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Full text of "Le Jardin"

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JARDIN 


Jdiiniiil  lii-iii(iisii('l  (riloi'liciilliiro  oônôralc 


Fondé  en  1887 


Direc leur-Rédacteur  en  Ghol'  :  H.  MARTINET 


4~ 


^- 


QUINZIÈME  ANNÉE 


(±90±) 


Nos   Principaux  Collaborateur^ 


MM. 
Aluert  (Cliarles),  Baltet  (Cli.). 
Uerijy  (A.),  Berger  (E.),  Bergman 
(E.),  Blin  (H.),  Bois  (D.),  Bonnet  (L.), 
Bruant  (G.),  Buisson  (J.-M.),  Cappe 
IL.),  Caveux  (F.),  Cayeux  (H.),  Cha- 

BANNES    (Ci.),    CiIALOT    (C),    CllATENAY 

(A.),  Cordonnier  (A.),  Cornu  (Max.), 
CoRREvoN  (H.),  Courtois  (E.),  Croux. 
Decorges  (L.)  fils, '-Délavier  (V.), 
Delmazure  (.V.),  Denaifi'e,  Deloncle 
(O.Despinoy  (I''.),Ducret  (A.),  Duval 
(L.),  Dyrowski  (J.),  Fleury  (C),  Fos- 
SEY  (J.),  Fouss.\T  (J,),  Gay  (L.),  GÉ- 
ROME  (J.),  Granger  (P, ),  Gbiessen 
(.\.),  Grignan  (G,-T.),  Guillaume, 
guillemain  (j.),  guillochon  (l.). 
Hariot  (P.),  Harman-Payne  (C). 
Henry  (L.),  Jarry- Desloges  (R.). 
JouiN  (E.),  Labroy    (0.),    Layé  (G.). 


MM, 

Le  Clerc  (L,),  Lemoine  (H,),  Le- 
tellier.  I.f.vèque,  Lochot  (J.),  Lou- 
TREUL  (L.),  Luquet  (J.),  Magne  (G.), 
Magnien  (Ach.),  Mahot  (J,I.  Maron 
(Ch,),  Maumené  (Albert),  Micheli 
(Marc),  -MosER.  Mottet  (S.),  Mouille- 
fert,  Mulnard,  Mussat  (E,),  Nanot 
(J,),  Nardy,  Noël  (P,),  Nonin  (A.), 
Opoix  (0,),  Passy  (Pierre).  Potrat 
(C),  Rivoire,  Rouge  (V.),  Rudolpii 
(Jules'i,  Sahut  (Félix).  Sallieb  (J,), 
Schmitt,  Schneider  (G,),  Simon 
(Léon),  Soland  (F.),  Teissonnier 
(P.),  TÉRASSE  (L,),  Tiieulier  (H,) 
lils.  Thirion  (P,),  Travouillon  (F.), 
Trébignaud  (Claude),  Truffaut  (A.), 
Truffaut  (G.),  Vallebanu  (E,),  Van 
DEN  Heede  (Ad,),  Vincey  (P,). 
Vbay  (G.),  etc. 


4- 


r 


ON   S'ABONNE  à  la  Librairie  Horticole.  84  bis,  rue  de  Grenelle,  Paris 

ET    ■».%.'VM    TWl'H    LEM    IClItE.^l'X    ItK    ■>OKTE 


A  Mopsieur  Léop   VASSILLIÈRE 


DIRECTEUR     DE     L'AGRICULTURE 


J'ai  l'honneur  de  dédier  la  quinzième  année  ou  «JARDIN  » 


J'iiris,  le  <!U  Décembre  HJOI 


11.  MARTINET 


m.     Léon     VASSILLIÈRE 


DIRECTEUR    DE    l'aGRICULTURE    AU    MINISTKRE    DE    l'aGRICULTURE 

COMMANDEUR      DE      LA      LEGION      d'hONNEUR 

COMMANDEUR  DU  MERITE  AGRICOLE 

OFFICIER  DE  l'iNSTRUCTION  PUBLIQUE,  ETC. 


M.   Léon    VASSTT.LIKRE 


M.  Léon  V'assillirre  est  un  graïul  nini  ilc  innilic-ulturc  et  des  Ilortii  ultcurs  et,  ile])uis  bien 
Icmptenips  tlt'jà.  j'avais  le  ilésir  ilc  lui  oiTiii-  la  ili  ijieace  tl'iin  îles  vuluines  du  Jardin,  .l'en  ai  été 
l'iniiéelié  jus(iu'i('i  par  la  très  grandi-  bii'nvi'illanee  dont  il  m'a  dnnni'  taiil  dr  pn-uvcs  d  parla 
irainte  bien  naturelle  (jue  mon  intention  soit  mal  conii)rise. 

Mais  eomme  cette  situation  peut  se  prolunp'r  jiendant  de  Imii^ues  anufi's  eiRtirc,  ainsi  ipie 
j'ose  d'ailleurs  l'esjiérer,  je  ne  veux  jias  attendre  jikis  lonj^tenips  pour  aeiiuitter  la  dette  de 
reconnaissanee  eontraetée  envers  lui.  nnn-seuiement  jiar  moi,  mais  encore  par  de  nombreux 
cdllal'iiralcurs  et  amis  du  JiiriHu  :  je  iiuis  même  ajouter  i»ar  l'Horticulture  tout  entière. 

M.  Vassillière  est  le  fds  d'un  ancien  médecin  de  l'armée,  liomme  de  grand  caractère  (pii 
s'attaeha  à  donner  à  ses  enfants  une  éducation  virile  et  Im  (e  dont  ils  devaient  si  largement  pro- 
filer dans  l'avenir. 

Après  avoir  conquis  son  baccalauréat  ès-sclences.  M.  Vassillière  entra  à  l'Ecole  nationale 
d'Agriculture  de  Grignon,  d'où  il  sortit  en  tète  de  sa  promotion.  Voulant  se  perfectionner  dans  la 
liiatiiiue  de  l'agriculture,  il  entra  ensuite,  en  <]ualité  de  stagiaire  de  Grignon,  à  lafei'me-école  des 
Ilubaudières;  |iuis.  ajirès  avoir  fait,  comme  engagé  voloidaire,  la  campagne  de  1X70.  ayant  à  ses 
côtés  son  plus  jeune  frère,  engagé  volontaire  comme  lui,  il  iiartit  i)Our  l'Amérique  du  Nord. 

En  cescirconstan<■es,^I.^'assillièreserl'•vélaitdéjàcomIlleun  homme  d'énergie  et  d'initiative. 

H  ne  connaissait  jH-rsonne  en  .\méri(iue  et  ne  savait  |)as  un  mut  d'anglais;  il  se 
lançait  donc  dans  l'inconnu.  Mais  il  était  avide  de  s'instruire  et  il  voulait  se  furtilier  au  contact  de 
ces  races  rudes  et  vaillantes  qui  ontcon(|uis  le  Nouveau-Monde  et  s'y  sont  si  raiiidement  implantées, 
Airivé  au  Canada,  il  s'engagea  dans  une  grande  exploitation  agricole,  où  il  prit  part  à  tous 
les  travaux:  ]iuis,  ayant  actpiis  la  jiarfaite  connaissance  de  la  langue  anglaise,  il  parcourut  les 
Etats-l'nis  et  en-a,  dans  la  Caroline  du  Sud,  une  importante  culture  de  vignes  d'origine  française, 
dans  le  but  d'ai)provisionner  des  meilleurs  raisins  de  table,  les  marchés  de  New-York  et  des 
glandes  villes  de  l'Ouest.  .Malheureusement,  ses  elTorts  furent  coidrariés  par  un  fléau  dont  les 
vignobles  français  devaient  avoir  peu  après  tant  àsoulTrir  à  leur  tour  :  le  |diylloxéra,  auquel  on 
ne  connaissait  pas  encore  les  moyens  de  résister.  C'est  ainsi  que  M.  Vassillière  fut  la  prendère 
victin)e  française  du  iphylloxé-r-a. 

Il  rentra  alors  en  Erance,  bien  ]prepan'  jmiui-  reiulre  a  sun  pays  les  jdus  signalés  services. 

Après  avoir  dirigé  pemlaiit  quelque  tenqts  une  exploitation  agricole  dans  le  Midi  île  la 
l'rance.  et  après  un  nouveau  si'-jiiur  aux  llid)audières,  ciunine  direc-teur  d'une  station  vitieole, 
.M.  N'assiliière  fut  nnmnié,  à  la  suite  d'un  inncours.  Professeur  dépai'temerdal  d'agriculture 
lie  la  Vendée;  puis,  toujour.-j  au  concours,  il  obtint  le  liti-e  d'Inspecteur  général  de  l'Agriculture. 

C'est  dans  cette  fonction  que  nous  le  ti'ouvons  en  IS'.t.'î,  alors  que  la  confiance  du 
gouvernemeid  l'avait  j)lacé  à  la  fête  de  la  section  agricole  fram/aise  de  l'Expositinn  univei-- 
selle  de  Chicago.  Depuis  cette  époque,  il  fut  luidinin-llemeiit  iii  enntacl  avec  les  horticulteurs 
français,  auxquels  il  rendit  les  plus  grands  seivices. 

En  IS'.t'i.  il  était  nnmnn-  Connnissaiie général  de  l'Exposition  internationale  de  culture  frui- 
tière de  Saint-l'étersiiourg,  où  j'eus  l'honneur  et  la  bimne  fortune  d'être  son  collaborateur. 
Pendant  les  deux  mois  que  je  passai  en  Mussie  à  ses  côti's.  vivant  dans  son  intinnté.  j'aïqiris  alors 
à  le  connaiire,  à  le  res]iecter,  à  l'aimer. 

Sa  grande  modestie,  son  peu  de  goût  ])0ur  tout  ce  qui  peut  iiarailre  réclame,  ne  me  pardon- 
neraient pas  de  nu-  laisser  entraîner  à  dire  ici  tout  ce  que  je  |iense  de  l'indéiiendanee  et  de 
l'élévation  de  son  caraetén;  et  du  la  sûreté  de  son  jugement  sur  les  honnnes  et  les  choses. 

.le  nn-  contente  donc  d'évoquer  ici  le  sf)uvenir  impérissable  pour  moi  de  cette  si  intéres- 
sante cl  si  instructive  campagne,  faite  sous  les  ansiiices  d'un  tel  maitre. 

Le  l<»  août  iSiMi.  .M.  Vassillière  était  placé  à  la  tète  de  la  Din  «ijon  de  l'.Vgricullure,  où  il  rem- 
jdaçait  son  éndnent  chef  et  and,  M.  E.  Tisserand.  Et,  tiès  lors,  il  ne  cessa  de  servir  la  cause  de 
l'Horticulture  :  qu'il  s'agd  de  résoudre  ciuelque  problème  écononnque  intéressant  noire  produc- 
tion nationale,  ou  d'organiser  l'Exposition  <le  Saint-Pétersbourg  de  iS'.l".».  l'Exitosilion  vuiiver- 
srdle,  etc. 

.M.  Vassillière  a  donc  droit  à  toide  hmIi  c  r iiM.ii<-:.iiiii\  icnmni   il  i>l  dii.i  .K^iiiri'  ili'  notre 

très  respectueuse  cl  très  vivo  afTeetion 

II.  M, 


N"  357 


LR   JARDIN' 


5  Janvier  1902 


AVIS  IMPORTANT  A  NOS  ABONNES 

l'ail I-  ih'iler  lotc  iiilei million  ihiiis  le  service  dit 
Jardin,  nous  prions  iiisttniniienl  nos  abimnés  dont 
l'abonnement  vient  d'eupirer  de  nous  faire  parve- 
nir le  plus  lot  possible  le  montant  de  leur  renoiivel- 
lemeiil  en  ini  mandat-poste  adresse  à  M.  VAdininistrn- 
leur  di(  Jardin,  85  liis,  me  de  Grenelle,  à  Paris,  accom- 
pagné de  la  bantle  d'abonnement.  —  Dans  la  première 
quinzaine  du  mois  courant,  nous  ferons  présenter,  à 
tontes  les  jiersonne^  qui  ne  nous  auront  pas  encore  soldé 
le  montant  de  leur  renouvelletnent,  tnie  quittance  de 
i2  francsai/i/meiitécdcs  frais  qui  se  nionlenl  àOfr.  <>(). 
Xos  abonnés  ont  donc  intérêt  à  /lous  envoyer  directe- 
ment, avant  celte  date,  le  montant  de  leur  réalmiine- 
ment,  ce  qui  leur  évitera  ces  frais  de  recouvremenl. 

CHRONIQUE 

A  mesure  que  la  cuUiire  du  Ghrysanlhènie  s'accroit 
ot  prend  de  l'extoiision,  les  maladies  qui  s'attaquent  à 
la  jolie  Composée  asiatique  deviennent  aussi  plus  nom- 
breuses et  plus  redoulaliles.  Voici  que  M.  JolTrin  nous 
signale  deux  nouvelles  affections  palliologiques  qui 
mettent  en  péril  la  roino  dos  fleurs  d'automne.  Depuis 
plusieurs  années  les  jardiniers  avaient  remarqué  que  les 
Chrysanthèmes  cultivés  en  serre  mouraient  rapidement 
après  avoir  perdu  leurs  feuilles,  qui,  auparavant,  bru- 
nissaient et  tombaient.  Quelquefois  môme  le  capitule  se 
desséchait  et  se  flétrissait  avant  de  s'épanouir. 

L'observation  minutieuse  a  montré  que  les  plantes 
malades  étaient  affectées  de  leux  maladies  différentes, 
qui  au  premier  abord  pouvaient  se  confondre.  L'une  de 
ces  affections  est  de  nature  vermiculaire,  l'autre  a  pour 
cause  un  petit  champignon.  Dans  le  premier  cas,  on 
voit  apparaître  des  taches  lirunes,  à  contours  irréguliers, 
sans  que  la  feuille  ait  préalablement  jauni.  Ces  taches 
s'accroissent  peu  à  peu  mais  restent  limitées  par  les 
nervures.  En  même  temps  la  feuille  parait  plus  épaisse 
au  toucher,  devient  cassante  et  se  recroqueville.  Le  mal 
d'abord  limité  aux  feuilles  inférieures  gagne  bientôt 
celle  du  haut  de  la  tige.  L'examen  microscoi)ique  fait 
voir  de  nombreuses  anguillules  du  genre  Tylenchus 
qui  habitent  presque  exclusivement  les  parties  périphé- 
riques de  la  tache  ou  même  les  tissus  voisins  encore 
verls.  Dans  les  feuilles  adhérentes  aux  tiges  on  ne  trouve? 
que  des  larves  tandis  que  celles  qui  sont  tombées  ren- 
ferment cle  ncimbreux  individus  adultes. 

La  multiplication  par  bouture  parait  être  une  des 
causes  qui  favorisent  le  plus  le  ilévelopi)emeHt  du  mal. 
Il  importe  donc  de  ne  pratiquer  le  bouturage  qu'avec 
des  plantes  tout  a  fait  indemnes  et,  par  dessus  tout,  de 
brûler  les  feuilles  qui  iiréscntent  des  taches  brunes, 
même  avant  qu'elles  ne  soient  complètement  develop- 
\)ées,  quand  on  ne  i)eut  encore  en  constater  l'existence 
que  par  transparence.  La  nouvelle  maladie  vermiculaire 
existe  dans  toutes  les  parties  de  la  France  et  parait  être 
épidémique  et  cai>able  d'occasionner  des  ravages  redou- 
tables. 11  n'en  est  plus  de  même  de  l'affection  causée 
par  un  champignon,  le  Septoria  varians,  qui  ne  semble 
s'attaquer  qu'aux  feuilles  languissantes.  Ces  der- 
nières commencent  (lar  jaunir  et  prennent  en  s'accrois- 
sant  une  teinte  de  plus  en  plus  foncée.  La  tache  reste 
molle  au  toucher,  sans  qu'on  voie  apparaître  la  dessicca- 
tion caractéristique  de  la  maladie  vermiculaire.  Sur 
quelques  points  se  développent  des  macules  noires,  cir- 
culaires, à  contours  nets.  Si  l'on  fait  une  coupe  à  tra- 


vers une  de  ces  (euilles,  on  trouve  un  mycélium  abon- 
dant et  dos  spores  d'un  champignon  que  .M  Joffrin  con- 
sidère comme  constituant  une  esjièce  nouvelle  du  genre 
Septoria,  caractérisée  par  lo  polymorphisme  de  ses  pé- 
ritjièses,  d'oii  le  nom  île  Septoria  vurians. 

Les  lési  .ns  dues  à  la  gelée  no  doivent  pas  être  con- 
fondues avec  ces  alTeetions  patholngiques.  Les  feuilles 
attaquées  no  présentent  ni  l'apparence  cornée  de  la 
maladie  vermiculaire,  ni  les  taches  noires  occasionnées 
par  l'habitat  du  ehampigncm. 

P.  Haiuot. 

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Nouvelles  Horticoles 


M.  Victor  Lemoine,  l'éminent  horticulteur  de  Nancy, 
a  été  élu,  dans  la  séance  du  12  di-cembre,  mendire 
d'honneur  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France.  C'est  le  second  horticulteur  français  à  qui  est 
attribuée  cette  dignité. 

Le  vote  de  la  Société  Nationale  sera  ratifié  par  tous 
ceux  qui  connaissent  les  travaux  et  les  belles  olitenlions 
de  M.  Lemoine. 

La  Chaire  de  culture  au  Muséum.  —  Après  le  vole 
de  présentation  des  professeurs  du  Muséum  et  de  l'Aca- 
démie des  Sciences,  le  Ministre  de  l'Instruction  Publiqui! 
vient  de  nommer  M.  Costantin  titulaire  de  la  Chaire  de 
de  culture  en  remplacement  de  M.  Maxime  Cornu. 

Nous  avions,  très  franchement,  fait  connaître  ce  que 
nous  pensions  de  la  candidature  de  M.  Costantin.  Main- 
tenant que  nous  nous  trouvons  en  pré'sence  du  fait  ac- 
compli, nous  n'avons,  bien  entendu,  rien  à  retrancher  de 
ce  que  nous  avons  dit.  Dans  lo  résultat  de  cette  compé- 
tition nous  ne  voyons  pas  une  défaite,  parce  que  l'inté- 
rêt supérieur  de  l'horticulture  nous  avait  seul  préoccupé; 
et  nous  ne  doutons  pas  que  le  successeur  de  M.  Maxime 
Cornu  ne  prenne  cet  intérêt  à  cœur  comme  nous. 

Nous  n'avons  pas  la  prétention,  qui  serait  assuré- 
ment déplacée,  de  tracer  à  M.  Costantin  la  lâche  qui 
lui  incombe;  mais  nous  exprimons  un  voeu  :  c'est  que 
le  nouveau  titulaire  de  la  Chaire  de  culture  se  pénètre 
bien  des  besoins  et  des  desiderata  de  l'horticulture,  et 
maintienne  les  traditions  établies  i)ar  ses  prédécesseurs. 

De  plus  en  plus,  l'enseignement  supérieur  s'oriente 
vers  les  applications  pratiques  des  données  scientifiques, 
ainsi  qu'en  témoignent  notamment  les  efforts  faits  dans 
les  facultés  dos  sciences  de  Nancy,  de  Renues  et  d'ail- 
leurs pour  créer  un  enseignement  supérieur  agricole. 
Nous  aimons  donc  à  penser  que  M.  Costantin  tiendra  à 
développer  le  côté  pratique  dans  l'administration  de  sa 
chaire.  Il  peut  compter,  s'il  réalise  ce  vœu  général,  sur 
le  concours  des  horticulteurs  et  sur  le  notre,  loyal  et 
résolu. 

Société  nationale  d'agriculture  de  France.  —  Le 
bureau  de  la  Société  est  composé  comme  il  suit  pour  l'jilg  : 

Président,  M.  l'rillieux;  vice-prcsidenl,  M.Cheysson; 
secrétaire  perpétuel,  M.  Passy;  trésorier  perpétuel, 
M.  Liébaut:  vice-secrétaire,  M.  Jules  Bénard. 

Société  botanique  de  Belgique.  —  M.  Crépin, 
ancien  directeur  du  Jardin  Botanique  de  Bruxelles,  ayant 
donné  sa  démission  des  fonctions  de  secrétaire  de  la 
société,  en  a  été  nommé  président  d'honneur  par  accla- 
mation. Son  successeur,  M.  Th.  Durand,  en  a  été  élu 
secrétaire  à  sa  iilace. 

Société  pomologique  de  France.  —  Nous  avons  dit 
dans  notre  numéro  du  20  décembre  dernier,  à  propos 
du   renouvellement   du  bureau  de   celte  société,   que 


LE  JARDIN 


M.  J.  Nicolas  avait  iHé  désigné  comme  secrétaire  gt'ntral 
iiiliTiinaire. 

M.  Nicolas  nous  fait  savoir  qu'il  n'a  pas  été  ('lu,  qu'il 
n'était  pas  mémo  candidat,  cl  que  c'i'st  M.  Jouteur  Mis 
qui  a  élé  nommé  Secrétaire  général  par  intérim. 

Concours  général  agricole.  —  Le  Journal  Uffiricl 
a  pulilié  le  "-'•'•  déccmlin-  nn  avis  oinciel  aux  termes 
duquel  un  concours  général  d'animaux  gras  et  de 
volailles  mortes  aura  lieu  à  l'aris,  au  marché  aux  bes- 
tiaux de  la  Villelle,  du  1"  au  S  mars  l'JO:^. 

Le  ctuicnurs  gi-néral  agricole  île  11102  est  donc,  comme 
celui  lie  l'.HJl,  scindé  en  deux  parties.  La  cause  de  celte 
scission  est  sans  iloulo  que  le  Granil  l'alais  est  alisolu- 
ment  imprnpre  à  une  vasle  exposition  comme  un  con- 
cours général  agricole;  quanta  la  galerie  des  Macliims, 
elle  est  louée  jusqu'à  la  fin  île  mars.  Rien  n'est  encore 
décillé  relativement  au  concours  îles  atiiniaux  reproduc- 
teurs, proiliiits  et  machines;  les  uns  disent  qu'il  sera 
supprimé,  d'aulres  qu'il  aura  lieu  à  Vincennes. 

Ou  se  placera,  dans  tout  cela,  l'exposition  horlicoii-  qui 
accompagnait  Irailitionnellement  au  moins  l'une  'les 
parties  de  ce  Concours  agricole,  si  ballotté  depuis  la 
disparition  du  P.ilai-^  de  l'Industrie? 

Les  français  en  Indo-Chine.  — M.  Georges  Devrai - 
gne,  ancien  élève  du  Paraclet  et  de  l'Ecole  supérieure 
do  (irignon,  ancien  professeur  d'agriculture  à  l'école  do 
Wagnonville  (Nord),  actuellement  chargé  de  mission 
agronomique  en  Indo-<>hine,  vient  d'être  nommé,  [lar 
décision  du  gouverneur  général  de  celte  colonie, 
M.  Doumer,  directeur  de  l'agriculture  de  la  province 
d'Annam. 

Congrès  des  Chrysanthémistes.  —  La  Société 
frani.Mise  des  Cliiysaulliémislis,  réunie  à  Honleaux,  a 
inscrit,  après  un  examen  sommaire,  à  l'ordre  du  jour  du 
Congrès  de  l'JU2  les  questions  suivantes  pri'sentées  par 
M.\L  Lochot,  de  Sophia;  Lisitano,  de  Messine,  elChif- 
flol,  de  Lyon. 

1"  Des  ca\ises  qui  influent  sur  l'élévation  des  tiges  du 
Chrysanthème,  et  des  procédés  culturaux  capables  d'en 
atténuer  les  effets. 

2"  Pour  qu'un  (Jhysanlhèmo  produise  plus  facilenu'ut 
des  graines,  vaut-il  mieux  le  cultiver  à  la  grande  fleur, 
ou  naluroUcmenl,  sans  éliourgeonnement'/ 

;t"  De  l'influence  des  excès  d'engrais  liquide. 

Plantes  officinales.  —  Dans  le  28'  rapport  annuel 
du  Jardin  l'.otaiiiiiue  du  Natal, nous  voyons  signalés  les 
Mniifiiiiiit  comme  des  plantes  propres  à  guérir  la  dysen- 
terie. M.  Mediey  Wood  rite  l'avis  du  \)'  Elliot,  de 
l'Hôpital  impérial  de  Dcelfonlein,  qui  a  fait  des  essj.is 
avec  une  infusion  et  une  teinture  de  feuilles  de  Moit- 
8011  in  hiflora,  et  a  obtenu  des  résultats  excellents. 

Plantes  fourragères.  —  Des  expériences  ont  été 
faites  au  Natal  en  \  uo  d'acclimater  le  Pnxpnltnn  diln- 
Utlum\  elles  ont  donné  de  bons  résultais,  d'après  lo 
V8''  rapport  du  Jardin  Botanique  du  Natal,  n  S'il  reste 
verl  pendant  no»  hivers  ordinaires,  dit  M.  Wood,  il 
pourra  constituer  une  plante  utile  pour  les  cotes  aussi 
bien  que  pour  les  hauts  plateaux.  » 

!)'aulre  jiart,  Y  American  (inrilening  publiait  derniè- 
rement une  lettre  d'un  correspondant,  M.  S.  L.  W'atkins, 
ilo  GrizKly  flals  (Oïlifornie),  vantant  les  grandes  qualités 
du  l'encillaria  zettnides.  Ce  serait  l'une  des  plantes 
(ourragôroB  el  céréales  les  plus  merveilleuses  connues, 
cl  recherchée  par  tous  les  animaux  :  chevaux,  l)esliaux, 
moulons,  etc.  l'iio  superllcio  d'un  acre  produirait  plu» 
de  :t.(K<0  livre»  de  graines,  soit  environ  :i.r.(Ki  Kilogs  à 
riiei'l.ire.  La  planle  a  une  croissance  rapide,  cl  atteint 
une  hauteur  de  plu»  do  -i  mètres  on  W  jour».  Les  épis 


nombreux  ont  atteint  une  longueur  de  30  à  f)0  centi- 
mètres. 

La  plante  est  originaire  de  l'Amérique  Centrale:  elle 
appartient  à  la  section  des  Panicées,  et  à  un  genre 
voisin  du  genre  Penniselum. 

D'autre  part,  .M.  Schlagdenfauffen,  le  savant  chimiste, 
signale  dans  le  Ilidlelin  de  la  Sociclé  Centrale  d'Horti- 
culture de  Nancy  le  caractère  toxique  de  diverses  Coro- 
nilles.  Ce  fait  est  d'autant  plus  intéressant  à  connaître 
que  plusieurs  Coronilles  (la  sci>rj)ioi^dee\.\&  bicolore  sur- 
tout) se  trouvent  fré(|uemment  mélangées  à  l'orge  et  à 
d'autres  ci'réales  dans  certaines  régions.  Toutes,  sauf 
le  Coronilla  Kmerus,  donnent  un  goût  amer  à  la  farine 
à  laquelle  elles  se  trouvent  mélangées.  ^^  Schiagden- 
faulïen  a  isolé  le  principe  actif,  auquel  il  donne  le  nom 
de  Coronilline,  cl  il  a  constaté  que  celte  substance  est 
un  poison  du  cœur,  agissant  comme  la  digitaline.  En 
même  temps,  prise  à  faible  dose,  elle  produit  un  heureux 
eflet  dans  bien  des  cas  de  traitement  des  maladies  du 
cœur. 

Eucalyptus  rustiques.  —  Un  correspondant  du 
tidrtleiierx'Chniiiirle.  .M.  Hashieigh,  communique  à  ce 
journal  des  échanlillons  d'Eucalyptus  qui  ont  résisté 
aux  hivers  en  plein  air  chez  lui,  dans  les  Cornouailles; 
ce  sont  :  l'A',  cordala,  VK.  Giiniii,  et  l'A,',  caccifera 
(syn.  E.  aiiiytidalina).  Notre  confrère  publie  une  pho- 
tographie d'un  K.fordiila  semé  en  189i  en  Angleterre, 
et  qui  atteint  actucllenicnl  une  hauteur  de  ,">  m.  10. 

Questions  de  couleur.  —  Il  ne  faut  pas,  dit  notre 
confrère  alloniand  llni/dclsi/n'rtiier,  expédier  en  Chine 
des  objets  enveloppi's  dans  du  papier  blanc  ;  les  Chinois 
ne  les  acceideraient  pas.  Le  blanc  est  chez  eux  la 
couleur  de  deuil.  Dans  l'Orient  (?)  il  faut  éviter  le  vert, 
couleur  sacrée  ilu  Proidièle. 

Les  adresses  des  lettres.  —  Dans  le  but  de  faciliter 
lo  classement  cl,  par  suite  la  prompte  remise  des  cor- 
respondances a  deslinalion  de  Paris,  l'Administration 
recommande  de  nouveau  au  public  d'indiquer,  sur  les 
adresses,  à  la  suite  du  mol  Paris,  le  numéro  de  l'arron- 
dissement du  domicile  du  destinataire. 

A  cet  ellel,  des  nomenclatures  des  rues,  boulevards, 
passages,  etc..  des  principaux  établissements  publics 
el  industriels  de  la  Ville  de  Paris,  avec  indicalion  des 
arrondissements,  sont  tenues  à  la  disposition  du  public 
dans  tous  les  bureaux  de  poste  et  les  débits  de  tabac. 
En  outre,  des  nomenclatures  sont  mises  en  vente  dans 
tous  les  bureaux  do  poste,  au  prix  de  0  fr.  LO  l'exem- 
plaire. 

La  culture  des  Lis  au  Japon  —  Nous  pcirlions 
récemment  des  progrès  de  celte  culture  au  Ja]ion;  on 
en  trmive  une  autre  preuve  dans  lo  chiffre  des  exporta- 
tions, qui  vont  toujours  en  augnientanl  depuis  dix  ans. 
En  18',ll,  elles  représentaient  une  valeur  do  O."). 120  francs; 
en  l'JOO  elles  se  sont  élevées  ii  t>t'i2.S.'>0.  La  plus  grande 
partie  de  ces  Lis  est  expédiée  en  .^n^:ll•ler^e  id  en 
Ami'rique. 

Mariages.  —  l.o  i'  j.mvier,  sera  célèbre  a  Paris  le 
maria^je  de  Mlle  .Marguerite  Vassillière,  lille  du  dis- 
tingué directeur  au  Ministère  de  l'Agriculture,  avec 
M.  Gérard  Dufour,  ingénieur  des  Arts  cl  Manufactures. 

On  iinnonce  é-galement  le  prochain  mariage  do  .M.  Julo» 
.Micholi,  fils  de  ,M.  Marc  Micholi,  do  (ieneve,  avec 
Mlle  Paula  Soret. 

Nous  présentons  aux  jeunes  (lancé'»  et  à  leurs  familles 
nos  Vieux  et  félicitations  bien  sincères. 

Nomination  d'un  ancien  élève  de  Versailles 
comme  profeueur  à  Athènes.  ~  Sur  la  proposition 


LE  JARDIN 


lie  M.  N'anot,  DirfcU'ur  ilo  l'I'Aole  nalimialo  iriloiticul- 
turp  cil'  Versailles,  M.  A.  Sanitas,  ancien  l'Ièvc  diplcuné 
de  la  dite  éc<ile,  a  été  noiiimé  Prcifcsscur  ol  Jardinier 
en  chef  do  la  pi'iiinière  fjouvoriiemenlalo  do  la  station 
d'essais  agricoles  (rAllicncs.  1!  est  chargé  d'enseigner 
la  multiiilicalioM  des  végiHaux  ligneux  aux  jardiniers 
de  col  établissement  et  aux  élèves  des  écoles  des  dif- 
férentes provinces  do  la  Grèce. 

Station  agronomique  d'Auxerre.  —  Il  est  ouvert  un 
concours  pour  la  nomination  d'un  directeur  de  la 
Station  agronomique  d'Auxrrre,  on  romplacenionl  do 
M.  Nantier,  décédé.  Ci'  concours  aura  lieu  il  Paris,  le 
lundi  :^7  janvier,  dans  le  lalioratoire  do  l'Institut  naliiuial 
agronomique.  Les  candiilats  devront  adresser  leur 
demande  au  Ministère  do  l'agriculture  (l)ureau  de  l'en- 
seignement agricole),  dix  jours  au  moins  avant  la  date 
fixée  pour  l'ouverture  du  concours.  Ils  doivent,  on  outre, 
faire  connaître  dans  une  note  leurs  antécédents  el  leurs 
litres  scienliliques,  ainsi  que  les  travaux  et  les 
ouvrages  qu'ils  ont  publiés. 

Ecole  Nationale  d'Horticulture  de  Versailles.  — 

47  candidats  ont  pris  part  cette  année  au  cimcnurs  d'ad- 
mission à  l'Ecole;  voici  les  noms  des  ('lèves  admis: 

.\l.\l.  Lévè(iue  (CiMo-d'Oi),  Riiion  (Loire-Inférieure),  Voiso 
(Haute-Marne),  Sunon  .MtMirllie-i'l-.Moselle).  Viala  (Aveyroii), 
Barsnci|  (Landes),  Orisard  (HhAne),  llulac  (Lol-et-Garunne), 
Déchery  (Allier),  .\Ioniperl  (Meurtlic-et-Mosello),  Rondeau 
(Sarllie),  Pepot  (Rure-ct-Lnir),  Le  Lay  (CAtos-du-Nord),  Seguin 
(CiMo-d'Or),  I''éral  (Tarn-el-Ciaronne),  Roussel  (Seine),  Mutiias 
(Seine),  Fromondiére  (Vendée),  Boulin  (Rlinno).  Charbonnier 
(Allier),  Agiiany  (Alpes-Maritimes),  Altaras  (.Vulriche), 
Zaborsky  (Cher),  Desprel/.  (Nord).  Houlc>l  (Seine-et-Marne), 
Mûhiberg  (Egypte),  Bellior  (Drùmei.  Hrayelte  (.Seine-Infé- 
rieure), Pérot  (Charente).  Duval  (Seino),  Ueville  (Itironde), 
Boche  (Haute-Loire).  Richard  (.luni).  Contard  (.Seine),  Debruh- 
ner  (Seine-lnférieurc),  liajon  (Haules-Pyrénéos),  Serond 
(Gironde).  Glaise  (Nordi,  Laurençont  (I'',ure-et-Loir),  Vives 
(Haute-Garonne).  Schniitt  (Soiuo),  Borleau  (Seine),  Boulitrop 
(Seine),  Thiébaut  (Seine).  Hazard  (Meuse),  liiun  (Seine-et- 
Oise),  Larsen  (Danemark).  Guinel  (Seine). 

Inspection  de  l'agriculture.  —  Par  arrêté  en  date 
du  12  oclolire,  M.  Lucien-Auguste  Magnien,  ingénieur 
agricole,  professeur  di'parlemental  d'agriculture  de  la 
Cote-d'Or,  faisant  fonction  d'inspecteur  de  l'agriculture, 
a  été  nommé  inspecteur  do  l'agriculture,  en  remplace- 
ment de  M.  Trouard-Riollo,  nonimé  directeur  de  l'Ecole 
nationale  d'agriculture  de  Grignon.  —  M.  Magnien  est 
chargé  de  la  septième  région  (Drôme,  Isère,  Savoie, 
Haute-Savoie,  Uhone,  Loire,  Ain,  Saèno  et-Loirc,  Cùle- 
d'Or,  Hantes-Alpes). 

Par  arrêté'  en  date  du  mémo  jour,  M.  de  Brézenaud, 
inspecteur  de  l'agriculture  a  été  chargé  de  la  cinquième 
région  (Haute -Vienne,  Corrèze,  Puy-de-Dôme,  Lot, 
Gantai,  Haute-Loire,  Ardèche,  Lozère,  Aveyron,  Tarn, 
Tarn-et-Garnnne). 

Prix  pour  les  Œillets.  —  M.  W.  A.  Proctor,  do 
Cincinnati,  a  olïert  à  la  Société  américaine  des  Oeillets 
un  prix  de  100  dollars  pour  la  meilleure  collection  des 
variétés  commerciales  d'tlullets,  comprenant  au  moins 
10  et  au  plus  M  fleurs  de  la  même  variété,  et  au  moins 
10  variétés  différentes,  cultivées  par  l'exposant.  Ce 
prix  sera  décerné  à  la  séance  du  l'J  février  i'.>02,  à 
Indianapolis. 

Les  griffes  de  Muguet.  —  La  production  du  Muguet 
a  pris  une  telle  extension  a  Witlcnberg  que  l'on  en  a 
exporté  l'année  dernière  9  à  10  millions  do  grilles;  cinq 
ou  six  cultivateurs  en  exportent  déjà  un  demi  million 
chacun. 


ITÉCROLOG-IE 
Ernest  Bergman 

Mien  que  la  Faiulté  eut  eoiiilamné  Ernest  Bergman 
depuis  un  certain  nombre  do  semaines  déjà,  les  amis  de 
cet  excellent  hoiuiuo  ne  pouvaient  se  faire  à  l'idée  (pi'il 
allait  bientôt  les  quitter.  lit  ce  fut  pour  moi  personnelle- 
ment une  très  vive  douleur  que  d'apprendre  sa  mort, 
alors  que  je  me  trouvais  très  loin  de  Paris  et,  par  suite, 
dans  rim[iossibilit(''  d'assister  à  ses  obsèques. 

.Mais  s'il  ne  m'a  pas  été  possible  de  lui  rendre  ce  der- 
nier hommage,  jo  liens  à  dire  dans  ce  journal,  dont  il 
(ut  un  des  premiers  collaborateurs,  tout  le  bien  ipie  jo 
pensais  do  lui. 

l-jnest  Hergman,  lits  el  pctit-lils  des  jardiniers  enii- 
ncnts  qui  cuit  tant  contribue'  à  faire  de  KerricTes  la  mer- 


El;NEST    Biau.MAX. 

veilleuse  propriété  que  l'on  sait,  ne  s'était  pas  senti  dès 
sa  prinu^  jeunesse  jiorlé  vers  l'horticulture;  il  s'était 
dabord,  ses  iHudes  tei minées,  adonné  au  commerce. 
Mais,  comme  bon  sang  ne  pouvait  mentir,  il  revint 
liientc")t  se  placer  sous  le  giron  paternel,  après  avoir 
passé  quelque  lem|)S  dans  plusieurs  grands  établisse- 
ments d'Angleterre  et  d'Allemagne. 

C'est  ainsi  qu'il  ch-vint  le  eollaborat(>ni'  de  son  père 
dans  la  direction  des  cultures  de  M.  Alphonse  de  Roth- 
schild, à  I''errières,  situation  qu'il  occupa  pendant  do 
longues  années  et  qu'il  résigna  lorsque  son  père  prit  sa 
letraite,  en  1897. 

C'est  surtout  eomino  publicisle  et  vulgarisateur  que 
Ernest  Bergman  chercha  ii  rendre  des  services  à  l'Horti- 
culture. 11  publia  dc>  munbreuses  brochures  sui-  l'Horti- 
culture dans  les  principaux  pays  d'Europe,  ainsi  que 
(les  monograiihies  de  clilïi'rents  genres  particulièrement 
bien  représentés  à  Ferrières  :  les  A/itluinirm,  les  Dief' 
fcnbachia,  les  Alocasia,  les  Orchidées  de  semis,  etc. 

Nous  ne  pouvons  pas  oublier  non  plus  la  part  active 
qu'il  prit  à  la  rédaction  du  Jariliii.  Dès  le  Imisième 
numéro,  à  la  page  31  de  la  première  année  [.'i  avril  1887), 
nous  trouvons  sous  sa  signature  un  article  cle  vulgari- 
sation concernant  la  destruction  du  phylloxéra,  question 


\ 


I.E    JARDIN 


qur,  uliTs,  clail  il'uno  Irislo  acliialili'.  l'eu  niues,  il 
ci'iiiiiieiivHil  la  srrie  Me  ses  nonilircux  et  iiilén-ssanls 
arliclt's  sur  la  situation  des  jardiniiTS  fii  France  cl  dans 
les  autres  pays.arliiles  pleins  d'nliscrvations  judiciiMises 
et  souvent  de  lions  conseils.  Le  Jarû'ui  lui  doit  en 
outre  lion  nonibre  de  notices  sur  des  sujets  très  variés. 

Mais  c'est  principalement  comme  membre  très  aclit 
de  la  S.  N'.  H.  1'".  que  Bergman  rendit  le  plus  do  ser- 
vices à  la  cause  horticole.  Tour  à  tour  secrétaire,  mem- 
bre du  Conseil  d'administration,  secrétaire  pendant  de 
longues  années  des  l'.ongrès  annuels  et  internationaux 
d'Horticulture,  et  enQn,  depuis  deux  ans,  secrotaire- 
général-adjoint  do  notre  grande  société,  Ernest  Berg- 
man s'acquitta  toujours  de  ses  dilTérenlos  fonctions 
avec  une  intelligence,  un  zèle  et  une  piinctualiti'  auxquels 
M.  Viger  rendit  un  éloquent  hommage. 

D'un  caractère  alTable  et  courtois,  jovial  môme, 
Bergman  était  aimé  de  tous  à  la  Société  nationale  d'IIor- 
ticullure,  on,  bien  qu'âgé  d'un  peu  plus  de  cinquante  ans 
—  il  était  né  le  8  août  liS-'il  —  il  comptait  toujours  parmi 
les  jeunes,  tant  étaient  grands  son  entrain  et  sa  belle 
humeur. 

H  était  de  toutes  les  réunions  horticoles,  qu'elles  eus- 
sent lieu  à  l'aris,  à  Sl-Pétersbourg,  à  Vienne,  à  Londres, 
à  Dresde,  à  Gand  ou  à  Berlin.  Fartant  ailmirablement 
plusieurs  langues  vivantes,  il  était  aussi  connu  etapiiré- 
cie  à  l'étranger  qu'on  France. 

Bergman  laisse  un  grand  vide  parmi  nous.  Il  était 
bon,  loyal  et  incapable  de  ces  petites  trahisons  qu'ins- 
pirent trop  souvent  à  d'autres,  hélas  !  la  rivalité  et 
l'envie.  ^ 

A  sa  femme,  à  sa  petite  Marie-Thérèse,  ii  savieillp 
mère,  j'adresse  les  respectueuses  et  sympathiques  con- 
doléances de  la  Ui'daction  du  JanUn.  H.  M. 

Désiré    Bruneau 

.M,  Itisirr  Bruneau  est  décédé  igalemeni  ces  joiiis-ci. 

M.  Bruneau  était  fils  de  cultivateurs;  il  s'adonna  dé 
bonne  heure  aux  travaux  des  champs;  et  vint  en  is'i()j 
a  Paris  on  il  entra  en  qualité  d'ouvrier  jardinier  dans  l06 
pépinières  Jean  Laurent  Jamin,  alors  rue  do  BnlTon.  Il 
y  devint  chef  de  cultures  et  y  resta  près  d«  32  ans,  pé- 
riode pendant  lai|ucllo  l'établissement  fut  transféré  à 
Hourg-la-Reine  et  successivement  dirigé  par  Jean  Lau- 
rent Jaroin,  puis  Jamin  et  Durand,  et  enfin  Durand 
fils.  M.  Ferdinand  Jamin  s'était  alors  séparé  de  son 
neveu  et  avait  cré-é  rétablissement  (|u'il  dirige  encore 
maintenant  à  l'entrée  nord  de  I3ourg-la-Reine. 

Vers  1S77,  M.  Bruneau  quitta  la  maison  et  pendant 
doux  années  s'occupa  do  la  taille  des  arbres  fruitiers 
chez  les  nombreux  clients  qui  l'avaient  connu  et 
apiirécié. 

Kn  1879,  les  pépinières  Leroy  furent  vendues;  M.  Biu- 
neau  en  acheta  une  partie,  puis  la  clientèle,  on  commun 
avec  M.  (ieorgcs  Jost;  ce  fut  lo  commoncoment  «lu 
nouvel  établissement  connu  sous  lo  nom  de  lu-airc  Uni- 
veau  et  Charles  Jusl,  qui  dura  jus(|u'en  juillet  i8'.»3, 
époque  à  laquelle  .M.  Bruneau  en  reprit  seul  la  suite. 

lin  juin  suivant,  c'i'st-a-dire  en  18'.»i,  il  s'adjoignit  son 
gendre,  M.  Alfred  Nomblot,  dont  la  collaboration  fui 
dès  ce  moment  des  plus  efTcctives,  et  à  qui  il  céda  toul 
à  lait  sa  maison  nu  mois  il'avril  dernier,  sous  la  raison 
sociale  SomhUtt-Hruiieau. 

La  maison  obtint  régulièrement  les  plus  hautes  ré- 
componHes,  et  notamment  aux  Expositions  universelle!* 
Paris  lS,S'.i  l'.MJit  et  Pi-terbourg  ISyMS»;». 

M.  lirnneau  fut  nommé  Chevalir-r  du  Mérite  agricole 
on  |.s,S'.»,  officier  en  is'.ii,  apns  l'exposition  do  SI  l'i- 
tersbourg,  cl  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur  en  i'.HM). 


Comme  homme  il  était  simple  et  modeste,  droit,  sin- 
cère et  loyal,  affectueux  pour  les  siens  et  très  attaché  à 
son  personnel  et  à  ses  amis. 

Travailleur  infatigable  et  persévérant,  doué  d'un 
esprit  profond  et  observateur, il  i-tait  passionné  pour  la 
culture  des  arbres  fruitiers  à  laquelle  il  a  consacré  plus 
de  cinquante-huit  années  do  sa  vie.  (^ette  branche  de  la 
produrtion  nationah'  lui  doit  une  grande  part  de  ses 
lionnes  méthodes  de  culture  ;  t  notamment  la  vulgarisa- 
tion des  arbres  fruitiers  formés,  cet  art  si  éminemment 
français  dont  notre  horticulture  est  à  juste  litre  fière,  et 


DlSUiL    BllL.NKM. 

dont  le  renom  a  (Hé  porté  dans  le  monde  entier  par  ses 
élevés  et  ses  produits. 

Son  gendre  M.  Nomblot-Bruneau,  noire  collaborateur 
digne  élève  et  successeur  d'un  tel  maître,  continuera, 
nous  n'en  doutons  pas,  ses  excellentes  traditions. 

Louis   Palllet  fils 

Enlin  nous  avon>  a|i|in>  avec  regret  la  mort  de  M. 
Paillet  fils,  décédé  à  la  flour  do  l'âge,  des  suites  d'une 
congestion  pulmonaire. 

^i.  Paillet  avait  pris,  depuis  bientôt  dix  ans,  la  suc- 
cession de  l'établissement  fondé  par  son  grand-père  et 
exploité  ensuite  par  son  [lère.  Bien  connu  par  diverses 
cultures  spéciales,  entre  autres  celle  dos  Pivoines,  l'éta- 
blissement, considéré  comme  un  dos  plus  importaids 
de  la  région  parisienne,  mit,  à  un  moment  donné,  un 
certain  nombre  de  nouveautés  retentissantes  au  com- 
morcc. 

11  est  regrettable,  alors  que  M.  L.  Paillet  fils  pouvait 
encore  diriger  de  longues  années  cet  établissement,  de 
le  voir  disparaître  si  jeune. 

Nous  adressons  à  sa  veuve,  à  ses  parents  et  à  toute 
sa  famille,  nos  bien  vives  coTidoléancos.  H.  M. 

Expositions  annoncées 

Paris,  'i\.  nii  :^i  mai.   ICxpoiiiliiin  printnnière  do  la  Sociél< 
Nalioniili'  mi\  serres  ilii  C"iir.s-I<>-Helne. 
Lyon.  '-"^  nini  nu  'i  juin.  IC\|iosillon  gi'-nérale. 
Cannei,  l'i  un  lu  mars  ind.  l-^xp.  flornle,  liortiiolo  et  agricole. 
Lille,,  luoi  a  septembre.  Exposition  internationale  générale. 


LE    JARDIN 


Conservation  par  le  froid 


Nouveaux   procédés  Corblin  et  Douane 

L'apparoil  lij^iiri»  ci-ilcssous  ilig.  3  et  4)  roprcsento  lo 
frij;orlft>ri'  h  alvéoles,  systùnK^  (;orl)lin  et  Douane,  pour 
la  conservation  des  fruits  dont  nous  avons  déjà  longue- 
ment parlé  (1).  Il  se  compose  ossenliollomenl  d'un  faraud 
l)ac  en  tôle  parfaitement  isolé  contre  les  rentrées  do  cha- 
leur extérieure,  dans  lequel  se  trouvent  placées  les 
alvéoles  —  sortes  do  puits  à  froid  —  immergées  dans 
un  liquiile  placé  qui  remplit  le  réservoir. 

Dans  ces  alvéoles  on  f.iil  pénétrer,  par  la  pailio  liaule, 
des  étaj;èros  sur  lesquelles  on  range  les  fruits.  Les 
plateaux  île  ces  iHagércs  sont  amovililes  et  la  distance 
entre  eux  est  réglée  d'après  les  dimensions  des  fruits 
lie  toUo  sorte  qu'il  est  facile,  après  une  coiiservation  de 
pêches  par  exemple,  de 
procéder  ;i  une  conserva- 
lion  de  fruits  do  plus 
grandes  dimensions,  tels 
que  poires  et  pommes, 
en  modifiant  l'écartemont 
dos  plateaux. 

Dans  les  dessins  re- 
produits ronlôvement 
des  étagères  se  fait  par 
une  simiile  poulie  et  une 
petite  corde;  mais  pour 
des  installations  plus 
importantes,  on  peut  em- 
ployer des  treuils,  pa- 
lans et  même  des  ponts- 
roulants  permettant  d'en- 
lever plusieurs  étagères 
à  la  fois  et  par  consé- 
quent plusieurs  milliers 
de  fruits. 

La  réfrigération  du  li- 
quide qui  entoure  les 
alvéoles  peut  être  faite 
avec  de  la  glace  dans  les 
régions  où  on  a  cette 
glace  à  bon  compte,  et  partout  ailleurs  avec  un  appareil 
frigorifique  réfrigérant  le  liquiile,  qui  est  alors  constitué 
par  de  l'eau  salée.  Cet  appareil  frigorilique  est  d'autant 
plus  puissant  que  l'on  désire  marcher  lo  moins  d'heures 
par  jour. 

La  masse  de  liquide  qui  entoure  les  alvéoles  est  cal- 
culée pour  que  la  température  pendant  les  arrêts  du 
fonctionnement  de  l'appareil  ne  remonte  pas  do  plus 
d'un  degré.  C'est  donc  la  masse  de  ce  liquide  qui  fait 
réserve  de  froid  et  absorbe  la  chaleur  do  l'extérieur 
qui  passe  à  travers  les  parois  du  frigorifère,  quantité  de 
chaleur  qui  est  d'autant  plus  faible  que  les  parois  sont 
mieux  isolées. 


Fis  3- 


Culture  du  Cyperus  papyrus 

J'obtiens,  avec  un  genre  do  culture  qui  est  à  la  portée 
de  tous  les  jardiniers  possédant  une  serre  tempérée,  de 
très  bons  résultats.  J'avais  l'éli'  dernier,  dans  le  parc  de 
Lorrez,  un  massif  de  iô  pieds  de  Cyiierus  papi/ri/f!  sur 
fond  (X'iresiiie  <icuuiina(a\  chaque  pied  no  portait  pas 
moins  de  40  à  50  tiges  atteignant  et  dépassant  même 

(1)  Le  Jardin,  1901,  p.  362. 


'■\  métros  de  hauteur,  portant  dos  capitules  de  50  centi- 
mètres do  diamètre. 

L'effol  produit  par  des  plantes  do  colle  dimension 
dépasse  à  mon  avis  celui  des  plus  lieaux  massifs  do 
Caladium. 

Pour  ariver  i\.  co  résultat  voici  comment  je  procède  : 
Mittlijilictitioii.  —  Kilo  a  lieu  on  fin  juillet,  commence- 
ment d'Août  au  plus  tard,  par  division  des  touffes, 
(chaque  tige  éclatée  avec  soin  est  mise  en  pots  de  li  cent, 
bien  drainés,  remplis  de  terre  de  bruyère  i)ure.  Ces  pots 
sont  ensuite  placés  sur  uno  vieille  couche  on  plein 
soleil,  enterrés  jusqu'au  bord.  J'arrose  abondamment 
|iour  assurer  la  reprise.  Au  l)out  do  quinze  jours,  trois 
semaines  au  plus,  les  racines  se  montrent  ;i  la  surfai-e 
du  pot  et  les  jeunes  pousses  sortent.  En  opérant  sui- 
gnousemenl  comme  il  est  dit  ci-dessus  on  ne  man- 
i|uera  |)as  une  seule  plante. 
Hivernage  —  Dans  les  premiers  jours  de  septembre, 

je  rompole  en  pots  de 
18  cent,  toujours  bien 
drainés.  J'emploie  la 
terre  de  bruyèreordinaire 
pure,  et  je  rentre  on 
serre. 

Une  température  mo- 
yenne do  10  il  15  degrés 
est  suffisante;  placer  au- 
tant quo  possible  les 
plantes  près  du  verre  et 
du  coté  où  lo  soleil 
donne  le  plus,  diminuer 
graduellement  les  arro- 
sages pendant  la  période 
de  repos,  surtout  on  dé- 
cembre et  janvier,  où  on 
ne  donne  que  ce  qu'il 
faut  d'eau  pour  empê- 
cher les  tiges  de  se  rider  : 
Il  faut  avoir  soin  de  tu- 
tourer  les  liges  qui  le  de- 
mandent, et  ne  jamais 
arracher  celles  qui  sè- 
chent, co  qui  pourrait 
amener  la  pourriture  du 
pied;  je  ne  les  enlève  quo  lorsque  la  végétation  est  bien 
répartie. 

Pendant  le  cours  de  l'Iiiver  quelques  pulvérisations 
il'hypnol  à  1/15  débarrasseront  les  capitules  des  coche- 
nilles et  araignées  rouges  qui  y  élisent  très  souvent 
domicile  et  feraient  promptement  mourir  la  plante. 

Dès  le  mois  do  mars,  la  végétation  reprenant  avec 
vigueur,  donner  des  arrosages  de  plus  en  plus  fréquents 
et  en  abondance  pendant  le  mois  de  mai. 

On  peut  ajouter  de  temps  en  temps  pondant  cette  der- 
nière période,  à  l'eau  des  arrosages,  de  l'engrais  humain 
dans  la  proportion  de  1/15. 

Sur  120  pieds  de  Cyperus  hivernes  de  cette  façon  j'en 
ai  perdu  12,  ce  qui  est  insignifiant. 

Plantation.  —  Aussitôt  que  les  gelées  prinlanières 
ne  sont  plus  à  craindre  j'enlève  la  terre  du  massif  sur 
■ij  cent,  de  profondeur,  jo  remplis  de  fumier  de  cheval 
neuf,  bien  tassé  et  bien  arrosé.  Je  remets  la  terre  par 
dessus,  et  je  plante  en  espaçant  do  2  mètres  au  moins 
on  tous  sens,  en  faisant  une  cuvette  autour  de  chaque 
pied;  le  sol  est  ensuite  recouvert  d'un  bon  paillis. 

Il  n'y  a  i)lus  (condition  essentielle  pour  bien  réussir) 
qu'à  arroser  fréquemment  et  copieusement. 

Un  mois  après  la  plantation,  je  répands  sur  le  paillis 
autour  de  chaque  pied  quelques  poignées  de  poudrelte  ; 


Appareil  frigorifique  Çorhliyi  et  Douane  pour  la  eon^ervation 
dea  fn'.ils. 


LE   JARDIN 


l'eau  d'arrosage  dilue  cet  onfrrais  ol  le  (ail  pénétrer 
dans  le  sol  petit  à  petit.  Jp  n'-pèle  nette  opénition  à  trois 
semaines  d'intervalle  jusqu'à  la  fin  de  la  saison. 

Un  a  soin  de  mettre  de  ci'ito  en  plantant  les  sujets  les 
plus  faibles,  qui,  mis  en  place  dans  une  planche  bien 
engraissée,  serviront  pour  la  multiplication. 

VlCTOIl  Fon.MN. 

Orchidées 


La  multiplication  par  sectionnement.  —  Anomalies 

M.  James  O'Brion  a  publié  dernii-rement  sur  ce  sujcl, 
dans  le  (lanlonerx'  Chro- 
vicie,  une  i-tude  très  inté- 
ressante dont  voici  la  plus 
grande  partie  : 

«  Plusieur.-i  personnes 
m'ont  demandé  dans  ces 
derniers  temps,  écrit 
M.  O'Brien,  combien  do 
temps  les  arrière-bulbes 
d'Orchidées  peuvent  sub- 
sister sans  donner  signe 
iraclivitô.  J'ai  vu  dcu.v  cas 
où  des  morceaux  i|ui  pa- 
raissaient inertes  et  inu- 
tiles avaient  été  mis  di' 
côté  pour  être  jetés,  puis 
furent  conservés  après 
qu'on  m'eut  demandé  rmin 
avis;  ces  morceaux  qui 
semblaient  ne  pas  avoir 
d'yeux  se  mi  renia  pousser. 

«  iJans  la  plupart  des 
collections  on  laisse  à  cha- 
que plante  un  grand  nom- 
bre de  vieux  bulbes;  au 
lieu  de  lui  donner  de  la 
force,  ils  constituent  en 
général  pourelle  une  cause 
de  faiblesse  et  de  danger, 
car  les  arrière-bulbes,  a 
part  les  deux  ou  trois  (|ui 
précédent  immédiatement 
la  pousse,  peuvent  être 
considérés  comme  des 
bouches  inutiles,  qui  s'en- 
tretiennent aux  di'peiis  du 

corps  qui  travaille.  C'est  pourquoi  il  vaut  toujours  mieux 
restreindre  notablement  le  nombre  des  arriére-bulbes, 
et  l'on  peut  mdmo  les  jeter  quand  il  s'agit  de  plantes 
qui  n'ont  pas  grande  valeur.  Mais  dans  le  cas  des 
bonnes  variétés  ou  des  raretés,  ils  fournissent  au  pro- 
prii'taire  un  moyen  d'augmenter  aisément  son  stocU, 
pour  être  assuré  de  ne  pas  perdre  dos  plantes  qui 
peuvent  avoir  coûté  des  prix  élevés,  et  dont  il  regretler.iit 
d'ôlre  privé. 

((  Quand  on  enlève  les  arrière-bulbes  à  des  Orchidi'cs  de- 
prix,  il  faut  toujours  essayer  <le  les  faire  pousser,  môme 
quand  on  n'arrive  pas  à  y  découvrir  un  œil.  Tout  récem- 
ment, j'ai  vu  trois  exemples  remarquables  de  persi-- 
vérance  récompensée  ilans  celte  catégorie.  Ainsi,  il  v  a 
dans  la  colleclion  de  .M.  Henry  LIttle,  do  Twickenliam, 
une  plante  tlu  Lirlioialllci/ii  X  eleyanx  Littleana,  l'une 
des  plus  belles  variétés  au  point  do  vue  du  coloris,  qui 
a  reçu  un  ccrliflcat  de  1"  classe  au  mois  d'août  i8K'..  La 
plante  était  de  petite  taille  à  cotte  époque,  et  pendant 


Fin.  't.  —  Appareil  fririorifitpu  Corhiin  et  Douane  pour  Ut 
eonsen'tttion  des  fnttln. 


plusieurs  années  elle  ne  put  pas  être  divisée.  Enfin  l'on 
en  détacha  deux  bulbes  très  faibles  et  qui  ne  promet- 
taient guère.  Ce  morceau  resta  plus  de  deux  ans  sans 
donner  signe  de  vie,  mais  actuellement  il  a  une  pousse 
vigoureuse,  haute  de  2  à  3  centimètres.  Dans  un  autre 
cas,  j'ai  fait  reprendre  deux  vieux  bulbes  ridés  d'hybrides 
do  valeur,  qui  étaient  déjà  jetés  au  fumier.  L'un,  le  Livlio- 
cattlei/a  y^Ingrami,  est  sur  le  point  de  fleurir,  et  l'autre 
est  une  petite  plante  vigoureuse. 

«  Pour  obtenir  des  résultats  aussi  bons  que  possible, 
j'ai  constaté  par  expérience  que  l'on  peut  détacher  les 
arrièri'-bulbes  à  n'importe  quelle  époque,  mais  qu'il  est 
toujours  bon  de  les  suspendre  dans  la  serre  à  Orehidées, 
ou  dans  une  galerie  a  peu  prés  sèche,  comme  il  y  en  a 

dans  certaines  installa- 
tions, et  de  les  laisser  là 
jusqu'à  ce  que  l'on  voie  un 
commencement  de  végéta- 
tion indiquant  (|ue  la 
plante  est  disposée  à  uti- 
liser une  petite  quantité 
dos  aliments  qui  sont  mis 
à  sa  portée,  puis  de  les 
installer  alors  dans  de 
très  petits  paniers  ou  cor- 
beilles, et  de  les  suspendre 
de  nouveau  dans  la  serre. 
Mettre  les  arrière-bulbes 
en  pots  et  leur  donner  de 
l'eau  quand  on  les  a  re- 
tranchés, c'est  risquer  fort, 
ji  mon  avis,  de  faire  périr 
les  bourgeons  qui  com- 
mencent à  se  former,  sur- 
tout quand  on  divise  les 
plantes  à  une  époque  très 
i-loigni'e  de  celle  où  elles 
entrent  naturellement  en 
végétation;  toutefois  les 
morceaux  de  Dendrobium, 
<le  Thunia  et  d'autres  Or- 
chidées à  longs  bulbes 
soulTrent  moins,  a  ce  qu'il 
si'mble,  que  les  Odonto- 
glossum,  Cattloya,  etc. 

«  Je  serais  heureux 
d'avoir  là-dessus  l'avis 
d'autres  orchidnphiles,  car 
c'est  là  une  question  inté- 
ressante et  importante,  sur 
laquelle  Iteaucoup  d'amateurs  aimeraient  à  avoir  des 
renseignements.  M.  Norman  C.  Cookson,  qui  est  un 
observateur  habile,  et  l'un  de  ceux  qui  ont  su  le  mieux 
multiplier  les  belles  variétés  A'ddoiitotilossum  crisinati, 
m'a  dit,  après  de  nombreux  essais  et  quelques  échecs, 
qu'il  avait  pris  depuis  quelques  années  le  parti  de  sus- 
pendre les  vieux  bulbes  avec  un  morceau  de  paillasson 
au  sommet  d'une  galerie  chaude  et  assez  sèche  entre 
deux  di'  ses  serres,  l'no  fois  là,  ils  ne  manquent  jamais 
de  montrer  des  pousses  un  jour  ou  l'autre;  il  arrive 
même  que  des  morceaux  qui  ont  perdu  jusqu'aux  yeux 
les  plus  anciens  à  la  base  des  bulbes,  au  moment  ou  ils 
semblent  devoir  mourir  sans  remède,  produisent  de  pe- 
tites pousses  et  des  bulbes  au  sommet  d'un  vieux 
bulbe. 

r»  Il  semble  donc  que  l'on  puisse  poser  ce  principe  : 
no  jamais  jeter  les  arrière-bulbes  des  Orchidées  tant 
(pio  l'on  n'est  pas  bien  sûr  qu'ils  sont  morts...  » 
A  bref  délai,  à  la  suite  do  ces  remarques,  un  corres- 


LF,  JARDIN 


pondant  du  Gardeners'  Chronicle,  qui  sifjnail  «  //.  W.,  à 
Trevince  »,  pxprimait  un  avis  analogue,  en  faisant  tou- 
tefois deux  (iistinclions  :  d'une  pari,  il  suspendait  les 
morceaux  (l'(  trchidôes  dans  un  emlroit  oml)r('i  et  humide 
en  leur  donnant  des  conditions  favoralilcs  à  la  reprise 
delà  vùj,'étali(in  ;  d'autre  pari,  dés  que  les  racines  so 
développaient,  il  plaçait  ces  morceaux  de  plantes,  non 
pas  dans  du  compost,  mais  sur  des  dcliris  do  tessons  et 
do  cliarlion  do  bois.  C'est  un  procédé  qui  n'est  pas  très 
différent  do  celui  de  M.  (•'Hrien,  mais  qui  nous  parail 
nettomont  inférieur.  Il  consiste,  eu  somme,  à  donner 
plus  d'humidité  (iva)it  l'entrée  en  végétation  (dans 
l'espoir  de  la  favoriser,  sans  doute)  et  moins  après,  en 
guise  de  compensation.  A  notre  avis,  le  vrai  principe 
est  au  contraire  do  priver  la 
plante  d'eau  quand  elle  ne 
pousse  pas,  et  de  lui  en  don- 
ner en  aliondance,  en  excès 
même,  une  fois  qu'elle  est 
partie  après  ce  long  repos.  » 

M.  Holiert  Johnson,  l'ha- 
bile cultivateur  de  ^\■hito- 
lield,  Manchester,  écrivit  au 
Gardeners  Clironicle,  à  la 
suite  de  cet  article,  une  note 
dans  laquelle  il  exprimait 
(plus  spécialement  en  ce  qui 
concerne  les  Cattleya  et 
Lc'eliocattleya)  une  opinion 
diflérente  de  celle  de 
M.  O'Brien.  Kn  résumé,  il 
évitait  toujours  de  diviser 
une  plante  si  elle  n'avait 
pas  des  arrière-bulbes  liien 
pourvus  d'yeux,  et  même  il 
préférait  que  le  morceau 
détaché  eut  un  bulbe  en  ac- 
tivité, muni  de  feuilles;  et 
en  second  lieu,  il  s'empres- 
sait de  faire  entrer  ce  mor- 
ceau en  végétation,  au  lieu 
de  le  laisser  sécher. 

Il  est  visible  que  M.  John- 
son avait  raison,  et  M.  O'- 
Brien aussi.  Seulement  ils 
ne  parlaient  pas  du  môme 
cas;  M.  Johnson  s'était 
mépris  sur  la  pensée  de 
M.  O'Brien;  il  ne  s'agit  que  de  s'entendre.  Nous  re- 
viendrons sur  ce  sujet. 

M.  de  B.  Grawshay  a  présenté  récemment  à  Londres, 
deux  curiosités  très  intéressantes  :  l'une  était  un 
Callleiia  Gaskelliaun  dont  les  fleurs  avaient  toutes  des 
stries  jaunes  occupant  la  moitié  de  la  surface  des  deux 
sépales  latéraux;  l'autre  était  un  MiUonia  spectabilis 
qui  avait  produit  une  fleur  au  sommet  du  bulbe. 

Une  autre  anomalie,  plus  curieuse  que  belle  toute- 
fois, est  signalf'e  par  V Orchid  lieriew;  c'est  un  Cattleiia 
Mendeli  qui  a  fleuri  chez  M.  J.  N\'.  Arkie,  à  West  Derby, 
en  donnant  une  fleur  composée  de  deux  sépales  et  (le 
deux  labelles,  avec  la  colonne  courte  et  avortée;  en 
mémo  temps  M.  Noble,  de  Liverpool,on  a  obtenu  une 
composée  de  doux  pétales,  deux  sépales  opposés,  et 
une  colonne  aplatie  latéralement. 

M.  Arnould  Wincqz,  l'orchidophilo  bien  connu  de  Mons 
(Belgique),  vient  de  publier  une  brochure  intitulée 
Essais  sur  la  nut/ilioii  des  Orchidées,  dont  le  Moniteur 
du  jardinier,  de  Liège,  commence  la  reproduction. 


Nous  ne  sommes  pas  encore  à  mémo  de  l'apprécier, 
mais  nous  ne  doutons  pas  qu'elle  ne  soit  très  inté- 
ressante, émanant  d'un  amateur  expérimenté,  qui  a  la 
passion  de  ses  plantes  et  sait  les  observer. 

Ci.   t.  GllKiN.VN. 


COn^TG-ISÈS 


Congrès  de  la  Société  française 
des    Chrysanthémistes    à    Bordeaux  's(^;/e;  (1) 

L'Exposition 

La  place  nous  manque  ici  pour  donner  un  compte- 
rendu  aussi  détaillé  que  le  mériterait  cette  superbe  ex- 
position, qui  avait  acquis, 
du  fait  du  Congrès,  une 
importance  exce[)tionnelle, 
et  se  faisait  parliculièrement 
remarquer  par  l'abondance 
et  la  bonne  culture  îles 
plantes  présentées,  cl  sur 
tout  par  le  nombre  considé- 
rable des  semis  plus  de  si.x 
cents).  Présentés  par  cinq 
fleurs  au  moins,  ils  occu- 
paient une  galerie  entière  et 
constituaient  certainement 
le  clou  de  l'exposition.  Ces 
nouveautés,  sans  être  toutes 


Ma. 


exposés   à  Bordeaux,  pat- 
'.    Clianlal;  n-  iti,  liaronnc 


V\g.    5.    —    Chvtjsanthèmes 
M.  Ir  Mai-ifuis  (le  Pins  : 

Viflor  [{cille;  n-  iU,  Yolande  de  Pins;  «•  :I9,  Odette;  n-  IG,  Mar 
qidse  de  Pins;  >r  1)4,  Madame  Cécile  André;  n-  iOO,  Belle 
(lasronne;  n-  IJ2,  Souvenir  de  Montbrun. 


extraordinaires,  étaient 
presque  toutes  lionnes  et 
bien  cultivées.  Aussi  le  Co- 
mité floral,  malgré  sa  sévé- 
rité obligée  a-t-il  décerné  un 
assez  grand  nombre  de  cer- 
tilicats.  Le  semeur  qui  vient 
en  tète  dans  cette  lutte  est 
un  nouveau  venu,  M.  Borie, 
de  Bègles,  avec  17  certiOcats 
et  1.575  points.  Ses  variétés 
se  distinguent  par  d'heu- 
reux coloris  nouveaux  et  des 
formes  intéressantes.  11  rem- 
porte l'objet  d'art  des  se- 
meurs, offert  par  la  Société 
française. 

Le  second    est   M.  Chan- 
trier,     do     Bayonne,    avec 
12C5  points  :  médaille  d'or. 

Le  troisième,  qui  n'a  pu,  en  raison  de  la  date  trop 
avancée  pour  lui,  faire  un  apport  complet,  est  M.Calvat, 
de  Grenoble. 

Le  quatrième  est  encore  un  nouveau  venu  qui  débute 
par  un  coup  de  niailre,  M.  le  marquis  de  Pins,  de  l'Isle- 
en  Jourdain.  Citons  encore  au  hasard,  MM.  Iléraud,  de 
Pont-d'Avignon,  Borrély,  d'Avignon,  Délaux  et  Jounndo, 
de  Toulouse,  Dessarps,  Caps,  Pache,  Borllachon  et 
Joubert,  do  Bordeaux,  Vihnorin-Andrieux,  de  Paris, 
t^ousteils  et  Castels,  do  Montauban,  Dolbois,  d'Angers. 
L'objet  d'art  du  Président  de  la  République  a  été 
remporté  par  M.  Caps,  de  Lormont,  pour  ses  remar- 
quables plantes,  basses  et  bien  fleuries,  et  l'importance 
de  ses  collections  exposées.  .M.  Catros-Gérand  et  M.  Borie, 
qui  ont  eu  chacun  une  mt'daille  d'or,  le  suivaient  de 
bien  près.  M.  Ossard  et  M.  Ililliot  (médailles  de  vermeil) 
avaient  aussi  des  apports  remarquables.  M.  Sendrey 
obtient  la  médaille  d'or  des  amateurs  et  MM.  Joubert 
et  Clonte,  des  médailles  de  vermeil 

(I)  Le  Jardin.  liiOl 


8 


LE    JARDIN] 


Les  standards  et  plantes  buissonnanles  étaient  nom- 
breux et  de  bonne  culture.  Citons  ceux  de  H.  Dessarps 
(m'-daillo  d'or  avec  ft-licitalions)  {|ui  avaient  plus  de 
(li'ux  niiîtres  de  diaiiii'lre  et  étaient  présentés  ii  la  nioile 
japonaise,  avec  une  eliarpento  ninllieurousement  un  peu 
trop  lounle  et  apparente,  de  M.  Caps  lils,  avec  ses 
reinarqualiles  plantes  en  éventail,  de  MM.  Cassnjiho, 
Joulierl  et  de  la  Société  de  Tarn-el-Garonne,  qui  avait 
notamment  une  plante  de  o  Rayonuanl  »  énorme  cl 
couverte  de  belles  fleurs. 

Le  lot  lie  .\L  Pacli>,  composé  de  40  plantes  de  chry- 
santhèmes greffes  de  plusieurs  varié- 
tés de  coloris  divers  était  très  curieux 
et  n'a  peut-être  pas  été  apprécié  à  sa 
réelle  valeur. 

Les  Heurs  coupées  en  collections, 
présentées  en  moins  grand  nombre 
qu'on  aurait  pu  .s'y  attendre  dans  une 
exposition  si  riche  en  plantes  et  en 
nouveautés,  ont  été  l'occasion  d'un 
succès  pour  le  comité  des  chrysan- 
Ihémistes  de  l'Hérault.  M.  Carrier,  do 
Montpellier,  remporte  la  médaille 
d'or,  ainsi  que  M.  Pélissier,  de  Cette; 
MM.  Pages,  de  Lézignan,  Pech,  do 
Cette,  Cochet  et  Koussel,  de  Montpel- 
lier, obtiennent  des  médailles  de  ver- 
meil, ainsi  que  ^^  Lacroix,  de  Tou- 
louse, Bonnelous,  de  Moissac,  Cous- 
teils,  de  Montauban;  LaJlite,  de  Pau, 
Dolbois,  d'Angers,  etc. 

MM.  Calros-Gérand,  Borie  et  Hillol 
exposaient  des  lots  de  nouveautés 
comprenant  les  variétés  certifiées  en 
IIM'O  ei  l'JOl. 

Nous  ne  citons  pas  ici  les  noms  des 
meilleures  variétés  inédiles  exposées  : 
nous  craindrions  de  commettre  des 
oublis,  et  d'ailleurs,  il  sullira  de  se 
reporter  au  tableau  des  opérations  du 
comité  Uoral,  qui  sera  publie  dans  le 
Cliri/santlièine.pourae  rend le  compte, 
par  des  chitires  précis  des  qualités 
particulières  a  cliacune  des  variétés 
certilW'es  ou  recommandées,  en  ce  qui 
concerne,  soit  le  coloris,  soit  la  lorme, 
soit  la  végétation. 

bien  que  nous  ne  nous  occupions 
ici  que  ilu  Chrysanthèmes,  il  nous  est 
impossible  de  passer  sous  silence  les 
remarquables  plantes  a  feuillage,  les 
Cyclamens,  les  Bégonias,  etc.  de  NL  Bernard,  les  rosiers,  ' 
de  M.  Coulfutleau  et  do  M.  Chauvry,  les  conifères  et* 
arbuble»  de  M.   William    l-'au,    les  Œillets  de  M 
lin  et  les  légumes  de  Mme  Cadeau-Ramey. 


NOTRE    PLANCHE 


Chrysanthème  Président  Scalarandts 

Celte  belle  variété,  ilonl  nous  publions  le  portrait 
ci-i-ontre,  est  un  semis  de  M.  E.  Calvat,  le  distingué 
clirysanthémisto  de  Grenoble.  Elle  a  reçu  un  certificat 
de  l"  classe  avec  (élieilations  à  la  Société  française  des 
Chrysanthéniistes,  et  un  certificat  de  l"  classe  à  la 
Société  Nationale  d'Horticulture. 
C'est  une  variété  japonaise  à  très  grandes  fleurs 
pleines,  il'un  beau  jaune  de  chrome, 
fortement  teinté  et  sablé  de  rouge 
cramoisi.  Les  pétales  sont  étroits, 
aiguillés,  étalés  et  légèrement  retom- 
bants; les  tiges  extra  rigides,  la 
plante  trt-s  vigoureuse,  naine,  d'une 
tenue  parfaite.  La  floraison  (bouton 
couronne  et  terminal)  est  précoce  el 
très  prolongée. 

Un  pourra  juger,  d'après  notre 
planche,  de  l'i'xlraordinaire  varia- 
bilité de  son  coloris.  C'est  une  des 
particularités  frappantes  de  cette  va- 
riété; il  n'y  a  pas  deux  fleurs  se  res- 
semblant sur  une  même  plante,  dit 
M.  Çalvat  lui-même. 


LES  BROMÉLIACÉES  HYBRIDES 

d'obtention  récente 


Le  Banquet 


Le  sarnciii  soir,  un  banquet  réunissait,  dans  l'adiiii- 
rablo  salle  du  café  do  Bordeaux,  congressistes  et 
nieiiibrcs  de  la  Société  do  la  Gironde.  M.  Decrais, 
Ministre  des  Colonies,  présidait,  ayant  à  ses  colés  le 
Préfet  de  la  fiirondo,  .\1.  Catros-Gérard,  Président  de  l.i 
Société  d'Horticulture,  .M.  Viger,  président  dhonnenrile 
la  Sociéti'  française,  et  tout  l'état-major  des  deux 
Sociétés,  ainsi  que  les  inemliros  du  (lomib-  floral  et  du 
jury. 

De  nombrcov  ,ii>,  ,,iir^  ,,i.i  .(,•  |irnnoncés  et  vivement 
apiilaudis. 

Pli.  RlVOIIlE. 


Ces  jolies  plantes  dont  on  a  dit  tant 
de    mal,  qu'on    a   même   traitées  de 
plantes  en  zinc,  sont  devenues,  grâce 
aux  fécondations  artificielles,  des  se- 
meurs, qui  s'en  occupent  avec  passion, 
d'excellentes    plantes   de    commerce 
qui  trouvent  sur  les  marchés  de  Paris 
et  de  la  province,  sans  compter  cer- 
tains   pays   étrangers,    un  excellent 
accueil  de  tous  ceux  qui  aiment  les 
plantes  sortant  un  peu  de  l'ordinaire; 
depuis  que  dans  ce  journal  Griessen 
a  dressé  ses  tableaux  et   donné  ses 
notes    concernant   les    Broméliacées 
hybrides  (IS'.io)  beaucoup  d'excellen- 
tes choses  ont  paru  qui  ont  été  pri- 
mées, récompensées  el  honorées  de 
certificats  de  mérite  de  toute  nature;  en  ce  qui  nous 
concerne  nous  avons  poursuivi  roire  chemin,  et  si  nous 
-  n'avons  pas  encore  atteint  le  but  tout  à  fait,  nous  en 
approchons  bien,  nous  dirons  comment  et  pourquoi  tout 
'    à  l'heure   car  il  faut  commencer  tout  d'abord  par  initier 
.    ceux  de  nos  lecteurs  qui  n'ont  pas  suivi  les  progrès  des 
*  Bromclincécs  à  quelques  petits  détails  qui  ont  leur  Im- 
portance. 
,    5      Les  Vriesoa  tels  qu'on  les  recevait  du  Brésil  il  y  a 
n  '   trente  ou  trente-cinq  ans  ne   comportaient  guère  que 
doux  formes  assez  connues,  el  qu'on  vendait  aux  ama- 
teurs pour  les   petits   vases  «l'appartement ;  c'était   le 
Vriesed  jisittnrina,  a  tige  florale  allongée  en  forme  do 
mince  lame  de  couteau,  et  <lont  les  couleurs  jaune  cl 
rouge  étaient  fort  jolies,  mais  n'étaient  pas  d'une  bien 
longue   durée;    une    jolie   forme   de    cette    espèce   fut 
importée  ilepuis  sous  le  nom  de  Murrenirtiin  ;  ^'\\l'  avait 
di's  ijroporlion--  beaiico\ip  plus  amples;  il  y  avait  aussi 


pig^    C^    Chri/iùnihrmf    standard, 

rarièli^  .Matt/ltUe  de  Pins. 


Mnr- 


l.i.  ,i.\:U'i: 


CUSYSANTllliME  PRÉSIDEST  SCALAUASDIS 


LR  JAHDIN 


le  Vriese(t,brncliyslach;/x, loT[.gei\\i\,m&\slnen  réduit  ilc 
volumo,  puis  les  ospiices  do  la  Guyane,  lo  Vrienea  s/ile/i- 
(leiis  ot  sa  variiHô  major,  enfin  une  sùrio  d'Encholirion 
plus  ou  moins  raidos  do  formes,  ceux-là,  en  iinc,  car 
leurs  liracti'cs  étaient  peu  lirillanles  et  souvent  d'une 
tenue  peu  propre  il  la  décoration  (VKiicli<ilirioii  Saiiii- 
ilersi.  )  (j'est  alors  que,  vors  1885,  l'idée  vint  à  quelques 
semeurs  do  croiser  des  espèces  non  décoratives,  mais  u 
bradées  solides  et  de  ;;rande  taille,  par  des  plantes 
ayant  des  bractées  aux  couleurs  lirillantes;  c'est  ainsi 
que  Morroii  olilint  toute  celte  belle  série  do  Vriesea  qui 
fut  plus  lard  lancée  par  Makoy  et  dont  le  leodieiise 
fut  la  perle,  que  'l'rulTaut  obtint  son  Y.  Mariae  qui  fut 
à  son  apparition  salué  à  juste  titre  comme  une  très  belle 
chose,  puis  Kittel  montra  son  Kitteliana,  très  beau 
pour  le  moment  oi'i  il  apparut,  enfin  nous-mêmes,  à  celte 


en  commençant,  des  plantes  ornementales  de  tout  pre- 
mier ordre,  et  Krâco  à  la  persévérance  des  semeurs, 
^•râco  ;i  la  persistance  que  nous  mettons  nous-mémo 
dans  notre  véritable  passion  pour  ces  plantes,  lo  com- 
merce est  doté  maintenant  d'un  1res  beau  genre  do 
plantes  dont  on  ne  soupçonnait  pas  la  valeur  il  n'y  a 
pas  bien  lnnt,'lonips  encore. 

Nous  allons  dmic  jmsser  en  revue  les  nouveautés  qui 
ont  été  présentées  a  la  Société  Nationale  d'Horticulture, 
celles  qui  uni  (iguré  aux  diverses  expositions,  celles 
aussi  qui  ont  été  nliteiiues  par  divers  semeurs,  à  l'obli- 
geance (losquols  nous  devons  de  pouvoir  en  parler  ici... 

Phiîsentations  a  la  Société  National»  n'HonTicrLTUiuv 

me  l'UANCE 

Les  présentations  successives  des  variétés  les  plus 


l'ig. 


Gr^iijfC  lie  Vrni-a  liy'nldn  dans  une  serre  ilc  MM .  Ducal  et  fils,  à  Versailles 


époque,  présentâmes  les  Vriesea  Morre?io-Barilleti,  V. 
lie.r,  y.  cardinalis,  V.  Ilenrici,  V.  Elmireana,  etc.,  etc. 

Les  Vriesea  étaient  lancés;  il  fallait  continuer,  obtenir 
mieux  encore  et  surtout  autre  chose. 

Un  de  nos  collègues,  ^L  Georges  Lemaitre,  après  les 
nombreuses  obtentions  dont  Griessen  avait  parlé,  a 
obtenu  ce  beau  Vriesea  mirabilis  qui  est  le  fils  du 
Vriesea  hierogli/jjhica  et  du  Vriesea  cardinalis.  C'était 
une  plante  d'avenir,  car  elle  avait  ce  que  les  autres 
Vriesea  n'avaient  pas,  c'est-a-direles  bractées  disposées 
en  candélabre  et,  de  plus,  très  importantes  comme 
structure  ;  c'est  à  l'aide  de  celte  belle  (dilention,  que  nous 
avons  pu  croiser  dès  son  apparition,  que  nous  avons 
obtenu  toute  une  série  do  Vriesea  dont  les  inflores- 
cences sont  différentes  de  tout  ce  qui  avait  (Ui'  obtenu 
jusque-là.  Mais  c'est  aussi  avec  la  iilante  de  Kittel,  le 
Vriesea  Kitteliana,  qui  est  le  produit  de  VKiirholirioii 
Saundersi  fécondé  par  le  Vrienea  BariUeli,  que  nous 
avons  obtenu  ces  produits  qu'on  a  depuis  remarqués 
dans  les  expositions  sous  divers  noms. 

On  a  donc  totalement  changé  les  Vriesea  d'aspect,  de 
forme  et  de  couleur,  on  en  a  fait,  comme  nous  lo  disions 


intéressantes  olitenues  dans  nos  cultures  par  nos  fécon- 
dations sont  résumées  ici  dans  des  listes  qu'on  pourra 
consulter,  mais  il  y  a  eu  d'autres  variétés  non  moins 
bonnes  qui,  n'ayant  pas  été  présentées  pour  des  raisons 
indépendantes  de  notre  volonté,  n'en  figurent  pas  moins 
sur  les  listes  et  resteront  d'excellentes  acquisitions. 

En  1896,  Vriesea  Poelmani,  issu  du  V.  gloriosa 
(Duval)  et  du  Vriesea  Va»  Geerti  (Duvall  ;  celte  plante, 
dédiée  à  M.  Poelman,  un  horticulteur  amateur  de  Bro- 
méliacées, fut  le  point  do  départ  de  toute  une  série  nou- 
velle de  variétés  dont  nous  trouverons  successivement 
les  noms  au  cours  de  cette  étude. 

En  1S96  encore,  le  Vriesea  le  Sphinx  f\i  son  apparition; 
il  est  le  produit  très  curieux  du  Vriesea  fenestrnlis  par 
lo  Vriesea  splendeiis  major;  ce  n'est  pas  là  une  variété  à 
grand  elTel,  l'inflorescence  est  seulementcurieuse,  mais 
le  croisement  do  ces  deux  types  si  différents  a  été  très 
difficile,  et  restera  toujours  difficile  à  cause  de  l'éloigne- 
meiit  do  ces  deux  plantes  qui,  tout  en  étant  deux 
Vriesea.  viennent  de  pays  fort  différents. 

En  IS'.tl)  encore,  furent  présentés  le  Vriesea  Ileiiiici 
provenant  de  la  fécondation  du  Vriesea  sjUendida  par 


10 


LE  JARDIN 


Vriesea  xplendeiis,  puis  le  Vriesea  Ehnireann,  autre 
féeon<lalion  plus  curieuse  encore,  car  c'est  colle  du 
Vriesea  sijlenilens  par  Vrieseu  carilinalix;  en  lt>'J7  (ut 
présenté  le  Vriesea  Kros,  qui  est  un  des  premier^ 
hybrides  entre  VKncholirio»  roral/i/nim  var.  roseinii 
et  le  Vriesea  Mureiino-Harilleli;  c'est  une  plante  qui 
avait  des  qualités,  bien  dépassées  depuis  par  ses  des- 
cendants, i-ar  elle  a  été  fécondée  à  son  tour  et  les  rcsul- 
tats  de  ces  fécondations  ont  été  excellents. 

Puis  apparut  encore  en  1897  le  Vriesea  Ks/ieratiza,  qui 
fut  le  premier  type  du  Vriesea  à  liracléos  formées  en 
rameau  sulidivisé,  et  non  en  lame  de  couteau  simple, 
comme  on  avait  l'habitude  de  les  voir. 

En  IKDi,  on  vit  \o  Vriesea  Docteur  Le  aee^,  produit  du 
Vriesea  coii/erta  (Maker)  et  du  Vriesea  Ke.r.  Ce  fut  une 
très  belle  plante,  qui  avait  la  rigidité  de  port  du  conferta 
et  les  belles  bractées  du  Vriesea  Re.v.cWa  fut  de  beau- 
coup dépassée  cependant,  et  ce  fut  justice,  par  un  véri- 
table bijou,  le  Vriesea  Vi(jeri. 

Issu  du  croisement  du  Vriesea  Uodigasiaiia  par  le 
Vriesea  Iie.r,  cette  délicieuse  plante  porte  une  inllo- 
rescénce  en  forme  de  long  épi  làclie  subdivisé  en  épi 
plus  petit  du  plus  beau  roujje  carmin  rehaussé  de  jaune 
d'or;  il  en  existe  une  variété  rni/ior  et  une  variiHé  major; 
toutes  deux  sont  charmantes  et  tellement  distinctes  que 
Icirs  de  leur  apparition  (IMIS)  elles  furent  considérées 
comme  une  îles  plus  jolies  Broméliacées  parues. 

En  1899,  on  vit  apparaître  le  Vriesea  Kitteliano-He.r: 
ce  fut  le  vrai  commencement  des  grands  Vriesea  a  lon- 
gue tige  munie  de  bractées  en  candélabre  de  belle  cou- 
leur rouge,  puis  les  V.  confertu-lie.i ,  Mayiiiisiano-Re.r, 
Aiirora-lfex. 

Entre  temps  apparaissaient  les  Vriesea  Iie.r  major  et 
Iie.r  sujierha,  amplilications  et  perfectionnements  du 
Vriesea  h'er,  puis  le  Vriesea  l'oelma/ii  sftjicrlia  cl 
Poelmani  major,  beaucoup  plus  forts  et  donnant  des 
inflorescences  bien  plus  grandes  que  leur  père  le 
Vriesea  Poelmani. 

En  l'.HJO.  on  vit  appparaiire  liien  dos  N'riesoa  nou- 
veaux dont  les  nioilli'urs  .sont  tout  d'abord  :  le  Vriesea 
Président  Kriti/cr,  proibiit  de  VEiicholirinii  roseum  par 
le  Vriesea  Iie.r,  le  Vriesea  i wy/er (a /i.v,  enfant  du  V.  mi- 
rabilis par  Vriesea  liej: 

Le  Vriesea  Magintsifino-Hej:  sttjierba,  V.  Colonel  .Mar- 
chand, tout  à  fait  nouveau  aussi  et  dont  la  parente  est  : 
pour  la  mère  VEncholirion  Sanndersi  pour  le  pure  lo 
Vriesea  Van  Geerti,  puis  le  Vriesea  LeoniiXoni  la  mère 
est  le  Vriesea  mirabilis  et  le  pùro  le  Vriesea  lier  tnajor, 
d'autres  tout  aussi  beaux  sont  venus  apporter  leur 
contingent  dans  des  liste;?  déjà  longues;  ce  sont  :  les 
Vriesea  Criesseniana,  Cajijiei,  nigricans,  Poelmani- 
lier,  Saniiti,  Ducreti,  et  enfin  une  très  belle  acqui- 
sition, le  Vriesea  Scejilre  d'or,  aux  bradées  d'un  jaune 
superbo,  rehaussé  de  rouge  orangé,  et  supportées  par 
une  forte  tigo  de  près  d'un  pieil  de  hauteur! 

Entre  temps,  prenaient  place  panni  les  très  bonnes 
obtentions  les  Vriesea  auranliara,  présenté  par 
M.  Opoix,  dont  le  Iie.r  est  la  mère  et  le  Poelmani  le 
père,  puis  deux  autres  excellentes  variétés,  auxquelles 
on  doit  laisser  le  [nom  do  Poelmani-lie.r,  et  enfin  une 
troisième,  de  toute»  la  plus  belle,  présentée  parM.  (  ((«lix 
sous  le  nom  do  Vriesea  erecla,  issue  cello-la  aussi  du 
\'.  Poelmani  fécondé  par  V.  liex,  et  beaiicnup  d'autres 
jnlis  semis  qui  viendront  un  jour  onrichir  les  serres  et 
qu'on  n'a  pas  voulu  lumimer,  quoiqu'ils  aient  été  t(ut 
digne»  d'tttlenlion,  et  co  n'est  pas  tout,  puisque  M.  (  )pc.ix 
nous  écrit  qu'il  a  encore  des  jeune»  semi»  dont  11  attend 
la  floraison  pour  l'anni'o  prochaine. 

[A  suivre)..  I,,;;on  Duval. 


Oe    la   culture    et    de    raccllmatatlon    des    plantes 
alpines  et  alpestres  dans  les  jardins  [suite]  (>) 

Autre  question.  Comment  se  procurer  les  plantes 
l)our  créer  ces  jardins  naturels"? 

Conseillons  d'abord  de  ne  pas  arracher  «es  plantes 
dans  les  montagnes,  car  elles  ont  peu  de  chances  de 
vivre  aitisi  transportées. 

Il  est  plus  simple  do  les  élever  de  semis;  et  l'accli- 
mnlation  se  fait  ainsi  d'elle-même  et  sans  aucun  risque. 

Je  sais  bien  que  parmi  les  amateurs,  se  rencontrent 
quelques  apôtres  qui,  pour  conserver  des  plantes  arra- 
cht'os  dans  les  nionlagiies,  circulent  avec  îles  malles 
qu'ils  ont  confectionnées  à  cet  effet,  mais  ce  mode  de  pro- 
céder dont  j'ai  déjà  parlé,  et  qui  ne  s'emploie  d'ailleurs 
que  pour  les  plantes  de  hautes  altitudes,  ne  donne  pas 
d'excellents  résultats,  la  plante  étant  le  plus  souvent 
arrachée  en  pleine  sève.  .Semons  donc;  et  une  fois  les 
planlules  élevées;  il  sera  facile  de  multiplier  par  éclat, 
par  exemple  pour  les  (léranium,  les  Aconits,  les 
Pivoines,  les  Digitales,  et  par  boutures  pour  les  Clé 
matiles,  les  Dianthus,  les  Epilobium,  etc..  etc. 

En!in,pour  les  amateurs  pressés,  ils  pourront  s'adres- 
ser soit  a  d'autres  amateurs,  toujours  heureux  de  les 
aider  dans  leurs  débuts,  soit  à  des  professionnels  qui 
mettront  à  leur  disposition  de  jeunes  sujets  élevés  en 
pots  et  tout  prêts  à  être  mis  en  place. 

Mais  l'amateur  ne  se  contente  pas  des  plantes  faciles 
à  cultiver,  il  vise  plus  haut  et  veut  avoir  à  lui  ses  plan- 
tes do  hautes  régions  qu'il  a  apori,'ues  sur  les  derniers 
gazons  de  la  végi-tation  alpine.  Pour  ces  plantes  le 
semis  donnera  également  d'excellents  résultats. 

Pour  certaines  espèces,  lentes  à  germer,  comme  les 
Gentiana  et  les  Arnica,  par  exemple,  l'amateur  impa- 
tient s'adressera  à  d'autres  ayant  semé  avant  lui  et 
ayant  commenci'  la  partie  la  plus  difficile  de  l'œuvre, 
c'est-à-dire  l'acclimatation;  et  cet  ancien  aura  fait  la 
partie  la  plus  difficile  de  l'œuvre;  il  aura  semé  depuis 
longtemps  et  fait  venir  do  tous  les  coins  du  monde  des 
plantes  arrachées  à  une  époque  favorable,  courant 
ainsi  seul  les  risques  de  non  reprise. 

Le  moment  le  plus  favorable  pour  les  semis  est  le 
mois  de  mars. 

On  semé  en  terrines,  bien  drainées,  placées  sur 
couches  légèrement  chaudes,  pour  amener  une  germi- 
nation plus  rn|Milo.  On  peut  aussi  semer  l'hiver,  égale- 
mont  on  terrines,  en  laissant  la  neige  recouvrir  le  semis. 

J'en  ai  fait  l'expérience  |)ondant  l'hiver  1901,  où  j'ai 
exposé  à  l'influence  de  la  neige  des  semis  de  graines 
do  Primulacées  répuli'os  lentes  à  germer;  et  j'ai  obtenu 
quelques  semaines  après  une  abondante  lovée  de 
Priinula,  d'.Vuricula,  d'Aiulrosace,  et  de  Gentiana 
Clusii  et  (lecumbens. 

(Juanl  II  l'emploi  do  la  terre,  une  distinction  est  à 
faire  suivant  (|u'il  s'agit  de  plantes  aimant  la  silice  ou 
le  granit  d'une  part,  ou  pn-férant  le  calcaire. 

Lo  compost,  qui  devra  être  formé  d'un  tiers  de  terre 
franche,  d'un  tiers  de  terre  do  bruyère  ot  d'un  tiers  do 
sable,  conipreiidrii  suivant  lo  cas  du  sablo  calcaire  ou 
granitique. 

Les  Ithododendrons  nous  donnent  un  exemple  frap- 
pant de  cotte  diffiérence  de  sol. 

1,0  ferriigineuni  préfère  un  sol  silicioux,  son  frère 
Vhirsutuni  vit  dans  un  sol  calcaire. 

Voici  d'autres  exemples  :  plantons  en  sol  calcaire  : 

(i;  Le  Jarilt,,,  1901,  p.  370. 


LE  JARDIN 


il 


i'Achillea  atiata,  VEdelweiss  [Gnaphalium  letintopo- 
diunt)  VAinIroaace  Itu-tea,  VAiulrosace  lielrelicfi,  \'A/ic- 
MO/ie  alpi/ifi,  lo  Gentiaiin  a»tiiisti/oliii,  lo  Goiliaixi 
Cliisii,  Vllutchiiisia  a/phia,  le  J'rimiila  aiiririt/a,  oie. 

Prrfùreiit  la  Silice,  VAcliillea  tuoachaUi,  VAtalrosace 
car» en,  V A  >ul rosace  t/lacialis,  VAnemo/ie  siil/'iiren,  \o 
(!enfia7ia  alpina,  le  Gentiaiia  Kocliia/ia,  le  Primula 
villosa,  le  Dri/as  oclopelnla. 

La  planlc  lever,  on  la  repique  en  terrine,  puis  on 
les  plante  en  fjoilets,  enfin  quaml  la  plante  est  assez 
forlo  on  la  placera  en  pleine  terre,  là  où  elle  doit  croitio 
définitivement. 

Pour  toutes  les  plantes  alpines,  di-  hauts  sonimols 
le  roctier  est  indispensable  et  c'est  dans  des  ni<'hcs 
niénagc'os  dan  s  ces  rochers  qu'on  plantera  défin  il  i  veinent. 

Il  faut  eniore  ajouter  au  pdiiit  de  vue  du  sol  qu'un 
certain  nomtiro  de  plantes  alpines,  demandent  h  être 
conservées  dans  du  sphagnum. 

Quand  je  dis  conserver  en  spliagnum,  j'entends  en 
mettre  au  pied  de  chaque  plante  une  quantité  sutlisante 
pour  y  maintenir  constamment  de  riuimidité;  c'est  un 
surfaçaj^'e  en  un  mot,  car  il  faut  que  la  plante  ait  un  snl 
nourrissant. 

Et  je  ne  suis  pas  partisan  du  sphagnum  seul,  soit  en 
pot,  soit  en  niche  sur  les  rochers  car  les  plantes  s'étio- 
lent et  meurent  de  faim. 

Comme  exemple  de  conservation  en  sphagnum,  on 
peut  citer  le  Linnœa  borealis,  VAniica  montaiia,  le 
Bartsia  alpina,  le  Parnaxsia  palustris,  le  Sii.rifrn  car- 
pathica,  le  Soldanella  alpina,  le  Linaria  alpina,  cer- 
tains Cypripedium,  le  Pyrola  rolioidifolia,  le  Pingui- 
cula  vvlgaris,  Valpiiia  et  le  Drosera  rotinidi/olia. 

Je  n'ai  plus  qu'à  ajouter  qu'il  faut  rentrer  l'hiver  sous 
châssis  froid  certaines  plantes  susceptibles  de  geler, 
telles  que  la  Linnœa  borenlis  et  Lippia  repens. 

Enfin,  il  y  a  une  précaution  imlispensable  à  prendre 
poui-  les  plantes  alpines  proprement  dites,  c'est  d'é- 
viter riiumidité  pendant  la  mauvaise  saison. 

Spécialement  pour  l'Edelweiss,  celle  plante  doit 
rester  pour  ainsi  dire  sèche  et  sans  arrosage  depuis  le 
mois  d'octobre  jusqu'au  mois  de  mars,  sous  châssis 
froid,  bien  aéré. 

Pour  la  culture  des  Edelweiss,  je  ne  les  élève  qu'en 
pots,  précisément  pour  leur  faciliter  ce  passage  de  la 
mauvaise  saison  sous  châssis  froid. 

Cette  culture  en  pot  peut  s'appliquer  d'ailleurs  à  la 
culture  de  toutes  les  plantes  alpines  proprement  dites 
pour  les  personnes  qui  désirent  montrer  leurs  fieurs 
dans  les  expositions  ou  décorer  au  printemps  les  niches 
de  rochers  laissé  nus  pendant  la  mauvaise  saison. 

Je  demande  à  mes  lecteurs  la  permission  de  revenir 
au  cadre  dont  j'ai  parlé  pour  la  culture  des  plantes 
alpines  proprement  dites,  c'est-à-dire  à  la  disposition 
des  rochers  alpins. 

Dans  la  création  de  ces  rochers,  le  calcaire  ou  la  silice 
jouent  un  rôle  considérable;  l'eau  a  aussi  son  impor- 
tance. Une  eau  trop  calcaire  peut  détruire  certaines 
plantes. 

On  a  remarqué  que  l'exposition  dans  la  construction 
des  rochers  joue  aussi  un  grand  rôle.  Celle  du  levant  et 
de  l'Occident  convient  le  mieux   aux  plantes  alpines. 

Pour  ces  plantes  de  haute  altitude,  il  faut  aussi  faire 
une  distinction  entre  les  plantes  saxatilcs  et  les  autres. 
Les  plantes  saxatiles  vivent  dans  la  nature  sur  des 
rochers  arides  et  n'ont  pas  besoin  d'autant  de  fraîcheur 
que  les  aulres.  Il  faut  élever  ces  plantes  sur  dos  rochers 
de  1  m.  ÔO  à  2  m.  de  haut,  s'élargissant  graduellement 
du  sommet  à  la  base,  alin  d'en  bien  ménager.les  niches 
destinées  à  en  recevoir  les  plantes. 


Dans  cette  catégorie  nous  placerons  les  Saxifraga, 
les  Sedum,  les  Sempervivum,  les  Ombilicus,  enfin  les 
Androsaci». 

lin  bassinant  chaque  jour  les  plantes  dès  le  prin- 
temps, on  les  voit  pousser  a  vue  d'ceil  et  l'on  jouit 
pendant  de  longs  mois  d'une  fioraison  délicieuse. 

Un  simple  paillasson  sur  les  rochers  les  abritera 
suffisamment  contre  l'humidité,  pendant  la  mauvaise 
saison. 

Ouant  à  la  culture  des  autres  plantes  alpines  de  haute 
altitude,  difficiles  ;i  conserver,  la  culture  de  ces  plantes 
surpilotia  été  suggérée  à  des  amateurs  par  des  études 
de  culture  en  ba(|uet,  faites  à  .N'oisy,  par  Monsieur  et 
Madame  d'Aigrement. 

Ils  obtiennent  do  belles  floraisons  à'Arnica  montana 
et  de  (Icnliana  en  employant  de  petits  tonneaux  coupés 
en  deux  dont  le  tiers  est  garni  d'eau;  au-dessus  ils 
élèvent  avec  des  fils  de  fer  et  de  petits  rochers  un  jardin 
suspendu;  les  plantes  qui  y  sont  placées,  se  trouvent 
ainsi  constamment  saturées  d'humidité  sous  l'action  du 
soleil.  La  mauvaise  saison  venue,  les  baquets  sont 
rentrés  en  serre  froide. 

Celte  ingénieuse  culture  a  déterminé  d'autres 
amateurs  à  cultiver  sur  place  les  plantes  alpines,  de 
sommets,  autres,  que  les  plantes  saxatiles,  sur  des 
rochers  pourvus  d'une  couche  d'eau  souterraine. 

C'est  ainsi  que  je  procède  à  Boulogne,  comme  je  l'ai 
déjà  dit. 

Ces  plantes,  ignorant  ou  oubliant  leur  altitude  natu- 
relle, retrouvent  dans  une  certaine  mesure  la  fraîcheur 
de  leurs  montagnes,  grâce  à  l'emploi  de  cette  eau  qui 
circule  sous  les  rochers. 

Le  soleil,  en  pompant  celte  eau  souterraine,  imprègne 
les  rochers  pendant  la  grande  chaleur  d'une  humidité 
qu'ils  communiquent  aux  plantes.  Les  résultats  de 
cette  culture  sont  merveilleux. 

Une  précaution  indispensable  à  prendre,  c'est  de  pn'- 
servcr  ces  rochers  et  leurs  plantes  de  l'humidité  de  la 
mauvaise  saison,  pendant  laquelle  l'eau  souterraine 
sera  vidée  d'ailleurs. 

A  cet  égard  il  faut  établir  un  toit  vitré  mobile,  le 
placer  àlami-octobr(>,  pour  ne  l'enlever  qu'au  printemps. 

En  outre,  dans  les  hivers  froids,  il  faut  avoir  soin  de 
calfeutrer  autant  que  possible  le  bas  des  rochers  avec 
des  paillassons  ou  du  fumier  pour  éviter  la  gelée  qui 
pourrait  être  préjudiciable  à  des  végétaux  plantés  en 
fait  sur  une  couche  peu  épaisse  de  terre. 

J'ai  terminé  mes  conseils  généraux  sur  la  culture  et 
l'acclimatation  des  plantes  alpines,  très  heureux  si  la 
lecture  de  cet  article  peut  tenter  de  nombreux  amateurs 
et  les  décider  à  faire  l'expérience  de  cette  culture.  Je 
continuerai  dans  l'avenir  de  m'occupcr  dans  ce  journal 
du  même  sujet,  en  prônant  une  à  une  les  plantes  alpines 
les  plus  intéressantes  et  en  décrivant  les  particularités 
de  culture  que  chacune  d'elles  peut  comporter. 

G.  Magne. 

Création   d'une  pépinière 


La  création  d'une  pépinière  d'arbres  fruitiers  et  fores- 
tiers n'est  pas  difficile;  le  tout  est  d'obtenir  de  bons 
résidtats. 

Pour  commencer  :  le  choix  du  terrain  est  une  des 
principales  causes,  d'où  di'pendra  la  réussite  de  l'entre- 
prise, surtout  si  l'horticulteur-pépiniérisle  ou  le  pro- 
priétaire doit  cultiver  dans  sa  jiépinière  les  différentes 
essences  d'arbres  qui  composent  le  jardin  fruitier  et 
les  arbres  forestiers  d'ornement  et  d'alignement  néces- 


12 


LE  J.UU)1N 


saires  aux  plantations  des  parcs,  îles  avenues  et  dos 
jardins  ira^n-ment. 

Pour  cela,  le  meilleur  terrain  sera  une  terre  assez 
profonde  demi-légùre,  c'o.st-à-dire  ar^ilo-siliceuso  avec 
un  sous-sol  silico-nrgilcux  plulùt  fort.  Il  no  devra  y 
avoir  aucun  arbre;  uni-  terre  l'ullivi-c  d'avance  sera  meil- 
leure qu'une  autre  soi-ilisant  ro|ios('0  parce  qu'elle  est 
en  friche  et  remplie  do  mauvaises  licriips. 

Une  terre  de  ferme  dite  lerre  neuve  vaudra  mieux 
pour  faire  une  pc>i)inière  d'arlires  fruitiers  et  forestiers 
qu'une  terre  de  jardin  eultivée  en  marais,  dite  terre 
d'alluvion. 

Ceci  dit,  il  faudra  autant  que  possitile  une  lé^ière 
pente  pour  l'écoulement  des  eaux  qui  |)ourraient,  dans 
les  années  liuniides,  nuire  à  certains  arbres  fruitiers. 
comme  les  cerisiers  par  exemple,  dont  les  racines  pour- 
rissent, et  à  d'autres  d'ornement  l'omme  les  marronniers 
d'Inde,  qui  se  moussent  et  dont  les  télés  se  couronnent; 
dans  les  terrains  non  en  pente,  des  fossés  seront  indis- 
pensables. 

Du  défoncement 

Le  défoncement  est  le  premier  travail  dans  l'établisse- 
ment d'une  pépinière;  il  se  fait  a  l'aide  de  charrues,  soit 
à  vapeur,  soit  avec  des  chevaux  ou  avec  la  main  de 
l'homme,  suivant  l'étendue  à  défoncer. 

La  profondeur  des  défoncemenis  varie  suivant  la 
nature  du  sol,  mais  il  faut  toujours  compter  de  0"'4.')  à 
à  (t"'60;  c'est  donc  une  moyenne  de  0"'.")0  environ. 

L'i'poquedes  défoncemenis  varie  également  suivant  le 
Icmps  dont  on  dispose  et  la  température  qu'il  fait  ;  l'cm 
choisit  généralement  l'automne  cl  l'hiver;  cependant 
les  terrains  forts  avec  sous-sol  argileux  compact  deman- 
dent à  être  défoncés  à  la  fin  de  l'été  avant  que  les  terres 
soient  détrempées  ;  la  terre  se  lève  par  cales  sèches,  puis 
après  les  pluies  elle  s'allégit  en  s'effrilanl. 

Au  contraire  les  terres  argilo-siliccuses  demi-légères 
doivent  être  défoncées  complètement  mouillées,  presque 
molles;  elles  se  massent,  prennent  de  la  consistance  et 
conservent  ainsi  une  certaine  humidité  très  profitable 
aux  jeunes  plants  dans  les  années  de  sécheresse. 

Les  différents  systèmes  de  charrues  sont  tous  bons  à 
la  condition  que  la  terre  soit  bien  remuée,  qu'il  ne  reste 
rien  entre  le  pannon  du  soc  et  l'arrière  de  l'oreille  de  la 
charrue;  les  charrues  (ouilleuses  sont  supi'ricures  à  tous 
les  systèmes  Hrabant.  Celle  que  j'emploie  depuis 
dix  ans,  sur  laquelle  j'attèlehuit  clievaux,  est  une  char- 
rue simple  <li'nt  la  perche  mobile  tourne  dans  une  télo 
montée  sur  un  avant-train  système  Dombasieavec  régu- 
lateur à  vis. 

La  terre  ainsi  retournée,  une  fois  unie,  soit  a  la  herse, 
soit  au  croc,  n'attend  que  la  plantation  des  jeunes  plants 
destinés  à  faire  des  arbres. 

(à  suivre)  Pi.ncubt-Gim.ndo.s. 


riaiid's  nouvelles  ou  peu  connues 

Agave  Tneleasel,  Toumoy. 

f>otlo  nouvelle  espèce  d'.lj/acc,  du  groupe  des  Filiferiv, 
habite  lo  sud  de  l'Arizona,  principalement  à  Casile 
Uoek.oii  elle  a  été  di-couverto  au  mois  de  dt'cembro  IS'.Ki 
par  M.  Toumoy.  L'.lf/«''c  Treleasci  parait  être  lie  de 
très  |irès  avec  l'.l .  SrhollH,  mais  il  est  de  plus  grandes 
dimensions;  les  fouilles  sont  environ  deux  (ois  plus 
laruoB.  Les  fleurs  sont  en  outre  plus  larges,  et  les  éla- 
inincs  insérées  à  la  partie  .supérieure  du  tubo  lloral. 

Oolto  plante,  de  mémo  que  les  Affnve  Schotlii  ot  Le- 


chupuilla,  a  toutes  ses  feuilles  tournées  du  même  côté. 
C'est  un  des  végétaux  usités  de  préférence  par  les 
Indiens  et  les  Mexicains  comme  succédané  du  savon. 
Il  croit  en  société  de  l'.l.  Srhollii  à  une  altitude  de 
(•.".(Hi  pieds  et  a  été  dédié  au  D''  Trolease,  directeur  du 
jardin  bolanique  à  Missouri. 

Voici  sa  description  succincte:  «  sans  lige;  feuilles 
longues  lie  ;^0  a  iO  cent,  sur  l.'j  à  ;^.")mill.  de  largeur,  con- 
vexes à  la  faee  inférieure  et  sensiblement  planes  sur  l'au- 
tre; (•piiio  terminale  cornée,  brunâtre,  lon;_'ue  do  2  cent.; 
bords  membraneux  à  la  base,  présentant  quelques  fda- 
nients  fragiles  et  blancs;  scape  haut  de  lis  à  '■d'i  décim., 
inllorescenco  on  épi;  fleurs  jaunes  disposées  par  doux, 
quelquefois  par  trois  ou  six,  longueur  do  '^  à  .'i  cent.,  à 
lobes  ilu  piTianthe  linéaires  ou  obovales  plus  ou  moins 
recourbés.  Le  fruit  n'i'st  pas  connu  w. 

Sabal  uresana,  Trelease. 

Nouveau  palmier  du  Mexique  (province  de  la  .Sonora) 
que  vient  de  faire  connaître  M.  Trelease,  très  remarqua- 
ble par  son  feuillage  à  belle  teinte  glauque  qui  attire  l'at- 
lention.  On  lo  trouve  surtout  au  voisinage  de  la  ville 
de  Urcs,  d'oii  il  a  tiré  son  nom. 

C'est  un  arbre  i\  stipe  haut  de  .">  à  10  mètres,  sur 
30  cent,  environ  de  diamètre.  Les  fouilles  sont  glabres, 
très  glauques,  à  pétiole  robuste,  concave-convexe,  lisse, 
long  d'un  mètre  ot  épais  de  1  centimètre.  Le  limbe  large 
de  un  mètre  est  multifido,  avec  des  filaments  gros- 
siers, do  couleur  paille,  qui  partent  des  sinus. 

Lo  fruit  est  formé  d'un  seul  carpelle  développé, 
déprimé  ou  globuleux,  de  10  à  l.'>  mil),  de  diamètre, 
comestible,  vert  ou  brun  quand  il  est  desséché,  et  lui- 
sant. Le  mésocarpe  est  do  consistance  cotonneuse,  l'en- 
docarpe blanchâtre  teinté  paille  et  brillant  intérieure- 
ment. Les  graines  sont  polies,  brun-marron,  rugueuses, 
alvéolées  et  déprimées. 

Le  Sabal  uresana  diffère  des  autres  Sabal  des  Etats- 
Unis  viar  son  feuillage  glauque  et  la  dimension  de  ses 
fruits,  qui  sont  trois  fois  plus  gros  que  ceux  du  S.  Pal- 
mello  et  dépassent  d'un  tiers  ceux  du  S.  mexicana. 
.C'est  avec  cotte  dernière  espèce  qu'il  a  le  plus  de  res- 
semblance, mais  danslo  S.  mexicana  les  trois  carpelles 
sont  presque  toujours  développés,  tandis  que  dans  le 
■  S.  uresana  il  n'y  en  a  jamais  qu'un  seul  qui  accomplisse 
son  évolution  complète  el  soit  fertile. 

Par  son  feuillage  le  i'.  uresana  rappelle  deux  autres 
pabniers  â  feuilles  glauques  de  la  région  do  la  Sonora, 
le  M'ashi)i(/lonia  ou  Pritchardia  Sonnrœ  Watson  et 
VF.rythea  annata  Watson,  mais  il  en  dilTôro  à  première 
vue  par  ses  pétioles  qui  ne  présentent  pas  do  dents 
épineuses. 

Tacca  Chantrierl,  Kd.  André. 

Plante  originaire  de  l'archipel  indien,  i)résentant  des 
affinités  avec  lo  Tacca  crislata,  maison  dilléranl  par  ses 
plus  grandes  proportions  et  par  certains  caractères  tirés 
de  la  llcur.  La  hampe  fiorale.plus  courte  que  les  feuilles 
est  cylindrique  et  terminée  par  deux  spalhes  violeltos, 
l'extérieure  défiéchio,  l'intérioure  dressée.  Les  fleurs, 
réunies  au  nombre  d'une  vingtaine  entre  les  divisions 
de  la  spathe  colorée,  sont  pôdonculécs;  le  périanlhe 
violet  foncé,  long  de  •!  centimètres,  est  en  forme  do 
coupe  très  ouverte,  à  six  lobes,  les  externes  oblongs- 
aigus,  les  intérieurs  elliptiques.  Les  élaniines,  égale- 
ment violet-noir,  sont  au  nombre  de  six  ot  penchées  sur 
lo  stigmate;  elles  sont  accompagnées  do  doux  faisceaux 
de  lllels  stériles,  violet  foncé,  (|ui  communiquent  un 
singulier  cachet  d'élégance  ot  do  bizarrerie  a  la  llour. 

P.  IIaiuot. 


LE    JARDIN 


13 


Ijci    f  î;i  l('i-ii(  1 1  K  •    (  l(  •    !'(  )iiiii 


(U 


Gel  insccle,  connu  des  cnlomologisles  sous  les  noms  de 
Galeruca  Vratwyi,  Forst.,  G.  xaiilhoiiielnna,  Sriirnnck, 
ot  G.  ca/iiiarieiisis 
I'"ahr.,  se  roncoiitro 
par  liiule  l'isuropo 
au  Caucase,  et  très 
comiiiuuc'iiient  en 
Franco. 

Il  ne  s'attaque 
qu'à  l'Orme, et  laisse 
indemne  le  feuillage 
de  tous  les  autres 
arlires,  quels  qu'ils 
soient,  l'ar  contre, 
il  s'en  prendà  toutes 
les  variétés  d'Or- 
mes, même  à  colles 
cultivées,  et  fait  le 
désespoir  do  nos 
pépiniéristes. 

Voyons  donc  quel 
est  cet  animal  si  ro- 
doulablo.  C'est  un 
petit  coléoptère  long 
d'environ  0  milli- 
mètres; d'un  jaune 
verdàtre,  avec  ta- 
ches noires  sur  le 
corselet  et  élytres 
bordées  do  noir.  Lo 
mâle  se  distinguo 
de  la  femelle  par  son 
alidomen  au  dernier 
segment  échancré. 
Au  début  du  prin- 
temps, màles  et  fe- 
melles, ayant  passé 
l'hiver  comme  ils 
ont  pu  à  l'abri  des 
intempéries,  se- 
couent leur  engour- 
dissement et  se  re- 
cherchent. On  peut 
dès  ce  moment  les 
observer  sur  les 
bourgeons  et  les 
jeunes  pousses  où 
ils  déambulent  d'un 
pas  toujours  lent. 
L'accouplement  ne 
tarde  pas  à  s'opérer, 
si  toutefois  il  n'a 
pas  eu  lieu  déjà  en 
automne,  puis  quel- 
que temps  après  les 
femelles  commen- 
cent à  pondre.  Les 
œufs,    blancs    et 


Fi« 


-  La  Galrruque  de  l'Orme  :  larii 
dévaste  par  cet  insecte  (d'après 


oblongs,  sont  groupés  en  rangées  serrées  a  la  surface 
mfeneure  des  feuilles,  auxquelles  ils  adhèrent  par  la 
pointe.  *^ 

Généralement  écloses  vers  la  fin  de  mai,  les  jeunes 
larves,  de  couleur  jaune  semée  de  taches  noires  si  ser- 
rées que  l'animal  a  l'aspect  noirâtre,  rongent  le  tissu 

(1)  Voir:  Bi(i;c(i»id7Hsi-f(o%iV.lyr,>o/c,  année  1S78  D  117S  i)  Mi- 
lApicullmr,  annOc  1890,  p.  297,  et  1S09,  p.  568.  •  1  •  w   ■ 


chlophyllien  des  feuilles.  Trop  faibles  d'abord,  elles 
respectent  les  nervures,  mémo  les  plus  fines,  mais, 
avec  l'âge,  leurs  mâchoires  prenant  de  la  force,  elles  les 
attaquent  â  leur  tour  et  ne  laissent  que  les  grosses  ner- 
vures ainsi  que  les  [larties  trop  épaisses  do  l'épiderme 

supérieur. 

Parvenues  au  ter- 
me de  leur  crois- 
sance, elles  descen- 
dent lo  long  du 
tronc, etse  changent 
en  nymplies  soit 
dans  les  fissures  de 
récorce,soitau  pied 
do  l'arbre,  à  la  sur- 
lace du  sol  ou  un 
peu  au-dessous.  Le 
terrain  semble  alors 
recouvert  de  petites 
graines  jaunes, 
ainsi  que  nous  l'a- 
vons constaté  cette 
année  â  Laon,  dans 
lo  jardin  de  la  Pré- 
fecture, ou  les  Or- 
mes étaient  complè- 
tement dévastés. 

Pendant  que  ces 
nymphes  attendent 
le  moment  où  leur 
évolution  interne 
terminée  en  aura 
fait  des  adultes, les 
Gale  ru  ques  adultes, 
leurs  parents,  achè- 
vent le  travail  de 
destruction  com- 
mencé par  les  lar- 
ves, et  dévorent  les 
feuilles  :  épiderme 
et  nervures  bien 
souvent. 

Certains  entomo- 
logistes pensent  que 
la  Galéruque  a  plu- 
sieurs générations 
annuelles,  et  que  ce 
sont  des  femelles 
fécondées  ayant 
passé  l'hiver  qui 
pondent  dès  le  pre- 
mier printemps. 
M.  Ménégaux,  dans 
l'article  que  nous 
citions  tout  à 
l'heure,  exprime  un 
avis  opposé  :  «j'ad- 
mets, dit-il,  contrai- 
rement à  l'opinion 
de  Heiger,  et  en 
cela  d'accord  avec 
Dauall  et  Eppelsheim,  que  la  galéruque  de  l'orme  dans 
nos  pays  n'a  qu'une  génération  annuelle.  La  ponte  se 
fait  au  printemps,  surles  feuilles,  et  jamais  à  l'automne  ; 
les  éclosions  s'échelonnent  pendant  l'été.  Ce  sont  tou- 
jours les  adultes  qui  hivernent;  leur  vie  se  prolonge 
peu  après  la  ponte.  » 

Mais  où  les  adultes  se  réfugient-ils'?  Dans  le  premier 
abri  venu;  s'ils  sont  dans  le  voisinage  d'une  maison  ou 


,  nymphe,  i7,secle  parfait  et  rameau  d'Orme 
un  dessin  de  M.  Al.  Clùment.) 


14 


LE   JARDIN" 


d'un  édifice,  ils  s'empresseront  d'y  pénétrer.  En  voici 
un  exemple.  Très  amateur  d'ascensions,  l'an  dernier 
nous  nous  étions  ofTorl  un  beau  dimanche  celle  du 
clocher  de  Bois-le-Roi  (Seine-et-Marno).  Soudain  nous 
apercevons  dans  un  coin,  servant  à  caler  la  porte  d'un 
soupirail  donnant  sur  le  toit,  un  gros  livre  en  trislo 
état.  Notre  prcnuire  idée  fut  que  c'était  peut-être  là  uu 
missel  aux  riches  enlaininuros.ouMié  dcpuisdesaimées. 
Certes,  nous  tenons  trop  M.  le  Cun-  de  Hois-le-Uoi  pour 
un  artiste  et  un  connaisseur,  pour  le  supposer  capable 
de  faire  servir  semblable  ouvrage  à  un  tel  but.  Mais 
M.  le  Curé  ne  doit  jias  faire  souvent  visite  à  son  clo- 
cher, tout  là-haut,  aussi  le  livre  pouvait-il  être  en  cette 
place  de  temps  immémorial.  Bref,  nous  l'ouvrons,  et 
notre  surprise  n'est  pas  petite  de  découvrir  un  anti- 
phonaire  à  chaque  page  duquel,  reclo  et  verso,  sont 
alignées  comme  des  soldats  et  ne  laissant  aucun  inter- 
valle entre  elles,  des  files  de  Galéruqucs,  lerribiles  ut 
casirorinn  actes  ordinata. 

Autre  exemple  :  le  30  mai  19Û1,  M.  le  Comte  de  Luçay, 
vice-président  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France, 
écrivait  à  M.  Clément  :  «  Depuis  trois  ans,  à  la  campa- 
gne, mon  habitation  est  infestée  par  une  invasion  d'in- 
sectes qui  entrent  par  nuées  dans  les  chambres  et  se 
groupent  en  dedans  dans  les  rideaux  et  sur  les  tableaux.» 

Nous  pourrions  multii)licr  les  preuves,  mais  passons 
aux  remèdes.  On  en  a  préconisé  beaucoup,  tous  sans 
grand  résultat.  On  a  conseillé  de  secouer  les  branches, 
d'entourer  les  arbres  d'anneaux  de  goudron,  de  faire 
des  pulvérisations,  mais  ceci  n'est  pas  applicable  en 
grand,  quand  on  a  adaire  à  de  nombreux  et  gros  arbres. 
On  a  songé  aussi  à  laisser  errer  des  volailles  dans  les 
parcs  ou  les  jardins,  dans  l'espoir  de  leur  voir  détruire 
Ic'H  larves  et  les  nymphes,  mais  les  volailles  les  dédai- 
gneid;  seuls  les  coucous  et  les  paons,  parait-il,  consen- 
tent à  en  manger.  Aux  pulvérisations  qui,  somme  toute, 
sont  encore  ce  qu'on  a  trouvé  de  mieux  à  l'heure  acliicl le, 
on  pouri'ait  joindre  le  défoncement  du  sol  au  pied  des 
arbres  attaqués,  pour  mettre  à  découvert  et  au  contact 
do  l'air  les  coques  nymphales,  qui  ne  tarderont  pas  à  se 
dessécher. 

Ce  qu'il  importo  par  dessus  tout,  c'est  de  ne  pas  se 
lasser  dans  l'appliralion  du  remède,  de  le  renouveler 
do  temps  en  temps  et  ce  qu'il  faudrait,  ce  semit  une 
entente  entre  voisins  pour  agir  de  concert,  sans  ([uoi, 
le  fléau  viendrait-il  à  disparaître  clu'Z  vous,  si  le  voisin 
ne  fait  rien  chez  lui,  vous  avez  perdu  votre  temps  et 
votre  argent. 

{VApintlUur).  LciJKN  IcilF.S. 

Phnîûs  économiçfues  exotiques 

Da  la  maturité  des  fruits  de  Kaki 

Les  fruits  do  tous  les  Ivalvis  du  Japon  prennent  au 
F.'-.oi.'*  do  septembre  une  couleur  orangé  clair,  qui  devient 
do  plus  l'n  plus  vive  ii  mesure  que  les  fruits  approrhenl 
de  la  maturité,  et  i)asso  enfin  au  rouge  orangé  carminé 
dans  (juclques  varii-tés.  fjuand  on  oneillo  les  fruits  au 
moment  oii  ils  ont  di-ja  pris  la  teinte  orangée,  e(  qu'on 
les  mot  au  Iruitior,  ils  y  mûrissent  lenlcinont  daiisd'ex- 
collento»  cimdilions. 

Les  fruits  d'un  corlain  nombre  ilo  variétés,  spéciale- 
ment des  variétés  Tsaiirim  Kaki  et  '/.inayi  et  de  celles 
qu'on  verra  décrites  plus  loin,  sont  bons  a  manger 
comme  fruits  à  couteau  dés  que  leur  peau  rougit  et 
qu'on  le»  sent  un  pou  attendris  sous  la  main.  La  pe;iu 
est  alors  quelque  peu  astringente  encore,  et  il  est  Iton 


de  l'enlever  avec  le  couteau  avant  de  consommer  le  fruit; 
mais  l'intérieur  est  déjà  bon.  Il  n'acquiert  toute  sa  qua- 
lité, toutefois,  dans  les  variétés  ci-dessus  mentionnées 
comme  dans  tous  les  Kakis  en  général,  que  quand  la 
chair  est  arrivée  ii  l'état  de  complet  blettissement,  l'our 
manger  les  fruits  dans  celle  condition,  on  déchire  leur 
pellicule  sur  un  côté,  en  faisant  une  ouverture  assez 
grande  pour  laisser  passer  une  cuiller  à  café,  avec  laquelle 
on  puise  aisément  l'excellent  contenu  de  la  pellicule. 

Voici  quelques-unes  des  meilleures  variétés  :  . 

Xaiiiiointilaii  Arbre  moyen,  vigoureux,  haut  do 
■i  mètres,  très  fertile.  Fruits  assez  gros,  ronds,  très  bons. 
Maturité  à  la  fin  de  novemlire  et  en  décendtre. 

Ytihoiima.  Arbre  vigoureux,  haut  do  :?  à  i  mètres, 
très  fertile.  I^'ruits  moyenset  gros,  très  bons.  Maturité  en 
novendire-di'cembre. 

y.iiuuji.  Arlire  vigoureux,  quelque  peu  pleureur, haut 
de  4  mètres,  très  fertile.  Fruits  petits,  allongés  et 
pointus,  très  bons.  M;iturité  en  octobre-novembre. 

So/Uomiirou.  Arbre  très  beau  et  vigoureux,  haut  de 
7  mètres,  fertile.  Fruits  très  gros,  ronds,  a|ilatis, exquis. 
Maturité  en  octobre-novembre. 

Txoiifoiikahi.  Arbre  petit  ou  moyen,  haut  de  3  à 
4  mètres,  très  fertile.  Fruits  petits  ou  moyens,  allongés 
et  pointus,  très  bons.  Maturité  en  octobre-novemlire. 

Kiarahalti.  Arbre  vigoureux  et  beau,  haut  de  7  mètres, 
fertile.  F'ruils  gros,  ronds,  un  peu  aplatis,  réunis  en 
bouquets,  très  bons.  Maturité  en  octobre-novembre- 
déecmbrc. 

//a^f /(//^/..Krliri- moyen,  vigoureux,  haut  de3  ai  mètres, 
très  fertile.  Fruits  très  gros,  ronds,  un  peu  ovales  — 
leur  longueur  moyenne  est  de  7  cenliinètres  et  leurcir 
conférence  de  2o  centimètres  —  exquis.  Maturité  en 
novembre-décembre.  (Test  une  des  variétés  les  plus 
recommandaliles  parmi  toutes  celles  connues  actuelle- 
ment en  Fiirope. 

Ohii-olutlii.  Arbre  vigoureux  et  fort  ,haut  de  5  mètres, 
très  fertile.  F>uits  gros  ronds,  très  lions.  Maturité  en 
octobre-novembre.  Variété  particulièrement  méritante. 

Aiiioukalii.  Arbre  vigoureux,  à  large  et  belle  tète, 
haut  de  .")  mètres,  très  fertile.  Fruits  ronds,  moyens  ou 
gros,  exquis.  Maturité  en  octobre-novembre-décembre. 

Toiiiiiiii.  Arbre  vigoureux,  haut  de  3  à  i  mètres,  très 
fertile.  Fruits  moyens  ou  gros,  très  bons.  Maturité  en 
novembre-décembre. 

Une  autre  variété  méritante,  dont  le  nom  ne  m'est  pas 
connu,  est  vigoureuse,  haute  do  d  à  7  mètres,  et  produit 
des  fruits  moyens  ou  petits,  ronds,  un  peu  allongés, 
très  bons,  mûrissant  en  novemlire-décembro. 

N.VnDYPBRB. 

L'Iboga 

.Vu  Congo,  les  indigènes  habitant  les  lerriloires  situés 
entre  l'Ogoué  et  le  Mayumbe  font  u.sage  d'une  plante 
appelée  en  certains  endroits  Iboga  et  dans  d'autres 
Abou.'i.  Leshabilatds  (lu(>ongo  prétendent  que  l'absorp- 
tion de  cette  plante  donne  des  forces,  et  permet  de  lutter 
contre  une  longue  fatigue.  L'cITct  serait  identique  à 
celui  de  l'acool. 

MM.  J.  Dybowski  et  VA.  Landrin  vicTuient  il'eludier 
celle  ])laiile.  après  .\f.  Maillon  qui  s'en  i-lait  déjà  occupé 
on  ISM).  h'.ipres  eux,  le  principe  actif  ne  résiderait  pas 
seulement  ilans  l'éiorce,  mais  aussi  dans  le  bois  tout 
entier,  et  principalement  dans  les  racines  qui  sont  sur- 
tout utilisées  par  los  indigènes.  Les  propriétés  do 
riboga  seraient  dues  à  un  alialoide  appelé  ibogaine,  que 
M.M.  Dybowski  et  Landrin  prétendent  avoir  pu  isoler, 
et  qui  proiluirait  ii  faible  doso  une  exi-italion  d'un  genre 
particulier  et  ii  «loso  massive  des  elTels  semblables  à 
ceux  jtroduils  par  l'abus  do  l'alcool. 


LE  JARDIN 


Arbres    remarquables 


Li' Jiirdiii  ,1,  ;i  différoiilos  reprises,  allirc  rntlonlion 
(losos  loclours  sur  qiiokiues  arbres  peucomiiiuns  autant 
par  leur  ii>;o  avancé  que  par  leurs  graiulcs  dimensions. 
Nous  en  signalerons  quatre  aujourd'hui  dont  la  taille  et 
l'âge  sont  respectables. 

Sur  toute  la  côte  nn^diterranéenne  les  vieux  Oliviers 
deviennent  de  plus  en  plus  rares;  ils  lornljcnt  les  uns 
après  les  autres  sous  la  cognée,  soit  que  l'on  installe 
en  leurs  lieu  et  place  des  cultures  llorales  pour  la  Heur 
coupée,  soit  ([u'ctant  ;t  proximité  des  villes  ils  soient 
condamnés  par  les  nouvelles  lonstruetioiis.  Les  sujets 
plusieurs  fois  centenaires  ont  d'énormes  troncs  et  une 
très  vaste  ramure;  leur  aspect  est  des  plus  pittoresques 
autant  qu'imposant. 

C'est  surtout  dans  la  partie  de  la  côte  de  Nice  à  Men- 
ton que  nous  avons  remarqué  les  plus  beaux  spéci- 
mens d'Olivier.  On  parle  même  encore,  à  .Monte-Carlo, 
d'un  arbre  qui  existait  lioulevard  des  Moulins  et  dont 
les  branches  s'étendaient  tellement  qu'on  aurait  pu  y 
installer  deux  étages  de  plate-forme  garnies  de  tables. 
auxquelles  on  accédait  par  un  escalier  en  bols. 

Dans  le  quartier  St-.Iose()h  à  Menton,  il  existe  encore 
deux  Oliviers  do  belle  taille  ;  l'un  dont  le  tronc  cylin- 
drique a  S^lô  de  diami'lre  ù  la  base  tandis  que  l'aulri' 
ne  mesure  pas  moins  de  ^''^Oii. 

Ces  gigantesques  végétaux  sont  encore  moins  rares 
dans  les  jiays  tropicaux.  C'est  ainsi  que  l'on  cite  comme 
véritablement  curieux  un  dos  plus  gros  Adansoniii, 
Baobab  du  Sénégal.  11  se  trouve  à  proximité  de  la  car- 
rière de  Ouakam,  prés  de  Dakar.  Ce  spécimen  ne  mesure 
pas  moins  de  2IÎ  mètres  de  circonférence  à  la  base,  ce 
qui  laisse  loin  en  arriére  les  Oliviers  de  Menton.  Mais 
l'arbre  historique  le  plus  vieux  du  monde  serait,  dit 
M.  Henri  de  l'arville,  dans  La  Xtitt/re,  d'après  ^L  Jules 
Leclercq,  correspondant  do  l'Académie  de  Belgique,  le 
Bo-GuIki  ou  bô-saeré  do  Ceyian. 

C'est  un  Fici/s  rcligiosa  ijui  fut  planti'  à  Aduradliapura 
en  l'an  22S  avant  Jc-sus-Clirist  ;  il  est  âgé  aujourd'hui  do 
2189  ans  et  il  semble  donner  raison  à  celte  prophétie 
du  roi  qui  le  plaida  :  «  il  fleurira  et  verdira  jusqu'à  la  lin 
des  temps.  »  Il  provient  d'un  rameau  détaché  de  l'arbre 
sous  lequel  se  reposa  Gautama  le  jour  où  il  ilevint 
Bouddha. 

La  renommée  du  bo  sacré  date  de  loin,  car  depuis 
vingt-deux  siècles,  des  millions  de  pèlerins  sont  venus 
de  tous  les  iioinls  de  l'Inde  s'agenouiller  au  pied  de  cet 
arbre  véniTable.  L'âge  est  lixé  par  les  textes  les  plus 
authentiques. 

Le  bo  d'Aduradhapura,  auquel  sont  attachés  des  prè- 
très  chargés  de  son  entretien,  est  enfermé  dans  un 
enclos,  et  pour  i)énétrer  dans  cette  enceinte  sacrée,  on 
franchit  le  porche  d'un  temple.  Son  tronc  est  étançonné 
par  des  ouvrages  en  maçonnerie  formant  une  pyramide 
et  SCS  branches  sont  soutenues  par  de  gros  piliers. 

Renr  ILwmo.nd. 


Le  tir  contre  la  grêle 


A  Monsieur  le  Directeur  du  Jardin. 

Ilyèros,  14  déceiubro  1901. 
Nous  lisons  dans  le  dernier  numéro  de  votre  excellent 
journal,  en  date  du  •")  clécembre  l'.iOI,  un  compte-rendu 
des  séances  du  Congrès  international  de  défense  contre 


la  grêle    qui  nous  parait    i)rnvoquer   certaines  expli- 
cations. 

Dans  la  pensée  de  ses  promoteurs,  le  Congrès  de 
Lyon  devait  très  probabicmi'nt  ineltro  hors  do  doute 
l'efflcaciti^  du  tir  des  canons-troniblons  contre  la  grèlo  et 
consacrer  la  supi'riorite  de  ce  procède'  sur  les  autres. 

Lo  résultat  n'est  jioint  veim  confirmer  ces  espérances, 
et  malgré  les  incontestables  services  rendus  par  les 
canons,  il  a  bien  fallu  en  rabattre  de  cet  optimisme 
officiel;  vous  n'aurez,  pour  vous  en  convaincre,  qu'à  lire 
attentivement  les  rapports  imprimés  et  les  déclarations 
faites  à  la  tribune  du  Cimgrès,  des  savants  français  les 
plus  autorisés,  ainsi  que  les  discours  des  éminenls 
propagateurs  italiens  de  la  di'couverte  du  Bourgmestre 
autrichien  M.  Stiger. 

Prcsc|ue  tous  ces  congressistes  sont  venus  recoin- 
luander  la  plus  grande  prudence  dans  l'emploi  do  ce 
procédé  de  défense,  et  demandci-  :  1°  qu'il  soit  procédé 
méthiidiquoiiient  à  do  nouveaux  essais,  i"que  des  tirs 
d'enseinlilc  soient  exécutés  sur  des  étendues  considé- 
rabli's,  H"  que  les  résultats  obtenus  soient  synthétisés 
en  dehors,  et  surtout  à  l'abri  de  l'enthousiasme  des 
opérateurs. 

Toute  cette  partie  du  compte  rendu  des  séances  du 
Congrès  imprime  dans  le  Jardin  est  exacte  et  nous 
sommes  complètement  d'accord  avec  M.  Bedenne,  signa- 
taire de  l'article,  mais  nous  dilTérons  complètement 
d'opinion  avec  votre  honorable  correspondant,  quand  il 
écrit  que  les  fusées  porte-pétards,  préconisées  par  le 
D''Vidal,  et  les  bombes  du  professeur  Bombici,  utilisées 
par  M.  Severin  à  Saint-Kmilion,  n'ont  pas  encore  assez 
fait  leurs  preuves  pour  attirer  suffisamment  rattenijon 
des  congressistes. 

Il  est  bien  possible  que  ces  deux  procédés  n'aient 
point  suffisamment  attiré  l'attention  de  M.  Bedenne,  ils 
n'ont  certes  pas  fait  grand  bruit  à  côté  de  leurs  toni- 
truants voisins;  mais  ils  ont  été  assez  appréciés  parla 
majorité  des  congressistes  pour  que  l'édition  de  notre 
rapport  sur  les  fusées  ait  été  épuisée  dès  le  premier  jour 
et  que  la  Commission  technique  instituée  officiellement, 
pour  examiner  les  appareils  et  leurs  modes  d'action  ne 
nous  ait  point  ménagé  les  encouragements. 

Nous  avons  reçu  depuis  la  clôture  du  Congrès,  des 
lettres  nombreuses  Iqui  nous  prouvent  que  notre  idée 
fait  lentement  mais  sûrement  son  chemin,  et  que  beau- 
coup d'agriculteurs  pensent  avi'c  nous  que  l'explosicm 
de  quelques  pétards  à  40(i  ou  '>Q0  mètres  au  dessus  du 
sol  agit  mieux  que  les  sourds  grondements  des  canons- 
tromblons  les  plus  perfectionnés. 

Notre  tir  facilite,  en  outre,  très  efficacement  la  lutte 
individuelle  contre  les  orages  et  il  suffît  de  quelques 
fusées  pour  protéger  des  pépinières  ou  des  bâches 
contre  les  ravages  de  la  grêle;  cela  résulte  pleinement 
des  17  expériences  que  j'ai  reproduites  dans  mon  rap- 
port et  surtout  do  celles  qui  ont  été  faites  par  M.  Jacques 
Tibal,  pépiniériste  à  Habastens  dans  le  Tarn,  et  par 
M.  Etienne  Salomon,  le  si  renommé  viticulteur  de  Tho- 
mery  en  Seine-et-Marne  (Voir  notre  rapport). 

Nous  espérons  que  dans  le  courant  de  la  saison  pro- 
chaine l'cflicaciti'  de  l'explosion  de  nos  pétards  au 
milieu  des  nuages  orageux  chargés  de  grêle  sera  encore 
mieux  démontrée,  et  que  le  monde  agricole  adoptera  ce 
procédé  de  défense  si  simple  et  si  économique. 

Je  vous  adresse  un  exemplaire  de  mon  rapport  au 
Congrès  international  de  Lyon  et  vous  prie,  Monsieur 
le  directeur,  de  vouloir  agréer,  etc. 

\y  E.  Viii.vL 
Correspondant  national  >le  la  Sociclé  nationale 
d'Agriculture  de  brancc. 


16 


LE   JARDIN 


Sociélé  >jili(iii;il('  (rilniliciilliirc  de  France 


Séance  du  30  décembre  iOOi 

CoMiTK  r>ES  Orciiidéks. 

M.  Héranpk,  linrlicultour  à  Paris,  présenUil  \o LœUociitlhfia 
X  OolUiiana  nir.  Iffbfrii.  LliybrUlf.  issu  du  Caltlciia 
H'arneri  cl  du  J^rlia  Irnfbrosa.  a  un  coloris  lanlùt  muiii', 
quand  il  tient  du  prcmior  parent,  tanlùl  sombre  et  brunAlre, 
quand  il  so  rapproche  du  second,  l.a  variolt"  llfbcrii  rciitro 
dans  la  première  catégorie  et  est  fort  belle. 

M.  Uultel,  jardinier  fleuriste  ou  cluUeau  de  Mcllo.  pn'sen- 
tait  une  série  de  six  Cypripediura  liybiides  issus  du  C.  X 
Ix'faniiin  su/H-rbuiii  et  du''.  .S'/jiceTi(i»iu»(i.  Co  semis  rappelle 
assez  le  ''.  X  Albi'rtianum,iil  n'est  pas  sullisamment  dislinil. 

li.    r.-tÏHK.NA.S. 

Elections.  —  Voici  les  résultais  des  élcclinns  qui 
ont  eu  lieu  a  l'Assemblée  du  '^>  décembre  : 

y  \'ict--Prt'-sidt-nt,  M.  Albert  ■rrufîaul;  Vire-Pri'sUlt-iils, 
M.M.  Opoi.x  et  Mauriro  Lévùquo  de  Vilmorin;  Serrrltiirex, 
.M.M.  Le  Clerc  et tlzanne;  Trésorier mljoiut.  .\l.  .Marcel;  liiblin- 
f/lI'<•<lll•e^(l</Join^.\l.  Hariot;  Conseillers,  .\l.\l.  Bouclier.  Ku(.'^ne 
Vallcrand,  LévAque,  Vitrj-  D.,  lion  et  Magnien. 


iJlIilJOLiHAPIIII': 


Agenda  horticole  pour  1902,  par  L.  Henry,  tlief  des  cultures 
au  .Muséum  dliistoiic  iiatiin'lle.  professeur  à  llicole  Nationale 
d'Horticulture  de  Versailles.  Kdité  par  la  Librairie  Horticole, 
.Si  bis,  rue  de  Urenolle,  Paris. 

Edition  de  bureau.  1  fr.  franco  1  fr.  'i'y.  ICdition  de  poche, 
relié  toile,  I  fr.  M,  franco  I  fr.,  7.j.  Edition  de  luxe,  relié  cuir, 
i  fr..  franco  .i  fr.  20. 

Cet  excellent  a|.'enda.  indispensable  à  tout  cultivateur  et  à 
toute  personne  qui  s'intéresse,  de  prés  ou  de  loin,  à  lliorticul- 
ture,  contient  une  foule  do  renseignements  relalifs  aux  travaux 
pratiques  de  jardinage,  à  la  iréation  des  jardins,  au  commerce 
horticole,  etc.  Accueilli  avec  beaucoup  do  faveur  dés  son 
apparition,  il  y  aquelc|ues  années,  il  a  été  perfectionné  chaque 
année,  et  ses  mérites  viennent  de  recevoir  une  éclatante  con- 
sécration de  la  Société  Nationale  d'Horticullure,  i|ui  lui  a 
décerné  le  mois  dernier  une  j-rande  médaille  de  vermeil. 


LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 


I^a  vente  des  (leurs  s'est  sensiblemont  améliorée,  les  prix 
sont  en  conséquence  très  soutenus,  surtout  dans  la  mar- 
chandise de  premier  choix. 
Nous  avons  relevé,  le :V1  décembre,  les  cours  suivants: 
Rose»  extra  1"  choix  valent  :  Marérlial  Siel,  de  ^  Ir.  à  I'.'  fr. 
Paul  Sei/ron  do  la  u  itl  fr.  ;  Ca/ilain  C/iri.v/i/.  do  li  à  1.5  fr.  ; 
La  France,  de  10  ii  l"i  fr.;  Safrano  de  I  Ir.  à  2  fr.  ;  Paul 
Sabonnanù,  de  *  fr.  50  à  7  fr.  ;  Sowbreuil,  de  2  fr.   à  '!  fr.  ; 


J/riiie  Marie  l[enrie((e,  2  fr.  00  à  .")  fr.  ;  ^faria  l'un  Iloiitte,  do 
•'!  fr.  à  (j  fr.  ;  Pajta  Oonlliier  de  1  fr.  ôii  ii  2  fr.  ;  Soncenir  de  la 
Mnhiiaison,  de  2  fr.  ."jO  à  t  fr.  ;  iMniarque  do  1  fr.  ."lO  à  2  fr.  ; 
Kaiserin  Ani/usla  l'irloria.  do  ■'>  à  S  fr.  la  douzaine.  Les 
Œillets  lie  choix  valent  do  1  fr.  'M  à  2  fr.  M;  Culasse  de  0  fr. 
a  ■>  (r.  ;  ..riliiiairos  de  1  fr.  2'i  à  1  fr.  5»'  la  douzaine.  Les 
Glaïeuls  di»  r  choix  extra  se  payent  de  2  fr.  à  :!  fr.  la  dou- 
zaine. L  Oranger  iln  Midi  vaut  au  ilétail  de  1  à  I  fr.  50  le 
cent  de  boulons.  I.u  Giroflée  quarantaine,  de  0  fr.  25  à  0  fr.  W 
la  butle.  L<>  Réséda  de  0  fr.  :tu  à  o  fr.  Hi  la  botte.  La  Violette 
du  .Midi  en  moyen  boltelage  de  •i»  à_i<J  fr.  le  cent;  le  boulot. 

0  fr.  7.5,  le  gros  boulot,  1  fr.  Vi  la  pièce.  La  Violette  </<• /*i'r«ie' 
vaut  de  4  fr.  75  à  5  (r.  le  bottillon;  en  provenance  de  Paris  de 
s  fr.  le  botillon.  Le  Mimosa  vaut  de  :J  fr.  à  :!  fr.  '*)  le  kilo. 
L'Anémone  ruse   vaiil   ili'  o  (r.  V  à  0  (r.  '»)  la  botte;  de  Caen 

1  fr.  50  u  2  (r.  50  lu  douzaine.  L'Anthémis,  de  0  fr.  .'{U  ÙO  fr.  M) 
la  botte.  Le  Muguet  île  Paris,  de  1  Ir.  5o  a  .'i  (r.  ô»!  la  botte.  Les 
Lillum  llornsii  valent  lo  fr.  ;  rubrunt,  de  <j  à  7  Ir.  la  dou- 
zaine. Le  Lllas  en  gerbe  vaut  do  12  à  10  Ir..  sur  courtes  tiges, 
de  :!  fr.  .Vi  à  5  Ir.  la  botte.  Le  Narcisse  vaut  de  0  fr.  25  à 
0  fr.  :(0  la  botte.  Camélia,  de  2  a  2  (r.  .5o  la  douzaine. 

La  vente  des  fruits  est  pou  active.  Les  prix  pratiqués  le 
2S  décendire  sont  les  suivants  : 

Anonesdc  1  fr..50i'i2  fr.  .50.  Ananas  >\-'  2  fr.  5<J  ù  7  fr.  la  pièce. 
Bananes  do  12  à  IS  fr.  le  régime.  Citrons,  de  5  à  lu  fr.  la 
caisse.  Figues  do  .50  à  7(i  fr.  les  KM  kilos.  Marrons  do  :io_  à 
40  fr.  les  HMJ  kilos.  Noix  de  Coco  de  :J.5  à  4o  fr.  le  cent.  Noix 
de  :iO  à  io  fr.  les  loii  kilos.  Pôches  de  1  fr.  à  :i  fr.  pi. -ce. 
Poires  di"  20  à  120  fr.  les  IW  kilos,  suivant  choix.  Pommes 
do  20  à  loti  fr.  les  100  kilos.  Raisins  de  serre  blancs  de  7  à 
10  fr.,  noirs  do  2  fr.  .50  à  5  fr.  le  kilo.  Raisins  de  Thomery 
blanc  de  1  fr.  à  4  fr.  Coings  de  X5  à  45  les  lixi  kilos.  Nèfles  du 
15  à  30  les  liHi  kilos.  Pruneaux  de  80  à  120  fr.  les  100  kilos. 
Avocats  lie  1  fr.  .50  à  2  fr.  .'>u. 

Los  légumes  s'écoulent  lentement. 

Ail  ■!'■  'l'i  a  W  fr.  les  Uw  kilos.  Artichauts  de  30  à  4<J  fr.  lo 
cent.  Asperges  aux  petits  pois  de  o  fr  7".  ,i  1  fr.  25  la  boite. 
Asperges  forcées  do  S  n  15  la  botte.  Carottes  de  Chevreuso 
il.'  :;"i  .1  i  1  fr.  ;  les  communes  deO  a  ^^  fr,  les  loo  kilos.  Cham- 
pignons lie  l'Ma  100  fr.  les  lixi  kilos.  Choux-fleurs  de  15  à  :*\  fr. 
Choux  pommés  de  5  à  14  fr.  le  cent.  Choux  de  liruxelles 
de  .5u  u  1.0  fr,  les  Im»  kilos.  Cresson  de  0  fr.  50  a  1  fr.  \>'<  les 
12  bottes.  Crosnes  .le  l'iii  à  05  fr.  les  100  kilos.  Céleri  rave  de 
0  fr.  05  il  0  fr.  15  la  pi.  ce  Céleri  .leofr.  05  a  2  tr.  2o.  Cerfeuil 
de  o  fr.  .'io  a  u  fr,  40  la  botte.  Ciboule  de  u  fr.  lo  a  o  fr  12  la 
botte.  Echalotes  de  OO  a  150  (r,  l.'s  loo  kilos.  Epinards  de 
n  (r.  |i.  a  0  fr.  20  le  kilo.  Haricots  rerts  de  120  à  ir,o  fr.; 
Laurier  du  2<l  à  30  fr.  les  loo  Kilos.  Miches  de  00  à  100  fr. 
les  liK.i  kilos.  Navets  île  25  à  'lO  (r.  les  Un.!  bottes.  Oignons 
de  '.»  a  11  Ir.  les  loo  kilos.  Oseille  de  70  à  '.Kl  fr.  les  10:1  kilos. 
Panais  .1.'  ^  a  I'.'  fr.  I.".  loo  |,.iU.'s.  Poireaux  de  25  à  4o  fr. 
\ps  I""  lioll.'s.  Pommes  de  terre  IloUinul,-  de  !•«  Il  fr. ;  Sau- 
cisse roiiije  de  ti  a  7  fr.  Radis  roses  de  o  fr.  'Ml  a  o  [r,  40  les 
3  boites.  Persil  de  l5a2o  fr.  !.<>  Ioo  bottes.  Salades  diverses 
de  4  a 20  (r.  le  cent.  Tomates  d'.Mgérie  do  o  fr.  ii>>  à  I  fr.  le 
kilo;  des  Canaries  il.'  1  lO  a  10<i  fr.  les  100  kilos.  Thym  de 
|o  a '.'o  Ir.  les  1*10  bottes.  Endives  de  0(^  à  05  fr.  leslOO  kilos. 
Crosnes  de  20  à  SO  fr.  les  |oo  kilos. 

V.  n. 


l-A    -TEIS/lPaERA-TLJRE 

Les  iinlicdtioiis  ri-dessous  saiit  releièes  à  l'iiris,  du  titennumèire  centloi'dde. 


1 

Novembre 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31   ' 

2  h.  àth.iluiutiQ. 

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N"  358 


I,K    JAI'.DIX 


20  Janvier  1902 


CHRONIQUE 

La  rotiliiio  et  riiiiIKTiTciico  cnnliiuient  a  guiivnncr  lo 
moiule.  I.a  question  île  la  cnlluro  dos  rliamiiignons 
aliinoiilaii'cs  va  nous  on  fournir  la  preuve.  On  cultive 
les  chainiiigiions  niainlenaiit  alisolument  comme  on  lo 
faisait  il  y  a  deux  siècles;  les  procédés  se  sont  pou  à  peu 
perfectionnés  depuis  rantif|uité,  puis  il  y  a  eu  arrêt 
complet.  On  peut  mémo  dire  sans  exagération  avec 
M.  Coslanlin,  que  l'évolution  do  la  culture  du  champi- 
gnon a  été  ri'gressive.  Les  anciens  cultivaient  certaines 
espèces  que  nous  ne  savons  plus  cultiver,  lui  K.\tràme- 
Oriont,  au  Ja[)on,  au  Yunnam,  les  indigènes  sont  [ilus 
avancés  que  nous  sous  ce  rapport  et  ontreiircnnent  de 
V'-ritables  cultures,  fort  liien  ordonnées,  do  certains 
Agarics,  appartenant  vraisemhlnlilcmrnl  au  genre  .1/- 
millaria. 

Le  botaniste  Dorvaux  avait  bien,  en  18i(),  institui'  une 
méthode  do  culture  il'un  champignon  abondant  dans  lo 
Sud-(  )uest  et  le  Midi  de  la  France.  Il  s'agit  du  champi- 
gnon du  Peuplier,  lo  Plieliola  œgerita.  Voici  comment 
s'y  prenait  Dervaux  :  «  On  se  procure,  dit-il,  une  ron- 
delle de  bois  de  peuplier  de  la  plus  grande  étendue 
possible  etdeii  à  i  centimètres  d'épaisseur;  im  l'enfouit 
jusqu'il  fleur  de  torro  dans  un  lieu  frais,  découvert,  et 
on  frotte  la  surface  do  celte  rondelle  avec  un  spécimen 
du  champignon,  le  plus  possible.  Si  l'on  a  procéilé  au 
printemps,  on  peut  être  assuré  qu'à  l'automne  suivant, 
on  aura  une  récolte  abondante  ».  Ce  n'était  pas  plus 
sorcier  que  cola;  malgré  cola,  et  en  raison  peut-être  do 
sa  facilité,  ce  genre  do  culture  semble  être  tout  à  fait 
oublié  do  nos  jours. 

Plusieurs  causes  semblaient  s'opposer  à  faire  entrer 
dans  la  voie  do  la  réussite  l'obtention  ralionelle  des 
champignons  comostil)les.  C'était  d'abord  la  diflicuUe 
provenant  de  la  germination  des  spores,  difliculté  levée 
en  partie  depuis  les  travau.v  do  Brefeld  et  de  NL  Van 
Tieghom.  Le  champignon  de  couche  a  profité  des 
recherches  do  ces  éminents  botanistes,  et  on  a  mainte- 
nant du  hlanc  stéri/isè.  On  a  pu  faire  germer  les  spores 
d'autres  espèces  d'agaricinées,  mais  do  là  à  faire  appa- 
raître des  chapeaux,  il  y  avait  un  abîme  qu'il  n'était  pas 
toujouis  facile  de  franchir. 

Les  Triclioloiiia  sont  les  champignons  qui  se  prêtent 
le  mieux  à  ces  expériences  ot  c'est  sur  eux  que  les 
chercheurs  ont  concentré  leur  attention.  Les  forestiers 
depuis  longtemps  obtenaient  des  Mousserons  [Tricko- 
loma  Georgii]  en  recueillant  la  terre  des  Mousseron- 
nières  ainsi  quedes  Tricholoma  iiudiitii  en  portant  dans 
une  cave  du  subslratum  contenant  des  filaments  : 
mais  il  n'y  en  avait  pas  moins  absence  complète  de 
méthode  de  culture. 

Brefcld  a  fait  grossir  les  spores  du  Tricholotna  so)-- 
didiiDiQX'Sl.  Vogline  celles  du  TJenieton,  mais  le  déve- 
loppement s'était  arrêté  là  ou  à  peu  près,  quand 
M.\I.  Costantin  et  Matruchot  se  sont  occupés  de  la 
question. 

C'est  au  Triclioloma  nudum,  bien  connu  des  Myco- 
logues sous  le  nom  dePiedbleu,  qu'ils  se  sont  adressés. 
Pour  définir  celte  espèce  en  quelques  mots,  disons  que 
son  chapeau  même  est  d'un  bleu  violacé  passant  au 
violet  rougeàtre  pâle,  et  que  le  pied  de  même  couleur 
est  également  variable.  L'odeur  et  la  saveur  sont  assez 
agréables,  quoique  un  peu  acides.  C'est  un  champignon 
qui  croit  à  l'automne  dans  la  nature. 

11  a  fallu  d'abord  s'occuper  de  la  production  du  blanc. 
Los  spores,  germéos  en  milieu  stérilisé  ou  non,  on  ont 
produit  avec  abondance,  qu'il  est  facile  de  distinguer  de 


celui  du  champignon  de  couche  par  la  lenteur  du  déve- 
loppement, la  nuance  violacée  iiâle,  etc.  Co  mycélium  a 
pu  être  cultivé  sur  feuilles  de  Hêtre,  do  Peuidier,  de 
Chêne,  non  tannée.  Le  maniemonl  du  blanc  cultivé  sur 
fouilles  est  facile;  il  n'en  est  pas  do  inémo  île  la  tannée 
(jui  s'olTrilo. 

A  l'automne,  lo  blanc  acquiert  sa  plus  grande  vigueur 
et  les  mines  de  feuilles  stérilisées  <luniient  des  résultais 
remarquables.  Le  temps  que  met  lo  blanc  à  envahir  le 
substratuMi  avant  d'apparaitro  à  la  surface  do  la  couche 
do  feuilles  ou  de  lanni'e  est  plus  ou  moins  long  :  on 
serre  chaude  sur  tannée,  le  développement  est  très 
rapide.  lùi  cave  ou  à  l'air,  il  faut  cinq  ou  huit  mois,  cl 
mênio  dans  certains  cas  ju?(|u'à  dix-huit  mois. 

Ai)rrs  do  nrinibrcuses  expériences  variées,  MM.  Cos- 
tantin el  Matruchot  considèrent  la  production  en  grand 
ilu  blanc  do  Tricholotna  nudum  comme  loul  à  fait 
ri'solue. 

Il  on  est  de  même  en  co  qui  concerne  la  partie 
théorique  do  l'obtention  des  chapeaux;  le  côté  pratique, 
sans  être  aussi  avancé,  n'en  est  pas  moins  en  bonne 
voie.  En  tubes  stérilisés,  sur  plusieurs  dizaines  de 
milliers  d'essais,  on  n'a  rien  iditenu  ou  à  peu  près.  En 
serre  chaude,  sur  couche,  le  développement  est  normal 
et  comidet;  les  chapeaux  sont  tout  a  fait  comparables  à 
ceux  qu'on  trouve  dans  la  nature,  comme  on  a  i)U  le 
voir  d'ailleurs  à  l'Exposition  de  mai  ISUS  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France.  La  meule  exposée, 
arrosée  après  un  repos  d'une  année,  a  donné  quelques 
nouveaux  chapeaux,  co  qui  montre  que  co  mycélium 
est  péronnant  d'une  année  à  l'autre.  La  culture  en  serre, 
dans  des  pots,  avait  donné  naissance  à  de  nombreuses 
funifications  qui  sont  restées  rudimentaires. 

En  cave  el  sur  meule,  les  résultats  sont  encore  plus 
satisfaisanls;  vingt-qnalre  onl  funifié  dans  les  deux 
années  qui  ont  suivi  l'cnseinenccnient.  Il  faut  noter  que 
les  meules  faites  de  feuilles  de  liêtro  ou  de  tannée  se 
sont  tout  particulièreinenl  Lien  comportées,  tandis 
qu'on  n'a  rien  tiré  de  Ijon  des  fouilles  do  peuplier.  Lo 
fumier  travaille' <]es  chamiiignons  n'a  rien  fourni. 

La  culture  du  Pied  bleu  semble  donc  être  relative- 
ment facile  et  mérilo  d'être  pratiquée  en  grand.  Un  des 
inconvénients,  c'est  que  l'incubation,  à  partir  de  l'ense- 
mencement, est  de  sept  à  quatorze  mois,  tandis  que 
pour  le  champignon  de  couche  elle  n'est  que  de  deux 
mois  environ.  Parmi  les  particularités,  il  faut  noter  que 
les  chapeaux  n'apiiaraissenl  pas  la  où  le  blanc  est  le 
plus  abondant  ni  au  milieu  tics  meules,  mais  sur  les 
bords  ou  même  en  dehors.  Dans  la  nature,  le  Tiidioloina 
se  développe  habituellement  par  pieds  isolés;  dans  les 
couches  il  forme  souvent  des  touffes. 

La  durée  de  la  récolte  varie  de  un  à  quatre  mois,  à 
des  intervalles  de  huit  a  dix  jours,  de  janvier  à  juillet, 
tandis  que  les  échantillons  des  liois  font  surtout  leur 
apparition  à  l'automne.  Une  meule  de  1  mètre  fournit 
environ  trois  kilogrammes. 

Les  auteurs  concluent  comme  il  suit  :  «  Il  résulte  de 
nos  recherches  que  nous  sommes  arrivés  à  cultiver  le 
Piedbleu,  ospècecomeslil>le,par  des  moyens  diflérents 
de  ceux  qui    sont  emi)!oyés  pour   le    champignon    de 

couche ;  peut-être  est-on  on  droit  d'espérer  réaliser 

dans  cotte  voie  une  intéressante  aiiplication  agricole  et 
forestière  de  la  mycologie.  »  P.  IIariot. 

Expositions  annoncées 
Paris,  21  au  2G  mai.   Kx|iosilinn  priiitaiiiére  de  la  .Société 
Nationale  aux  serres  du  Conrs-la-Reino. 
Lyon.  2s  mai  au  2  juin.  Exposition  générale. 
Cannes,  0  au  lu  mars  incl.  Exp.  florale,  horticole  ot  agricole. 
Lille,  mai  à  septembre.  Exposition  internationale  générale. 


18 


LE    JARDIN 


Nouvelles   Horticoles 


Décorations.  —  Noire  distingue  confrère  de  Berlin, 
le  D'  W'illmaek,  directeur  de  la  Oarte/iflora,  a  été 
nommé  réceminenl  Chevalier  de  la  Légion  d'IIoiiiK'ur  il 
l'occasion  do  l'Exposition  Universelle  do  1000. 

Nous  présentons  à  M.  Willmack  nos  bien  sincères 
lélicilatioiis  pour  celte  distinction  méritée  et  qui  sera 
accueillie  avec  la  plus  grande  sympalhie  dans  le  monde 
de  l'horticulture  française. 

Notre  excellent  collaborateur  M.  J.  Gérôme,  chef  des 
cultures  de  .serres  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle,  vient 
d'être  nommé  Chevalier  de  l'ordre  du  Dragon  do 
l'Aiinam.  Nous  lui  adressons  ogalcMuent  nos  bien  cor- 
diales félicitations. 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  diverses  solen- 
nités, la  décoration  du  Mérite  agricole  a  été  conféréo 
par  divers  décrets  et  arrêtés  en  date  des  ô,  7,  '.•,  10,  17, 
23,  2ô,  28  novembre,  1",  8,  15,  16,  22  décembre  l'-JOl, 
aux  personnes  ci-après  désignées  : 

Grmle  iVofficier,  M.  : 
I.eniairo  (Louis-Jules).  Iiorliculteur  à  Paris. 
Grade  de  chevalier,  M.  : 
Httugé  (Théophile-Pierro),  pépiniériste  à  IJonlemi.v  d'ii- 
rondel  ;  vice-président  do  la  société  dliorlicullurc  do  la 
Uironde;  Hoimmv  iLoiiis.  jardinier  chef  à  Nogont-sur-.\larno 
(Seine);  Couillard  (l'ordinandi,  Iiorliculteur  ù  Hayoux  if.al- 
vados)  :  vice-président  île  la  sotiélé  française  dos  Chrysan- 
Ihéiuistes.  ;  Durand  (  Adrien-Viclor-Roné),  Iiorliculteur  à 
Nouilly-sur-Soino  (.'^oinci:  trésorier  général  de  l'association 
ualion'alc  do  prévo\anco  el  do  secours  des  jardiniers  do 
l'rancc;  «'.aillard  (Noëj-l'hilippo),  jardinier-horticultour  à  N'o- 
gent-sur-.\larno  (Seine);  Isoré  (Victor  Jnseph-Anli)nini.  h.irli- 
culteur  à  .\ndilly  (Scine-ol-Oiso);  lAunay  (Cliarlcs-I'rani.oisl, 
Iiorliculteur  à  Sceaux  i Seine);  l.ionnel  l/.éphir-l''élix),  horti- 
culteur a  .\laisons-Lallile(Seine-el-Oisci;  .Mascret  iLéon-Tliéo- 
philo),  horticulteur  et  proprielairo  à  Couvron  (Aisne i  :  pré- 
sident do  la  Société  d'horliculluro  de  Soissnns;  .Michel 
((ieorpes-fiustave-Adolpho).  vice-président  de  la  Soi  iélé 
d'horlicull\ire  de  la  Ci  ronde;  Thé  vonard  (Victor-Joseph).  Iré- 
sorier  de  ri'niim  hnrlicolo  do  Nogenlsur-Marno  (Soinoj. 

Ont  été  également  promus  ou   nommés  par  arrêté  en 
date  du  l.i  janvier,  MM  : 

Grade  de  Cummandeur  : 
Vachorol,  jardinier  principal  à  Paris; 
Grade  d'Officier  : 
Bazin,  professeur  d  hortirulluro  àCliriuont;  Layé.'jardinier  à 
Clermont-I'errand;  Maiioy.  jardinier  ii  Narhonne;  Ilivel.  pro- 
fesseur de  sylviculture  à  Vinslilul  agrononilquof  De  Sauviigo 
maître  de  conférences  ii  l'inslilul  agronoinique  à  Paris:  Sivan, 
rédacteur  en  chef  du  JMUriial  Murseillr  hoitiroir. 
Grade  de  rheralicr  : 
Auborl.  jardinier  ii  Cabannes  (Hoiiches-du-Hliono)  ;  Aynio, 
hnrlicullour  il  Ponl-dc-Crau  (Arles);  llauor,  jardinier  à   Mcu- 
locne;  Heheil,  jardinier  du  pan-  Montsouris  il  Paris;  Héiard, 
ncurisle  il  Paris;  Herjot.  jardinier  de  la   l'orlé-sous-Joiiarie. 
lU'Snard.  jardinie;  ii  Héhinisl  iSoino-et-Oiso);  Mohit,  horlicul- 
lour  II  ciiaunionl;  lionnault,  jardinier  il  Paris;  Itonii.d,  jardi- 
nier au  Mée  (Soine-ol-Marno)  ;  Ui.uzial,  hurliciilteur  a  f  ;iaiiiart  ; 
Duleau.   surveillant  des    plantaliuns  do    la   ville   de    Paris; 
Clinrraet,    hiirlhullour    à   I.ynn;   Chifflol,  sous-dirocleiir  du 
liirdin  botanique  de  Lyon  (lihrmoi;  Chouuiery,  horliciilleiir  4 
noulogne-Hiir-Seine;  Chrétien,   jardinier-vili' iilleiir  a   Saint- 
(;aulhier(lndro);l)nnglelerre.liorliiuUeuralleuvrayes  Nord); 
Dcberl,  arboriculteur  à  Paris;  Dccrowinl.  jardinier  à  Valence; 
Durasse.  Iiorliculteur  a   llagnéres-do-lligorre  ;  Dudos,  pepi- 
niérisloii  lissoimes;  Iiupral,  Iiorliculteur  ii   llnrdeaux  ;  I»us- 
soaul,   horliculleur  a  Sainl-Mandé;  l'ion,  Iiorliculteur  a  An- 
uers;    Cdmollo,    horUciilteur    a   Caucade    l Alpes- .Marilinies); 
Cinoi.   horticulteur  a  Saint-.Marlin-d  Ibre.t  (Uèrej;   Cuérin. 
Iiorliculteur  a   Servnn  (Seino-el-.Marne)  ;  lléraud,  Jardiner  à 


Villa-Urinborion  (tjardi;  Ilcrmieii.  hoiliculleur  à  Cannes; 
Ilonde.  jardinier  il  Manosipie;  Ijinoue.  jardinier  à  'l'hiais 
(Selnoi;  Lecaillon.  champignonniste  à  Nlonlrougo;  Loclorc, 
hortii'ulteur  ii  Mennoval  (ICurol;  l.ecomle.  secrétaire  de  la 
.Soiiélé  d'horliculluro  de  Dijon  ;  l^ediic,  président  île  la  Société 
des  ihrysanléniislos  au  .Mans;  Lelicvre.  jardinier  au  chAteau 
de  Couches  (.Seine-ot-Mariioi;  l.esinipie,  jardinier  au  parc  de 
'l'rianon;  l.oizeau,  horticulteur  à  Nantes;  Lucot.  Iiorliciillcur 
à  Saint-Pizier;  .Méchin-Pelil.  Iiorliculteur  à  Kpernay  ;  .Mi- 
chonneau,  arboriculteur  à  Paris;  .Monlnriol.  horliculleur  il 
Joigny  ;  .Moreau,  jardinier  à  Valenciennes;  Nouvolon.  jardinier 
il  Sainl-.Maurice;  l>élissier,  mailro  do  conférences  à  l'inslilul 
agronoruiipio;  Pélissier.  jardinier  ii  .Marseille:  Pidoux,  horti- 
culteur à  Paris;  Pierson,  horliculleur  à  Biarritz;  Pion,  hor- 
ticulteur à  Hilloni  ;  Iteiiaull.  horliculleur  à  Orléans  ;  .Mme  Vve 
Iticliard.  horticulteur  à  Nantes:  Kobineau,  secrétaire  de  la 
Société  d'hoilicullure  de  Vilry-sur-Seine;  Rouaix,  jardiniiT 
à  Sigean  i.\udo);  Houy.  horliculleur  à  Avignon;  Si'ij,'lo. 
jardinier  à  .Melun;  Tuilier,  jardinier  ii  l'asile  do  Villelîvrard  ; 
Urbain,  horliculleur  a  Clainarl;  de  Valnionl.  horticulteur  à 
Itigiiy-lc-l'ericiii  'Aiiboi;  \  idal.  Iiorlirulleur  à  I.aSoyno  (Var). 

Société  nationale  d'Horticulture.  —  Des  «'leclions 
iMi|iortantes  ont  eu  lieu  ces  temps-ci  rue  de  Grenelle, 
pour  compléter  le  bureau  et  reni|ilacer  les  membres 
sortants  non  rééligibles,  el  renouveler  les  bureaux  des 
différents  comités.  Notre  distingué  collaborateur  M.  Al- 
bert Triiffaul  a  été  réélu  1"' vice-président  do  la  Société; 
le  poste  de  secrétaire  général  adjoint,  vacant  par  suite 
du  décès  de  M.  Ernest  Bergman,  n'a  jias  été  pourvu,  et 
il  a  été  décidé  qu'en  signe  de  deuil,  il  ne  serait  procédé 
à  cette  nomination  qu'au  bout  d'un  an. 

On  Iroiivorn  les  antres  nominations  à  la  rubrique 
spéciale  con.-*acr6e  à  la  Société  a.  la  fin  de  notre  numéro 
du  5  janvier  et  du  numéro  courant. 

La  Commission  de  rédaction,  qui  a  tenu  sa  première 
séance  le  l.'i  janvier,  avait  à  renouveler  son  bureau,  et 
à  jiourvoir  notamment  au  remplacement  de  son  iirési- 
dent,  .M.  Ernest  liergiiian. 

M.  Joly,  vice-président,  a  été  élu  ;i  cotte  fonction,  el 
notre  excellent  eollabnralcur  M.  Ilariol  a  été  élu  vice- 
pii'sident.  Les  autres  membres  du  bureau  ont  clé 
maintenus. 

Fruits  français  en  Angleterre.  —  Les  poires  ont 
nianqui'  a  Londres  à  la  lin  de  décembre,  et  les  importa- 
tions de  Franco  ol  des  autres  jiays  ont  été  fort  peu 
importantes;  le  Gardc/icrs'  Magasine  s'en  étonne  el  se 
demande  si  les  cultivateurs  ne  peuvent  pas  se  rappeler 
que  les  poires  manquent  toujours  ii  Londres  pour  Noël. 
«  Au  dernier  moment,  dit  notre  confrère  (2S  décembre) 
quelques  lleiirrè  Diet  sont  arrives  de  Paris;  si  Londres 
peut  espiTcrd'avoirune  certaine  ijuantité  do  poires  colle 
saison,  ce  sera  grâce  aux  envois  do  Californii'.  » 

L'électricité  et  la  végétation.  —  A  un  ncenl  congrès 
de  physiologie,  tenu  ;i  Turin,  leD^Wallera  résumé  ses 
travaux  récents  sur  l'inlluence  exercée  par  l'eloctricilé 
sur  les  êtres  vivants,  du  règne  végétal  et  du  règne 
animal.  Il  a  constaté,  en  ce  qui  concorne  les  plantes, 
que  quand  on  exerce  une  excitation  mécanique  sur  un 
pidinle,  la  partie  excitée  devient  électro-posilivo  par 
rapport  à  celle  qui  ne  l'est  pas.  Plus  est  grande  la  vita- 
lité de  la  plante  ou  de  l'organe  sur  leipiel  on  agit,  plus 
aussi  la  réaction  est  forte;  quand  il  s'agit  des  graines. 
In  gorminalion  ultérieure  fournil  une  conllrniation  do 
ce  principe.  Uunnd  on  fait  agir  un  ou  plusieurs  courants 
d'inductionéncrgiquo8,leslissns  do  la  plante  deviennent 
sensiblenient  plus  conducteurs  à  l'éloclrité. 

Exposition  à  Lille.  —  Une  Exposition   Internatio- 
nnlp  _  première  du  genre  —  sera  tonne  à  Lille  de  mal  à 
septembre  prochains. 
Installée  sur  le  Champ  do  Mars,  ses  constructions  et 


LE    JARDIN 


10 


SOS  jardins  couvriront  une  siiperlicio  de  lôO.OOO  mètres 
carrés.  Une  galerie  de  6.000  mètres  sera  réservi'-e  à  la 
mécanique. 

L'E.\posilion  Internationale  de  Lille  comprendra  un 
certain  nombre  déclasses  parmi  lesquelles  l'iiorticul- 
lure. 

Toutes  les  adhésions  et  demandes  do  ronseignemeiils 
doivent  être  adressées  au  siè^ie  de  l'Administration  de 
ri'^xposilion.  Xi,  rue  Nationale,  à  Lille. 

Exposition  à  Aix.  —  l'ne  E.vposition  ré^donale, 
internationale  et  coloniale,  sous  les  auspices  de  la 
municipalité,  se  tiendra  du  27  avril  au  2S  juillet  à  Ai.x- 
cn-Provence. 

L'Exposition  comprendra  les  produits  du  commerce, 
de  l'industrie,  de  l'agriculture,  de  l'enseignement  et  des 
arts.  VMe  sera  instituée  sur  des  terrains  d'une  super- 
ficie de  2.j,000  mètres  carrés  environ. 

Les  demandes  d'admission  sont  reçues  jusqu'au 
17  mars  au  siège  de  l'Aniinistration,  rue  de  l'Opéra,  '.', 
Aix-en-l'ro\i'iu'e. 

Cours  d'entomologie.  —  L'ouverture  du  Cours 
public  et  gratuit  d'Entomologie  agricole,  professé  au 
jardin  du  Luxembourg  par  M.  A.-L.  Clément,  aura  lieu 
le  28  janvier. 

Ce  cours  aura  lieu  les  mardis,  jeudis  et  samedis,  à 
;•  heures  du  matin. 

Cours  de  cultures  méridionales  et  coloniales  à 
l'Ecole  Nationale  d'Horticulturede  Versailles.  — Le 
Ministre  de  l'Agriculture  a  réorganisé,  par  arrêté  en 
date  du  1 1  janvier,  le  cours  de  cultures  coloniales  à  noti  o 
grande  école  d'horlicuUure;  le  programme  de  ce  cours 
comprendra  désormais  aussi  les  cultures  méridionales. 

Par  arrêté  du  mémo  jour,  M.  Poirault,  docteur 
es  sciences,  directeur  de  la  villa  Thuret,  a  été  nommé 
professeur  de  ce  cours,  en  remplacement  de  M.  Maxime 
Cornu. 

M.  Poirault  a  été  préparateur  au  Muséum;  il  est 
licencié  es-siiences  physiques,  docteurès-sciences  natu- 
relles, et  il  dirige  actuellement  les  Jardins  de  la  Villa 
Thuret,  à  Antibes,  où  il  a  succédé  à  fou  Xaudin. 

Il  Cnnnait  les  langues  allemande,  anglaise,  russe,  etc., 
et  a  parcouru  toute  l'Europe,  la  Tunisie,  l'Algérie,  le 
Maroc,  les  Iles  du  Cap  Vert,  les  Açores,  etc. 

Il  était  attaché,  en  qualité  de  botaniste,  à  l'expéditinn 
du  Talisman. 

Il  est  donc  bien  qualifié  pour  occuper  la  chaire  de  cul- 
tures coloniales  et  méridionales,  et  l'on  ne  peut  que  f(']i- 
citer  M. Nanol  et  l'Ecole  d'avoirfait  celte  nouvelle  recrue. 

Cours  d'arboriculture  fruitière.  — .Vu  Luxembourg, 
a  Paris,  M.  (J[jiiix  recommencera  le  .-!  février  prochain, 
à  9  heures  du  malin,  son  cours  théorique  et  pratique 
d'arboriculture  fruitière  et  de  floriculture,  qu'il  conti- 
nuera tous  les  lundis,  mercredis  et  vendredis  à  la  même 
heure.  Il  traitera  de  la  multiplication,  de  la  plantation 
et  de  la  culture  de  tous  les  arbres  fruitiers  en  général, 
des  maladies  et  des  insectes  qui  leur  sont  nuisibles,  de 
la  récolte  et  de  la  conservation  des  fruits,  etc.  Xous  en- 
gageons toutes  les  personnes  qui  s'irdércssent  à  l'IIor- 
culture  et  ont  des  loisirs  à  suivre  ces  intéressantes  leçons. 

M.  IL  Lcmoine  commencera  le  2  février,  au  Jardin 
Botanique  de  Tours,  son  cours  public  et  gratuit  d'ar- 
boriculture fruitière;  ce  cours  sera  continué  les  di- 
manches suivants,  à  2  heures. 

Il  ne  pourra  manquer  de  présenter  un  très  vif  inlérèl, 
car  M.  Lemoine,  qui  est  un  des  anciens  élèves  les  plus 
distingués  de  l'Ecole  Nationale  de  Versailles,  est  un 
arboriculteur  expérimenté,  et  les  collections  d'arbres 
fruitiers  formés  établies  au  Jardin  Botanique  de  Tours 


."56  prêtent  admirablement  a  iriidémssaDtes  démonstra- 
tions pratiques. 

Des  conférences  théoriques  et  pratiques,  publiques 
et  gratuites  sur  l'arboriculture  fruitière  auront  lieu  en 
l'.t02  dans  les  jardins  du  cours  municipal  et  départe- 
mental d'horticulture  et  d'arboriculture,  sis  avenue  Dau- 
mesnil,  n"  1,  à  Saint-Manilé,  les  dimanches  à  'j  heures 
du  matin,  aux  dales  ci-après  : 

12,  11)  et  2C.  janvier;  2,  'J,  10  et  2!!  février;  2  mars  ;  4, 
11,  el  2."^  mai;  8  juin. 

M.  Alfred  Xomblol,  pi-ofesscur,  traitera  les  sujets 
suivants  :  Définition  de  l'arboriculture  fruitière.  Jardins 
fruitiers  proprement  dits.  Vergers.  Potagers  fruitiers. 
Aménagement.  Préparation  du  sol.  Amendements. 
Engrais.  Drainage.  Labours  el  défoncements.  Distribu- 
tion des  espèces  et  variétés  suivant  les  expositions. 
Choix  des  arbres  en  iiépinières.  Plantations. 

Notions  do  physiologie  végétale  ap[)liquéc  aux  diffé- 
rentes pratiques  de  la  taille.  Priiiciiies  de  la  taille  : 
1"  pour  rétablissement  de  la  charpente,  2°  pour  la  mise 
à  fruit,  OpcM-ations  complémentaires  Je  la  taille,  Ebour- 
geonnenicnt.  Pincement,  Taille  en  vert,  etc. 

Etude  des  formes  auxquelles  on  soumet  les  arbres 
fruitiers.  Leur  utilité.  Espaliers,  Contie-espaliers  Hautes 
tiges.  Pyramides  et  fuseaux,  Cordons,  Vases,  etc. 

Etude  particulière  des  différents  arbres  fruitiers. 
Fruits  à  pépins.  Fruits  à  noyaux.  Fruits  en  liaies. 
Multiplication,  Origine,  Sol,  Exposition,  Végétation, 
Plantation,  Engrais. 

Formes  et  Icui-  établissement.  Mise  à  fruit. 

Semis  pendant  et  après  la  végétation.  Récolte  et  conser- 
vation des  fruits.  Accidents,  Maladies,  Insectes. 

Culture  commerciale.  Choix  des  meilleures  variétés. 

Mode    de  culture.  Emballage  des  fruits.  Utilisation. 

Ministère  de  l'Agriculture.  —  Un  concours  sera 
ouvert  a  Paris,  le  lundi  17  février  11102,  pour  l'admissi- 
bilité à  l'emploi  de  professeur  spécial  d'agriculture. 

Sont  seuls  admis  au  concours  les  candidats  porteurs 
du  diplnme  d'ingénieur  agronome  ou  de  celui  dos  écoles 
nationales  d'agriculture  ou  des  écoles  nationales  vétéri- 
naires qui  justifieront  d'un  séjour  de  deux  ans  au  moins 
sur  une  exploitation  agricole  et  postérieurement  à 
l'obtention  des  diplômes  précités. 

Les  candidats  doivent,  en  outre,  justifier  qu'ils  ont 
satisfait  à  la  loi  militaire  et  qu'ils  sont  âgés  de  vingt- 
cinq  ans  accomplis  le  jour  de  l'ouverture  du  concours. 

Le  ministre  arrête  la  liste  des  candidats  admis  à 
concourir. 

Les  candidats  devront  adresser  leur  demande  au 
ministre  de  l'agriculture  avant  le  5  février. 

Orchidées  en  fleurs.  —  Les  Cypripedium  en  fleurs 
depuis  près  de  deux  mois  chez  M.  Cap[)e,  rnedc  l'Eglise 
au  Vésinet,  offrent  un  spectacle  vraiment  superbe.  Les 
C.  X  Lccnuurn  et  Lnthamiunum  et  quelques  semis 
de  la  maison,  le  C.  X  variahile  notamment,  sont  d'une 
vigueur  et  d'une  floribondité  remarquables;  et  ces 
floraisons  dureront  encore  bien  deux  mois  sans  inlor- 
miition. 

Culture  en  grand  des  Chrysanthèmes.  —  Parmi 
les  plus  grands  cultivateurs  de  Chrysanthèmes  existant 
dans  le  Liiicolnsh  ire  (Angleterre),  le  G«/-c/e//ers'  Chrotticle 
cite  la  maison  Randall  et  fils,  de  Skegness,  qui  cultive 
sous  verre  ■lO.OOO  plantes,  d'une  beauté  remarquable. 

L'horticulture  américaine.  —  Le  récent  recense- 
ment fiscal  a  fait  constater  que  les  établissements  horti- 
coles, dans  l'Etat  de  Xew-York,  représentent  un  capital 
de  plus  de  18  millions  de  francs  en  terrains  et  construc- 
tions. 


sn 


LE  JARDIN 


1). 


I  11  lias  ol  (  lamias  i-c'cciil: 


Eli  fait  ilo  Dalilias.  ]o  no  parlerai,  bien  entendu,  (|uo 
dt's  Dalilias  Cactus,  les  anrlens  types  ne  pouvant  plus 
lutliT  en  lieauli'  avec  la  nouvelle  race. 

Cûiilraireinciil  à  d'autres  plantes  qui,  je  le  runstalo  à 
regret,  n'oni  fait  (|ue  de  liien  vagues  progrcs  depuis 
deux  ans,  le  Datilia  Cactus  |ii)ursiiit  avec  une  rapidité 
incriiyal>le  sa  marche  Irioiupliantc  vers  une  porfeilion 
(|ui  ne  parait  jdus  tro|(  éloignée.  Encore  un  peu  de 
progrcs  en  précocité  et  aussi  dans  la  taille  des  plantes, 
un  peu  hautes  en  général,  et  nous  n'aurons  plus  grand' 
chose  à  leur  reprocher,  car  lieaucoup  ont  déjà  une 
tenue  superlie  et  des  fleurs  abondantes  sortant  Iden  du 
feuillage.  Les  coloris  vont  du  marron  noir  au  blanc  pur 
en  passant  par  le  violacé,  et  certaines  variétés  ont  des 
reliefs  bleuâtres.  IVu  de  (leurs  ont  une  gamme  ds  teintes 
aussi  étendue.  Les  Anglais  triomphent  sans  conteste 
par  leurs  nouvelles  variétés;  les  Allemands  les  suivent 
de  fort  loin,  et  c'est  à  peine  si  quelques  semeurs  fran- 
çais, après  s'être  trop  attardés  dans  le  genre  décoratif, 
se  mettent  à  faire  des  semis  de  Dahlias  Cactus.  C'est 
fort  iiialheuieux,  car  les  semeurs  anglais,  biun  que 
cotant  leurs  nouveautés  au  poids  de  l'or,  no  livrent 
leurs  plantes  nouvelles  en  très  faibles  boutures  r|ue 
très  tardivement  et  l'envoi  est  fait  en  général  dans  un 
emballage  des  plus  défectueux,  si  bien  que,  perdant  la 
moitié  des  variétés  cl  les  autres  fleurissant  à  peine 
avant  les  gelées,  j'ai  renoncé  pour  ma  part,  et  je  no  suis 
pas  le  seul,  il  me  procurer  les  nouveautés  do  l'année 
C'est  très  ennuyeux,  car  cela  me  met  en  relard  d'une 
année,  et  je  ne  puis  juger  aujourd'Inii  que  les  plantes  de 
l'JIMl  ot  des  années  pii'Cédentes. 

.Sous  notre  froid  climat  les  gelées  précoces  détniisi'nt 
souvent  tous  les  Dahlias  dés  le  mois  de  septembre; 
aussi  ai-je  couvert  cette  aiini'e  mes  plantes  nouvelles 
d'un  al)ri  vitré,  et,  bien  qu'une  violente  tempête  les  ait 
fort  saccagées,  je  ne  puis  que  conseiller  ce  système, 
qui  permet  de  conserver  jusqu'à  la  Toussaint,  et  m''me 
plus  tard,  ces  splondides  fleurs  que  j'apprécie  de  plus 
en  plus. 

Trois  nouveautés  extraordinairement  belles  sont  à 
recommander  :  on  pourrait  les  appeler  les  trois  Grâces, 
et  il  me  parait  jiresque  impossible  il'atlribuer  la  supé- 
riorité à  l'une  plutôt  qu'a  l'autre,  l'ourtanl.  à  mon 
goût.  Soiiiienslralilcii  l'emporterait  sur  Innoralivii  et 
MfressJ. ./.  Cruvc,  mais  ce  n'est  qu'une  question  d'appré- 
ciation; elles  sont  merveilleuses  toutes  les  trois!!! 

.Sonneiislrrihh'ri  est  précoce,  d'une  belle  tenue,  les 
llours  sortent  bien  du  feuillage,  la  plante  se  couvre  de 
Heurs  de  forme  parfaite,  le  coloris  est  merveilleux, 
jaune  pâle  avec  la  pointe  des  pétales  blanche;  l'aspect 
est  d'une  fraîcheur  extraordinaire.  Je  no  vois  rien  ii  lui 
reprocher.  La  plante  n'est  pas  trop  élevée. 

Iiinovatiini  est  do  taille  plus  haute,  ot  me  parait  aussi 
plus  tardif;  ses  (leurs  sont  moins  rigiiles,  néanmoins 
elles  sortent  parfaitement  du  feuillage  et  la  tenue  est 
bonne;  le  coloris  panaché  resseioble  a  celui  de  la  belle 
variété  The  Vloicti,  mais  c'est  un  admirable  perfection- 
nement; l'effet  est  siipi-rbe.  MlrcssJ.  J.  Croven  une  forme 
particulière,  les  fleuis  noudireiises,  aux  longs  pétales 
très  elroils  et  tordus,  i>nt  un  aspect  insolite;  elles 
Hont  très  li'giTes  malgp-  leur  gramle  taille,  et  se  déta- 
chent parfaitemeiil  du  feuillage;  leur  tenue  est  excellenle. 
Peut-être  Inishcnl-clles  un  pou  ji  df'sirer  comme  dupli- 
cature,  mais  c'est  une  variété  absolument  unique  en 
son  genre. 
Apri'S  ces  trois   merveilles,   les   autres   noiivenutéB, 


quoique  tics  belles  parfois,  ne  sont  que  de  pâles  reflets; 
il  faut  |iourtant  noter  Major  Tujipenei/  :  très  belles 
(leurs  à  centre  jaune,  les  pétales  de  la  circonférence 
brique,  tenue  très  médiocre,  l'aiiiiell'x  Crest,  beau, 
grand,  rouge,  taille  élevée;  les  fleurs  ne  sortent  bien 
ilu  feuillage  qu'après  la  première  (loraison;  belle  tenue. 
l'roiji'i/itor,  beau  coloris,  belle  tenue,  (leurs  à  pétales 
déchiquetés  à  la  pointe;  belle  nouveauté  sous  tiuis  les 
rapports.  Wilirp  llaacke,  plante  genre  décoratif,  per- 
fecliounement  de  Lorelei/,  mais  inliniment  supérieure; 
coloris  unique,  rose  carné  rappelant  le  rose  lUirnn  de 
Jinihscliild,  tenue  très  médiocre;  donne  beaucou|i  do 
Heurs  à  l'arrière-saison.  Coniiiro/na,  belle  variété, 
Zcjiliir,  W'ieltuid,  M.  Slephensoti  Ctarkc,  donnent  de 
lielles  fleurs.  Kxhibilor  est  une  bonne  variété  demi- 
naine,  de  (loraison  jirécoce,  ce  qui  la  ferait  rechercher 
pour  corbeilles,  mais  je  ne  la  trouve  pas  meilleure  que 
Couiilcss  II/' Lonsdole,  variété  de  l'année  iirecédenle  qui 
lui  est  peut-être  supérieure  sous  cerlairis  rapports. 
Mme  Sai/arriiidis,  Heurs  i-ouge  de  grande  taille,  bonne 
tenue. 

Mme  J.  .\iiiii/i,  nombi'euses  Heurs  moyennes,  d'a- 
greable  coloris  et  do  bonne  tenue,  h'ed  h'uver,  très 
belles  grandes  Hturs  de  coloris  éclatant  et  de  belle  tenue. 
Dans  les  variétés  moins  nouvelles  il  faut  noter  .Vij;///, 
H'.u:"  marron-noir,  abondantes,  de  belle  tenue  et  de 
Torme  i  arfaile,  bridant  à  peine  au  soleil,  très  belle 
variété. 

E.xq  lisile,  très  belle  plante.  MIress  C.  Tiiriier,  très 
grandes  Heurs  jaunes,  tenue  mi'dioci-e,  variélé  pourtant 
lenianjuable.  lirétita,  Mofiiiiftcent,  MIrcait  Iteror  llnrker 
et  MtrcssSfnice  />/(.7i'c/^çsontdesDahliascle  réelle  valeur; 
puis,  dans  les  variétés  plus  ani'ienncs,  mais  loujours 
bcWes:  Stella,  Aiisli/i  Caiiiietl.  Fusilier,  Mfrcd  M'nseï/. 
Greeii's  Wliile,  llolienzolterii,  plantes  do  haute  taille 
bonnes  à  isoler.  Mais  il  faut  se  borner,  bien  qu'il  y  ait 
encore  beaucoup  de  mniveaulés  à  noramcr. 

Que  no  puis-je  en  dire  autant  des  Cannas  mis  au 
commerce  dans  les  années  l'.>Ul  et  l'.toO!  C'est  tout  l'op- 
posé des  Dahlias  cactus,  et  surtout  cette  année  je  ne 
vois  positivement  pas  une  seule  variété  véritablement 
intéressante  parmi  toutes  les  nouveautés  que  j'ai  reçues. 
C'est  triste  de  voir-  une  plante  rester  ainsi  slationnaire 
après  avoir  fait  tant  do  |)rogr'ès  en  si  peu  de  temps. 
Malgré  la  meilleure  voloidé  je  ne  puis  citer  celle  année 
aucune  nouveauté.  M.  l'cilliint  a  bien  de  grandes  Heurs 
il  larges  pétales,  ocre  saumoné  bordé  jaune,  mais  nous 
avons  d'autre  ("annas  dans  ce  genre.  Il  faut  retourner 
en  arrière.  L'année  1900  nous  a  donm-  uiij  très  belle 
|)lanle,  une  vraie  perle,  pourvu  qu'elle  ne  soit  pas 
perdue!!  !  Je  crainsen  eHet  que  l'oblenteur  ne  la  possède 
plus  qu'iMi  très  rares  exemplaires,  et  pour  mon  complo 
ma  plante  est  morte  cet  hiver.  C.o  serait  vraiment  jouer 
do  malheur,  espérons  que  le  semeur  f(ui  l'a  obtenue 
pourra  nous  la  multiplier;  c'est  do  Lisoii  que  je  veux 
parler.  Le  coloris  est  nouveau  ot  délicieux,  rose  pâle, 
d'une  teinte  non  encore  vue  dans  le  genre  Canna;  les 
Heurs  sont  proiluitos  en  grande  aboinlance. 

Lesaiilres  variétés  sont  beaucoup  moins  inléres^an  tes 
pourtant  il  faut  noter  l'ro/'esseiir  Flalmiit,  ainsi  que 
Ltvlin  qui  produit  des  Heurs  d'un  1res  beau  rose,  iiuis 
Xirlor  Ctiiiihon,  dont  les  Heurs  sont  gramle»  et  les  épis 
nombreux,  Luniiiicii.r,  M.  Culumbier.i,  le  Deuil,  variété 
a  fleurs  très  foncées  et  à  feuillage  rouge,  plante  très 
haute. 

Voila  tout  ce  que  j'ai  vu  d'intéressant.  Espérons  que 
l'année  \W'J  nous  dédommagera. 

J'ai  vu  dernièrement  dans  le  Jardin  le  dessin  d'une 
nouvelle  variété  panachée,   Président  Honxerelt.  Nous 


LE  JAllDIN 


21 


avons  déjà  eu  ancieiincmeiU  une  variété  dans  co  genre. 

Je  l'avais  rei)iar(|Ui'p  il  y  a  quelques  années  dans 
une  collection  et  signalée  à  l'attention  de  M.  (Jro/.y 
comme  iiorte-graine,  je  lui  en  avais  même  envoyé 
l)lusieurs  pieds;  je  ne  sais  trop  co  (|u"il  en  ostailvenu; 
dans  tous  les  cas  cette  |i'ante,  qui  nie  venait  de  la 
maison  Damman  et  s'appelait  lIelgolnti<l,vU\\i  panachée 
dans  le  genre  do  Président  liooscveU.  11  faut  iliro  que 
ces  panacliures  étaient  moins  noinlircuses  qu'il  n'est 
indiqui'  sur  la  gravure  du  ^(f/v/'// ol(|u'clles  n'existaient 
pas  sur  chaque  fleur,  loin  do  là;  mais  néanmoins,  il 
n'y  avait  guère  d'épis  ou  l'on  n'i'n  vit  plusieurs.  Cette 
variété  a  disparu,  à  mon  regret,  de  ma  collection,  faisant 
place  à  dos  nouveautés  souvent  do  beaucoup  infiMieures. 

Puisque    nous   sommes  dans  les   vieilles   variétés, 
j'ai  essayé  ces  dernières  anm'os  une  quantité  do  Cannas 
récents  en  groupes  et  corbeilles;  successivement  ont 
été     essayés     : 
Signor      Wun- 
derlich,    S"  de 
H.       Chargue- 
raiid,  Pasleiir, 
Méiiélick,      Sé- 
vmpliore.     Pa- 
trie,    Pdsqiii», 
etc. 

Danslesfcuil 
lages  rouges  et 
fleurs  rouges  je 
n'ai  rien  trouvé 
qui  surpasse 
S" du  Président 
Carnot,  qui 
forme  dos  cor- 
beilles vérita- 
lilemi'ut  super- 
bes. 

Sémaphore, 
dont  les  fleurs 
se  rapprochent 
l)eaucoup  du 
jaune,  fait  bel 
elTet  dans  les 
corbeilles,  sur- 
tout par  le  con- 
traste de  ses 
fleurs  jaunes  avec  un  feuillage  lirun,  mais  il  est  peu 
florirère,  beaucoup  moins  que  J.  1).  Calas  dont  il 
doit  provenir,  mais  qu'il  surjiassc  par  le  coloris  plus 
jaunâtre  de  ses  fleurs.  En  le  plantant  très  serré  on 
ol)tient  néanmoins  de  belles  corbeilles  d'un  eflet  par- 
ticulier. 

l)ans  les  feuillages  verts  et  fleurs  rouges,  Vice-Pré- 
sident Litizet  donne  de  bons  résultais,  quoi(|uo  l'on 
puisse  lui  reprocher  de  ne  pas  avoir  une  floraison  assez 
soutenue. 

C'est  pourtant  une  des  meilleurs  variétés  ;  en  plantant 
très  serré  et  en  donnant  d'abondants  arrosages  et  des 
engrais  appropriés,  on  en  lire  un  excellent  parti. 

Comte  de  Bonchaud,  dont  le  jaune  est  piqueté  do 
carmin,  n'a  pas  encnro  été  surpassé. 

Ces  Cannas,  de  plus,  ont  l'avantage  d'être  multi[)lics 
en  grand  dans  le  midi  île  la  France;  on  peut  donc  se 
les  procurer  par  centaines  de  pieds,  co  qui  est  pratique- 
ment impossible  pour  beaucoup  d'autres. 

R.  jABIIY-DliSLOGES. 

Lo  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


Fig.  fl.  —  Cralœgo-ilespHus  M.  Julcx  d'Asnicrcs  'f^randcur  niluielle). 


Le  Né/lier  de  Bronuâux 

((,'r(il;i'i/ii-.\U'fipilii.s) 

Lorsque  dans  ce  journal  (1)  nous  signalions  ce  curieux 
Néflier,  sa  descendance  —  c'esl-à-dire  les  brandies  trans- 
formées observées  sur  cet  arbre  —  ne  nous  était  pas 
connue  d'une  façon  complète.  C'i'sl  pourquoi,  après  plu- 
sieurs années  d'observations  conscii'iicieuses,  nous 
croyons  utile  de  revenir  sur  ce  sujet  et  compléterce  que 
nous  n'avions  traité  que  sommairement. 

Co  Néflier,  plus  que  centenaire,  est  greflé  en  tête  sur 
Aubépine  (Crnlirgits  monogiina  Jacq.,  plus  connu  sous 
lononi  do  C.n.riiucaiithti].  Immé<lialement  en  dessous  de 
la  grefle  (2),  à  proximité  du  liourrelet,  il  s'est  développé 
une  branche  (que  nous  nommerons  n°  1)  difléranl  à  la 
fois  de  l'Aubépine  et  du  Néflier,  et  dont  nous  donnerons 

la  description 
plus  loin.  Tout 
a  côté  de  cette 
mémo  branche, 
p  a  I- 1  a  n  t  du 
même  p<iint 
d'insertion,  il 
s'en  est  déve- 
loppé une  autre 
fliranche  n°  2) 
complètcnienl 
dilTérente  do  la 
première. 

Sur  lo  tronc 
du  même  arlire, 
mais  du  côté 
opposé  aux 
doux  branches 
précitées,  il  s'en 
développait  une 
lrùisiôme(bran- 
cho  n°:^)  dont  la 
partie  infé- 
rieure était  do 
l'Aubépine, 
mais  dont  la 
partie  supé- 
rieure, complè- 
tement     trans- 


formée, ne  ressemblait  ni  à  l'Aubépine  ni  au  Néflier. 

Rappelons  aussi  que  la  branche  n°  1  a  donné  nais- 
sance à  un  rameau  qui  ne  diflère  en  rien  du  vrai  Ni-flier. 
Sur  celle  même  branche,  une  ramillo  bifurquée  à  une 
faible  distance  de  son  point  d'insertion  a  donné,  d'un 
côté  une  inflorescence  d'Auljépine  et  de  l'autre  un 
corymbe  de  S  fleurs  de  Néflier. 

Telle  est  en  quelques  mots  la  description  de  cet  arbre 
phénoménal.  Les  différentes  transformations  observées 
sur  ce  sujet  ne  peuvent  être,  à  notre  avis,  attribuées 
qu'à  l'influence  du  greffon  sur  le  sujet.  Dans  le  cas  qui 
nous  occupe,  cette  lutle  entre  2  espèces  différentes,  unies 
par  la  greffe,  a  provoqué  la  production  d'intermédiaires 
ayant  tous  les  caractères  d'hybrides  sexuels;  c'est  pour- 
quoi nous  avons  employé,  pour  les  désigner,  le  mot  fort 
approprié  d'  «  hybrides  de  greffe  «.Nous  ne  nous  occupe- 
rons pas  des  causes  qui  ont  provoqué  la  naissance  do 
ces  phénomènes  :  c'est  au  physiologiste  à  éclaircir  ce 
point. 

Les  différentes  formes  observées  sur  le  Néflier  do 
Bronvaux  ont  été  multipliées  par  la  greffe  et  ont  con- 

(1)  Le  Jardîti  n-  du  2il  jaiivior  ISD'J. 

(2)  Les  hranrlies  .-iy.int  pris  du  développement.  ell«_'s  paraissent 
acluelleiuent  pivudre  naissance  sur  le  bourrelet  luciue  de  lagrelîe. 


22 


LE  JARDIN 


serve  tous  leurs  cara<-léres.  Les  sujets  olitenus  ont  fleuri 
et  (ructifié  pour  la  plupart;  ils  sont  de  très  >;raiv.le 
vifîueur  et  présentent  tes  caractères  suivants  : 

FoiiMB  .v°l  (Crtil;i'iio-Mesi>iliis  Drtrcfrt/"/ Simon-Louis. 

Arlirissoau  ou  pi'tit  arlire  ayant  l'aspect  du  Néllier  et 
paraissant  devoir  atteindre  les  mêmes  dimensidiis. 
Pousses  brunes,  années  île  fortes  épines  ihoiies  oulc>;è- 
remont  arquées,  longues  do  2  cent,  environ.  Fouilles 
très  courtoment  pétiolées,  oblonpues,  lanccolces  ou  ellip- 
tiques-lancéolées, à  peu  \>Tés  analogues  -à  celles  du 
Néflier,  entières  ou.linement  dentelées,  pubescentessur 
les  deux  faces  mais  particulièrement  en  dossiius. 
Stipules  ovales  ou  elliptiques,  entiers  ou  obsurément 
dentés,  longs  de  I  à  1  cent.  1/i. 

Floraison  dans  la  seconde  quinzaine  de  mai.  T'iciirs 
un  peu  plus  petites  que  celle  du  Nc'flier  {Mespi/iis  r/cr- 
miiiiica),  réunies  en  conimbes  de  i  à  12  Heurs  (générale- 
ment r«  on  7)  à  raiiiilications  et  calices  garnis  de  poils 
blancs.  Divisions  du  calice  dressées,  lancéolées,  un  peu 
|ilus  courtes  que  les  pétales.  Pétales  blancs,  orbiculaires 


(•*iK-  10.  —  Pritilt  du  yéfîier  de  Brnnvaux.  A  ijauche^  la  variêlr 
M ,  Jutes  d'Axnirrn;  à  drotte,  la  rar,  Dardari. 

ou  elliptiques,  a  bords  ondulés.  Rtaniines  à  (llets  suhuli's, 
plus  courts  que  les  pétales. 

Styles  généralement  2,  plus  rarement  1,  plus  courts 
que  les  piHalcs. 

Fruit  (nèfle)  ayant  l'aspect  de  celui  du  Néflier,  large 
do  l  cent.  1/2  environ,  pubesccnt,  l)run-r(iugeàtrc,  cou- 
ronné par  les  sépales  dressés.  Osselets  généralement  2. 

FonMi:  K^  (2)  (Crataego-Mespilus  M.  Jules  d'Asnières 
.Simon-Louis. 

Arbrisseau  ou  petit  arbre  de  mêmes  dimensions  que 
le  précédent,  à  branches  noin'itres,  femlillées.  Hameaux 
gris-brunâtres,  (lubescents,  garnis  d'épines  droites  ou 
arquitos,  brunes,  longues  de  1  à  2  cent.  Pétiole  de  1  à 
1  /2  cent.,  pubescent.  Limbe  long  de  i  à  d  cent.,  obovale- 
cunéiformc  ou  ovale,  trilobé,  parfois  obscurément  5-Iobé, 
ces  lobes  entiers  ou  h  peu  près;  pubescent  sur  les  deux 
faces.  Quand  les  feuilles  ont  atteint  li-ur  entier  dévelop- 
pement les  lobe»  sont  peu  apparents  et  la  feuille  parait 
entière;  elle  est  alors  légèrement  cucullée.  Stipules  demi- 
conllformes,  géni'-r.ilcnient  cnlii-rs,  un  pou  plus  ci'urls 
que  les  épineu. 

l"'loraison -i  à  .'j  jours  plus  précoco  qu«-  le  précédent. 
(Àirymbes  de  même  forme  et  comprenant  autant  de  Heurs 
<pio  ceux  de  rAul)épino;  mai.s  ces  Heurs  sont  un  pou 
plus  grandes.  Hachis,  pédioelles  et  calices  garnis  clo 
|ii>ils  blancH.  Sépales  réfléchis,  pubescents,  plus  longs 
quocouxdo  l'Aubépine.  Pétales lilancverdiitre, concaves. 


rosés  à  la  déHoraison.  Etamines  20  environ,  à  (ilôts 
ascendants,  de  même  longueur  que  les  pétales.  1  à 
2  styles  plus  courts  que  les  étamincs. 

Fruit  de  la  grosseur  de  celui  de  l'Aubépine,  oblongou 
ellipsoïde,  pubescent,  d'abord  brun,  passant  ensuite  ou 
brun  rougeâtre.  Sépales  persistants  réfléchis.  1  osselet 
(parfois  2  exceptionnellement)  de  même  forme  et  gros- 
seur que  celui  du  ('rnluujiis  monoiiiiiin. 

l''oRMB  N'  3  (non  nommée).  Ne  diffère  de  la  forme  n'2 
que  par  sa  floraison  un  peu  plus  préioco;  elle  n'a  pas 
encore  fructifie. 

Afin  d'i'iablir  la  difli'reni'o  entre  ces  formes  et  les 
Mespiliis  iierma/iicii  et  Craltrgvx  monoijinm,  noxis  don- 
nons ci-dessdus  les  principaux  carailéres  de  ces  deux 
espèi'cs.  Nous  y  ajoutons  la  description  du  CralH'pits 
graiuliflorii  C.  l>Loch.  {Mespilus  S»iit/iiiD.  C.^  considéré 
par  certains  botanistes  comme  hybride  de  Crat.Tgus  et 
de  Mespilus  et  l'on  verra  qu'il  diflère  complètement  des 
«  Crat.ego-Mespilus  »  décrits  ci  dessus,  avec  lesquels  il 
ne  peut  être  confondu. 

Arbrisseau  ou  petit  arbre  ilo  4  à5  m.  lipl- 
nos  lie   1  cent,  à  1  cent.  1  2  de  longueur,  l'é- 
tiolé do  1  cent,  il  1  cent.  1  i.  Limbe (jlAbro ou 
à  peu  prés,  obovalo-ctinéifornioou  ovalo-rlioin- 
iioiilal.  à  :i-r>  lobes   i)his  ou  moins  protondé- 
iiieiil  dentés,  stipules  demi-cordifornies  ou  fal- 
Ci\JUie(jus    !  ciformes.  dentés. 
i>ionogi/na\      Floraison  dans  la  première  moitié  cle  mai. 
Corymbos  denses,  à  r.imilicnlions   glabres 
ou  presque  glàliros.  Sépales  réflécliis,  glAbrcs 
ou  à  peu  près.  l'élulcs  blancs,  arrondis.  Eta- 
mines plus  courtes  cpie  les  pétales.  1  style. 

Fruit  arrondi,  ellipsoïde  ou  oblong,  rouge; 
1  osselet. 

l'elil  arbre  de  l  à  ."i  m.  pousses  inernies. 
l'euillcs  courlemcnl  pétiolées.  (dilongiies-lnn- 
céolc'os.  entières  ou  très  lincnient  dentelées, 
pubescoiites  sur  les  2  faces. 

Stipules  lancéolés,  très  niiement  dentelés. 
Mc.ijiitiis  l  Floraison  2'  quinzaine  de  mai.  I'"loiirs  grandes, 
f/crmo  m'en  i  solitaires,  rarement  réunies  par  2.  Sépales 
linéaires-lancéolés,  dressés,  pul»escenls.  Fia- 
mines  plus  courtes  «pie  les  pétales.   .">  styles. 

Fruit  (nèflo)  gros,  pubescent,  brunAlro,  sur- 
monté des  sépales  persistants,  ilressés.  lioné- 
ralcmenl  .'>  osselets. 

Petit  arbre  ou  arbrisseau  de  4  à  .I  mètres, 
inormo.  Jeunes  pousses  vert  brunâtre,  pnbes- 
centes,  leiiticellées.  Pétiole  cnurl,  pubescent. 
IJndie  ovale,  elliplicpic  ou   oliovale,  atténué 
il   la  base,  inégalement  crénelé,  parfois  lobé, 
pubescent  sur  les  2  faces,  mais  surtout  en  des- 
sous, long  de4->scent.,  large  de  2  1  28.'!  cent. 
Stipules  denii-corditormes  ou  ovales-lancéolés, 
hnement  incisés,  péliolulés. 
I      l'Ieurs  grandes,    solitaires   ou  réunies  par 
Cratirijiis    j  .,_j^    s'épamiuissant   dans    la  2'   ipiiiizaine  do 
gt;i)<dt/lova  \  „,„j    |.,,,iioelles  courts,  velus.   Sépales  réflé- 
chis, lancéolés,  allongés,  pubescents. 

pétales  blancs,  arrondis,  concaves,  souvent 
écliani'rés  au  sommet. 

l-'ilels  lies  étamincs  blancs,  plus  courts 
ipie  les  péfales.  2  styles  anpiés  au  sonunot. 

Fruit  de  près  do  2  cent,   de  dionièlre.  coni- 

ipio  ou  arrondi,   lavé  do  rouge  sur  fnnil  bru- 

niMre,  pointillé  gris,  glAbre.  Cavité  pistillairo 

\  profonde.   Ciénéralouiont  doux  gros  osselets. 

On  voit,  d'après  ci-  qui  précède,  que  l;i  descendance 
du  Néflier  île  lircuivaux  (orme  un  groupe  tout  a  fait  inter- 
médiaire entre  les  Kpines  et  lesNidliers. 

C'est  ce  qui  a  engagé  ses  propagiitours  à  nommer  ces 
intermédiaires  «  Cratii-go-Mespilus  ».  Naturellement,  ce 


LE  JARDIN 


23 


nouveau  genre  n'a  rien  de  scicnlificiin'.  Lojjiqucineiit, 
la  fiii'Mie  n"  1  {Criiliv<j()-Mesj)iliis  lUinliiri)  devrait  ren- 
trer dans  les  Mespilus,  tandis  que  la  fornie  n' 2  [<'r<i- 
l;r(i<)-Mcspi/iis  M.  Jules  (VAsniùrcs),  devrait  être  classée 
parmi  les  CraLrijus.  Mais  il  serait  bizarre  do  classer  dans 
deux  genres  dillérenls  des  indiviilusde  même  origine; 
aussi  (Toyons-nDUs  qu'au  pnint  de  vue  liorlieole,  le  nom 
giinérique  do  Crat.i'g(i-Mes|iilus  est  très  justilié. 

Ces  curieux  inlernuiliaires  sont  des  formes  transi- 
toires entre  les  Mcspilus  ot  les  (irata-gus  et  sont  par 
conséquent  îles  plus  intéressanls  au  |ioinl  de  vue  linla- 
nique.  Par  son  aspect  gi'uéral,  ses  feuilles,  la  fornie  do 
ses  fleurs  cl  de  ses  fruits,  le  Crnln-i/o-Masjiihis  Danlari 
rappelle  le  Néllier.  l'ar  ses  pousses  épineuses  (celles  du 
Néllier  sont  inermes),  la  disposition  en  bouquets  co- 
rymliiformes  de  ses  (leurs,  le  nombre  restreint  do  ses 
styles  et  osselets,  il  se  raiiproclie  du  ('.  utotioçiiiiid. 

(Juautau  Cra- 
tii'iiD-Mespiliis 
M.  Jules  d'As- 
nicres,  il  tient 
du  Néflier  par 
la  pubesccuco 
des  rameaux, 
des  feuilles  et 
(les  inlloroscen- 
COS.  par  la  rou- 
leur  de  ses 
fruits.  Les  au- 
tres caractères 
r  a  p  p  (>  1 1  e  n  t 
d'une  fafon 
frappante  le 
Cruln'gns  mo- 
iiogyna.  L'os- 
selet surtout  est 
caractéristique. 

Comme  nous 
le  disions,  la 
forme  n°  3  ne 
diffère  en  rien 
de  la  forme  n-  8 
(C.-M.  M.  Jules 
d'Asnières),  si 
ce  n'est  qu'elle 
fleurit  quelques 

jours  plus  lot.  L'origine  de  cette  S'  forme  est  des  plus 
reniar(|ualile  et  piéle  à  bien  des  hypothèses. 

Les  C.-il-  Dardttri  et  M.  Jules  d'Asnières  ont  produit 
en  1901  un  certain  noiiib:o  de  fruits  dont  les  osselets 
sont  bien  conformés  et  semblent  fertiles.  Nous  atten- 
dons avec  impatience  la  levée  do  ces  graines  que  nous 
avons  semées,  et  qui,  très  probablement,  nous  ménagent 
de  nouvelles  surprises.  Nous  ne  manquerons  pas  de 
faire  part  aux  lecteurs  du  Jardin  de  nos  observations  à 
ce  sujet. 

Iv  JoUIN. 

LE    CHALIF-GOUMI 


l'igr.  11.  —  Cral'rgo-Mespilvs  Dafdari  (^sranileui'  naturelle). 


Ses  emplois.  —  sa   culture. 

Le  Chalif-goumi  (Kla>ct<iiius  lonyipes)  est  un  arbuste 
intéressant  à  bien  des  points  de  vue.  .lardiuiers,  ména- 
gères, éleveurs  ou  chasscui-s  ne  manqueront  pas  d'en 
apprécier  les  qualités  nomlireuscîs. 

Par  son  port  élégant  il  mérite  une  place  d'honneur 
dans  les  jardins  paysagers.  Il  offre  tous  les  avantages 
d'un  couvert  précieux  où  les  faisans  peuvent  se  repro- 


duire et  s'élevereonvenablenu'nt;  enfin  ses  fruits  succu- 
lents se  prêtent  on  ne  peut  mieux  à  diverses  façons 
culinaires. 

C'est  un  arbuslo  à  feuilles  persistantes,  d'origine 
japonaise,  mais  d'introduction  déjà  ancienne. 

Les  fleurs  longuement  lubulées,  o'uu  blanc  jaunâtre, 
sont  agréal)lement  parfumi'os.  En  août  apparaissent  des 
fruits  soutenus  par  de  longs  pédoncules.  Ce  sont  des 
baies  très  abondantes,  de  forme  oblonguo,  aplaties  aux 
deux  eNtrémilé's.  l-^lles  sont  de  contexture  molle,  et 
l'épidernie  qui  recouvre  la  pul|)eesl  toujours  granulé. 

Ces  fruits  possèdent  une  saveur  agrcaljlequi  les  rap- 
proche de  la  cerise  dite  courte  queue  et  do  la  groseille, 
sans  toutefois  produire  la  sensation  d'acidité  particu- 
lière au  dernier  fruit  et  qui  n'est  pas  pour  plaire  à  tout 
le  monde. 
Gomme  arbuste  de  parc,  V Eliragnus  lonyipes  est  très 

décoratif.  Sa  vé- 
gétation conti- 
nuelle, le  bel 
<>ITet  de  ses 
lleurs,  la  cu- 
rieuse configu- 
ration de  ses 
fruits  ne  contri- 
buent pas  peu  à 
le  faire  estimer 
des  jardiniers. 
Dans  les 
parcs  à  faisans 
ou  à  tinamous, 
les  chalif-goumi 
peuvent  rendre 
les  plus  grands 
services.  Em- 
ployés comme 
couvert,  ils 
placent  l'éle- 
vage dans  les 
meilleures  con- 
ditions de  réus- 
site. 

Ils      forment 
des      fourrés 
épais  dans  les- 
quels    les     oi- 
seaux peuvent  nicher  et  mener  à  liien  l'incubation  des 
œufs.  De  plus,  leurs  fruits  fournissent  aux  faisans  un 
aliment  tout  à  fait  do  leur  goût. 

Au  point  de  vue  économique  ces  fruits  constituent  un 
dessert  icclierché.  Ils  se  mangent  crus;  mais  on  en 
peut  faire  une  excellente  confituie.  Ils  servent  à  pré- 
parer la  gelée  de  gourai.  Enfin  ils  se  prêtent  à  la  fabri- 
cation d'un  alcool  à  goût  de  kirsch. 

Une  deuxième  variété,  VElœagttus  eduli.<i ,  donnerait, 
paraît-il,  des  fruits  de  qualité  supérieure  à  ceux  de 
VElseagiivs  longipes. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  Chalif-goumi  s'est  toujours 
montré  peu  difficile  sui'  la  natuie  du  sol.  Il  vient  n'im- 
porte où  et  résiste  paifaitoment  aux  plus  rudes  hivers. 
11  m'a  été  donné  d'eu  observer  plusieurs  exemplaiies 
qui  ont  supporté  24"  de  froid  sans  en  soulTrir  aucune- 
ment. C'est  assez  dire  que  sa  cnituie  est  possible  aussi 
liien  dans  l'est  que  dans  le  noicl  de  la  France. 

Sa  multiplication  se  fait  parle  semis  ou  par  le  bou- 
turage. 

Le  greffage  et  le  marcottage  sont  aussi  employés. 
Les  branches  aoûtécs  sont  choisies  comme  boutures 
ot  plantées  en  serre  à  multiplication  froide.  La  reprise  a 


2i 


LE  JARDIN 


lieu  généralemenl  en  peu  de  temps.  C'esl,  après  le  niar- 
colla^ie,  le  modo  démultiplication  préfén-. 

Comme  on  le  voit  par  ce  qui  vient  d'être  dit,  le  clialit- 
goumi  est  un  arl>uslo  d'avenir. 

Nul  doute  qu'encouragés  par  la  simplicilt'  do  sa 
culture  et  parles  précieu.x  avantages  qu'il  présente,  nos 
lecteurs  veuillent  essayer  de  la  plantation  d'au  moins 
quelques  pieds  il' h'ia-arin us  longiprs. 

Hknuï  Aiitigi-i;n.\ve. 


5K 


■y 


■^ 


^' 


Les  plantes  aonuelles  pour  la  fleur  à  couper 


Envisagées  dans  leur  ensemlile,  les  plantes  annuelles 
proprement  dites  ne  seml)lent  guère  convenir,  tout 
il'abord,  à  la  production  defleunsacoupor.  Larapidilédo 

leur  dévelopiie- 
ment,  la  nature 
-'  très  lierbact'O  et 

leuiiluedo  leurs 
liges,  onlin  leur 
taille  peu  élevée 
les  renilenl  plus 
particulière- 
ment  propres  à 
l'orncnienl  des 
corlieilles  des 
plates-bandes  et 
à  l'oblenlion  do 
potées  dans  les- 
quelles le  port 
individuel,  la 
symétrie  des  ra- 
niirications,  so 
confond  dans 
un  fouillis  char- 
mant qu'émail- 
lenldcs  milliers 
de  fleurs.  11  est 
alors  souvent 
difficile  d'en  e.x- 
Irairo  des  bran- 
ches ayant  suffisamment  de  tenue  et  d'élégance  pour 
être  utilisées  en  bouquets  ou  gerbes.  Et  cela  est  si 
vrai  que  les  améliorations  dont  elles  ont  été  l'objet  et  le 
sont  encore  en  culture,  tendent  surtout  àrobtenlion  de 
variétés  ou  races  naines  et  trapues,  de  bonne  tenue, plus 
convenables  par  cela  même  pour  les  décorations  du  ■ 
plein  air.  La  contre-partie  à  peu  près  exacte  de  eotto 
aptitude  se  trouve  dans  los  plantes  vivaces  (dont  nous 
n'avons  pas  à  nous  occuper  ici),  qui  sont  en  général  plus 
robustes,  plus  élancées,  avec  des  tigos  plus  longues, 
plus  fortes,  et  des  fleurs  plus  grandes.  D'une  façon  géné- 
rale on  peut  doue  dire  que  les  plantes  annuelles  con- 
viennent surtout  pour  l'ornement  des  corbeilles,  et  les 
plantes  vivaces  à  «elui  des  plates-bandes  et  à  la  produc- 
tion des  fleurs  à  couper. 

Pourtant  ce  serait  une  erreurdcgénéralisorune  simple 
prédominance  d'usage  dans  ces  deux  groupes  do  plantes 
herbacées  si  utiles,  et  le  but  de  cet  article  est  justement 
dedérnonlrerqu'il  existe  parmi  les  plantes  annuelles  un 
nombre  assez  cunsidi'rable  d'ospeees  convenant  parfaite- 
ment pourlapri>duction  des  fleurs  acouper,  bien  qu'elles 
ne  soient  encore  qu'en  minorité  dans  la  totalité  de  celles 
cultivées.  Le  im  rite  de  ces  espèces,  dont  nous  allons 
donner  une  énuméralion  succincte,  est  d'autant  plus 
appréciable  qu'elles  peuvent  ôlre  obtenues  dans  l'année 
même  do  leur  utilisation,  et  très  économiquoniont,  par  le 


KtK.  1*.  —  Gaitlirde  iieinle  à  grande  flatr. 


semis,  alors  que  les  plantes  vivaces  ainsi  élevées  ne 
fleurissent  généralement  qu'à  la  deuxième  année,  ou 
bien,  pour  celles  negrainant  pas,  il  faut  avoir  recours  à 
la  division  des  pieds. 

Chili.!-  de  itlaiitex  annuelles  jiour  lu  fleur  ri  couper. 

Agenitiim  du  .\le.\i(pie.  .Myosotis  des  Alpes  (semer  à 

Acrocliniiini  rose.  1  iivilomno  en  pépinière). 

AaiaruiilDÎJo  violette.  P  Nigello  de  Damas. 

Caculie  éiailatc.  —       dl^spagne. 

Célosio  a  panache.  aîillet  .Marguerite. 

I'  Centaurée  Aiubrolte  —      de  Cliinc. 
r         —         Barbeau  odorant.    PA<|uorctte    double  (semer  h 

l'         —          lilouct  varié.  l'autonine  en  pépinière). 

Chrysanthème  à  carène.  I'  l'hlux  de  Diuniinond. 

Coréopsis  élégant.  P  Pied-d'ali>uelto  des  jardins. 

Coipieliiurdo  des  jardins.  P            —              dos  blés. 

Crépis  rose.  Keincs-Margiicriles  doubles 
(iaillardo     peinte    à     grande        et  simples,  et  on  particulier 

fleur.  la  variété  désignée  sous  le 

P  (iilia  tricolore.  nom  d'.Vster  de  Chine  bleu. 

Giroflée  Uuaranlaine.  I'  Héséila  odorant   (pour  son 

P  Cypsophili'  élégant.  parluni). 

Immortelle  à  bractées.  Hliodanthe  do  Mangles. 

—  annuelle.  P  Sainfoin  d'Kspagiio. 
P  I.avatiTO  a  grande  fleur.  Scabieuse  des  jardins. 
P  I. inaire   pourpre   et  autres.    Séneçon  élégant 

P  Lunaire  annuelle  (semcrdès  P  Silène  à  bou(]uet. 

la  maturité  dos  graines,  Soleil  à  fouille  de  concombre. 

P  Lupins  divers.  I'  Slevia  serrala. 

P  .Malope  à  grandes  fleurs.  P      —      pourpre. 

Matricaire  inodore  ilouble.  P  Thlaspi  Ijlanc. 

—  .Mcndiane  double.  P      —         lilas  varié. 
Muflier  à  grande  fleur.  /iniiia  élégant. 

(La  lettre  P  indique  les  espèces  devant  ôlre  semées 
en  place). 

Dans  l'i-nuiiiératioii  précédente  nous  n'avons  pas  com- 
pris, afin  d'en  parler  plus  spécialement  ici,  quelques 
gramiiii'cs  annuelles  dont  les  inflorescences,  quoique 
vertes,  ajoutent  énormément  à  l'élégance  d'un  bouquet 
soit  parleur  gracilité  e.xtrême,  comme  \aCaiiclie  éléptinte 
ou  le  Patiis  Capillaire,  soit  par  l'originalité  do  leurs 
épis,  tels  que  ceux  du  Lagurus  ovatus,  de  la  grosse  et 
de  la  petite  Brise  ou  Amourette,  de  Vllordeum  jiihaluni, 
et  autres  espèces  vivaces.  Ce  même  rôle,  que  nous 
pourrions  nommer  «  sur-ornementation  »  du  bouquet,  est 
le  principal  ilu  Gypsopliile  élégant,  dont  on  no  saurait 
abuser.  Enfin,  le  Slevia  serrala  a  un  usage  tout  opposé, 
en  ce  sens  qu'on  l'omploii-  surtout  pour  garnir  le /b//rf 
du  bouquet,  le  dessous  des  fleurs  proprement  dites, 
qu'il  maintient  écartées  par  ses  nombrcu.v  rameaux 
garnis  eux-mêmes  de  fleurettes  blanches.  Do  ces  deux 
plantes,  il  est  utile  d'ensemencer  une  graiido  surface, 
afin  d'en  pouvoir  coupera  volonté. 

Parmi  les  plantes  de  la  liste  précédente  se  trouve  un 
certain  nomlire  d'espèces  à  douille  usage,  c'est-à-dire 
pouvant  être  utilisées  fraîches  comme  toutes  les  autres 
fleurs,  puis  sèches  pour  la  confection  des  bouquets  dits 
«  perpétuels  »,  précieux  pendant  l'hiver.  Ce  sont  les  Acro- 
clinium  roses,  Immorlellesà  bractées  et  plus  particulière- 
ment les  Imniorlelles  annuelles  ou  Xéranihèmes.  les  lUio- 
danthes,  l'.l  mmohiuui  alatum  et  quelques  autres  espèces 
vivaces.  En  vue  de  celle  utilisation,  les  fleurs  doivent 
être  cueillies  lorsqu'elles  sont  en  boutons,  mises  en 
petites  bottes  et  pendues  la  tëlo  en  bas  dans  un  local 
aéré  et  obscur  afin  qu'elles  conservent  leur  couleur. 
Plus  lard  on  les  enveloppe  dans  du  papier,  ou  bien  on 
les  enferme  dans  des  caisses,  pour  cotte  môme  raison,  et 
aussi  pour  les  préserver  de  la  poussière. 

A  co  même  usago  servent  aussi  les  (iraminécs  que 
nous  avons  indiquées  plus  haut,  ainsi  que  lieaucoiip 
d'autres  d'ailleurs,  qu'on  cueille  et  dessèche  exactement 


|LR  JAHDIN 


25 


comme  nous  venons  de  l'indiquer.  Enliii,  il  est  parmi 
les  prococlontes  une  iilaiitc  particuliiToineiil  pri'ciouso 
pour  les  bouquets  peipt'lucls  :  c'est  la  Luuaiip  annuelle 
ou  Monnaie  du  pape,  dont  on  utilise  non  [dus  les  fleurs, 
mais  hicn  les  tiges  garnies  de  la  largo  cloison  papyraci-e 
el  argentée  des  fruits,  après  que  les  valves  el  les  graines 
en  sont  tomliées.  Dans  ce  but  on  laisse  les  plantes 
arriver  à  complète  maturité  sur  place.  On  ne  les  enlève 
que  lorsque  la  tige  se  dessèche  et  que  les  siliquesrom- 
mencent  a  s'ouvrir,  pour  les  laisser  achever  leur  dessic- 
cation il  l'ombre  el  à 


Vg^À,* 


l'abri  des  accidents. 

Dans  le  choix  des 
espèces  et  variétés 
de  plantes  annuelles 
dont  nous  avons 
donné  plus  haut  la 
liste,  on  devra  tou- 
jours, en  vue  do 
l'utilisation  de  leurs 
(leurs  coupées,  adop- 
ter de  préférence 
colles  ayant  la  plus 
liante  taille;  cela 
afin  il'en  obtenir  des 
tiges  plus  longues, 
qui  sont  toiijouis 
utiles,  sinon  indis- 
pensables, poui- 
olîectuer  des  garni- 
tures légères  et  gr^:- 
cicuses. 

Quant  à  l'édueri- 
lion  et  à  la  culture 
de  ces  plantes  an- 
nuelles pour  bou- 
quets, on  compren- 
dra que  nous  ne 
puissions  la  donner 
ici  par  lo  détail.  Il  y 
a  lieu,  d'abord,  d'in- 
diquer par  la  lettre 
P  celles  devant  être 
semées  en  place,  en 
mars,  en  lignes  ou 
à  la  volée,  mais  claii 
et  dans  toute  bonne 
terre  do  jardin.  Ce 
sont  naturollenienl 
celles  demandant  le 
moins  de  soins. 

Quant  aux  espè- 
ces à  semer  en  pépi- 
nière (celles  sans  indication),  on  le  fait  en  avril,  plus 
ou  moins  tôt  selon  le  matériel  cultural  dont  on  dispose 
et  selon  qu'on  veut  aussi  obtenir  une  floraison  plus  ou 
moins  précoce.  A  défaut  de  châssis,  il  faut  attendre  le 
commencement  de  mai  et  semer  dans  un  endroit  bien 
abrité.  Les  plants  gagnent  beaucoup  à  être  rojjiqués  une 
fois  en  pépinière  d'attente,  mais  on  peut  au  besoin  les 
mettre  directement  en  place,  s'ils  ont  été  semés  clairs  et 
qu'on  attende  qu'ils  soient  suffisamment  forts.  Quant  ;i 
la  distance  a  ménager  entre  eux,  elle  dépend  naturcll(>- 
mcnt  du  dôveloi'pement  qu'acquiert  chaque  espèce. 

S.   MoTTl'lT. 

Culture  du  Chrysanthème,  \\m\.  Lochot.  1  vol.  iu-lsde  l.iu  ji. 

liiiide  précis  pmir  la  ciiltiiro  du  Clirysaiillièiiio  à  la  giaiido 
tlcur,  à  la  ilemi  grande  (leur,  on  pleine  terre  et  on  pots,  etc. 
En  vente  à  la  Librairie  lidrticole,  84  bis,  rue  de  Grenelle,  Paris. 


l''if;.  13.  —  Chrijsaniliciue  ilagaU  (voir  ji.  30). 


La  vie  parasitaire  cliez  les  végétaux  supérieurs 

Dans  le  mnnde  horticole,  les  praticiens  s'int(Tessant 
peu,  en  gc''néral,  aux  (|ueslions  de  physiologie  pure,  les 
expériences  scientifiques  qui  ne  se  Irailuitenl  pas  en, 
un  résultat  imnu'diatement  pratique  ne  sont  pas  de 
colles  qui  ont  le  don  de  captiver  leur  attention. 

Trop  de  soucis  plus  positifs  les  occupent  pour  qu'ils 
puissent  suivre    les    travaux,  juger    favorablement  el 

apprécier  a  sa  juste 
valeur  le  dévoue- 
ment discret  de  ces 
hommes  de  science, 
de  ces  pionniers  du 
laboratoire  qui,  par 
leurs  efforts  inces- 
sants, leurs  patien- 
tes recherches,  leurs 
découvertes  génia- 
les, préparent,  dans 
le  silence  du  cabi- 
net, ou  sur  lo  mo- 
deste coin  de  lerro 
qui  leur  sert  de 
champ  d'éludés,  ces 
progrès  merveilleux 
qui,  en  moins  d'un 
demi  siècle,  ont  ré- 
vidutionné  l'art  de 
la  [iroduction  cullu- 
rale. 

Sans  doute,  tous 
ces  travaux  ignorés 
du  grand  public  ne 
se  traduisent  pas 
toujours  de  suite  en 
méthodes  nouvelles 
d'une  application 
immédiate;  mais  en 
dehors  de  leur  côté 
pratique,  il  n'en  est 
pas  un  qui  n'ait  son 
utilité,  qui  ne  révèle 
un  détail  ignore  des 
luis  do  la  vie,  ou  no 
pornictto  une  inter- 
prétation rationnelle 
dû  quelque  phéno- 
mène biologique  jus- 
que-là entouré  de 
mystère.  Et  c'est  par 
là  même  un  progrès, 
un  titre  de  plus  à  la  reconnaissance  des  piaticicns,  car 
chaque  nouveau  pas  dans  la  connaissance  des  lois  qui 
régissent  le  monde  organisé  amène  infailliblement  après 
lui,  soit  l'amélioration  d'une  méthode  culturale,  l'appli- 
cation plus  judicieuse  d'une  substance  fertilisante,  soit 
un  traitement  plus  rationnel  de  telle  ou  telle  maladie. 

Ces  quelques  remarques  me  sont  suggérées  par  la 
leclure  d'un  récent  mémoire,  présenté  à  l'Académie  des 
Sciences,  le  4  novembre  dernier,  par  M.  Deliérain,  de 
la  part  de  M.  Raoul  lîouilhac,  qui  s'est  occupé  de  recher- 
ches relatives  à  l'action  du  Méthylal  sur  la  végétation. 
Chacun  sait  que  les  plantes  vertes,  soustraites  à 
l'action  de  la  lumière,  sont  incapables  d'assimiler  le 
carbone,  d'élaborer  leurs  aliments,  et  sont  vouées  de  ce 
fait,  si  ces  conditionâ  se  prolongent  au-dehi  d'une 
certaine  limite,  ;i  une  mort  inévitable. 


»1 


LE  JARDIN 


Le  Méthylal,  combinaison  d'alcool  mcDiyliquc  ou 
esprit  de  bois  avec  l'aldéhyde  (ormique,  claiit  une  suli- 
stanco  très  riche  en  carbone,  M.  liuuilliac  s'est  proposi- 
d'étudier  si  ce  composé  no  serait  point  capalilc  de  pro- 
longer et  d'entretenir  la  vie  des  plantes  à  l'obscurité. 

A  cet  effet,  de  jeunes  plants  do  Chou  express,  réunis 
par  bouquets  de  huit,  furent  mis  en  cxpéricm-p.  Oualre 
bocaux  remplis  d'un  liquide  contenant  en  dissolution 
tous  les  aliments  nécessaires  reçurent  chacun  un  do 
ces  bouquets  :  ils  devaient  servir  de  lémuins.  Quatre 
autres  bocaux,  préparés  comme  les  premiers,  reçurent 
on  plus  ihacun  trois  gouttes  de  méthylal  par  litre 
d'eau.  Tous  ces  bocaux  furent  portés  dans  uno  serre, 
sous  une  table  ou  ne  parvenait  qu'une  lumière  douteuse, 
incapable  do  provoquer  la  di'compo- 
sition  do  l'acide  carbonique  <lo  l'air 
par  les  feuilles.  Tous  les  sujets  mis 
on  expérience  dans  ces  conditions  pé- 
rirent, mais  ceux  qui  avaient  reçu 
une  addition  de  méthylal  vécurent  huit 
ou  dix  jours  de  plus  que  les  autres. 

Celte  expérience,  sans  avoir  com- 
plètement réussi,  était  déjà  concluante 
en  faveur  do  l'action  du  méthylal; 
M.  Bouilhac  fut  plus  heureux  dans 
une  autre.  Unalre  matras  contenant 
une  solution  nutritive  lurent  ense- 
mencés d'une  culture  de  Xoslor  jtiiric- 
tiforme.  La  solution  de  l'un  d'eux  fut 
additionnée  d'une  goutte  de  méthylal, 
les  trois  autres  «lovant  servir  do  lé- 
moins.  Les  quatre  matras  furent  pla- 
cés dans  les  mêmes  conditions  que 
les  bocaux  de  choux.  Au  bout  d'un 
mois,  les  trois  témoins  ne  donnaient 
aucun  signe  de  vie,  pendant  que  le 
matras  additionné  de  méthylal  pré. 
sentait  une  superbe  végétation  do  Nos- 
tocs,  dont  la  vie  fut  entretenue  indéfini- 
men*.  dans  ces  conditions,  par  l'ad- 
ilition,  à  intervalles  l'ioignés,  de  quel- 
ques gouttes  du  liquide  expérimenté. 

Pour  qui  juge  superficiellement,  il 
est  certain  que  la  la  végétation  du  .Vo.s- 
toc  punctiforme,  môme  cultivé  dans 
ces  conditions  exceptionnelles,  im- 
jiorte  flirt  peu  à  l'horticulture  ou  il  l'a- 
griculture. 

Que  cette  algue  modeste  puisse  se 
nourrir  à  l'obscurité  aux  di-pens  du   ni('tliy!al,  ou   de 
l'aKléhydo  formique,  cel.i  ne  parait  pas  avoir  grand  rap- 
port avec   la  culture  do    nos  arbres  fruitiers,  de   nos 
champs  do  n-réalcs,  ou  de  nos  parterres  de  llcurs. 

Cependant,  si  l'on  veut  bien  y  nlleehir,  la  question 
n'est  pas  si  étrangère  qu'elle  parait,  mémo  ii  la  culture 
de  nos  végétaux  supérieurs.  Nous  disions  tout  à  l'heure 
que  toute  découverte  physiologique  amène  infaillible- 
ment, il  uno  échéance  plus  ou  moins  éloignée,  uno 
modidcalion,  un  perfectionnement  dans  nos  procédés 
de  culture  ou  do  thérapeutique  végétale. 

Or  la  connaissance  dis  lois  qui  président  aux  fonc- 
tions des  ôtres  vivaids,  ne  peut  jamais  être  acquise 
dans  des  conditions  plus  favorables  que  quand  elle 
s'applique  ii  l'élude  do  ces  organismes  simplifiés  qui  .•■e 
tiennent  ii  la  limite  inférieure  du  monde  végétal.  Les 
complications  biologiques,  les  midtiples  causes  d'erreur 
résultant  de  raetion  réciproque  des  phénomènes  varies 
dont  les  végélnux  supi-rieurs  sont  le  siège,  n'existent 
point  ici;  les  (ails  se  présentent  dans  toute  leur  sini- 


FiK.  t'i. 


Ilurirot 
(vilir  p 


plicilé  et  permettent  une  interprétation  beaucoup  plus 
exacte  des  lois  physiologiques. 

C'est  pourquoi  les  expériences  de  M.  Uaoul  Bouilhac, 
pour  si  éloignées  qu'elles  paraissent  d'une  application 
vraiment  pratique,  n'en  sont  pas  moins  dignes  d'at- 
tention. 

P'iles  permettent  de  nous  rendre  comide,  d'une  façon 
plus  précise,  des  divers  stades  du  carbone  atmosphé- 
rique clans  les  tissus  végétaux,  confirment  l'hypothèse 
do  Wurtz.  qui  attribuait  l'origine  du  glucose  et  do 
l'amidon  .lux  dérivés  de  l'acide  formique,  et  nous  ren- 
seignent sur  un  point  encore  passablement  obscur  de  la 
nutrition  des  végétaux. 
Klles  apporlejit  une  contribution  nouvelle  à  l'étude  du 
cas  si  bizarre,  et  pourtant  si  fréquent, 
du  parasitisme  végétal. Car  toute  plante 
verte,  soustraite  à  l'action  de  la  lu- 
mière, se  trouve  dans  les  conditions 
des  végétaux  parasitaires.  Incapable 
d'élaborer  ses  aliments,  il  ne  lui  reste, 
pour  ne  point  périr,  que  deux  alteina- 
tivos  :  ou  se  nourrir  aux  dépens  de 
ses  réserves,  ou  emprunter  a  son 
sulistratum  des  aliments  carbonés 
d'origine  organique;  c'est  le  cas  des 
vi'gétaux  mis  en  expérience  par 
M.  Bouilhac.  On  connaît  peu  do  plan- 
tes qui,  dans  ces  conditions,  puissent 
s'assimiler  directement  le  carbone 
d'origine  minérale.  Pour  la  majeure 
partie  des  végétaux,  l'absence  de  chlo- 
rophylle entrai  no  la  nécessité  du  para- 
sitisme. 
Qu'est-ce  qu'un  parasite? 
On  désigne  géni'ralement  sous  ce 
nom  tout  organisme  qui  vitaux  dépens 
il'un  autre. 

Si  l'on  accepte  cette  définition  géné- 
rale, il  faut  admettre  que  tous  les  êtres 
vivants,  sans  exception,  ii  un  moment 
donné  de  leur  existence,  i)endant  leur 
vio  embryonnaire  au  moins,  soid  para- 
silos. 

Tous  les  germes  des  plantes,  tous 
les  bourgeons  non  feuilles,  toutes  les 
Heurs  non  vertes,  soid  des  parasites, 
car  aucun  de  ces  organes  ne  jieut  assi- 
miler direclcmenl  le  carbone  do  l'air, 
pourtant  indispensable  à  son  di-velop- 
pement.  Ils  vivent  aux  dépens  de  la  plante  qui  les  a 
produits.  L'embryon  s'assimile  les  réserves  de  la  graine; 
le  bourgeon,  celles  des  tissus  cellulaires  du  rameau,  du 
tubercule  ou  du  bulbe:  la  lleur  utilise  la  sève  l'Iaborée 
par  les  organes  feuilles. 

Lors  du  développement  dos  germes,  ileuxcas  peuvent 
se  présenter  :  ou  bien  ils  s'adranchissent  et  deviennent 
indépendants  (graines  et  Imibilles)  dès  que  leurs  orga- 
nes sont  cap.'ibles  de  puiser  l'aliment  dans  le  milieu 
extérieur,  air  ot  sol;  ou  bien  ils  se  développent  sur  lo 
sujet  lui-même.  S'ils  sont  aptes  à  l'iaborer  leur  nourri- 
ture, ils  cessent  d'être  parasites,  car  on  échange  des 
matériaux  qui  leur  viennent  du  sol  par  les  racines,  ils 
renvoient  acellesci  l'aliment  carboné  qu'ils  ont  em- 
prunté à  l'air,  ils  deviennent  un  rouage  utile  dans  l'as- 
BOCiation;  c'est  lecas  des  bourgeons  feuilles.  SI, dépour- 
vus de  chlorophylle,  ils  sont  incapables  de  fixer  le  carbone 
de  l'air,  ils  reslent  parasites  maigri-  leurdi'veloppement, 
et  vivent  auxdépr'iisdi>la|dante  sans  bénéfice  pour  elle. 
(ri  suivre)  H.vymo.nd  Hogbii. 


lyonnais  «i  mnn-t 

,  :w). 


LE  JAltDIN 


Les  BroiDéliaGÊes  bjliriiles  d'oMeotioD  récente 

fSHilCI  '  I) 


imr 


le    Vriesea 


XotriM-oUogue  el  ami,  M.  Maréclial,  jaiilinierchi  janiin 
IJolaiiiquo  do  Liège,  nous  a  |)ass('  la  liste  dos  Viiesca 
hyluidcs  qu'il  a  obtenus  depuis  la  pulilicalion  des  listes 
doCiriessen;  les  obtentions  do  M.  Man'clial  sont  très 
curieuses  tout  en  n'ayant  pas,  pour  certains,  une  valeur 
décorative  éjzalc;  notre  collopue  est  un  chercheur,  il  a 
voulu  surtout  faire  des  cxijériciices  et  non  pas  créer 
dos  Vriesea  pour  le  commerce.  Les  résultats  n'en  sont 
pas  moins  très  curieux;  les  voici  d'après  les  notes  de 
NL  Maréchal. 

Kn  18118  le   Vriesea  lenselnta   fécoini 
Morroiidiia  a  donné  une  jolie  piaule 
qui  n'a  pas  été  nommée. 

Le  Vi-icueri  Barillet i  fécondé  par 
Vriesea  Morreniana  a  donné  une 
plante  ressemblant  au  Vriesea 
leodieiisis,  moins  beau  cependant. 

Le  V.  iiicarcato  Jo»g)iei  fécondé 
par  le  V.  Morreniana  a  donné  une 
excellente  piaule  curieuse  dont  les 
bradées  violet  clair  sont  pointées 
de  jaiine  pâle.  C'est  un  coloris  nou- 
veau et  très  singulier. 

Le  Vriesea  Margaritae  est  curieux 
aussi,  il  est  le  produit  du  V.  iticvr- 
rala,  et  du  V.  Ii/achi/sladii/s,  le 
V.  psillaciiia  fécondé  par  Vinciir- 
vala  a  donné  une  plante  nommée 
Souvenir  de  J.  Maicet  ;  c'est  joli,  dis- 
tinct, cl  bien  intermédiaire;  co  qui 
est  curieux,  c'est  que  le  Vriesea  Bar- 
rilleli  fécondé  par  incnrvata  a  donné 
une  plante  ressemblant  au  V.  Poel- 
mani;  ellea  été  nommée  V.  Président 
Lamarrhe.  Nous  ne  relèverons  que 
les  variétés  qui  présentent  un  intérêt 
quelconque  el  nous  donnerons  ail- 
leurs une  liste  générale  qui  sera  loin 
d'élre  complète  encore,  mais  qui 
pourra  donner  une  idée  assez  juste 
des  obtentions  de  ces  dernières  années;  continuons 
donc  noire  revue  et  nous  trouverons  :  V.  fenestralis  par 
V.  Wioti,  très  curieux,  V.  Lubbersi  par  Wioliana  qui 
n'a  rien  donné  de  bon,  ce  qui  est  regrettable,  V.  inter- 
midia  par  V.cardiunlis.  Celle  fécondation  a  donné  d'ex- 
cellents résultats,  qui  ont  clé  désignés  sous  le  n(un  de 
V.  tricotor.  puis  le  Vriesea  Gravis/  fécondé  par  cardi- 
nalis  qui  lui  a  donné  um  type  se  rapprochant  des  V.  lier. 
Un  très  joli  hybride,  c'est  le  V.  inlermedia  fécondi' 
par  Gravisi  el  nommé  aiirea  jjicta. 

Le  môme  Gravisi  fécondé  par  incurvata  a  donné  le 
V.  /'Êc/'/<rt«<  ayant  des  bractées  rouge  brillant  superbe; 
une  plante  nommée  V.  Le  Bizarre,  est  issue  du  V.  incur. 
vata,  par  Enclialirion  Jonghei  puis  encore  toute  une 
série  de  jolies  choses  dont  la  liste  générale  donnera  la 
nomenclature... 

Le  même  ^L  Maréchal  a  obtenu  deux  excellentes 
plantes  en  fécondant  1°  le  Bilbenjia  Sanderiana  par  le 
li.  fhrtnosa.  Ce  sera  une  bonne  acquisition.  2°  h'  Bil- 
bergia  paljcscens  par  le  IS.  vittata... 

l'armi  les  plantes  mises  au  commerce  on  a  vu  a\ec 
beaucoup  de  satisfaction  le  Bilbergia  Cliantini^i^i  rcmai- 
quable  par  son  feuillage  d'un  beau  vert  zébré  de  bandes 

(1)  Le  Jardin,  1902,  j).  8. 


Fig.  15.  —  Tillandsia  splendcns 


d'argent  mat  cl'uiie  manière  si  tranehée  et  si  régulière 
qu'on  vérité  on  pourrait  supposer  qu'un  artiste  habile 
a  tracé  ses  jolies  zébrures...  Les  bracli'cs  sont  d'une 
très  belle  couleur  orange  qui  tranche  très  agréablement 
sur  les  Heurs  d'un  bleu  d'azur... 

Une  vc-ritable  trouvaille  est  celle  qui  résulte  de  la 
fécondation  si  difficile  du  Tillandsia  Limleni  major, 
ou  Tillatidsia  liegeliana,  par  le  Tillandsia  Lindeni  vera 
rar  siiiierba,  qui  n  donné  le  Tillandsia  Duvali;  nous 
avons  en  effet  éprouvé  beaucoup  de  difficulté  ii  féconder 
le  Tillandsia  Lindeni  major;  les  lleurs,  longuement 
lubulées,  cachent  les  organes  reproducteurs  si  jalouse- 
ment qu'il  faut  en  fendre  le  tube  jusqu'au  bas  pour 
atteindre  le  pistil  avant  que  coluici  n'ait  traversé  la 
place  occupée  p.ir  les  élamines.  C'est  à  la  suite  de  plus 
de  vingt  tentatives  infructueuses  et  de  plusieurs  années 
de  mécomptes  que  nous  sommes  enfin 
arrivé  à  féconder  celte  espèce  et  à  lui 
faire  porter  trois  capsules  qui  con- 
lenaionl  quelques  graines  fécondes, 
lesquelles  nous  ont  donné  seulement 
dix  plantes  qui  successivement  ont 
excité  l'attention  des  visiteurs  dans 
les  expositions  oii  elles  ont  figuré. 
Ce  Tillandsia  Duvali  a  ceci  de  parti- 
culier qu'il  a  le  mémo  port  que  le 
T.  Lindeni  major  ou  Regetiana,  mais 
qu'il  donne  naissance  à  une  inflores- 
cence en  forme  de  spatule  très  grande 
supportée  par  un  long  pédoncule,  et 
que  les  tiractées  qui  composent  celte 
inflorescence  sont,  sur  les  deux 
faces,  d'un  rose  intense  rehaussé  par 
les  grandes  fleurs,  du  plus  beau 
bleu,  qui  s'en  échappent. 

Le  Tillandsia  Duvali  est  donc  une 
chose  tout  à  fait  nouvelle,  beaucoup 
plus  belle,  plus  séduisante  que  les 
ti/i/es  introduits  ;  elle  sera,  nous  le 
croyons,  très  recherchée  dans  l'avenir, 
quand  on  l'aura  suffisamment  multi- 
pliée pour  en  doter  le  commerce. 

Nous  avons  parlé  au  cours  de  cette 
étude  d'un  semeur  dont  les  tentatives 
ont  élé  heureuses,  puisque  c'est  à  lu 
que  nous  devons  la  très  belle  plante  que  nous  avons 
nommé  Vriesea  mirabilis  (Voir  Jardin  de  1896,  p.  199); 
ce  semeur  a  continué  ses  fécondations  et  cette  fois 
encore  M.  Georges  Lemaitre,  de  Versailles,  puisque  c'est 
de  lui  dont  nous  voulons  parler,  nous  communique  le 
résultai  de  ses  opérations  dont  voici  l'énumération  : 

Bilbergia  amœna  par  Saundersi  el  Saiindersi  par 
amo'iia.'Lcs  caractères  des  plantes  dansles  deux  fécon- 
dations se  reconnaissent  bien  el  sont  Lien  intermé- 
diaires. 

Le  Cnilitiinthus  aranlis  fécondé  par  le  bivittata  a 
donné  une  plante  rappelant  le  birillata,  plus  trapue. 

Le  Nidnlariitm  splendens  fécondé  par  Xidularivm 
Innocent  i  a  donné  une  plante  ayant  le  port  du  splendens 
avec  les  bractées  colorées  comme  dans  YInnocenti. 

Le  Nidularium  splendens  fécondé  par  le  Nid.  prin- 
ceps  a  donné  des  variations,  mais  peu  intéressantes. 

Le  Vriesea  mirabilis  fécondé  par  le  Vriesea  Rej-  et 
par  le  V.  Poelmani  ne  semble  pas  avoir  donné  les 
mêmes  résultats  que  ceux  que  nous  avons  obtenus. 

Enfin  VEiicliolirion  Jonghei  fécondé  par  le  V.  Rex  a. 
donné  lies  bractées  d'un  rouge  noirâtre,  puis  YEncholi- 
rion  roscniii  fécondé  aussi  par  le  V.  A'e./- a  produit  un 
semis    dont    le    port    rappelle    celui    du   Vriesea  Re.c. 


28 


LE   JARDIN 


Voilà  donc  le  résultat  à  peu  près  complot  des  féconda- 
lions  opérées  dans  les  dernières  années  par  les  quelques 
semeurs  qui  ont  confiance  dans  l'avenir  des  Bronn-lia- 
cées.  Il  est  bien  évident  qu'à  la  suite  des  inodilications 
profondes  qui  ont  éti-  opérées  par  les  fécondations  arti- 
ficielles raisonnécs  les  Vriesea,  surtout,  ont  totali'nionl 
changé  d'aspect  ;  de  grêles  ils  sont  devenus  solides  et 
de  forme  élégante  (nous  parlons  bien  entendu  des  espèces 
dites:  d'appartement);  leurs  bractées  so  sont  modifiées 
à  un  point  tel  qu'on  ne  saurait  plus  les  roconnailre,  la 
comparaison  entre  un  Vricsea  là'x siiiierba  ou  un  Vriescn 
J'oelma/ii  et  un  Vriesea  brac/n/slnchi/s  suffirait  à  con- 
vaincre les  plus  récalcitrants;  mais  ces  belles  variétés 


sont  dépassées  maintenant  par  les  nouvelles,  dont  les 
bractées  réunies  en  forme  de  candélabre  ont  pris  des 
dimensions  inusitées  (Vriesea  imjieriiilis,  Sceptre  d'or. 
Colonel  Miircliii/id);  elles  ont  avec  cela  des  rouleurs 
extrèmcmenl  brillantes  et  durables.  Nous  l'avons  déjà 
dit  ailleurs,  les  fécondations  opérées  ont  créé  un  genre 
de  plantes  rjiii  n'e.rislait  pas  et  dont  la  beauté  ne  peut 
être  égalée  en  aucune  favon  par  les  espèces  qu'on  a 
importées,  ou  qu'on  importera,  à  moins  que  la  nature 
toujours  généreuse  ne  nous  réserve  des  surprises,  ce 
que  niius  souhaitons,  car  elles  serviront  de  base  à  une 
nouvelle  série  de  fécondations;  les  semeurs  no  deman- 
dant qu'à  aller  de  l'avant! 


TABLEAU     DES     BROMELIACEES 

Ot>temj.es    de    semis    dans    les    cvxltvxx-es    depixis    1S9B 


NOMS 

ANMIE     II 

GENRE 

PÈRE 

MKHli 

NOMS  ATTUIUl'KS 

DES  OBTENTElnS 

U'AITMIITUIN 

Vriosoa 

glciriosa 

Van  ("iccrli 

V.  l'orlriiani 

Duvol 

l^ilC 

— 

Van  Goorli 

gloriosa 

V.  i'iiolmani  superba 

1  iiival 

IS'.HÎ 

— 

splendens  major 

splcndida 

V.  llonrici 

Hiual 

1S.I7 

— 

cardinalis 

splendens 

V.  ICIiiiiroana 

Un  val 

l>i".»7 

— 

Morreno   Harllieti 

l')nc)iiilirii>ncoralliiieinn 

V.  i:ros 

Uuval 

isv: 

— 

Vnii  lloerli 

Enclinfirion    Sainidersi 

V.  f.sporanza 

iMnal 

Is-.iT 

— 

Rpx 

conferla 

V.  Docletir  I.ebool 

Hiival 

IS'.IS 

— 

canlinalis 

Hodigasiana 

V.  Vigori  iiiinor 

Uuval 

l.siis 

— 

Uex 

Hndigasiana 

V.  Vigori  major 

1  Ml  val 

isiis 

— 

Hex 

Kitleliana 

V.  Kitlt-liaiin  HcK 

Dm  al 

!«•;• 

— 

Hox 

conforta 

W  lonferlii  Hox 

Uuval 

isim 

— 

Hex 

Magniisiaiia 

V.  Magniisiann  Hox 

Du  val 

isint 

— 

Hcx 

Aiirora 

\'.  auriira  Hox 

Duval 

IS'.C.t 

— 

Rex 

Morreno-lîarilleli 

V.  Hox  major 

Diival 

fS'.f.l 

— 

Rex 

Morrcno-Harilleli 

\'.  Wos  siiporlia 

Duval 

ISiC.I 

'           — 

Rex 

ICncholirion  roseniii 

V.  l'rosidonl  Kriiger 

Duval 

1^1>'.^ 

— 

Hox 

mirabilis 

V.  imporialis 

Duval 

l'.NKI 

— 

Hox 

mirabilis 

V.  l.oimi 

Duval 

19INI 

— 

Hox  siiporba 

Magimsiana 

V.  Magnusinno-Hox  superba 

Duval 

l'.HK) 

— 

Van  lieerli 

Encliolirion    Saiinclo:si 

V.  Coloiiol  Marchand 

Duval 

1<NI|) 

— 

conferla 

\'.   cardinalis 

V.  Cappoi 

Duval 

iS95  à  ItHKi 

— 

Hex 

Magnusiana 

V.  IClomlard 

Duval 

— 

— 

Uex 

mirabilis 

V.  Sceptre  d'or 

Duval 



— 

lesselala 

Hox 

V.     tcssellato-Hex 

Duval 



— 

fencslralis 

fulgiila 

\'.     feiii'siralo-fiilgida 

Duval 



— 

fonestralis 

Hex 

\'.    foiiesIralo-Hox 

Duval 

_ 

— 

l'ooliiiani 

Hex 

V.  l'irlmani-Hox 

Duval 

— 

— 

Kittoliana 

Hex 

V.   nigricans 

Duval 

— 

— 

iMiclinfirioii  rorallinuni 

Hex 

\'.  1  iriosscniana 

Duval 



rilliiiiilsia 

l'illaiidsia  Lindcni  vera 

1 

superba 

T.  I.indcni  major 

T.  Diivali 

Duval 

|S>.«!I 

Vriesea 

psittaciiia 

i-onfcrta 

V.  Baron  do  Sélys 

Maréchal  do  Liège 

1895  à  19tX) 

— 

inciirvalo-Jonghei 

V.  Morroniana 

V.  violacea 

Maréchal  île  Liège 



— 

Ijracliystailiys 

inciirvala 

V.  .Nbirgaritii" 

Maréchal  de  Liège 

— 

— 

incurvula 

psitlai'iiia 

Souvenir  do  J.  Mawel 

Maréchal  do  Liège 



— 

inciirvala 

Barilleti 

l'résidotil  O.  Lamarclio 

Maréchal  de  Liège 



— 

loodicnsis 

conforta 

\'.  Hubi>ns 

Maréchal  do  Liogo 



— 

cardinalis 

interraodia 

\'.  Mi'pliislo 

Maréchal  do  Liège 



— 

lîravisiana 

intermodia 

V.  auroa  picta 

Maréchal  do  l^iège 

— 

— 

(iravisiana 

inlerniodia 

V.  carnea 

Maréchal  do  Liège 



— 

in<:iH  vata 

dravisiana 

V.  L'éclatant 

Maréchil  île  Liège 

— 

— 

Jonghoi-inctirvata 

leodionsis 

V.  I.o  bizarre 

Nbiréchal  de  Liège 



— 

Sauiidersi 

Morroniana 

V.  Morroniano-Saundersi 

Maréchal  do  Liège 



— 

Gravisi 

inciirvata 

V.  l''laiiièclio 

Maréchal  de  l^lége 



— 

l'ocliiiani 

Hex 

V.  aiirantiaca 

Opoix 

1H90 

— 

l'oclinnni 

Hex 

V.  erocta 

Opoix 

isirt 

Hiltiergin 

Sandoriana 

amii'na 

Sanderiano-amn-na 

Lemallre 

IS*.'.! 

— 

aiiKi'na 

Siindori 

aiiio'iio-Sandoriana 

Leiiialtre 

isw 

Cryptanlliiis 

bividntA 

Bcaulis 

biviltalo-aïaulis 

Loniallro 

ly.i       ; 

Kilbcrgia 

Chanlini 

l'Ionto  introduite  par 

M.  Chantin  ot  mise  au  comn 

orce  en  1900 

1 

Donr  lin  lulal  de  i"i  Vrir 

«son,  2  llilbprgia.  1  Cryi 

itanllius  et  1  Hilbergia  iioiive 

an  d'iiilroiliiclion. 

I^KON  Duval. 


LE  JARDIN 


2'J 


Le    (  :li;i  I  INI  II    (Il 


1    Milclli 


Il  est  (li>  iiovivcaii  qucslidii  do  ilt'molir  li>  oliàtrau  i\c 
la.Moulto  (la  Muelto)  pour  éililior  des  maisons  do  rap- 
port sur  i'cmplaccniont.  La  comniissioii  du  Vieux  Paris 
fait  maintes  démarches  pour  qu'il  no  soil  pas  \i\\r  a  la 
pioche  des  démolisseurs. 

M.  Jean  de  Honnefon  apprend  à  ceux  qui  ri^;noroiil 
que  le  château,  et  lo  parc  no  datent  pas  plus  loin  quo 
du    règne  do   Louis 
l'iiilippo. 

Seuls  quelques ar- 
lires  ont  survi-cu, 
mais  le  dessin  du 
parc  a  été  refait.  Lo 
parc  actuel  est  des- 
siné dans  le  style 
paysager. 

Il  existe  une  an- 
cienne et  très  rare 
estampe,  dans  lacid- 
lerlion  de  M.  Gain, 
qui  représente  la 
façade  du  cliâloau  et 
les  parterres  au 
temps  du  Uégoiit. 
Les  dessins  de  liro- 
dericdes  parties  lon- 
geant la  grande  allée 
centrale  semlilent 
fort  bien  étudiés. 
Tout  ce  côté  était 
bien  dégagé  et  élalt 
encadré  ]iar  dtux 
belles  rangées  d'ar- 
bres. Voici  d'ailleurs 
une  description  de 
l'époque,  do  ces  par- 
terres tels  qu'ils 
étaient  nu  temps  do 
Louis  X\'  : 

En  sortant  l'e  l'an- 
tichambre des  Sei- 
gneurs, «  un  parterre 
do  broderie  se  pré- 
sente d'abord,  pro- 
longé par  deux  bou- 
lingrins, avec  plates 
bandes  ornées  de 
Heurs.  Plus  loin  sont 
deux  étoiles  do  ga- 
zon, dans  le  centre  desquelles  on  voit  doux  figures  de 
marbre.  Ces  deux  pièces  sont  séparées  par  une  allée 
d'arbres  taillés  en  boules,  sortant  de  caisses  de  char- 
milles, et  sont  terminées  par  un  grand  tapis  vert  orné 
d'un  groupe  do  pierre,  l'no  terrasse  do  forme  circulaire 
(qui  existe  encore  tout  au  moins  partiellement),  qui 
donne  sur  la  campagne,  fait  la  bordure  du  jardin. 

La  gaucho  est  occuiiée  par  la  faisanderie  et  le  potager, 
et  la  droite  par  le  parterre  dit  de  l'Escarpolette,  qui  est 
renfermé  et  où  se  trouvent  différents  jeux...  » 

Mais  do  ces  parterres  quo  l'on  veut  sauver,  rien  ne 
subsiste  aujourd'hui.  R.  R. 

Le  Tropœolum  patagonicum  six-y. 

M.  Kugoniii  Aulraii,  assistanl  de  la  Direction  de  l'Agri- 
culture de  la  République  Argentine,  a  publié  dernière- 


Fv'.  ic. 


iiienl,  dans  le  Uullelin  do  l'Agriculluro  publié  par  son 
îidm  iuislrali  on  à  Huotins- A  y  n's,d'int('Messant  s  renseigne- 
ments sur  celle  piaule,  originaire  du  Cliubul,  décrite 
en  IS'.iT  parle  D'  Spegaz/.ini.  Ndus  los  nsumons  ici, 
car  si  la  plante  est  pou  remarquable  au  point  do  vue 
ornomenlal,  elle  est  utile  au  point  do  vue  alimonlairo. 
(Vost  une  espèce  à  petits  tubercules  charnus  blan- 
châtres, ayant  .">  à  (>  centimélros  do  large  et  2  à  'i  milli- 
mètres d'épaisseur.  Ces  tubercules  ont  une  saveu  r  douce, 
pou  développée,  que  l'on  peut  comparer  à  colle  d'un 

mi'Iange  do  patate  et 
do  manioc,  et  qui 
persiste  iaprès  euis- 
sim.  Ils  se  rencon- 
trent en  abondance 
a  une  profondeur  de 
()"'i;0,  etjus(|u'à  0"'.')0 
ou  plus  dans  les 
terres  fortes  et  argi- 
leuses. On  on  récolte 
jusqu'à  10  kilogs  au 
rnèlro  carré. 

La  llours'épanouit 
en  novend're,  mais 
la  récolte  dos  tuber- 
cules se  fait  en  avril 
et  mai  seulement,  à 
l'aulomiie  argenlin. 
Les  Indien  s  mangent 
ces  tubercules 
comme  les  Argen- 
tins la  patate,  soit 
bouillis,  soil  frils. 
l'a  peuvent  les  con- 
server plusieurs 
mois,  gràco  à  la  fraî- 
cheur dos  nuits 
d'hiver.  Il  est  néces- 
saire toutefois  de 
proléger  les  tuber- 
cules contro  les  atta- 
ques des  fourmis, 
qui  paraissent  en 
être  friandes. 

Les  tubercules  sè- 
ches a  C.J  TU"  "Ise  ré- 
<luisent  facilement 
on  une  farine  qui  ré- 
pand uneodeurpéné- 
trante  parliculièro. 
Par  l'exlrni-tioci  à 
l'éllier  on  obtient  un 
[irineipe  essentiel  d'odeur  piquante,  qui  irrite  les  mu- 
queuses. La  distillation  donne  un  produit  identique, 
mais  en  si  petite  quantité  qu'il  n'a  pu  être  étudié.  Les 
cendres  contiennent  une  proportion  notable  (13,7  0/0) 
d'acide  phosphorique,  7,7  0/0  de  fer;  8,6  0/0  de  sulfates, 
0,77  de  chlorure,  un  peu  de  chaux  et  de  magnésie,  et 
une  énorme  proportion  de  soude. 
Voici  le  résultat  de  l'analyse  des  tubercules  : 

TiibiTCules  Tubercules 
il  l'élnt         sèches  à 
or<tinairc  (i5-7l^' 

Eau    à    100* .ji.  .-)S6  ('.,100 

Cendres l.«71  3,  «il 

Colliiloso  brute Is,  051  :i8,520 

Kaii  totale O.COt  l,24:i 

Protéine :t,  7.')(j  7.  T(i:i 

Matière   grasse 0,T.Vj  1,520 

Sucre    réduit 2,101  4,  .340 

Amidon  et  collulose  Sfitcliariliablo.     21,212  4:i,  SIO 

En  résumé,  la  composition  se  rapproche  beaucoup  de 


Clirijsanihr,,:,-  Dotlo  Sirojipa  (Voir  p.  30) 


30 


ILE    JA1U)1N 


celle  de  la  palale,  dit  M.  Aulran,  qui  croit  devoir  appeler 

l'alli'ntion  des  agriciilleurs  de  Palajioiiie  sur  l'inlt^rêl 

qu'il  y  aurait  à  cullivor  coUo  piaule  au  point  de  vue  île 

l'alimentation. 

G. T. G. 

Nouveautés    l;)orticoles 

Chhïsanthèmes 

Dolto  Sli-oi)j>n  (lig.  10).  Japonais,  l'iour  énormi'. 
arrondie,  pleine,  bronze  vif  teinté  jaune,  à  longs  pilales 
«■■troils,  iHalé.s,  entremêlés  et  lépérement  retombants, 
riante  vigoureuse,  de  hauteur  moyenne,  à  ligesiigidos, 
feuillage  sain.  Bouton  couronne  ;  lloraison  à  mi-saison. 
Corlincat  de  1"  classe  avec  félicilatioiis  à  laSociélé  fran- 
çaise des  Chrysanlhémisles.  Cerliflcat  de  1"  classe  à 
Milan. 

Magali  (flg.  i:t).  Incurvé  Japonais,  à  1res  grande  lleur 
extra  pleine,  vieux  rose  toinlé  de  violet,  revers  or; 
pétales  moyens  incurvés,  ondulés  et  retombants;  plante 
vigoureuse  naine,  de  bonne  tenue.  Bouton  couronne; 
lloraison  à  mi-saison,  prolongée.  Certificat  de  P'  classe 
avec  félicitations  a  la  Société  française  des  Chrysan- 
lhémisles. 

Ces  deux  variétés  sonl  misos  au  commerce  par 
M.  E.  Calvat,  le  semeur  bien  connu  de  Grenoble. 

«  • 

ClIOr   I>K  BlUXKLLKS   TKKS  X.M.N    DB   LyON    (flg.  18).  —  RaCC 

de  Chou  de  Bruxelles  1res  naine  et  régulière. 

Sa  petite  taille  lui  procure  une  résistniice  particulière 
aux  l'roids  les  plus  rigoiircuji-  :  sa  production  est  abon- 
dante, car  les  rosettes  sont  nombreuses  el  serrées. 

Fraisier  db-s  qu.vthe-saisoss  a  Emcic  m:  Trévoux» (fig.l"> 
—  Toutes  les  variétés  de  fraisiers  cultivées  ont  l'incon- 
vénient de  laisser  traîner  leurs  fruits  à  terre,  ce  qui  en 
rend  le  ramassage  pénible  et  les  laisse  souiller  de  terre 


tj"i 


l'iK.  n.  —  l'mititr  «  Krigrdt  Trfroii.i  ». 

ot  de  bouo,obligeanl  ainsi  le  consnmnialourà  un  lava^<< 
qui  oto  à  ces  fruits  la  ]ilu!>  grande  partie  de  leur  parfum. 
Ces  inconvénients  sonl  évités  avec  celle  nouvelle 
variété  qui  possède  la  pro()rii'lé  d'avoir  desligcs  rif/ii/vs 
et  'tressées  /nirtaiil  les  fruits  nu-dcssus  du  /euilluijr. 
comme  le  montre  la  gravure. 


C'est  là  un  progrès  considérable  ;  en  outre,  celle 
variété,  trouvée  dans  un  semis  de  la  Fraise  des  Quatre. 
Saisons  la  Uéuéreuse,  possède  les  qualités  de  celle-ci 
comme  abondance,  grosseur  et  parfum  des  fruits. 

Haricot  Lyonnais  a  ra.mes  (flg.  l'i).  —  Tout  le  monde 
connaît  maintenant  le  Haricot  Z..i/o//«ais  ou  de  lîillieux) 
nain,  qui  s'est  ré- 
pandu partout  en 
raison  de  sa  rusti- 
cité, de  sa  très 
grande  production, 
de  sa  résistance  à 
la  sécheresse,  el  do 
lalongueurel  de  la 
finesse  do  ses  cos- 
ses. ^L\L  Rivoire 
poursuivaient  de- 
puis longtemps  la 
fixation  de  la  môme 
variété  à  rames,  de 
façon  à  bi'nélicier 
de  la  supériorité 
qu'ont  au  [loint  do 
vue  do  la  produc- 
t  on,  les  haricots  à 
rami's  sur  les 
!;ains.  Ils  y  ont 
enfin  réussi  et  annoncent  aujourd'hui  le  Haricot  lyon- 
nais à  rames,  qn\  possède  toutes  les  qualités  du  Lyon- 
nais nain,  particulièrement  la  longueur  et  la  finesse  des 
cosses,  d'un  beau  vert  et  arrondies,  absolument  sans 
parchemin,  mais  qui  a  en  plus  la  production  abondante 
que  lui  donnent  sa  grande  taille  el  sa  vigueur. 

Ces  trois  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  la 
maison  Rivoire,  de  Lyon. 

Sociélc  \iili(iii:ilf  iriliuiiriillinT  (ir  Kniiuc 


CI,c.:dcUru..c-Ui 
de  Lyon. 


Séance  du   '^(i  décembre  iUOl 

(k)MITÉ  DE  FLORirCLTCRE. 

C'est  une  noiiveaiilé  que  .\l.  J.  Snlller  avait  ni>porlé,  le 
Ciilciis  llii/ysoidciis  lial;er.  de  l'Afrique  centrale.  .\  peine 
inlrodiiil  en  liurope,  nous  avons  en  la  bonne  fortune  de  l'avoir 
sous  Ips  yeux,  l'era-t-il  mililier  li'S  autres  espèces  du  genre, 
au  point  <lo  vue  oineuionlal  ?nous  ne  le  croyons  pas.  (le  n'en 
est  pas  moins  une  plante  d'nu  haut  intérêt,  que  nous  devons 
remercier  .\l.  J.  Snllier  «l'avoir  Introduite  en  l'rance.  l,o  Jardin 
ou  a  donné  la  description  il  y  a  «pieliiues  mois  (Jardin  l'.HK), 
|i.  :Ci.  el  l'.Hili.  A  .M.  Vinrenzo  Valvassori,  ilirecleur  de  l'ICeoic 
d'iiorlicullnre  el  de  Pomolojiie  do  l'Inrence,  n<uis  devons  des 
fleurs  couiioes  do  U  variétés  d'.-lnf/i  iiniu/i  hybrides  :  ce  sonl 
lie  fort  belles  plniitos  dunl  ipicliiuos-unes  porteraient  les  noms 
de:  Président  \'iger.  Président  M>issat.  Mlle  t-'i-fiianite  I'i'(7i'r, 
Pnsidrnt  Hrllaii;  Sourcnir  dt-  M.  Ilanlii.  Siiumiir  d'Krm'sl 
Her</i»aii.  Ole.  I.o  romilén  roonnnu  dansée  lot  :  rluxliifldiirnia 
1  )linnlrier),  ..Hiii/ivafii/iji  alliinn.   roscum  firaiidi/lnruiii,  elo. 

COMITl'l  Ii'aRIIORJCI'LTIRK  KRI^ITIÈRK 

A  M.  1*.  l'a^sy.  do  très  belles  l'oires  de  Dojienné  d'tiircr, 
Crrrr,  llrurrr  it'lliirdfiiiuinl  -lUW.  H.  Clievnlior,  de  llagnolot 
de  1res  beau.v  truilsde  Ihii/rnnr  d'Iiivi-f;  ix  M.  l-jder.  do  i'onl- 
clinrlrain,  des  Iriiils  de  /\'i//.i. 

(X)MITK  nu  (.«LTURK    eOTACl'init 

A.  .\l.  (^impolnt,  deSainl-Denis,  4  holles  iV As/irrfji's  vertes, 
provenaiil  do  grilTos  de  doux  ans  et  loujour»  très  belles, 
comme  d'habitude. 

A  .M.  Ilnrbe.  do  NnisicI  :  deux  holles  il Asperffcs.  tlo  Laitui:i 
riirdaii  rmiiie  sous  iliAssis  et  on  pleine  lerre.  dos  l.nitufs  gotic 
il  graines  blanches,  des  Haricots  verts  provenant  do  cul- 
ture il  chaud  et  n|>parlenant  à  la  variété  il  ffuillfs  gaufrées. 


LE    JARDIN 


31 


Séance  du  u  Janvier  iOO-J. 
CoMiTK  DE   Flouiculture 

A  M.  Miiilio,  (In  ilomaino  do  Noisiel  (Soino-ot-Marno)  un 
lot  tloCyclaiiiPns  ili-  l'erso.  tioprosoiitiuit  rien  do  bien  spécial  : 
c'est  aussi  lo  cas  dos  Jacintlios  do  llollando  forcées  quo  pré- 
sentait M.  Oolarup,  de  Saint  IU'niy-los-(;hevrouso. 

Il  n'on  est  pas  do  mémo  dos  superbes  potées  do  Primiilii 
ohroiiirii.  apportées  par  M.  I.elièvre,  jardinier-cliol  du  cluUcau 
do  Hoiiclies. 

Il  est  diflicllc  do  voir  plus  boou  (|uo  ces  plantes  do  venue  ol 
di)  cuUurc  parfaites,  u  grandes  llours  do  coloris  variés  ou 
mémo  il  llours  doubles. 

Il  no  faut  pas  ouldior  non  plus  lo  Pilraifiiia  Micluliann 
présenté  pour  la  première  fois  par  M.  Marc  Micheli  à  (|iii 
elle  est  ilédiée.  Cette  curieuse  Broméliacée,  originaire  du 
Mexique  où  ello  a  été  collectée  par  lo  regretté  Langlassé.  esl 
voisine  du  Pileairniii  puiu/ctrs  dont  elle  se  dislingue  par  ses 
fouilles  longues  do  "  à  '.»mil.  au-dessus  do  la  gaine  et  par  srs 
llcurs  d"un  beau  rouge  cocciné. 

CoMiTi;  i)'Aununi(;iLTL'i\ii  i-rlitii'iuc 

M.  Wliir,  à  la  Cliovrotte  prés  Deuil,  avait  fait  un  superbe 
apport  de  Haisins  appartenant  aux  variétés  liiranr,  Bliicl: 
Aliraiile  et  Mifsrat  À'Aliwaiulrie.  M.  Barbe,  do  Noisiel,  pré- 
sentait quelques  l'oiros  de  Doi/rn ni- d'hiver,  de  Pasar-Crassaïu- 
et  do  Beurré  Brelonneau. 

Comité  dk  cultlui;  potac.kre 

Signalons,  à  M.  Dybowski.  au  nom  du  Jardin  colonial  de 
Nogent,  des  tubercules  d'un  Dnlique  do  la  (Uiinée  française 
et  de  Ptrclriiiitlii's  tcrnatu^.  Labiée  à  parties  souterraines 
comestibles  de  Madagascar. 

Toujoursde  1res  belles  bottes  d'Asperges  verles  à  M.  Com- 
point.  de  Saint-Ouen.  A  noter  aussi  les  Asperges  blanches. 
de  M.  Barbe,  cultivées  sous  panneaux  de  bois.       P.  llAnioi 

COMITIÎ  DKS  OkcMIDIÎES. 

M.  Dalleniagne,  de  Rambouillet,  présentait  deux  Odonto- 
f/lossum  crispum  de  bonne  forme,  le  C>iiiripcdnnn  X  Ccrcs 
et  lo  C.  X  ^^'catlterxianum. 

M.  Driger,  de  Ville  d'Avray,  avait  un  superbe  Lirlia  Goid- 
diana  très  foncé,  un  L.  albkla  très  bien  fleuri,  le  rare  L.  ati- 
tiDHnolis  allia,  et  un  Comparctlia  txacropln-lnnt  vigoureux 
et  abondamment  fleuri. 

M.  Béranek,  de  Paris,  présentait  une  forte  et  superbe 
touffe  de  Cymhidium  Tracei/anum,  portant  do  nombreuses 
liges  florales. 

.M.  Cappe  avait  envoyé  son  hybride  le  Lifliorirlllci/a  X 
Ca/ipci,  qui  a  beaucoup  gagné  depuis  deux  ans  et  esl  réelle- 
ment très  beau,  ainsi  qu'une  touffe  de  Ci/pripiediiini  X  ^«- 
lliamiainnn  portant  un  nondire  do  llcurs  très  considérable 
pour  sa  force.  G. -T.  (Irioxan. 

Les;  Hciikav.x  urs  (jO.mitks  l'oun  1902. 

Dans  la  séance  ûa  9  courant,  les  Comités  tcchniqurs 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  do  Franco  ont 
procédé  au  renouvoUemcnt  de  leurs  bureaux,  qui  oui 
élé  constitués  comme  il  suit  pour  l'année  1902: 

Comité  xcienlipqKe.  —  Président  :  M.  le  docteurBor- 
nct.  —  Vice-présidents  :  .MM.  Mussat  et  Gomonl.  — 
Secrétaire  :  M.  P.  llariol.  —  Vico-secrétaire  :  M.  le  doc- 
teur Henneguy.  —  Délégué  au  Conseil  :  M.  le  docteur 
Bornet.  —  Délégué  à  la  Rédaction  :  M.  Magiiicn.  — 
Conservateur  dos  rolloclions  :  M.  Morot.  —  Commis- 
sion des  engrais:  MM.  Mussat,  G.TrulIaut  et  Magnion. 

Arboriculture  fruitière.  —  Président  :  M.  Loiseau.  — 
■Vice-présidents  :  MM.  Crapolte  et  Pierre  Passy.  — 
Secrétaire  :  M.  G.  Duval.  —  Vice-seçrélairc  :  M.  Orive. 

—  Délégué  au  Conseil  :  M.  AusseurSertier.  —  Délégué 
à  la  Rédaction  :  M.  Payonne.  —  Conservateur  des  col- 
lections :  M.  G.  Duval.  —  Conservateur-adjoint  : 
M.  Orive.  —  Délégué  à  la  Commission  des  engrais: 
MM.  G.  Duval  et  Orive. 

Arboriculture  d'ornement.  —  Président  :  M.  Henry. 

—  Vice-présidents  :  .MM.  I.efebvre  et  Duquel.  —  Secré- 
taire :  M.  Lasseaux.  —  N'ice-secrétaire  :  M.  Pinelle.  — 
Délégué  au  Conseil  :  M.  Tillier.  —  Délégué  à  la  Rédac- 


lion  :  M.  J.  Duquel.  —  Gonsorvaleur  des  collections  : 

M.  Lasseaux.  —Commission  dcsF.ngrais:  MM.  Gravier 
et  .Magnion. 

Art  des  Jardins.  —  Pn'sident  :  .M.  Vaclierot.  —  Vice- 
prési<lents  :  .MM.  Contai  etCliassin.—  Secrétaire:  M.  L. 
Deny.  —  Vico-seer(Haire  :  M.  Matimenc.  —  Délégué  au 
Conseil  :  .M.  (Juénat.  —  Délégué  à  la  Uédaction  :  M.  Mau- 
meiié.  —  (Joiiservatour  dos  collections  :  M.  .Maumené. 

Avant  l'ideclion,  M.  .Martinet,  |irc''sidenl  sortant,  avait 
fait  ciinnailri'  que,  eonfiiriiii''iiicnt  ii  la  déclaration  qu'il 
avait  faite  l'an  dernier,  il  déclinait,  cette  année,  toute 
candiilaturc. 

Culture  potagère.  —  M.  Xiolet.  —  Vicc-présidenls  : 
MM.  L.  Ilélirard  et  Piver.  —  Secrétaire  :  M.  Boudin.  — 
Vice-.secrélairo  :  M.  Jean  Lecaplain.  —Délégué  au  Con- 
seil :  M.  Hémar.  —  Délégué  a  la  Rédaction  :  M.  H. 
llémar.  —  Conservateur  des  collections:  .M.  C.  Leca- 
plain. —  Délégués  à  la  commission  dos  Engrais  : 
M.M.  Curé  et  Coudry. 

l'ioriculture.  —  Président  :  M.  Bcllair.  —  1"  Vice- 
président  :  .M.  Tavernior.  —  :i'  Vice-président  :  M.  Gra- 
vere.ui.  —  Secrétaire  :  M.  Welker.  —  N'ice-secrétaire  : 
M.  Lange.  —  Délégué  au  Conseil  :  M.  Poirct-Delan.  — 
Délégué  à  la  Rédaction  :  M.  Gérome.  —  Conservateur 
des  collections  :  M.  Boizard.  —  Délégué  à  la  commis- 
des  Engrais  :  M.M.  Cofligniez  et  Joljert. 

Orchidées.  —  Président  :  M.  Octave  Doin.  —  Vice- 
présidents  :  MM.  iMartin-Cahuzac  et  Galpin.  —  Secré- 
taire :  M.  Cappe.  —  Vice-secrétaire  :  M.  G.  Magne.  — 
Délégué  au  Conseil  :  M.  Galpin.  —  Délégué  à  la  Rédac- 
lion  :  M.G.  T.-Grignan. — Conservateur  des  collections  : 
M.  Magne.  —  Commission  des  Engrais:  MM.  L.  Duval 
et  D.  Treyeran. 

Industries  agricoles.  —  Président  :  M.  Durand-Vail- 
lant. —  l"  Vice-président  :  M.  Pradines.  —  2^  Vice-pré- 
sident :  .M.  Bcllard.  —  .Secrétaire  :  .M.  (jaston  Ozannc. 

—  Vice-Secrétaire  :  M.  R.  Dorléans.  —  Délégué  au  Con- 
seil :  M.  Ferry  père.  —  Délégué  à  la  Rédaction  : 
M.  Wiriot. —  Conservaleurdes  collections:  M.  Lavoivre. 

Section  des  Chrysanthèmes.  —  Président  :  M.  Nonin. 

—  l"  Vice-président  :  M.  Boutreux.  —  2"^  Vice-prési- 
dent :  M.  Desmad.-yl.  — Secrétaire  :  M.  Gaston  Clément. 

—  Vice-secrétaire:  M.  Paul  Oudot.  —  Déh'gué  au  Con- 
seil :  M.  Delavier.  —  Délégué  à  la  Rédaction  :  M.  Dau- 
thcnay.  —  Délégués  à  la  Commission  des  Engrais  : 
M.M.  Daulhenay  et  G.  Clément. — Conservaleurdes  col- 
Icclions  :  M.  Jarry-Dcsloges. 

Section  des  Roses.  —  Président  :  M.  Maurice  L.  de 
Vilmorin.  —  Vice-présidents  :   MM.  Piron  et  Jupeau. 

—  Secrétaire  :  M.  P.  Cochet.  —  Vice-secrétaire  :  M.  La- 
pierro.  — Délégué  au  Conseil  :  M.  Rothberg.  —  Délégué 
à  la  Rédaction  :  M.  Pierre  Cochet.  —  Conservateur  des 
collections-:  M.  Henri  Guérin.  —  Conservateur-adjoint  : 
M.  P.  Cochet. 

Section  des  Beaii.r-Arts. —  Président  :  M.  Jeannin. — 
Vicc-iirésidenls  :  MM.  Bourgogne  et  Cesliron.  —  Secré- 
taire :  M.  Allouard.  —  Vice-socrélaire  :  M.  Kémy  Lan- 
deau.  —  Dili'gué  au  Conseil  :  M.  Cesliron.  —  Membres 
du  Comité:  .\1M.  Jeannin,  Bourgogne, Cesbron,  Alluuard, 
Landeau,  M""*  Claude  Bourgonnier,  Dury-Vasselon, 
MM.  Marionnet,  Gélibert,  Lemaire,  Magne,  M^'Salard, 
M'"'  Abbema,  MM.  Maire,  Chrétien,  Claude,  Rivoire, 
Kreydor. 

Section  pomologique.  —  Présidents  d'honneur  : 
MM.  Ballet,  Jamin,  Léon  Simon.  —  Président  :  M.  Abel 
Châtcnay.  —  Vice-présidents  :  MM.  Boucher  et  Opoix. 

—  Secrétaire  :  M.  Alfred  Xomblol.  —  Vice-secrétaire  : 
M.  Duval  (Georges).  —  Délégué  au  Conseil,  NL  Lecointe. 

—  Délégué  à  la  Rédaction,  AL  Pierre  Passy. 


32 


LE   JARDIN 


BlLiLIOGRArniIE 


Bulletin  de  lAssociation  des  anciens  élevé»  de  l'Ecole  natio- 
nale d'horticulture  de  Versailles.  Amikm^  I'.'M.  —  l.o  (as.ioilf 
qui  vient  ilo  purallrc  (oriiio  un  boaii  vtiluiiio.  liien  roinfili  et 
bien  présciilé.  i:n  outre  des  ronseinnenienls  ofliciols,  liste 
«les  membres,  procès-verbaux,  livre  d'or  des  dislimlions 
obtenues  et  dos  travaux  cfTeilués  par  les  anciens  élèves. 
nous  y  trouvons  une  série  ilinloressants  articles  dont  voici 
l'énumi-ralion  sommaire:  Ciillure  aufilaise  des  Hi.uvanlias 
et  des  Ixoras.  par  Julien  lîrirliot;  Notes  sur  la  culture  de  la 
Tomate  dans  le  .Mi.li  de  la  France,  par  Joseph  Durand;  l.a 
Crimée,  ses  vert'ers  et  janliiis  fruitiers,  par  A.  l'ial;  leHrel- 
taiio  il  la  mousse,  par  I'.  ('.allés;  Conserves  de  fruits  et  de 
légumes,  par  Cli.  l'.rosdemanRe  ;  Causerie  sur  les  Nymptiea. 
par  l'.al.riel  Kalaurie;  sur  un  procédé  pralii|iieilo  préparalion 
du  terrain  pour  la  culture  potapèro  au  Corico.  par  .Maurice 
\aic;  lassais  do  sérliago  des  lé(rumes.  par  I'.  l'erronno;  enlirt 
une  série  de  comptes-rendus  Irailioniiés  de  l'I'.xcursion  dos 
élevés  dans  le  .Mi.li  de  la  l'ranco  et  sur  le  littoral  do  la  Médi- 
terranée, comples-roiidus  n'dipés  par  divers  élèves,  cl  oITraiil 
beaucoup  d'intérêt,  à  litre  <lo  premières  manifestations  do 
l'espril  d'observation  dont  les  voya(.'eurs  auront  à  tairo 
grand  usaje  dans  l'avenir  et  (|ue  déjà,  on  lo  voit,  leurs 
maîtres  ont  su  ilévclopper  judiciousemcnl  en  eux. 

La  fumure  rationnelle  des  arbres  fruitiers.  —  Avant  ou 
après  la  plantalii'ii,  par  Ci'lestiri  Ihivul.  professmir  d'arbo- 
riculture, brochure  de  M  pages.  Librairie  et  imprimerie  hoiti- 
coles;pri.\  I  fr.  l'ranro,  1  fr.  10. 

On  ne  s'occupe  généralement  pas  assez  des  fumures  à 
donner  aux  arbres  fruitiers.  On  se  ligure  généraliMuenl  «pi'à 
remontre  <les  plantes  potagères,  ces  arbres,  dont  les  ra.ines 
s'enfoncent  profondément  dans  le  sol.  no  sauraient  absorber 
tous  les  éléments  nutritifs  que  celui-ci  contient. 

C'est  pourtant  là  une  erreur;  car  si  l'on  veut  conserver  U 
ces  arbres  la  vigueur  nécessaire  a  une  production  normale 
et  suivie,  il  faut  leur  fournir  régulièrement  ci'lto  nourriture. 
Mais  comment,  ii  quelle  dose  cl  à  cpiel  mouirnt .'  C'est  préri- 
sément  ce  que  .M.  Céleslin  Muval  indii|ue  furt  bien  dans  sa 
brochure  en  examinant  :  la  fertilité  du  sol,  les  priniipaux 
ilémenls  i\>-  nutrition,  les  produits  cliiiniquos.  répocpie  el 
le  nu)il"Mli-mploi  des  engrais,  ainsi  ipio  la  quatilit"- à  répandre. 

1)0  cette  brochure  de  vulgarisation,  écrite  d'une  fai.on 
très  simple,  ressort  la  néressité  de  la  fumure  îles  .irbn-s 
fruitiers  il  l'aiile  du  fumirr  el  des  engrais  i-liiniiques,  ainsi 
ciue  la  mise  on  o-uvri-  cl  le  mode  d'emploi  de  ces  engrais. 

H.  H. 

LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 


l,a  vente  dos  fleurs  laisse  beaucoup  à  désirer,  les  prix  sotd 

on   baisse  Iros    sensible    surtout  dans  la     marchandise    do 

dc'uxii-mo  et  troisiènu?  choix. 

Nous  avons  relevé,  le  i:i  jonvier,  les  cours  suivants  : 

Rote*  oxlra  1"  choix  valent:  A/(ir<r/i«i  .\icl,  de  ïfr.  iilfr. 

l'.nfl  Wiiiun  do  5  ii  i'i  fr.  ;  Cupldi»  Cluislii.  do  0  à  .S  fr.  ;  La 


France,  do  M  ii  ">  tr.;  finfrano  de  0  fr.  00  à  1  fr.  25;  Paul 
Xaliiinnand,  de  1  fr.  50  a  :i  fr.;  Sumbreiiil,  do  1  fr.  à  2  fr.  ; 
Hfinc  Mitrie  tleiirlflU;  1  fr.  25  à  i  fr.;  Maria  Van  Iloutte,  de 
0  fr.  75  (I  I  fr.  .'i*!;  Pa}ia  Gontliier  do  0  fr.  ■;5  à  1  fr.  25;  Son- 
ri'iiic  lie  la  Afahnaisan,  de  1  fr.  ti  1  fr.  75  ;  Ltimarquc  do  0  fr.  "5 
à  I  fr.  25:  Kaisenn  Ain/usla  Victoria,  de  2  ii  4  fr.  la  dou- 
zaine, i.os  Œillets  do  choix  valent  de  0  fr.  75  à  1  fr.^50; 
Culasse  de  i  fr.  25  à  5  fr.  :  ordinaires  de  0  fr.  ('>0  à  0  fr.  75  la 
douzaine.  Los  Glaïeuls  .l.'  I  rhoix  extra  se  payent  de  1  fr.  .50 
à  2  fr.  la  douzaino.  1.  Oranger  du  Midi  vaut  au  ilélail  do 
■1  à    I   fr.  .50  le  cent  de  boulon-.  1  .i  Giroflée  ijuaran laine,  Ae 

0  fr.  25  11  0  fr.  :t0  la  botte.  Le  Réséda  .1.  "  fi .  20  à  0  fr.  :tO  la 
boite.  La  Violette  du  .Midi  en  moyen  bollelage  de  15  à  25  fr, 
lo  cent;  lo  boulot,  o  fr.  V.  à  0  fr.'7Û;  le  gros  boulot,  1  fr.  la 
pièce.  La  Violette  '/■•  l'arme  vaut  ilo2  fr.'iO  ii:t  fr.  le  bottillon; 
on  proveruuoM'  di'  Paris  de  :t  fr.  :<0  le  bolillon.  Le  Mimosa 
vaut  do  1  fr.  il  2  fr.  lo  Kilo.  L'Anémone  ruse  vaut  de  0  fr.  15 
à  II  fr.  25  la  botte;  de  Caen  0  (r.  75  à  1  fr.  la  douzaine.  L'An- 
thémis, do  0  fr.  20  iiO  fr.  'M  la  boite,  l.o  Muguet  de  Paris,  do 

1  fr.  il  2  fr.  la  boite.  Les  Llllum  llarrisn  viii.nt  s  fr.  ;  rubnim. 
de  5  il  11  fr.  la  douzaine.  LeLllas  en  gorlio  vaut  île  (1  ii  s  fr.. 
sur  courtes  tiges.de  2  fr.  50  ii  l  fr.  la  botte.  L«"  Narcisse 
vaut  de  o  fr.  10  il  0  fr.  20  la  botte.  Camélia,  de  1  .i  2  fr.  la 
douzaine. 

La  vcnlo  (les  fruits  est  peu  ai-tive.  l.i-s  prix  pratiqués  lo 
12  janvii'r  sont  les  suivants  : 

Ananas  de  2  fr.  ."0  ii  7  fr.  la  pièce.  Bananes  de  12  ii  IS  fr. 
le  régime.  Citrons,  de  ",  a  lo  fr.  la  caisse.  Figues  île  20  ii 
25  fr.  les  loo  kilns.  Marrons  ds  ::o  à  40  fr.  los  Iihi  kilos. 
Noix  ilo  CiMii  de  :C.  il  40  fr.  le  cent.  Noix  de  ;iO  il  :i7  fr.  les 
loo  Kilos.  Poires  de  20  il  120  fr.  les  100  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  de  20  ii  Knifr.  les  100 kilos.  Raisins  de  serre  blanc 
fiiit  il.  (oit.  noirs  de  :î  fr.  à  !•  fr.  le  kilo.  Raisins  de  Thomcry 
blanc  de  I  fr.  il  4  fr.;  noir  de  I  fr.  .50  ii:î  fr.  Pruneaux  de  )S0 
il  120  fr.  les  100  kilos. 

Les  légumes  s'écoulent  lentement . 

Ail  de  4'i  il  00  fr.  les  liMi  kilos.  Artichauts  do  28  à  30  fr.  le 
r.Mil  Asperges  aux  petits  pois  de  u  fr.  7'.  .i  1  fr.  50  la  boite. 
Asperges  (.n.ees  de  4  ii  20  la  botte.  Carottes  .1."  Clievrinise 
de  21  a  :10  fr.;  les  coiMiniines  de  0  ii  s  fr.  !.■-  l'io  kilos.  Nou- 
velles de  25  II  45  fr.  les  loo  bottes.  Champignons  de  i'>5  a 
170  fr.  les  loo  kilos.  Choux-fleurs  lie  |,s  ii  ."."i  fr. Choux  pommés 
de  5  il  l'i  fr.  le  r.til  Chcux  .l.>  UruxclUx  de  :to  a  4<l  fr. 
les  loo  kilos.  Cresson  de  o  fi.  (15  ii  1  fr.  15  les  12  boites. 
Crosnes  de  7o  ji  so  fr.  les  100  kilos.  Céleri  rave  de  0  fr.  05  ii 
0  tr.  12  kl  |iii-ce.  Cerfeuil  de  o  fr.  lo  ii  o  fr.  7o  l.-i  botte. 
Ciboule  lie  0  fr.  05  ii  o  fr.  lo  la  botte.  Echalotes  de  r.<i  ii  150  fr. 
les  loii  kilos.  Epinards  de  o  fr.  20  a  o  fr.  :!o  le  kilo.  Hari- 
cots m  (s  d'.Mgérie  de  120  il  H'Kl  fr.;  de  serre  .500  il  SiKifr. 
Laurier  .1'  '2"  ii  :!o  fr.  les  lOo  kilos.  Mâches  de  .'t5  ii  7o  fr. 
los  loo  kil.is.  Navets  di>  :;o  ii  lo  fr.  les  ItHl  bottes.  Oignons 
il,,  lu  ,1  W  (r.  l.'s  loo  kilns.  Oseille  de  r>0  il  00  fr.  les  IO.i  kilos. 
Panais  .1''  *"  ii  I"  d  .  I''-  i""  bolli's.  Poireaux  de  10  ii  ;Ci  fr. 
les  loo  JHill.s.  Pommes  de  terra  llnUaade  do  sii  12  fr.;  .S'iiii- 
•  cisse  riiiiije  de  7  a  0  fr.  Radis  roses  de  o  fr.  lo  a  o  fr.  .50  les 
3  bottes.  Persil  de  5  ii  ■,'..  ii .  !.■-  Phi  bottes.  Salades  .liverses 
do  0  il  H  fr.  le  cent.  Tomates  d'.Mgérie  de  o  fr.  so  it  1  fr.  le 
kilo;  d.'S  Canaries  de  i:io  à  l."iO  fr.  les  Uni  kilos.  Thym  de 
'10  il  20  Ir.  los   100  bottes.  Endives  do  .55  il  liO  fr.  les  1(M)  kilos. 

V.  1). 


1_A    TElVIFaERA-rLJRI 


Les  imlicnliiHis  Cl  ilessiiiis  suiil  rclcrcesà  l'iiits,  ,iii  tliciiiiiuiiclrc  cctiliçirnile. 


Jonvier 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

-2" 
-1" 

',:  1 

L' II.  il   i  II.  iiiiilin. 
Sli.iillli.      — 
Midi 

10" 
12" 
|-2° 
12" 

11" 
13" 
12" 
12" 

10" 

11" 

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l..b*  rt  In.p"  Mortttcir»,  Hi*'».  tvt  J<  (Irtixllf    —  ('jaii 


N"  359 


LE   JAUDIN 


5  Février  1902 


CHRONIQUE 


((  Monsieur,  esl-il  vraif|u'on  i)eut;ittrai)per  un  cancor 
en  cultivant  (les  pdniiiiiers?  »  telle  est  la  question  (luc  ;e 
trouve  dans  une  lettre  (jui  m'est  a'iresséc  par  un  lecteur 
duJanliii  et  que  je  cite  textuellement.  Tout  li'aliori]  je  suis 
resté  stupéfait,  puis  je  me  suis  sDUvenu  qu'il  y  a  deux 
ou  trois  ans,  un  médecin  avait  signali'  l'analof^io  qui 
existait  entre  dos  orj^'anismi's,  qu'il  avait  trouvés  dans 
des  tissus  ciincéreux  do  l'homme,  et  les  spores  du  cliam- 
pi^ïnon  qui  produit  le  chancre  des  pommiers.  Chancre 
et  cancer,  la  similitude  dos  mots  avait  du  iniluonccr 
quoique  pou  l'auteur  de  cette  mirilique  découverte. 

En  me  reportant  à  la  note  présentée  à  l'Académie  des 
Sciences  le  10  juillet  18'.''.>,  nous  avons  vu  que  le  D''  X. 
avait  ensemencé  dans  un  houillon  de  raisins  secs  peptu- 
nisé  des  fragments  de  Xectria  ditissimti, dn  chancre  des 
Pommiers  et  qu'il  avait  obtenu  des  «  éléments  globu- 
leux ))  analogues  aux  sphérules  du  champignon  qu'il 
avait  isolées  au|)aravant  des  tumeurs  cancéreuses 
humaines  :  môme  forme,  morne  mode  do  multiplication, 
même  façon  de  se  présenter,  etc.  Il  y  a  plus  :  les  ressem- 
blances de  forme  «  s'accentuent  jusqu'à  l'identité,  lors- 
qu'on transporto  dans  le  bouillon  de  mami'Ue  les  cul- 
tures obtenues  dans  le  bouillon  végétal.  » 

Mais  cet  excellent  D'  X.  ne  pouvait  pas  s'arrêter  en 
si  beau  chemin  et  les  arbres  du  bois  de  Meudon  ne 
demandaient  qu'à  se  prêter  à  des  expériences  d'inocu- 
lation. Au  bout  de  six  mois,  il  n'y  avait  plus  un  frêne, 
un  sycomore,  un  merisier  qui  no  fût  cancéreux,  de  par 
le  fait  depromiscuiti'  avec  le  parasite  du  cancer  humain. 
Quant  aux  Ormes,  ils  sont  encore  plus  atteints  si  c'est 
possible.  Et  ce  n'est  pas  tout  :  de  pauvres  et  innocents 
lapins  ingurgitèrent,  sans  s'en  douter,  de  sfragments  do 
cancer  des  arbres  de  Meudon  et,  au  bout  de'trois  mois 
ils  mouraient  liêtement  d'un  cancer  de  l'estomac. 

Voilà,  aussi  succinctement  que  possible  résumée,  la 
note  qui  a  quel(|ue  peu  ému  le  bon  peuple  de  France. 
Jintre  celte  analogie  —  dont  je  ne  suis  pas  tout  à  fait 
convaincu,  soit  dit  en  passant  —  qui  appuierait  cer- 
taines hyjiolhèses  relatives  à  l'origine  végétale  du  cancer 
humain,  et  un  danger  quelconque  résultant  du  contact 
avec  l'arbre  dont  le  fruit  a  perdu  nos  premiers  parents, 
il  n'y  a  aucune  relation.  Donc,  ami  lecteur,  soignez  vos 
pommiers  et  dormez  sur  vos  deux  oreilles.  Surtout  no 
faites  pas  usage  de  sel  dans  votre  alimentation.  Le 
D''  Braithwaite  vient  de  démontrer —  en  attendant  (ju'un 
autre  docteur  dé'montre  autre  chose  —  que  le  sel  était 
la  cause  île  la  formation  du  cancer  chezl'hoinme  etchez 
les  animaux.  Un  hippopotame  du  Jardin  zoolugique  de 
Londres,  à  qui  on  avait  donné  du  sel,  est  mort  cancé- 
reux. Peut-être  même  le  sel  est-il  la  cause  du  chancre 
des  pommiers  croissant  dans  li^s  terrains  salés.  C'est 

une   supposition  que  vous  n'êtes  pas  tenu   d'accepter. 

* 
•  • 

On  me  demande  —  c'est  un  ami  qui  se  chauffe  au 
coin  de  mon  fou  pendant  que  j'écris  —  quels  sont  les 
rapports  qui  existent  entre  l'horticulture  et  un  ballon. 
Habitué  aux  jeux  de  mots,  combles,  à-peu-près,  qui  lui 
sont  familiers,  je  no  me  donne  même  pas  la  peine  de 
chercher,  étant  d'avance  certain  de  ne  pas  trouver. 
Alors  le  susdit  ami  me  communique  une  coupure  de 
journal,  relative  à  la  chute  d'un  aérostat  au  milieu  d'un 
champ  de  Gennevilliers.  Ce  petit  accident  qui  n'a  l'air 
de  rien  n'a  pas  laissé  que  d'embarrasser  fortement  la  jus- 
lice  française.  Est-ce  le  tribunal  du  lieu  où  habite  l'aéro- 
naute  qui  doit  statuer  ou  bien  celui  du  lieu  oii  les  dégâts 
ont  été  causés? 


L'émule  de  Santos-Dumont  —  quoi<iui-  mm  dirigealdo 
—  est  un  Ingénieur  distingué,  qui  aime  le  grand  air  àla 
folio  et  qui,  en  l'JOO,  fit  une  chute  dans  un  champ  de 
Dahlias  et  d'd'.illets.  Le  journal  que  j'ai  sous  les  yeux 
ajoute  «  et  (r(Jrchidées  d  montrant  que  ces  dernieies 
plantes  lui  sont  peu  familières.  Le  propriétaire  du  ter- 
rain trouve  la  chose  inopportune  et  présente  sa  facture, 
soit  quinze  cents  francs.  Refus  do  payer;  assignation 
devant  le  juge  de  paix  de  Courbevoie.  L'aéronaule 
n'accepte  pas  la  sentence  et  soutient  qu'il  devait  être 
jugé  dans  son  i)ays,  dans  le  Pas-de-Calais.  Il  fallut  faire 
appel  et  le  tribunal  civil  confirma  la  sentence  du  juge 
de  paix.  Mais  il  reste  un  point  délicat.  Le  juge  do  paix 
avait  nommé  un  exiiert  —  ce  qui  est  tout  naturel  —  qui 
aurait  pu  travailler  utilement  aussitôt  après  les  d('gàts. 
Comment,  en  i'.lO^,  pourra-t-ii  apprécier  les  dommages 
causés  en  1900  aux  Dahlias  et  aux  (jMllets  de  M.  R.  par 
le  ballon  de  M.  l'ingénieur  N'.'.'  c'est  ce  que  nous  nous 
demandons. 

Et  dire  que  si  M.  X.  avait  ou  nii  ballon  dirigeable,  rien  de 
tout  cela  ne  fùtarrivé  !  Il  eût  pu  aussi  mettreen  pratique 
une  recette  que  les  sorciers  du  w"  siècle  considéraient 
comme  souveraine.  Quand  on  voulait  voler —  sans  jeu 
de  mot  —  on  s'enduisait  tout  le  corps  avec  un  onguent 
composé  de  Laitue  vénéneuse,  de  Céleri  de  marais, 
d'Aconit,  de  Vigne-vierge,  de  racine  de  Mandragore, 
de  Pavot,  de  l'.clladone,  de  sang  de  serpent  et  de  graisse 
d'enfants  non  baptisés  tnés  par  les  sorcières.  La  for- 
mule est  un  peu  compliquée,  la  graisse  d'enfant  ne  se 
trouve  pas  à  tous   les  coins  de  rue  ;  sauf  cela,  vous 

pouvez  essayer. 

« 

*  • 

En  lisant  dernièrement  un  livre,  fort  bien  fait  d'ailleurs, 
je  trouvais  les  lignes  suivantes  relatives  à  l'Angélique  : 
«  La  fleur  est  en  corymbe,  comme  dans  toutes  les 
ombellifères  ».  J'avais  pourtant  cru  jusqu'à  ces  jours 
derniers  que  la  famille  des  ombellifères  tirait  son  nom 
de  la  disposition  de  ses  fleurs  en  ombelle.  «  L'Angélique 
est  d'ailleurs  une  plante  à  demi  aquatique  ;  à  l'état  sau- 
vage, elle  abonde  au  bord  de  la  plupart  des  ruisseaux; 
son  odeur,  forte  et  suave  à  la  fois,  s'élève  fréquemment 
pendant  le  faucardement  dos  petits  cours  d'eau  et  des 
fontaines.  »  C'est  juste,  à  quelques  nuances  prés  : 
d'abordl'Angélique  n'est  pas  une  plante  demi-aquatique, 
de  plus  elle  n'existe  pas  en  France  à  l'état  spontané. 
L'auteur  qui  a  écrit  ces  lignes  peu  exactes  a  voulu 
parler  vraisemblablement  de  l'Angélique  sauvage  (-Iw- 
(lelicn  silvestris)  dont  l'odeur  est  loin  d'être  agréable  et 
qui  ne  peut  être  utilisée  dans  l'art  de  la  confiserie. 

•  * 

Un  journal  du  matin  donne  d'intéressants  renseigne- 
ments sur  des  forets,  situées  au  sein  de  notre  capitale. 
C'est  à  Belleville  qu'il  faut  les  chercher:  l'une  se  trouve 
rue  Ilaxo,  l'autre  rue  Saint-Gervais.  La  première  frappe 
d'étonnemont  ceux  qui  sont  admis  ii  la  voir  :  derrière 
une  grille  s'ouvre  une  véritalile  futaie,  toute  une  sylvo 
aux  troncs  séculaires,  dont  les  branches  entrelacées 
forment  une  voûte  de  verdure  au-dessus  d'un  tapis  de 
mousse.  L'autre  est  encore  plus  étrange  :  c'est  presque 
une  forêt  vierge.  Avec  un  peu  d'imagination,  on  se  croi- 
rait, paraît-il,  sous  les  tropiques.  Les  hêtres  et  les  ormes 
s'enrubannent  d'un  lacis  de  lianes,  sur  la  pente  d'un 
ravin.  Au  fond  coule  une  petite  rivière,  à  demi  tarie, 
qui  n'a  rien  de  torrentueux. 

Si  vous  voulez  jouir  de  celte  étrangelé,  dépêchez-vous, 
il  n'est  que  temps.  Le  terrain  sera  prochainement 
nivelé,  et  la  où  furent  des  forêts,  s'élèveront  liientot  des 
usines  ou  des  maisons  de  rapport. 

P.  Hariot. 


35 


LE  JARDIN 


Nouvelles  Horticoles 


Mérite  agricole.  Nous  uvons  omis  de  citer  dans  nolro 
ileinior  numéro,  parmi  les  nouveaux  chevaliiTS.M.OMs- 
sicr,  régisseur  à  Mérifrnac  (Gironde),  gendre  et  associé 
do  M.  H.C.adeau-Kamey,  man-hand  grainierii  liordeaux 
liien  connu  et  estimé  dans  le  monde  de   l'horticulture' 

Bureaux  de  Sociétés.  —  Dans  sa  réunion  du  mois 
de  janvier,  laSocicti'  d'iiorlicullure  a  procédé  au  rer.ou- 
vellement  do  son  Bureau,  qui  se  trouve  ainsi  composé 
pour  l'année  l'.K-li. 

Président,  M.  le  D''  Trabut;  Vice-préside/ilx,  MM.  J. 
Breillet,  Hoger  Mares,  Paul  Basset,  R.  Outin,  D''  Nocl 
Martin;  Secrétaire, M.  3.  Porcher;  Secrélaires-ml joints, 
MM.  E.  Lomliard  et  V.  Moffrc;  Trésorier,  M.  G.  Pcllat; 
Trésorier-ailjuiiit,  J.  Martel;  Conseil  d'Administration, 
MM.  E.  Caire,  !..  Gonzalve.  Saliardin,  J.Simon,  J.  llini- 
licrl,  C.  Duficnct,  Maige  cl  V.  Falicon. 

Société    horticole    d'Aix  les-Bains.    —    Dans    sa 

séance  ilc  janvier,  cette  societc  a  procédé  au  renouvel- 
lement de  son  bureau  ;  ont  été  nommés:  MM.  Voguet, 
président;  Donzel,  Voiron,  vice-présidents;  J.  Dijoud, 
secrétaire  général;  Lamlierlin,  secrétaire;  Coudurier, 
trésorier. 

Société  d'horticulture  du  Doubs.  —  Dans  la  séance 
de  janvier,  la  société  a  constitué  son  bureau  comme 
suit  :  MM.  Lauroaux,  président;  Jobinot,  Calame,  vice- 
président;  Molière,  Perrot,  secrétaires;  Bernard,  tréso- 
rier; Dournier  et  Gillot,  archivistes. 

La  société  a  décidé  d'organiser  à  Besançon  du  1  i  au 
17  août  l'.»(i->,  une  exposition  générale  d'horticulture. 

Concours  général  agricole.  —  Le  Ministre  de  l'Agri- 
cullurc  vient  de  modilier  sa  décision,  aux  termes  de 
laquelle  le  Concours  agricole  devait  se  tenir  au  marché 
do  La  Villctte.Ila  obtenu  la  disposition  du  Grand  Palais 
des  Champs-Elysées,  et  c'est  lii  que  se  tiendra  la  pre- 
mière moitié  du  concours. 

La  deuxième  partie,  ou  concours  général  d'animaux 
reproducteurs  des  espèces  bovine,  ovine  et  porcine, 
d'animaux  de  basse-cour,  de  produits  do  laiterie,  de 
produits  agricoles  et  horticoles,  de  vins,  cidres,  poirés 
et  eaux-de-Tie,  aura  lieu  à  la  Galerie  des  Machines,  du 
7  au  b>  avril. 

l'ne  exposition  il'instruments  et  de  machines  agricoles 
sera  annexée  à  ce  concours;  elle  sera  ouverte  du  'J  au 
K)  avril. 

L'exposition  publique  de  tout  le  concours  sera 
ouverte  à  i>arlir  du  il  avril. 

La  caprification  des  figues.  —  M.  le  D^  Trabut  a 
publii-  récemment  sur  ce  sujet  dans  la  llevue  de  riti- 
iultioi;une  très  intéressante  élude,  dont  il  a  été  aussi 
question  &  la  Société  Nationale  d'Agriculture,  dans  sa 
séance  du  lô  janvier.  Il  s'agit  d'une  sorte  de  Pignier 
sauvage  dont  les  llours  ne  peuvent  pas  se  féconder  spon- 
tanément, et  qui  produisent  cependant  des  fruits.  On 
avait  supposé  jusqu'à  présont  que  les  fruits  étaient  pro- 
duits par  une  sorte  do  parthénogenèse,  grâce  U  1^ 
nimplo  exi-ltation  mécanique  causée  aux  organes  par 
les  insectes.  Notre  savant  ccnlrère  d'Alger  est  parvenu 
à  découvrir  les  Insecte»  (des  lîlaslophnges)  qui  opèrent 
la  fécondation  et  la  façon  dont  ils  l'opèrent  ;  mues  par 
un  instinct  spécial,  les  femelles  fécondi-e»  vont  se 
charger  île  pollen  sur  les  llours  iniiles  et  le  porter  sur 
les  (leurs  femelles,  qu'elles  Ii'coiidenl. 

L'incision  annulaire  sur  les  Chrysanthèmes  — 
Nous  avons  signalé  l'année  dernière  (p.  71)  les  éludes 


de  M.  L.  Daniel  sur  l'incision  clés  plantes  herbacées. 
M.  Hedrick  rend  compte  dans  VAinerican  FlorisI  d'ex- 
périences analogues  qu'un  de  ses  élèves,  M.  Patriarche, 
à  faites  sur  les  Chrysanthèmes.  Ces  expériences  ne 
paraissent  pas  encore  absolument  probantes;  néanmoins 
M.  Hedrick  croit  pouvoir  dire  que  la  floraison  en 
général  a  été  plus  précoce  et  plus  volumineuse  sur  les 
plantes  traitées,  et  les  feuilles  plus  grandes  et  plus 
vertes.  En  tous  cas,  les  plantes  n'ont  nullement  soufTerl 
de  l'incision. 

L'horticulture  et  le  service  militaire.  —  M.  Decker- 
David,  député,  a  soulevé  cotte  question  à  la  Chambreau 
cours  de  la  discussion  du  budget  de  l'Agriculture.  La 
question  ne  comportait  pas  à  ce  moment  de  solution 
directe,  mais  il  nous  parait  intéressant  de  citer  ce  pas- 
sage du  discours  de  -M.  Decker-David,  d'autant  plus 
qu'il  a  rendu  un  hommage  mérité  à  l'Ecole  Nationale  de 
Versailles  : 

Ne  vous  semble- l-il  pas  étrange  que  l'enscigiiemenl  agri- 
cole donné  sous  les  auspices  du  ministère  de  r.Vgricullure 
ne  soit  pas  plus  favorisé  vis-à-vis  de  la  loi  militaire  ?  .Mes 
collègues  M.  Aimiind  et  .\l.  Gauthier  (de  Clagny)  ont  bien 
souvent  doniaiidé  qu'on  accorde  le  bénélico  do  la  dispense 
à  riv-.olo  Nationale  il'llorliculture  de  Versailles,  la  plus  lielle 
école  d'iiorlicullure  d'ICurope.  et  je  puis  dire  la  plus  ancienne 
du  monde;  vous  n'.ivez  (|u'ii  lu  visiter  et  ji  consulter  le  livre 
d'or  des  jeunes  gens  qui  sortent  de  celle  école;  vous  consta- 
terez qu'ils  dirigent  à  l'étranger  et  on  l-'rance  des  établisse- 
ments ilhorticulluro  do  tout  premier  ordre  et  ipiils  sont  à  la 
lèle  de  colle  belle  science  qui  a  fait  de  si  grands  progrès  sur- 
tout depuis  cos  dernières  années. 

Hli  bien,  on  u  demandé  défaire  bénélicior  cos  jeunes  gens 
do  la  dispense  du  service  militaire;  bien  mieux  on  a  voulu 
simplement  demander  pour  eux  do  les  assimiler  à  des  ouvriers 
d'art  et  de  leur  ]>iTuiellro  de  passer  cet  examen;  c.'ln  leur  a 
été  refusé.  Il  y  a  pourtant  parmi  ou.\  dos  architectes  iiaysa. 
gislos  et  des  horlicullours  distingués;  c'est,  ou  je  ne  com- 
prends rien  à  la  valeur  dos  mois,  de  l'art  au  premier  degré, 
car  il  est  des  plus  délicats  ol  dos  plus  diflicilos;  do  mémo  dos 
jeunes  gens  qui  sortent  dos  écoles  pratiques,  dos  fermes 
écoles,  no  peuvoid  se  présenter  coDcurrommenl  avec  les 
jeunes  gens  do  l'industrie  ol  du  commerce  pour  passer  col 
examen  qui  leur  pernieltrait  de  ne  faire  <|u'un  an  de  service. 
Voilà  des  causes  cpii  discréditent  tous  les  jours  cet  ensei- 
gnement agricole  <|ui  a  pourtant  besoin  d'être  encouragé.  Il 
faut  retenir  les  générations  futures  à  la  terre  et  pour  cola  i| 
faut  leur  donner  les  mêmes  avantages  qu'au.x  autres 
industries. 

Les  bactéries  et  les  Palmiers.  —  S'il  faut  en  croire 
un  savant  am<'ricain,  M.  1''.  O.  Cook,  les  Palmiers 
auraient,  l'omme  les  légumineuses,  recours  à  certaines 
bactéries  pour  puiser  de  l'azote  dans  le  sol.  D'aiirés  un 
rapport  qu'il  vient  de  publier  sur  les  Palmiers  de  Porlo- 
Rico,  M.  Cook  a  constaté  sur  les  racines  à'Oreodojfa 
renia  la  présence  de  tubercules  produits  par  l'action 
de  bactéries.  «  Ces  tubercules  sont  petits,  mais  très 
nombreux  sur  les  petites  racines.  Ils  onl  en  général 
une  forme  ovale  et  symétrique...,  et  2  millimètres  de 
longueur  environ  ;  ils  sont  blancs  ainsi  que  les  racines,  u 
M.  (jMok  croit  jiouvoir  conclure  do  ses  recherches  que 
r<m  doil  ajouter  les  Palmiers  aux  Légumineuses,  Podo- 
carpus,  .Mnus  et  Cycas  sur  la  liste  des  plantes  qui  onl, 
en  quelque  sorte,  ilomesli(|ué  les  microorganismes  col- 
lecteurs do  l'azote  dans  le  sol.  » 

Exposition  â  Grasse  (Alpes-Maritimes).  —  Une 
Exposition  agricole,  horticole  et  industrielle  aura  lieu  à 
Grasse,  dans  les  iireniiers  jours  d'avril. 

(  (rganisée  par  les  soins  do  la  Société  d'Agriculture  de 
tirasse,  sous  le  patronagedes  Ministres  ileTAgriculture 
et  du  Commerce,  «les  représentants  des  autorités  et  des 
Chambre»  de  Commerce  du  département  et  de  la  Muni- 


LR  JARDIN 


35 


cipalilo  de  la  ville,  cette  exposition  s'annonce  d'ores  et 
déjà  comme  devant  présenter  un  inilisciitablo  inléii't. 

On  peut,  di'S  à  présent,  s'adresser  pour  tous  rensei- 
f,Mioiiients  et  pour  les  adhésions,  ii  M.  le  Secrétaire  de 
la  Société  d'Agriculture,  à  Grasse. 

Exposition  Horticole  et  Artistique.  —  Dans  les 
beaux  sciions  du  (Jiisiiio  iiiuniripal  dr  l'au,  j^racicuso- 
meiit  mis  a  la  disposition  de  la  Société  d'Acidimatalion, 
auront  lieu,  du  l.'j  au  2i  mars  prochain,  une  Exposition 
de  Fleurs  et  île  Plantes  d'ornement,  une  Exposition 
d'Aquarelles  et  de  Photographie,  une  Exposition  de 
Travaux  île  Dames. 

Exposition  de  Chrysanthèmes  au  Japon.  —  Ce 
sérail  se  Irompor  ([uo  ih^  croire  que  les  ("-lirysanthémes 
ne  sont  pas  estimés  dans  leur  pays  d'oiigino.  11  y  a  eu 
(iornièrcment  une  exposition  do  ces  plantes  à'I'okiOjilu 
20  octobre  au  A  décembre;  le  nombre  des  visiteurs  aélii 
estimé  pour  une  seule  journée,  le  4  novembre,  ii  30.000. 

Les  fruits  de  l'Inde  en  Amérique.  —  Le  Consul 

des  l'Uats-Unis  ii  Bombay  a  fait  receniiiiont  une  tentative 
intéressante;  il  a  expédié  ;i  un  horticulteur  de  la  Floride 
une  douzaine  de  prenons  de  Manguii'r  de  neuf  variétés 
dilîérentes.  Il  émettait  ;i  ce  propos  l'opinion  que  «  pres- 
que tous  les  fruits  du  Vieux  Monde  s'améliorent  lors- 
qu'ils sont  transplantés  dans  le  sol  américain.  Si  la 
mangue  de  Bombay  suldl  la  mémo  influence,  on  obtien- 
dra un  fruit  délicieux. 

Terre  stérilisée.  —  Dans  la  plupart  des  grandes 
forceries  de  légumes  autour  de  Boston,  dit  le  journal 
américain  Gm-detiing,  on  cultive  maintenant  en  sol 
stérilisé. 

Association  horticole  lyonnaise.  —  Parmi  les 
apports  de  plantes  présenter  sur  le  bureau  de  V Associa- 
tion horlicole  lyounaise  k  la  séance  de  janvier,  signa- 
lons les  Crotons  nouveaux  de  M.  Comte: 

Croton  Paul  Garnot.  Très  belle  variété,  plante  remar- 
quable il  fouilles  nombreuses  rapprochées,  étalées 
récurvées,  grandes,  largement  elli[)tiqucs;  les  adultes 
vert  bouteille  sombre,  avec  une  très  large  macule  jaune 
foncé,  nuancé  orange  et  alizarino,  veinée  cramoisi  ren- 
forcé; les  jeunes  vert  de  pomme  avec  macule  citron 
doré. 

Croton  Elisée  bemovslier.  Feuilles  très  grandes, 
épaisses,  panduriformes,  rapprochées,  dressées,  les 
adultes  vert  d'olive  sombre,  noirâtre,  brillant;  envahies 
jusqu'au  milieu  du  limbe  d'une  très  large  macule  jaune 
Isabelle  orangé,  nuancé  rouge  sang,  veiné  de  coche- 
nille. l''euilles  jeunes, vert  de  pré  clair;  macule  jaune  d'or 
pâle. 

Croton  Claude  Monteil.  Feuilles  panduriformes,  vert 
do  Laurier-cerise  brillant,  assombri,  largement  macu- 
lées jaune  d'or,  la  macule  se  prolongeant  jusqu'au  tiers 
du  limbe.  Tige  et  pétiole  jonquille  avec  des  anneaux 
cochenille. 

Société  des  agriculteurs  de  France.  —  La  Société 
des  agriculteurs  de  France  fait  connaître  que  sa  .'53"  ses- 
sion générale  annuelle  s'ouvrira  au  siège  de  la  Société 
le  lundi  i!i  février;  elle  sera  close  le  mardi  4  mars. 

Protection  de  la  Vigne.  —  La  Société  d'agriculture 
de  la  Gironde  a  décidé  d'ouvrir  un  concours  d'appareils 
destinés  à  remplacer  le  trempage  des  munnesdans  l'em- 
ploi du  liquide  dont  la  formule  a  été  donnée  par  elle 
pour  combattre  les  vers  de  la  grappe  (Cochylis  et  Kiidc- 
mis).  Des  prix,  consistant  en  médailles  et  en  diplômes, 
seront  décernés  au.x  appareils  qui  donneront  les  meil- 
leurs résultats.  Le  concours  aura  lieu  dès  le  début  de 
ja  floraison  de  la  vigne,  par  conséquent  à  une  date  qui 


sera  ultc'riourement  fixée.  Des  essais  préliminaires,  qui 
seront  facultatifs  pour  les  concurrents,  auripiit  lieu  dans 
les  premiers  jours  d'avril. 

Le  Phylloxéra  en  Espagne.  —  D'après  la  Fcinlle 
(i'l)i/'i>r>n(ili(i/'s  lin  Ministère,  le  phylloxéra  continue  sa 
marclio  envahissante  dans  les  provinces  viticolcs  de  la 
circonscription  do  Saint-Sébastien,  notamment  en 
Navarre,  de  telle  façon  que  la  ilisparition  de  l'ancien 
vignoble  est  à  craindre  d'ici  doux  ou  trois  ans. 

Dans  la  province  de  Saragosse,  l'i'cole  d'agriculture 
a  développé  considérablement  ses  pépinières  et  a  livré 
aux  viticulteurs,  moyennant  des  prix  variant  do  10  à 
2.')  francs  h'  mille,   un  assez  grand  nombre  de  plants. 

Concours  international  de  moteurs  à  alcool.  — 

Un  deuxième  concours  iiilernational  do  moteurs  et 
d'appareils  utilisant  l'alcoid  dénaturé  aura  lieu  à  Paris 
du  24  mai  au  l"'  juin.  Comme  l'année  dernière,  l'exposi- 
tion des  appareils  sera  précédée  d'épreuves  [iratiques, 
qui  commenceront  dès  le  ["  mars. 

L'horticulture  en  Amérique.  —  On  estime,  dit  le 
journal  Hcn-ilciiing,  que  les  serres  du  fameux  Central 
Park,  de  Xe\v-'>ork,  reçoiventplus  d'un  million  do  visi- 
teurs par  an. 

Catalogue  de  Roses.  —  M.  Léon  Simon,  auteur  de 
l'intéressant  ouvrage  Xomenclature  de  tous  les  ?ioms 
(te  Roses,  nous  prie  de  faire  connaître  à  nos  lecteurs 
qu'il  recevra  très  volontiers  tous  les  renseignements 
qu'ils  voudront  lui  adresser,  concernant  les  Roses  nou- 
velles, le  nom  de  leur  oblenteur,  les  synonymies,  etc. 
Nous  no  pouvons  qu'engager  tous  les  intéressés  à 
apporter  ainsi  leur  contribution  k  cet  ouvrage  très  utile, 
en  écrivant  à  M.  Léon  Simon,  a  Plantieres  près  Metz 
(Alsace-Lorraine). 

Une  nouvelle  station  agronomique  tropicale  du 
gouvernement  allemand.  —  Le  gouvernement  alle- 
mand vient  d'accorder  .s.j,liOO  marks  pour  la  construc- 
tion d'un  laboratoire  scientifique  au  Jardin  botanique 
de  Victoria  (Cameroun),  dit  V AgricvUure  nioden/e.  Les 
Allemands  ont  l'andjilion  de  transformer,  peu  à  peu, 
l'établissement  de  Victoria  en  un  second  Buitenzorg.  Ce 
sera,  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  la  première 
grande  institution  scientifique  au  profil  de  l'agriculture. 
Les  Belges  ont  également  annoncé  leur  intention  d'orga- 
niser quelque  chose  de  semblable  dans  l'Etat  du  Congo. 
Victoria  possède  déjà  de  très  belles  collections  que  les 
récents  voyages  de  son  savant  directeur  ont  encore 
enrichies  considérablement. 

Une  nouvelle    substance   imperméabilisante.  — 

Dans  le  n"  12  de  VAgricitltunil  Ledger  de  l'.iUl,  le 
D'  Watt,  chargé  par  le  gouvernement  de  l'Inde  d'étu- 
dier les  produits  économiques,  signale  une  nouvelle 
substance  imperméabilisante,  celle  dont  on  se  sert  dans 
le  Punjab  pour  fabriquer  ce  qu'on  appelle  1'  «  Afridi 
Wax-cloth  ».  Il  s'agit  de  l'huile  exprimée  des  graines 
du  Carthamus  o-iyacantliics,  plante  commune  à  l'état 
sauvage  dans  tout  le  nord  de  l'Inde,  et  très  voisine  du 
C.  tinctorius. 

Expositions  annoncées 

Paris,  'ii  au  iij  mai,  Kxpo.sitioi]  priiitiinière  de  la  Société 
Xaliiinalo  au.x  serres  du  Cours-la-lleine. 

Lyon,  28  mai  au  2  juin.  Exposition  générale. 

Cannes,  0  au  lu  mars  inol.  Kxp.  lloralo,  horticole  et  agricole. 

Lille,  mai  a  septembre.  Exposition  internationale  générale. 

Grasse  l.\lpes-.\lar.),  avili.  Expos,  agricole,  horticole  et 
industrielle. 

Pau,  1-j  un  'Z\  mars.  IvNpos.  horticole  et  artistique. 

Aix-en  Provence,  27  avril-2s  juillet.  E.xp.  internationale  et 
cololoniale. 


•x< 


LE  JARDIN 


Le    Jardin    potager 


Les  Fraises  sur  nos  tables  toute  l'année 

De  mes  pérégrinations  au  travers  notre  Métropole,  à 
la  vitrine  «le  nos  grands  marcliands  de  primeurs  et  à  la 
table  de  nos  fins  gourmets,  il  résulte  que  le  désir  de 
tous  serait  de  voir  figurer  continuellement  certains 
fruits:  particulièrement  les  raisins  et  les  fraises. 

Pour  les  raisins,  c'est  un  fait  acquis;  depuis  plusieurs 
années  déjà,  la  culture  retardée  et  colle  liiilée  ont  dompté 
la  nature,  et  la  table  des  uns,  et  les  vitrines  dos  autres, 
en  sont  pourvues  les  douze  mois  de  l'année. 

Pour  les  fraises,  il  n'en  est  pas  encore  de  mémo;  pour- 
tant, depuis  quelques  années  seulement,  des  [irogrès 
sensibles  ont  étt-  réalisés.  Des  variétés  nouvelles  sotjl 
venues  enrichir  nos  collections,  et  nous  ont  suggéré 
l'idée  de  pouvoir  fournir  des  fraises,  dites  à  gros  fruits, 
sans  arrêt;  et  ce  qui  était,  jo  ne  dirai  pas  un  rêve, 
mais  un  espoir,  est  devenu  une  réalité.  Après  qucliiues 
tiilonnemenls,  le  succès  est  révélé  à  peu  prés  certain.  Je 
dis  :  à  peu  prés,  parce  qu'il  faut  encore  une  certaine 
élude  des  moyens  d'action  et  une  culture  pratique  et 
bien  entendue. 

Prenant  le  taureau  par  les  cornes,  comme  on  ilit  vul- 
gairement, commençant  par  le  plus  diflicile,  quel  était 
donc  le  moment  où  les  fraises  manquaient?  Décembre 
et  janvier,  me  rép<mdra-t-oii  de  suite. 

Eh  oui!  c'était  liien  là  les  deux  mois  de  [lenurie. 
Peut-être  me  dira-t-on  :  «  J'en  ai  vu  et  mangé  dans  ces 
deux  mois.  » 

J'approuverai  encore,  et  je  l'ai  constaté  moi-même:  en 
décembre,  dans  les  années  où  il  ne  gelait  presque  pas, 
nous  avions  quelques  conserves  de  (juiilre-saiso/is;  puis, 
fin  de  janvier,  quelques  forceurs  réussissaient  à  olitenir 
quelques  nouvelles;  mais  c'était  là  un  hasard  heureux, 
et  en  décembre,  ce  n'était  que  des  fraises  des  quatre 
saisons.  Aujourd'hui,  ce  sont  des  fraises  dites  à  gros 
fruits,  et  certainement  dérivées  de  ces  variétés. 

C'est  là  que  commencent  à  jouer  un  rôle  prépondériÛil 
les  fraisiers  à  gros  fruits  dits  remontants. 

Par  une  culture  bien  comprise,  que  jo  vais  essayer 
de  décrire,  on  peut  combler  la  lacune  qui  existait  en 
novembre,  déccndjre  et  janvier.  Prenons,  je  suppose, 
la  variété  remontante  «  vraie  »  Saiiit-Antoine-âe- 
l'ndoue.  Jo  choisis  celle-ci  pour  deux  motifs  :  le  premier, 
c'est  que  les  fruits  sont  plus  gros;  le  second,  bien  plus 
important  pour  la  saison,  c'est  qu'ils  se  colorent  mieux. 
Etant  donné  ce  choix,  j'opérerais  ainsi:  pour  fournir  on 
novembre,  je  prendrais  des  premiers  filets,  sur  des 
pieds  mères  de  l'année  précédente;  ces  coulants  ou 
niets,  plantés  en  bonne  pleine  terre,  vers  le.  l.'j  juin, 
vont  prendre  un  essor  niagnilique  un  mois  après,  vers 
le  1.0  juillet.  Ils  émettront  dos  rameaux,  que  je  m'empres- 
serai de  détruire;  pendant  cette  période,  mes  jeunes 
plants  auront  pris  de  la  force,  et  seront  capables  le  me 
donner  do  nouveaux  et  beaux  rameaux  à  fleurs.  Si  je 
laissais  mes  fraisiers  pousser  librement,  ils  conlinuo- 
raiont  d'émettre  «les  rameaux,  vers  le  !.">  août,  cl  six 
semaines  après,  fin  septembre,  j'aurais  beaucoup  de 
fruits;  et  ce  n'est  pas  mon  affaire.  l'.h  bien,  dès  le 
15  août,  arrêtons  la  sève  en  les  tenant  onlièromenl  secs, 
sans  eau,  ou  juste  assez  pour  qu'ils  no  meurent  pas; 
nous  les  tenons  ainsi  un  bon  mois,  nous  arrivons  alors 
au  15  septembre.  C'est  le  moment  de  les  remettre  on 
végétation;  c'est  ce  quo  nous  ferons  en  le»  arrosant 
copieusement,  sur  un  paillage-engrais  tlont  nous  les 
aurons  gratifiés  au  préalable.  Aussitôt  la  sève  repart; 


le  résultat  ne  se  fait  pas  attendre,  les  rameaux  à  fleurs 
sortent,  et  vers  le  10  ou  15  octobre  nos  fraisiers  sont 
pourvus  de  rameaux,  fleurs,  fraises  nouées  et  même 
déjà  grosses.  C'est  le  moment  de  se  préparer  pour  la 
cueillette  de  novembre.  Comme  nous  avons  élevé  et  pré- 
I>aré  en  pleine  terre  plus  de  fraisiers  qu'il  ne  nous  en 
faut,  nous  choisirons,  pour  les  empoter,  les  plus  chargés 
de  rameaux  et  de  jeunes  fruits;  nous  les  lèverons  en 
les  débarrassant  des  vilaines  feuilles,  pour  que  les 
jeunes  fruits  soient  bien  aérés.  L'opération  de  rempo- 
tage devra  être  faite  avec  précaution,  de  façon  que  les 
fraisiers  ne  soient  pas  dérangés  dans  leur  végétation; 
puis  ces  pots  de  fraisiers  seront  placés  sur  bâche,  avec 
petit  chauffage  pour  entretenir  une  température  de  10  à 
1.'»  degrés,  ou  en  serre  avec  le  même  degré,  mais  près 
des  vitres. 

Travaillés  ainsi,  les  fraisiers  peuvent  nous  entretenir 
de  fruits  jusqu'au  1"'  et  même  15  janvier;  c'est  ainsi 
que  dans  l'année  l'JOO,  pour  l'Exposition  Universelle, 
nous  avons  eu  une  exposition  de  deux  cents  julis  pots  do 
fraisiers  garnis  de  fruits.  Le  1"'  novembre  ces  pots, 
retour  d'exiiosition,  nous  ont  donné  des  fruits,  jusque 
près  de  lin  janvier;  c'est  le  moment  où  le  vrai  fraisier 
forcé  entre  dans  son  rôle. 

Avant  de  parler  des  fraisiers  à  forcer  réellement,  je 
voudrais  faire  ressortir  l'avantage  de  la  iireparation  du 
fraisier.  En  effet,  tout  est  là;  avec  bien  moins  de  soins, 
si  vous  avez  des  sujets  parfaits,  vous  réussirez,  tandis 
qu'avec  des  fraisiers  mal  constitués,  les  résultats 
seraient  piteux  malgré  un  bon  travail.  Si  j'insiste  sur 
colle  pré|)aration,  c'est  que  vingt-cinq  ans  de  i)raliquo 
m'ont  prouvé  son  utilité.  Hàler  des  fraisiers  n'est  i)as 
difficile,  mais  réussir  la  cueillette  est  une  autre  afiaire; 
je  parle  surtout  des  premières  saisons.  Aussi  j'estime 
que  les  personnes  qui  le  font  pour  la  première  fois 
devraient  le  faire  modérément. 

Viiici,  en  tout  cas,  les  premiers  principes. 

Il  y  a  deux  manières  d'opérer  quand  on  veut  hàler 
des  fraisiers  :  ou  bien  on  les  élèvera  soi-même,  ou  on  les 
achètera  tout  préparés.  Dans  ce  dernier  cas,  il  est  pré- 
férable d'attendro  l'automne,  d'acheter  de  bons  et  vigou- 
reux fraisiers  préparés  à  cet  effet,  et  de  suivre  à  partir 
de  ce  moment  le  travail  que  je  vais  indiquer  pour  le 
premier  cas. 

Lorsqu'on  veut  tout  faire  soi-même,  il  faut  au  jiréa- 
lable  avoir  des  pieds  mères  à  filets,  pour  donner  les 
jeunes  plants.  Le  choix  de  ces  mères  est  un  point  impor- 
tant, car,  je  l'ai  dit  plus  haut,  cela  iiillue  beaucoup  sur 
la  réussite  du  forçage.  Cette  année,  comme  première 
opération,  j'ai  placé  des  plants  émis  jiar  des  fraisiers 
qui  nous  donnaient  dos  fruits,  puis  une  autre  série 
prise  sur  de  jeunes  fraisiers  plantés  en  mars.  Il  n'y 
avait  pas  de  comparaison  possible.  Les  plants  émis 
par  les  tout  jeunes  fraisiers  ont  poussé  avec  vigueur, 
sans  arrêt,  sans  maladie,  et  font  aujourd'hui  des  sujets 
de  premier  ordre  pour  forcer,  tandis  que  ceux  l'niis  par 
les  fraisiers  d'un  an  sont  bien  moins  vigoureux,  se 
tacheiil,  poussent  timidement. 

J'ai  parlé  de  placer  les  filets;  c'est  la  première  opéra- 
tion se  rattachant  au  forçage  et  elle  n'est  pas  difficile. 
Les  mères  sont  plantées  sur  deux  rangs  ou  un  rang, 
avec  un  bon  espace  do  chaque  cèté;  puis,  au  fur  et  à 
mesure  «le  l'émission  dos  coulants,  lorsque  le  petit  frai- 
sier est,  formé,  on  pince  le  coulant,  qui  a  toujours  des 
londancos  à  continuer  sa  course,  et  à  produire  un  autre 
petit  fraisier.  Ce  pinçage  fait,  nous  appuierons  le  talon 
do  notre  coulant  en  terre,  dans  les  belles  places  qui 
entourent  nos  mères  et  dont  la  terre  a  été  bien  préparée 
pour  ce  travail.  On  peut  aussi   préparer  les  plants  en 


LE  JARDPs' 


37 


petits  pots.  On  placera  autour  des  mères  des  godets  de 

.")  il  (■)  ciMilimotros  do  diamôlro,  remplis  de  l)onno  terre, 
puis  on  y  fixera  le  petit  coulant,  en  opérant  de  mémo 
i|ue  i)our  ceux  placés  on  pleine  terre;  les  pdts  seront 
enterrés  jusqu'au  ras  de  la  terre,  pour  que  los  arrosages 
se  fassent  commodément,  à  la  pomme  d'arrosoir.  Cotte 
première  opération  se  fera  dés  les  premiers  jours  de 
juillet.  Aussitôt  riue  nous  aurons  des  plants  émis,  du 
I  "'  au  l')  août  environ,  nos  plants  seront  l)oaux,!i  racines 
Manches;  ceux  de  pleine  terre  seront  arraclii's  avec  pré- 
caution; il  ne  faut  pas  que  1rs  racines  subissent  le 
mnindre  hàle  ni  soleil; 
puis  lisseront  replantés, 
soit  à  la  main,  soit  au 
plantoir,  et  deux  à  doux 
pour  constituer  une  pe- 
lée, et  cola  dans  un  par- 
fait terrain,  puis  paillés 
et  tonus  à  l'eau.  Il  ne 
faut  pas  tpie  ces  fraisiers 
s'aperçoivent  du  déplan- 
lage.  Ceux  qui  ont  été 
placés  en  pots  seront  dé- 
potés et  rempotés  dans 
des  pots  de  10  cenlimè- 
tres,  toujours  dans  un 
liiin  compost  et  enterrés 
en  pépinière,  où  ils  de- 
vront recevoir  des  arro- 
sages réguliers. 

Nous  arriverons  ainsi 
au  lô  septembre;  les 
fraisiers  sont  beaux  et 
forts;  on  donne  un  nou- 
veau rempotage  en  pots 
de  12  à  1.3  centimètres,  et 
enfin,  un  mois  après,  du 
i.'j  au  20  octolire,  em po- 
tage définitif  en  pots  de 
[')  centimètres.  Bien  des 
personnes  ne  font  pas  le 
troisième  rempotage; 
c'est  une  faute.  Cela  leur 
crée  une  défaillance  au 
moment  de  la  maturité; 
il  vaut  mieux  le  faire. 

Les  fraisiers  cultivés 
en  pleine  terre  n'ont  pas 
été  touchés.  Ayant  à  leur 
disposition  plus  d'espace 
et  de  nourriture,  ils  ont 
pu  aller  jusqu'à  rempo- 
tage définitif;  nous  le  ferons  en  les  levant  en  motte, 
avec  précaution,  et  en  laissant  un  peu  de  vide  sur  les 
pots  pour  y  mettre  de  l'engrais  en  temps  utile.  Ces  pots 
auront  15  centimètres. 

(à  suivre)  Millet. 

Culture  hâtée  de  la  Tomate 

C'est  on  Angleterre  que  j'ai  eu  l'occasion  de  suivre 
celte  culture  hâtée  de  la  Tomate,  et  c'est  parce  que  j'ai 
pu  constater  les  réels  avantages  qu'elle  présente  que  je 
me  permets  de  la  signaler  aux  lecteurs  du  Jardin. 

Le  semis  se  fait  en  février  en  petites  boites  ou  en  ter- 
rines et  sur  couche;  aussitôt  que  les  plants  ont  deux 
fouilles,  on  repique,  en  terrine  également,  et  on  replace 
sur  couche. 

A  la  mi-mars  on  empote  on  pots  de  12  ou  l.T  centi- 
mètres et  on  replace  sous  châssis  à  froid;  vers  la  mi- 


avril  les  jeunes  pieds  ont  acquis  déjà  un  beau  dévelop 
pement  et  il  est  nécessaire  de  proccder  au  rempotage, 
qui  se  fait  en  pois  de  22  ou  24  centimètres  dont  on  a 
siiin  au  préalable  d'agrandir  le  trou  du  fond,  do  façon 
qu'il  ait  (■)  ou  7  centimètres  do  diamètre;  on  draine  avec 
do  gros  tessons  et  on  rempote  en  emplissant  le  pot  jus- 
qu'à la  moitié  seulement;  les  pots  sont  replacés  sous 
châssis  à  froid. 

Le  compost  employé  pour  le  sends,  le  repiquage  et  le 
rempotage,  est  ainsi  formé  :  3/4  bonne  terre  de  jardin 


■l  1/4  lerroau 


luche. 


Fig.  19.  —  Ph'jUocaclus  phyllanihoides  «  Deutsche  Kaiscriii  »  (voir  p.  I.'i). 


Au  commencement  de 
mai  on  emplit  les  pots, 
en  laissant  toutefois 
assez  do  place  pour  de 
copieux  arrosages. 

Il  se  développe  alors 
des  racines  ailvonlives 
qui  donnent  la  force  à  la 
plante  sans  lui  donner 
trop  de  vigueur. 

Vers  le  iô  mai  on  sort 
les  pots  et  on  les  place  à 
bonne  exposition  devant 
un  m'jr.  au  midi  si  pos- 
sible, en  ayant  soin  de 
les  espacer  de  ."jO  cenli- 
mèlres  et  de  les  enterrer 
aux  3/4  de  leur  hauteur. 
Dès  lors,  les  arrosages 
doivent  être  modérés, 
pour  éviter  un  emporte- 
ment à  bois  au  détriment 
ilu  fruit. 

La  taille  consiste  sim- 
plement à  ébourgeonner 
les  yeux  qui  se  dévelop- 
pent à  l'aisselle  des  feuil- 
les, et  à  pincer  la  tige 
lorsqu'elle  a  atteint  1  mè- 
tre ou  l'^20. 

A  ce  moment  les  ra- 
cines arrivent  à  la  cou- 
che de  tessons,  qu'elles 
traversent  pour  se  ré- 
pandre dans  le  sol. 

Un  fort  tuteur  est  né- 
cessaire à  chaque  pied. 
Effeuiller  le  moins  pos- 
sible, mais  exposer  les 
fruits  au  soleiL 
Lorsque  les  premiers 
fruits  commencent  à  mûrir  il  est  nécessaire  do  creuser 
lie  petites  rigolos  entre  les  lignes  de  pots  pour  les  arro- 
sages; de  temps  en  temps  on  arrose  à  l'engrais  Ne  pas 
H'péter  ces  arrosages  trop  fréquemment. 

Les  fruits  sont  aussi  beaux  que  ceux  des  plantes  cul- 
tivées en  pleine  terre  et  la  récolte  peut  en  être  commencée 
dés  la  mi-juin  c'est-à-dire  i  mois  à  0  semaines  avant  la 
culture  de  plein  air. 

Outre  l'.Vngleterre,  qui  pratique  cette  culture  depuis 
nombre  d'années,  on  la  retrouve  dans  les  pays  septen- 
trionaux, et  en  Suède  en  particulier,  où  elle  se  fait  sur 
de  grandes  surfaces. 

Louis  Lkmoine. 

Poulet  aux  chayotes 

Voici  uno  nouvelle  manière  pour  [iréparer  la  chayote, 
excellent  légume   encore  [rare  sur   les  'marchés;  nous 


:« 


LE   JARDIN 


trouvons  cette  recette  dans  la  Revue  horticole  de 
l'Alçérie,  bulletin  de  la  Sociét»'  d'horliculliire  iTAIger. 

«  Mettre  les  chayotes,  entières  et  sans  peler,  à  cuire 
dans  l'eau  bouillante  ot  salée,  pendant  2  heures  environ. 

Lorsque  les  chayotes  sont  cuites,  les  peler,  puis  les 
couper  en  tranches  rondes  et  retirer  l'amande  qui  se 
trouve  dans  le  milieu. 

Beurrer  ensuite  un  plat  à  gratin,  mettre  une  rangée 
de  tranches  de  chayotes,  sel,  poivre,  fromage  râpé; 
mettre  une  seconde  rangée  de  tranches  de  chayoles  par 
dessus  la  première  jusqu'à  ce  tpie  le  plat  soit  plein. 
Arroser  alors  de  bon  jus  do  rôti  et  glisser  un  quart 
d'heure  dans  le  (our. 

l";iir>'  riitir  un  poulet  et  servir  en  même  li'nips.  » 


ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 


Plantation  des  jeunes  arbres 
Engrais  appropriés 

Nos  [(ères  plantaient  beaucoup;  leurs  arbres  vivaient 
vieux,  plus  vieux  que  les  nôtri's. 

O'Ia  tient  certainement  à  ce  qu'autrefois  les  tailles 
étaient  moins  raffinées,  moins  sévères  qu'aujourd'hui. 
Cela  tient  àce  que  les  formes  étaient  moins  fantaisistes; 
la  nature  y  conservait  davantage  ses  droits.  Gela  tient 
aussi,  il  faut  bien  le  dire,  au  mode  de  plantation. 

Veu.K-je  dire,  par  là,  que,  dans  cette  opération,  l'on 
prend  moins  de  soins  que  jadis?  Non.  je  veux  dire  au 
contraire  que  l'on  en  prend  trop. 

Ainsi,  on  fait  un  trou;  au  fond,  est  remise  la  terre  de 
surface,  ce  qui  est  bien;  on  change  au  besoin  la  terre; 
on  ajoute  à  la  nouvelle  force  engrais,  une  quantité  d'en- 
grais chimiques  disproportionnée  au  volume  de  terre; 
((  on  asseoit  l'arbre  sur  un  tas  d'engrais  »  me  dit  un  lec- 
teur. L'arbre,  si  ses  racines  ne  sont  pas  brûlées  par  ces 
engrais,  ou  ne  prennent  pas  le  blanc  des  racines, 
pousse  bien  pendant  quelques  années.  Mais  le  sol 
factice,  le  tas  d'engrais,  s'épuisent  et  l'arbre,  gâté 
jusqu'alors,  ne  saurait  s'accommoder  du  maigre  repas 
q^ue  doit  lui  fournir  le  terrain  environnant  :  C'est  un 
arbre  en  pot  dans  toute  l'acception  du  terme. 

Et  cet  arbre  en  pot  jaunira,  périclitera  si  l'on  ne  vient 
lui  faire  un  ron/iotaije  a  temps. 

Dans  notre  cas,  en  quoi  consistera  ce  rempotage? 
Intelligemment,  on  y  procédera  en  creusant  autour  de 
l'arbre,  dans  la  partie  de  terre  qui  n'a  pas  été  remuée, 
une  tranchée  circulaire  dans  laquelle  on  introduira  de 
nouveau  force  engrais.  Puis,  lorsque  l'arbre  aura  de 
nouveau  épuisé  ce  sol,  i>n  devra  proeéder  a  un  .lutre 
romiiotage  d'après  les  mêmes  principes. 

Mais  que  île  travaux!  Est-il  possible  que  la  produc- 
tion rémunère  cette  main-d'œuvre? 

J'estime  que  l'on  exagère  vraiment  à  plaisir  les  diffi- 
cultés. J'admets  que  ces  travaux  soient  indispen.sables 
dans  certain»  cas.  Que  l'on  fasse  de  cette  sorte  d'aibori- 
culture  dans  les  jardins  publics,  par  exemple,  la,  pré- 
cisément, où  le  milieu  plail  médiocrement  aux  arbres  et 
où  il  faut  malgré  tout  en  cultiver  pour  montrer  la  t.iille. 
J'ailmet»  encore  qu'un  propriétaire  entêté  veuille,  .i  tout 
prix,  obtenir  quelques  Poiriers  dauN  un  terrain  de  c  om- 
position  telle  que  le>  arbres  ne  puissent  végéter  qu'au 
moyen  de  \'cininiltiçe  signalé  plus  haut.  Mais,  que  co 
soit  In  b's  seules  exceptions  ! 

L'arboriculture  doit  être  heaucouji  plus  simple.  l';i,  si 
dans  certaines  terres,  il  fallait  avoir  recours  a  de  tels 
procédé»,  il  serait  préférable  vraiment  d'y  renoncer  el 
do  se  transporter  ailleurs  dans  un  lieu  plus  pmpice. 


La  règle  donc,  rationnelle  et  possible,  en  matière  de 
plantation,  ne  peut  être  que  celle-ci  :  Défoncer  le  terrain 
en  totalité  ou  par  plates-baniles,  pour  chaque  ligne 
d'arbre,  à  une  iirofondeur  variant  avec  la  composition 
de  ce  terrain,  cela  après  avoir  étendu  à  la  surface  des 
engrais  naturels  décomposés,  additionni's  d'engrais  chi- 
miques au  besoin  en  quantité  raisonnable.  Midanger 
entièrement  ces  éléments  de  façon  que  les  engrais  soient 
répandus  dans  toute  l'épaisseiir  du  sol  et  soient  ainsi  à 
la  disposition  des  racines  qui  sauront  les  trouver  .lufur 
el  à  mesure  de  leur  allongement.  Planter  ensuite  les 
arijres  en  ehoississant  simplement  de  la  terre  line  pour 
entourer  les  racines,  sans  autre  adjonction  d'engrais. 

Ce  n'est  que  lieaucoup  plus  tard,  lorsque  les  arbres 
seront  fatigués  par  des  fructifications  altondantes,  qu'il 
sera  utile  de  leur  donner  en  échange  des  engrais.  El 
c'est  surtout  dans  ce  cas  que  les  engrais  chimiques 
Irnuveront  leur  emploi.  Hiches  en  principes  fertilisants 
sous  un  petit  volume,  ils  sont  facilement  Iraiisporlables. 
Administrés  en  [loudre  et  étant  solubles,  ils  parvien- 
nent, après  une  pluie  on  un  arrosage,  très  rapidement 
aux  racines. 

On  trouve  partout  maintenant  des  engrais  chimiques 
et  leur  prix  de  revient  diffère  peu  suivant  les  contrées. 
Cependant,  quoique  ce  soit  assez  simple  de  s'en  pro- 
curer, certains  reculent  devant  le  dérangement  néces- 
saire. Qu'à  cela  ne  tienne.  On  y  supplée  facilement 
grâce  aux  purins  de  toutes  sortes  que  l'on  trouve  d'au- 
tant plus  abondants  que  l'on  s'éloigne  des  grands 
centres;  grâce  aussi  à  l'engrais  humain  qui  n'est  pas 
des  moins  efficaces. 

En  somme,  voici  de  l'arboriculture  simple.  Ce  sont  là 
des  opérations  susceptibles  de  n'efTrayer  personne,  à  la 
portée  de  quiconque  possède  une  terre,  et  c'est,  j'ose  le 
dire,  la  méllinde  la  plus  certaine  et  la  plus  fructueuse. 

II  me  faut  maintenant  entrer  ilans  la  pratique:  il  ne 
sUi'lil  pas  de  poser  des  principes,  il  faut  les  développer, 
c'est  ce  qui  sera  fait  clans  une  prochaine  élude. 

Claude  Tri':bigs.\dd. 

'\A/\/V^ 

L'Horticulture  rétrospective 

Carte  d'adresse  d'un  jardinier  fleuriste 
è  la  fin  du    wur  siècle 

L'élégante  carie  d'adresse  d'un  jardinier-lleurisle  du 
roi  Louis  XVI,  reproduite  par  le  Jardin,  figurait  au 
Musi'e  rétrospectif,  de  l'Horticulture,  organise  à  l'Ex- 
position lie  l'JdO  dans  le  kiosque  Philippon,  situé  à 
l'un  dos  angles  du  Pont-Alexandre  III,  au  l'.ours-la- 
Reine(l). 

Les  souvenirs  de  ce  genre  étaient  rares  dans  cet 
intéressant  musée  rétrospectif  pourtant  si  riche  en 
collections  bibliographiques,  jiorlrails,  instruments  el 
objets  rappelant  l'ancien  janiinage.  Dans  son  r.ipporl 
du  Cimiile  d'organisation  du  musée,  notre  collaborateur 
M.  Paul  Ilariot  le  constatait  avec  regret.  On  y  remar- 
quait, en  effet,  l'absence  presque  complète  des  vieux 
catalogues  horticoles,  diplnnies  el  autres  parchemins  (8). 

La  gracieuse  estampe  ici  reproduite  (fig.  0)  montre 
qu'avant  la  Révolution  le  commerçant  avait  déjà 
coutume  d'envoyer  des  cartes  illustrées  et  gravées  par 
d'habiles  artistes,  pour  répandre  son  nom  el  étendre  sa 
clientèle.  Au  milieu  d'un  «  cartouche  »  conçu  dans  le 
style  décoratif  de  l'époque,  figuraient  les  noms,  adresse 
et  qualité  du  titulaire.  On  faisait  entrer  dans  la  comjjo- 

(1)  V.ilr  lo  Jarittn.  1900.  I>.  'XiR:  1901,  pp.  8,  'i7. 

(ï)  I*.  Ilnriol  ol  C.  Marcel  Muk»  ré\rotjtrcHf  dt  CRortiruUure,  p.  y. 


LE  JARDIN 


39 


silion  de  ce  dessin  nrtisliquo  des  .iniioiries,  des 
omlilèmos  et  dos  figures  alli-goiiquos  en  rapport  avoi- 
les  goiits  ou  la  profession  de  cliaquo  i)crsoiui('. 

La  carte  d'adresse  du  sieur  Itegnaiilt  est  lonfoiine  à 
cotte  mode.  Par  ses  caraotéros  ornementaux,  elle  sent 
bien  son  pur  stylo  Louis  X\'l;  on  y  trouve  tous  les 
signes  distinclifsdo  cette  tielle  période  do  l'art:  nmuds 
de  rul)ans,  trophées  et  altriliuts,  cannelures,  et.-.  La 
rectitude  des  lignes  révèle  l'imitation  de  l'anticpie, 
imitation  qui  s'at^'cntue  dans  l'art  à  mesui'o  rpie  l'on 
avance  vers  la  lin  du  siècle,  et  finit  par  aboutir  à  la 
froideur  et  à  la  sécheresse  du  style  Empire.  Cette  ten- 
dance, déjà  sensible  vers  17-;0,n'empôclie  pas  que  la 
carte  d'adresse  en  question  possède  un  véritable  caclicl 
de  distinction  et  de 


M 


rrorrrr 


^m^:^ 


')ai-(lnii(;r    1*  loii  l'is  l  e 

i>  U     il  O  i 

/>oi/tyi  i/rs  Jfi/y/tf/tvr.r  t/r  /hn^  t/r/iuù  Uù/f/  i/r  jr~ft 

./  l'.inis  I 


lion  goût. 

Le  sieur  Hegnault 
prenait  le  titre  de 
Jardin  ter-  (leuristc 
du  roi  et  de  Ma- 
dame ta  Daujdii/ie. 

Il  s'agit  de  Marie 
Joséphine  de  Sa- 
voie, femme  du 
Comte  de  Provence, 
qui  devint  plus  tard 
Louis  XVIII  et  fut 
Dauphin,  c'est-à- 
dire  héritier  pré- 
somptif du  Irène, 
depuis  l'avènement 
de  son  frère  aine 
Louis  XN'I,  en  1774, 
jusqu'à  la  naissance 
du  Dauphin  Louis 
en  1781. 

Ce  jardinier-llou- 
riste  du  roi  habitait 
le  faubourg  du 
Roule,  alors  occupé 
en  grande  partie 
par  les  maraîchers 
et  les  cultures  des 
fleuristes.  Fournis- 
seur attitré  de  la 
Cour,  il  pouvait 
orner  sa  carte  d'a- 
dresse de  l'écusson 

royal,  d'ailleurs  fort  décoratif,  avec  ses  trois  fleurs  do 
lis  entourées  par  le  grand  collier  de  l'Ordre  du  Saint- 
Esprit. 

A  droite  et  à  gauche  du  cartouche,  on  remarque  deu.v 
trophées  composés  des  principaux  instruments  profes- 
sionnels. Enfin,  deux  plantes  symboliques  accompa- 
gnent cette  gracieuse  composition  :  l'Olivier,  consacri' 
à  Minerve,  pour  représenter  la  Paix,  les  Sciences  et  les 
Arts;  puis  le  «  Mirlhe  »,  cher  à  Vénus,  arbuste  très  en 
faveur  auprès  de  nos  grands  parents,  mais  dont  notre 
époque  peu  sentimentale  n'apprécie  plus  la  voleur  sym- 
bolique. 

L'inscription  nous  apprend  aussi  que  le  sieurRegnault 
était  doyen  des  jardiniers  de  Paris  depuis  l'Edit  di' 
1776.  Cet  édit,  rendu  sous  le  ministère  de'  Turgot,  avait 
donné  la  liberté-  au  commerce  en  abolissant  le  régime 
des  corporations.  De  ce  fait,  la  corporation  des  Maitres- 
janliniers  de  Paris  avait  été  supprimée. 

La  carte  d'adresse  de  Regnault  étant  postérieure  à  la 
promulgation  de  l'édit  précité,  sa  date  se  trouve  com- 
prise entre  les  années  1776-1781.  Sans  doute,  le  jardinier 


(leurisle  de  Louis  XVI  a  dû  remplir  jusqu'à  la  Révo- 
lution les  fonctions  homiriliques  de  doyen  ou  pri''sident 
d'une  société  libre  de  jardiniers  parisiens  qui  parait 
n'avoir  laissé  aucune  autre  trace. 

Il  imus  reste  seulement  la  constatation  de  son  existence 
sur  la  carte  d'adresse  de  Regnault,  intéressantdocument 
historique  puisqu'il  rappelle  le  souvenir  de  celte 
première  Société'  d'Horticulture  ilisparue  pendant  la 
Inurmento  révolutionnaire,  et  aussi  la  suppression  de 
l'antique  corporation  des  Maitres-jardiniers  de  la  ville 
do  Paris. 

Personne  n'ignore  qu'autrefois  le  travail  n'était  pas 
libre.  Pour  avoir  le  droit  d'exercer  une  profession,  me  me 
la  plus   infime,  il  fallait  appartenir  à  une  association 

nommée        aujour- 


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Fig.  20.  —  Carte  d'adresse  d'un  Jardinier  ftcurisie  au  XVTTI'  si<'eJe 


d'hui  «  corpora- 
tion »,  mais  que  les 
textes  du  temps  ap- 
pellent Commu- 
nauté ou  Métier- 
juré,  dans  les  actes 
du  xvi"  siècle;  Maî- 
trises et  jurandes, 
au  xmi"  siècle. 

Les  jardiniers 
n'ont  pas  échappé 
à  cette  mesure  so- 
ciale qui  avait  de 
grands  inconvé- 
nients et  quelques 
avantages.  Avant 
177C>,  il  existait  donc 
à  Paris  une  n  Com- 
munauté des  Mais- 
tres-jardiniers,  Pré- 
oliers,  Maraîchers  » 
(l).Le  nom  de  «pré- 
oliers  »  paraît  dé- 
rivé du  mot  latin 
oins,  légume.  Il  est 
fait  mention  pour 
la  première  fois  îles 
Maîtres-  jardiniers, 
en  1407,  dans  une 
ordonnance  rendue 
par  Louis  XI  qui 
organisait  les  mé- 
tiers de  Paris  en 
une  sorte  de  milice  urbaine.  Les  premiers  règlements 
connus  remontent  à  1473,  mais  la  rédaction  définitive 
des  statuts  ne  date  que  de  1599. 

La  corporation  des  Maitres-jardiniers  de  Paris  se 
composait  des  jurés,  au  nomlire  de  quatre,  qui  étaient 
les  chefs  de  l'association  ;  des  maîtres  ou  patrons,  qui 
avaient  seuls  le  droit  de  commercer;  des  compagnons 
ou  ouvriers,  et  des  apprentis.  Le  temps  de  l'apprentis- 
sage était  fixé  à  quatre  ans.  L'aspirant  à  la  maîtrise 
devait  avoirfait  deux  ans  de  compagnonnage  et  présenter 
un  chef-d'œuvre,  ce  dont  les  enfants  des  maîtres  étaient 
dispensés.  Ce  chef-d'ceuvre  consistait  en  un  travail  de 
charpenterie  :  construction  d'une  treille,  tonnelle, 
pavillon  rustique,  etc.  Aussi  la  hache  était  considérée 
comme  l'emblème  caractéristique  du  métier  de  jardinier. 
Un  jeton  de  la  corporation,  daté  de  IbrS,  appartenant  à 
la  collection  de  la  Monnaie,  représente  une  main  armée 
de  la  hache,  avec  cette  devise  :  Maniis  lords  divitias 
poral  (la  main  laborieuse  prépare  les  richesses). 
Citons  encore  quelques  règlements  curieux  :  Avant 

(Il  Slahits  des  Maitres-jardiniers  de  Paris,  in-'i,  r.oiiichon,  1697. 


40 


LE  JARDIN 


d'accorder  la  maîtrise  aux  compagnons  quiprésenlaient 
le  chef-d'œuvre,  les  jurés  devaient  s'enquérir  de  leurs 
bonne  vie  et  mœurs,  des  maîtres  chez  qui  ils  avaient 
servi,  etc. 

Nul  ne  pouvait  diHourner  un  compagnon  travaillant 
chez  un  confrère  sous  peine  d'amende.  La  veuve  jouis- 
sait des  droits  de  son  mari,  pendant  le  temps  de  son 
veuvage  seulement;  elle  perdait  son  privih'-go  si  ello 
«  taisait  faute  à  sa  vidnité  ».  l-'.lle  jniuvail  ganler  l'ap- 
prenti commencé  par  son  mari,  mais  non  en  prendre 
un  autre,  etc. 

Les  Maîtres-jardiniers  parisiens  étaient  au  nombre  de 
120<),  il  l'époque  où  vivait  le 
jardinier-fleuriste  Regnault, 
sur  lequel  nous  ne  possc'- 
dons  aucun  autre  rensei- 
gnement biographique. 

Seulf,  sa  carte  d'adresse 
artistique  nous  a  conservé 
le  souvenir  de  son  nom  et 
nous  a  fourni  l'occasion  de 
dire  quelques  mois  sur  ces 
horticulteurs  des  temps 
passes.  , 

G.  GlBAlLT. 


BEGONIAS  NOUVEAUX 


Bégonias  Jean  Lotte 
et  Marcelle  Lotte 

Ces  nouveaux  hyluides 
proviennent  du  liegonia  jiic- 
tavenxis  fécondé  par  le  lie- 
gonia  Ducharirei. 

Le  Bégonia  Jean  Lolte 
(flg.  2-'))  est  une  superbe 
plante  arborescente,  pou- 
vant atteindre  0^70  de  hau- 
teur, remarquable  par  sa  vé- 
gétation luxuriante,  son 
port  robuste  et  ramiflé.  Le 
feuillage,  très  abondant,  est 
porté  par  des  pétioles  longs 
d'environ  O^OO;  lindie  de 
l'J  i\  15  centimt'lres  de  long, 
oblique,  cordiforme- lan- 
céolé, à  bords  sinunlés-den- 
tés,  d'un  vert  bronzé  en 
dessus  et  rouge  pourpre  en 
dessous,  fortement  hispide 
sur  les  doux  faces,  à  ner- 
vures légèrement  enfoncées 
en    dessus,     saillantes     en 

dessous.  Pédoncules  très  longs,  s'élevant  au-dessus 
des  fouilles.  Inflorescence  en  corymbe,  à  divisions 
dichotomes,  lâches,  portant  un  nombre  considérable 
de  fleurs  do  4  ccnllmètres  de  diamètre,  d'une  très 
longue  durée,  blanc  pur  rosé  au  centre,  et  couvertes  de 
poils  rouges  sur  la  face  externe,  ce  qui  donne  a  toute 
l'Inflorescence  un  reflet  rose  vif  très  brillant. 

Le  Bégonia  .\farcelle  I.olle  (flg.  21)  est  une  plntilo  à 
port  drossé,  pyramidal,  linulo  de  .V)  à  00  centimètres, 
de  croissance  rapide,  abondamment  ramiliée.  Tigos, 
pétioles  et  pédoncules  robustes,  érigé»,  eharnu.s,  cylin- 
driques, d'un  vert  brillant  et  rouge  aiix  insertions  dos 
pétioles,  couverts  de  poil»  roses  et  argentés,  longs, 
déflôchls.  Le  feuillage  abondant,  long  do  l."i  contiinèires 

l'ti'.  iniii,  est  coriliforine,  siriiié-lii)jé  i-l  li'ui-ri'tiieiil  ili.nl.. 


hispide,  d'un  vert  olive  vernissé  très  brillant  en  dessus, 
vert  teinté  de  rouge  en  dessous.  Les  nervures  enfoncées 
dans  des  sillons,  donnant  à  la  feuille  un  extérieur  légè- 
roment  gaufré,  sont  saillantes  sur  la  facejnférieuro  avec 
un  coloris  rouge  vil.  Les  (leurs,  larges  de  0"'05  de  dia- 
mètre, blanc  satiné  à  l'intérieur,  et  revêtues  extérieu- 
rement de  longs  jtoils  roses,  d'un  effot  très  joli,  sont 
réunies  en  énormes  bouquets,  à  divisions  dichotomes, 
soutenus  par  des  pédoncules  très  rigides  dominant  le 
feuillage. 

Los  deux  nouveautés  dont  nous  venons  de  donner  la 
description  croissent  vigoureusement  l'été  à  la  pleine 

terre  il  mi-ombre;  on  pourra 
donc  les  employer  avec 
avantage  pour  la  décoration 
des  jardins  pendant  la  belle 
saison. 

Ce  sont  également  deux 
bonnes  et  belles  plantes  à 
cultiver  on  pots  pour  la  serre 
tempérée  et  l'appartement, 
car  leur  floraison  est  inces- 
sante l'été  en  plein  air  et 
l'hiver  en  serre.  On  les  mul- 
tiplie très  facilement  de 
boutures  en  toute  saison. 

En  résumé,  ee  sont  doux 
Bégonias  magnifiques  qui 
méritent  do  prendre  place 
dans  toutes  les  collections, 
et  l'on  peut  ajouter,  dans 
tous  les  jardins. 

On  peut,  dès  maintenant, 
se  les  procurer  chez  les  ob- 
lenleurs,  NLM.  Lotte  père  et 
tils,  horticulteurs  à  Angou- 
lème. 

HenUI  TllElLlEIl  FILS. 

Société  Française  il'tlortiCQllQre 

DE  LONDRES 


Fig.  21.  —  IUj)iin\a  Harcelle  Lullr. 


Le  banquet  annuel  do 
cette  société,  qu'entourent 
lant  de  symnalhies  des  deux 
cotés  de  la  Manche,  a  eu 
lieu  le  IS  janvier  a  l'Impérial 
Restaurant,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Moss,  qui  était 
assisté  d'un  certain  nomliro 
de  notabilités  anglaises. 

Le  président,  ainsi  que 
M.  Navel,  secrétaire, et  notre 
excellent  ami  M.  Ilarman  Payne,  ont  bu  i\  la  prospérité 
de  la  Société  et  à  la  santé  de  son  président  M.  Georges 
Schneider,  qui  a  pui.ssamment  contribué  a  son  succès. 
M.  Navel,  au  nom  do  ses  collègues,  a  remis  au  «  papa 
Schneider  »,  au  milieu  des  acclamations,  un  joli  porte- 
plume  en  or  en  témoignage  de  reconnaissance.  Enfln, 
M.  Navol  a  bu  à  l'horticulture  et  à  la  presse  anglaise, 
et  M.  H.  Thomas  a  la  presse  horticole  française. 


EXPOSITION    D'ALGER 

Une  deuxième  exposition  de  fruits,  primeurs  et  plan- 
tes industrielles  vient  d'avoir  lieu  au  Palais  consulaire 
d'.Mfc;er  los  1(1.  11  ot  12  janvier. 


LE  JARDIN 


11 


A  l'appel  (le  la  Société  d'horliculluro  avaicnl  répondu 
do  nombreux  producteurs  des  trois  déparlonients  algé- 
riens pt  dos  faliricants  do  caisses  l't  d'emballages  de  la 
Mélropolo. 

Les  divers  produits  locaux  ont  été  fort  bien  ropri'- 
sentés  :  oranges,  mandarines,  bananes,  figues,  olivis 
étaient  très  satisfaisantes;  on  a  fort  apprécié  aussi  les 
confitures  et  fruits  confits,  la  liqueur  do  mandiirine,  le 
café  de  figues,  etc. 

Le  concours  de  paniers  et  caisses  d'emballage  était 
particulièrement  in- 
téressant et  avait 
réuni  do  nombreux 
fabricants.  MM.  Car- 
ruana  et  Lavesque, 
d'Alger,  ont  obtenu 
une  médaille  d'ar- 
gent. 

MM.  Raignier  et 
Rridard,  de  Laignes 
(Cote-d'Or).  ont  ob- 
tenu une  médaille  do 
vermeil  pour  leurs 
caisses  pliantes  de 
différents    modèles. 

Les  i)aniers  d'em- 
ballage de  M.  S.  Mar- 
tin (ils,  de  Pontet 
(Vaucluse),  Mou- 
geon  et  Amiot  do 
Monteux(Vuucluse;. 
H.  Bois  et  C"- de  Poil 
lot,  et  de  la  O'  de- 
chemins  de  fer  P- 
L.-^L  algériens,  ont 
obtenu  une  médaille 
de  vermeil.  Les  em- 
ballages en  carlon 
de  ^L\I.  Lavesque 
(Alger)  et  Barthelet 
(Marseille),  une  mé- 
daille do  vermeil. 

L'utilisation  des 
fibres  d'Agave  était 
représentée  par 
M.  Anglada  (Mus- 
tapha) dont  les  bros- 
ses en  crin  de  Tam- 
pico ont  obtenu  une 
médaille  de  vermeil. 

Le  service  botani- 
que    du    gouverne- 

meiitprésentaildans  un  but  de  vulgarisation  des  spé- 
cimens de  végélaux  intéressants  et  utilisables  dans 
l'industrie.  Parmi  eux  :  les  Agave  sisal  et  le  Fourcroya 
gigantea,  dont  les  fibres  constituent  une  excellente 
filasse;  V Agace  heteracanllm,  dont  la  fibre  est  très 
recherchée  dans  l'industrie  des  brosses  sous  le  nom  de 
crin  de  rawî^xco.  Signalons  aussi  l'essence  de  Cèdre  de 
l'Atlas,  produit  pharmaceutique  de  valeur;  la  Li'ffa  ou 
Courge  torchon,  remplaçant  l'éponge  et  servant  à  con- 
fectionner de  jolies  vanneries  artistiques.  Parmi  les 
Aurantiacées  cultivées  à  la  Station  d'expérience  du 
service  botanique,  étaient  présenlées  diverses  variétés 
de  Chinois,  des  Kitmqitat  ou  Citrons  du  Japon  utilisis 
dans  la  confiserie,  les  limes  acides  et  les  citrons  Gallet 
sans  pépins. 

Une  foire  d'arbres  fruitiers,  arbustes  et  plantes  d'orne- 
ment complétait  cette  Exposition. 


V\n.  2i.  —  Clii-ysaiithèiue  <•  Ci-atianopolis  »  (voir  p.  W). 


La  w  parasitaire  cbez  les  véiétaux  supérieurs 

N'ons  disions  que  quand  les  germes,  dépourvus  de 
chlorophyllo,  sont  incapables  de  fixer  le  carbone  de 
l'air,  ils  restent  parasites,  et  vivent  aux  dépens  de  la 
plante  sans  Ix-néficc  pour  elle. 

C'est  le  cas  des  pétales  floraux;  ils  reçoivent  leur 
nourriture  de  la  plante  sans  rien  lui  fournir  en  retour. 

C'est  pourquoi  la 
lloraison,  môme  non 
suivie  de  fructifica- 
tion, est  toujours 
une  cause  d'épuise- 
ment pour  le  sujet. 
Les  greffons  eux- 
mêmes  sont  para- 
sites ))endant  un 
certain  temps,  jus- 
qu'à l'époque  de 
l'apparition  de  leurs 
feuilles.  Quand  cel- 
les-ci sont  dévelop- 
liées,  elles  concou- 
rent à  la  nutrition 
commune,  en  élabo- 
rant la  sève  et  fixarit 
le  carbone  atmo- 
sphérique. Mais  il 
résulte  de  cette  asso- 
ciation hétérogène 
\in  fait  curieux  :  les 
deux  parties  sou- 
dées artificiellement 
réagissent  l'une  sur 
l'autre  par  suite  de 
leurs  échanges  réci- 
proques et  modifient 
leurs  propriétés  res- 
pectives. Les  fruits 
du  greffon  se  res- 
sentent de  l'influence 
du  portegrefïe,  et  la 
composition  de  la 
sève  do  celui-ci  est 
modifiée  par  la  pré- 
sence du  greffon. 
Ces  faits,  longtemps 
contestés,  sont  main- 
tenant hors  de  doute, 
à  la  suite  des  belles 


expériences  de  ^L  Daniel,  exécutées  au  Laboratoire  de 
biologie  de  Fontainebleau.  Certaines  de  ces  modifica- 
tions sont  même  assez  profondes  pour  que  par  la  pratique 
du  grefïage  on  ait  pu  obtenir  des  variétés  intermédiai- 
res, véritables  hybrides  de  greHe  dont  l'existence,  a 
l'heure  actuelle,  n'est  plus  sérieusement  contestée. 

Pour  les  fragments  reproducteurs  qui  se  détachent  du 
pied-mère  :  graines,  tubercules,  bulbes,  bulbilles  et 
caieux,  la  vie  parasitaire  continue  aux  dépens  des 
réserves,  tant  que  les  appareils  radicaux  et  foliaires  ne 
sont  pas  développés.  Pendant  la  période  germinative, 
les  embryons  végétaux  épuisent  les  réserves  contenues 
sous  les  téguments  de  la  graine.  Les  bourgeons  des 
tubercules  ou  des  bulbes  se  développent  en  utilisant  les 
aliments  accumulés  dans  ces  organes.  Si  ces  réserves 
sont  épuisées  avant  le  développement  des  feuilles,  la 

(1)  LcJordin,  1902,  p.  25. 


'l? 


LE   JAi\DIN 


croissaDce  s'arrête  el  la  mort  ne  larde  pas  à  se  produire 
par  inanition.  Car  la  matière  verte  des  feuilles  et  l'aclion 
de  la  lumière,  sont  deux  facteurs  indispensables  de 
la  nutrition  des  végétaux  supérieurs  dépourvus  do 
réserves. 

La  connaissance  de  ces  faits  joue  un  rôle  important 
dans  la  pratique  des  semis.  Si  l'on  enfouit  profondément 
les  graines,  les  plantules  mcllronl  plus  de  lomps  pour 
traverser  la  couche  de  terre  qui  les  sépare  de  la  lumii-re, 
leur  levée  sera  retardée,  et  leur  croissance  moins  vigou- 
reuse. A  une  certaine  profondeur,  varialile  avec  le 
volume  des  graines,  la  levée  devient  même  impossible, 
car  le  germe,  ayant  épuisé  ses  réserves  avant  d'être 
parvenu  à  la  lumière,  ne  peut  plus  s'allonperfaute  d'ali- 
ments, et  la  plante  se  détruit  avant  même  la  levée. 
D'après  ces  données,  il  est  facile  de  conclure  que  les 
réserves  des  graines  étant  il'autant  moins  abondantes 
que  celles-ci  sont  plus  petites,  la  profondeur  des  semis 
doit  toujours  être  calculée  de  manière  que  la  levée  puisse 
se  faire  avant  l'épuisement  de  ces  réserves.  L'insucr.s 
de  beaucoup  de  novices  en  l'art  de  semer,  provient  sou- 
vent de  la  trop  grande  profondeur  u  laquelle  ils  ont 
enfoui  les  graines.  En  opérant  ainsi,  ils  ont  prolongé  la 
vie  parasitaire  des  germes  au-delà  du  temps  nécessaire 
a  la  consommation  des  réserves,  el  les  pauvres  plantes 
sont  mortes  do  faim,  faute  de  lumière.  D'une  façon  gciu - 
raie,  les  graines  ne  doivent  être  enfouies  que  juste  ass.'z 
pour  leurassurer  l'humidité  nécessaire.  En  liorticulliirc, 
où  l'on  peut  remédier  au  défaut  d'humidité  par  des  lias- 
sinages  fn-querits,  le  semis  des  petites  graines  à  la  sur- 
face même  du  sol,  avec  un  simple  tassement  pour- 
assurer  leur  adhérence,  est  le  mode  le  plus  générale- 
ment adopté  par  la  plupart  des  praticiens. 

En  gniido  culture,  la  profondeur  du  semis  so  rc''j.'le' 
d'après  la  nature  du  sol  dans  lequel  on  opère  ;  pour  parer 
aux  inconvénients  de  la  sécheresse,  elle  doit  être  plus 
considérable  dans  les  terres  légères  que  <lans  les  sols 
compacts.  Les  semis  de  céréales  d'automne  doivent 
être  peu  profonds  afin  de  hâter  la  levée  et  de  permettre 
à  la  plante  d'acquérir,  avant  le  repos  de  la  vcgétatioUj^ 
un  développement  suflisant  pour  être  capable  de  résister 
aux  froids  de  l'hiver. 

Les  plantes  à  tubercules  ou  à  bulbes, en  raison  même 
de  l'abondance  de  leurs  réserves,  n'ont  pas,  en  général, 
à  en  craindre  l'épuisement  avant  leur  levée;  ce  sont 
d'autres  considérations  qui  doivent  guiiler  sur  la  pro- 
fondeur à  laquelle  il  convient  d'enfouir  ci'S  organes: 
nature  et  humidité  du  sol,  soins  culturaux,  etc.,  mais 
comme  pour  les  graines,  on  peut  remarquer  que  moins 
les  tuberi'uh-s  sont  enfouis,  plus  la  levée  est  rapide  et 
la  croissance  vigoureuse. 

En  résumé,  si  nous  voulons  hâter  le  développement 
de  nos  plantes  cultivées,  les  mettre  plus  à  môme  do 
résister  aux  diverses  causes  de  ileslruction  et  augmentée 
les  rendements,  abrégeons  le  plus  possible  le  stade  de 
leur  vie  parasitaire,  par  des  semis  peu  profonds,  acti- 
vons encore  la  levée,  si  possible,  du  moins  en  culture 
maniichèro,  par  de»  bassinages  fréquents  et  une  tempé- 
rature convenable.  Si  plus  tard  îles  chercheurs  conjme 
M.  Ilaoul  liouilhac  découvrent  des  solutions  nutritives 
capalile»  île  prolonger  la  vie  des  plantes  à  l'oliscuriti', 
il  est  douteux  que  l'application  en  soit  |nmai.s  Irrs 
étendue.  En  dehors  de  l'assimilation  du  carbone,  dont 
elle  est  un  facteur  indispensable,  la  lumière  joue  \is  à 
vis  des  plantes  un  autre  riMo  non  moins  important, 
pour  lequel  11  sera  bien  difficile  de  la  suppléer:  c'est 
elle  qui  onlrotienl  leur  transpiration  et  prévient  leur 
éliolomcnt. 
Toutefois,  peut-dire  parvicndra-t-on,  grâce  a  ces  solu- 


tions nutritives,  à  améliorer  le  sort  de  nos  plantes 
d'appartement,  placées  en  général  dans  des  conditions 
hygiéniques  absolument  défavorables  à  leur  développe- 
ment normal.  En  ce  cas,  ces  gracieuses  captives  auront 
bien  niériti-  do  M.  IJouilhac  et  de  ses  imitateurs. 

Raymond  Rocer. 

Les  Horticulteurs  et  les  chemins  de  fer 


Les  droits  des  destinataires,  en  cas  d'avaries  dans  le 
transport  des  marchandises  par  chemins  de  fer,  n'étant 
pas  bien  connus.  l'Assemblée  générale  du  Syndicat  des 
Horticulteurs  lyonnais  m'a  demandé  de  les  préciser 
dans  une  note. 

C'est  ce  que  je  vais  faire,  dans  l'espoir  que  ces  quel- 
ques renseignements  pourront  éviter  à  nos  collègues 
des  difficultés  trop  souvent  onéreuses. 

Lorsqu'il  reçoit  des  marchandises,  le  droit  du  desti- 
nataire est  tout  d'abord  de  n'en  pas  prendre  livraison 
sans  avoir  reconnu  leur  état. 

C'est  un  droit  que  l'on  n'exerce  généralement  pas. 

Quand  le  colis  que  l'on  reçoit  ne  jiarait  pas  avoir 
souffert  et  que  les  ai  ticles  qu'il  contient  ne  craignent 
pas  la  casse,  on  ne  soulève  habituellement  aucune  diffi- 
culté; on  signe  le  registre,  on  paie  le  port  s'il  esldii,  et 
tout  est  dit.  Mais  il  est  très  utile  que  l'un  sache  que 
même  en  atjissant  ainsi,  le  droit  à  une  indemnité  pour 
avarie  n'est  pas  périmé  ;  j'expliquerai  plus  loin  la  mar- 
che à  suivre  dans  ce  cas. 

Tout  d'abord  il  est  bon  de  dire,  car  beaucoup  de  per- 
sonnes l'ignorent  encore,  que  la  lettre  d'avis  qu'envoie 
la  compagnie  n'est  pas  oliligatoire,  sauf  pour  les  colis 
postaux  ;  dans  tous  les  autres  cas,  grande  ou  petite 
vitesse,  la  compagnie  n'est  pas  obligée  d'aviser  le  des- 
tinataire de  l'arrivée  des  marchandises  qu'il  attend. 
C'est  à^elui-ci  à  savoir  quel  jour  ces  marchandises  doi- 
vent arriver  en  gare  et  à  les  y  faire  n'clamcr. 

Si,  quand  il  se  présente  ainsi  à  la  gare,  le  destina- 
taire n'y  trouve  passes  marchandises,  i\ta,u[.  absolu  ment 
le  constater  par  l'un  des  deux  moyens  suivants  : 

Se  faire  présenter  le  registre  des  réclamations  et  y 
consigner  la  suivante  ou  une  semblable:  «Je  soussigné, 
m'élant  présenté  ce  jour  à  la  gare  pour  retirer  une 
expédition  en  provenance  de  (la  gare  de  départ),  il  m'a 
été  répondu  que  cette  expédition  n'était  pas  arrivée 
bien  que  les  délais  do  transport  fussent  expirés  ;  en 
conséquence  je  déclare,  dès  maintenant,  réserver  tous 
mes  droits  (Signature  et  adresse)  ». 

Ou  bien,  rentré  chez  soi,  écrire  tout  de  suite  une 
lettre  recoin  mandée  au  chef  de  gare  pour  faire  la  même 
constatation. 

Toute  autre  manière  de  faire  sera  repoussée,  par  la 
Comi)agnie  d'abord,  et  par  les  tribunaux  ensuite. 

Si  vous  envoyez  une  lettre  non  recommandée  elle  sera 
toujours  considérée  comme  n'ayant  jamais  été  reçue  ; 
si  vous  vous  bornez,  comme  cela  se  pratique  souvent 
dans  les  petites  gares,  à  faire  constater  le  fait  par  un  ou 
plusieurs  employés,  el  même  par  le  chef  de  gare,  la  <  ;om- 
pagnio  invoquera  toujours  l'article  liCi  du  Code  de  com- 
merce el.  maigri"  tous  les  témoins  et  les  constatations 
plus  ou  moins  officielles  que  vous  pourrez  produire,  vous 
serez  toujours  débouté  do  voire  demande. 

Cola  a  été  ainsi  jugé,  pour  ce  cas  et  pour  ceux  qui 
vont  suivre,  par  la  Cour  de  Cassation  le  2.j  février  liS'.K). 
Sous  peine  de  perdre  tous  les  procès  que  l'on  pourrait 
engager,  il  faut  donc  so  bien  pénétrer  que,  vis-à-vIs 
des  Compagnies,  Il  n'existe  que  deux    seuls   moyens 


LE    JARDIN 


43 


ait 


d'iulrosser    dps  réclamations:   lo  regislro  îles  plaintes 
ou  la  lollre  rocommandi^'e. 

J'insiste  la-clcssus,  avant  do  donner  tout  autre  rensoi- 
tînemonl,  car  l'on  no  saurait  se  ligurcr  le  nonilirc  do 
proci'js  perdus,  sans  aucun  examen  prcalalilo  et  sans 
que  l'avocat  do  la  Compaunio  ail  d'aulri'  plaidoirie  a 
prononcer  que  ces  simples  mots:  «  Nous  invofpions 
l'article  10")  du  Gode  de  Commerce.  » 

Donc  la  lettre  d'avis  n'est  pas  obligatoire,  mais,  par 
contre,  la  G"'  ne  peut  compter  aucuns  frais  do  nia;:.i- 
sinage  si  elle  n'a  pas  donné  avis  de  l'arrivce  des  mar- 
chandises par  la  poste,  télégraphe,  téléphone,  message 
lélcphoné  ou  exprès,  car  elle  a  tous  ces  moyens  à  sa 
disposition,  sans  cependant  pouvoir  compter  plus  ilc 
lô  centimes  de  frais. 

J'ajouterai   encore  que  si,  pour  pouvoir  comiitor  les 
(rais   do    magasinage,   il   suffit  que  la  Compagnie 
envoyé  l'avis,  il  n'est  nullement 
obligatoire   que   cet    avis    soit 
parvenu.  Si  la  lettre  s'égare  ou 
si  elle  arrive  en  retard,  c'est  le     * 
destinataire  qui  est  responsa- 
ble et  non  la  Compagnie. 

La  lettre  d'avis  étant  en- 
voyée dans  les  délais  nor- 
maux, les  marchandise»  doi- 
vent être  enlevées  le  lendemain 
si  la  lettre  d'avis  est  parvenue 
au  destinataire  avant  si.r  heu- 
res (lu  soir,  s'il  s'agit  d'un 
wagon  complet  devant  être  dé- 
chargé par  le  destinataire,  et 
avant  midi  pour  toutes  les 
expéditions,  grosses  ou  petites, 
déchargées  par  la  Compagnie. 
Si  la  lettre  parvient  après  ces 
heures  fixées,  le  délai  d'enlève- 
ment est  augmenté  de  24  heu- 
res. 

Dans  le  calcul  des  délais 
accordés  pour  l'enlèvement,  les 
dimanches  et  jours  fi'riés  ne 
comptent  pas,  mais  ils  comp- 
tent parfaitement  dans  les  dé- 
lais de  transport,  contrairement 
répandue. 

Celle  question  importante  d'avis  d'arrivée  et  d'enlè- 
vement des  marchandises  étant  réglée,  voyons  com- 
ment l'on  doit  procéder  à  la  réception. 

Les  colis  doivent  être  soigneusement  examinés  en 
tous  sens  pour  voir  s'ils  n'ont  j.as  subi  d'avarie  ou 
s'ils  n'ont  pas  été  ouverts.  S'il  y  a  la  moindre  trace  do 
détérioration  ou  d'ouverture,  il  faut  refuser  d'en  payer 
le  port  et  prendre  des  réserves  très  précises  sur  le  livre 
de  sortie  si  la  marchandise  est  levée  en  gare,  ou  sur  le 
bordereau  du  camionneur  si  elle  est  livrée  à  domicile. 
Ces  réserves  doivent  signaler  que  le  colis  a  été  ouvert 
ou  qu'il  est  en  mauvais  état  extérieur. 

Si  le  colis  est  pris  en  gare,  on  doit  réclamer  la  pré- 
sence d'un  employé  autorisé  et  ouvrir  le  colis  devant 
lui  ;  si  la  livraison  est  faite  à  domicile,  on  formule,  en 
prenant  les  réserves,  la  demande  d'un  employé  du  Che- 
min do  fer  pour  assister  au  déballage.  Dans  les  deu.K 
cas,  on  lui  fait  constater  les  dégâts,  et,  da/is  les  Irais 
jours  qui  suiroit  la  rcceplion,  on  écrit  au  chef  de  gare 
une  lettre  recommandée  dans  laquelle  on  précise  la 
nature  dos  objets  avariés,  leur  valeur,  et  on  formule  la 
demande  d'indemnité  si  on  croit  y  avoir  droit. 

(à  suivre)  Antoine  RivomK. 


L.( 


.\lliinn    n(iTirr-i-os 


Fil.'.  2:'..  —  .WiiH»!  a1hxi.„i  neapoHtaiium  (Clirlié  Veitch) 

i  une  croyance  trop 


Le  genre  Mlinm  no  fournit  pas  seulement  ii  nos 
jardins  des  végétaux  de  première  utilité,  comme  l'Ail 
comestible,  l'Oignon,  l'I'lchalote,  la  Ciboide.  la  Ci- 
vette, etc.;  il  renferme  des  espèces  ornementales  qui 
mériteraient  <rèlre  plus  cultivées  qu'elles  ne  le  sont 
dans  nos  jardins  d'agrément.  On  en  rencontre  à  (leurs 
blanches,  jaunes,  roses,  pourpres  ou  bleues,  et  quoique 
individuellement  ces  lleurs  soient  petites,  leur  réunion 
en  ombelle  forme  un  ensemble  Moral  ornemental.  Klles 
fleurissent  de  mai  à  juillet,  suivant  les  espèces,  et  leur 
rusticité,  leur  facile  culture,  ainsi  que  leur  aptitude  à 
prosi)érer  on  terrain  léger  et  sec  en  général,  permetteid 
de  les  utiliser  a  bien  des  emplois  là  on  d'autres  plantes 
(irosi)éreraient  mal. 

Une  des  esiièces  les  plus  esti- 
mées du  genre  :  l'-l  llitim  alhum 
Savi.  est  une  charmante  plante 
à  forcer,  très  cultivée  dans  lo 
Midi  pour  la  lleur  coupée. 

Spontané  dans  la  France  mé- 
ridionale, l'Italie  et  la  Grèce, 
cet  Allium  a  un  bulbe  de  la 
forme  et  de  la  grosseur  d'une 
noisette,  émettant  des  feuilles 
rubanées  de  15  à  20  centimètres 
de  longueur,  d'un  vert  luisant, 
entre  lesquelles  sort,  en  avril- 
mai,  une  hampe  de  30  à  40  cen- 
timètres de  hauteur  terminée 
par  une  ombelle  de  nombreuses 
lleurs  blanches,  à  odeur  douce 
et  dépourvues  de  l'odeur  carac- 
téristique du  genre.  La  variété 
neapolitanum  (fig.  23)  se  dis- 
tingue du  type  par  un  peu  plus 
de  vigueur  et  les  pétales  des 
fleurs  obtus;  la  variété  gran- 
difloruin  Hermittei  a  des  fleurs 
encore  plus  grandes  et  d'un 
blanc  pur. 
Cultivée  en  pleine  terre  saine 
et  bien  exposée,  abritée  l'hiver  par  une  légère  couver- 
ture, on  peut  faire  avec  cette  espèce  de  charmantes  bor- 
dures, et,  traitée  comme  les  Jacinthes,  Tulipes,  Crocus, 
on  peut  en  obtenir  la  floraison  dès  janvier-février. 

La  couleur  blanche  des  fleurs,  leur  odeur  agréable,  la 
longueur  des  tiges  en  font  une  très  bonne  i>lante  pour 
bouquets.  Pour  la  décoration  des  jardins  plusieurs 
autres  espèces  sont  à  citer  :  l'-4.  Moly  L.,  connu  encore 
sous  le  nom  d'Ail  doré,  est  une  plante  indigène  dont  la 
tige  haute  d'environ  20  centimètres  se  termine  en  mai- 
juhi  par  une  ombelle  de  30  à  40  fleurs  d'un  beau  jaune 
d'or.  Cette  espèce  doit  être  cultivée  au  plein  soleil,  où 
elle  peut  former  des  b..rdures  d'un  eflet  remarquable  à 
la  floraison. 

L'.4.  azureum  Ledeb.  =  .4.  cœruleum  Pall,  de  la 
Sibérie,  est  une  autre  jolie  espèce  à  tige  de  30  à  60  centi- 
mètres de  hauteur,  terminée  en  juin-juillet  par  une 
ombelle  de  fleurs  bleu  d'azur  veiné  de  plus  foncé;  l'.4. 
nigrum  L.  =  .4.  maqicum  L.  est  une  espèce  vigou- 
reuse et  florifère  dont  les  hampes  hautes  de  75  centi- 
mètre à  1  mètre  portent  en  mai  de  grosses  ombelles  de 
fleurs  violet  somlire. 

L'.l.  rosaum  L.  est  également  une  jolie  espèce  fran- 
çaise donnant  en  été  des  ombelles  de  10  à  12  grandes 
lleurs  rosées. 


4i 


LE    JARDIN 


Toul  différent  est  l'.l.  urshium  L.  on  Ail  des  ours, 
que  l'on  rencontre  dans  les  prés  et  les  bois  Iminides  :  ses 
feuilles  sont  longuement  pcliolces,  elliptiques,  d'un  vert 
gai,  et  ses  Heurs  blanches  s't-panouisscnt  en  mai-juin. 
C'est  une  espèce  qui  peut  être  utilisée  avantageusement 
pour  la  garniture  des  soiis-liois,  des  clairières,  des 
abords  de  massifs,  là  où  d'autres  plantes  ne  viendraient 
pas  très  bien. 

Il  a  i-lé  introduit  en  outre  d'autres  espèces  remar- 
quables par  leur  taille,  le  coloris  de  leurs  Heurs  ou  là 
curieuse  disposition  de  leur  innorescenco;  de  ce  nombre 
est  VMliuiii  Schiiberli ,  dont  les  fleurs,  longuemon' 
pédicollées,  forment  une  iimbelle  curieuse. 

La  culture  do  ces  plantes  est  des  plus  simples  : 

Tous  les  .l//iMm,  ù  l'exception  de  l'.l.  ursinitm,  se 
Iilaisent  bien  dans  un  terrain  sain,  plultd  léger,  et  à  une 
exposition  ensoleillée  Ils  peuvent  rester  en  place  pen- 
dant 3  ou  4  ans,  après  quoi  il  est  nécessaire  d'arracher 
les  oignons  en  juillet-août  et  de  les  replanter  à  la  méi/je 
place  après  avoir  donné  une  fumure  bien  consommée 
ou  changé  de  terre. 

Les  bulbes  se  plantent  de  juillet  à  fin  novembre,  en 
les  enterrant  d'environ  i  ;i  •'>  centimètres  et  en  les  espa- 
çant entre  eux  de  3  à  .">  centinièlres  ou  plus,  suivant  le 
développement  ilo  l'espèce.  Les  A.  album,  aziireutn, 
rosoitm  exigent  une  couverture  de  feuilles  ou  de  lilière 
pendant  les  grands  froids,  surtout  dans  le  Nonl  de  la 
l''rance.  On  peut  encore  planter  les  espèces  di'licates  en 
pois,  que  l'on  hiverne  sous  châssis  pour  les  mettre  en 
pleine  terre  en  mars-avril. 

On  peut  planter  tous  ces  Mliiim  en  Ijordurcs  dans  les 
parterres,  les  plates-1  andes,  en  former  des  groupes  a>i 
pied  des  massifs  d'nrbustrs,  et  l'.l.  J/o///  ainsi  que  l'.l. 
ursiniim  peuvent  êlie  utilisés  pour  la  décoration  des 
sous-bois  aux  endroits  éclairés;  le  dernier  se  rencontre 
mémo  spontanément  dans  les  endroits  humides  des 
bois. 

La  multiplication  a  lieu  facilement,  lorsque  les  feuilles 
sont  sèches,  par  larrachage  des  bulbes,  auxquels  on 
enlevé  les  caieux  que  l'on  plante  on  octobre  suivant,  en 
|)lace. 

Los  espèces  que  nous  venons  de  citer  peuvent  donc 
être  comprises  [larmi  nos  bonnes  plantes  vivaces  et 
rustiques  à  lloraison  printanièro,  et  à  ce  titre  un  coin  du 
jardin  devrait  leur'ùlre  réservé. 

Jut.P.s  Rt:t)f)LPM. 


Plantes  nouvelles  on  pen  connues 


Fraesia  Armstrongll,  Gard.  Cliron. 

lisl-ee  la  une  espèce  bien  autonome?  il  est  permis 
d'en  douter.  Il  vaut  mieux,  croyons-nous,  y  voir  une 
variété  remarquable  du  f.  réfracta.  Il  en  difTôro  par 
l'absence  de  coloration  pourpre  à  la  base  des  feuilles  et 
par  le  coloris  rose  vif  des  fleurs.  Les  hampes  sont  trois 
ou  quatre  fols  ramifiées;  les  grappes  sont  insérées  .i 
angle  droit  et  portent  de  (i  a  8  fleurs,  de  môme  longueur 
que  celles  du  F.  refrarta. 

Lo  /•'.  ArmsfroiHjU,  originaire  du  Cap  où  il  a  élé 
découvert  par  .\I.  Armslrong,  de  Port-Elisabelli,  (leuril 
n  la  môme  époque  que  lo  /■'.  refrarta,  et  un  mois  plus 
lard,  environ,  qm-  le  /•'.  altia. 

Coiietla  longispina  llook. 
(;'esl  un  petit  arbuste  peu  ratuillé,  ii  rameaux  grêles, 
retombants,    cylieidriquo»,    armés    d'épines    iHaléos, 
longues  d'environ  deux  centimètres  et  noires  à   leur 


ejrtrémité.  Les  rameaux  florifères,  superposés  aux 
épines,  portent  de  petites  feuilles  opposées,  obovales, 
obtuses,  très  courtes.  Les  fleurs  sont  solitaires,  pédon- 
culées,  sans  calice,  avec  une  corolle  gamopétale  en 
forme  de  grelot,  à  peu  près  de  la  même  longueur  que 
les  feuilles.  Elles  sont  blanches,  quelquefois  teintées 
de  rouge  violacé  à  la  base.  La  capsule,  qui  provient 
d'un  ovaire  à  trois  loges,  est  brun-rouge. 

Le  Collelia  lon{/isjiiiia,  introduit  au  Golfe  Juan  par 
M.  E.  André,  est  très  répandu  dans  les  landes  pier- 
reuses du  Nord  de  l'Uruguay,  qu'il  contribue  à  embellir, 
grâce  à  ses  innombrables  fleurs  (|ui  ressemblent  à  des 
fleurs  de  Bruyères. 

Llllum  Kelloggil  C.  Purdy. 

Espèce  de  Californie  (Comté  de  Ilumboldt),  recueillie 
depuis  longtemps  déjà  i>ar  Bolander,  mais  qui  avait  été 
confondue  par  M.  Walson  avec  le  L.  Bolanileri,  de  la 
même  région  et  de  r(»régon.  Le  bulbe  rappelle  celui  du 
L.  Colurnbianuin ;  la  hampe  est  grêle, haute  de  1  mètre 
a  i"'.")l),  et  peut  porter  de  1  à  8  fleurs.  L'inflorescence  est 
en  grappe  ou  en  ombelle,  suivant  que  le  nombre  des 
fleurs  est  plus  ou  moins  grand.  Les  feuilles  sont  verti- 
eillées,  lancéolées,  aiguës,  longues  de. ">ii  S  centimètres. 
Les  pétales  sont  recourbés  en  dehors,  rose  pourpre  el 
flnemi'nt  pointillés  de  marron.  La  capsule  est  oblonguo- 
cylindriquc. 

Par  ses  pétales  réfléchis  il  se  rapproche  du  L.  parila- 
tiiii/m,  mais  il  possède  un  certain  nombre  de  caractères 
propres,  entre  autres  la  forme  de  la  capsule,  qui  ne 
permet  de  le  réunir  à  aucune  des  autres  espèces  améri- 
caines. L'odeur  de  ses  fleurs  est  très  agréable  et  tout  à 
fait  spécinle,  ne  rappelant  [las  celle  du  L.  nibesceiis. 

Vernonla  ArechavaletSB  Ed.  André. 

Arbuste  de  1  à  2  niè'.res,  très  ramifié,  glabre; 
feuilles  dressées,  sessilcs.  coriaces,  lancéolées  étroites, 
atténuées  à  la  liase,  légèrement  aiguës  au  sommet, 
longues  de  fà  2  cenlimélrcs  environ,  a  nervure  médiane 
saillante  sur  les  deux  faces:  inflorescences  formant 
dos panicules  fouillées;  capitules  jjcu  fournie  à  involucro 
scarieux,  blanchâtre  et  lavé  de  rose  sur  les  bords; 
corolle  régulière  d'un  beau  violet. 

Plante  originaire  de  l'Uruguay,  dédiée  au  professeur 
Areehavalela,  botaniste  distingué  do  Montevideo  :  elle 
est  voisine  du  Ycniinin  iiitiilula  Lsss.,  qui  en  diffère 
surtout  par  ses  feuilles  persistantes,  denticulées,  glan- 
duleuses, et  l'involucre  poilu. 

P.  Habiot. 
»  • 

OnCIIIDKBS 

Cattleya  X  Clymene 
Nouvel  hybride  d'un  très  haut  inlerôl,  qui  a  fleuri 
pour  la  première  fois  récemment  chez  son  obtenteur, 
M.  Lucien  Linden,  à  Bruxelles.  Le  porte-f>ollen  est  le 
Calllei/n  lier,  et  le  porto-graines  le  C.  gigas.  Les  llcurs 
étaient  au  nombre  de  doux,  el  il  n'est  guère  douteux 
qu'elles  seront  beaucoup  plus  nombreuses  par  la  suite- 
Elles  étaient  déjà  très  grandes,  les  pétales  mesurant 
8  centimètres  de  longueur  sur  plus  de  '.\  de  largeur.  Ces 
organes,  de  même  que  les  sépales,  sont  d'un  coloris 
très  particulier,  chamois  pâle  légèrement  nuancé  de 
rose.  Lo  labelle  a  le  lobe  anti-rieur,  et  la  gorge  rouge 
rubis  vif,  sans  aucune  Iracedestachesjauncsdu  C.gigas; 
l'arriére  du  disque  est  veiné  do  jaune  sur  fond  rouge, 
marron;  les  bords  et  l'extérieur  du  tube  sont  chamois 
pâle.  C'est  si  nous  ne  nous  trompons  pas,  le  quatrième 
hybride  du  Calttciia  l{e.t. 

G.  T.-Gricsan. 


LE    JAIIDIN 


45 


Culture  de  l'Hibiscus  Rosa  sinensis 


h'JIiOiscti.i  liosd-xitieiisis  a  ùlé  iiilroiluil  ou  Euru[)0 
en  17U1,  ot  pondant  loiiftlemps  il  est  resté  dans  les 
serres  des  amateurs  sans  qui'  l'on  pensât  à  en  tirer 
parti,  comme  plante  do  marclu'  ou  pour  orner  les  jar- 
dins pondant  la  liolle  saison.  Cependant  son  riche  feuil- 
lage et  l'éclat  éblouissant  de  ses  (leurs  devaient  contri- 
buer à  le  faire  connaître,  et  son  emploi  comme  plante 
d'ornement  s'est  peu 
à  pou  répandu. 

Dans  un  parterre 
français,  il  trouvera 
place  sur  le  milieu 
des  plates-bandes, 
en  compagnie  des 
Cassia,  Solanum, 
Dahlia,  Canna,  Ro- 
siers à  haute  lige, 
etc.  Dans  un  jardin 
paysager,  il  pourra 
former  des  groupes 
décoratifs  sur  les 
pelouses  ou  entrer 
dans  la  formation  de 
certains  massifs  à 
grand  effet. 

La  culture  de  1'///- 
biscua  Rosa-sinensis 
est  simple  et  com- 
mode; le  tout  est 
d'avoir  de  fortes 
plantes,  qui  fleuri- 
ront lieaucoup  et  qui 
hiverneront  mieux 
que  les  jeunes.  En 
pleine  terre,  la  plan- 
tation a  lieu  à  partir 
du  15  mai,  quand  les 
quelques  jours  de 
froid  qui  viennent 
vers  cette  époque 
sont  passés;  il  faut 
que  les  plantes 
soient  en  bon  état  de 
végétation  et  aient 
été  progressivement 
durcies  afin  de  ne 
pas  souffrir  du  chan- 
gement de  milieu. 

Pendant  la  belle 
saison,  les  soins  se 

bornent  à  des  arrosages  d'autant  plus  fréquents  que  l'Hi- 
biscus pousse  plus  vigoureusement.  Un  bonpaillis  rend 
sous  ce  rapport  de  grands  services,  tout  en  fourni.ssant 
des  éléments  nutritifs  aux  plantes.  Il  sera  bon  d'en- 
lever tous  les  jours  les  fleurs  passées  et  d'arrêter  quel- 
quefois, parun  pincement,  les  rameaux  trop  vigoureux. 

L'arrachage  a  lieu  généralement  vers  la  fin  de  sep- 
tembre ou  au  commencement  d'octobre,  quand  l'abais- 
sement graduel  de  la  température,  accompagné  d'un 
vent  froid,  fait  présumer  la  gelée.  Si  on  peut  le  faire, 
on  empote  les  plantes  dans  lejardin  afin  que  les  racines 
ne  soufïrent  pas;  on  les  met  dans  des  pots  aussi  petits 
que  la  motte  le  comporte,  afin  qu'elles  n'aient  que  le 
juste  nécessaire  pour  passer  l'hiver.  Le  compost  est 
formé  de  1/2  terre  de  bruyère  sableuse  et  de  1/2  terreau 
de  feuilles. 


fi^.  2'i.  —  Chrysanthi  liit:  «  Qito  radis  >>  (voir  p.  'itî). 


Les  Hibiscus  sont  ensuite  taillés,  c'est-à-dire  qu'on 
raccourcit  tous  les  jeunes  rameaux,  de  façon  à  (oimer 
une  lolo  ri'gulière,  a  équilibrer  la  végétation  et  à  forcer 
la  plante  à  se  ramilier. 

Pendant  les  premiers  jours  qui  suivent  le  rempotage, 
on  place  les  Hibiscus  dans  une  serre  chaude,  on  les 
arrose  assez  souvent  cl  on  les  bassine  tous  les  jours 
jusqu'à  ce  qu'ils  aient  repris.  On  pourra  ensuite  les 
hiverner  dans  une  serre  tempérée  et  les  soins  consiste- 
ront en  arrosages  |)eu  fréquents,  car  la  plante,  ne  végé- 
tant i)as,  n'a  besoin 
que  lie  peu  d'eau. 
I)es  arrosages  trop 
nombreux,  joints  a 
une  température  peu 
élevée, auraient  pour 
résultat  Certain  d'a- 
mener la  pourriture 
des  racines  ou  tout 
au  moins  la  chute 
des  feuilles. 

En  février,  on  aug- 
mente peu  à  i)eu  les 
arrosages  et  on 
passe  les  Hibiscus 
en  revue.  Tous  ceux 
qui  sont  faibles  et 
qui  n'ont  que  peu  de 
feuilles  sont  places 
en  serre  plus  chaude 
afin  de  hâter  leur  ré- 
tablissement. 

A  la  fin  d'avril  ou 
au  commencement 
de  mai,  on  doit  avoir 
des  plantes  corsées 
et  bien  fouillées,  suf- 
fisamment prépa- 
rées pour  pouvoir 
être  plantées  vers 
l'époque  indiquée 
plus  haut. 

Les  Hibiscus  peu- 
vent être  taillés  de 
deux  manières:  fen 
buisson,  et  cette 
forme  est  surtout 
favoralile  pour  les 
plantes  isolées;  2° 
en  boule  élevée  sur 
lige  de  0'»80  à  1  mè- 
tre de  hauteur.  Los 
plantes  ainsi  élevées 
font  très  bien  sur  les  plates-bandes,  les  massifs  et  les 
motifs  fleuris.  Il  faut  trois  ans  pour  obtenir  dans  l'une 
ou  l'autre  forme  des  plantes  suffisamment  fortes  pour 
qu'elles  soient  ornementales. 

Si  l'on  désirait  des  Hibiscus  fleurissant  l'hiver,  afin 
d'orner  un  jardin  d'hiverou  une  serre  chaude,  on  ne  les 
taillerait  pas  à  la  rentrc'c;  cette  opération  aurait  lieu  au 
mois  de  mars  suivant. 

Les  Ililiiscus  qu'on  plante  en  pleine  terre  doivent 
trouver  un  sol  léger,  substantiel,  frais,  Ijien  drainé  et 
de  30  à  35  cent,  de  profondeur  au  minimum. 

Dans  la  culture  en  pot,  le  compost  indiqué  plus  haut 
pour  passer  l'hiver  ne  serait  pas  assez  riche,  et  il  est 
convenable  d'y  ajouter  du  terreau  de  fumier. 

On  multiplie  à  l'automne  et  au  printemps  de' bou- 
tures à  chaud  dans  la  serre  à  multiplication  et  sous 


46 


LE    JARDIN 


cloche  (si  la  serre  possédait  une  bonne  bâche  avec 
circulalion  d'eau  à  découvert,  il  serait  inutile  d'étouffer 
les  boutures).  On  emploie  du  bois  aoiilé. 

Lorsqu'on  fait  des  Hil)iscus  pour  la  vente,  on  coui>o 
les  boutures  vers  le  lô  septembre;  mais  lors(iue  ces 
plantes  servent  à  orner  les  jardins  ou  ne  fait  les  pre- 
mières boutures  qu'au  moment  de  la  taille  qui  suit 
l'arraiha-re.  Sans  cela,  eu  coupant  les  extrémités  des 
rameaux  ou  supprimerait  aussi  les  lleurs. 

Les  boutures  ont  df  7  ii  10  cent,  de  longueur  ;  on  en 
pique  10  à  12  par  godet  de  10  dans  un  compost  loger 
et  bien  drainé,  lô  jours  après  les  boutures  soûl  reprises 
mais  on  ne  les  divise  qu'au  mois  de  février  suivant. 

Le  rempotage  a  lieu  en  godets  de  8  qu'on  place  en 
serre  cliaufTee  ou,  do  préférence,  sur  une  couche  chaude. 

C'est  aussi  vers  la  même  époque  qu'on  fait  les  bou- 
tures d'Hibiscus  de  printemps.  On  coupf  les  boutures 
sur  les  vieux  pieds  et  >>n  les  traite  comme  celles 
d'automne,  avec  cette  dillérencc  qu'on  les  rempote  aus- 
sitôt reprises. 

Vers  le  15  avili,  on  rempote  en  pots  de  12  ou  de 
li  tous  les  Hibiscus,  qu'ils  aient  l'té  bouturés  à  l'au- 
lonine  ou  au  printemps.  On  place  ensuite  les  pots  sur 
une  vieille  couihc,  qu'on  pourrai!  remanier  au  besoin. 
et  on  les  enterre  jusqu'à  moitié  <le  leur  hauteur. 

On  peut  bouturer  les  Hibiscus  jusiju'en  tuai,  à  la  con- 
dition d'avoir  du  bois.  Avec  un  bouturage  tardif  on  peut 
obtenir  do  bonnes  plantes  pour  la  vente  d'automne  et 
surtout  i)0ur  celle  de  l'année  suivante. 

Les  piaules  destinées  à  être  cultivées  l'u  loulles 
sont  pincées  et  arrêtées  pendant  la  végétation,  afin  de 
les  faire  ramifier;  mais  celles  qui  sont  destinées  à  former 
des  tiges  sont  soigneusement  luleurées  et  on  ne  les 
pince  qu'a  la  hauteur  voulue.  Vers  le  10  mai,  on  peut 
commencer  à  donner  grand  air  aux  châssis  pendant  la 
nuit,  puis  au  bout  de  quelque  temps,  ijuand  les  plantes 
sont  sullisammeni  durcies,  on  enlève  ces  derniers. 

Les  soins  à  donner  en  été  consistent  en  arrosages, 
bassinagcs  et  pulvérisations  de  nicotine  ou  île  savon 
noir  si  les  pucerons  faisaient  leur  apparition. 

Au  fur  et  à  mesure  des  ventes,  il  se  produit  des  vides 
qui  serviront  à  donner  de  l'espace  aux  autres  plante- 
et  il  est  souvent  nécessaire  de  faire  un  ou  cleux  rema- 
niements dans  le  cours  d'une  saison. 

La  rentrée  a  lieu  au  commencement  d'octobre,  et  les 
plantes  n<m  vendues  sont  conservées  en  serre  tempérée; 
au  mois  de  mars  suivant  on  donne  un  rempotage  et  on 
place  les  Hibiscus  sur  couche  ou  en  serre  chaunée. 
(à  suivre)  II.  Lemoine. 

Nouveautés    jporticoles 

LinUAA.MIU.MES 

ti'Tiiliili.  Japonais  h  flmirs  nrromlios  pleines,  d'un  superbe 
ronge  cramoisi  foncé  velouté,  revers  teintés  or.  l'étalés 
moyens,  développés  en  spirnio  et  léni-reiiient  reloiiibnnls  ; 
plante  \i.  '  ■      -   rigides,  lioutuii  couronne.  I-'Io- 

rniHi>M<>:  <  iertilicat  (le  I" classe  a  la  .Société 

fran'.'aine    n»-   «  .m  ^  aoinM'-un-lOS* 

Gradaiio/Milis  (lig.  2i\.  —  Incurvéà  très  grandes  Heurs  extra 
pleines,  jaune  dur  vif  lém-renient  teinté  ronge  ;  pélnle.-. 
nioyen.s  régulièrement  imurves;  plante  extra  vigoureuse, 
liges  IrèH  rigides,  (euillngn  ndrnirnblo.  1"  boulon  ;  lloraisun 
plutôt  tardive.  Certilical  do  1"  classe  à  la  .Société  française 
des  tllirysanllieniibtes  iS*.)  points). 

Qiio  \'aili.%  ilig.  '^%].  —  Incurvé  japonais  à  fleurs  énormes, 
arrondie»,  pleines,  il'un  benn  rouge  f-ang.  u  revers  pAles  leiii- 
li'H  or;  pétille»  nsse/.  Inrgi's  lie  iirve-,  unilulés  el  légèrement 
rolowbonU  i   plante  .  \ti;i.\  li.N.iiri us...  il,'  Imud'iir  iiiinimne 


lionne  tenue,  beau  feuillage,  l"  bouton  ;  floraison  tardive  ; 
certilical  do  1  "  classe  à  la  Société  Irani.-aise  des  Clirysan- 
tliéniisles. 

Hossi  (HaroiiJ.).  —  Japonais  à  fleurs  immenses  extra  plei- 
nes jaune  orangé  à  revers  brillants  ;  longs  pétales  moyens, 
étalés,  ondulés  et  légèrement  retombants  ;  plante  vigou- 
reuse mi-naine  -,  liges  rigiiles.  Bouton  couronne  ;  floraison 
précoce  prolongée.  Recommandation  de  la  Société  française 
des  Chrysantliémistcs  i79  pointsi. 

liosalinji-.  —  Japonais  à  fleurs  immenses,  extra  pleines, 
d'un  beau  mauve  pâle  délicatement  teinte  de  rose  vers  le 
centre  :  longs  pélsles  moyens  bordés  de  lilas,  pointes  or. 
coloris  il  sensation  ;  plante  vigoureuse  de  hauteur  moyenne, 
tiges  rigides,  variété  e.xtra.  Hon  sur  tous  les  boutons  ;  flo- 
raisim  pliilc'it  tanlive.  Cerlilicat  de  1"  classe  avec  félicitations 
ù  la  Société  française  des  Clirysanlhémistes  (ît.'i  points). 

\yalJ,rh-Jliius\,-uii  iM").  —  Japonais  a  fleurs  immenses, 
extra  pleines,  rouge  iramoisi,  ([uelquefois  teintées  do  jaune, 
à  revers  paille;  longs  pétales  moyens,  ondulés,  entremêlés 
et  reloiiibants  ;  planlu  très  vigoureuse,  de  liaulcur  moyenne, 
liges  très  rigides,  feuillage  superbe.  Mouton  couronne  ;  flo- 
raison précoco  très  prolongée.  Certificat  do  1"  classe  avec 
félicitations  il  la  Société  française  des  Chrysantliémistes. 
Certificat  de  1"  classe  avec  félicitations  à  l'aris. 

Vallis  iM.  F.  s.  t.  —  Japonais  à  lleurs  immenses  arrondies, 
pleines,  d'un  jauno  primevère  teinte'  citron,  à  trè-s  longs 
pétales  moyens  entremêlés,  lêgèrenienl  ondulés  et  retom- 
bants; plante  vigoureuse  do  hauteur  moyenne,  beau  feuil- 
lage rappelant  on  mieux  celui  de  Afwlainc  l'arnot.  ilont  elle 
est  issue,  do  culture  plus  facile  (pio  celle  dernière,  plante  de 
meilleure  leiiue.  fleur  atteignant  des  dimensions  invraisem- 
blables, lioulon  ciiurcinno  ;  fliiraison  précoce  prolongée.  Cer- 
tilical de  !'•  classe  avec  félicitations  à  la  Société  française 
des  Chrysanthémistes  :  cerlilicat  de  1  "  classe  à  l'aris. 

Ces  diverses  variétés  sont  mises  au  commerce  par  .\1.  K. 
Calval,  le  semeur  bien  connue  de  Grenoble. 

■  Dahlias  a  coli.kiiettk.  —  Prcsidi'iil  Vûifr.  —  Joseph  Gou- 
jon. —  Obli-nue  dans  les  cultures  municipales  du  Parc  de  la 
'l'êle-d'Ur,  à  Lyon,  cello  nouvelle  race  de  dahlias,  ipio  le 
Jardin  a  décrite  l'aiinéo  derniiro  (p.  I.W">i,  y  a  excité  l'admira- 
tion générale  :  doux  grands  massifs  formes  avec  chacune  de 
ces  deux  vari^'lés  iml  eu  des  milliers  do  visiteurs  qui,  tous, 
les  admirèrent  sans  restriction, 

A  l'ivxpiisilion  universelle  de  Paris,  en  1900,  ces  nouveautés 
obtinrent  un  /•rcinicr  j^rix;  à  toutes  les  autres  ex]>osilions 
où  elles  parurent,  elles  remportèrent  les  plus  hautes  récom- 
penses, mijailles  d'or  il  N'imes  et  à  Nancy,  incdaillc  de  ver- 
meil il  Bourg,  etc. 

Le  D.  l'rrxidt-nt  lii/ir  a  les  pétales  romir  sang  cl  la  colle- 
relte  du  hlaïir  le  plus  pur  avec  r|uelques  petits  stries  rouges. 
Celle  opposition  do  couleurs  est  extrêmement  nette  et  du 
plus  bel  elTel. 

Celle  variété  cet  plus  vigoureuse,  plus  h&tive  et  plus  llori- 
bondo  que  la  suivante. 

Le  D.  Josi-pli  Oiiiijon  a  les  pétales  muge  rcarlate  cl  la  col- 
lerellej'ai/HC  léjjèremenl  striée  de  ronge  aussi.  •• 

Ukgoma  sF.Mi'EHFi.onENs  1101I.E  o'on.  —  .MM.  Hivniro  oITrenI, 
après  essai  <pii  leur  a  prouvé  nue  la  reproduction  par  h- 
semis  en  était  bonne,  des  graines  do  celte  variole,  mise  an 
commerce  par  eux  l'an  ilornier  on  plantes,  el  qui  a  obtenu 
un  succès  mérité. 

Le  liéijoxia  liouU-  d'iir  forme  une  boule  compacte  do  10  h 
lô  cenliiiH'lres  seulement  do  hauteur  el  parfaitement  régu- 
lière, il  lleurs  blanc  ou  Mam'  rosé;  cotte  forme,  el  siui  joli 
feuillage  jiuitii'  i/'i/i".  en  font  une  plante  tout  a  fait  recom- 
monilable  pour  bordures,  corbeilles  el  mo>aîcullure.  .M.  Llieii- 
reux,  rid)lcnlcur,  avait  formé,  l'onnéo  dernière,  de  grandes 
bordures  où  ce  H.  Hmde  d'Or,  était  associé  au  Jl.  IVciimi 
tuu'ii  coiiijMirl.  el  l'ellcl  obtenu  était  des  plus  agréables. 

Calosvction  sitcioscm  (I]iomée[)canle  blunche).  —  C'est  la 
plus  grande  Ipomée  conniio.  Elle  produit,  en  grande  abon- 
dance, des  lleurs  énormes,  do  10  centimèlres  de  ilianielre,  a 
conlexture  terme,  Men  oiivi-rtes,  d'un  magniliipie  blanc  de 
cire,  sur  lescpielles  est  nollemenl  dessinée  une  grande  élciile 
vorte  a  iinc|  lirais  lu-,  (l'i»»!,  avec  cola,  une  plante  grimpante 


LE  JARDIN 


47 


IK-s  vi^ourouso  possédant  un  boau  touillago  vorl.  CcUo 
plunto.  admirée  depuis  pliisiours  années  dans  lo  Jardin  lioln- 
niqiio  du  l'arc  de  la  Tèle-d'Or,  n'est  pas  encore  connue  dans 
les  cultures  parliculu-rcs  ou  commorcialcs,  ou  MM.  Hlvniie 
l'introduisent  cette  année. 

LoiiKLiA  nivoiKEi  "  oriiPLAMME  ».  —  Nous  n'avons  plus  à 
insister  sur  la  valeur  et  les  mérites  dos  I.oheliit  viraris  Gr- 
ranlii-l  /liroirci  (voir  lo  J,inli>i.  lSi'7.  p.  m),  l'ar  lotir  avan- 
tage do  donner  pondant  tout  l'été,  et  jus.iu'nux  gelées,  de 
niajrnili.iues  épis  do  jolies  et  ^'randes  lleurs,  ils  ont  rapide- 
ment concpiis  leur  place  dans  tous  les  jar.iins.  l,a  nouvelle 
variété  que  .\1.\1.  Hivoireaiuioncent  sous  le  nom  de  Or///««i»i/' 
vient  heureusement  auijmentor  la 
série.  Elle  possède  un  fouillago 
vert  foncé  et  dos  lleurs  rose  1res 
vifteinti-dc  «■(ij-iiiin.  C'est  une  amé- 
lioration, comme  grandeur  pl  per- 
lection,  des  fleurs  du  Lobctiii  I/i- 
voirei  roseo-ardens. 

PnlMKVKHE  DE  ClIlNE  I-I.\IU[lIKi; 
nOSEA    MAflNIFICA.    —    Dopuis     piu- 

sicurs  années,  la  Primrvùre  (/<■ 
Cliinc  blanchr  niaijni/îijue  so  cul- 
tive beaucoup  on  raison  do  sa 
belle  tenue,  do  son  joli  feuillajzo 
frisé  et  do  la  beauté  do  ses  fleurs. 
La  nouvelle  variété  vient  ajouter 
il  cotte  race  sa  jolie  couleur  rusr. 

Bégonia  semperflorens  imi'É- 
nATUii:E  DE  RrssiE.  —  Ce  nouveau 
Bégonia  est  absolument  remai- 
i(ualiie  et  fait  honneur  à  l'olitcn- 
leur,  M.  Lhoureux,  qui  s'est  d'ail- 
leurs lait  connaître  avantageuse- 
ment pour  ses  obtentions  dans  le 
genre  Bégonia. 

En  bordures  ou  en  massifs,  lo 
Bt'iionia  Impiratricc  de  liussir 
produit  un  effet  superbe  ;  rais  en 
parallèle  avec  les  meilleures  va- 
riétés connues  do  Béiionia  sem- 
per/lorcits.  il  s'est  montré  supé- 
rieur à  toutes.  On  peut  d'ailleurs 
dire  qu'il  n'existait  pas  do  très 
bonne  variété  dans  celles  à  fleurs 
hlanrlies.  c'est  pourquoi  celle-ci 
sera  adoptéedans  tous  les  jardins. 

Les  feuilles  sont  très  petites  et 
vert  clair;  elles  disparaissent  lit- 
téralement sous  l'avalanche  de 
fleurs  blanches  dont  la  plante  se 
couvre. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au 
commerce  par  la  maison  Uivoire 
et  fils,  16,  rue  d'Algérie,  à  Lyon. 

PllVI-I-OCACTLS        PHYLLANTHOUiES 

DEL'TSi:nEKAisERiN(rig.  19i. —  Cette  belle  nouveauté  est  une 
amélioration  du  P.  pln/llanthoides,  qu'elle  surpasse  par  la 
grandeur  de  ses  fleurs  (presrjue  double),  par  son  coloris  plus 
pur,  d'un  rose  charmant,  et  par  sa  plus  grande  lloribondilé. 
Ses  lleurs  durent  assez  longtemps. 

Elle  est  mise  au  commerce,  par  M.  [■'.  C.  Iloinomann,  hor- 
ticulteur à  Erfurt. 

BIBLIOGRAPHIE 


Teppichgaertnerei, 


l'ig.  J.'j.  —  l:<i;oniii  ./caii  Lolte  (voir  p 


baclorionno  des  haricots,  et  la  maladie  des  ceillets  d'An- 
libos,  par  le  D'  C.  Delacroix;  la  com|)rossion  des  fourrages, 
par  .\I.  Hingelinanii  ;  les  expériences  danoises  sur  l'aliinenta- 
tion  des  vaches  laitières,  |iar  .\I.  .Mallèvre;  rexaiiien  des 
tourteaux  de  graines  oléagineuses,  par  .MM.  Bussardel  Fron; 
les  ingénieurs-géomètres  et  les  réunions  de  [larcelles  on 
l'russe,  par  .\I.\I.  h'aure,  Marcliim  et  Lo  Cmippey  de  la 
Eorost;  expériences  sur  la  destruction  des  diaspides  nuisi- 
bles aux  arbres  fruitiers,  par  le  IJ'  .Marchai;  lo  récit  d'une 
excursion  dos  élèves  dans  lo  nord  de  la  i''rance,  en  Belgique 
et  en   llnllandc. 

W.  Harnpel,  1  grand  vidunio  album 
cartonné  toile  do  l'iO  pages,  conte- 
nant l'ii»  grandes  ligures  dont 
queliiues-unos  en  couleur,  texte 
en  allenuind  (Paul  l'arey,  éditeur), 
on  vente  à  la  Librairie  Hcjrliiolo, 
vt  r-  -  S't  bis,  lue  do  (irenollo,  prix  franco 

JriH'''  en  gare  !l  francs. 

■'■''^  -«  Les  Allemands  s'occupent  beau- 

coup de  mosaïcullure.  d'où  les 
nombreux  ouvrages  albums,  d'un 
prix  relativement  élevé,  mais  (|ui 
ont  mérite  d'être  fort  bien  publiés 
et  abondamment  illustrés.  On  les 
a  comparés  avec  les  ouvrages 
français,  lieaucoup  plus  modestes, 
publiés  sur  le  mémo  sujet,  les- 
fiucls  sont  tout  aussi  complets 
niais  édités  avec  beaucoup  moins 
de  luxe,  en  évitant,  toutefois,  d'en 
comparer  le  prix,  (pii  est  sensible- 
ment différent.  La  comparaison 
dans  ce  cas  est  inexacte.  En  effet, 
celui-ci.  quoi(|ue  d'un  prix  moins 
(■levé  (pie  la  plupart  des  ouvrages 
(le  ce  genre,  coûte  néanmoins 
neuf  francs. 

Otto  nouvelle  édition  de  l'ou- 
vrage de  W.  Hampel  ne  manque 
pas  d'intérêt.  Elle  contient  de 
nombreux  dessins  bien  conçus, 
ce  sont  les  plus  simples,  à  ciHé 
d'autres,  et  surtout  d'élévations 
lie  corbeilles,  très  compliqués, 
Iroii  Cdmpliqués  même  si  nous 
li^s  considérons  avec  le  goût  fran- 

'  .'lis. 

Il  est  regrettable  que  ceux  ijui 
voudraient  voir  un  art  dans  la 
iiHisaicullure,  so  complaisent  à 
admirer  ces  dessins  bariolés  au 
point  de  devenir  baroques,  et  qui 
no  sont  que  l'enfance  de  l'art. 

Mais  cela  ne  retire  en  rien  du 
mérite  de  cet  ouvrage  qui,  à  part 
cette  petite  remarque,  nous  semble 
fort  consciencieusemonl  rédigé  et  illustré,  et  que  les  jardi- 
niers et  amateurs  s'occupant   de   mosaïcullure  consulteront 


avec  le  plus  grand  intérêt. 


A.  M. 


Sociélc  ^aliouJlle  d'Iloilieullure  de  France 


Annales  de  l'Institut  national  agronomique.  —  Lo  seizième 
volume  des  Annales  de  l'Institut  naticmal  agronoiiiitiuo  vient 
de  paraître.  Ce  volume,  (jui  se  rapporte  aux  années  18ii7- 
lÛOO,  comporte  deux  parties. 

La  première  renferme  quatre  rapports  de.M.  Eugèiiellisler. 
ancien  directeur,  sur  la  gestion  administrative.  La  deuxième 
partie  se  compose  d'une  série  do  mémoires  ou  d'études  (|iie 
l'on  doit  à  des  professeurs  ou  à  d'anciens  élèves  de  l'Institut 
agronomique.  En  voici  la  nomenclature  :  la  graisse,  maladie 


Séance  du  -j:^  janvier  1001 
Comité  de  flokicultcre. 
De  fort  beaux  Cyclamens  présentés  par  M.  Belleveau.  jar- 
dinier au  château  do  la  Chitaigneraio,  à  La  Colle  Saint-Cloud  : 
ces  plantes,  au  nombre  do  (piinzo,  de  belle  et  bonne  tenue, 
do  coloris  variés,  proviennent  d'un  semis  fait  au  mois  de 
janvier  1901. 

Comité  d'arhoriculti-re  d'orneme.nt 
Des   Lilas    forcés  présentés   par  .M.  Barbe,   jardinier   du 
domaine  do  Noisiel,  appartenant  aux  variétés:  de  Marly,  de 
Perse,  Charles  X  et  Buule  de  neiye. 


48 


LE  JARDIN' 


Comité  d'auiiubii  ixtliik  FBiiTii:nK 
M.  (Miovillol,  do  'riiiiiiiery,  avail  apiiorlé  do    forts    lipnux 
Uaisins:  Cliosselasblniir,  tinUt,  Fintintlo,  Franhe.itlnil.  Clms- 
selas  dore.  Gros  Colman  cl  HiOier  du  Maroc. 
Comité  de  ci'Ltube   i-otacère 
Doux    lots  :  l'un  II  M.  I^iiibort,   do  I  Hospice    do   Hicolro, 
comprenant  des  toufics  de  Siuirolc  ccrtr  l>ourU\-  poussées  sous 
cliAssis  cl  en  pleine  terre  et    des  uuirlirs  appartenant  aux 
variétés  :  à  i/rossf  (/raint'.  ronde,  verte  d'Jilaiiijies  ;  l'autre  à 
M.  Barbe,  do  Noisiel,  composé  d'.<.v//*r<;i's6.'anc/ics,  i\e  Laitue 
Gotle  àijraine  btanclie  et  ilo  Cordons  èjiiiieii.f  de  Tour.>. 

1>.   IIMIIOT. 

Comité  ues  Oiiciudéks. 

Apports  très  intéressants,  mais  bien  pou  nombreux. 

.\!.\l.  l'.aiipo  et  lils,  du  Vi-sinet,  jirésontaionl  un  lot  très 
rcmaniualilo  do  (lypripodiuiii  do  leurs  semis  :  d'abord  neuf 
plantes  du  C.  X  rarioliile,  jusiiliani  bien  lo  nom  donné  ii  cet 
iiybride.  car  il  n'y  avait  pas  deux  exemplaires  soinblabirs, 
oi  les  différences  étaient  énormes;  certaines  fli"urs  se  rap- 
prochaient du  C.  Sallieri,  d'autres  du  C.  X  Leeanuut. 
d'autres  des  i^rands-parents,  du  c.  rillosum  nolamiuent. 
Une  autre  plante  du  même  lot.  le  T  .  X  iiltcboi.i-Mareiiil. 
issu  du  C.  Charlesirorllii  et  du  C .  eihoUire,  a  oxtilé 
l'admiration  générale  par  son  superbe  coloris  foncé  et  son 
pavillon  rouge  grenat  intonse  ;  c'est  la  plus  belle  forme  parue 
jusifu'ici  lie  cet  hybride  excellent.  Cil^'Ms  encore  :  C.  X  Lullia- 
riiiano-Charlesirorthi.  d'un  coloris  un  pou  indécis  et  pàlo.  ni 
rose,  ni  brun  ;  C  X  Lntlmmianum,  i\  très  grandes  llours 
f .  X  Leeanuin  excellent,  C.  X  Kliieero-irnaxlliniii,  rpii  n'est 
guori'  ([u'iin  Syii'fCi'ani/Hi  agrandi  et  amélioré. 

M.  Doln,  cliAteau  do  Semont,  liourdaii,  présentait  un  1res 
beau  Ctiiirijiedium  X  tesselattnn  jiorjdiijremn  obtenu  dans 
ses  cultures. 

.\l.  Iléranek,  horticulteur  à  Paris,  avait  un  très  beau 
Catllei/a  Trianoe,  à  pétales  et  sépales  rose  très  pAle,  à 
labellc  il'une  grandeur  ordinaire,  mais  richement  coloré,  et 
dont  le  roiigo  pourpre  remontait  le  long  des  lobes  latéraux 
jiisiprà  moitié  de  la  longueur  du  tube. 

.M.  (tpoix,  jardinier  chef  au  Luxembourg,  avait  un  bon 
Ci/prijiediiini  X  Leeoiiiiin  l'i  pavillon  couvert,  sur  prcs'pio 
toute  sa  surface,  do  lignes  de  petits  points  violets. 

M.  llobort.  amateur,  à  Neiiilly-sur-Soine,  présentait  un 
beau  Cattleiia  Triamie  alba  et  une  autre  variété  bien  formée, 
au  joli  labelle  pourpre  foncé. 

G.  T.  Ghig.nan. 

LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 

La  vcnto  dos  fleurs  laisse  toujours  beaucoup  à  désirer,  les 
prix  sont  on  baisse  très  sensible  surtout  dans  la  marchan- 
dise de  deuxième  et  troisième  choix  dont  beaucoup  reste 
invendu. 

Nous  avons  relové,  le  I*'  février,  les  cours  suivants  : 

Rotas  extra  1"  choix  valont  :  Pool  Xei/ron  do  (i  à  .S  fr.  ; 
Ctiptoin  Christ;/,  do  .'(  à  ti  fr.  ;  La  AVionv,  de  2  fr.  "lO  à  .",  fr.  ; 
Safrann  do  U  tr.  ."lO  à  I   fr.  2.ï;    l'aul  Xulionnand,  de  I  fr 

:i  fr.  ;  Sotiibreuil,  do  1  fr.  5U  ù  :^  tr.  .'lO;  Heine  Murie  II. 


rietle,  1  fr.  ï.")  à  2  fr.  ;  Afmiti  \'on  lloulle,  de  1  fr.  à  2  fr.;  Pojia 
Gonthier  de  i  fr.   à  I   fr.   -'"i;  Souvenir  de  la  Molmaison,  do 

0  fr.  io  la  botte.  I^o  Muguet  do  l'aris,  de  1  fr.  à  i  fr.  la  botte. 
Los  Lillum  //<ii-Waii  valent  y  fr.;  fuferuni,  de  5  à  0  fr.  la  dou- 
zaiiii'.  1,1'Lllat  en  gerbe  vaut  de  ti  à  S  fr..  sur  courtes  tiges, 
de  1  fr.  i?.')  à  i  fr.  3i)  la  botte,  le  Lllas  Trijiion  en  gerbo 
vaut  de  s  à  li  fr.,  sur  courtes  tiges  de  1  à  5  fr.  la  botte.  Lo 
Narcisse  vaut  do   u  fr.   lu  à  0  fr.  25  la  botte.  Camélia,  de 

1  fr.  la  diiuzaine.  Les  Tulipe*  simples,  de  o  fr.  7o  a  l  fr.  .",li  ; 
doubles  do  i  fr.  à  2  fr.  ."JO  la  botte, 

La  vente  des  fruits  est  pou  active.  Les  prix  pratiijués  lo 
.'U  janvier  sont  les  suivants  : 

1  fr.  50  à  2  fr.  50;  Lamarque  do  1  fr. 'i5  à  1  fr.  ."lO;  Kaiserin 
Auiiustn  \'ict<>ria.  do  5  à  H  fr.  la  douzaine.  Les  Œillets  do 
choix  valent  <le  1  fr.  "iCI  à  2fr.;  fo/osscde  i  fr.  à  ■;  fr.  ;  ordi- 
naires de  0  fr.  S(i  à  1  fr.  la  douzaine.  L  Oranger  du  .\liili 
vaut  au  détail  de  1  à  1  fr.  'jO  le  cent  de  biMil(iii>.  l.a  Giroflée 
quarantaine,  de  0  fr.  15  à  0  fr.  20  la  botte,  l.o  Réséda  ilo 
0  fr.  20  ù  0  tr.  .'10  la  botte.  La  Violette  du  .Midi  n,  moyen 
bottelage  de  10  à  20  fr.  le  cent;  lo  boulot.  0  fr.  Kl.  à  0  fr.  50; 
lo  gros  boulot,  0  fr.  00  la  pièce.  La  Violette  de  Parme  vaut 
3  fr.  25  le  lM,llil|..ii:  l.i>  Mimosa  vaut  do  0  tr.  l»  à  I  fr.  60 
le  liilo.  L'Anémone  r..\<-  \  aul  do  u  fr.  lu  à  u  fr.  20  la  botte; 
do  Caen  U  fr.  yu  a  2  fr.  la  douzaino.  I, 'Anthémis,  ilo  0  fr.  15  à 

Ananas  de  2  fr.  50  à  7  fr.  la  j)ioi'''.  Bananes  'lo  12  à  IS  fr. 
le  régime.  Citrons.  <lo  '  à  lo  fr.  la  caisse.  Figues  de  20  à 
30  fr.  les  loo  kilos.  Marrons  de  20  à  ;(5  fr.  les  loo  kilos. 
Noix  do  Coco  do  :i5  a  io  fr.  lo  cent.  Noix  do  30  à  50  fr.  les 
•llN)  kiliis.  Poires  do  2U  à  120  fr.  les  100  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  de  20  a  litofr.  les  IW kilos.  Raisins  do  sono  blanc 
vaut  do  2  fr.  50Ù3  fr.  noirs  de2fr.  ,")0ii  10  fr.  lo  kilo.  Raisins  ilo 
Thomory  blanc  de  1  fr.  a  4fr.;  noir  de  1  fr.  50  à. 't  fr.  Pruneaux 
de  80  à  120  fr.  les  100  kilos. 

Los  légumes  s'écoulent  assez  bien. 

AH  do  io  à  00  fr.  les  M)  kilos.  Artichauts  do  25  à  3.5  fr.  lo 
cent.  Asperges  aux  petits  pois  do  o  fr.  7.">  a  1  fr.  50  la  l>otte. 
Asperges  forcées  do  7  à  30  la  botte.  Carottes  île  Chevrouso 
de  20  a  io  Ir.;  los  communes  de  li  ii  .S  fr.  les  loo  kilos.  Nou- 
velles de  15  à  :i5  fr.  los  100  bottes.  Champignons  do  ."tO  ii 
145  fr.  les  liK)  kilos.  Choux-fleurs  do  10  à  .55  fr. Choux  pommés 
de  6  ù  14  fr.  jlc  nul.  Choux  do  ]}nij:elles  de  :io  a  Kl  fr. 
los  |iHi  kilos.  Cresson  do  o  fr.  75  à  1  fr.  r.  les  12  bottes. 
Crosnes  de  7o  à  so  fr.  los  100  kilos.  Céleri  rave  do  o  fr.  o5  à 
0  (r.  jo  la  pièce.  Cerfeuil  do  0  fr.  'lo  a  o  (r.  'i<i  la  botte. 
Ciboule  <li'  o  fr.  ii5  a  o  [r.  lo  la  botte.  Echalotes  do  loo  a  I  io  fr. 
I.'s  loo  kilns.  Epinards  de  o  fr.  '2o  a  o  fr.  :io  lo  kilu.  Lau- 
rier do  .'10  a  'to  fr.  les  100  kilos.  Miches  do  io  a  .-,o  fr.  los 
liMi  kilos.  Navets  de  '25  à  35  fr.  h's  loo  lii.tlos.  Oignons  do 
lu  a  l'i  fr.  los  lotj  kilos.  Oseille  ■!■•  5o  a  Iiki  fr.  los  liKi  kilos. 
Panais  do  5  ù  lo  fr.  los  Ion  i„iilos.  Poireaux  do  20  à  K)  fr. 
les  loo  bottes.  Pommes  de  terre  Hollande  do  ".'à  12  fr. ;  Sau- 
cisse rouge  doi'.  a  7  li .  Radis  roses  do  0  fr.  20  à  0  fr.  !H.I  les 
3 bottes.  Persil  de  'io  ,i  :.<i  ii.  los  Kmj  liottes.  Salades  diverses 
do  s  il  20  fr.  lo  cent.  Tomates  d'.Vlgério  do  o  fr.  .5o  à  o  fr.  t'io  le 
kilo;  dos  Canaries  do  Mo  a  15o  fr.  los  liHJ  kilos.  Thym  do 
10  à  20  fr.  les  l'Ui  bottes.  Endives  de  Kl  à  45  Ir.  los  liHi  kilos. 
Pommes  de  terre  nouvelles  de  3S  ù   4s  fr.  les  lOO  kilos. 

V.  D. 


I-A    "TElVIFSÉFlA-rURE: 

Les  indications  ci-dessous  sont  relei^es  à  Paris,  au  thermomètre  centigrade. 


J.m  viiT 

16 

3" 

17 

18 

19 

20 

21 

^-0 

22 

.   S» 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 

1  \i  II.  a  i  h.  lUl  uuliu. 

Cl" 

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Llb<  <l  Im^**  Hortitoln,  14»*,  cm  It  Ofnnlle.  -  Paui 


N    360 


Lr;  JAUDIN 


20  Février  1902 


CHRONIQUE 

Lo  vignol)lo  franrais  jiuio  décidémciil  ilo  iiialliciii! 
A  poino  iino  inalailii-  do  la  vi^iiio  cst-cllo  suflisaimiicnt 
connue  jiour  qu'on  puisse  avoir  quelques  cliaiiccs  ilo 
l'enrayer,  qu'une  autre  lui  succède  cl  <|ue  de  mui- 
voaux  ennemis  fonljlenr  apparition.  MM.  Mangin  <'t 
Viala  viennent  de  sijjnaler  un  petit  acarien,  rt^pondanl 
au  nom  quelque  peu  barliare  de  Cœpnphaçiiisecliiiiopi'.'i, 
qui  s'attaque  aux  racines  des  vignes  cullivops  dans  les 
terrains  bas,  tourbeux  ou  argileux  de  la  l'rovenee.  l.a 
maladie  que  ces  pelils  animaux  provoquent  est  dis- 
tincte de  toutes  les  autres.  l.a  première  avarie,  les  fruils 
mûrissent  mal  et  resleni  rdugeàlres;  le  raisin  donne 
un  moût  peu  sucré  et  peu  acide.  Dans  l'année  qui  \)rr- 
cède  la  mort  des  ceps,  les  fleurs  coulent  et  il  n'y  a  i)lus 
de  fruclifieation.  Les  feuilles  restent  petites  et  minces, 
celles  dos  Teinturiers  rougissent  [ilus  (|uo  d'habitude. 
Quant  aux  cépages  américains  et  à  leurs  hylirides,  ils 
sont  à  peine  ou  pas  attaqués.  Certaines  variétés  uouf- 
front  plus  que  d'autres:  ainsi  les  Terret-Bouschet  sont 
fortement  atteints  tandis  que  les  Caitnoixes  le  sont  a 
peine. 

Est-ce  bien  là  un  ennemi  redoutable  capable  d'infliger 
de  nouvelles  pertes  au  vignoble  de  France'.'  MM.  Viala 
et  -Mangin  ont  une  certaine  tendance  à  le  croire,  qui 
n'est  pas  faite  pour  nous  rassurer.  Priinitivenicnt  le 
Cœpopitagus  n'est  pas  un  parasite  mais  il  l'est  de\  enu 
par  suite  de  circonstances.  Les  vignes  saines  lui  résis- 
tent, mais  si  elles  dépérissent  sous  une  influence  quel- 
conque, telle  que  la  mauvaise  qualité  du  terrain, 
l'acarien  s'empare  des  racines  et  les  ronge  ;  comme  il  se 
multiplie  très  rapidement,  au  lioul  de  3  ou  i  années  la 
vigne  a  vécu. 

11  faut  donc,  avant  tout,  essayer  de  rendre  k  la  vigne 
la  santé,  en  faisant  disparaître  les  conditions  nocives 
do  milieu,  en  remédiant  à  la  misère  physiologique. 
C'est  là  le  véritable  traitement  préventif.  Ouant  au 
remède  à  appliquer  aux  cépages  attaqués,  le  sulfure  de 
carbone  parait  être  le  seul  en  état  de  donner  ilo  bons 
résultats.  Il  faut  l'employer  à  deux  reprises  differi'ntes, 
à  la  dose  de  deux  cents  kilos  chaque  fois,  par  hectare 
de  vignoble.  La  submersion,  si  efficace  contre  le  phyl- 
loxéra, serait  plutôt  nuisible. 

« 

*  • 

Nous  avons  donc  un  moyen  de  lutter  contre  l'invasion 
du  Cœpophagus  echi/iopus  et  de  sauver  le  vignoble  de 
ses  c.ttaqucs.  Mais  il  n'y  a  pas  que  la  vigne  qui  soit  en 
butte  à  la  malice  des  êtres  vivants;  nos  arbres  fruitiers  le 
sont  au  moins  autant,  et  la  presse  politique  s'en  est 
occupée  ces  jours  derniers,  par  ricochet  il  est  vrai.  «  La 
Peinture  des  arbres,  »  qui  n'a  vu  ce  titre  à  sensation  en 
tète  d'un  article  ou  d'un  entrefilel"?  Eh  bien,  c'est  au 
Luxembourg  que  les  arbres  sont  peints  et  c'est  notre 
ami  M.  Opoix  qui  dirige  l'opération.  Il  y  a  du  bleu,  du 
Ijlanc,  du  vert,  —  j'allais  dire  du  rouge,  me  rappelant 
une  chanson  réaliste  de  mon  jeune  temps  du  quartier 
latin  —  à  tel  point  que  le  jardin  fruitier  a  disparu  sous 
ces  teintes  vives  et  qui  tirent  l'œil.  Et  pourquoi  cela? 
tout  simplement  pour  débarrasser  les  arbres  des 
insectes  qui  ont  la  manie  de  fixer  leur  habitat  sur  leurs 
troncs  ou  leurs  rameaux.  Le  blanc  n'est  qu'un  mélange 
de  chaux  et  de  Heur  de  soufre,  le  bleu  et  le  vert  ont 
pour  base  le  sulfate  de  cuivre.  D'aucuns,  y  avaient  vu  des 
intentions  carnavalesques.  Mais  notre  ami  Opoix  n'est 
pas  un  fumiste,  et  il  a  plutôt  agi  en  chimiste. 

•  » 

En  sauvegardant  les  arbres  de  nos  bois,  on  conserve 


la  vie  (|ui  grouille  sous  leur  ombrage  cl  ses  manifcE- 
lalions  si  diverses,  ."^elon  l'i-pruiue  de  l'année  où  on  se 
plail  a  l'envisager.  A  l'automne  ou  au  cnmniencemeMl 
de  l'hiver,  dans  les  temps  humides  comme  ceux  de  l'an 
de  grâce  qui  \ient  do  s'écouler,  ce  sont  les  champignons 
qui  la  caractérisent  en  grande  partie.  I-U  de  ces  cryp- 
togames, les  uns  sont  bons,  les  autres  sont  plus  ou 
moins  nuisibles.  Silos  mauvais  seulsdisparaissaient,  il 
n'y  aurait  pas  grand  mal,  sere/.-vous  tenté  de  dire,  el  je 
suis  do  votre  avis  ou  à  peu  près.  Mais  il  no  faut  pas 
être  si  exclusif  et  il  n'y  a  |pas  de  mal  à  se  rappeler  que 
de  toute  chose  on  peut  tirer  un  enseignement 

Prenez  un  liolct,  autreniiiiil  dit  un  cèpe,  et  vous  vous 
apercevrez  bientôt  qu'il  y  en  a  de  liien  des  façons; 
quelques-uns  —  le  fait  est  bien  connu  de  tous  ceux  qui 
ramassent  des  champignons  à  l'aulomne  —  jouissent 
do  la  singulière  propriété  de  bleuir  quand  on  les  casse; 
quelquefois  môme,  pour  provoquer  ce  bleuissement,  il 
suflit  de  les  toucher.  Voilà  plusieurs  siècles  que  ce 
phénomène  a  été  observé  pour  la  première  fois  et  jus- 
qu'ici on  n'a  jamais  su  quelle  en  était  la  cause.  Un  do 
mes  anciens  collègues  du  Muséum,  actuellement  direc- 
teur de  laboratoire  à  l'Institut  Pasteur  el  chimiste  des 
plus  distingués,  a  voulu  en  avoir  le  cœur  net.  Il  a 
cherché  cl,  comme  de  juste,  il  a  trouvé  malgré  les  diffi- 
cultés inhérentes  au  sujet,  et  qui  demamlaient,  pour  les 
vaincre,  un  c-sprit  singulii'rement  subtil  et  délié. 

M.  G.  Bertaud,  le  chimiste  en  question,  avait  trouvé 
dans  l'arbre  à  laque  du  Japon  un  ferment  particulier,  la 
laccase,  qui  est  devenue  le  type  d'une  classe  d'enzymesà 
(propriétés  toutes  spéciales  qu'on  a  baptisés  du  nom 
d'0.ri/(/ûses.  Eh  bien,  c'est  la  laccase  qui  se  rencontre 
dans  les  bolets  qui  bleuissent  à  l'air,  et  qui  provoque  ce 
lileuissement;  mais  quel  est  le  corps  sur  lequel  agit  la 
?accrtse.''la  question  est  des  plus  complexes.  Si  l'on  traile 
par  l'alcool  à  chaud  une  certaine  quantité  de  ces  cham- 
pignons, on  oblionlun  liquide  qui  renferme  la  substance 
susceptilile  de  se  colorer  (juisque  l'addilioii  de  laccase 
y  provoque  une  coloration  lileue  au  contact  de  l'air. 
C'est  déjà  un  résultat,  mais  on  est  en  droit  de  se 
demander  si  les  matières  organiques  ou  minérales  con- 
tenues dans  ce  liquide  ne  jouent  pas  un  rôle.  La  sub- 
stance chromogène,  ou  capalde  de  prendre  la  coloration 
bleue,  a  été  isolée  et  on  lui  a  donné  le  nom  de  Ijolétel.  On 
a  pu  dès  lors  instituer  des  expériences  précieuses  el  on 
a  vu  qu'il  se  passait  des  phénomènes  intéressants  sui- 
vant les  conditions  et  les  doses  de  chacun  des  corps 
mis  en  présence.  Si  la  solution  de  laccase  est  peu 
active,  il  en  faut  une  assez  grande  quantité  pour  agir 
sur  le  bolétel,  mais  alors  lo  bleuissement  est  énergique. 
Si  au  contraire  elle  est  très  active,  une  trace  suflit  pour 
faire  vive  la  couleur,  mais  la  teinte  n'est  jamais  le  bleu 
franc,  elle  s'égare  dans  le  \crt,  le  gris  sale  et  le 
rougeâtre. 

Pourquoi  ces  diflércnces  el  ces  modifications  dans  les 
nuances?  c'est  qu'une  substance  particulière  accom- 
pagne toujours  le  bolétel  et  la  laccase  et  intervient 
dans  la  production  du  phénomène.  Les  expériences 
précédentes  permettaient  de  croire  que  cette  s->bstance 
était  le  Manganèse,  mais  il  n'en  est  rien;  il  suffit  d'un 
métal  à  peu  près  quelconque,  Magnésium,  Calcium, 
Potassium,  etc. 

On  voit  combien  sont  complexes  les  phénomènes  1  - 
plus  simples  en  apparence,  et  c'est  avec  juste  raison 
qu'on  peut  dire  avec  l'auteur  de  ces  belles  recherches. 
«  C'est  là  un  exemple  remarquable  de  la  complication 
que  peuvent  parfois  présenter  les  réactions  diaslasiques 
et,  d'une  manière  [dus  générale,  les  pliénomènes  biolo- 
giques. »  P.  IIariot. 


.-^ 


I.E   JARDIN' 


Nouvelles  Horticoles 


Mérite  agricole.  —  Par  décret  en  date  du  8  fi- 
vrior  I'.iOl^  reiidu  sur  la  proposition  du  ministre  de 
l'agriculture  et  par  arrêté  on  date  du  même  jour,  la 
déroration  du  Mrrite  agricole  a  (-lé  conférée  aux  per- 
sonnes ci-après  désignées  : 

Grade  d'Officier 
MM. 
Knc/.ka  (Henri),  négociant  en  fleurs  naturelles  ii  Paris; 
Prévost  il.i-andre  IV'siré-llippiilylo),  pri'Sident  de  la  Sociilo 
d'Iiortii'ulUiro  do  Pi>iil-Li-vé(pio  (Calvados). 

(Irode  Jr  l'Iniiilicr 
MM. 

.\nlissiin  (Philippn  ilit  l''élix),  propriélaire-horliculteur  «\ill<"- 
(rimclio  (.\lp«'s-.Mariliiiics); 

Itoiiipiot  (Louis-Jean-Picrre),  horticutteur-pépiniérisleii  Irigny 
(lUiùne): 

(Mwiron  (Viclor-JeaiiK  liorticulli^ur  à  Paris; 

Collnmbior  |(;hnrles-l,nnis-Ailiilphci,  ingénieur-agronome  à 
Paris  :  appliialion  dos  iiiiicliines  frigorilicpios  pour  la  con- 
servation et  11?  transport  ilps  proiluils  agrioolps; 

Constantin  iLr'on),  liorticulleur  <i  LAins-lt'-Sannior  iJuia); 

Desourlies  (Osrar),  liorticulteur-arboricultour  à  (îroslay 
rSfine-cl-Ûis'*). 

Flagi's  (Pierre-Laurent I.  Iiorticulteur  à  Billancourt  (.Seinei; 

I-'qrtin  (Haphaêl-Ilenri).  Iiorlicultour  à  Champrosay,  coniuuino 
de  Dravoil  (Soino-ot-Oiseï  ; 

•  ;illic'rs(.\lfred-Pierro-Nicolas),  liorticulteur-maruiclieràSaiMl- 
(tmer  (Pas-de-Calais); 

llalplii-n  (Jules-Kugéne-Achille-Salomon),  ingénieur  ol  pro- 
prii-lairo  à  Paris  :  publication  d'ouvrages  traitant  de  l'iior- 
iiculturo; 

Huguenin  (Jean-l-'rançois).  propriétaire-arboriculteur  à  Paris  : 
iuiportantes  plantations  d'arbres  fruitiers.  Création  do 
champs  d'expériences  horticoles; 

I.ataste(LodoTs).  propriétuiro-horticulleur  à  Béglos(Gironilo); 

Manson  (Krnesl),  jardinier  horticulteur  à  Anisy  (Calvados); 

Monin  (I.ouis),  jardinier  chef  àCretz  (Seine-et-Nfarne); 

Miireau  iTliéodulo-Hippoly te),  arboriculteur  à  l-'ontenay-sous- 
Hois  (Seine); 

Philippon  il.ouis-Henri),  entrepreneur  de  constructions  rus- 
tiques à  Cliàleiiay  (Seine); 

tluéniol  i.Mfred-Alexandre).  jardinier  ii  Crouy-sur-Our(j 
lSoine-1't-.Marne); 

Itevol  (l'rançois-Joan-Mario),  jardinier  chef  à  l'asile  d'aliénés 
lin  Kron  lUInWie). 

Nous  ailressons  nos  plus  sincères  (élicltations  aux 
titulaires  de  ces  distinctions,  ol  on  particulier  à  notre 
sympaliiiquo  collaborai jur  M.  Kac/.ka,  dont  ses  con- 
Iréros  connaissent  le  dévouement  à  l'intérêt  général. 

Le  tarif  douanier  allemand.  —  A  la  séance  de  la 
t^liambrede.-^ilepules  tenue  le  1  (évrier,M.  Louis  Marliii 
u  appelé  l'attention  de  M.  le  Ministre  du  (îonimerce  sur 
la  défense  des  intérêts  des  horticulteurs  franvais,  qui 
pourraient  être  menacés,  car,  a-tll  dit,  «  un  certain 
nombre  d'horticulteurs  allemands  se  sont  prc'occupés 
de  la  concurrence  (|uc  nos  llenrs  vienneiil  leur  faire  sur  | 
leur  marché,  ol  ils  ont  demande,  pour  entraver  cette 
concurrence,  rétablissement  d'un  droit  de  douane  do 
Il  marks  par  kilogramme,  c'est-à-diretl'un  tarif  éminem- 
ment prohibitif,  n 

Voici  la  réponse  du  Ministre  : 

«  L'honorable  M.  Louis  .Martin  m'a  itignalé  un  poiid 
spécial  très  inli-ressant  et  qui  touche  au  régime  dou.iiiier 
des  llours  en  Allemagne.  Je  n'ai  pas  besoin  do  dire  a  la 
Chambre  avec  quel  s<dn  le  ministère  du  t<ommerco  suit 
l'élaboration  du  tarif  douanier  allemand.  Sur  le  ])oiiil 
particulier  qui  Intéresse  l'honorable  M.  Louis  Martin, 
je  puis  lui  dire  que  jusqu'à  présent  au  moins  ses 
Inquiétudes  ne  sont  heureusement  pas  jusiillèes,  car  le 


tarif  allemand  actuel  admet  en  franchise  les  lleurs 
fraîches  import('es  en  Allemagne  et  le  [irojet  de  tarif 
maintient  cette  e.xemplion  de  droits  ». 

Il  est  d'ailleurs  ii  peu  près  certain  maintenant  que  le 
fameux  iirojet  douanier  ne  sera  pas  voté  au  Heichstag 
allemand.  En  elTel.  il  est  déjà  vivement  combattu  non 
seulent  par  les  groupes  dont  l'opposition  était  pnvuc 
d'avance,  mais  encore  par  le  groupe  agrarien,  aux  ten- 
dances duquel  il  devait  surtout  donner  satisfaction.  On 
en  a  eu  la  preuve  à  l'assemblée  générale  de  la  Ligue 
agrarienne,  tenue  il  y  a  dix  jours.  Huit  mille  personnes 
assistaient  à  l'assemblée.  On  a  discuté  pendant  cinq 
heures,  et  de  la  discussion  est  sortie  une  résolution  très 
nette  qui  se  résume  ainsi  :  «  Le  projet  de  tarif  présenté 
par  les  gouvernements  fédérés  est  inacceptable  pour 
l'agriculture.  » 

Dans  ces  conditions,  on  peut  prévoir  qu'en  dépit  des 
efforts  du  comte  de  Hiilow.  chancelier  do  l'Empire,  le 
projet  en  ipieslion  sera  repoussé,  s'il  n'est  pas  simple- 
ment retiré  en  cours  do  discussion. 

Association  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  de 
'Versailles.  —  \'oici  la  composilion  du  bureau  pour 
l'année  i'.n*2  : 

Président  d'Iioiiiietir  :  MM.  le  Minisire  de.  l'Agricul- 
ture, Viger,  sénateur,  président  de  la  Société  nationale 
d'Horticulture  do  l''rance,  Nanot,  directeur  de  l'Ecole. 
Président  titi/laire  :  MM.  Cayeux  (l-'erd.);  Vice-Prési- 
dent :  Tillier;  Secrétaire-Trésorier  perjiéluel  :  Lafosse; 
Secrél/iirc  :  W'elker;  Secrétaire  adjoint  :  Leniaye. 

La  Chambre  syndicale  des  horticulteurs  de  la 
région  lyonnaise,  dont  le  bureau  est  situi-,  2,  rue  Mulet, 
à  Lyon,  est  ci'mposée  pour  l'année  1902  des  horticul- 
teurs suivants  : 

MM.  Rivoiro  Antoine,  président  honoraire,  délégué  à 
l'Union  des  Chambres  syndicales;  Jacquier  (Uaudc  lils, 
président;  Ro/.ain  Joseph,  vice-président;  Combel  An- 
Iholme ,  secrétaire;  Grilïon  Joan-C-laude ,  trésorier; 
MM.  iiourrier  Jean,  llombet  Régis,  Groibier  lils,  Genesl, 
Barge,  Goliet  Louis,  Lille  Louis,  Morel  Antoine,  Musset, 
Michel,  Perraiol.  Louis  et  Rivière  Benoit,  membres. 

Exposition  à  Lyon.  —  La  Société  d'horticulture  pra- 
tique du  Rlu'uie  organise  à  Lyon,  du  2S  mai  au  2  juin, 
une  Exposition  générale  qui  se  tiendra  sur  le  Cours  du 
Midi. 

La  Société  a  décidé,  ainsi  que  cela  a  d'ailleurs  été  fait 
dans  d'autres  expositions  importantes,  de  ne  pas 
enfermer  les  exposants  dans  le  cadre  des  concours  portés 
aux  anciens  programmes,  et  de  leurlaissortoule  liberté 
pour  la  constitution  et  l'arrangemeid  de  leurs  lots. 

L'Exposition  sera  divisée  en  six  sections  :  Kloricul- 
ctdturo.  Arboriculture  cl  Pomologie,  Roses,  Culture 
maraichèro,  Amab'urs  et  Jardiniers  de  Maisons  bour- 
geoises, Ails  et  Industrie  horticoles. 

Dans  chacune  do  ces  sections,  qui  sera  jugée  séparé- 
ment, le  Jury  attribuera  un  prix  d'honneur  à  l'expo- 
sant le  plus  mi'-ritani  cl  décernera  it  chaque  lot  jugi'-  la 
récompense  qu'il  aura  méritée. 

Les  horticulteurs  et  amateurs  qui  voudront  prendre 
part  il  celle  Exposition  devront  adresser  leur  demande 
avant  le  1(1  mai  (terme  de  rigueurabsolu),  a  M.  le  Secré- 
taire général  de  la  .Société. 

Etablissement  Henri  Correvon  et  fils.  —A  partir 
de  l'hiver  prochain,  le  J.irilm  alpin  d'acclimalalion 
installé  par  noire  sym|)athlque  collaborateur  à  Plain- 
palais-lionève  sera  Iransformi'  en  un  ét,dili>isomenl  hor- 
ticole s'occupant  de  l'elovage  ol  de  la  culturelles  plantes 
alpines  sur  une  grande  échelle,  afin  do  pouvoir  les 
livrera  meilleur  marché;  il  aura  en  outre  la  spécialité 


LIL    JAUDIN 


51 


des  plantes  vivaccs  do  plein  air,  des  Fougèri's  ol  Orclii- 
liées  rustiques,  dos  arhustcs  rares  et  de  rocailles. 

Cet  élalilissement  sera  établi  à  Floraire,  commune 
de  Cliône-Biiurg  cl  de  Chène-Thônex.  à  20  minutes  de 
tramway  de  la  ville  do  Genève,  dans  une  suporhositua- 
tion  doccuivcrtc  avec  vue  très  étendue  sur  les  Alpes  et 
le  Jura. 

Ecole  d'horticulture  Le  Nôtre.  —  Lo  samedi 
Il  février  nut  eu  lieu  les  examens  do  surtie dos  élèves  de 
l'Ecole  Lo  Notre,  à  Villepreux,  devant  un  jury  composé 
de  :  MM.  Païenne,  Conseiller  général  do  la  Seino,  pré- 
sident; Chevalier,  serrélairo  général  de  la  Société  d'iior- 
liculluro  de  Soine-et-Oise;  Vitry,  arlmriculteur  ;i  Mon- 
trouil-sous-Bois;  Gatollior,  directeur  du  fleuriste  de  la 
Ville  do  Paris;  Gi'avereau,  hdrtipulleur  à  N'eanphle-le- 
Chùteau  ;  Oudnt,  chef  do  cultures  à  Marly-le-lloi. 

L'examen  a  eu  lieu  en  présence  de  M.  Barliizet,  con- 
trôleur général  de  l'.Vssistanco  pul)lic|uo,  et  de  M.  Guil- 
laume, ancien  directeur  de  l'ICcolo,  inspecteur  des 
domaines  do  l'Assistance  publique. 

Les  élèves  présentés  par  lo  direcli'ur,  M.  Potlier,  ont 
été  reconnus  aptes  à  recevoir  lo  certificat  de  l'ensoigno- 
ment  professionnel. 

Ils  ont  été  classés  dans  l'ordre  suivant  : 

Pascaud,  Aubry,  I.oyreloux,  Bié,  Belou,  Borette, 
BIze  Joseph,  Blondel,  Bonnefund.  Leereux,  Curing. 

Un  généreux  donateur  ayant  oITert  un  prix  de  7.0  francs 
en  espèces,  il  a  été  ainsi  réparti  :  50  francs  à  l'élève 
classé  premier  et  2.j  francs  au  second. 

La  commission  a  été  unanime  à  reconnaître  les  pro- 
grès accomplis  au  point  de  vue  de  l'instruction  théo- 
rique et  pratique  et  a  adressé  sos  félicitations  au  direc- 
teur et  au  |iersiinnel  du  eorps  enseignant. 

Concours  régionaux  agricoles.  —  Le  ministre  de 
l'agriculture  vient  de  fixer  les  dates  d'ouverture  et  de 
clôture  des  concours  régionaux  agricoles  : 

De  Foix,  21  mai  au  i"  juin;  de  Xevers,  31  mai  au 
8  juin  ;  de  Beauvais,  14  juin  au  22  juin  ;  de  Laval,  21  juin 
au  29  juin  ;  de  Chambéry,  30  août  au  7  septembre. 

L'horticulture  et  le  service  militaire.  —  La  Cham- 
bre, dans  sa  séance  du  i  fé\rier,  a  voté  un  amende- 
ment de  M.  Gauthier  (île  Clagny)  aux  termes  duquel  les 
élèves  de  l'Ecole  Nationale  d'Horticulture  bénéficieront 
des  dispenses  inscrites  à  l'article  23  de  la  loi  de  1889. 

Il  faut  espérer  que  le  Sénat  se  ralliera  à  son  tour  ii 
cette  décision  si  juste  et  réclamée  depuis  longtemps 
par  tous  les  amis  de  l'horticulture. 

Le  tir  contre  la  grêle.  —  Le  Syndicat  agricole  do 
Villcfranche  et  d'Anse  (l{hone),  a  tenu  récemment  une 
reunion  dans  laquelle  ont  été  adoptées  les  conclusions 
suivantes,  qui  résument  les  faits  constatés  en  1001  : 

«  1"  Pendant  la  campagne  de  1001,  il  y  a  eu  en  Beau- 
jolais plus  de  vingt  orages  généraux  ou  locaux.  Les 
plus  dangereux  ont  été  ceux  des  9  juin,  \'i  et  28  juillet. 
2."j  août  et  10  septemljro. 

«  2'  11  n'y  a  pas  ou  de  chute  de  grùlo  sur  toute  l'itendue 
des  dix-huit  champs  de  tir  organisés  par  le  Syndicat  de 
Villefranche,  excepté  lo  2S  juillet. 

«  Co  jour-la,  ;i  Thoizé,  la  grêle  a  causé  un  dégât  estimé 
a.  deux  dixièmes  autour  d'un  poste  en  bordure  qui 
n'avait  pas  tiré,  et  un  dégât  insignifiant  sur  le  reste  du 
champ  de  tir. 

«  Ce  même  jour,  à  Lachassagne,  la  grêle  a  causé  un 
dégât  estimé  à  un  dixième  autour  de  cinq  postes  qui 
n'ont  point  tiré  ou  ont  tiré  trop  tard  et  se  trouvaient 
on  l)ordure  du  coté  de  l'orage. 

«  3"  A  plusieurs  reprises,  la  grêle  est  tondiée  sur  des 


communes  limitrophes  des  champs  de  tir  ou  \)\us  éloi- 
gnées, au  nord,  au  sud,  à  l'est  et  à  l'ouest,  on  commet- 
tant parfois  de  grands  ravages. 

«  4°  Souvent  on  a  constaté,  surlo  périmètre  défondu, 
des  chutes  de  grêlons  mous,  de  grêlons  inofTonsifs  ou  de 
larges  gouttes  d'eau  blanchâtres  ressemblant  à  de  la 
grêle  fondue. 

«  .")"  11  a  presque  toujours  éti'  observé  que  le  tirarretail 
lo  vent  ou  diminuait  eonsidérablcmont  sa  force,  trouait 
et  éclaircissait  les  nuages,  supprimait  en  totalité  ou 
en  grande  partie  les  décharges  électriques  audessus  do 
la  zone  protégée.  Los  éclairs  et  lo  tonnerre  no  faisaient 
rage  qu'en  dehors  de  cotte  zone. 

«  Cl"  La  confiance  dans  l'efficacité  du  tir  est  générale.» 

La  pasteurisation  agricole.  —  C'est  le  litre  d'un 
nouveau  journal  «  do  vulgarisation  des  progrès  scienti 
liques  aux  cultures  ralionnolles  ot  intensives.  »  Le- 
diroclour  est  M.  do  C.oucy;  les  bureaux  sont  situc-s 
12,  rue  de  Beaune,  a  Paris. 

Nous  adressons  tous  nos  bonsvœux  de  succèsànotre 
nouveau  confrère. 

Nécrologie.  —  M.  Charles  Daras  de  Maghin,  pomo- 

logue  u  Anvers,  est  décédé  le  22  janvier  dans  sa 
77' année.  M.  Daras  de  Maghin  était  un  semeur  de  fruits 
persévérant,  auteur  de  plusieurs  Ijonnes  variétés.  Il  avait 
obtenu  une  médaille  d'argent  à  ri';xpositiùn  de  1900 pour 
ses  poires  inédiles. 

M.  Vanderlinden,  président  do  la  Société  de  Zoologie, 
administrateur  de  la  Société  Royale  d'Horticulture  et 
d'Agriculture,  est  décédé  à  Anvers  (Belgique)  le  i  février 
dernier,  à  l'âge  do  78  ans. 

Enfin  nous  avons  appris  avec  regret  lo  décès  de 
M.  Pierre  Cottant,  à  l'âge  de  59  ans.  M.  Pierre  Cottant, 
architecte  paysagiste  distingué,  à  qui  ses  travaux  d'ins- 
tallation des  expositions  de  la  Société  Nationale  d'Hor- 
lii'ullure,  des  Salons,  etc.,  avaient  fait  une  grande  noto- 
riété, était  officier  du  Mérite  Agricole. 

Expositions  annoncées 

Paris,  '.^1  au  26  mai.  Exposition  printanière  do  la  Société 
Nationale  aux  serres  du  Coiirs-la-Reino. 

Lyon,  is  mai  au  2  juin,  lixposition  générale. 

Cannes,  <>  au  10  mars  incl.  Kxp.  florale,  liortieole  ot  agricole. 

Lille,  mai  il  septembre.  Exposition  internationale  générale. 

Grasse  (.\lpes-,\far.),  avril.  Expos,  agricole,  liorlicolo  et 
iiiilustriollo. 

Pau,  1.")  an  'i  mars.  lv\|ios.  horticole  et  artisticpic. 

Aix-en  Provence,  27  avril-2.s  juillet.  iv\p.  internationale  et 
riiloloniale. 

Anvers  (IJclgiquo),  2G-2.S  avril.  Exposition  générale. 

Besançon,  11-17  aoOt.  Exposition  générale. 

.  .A/VA/Vrf 


li'HORTICUIiTUHE 

ET  LES  COHTHiBUTIONS  DIRECTES 


Les  horlieulteurs,  les  primeuristes  el  les  maraîchers 
snnt-ils  assujettis  a  l'impôt  des  patentes  ou  à  celui  des 
portes  et  fenêtres?  Non,  disent  les  lois  qui  ilétermineiit 
l'assiette  de  ces  doux  contributions  directes;  non,  dit  la 
jurisprudence,  comme  nous  le  montrerons  plus  loin. 

Mais  le  fisc  est  tenace  et  cherche  toujours  à  grossir 
ses  rocetles,  surtout  les  années  de  déficit....  De  temps 
iii  lenips.  sous  la  première  forme  ou  sous  la  seconde,  il 
essaie  d'extirper  une  plume  à  quelque  membre  de  noire 


52 


LE    J.VRDIN 


(•or|ini-a(ioii  ;  il  osl  haliitiu-  ii  se  croire  loiil  permis,  grâce 
au  fameux  arlic-Ie  4  «le  la  loi  dos  palcnlcs,  d'après  U'qucl 
«  U'S  coiiiinorcos.  iiiduslrics  cl  professions  non  dénom- 
mes dans  los  lalilfiiix  n'i>n  sont  pas  moins  assujoUis  à 
la  patente.  Li-  droit  fixe  auquel  ils  doivent  être  soumis 
est  réjilé  d'après  ranalo;.rie  clés  opéralinns  ou  «lu  com- 
meree,  etc.  »  —  C'est  le  même  principe  (lui  |iermellait 
dernieri'meiit  à  un  ciuployt'  d'octrui  do  taxer  une  ehau- 
vi--souris  conmie  volaille,  par  la  raison  <\u'  «  elle  avait 
lies  ailes.  » 

("est  ainsi  que  l'on  Miitse  ronnuveler  de  lemjis  en 
temps,  discrètement,  tantôt  ii  un  bout  de  la  France,  lan- 
li.l  a  l'autre,  une  lentalive  de  l'administration  pourJaire 
payer  aux  horticulteurs  l'un  de  ces  impôts  qu'ils  ne 
doivent  pas.  Si  le  patient  se  laisse  faire,  e'est  autant  de 
gagné,  et  ma  foi,  a  la  longue,  cela  erée  un  usage,  puis 
un  droit. 

Mais  il  ne  se  laisse  pas  faire,  et  dans  (dusieurs  cas. 
autant  qu'il  est  ii  notre  connaissance,  l'adminislration 
lies  tinances  a  él^  battue. 

La  victime en  jirojel,  aujourcriiui.  ce  sont  les  Fnr- 

ceries  de  l'Aisne,  auxquelles  on  prétend  faire  payer, 
pour  patente.  In  liagalelle  de  l.tKHJ  francs  par  an. 

Notre  sym|iatliiquee(>llalioraleur,  M.  Fatzcr.  ainsi  (|Uo 
le  Syndicat  des  l'rimeuristes  français,  ont  saisi  de  la  ques- 
tion le  Conseil  d'administration  de  la  Société  Nationale 
d'Horticulture,  la  plus  haute  autorité  à  laquelle  II  appar- 
tient de  défendre  les  intérêts  généraux  de  la  corporation. 
Le  Syndicat  central  des  Horticulteurs  de  l-'rance,  le' 
Syndical  des  Frimeuristes  ol  d'autres  syndicats,  si  nous^ 
sommes  bien  renseignés,  donnent  leur  appui  à  la  cam- 
pagne qui  commence,  et  plusieurs  réunions  dnivent 
avoir  lieu  aujourd'hui  :^i>  février  pour  examiner  les  me- 
sures il  prendre. 

Dans  notre  prochain  numéro  nous  rendrons  compte 
de  ce  qui  aura  élé  di'cidi',  et  nous  publierons  en  tiiéuie 
temps  une  étude  approfondie  de  la  question  au  point  d» 
vue  juridique.  Borni>ns-nous,  pour  aujourd'hui,  à  citer 
les  ((insidérants  1res  nets  en  verlu  desquels  le  Conseil 
de  Prélecture  de  la  Seine,  il  y  a  moins  de  quatre  ans,_ 
repoussait  les  prétentions  do  l'Admiidstration  dans  un 
cas  concernant  M.  (iodefroy-Lebeuf,  horticulteur  à 
Paris,  lequel  avait  élé  indûment  imposé'  et,  avec  l'appui 
de  ri'nion  commerciale  des  llorliculleurs  et  Marcliands- 
Grainiers  de  l'"rance  et  par  l'or^'ane  de  M.  Laville,  avait 
ciintesté  énergiquemeiit  le  bion-fonde  de  ces  prétentions, 
11  s'agissait,  dans  ce  cas,  ;i  la  fois  de  l'impôt  des  pa- 
tentes et  do  celui  des  portes  et  fenélres  : 

Le  Conseil, 

....  Vu  les  lois  des  28  pluviùse  an  Vill,  -M  juin  i'Oi'i  d  -ii 
juiltcl  iSHll; 

Vu  les  luis  des  21  ovril  IS.!?,  article  ■^,  et  lô  juillet  I.>vmi. 

Vu  Iti  lui  de  lliiBUCes  du  17  juillet  ISfO; 

ICii  ce  i|ui  liiuclie  In  taxe  des  portes  ol  fenêtres; 

Cunsiilérniit  (|ue  les  serres  <|ue  le  requérant  possède  ,i  l'ii- 
ri.s,  iiir  ' /riiriliiii.  t.  ne  peuvent  èlre  considéri'-es  rniniiin 

lies  II  iM  haliilnlion  ;  i|u'clles  ne  servent  pus  a  I  lui- 

|,il.ili..:i  .]•  ~  iMiiiiines  et  ipie,  (les  lors,  108  <l Iles  serres  ne  miu- 
r,ii.  irl  être  cotisées  II  riinpiM  des  portes  et  (enélres; 

l-;ii  1  e  (pii  touche  In  luxe  de  pulenle  : 

Coiisidérimt  qu'il  résulte  <|e  l'instruction  que  le  requériint, 
impo.HÙ  piiur  Is'.Hi  nux  «Irnits  «le  pulenle  de  In  fi'  cinsse  en 
qiinlilé  do  niarcliiinil  de  fleurs  nnlurelles  en  lioulique.  m  liéte 
u  l'élrnnger  ■'•  -  ■■■m.. us  île  piniites  rare»  telles  que  les  nrrhi- 
dées;  que  s  ne  siinl  pu»  destinés  6  élre  vendus  en 

I    1  .1    inui-  liiils,  des  leur  nrrivéo  dans  les  serres  du 

;  ml,  il  un  long  Iraitenienl  pnur  élro  convertis  en  fleurs, 

I  I  .liii-i  l'idijel    de   travaux   et   ih-   soins  qui  retilrenl 

,1(11, s  de  l'Iiorliiidlure;  ipie  les  fleurs  qui  nui--'  ni 

u  lu  ~ii  Hi'cultuie  prolongée  pi'uvenl  èlre  consiilenes 


conirae  dos  produits  do  celle  culture;  que  dans  ces  condi- 
tions lo  requérant,  qui  n'a,  d'ailleurs,  ni  boutique  ni  magasin 
et  qui  ne  vend  qu'il  des  pnrliculiers,  est  fondé  n  réclamer  le 
bénéOce  do  rexempllon  accordée  par  la  loi  aux  laboureurs  0( 
nux  cultivateurs  qui  se  bornent  à  vendre  les  produits  prove- 
nant lie  leur  exploitation 

Arrête  : 
Décharge  est  accordée,  pour  1S96,  au  sieur  Godcfroy-Lebeuf 
des  taxes  des  portes  et  fonèlros,de  patente...  auxquelles  il  a 
élé  imposé  à  Paris,  impasse  Cirardon,  n'  4. 

Celle  décision  peut  être  considérée  actuellement 
comme  faisant  jurisprudence. 

Nous  n'ajouterons  qu'un  mot:  nous  prions  tousceuxde 
nos  lecteurs  que  la  qucslion  intéresse  de  nous  commu- 
niquer les  faits  nouveaux  qui  pourraient  venir  à  leur 
connaissance  et  seraient  de  nature  a  éclairer  le  débat. 
Le  Jardin  a  déjà  donm'',  dans  de  nombreuses  circon- 
stances, trop  de  preuves  de  son  dévouement  aux  inté- 
rêts de  riiorlicullure  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'affir- 
mer à  nouveau  que  nous  si^mmes  résolus  à  les  soutenir 
énergiquemenl. 

11.  Mahtinkt. 


Quelques  Gesnériacées 

Leurs  mérites.  Leur  culture 

La  famille  di  ^  (icsnii  lacées,  dont  la  plupart  des 
genres  oflrenl  tant  d'intérêt  pour  l'ornementation  des 
serres  pendant  la  plus  longue  période  de  l'année,  se 
recommando  tout  spécialement  à  l'attention  des  ama- 
teurs par  la  beauté  de  ces  plantes  et  leur  féconde  et 
attrayante  floraison,  offrant  les  plus  élégants  contrastes. 

Sans  rechercher  en  détail  l'origine  des  Gh^xinia  dans 
nos  cultures,  ou  ils  liront  leur  apparition  dès  la  pre- 
mière moitié  de  notre  siècle,  il  nous  suffira  de  dire  que 
cette  expatriéeUirésilicnne  n'offrait  qu'une  valeur  bien 
secondaire  lors  de  son  introduction  el  je  me  rappelle 
encore  la  faveur  qu'obtenaient,  en  1850,  les  premiers 
hybrides  de  la  race  erecln .  Depuis,  des  horticulteurs, 
se  passionnant  pour  ces  nouveautés,  engendrèrent  par 
leur  hybridation  un  nombre  considérable  de  métis  qui 
furent  sélectionnés  et  forment  aujourd'hui  une  série 
inHnie  de  variétés. 

Aussi,  que  peut-on  voir  de  plus  beau  qu'une  serre 
dont  les  bâches  sont  couvertes  de  Gloxinia,  lorsque 
chaque  plante  est  arrivée  à  son  apogée'?  Nous  ne  con- 
naissons rien  de  plus  séduisant  que  de  contempler  ces 
milliers  de  corolles  tubulaires,  aux  teintes  si  vives,  si 
fraiches  et  si  variées,  aux  dessins  si  fins  el  si  délicats, 
et  nous  ne  craindrons  pas  d'être  contredit  on  exprimant 
l'opinion  que  c'est  la  véritable  perle  de  la  famille  des 
Gesnériacées. 

Quels  éloges  ne  doit-on  pas  faire  aussi  des  Niegolia, 
de  ces  végétaux  au  port  si  majestueux,  dont  les  feuillages 
reflèlenl  de  si  vifs  coloris,  d'une  finesse  do  veipulé  déli- 
cieuse, de  nuances  veinées,  bron/.ées,  zébri'os,  produi- 
sant des  eflets  aux  rollels  les  plus  chatoyants  ! 

Au-dessus  do  ce  merveilleux  feuillage,  s'élèvent 
d'élégantes  inflorescences,  formant  des  thyrses  érigés 
qui  portent  des  multitudes  de  petites  fleurs  légères  en 
(orme  de  clochettes,  gracieusement  disposées  et  déli- 
calemenl  soutenues  par  do  fins  pédicellos,  variées  à 
l'infini  de  nuances  passant  du  blanc  au  rose  clair  et 
rose  foncé,  du  rouge  corail  au  cramoisi,  du  jaune  au 
cuivré  el  au  saumon,  etc.  Toulos  ces  corolles  sont  ou 
unicolores,  ou  rayées,  ou  ponctuées,  ou  hiéroglyphécs. 
L'on  peut  jouir  de  celle  magnifique  floraison  pendant 
quatre  <i  cinq  mois  de  l'année. 


LE  JAIU)IN 


53 


Mais  ce  qui,  à  notre  avis,  conslituo  un  bien  graml 
mérite,  ("i-st  qu'elle  peut  ôlre  ohlonue  aux  mois  do 
novembre  ol  doceinlire,  h  cetto  époque  oii  l(>s  (li-urs  aux 
coloris  vifs  sont  si  rares  et  si  reciiorcliées.  Aussi  nous 
sommos-nous  demandé  l)ion  dos  (ois  quelle  i>ouvail  être 
la  cause  de  l'indifféreneo  que  l'on  témoignait  envers 
ce  genre  merveilleux. 

Le  genre  SivfjeUo  fut  décrit  pour  la  iiremièro  fois  en 
18i7  par  le  D'  Hegel,  qui  le  dédia  à  Charles  N.egeli, 
professeur  à  Munich.  Le  premier  qui  fut  introduit  vers 
1^10  du  Mexique,  sa  patrie,  fut  le  Xύie/in  zebrina,  au 
coloris  vermillon  vif  mélangé  de  jaune.  En  1841,  Van 
Gérard  envoyait  de  l'Ainérique  centrale  à  la  maison  "Van 
lloulto  le  S;r<ielii>  Ueroltùnia.  Mn  IfcôT,  Linden,  explo- 
rant Chiapas  et  le  Guatemala,  découvrait  le  XiPtje/in 
cinnabarina,  au  feuillage  métallique,  qui  provoqua  la 
plus  vive  admiration.  Presque  à 
la  même  époque,  nous  recevions 
aussi  des  mêmes  régions  le  X. 
amabilix  à  fleurs  Ijlanclies.  Enfin, 
après  les  événements  du  Mexique, 
Roezl  envoyait  en  ISG.jàla  maison 
Van  Houtte  des  graines  qui  en- 
gendrèrent le  beau  .V.  fulgida  bi- 
color,  celui  qui,  par  la  vivacité  de 
ses  nuances,  surpassa  tout  ce  que 
l'on  connaissait  jusque-là. 

Ce  fut  au  grand  horticulteur 
gantois  Louis  Van  Houtte  que 
l'on  dut  les  premiers  hybrides; 
feu  Jules  Vallerand  suivit  ses  tra- 
ces, et  s'appliqua  avec  un  amour 
passionné  a  perfectionner  ce  genre 
jusqu'àsa  mort  qui  survint  en  1887. 
Depuis,  nous  avons  continué  l'hy- 
bridation dos  Ncegelia  qui  nous 
donnent  annuellement  des  gains 
de  plus  en  plus  méritants,  et  qui 
forment  aujourd'hui  une  collec- 
tion d'élite,  particulièrementdigne 
d'attirer  l'attention  des  bons  ama- 
teurs. 

Les  Achimenes,  dont  les  pre- 
miers nous  sont  venus  du  Mexi- 
que, du  Guatemala  et  de  la  Nou- 
velle Grenade,  ont  produit  par 
l'hybridation  de  nombreuses  variétés  dans  nos  cultu- 
res. Aussi  en  compto-t-on  maintenant  au  moins  100  va- 
riétés Ijien  distinctes,  et  ce  joli  genre,  lorsqu'on  lui 
applique  une  culture  bien  entendue,  produit  aussi  un 
attrait  des  plus  charmants  pour  les  serres  pendant  l'été, 
sans  exiger  de  bien  grands  efforts  de  travail  ni  do  lo- 
caux spéciaux. 

Parmi  les  nombreux  genres  bulbeux  qui  sont  com- 
pris dans  cette  intéressante  famille,  nous  appelons  aussi 
l'attention  sur  les  Tydiea,  dont  la  floraison  dans  les 
serres  chaudes  peut  être  perpétuelle.  Citons  aussi  les 
Dircfea(l),  les  Dicyrta,  les  Locheria,  les  Gesneria,  les 
Manderola,  les  Plectopoma,  les  Rosa-Novia,  etc.  etc. 

N'ous  ajouterons  à  ces  descriptions  que  presque  toutes 
ces  Gesnériacées,  qui  diffèrent  entre  elles  par  un  aspect 
bien  distinct,  sont  surtout  appréciables  pour  les  appar- 
tements, car  d'après  nos  expériences  nous  ne  connais- 
sons guère  de  plantes  en  fleurs  qui  y  résistent  mieux. 
Nous  avons  vu  conserver  avec  quelques  bons  soins  des 
Gloxinia  fleuris  aussi  longtemps  qu'en  serre,  les  bou- 
tons s'épanouissant  jusqu'au  dernier. 

(1)  Le  Jardin  a  publié  on  1898  une  superbe  planche  coloriée  du 
Dircœa  lateritia^ 


Fig.  2e.  —  Tydœa  hybride. 


Les  Nfugelia  s'y  tiennent  aussi  très  bien,  pourvu  que 
l'endroit  oii  ils  se  trouvent  ne  soit  pas  soumisà  une  tem- 
pi'rature  trop  basse.  Nnus  avons  coupé  dos  rameaux 
(jui,  piqués  dans  la  mousse  fraiclie,  s'y  maintenaient 
pondant  quin/.e  jours. 

C'est  surtout  i)our  l'ornementation  des  serres  qui 
servent  à  la  culture  des  plantes  à  décoration  estivale  de 
plein  air,  que  nous  recommandons  tous  ces  genres, 
dont  la  floraison  se  produit  à  l'i^poquo  où  ces  serres 
sont  vides  et  restent  souvent  inoccupées  après  la  plan- 
tation des  jardins,  tandis  qu'elles  pourraient  devenir, 
par  ce  moyen,  l'endroit  le  plus  attrayant  de  la  propriété. 
Il  s'agit  tout  simplement  pour  cela  do  réserver  quelques 
châssis  pour  la  mise  en  v('gétation,  qui  présente  bien 
moins  do  difficultés  qu'on  no  le  suppose  souvent. 
Les  lots  que  nous  présentons  annuellement  aux  expo- 
sitions printanières  sont  cultivés 
par  le  procédé  que  nous  allons 
indiquer,  et  nous  assurons  à  nos 
lecteurs  qui  voudront  suivre  ces 
instructions  qu'ils  pourront  comp- 
ter sur  le  même  résultat. 

Culture  des  Gloxinia 

Pour  obtenir  notre  première  flo- 
raison, qui  se  produit  au  mois  de 
mai,  nous  commençons  la  mise 
en  végétation  vers  le  iô  janvier. 

Nous  choisissons,  parmi  les 
bullies  qui  sont  au  sec,  ceux  qui 
nous  paraissent  les  plus  avanc('S. 
Nous  les  plaçons  dans  de  petites 
caisses  à  quelques  centimètres 
les  uns  des  autres  en  les  enterrant 
à  demi.  Nous  déposons  ces  boites 
sur  des  tablettes  de  serres  à  la 
température  d'une  quinzaine  de 
degrés  centigrades.  Nous  les  bas- 
sinons légèrement  pour  exciter 
lentement  le  développement  des 
germes.  Lorsque  ceux-ci  commen- 
cent à  se  toucher,  les  bulbes  doi- 
vent émettre  de  bonnes  racines; 
c'est  le  moment  que  nous  choisis- 
sons pour  les  mettre  en  pots  de 
0"'12  à  O^IO,  suivant  leur  grosseur 
et  surtout  leur  vigueur  apparente. 

Nous  avons  préparé  notre  compost  quelques  jours  il 
l'avance,  avec  du  terreau  de  feuilles  de  bruyère  dans 
lequel  nous  ajoutons  3  0/0  de  poudrette,  que  l'on  trouve 
facilement  chez  tous  les  marchands  d'engrais.  Nous 
plaçons  au  fond  des  pots  une  poignée  de  tessons  pour 
faciliter  l'écoulement  de  l'eau  des  arrosages.  Nous 
enterrons  nos  bulbes  de  2  à  3  centimètres,  en  ayant 
bien  soin  de  former  un  petit  monticule  sur  le  milieu 
pour  éviter  que  l'humidité  séjourne  sur  les  plantes. 
Nous  rangeons  nos  pots  sur  des  tablettes  ou  des  bâches 
de  serres  à  la  température  moyenne  de  1.5°  C.  Pendant 
le  premier  mois  nous  ne  donnons  que  de  légers  bassi- 
nages,  tenant  strictement  à  ce  que  les  tiges  se  déve- 
loppent lentement  et  restent  trapues.  Nousinsistonssur 
cette  période  de  la  végétation,  qui  est  un  des  points  les 
plus  importants  pour  obtenir  une  bonne  réussite.  Il  ne 
faut  jamais  que  les  plantes  s'étiolent,  et  commencent 
par  trop  pousser  en  feuillage  avant  la  formation  des 
boutons,  et  ce  n'est  que  lorsque  les  racines  ont  bien 
pris  possession  du  compost,  que  les  feuilles  com- 
mencent à  couvrir  les  pots,  que  nous  donnons  de  copieux 
arrosages.  Avant  la  floraison  nous  n'ombrons  que  lors- 


LR  JABDIN 


que  le  soleil  est  trop  ardent  et  donnons  de  l'air  suivant 
la  trmpt^rature,  mais  lorsque  les  fleurs  s'épanouissent 
les  claies  ne  suffisent  plus,  et  nous  employons  jtour  le 
milieu  de  la  jourm-e  des  paillassons,  nous  diminuons 
l'air  et  nous  tenons  les  liâihcs  et  les  sentiers  desserres 
très  humides,  car  la  fjrancle  chaleur  qui  n'est  pas  allL^- 
nuée  fatigue  et  flétrit  les  corolles,  qui  n'i>nl  alors 
qu'une  courte  durée  et  ne  tardent  pas  à  toml)er. 

La  même  saison  peut  orner  une  serre  pendant  deux 
mois  environ,  ol  il  s'agit  do  faire  succéder  les  mises  en 
végétation  pour  avoir  une  serre  garnie  de  Gloxinia 
fleuris  pendant  tout  l'été.  Pour  les  secondes  saisons  les 
châssis  avec  des  couches  donnant  15  degrés  de  chaleur 
sont  suffisants.  Lorsqu'ils  sont  prêts  à  Heurir,  vers  la 
fin  de  mai  ou  le  mois  de  juin,  on  peut  disposer  pour  les 
recevoir  une  serre  à  Géranium  qui  n'a  pas  besoin  d'être 
chauflée  à  cette  époque. 

Lorsque  les  plantes  sont  délleuries,  l'on  cesse  graduel- 
lement les  arrosages,  et  lorsque  les  feuilles  sont  flétries 
et  fanent,  nous  les  posons  sous  les  bâches.  Vers  le  mois 
de  novemlire  nous  les  dépotons  el  les  enterrons  pour 
bien  les  conserver  dans  du  sable  bien  siliceux,  ou  delà 
vieille  terre  de  bruyère  bien  sèche.  Dans  cet  endroit  la 
température  ne  doit  pas  dépasser  8  à  10  degrés, 
(fl  suivre)  Valukuand. 


Haricots  d.e   I_ii3aaa- 


(l'Iiuscolus  hnintus) 


Si  l'on  ne  connaît  pas  d'une  façon  certaine  l'origine 
du  Haricot  commun  {Phaseoliis  vulijitris),  il  n'en  est 
pas  de  nii'me  pour  le  Haricot  de  Lima,  ou  Fève  créole, 
que  l'on  trouve  croissant  à  l'étal  spontané  au  Brésil. 

Ces  haricols  sont  généralement  des  plantes  grim- 
pantes, souvent  fort  élevées,  pouvant  atteindre  dans 
certaines  variétés  jusqu'à  4  mètres  de  hauteur. 

Les  feuilles  sont  composées  de  trois  folioles  glabres 
ou  légèrement  pubescenles,  ovales  allongées,  acumi- 
nées  et  assez  triangulaires;  elles  dillèrenl  sensiblement 
de  celles  du  haricot  commun  par  leur  forme  plus 
allongée  el  plus  étroite. 

Leurs  inflorescences  sont  des  grappesdre8sées,porlées 
sur  des  pédoncules  raides  et  allongés,  composées  de 
nombreuses  fleurs  petites  et  d'un  blanc  verdâlre. 

Ces  grappes  no  produisent  le  plus  souvent  qu'un  petit 
nombre  «le  cojises,  ordinaircmont  It  à  ô,  seules  les  pre- 
mières fleurs  nouant  n-gulii'rement. 

Les  cosses  sont  bien  caractéristiques,  très  courtes 
mais  larges,  fort  aplaties,  lo  plus  souvent  bien  recour- 
bées en  serpette  el  terminées  par  une  pointe  courle, 
trapue,  obtuse.  Elles  renferment  3  à  «i  grains  très 
aplatis,  sauf  toutefois  dans  iloux  variétés  où  il  est  assez 
renflé. 

Ils  ont  un  aspect  tout  particulier,  ayant  une  forme 
do  ilemi  cercle  ou  do  croissant,  d'où  le  nom  do  J'Iiaseoliis 
liiiniliix,  avec  une  série  do  rides  ou  do  stries  rayon- 
nantes allant  do  l'ombilic  vers  la  circonférence.  Ces 
haricots  sont  généralement  tardifs,  mûrissant  très  difii- 
cilemonl  leur  grain  dans  notre  pays.  L'épanouissement 
do  leurs  premières  fleurs  a  lieu,  dans  plusieurs  varii'lés, 
sensiblement  en  mctne  temps  que  celui  des  haricots 
tardifs  tels  que  le  haricot  mangetout  de  Saint-Fiacre,  lo 
haricot  coco  blanc  et  lo  haricot  de  Soissons  blanc.  Mais 
il»  exigent  l)oauroup  plus  do  chaleur  pour  mûrir  leur 
grain,  et  par  suite  ils  mottoni  beaucoup  plus  ilo  temps 
pour  atteindre  leur  complet  développement;  aussi  dans 
nos  champs  d'expériences  n'esl-il  possible  do  récoller 


chaque  année  que  les  premières  cosses  de  variétés  rela- 
tivement précoces,  telles  que  le  Lima  Eatra  early  Jer- 
sei/,  le  Limti  Jackson  Woinler  et  le  Hemlerxon's  Bush. 
Les  Haricots  de  Lima  ne  comprennent  guère,  à  notre 
connaissance,  qu'une  quinzaine  de  variétés  distinctes 
se  rattachant  il  deux  types  assez  tranchés,  le  haricot  de 
Lima  proprement  «lit  ou  haricot  de  Lima  ii  gros  f;rains 
(Pliaseo/us  lunuliis  uuicrocarpus)  et  le  haricot  de  Lima 
il  petits  grains  ou  Haricot  de  Sièva. 

1'  Haricots  de  Lima  à  gros  grains.  —  Ces  haricots 
présentent  comme  caracteies  communs  :  un  grain  ordi- 
nairement aplati,  très  gros,  de  O^OiO  à  0"'025  de  lon- 
gueur, une  végétation  très  vigoureuse,  des  folioles 
amples  de  0"'08  a  0'"12  de 
long. 

Presque  toutes  les  va- 
riétés cultivées  sont  a  ra- 
mes et  à  grain  blanc,  sauf 
toutefois  le  haricot  du  Cap 
marltré,  à  grain  blanc  cu- 
rieusement panaché  ronge. 
Il  en  existe  également 
une  variété  naine  assez 
hâtive  très  estimée  en  Amé- 
rique, où  elle  est  fort  ré- 
pandue sous  le  nom  de 
Bush  Lima  ou  Burpee's 
Bush  Liuia. 

Les  principales  races  de 
haricots  de  IJma  que  l'on 
rencontre  dans  les  cultures 
américaines  sont  : 

A.  —  A  iiAMKS.  —  Le 
haricot  de  Lima  Grand 
blanc  —  larffc  W'Iiite  Lima 
Pôle  Beau  —  l{iire  rigou- 
'  reuse,  mais  lanlive,  élevée 
de  2"'50  à  :i"'30,  à  folioles 
amples,  épaisses,  glabres 
ou  légèrement  pubescen- 
les. Les  cosses  longues  do 
(rlO  il  0'"i2  et  larges  de 
'  0'°028  il  0"'u;tt,  fort  recour- 
bées el  à  pointe  très 
courte,  obtuse,  ne  renfer- 
ment généralement  que 
trois  grains  blancs,  longs 
de  tr-oSO  à  0"H)22.  larges  de  ((■"Ol.'.,  avec  seulement  0"'OC(j 
d'épaisseur. 

Le  Haricot  de  Lima  de  Jersey  (Kxtra  Earlii  Jersey 
Lima]  neililTère  du  précédent  que  par  sa  préTocité  plus 
griinde,  mûrissant  environ  doux  semaines  plus  tôt. 

Hien  ipie  considère  comme  très  hàtif  dans  les  cultures 
américaines,  il  ne  l'est  pas  encore  fuffisamment  pour 
pouvoir  mûrir  son  grain  sous  notre  climat  anlennais. 

Lo  Lima  l'ord's  ilammolh  Poddcd  et  le  Lima  Kiugof 
the  Garden  sont  deux  variiHés  très  voisines  du  Lima 
grand  blanc,  s'en  <listinguant  toutefois  par  leurs  cosses 
plus  longues  pouvant  atteindre  près  de  0";.'()  de  lon- 
gueur, contenant  i  a.'jgros  grains  blancs  de0"'022 iiO"^)?."» 
do  longueur. 

Le  Lima  de  Dreer  (Dreer's  improred  Lima  Beau)  est 
une  variété  ii  grain  blanc  intermédiaire  entre  le  haricot 
de  Lima  el  le  haricot  de  Sièva. 

C'est  une  race  tardive  élevée  de  2  à  2"H'>fl,  a  feuilles 
amples  et  épaisses  a  cosses  longues  do  (t"Wii  O^IO,  très 
larges,  très  plates,  droites  terminées  par  une  pointe 
très  courte,  presque  nulle;  elle  renferme  k  grains  d'un 
blanc  grisâtre,  longs  do  0"'0I.')  à  0"'018  avec  une  largeur 


li),'. 


■/^j  r4\ 


—  Haricot  tic  Lima  à 
ramfs. 


LR  JARDIN 


55 


de  0'"0I2  à  O^Oli  et  une  épaissour  de  O-^OOT;  race  fort 
estiiTK'o,  très  produclivo  et  d'exceilenlp  qualité. 

Lp  liaricot  du  Cap  marbré  (Siteckted  Lima  lieati)  est 
un  Lima  pxtrôiiifinpnl  vipourpux  altei^'iianl  jusqu'à 
■i  niplros  dp  liaulpur  ii  feiiilla^îe  ample;  les  cosses  cjp 
0"'0S  à  0"'10  de  longueur  et  larges  de  0"'02i  à  0"'0:.4'>  en 
sont  fort  plates  et  recourbées  en  serpelle.  Les  grains 
ont  O-'O^O  à  0"'023  de  longueur,  0"H)13  à  0"'01i  de  largeur 
et  0"'007  d'épaisseur. 

Celte  variété  est  particulièrement  reconnaissalile  à  la 
curieuse  panachurp  do  son  grain  qui  otTro  autour  dp 
l'omliilic  une  grande  tache  rouge  s'étenilaiit  sur  toulo 
roxtréiiiiti'  la  moins  large  du  grain,  tandis  que  l'autre 
|)artie  présente  une  jolie  mou- 
cheture de  môme  couleur  sur 
fond  lilanc. 

U.  —  Nai.n  —  Haricot  de  Lima 
nain  {Biirpee's  liiish  Lima).  — 
Plante  liien  naine,  trapue,  élevée 
de  0"':i7  àO"'l.ï,  toulTue,  à  feuil- 
lage ample,  vigoureux,  ayant 
une  tendance  à  émettre  quel- 
ques tiges  élancées,  filantes. 
Cosses  do  0"'10  à  0"'12  de  lon- 
gueur et  larges  do  O'"02(î  à  0"'028, 
bien  recourbées  à  pointe  courte 
et  forte,  renfermant  1  grains 
blancs  do  0"'020  à  0"'OLn  de  lon- 
gueur, O^Ol.'j  do  large  et  O^OOÎ 
d'épaisseur. 

Beaucoup  plus  précoce  que 
les  haricots  ;>  rames  que  nous 
venons  de  décrire,  cette  race 
naine  très  productive  est  fort  re- 
cherchée, et  une  des  plus  usitées 
dans  les  cultures  américaines. 
2  Haricots  de  Lima  à  petits 
grains  ou  Haricots  de  Siéva. 
—  Les  Haricots  de  .^icva  se  dis- 
tinguent des  Haricots  de  Lima 
proiirement  dits  par  leur  grain 
beaucoup  plus  petit,  ayajit 
nmins  de  0"'01.'j  tle  longueur,  or- 
dinairement très  plat;  leurs  fo- 
lioles sont  moins  amples,  de 
couleur  beaucoup  plus    foncée, 

plus  petites,  ne  dépassant  pas  0"'Û7  de  longueur,  sauf 
dans  le  haricot  Willoic-Leaf  Lima  donl  les  feuilles  sont 
fort  allongées  mais  très  étroites. 
Los  Haricots  de  Siéva  comprennent  des  races  ii  rames 
et  des  races  franchement  naines; 
la  couleur  de  leur  grain  est  géné- 
ralement blanc,  parfois  panaché  de 
noir,  ou  rouge  macuh-  de  plus  foncé. 
Les  races  les  plus  estimées  sont  : 
A.  A  KAMES.  —  Le  Haricot  (Je 
^'ti  vjia;w  Siéva;  synonymes  :  Américains 
H-J  ^"^3^  Carolina  Lima  liean,  Caroliiia 
Sewee.  Anglais  Small  Lima  Bean. 
Plante  élevée  de  2"'.30  à  3"'.j0,  à  tiges 
minces  mais  vigoureuses,  très  ra- 
mifiée dés  la  iDase.  Les  folioles 
d'un  vert  foncé  ont  O^OG  à  0'"08  de 
longueur  avec  environ  Û"'Oj  de  largeur.  Les  cosses  lon- 
gues de  0"'08  à  H"'lil  et  larges  de  0'"UiO  à  (J'"020  sont  très 
aplaties,  un  peu  recourbées  et  à  pointe  aigui',  elles  ren- 
ferment trois  à  quatre  grains  blancs  très  réguliers  de 
forme  et  de  taille,  mesurant  0"'014  de  longueur,  O^OIO  de 
largeur  et  0"'004  d'épaisseur. 


Fig.  20.  —  Ilarirol  de  I,im<i 
naturelle.  Grain  clo  ;, 


—  Uarirot  dr 
Lima  du  Cap  marhrè. 
ifirain  de  grosseur 
naturelle.) 


Bien  que  mettant  beaucoup  moins  de  temps  pour 
mûrir  son  grain  que  les  haricots  île  Lima  à  rames,  il  est 
encore  beaucoup  trop  tardif  pour  arriver  a  complète 
maturité  sous  notre  climat.  Ainsi  dans  nos  cultures  et 
champs  d'expériences  nous  ne  pouvons  en  récolter  cha- 
que année  que  les  cosses  de  la  base  les  premières  for- 
mées. 

Le  haricot  do  Siéva  est  une  des  plus  anciennes  va- 
riétés cultivées  de  I,ima. 

Le  Challenger  Lima  est  une  variété  de  Siéva  se  dis- 
tinguant de  la  pri'Ci'dente  par  ses  cosses  i)lus  petites, 
de  0"'0")  à  n"'07  de  longueur  spiilempnl,  larges  de  0"'016, 
assez  renflées  et  légèrement  recourbées;  elles  renfer- 
ment    quatre    grains     blancs, 
épais  :    0'"()13   à  0"'Uli  de  lon- 
gueur, 0'"011  il  0-012  de  largeur, 
et  (l'OOjj.S  à  O-OO'J  d'épaisseur, 
plus  du  double  de  celle  du  pré- 
cédent. 

Le  Willoic-T^eaf  Lima,  ou 
Lima  à  feuilles  de  Saule,  est 
caractérisé,  ainsi  que  l'indique 
son  nom,  par  la  forme  de  ses 
folioles,  linéaires,  longues  de 
tri']  à  (rl8  et  larges  de  0-()20  à 
ir"Ù2b.  La  plante,  ne  dépassant 
pas  2  mètres  de  hauteur,  porte 
des  cosses  longues  de  0"07  à 
0 -10  et  larges  de  iro24,  droites, 
à  [jointe  assez  aigue;  ces  der- 
nières sont  assez  régulièrement 
;i  quatre  grains,  identiques  à 
ceux  du  Siéva,  mais  leur  étant 
bien  inférieurs  comme  qualité. 
Ce  haricot,  avec  ses  feuilles 
en  forme  de  longues  lanières, 
est  plutôt  cultivé  comme  plante 
d'ornement  que  comme  plante 
potagère;  c'est  du  reste  une  va- 
riété qui  n'est  pas  bien  fixée  et 
qui  a  une  tendance,  à  moins  de 
sélections  suivies,  à  dégénérer 
rapidement,  en  retournant  au 
type  à  feuilles  larges  et  ovales. 
Early  Black  Lima  ou  Lima 
noir,  variété  ne  différant  du 
haricot  de  Siéva  que  par  la  couleur  de  son  grain  blanc 
à  ombilic  entouré  d'une  tache  noire  qui  s'étend  sur  une 
des  extrémités  et  sur  presque  toute  la  circonfi-rence  en 
une  large  bande  ne  laissant  parfois  qu'une  taclie  blan- 
che souvent  assez  restreinte. 

B.  —  Nains  —  I/e/iderson's  Bush  Lima  ou  haricot  de 
Siéva  nain,  race  élevée  de  O^SO  à  0"'îO  de  hauteur,  ne 
différant  absolument  du  haricot  de  Siéva  à  rames  que 
par  sa  taille  franchement  naine  ;  son  origine  est  assez 
bizarre  ;  il  aurait  été  trouvé  par  hasard  en  187.5  pous- 
sant le  long  d'une  route  en  Virginie  ;  rapidement  fixé 
et  multiplié,  il  a  été  ensuite  introduit  en  1889  dans  les 
cultures. 

Kumerle  Lima.  —  Ce  haricot  n'est  autre  chose  qu'une 
sous-race  naine  du  haricot  Challenger  que  nous  avons 
décrit  précédemment  ;  élevé  de  0"'25  à  G"';!"  seulement;  il 
forme  une  touffe  basse  très  ramifiée  portant  de  nom- 
breuses cosses  de  Û'"u7.j  de  longueur  et  de  0"'018  de 
largeur;  il  présente  par  ailleurs  tous  les  caractères  du 
Challenger. 

Jackxon  Wonder  Ixcarf  Lima.  —  Race  de  Siéva  nain, 
élevée  de  0"'iô  à  0"'-")0  de  hauteur,  très  buissonnante, 
mais  ayant  parfois  une  tendance  à  filer.  Cosses  de  0"'08 


nain.  Cosses  1,'J  «rranrteur 
pandeur  naturelle. 


56 


LE   JAFIDIN 


à  0"'09,  peu  recourbées  ou  presque  droites,  à  pointe 
moyenne,  contenant  quatrn  prains;  ceux-ci  sont  rouge 
lirun  tacheté  lie  lirun  fimcé,  possédant  sonsililemenl  les 
mêmes  dimensions  que  ceux  du  haricot  dt-  Siéva  ou 
Heiiderson's  Bush  Limn. 

(à  suivre)  Dknaikh:. 

Deux  AMcotiûTS  nouveaux 


En  accomplissant,  en  1892,  une  mission  officiello  à 
Chypre,  «lont  nous  avions  été  charpé  par  le  gouvcrni'- 
nienl  fraticais.  à  la  demande  du  pouvernemeiit  anglais, 
nous  avons  rencontn-  au  cours  de  nos  pérégrinations 
dans  ci'lto  ile  deux  variétés  ou  espèces  d'Abricotiers  qui 
nous  uni  paru  correspondre  assez  bien  aux  deux  formes 
sauvages  de  l'espèce. 

D'ailleurs,  dans  l'ile  ces  deux  formes  sont  si  n-pan- 
dues  dans  la  zone  tompérét-. 
entre  GOO  et  1.200  mèlres  d'alti- 
tude, que  l'on  peut  les  consi- 
dérer, sinon  comme  spontanées, 
tout  au  moins  comme  subspon- 
tanées; elles  se  reproduisent 
liilèleinent  de  semis  et  nous 
n'avons  pu  constater  aucune 
dilTérence  entre  les  pieds  ren- 
contrés dans  les  jardins  et  ceux 
trouvés  dans  les  lieux  incultes 
du  pays. 

Les  noyaux  que  nous  avons 
rapportés  avec  nous  à  Neauphle- 
le-i;tiûteau  ont  aussi  fidèlement 
reproduit  les  deux  variétés  en 
question. 

Nous  pensons  que  ce  sont  là 
les  deux  formes  typiques  ou  fon 
damcntales  de  nos  variétés  culti- 
vées obtenues  par  la  culture  ou 
par  des  variations  de  semis,  ce 
qui  n'a  rien  que  de  très  admis- 
sible, l'Abricotier  étant  origi- 
naire     de      l'Asie      occidentale 


OT^ 


Fi}.'.  30.  —  L'nr  Cunériacie  {Isolonia) 


5  centimètres  de  long  sur  S  de  large,  ces  feuilles  arron- 
dies ou  tronqui'cs  à  la  base;  les  plus  grandes  sont  sou- 
vent pourvues  de  t  à  2  lobules  détachés  à  la  base,  irré- 
gulièrcnient  et  dnulilenient  dentelées  sur  les  boids  avec 
souvent  des  dents  rouges  vers  le  sommet,  cette  dente- 
lure peu  pr.tfonde  ;  face  supérieure  vert  sombre,  l'infé- 
rieure plus  pâle,  les  deux  glabres;  pointues  au  sommet, 
plus  ou  moins  pliées  en  gouttière  et  ordinairement  ré- 
lléchies  on  «lessous.  Pétiole  long  de  20à;f0  mm.  mse,  ca- 
naliculé  en  dessus  et  pourvu  de  1  à  2  paires  de  glandes 
discuides  au  so.umct.  Stipules  frangées,  très  fugaces. 
Fleurs  comme  dans  l'abricotier  ordinaire.  Fruit  cour- 
tement  pédoncule  subsessile,  moyen  ou  petit,  de  forme 
générale  tripone.  à  angles  arrondis  et  bosseh's  sur  les 
faces,  il  peu  près  aussi  largo  que  haut,  32  à  'X>  milli- 
niètres.  Peau  jaune  beurre  uniforme  très  courtement  et 
très  clensément  tomenleuse,  un  peu  rugueuse,  rarement 
marquée  lie  pomtuatioii  rougeâtre.  Sillon  modérément 
profond.  Chair  jaune  beurre  très  parfumée  se  détachant 
très  facilement  du  noyau,  très 
fondante,  bien  sucrée  et  très 
agréable;  acidité  dominante 
dans  le  voisinage  immédiat  de 
la  peau.  Noyau  de  la  forme  gé- 
nérale du  fruit,  c'est-à-dire  trian- 
gulaire émoussé  et  bombé  aux 
faces.  .\rèle  de  sommet  bien 
développée,  mince,  les  deux  la- 
térales bien  marquées;  sillons 
latéraux  également  bien  pro- 
noncés; suture  dorsale  trouée 
longitudinalement,  parois  assez 
épaisses,  2  à  2.5  millimètres; 
sommet  terminé  par  un  court 
mucron  et  base  arrondie;  ce 
noyau  devenant  de  bonne  heure 
non  adhérent  à  la  chair.  Amande 
grosse,  ovoide.  aplatie,  14  mil- 
limètres sur  17,  épisperme  épais 
à  fond  fauve  clair  parsemé  de 
nombreuses  petites  papilles 
fauve  plus  foncé  séparées  par 
(le  nombreux  sillons,  également 
tapissées  de  ces  mêmes  papilles; 
cette    amande    très     blanche  à 


tempérée    ou    chaude-tempérée. 

Nos  deux  variétés  ont  commencé  à  fructifier  en  1900,'. |  forte  saveur  d'acide  prussique.  .Maturité  aux   environs 
c'est-à-dire  à  l'âge  de  huit  ans,  et  ont  continué  en  1901»  do  Paris  vers  le  1"  août. 
par  une  récolle  i)lus  abninlante.  .-•.-, 

La  planihe  ci-jointe  reproduit  on  gran<leur  naturelle 
la  forme  et  l'aspect  dos  di-ux  v.iriétés  dont  voici  la  dis- 


criptiiin. 

/.  Expèce  ou  sous-espèce  à  gros  fruits. 

i'uriiii  les  individus  issus  de  nos  semis  nous  avons 
remarqué  deux  sous-variétes  assez  distinctes,  l'une  que 
nous  appellerons  variété  a,  et  l'autre  variété  b. 

Abricotier  d  yros  fruits  variété  a.  —  Grand  arbre 
de  12  il  15  mèlres  de  hauteur  sur  l'"30  à  1"'80  de  gros- 
seur (dans  son  pays,.  Keorce  des  jeunes  tiges  et  des 
branches  brun  roux  foncé  avec  do  larges  lentircllcs 
transversales  gris  clair;  celle  des  ramilles  brun  foiici- 
ou  verdatre  lui-anto,  comme  vernissée;  celle  des 
pousses  de  l'aiUM'o  brun  rouge  ou  brun  verdùtre  lui- 
sante. Ces  poii-^ses,  ainsi  que  les  ramilles,  grosses  et 
noueuses;  bourgeons  petits,  bruns.  I''euilles  «rbicu- 
laires  ou  largement  elliptiques,  acuminées,  les  plii- 
gramlos  longues  de  S  à  '.»  conlimètres  sur  7  à  8  de 
large,  les  moyennes  ayant  11  a  7  de  long  sur  5,5  à  (■  do 
largo,  les  plus  petites  beaucoup  moins  nombreuses,  -i  à 


Variété  b.  —  Diflère  de  la  précédente  par  ses  rameaux 
plus  robustes,  plus  fortement  lenticellés,  ses  jeunes 
fouilles  rougeâtres  avec  fines  dentelures,  carminées, 
glaniluleuses.  Pétiole  avec  5-7  glandes  au  lieu  de  2  à  4, 
pourpre  vinacé.  Fruit  plus  gros  mais  de  même  forme 
que  le  précédent,  rependant  un  peu  plus  arrondi,  d'envi- 
ron iO  a  12  millimètres  de  hauteur  et  de  diamètre.  Peau 
également  à  fond  jaune  beurre,  mais  souvent  teintée  do 
rouge  du  ciiti-  du  soleil  ou  tout  au  moins  pourvues  do 
nombreuses  taches  carminées  ayant  depuis  1  millimèlre 
de  diamètre  jusqu'à  n'être  plus  qu'un  simple  point. 
Chair  jaune  plus  intense,  môme  un  peu  jaune  rougeâtre, 
très  fondante,  plus  parfumée,  plus  agréable,  rapiielant 
un  peu  le  melon,  et  à  peine  acide  autour  de  la  peau. 
Le  noyau  est  plus  allongé,  21  à  22  millimètres  sur  15  a 
10  de  large  et  S  dans  la  plus  grande  largeur,  par  consé- 
quent plus  bombé  que  le  jïrécéilent  qui  en  a  10  à  10,5. 
Kpisporme  plus  brun  foncé.  Maturité  environ  huit  jours 
l)lus  tard  que  le  précédent. 

.\u  point  de  vue  botanique  ces  deux  variétés  d'aliri- 
cotier  iloivent  être  considérées  comme  appartenant  à  la 
mémo  espèce,  qui  serait,  suivant  nous,  très  probable- 


l.l',    JAllIUN 


J'^ÛU/Z^ê/-/ 


DEUX     AHHIC.OIIEMS    NOUVEAUX 


LR    JARDIN 


57 


iiii'iil  la  forme  primitive  do  nos  abricots-iiéchea^  iinpro- 
proniont  appch-s  abriculs  r)o  Nancy. 

Ci'tli'  varit'ti!  nous  parait  loul  à  fait  inléressanto.  Elle 
a  des  rapports  avoi'  V Miricoticr  de  Schiras,  décrit  et 
ligure  dans  la  Hcstie  Iloitico/c  do  1870-71,  p.  508,  mais 
elle  en  est  très  distincte. 

2"  Espèce  ou  sous-espàce  d  petits  fruits. 

Arbre  beaucoup  plus  petit  que  h'  précédent,  attei- 
gnant -i  à  .">  mètres  de  liaiitour.  Branches  grêles  retom- 
bantes. Ramilles  aussi  plus  firèlcs,  moins  lenticellécs. 
Feuilles  beaucoup  plus  petites,  les  plus  grandes,  -i  eeii- 
timi'lres  do  long  sur  '.i  de  large;  elles  sont  do  plus  ovales- 
cordiformos,  souvent  repliées  en  gouttière  et  terminées 
par  une  pointe  courbe,  tonbie,  les  jilus  petites  20  à 
2i  millimètres  do  long;  ces  feuilles  sont  enlin  pubescon- 
tes  on  dessous  et  en  dessus  sur  les  nervures,  ce  qui  les 
rond  un  peu  rugueuses. 

Les  fruits  souvent  très  noiulireux  sont  globuleux, 
d'environ  :.'0  millimètres 
de  diamètre.  Peau  fond 
jaune  beurre  avec  parties 
rose  ou  rouge.  Chair  pas 
très  abondante  par  raji- 
port  au  noyau;  cette 
chair  est  bonne,  parfu- 
mée mais  un  peu  sèche 
ou  cotonneuse.  Mûrit  en- 
viron une  quinzaine  de 
jours  avant  le  précédent. 
Le  fruit  de  cette  espèce 
se  fendille  malheureuse- 
ment très  souvent. 

Cet  abricot,  par  la  pe- 
titesse de  son  fruit,  ne 
répond  à  aucune  des  va- 
riétés actuellement  culti- 
vées, du  moins  que  nous 
sachions.  Il  se  rapproche 
toutefois  beaucoup  de 
VAbricolier  de  Si/rie  dé- 
crit dans  la  Flore  des 
serres,  tome  IV,  fig.  418. 

A  Chypre  nous  l'avons  vu  littéralement  chargé  de 
fruits  de  la  grosseur  d'une  mirabelle  ordinaire,  et  parti- 
culièrement recherchés  des  Cypriotes  pour  faire  des 
confitures.  Il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il  ne  soit  tout  aussi 
apprécié  chez  nous. 

P.  MOUILLEFEKT. 


PLANTES   ORNEMENTALES 

à  icsuler  .sur  les  pelouses 


l'ig.  ;U.  —  (junnera  manirata  (It 


Il  ne  faut  pas  confondre  les  plantes  isolées  avec  les 
scènes  paysagères,  car  celles-ci  forment  un  tout  complet 
qui  tire  sa  raison  d'être  de  sa  situation  et  de  son  grou- 
pement, tandis  que  celles-là  entrent  pour  une  part  plus 
ou  moins  grande  dans  la  composition  d'un  tableau. 

Les  plantes  que  l'on  peut  isoler  sur  les  pelouses 
doivent  être  remarquables  par  leur  port,  par  la  beauté 
de  leur  feuillage,  et  dans  certains  cas  par  l'éclat  de 
leurs  fleurs.  Le  caractère  principal  de  ces  plantes  doit 
êire  pittoresque  afin  do  varier  les  effets  et  d'ajouter  une 
note  esthétique  à  l'ornementation  du  jardin. 

L'emplacement  des  plantes  isolées  doit  être  déter- 
miné soigneusement  de  façon  à  cadrer  avec  l'ensemble 
et  à  compléter  les  plantations.  Elles  doivent  se  détacher 


gracieusement  et  ne  jamais  occuper  une  percée,  à  moins 
que  l'axe  visuel  no  vienne  passer  par-dessus.  De  pré- 
férence on  los  placera  sur  les  côtés  d'une  vue,  au  bord 
d'une  allée,  auprès  d'un  massif  d'arliustes,  le  long  d'un 
cours  d'eau,  etc.,  etc. 

On  doit  eherchor  à  obtenir  des  elTets  variés;  il  est 
nécessaire  que  les  plantes  isolées  occupent  une  situa- 
tion en  rapport  avec  le  lieu  et  qu'elles  soient  appro. 
priées  à  l'emplacement  choisi.  On  prendra  dtmc  des 
végétaux  saxatiles  pour  planter  auprès  de  rochers,  et  si 
l'on  veut  orner  les  bortls  d'un  bassin,  il'uno  rivière  ou 
d'un  ruisseau  on  emploiera  des  plantes  qui  croissent 
naturellenienl  dans  les  lieux  humides.  L'idéal  serait  de 
placer  les  piaules  isolées  dans  une  situati(m  naturelle, 
mais  on  ne  peut  toujours  agir  ainsi,  car  on  se  priverait 
du  concours  de  nombreuses  plantes  ornementales. 

Los  plantes  exotiques  pourront  être  employées,  mais 
avec  ménagement  ;  on  en  limitera  le  nombre  à  quelques 
espèces  intéressantes  et  on  ne  les  plantera  que  dans  les 

endroits  particuliers, 
près  de  la  maison  d'habi- 
tation, d'une  orangerie, 
d'un  jardin  d'hiver,  etc. 
On  doit  avoir  soin  de 
mettre  du  gazon  au  pied 
des  plantes  isolées  afin 
qu'elles  paraissent  croî- 
tre spontanément;  il 
n'est  pas  nécessaire 
d'agir  de  même  pour  les 
végétaux  exotiques,  car 
on  sait  bien  qu'ils  ne 
peuvent  passer  l'hiver  en 
pleine  terre,  et  on  se 
contentera  d'un  tapis 
formé  d'une  autre  plante. 
On  commettrait  une  er- 
reur si  l'on  profilait  de 
l'emplacement  des  plan- 
tes isolées  pour  créer  de 
petits  massifs  ronds, 
qui  sont  mesquins. 
La  beauté,  le  cachet 
parliculier  qui  se  dégage  d'un  jardin  bien  tenu  n'ex- 
clut pas  une  certaine  recherche;  elle  est  même  la  con- 
séquence de  la  tenue,  et  l'art  est  nécessaire,  mais  il 
faut  qu'il  soit  discret. 

Un  poète  qui  eut  son  heure  de  gloire,  et  dont  on  ne 
parle  plus  guère,  n'a-t-il  pas  dit  : 

Mais  les  bois,  mais  los  eaux,  mais  les  ombrages  frais, 
Tout  ce  luxe  innocent  ne  fatigue  jamais. 
Aimez  donc  des  jardins  la  beauté  naturelle. 

Delille.  —  Les  Jardins,  Chant  L 
L'emploi  des  plantes  isolées  doit  être  restreint,  car  leur 
répétition  fatiguerait  le  promeneur  et  l'empêcherait  de 
saisir  l'harmonie  générale  qui  doit  exister  dans  un  beau 
janlin;  d'ailleurs  on  sait  que  des  détails  trop  multipliés 
font  perdre  de  vue  l'ensemble  d'une  plantation.  Si  Ton  a 
beaucoup  de  plantes  ornementales  on  pourra  créer  des 
scènes  variées;  en  les  utilisant  ensemble  elles  se  feront 
valoir  mutuellement,  tandis  que,  disséminées  à  lort  et  h 
travers,  elles  briseraient  les  lignes  et  heurteraient  l'har- 
monie des  perspectives. 

On  peut  diviser  les  plantes  isolées  en  deux  groupes 
principaux,   basés  sur   la   façon  dont  nous  devons  les 
considérer  dans  les  jardins. 
Le  premier  comprend  les  plantes  vivaces  qui  restent 

(I)  Cliché  de  MM.  Koliler  et  Rûdel,  horticulteurs  à  Windis- 
chlenba,  Altenburg. 


58 


LE   JARDIN 


en  place  plusieurs  années,  conslituant  ainsi  une  décora- 
tion lixe;  on  pourra  élablirdeux  sections  dans  ceproupe: 
la  décoration  sera  |iernianonle  avec  des  vépt-taux  à 
feuilles  et  à  tiges  persislaiiles,  tels  <|uo  .\riiiidiiiaria, 
Hamiious,  Chama'rops  ercelsn,  Gijiierium,  Yiicra;  au 
contraire  elle  sera  passapére  avec  les  Acantlies,  Ané- 
mones du  Japon,  Ancolies.  (-aunes  de  Provence,  Asters, 
Hocroiiia,  Bollotiia,  Delphinium,  Erhinops.  Fougères. 
Brtanthiis,  Ëryngtum,  Kitlalin.  Férules,  l'uchxia  A'/<- 
carloni,  Gymnulhri.c,  Berces.  Musti  Basjoo,  Panicuvt, 
P&\'ols, PtMlaiis,Phi/fola<T(i,  Pivoine,  l'oilahjria,  l'oly- 
gotium  cuspidatum,  Rliuliarhes,  Si/lphium,  Tritoma, 
Verges  d'or,  Yernotiia,  Venitiiiii. 

La  plantation  de  ces  plantes  n'est  pas  susceptible 
d'être  modifiée  d'une  façon  gé- 
nérale tous  les  ans,  parce  qu'un 
grand  nnnilire  d'espèces  ne  peu- 
vent être  remaniées  souvent  et 
il  en  est  même  plusieurs  qui  no 
doivent  pas  être  déplacées,  sous 
peine  de  les  voir  péricliter  pen- 
dant un  certain  temps;  telles 
sont  les  Bambous,  Gunnera, 
Gi/iieriiim,  Gjiinnothri.i',  etc.  Il 
faudra  apporter  de  grands  soins 
dans  le  choix  de  l'emplacement, 
et  on  devra  se  préoccuper  de  la 
nature  du  sol,  de  l'exposition  et 
surtout  du  cadre  environnant. 

CertaiiH'S  plantes  ne  peuvent 
supporter  l'hiver,  sous  notre  cli- 
mat, qu'a  la  condition  d'i'lre  abri- 
tées par  une  couche  do  leulllos 
sèches  recouverti's  de  sable  ou 
de  terre  afin  que  le  vont  ne  les 
emporte  pas.  Ce  sont  :  les  Eryn- 
çiiiin  bromelia'i'oliiitn,  K.  ebur- 
neiim,  E.  pamlariifoliuiit,  Ery- 
throlœna  conspicua,  Gunnera 
scabra,  Gyinnolhri.r  latifolia. 
Musa  linsjoo,  l'anicutn  altissi' 
mum,  Tritoma  Stiundersii,  T. 
uraria,  T.  u.  major,  elc. 

Les  Chtimivrojis  e-rcelsa  crai- 
gnent peu  le  iroid,  surtout  dans 
les  sols  légers  et  perméables,  et 
les  hivers  ordinaires  ne  lotir  cau- 
sent pas  de  dégâls;  cependant, 
par  prudence,  on  enveloppe  leur 

bourgeon  avec  de  la  paille  longue  et  on  peut  les  coifler 
d'un  chapeau  do  paille  monté  sur  des  perches  afin 
d'éviter  le  verglas  qui  casse  les  pétioles  et  les  feuilles. 
Le  Gynerium  argenleum  sera  garanti  par  des  feuilles 
sèches  placées  autour  do  la  toulTe,  et  les  feuilles  seront 
rassemblées  pour  couvrir  le  cti-ur  ilo  la  plante,  l.e  l'hnr- 
mliiM  leiia.r  (fnl  rustique  il  Cherbourg  et  dans  l'ouesl, 
mais  dans  le  contre  et  sous  lo  climat  do  l'aiis  il  est 
pruilent  do  lo  protéger  au  moyen  d'un  grnml  eodre  et 
d'un  châssis  qu'on  garantit  avec  dos  paillassons  nu 
moment  dos  granils  froids. 

Lo  douxiomo  groupe  renferme  los  piaules  annuelles 
ol  bisannuelloH,  ainsi  que  los  plantos  ilo  serre  et  il'oraij- 
gerie;  il  a  pour  caraeléro  essentiel  do  concourir  a  l.i 
déeoralion  dos  jardins  d'une  manière  temporaire,  sou- 
vent pendant  uno  seule  saison.  Parmi  les  plantes 
annuelles  ou  cultivées  comme  lolles  et  les  plantos  bisau- 
nuelles  que  l'on  pourra  utiliser,  on  peutcitcr:  les  Aiua- 
ranthes,  Cosmos,  Digitales,  Lavalem  arborea,  Ono- 
pordes,  Penniselum,  IWcUx»,  Ilosos  Irémiéres,  .Vo/rt//;/?;i 


Klff.  :M.—  (ililinil  • 


(»■ 


divers,  Tabacs,  Wigandia,  etc..  et  parmi  les  plantes 
qui  ont  besoin  d'une  serre  ou  d'une  orangerie  en  hiver, 
nous  avons  les  .Vbutilons,  Acacia  deulbala  et  lopha/ila. 
Agave,  A!oe,  Alsnphila,  Amorjiliuiilnilliix,  Arnlia 
papyrifera.  Araucaria  e.rcelsa,  Catadium  esculentum, 
Colocasia  oilorit.  Balisiers  divers,  Cassia  floribunda, 
Chatnwrops  huinilis.  Cocos  australisel  quelques  autres, 
Corypha  ai/stralis,  Cycas,  Cyperus  alteniifolius  et 
C.  papyrus.  Dahlias.  Ijracœna  australis,  D.  indirisa  et 
variétés,  Jubira,\Lalania,  Monlanoa  fig.  ;W),  Musa,  \i- 
cotiana  colossea,  l'hœ/ii.r,  Ferdinanda  emitiens,  Salvia 
splendens,  Senecio  Petasiles,  Solanum  'W'endlaridi, 
Yucca  aloi/'olia  et  variétés,  elc. 
Les  plantes  annuelles  sont  semées  sur  couche  depuis 
février  jusqu'en  avril,  selon  les 
espèces  et  le  but  qu'on  se  pro- 
pose; après  un  ou  deux  repi- 
quages ou  rempotages  on  les 
met  en  place  a  partir  du  15  mai. 
La  sortie  des  plantes  de  serre 
devra  être  faite  de  manière  à 
éviter  de  brusques  transitions, 
toujours  défavorables  à  la  végéta- 
tion. Aussi  sera-t-il  bon  de  les 
habituer  peu  à  peu  à  l'air  et  au 
soleil,  afin  d'être  en  mesure  de 
les  mettre  à  l'air  libre  quand  le 
moment  en  sera  venu. 

C>n    commencera    à    sortir  les 
Cassia  dès  le  lô  avril  en  compa- 
gnie des  Atiave,  Aloe,  Aralia  jm- 
pyrifera,    Dracœua    iitdivisa    et 
<iuxlralis.  Eucalyptus,   Fuchsia, 
Jiitxva  speclal>ilis,  Xicotiana  co- 
lossea. Solanum  Wendlaiidi,  etc. 
Les   Cassia    et  .Solanum    ^Yeud- 
landi  pourront  être   mis  directe- 
-mont  en  pleine  terre  afin  qti'ils 
poussent  rapidement;  les  autres 
plantes   seront   aussi    mises  en 
place  à  moins  qu'on  ne  prétère 
les    garder   dans    une    position 
abritée  pondant  quelques  jours. 
Les  Caladivtn,  t'aïuia  et  Dah- 
lias sont   mis   en   végétation  <iu 
commoncemenl  d'avril  de  façon 
à  avoir  clos  plantes  bonnes  ii  met- 
tre en  pleine  terre  dans  la  pre- 
mière (juinzaine  do  mai.  F.n  été 
il    f.iudra  leur  donner  beaucoup  d'eau,  et   si  possible 
quelques  mouillures  avec  dos  matières  fécales  diluées. 
Les  .{butilon  et  .Icacia  sont  mis  en  place  dans  le 
commoncemenl  de  mai. 

(à  suivre).  1,.  Lp.moixb. 

Mort  d'un  géant  végétal 

L'ouragan  du  l"  février  dernier  a  abattu  un  arlire  gé- 
ant, il  Saint  Julien,  près  Troyes.  Il  s'agit  d'un  Peuplier 
blanc  de  llollando  [Poputus  alba)  qui  comptait  près  do 
quatre  siècles. 

A  part  ses  ditnensions  colossales  :  12  mètres  do  hau- 
teur ilonl  '.C".»  de  tige  droite,  une  culée  mesurant  près 
do  i;t  mètres  do  tour  et  la  lige  7"':U(  do  circonférence  à 
1  mètre  du  sol,  enfin  .SO  mètres  do  circonférence  do  la 
ramure  ou  couronni'  de  branches,  l'arbre  était  admi- 
rable de  forme  ot  régulier  dans  ses  proiiorlions. 

Son  portrait  a  figuré  à  l'KxposUion  Universelle  de 
1878  dans  lo  lot  colloetif  de  la  Société  horticole,  vigne- 
ronne ol  foroslièri'  do  l'Aube. 


'  i-ùnd  «  Triomfihf  de  Pat  ix  i» 
irp.  02). 


I.F.  JARDIN 


50 


Gh  FD  n  i (  { lie  FI  o rai  e 


Compositiona  florales  intéressantes.  —  Nouveau  choix  de  fleurs  à 
couper.  —  Le  comité  des  fleuristes.  —  Causes  de  la  proscrip- 
tion des  fleurs  aux  funérailles. 

Il  y  a  Idujniiis,  aux  iimutri's  îles  IIimipIsIps, des  cliosps 
fort  jolies  a  vnir  (|iii  ravissent  les  yeux,  et  r]iiel(|iiis 
notes  à  filaner. 

Voici,  ilaiis  l'onlrp  tie  mes  notes,  la  deseription  som- 
maire  (le  (|iiel(|ii(<s  compositions  d'un   <-ertain  cai-liet. 

Grand  panier  d'osier  brun  bondé  do  touffes  d'Arum  et 
de  Clivia,  noué  d'un  largo 
ruban    orangé,    composi- 
tion Ir^s  oriRinale. 

Un  autre  ;,'rand  panier 
contenait  rie  petits  Imis- 
sons  do  l'runler  à  fleurs 
roses  doul)les,  bordé  en 
arrière  d'autres  Pruniers 
à  fleurs  blan<'lies  et  en 
avant  lie  Pi-unellersà  fleurs 
blanches  doubles,  le  tout 
parsemé  de  toulTes  d',1- 
diantuin  Farleyeiixe  aux 
frondes  étalées  et  de  touf- 
fes de  Muguet. 

Voici  maintenant  une 
décoration  de  table  très 
simple  et  d'une  exquise 
tonalité  :  au  milieu  é(ail 
une  toulTe  de  Roses  La 
France,  se  di-tachant  sur 
la  mousseline  blanc  ver- 
dàtre  des  inflorescences  de 
Spirée  de  Van  llomte  ;  à 
chaque  bout  les  paniculcs 
floconneuses  d'or  pâle  du 
Mimosa  remplaçaient  les 
Spirées. 

Pour  terminer,  et  bien 
qu'il  soit  un  peu  tard  pour 
en  parler,  nous  signale- 
rons quelques  pré^sents 
fleuris  île  N'oiU  :  un  sabol 
de  liois  d'où  s'échappait 
une  poignée  de  [laille,  avec 
une  grosse  botte  de  Vio- 
lette de  Parme,  ce  qui 
n'est  certes  pas  banal,  sur 
le  sabot  un  ruban  rose  re- 
tenait   des    branches    de 

Houx  et  de  Gui.  Dans  un  autre  sabot  étaient  des  fron- 
daisons d'Adiaiitini)  Far(ei/e)ise,de^  feuilles  pourprées 
de  VAiiiijelojisis  Veitclii  et  des  Cypripedium.  C'était 
encore  une  composition  simjjle  et  ravissante,  toujours 
dans  un  sabot,  conslitui'c  par  des  rameaux  de  Houx 
constellés  de  ceiu'lles  rouges  et  de  Gui  aux  mulli|iles 
perles  fines,  avec  un  nœud  de  ruban. 

Enfin,  un  panier  est  gentiment  arrangé  avec  des 
Cocos  et  des  Ci/pripediut»,  desquels  se  détnchail  un 
gros  bouquet  de  Violettes. 

• 
•  • 

Nous  avons  constaté  avec  un  certain  plaisir,  pendant 
ces  derniers  mois,  un  éclectisme  plus  large  dans  les 
fleurs  forcées  utilisées  par  les  fleuristes  parisiens. 

Il  y  a  quelques  années  la  contribution  de  la  flore 
arbustive  n'était  représentée  que  par  les  Roses,  les 
Lilas  et  les  Boules  de  neige.  Toute  cette  série  d'arbustes 


frig.  3.i.  —  Mo-'Ui.<ûu  htraclcifotia. 


a  floraison  prlntanière  semblait  inconnue,  alors  qu'on 
en  tirait  si  agréablement  profit  à  l'étranger  et  particu- 
lièrement en   Allemagne. 

On  n'ignorait  pourtant  pas  leur  existence,  puisque 
cha(|ue  anni'e,  il  est  donm'^  d'admirer  de  superbes  mas- 
sifs de  ces  arbustes  à  floraison  primavérale  au  con- 
cours agricole   de  Paris. 

Quelques  essais  sont  tentés  depuis  deux  ou  trois  ans 
et  cela  est  fort  heureux  puisque  ces  floraisons  nouvelles 
olli'cnt  un  peu   plus  do  variété  et  des  formes  qui  fai- 
saient difaul. 
Les  fluets  rameaux,  qui  forment  conmie  une  svelte  et 

longue  grappe  de  fleurs, 
du  Prunier  de  (>hlne  (/^v/- 
nus  (rilobit]  ii  fleurs  dou- 
bles blanches  et  roses 
manquaient  certainement. 
(Jiiol  parti  heureux  on  tire 
des  potées  de  cette  plante 
dans  de  grandes  corbeilles 
et  des  branches  coupées 
dans  les  bouquets!  La 
durée  en  est  assez  longue 
car  ces  fleurs  sont  très 
résistantes. 

Quoi  de  j'Ius  exquis 
aussi  que  les  branches  des 
Pommiers  d'ornement  cou- 
vertes de  leurs  grandes 
fleurs,  comme  autant  de 
petites  roses  ;  les  branches 
du  Cerisier  de  Siobold  aux 
fleurs  réunies  en  petits 
bouquets,  et  la  délicatesse 
des  tons  mauves  des  grap- 
pes de  Glycine  au  retombé 
gracieux.  Il  y  a  des  asso- 
ciations de  tons  inédits  à 
olitenir  en  cette  saison 
qui  devraient  tenter  les 
coloristes,  avec  le  mauve 
si  doux  des  Glycines  elles 
couleurs  transparentes  et 
peu  communes  des  Aza- 
lées pontiques,  molles  et 
hybrides.  11  y  a  aussi  d'or- 
riginales  oppositions  de 
formes  à  créer,  par  le  seul 
rapprochement  de  ces  in- 
florescences, des  longs  ra- 
meaux constellés  de  fleurs 
jaunes  aux  lignes  parfois 
tourmentées  des  Forsythias  et  même  du  Jasmin  jaune 
dont  la  floraison  a  lieu  en  hiver. 

On  utilise  également  la  Spirée  de  Van  Iloutte.  A  cette 
variéti'on  pourrait  ajouter  les  inflorescences  des  Spirœa 
Tliuiiberiii  aux  si  jolies  fleurs  d'une  grande  légèreté, 
.S.  Heevesidiia,  S.  liinnalda,  etc.,  etc.  Les  Pêchers  de 
Chine,  les  Amandiers  ;i  fleurs  doubles,  les  Genêts,  le  Xtiit- 
tlioceriis  sDi-bifoliii,  le  Cognassier  du  Japon,  jusqu'aux 
Magnolias  à  feuilles  caduques  sont  autant  de  choses 
neuves,  de  formes  nouvelles,  à  introduire  dans  la  liste 
des  fleurs  à  couper  pour  les  compositions  florales  d'hi- 
ver. El  nous  en  passons  certainement.  Il  est  regrettable 
que,  de  ce  c6té,  nous  nous  laissions  devancer  par  les 
fleuristes  allemands,  anglais  et  américains. 

Indéiiendamnient  des  arbustes  de  nos  jardins  nous 
avons  également  remarqué  quelques  arbustes  austra- 
liens et  autres  de  serre  froide  sous  le  climat  de  Paris 


fO 


LE    JARDIN 


^'paiiouissanl  leurs  fleurs  en  plein  air  sur  la&'ile  d'Aziir, 
notatnmoiit  le  si  charmant  Choriseina  ilirif<i/iii.\.n\it''g.^- 
talion  arliiislive  rlu  Miili  de  la  France  peut  certainemenl 
fournir  d'autres  jnlies  fleurs  que  le  Mimosa. 

Notons  enlln  que  l'on  utilise  davanta^'e  des  fleurs  qui 
jusqu'à  présent  étaienl  surtout  employées  en  Aiif-'le- 
terre  .1  muryllis.  U;rm<infliii.<t,  .Iri/)//,  etc.,  dont  un  >:r.ind 
nondire  proviennent  des  cultures  anglaises,  ce  <pii 
devrait  engager  nos  liortieulleurs  ;i  en  produire.  Nous 
ne  pouvons  que  nous  n-jouir  de  cette  plus  ^.'rande  hir- 
;.'eur  lie  vuo,  faite  pour  engagiT  les  aelieteurs,  dont  quel- 
ques uns  étaient  visililenu'ul  fatigués  de  n'avoir  que  les 
mémos  gerbes  composées  des  mêmes  fleurs. 

•  • 

Les  fleuristes  de  Paris  demandent  qu'il  soit  créé  un 
comité  spécial  do  «  L'Art  Fleuriste  »  (1,  au  sein  do  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  comme  il  en 
existe  déjà  un  pour  l'Art  dos  jardins.  Ils  ont,  à  cet  eflel, 
transmis  une  pro|)osition  dans  ce  sens  à  la  Sociéti".  Ce  , 
comité,  lisons-nous  dans  Le  Fleurisle  de  Paris,  ]ui:<'- i 
rail  les  apports  qui  seraient  faits  par  les  fleuristes  aux  î 
séances  et  étudierait  les  questions  concernant  la  corpo- 
ration :  avantages  et  inconvénients  de  certains  feuillages, 
plantes  et  fleurs  au  point  de  vue  esthétique  et  teclinique  ;  , 
tnodiflcatious  à  apporter  à  la  culture  des  jilanles  d<»sli-, 
nées  aux  décorations   florales,  présentations  d'ceuvres 
florales  en  séances:    participation    des    fleuristes   aux 
expositions;  démonstrations  pratiques,  etc. 

L'exposition  du  programme  élahoré  pour  le  comité 
contient  des  choses  fort  intéressantes  et  des  remarques 
qui  ne  manquent  |)as  de  justesse. 

Il  est  évident  qu'à  divers  points  de  vue,  les  fleuristes 
se  mettraient  ainsi  en  parfaite  communion  d'idées  avec 
le  producteur,  à  qui  ils  donneraient  de  précieuses  indi- 
cations sur  la  façon  de  préparer  les  plantes  afin  que 
celles-ci  soient  pratiquement  utilisables,  car  le  fleuriste 
est  certes  le  meilleur  juge,  par  son  contact  avec  le  pu- 
blic et  son  expérience,  pour  apprécier  les  qualités  cslhé- 
Ihiques  et  pratiques  ou  les  défauts  des  plantes  et  des 
fleurs  qu'il  doit  utiliser  et  d'en  indiquer  comment  il 
faut  les  cultiver  pour  ses  besoins. 

Il  peut  également  formuler  une  opinion  fort  sensée  et 
précieuse  a  connaître  sur  les  qualités  des  nouveautés 
pour  ce  qui  l'intéresse.  e 

Véritablement,  on  semble  trop  peu  considérer  cette! 
Itraïu-lio  de  l'horticulture  au  point  de  vue  général  écono-i 
udque  et  par  rapport  à  son  importance.  Nous  souhai- 
tons, dans  l'in'.érél  général  ol  pour  les  progrès  futurs  do 
l'art  floral,  que  ce   comité  soit  créé  et   surtout  qu'on  y 

étudie  les  multiples  ffuestions  do  son  domaine. 

• 

•  • 

Il  est  actuellement  à  la  mode  de  proscrire  les  fleurs 
des  convois  funëbros.  L'abstention  de  celle  coutume, 
vieille  comme  le  monde,  n'est  pas  sans  causer  du  pré- 
judice au  commerce  des  fleurs  et  surtout  aux  fleuristes. 
Il  semblerait  que  les  conseils  des  membres  du  clergé  ne 
soient  pas  les  seules  causes  qui  déterminent  la  haute 
société  à  bannir  les  fleurs  des  funérailles. 

C'est  du  moins  ce  qui  se  dégage  d'un  entretien  qu'un 
fleuriste,  qui  s'est  fait  interviewer,  a  eu  avec  un  clo  ses 
client»  et  que  publie  I^  Fleuriste  de  l'aris. 

Les  remarques  que  contient  colle  note  no  manquent 
pas  de  justesse  ou  tout  au  moins  de  logique  et  mérilunl 
que  nous  les  ^igll■'llions. 

Los  fleuristes  no  tiennent  pas  toujours  assez  compte 
que  toutes  les  fleurs  no  conviennent  pas  au  même  titre 

'Il  Non»  omiiloyonii  le  lenni"  -    Art    flniriHli'   •  ipiu  le»  llninsii.s 

\ r.ii..*>iiitilalil*'ini'nt  cotui  plu»  loieiqni*  et  plus  curn*ct  ilo  •  .\r( 
H..ral. 


pour  la  composition  des  motifs  floraux  de  deuil.  Cer 
tains  d'entre  eux  assemblent  des  fleurs  aux  couleurs 
éclatantes  que  l'on  réserve  pour  les  circonstances  de 
joie  ol  qui,  dans  les  cérémonies  funéraires,  produisent 
un  contraste  par  trop  marqué  avec  le  caractère  de  tris- 
tesse de  tout  ce  qui  touche  à  la  mort.  Il  y  a  souvent  une 
orgie  de  couleurs  qui  constitue  un  véritable  abus. 

Notons  que  beaucoup  de  fleuristes  s'attachent  à  rester 
dans  la  note  voulue  lorsqu'il  s'agit  de  compositions 
florales  de  deuil.  Mais  il  en  est  d'autres,  ol  principale- 
ment les  bouquetières  dos  Halles,  qui,  par  contre,  s'en 
soucient  fort  peu. 

Il  y  a  pourtant  assez  de  fleurs  aux  couleurs  de  deuil  : 
violet  et  mauve,  ou  aux  lonalilés  discrètes,  qui  permet- 
tent do  composer  les  objets  funéraires  ;  on  devrait  s'atta- 
cher à  ne  pas  employer  pour  les  couronnes,  croix  et 
gerbes,  les  fleurs  qui  ornent  habituellement  les  appar- 
tements, ou  tout  au  moins,  si  elles  sont  nécessaires,  les 
utiliser  le  plus  iliscrètemenl  possible.  Il  en  est  de  même 
pour  les  feuillages. 

Nous  estimons  que  les  fleuristes  devraient  faire  de 
cela  une  règle  générale  à  laquelle  ils  ne  dérogeraient 
que  dans  des  circonstances  particulières  où  une  cer- 
taine pompe  est  de  mise. 

C'est  d'ailleurs  l'avis  et  la  façon  de  procéder  de  beau- 
coup d'entre  eux. 

Albert  Maumbnb. 


Les  Horticulteurs  et  les  chemins  de  fer 

(suite)  (1) 


Lorsqu'il  s'agit  de  plantes,  comme  elles  peuvent 
souflrir  de  rester  emballées  plus  longtemps,  il  vaut 
mieux  demander  de  suite  la  nomination  d'experts  au 
président  de  la  Chambre  syndicale  des  Horticulteurs, 
lequel  désigne  d'urgence  deux  collègues  qui  se  rendent 
immédiatement  sur  les  lieux.  Ce  système  est  couram- 
ment appliqué  à  Lyon  et  a  toujours.  Fans  frais,  donné 
d'excellents  résultats,  aucun  horticulteur  ne  pouvant 
se  refuser  à  rendre  un  service  qu'il  réclamera  peut-être 
pour  lui-même  un  autre  jour. 

Il  va  de  soi  que  le  rapport  fait  par  ces  exi)erts  n'a  pas 
de  caractère  officiel,  mais  si,  plus  lard,  l'entente  ne  se 
faisant  pas  entre  les  parties,  l'aflairo  vient  devant  le 
Tribunal  de  commerce,  il  est  bien  certain  que  le  juge  se 
rapportera  toujours  à  l'opinion  exprimée  par  deux 
experts  du  métier  ayant  reçu  du  président  île  la  Cham- 
bre syndicale  une  investiture  buflisante.  Il  en  est  d'ail- 
leurs ainsi  dans  tous  les  litiges;  le  tribunal  n'est  jamais 
obligé  de  juger  conformément  aux  conclusions  d'un 
expert,  mai?,  on  fait,  il  faut  dos  motifs  bien  graves  pour 
que  son  opinion  ne  soit  pas  admise. 

Si,  comme  c'est  le  cas  le  plus  habituel,  le  colis  ne 
présentait  aucune  trace  d'avarie  et  qu'on  l'ait  accepté 
sans  réserves,  il  ne  faudrait  pas  pour  cela  se  croire 
déchu  de  tous  ses  droits  ;  on  possède  encore  un  recours 
efficace  contre  la  Compagnie  en  formulant  sa  réclama- 
tion dans  les  trois  Jours,  et  toujours  par  lettre  recom- 
mandée. Mais,  dans  ce  cas,  il  est  bon  de  savoir  que  la 
preuve  incomlie  au  destinataire  ol  non  plus  à  la  Com- 
pagnie, ce  i|ui  rend  le  cas  plus  délicat. 

l'our  mieux  préciser,  je  prendrai  un  exemple: 

Supposons  qu'un  incendie  se  soit  déclaré  dans  un 
wagon  où  se  trouvait  un  panier  do  plantes  délicates  ; 
les  secours  ont  été  assez  prompts  pour  que  le  panier 
n'ait  pas  été  lui-même  altoint  par  la  flamme  mais,  à  un 

(1)  U  Janliii,  1902,  |>.  'li. 


LE  JARDIN 


61 


moment  donn(*,  la  tompératiire  à  l'inli-ricur  du  wapon 
lii'rmt'liiiuciiii'nt  ferm<^  a  élé  telle  que  toutes  les  plniiti's 
ont  péri.  Lo  panier  non  atteint  continue  sa  route  et  est 
accpptf' par  11- destinataire  sans  oliservalion,  puisqu'il 
est  on  parfait  ('tat  exti'rii'ur,  ol  le  port  est  payé. 

Mais  au  déballage  le  clégât  apparaît  ;  l'horticulteur 
désappointé  envoie  de  suite  une  lettre  recom mat/ fiée  au 
chef  do  la  gare  qui  a  elTeetué  la  livraison  et  un  employé 
vient  reconnaître  l'avarie. 

(iénéraleniont,  quand  il  n'y  a  pas  mauvaise  volonté 
constatée  et  habituelle  chez  lo  destinataire,  et  quand 
on  ne  parait  pas  vouloir  profiter  de  la  situation  pour 
réaliser  un  liéiiéfice  exagéré,  l'entente  se  fait  assez 
facilement,  et  la  Compagnie  paie.  Mais  cependant,  soit 
pour  les  raisons  ci-dessus  cnumérées,  soit  aussi  que 
l'on  ait  allai re  à  un  employé 
grincheux,  comme  il  en 
existe  dans  toutes  les  admi- 
nistrations, l'entente  ne  peut 
avoir  lieu  et  la  Compagnie 
refuse  tout  dédommagement. 
Il  ne  reste  plus  alors  que 
la  voie  judiciaire  d'ouverte. 
Un  procès  s'engage,  la  Com- 
pagnie nie  que  les  dégâts 
se  soient  produits  chez  elle, 
elle  (lit  que  l'accident  a  dû 
arriver  chez  le  destinataire 
lui-même  après  qu'il  a  reçu 
le  colis.  C'est  alors  à  ce  der- 
nier qu'incomlje  l'ohligalion 
de  i)rouver  que  l'accident 
s'est  bien  produit  pendant  le 
transport  et  non  chez  lui, 
ce  qui  est  toujours  assez  di- 
fficile, tandis  que,  lorsque 
des  réserves  sont  prises  à 
la  livraison,  l'obligation  de 
faire  la  preuve  incombe  à 
la  Compagnie  elle-même  et 
non  au  destinataire. 

Dans  le  calcul  des  trois 
jours  dont  on  dispose  pour 
réclamer,  les  jours  fériés  ne 
comptent  pas. 

Il  ne  me  reste  plus  à  exa- 
miner, pour  aujourd'hui,  que 
le  cas  de  retard  et  les  in- 
demnités auxquelle  il  donne  droit.  En  principe,  tout 
contrat  nul!  exécuté  dans  les  délais  qu'il  prescrit  donne 
droit  a.  une  indemnité  ;  si  donc  le  chemin  de  fer  met 
dix  jours  à  transiiorter  un  colis  qu'il  devait  livrer  en 
sept  jours,  il  commet  une  faute  et  en  doit  réparation. 

Cette  réparation  s'obtient  assez  facilement  tant  que 
son  montant  ne  dépasse  pas  le  prix  du  transport,  mais 
si  le  destinataire  réclame  davantage,  il  faut  que  le  dom- 
mage soit  bien  évident  pour  que  la  Compagnie  ne  se 
laisse  pas  poursuivre  et,  par  devant  le  tritiunal,  il  fau- 
dra être  liien  en  mesure  de  prouver  le  tort  causé  pour 
obtenir  gain  de  cause. 

Tel  est  le  cas,  par  exemple,  de  l'horticulteur  qui 
attend  des  plantes  pour  une  fête  occasionnant  une 
grande  vente,  ou  pour  une  garniture  qui  lui  a  été  com- 
mandée à  jour  lixe.  Si  les  plantes  n'arrivent  pas  ii 
temps,  que  l'horticulteur  ne  réalise  pas.  par  suite,  le 
bénélico  sur  lequel  il  con)ptait,  il  a  évidemment  droit  a 
une  indeniiiitc  corresiiondante  et  il  ne  doit  i)as  hésiter 
il  en  pour.suivre  le  recouvrement.  Mais  un  particulier 
qui  achète  des  plantes  pour  garnir  une  serre,' ou  un  jar- 


Fis. 


din  d'agrément  n'éprouve  évidemment  aucun  dommage 
si  ces  plantes  restent  trois  jours  de  plus  en  route;  il 
n'obtiendra  donc  qu'une  indenjuité  insignifiante. 

Dans  tous  les  cas,  je  dois  prémunir  les  horticulteurs 
contre  la  tendanco  qu'ils  ont  assez  frr'(|uemmenl  à  lais- 
ser les  plantes  pour  compte  ;i  la  Compagnie. 

Soit  que  les  délais  de  trans|)ort  aient  été  déliassés, 
soit  que  les  |>lantes  aient  souffert  dans  le  trajet,  l'in- 
<lemnilé  demandée  n'iHant  [las  tout  de  suite  accordée, 
certaines   persomies   ne  se  gênent  pas  pour  laisser  les 
plantes  à  la  gare  et  refuser  d'en  prendre  livraison. 
C'est  ce  qu'on  appelle  un  laissé  pour  compte. 
Or  la  plupart  des   tribunaux  n'admettent  jamais  les 
laissés  pour  com[)le,  sauf  dans  des  cas  exceptionnels. 
Dans  son   excellent  recueil,  M.  Lamy  dit  :  Le  laissé 
pour  compte  n'est  général o- 
mentadmispar  les  tribunaux 
que  dans  l'hypollièse  où  les 
marchandises  en    retard    ou 
avariées  seraient  dans  un  tel 
état  que  l'on  ne  pourrait  les 
vendre,  qu'elles  seraient  im- 
propres  à    tout    emploi    ou 
même    qu'elles     ne    répon- 
draient plus  à  celui  auquel 
on  les  destinait,  des  articles 
de   mode    par  exemple,    ou 
qu'elles  auraient  perdu  toute 
valeur  marchande. 

Dans  tous  les  autres  cas  on 
ne  peut  se  refuser  à  retirer 
les  marchandises  ;  on  fait 
constater  le  dégât  et  ce  dégât 
seul  sera  payé. 

Les  Tribunaux  de  Marseille 
et  (le  Bordeaux  ont  même 
jugé  que  lorsque  le  destina- 
taire est  commerçant,  si,  la 
première  commande  qu'il  a 
faite  ne  lui  parvenant  pas,  il 
en  a  fait  une  seconde  pour 
la  remplacer,  il  n'a  pas  le 
droit  de  refuser  la  première 
quand  elle  lui  parviendra, 
parce  que,  en  sa  qualité  de 
commerçant,  il  a  plus  de  faci- 
lité que  la  Compagnie  pour 
tirer  parti  des  marchandises. 
J'ajouterai  pour  terminer  que,  s'il  s'agit  de  colis  pos- 
taux, le  retard  ne  donne  droit  à  aucune  indemnité,  quel 
qu'il  soit,  mais  si  la  marchandise  s'est  avariée  par 
suite  de  ce  retard,  la  Compagnie  en  doit  le  rembourse- 
ment jusqu'à  la  valeur,  qui  ne  peut  être  dépassée  de 
ô  francs  par  kilo. 

A.NTOINB  RlVOIBE. 


Uiilahjna  Wi'rrhki  (voir  p.  62). 


BIBLIOGRAPHIE 


L'Avoine,  par  ^t.  Denaille,  agriculteur,  horticulteur.  inarchaïKl 
de  graines  à  (^arignan  (.ordonnes)  et  .M.  Sirodot,  licencié 
es  sciences  naturollcs,  directeur  de  la  Station  agronomique 
de  la  graineterie  Denaille.  —  l'ort  volume  do  S-jO  pages, 
honoré  d'une  souscription  du  Ministère  de  l'agriculture.  En 
vente  à  la  Librairie  liorlicole.  84  bis,  rue  de  Grenelle,  Paris. 

Quoique  l'avoine  soit  la  céréale  la  plus  importante  après  le 
blé,  les  études  la  concernant  se  bornaient,  jusqu'à  présent,  à 
quel(iucs  opuscules  ou  à  des  chapitres  restreints  dans  les 
traités  d'agriculture.  C'est  cette  lacune  (|ui  a  déterminé 
MM.  DenailTe  et  Sirodot  à  publier  leur  livre. 

'fout  ce  qui  a  trait,  de  près  ou  de  loin,  à  l'avoine  est  con- 


62 


LE  JARDIN[ 


sifim-,  commenlo  et  discuté  dans  rot  impitrlaiit  ouvrage  :  des- 
cription, classification,  r-tiido  du  i;rain,des  viiriélés  françaises 
et  étrangères,  culture.  |iroduciion,  constitution,  composi- 
tion, usa^ies.  insectes,  maladies,  plantes  nuisibles,  prix  de 
revient,  prix  de  vente,  transports,  douanes,  octrois,  emniii- 
(,'asiiiagc  agricole  et  commercial.  Iratic  national  et  interna- 
tional, etc. 

Ce  livre  est  à  lire  tout  entier,  et  nous  ne  croyons  pas 
qu'on  puisse  faire  i|uel(|ue  chose  do  plus  complot,  de  plus 
(locuiuenlé  et  de  mieux  présenté  que  ce  travail,  lecjuol  est 
rendu  plus  riair  encore,  si  possible,  par  do  nombreuses  (gra- 
vures oxplicalivos  iiitenalcos  dans  lo  li'\le. 

La  flore  de  l'Inde  d'après  les  écrivains  Grecs,  par  Charles  Jorct, 
correspondant  ilo  l'Institut,  I  vol.  in->  carré  de  '•%  papes 
(Rmilo  Houilloii  éditeur)  en  vente  à  la  Librairie  horticolo. 
s\  bis,  rue   di-   <irenelle.  Paris.  Prix  ilr.M:  franco  2  fr.Ni. 

I,os  travaux  d'érudition  de  .M.  Joret  sont  fort  renom- 
més et  nous  sommes  persuadés  que  cette  brochure  sora 
aussi  consultée  et  appréciée  <|Uo  lo  sont  iiuelques  autres  di" 
ces  ouvrages,  notamment  I.a  /l'u.vc  ilnns  l'antuinili-  rt  mi 
fn./i/i'ii  liqi'  lli.  romnr(|uable  au  point  de  vue  littéraire  et  do- 
cumentaire. I.e.1  pliiiitrs  ilans  t'antiquilr  et  nu  tiiiii/rn  l'iije.dc. 

Nous  retrouvons  dans  i-elle  étude  les  niém-js  qualités  do 
style,  de  clurlé.  l'esprit  d'observation  do  l'autour.  Uuant  au 
sujet  traité  dans  cetto  brochure,  la  première  phrase  dit  assez 
ce  qu'ello  comporte  : 

'■  Uuelles  ont  été  les  plantc-s  de  l'Inde (|uo  les  anciens  lirccs 
ont  connues?  Uuels  produits  la  flore  do  cette  lointaine  région 
eur  a-t-elle  fournis  pour  lour  industrie,  leur  alimentation  ou 
leurs  divers  usages?  Telle  est  la  double  ipieslion.  encore  si 
obscure  et  trop  peu  étudiée,  que  je  me  suis  proposé  d'exa- 
miner. ■■  A.  M. 


Nouveautés    l;)orticoles 

Nouveautés  de  MM.  Rivoire 
Q-'li.LKi  iKiuf.iLKi.  l'kiiscki.am  ".  — Liluliot  porpéluol  a 
été  très  apprécie  pour  sa  bonne  tenue  et  l'avantage  qu'il  pos- 
sède do  fleurir  six  mois  après  lo  semis.  La  nouvelle  variété 
sora  recherchée  en  raison  de  sa  couleur  rougi'  étiurt'liinl.  ipii 
en  fera  une  plante  romari|uablo  aussi  bien  pour  massifs  (|ue 
pour  la  culture  en  pots  et  la  Heur  coupée.  La  reprorluction 
par  lo  semis  est  pres(iue  parfaite. 

ViOLETTF.-FKNSKF.  COn.NLTA  A  OKANDE  KLEL'H.  —  Cotto   nOUVellO 

Violette,  donne  des  fleurs^d'un  joli  riolct  franc,  presque  niissi 
t/ranJes  ijiicilcs  l'cDsccs,  bien  ouverles  cl  ù  pétales  arrondis, 
'l'rès  avaidageuso  pour  bordures,  massifs  et  potées,  elle  sora 
aussi  appréciée  pour  la  confection  des  boiii|uols  et  couronnes 
mortuaires  on  raison  de  ses  belles  et  grandes  Heurs  |)ortéos 
sur  do  longs  pédnncîules.  Kilo  fleurit  toute  l'année;  au  prin- 
temps dernier,  la  villo  de  Lyon  en  a  fait  un  grand  usu|.m' 
pour  la  composition  do  massifs  qui  ont  été  très  admirés  au 
Porc  de  la  Tète  d'Or. 

(^08  deux  plantes  sont  mises  au  commerce  par  .MM.  Kl- 
voire  et  fils.  |ii  rue  d'.Mgérie.  à  Lyon. 

Nouveautés  de  MM    Denaiffe 

A(iKmTLM    >AIN    ÏIICOLOMK  I  hjj.  .i.'»).  —    \  rtnt.'to    Itioll    nollVoU»M*l 

tn-s  originale  de  VAficraluin  ilu  Mcj-ii/ue  /min,  dontlos  fleurs, 
groupées  en  larges  ombelles  compai'tes,  ofTriMit  doux  cou- 
leurs bien  distinctes:  chaque  polit  capitule,  on  forme  d'élé- 
gante houppe  plurhouse,  est  d'un  beau  gris-bleu  n  la  péri- 
phérie tandis  que  le  centre  est  occupé  par  de  très  noni- 
brouses  poliles  oiguilles  blanches  représentant  les  stigmates; 

(Il  La  Rose  dans  l'anUquttA  et  aumoyeoàge,  liisloirc  Icitcmlcs 
et  itymliullitinc,  par  l'.lmrlcn  Jurcl,  I  volume  in-s,  ilr  4>>:i  pngcs, 
IMrlB  l.s'ij, 

Kn  M'iilo  n  lii  l.ihralrio  llorlicolc,  s'i  lu*,  nir  do  (in'iu'llf,  f»nris. 
J'rix  7  (r  :*>,  frniii ]  (jure  s  (r.  1". 

Les  plsotes  dans  l'anliqutte  et  au  moyen  kg»,  lilHlnlrr,  umkcoI 
nynilKilUmr.  iPrcinicrr  |iorllc,  Lon  |iliiiiirH  ilnnH  I  uriciil  clanKli|iic, 
I  Knyiile.  t.linldcr.  Assyrie,  Jmlee,  l'Iieiiirlri.  pnr  Clinrles  Junl, 
I  vol.  in  h  r«iT<^  de  lui  (inKcn,  rnri»  1n97.  V.n  venin  n  In  l.ilirnirir 
lliirlli'iile,  "i'Mn,  rue  ilo  Gn-Molle,  l'artn.  l'rii  H  Onniit,  francn  en 
icnn*  y  fr.  t"i(J. 

I.e  volume  II  (Iran  pI  Imle)  pal  pn  préparaliun. 


cette  opposition  de  couleurs  aussi  tranchées  produit  le  plus 
heureux  effet. 

Cette  nouvelle  race  d'un  réel  mérite  et  so  reproduisant 
assez  franchement  par  le  semis  sera  certainement  adoptée 
pour  l'ornementation  des  jardins  publics  et  particuliers. 

Am^TOTis  (iRANiiis  (flg.  '.i').  —  C'est  une  ("omposéo  annuelle 
éminemment  ornementale,  introduite  récemment  de  l'.Vfriquo 
du  Sud,  produisant  beaucoup  d'effet  dans  les  plates-bandes  et 
corbeilles. 

lilevoe  do  tJO  (I  70  contimèlres,  la  plante  présente  un  feuil- 
lage vert  blanchâtre  d'où  so  dégagent  do  nombreuses  fleurs 
radiées  larges  de  7  ii  .s  centimètres  dont  les  ligides,  d'un 
blanc  très  pur  en  dessus,  et  lilas-clair  en-dessous,  entourent 
un  dis'pie  bleu    pile   avec  nombreuses  étamines    blanches. 

L'Arclolis  iirnnilis  est  une  plante  décorative  peu  exigeante 
dont  la  floraison  est  remarquablement  soutenue,  se  prolon- 
geant de  juin  jusqu'aux  gelées. 

CENTAUnÈE  nKFHiMÉE  BLEU  HLH.  —  La  Cenlaiivcc  déprimée 
bleu  pur  dillèro  du  type  ordinairement  cultivé,  par  ses  fleure 

qui  sont  régnlièronionl 
d'un  bleu  intense,  dé- 
pourvues de  la  teinte 
rougeAtro  ((uo  présente 
ordinairement  le  centre 
(lu  capitule. 

Ivievée  do  W  ù  .50  centi 
mètres  cette  Onlaurée 
forme  d'élégantes  loulles 
étalées,  composées  do 
tiges  très  rameuses,  re- 
couvertes ainsi  (|uo  les 
feuilles  d'un  duvet  co- 
tonneux argonlé.  Bien 
rustique  et  très  florifère, 
co  nouveau  Bleuet,  peu 
exigeant  sur  la  qualité  du 
terrain,  aura  sa  place  mar- 
c|uéc  dans  tous  les  jar- 
dins. 

Cl-I-UEV      MINIATA      SAIN 
Flg.  35.  -   .KgtraluM   nain    hicolort        ^^^^^,.    ,^^j.,      _    ^^   „„„. 

veau    coloris  du   Cuphea 
rermillon     est     extrême- 
ment   distinct    :    la   plante    élevée   de    20  »    ïô   centimètres 
forme  do  petites  touffes  de  tenue  parfaite,  absolument  cou- 
vertes de  fleurs  d  un  blanc  faiblement  carné. 

Par  sa  taille  et  le  brillant  coloris  de  ses  fleurs,  celte  nou- 
velle varii'té  il  floraison  roniarquablemoni  remontante  est 
une  dos  meillouros  plantes  uimuelles.  do  culture  facile,  pour 
bordures. 

Pavot  iii;s  .\i.|'ks  i.acimk  (llg.  .'Itj).  —  Charmante  |)elilo 
plante  al|iine,  vivace,  très  intéressante  par  la  curieuse  varia- 
tion qu'elle  présente. 

Dune  1res  petite  loulTo  do  feuilles  pinnaliséipiéos.  vert 
glauifue,  s'élancont  dos  linos  tiges  élevées  de  |.">  centimètres 
environ,  terminées  par  une  fleur  large  de  4  à  .">  continu-tres 
composée  de  t  pi'lales  linemenl  laciniés  et  frangés  sur  lo 
bord  extérieur. 

Les  i-oloris  on  sont  variés  ;  blanc,  saumon,  rose  ou  orange, 

<l'!ll.l.KT  nv:  llui.NE  ixii'hLK  ÉTOILE.  —  Chacun  sait  combien 
lesilullets  de  Chine  sont  avanlageu.v  pour  garnir  les  par- 
terre» ou  faire  do  jolies  bordures  fleuries  penilant  tout  l'été. 

Co  nouvel  ilsillet  forme  des  loulTos  assez  compactes,  com- 
posées do  très  nombreux  rameaux  grêles  portant  dos  mul- 
titudes lie  fleurs  très  pleines,  conqiosées  de  pelides  ligules, 
étroits,  fottemenl  dc-nlés  ii  leur  pointe.  Les  coloris  en  sont 
fort  voriés,  avec  les  principaux  Ions  propres  aux  tEilIcIt  ilc 
Ifeililciriij. 

Vi<'i.i:rTE-PESsf:K  lonjiLE.  —  .M.\l.  Henailfe  mettent  égale- 
mi>nt  au   commerce-   une    1res   belle   race  de  celte  plante  si 

remarqualile  donl  iion>  avon-  patli''  pins  haut. 

Nouveautés  de  MM    Cayeux  et  Le  Clerc 
(ÎLAIKI'L»  A  i.i'i  no.sii  :  !•  MaïUinie  fnsiinir  Prricr.  —  Uann 


LK  JARDIN 


63 


colle  nouvelle  série  dos  (ïluleuls  ilils  a  épi  rond,  le  G.  Madame 
Casimir  Périer  ost  la  plus  belle  variété  oblonuo  jusrfuVi  ce 
jour. 

A  l'oxi^niplo  du  Cilaïeul  Triomplu-  de  Paris  annoncé  il  y  a 
quclijuos  années,  olii'  présonle  ses  llours  tout  aulour  do  la 
lige  ol  lormo  un  épi  rond  Irès  fort,  sans  cependant  être  com- 
pact. 

Los  llours,  blanc  i\  peino  lavé  mauvo,  so  dévolopponl  bii'ii 
cl  forment   un  rameau  d'un  olïel  inoubliable  à  complot  épa- 

noni  ssonionl.  I.a 
plante  ost  Irapui-  et 
solide  ;  elle  so  tioni 
biiMi  droit  sans  avoir 
besoin  de  Uileur 
d'aiicuno  sorte  ot  sa 
tiullo  no  dépasse 
Kiiére  0"S0  à  1"  an 
plus. 

2*  Triomphe  de  Pii- 
rix  (liK.  -l^).  —  C'est 
la  promiéro  variété 
à  épi  rond  qui  ait 
paru. 

I.atigo florale  porte 
dos  llours   jaune  vit 
mordoré  et  lipié  car- 
min   ol   los  fleurons 
pour  ainsi  dire  accotés  deu.v  à  dcu.v,  s'ouvrent  ensemble.  Le 
(t., Triomphe  de  Paris  est  vigoureux,  très  liAtif  ;  sa  floraison 
dure  plus  longtemps   que  colle  des  autres  variétés. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  MM.  Cayoux 
ot  Le  Clore,  s,  quai  de  la  Mégisserie,  à  Paris. 

* 
*  *  ■ 

HiDALCOA  Weucklei  (fig.  :!i|.  —  Le  Jardin  a  déjà  parlé  à 
plusieurs  reprises (voirnolammentliiOO,  p.  .3Si  ot  liiiJl,  p. 27)  de 
cotte  nouvelle  espèce  si  intéressante  qu'on  pourrait  appeler 
véritablement  un  llalilia  grimpant.  Elle  est  mise  au  commerce 
par  M.  I'.  C.  Heinemann,  d'KrfMrt.  à  l'oliligeance  de  (jui  nous 
devons  cotte  gravure.  A  noter  dans  le  catalogue  de  NI.  Heine- 
mann cette  particularité  que  Vllidalt/oa  \]'erclilei  a  supporté 
chez  lui,  à  la  lin  du  mois  d'octobre,  une  température  de  3°  C. 
sans  en  être  incommodé. 

Les  fleurs  mesurent  jus(iu';'i  0  et  7  centimètres  do  diamètre. 
Elles  sont  d'un  beau  rouge  vif,  avec  le  dessous  jaune  d'or. 


Sot'iélé  \iilioniilp  (rHoiiiciilliirc  de  Friinoe 


'k  nu 

Fig.  'M't.  —  Parut  des  Alpes  Itiriniè 


Séance  du   l-'t  /écrier  i'.)02 

CoMITi;  DK  KLORHXLTUnH 

Do  très  beaux  spc''ciruens  dune  |>lante  pou  c<inimune,  de 
culture  et  do  multiplication  diflicili'S,  étaient  présentés  pai- 
\L  Courniontagne,  do  l'assy.  Il  ii  iig\l  û\\  Pinriuicula  caudata, 
appartenant  au  groupe  des  |)r('-tondus  végétaux  carnivores, 
'l'oul  est  beau,  le  coloris  dos  fleurs  ipii  a  iléjà  une  tendance  à 
entrer  dans  la  voie  des  variations,  et  le  feuillage.  C'est  là  \\w 
exhibition  reiuar(|uablo.  Du  même  préseidaleur.  une  1res  belle 
ioTiuo  iV Aitlhiirium  Andreaniiin. 

M.  Leiièvre.  du  cliàleau  de  Conciles,  ncnis  ,ivait  di'jà 
montré  l'an  dernier  de  très  belles  cultures  du  cli.irmant  Pri- 
mula  fioribun'l.a.  La  varii'té  isahelliiia,  qu'il  avait  obtenue, 
s'améliore,  ot  ses  fleurs  s'élargissent  on  même  tem[is  ijiie  le 
port  est  i)lus  drossé.  C'est   là  un  résultat  méritant. 

Des  Hellébores  variées  à  .M.  Dugourd,  de  Fonlainobleau.  cpii 
s'est  depuis  longtenqis  spécialisé  dans  la  culture  do  ces 
plantes,  et  des  Cyclamens  à  .\L  Barbe,  du  domaine  do  Xoisiel. 

Enfin  un  très  beau  lot  de  Primevères  do  Chine,  de  la  nuii- 
son  Vilmorin.  Les  plantes  étaient  irréprochables  do  tenue, 
de  vigueur,  de  végétation,  ot  en  bel  état  de  floraison.  C'étaient 
des  spécimens  variés  de  races  à  feuilles  géaidosct  à  feuilles 
tie  fougère. 

Co.MiTii  i)'.\iiUuau;LLTunK  FRUlTuiuii 

Do  très  bollesl'oires  de  Doyenné  d'Iiiverh  M.  P.  Passy,  de 
Chambnurcy;  d'autres  à  M.  H.  Faucheur,   de  Bagnolet;  de 


Pommes  do  Calville,  également  do  belle  qualité,  à  M.  E.  Che- 
valier, do  iiagnulol  ;  des  Haisins  de  Chasselas  doré  à 
.\I.  Sadron,  di'  Thoim'ry  cueillis  en  septembre  et  en  parfait 
état  do  Conservation. 

(io.MITli  DE   CULTUIIE     MAIHICIlÉUK 

De  belles  bottes  d'Asperges  aux  présentateurs  habituels 
M.\L  Coiupoint,  de  Saint-Ouen,  et  IJarbe,  de  Noisiel.  Ce  der- 
nier avilit  en  ludre  apporté  des  Ilaricids  voris  di'  primeur.  A 
M.  Louvet,  de  Diiiuont.  ilnq  puti'-es  de  Fraisiers  Mariiuerite 
Lebreton,  bien  frncliliés. 

P.  IlAniOT. 
t'.o.Min';  DES  OHr;iiiDi';E9. 

Séance  liés  iMti'rossanlo  malgré  le  froid   assez  rigoureux. 

Le  groupe  le  plus  nombreux  était  présenté  par  .\I.M.  Duval 
et  Dis,  lie  Versailles  ;  il  comprenait  le  C'iipripedium  X  Itidid- 
/l'anum,  issu  du  l'.  rilto.tiim  et  du  r.  X  Leeaniim.  à  Meurs 
larges  et  bien  fermées,  d'un  Irès  Joli  coloris  on  grande  partie 
jaune;  le  f'atllei/n  Luddemaniiiana,  un  fidonloi/lossum  rris- 
pum  et  une  autre  forme  voisine  aliondammont  lavée  du  mémo 
rose  mauve  que  l'on  observe  dans  l'O.  Ttucherianum,  les 
Lwliorattlejfay^  PincU-labiala  cl  Aclandiœ  pvmtla,  un  Ci/pri- 
pedium  lio.ralli  do  serais,  bien  coloré,  mais  assez  petit;  enfin 
do  jolis  Caltleija  Trianae. 

M.  Béranek.  do  Paris,  avait  un  L;/casle  lasior/lossa  et  le 
Chondrorli'/neltii  Clicstertoni,  espèce  rare  et  qui  no  fleurit 
pas  facilement .  Kilo  est  parfois  désignée  sous  le  nom  de 
Stenia. 

M.  Dallomagnc,  de  Hambouillet,  présentait  le  nouveau 
Lœliocatlle;/a  X  Choleliana,  issu  du  C.  Mossiae  et  du  Lœlia 
xuperbietis.  C'est  un  bel  hybride  à  grandes  fleurs  très  agréa- 
blement colorées,  et  dont  le  labello  notamment  est  superbe, 
ayant  à  peu  près  le  cachet  du  second  parent,  avec  une  taille 
bien  supérieure  grâce  à  l'influence  du  premier  ;  la  plante  sera 
probablement  très  florifère,  car  on  sait  que  le  Lœlia  super- 
biens  donne  des  des  bouquets  très  fournis.  —  De  \f.  Dalle- 
magne  également,  un  Cypripedium  nouveau  très  distinct,  le 
C.  X  KnaUdia  {Drnri/i  par  Godsef/lantnn),  qui  a  pris  les 
grandes  (pialités  du  premier  parent  avec  des  dimensions 
supérieures  et  une  forme  plus  carrée  très  particulière  ;  le 
pavillon  est  blanc  avec  une  tache  verte  à  la  base  et  un  abon- 
dant pointillé  rose  pourpré,  et  la  large  barre  médiane  pourpre 
sombre. 

.\f.  Page  présentait  trois  formes  distinctes  du  Ci/pripedium 
X  viUoso-  Latiuimianum. 
superbe  hyliride  à  grand 
pavillon  Irès  large,  et  dont 
les  pi'tales  sont  d'une  lar- 
geur extraordinaire. 

M.\l.  Cappe  et  lils,  du 
Vésinet,  avaient  leur  ma- 
gnillquo  Li/rasle  X  fappci, 
à  segments  très  amples  et 
d'un  coloris  remarquable- 
ment intense  ;  le  Lodiocat- 
tleya  X  Pisandra  Cappei, 
et  un  nouvel  hybride,  le 
Ci/prijiedinm  X  D'  Ali,v.  is- 
su du  C.  Ilarrisianum  et  du 
C.  nitens,  à  fleurs  bien  for- 
mées, d'un  joli  coloris  très 
lavé  et  tacheté  de  brun 
pourpré.  IMK.:;-.  -  Arelol.s  „ra«Uis. 

M.  l-'ortin.  janlinior  chez. 
M.  le  baron  l'ranchetti,  à  Paris,  présentait  un  très  joli  Caltleya 
Trianœ  do  la  section  ehoroensis. 

M.  Hallu  avait  envoyé  des  fleurs  coupées  A'Oncidium  mo- 
nacljienm. 

M.  Driger,  do  Ville  d'Avray,  avait  un  petit  lot  de  premier 
choix:  un  Lyra.ste  SInnneri  alba  très  bien  fleuri,  à  fleur  im- 
maculées et  d'une  superbe  ampleur,  et  deux  excellents  Lœlia 
anceps  blancs,  la  variété  Dawsoni,  la  mieux  conformée  peut- 
être  de  toutes,  et  la  variété  Ililli. 

Enlin.  hors  concours,  M.  Doin  présentait  son  joli  Cyprlpe- 
dinm  X  Watteaif,  en  une  nouvelle  variété  à  fleur  particu- 
lièrement grande. 

G.  T.-Grignan. 


61 


LE  JAI^DIN 


I,ES  COMPOSITIONS  FLORALES 

Alin  «le  démontrer  liitiliU»  do  la  créalion  d'un  i(iiiiil>'  <lt' 
"  I/nrt  floral  ■•  qm-liiiios  lleiirislos  avaient  fuit  des  apports  ili's 
plus  inti-ressatils  <le  coniposillons  florales,  que  l'on  n'était 
pas  lialiiUié  de  voir  aux  séanees  de  la  Siiciété. 

f;était  d'aboril  nne  ^Tande  gerhe  de  Liliuni  lancifalium 
jaillissant,  parmi  les  frondes  de  Pleris  d'nn  paniiT  en  usier 
lin.  alliin^'é.  collerette  de  jrrappes  île  .Mn(;iiel.  Sur  ce  panier 
un  fort  piipiet  do  Mnjjuet  était  retenu  par  un  ruban  rose. 
Cette  gcrlie,  qui  réunissait  une  diiuzaine.do  potées  de  Lis. 
était  très  éléjçanto. 

P'uri  panier,  nommé  nid  à  crosse,  s'élani.-ait  un  vrai  buisson 
printanier  île  l'runus  triloba  ji  fleurs  doid)les  roses  et  blan- 
ches. La  baso  im  peu  grossière  des  touffes  de  Prunus  était 
dissimulée  par  la  Une  frondaison  des.4(/'(iii/uni  et  des  Pleris 
parmi  lesquelles  pointaient  des  grappes  de  Muguet,  l'n  meud 
rose  B.ve  à  re.\lrémité  de  la  crosse  s'harmonisait  avec  cette 
composition  véritablement  heureuse. 

Os  deux  pièces  avaient  été  confectionnées  par  .\l.  Uebrie- 
Lschaume. 

llun  galbe  déliciou.v  était  la  corbeille  genre  Louis  XV,  en 
Azalées  roses  ot  blanches  étagées  les  unes  au  dessus  des 
autres  et  dominées  par  un  faisceau  de  no'uds  de  ruban  rose, 
que  présentait  M.  .\loser. 

Uniinuti  motil  très  original  avait  été  apporté  par  M.  I.anglois. 
Il  était  constitué  par  un  pied  fait  de  sarments  de  vignes. 
l)ans  le  haut,  un  faisceau  de  rameaux  <le  l'runeliers  à  fleurs 
doubles  et  d'.Xzalécs  à  fleurs  roses  montrait  la  végétation  buis- 
sonnante  do  ces  arbustes,  tandis  qu'à  la  base  s'épanouis- 
saient des  Violettes  réunies  en  de  gros  bouquets,  et  cpie 
dominaient  de  gros  (Killets  d'un  coloris  jaune  pâle  légèrcMuenl 
carminé ,  tout  cela  bien  arrangé  et  parsemé  de  frondes 
d'j4(/i(iii("»»i.  On  pvait  voulu  obtenir  un  contraste  de  formes  et 
de  couleurs  et  on  avait  parlai'ement  réussi. 

Les  fleuristes  ont  profité  de  ces  présentations  pour 
démontrer  que  la  création  d'un  comité  spécial  paraissait 
ni'TOSsaire.  Plusieurs  personnes  ont  fait  observer,  avec  assc/. 
de  justesse,  que  l'utilité  do  ce  comité  paraissait  offrir  plus 
d'opportunité  au  soin  de  la  Société  que  certains  autres  comités 
et  sections  et  notamment  ceux  :  des  Beaiix-.\rts,  des  Orclii- 
ilées,  etc. 

Il  a  clone  été  décidé  (|u'ane  conimissiim  composée  de  dix- 
fleuristes  et  de  cinq  jardiniers  el  horticulteurs  serait  prise, 
tout  au  moins  provisoirement  au  sein  du  comité  del'lorirulluro 
pour  juger  les  apports  des  fleuristes,  l'ne  décision  délinilive 
sera  prise   ultérieurement  rclolivoment  il   la  création   de  ce 

comité  spécial. 

Ai.uKitT  Maimkm:. 


LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 


1,1   vente  <los   lli'urs  laisse  toujours  a  désirer;  les   prix   do 

la   marchandise  de  ihoix  extra  se  tiennent  malgré  cela  assez. 

bien. 

Nous  avons  relevé,  le  12  lévrier,  les  cours  suivants  : 

Ro**l  extra  I"  choix  valent:  Af <irr>-li<il  Sifl,  lin'A  Ir.  à  (ifr.; 

p.nil  .V,-i/roM  do  ♦  il  1»  (r.  ;  CnpUiin  Chri.il;i.  île  (1  ji  s  (r.  ;   La 


France,  do  i  fr.ii  3  fr.;  Vllirich  Uruxitcr,  do  lo  ii  12  Ir. ; 
Safrano  de  0  fr.  50  à  1  fr.  25;  Paul  S'aboniiaml,  de  I  fr.  50 
à  ;i  fr.  ;  La  France  de  89,  de  5  à  ti  fr.  ;  Heine  Marie  Hen- 
riette, 1  fr..")0  il  2  fr.  5";  Maria  Van  Houtte,  de  I  fr.  ii  1  fr.  75; 
Pa/ta  Gontliier  de  0  fr.  75  ii  I  Ir.  25;  Hourenir  de  la  Mal- 
maisiin.  de  1  fr.  50  à  2  Ir.  .")0  ;  Lamarque  de  I  Ir.  50  ti  2  fr.  ; 
Kaiserin  Amiusta  l'icloria.  do  i  ii  0  Ir.  la  douzaine.  Los 
Œillets  de  choix  valent  de  Ofr.  S()  à  1  fr.  25;  ColussoU^  i  (r.  5ii 
a  !•  Ir.  ;  ordinaires  de  0  fr.  75  ii  1  fr.  la  douzaine.  L  Oranger 
ilii  Midi  vaut  au  détail  de  2  à  2  fr.  .50  le  cent  île  boutons.  La 
Giroflée  quarantaine,  de  0  fr.  15ii0  fr.  251a  botte.  Le  Réséda 
deo  (r.  -i^)  à  0  fr.  'to  la  botte.  La  Violette  du  .Midi  en  moyen 
boltclago  de  lo  ii  25  fr.  le  cent;  le  boulot.  0  Ir.  .'îo  ii  u  fr.  50; 
le  gros  boulot,  o  fr.  CiO  ii  0  Ir.  75  la  pièce.  I..i  Violette  de 
Parme  vaut  do  2  fr.  .50  à  :î  fr.  le  liottillon;  Le  Mimosa  vaut 
de  1  fr.  1.0  à  2  fr.  le  kilo.  L'Anémone  rnxe  vaut  do  o  fr.  10 
à  (I  fr.  15  la  botte;  de  Caen  1  fr.  il  1  fr.  50  la  douzaine.  L'An- 
thémis, de  0  fr.  20  il  o  fr.  :iii  la   botte.   I^e  Muguet  de  2  fr.  il 

2  fr.  .50  la  botte;  Los  Lillum  //.irrisii  valent  ;•  fr.  ;  rtibrum, 
de  5  il  1)  Ir.  la  douzaine.  Lf  Lllas  en  gerbe  vaut  de  5  ii  S  fr., 
sur  courtes  tiges,  de  2  fr.  a  'i  (i.  la  botte.  Le  Narcisse  vaut 
de  0  fr.  15  ii  0  fr.  25  la  botte.  Camélia,  1  fr.  la  douzaine. 

La  vente  des  fruits  est  peu  active.    Les  prix  pratiqués  lo 

11  février  sont  les  suivants  : 

Ananas  de  2  fr.  50  à  7  fr.  la  pièce.  Bananes  do  12  ii  18  Ir. 
lo  rcgiiiie.  Citrons,  de  5  ii  lu  fr.  la  c.iisse.  Figues  de  20  ii 
30  fr.  les  loO  kilos.  Marrons  de  :'5  ii  io  fr.  les  loO  kilos. 
Noix  d(>  r.oco  de  ;i5  il  iO  Ir.  lo  cent.  Noix  de  'M  a  .5o  fr.  les 
h>"  kilus.  Poires  de  20  ii  12it  Ir.  les  lOO  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  do  2ii  a  luofr.  les  100  kilos.  Raisins  deserre  blancs 
de  2  fr.  .50  ii  3  fr.  noirs  de  2  fr.  .50  il  lu  fr.  lo  kili>.  Raisins  do 
'l'homery  blanc  de  1  fr.  il  4  fr.;  noir  de  I  fr.  .5il  ii  :t  fr.  Pruneaux 
de  80  il  120  fr.  les  100  kilos. 

I^es  légumes  s'écoulont  lentement. 

AH  de  io  il  00  fr.  les  100  kilos.  Artichauts  do  20  à  30  fr.  le 
cent.  Asperges  aux  petits  pois  de  o  fr.  75  à  1  fr.  50  la  botte. 
Asperges  forcées  de  5  ii  ;<.'!  la  botte.  Carottes  de  Ohevreuse 
de  25  a  :;".  fr.;  les  communes  de  f.  à  s  fi .  1,.-  |i»i  kjjos.  Nou- 
velles de  2s  il  'M  tr.  les  Ion  licites.  Champignons  de  (K)  ii 
170  fr.  les  lixi  kilos.  Choux-fleurs  de  12  a  .5o  li.  Choux  pommés 
do  5  il  18  fr.  le  c  ,iil  Choux  do  Driixelle.i  de  .i5  à  .v.  fr. 
les  100  kilos.  Cresson  .!•■  o  fr.  80  ii  I  fr.  fi.5  lès  12  bottes. 
Crosnes  de  7u  ii  '.<*)  fr.  les  loo  kilos.  Céleri  rave  de  ii  fr.  05  ii 
0  fr.  n;  la  piicr.  Cerfeuil  de  0  fr.  'fo  :i  o  (r.  .5ii  la  botte. 
CIbouiedo  o  Ir.  os  ,1  Cl  fr.  In  la  botte.  Echalotes  de  «o  a  150  fr. 
les  l'ici  kilos.  Epinards  de  0  fr.  'X<  a  o  Ir.  ■'!'<  le  kilo.  Lau- 
rier de  15  a  Vi  Ir.  les  liHi  kilos.  MAches  do  Ou  ii  çhi  fr.  les 
liHi  Kilos.  Navets  de  'M  ii  40  Ir.  les  Iihi  bottes.  Oignons  do 
1,'  ,1  l'i  Ir.  les  km  kilos.  Oseille  de  Un  :i  |:;n  fr.  les  lOU  kilos. 
Panais  de  8  ii  10  Ir.  les  liHt  bottes.  Poireaux  do  20  ii  .'Ci  (r. 
les  loo  bottes.  Pommes  de  terre  Hollande  de  '.lii  11  fr. ;  Sau- 
cisse roiijje  dei'i  a  ',  (i.  Radis  roses  do  o   fr.  ÎKJ  ii  1  fr.  .50  les 

3  bottes.  Persil  do  25  .i  :::,  fr.  les  Hki  kilos.  Salades  diverses 
de  '.'  il  22  fr.  le  cent.  Tomates  cl'.Mgérie  de  o  fr.  .'.n  à  n  fr.  t'iO  le 
kilo;  dos  Canaries  de  l:tn  a  l"iii  fr.  I"s  lim  kilos.  Thym  do 
15  il  25  fr.  les  loi)  bottes.  Endives  do  to  à  \s  Ir.  les  1(M)  kilos. 
Pommes  de  terre  noitrelle.s  do  .50  a   55  Ir.  les   lOn  kilos. 

V.  D. 


L.A    -rEIS/IF=ERA-rLJRE 

Les  indiaitmiis  ci-dessoiis  soiil  rciei  ees  a  J'iin\,  nu  l/iciiiioiuclre  centigrade. 


Février 

1 

2 

3 

■4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

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2li.  â  -i  II.  mutin. 

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Ub*  «t  Imp"  Morikolrt.  I4  ►'*.  fue  At  Grcntltc.  —  Pskii 


N°  361 


LE   JAUDIN 


5  Mars  1902 


CHRONIQUE 

Les  mousses  no  sont  pas  pri'cist'meiil  les  amies  do 
l'arboricullcur  ou  du  forcslier,  i)  s'en  faut  du  tout  au 
tout,  et  dans  un  Arborelum  Iden  tenu  les  arbres  n'en 
doivent  pas  présenter  la  moindre  trace,  l'illes  ont  pour- 
tant, ainsi  le  veut  la  k!f;cnde,  la  propriété  d'indiquer  au 
voyageui-éj^'aré  la  direclion  des  [xiiiits  cardinaux,  quand 
ce  dernier  a  perdu  le  Nord.  H  sufliiait  do  rcj.;arder  sur 
quel  coté  des  arbres  sont  implantées  les  mousses  et 
les  antres  plantes  parasites  :  ce  coté  e.st  toujours  le 
Nord,  ai-je  lu  dans  mon  enfance.  On  a  ilonc  le  .Nord  de- 
vant soi  quanil  on  tourne  le  dos  au  coté  moussu.  Les 
Américains  qui  ne  se  payent  pas  do  mots,  ont  voulu 
savoir  ce  qu'il  y  avait  d'exact  là-dedans  et  M.  Kracmcr, 
de  Philadelphie,  a  fait  de  nombreuses  ol)servations 
dont  il  a  [uiblié  le  résultat  dans  le  liotatiical  Gazette. 
Sur  les  Chênes,  les  Châtaigniers,  etc.,  les  mousses  et  les 
algues  vertes  qui  les  recouvrent  fréquemment  sont 
fixées  indistinctement  sur  tous  les  cotés.  En  analysant 
d'un  peu  près,  on  trouve  que  la  fréquence  des  mousses 
domine  plutôt  du  côté  Est. 

Mais  en  même  temps,  "SI.  Kraemcr  a  constaté  un  fait 
intéressant  :  c'est  que  les  parasites  recherchent  de  pré- 
férence les  parties  qui  font  un  angle  aigu  avec  le  sol  et 
qui  se  trouvent  à  l'abri  du  vent  en  lui  tournant  le  dos. 
Et  pourtant  la  question  n'est  pas  encore  résolue.  L'ha- 
bitat de  prédilection  des  parasites  serait  la  face  qui 
reçoit  et  retient  le  plus  d'humidité,  ce  qui  entraine  une 
contradiction  évidente.  Et  de  plus  il  faudrait  séparer 
les  arlires  isolés  et  ceux  qui  forment  des  massifs  ou 

des  forêts. 

■ 

•  ■ 

Les  forêts  humilies  des  régions  chaudes,  comme  h's 
rives  boisées  de  nos  cours  d'eau,  sont  les  sites  préférés 
des  moustiques  à  quelques  espèces  qu'ils  appartien- 
nent. Nous  avons  à  diverses  reprises  indiqué  les  pré- 
cédés recommandés  pour  se  débarrasser  de  ces  redou- 
tables insectes.  En  voici  un  que  je  ne  connaissais  pas 
et  qui  me  tombe  sous  les  yeux.  Les  amateurs  de  pièces 
d'eau  hésitent  parfois  à  en  faire  établir  dans  leurs 
propriétés,  dans  la  crainte  d'être  bientôt  torturés  par 
les  moustiques.  Eh  bien  ils  pourront  maintenant  le 
faire  sans  aucuni'  crainte  et  sans  arrière-pensée.  Il  s'agit 
tout  simplement  de  placer  dans  ces  pièces  d'eau  quel- 
ques poissons  rouges.  Os  derniers  multiplieraient  et  en 
même  temps  il  serait  imijossible  de  trouver  la  moindre 
larve  d'insecte.  Il  paraissait  y  avoir,  à  première  vue, 
une  coïncidence  entre  ces  deux  faits  :  rien  n'était  plus 
facile  que  de  les  vérifier  et  d'en  avoir  le  cœur  net.  On  a 
mis  un  poisson  rouge  dans  un  aquarium  contenant  des 
larves  de  moustiques,  et  on  a  constaté  que  cet  animal 
en  était  extrêmement  friand  et  les  préférait  à  touteautre 
nourriture,  en  avalant  jusqu'à  vingt  à  la  minute.  Donc 
voilà  un  moyen  tout  trouvé  pour  se  débarrasser  des 
moustiques  engendrés  par  les  larves  qui  se  trouvent 
dans  les  bassins  des  jardins  et  dans  les  mares  à  proxi- 
mité  des   habitations.   Il    sufiit   d'y    placer    quelques 

poissons  rouges. 

* 

•  * 

Se  doutc-t-on  de  la  consommation  de  Piment  qui  se 
fait  en  Europe"?  M.  Guillard,  qui  a  publié  récemment 
un  travail  fort  intéressant  sur  les  Piments  des  Solanées, 
nous  donne  quelques  chiffres  qui  sont  peu  connus,  en 
France  surtout,  où  l'usage  du  Poivre  de  Cayeiuie  n'est 
pas  aussi  répandu  qu'il  mériterait  de  l'être.  C'est  sur- 
tout l'Angleterre  qui  fait  le  commerce  des  «  Chillies  ». 
Plusieurs  sortes  sont  surtout  recueillies,  mais  il  en  est 


do  lellcmont  acres  que  les  indigènes  des  n-gions  tropi- 
cales hésitent  eux-mêmes  à  les  employer.  Le  Piment  du 
Nalal,  celui  du  Japon,  ceux  de  Siérra-I.eonc  et  de  Zanzi- 
bar, sont  l'objet  d'arrivages  assez  importants;  il  en  arrive 
également  de  .Nimes.  En  18'J7  l'Angleterre  en  a  reçu 
227;i  ballots  a  50  francs  les  50  kilos,  de  Zanzibar.  Celui 
du. Natal  vaut  de8(iàl:^.)  francs  celui  du  Ja|)on,t)2francs. 
Uuant  aux  Piments  de  Uipuibay  et  do  l'Indo  ils  sont  do 
qualité  infi'rieure  et  revendus  à  des  prix  qui  ne  dépas- 
sent guère  30  francs  les  50  kilos.  Le  commerce  du 
Piment  tend  à  se  développer  progessivement.  Les 
variétés  importées  S(mt  surtout  dérivées  du  Ca/isicinn 
fasligiatiim. 

On  n'a  guère  parlé  du  Piment  avant  151 1,  époque  oii 
Oviedo  se  rendait  en  Amérique.  Il  parait  avoir  été  im- 
porté peu  après.  Les  anciens  pour  le  connaître  auraient 
dû  le  tirer  de  l'Inde  et  les  anciens  livres  hindous  n'en 
ont  pas  parlé.  Son  principe  acre  est  logé  dans  les  parois 
des  placentas  puis  vient  plus  tard  dans  la  graine.  La 
culture  en  a  modilié  les  proiiriétés  actives,  car  la  Cap- 
sicine  finit,  dans  certaines  variétés  horticoles,  par  dis- 
paraître et  les  fruits  n'ont  plus  aucune  saveur.  C'est  un 
exemple  intéressant  des  modifications  que  peuvent 
être  appelés  à  subir  les  végétaux  cultivés. 

« 
*  * 

Le  Piment  est  une  Solanée  au  même  titre  que  le  Tabac. 

La  plante  de  Nicot  a  depuis  longtemps  suscité  toutes 
sortes  de  légendes  relatives  à  son  origine,  à  son  appa- 
rition sur  la  terre.  M.  Santini  de  Riols  nous  en  signale 
quelques-unes.  Les  Arabes,  très  friands  de  ce  genre 
(le  choses,  racontent  qu'une  couleuvre  soignée  par 
Mahomet,  ;i  la  suite  d'une  morsure  grave,  regarda  le 
Prophète  et  lui  dit  :  «  Je  vais  te  mordre  ».  «  Tu  ferais 
cela,  lui  dit  doucement  le  Saint  d'Allah;  mords-moi 
donc  ».  Le  reptile  ingrat,  jiour  toute  réponse  se  jeta  sur 
le  bras  de  Mahomet  et  le  mordit cruellenjent.  Ce  dernier 
qui  connaissait  probablement  la  manière  de  guérir  les 
morsures  de  serpents,  suça  la  plaie,  cracha  sur  le  sol, 
et  le  Tabac  naquit.  En  Amérique,  à  Saint-Vincent,  les 
indigènes  croyaient  que  le  Tabac  était  le  fruit  défendu 
du  Paradis  terrestre  et  que  nos  premiers  parents  se 
couvraient  de  ses  larges  feuilles  pour  cacher  leur  nudité, 
lorsque  Dieu  qui  prenait  le  frais  dans  le  jardin  Edcn,  — 
ainsi  nous  l'a  transmis  la  Genèse  —  les  appela. 

De  toutes  façons  le  Tabac  a  une  origine  qui  tou- 
che de  bien  prcs  à  la  divinité.  Est-ce  pour  cela  qu'il 
jouit  de  la  vogue  merveilleuse  qui  s'y  est  attachée? 

P.  H.\BI0T. 

Nouvelles  Horticoles 


Décorations.  —  Nous  apprenons  avec  plaisir  que  le 
Gouvernement  allemand  vient  de  décerner,  à  l'occasion 
de  l'Exposition  Universelle  de  1900,  les  distinctions  sui- 
vantes : 

M.  Charles  Baltet,  pépiniériste  à  Troyes,  a  été  nommé 
Commandeur  de  la  Couronne  de  Prusse; 

M.  Abel  Chàtenay,  do  N'itry,  secrétaire  général  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture,  a  été  nommé  Officier 
de  l'Aigle  Rouge. 

Nos  plus  sympathiques  félicitations  aux  nouveaux 
décorés. 

Mérite  agricole.  —  Une  erreur  de  composition  a 
fait  omettre,  dans  la  liste  que  nous  avons  publiée  il  y  a 
quinze  jours  le  nom  de  M.  Maheul  (A.  B.,  dit  Camille), 
arboriculteur  a  Noisy-le-Sec,  qui  a  été  nommé  Che- 
valier du  Mérite  Agricole. 

Le  Joitrital  Officiel  a  publié  le  22  février  une  nouvelle 


m 


LE   JARDIN 


et  assez  longue  série  de  nominations  dans  l'ordre  du 
Mtrile  Agricole,  portant  spécialement  sur  le  personnel 
colonial. 

A  l'occasion  d'une  crréinonicquiaou  lieu  le  i;;Ui''vrii'r. 
M.  Ozanne,  viee-|)résidenl  de  la  socirlé  des  jardiniers 
do  (^liatdu  (Seine-el-Oisc),  a  été  nommé  Chevalier  du 
Mérite  Agricole. 

Cours  de  culture  au  Muséum.  —  M.  Coslantin, 
professeur  do  culture,  commencera  son  cours  au 
Kluséuiii  le  17  mars,  et  le  continuera  les  lundis,  mer- 
credis et  vendredis.  Ce  cours  sera  divisé  en  deux  par- 
lies  :  1'  principes  généraux  de  culture  des  végétaux 
utiles  do  la  l''ranco  et  de  ses  colonies  (leslumlis  et  ven- 
dredis ;  •^  maladies  des  plantes  agricoles  européennes 
et  tropicales  (les  mercredis). 

Dos  exercices  pratiques  auront  lieu  le  vendredi;  ils 
seront  annoncés  d'avance. 

Société  Nationaled'Agriculture.  —  M.  le  l)''Traljul 
\  lent  irilie  'lu  iiiirnlire  innespoiidaiil  dans  la  section 
des  cultures  spéciales.  Nous  félicitons  liion  sincére- 
iiioiil  rainialile  savant  pcmr  ce  succès  Iden  mérité. 

Conférences  sur  la  Tunisie.  —  L'I'/iioii  Coloniale 
t'i-tiiiraise  nrganiso  ilaiis  le  grand  amphitliéàtre  du 
Muséum  d'histoire  naturelle  une  série  de  cunféronces 
sur  la  Tunisie,  qui  auront  lieu  les  mardis,  jeudis  et 
samedis.  Les  professeurs  les  plus  distingués  se  sont 
chargées  de  faire  ces  conférences,  qui  porteront  sur  la 
géographie,  la  géologie,  l'histoire,  l'etlinograpliie,  le 
priileclorat.  l'hygiène,  etc.  Ces  conférences,  ouvertes 
dei)uis  le  l.">  février,  soid  jiubliqucs  cl  (/nituiles. 

Expositions  annoncées.  —  La  Société  départemen- 
tale hortiiole,  \ilieolo  et  liotanique,  tiendra  àMolun,  du 
2  au  .■>  août  IticIus,  une  exposition  générale  d'iiorlicul- 
luro,  viticulture  et  do  botanique  (légumes,  fruits,  arlires 
et  arbustes  fruitiers  et  d'ornement,  fleurs,  plantes 
diverses;  raisins,  vins  et  eanx-de-vin;  enseignement 
horticole  et  viticole,  arts  et  industries  se  rallachanl  ii 
l'horlieulluro,  etc. 

La  date  de  l'ouverture  de  l'Exposition  agricole  et 
industrielle  deGrasse est  définitivement  fixée  an  lOavril 
prochain.  Los  demandes  d'admission  soront  ret/ues  jus- 
qu'au 20  mars,  dernier  délai. 

L'Exposition  de  Grasse  offrira  un  attrait  spécial  par 
suite  de  la  participation  que  lui  apportent  le  Syndical 
des  Parfumeurs  et  Distillateurs  des  Alpos-Maritinio  et 
ceux  de>  fabricants  et  négociants  d'huiles  d'olive.  Los 
produits  lie  l'agriculture  et  do  la  floriculture  régionale 
occupiTonl  aussi  une  large  place  à  ce  concours. 

Une  exposition  déparlemenlalc  horticole  aura  lieu  a 
Moulins  du  IJ  au  15  juin  im  lus. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adrossi'cs  au 
sccri'tarial  de  la  Société'  avant  le  l">  mai. 

Exposition  d'Hanoï.  —  M.  Pinard,  Presideid  clu 
groupe  H  lie  l'Exposiliim  d'Hanoi  (Agriculture.  Horti- 
culture, Mines  et  Gommorco)  vient  do  conimuiiiquer 
«luehpies  reiiseigiM'nients  relatifs  h  cette  exposition. 
Le  transport  dos  lo.irchnndises  de|>uis  le  point  de  char- 
gement jusqu'à  Hanoi  sera  gratuit  el  le  retour  bénili- 
clora  d'une  réduction  île  50  0/0.  Le  voyage  des  ou\  riers 
serait  de  î."fO  francs  environ  aller  et  retour  en  socomle 
classe,  chemin  de  for  et  bateau  compris.  IVir  suite  de 
conventions  avec  le  (iouverncmeni  général  do  (îochin- 
chino  et  l'Office  colonial,  le  (Àimilé  français  des  Exposi- 
tions a  l'élrangor  est  seul  chargé  de  l'admission  des  expo- 
Batits.  Il  a  Constitué  un  ('.omilé  central  d'organisation 
lie  l'exposition  d'Hanoi,  ii  la  llourso  du  Gommercc,  rue 
du  Louvre  à  Pari».  Go  comité  a  seul  pouvoir  pour  pro- 


noncer l'admission  des  exposants  et  leur  assurer  des 
emplacements.  Les  demandes  d'admisssion  doivent  par- 
venir le  lô  mars  au  plus  tard.  Les  futurs  exposants 
peuvent  Inmver  des  renseignements  au  Secrétaire 
général  «lu  Comité-,  Bourse  du  Gomiiierce,  ou  à  l'Office 
Colonial,  Galerie  d'Orléans. 

L'horticulture  française  en  Egypte.  —  Nous  avons 
aippris  avec  plaisir  la  nomination  de  M.  José  Lamba, 
ancien  élève  iliplonie  de  l'Ecole  Nationale  de  N'ersailles, 
aux  fonctions  de  directeur  des  cultures  de  S.  A.  le 
prince  Hussein  Pacha  Kaniil,  au  (".aire. 

Nous  félicitons  d'aulanl  plus  cordialement  notre  jeune 
camarade  que  les  hautes  situations  en  Egypte  ne  sont 
généralemi'nt  plus  réservées  aux  français,  comme  elles 
l'étaionl  autrefois.  Si  nous  rapprochons  cependant  celle 
nomination  de  celle  que  nous  avons  annoncée,  il  y  a 
quelque  deux  ans,  de  notre  compatriote  M  Dérouin,  jar- 
dinier chef  au  mémo  domaine,  comme  directeur  des 
jardins  de  la  ville  <lc  Khartoum.  oii  il  a  été  engagé  par 
le  goiivernoment  anglais  lui-même,  on  reconnaitra  que 
l'horticulture  franvaisc  jouit  toujours  d'une  grande  et 
légitime  réputation  on  Egypte. 

Le  prince  Hussein  Pacha  Kamil  c>t  non  seulement 
un  grand  propriétaire  agricole,  qui  possède  d'immenses 
cultures  dans  le  delta  du  Nil,  mais  encore  un  amateur 
éclaire  d'horticulluro,  qui  a  su  ré'unir  dans  sa  propriété, 
voisine  du  Caire,  une  collection  de  Palmiers  très  im- 
portante et  d'autres  végétaux  i-ares  et  précieux,  que 
nous  avons  beaucoup  admirés  quand  nous  avons  visité 
celte  superbe  propriété,  en  octobre  1897. 

Syndicat  central  des  Agriculteurs  de  France.  — 
Le  lundi.  ".^1  frvrier  a  eu  lieu,  a  la.Soi-iél<'  des  Agricul- 
teurs do  Franco,  la  ri'union  annuelle  du  Syndical  Cen- 
tral, sous  la  présidence  de  M.  le  baron  de  Ladoucelle, 
vice-présiilent,  on  l'absence  do  M.  Welche,  ancien 
ministre,  président  et  fondateur  du  Syndical. 

Après  avoir  retracé  l'œuvre  du  Syndical  Central, 
M.  de  Ladoucotle,  dans  un  discours  vibrant,  très 
applaudi,  a  signalé  la  nécessité  do  plus  en  plus  grande, 
pour  les  producteurs,  de  s'unir  elde  former  une  entente 
agricole  destinée  à  comballre  efficacement  les  trusts 
du  commerce.  11  a  cité-  l'exemple  de  rAlleniagne,  où 
les  résultats  obtenus  par  l'association  sont  surpre- 
nants, et  montré  les  succès  du  groupemcnl  des  l-i.l'.i2 
associations  agricoles  allemandes. 

M.  le  vicomte  d'.\rtois,  secrétaire  gé-néral,  a  pris 
ensuite  la  jiarole;  il  a  fait  ressortir  la  prospérité  du  Syn- 
dical et  donné  un  aperçu  de  tous  les  services  que 
rend  celle  institution  ii  l'agriculture  et  aux  syndicats 
régionaux,  notamment  en  ce  (|ui  eoncorne  renseigne- 
ment agricole,  les  expériences  pratiques  dirigées  par 
M.  Dohérain,  membre  de  l'Iiistitut,  les  résultats  des 
m>uveaux  services  créés  ré'cemmenl:  vente  de  chevaux, 
vente  do  denrées  cidonialos. 

M.  Delalaiide,  prtsidonl  de  l'I'nion  dos  Syndicats, 
s'est  associé  aux  paroles  de  MM.  di<  Ladoucette  et 
d'Artois,  ol  a  assure  le  Syncical  Central  du  concours 
do  plus  on  plus  étroit  de  l'Union  Centrale  et  du  Syndical 
dans  l'intérèl  de  la  cause  syndicale  et  de  l'agriculture 
française. 

M.  Dehérain,  l'éminent  agroncune,  a  ensulle  rendu 
compte  dos  expériences  exécutées  sous  sa  haute  direc- 
lioii,  et  qui  ont  permis  do  fixer  dès  maintenant  les  con- 
ditions dans  lesiiuelles  doit  ôlre  faite  la  culture  do  la 
betterave,  par  rapport  au  roiidemenl  et  à  l'alimentatiun 

du  bélail. 

l'.nnn,  M.  Hlanchemain,  vice-président  do  la  Société 
des  Agricultours    de   France,   a   constaté  les  services 


LE  JARDIN 


67 


rciiiliis  par  co  syndical  qui  remplit  si  coiiiiilèteiiioiil 
la  mission  dont  il  a  élo  cliarj;(>,  il  y  a  quinzo  ans.  par  la 
Soi'iotf'  dos  A'^'riciilteurs  do  Franco. 

Bureaux  de  sociétés.  —  Sociélé  rriiioiinh'  d'horli- 
cuUuii'ilu  Snnl  :  Pn-sidcnt  :  M.  Victor  Wiih iTyck,  pro- 
pri(''lairo  à  Canlclcu;  Vire-I'rt'siiletils  :  MM.  A.  Lclirnn, 
caissier  do  I,i  Caisse  d'i'parjjTie,  à  Lille,  Pli.  do  Moii- 
ligny,  prnprii'taire,  à  W'anibrecliies;  J.  Grnlez,  pi-piiiic- 
risto,  à  Boncliin;  Ad.  Van  don  lloode,  pro|iriétairo,  a 
Saint-Maurice;  Secrclaire-(/éncrfil  :  M.  I.éopuld  l)rlari- 
noy,  arcliitoctepaysagiste,  k  Lille;  Ticsorier  :  M.  Ch. 
Van  den  lleede,  iiégocianl,  ;i  Lille;  liihliothécaire  : 
M.  O.  Sclnniilt, propriétaire,  à  Lille;  Secrétaire-adjoint  : 
M.  Jules  Nissc,  liorticulliMir,  à  Lo/.einies;  Trésorier- 
adjoint  :  M.  Montaigiie-Quétu,  graiiiier,  à  Lille;  liililio- 
théru ire-adjoint  :  M.  D.  Muot,  propriétaire,  à  Lille. 

Conseil  dAdmini.stralion  :  M.M.  J.-B.  Chappron, 
N.  Dehittre,  Aii^r.  Delobel,  Alp.  Deneckrr,  Auj,'.  Des- 
quiens,  .Vch.  Doozo.  lloiiri  Druellc,  C.U.  Diiluiisset,  André 
Ilorr,  H.  lliiiiiirc,  Félix  Jacqniaicq,  Jules  Jac(|marcq, 
Eug.  Kelelair,  Knockaerl,  l^li.  Maliieu,  E.  Peiinol,  J.  Pi- 
ronon.Paul  Thibaut,  Louis  Thieiïry,Waterlot-Lambelin. 

Assurance  des  récoltes  de  fruits.  —  L'ne  cam- 
pagne est  Mieni'o  aetuellemenl  en  Allemagne  en  faveur 
do  Torganisalion  d'une  assurance  des  récoltes  do  fruits 
contre  la  grêle.  Le  Ministère  prussien  de  l'Agriculture 
s'en  est  lieaucoup  occup(''  dans  ces  derniers  temps.  On 
lui  a  ailresso  dans  les  provinces  rhénanes  des  pétitions 
tendant  à  organiser  une  assurance  officielle  contre  «  les 
dégâts  causés  par  le  u\a\i\o.is  Icmçs))  {Cnwetterscha- 
den)  ;  malheureusement  celte  expression  est  un  peu 
vague,  et  c'est  ce  que  font  remarquer  les  adversaires  du 
projet.  On  entend  désigner  par  «  mauvais  temps»  la 
grêle,  les  orages,  les  inondations,  etc.;  mais  l'office 
royal  de  statistique  de  Prusse  déclare  que  celte  expres- 
sion n'est  pas  suffisamment  précise  pour  servir  de  base 
à  une  assurance  générale,  comportant  des  droits  et  des 
obligations  fermes  ;  elle  ne  comprend  pas  d'ailleurs  les 
intempéries  qui  causent  les  plus  graves  dommages  : 
sécheresse  ou  humidité  prolongée,  gelée  ou  chaleur 
excessive,  vents  apportant  des  bactéries  ou  des  insectes. 
On  pourra  toutefois  établir  une  assurance  spéciale  conlre 
la  foudre  et  contre  les  inondations. 

Le  commerce  horticole  de  la  France  avec  l'Alle- 
magne. —  Voici,  d'apiùs  les  documents  officiels,  les 
cliiffies  du  commerce  entre  les  deux  jiays  pendant  le 
mois  de  décembre  dernier  (en  kilogrammes)  : 


Exportés 
en  Allemagne 


Il  ■,-,'.  Ml  Kl 


47.9011 

•Wil.200 

3.1S4.000 
9.->.000 

l.l.SC.SOO 


Importés 
d'.Mlemagne 


TIC).  100 


iG.900 


Fleurs,  etc..  pour  lioui|U'Ms,  ffats. 
l'Ianles  vivantes,  oignons  à  fleurs, 

bulbes,  etc.,  frais 

Légumes  (rais,  sauf  les  l'ommes 

de  terre 

I''ruit3  frais,   noi.x,   Ananas,   etc., 

sauf  les  Raisins 

Hnisins  frais 

I  traînes,  et  en  particulier  graines 

de  légumes 

Expositions  annoncées 

Paris,  :^1  au  îù  mai.  Exposition  prinlanière  de  la  Société 
Nalii'nale  aux  serres  du  Cuurs-hi-RoinC. 

Lyon.  iS  mai  au  i  juin.  lOxposition  générale. 

Cannes,  (i  au  10  mars  incl.  Kxp.  Iloralo,  liorlicolo  etagricolc. 

Lille,  mai  à  septembre.  Exposition  internationale  gém'Talo. 

Grasse  (.\lpes-.\far.),  10  avril.  Expos,  agricole,  horticole  et 
inilu^trielle. 

Pau,  15  au  i't  mars.  Expos,  horticole  et  artistique. 


Aix-en  Provence,  if7  avril-:?s  juillet.  Ivxp.  internationale  et 
cololonialo. 

Anvers  (Holgi(pie).  2(J-2X  avril.  Exposition  générale. 

Besançon,  li-IT  août,  l'exposition  générale. 

Moulins,  li^-L'i  juin.  ICxpos.  di'-parlenienlalo  liorlirolo. 

Londres,  i-V:?!'!  juin.  (longros  do  Hosiéristes  et  exposition 
(le  Hoses.  —  m-'.W  mai  'l'onqjlo  Show  (Ivxp.  générale). 

Melun,  i-'t  août.  Expos,  géni'ralo. 

Dammartin  (Seino-ot-.\larne),  aoi'it.  Iv\p.  horticole  cl  des 
beaux  .iris. 

Versailles,  .il  mai-.')  ju'n.  Exp.  horticole. 

Coutances,  1.5-17  novembre.  Exp.  de('.!ir\  sanlliémcs  etfiuits. 

3SrÉCROLOG-IE 

M.  Georges  Vimont  vient  de  mourir  à  .Mesnil  sur 
Oger  (Marne).  G'idait  un  viticulteur  distingué-,  qui  a 
puissamment  contiibué  à  la  lulte  conlre  lo  phylloxéra 
otau  progrès  do  la  reconslilntion  des  vignes.  Il  fut  lo 
[ireniier  en  Champagne  à  organiser  une  pépinière  de 
vignes  américaines. 

M.  Victor  Mussat 

N'eus  avons  lo  très  vif  regrcl  d'annoncer  la  mort  de 
M.  Mussat,  professeur  de  botanique  aux  Ec(des  Natio- 
nales de  GrignoM  et  de  Versailles,  enlevé  très  rapide- 
ment ces  jours  derniers  par  une  lironcho-pneumonie,  à 
l'.-'ige  de  TiS  ans. 

M.  .Mussat  était  bien  connu  des  horticulteurs  de  la 
région  [larisienne,  qui  appréciaient  beaucoup  ses  pro- 
fondes connaissances  scientifiques,  et  aussi  son  aménité 
et  sa  très  grande  bienveillance. 

Dans  l'éloquent  discours  prononcé  par  M.  Viger,  au 
nom  do  la  Société  Nationale  d'Horticulture,  sur  la  tombe 
de  .M.  Mussat,  on  trouvera  retracées  les  grandes  lignes 
de  sa  carrière  si  bien  remplie;  maisco  que  M.  Viger  n'a 
pas  pu  dire,  comme  nous  sommes  à  même  de  le  faire, 
c'est  combien  cet  excellent  homme  sera  regretté  des 
nombreuses  générations  d'élèves  auxquelles  il  a  enseigné 
la  Lotani(|ue,  et  desquelles  il  était  adoré. 

Un  grand  nombre  de  ses  anciens  élèves  avaient  d'ail- 
leurs tenu  à  assister  aux  obsèques.  Nous  y  avons  égale- 
ment remarqué  la  présence  de  MM.  Vassilière,  directeur 
au  Ministère  de  l'Agriculture,  'l'rouard-Uiidle,  directeur 
de  l'Ecole  de  Grignon,  Nanol,  directeur  de  l'Ecole  de 
Versailles,  Mamelle,  et  de  nombreux  professeurs,  col- 
lègues et  amis  du  défunt. 

Des  discours  ont  été  prononcés  sur  la  tondie  par 
M.  Viger,  au  imm  do  laSociété  Naliiuialed'llorticulture, 
M.  Dehérain,  membre  de  l'Instituf,  au  nom  de  ri'",cole 
de  Grignon,  M.  Trélat,  au  nom  de  l'Ecole  spéciale  d'ar- 
chitecture, on  M.  Mussat  était  également  professeur, 
M.  Nanot,  au  nom  de  l'Ecole  de  Versailles;  par  un  élève 
de  l'Ecole  de  Grignon,  au  nom  des  élèves  et  anciens 
idèves  de  cette  école,  par  M.  Cayeux  au  nom  i.le  l'Asso- 
ciation amicale  des  anciens  élèves  de  Versailles,  et  par 
le  président  de  l'Association  des  internes  et  anciens 
internes  en  pharmacie,  dont  le  défunt  iHait  secrétaire 
général  depuis  do  longues  années. 

Puissent  ces  ti'moignages  d'estime  et  d'affection  pro- 
digués a  leur  cher  mort  adoucir  la  douleur  do  Mme  Mus- 
sat et  des  membres  de  sa  famille,  à  qui  nous  présentons 
nos  respectueuses  condoléances. 

II.   M.VRTINET. 

Voici  lo  texte  du  discours  prononcé  par  M.  Viger  : 
Messieurs, 

Un  nouveau  deuil  vient  eiiiore  fiapper  noire  Société  déjà 
si  éprouvée  par  la  disparition  de  plusieurs  de  ceux  qui  lai- 
maient  avec  passion,  la  servaient  avec  dévoueincnl,  l'Iiono- 
raient  par  leurs  talents. 

La  perle  que  nous  faisons  aujourd'hui,  ilans  la  personne 
de  M.  .Mussal,  nous  est  dantatil  plus  sensible  ipielle  était 


68 


LR  JARDIN 


plus  inntloncliio,  ror  il  y  n  qiioli|iics  jours  seulonionl.  jo 
m  cnlri'li'niiis  (aiiiilièroiiicMil  avoc  ce  savant  et  liietivoilliiiit 
colli';.'iio.  Il  vcniiil  aiinnliloiiii-nt  me  rPiiicn-icr  îles  ili'iiinrclips 
(|iii>  j'avais  failfs  pour  pprpéluor  la  mi-moire  <lo  Hnnly.  l'n 
donnnnt  à  l'iino  des  voies  de  la  ville  de  Vcrsaillos  le  nom  de 
cet  •'•minent  liortii-iilleur. 

(Jui  s>'  serait  iloulé  cpio  l'ello  conversiiUon,  au  rours  de 
laipielle  il  mo  rappelait  avo"-  sa  lionne  (irAce  toujours  sou- 
riante les  souvenirs  do  noire  mutuelle  i-ollabonilion  dans 
l'ceuvro  "lo  l'.iOo,  serait  notre  dernier  entretien,  et  ipie  son 
souvenir  me  serait  rappelé  par  un  billet  de  ileuil  i 

Aussi,  j'aurais  cru  manquer  il  mon  devoir  si  je  n'étais  venu 
rendre  un  iliTnier  lionima^'e  à  ce  savant  laborieux,  ilun 
i-ararloro  essentiellement  allalile,  d'un  esprit  tiroil,  ipii  laisse 
n  tous  ceux  ipii  l'ont  connu  et  pralicpu'-  lo  iloux  et  précieiiv 
souvenir  d'un  lionime  ayant  à  un  égal  de(Tré  lo  sentiment  do 
l'honneur  l't  île  la  bonté. 

Après  avilir  lai!  de  remarquables  études  de  médecine  et 
de  pharmacie,  après  avoir  conquis  lo  (rrado  d'interne  et 
obtenu  la  médaille  des  In'ipilaux,  .\l..\lussat  s'engafieait  dans 
le  service  do  santé  de  l'Aruiee,  où,  comme  aide-niojor.  il  lit 
la  calnpa^'ne  de  LSTO  et  rendit  tous  les  services  qu'on  pouvait 
attendre  île  son  dévoueuionl  éclairé  et  de  son  patriotisme 
ardent  et  sincère. 

Il  aurait  certainement  fait  dans  l'exercice  de  la  profession 
médicale  une  brillante  et  lucrative  carrière,  mais  il  était  pas- 
sionnément attiré  vers  l'étude  de  la  science  des  végétaux  aux- 
quels il  a  consacré  depuis  lors  toute  son  existence. 

Licencié  és-sciencos  naturelles,  aide  de  botanique,  à  la 
Faculté  de  médecine,  du  (irofesscur  Bâillon,  il  a  collaboré  à  la 
plupart  des  publications  scientiliques  de  ce  maître  éuiinenl. 
Professeur  do  bolanii|ue  à  l'iicole  nationale  d'agriculture  de 
Grignon,  le  Gouveinonient  de  la  llépubliipie  lui  conlia  é^r^ile- 
nient  la  cliaire  de  botanique  de  IKcole  nationale  ilhorlicul- 
ture  do  Versailles  au  moment  où  celle  institution  fut  créée 
en  ls7i. 

Une  voix  bien  plus  autorisée  que  la  mienne,  colle  d'un 
(.'rniul  savant  qui  fut  en  même  temps  son  collèpue  et  le 
témoin  Jo  sa  vie  scientilique,  appréciera,  mieux  «pie  je  ne 
saurais  le  faire,  lo  caractère,  la  valeur  et  la  portée  do  son 
enseignement.  Nous  voulons  sinipleuienl  nous  borner  iii  à 
exprimer,  couimo  ancien  .Ministre  de  l'Agriculture,  un  tc'Muoi- 
gnage  di"  protonde  gratitude  envers  ce  maître  distingué  pour 
le  zèlo  jamais  ralenti,  pour  le  dévouement  toujours  en  cAeil, 
pour  l'c'sprit  si  pratiijue  (piil  a  consacrés  à  tant  de  généra- 
lions  d'agrieullours  et  d'horticulteurs.  Di-voué  à  son  enseignc- 
nienl,  ci'l  homme  de  cceur  l'était  égalemeid  à  ses  élèves. 
SiMnblnble  à  son  ami  Hardy,  il  s'iidéressail  individuellement 
à  chacun;  aussi,  parmi  tous  ceux  ipii  ont  suivi  ses  leçons  et 
que  je  vois  autour  de  moi.  ai-je  souveid  recueilli  la  mémo 
appréciation  :  respi'cl,  estime,  affection,  tels  sont  les  mois 
par  lescpiels  si'  trailuit  l'impression  laissée  par  li>  profe>seur 
il  ceux  auxquels  il  a  distribué  jadis  le  pain  de  la  science. 

Mais  la  praliipto  de  l'enseignomenl  ne  suffisait  pas  .s<'ule  à 
exercer  l'aclivité  laborieuse  du  savant,  nous  n'en  voulons 
doimer  comme  preuve  que  le  numbn-  <-onsidéralde  de  piiMi- 
calions  aux(|uelles  il  a  attaché  sou  nom  et  qui  toutes  portent 
la  cnra'lérislic|ue  d'un  espril  sagace,  il'une  érmiition  profomle, 
d'une  observation  patiente,  d'une  consciencieuse  exacllluile. 

I.a  Société  Nationale  d'Ilorticulture  eut  la  bonne  fortune  do 
le  compter  parmi  ses  membres  en  IS.**.').  Inscrit  au  ciunilé 
scientilique  et  nommé  vice-président  de  co  comité  en  ISS*',.  il 
nous  apporta  depuis  lors  une  collaboration  précieuse  ot 
éclaire"  qui  lui  valut  la  conllante  estime  do  ses  collègues.  Il 
y  n  ipielques  années,  il  s'entourait  de  plusieurs  ji'unes  linrli- 
culli'urs  épris  des  applications  de  la  science  pure  n  lanielin- 
ratioii  de  la  cidturo  des  plantes,  ot  il  fondait  une  commission 
spéiiale  de  laipiello  sonl  sortis  do  remarquables  travaux 
reliitilsJi  l'enqilol  des  nmeniiements  minéraux  en  horticullnie. 

Soucieux  de  donner  une  haute  sanction  h  des  services  dont 
tous  appréi  iaienl  la  valeur,  clésireux  de  traduire  sous  une 
forme  tangible  l'alfectueuse  estime  i|u'inspirail  son  caractère 
(idableet  bieiiveillanl.  ses  collègui-sde  la  Société  l'appi'laient 
d  un  accord  presque  unanime  k  occuper,  par  deux  lois,  la 
viceprésidoncc  de  la  Société,  en  \'i9'i  ot  181»»,  puis  on  IH^'S  et 

Après  avoir  été  membre  du  jury  cl  rapporteur  de  sa  classe 


à  l'Kxposilion  de  iss'.i,  il  lut  nommé  Président  du  Comité 
d'installation  et  du  jury  de  la  classe  is  du  Groupe  de  l'Horti- 
culture il  la  grande  manifestation  internationale  de  lîXW,  Il 
apporta  dans  ces  pénibles  et  délicates  fonctions  lo  mémo 
esprit  d'organisation,  la  même  méthode  scientilique  que  nous 
avions  toujours  rencontrés  en  lui,  pendant  sa  collaboration  à 
l'administration  de  notre  Société.  Il  y  joignait,  en  outre,  cette 
aménité  de  formes,  celte  douceur  dans  la  volonté  qui  désar- 
ment les  oppo>itions  et  stimulent  les  irrésolutions. 

.Si  je  puis,  comme  président  du  groupe,  dire  avec  fierté 
que  l'Horticulture  française  a  fait  grande  Uguro  devant  le 
monde  entier  en  ISKHi,  elle  le  doit  surto\it  aux  hommes  de 
savoir,  do  télo  et  de  co'ur  qui  ont  dirigé  toutes  ses  classes, 
et  .M.  .Ntussat,  parmi  ceux-là,  n'a  pas  été  l'un  des  moins  méri- 
tants. C'est  un  hommage  que  je  lui  ai  rendu  ainsi  qu'a  tous 
mes  distingués  collaborateurs,  et  que  je  liens  à  renouveler  à 
sa  mémoire  au  milieu  de  tous  ceux  qui  ont  été  les  témoins 
de  son  laborieux  dévouement  à  l'ci-uvre  commune.  Je  me 
reprocherais,  en  appréciant  les  services  rendus  parM.  .\Iussat 
à  l'exposition  de  l'.«»i,  de  ne  pas  signaler  son  action  dans  le 
Congrès  international  de  Botanique,  dont  il  fut  un  des  vicc- 
présiilents.  Il  s'y  montra  le  collaborateur  le  plus  utile  et  lo 
plus  dévoué  d'un  éniinent  botaniste.  .\I.  le  professeur  de 
Seynes,  qui  en  dirigeait  les  travaux,  et  il  sut  y  déployer  toutes 
les  qualités  auxiiuelles  je  viens  do  rendre  hommage. 

Ce  Congrès  avait  chargé  son  bureau  de  se  constituer  en 
commission  permanente  jusqu'au  prochain  congrès  do  Vienne 
en  1005,  afin  d'y  présenter  des  résolutions  générales  touchant 
l'importante  question  de  la  nomenclature  botanique.  Associé 
ù  ce  travail  délient  dans  lequel  il  était  assisté  par  le  dévoué 
secrétaire  général  de  cette  Commission  et  du  Congrès, 
M.  Perrot,  la  mort  impitoyable  est  venu  le  surprendre  au 
moment  oii  le  travail  était  en  bonne  voie  d'achèvement. 
MEssiEuns, 

L'existence  que  je  viens  do  retracer  rapidement  devant 
vous  est  d'une  noble  simplicité;  elle  est  colle  d'un  homme 
qui  n'a  recherché  ni  les  faveurs  de  la  fortune,  ni  les  satisfac- 
tions éphémères  d'une  vaine  popularité,  elle  est  la  vie  tou- 
chante et  modeste  d'un  savant  laborieux  et  d'un  homme 
essentiellement  bon  et  désintéressé.  On  la  pourra  citer  aux 
jeunes  comme  un  exemple  a  suivre,  elle  laissera  à  tous  c-oux 
qui  ont  approché  .\I.  Mussat  un  réconfortant  souvenir  de  tra- 
vail, de  science  et  d'honneur. 


riaiilos  iioihciles  on  peu  coiiiiiics 

Eucalyptus  ficifolia  Non  .Mnller 
Cette  espèce  (|ui  forme  un  il^'^  plus  beaux  arbres  des 
forets  (lu  suj-ouest  de  l'Australie,  est  de  taille  moycnno. 
Ses  feuilles,  1res  alionilnnles,  sonl  péliolées,  longues  de 
1.')  cent,  environ,  ovales,  acumini'es,  atténuées  a  la  base, 
coriaces,  verl  (once  à  la  face  supérieure  et  glauques 
au  ilcssotis.  Les  Heurs  sonl  disposées  en  ombelles  d'un 
rouge  superlie  i\m  tranche  agréableiiient  sur  lo  fond 
vert  <lu  feuillage. 

L'Ei'rtiliiiilus  fîfifulid  est  romarqiialdc  par  la  luxu- 
riance do  son  feuillage  qui  produit  beaucoup  d'ombrage. 
Son  écorcooslpersistanleet  crevassée;  ses  rameaux  sonl 
robustes.  Il  par.'iit  se  ra|iprorher,  par  la  plupart  de  ses 
caractères,  de  Vl'.iirnlyjttiis  cdhiph/illo  H.  IJr.  originaire 
do  la  mémo  n'glon,  qui  s'en  distingue  par  ses  étamiiies 
à  filets  blancs. 

Lomatia  longifolla  K.  ïir. 

C'est  également  un  reiirt'senlaiil  de  la  flore  austra- 
lienne, mais  du  sud-est,  qui  forme  un  arbrisseau  tou- 
jours vert  ou  un  petit  arbre  à  feuillage  des  plus  poly- 
morphes. Il  a  été  introduit  il  y  a  longtemps  déjà,  mais 
malgré  cela  il  ne  parait  guère  contiu  en  dehors  des 
jardins  botaniques.  Les  feuilles,  longues  de  20  eenli- 
métrcs  environ,  sonl  linéaires,  peu  dentées,  glaucos- 
centes  à  la  (aco  Intérieure,  à  nervures  distantes  et  très 


LE  JARDIN 


69 


ténues.  Les  Heurs,  disiiosôes  en  grappes  nomlirouscs 
axillaires  et  terminales,  sont  d'un  blaiie  vordàtre  pâle, 

à  divisions  linéairos,  enrouli''es  en-dessous. 

Cereus  mojavensis  Engolm.  et  Bigel. 

Espèce  qui  doit  prendre  place  parmi  les  plus  naines 
et  les  i)ius  tonITui'S,  ori^'inaire  du  district  aride  do 
Moliave  on  Californie  :  ses  tiges  glaucessantes,  sont 
longues  do  :{  à  15  centimètres,  ovales,  cùlolées-tuliercu- 
leuses,  aréclt'es.  Les  aiguillons  sont  inégaux,  rayon- 
nants, au  nombre  do  7-8,  enlrolacrs,  cylindriques  cl 
courbés.  Les  fleurs  sont  rouge-cinàbre  et  le  calice  est 
parsemé  d'aiguillons  peu  vulnérants  disposés  en  touffes. 

Le  Cereus  mojavensis.  se  rapproche  du  ('.  Feudleri 
Engelm.  mais  ses  aiguillons  sont  plus  longuement 
rayonnants  et  plus  petits  et  le  coloris  des  Uours  est  éga- 
lement dillércnt. 

P.  Hariot. 

•  • 
Ohchidiïbs 

Cyppipedium  X  Glonerlanum 

Hybride  issu  du  C.  X  Lecaninn  et  du  C.  Victoria: 
Mariae,  espèce  très  analogue,  comme  on  sait,  au  C. 
Chamberlainianum.  Le  i)roduit  de  ce  croisement  est 
très  attrayant.  Le  sépale  dorsal  est  vert,  abondamment 
tacheté  de  pourpre  brunâtre  foncé,  et  largement  bordé 
de  lilanc;  les  pétales  verls,  bruns  et  roses  sont  ondulés, 
mais  non  tordus.  Le  labelle  est  grand,  rose-rouge  vif, 
nuancé  de  vert. 

Cet  hybride  a  été  obtenu  aux  serres  doMoortebeek. 

Cyppipedium  X  Charlesworthi-Leeanum 

Nouvel  hybride  présenté  par  M.  Cappe  au  concours 
d'Orchidées  du  27  février  dernier,  à  Paris  et  dont  le 
nom  indique  la  parenté.  Il  est  tout  à  fait  joli,  ample, 
d'une  très  belle  tenue,  et  son  pavillon  large,  élalé,  blanc 
avec  un  grand  nombre  de  gros  points  ovales  violet  rosé 
clair,  est  très  élégant  et  très  distinct. 

Voilà  deux  excellents  semis  que  M.  Cappe  tire  du 
C.  Charlestcorthi. 

G. -T.    GlllGN.\N. 

li'HORTICUliTUHE 

ET  liES  COIITHIBUTIOIIS  DIRECTES 

Ainsi  que  nous  l'avions  annoncé  dans  notre  dernier 
numéro,  une  importante  réunion  s'est  tenue  le  20  fi'vrier 
à  l'hôtel  de  la  Société  Nationale  d'iiortieullurc,  sous  la 
présidence  de  MM.  E.  Salonion,  E.  DelavieretDuvillard, 
présidents  des  Syndicats  représentés,  pour  examiner  si 
les  Sociétés  ou  syndicats  constitués  devaient  intervenir, 
au  nom  des  horticulteurs  en  général,  dans  la  question 
particulière  signalée  à  l'ordre  du  jour. 

Car  il  s'agissait,  en  somme,  d'un  cas  particulier,  celui 
des  Forceries  de  l'Aisne,  auxquelles  on  a  prétendu 
récemment  imposer  la  patente;  certains  pensaient,  il 
est  vrai,  que  l'administration  des  finances  voulait 
inaugurer  la  un  nouveau  principe  dont  rni)plioation 
deviendrait  bientôt  générale;  mais,  renseignements  pris, 
il  n'en  est  rien.  L(!  receveur  qui  a  l'tabli  la  cote  en  ques- 
tion a  agi  isolément,  exerçant  l'initialive  personnelle 
qui  lui  appartient  dans  l'accomplissement  de  ses  fonc- 
tions. Une  s'agit  pas  d'une  mesure  générale;  néaimioins 
il  est  bon  de  prévoir  le  retour  de  tentatives  analogues 
et  de  mettre  tous  les  intéressés  sur  leurs  gardes,  car 


d'autres  receveurs  peuvent  adoiitcr  la  même  intcrijré- 
tation.  Le  fait  s'est  déjà  présenté,  nous  l'avons  dit  dans 
notre  dernier  numéro;  et  nous  pouvons  ajouter  au  cas 
de  ^^  Godefroy-Lobouf  ceux  de  divers  pépiniéristes  de 
■Vitry  et  de  M.  Vigneron,  rosiéristo  à  Olivel  (Loiret), 
qui,  imposés  illégalement,  ont  fini  par  avoir  gain  de 
cause  contre  l'administration  des  finances,  les  premiers 
on  1871,  le  dernier  en  octobre  l'.lOI,  grâ<-e  à  l'appui  qui 
leur  avait  été  donné  par  l'Union  (Commerciale  des  hor- 
ticulteurs et  marchands  grainiers  de  France.  Nous 
croyons  utile  de  reproduire  la  lettre  de  M.  Vigneron, 
ainsi  qu'une  autre  que  nous  avons  reçue  de  M.\I.  Ui- 
voire,  de  Lyon;  elles  suffisent  à  prouver  que  les  rece- 
veurs des  finances  qui  veulent  grossir  indiiment  les 
ressources  du  Trésor  sont  plus  nombreux  qu'on  ne  se 
le  figure. 

Olivct,  21  février 
MoNsiKLR  Martinet, 
J'ai  In  avec  intérct  votre  article:  l'Horticulture  et  les  Contri- 
butions directes.  Moi-mcine,  avec  deux  do  mes  collègues 
horticultenrs  habitant  Ôlivet,  après  3  ans  devant  le  Conseil 
do  Préfecture  d'Orléans,  nous  avons  eu  gain  de  cause  pour 
la  suppression  do  la  patente  (octobre  dernier),  grâce  à  l'appui 
(|uo  m'avait  donné  l'Union  Commerciale  :  il  n'en  a  pas  été  do 
mémo  do  notre  Syndicat  horticole  d'Orléans,  qui  nous  a 
mémo  refusé  son  appui  moral. 

Je  ne  saurai  trop  m'associera  vos  revendications  en  faveur 
de  la  suppression  des  cotes  que  croient  nous  imposer  les 
Contributions  directes. 

Agréez  .Monsieur,  etc. 

Vigneron. 

Ciii;h  .MoNsiEca  .Martinet, 

Puisque  vous  faites  une  enquête  sur  la  piilenle  imposée  à 
certains  horticulteurs,  nous  croyons  utile  d'apporter  notre 
petite  pierre  à  votre  édifice  en  vous  rapportant  ce  qui  s'est 
passé  chez  nous. 

Notre  établissement  d'horlicnlturc  de  Lyon-Monplaisir  est 
soumis  à  la  patente  parce  ([u'il  est  considéré  comme  une 
dépendance  île  nos  magasins. 

L'année  dernière  nous  avons  porté  le  cas  devant  le  Conseil 
de  préfecture  du  Rliùne.  expliquant  ([uo  notre  établissement 
n'était  pas  une  dépendance  do  notre  commerce  principal  mais 
qu'il  constituait  bien  un  deuxième  commerce  app;irtciinnl  au.x 
mêmes  propriétaires,  c'est  vrai,  mais  imlépendaiil  du  premier. 

Il  semble,  à  luemièro  vue,  que  cette  manière  de  voir  fut 
bien  accueillie  du  tribunal  puisqu'il  désigna  un  expert  pour  se 
rendre  comple  de  la  nature  des  plantes  cultivées  chez  nous. 

(Nous  ouvrons  ici  une  parenttièsc  pour  rajiiieler  que,  en 
vertu  de  la  loi,  aucun  horticulteur  no  peut  être  patenté  quand 
il  ne  cultive  et  vend  quo  ses  i)lantes  à  lui,  c'esl-à-dire  celles 
qu'il  a  créées  par  semis,  boutures,  ou  autrement;  il  no  peut 
l'êtro  quo  sous  la  ruliriciue  maychand  de  plantes  quand  il  est 
prouvé  qu'il  achète  des  plantes  pour  los  revendre). 

Un  expert  fut  donc  désigné,  d'ollicc,  par  le  Conseil  de  pré- 
lecture, mais,  au  lieu  de  choisir  un  homme  du  métier,  con- 
naissant los  plantes  et  iiouvaut  les  nommer,  il  désigna  un 
architecte  ancion-voyer.  On  conçoit  dès  lors  que  son  rapport 
fut...  permettez-nous  de  ne  pas  le  qualifier. 

Toujours  est-il  qu'il  affirma  dilTérentos  choses  fort... 
amusantes. 

Il  dit,  entre  autres,  que  notre  chef  de  cultures  a  reconnu 
(pie.  trois  mois  plus  tôt,  nous  avions  plusieurs  serres  [ileines 
(io  palmiers;  or.  vous  savez,  et  tous  les  horticulteurs  de 
Lyon  l'auraient  cortilii'',  qu'il  n'y  a  jamaiseu  de  palmiers  dans 
l'établissement. 

Nous  avions  affirmé   ipie  nous  n'achetions  pas  de  ])Uintes 

01  que  toutes  colles  quo  nous  possédions  étaient  élevées,  par 
nous,  oITrant  d'en  faire  la  preuve  par  les  chemins  de  fer.  Il 
répomlit  dans  sim  rapport  ipie  cette  i)reuve  n'en  était  pas 
une,  car  nous  achelions  nos  i)lantes  chez  nos  collègues  lyon- 
nais!... etc. 

Bien  entendu,  nous  contestâmes  vivement  ce  rapport  et  de- 
mandi'unes  une  contre-expertise,  dussions-nous  payer  encore 

02  fr.  ."jD  comme  pour  la  première.  .Mais  la  loi  s'oppose,  parait- 


71  > 


LE    JARDIN 


il.  a  la  rontro-cxporllsc  ol  elle  no  nous  fut  pas  occordi-c. 

Donc  nous  (ùnios  roDilamnés, 

Mais  niuis  no  vnulons  pas  on  rcstor  là  et,  aussUAl  fouillos  d'a- 
vortissomonl  roi.-uos,  nous  introduirons  nnu  nouvelle  instatice; 
peul-t^lro  aunins-niius,  oolto  (ois.  un  oxport  plus...  expert. 

Nous  ajoutorons  i|ue  oc  proios  avait  oto  on(;aj;o  d  apros  le 
oonsoil  do  la  t^liamiiro  syndicalo  dos  hnrlicultours  lyonnais 
fjui.  dopin's  liin^'tomps.  (étudiait  cosiiuoslions  de'coidriliulions 
ot  dosirad  vivement  los  faire  tranolior  d'une  fai.oii  délinilive. 
Nous  avions  i-l<-  rlioisis  parce  (pio  nous  pouvions  facilement 
prr)UVor  i|ue  ni'US  n'ai-hetions  pas  do  plantes,  mais,  on  uiômo 
temps,  un  autre  do  nes  colli'trues  qui,  lui,  reçoit  etiaipie 
année  plusieurs  vaffons  de  plantes,  oomnienrait  aussi  la  pro- 
léduro. 

Il  a  été,  comme  nous,  déhouté  par  le  Conseil  de  préfecture 
mais  il  nous  suflira  de  dire  ([u'il  a  ou  le  mémo  expert  que 
nous  pour  ijue  l'on  cnmpronno  aussilét  que  tout  co  i|ui  a  été 
lait  ne  compte  pas  ol  est  à  recommencer. 

Toutefois  nous  tenons  à  en  parler  pour  faire  connaître  le  rai- 
sonnement de  laCliandin-  syndicalo  lyonnaise,  parce  (pienous 
le  trouvons  éminem- 
ment justocl  que  nous       ^- 

eslimons  cpi'il  indiipio 
la  vi'ritable  marche  à 
suivre. 

l.e  voici  : 

Il  n'est  pas  permis 
do  patenter  un  culti- 
vateur (|ui  élève  lui- 
mémo  ses  produits, 
vé^TiHaux  ol  animaux, 
et  se  liiprne  à  les 
vendre.  La  loi  est  for- 
melle sur  co  point. 
Ile  ])lus.  ne  sont  pas 
Considérés  louiine 
conimorranls.  mais 
bien  comnie  a(;rienl- 
tours,  ceux  qui  aihé- 
lont  des  bestiaux 
maigres  pour  les  en- 
graisser et  les  re- 
vendre après;  ils  no 
peuveni  ilnnc  être 
soumis  à  la  patente. 
Or,  riiorliculleur  qui 
achète  des  plantes 
doit  évidemment  être 
assimilé  à  l'ondjou- 
cheur.  r.onimo  lui,  il 

achète  des  produits  qui  no  sont  pas  iramédiatcmenl  ven- 
dables, il  les  élève,  attend  qu'ils  soient  fleuris  ou  ipiils  aient 
rr/irii!  en  pots  pour  les  vendre;  il  no  peut  donc  pas,  lui  non 
plus,  être  soumis  à  la  patente. 

Nous  croyons  que  ceux  qui  voudront  demander  l'exenqition 
do  patente  devront  néi-os.sairement  se  servir  do  co  raisonne- 
ment, ol  l'est  pourquoi  nous  avons  jugé  bon  do  l'insiriro  ici. 

Vu  troisième  procès  a  encore  été  intenté  sons  los  auspices 
do  la  (;iiarabro  synriicale  dos  liorlicullours  lyoïuuiis  :  il 
s'agissait  de  Iniro  reconnaître  ipio  los  serres  devaient  élre 
ronsidi'rées  comme  liAliments  agricoles  et  non  comme  lnUi- 
uienls  industriels,  et,  ii  le  litre,  exonérées  do  tout  iuipiM. 

Nous  pourrons  revenir  sur  co  sujet  une  autre  fois. 

Veuille/,  agn-er,  clior  .Monsionr,  l'assurance  de  nos  plus 
cordiaux  sentimonts. 

HivoiuE  rfenK  et  fils. 

Il  eonviont  <lo  no  pas  donner  ii  ces  erreurs  d'interpré- 
lallon  d'ageiilt  isolé.s  (dus  do  portée  qu'elles  n'ont; 
mais  il  est  bon  «pio  tous  los  iiitérossés  soient  rensei- 
gnés sur  l'élonduo  do  leurs  droits;  or,  indépeiid.itn- 
mont  des  arguments  insiTés  dans  les  eonsidi^ranls  de 
l'arrêt  du  Conseil  do  Préfecluro  do  la  Seine,  relatif  nu 
cas  (jodefroy-Lelieuf,  et  quo  nous  avons  df^j4  elles 
(p.  .VJ),  nous  rappellorons  h  nos  lecteurs  :  1°  que  le» 
aorrcs,  orangeries   et  autres  Lullments  d'exiiloitation 


4. 

4|r 


FIg.  3S.  —  f  .•-  ;-/,.,-,w  ,|f,/  »  iSiippert  ll.T.I.  ..Ilvcri  nioil.'I 


horticole  qui  ne  servent  pas  à  l'h.ibilation  ne  doivent 
pas  être  souœis  à  l'impôt  des  portes  et  fenêtres;  2°  en 
ce  qui  concerne  l'impi'd  des  patentes,  que  les  liorlicul- 
lours ont  toujours  été  assimilés  aux  apricnlleurs  et  doi- 
vent continuer  à  l'être,  non  seulement  quand  ils  se  con- 
tentent de  venilre  leurs  propres  produits,  mais  encore 
lorsqu'ils  achètent  des  plantes  auxquelles  ils  font  suMr 
une  culture  plus  ou  moins  longue,  ayant  pour  effet  île 
les  transformer,  de  los  développer,  de  les  amener  a 
fleur,  etc.  ;  co  cas  se  présente  fréquemment  et  est  admis 
par  la  jurisprudence  (on  l'a  vu  dans  r.irrél  du  Conseil  do 
l'réfecluro  de  la  Seine,  affaire  Godefroy-Lebeuf)  comme 
justifiant  l'exemption  de  l'impôt;  il  .se  présente  fré- 
quemment aussi  dans  l'agriculture,  cl  MM.  Uivoire, 
dans  leur  lettre,  en  donnent  un  exemple. 

Nous  n'ignorons  pas  que  l'administration  pourrait 
invoquer  plusieurs  arrêts  du  Conseil  d'Etal  qui  parais- 
sent défavorables  à  la  Ihêsc  quo  nous  soutenons;  mais 

nous  pourrions  fa- 
cilement démontrer 
que  ces  cas  ne  so 
rapportent  pas  exac- 
tement à  ceux  qui 
_  intéressent  les  hor- 

ticulteurs propre- 
ment dits.  Nous  re- 
viendrons sur  ce 
point  si  c'est  né- 
cessaire. 

11  y  a  plus.  Jus- 
qu'à présent,  le  fait 
des  horticulteurs 
qui,  ayant  perdu 
une  cerlaini-  quan- 
tité de  plantes,  par 
suite  de  maladie, 
lie  gelée  ou  pour 
toute  autre  cause, 
sont  cddigi'S,  pour 
eoinpléler  leurs 
commandes,  d'a- 
cheter chez  des  con- 
frères les  articles 
qui  leur  manquent, 
n'a  jamais  été  con- 
sidéré comme  les  constituant  à  l'état  de  marchands.  11 
est  reconnu  que  c'est  un  accessoire  nécessaire  de  leur 
profession  de  producteurs. 

Voilà  pour  la  question  tht'-oric. 

Ajoutons  qu'a  la  suite  de  la  séance  qui  s'est  tenue  lo 
20  février,  les  membres  des  bureaux  des  synilicats  qui 
étaient  représentés  ot  de  ITnion  Commerciale  des 
horticulteurs  et  marchands-gniniers  de  l-'rance  se  sont 
réunis  sons  la  présidence  de  M.  Viger,  président  de  la 
Société  Nationale  d'horliculfuro.  Il  a  été  décidé,  après 
des  débats  approfondis,  que  les  syndicats  ot  ITnion 
Commerciale  apporteront  leur  concours  à  tous  ceux  de 
leurs  membres  qui  so  verraieid  taxés  illég.ilemonl, 
mais  sans  donner  à  leurs  dé^marclios  un  caraclêre  col- 
lectif; chacun  se  défendr.i  dans  sa  circonscription  devant 
le  trilunial  adminisir.itif  ilonl  il  relève. 

Quant  a  nous,  faut-il  le  dire'?  no\is  sommes  enlière- 
menl  a  la  disposition  de  nos  abonnés  ;  nous  rassemblons 
actuellement  tous  les  documents  utiles  pour  établir  un 
dossier  complet  de  la  (juoslion,  et  nous  fournirons  aux 
lecteurs  du  Jardin  tous  los  renseignements  dont  ils 
pourraient  avoir  besoin. 

II.  MAniixcT. 


LR  JAI\DIN 


71 


Supports   pour  fleurs 

Le  «  Floral  Aid  u 

I,es  porsonnos  qui  font  des  aiTanpomenls  do  fleurs 
savent  comliicn  il  est  diflicilc  do  grouper  celles-ci  avec 
légèreté  et  mémo  de  les  faire  tenir  dans  les  coupes, 
poticlies  et  vases  bas  à  large  ouverture.  On  y  arrive 
parfois  tant  bien  que  mal,  mais  en  remplissant  ces  réci- 
pients de  sable,  do  terro  glaise,  ou  do  mousse,  dans 
lequel  les  fleurs  et  les  feuillages  sont  piqués.  Il  faut 
pour  cela  une  certaine  liabiloto  et  du  goût  pour  obtenir 
une  composilion  élégante.  Les  llouristes  oblionncnl 
journellement  à  l'aide  do  quelques  artifices  de  monluL'e 
des  choses  très  jolies;  mais 
les  tiges  des  fleurs  no  peu-       ;a-  ,,  .  " 

vont  tremper  dans  l'eau   et        ^         '   . 
ces    dernières     se     faneni 
assez  vite. 

Los  japonais,  dont  les  ar- 
rangements floraux  ont  une 
certaine  originalité,  ont  de- 
puis un  temps  immémorial 
vaincu  cette  difficulté  en  se 
servant,  jiour  faire  tenir  les 
fleurs  dans  les  coupes  et 
autres  grandes  potiches  pla- 
tes, de  fi.xateurs  de  diverses 
(ormes  qu'ils  nomment 
kubari. 

Certains  de  ces  fixateurs 
sont  très  ingénieusement 
combinés.  Il  nous  semble 
même  que  ce  sont  les  japo- 
nais qui  ont  eu  l'idée  do 
disposer  un  double  treillage 
horizontal  ou  légèrement 
bombé  et  parallèle,  de  fil  de 
fer,  dans  les  grandes  cor- 
beilles, les  mailles  étant 
destinées  à  loger  et  a  main- 
tenir les  tiges.  On  s'en  est 
inspire  pour  confectionner 
des  porte-fleurs  de  ce  genre, 
en  fil  de  fer  galvanisé,  qui 
s'enclavent  dans  les  cor- 
beilles. 

Toujours  dans  ce  même 
ordre  d'idées  et  partant  du  même  principe,  on  a  in- 
venté, à  Paris,  il  y  a  quelques  années  (1891  ou  1802)  un 
genre  do  porte-fleurs  d'un  agencement  rationnel,  mais 
qui  no  semble  pas  avoir  eu  le  succès  que  l'on  était  en 
droit  d'en  attendre. 

Ce  système  se  compose  d'un  couvercle  en  métal  fer- 
mant la  partie  supérieure  d'un  récipient  qui  s'enclave 
dans  une  corbeille  de  même  forme;  ou  bien  encore  la 
corbeille  est  faite  aussi  directement  en  métal  don'', 
argenté  ou  verni.  Dans  ce  couvercle  sont  emmanchés  et 
fixés  des  tubes  de  différentes  hauteur  pour  imprimer 
une  forme  bombée  a  l'ensemble  de  la  confection  florale. 

Après  avoir  été  destiné  aux  corbeilles  do  tables  on 
tenta  d'appliquer  ce  système  à  différentes  potiches  et 
vases  bas.  Et  comme  avec  les  tubes  dressés  on  ne  pou- 
vait obtenir  qu'un  ensemble  un  pou  guindé,  on  obliqua 
ces  tubes  on  les  dirigeant  extérieurement  et  mcine  on 
en  posa  dans  différentes  directions,  comme  on  donna  à 
ces  porte-fleurs  d'autres  formes  et  qu'on  en  sertit  de 
tiges  de  Bambou 


'W^ 


Fig.  39.  —  Coinposilioyi  florale  cxcculce  arec  le  «  Floral  Aid  >> 


l'écartement  îles  fleurs,  en  en  facilitant  la  disposition 
et  en  permettant  aux  tiges  de  tremper  ilans  l'eau.  Nous 
devons  reconnaître  que  ce  dernier  système  est  plus 
soigné  et  nous  dirons  même  plus  élégant  que  lesimplo 
dispositif  en  fil  de  fer. 

Quoi  qu'il  on  soit,  il  estassez  flifficile  de  réussir,  avec 
levir  aide,  dos  arrangements  ayant  quelque  légèreté,  si 
on  n'a  pas  déjà  l'habitude  de  grouper  les  fleurs.  11  faut, 
en  effet,  s'attacher  a  dissimuler  le  couvercle  et  les  tubes 
avec  dos  feuil'ages  ou  avec  de  la  mousse  et  cela  est 
généralement  quelque  peu  lourd.  D'autre  part,  comme 
les  tiges  sont  forcément  réunies  en  autant  de  petits 
faisceaux  de  mémo  importance  qu'il  y  a  de  tubes,  cela 
imprime  ii  l'ensemble  un  aspect  un  peu  raide  et  apprêté. 

Ces  modèles  sont  généra- 
lement d'un  prix  (-levé  et, 
do  plus,  ne  s'adaptent  que 
rarement  aux  potiches  et 
vases  que  l'on  possède;  ou 
si  l'on  doit  les  faire  exécuter 
sur  mesure  ils  deviennent 
coûteux. 

Le  dispositif  breveté  (fig. 
:'.8)  que  l'inventeur,  M.Wa- 
kefield,  de  Londres,  a 
nommé  «  Floral  Aid  »  ne 
semble  pas  présenter  les 
mémos  inconvénients  que 
les  porte-fleurs  dont  nous 
parlons  plus  haut.  Il  se  com- 
pose d'un  pied  en  métal 
plein  très  lourd,  dans  lequel 
sont  fixées  quatre  tiges  de 
métal  flexible  avec  des  an- 
neaux, tiges  auxquello  on 
peut  donner  une  direclion 
courbée  ou  inclinée.  Il  a 
l'avantage  de  pouvoir  être 
placé  dans  n'importe  quelle 
forme  de  potiche,  vase  lias, 
coupe,  etc.,  pourvu  que  l'ou- 
verture soit  suffisamment 
largo  pour  permettre  à  la 
base  d'y  pénétrer.  Ce  pied 
est  d'ailleurs  d'un  petit  dia- 
mètre et  peut  être  logé  faci- 
lement dans  les  récipients 
les  plus  minuscules  dans 
lesquels  on  groupe  ordinairement  des  fleurs.  Il  convient 
d'ajouter  que  ce  iiied  étant  massif  et  lourd,  on  n'a  au- 
cune crainte  devoir  le  tout  se  renverser  lorsque  la  com- 
position est  achevée;  le  métal  employé  est  préparé  de 
telle  façon  qu'il  no  s'oxydo  pas  et  ne  souille  aucune- 
mont  l'eau. 

Nous  avons  essayé  ce  dispositif  h  plusieurs  reprises 
et  nous  avons  constaté  son  caractère  commode  et  pra- 
tique. Il  permet  d'arranger  les  fleurs  d'une  façon  assez 
naturelle,  ainsi  que  l'on  peut  s'en  rendre  compte  par  les 
fig.  39  et  41.  Notons  qu'il  n'est  aucunement  nécessaire 
d'accumuler  à  la  base  une  masse  de  fleurs  et  de  feuil- 
lages pour  dissimuler  la  monture,  car  celle-ci  est  peu 
importante  et  difficilement  visible  dès  que  quelques 
Heurs  sont  placées. 

Un  avantage  qui  est  aussi  à  retenir,  c'est  que  l'on  peut 
enlever  chaque  jour  le  «  floral  aid  »  pour  changer  l'eau 
des  récipients  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  déranger  les 
fleurs  ;  on  ne  pourrait  en  dire  autant  des  autres  systèmes 
de  porte-fleurs. 


^-.g7>jîr- 


Ges  divers  modèles  ont  pour  principe  de  maintenir         On  procède  au  groupement  des  fleurs,  comme  pour 


72 


LE  JARDIN 


(oui  aiilro  arrangement  lloral.  Les  lipes  principales  sont 
d'ahord  disposi'Bs  on  ayant  soin  de  les  faire  passer  dans 
deux  anneaux  superposes,  de  façon  a  les  maintenir  lixes 
en  leur  imprimant  la  direction  voulue.  On  termine 
ensuite  en  inetlanl  de-ci  de-!à  quelques  Unes  fleurs  ou 
de  légers  feuillages,  ainsi  que  des  Heurs  à  plus  courtes 
liges  dans  le  bas,  qu'il  sufllt  do  i)asser  dans  un  seul 
anneau.  Les  lipos  de  métal  peuvent  être  dirigées  préa- 
laMement  ou  au  cours  de  l'exécution. 

l'our  les  corbeilles  allongéesdonl  m  décore  leslaliles 
on  peut  1res  bien  placer  trois  «  floral  aid  »,  celui  du 
milieu  l'Ianl  plus  important.  Il  aura  également  son  uti- 
lité pour  la  décoration  florale  moderne  des  tables,  dans 
laquelle  les  piquetsde  fleurs,  que  les  fleuristesnomment 
«  poufs  »,  sont  si  appréciés.  Ils  pourront  dans  beaucoup 
de  cas  remplacer  les  pains  de  terre  glaise  par  ces  dis- 
positifs qui  entreront  facilement  dans  les  minuscules 
pièces  d'argenterie  ou  de  cristal,  dans  lesquelles  les 
Heurs  sont  arrangées. 

Nous  croyons  devoir  aller  au-devant  des  petites  cri- 
tiques qui  ne  peuvent  manquer  d'être  formulées,  rela- 
tivement à  ces  arrangements  de  fleurs.  Evidemment  il 
y  a,  dans  la  composition  que  représente  la  figure  3'.i,  un 
non-sens  au  point  de  vue  esthétique  :  une  absence 
d'harmonie  entre  la  potiche  et  le  bouquet  qu'elle  con- 
tient. On  peut  se  demander  aussi  comment  une  gerbe 
aussi  élanci'C  peut  se  tenir  dans  un  vase  aussi  bas,  car 
i-ela  parait  manquer  de  la  stabilité  extérieure  désirable. 

Mais  on  ne  cherche  généralement  pas  à  avoir  des 
gerbes  aussi  élancées,  où  dans  ce  cas  on  peut  les  dis- 
poser dans  un  vase  plus  élevé,  où  l'aide  de  ce  dispo- 
sitif n'est  pas  suijerflu  à  cause  de  la  grande  ouverture 
de  ces  vases  ne  i)ernieltant  pas  toujours  de  faire  des 
arrangements  légers.  La  figure  41  montre  d'ailleurs  un 
arrangements  moins  élevé.  Et  puis  nous  figurons  ces 
arrangement  comme  types  de  ce  que  l'on  peut  faire  avec 
le  «  floral  aid  »,  plutôt  que  comme  exemples  ou  modèles 
au  point  de  vue  esthétique. 

C'est  ce  que  nos  lecteurs  voudront  bien  considérer,  en 
même  temps  qu'ils  seront  d'avis  que  cela  ne  retire  nul- 
lement le  caractère  pratique  de  cette  petite  invention 
dont  nous  ne  saurions  trop  recommander  l'usage. 

Aluert  Mal'menk. 


Les  Chrysanthèmes  de  M.  Nonin 

Il  n'y  a  que  dix  années  que  M.  Auguste  Nonin  s'oc- 
cupe de  Chrysanthèmes  et  en  expose;  mais  son  sucrés 
a  été  si  éclatant,  ses  victoires  si  nombreuses  que  quand 
un  parle  de  lui,  tout  le  monde  pense  au  grand  (Ihrysan- 
Ihémisto;  quoiqu'il  mette  quelque  coquetterie  à  se 
défendre  contre  cette  qualification  trop  exclusive  — 
car  M.  Nonin  ne  se  cantonne  pas  dans  cette  spixia- 
lilé,  et  ses  Pélargonium  de  semis,  notamment,  sont  des 
plus  Intéressants  —  il  faut  bien  constater  qu'il  a  figuré 
en  tète  de  la  liste  des  certiflcats.  à  la  <lerniére  exposi- 
tion automnale  de  Paris,  avec  38  certificats  de  mérite  do 
I"  classe,  qu'il  a  obtenu  àCaen  le  prix  d'honneur  olTcrl 
par  la  Société  française  des  Chrysanthémislos,  et  a 
Orléans  une  médaille  d'or,  la  plus  haute  récompense, 
qu'enfin  il  a  été  élu  en  janvier  clerniar  jiar  ses  confn-res 
président  du  Comité  des  Chrysanthèmes. 

En  recevant  res  jours  derniers  la  liste  des  nouveauti-s 
annoneécs  par  M.  Nonin  pour  {W2.  nous  nous  rappe- 
lions une  visite  faite  à  son  établissement  au  mois  do 
novembre  dernier,  à  l'époque  «le  la  pleine  floraison,  cl 
pensions  revoir  les  superbes  Chrysanthèmes  dont  nous 


allons  donner,  d'après  nos  notes,  une  description 
su<-cincte  : 

Chri/siiiitliémiste  b'iereiis.  Plante  très  vigoureuse, 
forte  llour  incurvée  atteignant  do  très  grandes  dimen- 
sions, couleur  lilas  avec  les  revers  argentés.  Certifié  à 
Paris,  Caen  et  Lille. 

Cliâtillon.  Duveteux,  très  vigoureux;  forte  fleur 
incurvée,  à  pélales  enchevêtrés;  beau  coloris  rose 
argenté.  Certifié  à  Paris. 

.Notre  photogravure  ci-contre  donne  une  idée  exacte 
de  cette  belle  variété. 

Ltimineii.r.  Japonais  incurvé  aux  pétales  dressés, 
rouge  feu,  avec  les  revers  chamois,  coloris  très  brillant; 
plante  vigoureuse  à  cultiver  en  spécimen.  Cerliflé  à 
Paris,  Caen  et  Lille. 

Mutuelle.  Belle  fieur  complètement  incurvée  en  forme 
de  globe,  jaune  vitellin  très  foncé.  Certificat  à  Caen. 

Marins  Jaumoiul,  Japonais  à  rentre  incurvé;  très 
forte  fleur,  jaune  de  chrome,  ligné  de  carmin.  Cerliflé  à 
Paris. 

Mme  Emile  Loiibel.  Japonais  aux  très  longs  pétales 
retombants,  blanc  crème  légèrement  rosé;  plante  naine 
do  bonne  tenue.  Certifié  à  Paris  et  à  Caen. 

Mme  Louis  Cajijie.  Japonais  incurvé-  jolie  variété  à 
floraison  précoce  rose  lilas,  les  revers  blancs. 

.W//eyec/;/«e.Vt)»(/^  Japonais  incurvé;  forte  fleurblanc 
pur  à  floraison  de  longue  durée.  Certifié  à  Paris,  Caen 
et  Lille. 

Mlle  Juliette  Desmodnjl.  Japonais  d'une  délicate 
nuance  rose  pâle  teinté  chair.  Orlifié  ii  Paris  et  Caen. 

M.  Cliauchanl.  Japonais  incurvé,  genre  de  la  variété 
Oceajia;  plante  de  premier  ordre,  facile  à  réussir.  Cer- 
tifié à  Paris  et  à  Lille. 

Tour  du  Monde.  Complètement  incurvé,  de  forme 
globuleuse;  larges  pétales  rouge  carmin  aux  revers 
bronzés.  Certifié  à  Caen  et  à  Lille. 

Nous  avons  remarqué  encore  d'autres  variétés  nou- 
velles très  jolies,  dont  nous  aurions  été  tenté  de  prendre 
note,  mais  nous  n'avons  pu  que  nous  incliner  devant 
les  scrupules  de  M.  Nonin,  qui  a  pour  principe  de  cul- 
tiver chaque  plante  deux  ans  au  moins  avant  de 
l'annoncer,  afin  de  pouvoir  l'étudier  et  connaître  exac- 
tement sa  valeur.  Le  principe  est  évidemment  excellent, 
car  telle  variété  qui  donne  les  plus  belles  espérances  la 
première  année  do  floraison  ne  cause  que  des  déceptions 
les  années  suivantes,  et  inversement;  il  serait  à 
souhaiter  que  tous  les  semeurs  eussent  également  le 
soin  «l'éliminer  les  plantes  médiocres,  pour  ne  pas 
encombrer  les  collections  de  non-valeurs.  Les  variétés 
sont  assez  nombreuses  pour  qu'on  puisse  faire  un  choix 
rigoureux  et  rejeter  sans  hésitation  tout  ce  qui  n'est 
pas  satisfaisant. 


•  .AA/\A^— 


Culture  de  l'Hibiscus  Rosa  sinensis^ 


Le  prix  clés  Hibiscus  varie  avec  la  force  des  plantes, 
la  saison  et  le  pays.  \  Tours  on  a  do  bonnes  plantes 
marchandes  aux  prix  suivants  :  en  février,  les  boutures 
faites  à  l'aulomno  sont  vendues  en  arrachis  15  francs  le 
cent;  au  l.'i  juillet,  les  boutures  de  l'automne  et  du 
1"'  printemps  valent  .'itl  à  00  frrancs;ii  la  même  époque, 
les  boutures  d'avril-mai  se  vendent  •10 francs;  les  plantes 
de  l'année  précédente  valent  en  mai  do  ~'i  à  1(»0  francs 
lo  cent;  celles  de  trois  ans,  de  I.'jO  à  l'Oi»  francs. 

1,'lliliiscu.t  liosa-sinen.tis  L.  est  trop  connu  pour 
qu'il  soit  m'-ecssaire  d'en  donner  une  description  bota- 
nique. 

(I)  Lt  Jardin.  ItOt,  p.  M. 


lAKhlN 


CHRYSANTHEME    CHATILLON   (NONIN) 


LE  JARDIN 


73 


Nous  dirons  seulenienl  que  f'ost  un  arbuslo  qui  iieut 
atteindre  :t  à  4  mètres  dans  les  cultures,  hion  qu'indi- 
nairemont  on  ne  lui  permette  pas  d'avoir  plus  de  1'".jO 
à  2  mètres.  Il  a  des  fouilles  alternes,  glalires,  d'un  beau 
vert  luisant,  acuminées,  largement  dentées  au  somnn-l. 
Les  (leurs  sont  très  grandes,  rouges,  plus  foncées  au 
centre,  mordorées,  solitaires,  ne  durant  qu'un  joni-  ou 
deux. 

Cet  Ililiiscus  a  donné  naissance  à  do  nombreuses 
variétés  cultivées,  parmi  lesquelles  on  peut  citer  : 

//.  A*.  .S',  sitb-violaceiix  Ilorl.,  Ileurs  doubles  ou  semi- 
doubles  d'un  rouge  sombre  nuancé  rose,  ombré  et  strié 
violet.  Cette  superbe  variété  so  prête  fort  bien  à  la  cul- 
ture de  plein  air  et  elle  offre  l'avantage  de  conserver 
ses  fleurs  deux  ou  trois 
c'est    la 


jours;    d'ailleurs 
plus  cultivée. 

//.  R.-s.  Coopcri  Ilort., 
fleurs  rouges,  feuilles  ova- 
les lancéolées,  longues  de 
O^iO,  légèrement  dentées, 
d'un  beau  vert,  plus  foncé 
par  place,  panachées  de 
blanc  et  de  rose  tendre  pas- 
sant au  rouge  cramoisi, 
bordées  et  striées  plus  ou 
moins  régulièrement  de 
ces  deux  dernières  cou- 
leurs. 

//.  R.-s.  hrillantissimus 
Hort.,  large  fleur  très  étalée 
à  onglets  foncés. 

//.  R.-s.  fulgidus  Hort., 
superbe  variété  à  grands 
pétales  arrondis,  rouge 
écarlate,  à  macule  plus 
foncée  entourée  d'une  au- 
réole rosée. 

//.  R.-s.  kermesinusHoTi., 
fleurs  doubles,  larges,  dont 
les  pétales  extérieurs  sont 
réfléchis,  tandis  que  les  in- 
ternes forment  une  sorte 
de  houppe  dressée  portant 
par  places  des  anthères. 

H.R.-s.magnificus  Hort., 
fleurs  maculées  de  brun 
rougeâtre  à  la  base  des 
pétales,    tandis    que    le    fond    est     rouge     cramoisi. 

H.  R.-s.  niiiiiatus  semi-pleniis  Hort.,  fleur  moyenne 
semi-double,  pétales  ondulés  et  récurvés. 

//.  R.-s.  Zebn'nus  Hort.,  fleur  doulile  jaune  crème  et 
rouge  écarlate. 

//.  R.-s.  Callerii  Hort.,  fleur  cramoisie  à  la  liase  des 
pétales  et  jaune  chamois  au  sommet;  jolie  variété  pas 
assez  répandue  et  digne  d'être  cultivée. 

On  cultive  encore  : 

//.  R.-s.  vioicaiis  fl.  pleno  Hort. 

//.  R  -s.  intennediiis  Hort.,  qui  est  le  résultat  de  la 
fécondation  de  VH.  R.  s.  magiiiflcus  par  1'//.  schisope- 
talus  Hook. 

Ainsi  que  son  nom  l'indique,  VHibiscus  Rosa-sinensis 
se  rencontre  en  Chine,  mais  on  le  trouve  aussi  au  Japon 
et  dans  les  Indes  Orientales. 

H.  Lemoinb. 

La  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


Gréai  ioii    d'une    pépinière 

{.suite)  (1). 


Plaidai  ion 
La  plantation  des  jeunes  sujets  en   pépinière  se  fait 
do  plusieurs   manières:    à  la  bêche,  à  la  pioche  et  au 
plantoir. 

Avant  la  i)lantation,  tous  les  i)lants  devront  subir 
l'opération  de  l'habillage,  qui  consiste  à  raccourcir  et  à 
tailler  leurs  racines,  ainsi  que  toutes  les  petites  bran- 
ches ;  la  tige  elle-même  sera  rabattue  à  des  longueurs 
variables,  suivant  la  nature  du  plant  et  plus  encore  sui- 
vant le  but  en  vue  duquel  est  faite  la  plantation. 

Dans  le  sujet  que  nous 
traitons  il  y  a  plusieurs 
catégories  de  plants;  les 
deux  principales  sont:  les 
plant»  destinés  à  être  gref- 
fés pour  faire  des  arbres 
fruitiers  et  les  plants  fores- 
tiers d'essentos  diverses 
devant  produire  les  arbres 
d'alignement  et  d'orne- 
ment. 

Les  premiers  seront  tous 
coupés  à  0"":^  au-dessus  du 
collet  avant  de  les  planter, 
tandis  que  les  derniers  gar- 
deront leurs  tiges;  les  pe- 
tites branches  seules  se- 
ront supprimées.  Dans 
cette  catégorie,  plusieurs 
espèces  seront  rabattues  ou 
recépées  lorsque  les  plants 
seront  repris,  après  une 
année  de  plantation,  tels 
les  Platanes,  les  Peupliers, 
Tilleuls,  Paulownia,  etc.; 
d'autres  au  contraire  con- 
serveront leurs  tiges, 
comme  les  Marronniers, 
les  Bouleaux,  Hêtres.  Pa- 
dus,  etc. 

Le  terrain  défoncé  et  ni- 
velé, il  faut  encore  le  tra- 
cer, c'est-à-dire  en  oi)érerla 
distribution  par   planches, 
ou  carrés,  suivant  le  plan  adopté. 

Dans  l'exploitation  d'une  certaine  étendue  nous  pré- 
férons cette  dernière  disposition,  à  cause  de  l'économie 
de  terrain  qu'elle  procure  ;  les  plus  petites  pièces  que 
nous  plantons  contiennent  au  moins  dix  hectares  et  le 
coté  le  moins  long  a  plus  de  trois  cents  mètres. 

Nous  plantons  tous  les  plants  devant  faire  des  hautes 
tiges  et  pyramides  à  80  centimètres  carrés,  c'est-à-dire 
0"80  sur  le  rang  et  0"'80  entre  les  rangs,  afin  que  la 
charrue  pour  les  labours  passe  dans  les  deux  sens. 

Tous  les  cinquante  mètres,  nous  laissons  une  petite 
allée  d'un  mètre  pour  former  un  carré,  afin  de  faciliter 
la  culture  d'une  même  essence  et  aussi  pour  l'établisse- 
ment du  catalogue  où  s'enregistre  le  nombre  de  rangs 
dans  chaque  variété. 

Quant  à  la  disposition  intérieure  des  carrés,  leur  direc- 
tion, leur  grandeur  et   leur  forme,  tout  cela  so  trouve 
déterminé    suivant    l'emplacement    et    la    position    du 
terrain. 
Une  allée  transversale  charretière  de  trois  mètres  de 

(1)  Le  Jardin,  1902,  p.  26. 


74 


LE    JARDIN 


largeur  est  toujours  mi'-nagéo  pour  aller  prendre  les 
produits.  Au  centre,  un  espace  libre  de  forme  circulaire 
est  indispensable  pour  pouvoir  tourner  avec  une  voi- 
ture cliargée. 

Le  plan  de  la  pépinière  arrêté,  les  rangs  sont  traci-s 
sur  un  côté  suivant  les  dimensions  ci-dessus  et  les 
planteurs  n'ont  qu'a  tendre  leur  cordeau  perpendicu- 
lairement aux  traci's  faites.  Chaque  intersection  indique 
la  place  du  plant. 

La  niéthode  que  nous  employons  est  la  plantation  à 
la  bêche  ;  pour  cela  deux  hommes  sont  nécessaires  :i 
chaque  ligne,  le  premier  avec  l'outil  fait  le  trou  à  l'en- 
droit tracé  et  le  deuxième  maintient  le  plant  avec  la 
main,  afin  qu'il  soit  juste  dans  les  deux  lignes,  tout  en 
le  tassant  du  pied  avec  la  lerie  du  trou  suivant,  que  le 
premier  lui  envoie  avec  sa  bêche. 

L'époque  dos  plantations  dépend  souvent  dti  temps 
qu'il  fait,  mais  sans  que  cette  règle  soil  absolue;  a 
partir  de  novembre,  le  résultat  sera  d'autant  meilleur 
qu'on  aura  |>lanté  plus  tôt. 

De  l'entretien 

L'entretien  d'une  pépinière  la  première  année  de 
plantation  consiste  surtout  en  binages  et  sarclages: 
«  Terre  souvent  binée  esta  demi  arrosée»  dit  le  pro- 
verbe. Ceci  pour  les  soins  île  culture. 

Quant  aux  jeunes  plants,  les  soins  deviennent  de  plus 
en  |)lus  nombreux  à  mesure  qu'ils  poussent. 

Le  premier  est  celui  d'enlever  tous  les  bourgeons  de 
la  base  jusqu'à  quinze  centimètres  au-dessus  clu  sol 
pour  laire  l'emplacement  de  l'écusson  à  tous  les  plants 
fruitiers  porte-grelTes.  Cet  ébourgeonnage  se  pratique 
autant  de  fois  qu'on  le  juge  convenable. 

Dans  les  variétés  d'ornement  qui  ne  se  greffent  pas, 
et  qui  ne  subissent  pas  lo  recépage,  l'ébonrgeonnage, 
qui  a  pour  but  de  favoriser  la  tige,  ne  se  fait  que  sur 
les  rameaux  latéraux  que  l'on  ne  fait  que  pincer  ou 
écourter  ;  de  cette  façon  ces  bourgeons  restent  comme 
des  appels  de  sève,  de  sorte  que  celle-ci  ainsi  retenue 
détermine  un  accroissement  de  la  tige  en  diamètre. 

(à  suivre)  PlN(;lBT-(il  I.NliON. 

>AAA/V 

Les  Œillets  à  gros  iois 

race  Ilamel 


Dans  le  Jardin  du  5  août  1900  je  signalais  une  remar- 
quable présentation  faite  ])ar  M.  Hamel,  horticulteur 
Il  Avrani-hes,  au  concours  temporaire  du  U'  juillet  ii 
l'Exposition  universelle  do  IHOO  et  j'ajnutais  :  «  Nous 
publierons  plus  tard  une  étude  sur  ces  nouvelles 
variétés.  » 

Je  tiens  aujourd'hui  parole. 

C'est  que,  ofTeclivement,  les  (l'iillets  nouveaux  ti  gros 
bois  de  .M.  Ilamel  ont  des  llours  grandes  et  belles,  bien 
variées  do  coloris;  le  port  do  la  plante  est  très  Ixm,  la 
floraison  en  est  abondante;  c'est  une  réelle  et  sensible 
amélioration,  surtout  parce  qu'elle  permet  d'obtenir  des 
fleurs  grandes  sans  artillee  de  culture. 

Sur  son  catalogue,  M.  Ilamel  désigne  celle  race  sous 
le  nom  <Ie  «  race  a  gros  bois,  genre  Maimnison  i',  mais 
pour  éviter  cette  désignation  un  peu  longue,  nous  pro- 
posons, et  ce  n'est  que  justice,  d'appeler  cotte  rare 
nouvelle  ilu  nom  de  l'obtenteur,  c'cst-a-dire  >"nr<?  Ilamel. 

Uniativement  a  l'obtention  de  celle  série,  voici  ce  que 
nous  écrit  cel  horticulteur  : 

1'  Il  y  a  une  dizaine  d'années,  j'avais  remar(|ué  dans 
mes  scmia  quelques  Œillets  aux  tiges  fermes  et  courtes 
mais  ne  portant  que  des  Heurs  petites;  je  gardai  ce  nou- 


veau genre  que  je  fécondai  avec  mes  plus  belles  variétés 
et  aussi  avec  \'Œ.  Malmaison  rose,  qui  a  rarement, 
mais  cependant  quelquefois,  les  organes  reproducteurs 
bien  constitués;  les  autres  variétés  de  Malmaison  no 
donnent  jamais  do  graines. 

«  J'obtins  très  peu  de  graines  malgré  mes  nombreuses 
fécondations,  et  encore  le  résultat  fut  médiocre  pendant 
5  à  dans;  les  fleurs  ne  marquaient  pas  une  amélioration 
très  sensible,  lorsqu'en  ISÔN  j'obtins  des  résultats  ines- 
pérés, témoins  les  variétés  Mme  Lco»  Ilamel,  Ville 
d'Avranches.  M.  Ferdinand  liuiiillanl,  et  aussi  Jeanne 
d'Arc,  qui  est  à  moins  grandes  fleurs,  mais  est  une  pré- 
cieuse acquisition  pour  les  fleuristes.  « 

1'  Toutes  ces  variétés  ont  bien  la  fermeté  de  tige  et 
la  grosseur  ainsi  que  le  bouton  court  des  (Iv  Malmaison, 
mais  il  est  regrettable  qu'elles  donnent  Ires  peu  de 
graines,  ce  qui  rendra  plus  difficile  et  plus  lento  l'obten- 
tion de  variétés  nouvelles  ». 

«  Ils  sont  plus  rustiques  que  les  Œ.  Malmaison,  car 
nous  avons  ou  des  hivers  de  10  degrés  de  froid  où  les 
plantes  ri'sislaienlen  pleine  terre  sans  souffrir;  toutefois 
il  est  bon  de  les  préserver  par  un  abri  quelconque  pour 
qu'ils  dégèlent  à  l'ombre;  il  vaut  mieux  les  rentrer  en 
serre  froide  ou  sous  châssis  froids  bien  aérés.  " 

Il  La  floraison  normale  a  lieu  en  juillet,  mais  il  est  facile 
de  l'avancer  pour  en  jouir  dés  mai  et  juin  en  rentrant 
les  plantes  en  serre  froide  à  l'automne  et  en  les  y  main- 
tenant jusqu'à  la  floraison,  en  donnant  beaucoup  d'air 
chaque  fois  que  le  temps  le  permet.  « 

Voici  maintenant  la  description  des  variétés  qui 
furent  exposées  par  M.  Ilamel  : 

Mme  Léon  Ilajnel.  Plante  naine,  vigoureuse,  remon- 
tante, à  fleurs  très  grandes,  lilane  rosé  orné  do  larges 
lames  et  pointillé  de  pourpre  ;  plante  remarquable. 

Vice-l'rèsitlent  Truffuul.  Variété  naine  à  forte  fleur 
fond  paille  lamé  de  rouge. 

M.  Ferdinand  lloniltard.  I-'ond  encore  fortement  lamé 
de  mauve  avec  des  raies  strii'Cs  rose  vif. 

Jeanne  d'Arc.  Blanc  pur. 

Mlle  Cni.iler.  Forte  fleur  Itlanc  rosé  pointillé  cerise. 

■S''  de  M.  h'aoul  de  Tcison.  Beau  violet. 

Ville  (l'A  rranclies.  Immense  fleur  rouge  a  très  larges 
pétales. 

Elégant.  I-'ond  crème  fortement  strié  de  vermillon. 

La  Xormandie.  Variété  naine  et  remontante  à  fleurs 
d'un  rouge  éclatant. 

Cette  nouvelle  race  sera  la  bienvenue  chez  les  ama- 
teurs et  horticulteurs,  et  nous  ne  doutons  pas  qu'elle 
soil  vite  a|ipri'ciée  d'autant  plus  que  la  culture  n'en  est 
pas  plus  difficile  que  pour  les  autres  (l-'.illets. 

Obtenir  sans  artifices  de  cultui-e  des  fleurs  d°(1''illets 
grandes,  bien  faites,  pas  crevardes,  n'est  ce  [las  le 
desideratum  de  tous  les  amateurs  de  cette  belle  plante'? 

Jdlrs  Hddolpii. 


e*^^:>- 


Les  Horticulteurs  et  les  chemins  de  fer 


L'article  que  j'ai  pulilié'  récemment  ici  sous  ce  tilre 
m'a  valu  une  lettre  d'un  horticulteur  de  Tours  me 
demandant  un  conseil  sur  un  ras  litigieux  actuellement 
en  discussion. 

Col  horticulteur  me  demande  de  publier  ma  réponse 
car  il  estime,  avec  raison,  que  ee  cas  doit  se  re|iroduiro 
assez  souvent  et  que  ma  n-ponse  pourra  aussi  servir  à 
ceux  lie  nos  collègues  qui  se  trouveraient  dans  la  môme 
situation  que  lui. 

Je  lo  fais  bien  volontiers. 

Il  s'agit  d'un^ogon  do  plantes  parti  de  Gand  (Del- 


LE    JARDIN 


75 


giquo)  à  destination  do  Tours  et  pour  le  transport 
duquel  la  G"  d'Orléans  applique  le  tarif  général  nu  lieu 
du  tarif  spécial,  ce  qui  occnsionno  une  surtaxe  do 
l'i3  francs.  Et  cette  tarilicalion  est  faite  parce  que  l'ex- 
péditeur a  omis  de  mettre  dans  sa  déclaration  la  formule 
obligatoire  :  tari/'  sjictin/  le  /dus  rcdiiif. 

Voici  ma  réponse  : 

Il  est  de  juri.si)rudenco  constante  que  les  Compagnies 
no  sont  tenues  d'appliquer  que  les  tarifs  demandés;  à 
défaut  elles  taxent  aux  prix  du  tarif  général.  La 
G"  d'Orléans  est  <lonc  dans  son  droit  de  compter  le 
transport  de  ce  wagon  au  prix  fort. 

Il  est  cependant  évident  que,  si  ce  tarif  spécial 
n'existe  [)as  sur  les  lignes  belges,  l'expéditeur  n'avait 
pas  à  lo  réclamer,  mais  je  doute  fort  que  ce  raisonne- 
ment soit  admis  par  un  tribunal  de  commerce ;lo  serait- 
il  que  la  Cour  de  Cassation,  devant  laquelle  les  C'''^  n'hé- 
sitent jamais  à  aller,  le  réformerait,  il  serait  certaine- 
ment répondu  que  c'était  au  destinataire  de  renseigner 
son  expéditeur  et  de  lui  dicter  la  formule  qu'il  devait 
inscrire  sur  sa  déclaration. 

La  seule  solution,  à  mon  avis,  est  donc  de  demander 
amial)loment  une  détaxe  a  la  Compagnie.  Ces  demandes 
sont  souvent  accueillies,  mais  si  celle-ci  est  refusée, 
j'ostime  que  l'on  n'a  aucune  chance  de  la  contraindre. 

La  Cour  de  Cassation,  tribunal  suprême,  a  d'ailleurs 
maint(>s  fois  jugé  que  : 

«  De  même  que  la  loi,  les  tarifs  sont  jirésumés  connvs 
des  expéditeurs,  qui  peuvent  toujours  les  consulter.» 

L'ignorance  n'est  donc  jamais  admise. 

((  Ils  doivent  élre  appliqués  à  la  lettre,  sans  qu'il  soit 
permis  an  juge  d'en  étendre  ou  d'en  restreindre  les  con- 
ditions en  dehors  des  cas  qui  y  sont  prévus,  soit  par 
voie  d'interprétation,  soit  par  voie  d'analogie,  ou  sous 
liréle.ite  d'its/ige,  de  lolcrnuce  ou  d'é<ju/lé.  » 

A  titre  de  renseignement,  bien  que  cela  ne  s'applique 
pas  au  cas  présent,  je  dirai  que  la  Cour  de  Cassation  a 
encore  jugé  quo  : 

«Desrenseignements  erronés fournispardesemployés 
de  chemin  de  fer,  soit  sur  les  prix  de  transport,  soit  sur 
les  délais,  ne  peuvent  prévaloir  contre  les  dispositions 
des  tarifs,  et  toute  fausse  aiiplication  qui  en  est  faite, 


soit  à  l'avantage,  soit  au  détriment  des  Compagnies  ou 
du  public,  doit  étro  redressée.  » 

Il  faut  donc  se  méfier  des  renseignements  (d)tenus 
dans  les  gares  et  no  les  prendre  quo  pour  leur  juste 
valeur. 

Je  lions  les  dates  do  tous  ces  jugements  à  la  disposi- 
tion dos  personnes  qui  en  auraient  besoin. 

Antoinp.  Hivoinn. 


lEia^ricots  de 

l.-iiiilr) 


I_ii3::n.a. 


Culture.  —  Les  haricots  de  Lima  et  de  Siéva  se  culti- 
vent absolument  comme  les  autres  variétés,  mais  ils 
n'ont  aucun  intérêt  pour  notre  pays,  élaid  beaucoup 
trop  tardifs  :  les  races  les  plus  hâtives,  telles  que  le  Lima 
nain,  les  haricots  de  Siéva  nains  et  à  rames  et  le  Lima 
extra  early  Jersey,  bien  qu'étant  considérés  comme  pré- 
coces ou  très  précoces  dans  leur  jiays  d'origine,  sont 
encore  trop  tardifs  pour  notre  climat,  et  depuiscinq  ans 
que  nous  les  cultivons  dans  nos  cliami)s  d'expériences, 
nous  n'avons  pu  récolter,  comme  semences,  que  les 
premières  cosses. 

Usage.  —  Les  haricots  de  Lima  sont  consommés  en 
grain  vert  ou  en  grain  sec  et  non  en  cosses  vertes;  ils 
sont  fort  recherchés  en  Amérique  et  iiarticulièrement  au 
Brésil  pour  les  usages  de  la  table,  figurant  pour  ainsi 
dire  à  tous  les  repas.  On  les  prépare  généralement  dans 
ce  pays  de  la  façon  suivante  :  après  les  avoir  fait  plonger 
une  heure  environ  datis  de  l'eau  froide,  on  les  fait 
bouillir  jusqu'à  ce  qu'ils  ne  soient  iilus  croquants,  on 
les  relire  do  l'eau  et  on  les  fait  ensuite  sauter  ou  frire 
avec  du  lard. 

Les  pins  grandes  quantités  de  haricols  de  Lima 
deslinés  à  la  consommation  viennent  de  la  Californie  où 
ils  sont  spécialement  culli.'és  sur  des  étendues  extrê- 
mement considérables,  surtout  dans  les  provinces  de 
Santa-Barbara  et  de  Ventura. 

Les  caractères  essentiels  des  variétés  de  Lima  décrites 
précédemment  sont  indiqués  dans  le  talileau  ci-contre; 
voici  une  clef  dichotomique  conduisant  h  leur  déter- 
mination : 


Cosses    courtes 
très  larpos  et 
fort  aplatie.'!. 

(irain 
de  12  à  2.")  "," 
de  longueur 
le  plus  souvent 
très  aplati,  en 
(orme  ilo  1,'2  cer- 
cle ou  (le 
croissant    avec 

stries 
rayonnantes. 


IF*lia.seol"u.s    l-u.i::La,t-u.s 

/  l'DIioli's  lie  i   grain   très  plat,   limgueur  des   cosses  de  8  à 

1  l  0-075  a  0-10  \        10  centimètres 

1  ^longuement  < 

]  Grain  lilanc  \      trinngu-     j  grain   épais,  reollé,  longueur  des  cosses  do 

à  rames  '  j       laires        '        5  à  7  rentimètrcs 

Grain  de  moins  1                 j  f  Foijoies  de  15  à  IS  centimètres  linéaires,  largeur  de  2  à2',5; 

I  longueur  des  cosses  de  7  à  10  centimètres 
f  Grain  largement  panaché  noir,  très  aplati 


de  Siéva 
Syn.  Carolina, 
^»iall  Lima. 

Challenger 


de  15  ";"  de 
longueur       -^ 

H.  de  Siéva 


Grain  de  plus 

de  1.Î  "  ■"  de 
longueur 

Phaseolus 

lunatus 
macrocarpus 


>  de  22  à  23 -|- 
I  de 

Grain  hiane        'on 


■Willow-Leaf 

Early  Black 

Syn.  IJina  noir 
(  grain  très  aplati,  cosses  de  .s  à  10  centimètres  de  longueur     Henderson's 

Bush 
Kumerle 

Jackson 'Won- 
der 

tardif    Grand  Blanc 
liAlit      Extra  Early 
Jersey 
J     Ford's     Mam- 
moth  Podded 


V  Grain  hlan^   . 

/  '  grain  renQé,  cosses  de  7  à  8  centimètres  de  longueur 

I  Grain  brun  tacheté  de  brun  foncé,  plat 


cosses  longues  de  10  à  12  centimètres  ; 
grain  de  20  ù  22"/"  de  longueur 


ueur    I  ^.^sses    longues 
I     grain  de  22  à  2.") 


de   13   a  IS  centimètres; 
";"  de  longueur 


[  de  l.ï  il  IS  "/"  de  longueur;  cosses  de  S  à  10  centimètres: 
grain  blanc  grisâtre 

Grain   blanc  panaché   rouge;   cosses  de  7',5  à  10  centimètres;  grain  de 

20  à  23  "•;■"  de  longueur 

nain        Grain  blanc  ;  cosses  de  10  à  12  centimètres;  grain  de  20  4  21  "/"  de  longueur 


King    of     the 
Garden 

Dreer 

du    Cap    mar- 
bré 
ou  Sperhled 

Lima  nain  ou 
BiD-pee's  Bush 


76 


LE  JARDIN' 


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DBNAlirE. 


LE    JARDIN 


77 


CULTURE 
de  quelques  légumes  en  primeur  sur  couche  à  l'air 


11  arrive  un  nioinciit,  au  ('ommencement  de  chaquo 
atiiH't',  dans  le  l'Ours  du  printemps,  oi'i  les  loRumos 
nouveaux  deviennent  presque  une  nécessité;  fatigués 
do  ceux  qui  sont  iiivernés,  qui  finissent  fdrcénient  par 
perdre  do  leurs  ([ualités  quelle  que  soit  la  façon  ilonl  ils 
aient  iHé  conservés,  le  Ijosoin  se  fait  sentir  de  manger 
quelque  eliose  de  tendre  et  de  frais. 

La  culture  hors  saison  de  nos  légumes  principaux  est 
un  fait  accoiniili,  elle  est  passée  dans  la  pratique  rou- 
rante  et  l'on  pout  dire  que,  pour  les  oljlenir  dans  les  (dus 
mauvais  mois  do  l'hiver,  nos  jardiniers-maraîchers  sont 
passés  maîtres  dans  l'art  do  tourner  les  difficultés. 

Le  but  que  je  me  propose  dans  cet  article  n'est  pas 
précisément  do  montrer  comment  on  peut  on  avoir  de 
très  lionne  heure.  Je  voudrais  seulement  appeler  l'at- 
tonlion  dos  lecteurs  du  Jardin  sur  un  genre  do  cultures 
qui  n'est  pas  assez  pratiqué  à  mon  avis. 

Du  moment  qu'ils  n'ont  pas  de  coffres  et  de  châssis, 
c'est  une  raison  pour  beaucoup  do  supposer  qu'il  n'est 
pas  possible  d'entreprendre  la  culture  de  quelques  pri- 
meurs. C'est  là  une  erreur. 

Les  procédés  de  rulture  capables  do  vous  faire  obte- 
nir des  légumes  par  le  seul  emploi  du  famier,  un  mois 
ou  un  mois  et  demi  avant  ceux  récollés  en  pleine  terro 
sont  extrêmement  précieux.  Car,  je  tiens  à  le  dire,  le 
fumier  qui  a  passé  à  l'état  de  couche  n'est  pas  perdu 
pour  cela.  Dans  ces  conditions  son  utilisation,  en  jardi- 
nage, est  même  quelquefois  plus  avantageuse  que  s'il 
avait  été  enfoui  à  l'état  de  fumier  proprement  dit. 

Les  couches  utilisées  sans  le  secours  de  coffres  et  de 
châssis  sont  désignées  sous  le  nom  couches  liVair.  Celles 
recouvertes  de  cloches  seulement  sont  dites  coi/ches  à 
cloches  sans  pour  cela  cesser  d'appartenir  à  la  catégorie 
des  premières.  Il  convient  de  dire  qu'elles  sont  utilisées 
à  une  époque  où  les  froids  ne  sont  plus  rigoureux,  en 
fin  févri(>r,  courant  de  mars.  Dans  ces  mois,  employées 
avec  intelligence  elles  rendent  les  plus  grands  services. 

Je  ne  parlerai  pas  de  la  façon  dont  les  couches  doi- 
vent être  montées. 

Soit  dit  une  fois  pour  toutes,  elles  sont  construites  la 
plupart  du  temps  de  moitié  fumier  neuf,  moitié  fumier 
recuit,  et  on  leur  donne  de  35  à  40  cent,  d'épaisseur.  Elles 
doivent  en  outre  être  recouvertes  de  20  à  25  cent,  d'é- 
paisseur de  terre  ou,  ce  qui  est  préférable,  moitié  terre 
moitié  terreau,  cette  quantité  étant  nécessaire  pour  per- 
mettre la  culture  des  plantes  dont  les  racines  s'enfon- 
cent profondément. 

Cette  terre  est  maintenue  à  0"'1.">  des  bords  extrêmes 
de  la  couche.  Pour  donner  de  la  solidité  aux  rebords 
on  place  une  planche  de  champ  à  cette  distanee,  puis 
on  ramène  la  terre  auprès  pour  pouvoir  la  fouler  contre 
cette  paroi  improvisée  et  momentanée. 

Les  bords,  légèrement  inclinés  en  dedans,  sont  main- 
tenus ainsi  relevés  en  forme  de  murailles  par  un  petit 
apport  de  fumier  recuit  placé  tout  autour. 

Pour  ces  coudies  il  est  inutile  d'attendre  que  le  coup 
de  Jeu  soit  passé  pour  semer  ou  planter.  Déplus,  qu'elles 
soient  ou  non  recouvertes  de  cloches  elles  doivent  cire 
protégées  de  paillassons,  les  paillassons  jetés,  ou  sur 
les  cloches,  ou  sur  desgaulettes  disposées  en  arceaux, 
ou  sur  un  lattis  construit  tout  exprès. 

Une  culture  qui  s'impose  est  celle  de  la  Carotte.  Dans 
la  2^  quin/.aine  de  février,  les  graines  de  ce  légume 
racine  peuvent,  il  ef.t  vrai,  être  confiées  à  la  pleine  terre 
d'une  plate-bande  bien  exposée;  seulement, à  cette  épo- 


que, la  terro  manque  souvent  do  chaleur  en  général,  co 
qui  fait  que  la  germination  est  lente  à  s'effectuer  et  que 
les  jeunes  semis  peuvent  encore  soudrir  des  gelées 
printaniiTcs. 

La  variété  qui  convient  pour  celte  culture  c'est  la 
Carotte  rouge  courte  hâtive. 

La  graine  [lersillée  est  semée  à  la  volée,  puis  recou- 
verte par  un  coup  de  fourche  sur  la  surface  ensemencée 
et  par  une  épaisseur  de  1  cent,  de  terreau  (in  si  on  en  a. 
11  no  reste  plus  ensuite  qu'à  fouler  au  moyen  des  plan- 
chettes la  partie  supérieure  du  sol  afin  de  faire  adhérer 
les  graines  aux  particules  terreuses. 

Le  semis  est  ou  n'est  pas  cloché-,  s'il  l'est,  en  place 
trois  rangs  de  cloches  sur  la  couche,  puis  sous  chacune 
d'elles  on  plante  1  Laitue  Romaine  grise  au   milieu  do 

3  Laitues  Gotte  à  graine  blanche. 

Toutes  ces  Laitues  doivent  provenir  des  semis  d'au- 
tomne. Elles  sont  récoltées  avant  les  (Carottes.  Les 
fanes  de  celles-ci  se  trouvent  gênées  dans  leur  crois- 
sance par  les  feuilles  des  Laitues,  mais  il  ne  faut  pas 
s'en  inquiéter  outre  mesure,  elles  reprennent  très  vite 
leur  apparence  normale  après  que  les  Laitues  ont  été 
enlevées. 

La  récolte  des  Carottes  achevée,  la  couche  est  ulilisée 
par  une  autre  culture  ;  plantation  des  Chicorées  Endive 
frisée  ou  Endive  scarole. 

Une  autre  culture  non  moins  utile  à  faire  sur  couche 
à  l'air,  mais  sans  cloches,  est  le  \avet,  si  difficile  à 
obtenir  au  printemps  en  pleine  terre,  à  cause  du  man- 
que de  chaleur  do  fond  et  d'humidité  atmosphérique. 
Xos  jeunes  Navets  obtenus  ainsi  sont  très  en  vogue,  ils 
fournissent  un  légume  des  plus  agréable. 

Les  variétés  qui  conviennent  le  mieux  sont  évi- 
demment les  variétés  hâtives  :  Xavet  hâtif  Marteau  et 
A^  Milan  hâtif.  Bien  qu'on  puisse  semer  les  graines  de 
Navets  en  rigole,  le  semis  à  la  volée,  pour  ce  genre  de 
culture,  convient  parfaitement.  Pour  réussir,  les  seules 
choses  <à  recommander  sont  les  suivantes:  Veiller  aux 
attises,  pulvériser  fréquemment  du  jus  de  tabac  coupe 
d'eau  dès  que  les  cotylédons  sont  développés.  Les  jiro- 
portions  sont  de  ISlitres  d'eau  pourun  litre  de  jus  à  IS"  ; 
éclaircir  les  plants  do  bonne  heure  afin  qu'ils  soient  à 
10  cent,  au  moins  les  uns  des  autres;  faire  en  sorte  que 
les  feuilles  no  soient  pas  touchées  par  les  gelées,  ce  qui 
retarde  beaucoup  la  croissance  de  la  racine,  par  consé- 
quent couvrir  tous  les  soirs  la  couche  de  paillassons. 
Enfin  ne  jias  laisser  les  Xavets  avoir  soif,  et  maintenir 
la  surface  du  sol  toujours  humide.  Aux  Navels  succède 
une  autre  culture  quelconque,  en  mai  on  a  que  l'em- 
barras du  choix. 

Une  autre  façon  d'employer  utilement  les  couches  à 
l'air  par  des  légumes  recherchés  et  dont  l'emploi  est 
apprécié,  c'est  de  semer  des  Haricots  pour  récolter  en 
aiguilles,  mais  alors  le  semis   sera  fait  sous  cloches, 

4  ou  5  graines  semées  au  milieu. 

Les  variétés  employées  sont  celles  qui  ne  prennent 
pas  un  abondant  feuillage;  H.  noir  de  Belgique,  H.  fla- 
geolet très  hâtif  d'Etampes,  H.  de  Digoin,  H.  du  Mont 
d'or,  ces  deux  dernières  variétés  considérées  comme 
mange  tout  et  à  cosse  jaune. 

Pendant  les  belles  journées  de  mars  les  cloches  sont 
soulevées  plus  ou  moins  pour  donner  de  l'air  et  enle- 
vées complètement  les  jours  de  beaux  soleil,  sans 
oublier  de  les  remettre  chaque  soir.  Si  la  température 
se  refroidissait,  comme  cela  arrive  parfois,  les  cloches 
ne  seraient  pas  soulevées.  Les  Haricots  étant  des  plan- 
tes sensibles  aux  gelées,  il  va  sans  dire  qu'il  faut  couvrir 
les  cloches  du  paillassons  pendant  les  nuits. 

Les  Haricots  semés  au  mois  de  mars  sont  récoltés  en 


78 


LE  JARDIN' 


aiguilles  dans  les  mois  de  mai  et  juin.  La  couclie  reste 
lit)re  pour  d'autrps  cultures. 

Les  couches  à  l'air  lilire  peuvent  encore  servir  à  la 
culture  d'un  légume  qui  est  toujours  beaucoup  apprécié, 
c'est  la  Pomme  de  terre.  C'est  une  plante  qui  n'est  pas 
difticile  et  qui  réussit  généraletnont  liien.  La  seule  cliose 
dont  il  faille  tenir  compte,  c'est  la  fragilité  de  ses  feuilles 
et  de  ses  tiges  à  l'égard  des  gelées  blanches.  Il  convient 
donc  de  ne  pas  négliger  de  placer  des  paillassons  au- 
dessus,  deux  couches  s'il  le  faut. 

Los  tubercules  plantés  en  mars  sont  récoltés  facile- 
ment dans  le  mois  do  mai. 

Jii  recommando  par  exemple  de  planter  les  tubercules 
serrés  :  40  cent,  entre  les  lignes  sur  '.i5  cent,  dans  les 
lignes,  le  nombre  de  celles-ci  étant  variable  suivant  la 
largeur;  de  la  couche.  Trois  variétés  sont  surtout  a. 
recommander  :  la  Marjolin,  la  vraie,  la  Xiilor  et  la 
Royal  KiiliieiJ.  Les  tubercules  arrachés,  la  couche  reste 
libre  pour  une  autre  culture,  cle  Melons  par  exemple. 
Dans  ce  cas  il  conviendrait  de  remanier  la  couche  en  y 
incorporant  du  fumier  neuf. 

Une  couche  faite  dans  ces  conditions  pourait  être 
utilisée  à  la  culture  de  la  salade  sous  cloclies,  Laitues 
ou  Chicor<-es  frisées  ;  une  L.  Romaine  cl  4  Chicorées 
sous  chaque  rloclie,  plus  3  rangs  de  choux-fleurs  do 
printemps  contre  les  cloches. 

Cette  couche  montée  en  fin  février,  la  récolte  peut  en 
être  faite  en  mai. 

Dans  mon  premier  exemple.  Carottes  avec  Laitues, 
j'ai  supposé  qu'on  avait  des  cloches  à  sa  dispositiim, 
mais  à  défaut  de  celles-ci  les  Carottes  pourraient  cire 
associées  à  des  graines  de  Iladis,  ilont  la  récolte  est 
assez  rapide. 

J.  Poussât. 


Nouveautés    hiorticoles 

Nouveautés  de  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc 

ClIOl-FLEUR    IIHOi:OI.I  TAniMF  l)K  MAI.   —   De    toUS   ICS    cIlOUX- 

llcursd'hiver  dits  ••  Krocoli  ■•  cette  variété  est  sans  contredit 
II)  plus  Inrdivo.  Elle  donne  ses  belles  poiiinies  bliinclics  jus- 
qu'à Il  lin  do  mai.  l'eu  apns  apparaissent  les  premiers  chou.v- 
lleurs,  et  ainsi  le  cycle  de  production  de  ce  légume  si  apprécié 
ne  so  trouve  guère  interrompu. 
I.a  plante  est  robuste,  rustique,  trapue,  u  pied  courl. 

nfer.ONIA  TCBKIIELX    A  OnANDR  F1.EUH  cnlSI'KK   EN   Mi:l,A.N(;K.  — 

Fleurs  simples,  quelipicfois  semi-iloublos,  énormes,  avec  les 
teintes  riches  et  l)ien  varices.  I^a  corolle,  jfrncicusemont  cris- 
pée et  ondulée,  rond  la  flimr  élégonle.  I,a  plante,  très  llori- 
bondo,  ruslifpio  au  soleil,  donne  dos  hampes  llorales  rigides, 
do  belle  tenue. 

CiNÉiiAtnE  nvniiiDE  polvantha  VAniè.  —  On  a  eu  l'idco  do 
croiser,  avec  les  belles  variclcs  existant  ai-tuelleniont.  le 
type  priniilil  dos  Cinéraires  {Cineraria  rriirtila).  I.e  ri'siiltal 
a  clé  une  roce  nouvello  inconiparable,  au  port  élevi-,  élance, 
élégant,  aux  inllorescetices  déliées  formant  une  large  tclo 
pyraïuiilale  bicMi  dé^'agco  du  feuillage. 

I.e  Cintrayiii  iHiUjantliii  donne  une  masse  ilo  Heurs  petites, 
il  est  vrol.  niai.m|uo  l'on  no  peut  couper  précisément  &  cause 
de  la  longueur  des  péiloncules.  I.a  plupart  des  coloris  des 
Cinéraires  sont  ici  reprcseidés,  depuis  le  blanc  pur  jusqu'au 
violet  vif  el  au  rougi'  pourpre,  soit  isolés,  soil  combinés  dasn 
chaque  capitule. 

CotiinE  HATlVK  LA  iiAtiiiAiiE.'mi-E.  —  1,0  principal  mérite  île 
colle  voriété,  outre  la  qualité  exquise  de  sa  choir,  esl  sa 
grande  précocilé.  C'est  une  variété  ii  longues  liges  (louroiise) 
ipii  doit  cire  |ilanlée  ii  -i  mètres  en  tous  sens. 

Dans  le  Midi,  on  commenro  n  cueillir  les  premiers  fruits  lin 
juin. 

Chou  nain  EirnA-nAtiK  I'vouke.  illg.  Vii    —   Lo  Chou  nain 


extra  h&tif  Pygmée  est  le  plus  précoce  do  tous  les  Choux 
cabus.  Il  devance  lo  Chou  Joannet  hâtif,  le  Chou  plat  de 
Paris  ou  Chou  </••  sentier. 

Les  feuilles  arrondies,  à  peine  ondulées,  légèrement  cucul- 
lées,  vert  foncé,  pou  nombreuses,  entourent  la  pomme  qui 
est  do  belle  grosseur  cl  qui  rappelle  comme  volume  et  comme 
forme  colle  du  Chou  cirur  de  Uruf  petit. 

Extrêmement  liAlivo,  la  plante  semble  posée  sur  terre  telle- 
mont  lo  pied  est  court;  elle  oiïro  ainsi  1  apparence  d'une 
bonne  lailuo  et  par  suite  de  sa  petite  taille,  la  mise  en  place 
doit  so  faire  à  0"W  en  tous  sens,  en  quinconce. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  .\I.\I.  Cayeux 
et  I-.e  Clerc,  S,  quai  do  la  .Mégisserie,  à  Paris. 

Nouveautés  de  MM    Denaiffe  et  fils 

I^eine-.Maih.leiuii:  .Mauami:  li.  .\1a,.7im:i  ^ll^.  Vf).  — Très 
riche  en  variations,  depuis  un  certain  lom[)S,  ce  beau  genre 
en  a  eu  peu  d'aussi  remarquables  quo  celle  nouvelle  race, 
obleimc  récenunent  par  .M.M.  Denaiffe.  ICIevée  de  0"4ô  en- 
viron, la  plante,  extrêmement  florifère  et  à  port  d'Anémone, 
présente  une  tenue  parfaile,  |>articulièrement  rigide,  résistant 
admirablement  à  la  pluie  el  aux  coups  do  vent. 

Les  Heurs  larges  de  O'oSi  sont  très  doubles,  apétales  étroits 
fort  récurvés,  tandis  que  le  centre  do  la  Heur  est  occupé  par 
do  nombreux  lleurons  lubuleux  incurvés  en  crosse.  La  cou- 
leur en  est  ilu  gris  de  lin  le  plus  pur,  restant  la  même  jus- 
qu'à la  lin  de  la  floraison. 

nEiSE-MAn(;LEniTK  LA  Dame  a  fleur  de  coui^te  violet  liseré 
iiLAN'c.  —  De  même  quo  les  précédentes,  celte  variété  a  été 
obtenue  dans  les  cultures  de  Carignan.  Elle  diffère  dcsj^utres 
races,  à  feuilles  très  étroites,  presque  linéaires,  désignées 
sous  lo  nom  do  Reine-Marguerite  la  Dame,  par  sa  taille 
beaucoup  moins  élevéo,  no  dépassant  pas  ^0  centimètres,  el 
sa  précocité  qui  ost  voisine   do  celle   des  Reine  des  Halles. 

Leurs  llours.  rappelant  celles  do  la  Reine-Maniuerite 
Comète  i/t'unite.  sont  extrêmement  doubles  à  pétales  étroits; 
elles  présentent  d'autre  part  un  superbe  coloris  violet  li.seré 
de  blanc. 

Haricot  nain  Tiii;s  iiatik  a  fleur  rouge.  —  C'est  un  dos 
plus  distincts  do  tous  les  haricots  nains  par  tous  ses  carac- 
lores  de  végi'lation. 

Très  nain  cl  très  ramassé,  n'excédant  pas  :tO  centimètres, 
il  fleurit  en  même  temps  que  les  races  les  plus  hâtives,  telles 
que  le  haricot /'riiiiv  noir  et  le  haricot  noir  hàlif  de  llehjique  ; 
les  fleurs  offrent  une  jolie  couleur  rouge  carminé,  co  cpii  per- 
met de  le  distinguer  à  première  vue.  .\ux  fleurs  succèdent 
des  cosses  lines,  vertes,  très  charnues,  contenant  •'.  à  7  grains 
saumonés  curieusement  bariolés  et  panachi'-s  de  violet  foncé 
autour  du  point  d'attache. 

Laitue  hatavia  verte  gèa.ntk.  —  Excellente  Laitue  d'été 


Kig.  M.  —  ChoH  nain  t.vtra-hâltf  i'jfffmrft 

ayaid   quelque  analo|,'ie  a\ec  la  laitue   Hulavia   blomle;  elle 
on  diffère   néanmoins   bien  nettement  par  le  dèveloppemcnl 
exlraordinaire  de  sa  pomme  liés  large  el  très  ilure. 
à  foxliTieur  de  feuilles  d'un  vert  très  Irais,  un  peu  ondulées 
et  frangées  sur  les  bonis. 

La  laitue  Ilutiiria  rerle  géante  résiste  très  bien  à  la  cha- 
leur el  se  maintient  fort  lon(.'temps  sans  monter  &  graines; 
ollo  a  onlin  lo  grand  avantage  d'être  de  consistance  non  pas 
molle  el  flasque,  mais  au  contraire  lerme  el  cassante. 


LE  JARDIN 


79 


Laitue  a  grosse  pomme  khisèe.  —  Vonuo  d'Ilalie,  colto  siii- 
ffulière  laitue  rappollo  un  pou,  nu  début  ilo  son  dovploppo- 
mont,  la  laitue  friséo  do  Californie;  mais  à  niosuro  (piCllo  si' 
foruio  elle  roviH  des  caractères  tout  |iarticuliers.  pmduisnnt 
une  pomme  énorme  d'un  vert  clair,  composée  do  finiilles 
épaisses  croquantes,  fort  frisées  et  très  dentelées. 

C'est  uno  variété  tardive,  trùs  lonlo  à  monter  ot  pou  sen- 
sible à  la  (rrando  clialour. 

Navet  kcaiilate  pi.at  iiatif.  —  C'est  par  sa  belle  couleur 
écarlato  <|U0  co  joli  navet  se  fait  tout  <rabord  remanjucr; 
mais  à  cette  (pialité  il 
convient  encore  d'ajouter 
que  c'est  un  navet  tiAlif, 
à  racine  aplatie  d'une  net- 
teté irréprochable  et  à 
collet  lin;  le  feuillafjo  en 
est  par  ailleurs  découpé, 
court  et  peu  abondant. 

H  E  1  N  E  -  .\l  A  n  G  f  E  R  I  T  E 
PLUME  u'aITHLCIIK  THÉS 
NAINE  ULANCUE  IIATIVE.  — 

Cette  nouvelle  variété  est 
uno  amélioration  de  la 
Reine-Miiriim'ritc  Cotiii'lc 
Tom-Poiice. 

Elle  en  didère  essen- 
tiel lomenl  par  sa  préco- 
cité encore  plus  jfrande, 
égalant  celle  des  Hoincs- 
Nfarguerites  Reine  des  Halles,  et  par  ses  capitules  plus 
larges,  à  pétales  beaucoup  plus  longs,  fort  récurvés,  plus 
échevelés  et  plus  frisés. 

ReINE-.MaRGL'ERITE    IMnniQUÈE  pompon  POURPRE  DRILLANT.   — 

Klevée  do  00  centimètres  environ,  la  plante,  do  port  bien 
pyramidal,  donne  uno  quantité  de  Heurs  plutùt  petites,  mais 
très  régulières  et  de  longue  durée  avec  un  coloris  pourpre 
e.\trômoment  brillant. 

Myosotis  des  alpes  pygmée  hlanc.  —  Cette  nouvelle  race 
est  e.vtrérnement  florifère  et  do  taille  très  réduite. 

La  plante  forme  des  petites  toufles  minuscules  no  dépassant 
pas  S  il  10  centimètres  de  hauteur,  toutes  couvertes  de  char- 
mantes petites  étoiles  blanches  si  nombreuses  qu  elles  mas- 
quent complètement  le  feuillage. 

Toutes  ces  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  MM.  De- 
naiCfe  et  fils,  horlicultours-grainiers  à  Carignan  (Ardennes). 

'\[\i\r^ 

SucicU'  .\iitioiiiili'  (rilorliciillurc  de  Fraucc 


Fis-  4:! 


—  Rt'ïne-Marffucritc  Madan 
II.  Martinet. 


Séance  du   -^7  février  i!)02 

Comité  de  flobiculture 

M.  Barbe,  du  domaine  de  Noisiel.  pn'sentait  des  Prime- 
vères de  Chine,  arrivées  malheureusement  en  assez  mauvais 
état;  M.  Page,  de  Bois-liaudian,  de  superbes  Œillets  apparte- 
nant à  la  variété  Grande  Duchesse  OUja. 

.M.  Millet,  de  Bonrg-la-l^cine  avait  apporté  un  pied  do  Vin- 
letles  Af"(f(i»i<,' .-tcénc  cultivé  sur  tige  dressée,  procédé  qui 
n'ajoute  rien  k  la  beauté  des  plantes. 

Des  Muguets  forcés,  de  lieile  venue  et  un  pied  de  Lilium 
auratum  inarrantlium,  retardé,  étaient  e.\posés  par  Af.  Bois, 
horticulteur  à  Ttiiais,  qui  se  consacre  spécialement  à  ce  genre 
do  culture. 

.\  signaler  deux  urnes  de  Nepentlies,  appartenant  l'une  au 
y.  sauyuinea  l'autre  probablement  au  X.  ^'cilcllii  :  .M.  .larry- 
Desloges,  qui  les  avait  apportées,  recherche  les  plantes  de  co 
genre  et  s'occupe  ilen  n'unir  une  collection. 

linQn  une  nouveauté  de  M.  Micheli,  de  Crest-Jussy,  l'ama- 
lour  bien  connu  :  le  Fritillaria  askiihadensis.,  de  Perse,  à  fleurs 
blanchâtres,  disposés  en  couronne  pendante  comme  dans 
VImpériale.  La  plante  est  plus  curieuse  que  belle. 

Comité  d'arboriculture  fruitière 

A  M.  Sadron,  deTliomery,  do  très  belles  grappes  de  Raisins 
Chasselas  duré.  Chasselas  blond  de  Thotner;/  grettt'S  sut  Fran- 
henthal,  cueillies  le  15  septembre  1901  et  encore  très  fraîches; 


à  .\f.  Trliain  Faucheur,  de  Bagnolet,  de  superbes  Poires  do 
Doi/eiini-  d'/Ihrr;  à  .\l.  Ariioiix-Pellerin,  de  liagnolet,  de  jolis 
fruits  do  Calcille  bl(ir,r. 

M.  Dybowski  pri'seiitail  un  régime  de  Bananes  ot  six 
Ananas  appartenant  à  trois  variétés  dilTéronles. 

Comité  di;  culture  potaci'.rk 
M.   CompoinI,  do  Saint-Ouen,  avait  apporté   do  superbes 
asperges  c<immo  d'habitude.  .\I.  Barbe,  de  Noisiol,  faisait  éga- 
lement un  apport  d'asperges. 

A  noter  de  belles  Laitues  Crêpe  à  graine  noire,  semées  le 
12  octobre  l'.iol  sur  terreau  et  repiquées  sous  cloclio  le 
10  novembre.  C'est  une  pri'-senlation  do  .M.  Chesnoau,  j.irdi- 
niorchez  .M.  Stinville,  ii  Charenton. 

P.  Hariot. 
Lb  Concours  d'Orchidées. 

Concours  assez  fourni  et  très  intéressant;  toutefois  il  n'y 
avait  rien  de  tout  à  fait  saillant,  aucune  nouveauté  sensation- 
nelle, et  le  jury  n'a  pas  décerné  de  médaille  d'or. 

M.  (ioorges  .Mngne,  amateur  à  Boulogne-sur-Seine,  présen- 
lait  un  beau  lot  bien  varié  comprenant  notamment  ileu.\  très 
intéressants  Catllei/a  Triamr,  l'un  ayant  les  iiétales  et  les 
sépales  presque  blancs,  et  le  labcllc  pourpre  très  foncé,  l'autre 
(l'un  rose  assez  vif;  Oncidium  Cavendishianion,  Vanda  lamel- 
litla  Bo.iaUi,  Calanthe  llegnieri,  Ci/mbidium  ehvrncurn.  Lép- 
iotes bicolor  très  bien  fleuri,  et  uno  série  do  Cypripedium 
remarquables,  parmi  lesquels  C.  X  Leeano-Lathamianum, 
à  très  grandes  et  belles  fleurs,  C.  X  Lecaniim  superbum 
e.\cellent,  C.  X  'l^dipe  très  grand,  C.  X  nitens,  C.  X  po''- 
tiim,  etc. 

Autre  belle  série  de  Cypripedium  dans  le  lot  de  .M.M.  DuvaU 
et  fils,  de  Versailles;  citons  au  premier  rang  le  C.  X  Salliero- 
ciliolare.  fort  distinct,  dont  le  pavillon  fait  penser  au  C .  Dai/a- 
niim,  avec  ses  bords  latérau.\  repliés  qui  lui  donnent  une 
forme  allongée,  et  dont  les  longs  pétales  défléchis.  assez  larges. 
sont  tout  rouverts  de  points  rougo-bruiuVtro  sur  fond  vert 
pAle,  avec  le  sommet  lavé  de  rose  vineux  clair;  puis  les  C.  X 
Leeano-Iioxalli,  Art/iuriano-villosuni,  très  joli,  liidol/ianinn, 
René  Ducal,  Proserpine,  lacteum.  loochristicnse,  Haynal- 
dianum.  seul  type  du  groupe;  enlin  quelques  autres  Orchi- 
dées intéressantes,  Odontnglossum  crispum,  0.  Hiinnexrcl- 
lianum,  0.  Adrianœ.  Dendrobium  X  Cassioiic  et  un  joli 
fi/mbidium  X  eburnco-Loirianum. 

Un  amateur.  .M.  Fournier,  de  Marseille,  avait  envoyé  un 
nouvel  hybride,  le  Lielincattlei/a  X  Mlle  Març/uerite  Four- 
nier, qui  malheureusement  était  arrivé  fané:  mais  une  photo- 
graphie et  une  excellente  aquarelle  permettaient  de  se  rendre 
compte  do  la  magnilique  beauté  do  ce  semis,  issu  du  Lœlia 
Digbi/ana  et  du  Cattleya  labiata.  M.  Fournier  avait  aussi  un 
hybride  de  Ld'lia  liarpophi/lla  oi purpurata,  à  grandes  llours 
<run  beau  coloris  orangé  très  foncé,  avec  le  labello  maculé 
de  pourpre. 

MM.  (;appe  et  fils,  du  Vésinet,  avaient  une  collection  de 
Cypripedium  Lathamianvm,  et  quel(|uos  autres  excellents  ; 
C.  X  Colonel  de  Vdlehois-Mareuil,  C.  X  Charlestrorthi- 
Leeaniim.  à  superbe  pavillon  très  largo,  bien  étalé,  tout 
lâcheté  do  violet  rose  sur  fond  blanc;  C.  X  ^o  grande,  très 
bonne  variété.  C.  X  variahile,  C.  X  T.eeanum,  etc.;  puis 
Lrclia  flava,  L.  glnuca,  L.  Jongheana.  et  deu.x  Cattleya 
Trianrr  très  paies,  dont  un  presque  blanc  pur. 

Un  Cattleya  Trianœ  alba  était  exposé  par  M.  Sallier,  de 
Neuilly. 

.M.  Maron,  de  Brunoy,  avait  un  petit  lot  du  plus  haut  intérêt 
composé  de  ses  semis  :  le  Calllei/a  X  Madame  Panzani, 
nouveau,  issu  du  C.  Schilleriana  et  du  C.  Mossiœ  alba,  et 
dont  les  pétales  et  les  sépales  sont  d'un  rose  brunâtre  parti- 
culier très  joli;  le  C.  X  Astrcea,  le  Ludiorattleya  X  Impéra- 
trice de  Russie,  le  L.  Truffantiana.  le  plus  merveilleux 
labelle  pout-èlro  ipie  nous  ayons  vu;  le  L.  X  Ernesti. 

M.  Lesueur,  do  Saint-Cloud,  avait  un  groupe  dans  lequel 
chaque  plante  méritait  do  retenir  l'attention  :  un  superbe 
Lœlia  Jongheana,  très  bien  fleuri,  un  PhaUrnopsis  Stuar- 
tiar.a  un  i>cu  inférieur  comme  variété,  mais  très  richement 
lleuri,  un  Cattleya  Triante  d'un  joli  rose  clair,  lo  Cypripe- 
dium X  ^'  Ch'nfifc  2)"0)Vn/>os,  portant  trois  fleurs  imposantes, 
et  des  Odontoglossum  crispum  très  brillainmcnt  fleuris. 

G.  T.-Grig.nan. 


80 


LE   JARDIN 


I.ES  COUPOSITIONS  FLORALES 

M.  Bouziat  présentait  une  pcrbo  do  rosos  Caroline  Tfstout 
dans  un  vaso  en  verre,  et  mio  grande  corbeille  d'AzalOos 
roses  élagoes  et  surmontées  d'un  l'acos  llV(/(/Wicjiia,  un  peu 
trop  enrubannée  dans  le  bns;  M.  l'oncelilanc  un  vase  fleuri 
d'Orchidées:  longues  (grappes  arquées  d'tUlonto(ilossuni  et 
fleurs  de  Cattleya  s'eslompant  de  la  linc  verdure  d'Asparii^'us 
et  do  Coccis;  M.  liebrie-l^cliaunio.  une  vannerie  en  forme  do 
vase,  surmontée  d'un  arrangement  tort  bien  coneu  do  Mu^'uets, 
Cyclamens,  Aniar\  llls,  C.livia,  Crotons.  surmonté  de  Lis  du 
Japon  parmi  les  frondes  de  I-'oujières,  avec  de  lonps  rameaux 
de  llubiis  rrfU:riis  ol  des  Clématites  violettes  formant  une 
opposition  d<'  couleurs  sur  un  Ilot  de  rubans  jaune  paille. 
l>u  mémo  présentateur,  une  lé|/ére  armature  formant  ser|iehtin 
partant  d'un  plateau  en  osier,  type  de  monture  servant  pour 
les  compositions  d'Orchidées.  Un  beau  suji-t  d'Azaleo  rose, 
avec  un  ruban  vert  pomme  trop  important,  et  une  jolie  cor- 
beille do  vannerie  en  trros  (ICiliets.  garnie  île  ruban  à  chaipie 
anse,  dou  partait  une  (jerbe  ar^juee,  était  présentée  par 
Alexandre  Serv'.-au.  Unlin.M.  Gauthier  avait  apporté  un  cacho- 
pot  d'Aïulée  blanche. 

ALBF.nT  Mal-mené. 


BIBLIOGRAPHIE 


Comptabilité  agricole,  par  II.  Barillol,  1  vol.  in-8 de  171  pages, 
(Larousse  éditeur);  en  vente  à  la  Librairie  horticole,  84  bis, 
.rue  do  Gronollo,  prix  :  broché  '.'  francs  :  franco  2  fr.  25  ;  avec 
couverture  papier  cuir  :  -  fr.  25,  /ranco  2  fr,  JO. 

La  comptabilité  est  l'àme  du  commerce  et  do  toute  entre- 
prise si  petite  soit-ello  :  le  propriétaire,  l'horticulteur,  le  jar- 
dinier entrepreneur,  etc,  doivent  savoir  tenir  leurs  comptes 
convenablement. 

Uion  que  ce  livre  s'applique  principalement  à  la  compta- 
bilité agricole,  il  est  susceptible  de  rendre  de  multiples  ser- 
vices pour  1  établissement  et  la  conduite  d'une  comptabilité 
concernant  les  produits  do  l'horticulture. 

Ainsi  que  ledit  fort  justement  l'auteur:  n  L'agriculteur  qui 
connaît  ses  terres  et  sait  employer  les  engrais  chimiques  cl' 
le  fumier  ougmente  son  revenu  dans  une  proportion  ines- 
pérée; il  abanilotme  une  culture  inqiroductive  et  la  remplace 
par  une  meilleure.  .Mais,  il  faut  marcher  à  coup  sur;  et  c'est 
ici  que  la  comptabilité  lui  apporte  le  conlrùlc  indispensable, 
et  le  moyen  certain   d'a|>précier  chaque  sorte  de  culture  •>. 

H.  R. 


LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 


L«  vente  des  fleurs  laisse  toujours  ù  désirer;  les  pri.v  de 
la  marchandise  do  choix  extra  se  tiennent  malgré  cela  assez 
bien. 

Nous  avons  relevé,  le  2'  février,  les  cours  suivants  ; 

RO*«*extra  I"  choix  valont:  Mai  rrlml  \ii-l,  ûolj  (r.  à  lofr.; 
Paul  .Vri/ron  do  M  «  In  (r.  ;  Cajilain  Clirislij,  de  f>  a  S  fr.  ;   I.a 


France,  do  ♦  fr.  ii  6  Ir.;  Ulrich  Brunncr,  de  0  à  12  fr.; 
Safrano  do  U  fr.  tiO  a  1  (r.  20;  Paul  Xabonnami,  de  2  fr.  50 
à  'J  fr.  50;  La  France  de  89,  do  5  à  0  fr.  ;  Kcine  Marie  llen- 
riellc.  I  fr.  50  à  2  fr.  ;  Maria  Van  lloulle,  do  0  fr.  75  à  2  fr.  50; 
Kaiscnn  Aiii/usla  l'icturia.  de  1  à  (j  fr.  la  douzaine.  Les 
Œillets  de  choix  valent  de  1  fr.  50  à  2  fr.  ;  Culosse.  de  .'<  fr.  50 
à  .'>  fr.  ;  ordinaires,  do  0  fr.  70  à  1  fr.  la  douzaine.  L  Oranger 
du  .Midi  vaut  ou  détail  de  1  à  1  fr.  50  le  cent  île  boutons.  La 
Giroflée  (jiiaranlaine,doO  fr.  15ào  (r.  201a  botte.  Le  Réséda 
deo  fr.  20  àO  fr.  :tO  la  botte.  La  Violette  du  .Midi  en  moyen 
bottelage  de  s  à  15  fr.  le  cent;  le  boulot,  o  fr.  2o  a  o  fr.  40; 
le  gros  boulot,  0  fr.  00  à  I  fr.  la  pièce.  La  Violette  de 
Parme  vaut  do  1  fr.  ."lO  à  2  fr.  le  bottillon;  Le  Mimosa  vaut 
de  1  fr.  20  à  2  fr.  le  kilo.  L'Anémone  rase  vaut  de  u  fr.  10  . 
à  0  ir.  15  la  botte;  de  Cacn.  0  fr.  75  a  1  fr.  25  la  douzaine.  L'An- 
thémis, de  0  fr.  10  à  0  fr.  20  la  botte.  Le  Muguet  de  0  fr.  75  à 
1  fr.  la  botte;  Les  Lillum  llarrisii  valent  10  fr.  ;  rubrum. 
do  5  à  0  fr.  la  douzaine.  Le  Lllas  en  gerbe  vaut  ite  0  a  ?<  Ir., 
sur  courtes  tiges,  de  2  fr,  à  4  fr.  la  botte.  Le  Narcisse  vaut 
de  0  fr.  15  à  0  fr.  25  la  botte.  Camélia,  1  fr.  la  douzaine. 

La  vente  des  fruits  est  plus  active.  Les  prix  pratiqués  lo 
20  février  sont  les  suivants  : 

Ananas  de  2  (r.  50  à  7  fr.  la  pièce.  Bananes  de  12  a  18  fr, 
le  régime.  Citrons,  de  5  à  10  Ir.  la  caisse.  Figues  de  20  à 
30  fr.  les  100  kilos.  Marrons  de  25  à  K)  Ir.  les  UK»  kilos. 
Noix  de  Coco  de  35  à  iO  Ir.  le  cent.  Noix  de  30  à  50  Ir,  les 
li.Ni  kilos.  Poires  de  20  à  120  Ir.  les  100  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  de  2U  a  100 Ir.  les  100 kilos.  Raisins  deserre  blancs 
de  2  Ir.  50  à3  Ir.,  noirs  de2  fr.  50  à  10  fr.  le  kilo.  Raisins  de 
Thomery  blanc  de  2  fr.  à  4  fr.;  noir  de  Ifr.  50  à3  Ii .  Pruneaux 
de  80  a  120  fr.  les  lOJ  kilos.  Pèches  du  Cap  de  o  Ir.  25  à 
2Ir.  iO  pièce.  Fraises  de  serre  de  .'  Ir.  a  6  Ir.  50  la  caisse. 

Les  légumes  s'écoulent  assez  lacilcnient. 

Ail  d'^  'lO  a  00  fr.  les  IW  kilos.  Artichauts  de  12  à  2>;  Ir.  le 
cent  Asperges  aux  petits  pois  de  o  Ir.  Oo  a  U  Ir.  75  la  botte. 
Asperges  fuicécs  de  't  à  2o  la  botte.  Carottes  île  Clievreusc 
de  20  u  :io  Ir.;  les  communes  do  5  à  7  (i .  Ii's  l'"'  kilos;  nou- 
velles do  25  il  3S  Ir.  les  loo  bottes.  Champignons  de  00  a 
170  Ir.  les  100 kilos.  Choux-fleurs  de  is  a  Oo  Ir.  Choux  pomiués 
de  0  à  10  Ir.  le  iimI.  Choux  do  Unixellcs  de  .55  a  05  fr. 
les  liHl  kilos.  Cresson  de  0  fr.  05  à  1  fi.  1'.  les  12  bottes. 
Crosnes  de  0<>  a  '.Hj  Ir.  les  100  kilos.  Céleri  rave  de  o  fr.  o5  à 
0  fr.  20  lu  pièce.  Cerfeuil  de  o  fr.  Oo  a  o  fr.  7o  la  botte. 
CIbouleile  0  fr.  lo  :i  o  Ir.  15  la  botte.  Echalotes  de  su  à  \m  Ir. 
les  loo  kilos.  Epinards  de  o  Ir.  .!<  a  o  Ir.  00  le  kilo.  Lau- 
rier de  20  (I  Vi  Ir.  les  Uni  kilos.  Mèches  de  50  à  so  Ir.  les 
Ui»)  kilos.  Navets  de  2t  a  :u  (r.  les  100  bottes.  Oignons  du 
l:i  à  15  Ir.  les  loi.>  kilos.  Oseille  de  <.I0  à  150  Ir.  les  |o<i  kilos. 
Panais  di'  s  a  lo  fi .  1,-..  |oo  Iniiles.  Poireaux  du  :io  a  .50  fr. 
les  loo  lioiiis.  Pommes  de  terre  Il"ll>i,i,l,-  de  '.'a  12  fr.;  .Siiii- 
cisse  ruiiiie  de  7  as  Ir.  Radis  roses  de  0  fr.  l'-o  a  o  fr.  75  les 
3  bottes.  Persil  de  :io  a  :.  ■  Ir.  I.s  100  kilos.  Salades  «liverses 
do  8  a.'io  fr.  le  cent.  Tomates  d  .VIgérie  do  0  Ir.  i-o  a  o  fr.  so  lo 
kilo;  lies  Canaries  île  i:n  a  Isii  Ir.  les  lOO  kilos.  Thym  do 
15  à  25  tr  les  l'»i  bottes.  Endivas  de  70à  so  fr.  les  100  kilos. 
Pommes  de  terre  notncUes  do  40  à  45  fr.  les  100  kilos. 

V.  U. 


L-A    -TEIS/IFSERA-rURE 

f.cK  nuliciiliiiiis  cidcxsuiis  si, ni  i ni  i  ees  u  r<i'i^.   "/  tlieiiiminctre  centigrade. 


Février 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

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N»  362 


LE   JARDIN 


20  Mars  1902 


CHRONIQUE 

La  question  du  inoinoau  n'a  pas  dil  son  ilcruier  mot. 
Il  sera  toujours  pour  les  uns  un  oiseau  malfaisant;  pour 
les  autres  il  devra  otre  considéré  comme  bienfaisant  ou 
comme  indifférent.  Aux  Etats-Unis  on  commence  a 
s'occuper  non  seulement  dos  Passereaux,  représentés 
là-lias  par  une  vingtaine  d'espèces,  mais  encore  du 
moineau  d'Europe  qui  y  a  été  introduit  il  y  a  une  cin- 
quantaine d'aiini'es.  Le  Service  l'iologiquc  du  di'parte- 
ment  de  l'Agriculture  s'est  livré  à  une  minutieuse  et 
remarquable  enquête  à  leur  sujet  et,  il  on  résulte  que  les 
oiseaux  américains  elle  moineau  de  l'ancien  continent 
no  se  comportent  pas  du  tout  do  laniémo  faeon.  Clie/ les 
premiers,  les  semences  des  mauvaises  herbes  comptent 
pour  plus  do  moitié  do  leur  nourriture  pondant  l'année 
entière  et  plus  des  quatre  cinquièmes  même  dans  la 
période  d'hiver.  La  partie  do  la  nourriture  de  ces  oiseaux 
avantageuse  à  l'agriculture  étant  de  ô  à  10  fois  plus  forte 
que  celle  qui  est  préjudiciable,  il  y  a  lieu  de  leur 
accorder  une  protection  parfaitement  motivée.  Quant 
au  moineau,  il  n'agit  pas  de  même.  Il  prélève  tréuorines 
quantités  de  grains  dans  les  campagnes,  attaquant  les 
céréales  depuis  la  formation  de  l'épi  jus(]a'au  moment 
oii  le  grain  est  constitué.  Aussi  lesauteurs  tie  l'enquête, 
tout  on  reconnaissant  que  le  moini'au  rend  des  services 
appréciables  comme  insectivore,  n'iiositenl  pas  à  dire 
que  sa  disparition  serait  un  bienfait  pour  riiommc.  En 
i8'J0,  à  Boston,  une  société  s'était  fondée  pour  exter- 
miner le  moineau  d'Euroi)e,  mais  malgré  la  destruction 
qui  a  été  faite  d'une  quantité  considérable  de  nids,  le 
nombre  des  oiseaux  a  à  peine  diminué. 

•  • 

Une  note  intéressante  publii'c  par  M.  de  Rocquigny- 
Adanson  montre  bien  comme  il  est  difficile  de  fixer  avec 
précision  l'époque  do  lloraison  d'une  plante.  Il  s'agit  de 
î.lzalea  pontica  dans  le  centre  de  la  France.  A  Baleine, 
près  Moulins,  il  a  supporté  sans  dommage  les  grands 
hivers  du  siècle  dernier.  Ses  fleurs  qui,  dans  son  pays 
d'origine,  sont  avidement  recherchées  par  les  abeilles, 
sont  visitées  à  Baleine  par  des  bourdons  et  par  le  grand 
papillon  du  Chou.  Le  miel  qui  en  provient  est,  parait-il, 
vénéneux,  et  tout  le  monde  se  souvient  de  l'empoisonne- 
ment d'une  partie  de  l'armée  des  Dix-milles,  dans  les 
environs  de  Trébizonde,  pour  avoir  mangé  beaucoup 
de  miel.  Le  botaniste  Pallas  affirme  que  lo  coupable 
serait  le  Rhododendron  ponticum  et  non  \'A:alea.  La 
lloraison  de  cette  jolie  Azalée  a  varié  depuis  1808,  pen- 
dant une  période  d'observations  do  quarante  années, 
entre  le  5  avril  (en  1881)  et  le  7  mai  (en  18(">0),  soit  un  écart 
de  32  jours.  L'.l  calea  ponlica  a  fleuri  12  fois  du  1"  au 
15  avril,  22  fois  du  10  au  30,  G  fois  du  1""  au  1.")  mai, 
3i  fois  en  avril  et  6  fois  en  mai.  M.  de  llocquigny-Adan- 
son,  établissant  une  moyenne,  en  déduit  que  l'époque 
moyenne  de  la  lloraison  de  l'Azalée  pontique  dans  le 
midi  de  la  l-'rance  peut  être  fixée  au  22  avril. 

•  « 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  do  connaître  quel  est  le  ren- 
dement du  raisin  en  vin'? Malgré  la  simplicité  a[)parcnte 
du  problème,  il  est  très  difficile  d'y  répondre  tant  il  est 
complexe.  Il  faut  en  eflet  tenir  compte  de  la  variété  du 
cépage,  de  la  nature  du  sol,  de  la  végétation,  des  con- 
ditions atmosphériques,  de  l'influence  des  maladies 
l)arasilaires,  etc.  Tous  ces  facteurs  réunis  peuvent  agir 
de  manière  à  abaisser  ou  à  élever  la  production  du 
double  au  triple.  Il  faut  tenir  compte  également  du 
mode  de  végétation,  de  la  qualité  des  appareils,  de 
l'exécution  du  pressage.  Malgré  tout,  on  peut  admettre 


comme  assez  rapprochés  do  la  vérité,  les  chiffres  sui- 
vants : 

13U  kilos  d'Aramon  donnent  1  hectolitre  de  vin  titrant 
10  pour  11)0  d'alcool;  ilans  les  régions  très  chaudes 
l'hectolitre  de  vin  à  13"  d'alcool  demande  de  135  à  1  iO  kilo- 
grammes do  vendange.  En  Champagne,  100  kilos  do 
l'inol  noir  fournissent  77  litres  52,  et  de  Pinot  blanc, 
80  litres  30.  C'est  ce  dernier  chiflre  qui  représente 
la  quantité  de  vin  donnée  en  Bourgogne  par  le  môme 
ei'page.  Il  fuul  signaler  aussi  une  perle  d'au  moins 
13  pour  100,  qui  a  pour  cause  les  prot'édés  actuels,  et 
qu'on  laisse  dans  lo  marc.  Cette  proportion  peut  même 
s'élever  jusqu'à  1(J  cl  demi  pour  cent. 

« 
•  • 

Et  d'ailleurs  cette  perte  dans  le  rendement  lolal  no 
doit  pas  être  envisagée  de  trop  près  si  l'on  songe  à  la 
surproduction  qui  a  été  constatée  dans  les  vignobles 
du  midi  de[)uis  quelques  années.  M.  A.  Milntz  a  publié 
récemment  le  résultat  de  ses  observations  sur  les 
vignobles  à  haut  rendement  du  midi  de  la  France.  C'est 
dans  cette  surproduction  qu'il  faut  voir  la  cause  de  la 
crise  aiguti  que  traverse  la  viticulture.  Les  arrosages, 
les  fumures,  les  façons  do  tailler  ont  tellement  agi  sur 
les  ceps  qu'on  en  est  arrivé  dans  certaines  régions  à 
produire  [dus  de  3.J0  hectolitres  à  l'hectare.  Le  facteur 
essentiel  de  cette  surabondance,  a  été  surtout  la  (aille 
(jL')iéreuse  laissant  do  00  à  80  raisins  par  pied. 

Quelle  influence  exerce  cette  production  élevée  sur 
les  qualités  du  vin?  Des  expériences  entreprises  dans 
le  Roussillon  ont  montré  à  M.  Muntz  que  la  taille  modé- 
rée donnait  93  hectolitres  et  11.980  kilogrammes  de  rai- 
sins, tandis  que  les  tailles  longues  fournissent  317  hec- 
tolitres et  38.700  kilos.  En  même  temps  l'alcool  du  vin 
diminue  de  11  à  8  ainsi  que  l'extrait;  la  coloration 
s'affaiblit,  le  goût  est  léger  et  acidulé.  La  récolte  inten- 
sive a  dimc  profondément  altéré  la  nature  du  vin.  Dans 
d'autres  régions  on  a  trouvé  un  résultat  analogue.  Il 
faut  noter  d'ailleurs  qu'il  en  est  do  même  pour  la  bette- 
rave dans  le  nord  :  la  quantité  nuit  considérablement  à 
la  richesse  saccharine.  Il  n'en  est  plus  de  même  pour 
le  blé,  qui  n'est  jamais  déprécié  par  la  quantité  de  sa 
production;  «  le  revenu  brut  est  proportionnel  au  ren- 
dement ».  Dans  les  contrées  où  la  teneur  alcoolique  des 
vins  est  naturellement  faible,  ceux-ci  sont  trop  légers 
et  titrent  sept  et  même  moins  d'alcool.  Malgré  cela,  tout 
a  semblé  bien  marcher  pendant  quelques  années  et  la 
vente  a  été  facile;  mais  ces  conditions  ont  totalement 
changé.  Dans  les  vignobles  à  haut  rendement  il  y  a  une 
infériorité  do  300  francs  et  plus  par  hectare.  De  plus,  ces 
vins  de  qualité  médiocre,  font  concurrence  aux  bons 
vins  et  en  déprécient  le  cours. 

La  solution  rationnelle  de  la  crise  actuelle,  la  seule 
qui  puisse  faire  cesser  le  malaise,  c'est  dans  la  modé- 
ration de  la  production  qu'il  faut  la  chercher.  Mais  les 
viticulteurs  seront-ils  assez  sages  pour  le  faire'? 

m 
•  • 

La  violette  Wilson,  une  des  principales  sources  de 
richesse  pour  la  région  méditerranéenne,  a  une  bien 
curieuse  origine  s'il  faut  écouter  la  légende  que  nous 
rai)porte  M.  Ernest  Ballet.  Ramel  «  le  père  de  l'Euca- 
lyptus «  qui  en  propagea  la  plantation  en  Provence, 
remarqua  un  jour,  dans  les  ruines  de  Constantine,  les 
débris  desséchés  d'une  plante  qu'il  ne  put  déterminer 
et  qu'il  rapporta  à  M.  Dellor,  d'ilyères.  Ce  dernier 
ramena  à  la  vie  la  pauvre  desséchée  et  en  tira  un  excel 
lent  parti  puisque  ce  fut  la  souche  de  la  violette  odo- 
rante à  longs  pédoncules,  cultivée  .sous  le  nom  de  vio- 
lette Wilson. 

P.  Hariot. 


82 


LE   JARDIN 


Nouvelles   Horticoles 


Décorations.  —  Par  décret  en  date  du  0  mars,  M.  D. 
Bois,  assistant  au  Muséum  d'histoire  nalurello,  secré- 
taire rédacteur  de  la  Société  nationale  d'Iiorlicuiluro,  a 
été  nommé  chevalier  do  la  Légion  d'honneur. 

Nous  nous  réjouissons  tout  particulièrement  de  celte 
décoration,  non  pas  seulement  en  raison  des  amicales 
relations  que  nous  avons  le  plaisir  d'entretenir,  à  titre 
de  confré.-e,  de  ciil!al)oraleur  et  de  collègue,  avec  NL  Bois, 
qui  fut  àlaSNlll'"un  liililiothécaire  modèle  et  qui,  comme 
spcrt'lairo  n'ilacteur,  conlinue  à  si'  concilier  toutes  les 
sympathies  par  son  alTaliilité,  son  extrême  complaisance 
et  sa  grande  compétence  accompagnée  d'une  modestie 
peut-être  excessive;  mais  nuus  ajouterons  que  nous 
attachons  un  prix  spécial  à  cette  consécration  d'une 
carrière  qui  peut  déjii  être  citée  comme  exemple  à  tous 
les  praticiens  de  l'horliculluro.  M.  Bois  est,  pour 
employer  l'expression  anglaise,  qui  constitue  une 
louange  très  haute  à  nos  yeux,  un  homme  qui  s'est  (ait 
lui-même.  Il  a  commencé  par  être  un  praticien  et  un 
ohservatour  distingué  il  a  eu  l'ambition  de  joindre  la 
science  à  la  pratique,  et  l'on  peut  dire  qu'il  a  été  ainsi 
l'un  des  meilleurs  modèles  de  cette  association  féconde 
qui  sera  plus  fréquemment  réalisée  dans  l'avenir,  nous 
l'espérons  pour  le  progrés  do  l'horticulture. 

Enfin,  non  content  de  s'instruire  et  d'amasser  des 
ol'servations  précieuses,  il  a  voulu  faire  profiler  ses 
confrères  de  ses  connaissances,  et  il  a  publié  de  nom- 
breux ouvrages  parmi  lesquels  nous  rappellerons  seule- 
ment son  excellent  Dictionnaire  général  et  le  I'ol(i(/er 
tl'iui  curieux,  l'un  des  livres  les  plus  originaux  et  les 
plus  féconds  qui  aient  paru  depuis  longtemps  en  horti- 
culture. 

Palmes  académiques.  — Une  promulion  Ins  impor- 
tante ;i  paru  au  Jiniri'nl  O/'/tciel  du  H  mars;  nous  y  rele- 
vons avec  plaisir  les  noms  do  M.  J.  Hudolpli,  notre 
sympathique  cnllaboraleur,  et  de  M.  Georges  TrulTaut, 
nommés  nfflciers  d'Académie. 

Les  fêtes  ft-anco-russes. — On  se  rappelle  le  succès 
(iblenu  p.ir  la  manilestatiini  dos  exposants  français  h, 
Sainl-Pétersbourg  lors  du  voyage  àCompiégne  des  sou- 
verains russes.  Do  splendides  corbeilles,  dont  nuus 
avons  publié  la  description  et  la  reproduction  (lyoi, 
p.  '.^g.'»  et  :W~)  avaient  été  offorlos  a  LL.  MM.  l'Empori'ur 
et  l'Impératrice  do  Hussio  en  commémotalion  do  l'Expo- 
sition intornationalo  do  18'J9.  La  réunion  des  oxpos.mts 
avait  décidé,  en  outre,  que  les  noms  <le  tous  les  sous- 
cripteurs seraient  inscrits  à  la  suite  d'une  adresse  sur 
un  album  qui  serait  ofTerl  aux  souverains. 

M.  .Martinol,  ancien  commissaire  général  du  gouver- 
nement à  Saint-l'i'torsbourg,  s'était  chargi-  du  soin  de 
faire  parvenir  cet  album  à  doslinalion  ;la  lettre  suivante, 
qu'il  a  reçue  tout  récomment  de  S.  E.  M.  Yornu'lnff, 
Ministre  île  l'Agriculture  do  Russie,  témoigne  que 
l'Emporour  et  l'Impératrice  ont  conservé  le  meilleur 
souvenir  des  exposants  français  : 

II!USTUI  lil  I  "■►''II'"''       s/./', /.•,-^/,.,i,r'/.  /.■  //  :'7  l'.r.i,-,-  fm?. 

vm  ' 

Mo.SMKlK, 

J'oi  ou  le  bonheur  do  soiimollro  à  Sa  .Majoslé  rnlhiiiii  avec 

In  liste  des  oxpoKaiils  (iniiçais  <ln  risxpiiKlIliiii   iiitiTiiatiimalo 

,1  M..ri..  ..iiiii..  .!.•  ^liiii  l'.lersliourg  iIclH'.!;!.  Sa  .Majesté,  a;  anl 

allniiii.a  daigném'ordonncrdo  vous 

, _  gralitudo. 

Bn   m'acquittant  do  cotte  mission  agréable,  je  vous  prie, 


.Monsieur,  Jagréer  l'oxprossion  do  mes  meilleurs  sentiments 
et  de  ma  considération  très  distinguée. 

Signé  A.  YERMOI.OKF. 
.\  M.  11.  .Mabtiset,  ù  Paris. 

Il  nous  reste  à  remercier  M.  Yermoloff,  dont  la  haute 
bienveillance  et  l'amabilité  nous  sont  bien  connues, 
ainsi  que  M.  l'ischerdo  Waldhoim,  le  savant  directeur 
du  Janlin  Impi-rial  Bolaniquo  de  Saint-Pétersbourg, 
d'avoir  bien  voulu  se  faire,  dans  celle  circonstance,  les 
interprètes  dos  exposants  français. 

L'association  amicale  des  anciens  élèves  de  l'Ins- 
titut agronomique  a  tenu  son  assemblée  générale 
annuelle  le  :^  mars  dernier. 

Le  rajiport  du  président,  M.  Eagot,  a  constaté  l'étal 
florissant  de  cette  intéressante  association  qui  compte 
acluellomenl  'JOO  membres. 

Le  dépouillement  du  scrutin  a  donné  les  résultats 
suivants  :  MM.  Fagot,  sénateur  des  Ardennes,  prés! 
dent;  Lacr:i,  agriculteur,  Malet,  directeur  do  la  colonie 
agricole  de  la  Chalmelle,  vice-présidents  ;  Saillard,  pro- 
fesseur a  l'Ecole  nationale  des  industries  agricoles  de 
Douai,  secrétaire;  Nuss,  commissaire-expert  au  Labo- 
ratoire municipal  de  Paris,  trésorier. 

Société  nationale  d'horticulture.  —  Le  Conseil 
d'administration  a  nommé  .M.  Jules  Vacherot  président 
de  la  Commission  des  Expositions;  il  a,  en  outre, 
nommé  membres  do  cette  (Commission  .MM.  Michel, 
Pierre  Passy,  ïillier,  Nonin,  Lange,  Maurice  Lobœuf  et 
G.  Debrie. 

Applications  du  froid  industriel  en   agriculture. 

—  M.  J.  de  Lovenln,  charge  d'une  mission  spéciale,  a 
publié  dornièremeid,  dans  le  Bullcli/i  du  Miiiislére  de 
rAiirirullnre,  un  rapport  très  étendu  et  très  intéressant 
sur  ce  sujet. 

Congrès.  —  La  Muluelle-Tta/isjiorts,  .Société d'études 
p. lur  l'amélioration  des  moyens  de  transport,  créée  sous 
le  patronage  des  syndicats  professionnels,  tiendra  les  21 
et  22  mars,  à  l'Ilotol  des  Agriculteurs  do  France, 
rue  d'.MlicMOs,  à  Paris,  un  grand  Congrès  des  intérêts 
du  ceniincrce  et  de  l'industrie  en  matière  do  chemins  de 
fer.  Ce  Congrès  sera  inauguré  par  M.  le  Ministre  des 
Travaux  Putdics,  assisté  de  M.  le  Ministre  du  t;ommorce. 

Nous  ponsiins  que  les  principaux  syndicats  horticoles 
y  seront  roprésontés. 

Annales  de  la  Société  des  Chrysanthémistes  du 
nord  de  la  France.  —  Cette  publication,  qui  vient  de 
paraître  n-commont,  remplace  l'ancien  \ord  horticole. 
Le  premier  fascicule,  comblant  une  lacune,  contient 
l'historique  delà  Société  pendant  toute  l'année  IDOl.los 
comptos-rondus  dos  réunions  du  Comité  provisoire  et  du 
Comité  reconstitué,  ainsi  que  celui  do  l'Exposition  de 
novembre  dernier,  enfin  la  liste  dos  membres. 

Une  assemblée  générale  aura  lieu  le  23  mars  au  siège 
do  la  Société,  12,  Grande  Place,  à  Lille. 

Les  fruits  du  Cap  ont  commencé,  dès  les  premiers 
jours  do  février,  a  .irriver  en  Angleterre  en  grandes 
quanliti'S.  On  cite  de  fortes  expéilitions  de  Prunes  et 
Pèches,  et  dos  Abricots  en  (|uantil('s  moindres. 

L'avenir  de  la  canne  à  sucre.  —  La  culture  indus- 
Iriolle  de  la  canne  a  sucre  pourra-t-elle  résister  à  la 
concurrenoo  que  lui  fait  oolle  do  la  betterave?  Cela 
n'aurait  rien  do  surprenant,  si  les  espérances  du 
D'  .Morris  se  réalisent,  l-ln  oITot,  d'après  ce  que  nous 
lisons  dans  le  Wesi  hiditiii  HuUeiin,  qui  a  publié 
récemment  le  compte-rendu  du  Congrès  agricole  des 
Antilles,  tenu  sous  la  présidence  du  savant  anglais. 


LE  JAUDIN 


a3 


celui-ci  auiailoncoro  l'cspuir  d'ohlenir  parsélectioii  iiiu' 
canni"  à  sucro  protluisant  50  à  ÔO  0/0  de  [dus  de  sucre 
qtio  celles  acliiclleini'iil  rultivdes. 

Bureaux  de  sociétés.  —  Sociclé  d'Horliculluro 
d'Orléans  et  du  I.olrcl  :  MM.  Max  de  la  Hochelerip,  l'i-i- 
.side/if  ;  i.\o  Saint-l'aul,  i"  Virc-Présideul  ;  A.  Breton, 
Vifc-l'rrskleiil  \  l'.ng .  Délai  re,  Seirclnirc  général  \ 
A.  Vigneron,  Sccréliiirc  yciiéral  adjoint;  E.  Martin, 
Secrclaire;  Courlais,  Vice-Secrélaire;  Desbordos,  Tré- 
sorier; FougCToau,  Jlibliiilhéi-tiire;  Joly,  liibliothrcnirc- 
adjiiitit. 

Société  d'horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret.  — 

Diniancho  '.i  mars  a  ou  lieu,  i\  la  mairie,  la  séance 
gén('rale  de  la  Société  d'horticulture  pour  le  lenouvclle- 
ment  d'un  tiers  des  membres  du  conseil  d'administra- 
tion et  pour  la  distrihulion  des  rocompensi's  des  l'.V  et 
74'  expositions  do  l'.iQl;  plus  do  15U  diiilomes,  objets 
d'art,  médailles  d'or,  de  vermeil,  d'argent,  etc.,  ont  été 
distribués. 

Plus  de  120  membres  assistaient  à  cette  séance,  rendue 
des  plus  intéressantes  par  la  communication  faite  par 
M.  Jouisse,  i)harmacion,  sur  un  diptère  qui  s'attaque  au 
blé,  lo  coupe  au  collet  et  le  fait  mourir.  L'assemblée  a 
chaudement  féliciti-  M.  Jouisse  do  sa  communication  ol 
a  voté  l'insertion  do  sou  mémoire  au  liullelin  de  la 
Société. 

Le  Coleus  Coppini  Ileckel  [Plectranthns  C<rppini 
Cornu).  —  M.  l'.douard  Ileckel  rend  compte,  dans  la 
Revue  des  Cultures  coloniales,  d'observations  nouvelles 
relatives  à  cette  plante  dont  nous  avons  déjà  parlé 
(l'JOl  p.  360)  et  lionne  le  résultat  d'analyses  effectuées 
au  Jardin  Colonial  de  Marseille.  Les  tubercules  contien- 
nent, d'après  ces  analyses.  10.0.5  O/il  de  ;.'ommes  et  ma- 
tières [lecliques,  li  0/0  d'amidon,  10,08  0/0  do  glu- 
cose, etc.  Cuits  iK'ndanI  2o  minutes  à  l'eau  presque 
biHiillanle,  puis  saules  au  beurre,  ils  ont,  dit  M.  Ileckel, 
un  goût  agréable  qui  lient  lo  milieu  cnlri'  le  Cmsne  du 
Japon  et  le  Salsilis. 

Rose  Jeanne  Buatois  (Hybride  de  Thé).  —  Celle 
variété  est  le  résultat  d'une  hyliridalion  do  la  rose 
Merveille  de  Lyon  fécondée  par  Madame  Eugène  Resal. 

L'arbuste  est  vigoureux  à  rameaux  droits  non  sar- 
menteux  se  ramilianl  très  bien  ;  chaque  rameau  porte  à 
sou  extrémib'  une  lleur  solitaire  très  grande,  bien  faite 
et  d'un  port  excellent;  le  Imuton  est  très  beau,  allongé 
et  s'ouvre  très  bien.  Aucun  liouton  ne  l)rùlc  ni  ne 
pourrit. 

Les  Heurs  sont  d'un  beau  blanc  nacré  très  légèrement 
teinté  de  rose  carné  et  jaune  au  centre  avec  onglets 
jaunes. 

Questions  d'acclimatation.  —  Un  correspondant 
qui  s'est  établi  comme  colon  horticulteur  en  Xouvelle- 
Caléiionie  nous  communique  des  observations  assez 
intéressantes  sur  la  végétation  dans  ce  pays.  Les  arli- 
chauls  n'y  donnent  que  des  capitules  de  la  grosseur 
d'une  pèche  moyenne,  quelles  que  soient  les  graines 
employées.  «  Les  autres  légumes  s'obtiennent  ici  à  peu 
près  comme  dans  le  midi  de  la  France,  avec  quelques 
anomalies.  Les  arbres  fruitiers  de  France,  Pêchers, 
Cerisiers,  Abricotiers,  Pruniers,  Poiriers,  reçus  par 
l'Australie,  ne  m'ont  pas  encore  donné  de  résultats. 
Pour  vous  donner  une  idée  de  la  difficulté,  nous  avons 
ici  un  Péchera  petits  fruits  venu  delà  Réunion;  ce  Pécher 
llcurit  lin  juin;  au  mois  d'octobre  ses  fruits  sont  de  la 
grosseur  d'une  prune  de  Sainte-Catherine;  c'est  à  ce 
moment  là  que  les  Pêchers  de  France,  Grosse  mignonne 
et  autres,  les  Poiriers,  Abricotiers,  Cerisiers,  Pruniers, 


débourrent;  la  plupart  do  leurs  boutons  à  Heurs  sont 
éteints;  quelques-uns  s'ouvrent  et  les  fleurs  tombent. 
Ils  ont  cependant  subi  une  chaleur  moyenne  do  :^.j' 
d'août  il  octobre.  J'ai  pu  obtenir  néanmoins  quelques 
fruits  sur  ces  arbres  en  employant  l'incision  annulaire, 
mais  je  ne  m'explique  pas  cette  dinérenci?  d'entrée  on 
vr'gélatinn.  On  dirait  que  ces  arbres  sentent  que  c'est 
l'hiver  dans  leur  [jays  d'origine. 

«  Certaines  cati''gories  de  Rosiers  ne  lleurissent  pas 
naturellement,  entre  autres  les  hybrides  remontants 
Jean  Liabaud,  Baronne  de  lloliischild,  Louis  Van 
Iloutte,  etc.,  dont  l'authenticité  n'est  pas  douteuse,  no 
(leurissent  jamais,  tandis  que  les  Thés,  les  Ile  liour- 
hon,  etc  ,  lleurissent  normalement...  » 

Exposition  annoncées.  —Une  Exposition  de  Chry- 
sanlhèmes  et  de  fruits  aura  lieu  à  Cnutances  les  samedi, 
dimanche  cl  lundi  15,  10  el  17  novembre  prochain. 

La  Société  d'Horticulture  du  département  de  Seino-et- 
Oise  fera,  en  1902,  une  Exposition  des  produits  de  l'Hor- 
liculturc,  les  31  mai,  1,  2  et  3  juin. 

L'Exposition  sera  ouverte,  pour  les  Dames  patron- 
iiesses  ol  les  Membres  do  la  Société,  le  samedi  31  mai, 
à  partir  de  trois  heures  de  l'après-midi,  et  pour  le 
public,  le  dimanclie  1"  juin,  et  les  jours  suivants,  depuis 
huit  heures  du  malin  jusqu'à  six  heures  du  soir. 

Les  réc(unpenses  seront  distribui'es  en  séance  pu- 
blique, lo  dimanche  lô  juin. 

Tous  les  produits  de  l'horticulture:  fleurs,  fruits, 
légumes,  arbres,  arbustes,  plantes  diverses,  etc.,  sont 
reçus. 

Pour  tous  les  concours  relatifs  aux  produits  de  l'iior- 
ticulturo,  les  exposants  forment  deux  séries  de  concurr- 
ents: Horticulteurs  commerçants  et  les  amateurs  ou 
jardiniers  d'amateurs.  Celte  série  concourt  séparément 
pour  tous  les  prix. 

l'ne  exposition  spéciale  de  Chrysanthèmes,  organisée 
par  les  soins  <le  la  Société  d'Horticulture  d'Angers  et  du 
département  de  Maine-et-Loire,  aura  lieu  à  Angers, 
place  de  Lorraine,  du  vendredi  7  au  ilimanclie  10  no- 
vembre l'.)02. 

Les  demandes  d'admission  devront  être  adi-essées  à 
M.  Millel,  secrclaire  de  la  SociéU',  G,  rue  Béranger,  à 
Angers,  avant  le  20  octobre  1902. 

La  ville  d'Aix  en  Provence  organise  du  27  avril  au 
1"  août  une  exposition  n-gionale,  internationale  el  colo- 
niale sous  la  présidence  d'honneur  de  M.  leD''  Bertrand, 
maire  d'Aix. 

Expositions  annoncées 

Paris,  21  au  20  mai,  lOxposilion  nrintanicrc  do  la  Société 
Naliiinale  aux  serres  du  Coiu-s-la-Roino. 

Lyon,  2.S  mai  au  i  Juin.  lOxiiosiUon  générale. 

LÛle,  mai  à  septembre.  lOxposilion  internationale  générale. 

Grasse  lAlpes-.\(ar.),  10  avril.  Expos,  agricole.  Iiorlicolc  ci 
industrielle. 

Pau,  15  ;ui  iï  mars.  Kxpos.  horlicolo  et  artistique. 

Aix-en  Provence,  27  avril-1"  août  E.xp.  intornalionalo  et 
côloloniale. 

Anvers  (Belgique),  26-2.S  avril.  Exposition  générale. 

Besançon,  l'i-17  août.  Exposition  générale. 

Moulins,  l?-l.">  juin.  Expos,  déparlemenlale  horticole. 

Londres,  'i'y-H'i  juin.  Congrès  do  Mosiéristcs  el  exposition 
de  Roses.  —  2S-30  mai  Tomplo  Sliow  (Exp.  générale). 

Melun,  2-.")  août.  Expos,  générale. 

Dammartin  (Seine-et-Marne),  août.  l!;xp.  Iiorlicolc  cl  des 
lieaiix  ails. 

Versailles.  ;!1  niai-:i  juin.  Exp.  liorliiole. 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  de  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Angers.  7  au  10  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes. 


PI 


LE  JAUDIN 


LHorliciillui-c    MU    .liipon 


«  Le  mois  d'avril,  au  Japon,  est  le  meilleur  el  le  plus 
délicieux  do  l'année  »,  écrit,  dans  le  Hullclin  de  la 
Société  du  Japon,  M.  l'.liozo  Koiké,  attaché  à  la  Légation 
japonaise  en  Angleterre.  ■■  On  dit  chez  nous:  «  les  vents 
de  février,  les  averses  de  mars  et  les  (leurs  d'avril.  " 

De  toutes  les  lleurs  qui  embellissent  cette  saison  au 
Japon,  colles  du  Cerisier  sont  les  plus  gracieuses  et  les 
plus  séduisantes.  Tokio,  capitale  du  Japon,  souvent 
appelée  «  la  Ville  fleurie,  »  présente  pendant  ce  mois 
d'avril  un  aspect  splendide,  celui  d'un  inmiense  bou- 
quet de  ces  fleurs  rose  clair.  Quand  on  monte  sur  une 
montagne  qui  se  trouve  à  l'extrémité  de  la  ville,  et  (ait 
partie  du  fameux  parc  d'Uyeno,  on  embrasse  toute  la 
ville,  couverte  do  nuages  légers  de  fleurs  de  Cerisier  se 
balançant  au  souifle  caressant  des  brises  printaniéres. 

«  Les  [irincipales  fleurs  de  la  saison,  après  celles  du 
Cerisier,  sont  colles  du  Prunier,  du  l'i/rus  speclahi/ix 
(Kaido),  du  Kerria  jaiionica  (Yamabuki;,  et  ensuite  les 
Azalées,  Glycines,  Iris,  Pivoines  et  Lotus.  A  cette 
époque  de  l'année,  le  temps  est  généralement  l)eau,  et 
la  haute  société  donne  plusieurs  garden-parties;  la  prin- 
cipale fête  de  la  saison  est  la  garden-party  donnée  à 
l'un  des  palais  impériaux  de  Tokio,  à  laquelle  ne  sont 
invites  que  des  privilégiés.  » 

Le  parc  auquel  fait  allusion  le  passage  ci-dessus  est 
celui  do  Shinjicou,  placé  iious  la  direction  de  notre  très 
estimé  collègue  et  ami  Foukonba.  S.  ^L  l'Empereur  du 
Japon  a  d'ailleurs  formé  le  projet  de  transformer  celte 
propriété,  qui  est  actuellement  divisée  en  petits  jardins 
tracés  a  la  mode  japonaise,  avec  immenses  vergers, 
rizières,  lacs,  jardin  zonlogique,  étangs  aménagés  pour 
la  i-hasso  au  canard,  etc.,  en  un  grainl  parc  paysager. 
Notre  rédacteur  en  chef,  M.  Henri  .Martinet,  a  eu  l'hon- 
neur d'être  chargé  d'établir  le  projet  et  les  devis  concer- 
nant la  transformation  de  ce  parc,  d'une  très  gramle 
étendue,  el  les  travaux  seront  commencés  aussitôt  que 
les  crédits  demandés  au  Parlement  japonais  seront 
votés.  Mais  nous  pouvons  rassurer  les  personnes  qui 
ont  déjà  assisté-  à  la  féto  des  Cerisiers  ou  qui  ont  l'ambi- 
tion d'y  assister  un  jour.  Sur  les  indications  do  M.  I''ou- 
kouba,  M.  M.'ïrtinel  s'est  arrangé,  dans  l'établissement 
de  son  plan,  pour  conserver  les  magnillqucs  avenues 
déjà  plantées  de  cerisiers,  et,  mieux  encore,  il  a  aug- 
menti'  lo  circuit  des  promenades  bordées  de  Cerisiers 
plantés  en  groupes  ou  isolés. 

Le  parc  ainsi  transformé  renfermera  une  importante' 
collection  botanique  et  un  groupe  de  serres.    - 


Orchidées 


Actualités   —  Plantes  nouvelles      -  Les  hybrides 
du  LoBlia  DIgbyana 

Nous  avons  u  signaler,  dans  le  domaine  des  (  )rchidees 
deux  faits  intéressants  :  une  étude  de  M.  Noël  Dernard 
sur  la  germination  de  divers  végétaux,  et  des  Orchidées 
on  particulier,  et  une  lettre  adressée  li  des  journaux 
d'.Vngli'terro  el  d'Allomak;ne  par  .M.  l)e  I.anghe-Vorvai'iio 
au  sujet  do  la  culture  on  terreau  <h>  feuilles,  dont  il  a 
été,  en  quelque  sorte,  lo  promoteur  depuis  quelques 
années. 

Nous  reviendrons  on  détail,  un  aulro  jour,  sur  lo 
travail  do  M.  Noël  Homard.  Quant  à  la  question  du  ter- 
reau do  (oulllns,  elle  est  toujours  à  l'ordre  du  jour,  ot 


quoique  la  communication  do  M.  I»e  Langhe-Vervaene 
n'apporte  aucun  élément,  aucun  fait  nouveau,  elle  nous 
fournira  l'occasion  d'appeler  l'atteidion  des  orchido- 
pliiles  sur  ce  sujet. 

C'est  à  eux,  en  elTet,  qu'il  appartient  d'élucider  les 
problèmes  de  culture.  Le  physiologiste  i»eut  com- 
menter l'ieuvre  de  la  nature,  il  peut  même  arriver  le 
premier  à  formuler  do  grandes  lois  par  sa  sagacité  à 
grouper  les  phénomènes;  mais  ces  pliénomènes,  il  no 
peut  les  inventer;  c'est  le  cultivateur  qui  les  lui  fournit, 
et  rien  no  servirait  au  premier  d'élaborer  des  théories, 
si  elles  n'étaient  pas  basées  sur  les  (ails  et  confirmés 
par  eux. 

C'est  pourquoi  nous  voudrions,  dans  cette  question 
de  la  culture  en  terreau,  voir  laisser  un  peu  de  côté  la 
théorie  et  produire  d'abord  les  faits.  Quand  on  en  con- 
naîtra beaucoup,  quand  on  les  connaîtra  bien,  l'on 
pourra  commencera  raisonner. 

Il  nous  semble,  pour  parler  très  sincèrement,  que 
M.  De  Langlie-Vervaene  risiiuerait  plutôt  de  nuire  au 
procédé  qu'il  préconise  en  voulant  en  faire  la  théorie. 

Ainsi,  nous  ne  pensons  pas  que  tout  le  monde  ad- 
mette, comme  le  dit  tout  net  M.  Do  Langhe-Vervaene, 
qu'il  faut,  avant  tout,  comlnmner  la  culture  des  Orchi- 
dées comme  épiphytes  sous  verre  (si  par  là  il  vent  dire, 
bien  entendu,  la  culture  dans  le  sphagnum  avec  plus  ou 
moins  de  libre  do  polypode).  La  prouve  que  tout  le 
monde  n'est  pas  de  cet  avis,  c'est  que  .M.  Lucii'n  Linden, 
qui  a  bien  quohiue  compétence  on  matière  de  culturo 
d'Orchidées,  reste  convaincu  ([u'il  est  parfaitement  pos- 
sible d'obtenir  des  résultats  tout  aussi  beaux  par  ce 
procédé  traditionnel  qu'avec  le  terreau  de  feuilles;  el 
de  fait,  quand  on  a  vu  les  superbes  cultures  de  Moor- 
tebeek,  on  est  obligé  do  reconnaître  qu'il  serait  difficile 
d'esi)érer  mieux. 

Le  Cardeiiers'  Chrimicle  constate,  de  son  côté,  qu'en 
Angleterre  les  avis  sont  très  partagés  à  cet  égard,  et 
que  plusieurs  cultivateurs  ont  expérimenté  le  terreau 
sans  succès. 

M.  De  Langhe-Vervaene,  lui,  a  essayé  do  cultiver 
dans  le  terreau,  et  il  a  obtenu  d'excellents  résultats;  il 
a  remis  ce  ])rocédé  en  honneur,  el  avec  un  certain  tour 
de  main,  dans  certaines  conditions,  plusieurs  cultiva- 
teurs ont  également  très  bien  réussi.  Toutefois  nous 
savons  que  les  avis  diffèrent;  que  tel  orchidophilo 
n'aime  pas  h'  terreau  pour  les  (îaltleya,  tel  autre  pour 
les  Cypripodium  ou  les  Odontoglossum.  Il  serait  fort  à 
souhaiter  que  chacun  voulût  bien  faire  connaître  les 
résidtats  qu'il  a  obtenus,  les  succès  comme  les  écliecs, 
pour  permettre  de  savoir  exactement  ce  qu'on  peut 
attendre  de  ce  genre  do  culture;  mais  avec  lo  terreau 
comme  avec  le  sphagnum,  lo  tact  et  l'habilelé  du  culti- 
vateur sera  toujours  le  facteur  essentiel. 


La  gravure  que  nous  publions  ci-contre  (flg.  li) 
représente  un  dos  plus  beaux  hybrides  du  Livlia 
hiijlii/diKt,  cette  espèce  si  précieuse  pour  les  semeurs, 
et  qui  promet  de  devenir  la  souche  d'une  mervoilleuso 
lignée. 

Le  Livliii  Dtffhi/aiiti,  qu'on  appelait  jadis  lirnssavolir 
Dif/bi/aiin,  est  une  espèce  qui  produit  des  fleurs  1res 
grandes,  très  remarquables  d'allure,  possédant  des 
qualités  do  premier  orilrc;  mais  ces  qualités  sont  mal- 
houreusemonl  un  peu  gâtées  par  ce  fait  que  les  fleurs 
ont  un  coloris  vert  jaunâtre  clair  qui  n'est  pas  fort 
plaisant.  Néanmoins  l'espèce  ne  pouvait  manquer  d'at- 
tirer l'attention  des  semeurs,  qui  étaient  en  droit  d'es- 
pérorde  corriger  co  défaut  do  couleur  par  le  croisement 


LE    JARDIN 


en 


artificiol.   En  oaol,  le  LœlUi  Digbyana  a  prn.luil  des 
hybrides  ina};niliqiios. 

Le  premier  par  nrdre  de  date  a  ôlû  celui  que  roprésonlo 
noire  gravure,  le  Lœliocattlcjja  X  JJii/liii'i'in-Mossiu-, 


k 


!..  X  I»iii('''iitrice  (le  lîussie  {{Dùjlji/fiiia-Meinleli),  de 
M.  Maroii,  qui  aolilonu  un  succès  très  vif  h  ri'lxposilion 
do  i'.iOO,  du  L.  X  ThoDitoui  [(iiishelliaiKt-hiiihiiana) 
ot  du  La-lia  X  Dighydiio-jiiiriii/rdta  ;  puis  vturonl  à  bref 


''^. 


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Fig,  4'i.  —  LœUocaUleyay'  Dighyano-Mosiur. 


qui  date  de  1889;  c'est,  comme  on  peut  le  voir,  une 
lleur  do  grandes  dimensions  ot  d'une  alluro  superbe; 
elle  a  conserve,  sur  le  pourtour  du  labelle,  les  franges 
élégantes  qui  donnent  au  Lœlia  Digbyana  un  caractère 
tout  à  fait  particulier. 

Le  Licliocattlei/a  mgbyno-Trianœ  fit  son  apparition 
quelques   années    plus   tard   (1897),  bientôt  suivi  du 


délai  le  Lsslia  X  Mrs.  Gratrix,  avec  le  L.  cinnabarliia, 
le  beau  LœliocatUei/a  X  Madame  Ch.  Maroii,  issu  du 
C.  giiias,  et  le  C.  X  Groganiœ,  issu  du  C.  Ifarrisoiilœ. 
Enfin  M.  Louis  Fournier,  <le  M.irseille,  a  i)résente 
receninienl  a  Paris  le  L.  X  Marguerite  Fournier,  issu 
du  r«^^/ew  ?"/">?'«, magnifique  fleur  moins  longuement 

frangée  que  celle  figurée  ci-contre,  et  .NL\L  Veitch  vien- 


rf6 


LE   JARDIN 


lient  d'i'X|)i>si'r  à  Londres  lo  superlie  Lwliocatlleiia  X 
Digbyanii-purpurtitd  Kdirard  VU,  qui  a  été  (m-l 
admiré. 

l'ji  fait  de  nouveautés,  nous  avons  principalement  à 
citer  des  hybrides  :  le  Caltlei/a  X  Clymene  (voir  p.  5 1); 
le  C.  X  Cybele,  obtenu  par  NIM.  Veitch,  do  Chclsea, 
entre  le  C.  (liiskeHiaiid  et  le  C.  Ltiâdemaiiiiia;  le  ('.  X 
Rothirellœ,  obtenu  par  un  américain,  M.  Rothwell,  entre 
le  C.  Eldorado  et  le  C.  liotrrintjiaiia,  le  fi/in-ipcdium 
X  •'' •  Dhnmock  {Oodsef'fifi/iinn  p:iT  Dniryi],  le  Zygo- 
colax  X  'Wiganiaiiux  superbux,  nouvelle  variété  très 
remarquable,  le  l'haiocalatilhe  X  liuf'l'^  >ssu  du  l'Iia- 
iiis  Stiiiderinnus  et  du  Cnlmithe  X  Oaktrood  Riiby, 
le  su|iorlie  Ijvliocallleya  X  Queen  Me.rnndra,  issu 
du  /..  X  beUii  et  du  C.  Trinnn',  les  Cyinbidiuin  X 
J.oirio-fjraiidi/loruiii  et  Loicio-  Maslerxiatiiini,  tous 
obtenus  en  Angleterre,  et  les  suivants,  obtenus  en 
Hel^'ique  :  Cattleya  X  menwrio  Bleui,  issu  du  C. 
Acla/idi;i'  et  du  C.  yrnnvlosa,  et  dédié  à  notre  ro- 
grotlé  compatriote,  et  Cy/iri/iediinn  X  Steiimn/iin; 
superbe  variété  du  croisement  Leeaintm  par  villosiim, 
obtenue  par  M.  Stepinan  et  mise  au  commerce  jiar  l'élan 
blissemcnt  deMoortebeek. 

Il  n'est  pias  possible  de  signa'er  comme  nouveauté 
un  Cypripedium  hybride  présenté  n-eemment  à  Lyon, 
sous  le  nom  do  C.  X  I-o/Inclieri  ;  cet  hybride  est  issu 
du  C.  i>isi(j/ieel  du  C.  villosinn,  ce  qui  ne  saurait  repré- 
senter quelque  chose  de  précisément  nouveau  et  il 
aété  obtenu  au  château  de  lal-'lachère,  d'où  son  nom(!  !J 
Voilà  un  nom  qui  a  tous  les  droits  possibles  a  être 
supprimé. 

G.  T.  Gmr.NAN. 


■  — ^aajw^- 


Cultures   coloniales 


L'Ortie  de  Chine 

Le  Hot'limeria  iiirert  llook.  [Lr/ira  niven  L.j  fournit 
la  fibre  textile  qui  est  connue  dans  le  commerce  sous 
le  nom  de  m  ramie  »  ou  «  ortie  de  Chine  ».  Cette  plante 
est  cultivée  depuis  des  siècles  en  Chine  et  au  Japon,  et 
rétodc  que  l'on  falirique  avec  ses  fibres  est  bien  connue 
et  recherchée  dans  les  marchés  de  tout  le  monde  civi- 
lisé. C'est  le  nellle  liotli  des  marchan<ls  anglais;  elle 
est  très  fine  et  ressemble  beaucoup  à  la  soie.  La  grande 
ditllculté  a  été  jusqu'à  maintenant  de  si'parer  les  libres 
des  tiges;  la  méthode  adoptée  par  les  Orientaux  est 
assez  |)rimitive  et  demande  beaucoup  de  temps.  Depuis 
ijuelques  années  les  l'rançais  et  les  Américains  so  sont 
séricusomcnt  occupés  do  cette  industrie  et  ont  décou- 
vert des  méthodes  bien  perfectionnées  et  pratiques;  en 
effet  les  machines  de  décortication  que  .M.  P.  l'"aure, 
l'habile  ingénieur  do  Limoges,  a  inventées  permettent 
d'exploiter  cette  industrie  dans  des  condilions  rémuné- 
ratrices. ,\ussi  s'est-on  mis  à  étudier  la  culture  d"  la 
plante  et  la  fabrication  delaramio  très  sérieusement. 

La  plante  est  de  culture  très  facile,  poussant  bien 
<lans  une  terri"  un  peu  forte  et  humide.  ICIle  supporte 
l)ieii  les  gelées;  mais  il  parait  que  pour  obtenir  h'S 
tiges  longues  et  bonnes  pour  l'industrie  textile,  on  doit 
la  cultiver  dans  un  climat  jouissant  d'étés  assez  longs 
et  chauds,  comme  lo  centre  et  le  sud  do  la  I-'rance.  La 
plante  se  multiplie  très  facilement  par  division  el  par 
boutures  dos  racines,  et  tandis  quolcs  tiges  fournissent 
la  libre  précieuse,  les  feuilles  sont  une  très  bonne nonr- 
riluro  pour  les  bestiaux. 

Ii>>pui8  quelques  années  l'on  fait  des  exportations 
assez  importantes  de»  racines  do  celle  plante  du  J.'i|Min 
en  lîuropo:  France,  Russie,  etc.,  et  en  Amérique.  Notre 


maison,  qui  se  fait  une  spécialité  des  produits  horti- 
coles el  agricoles,  en  a  expédié  des  centaines  de  mil- 
liers. 

Les  plantes  ont  toujours  bien  supporté  le  voyage,  de 
manière  que  les  plantations  qui  en  ont  été  faites  ont 
bien  réussi  dès  le  conimencement.  Surtout  les  planta- 
tions impériales  russes  au  Caucase  ont  bien  réussi;  de 
là  on  a  commencé  à  fournir  les  cultivateurs  français. 

11  l'st  hors  de  doute  aujourd'hui  que  la  culture  de 
celte  plante  utile  et  l'industrie  qui  se  sert  de  ses  fibres 
se  développeront  sur  une  grande  échelle  et  l'on  ne  peut 
que  recommander  des  essais  soigneux  à  tous  ceux  qui 
ont  des  terrains  pouvant  convenir  à  cette  culture. 

Tu  KO  EiK.intiT 

(le  la  in:ii<i>ii  l.rniis  KirtiniPr. 

La  colture  hivernale  iId  Réséila  sur  la  côte  d'azur 

Uien  intéressante  est.  entre  autres,  cette  culture  do 
plus  en  plus  étendue  «  aux  pays  où  fleurit  l'Oranger». 
De  toutes  les  gares  du  P.  L.  M.  enlre  Ollioules  et  l'Italie 
partent  chaque  jour,  en  hiver,  de  grosses  quantiti's  do 
tiges  lleuries  coupées  du  Réséda  si  humble,  mais  à  la 
si  douce  et  si  agréable  odeur.  Ces  tiges,  réunies  en 
petites  bottes,  sont  emballées  en  légers  paniers  de 
roseaux  [Arundo  Uoiiti.r],  et  expédii'es  en  colis  postaux. 
En  temps  utile,  ces  colis  sont,  contre  les  rigueurs  hiver- 
nales en  cours  de  route,  entourés  d'ouale  et  d'épais 
papier.  Les  tiges  fleuries,  cueillies  non  humides  au 
milieu  du  jour,  voyagent  adniirablemenl,  ainsi  embal- 
lées, et  elles  arrivent  en  parfait  état  a\ix  grandes  dis- 
tances, aussi  bien  à  Londres  et  à  lierlin  qu'a  Paris. 

A  Hyères,  où  cette  culture  hivernale  du  Réséda  a  pris 
une  particulière  extension,  et  où  elle  réussit  superbe- 
ment surtout  dans  les  terres  silico-argileuses  et  riches 
des  séculaires  jardins  maraichers,  la  dile  culture  est 
ainsi  faite.  Sur  terre  bien  engraissée  d'une  fumure  aux 
principes  fertilisants  activement  assimilables,  semis 
du  l.j  août  au  i"  septembre,  en  place,  à  la  volée  ou 
mieux  en  lignes,  sur  tables  larges  de  1"'20-:W  en  moyerine 
et  dirigées  de  l'est  à  l'ouest,  autant  que  faire  so  peut. 
Le  semis,  que  l'on  enfouit  légèrement,  est  fait  plutôt 
très  dur,  la  levée  des  graines,  malpn-  les  plus  grands 
soins  donnes  à  leur  semis,  n'élant  pas  toujours  par- 
faite. On  éclaircit  au  reste  le  plant  jeune  encore,  s'il 
vient  à  lever  trop  serré.  Les  bonnes  germinations  et 
levées  de  la  Une  semence  de  cette  planle  exigent 
absolument,  à  l'époque  de  fin  août  sous  les  cieux  de  la 
Côte  d'azur,  époque  à  laquelle  le  soleil  est  encore  là 
bien  lirùlant,  de  fréquents  arrosages.  Le  jardinier  doit 
ne  jamais  laisser  sécher  la  surface  de  la  terre  ense- 
mencée de  cette  plante. 

Le  semis  levé  ne  demande  plus  que  les  arrosages  uti- 
les, et  un  sarclage.  Parfois,  par  les  journées  humides, 
vers  la  fin  de  septembre,  les  limaçons,  qui  sont  friands 
du  jeune  Réséda,  l'attaquent  et  lui  feraient  bien  du 
mal  si  l'on  n'y  veillait.  Quelques  saupoudrages  avec  de 
la  chaux  en  poussière  ont  vile  raison  de  l'onneiui. 

Le  ri'séila  cultivé  en  pleine  terre  a  besoin  d'ôlre abrité 
pour  qu'on  di'-pit  des  abaissements  de  la  température, 
qui  |)ourraient  lui  être  nuisibles,  si  ces  abaissements 
descendent  à  2-3  sous  zéro,  il  donne  et  continuo  jus- 
qu'en mars  sa  production  hivernale.  Il  l'est  ilo  diverses 
façons. 

Aux  régions  les  moins  favorisées,  des  cultivateurs 
l'ont  semi'  en  collres  aux  côtés  élevés.  Aux  jours 
froids,  sur  ces  coffres  sont  apportés  dos  châssis  ou  dé- 
roulés des  |iaillas3ons. 


LE  JAUDIN 


87 


D'aulres,  qui  onl  som<^  des  carrés  onlirrs  on  siin|iles 
tables,  planlonl  sur  lo  carré  des  lignes  répiilirrcincnt 
espacées  de  piquets  hauts,  sur  terre,  de  0"'S0  a  1  mètre, 
et  sur  les  lûtes  desquels  sont  ensuite  tendus  des  fils  do 
fer.  Sur  ces  fils,  aux  menaces  de  froids  jours,  on  dé- 
roule dos  paillassons  ou  l'on  place  des  claies  faites  avec 
dos  branches  do  bruyère. 

A  Ilyores,  les  cultures  cloiidups  do  lu  luôiiic  plante 
—  nous  connaissons  do  ces  cultures  qui  nicsiirenl 
2,000  métros  superficiels  — sont  encore  plus  siniploniciil 
abritées.  Le  carré  est  do  l'est  à  l'ouest,  et,  ;i  4-.j  niélres 
d'intervalle,  coupé  d'une  doultle  li;,'ne,  l'une,  on  arriére, 
do  piquets  de  1  mètre  sur  lo  sol,  et  Tautro,  en  avanl.  lio 
piquets  hauts,  sur  lo  sol 
aussi,  de  2"'.'>0.  Des  liges  do 
pins,  légères  mais  suffisam- 
ment fortes,  sont  assujetties 
sur  los  tètes  des  piquets  de 
ces  doux  lignes,  ces  tiges  re- 
liant longitudinalement  ces 
piquets  entre  eux.  Sur  la 
charpente  que  constituent  ces 
doubles  lignes,  sont  placées 
et  attachées  ensuite,  et  |iour 
tout  l'hiver  mémo,  de  légères 
claies  en  tiges  de  bruyères. 
Ainsi  que  l'a  prouvé  l'expé- 
rience de  multiples  années 
déjà,  ces  claies  ainsi  compo- 
sées et  placées  réalisent  un 
abri  relativement  puissant 
contre  le  froid.  Et  la  disposi- 
tion de  ces  claies,  disposition 
bien  ouverte  au  sud,  laisse 
los  plantes  jouir  enlièrement 
du  soleil. 

Ce  dernier  mode  d'abri  hi- 
vernal élevé  est  au  reste,  à 
llyères  parliculierement,  lar- 
gement employé  au  bénéfice 
d'autres  plantes  llorales, 
comme  aussi  de  piaules  à 
produits  alimenlaires.  Il  l'est 
surtout  pour  la  culture  de  la 
Violette  et  pour  celle  de  l'ex- 
cellente petite  fraise  des 
bois  si  largement  cultivée  à 
llyères. 

Il  est  bien  entendu  que  tout 
le  réséda  cultivé   on    plein  air  en  hiver,   sur   la  Cote 
d'azur,  et  abrité  de    diverses  façons   ainsi   que   nous 
l'avons  dit,   est  uniquement  des  plus   belles  variétés 
améliorées  aujourd'hui  connues. 

X.VRDY    PEnE. 


Fis.  45. 


Quelques  Gesnériacées 

Leurs  mérites.  —  Leur  culture  ^1). 

Culture  des  Aclihnei/es 

Le  compost  qui  nous  servira  pour  les  Achimenos  est 
absolument  lo  même  que  pour  les  Gloxinias.  Xous  pla- 
çons les  rhizomes  10  à  :^0  dans  chaquepot  varinntdoO"'10 
à  0™l."j,  suivant  la  force  dos  potées  que  l'on  veut  obtenir. 
Nous  recouvrons  de  0"'OJ  à  n'"(i.'i  de  la  même  terre.  Nous 
les  plaçons  touche  a  touche  dans  une  bâche  de  serre  de 
io  à  :^0  degrés,  ou  sur  une  couche  sous  châssis  à  la 

(1)  Le  Jardin,  1902,  p.  .'52. 


môme  température.  N'ous  iliinnr>ns  de  fréquents  bassi- 
nages  après  qu'ils  sont  bien  levés,  et  pendant  toute  la 
période  do  végétation  jus(|u';i  la  fioraison. 

Comme  les  liges  sont  gndes  et  llexibles,  et  ne  se  main- 
liennonl  que  difficilement,  pour  la  plupart  des  variétés, 
lorsqu'elles  arrivent  à  Heurir,  nous  les  attachons 
avec  de  petits  tuteurs  effilés.  Pendant  la  végétalion 
nous  ombrons  lorsque  le  scdeil  est  trop  vif  et  aérons  l)ien 
plusque  pour  lesGloxinias.  Lorsque  la  floraison  s'éteint 
nous  diminuons  lentoiiiont  los  arrosages,  que  nous 
cntrelenons  cependant  toujours  un  peu  [pendant  assez, 
longtemps,  jusqu'à  la  complète  formation  des  rhiziimes. 
Mous  les  remisons  sous  une  li.'cche  de  serre  à  Kou  10"  et 

les  dépotons  seulement  au 
moment  de  la  mise  en  végé- 
tation, c'est-â-dire  vers  le 
mois  d'avril. 

Culture  des  Xœge/ia 

Les  soins  à  donner  à  co 
genre  de  plantes  diffèi-ent  sur 
certains  [inints  de  ceux  rpii 
conviennoni  aux  Gloxinias  et 
,\chimenes. 

l'our  obtenir  une  floraison 
de  fin  d'autnmne,  novembre 
cl  déccmlire,  que  nous  cimsi- 
dérons  comme  la  plus  inté- 
ressante, nous  les  mettons 
en  végétation  dans  la  pre- 
mière quinzaine  du  mois  de 
mai  sur  une  couche  chaudo 
de  l.j  à  20"  ou  dans  une  serre 
maintenue  à  la  même  tempé- 
rature. 

Xous  plantons  un  seul  rhi- 
zénio  par  godet  de  0"'08  dans 
la  même  préiiaration  que  i)Our 
toutes  les  autres  Gesnéria- 
cées. Xous  mouillons  d'abord 
1res  légèrement,  et  lorsque 
les  racines  arrivent  aux  pa- 
rois des  pots,  nous  leur  don- 
nons un  rempotage,  que  nous 
renouvelons  trois  ou  quatre 
fois  pendant  la  période  de 
leur  développement,  opéra- 
tion que  nous  tenons  à  suivre 
attentivement  pour  nous  as. 
surer  une  belle  venue.  Xous  les  tenons  bien  plus 
ombrés  que  los  Gloxinias  et  prodiguons  les  bassinages 
sur  les  feuillages  plusieurs  fois  par  jour,  surtout  par  les 
journées  chaudes  et  arides,  pour  stimuler  la  végétation 
et  prévenir  la  grise  qui  les  atteint  assez  facilement  lors 
qu'on  les  tient  trop  secs  (I).  Dés  le  1.")  octobre  les  va- 
riétés les  plus  précoces  commencent  à  donner  leur  fie- 
raison,  qui  se  prolonge  avec  les  plus  tardives  jusqu'au 
mois  do  janvier.  Pendant  cet  intervalle,  nous  jouissons 
do  l'effet  le  plus  charmant. 

Culture  (les  Tydœa 
La  culture  dos  Tydiea  se  rapproche  beaucoup  de  colle 
des  X.egelia.  Môme  mise  en  végétation  dans  la  même 
terre,  mêmes  rempotages  successifs,  mais  un  peu  moins 
d'ombre,  moins  de  bassinages  et  plus  d'aération. 
Certaines  variétés  tendent  à  devenir  très  hautes;  on 
(1)  Il  faut  cepeiulanl    preiulre   beaucoup   de    précnulions    pour 
éviter  lie  taclior  les  feuilles  :  pi)ui'  toutes  les  Gesneriacies,  on  iloil 
suspendre  los  bassinages,  vers  le  milieu  <lu  jour,  kirsiiue  le  soleil 
est  .irdenl. 


i(  rohnsta  perfecla. 


88 


LE  JAI\DIN 


peut  y  remédier  en  pinçant  légèrement  l'cxlrt^milé  lit  s 
pousses. 

Les  Tyd.va  peuvent  fleurir  on  toutes  saisons,  mais 
c'est  généralement  en  liiver  qu'ils  offrent  le  plus 
d'intérêt. 

Toutes  les  autres  Gesnt'riacées  bulbeuses  que  nous 
indiquons  ci-dessous  peuvent  être  soumises  au  mOme 
traitement. 

Nous  avons  souvent,   dans  ces  cultures,  diflérentos 
maladies  cryptogamiques,et 
aussi   les  pucerons.  Le  trai- 
tement préventif  est  le  meil- 
leur. 

Nous  avons  bien  soin  de 
laver  nos  pots  avant  de  nous 
en  servir,  et  avant  de  rentrer 
une  collection  dans  une 
serre,  nous  avons  préalable- 
ment nettoyé  toutes  les  bâ- 
ches ,  enlevé  tous  les  vieux 
matériaux,  lavé  les  plan- 
chers à  l'eau  sulfatée  et 
blanchi  tous  les  murs  à  la 
chaux. 

l'endant  le  cours  du  déve- 
loppement de  la  végétation, 
nous  appliquons  régulière- 
ment des  bassinages  à  la 
nicotine,  à  l'hypnol,  à  rai<le 
d'un  pulvérisateur  très  lin 
et  à  dose  très  légère. 


Liste  des  meilleures  GesnMa- 
cées  de  collection 

(jloxima.  —  Aurore  du 
XX'  siècle,  I-'rais  .Minois.  Flam- 
me do  Bengale,  Gracieux  sou- 
rire. Général  Speranski,  Mer- 
veille de  1900,  Mme  Devaux, 
Plaisir  des  yeux,  Ténébreux, 
Horizon  1900,  Rêve  bleu,  Heine 
des  Coquettes.  La  Tosca,  Sou- 
venir de  l'ami  Charles,  Songe 
oriental.  Meissonier,  .\I.  Hu- 
gues. Défiance,  Do  Candolle, 
La  Fayette.  La  l'aimpolaiso. 
Coquet  rose,  Cleo  do  .Mi'rode, 
Cocjuette  de  Vaucclle,  La  .Mas- 
cotte, .Mme  Octave  Dubois. 
.Mme  Hossian,  Viclorine,  .Mllo 
do  la  Valliéro,  Nuée  rare.  Sou- 
venir d'un  Hévo,  Le  .Mandarin, 
Inimitable,  Mme  Auguste  No- 
nln.  .Marinette,  (irande-du- 
chossoOlga.  Jeanne  d'Arc,  Syl- 
phide, Virginulis,  Mllo  Yvonne 
Jarlis,  l'alrie,  Itosièro  lileue. 
Le  l'rogrès.  .Madeleine,  La  Renommée,  Drapeau  français, 
Grisélidis,  Tricolor,  .Mme  A.  Rodier,  l'erlo  du  Sérail,  Er\  n- 
née,  Souvenir  d'une  Araic.  Roi  des  Rouges. 

AcHiMENEs.  —  Prolifère,  Margurita,  Dentonia.  Qucen  Mauve, 
Longillora  .Major,  Longidora  .Mlle  .Morthe,  Kdmond  Caissier, 
Céleslial.  I.ongillora  rosco,  Dozzle.  tnique,  Firellv.  .Mauve 
Perfection,  .Mme  Georges,  Cari  Wolforth,  Ma'steriiiere, 
.Mme  Jehonne,  Lady  Mltleton,  Ambroiso  Vorscliadell,  Kii- 
niolpe  fimiiriata.  Kstelle,  .Mnie  Kindaller. 

NiKiiKLiA.  —  Feu  di:nfer.  .Mlle  l'crnando  VIgor,  Présiileril 
Doin,  Souvenir  <l()  rFxposillon  de  r.«Kt.  Itcauti^  d'Automne, 
HijoH,  Cnipiolle,  Gerbe  Lumineuse,  Inrendie,  Japonaiserie, 
I.n  Du80,  Mlle  Suzanne  Carneau,  .Mme  Jean  Page,  Mme  Jarle.s, 
.Nb-rveillo  .l'Automne,  Mniclie.  Perle  dos  AuliinvH,  Pluie  do 
feu,   Punetata,  Souvenir  de  Jules  Vallerand,  lapis  d DrienI, 


flg. 'lO.  —  7'yr/o'a  (cliché  llclnnmaim). 


/ebrina 

Tyixf.a.     —      ItCBUtl'- 


Fantasque,      M.       Mnrtin-Cahuza. 


Mme  FHienno  Narboulon,  Pluie  d  Kncre,  Cercle  de  Feu,  Con- 
seiller Dubois.  Ivsope.Fxplorateur  Andrée,  Gismonda,  Homère. 
Lueur  d'incemlie.  Marie-Louise,  Mme  de  Sévigné.  .Mina, 
Mosaïque.  Oberon.  Peau  de  l'igre.  Président  Cliandon,  Psyché, 
Robert  le  Diable,  Socrate,  'l'ananarive.  Trophée,  Voile  de 
Deuil. 

E.  V.VLLEBAXD. 

Le  Jardin  a  publié  en  i>VX>  une  grande  planrhe  en  hélio- 
gravure représentant  un  lot  de  Gloxinias  hybrides  exposé 
aux  Tuileries  par  MM.  Vallerand.  et  qui  excita  l'admiration 

;iénér.ile.  Rki,. 

LE  JAR^IN_POTAGER 

Les  Fraises  sur  nos  tables 
toute  l'année  '^mlei  ,lj 

Nous  voici  donc  au  15  oc- 
tobre avec  de  beaux  fraisiers 
fraichement  empotés;  les 
cœurs  doivent  être  gros, 
contenir  do  beaux  rameaux 
;i  fleurs.  Nous  les  laisse- 
rons dans  cet  état  vingt  à 
vingt-cinq  jours;  ils  pren- 
nent un  petit  repos,  tout  en 
émettant  quelques  racines 
blanches  dans  la  terre  nou- 
velL'.  Pendant  ce  temps, 
nous  aurons  construit,  pour 
être  prêts  du  1;")  au  20  no- 
vembre, une  couche  soit  de 
feuilles,  soit  de  fumier  de 
cheval  vieux,  mélangé  avec 
du  neuf,  afin  de  faire  des 
couches  hautes,  qui  durent 
et  ne  donnent  pas  di  coup 
de  feu.  11  ne  faut  guère  dé- 
passer 15  à  18°.  Les  fraisiers 
seront  placés  sur  ces  cou- 
ches ;  les  pots  y  seront  enter- 
rés jusqu'au  ras,  avec  des 
feuilles  ou  du  fumier  sec, 
court.  Pour  la  première  sai- 
son, il  faut,  autant  que  pos- 
sible, que  ces  couches  soient 
construites  dans  une  bâche 
où  il  y  a  un  chauffage,  cela 
aplanira  bien  des  difficul- 
tés. Le  mois  qui  suit  n<dre 
mise  sur  couches,  beaucouii 
de  r.imeaux  sont  visibles  et 
commencent  à  former  le 
bouton  a  fleurs;  souvent,  à 
ce  moment,  la  couche  baisse 
de  chaleur,  d'où  un  arrêt  pour  le  fraisier;  alors  le  chauf- 
fage intervient;  tout  doucement,  nous  entretein'ns  la 
même  température,  qui  conduit  nos  fraisiers  à  fleurir 
vers  le  l.'j  décembre.  C'est  alors  que  nous  aurons  recours 
à  la  serre  chaude. 

Mais  d'abord,  il  convient  de  faire  un  choix,  et  d'éli- 
miner rigoureusement  les  plants  dont  les  rameaux  à 
fleurs  ne  sont  pas  sortis.  Il  y  en  aura  un  bon  nombre 
parmi  ceux  que  nous  avons  rentrés  sur  couche  les 
premiers;  aussi  faut-il  en  rentrer  toujours  moitié  plus 
qu'on  n'en  a  besoin.  Les  F'raisiers  que  l'on  a  com- 
mencés huit  jours  plus  tard  montent  déjà  mieux,  etainsi 
do  suite;  ceux  commencés  pour  mars  montrent  tout 
leurs  rameaux  k  fleurs. 

(Il  /-«  Jardin.  l'.W,  p.   37. 


LE  JARDIN 


80 


Nous  passons  les  fraisiers  en  serre;  ceux  dont  les 
rameaux  sont  sortis,  et  ceux  pnHs  a  fleurir,  vont  nouer 
leurs  fruits.  l,;i,  une  lionne  serre  liasse  nous  rendra  des 
services;  il  faut  une  bonne  chaleur  liuniide,  18"  iiSô^C; 
si  avec  cela  il  y  a  un  rayon  do  soleil  dans  le  jour,  tout 
ira  bien,  nous  nouerons  nos  fruits  en  lionne  condition, 
et  nous  n'aurons  plus  qu'à  les  laisser  grossir  jusqu'à 
maturité.  Pendant  la  période  du  nouape,  il  faut  faire 
attention  à  l'arrosaf.'e  et  donner  plutôt  moins  d'eau  qui' 
trop,  ce  qui  est  assez  délicat.  Comme  nos  fraisiers 
doivent  l'tro  placés  très  prés  des  vitres,  l'arrosage  est 
laborieux,  et  cependant  il  faut  y  veiller;  trop  d'eau 
entraînerait  l'ctiolement,  puis  avec  laclialcur,  l'araigni'o 
rouge  se  mettrait  sur  les  feuillages,  et  c'est  toujours 
mauvais;  il  vaut  mieux  l'évi- 
ter que  d'avoir  à  la  combattre. 

Cette  partie  de  la  culture 
occasionne  parfois  bien  des 
tracas;  si,  au  lieu  de  soleil, 
nous  avons  dans  le  jour  5  à  8° 
de  gelée,  avec  temps  gris,  les 
choses  ne  vont  plus  toutes 
seules;  la  fécondation  se  fait 
mal,  et  l'on  a  moins  do  beaux 
fruits;  môme  la  floraison  de 
janvier  en  souffre  beaucoup. 
11  y  a  des  années  où  l'on  a 
beaucoup  de  (il  à  retordre  dans 
les  hautes  forceries  do  fraises. 

En  somme,  je  dois  paraître 
un  pou  pessimiste;  si  j'insiste 
pour  mettre  le  lecteur  en  garde 
contre  les  difficultés,  c'est 
qu'il  vaut  mieux  prendre  deux 
précautions  qu'une,  et  avoir  à 
se  féliciter  d'une  réussite  qu'à 
déplorer  un  échec. 

Toutes  les  saisons  de  fraises 
à  hâter,  même  la  dernière,  celle 
sous  châssis  à  froid,  deman- 
dent les  mêmes  travaux  :  pré- 
paration des  mères  à  filets, 
placage  des  plantes,  élevage, 
ompotage,  rempotages  succes- 
sifs, tous  ces  soins  sont  les 
mêmes. 

Considérant  qu'il  faut  à  peu 
près  trois  mois  pour  mener  à 
bonne  fin  le  forçage,  nous  le 
commencerons  trois  mois  avant  l'époque  désirée.  Par 
exemple,  pour  fin  janvier,  nous  commencerons  vers  fin 
octobre;  pour  février,  du  1.5  au  20  novembre,  et  pour 
mars,  en  décembre.  Les  Fraisiers,  en  attendant,  seront 
mis  sous  châssis  froid,  et  abrités  si  la  gelée  était  très 
forte. 

J'ai  dit  dans  un  passage  que  les  pots  ne  devraient 
pas  être  trop  emplis  àl'empotage  définitif,  et  voici  pour- 
quoi. J'estime  qu'une  plante  ne  peut  pas  bien  vivre  trois 
mois  dans  le  même  pot;  la  nourriture  lui  manque,  et 
comme  je  ne  vois  pas  le  moyen  de  lui  faire  subir  un 
rempotage  au  cours  de  ses  diverses  phases  de  végéta- 
tion, je  lui  donne  une  nourriture  artificielle  dans  le  pot. 

Pour  le  haut  forçage  une  fois  suffit  ;  la  saison  s'oppose 
a  un  forçage  à  l'engrais,  car  les  fraisiers  ne  développent 
jamais  énormément  do  feuillage;  mais  pour  les  saisons 
suivantes,  deux  applications  d'engrais  et  mémo  trois 
font  très  bien.  L'opération  est  des  plus  faciles;  on  a  fait 
au  iiréalablc  et  au  moins  six  mois  d'avance  un  amal- 
game de  terreau  de  feuilles,  de  fumier  de  cheval,  de 


Fig.  47.  —  Satige  rclalanle  «Surprise  »  (vo'r  p.  94) 


flonle  do  vache  lias  trop  vieille,  le  tout  mélangé  sept  ou 
huit  fois  dans  l'espace  do  six  mois;  c'est  ainsi  que  je 
compose  l'engrais  artificiel.  Je  l'adminislro  commesuit  : 
Comme  j'ai  dit  que  j'avais  laissé  une  petite  place  sur 
le  dessus  do  mes  pots,  en  même  temps  qu'on  enlève  les 
feuilles  vieillies,  je  fais  gratter  lo  dessus  du  pot,  et 
retirer  la  torre  de  la  surface.  Cotte  petite  opération  a 
pour  but  de  nettoyer  et  aérer  fouilles  et  racines;  puis 
on  recharge  le  pot  do  l'amalgame  décrit  plus  haut.  Ce 
traitement  est  répété  trois  fois  :  la  première,  quand  les 
rameaux  sont  sortis;  la  deuxième,  pondant  la  floraison 
ot  la  troisième,  quand  les  fruits  sont  noués.  (Juand  ils 
commencent  à  grossir,  les  arrosages  font  descendre  les 
matières  nutritives  dans  la  zène  des  racines. 

A  chaque  rochargcage,  on 
enlève  adroitomont  l'amalgame 
usé  avant  d'en  remettre  du 
nouveau. 

Avant  de  passer  à  un  autre 
modo  de  chauffage,  je  dois 
dire,  pour  la  saison  mûrissant 
en  mars,  que  je  préfère  de 
beaucoui)  la  bâche  chauffée  à 
la  serre  et  j'ai  eu  vingt  exem- 
ples probants  de  sa  supério- 
■^(jV»  J__,^  rite.  En  [iremière  saison  c'est 

^'^ '^*^^^^f^^  impossible,  car  le  temps  est 
mauvais  et  il  est  diflicilo,  en 
bâche,  de  donner  les  soins 
voulus  aux  fraisiers,  mais  dès 
la  deuxième,  en  général,  le 
temps  permet  de  le  faire.  Les 
fraisiers,  racines,  fleurs  et 
fruits,  réussissent  mieux.  Ces 
1  lâches  chauffées  sont  con- 
struites aussi  légèrement  que 
possible  :  deux  petits  murs  en 
briques  à  plat,  de  0"'80  à  O-^QO 
de  haut;  je  dis  de  haut,  mais 
comme  on  creusera  pour  éta- 
blir cette  bâche,  châssis  et 
murs  nedépasseront  lesol  que 
deC^aO  à  0"'40.  Un  plancher  est 
construit  à  O^Sô  des  tuyaux. 
Ce  plancher  n'emprisonnera 
pas  les  tuyaux  au-dessous  tout 
à  fait;  un  espace  de  0"'10  sera 
laissé  du  côté  bas  delà  bâche, 
permettant  à  la  chaleur  du 
dessous  de  passer  en  dessus.  Alors,  sur  le  plancher, 
les  pots  de  fraisiers  sont  placés  à  raison  de  trente  à 
quarante  par  châssis,  suivant  la  largeur  de  la  bâche. 
Ils  sont  entourés  de  fumier  de  cheval,  grand,  sec  ou  on 
mousse,  foins,  etc.,  afin  d'éviter  la  sécheresse  autour 
des  pots.  Les  fouilles  et  rameaux  doivent  être  à  environ 
Qu'Iodes  vitres.  Il  faut  calculer  la  construction  du  plan- 
cher pour  obtenir  cette  position. 

J'ai  omis  de  parler  de  l'aération,  pensant  bien  que  les 
personnes  qui  hâtent  des  fraisiers  de  première  saison 
sont  déjà  de  bons  cultivateurs,  sachant  bien  discerner 
lo  moment  favorable  pour  aérer  leur  culture. 

Il  y  a  aussi  une  petite  opération  à  faire  dans  les 
bâches  chauffées,  En  serre,  le  fruit  pend  autour  du  pot; 
en  bâche,  il  on  est  autrement  et  je  procède  comme  il 
est  dit  pour  les  fraisiers  sur  place  (voir  ce  travail  plus 
loin). 

Les  variétés  à  forcer  ne  sont  pas  encore  très  nom- 
breuses. Comme  toute  première  saison,  Marguerite  et 
Princesse  Royale  tiennent  encore  lo  premier  rang;  quel- 


^ 


LE   JARDIN 


ques  cultivateurs  emploient  aussi  .\oble  et  W  ilorcre. 

(jiiinme  deuxième  saison  :  Sohle,  lielle  de  Tours. 
Dorieur  Morère,  Iléricarl ,  Victoria,  Chaiisy,  Margue- 
rite. 

Pour  produire  du  lô  mars  au  lô  avril  :  Docteur  Xeil- 
litrd.  Jùliiiianl  Le/brt,  .Seiiaatio/i,  Pri'sidenl  Cariiot, 
D'  Morcre,  Chaiizii,  Louis  de  \'i//ni>ri/i,  Slitirjdes-i. 
Koi/al  .Sdcereigii.  Souvenir  de  Hossuet  et  autres,  nirnie 
colles  do  premii-re  saison. 

Je  lue  porinols  d'ajouter  un  mot.  Je  disais  d'autre 
part  que  la  sortie  des  rameaux  on  novembre  était  diffi- 
cile; c'est  là,  je  crois, que  les  remontants,  .S'a («^.l«/(»'«f 
de  l'adoue  par  exemple,  pourraient  jouer  un  rôle  trfs 
utile.  On  [)ourrait,  comme  il  a  ctc  dit  plus  haut,  en  pré- 
parer les  plants  comme  pour  toute  autre  variclc;  comme 
il  est  remontant,  supprimer  les  rameaux  d'automne  cl 
faire  un  lioii  cinpolage  de  ceux  dont  les  cœurs  parai- 
traieiil  porter  un  rameau  prêt  à  sortir.  Je  crois  qu'il  y  a 
quelque  chose  à  essayiT  dans  ce  sens.  C'est  d'ailleurs 
une  simple  supposition  de  ma  p;irt.  car  je  ne  l'ai  pas 
encore  fait. 

Ces  données  de  culture  sont  écrites  pour  le  nord  et  lo 
centre  do  la  France;  il  va  sans  dire  que  pour  le  midi, 
on  procodant  bien  comme  nous  l'avons  indiqué,  la  réus- 
site serait  entière  et  les  soins  et  travaux  bien  moins 
onéreux,  car  ces  travaux  seraient  aidés  du  soleil  de 
celte  région  favorisée. 

(à  suivre)  Millet. 

Poirée  à  carde  du  Brésil 

Dans  le  jardin  public  de  la  jolie  ville  d'Asnières,  nous 
avons  pu  voir  en  i'.iOI  un  bon  exeniplo  de  l'utilisation 
d'une  plante  polajjére  comme  vé^iétal  d'ornement  ;  nous 
voulons  parler  de  la  Poiree  a  carde  rouge  et  jaune  du 
Urésil,  employée  dans  la  décoration  d'une  partie  des- 
sinée a  la  française. 

(ietle  partie  rectangulaire  est  encadrée  par  une  plate- 
bande  large  d'environ  un  mètre,  dont  le  milieu  élait 
occupé  par  une  ligne  de  plantes  de  haute  taille,  telle  que 
Cannas,  Dahlias,  et  par  deux  autres  lignes  formant  bor- 
dure intérieure  et  extérieure  de  Poiree  â  carde  rouyc  et 
à  carde  Jaune. 

L'ensemble  de  la  plantation  était  d'une  régularité  de 
végétation  el  d'un  bon  effet  di-coralil  remarquables;  lo 
contraste  était  produit  par  une  Poirée  à  carde  rouge 
alternant  avec  une  Poirée  à.  larde  jaune,  et  ainsi  de 
suite.  Ces  plantes,  alloignant  environ  70  centimètres  do 
hauteur,  étaient  plantées  à  une  distance  d'environ  00  à 
70  centimètres  sur  la  ligne;  leur  feuillagi-  droit,  souvent 
ondulé  et  à  nuances  plus  ou  moins  ct)lorées,  élait  porté 
par  des  pétioles  larges,  variant  comme  nuances  du 
jaune  pâle  au  jaune  orange  foncé  cuivré  el  du  rouge 
clair  au  rouge  pourpre  fonci'  à  rellcts  mr-lalli(|ucs. 

L'effet  ornemental  de  ces  l'oirées  atteint  son  maximum 
de  beauté  à  partir  do  juillet-août  et  dure  jusqu'aux 
gelées. 

Rappelons  que  les  Poiréea,  au  point  do  vue  bota- 
nique, sont  des  nclteraves,  chez  lesquelles  la  sélection 
a  fait  développer  les  pétioles  des  feuilles  au  lieu  de  la 
racine. 

Comme  légumes  on  cultive  surtout  la  Poiree  blonde 
à  carde  Idanche  et  la  /'.  à  carde  blanche  frisée  toutes 
deux  a  larges  pétioles  ou  cardes  blanches. 

La  Poiree  li  carde  du  lirc.sil,  appelée  aussi  /'.  du 
Chili,  est  plus  élevée  que  les  précédentes  et,  bien  qu'elle 
puisse  également  être  utilisc'e  commi'  légume,  on  la 
classo  le  plus  souvent  parmi  les  plantes  d'ornement. 

Kn  outre,  au  point  de  vue  cultural,  ces  Poiréea  peu- 
vent (Hro  plantées  isolément  dans  les  plates-bandes,  les 


parterres  ou  être  placées  par  groupes  sur  les  pelouses- 
Elle  produisent  partout  un  bon  effet. 

Culture.  —  Mien  que  bisannuelle,  la  Poirée  est  traitée 
comme  plante  annuelle.  On  la  sème  en  avril,  en  pépi- 
nière, en  plein  air,  dans  un  sol  terreauté  et  à  bonne 
exposition;  on  repique  le  plant  lorsqu'il  a  quelques 
feuilles,  également  en  pépinière,  à  1.5  centimètres  de 
distance  pour  être  mis  en  place  dans  le  courant  de  mai, 
il  GO  ou  70centimètres  do  distance,  dans  une  bonne  terre 
de  jaidin  abondamment  fumée.  Pendant  l'été,  les  soins 
consistent  on  arrosages  copieux  et  fréquents,  et  il  ne 
faut  pas  oublier  à  ce  sujet  que,  c'est  surtout  lorsque  les 
Poirées  sont  iilantées  en  terre  fertile  et  arrosées  sou- 
vent, même  avec  des  engrais  liquides,  qu'elles  devien- 
nent réellement  décoratives. 

Enfin,  au  lieu  de  les  [daiiter  de  suite  en  place' dans  le 
jardin  d'ornement,  on  peut  les  élever  dans  le  jardin 
potager  et,  en  soptembre-oclobre,  les  lever  en  mottes 
pour  les  faire  servira  orner  les  plates-liandes  et  les  cor- 
beilles. Mises  en  pots  et  rentrées  sous  châssis  ou  en  serre 
froide,  elles  s'y  conservent  longtemps  el  peuvent  être 
employées  à  des  garnitures  où  elles  produisent  un  bon 
effet. 

Jllks  Ul'dolpii. 

PLANTES   ORNEMENTALES 

à  isolei-  sur  les  polouscs 

[Suite]  (1). 


Les  Alsophila  au.stralis,  Araucaria  excelsa,  Chamw- 
rops  humilis,  Cori/pha  australis,  Cycas  circinalix,  Ctj- 
peruspapiirus  el  C.atterni/'olius,  Hedychium,  Hibiscus 
liosa-sinensis,  ih/.fa  lùisele,  Pha'/ii.r,  etc.,  seront  sortis 
vers  le  lô  mai;  on  les  laisse  environ  une  semaine  dans 
une  situation  abritée  et  demi-ombragée,  puis  lorsqu'on 
juge  qu'il  n'y  a  plus  rien  â  craindre  on  les  met  en  place 
pour  tout  l'été.  Généralement  ces  plantes  doivent 
occuper  un  lieu  abrité  el  chaud,  â  demi  ombragé. 

La  rentrée  a  lieu  à  l'automne  par  un  temps  sain  et 
avant  que  les  premières  gelées  ne  se  fassent  sentir; 
cependant  les  Cassia,  Dahlias,  Canna  el  Caladiunt  no 
souffrent  pas  d'un  coup  do  froid,  et  on  ne  les  rentre  que 
lorsqu'ils  ont  subi  une  petite  gelée. 

Plantes  à  isoler  sur  les  pelouses  passant  l'hiver  en  pleine  terre 
avec  ou  sans  abri. 

Acanthus  7nollis,  L.,  A.  tn.  var.  latifolius,  L.,  .1. 
S])inosus,L.,  .\.  spinosinus,  Desf.;  .Iconituni  napellus, 
L.,  .\.  paniciitatuin,  Lamk.,  .1.  variegatum,  L.,  etc.; 
Acorus  Calamus,  L.  ;  .1  nemoneelegans,  Desne,  .1 .  jajm- 
nica,  Sieb.  el  Zucc,  A.  j.  var.  Couronne  d'argent,  .1  j. 
Honorine  Jobert,  A.J.  Tourbillon;  Aquilegia  cana- 
densis,  L.  A.  chry.ic.ntha,  A.  Grey.  .1.  olympica, 
lioiss.,  .1  Skinneri  Ilook.,  .1  vulgaris,  L.;  Arundi- 
naria  falcala,  Nées;  .irundo  dona.r,  L.;  Asclepias  cor- 
nuta,  Desne;  .\sphodelus  luteus,  L.,  A.  raniosiis, 
Willd.,  .{si)i<liuni  aculcatum,  Doell,  A.  angulare, 
W'illd-;  Aster  /'orinosi,ssiiinis,  Ilort.,  .1.  grandi florus, 
L.,  .1 .  niiilti/lorus.  Ait.,  .1 .  novw  .1  ngliiv.  Ail.,  .1 .  roseus, 
Desf.,  ,1.  Tradcscanti,  L.,  .1.  l'e/'.sico/or,  Willil;  Asiillie 
rirularis,  llamilt.;  Athyrium  fili.r-fœmina,  Rolh; 
Uambusa  aurea,  11.,  H.  Metake,  Sieb.,  li.  riridi-glau- 
ce.scens,  (larr.;  liocconia  cordata.  ^\■|Ild.;  lioltonia 
glaslifolia,  L'hérit..  H.  latisquanut,  A.  Grey;  Chauur- 
rops  c.rccl.ia,  Tliundi.; 

lielphinium  elatunt,  L.,  I>.  forniosum,  Ilort..  I>cl- 
phiuium  hybrides. 

(I)  U  Jardin,  1902,  |>.  S7. 


LE  JARDIN 


91 


EcUinops  hihinatiriiH,  Rochcl,  E.  liilro,  L.,  K.  iiilhe- 
iiicus,  Fiscli.,  Eriditlhiis  liiiveiuur,  l'ai.  Urauv. 

Eriniiiiitm  nlpininn,  L.,  E.  amctlnistiiuim,  L.,  /•,'. 
bromeliivl'oliutn,  Laroche,  E.  cœruleiiiii,  liieb.,  /•;.  elnir- 
tieiim,  Decne,  E.  giganteum,  Hiel».,  E.  Lnsseaiu-i, 
Decne; 

Ertjlhrolicna  coiispicua,  Swool; 

Eiilalifi  jnponica,  Triii.,  E.  J.  /oliis  slrialis,  E.  j. 
sebriiia,  Ilort.,  E.  j.  gracillimn  univiUota,  Ilurt.; 

Eentlii  comrnunis,  L.,  /•'.  Ferithizo,  L.,  E,  tiiigilatia, 
L.,  Fuchsia  macrosleiiima,  Ruiz  et  Pav.,  glohosa, 
Linill.  var.  Eiccarloni,  llorl.; 

Guiuiera  scabra,  Ruiz  cl 
Par.; 

G  tj  m  nul  II  ri -r  la  (  i  /'ol  ia, 
Schiill; 

Gi/iicriiiiii  a  r (I  e  II  t  e  II  m  , 
Nées  ; 

Ileleniuin  aiitiimnale,  L. 

He li an  Unis  tœl i fl o r u .s, 
Pers.,  //.  mollis,  Lamk.,  //. 
multipofus,  L.,  //.  orgi/alis, 
D.  C; 

Jleracletim  persicii  m, 
Desf.,  //.  pubescens,  Bieb., 
//.  villosiim,  Kiscli.  ; 

Mnlgediuni  alpiimm, Less. 

Musa  liasjoo,  Sieli  ot  /.ucc.  ; 

Osmtuida  regalis,  L.,  0. 
cinnamomea,  L.  ; 

Pœoiua  albi/lora,  Pallas., 
P.  coralliiia,  Relz.,  /'.  lobala, 
Desf.,  /'.  Mouta/i,  Sims.,  P. 
officinalis  Relz.,  P.  lenui- 
folia,  L.; 

Panicinii  ait  issimii  m. 
Brous,  non  Meyer,  P.  vir- 
gatum,  L.  ; 

Papaver  bracteatum , 
Lindl.,  /'.  orientale,  L.; 

Plialaris  arundinacea,  L., 
car.  pieta,  Ilort.  ; 

Phoriiiinm  lena.r,  Forst., 
P.  Cotenxoi; 

Phytolacca  acinosa,  Ro.xh., 
P.  decandra,  L.  ; 

Podalyria  auslralis,  Lamk. 

Polijgonum  cnspidatiini, 
Siel).  et  Zucc;  P:  sacchali- 
nense,  E.  Schinidt; 

Polystichum  Fili-r-mas,  Rolli.; 

Rheinn  australe.  Don.,  R.  Collinianum,  II.  Bn 
Emodi,  Wall.,  /;.  officinale,  II.  Bn.,  R.  palmaiiim, 
L.,  R-  rugosiiiii.  Ait.,  II.  r.  Prince  Albert,  11.,/?.  r.  Vic- 
toria, IL,  A',  tangliuticuia,  Ilort.,   A',  widulalum,  L.: 

Sali'ia  azurea,  Lamk; 

Silphium  laciniatiim,L.,  S.  perfoliatinn,  L.,  S.  fere- 
binthinaceiiiii,  L.  S.  trifoliatuin,L.; 

Solidago  canadensis,  L.,  S.  glabra.  Ilurt.,  S.  nutans, 
Desf,  S.  virga-a.urea,^,.; 

Spinva  Aruticits,  L.,  .S',  lobata,  Murr.,  S.  palmata, 
Tliunb.,  Strulfiiopteris  gerraanica,  Willd.; 

Trilonia  Saundersii,  llorl,,  T.  l'varia,  Gawl.,  T.  u. 
major.  H.; 

Veratrinn  album,  L.,  V.  nigruin,  L.; 

Vernonia  eininens.  Biset,  V.  nova.'-boracensis,\\'i\ld.. 
Y.  prœalta,  W'illd.; 

Yucca  flaccida,  Carr.,  Y.  filamentosa,  L.,  Y.  gto- 
riosa.  L. 


i-i:4. 


R. 


Plantes  annuelles  ou  cultivées  comme  telles  plantes  bisannuelles. 
All/iii'ii  riisea,  Ciiv.; 

AmarniiHius  caudulus,  L.,  A.sanguineus,  I..,  .1.  spe- 
c»o.s-?/.ç,  Sims.,  .1.  siilicifoliiis,  Ilort.  Vi'ilrh.,  .1 .  splen- 
deux,  Vilm.,.l.  Iricator.  L.; 
Cosmos  tiipinnutus,  (lav.; 
higitntis  purpurea,  L.,  l>.p.  glo.rinioides,  II.; 
Ileliaiithus  aiinuns,  L.,  //.  argophylliis,  Asa-Gray., 
Tf.  cucumerifolius,  Ilort.;  //.  lenlicularis,  DourI.; 
Lavatera  arltorea,  L.,  L.  a.  foliis  variegatis; 
Xicoliana  affinis,  UnT\.,  X.  glauca,  (ira.1..  A',  longi- 
/lora,  (Jar..  X.  macrophylta, 
Si)reng.,  A'.  Tabacum,  L.  ; 

Onopordon  arabicum,  L., 
O.  ficaiitliium,  L.,  0.  illy- 
riciim,  L.,  O.  libanolicmn; 
Pennisetmn  longislyluin, 
IIoclisl.  ;  /'.  l.  violaceinn, 
Ilort.,  /'.  RuppelU,  Slond., 
y.  trillorum.  Nées.; 

Perilla     nan  hinensis, 

Decne,  P.  n.laciuialus,  llorl.  ; 

Polygonum  orientale,  L.  ; 

Ricinus  africaniis  albidus, 

llorl.,    R.  comrnunis,  L.,  R, 

Oilisoni,    Ilort.,    R.    Hvidus, 

Jacq.,    R.    minor,    Ilort.,    7?. 

sanguineiis,  Ilort.,  R.  viridis, 

Willd.,  P.  zanziliarensis,  II.  ; 

Salvia    argentea,    .S',    coc- 

cinea,      L.,     S.     farinacea, 

Boiilh.; 

Solanu  m  ferugineum, 
Jacq.,  S.  giganteum,  ia.cq.,  S. 
hwmatocarpum,  liorl.,  S.  la- 
ciniatum,  S  marginatum, 
Lii\n.,S.}}!/racanthos,LaLink., 
S.  rotmstum,  Wendl..  S.  si- 
symbriifolium,  Jacq.,  S. 
Warsceiciczii,  Hort.  ; 

Wigandia  macrophylla, 
Suhlcht.,  V,'.  ureiis,  Chois., 
W.  Yigieri,  Horl. 

Fiantes  à  rentrer  en  serre  (m  en 
orangerie. 

Abulilon  stridtinn,  Diko., 
^4.  Tliompsoni,  Horl.;  A. 
venosuni,  Ch.  Lem.,  A.  Sou- 
venir de  Home,  A.  Sawitzii, 
;  .1.  lophanta,  Willd.; 
.1.  a.  mexicana,  Baker.,  A. 
appleuala,  Lcm.,  .1.  atlenitata,Sa.\m.,  A.  Sainiiana, 
Otto,  etc. 

Aloe  africana,  Miller.,  A.  succotrina,  Lamk.  ; 
Alsopliila  australis,  R.Br. ; 
Ainorpliophallus  Rivieri,  D.  R.. 
Aralia  papyrifera,  Ilook.  ; 
Araucaria  cxcelsa,  R.  Br.; 

Culadium  esculentum,  Vent.,  C.  ciolaceuin,  Desf.; 
Canna  Annei,  Ilort.,   C.    edulis,    Kor.,    C.    discolor, 
Lindl.  ;  C.  indica,  L.,  C.  iridiflnra,  R.  et  P.,  C.  gigantea, 
Red.;  C.  hybrides  race  Crozy,  C.  hybrides  race  Dam- 
man; 

Cassia  corymbosa,  Lamk  ,  C.  floribiindn,  Cav.  ; 

Chaiiiœrops  humilis,  L., 

Cocos  australis,  Mari.,  C.  lilumentravia,  C.  Yatai  ; 

Colocasia  odora,  Brongn.; 

Cordyline  (Dracœna)  australis,   Endl.,  C.    indivisa. 


lioUfjHC  à  fln:r  bl<iii-ltc  «c  f.a  Fianctr  »  (voir  p.'.H). 


Acacia  daalbata,  Liuk. 
Agave  americana,  L., 


92 


LE    J.VRDIN 


Slond.,  C.  i.  atropurpiiren,  C.  i.  lineala,  C.  i.  l'drei. 
C.  i.  vera; 

Corypha  atistralis,  R.  Br.; 

Cycas  circiiiali.i,  L.,  ''.  recolutu,  C.  siameusis; 

Ci/perus  alleniifuli.is,  L.,  C.  papyrus,  L.; 

Dahlia  rariabi/is,  D.>sf.,  I),  coccinea,  Cav.,  D.  à  Heur 
simple.  D.  il<'-corali(s,  D.  a.  fleur  do  Cactus; 

Kai-alyplusaaiyi/ilii/i/ia,  Labill.,  A',  coniiita,  Laliill., 
K.  divcrsifolia,  ï'.Miio\.,  Jùtilobaliis,  Labill  ,  etc..  etc.; 

J-'achsia,  diverses  espèces  et  variéli's; 

lledychium  Ganlneriatntm.  GrilT.; 

IlibiscHS  Jiosa-sinensis,  L.,  //.  siih-vinlaceus,  O.  Ily.; 

Jiibiva  speclabilix,  H.  IJ.  U.; 

Lalaiiia  bnrho/iira,  Laink.; 

Montaiioa  hipinualifida,  C.  Kocli; 

Musa  fiitsete,  Gme\.\ 

Sicotiana  coUissea,  E.  André,  .V.  c.  variegata,  llorl.; 

Phœiiix  canariensis.  Mort.;  /'.  reclinafa,  Jacq.,  /'. 
tenuis,  llort.  ; 

Podachaenium  punUulalum,  Benth.  vel  Ferdinaiida^ 
einineas,  Hort.  ; 

Salvia  splendeas,  Ker.  ; 

Senecio  Pclnsitea,  D.  C.  ; 

Solanum  W'endlandii  : 

Yarca  aloifhlia,  L.,  var  tricoloi;  Y.  a.  varicyata,  Y. 
a.  quadricolor,  Y.  a.  Draconis. 

La  liste  de  ces  plantes  est  nombreuse;  mais  il  n'est 
])as  nécessaire  île  les  mettre  toutes  ;i  contribution;  celte 
grande  quantité  de  plantes  ornementales  nous  permet 
de  varier  et  de  changer  l'ordonnance  des  plantations. 
Autant  que  possible  on  modifiera  tous  les  ans  leur  dis- 
position afind'y  apporter  une  note  d'inédit  et  d'imprévu; 
par  des  arrangements  divers  on  trouvera  le  moyen 
d'établir  une  agréable  variété  et  on  aura  le  plaisir  de 
voir  figurer  dans  les  jardins  des  plantes  qui  y  appor- 
teront leur  cachet  particulier. 

H.  Lemoine. 

NOTA.  —  Une  erreur  d'impression  a  fait  figurer  au  bas  du 
coinnioncoment  do  cet  article  (page  58i  la  signature  L.  Lemoine. 
Nous  la  rectifions  ci-dessus 

PliiiiUvs  iKiiiveiles  on  peu  coiiiiiies 

Agapanthus  caulescens  Springer. 

Curieuse  et  nouvelle  espèce  du  genre  Agapanthus, 
caractérisée  par  la  présence  d'une  véritable  tige  feuillée. 
Les  feuilles,  comme  dans  les  autres  représentants  du 
genre,  sont  loriformes  (en  forme  de  lanières),  canali- 
culées  et  tronquées  au  sommet.  Les  fleurs  Ideues, 
marquées  d'un  .sillon  médian  plus  foncn,  ont  les  divi- 
sions du  périantho  soudées  à  la  liase  et  sont  réfléchies 
à  la  fin  de  la  floraison.  La  capsule  à  trois  loges  est  éga- 
lement réfléchie. 

VAgapanthus  caM/escc««  est  originaire  du  TransvaaI. 

Cyotamen  pseudo-lbeploum  Ilildebrand. 
Ce  nouveaii  Cyclanion,  de  patrie  encore  inconnue,  a 
été  récemment  décrit  par  le  monographe  do  co  genre, 
M.  Ilildebrand,  sur  des  échantillons  que  lui  av.-iit 
remis  .\I.  Van  Tubcrgen,  do  llaarlem.  Lo  tubercule  est 
globuleux,  de  dimension  moyenne,  subéreux  extérieu- 
rement, produisant  îles  racines  dans  sa  moitié  infr- 
rieuro.  Sos  feuilles  sont  cordiformos,  ii  sommet  et  a 
orcllletle»  arrondi»,  irrégullèremonl  crénelées.  La  fare 
supérieure  est  vert  foncé  élégamment  iiuam-ée  de 
blanc  .irgenlô;  l'inférieure  est  violet  fonc»-.  Les  fleurs 
paraissent  au  printemps.  Los  sépales  sont  lancéolés, 
îégircment   sinués  aux   bords.  La   corolle  a  lo    tube 


longuement  ovoide,  un  peu  contracté  à  l'orifice.  Les 
pétales  ne  sont  pas  auriculés  à  leur  base;  ils  sont 
ovoïdes,  rouge  violacé,  tachés  do  violet-noirâtre  a  la 
base.  I.i'  style  est  à  peine  saillant. 

Impatiens  psittacina  J.  D.  Hookor. 

("est  une  plante  annuelle,  à  tige  dressée,  il  feuilles 
courteinent  peliolées,  ovales,  munies  de  deux  petites 
glandes  à  l'insertion  du  pétiole.  Ses  fleurs  sont  axil- 
laires,  solitaires,  longues  de  5  cent.,  lilas  pâle,  tein- 
tées de  rouge  et  de  carmin,  portées  par  des  pédoncules 
recourbés. 

L'hii  pâlie  ris  psittacina  fournit  une  recrue  dos  plus 
remarquable  au  genre  Impatiens,  si  richement  repré- 
senté dans  les  Indes  anglaises,  en  Birmanie,  où  on  en 
compte  une  vingtaine  d'esiièces.  Il  a  été  découvert  par 
M.  Ilildebrand  dans  la  Haute  Birmanie,  où,  en  raison 
de  ses  fleurs  qui  rappellent  un  cacatoès  suspendu  par 
un  m,  on  lui  donne  le  nom  de  «  Halsam  l'ochatoo  ». 

Spirsa  millefolium  Torrey. 

Cette  .Spiree,  qui  no  ressemlde  à  aucune  autre  espèce 
connue,  constitue  un  arbrisseau  ligneux,  dressé,  glan- 
duleux et  pubeseent  dans  toutes  ses  parties  autres 
que  les  pétales.  Ses  feuilles,  disposées  on  faisceaux 
au  sommet  des  ramilles,  sont  ovales  pinnées,  à 
segments  nombreux  et  serrés.  Les  fleurs  forment  des 
paniciiles  terminales,  dressées,  ramifiées,  très  serrées, 
à  pt'tnles  blancs  deux  fois  plus  longs  que  le  calice. 

Lo  Spirira  Millefolium,  auquel  la  forme  de  ses  feuilles 
a  valu  le  nom  spécifique  qu'il  porte,  est  remarquable 
par  l'odeur  do  créosote  qu'il  exhale.  Il  a  été  découvert  par 
Bigelow  dans  l'Arizona,  puis  on  l'a  retrouvé  dans  la 
Sierra  Nevada  de  Californie,  dans  l'Utah,  dans  le 
Wyoming. 

Par  son  feuillage  il  rappelle  beaucoup  le  Chamwbatia 
foliosa  Bcnih.;  il  a  été  lui-même  gratifié  du  nom  du 
Chamœbatiaria  foUolosa  Nowberry;  mais  il  est  impos- 
sible de  le  séparer  du  genre  Spirœa. 

P.  IIaiuot. 
Oiu:inw';ES 

Dendrobium  Wardianum   Fowlerl 
Cette  variété  nouvelle,  présentée  a  Londres  à  la  fin  do 
ianviorpar  un  amateur  bien  connu,  M.  J.Gurney  l'owler, 
a  reçu  un  certificat  de  mérite;  le  Gardeners'Chrunicle 
vient  de  publier  son  portrait. 

11  arrive  parfois  que  les  pétales  d'une  Orchidée  sont 
colorés  comme  des  labolles.  Ici,  les  deux  sépales  laté- 
raux jiaraissent  représenter  un  labelle  divisé  en  deux; 
ils  portent  chacun  uno  grande  macule  ronde  pourpre 
sur  le  Imrd  intérieur,  el  cette  macule  est  entourée 
d'orangé;  en  soudant  ensemble  ces  deux  organes,  on 
aurait  un  second  labollc  agran<li  el  extérieur  à  l'autre. 
La  fleur,  à  part  celle  anomalie,  est  colorée  comme  les 
l).  \\'((>-d(V/H(/m  ordinaires;  elle  est  grande  et  belle,  et 
constituera,  comme  le  l).  nobile  Couksunianuni,  uno 
vari''lé  d'une  élégance  tout  à  fail  remarquable. 

Odontogiossum  Mulus  var.  heliemmense 
Touslesamateursd'i  •rehidéesconnaisseiille  bol  (>.4/m- 
/ms  classé  par  les  divers  auteurs,  selon  les  teiulonces  do 
chacun,  comme  espèce,  ou  comme  variété  de  \'0.  lutco- 
purpitreuiii,  ou  encore,  co  qui  est  si  commode,  comme 
hybride  naturel;  en  somme  c'est  une  flour  magnifique, 
grande  et  de  forme  très  élégante.  La  nouvelle  variété, 
que  M.  Léon  Duval  a  reçue  de  ,M.  Fauyau,  amateur  à 
llellemmes  (Nord), est  semblable  par  sa  forme  au  plus 
boau  type  do  Mulus,  mais  ses  fleurs  sont  jaune  serin 
clair.  C'est  une  nouveauté  tn'-s  remarquable. 

G. -T.  GniG.NAN. 


LE    JARDIN 


93 


NOS  BONNES  yiEILLES  PLANTES 

CL.W  \  I 


■W  do 
hiver. 


cet  nrliclo  est 
lin  doccmlirc. 


#hffi^ 


|^i#Wife- 


Plumbago  coccinea 

Ce  genre,  lypo  clo  la  pcUir  (aiiiillc  drs  l'I Paginées,  a 

él('>  criM"  par  Tounu'fdrt.  Il  cuiiiprciid  plusieurs  espèces 
exotiques;  copondaiil  les  listes  do  i\e\v  (iardciis  men- 
tioniienl  un  l'I.  eiiropica  Linné,  que  je  ne  connais  pas. 
Le  soûl  rustique,  cultivé  dans  lus  jardins,  est  le  l'I.  Lar- 
jteiilw.  Lindley,  originaire  de  Clianij-Ihu,  en  Chine, 
liunge  l'avait  nommé  Ccrdlostigma  plumbiujiiioides  : 
c'est  la  Dentolaire  do  Lady  Larpent.  Ses  fleurs  sont 
d'un  heau  Meu  ;  elles  apparaissent  en  été,  pour  durer 
longtemps.  11  faut  planter  celle  esprco  sur  talus  et  la 
couvrir  de  feuilles  pendant  l'hivor. 

L'espèce  dont  le  nom  ligure  on  l 
de  serre  tempérée;  cllo  fleurit  en 
janvier  et  février,  elle  se  couvre  do 
panicules  longues  de  fleurs  rose 
cocciné  très  vif. 

Le  Plianbaijo  coccinea  mo  parait 
être  le  PL  rosea  h.  var.  superha, 
des  Indes.  En  tout  cas,  il  est  connu 
sous  le  premier  nom  en  horlienl- 
lure. 

C'est  une  (dante  a  feuilles  gran- 
des, ovales,  entières,  persistantes  ; 
sa  végétation  est  vigoureuse  ;  elle 
émet  des  branches,  qui  s'élancent 
de  tous  cotés,  en  se  terminant  jiar 
des  panicules  longues  de  ôU  cen- 
timètres. La  corolle  monopôlale 
est  divisée  en  cinq  sections  allon- 
gées et  sa  riche  coloration  est 
excessivement  gaie,  dans  la  vi- 
laine saison  où  nous  sommes. 

On  no  trouve  plus  guère  celte 
vieille  plante  que  chez  les  vieux 
amateurs.  Et  cependant  son  utilité 
serait  grande  dans  les  serres  tem- 
pérées, où  elle  parerait  agréable- 
ment les  plantes  à  beau  feuillage. 

La  culture  des  Plumbago  en  général  ii"a  rien  de  diffi- 
cile. En  principe,  il  leur  faut  de  l'eau  en  ([uanlité  quand 
ils  végètent,  beaucoup  de  lumière  et  une  tc'mi)ératurc 
de  15°C.  Pendant  l'été  il  est  bon  de  placer  les  plantes  en 
plein  air,  au  soleil,  dans  une  position  aérée,  jusqu'au 
mois  d'octobre.  La  terre  où  les  Plumbago  prospèrent 
est  le  bon  loani,  additionné  de  deux  tiers  de  terreau 
avec  du  sable  blanc  ou  du  fin  gravier. 

La  terre  de  feuilles  n'est  pas  nécessaire,  ce  que  du 
reste  nous  avons  déjà,  et  souvent,  lait  obseiver.  La 
terre  de  feuilles,  par  sa  consistance  trop  légère,  se  tasse 
vite  et  perd  facilement  ses  qualités. 

Dans  le  genre  Plumbago  il  y  a  des  espèces  très  utiles 
à  la  décoration  des  jardins  et  des  serres.  Citons  les 
PI.  capeiisis  Thunb.  et  cei/laiiica  L.,U'  premier  à  fleurs 
bleu  tendre,  le  second  à  fleurs  blanches. 

En  été,  ils  garnissent  coquettement  les  corbeilles  de 
jardins  par  leurs  fleurs  abondantes;  dans  le  jardin 
d'hiver,  ils  peuvent  atteindre  de  grandes  dimensions, 
devenir  sarmenteux,  en  se  couvrant  de  fleurs.  —  Il  y  a 
encore  le  PI.  .scandens,  aussi  à  fleurs  blanches;  le  7'/. 
rosea  L.,  à  fleurs  plus  pâles  que  celles  de  la  plante  qui 
fait  le  sujet  principal  de  cet  article;  le  PI.  cœrulea 
H.  B.  K.,  du  Pérou  et  le  PI.  Juncea,  do  Madagascar. 

En  somme,  les  Dentelaires  sont  des  charmantes 
plantes  trop  peu  cultivées. 


Fig. 


La  famille  des  Plumbaginéesest  composée  des  genres, 
Arinerid  W'ilMenow,  .S7r/^ice,  Thêta  L.  Xogelia  L.  et 
PUimliago  T. 

Les  genres  Slatico  et  Plumbago  sont  les  plus  intéres- 
sants en  liorticullure. 

A.  Van  KEN  Hekdb. 

Nouveautés    h)orticoles 


Nouveautés  de  r/l.  Valtier 

QÎII.LET  kni-aNt  ue  Nice  iiatu'  a  thés  (iranues  fleuhs  (Ciia- 
liALD).  —  Tout  lo  monde  connaît  \'(Killct  Knfant  de  Nicf  : 
cotte  jolie  riico  est  l'objet  d'uno  culliiro  très  éteiiihio  sur  lo 
lilloriil  méditerranéen.  La  plante,  très  vigoureuse,  fournit  à 
profiisien  des  fleurs  de  bnnno  grosseur  et  de  coli)ris  extrê- 
mement brillants.  I^a  variété  ci-dessus  on  est  une  siilendide 
araéliorutiim  ;  les  fleurs  sont  beaucoup  plus  larges  (elles  attei- 
gnent 0  contimèlros  de  diamètre),  les 
coloris  beaucoup  plus  variés  et  les 
plantes  Hourissent  0  ii  7  mois  après 
lo  semis;  celte  dernière  qualité  suf- 
lirait  à  elle  seule  pour  rocommander 
celte  nouveauté.  En  échelonnant  les 
semis  au  printemps,  on  sera  donc  as- 
suré d'avoir  do  la  fleur  tout  l'hiver. 

REINE-MAUGLEnlTE  COMICTE  GEANTE 
BLEUE    A  CENTHE  BLANC  (fig.  W).  —  LCS 

fleurs,  largos,  ont  leurs  pétales  bien 
frisés  à  leur  o.xlrémilé  el  d'un  beau 
violet  clair,  tandis  que  ceux  du  centre 
au  contraire  sont  du  blanc  lo  plus  pur 
et  connne  celle  déliniitatlon  est  brus- 
que, leflet  produit  est  des  plus  agréa- 
bles el  des  plus  doux  à  l'oiil. 

Reine-Marguerite  comète  giîenat 
FONCÉ.  —  Un  coloris  tout  nouveau 
dans  ce  genre  et  extrêmement  dis- 
tinct. La  Heur,  moyenne,  un  peu 
moins  forte  riuo  dans  lo  type,  est 
parfaite  de  forme  ;  sa  belle  nuance 
rouge  grenat  veloutée,  comparable  à 
celle  do  certains  Chrysanllièmes, 
comble  une  lacune  dans  la  gamme 
dos  coloris  do  ce  type. 

REiNE-MAUGUEniTE  IMBRIQUÉE  ExcELsiOR.  —  l-'lours  énormos, 
d'uno  duplicaluro  absolument  complète,  pédoncules  robustes 
et  rigides  :  tels  sont  les  caractères  principaux  de  cette  belle 
race.  C'est  la  plus  parfaite  et  la  plus  grosse  dos  I\eines-Mar- 
guerites  à  fleurs  régulières. 

Toutes  les  couleurs  des  Reines-Marguerites  imbriquées 
sont  représentées  dans  lo  mélange  offert  par  M.  Valtier,  qui 
a  do  plus  sélectionné  les  quatre  coloris:  Hlanc,  Rouge,  Rose 
et  Violet  absolument  purs. 


êjr,f. 


.  —  Tieinc-M anjucritc  Comète  yi'-antc  hteue 
à  centre  blanc. 


Pois  EMPEREUR  NicoLAs. —  M-  Vallior  annom.-ait  l'année  der- 
nière lo  Pois  Profusion  comme  pois  à  grand  rendement. 
Celui-ci  le  dépasse  comme  production  et  do  beaucoup.  Son 
grain  est  ride,  par  conséquent  sucré  et  très  lin  do  goût,  les 
cosses  do  moyenne  longueur  en  contiennent  sept  à  huit;  ces 
dernières  sont  régulièrement  accouplées,  c'est-à-dire  réunies 
par  deux  à  chaque  nœud  do  la  lige.  Mais  où  cette  variété  se 
différencie  nettement  de  toutes  les  autres,  c'est  par  son  mode 
do  végétation  ;  dès  lo  début  de  celle  végétation,  la  lige  so 
subdvise  on  trois,  quatre  et  même  cinq  branches  portant  des 
feuilles  composées  d'un  grand  nombre  de  folioles,  leur  don- 
nant beaucoup  d'analogie  avec  colle  do  l'Acacia,  el  sans  sti- 
pules el,  émellanl  toutes  ensemble  leurs  fleurs  ot  leurs 
cosses,  fournissanl  ainsi  autant  que  quatre  pieds  de  toute 
autre  variété.  .M.  Valtier  montre  îles  pieds  do  ce  Pois  compo- 
ses do  quatre  rurailicalions  bien  distinctes  ot  portant  chacun 
de  8  à  10  cosses,  c'est  donc  uno  moyenne  de  30  à  :iô  cosses. 

La  hauteur  do  la  plante  est  d'environ  40  à  50  centimètres. 

BÉGONIA  BEBTUNi  NAIN  COMPACT.  —  Présentée  à  l'Exposition 


i-i 


LE  JARDIN 


do  liHHi,  cplte  romar(|ualjlf>  nnuvoaulé  a  conquis  de  suilo  les 
sunrapfos  des  aiiiatmirs  Pt  jnnlinicrs. 

Semblable  cùiiiiiie  llour  au  liéf^onia  liprtiiii  antieii,  d'une 
belle  couleur  verinillon.  relui-ci  s'en  dislin;riie  par  une  taille 
1res  réduite  el  une  végétation  ramassée,  ciMUiiacle. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au  rommerco  par  M.  Vallier,  à 
la  Pensée,  i,  rue  Suint-Marlin,  à  Paris. 

Nouveautés  de  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc 

DoLIIJLK  A    FLEIll    liLAMIIF.   '•  LA  FIANCÈK   ".  —  CetlO  nOUVellO 

variété  dr>  Doliipie  est  véritablement  méritante  par  l'énorme 
quantité  de  (leurs  qu'elle  produit  (voir  li(j.  i"). 

I,a  plante,  fîriMq)ante.  à  feuillage  vert  foncé,  est  suscep- 
tible d'atteindre  jusqu'à  liV/J  et  même  4  mètres  do  hauteur. 
lOxlrémement  ramilli-e.  elle  donne  à  profusion,  de  la  base  au 
sommet,  une  multitude  d'épis  de  fleurs  blanc  pur  qui,  cou- 
pés sur  la  lige  avec  la  feuille  accompagnant  le  rameau  floral. 
trouvent  un  emploi  bien  particulier  dans  les  conqidsilions 
fleuries.  Sur  la  plante,  ces  épis  sortant  bien  en  dehors  do  la 
masse  des  feuilles  font  rassembler  chaiiuc  [lied  à  un  énorme 
bouquet  ou  à  uno  colonne  fleurie,  d'un  effet  véritablement 
spicndide.  Après  la  fécnudation,  les  gousses  larges.  réunii'S 
on  grappes,  conservent  une  nuance  blanc  nacré  qui  ajoute 
encore  à  la  valeur  décorative  de  cette  plante. 

Le  Dolique  à  fleurs  blanches  ••  La  KiancéO"  diflèro  conqilè- 
tcment  des  autres  espèces  qui  fleurissent  lardiveinenl  sous 
lo  climat  parisien.  On  peut  le  cumparer.  au  point  de  vue 
végétatif,  au  I)olic|ue  pourpre  du  Soudan,  dont  il  a  les  carac- 
tères do  vigueur,  de  floribondité  et  de  précocité. 

Sauoe  kclatante  Suni-nisE  (Salvia  splt'iiJe)is  viir.  Siir- 
pri.iv)  (voir  lig.  i7i.  —  Nombreuses  ont  été  dans  ces  dernières 
années  les  variétés  du  S.  s/ilcmlftis  qui  ont  vu  lo  jour.  Les 
améliorations  continuelles  dont  la  planto  typo  a  été  l'obji  l 
ont  porté  sur  tout  sur  la  précocité  do.la  floraison,  la  longueur 
des  épis,  leur  volume,  voire  aussi  sur  lo  coloris. 

La  tornio  nouvelle  quo  nous  décrivons,  tnut  en  conser- 
vant la  ri:he  floraison  des  variétés  déj»  connues,  a  do  plus 
l'avantage  de  pcisséder  un  feuillage  panarlié  tiésornemenlal. 
En  eOot,  chaque  feuille  présente  au  centre  une  très  large 
lai'ho  blanche  ou  blanc  jauiiiUri»  oc  rupanl  souvent  la  nmilié 
et  mémo  plus  de  la  surface  totale  du  limbe  et  contrastant  avec 
le  vert  gai  «le  la  Ijordure  des  feuilles;  mais  ou  lo  conirastn 
est  encore  plus  frappant,  c'est  à  la  floraison. 

Aucune  ilescriplion  ne  peut  donner  une  idée  e.xacle  de 
l'effet  que  produisent  sur  la  masse  verte  du  feuillage  Inric- 
mont  éclairé  de  blanc  les  longues  grappes  écarlales. 

lA  planto,  relativement  naine.  puisi|u'elle  ne  dépasse  guère 
(rôD  de  hauteur,  est  ceitainement  une  nouveauté  d'avenir 
pour  massifs.  Présentée  au  Coniours  du  '.'S  septembre  der- 
nier do  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de  l''rance,  la  Sauge 
éclatante  Surprise  s'est  vu  décerner  une  grande  médaille  de 
Vermeil. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  .\l.\l.  CaM  ii\ 
et  11'  Clcrr.  s.  >|uai  île  la  Mégisserii'.  à  Paris. 

Nouveautés  de  MIVI    Oenaiffe  et  fils 

ItFiNF.-MAmiUEniTE  A  Aioi'ii.LEs,  /*  crtr.  MaiicmiiiscUc  l\r- 
tuindf  ri(/c»*.  —  Plusieurs  années  d'une  sélection  rigoun-usi» 
ont  permis  de  fixer,  d'une  fa<;on  irréprochable,  pliisii'urs  nou- 
veaux coloris  très  ilistincts  de  ces  Iteines-Margueritr-s  si 
curieuses  et  si  originales. 

La  Hfinc-Margnorito  U  aiguilles  ".Mlle  l-'ernande  Viger  -.!■ 
recominaiidi-  par  ses  fleurs  très  doubles  à  aiguilles  raynn- 
nantfs.  blanches  avec  reflet  bleuAtre,  coloris  très  parli(  uiii-r 
(|U"'  l'on  no  retrouve  ilans  aucune  autre  rnco  de  Roine- .Mar- 
guerite. 

T  tar.  Miisi-r.  —  Jolie  variété  à  aiguilles  rayonnantes  d'im 
beau  coloris  rose  tendre,  iléll.'atenient  teinté  de  gris  de  lin, 
coloris  peu  commun  dans  l<*s  Hi'ines-MarguiTiles. 

Cettu  nouvelle  variéli-  i-onslilue  réelli'ment  une  remar- 
quable obtention,  recoininanilable  non  Heuleinent  comme  ri- 
chesse do  couleurs,  mais  aussi  lomme  port  de  plante,  almii- 
danco  île  floraison  et  diipliratiire. 

3"  var.  Miiiliiiiir  Clmiiis  Oilmicle.  —  C'est  bien  la  première 
lleine-Marguerite  à  fond  jaune  qui  soit  mise  au  commene 
dans  la   série  des   Keincs-.Margucrites  i  fleurons  tubuleiix  ; 


la  flour  globuleuse,  extrêmement  double,  présente  un  coloris 
jaune  soufre  pur  très  brillant. 

4*  rar.  Abcl  Chatcnay  —  Cette  nouvelle  Hoine-Marguerilo 
à  aiguilles,  avec  un  beau  coloris  carmin  violacé,  bien  dis- 
tinct du  ton  rouge  sang  quo  nous  possédons  depuis  un  cer- 
tain nombre  d'années,  vient  compléter  avantageusement  celte 
supcrbo  série  de  Heinos-Marguoritcs. 

CoNcoMunF.  nno.NZK  oe  nissiK,  xa  ciillurr  en  pleine  terre.  — 
Co  nouveau  Concombre  est  appelé  à  rendre  de  grands  ser- 
vices pour  la  culture  en  pleine  terre.  Ku  effet,  les  deux  ou 
trois  variétés  enqtloyées  pour  celte  culture  sont  duno  rus- 
ticité relative,  alors  que  le  i;.  liron:r  Je  Jlii.ssie.  dans  les 
différents  essais  effertués  à  Carignan,  s'est  montré  très  rus- 
li(|ue,  bien  vigoureux,  et  en  plus  do  cela  très  fructifère.  Du 
reste,  en  Hussie,  où  il  commence  à  se  réi)andre  et  à  élre  fort 
apprécié,  on  ronsidèro  qu'il  présente  une  réelle  valeur. 

Les  fruits  longs  de  io  à  ju  centimètres  sont  lisses,  tout  à 
fait  dépourvus  d'i'pines.  cylindriques,  sauf  dans  la  portion 
voisine  du  point  dallaclie  qui  est  fort  amincie. 

I-a  peau  oflre  une  jolie  teinte  vert  bronzé,  avee  souvent  de 
très  lines  iraqueluros.  La  ihair  en  est  blamlie,  très  épaisse, 

ne  laissant  au  centre 
qu'un  espace  très  res- 
treint pour  le  dévcloppo- 
ment  des  graines. 

Cette  exiellento  race 
de  Concombre  peut  se 
semer  sur  plaie,  en  ap- 
prêtant le  terrain  do  la 
façon  suivante  :  On  fait 
des  tranchées  larges  de 
(f.'iO  et  profondes  de 
•r.'iO,  que  l'on  remplit 
avec  du  fumier  moitié 
neuf,  moitié  vieux,  sur 
une  hauteur  do  0"4r>;  le 
fumier  doit  être  pré- 
paré comme  pour  le 
montage  d'une  eouche. 
Lorsque  le  fumier  est  en 
place,  on  le  charge 
d'une  épaisseur  de  0"?0 
de  terre  sortie  do  la 
tranchée,  et  l'on  plaie, 
au  milieu,  des  cloches 
distaides  d'un  mètre 
l'une  de  l'autre. 

On  sème  alors  trois 
graines  sous  chaque 
cloche  ;  oprès  la  levée, 
conserve  qu'un  plant  par  clorhe,  en  arrachant  les 
vigoureux.  (Jiielque  temps  après  on  butte  chaque 
plant  jusipi'aux  cotylédons,  en  ayant  soin  de  former  une 
petite  euvette  pour  retenir  l'eau  des  arrosages.  Ce  semis  se 
fait  dans  la  première  quinzaine  de  mai. 

Uuanil  on  ne  possède  pas  de  iloilies  ou  de  fumier  en  sufll- 
sance  pour  opérer  comme  nous  venons  de  l'indiquer,  on 
sème  sur  uno  loucheehaude.  puis  on  repique  les  plaids  dans 
des  godets  de  (l-IO  île  diamètre,  que  l'on  place  sous  ehàssis 
sur  une  vieille  coiiihe;  alin  de  faciliter  la  reprise  on  les 
prive  d'air  pendant  trois  ou  quatre  jours,  mais  ensuite  il  faut 
les  aérer  le  plus  possible. 

Vers  la  fin  de  mai  on  les  plante  en  pleine  terre  dans  des 
poquels  de  :io  lenliiiiètres  carrés,  lesquels  on  été  préalable- 
ment remplis  de  fumier  gras  ou  de  bon  terreau ,  auquel  on 
peut  ajouter  un  peu  de  terre  ordinaire.  Les  poquols  doiveut 
être  esparés  de  0"l')O  les  uns  des  autres. 

Lorsqiio  les  Concombres  ont  six  ou  huit  fouilles,  on  coupe 
la  tige  au-dessus  de  la  troisième.  Dès  ipie  les  ramiliialions 
ont  quelques  eenliuièlrcs  de  longueur,  on  place  les  rames 
comme  pour  les  llarieols,  alin  d'obtenir  une  meilleure  fnirtih- 
colioii  et  pour  garantir  les  fruits  cnnirela  pourriture. 

(Juaiiil  les   rameaux   coinmencenl   a    porter    fruits,  on    les 
taille  au-dessus  de  la  cinquième  feuille,  en  laissant  de  di.\  n 
quinze  fruits  par  pied, 
'l'ello  est  la  riilturc  en  pleine  torrc  qu'il  convient  d  apjili- 


Flg.  .V).  —  Conroinire  hionzide  Kustie. 


on   ne 

moins 


Ul  JAHDIN' 


95 


(|uur  au  Coiiromljro  Jlron:r  de  Rusaic.  diiiis  les  ri'(,'ions  nrinl 
et  contre-nord,  avoi:  la(|uelli:>  on  est  assun-  d'obtenir  do 
beaux  et  très  bons  fruits,  ùlanl  iloiuu'  les  i|uali(<''S  i|uo  possède 
l'Olto  pxcollonto  race  pour  cetlo  cullurc  spi'iinlo.  Aussi 
sommes-nous  pcrsuadt'-s  que  l'on  verra,  ili's  cotlo  ann-'i-,  lo 
Concombre  Urun:i-  Je  A'iiiii'i' dans  tous  les  polancrs. 

Hi:Nni  'l'iiKii.iKH  Fii.s. 


Sucii'lc  .\alii)iiiilr  (rilurliciilliiiT  ilc  Fiaiire 


séance  du   i:i  mars  itJOU 
Comité  de  FLonicuLTuni; 

Deux  très  beaux  apports  dus  à  M.  'l'riirfaut,  de  Versailles, 
consistant  on  Iliiilranyea  h  irtensis  roseii,  la  très  belle 
variété  i|ui  a  «'té  li^'urée  par  le  Jardin  en  1900  et  en  Hd'iiiati- 
tlius  Diddeiiia,  introduit  du  Contro.  L.'IItidranqea  est  une 
plante  des  plus  éli'fjunlo,  duno  renianiuablo  légèreto,  h 
feuillago  éloDo  et  élégant,  d'un  loloris  Irais  et  gracieux. 
Ullirmiinllius,  aux  fli'iirs  corail,  est  vigoureux  et  remontant. 
Il  est  do  ruituro  facile  par  division  des  souches. 

La  maison  Vilmorin  faisait  une  remaniuable  présentation  do 
Cinéraire  à  grandes  fli^urs  variées,  de  Primula  ohconini,  do 
PriniiiUt  denliriilota,  charmante  espèce  trop  peu  coimue,  ol 
do  Mi/(isolis  dissiti/loro,  avec  une  nouveauté  à  grande  fleur 
blanche,  sans  compter  les  plantes  alpines,  qui  constituaient 
un  lot  des  plus  intéressant  où  nous  avons  remarqué  ;  Lotus 
peliorlii/nrhiis,  do  toute  beauté  avec  ses  grandes  lleurs  rouge 
vif;  Triteleia  iini/lora  cœrulea;  Iris  xli/losa  allia;  Primula 
caelnniriana;  rosea;  nteifasece/olia,  du  Caucase,  encore  nou- 
veau dans  les  cultures;  Crocus  insidaris;  Orinl/iorialurn 
tensifiiliuiii  cl  lanceolalum  ;  Saxifrana  opposili/'ulia  parfai- 
ment  fleuris;  S.  diajiensioides  et  S.  a/iiculata  à  grandes 
lleurs  jaunâtres,  hybrides  des  .S.  scardica  et  média;  Shorlia 
galacifolia,  delà  petite  famille  des  Diapensiacées;  Drahaolijm- 
pica;  Chionodoxa  sardcn!iis;\e  curieux  Ilacquetia  Epiparlis: 
Morisia  lii/poga:a.  Amérique  méridionale,  à  port  de  l'issenlil  ; 
Keccœa  stylosa  d'Ilali?,  etc. 

CO.MITÉ   D'.\nBunii;lLTURK    FRUITIÈRE 

Le  i:lou,  ce  sont  les  Raisins  de  Frankenthal.  provenant  de 
culture  retardée,  de  M.  Cordonnier,  do  Bailloul  :  ils  sont  de 
toute  beauté  et  pèsent  presque  900  grammes.  Puis  vienneni 
les  Chasselas  dorés  do  .\I.  Sadron  et  de  AL  Audry,  de  'l'ho- 
mery;  le  Cerisier  variété  Anglaise  portant  14  fruits,  (!<• 
M.  Loizeau,  de  Sonlis;  le  Guignier  de  Lamaurie,  les  guignes 
pour/ire  hàlive  et  les  Framboises  Iloront  de  M.  Congy,  de 
Kerrières. 

CwnTK  DE   CULTURE     MARAÎCHÈRE 

Des  Asperges  verte  et  blanche  à  .\L  Compoint,  do  Sainl- 
Ouon,  des  Concombres  hàtif  et  tardif,  des  Fraises  lioi/al 
Socercign  et  Hcricart  de  Thiirt/  à  M.  Congy;  une  collection 
do  100  variétés  de  Haricots  à  M.  Locojur  do  Limours. 
M.  Dybowski  présentait  des  tubercules  de  Plectranthnx 
Coppini,  de  la  Guinée  française. 

P.  Haiiiot. 
Comité  des  ORcniDÉKS 

.\L  Bert.  de  Bois-Colombes,  avait  un  Odonloglo.i.sum 
crisjtum  très  remarquable,  et  pour  lequel  il  nous  a  semblé 
quo  le  Comité  n'avait  pas  été  bien  généreux  en  lui  donnanl 
une  prime  de  2"  classe,  l^es  fleurs  portent  de  très  grandes 
macules  marron  clair,  mélangées  do  rouge  à  la  base  des 
pétales  et  à  quelques  autres  places. 

MM.  Duval  et  lils.  de  Versailles,  présentaient  doux  excel- 
lents Caltlet/a  Triante  h  labelle  très  foncé,  dont  un  présentant 
une  intéressante  anomalie,  un  Lœlia  /lava,  et  deux  très  bons 
Odontoglossum  crispum,  le  premier  blanc  pur,  de  la  meilleure 
forme  Paclio,  l'autre  très  grand,  bien  lavé  de  rose  sur  les 
sépales,  et  portant  quelques  gros  points  rouge  vif. 

.M.  Gautier,  de  Neuilly-sur-Seine,  avait  un  Phalœnopsis 
Aphrodite,  à  pétales  très  ronds  couvrant  largement  les 
sépales,  forme  rare. 

Hnlin.  M.  l'orlin,  janlinicr  chez  M.  l-'ranchetti,  à  Paris, 
avait  apporté  un  Phalœnopsis  Schilleriana. 

G.  T.-Grignan 


LkS  (OMI'OSITIO.NS  KUIRALBS 

M.  Hilouard  Debrio  présentait  une  composition  ort  intelli- 
gemment conçue;  lo  sujet  l'iait  un  écran  en  Bambou,  au 
centre  et  de  clia(pic>  ci'ilé  duquel  élaient  suspendus  des  vases, 
contenant  de  beaux  fjullets;  dans  le  bas  et  sur  les  niiintants 
étaient  lixés  des  piquets  de  rameaux  do  Spiri''e  et  des 
OMllets,  tandis  (pio  retnrjilmient  quelques  lianes  de  .\l\rsi- 
phylluiu.  L'ensemble  avait  un  petit  air  japonais. 

Une  grande  corbeille  Mait  bondée  ilo  t  Irolons  au  feuillagi>  d'un 
jaune  pâle  sur  leipiel  so  détachaient  de  belles  inflorescences 
de  :  f'Iiria,  llictnunthus,  Amargllis;  l'association  des  coloris 
était  fort  originale.  Jolie  aussi  ia  corbeille  d'Hydrangea.  Ces 
deux  apports  «Haient  de  M.  Paul  Delsaux. 

Enlin.  .\L  Mé/.ard  montrait  un  sujet  do  Bambou  alhmgé  pour 
décoration  de  table  :  dans  les  deux  tubes  à  chaque  extrémité 
étaient  des  rameaux  de  Prunus  Pissardi  et  des'i'ulipes  perro- 
quet, <lans  les  deux  intermédiaires  des  thyrses  de  Lilas  et  do 
roses,  et  dans  ceux  du  centre  des  Cypripediu m  insigne;  tout 
cela  i>armi  do  la  fine  verdure.  Ji.  .M. 


BIBLIOGRAPHIE 


Catalogue  méthodique  et  synonymique  des  principales  variétés 
de  Pommes  de  terre,  par  l'Iiilippe  L.  de  Vilmorin.  :{•  édition, 
refondue  it  uugineriti''i'  de  plus  de  GDO  variétés.  Paris  1902, 
chez  Vilmorin-Andrieux  et  C  '. 

Il  convient  do  consai-rer  une  luenlioii  spéciale  à  ce  cata- 
logue, qui  sort  assur'''nient  de  l'onlinairo.  Cette  brochure, 
excellemment  présentée  et  classée  avei-  la  meilleure  méthode, 
est  un  ouvrage  scientifique  de  réelle  vahnir.  Llle  avait  d'ail- 
leurs été  publiée  il  l'origine  par  M.  Henry  de  Vilmorin,  et 
portait  la  marque  quo  ce  savant  et  cet  observateur  judicieux 
imprimait  aux  travaux  qu'il  rendait  publics. 

Pour  donner  une  idi''e  de  l'esprit  dans  lequel  a  iHé  conçu 
cet  important  travail,  nous  croyons  ne  pouvoir  mieux  faire 
que  do  citer  deux  passages  de  la  préfac;e  qui  figure  en  lèto 
de  cetlo  .'5'  édition  : 

c<  Je  renvoie  le  lecteur,  pour  l'explication  de  la  méthode 
employée  depuis  de  longues  années  pour  la  classification  do 
la  collection  de  Verrières,  à  la  préface  si  claire  dont  mon  père 
a  fait  précéder  la  1"  édition  du  Catalogue  que  je  reproduis 
ci-après.  Mais,  dans  les  quinze  dernières  années,  le  nombre 
de  variétés  nouvelles  a  éti'  si  considérable  que  les  sections 
se  sont  bien  vite  trouvées  trop  étroites;  déjà  en  189.'j,  mon 
père  avait,  tout  en  conservant  les  mêmes  bases,  porté  à  'lOle 
nombre  des  sections;  j'ai  nioi-niémc  été  obligé  de  remanier 
la  disposition  de  ces  dernières,  sans  toutefois  en  augmenter 
le  nombre,  afin  de  diviser  en  deux  les  plus  chargées,  quille 
à  fondre^  ensemble  (piel(|ues-unes  des  moins  importantes, 
pour  faciliter  le  coup  d'o'il  d'ensemble  et  rendre  moins  longues 
les  recherches 

1'  Le  désir  d'être  \itile  au  idus  grand  nombre  m'a  donc 
amené  dans  cette  nouvelle  classilication  à  donner  une  impor- 
tance prépondérante  aux  caractères  tirés  de  la  couleur  de  hi 
chair  du  tubercule  sur  ceux  tirés  de  la  lleur.  C'est,  en  effet, 
à  l'époque  de  l'arrachage  ou  do  la  plantation,  lorsrju'on  no 
possède  de  la  plante  que  ses  tuliercules.  (|ull  est  le  plus  sou- 
vent néc:ossalre  d'en  jiouvoir  déterminer  l'identité.  —  Comme 
on  peut  le  voir  par  le  tableau  synoptique  do  la  page  XI,  la 
forme  et  la  couleur  d'un  tubercule,  la  coulmir  de  son  germe 
et  celle  de  la  chair,  suffisent  pour  le  placer  assez  approxima- 
tivement dans  la  séile.  Dans  les  cas  seulement  où  la  néces- 
sité s'imposait  de  subdiviser  des  sections  trop  nombreuses, 
ou  bien  en  présence  de  groupes  bien  distincts  par  leurs  carac- 
tères de  végétation  et  leurs  fleurs,  ces  dernières  ont  été 
prises  en  considérali(m. 

«  Le  caractère  fourni  par  la  couleur  blanche  ou  jaune  de  la 
chair  est  d'ailleurs  loin  d'être  un  des  plus  mauvais  :  outre 
qu'il  est,  comme  je  viens  de  le  dire,  facilement  observable, 
il  est  assez  constant  et  à  coup  sur  plus  quo  celui  donné  par 
les  fleurs,  qui  souvent  ne  s'ouvrent  pas  ou  sont  sujettes  à 
varier  dans  de  larges  proportions;  il  est  bien  évident  ijuc 
les  intermédiaires  o.xislanl  tous  dans  la  nature,  il  est  souvent 
fort  liiflicile  de  déterminer  si  la  chair  d  une  pomme  de  terre 


y6 


LE    JARDIN 


ost  Iilanche  ou  jaune  clair;  mais,  dans  les  cas  de  doute,  on  a 
eu  recours  aux  caracti'ros  pfnéraux  «le  lu  plante,  do  (acon  à 
loriuer  lies  séries  aussi  naturelles  i|ue  possible.  ■> 

H.  M. 

Les  Arts  et  Métiers  chei  les  animaux,  par  Henri  Coupin,  lau- 
réat de  l'Institut.  Un  fçrand  vuliiiue  in  s  Jésus (2S  cent,  sur  l".i) 
de  i2i  pages,  illustré  de  220  li^'ures,  couverture  en  couleurs, 
(Xony  et  C",  éditeurs).  En  vente  ii  la  Librairie  HorlicoU-, 
H\  bis,  rue  do  Grenelle,  prix  \  francs,  franco  on  gare,  4  Ir.  O'- 

Voici  un  livre  qui  présente  une  certaine  originalité  en  plus 
do  son  caractère  instructif. 

<•  C'est,  dit  l'auteur  dans  sa  préface,  une  habitude  courante 
do  s'extasier  sur  le  génie  de  l'Iionimc  et  la  perfection  uniijue 
de  son  industrie.  Sans  vouloir  on  rien  rabaisser  son  mérite, 
il  faut  bien  dire  <]ue  l'homme  n'est  pas  le  seul  être  au  monde 
capable  de  faire  des  travaux  remari|tiables.  1^  plupart  de  nos 
arts  et  de  nos  métiers  se  trouvent,  en  effet,  die/,  les  animaux 
et  parfois  même  avec  une  perfection  admirable. 

Uuel  ost  le  sauvapo  ou  même  l'homme  civilisé  qui,  avec 
l'aide  seule  do  ses  dix  doigts,  saurait  faire  dos  gâteaux  aussi 
géométriques  «|uo  ceux  <le  l'abeille?  Et  comment  ne  pas  èlre 
frappé  do  co  fait  que,  bien  avant  nous,  les  guêpes  ont  décou- 
vert le  mciyen  do  faire  du  papier  avec  du  bois.'  " 

11  nous  faut  féliciter  M.  Coupin,  qui  ost  un  publicisto  éru- 
dit  et  un  vulgarisateur  scieiililii|ue  excellent,  de  la  façon 
dont  il  a  composé  co  livre  qui  est  des  plus  intéressants  et  u 
la  portée  do  tcuis.  Il  a  réuni  une  quantité  innombrable  de 
notes  et  de  documents  présentés  do  la  façon  la  plus  originale 
possible.  Cette  documentation  est  rigoureusement  précise  et 
vivante  à  la  fois:  les  citations  sont  enq)runtées  aux  auteurs 
mémos  des  observations  et  à  des  autorités  compétentes. 

Le  lecteur  a,  la  remarque  ost  juste,  l'impression  d'assisi'  i 
à  une  Exposition  universelle  des  animaux.  En  effet,  les  con- 
structions et  les  fabrications  des  :  .Maçons,  Potiers,  Tisse- 
rands. Couturiers,  Ingénieurs  des  ponts  et  chaussées.  Rési- 
niers, Tapissiers,  Vanniers,  'l'errassii-rs  et  Mineurs,  Archi- 
tectes, Charpentiers.  Charcutiers,  etc.,  etc.,  défilent  devant 
ses  yeux.  Il  apprend  ù  connaître  une  foule  d'industries:  fabri- 
cations de  papier,  do  coton,  de  pièges,  de  cire,  de  radeaux, 
d'habil,  tle  conserves  alimentaires,  etc.  etc.;  les  paresseux 
ne  sont  mémo  pas  oubliés  !  Et  je  ne  crois  pourtant  pas  qu'à 
la  grande  exposition  universelle  do  UKK)  —  il  y  avait  une 
classe  spéciale  pour  ces  derniers. 

Cette  simple  et  incomplèlo  énumération  de  quelques  titres 
dos  chapitres  du  livre  ne  donne  c|u'uno  idée  do  la  classifica- 
tion ilu  texte.  Car  il  n  est  pas  question  des  animaux  et  insectes 
au  point  <le  vue  scienlili(iue,  mais  ù  celui  do  leurs  créations 
et  de  leurs  imlustrics  ipii  se  trouvent  classées  selon  leurs 
rapports  avec  les  industries  et  nii'tiers  des  hommes. 


A.  -M. 


LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 

La  vente  dos  llcurs  laisse  toujours  à  désirer;  les  prix  de 
la  marchamlise  do  choix  extra  se  tiennent  malgré  cola  assez 
bien. 
Nous  avons  relevé,  le  l.'i  mars  les  cours  suivants  : 
Rose»  extra  1"  choix  valent:  Mari-rhnl  ,Vii7,  de:t  Ir.  iiC.  fr.; 
/'(lui  Sei/ron  do  S  il  U  fr.  ;  CopUiin  Cliristi/,  do  .">>  S  fr.  ;  I.n 
Francf,   ûo  4   Ir.  ii  S   Ir.;    Uhicli    liruiincr,  do  0   à   12  fr.; 


Safrano  de  0  Ir.  6o  à  1  fr.  ;  Paul  Nabonnand,  de  1  fr.  50 
à  2  fr.  50;  La  Fratirc  de  89,  de  5  a  0  fr.  ;  Maria  Van  Hotilte, 
do  Ofr.  7.")  il  1  fr.  '*);  Kaiscrin  Aui/usta  l'icloria.  de  6  il  !S  fr. 
La  Iteinc  de  2  ii  5  fr.  Jules  Margoltin  de  2  à  0  fr.  Caroline 
Teslotil  de  t;  il  12  fr.  Général  Jacqueminot  de  4  à  7  fr.  Sou- 
venir de  la  Malmaison  de  4  à  U  fr.  la  douzaine.  I^es  Œillets 
de  choix  valent  de  0  fr.  75  à  1  fr.  50  ;  Colosse,  de  i  fr.  :>»  il 
>')  fr.  ;  ordinaires,  do  0  fr.  .">0  à  1  fr.  la  douzaine.  L  Oranger 
du  .Midi  vaut  au  détail  de  0  fr.  00  à  0  fr.  70  le  cent  de  bou- 
tons, l.a  Giroflée  tiuarantaine,  de  0  fr.  15à  0  fr.  201a  botte.  Le 
Réséda  de  o  (r.  \:,iiO  fr.  20  la  botte.  La  Violette  du  .Midi 
en  moyen  bollelage  de  .')  il  s  fr.  le  cent;  lo  boulot,  0  fr.  20 à 
0  fr.  :w  la  pièce;  do  Paris  le  bouquet  plat  de  1  fr.  à  1  fr.  25 
la  pièce,  l.a  Violette  de  Parme  vaut  de  0  fr.  W  à  1  fr.  lo 
bottillon;  Le  MInnosa  vaut  de  o  fr.  GO  à  1  fr.  le  kilo.  L'Ané- 
mone rose  vaut  de  0  fr.  o.'i  à  o  fr.  lo  la  botte;  de  Caen.  0  fr.  30 
à  0  fr.  .-)0  la  ilouzaine.  L'Anthémis,  do  0  fr.  10  à  0  fr.  20  la 
botte.  Le  Muguet  de  0  fr.  r>(i  a  o  fr.  75  la  botte;  Les  Llllum 
Ilarrisii  valent  .s  fr.  ;  rubrum,  de  t  ii  5  Ir.  la  douzaine.  Le 
Lllas  en  gerbe  vaut  de  0  a  s  fr..  sur  courtes  tiges,  de  1  fr.  '«O 
à  :t  fr.  .'ola  liotle.  I.e  Narcisse  vaut  d.^  «  (r.  10  à  0  fr.  20  la 
botte.  Camélia,  1  fr.  la  <l<'ii/.aiii>>.  l.<'  Myosotis  vaut  1  fr.  25  la 
butte. 

La  vente  des  fruits  est  assez  active.  Les  prix  pralii|ués 
le  It  murs  sont  les  suivants  : 

Ananas  de  :i  fr.  .50  à  5  fr.  la  pièce.  Bananes  do  12  à  l.s  fr. 
le  régime.  Citrons,  de  Ti  a  lo  Ir.  la  caisse.  Figues  de  .'iO  à 
00  fr.  les  lutJ  kilos.  Marrons  de  2.-)  à  Vi  fr.  les  loO  kilos. 
Noix  do  Coco  de  :r>  ù  10  fr.  le  cent.  Noix  de  30  ii  "KJ  fr.  les 
loo  kilos.  Poires  de  20  ii  iO  fr.  les  100  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  <lo  H)  ii  1.50  fr.  les  lOO  kilos.  Raisins  deserre  blancs 
do  1  (r.  M  à  2  fr.  50,  noirs  dc6  fr.  à  12  fr.  le  kilo.  Raisins  de 
Thomery  blanc  de  1  fr.  ."W  à  4  fr.  50  ;  noir  d<'  'i  fr.  à  12  fr.  Pru- 
neaux de  !S0  il  120  fr.  les  100  kilos.  Fraises  de  serre  do  2  fr.  a 
8  fr.  la  caisse. 

Les  légumes  s'écoulent  assez  facilement. 

AU  de  40  il  OU  fr.  los  IW  kilos.  Artichauts  de  14  à  2S  fr.  lo 
ci'iil.  Asperges  aux  petits  pois  de  o  (r.  i;o  a  o  fr.  7.')  la  botte. 
Asperges  (.urios  de  3  ii  22  la  botte.  Carottes  de  t;hevreuse 
de  2u  a  :io  fr.;  les  communes  do  7  ii  '.'  fr.  le?.  Ion  kilos;  nou- 
velles de  20  (1  2.S  fr.  les  hW  bottes.  Champignons  de  00  a 
170  fr.  les  loo  kilos.  Choux-fleurs  do  10  ii  'iMr.  Choux  pommés 
de  4  il  10  fr.  le  cent.  Choux  do  Hriij-ellcs  de  20  à  .'kl  fr. 
les  loii  kilos.  Cresson  île  o  fr.  00  a  I  fr.  1"  les  12  bottes. 
Crosnes  'le  7o  a  '."i  Ir.  les  10«i  kilos.  Céleri  rave  de  0  fr.  0.")  à 
0  Ir.  o^  l.i  pieci'.  Cerfeuil  de  U  fr.  2.")  a  (i  Ir.  .'10  la  botte. 
Ciboule  de  o  fr.  ii.'j  a  0  fr.  oG  la  botte.  Echalotes  de  00  ii  |.',o  fr. 
les  loti  kilos.  Epinards  do  u  fr.  2o  a  o  fr.  .'Il  le  kilo.  Lau- 
rier de  2.')  a  :Ci  Ir.  les  100  kilos.  Mèches  de  -'n  a  '|o  f,  1,.^ 
loO  kilos.  Navets  de  15  à-.'i^fr.  les  li"i  bottes.  Oignons  do 
Il  .1  Is  (r.  les  liHJ  kilos.  0."  ..:o  de  iu  a  4.'.  fr.  les  100  kilos. 
Panais  de  .'>  ii  0  fr.  les  loo  liulles.  Poireaux  do  :iii  ii  Vu  fr. 
les  100  bottes.  Pommes  de  terre  IlnUaudc  de  il  à  U  fr.  ;  Sau- 
cisse rouge  do  'i  a  li  (i .  Radis  roses  de  u  fr.  45  à  0  fr.  .55  les 
3  bottes.  Persil  de  :i'i  ,i  'io  ii .  le»  loo  kilos.  Salades  diverses 
de  7  il  12  Ir.  le  cent.  Tomates  des  (;anarios  île  12ii  a  l.">o  fr. 
les  1I.KI  kilos.  Thym  de  lo  ,,  ,'m  (r  les  loo  bottes.  Endives  de 
45 à  '*)  fr.  les  100  kilos.  Pommes  de  terre  imuclhs  i\r  2h  ii 
45  Ir.  les  100  kilos. 

V.  U. 


Les  indications  ci-dessous  sont  relevées  à  Paris,  au  thermomètre  centigrade. 


M.irs 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8         9     1    10 

11 

12 

13 

14 

15 

5" 
1 

1  -Jh.  il   i  h.  Iiialili. 
Kli.iiUli.      — 
Miili     

0° 

8" 

(1° 
fi° 
8° 

7» 

0» 

V 

10" 

1" 

8° 
tj» 

2" 

0° 

11" 

IC 

4" 
K' 

12 

10- 

3" 
8° 
il" 
12° 

0» 
8° 

5" 
8° 
S» 
8° 

C." 

*" 
7" 

2" 

(i° 
C 

2" 
8" 

0° 

'.P 
70 

;{■ 

5" 
7° 
('.° 

■i  h.  soir 

tjb-rt  Ir-f-  " 


fu«    At   <JT9Utllt 


fîN"  363 


LE   JAltDIN 


5  Avril  1902 


CHRONIQUE 

Avec  P:iquos,  los  leiiips  ri),'oureux  du  Carome  ol  les 
joùiies  ont  pris  fin.  Les  jeûnes  ont  joui'!  chez  nos  pores 
un  riMo  dos  i)lus  importants,  mais  ils  avaient  leurs  in- 
convénients, et  le  malicieux  Taliemant  des  Uéaux  nous 
conte  à  leur  sujet  une  charmante  anecdote  :  c  Un  cocl\er 
(ut  à  confesse  :  on  lui  ordonne  de  jeusncr  huict  jours  — 
«  Hé  pourquoy?  »  —  «  Je  ne  veux  point  me  ruiner  :  je 
suis  un  pauvre  homme  qui  ay  femme  et  enfans;  j"ay  vcû 
jeusner  Monsieur  et  Madame  tout  ce  caresme;  il  faut  du 
Colignac,  «les  poires  de  Hon-C.lirotien,  du  ris,  des  esi]i- 
nars,  dos  raisins,  des  lij.'ucs  ». 

Avouons  que  pour  un  jeûne  il  n'était  vraiment  pas 
trop  rigoureux,  ot  que  bien  des  gens  sauraient  s'en  con- 
tenter. Il  est  vrai  qu'au  temps  de  Taliemant  des  Itéaux 
la  pomme  do  terre  était  encore  inconnue  et  que,  vraisem- 
blablement, elle  eût  figuré  en  bonne  place  sur  la  table 
des  jeûneurs  obligés  de  se  rabattre  sur  «  les  espinars, 
le  riz  et  les  poires  de  Bon-Chrétien  ». 

•  • 

Puisque  nous  parlions  plus  haut  de  la  pomme  de 
terre,  rappelons  ou  faisons  savoir  que  le  tubercule  cher 
à  l'artnenlier  vient  de  recevoirune  nouvelle  utilisation. 
Un  médecin  qui  eut  parlé  de  pomme  do  torro  à  un 
diabolique,  il  y  a  seulement  dix  ans,  eut  été  voué  à  tous 
les  châtiments  dans  ce  monde  et  dans  l'autre;  mais  si 
la  médecine  demeure,  les  médecins  oliangent  et  on  pro- 
clame maintenant,  très  sérieusement,  la  qualité  de  l'ali- 
nientalion  à  la  pomme  do  terre  dans  les  affections 
diabétiques.  On  en  a  obtenu  de  très  bons  résultats.  Une 
partie  du  pain  est  roiuplaioo  assez  exactement  par  deux 
et  demi  ou  trois  parties  de  pommes  de  terre,  de  sorte 
qu'au  lieu  do  cinq  à  sept  cents  grammes  de  pain,  on 
peut  consommer  un  kilo  ou  un  kilo  et  demi  de  tuber- 
cules cuits  à  l'eau.  Il  faut  que  les  [pommes  soient  bien 
saines  ;  la  gelée  développe  on  elles  du  sucre  aussi  bien 
que  le  milieu  trop  chaud,  en  les  faisant  germer.  En  avril 
et  mai,  les  tubercules  sont  trop  vieux  ot  ceux  de  l'année, 
encore  trop  petits,  pour  otro  mangés  en  guise  de  pain. 
C'est  alors  qu'on  peut  recourir  au  pain  de  pomme  de 
terre  qui  avait  été  recommandé  autrefois  en  temps  de 
disette  pour  remplacer  le  pain  do  blé.  Mais  rien  ne  vaut 
la  pomme  de  terre  cuite  à  l'eau.  Parmontier  lui-même 
n'était  pas  très  partisan  du  pain  de  pommes  de  terre. 

Mais  il  est  des  malades  qui  ne  peuvent  se  priver 
complètement  de  pain  :  à  ceux-là,  on  peut  recommander 
un  pain  mixte  qui  remplacerait  une  partie  du  pain  do 
froment.  On  le  prépare  en  mêlant  à  la  farine  de  blé,  un 
tiers  ou  un  quart  de  fécule  de  pomme  de  ^terre  cuite 
et  un  peu  do  sel.  Ce  pain  est  agréable  au  goût,  plus 
certainement  que  celui  de  mais,  de  gluten,  d'avoine, 
d'orge,  etc.  Le  seul  inconvénient,  c'est  de  priver  les 
diabétiques  d'une  certaine  quantité  de  phosphates  que 
ce  pain  renferme.  On  y  supplée  en  gobant  des  loufs  à  la 
coque.  Pomme  de  terre  et  œufs  forment  ainsi,  par  leur 
alliance,  une  alimentation  complète. 

Donc,  lecteurs  diabétiques,  mangez  beaucoup  de  pom. 
mes  de  terre,  si  bizarre  que  la  recommandation  puisse 
vous  paraître.  Il  est  vrai,  qu'il  y  a  peu  d'années  encore, 
on  servait  des  carottes  à  toutes  les  sauces,  dans  les  hô- 
tels d'une  grande  ville  d'eau,  fréquentée  par  des  diabé- 
tiques: il  y  avaitprobablement  ordonnance  du  médecin. 

• 
•  • 

Les  Américains  font  bien  les  choses.  L'enthousiasme 
qu'ils  ont  manifesté  à  l'occasion  du  voyage  du  prince 
Henri  de  Prusse,  n'a  pas  nui,  tant  s'en  faut,  à  l'horti- 
culture et  les  fleuristes  s'en  sont  ressentis.  On  sait  que 


le  frère  du  Kaiser  Allemand  s'est  embarqué,  pour 
revenir  en  Euroiie,  sur  le  pa(|uebot-posto  Ijeiil.srlildiid. 
Pour  rendre  la  traversée  plus  agréable  et  tilin  que  le 
prince  ganlât  plus  longtemps  un  bon  souvenir  do  la 
réception  grandiose  qui  lui  avait  éli'  faite,  les  Améri- 
cains engagèrent  une  équipe  do  jardiniers  qui  avaient 
pour  mission  de  Iranformer  le  paquebot  en  une  véri- 
table serre  flcittante  [lendanl  toute  la  durée  du  voyage. 
Pour  ce  faire,  on  emliarqua  dix  mille  roses  American 
lieaiity,  (|uin/.e  cents  roses  rouges,  trois  mille  bottes  de 
muguets,  deux  mille  pieds  d'ioillels,  du  lilas,  dos  fou- 
gères, etc.  etc.  Les  jardiniers  devaient  chaque  jour 
remplacer  les  plantes  fanées  et  modifier  la  disposition 
lies  plates-bandes  qui  ornaient  les  salons  et  les  ponls- 

liromenades  du  paquebot. 

« 
»  • 

Les  jardins  dont  nous  allons  parler  mainlenant  ne 
seront  probablement  pas  aussi  ornés  que  ceux  An  Dents- 
chlaiid,  mais  leur  utilité  n'en  sera  pas  moindre  pour 
cela.  Il  s'agit  de  l'introduction  de  l'enseignement  agri- 
cole dans  l'enseignement  primaire  et  de  la  création  de 
jardins  scolaires.  Il  y  a  longtemps  qu'on  en  parle,  et  le» 
essais  entrepris  par  quelques  instituteurs  dévoués  ne 
semblent  pas  avoir  donné  de  bien  remarquables  résul- 
tais. On  a  cherché  les  causes  de  cet  insuccès  et  je  ne 
crois  pas  qu'on  ail  indiqué  les  véritables,  que  je  m'alis- 
liendrai  également  de  faire  connaître. 

Une  nouvelle  proposition  en  ce  sens  a  été  faite  à  la 
dernière  session  du(;onseilgénéral  de  la  Seine.  En  voici 
le  sens  d'après  une  interview  de  M.  Féret,  rapportée  par 
un  journal  du  malin.  «  Comme  le  maitrc  meunier,  le 
maître  serrurier,  le  cultivateur,  ce  grand  nourricier  du 
pays,  aurait  égaletnenl  l'honneur  devenir  à  l'école;  lui 
aussi  inviterait  l'instituteur  et  ses  élèves  à  venir  aux 
champs.  L'un  d'eux  serait  muni  d'une  bêche  pour 
creuser  la  terre,  afin  de  connaître  la  nature  et  la  pro- 
fondeur de  la  couche  végétale.  Chaque  point  du  territoire 
serait  successivement  exploré.  La  valeur  à  l'heclare  de 
ces  terres,  d'après  les  ventes  les  plus  récentes,  serait 
indiquée  aux  élèves.  Je  voudrais  que  chaque  année  la 
destruction  des  hannetons  leur  fût  confiée  et  qu'elle  fût 
encouragée  par  un  paiement  au  kilo.  Deux  vacances  de 
quinze  jours  seraient  indispensables  pour  ces  travaux 
avec  cours  eu  plein  air;  les  grandes  vacances  seraient 
diminuées  d'autant.  » 

Il  y  a  certainement  d'excellentes  intentions  dans  ce 
projet,  mais  il  a  beaucoup  de  chances  de  ne  pas  aboutir. 
l_'n  autre  vœu  qui  nous  intéresse  plus  particulièrement 
a  été  émis,  c'est  que  les  communes  puissent  acquérir, 
par  voie  d'expropriation,  les  terrains  attenant  aux  écoles 
liubliques,  afin  de  les  convertir  eu  jardins  scolaires  où 
les  instituteurs  donneraient  un  enseignement  pratique  à 
leurs  élèves.  Il  me  semble  que  ce  dernier  vœu  est  peu 
réalisable  et  gros  de  difficultés. 

Un  autre  point  intéressant  du  projet  —  surtout  pour 
les  parents  qui  doivent  en  être  partisans  —  c'est  qu'il 
supprime  un  bon  mois  de  grandes  vacances.  S'il  ne  fait 
pas  la  joie  des  enfants,  il  contribuera  tout  au  moins  à  la 

tranquilité  de  leurs  pères  et  mères. 

« 
•  • 

L'Edelweiss  —  cette  curieuse  plante  des  Alpes  qu'on 

dirait  découpée  dans  la  tunique  d'un  soldat  autrichien 

—  a  bien  fait  parler  de  lui  l'an  dernier.  C'était  la  Heur 

favorite  do  la  'rsarinc,  mais  son  parfum,  personne  ne  le 

connaît.  Il  a  fallu  qu'un  parfumeur,  imitant  ce  qu'un  de 

ses  confrères  avait  fait  jadis  pour  leCorylopsis,  décrétât 

que  l'Edelweiss  était  odorant  et  lançât  Vlùleliceiss  de  la 

Tsarine. 

P.  Hariot. 


LE    JiVllDlN 


Nouvelles   Horticoles 


Académie  des  sciences.  —  S.  E.  M.  Yermoloff, 
minislre  russe  Je  l'agriculture  l'I  des  Uoiiiainos.  a  l'tô 
élu  récemment  iiiomlire  corresponiJant  do  l'Acadcinie 
des  sciences    section  d'économie  rurale). 

L'Académie  ne  pouvait  faire  un  clioix  plus  justifié, 
et  c'est  de  grand  cn'ur  que  nous  i)réseiilons  à  NL  ^'l'iino- 
loff  nos  empressées  fi'Iicitations. 

Le  cours  de  botanique  à  l'Ecole  Nationale  d'Hor- 
ticulture de  Versailles.  —  La  ir.orl  do  M.  Massai 
ayant  laisse  vacante  la  cliairc  de  botanique  a  l'Ecnlè 
Nationale  d'Horticulture  de  Versailles,  plusieurs  cum- 
[ïéliteurs,  tous  également  qualifiés  pour  le  faire,  tous 
également  distingués  professeurs  et  savants,  ont  lirigué 
la  succession  du  maître  disparu. 

M.  Costantin,  docteur  es  sciences,  agrégé  dos  sciences 
physiques  ol  naturelles,  ancien  maître  de  conférence  à 
l'Ecole  Normale  supérioure,  professeur-administrateur 
ilu  Muséum,  l'emportant  sur  ses  concurrents,  vient 
d'être  nommé  par  arrêté  du  17  mars  dernier,  en  rempla- 
cement de  M.  Mussat. 

Nous  sommes  doublement  heureux  do  ce  choix  :  pour 
l'Ecole,  dont  les  élèves  no  pourront  que  tirer  profit 
do  la  vaste  érudition  du  professeur;  pour  lo  maitre, 
qui  en  recherchant  la  chaire  do  botani(iue  à  l'I'.cole 
Nationale  d'IIorticulluro,  nous  prouve  que  désormais 
il  orientera  son  cours  ilu  Muséum  dans  le  sens  do  l'ap- 
plication pratique  dos  connaissances  bolaniquos  à  la 
culture  dos  plantes,  ce  (|ui  donne  satisfaction  aux  desi- 
derata que  nous  avions  exprinii-s  dans  notre  article  re- 
latif à  la  nomination  du  successeur  do  M.  Coruu. 

Cours  d'apiculture.  — L'ouverture  du  Cours  pulilic 
et  gratuit  d'Apiculture  (culture  des  abeilles)  professé 
à  l'aris  au  jardin  du  Luxembourg,  par  MM.  Sevallo  et 
Saint  Poe.  aura  lieu  le  s  avril,  a  0  lioures  du  matin. 

La  Société  forestière  française  des  amis  des 
arbres  vient  d'instituer  pour  1U02,  un  nouveau  con- 
cours entre  les  instituteurs  forestiers,  et  en  géni-ral 
toutes  personnes,  qui  par  leurs  travaux  porsonnels, 
efforts  de  propagande  et  publications,  auront  lo  plus 
contribué  à  propager  sur  le  territoire  français  la  plan- 
tation des  arbres  forestiers  ou  fruitiers. 

Des  récompenses  consistant  en  niédailles  seront 
décernées  aux  lauréats  de  ce  concours. 

Les  demandes  do  participation  au  concours  et  les 
certificats,  références,  mémoires  et  publications  a  pré- 
sentera l'appui  dovrruitôtre  adressés  pourlo  l.">  décembre 
au  plus  tard  à  M.  Cacheux,  vico-président  de  la  Société, 
'^ô,  quai  Saint-Michel,  à  Paris. 

L'horiiculture  au  concours  général  agricole.  — 

t iliaque  année   l'Horticulture  a   .■•a  place  au   conctiurs 
Général  Agricole. 

La  section  horticole  aura  colle  fois,  une  imporlance 
d'autant  plus  grande  que  jamais,  même  depuis  ipie  le. 
concours  a  élé  coupé  en  deux,  il  no  s'en  était  ouvert  à 
une  saison  aussi  favorable. 

Bien  que  le  Concours  (lénéral  soil  un  pou  rapproché 
de  la  grande  Exposition  annuelle  do  la  Société  Natio-, 
nalo  d'ilorlicullure,  la  section  horticole  sera  largement 
ropri'senloo  à  la  Oalorlo  dos  Marhinos. 

Lo    distingué    commissaire    général,    M.    (irosjean, 
inspecteur  général  ilo  l'Agrlculluro  a   tenu,  on  effet,  à, 
réserver  aux  fleurs  une  place  d'honneur  id  leur  a  alloclô 
la  (irande   Salle   dos    Fêtes,  quo  l'on  aménage  actuel- i 
Icnionl,  pour  la  circonstance,  en  un  vanto  iiarterro. 


Ce  sera  le  lieu  de  repos  et  do  promenades  entre  la  sec- 
tion dos  animaux,  qui  se  trouve  dans  la  partie  de  la 
Galerie  des  Machines  avoisinanl  l'avenue  de  la  Bour- 
donnais ol  la  section  des  machines  agricoles,  établie 
dans  la  partie  qui  touche  à  l'avenue  de  Suffren. 

Bon  nombre  d'horticulteurs  sont  inscrits  el  tout  (ail 
prévoir  une  exposition  des  plus  brillantes. 

Les  jurys  commenceront  leurs  opérations  le  10  avril 
courant,  ii  9  heures  ilu  malin.  Malgré  le  court  laps  do 
tem()s  qui  nous  sépare  du  jour  de  l'ouverture  du  con- 
cours, nous  engageons  les  retardataires  el  les  hésitants 
a  faire  toute  diligence  pour  faire  parvenir  leur  demande 
d'admission. 

Concours  pour  l'aménagement  d'un  jardin  public. 
—  La  ville  de  N'alcnco  (IdoMio)  vient  d'ouvrir  un  con- 
cours entre  les  architectes-paysagistes,  ingénieurs  el 
autres  spécialistes  le  nationalité  française,  pour  la  pro- 
duction de  iirojets  d'aménagement  du  nouveau  jardin 
public,  qu'elle  \a  po\ivoir  iréer.  grài-o  à  la  liboralilé 
d'un  amalcur  M.  .louvel. 

La  surface  disponible  est  d'environ  7  hect.76,  mais 
elle  est  susceptible  d'être  augmentée,  car  dans  l'élude 
de  leurs  projets,  les  concurrents  «levront  envisager 
l'éventualité  de  la  prise  en  possession  d'un  lorrain  bor- 
dant le  quai  du  Rhono. 

Les  concurrents  seront  autorisés  à  prendre  une 
copie,  à  la  Mairie,  d'un  plan  d'ensemble  à  l'échelle  do 
0  m.  mi  '"!'"  par  mètre. 

Le  iirogramme  prévoit  l'inslallation  d'un  jardin  à  la 
l''rançaiso,  dans  une  partie  du  terrain. 

Les  projets  devront  être  remis  au  secrt'larial  de  la 
Mairie  de  Valence,  au  plus  tard  le  30  avril,  avant  fi  heures 
du  soir. 

Ce  concours  auraquolque  imporlance,  carnouscroyons 
pouvoir  dire  qu'un  certain  nombre  d'architectes  paysa- 
gistes y  iircndronl  part. 

Concours  entre  garçons  jardiniers.  —  La  Société 
d'horticulture  de  Picardie,  si  inlolligemmenl  active  el 
si  bien  dirigée  par  son  cxcoUenl  président  M.  Docaix- 
Malifas,  a  procédé  récemment  à  la  distribution  do  ses 
récompenses;  nous  remarquons  notamment  dans  lopal- 
marès  une  série  de  médailles  et  de  certificats  do  mérite 
décernés  après  concours  aux  ouvriers  ol  garçons  jardi- 
niers qui  ont  suivi  les  cours  donnés  à  la  Société.  Dix- 
huit  médailles  d'argent,  douze  do  bronze,  deux  mentions 
honorables  et  six  certificats  de  mérite  ont  élé  attribués 
dans  ces  conditions.  Co  sont  là  des  encouragements 
précieux  pour  les  travailleurs horlicoles,  ol  l'on  ne  sau- 
rait trop  approuver  cette  louvre  féconile. 

Concours  de  moteurs  et  d'appareils  utilisant 
l'alcool  dénaturé.  —  Ce  concours  international,  créé 
par  arrêté  minsleriel  du  2'.f  novembre  dornior,  sera 
suivi  d'une  exiiosilion  publique  .qui  se  tiendra  du  Si 
mai  au  1"  juin. 

Un  arrêté  du  ministre  do  l'agricullure  vient  de  dé- 
terniinor  la  composition  du  jury  qui  sera  appelé  à  juger 
le  concours.  En  voici  un  extrait  : 

l'  division.  (Moteurs  fixes,  locomobiles,  groupes 
moteurs).  Président,  M.  Michel  Lévy,  membre  de  l'Ins- 
lilul,  inspocleur  général  dos  mines;  secrétaire,  M.  Rin- 
gelmann.  directeur  île  la  station  d'essai  do  machines 
agricoles. 

1"  section.  Président,  M.  Bourdon  ;  sccrélairo,  .M.  Itin- 
golmann. 

2'  section,  (Automobiles  ol  bateaux).  Président 
M.  Rives,  membre  du  Conseil  d'administration  del'Au- 
lomobilc-club  ;  secrétaire,  M.  de  la  Valette,  ingénieur 
des  mines,  membre  du  mdnie  conseil. 


LE    JARDIN 


'JO 


2"  (livisio)i.  (Appareils  d'éclaira^'o  cl  do  cliauffafie), 
Présiilonl,  M.  VioUc,  monilin'  do  rinstitiit;  socrc'tairo 
M.  Liiidtd,  professeur  iï  l'institut  iiatiimal  agroiidiniquo. 

M.  Famochon,  lo  Irrs  ainiablo  sous-cliof  de  lniroau  au 
ininistcro  de  l'agriculluro,  comiuis.sairo  liu  ccnicours 
international  do  nintours  ol  d'appareils  utilisant  raloool 
donaturô,  est  didi'guô  auprès  du  jury  pour  représenter 
l'Adininistration  do  l'agriculture. 

Exposition  d'horticulture.  —  Les  serres  du  Cours 
la  Uoino  vont  recevoir  des  ainonagomenls  tiouvcau.x 
très  ini[)ortants  pour  recevoir  l'Exposition  d'IIorliculturo 
qui  s'y  tiendra  du  il  au  2ti  mai. 

Avec  quelque  raison,  on  a  renoncé  celle  année  aux 
jardins  des  Tuilerios,  et  l'on  no  pouvait  choisir  pour 
l'Exposition  d'iiorticulturo  un   cadre  mieux  approi)rié. 

Les  deux  serres  seront  reliées  par  un  vélum.  A  droilo 
ol  à  gauche  do  ce  vélum,  qui  marquera  l'entrée  [irinci- 
pale  sur  le  Cours  la  lleino,  on  élovera  deux  grandes 
tontes  décorées  de  roses.Ces  tentes  formeront  vestibules. 

Les  diverses  sections  de  l'exposition  seront  réparties 
dans  les  deux  serres. 

La  rotonde  qui  termine  la  serre  d'aval  sera  réservée 
aux  plantes  et  aux  fleurs  des  colonies,  provenant  du 
Jardin  Colonial  de  N'ogent,  dont  M.  Dybowski  a  su  faire 
en  quelques  années  un  établissement  de  premier  ordre. 

La  rotonde  qui  termine  la  serre  d'ornement  recevra 
l'Exposition  des  peintres  de  Heurs. 

La  proximité  de  la  Seine  ajoutera  un  charme  de  plus 
à  celte  belle  installation. 

Exposition  de  Budapest.  —  Xous  venons  de  rece- 
voir le  programme  complénientaire  de  l'Exposition  inter- 
nationale d'IIorticullure  de  Budapest. 

Dans  la  liste  des  Membres  d'honneur  du  Comité  et  du 
Jury,  nous  relevons  les  noms  suivants  :  MM. 

Viger,  député,  ancien  Ministre,  Président  de  la  Soc. 
Nationale  d'Horticulture,  Paris. 

Vassilière,  Directeur  de  l'Agriculture  au  Ministère  do 
l'Agriculture,  Paris. 

Riftault,  Auguste-Charh's-Frédéric,  Consul  général  à 
Liudaiiest. 

Ballet,  Charles,  à  Troyes  (Aube). 

Leroy,  Louis,  jardinier-pépiniériste  à  Angers. 

Mantin,  Georges,  orchidophile,  à  Paris. 

Martinet,  Henri,  rédacteuren  chef  du  Jardiii. 

Simon,  Louis,  pépiniériste  à  Nancy. 

Vilmorin,  Maurice  de,  quai  de  la  Mégisserie. 

Un  certain  nombre  de  nos  compatriotes,  qui  n'ont 
envoyé  que  tardivement  leurs  adhésions  ont  été  invités 
également  à  prendre  part  aux  travaux  du  jury.  Nous 
publierons  leurs  noms  ulti'rieuromenl. 

Expositions  annoncées.  —  La  Société  régionale 
d'horticulture  de  Boulogne-sur-Seine,  subventionnée 
par  l'Etat,  organise  du  :^0  au  24  septembre  prochain, 
dans  le  maginfique  parc  de  la  mairie,  une  exposition 
générale  des  produits  de  l'horticulture  et  de  toutes  les 
industries  s'y  rattachant;  une  grande  lente  sera  amé- 
nagée pour  les  plantes  de  serres  et  orchidées. 

S'adresser,  pour  tous  renseignements  et  pour  le  pro- 
gramme, soit  au  secrétaire  général  M.  Pacros,  soit  au 
président  M.  Magne,  15  boulevard  de  Boulogne  à  Bou- 
logne sur-Seine. 

Nécrologie.  —  Nous  avonsappris  avec  regret  la  moit 
de  M.  Eugène  Verdier,  le  rosiériste  fameux,  dont  les 
travaux  ont  laissé  une  trace  durable,  si  sa  personnalité 
était  un  peu  effacée  depuis  quelques  années.  M.  Eugène 
Verdier  était  âgé  do  75  ans;  il  était  membre  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France  depuis  1850. 


M.  A.  Lesno,  rédaot(!ur  on  chef  du  journal  La  (lazetle 
(lu  Vi/l(i(/c'  pour  la  partie  agricole,  est  décédé  subite- 
ment lo  18  mars.  Nous  saluons  en  lui  unoxcolleiil  con- 
frère, grand  travailleur,  de  relations  très  courtoises  el 
agréables.  H  otait  genilre  de  Pierre  Joigneaux.  Son  fils, 
M.  Pierre  Lesne,  est  bien  connu  comme  enlomolugislo. 

Un  des  principaux  cultivateurs  el  oblenteurs  français 
de  Cacb'cs,  .\I.  Rebut,  de  Chazay  d'Azergues  (Rliône), 
est  décédé  récemment. 

M.  Rebul,  qui  a  donné  son  nom  à  |)lusieurs  obten- 
tions de  valeur,  avait  dû,  en  raison  de  son  grand  âge, 
laisser  à  MM.  Garde  frères,  do  CoUonges,  sa  remar- 
quable collection. 

Expositions  annoncées 

Paris,  21  au  20  mai,  E.Nposition  prinlnnioro  de  la  Société 
Nationale  aux  serres  du  Cours-la-Roino. 

Lyon,  2h  mai  au  2  juin.  ICxposition  générali'. 

Lille,  mai  à  septembre.  Exposition  internationale  générale. 

Grasse  (.Mpcs-Mar.),  lo  avril.  Expos,  agricole,  horticole  et 
industrielle. 

Aix-en  Provence,  27  avril-l"  août.  Ilxp.  internationale  et 
cololonialo. 

Anvers    lîclgicpio),  2r>-2'S  avril.  Exposition  générale. 

Besançon,  l't-IT  août.  l''..\posilion  générale. 

Moulins,  12-1.")  juin.  Expos,  départementale  horticole. 

Melun,  2-.J  août.  Expos,  générale. 

Dammartin  (Seino-ot-.Marno),  août.  Exp.  horticole  et  des 
liranx  arts. 

Versailles.  :îl  mai-H  juin.  Exp.  horticole. 

Coutances,  15-17  novembre.  l';xp.  do  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Angers.  7  au  lli  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes. 

Marseille,  du  1.5  au  IS  mai  ;  Congres  do  la  Société  française 
ili'v;  Hosii'iislos. 

Langres,  17  au  19  mai. 

Budapest,  l  Hongrie),  :i  au  12  mai. 

Londres,  25- ^'H  juin.  Congrès  do  Hosiéristes  et  exposition 
lie  Roses.  —  2.s-:iii  mai  'l'oinplo  .Show  (Exp.  générale). 

Les  cadeaux  fleuris  pour  Pâques 

11  est  toujours  d'usage,  surtout  dans  les  colonies  étran- 
gères habitant  Paris,  d'olïrir  quelques  cadeaux  fleuris  à 
l'occasion  des  fêles  de  Pâques. 

Pendant  quelques  années,  les  loufs  garnis  de  fleurs 
furent  assez  ;i  la  mode.  Mais,  aujourd'hui,  cette  forme 
compassée  et  son  arrangemeni  par  trop  uniforme  sem- 
blent être  moins  goûtés.  Aussi,  pour  rompre  cette  régu- 
larité les  fleuristes  ajoutent  fort  heureusement,  un 
piquet  gerbe  a  la  partie  supc'rieure,  ou  une  longue  jetée 
qui  descend  sur  lo  cô'é,  ou  bien  encore  ils  piquent  çà 
et  là  quelques  fleurs,  qui  s'élancent  au-dessus  des 
autres.  Dans  beaucoup  de  cas  aussi,  on  voile  partielle- 
ment et  discrètement  une  partie  de  l'arrangement. 

Nous  avons  particulièrement  remarqué  cette  année  : 
un  œuf  entièrement  en  Anémone  /'u/ije/is,  avec  sur  un 
coté  une  longue  jetée  des  mêmes  fleurs  se  dégageant 
d'un  nuage  de  gaze  vert  d'eau  enveloppant  le  tout.  Un 
autre  en  coucou  jaune  avec  un  piquet  cVAnenione  f'i/l- 
(je>is\  un  autre  en  Violettes  de  Parme  parsemées  de 
coucou  jaune;  un  autre  encore  en  Anémones  doubles 
roses  avec  un  piquet  très  léger  dans  le  haut,  de  Spirée 
blanche  et  de  quelques  (.Eillets  roses;  enfin  comme 
dernier  exemple  un  («uf  en  œillets  roses  surmonté 
d'un  joli  piquet  de  Prunus  triloba,  d'où  retombait  un 
Ilot  de  gaze  blanche. 

Ces  œufs  sont  parfois  montés  sur  une  armature  en 
bambou.  Plus  originales  sont  ces  corbeilles  rustiques, 
tressées  de  branchages  ténus  de  Bouleau  et  des 
rameaux  plus  rolmstes  de  ce  même  arbre.  Ces  arrange- 
monts  de  fleurs  font  très  bon  effet  ainsi. 

René  Raï.mo.nd. 


100 


LE  JARDIN 


L'orthographe  des  noms  de  plantes 

Alors  qu'il  est  si  (acilo,  avec  un  peu  de  sdIii,  d'écrire 
correclemenlles  noms  de  plantes,  puisqu'il  existe,  à  la 
porléi'  do  tous,  des  ouvrages  où  ils  sont  «■crils  correc- 
tement, il  est  fâcheux  de  voir  se  perpétuer  et  se  multi- 
plier des  erreurs  grossières  qui  se  répandonl  de  plus  en 
plus  dans  le  public. 

La  faute  en  revient,  il  faut  le  ilire,  à  des  horticulteurs 
qui  n'allachcnt  pas  à  celte  question  de  la  correclioa 
des  noms  loule  l'imporlance  qu'elle  mérite.  Nous  en 
trouvons  souvent  la  preuve  en  parcourant  des  calalomies 
de  maisons  d'horticulture,  et  non  des  moindres,  dont 
les  propriétaires,  hommes  inslruils  et  distingués,  rou- 
giraient de  faire  une  faute  d'orthographe  dans  une  lettre, 
mais  commettent  avec  une  parfaile  sérénité  de  monsr 
trueuses  erreurs  de  nomenclature.  , 

C'est  ainsi  que  nous  voyons,  i)ar  exemple,  danslicau- 
coup  de  catalogues,  écrire  :  Laurus  Lauro-Cerasus, 
Launts  lusitanica,  etc.  Les  horticulteurs  qui  publient 
ces  catalogues  ne  doivent  cependant  pas  ignorer  que  les 
Ldurus  (Lauriers)  appartiennent  à  la  famille  des  Lau- 
rinées,  t.mdis  (jue  le  Laurier-Cerise  et  le  Laurier  du 
Portugal  appartiennent  à  la  famille  des  Rosacées.  On 
doit  donc  écrire  Centsiis  Lauro-Ce)-<isiis,Ce)'(isvs  li/sila- 
iiica,  et  l'on  ajoutera  entre  parenthèses,  pour  le  public 
non  familiarisé  avec  la  nonunclatiire  botanii|ue,  les 
noms  français  vulgaires.  Dans  les  L<uirits  véritables, 
nous  trouvons  le  i.  nobilis,  Laurier  d'Apollon  ou  Lau- 
rier-sauce, qui  appartient  bien  à  la  famille  des  Lau- 
rinées,  le  L.  lienzoiti,  le  L.  Cumphora,  cultivé  dans  le 
Midi  do  la  France,  etc.,  etc. 

Il  osl  inadmissible  que  l'on  appelle  Laurus  une  plante 
I)our  la  simple  raison  qu'en  français  on  la  désigne  vul* 
gairemcnl  si>us  le  nom  de  Laurier. 

D'autres  erreurs  se  glissent  fréquemment  dans  les 
catalogues  concernant  le  genre  Acacia.  Les  iilantes  que 
l'on  désigne  vulgairement  dans  notre  région  sous  le 
nom  d'Acacia  .-ipparticnnent  au  genre  Robinia,  tandis 
f|ue  les  vi'ritables  Acacias,  dont  il  existe  un  très  ^'r.ind 
niirnbre  d'espèces,  en  grande  partie  originaires  de  la 
Nouvelle-IIdllande,  cl  rustiques  sous  le  climat  de  la 
Provence,  sont  des  végétaux  très  dilTérents.  qui  n'appar- 
ticnnenl  pas  du  tout  à  la  môme  famille.  Mais  ici  l'erreur 
est  peut-être  plus  explicable,  parce  (|ue  l'espèce  d'Acacia 
la  plus  répandue  clie/.  nous  porto  le  nom  de  liohinia 
lineinlo-Acacia,  ou  faux  Acacia.  Les  vérilaltles  Acacias, 
eux,  sont  ce  qu'on  appelle  vulgairement,  aux  marehés 
cl  clie/.  les  flcurisles,  des  Mimosas. 

•Juaiil  au  Mimosa,  le  plus  connu  {M.  jnidica)  porto  le 
nom  vulgaire  de  Sctisitive. 

Roaucoup  do  personnes  élablisscnl  une  confusion 
entre  les  Siiriinja  et  les  Seringats:  le  premier  mot,  il  est 
pres(|ue  puéril  do  le  rappeler,  esl  le  nom  bidanique  du 
Lilas.  .Seringat  est  le  nom  français  vulgaire  îles  l'hUa- 
ilel/ihus. 

Nous  pourrions  multiplier  ces  exemples  ti  l'inllui  et 
ciler  aussi  des  cas  nombreux  où,  indépendamment  des 
erreurs  de  nomenclature,  une  orthographe  inexacte  \  ient 
encore  .'ijoulcr  à  la  confusimi.  Mais  la  tâche  serait  trop 
facile.  Nous  nous  bnrnons  ici  à  appeler  ratlcntion  des 
horliculleurs  sur  celte  question  qui  intéresse,  plus  que 
ne  peuvent  le  supposer  les  esprits  su|ierf1ciels,  le  ileve- 
lojipemenl  do  leur  art. 

Il  faut  bien  se  dire,  en  effel,  que  ce  qui  clTraie  beau- 
coup d'amateurs,  c'est  la  difficullé  do  se  famib.iriser 
avec  les  noms  des  plantes,  difficullé  di  jii  assez  grande 
en  elle-même  sans  qu'on  vienne  l'augmenter  par  îles 


erreurs  et  des  confusions  de  nomenclature  qui  dérou- 
tent souvent  le  débutant,  et  parfois  le  découragent,  sur- 
tout s'il  a  eu  à  se  plaindre,  en  outre,  d'erreurs  prove- 
nant d'un  étiquetage  inexact  des  plantes  qu'il  a  pu 
remarquer  dans  les  expositions  ou  dans  ses  publica- 
tions. 

Nous  savons  bien  que  celle  question  de  la  nomen- 
clature des  plantes  cultivées  n'est  pas  si  facile  à 
résoudre  qu'elle  le  parait,  car  d'une  part,  il  faut  que  les 
catalogues  puissent  être  consultés  par  le  grand  public, 
auquel  ils  sont  destinés,  lequel  ne  connaît  généralement 
les  plantes  que  par  leurs  noms  vulgaires;  d'autre  part 
beaucoup  de  plantes  cultivées  ne  sont  connues  que  par 
leur  nom  scientifique,  qui  n'a  pas  élé  vulgarisé,  de 
sorte  que  la  meilleure  marche  à  suivre,  scmble-t-il,  esl 
d'inscrire  toujours  d'abord  le  nom  scienlili(|ue  et 
correct,  puis  après,  entre  parenthèses,  le  nom  vulgaire 
français  de  la  plant.»,  si  elle  en  possède  un.  C'est  le  seul 
moyen  de  contenter  tout  le  monde. 

Nos  Icclcurs  trouveront  d'ailleurs,  dans  l'article  très 
bien  fait  publié  par  noire  collaborateur  M.  Gérome,il  y 
a  quelques  années  (l),  d'excellents  conseils  sur  les  règles 
a  suivre  jiour  orthographier  correctement  les  noms  de 
plantes.  C'est  aux  professionnels  surtout  à  observer  ces 
règles,  dans  le  but  d'éviter  d'embrouiller  davantage 
une  question  qui  n'est  déjà  que  trop  complexe,  celle  de 
la  nomenclature  botanique. 

H.  M.\IITI.NET. 

nywv> 

Chronique  Florale 

Les  fêtes  des  fleurs  dans  le  Midi  de  la  France 

Les  batailles  de  llcurs  sunl  mainlcnanl  un  des  élé- 
ments (diligés  des  fêtes  qui  se  déroulent  à  la  fin  de 
l'hiver  à  Nice.  Chaque  ville  du  littoral  méditerranéen  a 
maintenant  sa  fêle  des  Heurs  ;  mais  Nice  lient  toujours  le 
record, puisque  celle  annéequaire  fêtes  onteu  lieu  surla 
])romenade  des  .Vnglais.  Comme  toujours,  les  journaux 
locaux  en  onl  rendu  compte  avec  éloges;  nousl.iclierons 
de  recueillir  dans  ces  relations  les  choses  les  plus  intéres- 
santes, car  on  conçoit  qu'un  essai  de  description  serait 
incolore  pour  les  hôtes  du  littoral  et  ne  pourrait  offrir 
qu'une  image  atténuée  a  ceux  qui  tentent  d'évoquer  le 
merveilleux  décor  parmi  lequel  se  déroulent  ces  féeries 
florales. 

Il  est  évident  que  dans  le  grand  nombre  de'  voilures 
et  de  véhicules  lleuris  qui  prennent  jiart  à  ces  joules 
parfumées,  il  en  esl  de  remarquables  par  leur  originalité 
leur  cachet  artistique  ou  leur  élégance. 

Nous  devons  constater  que,  celte  année  encore,  on 
avait  beauco\ip  associi'  les  élofTes  et  les  fleurs;  dans 
certains  cas.  rubans  et  gaze  s'harmonisaient  avec  les 
coloris  des  fleurs  comme  dans  la  décoration  du  mylord 
de  la  princesse  Georges  Youriewsky,  entièrement  fleuri 
de  violettes  avec  des  attaches  de  rubans  mauves;  mais, 
en  général,  les  lleurislos  semblent  principalement  s'at- 
tacher a  obtenir  des  contrastes  do  couleurs,  telle  une 
Victoria  parsemée  de  piquets  de  lilas  blanc  et  surmontée 
de  grandes  gerbes  des  mêmes  fleurs,  le  tout  attaché  par 
de  gros  nnMids  roses  ;  el  encore  une  conque  en  Narcisses 
jaunes  délicatement  voilée,  par  place,  de  tulle  mauve. 

Il  n'y  a  pas  lieu,  évidemment,  de  rejeter  ces  associa- 
lions  d'élolTes  dans  des  arrangements  do  ce  genre 
qui  visent  plutôt  au  grand  effet,  qu'il  la  dilicalesse, 
pourvu  toutefois  que  l'on  n'en  abuse  pas. 

A  la  première  fêle  «les  fleurs,  un  arrangement  était 
fort  original.  Il  simulait  un  bateau  duquel  émergeaient 

(1)  Lt  Jardin,  iwr.,  p.  r>i. 


LE  JARDIN 


101 


des  touffes  d'Amandier  fleuri,  dr  f.ilas  et  de  fines 
plantes  vertes,  tandis  que  i:k  et  là  l'iniont  <los  piquets 
de  roses  Pt/iil  Xiiho/n/and  fixées  à  l'aide  do  ruliaiis  roses 
et  compléti'!  par  un  filet  dont  les  mailles  élaieiil  tres- 
sées de  ninieanx  d'Asjxtniç/iix  pif|ués  (rd'liilots. 

Le  Mimosa  scmlili'  avoir  été  utilisi'  lar^rcmont  pour  la 
seconde  fête  des  Heurs  niçoise,  soit  seul  on  vastes  gerljcs 
ou  on  guirlandes,  soit  assoeianl  sa  tonalité  pale  à  des 
coloris  vifs,  ou  encore  parsemé  do  Uillo  bleu  pîde. 

L'association  do  Narcisses  trompettes  jaunes  et 
d'œillots  rouges,  encore  rehaussés  do  rub.in  rouge,  tout 
en  étant  un  pou  osée,  fut  lieaucoui)  remarquée  dans  ia 
décoratinn  d'une  Victoria. 

Alors  qu'il  n'y  eut  d'abord  à  Nice  qu'une   fois   deux 
batailles  de  fleurs  et  enfin  trois,  pour  chaque  saison,  le 
comité  des  fêtes  on  a  organisé,  celte  année,  une  qua- 
trième qui  eut  lieu  bien  plus 
tardivement    le    1")    mars    et 
dont   le  succès  fut  complet. 
Ouelques   belles   décorations 
furent  remarquées.  —   Xous 
les  signalerons. 

C'était  d'abord  une  mi- 
gnonne charrette  anglaise 
dont  la  parure  lloralo  avait 
un  grand  cachet  d'originalité  ; 
elle  était  constellée  do  pi- 
quets de  thyrses  de  lilas  et 
d'(eillels  rouges,  blancs,  pa- 
nachés, noués  de  nouds  roses 
Louis  XV  tandis  quo  deux 
grandes  gerbes  do  lilas  blanc 
et  mauve  tenaient  lieu  de  lan- 
ternes. Celait  ensuite  un 
panier  fleuri,  entièrement  ta- 
pissé de  Marguerites  blan- 
ches, rattachées  par  do  larges 
rubans  vert  d'eau  avec  une 
grande  anse  enguirlandée  de 
dentelles  de  Marguerites  et 
nouée  do  rubans  blancs. 
Enfin,  une  Victoria  était  con- 
stellée de  touffes  de  beaux 
Œillets,  mêlés  aux  Margue- 
rites et  que  rehaussaient  des 
flots    de    rubans   roses;    des 

gerbes  de  lilas  surmonlaient  l'avant  et  l'arrière  de  la 
Victoria  et  en  complétaient  très  heureusement  l'oxquiso 

ornementation. 

• 
•  • 

Nous  ne  voudrions  pas  manquer  de  signaler  également 
les  deux  fêtes  des  fleurs  de  Cannes,  bien  que  d'après 
les  renseignements  qui  nous  parviennent  il  n'y  eut 
rien  de  bien  saillant,  saut  l'arrangement  original  d'un 
landau  avec  des  guirlandes  de  roses  (90  douzaines  ont 
été  utilisées  pour  cela)  des  chardons  d'Irlande,  des 
trèfles  d'b'.cosse  et  des  guirlandes  de  Myrsij^hyUum.  A 
l'arriére  était  comme  une  vaste  corbeille  d'Arum  et  de 
Glaïeuls,  sertie  d'un  drapé  de  satin  rose.  Les  harnais 
étaient  enguirlandés  de  roses.  Cet  équipage,  apparte- 
nant à  un  anglais,  reçut  le  prix  d'honneur. 

A  l'instar  des  fêles  des  fleurs  nautiques  d'Arcachon 
et  do  quelques  autres  plages  de  l'Océan  le  comité  des 
fêtes  de  Villefranche-sur-mer  avait  organisé  une  joute 
fleurie  dans  cette  admirable  baie  de  Villefranche,  qui 
promettait  d'être  couronnée  de  succès  si  la  mer  houleuse 
n'avait  paralysé  les  efforts  tentés  à  cet  eflet.  La  yole 
monégasque  était  surmontée  d'un  dnme  de  verdure  et 
de   mimosa  et   toute   enguirlandée  de    fins  feuillages 


piqués  de  fleurs.  Une  gondole  avait  été  transformée  on 
une  tonnelle  formée  do  bram-hes  d'Amandier  de  roses 
et  do  Mimosa,  tandis  quo  d'autres  embarcations  l'Iaient 
enguirlandées  fort  gentiment  ou  coniplotempiil  trans- 
formées il  l'aide  do  dra[)eries  de  plantes  et  de  fleurs. 

AUIEHT  Mal'mhné. 
•j\j\j\j\, 

L'IlL'iiU'ft  »c;ilif  •    tlii    ,)ii|i()ii 


Fig.  51.  —  Fiinliia  su6co>-rfa(a(ClichL'  llcineniann). 


Disons  de  suite  que  le  litre  do  celte  note  n'est 
([u'une  api)ellalion  familière  do  la  plante  à  laquelle  nous 
la  consacrons,  car  il  s'agit  d'un  luiihia  qui  a  pour  nom 
correct  /■'.  subcontala.  Sauf  pourlos  anciens  botanistes, 
les  Fiinlu'ri  n'ont  rien  des  IlenierocaUis  vrais  que  les 
caraclères  communs  à  tous  les  membres  do  la  famille 

des  Liliacées  a  laquelle  ils 
appartiennent.  Leurs  feuilles 
courtes  et  plus  ou  moins  lar- 
gement ovales  et  leurs  inflo- 
rescences en  grappes  toujours 
simples  suffisent  seules  pour 
les  en  distinguer  à  première 
vue. 

Un  on  connaît  et  cultive 
une  demi-douzaine  d'espèces 
el  plusieurs  variétés  toutes 
Ijelles  et  recommandables 
d'ailleurs,  mais  aucune  na 
surpasse  et  n'égale  môme,  à 
beaucoup  près,  à  notre  avis 
du  moins,  le  Funhia  suhcor- 
data  qui  jouit  de  plusieurs 
synonymes  latins  et  français 
à  êpilhète  d'Hémérocallc.  La 
plante  est  bien  connue  et 
sans  doute  la  plus  répandue 
du  genre,  mais  il  ne  semble 
pas  qu'elle  le  soit  encore  au- 
tant qu'elle  le  mérite.  Le  but 
de  cette  note  est  do  rappeler 
l'espèce  à  l'attention  des  ama- 
teurs, d'en  indiquer  les  multi- 
ples usages  et  le  traitement. 
Le  F.  subcordata,  que 
montre  la  figure  ci-contre, 
garnit  on  no  peut  plus  heureusement  un  grand  vase  de 
Chine.  De  son  large  feuillage  luisant  et  fortement  plissé, 
débordant  de  toutes  paris,  émergent  des  hampes  por- 
tant do  grandes  et  nombreuses  fleurs  blanc  pur  longue- 
ment tubuleuses,  rappelant  certains  Lis  et  presque 
aussi  parfumées,  se  succédant  sur  les  mêmes  inflo- 
rescences pendant  les  mois  d'août  et  de  septembre.  Peu 
de  plantes  l'égalent  alors  en  beauté  et  surtout  pour  cet 
usage,  qui  n'est  pas  le  seul  toutefois,  car  ce  Fvnkia 
vient  tout  aussi  bien  et  mémo  mieux  à  plein  sol.  On 
peut  l'employer  avec  grand  avantage  pour  former  des 
toufles  isolées  sur  les  pelouses  ou  éparses  dans  les 
plates-bandes  ainsi  que  des  lignes  en  bordure  des 
massifs  d'arbustes.  Là,  peut-être,  il  y  produit  le  plus 
charmant  eflet,  l'ombre  lui  étant  favorable,  son  feuillage 
se  tournant  et  s'inclinant  en  dehors,  et  le  fond  vert 
sombre  des  bosquets,  jouant  le  rôle  d'écran,  fait  admi- 
rablement ressortir  la  blancheur  éclatante  de  ses 
grandes  fleurs.  Nous  en  avons  vu  dernièrement  une 
ligne  ainsi  i)lacée  dans  le  Jardin  du  roi  du  parc  do  ^'er- 
sailles,  dont  l'eflet  décoratif  est  réellement  beau. 

Comme  ses  congénères,  d'ailleurs,  le  Fioïkia  subcor- 
data aime  l'ombre,  la  fraîcheur  et   les   terres  un  peu 


lOi 


LE  JARDIN 


fortes,  profondes,  et  fertiles.  t»ii  devra  donc  choisir  pour 
lui  les  endroits  qui  réunissent  le  mieux  ces  conditions. 
Co  n'est  pas  dire  qu'il  ne  puisse  prospérer  ailleurs,  car 
la  plante  est  robuste  et  très  accommodante,  mais  dans 
les  sols  légers  et  secs,  sa  vépétation  est  considrrable- 
ment  rùduile  et  son  feuillage  brûle  parfois  au  plein 
soleil.  Sa  résistance  au  froid  no  laisse  rien  à  désirer, 
mais  la  plante  trouve  son  plus  grand  ennemi  dans 
l'assortiment  des  mollusques  qui  souvent  pullulent 
tlans  les  jardins,  et  qui  sont  si  friands  de  ses  feuilles 
qu'ils  les  rongent  presque  eiitifrement. 

Uuani  à  sa  multiplication  on  l'effectue  tn-s  facilement 
au  printemps  par  l'éclalage  des  touffes,  qu'on  ne  doit 
toutefois  pratiquer  que  lorsqu'elles  sont  trrs  fortes,  car 
c'est  alors  qu'elles  sont  le  plus  florifères  et  produisent 
le  plus  d'effet  décoratif. 

S.   MOTTF.T. 

Pliiiilcs  iKiin elles  (III  \m\  coiiiiiies 

Ruellia  Lorentziana  (Jriseb. 
Jolie  Acanthacée  originaire  de  l'Uruguay  et  do  la 
République  Argentine.  C'est  une  plante  à  feuilles 
opposées,  assez  longuement  pétiolées,  étalées,  ovales, 
cordiformes,  acuminées  au  sommet,  longues  de 
lô  cent.,  sur  '.»  de  large,  presque  entières  au.x  bords, 
scabres  à  la  face  inférieure,  à  nervures  saillantes  ;i  la 
(ace  supérieure.  Les  fleurs  sont  disposi'os  en  panirule, 
lùche  et  forment  îles  glomérules  peu  fournis  (3  fleurs 
au  plus);  elles  sont  sessiles,  munies  de  bractées,  ii  calice 
glanduleux  et  velu,  avec  la  corolle  en  entonnoir,  d'un 
très  beau  coloris  bleu  violacé  (le  tube  est  étroit  puis 
ventru)  et  le  limbe  étalé  ne  mesure  pas  moins  de  î  cen- 
timètres do  largeur.  A  ces  fleurs  brillantes  en  sont 
mêlées  d'autres,  dites  cleislogames,  peu  apparentes, 
blanchâtres  mais  feiliirs. 

Fritillarla  askabadensis  .M.  .Micheli. 

Découverte  par  Sintenis,  en  l'.KJI,  près  de  Karakala, 
en  Perse,  à  une  altitude  de  1000  mètres,  cette  l-'rilil- 
laire,  voisine  du  F.  hiiperialis,  diffère  de  cette  dernière 
par  ses  feuilles  spiralées  (éparses  et  non  groupées  le 
long  de  la  tige),  ses  fleurs  en  grappes  contractées  et  non 
verticillées.  son  périantlie  blanc  jaunâtre  plus  petit,  les 
nids  des  étamines  plus  courts  que  li'  périgone.  De  plus 
le  bulbe  est  inodore. 

C'est  une  plante  très  robuste  et  rustique,  qui  ne  devra 
peut-être  être  considérée  que  comme  une  variété  du 
Frililhin'a  im/ii'i'ieilis. 

Anttiolyza  Schwelnfurttiiana  llakor. 
Originaire  de  l'Abyssinie  et  des  mi>ntagnes  do  l'Eri- 
tlirée,  ce  nouvel  .{titlinhjza  est  la  forme  la  plus  >epton- 
trionalo  du  genre.  Son  bulbe  de  dimension  moyenne 
(>st  globuleux;  ses  tiges  portent  de  U  n  fi  feuilles,  onsl- 
formes,  longues  do  IV)  à  10  cent,  environ,  pointues, 
plissoes;  l'épi  floral  est  recourbé  et  ne  porte  qu'un  petit 
nombre  do  fleurs  qui  dépassent  longuement  les  spathes. 
Le  périanlhe  e.st  long  de  h  cent.,  étroit,  rouge  carmin, 
taché  de  jaune  d'or  à  sa  base,  à  tube  plus  court  que  le 
limbe.  Le  limbe  est  à  0  rlivisions  irrégulièrement  dispo- 
sées :  l'antérieure  très  petite,  la  dorsale  ou  postérieure 
égale  n  In  moitié  do  la  longueur  du  périantlie  et  trois  ou 
quatre  fois  plus  longue  que  les  quatre  clivisions  laté- 
rales. Le  limbe  est  en  outre  dilaté  h  son  point  do  jonc- 
tion avec  le  tulie  et  ligérement  bossu. 

Solanum  XantI  .\.  firay. 
Très  belle  plante  originaire  de  Californie,  sous  frutes- 


cente ou  herbacée  à  base  ligneuse,  inerme  et  plus  ou 
moins  couverte  de  poils  glanduleux.  Son  feuillage  est 
remarquatde  par  son  polymorphisme;  il  est  entier  ou 
sinué  ou  bien  muni  de  deux  oreillettes  à  la  base.  Les 
fleurs  sont  violettes  avec  un  œil  blanc  marqué  de  cinq 
taches  vertes  et  forment  des  inflorescences  en  cymes 
penchées  latérales  ou  terminales.  Les  fruits  sont  des 
baies  rouges  de  la  grosseur  d'une  cerise. 

Le  S.  \iiiili  a  été  dédié  par  A.  Gray  à  M.  L.  J.  Xanlus 
de  Vevoy,  qui  le  découvrit  dans  le  sud  de  la  Californie. 

P.   H  MUOT. 

Oiu  iiii)i:hs 
Cymbidium  tigrinum 

Cette  espèce  bien  connue  vient  d'être  figurée  derniè- 
rement dans  la  LiiulenUi.  Elle  a  les  fleurs  d'un  coloris 
général  vert  oliv^itre,  tachées  de  rouge  à  la  base  des 
segments,  et  le  labelle  blanc  strié  de  brun  pourpré, 
avec  les  lobes  latéraux  jaunes  barrés  de  brun  rougeàtre. 

Le  Hévérend  Parisli,  l'explorateur  bien  connu,  a  men- 
tionné l'oxisletioe,  à  l'extrémité  des  hampes,  de  fleurs 
anormales,  entièrement  rouges  et  ayant  la  colonne 
imi)arfaito.  Sir  J.  D.  Hooker  ne  fait  pas  mention  de 
cette  particularité,  qui  s'expliqvie  très  vraisemblable- 
ment i)ar  ce  fait  que  les  fleurs  en  question  étaient  fécon- 
dées. 

G.  T.-GmcN.KN. 

Orchidées 

La  nomenclature  des  Orctiidées  hybrides 

Nous  avons  rei.u  de  M.  Ch.  .Maron,  le  semeur  bien 
connu  do  Urunoy,  la  note  suivante  : 

«  A  ce  moment,  où  le  nombre  des  Orchidées  hybrides 
augmente  tous  les  jours,  il  serait  utile,  je  crois,  do 
de  donner  une  nomenclature  exacte  de  ces  obtentions 
et  surtout  d'éviter  la  confusion  qui  risque  de  se  pro- 
duire si  l'on  donne  plusieurs  noms  au  même  hybride; 
comme  nous  n'avons  en  France  aucune  publication 
spéciale  s'occupant  des  Orchidées,  il  appartient  au 
Jardin  de  prendre  cette  question  en  main  et  de  pulilier 
d'aliord  tout  ce  qui  a  paru  jusqu'à  ce  jour  et  ensuite, 
tous  les  six  mois,  une  liste  des  dernières  obtentions. 
Ce  serait  un  aide-mémoire  que  nous  serions  tous  heu- 
reux de  consulter. 

Lorsqu'une  nouveauté  est  présentée  sous  la  simple 
dénomination  des  deux  parents,  telles  la  majorité  des 
obtentions  de  ^L  Bleu  et  quelques-unes  des  miennes: 
LipUocaltleya  X  intermedio-flnva;  L.  X  velulino-ele- 
gans\  L.  X  Botcringiaiio-blesensis;  L.  X  purpunilo- 
Schilleriaiin;  L.  X  OaskelHa no-su jierba  ;  vehtlino- 
■  hicolor,  Inliliilo  tinceps  etc.  etc.,  il  mo  semble  que  cette 
appellation  est  tout  aussi  bonne  qu'un  nom  quelconque 
et  on  tout  cas  la  priorité  appartient  toujours  au  premier 
présentateur. 

Nos  voisins  les  Anglais  ont  tout  le  vocabulaire  des 
hauts  personnages  à  qui  sont  dédiées  les  plus  liellos 
variétés,  cependant  lorsqu'une  plante  a  été  obtenue  sur 
le  continent  ils  tâchent  autant  (jue  possible  de  tourner  la 
difflcultô  quand  ils  ne  la  débaptisent  lias  tout  à  fait; 
ainsi  le  Licliornlt/ei/n  Inipdrnirice  de  lltissie,  qui  est  et 
restera  probablement  ma  plus  belle  obtention,  n'a 
jamais  ét<''  exposé  par  des  Anglais  sous  ce  nom;  ils  la 
donnent  tout  simplement  comme  Meiideli-l)i(ihp<ina. 

Le  /,.  X  Tniiftiiiîiaiui,  que  je  présentais  à  Paris  aux 
séances  des  10  et  24  octobre  l'.MM  et  qui  fut  décrit  dans 


LR  JARDIN 


103 


l'Orchid  nevieir  do  novemlire  l'JUl,  vient  de  voir  son 
nom  changt''  on  Anglelerre  pour  celui  de  L.  X  Ivml- 
nosa;  lo  L.  X  laliiato-iiiiceps,  présenté  par  moi  à  Paris 

10  10  janvier  1901,  vient  aussi  de  voir  k  Manchester  son 
nom  clianpé  en  celui  de  L.  X  Lipitnii;  et  comijion 
d'autres  qu'il  serait  trop  long  d'énumérer! 

Il  serait  bon  de  protester  ronlre  colto  faeon  d'agir  qui 
ne  peut  amener  qu'une  confusion  regrettable  et  lo 
découragement  chez  les  amateurs. 

Va\.  MaR(IN. 

Le  Janlhi  publiera  très  volontiers  les  listes  que 
demande  M.  Maroii,  et 
nous  serions  à  même 
de  les  commencer  sans 
retard;  toutefois,  nous 
craignons  que  ces  lis- 
tes, extrêmement  lon- 
gues, ne  i)araissent 
quelque  peu  arides 
dans  un  journal,  et 
nous  voudrions  avoir 
l'assurance,  avant  d'en 
entreprendre  la  pulili- 
cation,  qu'elles  sont 
désirées  par  un  certain 
nombre  do  nos  abonnés. 

Pour  ce  qui  concerne 
la  question  de  priorité 
des  noms.nousavouons 
éprouver  quelque  hési- 
tation. 

Le  problême  est  ex- 
trêmement    complexe. 

11  est  certain  que  pour 
la  clarté  de  la  classi- 
fication, pour  laiuslico 
à  rendre  au  premier  ob- 
tonteur,  il  serait  souhai- 
table que  les  produits 
d'un  croisement  fussent 
tous  désignés  sous  le 
même  nom;  mais  dans 
la  pratique,  cela  pré- 
sente des  difficultés 
presque  insurmonta- 
bles. 

D'abord,  il  arrive 
souvent  que  des  horti- 
culteurs ou  amateurs 
créent,  de  très  bonne 
foi,  des  noms  nouveaux, 
ne  sachant  pas  que  les 
mêmes  croisements  ont 
été  déjà  effectués  dans 
un  autre  endroit  de  leur  pays  ou  à  l'étranger.  Suppo- 
sons que  les  journaux  spéciaux  rectifient  ces  noms  à 
mesure,  dans  des  listes  semestrielles  par  exemple  ;  mais 
pendant  trois,  quatre,  cinq  mois  le  nom  inexact  se  sera 
répandu,  la  plante  qui  le  |)orte  figurera  peut-être  dans 
un  certain  nombre  ilo  collections;  comment  espérer  de 
faire  disparaître  cette  appellation? 

D'autre  part,  la  iirinrilé  n'est  pas  toujours  facile  à 
établir.  Il  peut  arriver  qu'un  amateur  produise  un 
hybride,  l'expose  même  en  province  ou  à  l'étranger, 
sans  que  cet  hyliride  soit  «  décrit  »  dans  une  publica- 
tion spéciale;  qu'une  autre  personne  effectue  le  même 
croisement  deux  ans  plus  tard,  elle  sera  naturellement 
en  droit  de  publier  la  description  de  son  semis  et  de  le 
nommer;  le  premier  obtenteur,  d'autre  part,  ne  pourra 


Fig.  52.  —  Vu, 


jamais  renoncer  au  nom  dont  il  a  une  longue  liabitudo 
Il  y  a  une  autre  raison  qui  rend  difficile,  à  ce  qu'il 
nous  semble,  la  rigoureuse  réforme  demandée  par 
M.  Maron  :  c'est  que  le  mémo  croisement  donne  parfois 
des  produits  très  différents  entre  eux.  Nous  en  avons 
mille  exemples,  et  M.  Gap|)e,  M.  Maron,  M.  Duval,  nous 
en  ont  montré  de  très  probants  à  la  SociiUé  Nationale 
avec  le  Ci/pripediutn  X  ''«rùthlle,  le  Lirliacatlleyn  X 
iiitermedio-fUira,  le  Ci/pri/ieilium  "X  Ridolfianinn,  pour 
ne  citer  quo  ceux-là  au  hasard,  f'.omment  doimer  le 
mémo  nom   à   des   plantes   tout  à   fait  dissemblables, 

comme  sont  entre  elles 
certaines  formes  de 
Ci/pripedium  X  varin- 
bile?  Ne  risquerait-on 
pas  de  créer  des  con- 
fusions? 

Il  n'y  a  que  deux  cas 
où  nous  croyons  que  le 
changement  s'impose, 
c'est  quand  il  s'agit 
d'hybrides  déjà  très 
connus,  comme  le  C.v- 
priped  iumX.  Leea  n  nm, 
auquel  on  ne  saurait 
donner  actuellement  un 
autre  nom,  ou  bien 
quand  un  nom  fait  dou- 
ble emploi;  ainsi  le  C. 
X  Uidalfianum,  auquel 
nous  faisions  allusion 
tout  à  l'heure,  devra 
être  débaptisé,  parce 
quo  ce  nom  a  déjà  été 
donné  en  Angleterre  à 
un  hybride  issu  d'au- 
tres parents. 

Cette  question  de  la 
désignation  dos  hybri- 
des est  bien  complexe, 
quoique  la  sélection 
tacite  qui  s'opère  avec 
le  temps  fasse  dispa- 
raître sans  débat  la 
majorité  des  noms  avec 
les  plantes  qui  les  por- 
tent. 11  reste  néan- 
moins de  quoi  em- 
brouiller fort  les  orchi- 
dophiles.  et  nous  se- 
rions enchantés  d'in- 
sérer les  communica- 
tions de  ceux  d'entre 
eux  qui  voudraient  bien 
nous  faire  connaître  leur  opinion  sur  ce  sujet. 

Le  Vanda  Sanderiana 

Cette  magnifique  espèce,  dont  nous  publions  le  por- 
trait (fig.  52),  est  une  des  Orchidées  les  plus  belles  et  les 
plus  imposantes  qui  existent.  Sa  tige,  souvent  ramifiée, 
atteint  dans  les  cultures  une  assez  grande  hauteur;  ses 
feuilles  coriaces,  larges  de  2  à  3  cotimètres  et  longues 
de  .SO  à  .38  cent.,  ont  une  belle  allure  et  sont  d'un  vert 
éclatant.  La  hampe  llorale  dressée  obliquement  porte 
ordinairement  do  .">  à  lOffeurs  qui  mesurent  10  à  12  cen- 
timètres de  diamètre.  Ces  fleurs,  qui  ont  lo  précieux 
avantage  d'apparaître  pendant  l'hiver,  sont  assez 
épaisses  et  ont  une  conformation  un  peu  particulière 
qui  les  place,  en  quelque  sorte,  comme  intermédiaires 


?',5 
du  Handeriana. 


104 


LE  JARDIN 


entre  les  Valida  et  les  Aracljnaiilhe;  elles  n'ont  pas 
d'éperon,  notamment.  Leur  coloris  est  (ort  beau,  sans 
avoir  la  délicatesse  de  celui  du  Vanda  suavis  ou  du  V. 
rœrulea,  par  exemple.  Les  segments  sont  rose  clair, 
sauf  les  deux  se-pales  latéraux  et  le  labelle  qui  sont  cou- 
verts d'un  réseau  de  nervures  brun  pourpré. 

Cette  espèce  a  été  découverte  en  1882  par  Rielielen  et 
introduite  en  Angleterre.  M.  l.indenen  a  fait  il  y  a  quel- 
ques années  une  très  heureuse  réimportation. 

Elle  est  originaire  de  Mindanao. 

G.   T.  GltlGNAN. 


— «>«œs»o— 


Ncursâux  Géraniums  zcnés 

Los  Géraniums  zones  (Pelanjonium  zonale]  à  fleurs 
maculées  ou  panachées  «le  l>lanc  ont  acquis  depuis 
quelques  années  une  popularité  liien  méritée  dans  les 
collections,  mais  la  plupart  des  variétés  obtenues  ont 
été  ilélaissées,  parce  qu'elles  ne  possédaient  pas  les 
qualités  demandées  pour  rornementalion  des  jardins, 

Les  deux  variétés  nouvelles  (pienous  avons  fait  pein- 
dre seront  bientôt  dans  tous  les  jardins,  car,  ainsi  que 
nous  l'avons  constaté  ce  sont  de  très  bonnes  iilantes 
pour  la  pleine  terre.  Voici  du  reste  une  courte  «leserip- 
tii>n  de  ees  deux  nouveautés,  obtenues  par  >L  Tlieu- 
lier,  horticulteur  à  Paris,  chez  qui  l'on  pourra  se  les 
procurer. 

Marcel  Martinet  (n°  1  de  notre  planche).  Celte  variété 
provient  d'un  croisement  entre  la  variété  Cannen  Si/lra 
cl  la  variété  Le  Rhône,  cette  dernière  ayant  joué  le 
rôle  de  père.  La  plante  obtenue  par  celle  fécondation 
est  robuste,  à  végétation  compacte  et  parfaite,  feuillage 
de  moyenne  grandeur  vert  tendre,  lloraison  très  hâtive 
abondante  et  prolongée,  l-'leurs  réunies  en  fortes  ombelles 
dressées,  longuement  pédonculées;  d'un  ensemble  de 
coloris  d'une  exquise  fraîcheur,  tout  le  centre  de  la  Heur 
est  blanc,  les  cinq  pétales  sont  régulièrement  bordés 
de  vermillon,  et  cette  nuance  passe  par  dégradation  en 
violet  bleu  tendre  sur  le  fond  blanc. 

Georges  Grignan  (n"  2).  Cette  variété  est  le  résultat 
d'un  semis  do  la  variété  William  Siemens  fécondée  par 
la  variété  Man-el  Martinet.  La  plante  sortie  de  ce  croi- 
sement est  d'un  mérite  supérieur,  car  un  des  reproches 
que  l'on  fait  aux  variétés  à  centre  blanc,  c'est  d'iHre 
très  i)rolifiquos,  ou  en  termes  courants  tVaigiiiller  beau- 
coup; chez  cette  variété,  ce  défaut  a  comi)lètement  dis- 
paru. Cette  plante  est  très  robuste,  à  végélalinn  com- 
pacte el  Iri-s  llorifi-re;  son  feuillage  moyen  est  vert  foncé. 
Fleurs  reunies  en  fortes  ombelles  sphériques  supportées 
par  des  pédoncules  rigides;  d'un  mélange  de  teintes 
ïtrillantes,  les  cinq  pétales  sont  bordés  de  rose  carmin 
vif  et  celle  nuance  se  dégrade  insensiblement  sur  le 
fond  blanc  en  veines  ou  bariolures  solfi'rino  brillant. 


Création   d'une    pépinière 

(S"ite)  (1) 

Une  pépinière  é  la  première  année 

Tous  \v>  iilaiits  fruitiers  bi.nl  a  greKor;  la  grello  la 
plus  usitéo  est  celle  en  écusson  ;  l'on  peut  écussonncr 
depuis  mai  jusqu'à  soptemlire,  mais  l'époque  varie  avec 
les  ospucos,  lo  climat,  la  nature  du  sol,  la  tempi-ralure, 
tous  agonis  principaux  de  la  végétation. 
•  iJans  n'importe  quel  ras,  il  faut  toujours  que  les  sujets 
sdienl  en  sève,  c'osl  iiiio  îles  principales  causes  qui 
garantiront  la  reprise  do  la  grelTe.  Une  autre  condition 

(1)  /.<  Jardin,  1002,  |i,  TS. 


essentielle  a  remplir,  c'est  qu'il  y  ait  une  analogie  suffl- 
satUe  entre  le  sujet  et  le  greflon  ;  on  ne  peut  greffer  les 
arbres  les  uns  sur  les  autres  que  dans  les  variétés  de 
même  espèce  ou  des  espèces  du  même  genre. 

Je  ne  d'>laillerai  pas  la  méthode  de  greffer  en  écus- 
son, tous  les  traités  d'arboriculture  l'ont  démontrée. 

En  'l'ouraine  les  greffages  en  écussons  se  commencent 
à  fin  juin,  courant  juillet;  les  premiers  sujets  à  greffer 
sont  presque  toujours  les  poiriers  francs,  ensuite  les 
pruniers  Saint-Julien  qui  doivent  recevoir  les  abrico- 
tiers et  les  pêchers.  Les  pruniers  Myrcdiolan  attendent 
souvent  les  pommiers  paradis  et  douciii,  puis  viennent 
les  cognassiers,  les  pommiers  francs,  les  Sainte-Lucie 
et  enfin  l'amandier,  qui  termine  la  saison. 

Dans  les  forestiers,  l'époque  varie  également  suivant 
Vi  nature  des  arbres  el  leur  végétation;  l'on  commence 
toujours  par  les  Erables  Negundo,  ensuite  les  épines, 
Alisiers,  Erables  variés,  Crat.egus,  pour  finir  par  les 
Tilleuls  et  les  Ormeaux. 

L'écusson  doit  ,être  ligaturé  aussitôt  fait;  pour  cela 
chaque  grelTeur  a  son  lienr  derrière  lui  qui  le  suit;  les 
ligatures  sont  faites  avec  des  produits  ditlérents;  laine, 
raphia,  écorce  cl'osier,  d'orme  ou  de  tilleul,  etc. 

Dans  la  plupart  des  pépinières,  l'on  emploie  lo  Sitar- 
ganiii/n  ramosuii<,Sip\>clé  vulgairement  dans  noire  con- 
trée lionches. 

Le  S.  ramosum  se  récolte  dans  les  fosses  joignant  les 
petits  cours  d'eau,  affluents  lie  nos  rivières;  relie  plante, 
lorsqu'elle  est  à  son  iléveloppenient  normal,  coupée  et 
séchée  à  l'ombre,  offre  à  la  fois  la  souplesse  et  la  téna- 
cité d'un  fil  solide  suffisaniinent  élastique  pour  ne  pas 
endommager  l'écorce;  en  plus,  cette  ligature  présente 
un  immense  avantage,  celui  do  se  rompre  d'elle-même 
d  la  fin  do  la  saison  lorsque  les  sujets  grossissent  à  la 
sève  d'automne,  et  que  l'écusson  soudé  depuis  un  cer- 
tain temps  n'a  plus  besoin  d'elle. 

PiNGLBT-Gll.NDON. 


Le    Jardin    potager 

Les  Fraises  sur  nos  tables  toute  l'année 

Je  ne  puis  terminer  sans  parler  du  chauffage  sur  place 
par  les  sentiers.  Ce  système  est  à  la  portée  de  tous,  pas 
onéreux  et  de  réussite  certaine;  il  a  toujours  eu  mes 
préférences;  seulement,  pour  arriver  à  un  bon  résultat, 
il  ne  faut  pas  compter  cueillir  avant  lin  mars,  ou  avril. 
La  cueillette  se  prolonge  un  mois. 

La  jiréparatioii  des  plants  est  la  même  que  pour  les 
autres  forceries,  dilTérant  seulement  par  l'apprêt  du 
terrain.  Comme  nous  chauffons  sur  place,  il  faut  pre- 
mièrement choisir  un  bon  sol,  ou  l'arranger  pour  qu'il 
soit  bon  pour  les  fraisiers.  Un  apport  de  terreau  do 
sable  el  de  terre,  mélangé  au  sol  par  un  bon  labour, 
donne  une  terre  parfaite. 

Pour  les  fraisiers,  l'on  doit  choisir  un  bon  emplace- 
ment bien  aéré,  ensoleillé,  et  exempt  de  vers  blancs. 
On  préiiare  une  ou  plusieurs  planches  de  terrain, 
comme  pour  planter  des  fraisiers  ordinaires,  el  l'on  (ait 
en  sorte  que  les  planches  soient  dirigées  de  l'est  à  l'ouest. 
La  planche  sera  tracée  de  quatre  rangs.  Elle  aura,  du 
cenlre  aux  rangs  extérieurs,  un  mètre.  Alors,  les  plants 
(pie  l'on  aura  placés  auront  de  belles  racines.  On  les 
arrache  soit  à  la  houlette,  soit  a  la  fourehetto,  puis  on 
les  plante,  soit  a  la  fourchette,  soit  au  plantoir,  si  l'on 
est  ailroil  a  ce  genre  de  travail,  à  dix  centimètres  l'un 

(1)  LtJardm,  !'>«,  |>.  bS. 


LE  JAUniN 


PELARGONIUM    ZONALE 
i.   VAli.  MARCEL  MARTINET.  -  2.  VAR.  GEORGES  GRIGNAN 


LE  JAIUDIN 


105 


de  l'autre.  Si  l'on  peut  planter  lo  soir,  après  4  lioures, 
ce  sera  profcrablo;  on  ddnnoia  un  l>on  arrosage  de  suite, 
et  les  fraisii-rs  ne  s'ai)er<-o\Tont  ccrtainonicnl  pas  d(>  la 
transplantation.  Otte  transplantation  aura  lieu  du  i?  au 
8  août.  On  continuera  ces  arrosages  tous  li's  jours,  si 
le  temps  est  chaud  et  soc,  cl  tout  ira  liion.On  donne  un 
bon  paillage  court,  et  on  veillant  aux  soins  de  propreté, 
on  arrive  on  novembre  avec  de  très  belles  plaiiciies  de 
fraisiers. 

Les  fraisiers  soûl  beaux;  nous  les  laissons  jusqu'à  fin 
novembre.  Comme  nous  ne  désirons  les  cliaufTer  quo 
vers  janvier,  il  faut  simplement  les  abriter,  avec  nos 
châssis  s'ils  sont  libres,  sinon  avec  dos  paillassons  ou 
de  la  paille;  vers  fin  décemlue,  nous  devons,  pour  les 
premières  saisons,  poser  nos  coffres  et  nos  châssis,  et 
commencer  le  chaulTage  do  nos  fraisiers.  Xdus  donne- 
rons une  légère  pente  vers  le  Midi  a  nos  coffres.  I,e 
chauffage  est  simple,  et  il  n'y  a  pas  besoin  do  surveil- 
lance do  nuit.  Nous  creusons  tout  simplement  les  sen- 
tiers qui  entourent  le  coffre  de  0"'iO  do  profondeur  au 
ras  du  sol,  ce  qui  donne,  avec  la  planche  du  collro, 
environ  0"'7O.  C'est  suffisant.  La  terre  provenant  du 
creusement  du  sentier  est  mise  ensuite  autour  de  ce 
même  sentier  pour  égaliser  la  hauteur  des  cofires,  puis 
il  ne  reste  qu'a  remplir  ce  fossé  de  fumier  de  cheval,  ou 
de  feuilles,  à  défaut  de  fumier;  avec  les  fouilles  nous 
irons  un  peu  moins  vite  et  c'est  tout.  On  aura  soin  do 
bien  battre  et  mélanger  les  feuilles  ou  le  fumier;  éviter 
surtout  lie  mettre  du  fumier  ou  des  feuilles  gelées.  En 
foulant  bien  ces  sentiers,  garnis  comme  nous  venons 
de  le  dire,  on  obtient  une  chaleur  douce;  on  chauffe 
ainsi  tout  en  bloc.  Bientôt,  nous  aurons  la  satisfaction 
de  voir  développer  les  feuilles  nouvelles  et  sortir  les 
rameaux.  11  est  entendu  que  tous  les  quinze  ou  vingt 
jours  au  plus,  on  doit  rebaltre  les  sentiers  en  leur  ajou- 
tant un  peu  de  fumier,  ou  de  feuilles  nouvelles,  pour 
entretenir  le  plein;  trois  ou  quatre  renouvellements 
seront  nécessaires  pour  mener  à  bien  notre  opération. 


Fig.  5:1.  —  Fraise  Marguerite, 

On  couvre  tous  les  soirs  d'un  bon  paillasson  même 
quand  les  fraisiers  sont  en  pleine  fleur,  et  si  le  temps 
est  froid  on  peut  dnuljler  la  couverture. 

D'arrosage  il  n'en  faut  pas  avant  la  floraison,  à  moins 
que  l'on  voie  les  rangs  du  haut  du  châssis  se  sécher  un 
peu;  dans  ce  cas  on  leur  donnerait  un  peu  d'eau  au 
goulot  d'arrosoir.  Choisir,  pour  aérer,  les  meilleurs  mo- 
ments du  jour,  et  lever  le  cliàssis  du  côté  opposé  au 
vent;  aérer  do  préférence  avant  midi,  ])Iutôt  qu'après. 
Je  parle  surtout  pour  février;  il  va  de  soi  qu'en  mars  on 


ilevra  donner  plus  d'air,  du  reste  tous  les  jardiniers  sont 
aptes  à  organiser  ces  soins. 

Au  moment  ou  los  fraisiers  entrent  on  fleur,  si  l'on 
peutdonnor  unpotit  grilTagoa  la  main  ou  àl'outil,  il  sera 
bon  de  lo  faire  pour  enlever  vieilles  fouilles,  herbos,  etc. 
Puis,  si  l'on  a  du  bon  fumier,  on  en  (Halera  un  jieu  entre 
les  rangs;  l'eau  des  arrosages  quo  nous  donnerons  fera 
descendre  l'engrais  aux  racines,  et  fera  en  même  temps 
grossir  nos  fruits.  J'allais  omcllrede  parler  du  paillnge; 
à  vrai  dire,  je  no  imille  i)as,  cl  je  préconise  un  procédé 


Fig.  5', 


i>'  Morcre, 


que  j'ai  vu  apiiliquer  par  un  jardinier  de  maison  bour- 
geoise qui  n'avait  pas  lo  choix  des  moyens.  Son  pro- 
cédé était  simple;  il  confectionnait  le  soirdos bouchons 
de  0™20  à  U"';?.5  de  long,  en  paille  bien  droite,  et  de  3  à 
4  centimètres  de  diamètre  ;  puis  quand  ils  étaient  ficelés, 
il  les  aplatissait,  ce  qui  donnait  à  ces  coussins  impro- 
visés une  largeur  de  Û^OS  à  0'"10;  quand  arrivait  le 
moment  où  les  fraises  nouent,  grossissent  et  font  pen- 
cher les  rameaux,  il  mettait  les  bouchons  en  place;  les 
fraisiers  y  installaient  leurs  rameaux,  fruits  et  fleurs  à 
l'abri  de  l'humidité,  et  dans  les  meilleures  conditions 
possibles  pour  mener  los  fruits  à  maturité.  Au  résumé, 
procédé  pratique  et  économique. 

Comme  dernière  recommandation,  le  chauffage  sur 
place  a  l'avantage  de  créer  des  fraisiers  vigoureux,  par- 
fois même  trop.  Alors  il  est  bon  d'enlever  les  vieilles 
feuilles  pour  aérer. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  s'applique  aux  fraisiers 
pour  cueillette  à  fin  mars.  On  peut  faire  suivre  une 
seconde  saison  en  la  commençant  quinze  ou  vingt  jours 
plus  tard. 

Les  variétés  par  excellence  pour  ce  travail  sont  : 
Marguerite,  Koble,  Diicteur  Morére,  Royal  Sovereign, 
Chanzy,  etc. 

Les  fraisiers  Quatre  saisous  sont  aussi  excellents;  la 
cuillette  dure  depuis  fin  mars  jusqu'à  juin. 

Millet. 
Horticulteur  à  Bourg-la-Reine. 


-'^A/v^/^ 


Notes  sur  les  progrès  accomplis 

par  les  semeurs  d'Antburium  depuis  1875 

Il  nous  aurait  été  agréable  de  pouvoir  développer  cet 
article  beaucoup  plus  largement  que  nous  n'allons  le 
faire,  en  citant  un  grand  nombre  de  noms  d'hybrides 
remarquables.  Mais  les  semeurs  auxquels  nous  nous 
sommes  adressé  nous  ont  tous,  ou  presque  tous,  ré- 
pondu èvasivemeni, en  nous  disant  qu'ils  avaient  en  effet 
obtenu  de  très  boiuies  plantes,  mais  qu'ils  étaient  très  oc- 


106 


LE   JABDIN 


cupés  à  en' classer  eux-momes  les  noms  et  les  couleurs,  et 
qu'ils  nous  enverraient  cola  un  jour  on  l'autre...  D'autres 
ne  nous  ont  pas  répondu  du  tout,  si  Men  qu'il  nous  a 
semldé  qu'une  sorte  d'aper<.'U  (ji-ni'nl  comme  celui  que 
nous  avons  fourni  lors  du  congrès  des  llyliridateurs  à 
Londres  serait  suffisant  pour  les  lecteurs  du  Jardin, 
qui  avant  tout,  sont  bien  aises  de  savoir  que  lesAntliu- 
rium  sont  toujours  en  honneur  parmi  un  certain 
nombre  de  bons  cultivateurs,  elque  si  les  progn-s n'ont 
pas  été  aussi  retentissants  qu'on  le  supposerait,  ils  ont 
été  constants  et  ils  ont  permis  il  tous  ceux  (|ui  s'atta- 
chent à  rechercher  de  telles  variétés  d'Anthurium  de 
monter  tout  doucement  leurs  collections  en  sachant 
opérer  un  choix  sévère  parmi  les  bonnes  variétés  dues 
aux  meilleurs  semeurs. 

Il  y  a  eu  évidemment  un  réel  progrès  et  une  marche  on 
avant  très  suivie,  pour  les  Anlliiiriiini  Srher^eriaiiiini 
depuis  que  Uertrand,  de  la  nueuc-en-13rie,  de  célèbre 
mémoire,  a  dis|iaru,  que  ses  collections  ont  éti-  'lis- 
porsées  au  feu  des  enchères,  et 
môtne  d'autri'  façon;  nous  avons 
tous  plus  ou  moins  profilé  de 
cette  mine  inépuisable  qu'était 
cette  colloclion  d'admirables 
types  créés  par  cet  habile  se- 
meur; il  est  bien  éviilent  que 
pendant  quelques  années  toutes 
ces  jeunes  plantes,  si  peu  appa- 
rentes à  la  mort  do  Bertrand, 
sont  devenues  de  belles  et  fortes 
potées  :  les  spathes  se  sont  agran- 
dies, les  coloris  se  sont  rèvcMés, 
et  les  heureux  acquéreurs  do  ces 
milliers  de  semis  ont  pu,  pen- 
dant une  assez  longue  période, 
s'en  dire  les  seinotirs  et  en  tiror 
un  excellent  parti.  C'était  leur 
droit;  ils  avaient  acquis  de  très 
minimes  sujets,  ceux-ci  ont 
grandi,  se  sont  révélés  superbes, 
ils  ont  servi  ainsi  à  établir  la 
réputation  —  non  pas    do  Uer- 

Irand,  c'était  fait  depuis  longte.nps  —  mais  de  ceux  qui 
les  avaient  cultivés...  depuis. 

Kl  c'est  dans  cotte  période  de  quelques  années  que 
sont  apparues  toutes  ces  belles  varidés  aux  spathes 
rouges,  roses,  et  surtout  ces  genres  de  Uol/isc/iiltliani/,,, 
si  riches  do  tons,  mais  les  vrais  semeurs  se  sont  mis  à 
la  besogne,  et  bientôt  on  vit  apparaître  les  belles  obten- 
tions de  Louis  de  Smot  et  do  Hominiquo  Vervaene  en 
Belgique,  celles  de  Fni-bel  de  Zurich,  colles  do  Doladc- 
vansaye,  les  nôtres  aussi;  tous  nous  avons  cherché  à 
développer  des  qualités  spéciales  dans  les  Aiithurium 
Scherzeria)iiiiii.  Pour  avoir  voulu  que  leur  feuillage  soit 
plu.s  ample,  plus  rigide,  do  forme  plus  parfaite,  nous 
avons  exigé  que  les  spathes  se  tiennent  bien  porpcndi- 
culairos  à  la  tige,  qu'elles  s'étalent  au  lion  de  .se 
recourber,  que  leurs  coloris  soit  francs,  qu'ils  sortent 
de  la  banalité  du  rouge  constant  pour  varier  du  blanc 
au  rose,  du  rose  au  saumoné,  du  saumom-  au  rouge 
vermillon  et  du  vermillon  au  rouge-sang  foncé;  ,i 
l'heure  actuelle  tous  les  progrès  semblent  acconiplis  et 
c'est  par  centaines  qu'on  pourrait  trouver  dans  les  \-U\- 
blissements  qui  s'ocouponl  sériousemont  do  semer  des 
Aiil/iuriitm  Sriierseritiniim  des  jeunes  plantes  pouvant 
donner  ries  .spathes  de  toutes  les  couleurs  qu(>  nous 
venons  d'énumérer;  nous  sommes  loin  en  ellel  do  la 
plante  introduite  par  Kramor  ot  i|i>  l.i  |il>'ire  varii'i/' 
blanche  vendue  par  Williams 


I''i){.  53.  —  DelphiniiiM  gibiriniiii  h;ihriJc 


Le  temps  n'est  pas  très  éloigné  où  l'on  ne  vendra 
plus  d'AiiIhuriiim  Sclierzen'aniim  avec  des  noms  plus 
ou  moins  bien  adaptés  à  leurs  mérites,  car  il  sera  facile 
d'établir  îles  séries  de  couleurs,  en  choisissant  les 
plantes,  en  les  classant,  et  les  amateurs  auront  le  plaisir 
de  pouvoir  orner  leurs  serres  ou  leurs  salons  de  ces 
1res  jolies  aroidéos  dont  les  spathes  multicolores  feront 
un  effet  i-harmant,  autant  qu'imprévu. 

Il  y  a  d'aillours  dans  celte  espèce  une  tendance  à  la 
variation  qui  va  en  s'aecentuant  île  plus  en  plus,  et  cela 
est  si  vrai  qu'un  de  nos  amis  et  collègues,  qui  aime  pas- 
sionnément les  Anthurium,  surtout  ceux  aux  spathes 
bien  rouges,  qui  n'en  a  jamais  eu  que  de  cette  race,  et 
qui  les  a  fécondés  entre  eux  pour  avoir  de  très  belles 
variétés,  en  ayant  le  soin,  bien  entendu,  d'opérer  une 
sélection  sévère,  s'est  vu  tout  il'un  coup  à  la  tèlo  d'un 
semis  assez  nombreux  de  très  jolis  i;ollischildiiiinnn, 
alors  qu'il  n'en  a  jamais  ni  posséilé  nis(>mi'-.  Cola  prouve 
à  n'en  pas  doutor,  ci>  qu'un  examen  attentif  à  la  loupe 
établit  d'ailleurs,  que  les  spathes 
rouges  sont  constellées  de  points 
blancs  qui,  par  le  semis,  vont  en 
s'élargissant,  et  qu'il  n'y  a  pas 
du  tout  besoin  de  l'inlcrvention 
d'une  variété,  à  si)athes  blanches 
pnur  olitonir  la  race  connue  sous 
le  nom  de  UothschitdUintim. 
C'est  d'ailleurs  ce  qui  nous  est 
arrivé  avec  nos  variétés  :  La 
France,  Souvenir  de  Faltjuière 
et  Diiralia/iuin,  tous  issus  de 
fécondation  op<'rée  entre  le  Pré- 
sident Carnot  avec  spathes  rouge 
cerise,  et  une  variété  blanche, 
l'.ertes,  mais  les  produits  ont 
tous  l'envors  do  leurs  spathes 
ilu  plus  beau  rouge  cerise,  tandis 
que  la  face  supérieure  est  con- 
stellée de  hiéroglyphos  rouge- 
cerise  sur  fond  rosé;  rien  dans 
ces  variétés  ne  rappelle  celle 
connue  sous  le  nom  de  lioths- 
childianinii;  on  pourrait  cib'r  beaucoup  d'exemples  do 
ce  genre  qui  ne  feraient  que  confirmer  ce  qu'on  sait 
déjà:  c'est  qu'une  plante  qui  a  été  ébranlée  par  les 
semis  sviccessifs  a  une  tendance  à  varier  à  Tinllni  ;  donc 
attendon.s-nous  à  des  surprises  et  constatons  que  les 
Anlliiiriinii  Srherieriaiium  sont  en  très  grand  progrès 
depuis  1895. 

Si  non?,  disons  en  progrès,  c'est  parce  (]ut'  no\is  esti- 
mons qu'il  y  a  une  énorme  différence  entre  les  ty|)es 
qu'on  obtient  maintenant  et  ceux  qui  existaient  avant. 
Nous  l'avons  clit  en  commençant  :  non  seulement  le 
port  de  la  plante  a  été  complètement  modifié,  mais  cette 
facilité  qu'ont  maintenant  les  amateurs  cle  se  procurer 
des  Aiilhiiriiim  Srherzeriaiiiiiii  portant  des  spathes  de 
couleurs  très  variées  peut  être  cninplée  comme  le  plus 
joli  four  do  force  accompli  parles  semeurs,  et  cela  dans 
un  temps  relativement  courl.  (Vest  ainsi  qu'on  a  pu 
constater  à  l'oxpositinn  de  l'.MiO  des  apports  do  somis 
d'Anthiiriinii  Sriierzerianiiin  cnmpiTlant  if.O  ou  :iO  va- 
riétés Inutes  de  couleurs  absolument  distinctes  allant, 
comme  nous  le  disions,  du  blanc  au  rose,  du  rose  au 
saumoné,  pour  passer  par  toutes  les  gradations  de 
teintes  en  arrivant  au  rouge  sang  très  foncé  et  môme  au 
rouge  vineux.  Sans  compter,  bien  entendu,  toute  la  série 
considérable  des  macules  ponctuées,  conslellécs,  mar- 
brées, etc.,  etc. 

(rf  suiere)  L.  Di'val. 


LE  JARDIN 


107 


NOS    GRAVURES 


Erigeron  gpandiflorus  elatlor 

Les  Erigon.iis  sont  dt-s  plantes  vivaces  Iri's  estimées 
dans  nos  régions,  et  l'A'.  C<>i/llcn\  V l-:.fnir<i>iliticifs,  par 
exemple,  sont  très  répandus  en  France.  La  nouvelle 
espèce  dont  nous  publions  le  portrait  (Tig.  -MJ)  est  digne 
do  figurer  en  bon  rang  auprès  do  ses  dovancioros.  Ori- 
ginaire de  l'Amérique  du  Nord,  elle  forme  do  petits 
buissons  qui  se  couvrent  de  fleurs  assez  graïKlos,  d'un 
joli  coloris  lilas.  Les  tiges,  haulesde  30ii40  contimétros, 
portent  do  1  à  4  Heurs  chacune.  Le  feuillage  est  lancéolé. 

Comme  plusieurs  autres  Erigerons,  cette  espèce  ren- 
dra   d'excellents    services   pour   la  fleur  coupée.    Elle 
rivalisera  avec  les  meilleurs  As- 
ters. Sa  floraison  commence  dès 
le  mois  de  mai. 

Elle  est  mise  au  commerce  par 
M.  IlcincMiann,  d'Erlurl. 

Il  est  a  noter,  a  propos  de  celte 
plante,  que  l'on  écrit  souvent 
K.  aiirantiaciim,  E.  x/ieciosum, 
etc.,  faisant  le  nom  du  neutre 
tandis  qu'il  doit  manifestement, 
d'après  son  étymologie,  être  mas- 
culin. On  doit  éviter  de  modifier 
les  noms  choisis  par  les  auteurs, 
mais  ici  il  y  a  évidemment  un 
simple  lapsus  qu'il  convient  do 
rectifier. 

Delphinium  siblrlcum 
hybride    fig.  b'i) 

Cotte  belle  espèce  et  les  va- 
riétés horticoles  qui  en  sont  dé- 
rivées ont  une  assez  grande  ana- 
logie avec  le  1).  sinense,  mais 
elles  ont  les  fleurs  plus  grandes, 
les  tiges  plus  légères,  et  de  colo- 
ris variés  extrêmement  gracieux, 
variant  du  bleu  pur  au  violet  clair 
ou  foncé.  M.  lleinemann,  d'Er- 
furt,  en  met  au  commerce  un 
choi.v  des  plus  intéressants. 

Le  semis  effectué  en  mars  ou 
avril  sous  châssis  froid  permet  d'obtenir  des  plantes  qui 
fleurissent  souvent  dès  le  mois  d'août  delà  même  année. 
La  pleine  floraison  commence  l'année  suivante,  et  est 
très  fréquemment  suivie  d'une  seconde  floraison,  moins 
abondante  toutefois,  à  l'automne  et  jusqu'au  commen- 
cement de  l'hiver. 


Fig.  56.  —  Krigcon  grandifiorus  elalior. 


Atlas  colorié  de  plantes  de  jardins 

Tel  est  le  titre  d'un  ouvrage  fort  intéressant  que  mon 
collègue  M.  Georges  T.-Grignan  vient  de  publier  à  la 
librairie  Baillicre  et  fils,  inspiré  de  l'ouvrage  allemand 
Die  sclioi/ste/i  Staiiden,  de  M.  Max  Ifes.lor/f'er. 

L'omvre  de  M.  Grignan  arrive  à  son  heure,  car  les 
véritables  amateurs  reviennent  aux  fleurs  vivaces,  trop 
longtemps  délaissées  pour  les  sempiternels  Géraniums, 
Bégonias  etColeus  dont  les  jardiniers  nous  font  îles  par- 
terres si  monotones. 

Avec  ses  superbes  aquarelles,  l'auteur  met  sous  les 
yeux  des  praticiens  comme  des  amateurs,  non  pas 
toutes  les  plantes  vivaces  connues,  mais  un  certain 
nombre  de  plantes  sélectionnées  et  pouvant  intéresser 


ses  lecteurs  par  la  beauté  de  leurs  formes  et  de  leurs 
coloris. 

Bien  qu'il  s'agisse  presque  toujours  do  plantes  con- 
nues et  que  nous  pouvons  tous  voir  autour  de  nous,  on 
trouve  dans  cet  allas  la  description  de  plantes  orien- 
tales, absolument  séduisantes,  telles  que  les  l'eidaiirea 
bahiilDiiica  et  mavfoceiihaln,  et  les  Inula  glandulosn  et 
macrnce]>lialn. 

C'est  quo  l'Orient  n'est  pas  seulement  un  enchante- 
ment par  son  ciel  et  son  climat,  mais  par  sa  flore  elle- 
même  dont  la  beauté  révèle  l'origine. 

Enfin  M.  Grignan  fait  rentrer  dans  le  cadre  de  son 
allas  même  les  plantes  alpines,  et  ses  lecteurs  trouve- 
ront une  description  dos  plus  intéressantes  de  VKryn- 
gium  aliii/nttii,  le  célèbre  J'a/iicaut  des  Savoi/nrds  ou 
Chardon  bleu  des  A  Ipes. 

L'idée  est  excellente,  et  comme 
amateur  passionné  des  plantes 
de  montagnes,  je  ne  puis  qu'ap- 
plaudir à  cette  introduction  de 
la  flore  alpine  dans  un  album  de 
fleurs  vivaces. 

Le  goût  de  celles-ci  conduit 
forcément  à  l'amour  et  au  désir 
de  cultiver  les  plantes  de  mon- 
Ingne  dont  l'emploi  est  si  déco- 
ratif dans  les  rocailles. 

Plantes  vivaces  ou  plantes  alpi- 
nes, sont  tout  indiquées  quand  il 
s'agit  d'orner  les  pelouses,  et  les 
architectes  paysagistes,  si  habi- 
les à  transformer  les  sites  les 
plus  ingrats  en  paradis  terres- 
lie,  conseillent  toujours  à  leurs 
clients  cet  emploi  des  merveilles 
(!e  Flore  dans  la  parure  des  jar- 
dins, sans  d'ailleurs  y  réussir 
toujours  malheureusement. 

Mais  je  m'éloigne  de  mon  sujet. 
Pour  revenir  à  l'œuvre  de  M.  Gri- 
gnan, que  j'ai  l'honneur  de  pré- 
senter à  mes  lecteurs,  je  dirai 
qu'elle  n'est  pas  seulementsédui- 
sante  par  le  charme  et  l'exacti- 
tude de  ses  aquarelles,  par  la 
sélection  des  plantes  qui  y  sont 
décrites,  mais  aussi  par  la  méthode  apportée  aux  indi- 
cations de  culture  à  l'utilisation  des  fleurs  et  même  à  la 
classilication  botanique. 

La  présentation  de  chaque  plante,  avec  ses  différents 
titres,  résume  dans  un  style  excellent,  l'origine,  la  des- 
cription, les  affinités,  la  culture,  l'époque  de  floraison, 
et  l'utilisation  de  chacune. 

L'auteur  a  ce  mérite  d'écrire  comme  s'il  s'agissait  de 
nouveautés  n'ayant  jamais  été  définies. 

Enumérer  quelques-unes  des  plantes  figurant  dans 
cet  atlas,  serait  o'uvre  difficile  et  sans  intérêt.  Il  faut 
lire  le  livre  avec  la  description  de  toutes  les  fleurs  qui 
y  sont  renfermées  en  rapprochant  pour  chaque  plante 
le  texte  et  l'aquarelle. 

Les  plantes  vivaces  sont  si  séduisantes!  Les  GaJan- 
thus,  les  Primevères,  les  Hépatiques,  au  premier  prin- 
temps :  les  Asters  à  l'automne  sans  compter  la  pha- 
lange des  plantes  vivaces  fleurissant  pendant  tout  l'été. 
Est-ce  que  cela  ne  vaut  pas  mieux  que  ces  annuelles 
dont  la  floraison  est  limitée  de  juin  à  septembre? 

Et  puisque  la  mode,  cette  fée  légère  et  capricieuse, 
est  revenue  à  celles-là,  essayons  de  la  fixer;  V Atlas  des 
fleurs  de  jardins  nous  y  aidera  par  sa  lecture  et  son 


108 


LR  JARDIN 


élude  en  nous  faisant  connaître  tous  les  charmes  dos 
plantes  vivaces. 

G.  Macne. 


Les  Horticulteurs  et  les  chemins  de  fer 


Monsieur  le  Directeur  du  Jardin,  Paris, 

Dans  le  n"361  A\i  Jardin,  j'ai  n'-pondu  àun  horliculloiir 
qui  m'avait  consulté  au  sujet  di-  l'application  des  tarifs 
spéciaux  pour  les  envois  en  provenance  de  l'étranger. 
Je  reçois  aujourd'hui,  do  Belgique,  une  lettre  qui 
modifie  ma  manière  de  voir  en  ce  qui  concerne  les  rela- 
tions entre  ce  pays  et  la  France.  Mon  correspondant 
m'informe  que,  dans  une  convention  récente,  puisqu'elle 
date  du  1"  novembre  1801»,  il  y  a  cette  clause  :  «  Au 
départ  delà liclglque.  les  tarifs  spéciaux  sont  appliqués 
d'office  par  la  station  de  départ,  à  moins  que  l'expédi- 
teur ne  demande  sur  sa  lettre  de  voiture  l'application 
du  tarif  général.  » 

La  réponse  qui  a  été  insérée  dans  le  Jardin  est  donc 
al)solument  juste  en  ce  qui  concerne  les  relations  inter- 
nationales, et  j'en  maintiens  tous  les  termes,  mais  en 
ce  qui  concerne  spécialement  les  relations  entre  la  Bel- 
gique et  la  France,  il  va  de  soi  que,  puisqu'il  existe  une 
convention  contraire  que  je  ne  pouvais  connaître,  les 
termes  <le  cette  convention  doivent  être  appliqués  h  la 
lettre,  et  si  les  compagnies  taxent  les  provenances 
belges  au  tarif  général,  les  destinataires  ont  tout  le 
droit  de  demander  le  remboursement  du  trop  perçu. 

A.vroixE  RivoiiiE. 


LES  JARDINS  EN  ITALIE 


I 

Vn  coup  d'oeil  historique  rétrospectif.  Les  sti/lex 

L'Italie,  le  jardin  de  l'Europe,  a  de  tout  temps  tenu 
en  honneurla  culture  desplantes  d'ornement  et  fruitières. 
L'ancienne  Borne,  qui  recueillit  l'héritage  des  sciences 
et  des  arts  des  i)euples  d'f Jriînt  qu'elle  agrégea  à  son 
vaste  empire,  en  reçut  aussi  les  notions  du  faste,  et  avec 
les  vices  en  recueillit  aussi  ce  que  Bacon  appela  à  juste 
litre  le  plus  pur  des  plaisirs  humains  (1)  «  le  jardin.  » 

Mais  les  llomains  donnèrent  un  cachot  tout  parti- 
culier à  l'art  du  jardinage,  et  leur  style  est  resté  comme 
le  type  régulier,  qui,  lorsqu'il  est  bien  entendu,  excite 
toujours  l'admiration,  et  aujourd'hui  encore  «  l'impres- 
«  sion  proiluile  par  ces  beaux  jardins  d'Italie  est  telle 
«  qu'à  leur  aspect  les  plus  fantastiques  admirateurs 
«  du  système  opposé  sentent  chanceler  leurs  convic- 
c  lions  et  se  demandent  si,  parmi  de  tels  sites  et  sous 
«  de  pareils  climats,  il  est  permis  de  s'écarter  de  la 
«  tradition  antique  de  proscrirece  style  régulier  consacré 
«  par  l'habitude  et  l'admiration  de  tant  de  siècles  »  (vf). 

Nalurclloment,  comme  dans  toutes  les  autres  branches 
des  coimaissaiice.'»  humaines,  les  goûts  dépravés  n'ont 
pas  manqué  de  se  manifester,  quelquefois  ont  prévalu, 
et  certaines  monstruosités  ont  été  parfois  admises 
comme  faisant  partie  du  style  régulier. 

0  Qu'il  aurait  été  préférable,  dit-il,  de  laisser  la  nature 
garnir  de  verdure  les  bords  des  eiinx  au  lieu  de  faire 
violence  avec  les  marbres  aux  rochers  naturels!  » 

A  mon  avis,  cependant,  il  n'est  pas  démontré  que 

(t|  niicon,  Of  Uardrn. 

(2)  F.rnoiif,  L'an  rf»«  jardina. 


nos   anciens  employassent   exclusivement  les  lignes 
géométriques  dans  le  tracé  des  jardins  et  des  villas 
au  contraire  bon  nombre  de  jtassages  d'auteurs  anciens 
laissent  facilement  entrevoir  quelque  chose  qui  rappelle 
notre  moderne  style  paysager. 

Tacite,  dans  le  livre  XV  de  ses  Annales,  raconte  que 
Néron  avait  fait  transformer  ses  campagnes  en  y  créant 
des  bois  solitaires,  des  scènes  ouvertes,  dos  perspec- 
tives. 

Les  descriptions  que  nous  a  laissées  Pline  le  jeune 
de  sa  villa  l.amentina  et  de  l'autre  qu'il  possédait  en 
Toscane,  («euvent  bien  faire  entrevoir  qu'à  côté  de  la 
partie  régulièrement  tracée,  une  autre  suivait  les  lignes 
et  l'état  naturel  de  la  campagne.  En  un  mot,  je  crois 
que  le  style  mixte,  étant  donné  les  connaissances 
d'alors,  était  le  style  préféré  pour  les  immenses  villas 
des  Empereurs  et  de  leurs  favoris  et  que  le  charme  des 
scènes  naturelles  ne  leur  était  pas  inconnu. 

Malgré  les  ruines  accumulées  par  les  invasions  bar- 
bares, les  œuvres  d'art  ensevelies  et  rfirouvées  ont 
donné  lieu,  en  bien  des  localités  de  notre  pays,  à  une 
résurrection  du  style  qui,  la  où  il  est  resté  pur,  nous 
fait  ressouvenir  de  notre  ancienne  grandeur,  surtout 
dans  les  arts  ijui  ont  trouvé  et  trouvent  un  débouché 
naturel  dans  celte  profusion  de  fontaines  vraiment 
artistiques,  d'escaliers  monvimentaux  pour  réunir  les 
terrasses,  des  chefs  d'oeuvres  de  la  slaluaire  pour  gar- 
nir les  niches,  couronner  les  murs  de  soutènement,  etc. 
vos  principales  villas  et  jardins  qui  rappellent  l'époque 
de  la  Benaissance  wi' siècle  sont  toutes  dans  ce  style 
et  beaucoup  ne  manquent  pas  d'un  parc  suivant  les 
lignes  générales  du  style  paysager  avec  des  scènes 
naturelles  de  tout  premier  ordre,  et  dont  j'aurai  à  m'oc- 
cuper  dans  la  suite  de  celle  étude;  ce  qui  fait  défaut  en 
été  surtout  dans  les  contrées  les  plus  chaudes,  ce  sont 
ces  gazons  toujours  verts  tels  qu'on  peut  en  observer  au 
Xord,  a  Turin  par  exemple,  en  France  et  en  Angleterre, 
car  le  climat  frais  et  humide  donne  celle  fraîcheur 
celte  brillante  allure  que  les  arrosemenls  les  plus 
copieux,  le  mçillcur  choix  de  graines  pour  gazon  ne 
permettront  jamais  d'obtenir.  F.n  hiver  c'est  le  contraire 
qui  arrive,  mais  c'est  surtout  en  été  que  dans  les  pays 
méridionaux  l'on  recherche  les  loisirs  et  la  paix  tran- 
quille lie  la  campagne.  Ce  fait  doit  nécessairement  faire 
admettre  l'usage  des  parterres  en  broderies  avec  l'em- 
ploi de  buis  et  d'autres  plantes  permettant  généralement 
un  arrosage  inlermitlcnt  pour  présenter  au  moins  aux 
alentours  des  habitations  des  tapisseries  artificielles 
de  verdure. 

Lorsque  vers  1750  environ,  le  stylo  pittoresque,  ou 
Anfllo-rinese,  comme  on  l'appela  alors,  chercha  li  sup- 
planter le  régulier,  on  discuta  beaucoup  pour  indiquer 
le  premier  jardin  de  ce  style,  ou  du  moins  d'oii  partirent 
les  premières  règles  exactes  et  invariables. 

Les  Anglais  portèrent  aux  nues  Milton,  qui  dans  le 
Paradis  jierdu  avait  deviné  les  dispositions  artistique- 
ment naturelles  du  nouveau  style  mémo  avant  17(>0, 
mais  on  reconnut  plus  tard  que  le  Tass  l'avait  prévenu 
d'un  siècle  en  fixant  des  données  si  exactes  et  précises 
que  mémo  de  nos  jours  on  ne  peut  les  négliger.  C'est  ce 
qu'un  Anglais  avoua  franchement  dans  un  ouvrage 
intitulé  :  .1  classical  to.ir  throiiijh  Itatii. 

•  'l'osso,  (lit-il,  is  l)Pst  enlilled  lo  it  not  oiily  bccnuse  lie 
."  fumislieij  Miltnn  wilh  some  «l  llio  lending  Icnliires  ot  his 
"  description,  but  liecnuso  ho  laid  dowii  thr  cri'i/  /ist  prinriplv 
•>  of  llio  art.  nnd  comprisod  it  In  a  verv  neat  lino  wilh  wliich 
<>  tic  closes  one  of  thc  most  boauliful  landscapcs  In  Arniida's 
-  gardon. 

L'nrte,  clo  lutte  la.  nulla  si  scoprc.  > 


LE    J/VRDIN 


109 


Ainsi  le  Tasso,  tous  les  autres  écrivains  plus  contem- 
porains l'ont  reconnu,  n'a  pas  seulement  donné  à  Millon 
la  clef  do  sa  description  du  l'aradis  terrestre,  mais  il  a 
fixé,  avant  ICUO.  la  grande  et  unique  r^gle  pour  Iticn 
réussir  dans  le  tracé  el  dans  la  composition  d'un  jardin 
paysagiste,  rendre  les  scènes  les  plus  nalurolles  sans 
montrer  l'art  et  l'tHudo  qui  les  a  ann  iiagées. 

Mais  que  dira-t-on,  lors(|ue  je  documenterai  que  le 
Tasse,  dans  ses  charmants  vers  du  jardin  enchanlc  d'Ar- 
mide,  n'a  fait  que  donner  une  description  brillanle  d'un 
parc  qui  existait  de  son  temps  aux  portes  de  Turin, 
nommé  Barco  ou  l'nno  Vecchio,  et  qui  fut  créé  sur 
l'ordre,  et,  parait-il,  sur  plan  con(.-u  par  le  duc  de  Savoie, 
Charles  Emmanuel?  En  eHet  le  poète,  selon  un  docu- 
ment des  unhives  do  Guastalla,  écrivait  des  prisons  do 
Sainte-Anne  à  .lonara  la  loUro 
suivante  à  Jean  Botero  : 

«  Four  témoigner  à  Mon- 
«  seigneur  le  duc  do  Savoie 
«  comliien  je  suis  reconnais- 
«  sant  à  Votre  Seigneurie 
«  pour  l'appui  qu'il  m'a 
«  fourni  auprès  de  qui  m'in- 
«  téressait  le  plus,  je  vous 
«  prie  d'assurer  Sa  Seigneu- 
«  rie  Sérénissime  que  dans 
«  les  passages  suivants  de 
«  ma« Jérusalem»  oiije  donne 
«  la  description  imaginaire 
«  des  jardins  du  palais  en- 
«  chante  d'Armida,  j'ai  voulu 
«  immortaliser  autant  qu'il 
«  m'a  été  possible  le  parc 
«  voisin  do  sa  capilale. 

ho  Parco  Vecc/Ho  n'existait 
plus  en  1798,  détruit  par  les 
guerres  dont  le  Piémont  a 
étt-  le  théâtre  sur  le  déclin 
du  xvni'^  siècle,  mais  d'autres 
documents  attestent  l'exis- 
tence de  ce  jardin  particuliè- 
rement les  poésies  du  Cliin- 
brera,  mais  surtout  une  lollro 
en  latin  do  Aquilino  Coppino, 
écrivain  du  wf  siècle  et  pro- 
fesseur    à     l'Université     de 

Parme,  où  il  donne  une  lirillantc  et  cnlhousiaste  des- 
cription do  ce  jardin,  dont  le  délicieux  spectacle,  l'avait 
enchanté;  je  n'ai  pas  encore  retrouvé  ce  précieux  docu- 
ment, mais  je  me  réserve  d'en  donner  l'inléressante 
description,  si  quelque  jours  mes  recherches  sont  cou- 
ronnées de  succès. 

Comme  conclusion  à  ce  coup  d'oeil  rétrospectif,  il 
ressort,  que  dans  l'art  des  jardins  en  Italie,  le  style 
régulier  a  été  de  tout  temps  en  honneur,  mais  le  style 
paysagiste  a  formé  souvent  le  couronnement  des  plus 
beaux  tracés  architectoniques  et  la  fusion  ou  mieux  la 
coexistence  des  deux  styles  est  là,  pour  démontrer  que 
lorsqu'ils  restent  dans  les  justes  limites,  tous  les  deux 
possèdent  de  quoi  satisfaire  les  goiils  les  plus  délicats 
et  les  plus  exquis,  et  qu'il  se  complètent  l'un  l'autre 
naturellement.  Les  arcliitectes  paysagistes  modernes 
sont  do  cet  avis  commej'ai  pu  le  constater  personnelle- 
ment à  Paris,  à  l'exposition  universelle  de  1900  et  à 
celle  annuelle  de  la  S.  N.  II.  F.  de  1901  aux  Tuileries, 
oii  les  plans  de  jardins  exposés  étaient,  dans  la  presque 
totalité,  tracés  selon  le  style  mixte;  compartiments  et 
parterres  réguliers  aux  alentours  des  châteaux  et  dos 
palais,  reliés  à  des  scènes  naturelles  à  des  vues  et  pers- 


pectives pittoresques  du  meilleur  effet.  Les  deux  styles 
considérés  dans  les  lignes  générales  ont  eu  leur  origine 
en  Italie;  tout  en  reconnaissant  que  pour  le  régulier, 
Le  Notre  a  su  lui  donner  un  cachet  particulier  et  avec 
le  splendide  |)arc  du  château  de  Versailles  l'a  rendu 
célèliro  et  universellement  connu. 

N.  Siivuui 

Nouveautés    l;)orticoles 


Nouveautés  de 


MM.  Cayeux  Le  Clerc 

Les  Hudheckia  sont  des  plantes 


Fij;.  57.  —  Rit'lhcrliHi  purp\irca 


nfDHECKIA    l'UnrUREA. 

do  la  famille  des  Composées,  originaires  des  régions  chaudes 
nu  leinpéroes  do  l'Aracriquo  du  N'nrd,  (|ui  rendent  de  grands 

services  pour  l'ornementation 
des  jardins.  I-.a  plupart  sont 
vivacos,  quelques-unes  sont 
annuelles.  Elles  so  distinguent 
parmi  les  Composées  par  ce 
fait  ()uo  leurs  lleurs  ont,  en  gé- 
néral, les  pétales  un  peu  rotoni- 
Ijants,  au  moins  an  bout  de 
ipiclques  jours,  et  le  disque  très 
Ijondjé,  fortement  proéminent. 
Leurs  feuilles  forment  des  ro- 
settes compactes,  au-dessus 
desquelles  s'élèvent  les  hampes 
florales  drossées,  rigides  sou- 
vent très  hautes. 

Ces  fleurs  so  prêtent  admira- 
blement à  la  confection  des 
biuiquets.  I^os  plantes  peuvent 
clro  cultivées  isolées  dans  les 
pelouses,  ou  pour  furnier  dos 
bordures  élevées. 

Pur  les  MU  espèces  environ, 
dont  se  coniposo  le  genre  Rud- 
bcckia.  lune  des  plus  fréquem- 
ment cultivé(>s  est  le  Uudl'cchia 
purjuirca.  Cette  belle  espèce, 
originaire  do  la  f.^ouisiano  et 
d'antre  régions  do  l'Amérique 
du  Nord,  a  les  feuilles  radicales 
longuement  péliolécs,  ovales, 
acuminées,  et  les  feuilles  cauli- 
naires  plus  allongées,  presque 
sessiles;  ses  tiges  atteignent 
une  hauteur  do  1  métro  à  l-'ôO,  et 
sont  rigides,  peu  ramifiées  au 
sonmiet.  Les  fleurs,  qui  se  produisent  de  puis  la  lin  de 
juillet  environ  juscju'au  conir  de  lautomne.  sont  très  grandes, 
un  pou  maigres  peut-ère,  mais  d'un  beau  coloris  rose  pour- 
pré, plus  ou  moins  vif,  parfois  rouge  sombre,  avec  le  disque 
très  saillant  pourpre  noirAtro.  On  adonné  des  noms  distincts 
à  quelques  variétés,  parmi  losfpielles  les  plus  célèbres  sont 
celles  nommées  :  serotinii  ou  Uudbci-hin  scrolina),  à  pétales 
rouge  pourpré,  plus  larges  et  mieux  tenus  que  dans  le  type 
vulgaire;  Iwrmesiim  d'un  joli  rose  carminé  foncé:  cornuta,  à 
pétales  étales  et  laciniés  à  leur  sommet,  de  façon  à  former 
do  petites  cornes,  etc. 

La  maison  Cayeux  et  Le  t;icrc,  de  Paris,  4  l'obligeance  do 
(lui  nous  devons  le  cliché  ci-dessus  (Cg.  71)  metau  commerce 
une  série  d  excellentes  variétés  de  liudbcckia  furpiirea, 
notamment  une  très  foncée  (atro-}>urp)irea). 

Nouveautés  de  MM.  Denaiffe  et  fils 

Gvpsoi'iiu,!-:  laKGANTK  iilanc  uv.  m;k;k.  —  Tout  le  monde 
connaît  la  Gypsophilo  élégante,  dont  les  légères  inflores- 
cences, très  déliées,  sont  si  recherchées  pour  la  confection 
des  bou(iuots  et  la  garniture  dos  vases  d'appartement.  Sélec- 
tionnée dans  cette  ancienne  race,  la  variété  nouvelle  en  diffère 
par  ses  fleurs  blanc  de  neige,  dépourvues  des  tries  violettes 
ou  rougci'itrcs  à  la  base  ou  à  l'extérieur  dos  pétales. 

Vkhveine  krinoide  blanche.  —  Cette  gentille  Verveine 
forme  de   larges  touffes  diffuses,   à  rameaux  couchés,  puis 


IIM 


LE    JARDIN 


drosst's,  no  s'élovant  pas  à  plus  do  20  ou  2ô  cenlimèlros.  Le 
feuilla^ro  on  est  1res  ll■^'o^,  les  feuilles  élant  iinomenl  dticou- 
pi'os  on  lanières  linéaires. 

I.os  fleurs  «l'un  blanc  pur.  d'abord  (groupées  en  sorlo  dom- 
bcllcs,  fornionl  onsuilo  un  bol  <>pi  assez  allonni'-.  Par  son  peu 
d'élévation  et  sa  floraison  tri'S  abondante,  débutant  en  juin 
pour  se  prolounor  jus(|u'aux  ^'elées,  cotte  Verveine  sera  pré- 
cieuse pour  la  (oriuation  de  jolis  tapis  fleuris. 

Pois  tuks  nain  datif  a  okos  grain  (dnf).  —  Variété  fran- 
ctiemenl  naine,  atleipiant  seulement  25  à  :Jj  continiétros  do 
hauteur  suivant  la  température  et  le  terrain. 

Les  cosses  droites,  ou  faiblement  recourbées,  assez  larges 
et  souvent  réunies  par  deux,  contionnenl  de  G  à  S  très  (ims 
grains  blancs,  dépassant  de  beaucoup  comino  grosseur  tous 
ceux  des  races  très  naines  actuellement  cultivées. 

Kxlréinement  productive,  relativement  à  sa  petite  taille, 
celte  nouvelle  variété  a  l'avantage  d'être  très  tiâlive,  donnant 
son  produit  en  même  temps  que  les  pois  Serpelli-  nain  bta»c 
ot  Scrpc(tc  nain  vc-rt,  qu'elle  surpasse  comme  rendement. 
C'est  une  excellente  acquisition  pour  la  culture  forcée  et  pour 
bordures. 

ESCIISCIIOLTZIA  llYDnlDE  l'HINTANIEn.  —  Cet  Escliscliiiltzia 
est  une  nouvelle  forme  liybride  extrêmement  intéressante, 
inlerniédiairo  entre  \'K.';clisclioll:ia  dr  Californie  et  VICsclis- 
chdllzia  maritime,  possédant  la  grandeur  (les  fleurs  du  pre- 
mier et  le   feuillage  très  glauque  et  fort  découpé  du  second. 

Les  (leurs  sont  assez  variées:  jaune  uni  ou  jaune  cluir. 
marqué  de  jaune  orange  à  la  base  des  pétales  ou  enlin  d'un 
blanc  légèrement  crémeux. 

Pois  niDÉ  LK  «  SUPERBE  ".  —  De  demi-saison,  donnant  son 
produit  (pielques  jours  avant  le  pois  Trlriihonc.  ce  nouveau 
pois  est  réellement  une  race  superbe  par  le  (li'veloppenicnt 
et  la  longueur  de  ses  cosses  souvent  réunies  par  deux,  et<pii 
mesurent  de  14  à  !•")  centimètres  de  longueur;  elles  renfer- 
ment 9  à  lOgros  grains  tendres,  d'excellente  qualité  et  qui,  à 
la  maturité,  sont  fort  ridés,  blanc  ou  blanc  verditre. 

Klevô  do  1*10  à  1":W  co  nouveau  pois  est  particulièreineiil 
recommandablo  pour  les  vastes  potagers  îles  lermes  et  des 
grands  établissements;  il  no  sera  pas  moins  précieux  pour 
le  jardin  plus  modeste  du  petit  amateur. 

Tomate  grosse  lisse  jaune  d'or.  — Cette  variété  est  remar- 
quable comme  beauté  do  fruits,  fertilité  et  vigueur  de  végé- 
tation. 

De  moyenne  i)récocilé,  la  plante  produit  successivement 
do  nombreux  fruits  ronds  lisses  de  6  à  7  centimètresde  dia- 
motro  et  d'un  beau  jaune  d'or. 

Tomate  rouge  l'  "  inépuisable  ».  —  Variété  bien  distincte, 
très  vigoureuse,  remarquable  par  lo  nombre  de  fruits  que 
porte  chaque  inflorescence,  fort  ramiUée;  il  n'est  pas  rare  de 
compter  sur  la  mémo  grappe  plus  de  '/)  fruits. 

(^es  derniers  sont  d'un  beau  rouge  vif,  ayant  sensiblement 
la  forme  ot  la  taille  d'un  petit  œuf  do  poulo. 

Mvosotls  Victoria  très  nain  inmigo  (dnf).  —  Sorti  du  Mi/n- 
solis  Victoria  hlru  nain  compact  Miniature,  cpii  a  rempcirli'' 
un  sui'cès  si  mérité;  le  nouveau  coloris  beaucoup  plus  fonce, 
d'un  bel  indigo  franc  sera,  nnus  n'en  doutons  pas,  aussi 
(avoraliloment  accueilli  (|ue  son  aîné. 

Les  plantes  arrivées  à  complet  développement  se  présen- 
tent cmunie  do  petites  touffes  ronstelh'-es  de  Heurs,  ne  dé- 
passant pas  K'  centimètres  île  hauteur.  .Malgré  leur  petite 
taille,  les  Heurs  en  sont  amples  à  H-IO  pétales  arrondis;  celte 
jolie  miniature  e.st  tout  indiquée  pour  orner  les  petits  nj.i^ 
sifs  ou  en  obtenir  de  jolies  potées  au  premier  prinlenqis. 

Pensée  a  très  oramie  fleur  cRfeprs«:iLE.  —  Celle  nou- 
velle Pensée  est  une  véritable  plante  (l'amateur  qui  ne  man- 
quera pas  d'être  aussi  appréciée  en  France  qu'à  l'étranger. 
Colle  race  se  distingue  par  sa  vigui'ur  exceptionnelle,  l'am- 
plour  de  son  feuillage,  In  rigidité  i-t  la  grosseur  de.s  hampi's 
supportant  des  (leurs  de  s  à  |il  centimètres  do  diamètre. 

Se  rapprochant  un  pi<u  des  Pensées  à  grandes  macules  race 
lUignol,  elles  en  dilîèreid  essenlielleiiient  pur  leurs  (leurs 
plus  grandes  à  fond  gén'ralement  clair,  rose,  jaune  pAle  ou 
jaune  franc,  curieusement  strié  ou  ombré  d'un  loloris  plu> 
foncé  et  très  vif  tel   que  :   gronnt,   carmin,  violet   foncé.  Iji 


gamme  des  tons  et  la  puissance  dos  coloris  que  l'on  y  trou, 
vera  sont  s-éritablement  impossible  à  décrire. 

Pois  DE  sENiKUR  NAIN  HuissoNNANT.  —  Ce  nouveau  Pcis  de 
xentrtir  est  le  poinl  de  départ  d'une  série  inédite,  parfaite- 
ment distincte  par  son  port  particulier.  Haut  de  i.l"40  à  U"50, 
il  se  ramilio  dès  la  base,  de  façon  à  présenter  l'aspect  d'uo 
véritable  buisson  i|ui  peut  atteindre  jusqu'à  0":î'l  de  largeur. 
Le  grand  mérite  de  cette  obtention  est  de  se  maintenir  dans 
la  direction  verticale  sans  le  secours  d'aucune  rame  ou  sup- 
port et  sans  avoir  aucune  tendance  à  s'inlléchir.  Les  fleurs 
sont  aussi  grandes  que  celles  du  Pois  de  senteur  ordinaire 
ot  couronnent  bien  la  plante.  Il  est  bon  do  semeren  lignes  et 
en  rayons  un  peu  creu.x,  qui.  en  se  nivelant,  rechausseront 
le  pied  des  sujets.  Lorsqu'il  sera  bien  connu,  ce  tyjie  méri- 
tant est  appelé  à  rendre  des  services  dans  l'ornementation 
des  janlins  ;  sa  culture  présente  un  avantage  not.-dtle.  par 
suite  de  la  suppression  des  grandes  rames  i|ui  sont  indis- 
pensables pour  soutenir  les  tiges  des  l'ois  de  senteur  grim- 
pants. 

Ces  nouveautés  sont  mises  au  commerce  par  la  maison 
Denaiffo  et  fils,  de  Carignan  (Ardennes). 


ms  BONNES  VIEILLES  PLANTES 

CLXX  Ml 


Les  Alpinla 

Parmi  les  fleurs  d'hiver,  dans  la  serre  tempérée,  rien 
n'est  plus  gracieux  que  les  Aljii/iia  alba  et  cocciiiea. 
Ce  sont  do  mignonnes  /ingibéracées  aux  inflorescences 
gracieusement  inclinées  en  arceaux. 

Ces  deux  espèces,  que  nous  connaissons  et  cultivons 
depuis  longtemps,  doivent  perler  d'autres  noms,  car 
nos  recherches  dans  les  listes  de  Kew-Garden  et  dans 
l'Index  bibliographique  de  Vllorhis  Belgicus  n'en  font 
pas  mention.  Leurs  noms  spécifiques  indiquent  suffi- 
samment la  nuance  des  fleurs  et  des  bradées  de  chacune 
de  ces  deux  jolies  plantes.  Les  fleurs,  qui  sont  des 
miniatures,  pendent  d'entre  les  bractées.  La  tige  vers 
rextrcmilè  prend  la  nuance  de  rintloroscencc.  Do  fortes 
plantes  de  ces  A/j)i/iia  sont  vraiment  chaniiaiites  ; 
elles  sont  dignes  de  figurer  dans  toutes  les  collections 
d'amaleur. 

La  Heur  dure  pi'U  do  temps,  mais  la  formation  des 
bouttuis  et  l'antheso  des  Heurs  durent  deux  à  trois  mois. 
Dans  un  groupe  de  plantes  au  feuillage  léger  des  Cocos 
Weddelliiiiia  et  des  fougères,  par  exemple,  ces  Mpitiia 
formeront  un  délicat  mnlif  d'ornementation.  On  pounait 
cultiver,  dans  le  même  pot,  les  deux  espèces  :  ce  serait 
1res  original  et  d'une  opposition  de  couleurs  tout  a 
fait  harmonieuse.  Lo  rouge  est  franc  et  le  blanc  est 
pur,  légerenicnt,  très  légèren^ent  rosé. 

11  existe  beaucoup  d'espèces  d'Alpiiiiti,  lesquelles 
sont  très  voisins  des  J/edi/rliium,  dos  Amonum,  dos 
Xiuçiber  des  Olobba  et  «les  litrctima. 

Voici  les  plus  connus,  par  ordre  alphabétique:  .1. 
africiiiia,  Ilidl.;  .1.  alluijas,  Hosc.  des  Indes;  .1.  brac- 
tcata,  Hoxl).,  des  Indes;  .1.  cœruleri,  Heniham,  d'Aus- 
trulio;  .1.  cirriilca,  \&t.  Artiudelliaua;  A.  culcarala, 
Hosc.  Indes  cl  Chine;  ,1.  coiichifleni,  Gnif.  Iles  de  la 
Malaibio;  .1.  (.'«/(j/zf/r/,  S\v.  Indes;  .1.  Galaupa.  varielc^ 
Zinffiberiiia.  llook  ;  .1.  maUiccensis,  Hosr;  .1.  mutica, 
Roxburgli,  Malaisle;  .1.  uutans,  Hosc,  Indes;  .1.  offtci- 
naruiii,  llaiici-,  Chine;  .1.  jiuniila,  llook.,  Chine; 
.,■1.  It'af'flcsldiiii,  Mnlaisie;  A.sulnilata,  Demerarn,  Indes 
.1.  villiil'i,  lies  de  la  mer  du  Sud. 

Un  At/iiiiia  clés  plus  renuirquahlos  de  celle  liste  esl 
VAIiiiiiift  iiulii/is,  nomiiio  gr'iK'raleiiicnt  (lUibba,  syno- 
nymie du  genre,  dont  nous  nous  occupons. 


LE  JAUDIN 


111 


Les  Mjtiniii  iiUki  cl  cucciiiea,  iioiis  l'avons  dit,  soiil 
dos  pclilos  plantes,  tandis  quo  le  Globha  iiulans  est 
uno  plante  tn-s  robuste  pouvant  atteindre  1  m.  'S)  ;i 
1  m.  50.  Il  est  originaire  de  toute  l'Asie  tropicale,  y 
compris  le  sud  de  la  Chine. 

Dans  cette  espèce  rol>usle,  à  beau  feuillage,  l'inllores- 
cence  est  suporlic.  C'est  do  l'or  et  de  la  neige!  Coniino 
chez  ceux  dont  nous  avons  parlé  au  coinmenceriienl 
de  cet  article,  la  lige  lloraïo  est  terminale  et  elle 
retombe  gracieusement. 

("est  vraiment  une  bonne  vieille  jilajile,  puisqu'elle 
a  été  introduite  vers  17.V2  par  Sir  Joseph  Banks,  un  des 
plus  célèbres  botanistes  de  l'Aiigletorre. 

L'iiillorescence  du  Globba  sullatoria,  ou  itanliain, 
est  fort  étrange:  ses  lleurs  simulent  des  pantins  faisant 
la  cabriole. 

Toutes  ces  plante^  sont  excessivement  faciles  ;i 
cultiver  en  serre  tempérée;  la  terre  de  feuilles  addi- 
tionnée do  bonne  terre  franche  et  un  [leu  d'engrais 
azoté  et  phosphaté,  de  temps  à  autre,  leur  donneront  uno 
riche  végétation. 

Habituées  ;i  la  lumière  abondante  des  ciels  asiatiques, 
ces  plantes  aiment  le  plein  jour;  en  hiver  surtout  alin 
d'obtenir  une  belle  lloraison. 

Pendant  l'été,  la  serre  sera  bien  oinhréc,  car  les  coups 
do  soleil  sont  à  craindre  sur  les  feuilles  fort  tendres  des 
Alpinia. 

Une  lionne  [iratique  consiste  à  leur  faire  prendre  l'air 
en  plein  jardin  pendant  tout  l'été,  c'est-à-dire  de  juin  à 
septembre.  Les  plantes  seront  plus  fortes  et  se  dispo- 
seront niieu.\  à  fleurir. 

Celte  villé^ïlaturo  en  plein  air  est  fort  utile  à  beau- 
coup de  plantes  de  serre  tempérée  et  même  à  quantité 
de  plantes  tropicales. 

Les  lledychinm,  par  exemple,  sont  bien  plus  beaux 
lorsqu'ils  passent  l'été  en  plein  air. 

A.  Van  de.s  Heede. 


BIBLIOGRAPHIE 


Nous  avons  qiioli|UOS  brochures  et  livres  nouveaux  à 
signaler.  .MM.  DenailTe  viennent  de  publier  à  la  librairie  hor- 
ticole dou.x  brochures  fort  intéressantes  pour  un  grand  nombre 
de  personnes  ce  sont  :  Les  Laitues  (1|  nionogiaphie  dans  la- 
quelle ils  décrivent,  avec  leur  compétence  bien  ctmnue,  les 
principales  variétés,  leur  culture,  leur  valeur  alimentaire,  leurs 
cvigences  et  emploi,  la  fumure  aux  engrais  cliiiniques.  les 
parasites  et  maladies.  La  L-lassilication  des  diverses  races  et 
variétés  est  particulièrement  bien  comprise.  L'autre  broiliure 
conçue  dans  le  même  ordre  d'idées  est  intitulée  Hacincs 
fourragères  et  Choux  faurrapers  {2};  elle  sera  certainement 
consultée  avec  proDt  par  tous  ceux  qui  s'occupent  de  ces 
plantas  et  do  leur  culture.  Aux  propriétaires  fonciers  qui  se 
plaignent,  avec  raison,  do  la  porte  du  revenu  de  leurs  terres. 
nous  conseillons  do  lire  attentivement  le  Petit  tnamteldupni- 
priétaire  si/lvieullcur  {'Ji  dont  M.  Sarcé  vient  do  publier  uni' 
3'  édition  à  la  librairie  horticole. 

Dans  cette  brochure  l'auteur  démontre  que  pour  compenser 
la  perte  de  revenus,  ils  ont  grand  intérêt  ;'i  planter  des  essences 
forestières  à  croissance  rapide  :  Peuplier  suisse  dit  Eucalvp- 
tus,  l'in  Sylvestre,  l'in  maritime,  etc.  l'ins  inipnrlniit  et  d'un 
genre  différent  est  le  livre  également  publii'^  à  la  librairie 
agricole  :  Sylviac  Guide  pratique  de  iaplcultrur  aiuateuri'i). 

Cet  ouvrage  est  le  résultat  do  dix  années  de  |iralic|ue  apicole 

(1)  1  broch.  de  54  pages  illustrée  de  nombreuses  gravures,  prix 
0  fr.  6(1  franco  0  fr.  7.'>. 

(i)  4  brDch.  de  9S  pages.  Illustrée  de  nombreuses  gravures,  pri\ 
0  fr.  80  (r.mco  e  fr.  95. 

i;i)  1  broch.  de  'is  p.iges  2  pl.inchcs  hors  texlc  1  franc  franco  1  tr.  !.'>. 

('i)  I  vol.  in-8  grand  format,  de  6<)0  pages,  imprime  sur  bca\i  p.ipicr 
illuslré  de  76  gravures  dans  le  texte  et  de  6  planches  hors  texte 
glacé.  Broché  't  ïr.  franco  4  fr.  6". 


■Pendant  losipielles  I  autour  s'est  attaché,  par  ses  études  et 
ses  observations  coiistnntos  des  nui'urs  des  abeilles,  à  élu- 
lùler  beaucoup  de  poinis  île  leur  histoire  naturelle,  ot  à 
simplilier  considi'Tablemenl  l.i  cnllure  de  ces  industrieux 
insectes,  'l'nut  possesseur  do  jardin  fera  de  leur  rustique  de- 
raoure  le  complément  obligé  de  l'ornement  do  sa  propriété 
ot  do  leur  présence  un  motif  d'agrément  et  d'utilité  quand  il 
apprendra  qu'a  peu  de  frais  on  peut  élever  dos  abeilles  et 
obtenir  un  grand  rendement  do  leur  travail,  sans  jamais  les 
manipuler,  ni  s'e.\|ioser  à  leurs  piqûres,  ot  saura  quo  la  ruche 
à  employer  peut  faire  bonne  figure  dans  les  parcs  les  plus 
élégants. 

L'ouvrage  n'a  rien  do  l'aridité  dos  manuels  didactiques. 
Divisé  on  cinq  parties,  il  offre  un  égal  intérêt  pour  le  praticien 
et  pour  le  naturaliste.  l,e  prenner  y  .apprendra  à  faire  lui- 
même  SOS  ruches  sans  aucune  difliculté,  lo  second  trouvera 
expliquées,  avec  dos  conclusions  dilTi-rentes  de  ce  qui  s'est 
écrit  jusipi  aujourd'hui  l'influence  de  la  chaleur  sur  les  abeilles 
leur  mmlo  d'hiberiuition  ot  certaines  phases  de  leur  vie  active. 

Hknk  Mavmo.nd. 

Traité  élémentaire  et  pratique  de  botanique  agricole,  par  Paul 
Parmentior,  docteur  es  sciences,  directeur  do  la  station  agro- 
nomique de  Besançon.  Un  volume  do  .KiO  pages,  avec  442  fi- 
gures dans  le  texte.  Paris,  0.  Doin  éditeur,  et  à  la  Librairie 
horticole,  )S4  bis,  rue  de  Grenello,  Paris.  Prix,  7  francs. 

Cet  ouvrage  très  complet  et  très  prati<iuo  rendra  les  plus 
grands  services  aux  cultivateurs,  et  mériterait  d'être  atten- 
tivement étudié  par  eus.  Il  a  la  grande  qualité  d'être  rédigé 
par  un  praticien  doublé  d'un  savant,  qui  a  su  y  incorporer 
les  recherches  et  les  progrès  les  plus  récents.  Ses  grandes 
divisions  sont  les  suivantes:  .Structure  et  développement  de 
la  graine  et  de  la  plante;  physiologie  végétale;  rapports  do 
la  plante  avec  lo  sol,  nutrition  ;  les  sols  agricoles,  classifica- 
tion, propriétés,  amendements,  engrais  ;  IJactériacées  etassi- 
milation  de  l'a/.oto  libre;  procédés  culturaux,  sélection; 
reproduction  de  la  plante;  fruits,  leur  conservation  ;  maladies 
des  plantes,  parasitisme;  symbiose  ;  description  des  plan- 
tes :  alimentaires,  fourragères,  industrielles. 

Ija  Vigne  notamment  occupe  dans  cette  dernière  partie 
uno  place  assez  importante. 

Le  programme  quo  s'est  proposé  M.  Paul  Parmentier  est, 
on  lo  voit,  très  vaste  ;  il  est  fort  bien  traité,  et  les  cultiva- 
teurs, ou  d'une  façon  générale  les  personnes  qui  s'intéressent 
aux  plantes  trouveront  dans  ce  livre  uno  encyclopédie  résu- 
mée, très  pratique  et  très  au  courant. 


Sui'iéli'  .\uliomile  (l'iloiliciillurc  de  France 

séance  du   21   mars  lOO'J 
Comité  de  floricl'lture 

D'admirables  Cinéraires  forment  un  lot  présenté  par  la 
maison  Vilmorin.  Nous  n'avions  jamais  vu  de  [liantes  com- 
parables, à  quelque  point  de  vue  que  ce  soit  :  richesse  de 
coloris,  largeur  des  fleurs  (dépassant  10  cent.),  belle  tenue, 
Umpleur  et  verdeur  du  feuillage.  Elles  appartiennent  à  la  race 
lii/hride  à  i/randes  fleurs  eouipacte  et  à  la  variété  vieu.r  rose. 

A  signaler  aussi  très  intéressante  collection  de  Violettes 
apportée  par  .M.  Millet,  de  Bourg-la-lieine,  le  spécialiste  très 
connu.  Parmi  les  24  variétés  présentées  appartenant  à  l'élite 
des  belles  formes,  nous  signalons  JJaroiine  de  llothsdnld. 
La  France,  sulphurea  très  curieuse  par  son  coloris  jaune 
ocracé,  etc. 

Comité  de  culture   .mar.mchèbe 

Toujours  de  belles  bottes  d'Asperges  vertes  et  violettes  à 
.M.  Compoint.  de  Saint  Ouon.I'n  lot  de  .M.  Barbe  de  Noisiel  : 
Asperges  blanclios.  Laitues  Gotte  et  cordon  rouye;  Pommes 
de  terre  quarantaine  et  lioi/al  Kidneii-.l'miscs  Noble,  D'  Mo- 
rère,  Marguerite  Lebrelon,  ne  présentant  rien  d'extraordi- 
naire. 

CO.MITÉ   D'.\nBORICULTURE    FRUITIERE 

Des  primeurs  avec  le  Cerisier  .4 ni/ini'.sc,  portant  2H  fruits,  de 
M.  Loizeau  de  .Senlis  et  les  (Cerises  Antjlaisc  hâtive  et  Bigar- 
reau Jaboulaij,  de  .M.  Léon  Parent,  de  Hueil. 

Des  Pommes  de  CaZci??e fort  belles  à. \f.  Augustin  Chevalier 


112 


LE  JARDIN 


de  Bapiolct  et  do  non  moins  belles  Poires  de  Doyenné  d'hircr 
a  M.  j.  Guerre,  de  Bécon-les-Uruyères. 

P.  IIahiot. 
Comité  des  OnriiioÈES 

Le  lot  rapital  île  celte  siïancei'tnit  présonto  par  MM.  Duviil 
et  fils,  de  Versiiilli's.  lise  composait  de  beaux  (tdontojilos- 
sum,  i|ueli|ues-uns  tout  à  fait  d'i-lite  :  un  '*'.  cri.tptiin  à  fleurs 
très  grandes,  bien  faites,  touti-s  lavées  de  rose,  un  autre 
jaune  soufre,  plusieurs  exiellenls  n.  triumphans.  parmi  !'■> 
quels  la  variété  tnlisi-paluin,  llour  Iri-s  larj^je  et  très  pleine, 
VO.  CoraJinei-tiiiranitum,  ijui  parait  bien  nettement  iider- 
médiaire  entre  les  deux  espèces  indii|uées  par  son  nom;  un 
O.  Coradinei,  YU.  X  lnoclirisliense,  un  O.  Ui/rA-cani/m  à 
macules  1res  rouges  des  O.  luli-opiirpurt-utn  remanpiablcs,  etc. 

M.  Kortin,  jardinier  chez  M.  le  baron  Franchetti,  présentait 
uo  /.i/iiopetalum  X  Pcrreiwiidi  superbement  cultivé  et 
portant  deux  hampes. 

M.  Bert.  de  Colombes,  avait  apporté  le  Cdltlei/a  Mcndcli 
Berti,  <|ui  est  entièrement  blanc,  à  transparence  légèrement 
rosée.  Le  C.  Mcndt-ti  étant  peulétrc  l'espèce  dont  l'albinos 
est  le  plus  rare,  la  variété  dont  nous  parlons  est  certainement 
d'une  très  haute  valeur. 

Krdin  .M.  Dallemapne,  do  Rambouillet,  présentait  le  Ci/prl- 
pt'diurn  X  Tli<iiii;/ris,  ipie  nous  avons  décrit  l'année  ilernièro, 
mais  qui  était  indiqué  celle  fois  comme  issu  du  tessrlalnin 
Ot  du  barbatu-J'citrlii.  origine  très  plausible  en  effet,  et  .M.  Le- 
sucur,  de  Saint-  (;ioud.  avait  apporté  VDnciditnn  lai)i<-lliii'  - 
rum  et  un  petit  bijou,  VO.  piilchilliiin,  à  fleurs  cx(|uises. 

G.  T.-Gniti.NAN 

Lks  compositions  florales 

M.  Garcau  présentait  une  grande  corbeille  d'Hortensias 
bleus,  fort  bien  arrangée  et  nouée  do  rubans  bleus,  formant 
une  jolie  harmonicdc  bleu,  et  une  corbeille  d'Hortensias  roses 
enrubannée  de  rose. 

Ile  circonstaneo  était  l'œuf  de  PAques  Henri  en  tl-'illets  rose 
panaihés  avec  une  longue  jetée  en  gros  o'illets,  parmi  les 
rameaux  d'Asparagus  Hprcnf/eri,  délicatement  voilé  do  gaze 
mauve,  de  .M.  Augustin,  ainsi  qu'un  autr'^  motif  mystique 
inspiré  de  la  Passion.  Ce  motif  fait  do  fleurs  plaquées  et  do 
quelques  toufles  d'Orchidées,  do  Roses  l'unilinr  Trslnul,  de 
rameaux  de  Prunus  Pissanli,  d'Epis  do  blé  forcés,  avait  drt 
demander  beaucoiqi  do  travail,  mais  nous  no  croyons  pas 
qu'il  y  ail  lii'U  d'encourager  beaucoup  les  tentatives  de  co 
genr<>  qui  feraient  vite  tomber  l'art  floral  dans  la  puérilité. 
Tel  a  été,  d'ailleurs,  l'avis  de  la  plupart  des  personnes  pré- 
sentes à  la  réunion. 

.\I.I1F.11T   MAf.MF..NÉ. 


LES  PRODUITS  HORTICOLES  AUX  HALLES 


La  vente  ilos  Heurs  est  Ires  calme;  les  prix  de  la  marchan- 
dise do  choix  extra  sonl  peu  élevés. 
Nous  avons  relevé,  le  ;?.•  mars  les  cours  suivants  : 
Roaet  extra  1"  choix  valent:  Marrrlml  SirI,  do  i  fr.  ."Kl  à 
Ij  Ir.  ;  Paul  Sei/ron  do  (i  à  lu  fr.  ;  Caplain  Clirislij.  de  l'  à  s  fr.  ; 
Im  France,  de  .'I  Ir.  a  s  fr.;  i'iriiii  Urunncr,  do  4  à  10  fr.  ; 
Snfrann  de  0  fr.  *.">  à  1  fr.  25;  Paul  Sabnnnand,  de  1  fr.  ."jO 
h  .'1  Ir.  ;  Préside  lit  Car  uni,  do  C>  à  12  fr.  ;  Niplu-tns,  de  1  à  lu  Ir.  ; 
Maria  l'un  lluutte  do  U  fr.  T.")  à  1  fr.  .V);  Kaisi-rin  Aui/usla 
Virloria.  do  Ti  à  10  fr.;  /.a  Heiin-  de  1  fr.  50  a  t  fr.;  Jules 
Margotlin  do  1  fr.  .Vl  à  t  fr.  Caroline  Teslout  de  4    à  lO  fr. 


Général  Jacqueminot  de  4  à  7  Ir.  Soi>re»ir  de  la  Malmaison 
de  1  fr.  50  à  4  fr.  la  douzaine.  Les  Œillet*  de  choix  valent  de 
0  fr.  75  à  1  fr.  Vi  ;  Cvlosse.  de  :!  (r.  à  ii  fr.  ;  ordinaires,  de 
0  fr.  ."«O  à  1  fr.  75  la  douzaine.  L  Oranger  du  .Midi  va\il  au 
détail  de  o  fr.  00  à  0  fr.  70  le  cent  de  boiituns.  La  Giroflée 
quarantaine,  de  0  fr.  lOà  u  fr.  .10  la  botte.  Le  Résida  de  0  fr.  15 
à  0  fr.  20  la  botte.  La  Violette  du  .Midi  en  moyen  boltelago 
de  lo  il  15  (r.  le  cetd  ;  le  boulot.  0  fr.  25  a  0  fr.  ;tO  la  pièce  ;  do 
Paris  le  bouquet  plat  do  0  fr.  75  à  1  fr.  lo  petit  bouquet, 
5  fr.  le  cent  L.i  Violette  •/<•  Parme  vaut  de  0  fr.  75  à  1  fr.  25 
le  bottillon.  Le  Mimosa  vaut  de  0  fr.  COà  1  fr.  lo  kilo.  L'Ané- 
mone rose  vaut  do  0  fr.  05  à  o  fr.  10  la  botte;  do  Ca<n.  0  fr.  '.M 
à  0  fr.  io  la  douzaine;  Fiil(/ens.  o  fr.  10  la  botte.  L'Anthéml*. 
do  0  fr.  10  a  0  fr.  1".  la  botte.  Le  Muguet  de  0  fr.  .50  ii  1  fr. 
la  botte;  Les  Llllum  llitrrisii  valent  de  •-  fr.  a  10  fr.  ;  ruhrum. 
de  4  à  5  fr.  la  douzaine.  Le  Lllas  en  gerbe  vaut  de  r,  à  s  (r.. 
sur  courtes  tiges,  de  2  fr.  à  .'1  fr.  .'■>0  la  botte.  Le  Narcisse 
vaut  de  u  fr.  lo  à  0  fr.  15  la  botte.  Cannélla,  1  fr.  la  douzaine. 
Le  Myosotis  vaut  o    fr.  75  à  1  fr.  la  bulle. 

La  vente  des  primeurs  a  étc''  assez  active  depuis  (pielques 
jours,  principaloiiioid  en  Fraises  du  Midi  et  des  environs  do 
Paris,  et  en  .\sperges  forcées  du  Vaucluse. 

Les  Fraises  ont  un  peu  baissé  «es  jours-ci  en  raison  d'arri- 
vages plus  considérables  elles  s'écoulent  cependant  assez  faci- 
lement. La  saison  du  .Midi  semble  être  cette  année  en  avance 
de  presque  un  mois  sur  l'aimée  dernière.  On  s'attend  à  des 
arrivages  de  Vaucluse  et  du  Var  pour  la  première  (piinzainc 
d'avril. 

Les    prix   pratiqués  le  2>>  mars  sont  les  suivants  : 

Ananas  de  :<  fr.  50  i\  5  fr.  la  pièce.  Bananes  de  12  à  25  fr. 
le  régime.  Citrons,  de  :;  ;i  ^  fr.  la  caisse.  Figues  de  .'io  il 
00  fr.  les  1I.KI  kilos.  Marrons  de  25  à  VJ  fr.  les  Iw  kilos. 
Noix  do  Coco  de  .'55  il  4o  fr.  le  cent.  Noix  de  30  ii  50  fr.  les 
100  kilos.  Poires  de  20  à  40  fr.  les  liXl  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  de  40  ii  l.sofr.  les  100  kilos.  Raisin*  deserre  blancs 
de  1  (i .  5o  à  2  fr.  50,  noirs  doO  fr.  à  in  fr.  le  kilo.  Raisins  de 
Tboinery  lilam;  de  1  fr.  50  à  5  fr.;  Pruneaux  île  ,S0  à  120  fr.  les 
100  kilos.  Fraises  de  serre  de  2  fr.  :i  5  fr.  la  caisse. 

Los  légumes  s'écoulent  assez  facileinenl. 

Ail  de  40  il  00  fr.  les  loij  kilos.  Artichauts  do  14  à  24  fr.  lo 
cent.  Asperges  aux  petits  pois  de  0  fr.  '■•  a  1  fr.  25  la  botte. 
Asperges  (oicéesde  2  ii  isfr.  la  botte.  Carottes  de  Chevreuso 
de  20  a  .'iO  fr.;  les  communes  de  7  il  !•  fr.  le-  I.im  kilos;  nou- 
velles do  20  à  2S  fr.  les  loO  bottes.  Champignons  de  00  ii 
1.50  fr.  les  K"!  kilos.  Choux-fleurs  de  20  à  7o  Ir.  Choux  pommés 
de  4  il  10  fr.  le  cent.  Choux  de  liriixelles  de  15  ii  .".0  fr. 
les  li"i  kil.is.  Cresson  do  0  fr.  35  à  0  fr.  ',>o  les  12  bottes. 
Céleri  rave  de  n  ir.  o",  a  o  (r.  20  la  pièce.  Cerfeuil  di-  o  (r.  15 
à  0  fr.  25  la  botte.  Ciboule  do  0  Ir.  05  à  o  fr.  os  la  bolle.  Echa- 
lotes de  t'.o  il  no  fr.  les  100  kilos.  EpInardS  de  0  fr.  15  à 
0  fr.  20  le  kilo.  Laurier  de  20  à  IM  fr.  les  loo  kilos.  Mèche* 
de  20(1  25  fr.  les  hKi  kilos.  Navets  de  2S  i\  :i4  fr.  li's  llKl 
bottes.  Oignon*  do  12  i\  V>  fr.  Ie>  |ihi  kilos.  0*ellle  de  20  à 
25  fr.  les  Ion  kilos.  Panai*  de  '.  à  ('•  fr.  les  Iini  bcdles.  Poi- 
reaux de  15ù.'tCfr.  les  l>>o  bulles.  Pommes  de  terre  llullande 
do  IM'i  U  fr.  ;  .Saucisse  rouije  de  0  a  7  fr.  Radis  roses  de  o  (r. 
.50  il  o  fr.  70  les  3  bottes.  Persil  île  4o  a  o  (r.  les  lu)  kilos. 
Salades  diverses  do  s  ii  14  fr.  le  ceid  Tomate*  des  Canaries 
de  120  ,1  21NI  fr.  les  100  kilos.  Thym  d.'  15  a  2o  fr.  les  hHi 
boites.  Endive*  de  45à."iO  fr.  les  100  kilos.  Pommes  de  terre 
nourellt-s  tli-  2S  h  32  fr.  les  lOO  kilos. 

Les  Cerisiers  on  pois  forcés  se  vendaient  le  2îi  mars  do 
15  à  25  fr.  pièce.  V.  D. 


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N"  364 


LE   JARDIN 


20  Avril  1902 


CHRONIQUE 

On  a  préconisé,  avec  un  plein  succès  tJ'aillcurs,  la 
cuisson  do  la  torre  deslinéo  au  rcni[iolago  des  jounos 
plantes,  pour  les  préserver  de  l'atlaquo  de  la  Toile  et 
d'autres  maladies  de  mi'nie  nature.  Mais  il  n'y  a  rien 
de  nouveau  sous  le  soleil,  dit  la  Sagesse  des  nations  et 
rien  n'est  plus  vrai.  En  feuilletant  un  vieux  liouquin, 
je  trouve  un  passage  relatif  à  Du  Bellay,  évcquc  du 
Mans,  au  xvi''  siècle,  qui,  retiré  à  la  campago  pendant 
une  partie  de  l'année,  y  occupait  ses  loisirs  à  la  culture 
de  SCS  jardins.  Tous  les  ans  il  faisait  venir  des  dilT('- 
rontes  contrées  de  l'Europe  des  arbres  et  dos  végélau.v 
nouveaux.  Alors,  comme  do  nos  jours,  les  insectes 
étaient  importuns  ot  leurs  ravages  déjà  sérieux.  C'est 
pour  mettre  un  terme  à  leurs  déprédations  que  du 
Bellay  «  allait  jusqu'à  faire  passer  par  l'eau  bouillante, 
les  terres  qu'il  destinait  à  élever  certaines  plantes 
rares;  afin  d'exterminerainsi  non  seulement  les  insectes 
dévorants  que  recelaient  ces  terres,  mais  encore  leurs 
œufs,  si  elles  en  contenaient  quelques-uns  ».  C'est  donc 
un  usage  déjà  vieux  de  trois  siècles  qu'on  a  fait  revivre 
récemment,  en  le  perfectionnant. 

*  • 

Les  partisans  de  Tepandage  et  des  champs  d'épura- 
tion, seraient  charmés  de  trouver  un  procédé  analogue 
de  purilication.  En  attendant,  l'administration  vient  de 
leur  porter  un  coup  droit  qui  est  loin  de  leur  plaire.  Le 
Ministre  des  travaux  publics  vient  en  effet  d'interdire 
la  culture,  dans  les  terrains  arrosés  à  l'eau  d'égout,  des 
légumes  et  des  fruits  destinés  à  être  mangés  erus. 
Cjue  les  temps  sont  changés!  Il  était  admis  jusqu'ici 
que  la  terre  cultivée  était  le  plus  idéal  et  le  plus  parfait 
des  filtres,  détruisant  les  microbes  de  toute  nature,  à 
tel  point  que  les  cnlhousiastes  buvaient  avec  délices 
l'eau  des  drains  de  Gennevilliers  et  la  trouvaient  supé- 
rieure à  la  meilleure  des  eaux  de  table;  quolos  microbes 
engendreurs  dos  maladies  —  les  palliogcnes  —  péris- 
saient rapidement  au  contact  des  microbes  de  la 
putréfaction  ;  que  les  radicelles  des  plantes  s'opposaient 
énergiquemenl  à  l'entrée  dans  le  corps  des  végétaux 
des  microbes  de  toute  sorte.  C'était  des  articles  d'E- 
vangile auxquels  il  était  défendu  de  toucher  et  qu'il 
n'était  même  pas  permis  de  mettre  en  doute. 

Maintenant,  tout  cela  est  déclaré  faux,  plus  que  faux, 
archifaux.  Les  microbes  font  1res  bon  voisinage  et  ne 
se  disputent  plus.  Il  y  a  mieux  :  ils  se  laissent  attirer 
par  les  radicelles  et  entrent  dans  les  plantes,  sans  se 
taire  prier.  Au  lieu  de  mourir  dans  l'eau  d'égout,  le  ba- 
cille de  la  tuberculose  y  trouve  un  milieu  do  culture  des 
plus  favorables  et  ses  colonies  y  pullulent  rapidement 
au  lieu  de  s'y  noyer  ou  de  s'y  asphyxier.  Il  y  est  aussi 
virulent  au  bout  de  dix  mois,  comme  au  premier  jour. 

Une  expérience  de  MM.  Wurtz  et  Bourges  est 
décisive  à  cet  égard.  Des  pots  remplis  de  terre,  ense- 
mencés de  radis,  de  laitue,  de  cresson,  ont  été  arrosés 
avec  de  l'eau  contenant  des  cultures  du  bacille  de  la 
tuberculose.  Au  bout  de  quelque  temps  on  inoculait 
des  fragments  de  feuilles  dans  le  péritoine  do  cochons 
d'Inde.  Dix-huit  fois  sur  trente,  les  pauvres  animaux 
étaient  devenus  tuberculeux.  Avec  le  microbe  do  la 
fièvre  typhoïde,  les  résultats  ont  été  positifs  dans  tous 
les  cas.  Donc  les  feuilles  des  radis,  des  laitues,  du 
cresson  recelaient  les  redoutables  ennemis  de  l'espèce 
humaine.  Les  plantes  et  les  légumes,  selon  toute  pro- 
babilité, jouent  le  même  rôle  que  les  vers  de  terre  envers 
le  microbe  du  charbon.  Ils  doivent  ramènera  la  surface 
du  sol,  en  pleine  lumière,  les  bacilles  pathogènes,  le 


long  de  leurs  liges  et  à  la  surface  de  leurs  feuilles.  On 
a  bien  déclaré,  comme  fiche  de  consolation,  que  seuls 
les  légumes  qui  poussent  prés  du  sol  sont  susceptibles 
de  transporter  avec  eux  les  germes  malsains;  quant  a. 
ceux  qui  sont  plus  élevés  sur  tige,  tels  que  les  arti- 
chauts.lcs  tomates  otc,  lisseraient  totalcmentindcmiies. 
Malgré  celte  distinction  subtile,  l'arisiens  rnéliez-vous 
des  légumes  des  champs  d'épandage  et,  si  vous  pouvez 
vous  dispenser  des  les  consommer,  faites  le  sans 
hi'siler.  Vous  no  pourrez  que  vous  en  bien  trouver. 
Quant  aux  cultivateurs,  ils  s'en  trouveront  probablement 
plus  mal  :  il  est  péniljle  d'entendre  leurs  doléances  et 
leurs  réclamations,  mais  charité  bien  ordonnée  com- 
mence par  soi-mi'mo  et  la  méfiance,  en  bien  des  cas,  est 
souvent  le  commencement  de  la  sagesse. 

•  » 

La  conscrvalion  des  fruits  pendant  l'hivor  est  un 
sujet  toujours  d'actualité  et  qui  intéresse,  au  plus  haut 
point,  le  producteur  aussi  bien  que  le  consommateur.  11 
n'est  pas  d'un  médiocre  intérêt  do  constater  que  le 
procédé  par  réfrigération  no  date  pas  d'aujourd'hui,  mais 
qu'il  est  né  hier,  voire  même  avant-hier.  Le  Grand 
d'Aussy,  dans  son  Histoire  de  la  vie  privée  des  fran- 
i,'ais,  un  vrai  trésor  de  faits  s'adaptant  à  toutes  les  cir- 
constances de  la  vie,  écrit  textuellement  ce  qui  suit 
«  le  P.  Berticr,  oratorien,  a  cru  que  s'il  enfermoit  des 
fruits  dans  une  glacière  au  milieu  de  la  glace  même,  il 
les  défcndroit  contre  le  double  iirincipe  do  dissolution 
qui  tend  sans  cesse  à  les  détruire.  Il  a  donc  essayé  de  les 
arranger  par  lits  garnis  de  mousse,  dans  des  pots  de 
grès  cylindriques,  que  l'on  connnit  à  Paris  sous  le 
nom  de  pot-à-beurre,  ot  de  placer  ensuite  les  pots,  la 
bouche  en  bas,  au  milieu  de  la  glace  même.  L'espace 
qu'il  lui  falloit  pour  cela  était  préparé  d'avance  au 
moment  ou  l'on  remplissnit  la  glacière.  Le  P.  Berthicr 
y  posoit  debout  une  certaine  quantité  de  petites  perches 
liées  faiblement  par  les  deux  extrémités.  Il  n'avait  plus 
après  cela  qu'à  enlever  les  perches,  lorsqu'il  lui  falloit 
de  la  place  pour  ses  pots;  elles  lui  donnrjient  exacte- 
ment celle  dont  il  avait  liesoin  ». 

Tous  les  fruits,  traités  de  cette  manière,  ne  se 
conservaient  paségah'ment  bien.  Lcsmelons,  les  cerises 
les  groseilles,  les  fraises  et  les  pois  s'en  sont  générale- 
ment bien  trouvés,  mais  la  mousse  leur  communiquait, 
paraît-il,  un  goût  désagréable.  «  La  méthode  du  P.  Bcr- 
thier,  concluait-on,  fut-elle  aussi  sûre  qu'elle  l'est  peu 
<m  lui  objecterait  encore,  comme  à  la  plupart  de  toutes 
les  expériences  des  savants,  de  ne  pouvoir  s'employer 
ni  en  tous  lieux,  ni  par  toutes  sortes  de  personnes  ». 
Malgré  les  insuccès  éprouvés,  il  n'en  est  pas  moins 
vrai  qu'il  y  a  plus  do  deux  siècles, un  homme  doué  d'un 
bon  esprit  d'observation,  avait  songé  à  la  réfrigération. 

■M 

»    • 

Le  Céleri,  malgré  la  consommation  qui  s'en  fait 
dans  les  villes,  n'est  en  E'rauce  que  l'objet  d'une  culture 
relativement  peu  importante,  surtout  si  nous  établissons 
une  comparaison  avec  ce  qui  se  passe  aux  Etats-Unis. 
Il  en  faut  à  toutes  les  époques  de  l'année,  aussi,  a-t-on 
créé  des  cultures  d'une  étendue  considérable,  dans 
certaines  parties,  du  sud  de  la  Californie.  Dans  le  comté 
d'Orange,  à  la  ferme  do  \\'estniinster,  800  hectares  qui 
lui  sont  consacrés,  en  transportent  annuellement  sur  le 
reste  do  la  confédération,  un  millier  de  vagons,  pour 
le  joli  chilTre  de  1.000.000  francs.  N'uUe  part  au  monde 
le  Céleri  n'est  cultivé  sur  une  aussi  vaste  échelle.  La 
récolte  a  lieu  pendant  l'hiver  dans  les  régions  du  centre 
et  sur  les  côtes  de  l'Atlantique,  au  moment  où  ce 
légume  est  le  plus  recherché  et  où  il  se  vend  au  meilleur 
prix.  P.  Hariot. 


114 


LE    JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Décorations.  —  M.  Cari  I.ackiier;  dinxlcur  royal 
d'Iiorliiulliire,  Pi<''siilenl  de  la  Socii^U-  Royale  d"Iloili- 
cullure  ili'  Prusse,  vice-itrésidenl  du  jury  «le  la  classe  17 
(Fleurs  C'I  plantes  de  serre)  à  l'Exposition  Universelle 
de  l'JOO,  vient  d'ôtre  nommé  commandeur  du  Mérite 
Agricole. 

Mérite  agricole.  —  A  roccasion  de  diverses  solen- 
nités, la  decuration  du  Mérite  agricole  a  été  conféri'C 
par  divers  décrets  et  arrêtés,  aux  personnes  ci-aprcs 
désignées  : 

Grade  de  Chevalier  : 
M.M. 

Harl(ulée,  pépiniériste  à  Lisieux  (Cal  vados),Boismenus 
jardinier  fraisiculleur  à  Paris,  Courtois,  horticulteur  à 
Sceaux  (Seine),  Grégoire,  horticulteur  à  Saint-Maur- 
des-Possés  (Sel  ne),  Jamlion,  horticulteur  à  Sain  l-Elicnne, 
Jounlan,  administrateur  de  la  Société  des  jardiniers  de 
Cliatou  (Seine-el-Oise  ,  Lecuyol,  jardinier  à  Louve- 
ciennes  (Seine-et-Oise),  Lejeune,  jardinier  à  Bougival 
(Seine-el-Oise),  Miclion,  directeur  des  écoles  de  grelTage 
de  Saint-Marcelin  (Loire),  Ozanne,  vice-président  de  la 
Société  des  jardiniers  de  Cliatou  (Seine-et-Oise),  Paclie, 
jardinier  à  Bordeaux,  Plaudet  père,  horticulteur  à 
l'onloise  (Seine-et-Oise). 

Cadeau  du  Tsar.  —  M.  Viger  a  reçu  de  l'anihassade 
de  Russie  la  lettre  suivante: 

Paris,  le  1'  avril  l'.'U:?. 
Monsieur  le  sénateur, 
Hoconnaissiint  les  servii'os  (lislirigués  rendus  par  vous  à 
la  section  russe  do  l'E.vpnsition  universelle  do  l'.KJO.  Sa  .Ma- 
jesté rEtuporcur  ma  cliaigo  do  vous  faire  parvenir  le  sou- 
venir ci-joint,  orné  des  initiales  impériales  rehaussées  do 
brillants. 

ICn  m'acquittant  do  cet  agréable  devoir,  je  saisis  cotte 
occasion  pour  vous  prier,  Mrinsioiir  le  Sénateur,  d'agréer 
l'assurani^o  «le  ma  tioutc  considération. 

L'timbttssailt-nr  de  liiixsii; 
L.  Ol'HOl'SSdl'l'. 
Ce  souvenir  consiste  en  un  élégant  coflrel  d'or  dont 
le  couvercle,  outre  les  initiales  de  Nicolas  11,  est  décoré 
de  pierr(>s  précieuses. 

Tous  nos  compliments  a,  M.  Viger  pour  co  Iciiioi- 
gnage  flatteur  que  lui  donne  le  souverain  ami  cl  allié. 

L'Association  pomologique  qui  s'occupe  de  toutes 
les  questions  relatives  au  choix  et  à  la  culture  des 
pommiers  cl  plus  spécialement  des  pommiers  ii  cidre, 
et  à  l'industrie  du  cl<lre,  s'est,  il  l'occasion  du  Concours 
général,  réunie  à  Paris,  au  siège  de  la  Société  Nalionulo 
d'ilorliculluro,  le  1:.'  avril,  sous  la  jirésidence  de  M.  Lc- 
gludic,  sénateur. 

Après  avoir  [iris  connaissance  des  rapports  du 
secrétaire  général  et  du  trésorier,  l'assemliléc  a 
approuvé  les  programmes  du  Congrès  et  du  Concours 
qui  se  tiendront  à  .Vmiens  du  12au  l'Joctobre.  Il  en  a  été 
de  même  des  programmes  du  Congrès  ot  du  lioncours 
qui  auront  lieu  a  Pau.  à  fln  septembre,  et  auxquels 
ra.ssoclalion  donne  son  patronage  oOlciel. 

L'association  a  ensuite  décidé  de  transférer  a  Paris 
Bon  siège  administratif. 

La  réuniiin  a  précédé  un  déjeuner  auquel  assisl.-iienl 
un  grand  nombre  do  iiieml)r<'s. 

Société  des  chrysanthémistes  du  Nord.  —  l.o 
bureau  <^l  le  (::omilé  de  la  Socii-lé  sont,  pourl'année  11*02, 
constitués  comme  suit  : 

Pri'sident,  M.  Pli.  do  Montigny,  propriétaire  a  Lille; 
premier  vice-président,  M.   O.   Fanyau,   proprii-lalrc  à 


Ilellemmes;  vice-présidents,  MM.  V.  Wulvéryck,  pro- 
priétaire à  Canleleu-Lille;  Richard-Lesay,  docteur  en 
médecine  à  Lille;  et  E.  Mulnard,  horticulteur  a  Saint- 
Maurice-Lille;  secrétaire  général,  M.  Jules  Nisse,  horli- 
cultcur  à  Lc/.ennes;  secrétaire  adjoint,  M.  Montaigne 
Quétu,  marchand  grainier  à  Lille:  trésorier,  M.  Vérin, 
chef  de  culture  a  Saint-Mauricc-l.ille. 

Comité  administratif  :  MM.  Henri  Bernard,  jardinier 
à  Tourcoing;  Cochetcux,  jardinier  à  Lille;  Allreil  Den- 
gremont,  jardinier  à  Loos;  Dagniaux,  jardinier  a  Wat- 
lignics;  Armand  Delannoy,  jardinier  à  la  Madeleine- 
lez-Lille;  Louis  Delcsalle,  horticulteur  à  Thuniesnil; 
Camille  Drapier,  jardinier-chef  à  Armentières;  Pierre 
Dutrie,  horticulteur  à  Steenwerck  ;  Lucien  François, 
jardinier  à  Lomme;  Kinard,  jardinier  à  Canleleu-Lille; 
Saint-Léger,  jardinier-chef  de  la  ville  de  Lille;  Paul  Thi- 
baut, jardinier  à  l'érenchios. 

Congrès  des  Rosiéristes.  —  Le  VP  Congrès  de  la 
Société  française  des  rosiériste^  aura  lieu  à  Marseille 
le  vendredi  Id  mai,  ii  9  heures  du  matin.  Ce  Congrès, 
organisé  avec  le  bienveillant  concours  de  la  Société 
d'Horticulture  ol  de  Botanique  des  Bouchesdu-Rlione, 
coïncidera  avec  une  importante  Exposition  d'Horti- 
culture. 

M.  Viger,  sénateur,  ancien  ministre  de  l'Agriculture, 
Président  de  la  Société  Nationale  d'Hortii'ulturo  de 
France  a  bien  voulu  accepter  la  Présidence  d'honneur 
du  Congrès,  dont  les  séances  auront  lieu  au  siège  de  la 
Société  d'Horticulture,  f),  place  du  Lycée. 

Expositions  annoncées.  —  La  Société  «l'Horticul- 
ture de  l'icardie,  or;.'anise  pour  les  28  juin,  2"J  el.'iOjuin, 
une  exposition  de  fleurs  en  pots  et  coupées  et  garni- 
tures florales.  Les  demandes  d'admission  doivent  élre 
adressées  avant  le  1"  juin  à  M.  Dec.iix-Matifar,  prési- 
dent de  la  Snciélé.  7,  rue  ilii  Cange,  à  Ainieii!:. 

Exposition  d'horticulture.  —  Nous  rappelons  que 
l'exposition  d'horticulture  se  tiendra  du  21  au  2()  mai 
dans  les  serres  du  Cours-la-Reine.  Elle  comporte  tous 
les  produits  de  riiorlicullure. 

Le  dernier  délai  pour  les  demandes  d'admission  est 
le  11  mai. 

Exposition  de  Lille.  —  Nous  avons  déjà  annoncé 
l'I'Aposilion  dllorllculture  organisée  à  Lille  comme 
annexe  à  l'ExposIlion  générale  qui  se  tiendra  prochai- 
nement dans  cette  ville. 

Nous  venons  de  recevoir  le  programme  des  concours 
permanents  qui  auront  lieu  dans  les  jardins  de  l'Expo- 
sition du  !'■'■  mai  au  P''  octobre. 

Co  règlement  reproduit  la  plupart  des  cllsposilions 
prises  l«>rs  des  concours  permanents  de  l'Exposition 
Universelle  de  l'.tOO. 

Les  demandes  d'admission  sont  reçues  jusqu'au 
iO  avril. 

Prix  à  l'auteur  du  meilleur  mémoire  relatif  à 
l'influence  de  l'électricité  sur  la  végétation  —  La 
«  .Société  agraire  »  de  Lombardie  dfinnera  un  prix  de 
i,.">00  fr.  il  l'auteur  du  meilleur  mémoire  consistant  en 
une  exposition  critique  de  tout  co  qui  a  été  fait  en 
Uallo  et  à  rétr.inger  pour  étudier  l'influence  de  l'élcc- 
Iricilé  sur  la  vc-gétalion  ol  sur  les  proiluils  dos  industries 
agricoles.  Les  mémoires  devront  cire  envoyés  à  la 
.Sociéli'  (Milan,  Palaz.r.o  Arcivescovlle)  avant  le  ;iO  sep- 
tembre i'.tii;!.  {  [ijriridlitra  tiiddcriia,  i'>  avril  l'.K)2). 

Œuvres  Trançaises  à  l'étranger.  —  L'aniliassadeur 
de  l'rance  a  Londres,  M.  Paul  l'.ambon,  organisi-  pour 
la  fln  du  mois  do  mai  prochain  une  grande  vente  au 
profil   des  (I '.livres   françaises  on  Angleterre,  muvrrs 


LE    JAIIDIN 


11.-. 


éminemment  inloressanles  et  qui  ont  :i  faire  face  à  des 
charges  extrêmement  lourdes. 

Nous  avons  reçu  de  la  Chambre  de  Commerce  fran- 
çaiso  à  Londres  une  circulaire  relative  à  cotte  fêt'i  rha- 
ritable,  sur  lafiuello  nous  tenons  ii  appeler  l'attcntinn 
lie  nos  loi'tours.  Tous  les  dons  en  argent  ou  en  nature 
sont  accueillis,  et  la  liste  en  sera  publiée  dans  le  journal 
Le  Figaro. 

Bureau  Horticole  des  Etats  Unis.— Sous  le  nom  de 
liureiKi  iif  Phiiit  hiiliistriK  il  e.xisto  une  section  du 
Ministère  de  l'Agriculture  aux  Ktals-Unis,  organisée  en 
juillet  l'.iOl,  et  uniquement  destinée  aux  recherches  de 
physiologie  et  de  pathologie  végétales,  aux  recherches 
et  aux  expériences  botaniques  ;  études  do  gazons  et 
do  plantes  fourragères;  éludes  pomologiques;  semis  et 
acclimation  de  plantes;  et  toutes  autres  questions  inté- 
ressant l'horticulture  et  l'agriculture. 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  do  ce  bureau, 
disons  qu'il  comprend  u«  directeur,  et  trente-cinq  expé- 
rimentateurs :  botanistes,  physiologistes  et  patholo- 
gistes.  Il  existe  un  mycologue,  un  cliimisto  et  nu  expert 
en  tabacs. 

Le  chauirage  à  l'électricité.  —  A  la  Société  d'Iior- 
lieulturo  de  Prusse,  dernièrement,  un  horticulteur, 
M.  Fraii/.  Ulutli.  a  fait  une  eommunication  au  sujet  ilo 
l'emploi  de  l'électricité  en  horticulture,  et  particulière- 
ment du  chaulTage  par  l'électricité.  M.  Hluth  s'est  livré 
à  des  essais  d'où  il  conclut  qu'il  faut  employer,  avec 
cet  agent,  un  moilus  operandi  particulier  :  au  lieu  do 
chauller  un  objet  de  surface  volumineuse  placé  dans  la 
serre  et  qui  élève  la  température  do  l'air  qu'elle  ren- 
ferme, il  y  a  avantage  à  faire  passer  de  l'air  dans  un 
petit  appareil  où  il  s'échauffe,  et  à  introduire  ensuite  cet 
air  dans  la  serre. 

M.  Peschke,  ingénieur,  a  pris  ensuite  la  parole  et  fait 
remarquer  que  la  production  de  chaleur  au  moyen  de 
l'électricité  est  fort  coûteuse.  Il  y  a  longtemps  déjà  que 
l'on  sait  la  pratiquer;  par  exemple  il  y  a  des  systèmes 
de  chauffage  par  l'électricité  dans  les  tramways  de 
Xew-York;  mais  on  ne  les  utilise  presque  jamais. 
Quoique  l'on  dispose  pour  le  fonctionnement  des  tram- 
ways un  courant  constant  très  énergique,  dont  une 
grande  partie  est  perdue,  le  chauffage  par  l'électricité 
coûterait  encore  trop  cher. 

Il  n'y  a  aucun  doute  sur  ce  point,  et  même  dans  les 
régions  montagneuses  où  d'heureux  villageois  ont 
l'avantage  de  pouvoir  s'éclairer  presque  pour  rien  grâce 
à  l'électricité,  on  ne  songe  pas  à  l'employer  pour  se 
chauffer.  Xéanmoins  il  est  bon  do  prendre  note  des 
remarques  de  M.  Bluth. 

Rose  nouvelle  :  Souvenir  de  Pierre  Notting.  — 

Le  Join'/uil  lies  li'uses  i.\sins  son  numéro  de  janvier,  publie 
une  chromolithographie  de  cette  nouveauté  que  la 
maison  Soupert  et  Xotting  de  Luxembourg  met  au  com- 
merce le  i"  avril  prochain.  Il  a  été  dit  beaucoup  de 
bien  de  cette  rose  que  nous  serons  bientôt  à  même 
d'apprécier. 

Eglantier  sans  épines  (Rosa  canina  inermis).  — 
.M.  P.  Lambert,  l'habile  iiraticien  de  Trèves-sur-Moselle. 
possède  un  églantier  totalement  dépourvu  d'épines, 
qu'il  aurait  reçu  de  M.  Gillemot  de  Budapest.  Plusieurs 
cultivateurs  de  la  région  lyonnaise  ont  eu  et  ont  encore 
dans  leurs  cultures  dos  variétés  analogues  d'églantiers 
à  rameaux  non  épineux.  M.  Pernet  père  cultiva  iicndant 
plusieurs  années  un  églantier  de  ce  genre.  11  dut  cepen- 
dant l'abandonner  comme  porte-greffe  parce  qu'il  était 
trop  drageonneant,  c'est-à-dire  qu'une  fois  greffé,  la  sou- 


che émettait  de  troj)  immbrcux  sauvageons.  Un  autre 
horlirtilteur  lyonnais,  aujourd'hui  décédé,  M.  Lapcuto, 
a  cultivé  et  longtemps  reproduit  do  semis  un  églantier 
sans  épines  qui  avait,  celui-ci,  le  défaut  d'être  un  peu 
rampant.  Il  en  résultait  une  gène  pour  l'ouvrier  chargé 
d'écussonner  ces  églantiers,  rez-do-terre,  sur  le  collet, 
suivant  la  méthode  lyonnaise  aujourd'hui  partout  ré- 
pandue et  employée.  M.  Gamon  possè<le  lui  aussi  un 
églantier  non  épineux  qui  parait  devoir  remplir  toutes 
los  conditions  requises  pour  faire  un  porte-grelle  do 
bonne  qualité. 

Un  églantier  sans  épines  serait  sans  doute  précieux 
pour  la  greffe  en  écusson.  L'ouvrier  ne  serait  pas  gêné 
par  les  aiguillons  (bien  que,  dans  la  pratique  il  y  attache 
[lou  d'importance).  .Mais  cette  absence  d'épines  no  suffit 
pas;  il  faut,  comme  on  lésait,  beaucoup  d'autres  qualités 
l)0ur  faire  un  excellent  sujet  porte-greffe. 

Lutte  contre  l'Eudemis  botrana  et  la  Cochylis.  — 

Plusieurs  constructeurs  ont  repondu  à  l'npiiel  de  la 
.Société  d'Agriculture  do  la  Gironde  et  sont  venus  prou- 
ver aux  nombreux  viticulteurs  réunis  le  17  mars  dernier 
au  Parc  Bordelais  que,  répondant  aux  désirs  des  pro- 
priétaires ils  avaient  trouvé  le  moyen  d'employer  utile- 
ment les  anciens  appareils  à  sulfater  par  l'adaptation 
d'une  nouvelle  lance  et  d'un  jet  spécial. 

Une  nouvelle  maladie  de  la  vigne.  .^Milan,  mars).  — 
Une  revue  agricole  de  Milan  annonce  qu'on  vient  de 
découvrir  une  nouvelle  maladie  de  la  vigne  qui  porte 
le  nom  de  «  rancet  ».  Cette  maladie  se  manifeste  dans 
les  pépinières  de  plants  américains,  que  l'on  avait 
introduits  comme  susceptibles  de  résister  au  phylloxéra 
et  se  répand  dans  les  régions  où  l'on  a  substitué  ces 
derniers  aux  vignes  altointcs. 

Jusqu'à  présent  cette  maladie  no  s'est  développée 
qu'en  Sicile.  Elle  attaque  la  partie  supérieure  de  la 
plante,  sans  pénétrer  dans  les  racines  et  supprime  la 
production  du  fruit,  colle-ci  est  remplacée  par  une  très 
nbiindante  poussée  do  liourgcons  qui  rendent  d'abord 
la  plante  stérile  et  la  font  ensuite  mourir.  Le  ministre 
italien  de  l'agriculture  et  du  commerce  a  donné  des 
ordres  pour  que  cette  malailie  soit  tout  particulièrement 
étudiée.  Il  a  envoyé  des  spécialistes  en  Sicile,  avec 
mission  de  se  faire  une  idée  exacte  de  ce  nouveau  fléau  ; 
un  premier  rapport  du  professeur  G.  Briosi  adressé  au 
ministre  donne  une  minutieuse  description  et  une 
analyse  très  détaillée  des  symptômes  de  la  marche  de 
cette  nouvelle  maladie,  reconnue  infectieuse. 

L'unique  remède  proposé  jusqu'ici  est  de  détruire  les 
plants  atteints  du  rancet,  de  brûler  toutes  les  vignes 
malades;  et  de  laisser  s'écouler  quelque  temps  avant  de 
les  remplacer  ^1). 

Importations  de  fruits  en  Angleterre.  —  D'après 
le  Gnrdners'Chroincle,  le  vapeur  Oinrah  de  la  «  Orient 
Company's  »  est  attendu  à  Londres  le  2(5  avril  avec 
L^SOOO  caisses  de  pommes  venant  de  Hobart  (Nouvelle 
/.(■lande);  le  vapeur  Occaiia  est  attendu  le  4  mai  avec 
20  000  caisses. 

Arbres  de  commémoration.  —  Il  est  coutume,  en 
Angleterre,  de  planter  des  arbres  commémoratifs  chaque 
fois  qu'il  se  produit,  dans  la  famille  ou  dans  l'état,  un 
événement  heureux  ou  mémorable. 

On  se  préoccupe  actuellement  beaucoup  dans  le 
Koyaume-Uni  de  ce  que,  le  couronnement  du  roi  ayant 
lieu  en  juin,  l'on  se  trouvera  ;i  l'époque  la  plus  défa- 
vorable pour  la  transplantation  et  la  reprise  desarbres. 
Certains  proposent  de  faire  les  plantations  a  l'automne  ; 

II)  Communication  <lu  consulat. 


110 


LE  JARDIN 


elles  seraient  ainsi  faites  dans  l'année  du  couronnement, 
rom|iliraipnl  le  but  proposé  et  les  arbres  auraient 
toutes  chances  de  roussite. 

Les  pépiniéristes  anglais  auraient  pout-ôlre  pu 
réaliser  de  brillantes  affaires  s'ils  avaient  au  cdurs  de 
l'hiver,  mis  en  pot  ou  en  iianiers  de  jeunes  arbres,  qui 
se  seraient  ainsi  trouvés  dans  des  conditions  favorables 
pour  la  mise  en  place  en  juin  avec  toute  chance  de 
reprise.  Pout-ôtre  n'est-il  pas  encore  trop  tard  pour  cer- 
taines esscni'es'.'  Nous  donnons  à  nos  confrères  d'Outre- 
Mancho,  cette  idée  pour  eo  qu'elle  vaut,  n'étant  pas  bien 
sûr  d'ailleurs  qu'ils  ne  l'aient  pas  déjà  mise  en  pratique. 

Concours  de  plans  de  jardins.  —  Pour  la  première 
fois  un  eoiicouis  en  loge  pour  l'étude  d'un  plan  de  jar- 
din a  eu  lieu  le  dimanche  13  et  le  lundi  14  avril.  La 
première  des  deux  séances  durée  au  siège  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  avait  pour  objet  l'étude  du 
plan  et  des  profils,  et  la  seconde  était  destinée  à  l'étaltlis- 
scment  d'un  projet  de  plantation. 

Cette  excellente  innovation  a  été  couronnée  de  succès; 
neuf  concurrents  y  ont  pris  i)arl.  Comme  cotte  parlicdu 
concours  était  éliminatoire,  trois  d'entre  eux  ont  été  éli- 
minés et  six  ont  été  admis  ;i  présenter  un  plan  rendu 
et  un  état  dériiiitif  de  plantation.  Parmi  les  projets 
retenus,  il  en  est  de  très  intéressants. 

Le  jury  était  composé  de  MM.  Martinet,  président; 
Riousse,  secrétaire;  Contai,  Lussoaii,  Bohn  ;  assistés  de 
MM.  Vaclierot,  président  du  comité  des  exposilons, 
Ozanne,  Michel  et  Touret  représentant  différents 
comiti's. 

Nécrolog-ie.  —  M.  lîmilien-Jean  Renou  directeur  de 
roliser\  atoire  météorologique  du  Parc  de  St-Maur,  est 
mori  le  0  avril  à  l'âge  de  87  ans.  Il  fut  un  des  fonda- 
teurs do  la  Socji-té  mé|ioro]oj.'ique  de  France  dont  il  lut 
président. 

Nous  avons  lo  regret  d'annoncer  la  mort  de  M.  Lar- 
balétrier.  Albert  Larbalétrier  était  né  à  Paris  en  18()3. 
Ssorli  diplôme  de  Grignon,  en  ls<3,  il  lut  envoyé  comme 
professeur  d'.Vgriculture  et  sous  directeur  à  la  forme- 
école  de  la  Piltière  (Sarthe).  Il  y  resta  dix-huit  mois  et 
fut  nommé  ensuite  à  l'Ecole  pratique  d'Agriculture  de 
Berthonval  (Pas-de-Calais),  pour  y  enseigner  les  sciences 
physyques.  Pendant  onze  années,  Larbalétrier  enseigna 
a  Herthonval;  entre  temps,  il  créa  un  cours  d'Agricul- 
ture au  collège  de  Saint-Pol.  En  1896,  il  fut  cnvoyi'  sur 
sa  demande  et  pour  raison  de  santé,  à  l'Ecole  pr.itique 
d'Agriculture  d'tJraisons  (Uasses-Alpes).  Il  resta  la  pen- 
dant cinq  années,  et  y  créa  le  laboratoire  agricole  dépar- 
temental. iJésirant  se  rapprocher  de  Paris,  il  demanda 
la  chaire  des  sciences  physiques  do  l'Ecole  pratique 
d'Agriculture  do  (jiand-Jouan.  Il  y  arriva  en  décem- 
bre IK'.W.  ("est  là  qu'il  devait  terminer  sa  carrière  si 
bien  remplie. 

Monsieur  L<iuis  Rouland  chevalier  du  Mérite  Agri- 
cidc,  jardinier  principal  à  l'Ecole  .Nationale  d'Horticul- 
ture (le  Versailles  est  décédé  après  une  longue  el  dou- 
loureuse rnaladie.  Excellent  |>raticien,  il  a  initié  aux 
pratiques  do  l'arboriculture  de  nombreuses  générations 
d'élevé»  i|ul  appreinlront  sa  mort  avec  regret. 

.\u  début  il  avait  travailli'  dans  diflércntcs  maisons 
notannncnl  chez.  Rouger-Sauvièrc,  puis  il  était  eiitré~î>n 
lS>ïî  a  l'orplKdinat  d'Igiiy.  C'est  de  la  que  .M.  Hardy 
ayant  remarqué  la  bonne  tenue  do  son  vergor  lo  lit  venir 
a  Versailles  en  1874.  l-ji  IS7ij  il  fut  chargé  de  la  section 
d'-\rboriculture.  Il  était  âge  do  Gl  ans. 

Nous  apprenons  également  la  mort  de  M.  Ernest- 
Auguste  Delahaye,  chevalier  do  la  Légion  d'honneur, 


olticier  du  Mérite  Agricole.  Il  était  âgé  de  64  ans. 
M.  Delahaye  qui  dirigeait  depuis  noml.ireuses  années 
son  commerce  de  graineterie,  était  bien  connu  du 
momie  horlicol?. 

Nous  enregistrons  encore  avec  regret  la  mort  de 
M.  Claude  Jacquier-Roux,  chevalier  du  Mérite  agricole, 
horticulteur  à  Nice. 

On  nous  signale,  d'autre  part,  la  mort  de  M.  le 
D''  Charles  Ohisen,  agronome  italien,  membre  de  la 
Commission  internationale  d'Agriculture,  el  de  M.  J. 
Klinge,  bolaniste  en  chef  du  Jardin  Impérial  botanique 
lie  SaiiitPétersbourp. 

Expositions  annoncées 

Anvers  i  licl^niiue),  ■^'i-.is  avril.  Iv.vposilion  générale. 

Aix-cu  Provence,  ï7  avril-l"  août.  Mxp.  inlernalionalc  et 
coli>loniule. 

Budapest,  i  Hongrie),  3  au  12  mai; 

Marseille,  du  15  au  \H  mai  ;  Congrès  de  la  Société  française 
dos  tlosiérislps. 

Langres,  17  au  !<•  mai. 

Paris,  '^l  au  211  mai.  Exposition  printanière  de  la  Société 
Nalhiiiale  aii.x  serres  du  Coiirs-la-Relno. 

Lyon.  2.S  mai  au  2  juin.  Kxpositlon  générale. 

LUlc,  mai  à  septembre.  Expositinti  internationale  générale. 

Versailles.  :!1  mai-:i  juin.  Exp.  horlicole. 

Moulins,  l'.'-l.">  juin.  Expos,  «lépartemonlale  horticole. 

Londres,  2V2(i  juin.  (Congrès  do  Hosiérislos  et  exposition 
do  Hosos.  —  2S-30  mai  'l'emplc  Show  {Exp.  générale). 

Amiens,  2"<-2s-:!ij  juin.  Exposition  do  Heurs  eu  pots  et  cou- 
pées, ganiilurcs  florales. 

Dammartin  (Seine-et-.Marne).  aoiU.  Exp.  horticole  et  des 
beaux  arls. 

Melun,  --■')  août.  Expos.  gén^Tale. 

Besançon,  ri~17  aoi'il.  Ivxposilion  générale. 

Boiilogne-sur-Seine.  ilii  '.'<i  nu  2V  sept. 

Pau,  lin  se|ilpmliro  (Congrèa  pomologiquoi. 

Amiens.  1'.' oclubri'.  Congrès  pomologiquc. 

Angers.  7  au  lli  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes. 

Coutances,  l'-17  iiu\-,Miibri'.  I''..\|i.  dcClirv  >anllMiiH->  el  fruits. 

Le  jour  des  Primevères  en  Angleterre 

C'est  demain  lo  l'rhnrose  Day  (jour  des  Primevères) 
en  Angleterre,  qui  est  l'anniversaire  de  la  mort  de  lord 
lîeaeonslield. 

Chaque  aimée,  à  celte  date,  lo  monument  du  chef  du 
parti  conservateur  anglais,  il  Westminster,  est  Henri  de 
Primevères  et  il  n'est  iias,  dans  toute  l'Aiiglelerro,  do 
conservateur,  qui  se  respecte,  des  ileux  sexes  el  do  toute 
condition,  qui  ne  porte,  soit  à  sa  boulounière,  soit 
épinglée  à  son  corsage,  une  toude  de  «  Primrose  » 

Mais,  ce  seiail  une  erreur  d'allribuer  l'origine  de  celle 
coutume  à  <e  que  lord  Beaconsfield  aurait  fait  de  la 
Primevère,  sa  fleur  favorite.  M.  Saissy  a,  il  y  a  quel- 
ques années,  tenté  de  démontrerqu'il  n'en  élail  pasainsi. 

((  Lors  dos  obsèques  du  ministre  qui  l'avait  faite 
Impératrice  des  Indes,  la  reine  Victoria  envoya  pour  le 
char  morluaire,  une  louronno  de  Primevères  avec  cette 
inscriplion  :  sa  fleur.  Pour  la  veuvo  inconsolable  qu'é- 
lait  la  reine,  ces  mtds  :  Sa  fleur,  s'appliquaient  a  la 
fleur  qu'avait  préférée  son  é|)oux,  le  prince  Albert.  .Mais 
le  public,  q\ii  ignorait  celle  particularité,  crut  quo  la 
Primevère  était  la  lleur  préférée  et  aimée  entre  toutes 
par  lord  Boaconsliehl.  Et  une  iiléo  germa  dans  la  cor- 
voile  de  quelques-uns  :  Pour(|uoi  la  l'rimevère  ne  de- 
vieudrailelle  pas  l'emblème  des  conservateurs  anglais». 

l'no  association  fut  donc  fondée  sous  lo  nom  do 
Primrose  leaguc  (Ligue  des  Primevères),  qui  englobe 
toutes  les  forces  vives  du  parti  conservateur. 

No  convenait-il  pas,  pour  qui  etuilic  la  légende  des 
Heurs,  de  rétablir  ce  point  de  l'histoiro  d'une  des  fleurs 
que  les  partis  ont  pris  comme  signe  «le  ralliement'/ 


LE  JAIU3IN 


m 


CULTURE  DE  LA  T0|V1ATE  EH  SERRE 

Installation  des  serres.  —Elevage  du  plant.  —  Engrais.  —  Mise 

en  place.  —Soins  culturaux,  cueillette,  triage  et  emballage.  — 

Variétés  pour  le  forçage. 

Il  est  fait  en  Angleterre  unoKr'im'fi  cirnsomniation  île 
certains  li'jiunies  do  priimnirs,  iiotainnienl  ilo  Con- 
comliros  ot  de  Toniales.  Aussi  leur  culture  esl-olle  pra- 
tiquée sur  une  vaste  échelle,  do  l'autre  coté  de  la  Manche, 
ainsi  qu'à  Guerncsey  ot  Jersey,  dans  do  nombreuses 
lorcerios,  parfaitement  at;enc('es. 

Des  articles  très  intéressants  ont  été  publiés  .sur  ce 
sujet  par  M.  M.  Labroy  et  (',.  Fleury  dans  le  Jardin  (I) 
ce  qui  nous  dispense  de  nous  étendre  de  ce  côté. 

Nous  voulons  attirer  l'attention  sur  les  cultures  faites 
dans  rétablissement  des 
serres  de  Bretagne,  dans  le 
domaine  de  la  prandc-Ba- 
ronnie  à  Paramé  (Ile-et-Vi- 
laine), établissement  créé 
en  vue  de  la  production  des 
primeurs  do  Tomates  et  de 
Pommes  de  terre  principa- 
lement, destinées  a  l'expor- 
tation. 

La  bande  de  littoral  qui 
s'étend  deSaint-Malo  à  Brest 
est  particulièrement  pro- 
pice à  la  production  des 
primeurs  grâce  aux  avan- 
tages que  lui  assurent,  d'une 
part,  la  douceur  du  climat 
résultant  de  la  proximité  du 
GulfStream,  en  même  temps 
que  la  rareté  des  temps  som- 
bres pendant  les  m'ois  d'hi- 
ver; d'autre  part  l'existence 
du  service  maritime  régu- 
lier pour  Soulhamplon.  La 
région  do  Samt-Malo  est 
donc  un  des  points  do  la 
cote  française  qui  se  prêtent 
le  mieux  à  la  création  d'éta- 
blissements dans  le  genre 
de  ceux  des  lies  normandes. 

Grâce  à  l'obligeance  de 
M.  Richon,  Directeur  do  l'Etablissement,  qui  nous  a 
fourni  les  renseignements  qui  vont  suivre,  nous  allons 
pouvoir  donner  une  idée  do  la  façon  dont  les  cultures 
de  Tomates  sont  pratiquées  dans  les  forceries  de  la 
Baronnie. 

Les  serres  à  deux  versants  égaux  ont  chacune 
70  mètres  de  longueur  et  5'"50  de  largeur;  ce  sont  des 
serres  conjugées,  c'est-à-dire  disposées  par  deux  pour 
le  chauffage,  chacune  d'elles  étant  parcourue  par  quatre 
rangées  de  tuyaux  de  0™10  de  diamètre,  deux  de  chaque 
côté  du  sentier  central,  les  deux  autres  le  long  des 
parois. 

Les  Tomates  les  occupent  de  février  a  fin  août.  Des 
Pommes  de  terre  ou  des  Pois  pour  la  production  hiver- 
nale remplacent  celles-ci  pendant  les  mois  suivants. 

On  effectue  les  premiers  semis  vers  le  I.t  novembre, 
en  boites  et  dans  un  mélange  de  terro  ordinaire  et  de 
terreau  préalablement  tamisé.  Ces  boites  sont  recou- 
vertes de  feuilles  de  verre  jusqu'à  la  levée  des  graines. 
Vingt  à  vingt-cinq  jours  après  celle-ci,  on  procède  au 
repiquage,  à  raison  d'une  Tomate  par  godet  de  dix  cen- 

(1)  Le  Jardin,  ISOl",  pages  317,333  et  348. 


llniètres  de  diamètre.  Ces  godets  sont  disposés  sur  une 
sorte  de  bâche  provisoire  établieàquelques  centimètres 
au-dessus  des  tuyaux  de  chauffage,  pour  fournir  aux 
jeunes  plantes  une  certaine  chaleur  de  fond,  qui  favorise 
it  accélère  leur  croissance. 

Au  moment  de  la  mise  en  godets  les  deux  feuilles 
c-otylédonaires  sont  complètement  développées  et  la 
troisième  parait.  Dès  que  les  feuilles  se  touchent  les 
pots  sont  écartés  afin  d'éviter  l'étiolement  ;  cette  opi-ra- 
tiiin  est  nécessaire  vingt  à  vingt-cinq  jours  après  l'empo- 
t.igo.  Vingt  jours  plus  tard  les  premières  fleurs  sont 
visibles;  c'est  le  moment  irel'fcclucr  la  mise  en  place. 
L'élevage  du  plant  a  demandé  au  total  W  à  70  jours, 
selon  l'époque  et  selon  que  le  temps  a  été  plus  ou 
moins  sombre. 

Pendant    ci'tte   période,  comme    pendant    les    jours 


t'ïg.  On.  —  Une  Stri'e  de  'J'omaUs,  tt  retahliasement  de  lu  Grande- liarunme  à  Varaine. 


d'iLÎver  qui  suivent,  la  température  nocturne  doit  rester 
supérieure  à  1.5  degrés,  centigrades  sans  dépasser  18", 
tout  au  moins  pendant  les  longues  nuits  de  décembre  à 
fin  février.  Ainsi  que  cela  est  rationnel,  dans  le  jour 
elle  est  supérieure  à  celle  ci  de  2  à  3  degrés,  lorsque  le 
temps  est  couvert,  sans  qu'il  y  ait  le  moindre  incon- 
vénient à  ce  qu'elle  s'élève  à  25  ou  30  degrés,  si  cette 
hausse  de  thermomètre  est  due  à  l'action  du  soleil.  Quant 
a  l'aération,  qui  est  modérée  pendant  l'élevage  du  plant 
et  les  journées  claires,  elle  est  donnée  plus  largement, 
pour  être  aussi  abondante  que  la  température  le  permet 
vers  la  fin  du  printemps. 

*  » 
La  mise  en  place,  précédée  d'un  labour  profond  avec 
incorporation  de  fumier  bien  di'composé  et  addition 
d'engrais  minéraux  phosphatés  et  potassiques,  se  fait  au 
plantoir,  en  lignes  transversales  espacées  alternative- 
ment de  0'"7ô  et  de  0"'50,  sur  les  lignes  les  plantes  sont 
à  une  distance  uniforme  de  0""35.  Après  la  plantation 
un  copieux  arrosage  au  goulot,  au  pied  do  chaque 
plante,  assure  une  reprise  rapide.  Quelques  jours  après 
on  procède  à  la  pose  des  ficelles  qui  serviront  de  tuteurs  ; 


118 


LE  JARDIN 


celles-ci,  entourant  de  lour  extrémiti-  inCt^Tieure  le  l>as 
de  chaque  plante,  sont  fixées  par  l'autre  lioulà  un  (il  de 
(er  tondu  au-dossus  du  rang  et  parallèlement  ;iu  vitrage. 

Dès  ce  moment,  on  efTeclue  régulirrement  l'alilation 
des  bourgeons  lali-raux  et  on  raccourcit  les  feuilles.  La 
lige  principale  seule  est  conservée;  on  la  dirige  en  lui 
faisant  contourner  la  (Icello  au  fur  et  à  mesure  de  son 
élongation. 

Los  fleurs  épanouies  en  février  sont  fécondées  artifi- 
ciellement en  mettant  le  pidlen  en  contact  avec  le  pistil 
à  l'aide  d'un  pinceau;  mais  dès  les  premiers  jours  de 
mars  la  féconilation  naturelle  suffit  amplement  a  assurer 
la  formation  des  fruits  clont  la  maturation  commence 
suivant  la  saison,  doux  mois,  deux  mois  et  demi,  à  Irois 
mois  après  la  mise  en  place. 

Dés  la  formation  des  premiers  fruits  on  commence  les 
applications  d'engrais  azotés,  qui  se  renouvellent  une 
fois  par  mois.  Chaque  distriliulion  d'engrais  est  suivie 
d'un  léger  Idnage,  ensuite  l'eau  des  arrosages  assure 
l'entraînement  des  matières  fertilisantes  et  leur  répar- 
tition dans  le  sol. 

D'almndants  arrosages  deviennent  nécessaires  à  partir 
ilu  mois  de  mai;  espacés  d'abord  de  4  à 5 jours,  ils  sont 
a|)pliqués  de  plus  en  plus  fréquemment,  et  en  juillet- 
août  la  distribution  de  l'eau  doit  être  faite  tous  les  doux 
jours. 

•  • 

La  cueillette  a  lieu  le  matin,  lorsque  les  fruits  sont 
frais  et  fermes.  Les  'l'omales  sont  aussitôt  transiiortées 
dans  la  salle  d'emballage  où  des  femmes  procèdent  au 
triage  et  à  la  mise  en  paniers.  Le  triage  des  fruits  est 
fait,  d'après  leur  forme  et  leur  grosseur,  en  cinq  catégo- 
ries :  1"  lisses  i"  choix,  2"  lisses  2'  choix, .■^" ordinaires, 
4*  ordinaires  2*  choix,  5"  les  rebuts  :  fruits  dilTormos, 
1res  petits  ou  tachés. 

La  Tomate  idéale  pour  le  consommateur  anglais  doit 
être  complètement  dépourvue  de  cotes,  légèrement 
aplatie  dans  le  sens  vertical,  d'un  rouge  vif,  de  con- 
sistance très  ferme  et  peser  de  t)0  à  100  grammes,  au 
maximum. 

Les  emballages  sont  fournis  par  les  commission- 
naires anglais  auxquels  la  marchandise  est  destinée; 
ce  sont  des  paniers  en  osier  blanc  à  anse,  munis  d'un 
couvercle  également  en  osier  blanc,  contenant  approxi- 
mativement, selon  leurs  diinensions  10,  12,  1-i  livres 
anglaises  de  Tomates.  Le  panier  de  12  livres  (lorchette 
n"  10)  est  le  plus  généralement  employé;  le  panier  et  les 
matériaux  d'emballage  pesant  on  tout  2  livres,  on  le 
remplit  pour  qu'il  atteigne  le  iioids  brut  de  li  livres. 

Voici  comment  on  procède  à  remballage  :  après  av(dr 
placé  une  légère  couche  do  libres  de  bois  au  (oml  du 
panier  et  garni  les  côtés  avec  doux  fouilles  doubles  de 
papier,  on  y  place  les  tomates  par  couches  ngulieres 
sans  les  séparer  d'aucune  autre  matière  d'emballage.  Le 
tout  étant  jdacé,  le  papier  est  rabattu  sur  les  tomates, 
avec  au-dessus  une  couche  do  fibres  de  bois.  Le  cou- 
vercle est  ensuite  fixé  par  quatre  ligatures  de  ficelle. 
Si  rudimentaire  que  puisse  paraître  ce  genre  d'endial- 
lago,  pour  un  produit  relativement  fra;.'ile,  il  est  rare 
que  les  tomates  soient  abiméos  pondant  le  transport. 
L'n  tel  résultat  est  tout  il  l'i-loge  des  Compagnies 
anglaises  do  transport,  auxquelles  ces  marchandises 
sont  confiées. 

•  • 

Un  assez  grand  nombre  do  variidés  do  Tomate-  pro- 
duisent dos  fruits  préscntan'  les  qualités  qu'exigent  les 
consnmmatotirs  anglais  et  la  plupart  do  celles  ciiltivi^es 
sont  précisément  d'obtention  anglaise.  Les  variétés  : 
Perfection,  SUrlliiç  Cnstle,  ri>-to-<la!e,  Frogmore  xelec- 


ted,  sont  parmi  les  meilleures;  mais  il  en  existe  un  cer- 
tain nombre  d'autres  qui  les  valent. 

La  Tomate  Chemin  rotme  est  une  des  meilleures 
variétés  d'origine  française,  à  ce  point  de  vue.  Ses  fruits 
sont  do  bonne  taille,  très  lisses,  mais  souvent  un  peu 
trop  allongés,  ce  qui  complique  quelque  peu  l'embal- 
lage; le  plus  grave  inconvénient  est  qu'ils  se  fondent 
fréquemment  au  moment  de  la  maturation. 

Pratiquée  ainsi  la  culture  forcée,  hâtée  et  sous  verre 
des  Tomates,  semble  être  rémunératrice  puisque  chaque 
serre  peut  raporter  annuellement  près  do  Id.OOO  livres 
de  Tomatos  ilont  la  vente  produit  de  i.OOO  à  4.KK)  francs 
alors  que  les  frais  d'exploitation  s'élèvent  dans 
l'ensemble  à  environ  la  moitié. 

René  Rsymokd. 

Notes  sur  les  progrès  accomplis 

par  les  semeurs  â'Ânttiuriuin  depuis  1875 

[Suite)  (1) 

Il  est  bien  certain  que  nous  verrons  des  choses  tout  à 
fait  extraordinaires,  l'année  prochaine,  à  l'exposition 
quinquennale  de  Gand,  car  c'est  là  (jue  tous  les  cinq  ans 
nous  sommes  appelés  à  constater  les  progrès  accomplis 
dans  cette  jolie  section  des  Anthurium,  la  plus  jolie 
d'ailleurs  et  la  plus  recherchée  par  tous  ceux  qui  aiment 
a  parer  leurs  serres  et  leurs  appartements  de  plantes 
tout  à  la  fois  très  solides  et  très  originales. 

Les  Anthurium  dits  hybrides,  ceux  provenant  de 
fécondations  opérées  entre  le  type  .l;/(//'ert/)(/m  et  beau- 
coup d'autres  espèces,  nescmblent  pas  avoir  fait  autant 
de  progrès  que  les  Srherzerianinn.  Cela  tient,  à  notre 
avis,  à  ce  que  ces  plantes  peuvent  s'hybrider  plus  faci- 
lement et  que  les  semeurs  n'ont  pas  toujours  eu  la  main 
heureuse  dans  leurs  opérations,  et  ont,  à  notre  avis, 
cherché  parfois  beaucoup  trop  loin  ce  qu'ils  avaient 
auprès  d'eux;  car  si  VAnilreniiiim  est  une  plante  admi- 
rable, il  n'en  va  pas  de  soi  qu'il  faille  féconder  avec  son 
pollen,  à  tort  et  à  travers,  tous  les  Anthurium  qui 
veulent  bien  se  laisser  fécondi'r.  C'est  celle  manière 
d'opérer  qui  nous  a  dotés,  depuis  1S7."),  d'un  tas  do 
plantes  aux  noms  plus  ou  moins  célèbres,  qui  ont  des 
feuilles  superbes  et  qui  donnent  de  temps  à  autre  une 
spathe  aux  couleurs  indécises  et  d'une  forme  plus  ou 
moins  bizarre,  mais  très  peu  décorative. 

Les  types  qui  restent  presque  i)urs,  comme  forme,  en 
rappelant  r.l//(//-ert/)(/«i,  sont  beaucoup  plus  beaux  à 
notre  avis,  leurs  spalhes  ont  de  la  forme,  de  la  couleur, 
do  la  tenue;  les  spathcs  sont  réparties  sur  la  plante 
d'une  manière  élégante  et  souvent  fort  abondante.  C'est 
la  meilleure  voie  à  suivre,  selon  nous,  et  chaque  fois 
qu'il  nous  a  éti'  donné  de  voir  dans  les  expositions  des 
exemplaires  appartenant  à  cette  race,  il  nous  a  été  facile 
de  constater  le  liion-fondé  do  notre  manière  do  voir. 

Beaucoup  de  semeurs  se  sont  lancés  dans  cette  voie  : 
M.M.  Louis  De  Smet,  deliand,  Wartel,  Van  Houtte,on 
Belgique;  en  .\utriclie  les  Jardins  impériaux  do  Vienne; 
on  l''rance,  MM.Chantrier,  Page,  Baltet.  En  Italie  aussi, 
donc  le  midi  de  la  l''rance,  un  peu  partout  enfin,  on  a 
hybride,  semé,  cultivé  et  on  a  produit  do  belles  clioses 
en  .\nthuriuin  hybrides;  mais,  il  faut  bien  le  dire,  ces 
plantes  n-olloment  belles,  éminemment  dérorativos  ont 
le  grave  tort  d'ôtre  très  grandes,  tW's  encombrantes,  il 
faut  beaiicoup  d'espace  pour  chaque  exemplaire  et  il 
n'est  pas  ilonné  a  tout  le  monde  de  pouvoir  les  loger 
selon  leurs  exigences. 

(I|  UJartIin,  ItOÎ,  |>.  10.->. 


LE  JARDIN 


119 


l'iiis  le  temps  qui  s'écoule  entre  l'époque  du  semis  et 

celle  à  Inquello  on  les  voit  fleurir  norni.iloniont,  c'est-;i- 
iliro  dans  tout  Tt-clat  do  leur  coloris  et  do  li'ur  gran- 
deur, est  assez considoraMc;  il  faut  on  nioyonnc  do  cinq 
à  six  annoos;  c'est  long  et  cela  ollrayo  bien  dos  ama- 
teurs, qui  aiinont  à  jouir  de  suite  des  opérations  aux- 
quollcs  ils  so  livrent.  Cola  n'empèclio  qu'il  y  a  eu  do 
très  grands  progrès  accomplis  dans  l'ohtontion  do 
certaines  variétés,  qui  sont  maintenant  dans  le  com- 
merce; d'autres  sont,  comme  nous  le  disions  en  com- 
mençant,!! l'étudn  outre  les  mains  de  leurs  obleiitouis, 
qui  so  réservent  le  droit  tlo  les  faire  connaître  on  temps 
utile,  nous  les  jugerons  quand  elles  apparaîtront. 

Nous  savons  qu'elles  constituent  un  grand  progrès, 
que  la  forme  de  leurs  spalhos  est  moilloure,  les  coloris 
plus  brillants,  ou  plus  variés,  que  leur  feuillage  est  plus 
ample  ou  mieux  disposé. 

Mais  tout  cela  est  encore  ;i  l'état  d'espérance,  et  ce 
n'est  que  dans  deux  ou  trois  ans  qu'il  nous  sera  permis 
de  formuler  un  jugement  définitif  sur  cortainos  do  ces 
obtentions. 

On  nous  a  demandé  de  constater  la  marche  en  avant 
des  Anthurium,  il  faudrait  être  bien  difficile  pour  no 
pas  reconnaître  que  les  semeurs  ont  tous  fait  do  très 
réels  elTorts  pour  doter  l'horticulture  do  très  bonnes 
plantes,  bien  supérieures  aux  types  primitifs. 

Mais  il  ne  faut  jatnais  se  contenter  de  ce  qu'on  a,  et 
en  horticulture  on  doit  toujours  souhaiter  do  voir 
du  nouveau,  c'est  pourquoi  nous  ne  nous  trouvons 
pas  encore  satisfait  et  nous  voudrions  pouvoir  citer 
ici  beaucoup  de  noms  de  merveilleux  Anthurium 
hybrides,  pouvoir  aussi  annoncer  des  coloris  nouveaux, 
des  formes  nouvelles,  des  hybrides  extraordinaires, 
toutes  choses  qui  sont  du  domaine  de  l'écrivain  horti- 
cole, et  que  nous  espérons  bien  réaliser  un  jour.  Mes- 
sieurs les  semeurs  nous  en  fourniront  l'occasion  sûre- 
ment, car  tandis  que  nous  noircissons  du  papier  à 
relater  leurs  travaux,  ils  continuent  a  travailler,  a 
féconder  et  à  chercher  la  perle,  la  merveille  qui  fera  la 
joie  des  amateurs.  Nous  leur  souhaitons  de  la  trouver, 
nous  aurons  autant  de  plaisir  qu'eux-mêmes  quand 
nous  pourrons  en  faire  l'éloge,  c'est  une  manière  comme 
une  autre  de  leur  prouver  que  nous  partageons  leur 
joie,  leur  triomphe  de  semeur,  et  c'est  aussi  le  moyen  de 
faire  pénétrer  plus  avant,  parmi  les  amateurs,  l'amour 
des  belles  plantes,  la  connaissance  de  belles  choses  qui 
tend  à  s'atténuer,  hélas,  au  détriment  du  goût,  qui  s'en 
va  s'altérant  de  jour  en  jour,  au  grand  détriment  d'une 
catégorie  d'horticulteurs  des  plus  inttTessantes  :  celle 
des  hybridateurs,  la  plus  intéressante  certainement,  car 
elle  est  composée  d'hommes  qui  doivent  unir  à  la  perspi- 
cacité, à  l'habileté  de  main,  à  la  science  do  l'horticul- 
teur, une  patience  et  une  constance  inépuisables! 

L.  DlVAL. 


Le  Clianthus  Dampieri 

Parmi  les  nombreuses  plantes  originaires  de  la  Nou- 
velle Hollande,  il  ost  juste  de  signaler  l'une  des  plus 
belles  :  lo  Cliaulln/s  Damjiieri.  Celle  admiralile  espèce, 
—  la  dernière  introduite  du  genre,  —  était  la  plus 
anciennement  connue.  C'est  en  1GS8  ou  1(109  que 
\Villiam  Dampier,  la  découvrit  sur  les  cotes  ouest  et 
nord-ouest  de  l'Australie.  Cet  explorateur  n'était  pas 
botaniste,  mais  les  splendeurs  de  la  Flore  de  ces 
contrées  inexplorées  l'enthousiasma  et,  l'herbier  qu'il  en 
fit,  tient  une  place  honorable  dans  h's  collections  de 
l'université    d'Oxford.    Le    botaniste    Woodward    en 


décrivit  quelques-unes,  entre  autres  le  splendide  Clian- 
thus ])aiii]>ieri. 

Cette  es|ièco  resta  longtemps  confinée  dans  les 
herbiers,  mais  enfin  f^unningham  la  rapporta  do  la  cMo 
occidentale  de  l'Australie  et  Hynoe  la  trouve  sur  la  côte 
nord-ouest  et  a  l'intérieur  de  la  .Nouvelle-Galles  du  sud. 
Décrites  sous  deux  noms,  on  reconnut  qu'il  n'y  avait 
en  fait  qu'une  seule  espèce  et  le  nom  de  Cli/nilhiis 
oxlciji  fut  abandonné.  L'aire  géographique  de  cette 
plante  est  étendue,  puisque  800  lieues  sé|)araient  les 
points  oii  les  récoltes  ont  été  laites.  C'était  vers  18iO, 
près  de  deux  siècles  s'étaient  écoulés  entre  l'époque  do 
la  première  découverte  et  celle  do  l'introduction. 

Le  botaniste  Solandor  avait  donné  à  cette  [ilanle,  le 
nom  de  Cliai/lliiis,  pour  témoigner  sim  admiration;  en 
effet,  co  nom  provient  de  deux  mots  grecs,  ou  C/eiox 
(gloire)  et,  A//thus  (fleur;. 

Cette  Légumineuse  de  la  tribu  des  Galégécs  produit, 
sur  son  beau  feuillage  duveteux  et  glauque  les  fleurs  les 
plus  éclatantes.  C'est  du  carmin  vif  avec  une  large 
tache  noire  luisante  au  centre  do  la  carène.  L'effet  est 
prodigieux,  surprenant;  rien  n'est  plus  extraordinaire 
aux  yeux  de  celui  qui  ne  l'a  jamais  vue. 

Les  CUaiithiis  intnicens  et  puniceua  magnijlcus  sont 
de  belles  plantes,  estimées  de  tous  les  amateurs.  Leur 
beauté  cependant  n'est  pas  comparable  à  celle  du 
C.  Dcuniiieri.  Le  C.  piiniceiiH  fut  découvert  par  le 
célèbre  voygeur  Cook  dans  la  Nouvelle-Zélande.  Il  est 
facile  à  cultiver. 

Il  n'en  est  pas  de  même  du  Clianthus  Dampieri  et, 
c'est  ce  qui  explique  sa  rareté.  Louis  Van  Houtte,  dans 
lo  volume  VI  de  la  Flore  de  Serres,  conseille  de  cultiver 
le  Cliaritlius  Dampieri  à  l'instar  des  Géranium. 

Ce  célèbre  horticulteur  avait  probablement  raison, 
car  nous  avons  remarqué  que  cette  espèce  n'aime  pas 
la  terre  de  fouilles.  Il  lui  faut  la  terre  franche,  légère- 
ment calcaire,  une  exposition  chaude  et  aérée.  Cepen- 
dant elle  n'aime  pas  la  serre  chaude.  Nous  en  possédons 
en  ce  moment,  en  serre  tempérée,  des  exemplaires  en 
fleurs  :  c'est  merveilleux! 

Suivant  les  conseils  de  M.  Marc  Micheli,  le  savant 
amateur  Genevois,  nous  avons  l'an  dernier,  grelTé  le 
Clianthus  Dampieri,  sur  le  Colulea  arboresreris .  On 
greffe  les  jeunes  pousses  entre  les  cotylédons.  Cette 
opération  est  très  délicate  et  un  peu  difficile,  mais  lors- 
qu'elle réussit  les  résultats  sont  étofinants.  Le  Bague- 
naudier  [Colutea)  communique  sa  vigueur  au  Climithus 
et,  les  plantes  deviennent  superbes. 

On  peut  éviter  co  travail  un  peu  ardu  par  le  semis  des 
graines  récollées  en  Euiope  ou  en  Australie.  Elevées 
en  terre  franche  un  peu  lerrcautée,  les  jeunes  plantes, 
semées  en  mars,  seront  mises  en  pleine  terre  au  soleil, 
contre  un  mur,  dans  le  jardin,  vers  la  lin  de  mai. 

Dans  la  culture  en  pots,  il  faudra  faire  les  semis  en 
serre  aérée,  car  les  coups  d'eau  sont  à  craindre.  Le 
Clianthus  Dampieri  craint  beaucoup  les  arrosages  trop 
copieux,  du  fait  de  la  pluie  ou  de  celui  d'un  jardinier 
maladroit.  En  tenant  la  plante  en  serre  non  ombragée, 
à  la  grande  lumière,  en  terre  franche,  avec  sable,  et  avec 
des  arrosements  modérés,  on  jouira  de  la  plus  belle 
floraison  que  l'on  puisse  rêver.  Sur  une  taliletto  plantée 
en  serre,  dans  ces  conditions,  ce  serait  aussi  bien. 

La  culture,  un  peu  difficile,  de  cette  admirable  plante 
ne  doit  pas  rebuter  les  amateurs.  Ils  en  seront  récom- 
pensés. 

Au.  V.\N  DEN  Heede. 

Le  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qxi'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


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FIg.  -V.^  —  L'/;.'7K'«i/i"n  déplantes  /Jeurif 


j'i.nUs  a  feuillage  de  M.  Lelltn'. 


onruurs  gttieral  agt\rolf. 


L'Horticulture  au  Concours  général  agricole 

1.0  concours  (icnérnl  apricolo  vient  do  so  lormincr.  Il  a  iHé 
dos  plus  brillants  et  son  organisation  parfaite,  fait  Ip  plus 
grand  honneur  à  M.  (irosjeaii  inspecteur  général  de  l'Agri- 
rulturo  cl  (loniniissaire  général  du  concours. 

I.os  animaux  étaient  groupés  dans  In  partie  de  la  t'itilerio 
dos  .\(achines  qui  touche  a  l'avenue  de  la  liourdonnais;  les 
nincliines  agricoles  étaient  e.\posécs  dans  l'autre  partie  ilc  la 
galerie  et  tout  autour  du  liAtinient. 

.M.  firosjean  avait  eu  l'heureuso  idée  do  transformer  en 
jardin  liniuienso  salle  des  fêtes,  c'était,  entre  les  doux  expo- 
sitions un  passage  charmant,  où  l'on   so  plaisait  à  s'arrélor. 

Le  plan  très  simple  et  d'un  bel  cllet  avait  été  dressé,  sur 
les  indications  do  .M.  (irosjenn,  par  M.  .Martinet,  arcliiloi'to- 
paysagiste.  directeur  du  Jardin.  L'entreprise  des  travaux 
avait  été  confiée  a  M.  lîirihicr.  L.  'I'. 

Les  plantes  d'ornement 

L'an  dernier,  c'est  dans  le  Grand  l'alais  des  Champs- 
Elysées  qu'avait  eu  lieu  l'oxposition  des  produits  agricoles 
et  horticoles  :  le  cadro  était  superbe;  les  apjiorts  nombrcuix 
et  d'une  grande  beauté  se  trouvaient  mis  en  valeur  pur  un 
jour  favorable;  la  disposition,  parfaitement  réussie,  faisait 
encore  ressortir  la  richesse  des  floraisons,  l'élégance  des 
feuillages.  Kt  cependant  une  impression  spéciale  nous  ilail 
resléf,  que  nous  avons  traduite  ici  même  :  c'était  le  silence 
régnant  dans  celte  vasto  nef  (pie  n'emplissaient  point  les  cris 
discordants  des  oiseaux  do  basse-cour  cl  des  animaux 
domestiques,  les  mille  bruits  dos  machines  agricoles,  accom- 
pagnement ordinaire  des  expositions  do  co  genre. 

Colle  année,  il  n'en  était  plus  do  mémo  ;  nous  avons 
retrouvé  l'assourdissant  concert  dont  les  expositions  d'antan 
nous  avaient  laissé  le  souvenir. 

Klle  fut  l'une  des  gloires  do  l'inoubliable  Rxposilioti  ('ni- 
verselle  do  18.Sii,  et  même  dans  l'ICxposition  de  VMM,  c||o 
tint  encore  une  place  fort  honorable,  cette  immense  l'uilerlo 
des  Machines  qui,  après  tant  d'autres,  a  abrité  le  Concours 
de  colto  année.  Klle  dalr-  de  (pialorze  ans  seulement,  i-l  .l.jà 
cllo  semble  l>ien  ancienne  dans  nos  souvenirs,  tant  les  clci>t'S 
passent  vite  et  vieillissent  rnpiilement  à  notre  époqui'.  N'Ias- 
porle,  on  aime  h  la  revoir  et  Ion  no  peut  so  iléfondre  do 
que|i|ue  mélancolie  en  songeant  à  la  menace  <le  démolition 
i|ui  plane  sur  elle.  Combien  .se  di-mandent  pourquoi  i-etto 
suppression  et  comment  on  remplacera  ce  local  si  spacieux 
et, malgré  quelques  défauts  —  quel  uionumont  n'en  a  pas  !  — 


si  bien  approprié  aux  grandes  exhibitions  agricoles  et  indus- 
trielles. 

C'est  dans  la  somptueuse  Sallo  des  Fêtes,  naguère  occupée 
parleciri|ue  Karnum  qu'était  installée  l'exposition  des  fleurs, 
des  plantes  vertes  et  des  arbustes;  ot  là  où,  il  y  a  un  mois  à 
peine,  évoluaient  les  chevaux  et  s'exhibaient  les  phénomènes 
do  la  célèbre  troupe,  un  grand  jardin  avait  été  crée,  avec 
pelouses,  plaies-bandes,  corbeilles  fleuries,  massifs  de 
plantes  vertes  ot  d'arbustes  épanouis. 

Deux  grandes  allées  so  coupant  perpendioulairemoni  divi- 
saient le  vasto  cercle  en  quatre  secteurs  égaux;  une  très 
largo  allée  de  ceinture  limitait  le  tout.  Les  exposants  étaient 
moins  nombreux  que  d'habitude;  mais  ils  avaient  fait  des 
apports  plus  importants,  car  l'espace,  cependant  fort  étendu, 
so  trouvait  très  suflisnmmonl  garni;  les  plantes  fleuries  étaient 
magniliques  et  les  plantes  vertes  d'un  beau  développement. 
Mais  la  salle  est  si  spacieuse  cl  la  coupole  si  élevée  cpio 
plantes  et  fleurs  ne  produisaient  pas.  dans  celle  vaste  arène, 
circonscrite  pardes  gradins,  tout  I  eflet  qu'elles  auraient  donné 
dans  un  local  un  peu  plus  restreint.  Kt  puis  la  lumière,  lonii- 
sée  par  le  grand  vitrail  colorié,  nous  a  paru  insuflisnntc  par 
les  temps  couverts,  point  rares  en  celle  saison  do  gibou- 
lées: il  aurait  fallu  constamment  le  grand  soleil. 

On  nous  pardonnera  de  donner  franchomenl  ces  romar- 
rpips.  Cela  fait,  nous  serons  plus  il  l'aise  pour  dire  (|ue,  mal- 
gré tout,  le  speclablo  était  fort  beau,  surtout  du  liaut  dos 
gradins,  et  pour  admirer  sans  réserve  les  choses  vraiment 
remarcpiables  que  contenait  l'exposition. 

Au  principal  laun-nt  «l'abord  :  .\1.  C.roux,  coulumior  de  sem- 
blables succès,  a  olitenu  le  Prix  d'honneur  avec  ses  beaux 
massifs  d  arbustes  d'ornement.  Toute  la  série  des  espèces 
ordinairement  pri''sentées  en  celte  saison  figurait  en  superbes 
exemplaires  :  Azalées  et  llhododendrons,  dont  les  pépinières 
du  Val  d'.Vulnay  possèdent  de  si  riches  séries:  Cerisiers  k 
fleurs  doubles,  parmi  lesquels  de  nouvelles  formosdu  Ccrusus 
Sii-brlttii,  et  ei'lro  autres  celles  éliquclérs  Hliiro  /■"i/i/oii  et 
Grei-nish-Yflloir,  h  fleurs  irréguliéres,  semi-doubles,  ilu  plus 
curieux  ofTel;  Cytises.  Driilmi,  Forstjlhia,  l.ilas  hinqiles  cl 
doubles,  /'icri.t.  Pommiers  microcarpes,  Pruiwis  Irituha,  Sla- 
fthjilea.  W'istiiriii  .iiiiilliorrfiix,  etc.,  etc.  NoUms  particulière- 
ment, comme  ne  figurant  pas  habiluellemenl  dans  les  con- 
cours do  celle  saison,  VAmeliinrhiri-  Uolryajiiuin,  élevé  en 
pyramide  et  d'un  très  joli  aspect,  I.Xrbre  de  neige  (^7/i«»iaii- 
Ihiix  nri/inicii,  curieux  par  ses  franges  pendantes,  un  t'ra- 
Ucgu.i  il  fleurs  doiiblos,  etc.  A  notre  avis,  maints  autres 
arbrisseaux  et  arbustes  pourraient    avanlageusemenl    élro 


LI'l   JAUDIN 


121 


onipliiyi'S  (11'  la  nir^mo  iiinni(>ro.  Nmis  no  voyons  giuTO,  pni- 
oxiuiiplo,  (laiisl(>s  pri'soiilntioiis  ilu  iiu'^mo  (^onrc,  los  l't'-clicrs 
<li'  Cluno  à  llouis  (linibli-'S,  lilunr  pur,  roses,  rou^o  vit,  rnun(! 
(oixa-,  bicoloros.  d'un  ctTot  si  puissant,  lo  Siiringn  jiiihr.srcns. 
faolli"  Il  (orcor,  ou  pluliM  il  liAliT,  lo  l'runici-  do  (Ihino  à  lloiiis 
iIduIiIos,  11'  Pi/nin  Maidfi  {Cléi)wiii>-li.i),  roiij;o  sninnoni',  le 
ravissant  Aniandior  niiin,  roso  frais,  avec,  sostoinios  roii^n' 
vif  et  blanc  pur,  si  lloriforo.  si  olénanl.  si  facilo  à  nuilliplior 
Ol  à  cultiver...  Pour  ôtro  juste,  il  faut  reconnaitro  (pi'cHanl 
donnée  1  opotpio  déjà  avancée  do  la  saison,  lieaui'oup  d'entre 
les  arbustes  présentés  n'ont  eu  besoin,  pour  se  trouver  à 
poini,  ()ue  d'i'tre  un  peu  avancés  et  non  forcés;  certains 
mêmes  étaient  ilùs  lors  lleuris  on  pleine  torro. 

I.a  maison  Vilmorin-.Vndrieux,  récompensée  par  deu.v  nii'-- 
dailles  d'or,  une  pour  les  planti'S  liiilbenses  et  une  pour  li's 
autres  espèces,  montrait  les  admiraljles  trroMpes  aii.\qucls 
elle  nous  a  accoutumés  et  ipi'un  liabitui''  di'  nos  e.\positiiin> 
dislinciierait  entre  mille.  Certes,  l'établissement  n'a  pas 
besoin  de  mottn>  son  nom  pour  être  reconnu  par  un  hortiinl- 
leiir.  On  le  ilevine  ii  la  beauté  des  spécimens,  au  choix  irn- 
procliable  des  types,  à  la  disposition  impeccable  des  lots.  Qno 
dliabileti'.  c|ue  desoins  et  (jne  do  frais  pour  arriver  à  un  tel 
résultat;  et  combien  lo  monde  liorlicole  doit  de  reconnais- 
sance aux  établissements  do  ce  (rcnre  pour  leurs  savantes 
reclierclios,  pour  los  pro(;rès  qu'ils  n'^alisenl.  pour  les  excel- 
lentes leçons  do  choses  qu'ils  prodiguent!  l'arlerai-je  des 
Jacinthes,  'l'ulipos,  Narcisses,  Primevères,  Cinéraires,  (a 
noter  une  nouveauté  de  coloris  vieux  rose),  Calcéolaires, 
Xemcsiii,  Frcesiii.  etc..'  Je  ne  pourrais  cpio  répéter  ce  ipii  a 
été  écrit  tant  do  fois  et  redire  :  <•  c'est  la  perfection  mémel  .. 

Voici  une  série  de  Corbeilles  et  massifs  du  plus  agréablr 
eflot  :  Azalées  do  l'Inde,  parmi  lesquelles  une  nouveauté, 
.M""  Moreux,  .'j/)or<  d'une  variété  plus  ancienne,  ravissant  par 
ses  très  grandes  fleurs  semi  doubles,  fortement  niaculéis 
rouge  sur  fond  carné;  Azalées  nudiflores;  Hortensias  roses, 
bleus,  blancs,  au  nombre  ilesijuels  la  nouveauté  lli/draïu/cn 
hortensis  rosca,  d'un  si  beau  coloris  carminé  frais,  présenté 
pour  la  première  fois  l'an  dernier  par  M.  Truffant  à  la  Soiiété 
Nationale  d'Horticulture;  IlœmaiiDius^  Cinéraires,  etc.,  sans 
compter  le  ravissant  Chorhi-ina  illustre.  Le  iirésentaleiir  est 
M.  Lellieux  qui,  l'an  dernier  avait  «  décroché  la  timbale  »,  et 
qui,  celte  année,  a  obtenu  deux  médailles  d'or,  une  pour  ses 
plantes  fleuries  et  une  autre  pour  un  1res  beau  lot  do  grandes 
plantes  de  serres. 

.\I.  Maron,  avec  un  groupe  d'Orchidées  d'une  grande  beauté 


et  .\l.  Magno,  avec  un  lot  varié  do  plantes  do  serres  variées 
et  d'Orchidées,  se  sont  vu  attribuer  l'un  el  l'autre  une  médaille 
d'or. 

Les  f.ilas  simples  et  doubles,  toujours  si  bien  représentés 
au  Concours  agricole,  ne  pouvaient  man(|iior  de  ligiirer,  celle 
fois,  plus  avantageusement  encore  (pie  d'habitude.  Ils  ont 
valu  une  grande  mc''ilaillo  d'argent  il  M.  Ceorges  Hoiiclicr, 
pour  deux  massifs,  l'un  do  touffes  naines,  l'autre  do  liges, 
avec  fond  garni  do  plantes  basses:  Alha  j/raniHfloni,  Marie 
l.ograye,  .Mlle  l''ernaiulo  Viger,  .Madame  l.emoine,  .Madame 
Casiniir-Périer,  parmi  les  variétés  blanches  ;  Mitmisliiclii/ii, 
Aline  .Mocipieris,  'l'rianon,  (iloiro  de  Croncels,  Coriime  .Michel 
lîuchner.  I.inné,  parmi  les  colorées,  attiraient  surtout  l'atten- 
tion. .Mentionnons,  comme  nouveauté.  Professeur  Sargent, 
belle  variété  double,  bleu  pourpri'  foncé. 

Une  inti'ressanti'  corbeille  d'Amaryllisà  M.  l''érard.  un  massif 
de  plaides  do  «.erre  variées,  à  .M.  Delaruo  et  un  autre  dV/i/- 
ilramitui  à  .M.  l'argeton,  d'Angers,  ont  été  distingués  chacun 
par  une  grande  médaille  d'argent. 

I''iflè!e  habitué  des  Concours  agricoles,  M.  Dugourd,  de 
l'onlainebleau,  avait  composé  un  massif  fort  curieux  en 
I.itiuiriii  hiouiis  à  feuilles  [)anachées,  d'un  effet  singulier, 
massif  entouré  do  plantes  variées  :  Piimevcres  doubli-s  et 
simples,  A  ulirictUi.  Orchidées  de  pleine  terre,  otc.  Une  médaille 
d'argent  lui  a  été  altribui'e.  I^a  mémo  récompense  a  été 
décernée  à  un  lot  do  (Cinéraires  hybrides  (/)o/,'/«/i(/,«)  à  petites 
fleurs,  apporté  par  M.  Férard.  C'est  d'Anglcdcrre  que  nous 
est  venue  cette  nouveauté  (•.').  ])étr(^nera-t-elle  la  Cinéraire  à 
grandes  Heurs,  qui,  abhorri''0  par  certains,  ost  cependant 
goûtée  do  bien  des  amateurs?  La  nouvelle  venue  ost  a.  fleurs 
petites  ;  mais  les  irdlorescencos  sont  plus  amples,  et  en  même 
temps  |)lus  légères  que  celles  do  sa  congénère. 

Il  no  nous  reste  plus  guère  qu'à  enregistrer  deu.v  grandes 
médailles  d'argent,  l'une  à  .M.  Lellieux,  pour  ses  grands  I.au- 
rus  niihilis,  l'autre  à  M.  Boucher  pour  ses  l''usains,  ((ui  ont 
contribué  à  garnir  heureusement  lo  pourtour  de  cette  immense 
salle  des  fêtes. 

L.  Henuy. 

Les  arrangements  de  fleurs  et  de  fruits 

M.  Ser[iin  pri'senlail  ipiolquos  niolifs  décoratifs  inspirés, 
comme  mouvement,  de  l'art  floral  japonais,  ainsi  que  dos 
corbeilles  de  fleurs  et  des  fruits. 

Il  avait  bien  saisi  la  silhouolte  générale  des  arrangements 
japonais,  mais  en  les  appliquant  avec  moins  de   senlinieid, 


Fig.  liu.  —  Vue  gvnérale  de  l'KxposHion  horlirole  au  Conroura  gcy>cral  afjrirolc  {Salle  àes  FvU'S), 
(Au  premier  plan,  l'exposition  de  .M.  Croux,  lauréat  du  Prix  U'Iionneurl. 


123 


LE   JAJIDIN 


ce  qui  se  conçoit  du  reste,  et  avoc  moins  do  pureté  dans  les 
lignes  (juo  ceux  exécutés  au  Japon,  d'après  les  rt>);Ies  et  les 
rites  do  cet  art.  Ses  deux  arrantreraenls  dans  les  vases 
avaient  un  aii  dégainé.  Unant  à  la  fantaisie  japonaise  avec 
eaux  lumineuses,  pouvant  s'utiliser  dans  une  soirée,  elle  était 
originale.  Les  grands  rameaux  do  Cijilimia  japonica  c|ui  la 
composaient  avaient  des  indexions  do  lignes  fort  curieuses 
grik'c  à  une  armature  en  bambou  fort  intelligemment  adaptée 
au  support  général. 

A  signaler  emore  une  corbelle  do  fruits  et  de  fleurs  avec 
anse,  de  gentils  bouquets  de  violelli'S  de  l'armes  et  do 
Narcisses  dans  des  vases  à  li>ngs  cols  et  un  motif  on  sar- 
ments de  Vignes  avec  effets  lumineux. 

Nous  félicitons  tout  particulièrement  .\I.  .Serpin  de  ses 
rochorclios.  de  ses  conceptions  aux  lendanios  hardies.  Klles 
no  manquent  pas  d'un  certain  cachet,  et  nous  attendons  do 
lui  d'autres  créations  originales.  A.  M. 

Fruits  frais  et  légumes 

L'exposition  des  fruits  et  dos  légumes  elait  fort  peu  impor- 
tante, il  on  est  du  reste  de  mémo  chaque  année,  malheureu- 
sement. 

Les  horticulteurs  maraîchers  semblent  se  désintéresser 
absolument  de  ce  eoncours  et  la  saison  est  peu  propice  pour 
les  exhibitions  de  fruits. 

Les  exposants  do  raisins  conservés  étaient  tous  do  'l'homory 
ou  des  environs;  tous  exposaient  des  Chasselas  dorés. Len- 
somble  dos  lots  étaient  bons.  Les  plus  beaux  lots  étaient 
ceux  de  M.  Herthior  et  de  .\l.  Hergeron,  auxquels  le  jury  a 
attribué  des  médailles  d'or.  M.\f.  Sndron,  Luquol,  Arthur  Tes- 
sicr,  .Michelin  ont  obtenu  des  médailles  d'argent. 

Le  syndicat  des  viticulteurs  de  Thoniery  avait  fait  uno 
exposition  «oUective  qui  lui  a  valu  une  médaille  d'argent 
grand  module. 

MM.  Salomon  ot  fils,  membres  du  jury,  et  par  suite  hors 
concours,  présentaient  une  collection  des  raisins  les  plus 
différents  :  Cliimst-liis  Jor/-,  Cliiisseàts  Salunton^  Directeur 
Tisserand.  Cornirho»  blani\Hlack  Alirante.  Muscat  d'Alc.ra.i- 
ilrie.  Muscat  Esiholutn,  etc.,  le  tout  d'une  conservation  par- 
faite. Cette  exposition  était  remarquable. 

Un  lot  unique  de  raisins  forcés,  très  beaux  du  reste,  était 
exposé  par  .\I.M.  Anatole  Cordonnier  et  fils,  auxquels  une 
médaille  d'or  a  été  accordée. 

Le  meilleur  lot  de  fruits  do  table,  aulrt»  que  le  raisin,  était 
présenté  par  un  amateur  déjà  bien  souvent  primé,  M.  (trivo. 
Il  se  composait  do  poires  ('(iluKir,  l'asse-Crassane,  Pdssc- 
Ciilmar,  Sai»t-Geriiiaii>,  etc.,  et  de  pommes  :  Hcinctte  du 
Canailii,  Api,  Catrille,  Jlcrgumotte  ilc  Pitrtlwntt;/,  etc. 

peux  autres  lots  à  peu  prés  semblables  appartenaient  à 
.M.  Chevalier  i-t  à  .M.  l'agnoud,  ces  trois  exposants  (uit 
obtenu  chacun  une  médaille  d'or. 

.M.  Dupont  a  obtenu  une  inéilaillo  d'argent  grand  module  et 
.M.  Moiriat,  uno  médaille  d'argent. 

l'ii  seul  lot  lie  ci-rises  et  fraises  forcées  était  présenté  par 
M.  Léon  Parent.  (.Médaille  d'or). 

M.M.  Vilmorin  et  (lie  avaient  exposé  :  uno  très  belle  collec- 
tion (le  légumes  frais  forcés  :  Siilades,  patiences,  radis,  poireaux 
artichauts,  petits  pois,  haricots  verts,  courges,  etc.,  expo 
sillon  remarquable  ot  présentée  avoc  goilt;  une  colli'clion 
de  :!.'l  variétés  do  pommes  de  terre.  (.Médaille  d'or  et  argent 
grand  module). 

l)nt  obtenu  également  des  médailles  d'or  .M.  (^onqinint 
pour  ses  asperges  vertes  et  blanches  (.M.  Compoint  présentait 
la  démonstration  île  sa  culture  pour  laquelle  le  jury  lui  a 
décerné  le  prix  d'honnour),  et  M.  I.auris  pour  ses  asperges 
blanches. 

D'autres  lots  d'asperges  ont  obtenu  des  médailles  :  ce  sont 
ceux  do  M.  Mariaiiil.  médaille  et  d'argont  grand  module  et 
de  .M.  .Massé,  médaille  d'argent. 

Il  nous  semlili'  que  le  jury  eut  pu  être  un  peu  plus  gi''né. 
rcux  pour  .M.  .Mariaud.  l'eut-étre  aussi  n  avait-il  plus  do  mé- 
dailles d'or  à  sa  disposition-* 

.M.  Cagnct  a  obtenu  une  médnille  d'argent  grand  niodiili- 
pour  se»  légiimOH  de  saison:  Asperges,  salades,  artichauts, 
épinards.  etc. 

M.  Ilicuis,  médaille  d'argont,  pour  un  lot  composé  de 
07  variétés  de  pommes  do  lorrc.  L,  T. 


La  ïséleclioli  (h^s  Vv 


t  isier 


.'e  110  m'étendrai  pas  sur  la  lutte  entre  les  deux  forces 
agissant  en  sens  contraire,  eliez  toute  plante  améliorée 
par  la  culture  :  l'atavisme  et  l'hérédité  ;  lutte  que  nous 
nous  clTorçons  de  diriger  à  noire  avantage  pour  con- 
server nos  variétés.  Je  dirai  simplement  que,  elioz  les 
fraisiers,  la  stabilité  des  caractères  est  très  faible  et  que, 
si  nous  ne  nous  en  méfions  pas.  les  magnifiques  variétés 
que  nous  possédons  ont  vile  fait  de  dégénérer,  ne 
donnant  plus  que  des  récolles  insignifiantes.  Voyons 
ce  qu'il  y  a  .i  faire. 

Chez  les  fraisiers  des  quatre  saisons,  celte  instabilité 
atteint  son  maximum.  Ave/.-vous  une  variété  très  belle, 
très  remontante,  vous  la  multipliez  par  éclats,  par  filets  : 
tout  va  bien  pendant  quelques  anni'es,  mais  bientôt, 
quelques  soins  que  vous  apportiez  à  vos  plantations,  les 
fruits  deviennent  de  plus  en  plus  petits  et  plus  rares. 
■Vos  fraisiers  ont  dégénéré,  comme  on  dit  communé- 
ment. Ils  lendent  à  revenir  au  type  primitif  non  remon- 
tant. Vous  n'avez  qu'un  moyen  do  leur  rendre  leur  fer- 
tilité, c'est  de  faire  un  semis.  Pour  cela  vous  récollez  les 
plus  belles  fraises  sur  les  pieds  restés  les  plus  fertiles, 
et  vous  les  semez.  Les  sujets  issus  de  ces  semis  auront 
varié,  suivant  la  loi  générale,  les  uns  seront  presque 
stériles,  lesaulres,  plus  rares,  seront  bien  remontants  et 
beaux,  vous  les  triez  et  vous  prenez  ces  derniers  pour 
les  faire  produire. 

S'agil-il  de  fraisiers  a  gros  fruits'.' La  chose  est  encore 
plus  simple.  Si  les  fraises  anglaises  sont  extrêmement 
variables  par  le  semis  (à  tel  point  qu'il  est  à  peu  près 
impossible  de  reproduire  identiquement  uno  variété  par 
ce  moyen),  elles  se  reproduisent  assez  exactement  par 
éclals  et  par  coulants,  sauf  de  légères  variations  per- 
lant surtout  sur  le  nombre,  la  grosseur  et  la  précocité 
des  fruits.  Ce  sont  justement  ces  variations  que  l'on  doit 
mettre  à  profit. 

Dans  les  plantes  issues  d'une  même  variété,  il  y  en  a 
toujours  qui,  sans  être  stériles,  donnent  constamment 
une  récolte  moins  abondante  et  moins  belle  que  les 
autres.  Chez  elle  la  fertilité  est  amoindrie,  alors  que  la 
vigueur  au  conlraire  est  souvent  augmentée,  d'oii  il 
s'ensuit  qu'elles  émettent  des  filets  toujours  plus  pré- 
coces, plus  nombreux  et  jilus  vigoureux,  on  est  donc 
naturellement  porté  à  les  prendre  de  préférence  pour 
multiplier  la  variété,  sans  se  douter  que  l'on  conserve 
des  sujets  dégénérés  qui  à  leur  tour  donneront  nais- 
sance ii  d'autres  plus  dégénérés  encore.  C'est  ainsi  que 
des  variéti's  superbes  pendant  les  premières  années  de 
culture  ont  penlu  leur  vogue,  en  même  temps  que  leurs 
qualités.  La  variété  «  Docteur  Morère  )>  qui  s'est  main- 
tenue maigre  tout  à  cause  de  ses  qualités  exception- 
nelles no  donne  pas  à  beaucoup  près  ce  qu'elle  donnait 
les  premières  années  do  son  olitention.  (Les  ouvrages 
de  l'époque  en  font  foi).  Une  variété  bien  plus  récente. 
«  Saint-Joseph  »,  qui  n'a  pas  vingt  ans  d'existence,  no 
romonlo  plus  dans  beaucoup  de  jardins  malgré  les  soins 
qu'on  lui  prodigue,  et  pourtant  dans  mes  cultures,  elle 
s'est  non  seulement  maintenue,  mais  améliorée. 

Dans  ee  but  on  doit  ne  prendre  des  coulants  que  sur 
des  pieds  ayant  fruetilii'  abondamment,  sains  et  vigou- 
reux, et  en  outre  n'en  laisser  venir  qu'un  certain 
nombre  do  favon  ii  ce  que  chacun  puisse  être  suffi.sam- 
ment  nourri  par  lo  pied-niêre. 

i'our  les  fraisiers  remontants,  il  est  indispensable  do 
baser  son  choix  sur  la  récolte  de  l'i'té  iaoùt-septembre), 
on  peut  il'ailleurs  juger  leur  aptitude  à  remonter  dès 
qu'ils  boutonnent  ou  fleurissent  en   juin-juillet  et  les 


LE  JAUDIN 


123 


filels  venus  après  celte  l'poquo  seront  sudisammenl 
forts  ixiiir  les  plantations  de  l'automne. 

li'inlliience  do  la  sélection  est  tellement  jjranile  que 
souvent  la  récolte  s'en  trouve  augmentée  de  moitié.  J'ai 
fait  il  ce  sujet  «les  expériences  ilont  les  résultats  m'ont 
paru  concluants.  Mntre  autres  variétés  j'avais  planté  des 
fraisiers  «  Naixilénn  III  »  remarqualilcs  par  leur  grande 
production  :d('s  pieds  âgés  de  doux  ans  issus  de  plantes 
sélectionnées  depuis  quelques  années  m'ont  donné  nne 
moyenne  do  Iroiscents  fruits  par  pied,  avec  un  maximum 
do  quatre  cents,  tandis  que  les  autres  n'ont  produit  que 
cent  quatre  vingt  fruits  en  moyenne,  avec  un  maximum 
de  deux  cent  cinquante,  lui  outre  les  fruits  étaient  plus 
beaux  et  les  hampes  plus  fortes  et  plus  rigides. 

Il  est  donc  à  la  [)ortéede  tous  d'obtenir,  en  quantité,  do 
lielles  et  bonnes  fraises,  mais  pour  cola  il  no  suffit  pas 
do  les  bien  cultiver,  ce  qui  est  déjà  cependant  beau- 
coup, il  faut  aussi  savoir  choisir  son  plant,  c'est  lo 
secret,  bien  simple  pourtant,  qu'ignorent  beaucoup 
d'amateurs  déçus  dans  leurs  espérances  on  lullivniil 
des  fraisiers,  et  .surtout  des  fraisieis  remontants. 

G.   SiMMEN. 

u\/\/\A. 

Z<3  Cûloslû  Thompsoni  magnificâ 

Cette  variété  de  rare  et  grand  mérite,  duo  à  des  sélec- 
tions savamment  suivies  par  M  Ch.  Huber,  est  bien  jus- 
tement nommée  mau/iifica.  Maintes  fois  en  l'été  et 
l'automne  derniers,  nous  sommes  allé  admirer  des 
champs  do  porte-graines  de  celte  superbe  nouveauté. 

De  tous  points  ello  est  en  effet  superbe. 

Ses  vigoureux  sujets,  s'ils  sont  convenablement 
isolés,  se  développent  naturellement,  et  sans  qu'il  soil 
l>esoin  d'y  aider  par  des  pincements,  en  pyramides 
candélabriformes,  a  larges  bases.  Ces  pyramides  sont, 
quelquefois  compactes,  mais  sans  aucunement  nuire 
jamais  à  l'élégance  des  floraisons  les  plus  richement 
colorées,  qui  couvrent  les  plantes  de  la  base  au  sommet. 
Chez  ces  plantes  annuelles,  autant  qu'il  on  est,  comme 
chez  certains  grands  végétaux,  par  exemple  chez  les 
Araucaria  Bidi villa  cxcelsa,  etc.,  la  régularité  dans  la 
forme,  pas  plus  que  le  serré,  le  compacte  de  cette 
forme,  n'exclut  l'élégance,  au  contraire. 

C'est  en  l'été  ISO'.i  que  Ch.  lluber  remarqua  dans  un 
champ  de  porte-graines  de  Celosia  Thoupsoui  un 
sujet  montrant  une  forme  pyramidale  et  en  candélabre 
ri'gulier  qui  attira  son  attention  particulière.  Chez  celle 
[liante,  l'écarlale  brillant  des  inllorescences  ajoutait 
encore  à  l'attrait  de  la  plante.  Au  printemps  de  1900. 
les  graines  que  cette  plante  remarquée  avait  produites 
furent  soigneusement  semées  et  elles  donnèrent  nais- 
sance ;i  des  sujets  apportant,  avec  la  reproduction  de 
la  forme  pyramidale  candélabriforme,  unemullilude  de 
variantes  dans  le  coloris  des  inflorescences. 

La  culture,  en  l'JJl,  des  plantes  do  la  deuxième  géné- 
ration, a  montré,  avec  la  reproduction  de  la  forme 
encore  perfectionnée,  des  inflorescences  aux  coloris  éga- 
lement plus  variés  et  surtout  des  plus  vifs.  A  côté  de 
nuances  saumonées  et  soyeuses,  du  jaune  d'or  et  du 
jaune  orangé,  l'écarlale  feu,  le  chamois  le  plus  brillant. 
le  pourpre  sang,  attirent  et  fascinent  l'ceil  et  l'attachent, 
de  prés  comme  de  loin.  De  loin  surtout. 

Do  loin,  l'attrait  spécial  des  coloris  diversement  grou- 
pés, comme  l'attrait  de  chacun  de  ces  coloris,  n'est 
égalé,  ni  même  approché,  nous  pouvons  l'affirmer,  par 
celui  d'aucune  autre  plante  au  feuillage  ou  aux  fleurs 
colorés.  Et  grâce  >à  cet  attrait,  la  Celosia  Thompsoni 
magnifica,  qui  en  riche   culture,  s'élève  à  1  mètre  et 


acquiert  une  pareille  largeur  do  base,  jouera  un  grand 
rôle  on  horticulture  estivale.  En  sujets  isolés,  ou  par 
petits  groupes,  ou  encore  plantée  en  larges  plaies- 
bandes,  en  grands  massifs  sur  les  pelouses,  cette  plante 
produira  un  puissant  elTet  sur  le  vert  de  ces  pelouses, 
l'iffet  cTiipposition  dos  si  riches  couleurs  des  inflores- 
cences sur  un  fond  sombre.  Et  comme  il  en  est  cliez 
d'autres  C(''losies,  les  inllorescences  do  cotte  variété 
durent  de  juin  à  la  fin  d'automne. 

XaHDY    I'KBB. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Plectranthus  MahonI  N.  E.  limwn. 

Une  des  soixante  dix-huit  espèces  du  genre,  rencon- 
trées dans  l'Afrique  tropicale  :  c'est  une  plante  vivace, 
rameuse,  dress('e,  à  feuilles  piHiolées,  ovales,  obtuses, 
crénelées,  glal)res  à  la  face  supérieure  et  d'un  vert  gai. 
Les  Heurs  sont  disposi'cs  en  longues  grappes,  par  ver- 
ticilles  de  3  6  et  de  couleur  violette.  La  lèvre  supérieure 
est  trilobée,  l'inférieure  concave;  les  filets  desétamines 
sont  libres. 

Le  genre  l'iectraiilhits  n'est  pas  toujours  facile  à 
distinguer,  sur  le  sec,  du  genre  Co/eus,  qui  est  repré- 
senté dans  l'Afrique  tropicale  par  soixante-dix-sept 
espèces.  Dans  les  Plectranthus  les  filets  des  élamines 
sont  libres,  tandis  que  dans  les  Coleus  ils  sont  soudés, 
au-dessus  de  leur  insertion  en  un  tube  clos. 

Erigeron  neomexlcanus  A.  Cray. 

Cette  espèce  à' Erigeron  s'éloigne  de  toutes  les  autres 
qui  composent  le  genre.  C'est  une  plante  buissonnante, 
annuelle  ou  vivace,  haute  de  50  ou  (iO  cent.,  hispide,  à 
tige  striées,  anguleuses,  très  ramifiées.  Les  feuilles 
inférieures  sont  longuement  pétiolées,  oblongues,  pin- 
nées  et  lobées,  les  lobes  étant  obovales,  obtus, presque 
entiers,  le  tenninatil  denté.  Les  feuilles  caulinairessont 
plus  profondément  et  plusétroitement  lobées.  Les  capi- 
tules, larges  de  3  cent,  environ,  sont  solitaires  au  som- 
met dos  rameaux.  Les  bractées  involucrales  sont 
linéaires,  avec  la  côte  purpurine.  Les  ligules  sont  blan- 
ches, linéaires,  étalées.  Le  disque  est  aplati,  formé  d'un 
très  grand  nomlire  de  tubes  jaunes.  Les  aigrettes  sont 
plumeuses. 

L'i.'.  neomexicanus  est  originaire  de  la  région  monta- 
gneuse du  Nouveau  Mexique  et  de  l'Arizona.  Il  a  été 
recueilli  par  le  D'  C.  A.  Purpus,  à  une  altitude  do 
7.000  pieds,  ce  qui  semble  militer  en  faveur  do  sa 
rusticité. 

Hibiscus  Scott  Italfour. 

Très  belle  malvacée  recueillie  sur  Tile  deSocotnrapar 
M.  .Scott,  au  cours  de  l'exploration  entreprise  par  M.  Bal- 
four.  C'est  un  arbuste  à  rameaux  dressés  couvert  d'une 
puliescencc  étoilée;  à  feuilles  très  variables  de  forme 
ainsi  quo  de  dimensions,  pouvant  être  elliptiques  ou 
rhomboidales,  entières  ou  crénelées,  cordiformes  ou 
atténuées  à  la  base,  également  pubescentes.  Les  fleurs 
sont  axillaires,  pédonculées,  disposées  pari  à  'A,  attei- 
gnant  près  de  10  cent,  de  diamètre,  d'un  beau  jaune  d'or 
avec  le  fond  rouge  sang.  Les  étamines  sont  jaunes, 
réunies  en  un  faisceau  au  centre  de  la  fleur;  le  style  et 
le  stigmate  sont  colorés  en  rouge  sang  foncé. 

L'//.  Scotti  se  rapproche  de  VU.  Kirkii  Mart.  du  Mo- 
zambique et  du  //.  panduru'forniis  Burn.  qui  croît  en 
Afrique  et  dans  les  Indes  Orientales.  Quoique  cultivé 
depuis  très  peu  de  temps,  il  a  déjà  gagné  et  surpasse  de 
lieaucoup  en  qualités  ornementales  le  type  sauvage  des 
hautes  régions  de  Socotora. 

P.  II.tmoT. 


124 


LK  JARDIN 


L'action  des  anesthésiques  sur  les  plantes 

Genèse  du  procédé  d'éthérisation.  —  Les  expériences  de  Claude 
Bernard.  —  Expériences  du  D  Raphaël  Dubois.  —  Choix  des 
anesthésiques. 

C'est  e.\acleinent  le  17  iiovomlire  IS'.'J,  quo  lo  proles- 
seur  JohaHiisi'ii  montra  pour  la  première  fois,  ;i  l'Aca- 
di-mie  des  sciences  de  Copenhague,  les  premiers  l.ilas 
fleuris  qui  avaient  été  forcés  après  avoir  été  soumis  à 
l'action  de  Tt-ther.  Ce  n'est  toutefois  que  quelques 
années  après  que  cette  façon  d'opérer  entra  clans  lo 
domaine  do  la  pratique. 

A   la  suite    d'un  article    publié  par   nous   dans   La 
Sature  (1/  le  docteur  Haphad  l)ul)ois,  professeur  k  la 
l'acuité  dos  sciences  à  l'Universilo  de  Lyon,  voulut  Mcn 
nous  écrire  qu'il  trouvait  dans 
cet  article  la  confirmation  pra- 
tique  de  la  théorie  de  l'action 
idiysjolojiique    des    anesthési- 
ques généraux,  décmverte  par 
lui   à    la    suite    d'expériences 
faites  en  ISS^J  et  qu'il  avait  fait 
connaître  dans  différentes  pu- 
blications.    11    ajoutait     aussi 
comme  conclusion  que,  si  l'ip- 
plication  était  étrangère,  la  thé- 
orie était  française. 

11  nous  semble  toutefois  que 
les  recherches  du  I)''  Dubois 
étalent  faites  dans  un  autre  but 
que  celles  du  D'  Johannsen. 
Nous  reproduisons  d'ailleurs 
plus  loin.à  titre  documentaire, 
quelques  citations  extraites 
de  ses  intéressants  travaux. 

Nous  avotis  néanmoins  lo 
plaisir  de  conslaler,  ainsi  que 
nous  l'écrit  M.  Johannsen, 
(comme  il  l'indique  d'ailleurs 
dans  l'introduction  do  sa  bro- 
chure) quo  c'est  à  la  science 
française  que  l'on  doit  le  com- 
mencement des  éludes  sur 
l'anesthésio  des  plantes.  «  C'est, 
dit-il,    Claude    Homard,    votre 

grand    compatriote   qui  a    découvert    l'anesthésie    des 
végétaux.  » 

•  • 
Il  nous  parait   inlérossant  de  reproduire  ici  ce   quo 
Claude  Bernard  a  publli'  sur  l'anesthésie  des  végétaux, 
puisq\io   le  document  do   ce  savant  a  iHé  lo   point  de 
départ  des  investigations  du  professeur  Johannsen. 

«  Los  anesthésiques  (3),  rétlier,  lo  cliloroforrao  nous  four- 
nissent les  moyens  d'agir  sur  l'irritabilité,  la  faculté  vitale 
par  oxcollonco  do  la  siispondro  ou  <lo  \i\  suppriinor,  do  sorte 
i|uo  l'on  peut  considérer  ces  substances  ooniuio  les  rracti/s 
ruilurt-ls  de  toute  substance  vivante,  et  par  conséquent  tlu  prii- 
loptiisniii. 

Ces  Huljslancos  jouissent  do  la  lacuHé.dc  suspondrc  l'ocli- 
vité  du  protoplasriia  do  «piolipio  nature  qu'elle  snil  ol  de  ipiol- 
i|uo  monioro  ipi'ollo  so  niani(os,te.  Tous  los  phononionos  qui 
sont  vériloblomont  sous  la  dépendance  iic  l'irrilabilitt-  rilnlf 
sont    suspendus    ou    supprimés   déllnitivemont  ;    los    oiilros 

(I)  tViA^ruoliori  dri/ilanlfi  rn  eiillurr  forrre.  La  .Yoliiif.  1901,  ir  l'iS'i 

C-'l  (Msudo  ncrnnrd.  —  Ltront  iiir  l*t  ptiénomèntt  romniiinn  ai/.. 
(tnimaifx  at  aux  rrgttau.r,  2  vol.  ln-.H,  avec  planches  ot  flKures,  l' aris 
(tomu  I  l*<ÏS.  tiiiiii-  Il  1X79). 

(7-  leçon.  l'ro|irl*lt!  <lu  proloplimina  (Ishk  \on  drui  ri-Kncn,  Irrlla- 
Mlllé,  par.  Il,  Excitanlii  ol  anmlhéHiantH  de  rirrllalillll6,  p.  XSl. 


Fig.  f>l.  —  l'euiltr  de  SrttTitire  isolée  pour  montrer  tr  ren- 
flemenl  qui  rfl  la  liane  du  pettolt  el  dans  Irijuet  aient  le  titsu 
contractile  vt-yctal. 


phénomones  do  naturo  purement  chimique,  qui  s'accom- 
plissont  dans  l'être  vivant,  sans  lo  concours  do  l'irritabilité, 
sont  au  contraire  rospoclés.  Tout  le  monde  sait  (juo  los  anos- 
tliésiipios.  l'élhor,  lo  chloroforme,  ont  la  propriété,  d'éteindre 
momontanénionl  la  sensibilité. 

1^'action  des  anoslhosiquos  so  traduit  par  dosolTots  plus  ou 
moins  rapides  sur  los  iliUérents  organismes  ot  sur  lourdivors 
tissus.  Lo  premier  point  sur  lo(|uel  il  faut  insister,  c'est  <pio 
l'aition  étliérisanto  s'étend  suocessivcnient  à  tous  los  tissus 
d'un  mémo  être. 

Nous  avons  parlé  plus  haut  do  la  pratique  très  connue 
aujourd'hui  on  chirurgie  sous  lo  non  d'onesthésio.  Les  agents 
quo  l'on  emploie  pour  insensibiliser  l'hiUiime  ot  les  animau.v 
sont  l'ethor  et  le  chloroforme.  Kh  bien!  chose  singulière,  los 
plantes  comme  les  animaux  peuvent  être  anesthosiéos,  et 
tous  les  phénomènes  s'observent  absolument  de  la  mémo 
manière,  on  o  placé  ici,  séparément  sous  différentes  cloches 
do  verre,  un  oiseau,  uiio  souris,  une  grenouille  ot  une  sensi- 
tive(l).  On  introduit  au-dessous  de 
chacune  do  ces  cloches  une  éponge 
imbibée  détlier.  L'influence  anes- 
thésiiiue  ne  tarde  pas  à  so  faire 
sentir  :  ello  suit  la  gradation  des 
êtres.  C'est  l'oiseau  plus  élevé  en 
organisation  qui  est  lo  premier 
atteint;  etc., etc.  Enlin  la  sensitive 
reste  la  dernière.  Ce  n'est  (pi'au 
bout  do  vingt  a  vingt-cinc|  minutes 
cpie  l'insensibilité  commence  ù  so 
manifester.  Nous  avons  placé  sous 
la  cloche  C  (lig.  62),  une  sonsilivo 
bien  vivace.  A  cété  du  pot  a  été 
introduite  une  éponge  humide  im- 
prégnée d'éther.  Hionlêl  la  vapeur 
éthéréo  remplit  la  cloche  ot  agit 
sur  la  plante.  L'action  anesthé- 
sianto  est  plus  rapide  dans  les 
temps  chauds  quo  dans  los  temps 
froids  el  suit  los  diverses  circon- 
stances (|ui  auginontent  et  dimi- 
nuent l'action  do  la  sensitive.  Il 
faudra  donc  graduer  la  (|uanlilé 
do  l'anesthésiquo  d'après  ces  di- 
verses circonstances.  Ici  nous 
agissons  à  l'ombro.  à  la  lumière 
diffuse;  si  nous  opérions  au  soleil 
l'effet  serait  beaucoup  plus  prompt, 
mais  aussi,  beaucoup  plus  dange- 
reux; souvent  dans  ce  cas  on  luo 
la  plante  et  cllu  ne  récupère  plus 
sa  sensibilité.  Cette  inibionco  sin- 
gulière et  spéciale  do  la  lumière 
solaire  que  nous  constatons  ici  à  propos  do  l'action  di'  l'élhor 
ou  du  chloroforme  sur  la  sensitive,  nous  la  retrouverons  ulté- 
rieuromont  dans  bien  d'autres  phénoménos  de  la  vie  végélalo. 
Maintenant,  après  une  demi  heure  environ,  la  sensitive  est 
anoslhésioo.  et  nous  voyons  quo  rultaclicnient  dos  folioles  !.. 
sur  la  sensitive  normale  ivoir  lig.  (d).  Nous  observons  encore 
co  (ait  ipio  l'anostliésie  atteint  on  premier  lieu  les  bourrelets 
dos  folioles  ot  ensuite  los  bourrelets  placés  a.  la  base  du 
pétiole  commun  do  la  fouille  composée. 

Quelque  temps  s'est  écoulé  et  croyez  quo  le  moineau,  etc.,. 
bienlét  il  on  S(>ra  do  mémo  pour  notre  sensitive;  ollo  cessera 
d'être  sous  rinfluenco  do  l'élhor  et  reprendra  sa  sensibilité 
comme  auparavant. 

Le  résultat  do  l'anosthéslo  est  donc  lo  même  chez  les 
animaux  et  les  vi'-gétaux.  O  ipie  nous  voyons  ici  pour  la 
sensitive  est  vrai  on  edot  pour  tous  les  autres  mouvi'Uients 
quo  nous  avons  signalés  dans  les  plantes,  mouvements  des 
étamines  de  l'épine-vinotlo,  etc.  Il  reste  ii  savoir  si  lo  mécn- 
nismo  par  leipu'l  ce  phénomène  est  i  enlisé  est  idonliipio. 
C'esl  là  une  «piestion  très  impoitantoàrésoudro.  ."^i  l'analogie 
dos  effets  so  poursuit  jusque  dans  lo  modo  d'action  on  con- 

(1|  -  Un  soit  i|uo  Is  neiotilivo  étanl  .mniniiso  A  un  eiclinnt  i|iicl- 
ron(|ue,  le  pi^liole  l'oiiiiiiun  ii'ahnlsHo,  los  p^ttoIrH  •«ecnn.lnirrH  tv 
rapproclienl  cl  les  IoUoIi'h  H'ii|i|ilii|>ii'iit  l'iuic  cuiilre  rniilre  par 
leur  (ace  itiipérleiirc.  I.'irrilalion  H'i-leiid  pliiii  on  moins  loin,  Hiiivnnt 
qu'elle  est  phi»  on  moins  vivo.  L'adouchciueiil  est  un  exclUiit.  • 


LE  JARDIN 


125 


Coit  ((u'ollo  ri'lalion  intimo  sora  ainsi  manifcstoo  onlro  l'orga- 
nisnliun  aniiniili»  et  l'ort^anisalioii  vc'nolalo.  . 

L'cxpi'iliMMO  l'iablit  (1110  I  l'Uicr  lo  clilorDforrao  sont  bien 
(ii's  n'aclifs  iiatiirols  île  toule  subslaiicc  vivante;  leur  acliiui 
clécoli<  dans  la  sensibilité  uno  propriété  commune  à  tous  les 


Fig.  62.  —  '*^ensilii'e placée  dans  une  atmosphrre  éthcrée;  les  fenillf.'i  df 
plante  sont  rtalées,  xont  devenues  insensibles  et  ne  se  ferment  pan 
'juand  on  veut  les  toucher. 

êtres  vivants  animaux  ou  végétaux  simples  ou  complexes. 
Bien  loin,  par  eonsoquont  que  la  sensibilité  ot  la  niotilité 
snient,  ainsi  i|uo  l'avait  voulu  Linné,  un  caraclère  dislinclif 
entre  les  deux  rofincs.  les  aneslhésiqucs  établissent  au 
contraire  leur  rapprocliciiiont  et  leur  assimilation  sur  une 
base  solide  physiologique,  etc.  » 

Claude  Bernard  continue  sa  série  d'oxiiéricnces,  des 
plus  intéressanlos,  mais  ii  un  autre  point  de  vue,  a 
celui  de  la  germinalion  ;  il  démontre  que  les  ^,'raincsne 
germent  pas  tant  qu'elles  sont  dans  une  atmosphéic 
anesthésianle. 

Sous  le  tilro  de  mécanisme  do  l'action  des  ane.sllje.si- 
ques,  M.  Dubois  a  publié  en  1891  un  article  très  docu- 
menté (1)  sur  ce  sujet,  dont  les  passages  qui  nous 
intéressent  ont  été  ensuite  reproduits  dans  deux  de  ses 
ouvrages.  Dans  cette  élude  M.  Dubois  so  réfère  aux 
travaux  de  Claude  Bernard.  Parlant  de  l'action  des 
aneslhésif|ues  il  dit  fort  justement  il  nous  semble.  «  Ces 
vapeurs  ancstliésiques  provoqueront  d'ailleurs  des 
modifications  intenses  des  tissus  tout  à  fait  comparables 
à  celles  qui  résultent  de  l'action  de  In  gelée.  » 

Voici  ce  qu'il  écrivit  un  peu  plus  tard. 

"  Les  anesthésiques  généraux  entravent,  suspendent,  ou 
suppriment  une  fonction  fondamentale,  dont  le  libre  exen-ice 
est  indispensable  ii  l'entretien  des  mouvements  moléculaires 
intimes  qui  caractérisent  toute  substance  vivante  quelle  que 
soit,  d'ailleurs  son  origine  ou  sa  forme  (2). 

Les  graines  ne  germent  pas  en  présence  dos  vapeurs  d'étlier 
et  de  ctiloroforme,  alors  même  qu'tm  leur  fournit  de  la  chaleur 
do  l'oxygène  et  de  l'eau,  c'est-ii-dire  les  trois  conditions  fon- 
damentales du  phénomène  do  la  germination  parce  que  la 
lixation  do  l'eau  ne  peutso  faire  (:i).  Or  leréle  de  l'eau  estiilns 
imijortant  ipie  celui  de  l'oxygène  car  la  respiration  no  devient 

(1)  Reçue  gmcrale  des  Sciences  pures  et  appliquées,  ÏS9i  n' 17  page  561. 

(21  />'  Il.APiiAKL  DcDoi-.:.  —  .\nesthésie  phijsiologi'/tte  et  ses  applica- 
tions, Paris  l.v,i4.  2*  partie,  dos  anesthésiques  généraux,  chap.  III 
du  mécanisme  physiologique  des  anesthésiques  généraux. 

(;i)  Cela  scmhlc  pourtant  coniraireaux  résultats  des  ex]iérieniis 
qui  ont  démoiiti'û  (pie  les  tuberciiles.  bulhes,  rhizomes,  soumis  à 
l'action  de  l'éthor,  développaient  leurs  pousses  plus  rapidement. 


active  que  lorsque  lo  protoplasme  est  convenablement 
hydraté.  C'est  là  uno  loi  générale.  (|ue  non  seulement  les 
aneslhési(piesgénéraux  empêchent  l'Iii/drdlitlinit  desélémcnts 
anat()Uii(pies,  mais  encore  qu'ils  Us  sollicitent  à  perdre  une 
partielle  l'eau  qu'ils  contiennent. 

.Si  l'on  met  dans  un  vase  clos  des  plantes  grasses,  des 
ICcheverias,  par'exemplo,  en  contact  avec  des  vapeurs  d'élher 
elles  laissent,  au  bout  il'un  certain  tenqis,  transsuder,  au 
travers  do  lépidermo  do  grosses  gouttidettes  d'eau,  f^es 
oranges  (pii  ont  si''journô  assez  longtempo  dans  une  semblaldo 
atmosphère  prennent  l'aspect  de  fruits  dégch'^s. 

Il  est  (•uri(>ux  do  constater  (juo  l'action  intimo  des  ancsllié- 
siipies  généraux  so  rapproche  beaucoui)  do  celle  du  froid, 
(pii.  lui  aussi,  entrave  l'inibibition,  provo(pie  dans  les  terres 
gelées  la  séparation  do  l'eau,  etc.  Or  le  froid  est  un  anes- 
thési(|U0  ot  un  antisepti(pic  très  connu  ... 

Dans  un  autre  travail  M.  Dubois  dit  encore  : 

Si  l'on  enferme  un  rameau  de  Mrsciuhrianthemum  cristal- 
linum  >■  dans  un  bocal  contenant  un  pctilo  (piantité  d'étlier, 
on  est  surpris  de  voir  au  bout  d'un  certain  temps,  l'eau  pro- 
toplasmiipio  s'échapper  des  plasiidos  pour  so  répandre  au 
dehors  et  dans  les  interstices  dos  cellules  alors  que  les  poils 
glandulaires  C(msorvent  leur  turgescence  (1).  " 

l'our  bien  mettre  en  évidence  cette  déshydratation  du  pro- 
toplasinopar  les  vapeurs  d'ôther,  il  sullit  lio  placer  dans  uno 
cloche  en  \  erro,  à  bord  rodés  et  convenablement  suifés.  un 
ICchovéria,  à  ci'ité  d'une  capsule  remplie  du  li(]ui(lo  vapo- 
risable. 

Au  bout  d'un  temps  variable  avec  la  température  exté- 
rieure, on  verra  l'eau  suinter  sous  forme  do  grosses  goutte- 
lettes il  la  surface  des  feuilles  qui  no  tarderont  pas  à  se 
flétrir,  comme  si  elles  avaient  été  cuites  ou  gelées  et  à 
incliner  vers  le  sol  leur  pointe  antôrieuromenl  drossée,  ainsi 
que  ferait  une  sensitive  dans  los  mémos  conditions. 

« 
•  • 

l'our  terminer  nous  citerons  encore  les  excellents  rensei- 
gnements    prati(jues     que 
M.    Dubois    donne    sur   le 
choix  dos  anesthési(pios. 

"  On  emploiera  do  préfé- 
rence pour  lanesthésie  d(>s 
V(''gétaux  do  léther  suUu- 
riquo  pur  anhydre.  «  Son 
odeur  est  vivo  et  suave, 
dit  le  docteur  Rapha("'l  Du- 
bois Ci),  sa  saveur  fraîche  et 
aromatique  :  il  doit  mar- 
quer O.j'  Baume  à  -H  1.")"  ;  sa 
densité  est  de  0,71.'J4à  H-  20*, 
il  bout  à  -|-  W't'fi.  Il  no  doit 
pas  bleuir  par  lo  sulfate  do 
cuivre  anhydre  ot  blanc 
(ju'on  lui  ajoute  et  ne  doit 
pas  se  colorer  en  rouge  brun 
par  lo  phénate  de  potasse. 

L'éthor  du  commerce  est 
do  doux  sortes  ;  il  est  à  02° 
et  à  .")()".  Dans  los  deux  cas, 
c'est  un  mélange  d'étlier, 
d'alcool  ot  d'eau,  auquel 
s'ajoute  l'huile  lourde  de 
pin  pesante  ". 

1-,'éther  à  '>(;•  est  formé  de 
éther  pur,  71.30;  alcool  ab- 
solu, 2."). 74;  eau|2.86.  »  Nous 
no  recommandons  pas  cet  éther  pour  l'anesthésie  des  plantes. 

Quant  au  chloroforme,  bien  que  celui  du  coimiierce 
ne  soit  pas  d'une  parfaite  pureté,  c'est  celui-là  que 
nous  recommandons  aux  expérimentateurs.  On  pour- 
rait également  l'aire  linéiques  essais  d'aneslhésie  avec 
le  bromure  d'élhyle. 

Albert  Macmené. 

(1)  Hapha("-1  Dubois.  —  I.ci.ons  de  physiolofiie  générale  et  com- 
parée.  Paris  IS'.IS  ('.)■  Ie(,'on).  pages  244  et  2'i5. 

(2i  .\ncslhésie  physiologuiue  et  ses  applications  Paris  1894. 


Fijî.  1)3.  — Seusitire  à  l'état  de  contrac- 
tion. Les  fcttilles  se  sont  rétractées  et 
abaissées  .tous  l'influence  d'une  exi- 
lât ion  mécanique  portée  sur  la  plante 


126 


LE    JARDIN 


La   Chayotte 


[Sechium  ediile  Scliwartz  —  Cliaijola  eduHs  Jacq.) 

En  notre  époque  «le  colonisation  à  outrance,  il  serait 
intéressant,  sinon  utile  d'appeler  l'attention  des  colons 
sur  certaines  plantes  comeslildes  dont  la  culture  pour- 
rait présenter  pour  eux  lie  sérieux  avanlapes. 

La  Chayoto  plus  que  toute  autre  mérite  d'être  men- 
tionnée à  ce  titre.  Sa  valeur  alimentaire,  hors  conlesli\ 
sa  fécondité  et  la  facilité  de  sa  culture  en  font  une  planU' 
précieuse. 

Ce  n'est  pas  une  espèce  nouvelle,  cerles!  Elle  existe 
en  Algérie  depuis  1845.  Malheureusement  elle  n'est  pas 
répandue  comme  il  conviendrait  (1). 

D'origine  mexicaine,  cette  Cucurbitacée  comeslibk' 
grimpante  et  pérenniale  se  reconnaît  à  ses  tiges  striées, 
frt'les,  à  ses  feuilles  cordiformes,  rugueuses  à  leur  face 
inférieure.  Les  fleurs  m.ilos  et  femelles  sont  portées 
séparément.  Les  premières  sont  disposées  en  grappes; 
les  autres  sont  réunies  par  deux  ou  trois  seulement. 
Leur  couleur  varie  du  jaune  au  venliitre.  La  racine  e^-i 
tuberculeuse.  Le  fruit  a  la  forme  d'une  grosse  iioIp 
verte;  il  est  profondément  côtelé,  sa  surface  est  hériss.  ■ 
de  petites  aspérités  ou  excroissances.  La  chair  en  c;-t 
ferme  blanche  et  homogène,  légiTement  aqueuse.  La 
saveur  et  l'odeur  sont  peu  caractéristiques.  Une  seule 
graine  renfermée  dans  un  tégument  herbacé  occupe  le 
centre  du  fruit. 

Les  semis  se  font  en  mars-avril,  en  utilisant  les  fiuils 
entiers.  Jusqu'alors  ils  ont  été  conservés  dans  un  lieu 
sec  el  éclairé,  Dés  qu'ils  germent  —  ce  qui  se  reconnaît 
aisément  par  la  saillie  que  fait  l'embryon  au  niveau  de 
l'œil  opposé  à  la  queue  —  on  les  dépose  sur  une  caisse 
de  terreau  en  les  couchant  sur  le  colô  afin  de  ne  pas 
gêner  l'enracinement  de  l'embryon. 

Lorsque  les  sujets  sont  eu  état  d'être  transplantés,  on 
les  met  en  place  dans  un  terrain  ameubli,  léger  et  fumé. 
Au  moment  de  la  canicule  il  ne  faudra  point  ménager 
les  arrosages.  C'est  alors  que  les  serliiiniis  se  dévelo|)- 
peiit  sensiblement;  leurs  tiges  s'allongent  et  rampent  à 
terre  couvrant  une  supi-rficie  de  plusieurs  métrés  carri'S 
il  moins  que  le  jardinier  n'ait  mis,  à  la  portée  de  la 
plante,  des  branches  srches  ou  des  pieux  auxqules  elle 
s'accroche  à  l'aide  de  ses  vrilles. 

Vers  la  mi-anût,  quelquefois  plus  tard,  apparaissent 
simultanément  les  fleurs  mâles  et  femelles  dont  les 
fonctions  sont  singuliirement  facilitées  par  les  insectes, 
notamment  par  les  mouches  ii  miel. 

l'eu  de  temps  apn-s  la  fécondation  se  montrent  hs 
fruits  dont  le  développement  est  rapide.  Pour  tout  soins 
la  Chayote  n'exige,  pendant  la  piriode  do  végétation, 
que  de  légers  binages  et  de  fréquents  arrosages. 

C'est  d'octobre  a  mars,  que  s'ilTectue  la  récolte  dis 
Iruits.  On  estime  que  la  production  peut  varier,  la  pn- 
mii-re  année  et  pour  un  seul  piid  de  2'>  à  100  Chayolcs 
d'un  poids  moyen  de  IRK)  grammes  environ.  D'après  cola 
on  peut  dire  qu'un  liectare  de  terrain  bien  approprié 
pourrait  donner,  en  Algérie,  de  'lOOO  a  :<000  kilog.  de 
fruits,  qui  vendus  seulement  20  francs  les  HJO  kilog. 
donneraient  une  somme  de  1  000  francs. 

La  Chayote  se  conserve  assez  longtemps  après  qu'elle 
a  été  cueillie,  aussi  ne  souffri-t-elle  pas  des  longs  trans- 
ports. Cette  qualité  la  rend  apte  ti  alimenter  les  manh's 
do  gros  hiver,  pendant  lesquels  les  légumes  sont  rart - 
et  chers.  Elle  pourrait,  nous  scmblo-t-il,  être  vendui- 

(1)  M.  le  (loclciir  Tnibiil  (i  ti\il  Je  liiiiatilcn  itlnrl»  pour  («in- 
conniiiln'  cl  H'imnMre  celli'  rururliilnrir  »i  niiilii|Uo  cl  »i  |irtiil(ic 
IWr.  '■en  Icntallvi-s  n'niil  iiinlIiciiri'iinrQK'iit  |iuit  iluniii-  ciirurr  W 
tiioii  qu'on  élail  »n  ciroll  'l'en  nllcmlro. 


avantageusement  sur  le  marché  de  Paris  ou  elle  consti- 
tuerait une  ressource  déplus  pour  les  ménagères. 

11  se  fait  à  Londres  une  grande  consommation  de  ce 
légume.  Au  Mexique,  on  utilise,  les  pousses  tendres  des 
pieds  âgés,  à  la  manière  des  asperges.  Les  racines 
débarrassées  di-  leur  principe  amer  et  purgatif  jiar  un 
procédé  spécial  fourniraient,  dit-on,  une  fécule  alimin- 
laire  nourrissante  a  l'usage  des  enfants. 

Le  fruit  peut  être  mangé  île  diverses  manières.  Je  l'ai 
vu  préparer  de  la  fa^on  suivante  :  Le  fruit  tsl  passé  à 
l'eau  bouillante  dans  laquelle  il  doit  séjourner  une  heure; 
puis  après  avoir  été  dépouillé  de  sa  peau  et  do  ses 
graines,  il  est  coupé  en  tranches  que  l'on  sert  avec  du 
Leurre,  du  fromage,  en  sauce  ou  au  gratin  —  Enfin,  je 
liens  d'une  charmante  créole  le  procédé  qui  suit  :  la 
chair  de  la  Chayotte  est  pressée  pour  en  extraire  sou  jus 
(ade,  puis  convenablement  assaisonnée.  Cela  fait,  on  la 
mélange  avec  du  pain  trempé  de  lait  pour  faire  une 
sorte  de  pi:lequi,  parait-il,  est  délicieuse. 

H.  Abtigubnave. 


Sur  la  nanifieation  des  races  horticoles 

On  appelle  lutri/iculior  le  procédé  horticole  qui  a 
pour  but  et  pour  effet  de  rendre  des  plantes  plus  naines; 
ce  résultat  est  obtenu  généralement  par  une  sélection 
raisonnée  et  suivie  pendant  plusieurs  générations: 
mais  elle  se  produit  austi  parfois  spontanément,  et 
mémo  les  exemples  les  plus  remarquables  de  plantes 
nanifiées  sont  dus  à  des  accidents  naturels.  Ajoutons 
que  dans  ce  cas  la  fixité  du  iianisme  est  beaucoup 
plus  grande  que  chez  les  végétaux  obtenus  tels  par 
sélection. 

En  abordant  ce  sujet,  nous  avons  avant  tout,  l'inten- 
tion d'essayer  de  discerner  dans  quelles  conditions 
cette  nanifieation  est  nécessaire  et  utile,  et  dans  quelles 
circonstances,  elle  devient  absurde. 

Je  comprends  que  l'on  cherche  à  obtenir  des  races 
naines  chez  des  plantes  dont  le  type  a  des  tiges  longues 
et  de  mauvaise  tenue,  un  port  irrégulier.  Dans  ce  cas  la 
nanifieation  a  l)ien  sa  raison  d'être,  parce  qu'elle  régu- 
larise le  port,  procure  une  meilleure  tenue  à  la  plante, 
el  presque  toujours  fait  mieux  valoir  ses  fleurs. 

Dans  d'autres  cas,  l'obtention  de  formes  naines  chez 
un  végétal  di-jà  de  bonne  tenue  naturelle,  crée,  |iour  une 
plante,  un  emploi  nouveau  auquel  on  no  pouvait  pré- 
tendre la  faire  servir,  si  elle  était  restée  dans  son 
caractère  original  :  les  .\<ievalum  nains,  des  Jlrfioiiia, 
les  lluUets  d'Inde,  certains  l'élargotiitim,  des  Silènes 
sont  des  exemples  que  tout  le  monde  a  présents  à  la 
mémoire. 

Ici  encore  la  nanilicalion  a  sa  raison  d'être  car  elle 
produit  des  plantes  intéressantes  et  surtout  utiles  pour 
le  jardinier.  Mais  où  elle  ilevient  inutile,  c'est  lorsqu'on 
lui  demande  do  nanifler  des  plantes  à  un  point  ti 
extrême,  que  celles-ci  ne  ressemblent  mémo  pas  à  un 
végétal,  tellement  leurs  proportions  sont  réduites. 

Il  existe  ainsi  certaines  races  horticoles  qui  no  repré- 
sentent plus  du  tout  le  /ticies  de  leur  genre,  tant  leurs 
tiges  et  leur  port  général  se  sont  atrophi''s;  ce  ne  sont 
plus  que  des  avortons  de  i)lantes,  chez  lesquels  on  dis- 
tinguo une  forme  qutdcoïKiue,  étali'e  ou  conique,  el 
c'est  tout. 

Les  variétés  ainsi  obtenues  ne  sont  propres  qu'à  faire 
dos  bordures,  mais  même  pour  cet  usage  elles  sont  cer- 
tainement inutiles,  car  il  existe  assez  do  véfii'laux  de 
slalure  naine  naturellr  pour  romiillr  ce  rolo. 

Nous   croyons   dom'    qu'il    y   a    un    juste    milieu   n 


LE    JARDIN 


127 


observer  dans  cetto  rochorche  do  la  naniliratioii,  si  on 
ne  veut  pas  lomlicr  dans  li'  ridicnlc.  ("csl  aux  soloc- 
lionnciirs  el  aux  cliercliours  à  tenter  de  donner,  aux 
plantes  qu'ils  essaient  do  pcrfi'ctionnor,  les  formes  qui 
leur  paraitnmt  les  plus  nécessaires  et  les  plus  aptes  a 
faire  valoir  une  variété  ou  une  espèce  dans  les  divers 
emplois  auxquels  on  peut  faire  servir  une  plante. 

Somme  louti',  la  plante  n'est  pas  exclusivement  une 
matière  végétale  devant  so  soumettre  à  nos  caprices; 
elle  a  un  caractère,  un  ensemble,  une  stature  que  l'on 
doit  lui  conserver  si  l'on  veut  rester  vrai  soi-même. 

JULIÎS  UUDOU'll. 

A  propos  de  F  introduction 

du  Primula  oiconica 

On  sait  combien  cotte  jolie  planlo  est  avijourd'liui 
appréciée  dans  les  cultures  d'ornement. 

"Très  facile  à  cultiver,  elle  rend  les  plus  grands  ser- 
vices pour  la  décoration  des  serres  el  des  jardins 
d'hiver  dans  la  région  de  Paris,  et  des  parcs  et  jardins 
dans  la  région  méditerranéenne. 

Le  succès  bien  mérité  du  Primula  obconica  ne 
pourra  que  s'accroître,  étant  donné  que  les  cultivateurs 
apportent  chaque  jour  d'heureuses  modifications  dans 
le  port  de  la  plante,  la  grandeur  des  fleurs  et  leur  colo- 
ris, qui  varie  du  violet  au  blanc  pur. 

Ce  que  l'on  sait  moins,  c'est  que  cette  plante  ne  fut 
guère  appréciée  au  début  par  ses  introducteurs.  M.  Ilarry 
Veitch  me  racontait  un  jour,  quo  lorsqu'il  vit  pour  la 
première  fois  cette  [liante  dans  un  lot  de  semis,  faits 
avec  des  graines  d'origine  chinoise,  il  donna  ordre  à  son 
chef  de  culture  tic  jeter  les  plants  et  de  ne  plus  s'occu- 
per de  cette  herbe  insignifiante.  Le  chef  de  culture  ne 
répondit  pas,  mais  garda  les  plantes,  ce  dont  M.  Veitch 
le  félicita  chaleureusement  par  la  suite. 

Le  D''  Henry,  qui  s'est  occupé  avec  tant  d'autorité  de 
la  flore  chinoise,  exposait  tout  récemment,  dans  un  ban- 
quet qui  lui  était  olïert  à  Londres,  combien  ses  études 
faites  à  Oxford  lui  avaient  été  de  mince  utilité  au  cours 
de  ses  explorations  et  combien,  au  contraire,  il  aurait 
tiré  profit  des  connaissances  pratiques  de  l'horticulteur, 
s'il  les  eût  possédées.  Il  ajoutait  qu'un  horticulteur 
n'aurait  certainement  par  traité  le  Pfhinila  obcuiiira, 
en  mauvaise  herbe,  plutôt  nuisible  à  cause  de  sa  très 
grande  al)ondance,  comme  il  l'avait  fait  en  cours  de  ses 
exi)lorations  eu  Chine,  sans  se  douter  de  l'intérêt  qu'elle 
présente  au  point  de  vue  ornemental.'; 

Il  en  a  été  de  morne  pour  beaucoup  des  plantes  qui 
sont  aujourd'hui  la  parure  de  nos  jardins  et  de  nos 
serres.  Ce  n'est  (jue  peu  à  peu  qu'elles  se  sont  imposées 
par  leurs  qualités.  II.  M. 

.A/V/\A. 

L'OFFICE  DE  RENSEIGNEMENTS  AGRICOLES 


L'Otrice  de  Renseignements  agricoles  organisé  au 
Ministère  de  l'Agriculture,  par  Monsieur  Jean  Dupuy, 
vient  de  publier  le  premier  numéro  de  son  Bulletin 
mensuel.  Cetto  publication  est  destinée  à  être  un  des 
principaux  moyens  d'action  et  do  vulgarisation  du  nou- 
veau service  de  renseignements.  Ainsi  que  l'indique 
une  note  iilacée  en  tète  du  premier  fascicule  et  qui  sert 
de  préface  au  nouveau  recueil,  le  Bulletin  mensuel  porte 
à  la  connaissance  du  puljlic  agricole  les  renseignements 
fournis  par  les  correspondants  de  l'Office  en  France  et  à 
l'Etranger,  et  donne  toutes  les  indications  statistiques 
courantes;  il  publie  les  documents  administratifs  et 
législatifs  intéressant  l'Agriculture;  il  renseigne  sur  les 


progrès  de  toute  nature,  sur  les  questions  scicnlifiqucs, 
douanières,  fiscales  el  économiques  pouvant  intéresser 
l'Agriculture  nationale. 

Il  sera  réservé,  dans  les  colonnes  du  Bulletin  de  l'Office 
do  Renseignements,  une  place  aux  communications 
d'ordre  technique,  adressées  par  l'Office  aux  Sociétés 
il'Agriculture,  Comices  agricoles  etSyndicats  agricoles; 
il  établira  ainsi  un  lien  permanent  entre  ces  diverses 
associations. 

Le  premier  numéro  du  Bulletin  de  l'Office  de  Rensei- 
gnements agricoles  se  rapiHirto  au  mois  de  janvier  l'.lOi;. 
La  publication  de  ce  premier  fascicule  s'ost  trouvée 
retardée  par  suite  des  difficultés  inhérentes  à  la  création 
ita  la  mise  en  train  par  l'Administration,  de  ce  nouvel 
organe;  mais  le  numéro  de  février  est  déjà  sous  presse 
et  doit  paraître  incessamment.  A  l'avenir,  le  numéro 
relatif  il  chaque  mois  paraîtra  régulièrement  dans  lapra- 
inière  quinzaine  du  mois  suivant. 

Par  suite  de  la  création  du  nouveau  recueil,  l'ancien 
Bulletin  publié  par  le  Ministère  de  l'Agriculture  est 
transformé  à  partir  de  l'année  i'JO::!  et  prend  lo  titre 
d'Annales  du  Ministère  de  l'Agriculture. 

Les  Annales  constituent  une  publication  distincte  du 
Bulletin  mensuel  ;  elles  contiendront  les  comptes-rendus 
des  missions  ou  les  rapports  qui,  en  raison  de  leur 
développement,  n'auraient  pu  être  insérés  au  Bulletin 
mensuel  de  l'office,  ainsi  que  les  comptes-rendus  des 
recherches,  études  et  travaux  des  professeurs  et  des 
expériences  des  stations  agronomiques,  viticoles  (vno- 
logiques,  etc..  Les  principaux  travaux  exécutés  à 
l'étranger  seront  publiés  ou  analysés  dans  les  Annales, 
t^elte  publication  enfin,  enregistera  les  actes  législatif 
intéressant  l'Agriculture  et  les  actes  administratifs 
émanant  du  Ministère  de  l'Agriculture. 

Société  flationale  d'iiot'ticultupe  de  f  ranee 

séance  du   10  avril  1002 

Comité  de  FLonicuLTURE 

Un  très  bel  apport  do  Narcisses  fait  par  MM.  Cayeux  et  I.o 
Clerc.  Les  nombreuses  variétés  présentées,  environ  cin- 
([uante  y  étaient  rangées  mélliodiquement.  d'après  les  dimen- 
sions do  la  couronne.  Dans  le  groupe  des  Muiiniic lonati. 
nous  trouvons  les  Narcisses  Trompettes  ou  Ajax  avec  les 
variétés  Emjierov,  Jv/mstonl  Queen  of  xjiain,  birotor  Dean 
Herbert,  Euipress,  Ilarx/iehli,  Princeps,  M"  Walter  E.  Tl  are 
nouveauté  ainsi  que  l'roserpine  et  Victoria,  etc. 

Les  Mediocoronali  nous  montrent  la  très  belle  série  des 
IncomparabiUs  avec  licant;/,  Ci/nosiire,  Goliath,  Consul 
Cranford,  sir  M'atliins,  (jneen  liess.  clc,  et  celle  non  moins 
romarquablo  des  Leedsii  à  fleurs  comparables  à  celles  des 
Eucharis  :  Ainabilis,  Faiini/  Ma.so>i,  Misiress  Lamjlnj, 
Minnie  Ilierne,  etc. 

A  fleurs  doubles  nous  voyons  :  Capa.r  jdeiuis.  très  élégant 
pour  boutonnières,  en  forme  d'étoile;  (/range  Pliœnix,  jiani- 
rlus  planas.  Van  Sion  doubla',  Sulplturhroon,  etc.  Les 
Ta:etl(i  sont  également  représentés  de  même  que  les  Jo»- 
qiiilles.  Nous  no  pouvons  quo  féliciter  bien  vivement  nos 
bons  amis  Cayeux  et  Lo  Clerc  de  celte  très  remarquable  pré- 
Jiontalion  qui  dénote  do  leur  part  une  intelligence  des  choses 
do  rhorlicullurc  et  un  bon  goût  vraiment  trop  rares. 

I^es  .\nglai.s  sont,  dit-on,  iYari(A-so//i<<»i('.s'.  Ne  pourrions-nous 
pas  devenir  un  tantinet  Xarcissophiles :" 

Des  mêmes  présentateurs,  un  curieux  Eupalosium  adenu- 
liliunnii,  agréablement  panaché  obtenu  dans  leurs  cultures; 
une  très  belle  forme  d'Anbriclia,  sous  lo  nom  de  Beauté  de 
llade,  remarquable  par  la  largeur  de  ses  fleurs  rouge-violacé 
et  comme  comparaison  une  partie  ieVAubrielia  T.eichtlini, 
Comité  de  Chrys.^.nthémbs 

-M.  Clémenl,  de   Vanvcs,  ne  veut  jjas  laisser  au  Chrysan- 


128 


LE  JARDIN 


thème  le  privilège  d'i^lre  la  fleur  d'hiver  par  excellence  :  il 
voudrait  en  faire  une  plante  du  printemps.  Il  avait  apporté 
un  pied  de  la  variété  Mi.ilri-ss  WhiU-  Po/ihaiii,  en  pleine  llo- 
raison,  soumis  au  (ori;a^o. 

COMITÛ  u'.MlIlORICfLTl'IlB  Ii'oBNEMBNT 

Un  petit  lot  présenté  par  le  Muséum  d'hisloiro  naturelle  et 
composé  de  : 

Prunus  triliiba  àfleurs  doubles;  Merisier  double;  .S'//'"'";/'» 
obl.atii.  le  plus  précoco  do  Lilas;  Ami/iiilalus  nana  rosca, 
pas  assez,  connu;  l'arrotia  Jacquemnnliana  beaucoup  plus 
rare  «luo  le  P.  jiersica;  une  série  do  pommiers  ii  tli'urs  : 
Malux  Kai'lo,  Malus  floribunda  type  et  variétés  llallfuiui  et 
SchfJeckcri. 

Comité  D'.MiiiunicrLTUiiK  fbiitikiie 

A  .\l.  .Mosié.  de  Poissy,  un  Clerisior  do  la  variété  Aiuiloise 
hàtivi;  Agé  do  It  ans  et  chargé  de  ilU  fruits;  un  autre, 
Beauté  de  l'Ohio,  cultivé  on  vue  des  décorations  do  table,  de 
petites  dimensions,  taillé  H  cent,  au-dessus  de  sa  greffe,  avec 
IV  fruits. 

M.  Franck  do  l'réaumont,  de  'l'averny,  présentait  un  cerisier 
Aiiiiliiisr  hiitice  portant  tiu  cerises. 

Ck).MITli  DE  CULTUHK    MAIl.UCIIIiHK 

Un  seul  lot.  apporté  par  M.  Cliesneau.  do  Charenty,  com- 
posé de  :  l'umme  <le  terre  Virtnr  plantées  sur  couche  lo 
15  lévrier,  Sacels  à  forcer  Jemi-Uj»(i  bhtnc,  ImHuc  Crii>e  ù 
graine  noire.  Humaine  grise  tnaraichére,  le  tout  en  fort  bel 
état  do  venue  et  de  culture. 

P.  IIahiot. 

Comité  des  Oni:iiiDÈM 

Les  Odontoglossum  ont  encore  été  les  triomphateurs  do  lu 
séance. 

M.  Lesueur,  do  .St-Cloud,  en  présentait  un  groupe  tri-s 
intéressant:  ".  crispunt  très  grai'ieu.\  et  bien  llouri,  0.  cri's- 
puni  Triantr,  à  fleurs  très  massives  étirés  grande.s.  Odonto- 
glossum hybride  paraissant  ti-nir  du  /{urherianum  et  de 
V Andersonianum,  mais  surtout  ilii  second,  au  coloris  su- 
porbo  et  très  distinct,  et  un  autre  (  idontoglossum  analogue 
à  VO.  miranilum.  mais  en  plus  beau  et  plus  brillant  ;  enlin 
VOncidiuiii  eu^^ullatuui  et  lo  Cijinbuliuin  deconianum. 

M.M.  Cappe  et  fils,  du  Vésinet.  présentaient  un  hybride 
naturel  d'i  idontoglossum,  vraisemblablement  issu  do  VO.  /'.-.v- 
catorri  et  do  VO.  Coradinei  ou  iiloriosuni.  Sans  être  une 
merveille,  celte  plante  est  très  intéressante  et  bien  nouvelle. 

M.  Dallemagne.  de  Hanibouillel.  avait  envnyé  VOditnIo- 
qlossum  X  cri.-<[x>-IIalli  tar  Dichensianuut  et  un  hybride  du 
Cuttleiia  giiias  et  tlu  hi-lia  lenebrnsir,  trcs  joli  et  portant 
bien  la  manpie  de  ses  deux  parents;  Ir  Comité  a  réservé 
sa  réccinipense  jusqu'à  ce  ipiil  lût  vérifié  si  le  mémo  croise- 
ment n'avait  pas  été  présenté  nnlc'Tieurenionl.  Dr  nous  avons 
constaté  iju'eM  effet  .\t.  Nfaron  lav.iit  présenté  au  mois  do 
septembre  IS'.!".!  sous  h-  moiii  de  l.trliiiratllei/a  X  Mtneria  ; 
mais  co  dernier  nom  doit  être  considéré  comme  un  syno- 
nyme du  /..  X  i'i'lelilei/ensis,  qui  fil  son  apparition  on 
aoiit  IH!!!»  —  d'autant  plus  qu'il  existait  déjà  un  /,.  X  Minerca 
Issu  d'autres  parents. 

Enlin  M.  Uriger  présentait  un  R/iideudmm  Htamfordidniivi 
bien  fl<'uri  et  .M.  l'orlin  un  Catlleijn  Memleli. 

C.  'l'.-GlUdNAN 


Les  produits  horticoles  aux  Halles 

La  vente  dos  Heurs  ost  très  calme;  les  prix  de  la  marchan- 
dise de  choix  extra  sont  peu  élevés. 
Nous  avons  relevé,  lo  15  avril  les  cours  suivants  : 
Rote*  extra  1"  choix  valent  :  Maréchal  Siel,  do  1  fr.  à  5  fr.  ; 
Paul  Xci/roit  do  4  à  5  fr.  ;  Caplain  Cliristij,  de  1  fr.  'A\  à  4  fr.  ; 
La  France,  de  4  fr.  à  .")  fr.;  i'trich  brunuer,  do  :t  à  7  fr.  ; 
Safrano  de  0  fr.  40  à  0  fr.  60;  Paul  Sabonnand,  de  0  fr.  73 
à  1  fr.  ;  Président  Carnot.  de  .'t  a  4  fr.  :  Xiplictos,  do  1  fr.  50  à  2  fr.  ; 
Maria  Van  tlouttc  do  0  fr.  50  à  1  fr.  ;  Kaiserin  Auijusta 
Victoria,  do  5  à  T.  fr.;  La  Heine  1  fr.  50;  Anna  Diesbach 
de  3  à  5  fr. ;  Caroline  Tcslout  de  1  fr.  50  à  4  fr.;  Général 
Jacqueminot  de  I  fr.  50  à  2  fr.  .Souvenir  de  la  Malmaison  do 
2  fr.  .50  à  .'(  fr.  la  douzaine.  Les  Œillets  de  choix  valent  de 

1  fr.  25  à  1  fr.  -"lO  ;  Colosse,  de  H  fr.  :  ordinaires,  de  0  fr.  40 
a   1   fr.  la  douzaine.  L  Oranger  vaut  au  détail  de  1  fr.   50  a 

2  fr,  le  cent  de  boutons.  I.a  Giroflée  quarantaine,  de  0  fr.  20 
à  0  fr.  2.'>  la  botte.  !,<<  Réséda  de  u  fr.  10  la  botte.  La  Violette 
do  Paris  en  moyen  bultelage  de  2U  à  .îù  fr.  lo  cent;   lo  limilot, 

0  fr.  50  à  0  fr.  00  la  pièce;  le  bouquet  plat  do  0  fr.  75  à  1  fr. 
lo  petit  bouquet,  0  fr.  le  cent.  La  Violette  ■/<•  Parme  vaut  do 

1  fr.  à  1  fr.  ,'".  il'  l.nUillon.  Le  Mimosa  vaut  de  d  fr.  75  à  1  fr. 
le  kilo.  L'Anémone  rose  vaut  de  o  fr.  lo  à  o  fr.  20  la  botte;  do 
Carn.  il  fr.  25  à  0  fr.  30  la  douzaine;  Fnlficns,  0  fr.  :io  la  Imllo. 
L'Anthémis,  ilo  0  fr.  10  à  0  fr.  15  la" botte.  Le  Muguet  do 
1  fr.  50  à  2  fr.  la  botte;  Les  LIlium  llarrisii  valent  de  .'S  fr.  à 
10  fr.  ;  rubruin,  de  4  à  5  fr.  la  douzaine.  Le  Lllas  en  gerbo 
vaut  :i  11.,  sur  courtes  tiges,  de  1  fr.  à  1  fr.  25  la  boite,  f^o 
Narcisse  vaut  de  0  fr.  lu  à  0  fr.  15  la  botte.  Camélia,  1  fr.  la 
douzaine.  Le  Myosotis  vaut'i  Ir.  75  la  botte.  Les  Pivoines  do 
1  fr.  à  1  fr.  .50  la  botte. 

Les    prix   pratir|ués  le  11  avril  sont   les  suivants  ; 

Ananas  de  5  fr.  à  n  fr.  la  pièce.  Bananes  do  12  à  is  fr.  lo 
régime.  Noix  de  Coco  de  35  à  40  fr.  le  cent.  Noix  de  'M  à  .50  fr. 
les  Iwi  kilos.  Poires  de  20  à  40  fr.  les  100  kilos,  suivant  choix. 
Pommes  de  'lO  à  Isufr.  les  100  kilos.  Raisins  île  serre  blancs 
de  I  (i .  50  à  2  fr.  50,  noirs  deO  fr.  a  li  (r.  le  kilo.  Raisins  do 
'l'iiouiery  blanc  de  2  fr.  à  5  fr.;  Fraises  de  serre  de  1  fr.  à  3  fr. 
la  caisse,  en  provenance  d'Hyères;  la  4  saisons  mat,  de  4  à 
6  fr.  la  corbeille. 

Los  légumes  sécouleid  assez  facilement. 

AU  de  Vi  „  1,11  fr.  los  liK)  kilos.  Artichauts  île  i'.  à  \s  fr.  le 
cent.  Asperges  aux  petits  pois  de  1  fr.  à  :t  fr.  la  boite. 
Asperges  loicécsdo  2  àl3fr.  la  botte.  Carottes  di<  Clievreuso 
de  20  a  :tO  (r.;  les  communes  de  7  à  '.<  fi .  I.  -  luo  kilos;  nou- 
velles de  100  à  150  fr.  les  hXi  bottes.  Champignons  de  tlu  li 
lljô  fr.  los  lOO  kilos.  Choux-fleurs  Je  15  à  45  fr.  Choux  pommés 
do  4  a  22  fr.  le  cenl .  Cresson  île  0  fr.  30  à  0  fr.  su  les 
12  bottes.  Céleri  rave  <le  o  fr.  o.'i  a  ii  Ir.  M  la  pièce.  Cerfeuil 
de  0  fr.  lo  a  II  (i.  I.'  la  liolle.  Ciboule  île  0  fr.  03  à  o  fr.  o'i  la 
botte.  Echalotes  de  so  .i  |:<o  fr.  les  Mo  kilos.  Epinards  do 
Ofr.u'.iaii  Ir.  12  le  kilo.  Oignons  de  11  à  13  fr.  les  loo  kilos. 
Oseille  d<>  10  a  12  fr.  les  loi  kilos.  Pommes  de  terre  llullande 
de  0  à  12  fr. ;  .Saucisse  rouije  de  'i  .i  ~-  li.  Salades  diverses 
do  5  à  12  fr.  lo  cent.  Pommes  de  terre  .ouicllcs  de  25  à 
32  fr.  les  lOO  kilos.  V.  D. 

L'élévation  do  la  température,  qui  s'est  produite  depuis 
(pielques  jours,  l'oincidanl  avec  le  séjour  de  la  pluie,  a  produit 
un  abaissement  notablo  des  prix  sur  toutes  los  denrées. 


I_A    TEfVIFaEFRA-rLJfRE: 

les  iiuliL'dliuiis  citU'ssoi'f:  sd/il  ict'i  ces  (i  l'iiris,  iiit  Uw/iunnKlrc  ci'iiliijrildc. 


Mars 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

lil 
11 

I.V 
18" 
17" 

•J  li.  a   'i  II.  in.'iljii. 
.  S  11.  a  11  h.      — 
*  Midi 

h" 
1.V 

'.t° 

H" 

11° 

13» 

8° 

1° 

8" 

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S" 

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12" 

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■4  11.  HoIr 

1 

Lib*  »t  Imp-  H»(ti..U. 


,  rue  Jt  Orcnrilr 


N"  365 


Lli   JAIUJIN 


5  Mai  1902 


CHRONIQUE 

Une  des  plus  belles drcouvorlcs do  I.i  cliimio  modoriio 
est  liieii  cortaiiiemenl  celle  qui  a  trait  à  la  fahricalioii 
do  toutes  piùces  des  parfums  d'origiie  vc^gotalo.  Jusqu'à 
ces  derniers  teni|is,  no  se  servait  pas  de  parfums  qui 
voulait.  Il  fallait  y  mettre  lo  prix,  ce  qui  n'était  pas  ii  la 
l)ort('e  do  tous.  Los  chimistes  les  ont  démocratisés.  Kl 
ce  qui  est  surtout  morvoilloux,  c'est  que,  pour  la  plu- 
part, la  cnmposilioii  du  produit  (ditcnu  par  synthèse  est 
exaeteinent  identique  ii  celle  du  corps  naturel.  La  lacune 
qui  séparait  lo  monde  or|.;anisé  du  monde  inorganique 
a  été  comblée. 

lùitre  les  cori)S  odorants  naturels  et  ceux  d'origine 
artiliciollo,  il  y  a  bien  queliiuos  dilTérences  d'iidensité 
ou  de  suavité  qu'on  pout  percevoir,  avec  une  certaine 
habitude,  résultant  vraisomblabloment  d'un  groupement 
des  atomes  différent  dans  les  deux  cas.  Quoiqu'il  en 
soit,  la  parfumerie  synthétique  est  la  providence  des  par- 
fumeurs à  bon  marché;  c'est  une  industrie  née  en 
l''rance  mais  que  des  raisons  d'ordre  économique  ont 
fait  principalement  développer  on  Allemagne. 

La  première  essence  obtenue  par  syntln-se  a  été  celle 
de  Ueine  dos  prés;  puis  sont  venues  l'essence  de  Win- 
tergrecn  et  cellodc  .\Iirbane.  Cette  dernière  qui  rappelle 
l'amando  amero,  est  fréquemment  employée  et  dé- 
rivée de  la  vulgaire  Benzine.  La^Cnniférine,  extraite  de 
la  sève  descendante  du  Mi>lrze,  a  donné  la  Vaiiillino  qui 
se  lire  maintenant  des  huiles  lourdes  do  houille  et  ne 
vaut  plus  guère  que  S)  francs  le  kilogramme.  La  Vanil- 
line  mélangée  au  Pipéronal  donne  l'essence  d'Hélio- 
trope. Le  I''ohi  coupé  et  le  Cherry  lilossom  sont  d'une 
préparation  facile  et  pou  coûteuse,  en  partant  de  la  Cou- 
marine  qui  a  pour  baso  lo  phénol  d'abord,  puis,  par  déri- 
vation, l'acide  salicylique. 

Le  Lilds  lie  l'erse,  c'est  le  Terpinéol  retiré  de  l'essence 
do  Térébenthine;  VAubé/iùie  vient  de  l'essence  d'Anis; 
le  musc  artificiel  a  fait  époque  par  sa  découverte,  en 
iSSS,  en  oxydant  les  huiles  légères  do  houille.  Chimi- 
quement, il  répond  au  nom  quelque  peu  rébarliatif  de 
TriiiUrobutijtxylènc! 

L'  industrie  de  l'essence  do  Violette  n'est  pas  moins 
extraordinaire.  Jusqu'ici  le  parfum  de  la  Violette  était 
extrêmement  cher,  en  raison  de  la  difficulté  de  sa  prépa- 
ration. Maintenant  on  lo  retire  de  l'Iris,  dont  100  kilos 
de  racine  donnent  18  grammes  d'Irône.  De  l'irone  on  a 
déduit  l'Ionône  —  toujours  par  synthèse  —  dont  l'odeur 
rappelle  exactement  celle  de  la  Violette,  quand  il  est 
dilué  dans  700  fois  son  poids  d'alcool.  Il  est  a  noter  que 
l'Ionône  n'est  pas  précisément  un  produit  bon  marché 
puisqu'il  conte  encore  12.000  francs  le  kilo. 

Le  parfum  du  Thé  réside  en  principe  dans  le  bois  de 
Gayac;  l'essence  d'diillet,  de  Xéroli,  etc.,  bien  d'autres 
encore,  sont  d'extraction  aussi  peu  compliquée.  Les 
essences  do  fruits,  fabriquées  en  grandes  quantités,  ont 
permis  de  supprimer  toute  trace  de  fruits  dans  les 
confitures,  les  liqueurs,  les  glaces,  etc.  Et  l'éther  œnan- 
thylique  qui  donne  du  bouquet  —  à  volonté  —  aux 
picolos  les  moins  cotés!  C'est  la  providence  des  négo- 
ciants en  vin  — j'allais  dire  des  fabricants. 

l'Ucs-vous  bien  surs  de  boire  un  verre  de  rhum 
véritable?  Songez  donc  qu'on  fait  d'excellent  rhum 
avec  du  Formiate  de  méthyle.  Mêlez  de  l'acide  buty- 
rique, retiré  du  lait  aigre  et  du  fromage  putrélié,  et  tic 
l'alcool...  c'est  de  l'esscnco  d'ananas  que  vous  avez.  Il 
en  est  de  même  scnsililement  pour  les  essences  do 
coings,  de  poires,  de  cerises,  de  groseilles,  de  bananes, 
de  melons,  etc.  L'essence  de  fraises  —  pardonnez-moi 


cotto  citation  on  langage  cliimir|uo  —  est  un  délicieux 
mélange  d'acétate  et  do  butyralo  d'amyle,  do  formiate, 
de  nitrate,  <le  butyrato  et  de  salicylaled'.niiyle.  l'ixcusez 
du  peu!  —  l)'uno  manière  générale  ;<  à  4  grammes 
d'essences  rem|)laccnt  1  à  L'  kilos  de  fruits.  Il  n'y  a 
aucun  danger  a  leur  emploi  mais  la  finesse  de  gnûl  n'est 
pas  la  mémo,  tant  s'en  faut. 

•  • 

Les  habitants  de  la  campagne  donneraient  liien  cher 
quelquefois  pour  avoir  un  peu  do  pluie  :  il  en  est  ainsi, 
ilu  moins,  à  peu  près  partout.  Au  Japon,  la  pluie  élec- 
trique est  un  produit  nouveau  encore,  mais  qui  a  iHé 
réalisé.  I)ans  la  province  do  l''ukushima,  on  s'est  livré 
à  des  expériences  qui  ont  été  couronnées  de  succès. 
L'opération  commenci'e  a  onze  heures  du  soir  n'avait 
encore  donné  aucun  résultat  le  lendemain  à  neuf  heures. 
Mais  à  ce  moment  des  nuages  se  sont  formés  sur  les 
collines  et  la  pluie  se  mit  à  tomber  en  abondance.  Uno 
seconde  averse  eut  lieu  à  onze  heures;  une  troisième, 
une  quatrième  et  une  cini|uiènie  suivirent  jusqu'à  neuf 
heures  du  soir,  sur  une  étendue  de  plusieurs  kilomètres. 
A  partir  de  cet  instant  le  ciel  se  remit  au  beau  et  tout 
rentra  dans  l'ordre  accoutumé. 

La  commission  des  expériences  a  l'intention  de  recom- 
mencer prochainement.  Le  résultat  est  des  plus  inté- 
ressants et  de  la  plus  haute  importance.  Mais  le  Japon 
est  un  peu  loin,  bien  qu'il  soit  la  h'rance  de  riixlrème- 
Orient. 

« 

•  * 

En  Italie,  par  contn>,  il  est  limibé  une  pluie  d'un  autre 

genre,  dont  les  voisins  du  ^'ésuve  ne  sont  pas  précisé- 
ment enchantés.  Le  célèbre  volcan  s'est  permis  une  fan- 
taisie d'un  goût  assez  douteux.  Depuis  quelque  temps, 
il  lance  des  bouffées  de  vapeurs  chargr^es  d'acide 
chlorhydrique.  Ces  vapeurs  se  résolvent  en  une  pluie, 
qui  est  connue  sous  le  nom  de  iiluic  m-iile  el  n'est 
{[u'unc  dissolution  étendue  de  l'acide  imliqut'  plus 
haut.  Le  mauvais  C(Mé  de  cette  chute  de  pluie,  c'est 
qu'elle  abîme  fortement  les  vignes  ot  les  végétaux,  par- 
tout où  elle  tomlje.  Les  feuilles  el  les  bourgeons  sont 
absolument  brûlés,  aussi  la  contrée  qui  entoure  le 
Vésuve  est-elle  actuellement  dans  un  triste  état  et  son 
aspect  des  plus  désolés. 

Les  vignerons  réclament  uno  indemnité  au  gouverne- 
ment italien  qui  n'en  peut  mais,  à  moins  qu'il  ne  fasse 
comme  dans  une  pièce  du  Palais-Royal.  Près  d'une 
ville  dont  j'ai  oublié  le  nom,  se  trouvait  un  volcan  dis- 
paru depuis  les  temps  géologiques.  Un  nouveau  préfet, 
nommé  par  erreur  et  fraîchement  débarqué,  recherchant 
quelques  particularités  de  la  région  ou  il  est  appelé 
à  s'ennuyer,  tombe  sur  ce  détail,  et,  peu  familier  avec 
les  révolutions  du  globe,  il  en  déplore  la  disparition 
qu'il  croit  probaljlement  récente,  k  Les  imbéciles,  ils 
avaient  un  volcan  et  ils  l'ont  laissé  éteindre  ».  Que  les 
Italiens  fassent  de  même  et  les  vignerons  qui  récoltent 
le  Lacryma-Christi  lui  en  seront  reconnaissants. 

•  • 

La  Société  des  Amis  des  arbres,  en  présence  des 
inconvénients  de  toutes  sortes  qui  résultent  du  déboise- 
ment, vient  d'ouvrir  un  concours  original  destiné  à 
récompenser  ceux  qui  auront  le  plus  contribué  à  jiropa- 
geren  l''rance  la  plantation  des  arbres  fruitiers  ou  fores- 
tiers. Le  concours  sera  clos  le  15  décembre  prochain. 
Son  programme  s'adresse  autant  aux  pépiniéristes 
i|u'aux  forestiers  proprement  dils  et  la  plantation  des 
arbres  frultieis  sur  les  routes  y  rentre  évidemment.  Il 
ne  faut  pas  oublier  que  le  déboisement,  loi  qu'on  l'a 
pratiqué,  est  une  des  causes  principales  des  inondations. 

P.  IIariot. 


130 


LE   JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Les  Concours  régionaux  se  liendronl  à  Foix,  du 
2i  mai  au  1"  juin  (Commissaire  général,  M.  de  Lappa- 
renl);  à  N'evers,  du  :U  mai  au  !S  juin  (Commissaire  gé- 
néral, M.  Menault);  à  Beauvais,  du  14  au  22  juin  (Com- 
missaire général,  M.  Handoing);  à  Laval  du  21  au  29  juin 
(Commissaire  général,  M.  Grosjean);  à  Chambéry,  du 
30  avril  au  7  septembre  (Commissaire  général.  M.  Ma- 
gnieii). 

Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France.  — 
Le  bureau  du  Syndical  cunlral  des  horticulleurs  de 
Franco  est  ainsi  conslilué  pour  l'année  lî)02. 

t'risiilf-nl  :  M.  Itlugi-iie  Doliivior;  /'ivr/iiVr  \'irc-I'rt'siili-,it  : 
M.  II.  Marllnel;  I'i<v-/'r<'ii</r>i(.v  :  .N!.\l.  Aboi,  (ji'nlilliiiiiiiiio; 
Sii-rrliiiir  iirni'i-al  :  M.  Henri  'riieulior  (ils  ;  Sfcrctuirrs 
aiiioiiils  :  .\IM.  Lapiorro  lils,  Darué;  Trrsorier  :  M.  Lange; 
Tri'-xurier  ndjoint  :  \\.  lioiraunl;  A>xhirisU-s  :  M.  Victor  Do- 
lavicr;  Conseilt<-rs  :  .\I.M.  Honiielorrc,  Hilliard.  Iloiillot 
(Eugène),  Jobcrt  (.Ma.xinii').  Moynel,  Tissot,  (iroux  (CImrlos). 
Graindorge,  l-'ournier  iJulesi.  Veillard. 

Association  de  l'Ordre  national  du  Mérite  agri- 
cole. —  L'Association  de  l'Ctnlro  national  du  Mrrite 
agricole  a  tenu  sa  réunion  trimestrielle  au  Palais  d'(  tr- 
say,  le  vendredi  11  avril,  sous  la  présidence  de  M.  Mar- 
cel Vacher.  L'elTectif  de  celte  association  s'est  accru  de 
18<>  membres  pendant  le  dernier  trimestre. 

Sur  le  rapport  du  secritaire  général,  NL  J.  Trouile,  le 
principe  de  la  création  d'une  misse  de  pri-ts  et  île  secours 
a  été  adopté  ;  une  commission  sera  nommée,  pour  l'é- 
tude des  voies  et  moyens.  Le  litillcliii  Mensuel  de 
l'Association,  dont  le  service  est  assuré  gratuitement  à 
tous  les  adhérents,  a  pris  une  grande  extension;  il  a 
été  complété  par  la  publication  des  avis  officiels  et  des 
nouvelles  (concours,  expositions,  lois,  arrêtés,  etc.)  in- 
téressant l'agriculture. 

Un  banquet  présidé  par  M.  Ch.  Deloncle  chef  du  ca- 
binet du  ministre  de  l'agriculture,  représentant  .M.  J. 
Dupuy,  ministre  de  l'agriculture,  a  suivi  la  réunion; 
les  membres  du  comité-directeur,  de  nombreux  délé- 
gués et  adhérents  do  l'Assoeiation  y  assistaient.  Les 
discours  de  MM.  Marcel  Vacher  et  Deloncle  ont  été 
applaudis;  ils  ont  mis  en  relief  l'objet,  tout  de  mulualité 
et  d'assistance,  de  l'Association  du  Mérite  agricole. 

L'Assembli-o  générale  annuelle  de  l'Association  aura 
lieu  dans  la  (tremiére  quinzaine  de  juillet;  les  réunions 
des  groupes  provinciaux  se  tiendront  lors  des  concours 
régionaux  de  Nevcrs  et  de  licativais. 

Vœux  au  sujet  du  concours  général  agricole.  — 
La  .Société  d'encouragement  à  l'Agriculture  vient  d'é- 
mettre le»  vieux  suivants  : 

1'  U>ie  le  Concours  annuel  général  no  soit  plus  scandé; 
qu'il  uil  lieu  à  une  date  lixo,  et  compronrie  tous  les  produits 
do  I  éli-vage  (animaux  reproducteurs,  animaux  gras,  de 
trait,  etc.).  les  produits  de  l'agriculture,  do  la  viticulture,  do 
In  macliinerie  agricole. 

•i'  Que  pour  lo  recevoir,  un  vaste  Palais  tif  l'Aflriculluri- 
goil  immcdiatemcnl  construit  dans  le  voisinage  do  In  l'orte- 
Mnillot;quc,  transitoirement  et  en  attendant  cette  édilirntion, 
la  galerie  des  .Mactiines  soit  conservée  pour  lo  recevoir. 

:r  Miio  des  ex|M!riences  niélliodii|iies  île  monsiirnlion  et  do 
pesage  soient  organisées  diins  tous  nos  concours. 

Le  bureau  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France 
a,  il  y  a  quelques  jours,  présenté  des  vieux  analogues  ii 
M.  lo  Ministre  do  l'Agriculture.  M.  Dupuy  a  répondu 
qu'il  prenait,  d'autant  plus  volontieis,  leurs  vieux  en 
considération ,  que  ces  vceux  tout  le  monde  était  d'ac- 
cord pour  les  (orniulcr. 


Elnseignement  colonial.  —  La  Société  d'encouragé, 
ment  à  l'Agriculture,  a  sur  la  pioposition  de  M.  Dy- 
bourski  émis  le  vont  suivant: 

Qu'une  part  soit  (aile,  dans  les  programmes  des  écoles 
d'agriculture  à  l'agriculture  coloniale,  et  que  l'étude  de  cette 
agriculture  coloniale  fasse  ensuite  l'objet  d'un  enseignement 
spécial. 

Une  curieuse  statistique.  —  On  a  procédé,  dans  le 
royaume  de  Prusse,  au  recensement  des  arl)res  fruitiers. 
Le  nombre  total  des  arbres  recensés  a  été  de  90.3)57.000. 
Ce  nombre  d'arbres  donne  pour  les  3i. 572.509  haliitants 
du  royaume,  une  moyenne  de  2b2,20  arlires  par  lOO  ha- 
bitants. Cette  moyenne  d'un  peu  plus  de  2  arbres  1/2 
par  habitant  est  très  faible,  et  ne  correspond  pas  aux 
besoins,  si  on  pense  que  d'une  part  tous  les  arbres 
recensés  ne  portaient  pas  des  fruits  et  que  chaque 
année  une  partie  des  arlires  fruitiers  n'est  pas  produc- 
tive. 

Sur  100  arbres  fruitiers,  il  y  avait  pour  l'ensemble  du 
royaume  :  2*,l,76  pommiers,  13,.">.")  poiriers,  41,40  pru- 
niers et  l.">.2'J  cerisiers. 

Importations  de  fruits  en  Angleterre 
Les  Pom.mes  d'Ai'stralib 

Le  département  de  l'Agriculture  de  Victoria  a  envoyé 
127  caisses  des  plus  belles  pommes,  choisies  avec  soin, 
provenant  des  jardins  de  la  Colonie,  pour  être  exposées, 
puis  ensuite  vendues  à  CovenlGarden.  Cet  envoi  est 
arrivé  par  le  steamer  Ojiliir. 

Les  fruits  ont  été  soumis  à  l'appréciation  des  ache- 
teurs, qui  en  raison  de  leur  excellente  qualité,  les  ont 
trouvés  très  intéressants.  A  propos  de  cet  envoi,  il  peut 
être  bon  de  signaler  que  des  vergers  de  très  grande 
étendue  ont  été  créés,  et  qu'on  s'est  attache  à  ne  planter 
que  les  meilleures  variétés  de  pommes  et  de  poires,  en 
vue  de  l'exportation  en  Angleterre. 

Les  saisons  étant  à  Victoria  absolument  opposées  aux 
saisons  en  Europe,  aux  Etals-Unis  et  au  Canada.  Les 
arrivages  de  Victoria  peuvent  avoir  lieu  sur  les  mar- 
chés d'Europe  de  fin  mars,  au  plus  tard,  jusqu'au  com- 
mencement do  juin,  alors  que  les  fruits  sont  rares  dans 
l'hémisplicre  boréale.  Une  sociéb'  de  producteurs  de 
fruits  s'est  formée  pour  développer  dans  l'Elat  de  Vic- 
toria la  culture  et  l'exportation,  et  le  Gouvernement 
pour  ailler  à  l'établissement  d'une  large  exploitation 
fruitière,  et  à  la  mettre  de  suite  dans  une  situation  favo- 
rable, accorde  une  prime  pour  les  produits  exportes. 

Les  proilueteurs  donnent  les  soins  les  jilus  minu- 
tieux au  choix  et  a  l'emballage  des  fruits.  Il  est  reconnu 
indispensable  de  vendre  seulement  la  meilleure  qua- 
lité, pour  obtenir  les  meilleurs  résultats.  Etant  donné 
la  grande  étendue  des  vei-gers,  et  l'extention  continuelle 
des  plantations,  il  faut  s'attendre  a  un  dévelo|)pemeiit 
annuel  1res  large  des  exportations.  L'an  dernier  la  va- 
leur des  fruits  exportés  de  'Victoria  s'est  élevée  a 
;i3.f><'8  livres  sterlings  (858  522  fr.).  Pour  les  pommes, 
les  producteurs  ont  adopté  une  dimension  minima. 
Aucun  fniit  au-ilessous  de  celte  dimension,  ou  ayant 
une  tare,  n'est  expédié. 

Les  fruits  en  Californie.  — Le  phylloxéra  continue 
à  faire  ses  r.i\a;:es  en  ('.alifornio  et  les  récolles  de  vin 
diminuent  graduellement  d'année  en  année,  les  viticul- 
teurs arrachant  leur  vignes  pour  les  remplacer  par  des 
arbres  fruitiers. 

La  recolle  des  prunes  se  chifTre  par  60  millions  de 
livres  et  celles  des  raisins  secs  par  70  millions,  environ 
24  millions  de  moins  qu'en  ItiOO. 

Les  noyers  ont  produit  15  millions  do  livres  et  les 


I.I',   JAliDlN 


131 


amandiers  Î,500,I)UO;  c'fsl   uiio  loj^i^rc  iliiiiinutidii   sur 

l'.MIO. 

Los  noyers  sont  atteints  d'uno  maladie  à  laqucllo  on 
no  seml)le  pas  pouvoir  trouver  do  romc'dc,  et  il  est  cer- 
tain que  la  prûduclion  sera  fail)Ie  la  saison  procliaino. 

Bureau  de  l'Industrie  agricole  et  horticole  des 
Etats-Unis.  —  Sous  le  nom  de  Hi/retiu  nf  Phint  hi- 
iliditrii,  il  existe  une  section  du  Minislère  do  l'Agri- 
culluro  aux  Etats-Unis,  orfianisée  en  juillet  l'.IOl,  et 
unlqueniciit  destinée  aux  reclierclios  do  pliysioNigio  et 
do  pathologie  végétales,  aux  recherches  et  aux  oxi)é- 
riences  liotaniques;  éludes  do  gazons  et  do  plantes 
fourragères;  iHudes  pomologiques;  semis  et  accliniatidii 
de  idantes;  et  toutes  autres  quostions  intéressant  l'hor- 
ticulture et  l'agriculture. 

Pour  donner  une  idée  do  l'importance  de  ce  bureau, 
qui  rendra  de  très  grands  services  ;i  l'Horticulture, 
disons  qu'il  coin[)rend  un  directeur,  et  trente-cinq  expé- 
rimentateurs :  botanistes,  pliysiologistes  et  palhologis- 
les,  un  mycologue,  un  cliimisto  et  un  expert  en  tabacs. 

Jardin  Royal  de  Kew.  —  I.o  jardin  Royal  de  Kew 
est  une  excellente  écolo  d'horticulture  pratique  quo  nos 
jounos  jardiniers  pourraient  suivre  avec  un  profit  d'au- 
tant plus  grand  qu'ils  s'initieraient  sans  frais  aux  goûts 
et  aux  besoins  des  Anglais. 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  quo  le  marché  anglais 
est  notre  plus  important  dcdiouché  et  quo  celui-ci  serait 
peul-i'tre  encore  plus  considéralde,  si  nous  faisions 
quelques  efforts  pour  nous  conformer  aux  goûts  de  nos 
voisins. 

Nous  croynns  donc  élro  utile  à  nos  lecteurs  en  leur 
faisant  connaître  les  conditions  d'admission,  comme 
jardinier  ou  comme  contre-maitre. 

Los  jeunes  gens  qui  sollicitent  leur  admission  comme 
jardinier  au  Jardin  Royal  devront  fournir Jun  certificat 
signé  par  leur  patron  actuel  et  par  celui  chez  qui  ils 
étaient  employés  précédemment.  Ce  certithca,  avec 
ceux  qu'ils  auront  d'autres  patrons  jardiniers  prati- 
ciens, devra  être  joint  ;i  la  lettre  do  demande  écrite  do 
leur  propre  main,  (|u'ils  adresseront  à  l'Administrateur. 
Les  étrangers  devront  savoir  écrire  et  parler  l'Anglais. 
Les  salaires  sont  do  21  schillings  [■i'.',  fr.  ôO)  pour  les 
jardiniers,  et  27  schillings  (30  [fr.  25)  pour  les  contre- 
maitres,  par  semaine,  avec  supplément  de  paye  pour 
le  service  du  dimanche.  Les  candidats  doivent  avoir  au 
moins  20  et  au  plus  2.j  ans,  et  avoir  été  employés  au 
moins  cinq  ans  dans  un  bon  jardin  privé  ou  une  pépi- 
nière. Ils  doivent  être  de  bonne  santé,  sans  défaut  phy- 
sique, et  lie  pas  être  au-dessous  de  la  taille  moyenne. 
Pendant  le  travail,  il  devront  porter  un  complet  de 
sorge  bleu,  et  une  chemise  de  llanelh'  grise  à  col  rabattu. 
Les  candidats  seront  informés  si  leur  nom  a  été  inscrit 
sur  la  liste  d'admission,  et  seront  également  prévenus 
dès  qu'une  vacance  se  produira.  S'ils  ne  sont  pas  convo- 
qués dans  un  délai  de  trois  mois,  il  sera  nécessaire 
qu'ils  renouvellent  leur  demande. 

Le  Jardin  Impérial  botanique  de  Saint-Péters- 
bourg si  magistralement  dirigé  [)ar  M.  A.  l''isclior  de 
NN'aldheini  vient  d'organiser  plusieurs  missions  scicnti- 
liques.  M.  G.  J.  Taufilieu  est  chargé  de  l'étude  des 
steppes  de  la  Russie  méridionale.  M.  W.  H.  Lipsky, 
visitera  le  sud  de  ri'.nrope,  enfin  M.  A.  A.  Mlenkin  est 
chargé  d'étudier  spécialement  la  flore  de  Saian.  .\os 
vo'ux  accompagnent  les  voyageurs. 

Expositions  annoncées.  —  La  Société  d'horticulture, 

de  liotaniqueet  d'apiculture  de  Beauvais  organise  une 
exposition  à  laquelle  tous  les  horticulteurs,  botanistes, 


apiculteurs,  fabricants  l't  marchands  d'oltjetsse  rappor- 
tant à  riiorliculture,  à  la  l)olaniquo  et  a  l'aiiiculture, 
quelque  soit  leur  nationalité,  pourront  y  prendre  |iarl. 
L'exposition  aura  lieu  du  li  au  ïi  juin. 

Vente  aux  enchères  des  collections  Alfred  Bleu. 
—  La  vente  aux  enchères  des  iniiiortantes  collections  do 
plantes  rares  de  M,  Alfred  Bleu,  dont  nous  avons 
annoncé  lo  déccs  en  .son  temps,  auront  lieu  les  15,  le.  et 
17  mai  prochain.  Celte  collection  se  compose  surtout 
d'Orchidées,  de  Bertolonia,  d'Aroïdi'CS,  de  Bromé- 
liacées, etc.  M.  Bleu  était  plus  qu'un  amateur  éclairé, 
c'était  un  semeur  habile  à  qui  l'on  doit  plusieurs 
liylirides  remarquables. 

Beaucoup  do  [jlantes  provenant  de  ses  semis  d'tJrchi- 
déos  n'ont  [)as  encore  fleuri.  C'est  là  un  des  attraits  do 
ces  enchères  qui  ne  manquerons  pas  d'être  courues. 

L'alcool  industriel  de  figues  sèches.  —  On  vient 
de  faire  en  Algérie  des  essais  siTioux  de  distillation  do 
figues  .-èclies  qui  ont  donne  d'assez  Ijons  n-sultats; 
mais  comme  l'alcool  obtenu  ne  peut  être  considéré-  que 
comme  alcool  imlustriel,  le  prix  de  revient  est  un  peu 
élevé.  Par  contre,  la  distillation  des  figues  de  Barbarie 
(cactus  opuntia),  toujours  comme  alcool  industriel,  a 
donné  des  résultats  bien  plus  avant.igeux,  comme  prix 
do  revient  et  par  conséquent  comme  bénéfices  à  réali- 
ser. On  a  l'espoir  d'améliorer  le  goût  de  cet  alcool. 

Le  verre  "  Cathédrale  »,  devient  d'un  emploi  cou- 
rant poui-  le  vitrage  des  serres,  oii  il  tend  à  se  substi- 
tuer à  toutes  autres  sortes  de  verre.  Il  possède  en  efTet 
do  réelles  qualités. 

C'est  un  verre  coulé,  plus  épais  et  par  conséquent 
plus  solide  et  plus  résistant  que  le  verre  ordinaire;  la 
largeur  des  bandes  peut  aller  jusqu'à  51  centimètres. 

La  largeur  des  plaques  de  verre  et  leur  résistance 
permet  de  réaliser  une  économie  notable  dans  la  con- 
struction dos  serres,  dont  la  charpente  peut  être  consi- 
dérablement allégée;  moins  de  joints,  économie  réelle 
dans  l'emploi  du  mastic;  moindre  déperdition  de  cha- 
leur, d'où  résulte  une  économie  dans  la  dépense  de 
combustildc.  Les  montures  de  la  cliarpente  do  la  serre 
étant  plus  espacées,  les  condensations  et  les  suinte- 
ments d'eau  deviennent  moins  considérables.  On  a  fait 
à  l'Ecole  N'ationale  d'Horticulture  do  Versailles,  une 
très  heureuse  application  du  verre  «  cathédrale  ».  On  a 
constitué  avec  une  lame  de  ce  verre  des  auvents  qui 
paraissent  être  le  dernier  perfectionnement  du  genre. 

Procédé  économique  pour  obtenir  des  pommes 
de  terre  en  primeur.  —  M.  Scluibaux  a  exposé  ii  la 
Société  Nationale  d'iVgriculture  de  France,  au  cours  de 
la  séance  du  lii  avril  dernier,  un  procédé  deculluie  qui 
lui  a  très  l)ien  réussi  et  grâce  auquel  il  obtient  à  très 
bas  prix  et  très  simplement  des  pommes  de  terre  do 
primeur. 

Ce  procédé  consiste  à  planter  vers  la  fin  d'avril  des 
pommes  de  terre  provenant  de  la  récolte  de  l'année 
précédente,  dans  les  conditions  où  on  le  fait  ordinaire- 
ment au  printemps.  Ces  pommes  de  terre  se  dévelop- 
[lent  à  la  fai,on  normale  et  à  l'entrée  de  l'hiver  elles  sont 
déjà  de  grosseur  moyenne;  on  les  jiréserve  du  froid  par 
un  butage.  Elles  se  conservent  en  terre,  avec  toutes 
leurs  qualités  et  leur  fraîcheur.  On  les  arrache  au  fur  et 
a  mesure  des  besoins  et  on  a  de  la  sorte  de  véritables 
pommes  de  terre  nouvelles. 

Pièges  lumineux  pour  la  destruction  des  insec- 
tes. —  La  lumière  de  l'Acétylène  si  vive  si  écla- 
tante et  d'une  production  si  simple,  permet  de  rendre 


132 


I.F.   JARDIN 


absolument  pratique  les  pièges  lumineux  pour  la  des- 
Iruclion  des  insectes,  l'ne  seule  lampe  peut  détruire  en 
une  nuit  jusqu'à  •">000  |iapilloiis.  L'emploi  de  ces  pièces 
est  di-sormais  la  nu'-lliode  la  plus  conimcide,  la  plus 
expédilive,  la  plus  efficace  cl  la  moins  dispendieuse 
pour  détruire  toutes  les  bestioles  malfaisantes,  qui  atta- 
quent les  produits  de  nos  jardins  et  de  nos  vergers.  Un 
des  appareils  les  mieux  comiiris  est  l'appareil Sabatior. 

Congrès  horticole  en  1902.  —  La  commission  du 
con;.'ri'S  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 
a  attriljui'  les  récompenses  suivantes  aux  auteurs  dos 
mémoires  préliminaires  pour  le  congrès  de  i',<02. 

Nous  avons  donné  en  son  temps  (1)  le  texte  des  ques- 
tions mises  à  l'étude. 

Dipl^^mo  de  .Médaille  d'or  à  .\l.  ViUlenian  pour  monograpliio 
horlicolo  d'une  plante.  '.•'  (|iieslion.  Sujet  traité  :  monogra- 
pliio lies  llœiiiitniliiis. 

Dipl'^ino  de  .Médnillo  d'or  à  .M.  l^mile  Lemoino,  mémo  ques-  . 
tion.  Sujet  traité  :  monograpliie  des  Dfiilziu. 

Dipl<^me  de  (ïrandc  .Médaille  do  vermeil  à  M.  Amiot.  pour 
sa  inriiiograpliio  do  la  Pomme  de  terre. 

.Modailledo  veniioilii.M.l.avialle:  monngrapliiodiiChaliiigMior 

Iiipliaiio  do  (irunde  .Mi'daillo  d'argent  à  Âl.  Van  don  Hcedo 
.Muniigrniiliie  dos  Ileiiiniiii. 

Des  dipli'imos  de  .Médaille  d'argent  ont  été  attribués  à 
.M.  Charmeuse  sur  la  tr  quoslion  :  des  meilleurs  modes 
d'omballage  des  fruits  pour  leur  transport  en  l-'ranco  et  à 
l'étranger. 

A  M.  Zacliarewilz  sur  la  4'  «luestion  :  Etude  coniparntivo 
des  dilTércnts  verres  applic|ués  au  vitrage  des  serres. 

A  M.  Boitkn  sur  la  fs'  question  :  Uuellos  sont  les  cuUures'l 
maraîchères  do  primeurs  à  faire  avanlngeuscnicnt  dans  Iq^ 
rentre  et  le  nord  de  la  l-'raiice.  " 

A  .M.  I^afon  sur  la  2'  (|uestiiin  :  Etude  des  maladies  cryp- 
tii^amiquos  i|ui  attaquent  les  plantes  horticoles  de  la  faiiiillo 
des  Hnsacéos. 

Enfin  un  diph'imo  de  petite  .Médaille  d'argent  à  .M.  Van  ilcn 
Heede  pnur  la  10'  i|UPstion  :  Etude  sur  les  genres  do  piaules 
à  fleurs  qui  se  prêtent  le  mieu.x  au  fori;age  pendant  les  sai- 
sons d'hiver  ot  de  printemps. 

Les  autres  i|uestions  n'avaient  pas  été  traitées  ou  traitées 
d'une  façon  insuflisantc. 

Les  mémoires  suivants  ont  «le  plus  été  admis  à  l'im- 
pressiiiii  : 

t,es  espèces  du  genre  llfvtnanlhiis.  par  I'..  do  Wildoman.  . 

Monographie  du  gonro  Dciitzia.  par  ICniile  Lomoine. 

Iles  nioillours  modos  d'eiuballago  dos  fruits  pour  le  trans- 
port en  I-'rance  et  ù  l'étranger,  par  A.  Cliarmoux, 

ijuelles  sont  le  cultures  marairhères  do  primeurs  à  faire 
avantagousomcnl  dans  le  centre  et  dans  le  nord  de  la  France, 
par  V.  Boivin. 

l'Uude  comparative  dos  différents  verres  appliqués  au 
vitrage  des  serres,  par  It.  Zacharewicï. 

Société  frigorifique.  —  Nous  apprenons  qu'une 
importante  société  va  établir  sur  la  ligne  de  l'Oui'sl  un 
service  de  wagons  frigorifiques. 

Ce  «ervice  est  appelé  a,  rendre  de  grands  services  a, 
l'Agriculture  et  aux  industries  qui  s'y  rattaelionl.  Les 
produi-lours  de  lait,  do  beurres,  de  /rornagos.  profile- 
ront tout  parliculii'rement  di-  cette  nouvelle  organisa- 
lion,  m.iis  elle  sera  presque  aussi  avantageuse  jiour  les 
producteurs  de  fniits,  di?  légumes  et  do  fleurs. 

Des  dépôts  seront  établis  .sur  divers  points  do  la 
ligne,  les  denrées  y  seront  remues,  groupées  et  refroi- 
dies avant  l'expédition. 

Un  nouveau  catalogue  de  Roses.  —  M.  (iravoroau, 
l'anialeur  bien  connu,  vient  île  piibllor  un  magniliquo 
catalogue*  de  Itnses  qu'il  cultive  dans  sa  proprii'b-  do 
l'ilay,  près  do  Paris.  Nous  parlerons  do  ce  bel  ouvrago 
dans  noire  prochain  numéro. 

(I)  L*  Jardin  n-  'M,  du  .'>  septembrt'  lUul. 


Jurisprudence.  —  M.  L.  Linden  nous  informe 
qu'il  vient  do  gagner  définitivement  le  procès  que 
M.  Claes  leur  avait  intenté.  (_>n  se  rappelle  les  faits  : 

Il  y  aôans,  .\L Claes, ancien  collecteurde^L\I.  Linden, 
faisait  annoncer  dans  les  journaux  horticoles  anglais 
qu'il  venait  d'importer  40.000  Odontoglossum  pareils  à 
ceux  qui  avaient  fait  la  réputation  de  leurs  établisse- 
ments. 

MM.  Linden  protestèrent  d'autant  plus  contre  l'emploi 
de  leur  nom  pour  la  vente  de  ces  plantes  que  ce  collec- 
teur n'était  pas  l'importateur  des  grandes  variétés  qui 
avaient  paru  dans  leurs  établissements  depuis  une 
dizaine  d'années. 

M.  Claes  fit  alors  annoncer  dans  les  journaux  qu'il 
intentait  un  procès  à  MM.  Linden  et  qu'il  demandait 
100.000  francs  de  dommages  et  intérêts. 

Le  tribunal  de  commerce  do  HruxoUes  déboula  M. C.laes 
de  sa  demande  et  le  condamna  aux  dépens. 

M.  Claes  interjeta  appel  de  ce  jugement.  Nous  appre- 
nons que  la  Cour  d'appel  de  Bruxelles  vient,  le  24  avril 
dernier,  de  confirmer  purement  et  simplement  le  juge- 
ment qui  avait  élé  rendu  par  le  tribunal  de  commerce. 

Nous  signalons  l'issue  de  ce  procès  qui  peut  intéres- 
ser nombre  de  lecteurs  du  Jurtlm. 

Les  microbes  et  les  légumes  verts.  —  M.  le  pro- 
fesseur Oeresola,  de  Padoue,  conseille  de  ne  conserver 
les  légumes  verts  qu'aprcs  les  avoir  laissé  baigner  une 
demi-heure  environ  dans  une  solution  d'acide  tarlrique 
à  .3  0/0.  Le  vinaigre  peut  remplacer  l'acide  lartrique.  Le 
docteur  Ceresola  a  pu  constater  que  l'eau  dans  laquelle 
des  légumes  avaient  été  lavés  contenait  un  très  grand 
nombre  de  microbes,  entre  autres  des  b;icilles  ressem- 
blant fort  à  ceux  de  la  ficvre  thyphoide  et  du  tétanos. 
Elle  contenait  en  outre  des  anguillules  et  des  semences 
de  ténia. 

Nécrologie.  —  Nous  apprenons  avec  regret  la  mort 
do  M.  IJoi/.ard,  jardinier  en  chef  chez  M.  Ed.  de  Roth- 
schild, officier  du  Mérite  Agricole.  11  élait  un  îles  mem- 
bres les  iiius  actifs  et  les  plus  dévoués  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  depuis  186.3,  et  il  faisait  parti 
du  Comité  de  fioriculture.  Âl.  Boizard  avait  élé  souvent 
mcmlire  du  jury  des  grandes  expositions   annuelles. 

Expositions  annoncées 

Marseille,  du  15  au  Is  mai  ;  (hongres  do  la  Société  française 
lies  Hosiérislos. 

Langres,  17  au  10  mai. 

Paris,  21  au  2ii  mai.  Exposition  prinlnnièro  do  la  Société 
Nali'inalc  aux  serres  du  Cours-la-Rcine. 

Lyon,  -'s  mai  au  2  juin.  Exposition  générale. 

Lille,  mai  à  septembre.  Ex'posilion  inlornationalo  générale. 

Versailles.  :il  mai-M  juin.  Exp.  hnrliinle. 

Moulins,  12l."ijuin.  Ivxpos.  di-parlomenlalo  horticole. 

Londres,  2'>-;1'i  juin.  Congrès  do  Hosiérislos  et  exposition 
de  Uii>os.  —  2s-;f(i  mai  'l'omple  Show  (Exp.  génoralo). 

Amiens,  2s-?s-.;ii  juin.  ICxpositiun  do  fleurs  en  pots  el  cou 
pèo>,  garnitures  Horalos. 

Dammartin  (.Seine-et-Marne),  août.  Exp.  horticole  et  des 
boaiix  arts. 

Mclun,  •--■'  août,  l-'xpos.  géni-ralo. 

Besançon.  l'i  17  aoùl.  ICxposilion  générale. 

Boiilognc-sur-Scine.   du  2ii  au  2i  sept.  Exposition   générale. 

Pan,  lin  soplemliro  (Congres  pnuiologiquej  do  la  Socii'iè 
pomolo^iquo  do  Franco  (fruits  ilo  table)  et  do  l'Association 
française  pomoln^iquo  (fruits  à  cidroi  ol  À  lolle  mcnsion 
exposition  générale  ot  inlornationalo  do  fruits,  plantes,  ma- 
tériel, etc. 

Amiens.  1!)  octobre.  Congrès  pomologiquo, 

Angers.  7  au  If.  novendire.  Exp,  de  Chrysanlhènies. 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  dcChr;  sanlhemcs  et  fruits. 


LE    JARDIN 


133 


La  floraison  tardive  du  Chrysanthème 

Un  de  nos  amis,  quo  la  culluro  du  chrysantliiMno  a 
passionné  dfs  io  dt'lmt,  nous  ronimunique  la  reproduc- 
tion (l'un  clirysanlhènio  photo^;raplii(^  Io  1:!  janvier  l'J02, 
cultivé  en  demi-standard  par  M.  Malin,  jardinier  clic/ 
Mme  Caillot  à  Gox  f.Vin),  on  appelant  notre  attention 
sur  l'époque  tardive  à  laquelle  celte  photographie  a  iti' 
faite. 

En  effet,  l'époque  naturelle  ;i  laquelle  fleurit  la  variété 
Ktoile  de  Lyon  est  la  première  quinzaine  de  novembre. 

Le  fait  d'avoir  pu  obtenir  iiiie  plrml"  llenrie  d'ini  ■ 
alisolue  perfection,  si.\ 
semaines  plus  tard  que 
l'époque  ordinaire,  nous 
a  semblé  assez  remar- 
quable pour  IntéTCSscr 
nos  lecteurs  et  nous 
avons  fait  demander  à 
M.  Malin  une  noie  sur  la 
façon  dont  il  avait  opéré. 

Nous  sommes  heureux 
de  pouvoir  renseigner 
nos  lecteurs,  persuadés 
que  beaucoup  d'entre  eux 
y  trouveront  l'occasion 
de  faire  leur  profit  de  la 
communication  do  M.  Ma- 
lin, communication  d'au- 
tant plus  intéressante, 
que  la  plante  figurée  n'a 
pas  été  élevée  avec  le 
secours  d'une  serre,  mais 
simplement  bouturée 
dans  une  véranda,  cul- 
tivée pendant  l'été  au 
pied  d'un  mur,  abritée 
avec  une  bande  de  cali- 
cot; enfin  qu'elle  a  été 
rentrée  assez  tardivement 
dans  la  même  véranda 
où  tenue  à  une  tempéra- 
ture peu  élevée,  elle  a 
été  en  pleine  floraison 
du  :!0  novembre  au 
20  janvier. 

Voici  la  note  très  ex- 
plicative de  M.  ^^alin  : 

Le    demi-standard    de 
la  variété  Etoile  de  Lyon,  dont  je  vous  envoie  la  photo- 
graphie porte  29  fleurs. 

La  plante  mesure  l'"30  de  diamètre  et  le  pot  27  cent, 
intérieurement,  les  fleurs  ont  un  diamètre  de  13  à 
20  cent.,  quelques-unes  même  mesurent  £2  cent. 

La  plante  a  été  photographiée  le  13  janvier,  mais  elle 
aurait  gagné  à  l'être  15  jours  plus  tôt,  déjà  plusieurs 
fleurs  étaient  à  la  déclinaison. 

La  tige  qui  est  un  peu  courte  mesure  49  cent,  de  la 
surface  du  pot  aux  feuilles. 

La  bouture  de  cette  plante  a  été  faite  le  20  janvier 
avec  un  fort  drageon  (1)  presque  de  la  grosseur  d'un 
doigt.  Elle  a  été  mise  dans  un  godet  de  .5  cent,  et  con- 
servée dans  une  véranda  faisant  face  au  midi,  où  elle 
est  restée  jusqu'au  20  avril,  époque  où  je  l'ai  mise  en 
plate-bande  contre  un  mur  assez  élevé  et  faisant  face 

(\)  Ce  modo  de  boiihiragi-  trésnsilé  autrefois  est  presque  délaisse 
aujiiiird'hui.  Avec  de  lionne  bouture,  on  obtient  en  général  des 
rùsultatâ  semblables. 


Fig.  Cî.  —  Demi  Standard. 

(Photoffraphiée 

Cultivé  par  M.  Malin,  jardiiii 


au  sud-est  où  elle  est  restée  tout  l'été,  abritée  bien 
entendu  les  [iremières  nuits  et  surtout  les  nuits  plu- 
vieuses et  froides  avec  une  toile  en  calicot  blanc. 

Le  pot  était  aux  doux  tiers  enterré  dans  de  la  cendre, 
comme  il  est  indiqui'  dans  l'ouvrage  :  «  Le  Chrysan- 
thème à  la  grande  lleur  (1)  ». 

l''iii  février,  j'ai  donné  un  premier  rempotage  en  pois 
do  8  cent.,  le  deuxième,  fin  mars  en  pots  de  12  cent.,  le 
troisième,  courant  juin,  cTipotsde  17  cent.,  le  quatrième 
et  dernier  vers  le  1.')  juillet  en  pots  ilo  27  cent. 

Chaque  rempotage  a  été  fait  dans  les  conditions 
indiquées  dans  ledit  ouvrage  pour  les  mélanges  de 
(erî'i"i  l't  .l'Milion  d'en^rrais  l'apillon. 

La  première  percée  a 
eu  lieu  aux  premiers 
jours  de  mai,  elle  m'a 
donné  3  superbes  bour- 
geons qui  ont  subi  un 
pincementàdeux  feuilles 
au  20  mai  et  un  deuxième 
au  15  juin,  toujours  sur 
deux  feuilles  et  un  troi- 
sième cl  dernier  le  .j  juil- 
let sur  3  feuilles,  ce  qui 
m'a  donné  30  branches, 
mais  7  peu  développées 
ont  été  supprimées.  11  en 
restait  donc  29. 

Les  boulons  ont  été 
réservés  du  20  au  2.5%ep- 
tembre,  ce  sont  tous  des 
boutons  coiiroiiiie,  ex- 
cepté les  deux  fleurs  de 
la  base,  pour  lesquels  on 
a  réservé  des  boutons 
terminaux  (2),  afin  d'al- 
longer ces  deux  bran- 
ches, lesquelles  étaient 
restées  faibles  au  milieu 
de  la  plante. 

En  prenant  les  boutons 
terminaux,  j'ai  gagné 
10  cent.,  ce  qui  m'a  per- 
mis de  les  palisser  sur  le 
cercle. 

La  plante  n'a  pas  été 
rentrée  aux  premières 
gelées,  qui  sont  venues 
do  très  bonne  heure,  je 
l'ai  abritée  toujours  à  la 
même  place  et  avec  la  même  toile  déjà  nommée.  Je  l'ai 
rentrée,  les  premiersjours  de  novembre,  dans  la  véranda, 
dont  je  m'étais  servi  pour  le  bouturage,  en  n'y  donnant 
que  7  à  8°  de  chaleur  au  lieu  de  12  à  15. 

J'ai  donné  un  soufrage  à  la  face  inférieure  des  feuilles 
pour  prévenir  l'apparition  du  blanc  avant  de  la  rentrer. 
Une  fois  à  l'abri,  je  lui  ai  donné  de  l'air  presque  tous 
les  jours,  sauf  les  jours  de  brouillard. 

Les  premières  fleurs  se  sont  épanouies  du  20  au 
30  novembre  pour  terminer  complètement  leur  floraison 
le  20  janvier,  mais  elles  sont  restées  en  parfait  état 
pendant  six  bonnes  semaines. 

Je  ne  me  suis  jamais  servi  d'engrais  liquide,  mais 
j'ai  arrosé  constamment  à  l'eau  pure  et  ai  appliqué  un 

(1)  l,c  Chrysanthème  à  la  grande  fleur,  par  Anatole  Cordonnier, 
1  vol.  de  220  pages  illustré.  En  vente  à  la  Libraire  Horticole,  prix 
franco  3  tr.  20. 

(2)  Ces  2  boulons  terminaux  ont  donné  des  fleurs  avec  centre 
coloré,  on  peut  les  distinguer  facilenienl  à  la  base  de  Io  couronne 
fleurie,  au  milie\i  de  la  plante. 


\arièU-  Etoile  de  Lyon, 
le  13  janvieri 
er  chez  Mme  Caillot  à  Gex 


134 


LE    JARDIN 


lop-drossing  (surfaçage)  à  IVngrais  Papillon  à  5  0/0  en    .■*• 
septembre.  ♦ 

Il  serait  intéressant,  à  (ilusieiirs  points  de  vue,  que  les 
expériences  faites  par  M.  Martin  soient  renouvelées, 
non  seulement  sur  dos  variétés  fleurissant  à  la  même 
époque,  mais  encore  sur  des  variétés  plus  tardives 
encore,  ce  qui  perniollrait  de  jouir  de  cette  floraison  des 
chrysanthi'ines  à  une  époque  où  les  Heurs  ne  sont  pas 
précisément  aliondanles. 

Ubxi'î  Ravmomi.       '■ 


Au  sujet  des  variétés  de  Kaki 

Nous  recevons  de  notre  tiirres|iondant  ii  Vokoliania, 
M.  Tliéodore  Eckardl,  directeur  des  cultures  de  l'éta- 
blissement L.  Boehmer,  l'excellente  communication 
suivante. 

Dans  le  numéro  X/l  de  voire  excellent  journal  est 
publié  un  article  fort  intéressant  sur  la  maturité  des 
Kakis  en  l'ranee. 

11  est  à  espérer,  que  celte  publication  aidera  à  vulga- 
riser, en  Franco,  ces  utiles  arl)res  fruitiers,  à  la  fois  très 
faciles  ii  cultiver  et  précieux  jiar  les  qualités  de  leurs  ^ 
fruits. C'est  seulement  ici,  au  Japon,  que  j'ai  appris  aies  .■ 
priser  ii  leur  juste  valeur.  Ils  sont,  sans  (>xcoplion,  de 
goût  excellent,  très  sains  et  fort  décoratifs  dans  les  cor- 
beilles do  fruits  que  l'on  prépare  pour  dessert  et  à  la 
fois  pour  ornement  de  table. 

Je  regrette  de  n'avoir  pu  identifier  toutes  les  variiHés 
énuméréespar  votre  estimable  collaborateur,  la  ilifticuUé  * 
d'écrire  les  noms  japonais  on  langues  étrangères  csl  ici 
la  cause  do  bien  des  confusions  dans  la  nomenclature 
des  plantes.  L'on  a  généralement  adopli'  un  certain 
système  de  transcrii)lion  du  japonais,  mais  la  pronon- 
ciation diflèro  de  la  prononciation  française  et  il  serait 
peut-être  désirable  de  la  changer  encore  pour  arriver 
à  la  (irononciation  japonaise. 

Dans  la  liste  suivante,  je  vous  donne  une  énuniéra- 
lion  <les  variétés  les  plus  estimées  ici  et  j'ajoute  entre 
l>arentlioses  la  prononciation  française  traduite  aussi 
exaclcnient  que  possible,  autant  qu'on  peut  dans  ileux 
langues  différentes  rendre  des  sons  dilTérenls. 

Première  classe  :   Uni  dai  Muni  [haï  ila!  Marnu)  : 
Goxhogaki  [Gen iirlien ii rnjn ki]  ;  Il i/aku me  {Cli in knii mé]  ; 
Kitrokutiia  (Kourokoiimn)  \   Tsiiru  no  ko  [Tsoiirou  no  . 
ko]  :  Xeiijiiiiaru  (Zcnjimarou). 

Deuxième  classe:  llachiiia  (Uatchia):  Masi/gaki 
(Mnsounijaki)  :  Mine  Dsuru  iMino  Dseurou)  ;  Tane 
iinslii  (Tnnr  nachi);   Ye  non  (Yenion). 

Do  ces  variétés  l'on  peut  recommander  le  Zenji  Maru 
comme  le  plus  rustique.  Il  rrsisic  nn.r  froidx  ilans  Vite 
lie  Yezzo. 

Ici  au  Japon,  le  traitement  du  fruit  mûr  des  Kakis  les 
sépare  en  doux  classes  bien  distinctes  : 

I.es  fruits  do  la  promièie  classe  sont  mangés  dès  leur 
maturité  première,  tous  trais  cueillis  de  l'arbre,  tandis 
que  ceux  de  la  deuxième  classe  sont  d'abord  soumis  à 
une  légère  fermentation.  On  les  met  dans  des  barils  à 
Saki  (espi-ce  d'eau  de  vie  faite  avec  du  riz  et  très 
estimée  par  les  Japonais)  (>t  on  les  laisse  dans  ces  barils 
l)ien  formés,  pendant  doux  ou  trois  semaines.  C'est 
alors  qu'ils  sont  manges  et  peut-être  sont-ils  ainsi  pré- 
férables aux  autres.  Ce  traitonienl  est  h  préconiser,  car 
les  fruits  des  variétés  de  la  dorniéro  classe  sont  à  leur 
première  maturité  encore  astringents  et  ce  di'faut 
disparait  tout  à  fait  par  la  (crnienlation,  qui  du  resie, 
augmente  aussi  la  teneur  en  sucre  et  donne  un  léger 
goi'il  aromatique  dos  plu»  agréal)lo8. 


Manquant  de  barils  à  Kaki,  on  choisira  ceux  qui  ont 
contenu  du  cognac  ou  du  vin  blanc.  Après  avoir  humecté 
l'intérieur  d'un  peu  de  cognac,  on  pourra  y  placer  les 
fruits. 

Je  regrette  de  n'avoir  pu  comparer  toutes  les  notes 
de  votre  correspondant  aux  expériences  des  Japonais,  h 
cause  de  la  difllculté  de  l'identification,  mais  autant 
que  j'ai  pu  le  faire,  ses  observations  sont  confirmées 
exactement  avec  mes  propres  observations  faites  ici. 

Je  ne  sais  pas  si  les  Kakis  sont  faciles  à  obtenir  dans 
les  pépinières  en  France,  sinon  les  plantes  greflées,  de 
3-i  pieds  d'hauteur,  se  vendent  très  bon  marché  ici  et 
voyagent  très  bien  pendant  l'hiver,  elles  pourraient 
donc  être  iu'portées  à  des  frais  minimes. 

Si  cela  vous  parait  tlésirable  je  fournirai  très  volon- 
tiers une  liste  descriptive  des  variétés  et  si  je  peux 
l'obtenir  je  vous  enverrai  une  belle  planche  colorée 
publiée,  il  y  a  quelques  années,  parle  Collège  Agricole, 
à  Tokyo.  Celle-<'i  aiderait  beaucoup  à  identifier  lesfruits 
et  à  corriger  les  noms. 

TlIliODOIlE  EcKAnDT. 


L'éclaircie   des   Poires 


La  superbe  floraison  que  nos  Poiriers  nous  ont  offerte, 
cette  année,  nous  promet  une  abondante  récolte;  trop 
abondante  même,  si  l'on  n'y  met  bon  ordre. 

La  taille  niodorce  que  j'ai  toujours  préconisée,  taille 
directe  au-tlessus  do  un,  deux  ou  trois  boulons  à  fruits 
est  un  gage  de  récolte  tellement  certain  qu'il  chaque 
printemps,  on  est  dans  l'oliligation  de  supprimer  le 
plus  grand  nombre  des  poires  naissantes,  pour  n'en 
laisser  qu'une  quantité  raisonnable;  ce,  sous  peine 
d'obtenir  do  petits  fruits,  de  fatiguer  les  arbres  cl  les 
rendre  stériles  pendant  les  deux  ans  qui  suivent. 

N'est-ce  pas  un  granil  avantage  que  d'avoir  la  faculté, 
pour  certaines  variétés  surtout,  de  choisir,  parmi  la 
multitude,  le  nombre  restreint  et  justement  proportionné 
de  poires  que  l'on  veut  avoir  belles  et  bien  conformées 
et  dont  on  veut  i|ueli|uefois  faire  des  monstres  de 
volume. 

Cette  suppression  s'appelle  Vertu iri-ie. 

Or,  à  cette  occasion,  réédilerai-je  cette  vieille  théorie 
combien  de  fois  redite  :  «  supprimer  les  petites  poires 
quand  elles  ont  la  grosseur  d'une  noisette;  garder  les 
plus  grosses,  en  n'en  laissant  qu'une  ou  deux  sur  chaque 
bouquet.  » 

C'est  facile  à  comprendre  et  à  exécuter;  mais  c'est 
vraiment  trop  simple.  Cette  règle,  appli(|uée  à  la  lettre, 
donne  dos  résultats  tout  au  plus  passables.  L'éclaircie 
doit  élro  plus  intelligente. 

Los  résultats,  chaque  année,  doivent  mériter  la  noie 
1res  liicn. 

Au  moment  oii  les  petits  fruits  ont  un  certain  carac- 
tère, après  la  chute  naturelle  des  non-noués,  examinez 
vos  Poiriers  sur  lesquels  vous  n'aurez  auparavant  pia- 
ti(iué  aucune  éclaircle. 

Vous  remarquerez  (luo  certains  bouc|uels  de  poires 
en  présonicnt  (rois  on  t|ualre  très  belles  bien  conformées 
cldo  bonne  venue;  d'autres  bouipiols  en  ont  doux  ou 
ou  trois  do  grosseur  moyenne;  d'autres  enfin  en  mon- 
trent une  ou  doux  petites. 

Or,  les  fruils,  à  cotio  époque  sont  dores  et  déjà  carac- 
térisés, les  petits  resteront  les  petits  à  la  récolte,  de 
mémo  que  les  gros  resteront  les  gros.  Je  m'explique  en 
citant  un  exemple  :  supposez  deux  branches  fruitières 
voisines  ;  l'une  possède  trois  belles  poires  fiion  venanicu 


LE  JARDIN 


135 


l'autre  en  a  deux  petites.  Appliquez  la  roglo  précitt-r; 
c'est-à-dire  laissez  sur  cliaciuo  liiaiiclio  une  poiro.  A  la 
récolte,  elles  ne  seront  certainement  pas  tontes  deux  do 
incTnef,'rcisseur  en  admettant  (|uolapi'titoail  tenu.  I, a  sup- 
pression des  grosses  n'aura  pas  profiti-  a  cette  dernière. 
i,a  sève  ne  s'unilie  pas  aussi  facilement.  Chacune  des 
deux  pnires  subsistantes  aura  grossi  en  raison  do  la 
suppression  de  ses  voisines  immédiates  et  du  courant 
de  sucs  plus  ou  moins  important  (jue  les  branches  ijui 
les  portaient  pouvaient  leur  donner.  A  la  récolle  donc, 
il  y  aura  une  grosse  poire  sur  la  première  branche  et 
inévitMhlcnient  une  pititi'  sur  la  seconde. 

Si,  au  contraire,  vous  gardez  deux  poires  sur  la 
branche  qui  en  ])romct  de  belles  et  si  vous  di'barrassez 
complètemeMl  la  branche  qui 
en  montre  de  petites,  à  la 
récolte  vous  aurez  deux 
poires  de  même  grosseur,  à 
(juclques  grammes  près  et 
bmtes  deux  au-dessus  de  la 
moyenne.  Au  point  de  vue 
marchand,  comme  à  tout 
autre,  celles-ci  ont  plus  de 
vali'ur  (|ue  celles-là.  b'.t,  en 
pratiquant  ainsi  vous  ne  fati- 
guerez pas  une  branclu'  ma- 
ladivi'  qui  aura  des  ehances 
de  fructilier  dans  de  meil- 
leures conditions  l'année  sui- 
vante. 

l'.n  un  mot,  il  faut  savoir 
prendre  les  belles  poires  là 
où  la  nature  les  place.  Ceci 
est  tout  le  secret  d'une  boinie 
éclaircie. 

Nous  pouvons  donc  rem- 
placer la  vieille  formule  par 
celle-ci  plus  juste  :  «  Laisser 
plutôt  trois  poires  à  une 
branche  susceptible  de  les 
porter  et  les  supprimer 
toutes  sur  une  autre  jugée 
trop  faible  et  qui  le  montre 
par  l'aspect  de  ses  jeunes 
fruits.  )) 

Ce  fait  que  certaines  bran- 
ches sont  plus  aptes  que 
d'autres  à  donner   de  beaux 

fruits  s'explique  d'ailleurs.  Je  l'ai  fait  autrefois  en 
parlant  de  la  variété  Passe-Crassane.  J'énumérais  ces 
branches  et  indiquais  la  manière  de  les  obtenir  par  une 
taille  appropriée  et  des  soins  intelligents  (1). 

11  découle  de  ce  qui  précède,  que  se  trouve  également 
détruite,  si  non  au  fond,  du  moins  en  principe  celte 
autre  règle  :  «  Laisser,  après  l'éclaircie,  six  poires  par 
mètre  de  longueur  de  branche  charpentière.  »  Il  se  peut 
en  efïet,  qu'après  une  éclaircie  intelligente,  il  subsiste 
seulement  quatre  poires  dans  un  espace  d'un  mètre  et 
que  le  mètre  voisin  en  contienne  huit. 

A  ce  propos,  si  nous  retournons  la  question  sous 
une  autre  face,  nous  remarquons  (|ue  celte  règle  a  bien 
peu  de  valeur.  Quant  au  nombre  de  fruits  à  laisser  sur 
un  arbre,  ne  doit-on  pas  considérer  avant  tout  la 
vigueur  de  celui-ci.  son  espèce,  son  âge,  l'état  de  sa 
santé.  X'estil  pas  d'habitude  que  les  arbres  les  plus 
chétifs  se  couvrent  de  fleurs  et  de  fruits,  s'éreinte/it 
(c'est  le  mot)?  Suivant  en  cela  l'ordre  de  la  nature  (|ui 
veut  que  le  peu  de   force  dont  ils  sont  capables  soit 

(1)  Le  Jardin,  u-  332  année  190ii. 


Fig.  C>ô.  —  Bouquet  de  six  poircx  dont  trois  atteintes  par  la 
Ceeydomie  noire  {Calebasse) 


consacré  à  la  reproduction.  l'ji  nombre  de  cas,  donc, 
il  faut  maîtriser  cette  espèce  do  regret  que  l'on  a  de 
faire  tomber  des  fruits  ou  des  fleurs  et  savoir  sacrifier 
la  fruetification  à  la  forme  quand  l'arbre  est  jeun«^  et  à 
la  santé  cpiand  il  est  maladif. 

11  est  encore  une  autre  considération  qui  guide  l'opé- 
rateur; c'est  celle  do  la  catégorie  de  fruits  ;i  obtenir. 
Les  veut-on  moyens  gros  ou  très  gros'?  Il  est  incontes- 
table que  si  on  laisse  cinquante  poires  à  un  arbre  (jui 
raisonnablement  ne  peut  en  porter  (jue  vingt,  ou  s'expose 
à  un  insuccès  au  point  de  vue  de  la  beauté.  En  cela,  il 
va  de  soi  que  l'on  no  peut  laisser  subsister  toutes  les 
jeunes  poires  qui  se  présentent  belles  au  moment  de 
l'éclaircie,  même  n'y  en  aurait-il  qu'une  par  branche;  le 

coefficient  do  beauté  et  de 
grosseur  étant  en  rapport 
avec  le  nombre  général  de 
fruits  que  possède  l'arbre  et 
non  pas  avec  le  nombre  que 
possède  chaque  branche. 

Dans  le  même  ordre  d'idée, 
c'est  ce  qui  explique  com- 
ment les  spécialistes  peuvent 
nous  exhiber  a,  chaque  l'expo- 
sition ces  phénomènes  de 
grosseur.  Là  où  il  pourrait 
venir  dix  fruits,  il  suffit  de 
n'en  laisser  que  quatre  même 
doux. 

l'".n  résumé,  l'éclaircie  est 
une  opération  délieate  et  de 
la  plus  haute  importance, 
puisque  c'est  de  sa  bonne 
exécution  que  dépend  la 
beauté  des  récoltes  présentes 
et  futures.  Elle  peut  être  dé- 
grossie par  un  manœuvre  ; 
mais  elle  exige,  en  dernier 
lieu,  le  tour  de  main  du 
maître. 

A  ce  sujet,  je  rappellerai 
qu'il  existe  un  Insecte  qui, 
en  certaines  années,  se 
charge  tout  seul  de  l'éclaircie 
des  poires.  Je  veux  parler 
de  la  Ceeydomie  noire  [Ce- 
cydomia  tiigra),  petite  mou- 
che qui  pond  pendant  la  flo- 
raison et  dont  les  larves,  au  nombre  de  vingt  à  trente 
dans  chaque  fruit  attaqué  se  tracent  des  galeries  et 
rongent  à  tel  point  l'intérieur  que  les  poires  se  défor- 
ment, s'arrondissent  et  tombent  peu  après  complète- 
ment noircies. 

Ces  fruits  ainsi  attaqués  prennent  tout  de  suite,  au 
déliut,  un  plus  fort  volume  que  ceux  restés  sains.  C'est 
là  précisément  que  réside  un  point  délicat;  car  une 
personne  non  initiée  à  laquelle  on  confierait  la  première 
opération  de  l'éclaircje,  supposerait  que  ces  fruits  ronds 
(appelés  communément  calebasses]  sont  les  meilleurs, 
étant  les  plus  gros,  et  s'empresserait  de  supprimer  tous 
les  autres  :  Le  désastre  serait  alors  complet;  sous  les 
coups  de  l'insecte  et  de  l'éclaircisseur  maladroit,  la  ré- 
colte entière  aurait  disparue. 

Heureusemi'ut  qu'un  simple  examen  suffit  pour  être 
fixé  à  ce  sujet,  ainsi  (luo  le  montre  la  figure. 

Cl.mde  Trébign.vdd. 

L«  Jardin  -ii'uutorisf  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  cundition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


13f. 


LE  JARDIN 


Coleus  thyrsoideus 


De  la  soixantaine  d'espèces  de  Coleus  bolaniquement 
connues,  quelque.— unes  seulement  sont  cultivées  ilans 
les  jardins  botaniques,  où  elles  restent  uniquement 
cantonnées,  faute  de  valeur  dé<-orative.  Le  genre  n'est 
représente  dans  les  cultures  d'ornement  que  par  des 
variéti'S  ou  hybrides  principalement  dérivées  du  Coleus 
ntumi'i,  lieulh.  (".es  variétés,  qui  forment  aujourd'hui 
plusieurs  races,  sont  remarquables  par  la  richesse  et  la 
variété  des  |ianacliures  de  leurs  feuilles,  qui  constituent 
toutefois  leur  unique  beauté,  les  fleurs  étant  petites  et 
sans  oflet. 

Nous  n'insisterons  pas  autrement  sur  ces  belles 
plantes  aujourd'hui  très  populaires  et  que  tout  le  monde 
coniiail,  car  le  Coleus  Ihi/rsoideus,  espèce  nouvelle  sur 
laquelle  nous  voudrions  attirer  l'attention  des  lecteurs 
présente  un  tout  autre  intérêt  :  celui  de  ses  fleurs  réello- 
meat  belles  et  s'opanouissant  en  plein  hiver. 

On  a  cultivé  autrefois  et  certains  praticiens  peuvent 
se  souvenir  avoir  vu  des  plantes  analogues  à  celle  que' 
nous  présentons  ici,  mais  il  y  a  peut-être  lieu  de  faire 
remarquer  qu'il  s'agissait  sans  doute  de  certaines 
espèces  de  l'iectrutithtix  genre  voisin,  dont  les  P.  frii- 
licosus,  P.  coleoides,  P.  cnis.sifblius,  ont  des  fleurs 
bleues  en  thyrsesou  grappes  allongées,  do  même  que  le 
Coleus  sentellarivides,  rappelant  plus  ou  moins  la 
plante  que  représente  la  planche  coloriée  ci-contre. 

Le  Coleus  thyrsoideus  envisagé  ici  est  bien  une  espèce^ 
nouvellement  introduite  et  décrite  par  M.  Haker  un  des 
meilleurs  botanistes  de  Kew  et  il  y  a  tout  lieu  pensonsV 
nous  de  l'accepter  comme  tel.  Ceci  ilit  pour  répondre  à 
quelques  objections  verbales  qui  ont  été  faites,  lors  de 
sa  première  présentation  par  M.  Sallier,  à  la  Société 
.Nationale  d'Horticulture  de  France,  en  décembre  der- 
nier; nous  allons  maintenant  faire  connaître  l'histoire, 
les  caractères  et  les  mérites  décoratifs  de  ce  nouveau 
Coleus  à  fleurs. 

D'après  le  Gardeners'Chroniclc,  qui  lui  a  déjà  consacré 
plusieurs  notes  et  en  a  récemment  publié  le  portrait,  le 
Coleus  thyrsoideus,  a  été  recueilli  dans  l'Afrique  cen- 
trale sur  le  plateau  de  Myika,  entre  i.',000  et  2,500  mètres 
d'altitude,  par  M.  Whyle,  qui  l'indiqua  «  comme  une 
très  belle  Labiée  bleue  croissant  dans  les  endroits 
humides.  '<  Quelques  graines  extraites  des  échantillrnq^ 
d'herbier  qu'il  envoya  à  Kew,  furent  la  source  des*" 
plantes  actuellement  en  cultures.  En  voici  la  description', 
établie  d'après  les  plantes  présentées  par  M.  Sallier. 

Coleus  thyrsoideus  Baker  (1).  —  Plante  vivace  her- 
bacée, pouvant   atteindre  CO  cent,  à   1    mètre,  à  ti^es 
dioitcs,  raidcs,   simples,  allongées,  mais  fortes,  tclra- 
gones,  a  angles  arrondis,  portant  des  feuilles  opposées, 
dôcussées,  pétiolées,  rappelant  pour  la  forme  et  l'aspect 
général   celles   de   l'Ortie   blanche;   pétioles  longs   do 
5  cent.,  environ  étalés  finement  hispides  et  d'un  vert 
1res  blond  ainsi  que  les  tiges;   limbe  ovale   lancéolé 
presque  triangulaire,  de  ('■  à  8  cent,  de  long  cl  5  à  0  cent,  f 
de  largo,  à  bords  profondément  et  irrégulièrement  cré- 
nelé-denté,   couvert    d'une    pubescenco    très    fine    et, 
veloutée.  Inflorescences  en  lliy  ri^es  terminaux,  allonges,  ' 
lache.s,  pouvant  atteindre  jusqu'à  2")  cent,  de  long,  bici\  ; 
dressés,   rigides,  formés  de   petites   cynios  opposées, 
décussées,   à   pédicollo   longs  de   2U   millim.    environ 
accompagnées  chacune  d'une  bractée  foliacée  et  com- 
posée» d'une  vingtaine  do  fleurs  sub-sessiles  cl  dépour- 

|||  /Intunlral  Maga-Ant,  llC|il.  1,  ISl»!»,  Inb.  '(ûl\  (lardcnrrt'Chronirlt 
ISf.N,  imrt  I,  tévrlc'P  ."i,  p.  V.*\  V.*'\  jmrl  II.  di-cemlirc  it,  \\.  U*\  ;  llKil, 
imrl  II,  Janvier  ID.  |>.  W,  IIk-  It- 


vues  de  bractéoles.  Fleurs  d'un  beau  bleu  de  gentiane 
clair,  petites  individuellement,  longues  d'.i  peine  1  cent., 
mais  très  nombreuses  et  se  succédant  pendant  près  de 
deux  mois,  de  conformation  très  curieuse;  calice  très 
petit  et  court,  ;i  cinq  divisions  inégales,  la  supérieure 
étant  du  double  plus  grande  que  les  autres;  corolle  il 
tube  brusquement  géniculé  au  dessus  du  calice,  puis 
dilaté  en  forme  de  pavillon  avec  le  bord  supérieur  relevé 
et  divisé  en  quatre  petits  lobes  parallèles  tandis  que 
l'inférieur  se  prolonge  en  un  limbe  assez  ami)le  entier, 
en  forme  de  carène,  concave  présentant  a  la  base  deux 
petits  éperons  et  se  terminant  en  [lointe  au  sommet  ;  ce 
limbe,  qui  rapiielle  la  carène  d'une  legumineuse,  enve- 
loppe quatre  étamines  prenant  naissance  à  sa  base,  à 
filets  soudi's  inférieurement,  puis  libres,  à  anthères 
brunes,  versatiles,  entre  lesquelles  passe  un  style  aussi 
long  qu'elles  et  à  stigmate  aciculaire;  enfin,  sur  le 
disque  truelifère  sont  insérés  quatre  nucules  égaux  et 
sur  le  c(ité  inférieur  un  petit  corps  blanchâtre,  plus 
long  qu'eux,  représentant  probablement  une  élamine 
avortée. 

Plusieurs  mérites  sérieux  sont  à  l'actif  de  ce  nouveau 
Coleus.  C'est  d'abord  et  surtout  ses  longs  épis  de  fleurs 
à  la  fois  rigides  et  légers;  viennent  ensuite  l'époque 
de  leur  floraison  qui  a  lieu  de  décembre  à  février,  leur 
longue  durée,  leur  couleur  bleue,  très  rare  parmi  les 
fleurs  hivernales,  enfin  la  bonne  tenue  et  la  culture 
facile  de  la  plante. 

Avec  de  telles  qualités,  il  semble  que  celte  espèce 
doive  rapidement  se  réiiandre  dans  les  cultures  et  y  être 
1res  estimée  pour  l'ornement  hivernal  des  serres,  sur- 
tout si  l'on  songe  qu'à  cette  époque  ingrate  de  l'année, 
les  Heurs  y  sont  très  rares  et  peu  variées.  Il  est  enlin  à 
supposer  que  la  plante  pourra  être  utilisée  pour  les 
garnitures  temporaires  d'appartements,  et  si  comme 
l'indiquait  publiquementM.  Sallier,  les  tiges  fleuries  se 
conservent  fraîches  dans  l'eau,  les  fleuristes  auront  là 
un  élément  qui  trouvera  une  place  judicieuse  dans  les 
gerbes  de  LiUs  forcé  et  autres  compositions  florales. 

La  culture  et  la  multiplication  du  Coleus  thyrsoideus 
no  présenteront  aucune  difficulté.  La  plante  étant 
vigoureuse  et  robuste  pourra  être  élevée  en  pots,  préfé- 
rablement  en  pleine  terre,  pendant  la  belle  saison,  puis 
relevée  on  motte,  rempotée  et  rentrée  en  serre  froide 
ou  temi)érée  à  l'automne,  avant  les  premières  gelées, 
la  plante  él.Tnt,  sans  doute,  comme  ses  congénères, 
très  sensiljle  aux  froids.  Los  liges  ne  se  ramidant  pas 
ou  peu,  et  tondant  à  s'allonger  on  corrigera  ce  iléfaut 
par  des  pincements  successifs,  dans  le  but  d'obtenir 
des  sujets  trapus  et  à  tiges  nombreuses;  le  premier 
pincement  devra  cire  pratiqué  de  bonne  heure  et  lo 
dernier  assez  tôt  pour  laisser  aux  dernières  pousses  lo 
temps  de  se  développer  et  se  mettre  à  fleurs.  Tout  com- 
post léger  et  fertile  sufflra  pour  la  culture  en  pots. 

La  multiplication  sera  tout  aussi  facile,  soit  par  le 
bouturage  déjeunes  pousses,  que  l'on  fera  au  printemps 
en  serre  à  multiplication,  sous  cloches  ou  sur  couche  à 
l'aide  de  rameaux  fournis  par  dos  pieds  mères  conservés 
à  cet  effet,  d'ailleurs  et  tout  comme  pour  les  Colenis  à 
feuillage.  Fnfln  la  plante  produisant  des  graines  en 
cultures,  lo  semis  sera  peut-être  préférablement  em- 
ployé. On  l'effectuera  en  terrines,  en  verre  ou  sur 
couches  ot  los  jeunes  plants,  repiqués  d'abord  en  godets 
seront  élevés  à  chaud,  comme  pour  la  plupart  dos 
plantes  molles. 

Ajoutons  pour  terminer  que  M  Sallier  sera  en  mesure 
dès  lo  printemps  prochain,  lie  fournir  le  Coleus  thyrsoi- 
deus en  jeune  plantes. 

S.  MoTTBT. 


I.l',    .lAHDlN 


COLEUS  THYRSOIDEUS 


LE    JAJIDIN 


137 


Quelques  exemples 

d'Ornementation  florale 


Nous  ri'pondoiis  aux  dùsirs  exprimas  par  un  graml 
nombre  ilo  lecteurs  du  Janlin  on  signalant  quelques 
exemples  d'ornementation  l'stivale,  notés  l'année  der- 
nière dans  dilTérents  jardins  publics  de  Paris,  sans 
reclierclie  de  classement  et  dans  l'ordre  de  nos  notes. 

Nous  avons  bien  remaïqué,  au  Parc  Monlsouris  une 
(orme  de  corbeille,  dans  le  genre  do  celles  que  l'on 
voit  do  plus  en  plus  aujourd'hui.  Cela  sort  un  peu  îles 
classiques  corbeilles  elliptiques,  en  adoptant  ces  fhr- 
mes  |)lus  fantaisistes  et  cela  élargit  le  cailre  dos  diver- 
ses aiiplicalions,  on  permettant  en  même  temps  plus 
de  variété.  Cotte  corbeille  se  trouvait  devant  le  palais 
du  Bardo  et  était  Liion  visible  de  l'avenue  de  Montsouris. 
Klle  était  d'une  tonalité  générale  un  [icu  violacée  et 
faisait  très  bon  effet. 

Voici  d'ailleurs  sa  composition  :  A  Gnaphaliton 
lanation:  \i  Alternant  liera  amrrua:  C  Pelargoniinn 
zonale  la  Destinée; 
D  Teleianthera  versi- 
color\  E.  Ageratiim 
We/idlandii;  F.  Pyre- 
thnim  aureinn.  fîg.60. 

Plus  simples  étaient 
les  combinaisons  sui- 
vantes :  Moittbretia  cro- 
cosmiaeftora  en  dissé- 
miné sur  un  fond  de  : 
Pelargoniuin  peltatum 
M'"  Croiisse  et  P.  p.  .1 1- 
bert  Crousse,  encadré 
d'un  rang  d'Ageraliim 
Wendlandii;  aspect 
flou  et  léger. 

2°  Canna  à  feuillage 
pourpre,    sur   un    fond 

de  Cineraria  maritimu  candiclissima,  bordé  d'Ireshic 
Verschaff'elti  brillantissima,  montrant  une  bonne  oppo- 
sition de  couleurs  à  l'aide  de  plante,  à  feuillage  déco- 
ratif. 

3°  Plitnihrigo  cseriilea  s'enlevant  au-dossus  d'un  mé- 
lange de  :  Pelargoiiium  zonale  Paul-Louis-Courrier, 
P.  z.  secrétaire  Cusin,  P.  z.  Duchesse  des  Cars,  Bégonia 
Ascotiensis  Berthe  du  Châteaurocher.  Bordure  deux 
rangs  Gnaphalium  lanatum. 

■i"  Très  simple  et  originale  était  l'arrangement  sui- 
vantqui  se  composait  de  plantes  vivaces:  Ileliantlivs 
orgyalis  avec  des^  Gaillardes  hybrides  au-dessous  bor- 
dées de  PelnrgoniiDit  zonale  secrétaire  Cusin. 

A  part  la  composition  que  nous  avons  signalée  en 
premier,  ce  sont  les  arrangements  de  grandes  plantes 
avec  fonds  de  plus  basses,  qui  nous  ont  semblé  être  les 
plus  intéressants  dans  ce  parc. 

Nous  avons  remarqué, dans  l'ornementation  générale 
du  Parc  Montceau,  une  recherche  sensiblement  conforme 
à  celle  qui  présidait  à  cette  ornementation  les  années 
précédentes,  avec  cette  particularité  qu'il  nous  a  semblé 
voir  un  emploi  plus  marqué  de  plantes  annuelles  et  de 
celles  que  l'on  a  coutume  de  considérer  comme  telles. 
C'est  une  tendance  à  laquelle  on  ne  saurait  trop 
applaudir  de  même  qu'à  celle  visant  l'utilisation  plus 
large  de  certaines  plantes  vivaces  pour  l'ornementation 
printanière,  celte  année  surtout.  C'est  ainsi  qu'en 
dehors  des  Plilou-  divaricnta,  nous  avons  remarque 
cette  année  quelques  belles  corbeilles  de  Doronic  du 


Fig.  66.  —  Corbeille  dans  le  parc  Monlsonrjs. 


Caucase  dont  les  grandes  étoiles  d'or,  qui  se  succèdent 
pendant  doux  mois,  sont  très  décoratives. 

Ceci  dit,  passons  on  revue  les  associations  qui  nous 
ont  paru  otro  bien  conçues. 

La  corbeille  de  Pliormiinn  tenax  en  belles  touffes, 
sur  fond  de  Bégonia  Ascotiensis  avec  borduredo  IL  Unira 
faisait  très  bel  effet  près  d'une  futaie  do  grands  arbres; 
il  en  iHait  de  môme  de  l'arrangement  suivant  :  Aralia 
ixijiijrifera.  avec  tapis  do  Bégonia  settijier/lorens  rosea 
entouré  de  deux  rangs  de  Jl.  s.  nana  rosea. 

Vu  peu  plus  ensoleilli'es  étaient  ^cs  corbeilles  sui- 
vantes :  i°  Canna  variés  à  feuillage  pourpre  et  vert, 
sertis  par  un  rang  de  Calceolaria  rugosa  Triomidie  de 
Versailles,  et  par  une  contre  bordure  de  Pelargonium 
zonale  M"''  Thihaal:  2°  corbeille  de  l'entstemon  en 
variétés  cerclée  d'un  rang  à'Ageraltim  M'endlandii; 
3°  corbeille  de  Verveines  a  fleurs  rouges  avec  un  dis- 
séminé de  grosses  touffes  de  Monibretia,  bordée  de 
Verveines  à  fleurs  blanches. 

Toujours  dans  une  partie  ensoleillée,  mais  conçus 
dilïéremment  étaient  les  arrangements  suivants,  ren- 
trant dans  la  catégorie  des  compositions  polychromes 

qui  ont  fait  fureur  il  y 
a  quelques  années  et 
qui,  pourétreexécutéos 
avec  plus  de  modéra- 
tion et  sur  une  moins 
large  échelle,  n'en  res- 
tent pas  moins  un  des 
genres  il'ornementation 
llorale  les  plus  déco- 
ratifs. 

1°  Centaurea  candi- 
dissima,  Pelargoniuin 
zonale  Gloire  de  Cor- 
beny  et  P.  z.  duchesse 
des  Cars,  Lobelia  Kri- 
nus  en  mélange  parmi 
lesquels  de  fortes  touf- 
fes iVIresine  Lindeni 
formaient  autant  de  taches  d'un  pourpre  noir. 

2°  Pelargoniuin  zonale  In  Destinée.  P.  z.  Jaen  (feuil- 
lage panaché  ,  Pourpiers  à  grandes  fleurs  variées,  Lobelia 
Erinus;  bordure  :  rang  intérieur  ioiieZ/rt  Eri  nus  a.  (leurs 
blanches,  les  deux  rangs  extérieurs  AUernanthera 
paronychioides. 

Très  recommandable  aussi  le  mélange  suivant,  et  do 
beaucoup  d'effet  dans  les  oppositions  :  Canna  à  feuil- 
lage pourpre  et  Perilla  Xankinensis.  Maïs  a.  feuilles 
panachées,  jelant  sa  note  d'un  blanc  verdàtre  sur  toute 
cette  masse  pourpre;  en  bordure  et  sur  iloux  rangs 
alternés  en  biais,  des  Cinéraires  maritimes  et  dos 
I résine  Xerschaffelti. 

Nous  signalerons  comme  type  de  corbeille  simplement 
plantée  et  faisant  bon  effet,  la  combinaison  suivante  : 
Celosia,  Triomphe  de  l'Exposition  (rouge  pourpre), 
Pelargonium  zonale  Duchesse  des  Cars,  bordée  de  deux 
rangs  d'Ageratum  MVendlandii. 

Cette  variété  de  Célosie  est  beaucoup  utilisée  dansles 
plantations  estivales  des  jardins  parisiens;  elle  est 
très  décorative  et  d'un  effet  suivi. 

J'ai  noté  son  emploi  dans  une  corbeille  dans  le  square 
Dentert-Rochcroau,  dont  la  composition  de  pourpre  sur 
fond  rose  chair  et  rose  pôle  était  ainsi  obtenue  :  Celosia 
Triomphe  de  l'Exposition;  fond  :  Pelargonium  zonale 
Gloire  de  Corbeny  et  P.  z.  Jules  Grévy  enserré  dans 
deux  rangs  de  Pyrethram  Parlheniani  anreum. 

Un  effet  à  peu  prés  semblable  avait  été  réalisé,  dans 
une  corbeille  du  même  square  par  la  plantation  sui- 


138 


LE  JARDIN 


vanle  :  liegonia  xemper/loren^  rosen,  bordés  de  deux 
rangs  de  IS.  s.  conijitictd  ihiiki  allia  sur  lesquels  se 
silhouellaienl  les  fortes  touffes  aux  longues  tiges  fuse, 
lées  et  au  feuillage  pourpre  du  Luheliti  cardiiialis.  Cette 
association  de  pourpre  sur  le  rose  est  véritablement 
lieureux  et  très  original,  car  on  vise  rarement  des  rap- 
prochements de  ce  genre. 

Signalons  avant  de  quitter  ce  square  le  groupe  de 
J)ruciena  e.icelsu  dont  les  hauts  troncs  dénudés  étaient 
entourés  des  rameaux  de  la  Capucine  de  Lobb.  C'est  là 
un  arrangement  fort  heureux  i|ui,  pour  n'eire  pas  nou- 
veau, méritait  néanmoins  d'être  noté.  Il  est  certes  très 
louable  d'utiliser  pour  rornemenlalion  eslivaii-  des 
jardins  les  plantes  a  feuillage  de  la  catégorie  des  Chu- 
iiiierojis  et  autres  Palmiers,  Dracwiia,  Mue,  etc.;  mais 
c'est  un  appoint  décoratif  de  plus  d'enguirlander  leurs 
troncs  de  plantes  sarmenteuses  à  évolution  rapide  : 
Capucines.  Volubilis,  Haricot  d'Espagne,  Dolique,  etc., 
qui  forment  vile  de  charmantes  colonnes  fleuries. 

N'ous  avons  encore  retrouvé,  dans  le  square  Saint- 
Jacques,  l'utilisation  de  la  Qélosie  Triomphe  de  l'Exposi- 
tion dans  la  très  intelligente  association  suivante: 
(l-lillets  des  lleuristesett'.élosie,  très  distancés  surfond  de 
Cainpanula  cai'j>atliica  avec  une  burduro  de  deux  rangs 
do  Pi/rethnim  aurcinn.  Lacorlieille  de  Fuschiasvariés 
sur  tige  s'élevant  au-dessus  d'un  tapis  do  l'eUirijoiiiiini 
lieltatiitn  M""  Croiissc  était  fort  bien  et  mérite  cl'élro 
citée. 

Nous  ne  quitterons  pas  ce  square  sans  donner  le 
détail  de  la  composition  d'une  corbeille  que  nous  avuns 
trouvée  la  plus  originalement  conçue  do  celles  ayant 
attiré  notre  attention,  lit  puis,  ce  qui  ajoute  un  ci'rtain 
charme,  c'est  que  son  exécution  est  a  la  portée  du  plus 
modeste  amateur,  puisqu'elle  se  compose  de  plantes 
vivaces.  (/est  un  exemple  r|ui  sort  en  vedette  des  bana- 
lités courantes  et  constitue  une  bonne  ajiplication  de 
l'utilisation  plus  large  d'une  catégorie  de  plantes  vivaces 
reli-guées  dans  certains  coins  des  jardins  par  snobisme. 
Voici  cet  arrangement  :  Gaillarde  vivaco  et  Jindhcchin 
on  mélange  iiarmi  lesquels  s'i'levaienl  les  longues  et 
fluettes  inflorescences  de  la  Salicaire,  dont  les  lonfles 
étaient  tn-s  distancées.  La  bordure  formée  de  Camjid- 
mila  vitriuilhini,  au  lieu  de  sertir  régulièrement  les 
plantes  précédentes  se  reliait  fort  Lien  avec  elles,  grâce 
il  quelques  touffes  jetées  parmi  elles. 


L'ornementation  estivale  desjardins  a  beaucoup  souf- 
fert lie  la  gnde  qui  est  tombée  en  juin.  Un  grand  num- 
bre  de  plantes,  déjà  mises  en  place,  arrêtées  dans  leur 
développement,  sont  restées  rachitiques  et  n'ont  rien 
fait  de  tout  l'été.  Il  en  a  rW  ainsi  de  la  plupart  des  cor- 
beilles qui  n'ont  pas  été  bêchées  do  nouveau  et  replan- 
tées. Des  bordures  entières  de  l'elurijo/iiiim  ionale, 
ont  été  complètement  dénudées,  surtout  au  Parc  .Mont- 
ceau. 

Cotte  grêle  a  non  seulement  refroidi  le  sol,  car  il 
semblerait,  si  nous  en  croyons  un  janlinior,  qu'il  ail  été 
infecté;  en  eflet,  le  lendemain  il  se  tiégagoait  une  mau- 
vaise odeur  de  ces  corbeilles.  Le  l'elnrgonium  zimalc 
était  parmi  les  plantes  les  plus  éprouvées. 

La  série  des  Hej/ioiia  s  mpcrflurens,  H.  Ascolifiisia 
que  la  grôlo  avait  hachés  et  comme  rasés  au-dessus  du 
sol  ont  parfaiti'menl  repoussé;  il  en  a  été  de  même  des 
Cannas  et  de  la  plupart  des  plantes  à  feuillage  décoratif  : 
Colt'iis,  Iresinc,  etc.  C'est  la,  il  nous  semble,  une  pré- 
cieuse indication  pourlos  propriétaires  et  les  jardiniers 
des  régions  i|ui  sont  souvent  grêlées. 

Alubkt  Macmenk. 


Arbres  étrangers  à  introduire 

dans  nos  forêts  et  nos  plantations 

Sur  environ  3â0  espèces  ligneuses  qui  croissent  spon- 
tanément dans  nos  forets,  70  seulement  sont  des  arbres 
dont  les  dimensions  varient  de  10  à  ItO  mètres  de  hau- 
teur, exceptionnellement  davantage.  Le  surplus  com- 
prend des  arbrisseaux  ou  des  sous-arbrisseaux  d'une 
importance  variable. 

Cette  flore  ligneuse  fournit  sans  doute  des  bois  de 
premier  mérite,  mais  malheureusement  en  quantité 
insudisante  pour  satisfaire  a  tous  nos  besoins.  Sans 
parler  des  bois  de  luxe  employés  en  ébenisterie,  nous 
demandons  tous  les  ans  à  l'étranger  des  quantités  con- 
sidérables de  bois  d'iBUvre  et  d'industrie,  dont  plusieurs 
sortes  ne  sont  pas  représentées  ou  qu'insufflsamment 
représentées  dans  notre  production  ligneuse. 

La  conséquence  est  que  notre  flore  forestière  et  or- 
nementale est  susceptible  d'amélioration.  D'ailleurs 
n'avons  nous  pas  déjà  plusieurs  exemples  qui  sont 
venus  démontrer  le  parti  avantageux  que  l'on  peut  tirer 
de  l'introduction  d'espèces  étrangères? 

Qui  ne  connaît  aujourd'hui  les  mérites  du  Robinier 
ffiuu--(i caria,  du  l'enplier  du  Canada  du  Pin  Laricio 
d'Autriche,  et  même  de  VAilaxte  ? 

D'après  ces  exemples  que  l'on  pourrait  mulliplier, 
nous  devons  examiner  s'il  ne  nous  reste  plus  rien  à 
faire,  s'il  n'y  a  plus  de  ces  bonnes  introductions  à 
faire,  intéressantes  soit  sous  le  rapport  des  produits 
soit  sous  celui  de  l'utilisation,  c'est  ce  que  nous  nous 
proposons  de  faire  ici  en  pensant  que  les  lecteurs  du 
Jardin  sont  presque  toujours  de  fervents  amis  des 
beaux  et  bons  arbres.  Nous  conimoncerons  par  la  série 
des  arbres  dits  feu i /lus. 

I.  Tulipier  de  Virginie 

Liriudendron  lit/i/ti/'eni.  Lin.  vulg.  Voplar 

Le  Tulipier  est  un  très  grand  arbre  des  Etats-l'nis 
qui  peut  arriver  à  ôO  mètres  et  plus  de  hauteur  sur  ('■  à 
12  mètres  de  grosseur.  On  le  trouve  dans  tous  les  Etats 
de  l'ouest  ilepuis  lo  13", 30  de  latitude  dans  les  Etats 
de  Vermoiit  et  de  Michigan,  jusque  dans  le  nord  de  la 
floride  sous  le  30"  pour  atteindre  son  i)lus  grand  déve- 
loppement dans  la  vallée  de  la  rivière  Wabash,  sur  les 
pentes  est  des  monts  AUegnanys  dans  le  Tenessé  et  le 
nord  de  la  Cardine. 

Son  tronc  droit  est  dans  le  jeune  âge  couvert  d'une 
écorce  lisse  grise  qui  devient  plus  tard  gerçurée  longi- 
tudinalement  et  d'un  brun  grisâtre.  Sa  cime  est  ample, 
ovale,  s'aplatissant  avec  l'âge.  Ses  feuilles  alternes, 
grandes,  simples,  glabres,  luisantes,  tronquées  au 
sommet,  sont  tout  à  fait  caractéristiques.  .Ses  fleurs 
grandes  terminant  les  pousses  do  l'année,  apparaissent 
dans  le  courant  <le  juin  ;  elles  sont  grandes,  rappellent 
par  leur  forme  la  tulipe,  jaune  verdàtre  avec  tache  pour- 
pre à  la  base.  Les  fruits  sont  des  samares  disposi'-es 
en  une  sorte  de  cono;  leur  dissémination  se  fait  vers  la 
fin  do  l'été 

Le  Tulij)icr  donne  un  bois  uniformément  blanc  chez 
les  jeunes  arbres  et  jaune  clair  ou  grisâtre  chez  les 
Individus  âgés.  Les  rayons  médullaires  sont  très  Ans, 
invisibles  à  l'ieil  nu  et  peu  haut,  no  formant  par  consé- 
quent i|ue  de  très  petites  maillures.  Les  vaisseaux  1res 
nombreux  et  très  lins  sont  uniformément  répandus 
dans  la  masse.  Ce  bois  est  léger,  0, ■42»  à  0,150  à  grain 
fin  et  souple. 

Aux  Etats-Unis  ce  bois  a  de  nombreux  emplois,  sur- 


LE  JARDIN 


im 


tout  Jaiis  la  iiicnuiserip  ot  l'ébéiiislerie  ;  il  est  Irùs 
recherché  pour  faire  des  pieds  d'instrumonls  d'arpen- 
lage,  de  nivellement,  d'appareils  pholoprapliiques,  etc. 
on  l'utilise  dans  la  saliotorio,  dans  la  falirication  des 
modèles  de  fonderie,  des  boliines  de  filatures,  des 
caisses  d'emliallafic.  des  meubles  légers,  etc.;  il  réunit 
en  un  mut  à  un  li.iut  degré  les  qualités  de  l'aune,  du 
tilleul  ot  dos  peupliers. 

Culture  et  mulliiiliration.  D'une  maniôro  générale 
ce  sont  les  sols  où  prospère  le  Kréiie  qui  conviennent  au 
Tulipier  et  autant  que  possible  de  nature  siliceuse, 
gr^iiiitique  ou  feldspalliiqiie  sur  les  terrains  calcaires 
surtout  ou  il  dépérit  rapidemeul.  Sa  rustir-ité  est  considé- 
rable, des  froids  do  iîU"  et  même  do  lu  no  l'afloctent  pas. 

On  le  multiplie  facilement  do  graines  que  l'on  trouve 
aujourd'hui  assez  facilement  chez  nos  principaux  mar- 
chands graiiiiers  ou  que  l'on  peut  même  récoller  sur 
les  individus  âgés  que  l'on  trouve  en  Europe.  Ces 
graines  devront  être  mises  en  stratification  jusqu'au 
printemps  ;  on  les  sème  en  terre  légère  en  les  enterrant 
de  li  à  i  centimètres.  On  les  repique  un  nomlirc  de  fois 
variant  avee  les  dimensions  que  l'un  veut  avoir;  mais 
la  reiirise  étant  assez  difficile,  il  faut  les  mettre  en  place 
le  plutnt  possible.  On  i)Out  aussi  le  multiplier  de  mai- 
colles,  à  la  manière  du  l'Iatane.  Lo  Tulipier  repousse 
assez  bien  de  souche  mais  celle-ci  a  peu  de  vitalité  cl  il 
ne  drageonne  pas. 

Utilisalioii.  —  Le  Tulipier  peut  cire  particulièremoiit 
employé  pour  boiser  les  vallées  des  pays  de  montagnes 
granitiques,  les  sols  frais  des  bords  des  cours  d'eau  en 
un  mot  partout  ou  l'Aune,  le  Frcne,  le  Peuplier  du 
Canada  et  le  Platane  peuvent  réussir.  On  peut  en  faire 
soit  des  futaies  exploitables  vers  quarante  et  soixante 
ans  piiur  l'obtention  do  bois  d'oeuvre  et  de  sciage,  soit 
des  taillis  exploités  à  quinze  ou  dix-huit  ans  pour  bobi- 
nes, bois  tournés  et  charbonnette  Sa  croissance  est 
dans  les  mêmes  conditions  plus  rapide  que  celle  du 
l''rène,  elle  égale  pres(iue  celle  du  Peuplier  du  Canada. 

D'autre  part  le  Tulipier  est  un  magnifique  arbre  d'or- 
nomiMit  remarquable  par  son  beau  feuillage  toujours 
très  propre,  non  attaqué  par  les  insectes.  Il  convient 
tout  particulièrement  pour  les  plantations  en  avenues, 
pour  orner  le  grandes  pelouses  et  les  plantations  le 
long  des  livières. 

Bien  que  cet  arbre  ail  été  introduit  en  Europe  depuis 
lo  commencement  du  XIX  siècle,  il  ne  s'est  pas  beau- 
coup répandu,  cependant  on  en  trouve  çà  et  là  de  beaux 
spécimens;  nous  signalerons  notamment  un  très  bel 
individu  dans  le  jardin  des  bureaux  do  la  mairie  de 
Perpignan,  un  autre  à  la  Malmaison,  un  troisième  à  la 
colonie  agricole  de  Lamothe-Beuvron  (Loir-et-Cher)  et 
enfin  un  dernier  tout-à-fait  remarquable  dans  la  pro- 
priété de  Monceau  près  Pithiviers  (Loiret);  tous  ces 
arbres  ont  de  3  à  4  mètres  de  grosseur. 

P.   MoflLLEFEMT. 
'VVW' 

Vendons  nos  produits  à  l'étranger 

Le  Jardin  a  toujours  accordé  une  grande  importance 
aux  questions  commerciales.  Rien  ne  sert  de  produire, 
il  faut  vendre.  Les  plus  Ijellos  facultés  créatrices  de 
l'horticulteur  habile  seraient  employées  en  pure  perte 
s'il  ignore  l'art  do  transformer  ses  produits  en  bonnes 
espèces  sonnantes. 

Souvent  l'intention  ne  manque  pas,  mais  où  et  à  qui 
s'adresser  pour  vendre.  Le  Jardin  plus  que  jamais 
cherchera  pour  vous,  lecteurs,  ot  vous  indiquera  de 
quel   ci'té  il  faut  vous  orienter,  et  chaque  fois  qu'il  le 


pourra  il  sera  précis,  et  comme  je  vais  lo  faire  tout  à 
l'heure,  en  vous  donnant  des  adresses. 

L'Allemagne  est  un  excellent  pays  d'importation  pour 
presque  tous  les  fruits. 

Les  pommes  pour  la  fabricalion  du  cidre  peuvent 
trouver  sur  le  marché  du  Wurtemberg  d'excellents  dé- 
bouclic'S,  toutes  les  fois  que  la  récolte  de  ce  pays  est 
insuffisante  à  couvrir  la  consommation  locale,  ot  elle 
l'est  en  général,  sauf  les  années  privilégiées  comme 
celle  de  1900. 

Lo  cidre  est,  on  effet,  la  boisson  commune  dans  les 
campagnes  do  Souabe,  el  cependant  depuis  quinze  ans 
los  récoltes  do  fruits,  de  pommes  surtout,  ont  été  cons- 
tamment médiocres,  insuffisantes,  si  bien  que  la  plus 
grande  partie  de  la  consommation  a  été  couverte  par 
des  importations  étrangères,  de  France  principalement. 

En  1901,  on  a  importé  au  Wurtemberg  5,193  wagons 
de  pommes,  contre  2,0iG  en  1900  el  Sj.OiS  en  1899.  La 
France  a  contribué  à  celte  importation  plus  qu'aucun 
autre  pays,  car  elle  a  fourni  i,95(i  wagons. 

Si  le  Wurtemberg  importe  des  pommes  à  cidre, 
l'Allemagne  entière  importe  dos  raisins  sous  toutes  les 
formes:  raisins  de  table,  raisins  de  vendange,  raisins 
secs. 

Elle  a  importé  l'an  dernier  28,142,800  kilos  de  raisins 
de  vendanges  et  11,230,000  kilos  de  raisins  do  table. 

Pour  les  raisins  de  vendange;  l'Italie  est  le  principal 
fournisseur  avec  l.ô,301,2ti0  kilos;  vient  ensuite  la 
Franco  avec  5,760,000.  Pour  les  raisins  de  table,  l'Italie 
tient  toujours  le  premier  rang  avec  8,391,4(10  kilos, 
nous  no  venons  qu'en  quatrième  avec  584,400  kilos 
après  l'Autriclie-IIongrie,  qui  importe  1,039,000  kilos, 
et  même  après  l'Espagne  qui  arrive  avec  897,600  kilos. 
Evidemment  nous  ne  tenons  pas  la  place  que  nous 
devions  occuper. 

Les  raisins  frais  do  table  sont  assujetis  a  leur  entrée 
en  Allemagne  à  un  droit  de  10  marks  par  100  kilos 
(12  fr.  50)  les  raisins  de  vendange  4  marks  (ô  francs). 
Les  pommes  et  les  autres  fruits  sont  exempts  de  tous 
droits.  Les  raisins  de  table  expédiés  par  colis  postaux 
sont  exempts. 

Les  raisins  frais  sont  transport('S,  sur  les  chemins  de 
fer  allemands,  en  grande  vitesse  att  prix  de  la  jietite 
vitesse. 

Les  emballages  vides  en  retour  sont  transportés 
liour  la  moitié  de  leur  poids  réel  avec  un  minimum 
taxé  de  £0  kilos. 

Ces  données  générales  établies  passons  aux  détails. 

Berlin.  —  Il  n'existe  a  Berlin  ni  octroi  ni  service  sta- 
tistique permettant  de  constater  l'importancr'  de  la 
consommation  locale.  Mais  elle  est  considérable. 

Les  trois  agents  dont  les  noms  suivent  s'occupent 
spécialement  des  fruits  en  général  : 

MM.  PEiSEn,  Kurfurstonilamm  2:15,  Berlin. 
Carl  Ruuen.  Krononstrass  64,  Berlin. 
RijNZEL,  MoselstrasseS,  Friedenau,  près  I3erlin. 

On  peut  également  faire  des  offres  aux  maisons  sui- 
vantes : 

MM.  G.  ScHREMMEM,  Central  MarUllialle. 
HouBEN  et  C,  Kronentrasse,  S  9, 
Blankknstein,  l'iistdaniorstrasse,  3 
BoRcHAHuT,  l-'raiiziesischerstrasse,  47,48. 
FcuLOw,  Eictiliornstiasse,  10. 
Heinze,  Friedrlchstrasse.'lifi. 
Jlnkeh,  Franzosiscliertrasse,  .")7/5S. 

Les  modes  d'emballages,  à  peu  près  exclusivement 
employés,  sont  la  caisse  elle  tonneau.  En  général,  sauf 
convention  contraire,  les  emballages  ne  sont  pas  ren- 
voyés et  sont  facturés  à  part. 

(à  suivre)  L.  Tuitschleh, 


140 


Ll-:    JARDIN 


La  dessiccation  des  fruits 


Dans  le  numéro  du  Janlin  du  20  décemliro  dornier, 
nous  avons  (ail  ressorlir  li's  avantages  du  sécliapo,  pour 
la  conservation  et  l'utilisalion  commerciale  des  fruits. 
Aujourd'hui  nous  décrirons  les  appareils  qu'emploie 
celte  industrie  horticole. 

Les  poires,  nous  l'avons  dit,  sont  pelées  et  coupées  en 
tranches  ou  en  quartiers  avant 
d'être  portées  au  séchage. 

Pour  les  peler  on  se  sert  do 
petites  machines  Irè:;  ingénieu- 
ses qui  sont  actionnées  par  une 
femme  ou  un  enfant,  telles  les 
machines  qui  sont  représentées 
dans  les  (igures  ('>S  ett>9.  Tou- 
tes les  machines  do  cotte  nature 
ont  pour  organes  essentiels  : 
1°  Un  arlire  muni  d'une  griffe 
pour  fixer  le  fruit  et  animé  d'un 
mouvement  de  rotation.  2°  Des 
couteaux  qui  pèlent,  tranchent 
et  enlèvent  le  cœur  du  fruil. 
lorsqu'il  s'agit  do  pommes.  Le- 
trois  opérations  peuvent  ètn 
faites  successivement  ou  en 
semble;  elles  peuvent  être  ope 
rées  par  un  seul  ou  plusieur- 
coutcaux. 

Dans  la  machine  représentée 
par  la  figure  68,  un  seul  cou- 
teau effectue  les  trois  opéra- 
tions. Lorsqu'il  s'agit  de  fruits, 
autres  que  la  pomme,  roi)éra- 
tion  de  l'éci+'urement  ou  abla- 
tion de  l'endocarpe  est  inutile, 
on  adapte  un  couteau  différent 
du  premier  et  qui  n'effectue 
plus,  suivant  sa  forme,  qu'une 
ou  deux  dos  opérations  indi- 
quées. 

Lorsque  ces  machines  effec- 
tuent le  tranchage  des  fruits  la 
section  se  fait  perpendiculai 
rement  à  l'axe  de  lolation,  et 
par  suite  perpendiculairotnoni 
a.  l'axe  de  symétrie  du  fruit 
lui-même. 

Pour  les  poires,  il  est  cou- 
tume même  lorsqu'on  les  coupe 
en  tranches,  do  les  couper  i)ar- 
allèlement  à  l'axe  do  symétrie,  on  no  peut  donc  pas  se 
servir  pour  cet  office  de  machines  rotatives.  On  fait 
usage  alors  de  ces  machines  pour  le  pelage  seulement 
et  l'on  coupe  en  tranche  avec  de  petits  appareils  spé- 
ciaux qui  se  composent  d'une  série  de  lames,  dispo- 
sées en  échelon,  contre  lesquelles  on  pousse  le  fruit. 

On  se  sort  de  ces  môtnes  machines  pour  couper  les 
pommes  on  tranches,  lorsqu'on  n'a  pas  effectué  ce  travail 
Il  la  machine  rotative,  pour  une  raison  ou  pour  une 
autre. 

Lorsque  le  tranchage  est  fait  o  la  machine  rotative,  In 
pulpe  du  fruit  forme  une  spirale,  il  suffit  de  donner  un 
coup  de  couteau,  perpen>liculnircmenl  aux  tranches, 
pour  former  et  séparer  les  disques. 

La  machine  représentée  par  la  figure  09  diffère  un 
pou  de  celle  précédemment  décrite.  C'est  une  machine 


llK. 


spécialement  destinée  au  travail  rapide  des  pommes; 
elle  pèle  et  enlève  le  cœur,  mais  elle  ne  coupe  pas  en 
tranches.  I-^ile  a  deux  couteaux  spéciaux  un  pour  chaque 
fonction.  La  ligure  laisse  parfaitement  voir  la  position 
du  couteau  poleur,  le  couteau  qui  écœure  est  sous  la 
main  gaucho  de  la  jeune  fille,  il  agira  automatiquement 
au  moment  propice. 

Toutes  CCS  machines  rejettent  automatiquement  le 
fruit  pelé. 
Il  existe  des  machines  à  couper  les  fruits  on  quar- 
tiers. Elles  peuvent  aussi  par 
un  changement  de  couteau 
servir  à  enlever  l'endocarpe 
des  pommes. 

Les  poires  se  coupent  en 
quartiers  ou  en  tranches  dans 
le  même  sens  que  les  quar- 
tiers. La  coupe  en  quartiers  est 
celle  quo  l'on  doit  préférer, 
l)ien  que  chez  les  Américains 
la  coupe  en  tranches  soit  en  fa- 
veur. 

Les  pommes  se  coupent  en 
tranches  perpendiculaires  à 
l'axe  du  fruit. 

On  sèche  souvent  les  Aliri- 
cols  sans  lespolor,  mais  on  les 
sèche  aussi  après  les  avoir 
pelés.  Ce  sont  surtout  les  fruits 
de  choix  qui  suliissent  l'opéra- 
tion du  pelage. 

Le  pelage  des  abricots  ne  se 
fait  pas  a  la  machine,  mais 
(l'une  façon  cependant  très  sim- 
ple. Les  fruits  sont  placés  dans 
une  espèce  de  panier  à  salade 
et  trempés  dans  une  lessive 
caustique  (carbonate  de  soude) 
étendue,  mais  très  chaude. 
L'immersion  ne  doit  durer  que 
quelques  secondes  et  immé- 
diatement après  il  sulllt  de 
frotter  les  fruits  avec  une  ser- 
viette pour  quo  la  peau  s'en- 
lève sans  difficulté. 

Les  abricots  se  coupent  en 
deux,  en   suivant    exactement 
la  suture,  on  se  sert  pour  ce 
travail    de    couteaux  à    lames 
d'argent.  Les  noyaux  qui,  du 
reste,  se  détachent  tout  seuls 
sont  enlevés. 
Les  pêches  sont  toujours  pe- 
lées avant  la  dessiccation.  On  opère  exactement  comme 
pour  les  abricots.  Lorsque   le  noyau    est  adhérent   il 
s'enlève  avec  un  couteau. 

Les  prunes  sont  aussi  quelquefois  pelées  avant  la 
dessiccation  (Pislolos  et  Brugnollesde  Provence).  Cette 
opération  se  fait  avec  l'ongle.  Il  serait  avantageux 
d'employer  le  procédé  de  la  lessive  chaude  et  de  la  ser- 
viette. 

Los  fruits  acq\iièrent  une  bien  plus  grande  valeur 
marchande  lorsqu'ils  sont  d'une  couleur  clair.  Pour 
obtenir  celte  leinlo,  on  utilise  raction  décolorante  et 
antlBOptiquo  de  l'acide  sulfureux,  l'.e  Irailoment  n'offre 
aucun  inconvénient  lorsqu'il  est  fait  avec  soin  et  habi- 
leb'.  II  n'ulli-re  on  aucune  façon  la  saveur  et  le  goût 
proi)rc  du  fruit. 
Voilà  comment  on  opère.  Les  fruits  pelés,  coupés, 


Lrjporahi'r  l'inir  la  drs.ttrr,itioii  a<s  fniilf. 


LE  JARDIN 


l'il 


prêts  en  un  mot,  à  rtro  jiorlé.s  au  séchage,  sont  plu- 
C(''s  sur  des  claies  ot  introduits  dans  une  sorte  d'ar- 
inoirc,  dont  les  tiroirs  sont  sans  fond  ot  au  lias  <lc 
laquelle  so  trouve  un  petit  foyer  dans  lequel  brûle  du 
soufre. 

Cet  appareil  est  connu  souslenomde  hoilc  à  b/ii/ichir. 

Suivant  la  nature  du  fruit,  la  durée  du  Mancliienieiil 
dure  de  5  à  iô  minutes. 

On  a  préconisé  l'emploie  de  l'eau  salée  pour  prévenir 
le  noircissement  du  fruit.  Ce  procédé  est  insuflisant  ot 
nuit  il  la  saveur  du  produit. 

Delà,  les  fruits  sont  portés  à  l'I'A'aiiorateur.  Bien  que 
relativement  récents  ces  appareils  ont  déjà  reçu  des 
fiirmos  et  des  disiiositions  fort  dilTi'rciiles.  1, 'appareil 
que  nous  décrivons  ici  est  celui  qui  nous  a  dimné  les 
meilleurs  résultats. 

Il  se  conii)Ose  d'un  calorifère  que  nous  ne  décrivons 
pas  par  le  menu,  mais  dont  les  dispositions  ingénieuses 
sont  les  plus  propres  à  bien  utiliser  la  chaleur. 

Sur  le  calorifère  repose  une  série  de  tiroirs  ou  claies 
dans  lesquels  sont  placés  les  fruits  à  séclier.  L'air  chaud 
dans  son  mouvement  ascendant  traverse  ces  tiroirs 
enlevant  aux  fruits  toute  leur  humidité. 

Les  fruits  frais  s('nt  toujours  introduits  au  haut  delà 
colonne,  et  les  fruits  arrivés  à  dessiccation  complète 
sont  retirés  dans  le  bas. 

Le  séchage  est  donc  méthodique,  c'est-à-dire  que  les 
fruits,  les  plus  près  do  l'état  sec,  sont  en  contact  avec 
l'air  le  plus  chaud  et  le  plus  sec,  et  les  fruits  nouvel- 
lement introduits  arrivent  au  contact  de  l'air  déjà  quel- 
que peu  refroidi  et  plus  ou  moins  chargé  d'humidité. 

Les  manipulations  qu'entraîne  l'introduction  ou  la 
sortie  d'un  tiroir  sont  très  simples  et  très  faciles  grâce 
il  un  petit  treuildimt  la  manivelle  apparaît  sur  lafig.  67, 
au  bas  du  tuyau  de  fumée. 

Les  fruits  contenus  dans  les  tiroirs  inférieurs  arrivent 


Fig.  Os.  —  ilachine  à  peler  lesi  l'ntilx. 

h  dessiccation,  il  est  temps  de  les  retirer.  C'est  alors 
qu'on  agit  sur  la  manivelle  du  treuil  et  les  claies  supé- 
rieurs sont  soulevées  et  dégagent  la  ou  les  claies  infé- 
rieures que  l'on  eut  retirer.  Ceci  fait,  on  laisse  redes- 
cendre l'ensemble  des  tiroirs  et  dans  le  vide  qui  se 
trouve  maintenant  à  la  partie  supérieure  on  introduit 
un  ou  plusieurs  tiroirs  chargés  de  fruits  frais. 
Et  ainsi  de  suite,  se  continue  l'opération. 


Chaque  heure,  chatiue  couple  d'heure,  suivant  la  nature 
des  fruits,  on  retire  une  nu  plusieurs  claies. 

Au  sortir  de  l'appareil,  les  fruits  sont  si  secs,  qu'ils 
sont  cassants.  Il  convient  avant  do  les  emballer  pour  les 
livrer  à  la  consommation  de  les  faire  ressuer.  Pour  ce, 
il  suflit  de  les  laisser  de  2'i  à  -W  heures,  suivant  l'état 


Fig.  09.  —  Marhinc  â  peler  les  fruits. 

hygrométiqup  de  l'air  ambiant,  exposés  en  tas   sur  le 
plancher  d'un  grenier. 

Un  Ihermomètro  qui  se  voit  sur  la  gauche  de  la 
figure  sert  a  régler  la  température  de  l'air,  qu'il  ne  faut 
pas  chauffer  à  plus  de  OU",  ;i  moins  qu'on  no  veuille 
torréfier  les  fruits,  comme  c'est  le  cas,  lorsque  avec  des 
ligues,  on  veut  fabriquer  un  succédané  du  café. 

J.  X.vxoT  ET  L.  Tritpculer. 

A  propos  des  droits  de  douane 


Mon  cher  M.uitjm;t, 

C'est  toujours  des  droits  de  douane  dont  je  viens  en- 
tretenir vos  lecteurs. 

Ceux  sur  lesquels  je  désire  attirer  l'attention  intéres- 
sent au  plus  haut  point,  d'abord  et  avant  tout  les  agri- 
culteurs français,  ensuite  les  négociants  dont  ils  entra- 
vent les  transactions. 

Les  graines  de  trèlle  blanc  et  de  trèfle  hyliride  sont 
frappées  à  leur  entrée  en  France  d'un  droit  de  25  et 
3U  francs  par  lUO  kilos  de  marchandises. 

Le  tièllo  blanc  [Tri/hliimi  n'iiens)  est  très  utilement 
et  très  généralement  employé  [lar  la  culture  dans  les 
pâturages,  principalement  pour  les  moutons;  il  .sert  à 
garnir  le  fond  des  prés  et  des  gazons  semés  en  grami- 
nées; il  a  l'avantage  de  réussira  peu  près  sur  tous  les 
terrains. 

Le  trèlle  hyliride  {Trifoliion  Injbrichini,  A\sike)  a.  sa 
place  bien  indiquée  dans  les  sols  humides,  dans  ceux 
qui  sont  un  peu  froids  et  dans  les  terres  de  médiocre 
qualité,  car  il  y  végète  très  bien. 

On  voit  immédiatement  par  ce  qui  [irécède,  pourquoi 
ces  deux  plantes  sont  on  faveur  auprès  do  tous  ceux 
qui  s'occupent  d'agriculture. 

Le  droit  de  20  et  :10  francs  a  été  établi  sur  ces  graines 
dans  le  but,  en  principe  très  louable,  de  proléger  la 
production   française    contre    les  importations   étran- 


1J2 


LE   JARDIN 


gores.  Le  législateur  supposait,  en  cflet,  en  élevant 
cette  barrière,  qui  dépasse  de  lioaucoup  le  bénéfice  que 
prend  le  négociant,  que  la  France  non  seuîomenl  pro- 
duisait de  ces  graines  en  quantité  suffisante  a  ses 
besoins  de  semences,  mais  bien  plus  en  avait  encore  à 
exporter. 

Examinons  ce  qui  existe  dans  la  réalité. 

Disons  tout  de  suite  que  nous  doutons  beaucoup  que 
la  production  française  ait  jamais  suffi  aux  besoins  ilu 
pays;  mais  ce  dont  nous  sommes  certains,  c'est  que 
depui.s  trois  années  au  moins,  la  France  se  trouve  être 
tributaire  de  l'étranger  pour  des  quantités  considérables 
de  ces  graines,  qu'il  lui  faut  importer  annuellement. 

A  quoi  cela  tient-il? 

Il  est  bien  difficile  d'établir  exactement  les  causes 
souvent  complexes  pour  lesquelles  un  producteur 
cesse  momentani'ment  ou  définitivement  de  s'adomier 
il  une  culture  autrefois  rénumératrice  ;  nous  pensons 
que  cela  peut  provenir  de  ce  que  d'autres  produits  ont 
paru  plus  avantat;eux,  que  cela  peut  tenir  aussi  a  des 
induencos  climalériquos  peu  favorables.  Chacun  s'aper- 
çoit en  effet  que,  depuis  quelques  années,  les  saisons, 
comme  l'on  dit,  ne  sont  plus  à  leur  place,  les  séche- 
resses et  les  froids  contrarient  la  culture  ;  bref,  pour 
nous,  nous  constatons  avant  tout  un  fait,  et  un  fait 
indéniable. 

Comment,  dans  ces  rirconstances,  les  droits  qui  nous 
occupent  se  comportent-ils"? 

Ils  n'empêchent  pas  l'introduction  en  France  de  ces 
trèfles,  puisqu'il  en  faut  a.  tout  prix,  mais  il  se  produit 
ceci  de  tout  a  fait  singulier,  qui  indique  bien  que  sou- 
vent un  droit  retombe  sur  ceux  qu'il  était  appelé  à  pro- 
téger. Non  seulement  les  droits  ne  viennent  plus  en 
aide  aux  cultivateurs  de  ces  graines,  puisqu'ils  ont 
abandonné  cette  production,  m:iis  ils  se  retournent  et 
pèsent  lourdement  sur  ceux  des  agriculteurs  français 
(et  ils  sont  légion)  qui  sèment  ces  deux  légumineuses; 
ils  frappent  donc  aujourd'hui  bien  plus  qu'ils  ne  pro- 
tègent. 

A  celte  situation  très  fâcheuse  et  préjudiciable  aux 
intérêts  agricoles  de  notre  pays,  il  me  semble  qu'il  y 
aurait  lieu  de  chercher  des  remèdes;  car  voilà,  de  toute 
évidence,  des  droits  n'ayant  plus  aucune  utilité,  et  qui 
se  dresent  pourtant  toujours  comme  une  barrière  im- 
muable, nuisant  là  ou  ils  devaient  venir  en  aide. 

C'est  bien  la,  soit  dit  en  passant,  la  preuve  faite  que 
le  lilire-échange  et  le  protectionnisme  sont  deux  écoles 
économiquis  clans  lesquelles  on  ne  doit  apporter  aucun 
sentiment  trop  absolu;  les  circonstances,  les  besoins 
variables  d'un  peuple  au  point  de  vue  agricole,  cer- 
taines évolutions  qui  se  produisent  insensiblement  et 
dont  il  faut  tenir  compte,  doivent  inspirer  ceux  qui  ont 
à  faire  jouer  ces  deux  rouages  essentiels,  extrêmement 
délicats. 

A  notre  idi-e,  il  y  a  deux  moyens  de  sortir  de  celte  si- 
tuation ;  ou  bien  agir  catégoriquement  et  supprimer 
les  droits;  ou  bien  établir  une  sorte  d'échelle  mobile  do 
droits,  suivant  les  prévisions  ((u'il  serait  aisi'  de  laire 
de  la  recolle  annuelle  do  ces  graines  en  France  et  à 
l'étranger,  mais  il  est  bien  entendu  que  celte  échelle 
mobile  no  rendrait  les  services  que  l'on  serait  en  droit 
d'en  attendre,  qui  si  le.s  personnes  chargées  do  son  fom-- 
tionnomcnl  s'cnloiiraient  do  gens  compétents,  tels  quo 
agriculteurs  cl  négociants  très  au  courant  de  la  ques- 
tion, capables  do  les  éclairer,  on  leur  faisant  connaître 
si  l'élal  des  culture  et  des  recolles  justifie  rabaissement 
des  droits  ou  leur  maintien. 

l'A  nous  pourrions  citer  d'autres  cas  encore  où  les 
droits  ont  |>erilu  toute  valeur  et  toute  raison  d'être. 


Toujours  est-il  qu'il  y  aurait  grand  intérêt  à  ce  que  la 
question  dont  je  vous  entretiens  aujourd'hui  fût  portée 
devant  la  Commission  des  douanes,  qui  pourrait  l'étu- 
dier et  faire  les  remaniements  désirable»  et  nécessaires. 

Je  ne  vous  donne  d'ailleurs  ici  que  mon  humble  avis, 
très  heureux  si  d'autres  personnes,  ét;alement  inté- 
ressées dans  cette  affaire,  pouvaient  à  l'occaf  ion  vous 
donner  leur  opinion  sur  la  question;  elle  est  de  celles, 
seml>le-t-il,  qui  demandent  à  être  sérieusement  agitées 
et  discutées. 

Andrk  Simon 

nniyiii'slc-CliàU'l  (Soini -iM-C  >isi>l  . 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Helenium  Hoopesil  A.  Gray 
C'est  une  excellcnlo  recrue  pour  la  famille  si  orne- 
mentale des  Composées.  Originaire  des  FUals-L'nis,  elle 
est  vivace,  cespiteuse,  haute  de  7.j  centimètres,  a  tiges 
simples  et  dressées.  Ses  feuilles  radicales  forment  une 
rosette;  elles  sont  atténuées  à  la  base,  étroites,  un  peu 
élargies  au  sommet  qui  est  aigu;  celles  des  tiges  sont 
plus  courtes  et  à  peine  amplexii'aales.  Les  capitules 
sont  portés  par  des  pédoncules  nus  et  assez  alhmgés; 
leur  ensemble  forme  une  sorte  de  corymbe  lâche  et  peu 
fourni.  Les  fleurs  sont  d'un  beau  jaune  d'or:  celles  do 
la  périphérie,  étalées,  ne  mesurent  pas  moins  de  ^  cen- 
timètres, et  sont  linéaires,  tandis  que  celles  du  centre, 
tubuleuses,  forment  un  disque  arrondi. 
L'//.  lliiiiiiesii  est  très  rustique. 

Gomphocarpus  textilis  Naudin 
Plante  originaire  des  régions  cqualorialcs  et  voisine 
du  a.  fnilicosi'x  R.  Br.,  naturalisée  dans  la  région  mé- 
diterranéenne. La  tige,  herbacée  ou  suffrutescente,  est 
haute  de  1  mêlre,  peu  rameuse  et  porte  des  feuilles  li- 
néaires, aiguës,  a  pétiole  court,  retombantes,  opposées, 
spiralées  ou  ternées.  Les  Heurs  rappellent  celles  du 
Gomphnca rjiiis  /'rut iciistix,  mais  sont  plus  élégantes,  dis- 
post^es  en  larges  corymbes  et  d'un  blanc  rosé  délicat. 
Les  fruits  sont  également  plus  gros  que  ceux  do  l'es- 
pèce mentionnée  plus  haut  et  atteignent  la  dimension 
d'un  leuf  de  poule;  ils  ont  10  centimètres  environ  et 
sont  hérisfci's  de  lo!i;iS  ii^^ils. 

Ebenus  creticus  !.. 
Arl)ustc  originaire  de  l'archipel  hellénique,  ne  dépas- 
sant guère  £0  centimètres  de  Iiauteur  et  qui  se  plail 
parfaitement  sous  le  climat  du  midi  de  la  Franco,  prin- 
cipalement du  littoral  méditerranéen.  Il  appartient  à  la 
famille  des  Légumineuses  et  est  tn-s  voisin  des  .l;(- 
tlijiUis.  Ses  rameaux  sont  dressés;  ses  feuilles  compo- 
sées habituelli'ment  de  deux  paires  de  folioles  et  impa- 
ripennées.  Les  fleurs,  d'un  beau  rose,  sont  disposées  en 
un  long  l'pi,  serré,  ovale  ou  cylindrique.  Le  fruit,  qui 
renferme  une  ou  deux  graines,  est  arrondi.  Le  port  gé- 
néral est  celui  d'un  Tri-fle  de  grandes  dimensions. 

P.  llAnlOT. 

Une  nouvelle  Aristoloche  hybride 
Cette  nouvelle  planlr  gi  imiiaiile  de  m  rre,  plus 
curieuse  (pie  belle  il'ailleurs,  a  etc  (dilenue  par  M.  \\. 
L'hlo à  la  suite  du  croiscmi'nt  de  l'.l  rislohichia  iiuicroura 
avec  l'.l.  brtixilieiisis,  et  elle  a  fleuri  réccmmenl  en 
Allemagne.  l'^lle  e»l  figurée  dans  le  (liirte/nrcll,  où 
M.  llolscher,  de  Hreslau,  retrace  son  histoire,  et  com- 
pare le  semis  avec  les  deux  parents  : 
«   V A  risloloi  h  in  hmsilieiisis  a  le»  fleurs  de  grande 


LE  JAIIDIN 


143 


laillo,  avec  une  urno  viMilruo,  longue  do  70  millimèires 
ot  lar^îo  de  .'(8,  qui  se  rctrôcit  en  un  lului  court  fonrlu 
et  se  termine  par  trois  loties.  Le  IoIjo  supérieur  est 
généralement  resserré  d'abord,  puis  s'élargit  en  un 
grand  iloulile  loliie,  largo  de  12  a.  lô  cenlimétics.  Le 
loljo  inférieur,  qui  se  trouve  placé  on-dcssus,  n'a  que  la 
moitié  do  cette  longueur,  et  est  lancéolé  acuniiné. 

L'Arislo/orliia  macroura  a  une  urne  longue  de  2ô  ;i 
40  millimétrés  ot  largo  de  15  à  iiO  millimètres,  se  pro- 
longeant en  un  tube  étroit,  long  de  'Xt  à  45  millimètres 
élargi  au  sommet.  Le  lobe  inférieur  large,  pourpre  noi- 
râtre, se  torniino  en  queue  grêle,  longue  ordinairement 
de  (>0  centimètres,  pondante  en  avant. 

Quant  il  la  (leur  de  l'hybride,  son  urno  a  une  (orme  ii 
pou  près  intermédiaire;  elle  est  plus  petite  que  dans 
VA.  brasiliensis,  mais  plus  grande  et  plus  renflée  que 
dans  r.l.  macrouni.  On  peut  en  dire  autant  du  tube. 
Mais  tandis  que  l'.I.  nuicroura  n'a  pas  do  lobo  supé- 
rieur, r.l.  Macroura  X  lirnsilieiisi.s  en  a  un  qui  toute- 
fois est  plus  court  et  plus  arronili  que  celui  do  VA .  bra- 
siliensis.  Ce  qui  est  particulièrement  remarquable,  c'est 
la  structure  du  lobo  inft'rieur;  celui-ci  se  rétrécit  prn- 
gressivement,  et  d'abord  lancéolé,  large  de  bh  milli- 
mètres, il  s'allonge  en  quoue  rubanée  longue  d'environ 
20  centimètres,  d'une  largeur  de  près  de  1  centimètre, 
formant  une  petite  pointe  au  sommet.  Lo  lobe  inférieur 
pourpre  noirâtre  de  la  plante  mère  a  donné,  avec  le 
lobe  jaune  paille  marbré  de  pourpre  foncé  du  porte- 
pollen,  un  lobe  inférieur  lavé  de  pourpre  foncé  sur  fond 
jaune-brun.  Pour  le  reste,  le  coloris  est  apeu  près  intcr- 
mi'diaire.  » 

Le  premier  hybride  d'Arislolochia,  qui  a  été  obtenu 
en  Angleterre  par  M.  Bell  et  a  été  figuré  dans  le  Gar- 
deners'Chro/ncle  il  y  a  une  douzaine  d'années,  avait 
pour  parents  r.4.  brasiliensis  etV A .  elegans. 


-^VVXA/^ - 


Soeiété  Jlationale  d'Hortieulture  de  f  ranee 

séance  du  ;?•/  avril  1902 
Comité  de  floriculture 

Une  belle  série  do  formes  issues  do  VAntliurium  Sclicr- 
zerianum,  présentée  par  M.  L.  Duval,  de  Versailles,  ainsi 
que  des  Loiirania  (jHiha,  Fougères  orncmontalos  et  très  gra- 
cieuses, obtenues  en  semis. 

M.  Truffaut  avait  apporté  (pioli[ues  jolis  exemplaires  (Ips 
Ilœurantlius  Diiulcina  ot  fuxcinatKs,  que  nous  avions  ou  lo 
plaisir  do  voir  à  la  précédente  séance.  Ce  sont  là  des  plantes 
d'avenir. 

A  M.  Dugourd,  un  lot,  en  fort  bel  état,  d'Amicules,  ces 
vieilles  plantes  trop  délaissées  de  nos  jours,  on  compagnio 
do  :  Orobus  vernusii  fleurs  doubles,  Trollius  asiaticiis,  Plilo.r 
oi-atn,  Ai'nhix  aliiina  à  fleurs  doubles  (lu'on  ne  saurait  trop 
recommander.  N'oublions  pas  la  curieuse  Mandragone,  sans 
intérêt  fiorticolo  proprement  dit. 

Los  spéiimens  do  Cinevariu  cruanta  /icb/triitha  présentés 
par  M.  I-'érard  niérilent  détro  signalés.  Encore  nouvelle, 
cette  jolie  race  do  Cinéraires  fait  rapidement  son  chemin,  et 
déjà,  sur  la  céte  d'azur,  on  on  tire  un  e.xcellenl  parti  pour  la 
confection  de  corboilies  et  do  massifs.  Le  port  est  élancé,  les 
inflorescences  disposées  en  large  tète  pyranddale,  sortani 
bien  du  feuillage.  La  plupart  dos  coloris  y  sont  déjà  repré- 
sentés. Quant  à  la  vigueur,  lo  Ciiieniria  /irti/anthus  ne  lo 
cède  en  rien  au.\  types  dont  il  est  issu. 

CoMiTii  n'.MinonicuLTUuB  d'ob.neme.nt 
Un  très  beau  lot  do  Lilas  à  M.  G.  Houcher,  composé  do 
trente-neuf  variétés  à  lleurs  simples  ou  doubles,  composani 
le  dessus  du  panier  do  celles  ipii  existent  actucllemont.  Du 
Muséum  également  une  colleclioii  do  Lilas  où  nous  remar- 
([uons  S;/ringn  jjuhcsco^s,  Lilas  do  Perse  à  fouilles  lacinécs 
et  Lilas  \'(irin  obtenu  de  semis  do  l'espèce  précédente. 


Hans  lo  lot  do  .M.  l.ecoinli-,  do  Louvccionncs  :  l'nitiiis 
aruiniiiala.  htoihosda  iirantlillora  Amiigddlii.t  georiiirn  à 
fleurs  blanches  et  rouges,  Jtibcx  iiciisi/tvaniciim,  rhanur- 
reraiix  Lnlrhonni,  HIiixIiiIi/jhis  Kcrsioidf^i,  Mulux  Stavrii 
nom  k  Meurs  d'un  blanc  pur,  etc. 

CoMiTii  d'ahuubicixturh  FBUITnaiB 
M.  I^oizoau,  de  Senlis,  présentait  un  groseiller  couvi'rt  do 
fruits  do  grappi-s;  .\I.  Clievillot,  de  Thomcry,  dos  Raisins  do 
cliaxsrtii.s  ibtrr;  M.  Parent,  <le  lluoil,  des  Pôchos  Amsden,  des 
l''rnmboises  et  des  Pigues. 

CO.MlTl';  Ulî   CULTLItE    MAII.Mcni'iHE 

Toujours  do  belles  Asperges  à  M.  CompoinI,  de  St-Ouen. 
Dos  Haricots  verts  do  Cbabatulnn)  et  un  Melon  Caittalmiji  en 
fort  bel  état,  sont  présonti'S  par  M.  Collignicz.  do  Pleury- 
.Meudon;  des  Fraises  Morirr,  Mar;/ufiitf  LrbiTlon,  Mlle  de 
iMnhiis  Itiiiial  Sorcreign,  par  .\I.  Uarbe,  doNoisiel;  dos  Ha- 
ricots Triani/lc  des  rhiissis  et  des  .Melons  l'iesroll  à  fimd 
blanr,  par  .\l.  Tassin,  de  St-Augustin-du-Var. 

A  signaler  encori!  des  Fraises  de  semis  issues  de  D'  Mo- 
rèrc  et  i/éurrid  C/iiin:i/,  à.  M.  Jarles,  do  Méry-sur-Oise;  un 
lot  intéressant  do  fruits  des  lolonios  présente  par  lo  Jardin 
colonial  do  Nogent,  et  composé  de  :  .Sa/iolilles,  CaimiUs, 
MarKjitts,  Papai/es,  l'amplemoiisses  ot  Abricots  de  Sl-Domin- 
yuc,  etc. 

P.  Haiuot. 
CoNcouns  d'Ohchidkes. 

^^.  Graire,  d'Amiens,  un  amateur,  présentait  un  beau  lot 
d'Orchidées  dont  les  variétés  nombreuses  avaient  été  choisies 
avec  infiniment  de  goût  et  do  talent.  Nous  avons  romar()ué 
desOndonloi/lossuiii  y,Adriaiiœ,  des  <J.  tute(j-iii<rpuririim,de 
très  beau.\  Cjniripcdium  X  Sflligenim  et  FAlioltianum.  une 
superbe  touffe  do  Ma.rillaria  Sanderiaiui,  et  enlin  un  Ciitllei/a 
Schru-dcrœ.  Je  ne  peux  toutes  li'S  nommer,  je  me  contente  de 
signaler  les  plantes  les  plus  remarquables,  fne  médaille 
d'or  a  été  décernée  à  .\I.  Grairo. 

MM.  Duval  et  lils,  de  Versailles,  avaient  apporté  un  lot  plus 
nombrou.x  ipio  le  |irécédent  ot  très  remarquable  aussi.  .Nous 
avons  particulièrement  remarqué  :  un  Onduittoglossuui  liiUi- 
jiurpureum,  un  Caltlrya  Mcndcli.  un  Phaji's  X  Cnidtsoni. 
Les  pièces  les  plus  belles  de  cette  collection  étaient  sans 
contredit  des  Oiicidiuin  coundnr  et  Marshcdlicn.;  ce  lot  a 
reçu  une  grande  médaille  de  vermeil. 

MM.  Magne,  de  Boulogne,  et  Ragot,  de  Villenoy,  ont 
obtenu  chacun  uuo  grande  médaille  d'argent  pour  des  lots 
très  intéressants. 

Dans  le  lot  de  .M.  Magne  on  remanpiait  des  Cattlci/a Skin- 
tieri,  Aiigru'cum  Lincti  des  C;/[irij)ediiiiii  X  Ilcrrisidiuiin 
siijierbi(m  et  de  magnifiques  Vamla  d'une  floraison  superbe. 

MM.  Linden,  et  Cie  de  Moorlebecli,  (Belgique)  ont  reçuuno 
médaille  d'argent  pour  un  lot  de  Phaliriuqiris  amabilis  bur- 
neoisis  très  beau. 

Enfin  M.  Balu,  jardinier-chef,  au  château  du  Val,  près 
St-Germain,  a  obtenu  également  une  médaille  d'argent  pour 
un  lot  comprenant  un  JM'liu-Caltlciia'X,  Wclhiana,  un  \'anda 
suavix  et  un  Cijiifipcdium  villosium. 

Lionel. 

BIBLIOGRAPHIE 


La  propriété  rurale  en  France  (1).  —  M.  Flour  de  Sainl-Genis 
vient  lie  publier  chez  .\rmand  Colin  un  ouvrage  de  beaucoup 
d'intérêt  :   ■ 

L'auteur,  à  qui  sa  compétence  professionnelle  et  ses 
études  antérieures  donnaient  toute  autorité  pour  traiter  un 
tel  sujet,  recherche  d'abord  les  origines  liistori<|ues  et 
sociales  de  la  distribution  de  la  propriété  du  sol  entre  les 
familles  françaises;  puis  il  établit  le  classement  du  teriitoirt! 
agricole  entre  la  grande,  la  moyeniio  et  la  petite  propriété. 
Dans  touti'  cette  étude  il  évite  d'appuyer  son  raisonnement 
sur  des  moyennes  toujours  douteuses  ot  il   utilise  des  sta- 

(1)  1  vol.  iri-8  cari.,  avec  carlcK,  en  vente  à  la  Libiairio  Horticole 
prix  l't  francs,  franco  en  gare  fî  fr.  60.  Ouvrage  couronné  en  lliOI 
par  l'Académie  des  Sciences  morales  et  poIilii|ues  ipiix  Léon 
l'aiicliur.) 


144 


LE  JARDIN 


tistiqucs  pri'cisos  cl  peu  connues.  Il  cnvisapo  l'avenir  do  la 
propriélé  territoriale  on  l'rance,  et  dans  la  co-cxistcncc  do  la 
grande  et  la  petite  propriété,  mais  surtout  dans  l'exploitation 
intensive  de  la  moyenne. 

Le  rapport  do  .M.  «le  l'ovillo  «  l'Académie  sert  de  prélace  à 
ce  livre  :  le  rapporteur  y  rend  homningc  à  la  richesse  de  la 
documentation,  à  la  solidité  du  raisonnement,  aux  vues  pro- 
fondes et  généreuses  de  l'auteur. 

Les  hybridations  spécifiques  dans  la  greffe  ou  hybridation 
aseiU'Ile  Ji.  par  Lucien  Daniel  est  une  nouvelle  brocliun'  «le 
notre  distingué  collaborateur  a  qui  l'on  doit  déjà  tant  d'études 
sur  le  greHago. 

■■  On  n'ignore  pas  que  la  variation  dans  la  groHo,  autrement 
dit  une  dos  formes  do  l'inllonco  réciproque  du  sujet  sur  le 
gredon,  osl,  dit  fort  bien.M.  Daniel  au  début  do  ce  mémoire, 
une  des  <|uostions  qui  ont  donné  liou  au.\  plus  vives  contro- 
verses depuis  ranti()uité  jusqu'à  nos  jours.  On  peut  ajouter 
qu'aujourd'hui  encore,  cette  question  est  loin  d'être  élucidée 
sur  toutes  ses  faces,  malgré  les  nombreux  travaux  dont  elle 
a  été  l'objet.  ■• 

Après  avoir  donné  un  aperçu  hislorif|ue  de  la  question, 
appuyé  par  un  imlox  bibliographique,  fort  inti-ressant  à 
consulter,  une  indication  do  la  méthode  de  recherches  et  les 
déOnitions  adoptées  |iar  lui,  M.  Daniel  en  fait  une  étude 
rigoureuse,  basée  sur  une  série  d'expériences  récentes. 

'fous  ceux  que  les  i|uostions  do  grelTage  intéressent  ne 
manqueront  pas  do  consulter  ce  travail  fort  bien  documerlé. 

En  choisissant  pour  la  traduction,  l'couvre  :  Production  des 
plantes  (2)  du  savant  américain  IJailey.  —  .M.\l.  Harraca  ont 
oté  particulièrement  soucieux  do  présenter  un  essai  métho 
dique  et.  complot  de  l'important  iiroblémc  do  l'amélioration 
des  plantes,  de  la  production  végétale. 

t',0  livre  comble  véritiiblement  une  place  vide  dans  la 
bibliothèque  du  praticien,  car  il  niamiuoit  à  la  lilb'ralurc 
agricole  et  horticole  fram.aiso  un  traité  à  la  fois  ttn'oriqno  et 
pratique  —  et  surtout  pratiipie  capable  de  servir  de  guide  au 
praticien  sur  l'amélioration  des  plantes,  loblontion  <les 
variétés  végétales,  <|uestions  si  éminemment  associées  à 
tout  le  progros  agricole  et  horticole. 

l'ar  son  caractère  a  la  fois  profondément  théorique  et  pra- 
tique, il  sera  apprécié  par  les  agriculteurs,  et  tous  les  jardi- 
niers qui  partirulièronient  dans  les  ihapitros  III.  ol  V  trou- 
veront un  guide  sur  et  expérimenté  pour  l'amélioralion  et 
l'obtention  des  variétés  nouvelles  et  la  pratiipio  de  la  fécon- 
dation et  ainsi  que  par  les  professeurs  d'horticulture,  d'agri- 
culture, do  botanique  et  d'histoire  naturelle,  por  les  élèves 
dos  Ecoles  d'Agriculture  et  d'Horticulture  qui  no  pourraient 
trouver  nulle  part  une  exposition  aussi  documentée  et  aussi 
classique,  sous  cette  forme  claire  ol  attrayante  do  tout  ce 
qui  se  rattache  a  la  variation,  au  croisement,  aux  Hybrides, 
à  la  séloction,  ù  la  lécondatiim,  etc. 

.\l.  J.M.  Ilnrracaiio  s'est  pas  tenu  ii  ce  travoildc  tradin-tion; 
il  a  complété  lo  traité  do  la  production  de  plantes  par  un  polit 
livre  intitulé  "  De  l'amélioration  systématique  des  variétés  dans 
les  végétaux    basée   sur   lo   luécanismo   ilo    I  lién  dili- i  li      qui 

La  littérature  allemande  vient  de  s'enrichir  de  quel(|ucs 
ouvrages  dont  l'utilité  ne  fait  pas  de  doute  et  qui  ne  manque- 
ront pas  d  intéresser  plus  d'un  li'cteur  lrun<;ais. 

(1)1  iirorli.  ln-8)é«.  de  li«i  piiRos,  prix  'i  (raiics.  franco  'i  tr.  'lO. 

[!)  1  vol    de  3':i  l'iitte»,  avec  ilc  nomliroiiscs  HifurcM,  prix  ;i  fr.  30. 

(.1.  1  vol.  df  M  paKi-a,  prix  1  fr.  .'xi. 
mériti'  également  d'être  consulté. 


Oie  prakteschen  kultureinrichtun  gen  der  Neuzeit  {I.'InsluUa- 
tiuii  lit-  /<(  ciilturt-  jinliniiir  il),  est  le  premier  volume  d'une 
série,  dont  le  sujet  n'a  pas  encore  été  traité  dans  la  littéra- 
ture horticole  française,  il  mérite  d'autant  plus  d'être 
consulté. 

Celle  première  partie  esl  réservée  à  l'examen  et  à  la  cons- 
truction des  abris  destinés  aux  arbres  cultivés  en  plein  air 
et  sous  verre  et  est  complétée  par  d'excellentes  notions 
visant  la  culture.  Les  dessins  démonstratifs  fort  bien  faits 
qui  illustrent  le  texte  en  fait  un  livre  de  toute  première 
utilité. 

Ugaloraont  sans  équivalent  dans  la  littérature  horticolo 
française  la  nouvelle  édition  du  livre  :  •■  Gescbafts  Korrespon- 
deni  fur  gartner  [i)  •>  ll.a  cornsponilatiri'  coiiimri<iiili-  jinnf 
Janliiin-is)  i|ui  donne  d'utiles  notions  sur  les  :  lettres  do 
commerce,  traites,  contrats,  factures,  relevés  quittances, 
lettres  do  change,  télégrniumes,  etc.  La  lecture  en  sera  des 
plus  prolitalilcs  aux  personnes  familiarisées  avec  la  langue 
allemande  (|ui  y  trouveront  de  bons  conseils. 

llENÈ  Raymond. 


Les  produits  horticoles  aux  Halles 


I>a  vente  des  Heurs  est  très  calme;  beaucoup  de  marchan- 
iliscs  invendues. 
N"iis  avons  relevé,  lo  15  avril  les  cours  suivants  : 
Roses  extra  1"  choix  valent  :  Marrrhal  SicI,  dol  fr.  à  2  tr.  50; 
Paui-Scijron  do  5  ù  10  fr.  ;  Captain  Christij,  do  2  fr.  à  5  fr.  ; 
La  France,  de  3  fr.  u  s  fr.;  Ulrich  Bruniicr,  de  2  a  5  fr.; 
Préside  II  I  Carnol.  do  .'i  à  4  f  r.  ;  Xiplietos,  de  I  f  r.  50  à  2  fr.  :  Caro- 
line Tcstoiil  do  :i  fr.  50  à  8  fr. ;  Général  Jacqueminot  do 
1  fr.  ."Al  à  .'1  fr.  Sdiivciiir  Je  la  Malmai.ion  de2  fr.  50  à  4  fr.  la 
douzaine,  i.es  Œillets  de  choix  valent  de  0  fr.  00  à  1  fr.  25; 
Colosse,  de  :i  fr.  a  s  Ir.  la  douzaine.  L  Oranger  vaut  au  détail 
do  1  fr.  .50  à  2  fr,  lo  cent  do  boutons,  l.i  Giroflée  i/uaran- 
taine,  do  0  fr.  15  à  0  fr.  25  la  botto.  La  Violette  de  l'aris  on 
moyen  bottolage  do  20  à  ;tO  fr.  lo  cent;  lo  boulot,  ii   fr.  ."«o  à 

0  fr.  ('>o  la  [liece;  le  boiupiot  plat  (i  fr.  75  lo  petit  bouquet, 
10  fr.  le  reril.  La  Violette  de  l'iirtnc  vaut  1  fr.  25  le  bottillon. 
L'Anémone  île  ru,»,  u  Ir.  20  la  douzaine;  Fulç/cns.  o  fr.  10  la 
botte.  I.c  Muguet  de  <i  fr.  .'10  à  0  fr.  75  la  botte;  Les  Llllum 
Ilarrisii  valent  de  5  fr.  à  n  fr.  :  ruhrinn.  de  ti  à  7  fr.  la  dou- 
zaine. Lo   Llls*   en  gerbe   vanl    1    (i..   sur  courtes  tiges,  do 

1  fr.  25  à  2  Ir.  la  botto.  Les  Pivoine»  de  ti  fr.  ".u  à  2  fr.  50  la 
botte. 

Les  arrivages  do  fruits  sont  assez  importants,  malgré  cela 
les  cours  sont  assez  soutenus. 

Les   prix   prati(iués  le  :!0  ovril  sont  les  suivants  : 
Raleins  lie  serre  noirs  doSfr.   à  12lr.lokilo.  Raisins  de  Tho- 
mery  blanc  do  '1  fr.  à  S  fr.;  Fraleei  de  serre  de  1  fr.  a  i  fr.  ."«O 
la  caisse. 

Ln  raison  ilo  l'abondance  dos  légumes  les  cours  sont  en 
baisse  sensible. 

Artichaut*  de  10  à  tS  fr.  le  cent.  Aapergêi  de  1  fr.  à  4  (r. 
la  botte.  Carotte*  nouvelles  de  .50  à  !K)  Ir.  les  100  bottc$. 
Choux-fleurs  >lc  lu  à  2S  fr.  Oaellle  do  4  à  lo  Ir.  les  lu  i  kilos. 
Salade*  diverses  do  :i  a  s  fr.  le  cent.  Pommes  de  terre 
ndidcllix  de  15  il  110  fr.  les  100  kilos.  V.  1». 

(Il  I  vol.  de  liMi  page»    avec  07    ligures  démon ■IrallvcH,   prix 
franco  broché  3  fr.  'lO,  relié  'i  Ir.  50. 
(2i  1  vol.  broché  de  l'i'  pSKCS,  franco  i  fr.  10. 


l_A    TEIS^I 


IRATUIRI 


Les  iiidicntiuiis  ci-dessous  sont  relevées  à  l'<iris.  mi  tlicruuDiuIre  cciitiiitih 


Avril 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 

.'  il.  .1  1  II.  ilu  nuliii. 

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10» 

10» 

Lik**  d  Imp"  MoflU"lr».»4*'",  ra«  *«  GftoflU.  — r»mu 


No  366 


LE   JARDIN 


20  Mai  1902 


CHRONIQUE 


Gelto  année  les  Morilles  ont  été  assez  abondantes, 
mais  leur  prix  n'a  pas  liaissr  pour  cela  et  ne  les  a  pas 
mises  a  la  [lortéo  do  toiis.Toulos  les  fois  que  j'en  rencontre, 
il  me  revient  à  la  nu'moire  une  charmante  anecdote  que 
cet  oxcc'lloiil  Le  Grand  d'Aussy  n'a  pas  manqué  de 
raconter.  «  Hien  antoiieuremcnt,  dit  il,  au  temps  où  l'on 
commença  il  rechercher  les  champignons,  li-s  Morilles 
étaient  déjà  estimées.  On  litdans  la  vie  de  Saint  l'ardoux 
qu'un  jour  certain  paysan  ayant  trouvé  des  Morilles, 
il  voulut,  par  respect  pour  le  saint,  lui  en  faire  un 
prosent.  Dans  sa  roule  il  fut  rencontré  par  un  grand 
soigneur,  nommé  Hacagnaire,  (pi'elles  lenicreiil.  Celui- 
ci  les  lui  arraiha,  et  se  les  fit  servir  à  diner.  M.iis  par 
une  punition  divine,  dit  lo  Légendaire,  elles  lui  don- 
nèrent des  coli(iues  affreuses,  d(mt  il  ne  fut  gui'ri 
qu'avec  l'huile  qu'on  lui  fil  avaler  et  que  l'ardoux  avait 
bénite.  » 

Mais  pas  plus  que  de  nos  jours,  il  était  question  en 
ces  temps  anciens  de  la  culture  de  la  Morille.  11  n'en 
était  pas  de  mémo  des  Mousserons  alors  très  renommés 
et  qu'on  produisait  arlificiollement  de  la  manière 
suivante.  (In  faisait  une  couche  avec  de  la  terre  do 
taupinière  et  du  fumier  do  hrobis  qu'en  disposait  par 
lits  successifs  et  on  l'arrosait  avec  de  l'eau  dans  laquelle 
on  avait  fait  bouillir  quelques  Mousserons.  Le  Mous- 
seron était  recherché  au  .\vu''  siècle.  Mme  de  Motteville 
dans,  ses  mémoires  nous  conle  le  fait  suivant  qui 
montre  bien  en  quelle  estime  ce  cliampisnon  était  tenu. 
La  cour,  pendant  les  troutiles  de  la  Fronde,  se  trouvant 
près  d'Orléans,  on  vint  acheter  dans  cette  ville  les  pro- 
visions nécessaires  pour  la  boucho  du  Roi  et  pour  celle 
de  la  lleine-Mère.  Mademoiselle,  ennemie  de  Mazarin, 
se  les  fit  apporter  et  y  trouvant  des  mousseron^,  elle 
les  jeta  en  disant  «  Cela  est  trop  délicat,  je  ne  veux  pas 
que  le  Cardinal  en  mange  ». 

• 
»  • 

Connaissez-vous  la  Carciofolala"?  Xon,  n'est-ce  pas. 
Et  bien  je  vais  vous  l'apprendre.  C'est  la  fête  des 
artichauts  qui  se  célèbre  à  Rome  de  ti'mps  immémorial 
à  l'époque  où  les  Carciofi  —  alias  artichauts  —  sont  en 
pleine  production.  Depuis  que  l'engouement  est  à  la 
bicyclette,  la  société  vélocipédique  romaine  organise 
un  corso  cycliste.  Toutes  les  bicyclettes  sont  habillées 
de  fleurs  et  les  cyclistes  revêtent  les  costumes  des 
temps  tie  l'ancienne  Rome.  Le  grand  maître  de  l'ordre 
des  artichauts,  trùno  sur  un  char  somptueusement 
décoré,  sous  un  dais  fleuri,  escorté  de  cavaliers  cui- 
rassés portant  sur  leur  cuirasse  un  arlichaut. 

L'artichaut  est  en  effet  le  légume  dont  s'enorgueillit 
le  plus  la  campagne  romaine  :  nulle  part  au  inonde  on 
n'en  voit  autant,  d'aussi  beaux,  ni  d'aussi  bons. 

Cette  année  la  fête  des  Carciofolata  a  été  tout  parti- 
culièrement brillante  et  comme  elle  a  eu  lieu  la  nuit,  le 
défilé  s'est  effectué,  à  travers  les  rues  de  Rome,  à  la  lueur 
des  feux  de  lîengale  et  des  torches. 

Il  n'y  a  pas  qu'en  Italie  que  l'artichaut  est  l'objet  d'une 
fête.  Aux  environs  de  Royan,  se  célèbre  tous  les  ans, 
avec  un  ixrand  concours  de  population  la  Xotre-Dame- 
des-arlichauts.  A  Maisonfort,  ce  jour-là,  il  y  a,  parait-il, 
moult  liesse  et  joie. 

• 
*  * 

Les  plantes  ont-elles  un  système  nerveux?  M.  Xémec, 
d'Iéna,  vient  de  se  livrer  à  ce  sujet  à  une  série  de 
recherches  du  plus  haut  intérêt.  Certaines  parties  des 
plantes  sont  susceptibles  de  s'irriter  et  l'irritation  peut 


se  transmettre,  à  travers  une  zone  qui  ne  parait  pas 
réagir,  jusqu'à  un  point  plus  ou  moins  éloigné  où  une 
réaction  motrice  se  produit.  De  la,  est  venue  l'idée 
d'établir  uiio  comparaison  avec  lo  système  nerveux  des 
animaux.  La  propagation  comment  se  fait-elle?  est-ce 
par  suite  d'une  dishydratation  partielle  du  protoplasma 
ou  par  la  eonlinuilé  du  protoplasma,  de  cellule  à 
cellule?  il  est  encore  difficile  do  répondre  avec  préci- 
sion. 

Quand  une  plante  a  subi  un  traumatisme  quelconque, 
lorsqu'elle  a  été  blessée,  deux  phénomènes  différents 
peuvent  se  produire.  D'abord  le  proto[)lasma,  accom- 
pagné des  noyaux,  s'accumule  vers  la  surface  de 
lésion,  avec  plus  ou  moins  do  rapidité  suivant  la  nature 
et  la  composition  des  tissus;  il  disparait  en  deçà  des 
cellules  en  voie  de  division  sur  lesquelles  il  n'agit  pas 
et  reparait  au  delà  {oncle  de  roitdensnlioii).  Puis,  après 
que  le  contenu  cellulaire  s'est  modifié,  le  protoplasma 
revient  à  son  état  antérieur  mais  pour  peu  de  temps  ; 
une  seconde  modification  s'opère  ensuite,  il  devient 
gélatineux  et  les  vacuoles  se  fondent  ensemble. 

Uuel  serait  l'agent  de  transmission  des  excitations? 
Il  faudrait  le  voir,  d'après  M.  Xémec  dans  les  fibrilles 
du  cyloplasma  inégalement  réparties  dans  les  tissus 
lésés  et  qui  existent  presque  toujours  dans  les  organes 
excitables.  Ces  fibrilles  traversent  la  cellule  dans  une 
direction  longitudinale  et  paraissent  passer  d'une  cel- 
lule à  une  autre,  mais  ce  n'est  pas  encore  nettem&nt 
démontré.  Ces  recherches  très  intéressantes  se  pour- 
suivent :  faites  sur  des  organismes  très  rudimentaires, 
elles  aideront  à  comprendre  ce  qui  se  passe  dans  les 
êtres  supérieurs  et  feront  voir  comment   fonctionnent 

les  nerfs,  organes  dont  la  structure  est  plus  compliquée. 

• 
*  • 

Les  fruits  secs  —  rien  de  ceux  que  nous  voyons  par- 
tout autour  de  nous,  surtout  dans  la  période  que  nous 
venons  de  traverser  —  sont  souvent  le  siège  d'un  dépôt 
de  zinc,  dépôt  bien  léger,  il  est  vrai  et  nullement  fait 
pour  porter  ombrage  aux  gisements  de  la  Vieille-Mon- 
tagne. Quoiqu'il  en  soit  do  la  quantité,  l'existence  de 
ce  métal  n'en  est  pas  moins  un  fait  acquis. 

Les  fruits  secs  d'origine  américaine  en  sont  parlicu- 
liérement  pourvus,  à  tel  point  que  les  agriculteurs 
allemands,  auraient  demandé  que  l'importation  en  Alle- 
magne en  fut  interdite.  D'où  vient  ce  métal  qui  n'existe 
guère  dans  les  fruits  secs  qu'à  la  dose  très  minime 
de  0,007  0/0?  D'après  les  Américains  sa  présence  serait 
due  aux  plateaux  en  zinc  où  se  fait  l'évaporation,  mais 
dans  les  Pommes  qui  ne  sont  pas  desséchées  sur  du  zinc 
on  en  trouve  aussi  des  traces.  La  provenance  serait 
donc  autre.  On  a  remarqué  que  les  plantes  s'emparent 
très  facilement  du  zinc  dans  le  sol  ou  l'almosplière  ;  il 
passe  sans  aucune  difficulté  dans  le  corps  humain  et 
dans  le  cadavre.  Le  zinc  pénètre  dans  le  sol  par  les 
eaux  de  drainage  qui  le  prennent  aux  édifices  et  par  l'air 
au  voisinage  des  fabriques  et  des  fonderies.  Le  vent 
enlève  des  jiarticules  qui  retombent  sur  le  sol  et 
l'analyse  en  révèle  la  présence  dans  toute  la  végéta- 
tion. Le  zinc  peut  également  être  porté  au  champ 
avec  les  engrais  provenant  de  déchets  ou  de  liquides 
d'abattoirs  précipités  par  le  sulfate  de  zinc.  La  pré- 
sence du  zinc  dans  les  fruits  américains  n'a  donc  rien 
de  mystérieux  et  surtout  ne  peut  être  la  cause  d'aucun 
accident,  en  raison  même  de  la  minime  quantité  qu'ils 
en  renferment. 

P.  Habiot. 

Le  Jardin  n'autori.'ic  la  reproduction  de  sex  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


1S6 


LE  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


La  catastrophe  de  la  Martinique.  —  Nous  ne  pou- 
vons laisser  |iasspr  ru  iniiiiuro  ilu  Jardin  sans  adresS'Or 
un  salut  ému  aux  ittOOO  vicliines  de  Sainl-Fiorre. 

Saint-l'ierro  était  la  iiiftropole  i-omniercialo  de  la 
Martinique;  lo  cataclysme  qui  vient  de  détruire  celle 
riante  cite,  la  perle  de  nos  vielles  colonies,  et  d'anéantir 
d'un  seul  coup  sa  population  toute  entière,  atteint  un 
grand  noniliro  do  familles  de  la  Métropole. 

Un  grand  cri  il'liorreur  et  de  pitié  a  traversé  le  monde 
civilise.  Non  seulement  de  la  France,  la  mère  patrie,  mais 
du  monde  entier,  particulièrement  des  Elalfc-Unis 
d'Amérique,  des  secours  noml>reux,  des  vivres,  des 
vêtements  ont  été  dirigés  en  liàte  sur  la  Martinique. 
Car  il  est  encore  des  milliers  de  vivants,  (jui  manquent 
de  tout  sur  celle  terre  momentanémenl  inhospitalière. 

Le  di-saslre  dans  lequel  vient  de  sombrer  Saint-Pierre, 
fait  disparaître  un  jardin  liolaiiique  qui  était  intéres- 
sant surtout  au  point  do  vue  de  sa  collection  do  piaules 
Iropicalcs. 

Mérite  agricole.  —  NL  Vé\\x  Lellieux,  vient  àTocca- 
-ion  ilu  concours  géni'ral  agricole  de  recevoir  la  rosette 
d'odicierdu  Mérite  Agricole,  avec  les  lélicitatioiis  per- 
sonnelles lie  ^^  le  Ministre  do  l'agriculture. 

C'est  là  une  distinction  liicn  méritée,  car  on  se  souvient 
des  magnifiques  présenlations  de  cet  liabile  décorateur, 
notamnionl  au  concours  général  agricule  de  Taris,  où 
il  obtint  le  prix  d'honneur  l'année  dernière  et  deux 
médailles  d'or  cette  année. 

Expositions  et  Congrès  annoncés.  —  Nons  venons 
de  recevoir  le  vaste  programme  de  l'Exposition  Inter- 
nationale d'Horticulture  qu'organise,  sous  le  haut 
patronage  de  leurs  Majestés  le  roi  et  la  reine  des  Belges, 
la  Société  royale  d'IIorticullure  et  de  Botanique  de 
Gand,  avec  le  concours  du  gouvernement,  et  de  la  pro- 
vince et  de  la  ville  de  Gand.  Celle  exposition  aura  lieu 
tlu  18  au  20  avril  1903. 

La  date  des  concours  temporaires  àl'Exposilion  Inter- 
nationale Horticole  de  Lille  est  définilivcnient  lixée 
comme  suit  : 

•1"  Concours  temporaire  du  1  i  au  M  juin 

a»        —  —  12  au  IS  juillet 

:V        —  —  0  au  Kl  août 

4«        —  —  20  au  2t'>  septembre. 

A  l'occasion  ilo  la  réunion  a  Angers  du  septième 
(jongros  de  la  Société  française  des  chrysanlhéinistes, 
une  exposition  est  organisée  par  les  soins  de  la  Soeiélo 
d'Horticulture  d'.Vngcrs.  Elle  aura  lieu  à  Angers,  sur  la 
place  de  Lorraine  du  7  au  li>  novembre  prochain. 

La  Sociél'-d'Horliculturod'Armenlieres,  organise  éga- 
lement une  exposition  do  t'.hrysanlhemes,  fruits  el 
llours  qui  9c  tiendra  a  Armontièros  les  '.»  el  10  novemlire 
prochain. 

L'association  horticole  lyonnaise  a  tiécidé  d'organiser 
il  Lyon  ilu  11  au  15  septembre  prochain,  une  Exposition 
d'horticulture  el  do  viticulture. 

C<-lli-  exposition  se  tiendra,  pour  la  première  fois,  dans 
les  superbes  bâtiments  dif  l'alais  do  glace  dont 
l'ininiense  salle  el  les  vastes  galeries  semblent  avoir 
été  coustriiilos  pour  y  Installer  des  plantes,  des  fleurs  el 
des  fruits. 

l'our  les  ronseignomeuts  s'adresser  au  secrétaire 
gên<'ral  do  l'Association  horlicolo  lyonnaise,  murs  I.a- 
fayello  prrdongé,  .V),  a  Villeurbanne  (lUione). 

La    Société    régionale    d'Hortieulluro    do    la     ville 


d'Elbeuf,  organise  une  exposition  do  chrysanthèmes  et 
de  fleurs  de  saison  qui  se  tiendra  à  Elbeuf,  du  8  au 
11  novembre  prochain. 

Chaire  de  botanique  de  l'Ecole  d'agriculture  de 
Rennes. —  \.o  Juiinml  ti/'fiiicl  du  :iO  avril,  publie  un 
arrêté  par  lequel  M.  Grillon,  professeur  de  botanique  ii 
l'Ecole  do  Hennés,  a  été  nommée  en  la  même  qualité,  à 
l'Ecole  de  Grignon,  en  remplacement  de  M.  Mussat, 
décédé.  Il  publie  en  outre,  le  programme  du  concours 
qui  sera  ouvert  à  Paris,  le  30  juin,  pour  la  nomination 
d'un  rempl.Tvant  de  M.  Griffon  à  l'Ecole  de  Bennes. 

Distribution  de  graines  et  de  plantes  faites  par 
le  Muséum  du  1'^'  octobre  1900  au  1"  octobre  1901. 

—  i;ii  i'.MO-l'.Mil  le  .Muséum  a  délivre  :.':i,M  1  sachets  de 
graines,  1.117  i)lanlcs  di'  serre,  l;-,U<i3  plantes  vivaces 
ou  do  plein  air,  1,4^3  arbres  ou  arbustes,  4,1IÎ3  greffons. 

Ces  diverses  livraisons  ont  été  faites  c -i-id  établisse- 
ments :  jardins  botaniques,  établissements  d'enseigne- 
ment,stations  agronomiques, laboratoiresde  recherches, 
jardins  pulilics,  etc.. 

Il  a  été  délivré  en  oulro  32,9('7  échantillons  de  plantes 
vivantes. 

Mission  Horticole.  —  Le  général  Galliéni  poursuit, 
avec  l'activité  el  la  compétence  que  personne  ne  lui 
conteste  plus,  la  grande  «euvre  du  di-veloppement 
agricole,  commercial  et  industriel  de  notre  nouvelle 
colonie  de  Madagascar. 

M.  F.iuchère,  ancien  élève  do  l'école  Nationale  d'Hor- 
ticulture de  Versailles  sous  inspecteur  de  l'Agriculture 
à  Madagascar,  vient  de  s'embarquer  à  Bordeaux,  pour 
une  mission  d'étude  des  cultures  qui  pouvaient  être 
inlroiluites,  avec  proHl.  dans  notre  nouveau  domaine. 

M.  I-'aiichère  visitera  le  Brésil  el  notamment  les  Fiais 
qui  se  livrent  à  la  culture  du  café,  (Bio,  Sanlos,  .^ainl- 
l'aul);  ceux  où  l'on  trouve  le  Cacaoyer  et  les  arbres  à 
caoutchouc,  (l'ernambuco,  Bahia,  Manos,  elc). 

Après  le  Brésil,  il  visitera,  les  Guyanes.  le  Nenc- 
zuela  et  la  C.olombia. 

.\  (Uiba,  il  étudiera  tout  spécialement  la  culture  et  la 
préparation  du  'l'abae. 

Vœu  exprimé  par  la  section  d'horticulture  et 
de  pomologie  à  la  Société  des  agriculteurs  de 
France.  —  licslntclioii  ihi  yiii.  —  M.  S.ivée,  dr  l'on- 
lallain  (Sarihe),  dins  un  mémoire  prési^nté  à  la  Société 
évalue  a  .'ilK)  000  francs  la  perte  annuelle  causée  i)ar  le 
gui  dans  le  seul  département  do  la  Sarlhe. 

M.  Chéron  fait  observer  (ju'en  coupant  le  gui,  mémo 
en  entamant  les  branches  sur  lesquelles  il  se  développe 
on  ne  l'emiiéche  pas  de  faire  des  pousses  nouvelles 
tous  les  ans.  Il  faut  absolument  sectionner  et  soigner 
les  branches  qui  portent  lo  gui. 

La  Société  est  d'avis  que  la  destruction  du  gui  soit 
ordonnée  dans  toute  la  Franco,  et  que  l'administration 
donne  l'exemple,  en  faisant  opérer  la  destruction  du 
gui  sur  son  domaine,  c'est-à-dire  sur  les  plantations 
bordant  les  routes  et  les  canaux. 

Cours  d'arboriculture  et  de  culture  maraîchère 
en  Belgique.  —  Le  ministre  cle  l'Agriculture  a  in-tilue 
dans  les  diverses  provinces  des  cours  d'Arboriculture 
fruitière  et  do  culture  maraîchère.  Los  premiers  com- 
prennent 177.'}  levons,  les  seconds  G8â.  La  plupait 
des  cours  comptent  I.')  levons. 

Il  serait  à  désirer  que  cet  exeniplo  fui  suivi  en 
France  et  que  des  cours  semblables  soient  organisés 
dans  chacun  de  nos  départements. 

Conrérences-promenades  à  l'exposition  de  Paris. 

Comme  cela  a  lieu  chaque  année  un  certain  nombre 


LE    JARDIN 


147 


(le  conférencos  promenades  seront  données  rhaquojour, 
il  dix  heures,  dans  l'encpinlo  do  rox[)ositiiiii  d'Hortiiul- 
luro,  qui  luivro  domain.  Ces  eonfôroncos  iuiroiit  liou 
dans  l'ordre  suivant  : 

Jeudi  l'I'  iniii  :  Orchidées.  —  M.  l.i'nii  lliiviil.  vicc'-pii'sidcMl 
do  la  SocliHé  d  Ildrtirulliiro  ilo  Vorsuillos. 

Vrndirdi  i'3  m'ii  :  Plantes  d'appartement.  —  M.  lloorttes 
Trudaut,  socnHairo  di-  la  .Sucii'l.'  iiatioimlo  d  llniticultiiro. 

Saièu'di  l'I  mai  :  Plantes  coloniales.  —  .\1.  Hybouski,  direc- 
teur du  Jardin  colonial. 

Diiiianrlic  L>5  mai  :  Arboriculture  d'ornement  et  forestière.  — 
M.  \omL(l()t,  socrolairo  ilo  la  SociétO  naliniiali' d'Ilorliciilliiro. 

Lundi  i'(i  laai  :  Hybridation  et  fécondation  des  plantes.  — 
M    l'h.-l.do  VilinciriM. 

Bibliothèque  horticole  de  M.  de  la  Devansaye.  — 

M.  do  la  Devansaye,  riiorticultetir  amateur  bien  connu 
mort  l'an  dfrnier  et  dont  nous  avons  annoncé  le  décès 
en  son  lomps,  a  légué  à  la  Sociélé  d'Iiorliculfure  do 
Mainc-ct-Loire,  dont  il  avait  été  président,  sa  très 
remarquable  Mlilidlhèque  liorlicole.  Elle  est  inslalléc 
grâce  au  conseil  .Municipal  d'.Vngers,  au  Musée  Palémi- 
lologique. 

L'action  de  l'éther  sur  les  plantes.  —  Les  expé- 
riences si  prubaiitfs  du  professeur  .loliannsen,  du  pro- 
fesseur Ledieu  et  des  forceurs  hambourgeois  dont  le 
Jardin  (1)  a  rendu  compte,  se  trouvent  confirmées  par 
des  essais  que  M.  Aymard  [ils,  de  .Montpellier  a  entre- 
pris et  dont  il  consigne  les  résultats  dans  les  annales 
de  la  Société  d'Horticulture  de  .Montpellier.  Nous  nous 
proposons  de  relater  ces  expériences  dans  un  prochain 
numéro. 

Simple  méthode  de  forcer  la  Rhubarbe.  —  Il  y  a 

beaucoup  do  mélhodosde  forcer  la  Rhuliarhe.  pratiquées 
actuellement  par  les  jardiniers,  cependant  je  ne  crois 
pas  qu'il  y  en  ait  une  plus  simple,  plus  pratique  et  plus 
digne  d'être  recommandée  que  celle  indiquée  par  Tlw 
Garde n. 

Celte  méthode  est  employée  dans  les  jardin  île  Syon 
Ilouse,  chez  le  duc  de  Xorthumborland,  où  la  culture 
de  la  Rhubarbe  toreéc;  a  |)iis  un  grande  extension. 

Les  plants  de  lîhuliarde  sont  placés  dans  des  colTres 
et  recouverts  d'une  couche  de  fumier  pailleiix;  puis 
chaque  plant  est  coilTé  d'un  vieux  baril  ordir.aire. 
Grâce  à  ce  simple  expédient  M.  Wythes  obtient  des 
Rhubarbes  forcées  d'excellente  qualité. 

Les  efTets  des  froids  printaniers.  —  La  période 
fndde  et  humide  que  nous  venons  de  traverser  a  éti'' 
funeste  i)Our  une  quantité  de  végilaux  et  en  a  fait 
souffrir  une  quantité  d'autres.  Indépendamment  des 
Vignes,  Pommes  de  terre.  Haricots  qui  ont  été  gelés 
dans  beaucoup  d'endroits,  un  certain  nombre  d'espèces 
de  piaules  vivaces  et  annuelles  ont  été  atleintes,  ce  qui 
ne  s'était  pas  vu  depuis  de  longues  années.  Nous 
avons  noté  un  certain  nombre  de  celles-ci,  dans  les 
cultures  de  M.  I''érard,  pourtant  établies  dans  un  terrain 
sablonneux  et  sain  et  nous  avons  remarqué  que  la 
végétation  s'idail  presque  complètement  arrêtée  pour 
beaucoup  d'autres.  Ce  sont  surtout  les  plantes  préparées 
pour  l'exposition  du  mois  de  mai  qui  ont  éle  le  plus 
éprouvées  par  cette  température  glaciale  et  par  celle 
humidité  persistante  succédant  à  une  période  de  beaux 
jours  qui  avait  favorisé  une  active  végétation.  Des 
Phlox  de  Druniniond,  Girollées,  Capucines,  etc,  ont  un 
aspect  chélit  cl  jaunissent.  I)es  iKillels  d'Inde,  plante 
pourtant  résistante,  ont  été  atteints  par  la  gelée, 
même  sous  des  abris  de  paillassons;  le  feuillage  des 
plantesnon  gelées  est  bronzé  et  rachilique.  lion  aétéde 

(1)  Le  Jardin,  19iil,  page  372,  lig.  Hii'.,  lilT.  KW  ;  l'.nc  piig.'  l-,"i 
liji.  61,  ta,  Kî. 


mémo  lies  /.innias  qui  venaient  d'élre  rej.iqués  et  de 
quelques  autres,  jusqu'aux  l'ulijgonuin  amplcricaule 
pourtaid  résistant. 

Des  Pavots  atteints  par  la  gelée  jaunissent  et  les 
|)arties  sur  lesquelles  les  gréions  ont  fondu  forment 
comme  autant  de  taches  noires,  pénétrant  dans  les 
tissus. 

Les  arbres  fruitiers  ont  beaucoup  souffert  et  dans 
plusieurs  endroits  la  récolte  est  fortement  compro- 
mise. Les  Pêchers  et  les  Poiriers  ont  particulièrement 
été  atteints. 

Les  Pêchers  sont  dans  un  état  pileux;  déjà  éprouvés 
par  les  pluies  froides,  qui  avaient  contribué  au  déve- 
loppement lie  la  cloque,  les  gelées  de  la  semaine  der- 
nière ont  mis  le  comble  à  leur  disgriice. 

L'invasion  des  sauterelles.  —  Dans  sa  dernière 
session,  et  cnnforniénienl  ,iu  rapport  de  M.  Rozeray, 
professeur  ih'^partemenlal  d'agriculture,  le  conseil 
général  des  Doux-Sèvres  a  l'crit  à  son  liudget  supplé- 
mentaire de  l'.idi'  uno  somme  de  5,000  francs  pour  venir 
en  aide  aux  municipalités  qui  pourraient  avoir  a  souf- 
frir d'une  nouvelle  invasion  de  sauterelles. 

Introduction  d'Orançers  en  Australie.  — Après  la 
culture  des  pommes  et  des  poires,  voila  que  l'Australie 
organise  celle  des  oranges.  Lo  Mini,stre  de  l'Agricul- 
ture de  l'ouest  s'ost  entendu  avec  le  directeur  du  jardin 
botanique  de  Calcutta  en  ce  qui  concerne  l'envoi  en 
Australie  do  plants  de  fruits  d'orangers  indiens  des 
espèces:  Sylhet,  Nagporo,  Suntoah,  Iveonla  et  Mus- 
sembi;  on  espère  pouvoir  remplacer  par  ces  espèces 
indiennes  celles  qu'on  cultive  actuellement  et  qui  no 
répondent  pas  aux  desiderata. 

Poires  et  Pommes  de  Tasmanie.  —  Do  considé- 
rables envois  de  Poires  et  de  Pommes  de  Tasmanie 
sont  arrivés  à  Londres  ces  jours  derniers,  et  quelques 
centaines  de  caisses  ont  été  vendues  aux  enchères,  au 
marché  de  Covent  Garden,  à  de  très  bon  prix,  et  les 
demandes  deviennent  de  jour  en  jour  plus  importantes. 

Les  pommes  de  Tasmanie  ont  désormais  pris  place 
parmi  les  meilleurs  fruits  importés  et  leur  qualité  est 
icrlainement  égale,  malgré  leur  long  voyage,  à  la  qualité 
des  fruits  récoltés  en  Angleterre. 

Jusqu'il  présent  l'importation  des  poires  a  été  peu 
importante,  mais  c'est  une  branche  du  commerce  agri- 
cole qui  ne  tardera  pas  à  prendre  une  grandi'  extension, 
(jopendant,  700  caisses  sont  arrivées  sur  le  steamer 
.Ve'd/cel  un  second  envoi  esl  en  route. 

La  plus  grande  partie  des  envois  est  cnmposée  de 
poires  Vicar  of  Winkfleld,  que  nous  appelons  en 
France  Son  Curé.  L'échantillon  que  j'ai  vu,  écrit  le 
rédacteur  du  Gardeners'  chronicle,  est  excellent  sous 
tous  les  rapports.  Fruits  gros  sans  défauts,  sans  ma- 
chures,  mais  ils  n'étaient  pas  assez  murs  i)our  qu'on 
puisse  s'assurer  de  leur  qualité  au  [loint  de  vue  du 
goût. 

Avec  les  poires  Bon  cure  sont  arrivées  une  trentaine 
de  caisses  de  CItaumonlel  et  des  Beurré  Clairgeait;\çs 
deux  variétés  dans  de  bonnes  conditions.  II  y  avait 
encore  dix  caisses  de  Beurré  Diel. 

■Ventes  d'Orchidées  en  Angleterre.  —  MM.  Pro- 

Iheroe  et  Morris  ont  vendu  récemment  à  Central- 
Auition  Room  à  Londres,  une  collection  d'Orchidées. 
Uuelques  uns  des  lots  ont  atteint  de  très  hauts  prix. 
Parmi  ceux-ci  nous  mentionnons  les  suivants  :  (idon- 
luytossutit  rri-ipuut,  deux  vieux  bulbes  et  deux  bulbes 
en  végétation,  une  plante  lleurie  superbe  variété  fine- 
ment tachetée  sur  les  sépales  et  sur  pétales,  grande 


148 


LE    JARDIN 


lleur:  ce  loi  a  ilé  adju^'é  au  prix  de  150  guinées,  soit 
environ  i200  francs.  — Doux  vieux  bulbes,  deux  bulbes 
en  Végétation,  plante  de  choix,  couleur  foncée  avec 
taches  claires  sur  les  sépales  cl  les  pétales;  60 guinées, 
soit  environ  lf.80  francs.  —  0.  c.  rosetDii,  très  belle 
plante,  llcur  délicate,  pétales  taclieUes  très  finement; 
.00  guinées  1  ii'O  francs. 

Expositions  annoncées 

Paris.  °.^1  au  2)j  mai.  U.>ipositinn  printaniùre  de  la  Société 
Nali"imli'  mix  serres  du  Cnurs-lu-Rcine. 

Lyon,  i»  mai  un  'i  juin,  l'exposition  générale. 

Lille,  mai  ;i  seplembie.  Exposition  inlornationale  générale. 

Versailles,  .'tl  mai-.'t  ju<n.  l'^xp.  Iiurtirole. 

Moulins,   l'^-l'jjuin.  Expos,  départementale  liortieolc. 

Londres,  -'.V-.i'i  juin.  Congres  do  Itosiérislcs  cl  exposition 
de  Hiise.s.  —  is-iw  mai  Temple  Show  (Exp.  générale). 

Beauvais,  ii-'-ii  Juin.  Exposition  d'horliculluro  botunicpio  et 
apiiiilture. 

Amiens,  2"<-2s-:w  juin.  Exposition  de  fleurs  en   pois  et  cou- , 
pi'es.  jiarnitures  florales. 

Dammartin  (Seine-et-Marne),  août.  F'.xp.  horticole  et  des 
Ijcaiix  arts. 

Melun,  '■!-'>  août.  Expos,  générale. 

Besançon,  lV-17  noi'it.  Exposition  générale. 

Boiilogne-sur-Seine.   <lu  -.Jii  nu  21  si'pl.  Exposition   générale. 

Pau,  lin   si'ploiidiro   ((Congrès   poniologiquo)  de  la  Société' 
pomi'iogifpio  do  Krame  (fruits  de  table)  et  de  l'Association 
fraiii.-aise   poniologique  (fruits  à  cidre)    et   à   celte  occasion 
exposition  générale  et  internationale  do  fruits,  plantes,  ina- 
l<Tiel,  etc. 

Amiens,  !'.>  octobri',  r^ongrés  pomologitpie.  , 

Angers.  '  au  10  novembre.  Exp.  de  Chrysanlhémes. 

Angers,  7-10  novembre.  '"  (.:ongrès  de  la  Société  française 
(le  I  '.hrysanlliémistos  et  exposition  spéciale  do  Clirysan- 
lln'iiies.  ; 

Elbe uf  s- Il  iiiiveiubre.  Exposition  do  Chrysnntln'nies.  ,1 

Armentieres,  '.'-Iti  novembre.  Exposition  de  Chrysanthèmes, j 
ili'  (iiJils  il  légumes.  ] 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  de  Chrysanthèmes  cl  frnils.  ' 

Gand,  ixMHi  avril  '19U3.  Exposition  internationale  illiorli-i 
culluri'. 

Transport  par  abonnement  de  certaines 
marchandises 

Suivant  la  heulm-he  I.aiiilirirlschallinhe  /'('('s.vc,  lu  l'iroc-' 
lion  des  cln-mins  de  fer  do  Prusse  se  propose  d'applitpier  un) 
tarif  de  transport  par  abonnement, avrc  délais  de  payement, 
pour  faciliter  l'envoi  régulier  sur  certains  points  do  consom- 
mation, comme  les  stations  balnéaires  et  les  lieux  ilo  villé- 
giature, des  produits  agricoles  et  horticoles  lois  r|uo  fruits  et 
légumes  frais,  fleurs,  lail  on  bouteilles,  ainsi  ijuc  des  arlirlos 
<lo  boulangerie  et  de  bouchcrte.  l,'id)onni'menl  pourra  être 
pris  pour  un  mois  ou  pour  une  période  plus  longue,  si  les 
expéditions  sont  journalières  ol  si  les  frais  do  transport 
pnrti'hl  sur  un  minimum  do  1,IXKI  kilogrammes  par  mois.  Des 
trains  spéciaux  seront  affccl<'S  au  transport  des  mnrcliandisos 
et  des  ri'cipionts  revenant  il  viilo.  I,o  payement  des  frais  ilo 
Iransporl  sera  garanti  par  le  versement,  u  titre  de  caution, 
du  montant  di's  frais  calculé  pour  unmois.  l,cs  frais  ih'  trans- 
port seront  établis  d'après  le  poids  net  dos  marchandises 
livrées  a  la  gare  et  d'aprrs  lo  poids  elToclif  îles  riTipients 
revi'iiatil  a  ville,  f.o  cliorgenienl  et  lo  déchargement  seront 
nssuri's  par  lo  chemin  do  ter;  l'expéditeur  et  lo  destinataire 
devront  i  i'|intiilant,  prêter  leur  concours  pour  cllccluer  collo 
double  .■|i'''ration. 

Transport  des  fruitt  et  des  légumes 

l.e  groupe  des  A^ricultours  de  l''rance  île  Dn'ime-Arderhe, 
émet  lo  VOMI,  que  dos  tards  spéciaux  do  grande  vitosHo  appli- 
ipiésaux  denrées, Koienti'tablis  dans  le  môme  esprit  qui'  loux 
qui  existent  en  petite  vitesse  pour  los  expéditions  compor- 
tant des  poids  maxima  de  l.UUO,  (.uOil  cl  ri.UUO  kilogrammes. 


car  aclucllemenl  les  tarifs  généraux  de  grande  vitcsso  son 
exorbitants,  c'est  ainsi  que  pour  la  région  deI)rl^me-Ardèche 
un  uagnn  chargé  de  5.(KJ<J  kilogrammes  de  pèches  paie 
625  francs  de  Saint-Hamberl-d'Ablon  à  Paris (^"ô  kilomètres). 

Celui  de  la  .Mayenne  lait  remarquer  que,  bien  «pie  la  produc- 
tion des  fruits  de  pressoir  ait  été  fort  restreinte  l'année  der- 
nière, les  wagons  pour  le  transidirl  ont  cependant  fait  défaut 
et  qu'il  en  est  résulté  des  perles  considérables  de  fruits  dont 
le  séjour,  prolongé  pendant  plusieurs  semaines  dans  les  gares, 
amenait  inévitablement  la  pourriture,  et  demande,  en  consé- 
quence, que  la  couqingnie  dos  chemins  do  fer  do  I  Ouest  soit 
mise  en  demeure  d'augmenter  son  matériel. 

Le  groupe  du  Htn'ine  sit;nale  les  conditions  absolument 
défavorables,  par  suite  du  manque  do  personnel  dans  los 
garcs.au  moment  des  expéditions;  du  mauvais  étal  du  maté- 
riel employé;  des  retards  apportés  à  l'arrivée  des  denrées, 
en  temps  utile  pour  une  vente  avantageuse;  des  délais  do 
départ  exagérés;  de  l'impossibilité  du  conirôlo  dos  avaries, 
cniio  du  taux  égaré  des  tarifs,  notamment  du  tarif  spécial  14, 
barème  ."?. 

Il  demande,  avec  juste  roison.  une  réduction  d'un  tiers  sur 
les  tarifs  en  vigueur.  Une  réduction  des  frais  do  cammion- 
noge  et  de  commission,  dont  quelques-uns  ne  sont  que  des 
pourboires  devenus,  par  abus,  des  taxes  réelles.  Il  demande 
encore  (pie  la  Compagnie  l'.-L.-.\l.  soit  respunsablo  du  trans- 
port et  de  la  valeur  de  la  denrée,  pourvu  que  les  colis  soient 
déposés  uno  heure  avant  le  départ;  que  pour  la  surveillance 
du  travail  souvent  défectueux  des  employés  auxiliaires  à 
l'arrivée  des  trains  et  la  constfdalion  des  avaries,  les  expé- 
diteurs puissent  avoir  un  représentant  au  poiid  d'arrivée. 

Les  avis  de  souffrance 

Lu  (^our  (le  cassation  vient  de  rendre,  en  matière  do 
Iranspiirls  par  chemins  de  fer,  un  arrêt (pii intéresse  purlicu- 
lièrenieiit  les  producteurs  agricoles. 

Un  cultivateur  avait  remis  a  la  gare  qui  lo  dessert  douze 
balles  de  marrons  Irais  pour  élro  expédiées  à  un  de  ses 
clients,  contre  remboursement  du  prix  de  la  marchundise. 
Malgré  l'avis  ù  lui  donné,  lo  destinntuiro  iiégligeu  de  prendre 
livraison  et  la  Cnmpagnie  n'en  informa  l'expéditeur  (pi'un 
mois  après  la  remise.  Alla<|iii''e  par  ce  dernier,  et  condamnée 
à  des  dommages-intérêts,  la  Compagnie  s'est  pourvue  on 
cassation  en  soutenant  (pie,  l'i  défaut  de  demande  d'un  avis 
de  livraison  ou  de  souffrance  formée  à  la  gare  de  départ,  elle 
n'était  aucunement  tenue  dinfornier  l'expéditeur. 

Cette  prétention  a  été  rejeti''e  pur  la  Cour  suprême,  ipii  dé- 
clare (pie.  dans  l'espèce,  en  gardant  le  silence  pendant  un 
mois,  la  Compagnie  a  romniis  une  faute  lourde,  qui  engage  sa 
responsabilité;  qu'elle  ne  pouvait  ignorer  que  la  niurcliandise 
à  elle  cnntiée  était  sujette  ii  délérioration,  et  qu'en  la  laissant 
si  longtemps  en  souffrance  elle  a  été  cause  de  sa  perte,  l^a 
condamnatimi  à  des  domiiiages-intérêls  au  pmlit  du  cultiva- 
leur  expéditeur  reste  donc  maintenue. 

Tarifs  fiomologués  Intéressant  l'horticulture 

Etot.  —  i'iMjMi..itiiiii  .1  ,i|.i.urti'r  .'111  tant  «^pi  rj.il  f  \'  n  *.'  lis  mo- 
(litiniUona  ci-npr(*s  : 

1-  Inscripliiin  ilcs  Cnroiilirs  dnnii  In  nnmonrlnliiri'  i\v*  innrchnn- 
(liHcs  iluilil  tarit  nvcc  ap|tlir(iliiiii  du  linrètiii*  n*  .*>  pour  les  cxpi'ill. 
tioiiH  (le  .VI  ki|i>Ks  au  iiiiiiiiniiiii.  ou  Imn^iuc  ir  6  hm  pour  les  rx|MMli* 
lidiM  lie  li^xi  kil'iKH  au  iiiiioiiiuiii  et  du  Itnn^inc  n*  7  6rx  pnr  watron 
roinplct  de  -'looii  kilnifs  nu  iiiiniinuin. 

Est.  —  Tarif  s(M'Tlnl  IV  \'.  :t.  Froniatfe**  sec*,  pulpes  de  rniitfi  el 
cliixotal. 

Parls-L^on-Méditerranèe.  Orléani.  Ouest,  Etat.  —  DérlKinn 
preHcrivniil  le  retaliINHeiiienl  deM  prix  dcM  nncieiis  tarlfn  cmiiniiinH 
1*.  N'.  Il*  I'ki  en  re  ipil  ronrerne  len  .ViiinniIeH  cl  NuirtetIeH  séchoH, 
peur  leH  pnri'iiurs  i-i-npn'H  :  Par  expédition  de  50  kiluKs  ou  ixi^'nnt 
piiiir  re  puidn.  Prix  pnr  tiiiiio'.  (rnin  nei-essnln's  rninpriH.  il'Ain  à 
i-linime».  l'iiilier».  Cbiiti-lli-rniill.  Sl-Xnnnire.  ViiiineH,  l.orleiil,  l,n 
Koclielle.  ItiH-liefiirt,  l.n  Souterraine,  Hednii. 

lioTiuirsn  liieppe.  Hniien.  Kecniiip,  le  Havre.  CherlKiiirR.  Saint- 
l.é,  llreHl,  Kvreu\.  I.inleux.  Caoïi,  Dreux.  I.al)(le,  FlerK,  Vire.  Ar- 
gentan, KalniHc.  Mayenne. 

Orléans.  Parls-Lyon-Méditerrsnèe.  —  Tarif  rominun  d'expurln. 
liitii  P.  \  .  ir  'lii.'.  Ilfuri'i"*  nliiiii'iil airen. 

lient  pn'leiiilii  ipii'  ;  r  l.e  prix  de  X*  Irniirn  pn''vii  nu  (lé|Hirl  il** 
l.4irirnt  iwrn  «''tendu  h  Poiitix'v  et  n  PIoériiiel  ;  2'  Il  H«>rn  étnlili  un 
prix  de  :M  fraiies,  do  <'.hnl<>nneii,  Saiiil-fjilleit-CruiX'dr-Vio  et  ieii 
Snblm  d'Ulenne  A  Momeille. 


LE  JAllDIN 


149 


TT^T     Unm/jrr      UVJQPTFIJP     n'nPrj^JTlFF     se  rall  aujourcriuii  <le  i>Ius  pratique  dans  cello  secUon 
UN     NOUVEL     HÏBNlUh     U  UKUhWhli      derarl.orirulturod'alieneni.nl  et  d-ornemcnl. 

doplariter   el 


Bratsolœlls  Hel«n 

Vax  visitant,  loa  serfs  de  M.  Maron,  dans  les  pre- 
miers jours  de  ce  mois,  nous  y  avons  particuliiTemenl 
remarqué  un  nouvel  liybriile  très  intéressant,  (|ui  ne 
manquera  pas  <lc  séduire  les  (irchidoi)liiles  et  que  nous 
sommes  heureux  de  signaler  aux  lecteurs  du  Jardin, 
grâce  a  l'obligeance  de  M.  Maron  et  d'en  reproduire  le 
portrait  (fig.  70)  d'après  une  pliotograpliio  de  M.  Ma- 
ron lils,  mise  à  notre  disposition.  Cette  nouveauté,  issue 
AnLœliti  tenebroxa  fécondépar  le  ItrassacoUulii/hi/ana, 
a  été  dénommée  lirassoUrlia  llcicn. 

Nous  croyons  devoir  dire  en  passant,  que  le  genre 
lirasxdrolii  ayant  éléder- 
iiièreniont  révisé  de  très 
près  parM.  llulfo,  il  a  été 
reconnu  quo  le  ISrassti- 
vola  <H(/l>i/ana  avait  été 
placé,  à  tort,  par  Ben- 
Ihani  dans  le  genre  L(p/(rt. 
C'est,  d'ailleurs,  sous  le 
nom  de  llrfissavola  difi- 
byana  qu'il  a  été  décrit 
et  figuré  par  Lindley  en 
1840  (1).  C'est  pourquoi 
nous  adoptons  le  nom 
générique  de  Brassoloelia 
pour  cette  obtention. 

Le  Iiriisso/a'/i(i  llelen, 
dont  M.  Maron  possède 
plusieurs  sujets,  forme 
une  plante  vigoureuse, 
avec  de  grandes  feuilles 
rouge  bronzé  lorsqu'el- 
les sont  nouvellement 
développées  et  prenant 
une  teinte  plus  verte  en 
vieillissant.  Les  Heurs 
ont  les  divisions  de  cer- 
tains Lœlia  tenehrosn 
brun  rougeùtre  et  elles 
sont  légèrement  roulées 
et  co.itournéos  ;  le  la- 
belle  est  grand  avec  la 
forme  caractéristique 
des  hybrides  du  //.  di(i- 
bi/tiiifi,  striés  carminés 
sur  fond  violet  clair,  la 

gorge  est  blanc  jaunâtre,  la  bordure  du  labelle  est 
frisée  et  frangée.  En  un  mot  l'aspect  et  le  coloris  de  l.i 
lleur  sont  alisolumrnt  nouveaux,  délicats  et  charmants. 

C'est  encore  un  excellent  gain  à  l'actif  do  l'habile  et 
heureux  liybridateur  et  semeur  qu'est  M.  Maron. 

Alukht  M.\ume.né. 

'\/\jxi\r — -  — 

Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement 

Nous  n'avons  pas  l'intention  do  décrire  comment  s'y 
prenait  Columelle,  qui  ne  transplanta  sans  doute  que 
des  haricots,  ni  ce  quo  préconisait  Pline,  autre  vieux 
jardinier  surtout  célèbre  par  la  culture  des...  fleurs  de 
rhétorique.  Nous  nous  contenterons  d'analyser  ce  qui 

(1)  liut.  l'v.-g.  XXXII. 


Fig.  70.  —  Biassolœ'.  a  Bclen. 


TraiiHjitanter  veut  dire  exactement 
planter  ailleurs  tel  ou  tel  végétal,  petit  ou  grand.  Mais 
nous  n'envisageons  ici  que  la  transplantation  des  grands 
arbres  employés  dans  les  pares  et  jardins  publics  ou 
privés,  el  les  plantations  des  voies  urbaines  ou  subur- 
baines. On  convoit  facilement  que,  dans  ce  cas,  l'op(!ra- 
tion  est  bien  dilTérente  et  autrement  ilifficultueuse  que 
s'il  s'agissait  d'un  Rosier  ou  de  toute  autre  plante  de 
faible  dimension  et  par  consér|U6nl  de  manipulation 
aisée. 

La  transplantation  des  gros  arbres  s'est  jiratiquée  de 
tout  temps,  la  vio  éphémère  <le  l'homme  l'a  conduit  à 
vouloir  jouir  vite,  et  il  est  constamment  à  la  recherche  de 

moyens  pour  y  arriver. 
Mais  les  procédés  en 
usage  laissaient  telle- 
ment à  désirer,  étaient 
si  peu  pratiques,  que  ce 
n'était  que  très  rarement 
qu'on  transplantait,  avec 
toute  leur  motte,  des  ar- 
lires  de  grandes  dimen- 
sions. Des  dépenses 
(■■normes  en  résultaient, 
ainsi  que  des  insuccès 
fréquents. 

Il  est  certain  que  ces 
sortes  de  travaux  sont 
toujours  fort  coûteux, 
mais  ils  s'exécutent 
beaucoup  plus  facilement 
aujourd'hui  h.  l'aide  des 
chariots  spéciaux  ima- 
ginés par  le  service  des 
promenades  do  la  ville 
do  Paris,  et  dont  nous 
donnons  plus  loin  le 
fonctionnement. 

Avant  la  création  do 
ces  véhicules,  la  trans- 
plantation des  grands  ar- 
bres présentait  de  gran- 
des difficultés  et  c'est  ce 
qui  frappa  les  personnes 
alors  à  la  tète  de  ce  ser- 
vice qui  avait  entrepris 
l'amélioration  des  planta- 
tions de  la  capitale. 
Ces  plantations  ôtaionl,  à  cette  époque,  vers  1855,  en 
très  mauvais  état.  On  no  rencontrait  sur  les  boulevards 
que  des  arbres  à  végétation  languissante,  faute  desoins, 
et  provenant  surtout  du  pou  d'intérêt  que  portaient 
aux  plantations  les  administrateurs  précédents. 

L'entretien  en  avait  été  jusque-là  confié  à  des  entre- 
preneurs. 

L'administration  de  la  ville  de  Paris  désirant  trans- 
former la  capitale  et  créer  pour  ses  habitants  des  lieux 
de  promenade  en  harmonie  avec  la  grandeur  des  autres 
œuvres  dont  elle  poursuivait  l'exécution,  entreprit 
l'embellissement  du  bois  de  Boulogne  el  de  ses  abords, 
créa  à  la  place  des  rues  étroites,  sinueuses  el  obscures, 
de  larges  l)Oulevards  et  avenues  pour  l'agrément  de  la 
population  et  pour  introduire  dans  la  ville  un  élément 
de  salubrité  d'une  importance  considérable. 

C'est  pour  la  réussite  de  ce  vaste  programme  que  fut 
institué,  sur  la  proposition  d'un  ingénieur  des  Ponts  et 
chaussées  de  grand  talent  et  bien  connu,  Alphand,  le 


lôO 


LE   JARDIN 


service  des  promenaJes  el  plantations  à  peu  près  tel 
qu'il  existe  aujouriDiui.  11  fut  seconJé  dans  son  «i-uvre 
par  un  personnel  ti'élile,  en  tète  duquel  il  y  a  lieu  de 
placer  Darillel-Deschamps,  qui  fut  le  premier  jardinier 
en  chef  de  la  ville  de  Paris  et  l'un  dos  meilleurs  — sinon 
le  (noilleur  —  arcliitecles  paysagistes  de  l'époque. 

Les  premières  transplantations  au  chariot  —  du  type 
actuel  —  de  grands  arhrcs  avec  leur  motte,  eurent  lieu 
lors  de  la  transformation  du  Huis  de  Boulogne,  et  ce 
qui  permit  de  former  ces  incomparaldes  massifs  avec 
les  plus  beaux  sujets  connus,  appartenant  à  toutes  les 
espèces  ou  variétés  susceptibles  de  vivre  sous  le  climat 
de  Paris.  Les  plus  beaux  groupes  qu'il  soit  permis 
d'admirer,  les  i»lus  charmants  isolés,  de  forme  et  de 
nuance  les  plus  diverses,  se  rencontrèrent  en  peu  de 
temps  et  tirent  aussi  bonne  figure  que  s'ils  eussent  été 
planti-s  depuis  un  demi-siècle. 

Dans  la  ville,  des  avenues  clboulevards  furent  impro- 
visés de  cette  manière.  ' 

C'est  là  un  luxe  évidemment  réservé  aux  plus  favo-  / 
risés   do    la   fortune;  mais  ce  qu'on   ne  peut  faire  en 
grand  est  souvent  possible  dans  des  conditions  plus 
modesles. 

Des  travaux  du  genre  de  ceux  dont  nous  venons  do 
parler  no  forment  du  reste  qu'une  exception;  ils  ne 
peuvent  que  s'exécuter  très  rarement,  mais  il  n'en  est 
pas  moins  vrai  que  des  transplantations  au  chariot  se 
font  presque  journellement. 

I'  Utilité  des  transplantations  au  chariot.  * 

Nombreux  sont  les  ras  dans  lesquels  il  est  nécesaire 
d'employer  ce  modo  do  transplantation  et  nous  indi- 
quons ci-après  les  plus  fréquents. 

r  Pour  le  dédoublement  des  plantations  d'alignement 
(|ui  ont  acquis  un  certain  dévoloppemont. 

Pour  donner  satisfarlion,  dans  la  mesure  du  i)Ossible, 
au  goût  il'une  part,  et  au  public  de  l'antro,  on  est  con- 
duit, dans  les  villes,  à  faire  un  accroc  à  la  théorie  au 
profit  do  la  pratique,  c'est-à-dire  de  planter,  à  racines 
nues,  des  arbres  déjà  forts  et  trop  rapprochés  les  uns  1 
des  autres.  Il  ferait  bon  qu'un  fonctionnaire  s'avisât  de 
(aireétablirune[)lantatinndans  Paris  avec  des  manches 
à  balai,  comme  on  appelle  dédaigneusement  les  jeunes 
arbres  :  il  serait  vite  exécuté;  il  on  serait  do  même  s'il 
leur  assignait  utie  distance  qui  partout  ailleurs  serait 
qualifiée  de  convonabls. 

(^0  sont  les  raisons  pour  lesquelles  on  rencnnlro  tant 
d'arbres  tels  que  Platanes,  Marronniers,  lOrablos,  etc., 
dont  la  distance  de  iilantation  (5  mètres)  est  insuffi- 
sante et  ce  qui  force  à  avoir  recours  au  bout  d'un  temps 
relativement  peu  éloigné  (10  a  15  ans),  soit  à  un  dé- 
rloublemenl,  soit  à  un  élagago  trop  radical  pour  la  santé 
et  le  bon  aspect  dos  arbres. 

I»ans  ce  cas  le  dédoublement  au  chariot  est  tout  indi- 
qué, luais  il  n'est  évidemment  possible  que  si  on  a  une 
nouvelle  plantation  à  faire  dans  un  rayon  qui  n'est  pas 
par  trop  grand,  ou  des  remplacements  d'arbres  morts. 

Sans  quoi  il  faut  abattre  un  arbre  sur  doux,  opération 
facile  à  exécuter  dans  un  lieu  fermé,  mais  impossible 
sur  la  voie  publique,  à  cause  des  réclamations  qui  on 
résulteraiont. 

•>"  Pour  le  déplacement  de  gros  arbres  de  choix.  C'est 
un  cas  qui  se  présente  souvent  par  suite  de  travaux 
divers  dans  une  propriélé,  nti  janlin  public  ou  privé. 

'.V  Hemplacement  de  grands  arbres  niorls  pnr  des 
sujets  de  mémo  force. 

Itien  n'est  plus  disgracieux  dans  un  jardin  d'agré- 
ment comme  dans  des  plantations  d'alignement,  que  de 
remplacer  un  gros  nrl.ro  par  un  petit.  Il  se  produit  un 


vide  de  trop  longue  durée,  el  pour  le  boucher  c'est  le 
cas  d'utiliser  la  transplantation  au  chariot. 

4°  Formation  de  massifs  et  de  groupes,  el  plantation 
d'isolés  avec  des  arbres  tout  venus. 

Ce  mode  de  procéder  est  souvent  employé  dans  la 
création  des  jardins  paysagers,  pour  produire  un  effet 
immédiat,  dans  les  parties  les  plus  en  vue. 

11.  Les  arbres  pouvant  être  transplantés 

A  peu  près  tous  les  arbres  de  nos  promenades  se 
prêtent  a  cette  npêralion,  à  la  condition  d'approrter  à 
son  exécution  tous  les  soins  voulus  et  de  la  faire  en 
temps  i)roiiice. 

Ces  soins  consistent  en  :  préparation  des  sujets, 
choix  des  époques,  déplantation,  préparation  et  entou- 
rage de  la  multe,  enlèvement  de  l'arbre,  mise  en  pl.ice, 
orientation,  habillage  do  la  charpente,  arrosages. 

Mais  il  n'est  pas  di.uleux  que  ce  sont  les  espèces  à 
bois  tendre,  ou  a  bois  blanc,  qui  réussissent  le  mieux 
et  qui  peuvent  être  transplantées  en  sujets  de  très 
fortes  dimensions,  tels  que  Murronniers,  Peupliers, 
Tilleuls,  etc.  Cependant  d'autres  .i  bois  dur  réussissent 
aussi  très  bien.  Ce  sont  les  Platanes,  les  Krables,  les 
Roltiniers  et  même  les  Ormes  qu'on  disait  êtrc>  réfrac- 
taires  à  cette  opération;  la  pratique  a  démontré  le 
contraire  et  aujourd'hui  on  transplante  des  arbres  de 
celte  essence  qui  ont  jusqu'à  l^.-iO  de  circonférence  el 
quelquefois  plus.  Lors  de  la  préparation  des  emplace- 
ments de  l'exposition  universelle  île  lOUO,  il  a  l'té  enlevé 
des  Champs-Elysées  et  transporté  au  bois  de  Boulogne 
à  l'aide  il'un  chariot  construit  spixialemenl  pour  cette 
opiration,  des  Ormes  mesurant  plus  do  2  mètres  de 
circonférence  et  quelques-uns  ont  repris  malgré  leur 
âge  avancé.  Ce  sont  évidemment  des  dimensions 
extrêmes,  mais  nous  tenons  à  faire  connaître  ce  lait  pour 
bien  démontrer  la  possibilité  de  transplanter  les  arbres 
de  ce  genre. 

Certaines  espèces,  à  végétation  lente,  no  supiiorleraient 
que  diflicilement  la  Iransplaiilatinn  en  sujets  trop  âgés 
surtout  sans  cerna^ie  préalable,  notamment  les  Négon- 
dos,  les  Frênes,  les  .Sorbiers,  les  .\oyers  d'AmiTique, 
les  Céilreliers. 

Les  Conifères  se  prélont  admirablement  bien  à  ce 
genre  de  transplantation  et  nous  désignons  ci-nprès  les 
genres  et  espèces  les  plus  communément  utilisés  sons 
leclitnat  de  Paris,  et  auxquels  nous  avons  vu  appliquer 
cette  opérationavec  succès  on  sujets  de  8,  lOet  12  mètres 
do  hauteur. 

l-'.picéa  commun  (Miiex  e.rcehii  D  C). —  Epicéa  do 
lord  Clamlirasil  (.\b.  crcclsn  Chiiiibnixiliana.  —  l-'.picéa 
monstrueux  Ah.  ejcelxa  inonstros(i\. —  Epicéa  dénudé 
(Ah.  ejcelsa  denu<ltitn,  virijntnnu  Criuisonii).  — .Sipin 
do  Cilicie  [Ah.cilicica  Heuzé).  — Sapin  de  Céphalonie 
{.16.  cejthnloiiica  Link.).  —  Sapin  concolor  (ylti.  ro//o)/o>- 
Lindl.jot  sa  variété  riolacen.  — Sapin  é\&nc(- (A  b.  ijran- 
riis  LindI  )  et  sa  v.iriétô  lnsiora>^>a.  —  Les  sapinetles 
blanche  Ab.  <i/6/iLink.)  el  bleue  {Ab.  alha  ra-nilen.  — 
Sapin  noble  {Ab.  niibilis  LindI.].  —  .'^apin  de  !•' raser 
(Ab.  Froseri  ï.'n\<\\.)  ol  sa  variéli-  hud.<!oiiicti.  —  S:ipin 
de  Normandie,  dos  Vosges,  de  Lorraine  (Ab.  pectinala 
D  C).  —  Sapin  de  Nordmnnn  .\bivs  Xordiiianniunti 
Spach.).  —  Sapin  biiumier  (.16.  hnt.tuviea  Mill.).  —  Pin- 
8apo(.t6.  l'iit.supo  Boiss.  . —  Siipin  ilo  Numidie  (.16. 
tiumidica  De  Lanimy).  —  Sapin  de  Gordon  (.16.  Gordo- 
niaiiit  lîarr.,.  —  Sapin  de  Menziez  (.16.  }Jci>:ie:ii  Loudi. 
—  Sai)iM  do  Smith  (.16.  Miiriitdn  N<'lson).  —  Sapin 
d'Engelm.tnn  (.16.  Fiipclnuiimi  Parry.).  —  S.ipin  de 
Douglas  (.16.  luiti(il<tsii  LindI.).  —  Sapin  d'Orient  (,■(6. 
orieiitalis  Poir.).  —  Sapinetic  noire  (.16.  niçra  Miehx.). 


\M   JAIU)I\ 


IM 


—   S.ipin   pi(|uaiil  (.1/;.   pu/is/etis  V.np.  —  romnnilitln 
llort.).  —  S.ipiii  ilu(:;m;ula  (Ab.  ntnade/isis  Michx.). 

Coiiri'  do  l'Allas  (Ceiints  atlinilicit  M:iiii'tJ.  —  Cixlrc 
(le  riliin.ilaya  (Ced.  Deodora  LoikI.)  et  ses  variétés.  — 
r.èdro  du  Lili.m  (Ced.  Libani  Rarrcl.>. 

(d  siiirre)  J-  Lfyinr. 


\a\     pl;ilicli 


|il;i  nier 


Nous  voyons  trîis  souvi'nt  los  aniatours  do  jardins  ol  ini^mo 
Imaiiioup  (lo  jardiniors  c)|>i'ipr  leurs  ropicpianos  ol  leurs 
plantations  on  uiollaiit,  c'est  lo  cas  de  diro,  los  piods  où  ils 
4)ouvoiil.  i.o  sol.  moublo  avant  le  travail,  n'ost  souvent 
qiio  trop  pic'lino  après.  Il 
est  pourtant  oxtn^mcniont 
facile  dévitor  cet  inconvc- 
niont.  Los  raaraicliors  so 
servent,  pour  cola,  d'une 
«  planche  k  planter  ». 

CoKo  planche  est  d'une 
longueur  correspondante  à 
la  lar>.'our  dos  planches  ou 
platos-bandos  du  jardin. 
Elle  est  assez  largo  pour 
ipi'un  liomino  puisse  y  pla- 
cer ses  deu.v  piods  en  Ira- 
vers  :  O":)")  suflisent  largo- 
mont.  Les  doux  grands 
ciMés  do  la  planche  sont 
raarfpiés  d'un  certain  nom- 
bre d'encoclios  dont  los  in- 
tervalles correspondent  au.\ 
distances  qu'on  a  le  plus 
souvent  à  observer  ilans 
les  plantations  fréquentes  : 
Chicorées.  Choux,  Choux- 
fleurs,  Laitues,  Honiaines, 
Scaroles,  Céleri,  Céleri-rave, 
etc. 

Supposons  que  la  largeur 
dos  planches  du  potager 
suit  lie  l-OO  et  qu'on  ait  à 
planter  de  la  Itoraaine. 
Pour  celto  salade,  une  plan- 
tation à  0'°:i.'j  en  tous  sens, 
en  quinconces,  est  dune 
bonne  mesure.  La  planche 
;i  planter,  qu'on  volt  dans 
la  ligure  71,  est  longue  de 
l-llO  et  précisément  largo 
de  û-:i5.  Elle  est  marquée, 
sur  l'un  de  ses  grands 
bords,  de  i  encoches,  espa- 
cées entre  elles  do  0":î.ï,  et,  sur  l'autre  bord,  do  .5  encoches 
de  même  espacement.  Ces  deux  rangs  d'encoches  forment 
(piinconï^e. 

La  liguro  "il  représente  la  plantation  au  moyen  do  cet 
instrument,  en  pleine  exécution .  On  a  placé  d'abord  la 
planiho  à  planter  en  télé  de  la  planche  de  terre,  le  cété 
maripié  de  5  encoches  à  environ  (l'H  du  bord.  On  a  planté 
un  premier  rang  de  Romaines  en  face  do  ces  ■')  encoches, 
l'our  ce  faire,  on  a  monté  sur  la  planche  à  planter  et  on  s'est 
tourné  face  <i  la  tète  de  la  plaiiclio  de  tiM-re,  le  plant  dans  la 
main  gauche  et  lo  plantoir  dans  la  main  <lroito.  Ce  premier 
r:ing  planté,  l'opérateur  est  sorti  dans  le  seidier  et  a  simple- 
ment retourné  en  arrière  la  planche  à  planter.  C'est  alors  le 
coté  marqué  de  4  encoches,  qui  s'est  trouvé  face  en  avant. 
Il  a  planté  en  face  de  ces  4  encoches.  V.n  continuant  ainsi,  il 
obtient  une  plantation  en  quinconques,  parlailenient  alignéi', 
et  sans  que  le  sol  no  soit  foulé  par  aucune  empreinte  de  pas. 

Pour  la  facilité  de  la  di''monstration,  nous  n'avons  marqué 
lu  planche  figurée  (pie  d'encoches  destinées  à  la  mise  en 
place  de  plantes  pouvant  être  écarti''OS  de  O-.'C).  Mais  on  peut 
y  intercaler  d'autres  encoches.  Pour  plantations  de  Choux 
hâtifs,  par  exemple,  si  Ion  considère  que  la  distance  entre 


les  rangs  est  forcément  do  (\'X>,  puls(pio  telle  est  lu  largeur 
de  la  phincho  â  planter,  on  écartera  davantage  les  choux  sur 
le  rang  :  los  encoches  pour  ces  Ctioux  seront  alors  distantes 
de  U"'H  à  ir.55,  selon  lo  dévi>loppement  <pio  doivent  prendre 
les  variétés.  On  n'en  obtiendra  pas  moins  une  filanlalion  par- 
faitement alignée  dans  laquelle  les  végétaux  sont  regidiore- 
ment  espaces;  ce  ijui  donne  à  la  planche  un  aspect  d'urdro 
ipii  plail  il  l'oil. 

l'our  des  Laitues,  au  contraire,  on  peut  rapprocher  les 
encoches  à  0'"2.S.  L'essentiel  est  (\\n\  pour  chaipio  genre  do 
plantation,  les  encoches  ne  soient  pas  faites  do  la  mémo 
tai;on.  alin  ipi'iin  s'y  reconnaisse  faciloment,  on  peut  en  faire 
do  longues,  de  larges,  d'angulaires,  de  linéaires,  etc. 

Pour  (les  repiipiagos  do  Heurs  ou  do  légumes,  ou  encore 
de  semis  ou  bouturages  (|uolconquos  —  peu  inqjorto  —  il 
n'y    a    pas    besoin  do   considérer  les    encoches.    Le   coup 

d'œil  suffit. 


69. 


Fig 
A  I'l;inl 
«lernier    coup   (le  plantoir   (pii  accote  le  i)Iaiit  et   ou  on  versera 
l'cMi    ihi   hiiniafte  se   voit   (MPiiIre  cha((ii('   plant  et   à  droite.  — 


71.  —  Plantation  au 
(te  noiiiaincs  venant 


II 


'nciifties  ilevaat  lcs([iiell 
—  t)  siMis  lie  la  manœuvi'c 
est  plante. 


l,e  rebord  de  la  plancho 
donne  l'aligni'mcnt  du  pre- 
mier rang.  Dans  h;  champ 
de  0":!")  qu'elle  laisse  de- 
vant elle  étant  reloiirni'-e, 
on  repique  un  certain 
nombre  de  rangs  de  jeimes 
plants,  selon  lo  dévelop- 
pement des  espèces.  On 
peut  mettre,  par  exemple, 
4  rangs  do  Heine-Margue- 
rites ou  do  Zinnias,  .'!  rangs 
de  boutures  de  fléraniums, 
puis  on  retourne  do  nou- 
veau la  planche  et  ainsi  do 
suite. 

Au  surplus,  si  l'on  craint 
la  confusion  entre  los  en- 
coches, ou  encore  si  le 
jardin  possède  des  plan- 
ches de  terre  de  dimen- 
sions diverses,  il  est  bien 
facile  de  se  faire  plusieurs 
planches  à  planter  pour  no 
pas  s'embrouiller,  ou  pour 
planter  n'importe  ou.  Tout 
le  monde  peut  se  faire  cet 
instrument;  il  est  simple 
et  no  coûte  pas  cher.  11 
est  peu  ombarrassanl.  fa- 
cile à  remiser,  on  trouvera 
une  place  pour  le  rentrer 
une  fois  le  travail  lini. 

Ajoutons  enfin  que  l'em- 
ploi do  la  planche  à  planter 
présente   encore  un   avan- 
tage :  lorsqu'on   opère  une 
plantation    sur     un     semis 
(salades    sur    Carottes    ou 
Radis,  par  exemple),  le  sol  so  trouve  régulièrement  plombé 
par  suite  du   poids   de  l'homme   sur  la  plancho.  Les  semis 
n'en  lèvent  que  mieux. 

J.  V.  Favaiii.. 

'\j\r\j\r 

Chronique  florale 

Les  Roses  dans  la  décoration 

Il  serait  oiseux  de  vanter  les  mérites  de  la  Rose  dans 
rornemcntation,  car  aucune  fleur,  même  les  somp- 
tueuses Orchidées,  n'a  encore  pu  la  supplanter.  La 
Rose  est  une  des  fleurs  que  l'on  utilise  de  multiples 
façons,  au  point  de  vue  décoratif  et  qui  plaît  toujours. 
11  est  vrai  qu'elle  se  prête  à  tous  les  arrangements  et 
s'associe  fort  bien  avec  n'importe  quelle  autre  flieur.  Si 
elle  se  suffit  lorsqu'elle  est  utilisée  seule,  elle  n'est  pas 
pour  cela  dépréciée  si  on  la  dispose  parmi  d'autres. 
Elle  trône  donc,  cette  reine  des  fleurs,  et  elle  gardera 
longtemps  encore  cette  royauté,  qui  n'est  pas  éphémère, 


iiioycn  (le  la  Planche  à  planter. 
itclrc   mise   en  iilace.   Le    trou  du 


en  plante.  — ('.planche  à  planter, 
la  planclïc  à   mesure  qu'un  ranj; 


1Ô2 


LE   JARDIN 


chez  le  fleuriste  en   renom,  comme   chez  le    fleuriste 
plus  moiJesle.  La  lioU(|ut'lière  amateur  la  considère  éga- 
lement   Comme   une    dos    premières    fleurs    pour   ses 
arrangements  et  compositions  florales. 
Les  Hoses  se  prêtent  aussi  Iden  à  l'artistique  ordon- 


>-' 


leur  garniture  naturelle  do  feuilles  et  d'aiguillons  que 
l'on  s  olail  liien  garde  d'uler. 

Il  est  évident  que  ce  sont  îles  arrangements  peu 
pratiques,  lorE(|ue  l'on  veut  conserver  la  fraicliour  des 
fleurs,  mais  cela  est  un  acheminement  vers  une  déco- 
ration al  >solument  idéale.  Quoiqu'il  en  soit,  cela  imprime 
un  caraclère  tout  à  fait  dégagé  à  la  composition.  Pen- 
dant longtemps,  les  fleuristes  et  surtout  les  liouquctièrcs 
des  marelles  ont  cru  que  pour  tirer  le  véritaldo  parti 
décoratif  dos  Uoses,  comme  des  autres  fleurs,  d'ailleurs, 
il  était  nécessaire  de  leur  appliquer  un  montage 
savant.  .V  cet  eflet.on  rognait  impiloyaMement  ch.iquo 
tige  au-dessous  de  l'ovaire,  que  l'on  remplaçait  par  un 
ni  do  fer  ou  par  un  jonc  pour  faciliter  sa  dls|iosilion 
en  des  arrangements  compli(|ues.  On  est  revenu  de 
cette  erreur  et  de  celle  façon  de  faire,  car  le  goûls'élait 
sinii)!emenl  égaré. 

Los  Hosos  à  longues  tigfs  son'  reiherohées  à  juste 
titre  cl  ces  tiges  sont  d'ailleurs  nécessaires  pour 
exécuter  de  jolies  compositions,  aussi  les  i  roducleuis 
s'attachent-ils  à  les  olitenir  ainsi.  Le  montage  est  tout 
do  monie  nécessaire,  soit  pour  soutenir  les  tiges  lors- 
qu'elles sont  trop  faibles,  ce  que  l'on  fait  d'une  façon 
discrète,  soit  pour  les  remplacoi  lorsque  les  Itoses  ont 
été  cueillies  sans  pédoncule;  mais  dans  cet  état  elles 
sont  presque  exclusivement  utilisées  pour  les  cou- 
ronnes, les  croi.\  et  les  autres  motifs  floraux  de  deuil. 

• 
•  * 

La  composition    la   plus  classique,  que  l'on  réalise 


i-i«. 


0'i*i-'r(*  t/t'  Roses  dans  un  rase  en  terre. 


i 


nancement  des  décorations  de  tables  comme  elles  siéent 
à  merveille,  groupées  on  gerbes  ou  simplement  placées 
dans   un   vase,  pour  l'ornementation  du  salon   fni  du 
boudoir.  Elles  constituent  aussi  un  des  éléments  prin- j 
cipaux  des  présents  fleuris.  j 

Un  pourrait  penser,  au  iiremicrchef,  qu'au  point  de  vue  i 


esthétique,  les  Uoses,  h  cause  de  leur  forme  régulière, 
généralement  en  coupe,  ne  se   prêtent  qu'à  des  compo-t 
sillons  d'un  type  uniforme  et  classique.  Il  est  évident' 
qu'elles  no  permettent  pas  de  créer  des  motifs  vaporeux,  J 
de  forme  plutôt  indécise  et   imprécise,  pour  lesquels  j 
les  Orchidées  sont  toutes  indi(|uées;  mais  on  peut  fort 
bien    avec  les  Hoses  produire   des    eflels  très    nrigi- 
naux. 

l'our  cela  il  ne  faut  pas  considérer  que  la  fleur  ello- 
méme,  mais  tirer   parti  do   la  lige    qui    la  porto,   du 
(ouillag(5  qui  l'encadre,  des  boutons  qui   la  surmontentl 
et  presipio  des  aiguillons,  qui  donnent  à  certaines  va- 
riétés comme  un  air  rébarbatif. 

J'ai  vu  chez  un  fleuriste,  à  •  isiende,  des  arrangements 
d'une  (Minceplion  vraiment  hardie  dans  ce  sens.  I»os 
faisi'caux  de  longues  liges,  avec  l'extrémité  do  celles-ci 
coupées  en  biseau,  s'échappaient  des  corbeilles,  avec 


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■      .^ 

k'tft.  73.  —  Cotonnr  dt  Hôte*  dans  un  '/am'>oii. 


LE  JAUDIN 


153 


avoc  les  Hoses,  est  la  grande  gerbo  (dp.  72)  qui,  malgn'' 
sa  régularité  apparente,  sied  très  bien,  est  constammont 
admirée  aux  vilrines  dos  fleuristes,  ne  (atigue  pas  et 


Dans  une  sorte  do  i)oticlie,  faite  à  l'aide  de  ce  sémillant 
de  tissus  grossier,  qui  enveloppe  les  tronrs  de  Pal  niier, 
et  surmontée  d'une  anse,  M""'  E.  Debrie  a  disposé  des 


rivr. 


Corbeille  (/«'  table  en  Rnsea  Marlt 


produit  le  meilleur  effet  sur  un  meuble  du  salon.  Celto 
gerbe  dont  nous  reproduisons  le  type,  d'après  uno  pho- 
tographie prise  dans  lo 
magasin  do  M.  Edouard 
Debrie,  montre  bien  la 
disposition  des  Roses, 
et  celles-ci  comme  à  des- 
sein, commencent  a 
peine  à  s'6iilr'ouvrir. 
Leur  nuance  fraîche, 
rose  foncé,  se  délacho 
parfaileinent  du  feuil- 
lage ample;  les  tiges 
robustes  et  longues 
trempent  dans  un  vase 
de  verre.  Elles  appar- 
tiennent à  la  variélo 
Uh'icli  Brun  lier. 

Avec  un  peu  d'habi- 
tude, on  peut  fdcile- 
ment  faire  uno  gerbe  de 
Roses  do  cette  laron,  car 
celles  a  longues  tiges 
s'y  prêtent  fort  bien. 
Comparez  les  gerbes 
exposées  à  la  vitrine  des 
principaux  fleuristes, 
elles  seront  à  peu  pn'-s 
toutes  d'une  facture 
semblable. 

Cetledisposition  mon- 
tre un  cerlain  souci  do 
tenue;  si  les  Roses 
étaient  placées  au  ha- 
sard et  d'une  fav'on 
moins  cherchée,  l'en- 
semble n'aurait  pas  cet 
aspect  siduisant. 

H  ne  faudrait  pas 
croire  cependant  que 
les  Roses  doivent  exclu- 
sivement être  groupées 

d'une  façon  aussi  uniforme  dans  les  diverses  composi- 
tions; ce  serait,  on  le  conçoit,  par  trop  monotone. 

La  fig.  7.J  montre  précisément  qu'il  en  est  autrement. 


Fis. 


Iloullr,  arec  fettillat/c  fl'Asparaf;iis  cl  tl'Adiantvm. 

Roses  Magnachartn  avec  beaucoup  d'art.  Celles-ci  sont 
placées  à  dilTércnles  hauteurs  et  d'une  façon  fort  gra- 
cieuse, ce  qui  donne  à 
l'ensemble  une  allure 
très  élégante;  sur  l'anse 
qu'entourent,  en  de  lar- 
ges spirales,  les  rameaux 
d'un  Asparagus  pliimo- 
stts,  se  trouve  jeté  un 
long  piquet  des  mêmes 
Roses,  dont  les  tiges 
sont  mises  en  évidence 
intenlionnellemenl  ;  un 
piquet  est  également 
posésur  lacorbeille  elle- 
même.  Il  y  a  peu  do 
fleurs,  c'est  précisément 
le  côté  excellent,  au 
point  (le  vue  esthétique, 
et  les  Roses  employées 
sont  disposées  d'une 
façon  très  dégagée. 
Certes  cet  arrangement 
sort  du  classique,  et 
c'est  justement  ce  qui 
constitue  son  originalité 
et  sa  joliesse.  Il  n'y  a 
pas  non  plus  un  fatras 
de  couleurs  :  simple- 
ment du  rose  violacé  vif 
opposé  au  vert  du  feuil- 
lage et  une  délicieuse 
harmonie  de  (orme. 

Cette  façon  de  dispo- 
ser les    Roses    à    dillé- 
rentes  hauteurs,  qu'elles 
soient  à  plusieurs  états 
d'avancement  :  en  bou- 
tons   et    épanouies,    ou 
entièrement       ouvertes 
est  très  rationnelle,  puis- 
que  cela  se  voit  ainsi 
sur  un  Rosier,  et  en  mémo  temps  très  décorative.  L'en- 
semble a  un  air  plus  dégagé,  uns  facture  très  naturelle 
et  très  artistique.  On  voit  donc  par  les  ligures  72  et  7.5, 


Cof''cil!t-  de  Roses  Mar/na  Chaiti. 


154 


LE    JARDIN 


que  les  Roses  se  prêtent  à  t-lre  groupées  de  différenlcs 
(at'ons. 

Si  l'on  veut  des  choses  moins  cherchées,  on  peut  fort 
bien  placer  simplement  quelques  Roses  dans  un  simple 
vase  do  verre,  de  même  que  si  l'on  veut  coiifeelionner 
une  grande  gerlie,  on  la  réussira  fort  bien  en  disposant 
les  Roses  dans  un  vase  en  cornet.  Alors  que  quelques 
Roses  trempent  dans  un  tube  en  cristal  sur  un  gué- 
ridon, un  motif  plus  important  trouve  sa  place  dans 
une  encoignure  qu'il  décore  a  merveille.  Mais  il  con- 
vient (|ue  ce  motif  soit  très  élancé.  Il  semblerait  que  les 
Roses  ne  se  prêtent  pas  à  une  disposition  ainsi  connue; 
pourtant  la  figure  7I<  montre  bien  qu'il  en  est  aulre- 
ment.  Rien  n'est,  en  effet,  plus  ravissant  qu'une 
colonne  de  Roses  ainsi  disposées,  dans  les  ouvertures 
superposées  d'un  tul)e  en  bambou,  porté  par  un  pied  à 
trois  branches,  ("est  au  point  de  vue  pratique,  un  moyen 
de  tirer  parti  d'une  fa(.nn  gracieuse,  des  Heurs  dont  les 
tiges  sont  trop  courtes  pour  être  utilisées  dans  les  gran- 
des gerbes. 

Notons  encore  que,  pour  les  lorlieilles  de  présent,  de 
fiançailles,  associées  avec  des  plantes,  feuillages  ou 
d'autres  llc'urs,  les  Roses  tiennent  encore  leur  place; 
mais  nous  préferons  au  lieu  de  (leurs  coupées,  jetées 
parmi  les  plantes,  que  des  Rosiers  fleuris  soient  ainsi 
disposés.  C'est  d'ailleurs  ce  que  les  fleuristes  tentent 
de  faire  de  plus  en  plus. 


Le  nMe  que  la  Rose  joue  dans  la  décoration  florale  des 
tables,  n'est  pas  au-dessous  de  son  utilisaliim  dans 
l'orneiiientation  des  appartements  et  l'on  peut  dire  que 
quelle  que  soit  la  saison,  il  est  peu  d'arrangements  de 
ce  genre  dans  lesquels  les  Roses  ne  figurent  pas. 

Si,  en  ces  gerbes  classiques,  les  Roses  se  trouvent 
disposées  d'une  façon  assez  régulière,  suivant  une 
courbe  gracieuse,  qui  sied  très  bien,  nous  estimons  que 
les  corbeilles  de  table  ne  doivent  pas  former  un  cintre 
aussi  impeccable,  surtout  si  toutes  les  Roses  sont  éga- 
lement épanouies. 

Si,  comme  cela  est  logique,  il  convient  que  les  Roses 
diminuent  de  liauteur  a  mesure  (|u'ellcs  se  rapprochent 
de  la  périphérie  du  motif,  ce  ne  doit  pas  être  par  une 
gradation  uniforme;  çii  et  là  une  fleur  à  |)eine  entr'ou- 
verte,  un  bouton  nu  un  brin  do  verdure  se  dégagera 
au  dessus  de  l'ensemble  et  viendra  rompre  ce  semblant 
de  régularité. 

C'est  précisément  ainsi  qu'a  été  compris  l'arrange- 
ment de  la  corbeille  de  table  (flg.  7'i).  Des  Roses  qu'es- 
tompent quelques  brins  (VAs/iarafiiis  ou  les  fines 
frondes  d'.ltliarilinn  se  trouvent  nu-dossus  des  autres 
et  e'esl  ce  qui  lui  imprime  ce  cachet  particulier. 

De  plus  ce  motif  n'est  pas  simplement  une  corbeille 
ou  un  plateau  elliptique;  car  aux  extrémités  el  dans  le 
sens  du  grand  diamètre,  six  petites  corbeilles  se  dcta- 
clienl  du  sujet  central,  ce  qui  permet  un  arrangement 
plus  dégagé.  Cette  corbeille  se  compose  simplenient  do 
Roses  Marie  Van  lloulle  d'un  blani-  ciroux  et  aux  pé- 
tales gracieusement  enroulés. 

Si  l'un  veut  varier  les  appcclf,  on  peut,  dans  une 
corbeille  de  Roses,  laisser  échapper  rà  et  la  quelques 
fins  feuillages,  quchpies  branches  llucltes  ou  de  ligires 
(iraminées;  les  épis  do  Mlé  barbu,  d'un  vert  tendre, 
font  aussi  très  bon  etTel;  mais  nous  estimons  quo 
c'est  une  faute  do  goût  et  un  non-sons  que  de  placer  des 
épis  ou  des  thyrses  de  Heurs  absolument  au  mémo 
plan  que  les  Roses  comme  certains  llcuristes  le  font 
avec  le  I.ilas.  Iles  inllorescencos,  dont  on  doil  main- 
tenir les  liges  trop  basses,  dans  ce  eos,  se  trouvent  ainsi 


presque  enfouies  parmi  les  Roses  et  perdent  alors  leur 
aspect  dégagé. 

Nos  illustrations  montri'nt  simplement  des  ariangc- 
nients  avec  des  Roses  seules;  il  ne  faudrait  i>as  croire 
pour  cela  que  cette  reine  des  fleurs  dédaigne  ses  vas- 
sales et  ne  peut  être  associée  à  d'autres  fleurs. 
L'Orehidée,  cotte  autre  reine  exotique,  s'acconmiodo 
fort  bien  de  son  voisinage.  Les  associations  d'Orchiilées 
el  de  Roses,  bien  comprises,  sont  généralement  très 
jolies,  surtout  si  l'on  se  tient  pour  les  Roses,  aux  tona- 
lités plutôt  douces. 

Mais  c'est  principalement  avec  les  inflorescences 
élancées,  en  des  contrastes  de  (ormes  lùen  marqués, 
que  le  caractère  de  la  Rose  s'affirme  et  s'affine.  On 
obtient  alors  des  arrangements  d'une  grâce  exquise  et 
d'un  grand  cachet  de  distinction.  C'est  le  cas,  si  on 
oppose,  dans  une  menu-  gerbe,  la  forme  impeccable  de 
belles  Roses  muge,  rose  vif  nu  tendre  (si  l'on  craint 
que  le  rouge  vif  éclate  trop  près  du  blanc)  aux  biOh's 
Ihyrses  de  Lilas  blanc  ou  mauve,  au  fnuillis  île  lleurctles, 
ou  bien  encore  aux  lluels  rameaux  perlés  de  fleurs 
roses  ou  blanches  des  J'nmiis  trihiba. 

L'effet  est  tout  différent  si  la  composition  comporte 
des  fleurs  d'un  autre  tascies,  tels  que  les  Iris  hylirides, 
principali'meul,  dont  les  tons  mauves  ou  fauves  el 
veloutés  font  admirablement  ressortir  les  nuances 
fraîches  de  Rcisos.  Il  en  est  de  même  avec  ln'aucoup 
d'autres  fleurs.  Mais  ce  que  l'on  devrait  tenter  davan- 
tage ce  sont  les  associations  de  Roses  avec  certains 
feuillages  colorés  ou  iianachés;  il  y  a  dans  cet  ordre 
d'idées  des  effets  inédits  à  produire  qui  plairaient  par 
leur  variété  et  leur  (iriglnalilé. 

•  • 

La  préparation  des  fleurs  avant  de  les  disposer  dans 
les  divers  sujets  est  fort  simple.  La  plupart  des  culti- 
vateurs de  fleurs  coupées,  s'attachent  à  produire  des 
Roses  à  liingues  cl  robustes  liges.  Les  Roses  que  l'on 
cueille  r<'té  au  jardin  sont  généralcruenl  ainsi.  Celles 
dont  les  liges  ne  présentent  pourtant  pas  ce  caractère, 
ou  qui  sont  grêles,  surtout  lorsqu'elles  sont  (iroduites 
sous  verre  :  Maréchal  Xiel,  Lu  France,  La  Heine,  sont 
soutenues  et  dirigées  à  l'aidi-  de  lil  de  fer.  Ce  dernier, 
enfoncé  par  une  extrémité  dans  la  partie  inférieure  de 
l'ovaire,  est  enroulé  à  sa  partie  ind'rieure  autnur  de  la 
tige  et  se  trouve  placé  de  façon  a  ce  (ju'il  passe  ina- 
parçu.  Si  la  (igc  est  par  trop  flexible,  on  l'entoure  de 
plusieurs  spires  de  ce  même  fil  de  fer,  au  lieu  de  lui 
faire  suivre  simplement  une  diiecljon  parallèle  à  celle  ci 
Très  souvent  on  a  soin  de  supprimer  les  aiguillons,  qui 
dans  (|\iclques  variétés  comme  Caroline  Testant,  gênent 
beaucoup  la  manipulation  des  Roses.  On  conserve  toutes 
les  feuilles,  a  part  celles  qui  (remperaient  dans  l'eau. 

Il  faut  avoir  soin  de  couper  l'extrémité  des  liges 
presque  journellement,  afin  de  di'-gager  les  vaisseaux  et 
de  favoriser  ainsi  l'aspiration  et  l'ascension  clo  l'eau. 
Combien  de  Roses  et  do  fleurs  se  fanent  pn-maturi'- 
ment  parce  que  celte  précaution  csl  néj;ligee.  Nnus 
avons  ri'ui.irqué  que  certains  llcuristes  eidevenl  même 
(pour  les  roses  à  très  longues  liges)  des  Kiniéres  d'écnrco 
latéralement  sur  presque  toute  la  parlie  des  tiges 
trempant  dans  l'eau;  cola  nous  parait  être  un  moyen 
1res  rationnel  de  faciliter  la  péni'tralion  do  celle-ci  dans 
les  tissus. 

Nous  avons  tenu  à  montrer  des  i léles  très  sim- 
ples, de  bon  goût  cl  d'application  couraide,  que  .M.  Kd. 
Debrie  a  eu  l'obligeance  d'exécuter,  en  vue  de  leur 
reproduction  pliotographn|ue  dans  le  Jardin,  ce  dont 
nous  le  remercions.  (Jo  sont  Ui  des  exemples  dont  tout 


LE  JARDIN 


155 


'f  moiidi'  peut  trt^s  liien  s'iiispircr;  mais,  nous  lo  rt'po- 
toiis,  les  Roses  sr  prùloiit  fort  bi<'ri  à  des  arraiigemonts 
plus  chorcliés  rt  plus  étudiés.  Car,  ou  le  l'onçoit.  If 
clianip  des  essais  et  des  innovnlioiis  est  vaste  ol  laissi' 
à  l'iinajjiiialion  des  llcurisles  do  lali'iil  et  des  porsoniu's 
de  ;^ofit  la  faculté  ilc  s'affirmer. 

Alhkht  m  u'MRm';. 


Les  noms  des  lieux  habités 

OUI    TIRENT    LEUR   ORIGINE 


du  règ:ne  végétal 


Il  est  éviiloni  que  la  crcalidii  des  noms  d(>s  lieux 
lialiilés  n'est  pas  Pieuvre  du  liasaiil.  ni  du  caprice  des 
hommes.  I.o  nom  de  chaque  Idcalllo  a  toujiiurs  eu.  à 
l'iiri;;ine,  une  raisun  d'elle.  Il  a  cU"  inspire  soit  par  la 
nalure  des  lieux,  snil  par  une  circon.staiice  particulière: 
en  un  mol,  il  doit  sa  fnrinalinn  à  certaines  iniluences 
que  la  recherche  étymologique  permet  souvent  de  recon- 
naître. 

Les  dénominatiiMis  de  tous  les  lieux  lialiilés  ont  duni- 
une  signification.  Si  le  sens  iiarail  aujourd'liui  inipos- 
sil)l(^  à  (liHerniiner,  c'est  que  le  temps  a  défiguré  l'apiiel- 
laliiin  primordiale  ou  que  la  langue  originelle  elle-même 
a  ilispani.  Tel  est  le  cas  pour  la  plupart  des  imnis 
inexplicahles  de  ceiiaincs  villes  françaises,  pour  ceux 
d(^  beaucoup  de  cours  il'cau,  de  montagnes  et  autres 
accidents  gengrapliiques,  cpii  apparliennent  en  géni'ial 
aux  langues  des  peuples  de  la  pi'riode  inéhistorique  do 
notre  histoire. 

Les  langues  de  toutes  les  grandes  races  qui  ont  suc- 
cessivement occupé  la  (iaule  ont  contribué  plus  ou 
moins  à  la  formation  des  noms  de  lieux  habités  i\u  ter- 
ritoire français. 

Les  noms  de  source  latine  sont  les  [dus  nombreux. 

Après  la  conquête  romaine,  les  habitants  de  la  (iaule 
adoptèrent  la  langue,  la  religiiui  et  les  nneurs  du  peuple 
vainqueur,  l'enilaiit  des  siècles  le  latin  fut  la  langue 
liarlée  de  nos  ancêtres  et  la  langue  écrite  dans  laquelle 
étaient  n''digi''s  les  actes  concernant  la  propriété  fon- 
cière. 

Pendant  timl  In  iiKiyen-àgo,  le  latin  clant  seul  eni- 
ployi-  dans  les  titres  de  pro]H'iété,  ce  fait  a  exercé  un(> 
inllnence  capitale  sur  la  physionomie  des  noms  de  lien; 
même  ceux  qui  étaient  dérivés  des  anciennes  langues 
ligure,  celtique  et  germanique,  ont  dû  revêtir  une  forme 
latine  en  ajoulant  à  leurs  syllabes  radicales  les  dési- 
nences particulières  à  cette  dernière!  langue. 

Une  ces  noms  de  lieux  fussent  latins  ou  simplement 
latinisés,  les  iniluences  qui  ont  délerminé  leur  création 
se  rapportent  surtout  a  la  propriidé  foncière,  à  la  situa- 
tion, à  la  topographie  du  lieu,  aux  idées  religieuses,  à 
la  race,  aux  instilutinns,  à  la  culture,  à  l'industrie  et  au 
commerce. 

Les  localili's  rurales  ont  naturellement  reçu,  eu  très 
grand  nondu'e,des  ih^nominalious  qui  rappellent  la  pm- 
priété  immobilière  :  la  plupart  des  villages  et  des 
hameaux  devant  leur  urigine  à  une  exploitation  agri- 
cole qui  a  groupé  leurs  premiers  habitants. 

A  la  rilla  gallo-romaine  ou  franque,  habitation  sei- 
gneuriale entourée  de  bâtiments  agricoles  et  de  loge- 

ill  Sources*  :  d'-^rhois  de  Julminville,  Rrrherrhes  sur  l'origine 
de  la  jiroiirivtt!  foncicrc.  —  D'  J.  Meynier,  /.es  noms  de  lieu  mmans 
en  France  et  à  l'étranger  iMéni.  Soc.  Ein.  tlii  Donbs,  nnnérs  ISiiT- 
11*00).  —  Cocheris,  Orit/ine  et  formation  fies  noms  de  lieux. —  lierhrrclu\< 
Hijmoloyiiiaes,  par  C.  H.  iHev.  des  F.aiix  et  Forêts,  IS'.ir.-i'.mii.  — 
Peiffer,  Recherrhes  sur  l'origine  des  7Wins  de  lictix.  —  MaUiieu,  1-  lu>\ 
forestière,  4»  édit. 


merds  pour  les  laboureurs  et  les  patres,  véritable  ferme, 
le  village  a  succi'dé.  ("est  poiir(|U'>i  Il>8  noms  modernes 
de  nombreuses  communes  sont  diTivés  du  nom  porté 
par  un  pruprii'daire  antique.  Pour  former  les  vocables  île 
ce  genre,  il  suffisait  d'ajouler  la  désinence  i/icus  ou 
iacum  à  un  nom  d'Iuninne;  cette  terminaison  ju^enanl 
alors  le  sens  d'habitation.  Lo  domaine  d'un  Murlinus 
^.Martin  ,  par  exemple,  devenu  lieu  nonimi-  Mnrliiiia- 
fiim,  s'est  transformi-  selon  les  différpidcs  pnmoncia- 
lions  Incales,  eu  Marligny,  dans  le  nord  et  l'est  do  la 
l''rance;  Marlignac,  dans  le  midi  ;  Maitignal, dans  le  sud- 
est,  etc.  A  répo(|ue  mérnvingipune,  on  a  employé  très 
souvent  les  mois  vitlit  et  ciiiii.s  (ferme),  dans  la  com- 
posilion  des  noms  de  lieux' clianipéires  :  Martinville, 
Mailincourt,  etc. 

Mais  les  noms  des  lieux  habités  qui  ont  une  origine 
naturelle  tirée  de  la  configuration  du  sol.  de  la  minéra- 
logie, de  la  faune  et  de  la  flore  du  pays  sont  aussi  fort 
nombreux. 

En  particulier,  les  plantes  sauvages  et  cultivées  ont 
laissé  des  traces  bi(>n  reconiiaissables  dans  les  appella- 
tions de  villes  et  villages  qui  doivent  leurs  noms  à  la 
vc'gi'lation  spontanée  do  l'endroit,  aux  cultures  d'arbres 
fruitiers,  de  piaules  alimentaires  ou  autres. 

Il  existe  ainsi  en  l''rance  une  foule  de  localités  dé- 
nommées Fres/io!/,A  ii/iiay,  Ormoy,  Chàtentnj,  Pomme- 
reux,  Pruniéres,  qui  indiquent  assez  des  lieux  plantés 
de  I'' rênes,  d'.Vulnes,  d'Ormes,  de  Cliâtaigners,  de  Pom- 
rnjers,  de  Pruniers;  d'autres,  comme  Cheunevières,  Li- 
(inières.  Favières,  h'ariéres,  rappellent  d'anciennes 
cultures  de  Chanvre,  de  Lin,  de  I''èves,  de  Raves.  Il  est 
ceilains  einlrnils  marécageux,  abondants  en  Joncs,  en 
Roseaux,  eu  I.aiches  ou  Carex,  qui  furent  nommés 
Jiiiicltèi'es  ou  Joiiqiiières,  Rnsii/i,  Lesc/ières.  tandis  que 
des  terres  stériles  ou  incultes  peuplées  seulement  de 
Ronces,  d'Aubépines,  de  l''ougères,  de  (ienévriers,  re- 
i.urent  les  nnms  de  Honclieriilh's,  Eiiinaii,  Foiiçjerolles, 
La  Genevraye.  etc. 

(à  suivre)  (ii-oiiOEs  (lin.wi.r. 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Primula    megaseaefoiia    Roiss. 

Cette  très  belle  Primevère  a  été  trouvée  par  Boissier, 
dans  les  rocailles  humides  et  ombragées  dos  environs 
de  Rhizé,  dans  le  Lazistan,  ii  tiUO  mètres  d'altitude. 
Depuis  on  l'a  également  rencontrée  dans  le  Caucase. 
Elle  fleurit  abondamment  en  hiver  et  au  printemps. 
Ses  feuilles  sont  très  larges,  rondes,  nndulées-sinuées, 
d'un  lieau  vert.  Ses  fleurs,  disposées  par  faisceaux, 
inégalement  pédonculées,  sont  d'un  très  joli  pourpre 
avec  un  œil  jaune  doré.  La  capsule  est  oblongue  et 
cylindrique. 

Richardia  Sprengeri  Com. 

Introduite  récemment  du  Transwal,  cette  très  jolie 
Aroidée  a  fleuri  pour  la  première  fois  en  Europe  en 
1900.  Elle  constitue  la  plus  belle  de  toutes  les  espèces 
de  Richardia  actuellement  cultivées.  La  feuille  solitaire 
qui  nait  de  chaque  tubercule,  est  oblongue,  large,  spa- 
tulée,  ondulée,  panachée  de  jaune  et  maculée  de  blanc 
transparent.  Les  Heurs  à  spathe  très  large,  ouverte  dans 
le  fond,  sont  très  variables  de  coloris,  qui  va  ilu  jaune 
d'or  au  jaune  soufré  et  jusqu'au  blanchâtre.  Les  pédon- 
cules et  les  pétioles  sont  brunâtres  et  tachetés  comme 
la  peau  de  certains  serpents. 

P.  Hariot. 


Iô6 


LR  JARDLN 


UN   JARDIN   ALI>ESTRE 


Dans  son  ileniicr  liullnlin  annuel,  la  Bdi/eiixchen 
(liirlenlniii(j('se//scliii/'l,  donne  une  relation  des  fdes 
d'inaupuralion  du  janliii  ulpeslro 
qu'elle  vient  de  créer  aux  Scliachen, 
près  de  Parlenkinhen. 

l'oies  magninques  dans  un  cadre 
merveilleux,  dont  l'auleur  se  coni- 
plait  à  nous  donner  une  longue 
et  enllmusiasle  description.  Lacs 
Meus,  glaciers  étinrel.ints,  panora- 
mas grandioses  et  vaiiés,  en  un 
mol,  tout  00  que  peut  offrir  aux 
yeux  r.ivis  les  mille  aspects  d'un 
paysage  de  montagne. 

Nous  ne  retiendrons  que  co  qui 
peut  inti'.'csser  nos  lecteurs,  la  des- 
cription du  jardin  lui  uicme.  A  cette 
description    nous  sommes  heureux  l'i 

do  pouvoir  joindre  quelques  gravu- 
res, dont  l'une  (fig.  7ii)  représente  une  vue  d'ensemlile, 
et  les  autres  des  motifs  <ludit  jardin. 

Le  bâtiment  de  l'administration,  que  l'on  voit  sur  la 
figure  77.  est  un  chalet  rustique  fait  en  tronc  de  pins.  Il 
est  liâli  à  un  endroit  fort  i)ittoresque,  d'oii  l'on  jouit 
d'une  vue  magnifique,  sur  un  coteau  dont  la  dcclivilc 
est  tournée  au  nord;  des  autres  cotés  il  est  entouré  par 
une  ceintre  de  sommets,  qui  forment  un  fond  de  Inlilcau 
des  plus  séduisants. 

Dans  le  jardin,  ou  des  blocs  do  rochers  épars  ont  été 
laissés  tels  quels,  la  végétation  alpestre  se  développe 
dans  sa  sauvage  splendeur.  Roches  en  ruines,  terrasses 
inclinées,  pentes  gozonnées,  oii  l'art  est  venu  discrète- 
ment cmliellir  la  nature. 

Tout  on  haut,  sur  des  rochers,  croissent  les  Edelweiss 
{Leoiilopodhnii  nljUninn  aux  lloursd'un  rouge  lirillant. 
l'Ius  loin,  un  vaste  parterre  sert  de  champs  d'étude  et 
d'ol)servalions. 

Une  autre  p.irtio  est  réservée  aux  Saxifrages  et  aux 
plantes  vivjicos,  parmi  lesquelles  les  Seinperrivum 
,ir'irlê,iitT(lé'<,  les   [ili'iiiis.  etc..  Plus  loin  les  /■'rilricliUDii 


;/a;/;/>n  ;  plus  loin  encore  le   Dipluie  siriata  él&\e  ses 
touffes  rouges. 

Dans  un  amas  de  galets,  nous  voyons  :  la  Linaria 
alpiiiii,  le  l'etroriiHis  inirennica,  le  T/iisjii  rolinicii/'n- 
liiiii),  le   l'iijKirer  (i//ii/nim,   tantôt  jaune   pâle,  tantôt 


76. 


Vm(*  ii\'nsini>'lc  du  Jardin  alpin  des  Scharttc 


rt,',i,i  .(.•  r  (,/,.. 


orangé,  la  Rose  des  Alpes,  le  Hhadotlemlron  ferrupi- 
)ieiiiii,\e lOiodddendiiiri  liirsiiliim, le lihodtxletidro» Clia- 
maecistus,  le  Mi/osotis  filiieslrii,,  le  Doronu-vm  cliisii 
qui  ressemble  a  l'Arnica,  V.Xzulea  /iruciitiihens.  Toutes 
les  Primula  alpestres  étalent  leurs  Heurs  sanguinolanles, 
Prhnuhi  ini/iciild,  Priuiuld  piihesceiis,  Primula  hir- 
sute. Une  plate-liande  de  Primula  (ihiliuoxa,  une 
autre  de  Uiar.lus  alpi/ius,  d'une  grande  beauté. 

Dans  une  autre  partie  du  jardin,  les  plantes  des  plus 
hauts  sommets  alpins;  là  sont  des  cariés  de  Silène 
flcaitlin,  de  <Cherleria  sedoîdes,  à'Androsace  chamae- 
jusiiie,  de  ('hryanuthemum  nliiinum,  d'A/icuione 
atjiiiia. 

Prés  de  la,  des  Orchidées  en  grand  nom  lire  :  Ci/mn'i- 
dénia  co)iopoea,Gymninlia  albida,  Orctiistj/obo.sa.  ('cela- 
glossums  ciriile,  Sinritella  auguslif'ulia  ;  toutauprùs,  on 
voit  le  liotrychium  Lunaria,  le  Lf/cojiidivtn  alpinum 
avec  SCS  louilips  vert  bleu,  et  le  Lycopodium  Selago. 
Encore  plus  loin  un  massif  de  Gentianes  :  Genliana 
bavarica,  G.  vcrua  araulix.  Bref,  on  se  voit  entouré,  aux 
Schachen,  do  toute  la  végétation  alpestre  F.t  vous 
n'y  trouverez  pas  seulement  ks 
plantes  du  voisinage  et  celles  des 
Alpes,  mais  encore  colles  des  Py- 
rénées, du  Caucase  et  des  monta- 
gnes de  l'Amérique  et  du  Japon 
qui  s'y  trouvent  réunies. 

Nous     y     trouvons    encore     un 
groupe  do  Cactées  de  la  Sierra  Ne- 
vada, qui  poussent  sous  ce  climat. 
Il  existe  un  petit  bois  de  conifè- 
res d'Amérique  et  du  Japon. 

A  riist  du  chalet,  là  ou  les  ro- 
chers abrupts  bordent  le  janlin  et 
s'abaissent  brusquement  en  for- 
mant un  précipice,  on  découvre  au 
loin  les  vallées  qui  s'étageni,  et  le 
regard  en  haut  se  perd  dans  lo 
bleu  du  ciel.  La  figure  78  di>nno 
un  aspect  de  cette  partie  du  jar- 
din. 

I.e  jardin  des  Schachen  est  ad- 
mirablement situé,  à  l'altitude  do 
tH7ri  mètres,  sur  un  plateau  assez 
vaste  entouré,  comme  en  un  cirque, 
de  monticules  et  d'esrarprnienls 
qui    l'enserrent  sur  les  deux  tiers 


LR  JARDIN 


1Ô7 


de  son  périrni'tre.  I/aiilrc  piirlie  lio  l'cnccinlo,  ainsi  ml- 
tomenl  iléliiiiitéo,  s'ouvre,  comme  jeviciis  de  le  dire  sur 
un  ravin  iin'olle  surplomlic. 

Los  Alpes  havarroises  sonl  extessivemcnt  pitlorcs- 
ques  l't  leur  aspect  changeant,  otTre  tour  à  tour  à  l'iril 
ravi  dos  forets  sonilircsot  do  gras  pâturages,  des  rocliir> 
alirupls  et  des  lacs  paisildes,  des 
piMites    convoites    do    galets,   de 
[lierres  errantes    et    des    cascades 
grondantes,  ilans  leur  ceinture  de 
feuillage.  De  la  terrasse  des  Scha- 
chen,  cos  aspects  divers  apparais- 
sent tous  il  la  fois. 

Go  n'est  pas  le  premier  essai  de 
janlin  alpin.  La  Société  I.iunéenno 
a  créé  déjà  un  jardin  a  Rourg- 
Saint-l'ierro  à  l('>80  mètres  d'alti- 
tude, r.e  jardin  était  dirige,  ii  l'é- 
poijuc  où  il  fut  tonde,  par  M.  11. 
C.orrevon. 

L'univcr.^ité  de  Lausanne  a  fondé 
un  jardin  alpin  à  Pont  de  N'aut. 

Les  moines  du  Grand-Saint- 
Hornard  ont  également  établi  un 
jardin  à  proximité    des   Hospices. 

Enfin,  un  français  M.  Uonnicr, 
a  créé,  il  ilétient  le  record  de  l'al- 
titude, un  jardin  alpestre  à  l'Ai- 
guille de  la  Tour  à  Chanionix,  à 
•J'MiO  métrés  «l'altitude.  Ml  ce  n'est 
point  tout.  Nous  pourrions  certai- 
nement allonger  cette  liste;  ce  qui 
serait  sans  intérêt. 

Mais  en  Bavière  même  l'idée 
n'est  pas  nouvelle,  déjà  en  1884 
Naegeli  créa,  sur  le  Wendelstein, 
un  janlin  alpestre. 

Le  jardin  du  W'eldelstein  est  peu 
étendu,  comme  du  reste,  celui  des 
Scliaclien,  mais  ils  pourront  èlre 
agrandis  des  que  le  l)esoin  s'en  fera 
sentir,  pour  le  moment  ils  suffisent 
pour  les  observations  et  les  éludes 
que  l'on  se  propose  d'y  faire,  au 
déliut.  Leur  étendue  est  suffisante 
cependant  jiour  assurer  la  sécurité 
et  le  bien  être,  du  chef  de  la  station 
et  de  ses  aides. 

Le  nombre  des  visiteurs  a  été 
déj.i  très  importent  et  la  prospérité 
du  jardin  des  Schaclicn  parait  dé- 
sormais assurée. 

Par  le  temps  de  tourisme  où  nous 
vivons,  une  foule  de  personnes  se 
déplacent  à  la  recherche  d'émotions 
nouvelles,  de  paysages  inédits,  de  sentiers  peu  battus. 
Les  jardins  alpins  seront  pour  elles,  un  but  atlraclit. 

Lionel. 


Culture  estivale  des  plantes  molles 

pour  la  floraison  hivernale 


plantes  de  serres  cultivées  pour  leurs  fleurs,  rareté 
relative  do  ces  mêmes  espèces  do  plantes,  etc.  Mais, 
assuriMiionl,  la  principale  est  la  contribution  presque 
totale  des  plantes  molles  il  la  garniture  estivale  des 
jardins  :  on  élève  peu  ces  plantes  pour  en  faire  des 
spécimens;  les  pieds-mères  sont  ravalés  pour  obtenir 


Flg.  7S 


In  site  au  I  oyj  du  ruiin. 


Les  serres  à  l'automne  et  à  l'entrée  de  l'hiver,  sont 
généralement  très  peu  fleuries.  Cela  tient  à  un  certain 
concours  de  circonstances  :  température  décroissante 
de  la  saison,  période  de  repos  d'un  grand  nombre  de 


des  boutures,  (|ui  fleurissent  quelques  mois  seulement 
après  qu'ils  ont  été  opi'-rés.  Celle  pro|priélé  des  buulurcs 
de  fleurir  vite  et  en  aliondance  en  fait  de  précieuses 
plantes  de  pleine  lerre  pour  l'été.  Il  est  vrai  d'ajouter 
que,  toutefois,  la  période  d'activité  des  plantes  molles 
est  l'été,  et  que  leur  période  do  repos  est  l'hiver. 

Cependant,  par  dos  procédés  culluraux  appropriés, 
et  d'ailleurs  très  faciles  à  employer,  on  peut  relarder  la 
végétation  de  ces  sortes  de  plantes  de  manière  à  en 
obtenir  la  floraison  depuis  novembre  jusqu'à  janvier. 

Les  plantes  a  choisir  sont  VAijailtea  amelloides,  qui 
donne  une  abondante  floraison  bleue,  le  Chryaiuilhemma 
friilescciis  Anthémis  blanches  diverses  et  litoile  d'Or), 
les  Ueijoiiia  Ascotiensis,    vastanea/'olia,  fuchsioides  et 


158 


LE  JARDIN 


lours  nombreux  dérivés:  Abondance,  Herl  lie  de  Château- 
Rocher,  Corheille  de  l'eu,  Versaliensis,  Calcéoliirhi 
ruffosa  et  variétés,  Cuphea  plalycentm,  l"'uchsias, 
Héliotropes,  I.aiitanas  divers  et  surtout  les  l'elargonium 
îonale  (Gôr.iiiiurn),  ra/iittitum  et  liederœfoliuin. 

Les  nnmlireuses  cali';;oric's  du  l'clar{ioniinn  ionntc, 
surtout  (ouriiissenl  une  moisson  ample  et  variée  de 
toutes  sortes  de  nuances. 

Dans  un  article  du  Jardin  du  5  avril  K97,  M.  Jarry- 
Desloges,  amateur  expert, a  indiqué  un  choix  des  meil- 
leurs l'elargonium  zonale  simples  et  doubles  pour 
celte  culture  en  serre. 

Pour  toutes  les  plantes  molles,  qu'on  veut  faire  fleurir 
au  déliut  de  l'hiver,  voici  comment  il  faut  opérer  : 
A  la  fin  du  mois  de  mai  ou  au  commencement  de  juin, 
on  choisit  des  boutures  qui  ont  l'it-  faites  et  rempolées 
de  l'automne.  A  défaut  de  ces  boutures,  on  peut  opérer 
avec  celles  qui,  faites  à  rautomiie,  n'ont  été  rempotées 
que  de  février  en  avril,  il  vaut  mieux  employer  des  bou- 
tures rempotées  dès  l'automne  et  ayant,  par  conséquent, 
déjà  véfîété  passablement  en  serre  ou  sous  châssis. 

La  ti;îe  centrale  dos  plantes  est  rabattue  à  environ 
ir>  centimètres  cle  hauteur  Les  ramifications  nées  sur 
la  partie  conservée  de  la  tige  sont  taillées  de  manière 
à  ce  que  la  forme  générale  de  la  plante  soll  bien  i-qui- 
librée.  Celles  qui  font  confusion  sont  supprimées. 

Les  plantes  ainsi  taillées  sont  placées  sous  châssis  à 
friild,  à  l'exposition  du  plein  midi.  Les  pois  sont  enfoncés 
dans  du  sable  ou  dans  de  la  pous-sièro  de  mâchefer. 

Pendant  l'été,  on  aère,  sans  toutefois  dépanneauler, 
et  l'iui  n'arrose  strictement  que  lorsque  les  planles  ont 
très  suif,  et  (leu  à  la  fois.  Le  secret  do  la  réussite  de  cette 
culture  consiste  précisément  à  laisser  souffrir  le  plus 
possible  les  planles  en  élé,  pour  les  empêcher  de  végéter. 
On  leur  impose  ainsi  un  repos  arliliciel,  et  leur  florai- 
son hivernale  n'en  sera  que  plus  abondante. 

Lorsqu'arrivent  les  fortes  chaleurs,  on  enlève  les 
châssis,  laissant  ainsi  les  plantes  exposées  àlarailia- 
lion  solaire  directe. 

A  la  fin  du  mois  d'août,  toutes  les  plantes  sont  rem- 
potées dans  des  pois  de  \i  il  18  centimètres  de  diamètre 
selon  leur  force.  Le  com|iost  à  employer  est  le  même 
qui  a  servi  aux  rempotages  do  printemps,  mais  on  se 
trouve  bien  d'y  ajouter  un  peu  de  terre  franche  et  de 
terreau  do  feuilles.  M.  Danthenay,  dans  son  ouvrage  sur 
les  dcnniiinn.s  (2)  a  Indiqué  le  compost  suivant  : 

Terre  do  bruyère  sableuse ?,0 

Terre  fraiiclie :t  0 

Terreau  tlo  feuilles 2/0 

Nous  croyons  que  ce  compost  peut  servir  pour  toutes 
les  plantes  que  nous  indiquons  iei. 

V.n  rempolani,  il  est  imiispensahle  d'enlever  la  «  ca- 
lotte Il  do  vieux  cheveUi  qui  garnit  alors  le  fond  do  la 
molle,  et  de  raccourcir  un  peu  foules  les  racines  du 
pourtour,  sans,  toutefois,  loucher  aux  gro.sscs. 

Les  rempotages  sont  replacés  sous  châssis,  que  l'on 
tlenl  à  peu  près  fermé  pour  favoriser  la  reprise,  et  qu'on 
lève  plus  haut  des  qu'elle  est  opérée. 

Dès  que  la  tompéralure  exiérieuro  se  rafrnichit,  et  que 
les  premières  gelées  blanches  sont  ii  craindre,  il  faul 
avoir  soin  île  couvrir.  In  soir,  les  châssis  de  paillnsson^ 

Knlre  colle  mise  en  pots  ol  la  rentrée  en  terre,  le^ 
»oin»  consistent  en  arrosages  modérés,  on  épluchages 
suivis,  de  manière  à  ne  laisser,  sur  les  plantes,  s'ense- 
mencer aucune  moisi.ssure.  Il  faut  absolument  sup- 
primer tous  les  boutons  a.  fleurs  a  mesure  qu'ils  appa- 

lll  V.ilr  Ir  Jardin   du  '.<  a\ti\   ISVI". 

1^)  l.f  (trrnnittm,  |i(ir  II.  ItniilliiMinx-,  rtnrii'ii  j/ir<liiili'r-('hi'r  à  IViMile 
Sninti'  Aiiiii'.  (miIiIUIhIi'  lnirtlioli',  (rMleisciir  l'i  l'A-a-turinlioii  puly- 
li'i'biiiiiiK'     I  ..  v.i.i.   !■  1  .   Iil.i.ii.    !..  1 1  ■...!.•   |iilx  «  fr.  ;i<l. 


raissent.  Enfin,  une  ou  deux  fois  par  semaine,  il  est 
excellent  d'arroser  à  l'engrais  liquide  (guano,  purin, 
poudrette,  ou  sang  desséehé,  au  dixième). 

lînfin  les  plantes  ainsi  préparées  sont  rentrées  en 
serre  dès  (jue  les  gelées  sérieuses  sont  iieraindre.  Mlles 
y  sont  placées  le  plus  près  du  verre  possible.  La  tem- 
pérature intérieure  est  maintenue  entre  10  et  l.j  degrés. 

Toutefois,  si  l'on  veut  retarder  le  plus  possible  la 
floraison.  Il  faut  la  laisser  descendre  un  peu  plus  bas, 
de  S  à  12  degrés.  L'essentiel  est  que  la  température 
choisie  soit  régulièrement  maintenue,  sous  peine  de 
voir  les  boutons  pourrir  au  lieu  de  s'ouvrir. 

-Vu  fur  et  à  mesure  qu'on  voit  les  Heurs  d'un  pot  com- 
meneer  à  éclore  on  arrose  davantage  ce  pot.  Liirs(|ue  la 
majeure  partie  des  plantes  (.ommence  à  fleurir,  un  peut 
élever  la  température  et  la  soulanir  autour  de  l.'i  degrés. 

Tous  les  ans,  au  printemps,  sur  des  [liantes  ainsi 
établies,  on  pratique  la  taille  ainsi  que  nous  l'avons 
indiqué  plus  liant.  Los  |ilantes  sont  mises  dehors,  puis 
elTcuillées  au  besoin.  Elles  sont  placées  au  plein  soleil 
etnirosées  le  moins  possible,  l'our  ees  spécimens  déjà 
établis,  comme  pour  des  exemplaires  d'un  an,  le  secret, 
nous  te  répétons,  consiste  à  forcer  les  plantes  au  repos 
en  plein  été. 

11.    1.1  mil  N. 

Vendons  nos  produits  à  rétranjjer 


Aux  adresses  do  négociants  en  fruits  que  nous  avons 
données  dans  le  dernier  numéro  du  Jardin,  comme  inté- 
ressant les  exportateurs  français,  on  peut  joindre  pour 
Berlin  les  noms  suivants: 
M.\l.  LiNOTKDt  et  Sanhf.iii.icii,  Lcip/.igerstrnsse  ^4. 
Nollkmikhg,  Tiiler  don  Limlen  iS  i;i. 
Pntsi:iiKi\,  .'■>clionoliorgor  l"for4V. 
IlUNiiK.  Dorotlieeiisl russe  :^  Markth  IV. 
SniiiLTzE  Soii.NE,  Poslilaiiierstrasso  1. 

Leipzig.  —  Il  a  été  importé  sur  celte  place  en  1899, 
112,i(i('i  quintaux  métriques  de  raisins  de  table.  L'Italie 
avait  fourni  83,914  quintaux  métriques,  l'Autro-llon- 
grie  lO.H'.t'.i  quintaux,  l'Espagne  .s,'.i70  quintaux,  la 
Franco  ."^Ml  quintaux.  Les  raisins  de  vendange  se  chif- 
fraient par2M,.")2i  quintaux. 

L'Halle  toujours  arrivant  bon  premier,  avec  153,012 
quintaux,  la  l''rance  en  seconde  ligne  avec  5*,(KK)  quin- 
taux. 

La  vente  des  raisins  de  lable  se  fait  ici,  surtout  en 
potiles  caisses,  dont  le  poids  tolal  ne  doit  pas  dépas- 
ser 5  Lilos  colis  postal,  les  postaux  de  10  kilos  n'exis- 
tent pas  en  Allemagne!.  Les  raisins  dans  la  caisse  repo- 
sent sur  de  la  ouale,  de  même  pour  les  autres  fruits  qui 
sont  en  outre  séparés  les  uns  des  autres  pour  éviter  les 
frottements  et  les  machures. 

Les  petites  caisses  et  les  petits  paniers  ne  sont  pas 
renvoyés  aux  expéditeurs.  Les  grandes  cais^ses  et  les 
grands  paniers  sont  retournés  au  1/2  tarif  de  la  petite 
vitesse,  ainsi  (|ue  je  l'ai  dit  plus  haut. 

Les  eonilitlons  de  paiement  en  usage  pour  les  fruits 
sur  la  place,  soni  : 

à  ItO  jours  avec  1  ou  2  0/0  d'escomplo 
à  (H)  jours  sans  escompte 
à  '.«)  jours  par  faveur. 

Miirchands  en  gros: 

.\l\l.  lliiio  Vkttkiu.kin,  Liebigslrasse. 
Km  IL  .ViiNOLii,  Turiicstrnsso. 

I''|IAN^    Kl  IIS  — 

JuLiis  KcsoLii.  Lepiaystrasse. 

(^AiiL  Vk.itkhlkin,  Ciillinriiieiiitrnsso. 

John  .SciiELi.oNii.  (lommissionimire  miv  llalli'.^ 


LE    JAllDIN 


l.Vj 


On  pourrait  aussi  faire  des  oITres  à  MM.  Hœliiiiin 
Atliilpli.  IVlerstr.  LAS  ot  à  M.  J.-C.-T.  Tlichmnim,  n^eiit 
eominenial,  Ilufuliohlstr.,  SU  à  Leip/ig;  ces  deux  négo- 
ciants s'occupent  (It>  vendre  à  la  commission  toutes 
sortes  (le  friiils,  li'';,'nmes  et  produits  coloniaux. 

Francfort-sur-Mein.  —  Aucune  statistique  nodonno 
encore  ici  le  relevé  dos  importations  do  (ruils,  il  en  est 
du  reste  de  mémo  pour  la  plupart  des  villes  qui  n'ont 
|)as  d'octrois. 

Les  importations  do  fruits  se  font  ici  surtout  do 
France,  cepeiuianl  les  raisins  arrivent  on  partie  de  l'Italie. 
Les  emballages  qu'on  a  coutume  do  voir  sur  la  place 
sont  des  corhoillos  de  10  kilogrammes.  Elles  ne  sont 
pas  rotournoes  aux  expéditeurs  et  on  ne  les  facture  pas 
à  part. 

Les  fruits  frais  se  paient  8  jours  a[)rés  la  livraison. 
Les  autres  à  CiO  jours. 

\'oici  les    i)rincipales  maisons   faisant  la  vente  des 
fruits. 
MM.  C  St;iiEi>Ei.F.u,  .'!,  Hossiiinrkt. 
(îrinisT,  Hmieiis,  4  Opornpialz. 
]•'.  HiiAUULiicEn,  7i)  Grosso  Esclienlieinislrasse. 
MiLAi.N,  t>-0  nieindcnstrasse. 
'I'lsiv  et  P.tiisr,  t.!  Illllelweg. 
A.  lloLii,  i  Kalbuchustrasso. 
!•'.  KiuciiGAssNEii,  li»  Kiiiserstrasso. 
IlUDKi  otl''uNK,  tiô  Kaisorslrasse. 
Anton  Rei;k  (en  gmsi  .MarUtlinlle. 
Ant.  IsntciioAssNHF»,  5  Hackeiilieimor  Laiulstrasso. 
El..  May,  iitt  Grosso  lioclienlieimeistrasso. 
K.  Imghoff,  4il  L'iiterlimlc-n. 

BIBLIOGRAPHIE 

Les  Roses  cultivées  à  l'Hay  en  1902,  [lar  .\I.  t'iraveroaiix, 
in-.S.  i'M  \i.  avec  ai(uarolles  et  dessins  de  S.  Hugard. 

I^a  Hosoraio  do  l'Hay  est  un  véritable  monument  élevé  à  la 
plus  grande  gloire  des  Roses.  11  est  à  la  culture  do  la  Reine 
des  llcurs  ce  <|ue  l'ouvrage  de  Redouté  a  été  à  son  illustra- 
tion scéni)graplnquo. 

M.  Graveroau.x  est  l'amateur  passionné,  il  a  la  foi,  partout 
il  est  capable  do  faire  dos  miracles.  Et  n'en  est-ce  pas  un 
que  d'avoir  réuni  en  quebiues  années  celle  merveilleuse  col- 
lection ipi'iin  no  saurait  trouver  nulle  part  ailleurs  .'  Anu  de.s 
Roses  do  longue  date  — au  point  de  vue  botanique  surtout  — 
j'adresse  à  M.  Gravcreaux  mes  plus  sincères  félicitations. 

Les  Roses  cultivées  à  l'Hay  forment  à  prnproment  parler 
doux  collections  :  une  botanique  et  une  autie  tioiticole. 

La  collection  botanii|uo  e.st  de  tous  points  renuir(|iiablr. 
Les  espèces  classées  d'après  .M.  Crépin,  le  distingué  rkmlo- 
loguo  de  Brownes.  y  sont  nombreuses  et  variées.  Pour  en 
donner  une  idée  prenons  au  hasard  le  Itosa  mnscliata.  .Vous 
v  trouvons  le  type  avec  huit  sous-espèces  ou  variétés  et 
lieux  liybriiles.  Des  raretés  comme  les  llosti  Soulicaïut.  tun- 
qiiintnsis,  \\'iit.\(}iiia)ia,gitjiinli'(i,oU:.s,'y  rencontrent  à  chaque 
pas.  I-.e  groupe  des  Cuninas  ne  comprend  pas  moins  de 
35.J  représentants.  Ce  chiffre  dispense  de  tous  détails.  C'est 
à  l'Hay  que  le  botaniste,  désireux  de  s'orienter  dans  les 
dédales  de  la  I^liodologie,  devra  aller  exercer  son  labeur 
d'observation. 

La  collection  horticole  —  celle  qui  parle  le  plus  aux  yeux 
—  se  chiflre  par  V,6S!)  variétés! 

Les  Rosiers  sarmenteux  forment  une  culture  spéciale,  ((ni 
ne  conqite  pas  seulement  des  rosiers  cultivés  à  fleurs  diui- 
bles.  mais  encore  les  plus  beaux  Rosiers  sauvages  à  llcurs 
simples,  que  l'amateur  connueiico  à  apprécier.  Il  n'y  en  a  pn.s 
moins  de  7S1  variétés.  (^  e:st  dans  cette  collection  cpio  nous 
sommes  heureux  do  rencontrer  les  curieu.v  hybrides  dr 
H.  rubit/iiios,!,  et  f.oid  l'onzanco.  variant  comme  coloris  du 
rose  foncé  au  blanc  teinté  de  rose,  en  passant  parle  fauve  cl 
le  jaune  luivré. 

L'n  jardin  d'essai  renferme  des  Rosiers  parcheminés  et 
dont  l'article  est  encore  à  faire.  Les  Roses  à  parfum  com- 
posent  une  collection  aulhentiiiue  do  variétés  cultivées  en 


Uiilgarie,  dos  espèces  de  l'Asie  .Mineure,  do  Chypre.  d'Al- 
gérie, sont  l'objet  des  souis  parlii;uliors  de  .\f.  Gravereaiix. 
(•'ailleurs  ci's  essais  n'cud  pas  été  perdus  puiscpie  la  /{ose  à 
)>iirfui,i  il,-  Vllaii  a  di''j)i  fait  son  apparition.  i-.''snllat  d'h\bri- 
datioMs  nndliph>s  et  de  sélections  intelligentes.  Notons  qu'un 
collecleur  d'essai  a  élé  adjoint  à  celle  ccdloclion.  L'idée  est 
heureuse  et  niéiito  d'ciro  applaudie. 

El  coinmo  M.  Giavoreaux  ne  fait  pas  les  choses  à  demi,  il 
a  dresse'  une  lolleitlion  do  fruits  do  Rosiers  conservés  dans  le 
l'ormol;  ilaréuni  un  herbier  d'environ  ."(.Oud  échaidiMons,  où 
l'on  renionire  les  types  de  Déséglise,  de  IJoreau,de  l'uget,  do 
Chaberl,  do  .Schenlz.  do  CosloeU'ons.  etc.  N'oublions  pas  la 
lilbliolhèque,  d'ailleurs  fort  bien  conq)oséo.  Citons  au  hasard 
les  ouvrages  de  Cn'pin,  de  Desétrlise,  l'/i.v.vcii  de  Denuiira,  le 
De  /(osa  de  Hernuuui.  lo  ra'.tilni/Ke  de  l'révost.  la  Monoi/ra- 
//Ai'.'deDo  i'ronvillo.  rv?nujnc/-a(iO)i  de  Rau.  les  /^«.sf.v  de  Re- 
douté et  l'hory  et  it  cc'ité  des  ouvrages  de  la  Rodhologio,  les 
humbles  Xolrs  do  votre  serviteur. 

.Si  nous  aj.]utonsquo  la  R<iseraie  csl  adnurabloraenl tracée, 
quo  tout  y  a  été  disposé  pour  le  plus  grand  plaisir  des  veux, 
que  le  livre  lui-môme  est  bien  présenti'',  illustn''  par  mon  and 
S.  Iln;:ard,  quo  l'avanl-propos  est  signé  André  'l'heuriel.  de 
l'AciidiMuie  française,  et  (ju'il  est  précédé  d'une  lettre  pleine 
(ICsprit  (le  .M.  le  sénateur  Viger.  nous  n'avons  plus  rien  à  taire 
(ju'a  adresser  à  nouveau  nos  félicitations  à  l'heureiix  ••réa- 
teur  do  la  Roseiaio  de  l'Hay  et  h  l'engager  vivomeni  à  persé- 
vérer dans  son  ojuvre  aussi  utile  (pi'agréable 

1'.  Hauiot. 

Notes  sur  <'  l'Ornementation  des  Jardins...  par.M.  Albert  .\lau- 
mené.  1  brocli.  de  ôi  [lages.  avec  imo  [il.  hors  texte  et  11  fig. 
Nos  lecteurs  connaissent  tous  les  nombreux   ouvrages  et 
publications  de  mon  collègue  au  Jardin,  M.  .Mauniené. 

Aimant  les  sujets  iiratic|ues,  les  traitant  toujours  avec  une 
note  personnelle  et  une  compétence  très  appréciée  des 
connaisseurs.  M.  Maumené  séduit  par  son  style  particulier, 
cjui  sait  charmer  en  interprétant  la  nature. 

La  question  qu'il  vient  d'étudier,  cette  fois,  a  di'jà  élé  traitée 
par  lui  avec  autorité  en  is'.is,  au  Congrès  d'horticulture  de 
Paris,  mais  plus  succinteinont  ([u'aujourd'hui,  dans  un  mé- 
moire qu'il  développe  en  l'accompagnant  d'intéressantes 
figures.  Ce  sont  dos  notes,  dit-il,  pour  bien  indiquer  qu'il  no 
traite  pas  encore  à  fond,  avec  toute  l'ampleur  que  le  sujet 
comporte,  cette  intéressante  partie  de  l'ornementation  des 
jardins. 

Mon  jardin!  Quel  trésor  cher  à  bien  des  personnes,  considéré 
soit  au  point  do  vue  du  charme,  ou  du  repos  ou  du  travail 
au  contraire  ([u'il  leur  procure! 

Uuelles  satisfactions  il  donne  pondant  toute  la  vie,  aux 
enfants  insouciants  d'abord,  aux  honunes  amis  de  la  nature 
ensuite,  enlin  aux  vieillards  dont  il  csl  la  tlernièro  jouissance  ! 
Uuel  sont  les  doux  éléments  d  un  jardin  ■'  Sa  création  et  son 
ornemontation.  Ces  éléments  sont  aussi  importants  l'un  que 
l'autre  et  forment  réunis  une  des  branches  les  plus  importantes 
do  l'horlicullure. 

La  création  est  un  art,  celui  des  architectes  paysagistes, 
art  fort  séduisant,  poussé  très  loin  à  notre  époipie  et  deman- 
dant de  longues  études  préparatoires;  mais  l'ornementation 
est  un  art  aussi,  poul-ètre  plus  accessible,  en  ce  sons  ipie  les 
éludes  préparatoires  nécessaires  à  un  créateur  de  jardin 
paraissent  rora placer  l'ornemaniste  par  des  sentiments  artis- 
tiques innés  chez  certaines  personnes,  spontanés  dans  la 
nature,  à  l'exclusion  de  parterres  ou  de  massifs  pri.'sque  tou- 
jours ii'uvrede  convcidion,  se  développant  facilement  par  les 
voyages  et   les  conqjaraisons   do  jardins  déjà  ornés. 

Ce  sujet,  rornenientation  des  jardins,  me  parait  l'un  des 
plus  séduisants  à  traiter. 

Dans  ces  notes,  i|ui  n'ont  pas  la  prétention  de  viser  à  un 
ouvrage  complet,  M.  Maumené,  dans  un  intérêt  général, 
cherche  et  réussit  à  classer  en  trois  parties  tout  ce  qui  a  trait 
à  l'orneuM'utation  des  jardins  : 

La  premières  partie  est  consacrée  au  Slylt-  iiiltnrcsijiie, 
c'est-à-dire  au  groupement  et  à  la  disposition  des  végétaux 
suivant  leur  distribution. 

La  soconilo  conqircnd  sous  le  titro  La  Mosaiculture.  tout  ce 
qui  a  trait  à  la  disposition  des  végétaux  dans  les  jardins  en 
dessins  géométri<iues,  (ju  il  s'agisse  de  corbeilles,  do  plates- 
bandes  ou  do  bordures  : 


liM) 


Ï.V.   JARDIN 


C'est  \'anli|)odoiio  l'ornonientation  nalurclloou  piUort's<|uo 
éludiéo  dans  lu  proiiiiére  partie;  c  est  à  proprement  parler, 
une  ornemenlulion  do  convention. 

Enlin  dans  une  troisii-nie  partie,  dont  lo  titre,  Ornemenla- 
lion  florale,  manque  un  peu  do  pn-rision  et  auquel  je  serais 
tonte  de  substituer  celui  «le  Or»i.-i<i<-iiM(iori  j i m/. /i/ùv.  l'auteur 
étudie  l'ornomeiilalion  simple,  pratii|ueo  dans  la  plupart  des 
jardins,  c'esl-ii-ilirc.  un  mode  do  pruc.-der  intermédiaire,  entre 
l'ornomentalion  naturollo  ou  pitloresijuo,  et  l'ornemenlation 
convenlicinnollo  de  la  mosaïque. 

Dans  L-elto  ornenicnlation  mi.\le,  si  je  puis  m'exprimer 
ainsi,  les  corbeilles,  pintes-bandes  et  bordures  exislenl.  mais 
no  sont  pas  disposéi^s  en  dessins  géométriques. 

Los  plantes  sont  établies  et  placées  dans  les  jardins  sans 
disposition  régulière  et  les  ellels  décoratifs  sont  produits, 
lant.M  par  des  ilispositions  de  plantes  d'un  coloris  unique  ou 
de  coloris  alternés,  lunlét  par  des  opiiosdions  entre  des 
plantes  basses  et  dos  vét'élau.x  i\  ti^'es  éloveo.s. 

Celte  élude  Ar  lornemenlalion  des  jarilins  faite  sans  aucun 
parti  pris,  cl  avec  l'uniciuo  désir  par  son  auteur  de  rensei^'ner 
ses  lecteurs  sur  les  diverses  manières  d'orner  leur  jardin, 
portera  certainement  ses  fruits. 

Los  lecteurs  do  M.  .Muumcné  classeront  eux  aussi  dans 
leur  esprit  les  divers  modes  d'ornementation  ;  ils  se  rendront 
compte  i|u'il  n'y  a  pas  nécessité  de  choisir  entre  les  modes. 
l'un  ou  l'autre,  à  l'exclusion  dos  autres. 

Sans  doute,  comme  le  «lit  un  commun  proverbe,  tous  les 
Roùts  sont  dans  la  nature,  mais  on  peut  allimorqu'en  suivant 
son  (joùt  do  préférence,  l'amnlour  de  jardin,  peut  appliquer 
utilement  les  trois  modes  d'ornemenlalidn,  suiv.Tnt  la  classdi- 
cation  de  .\l.  .Maumené,  sans  ((u'uneniesaïque,  par  exemple, 
jure  dans  un  jnrilin  cultivé  suivant  le  style  pittoresque. 

Co  qu'il  faut  discerner,  c'est  la  place  i|ui  convient  dans  un 
parc  ou  dans  un  jardin  a  chaque  exemple  d'ornemcnlation; 
Et  mal^'ré  la  tentation  qui  me  tciurmente  de  préconiser  ici 
l'ornementation  pilloresquo,  je  dirai  à  mes  lecteurs  :  tous 
los  modes  d'ornementation  pratiqués  avec  Roùl  peuvent 
donner  d'excellents  résultats;  l'association  et  l'emploi  simul- 
tané do  ces  trois  meules  dans  lo  môme  jardin  peu\  eut  être 
utilement  pratiqués,  à  In  condition  do  mén.igeriles  transitions 
et  de  ne  pas  brutalement  placer,  ci'ile  ii  cc'de.  dos  cxcnq)les  île 
ces  modes  d'ornementation  qui  jureraient  de  leur  voisinajre. 
Quant  los  anuitours  auront  étudié,  essayé,  comparé,  ils 
arriveront  peut-être  à  apprécier  comme  moi.  i|ue  c'est  lo  modo 
d'ornementation  piltorosipie  iiui  est  lo  plus  séduisant,  sans 
imiter  servilement  la  nature,  sauf  pour  les  scènes  spontanées 
de  (dantes  montaj.oiardes. 

Tour  ces  scènes,  formons  sur  les  pelouses  de  ces  lapis 
d'une  mémo  plante,  comme  dame  l'Iore  sait  on  composer  dans 
les  montagnes,  îles  lapis  d'azur  de  (ii-nlhina  (icaulit,  dos 
lapis  roses  de  Primula  farinosa,  enlin  des  tapis  blancs  et 
odorants  do  timirri.sses  /loelicus. 

.NMis  en  dehors  de  ces  scènes  spontanées,  no  laistms  pas 
de  naturalisme  à  outramo,  interprétons  un  peu  dame  nature, 
apprenons  a  grouper  les  plantes  naturellement,  sans  doute, 
mais  en  multipliant  autour  d'elles  les  doux  éléments  les  plus 
précieux,  pour  les  mettre  on  valeur  c'ost-à-dire  Tenu  et  les 
rochers. 

Nous  obtiendrons  ainsi  des  effols  décoratifs  adudraliles, 
je  dirai  Budncieusemenl  plus  beaux  que  naturels;  el  ce  ipieje 
préfère  dans  la  <lerniôre  publication  de  M.  .Maumené  c'est 
qu'elle  Bugmonlora,  je  crois,  sensiblement  le  nombre  des  amis 
de  grand  art  dans  la  décoration  des  jardins. 

(i.  \l a<;ne. 


Alpen-Flora  fur  Touristen  und  Pflanienfreunde,  tel  est  le  litre 
d'une  nouvelle  publication  du  II  Jul.  Hc^llniann.  Ivlle est  ven- 
due en  livraisons  avec  plusieurs  planches  à  raipiarello  dues 
au  pinceau  do  M.  Hermann  l'rier.  La  dernière  livraison  est 
très  intéressante,  spécialement  pour  les  connaisseurs.  Cet 
ouvrage  est  publié  a  Stuttgart,  Verlag  fur  Nalurkunden. 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 


La  vente  des  Heurs  est  très  calme;  beaucoup  de  marchan- 
dises invendues. 
Nous  avons  relevé,  le  li  mai  los  cours  suivants  : 
Roses  extra  1"  choix  valent  :  Marcclinl  Sicl.  de  1  fr.  à  2  Ir.  50; 
Piiul  -NVi/roii  do  l  il  s  fr.  ;   Ctijilaiit  Clirisl;/.  do   1  fr.  à  tî  Ir.  ; 
La  France,  de  2   fr.  à  0   Ir.;   L'irich  Brunncr,  do  2  à  .")  Ir. ; 

.  Prcsidenl  Carnot.  do  2  fr.  ."Mj  à  S  fr.  ;  Niplictos,  de  2  fr.  50  à  «j  fr.  ; 
Caroline  Tesloul  de  1  fr.  25  à  8  fr. ;  Général  Jacqueminot  do 

'1  fr.  25  à  'l  fr.  Sinnenir  de  la  Malmaisnn  de  1  fr.  25  à  i  fr.  la 
douzaine.  Les  Œillets  de  choix  valent  di'  ô  fr.  IJU  à  1  fr.  ; 
Colosse,  de  ;i  Ir.  a  >  Ir.  la  douzaine.  I,  Oranger  vaut  au  détail 
1  fr. ;  le  cent  do  boulons,  la  Giroflée  i/miranlaine,  de 
0  fr.  15  à  0  fr.  251a  botte.  La  Violette  de  Paris  en  moyen  botle- 

■  lage  de  22  fr. ;  le  cent;  lo  boulot.  0  fr.  Oo  à  i  fr.  la  pièce;  lo 
polit  bouquet,  12  fr,  le  cent.  Le  Muguet  de  serre  ii  fr.  .50  à 
0  fr.  75  la  boite;  de  plein  air  do  0  fr.  iO  à  0  fr.  75  la  grosse 
botte.  Les  Llllum  Hurrisii  valent  de  r,  fr.  à  7  fr.  ;  rubrum.  de 
(i  fr.  la  douzaine.  Le  Lllasen  gerbe  vaut  4  à  7  fr.,  sur  courtes 
liges,  de  2  à  .'I  fr.  la  botte.  Les  Pivoines  do  1  fr.  25  à  2  fr.  la 
botte  de  5  douzaines. 

Los  prix  des  fruits  de  serre  sont  toujours  assez  soutenus. 
Les  envois  du  miili,  do  l'raisos  ot  de  Cerises  sont  en  raison 
du  mauvais  temps.  beaucou|>  moins  importants,  mais  par 
suite  de  l'abondance  dos  récoltes,  il  faut  s'attendre  à  des 
arrivages  assez  torts,  à  l'exception  des  Abriiots  en  prove- 
nance de  la  Vallée  du  Rhi'me  dont  la  récolte  s'annom-o  comme 
peu  importante.  Les  cours  des  Fraises  ol  des  Cerises  sont 
satisfaisants. 

Les  prix  pratiqués  le  14  mai  sont  les  suivants  : 
Raisins  de  serre  noirs  de  Ci  à  S  fr.  lo  kilo,  Fraises  de  sorre  de 
0  fr.  75  a  2  fr.  5o  la  caisse  ;  en  provenance  d  llyeros  de  2  à  'I  fr.  50 
la  corlielllo;  do  Carpontras  do  I  Ir.  to  à  .'  fr.  2i)  le  kilog. 
Pèches  do  serre  deO  fr.  50  k  T,  fr.,  pièce.  M«lons  de  2  à  121r. 
pièce. 

Los  Haricots  verts  d'.Mgérie  arrivent  en  plus  grande  abon- 
dance, on  les  vend  assez  facilemenl,  mais  il  des  prix  peu 
soutenus.  Les  ( '.houx-fleurs  d'Angers  sont  peu  abondants  et 
par  conséquent  de  vente  facile.  Les  Pois  verls  du  .Midi  ne 
sont,  en  général,  pas  très  beaux  ;  los  envois  du  Lol-el-(iaronne 
prendront  d'ici  peu  do  l'importance.  Les  arrivages  d'.Vsperges 
sont  -lioaucKup  moins  importants,  malgré  cela  los  prix  ont 
été  nullement  iniluencés.  d'où  vente  sensiblement  plus 
active.  La  Pomme  de  terre  d'Algérie  est  de  vente  assez  facile 
&  la  condition  qu'elle  soit  inlucle;  les  envois  d'I^spagne  et 
de  Harbeidane  sont  de  plus  en  plus  importants;  celle  des 
environs  de  Paris  commençant  il  arriver,  il  faut  s'attendre  ii 
une  baisse  assez  accentuée  des  coui>. 

Artichauts  de  s  ii  15  fr.  le  cent.  Asperges  doOfr.  .50  à*  fr. 
la  ImiIIi'.  Carottes  nouvelles  de  4o  a  i<o  li.  les  100  bottes. 
Choux-fleurs  de  15  a  .5<i  fr.  Oseille  d<>  '20  a  .'10  fr.  les  liKl  kilos. 
Salades  du  erses  de  .1  a  12  Ir.  le  ceid  Pommes  de  terre 
«oi(rc//c.s  de  2V  il  :J2  Ir.  les  100  kilos.  \      H. 


I_A    -rEI\/IF=ERAT"UFRE 

Les  indications  ci-dessous  sont  relevées  à  Paris,  nu  (hermomctre  centigrade. 


M,n 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

il         . 

12" 
1.3" 

14° 

1 

:.-  II.  il    i   II.  Mi.itin. 
8  h.  il  11  h.      — 
'  Midi 

II 

11° 

10" 

0° 
10° 
11° 
11° 

6° 
10° 
11° 
11° 

.5" 
11" 
11° 
12» 

t." 
10° 
11" 
12° 

1>" 
8° 

3" 

10° 

7° 

9» 

:t° 

8" 
7° 
7° 

■1 

.s» 
K° 

.  1 
-,. 

•.»° 
t»° 

('.' 
.S" 
10° 

11° 

1C° 
12" 
12° 

.S" 

7° 
10° 
10° 

0' 
C." 

Il" 

11° 

:  ^  h.  soir 

Lib*»  (t  Imp"  MMlk'>lti    ê4*'»,  fti«  A*  OrcntlU    —  r«Bii 


N°  367 


LE   JAllDI.N 


5  Juin  1902 


CHRONIQUE 


Oiivionl  (11'  trouver  un  nouveau  dt''l)i>ui'lii''  aux  [cuillcs 
(le  TaNai'.  Jusqu'ici  elles  s'en  allaient  ini-vilahlcmcnt  en 
futnoe,  dorénavant  elles  s'iivanouiront  (encore  de  inùme, 
mais  d'une  autre  mani('ro.  Les  ci'ites  de  Tabac,  (|ue  la 
IWpie  a  la  d(''|ilor,ilile  manie  d'introduire  dans  les 
paquets  (|u'elle  vend  fort  (lier,  sous  le  prtHe.xte  que  les 
fuineiiis  les  recherchent,  on  a,  à  plusieurs  reprises, 
tonte  do  les  utiliser  en  les  faisant  entrer  dans  la  pàlo  do 
papier.  Les  résultats  avaient  toujours  été  défectueux, 
parcequo  le  traitement  chimique  compromettait  Iroj! 
profondément  la  solidité  des  (ihres.Mais  il  parait  que 
de  nouveaux  essais  ont  permis  de  sup](rimer  les  mani- 
pulations chimiques  et  que  le  prolilèmo  est  résolu.  11 
suflit  d'i'puiser  les  côtes  de  Tabac  pondant  deux  jours 
au  maximum  par  de  l'eau  froide  qui  enlève  les  matiijres 
gommoiisos  et  mucilagineuses,  la  nicotine,  les  produits 
odorants  et  les  sels.  Un  les  fait  ensuite  bouillir  sous 
pression  pour  séparer  les  libres  (|ui,  dans  ces  condi- 
tions, conserveraient  leur  ténacité  primitive  et  leur 
élasticité,  donnant  un  excellent  produit  pour  la  fabrica- 
tion du  papier.  Mais  que  vont  devenir  les  fumeurs  sans 
leurs  bonnes  bûchettes'.'  Toutes  les  illusions  s'en  vont 
et  ne  nous  menace-l-on  pas  de  nous  livrer  bientôt  un 
tabac  hygiénique  sans  nicotine,  succédané  de  la  feuille 
do  choux  et  du  foin  qu'on  fumait  jadis,  au  collège, 
quand  le  pion  tournait  le  dos! 

•  * 

J'entendais,  ces  jours  derniers,  des  coureurs  de  coui's 
—  c'est  le  nom  qu'il  faut  donner  à  dos  gens,  nomlireux 
à  Paris,  qui  ont  la  douce  manie  d'assister  à  tous  les 
cours  publics,  qu'il  s'agisse  de  mandchoux,  de  bota- 
nique ou  de  toute  autre  malièro—  se  plaignant  vivement 
de  ce  que  certains  professeurs  avaient  le  toupet  de  pro- 
fesser à  8  h.  1/2  où  à  9  heures  du  matin.  Que  diraient-ils 
donc,  les  pauvres,  s'ils  savaient  que  Thouin  faisait 
son  cours  à  6  heures  du  matin,  les  lundi,  mercredi,  ven- 
dredi et  samedi  do  chaque  semaine.  11  est  vrai  que  ceci 
«se  passait  dans  des  temps  très  anciens  ))  :  c'élaitl'an  XI 
de  la  Ri'publique  une  et  indivisible.  Le  cours  que  pro- 
fessait Thouin  avait  pour  sujet  :  /a  culliire  et  la  naliira- 
lisiilioii  des  végétaux  et  rai/ (/ers,  et  avait  lieu  dans  une 
des  orangeries  du  Muséum;  et  il  commençait  le  27  ther- 
midor, autrement  dit,  d'après  le  calendrier  que  j'ai  sous 
les  yeux,  le  14  août.  On  n'allait  pas  à  la  mer,  en  l'an  XI  ; 
aussi  serais-je  curieux  do  voir  le  nombre  d'auditeurs 
qui  suivraient  un  cours  fait  au  moisd'aoiit. 

Ce  n'est  pas  seulement  l'heure  et  la  date  qui  sont 
intéressantes,  mais  le  sujet  même  du  cours,  qui  montre 
que  dans  les  première  années  du  siècle  qui  vient  de 
(inir,  on  se  préoccupait  déj;i  de  la  culture  des  végétaux 
exotiques.  On  parlait  moins  do  colonie,  et  de  choses 
coloniales  sans  le  moindre  doute,  mais  on  ne  s'en  occu- 
pait pas  moins  sérieusement. 

A  la  même  époque,  l'an  XII,  le  citoyen  Jussieu  — 
avant  1789  et  après  la  Révolution,  M.  de  Jussieu  — 
donnait  rendez-vous  à  ses  élèves,  pour  l'herborisation 
nu  Bois  de  Boulogne,  à  8  heures  très  précises  du  matin 
«  près  la  maison  de  la  Muette,  au  bout  de  la  grande  rue 
de  Passy,  »  et  il  n'y  avait  pas  de  tramways. 

•  • 

Si  les  temps  pluvieux  et  froids  continuent,  les  légumes 
verts  auront  été  un  mythe  en  l'an  1002.  Ce  sera  le  cas 
des  petits  pois  qu'(m  devrait  récolter  à  profusion  et  qni 
.s'obstinent  a  rester  rares  :  ces  excellents  petits  pois  que 
les  Romains  jetaient  à  leurs  chevaux  et  que  l'antiquité 


a  méconnus.  Sous  Louis  XIV  seulement,  on  commen(,a 
à  leur  rendre  justice  et,  comme  le  disait  le  spirituel 
Charles  Monseict,  c'est  à  ce  moment  r|u'  «  ils  brillent, 
ils  s'épanouissent  aux  rayons  du  Roi-Soleil.  »  M""  de 
Maintenon  pouvait  écrire  en  iOyCi  :  «  Le  chapitre  des 
pois  dure  toujours;  l'impatience  d'en  manger,  le  plaisir 
d'en  avoir  mangé  et  la  joie  d'en  manger  encore,  sont 
les  trois  points  que  nos  princes  traitent  depuis  quatre 
jours.  Il  y  a  des  dames  (|ui,  ajirès  avoir  soupe  chez  le 
Roi,  trouvent  des  pois  chez  elles  pour  manger  avant  de 
se  coucher,  au  risque  d'une  indigestion.  C'est  une 
mode,  une  fureur...  n 

*  * 
Pourquoi  no  parlerions-nous  pas  de  Barnum'.'Barnum 
agriculteur,  ne  laissera  pas  que  d'exciter  l'étonnement 
et  la  surprise;  et  pourtant  rien  de  plus  vrai.  Voici  ce 
qu'on  lit  dans  ses  mémoires  adaptés  par  Jehan  Soudan 
i(  Une  fois  je  m'improvisai  montreur  do  [>icl<-pockets 
pour  do  l'argent,  au  bénélice  de  notre  exposition  de  la 
Société  d'agriculture  du  Connocticut  dont  j'étais  prési- 
dent. Un  voleur  fut  pincé  sur  le  fait  dans  les  jardins. 
Arrêté,  bien  garrotté  sur  une  chaiso,  j'ordonnai  de  le 
placer  dans  la  salle  des  fruits.  Le  public  venu  pour 
admirer  poires, pèches  et  melons,  fut  admis  a  interviewer 
le  malfaiteur,  moyennant  vingt-cinq  sous  d'entrée.  »  Le 
célèbre  a iiiusefir  des  peuples,  ajoute  (C  nous  eûmes  une 
belle  recette  qui  grossit  le  fonds  de  réserves  de  la 
Société  ».  Que  dites  vous  du  procédé?  Il  n'est  pas  banal. 
Nous  le  recommandons  vivement  aux  Commissions 
d'exposition,  le  jour  où  les  tourniquets  ne  fonclionnent 
pas  assez.  On  trouverait  bien  un  picU-iJOcket  par 
dévouement,  un  cornpère  pour  se  faire  voler  tt  un  aulie 
pour  arrêter  le  voleur.  Un  tous  cas  on  peut  tenter  un 
essai  loyal;  ze  n'est  pas  bien  compromettant  et  il  n'y 
aura  pas  de  passage  à  tabac. 

Les  faits  les  plus  insignifiants  en  apparence,  ontsou- 
vent  leur  importance.  C'est  ainsi  que  la  direction  que 
prennent  dans  le  sol,  les  racines  de  la  vigne  agit  plu.-^ 
ou  moins  favorablement  sur  la  vitalité  cl  sur  la  pro- 
duction des  cépages.  Cette  direction,  d'après  les 
recherches  récentes  de  M.  Guillon,  est  très  variable  avec 
les  races;  el'e  est  plus  ou  moins  oblique.  Plus  les 
racines  s'enfoncent  dans  le  sol,  en  se  rapprochant  do  la 
verticale,  plus  elles  pénètrent  proff'ndément  cl  parsuilo 
moins  elles  craignent  l'humidité.  C'est  l'inverse  qui  a 
lieu  avec  les  cépages  ;i  racines  traçantes  s(!  tenant  plus 
près  de  la  surface  du  sol.  Si  les  racines  sont  peu  obli- 
ques il  faut  enfouir  les  engrais  profondément  au  pied 
des  ceps.  M.  Guillon  a  fait  les  remarques  suivantes 
relatives  à  un  certain  nombre  de  plantes  fréquemment 
cultivées  dans  le  Sud-Ouest  do  la  France.  L'angle  de 
géotropisme  (angle  d'inclinaison  des  racines)  est 
d'environ  20  degrés  dans  le  liiipeslris  du  Lot;  il  est  de 

25  à  35  dans  le  Berlandieri,  de  75  àtO  dans  le  Riparia. 

« 
»  » 

Lu  dans  un  roman  qui  a  fait  beaucoup  de  bruit  ces 
mois  derniers  «  nous  glisserons  parmi  les  Salsolas,  les 
Cactus  des  allées  désertes  «.Cela  se  passe,  à  l'époque 
de  la  Rome  impériale,  avant  la  découverte  do  l'Amèii- 
que  et  des  Cactus.  L'auteur  nous  montre  ensuite  «  une 
rangée  do  balustres  dans  le  marbre  desquels  s'incius- 
tent  d'humbles  physionomies  de  petits  Dieux,  absolu- 
ment recouverts  de  Cobœa  ».  Et  le  Cobœa  est  encoro 
américain.  Nous  pourrions  encore  citer  la  présence 
dans  l'Inde  — dans  les  pages  d'un  roman,  il  est  vrai  — de 
Paulownias  géants,  do  Tournesols  de  pourpre  et  d'or,  de 
Verveines  et  de  minuscules  Anthuriums  au  pistil  d'or. 

P.  II.VIUOT. 


ir.5 


LE   JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Distinctions  honorifiques.  —  Palmks  ahaukmivces. 
—  A  l'occasion  de  rii.xposilion  d'IIorlicullure  notre 
excellenl  oollalioraleur  M.  Gilmult,  le  ilislingiiO  biblio- 
Ihécairedo  la  Soci«Hé  Nationale  d'IIorlicullure  a  reçu, 
des  mains  du  Ministre  de  l'Agriculture,  les  l'aimes  aca- 
démiques. Jamais  distinction  ne  fut  mieux  méritée. 
M.  Marionnet  du  comité  des  15eaux-Arls  do  la  Suciélé 
Nationale  d'horticulture  les  a  reçues  également. 

Mkuitk  Aguiiule.  —  A  l'ncciision  du  ci'iu-iiurs  jicnéral 
agricole  de  riixiiositiun  d'horticulture  de  Paris  et  de 
risxposition  d'iiorliculturc  de  Lyon,  les  décorations 
suivantes  ont  été  cli-cernées  : 

Officiers  :  MM.  Jean  Beurior  et  Antoine  Rivoire, 
liorticulleurs. 

riievaliers. •'WSl.  Pierre  Martre,  constructeur  do  chauf- 
fages à  Paris;  Chenu,  horticulteur  à  Paris;  C.ogneau, 
jardinier  à  Draveil  (Seinc-et-Oiso  ;  h'.villot  'Gustave- 
Maurice),  chef  de  culture  au  Valil'Aulnay  (Seine  : 
Tillier  (Louis-I'rançois-I''erdinand:,  i)uliliciste  et  confé- 
rencier horticole,  professeur  d'arlioriculluro  de  la  ville 
de  Paris  :  pépiniériste  à  Saint-Cyr-au-Mont-d'Or  ;  Joseph 
Combct,  ancien  horticulteur;  Hariet,  architecte  paysa- 
giste a  lîcully,  et  Darvieux,  pépiniériste  à  Villeurbanne. 

Association  de  l'ordre  National  du  Mérite  agri- 
cole. —  l'ne  réunion  <les  membres  de  l'Associalion  do 
l'onlre  National  du  Mérite  Agricole  aura  lieu  a  Nevers, 
le  jeudi  .'ijuin,  à  l'occasion  du  Concours  régional  agri- 
cole; des  affiches  indiqueront  l'heure  et  le  lieu  de  la 
réunion. 

Les  personnes  désireuses  do  soumettre  des  questions 
à  la  discussion  scml  priées  d'en  infornierdès  maintenant 
le  Secrétaire  gi-néral,  Cd,  boulevard  liarbès  à  Paris. 

Exposition  de  la  Société  Royale  d'Horticulturj 

et  d'Agriculture  d'Anvers.  —  La  Société  Royalo 
d'Horticulture  d'Anvers,  tiendra,  du  8  au  10  novem- 
bre 1002,  sa  17.V  exposition.  Un  concours  spécial  de 
Qirysanthcmes  fait  parti  du  programme. 

■VI'  Congrès  des  Rosiéristes  Français.  —  Le 
Cl'  Congrc>  de  la  Sociélc-  fram.-.iise  des  lUisiéri>lcs,  s'est 
tenu  .1  Marseille,  le  lf>  mai,  sous  le  patronage  et  avec 
le  bienveillant  concours  de  la  Société  d'horticulture  et 
de  botanique  des  Houehesdu-Hlicino  qui  avait,  n  cetlo 
Occasion,  organisé  une  trç->  jolio  Expositiim,  sur  lo 
cours  du  Chapitre. 

Le  r.ongros  s'ouvre  sous  la  présidence  de  M.  lo  pro- 
fesseur lle<'kcl,  président  de  la  Société  marscill;iise. 
Lo  bureau  du  Congrès  est  constitué  par  MM.  Houssel, 
de  Montpellier,  et  P.  (ïuillot,  de  Lyon,  viro présidents; 
Meyran,  de  Lyon,  secrélrairo  général,  lîrcmond,  de 
Marseille,  secrétaire. 

Apres  une  charmante  alluculicn  do  M.  le  professeur 
Ilockcl  scMiliailaiit  la  bienvenue  aux  congressistes,  les 
questions  suivantes  ont  été  traitées  et  ont  donné  lieu 
Il  do  nombreuses  et  liilércssanles  discussions. 

Sur  la  riassillcalion  des  Itoses,  analyse  d'un  travail 
de  M.  Uravereaux,  par  M.  Mi'vrnn.  Sur  le  diniorphisme 
cliei  les  Roses,  par  M.  Gamon.  /><■  /'n/iprécialion  lics 
Uimes  nourclles,  jiiir  .V.  Virhiiiil-Miuel.  Sur  la  proloc- 
lion  de  la  propriété  des  iiiiiimiiitrs  hoilicoloset  surtout 
des  HoBcs,  par  M.  Pernet-Duchor,  sur  les  meilleures 
variétés  do  Hosicrs  lie  Bourbon,  par  M.  (iriflon. 


1.0  Congres  a  décerné,  a  l'unanimité,  la  médaille 
annuelle  destinée  à  récompenser  les  services  rendus  à 
la  roséiculture,  à  M.  Viviand-Morel,  de  Lyon,  et  a  dé- 
cidé de  tenir  sa  prochaine  session  a  Angers,  en   l'.tOS. 

A  la  suite  du  Congres,  les  membres  se  sont  réunis 
pour  examiner  un  certain  nombre  de  Roses  nouvelles 
qui  lui  étaient  soumises  par  M.  P.  Mrauer  de  San  Hemo 
(Ualie),  et  aussi  de  superbes  roses  d'une  culluro  bien 
entendue,  présentées  par  M.  Rozan,  de  Marseille. 

L'n  grand  nombre  d'horticulteurs,  non  seulement 
de  la  région,  mais  de  Montpellier,  d'Angers,  de  Lyon, 
d'Alais,  de  Nice.  etc.  assistaient  à  cette  réunion  dont 
tous  ont  emporté  le  meilleur  souvenir. 

Le  compte-rendu  in-extenso  «lu  Congrès  sera  publié 
sous  peu  (^t  adressé  à  tous  les  Sociétaires.  Les  per- 
sonnes qui  désireraient  faire  partie  de  la  Société  doivent 
en  faire  la  demaude  au  Secrétaire-Général,  .V.l,  Grande 
ruode  la  ilroix  Rousse  à  Lyon.  l.vc. 

Union  commerciale  des  horticulteurs  et  mar- 
chands grainiers  de  France.  —  Le  jeudi  :^;î  mai 
dernier  a  eu  lieu,  81  rue  de  (irenelle,  rAssemt)lée  géné- 
rale annuelle  de  l'Union  commerciale  des  horticulteurs 
et  marcliands-grainiers  de  France,  sous  la  présidence 
de  M.  A.  TriilTaul,  président,  assisté  de  M.M.  Paillet 
père,  vice-président;  Ahel  Chatenay,  secrétaire  général 
Thiébaut  aîné,  trésorier;  G.  Houcher,  secrétaire- 
adjoint. 

L'assemblée  comptait  une  soixantaine  de  membres 
venus  do  tous  les  points  de  la  Fr.inco.  De  très  intéres- 
santes discussions,  a\ixqnellesonl  pris  part  entre  autres 
M.  A.  Leroy  et  M.  Braull.  d'.Vngers,  Vigneron.  d'Or- 
léans, Carriat,  d'Anlibes,  Martichon,  de  Cannes,  Bruant 
de  Poitiers,  Moser,  de  Versailles,  Lapicrre,  Millet,  etc. 
ont  eu  lieu  sur  des  questions  les  plus  importantes  pour 
le  commerce  horticole.  I.'allranchisscmcnt  des  imprimés 
les  tarifs  de  chemins  de  fer,  les  projets  de  tarifs  doua- 
,  niers  allemands,  elc,  ont  fait  l'objet  d'un  certain 
'nombre  de  décisions  que  nous  ferons  prochainement 
coiinaitre. 

A  l'issue  de  l'assemblée,  un  déjeuner  amical  a  cor- 
dialement ri'Uiii  les  assistants  au  Palais  d'Orsay. 

Exposition  de  la  Société  Nationale  d'Horticul- 
ture. —  (ietto  année,  ainsi  que  nous  l'aN  ions  demandé 
depuis  l'.Hiu,  l'exposition  de  laSoi'iété  Nalionali-  d'ilorli- 
culture  s'est  tenue  dans  les  serres  du  cours  la  Reine. 
Bien  que  le  local  soit  un  peu  exigu  et  que  les  parlerrcs 
resserrés  |)araissent  y  être  à  l'étroit,  il  y  a  lieu  de  se 
féliciter  li'un  changement,  qui  a  pour  premier  avan- 
tage, celui  de  permettre  de  braver  les  inlemiiérics,  el 
qui  met  a  l'abri  d'accidents  semblables  à  celui  grâce 
auquel,  l'an  dernier,  l'exposition  fut  transformée  en 
établissement  de  bains  froids. 

Malgré  le  défaut  de  surface,  auquel  on  avait  en  partie 
suppléé,  en  construisant  des  tentes  sous  lesquelles 
étaient  logés  les  rosiers  el  les  légumes,  l'exposition 
était  très  réussie,  et  il  faut  espérer  que  désormais  c'est 
là  que  SI'  li-MnIroiit  les  réunions  priidanii'res  do  la 
Société  Nationale  d'IIorticullure. 

L'inauguration  do  ri'',xpi>sition  n'a  pu  être  faite,  comme 
d'habituile,  par  lo  Président  de  la  République,  M.  l.ou- 
bel  se  trouvant  en  Russie  au  moment  nu  elle  avait  lieu; 
mais  .M""  I. un  bel  a  bien  voulu  appm  ter  ses<-ompliiMeids 
aux  exposants  et  aux  organisateurs.  M.  .'ean  Dupuy, 
Ministre  de  l'.Vgriculluro,  assisli-  do  M.  Deirais, 
Ministre  îles  (Colonies,  a  procédé  it  l'iiiauguralion  ofO- 
ciclle,  il  la  suite  do  laquelle  un  déjeuner,  présidé  par 
M.  N'igiT  et  auquel  ossistaieul  M.  lo  Ministre  do  l'Agri- 
culture,  .M.    Deloncle,    chef   do    cabinet    du  ministre. 


LR   JAUniNI 


103 


MM.  Vassilièro  cl  Caliaiel,  iliiocleurs  au  minislùro,  les 
nicinliros  du  jury  et  du  liuieau  de  la  Société. 

Aco  (léjoMnt'r,  M.  Dupuy  annonça  son  i)rochain  déiiail 
du  Ministère  ot  voulut  bien  exprimer  le  dosirqu'il  avait 
de  voir  les  horliiulteurs  lui  conserver,  lorsqu'il  serait 
rentré  dans  le  rang,  les  sympathies  qu'ils  avaient 
témoignés  au  ministre. 

Les  applaudissements  qui  mit  accueilli  ces  pardlcs, 
ont  pu  lui  prou- 
ver que  son  vieu 
était  largement 
réalisé  et  quels 
droits  à  la  recon- 
naissance (lura- 
lile  dos  Horticul- 
teurs il  s'était 
créé,  durant  son 
passage  au  Mi- 
nistère. 

Le  soir  du 
môme  jour  avait 
lieu  lo  grand  ban- 
quet traditionnel 
sous  la  prési- 
dence de  M.  \'i- 
ger.  Y  assistaient 
^L  Deloncle  dé- 
légué du  ministre 
de  l'Agriculture, 
M.  Weber  pré- 
sident du  Conseil 
général  de  la 
Seine,  M.  Quen- 
tin, membre  du 
Conseil  munici- 
pal, M.  Tisse- 
rand, ancien  di- 
recteur au  minis- 
tère de  1'. agricul- 
ture, etc.  etc.,  les 
membresdujury, 
de  nombreux 
membres  de  la 
Société  et  quan- 
tité de  personna- 
lités appartenant 
à  la  presse  horti- 
cole, agricole  et 
politique. 

Des  discours 
ont  été  pronon- 
cés par  MM.  \i- 
ger,  Uelonclo, 
Weber,  Quentin, 
TrulTault,  Vache- 
rot  et  liourguignon.  I^es  fûtes  ont  été  très  réus-sics;  une 
seule  ombre  au  tableau  :  la  variabilité  du  temps  dunt 
l'inclémence  ne  nous  a  guère  laissé  de  répit. 

Liste  des  principaux  lauréats  : 

Grand  pni.x  u'iion.nklr  : 

Objet  d'art  <lo»>ié  jiar  M.   le  Président  île  la   I!c/>ublique. 
—  M.\l.  Choux  et  fils,  pour  llhodoilemlrons, 

DtX'XlÉME  CllANl)   l'UlX  DIIONNEIU   : 

objet   d^arl   doinié   par   M.  le   Ministre  de    rinstruclioi) 
publique    et   des   JHeau.r-.lrts.    —    M.M.    Vilmori.n-A.ndhiel  \ 
ET  C",  pour  Lcgunies  et  Plantes  annuelles. 
Prix  d'iionnelr  : 

Pri.r  de  M.  le  Ministre  de  V.igricuUure.  —  MM.  I,i'.vi:iji  r. 
et  fils,  pour  Rosiers. 


Pri.r  dit  Ministre  de  \l'Aiiriciillure. 
M'AI',  pour  Arbres  Iruiliers  (onnés. 

Pri.r    du    n^fiartimenl  île  lu  Seine.  — 
|iiiur  Plantes  nouvelles  dintroduction. 

l'ri.r  de  la  l'ille  de  Paris.  —  .So<;iètk 

lilN     JaIIDI.MERS     et     lloHTI<n.LTKIRS     DU 

Seine,  pour  légumes. 

Pri.r  des    Darnes  palronnesses.  —  M 
linuquots  et  garnilnr.''S. 


Min 


M. 

isir. 


,I;;an 
.1.-  I' 


—  .\I.  NoMiiLOT-Bnu 

-  .\I.  Truffalt  (A.), 
DE  Sei:oirs  mutuels 

DÉCARI  E.MENT    DE     LA 
l'ONCEIlLANC,     pour 

Prixde  MM. Vil- 
morin -  Andrieux. 

—  .M.VI.lesIOnfants 
d'Antoine  Ciiantin 
pourl'lantesiitouil- 
iuge  (le  serres. 

Prix  de  M.  I.e- 
riirij-Dumesnil.  — 
M.  I.KSl  EIR  (G.), 
pour  Orchidées. 

Pri.r  de  M.  le 
Marèehal  Vaillnnt. 

—  M.  .\I(isi;r,  pour 
Hhododendroiis  cl 
Azalées. 

Pri.r  de  M.  le 
D-  Andr;/.  —  MM. 
Lairent  et  C", 
piiur  Conifères. 

Pri.r  de  M.  Jou- 
berl  de  llliher- 
derie,  —  M.  Koth- 
UER(i  (A.i,  pour 
Kosiers. 

Pri.r  donnés  par 
la  .Société.  —  M.  Si- 
mon [C.ii.),  pour 
Phyilocactus. 

Sociktk  du  Val 
d'Osne,  pour  objets 
d'arl  pour  lorne- 
iiiontalion  des  jar- 
dins. 

La  place  nous 
manquant  nous 
sommes  obligés 
de  remettre  au 
prochain  numéro 
la  suite  do  la  liste 
des  récompenses. 


L'exposition 
de  ralcool  à  la 
galerie  des  ma- 
chines. —  Très 
réussie  et  abso- 
lument remar- 
quable l'exposi- 
tion des  applica- 
tions de  l'alcool, 
qui,  sous  l'inspiratiuii  do  -M.  Jean  l)ui)uy,  ministre 
de  l'Agriculture,  et  sous  la  haute  direclion  de  M.  Vas- 
silliére,  avait  été  organisée  à  la  galerie  des  machines, 
par  M.  l)abat,  commissaire  général  et  M.  Comon,  com- 
missaire général  adjoint. 

yi.  Dabat  avait  tenu  à  présenter  les  différentes 
sections  du  concours  sous  un  aspect  aussi  élégant  que 
possible.  11  a  réalisé  do  vérilables  innovations,  qui  ont 
fait  que  cette  exposition  sortait  de  la  banalité  ordinaire 
des  expositions  de  machines. 

Les  applications  do  l'alcool  à  la  force  motrice  étaient 
groupées  dans  une  des  ailes  île  la  Galerie  des  Machines, 
en  deux  lougues  lignes  parallèles,  séparées  par  une 
piste  ovale,  où  tournoyaient,  en  une  course  sans  lin,  de 


llUI'LV 
V'.jr'it'iillur 


101 


LE   JAHDIN 


nonibrouses  autotnoliilcs  de  toutes  les  formes  et  de 
toutes  les  dimensions. 

M.  Dabnt  se  rapiielant  le  succès  de  l'IIorticullure,  au 
Concours  central  a^'ricolc  du  mois  d'avril,  avait  voulu, 
pour  rehausser  le  cachet  d'élégance  de  l'exposition,  [air^ 
appel  à  l'art  si  décoratif  des  jardins.  En  conséquence,  il 
avait  cimno  a  notre  directeur,  M.  11.  Martinet,  nommé, 
à  cet  effet,  commissaire  archilocte-paysagiste  du  con- 
cours, le  soin  de  transformer  en  jardin  lleuri  le  centre 
de  In  piste  des  automobiles.  La  salle  des  fêles,  où 
étaient  réunies  les  applications  de  l'alcool  à  l'i-clairage) 
avait  été  également  transformée  en  un  ravissant  par- 
terre, de  l'elTet  le  plus  heureux,  sous  l'éclairage  à  (linnio 
qui  l'inondait  de  sa  lumière.  Il  faut  diie  que  toutes  les 
baies  éclairant  la  salle  des  Fêtes  avaient  été  bouchées, 
le  dôme  vitré  recouvert  de  toiles,  de  favoii  à  créer  une 
obscurili' complète  permettant  d'apprécierà  leurs  justes 
valeurs  les  milliers  de  lampes  à  alcool,  des  types  et  les 
systèmes  les  plus  divers,  qui  éclairaient  celte  nuit 
factice. 

Cette  innovation,  et  la  façon  dont  elle  a  été  réalisée, 
ont  conquis  l'approbali(ui  unanime  du  public  qui  se 
pressait  à  cflte  exposition.  Nous  avons  retrouvé  la  tous 
nos  horticulteurs  connus,  les  Vilmorin,  les  Moser,  les 
Croux,  les  Lelieux,  les  Defresne,  etc  ,  sans  le  concours 
desquels  il  eût  été  difficile  de  mener  à  bien  le  projet  ilo 
décoration  llorale.  C'était,  en  réduction,  une  autre  expo- 
sition d'IIorticultre,  une  seconde  édition  de  l'exposition 
qui  se  tenait  au  mémo  moment  au  cours  la  Heine. 

L'abondani-e  des  matières  nous  empèclie  de  nous 
étendre  sur  les  utilisations  de  l'alcool  en  tant  que 
lumière,  ou  force  motrice,  etc.,  nous  y  reviendrons. 

Les  nouvelles  serres  du  parc  de  la  Tête-d'Or  de 
Lyon.  —  Les  serres  dont  Le  Junliii  a,  le  premier, 
publié  les  plans  sont  maintenant  complètement  amé- 
nagées et  déjà  garnies  de  superbes  collections  de  plantes 
botaniques  et  hortieoles.  Elles  seront  certainement  très 
visitées.  Nous  publierons,  d'ailleurs,  ultérieurement 
une  étude  délaillie  les  concernant. 

La  fête  des  fleurs.  —  Nous  rappelons  à  nos  lecteurs 
que  la  lëte  des  Heurs  annuelle  aura  lieu  au  bois  de 
Houlogne  le  7  et  S  juin  :  Les  n-compenses  suivantes 
seront  attribui'os. 

Los  médailles  d'or,  gravées  par  Roty,  seront  réservées 
aux  huit  voitures  les  plus  élégamment  fleuries,  qui 
recevront  également,  comme  prix  rl'lionneur,  une  des 
trente  splondidcs  bannières,  semblables  à  celles  des 
grandes  fêles  de  la  Cote  d'A/.ur,  véritables  (euvres 
d'art,  que  le  coiiiilo  il'organisation  a  fait  spécialement 
préparer  pour  la  proehaine  fcle  des  /teins.  Les  vingt- 
deux  autres  bannières  seront  remises,  comme  premiers 
prix,  aux  voilures  dont  la  décoration  aura  élé  parli- 
culiëroment  remarquée. 

Echos  de  la  Martinique.  —  Nollet,  ingénieur-agro- 
nome, .'incien  élevé  de  lliistitut  .\grononiique,  direc- 
teur du  Jardin  botanique  de  Saint-Pierre,  est  mort  à 
son  poste.  Toute  sa  famille  a  péri  avec  lui.  Uuel(|ues 
jour»  avant  la  catastrophe.  Nollet  voulut  éloigner  sa 
femme.  Mais  .M'"'  Nollet  lui  répondit  :  o  Si  lu  dois  mourir 
ici,  mieux  vaut  que  nous  mourrions  ensemble  »  et  elle 
refusa  di-  partir. 

Si  nous  avons  ù  d/çplorer  ces  perles,  nous  sommes 
heureux  d'apprendre  que  .M.  Thierry,  ancien  élève  de 
ri-'.eolo  do  Versailles,  ancien  directeur  du  Jardin  botn- 
ni()uo  de  Saint-Fierre,  a  pu  échapper  ii  la  mort,  mais 
il  a  perdu  tout  ce  qui  lui  appartenait.  Le  comité  des 
anciens  élèves  s'est  réuni  pour  aviser  aux  moyens  de 
lui  porter  secours. 


Transports  en  wagons  ft-igoriques.  —  Nous  annon- 
cions dans  un  de  nos  ilerniers  numéros  qu'une  société 
importante  allait  établir  sur  la  ligne  de  l'ouest  un  ser- 
vice de  wagons  frigorifiques.  Il  est  à  supposer  que  nous 
aurons  bientùl  rattrapé  le  temps  perdu  et  qu'avant  peu 
nous  serons  au  niveau  des  progrès  accomplis  dans  cette 
voie  aux  Etats-Unis  et  en  Allemagne. 

Voilà,  en  elTet,  que  la  Compagnie  d'Orléans  vient  de 
soumettre  à  l'homologation  un  tarif  G.  V.  n"  21  relatif  à 
la  circulation  des  wagons  réfrigérants.  Il  est  à  espérer 
qu'une  prompte  homologation  permettra  très  prochaine- 
ment rex|doitation  de  ce  mode  de  transport. 

Le  tarif  soumis  à  l'homologation  prévoit  l'application 
aux  marchandises  expédiées  dans  ces  wagons,  les 
taxes  ordinaires  sans  sujjplément,  avec  une  condition  de 
tonnage  de  li.oOO  kilog  seulement,  abaissé  encore  à 
2.500  kilogr.  pour  les|viandes  abattues  non  emballées. 

Le  retour  des  wagons  aux  points  de  chargement  sera 
eflectué  ^gratuitement.  Enfin  une  redevance  de  0  fr.  02 
par  kilomètre  de  parcours  à  charge,  est  allouée  par  la 
Compagnie  aux  propriétaires  de  ce  matériel,  redevance 
supprimée  toutefois  quand  les  glacières  sont  installées 
sur  des  wagons  ap[)artenant  à  la  Compagnie. 

La  culture  fruitière  en  Hollande.  —  La  Hollande 

expédie,  année  moyenne,  sur  l'Angleterre  390.000  kilo- 
grammes de  pommes,  40.000  kilogr.  de  cerises, 
13Ô.0OO  kilogr.  de  poires,  lôO.OOO  kilogr.  de  prunes; 
elle  dirige  sur  l'Allemagne  plus  de  :i50.OO0  kilogr.  de 
fruits  divers. 

La  culture  fruitière  se  pratique  surtout  dans  le  voi- 
sinage des  grandes  villes,  mais  principalement  près  de 
Leyle,  de  llaarlom,  deGonda. 

.M.  Ch.  Cla-- on,  professeur  national  d'Agriculture 
e>-lirne.  qu'on  dehors  du  verger  réservé  à  l'usage  domes- 
tique, bien  (|ue  celui  représente  une  surface  qui  ne 
serait  pas  intérieure  à  22.0iiO  hcetares,  la  superficie  des 
ver;^er>  consacrés  aux  cultures  commerciales  a  une 
étendue  de  plus  de  160. OUO  hectares.  Les  pommiers  occu- 
peraient a  eux  seuls  <S.2iK)  hectares,  les  pi. iriers  3.872.  les 
cerisiers  S.-wO,  les  pruniers  750. 

Expositions  annoncées 

Lille,  mai  ii  septeiiilne.  ICxposilimi   internationale  générale. 

Moulins,   l.'-l.'i  juin.  ICxpos.  dèparlemonlale  horticole. 

Londres,  .'Vl''j  juin.  Congres  do  Uosiérislcs  et  e.vposition 
lie  Ho-ps. 

Beauvais,  IV-:^;'  juin.  Exposition  d'horticullure  botani<iuc  et 
npiiiillnre 

Amiens,  2.s-2S.:iO  juin.  Exposition  de  fleurs  en  pots  et  cou- 
pée>.  garnitures  florales. 

Dammartin  (Seliie-et-Monie),  aoiU.  \■'.s\^.  liorticolo  cl  des 
ln'aii\  arts. 

Melun,  '.^-.'i  août.  Expos,  générale. 

Besançon,  lV-17  aoM.  Exposition  générale. 

Boulogne  sur-Seine.   >lu  .'n  an  2\  se|i|.  E.vposition   générale. 

Pau,  lui  .seiilendirc  (Congrès  |ioinologiqnei  de  la  Snciélé 
pomologiqne  do  I''ranie  ifruits  do  table)  et  do  l'Association 
franeaiso  puniologiquo  (fruits  à  cidre)  et  à  ootle  occasion 
exposition  générale  et  inlcrnalionnlo  do  fruits,  plantes,  ma- 
tériel, etc. 

Amiens,  l'.'orlnbre.  Congrès  poniologicpie. 

Angers.  '-\6  iiovombro.  7-'  Congrès  do  la  Société  française 
do  Dhrysnnlliomislcs  et  exposition  spéciale  de  Chrysan- 
Ihènies. 

Anvers.  —  liu  s  au  10  novembre  IWi,  concours  intorna- 
lional  do  ClirysanlhoraPS. 

Elbeuf  s-tl  Miivondjro.  Exposition  do  ('.hrysnnlhèmos. 

Armenticres.  '.••lu  novenibri'.  Exposition  do  Chrysanthèmes, 
de  liuils  l't  li'guines. 

Coutances,  I, VI 7  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Gand,  Ih-'.'>'  avril  UHi.t.  I-:xposilion  internationale  d'horti- 
culture. 


LE    JARDIN 


1(V5 


Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement 

Choix  et  préparation  des  sujets 

Xous  n'avons  pas  besoin  île  ilirc  qu'on  no  doit  trans- 
plantor  qiio  des  arbres  ayant  une  rerlaino  valeur.  Cola 
va  do  soi.  Ce  serait  on  oITet  faire  des  dispenses  al)Solu- 
mcnt  inutiles,  que  de  (airo  subir  celte  opération  à  des 
sujets  d'une  vogctatinn  languissante,  do  forme  dofei'- 
tuouse  ou  atteints  de  maladies  constitutionnelles,  et  no 
présentant,  par  conséquent,  que  peu  de  chances  do  re- 
prise. Il  importe  aussi  de  tenir  compte  do  la  situation 
dos  arbres  à  transplanter  et  de  prendre  do  préférence 
ceux  dont  toutes  les  parties  sont  habituées  au  grand 
air,  et  au  plein  soleil,  si  l'opération  a  lieu  à  une  expo- 
sition do  ce  genre. 

I  >n  se  rond  aisément  compte  d'avance  de  l'effet  qui  so 
produirait,  si  niailro  Pluidius  venait  à  darder  sos 
rayons  sur  un  arbre  qui,  jusque  là,  en  avait  été  protégé 
par  ses  semblables  ou  par  dos  bâtiments  voisins. 

Les  arbres  d'alignement  et  ceux  isolés  sur  les  pelouses 
se  trouvent  rarement  dans  ce  cas;  ceux  réunis  en 
groupes  et  massifs  serrés,  prcsertent,  au  contraire, 
souvent  cet  inconvénient,  mais  ils  peuvent  néanmoins 
être  transplantés  en  leur  donnant  une  situation  sem- 
blable à  celle  qu'ils  quittent. 

II  n'est  pas,  non  plus,  sans  intérêt  de  faiie  remarquer 
que  ce  sont  les  sujets  qui  ont  été  replantés  qui  doivent 
être  préférés,  et  non  ceux  semés  à  demeure  et  qui  n'ont 
jamais  été  déplacés. 

Ces  derniers  ont  souvent  de  très  grosses  racines 
plus  ou  moins  pivotantes,  suivant  les  espèces,  dont 
l'ablation  indispensable  fatigue  énormément  les  sujets 


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rit;,  so. 


Arbre poïivanl  ctrc  Iramplantc 


Fi^,  79.  —  Arbre  défeclueux  iiov.r  tranaiilantcr. 


tl  rend  la  reprise  problématique,  à  moins  de  pratiquer 
l'opération  ci-après  indiquée. 

Du  cernage 

Pour  exécuter  avec  tout  le  succè.s  désirable  la  trans- 
plantation de  gros  arbres  qui  n'ont  jamais  été  changés 
de  place,  ou  déplacés  depuis  très  longtemps,  il  est  né- 
cessaire de  les  cerner  au  moins  un  an  ou  deux  d'avance. 

C'est  une  opération  qui  consiste  à  pratiquer  au  pied 
des  arbres  une  tranchée  annulaire  distante  de  la  base 
de  O^TS  à  1  m.  et  plus,  et  à  une  profondeur  de  0'75  à 
l'"25,  suivant  la  force  du  sujet.  Les  racines  que  l'on 
rencontre  en  creusant  la  tranchée  sont  coupées  nette- 
ment, les  plus  grosses  à  la  scie  et  parées  a  la  serpette. 

Toutes  les  ramilications  radiculaires  étant  coupées 
suivant  le  diamètre  de  la  motte,  on  comble  la  fouille  en 
ayant  soin  de  ne  pas  trop  fouler  la  terre. 

Pondant  la  végétation  qui  suit,  les  racines  sectionnées 
ne  pouvant  plus  s'allonger,  so  ramifient  et  développent 
un  abondant  chevelu  qui  assure  la  reprise  de  l'arbre 
pour  la  transplantation  qui  aura  lieu  l'année  suivante. 
On  arrose  ensuite  copieusement,  et  l'on  peut  renouveler 
ce  travail  plusieurs  fois  dans  le  courant  de  l'été,  sur- 
tout si  le  terrain  est  d'une  nature  sèche  et  légère. 

Il  convient  aussi,  pour  rétablir  l'équilibre  entre  la 
tète  de  l'arbre  et  les  racines,  de  tailler  les  branches 
plus  ou  moins,  c'est-à-dire  de  restreindre  la  surface 
évaporante  proportionnellement  aux  organes  d'absorli- 
tion.  11  est  bien  entendu  que  dans  le  cas  où,  dans 
l'opération  du  cernage,  on  n'aurait  presque  pas  coupé 
do  grosses  racines,  pour  ne  pas  rompre  cet  équilibre, 
il  suffirait  de  retrancher  seulement  les  liranches  qui 
ont  une  mauvaise  direction  ou  celles  qui  ont  acquis  un 
trop  grand  développement  par  rapport  à  celui  des 
racines. 

Enfin  il  est  prudent,  l'arbre  cerné  étant  privé  des 
longues  racines  qui  le  fixaient  solidement  au  sol,  de  le 


166 


LE  JARDIN 


consoliderarlificiellement  pourqu'il  ne  soit  pas  renversé 
par  les  vents  violents,  au  moyen  de  trois  flls  de  (er 
attachés  a  l'insertion  dos  branches  principales  et  fixés, 
soit  à  de  forts  piquets  fichés  en  terre,  soit  à  d'autres 
arbres  placés  à  provimité. 

Le  cernage  est  une  opération  excellente  et  qui,  si  ce 
n'était  les  dépenses  élevées  auxquelles  elle  donne  lieu, 
devrait  être  pratiquée  pour  tous  les  gros  arlires  à 
transplanter;  los  insurci's  seraient  alors  fort  rares. 

Epoques  les  plus  favorables 
On  transplante  des  gros  arbres  pour  ainsi  dire  toute 
l'année  et  l'on  y  est  souvent  contraint  parce  que  cette 
opératiiiD  est  simultanée  à  l'exécution  d'autres  travaux 
urgents.  Ce  sont  de  ces  cas  qui  arrivent  trop  souvent  et 
qu'on  ne  doit  pas  rechercher  quand  il  s'agit  de  travaux 
de  plantation.  Il  nous  est  impossible  do  ne  pas  faire 
remarquer  ici  que  ce  serait  une  grave  erreur  de  croire 
que  toutes  les  époques  de  l'année  sont,  au  mt'me  point, 
favorables  à  la  transplantation  des  grands  arbres.  Il  y 
a  des  différences  trop  grandes  pour  que  nous  ne  les 
signalions  pas,  et  croire  le  contraire  serait  mécoiinaitro 
les  règles  les  plus  élémentaires  de  la  physiologie  végé- 
tale. 

Les  transplantations  faites  hors  suisun  nécessitent 
beaucoup  plus  de  soins  d'arrachage,  d'arrosage,  de 
bassinage  des  parties  aériennes,  etc.,  et  les  résultats 
sont  incertains. 

Il  y  a  lieu,  en  outre,  de  faire  deux  catégories  bien 
dislinrtes  : 

l"  Les  arbres  à  feuillage  caduc,  c'est-à-dire  ceux  dont 
les  feuilles  tombent  vers  rnutomne; 

2"  Les  arbres  à  feuillage  [lersistaiit,  y  compris  les 
Conifères,  qui  conservent  leurs  feuilles  l'hiver. 

On  comprend  aisément  que  res  végétaux,  bien  que 
fondamentalement  organises  de  la  même  façon,  pré- 
sentent cependant  entre  eux  de  grandes  dilTérences 
physiques  qui  modifient  leur  organisation  particulière 
et  dont  le  mode  do  végétation  est  très  distinct. 

(>liez  les  premiers  il  se  produit  une  sorte  d'engourdis- 
sement léthargique  qui  leur  donne  l'aspect  de  la  mort 
pendant  une  partie  de  l'année. 

Les  seconds,  au  contraire,  par  leurs  feuilles  per- 
sistantes continuellement  en  fonctions,  ont  une  vie  active 
qui  s'exécute  sans  iiiterruplicm,  et  il  est  indispensable 
de  tenir  compte  de  cette  particularité  pour  le  traitement 
de  ces  végétaux,  que  dans  la  pratique  on  désigne  sous 
le  nom  d'arbres  toujours  verts. 

F.poque  a  laquelle  on  doit  faire  lu  Irdnsjiliiiilutioii 
des  tiras  arbres  à  feuillage  raduc.  —  C'est  pendant 
le  repos  do  la  végétation  qu'il  est  préfi-rable  c|e  faire  ces 
travaux,  c'est-à-dire  d'octobre  en  mars,  et  même  avril 
pour  quelques  espèces  tardives.  Nous  devons  ajouter 
que  dans  la  plupart  des  cas,  les  transplantations  faites 
il  l'automne  sontoncore  cellesqui  donnentles  meilleurs 
résultats  et  nécessitent  moins  cle  soins  pour  la  reprise, 
surtout  lorsqu'il  s'agit  d'arbres  qui  n'ont  pasété  cernés. 
Au  printemps  suivant,  les  arlircs  ainsi  traités  ont 
di-jii  développ"'  du  chevelu  et  supportent  bien  plus 
facilement  l'action  du  hnle,  plus  ou  moins  inlc-nse,  qui 
se  produit  à  cotte  époque  de  l'année. 

Mais  il  n'est  pas  douteux  qu'il  peut  se  pp'senter 
d'assez  nombreuses  circonstances  qui  forcent  à  s'i'carter 
de  la  règle  que  nous  indiquons,  et  a  exécuter  des 
travaux  de  celle  nature  ii  la  fin  du  printemps,  lorsque 
lo»  feuilles  sont  déjà  développées,  ou  en  été  quand  les 
arbres  sont  en  pleine  végétation. 

Nous  avons  expliqué  la  possibilité  de  réussir  daim 
ces  conditions,  il  l'aide  do  soins  particuliers,  ut  le  temps 


aidant,  car  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  le  rôle  considé- 
rable que  joue  l'atmosphère  dans  la  réussite  des  plan- 
tations, et  notamment  ce  qu'a  de  pernicieux  pour  elles 
une  température  trop  sèche.  Mais  nous  n'engageons 
pas  moins,  chaque  fois  qu'on  le  peut,  à  choisir  une 
époque  favorable  pour  transplanter  des  gros  arbres,  et 
de  ne  pas  exécuter  ce  travail  sans  discernement,  comme 
on  est  enclin  à  le  faire  trop  souvent. 

Ce  n'est  pas  une  raison  parce  qu'on  a  obtenu  un 
succès  une  fois  en  opérant  dans  des  conditions  anor- 
males pour  en  conclure  que  la  chose  est  toujours 
possible  ainsi,  ot  qu'il  n'y  a  aucune  règle  à  observer. 
Non,  assurément. 

I-'/ioilUc  li  Idijiielle  on  doit  faire  lu  tniusjilaiitatioii 
di's  gros  arlircs  à  feuillages  jiersistaids.  —  Ces  arbres, 
nous  l'avons  dit,  étant  toujours  en  végétation,  il  convient 
de  choisir  le  moment  où  la  température  est  suflisam- 
mont  élevée  pour  ne  pas  suspendre  cette  végétation. 

L'ex|iérienco  a  démontré  que  l'époque  la  plus 
favorable  pour  la  transplantation  de  la  plus  grande  partie 
des  arbres  a  feuilles  persistantes,  est  du  I.'j  avril  au 
l.'j  mai,  c'ost-à-ilire  quand  la  végétation  entre  en  pleine 
activité  et  qu'il  n'y  a  plus  à  craindre  son  interruption, 
ou  bien  a  la  fin  de  l'été,  dans  les  derniers  jours  d'août, 
lorsque  la  température  est  encore  assez  élevée  pour 
permettre  aux  arbres  de  reprendre  et  de  pousser  avant 
l'hiver. 

Cotte  dernière  époque  iloit  être  surtout  i)référée  dans 
les  pays  méridionaux,  ainsi  que  dans  certaines  localités 
de  la  Kranee  centrale,  dans  lesquelles  les  printemps 
sont  géni'ralement  secs  et  arides,  oii  le  soleil  très  ardent 
du  m;itiii  au  soir,  est  souvent  accompagné  d'un  vent 
qui  dessèche  le  sol  et  détermine  une  évaporation  peu 
favoralile  aux  végétaux. 

Les  limites  que  nous  venons  d'indiquer  peuvent 
certainement  être  dépassées  dans  quelques  cas,  mais  en 
général  il  est  important,  et  mémo  indispensable  de  les 
observer,  surtout  pour  certains  arbres,  .\insi  il  serait 
imprudent  de  transplanter  à  la  lin  de  l'automne  ou  au 
comniencemenl  du  printemps,  ceux  à  racines  charnues 
tels  que  les  .Urt<7/(o//(/,  alors  que  leur  réussite  est  assurée 
quand  on  opère  au  mois  de  n.ai. 

(d  suivre)  J.  Lrvrirr. 


Les  Chrysanthèmes  précoces 


Bien  que  cette  plante,  si  recherchée  aujourd'hui,  ne 
soit  cultivée  que  pour  sa  lloraison  automnale,  il  ne 
serait  pas  banal,  je  crois,  d'avoir  de  ces  mêmes  plantes 
en  llours  au  premier  printemps.  Déjà,  si  je  ne  me 
trompe,  il  avait  été  question,  l'an  dernier,  dans  quel- 
ques journaux  horticoles,  d'une  petite  exposition  do 
quelques  variiHés  cle  i;iirysantlièmes  ayant  fleuri  beau- 
coup plus  tôt  qu'il  leur  habitude  et  le  fait  signalé  était 
même  très  intéressant.  Au  point  de  vue  commercial,  ce 
résultat  ne  serait  peut-être  pas  très  goûté,  car  dans  le 
courant  de  l'été,  les  Heurs  no  manquent  pas,  et  le  C.liry- 
sanllième  passerait  certainement  inaperçu. 

Mai--,  priurun  fanatique,  amateur  de  cette  plante,  il 
n'en  est  pas  do  même,  ot  certainement  son  plus  grand 
plaisir  serait  de  pouvoir  jouir  de  la  lloraison  do  son 
idolo  pendant  une  gramle  partie  de  l'anni'e. 

Je  viens  de  pouvoir  con.stalor  ce  fait,  accidentellement, 
il  est  vrai,  mais  qui  n'en  0!il  pas  moins  réel. 

Immédiatemciil  aprus  la  floraison  îles  chrysanthèmes 
en  question,  j'avais  rabattu  le»  tiges  Horales,  cl  divisé 
les  louHes  de  certaine»  voriélés.  Chaque  .IriLM-rm  enra- 


l.F,    JA1\DIN 


Il  17 


ciné,  a.(5(é  mis  en  Rodels  de  7  coiilinuHros  el  placé  sur 
uiio  planche  près  ilu  vcrro  dans  une  sorro  Icmijénc, 
ceci  so  p.i-isait  lin  ilécomlirc.  Lorsque  ](>  coupai  les  prc- 
micres  Itouluros,  jo  laissai  quoiques-uns  do  ces  dra- 
geons sans  les  pincer,  et  jo  leur  donnai  un  rempotage 
en  pois  de  1"^  cenliniôtros  dans  un  mélange  de  terreau 
et  de  terre  <lo  jardin,  auquel  était  adjoint  un  peu  d'en- 
grais Truflaut.Jo  ne  faisais  plus  attention  à  ces  plantes, 
lors(|u'un  jour  j'aperçus  à  l'extrémité  do  chacune  do 
lourtin"  uni(|ue  un  hoittoii  lentiiinil.  Voyant  qu'il  était 
très  bien  foimi',  contrairement  à  ce  qui  arrive  généra- 
lement à  cette  l'poquo  de  l'anni'eot  en  serre,  jo  ne  laissai 
que  le  bouton  central,  et  le  il  urril  j'avais  une  Iloiir 
de  14  centimèt.  dedianulre  sur  la  variété,  jW/Zc  .\/.  liitn- 
//t7b(/.s- ;  s  jdurs  plus  laid  j'avais  un  S"'  ilc  jietHe  (iniic, 
do  mémo  <limension  el  un  lini/oti/idu/  non  moins  joli. 
Malheurouseniont,  je  n'avais  conservé  que  les  plantes 
ainsi  traitées  et  sur  celte  faible  quantité  '.i  m'ont  donne 
de  bons  résultais,  les  autres  ayant  fleuri  d'une  façon 
irrégulière.  Les  plantes  avaient  une  hauteur  de  yï>  à 
30  centimètres  et  garnie  do  feuilles  du  haut  en  lias,  et 
cependant  par  moment,  elles  ont  eu  à  supporter  une 
chaleur  do  20  à  2.j'  cent.  Mal^'ré  cela  les  liges  sont  res- 
tées rigides  et  sans  tuteur. 

Les  lleurs  de  .S"'  de  petite  amie  cl  do  lîayonnant 
n'ont  duré  qu'une  huitaine  de  jours,  tandis  que  celle 
Mlle  M.  Hoiitiel'oiis  est  encore  très  belle  en  ce  moment. 

l'out-etro  les  drageons  de  ces  mêmes  pilantes  retleuri- 
ronl-ils  à  nouveau  en  automne,  c'est  co  que  jo  me 
réserve  d'observer. 

TllIIllON. 
'\A/\A/* 

LA  PRODUCTION  ET  LE  COMMERCE  DES  FLEURS 

dans  les  îles  Sorlinjcues 


Situées  au  Nord  de  la  liretagne,  sur  le  prolongement 
de  la  presqu'île  anglaise  do  Cornouailles  cl  à  l'inlor- 
section  du  Canal  SlGeorges  et  de  la  Manche,  ces  ilos, 
appelées  «Scilly  Islands  ^)  en  Angleterre,  jouissent, 
sous  rinfluonce  du  Gulf-Stream,  d'un  climat  particuliè- 
rement doux  qui  active  la  végétation  et  permet  aux 
habitants  do  pourvoir  de  fleurs  pendant  l'Iiivor,  h^s 
marchés  anglais  et  même  franeais. 

C'est  ainsi  que  de  la  N'oel  a  l'àques  les  cinq  ilols(sur 
quarante)  particulièrement  cultivés  sont  transfoi-més  en 
un  parterre  fleuri,  fournissant  une  récolte  de  plus  de 
10  tons  (ton  =  lOl.â  kg.)  de  fleurs  par  jour  pendant  les 
trois  ou  quatre  premiers  mois  de  l'année.  Ce  résultai 
est  d'autant  plus  remarquable  que  ces  cinq  ilols  ne 
présentent  que  3.000  acres  (acre  =^  iO  ares  \~)  de  terre. 
le  reste  étant  composé  de  rochers.  Mais  le  sol  arable  est 
particulièrement  fertile,  si  bien  que  le  climat  aidant,  on 
peut  f.iire,  par  saison  plusieurs  récoltes  de  fleurs 
sur  les  mêmes  lieux.  Ajoutons  que  la  culture  préilomi- 
nante  est  celle  du  iS'arcisse,  représentée  par  plus  do 
2O0  variéU'S  dont  plusieurs  sont  particulières  à  ces  lies. 

Au  moment  de  la  récolte,  hommes,  femmes  el  enfants, 
soit  2000  personnes  environ,  sont  employés  à  la  coupe 
des  fleurs,  à  leur  sélection,  leur  omballage  el  leur  expc- 
dilion. 

Les  envois  de  fleurs  sont  cflectués  tous  les  deux 
jours  et  varient  de  20  à  35  tons;  co  laps  de  temps 
adopté  en  vue  d'éviter  l'encombrement  du  marché  aurait 
donné,  dit-on,  les  meilleurs  résultats.  La  saison  se 
chilïre  en  moyenne  par  200.000  colis,  représenlanl  un 
total  d'environ  I.OoO  Ions.  Un  service  régulier  de  vapeurs 
permet  de  diriger  les  envois  sur  les  places  importantes 


|)ar  Ponzance  notamment,  villo  anglaise  située  àl'exlré- 
miti'  de  la  presqu'île  de  Cornouailles. 

Ajoutons  d'aiirès  l'iHude  de  M.  Liddicoati  parue  dans 
le  lliirdei/ers'  Clironicle,  et  à  laquelle  nous  empruntons 
ces  renseignements,  que  les  vents  prédominants  de 
ces  îles  viennent  du  Sud  ol  du  Sud-Ouest,  que  la  gelée 
et  la  neige  y  sont  inconnues,  mais  que  dos  tempêtes 
fréquentes  empêchent  souvent  les  navires  d'atterrir, 
inlerroni|iant  ainsi  l'expédition  des  fleurs.  En  hiver, 
grâce  à  l'influence  du  Gull-Streani,  la  température  ne 
descondrail  pas  au-dessous  de  7°,  si  bien  que  l'Arum 
blanc  ou  Hichardia  pourrait  pousser  en  [ilein  champ. 

Ces  ilos  sont  alîermées  par  la  Couronne  à  un  proprié- 
taire qui  habite,  ;ï  Tresco,  une  vieille  abbaye  dont  les 
jardins  renferment  un  grand  nombre  de  plantes  tropi- 
cales et  sub-tropicales  croissant  à  l'air  libre.  Une  iiar- 
cello  connue  sous  le  nom  de  «  Wilderness  »  (solitude) 
contient  not.immont  une  collection  de  l-'ougères  de 
toutes  les  parties  du  monde,  y  compris  celles  d'Australie 
el  de  la  N'ouvelle  /.ôlande.  Toutes  ces  plantes  poussent 
en  plein  vent,  avec  des  Palmiers,  des  Cactées,  des 
Aloès,  dos  Fuchsias,  dos  Azalées  et  diverses  plantes 
rares. 

A.   l'itlLLRRW. 

Cinérme  hi/Mdû  mulîiflore 

La  plante,  dont  la  iilanche  on  couleurs  ci-contre  (prise 
d'après  naluro  dans  les  cultures  do  M.  Férard)  représente 
q  uol  q  nos  i  11  lloresconces  de  coloris  différents  choisis  parmi 
11110  centaine  d'autres,  n'a  [las  étt'  sans  intriguer  beau- 
coup il'liorticulteurs  el  d'amaleurs,  qui  la  virent  pour  la 
première  fois  au  concours  général  agricole,  une  seconde 
à  la  Société  nationale  d'horticulture  (1),  puis  à  la  dernière 
exposition  d'horticulture  de  Pari.s.  L'œil  n'est  pas  fami- 
liarisé, en  effet,  à  voir  dans  les  Cinéraires  ces  inflores- 
cences ténues,  graciles,  bien  dégagées,  habitué  qu'il 
est  à  considérer  la  Cinéraire  dans  la  forme  classique  de 
ses  inllorescencos  plutôt  corripactes,  formant  une  masse 
assez  colorée,  ou  de  tons  doux  et  atténués  do  la  série 
dos  roses  de  diverses  nuances  obtenues  par  M.Caulier, 
rehaussées  par  la  collerette  d'un  robuste  et  large  feuil- 
lage d'un  vert  intense. 

Ce  mouvement  do  surprise  passé,  on  est  bien  obligé 
do  convenir  que  celte  nouvelle  forme,  aussi  dégagée  et 
élevée  que  les  autres  races  sont  étoffées  et  naniflées, 
n'est  pas  dépourvue  de  mérite  ;i  divers  points  de  vue. 
Notons  on  premier  lieu  qu'elle  possède  certains  tons 
totalement  distincts  de  ceu.K  des  races  classiques  du 
Cinerarid . 

Elle  est  d'un  effet  et  d'une  esthétique  tout  différents 
i'\  nous  ne  doutons  pas  qu'introduite  dans  la  liste  des 
plantes  pour  garnitures  et  produite  à  cet  effet,  elle  ne 
rende  de  grands  services  aux  décorateurs,  en  émaillant 
de  ses  douces  couleurs  et  en  allégissant  de  ses  fines  et 
larges  inflorescences  les  massifs  et  groupes  générale- 
ment trop  compacts  de  serres,  vérandas,  antichambres, 
escaliers,  salons,  etc.  Il  y  a  précisément  à  cette  époque 
do  l'année  peu  de  plantes  d'une  telle  envergure  pouvant 
cadrer  avec  les  plantes  vertes  de  garniture.  Les  fleuristes 
eux-mêmes  ne  sauraient  la  rejeter,  notamment  pour  les 
grandes  corbeilles  de  plantes  en  hiver  et  au  printemps, 
dans  lesquelles,  associées  à  d'autres,  elle  ne  pourra 
manquer  d'être  appréciée.  Peut-être  sera-t-elle  utilisée 
également  comme  fleur  coupée,  dans  les  gerbes  bou- 

(ll  Siaucc  ilii  2i  .iviil  1,10-'.  oii  ellr  a  <Mé  rccoiiii)en.si'C  d'une  prime 
lin  iirpiiiiére  classe. 


1C« 


LE  JARDIN 


quels,  corlieillcs,  car  les  innoresccnces  légères  el  sou- 
ples, portées  par  de  longues  tiges  au  port  svelle  et  gra- 
cieux (ont  très  bel  elTel  et  ont  le  mérite  de  tenir  fort 
longtemps  dans  l'eau,  tout  au  moins  huit  ou  dix  jours. 
Au  premier  aboni  on  peut  se  demander  si  ces  fleurs 
coupées  sont  celles  tU's  Cinéraires,  des  Asters  ou  des 
Galtonias. 

Ajoutons  encoie  pour  les  personnes  qui  (ont  à  cette 
plante  un  griel  de  sa  taille  élevée,  que  nous  aurons,  sans 
aucun  doute,  d'ici  peu  une  race  jilus  linsse  qui  con- 
servera la  finesse  et  la  légèreté  de  ses  fleurs  et  j.ermetlra 
de  généraliser  l'emploi  en 
potées  entières. 


Ceci  dit,  nous  croyon- 
bon  de  donner  sur  cettu 
Cinéraire  dos  renseigne- 
ments d'un  autre  ordre, 
que  M.  Férard,  nous  a 
communiqués. 

La  Cinéraire  hybride 
multillore  (Cineraria 
cruenlti  jtoh/nnlha  ht/- 
brida  (l),  provient  de  croi- 
sements opérés  il  y  a  cinq 
ou  six  ans  en  Angleterrr, 
entre  la  Cinéraire  hyliridi^ 
des  jardins  et  des  Se/iecio 
mit/tifloriis  (C.  iiiiiltiflu,  a 
réintroduits  des  Canaries. 
On  croit  même  qu'il  y  a  eu 
des  croisements,  a  uni' 
génération  quelconque, 
avec  le  .S.  platanifola  (C 
lanata). 

Quoi  qu'il  on  soit,  cette 
obtention  a  été  sélection- 
née par  les  horticulteurs 
anglais,  qui  sont  parvenus 
àobtenir  des  nuances  peut- 
être  plus  variées,  que  dans 
loCinéraire  hybride  des  jar- 
dins. M.  Férard  est  le  pre- 
mier en  Fraiii'o,  qui  l'ai 
mise  au  commerce.  Ivlli 
nous  arrive  donc  ainsi  sou- 
la  forme  d'une  race  tout- 
créée  et  bien  établie,  avc' 
de  nombreux  coloris. 

La  Cinéraire  hybridi- 
mulliflore  se  distingue 
nettement  des  autres  races 
de  nos  cultures  par  ses  paniculos  corymbiformes  ayant 
une  certaine  élégance  et  une  grande  souplesse;  1rs 
(cuilles  sont  assez  grandes,  pétiolées,  engainantes,  à 
limbe  platanifornie,  légèrement  duveteux.  La  tige  ot  ses 
ramifications  sont  très  allongées,  velues,  a  corymbes 
multillores.  Les  (leurs  sont  larges  d'environ  2  centi- 
mtlres;  les  rayons  (ligules)  sont  de  couleurs  variant  du 
violet  (once  au  blanc  en  passant  par  le  rose;  le  disque 
est  noir.  L'ensemble  des  inflorescences  (orme  au-dessus 
de  la  plante  une  lèlo  hémisphérique  d'un  diamètre  va- 
riant entre  :iO  el  iO  ci-iitinii-tres.  La  hauteur  de  la  plante 
tenue  en  pots  est  de  «'.0  centimètres  à  1  mètre  Wn  M). 
Mise  en  pleine  terre,  elle  peut  présenter  une  réunion 
d'inflorescones  d'un  diamètre  total  de  W  a  M»  centi- 
mètres et  atteindre  une  hauteur  de  1"':.0  à  1"'.VI. 

ili  Déiiominaliiin  iIhiiik^i'  n  ceM<<  plnnlr  |inr  Ii'h  iiwiliioiet  rniKlnixi'n 
i|iil  l'iint  mise  au  coiiiniiiicrce  ilaiiit  c<-  imyn. 


FIk.  si.  —  Cinévairt  tghridt  muUiflorr. 


La  culture  de  cette  Cinéraire  est  identique  à  celle  de 
la  Cinéraire  hybride  des  jnrdins  et  que  nous  résume- 
rons :  semis  en  juillet,  en  terrine  ou  mieux  en  pleine 
terre,  sous  châssis  à  froid  et  ombragé  :  repiqua^ie  de 
même  sous  châssis  froid;  mise  en  pots  el  rentrée  en 
serre  à  l'automne,  près  du  verre.  Les  Cinéraires  hy- 
brides iiiultiflores  sont  plus  rustiques  que  les  C.  hybri- 
des des  jardins;  en  raison  du  grand  nombre  de  fleurs, 
la  floraison  ilure  trois  mois  environ,  de  février  à  mai. 

En  outre,  au  printemps,  celte  race  supporte  (ort  bien 
la  pleine  terre.  On  peut  donc  en  (aire  de  jolies  corbeilles 

en  jilein  air,  en  ellecluant 
la  plantation  dos  la  fin  do 
mars,  si  le  temps  est  beau. 
Les  sujets  acquièrent  ainsi 
une  robusticilé  remar- 
quable. Ce  sera  donc  aussi 
une  plante  précieuse  jniur 
les  corbeilles  hivernales 
el  de  premier  printemps 
des  jardins  du  littoral  mé- 
diterranéen. Au  gracieux 
effet  des  inflorescences,  il 
faut  ajouter  celui  que  pro- 
cure la  note  gaie  de  l'ample 
feuillage. 


Nous  avons  cru  devoir 
nous  reporter  aux  jour- 
naux horticoles  anglais 
qui  ont  publié  de  nom- 
breuses notes  sur  cette 
plante  afin  de  compléter 
les  indications  ci-dessus. 
Le  Gardeners  chroiiicle, 
en  189G,  notamment,  est 
rempli  de  communicalior)s 
qui  la  concerne;  mais,  on 
ne  trouve  rien  de  Irès- 
I)récis  ni  de  bien  déflni. 
Nous  essayerons,  néan- 
moins de  dégager  de  ces 
notes  les  indications  mé- 
ritant d'être  signalées. 

Les  Cinéraires  des  jar- 
dins sont  généralement 
considérées  comme  étant 
dérivées  du  Seiieciocrueii- 
tiis,  DC  {S.  hi/bridiis 
Hort.,  Ciiieraria  tiiirila 
.\ndr.,  C.  hi/hnila  Willd., 
C.  rrueiita,  Mass.),  originaire  des  Canaries. 

Toutefois,  beaucoup  de  botanistes  el  d'horliculleuis 
anglais,  principalement,  leur  croient  une  origine  plus 
complexe. 
Ils  seraient  sortis  d'hybriiiations  entre  : 
S.  cruenliis,  S.  pi>]iuli/uliiis  1)C.  (C.  popuUfolla  L'ilé- 
rlt.),  et  6'.  niu/liflonis  l)t'..  (Ciiiennia  mulliflora  L'W- 
ril.,  Doroiiicum  liourgœi  Schutt.,  Senecio  M'ehhci 
Christ.),  espèce  très  voisine  du  S.  cruenitts.  Tous  trois 
originaires  des  Canaries. 

Uabord  introduit  à  Kew  en  1853.  On  doit  la  réintro- 
duction du  .V.  mulliflorus  (Cinéraire  multiflure)  à 
M.  Walter  (iardner,  qui  en  a  remis  des  graines  au  jar- 
din bolanique  de  Cambridge,  en  revenant  d'une  excur- 
sion de  deux  ans  au  (ianaries.  Le  S.  miilliflurus  type 
(ul  relriiuvé  dans  la  grande  Canarie,  autour  du  «  .Monte 
i\o  los  Laureles  u. 


M. 


LE  JARDIN 


109 


Le  Gardener's  Chronicle  (\]  en  a  figure  une  sommité 
fleurie,  avec  feuilles,  dcssini'c  sur  îles  l'xi'mplairps  pro- 
venant liu  semis  do  ces  graines.  A  la  seule  vue  du  dessin, 
on  est  frappé  de  la  similitude  qui  existe  entre  les 
inflnresccnces,  coiuprenanl  au  moins  trois  corymbes, 
et  celles  des  plantes  do  M.  Kérard,  ainsi  qu'entre  les 
Heurs.  On  remarque  toutefois  cotte  dilTérence,  que  les 
ramifications  de  rinllorescence  et  celles  de  cliaqui- 
corymhe  sont  plus  allont.'ées  dans  les  |il;Miles  de.M.  l''é- 
rard  et  quc>,  par  conséquent,  celle-ci  s'étale  bien  davan- 
tage. 

La  couleur  du  type  représenté  en  couleur  par  notre 
confrère  anglais  est  lilas  à  disque  noir. 


La  nouveauté  do  M.  l''érard  [irovient  donc  de  croise- 
ments opérés  en  Angleterre  entre  la  Cinéraire  des  jardins 
et  des  Senecio  viidliflorus  iirovenant  de  cette  réintro- 
duction. Depuis  1891),  en  effet,  beaucoup  de  ces  croise- 
ments ont  eu  lieu  dans  ce  jiays. 

Devant  la  plupart  des  résultats,  il  a  été  impossible 
de  ne  pas  croire  que  le  S.  tnultiflorus  no  soit,  au  moins 
à  l'égal  du  S.  criteiitiis  l'origine  des  Cinéraires  hybrides. 
()n  a  croisé  ces  deux  espèces  et  l'on  a  obtenu  des  Ciné- 
raires exactement  semblaliles  à  celles  cultivées. 

Ce  résultat  est  moins  probant  lorsqu'on  croise  le 
S.  crueiiti's  et  le  .S'.  pojiutifuliKS.  Plusieurs  botanistes 
et  liorticulteurs  anglais  ont  soutenu  une  autre  thèse 
(|ue  nous  ne  croyons  pas  devoir  partager  :  que  les 
Cinéraires  hybrides  des  jardins  seraient  plutôt  le  pro- 
duit des  croisements  entre  le  S.  cruentus  et  le  S.  Ileri- 
tieri  DC  (S.  lanatus  Hort.  Hrit.,  Cineraria  laiiati' 
L'IIerit  C.auritaWori.)  encore  originaire  des  Canaries. 

iMifin,  certains  grainiers  anglais,  qui  ont  commencé, 
à  mettre  au  commerce  la  nouveauté  que  montre 
M.  Férard,  prétendent  qu'il  y  a  eu  aussi,  par  croisements 
de  l'influence  du  S.  l'etasites  DC.  (S.  platanifolius, 
Hort.,  C.  Pelasites,  Sims.  ;  C.  platanifolia  Desf.),  celui  là 
encore  originaire  des  Canaries,  mais  aux  gros  corym- 
bes, à  capitules  jaunes,  à  feuilles  plus  duveteuses 
que  les  autres  espèces;  plus  rustiques  aussi  (de  plein 
air  l'été,  sous  le  climat  parisien,  toute  l'année  sur  le 
littoral  méditerranéen).  Il  est  évident  que  nous  enregis- 
trons purement  et  simplement  cette  façon  de  voir  sous 
toutes  réserves,  car  nous  no  la  partageons  pas. 

Nous  tendons  plutôt  à  croire  que  toutes  ces  espèces 
des  Canaries,  (irésentant  beaucoup  d'affinités  entre  elles, 
s'hybrident,  même  naturellement,  dans  leurs  pays 
d'origine,  leurs  caractères  spécifiques  sont  donc  bien 
peu  solides  et  ne  présentent  pas  de  différences  très 
grandes.  .Vussi  est-il  à  peu  près  impossible  de  se  for- 
mer une  opinion  sur  l'origine  exacte  des  (Cinéraires 
hybrides  multifloros.  Tout  ce  qu'on  peut  dire,  c'est  que 
les  apparences  sont  pour  une  prédominance  en  faveur 
du  S.  crttentus,  pour  une  participation  très  probable  du 
S.  multiflorus,  moins  probable,  du  S.  populifolius,  et 
plus  hypolliélique,  ilu  S.  platanif'oHus. 

Il  n'est  cependant  pas  impossible  qu'il  y  ait  eu,  pour 
leur  obtention,  quelque  influence  du  .V.  plala^ifoUux, 
soit  comme  mère,  soit  comme  père,  étant  donnés  1"  la 
longueur  des  ramifications,  2°  le  caractère  assez  duve- 
teux de  l'épiderme,  3°  le  degré  de  rusticité  un  peu  plus 
grand  que  celui  des  Cinéraires  hybrides  à  grandes 
fleurs,  toutefois,  nous  ne  saurions  rien  affirmer  à  cet 
égard.  D'autre  |iart,  il  est  certain  que  la  grandeur  et 
le  nombre  des  fleurs  sur  les  corymbes  tiennent  du 
S.  multiflorus. 

Albert  Macme.nb. 

(Il  1896,  vol.  I,  p.  460. 


Les  Bilets  des  derniers  Iroids  sur  la  végétatiOD 

Le  Jardin,  dans  sa  précédente  chronique,  a  signalé 
déjà  les  funestes  effets  produits  sur  la  végétation  par 
les  froids  qui  sont,  cette  année,  survenus  si  lardivement. 
Cette  chionique  a  signalé  les  N'ignes,  les  Pommes  de 
terre  et  les  Haricots  comme  particulièrement  atteints 
par  les  gelées.  11  est  à  remarquer  qu'il  n'y  a  pourtant 
pas  eu,  pour  ainsi  dire,  de  périodes  continues  de  gelée. 
Elle  est  arrivée  par  à  coups,  en  des  matinées  isolées, 
alors  qu'il  avait  plu  la  veille  et,  qu'il  pleuvait  le  lende- 
main, le  ciel  s'ètant  trouvé  clair  au  lever  du  jour. 

Ainsi,  les  accidents,  si  on  a  |>u  en  compter  un  peu 
partout  sur  le  territoire  de  l'Europe  occidentale,  n'en 
ont-ils  pas  moins  été  essentiellement  locaux,  sur  telle 
ou  telle  emblave,  alors  que  la  voisine  n'avait  aucun 
mal.  Il  en  a  été  ainsi  dans  toute  la  région  fraisière  du 
sud  de  Paris.  Les  Fraisiers  ont  été  fortement  endom- 
magés dans  les  bas-fonds  à  Chàtenay,  Bourg-la-Reine, 
Verrières,  Amblainvillicrs,  Palaiseau,  Igny,  alors  que 
les  plateaux  n'ont  pas  subi  de  dommages.  Au  Mans, 
les  espaliers  do  Pêchers  exposés  au  levant  et  au  midi 
ont  été  «  grillés  »  en  plusieurs  endroits,  alors  que  ceux 
exposés  au  nord  et  à  l'ouest  restaient  indemnes.  A 
Montlhéry,  toutes  les  Pommes  de  terre  plantées  sur  les 
collines  face  au  soleil  levant  ont  vu  leurs  premières 
pousses  entièrement  grillées.  Il  en  a  été  de  même  dans 
beaucoup  de  vignobles  du  contre,  du  Maçonnais,  du 
Beaujolais  et  surtout  de  la  Champagne  qui  a  été  prin- 
cipalement éprouvée.  Les  Chasselas  non  abrités  de 
Thomery  ont  été  passablement  atteints.  Mais,  en  gé- 
néral, les  arbres  fruitiers  n'ont  pas  souffert  de  la  gelée, 
parceque  leurs  fruits  étaient  déjà  noués. 

Dans  Paris,  la  végétation  des  arbres  d'alignement 
était  fort  avancée.  Les  quelques  gelées  enregistrées 
vers  la  fin  d'avril  ont  atteint  quelques  jeunes  pousses. 
C'est  ainsi  que,  boulevard  des  Italiens,  les  feuilles  du 
sommet  des  jeunes  bourgeons  des  Frênes  ont  été  gril- 
lées. La  partie  supérieure  des  Marronniers  du  boule- 
vard Poissonnière  a  été,  un  moment,  toute  frisotée.  Sur 
les  Platanes  de  l'avenue  de  Châtillon,  de  l'avenue  de  la 
Reine,  à  Boulogne,  une  moitié  des  feuilles  sont  v  cuites  », 
alors  que  les  autres  sont  indemnes.  Mais  ces  accidents 
n'ont  pas  nui  à  la  croissance  des  bourgeons. 

Là,  comme  partout,  ce  qui  a  le  plus  nui  aux  arbres 
comme  aux  plantes,  ce  ne  sont  pas  tant  les  gelées  que 
les  pluies  froides  mêlées  de  neige  et  de  grêle,  qui  les 
ont  suivies.  Il  y  a  eu  arrêt  dans  la  végétation.  Et  cet 
arrêt  a  été  d'autant  plus  funeste  aux  cultures  qu'il  s'est 
produit  tard.  «  Nos  jardins  sont  dans  un  triste  état  — 
écrivait,  il  y  a  quinzejours,  M.  Severi,  jardinier-chef  de 
la  ville  de  Rome,  à  notre  collègue,  M.  Gibault.  —  Il 
pleut,  il  neige  et  il  grêle  à  Rome,  comme  si  nous  étions 
en  janvier.  »  On  a  vu  la  neige  tomber,  entre  le  15  et  le 
2-3  mai,  en  Lorraine,  sur  les  Vosges,  dans  le  Beaujolais, 
le  Maçonnais,  le  Bourbonnais,  le  Lyonnais,  les  Cévennes, 
et  à  Perpignan.  Dans  l'ouest  et  le  nord-ouest  de 
l'Europe,  le  mauvais  temps  a  été  d'une  persistance 
telle  (|ue  k  tous  les  matchs  do  cricket  qui  devaient  se 
jouer  du  !•'>  au  20  mai  dans  la  mer  d'Irlande  ont  été 
renvoyés  à  plus  tard.  » 

Le  centre  de  la  l''rance  a  vu  des  chutes  de  neige.  Le 
matin  du  13  mai,  tout  le  plateau  de  la  Heauce  en  était 
couvert.  Ce  matin  là,  nous  vimos,  à  la  gare  du  Nord, 
tous  les  trains,  arrivant  au  lever  du  jour,  couverts  d'une 
couche  de  neige.  La  veille  même  de  l'Exposition  d'hor- 
ticulture de  Paris,  le  mardi  20  mai  à  10  heures,  il  est 
tombé  une  grêle  tellement  lente  à  fondre  que  nous  en 


170 


LE   JARDIN 


avons  ramassé  des  poignées  uno  demi-heure  apri-s. 
sur  des  planches  qu'on  avait  descendues  au  sous-sol 
pour  une  installation  industrielle.  Le  21  mai,  on  télé- 
graphiait que  la  Corse  était  sous  la  neige,  et  que  le 
froid  était  intense  dans  certaines  parties  do  l'Algérie; 
les  colons  des  environs  de  Sétif  sont,  parait-il.  dans  la 
désolation. 

EnHa,  à  travers  l'orage,  qui  a  éclaté  sur  Paris  K 
:^J  mai  au  soir,  de  lounls  nuages,  en  crevant,  ont  laissé 
tomber,  aux  portes  mêmes  do  l'imprimerie  du  Jardin. 
de  véritaliles  petits  morceaux  de  glaee,  informes  et 
transparents,  liieri  dilTerentsde  la  grêle. 

L'apparition  aussi  tardive  de  tels  refroidissements 
ne  peut  que  contrarier  la  marche  de  la  végétation  d'une 
manière  fâcheuse.  Les  observations  que  nous  avons 
recueillies  à  ce  sujet  sont  les  suivantes  : 

!■■  Ralentissement  marqué  dans  la  production  de 
primeurs  et  des  lleurs  forcées  ou  simplement  hâtées 
sous  verre.  Le  soleil,  auxiliaire  indispensable,  a  fait 
défaut. 

Les  Fraises  sont  mal  colorées;  elles  sont  arrivées 
lard  sur  les  marchés  du  nord,  et,  tnalheureusemenl, 
celles  du  Vaucluse  y  sont  arrivées  en  même  temps. 
D'où  une  grosse  dépréciation.  Les  Roses  fleurissent 
mal  :  on  l'a  vu  à  ri''.xposilion  ïl'horticuUure. 

•>'  Chute  d'un  grand  numlire  de  fruits,  et  surloul  do 
Pèches,  le  refroidissement  survenant  au  moment  de  la 
formation  du  noyau.  .V  Montreuil,  Ragnolet,  Rosny, 
Noisy,  etc.,  on  évalue  la  |ierle,  de  ce  chef,  à  un  tiers  ou 
à  un  quart  de  la  récolte. 

."î"  l'roiluction  trop  tardive  à  prévoir,  en  primeurs  do 
pleine  terre.  Les  Pcmimes  do  terre  hâtive  atteintes  doi- 
vent émettre  de  nouveaux  bourgeons.  Les  semis  de 
Haricots  sont  presque  partout  jaunes,  à  moitié  pourris, 
et  à  recommencer. 

4°  I'"onle  d'un  grand  nombre  do  plants  de  pépinières. 
C'est  ainsi  qu'un  nous  signale,  d'Orh-ans  et  d'Angers, 
que  des  emblaves  enlièrcs  de  semis  ci'l'.glanliers  (nit 
pour  ainsi  dire  disparu.  A  la  faveur  dos  longues  pluies 
le  «  blanc  »  a  envahi  les  feuilles  avec  une  rapidité 
touilroyanle,  les  a  fait  tomber,  et  s'est  attaqué  aux 
jeunes  tiges,  dés  lors  perdues.  Il  a  fallu  tnut  biner  et 
faire  autre  chose  à  la  place. 

Ajoutons  que  les  garnitures  estivales  déjà  plantées 
dans  les  jardins  «  boudent  ».  yui  no  les  a  sorties  qu'on 
juin  sera  sans  doute  plus  avisé. 

Seuls,  les  Choux  et  les  légumes  de  pleine  terre  seroi'. 
en  abondance.  Leurs  vendeurs  ne  sont  pas,  cependant, 
soucieux  de  les  oITrir  à  trop  bon  marché. 

J.  1"'ii.  Fav.mu). 


La   cloque    du    Pécher 


Par  li's  temps  froids  et  humides  que  nous  venons  de 
traverser,  beaucoup  Je  Pêchers  en  espalier,  el  tout  par- 
ticulioromenl  ceux  cultivés  en  plein  vent,  sont  alteinls 
do  la  cloque. 

(lotte  cloque  est  duo  à  un  cryj'togamo,  h'jiiiixiiis 
ileformnnx,  rjui  attaque  les  fouilles  el  les  jeunes 
rameaux.  Sons  son  influenci-,  les  feuilles  s'épaississent, 
se  contournent,  se  boursouflent  ot  quand  il  proml  un 
iléveloppomont  con'^idérnble,  l'altération  des  tissus  no  se 
porto  pas  seulement  sur  les  (cullh'H,  niais  aussi  sur  los 
jeunes  rameaux  qui  dcvienni'nl  épais  ot  charnus. 

lin  dehors  de  cette  déformation,  la  feuille  prend  des 
teintes  -blanches,  rouges  cl  rouges  foncé  et  d'un 
aspect  velouté,  peu  à  peu  elle  se  de«si>rlii'.  Il  on  est  de 


même  du  liourgeon.  Les  fonctions  physiologiques  de 
l'arbre,  privé  de  ses  organes,  s'arrêtent  complètement, 
l'arbre  so  dénude  et  péril  ses  fruits,  qui  à  cette  saison 
commencent  a  être  noués. 

Co  cryptogame  n'apparaît  qu'au  printemps  elest  par- 
ticulièrement engendré  par  les  changements  de  temiié- 
lature,  qui  viennent  arrêter  tout  à  coup  laniarclie  de  la 
végétation. 

Lorsqu'aprés  quelques  beaux  jiiurs,  au  moment  où 
les  jeunes  pousses  du  pécher  commencent  à  s'allonger, 
il  survient  un  temps  froid  et  pluvieux,  on  ne  larde  pas 
à  voir  ce  champignon  faire  ses  ravages. 

La  température,  presqu'hivernale,  du  mois  qui  vient 
de  s'écouler  a  été  tout  particulièrement  propice  à  son 
développement  et  les  pêchers  cultivés  en  plein  air 
n'ont  pu  résister  à  ses  atteintes. 

Il  existe  peu  de  remède  pour  combattre  cette  maladie; 
les  pêchers  plantés  en  espaliers  et  protégés  par  des 
abris,  tablettes,  paillassons  y  résistent  davantage,  mais 
les  pêchers  en  plein  vent,  qui  sont  en  contact  direct 
avec  les  agents  atmosphériques,  sont  vivement  conta- 
minés. On  l'uraye  la  maladie,  dés  qu'elle  fait  son  appa- 
rition, (0  qui  s'aperçoit  facilement  par  la  boursoullure 
de  quelques  feuilles,  en  projetant  sur  le  feuillage  de  la 
poussière  de  charbon  de  bois. 

L'action  do  cette  poussière,  qui  est  assez  efficace,  est 
duo  aux  combinaisons  potassiques  qu'elle  n-nferme,  el 
qui  produit  un  effet  corrosif  sur  les  spores  du  champi- 
gnon f|ui  engendre  la  cl0(|ue.  Ce  remède  d'un  bon 
marché  exceptionnel  est  d'une  application  facile. 

Mais  si  l'on  a  laissé  développer  la  maladie  il  faut  sans 
retard  ■supprimer  toutes  les  feuilles  atteintes  en  les  pin- 
çant, sans  supprimer  lo  pétiole,  on  fait  disparaître  ainsi 
los  germe>  qu'elles  contiennent  et  l'on  empêche  la  pro- 
pagalicm  ilu  champij^non.  11  faul  avoir  soin  d'enlever 
toutes  les  fonillos  desséchées.  Toute  cette  petite  série 
d'opérations,  a  en  môme  temps  l'avantage,  d'éviter  une 
inutile  déperdition  île  sève  dont  on  a  tant  besoin,  pour 
redonner  une  nouvelle  ailivito  â  l'arbre,  en  aiilanf  le 
développement  dos  jeunes  pousses  qui  doivent  rem- 
placer celh's  qui  ont  été  détruites. 

Il  faut  s'appliquer  dans  la  suppression  des  feuilles  â 
no  pas  enlever  lo  pétiole,  qui  doit  protéger  et  aider  à  la 
formation  de  l'ieil  qui  se  trouve  ii  son  aisselle. 

l.Ko.»;  LoifiiAf. 

L'EXPOSITION  D'HORTICUliTURE  DE  PARIS 


Plantes  de  serre 

Nous  devons  tmil  iliilionl  sigrialir  los  lots  do  plantes 
variées  exposés  par  .M.M.  Cluuitin.  Opoi.v,  Snllier,  'rruIlBiil  el 
.Madiel.  liniis  cchii  de  .\l.  Chaiitin,  nous  avons  reniarcpn-, 
outre  de  beaux  l'aliuiors  et  dos  Aroïdées,  \'Ani]ii>iiicris  sor- 
hifolia,  un  énorme  exemplaire  do  Cnrcoloba  pahf.ircns.  etc.  ; 
dans  cohii  du  Luxembourg,  dû  aux  soins  do  .M.  Opnix.  dos 
Crotons.  des  Nfpetillies.  CarluJoviai  liilifotia,  Vrirxfii  Glii:io- 
rii  do  touto  beauté,  de  nomltreiix  Cypripcdiums  liybridrs. 
Aeriile.i  lloulleli,  Aniliuriiim  r/icffoiuniiiii,  etc.  ;  à  .M.  Tnif- 
tsut,  Arittui  nuiD.striiosit,  Drurirtia,  GoMiVami.  Atornsia  Itu- 
pinVnViMii.  /.im(!i/ici(/i.r  Pclicheri,  l'tatijceriutn  IhlU  vnijnseic. 
Dans  In  collorlion  de  M.  Sallier:  StfiKipa.itrr  cimciima 
i-liarroanl  et  exi|iiiK,  lliihiis  rrflfj-iis.  Dracn-na  Gmhcffiann. 
.SowrKii'"'"  </"i(inrti.vi\.  Vitnda  t'iiiirnieri,  Mtisn  ('nrfniiislni, 
un  Vanillier  avec  gousses.  X'ilisf  \'ciiiicri(inii,  olr.;  dans 
cello  de  .\f.  .Maillet:  des  Aroïdées  nonilireuses  (-4rt»/»iiriiiiii, 
Caladiuiii,  Alonixin,  ,Vr/i/i(/i.v(i.v  iiicturala.  Me),  îles  .Mélasto- 
macéos  (Simi-rtlhi.  /•.'i-iViin<-m<i,  Hfrlotonia).  Marnnta  Kcnho- 
tcana,  el  vitlala,  Snnscciera  anffolfnsis,  Acriiles  liciinieri, 
Cnîlh-ua  i^nsifnsis  if.   H'iirm'ci  X  }>urpurala,  clc). 


LE  JARDIN 


171 


(lotiimo  exemple  do  bsll<>  riilturi'  nous  iivons  a  signaler  li's 
Callislfinoii  lttnri'olalu.1.  Mimosa  paiiiilo.iii,  Uoronia  cUiiior 
ol  liflfriijilnilla  (li>  M.  DiMiiildor,  ctmiiiiants  pclils  arbusli's 
oxcollonts  pour  lu  iircorulioii  ;  les  piaules  do  .\t.  Truffaul  : 
lli/iliutugca  linileiisis  rosra  do  toulo  boaulé,  I.rorn  Di.iidnn. 
Aolliiirium  Antlrcanmn  var.  Irtif/'auliaiiiim,  iMium  lami- 
fulium  rul>rum,  lIiruKiiithiis  fascinalor,  etc. 

Los  ArJhufiiiiii  Sflierzi'riitiium  sont  parfaitement  repré- 
sentés avec  les  ciillerlions  do  M.  !..  I>uval;les  ('nUulittui  par 
M.  Porrollo;  les  ('rntnns  par  M.  Cliantriei  ilonl  les  spécimens 
sont  toujours  irréproclialiles  et  merveilleux,  et  ipii  exposait 
on  outre  do  très  beaux  ^»//ii<cii/i>i  ;  los  Atitlinrium  rj^'ulc- 
meiit  par  M.  lli'ranok  ;  les  (  lactées  llourios,  les  Plii/lUn  mtus  on 
parliculii'i-,  par  M.  CM.  Simon  cpii  s'est  (ait  do  la  culture  do 
COS  plantes  uiio  voritahlo  spécialité. 

Los  plantes  dites  carnivores  forment  un  joli  lot,  exposé 
par  .\l.  Cliantrior  :  nous  y  trouvons  des  Surrufcnia,  des  Scpcn- 
llu-s  aux  ascidies  étranges.  Lon|.;temps  délaissés  chez  nous 
ces  curioux  vogétaiix  sendjlent  devoir  être  do  nouveaux 
rocherchés  ot  les  amateurs  commencent  à  naître. 

Les  Calcéolaires  lierbucéos  <lo  la  .Maison  Vilmorin,  \osGlu.ii- 
nia  <le  .\I.  Vallerand,  los  Azalées  do  l'Inde  de  M.  .Moser,  no 
peuvent  être  surpassés  tant  au  point  de  vue  do  la  bcaulo 
des  |)lantos  <|ue  de  leur  culture  irréprochable. 

A  noter  encore  une  collecliun  intéressante  d'.l'//«jî(('m 
exposée  par  .\L  llamelet. 

Orchidées 

Outre  les  Orchidées  dissi'niinros  dans  los  colleclioMS  do 
plantes  do  sorro  dont  nous  avons  parlé  plus  liiut.  des  lois 
spéciau.x  permettaient  do  voir  d'admirables  plantes.  Ce  sont 
les  séries  de  Lirtiii,  de  Cdltlei/d  et  de  l.irliii-Cattleiiii  de 
W.  Maron  où  les  morvoilles  abondent  et  se  renouvellent 
sans  cosse  ;  les  Orchidées  do  M.  l.esuenr:  ICpiplirnnilis  ]'cit- 
Wii,  Ci/inhiilium  Loiri  (mrcum.  l'Iiala'iHipsix  Luililcinnn- 
niana,  Masderallia  Vcilclii  uriimli/lurd,  Coi-/iliodc:i NoHziann, 
Ci/pvipeiliuin  Ito'zti  X  l'cutlalum.  Angrcccxim  Lcmiix,  etc., 
parmi  cent  autres  de  même  valeur  ;  celles  d(>  M.  Dallcmaj^ni' : 
Lœlia  purpurata  belta,  sjdciulens  et  triutnpluins.  Catllri/a 
Mossifc  albii  nricstis,  Ci/pripeiliiim  pliilippiïiensc.  (hlimto- 
i/lossum  Corwlinei,  Oncidium  Pcsratiirei,  etc.,  elc  ;  d'autres 
à  NL  Béranok  :  Pesratorea  Klabocltorum  et  Daijtina.  Millo- 
niopsis  lihuana  aiireii,  Vanda  Uti'S  sujicrha,  Catascltim 
alrutiiiii  vraiment  étrange,  Odoiitmilossinn  rrispum  piinv- 
talisisimian,  MusdfraUiii  Chimœra  absolument  déconcer- 
tant, otc. 

Et  ce  n'est  pas  tout.  Il  y  a  encore  des  Orchidées  à  .\L  Ma^aie  : 
Miltonia  /lavesccns,  Cypripedium  Geari/es  Miigiie  hybride 
desC  Itotscliildianiimei  Yunii/ieunirm.  plante  do  toute  Ijcaiilo, 
Epidendriim  O'Bricniunum,  Ctpnlmliuiii  I.ovil.  t)do»to</li)s- 
sniii  li)teo-j)urpurcum,  etc.;  à  M.  L.  Duval  :  une  belle  si'nie 
d'Odoiitoplossum  crispiim  en  spécimens  do  choix,  Lœlio-Cat- 
tleija  Oiii.i-,  Caltlei/ii  Mossiie  reticulala,  (kliintiHilnssuiii  Rcichs- 
teinii,  hastilabiinii,  etc. 

N'oublions  pas  les  toujours  beaux  P/iateno/).s/s  do  M.  Hé- 
gnier,  un  Vdnda  lanu-Uata  rteqnicri,  etc.,  et  les  i)lantcs  do 
M.  Halme. 

Plantes  nouvelles 

.\1.\1.  irulTaul,  .Murou  et  liéranel;  tiennent  la  palme;  le  pre- 
mier avec  un  lût  très  bien  composé  oii  nous  remarquons: 
HœmaiilhuH  Dindeiiui  ot  fascinalor,  Ili/dviiniico  /loricusis 
yoscii.  Musa  sapientitin  sampiinca.  Kentia  Alberli,  Ancmia 
rolunilifulia,  Iletlconia  Tru  //'antiana.  Asparagus  Duchesnii  ilu 
t;ongo,  etc.  ;  M.  .\laron  avec  le  Brassolirlia  Ilch'n,  hybride 
do  lirassavolu  Diijlijiana  ot  Lœlia  tciebrosa  dont  il  a  déjà  été 
cpiestion  dans  le  Jardin  (l'M->,  20  mai  p.  IW)  ;  M.  Béranel», 
avec  le  C;i/>rip,diinn  Jeannette,  \i\\ir\(\o  des  C.  Yunfi!,ca»inn 
ot  bellatiduiii. 

Encore  à  noter  au  chapitre  des  nouveautés  :  à  .\I.  .1.  .^allier 
VAdiantuin  Capillas-Veiicris  iinbriratnm,  le  Pelariiuniiim 
Châtelaine  de  Xaudet,  le  Canna  M"  Kate  Grai/.  lo  lli'hus 
reftej-Ks  etc.;  à  ^L  Ramelct  :  los  Adiantma  Feruaiidi  et 
Itameleti  et  une  variété  du  Draea'na  Mai/i  se  colorant  iléjà 
sur  les  jeunes  sujets;  à  M.  Chantrier.  dos  Crotons;  à  .M.  i'.\t. 
Simon  des  Phijllficaetus. 

Les  nouveautés  en  Bégonias  sont  relativement  nombreuses  : 
M.  Cappo  présente  de  très  jolies  plantes  issues  des  lie.c  et  dé- 


cora, telles  i|ue  I.a  France,  M. If.  Martinet  dédiéoà  nolreexcol- 
lenl  Ptsynipathic|ue  directeur,  Gloire  des  Ardennes,  Itémilhi 
Af"  de  Saii)le-\'itlière,  M.  Albert  Manmené  à  déilliace  heu- 
reuse ol  bien  méritée.  M'  de  Sainle-Vtdière,  M"  l.ueie Itlan- 
cltnii.  .M.  Berret,  exposait  le  Bégoida  La  Jleaulé,  issu  vraiseni- 
lilableiuenl  do  B.  seniper/torens;  ,\l.  Boulanger,  un  hvbrido 
presunu'  dos  //.  (iraeilis  et  \'iin<in  aui|ui'l  il  doimo  lo  nom 
do  lleoiilè  Sevrienne.  .\IM.  Poirrier  lils,  Bondon  ol  Labiche 
soumcttuieiil  aux  appréciations  des  visiteurs  do  nouveaux 
l'élargoniums  obtenus  par  eux. 

.Signalons  r-ncoro  parmi  los  nouveautés,  des  Cuniui  à  grandes 
Heurs  de  la  nuiison  Vilmorin,  des  Mhododondrons  ol  des 
A/.alées  de  .\I.\!.  .\loser  et  Croux;  les  l'ivoines  ligneuses  do 
.\I.  .\loser  admirablement  belles;  un  Hosier  provenant  d'un 
croisement  entre  Crirnson-ltambler  et  Poli/anllia  prandi/loni, 
auquel  l'obtenteur,  .\l.  Lovavassour,  donne  le  nom  dcpoli/an- 
tlia  remontant  coccinea  piirpurea —  appellation  un  peu  lon- 
gue—  ou  de  M'  Norbert-Letaeasseur,  ce  (|ui  vaut  nneux. 

N'oublions  pas  une  charmante  variété  do  Salvia  splen- 
dens,  Siir/irise,  caractérisée  par  la  macule  jaune  au  milii'u 
des  feuilles,  exposée  par  M.M.  Caycux  et  Le  Clerc  et  lo 
Deidzia  i-ori/mbosa  soumis  pour  la  première  fois  au  public 
par  .M.  Oeorgos  Boucher. 

Tel  est,  autant  (|ue  nous  avons  pu  nous  en  rendre  compte, 
lo  bilan  des  nouveautés  exposées  cette  année.  S'il  ne  pré- 
sonto  i)as  des  numéros  hors-ligne  il  n'en  est  pas  moins  inté- 
ressant l't  digne  do  tous  éloges. 

1'.  Hariot. 

Arboriculture  d'ornement,  Rosiers 

h'.a  rangs  pressés,  los  lots  de  Heurs  et  d'arbustes  lleuris 
garnissaient  copieusomenl  les  deux  nefs  des  serres  du  Cours- 
la-Ueine. 

Dans  l'une,  les  Hhododendrons  en  grands  spécimens  et  les 
A/.alécs  rustiques  de  M.  Crou.\  et  do  M.  Moser  garnissaient 
onliéreraent  chacun  l'un  des  ci'ilés.  Dans  le  lot  de  .\1.  Croux, 
Robert  Croii.r,  d'un  beau  rôugo  laque,  était  U'és  remarqué. 

M.  G.  .Magne,  amateur,  exposait  un  lot  d'Azalées  de  l'Inde 
on  variiHes  de  choix. 

L'exposition  dos  Roses  était  très  importante  ;  il  étaitd'aulre 
part,  curieux  de  savoir,  on  raison  du  refroidissement  do  la 
température,  quels  seraient  los  lots  le  mieux  amenés  à  llo- 
raison  complète.  Lo  succès  appartieid,  sans  conteste,  à 
M.  Lévéfjuc,  puis  à  M.  Bothborg.  Dans  la  première  de  ces 
expositions,  noté  Empereur  Nicolas  II,  thé  garance  rayon- 
nante, éclairée  de  jaune. 

Dans  la  grande  serre,  .M.  Defresne  avait  aligné  près  de 
deux  mille  Rosiers  haute-tige,  et  avait  une  collection  do  thés 
nains  bien  lleuris  et  un  fort  groupe  de  Crimson  Itambler. 
M.  Boucher  montrait  uno  provision  analogue,  avec  de  jeunes 
sarniente\ix  très  lleuris  ot  fort  bien  faits.  Signalons  aussi  les 
lots,  très  choisis,  do  .M.  Auguste  Chantin  et  de  AL  Jupeau, 
puis  celui  do  .M.  NiUlaus. 

l'ne  particularité  horticole  à  signaler  est  la  facilité  avec 
la(|uelle  peut  se  forcer  en  pots,  à  froid,  lo  Rosier  .S'oZc/i  i/'or. 
Les  pots  étant  restés  cet  hiver  à  l'air  libre,  après  taillo.  puis 
panneautés  seulement  il  y  a  1.")  jours,  ont  donne  une  ample 
production  do  brindilles  portant  chacune  une  ou  doux  fleurs. 
Enlin,  contrairement  au  H.  Persian  Vellinr,  dont  il  est  issu, 
ce  Rosi(>r  remoido  passablement.  .M.\l.  Lévéquo  et  Jupeau 
en  exposaient  doux  jolis  lots. 

Une  importante  collection,  d'un  genre  bien  dilTérent  des 
précédenles,  el  d'un  caraitère  bien  curieux,  était  exposée 
par  .M.  (jravereaux,  lo  rhodologuo  qui  a  créé  la  Roseraie  de 
l'Hay.  La  série  des  li.  ruç/usa  était  parlieulièremenl  curieuse 
à  étudier. 

Les  impeccables  Clématites  de  .M.  Moser  el  de  M.  G.  Bou- 
cher, do  beaux  lots  illli/dram/ea  Hortensia,  Otalisa.  etc.,  do 
M.M.  Boucher,  Hilliard  et  liarré,  A.'l'rulTaut,  Lévéque,  Nonin. 
liélos,  etc.,  les  l'ivoines  diverses  do  .M.M.  Defresne,  Nom- 
blot,  Lévéque,  Moser,  ('.roux,  Dessert,  etc.,  la  nundjreuso 
collection  d'es|ièces  diverses,  do  .M.Nomblot,  comijlétaient 
l'importante  part  prise,  à  l'Exposition  parlosarbusles  fleuris. 

Citons  en  particulier,  parmi  ces  groupes,  les  magniflques 
l'ivoines  du  Jap(m,  aux  corolles  en  gigantesques  Tulipes 
simples  ou  semi-doubles,  tle  .M.  .Moser  ;  le  très  bel  Ilydrangea 
Hortensia  rosea,  de  M.  A.  Trullaut  ;  elles  Ilydrangea  Otaksa, 
de  O'S.'j  de  diamètre,  de  M.  Nonin,  et  enfin  les   Weigelia  eu 


n2 


LE   JARDIN 


lioiilos  sur  ti(;os.  couverts  do  fleurs,  ilo  M.  Noiublot.  A  ce 
propos,  nous  pensons  qu'une  exposition  de  Wt-igflia  variés, 
en  grands  spécimens,  comme  on  le  fait  pour  les  Rhododen- 
drons et  les  Azalées,  serait  sans  doute  très  appréciée  du 
public. 

I.es  arbres  verls  éluiont  représentés  par  une  très  impor- 
tante exposition  de  M.M.  I.uurenl  et  Cie.  de  Limoges.  l'Ius 
de  15t>  Conifères  très  variées  ornaient  la  terrasse  entre  les 
deux  serres.  Noté  do  très  beaux  spérimens  do  rri/ploinet  ia 
iapoiiirii  iMbbii.  Ahies  Mfrli-miana,  do  la  série  des  7"m/;/". 
et  Cfilrus  allanin-a  iiUtuca.  I.es  Cuprt'ssus,  Wellintiliniia. 
Tliui/d,  etc.,  présentaient  une  vigueur  de  végétation  ol  une 
intensité  de  coloruliim  absolument  remari|uablos.  Les  ménies 
exposants  montraient  do  (orls  C/iamfrcopi  et  divers  arbustes 
Il  feuilles  (lersistantes. 

Dans  ce  dernier  genre  d'arbustes,  il  faut  louer  M.  Derudder. 
de  Versailles,  pour  ses  spécimens  de  Lauriers  d'.\piillon  for- 
més de  difTi-rentes  fa^.-ons  et  ses  Fusains  pnnacliés  iliverse- 
ment. 

Floricultupe   de  plein   air   et    plantes  d'hivernage 

La  l'ioriciillure  do  pliiii  air  était  iiuii  uiuins  bii'n  ro|Mi  ■ 
sontée  (pie  l'arboriculture  d'ornement.' En  plantes  annuelles, 
bisannuelles  et  vivaces  en  mélange,  trois  exposants  avaient 
do  grands  massifs  qui  se  partageaient  la  faveur  du  public  : 
.\l.\l.  Kérard,  Cayeux  et  Leclerc,  et  Vilmorin-Andrieux  et  Cie. 

Nous  avons  revu  avec  intérêt  les  Cinéraires  mulliflores 
(Cincrariii  crueDla  polyanllio),  do  .\1.  Kérard,  ih'ja  admirés  au 
coni'ours  agricole. 

En  plantes  vivaces,  trois  exposants  :  MM.  Gérand,  'l'iiié- 
baul-I.egendre  et  Yvon  fils  se  sont  signalés.  M.  Gérand  avait 
de  belles  potées  d'Aster  alyiinus,  T»cariillca  Di-lm-tii/i,  iino- 
Ijnnli'ii  arahictnn,  Fut)kia  Forlinu-i  aux  feuilles  grasses  et 
recouvertes  d'une  pruino  bleue,  Consoude  panachée,  Cutnjta- 
»ul<i  {iloDii-rala  spfciosa,  etc.  Mais  la  curiosité  do  ce  lot  nous 
semble  t^tre  une  Capucine  do  Lohb  douhU'  érarlatc.  dont  les 
fleurs  sont  pleines  à  la  façon  des  Balsamines  Cainelliii. 
.M.  'Iliiébaul-Legendre  avait  une  nombreuse  série  do  Molé- 
nes  de  Pliénicio  (  IVrixucwm  Phœnireiim).  aux  tons  vieux 
rose,  améthyste,  grenat,  etc.,  de  nombreuses  Ancolios 
hybrides,  de  jolies  Violettes  cornues  blcuo  ol  blanche,  la 
l'yri'lhro  rose  Pi'iu-lopc,  presque  mordorée,  etc.  Dans  le  lot 
de  .\l.  Yvon,  remarqué  lo  Géranium  ntarror/ii:wi;i,  aux  fleurs 
rarmin  vif. 

l'n  amateur  distingué  et  bien  connu,  .\L  G.  Magne,  expo- 
sait aussi  une  nombreuse  collection  do  plantes  vivaces  et 
surtout  alpines,  l'ne  rocaille  était  garnie  d'Edelweiss  {Léon- 
(../««/ii/i/i  u//)iiiiit>i|lablan<'he  fleur  omblématiciuo  des  Suisses, 
dont  racclimalatiim  et  la  culture  ont  été,  ces  dernières 
années,   l'un    des  grands  succès  do    .M.  .Magne.  Rcinaïqué 


aussi,  sur   cotte  rocaille,   les    charmants  Plilox   gazonnants 
setacea  et  subulata,    VAlcIionilla  tulf/aris,  laBugle  rampante 


L.ijrjtiti'jn  d  horticulh'ic.   Vue  U'enseiiihlt  d'unt  icrrt. 


l'ijT.  S3.  —  Les  arl/res  naint  Japonais. 

{Ajugii    replansu    l'Aspérule    odorante    et    do    nombreuses 
."Saxifrages. 

A  coté  de  la  rocaille,  s'étagenit  un  bon  lot  do  Primevères 
du  Japon,  du  même  exposant. 

Signalons  encore,  en  plantes  bisannuelles  l't  vivaces,  les 
Eremurux  himalairus  et  Elircsii  de  .M.  Sallier  et  de  .M.  Gau- 
guin, les  Pensées  de  .M.  l'alaise  et  do  .\l.  Hameau,  les  Onhi- 
dées  et  Fougères  rusliques  de  pleine  terre  ainsi  «pio  diverses 
plantes  vivaces  de  ^L  Dugourd.  les  très  beaux  (Juillets  de 
M.M.  Ileranek,  Lévéque,  .\lagno  et  Nonin,  les  QCillets  Hasa 
Ilonheiir,  saumon  lavé  de  rose,  et  Aima  Tmlcma,  blanc  pur, 
do  M.  Molin.  les  Iris  de  .M.M.  Defresne,  Valtier  et  Henaud. 
la  nombreuse  série  des  (>azanias  hybrides  do  .M.  K.  Thié- 
baut,  parmi  lesquels  Emile  Thicbaul  sans  macule,  la  nom- 
breuse collection  de  Joubarbes  M.  Simon,  etc. 

Les  plantes  pour  la  garniture  estivale  des  jardins  compre- 
naient plusieurs  lots  importants.  Citons  tout  d'abord  les 
deux  grandes  collections  de  Cannas  de  .M.M.  Vilmorin- 
Andrieux  et  G"  et  do  M.M.  Tiennes  et  Larigaldie;  dans  cette 
dernière,  signalons  Sam/  gaulois,  d'une  largeur  de  Heur  nt 
d'un  rouge  sang  incomparables,  et  SKrjirise,  à  largo  fleur 
ronde,  du  plus  Ir.ini'  carmin  qu'on  puisse  trouver  en  ce  genre 
do  plantes.  .MM.  Millard  et  Barré  avaient  seulement  déposé 
leur  carte  do  visite  par  l'envoi  de  25  nouveautés,  parmi  les- 
quelles ".  Flocon  ncit/cux.  plus  blnnc  f|ue  Mert/cm  Li^tabard; 
Comtesse  Gasto»  Chandun  de  Sriailles,  abricot  uni  liseré 
d'or;  Direclctir  Putlier,  chaudron  uni;  Séduisant,  blanc 
iTôme  pointillé  de  carmin,  et  Eclaireur,  carmin  poupré  h 
reflets  vcniiillon. 
Citon-  >iisuilo  les  iloux  beaux  lots  de  Bégonias  liibéreux 
de  .M.M.  Arthur  Billiard  et  de 
M.M.  Vallerand  frères.  Dansiolui- 
li,  nous  avons  noté  surtout  lo 
Bégonia  f<i;ii7/iiii.  beaucoup  plus 
lloritère  (|U0  tous  les  autres  et, 
dont  les  Heurs,  vermillon  vil, 
sont  régulièrement  et  nettement 
.striées  de  rayon?,  blanc  pur. 

Enlin,  nous  avons  revu  avec 
plaisir  les  Pélnrgoniums  /.onés 
de  .M.  Nonin  et  de  .M.  PoiriiT.  Ces 
deux  exposants  disposent  leurs 
coloris  avec  art,  do  manière  à 
obtenir  de  jolis  contrastes.  Chez 
.M.  Nonin,  i-'esl  en  triangles  et 
en  losanges;  chez  .M.  l'oirier, 
c'est  en  cercles  concentriques  et 
on  festons. 

.M.  Labiche,  président  do  la 
Société  <riiorlicullure  d'Iùire-et- 
Lolr.  exposait  trois  Pélargmiiums 
/.onés  il  feuillage  panaché  de 
blanc,  parais.sant  sortis  du  Mis- 
tress  l'arhrr,  et  a  fli-urs  doubles: 
l'omiiuindiint  A/i;<.ii,  rouge  Jco- 
rise;  Maiintte,  larniin  vif  ;  et  itfd- 
ttame  Labiche,  blanc  pur. 


LE  JARDIN 


ir.i 


Si(^nalons  i>ni'i)ri<,  ilo  M.  Hundnn,  I'it-siilr)it  Ulanchciniiin. 
Kem'c  Uiindon,  )'cuiine  Favctiti;  puis  (lui-liiurs  aiilros 
viiriôli^s  do  M.  Ilnnii  Uiilmi-;,  dn  V''r-;iiillos,  el  do  M.  Mii/.i'aii, 
do  Cliiitou.  •■\i 

Fleurs  coupées 

l.a  soctiiin  dos  flours  coupées  cnnipUil  deux  lois  ini|inr- 
tarils  et  à  peu  pros  somlilahlos,  tous  dmix  laractérisos  par 
de  noMibri'usos  Tulipos.  Dans  l'un  d'iMix,  a  M.  VallIcT.  on 
ronianpiait  une  jolio  i  olloitinn  do  Tulipes  I>iiiti<iiiin:s  ou  J'cr- 
roqi'i'ts;  une  Tulipe  Daririn  Lintiœux,  pour  ainsi  dire  nnirr; 
puis  onioro  liU'u  cilcslc...  do  jardinier. 

Dans  le  lot  do  M.  E.  'riiiélpaut,  il  faut  si^'nalor  uno  jolio  rol- 
loclioi»  d'Anomonos  iloulilos,  uno  gmsso  pyramide  do  lleiiis, 
do  la  Tulipe  Otoplurnc  lilanc  luaculi'  di'  rose,  à  revers  plus 
roso,  puis  dos  Tulipos  noiios  à  l'onvi  :  lléli-nc  Estrulh  cl 
yigrcilo. 

iia  llosos  coupées,  ipiairo  lioilcs  exposées  par  \l.  liolldiorg, 
ot  conlonant  cent  varii'lés  do  choix,  (uit  été  admirées  du 
public,  ainsi  (juo  la  lulleclion  des  Pivoines  coiipcrs  de  M.  Dos- 
sort,  do  Clienon<reaux, 

Il  UMUS  reste  à  parler  d'une  curiosité  i'XiiU(nio  :  les  arliu>li'^ 
jaiionais  exposés  par  M.  liiii};.  Ce  sont,  pour  la  pluparl,  dos 
Pinux  /Ht)  ri /lord,  dos  'fliui/a  (ibtu.sa  iiaim  et  di'S  Kr.iblos  à 
fouillos  laiinioos  ilo  dilTérenlo  pai\a(luiros.  'Inul  lola  ost 
naidlié,  bossilié  à  l'envi. 

Ces  "  ijuasimodos  ■■  sont  1res  Ajiés  ;  le  plus  giand  dos  Pinu.i 
/larci'/i'ora  est,  parail-il.  dans  sa  2'ii)'  anni'O.  Do  tels  résultats 
sont  dus  surtout  à  dos  suppressions  continues  dos  grosses 
racines,  à  dos  rabattages  sur  troncs,  à  des  torsions  de 
bramlios.  à  la  privation  do  nourriture.  Ainsi,  un  tronc 
d'Krablo  pourpre  mutilé,  portant  do  nondjrouscs  cicatrii  os, 
gros  d'un  diainotro  do  lô  centiinotres,  porto  seulement  trois 
ou  (piatre  rainoaux  fouillus.  Des  Thuyas  pygniées,  hauts  do 
40  centimètres  tout  au  plus,  roposonl  dans  dos  récipients  de 
7  à  .s  contimolres  de  hauteur. 

D'oii  peut  être  néo  lolte  esthriique  particuliorc  .'  Au  Japon, 
les  hommes  sont  polits;  les  constructions  sont  basses  à 
cause  dos  tremblements  do  terre  et  dos  cyclones;  les  arbres 
>iont  naturellement  tordus,  échovelos,  courbés  sous  l'oftort 
des  tourmentes.  El  comme,  [larlout,  l'art  no  consiste  guère 
qa'ii  imiter  la  nature  tout  en  la  corrigeaid,  les  japonais 
imitent  celle  do  leur  pays  en  la  «  corrigeant  »  à  leur  nuiMiérc. 
Dans  un  sens  opposé,  nous  agissons  de  mémo  en  donnant  à 
nos  arbres  uno  (orme  dressée  et  pyramidale,  selon  la  lei.on 
quo   preml   notre  instinct  devant  les  géants  de  nos   calmes 

forêts. 

II.  Lehiun. 


Si.  —  Les  Rhododendrons  de  MM.  Crou.c  cl  fiU:. 


l''ig.  s.').  —  I/crofalion  d'une  glarc  par  M.  Dehrir  Laclttu'inc 

Arboriculture  fruitière 

Kn  cntrani  par  la  porte  du  l'ont  dos  Invalides,  on  remarque 
tout  d'abord  quelques  spécimens  de  plantes  d'ornement,  puis 
tout  de  suite  après,  Tinslallalion  du  jardin  fruitier  disposé 
sur  2  plates-bandes  de  2"50  do  largo  à  droite  et  à  gauche  de 
l'allée. 

Doux  très  belles  expositions,  celle  do.\I.  Noraldol-Biiineau 
ot  celle  do  MM.  Cronx  et  fils,  nous  montrent  les  formes  les 
pins  g(''ni'naleineiil  (ImiMées  aux  arbres  fruitiers. 

Ici,  des  contre-espaliers  sur 
lesquels  sont  disjiosés  allorna- 
tivemenl  des  palmettes  a  bran- 
'  lies  horizontales  et  obliques 
plantation  dite  à  la  Cossonel), 
là,  des  palmettes  à  bianchcs 
verticales  en  V.  double  U.  des 
palmettes  Verrier  à  :i,  '(•  .'5  et 
li  branches.  Devant  les  contre- 
espaliers  2  rangées  d'arbres  en 
cordons.  l'ius  loin  dos  pyrami- 
iles,  des  fuseaux. 

Il  ost  inutile  do  dire  que  ies 
arbres  exposés  (ud  été  cullivos 
'Ml  paniers  spéiialemont,  en  viu> 
(le  l'Exposilioii.  afin  de  pouvoir 
être  déplacé  à  la  saison  un  nous 
sommes,  sans  dommage  pour 
les  fouilles  et  les  fruits.  Leur 
mise  on  paniers  a  eu  lieu  en 
février. 

Heavicoup  de  ces  arbres  ont 
de  jeunes  pousses  do  0"20  et 
o"2.">  do  longueur,  (pu  n'ont  pas 
l'air  d'avoir  souffert  du  dépla- 
cement, pas  une  seule  n'est 
fanée.  C'est  assez  dire  comliion 
la  pré|iaration  a  été  niinutii>uso 
et  entendue,  combien  le  prin- 
cipe de    Talimentation    est   ici 


17i 


LR  JARDLN 


obsorvé  ot  ii|>|iro|irio  à  un  ciibo  do  Iprro  forcément  limili', 
combii'n  d'aiitn*  pari  l'iirbro  frtiili<>r  furmi-  si-  prêle  farilomoiil 
aux  traiispliintatioiis  à  tous  les  A^cs,  combien  il  rcproiul  fari- 
lomonl,  pousso.  ot  (ructilie. 

M.  Nombliil-Hruiipau  nous  a  monln-  un  Amandier  on  pot. 
variéli'  à  la  /iiincfxsi;  portant  15  amandes.  Des  .Xbriroliprs 
•'•(lalempnt  un  pots  rtiar;>i's  de  (ruils.  le  moins  favorisé  en  a 
2S.  On  Ciinnait  les  iliflii  ullés  do  la  culture  on  pots  des  aman- 
diers et  des  .Vbricotiors.  Nmis  avons  vu  encore  des  Poiriers, 
des  Pommiers,  îles  Orisicrs,  des  POclieis  en  pot  delà  plus 
belle  venue. 

Ncius  avons  admiré  la  belle  venue  des  pyramides  et  fuseaux 
do  .\l.\l.  Crou.x,  ces  arbres  A>;és  do  4 et 5 ans  étaient  vraiment 
romaripiables. 

Des  arbres  fruitiers  nous  passerons,  par  uno  transition 
toute  naturelle,  au.v  fruits.  Les  apports  étaient  peu  nombn'ux. 
la  saison  no  s'y  prêtant  guère.  .Mais  pour  étro  rares  ils 
n'étaient  point  sans  mérite. 

Un  lot  très  beau.v  de  pèches,  brugnons,  prunes,  li^rues,  tous 
fruits  forcés,  présentés  par  M.  Parent,  un  autre  par  .\I.  Knot. 

A  citer  encore  des  fraises  présentées  par  .M.  Jarles  et  jiar 
M.  I''rank  do  Préaumont. 

Enlin  les  ma^'nillques  exhibitions  do  raisins  conserves 
Irais  <|uo  nous  présentaient  M\I.  Halu.  Andry.  Herixoron. 
Sadron.  On  ne  peut  rêver  plus  parfaite  conservation,  plus 
appétissant  aspect. 

Légumes 

Comme  toujours  le  nombre  dos  exposants  est  rosheini  ; 
c'est  uneremarr|uo  (|ue  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  do  faire; 
les  horticulteurs-maraîchers  semblent  se  désintéresser  des 
concours. 

•  Cependant  le.vpositioM  des  lépiiues  était  intéressante. 
.MM.  Vilmorin  et  0"  présentaient  un  lot  très  important  de 
lénumes  do  toutes  sortes  :  salades,  chou.x,  chou.\-lleurs,  poi- 
reau.\'.  concoudjres,  etc. 

Très  belles  oxposilions  encore,  celle  de  la  Société  do 
seiours  mutuels  di's  jardiniers  de  la  .Soino,  ot  col  e  do 
lllospico  de  Itiiètro.  dont  l'haliile  chef  de  culture  esl  .M.  Lam- 
bert. .M.  Coudry,  directeur  do  ll'xole  horticole  et  profession- 
nelle du  I'lossis-Pi<|uel,  avait  réuni  cl  soumcllait  nu  inr\  on 
très  remaripialilo  lot  de  légumes  ilo  tous  genres. 

Nous  avons  roman|ué  deux  beaux  lots  ilo  melons.  I.iui 
était  présenté  par  .M.  Knol.  laulri'  par  M.  Franck  do  Préau- 
mont. 

A  vitcr  encore  les  Asperges  de  .M.  Juignet,  et  un  très 
beau  lot  de  champignons  en  uieides.  présenté  par  .M.  Viill- 
leveau.  L.  T. 

L'art  floral 

Los  llcurislos  s'étaient  tout  p.ii  li.  uliéromenl  distingués  celle 
année  et  cotte  partie  do  l'oxposilion,  très  importante,  a  été 
une  des  plus  visitée  ot  admirée.  Nous  los  en  félicitons  tout 
particuliOrement  car  ils  ont  donné  là  uno  nouvelle  preuve  de 
leur  vilalili-  et  montré,  uno  fois  do  plus,  ipielipics  exemples 
do  leur  talent. 

La  disposition  dos  cruvres  florales,  était  fort  bien  dans 
ces  window;  il  est  toutefois  regrettable  i|UO  le  manque  de 
place  ait  obligé  i-erlains  fleuristes  à  les  masser  un  peu  trop 
au  détriment  de  l'eflot  général. 

Nous  n'en  dirons  pas  autant  dos  présentations  faites  par 
les  amateurs  (|ui  étaient  au-dessous  de  co  qui  a  élé  fait  les 
précinlentes  années.  (Juant  au  concours  /lufciir  (ô  ironie  des 
mols'lde  liou'(UPls,  la  façon  dont  on  comprend  son  organisa- 
tion n'est  pas  faite  pour  lui  assurer  le  plus  petit  succès. 
Celui-ci  a  lieu  ilans  un  huis  clos  absolu  et  toute  personne 
qui  veut  ji-li'r  un  coupcTieil  est  regardée  comme  uno  intruse 
de  la  part  du  certains  membres  du  Jury,  qui  le  lui  font 
remarquer,  fort  poliment  du  reste.  Nayant  lion  vu.  nous  n'en 
dirons  riun  égalemerd  :  nous  avions  voulu  y  assislor  mais 
un  membre  du  jury,  nous  a  lait  diro  geulimeid  i|UO  nous 
étions  un  profane.  Comme  ci-la  i>sl  vieux  jeu! 

Mais  revenons  aux  présentalions  plus  intéressaides  des 
neurihleH..M.  l'oni'eblanc  exposait  cini|  motifs  admirables  d  or- 
donnance et  remarquables  kiissl  bien  dans  leur  composition 
<|ue  dons  leur  exécution,  l'.'élnit  d'abord  un  sujet  en  fleurs  et 
Iruits  pour  la  décoration  d'un  biilTet.  Dans  le  bas  «h's  fraises 
et  des  corisp»,  parmi  le»c|uclle»  émergoieid  quelcpies  Orchi- 


dées, formaient  une  petite  corbeille  au  centre  de  laquelle 
parlait  une  lige  se  terminant  par  doux  bras  sinueux  en  forme 
de  T;  des  As/xiranux  Spn-ngeri  serpentaient  autour  des  tiges 
de  cette  armature  et  cachaient  le  départ  de  nombreuses 
fleurs  et  inflorescences  d'Orchidées,  iVii'Iotiloiilossinn  et  de 
l'altli-jia  principalement.  Des  grappes  de  raisin  noir  retom- 
baient parmi  celte  floraison,  en  mettant  çà  et  là  comme 
autant  de  taches  sombres,  tandis  que  do  longues  liges  de 
l.iliiim  Itinci/oliuiii  étaient  lixées  hoti/ontalemeut  sur  les  bras. 
C'était  là  une  composition  peu  banale. 

La  gerbe  d'Orchidées  :  Oncidium,  OJontogliissvtn.  Calllri/a, 
Liliuin  lancifoliiim.  Roses:  Eclair,  Gt'iit'ral  Jacqiieminat, 
Mme  Carnol.  Glaire  de  I.iinn,  montrait  uno  heureuse  asso- 
cialion  de  fleurs  de  formes  diverses,  encore  rehaussées  par 
les  feuillages  îles  A.ipnntgiix  et  du  Troène  à  feuillage  panaché. 
D'une  délicate  tonalité  blanc  rosé  était  le  grand  panier  de 
Kalmins.  et  ili'Mliododendrons.  on  touffes,  d'une  exécution  par- 
faite. Un  autre  grand  panier  bondé  de  Hliododendrons  et 
Hortensias  blanc.  Azalées,  I{;i<lrangea  partirulaln  et  Erica, 
parmi  lesipiels  s'ecluippaieid  des  I.ilium  louijiflorum  était 
également  admirable  comme  e.\écution. 

Signalons  encore,  du  même  exposant  un  ex(|uis  motif  en 
Orchidées  :  fjrliit,  raltlei/a,  ijdontnijlossuui.  Ouridium.  ctc, 
dispersées  paimi  le  nuage  vert  tondre  des  A^jiaragiis. 

M.  Debrie  Lailiaume  montrait,  comme  toujours,  des  com- 
positions d'un  grand  caractère  et  d'un  cachet  artistique  lout 
particulier. 

C'était  d'abord  une  jardinière  (fig.  ST.)  au  devant  d'une  glace, 
aux  lignes  un  pou  Louis  .\V  et  (|ue  neurissaicnt  les  Azalées 
ponliques  et  hybrides,  aux  tonalités  si  douces,  simplement 
relevées  de  la  liiie  ilenlello  des  frondes  d'.li/iar>^(i;i.  Tandis 
que  l'un  des  ciMés  restait  bas,  l'autre  se  relevait  le  long  do  la 
glace.  Nous  avons  entendu  dire  (|ui'  cet  arrangement  était 
lourd;  il  est  probable  ((ue  los  personnes  c|ui  l'mettaient  cette 
idée  ne  se  rendaient  pas  compte  de  la  conception  de  l'arlisto. 
Celui-ci  élait  au  contraire  resté  dans  la  note  et  avait  réalisé 
là  un  ensemble  admirable  et  un  exemple  parfait.  Di-ux  cor- 
beilles étaient  placées  au-dessus  des  pilastres  disposés  do 
chaque  cOti'>  de  cotte  glaie. 

I  II  serait  trop  long,  dans  le  pou  de  place  dont  nous  dispo- 
sons, d'analyser  les  autres  o'iivres  florales  de  cet  exposant 
do  même  que  celles  di>s  autres  fleuristes.  Nous  y  reviendrons 
en  des  articles  spéciaux  car  nous  avons  fait  prendre  des 
photographies  îles  œuvres  mur.|uaiites.  quo  nous  reprodui- 
rons dans  ce  jiuirnal,  sachaid  iiu'uii  grand  nombre  do  nos 
lecteurs  s'y  inléressent  d'une  façon  particulière. 

Nous  sign.-ilerons  donc  simplemont  les  motifs  suivants  : 
un  vase  île  bronze  à  long  col  d'où  s'éihappail  uno  exquise 
composition  d'Orchidées;  une  aiilie  composition  d'Orchiilées 
dans  uno  armaliire  en  Mambou;  uno  corbeille  de  Clématites 
qu'estompait  le  feudiage  robuste  du  Ji'uhiis  re/le.rus;  des 
gerbes  do  beaux  (ICillels,  un  granit  panier  de  plantes  :  Hho- 
dodendrons.  Lis,  llydrangeas  et  Clématites  et  un  autre  do: 
.Xzalées,  Hliododendrons  et  Hortensias. 

Lo  décoration  de  tablo  Pompadour,  du  même  exposant, 
composée  de  mollis  reliés  par  des  guirlandes  en  Hoilensias 
bleu  ot  rose,  a  été  l'objet  d'appréciations  les  plus  diverses 
el  il  i'sl  vrai  que  dans  cette  grande  lumière,  cette  association 
du  bleu  paie  et  du  rose,  donnait  plutôt  1  idéo  d'un  arrange- 
ment de  fleurs  en  papier;  mais  il  parait  que  dans  les  pièces 
moins  spacieuses,  1  effet  produit  est  différent. 

Do  M.  Kdouard  Debrie  une  riche  décoration  do  table 
empire  de  beaucoup  d  allure,  qui  était  iiiio  trouvaille  el  de 
grond  style;  nous  la  décrirons  plus  lard  en  ilidail  car  elle 
étnil  odmirable.  fort  bien  traitée  et  consliluail  l'arrangement 
floral  le  plus  marquant  el  le  plus  original  au  poinl  de  vue 
arlistiquo  principalement,  parmi  toutes  les  «iMivres  florales 
de»  divers   fleuristes. 

XL  Seguin  présentait  un  grand  panier  de  Lihis  blanc  el  uno 
ivquise  gerbe  diris  iiiauvo  et  di"  Hoses  rttriilitte  Tesloiil-^ 
M.  Miiîssa.  une  corbeille  do  Hnses  surmontée  d'Orchidées, 
une  bourriche  do  Tulipes  TlimiKis  Morris,  d'un  très  joli  ton. 
un  vaso  dil'.illet  et  un  autre  iTAnthurium.Hrouiéliacéos  el  do 
spathes  de  .sirrlil :iit. 

.\  celé,  M.  Serveaii  montrait  uno  belle  gerbe  de  nosos 
liiuneriii  .iiiiiiistii-\'ii-loriii  ot  Eclair,  une  brouetU»  d'osier 
remplie   d'I'^rica,  el   un   panier  de  plantes  et  .M.   Louis  uno 


LE  JAllDIN 


nô 


(.'randf'  corl)oillo  d7/o(7i'>j.siii  Pt  uni'  luilro  dcpliinlos  divorsos. 
M.  I.diiis  Hoiissoiiu  l'xposiiil  uni>  (,'rniiili'  cnrlioillo  dp  plaiilos 
fuit  bien  groupées;  M.  Camlirnn.  un  uirnnj;i'Mirnt  de clnMiii- 
néo,  une  (irando  corluMllo  d'ilorlcnsia.  un  vns(>  do  Hosos 
varioos.  i-t  une  yorbo  do  l.ilus  Ijlunt;  M.  Bouziat,  une  grandi' 
"■orbcillo  <lo  Ciiliiiliidn  et  uno  grande  corbeille  do  tablo  on 
Orchidt^os;  M.  (iurroau  uno  corboillo  on  Azalées  roses  el 
rouges,  un  motif  en  Erira  se  ooinposani  de  trois  corbeilles 
superposùes,  un  panier  d'Hortensias  et  ileux  jolies  gorbos  do 
Roses  GUiirc  l.ijtinnaisi'. 

M.  Henri  avait  exécuté  une  décoration  de  tablo  surtout 
intérossntdc  par  les  deux  niolifs  de  cliaifue  bout  disposés  sur 
une  glace  di'coupéo  formant  une  (.dgantosipio  virgnli»  mais 
dont  le  miitif  central  était  quolipie  pi-u  chargé,  à  mitre  avis. 

Lorsque  nous  aurons  signalé  uno  grande  gorbo  dans  laqueili' 
les  feuillages  dominaioid  de  M.  Jean  Kaysor,  la  décora- 
tion de  tablo  de  M.  Fraysse,  les  gorbos  de  M'""  Ciascliing 
et  Raymond,  les  décorations  de  tables,  plutél  classi(iues  de 
M.  Himaucourl.  composées  do  coupes  bondées  do  fruils  au- 
dessus  desquels  s'élevait  une  gerbe  do  fleurs  et  do  M"'  l.e- 
bourgoois.  nous  aurons  passé  en  revue,  pout-étro  trop  rapi- 
ilemenl.  pour  dos  choses  qui  no  [leuvi'nt  étro  appréciées 
qu'autani  qn'ollcs  sont  analysées  en  détail  ot  figurées,  l'expii- 
silion  très  importante  des  o-iivres  florales. 

L'architecture  des  jardins 

Indépendamment  des  plans  et  vues  de  parcs  cl  jardins  pro- 
jetés et  créés,  qui  avaient  déjà  été  montrés,  en  partie,  dans 
do  précéilentes  expositions  el  i(ue  présentaient  .NI. M.  lîodoiil, 
Tûuret,  .\Iasson,  Holin,  et  Combnz,  cette  partie  du  programme 
offrait  surtout  de  l'intérêt  par  le  concours  spécial  dont  l'étude 
du  projet  avait  été  élaborée  l'n  loge,  ainsi  que  nous  l'avons 
précédemment  annoncé  dans  I.e  Jardin. 

Nous  avons  constaté  que  pour  un  ballon  d'essai  (ju'était  ce 
concours,  institué  cette  année  seulement,  il  avait  été  cou- 
ronné de  succès  au-delà  des  espérances. 

M.  liaudoin,  qui  a  décroché  le  premier  prix,  avait  un  proji'l 
très  bien  étudié,  non  exempt  de  (|uelijues  [letits  défauts, 
mais  parfaitement  exécutable,  el  pour  le(iuel  ila  tenu  compte 
du  programme  et  dos  agréments  et  comnuidités  qu'un  pro- 
priétaire désire  légitimement  jouir.  I.'aménagenionl  est  bon. 
de  belles  allées  de  promenades  et  île  jolies  vues  sont  tra- 
cées; deux  entrées  pi'rmettent,  dans  ce  plan,  de  faciliter 
la  circulation  entre  la  rue,  l'habitation  et  les  communs,  l.a 
basse-cour,  l'emplacement  du  tennis  et  des  autres  jeux,  delà 
sa'le  de  repos  au-dessus  de  la  rc''serv<'  aux  outils  et  aux 
engins  de  pêche,  le  jardin  fleuriste  ont  été  tort  bien  disposées. 
Ajoutons  que  les  profils,  le  jilan  d'exécution  indiquant  les 
mouvements  di'  terre  ont  été  fort  bien  préparés. 

1,0  projet  de  M-  IJasin.  sobre  dans  ses  grandes  lignes,  per- 
met aussi  une  promenade  agréable.  Lanlour  a  tiré  également 
un  très  bon  parti  de  1  emplacement,  en  s'astreignani  moins 
à  dessiner  dos  pelouses  aux  ligures  classi<jues  ot  au.x  con- 
tours assez  réguliers  comme  c'est  le  cas  dans  les  projets  de 
la  majorité  des  concurrents,  l'n  petit  parterre  régulier  se 
trouve  au  devant  de  l'Iiabitalion  et  les  jeirx  sont  situés  à 
proximité  de  celle-ci.  Les  communs,  les  divers  édiculcs  de 
rejios  ot  d'agrément,  le  potager  fruitier  ont  été  placés  conve- 
nablement. 

M.  Loizeau  semble  avoir  voulu  de  grandes  surfaces  de  gazon 
qui  sont  pcut-étie  un  peu  nues;  les  allés  suivent  des 
courbes  gracieuses  mais  on  serait  porté  à  croire  que  le 
coté  promonade  n'a  pas  été  suffisamment  considéré.  En  elTet 
ces  allées  de  l'hO  nous  paraissent  étroites  pour  luio  jiropriéti- 
de  cette  étendue,  et  cola  a  été  aussi,  croyons-nous,  l'avis  du 
Jury.  La  distribution  des  emplacements  de  jeux,  des  com- 
uums,  des  divers  édicules,  a  été  étudiée  judicieusement.  In 
parterre  traité  de  la  mémo  façon  ipie  ilans  le  projet  de 
M.  Basin  et  que  nous  retrouverons  encore  dans  le  plan  suivant 
a  été  étudié  on  avant  do  l'habitation. 

.M.  IJrehier  a  de  plus  iréi''  une  terrasse  et  un  parterre  en 
contre-lias  près  de  l'habitation  i|ui  se  termine  par  une  rose- 
raie, laquelle  relie  cette  partie  synn';tri(|no  à  la  partie  paysa- 
gère. Bien  que  ce  projet  se  soutient,  qu'en  exécution  ces  par- 
terres seront  fort  joli,  nous  estimons  cpio  plus  de  simplicité 
aurait  été  mieux  en  conformité  avec  le  programme,  les  com- 
modités do  la  promenade,  et  les  exigences  de  la  vie  à  la  cam- 


pagne. Los  profils  do  co  projet  nr'  sont  peut-être  pas  non  plus 
étudiés  d'une  façon  impeccable. 

.M.  Iteyssac.  un  jeune  élèvi-  do  I.t  ans  ot  demi,  présentait 
un  projet  <iui  se  iléfend  par  quelques  bonnes  idi'-es  el  .\l.  Hieglor 
un  plan  assez  bon  dans  les  grandes  lignes;  mais  ayant  lo 
défaut  d'élro  trop  morcelé, 

AtiiEriT  M.iu.Mii.M'i, 


CONCOURS 

porn 

l'aménagement  d'un  jardin  puilic  à  Valence-sur-Rhône 


Nous  avons  parlé  on  son  temps  du  concours  public 
ouvert  pour  ramén.igemenl  du  parc  Jouvel  à  'Valence- 
sur-Rhône. 

Ci-dessous  lo  procès-verbal  officiel  des  opi'^rations  du 
Jury  ;  notre  rédacteur  en  chef,  M,  II.  Martinet,  qui  a 
eu  l'honneur  d'elre  désigne  par  le  (  :onseil  municipal  de 
■Valence  pour  faire  [larti  du  Jury  de  ce  concours,  se 
propose  de  publier  prochainement  une  analyse  des 
projets  primés. 

Il  L'an  niii  neuf  cent  deux,  et  le  mardi,  treize  mai, 
à  neuf  heures  du  malin,  le  jury  a  tenu  sa  première 
séance. 

«  Etaient  présents  :  MM.  Chalamet,  maire  de  la  ville  de 
Valence,  président  du  jury;  Audra,  artiste  peintre, 
directeur  de  l'Ecole  d'Art  décoratif  et  industriel  de  la 
ville  de  'Valence;  Clerc,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées  du  di'|)artemeiit  de  laDrônie;  lung,  conseiller 
municipal;  Jouvet  Théodore,  propriétaire  à  Nalence; 
Martinet,  professeur  à  l'Ecole  d'hor'iculturc  de  Ver- 
sailles; Komiguiùre,  arehilecte  déparletnental,  prési- 
dent de  la  Société  des  Architectes  de  la  Drônie  et  de 
l'Ardèche  ;  Tavau,  conseiller  municipal  ;  Tézier  Auguste, 
horticulteur  à  "Valence;  Villard  Marins,  architectevoyer 
de  la  Ville. 

«  M.  Villard  Marins  est  élu  secrétaire,  et,  en  cette  qua- 
lité, il  donne  lecture  du  règlement  du  concours  en  vue 
duquel  le  jury  a  été  institué, 

«  Il  est  ensuite  procédé  au  déballage  des  projets  en- 
voyés et  à  l'inventaire  des  pièces  qui  composent  chacun 
d'eux  ;  ces  projets  sont  inscrits  ci-après,  avec  leur  épigra- 
phe ou  devise  et  dans  l'ordre  même  de  leur  réception, 

«  Le  Jury  commence  ensuite  l'examen  de  ces  projets. 

«  La  première  séance  est  levée  a  midi. 

DEUXnC.ME    Sli.VNtE 

«  Du  même  jour,  à  2  heures  et  demie  du  soir, 
«  Le  Jury  continue  l'examen  des  projets,  el  la  séance 
est  levée  à  si.x  heures  du  soir. 

TROISniME    SÉA.NCE 

«  Du  même  jour,  à  9  heures  du  soir. 

«  Le  Jury  continue  l'examen  des  projets,  et  prend  les 
décisions  suivantes  : 

(I  Sont  éliminés  pour  des  raisons  diverses  les  projets 
numérotés  :  3,  4,  5,  8,  11,  12,  13. 

«  La  séance  est  levée  à  minuit. 

IJl  ATRIlhlE    Sliv.VCK 

Du  mercredi,  11  mai,  à  'J  heures  du  matin. 

Lo  Jury  continue  l'examen  détaillé  dos  projets  con- 
servés, ot  iirocede  enTin  a  un  nouveau  classement  qui 
l'amène  à  retenir  d'une  façon  définitive,  trois  projets 
seulement,  les  n°"  1,  (>  et  0. 

Le  Jury,  après  avoir  constaté  l'excellence  du  concours 
et  la  valeur  générale  des  projets  présentés,  procède  au 
vote  ainsi  qu'il  suit: 


176 


LE  JARDIN 


«  Un  premier  vole  des  neuf  membres  présents 
(M.Jouvet  élant  ab.«enl  cl  excusé),  donne: 

(I  N'ombre  de  volants,  9. 

«  Majorité  absolue,  5. 

«  Bulletin  blanc,  1. 

«  l'rojet  classe  premier.  —  N"  0  par  k  voix. 

i(  Projet  classé  deuxième.  —  N°9  par  4  voix. 

«  Projet  clas.sé  troisième.  —  N°  1  par  7  voix. 

«  Le  Jury  constate  qu'aucun  des  projets  classés  pre- 
mier et  second  n'a  réuni  la  majorité  absolue  :  celte 
conslalation  s'explique  par  le  mérite  supérieur,  mais 
sensiblement  égal,  des  deux  projets  n"  l'i  et  0,  qui  ne 
permet  pas  de  déterminer  lequel  de  l'un  deux  l'emporte 
sur  l'autre. 

«  Dans  ces  conditions,  le  Jury  regrette  qu'il  ne  lui 
appartienne  pas,  aux  termes  du  programme  du  con- 
ciiurs,  d'attribuer  deux  premiers  prix  d'une  valeur  de 
I.IKH)  francs  chacun;  et,  à  l'unanimité  moins  une  voix, 
il  décide,  par  un  seeond  vote,  de  demandera  la  ville  de 
Valence  que  les  deux  primes  prévues  respectivement 
à  I.OOO  francs  et  500  francs,  soit  1.500  francs  en  tout, 
soient  partagées  également  entre  les  deux  projets  n"  0 
et  '.'  qui,  classés  premiers  ej--ipqiio,  recevraient  ainsi 
un  prix  de  T.jO  francs  chacun.  * 

«  Il  décide  également  qu'un  troisième  prix  doit  être 
attribué  au  projet  n"  1,  et  il  prie  la  ville  de  Valence 
d'accorder  à  ce  projet  une  prime  de  ;i()0  francs,  sous 
réserve  que  l'auteur  du  projet  en  cédera  la  propriété  à 
la  ville  qui  pourrait  y  puiser  les  éléments  à  sa  conve- 
nance. 

«  Passant  ensuite  à  l'examen  des  trois  autres  projets 
conservés,  le  Jury  est  unanime  à  leur  accorder  à  chacun 
une  meiilion  hunornh/c  dans  l'ordre  suivant:  n°  10, 
n"  7,  n"  2. 

«  De  sorte  que  le  classement  définitif  arrêté  par  le 
Jury  est  le  suivant  : 

«  Premiers  prix  ex-n-quo  (se  iiarlageant  les  deux 
primes  prévues)  :  Projet  n^'i  ayant  pour  devise  «  Cuique 
suum  »;  Projet  n"  '.i  ayant  pour  devise  «  Naturam 
Amplectimur  Omnem.  » 

«  Pas  de  seciiMil  prix. 

((  Troisième  prix  à  créer  :  Projet  n'  I. 
1"   mention    honorable:  Prejet   n"  10,   ayant  pour 
devise  "  Lilium  ». 

«  2*  mention  honorable  ;  Projet  n'  7,  ayant  pour 
devise  "  Lasiocarpa  ». 

Cl  :f  Mention  honorable:  Projet  n°  2,  ayant  pour 
devise:  «  lîsperanza  ». 

La  séance  est  levée  à  1 1  h.  1/2  du  malin. 

(  INVCIKMB  SKANCK     pUbliqUe 

«  Du  même  jour,  à  il  h.  t/2  du  matin. 

i(  Le  jury  est  au  complet  sauf  M.  Jouvel  absent  et 
pxcusi^  . 

K  M.  le  président  donne  lecture  du  procès-verbal  qui 
précède.  Après  avoir  constaté  et  fait  conslater  que  les 


plis  cachetés  contenant  les  noms  des  concurrents  sont 
restés  intacts,  M.  le  président  procède  ;i  l'ouverture  des 
plis  contenant  les  noms  des  auteurs  des  projets  ou 
ayant  obtenu  dos  mentions  honorables. 

«  Ces  noms  sont  les  suivants  : 

«  Premier  prix  ex-œquo|:  Projet  n°  6  «Cuique suum», 
M.  Jules  Vachi'rot,  architecte-paysagiste  à  Billancourt 
(Seine  ,  —  Projet  n"  '.•  Nataram  amplectimur  Omnem  »• 
M.  Edouard  Hedonl,  architecte-paysagiste  à  Reims 
(Marne). 

«  Pas  de  second  prix. 

«  Troisième  prix  à  créer:  Projet  n'  1.  M.  Eugène 
Tourel,  architecte-paysagiste  à  Paris. 

«  Première  mention  honorable:  Projet  n"  10 «Lilium  ». 
M.  Marius  Liiiossier,  architecte-paysagiste  à  Paris. 

«  Deuxième  mention  honorable  :  Projet  n"  7  «  Lasio- 
carpa )i,  .M.  Ar.  Péan  père,  architecte  paysagiste  à 
Paris,  et  M.  P.  Péan  fils,  élève  de  l'Ecole  des  Beaux- 
Arls. 

«  Troisième  mention  honorable:  Projet  n"  2  «  Espc- 
ranza»,  l'auteur  se  fera  connaître  après  la  proclama- 
tion  du  jury  ». 

La  séance  est  levée  à  midi. 


Société  nationale  d'Horticulture  de  France 


séance  du  22  mai  1902 

CX)MITK  DE  FLORICCLTURK 

De  flirt  belles  Spalhes  i\'A»tliuriiim  Schcricrianum,  pré- 
sentées par  .\1.  ("adot,  jardinier  au  ChAteaii  do  .Montgnbcrl 
(Aisne)  ;  <|uel(|ues  l  llaieuls  bien  fleuris,  <lo  la  race  LoiiioIdo 
et  provenant  do  forçage  apportés  par  .M.  Hameau,  de  Lame 
(Seine).  Toi  est  le  bilan  des  apports  à  cette  séance  de  lende- 
main do  l'inauguration  de  l'Exposition. 

Comité  des  Orchioébs 

Un  superbe  Ilt-nanllu-ra  Iinschooliana  plante  très  rare  ot 
un  MUltiniii  lihuiiiui  présentes  par  M.  tiautier,  jardinier 
chez  M.  le  D'  l-'ournior.  do  Neuilly-sur-Soine. 

A  .\f.  Fanyaii,  do  Lillo  doux  Oilutttntilossutn  Adrinni  fort 
beaux,  apparlennnt  aux   variétés   Srluiliers   el   liiteo-elrganx. 

.M.  Dallemagno,  de  Hamliouillet.  avait  apporté  un  superbo 
exemplairo  do  I^Flio-Cattlnja  llinulirrli.  rappelant  par  I  en- 
semble do  ses  caractères  un  jeune  hrtia  sniH-rhicns. 

Comité  h'.muiuriciltliu-:  friitikrk 
L'a  polit  arbre  chargé  do  Prunes  de  Mtmsii-ur,  on  fort  bel 
état  de  fructiBralion  :  apport  de  M.  Loizeau,  do  Senlis. 

0>>MTK    DK   <:rLTl'RK  P0T.\GÉRB 

D'admirables  l'raisos  Ocnénil  Chtinz;/  sont  présentées  par 
(M.  Jarlos,  do  Senlis,  el  d'autres,  nppartcnanl  a  la  variété 
J)'  Miirrrr,  par  .\f.  Loizonii,  do  Senlis. 

A  M.  Cadiil,  (lu  rliAloau  <lo  Montgobert  (Aisne),  des  /litri- 
cot.i  tcrts  ilr  Cliiilanilrai/. 

P.  Hariot. 


I_A    TEf\/ll=ÉRA-rURE 

l.cs  indications  ci-desxotts  sont  relevées  à  Paris,  au  thermomètre  centigrade. 


M.ni 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

•-ie 

27 

28 

29 

30 

31 

2  h.  U'Ih.duDulia. 

10 

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9" 

S" 

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G" 

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1..     , 

8  h.  du  matin. 

11' 

lij. 

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10" 

9° 

S" 

8° 

10° 

II» 

14° 

14" 

13° 

19° 

Midi. 

13° 

12° 

12" 

11° 

VF 

II" 

1.1» 

10° 

9° 

12" 

12° 

14° 

14» 

16" 

21° 

18" 

4  h.  soir 

14° 

i;r 

12° 

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10° 

12" 

11° 

11° 

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14° 

9° 

11° 

13° 

15° 

11.» 

19° 

Ub"  rt  Imp"  Mofiuolr».  II4  **•,  r»#  d«  Grmctif .  —  V»»n 


N"  368 


LE    JAUbl.N 


20  Juin  1902 


AVIS  IMPORTANT  A  NOS  ABONNES 

/'"/'/•  éviter  une  hitei ni]dion  diiiis  le  serrice  tlii 
Jardin,  nous  prions  instiinnncnl  nos  alxmncs  tUml 
l'ulioniienicnl  vient  d'ej-pirer  de  nous  faire  jitirrc- 
nir  le  plus  toi  possible  le  montant  de  leur  renouvel- 
lement en  ini  mandat-poste  adressé  à  M.  l'Administra- 
teur dn  Jardin,  8i  l)is,  rue  de  Grenelle,  d  Paris,  accom- 
pagné lie  la  blinde  d'abonnement.  —  Dans  la  première 
quinzaine  du  uiois  courant,  nous  ferons  présenter,  à 
toutes  les  jiersonnei  qui  ne  nous  auront  pas  encore  soldé 
le  monta//t  de  leur  renourelleuient,  nue  quittance  de 
12  fr.  auj/nienlée  des  frais,  qui  se  monteront  à  0  fr.  t'tO. 
Xos  abonnés  ont  donc  intérêt  à  nous  envoyer  directe- 
ment, avant  celte  date,  le  montant  de  leur  réabonne- 
ment, ce  qui  leur  évitera  ces  frais  de  recouvrement . 


CHRONIQUE 


La  cliioorée,  dont  tant  do  personnes  ne  sauraient  so 
passer  dans  leur  café,  et  qui  sert  avant  tout  à  dénaturer 
ce  dernier,  serait-elle  menacée  dans  son  existence?  On 
peut  être  admis  à  le  croire,  en  présence  de  la  vogue 
dont  jouit  depuis  quelque  temps  le  café  de  Fi^'ues.  Ce 
produit  so  faliriquo  on  Aulriclie-Hongrip,  où  il  est  très 
apprécié,  ainsi  qu'en  Allemagne.  Ohle nu  parla  torréfac- 
tion des  figues,  dont  la  consommation  à  l'élal  frais  est 
dos  plus  aléatoires,  il  i)ermet  de  tirer  un  parti  avanta- 
geux d'une  bonne  partie  de  ces  fruits  qui  souvent 
seraient  perdus.  Sa  valeur  nutritive  est,  assurc-l-on, 
considérable  et  do  plus  il  colore  le  café,  en  corrige 
l'amertume  et  le  rond  moins  excitant.  Autant  dire  qu'il 
enlève  au  café  ce  qui  lui  donne  son  mérite  et  qu'il  le 
modifie  au  point  de  le  changer  du  tout  au  tout.  I, es  vrais 
amateurs  n'admettront  pas  plus  la  Figue  lorréfiée qu'ils 
n'ont  adopté  la  Chicorée.  A  un  autre  point  de  vue, 
l'iniluslrie  du  café  Je  figues  présente  un  réel  intérêt. 

l'',n  Algérie,  parliculièrement  dans  la  région  de  Bougie 
et  dans  celle  do  Tizi-Ouzou,  la  culture  du  l''iguier  est 
extrêmement  développée.  Aussi,  ne  serait-ilpasdifficile 
de  doter  notre  l)elle  colonie  africaine  d'une  source  nou- 
velle de  richesse  en  y  introduisant  l'industrie  de  la  tor- 
réfaction des  figues.  Le  gouvernement  général  s'en  est 
ému  à  bon  droit  et  la  question  est  actuellement  sé- 
rieusement étudiée.  Des  industriels  sont  allés  en 
Autriche  et  se  sont  rendu  compte  de  ce  qui  pouvait 
être  fait.  Deux  usines  existent  maintenant  en  Algérie, 
l'une  à  Bougie,  l'autre  à  Aomar.  Le  café  de  l''igues  va 
donc  entrer  dans  la  circulation.  Les  classes  laborieuses 
de  la  colonie  s'en  trouveront  liien;  des  femmes  et  des 
jeunes  tilles  trouveront  de  l'ouvrage  dans  les  usines, 
mais  le  consommateur  français  sera  menacé  de  boire 
du  café  plus  mauvais  que  celui  qui  lui  est  servi.  Souhai- 
tons —  et  le  vœu  n'a  rien  de  désobligeant  —  que  l'usage 
du  café  de  l''igucs  reste  localisé  en  Algérie,  tout  aussi 
bien  que  l'alcool  exécrable  que  l'on  retire  de  ces  fruits, 
si  agréables  au  goût  quand  ils  sont  frais. 

s    • 

A  propos  de  consommation  de  fruits,  on  sait  que  le 
traitement  parles  vapeurs  de  soufre,  à  condition  d'être 
employé  avec  modération,  rend  de  réels  services  et  est 
courant  dans  le  monde  entier.  Ces  vapeurs  conservent 
aux  fruits  leur  aspect  primitif,  tout  en  adoucissant 
légèrement  leur  coloris  et  en  empêchant  la  fermenta- 
tion de  se  produire.  L'action  d'ailleurs  n'est  que  super- 
ficielle et  l'excès  d'acide  sulfureux,  résultant  de  la 
combustion,  disparait  rapidement  sous  l'influence  de 


l'air  et  du  séchage.  Mais  il  ne  faut  pas  li'excus  ;  autre- 
ment le  proct'xlé  pourrait  ilevonirdangereux,  d'iiioffcnsif 
([u'il  t'tait.  1,0  gouvernement  des  Etals-Unis  vient  île 
s'occuper  de  colle  question  et  a  décidé  que  les  cerises 
el  autres  fruits  conservés  dans  la  saumure,  no  seront 
admis  on  douane  qu'autant  iju'ils  ne  renfermeront  pas 
d'acido  sulfureux  on  (|uantile  nuisilile  et  que  le  traite- 
ment au  soufro  aura  élé  pratiqué  d'après  un  procédé 
recommandé  par  le  Département  de  l'Agriculture. 

V.n  môme  temps,  l'interdiction  est  prononcée  pour 
l'importation  des  comestibles  traités  par  l'acide  salicy- 
lique,  ou  l'acide  benzoïquo  ou  tous  autres  produits  chi- 
ques autres  que  l'acide  sulfureux  et  le  sel  commun.  De 
plus,  l'exploiteur  devra  cerlilicr  qu'il  se  trouve  dans  les 
conditions  voulues  et  produire  à  cet  effet  un  certificat 
spécial.  Mais  nous  no  savons  [las  qui  devra  viser  le  dit 
certificat  et  so  i)ortor  garant  de  la  bonne  foi  ilu  produc- 
teur. 

* 
*  # 

L'iLillel  rouge  reviendrait-il  en  honneur,  en  Allemagne 
(lu  moins'?  On  serait  tenté  de  le  croire  si  ce  que  disent 
les  journaux  allemands  est  vrai.  Il  ne  serait  ni  plus  ni 
moins  que  la  fiour  favorite  du  Kaiser  Guillaume  11.  La 
Gazette  d'Augsbourg  \e  déclare  nettement»  bien  que 
les  socialistes  révolutionnaires  l'aient  choisi  comme 
emblème  ».  A  sa  fête  et  aux  anniversaires  de  sa  nais- 
sance, de  ses  fiançailles,  de  son  mariage,  il  reçoit  tou- 
jours avec  plaisir  un  bouquet  d'ieillels  rouges  de  l'Impé- 
ratrice. 

Mais  les  sujets  de  l'empereur  allemand  ont-ils  le  droit 
d'arborercet  insigne?  Il  paraît  que  non.  Le  maire  d'Aix- 
la-Chapelle  a  trouvé  bon  d'inviter  ses  administrés  à  ne 
pas  orner  leur  boutonnière  de  la  fleur  rouge,  dans  le 
but,  bien  louable,  d'ailleurs,  d'éviter  les  malentendus. 
Les  gendarmes  auraient  pa  être  induits  en  erreur  et 
dresser  à  chacun  des  amateurs  d'Q'^illets,  procès-verbal 
pour  exhibition  d'emlilêmes  séditieux.  Et  de  l'autre  coté 
du  Rhin  on  ne  badine  pas. 

*  « 
A  propos  du  Dattier,  dont  la  culture  est  de  la  plus 
haute  importance  pour  notre  colonie  d'Algérie,  signa- 
lons ce  fait  intéressant  que  les  habitants  des  Oas-is 
du  sud  admettent  que  l'homme  peut  intervenir  pour 
changer  le  sexe  d'un  palmier.  80  pour  100  environ  des 
jeunes  plantes  sont  nulles;  il  y  aurait  donc  un  grand 
intérêt  à  ce  que  l'intervention  du  cultivateur  fut  couronnée 
do  succès.  Le  procédé  consiste  à  déchirer  toutes  les 
feuilles  des  pieds  âgés  de  deux  à  trois  ans,  de  façon  que 
la  nervure  médiane  soit  fendue  en  deux,  depuis  le 
milieu  jusqu'à  la  gaine  foliaire.  Le  sentiment  des 
Arabes,  d'accord  avec  l'hypothèse  sexuelle  de  Schenck, 
est  que  la  déchirure  amène  une  concentration  du  mou- 
vement de  la  sève,  comme  dans  l'incision  annulaire  et 
produit  une  accumulation  qui  est  plus  nécessaire  pour 
les  fonctions  vitales  de  la  plante  femelle  que  pour  celles 
de  la  plante  mâle.  Aucune  objection,  en  physiologie 
végétale,  ne  peut  être  élevée  contre  celle  assertion, 
d'autant  plus  que  dans  des  plantes  encore  jeunes  les 
organes  ne  sont  pas  encore  différenciés  dans  leur  des- 
tination. 

»   m 

Savez-vous  où  l'on  trouve  les  plus  beaux  Platanes,  ces 
princes  des  arbres  d'avenue'.'  Ce  serait  dans  le  Bour- 
bonnais où,  d'après  Emile  Montégut  «  à  une  époque 
précédente,  une  mode,  en  l'honneur  de  ces  arbres 
superbes,  a  sévi  parmi  les  diverses  édilités  de  la  pro- 
vince ».  A  Vichy  il  y  en  a  qui  forment  une  promenade 
de  l'effet  le  plus  majestueux;  il  en  est  à  peu  près  do 
même  à  Cusset,  mais  les  plus    beaux   existent   sans 


178 


I.K    JAUDIN 


coniredil  à  Moulins.  «  Ces  arlires,  au  Ironc  roliusle  et 
liien  pris,  lisse  et  sans  mruils  ni  rugosités  il'aucuue 
sorte,  qui,  somhlant  déiiaignor  comiiio  une  niit-vrerie 
populaire  le  cliarmo  et  les  caprices  de  la  végétation, 
relèvent  haut  à  leur  sommet  leur  verdure  jiour  s'en  faire 
une  liautaino  couronne,  (lareils,  sous  la  rol>e  Manche 
aux  reflets  verts  de  leur  écorco,  à  une  rangée  de  séna- 
teurs vénéraljles.  vous  introduisent  dans  la  ville  aver 
une  gravité  singulière.  »  C'est  l'arbre  fait  par  excellence 
pour  les  villes;  en  rase  campagne,  dans  un  village,  il 
perd  presque  tout  son  prix.  Dans  ces  conditions,  il  a 
l'air  comme  égaré  au  sein  du  paysage  «  et  les  agrestes 
peupliers,  mieux  en  harmonie  avec  la  nature  amliiante, 
reprennent  sur  lui  tous  leurs  avantages.  »  Uien  de  plus 
vrai  r-l  de  plus  juste. 

P.  IIaiuot. 


Nouvelles  horticoles 

Au  Ministère  de  l'agriculture.  —  Nous  avions 
annonei'  dans  notre  dernier  numéro  la  retraite  do 
M.Jean  Dupuy,  ministre  de  l'Agriculture  remplacé  par 
M.  Mougeot,  (|ui,dans  le  ministère  Valdcck-Housseau, 
remplissait  les  fonctions  de  sous-secrétaire  (rislal  aux 
Postes  et  Télégraphes. 

M.  .'ean  Dupuy,  après  trois  années  passées  au  minis- 
tère, prend  aujourd'liui  un  repos  bien  mérité.  Nos  lec- 
teurs savent  combien  la  longue  carrière  de  M.  Jean 
Dupuy  (nous  l'avons  retracée  dans  nidre  dédicace  du 
20  décembre  l'JOO),  a  été  utilement  remplie.  Son  long 
séjour  au  ministore  a  été  une  nouvelle  occasion  pour 
lui  do  faire  profiter  ses  concitoyens  de  sa  haute  con- 
naissatu'e  des  hommes  et  des  choses.  Son  passage  à  la 
tèlo  des  services  de  la  rue  de  Varennes  laissera  certai- 
nement des  traces  profondes  et  durables.  Grand  tra- 
vailleur, M.  Dupuy  avait  rapidement  acquis  une  con- 
naissance approfondie  des  iiuportanlcs  questions  inté- 
ressant le  développement  de  notreagricullure  nationale. 

Il  a  toujours  témoigné  beaucoup  d'intérêt  et  do  bien- 
veillance aux  hortic\ilteurs  dont  la  reconnaissance  lui 
est  désormais  acquise.  Son  successeur,  M.  Mougeot,  a 
aussi  la  réputation  d'un  travailleur  énergique,  à  l'es- 
prit actif  et  ouvert  au  progri's. 

Nous  espérons  que  comme  ses  prédécesseurs,  M.  Mou- 
geot voudra  s'intéresser  aux  choses  horticoles  et  nous 
prenons  mémo  la  respectueuse  liberté  de  lui  signaler 
une  question  dont  la  solution  lui  assurerait  iinmédia- 
Icmi'iil  une  grande  popularité  dans  le  monde  liorticolc. 
comme  chez,  tous  les  commerçants  et  industriels.  Co 
serait  l'abaissement  îles  tarifs  d'alTranchissement  de3, 
catalogues  depuis  si  longtemps  demandé  par  tous  les 
intéressés.  ICspérons  que  le  nouveau  ministro  do 
l'Agriculture  se  souviendra  des  pétitions  que  no.s 
divers  syndicats  et  soiii-tos  horticoles  ont  fait  passer 
Sous  les  yeux  du  Sou»-.Secrétaire  d'Etat  aux  Postes  et 
Télégraphes. 

M.  Mougeot  a  constitué  son  cabinet,  comme  il  suit  : 
chef  du  Cabinet,  M.  Hley,  conseiller  référendaire  à  la 
Cour  de»  coniptes  ;  chef  adjoint,  M.  Jean  Le  Vnyer; 
chef  du  secrétariat,  M.  Kermorgant;  chef  adjoint  du 
secrétariat  particulier,  M.  Maurice  Mougeot. 

Noire  cxeellenl  ami,  .M.  Delonele,  suil  .M.  Dupuy 
dan»  sa  retraite  et  repronil  ses  fonctions  d'inspeeti'ur 
général  ilo  Piseieulture  et  de  muilre  ilo  conférences  u 
rinslitiil  agronomique.  A  lui  aussi,  qui  a  donné  do 
nmolireusCH  preuves  d'intérêt  aux  liurlieulleurs,  nous 
adressons  l'expres.oion  do  notre  alfei'lueuse  sympathie. 


Mérite  agricole.  —  M.  Mougeot,  ministre  de  l'Agri- 
culture, a  eu  la  bonne  in.'-piiiition  de  conférer  le  grade 
do  commandeur  du  Mérite  agricole  à  M.Jean  Dupuy, 
son  prédécesseur.  H  est  assez  naturel  que  M.  Jean  Du- 
puy, qui  fut  pendant  trois  ans  le  grand  maître  de 
r<  »rdre,  en  porte  les  fnsignes  du  plus  haut  grade. 

O/'/icirr.  —  M.  .Murtn'  (Pierre),  eonstruleiir  de  chniiflages 
pour  .serres  ù  Paris. 

Chfvalirrs.  —  AI.\I.  Chenu  (Jules-I'aul),  horticulteur  il  Paris; 
Cogiienii  (Cliarles-l'ierroi,  jardinier  à  Draveil  (Seine-el-Oise); 
DoliiiMi  (Vinieiil),  lii>rliculleiir  à  l'"oix  (.\riégO|;  Désert 
( Aliidei,  liorliriilteur  à  Saint-Suuive  (Nord);  Pnsurt  iLouis), 
liortii:ulteur-grainleriiValoncicniiesiNord);Pellegrin(Jac<|ues), 
préparateur  an  .Muséum  d'Iiistoirc  iiatiirolle  à  Paris;  Picarl 
(Loiiis-I'élixi,  jardinier  à  IJoulogne-siir-Seine  (Seine). 

Association  de  l'ordre  national  du  Mérite  agri- 
col'.  —  Une  réunion  dr  rAssoeiatinn  a  eu  lieu  a  Heau- 
vais,  à  l'occasion  du  Concours  régional  agricole,  hier, 
l'J  juin,  dans  une  salle  mise  à  sa  disposition  par 
.M.  le  Commissaire  général  du  Concours. 

L'ii  diner  amical  a  réuni  dans  la  soirée,  sous  la  pré- 
sidenc  de  M.  Marcel  Vacher,  ancii'ii  député,  pri'sident 
de  l'.Vssoelation,  tous  les  membres  qui  avaient  assisté 
à  la  réunion. 

Primes  d'honneur  à  l'horticulture.  —  Du  palmarès 
du  concours  régional  de  l^'^ix  nous  extrayons  la  liste 
des  recompenses  accordées  à  l'Horticulture  et  a  l'.Xrbo- 
ricultnre. 

IIORTICII.TI  ttE 

Prime  d'honneur.  —  Objet  d'art  et  1,00(1  fr.  :  .M.  Dupuy 
(Piorrei,  an  li.irlol.  banlieue  do  Puiiiicrs.  .Médailles  do  bronzi- 
cl  ."iOO  fr.  :  MM.  l>elripii  (Vincent),  jardinier  à  l'oix  ;  Pancio 
(Jacquesi,  janlinier  à  Mirepoix.  arrondissement   de  l'amicrs. 

AltUOlUclLTlHE 

Objet  il'art  :  non  décerné.  .Médaille  de  bronze  et  200  fr.  : 
M.  Héiia/.nt  (Pierre),  pépiniériste  à  l'aniiers. 

A  propos  de  l'Exposition  de  la  Société  Nationale 
d'Horticulture.  — Dans  notro  compte  rendu  de  l'expo- 
sition de  la  Société  Nationale  d'Horticulture,  par  t-uile 
d'une  erreur  à  la  mise  en  page,  le  paragraphe  relatif  à 
l'exposition  de  M.M.  Millet  lils  a  été  supprimé. 

MM.. Millet  et  fils  présentaient  une  très  belle  collection 
de  100  variéli's  do  Fraisiers,  dont  le  jury  a  reconnu  le 
mérite,  en  les  plaçant  au  premier  rang  et  eu  leur  dé- 
cernant la  plus  haute  récompense  accordée:  une  grande 
médaille  de  vermeil. 

Liste  des  récompenses  décernées  à  l'exposition  de 
la  Société  Nationale  d'Horticulture  ix(/i'('/ 
lions  co.Ncoias  AVE<:  kklu'.itaiiuns  nt'  JLav 
.MM.    Oi-oix.  pour  plantes  île  serre;  DKiiniK,   pour  ces  dé- 
corations florales. 

.MkIi.MLLES  d'oH  AVEi:  KÈI.II  itations  ne  JIIIV. 

Cil. Simon.  poiirPhylIriracliis;  I.aciikntetC",  pnurConifèros; 
Cnoi  X  KT  Fii.s.  pour  Hliododendrons;  .Mo.sKn.  ponr  Azalées; 
('iiiA\  EiiEAi  X.  ponr  UosiiTs  botnniipies  ;  Vii.moiun-.Vniuueux 
ET  C  .  pour  nii  nnissif  de  plaiili's  Hoiiries;  lUi.r,  .\M>n\, 
BEiicirnKN.    SAKnox,  pour   raisins   eoii.servés  ;   I'ahem.    pour 

Pèriir»    l.ili  .i"^:  .1  MO>IN     D'e.SSAI    I>E  KoNAKRV,  poin    (niils    ili's 
inirjli.  - 

.MÉDAILLES  ll'on. 

.M.M.  .\ .  Tiii  fKAlT,  pour  une  pliudi<  réccininenl  iidruduito; 
Mauon.  pour  Callleya;  Cil.  IIeiianek,  pour  Cypripcdiuni; 
A.'I'ki  ffai  [.  piiiir  l'olli'rlinn  dr  planli's  urni'nn'nlali's;  A.  Tiu'i'- 
KAUT.  piuir  ciilliMliiin  lie  planli's  11eiirie>;  .Maillet,  les  k.njaxts 
d'Antoine  C.mantin,  pour  rnlleilioii  do  plantes  de  serre;  Les 
F.NKASTS  h'Antoine  Ciiantin.  pour  iidierlion  de  Palmiers; 
LCSIEUII.  llAl.l.KMAliNE.  IIeIIANEK.  I)|  VAL  BT  HLS.  ponr  Oivlii- 
dées;  Cil.  Mahi>n.  pour  rolleelion  de  I.u'lia,  f.nllleynet  l.4i'lii>- 
Catlli'yii;  Pp.iuiF.  Pi:aiiETTE.  pour  Calndiiim;  CiivNTniEa  KRÉnK, 
pour  Crotons  ;  Vii.MoniN-ANiniiEL'x  et  C".  pour  Calrénlaires; 


LE  JARDIN 


119 


AnTMin  Billard,  pour  Ho^innias  tiihiToiix;  Tiennes  et  Lari- 
OALrnE.  pdiirCiiiinîis;  l'oiniEn  HLs.punr  l'nliiiirniiiunis;  MosEii, 
piiiir  li\  hiidc's;  ('iioi  X  ET  KiLs.  pour  l)i'lli'  ciilliiri' ;  l)i:iii  iiiii:». 
piiiii-  l.iiiiiiiMs;  Choix  kt  km. s.  Moskh.  pour  lUiodoiloinlrons  ; 
(i.  l)oL'<:iiKii.  polir  CliMiialilos  fliMirii's  ;  Moskh,  pour  pivoim's 
liHiii'iisos;  IloTiiiiEiu:,  I.kvki^ie  et  ni.s,  Honohk  Defuesne. 
KILS,  G.  HoLciiKK,  pour  Hosiois  ;  HoTiiiiEiKi,  pour  Hosos 
coiipi'ps;  ('lÉnALii.  'l'iiiKUAiLT-I-EGENimE.  pour  pinnios  viviuos 

cl  llullliMISCS  ;  VilMOIIIN-.VnDKIEIX   ET  l^*,  I.OLIS  l'ÉltAHD.   pour 

pinntos  luMlmci'os;  E.  Tiiieiialt.  H.  Valtieii,  pour  llours 
noupéos;  Mme  Maiuteaux,  (.iiiiiili'uri  pour  liompiol  ;  Mme  Com- 
martin,    Mlle  Haymom),  (aiuiili'urs)   pour  triMlms;   Bolsiat. 

K.  DEllitlE,  PONCElILANi:,  pOlirilri-oniliOM  llc  llllil(>;  PoNrr.lILAN':. 

I.ousi,  L.  Rousseau,  pour  (li'conil  ion  iriippiirli'iuoiit  ;  Housiat. 
pour  (Icroriilioii  i1p  pnnii>rs. 

PoNcEULANi:.  pour  (li'rorniinii  lu  lliMirs  d'Orcliiiloos;  PoN- 
rEBLANc.  pour  sujols  pour  liJnK.nillos;  Ponceblanc.  pour  di'- 
roriilion  de  vasos ;  Nomulot-Mhuneal'.  Choux  et  fils,  pour 
nrl)ri>s  fruiliors  en  pots  ;  Vilmohin-Anomieux  kt  (!!".  Société 
DE  Secours  Mutuels  des  Jauuiniers  de  la  Seine.  Hospice  de 
BicKTKE,  (Laïuborl,  iliof  de  culturo),  pour  léfjuiuos  ;  Vilmorin- 
Andrieux  ET  C",  pour  plantos  pri'parcos  pour  rpxpi'ditiou 
aux  colonios;  Direction  de  l'Acricultuhe  de  l'Indo-Chine. 
Direction  de  l'.\(iriculture  de  Madagascar,  pour  fruits  sihs 
d  (iraine.s;  Gaudoin.  oomours  il(>  plan  do  jardin;  Paul  Duuos 
ETCio,  pour  slatiios  (^it  ciiuont  ;  Société  du  Val  d'Osne,  pour 
son  pnsoiuldo  do  bron/.os;  Dubois,  DorlÈans,  PniLiproN, 
pour  kiosqups  rusiiifuos;  Luvand,  pour  travaux  piiiiiiicnl; 
Kkry.  pour  serros  ol  cliAssis. 

MM.  Maître  et  fils,  pour  cliaulTatxo  do  scrros;  Anckaux, 
Dauhron,  pour  pompes;  Kos.  pour  lIiermoniL'tro  nouveau; 
Ueusmer,  pour  iliariot  transporteur. 

Grande  médaille  de  vermeil  avec  félicitations  duji.'ry. 

Salaire  aîné,  pour  Pensées. 

Grandes  médailles  de  vermeil. 
MM.  Deruddeh,  pour  belle  culture;  Kamelet,  pour  Fou- 
gèros  ;  Magne,  pour  Orcliidées;  Ch.  Simon,  pour  Cactées 
fleuries;  Arthur  Billard,  pour  Béfionias  lubéreux;  Vilmo- 
rin-Andrieux  et  C",  pour  Cannas:  Croux  et  fils,  ixuir  plantes 
nouvelles;  (^roux  bt  fils,  pour  plantes  obtenues  par  semis; 
BiLLiARD  F.T  Barrè,  pour  Hydrangea  Hortensia;  .\.  Cmantin, 
Honoré  Ddfrksne  fils,  Levùijue  et  fils,  Hotiihbhg,  pour 
Hosiers;  Caveux  et  Le  Clerc  pour  un  massif  de  plantes 
fleuries;  Yvon  et  fils,  pour  collection  de  plantes  Alpines; 
Henri  Staffolani,  pour  décoration  de  tables;  Gavrkau.  pour 
décoration  d'appartement;  Cambron,  pour  sujets  pour  lian- 
çailles;  Ivnot.  pour  pèches  forcées. 

.MÉDAILLES  DE  VERMEIL. 

Jarlf.s.  pour  Praises;  E<:ole  horticole  professionnelle  du 
Plessis-Prjuet  (Coudry,  directeur),  pour  lépumes;  !_,.  Enot, 
pour  Melons  ;  Juionet.  pour  .\sperpos;  Iîasin.  concours  spécial 
de  plan  de  jardin;  Thouveï,  pour  son  exposition  do  plans; 
Jamot  ET  Pozzoï.i,  pour  travaux  en  ciment;  Plan(,on,  pour 
liiosipies  rustiques;  Pére.io.  pour  rochers  en  ciraenl  ;  Société 
des  ÉTiHLissEMENT-i  Allez.  pouT  aniBublcments  do  jardin; 
SciiWARTZ  ET  .Meureh,  pouT  grillos  en  fer  et  serres;  Gaillet- 
Pelletier  Olivier.  Perrier,  Carpentier,  serres  et  cluVssis; 
Anfrov,  DorlÈans,  pour  claies  et  paillassons,  IUcarda. 
PÉRiER,  pour  chaullaife  deserres;  Nègre,  pour  pompes. 

Expositions  annoncées.  —  Une  exposilion  des 
produits  do  l'horticulture  el  des  ohijels  d'Industrie  em- 
ployés en  liorticulturc  aura  lieu  à  Lagny  (Seine-et- 
Klarne)  les  13,  14  et  15  septembre  prochain. 

L'Exposition  d'horticulture  à  Boulogne-sur-Seine  qui 
aura  lieu  le  20  septembre  dans  le  beau  parc  de  la 
mairie  s'annonce  comme  un  .irrand  succès. 

Nous  conseillons  aux  horticulteurs  et  aux  imluslriels 
do  se  hâter  d'adresser  leurs  demandes  au  président  de 
la  Société  à  Boulogne-surSeim». 

Une  exposition  horticole  avec  Congrès  aura  lieu  à 
Dusseldorf  (Allemagne)  les  27,  28  et  2'.tjuin  courant. 

La  Société  d'Horticulture  d'Alger  organise,  pour  les 
14,  !•')  et  17  novembre  prochain,  une  exposilion  de  Chry- 
santhèmes, fruits,  légumes  et  plantes  industrielles. 


Le  programmes  du  concours  sera  envoyé  à  toutes  les 
liersoiiiics  qui  cii  foroiit  la  deinaiido  a  M.  Porcher, 
rue  Ilorare-Vornef.  a  .Musiapha. 

Ecole  d'Horticulture  d'Antibes.  —  1/éprouvc  d'ad- 
iiiissjoii  à  l'i'jiilc  d'ilorticullure  d'Antibes  (Alpes- 
.Marilimes)  aura  lieu  à  la  Préfecture  de  Nice  le  iO  juillet 
/irochai/i. 

L'Ecolo  reçoit  des  «'lèves  internes,  des  demi-pension- 
naires et  des  externes;  le  prix  de  la  pension  comjjlèle 
est  do  .500  francs. 

Toutes  les  cultures  méridionales  sont  représentées  à 
l'Mcole  qui  [jossède  un  itablisseineiit  horlicule  im|)orlant 
dans  lequel  on  se  livn^  à  la  culture  des  Heurs  el  des 
primeurs. 

Exposition  de  l'enseignement  horticole.  —  L'as- 

S(]ciatioii  dos  professeurs  do  l'Eiiseigiieinent  secondaire 
de  Hollande,  organise  une  exposition  d'objets  servant 
à  l'enseignement  do  la  géographie.  Celle  exposilion 
aura  lieu  à  Amsterdam  dans  les  salles  du  musée  de  la 
ville,  durant  les  mois  de  juillet  et  d'août,  une  section 
est  réservée  à  la  géographie  horticole  et  agricole. 

L'horticulture  industrielle  à  l'étranger.  —  Plus 
nous  allons  et  iiliis  nous  voyons  l'horticulture,  obéis- 
sant aux  conditions  économiques  du  siècle,  prendre 
les  allures,  les  procédés  et  les  formes  industriels. 

Nombre  d'établissements  d'importance  moyenne 
commencent  à  pressentir  qu'ils  seront  battus  en  brè- 
che, d'une  pari,  par  les  très  grosses  maisons  dispo- 
sant de  moyens  puissants,  et  répartissant  leurs  frais 
gi'néraux  sur  un  chiffre  d'alTaires  considérable,  d'autre 
part,  par  les  toutes  pelites  maisons,  dont  le  nombre 
croit  chaque  jour,  où  l'on  travaille  en  famille,  oij  le 
chef,  aidé  de  ses  enfants  et  de  quelques  auxiliaires, 
joint  aux  bénélices  de  la  vente,  ceux  de  son  travail 
manuel. 

Il  résulte  des  constatations  faites  que  les  établisr&e- 
ments  qui  voudront  résister  à  la  concurrence  et  se 
développer  doivent  asseoir  leur  exploitation  sur  des 
capitaux  importants. 

Or,  dans  bien  des  cas  les  ressources  d'un  particulier 
ne  seront  pas  suffisantes  pour  réaliser  un  vaste  pro- 
gramme, ou,  si  ces  ressources  sont  possédées,  un  par- 
ticulier hésitera  peut-être  à  engager  la  totalité  de  ta 
forlune  dans  une  seule  afTaire.  L'œuvre  qu'un  seul  r:e 
saurait,  ou  ne  voudrait  entreprendre,  une  association 
peut  la  réaliser  fructueusement.  Une  des  formes  d'as- 
sociation qui  réunit  le  plus  d'avantage,  dans  ce  cas,  est 
la  Société  anonyme. 

Déjà  quelques  établissements,  fondés  dans  ces 
conditions,  existent  dans  notre  pays.  Ils  sont  appelés 
à  devenir  plus  nombreux,  ainsi  que  cela  se  produit  à 
l'étranger.  Nous  apprenons  la  transfoimation  en  société, 
sous  laraison  sociale  ïhoiii.  Ilocheforl  and  Sons  Climi- 
tedd'undes  plus  grands  établissements  d't)utre-.Manchc. 
1.0  capital  est  de  1  b7.ô 000  francs,  divisé  en  actions  de 
12')  francs.  La  totalité  des  parts  reste  cependant  entre 
les  mains  de  la  famille  Uochefort. 

On  se  rappelle  que  la  maison  Halcli  a  procédé  de  la 
iiiôme  façon,  il  y  a  quelc|ues  années.  Nous  verrons  ces 
exemples  se  multiplier  en  France  et  à  l'étranger. 

La  protection  en  Angleterre.  —  Le  parlement 
anglais  vient  de  voler  dos  tlroils  de  douane  sur  les 
produits  agricoles  suivants  :  froment,  orge,  avoine, 
seigle,  mais,  sarrasin,  petits  pois  (sauf  en  vert;,  haricots 
(sauf  les  Soissons)  caroubes,  lentilles,  riz;  les  droits 
sont  de  3  pence  par  quintal  anglais  (soit  environ  OfrdO 
par  100  kilogr).  —  l'ieur  de  farine,  farines  et  autre  pré- 
paration des  articles  précédents,  amidon,  arrow-root. 


18<> 


LE    JARDIN 


cassara  en  poudre,  lapioca.  fécules,  sagou,  les  droits 
sont  de  5  pern-e  par  quintal  anglais  (soit  environ  1  fr. 
par  100  kilogrammes). 

Ainsi  l'Angleterre  renonce  aux  doctrines  économi- 
ques qu'elle  a  si  longtemps  prùnées  et  a  recours  aux 
taxes  ilouaniùres  pour  équilibrer  son  budjet. 

Cette  loi  linamiére  el  proteitionisie  a  été  l'objet 
d'un  long  débat  devant  la  Clianibro  des  Communes.  Le 
gnuvernenient  a  reconnu  que  rétablissement  de  celle 
taxe  impopulaire,  el  qui  coûtera  .si  cher  au  rommerce 
anglais,  est  nécessité  par  les  lourdes  charges  de  la 
guerre  Sud-Afriraino. 

La  Chambre  des  Communes  a  repoussé  par  26i  voix 
contre  174,  une  proposition  do  M.  Fowier  demandant 
l'ajournement  di-  la  discussion.  In  amendement  de 
M.  Clianning  tendant  à  limiter  la  durée  pendant  laquelle 
lataxedes  blés  sera  perçue  est  également  lejeté  par 
236  voix  contre  173. 

Les  appréhensions  de  certains  économistes  anglais 
sont,  à  mnn  sens,  pleinement  justifiées  :  en  effet,  le 
renciiétissement  inévitable  des  produits  anglais  ne 
peut  que  servir  l'inJustric  allemande  el  l'industrie 
américaine.  Ii.'jà  les  produits  allemand.*  sont  d'un  prix 
de  vente  inférieur  aux  similaires  anglais  et  l'on  sait  que 
les  Etals-Unis,  depuis  quelque  temps  déjà,  ont  pris 
les  mesures  économiques  nécessaires  pour  envahir 
tous  les  marchés  de  la  vieille  Europe.  L'Angleterre  lut- 
tera désormais  avec  des  armes  inégales. 

Une  fraise  monstre.  —  Au  cours  d'une  visite 
faite  récemment  a  l'Ecole  Nationale  d'Ilorliiulture  de 
Versailles,  on  nous  a  montré  un  fraisier,  nouvelle 
obtention  do  l'Ecole,  portant  des  fraises  énormes.  N'ous 
avons  ou  la  curiosité  d'en  peser  une,  son  poids  était  de 
70  grammes.  Elle  mesurait  K'  conlimèlres  dans  sa  plus 
grande  dimension  et  i..'>  dans  l'antre  sens. 

Celle  fraise  est  issue  de  la  fécondation  du  Daclew 
Morére  avec  le  pollen  du  Ovuéral  Chu)i:ii.  Par  sa  furmo 
elle  rappelle  le  Docleitr  Marère,  par  ses  pépins  petits 
espacés  et  surtout  parle  brillant  de  la  peau  elle  ra|)pelle 
le  Général  Chnnzy.  Inutile  de  dire  que  la  nouvelle 
varii'lé  est  1res  vi;;nureuse. 

Les  Palmiers  du  Midi  de  la  France.  —  L'attoTilion 
du  ministère  de  l'Agricullure  a  été  ap|ielée  sur  l'inlérôt 
qu'il  y  aurait  à  améliorer  les  l'almicrs-I  laitiers  cultivés 
entre  Toulon  et  la  frontière  italienne,  lians  cette  région 
bien  abritée,  le  l)atlicr,  qui  est  employé  exchisivcmcnl 
comme  arbre  ornemental  se  développe  bien  el  fructilje, 
mais  ses  fruits,  durs  cl  peu  sucrés,  sont  impropres  à 
la  consominatiim. 

L'administration  a  p-nsé  que  si  l'on  multipliait  le 
Dattier  sur  le  liltoral  français  de  la  Méditerranée,  au 
moyen  ilo  drageons  pris  sur  les  variétés  à  bons  fruits, 
on  piiurrait  y  obtenir  des  dalles  comestibles  et  trans- 
former ainsi  un  arbre  purement  ornemetdal  en  un 
arbre  de  r.ipporl.  Elle  a,  en  conséquence,  prié  le 
gouverneur  général  de  l'.Mgérie  de  mellro  à  sa  dispo- 
sition le-  rejetons  nécessaires  en  vue  d'essais. 

Déférant  à  ro  ili'sir,  le  gouverneur  général  vient  do 
(aire  adresser  au  directeur  de  l'érole  praticpio  d'horlicul- 
turo  d'Ilyères  uno  certaine  quantité  do  djebaru  choisis 
Iiarnii  le-t  moilloures  variétés  do  l'oasis  de  liiskra. 

Transports.  — Les  marchandises  destinées  a  l'expor- 
tation et  tr.'inspiirlées  en  grande  vitesse  n'étaient,  jus- 
qu'à présent,  l'objet  d'aucune  dispo.tilion  spérinle  sur 
lu  ré.-teau  do  l'Etat,  au  point  do  vue  do  la  laxaiicm. 

Depuis  le  15  mai  dernier,  un  nouveau  tarif  spécial 
(i  V.  n"  3i)  prévoit,  pour  les  transports  en  question, 
une  réduction  de  LU  p.  lUUsur  les  prix  du  tarif  général. 


Celle  réduction  est  consentie  directement  lorsque  les 
marchandises  sont  exportées  par  l'un  des  ports  des- 
servis par  le  réseau  de  l'Etat,  et  par  voie  de  détaxe 
lorsqu'elles  sonl  exportées  jiar  l'un  des  ports  ou  points 
frontières  desservis  par  les  réseaux  des  Compagnies. 

En  raison  de  l'importance  de  l'abaissement  des  prix 
de  transport,  ce  tarif  présente  un  réel  intérêt;  il  facilitera 
notablement  l'exportation  des  produits  agricoles  origi- 
naires de  loute  la  région  desservie  par  le  réseau  de 
l'Etat. 

Les  conférences  agricoles  à  l'armée.  —  L'Asso- 
ciation Philomathique,  dont  le  siège  soeial  esl  38,  rue  do 
la  "Verrerie,  à  Paris,  poursuit  activement  son  œuvre 
d'enseignement  agricole  dans  l'Armée  de  Paris.  Afirés 
les  Conférences  faites  au  lOS'  régiment  d'Infanterie, 
voici  le  programme  traité  au  2'  régiment  de  Cuirassiers 
liar  M.M.  Philippe,  licencié  es  sciences,  préparateur  au 
Muséum  d'histoire  naturelle  et  Tuzel,  professeurs  a 
l'Association. 

l,'.\GHlGUI-TUItK. 

Le  siil.  — Nature,  eomposition,  connaissance  du  tcirain. 
amendeiuents. 

Les  finirais,  —  Leur  r«'»lc  ;  engrais  végétaux,  nniniaux. 
luixlcs,  sidéralion  ;  classilication  des  engrais  cliinii(|ues. 
fabiicalion  des  engrais  à  la  ferme,  épandngo  des  engrais; 
fraudes  dans  le  commerce  des  engrais  ;  instructions  pratiijues 
sur  l'acliul  des  engrais. 

I.cs  rutliircs.  —  tiénéralités  sur  les  fonctions  des  plantes, 
nssolcnients,  cultures  dérobées  ;  blé,  sa  pince  dons  I  assole- 
ment, préparation  du  sol,  variétés,  préparation  de  In  semonce, 
soins  culturaux,  rendements,  accidents  cl  maladies  du  blé  ; 
orge,  seigle,  avoine,  sarrasin,  maïs  (fourrage). 

Les  prairies,  —  Avantages,  classiticntion,  plantes  des 
prairies,  moyen  do  modilier  la  llore,  plantes  nuisililes.  Les 
engrais  sur  les  prairies;  travaux,  luzerne,  sainfoin.  Iréflo, 
minette. 

Li's  eiiliiires  sarrlées.  —  Pommes  de  terre,  betteraves, 
carottes  fourragères. 

Les  etiiie»tis  lie  la  culture. 

Le  jardin  île  la  /erme.  —  Ce  qu'il  doit  être,  ce  (|u'il  doit 
contenir. 

yotions  sur  les  nouveaux  instruments  agricoles. 

Kolion.i  sur  les  syndicats,  les  caisses  de  crédit  ogrlcolc, 
leur  uliliti' 

Expositions  annoncées 

Lille,  mai  à  septembre.  Exposition  intcrnalionalo  générale. 

Londres,  -'.">- iil  juin.  Congrès  do  Hosioristes  cl  exposition 
.le  lioses. 

Amiens,  2H-.io  juin.  U.vposition  de  fleurs  eu  pots  cl  coupées. 
gariiituic-s  florales. 

Oammartin  (Seine-et-Marne),  aortl,  Kxp.  Iiorlicolo  et  des 
licaii.x  arts. 

Mclun,  3-T)  aoftl.  Expos,  générale. 

Besançon,  l>  17  août.  Ivvposition  générale. 

Boiilognc-sur-Seine.   du  'ii)  au  :i\  sept.  E.vposilion   générale. 

Pau,  lin  se|itend)ro  (Congrès  poiuologiipie)  de  la  Société 
pomologiipio  de  France  (fruits  de  Inble)  el  do  l'Association 
française  pomologique  (fruits  &  cidre)  et  n  celte  occasion 
exposition  générale  et  inlernationalc  do  fruits,  plantes,  ma- 
t.  liel,  etc. 

Amiens,  l'.i  octobre.  Congrès  pomologique. 

Angers.  7-16  novembre.  7"  Congrès  de  la  SoiicU-  Irançaiso 
de  l'.hrysanihémisles  el  exposition  spéciale  de  Cliryson- 
llic  lues. 

Anvers.  —  Hu  h  nu  lu  novembre  l'.iO:.',  concours  intorna- 
lloiial  de  Clir\  sanlliémes. 

Elbcuf  "i-ll  hiivendire.  ICxposilion  de  (;iir>  snnlliemes. 

Armcnlitrcs,  '.i-lo  novendiro.  Exposition  do  (chrysanthèmes, 
di'  (luils  l't  légumi'S. 

Alger.  Hl'icl  \i'<  novembre.  ICvposilion  do  fleurs,  fruits. 
l'VUUM's,  plantes  inilusirlellos. 

CouUnces,  I.'>-I7  novembre,  Kxp.  deClirysanllièmos  clfniils. 

Gand,  lH-:;ii  avril  19U3.  Exposition  intcrnolionalc  d'Iiorti- 
cullure. 


LE    JAllDIN 


181 


Chronique  florale 


La  fête  des   fleurs.  —  Les  voitures  fleuries.   —    La  décoration 
florale  à  bord  du  Montcalm 

Malgré  les  menaces  du  temps,  la  pluie  étant  do  tradi- 
tion pour  la  fùlo  dos  fleurs  annuelle  parisienne,  celle-ci 
a  eu  néanmoins  un  prand  succès.  Le  soleil  s'est  enfin 
mis  do  la  partie  cl  le  défilé  habituel  des  voilure.-;  fleuries 
a  pu  avoir  lieu  dans  ralloo  do  LonRcliamp  parée  do 
llours  et  do  guirlandes  pour  la  circonstance.  Comme 
bien  on  pense,  si  1rs  voitures  étaient  nombreuses,  toutes 
n'avaient  pas  le  même  cachet  décoratif.  C'est  de  colles 
les  plus  arlistemont  ornres  que  nous  voulons  entretenir 


mont  dissimulées.  C'est  une  chose  qu'il  convient  do 
riiettro  on  (-videnco  car  l'on  peut  assez  justement  repro- 
cher à  beaucoup  de  décorateurs,  lo  défaut  <lo  cacher 
fomplètemenl  la  voilure,  do  masser  les  fleurs  |iour 
iibtonir  une  ornementation  voyante,  au  point  qu'au  lieu 
de  réaliser  quelquechoso  de  joli,  de  gracieux,  le  résultai 
ost  peut-être  d'avoir  un  arrangement  riche  par  le  nom- 
bre des  fleurs,  mais  manquant  souvent  complètement 
d'élégance.  Nous  ne  rejetons  pourtant  pas  certaines  ((im- 
positions con(.'uos  dans  cet  ordre  d'idées,  mais  lorsque 
les  feuillages  et  les  fleurs  sont  groupés  avec  goi'il.  On 
s'était  nppliqué  dans  le  cas  présent  .1  réaliser  une  déco- 
ration idéale,  et  l'on  n'avait  pas  fait  une  garniture,  mais 
de  l'art. 

Les  Orchidées,  comme  on  lo  sait,  se  prêtent  merveil- 


Fitr.  S6.  —  Dijcoration  d'une  Victoria  en  OiThidce:i 


nos  lecteurs,  plutôt  que  do  rendre  compte  de  la  fêle 
elle-même. 

N'otons  que  celte  année  le  Comité  de  la  fêle  des  fleurs 
s'était  mis  en  frais,  car  indépendamment  des  médailles 
d'or  gravées  par  Roty  et  délivrées  aux  prix  d'honneur, 
de  fort  jolies  bannières  décorées  et  aquarellées  par 
Aufossi,  le  peintre  habituel  des  corsos  niçois,  étaient 
décernées  aux  premiers  prix. 

Une  voiture  était  remarquable  entre  toutes,  d'une 
décoration  tout  à  fait  sensationnelle  et  d'une  richesse 
inouïe.  C'était  la  Victoria  de  Mme  Cardeza  admirable- 
ment et  fort  artistement  fleurie  par  M.  Debrio-Lachaume. 
Nous  avons  pu  admirer  cette  voiture  dans  les  ateliers 
du  fleuriste  avant  son  départ  pour  la  fête  des  fleurs 
et  nous  pouvons  dire  qu'elle  nous  a  ravi.  Laconceplion 
de  son  arrangement  était  d'une  grande  originalité  en 
même  temps  qu'inédite, croyons-nous, et  mérite  deservir 
d'inspiration  à  maintes  ornementations  de  ce  genre, 
([uand  liien  mémo  les  fleurs  ulilisées  ne  seraient  pas 
des  Orchidées,  mais  des  Roses,  des  Œillets,  des  Iris, 
des  Hortensias,  etc. 

.Vinsi  qu'on  peut  le  constater  par  la  Cg.8C),  la  Victoria 
élait  très  bien  dégagée  et  les  lignes  n'étaient  aucune- 


leusement  aux  arrangements  légers  et  flous,  mais  pour 
tirer  d'elles  tout  l'eflet  désirable  il  faut  les  grouper 
d'une  façon  gracieuse,  sur  des  supports  dégagés  et  évi- 
ter de  les  masser. 

La  décoration  de  cette  voiture  avait  été  étudiée  avec 
soin  et  réalisée  de  la  façon  suivante.  Une  légère  arma- 
ture en  bambou,  s'élevait  do  la  voiture  et  formait  une 
série  de  courbes,  de  contrccourbes  et  de  dessins  très 
gracieux,  dont  on  peut  apercevoir  quelques  lignes  dans 
notre  photogravure.  Elle  élait  soutenue  par  six  mon- 
tants ornemanisés,  deux  de  chaque  côté  du  siège  du 
cocher,  deux  de  chaque  côté  de  la  banquette  qu'elles 
encadraient  et  enfin  deux  autres  venant,  en  deux  gran- 
des et  gracieuses  courbes,  se  fixer  à  l'arrière.  Cela  for- 
mait donc  comme  un  vaste  dijme,  mais  non  un  dôme  do 
forme  compassée  et  régulif  re,  avec  de  larges  vides  qui 
donnaient  à  l'ensemble  un  air  dégagé.  Aux  croisements, 
aux  intersections  et  aux  parties  principales  de  celle 
armature  étaient  fixés  des  tampons  de  mousse,  lorsque 
cela  ne  devait  pas  ùlro  occupé  par  un  flot  de  ruban. 
L'armature  étant  bien  étudiée  et  édifiée,  le  placement  et 
lo  groupement  des  fleurs  et  des  feuillages  se  trouvait 
tout  indiqué. 


182 


LE    JAIU)L\ 


A  l'avant  du  sièpe  deux  grands  bambous,  courbés  en 
formelle  crosse,  s'avançaient  au-dessus  de  la  croupe  des 
chevaux.  L'idée  est  heureuse  de  faire  i-oncourir  l'arnia- 
lure  elle-méino  à  la  décoration;  le  bambou  s'y  pnle 
pnrlicullèrenienlet  il  y  a  dans  cet  ordre  d'idées  de  nom- 
breuses choses  à  trouver. 

Aux  parties  principales  de  cette  ossature  étaient  des 
faisceaux  de  palmes  de  Keiititi  et  de  Cocos,  principale- 
ment à  l'arrière,  qui  relevaient  le  tout,  et  «.-à  et  là  s'élan- 
çaient les  robustes  rameaux  du  Uubus  refleuiis,  dont 
les  feuilles  au  coloris  chaud  rehaussaient  les  tons 
adoucis  et  un  peu  mièvres  de.''.  Orchidées.  Des  fais- 
ceaux de  feuilla;.'os  et  des  appliques  de  mousse,  parmi 
la  fine  verdure  des  Atlia/ilmn,  des  Selaginella  aniœiia 
et  l'enlacement  souple  et  vaporeux  des  rameaux  d'.ls- 
paraiiiis  pliimosus,  jaillissaient  nerveusement,  ou  s'in- 
clinaient mollement  dans  une  pose  naturelle,  des 
grappes  A'(K:Unilo(iUissum  aux  (leurs  éloilées,  et  des 
Heurs  do  Cailleim  aux   si  jolis   tons  mauves. 

De  légères  guirlandes  de  Medeola  jierlées  do  Meurs 
d'Odoiiloi/lossiiin,  rcliaienl,  en  de  légers  festons,  les  par- 
ties principales  de  l'armature.  Une  autre  liiie  guirlande 
avec  des  llours  do  Catlleya  sertissait  la  bordure  delà 
capote  et  l'avant  de  la  voiture.  Do  chaque  coté  du  mar- 
chepied élaient  de  vigoureuses  toufïes  de  feuillages 
lins  et  de  fronilcs  de  Ke/iliti  parmi  la  lloraiscm  des  Cat- 
llei/a  et  des  OdonltxjUissum,  tandis  que  d'autres  piquets 
et  piquets-gerbes  s'étageaienl  délicatement  sur  les 
garde-boue  en  laissant  ceux-ci  apparents.  Les  roues 
n'étaient  pas  dissimulées  non  plus.  Une  exquise  jetée 
guirlande  de  Ctill/ei/a  était  fort  artistement  fixée  sur 
les  rais  par  un  nœud  do  ruban  bleu  pâle. 

Le  faite  de  l'armature  était  surmonté  par  une  très 
jolie  corbeille  fixée  sur  une  partie  ml  hoc  cumposéc  de 
Liliinn  la/ici/uliiiin,Caftlei/ii  et  (i<loiito<j/ossiim,  formant 
ainsi  commo  une  sorte  do  panache  <run  elTet  dos  plus 
heureux.  lîniin  çà  et  là  quehjues  nœuds  et  Ilots  do  ruban 
bleu  pâle  mettaient  une  note  vi>.'Oureuse.  Le  bleu  avait 
été  choisi  en  raison  de  la  nuance  de  la  toilette  de 
Mme  Dirdeza. 

Aux  traits,  aux  harnais,  à  l'extrémité  do  la  llùcho 
élaient  simplement  de  gros  (lots  do  ruban  de  mùiuo 
nuance  et  aux  œillères  des  chevaux  deux  nœuds  rete- 
naient un  simple  pii|uet  d'Orchidées,  ainsi  qu'au  fouet, 
il('  façon  à  conserver  tout  l'altiait  à  la  voilure  elle-niénio 
et  former  un  contraste  des  plus  séduisant.  L'habit  du 
cocher  et  du  valet  de  pied  avaient  été  fleuris  d'un  piquet 
d'Orchidées. 

C'est  dans  cet  écrin  élégant,  d'une  esthétique  idéale, 
que  trônait  la  triumphatrico  du  jour,  dans  une  toilette 
de  mousseline  de  soie  blanche  et  bleu  ciel,  avec  un  joli 
bouquet  de  corsage  en  Orchidées,  qui  s'harmonisait 
agréablement  avec  un  chapeau  bleu  ciel,  un  écian  do 
mi-mo  nuance,  signé  Lenlhéric,  recouvert  d't)rchidi'es 
parmi  les  délicates  frondaisons  des  A.spaiiitjus  et  des 
A  (lia  II  tu  m. 

La  voiture  qui  obtint  un  second  prix  d'honneur  est 
colle  do  Mme  do  Solanges,  avec  son  berceau  fleuri 
d'Hortensias,  d'(|-!illets  et  do  Hoses. 

Les  autre»  voitures  fleuries  n'ofi raient  rien  de  particu- 
lier cl  étaient  on  général  une  réédition  des  arrange- 
ments, devenus  maintenant  classiriues,  dont  certaines 
ont  bien  aussi  un  cachet  particulier  cl  ([uo  l'on  admire 
chaque  année. 

Une  Victoria  avait  l'-lé  arrangée  d'une  façon  originalo 
par  NL  Connols;  ilerrlère  la  capole  était  une  grande 
gnrb<^  on  l'ivoini's  rose.s  et  Glaïeuls  rouges  cl  a  la  place 
des  lanternes  ot  de  chaque  C"il6  du  cocher  ileux  grandes 
gerbes  do  Ulaiouls  ol  de  i'ivoinos  rouges  ;  le  tour  do  la 


capote,  les  garde-boue  étaient  sertis  de  guirlandes  de 
rameaux  ile  cerisier  constellés  de  cerises  vertes  et 
rouges;  traits,  colliers,  sellettes,  etc.,  avec  les  mêmes 
guirlandes.  Gros  nœuds  de  ruban  rouge  cerise  dans  la 
corbeille  île  la  capote,  aux  gerbes  des  lanternes  et  à  la 
tète  des  chevaux. 

Une  Victoria  gentiment  décorée  par  M.  Pelly  dispa- 
raissait sous  l'enguirlandemont  des  fleurs  exclusive- 
ment blanches:  Pivoines,  Qiillets,  Marguerites  et  Se- 
ringals.  Les  harnais  et  les  brancards  étaient  également 
garnis  et  çà  et  là  de  gros  flots  de  tulle  blanc  allégeaient 
l'ensemble  on  lui  donnant  un  caractère  particulier. 

Nous  citerons  pour  terminer  la  vicloria  de  Mlles  Mar- 

connier  qu'enguirlandaient   les   rameaux    sarmenteux 

des  Chèvrefeuilles  et  des  Hoses  Criuisoti  liamhler:  la 

voilure  do  Mme  Daubermesnil  convertie  en  un  buisson 

de  Hoses  et  de  Pivoines;   le  landeau  de  Mme   Ileriol 

qu'émaillaient  les  Orchidées;  la  vicloria  de  Mme  de  Ca- 

leza  toute  fleurie  de  Hoses  thé  et  de  Hougainvilles,  le 

phauton  à  M.  Livy  avec  une  mâture  en  Hleuets  et  en 

Marguerites;  onlin  le  chariot  dissimulé  sous  la  paille  et 

les  piquets  de  .Marguerites  et  do  Bleuets,  de  M.  Chasse. 

• 
»  • 

La  décoration  des  labiés  pour  le  ditier  de  gala  abord 
du  Mui/li-iiltii  lors  du  récent  voyage  du  Président  do  la 
Hépulilique  eu  Hussie  a  été  fort  appréciée  par  les  per- 
sonnes présentes  et  les  journaux  quotidiens  en  ont 
également  dit  beaucoup  de  bien. 

C'est  à  la  maison  Chenier  que  fut  dévolu  le  soin  d'assu- 
rercetto  décoration.  Le  matériel  nécessaire  fut  embarqué 
abord  du  Si/chel,  tandis  que  les  fleurs  utilisées  pour 
l'ornementation  des  tables  et  pour  la  composition  des 
corbeilles  de  présent  qui  ont  été  oITertes  par  le  Prési- 
dent: Orcliidées,  Bruyères  de  diverses  nuances,  Hoses 
lier  Miijestj/'s  et  La  France,  (l-lillets  Gramle  tliichesse 
O/ijii,  les  feuillages  obligés  et  les  plantes  furent  embal- 
lées dans  des  caisses  capitonnées,  emportées  par 
Mme  Chenier  en  chemin  de  fer,  et  transbordées  à  bord 
du  Manlcdlm  par  un  torpilleur  détaché  à  cet  eflet.  Ces 
précautions  ont  permis  d'utiliser  des  (leurs  dont  la 
fraîcheur  était  telle  que  si  elles  venaient  d'être  cueillies. 

Mme  Chenier  nous  a  communiqué  le  détail  de  l'orne- 
menlalion  florale  de  la  table  dont  M.  Georges  Bnurdun  (1) 
a  donné  l'appréciation  suivante:  «  La  lable  est  une 
merveille.  Les  lleurs  s'y  étalent  en  traînées,  s'y  déploient 
en  corbeilles  ».  C'était»  une  œuvre  de  haulgoûtotd'inap- 
préciable  élégance.  » 

.Vu  milieu  de  la  table  impériale  était  une  glace 
Louis  W  bordée  do  gros  (Lillets  Grnndc  duchesse 
01(111,  â'odo/itoijlosstim.  qu'estompait  la  fine  verdure  do 
délicates  variétés  ^\' Adi<uitiiin.  Presqu'aux  exlp'mités 
do  colle  glace,  et  sur  deux  cotés  opposés  s'élançaient 
deux  fusées  d'Orchidi-es  variées  el  retenues  par  des 
nii'uds  Liberty  rose.  Cette  pièce  principale  était  reliée 
aux  deux  autres  glaces  par  do  longs  rameaux  ^VAspn- 
raijus  surlesquels  étaient  jetées  des  Orchidées  ;  o  autour 
de  ces  glaces  ol  s'y  rrllélant  comme  dans  l'eau  d'une 
rivière,  se  dressaient  des  jets  gracieiix  d'Orchidées  (?) 
blanches  et  mauves  ».  Au  bout  do  la  table  élaient  deux 
pièces  en  argent  bondées  de  Hoses  lier  Majesti/'s,  le 
tout  relié  par  des  rubans  roses  cl  complété  par  un 
semis  d'inllorescences  de  Bruyères. 

La  longue  l;ible  des  /.accouskas  était  occupée  au  cen- 
tre par  des  surtouls  d'argent  de  formes  variies,  (louris 
ollernalivement  en  Orchidées,  en  Bruyères,  en  Aulhu- 
riiim,  en  «  l'.illels.  parmi  les  élancés  de  frondes  de  Cocos 
pl  le  feuillage  tenu  des  .1.v"''rt.'/"<  et  des  Adiiitilum. 
Des  rubans  roses  parlant  do  ces  surtouls  formant  une 
.  (I)  U  Figaro,  i\  mal  1002.  —  (21  Ibiil. 


LK    J.MUJIN 


i>:i 


si^rie  (le  V  so  raltachaicnl  par  un  nu-ud  coqiiol  sur  les 
l)or<ls  (lo  la  lalilo.  l'artoul  élaipiit  jcli-s  des  rameaux  di' 
Bruyère  ce  qui  rendait  l'elTol  charniant.  Nous  [m- 
Plierons  quelques  Rravuros  nionlranl  celle  décoration. 
Los  corl)oillcs  offertes  aux  Impératrices  par  lo  Prési- 
dent étaient  composées  pour  riinpératrico  Alexandra: 
de  Bruyères,  Orchidées,  (l''.illels  Gnuiile  duclioxse  Oliin, 
et  nouée  de  ruban  ivoire;  pour  l'Impératrice  mùro  : 
d'Orchidées  cl  de  Roses  La  France  ol  enrubannée  d(! 

mauve. 

AlukrtMaumenr. 

Le  Kitaibelia  vitifolia  wiiid. 


'l'rop  |i(.'ii  connu,  le  Kitaihelia  vHifuUd  est  un  des 
représentants  les  plus  méritanls  do  la  famille  des 
Malvacées.oii  il  se  place  pénériquemenl  entre  les  Ualopc 
et  les  Mlhœii,  se  distinguant  des  i)reniiers  par  ses 
liractéoles  nombreuses,  souciées  à  la  base  et  ses  styles 
stigmalifères  au  sommet,  des  seconds  par  ses  carpelles 
nombreux  disposés  en  capitule.  C'est  donc  plulnl  des 
Malope  qu'il  se  rapproche. 

Limité  longtemps  au  seul  Kildibelin  rili/o/ùi  Willd. 
de  la  région  danubienne,  décrit  par  W'illdenow  en  ITU'J, 
le  genre  Kilaibelia  s'est  enriclii  en  ISi'û  d'une  seconde 
espèce,  lo  Kitaibelia  liala/isœ  Boiss.,  recueilli  par 
Balansa  en  Cilicie. 

Cette  jolie  .Malvacée  est  vivace,  à  tiges  dressées 
herbacées,  rameuses,  formant  buisson,  poilues,  vis- 
queuses à  la  partie  supérieure,  hautes  de  l"'ôOà  2  mètres. 
Les  feuilles  sont  marquées  do  cinq  lobes  aigus,  dentés; 
les  Heurs,  qui  s'épanouissent  do  juillet  ;i  septembre, 
sont  axillaires,  pédonculécs. 

Elle  se  plait  dans  tous  les  terrains  et  présente  une 
remarquable  rusticité.  Le  semis  est  le  principal 
mode  de  multiplication  :  on  peut  W'  prati(|uerau  prin- 
temps en  plein  air  sur  de  vieilles  couches.  Lo  semis 
naturel  n'est  pas  rare.  On  repique  en  pépinière  et  on 
met  on  place  à  l'automne. 

En  raison  mémo  de  ses  grandes  dimensions  cette  plante 
convient  admirablement  pour  les  jardins  paysagers,  ou 
elle  produira  le  meilleur  effet,  isolée  sur  les  pelouses. 

On  connaît  depuis  quelques  années  une  curieuse  va- 
riété du  Kitaibelia  à  feuilles  panachées  de  jaune,  obtenue 
artinciolleinent  par  M.  Lindemuth,  en  grefTant  le  type 
sur  VAIiiilitfiii  Thompsoiii.  La  panachuro  varie  du  jaune 
blanchâtre  au  jaune  d'or  et  so  maintient,  aussi  liicn 
en  serre  qu'à  l'air  libre,  par  le  bouturage  qui  peut 
s'elTectuer  eu  juillet-août.  Le  Kiluibelia  panaché  cons- 
titue une  excellente  recrue  pour  le  groupe  des  végétaux 
à  feuillage  décoratif,  pouvant  remplacer  les  Abutilons; 
il  leur  est  mémo  supérieur  en  ce  sens  qu'il  est  plus 
rustique  et  peut  supprirter  l'air  libre  pendant  l'hiver. 
Le  coloris  est  d'autant  mieux  marqué  que  la  plante  est 
plus  exposée  au  soleil. 

Reste  à  savoir — c'est  ce  que  la  pratique  et  l'expé- 
rience apprendront  —  s'il  donne  des  graines  fertiles 
capables  de  n^produire  îles  sujets  à  feuillage  coloré. 

L'olitenliim  du  Kitaibelia  à  feuillage  panaché,  par  la 
voie  de  la  grelïe,  est  des  plus  intéressante  au  point  de 
vue  scientilique;  elle  offre  unc^  preuve  indiscutable  et 
remarquable  de  l'inlluence  du  sujet  sur  le  grelTon. 

Le  Kilailtelia  Ikilansœ  Boiss.,  très  voisin  du  précè- 
dent avec  lequel  Boissier  l'avait  tout  d'abord  confondu, 
se  dislingue  par  ses  feuilles  profondément  lobées, 
ses  stipules  ovales,  ses  Ijracléoles  oblongues-lancéolées 
dépassant  longuement  le  calice.  P.  Habiot. 


Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement  '* 

Description  et  manière  de  se  servir  des  chariots 
adoptés  par  la  Ville  de  Paris 

Le  service  des  promenades  de  la  ville  de  Paris  pos- 
sède, pour  la  transplantation,  avec  motte,  des  grands 
arbres  d'alignement  et  d'ornement,  quatorze  chariots 
spéciaux  de  diverses  dimensions. 

Ces  chariots  répondent  beaucoup  mieux  aux  besoins 
ilu  travail  pour  lequel  ils  sont  destinés  que  les  appa- 
reils utilisés  avant  leur  invention. 

i'iusieurs  villes  de  l'"rance  et  do  l'cHranger,  ainsi  que 
lies  particuliers,  en  ont  fait  construire  de  semblables, 
sur  les  conseils  et  suivants  les  indications  donnés  par 
le  service  précité. 

Il  est  admis,  qu'en  conservant  une  molle  de  terre 
suffisante  autour  des  racines,  on  assure  la  reprise  des 
neufdixièmes  des  arbres  transplantésavec  ces  chariots. 
Ce  sont  là  des  renseignements  officiels  qui  sont  suivant 
luius,  au-dessous  de  la  vérité.  Il  résulte  on  effet  d'ob- 
servations que  nous  avons  faites,  que  lorsque  l'opéra- 
tion est  exécutée  convenablement,  on  peut  espérer 
obtenir  la  reprise  dans  la  proportion  de  19  arbres 
sur  20. 

M.  Beusnier,  charron  à  Saint  (Jloud  (Seine-etOise), 
à  qui  l'administration  de  la  ville  de  Paris  a  confié  la 
construction  de  ses  chariots,  vient  d'en  inventer  un 
qui  permet  d'incliner  l'arbre  à  volonté  et  d'éviter  ainsi 
plus  facilement  les  obstacles,  dans  le  transport. 
N'ous  donnons  plus  loin  la  description  et  le  fonction- 
nement de  ce  nouveau  chariot. 

La  circonférence  de  l'arbre  détermine  le  diamètre  de 
la  motte  de  terre  à  ménager,  et  à  ces  dimensions 
doivent  nécessairement  correspondre  l'ouverture  et  la 
force  à  donner  aux  chariots. 

Lo  tableau  ci-après  indique  la  force  des  arbres  qui 
peuvent  être  transplantés  avec  les  chariots  appartenant 
à  la  ville  de  Paris  et  le  prix  d'achat  de  ces  véhicules. 


y.  i 

o  .= 

Oini'i-hiri's 

Circonférence  ilo 
l'arbre 

DIAMKTHK 

IMilX 

û  ■= 

.1rs 

incslirée  à  1  met . 

lie 

des 

=>    r 

l'.li.iriols 

aii-clessiis  du 

la  iiH.lle 

Cliariots 

^.  i 

cullcl  tirs  raiinrs 

~D 

1 

2"G0 

rso  à  2-00 

2-50  il  2-75 

7000  fr. 

«> 

2-l.j 

1-21  à  1-50 

2-30  à  2'"40 

4500      n 

:i 

2-ZO 

0-91  à  1-20 

2-00  !i  2-10 

'mo  ., 

i 

2"00 

0-91  à  1-20 

l'.SO  à  1-90 

3650    . 

■  > 

l"7u 

II' 01  à  0-90 

1-50  à  1-fiO 

3400    .. 

li 

ICO 

Odl  ù  U"90 

1"'50  à  1-55 

3150    .. 

j 

l"'.-)0 

0"46  à  0"(jl) 

1-35  à  1-45 

2900    .. 

•S 

1-45 

0"46  à  0-GO 

1-25  à  1-40 

2900    ■■ 

y 

1-40 

0-46  à  0"60 

1-25  à  1-35 

2900    - 

•10 

1-30 

0-30  à  0-45 

1-10  à  1-20 

2050    .. 

di 

1-25 

0"30  à  0-45 

1-10  à  1-20 

2650    .. 

i2 

1-20 

0-30  il  0-45 

1-10  à  1-15 

2050    " 

r.i 

l-l.-, 

iV-25  à  0"30 

1-00  à  1-10 

2400    .. 

\i 

l»uo 

0-25  à  0-30 

0-90  il  1-00 

2400    .. 

r^ota.  —  I.cs  c'iiariots  n-  1  à  s  ont  (jHati'o  treuils  avec  en^renaftcs 
jilacés  sur  les  eûtes  laléiaiix,  et  cens  (loitant  les  il"  S)  à  l'i,  deux 
treuils  à  leviers  placés  en  travers. 

Au-dessus  des  dimensions  indiquées  comme  gros- 
seur de  ligo,  et  auxquelles  correspondent  les  cha- 
riots ci-dessus   désignés,    on    ne  saurait  compter  sur 

m  Le  Jardin,  VJiri,  pa^es  IV.i  et  10."). 


1S4 


LE  JARDIN 


le  succès  de  l'opération.  Nous  ajouterons  que  l'un 
considère  génoralement  comme  étant  une  limite  convc- 
nalilo  colle  do  l"'."jii  de  circonférence  me- 
surée à  1  mètre  du  collet  des  racines, 
et  ce  n'est  que  dans  dos  circonstances 
exceptionnelles  que  l'on  peut  avoir  à 
transplanter  des  arlires  ayant  acquis  un 
plus  grand  développement. 

Lo  chariot  n°  t  a  t'té  construit  pour             '  '  •        ~ 
ces  cas  particuliers.  

Description  d'un  grand  chariot  i 

Ce   chariot  se  compose  d'un  liàtis  en  ' 

liois  ou  en   (er  a,  b,  c,  d,  supporté   par        ^-  -- 

quatre  roues  (fig.  .S7);  sur  la  face  anté-  

rioure  b,  d,  se  trouve  l'avant-train  au- 
quel on  altùle  les  chevaux.  Un  coffre  y  ' 
est  ménapé  pour  recevoir  les  outils  et 
les  cordages  servant  aux  manipulations. 

La  traverse  postérieure    e  du    liàlls, 
ainsi  que   les  tringles  f,  /\  <i,  (flg.  t-8) 
sont  moliiles  et  s'enlèvent  à  volonté  pour  ouvrir  le  pas- 
sage  de    l'arlire.   Sur   les  côtés  latéraux  sont    placés 


branis,  se  déplacent  plus  facilement,  ce  qui  les  fait 
utiliser,  dans  liien  des  cas,  do  préférence  aux  autres. 


k. 


¥\ii.  ^8.  —  .\rhre  en  rhargenitnl  (vu  de  laprlèrp). 

quatre  treuils  avec  engrenages  dirigés  parallèlement  au 
grand  axo  do  l'appareil  ;  ils  servent  a  enlever  l'arbre  do 
'l'excavation  et  à  le  descendre  dans  la  nouvelle 
(ouille,  ou  nouveau  trou  comme  on  voudra. 

Les  dimensions  à  donner  aux  chariots  varient, 
nous  le  disons  plus  haut,  en  raison  de  la  force 
dos  arbres. 

Il  est  certain  que  toutes  les  administrations,  et 
surtout  les  particuliers,  no  peuvent  faire  la  dé- 
pense d'un  aussi  grand  nombre  de  chariots  que 
l'a  fait  la  ville  de  Paris,  mais  dans  la  plupart 
des  cas  les  chariots  n"  4  et  7  pouvont  suffire.  A 
la  rigueur  il  est  possible,  en  coupant  plus  ou 
moins,  a  la  rencontre  des  traverses  du  chariot, 
l'arrête  du  dessus  do  la  motte,  d'enlever  avec  un 
chariot  de  dimension  donnée,  un  arbre  ayant 
une  motte  d'un  diamètre  plus  large  que  l'ou- 
verture. 

Les  chariots  munis  seulement  do  deux  In-uils 
Il    loviort.  placés  en   travers    idg.  M»)    sont   des- 
tiné» aux  arbres  de   faibles  ditnensions,  ainsi  qu'a  la 
transplantation    et    nu   transport  en    Imcs  des    arbres 
•ux  el  grands  arbrisseaux  a  feuilles  persistantes 

1  '  ;iduqu08.  Ci-s  chariots,  plus  légers  el  moins  cncoin- 


^ 


Fif.'.  87.  —  .\rhre  rliargr  (vue  en  |.|iico  . 


TRANSPLANTATION    D'L'N    ARBRE 

Préparation  de  la  motte 

Si  l'arbre  a  été  cerné  un  an  ou  doux  d'avance,  il 
suffit  lie  rouvrir  la  tranchée  indiquée  a  l'article  ceriiage, 
on  prenant  toutes  les  précautions  nécessaires  pour  no 
pas  endommager  les  jeunes  racines  qui  ont  dû  se  dé- 
velopper du  fait  même  do  l'opération. 

S'il  s'agit,  il'un  arbre  n'ayant  jamais  été  déplacé  ou 
l'ayant  été  depuis  longtemps,  on  procède  comme  pour 
le  cernage;  par  exemple,  supposons  par  l'état  de  déve- 
loppement (le  l'arbre,  que  les  extrémités  radicnlaires  no 
soient  éloignées  de  la  lige  que  de  l"'ôO  au  plus,  on  ouvre 
alors  une  tranchée  circu'aire  naissant  au  point  où  les 
extrémités  radiculaires  sont  arrivées. 

Cette  tiaïuhée,  afin  que  les  ouvriers  puissent 
travailler,  doit  avoir  au  moins  0'"70  do  large  et  une 
profondeur  variant  de  0"'75  à  i'°2b,  suivant  que  les 
racines  s'enfoncent  plus  ou  moins  profondément  dans 
le  sol.  Ainsi  que  nous  le  disons  plus  haut,  c'est  la  cir- 
conférence de  l'arlire  qui,  en  général,  délcimine  le 
diamètre  de  la  motte  de  terre  à  ménager,  el  dans  lieau- 
coup  de  cas  elle  sert  également  de  guide  pour  la  pro- 
fondeur à  donner  à  la  tranchée. 

On  dégrade  ensuite  la  niolto  et  on  la  réduit  en  ayant  soin 
do  conserver  soigneusement  les  radicelles  et  de  couper 


V\f.  i'i.  —  Chariot  arte  :!  Ireuilt  »  leritri. 


nettement  les  grosses  racines  qu'on  aurait  mutilées. 

Entourage  de  la  motte 

Pour  maintenir   la   terre   pondant  le  trajet,  la  motio 


LK  JAUDIN 


185 


une  fois  dégagée,  est  enloun-e  d'un  clayonnage  forme 
le  plus  froquemnient  de  branches  do  lliuya,  de  genôt  et 
de  triiôno  commun;  ces  Ijranchages  sont  placés  verli- 
calemonl,  très  prùs  les  uns  des  autres  et  maintenus  au 
moyen  do  doux  cordes  serrées  furlcmenl  en  les  lurdaul 
avec  des  liillols   fig.  ',)():. 

Si  lo  siil  est  très  meuMo,  salijonncux  nu  siliceux,  il 
est  ni'cessairi'  de  remplacer  les  liranchages  i)ar  des 
Vdligos  étroites  entre  lesquelles  on  ménage  lo  vide 
nécessaire  pour  livrer  passa^fo  aux  radicelles,  et  aussi 
pour  serrer  plus  furlom(>nt  la  moite  avec  des  cercles 
qui,  cloués,  lui  donne  la  forme  d'un  hac. 

Los    racines    conservées    doivent    être    appliquées 


lélemont  aux  treuils  du  chariot,  deux  traverses  en  bois 
larges  de  0"';iO  environ,  qui  pemipllenl  d'enlever  l'arbre 


Fig.  90.  —  Arftre  en  préparation  et  après  exécution  de  la  fouille. 

contre  la  motte  et  recouvertes  de  manière  à  ne  pas  être 
endommagées  pondant  le  trajet. 

Il  arrive  parfois  que  la  lerre  est  tellement  légère 
qu'elle  ne  permet  pas  d'ouvrir  la  tranchée  à  la  profondeur 
voulue  avant  d'emballer  la  motte;  il  est  alors  indispen- 
salilede  faire  cette  opération  progressivement,  au  fur 
et  à  mesure  de  l'avancement  do  la  fouille. 

l'our  ces  cas  particuliers  nous  conscillonsd'employcr 
l'appareil  très  simple  imaginé  par  M.  Botte,  conducteur 
du  service  des  promenades  de  la  ville  de  Paris.  Cet 
appareil  (fig.  04)  se  fait  avec  des  plates-bandes  en  fi  i' 
cintrées  et  dont  les  extrémités,  coudées  d'équerre, 
reçoivent  une  vis  de  rappel  permettant  de  rapprocher 
les  deux  extrémités  des  cercles  pour  serrer  la  motte. 
On  mets,  :i  ou  4  cercles  suivant  que  cela  est  nécessaire. 

Après  l'entourage  de  la  motte  suivant  les  indications 
qui  précèdent,  et  afin  de  ne  pas  laisser  de  racines 
adhérer  au  sous  sol,  la  motte  est  minée  par-dessous  sur 
tout  son  pourtour.  On  y  glisse  ensuite,  et  placées  paral- 


•*.'V 


Kiir.  01.  —  Arbre  cerné. 


au  moyen  do  deux  chaînes  indépendantes  (fig.  90).  Si 
le  sol  est  meuble  on  est  quelquefois  obligé  de  clayonner 
lo  dessous  do  la  mo'.tepouréviter  que  laterre  ne  tombe. 


Fij^.  9:;.  —  .\rbre  charge  (vu  de  fùle). 

On  peut  miner  sur  quatre  côtés  et  passer  des  planches 
en  dessous  (fig.  \^2)  avant  de  mettre  les  planches  de 
fond  du  chariot. 


186 


LE  JARDIN 


Enlèvement  et  transport  de  l'arbre. 

La  molle  élaiil  proparoe  comme  nous  venons  do  lo 
dire,  on  place  au-iiessus  de  la  Irancliée  annulaire  deux 
plats-bords,  c'est-à-dire  deux  (orts  et  larges  madriers 
bardés,  des  deux  côtés,  de  fer  cornière,  afin  d'empr-cher 
la  déviation  des  roues  du  chariot  (fig.  90  et  90).  Ces 
madriers  qui  portent  sur  les  bords  de  la  fouille,  sont 
placés  parallèlement 
et  avec  le  même  écar- 
tement  que  les  roues 
du  chariot. 

On   enlève    ensuite 


D g 


maintenir  fixement  et  pendant  ce  temps  quatre  autres 
manœuvrent  le.*  treuils  de  favon  a  baisser  l'arrière  et  à 
élever  l'avant;  les  haubans  étant  ensuite  fixés  solide- 
ment l'arbre  ainsi  aliaissé  peu,  sans  beaucoup  de  diffi- 
cultés, franchir  l'obstacle  imprévu,  mais  aussitôt  après 
y  avoir  échappé  il  doit  être  ramené  dans  la  position 
verticale. 

Le  transport  d'un  arbre,  avec  obstacles,  s'efTectueplus 
facilement  avec  le  nouveau  chariot  dont  nous  parlons 
plus  loin,  imaginé  par  M.  Beusnier. 

Mise  en  place  de  l'arbre 

La  nouvelle  place  arrêtée,  le  trou  de  forme  circulaire, 
et  d'un  liianii'lre  au  moins  égal  à  celui  de  la  fouille 
creusée  pour  l'arrachage,  ayant  été  ouvert  à  l'avance  à 


FIg.  93.  —  Planches  postées 
sous  l'arhre. 


Fig.  9i.  —  Ctrele  à 
serrage. 


les  traverses  mobiles  de  derrière  et  on  recule  le  chariot 
sur  les  plats  bords,  au  moyen  de  fortes  pinces,  jusqu'à 
ce  que  l'arbre  se  trouve  au  centre.  Cela  fait,  on  roplaee 
las  traverses  mobiles,  on  attache  les  chainos  indépen- 
dantes à  celles  des  treuils  et  on  fixe  à  l'insertion  des 
branches  principales  les  haubans  h,  h,  h,  h.  qu'on  at- 
tache à  des  anneaux  situés  aux  quatre  angles  du  chariot. 

Pour  enlever  l'arbre  et  lo  charger,  quatre  hommes 
manœuvrent  lentement,  à  l'aide 
do  manivelles,  les  treuils  autour 
(lesquels  s'enroulent  les  chaînes, 
et  l'arbre  est  ainsi  monté  jus- 
qu'au moment  où  le  dessous  do 
la  motte  est  élevé  à  la  hauteur 
de  O^Sô  environ  au-dessus  du 
sol;  ils  abattent  ensuite  les  cli- 
quets J,j  (fig.  S'J)  qui,  en  buttant 
contre  l'engrenage  empêchent 
les  treuils  do  tourner.  Les  hau- 
bans fixés  au  chariot,  au  début 
de  la  manii'uvre,  ont  du  être 
lâchés  peu  a  peu  pendant  l'opé- 
ration, mais  être  cependant  lixi's 
de  fa^'on  à  maintenir  l'arbre  dans 
une  position  verticale. 

L'arbre  étant  chargé,  le  chef 
d'atelier,  ou  une  autre  personne, 
s'empare  des  limons  et  lo  cha- 
riot est  peu  à  peu  avancé  a  l'aido 
de  pinces  que  les  ouvriers  ma- 
nœuvrent en  faisant  pesée  en 
arrière  sous  chacune  des  roues; 
le  chariot  s'avance  ainsi  lente- 
ment jusqu'au  moment  oii  il  échappe  a  l'excavation.  On 
attôlo  les  chevaux,  au  nombre  do  deux,  trois,  quatre 
et  plus,  suivant  la  force  du  chariot  et  les  diflicultés  du 
parcours,  et  l'arbre  est  transporté  jusqu'à  destination. 

Si  dans  le  trajet  on  a  quelques  obblacles  a.  éviter  :  la 
voûte  d'un  pont,  des  fils  télégraphiques  ou  télépho- 
nique», le  portail  d'une  grille,  etc.,  il  cr.nvient  do  cou- 
cher l'arbre  légèrement,  c'osl-à-diro  d'incllnorsa  tète  en 
arrière.  Pour  exécuter  cette  opération  on  lâche  les  hau- 
bans attachés  b.  l'avant,  mais  deux  hommes  doivent  les 


7^i 


,.>^' 


FIg.  97.  —  .libre  en  rhargtmtnl  (vu  <Io  tacp). 


Klg.  Met  'X,  —  Kxlnmilé  ri  roupe  d'un  plal-bord. 

une  profondeur  O^IO  en  plus  que  la  hauteur  de  la  motte, 
on  procède  à  la  mise  en  place. 

Pour  cette  opération  on  dispose,  comme  pour  l'enlè- 
vement, les  deux  plats-bords  bardés  de  fer  au-dessus  de 
la  fouille;  on   fait  ensuite  reculer  le  chariot    sur  ces 
madriers,  à  l'iiide  de  pinces,  eomme  nous  l'indiquons 
plus  haut,  et  lorsque  l'arbre  est  bien  au-dessus  du  trou, 
au  centre,  on  dispose  au  fond  un  petit  cône  de  bonne 
terre   ayant   0"':^0   de    hauteur,    ensuite    on    place    Ifs 
manivelles,  on    relève  les  cliquets  et  quatre  hommes 
tournent  lentement    les    treuils 
(|ui    agissent   en    sens   inverse. 
L'arbre  est  descendu  lo  plus  ver- 
ticalement possible  et  lorsque  sa 
molle  repose  sur  lo  sommet  du 
cône,  on  enlève  les  chaînes  et 
on    retire    les    deux    traverses 
qu'elles  supportaient.  Les   hau- 
bans ayant  été  amarrés  solide- 
ment, lo  vide  au-dessous   de  la 
motte  est  ensuite  rempli  et  tassé 
fortement    avec   do   la    terre  de 
bonne  qualité. 

Après  cette  mameuvre,  le  cha- 
riot est  enlevé  et  les  ouvriers 
descendent  dans  l'espace  vide, 
entre  la  motte  et  la  paroi  exté- 
rieure de  la  fouille,  afin  d'habiller 
lesoxl  rémités  radiculaires  qui  au- 
raient été  rompues  ou  meurtries 
pendant  lo  trajet;  cette  opéra- 
tion est  iiiilispensable  pour  faci- 
liter lo  développement  de  nou- 
velles radicelles. 
•  In  comble  ensuite  la  tranchée 
en  utilisant  la  meilleure  terre  retirée  à  la  surf.u-e  du 
trou,  mais  si  cette  terre  i-tait  de  mauvaise  qualité,  il 
conviendrait  de  la  remplacer  afin  de  favoriser  le  plus 
possible  l'émission  et  lo  développement  d'un  très  grand 
nombre  do  radicelles. 

Dans  certains  c.is  on  est  obligé  d'orienter  l'arbre, 
c'esl-à-diro  d'exposer  sa  plus  belle  face  aux  regards  du 
public,  ou  bien  de  tourner  du  côté  do  la  lumière  uno 
face  dégarnie  de  ramilicalions,  pour  favoriser  lo  déve- 
loppement lie    nouveaux   rameaux.  On    parvient  à   ce 


LE  JARDIN 


187 


résultai  en  disposant  los  plals-liords  dans  une  direc- 
tion délorminéo  ou,  lorsque  celle  manœuvre  n'est  pas 
possililo,  en  attachant  ot)llquempiil  les  cliaiiies  dos 
treuils  quand  la  niotli'  est  d(''pos('M'  sur  le  cùno  de  terri' 
formé  au  fond  du  trou.  ExPtn|ilo  : 

La  cliaini'  de  l'angle  a  <lu  liâlis  (flg.  S7)  au  lieu  d'èlrf 
altaclu'o  à  son  extrcinilé  inférieure  »),  est  fixée  en  <//' 
et  celle  du  Irmil  ilo  l'angle  h  on  >/i";  il  suffit  ensuite  do 
faire  fonctionner  los  treuils  ponimo  pour  idever  l'arbre, 
les  cliaînos  alors  temlues  fortement  dans  une  position 
oblique,  recherclipiit  la  direction  verticale  en  entraînant 
dans  un  mouvement  tournant  l'arbre  cl  la  m^llo,  qui 
peuvent  ainsi  décrire  1/5  de  circonférence.  Si  l'on  vont 
tourner  l'arbre  un  peu  moins,  on  arrête  le  mouvement 
en  temps  voulu,  et  si  au  contraire  on  désire  le  lournor 
davantage,  il  suffit  de  recommencer  la  mand'uvre. 

Pour  réussir  dans  cette  opération,  les  haubans  doivent 
être  manoeuvres  suivant  les  besoins,  mais  il  est  indis- 
pensable que  la  lige  de  l'arbre  no  s'écarto  pas  de  la 
verticale. 

{â  suivre)  J.  LuyiET. 


Lies  Thunbengia 


La  Flore,  qui  figura  dans  .son  premier  volume, 
page  15,  le  superbe  Thunbenjia  chrysops,  dit  que  ce 
nom  générique  a  été  dédié,  par  Linné  fils,  à  Karel 
Peter  Thitiiherg  célèbre  botaniste  et  voyageur  qui  publia 
plusieurs  bons  ouvrages  de  i7  73  à  iSOO.  A  propos  de 
ce  voyageur,  élève  de  Linné,  Lamarck  nous  apprend 
qu'il  lit  un  voyage  au  Japon  en  1771,  où  il  éprouva  des 
difficultés  considérables.  Quoique  médecin,  introduit 
sous  ce  titre,  la  méfiance  du  gouvernement  d'alors  était 
grande  :  comme  la  Chine  c'était  un  pays  fermé.  Il 
obtint,  enfin,  la  permission  do  faire  des  excursions  à 
l'intérieur,  mais  on  le  força  à  être  accompagné  d'une 
escorte  si  nombreuse  de  japonais  qu'elle  en  était  ruineuse. 
Les  dépenses  excédaient  ses  moyens  :  il  dut  accélérer 
le  retour.  Néanmoins,  il  récolta  environ  1000  espèces 
conservées  en  un  Herbier  précieux.  Depuis,  le  Japon  a 
ouvert  ses  portes  et  d'autres  collecteurs  les  Verscli,  les 
Siebold,  les  Fortune,  suivirent  les  traces  de  Kœmpfcr 
et  de  Thiinherg  :  ils  dotèrent  l'Europe  de  belles  et 
bonnes  plantes,  la  plupart  rustiques. 

Mais  arrivons  au  genre  Thunbcrgia.  Co  n'est  pas  a 
une  plante  japonaise,  ni  même  à  un  genre  du  Cap,  ou 
Thunberg  lit  aussi  un  voyage,  que  Linné  fils  appliqua 
ce  nom  célèbre  :  les  Thunbergia  sont  tous,  .sauf  une  ou 
deux  espèces,  venus  au  monde  aux  Indes  ou  dans 
V Afrique  Tropicale. 

Go  sont  en  général  des  végétaux  grimpants  aux  florai- 
sons splendides,  de  haut  intérêt  pour  les  amateurs. 
Nous  l'avons  dit  et  répété  souvent  :  il  y  a  chez  les 
plantes  grimpantes  un  assaut  de  beauté  comme  lloraison. 

Les  Thunbergia  peuvent  concourir!  Quoi  de  plus 
beau  que  le  rare  Th.  clirysops,  llook.  figuré  page  15  do 
la  Flore?  C'est  du  bleu  marine  au  limbe,  du  bleu  de  ciel 
au  pourtour  de  la  gorge  et  de  l'or  dans  celle-ci!  Où  la 
pullivo-t-on  cette  plante  si  remarquable,  qui  fleurissait 
facilement  en  serre  tempérée  dans  mon  jeune  temps.' 

Son  beau  feuillage  vert  foncé  faisait  ressortir  ses 
magnifiques  inflorescences.  Cette  plante  est  originaire 
do  la  Sicrra-Leone,  en  Guinéj  septentrionale,  ou 
M.  Whilfield  la  trouva  en  courant  de  grands  risques 
et  les  dangers  de  cette  contrée  inhospitalière,  à  cette 
époque. 

Tout  le  monde   connaît  les  Thunbergia  alata  aux 


Jlpurs  blauclips  ou  jaunes  :  Th.  alnta  nlba  ou  aliiiflorn 
Th.  alata  aiirantiara;  Th.  alaia  Doodsii  îi  feuilles  i)ana- 
chéos  do  blancs  et  à  fleurs  jaune  d'or;  Th.  alata,  Th. 
Ilachcrifr,  jaune  à  centre  noir;  Th.  al.  Fricryi,  jaune 
à  centre  blanc;  Th.  alata  unicolnr,  jaune  pâle  et  Th. 
alata,  type  j.uine  d'or,  à  centre  noir. 

Les  Tli.  alata  se  cultivent  comme  plantes  annuelles, 
bien  qu'elles  pourraient  passer  l'hiver  en  serre  chaude. 
Le  jeu  n'en  vaut  pas  la  chandelle,  sauf  pour  la  variété  à 
feuilles  panachées,  rare  du  reste.  Les  graines  coûtent 
peu  et  on  peut  en  récolter  soi-même.  Ces  mignonnes 
plantes,  pendant  l'été,  garniraiPiiUgenliment  au  jardin, 
les  liges  des  rosiers  à  tôle;  une  clôture  en  bambou;  le 
piédestal  d'un  vase,  ou  la  bordure  de  ce  dernier.  Elles 
sont  excessivement  florifères  L'Afrique  tropicale  est  la 
patrie  de  ces  jolis  Thunbergia. 

Les  Thunbergia  laurifolia  et  Th .  laurifolia  alba,  ainsi 
que  le  Th.  Ilarrisii  ont  fait  fureur,  jadis.  Le  lileu  est 
superbe  et  la  variété  montre  des  fleurs  énormes,  d'un 
blanc  très  pur.  L'enthousiasmer  qui  accueillit  ces  plantes 
a  disparu,  hélas!  avec  les  véritables  amateurs. 

Le  Th.  coccinea  entre  dans  un  sous  genre  nommé 
Jle.racentris  par  Xées  ;  celte  plante  ainsi  que  VIlex. 
iny.sorenasis  produit  des  grappes  énormes  de  fleurs 
rouges,  plus  belles  chez  la  seconde  espèce.  Ce  nom 
lle.racentris  a  été  abandonné  et  ces  plantes  sont  ratta- 
chées au  genre  important  Thunbergia.  Ces  dernières, 
les  lle.racentris,  sont  originaires  des  Indes  Orientales. 

Voilà  donc  toute  une  série  de  belles  plantes  presque 
abandonnées.  El  cependant  leur  culture  n'est  pas  diffi- 
cile :  une  serre  tempérée  pour  l'hiver,  une  serre  froide 
en  été  et  même  le  plein  air  pour  lienucoup  d'entre  elles 
résument  tout  ce  qu'il  leur  faut  :  la  mode  leur  tient 
rancune. 

Lorsque  ces  plantes  grimpantes  sont  en  serre,  elles 
sont  visiti'es  par  les  insectes,  si  l'on  n'y  prend  garde. 
Pour  cela,  le  traitement  préventif  et  régulier,  par  un 
bon  insecticide  amènera  des  plantes  saines. 

Comme  sol,  il  faut  leur  accorder  la  terre  de  feuilles 
additionnée  d'un  peu  do  sable  ou  do  fin  gravier  et  d'un 
peu  de  bonne  terre  à  l)lé. 

En  pleine  terre,  dans  la  serre,  courant  sur  les  colon- 
nettes  ou  le  long  de  fils  de  fer  galvanisé,  elles  feront 
merveille. 

Voici  les  noms  de  quelques  autres  espèces,  moins 
connues:  Th.  affinis,  Shoore;  Th.  angulata  Hooker, 
18i^.5,  Madagascar;  Th.  capensis,  L.  F.  181G,  Cap;  Th. 
cordala,  Colla  1823,  Brésil  ;  Th.  dregeona,  Presl.  .\frique 
tropicale;  Th.  erecVa,  Andrews;  Th,  f'ragrans,  Raxburg 
1796,  Indes  orientales;  Th.  grandiflora,  Roxb.,  18&2, 
Indes  Orientales;  Th.  natalensis,  Hooker,  Afrique 
tropicale;  r/î.   Vogeliana  Bentham,  Afrique  tropicale. 

Ces  plantes  sont  de  la  riche  famille  des  Acanthacées. 

Ad.  Van  den  Heede. 


Utilisations   de  l'alcool 


L'abondance  des  matières  nous  a  obligé  d'écourter  le 
compte-rendu  que  nous  avons  donné  de  l'Exposition  de 
l'alcool.  La  question  de  l'utilisation  de  l'alcool  intéresse 
beaucoup  de  nos  lecteurs  qui  sont  producteurs  de  cette 
denrée,  aussi  croyons  nous  devoir  y  revenir. 

Je  ferai  aujourd'hui  très  succinctement,  l'exposé  des 
principes  sur  lesquels  repose  l'utilisation  de  l'alcool. 

L'exi)osition  du  Champ  de  Mars  nous  mettait  sous 
les  yeux  trois  utilisations  principales:  force  motrice, 
éclairage,  chauffage. 


188 


LE   JARDIN 


Força  motrice.  —  Los  Moteurs  fixes  pour  l'industrie, 
los  moteurs-loccimuliiles  appliquc^s  à  Tagrirulture,  aux 
travaux  publics,  aux  élévations  d'eau,  etc.,  s'offraient 
en  rang  pressés  à  l'admiration  ou  aux  critiques  des 
visiteurs,  démontrant  que  l'alcool  peut  être  employé 
dans  toutes  les  circonstances  où  il  est  besoin  d'une 
force  motrice. 

Il  y  avait  m>-me  une  application  de  l'alcoolforce- 
motrice  à  la  musique  :  un  piano,  infatigatilc  et  liruynnt 
jouant  à  l'alcool.  Mais  le  Iriomplio  de  l'alcool  moteur 
est  dans  son  application  aux  automobiles.  Tout  le  monde 
doit  y  trouver  son  avantage,  les  chauffeurs  et  les  pas- 
sants. Je  no  veux  ni  dire,  ni  penser  que  ces  derniers 
seront  moins  écrasés  que  parle  passé,  non,  mais  leurs 
derniers  moments  ne  seront  plus  empoisonnés  par  la 
nauséabonde  odeur  des  essences  de  pétrole. 

Les  machinob,  qui  servent  à  utiliser  l'alcool,  sont,  à 
quelques  détails  près,  les  mêmes  quH  celles  employées 
pour  le  pétrole.  Le  principe  est  absolument  iden- 
tique :  introduire  et  faire  détonner  dans  une  chambre 
dont  l'une  des  parois  est  mobile  un  mélange  de  gaz  ou 
de  vapeurs  capables  de  faire  explosion. 

La  chambre  d'explosion,  quelque  soit  sa  forme  et  ses 
dispositions  est  toujours  l'organe  principal,  essentiel. 
Les  autres  ont  pour  mission  de  transformer,  en  effort  uti- 
lisable, le  choc  qui  a  déplacé  la  paroi  mobile  do  la 
chambre,  piston  ou  diaiihragme.  ou  encore  do  régler 
l'introduction  et  la  formation  du  mélange  détonnant. 

Pour  obtenir  le  maximum  d'effet  utile,  il  est  néces- 
saire de  carburer  l'alcool,  eo  qui  se  fait  par  l'addition 
de  benzine  do  houille.  Le  liquide  mi-partie  alcool,  mi- 
partie  benzine,  est  mélangé  avec  la  quantité  d'air  exac- 
tement nécessaire  pour  produire  une  combustion  com- 
plète, c'est-à  dire  sans  résidu  solide. 

Dors  et  déjà  l'alcool  peut,  sans  désavantage,  entrer 
en  lutte  avec  le  pétrole,  comme  générateur  de  force 
motrice.  L'avenir  ne  manquera  pas  d'accentuer  sa  supé- 
riorité. 

Eclairage.  —  La  question  de  l'éclairage  intéresse  un 
peu  plus  tout  le  monde,  elle  est  désormais  résolue  de 
la  façon  la  plus  brillante  ;  c'est  le  cas  de  dire  brillante 
ou  jamais. 

Les  exposants  se  comptaient  par  centaines,  je  n'en 
nommerai  aucun  pour  ne  pas  avoir  à  les  nommer  tous 
et  me  contenterai  d'indiquer  le  principe  sur  lequel 
repose  les  lampes  à  alcool. 

L'alcool  a  l'avantage:  de dégagerenbrûlantune odeur 
légèrement  aromaticjue  el  agréable,  qui  rappelle  celle 
do  la  prune  a  l'eau  de  vie  ;  de  ne  pas  produire  de  fumée  ; 
de  ne  jamais  suinter  comme  le  fait  le  pétrole  ;  d'offrir 
moins  de  danger  d'incendie  et  d'explosion. 

L'alcool  est  brûlé  pur,  l'addition  de  benzine  ou  d'au- 
tres liquides  carbures  lui  forait  perdre  dans  cette  utili- 
sation spéciale,  la  plupart  do  ses  qualités. 

Miis  la  flamme  do  l'alcool  est  peu  éclairante,  il  faut 
par  une  artifice  lui  donner  l'éclat  qui  lui  manque.  Ce 
moyen  est  connu  depuis  longtemps,  il  a  été  inventé  au 
commoncement  du  siècle  dernier  par  un  physicien  alle- 
mand, Bunsen;  l'appareil  est  désigné  sous  le  nom  de  son 
inventeur  el  s'appelle  bec  Hunsen.  Il  a  été  perfectionné 
el  pop>.larisé  de  nos  jours  par  Aucr,  le  bec  Auer  n'est 
qu'un  bec  Uunsen  perfectionné. 

Dans  une  flamme,  interposer  une  matière  Incomlnis- 
liblo,  mai»  capable  do  devenir  incanilesconte  cl  d'émoi- 
tro  dos  rayons  lumineux.  Tel  est  le  principe  des  lampes 
it  alcool. 

Ou  tisse  une  polilo  bonnette  on  filet  de  colon  et  on 
la  plonge  dans  un  bain  contenant  en  dissolution  des 
sais  do  métaux    terreux,  tlmlium,  cadmium,  etc.  Le 


colon  s'imprègne  des  sels  métalliques  el  constitue  dès 
lors  cette  coilTe  on  toile  métallisée  qui  recouvre  le  bec. 
Il  s'agira  maintenant  de  porter  celte  toile  au  niaximun 
de  température  possible,  i>our  obtenir  le  maximum 
d'éclairage.  Pour  arriver  à  la  combustion  parfaite  de 
l'alcool,  il  faut  le  vaporiser  avant  de  l'cnllammer.  On  y 
arrive  très  simplement. 

L'alcool  est  amené  à  l'aide  de  mèches,  par  différence 
de  niveau  ou  par  pression  dans  un  petit  réservoir  chauffé. 
C'est  lie  là  que  transformé  en  vapeur,  on  l'envoie  au 
bec  brûleur. 

Le  chauffage  du  petit  réservoir  générateur  de  vapeur 
peut  être  fait  au  moyen  d'une  minuscule  lampe  à 
alcool  ;  plus  élégamment  et  plus  économiquement,  il  est 
chauffi-  par  la  llammo  éclairante  elle-même  .  Une  tige 
métallique  soutient  la  bonette  ;  celte  tige  s'échaulTera 
inévitablement,  en  soudant  son  extrémité  inférieur  au 
réservoir  génerateurde  vapeur,  on  fournira  à  celle-ci  une 
quantité  do  chaleur  largement  suffisante  pour  produire 
la  vaporisation  de  l'alcool. 

Les  iilus  petites  lampes  à  alcool,  acluellemenl  dans 
dans  le  commerce,  ont  un  pouvoir  éclairant  de  40  bou- 
gies et  no  brûlent  à  l'heure  que  30  grammes  d'alcool, 
tandis  que  les  plus  grandes  lampes  brûlant  70  grammes 
de  pétrole  donnent  un  pouvoir  éclairant  de  32  bougies 
seulement. 

ChnuilUye.  —  La  solution  du  chaulTago  par  l'alcool 
est  résolue  par  les  moyens  employés  pour  l'éclairage. 
Avec  celle  seule  différence,  que  l'interposition  dans  la 
flamme  d'un  corps  mélalliquo  incandescent  est  sans 
objet. 

L.   TKlTSCHLEn. 


Culture  des  Romaines  d'automne  et  d'hiver 


Intercalatlon  dans  les  plantatlonsde  Choux 
et  d'Artichauts 

Los  lUimaincs  ilautoMine  cl  d'hiver  se  cultivent  peu, 
sans  doute  parcequ'on  éprouve  une  certaine  difficulté  à 
réussir  leur  culture.  Le  semis,  le  repiquage  et  la  plan- 
tation de  ces  variétés  coïncident  trop  souvent  avec  de 
fortes  et  âpres  chaleurs.  Une  arrière  saison  chaude  el 
sèche  peut  faire  aussi  monter  les  Romaines  d'automne 
semées  trop  tôt. 

Nous  avons  cependant  réussi  à  obtenir  de  ces 
Romaines  bien  pommées,  en  petite  comme  en  grande 
culture,  par  le  procédé  suivant. 

Le  semis  s'opérera  sur  place,  en  planches  comptant 
Eculement  cinq  rayons.  Les  rayons  sont  tracés  à  30  cen- 
timètres les  uns  des  autres,  et  à  une  profondeur  de  7  à 
8  centimèlrcs.  Ils  sont  à  demi-rcmplis,  à  la  main,  par 
un  lit  d'environ  3  à  4  centimètres  d'épaisseur  de  fumier 
réduit,  à  demi-consommé,  mais  cependant  encore  gras 
et  nutritif.  Le  semis  est  ensuite  opéré,  clair,  dans 
chaque  rayon.  Enfin,  les  rayons  sont  terreaulés,  puis  le 
lerrcaut.Tgo  est  appuyé  avec  le  dos  du  râteau.  En 
grande  culture,  on  peut  économiser  sur  la  main  d'œuvre 
en  tapissant  à  la  fourche  et  on  tcrreautanl  à  la  pelle 
sur  toute  la  surface  du  sol;  mais  alors,  on  dépense 
davantage  de  fumier  et  de  terreau. 

Los  graines  do  Romaines  lèvent  ainsi  très  bien,  et 
les  plants  acquièrent  vite  do  la  force.  Dès  que  ces 
plants  ont  trois  ou  quatre  fouilles,  on  procède  à  l'éclair- 
cissage,  alisolument  comme  s'il  s'agissait  d'une  culture 
do  Helleravos.  Indépemlammenl  des  arrosages  qui 
doivent  être  donnés  au  semis  et  pendant  tout  le  cours 
do  celto  culture,  par  les  temps  secs,  il  est  nécessaire, 


LE  JARDIN 


iSU 


dès    que    l'éulaircissayo    csl    opcro,   il'apiiliqupr    uiir 
lioniio  mouilluro  pour  «  calor  '>  Ifs  plantes  rùspivocs. 

Lorsque  les  Uomaines,  lr6s  dovoloppces,  cimimcn- 
cenl  à  u  coiffer  »,  c'osl-a-iliro  à  prendre  leurs  poiniiies, 
il  ost  indis|ieiisalile  ik>  les  lier.  Les  liens  doivent  être 
(le  paille  ;  ces  variétés  possédant,  autour  de  leur  pomme, 
beaucoup  plus  defouilla^;e  que  les  variétés  piintanières, 
toute  autre  sorte  do  lien  jilus  raido  ou  plus  trancliant 
que  la  paille  abîmerait 
les  feuilles. 

Les  varioles  d'automne 
sont  la  Romaine  h/onde 
de  llruiioi/.  la  brune  an- 
glaise  li  (/riii/ie  blanche 
et  colle  à  çirahie  noire; 
VAlphani/e  à  graine 
blanrlic  et  celle  à  .'//v//;/t' 
nuire. 

Ces  deux  dernières  va- 
riétés sont  d'un  grand 
rendement;  mais  leur 
feuillafie  extérieur  est 
très  abondant  et  très 
étalé;  elles  sont  surtout 
bonnes  pour  cuire  dans 
les  hospices,  colonies 
agricoles,  pénitenciers, 
et  autres  établissements 
oii  il  y  a  beaucoup  de 
monde  à  nourrir. 

Elles  se  sùmcnl  en 
juillet. 

Les  meilleures  variétés  d'hiver  sont  la  Romaine 
verte  d'hiver,  la  roy<ile  verte  d'hiver  et  la  rouge  d'hiver  : 
celte  dernière  pomme  très  bien. 

Les  Romaines  d'hiver  si'  sômenl  en  aoi'it-septcnilne. 
Leur  récolte  a  lieu  généralement  assez  à  temps  pour 
que  le  froid  ne  les  atteigne  pas.  D'ailleurs,  elles  sup- 
portenl  alors  assez  facilement  les  premières  gelées 
blanches. 

Nous  avons  dit  que  les  planihcs,  dans  ce  genre  de 
culture,  ne  devaient  comporter  que  cinq  rayons 
espacés  les  uns  des  autres  do  :fO  centimètres.  Les  deux 
rayons  extérieurs  de  chaque  planche  sont  à  15  centi- 
mètres seulement  du  sentier  (fï.i:.  98).  Les  planches 
ainsi  tracées;  n'ont  que  1"'.'jO  de  largeur. 

■Voici  la  raison  de  ces  dispositions  : 

Pour  que  les  divers  travaux  de  cette  culture  soient 
exécutés  proniptement  et  proprement,  il  faut  que  la 
personne  qui  les  exécute  ait  le  moins  possible  à  mellio 
les  pieds  dans  la  planche.  Cello  planche  n'ayant  que 
I^.'jO  de  largeur,  l'ouvrier,  en  conservant  un  pied  dans 
le  sentier,  porte  l'autre  dans  le  voisinage  du  rayon 
central,  comme  le  me;  *rent  les  empreintes  de  pas  de 
la  ligure  98.  (^e  faisant,  il 
tapisse,  sème,  terreaute, 
éclaircit  ou  sarcle  une 
surface  d'environ  SU  cen- 
timètres devant  lui.  11  se 
déplace  ensuite  en  se  re- 
portant au  delà  de  ces 
80  centimètres,  fait  ainsi 
la  moitié  de  la  planche 

en  allant,  et  l'autre  moitié  en  revenant,  comme  l'indi- 
quent les  flèclies  do  la  ligure  08. 

O.i  peut  combiner  la  culture  des  Romaines  d'automne 
avec  celle  des  Choux  d'hiver.  Dans  ce  dernier  cas,  la 
planche  peut  cire  plus  lar^'e  et  comporter  sept  ranj^s; 
elle  mesure  alors  2"'lii  do  largeur,  et  l'on  donne  W  ccn- 


Fig.  OS.  —  Portion  de planclw  pour  culfître  de  l^on, aines  d'atitoitine 

et  d'hirer  en  rayons. 

.1.  Huyuns.  —  II.  Emiireinlcs  de  pas  niicessilùs  par  lo  Irav.iil. 


limôlresdo  largeur  aux  sentiers.  I,o  rayon  central  cl  les 
rayons  du  liord  des  sentiers  sont  [liantes  en  Choux, 
quelques  jours  apre-s  l'i'claircissago  des  Uomaines 
semées  dans  les  rayons  intermédiaires.  On  obtient 
ainsi  la  disposition  que  montre  en  profil  la  ligure  99. 
Do  cette  façon,  les  Uomaines  sont  récollées  av.int  que 
les  Choux  aient  pu  leur  nuire  en  se  dovelop[iant.  l'eu 
après,   ces   Choux,    dont    les    rangs    sont   distants    de 

'."I  centimètres,  occupent 
seuls  le  terrain.  On  [)eul 
les  butter  à  l'aise,  et 
mémo  les  arracher  et  les 
coucher  sur  place  pour 
leur  faire  passer  l'hiver 
selon  le  procédé  usité. 
Les  Choux  d'hiver  ;'i 
grand  développement, 
tels  que  les  Choux  de 
.Siiinf -Denis,  de  Itrunis- 
irich,  de  llullande,  (Jnin- 
lat,  les  Choux  do  Milan 
d'Aubervilliers,  des  Ver- 
tus, de  Pantoise  et  de 
Xoricége,  les  Chcux 
rouges,  les  Choux  de 
Rruxelles,  se  prélent  par- 
ticulièrement bien  à  ce 
genre  do  travail. 

Rappelons  que  ces  va- 
riétés do  Choux  se  sè- 
ment en  pépinière  en 
planches  à  la  lin  de  mai, 
et  qu'il  n'est  pas  indispensable  do  les  repiquer  en 
pépinière. 

Uuant  aux  Romaines  d'hiver,  on  peut  intercaler  deux 
ou  trois  rayons  entre  les  rayons  d'une  plantation 
d'Artichauts,  par  exemple.  Celte  inlercalation  se  trouve 
avoir  lieu  après  que  les  dernières  tèles  d'artichauts  ont 
été  récoltées,  et  Inen  avant  qu'on  ait  à  songer  au  rabat- 
tage et  au  buttngo  des  touffes.  C'est  un  moyen  de  ne 
ne  pas  perdre  de  lorrain. 

J.  l'a.  Favaiid- 

^^\yw 

Les  arbres  nains  japonais  à  l'hôtel  Ûrouot 

Le  marteau  du  commissaire  priseur  a  disper.-é  la 
curieuse  colleclion  de  plus  de  2-')0  exemplaires  de  végé- 
taux nanifiés,  importés  il  y  a  environ  trois  mois  du 
Japon,  et  dont  quelques-uns  ont  été  exposés  en  mai 
dernier  dans  les  serres  du  Couis  la  Reine.  Une  exposi- 
tion spéciale  de  ces  arbres  avait  également  eu  lieu  chez 
lilng,  qui  avait  amené  l'achat  do  quelques  exemplaires, 

précédant    celle    de     la 


)!oiliJ  in  gaucho  de  la  planclic 


lUyon  crnlral . 


a-ya 


.  l  -  û'^o 


Fig.  '.l'I.  —  Cnlturc  eombinéede  /,'oi).a<>ie  a'uulomneet  de  Clmu  d'h  ec-  (l'ioliii. 
.\.  Clioiix.  —  C.  l'iOniaincs. 


vente  à  l'Hôtel  Drouot. 

Ces  expositions  corres- 
pondant avec  la  saison 
parisienne,  avaient  suffi 
pour  que  les  personnes 
on  quête  de  nouveau  s'en 
enthousiasment,  et  qu'on 
en  parle  dans  les  salons. 
Aussi  par  snobisme,  plutôt  que  par  goût,  une  quantité 
d'amaleurs  se  pressaient  dans  la  salle  5,  oii  avait  lieu  la 
vente  dirigée  par  MM.  Chevallier  commissaire  priseur 
et  Bing  expert. 

Chacun  voulant  posséder  un  de  ces  pygmées  oiien- 
laux,  les  17::  numéros  du  catalogue   et  une    trentaine 


lOti 


LE    JARDIN' 


d'autres  sujets  ont  atteint  pour  la  plupart,  des  prix  que 
nous  aurions  beaucoup  de  peine  à  croire  exacts,  tant 
ils  sont  exagérés,  si  nnus  n'avions  assisté  à  la  vente 
qui  a  produit  le  beau  chifTre  de  2(>  dJO  francs. 

Nous  comprenons  bien  que  quelques-uns  de  ers 
arbres,  plus  que  centenaires  et  dont  la  [orniation  est  le 
résultat  d'un  travail  continu,  pour  laquelle  il  faut  Us 
doigts  caressants  des  japonais,  leurs  mouvements 
menus  et  précis  et  surtout  leur  patience,  aient  des 
amateurs  et  atteignent  un  prixi'-ievé;  mais  nous  avouons 
ne  plus  comprendre  lorsque  d'autres  qui  n'ont  aucun 
caractère  et  n'ont  subi  aucun  dressafie  sont  payés 
de  211  à  l'tO  francs. 

Notez  que  dans  les  pépinières  européennes  on  trouve 
parfois  des  végétaux  rabougris  qui  ne  valent  rien  et 
que  les  horticulteurs,  dans  un  langage  imagé,  nomment 
des  1'  rossignols  ».  Ce  sont  des  plantes  semblables  qui 
complétaient  la  série  des  exemplaires  vraiment  origi- 
naux. On  ne  donne  aucune  valeur  à  ces  arbustes  défor- 
més, mais  il  a  si'ffi  qu'on  en  importe  du  Japon,  qu'on 
les  mette  dans  des  vases  et  qu'on  les  catalogue  pour 
qu'ils  atteignent  des  prix  aussi  élevés. 

Ce  sont  principalement  les  Conifères,  et  notammoiil 
les  Thuyas  et  après  les  Pins  qui  ont  été  les  plus  ilispiilés; 
certains  Thuyas,  au  début  de  leur  formation,  ont  trouvé 
acquéreurs  a  plus  de  Cfut  francs. 

A  litre  do  curiosité  nous  donnerons  la  mise  à  prix  et 
celui  auquel  ont  été  adjugés  les  principaux  spécimens. 
Un  Thuya  mis  à  prix  à  100  francs  a  atteint  celui  de 
4ï3;  un  .lUlre  a.  200  francs,  Joijugé  530  francs;  un  Pin 
100  francs,  adjugé  300 francs;  un  arable  nain  100  francs, 
adjugé  '^oO  francs;  un  Podocarpe  l.ôO  francs,  adjugé 
300  francs,  un  Thuya  3ô0  francs,  adjugé  030,  etc.  Mais 
le  record  a  été  détenu  par  les  spécimens  suivants  :  un 
Thuya,  spécinion  d'arrangemomonl  Mikoshi,  âgé 
d'environ  200  ans  a  trouve  preneur  ;i  1.120  francs;  le 
Pin  dressé  par  .Magoyemon.  mis  à  prix  à  COO  francs  a 
été  ailjugé  '.»oO  francs,  il  él.iil  calalogui-  2.."jOO  francs  à 
l'exposition  13ing;  enfin,  un  Thuya,  spécimen  d'arrange- 
nicnt  Jikki,  qui  était  éliqucllc  2.OO0  francs  chez  Bing, 
rois  à  prix  a  000  francs  a  monté  à  1.310  francs,  c'est 
vrai  que  le  catalogue  lui  clonne  200  ans!  Notons  qu'il 
faut  ajouter  à  ces  prix  lo  (i/o  pour  les  frais.  L'adjudica- 
tion la  moins  élevée  a  été  pour  un  C.i'risier  puisqu'il 
n'a  atteint  qiio  13  francs;  il  est  certain  que  ce  Cerisier, 
comme  beaucoup  d'autres  arbustes,  d'ailleurs,  n'olTrail 
aucune  particularité  et  n'avait  d'originalité  que  de 
figurer  dans  un  catalogue  sous  un  niimi-ro. 

Nous  avons  voulu  simplement,  dans  cette  courte  note, 
constater  sans  esprit  de  critique,  que  si  certains  végi- 
taux  ont  une  certaine  valeur,  pour  les  amateurs,  par 
leur  pittoresqui-,  leur  âge  et  cet  art  spécial  et  tradi- 
tionnel do  leur  formation,  il  est  regrettable  que  l'on  ait 
altnchi'  du  prix  à  des  arbustes  bûtivement  préparés. 
Nous  faisons  cette  réserve  car  nous  trouvons  dans  les 
arlires  nains  bien  dressés  une  certaine  originalili'  et 
une  empreinte  de  l'esthétique  et  de  la  vision  des  chuses. 
bien  diffi'reiitcs  des  noires,  qu'ont  les  sujets  du  Mikado. 

.\.  M. 


Quelques  formes  de  Violettes 


.M.  Caufourior  vient  do  publier,  dans  La  héfcusc 
ngrii-ole  un  article  Intéressant  relatif  aux  Violettes  et 
dont  nous  extrayons  les  pass.iges  ei^senticls. 

Dans  In  saiHnn  <|ui  disparnlt.  In  production  do  la  Violette 
dans  notre  région  a  atteint  un  ni.i.vimiim  jintipiulurH  inconnu. 


C'est  par  millier  que  les  colis  postaux  ont  quitté  notre  gare 
chaque  jour. 

Les  formes  de  I.u.ronne  l'emportent  définitivemenl  et  les 
derniers  rultivatcurs  de  Victoria  et  autres  formes  à  grandes 
fleurs  comme  llaronni- île  Itollisihilil,  malgré  leurlloribondité, 
sont  obligés  do  recnnnaitre  que  rien  no  peut  lutter  contre 
l'extrèrao  rusticité  dos  I,ii.roii)ics  dont  le  feuillage  ample  et 
abondant  no  |ieut-élro  arrêté  dans  son  développement  <iue 
par  do  1res  griinds  froids. 

Et  cepondiint  certains  marchés,  la  Suisse  notamment, 
domandont  do  la  violette  «  grandes  fleurs.  Los  cultures  de 
Venco,  i;iignes.  o\i  \'irtoria  et  Princesse  de  Galles  ont  un 
débouché  constant  et  rémunérateur  et  il  nous  mampie  tou- 
jours une  violette  ù  grande  fleur  rusti(|ueot  surtout  liorifère, 
en  un  mot.  une  I.u.ronne  à  fleurs  do  Princesse  île  flalles. 

lin  exaininaiil  i.'àol  là,  ces  jours-ci,  dans  les  jardins  i|uel(|uos 
variations  qui  m'étaient  signalées,  j'ai  cru  remarquer  une 
plante  qui  paraîtrait  inlormédiaiio  entre  une  Princesse 
Uéalri.r  et  une  Princesse  île  Galles,  plante  très  florifère  et 
hiUivo  ce  ipii  n'est  pas  le  cas  des  doux  parents. 

Ce  serait  donc  un  ébranlement  de  la  Princesse  Je  Galles 
et  si  cela  était  cela  pourrait  être  le  départ  d'une  série  de 
métis  où  l'on  pnurrait  trouver  du  bon.  Nous  le  reverrons  l'an 
prochain. 

A  signaler  une  forme  qui  parait  se  rapproclier  de  la 
Jiaronnc  ilc  Jlnlcliscliilil,  et  comme  elle,  assez  délicate  h  la 
reprise  et  une  au  bleu  extrêmement  foncé  et  qu'il  serait 
intéressant  de  multiplier  rapidement  pour  bien  la  juger  en 
culture. 

.Mais  une  niorvoille,  (|ui  est  restée  jusqu'alors  étrangère  au 
commerce  et  i|ui  est  cependant  loin  d'être  nouvelle,  introduite 
jadis  par  l'Htablisseinenl  Hubert,  elle  est  restée  confinée  en 
quelques  mains,  c'est  une  violette  à  grandes  fleurs  rouges  a 
centre  blanc.  D'un  feuillage  ample  glabre  et  transparent 
comme  celui  do  certaines  violettes  blanches  très  vigoureuses, 
quoique  passant  assoz  dillicilomeiit  les  étés  secs  dans  cette 
terre  do  grès  rouge,  cette  variété  est  tout  simpli-nionl  splen- 
dide  et  laisse  loin  derrière  elle  Amiral  Atellan,  ses  dimen- 
sions étant  presque  celles  de  Princesse  de  Galles. 

l'ounpioi  cette  variété  est  elle  restée  ignorée  et  du  public 
et  du  commiTio  '  Je  dis  variété  c'est  peut-être  une  erreur, 
tout  dans  celte  plante  s'écartaiit  do  nos  variétés  ordinaires 
et  ce  no  poiit-êtro  qu'un  type  introduit  d'une  région  i|uel 
con(|ue  jadis  par  graines.  C'est  oxactemonl  le  cas  de  cette 
violette  mise  au  commerce  dernièrement  en  Franco,  sous  le 
nom  de  Comtesse  de  Sunwnle  et  qui  existait  on  Italie  depuis 
plus  de  >|uinze  ans.  I^n  tous  cas  ce  sera  une  excellente  plante 
pour  amateurs  et  lleurislos. 

Est-ce  tout:"  Cerlaiiiomont  non.  Il  existe  bien  un  peu  par- 
tout des  variations  qui  pourraii<nt  être  merveilleuses,  mais 
qui  la  plupart  du  temps  disparaissent  perdues  dans  (a 
masse  immense  des  cultures. 


Les  noms  des  lieux  habités 


QUI    TIRENT    LEUH   OHICINT. 


du  règne  végétal*' 


En  général,  la  ilésinenco  etum  a  servi,  en  latin  clas- 
sique, à  former  les  noms  de  lieu  dérivés  du  nom  do 
végétaux  :  ijufrciis,  CUùne;  (jiiercetiiin,  chênaie  ou  lieu 
(liante  do  Chênes.  CasUiiiea,  (Jhâlaigiiier;  cnslonetiiui, 
châtaigneraie.  Juiictis,  Jonc;  Jitiircliiin,  endroit  où  la 
végétation  se  compose  surtout  do  Joncs.  Celle  teiml- 
naison  elimi  nollque  l'abondance  naturelle  d'un  végétal 
ou  sa  culture  par  l'homme;  elle  correspond  aux  finales 
françaises  aie,  ie,  ois,  n;/,  ei/,  oi/,  i/-  Mais  elle  a  lléchi 
suivant  les  régions  cl  les  patois  provinciaux  de  notre 
pays;  dans  lo  centre,  cltnii  est  devenu  <il,  cl\  dans  le 
midi, et,  cilv;  dans  le  6ud-oucst,  ne;  en  Bretagne,  ek, 
ir,ec.  Ceci  explirpie  les  variantes  du  mol    rasfaiietum 

l.t  Jardin,  Wnii.  |i.  I.V.. 


LE  JAIIDIN 


101 


(châtaigneraie),  i)ar  oxoniplo,  qui  a  clonnc''  f'.liâlenay 
(S.  ol-(  >.,  N'ii'vrp,  etc),r,lialonoy  L'iirct),  Cli.'itain  [Xièvrnl 
Ghâdeniers  (Gliarenlo-Iiiférioure),  I,e  (^liùlenat  (Iiuiri'), 
Caslanièrps  (Nord),  Caslaiiot,  Castaiièdo  (Ganl),  Quis- 
tinic  (Morliilinn),  toutes  localilis  dont  les  noms  rniJ- 
l)ollont  des  plantations  de  Oiiàlaigniers. 

(ionjoinlomenl  à  la  forme  classique  clirm,  la  termi- 
naison en  (irifi  a  clé  employi'o  quekiuefois  :  Catiiiabis, 
Clianvre;  curi/iKtriii,  chonnevière,  nom  de  quatre 
communes  et  de  treize  liameaux  français;  Faha,  l''ève; 
l'iibttria,  champ  de  Fèves,  d'où  sont  sortis  les  Favières 
et  FaveroUes  impars  lians  toute  la  I-'rance. 

La  fondation  (les  villes  et  des  agglomérationshuniaini's 
en  pt'ni'ral  remonte  a  une  époque  où  le  sol  était  en 
partii'  inculte  et  lieaucoup  plus  l'oisé  qu'à  l'étal  actiipl, 
c'est  pourquoi  les  noms  des  plantes  indigènes  et  iks 
arbres  forestiers  ont  servi  à  dénommer  une  foule  de 
localités.  Les  noms  des  lieux  habili's  rappelant  le 
souvenir  d'anciennes  cultures  fruitières  aliondeiit  ausf-i 
puis  viennent  ceux  dérivés  du  nom  do  céréales,  de 
quelques  légumes,  des  principales  plantes  textiles, 
tinctoriales,  médicinales  et  d'ornement. 

Pour  l'ensemble  du  territoire  français,  le  nombre  des 
noms  de  localités  tirés  du  règne  végétal  peut  s'élever  a 
plusieurs  milliers.  Nous  donnons  ci-après  quelques 
exemples,  choisis  parmi  les  plus  typiques,  pour 
chacune  des  plantes  qui  ontcontribué  à  la  dénomination 
des  noms  de  lieux  haliilés. 

Arbres  forestiers 

Le  Chêne,  qui  forme  l'essence  forestière  dominante 
des  régions  boisées  de  l'Murope  temiiérée,  est  l'arbre  le 
plus  précieux  des  forêts.  On  connaît  ses  emplois  comme 
bois  do  construction  civile  et  navale,  pour  les  travaux 
hydrauliques,  la  menuiserie,  le  charonnage.  Ses  pro- 
duits accessoires  :  bois  de  chauffage,  écorce  à  tan, 
glandée,  sont  encore  très  importants. 

Le  Chêne  est  en  outre  l'un  des  arlires  les  plus 
majestueux  des  forêts.  Son  tronc  et  ses  liranelics 
robustes  lui  impriment  un  caractère  de  force  qui  a 
frappé  les  hommes  de  tous  les  temps.  Chez  les  Grecs  et 
les  Komains,  le  Ghéne,  symliole  de  force,  était  consacri' 
à  Jupiter,  le  maître  des  dieux.  Les  Gaulois,  les  Ger- 
mains, les  Scandinaves  rendaient  à  cet  arbre  une  sorte 
de  culte.  Los  druides  étaient  les  hommes  ilesGhènes;  ils 
considéraient  le  Gui  du  Ghéne  comme  un  talisman, 
une  panacée,  une  chose  sacrée.  Leur  nom  dérive  du 
deru  ou  dru  celtique  ((.hène),  mot  analogue  au  sanscrit 
dâru  et  au  grec  c//-«.s-  qui  signifient  l'arbre  en  général 
et  plus  spécialement  le  Ghéne,  l'arbre  par  excellence. 

Voilà  beaucoup  do  raisons  pour  que  le  lihéne  tienne 
une  place  considérable  dans  la  nomenclature  des  noms 
de  lieux  habités. 

Le  Chêne  commun  (Qiien  uspedii/iciilata)  a  donné  son 
nom  il  plus  do  trois  cents  localités  françaises.  Ce  mot 
Chêne  est  dérivé  lui-même  du  Qucrrifs  latin  par  l'inter- 
médiaire du  diminutif  QKcrcinus  corrompu  vers  le 
\\'  siècle  en  (Juesntts,  Quessus,  Casniis,  étonnantes 
transformations  à  peu  près  conservées  dans  les  patois 
provinciaux  :  Chêne  se  dit  en  picard  Quesue;  dans  les 
patois  du  centre  C//rt!/«e,  Cliâne;  en  gascon  Casse,  d'oii  : 
Le  Quesnoy  (Xord),  Quesnay  (Calvados),  Quennois 
(Belgique), La Chàgne(Ain,  Vienne),  Chagny  (Ardenncs, 
Eure,  Saone-et-l,oire),  La  Chassaigne  (Puy-de-Domcy, 
Chessy  (Aube,  ILaute-Savoie,  Rhône,  Seine-et-Maiiif  . 
Cassagne,  nom  très  commun  dans  le  sud-ouesl; 
Gasneuil  (Lot-et-Garonne),  Cassagnoles  (Gard, Hérault;, 
Casneda  et  Gasnedo,  (Italie). 


Se  rapproihent  de  la  forme  primitive  (jtierrus  ol  do 
</iiercetii)n  iliènaie):  <Juers  Haute-Savoie),  Quesques 
(Pas-de-Calais),  (Juests  (Isère).  Uuercelo  (Corse). 

D.ins  :i7  d('parleiiieMts  on  rencontre  des  localités  dé- 
nommées Le  Chêne,  Les  Chênes;  citons  encore  :  La 
Chesnaye  (Loire-Inférieure,  Maine-et-Loire.  Ille-el- 
Vilaino  ,Gljrniers  (Creuse,  Marne,  Indre;, Cheny  (Indre, 
.Seine-cl-.Marne,  Yonne),  Chenailles  (Loiret);  quelques 
noms  comiiosés  :  Beauchèiie  (Loire-Inférieure),  Chêne- 
bruns  (l'iure),  Chénedollés  (Calvados). 

Le  Chêne  rouvre,  drillard,  roure  {Querctts  sessiliflora) 
est  une  espèce  commune,  de  taille  moins  élevée  et  aux 
raiiiificatiiins  plus  tortueuses  que  le  Cliéne  pédoncule. 
Son  nom  latin  lUihur  et  le  dérivé  loixirelum  ou  roUo- 
raria  ont  dormi^  Itouvray  nom  de  commune  dans  sept 
déparlejnenls;  de  nombreux  Hmiray,  Rouvres,  Rou- 
vron,  Riiuèrc^  etc.  Le  bois  de  Boulogne,  près  Paris, 
est  le  dernier  reste  de  l'antique  foret  de  Rouvray. 

Lequesnois,  le  chanois,  la  chassagiie,  la  cassagne, 
la  rourée,  le  rorojs  sont  les  noms  des  cantons  forestiers 
où  dominent  soit  le  pédoncule,  soit  le  rouvre. 

Le  dervec  et  le  tannée  sont  les  chênaies  bretonnes. 
Le  Languedoc,  les  Cévennes  et  le  plateau  central  ont 
leurs  garrigues,  terrains  où  croissent  les  garrics, 
nom  celtique  des  Chênes  à  feuilles  persistantes. 

Ce  sont  des  landes  rocailleuses  et  ingrates  peuplées 
surtout  do  Chênes  pubescents,  variété  du  rouvre,  le 
meilleur  des  Chênes  truffiers.  d'Yeuses  [Quercus  Itex), 
de  C.hônes  au  Kermès  ((Juercus  coccifera).  Ce  dernier 
est  l'arbre  spécial  aux  garrigues  :  il  forme  un  épais 
buisson  de  2  ou  3  mètres  de  hauteur  sur  lequel  vit  le 
Kermès  vcrmilio,  coccide  qui  a  élé  cmploy('  comme 
substance  colorante  rouge  pourpre  depuis  la  plus 
haute  anti(iuité  jusqu'à  l'inlroduclion  île  la  cochenille 
du  Cactus  N'opal.  La  teinture  par  le  Kermès  était  au 
moyen  âge  une  industrie  llorissante  à  Marseille,  Mont- 
pellier, Gènes,  etc. 

Le  Chêne  garric  a  donné  son  nom  à  Garrigues 
^Hérault,  Tarn,  Lot-et-Garonne),  Garros  (Basses-Pyré- 
nées, Haute-Garonne,  Landes,  Tarn-ct  Garonne,  etc.), 
Gars  (Alpes-Marilimes),  etc. 

Une  variante  de  garric  a  produit  :  Les  Jarrys  (Y'onne) 
La  .larrie  'Cher,  Cliareiile  Inférieure,  Vienne,  etc),  La 
Jiirrige  (C.antal,  Dordogne,  C.drrèze,  Puy-de-Dome,  etc.), 
Jarrousses    Dordogne,  llaiile-Vienne). 

Le  Chêne  des  druides,  dru,dervus,  armoricain  derv, 
déni,  a  encore  laissé  son  nom  à  la  ville  de  Dreux, 
située  en  plein  pays  celtique,  à  Draveil  (Seine-el-(  )ise), 
Derval,  (Loire-Inférieure),  Dréville  (Loiret),  Drévanl 
((  ;iier),  Le  Der  (Aube),  à  la  foret  du  Der,  en  (  '.hampagne. 
Un  autre  nom  celtique  ou  kymrique  du  Chêne,  tano, 
bas-breton  moderne  tu  nu,  auquel  nous  devons  le  verbe 
tanner  est  rappelé  par  Tliann  (Haut-Rhin),  Tenay 
(Ain),  Tannée  y.Morbihan),  Tannois  (Meuse),  Thenay 
(Indre),  Thenailles  (Aisne),  Taneoigné  iMaine-et-Loire;, 
Tan  ville  (Orne);  par  transformation  du  T  en  .S  :  San- 
nois  (Seine-et-Oise),  Sannes  iV'aucluse),  etc. 

Dans  le  lua-d,  le  mot  ecl;  entre  fréquemment  dans  la 
composition  des  noms  de  lieux  habités;  il  vient  du 
germanique  eike.  Chêne;  en  allemand  moderne  eiche, 
en  flamand  ecke,  en  anglais  onk  :  Eecke,  Esquehaquo 
(Nord),  Kcqucs,  EcUe  (Pas-de-Calais),  Ecqloo,  Eckc- 
hout  (Belgique),  l'xquetôt  lEure),  l'icquevilliers  Seine- 
et-Oise). 

Dans  rh'.st,  les  localités  nommées  Esculaz,  Culoz 
(Ain),  Escles  Vosges',  Ecueil  Marne),  ont  le  même  ra- 
dical que  VAesciilux  latin,  autre  nom  du  Chêne,  proche 
parent  de  Veirhe  germanique  par  ses  origines. 

\^à  siiivrc]  (JHonGBS  Gibal'Lt. 


192 


Lli  JAUUIN 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Séance  du   iJ  juin  iOO-i 
Comité  de  floriccltcbk 

M.  Uapit  lits,  nionlrail  iiiio  bdlo  sério  do  (llaimils  |irovi^- 
naiil  ilo  soniis  do  (ï.  ijamlorensix  fécondés  par  U.  lA-ntoinri, 
Uii'^lqiios  variétés  étaient  intéressantes  coinnie  coloris  et 
l'une  d'enlro  elles  nolnniinent  était  remaniuablo  par  la  vipueiir 
des  hampes  lloralcs  et  par  ses  fleurs  amples  nuancées  de 
carmin  pille  avee  des  rollels  saumon. 

Los  Jli/ilraiigca  llorli'iisia  de  M.  Cniilaux  étaient  véritable- 
ment remarquables  par  l'amiileur  des  ombelles,  pour  ceux 
<ultivés  on  godets  do  lu  ccntimctrâs,  avec  uno  seule  inflof- 
rosceme.  les  autres  à  lige,  à  demi-lige,  et  en  loufTc  pour  leur 
forme  parfaite. 

Nous  ritcrons  encore  l'apport  de  M.  Launay.  consistant  en  < 
uniot  de  /Vii/.s/t'nioii  dosoniis:ainsii|uequelques  variétésd'.l/- 
{l'i'Ki  notamment  VA.  Shubcrli  et  l'.4.  nrcojiliiitltDn  a\\x  llours 
d'un  rou;,'0  vineux,  et  un  «ICillet  dit  (K.  il'Iisp.ngne,  à  florai- 
son continue  se  rapprocliant  do  l'G''.  lion,  de  .\l.\l.  (;ayeux 
el  1.0  Clerc. 

COMITK  DKS  OnoHIDÈKS 

M.   Page  avait  apporté  des  /Arliit  purpurata  tenchrosa  dont  J 
quelques  types  étaient  remarquables  parleur  coloris  intense, 
et  une  superbe  loulTe  abondamment  fleurie  de  Sclinijifilium 
cauilalum    Wiillisii.  .M.    Caulliicr  un  Saccolabiiim  ijiiltittuiii,,'' 
et  un  Cntuieluin  Hiin(j,-rollii  portant  une  hampe  do  lu  fleurs,    , 
plante  r|uo  Ton  n'a  pas  toujours  l'occasion  de  voir  on  aussi 
beau  sujet.  < 

QueUpics  bonnes    choses  parmi  d'autres   plus  ordinaires 
dans  l'apport  do  .M.  Doin:   Catflci/a  Mossiœ  \\'a(i»cri,   blanc 
pur.  très  beau,  et    diverses    autres   variétés  do   C.  Moxsia-,  ' 
Ijelio   ciiltleiia    letiehnisa    Mossttr,    CattUiia   +   Scmonliunn    ■ 
(ai'n-ay  <ji(iii.i  Samleriana),  intéressant  et  une  belle  variété 
do  C.  Mei)deli. 

Sei:tion  des  Uosns 

La  belle  série  île  roses  on  fleurs  coupées  dans  les  sections  ; 
des  Thés,  hybrides  do  Thé,  hybrides  remontants,  etc..  que  pr^ 
sentait  .\l.  Hotheberg.  contenait  d  exipiises  variélrs  Ur  ni 
quelques  unes  sont  récentes  elraérilent  un  place  dans  les  col- 
lerlions  :  M.  Alfral  Foulon,  Pt-rles  îles  Panarlires.  Girod  (/<• 
l'Ain  aux  pétales  comme  liserés  do  blanc,  /••phirin  Droiiin, 
[^•uçhslerii  simple  rose  pAle  très  joli,  Clémence  Marrhix  { l'.WÛ) 
nuance  feu  superbe,  Trnni/sut).  (ianlin  //«(/iilsoii  (1901) colo- 
ris vineux  vif  inédit.  Colonel  Jn/fr.  magnilique,  G.  Kahm- 
iianil.  l'ierre  Afij/iion,  Anluhie  Ii'iroiie,  GudrKin,  etc. 

Hemaripié  aussi  ime  rose  joliment  panaché  de  la  v.iriélé 
/{eine  Mtirie  llenrirlle,  provenant  d'un  accident  lixé  depui.s 
4  ans,  que  .M.  Lucien  Holul  avait  envoyée. 

Comité  i>'Ani«)iu(  iLTinK  fri'itikhe 

.M.  Tarent  présentait  do  jolis  Brugnons  /,or<i  Sapiet;  lldlif 
lie  Croiirels.  des  p{-chca  Grosse  )iiiijnini »e  /i(i/irreldos  Prunes 
Heine  Claude  ;  M.  Enfer,  des  raisins  Gradisltn.  lloiirdiilès. 
rrankenliil.  Forster  H'Iiilr  Seedlintj  et  Chasselas  de  Fou- 
lainehleau;  .\f.  .Nomblot  t>  variétés  do  Guigne,  el  M.  Pélis- 
siiT    le  lliiiiirieaii  jiaiiarlu'. 

(^INITR    DE   i:rLTl,nK  POTAGIIIK 
Ui'ii'irmes  Choux-fleurs  de  la  rnco  i^cnormuni/ avaient  r'.f 
envoyés  par   .M.  Uocidiou  ;  une  caisse  de  fraises  lAïuis  Giin- 


lliier.  par  .M.  Jarles  ;  uno  caisse  d'ognons  jaunes,  belle  con- 
servation, par  M.  Iloulet,  tandis  que  .M.  Lambert  présentait 
cini|  variétés  do  carottes  cultivées  sur  couche  :  deini-loni/ue 
Je  Chantenaij,  demi-longue  fwir.tiie,  rouge  parisienne,  demi- 
courte  de  Guérande,  grelot,  courte  de  Bellot. 

Rb.mî  Raymond. 

'WW 

Les  produits  horticoles  aux  Halles 

La  vente  des  fleurs  laiss'-  beauioup  à  désirer;  la  marchan- 
dise de  plein  air.  étant  très  abîmée  par  les  pluies,  s'écoule 
difficilement,  quoique  offerte  à  des  prix  très  bas. 
Nous  avons  relevé,  le  It  juin  les  cours  suivants  : 
Roses  extra  l"  choix  valent  :  Maréchal  \iel.  de  1  fr.  à  i  fr.  jl(; 
PaulSci/ron  do  2  i\  ti  fr.  ;  Caplain  Christ;/,  de  1  fr.  à  2  fr.  ;  La 
France,  de  1  fr.  Tumi  fr.;  Ulrich  lirunner,  de  0  fr.5iJà2lr.; 
Président  Carnot.  do  2  fr.  à  '.i  fr.  ;  Xiphetos,  de  .'{  fr.  50  à  5  fr.  ; 
Caroline  Tcstout  de 'i  fr.  25  à  .5  fr.;  Général  Jacqueminot  do 

0  fr.  T.'i  à  :(  fr.  Simccnir  de  la  Malmaison  do  U  fr.  75  à  2  fr.  la 
douzaine.  i,es  Œillets  de  choix  valent  «le  1  fr.  50  à  2  fr.  50  ; 
Colosse,  lie  G  fr.  à  S  fr.  la  douzaine.  I.  Oranger  vaut  au  détail 

1  fr.  .5(1;  le  cent  de  boutons.  La  Giroflée  quarantaine,  do 
0  (r.  75  à  1  fr.  la  boite.  Les  Lillum  llarrisii  valent  de  (Ifr.  à 
7  fr.  ;  rubrum.  6  fr.  la  douzaine.  I^e  Lilas  sur  courtes  liges 
do  2  à  .'!  fr.  la  botte  les  Pivoines  de  :!  fr.  à  8  fr.  la  botte  de 
5  douzaines.  Les  Glaïeuls  Cfihillc.  de  0  fr.  75  à  1  fr.  la 
douzaine;  <7(i(irfai't')i.?i.v  do  ;t  à  5  fr.  Les  Iris  valent  suivant  la 
variété  de  0  fr.  50  à  2  fr.  la  douzaine.  I.^'s  Pyrèthres  valent 
de  0  fr.  15  à  0  fr.  20  la  bntle. 

Les  Cerises  de  la  Vallée  du  Hhone,  du  Vuret  du  Card  sont 
peu  abondantes:  colles  de  Bourgogne  commencont  à  paraître; 
la  vente  en  est  assez  bonne.  Los  envois  de  l'érhos  d'Espagno 
sont  plus  réguliers;  celles  de  Perpignan  vont  paraître,  la 
récolte  ilans  cette  région  sera  bonne,  par  contre  la  Vallée  du 
Hhéne  s'annonce  comme  laissant  ii  désirer.  Les  Kraises  sont 
abondantes  mais  laissent,  en  général,  à  désirer  comme  bol 
aspect,  aussi  la  belle  marchandise  nminlienl  facilement  ses 
prix. 

Les    prix   pratiqués  le  IV  juin  sont  les  suivants  : 

Raisins  lie  serre  noirs  de  2  à  5  fr.  "lO  le  kilo.  Fraises  do 
série  do  1  fr.  à  2  fr.  50  la  caisse;  en  provenance  dlhires  do 
là5lr.la  lorbeilie;  de  •'.arpentras  de  0  fr.  ,*<0  à  I  fr.  ii)  la 
corbeille.  Pêches  de  serre  de  u  Ir.  .5u  à  'i  fr.  5<ipièce.  Melons 
de  1  à  12  fr.  50  pièce.  Cerises  du  Midi  de  2  fr.  50  à  i  fr. 
la  corbeille. 

Los  Haricots  verts  des  Bouches-du-Hliono  commencent  à 
arriver,  les  envois  du  Var  sont  plus  imporlants;  ceux 
d'Espagne  et  d'Algérie  se  terminent.  Les  Pois  verts  ilo  Paris 
ont  fail  leur  apparition;  les  prix  |>ratiqués  tendent  à  baisser 
on  raison  de  l'importance  des  ariivages.  Les  cours  do  la 
Pomme  de  terre  sont  en  baisse.  I^es  .\sperges  sont  abon- 
dantes el  se  vendent  en  conséquence ii  des  prix  Ires  modérés. 
Les  arrivages  d'.Xrticliauts  d'Angers  elde  Bretagne  sont  pou 
inqmrlanls.  les  prix  sont  de  ce  fait  Iris  s.nilenus. 

Artichauts  de  S  à  H  Ir.  le  cent.  Asperges  de  u  Ir.  V)  à 
1  fr.  75  la  Imlle.  Carottes  nonvelli's  de  :i2  a  :<i\  fr.  les  100 
bottes.  Choux-fleurs  <l<'  Jk  a  5o  |r .  Oseille  de  r,  a  lu  Ir.  les  100 
Kilos.  Salades  diverses  de  .'(  u  lu  Ir.  le  cent  Pommes  da 
terre  "^  ■  '">'.'>  de  is  n  ;;5  fr.  les  liHi  kilos.  Paricots  verts  de 
55  a  llo  tr.  Pois  verts  do  '.'S  à  :i5  fr.  les  100  kil...-. 

V.  I». 


L-A    TEIVI  F»  E  RATURE 

Les  indicntioiis  riilessi»/s  sniil  rcicvccs  à  Paris,  au  Ihennoinclre  cenllçrnde. 


Juin 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

14" 
If.' 
20' 
21° 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

10" 
U" 
17" 

lo- 

is 

14 

15   1 

It" 
12" 

i:v 
i:î" 

1 

;  -j  h.  Il  4  11.  mutin. 
Kh.nllli.      — 
Midi 

1.:." 

17° 

22° 
1S« 

U» 

18» 

l'J° 

U" 
20" 
5:7° 
22° 

17" 
10» 
20° 
IT" 

1.5" 
17" 
l'J" 
1(1" 

13° 
H» 
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17° 

10° 
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17° 
20" 

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12" 
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1.5° 

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17° 

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12» 

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11° 
H° 

11° 

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15° 
12° 

■i  b.  soir 

tib"*  rt  Imp"  Hn»tk»lr«.  §4*^,  ri«  ir  Ufrrf  iU    —  T»»» 


N    369 


LE   JARDIN 


5  Juillet  1902 


CHRONIQUE 


Enfin,  il  paraîtrait  quo  nous  allons  avoir  bientôt  la 
Roso  bleue,  si  co  que  nous  lisons  dans  un  journal  du 
matin  est  exact  «  Les  bleuets  sont  bleus,  les  roses  sont 
roses...  le  vers  eliarniant  du  poète  n'est  plus  tout  à  fait 
exîct.  Voici  qu'à  l'inslar  des  bleuets,  les  roses  seront 
dorénavant  bleues,  ("est  du  moins  ce  que  nous  disent 
les  journan.\  anglais.  Il  paraîtrait  qu'un  liorliculleur 
amàricain,  M.  Mac  Donald,  vient  après  de  longues 
expériences,  de  trouver  le  moyen  de  décolorer  les  roses 
et  de  leur  donner  une  charmante  coloration  d'azur.  La 
nouvelle  roso  bleue  vient  d'arriver  à  Liverpool,  après 
une  heureuse  traversée  de  l'Atlanticiuo.  Lllo  fera  inces- 
samment son  apparition  dans  les  jardins  botaniques  de 
Kew.  A  quand  les  bleuets  roses?  » 

Mais,  cher  confrère,  les  Bleuets  roses  ne  sont  pas  un 
mythe  et  nous  n'avons  pas  à  attendre  leur  apparition  ! 
Ils  sont  connus  et  cultivés  depuis  Ionj,'temps  déjii  aussi 
bien  quo  d'autres  variétés  à  Heurs  violettes,  liianches  ou 
panachfos.  Il  est  vrai  que  les  mots  «  Ulcucl  rose  »  jurent 
quelque  peu  d'être  accolés  l'un  à  l'autre  aussi  bien  quo 
«Rose  bleue».  Enfin  si  ces  dernières  iloivcnt  un  jour 
exister,  souhaitons  qu'elles  fleurissent  a.  l'automne,  car  : 

Une  rose  d'automne  est  plus  i[u'une  autre  belle. 

« 
»  • 

On  a,  il  différentes  reprises,  étudié  l'action  des  vers  de 
terre  sur  le  sol.  Darwin  a  magistralement  montré  quel 
était  leur  rôle  dans  le  labourage  de  la  terre,  mais  on  ne 
s'est  jamais  préoccupé  de  savoir  à  quel  point  de  vue  et 
comment  ils  pouvaient  agir  sur  sa  composition  chi- 
mique et  sur  les  substances  minérales  qui  y  sont  ren- 
fermées. M.  Dusserre  a  tenté  de  résoudre  le  problème 
et  est  arrivé  à  un  très  intéressant  résultat.  II  place  des 
vers  de  terre  dans  une  caisse  remplie  de  terre  de  jardin 
tamisée  pour  séparer  les  parties  les  plus  volumineuses. 
Au  bout  de  quelque  temps,  il  analyse  comiiarativement 
la  terre  ordinaire  et  les  déjections  laissées  par  les  vers 
et  il  trouve  que  la  malirre  organique  est  plus  humiliée 
dans  ces  dernières;  sa  nitrification  sefai'  cinq  fois  plus 
vite  que  pour  la  matière  organique  de  la  terre  normale. 
La  quantité  d'acide  phosphorique  assimilable  est  en 
même  temps  plus  accentuée.  La  chaux,  sous  forme  do 
carbonate,  a  en  même  temps  augmenté  et  passe  sou- 
vent de  i,46  0/0  à  i',79,  pouvant  même  monter  jusqu'à  '.K 

L'influence  chimique,  exercée  par  les  vers,  est  donc 
considérable.  Darwin  avait  calculé  que  ces  animaux 
rejettent  :^-'i  100  kilos  de  déjections  par  hectare,  annuelle- 
ment. Il  y  a  donc  do  ce  fait  une  augmentation  cl  une 
régénération  de  calcaire  qui  n'est  pas  à  dédaigner.  En 
supposant  qu'elle  soit  de  1  0/0,  ce  serait  donc  chaque 
année,  dans  chaque  hectare  de  terrain,  une  rentrée  do 
25 'i  kilos.  Or,  on  sait  que  sous  l'action  des  causes  météo- 
riques, le  calcaire  tend  ;i  disparaître  du  sol.  Ce  sont  les 
vers  qui  sont  chargés  de  le  restituer  sans  cesse.  Ils 
ne  servent  donc  pas  seulement  à  aérer  le  sol  et  à  l'ameu- 
blir; ils  tranforment  les  matières  végétales  en  humus, 
dissolvent  certaines  matières  minérales  et  régénèrent  le 
carbonate  de  chaux.  Le  fabuliste  aura  éteinellemcnl 
raison  : 

On  a  souvent  besoin  d'un  plus  petit  ([ue  soi. 

« 
»  # 

Quelle  est  l'action  du  pollen  sur  les  fleurs'.'  Suffit-il, 

comme  on  a  tendance  à  le  croire,  de  déposer  du  pollen 

sur  le  stigmate  d'une  fleur  pour   que  la   fécondation 

s'opère?   M.    Hartley,  de    Washington  ,  qui    vient   de 


s'occuper  do  cotte  question  a  montré  qu'on  appli(|uant 
la  poussière  fécondante  au  moment  où  l'on  su[jprimo 
les  étamines,  on  réussissait  parfois,  mais  qu'il  était 
loin  d'en  être  toujours  ainsi.  Les  fleurs  de  Taliac  sont 
tuées  par  une  pollinisation  prématurée;  le  pollen  les 
fait  mourir  et  tomber.  Il  émet  des  tubes  qui  descendent 
dans  le  pistil  mais  sans  amener  aucune  fécondation, 
lien  est  de  même  dans  les  Daluras;  mais  ici  les  fleurs 
se  contentent  de  se  flétrir  sans  tomber.  Le  même  effet 
se  remarque  sur  les  (.Cotonniers  et  sur  les  Tomates.  Par 
contre,  les  fleurs  de  l'OrînigiT  supiiortent  parfaitement 
et  sans  mauvais  effet,  le  contact  du  pollen,  même  neuf 
jours  avant  la  maturiti'.  On  voit  que  les  mystères  de  la 
pollinisation  sont  encore  loin  d'être  éclaircis;  de  nou- 
velles observations  s'imposent. 

«  « 
Encore  une  supérioiilé  qui  est  en  voie  do  nous 
échapper!  La  France  jusqu'à  ces  dernières  années  four- 
nissait à  elle  seule,  les  trois  cinquièmes  de  la  consomma- 
tion de  Smyrne,  pour  les  l'ommes  de  terre.  Les  Italiens 
se  sont  appliqués  a  nous  faire  concurrence  et  dès  1000 
ils  expédiaient  .0010  sacs  de  tubercules  alors  que  notre 
importation  tombait  à  l:iU(iO.  11  est  à  craindre  que  celte 
concurrence  aille  on  augmentant.  D'où  vient  ce  fâcheux 
état  de  choses?  tout  simplement  de  ce  quo  l'Italie  peut 
faire  une  récolte  plus  précoce  et  expédier  ses  Pommes 
de  terre  dès  le  mois  de  juillet.  Nous,  nous  attendons 
pour  le  faire,  jusqu'en  septembre.  Les  Pommes  de  terre 
italiennes  sont  bien  loin  de  valoir  les  nôtres,  et  malgré 
cela,  nous  courons  grand  risque  d'être  dépossédés.  11 
est  donc  de  toute  nécessité  de  se  livrer  pour  l'exporta- 
tion en  Orient,  à  la  culture  des   variétés   hâtives,   qui 

réussissent  fort  bien  dans  certaines  parties  de  la  France. 

* 
»  » 

A  l'époqui^  oii  l'on  cherche  de  plus  en  plus  à  inlro- 
duire  chez  nous  et  à  vulgariser  la  pratique  de  la  créma- 
tion, voici  que  dans  l'Inde  —  le  pays  où  cette  coutume 
des  plus  hygiéniques  a  régné  jusqu'ici,  et  cela  depuis  un 
temps  immémorial  —  on  propose  de  la  supprimer,  dans 
un  but  agricole.  «  Il  n'y  a  pas  de  substance  au  monde 
plus  riche  en  nourriture  pourles  plantes  que  le  cadavre. 
(Juand  on  le  brûle,  l'azote  se  perd  dans  l'air,  h'.n  l'esti- 
mant 8  francs  la  livre,  la  chair  et  les  os  d'un  homme  en 
contiennent  pour  huit  roupies.  Cela  vaut  donc  la  peine 
dol'emmagasiner  dans  les  racines  des  plantes  au  lieu  de 
le  laisser  se  disperser  dans  l'air.  »  Voici  qui  est  pra- 
tique :  avec  la  mort  produire  la  vie,  et  le  fait  est 
d'autant  plus  significatif  que  c'est  l'opinion  d'un 
Brahmane.  C'est  le  cas  plus  que  jamais  de  <lire  :  Dead 

is  inoney. 

« 
»  • 

Les  Asperges  n'ont  pas  été   trop    abondantes  cette 

année  et  les  amateurs  ont  du  le  regretter  vivement.  A 

ce  sujet,  je  vous  apprendrai  qu'au  bon  vieux  temps,  au 

milieu  du  xvi'  siècle,  on  n'aimait  l'Asperge  que  fort  peu 

cuite.  On  la  recherchait  croquante  et  on  se   contentait 

de  la  tremper  un   instant  dans  l'eau  chaude.  D'après 

(Charles  l''.stienne.  en  lô:!'.',  quand  on  voulait  exprimer  la 

promptitude  avec  laquelle  une  chose  avait  été  faite,  on 

disait  proverl)ialement  que  ça  n'avait  pas  demandé  plus 

de  temps  qu'une  Asperge  à  cuire.  C'était  aussi  le  temps 

des  salades  bizarres  et  étranges  qui  demandaient,  de  la 

part  du  consommateur,  un  estomac  solide  et  de  bonnes 

dents.  Une  recette  énumère  dans   leur  composition  : 

Laitues,  Fenouil,  lîourrache,  Persil,  Cerfeuil,  Menthe, 

Escarolle,  <  irigan,  fleurs  de  Sureau.  Dans  une  autre,  nous 

trouvons  l'emploi  des  oignons  cuits  assaisonnés  avec 

du  vin  doux! 

P.  Haiiiot. 


i'Ji 


LE   JARDIX 


Nouvelles  horticoles 


M.  Mougeot.  Ministre  de  l'Agriculture.  —  l''idèle 
.1  uns  Ir.kditioiis,  rixus  n'iiroduiscms  ici,  ainsi  que  nous 
l'avons  fait  pour  ses  prédécesseurs,  le  portrait  de 
M.  Mnugoot,  le  nouveau  minislro  de  l'Apriculture. 
M.  Mouj.'eot  est  no  à  Montij;ny-li'-Roi  (Ilaulc-Murne),  le 
10  novembre  INjT.  Propriélaire,  avocat,  il  a  été  nc>n)iné 
maire  do  Langres.  en  188S.  Elu  député,  pour  la  pre- 
mière fois,  en  i^'J3,  il  n'a  cessé,  depuis,  de  siéger  au 
Palais  Hourbon. 

M.  Miiugeot  est  très  populaire  dans  son  déparlcmenl, 
comme  il  l'est  aux  Postes  el  Télégraphes,  dont  il  a  si 
utilement  amélioré  et  transformé  la  plui>urlcles  services. 
Nous  avons  toute  raison  de  penser  que  le  monde  agri- 
cole el  horticole  ne  l'aura  pas  en  moindre  estime. 

Il  nous  est  d'ailleurs  agréable  de  constater  que 
M.  Mougeot  n'est  pas  un  étranger  pour  rilorticulture, 
car  il  est  depuis  longtemps  président  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Langres. 

Au  ministère  de  l'Agriculture.  —  .Nous  apprenons, 
avec  le  plus  ;:raihl  |ilaisir,  la  noiiiinalion  de  M.  Leroy, 
le  très  aimable  el  sympathique  ancien  chef  du  secréta- 
riat de  ^L  Viger,  au  ministère  do  l'agriculture,  aux 
(onctions  de  sous-chef  du  cabinet  de  M.  Mougeot. 

Grâce  à  la  connaissance  approfondie  qu'il  a  acquise 
des  services  administratifs  du  Ministère  de  l'Agricul- 
Uire,  grâce  aussi  à  des  qualités  personnelles  bien 
servies  par  une  grande  activilé,  AL  Leroy  saura, 
certainement,  se  rendre  très  utile  dans  l'exerciee  de  ses 
nouvelles  fonctions,  et  .sa  nomination  sera  évidemment 
bien  accueillie  des  horticulteurs,  parmi  lesquels  il 
compte  de  nombreux  amis. 

Distinctions  à  l'Horticulture.  —  Mérile  agricole  : 
A  l'occasion  de  la  distribution  des  récompenses  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  do  h'rance,  les  nomi- 
nations suivantes  ont  éti'  faites,  au  grade  de  Chevalier 
du  Mérite  .Vgricole  : 

M.  Louis  Deny,  membre  de  la  commission  d'organi- 
sation des  expositions  el  secrétaire  du  comité  de  l'nrl 
des  Jardins,  fils  de  l'archilecle-paysagisle  bien  connu; 
M.  Ilémard  ^Honoré-Jean),  membre  assidu  de  plusieurs 
commissions  de  la  Société. 

l'aimes  aradémifjiiex  :  A  la  môme  occasion,  les  palmes 
d'Officier  d'.Vcadômio  ont  étr-  remises  à  M.  Quénat,  archi- 
tecte-paysagiste, qui  est,  depuis  de  longues  années, 
un  des  membres  les  plus  actifs  de  la  commission  des 
expositions  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France. 

Ont  encore  éléprornus  dans  l'ordre  du  .Mérite  .\gricole: 

Orailc  d'iif/iciei:  —  .\l.  Mallévro  (Alfroit-Jules).  priifo.sseur 
de  zootechnie  à  l'Iiisliliil  tiiiljoiuil  agroruiiiiir|ue. 

draitc  ili'  clu-ralicr. —  M.\l.  Tniussu  (Cliories-Ilonry),  agoni 
comptiibln  à  l'Institiil  nutionul  ngronoini<|iie;  l'orliiT  ll'iiiili, 
docteur  un  médecine,  ré|iétileiir  a  l'Institiil  natinnal  agrom»- 
miiiuo. 

A  tous  nous  adressons  nos  bien  sincères  (élicitalions. 

Bureau  de  la  Société  nationale  d'encouragement 
à  l'Agriculture.  —  La  Société  nationale  d'eiicoiirage- 
monl  a  r.Vgriciilture  vient  de  renouveler  son  bureau 
qui  est  ainsi  composé  :  M.M.  Caze,  président;  Casitiiir- 
l'i-rier,  Jean  Dupuy,  Gomol,  Grandeau,  Leglmlie,  Le 
Play,  Itislcr,  Honna,  Tisserand,  vice-présidents;  de 
Lagorsse,  secrétaire  général;  Mornet,  J.  ('.azelles, 
A.  Couteaux,  Nocard,  Hossigiiol,  Vacher,  secrétaires; 
liérnnger,  L)elhau,  trésoriers;  Ledru,  bibliolhécairo. 


Amélioration  des  plantes  fourragères  en  Algérie. 

—  Dans  l'une  des  dernières  séances  île  laSoeiéle  Natio- 
nale d'.Xgriculture,  .M.  Schribaux  a  entretenu  la  Sociél< 
d'une  question  importante  pour  le  développement  de 
l'Agriculture  algérienne.  Il  s'agit  de  l'amélioration  des 
plantes  fourragères  susceptibles  d'être  cultivées  avec 
avantage  dans  notre  belle  colonie  d'Afrique. 

l'ourles  terres  irrigables,  la  Luzerne  demeure  la  plante 
par  excellence,  mais  ces  terres  sont  l'exception,  el  pour 
les  autres  il  faut  trouver  des  plantes  capables  de  sup- 
porter la  sécheresse. 

Avec  la  logique  el  le  bon  sens  qu'on  trouve  dans  les 
idées  simpli's,  M.  .Schribaux  se  demande  pourquoi  on 
ne  ferait  pas  pour  les  barres  méridionales  ce  qu'on  a 
fait  ilaiis  nos  régions  à  climat  lem|iéré. 

D'où  viennent  les  plantes  que  nous  cultivons  actuel- 
lement dans  nos  prairies'' 

Elles  apparliennent  à  la  flore  spontanée,  comme  ori- 
gine, et  c'est  le  long  des  chemins  el  des  haies  (|u'on  les 
a  recueillies,  pour  les  améliorer  par  sélection. 

C'est  en  partant  -do  celle  idée  que  M.M.  Kiiill  et 
Hyf  ont  poursuivi  de  très  intéressantes  expériences;  les 
faits  constatés  sont  encoui-agcants  el  font  [irévoir  des 
résultats  liien  supérieurs  à  ceux  lenli's  par  l'aeellmata- 
lion  do  plantes  étrangères,  provenant  de  climats  fort 
dillérenls. 

Au  pesage  de  Longchamps.  —  Ce  titre  n'implique 
nullement  que  nous  soyions  dans  l'intention  do  vous 
fournir  des  tuyaux  sur  le  prochain  gagnant.  Le  sport 
n'est  pas  dans  nos  cordes  et  c'est  horticulture  que  nous 
voulons  vous  parler,  comme  toujours. 

Le  pesage  de  Longchamps  est  deveiiii  un  centre  de 
décoration  horticole  tellement  intéressant,  que  nous 
croirions  manquer  au  devoir  en  n'adressant  pas  nos 
félicitations  au  créateur,  très  probablement  l'inspira- 
teur aussi,  des  innovations  que  la  .Société  d'Encoura- 
gement vient  do  réaliser  sur  les  terrains  qui  lui  sont 
concédés. 

Tous  les  ans,  au  moment  des  grandes  réunions  spor- 
tives de  printemps  et  d'automne,  les  jardins  clu  pesage 
se  revotent  d'une  brillante  parure  florale.  Cette  année 
particulièrement,  'SI.  Corneau,  le  distingué  directeur 
des  parterres  et  plantations  de  la  Société  d'Encourage- 
ment, a  fait  merveille.  Tout  le  monde  a  ]iu  admirer  les 
superbes  massifs  de  Uhododendrons  fournis  en  location 
par.M.  Moser,  mais  c'est  surtout  dans  la  composition 
des  corbeilles  lie  fleurs  qu'il  avait  su  donner  une  noie 
très  originale, très  personnelle.  Nousavonsnoté,  en  par- 
ticulier, deux  corlieilles  d'Hortensias  roses  bordés  de 
Pélargoniunis  el  de  laquelle  émergeaient  les  tiges  élan- 
cées de  noMilireuses  Digitales  fleuries  blanches  et  roses. 

Hien  de  plus  harmonieux  comme  coloris,  rien  déplus 
élégant  el  île  plus  nouveau  que  ces  corbeilles  pour  la 
confeelion  desquelles  nous  félicitons  .M.  Corneau,  qui 
n'en  est  pas  à  son  coup  d'essai,  el  nos  lecteurs  tavciit 
par  les  trop  rares  articles  qu'il  nous  envoie  de  loin  en 
loin  qu'il  compte  parmi  les  botanistes  el  les  ornemon- 
tistos  français  les  ]>lus  distingués. 

Congrès  et  exposition  internationale  d'Horticul- 
ture de  Pau.  —  Ainsi  que  nous  lavoiih  déjà  annoncé. 
In  ville  de  l'au  organise,  avec  le  concours  des  Sociékn 
agricoles  el  horticoles  locales,  a  l'occasion  des  Congrès 
poniologiques  qui  doivent  se  tenir  dans  cette  ville  du 
5;7  septeiiibro  au  '-'  oclobro  prochain,  une  I-^xposilion 
inb'rnatioiiale  de  l'omologie  el  il'Horticultiire. 

Le  Comité  d'organisation  de  colle  exposition,  préside 
par  M.  H.  Faisans,  maire  de  la  ville  de  Pau,  a  élaboré 


LE  JAUDIN 


195 


un  programme  très  complot,  ilmil  voici  les  principales 
divisions  : 

Fruits  (ic  taille;  Fruits  à  ciilro;  Horticulture  d'orne- 
ment; Culture  maraichère;  lùiscipHcmcnl  liorlicolo; 
i\.rts  et  industries  se  rattachant  a  l'IlurticuHure  ;  Api- 
culture, etc. 

\ji\ei  impnrtance  toute  spéciale  sera  donnée  auxcnu- 
cours  d'emballa^'e  et  de  conservation  des  fruits,  des 
fleurs  et  des  légumes. 

Des  rocomi)enses  seront  égalomeut  altriliuécs  .lUx 
meilleurs  mémoires  traitant  des  questions  inscrites  au 
programme,  et  se  rapportant  principalement  à  la  cul- 
ture fruitière,  à  la  conservation  dos  fruits,  au  traite- 
ment des  maladies,  à  la  destruction  dos  inscclrs,  à  la 
eréati(ui  des  jardins  sco- 
laires, etc. 

Knlin,  une  vaste  enquête 
est  organist'o  pour  étidilir 
la  monographie  des  es- 
pèces et  varioti's déplantes 
fruitières  cultivées  dans  le 
département  des  liasses- 
Pyrénées. 

Les  congrès,  organisés 
sous  le  patronage  et  avec 
le  concours  de  la  Société 
Pomologique  de  France 
pour  les  fruits  de  table  et 
l'Association  française  po- 
mologique pour  les  fruits 
à  cidre,  se  tiendront  pen- 
dant la  durée  de  TExpo- 
sition. 

Les  séances  des  congrès 
alterneront  avec  des  excur- 
sions dans  la  région  py- 
rénéenne Le  programme 
en  sera  public  ultérieure- 
ment. 

Des  démarches  sont 
faites  auprès  des  Compa- 
gnies de  chemins  de  fer 
pour  obtenir,  en  faveur 
des  congressistes  et  des 
exposants,  les  réductions 
d'usage. 

Pour     tous     renseigne- 
ments,  s'adresser,  soit    à 
M.  le  président  de  la  com- 
mission  d'organisation,   à  la  Mairie    de    Pau,    soit  à 
M.  II.  Martinet,  commissaire  général   de  l'exposition, 
Kiî,  lioulevard  Saint  Germain,  à  Paris. 

Concours  annoncés.  — A  l'exposition  inlcrnalionalo 
de  Lille  quo  nous  avons  déjà  annoncée  et  qui  est 
ouverte  depuis  mai  dernier,  la  Société  des  Chrysanlhé- 
niisles  du  nord  de  la  France  et  la  Société  centrale 
d'Horticulture  du  Xord  organisent  pour  les  li,  1.5,  1(1,  17 
et  iS  novembre  prochain  des  concours  do  Chrysan- 
thèmes, de  plantes  ornementales,  lleurs,  fruits  et 
légumes.  'A.MO  francs  de  prix  seront  distribués. 

Les  journaux  horticoles  anglais  et  la  coronation. 

—  La  plupart  des  journaux  horticoles  anglais  ont 
public  des  numéros  spéciaux  à  l'occasion  du  couroime- 
menl  du  roi,  si  malheureusement  retardé  par  les  dou- 
loureuses circonstances  que  l'on  connait.  Nous  félicitons 
nos  confrères  anglais  d'avoir  voulu  faire  participer 
l'horticulture  à  un  événement  historique  et  leur  expri- 
mons les  regrets  sincères  que  la  maladie  du  roi  soit 


Clitlié  l'îroii 


.\t.  \h' 
Minisli'C  do  l 


venue  au  dernier  moment  contrarier  les  projets  et  trou- 
bler la  joie  de  lout  un  peuple. 

Les  exportations  des  fruits  et  des  graines  des 
Etats-Unis.  —  N"US  relevons,  dans  les  statistiques 
publiées  par  lo  Département  ilo  l'.Vgriculture  aux  Elats- 
l  'uis,les  chilTres  suivants  qui  inliressent  l'horticulture  : 
Valeur  des  exportations  de  fruits  faites  en  Angleterre, 
l.lin.OUi)  dollars;  en  Allemagne  -MliS.OUU  dollars;  au 
Canada  l.:r,li.O(lO  dollars;  en  Hollande  1.222. OUI);  en 
Helgique,  Ml.OOa  dollars  et  en  l''ranio,  .098.000  dollars. 
N'aleurs  des  semences  et  graines  exportées  :  en  Angle- 
terre, 2.151.000  dollars;  en  Allemagne,  l.fi04.O0O dollars; 
au  Canada,  i.27J.O0O  dollars;  en  Hollande  l.llT.OOOdol- 

lars;    en   France.   270.0UO 

dollars    et    en     Belgique 
218.000  dollars. 

L'Osier  français.  — 
L'Osier  d'origine  française 
est  très  apprécié  à  l'étran- 
ger, et  les  documents  pu- 
bliés par  l'administration 
des  Douanes  accusent 
une  augmentation  cons- 
tante du  chiffre  de  nos 
exportations  d'Osier  : 
1:î.(i03  quintaux  métri- 
ques en  1,S99;  14.387  en 
l;)i)0  et  i.5.2'J2en  l'JOl.  .Les 
cinq  premiers  mois  de  19('2 
sont  également  en  progres- 
sion marquée  sur  la  pé- 
riode correspondante  des 
deux  années  antérieures. 

Il  y  aurait  lieu  de  se 
féliciter  d'un  pareil  résul- 
tat, si  l'on  pouvait  avoir 
l'assurance  qu'il  n'est  pas 
l'indice  d'une  situation  cri- 
tique de  la  vannerie  fran- 
çaise. Au  lieu  d'exporter 
l'Osier,  qui  est  uik'  matière 
première,  n'y  aurait-il  pas 
plus  d'avantages  à  le  ma- 
nufacturer nous-mêmes? 
La  vannerie,  tout  au 
moins  la  vannerie  com- 
mune, est  une  industrie 
agricole  qui  fournit,  l'hiver  surtout,  des  moyens 
d'existence  à  un  certain  nombre  d'habitants  des  cam- 
paLines.  Beaucoup  de  vanniers,  du  reste,  exploitent 
eux-mêmes  les  oseraies  dont  ils  mettent  en  (ouvre 
les  Osiers,  do  telle  sorte  que  plus  leur  travail  prend  pe 
développement,  plus  la  culture  des  Osiers  s'étend  au- 
tour d'eux. 

Marché  annuel  des  Poires  et  des  Pommes  à  cidre 
;>  Francfort.  —  Le  Comité  des  Halles  centrales  de 
l'i-.incfortsur-Meiii  vient  de  décider  de  créer  un  marché 
annuel  de  Poires  et  île  Pommes  à  cidre. 

Le  premier  niarchi'  se  tiendra  vers  la  fin  du  mois  de 
-i  plemliro  (irochain  et  durera  trois  jours. 

Le  record  de  la  moindre  vitesse.  —  Si  on  en  croit 

M.  Sarge,  nos  coiniiagnies  de  chemin  de  fer  tiendraient 
le  record  de  la  moindre  vitesse  en  matière  de  transport 
de  marchanilises.  A  l'appui  de  son  assertion,  il  apporte 
les  faits  suivants  : 
Angleterre  :  trajet  do  Londres  à  Manchester,  397  kilo 


I  c.r.ox 
.Vgriculluro 


190 


LE    JARDIN 


métros,  ilélai  un  jour  (la  grande  vilesse  psI  la  marche 
normak'  «les  (rains  dans  co  pays-là);  Franco  :  Mo 
Roubaix  a  Reims  2i'i  kilomèlrcs,  l  jours;  Anplelerro  : 
do  Londres  à  RoUast,  -lOri  kilcmiétrcs,  2  jours;  France  : 
de  Rouliaix  à  Rolfurt,  ôf'.S  kilomètres,  7  jours;  Améri- 
(|ue.  Etals-Unis  :  do  New-YiTk  à  Chicap",  1,4*8  kilo- 
mèlrcs, 1  jiiurs  ;  l'"iance  :dc  Roubaix  à  N'ice,  l,4i(i  kild- 
mélres,  13  jours. 

l£n  l''rani'e,  lapclilo  vitesse  deseend  parfois  au-dessous 
do  iô  kilnmi'tres  par  ji'ur,  tandis  qu'elle  s'élève  :  en 
Allemagne  à  L'OD  kilomélres  à  jiartirdu  deuxième  jniir 
(le  premier  jour,  la  vitesse  n'est  que  île  100  kilomètres) 
en  An;;lctern'  à  30i»  et  plus,  et  aux  l'Uals  Unis  à  370. 

Destruction  de  la  Piéride  du  Chou.  —  Les  Choux 
sont  cha(|uo  année  infestés  par  un  pai>illon  diurne  <li-si- 
pné  sous  le  nom  de  Piéride,  qui  y  dépose  sa  larve.  Cette 
larve  eommel  des  ravages  très  grands.  Il  y  a  plusieurs 
moyens  d'atténuiM-  le  mal,  mais  le  plus  efficace  est 
celui  que  nous  avons  vu  appliquer  dans  les  cultures 
potagères  do  l'Asile  Sle-Annc  par  M.  Daulhenay.  Pre- 
nez ilu  superiihospliale  de  chaux  très  sec-,  réduit  en 
poudre  très  fine,  et  rcpandez-le  vers  le  soir,  lorsque  la 
rosée  conmience  à  paraître,  alin  que  cette  poudre  se 
fixe  ilavanlago  sur  les  feuilles  légèrement  humides. 
Uuant  à  la  quantité,  on  peut  aller  jusqu'à  cinq  kilogr. 
par  are  sans  nuire  a  la  végilation. 

Les  fleurs  comestibles.  —  Les  Heurs  jouent  au  point 
do  vue  de  l'ornementation  et  de  l'embellissement  des 
végétaux,  un  rôle  considérable,  mis  tréqui'Uiment  a  profit 
par  les  iiorliculleurs  et  les  paysagistes,  pour  le  déve- 
loppement des  scènes  paysagères,  et  la  composition  de 
nombreuses  corbeilles  de  plantes  ou  d'arbustes  lleuris. 

Leur  utilité  pour  quelques-unes  d'entre  elles  est  tout 
autre,  car  on  peut,  après  leur  avoir  fait  subir  au  pn-a- 
lable  quelques  apprêts,  les  adjtiinilre  a  nos  menus  culi- 
naires. 

Parmi  celles  de  nos  pays  nous  citerons  tout  d'abord 
colles  du  Robinier  blanc, désigné  le  plus  souvent,  quoi- 
que bien  à  lorl.  sous  le  nom  d'Acacia.  Ses  grandes,  nom- 
breuses et  belles  fleurs  disposées  en  grappes  pendantes, 
s'épanouissent  de  la  fin  mai  jusqu'en  juin,  embaumant 
l'air  d'un  agréable  parfum  de  fleur  d'oranger;  cueillies 
a  point  c'est-a-dire  au  début  de  leur  épanouissement, 
on  en  fait  de  forts  appétissants  beignets. 

Celles  de  la  Capucine  grande,  qui  varient  du  jaune 
citron  jusqu'au  brun,  servent  à  orner  les  salades,  leur 
communiquant  do  plus  un  goût  assez  a;;rcablo.  luette 
plante  annuelle  se  sème  en  jdace  auprès  d'un  mur  à 
bonne  exposition,  dès  que  les  gelées  ne  sont  plus  à 
craindre;  elle  y  croit  rapiilement,  se  couvrant  i)ar  la 
suite  d'innombrables  nour>. 

Les  belles  fleurs  Idcucs  de  la  Rourraehe  s'emploient 
également  >oit  seules  ou  associées  aux  préci'dentes  et 
pour  h->  mêmes  usages.  Celte  plante  annuelle  se  sème 
au  printemps  ou  ii  l'automne  et  le  plus  souvent  >o  res- 
sème d'elle-même  les  années  suivantes.  Colles  du  Y.irca 
j/loriosii  sont  blanclies,  pendantes  en  forme  de  tulipe, 
au  nombre  do  1.5(1  à  'JW  sur  une  grosse  tige  pyramidale 
haute  de  0"'70  ;i  l  mètre;  elles  s'epaimuissent  do  juillet 
à  septembre.  CJn  les  consomme  soil  seules,  en  salade, 
ou  associées  avec  un  légume  employé  à  cet  usage;  elles 
communiquent  ii  l'ensemble  un  léger  mais  agré.ible  goûl 
de  noisette. 

Les  pétales  de  fleurs  d'Oranger,  h  fruit  doux  ou  amer 
ainsi  qu(>  celles  des  (atronniers,  entrent  dans  lacompo- 
silion  d'exc-ollenle»  conflluros  digeslives  cl  agréabli>- 
mont  parfumées. 

Il'lliii'iil  l't  iTILilie  iiiiii'.  recevoii!- cerlaines  ciinliserie» 


dont  la  Rose,  la  Violette  elle  Jasmin, plantes  à  parfums 
suaves,  font  tous  les  frais. 

Enfin  un  arbrisseau  de  l'Europe  méridionale,  l« 
Câprier  commun,  rustique  en  Provence,  où  sa  cullure 
est  assez  répandue,  produit  en  abondance  de  nombreux 
boulons  floraux  qui,  cueillis  jeunes,  avant  leur  épa- 
nouissement et  confits  au  vinaigre,  sont  ensuite  livrés 
au  commerce  sous  le  nom  de  «  câpres  ». 

Et  parmi  les  substances  aromaliques  employées  dans 
l'assaisonnement  des  mets,  le  clou  de  girofle  n'est  autre 
chose  que  le  bouton  floral  préalablement  desséché  du 
Giroflier,  Myrlacéearomatique  originaire  des  Molnques. 

iAffrirtilture  modcrnf). 

Nécrologie.  —  .M.  Maiu:  Mu.meli.  Nous  avons  le 
regret  d'apprendre  la  mort  do  M.  Marc  Micheli,  l'émi- 
nent  botaniste  Genevois. 

Savant  très  distingué,  il  s'était  en  dernier  lieu  spé- 
cialisé dans  l'étude  des  plantes  rusti(|ues  de  l'Asie 
occidentale,  et  tout  récemment  encore  il  nous  faisait 
connaître  une  plante  très  intéressante  de  ces  régions, 
le  Fritillaria  (iskabadeusis,  dont  il  a  elé  déjà  fait  men- 
tion dans  le  Jardin. 

Il  fut  aussi  un  des  i)remiers  à  vulgariser  pour  la  mul- 
tiplication des  CUauthus  i»rt»ip/er/ le  greflago  sur  coty- 
lédons de  Colutea. 

M.  Micheli  avait  une  réputation  justement  méritée 
de  courtoisie  et  d'aflabilité.  Il  sera  regretté  en  France, 
où  il  venait  souvent  prendre  part  aux  travaux  des  jurys 
de  nos  graniles  expositions,  et  assister  aux  réuniiins 
de  nos  principales  Sociélés,  notamment  à  celles  de  la 
Société  Nationale  d'Agriculture  et  de  la  Société  Natio- 
nale d'Horticulture  de  France,  dont  il  était  membre 
correspondant. 

Indépendamment  de  nombreux  articles  publiés  dans 
les  journaux  horticoles,  et  ilont  plusieurs  ont  paru  dans 
Le  Jardin  nous  ilevons  à  M.  Micheli  divers  travaux  do 
botanique  pure,  qui  l'avaient  depuis  longtemps  placé 
aux  premiers  rangs  des  botanistes  de  notre  époque. 

Nous  avons  le  regret  d'annoncer  la  mort,  à  Saint- 
.Martin  du  Touch,  près  Toulouse,  de  M.  Simon  Délaux, 
vice-président  de  la  Société  Française  des  Chrysanlhé- 
mistes  de  Lycm. 

M.  Simon  Délaux  était  une  personnalité  dans  le 
monde  horticole:  il  s'était  particulièrement  distingué 
dans  la  culture  des  Chrysanthèmes,  et  on  lui  doit  un 
grand  nombre  de  très  belles  obtentions. 

Expositions  annoncées 

Lille,  mai  à  soplembro.  Exposition  internationale  générale. 

Dammartin  (Seino-cl-.\larne),  acM'it.  ICxp.  horticole  et  des 
heaiiN  arts. 

Mclun,  i-'<  noiM.  lîxpns.  générale. 

Besançon,  l'i  17  août.  I^xpnsilinn  générale. 

Boulogne  sur-Seine,   du  l'i)  nu  'i\  sept.  Exposition   générale. 

Pau.  lin  scpleniliro  (Congrès  pomologicpie)  île  la  Société 
poniologiipic  do  France  (fruits  do  table}  et  de  l'Association 
française  poniologiquo  (fruits  ù  cidre)  et  à  cette  occasion 
exposition  générale  et  internationale  de  fruits,  plantes,  ma- 
tériel, etc. 

Amiens,  l'.i  nclobre.  Congrès  pomologique. 

Angert.  7-16  novembre.  7""  Congrès  do  la  Société  française 
de  I '.lirysanlhémislcs  et  exposition  spéciale  de  Chrysan- 
llièuies. 

Anvert.  —  I)u  n  au  10  novembre  \Wi,  concours  Interna- 
tional de  Clir\saiithèmes. 

Elbcuf  s-ll  novembre.  I',.vposilion  do  Chrysanthèmes. 

Armentitres,  '.•■lu  novembre.  Kxpusilion  de  Chrysanthèmes, 
(le  Irinis  it  légumes. 

Alger.  U  l'i  et  li'p  novembre.  H.vposilion  do  fleurs,  fruits. 
hViiuies,  plantes  industrielles. 

Coutances,  15-17  novembre.  Uxp.  do  Chrysanthèmes  ctfruits. 


LR    JARDIN 


197 


lia  culture  en  touffe  du  Ficus  elastica 


Il  n'esl  peut-être  pas  de  planto  (l'a()partemonl  qui 
soit,  aux  l'Itats-Unis,  l'olijet  (riini-  plus  larf;o  pi  plus 
solitlo  faveur  que  le  »  l^aoutrliour  »,  si  nous  nous  re- 
portons il  ro|)iiiioii  (''mise  par  lo  dardoninj. 

Dans  eliaquo  collection  linmestique,  dit  ce  journal,  on 


F;g.    1  --).  —  Vints  aijc  de  It.lit  iiiois, 

est  sûr  do  trouver  un  et  niomo  plusieurs  spécimens  de 
celle  [)laiile.  Par  ses  feuilles  d'un  beau  vrrt,  larges  et 
luisantes,  par  son  port  majestueux,  par  sa  résistance 
aux  malailies,  elle  mérite  certainement  cette  faveur. 
Elle  est  une  plante  d'appartement  idéale. 

Dans  les  cinq  dernières  années,  la  vente  a  été  consi- 
dérable et  toujours  croissante,  à  tel  point  que  les 
demandes  ont  dépassé  de  beaucoup  ce  que  le  plus 
enthousiaste  producteur  eut  pu  prévoir  être  vendu  en 
dix  ans. 

Heureusement  que  les  nouveaux  procédés  de  culture 
ont  permis  aux  horticulteurs  de  pouvoir  être  en  mesure 
de  satisfaire  aux  demandes;  et  même,  grâce  aux  faci- 
lités offertes  par  les  nouvelles  méthodes,  les  prix  se 


jeunes  plante».  Colles  à  une  seule  lige  de  O^CS  à  O^OO 
do  hauteur,  plantées  dans  un  pot  de  (•'"l.'j  sont  toujours 
très  demandées.  La  forme  raniiliée,  l)asse  et  bnisson- 
nante,  portant  de  3  à  (i  branches  et  mise  dans  des  pois 
de  même  grandeur  est  ('galenient  très  demandée. 

Hobert  (Iraig  and  Sons,  de  l'hiladelphie,  se  sont  fait 
une  s|iécialilô  do  plantes  de  cette  forme,  durant  les 
doux  anni'es  qui  viennent  de  s'écniilor.  Les  illustra- 
tions cijoinles,  reproduites  d'après  lo  Garde/ti/it/,  re- 
présentent lies  plantes  mises  en  vente  par  cette  maison. 

Ces  spécimens  ont  été  bouturés  en  février.  Doux 
mois  environ  après  le  bourgeon  central  a  été  supprimé, 
.lusqu'à  la  fin  de  mai  les  plantes  ont  été  laissées  en 
serre  et  traitées  à  l'engrais. 

La  section  de  la  tête  fait  partir  les  l)ourgcons  laté- 
raux, qui  ne  tardent  [las  à  prendre  un  beau  développe- 
ment. 

Vers  la  fin  do  juin  les  plantes  sont  mises  en   pleine 


Fig.  102.  —  Ficus  âgé  de  onze  mois. 

terre,  avec  un  abri  temporaire  en  toile.  Celui-ci  sera 
supprimé  en  août.  Ces  plantes  ainsi  traitées  seront  à 
l'automne  la  reproduction  en  miniature  des  plus  be^ux 
et  des  plus  élégants  sujets  vieux  de  deux  ans.  La  plante 
représentée  par  la  figure  100  a  six  branches,  elle  a 
environ  0"'35  de  hauteur  et  présente  en  largeur  un  dé- 
veloppement égal. 

La  figure  102  représente  un  Ficus  ramifié  âgé  de 
onze  mois.  Il  est  dans  un  pot  de0"'20  et  a  0"'SO  do  haut;  il 
est  naturellement  buissonnant  n'ayant  pas  été  rabattu. 
La  figure  101  représente  un  autre  Ficus  âgé  de  9  mois. 

L.  ÏRirscHLEn. 


Fig.  11'!.  —  Ficus  âge  de  nenf  mois. 

sont  abaissés  et  la  popularité  des  Caoutchoucs  en  a  iti^ 
augmenti'e. 

La  variété  la  plus  en  laveur  est  le  Ficus  elastica  var. 
behjicd.  Son  nom  lui  vient  de  ce  qu'elle  est  très  culti- 
vée en  Belgique.  Chaque  année  une  grande  quantité  de 
plants  racines  et  même  de  simples  boutures  sont 
importés. 

C'est  au  commencement  du  printemps  qu'arrivent  les 


Li'Ei^aeum  maeranthum 


h'Ejcacum  maeranthum  est  une  remarquable  plante 
de  la  famille  des  Gentianées,  importée  des  montagnes 
de  Ceylan  en  18.")2.  Ce  n'est  donc  pas  une  plante 
nouvelle  que  nous  signalons,  mais  une  plante  peu 
répandue,  pour  no  pas  dire  presque  inconnue  dans  les 
collections.  Cependant  ello  est  digne  de  prendre  rang 


198 


LE   JARDIN 


avec  les  lirillantes  plantes  que  sont  les  Lisiunthvs,  les 
Cliironia,  etc.,  mais  que  l'on  considiTe  comme  très 
difficiles  à  cultiver  et  surtout  à  obtenir  dans  toute  leur 
licauté.  C'est,  sans  aucun  doute,  celte  soi-disant  culture 
didicile  qui  a  empêché  VKxticuin  miicraiithttm  «le 
devenir  ce  que  l'on  peut  appeler  une  plante  "  populaire  n. 
En  eflel,  en  recevant  une  nouvelle  introduclion,  on 
avait  l'haliitude.  ii  cette  époijuc,  do  la  mettre  en  serre 
chaude  pour  la  faire  pousser  vite  et  pour  làclior  de  la 
multiplier  prompteinenl.  Tout  en  reconnaissant  ce 
qu'il  y  a  tic  loualile  dans  celle  façon  de  faire,  il  faut 
reconnaître,  cependant,  que  ce  système  n'est  pas  appli- 
cable à  toutes  les  plantes,  et  surtout  pour  celle  qui 
fait  l'objet  de  celle  note;  car  celte  plante  ayant  besoin 
d'avdir  ses  tiges  bien  aoùlces  à  l'air,  se  détruit  infailli- 
blement après  un  séjour  trop  prolongé  dans  les  serres. 

L'Ej-acuin  macrartthiim  forme  une  plante  herbacée, 
d'un  beau  port,  atteignant  0'"ôO  environ  de  hauteur, 
dont  les  feuilles  glabres,  sont  opposées,  ovales,  d'un 
vert  clair  brillant,  parcourues  par  trois  nervures  prin- 
cipales, convergentes  \ers  le  sommet,  à  la  manière  des 
Mélastomécs;  les  (leurs  sont  d'un  beau  bleu  azuré,  de 
0"'(»5  enviriin  de  diamètre,  à  grandes  étamines  jaunes 
et  réunies  on  bouquets  corymbiformes.  axillaires  et 
terminaux. 

On  projiage  cette  plante  par  semis  et  par  boutures. 
On  sème  en  avril,  en  pots  ou  en  terrines,  en  terre  de 
bruyère  sablbuse  et  sur  la  surface;  on  couvre  simple- 
ment les  pots  d'une  feuille  de  verre,  puis  un  les  place 
sur  une  couche,  ou  sur  une  douce  chaleur  de  fond  en 
les  maintenant  humides  et  omltragi^es  jusqu'à  ce  que 
la  germination  s'opère.  On  peut  appliquer  enraiement  le 
procédé  qui  réussit  aux  Gentianées  en  général  :  On 
remplit  des  pois  de  bonne  terre  de  bruyère  finement 
tamisée;  on  place  les  pots  en  serre  chaude,  el,  en  les 
seringuant  souvent,  il  se  forme  une  pelilc  mousse  à  la 
surface  de  la  terre;  alors,  on  sème  les  graines  sur  celte 
mousse,  on  continue  les  seringuages,  et.  les  semis 
réussissent  parfaitement  bien;  car  cette  mousse,  en 
enlrclonant  une  fraîcheur  constante  autour  des  graines 
les  fait  germer  promplcmenl,  et.  dans  la  suite,  jeunes 
semis  et  mousse  végètent  admirablement  bien  onsenilile. 
Ouel  que  soit  le  système  employé,  lorsque  les  i>lanls 
sont  su flisam ment  forts  pourqu'on  puisse  les  mani|iiiler, 
on  les  repique  dans  des  godets,  en  employant  pour 
cette  opération,  de  même  que  pour  les  rempotages 
successifs,  un  mélange  de  terre  franche,  de  terre  do 
bruyère  et  de  terreau  en  quantité^s  ;i  peu  près  égales.  (  In 
place  ensuite  les  jeunes  plantes  sur  une  petite  couche 
où  on  les  lien  t.  du  reste,  j)endanl  l 'clé,  mais  on  les  laissant 
a  l'air  libre  dès  le  mois  de  juin,  et  en  ayant  soin  de  les 
abriter  ilu  soleil.  Vers  le  milieu  de  l'automne,  on  rentre 
les  plantes  en  serre  tempérée,  en  prenant  soin  do  les 
placer  dans  un  endroit  bien  éclairé,  et  ilo  ne  les  arroser 
que  quand  le  besoin  s'en  fait  sentir.  Au  printi'ipps 
suivant,  on  les  replace  de  nouveau  sur  couche,  et, 
lorsque  la  végétation  a  de  nouveau  recommencé,  on  les 
rempote  dans  des  pots  de  O^aO  de  cliamèlre,  ou  clle> 
fleuriront. 

Les  boutures  faites  au  printemps,  dans  des  godets,  u 
raison  de  trois  boutures  par  godet,  que  l'on  place  sur 
couche,  s'enracinent  avec  une  grande  facilité.  I)ès  que 
lo9  boutures  rommencenl  à  végéter,  on  les  rempote  dans 
des  pois,  sans  les  séparer,  allii  d'à  voir  des  fortes  toulfes 
pour  la  garniture  >lu  jardin,  puisqu'on  peut  les  mettre 
Immédiatenienl  en  plein  air,  dans  un  euilroil  ombragé-. 
ou  elles  se  ramifieront  bien,  tout  en  lleurissanl  ilopuis 
le  mois  de  juillet  jusqu'en  automne.  Os  plantes  sercuit 
traitées  comme  celles  provenant  de  semis,  c'esl-à-dire 


qu'on  les  rentre  en  serre  tempérée  pour  i»asser  l'hiver. 
l»'ai)rès  la  culture  facile  que  nous  venons  d'exposer, 
nous  ne  craignons  donc  pas  de  recommander,  aux 
amateurs,  r/i'.rnci/w)  «i r/cz-rt ///// m »i,  assuré  d'avance  qu'ils 
trouveront,  dans  cette  jolie  Gentianée,  un  bijou  de 
plus  pour  l'orneiiienlalion  des  parties  ombragées  de 
leurs  jardins. 

Henri  Thecueb  fils. 


Une  révolution  chez  les  Bégonias 


Les  espèces  do  Bégonia  sont  nombreuses  :  plus  de 
500  ont  été  décrites.  Les  variétés  en  sont  innombrables; 
les  praticiens  en  connaissent  beaucou)),  mais,  beaucoup 
plus  leur  sont  inconnues. 

Ce  genre  a  incité  quantité  de  semeurs,  et  des  hybrides 
remarquables  ont  été  olitenus.  Ce  n'est  pas  dans  le  but 
d'en  faire  le  dénombrement  que  j'écris  ces  lignes,  car 
pour  moi  c'est  un  ti-avail  surhumain. 

Mais  je  tiens  à  montrer  aux  lecteurs  de  cette  bonne  et 
utile  publication,  ce  que  les  praticiens  peuvent  encore 
espcTcr  voir  dans  le  genre  lieijoiiia. 

V.\  c'est  clans  le  phénomène  pléthorique  nommé  dupli- 
catiire  qu'il  faut  attendre  des  surprises. 

Chacun  sait  ()uc,  dans  les  lieiionia  tuberculeux  à 
fleurs  doubles,  c'est  seulement  chez  les  fleurs  mâles 
que  la  dupli;ature  est  ol>servée. 

Mais  voici  ([ue.  dans  un  groupe  de  IJégonias  diffé- 
rents, nous  assistons  à  une  duplicalure  d'une  autre 
nature. 

M.  V.  Lcmoine,  do  Nancy,  en  produisant  les  Uegotiia 
seiiijieriliireini  à  fleurs  doubles  a  ouvert  un  champ 
nouveau. 

Il  semble  ([u'un  trouble  profond  envahit  ces  plantes 
et  les  porte  vers  VliCiinaphrodilis/ne.  lùi  attendant,  ces 
Heijo/iiii  nous  montrent  des  fleurs /emcl les  parfaitement 
doubles,  chez,  lesquolles  l'ovaire  se  change  en  pétales. 

/•,';/  (ii'iiéral,  les  fleurs  doubles  femelles  n'ont  plus 
d'ovaire;  souvent,  il  en  reste  une  des  parties  ailées.  Il 
n'y  a  plus  <le  loges,  il  n'y  a  plus  de  graines. 

Cet  ovaire  est  infère  dans  tout  le  genre;  en  examinant 
ces  fleurs  douilles  femelles,  il  semble  qu'un  renflement 
cherche  à  se  former  aux  fllcls  des  stigmates.  Celle  per- 
turbation augmentera  certainement,  et  l'on  peut,  dès 
aujourd'hui,  se  demander  si  l'ovaire  ne  va  pas  devenir 
supère  et  si.  des  étamines  survenant,  il  n'y  aura  pas 
bieiitnt  des  fleurs  parfaitement  hermaphrodites. 

Par  la  sélection  et  «les  semis  successits,  on  arrivera, 
je  pense,  à  ce  plié-nomene  intéressant. 

Que  tous  les  praticiens  examinent  les  lieffotiin  seiii- 
per/l'ireiis  à  fleurs  cloubles,  afin  d'être  à  même  de  pro- 
fiter de  cotte  indication  donnée  par  la  nature. 

Ad.  V.^N  DR.N  IIrbdb. 


Le5  Ceri5aies  de  Solliès-Pont  (\'ar) 


Nous  revenons  du  pays  des  Cerises. 

Elle  mérite  bien  celte  gaie  appellation,  la  riante  et 
fertile  région  au  centre  de  laquelle  s'élève  le  coquet  et 
gros  village  de  Solliès-Pont.  Partout  autour,  et  a  perle 
de  vue,  des  plantations  do  Cerisiers  de  la  plus  belle 
venue.  Les  unes  s'étendent  à  l'ouest  et  au  nord  dans 
l'agréable  vallée  qui  monte  vers  le  petit  bourg  de  Melgon- 
lier.  Cette  vallée,  au  fonil  de  laquelle  la  Gapeau  roule 
toute  l'année  une  eau  fraîche  et  limpide,  ferait,  par  le 


LE  JAHDIN 


199 


vert  foncé  de  ses  arl)res  et  par  les  grosses  prairies  qui, 
partout,  couvrent  lo  sol,  croire  à  un  coin  ilo  la  Nor- 
mamlie,  si  ce  n'étaient  les  rouges  Cerises  qui,  lu,  rom- 
plai-ent  les  Pommes. 

l'ne  forêt  de  Cerisiers,  foret  do  liion  ilos  centaines 
d'tiectares,  s'étend  ensuite  vers  le  sud  et  l'est,  toujours 
sur  do  plantureuses  prairies  abondamment  arrosées. 
Vers  l'est,  prairies  et  Cerisiers  occupent  les  principales 
surfaces  sur  un  immense  domaine  justement  appeli' 
Moautiou.  Il  fut  jadis  l'apanafjte  d'une  Commanderie  de 
Templiers.  Ces  messieurs  excellaient  vraiment  dans 
l'art  do  choisir  les  sites  ot  les  terres  où  ils  devaient 
élever  leurs  seigneuriales  ilemeures. 

Les  premières  récoltes  ont  été  données  par  une  variété 
l'onnue  dans  la  région  comme  dans  tout  le  département 
du  \'ar,  au  reste,  sous  les  deux  noms  de  C.  hiili/'ilc 
liiilc  et  de  C.  Iidrif'  du  Liir.  Cette  autre  variété  est-elle 
connue  ailleurs  sous  une  autre  appellation?  list-elle 
d'origine  locale  ou  régionale?  A-t-elle  été  importée? 
Malgré  nos  recliorclies  de  plusieurs  années  nous  n'avons 
encore  trouvé  de  réponse  à  ces  questions.  Nous  ajoutons 
aussi  que  nous  n'avons  j.imais  rencontré,  au  nord  de 
nous,  colle  variété,  pourtant  très  intéressante  par  la 
maturité  très  hâtive  de  ses  fruits.  Elle  devance  de  huit 
jours  environ  celle  du  Bigarreau  lititi/'  Jahoii/ni/  ou 
hùlif  d'Oiilli»x. 

L'arlire  du  C.  hntif  de  Brî/e  est  vigoureux  et  rustique. 
Il  grandit  vile  mais  n'atteint  guère,  en  général,  qu'un 
moyen  développement.  Son  port  est  plutôt  érigé  et 
sa  structure  est  liien  ramifiée.  Le  fruit,  moyen  ou  petit, 
ordinairement  al)ondant,  est  d'un  joli  rouge;  il  devient 
pourpre  noir  à  maturité.  Il  est  à  long  pédoncule.  Celle 
Cerise  est  estimée  sur  tous  les  marchés  pour  sa  belle 
couleur  et  pour  la  bonté  de  sa  chair. 

En  l'ordre  de  maturité  viennent  à  peu  près  ensemble, 
dans  le.-5  Cerisaies  de  Solliès-Pont,  le  très  gros,  très 
beau  et  bon  Bigarreau  liàtif  Jnlxntlny  ou  d'ûtitUns,  el 
l'excellente  Cerise  ou  Guiijne  noire  hrilive  que  les  cul- 
tivateurs Solliès-Pontains  nomment  Moiirretle.  Xos 
ancêtres  ont  aimé  cette  Cerise,  petite  mais  si  abondante, 
si  douce  quand  elle  est  bien  mûre  et  que  portent  des 
arbres  vigoureux  aux  larges  tètes.  Nous  imitons  nos 
ancêtres. 

Le  Bigarreau  Jahoiilai/  est  originaire  du  Lyonnais, 
l'une  des  régions  de  la  France  les  plus  riches  en  arbo- 
riculture fruitière.  Il  y  a  plus  d'un  demi-siècle,  un  hor- 
ticulteur, originaire  du  Daupliiné,  notre  excellent  et 
laborieux  collègue  et  ami,  F.  Guillaud,  attiré  qu'il  était 
par  le  soleil  provençal,  venait  après  Rantonnet,  avec 
Ch.  Hubor  et  d'autres  encore,  faire  de  l'horticulture  à 
Hyères.  Il  importa  dans  ses  pépinières  de  Quitivlers, 
domaine  qui  se  trouve  dans  la  richissime  vallée  de 
Sauvehonne,  etilrepandit.de  là.  le  ii\ga.TTe'du  Jaboulni/. 
Aujourd'hui,  les  (ierisaies  deSolliès-Pont  possèdent  en 
quantité  des  arbres  de  cette  très  méritante  variété,  ot 
leur  production  y  Compte  parmi  les  plus  rémunéra- 
trices. 

L'arbre,  on  le  sait  partout,  est  vigoureux  et  très  fer- 
tile. Ses  larges  têtes  aux  grandes  branches  horizontales, 
presque  retombantes,  donnent  abondants,  des  fruits, 
assez  longuement  pédoncules,  gros  et  très  gros,  d'un 
beau  rouge  bien  foncé  à  pleine  maturité.  La  chair  de 
ces  fruits,  bien  ferme  est  exquise. 

Nous  devons  ajouter  que  parmi  les  Cerises  précoces 
d'exportation,  le  Bigarreau  Jaliouhnj  possède  particuliè- 
rement un  imporl.int  mérite.  Récolté  dès  qu'il  devient 
rouge,  et  emliallé  en  petite  caisse  ou  en  panier,  il 
arrive  sur  les  marchés  de  ventes,  au  nord  de  nous,  tou- 
jours coloré  à  point.  A  SolIiès-Pont  comme  dans  tout  le 


\'ar  du  reste,  le  C.  Jnboulay  a  gardi-  le  nom  de  C.  de 
(juiliviers,  en  souvenir  du  nom  (lu  lieu  qu'oecupait  la 
pépinière  hyéroise,  où,  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
I''.  (iuillaud  impurla  et  propagea  la  précieuse  variété. 

Sous  le  nom  l)niiériale  jirccoce,  1  es  Cerisaies  de  Si  dliès- 
Pont  cultivent  en  très  nombreux  sujets,  une  varii'té  qui 
mérite  bien  la  faveur  dont  elle  jouit.  Elle  réunit  en 
effet  de  nombreuses  et  importantes  qualités,  la  faisant 
la  digne  émule  de  la  précédente. 

L'arbre  est  vigoureux  et  d'actif  développement.  Sa 
grande  tète  se  forme  naturellement  en  pyramide  écrasi'e, 
;i  très  large  base.  La  fructilication  est  très  abondante. 
Le  fruit,  un  Bigarreau  de  grosseur  presque  égale,  sou- 
vent égale,  de  celle  du  Bigarreau  Jiihovlfnj  est  aussi 
bon  que  ce  dernier,  el  à  chair,  nous  a-t-il  semblé,  plus 
ferme  encore.  La  couleur  est  également  d'un  beau 
rouge,  atteignant  le  pourpre  foncé  lors  de  la  complète 
maturité. 

(Je  Bigarreau  est-il  une  variété  locale,  ou  est-il  venu 
par  une  importation  aujourd'hui  outjliée?  Nous  ne  sau- 
rions, du  moins  pour  l'heure,  éclairci  celte  question. 
Mais,  nous  le  répétons,  la  variété  est  largement  plantée, 
et  nous  estimons  que  ces  arbres  constituent  la  moitié 
des  Cerisaies  de  Solliès-Pont.  Cela  indique  que  ses 
mérites  sont,  là.  de  longtemps  connus  puis  appréciés. 
Quelle  que  soit  l'origine  de  la  variété  ;  que  celle-ci 
ait  ou  non  d'autres  dénominations  que  celle  qui  lui  est 
donnée  à  Solliès-Pont,  elle  est,  pour  toules  ses  qualités, 
l)ien  digne  d'être  propagi-e  ailleurs  el  surtout  en  Pro- 
vence, comme  variété  grande  et  rémunératrice  produc- 
tion des  fruits  précoces  d'exportation. 

Avec  cette  variété,  mais  par  un  nombre  de  sujets 
relativement  restreint,  est  aussi  planté,  dans  les  Ceri- 
saies de  Solliès-Pont,  un  autre  Bigarreau  appelé  ordi- 
naire. Môme  fertilité,  couleur  el  chair  pour  les  fruits; 
mais  ceux-ci  sont  plutùt  moins  gros  et  un  peu  moins 
précoces  que  ceux  à'hnjtêriale  précoce;  les  arbres  à 
branches  érigées  sont  aussi  à  têtes  moins  grandes  en 
général. 

(à  suivre)  Naudï  piiRE. 


La  nanisation  des  arbres  au  Japon 


Causes  physiologiques.  —  Esthétique  japonaise    —  Les  diverses 
formes  d'arbres.  -—  Les  végétaux  utilisés 

La  vente  des  arbres  nains  japonais  à  l'hùtel  Drouot  (1) 
remet  ce  sujet  d'actualité  et  nous  pensons  que  certains 
de  nos  lecteurs  ne  seront  pas  fâchés  de  connaître  les 
procédés  mis  en  œuvre  par  les  japonais  pour  obtenir 
ces  pygmées  végétaux  (2;. 

Aux  futaies  majestueuses,  aux  ombrages  séculaires, 
au  libre  développement  des  végétaux,  les  japonais,  qui 
ontcréél'art  derapetisserles  choses,  préfèrent  lesarbres 
minuscules,  les  forêts  lilliputiennes,   qui   constituent 

(1)  Le  Jardin,  20  juin  1902,  p.  189. 

(2)  Nons  avons  oni  bon,  afin  de  nous  dociinienler,  de  ne  pas  nous 
en  tenir  a\i.\-  rensci-jnemcnls  venus  en  droite  ligne  du  Japon  el  de 
ne  pas  faire  seulement  élal  de  nos  observations  personnelles.  Nous 
avons  donc  consulté  avec  le  plus  grand  intérêt  les  artiiles  de 
M.  E.  A.  Carrière  «Essais  sur  l'horlicullure  japonaise»  Rernc 
horlicoU  ls;S,  p.  2T1  et  .<  Japonaiseries  -  ISSU,  p.  374;  de  .M.  Maury 
(Sur  les  procèdes  employés  par  les  japonais  pour  oblenir  des 
arbres  nains.  Bulletin  <te  la  sorièli-  de  botanique  de  J'ranre  1S89,  p.  290i  : 
de  M.  J.  Vallot  iCauses  physiologiques  qui  produisent  le  rabou- 
grissemenl  des  arbres  dans  les  cultures  japonaises,  Hiilleiin  de  ta 
Société  de  holanique  de  Franec  1889  p.  2x4i  et  de  M.  Uyliowski  it.e  jar- 
din japonais,  La  .\atiire  1.'<S9,  2-  semestre,  p.  2:!2i.  Ajoutons  que 
.MM.  E.  A.  Carrière  et  J.  Vallot  n'émirent  guère  que  des  hypo- 
thèses qui  pour  la  plupart,  se  trouvaient  conformes  à  la  réalité. 


200 


LR  JARDIN 


des  élrangelées  à  nos  yeux.  Leurs  aspirations,  leurs 
pouls  sont  différents  des  nôtres;  cela  tient  autant  aux 
traditions  de  leur  nation,  qu'à  leur  i>stli(?tique  et  qu'au 
milieu  dans  lequel  ils  vivent.  I^n  général,  au  Japon,  les 
hiimmes  sont  petits, les  maisons  aussi,  —  ces  ilornièrcs 
afin  de  mieux  résister  aux  éléments,  —  des  jardins 
minuscules  aux  décors  mi;,'iuins  les  entourent;  les 
grands  arlires  y  seraient  disproportionnés  et  aucune- 
ment en  harmonie  avec  la  nature.  On  conçoit  donc 
que  ces  tinmmos  aient  la  passion  des  arbres  minus- 
cules, (les  plantes  naines  et  de  tout  ce  qui  est  contourné, 
vu  en  raccourci,  pnisque  cela  s'accorde  mieux  avec  les 
dimensions  do  leur  petite  personne.  Pour  obtenir  do 
tels  résultats  et  contraindre  de  grands  arbres  à  se  trans- 
former en  nains,  ce  qu'il  faut  de  soins,  d'observation 
constante,  de  patience  et  de  ténacité 
est  inimaginable.  Car  si  l'arbre  nain 
perd  une  de  ses  Iiranchcs,  ou  son 
caractère  par  un  rameau  mal  dirigé, 
il  n'a  plus  autant  do  valeur. 

La  nanisation  ou,  pour  être  plus 
exact,  l'atrophie  do  ces  végétaux  est 
le  ri'sultat  de  causes  physiologiques 
qui  sont  elles-mêmes  la  consé- 
quence, soit  des  procédés  culluraux 
employés,  soit  du  milieu  où  se 
trouvent  ces  végétaux,  soit  des 
deux. 

L'altitude,   la  chaleur  séd 
les    froids     persistants, 
l'insuffisance  de  nourri- 
ture,   l'espace    restreint 
pour  les  racines,  le  man- 
que do  nutrition  dans  le 
jeune  âge  dos  végétaux, 
les   vents    qui    les   cou- 
chent ou   qui  brisent  l'axe,  sont  autant 
de  causes  qui  déterminent  le  rabougris- 
sement  des   végétaux,  que  ^L  A'allot  a 
fort  bien   décrites,  que  tout    le    monde 
peut    observer   au    cours    d'excursions 
dans  les  montagnes  et  dans   les  lieux 
arides,  et  qu'il  serait  trop  long  d'énu- 
mérer  ici  en  détail. 

Toutes  les  opérations  culturales  por- 
tant sur  le  sujet  et  sur  son  alimentation, 
(jui  peuvent  paralyser  les  fonctions  vi- 
tales, entraver  la  circulation  de  la  sève, 
ralentir  la  nutrition,  provoquent  fatalement  un  arrêt 
dans  la  végétation  et  préparent  la  nanisation  des  plan- 
tes. Cela  serait  surtout  une  alTaire  de  temps  et  do  per- 
sévérance, si  les  Japonais  n'apportaient  un  certain  art 
au  dressement  de  leurs  arbres  pygmées. 

C'est  pourquoi  les  mêmes  sujets,  mais  moins  manii'n's 
dans  leur  ramure.se  rencontrent  à  chaque  pus  dans  la 
montagne,  dans  les  rochers  et  dans  toutes  les  situa- 
tions ou  les  végétaux  luttent  contre  les  éléments 
naturels,  pour  leur  existence.  Les  procédés  emjiloyés 
par  les  japonais  ne  sont  donc  pas  aussi  anti-naturels 
qu'on  tend  à  l'affirmer.  Il  ne  faut  pas  oublier,  en  elfel, 
qu'ils  sont  plus  dos  imitateur.s  habiles  et  subtils  autant 
que  des  esprits  avisés,  que  des  créateurs,  au  sens  com- 
plet du  mot;  tout  dans  les  industries  et  losarts  nippons 
le  démontre  d'ailleurs  surabondamment. 

On  a  dit  que  ces  vejjétaux  pouvaient  être  mis  en 
parallèle  avec  de»  monstruosités  ou  avec  des  personnes 
contrefaites;  le  rapprochement  n'est  pas  toujours  exact, 
r.ir  il  y  a  une  véritable  contrainte  exercée  sur  un 
arbre,  qui,  non  gêné  dans  son  accroissement,  se   fui 


développé  librement,  et  l'on  sent  plutôt  qu'une  volonté 
tenace  et  patiente  l'a  plié  a  ses  exi^rences. 

Le  dressage  des  arbres  nains  se  pratique  depuis  des 
siècles  au  Japon  et  en  Chiiieavec  une  véritable  passion 
d'art.  On  se  transmet  de  génération  en  ^léniTation  ces 
produits  d'une  collaboration  de  l'homme  et  du  temps,  et 
certains  exemplaires  parfaitement  réussis,  qui  pré- 
sentent soit  une  conformation  particulière  obtenue 
d'après  un  plan  initial,  soit,  en  réduction,  la  silhouette 
exacte  qu'il  a  dans  la  nature,  (^et  art  japonais  a  ses 
écoles  et  ses  célébrités,  aussi  bien  amateurs  que  pro- 
fessionnels, comme  en  Europe  la  peinture  et  la  sculp- 
ture, lîseki.  Chokarô,  Murano,  (l-'.sopé,  Magoyémon  qui 
était  expert  dans  le  dressage  des  Pins,  la  famille  Ito 
qui  s'occupait  de  préférence  des  Cliatnœci/paris  et  des 
Thin/a,  ont  formé  à  Tokio  et  dans  les  autres 
centres  des  élèves  renommés  :  Také,  Ta- 
naka,  Takaghè,  Terano. 

Il  ne  serait  donc  pas  exact  de  comparer 
les  plantes  naines  obtenues  dans  les  cul- 
tures européennes  avec  ces   arbres    minia- 
ture que    les  japonais   excellent  à 
dresser.  Tandis  que  la  «nanisation  » 
des  plantes  est  poursuivie  chez  nous 
par  voie  d'hybridation  et  de  sélec- 
tion principalement,  auxquelles  s'a- 
joutent quelques  opérations  cultu- 
rales,  notamment   les  pincements, 
afin  d'approprier  ces  plantes  a  cer- 
taines utilisations,  elle  est  au  Japon 
le  résultat  d'un  traitement  spécial 
et    suivi,  car  telle    semence  provenant 
d'un  de  ces  pygmées,  ne  saurait  en  don- 
ner d'autres  directement.  Nous  pouvons 
même   ajouter  que    plus    d'un    de   ces 
«  quasimodos  »  mis  en  pleine  terre  ne 
tarderait  pas  à  s'échapper  des  limites 
étroites  dans  lesquelles  il  est  enserré. 

Indépendamment  des  efforts  faits  pour 
conserver  à  certains  arbres  demeurés 
nains  leur  fticies  naturel,  ils  tendent  à 
obtenir  des  formes  suivant  des  diagram- 
mes de  lignes  et  d'après  une  esthétique 
bien  défmie  qui  n'est  pas  étrangère  à 
l'esthétique  de  l'art  lloral  japonais. 

La    meilleure   preuve,   c'est   que    les 
arbres  nains  sont  classés  en  sept  grou- 
pes principaux  bien  définis  qui  ont  reçu 
les  appellations  suivantes  : 

noiisin  :  miniature  d'un  arbro  ayant  conservé  son 
port  et  son  aspect  naturels  (flg.  lo.t)  [\  . 

Mikfishi  :  arbre  nain  dont  la  base  est  dénudée  et  rap- 
pelle les  arbres  à  tige. 

Kengaï  :  végétal  surplombant  un   tertre  ou  dont  la 
ramure  semble  s'étendre  au-dessus  d'une  roche  (flg.  104). 
Smashi:  arbre  nain  aux  branches  penchées  ou  retom- 
bantes. 
Jihki  :  arrangement  régulier  de  branches. 
Xedznri  :  arbre  ou  arbuste  dont  on  s'est  attaché  fi 
mettre  la  partie  supérieure  des  racines  à  nu   11g.  )11.5). 

Boiihdi  :  réunion  dans  un  même  vase  de  plusieurs 
végétaux  nains,  formant  soil  un  groupe,  soit  une  scène 
pittoresque. 

On  peut  encore  simplifier  ce  classement  en  l'établis- 
sant en  doux  grandes  sections. 

1"  Les  arbres  présentant  une  réduction  exacte,  ou  à 
lieu   près,  tout  en  conservant   leur  port  et  .leur  fncle.t 
naturel   et    qui  consliluent    une    réduction    photogra- 
lli  Notm  (levons  lo*  photograpbica  h  l'obligciincc  de  M.  BIng. 


Fin.  Iii3.  —  Unttemml  Bontai 
{Chamirryparit  obluta). 


LE  JARDIN 


201 


pliiqup,  si  bien  qu'on  les  oxaniiuant,  sans  autre  puint 
(le  comparaison  ils  paraissent  être  vus  par  le  gros  bout 
d'uuo  lor^inelle. 

2°  l'.oux  qui    ont  subi  une  modidcatioii    do  formes 
dans  leur  dressemonl,  suivant  une    théorie   de  lignes 

faciles  d'ailleurs  à  détor- 
'  niiiior. 

Il  est  évident  <|uo  les  ja- 
ponais doivent  choisir  1rs 
essences 
qui  so  prr 
tout  le 
mieux  à 
colle  iiani- 


^if- 


rix-  1'*''-  —  Spécimen  d'à rrangc mm t  licngoi 
(Pin  âgé  de  deu.i'  renis  ans). 


salioii  et  h.  la  di'formationqu'on 
leur  fait  parfois  subir  cii  ten;iiit 
compte  do  leur  nature. 

Ce  sont  les  Conifères  (|ui  con- 
stituent les  végétaux  do  prédi- 
lection pour  la  formation  do 
ces  pygmées  et  parmi  celles-ci  les  :  Ounneecijparis  ab- 
tusa,  C.  o.  brevircihiea,  (que  les  japonais  nomment 
variété  verte)  C.  o.  filicoides  aurea  (désignée  au  Japon 
sous  le  nom  de  variété  d'or);  Pinus  densiflora,  P.  d. 
albiflora  (le  Schiraga  m'ats'su),  P.  parviflora,  P.  p. 
brcvifolia-  Podocarpiis  Xageia,  P.  n.  varieaata,  (nom- 
mée variété  blanche),  P.  macrophyUa;  Cryptomeria, 
C;/;<;-evs/'.s' (Ibouki),  otc,  etc. 

Cela  pour  plusieurs  raisons,  d'abord  parce  qu'ils  s'y 
prêtent  mieux,  qu'ils  se  contentent  de  peu  de  nour- 
riture sans  risquer  de  mourir  brusf|uement,  (|ue  leurs 
racines  s'allongent  rapiiiement  et  permettent  d'en 
constituer  des  tiges  aériennes  portant  la  ramure  à  une 
grande  distance  du  pot. 

En  général,  les  végétaux  à  feuillage  caduc  no  pro- 
duisent pas  la  même  impression.  Toute  rapetissée  el 
rachitique  que  soit  leur  ramure,  les  feuilles  tendent  a 
se  développer  assez  grandes  el  ils  paraissent  alors  dos 
végétaux  pour  (|ui  la  loi  des  proportions  n'existe  pas. 
Les  Conifères  donnent  au  contraire  toujours  l'illusion 
do  i)araitre,  en  dehors  de  tout  point  de  repère  t]ui 
puisse  révéler  leurs  dimensions  réelles,  de  véritables 
réductions  d'arbres  géants  car  le  feuillage  reste  en 
parfaite  harmonie  avec  la  ramure. 

Les  végétaux  autres  que  les  Conifères  les  plus  uti- 
lisés sont  les  :  ri/ii/i/cosperunim  jcipo?iicum,  Kiyaki  1 
(Planera  Richardi),  Chêne,  Prunier  (Pruuu»  Mouvie 
et  P.  Kai(lo),  Erable  {Acer  Xegundo  et  autres  espèces  à 
feuillage  découpé  ,  Tsukuyé  et  Satsughé  (Azalea  indica 
et  variétés'  Xindow  (Chèvrefeuille)  Wistaria,  Bambou, 
Kaido,  {Ci/donica  japonica,  Grenadier),  (>erisier,  clc. 
C'est  en  1878  que  l'on  vit  pour  la  première  fois  en 
France  une  collection  d'arbres  japonais,  qui  furent 
apportés  pour  l'Exposition  Universelle.  En  ItS'J  une 
(Il  Nous  conservons  les  noms  japonais  pour  quelques  arbres. 


autre  cidlection,  moins  importante,  fut  aussi  exposée 
tanilis  qu'en  190(1,  on  n'en  vit  tpio  quelques  exemplaires 
dans  le  jardin  japonais  an  Trocadéro. 

1,'importalion,  dont  les  sujets  ont  été  vendus  en  juin 
à  l'holel  DniUdt,  avait  été  faite  en  mars;  Ions  les  sujets 
étaient  dans  des  caisses,  ils  ont  éli'  successivement  rem- 
potés <lans  des  jardinières  polichns,  plateaux. 

Los  .Vnglais  sonddent  se  passionner  pour  ces  arbres, 
ce  qui  explique  les  frirpienles  et  importantes  importa- 
tions (|ui  ont  lieu  dans  ce  pays  depuis  quelques  années. 
Le  roi  Edouard  possède  niénie  dos  exemplaires  uniques 
auxfjuels  il  s'intéresse  particulièrement. 

Nous  examinerons  dans  un  prochain  article  la  forma- 
tion matérielle  de  ces  arbres. 

Aluebt  Maumrné. 

-VA/W" 

La  flore  australienne  dans  le  nord  de  l'Afrique 

Au  cours  d'une  note  1),  publiée  dans  le  Bulletin  de 
«  la  Socii'té  Nationale  d'Horticulture  de  France,  nous 
«  disions  :  «  Les  Eucalyptus,  les  Acacias  el  bon  nombre 
«  d'autres  espèces,  originaires  d'Australie,  végètent 
«  fort  bien  dans  le  nord  de  l'Afrique,  où  ils  jouissent 
«  d'un  climat  analogue  à  celui  de  l'Australie,  qui  est 
«  à  peu  près  à  la  même  latitude,  dans  l'hémisphère  sud 
«  que  l'Algérie,  et  la  Tunisie  dans  l'hémisphère  nord. 
«  Aussi,  ces  végétaux,  résistant  à  la  longue  sécheresse 
«  des  mois  d'été  s'accommodant  des  pluies  relativement 
((  froides  de  l'hiver,  forment-ils  le  fond  de  l'ornemen- 
«  talion.  )) 

Kn  eflot,  nous  estimons  que  cette  similitude  de 
climat,  qui  a  permis  de  multiplier  d'abord,  de  planter 
ensuite  sur  d'in}portnnlcs  surfaces,  ces  remarquables 
végétaux  australiens,  est  le  point  de  départ  de  toute 
tentative  d'acclimatation,  considérant  encore  d'autres 
conditions  que  nous  avons  exposées  tout  au  long  dans 
la  note  précitée. 

Il  faut  bien  reconnaître  qu'à  part  les  régions  monta- 
gneuses  formant   le 
domaine  forestier, 
dont  la  température, 
basse  l'hiver,  peu  éle- 
vée l'été  à  une  cer- 
taine   altitude,  favo- 
rise la  croissance  de 
plusieurs    de 
nos  espèces 
connues    en 
France,      le 
nord  de  l'Afri- 
que   est    peu 
boisé,     que 
d'immen  ses 
espaces    sont 
entièrement 
dénudés    et 
tristes. 

Ces  espaces,  formés  debonneterre 
souvent,  étant  cultivables,  c'est  là 
que  le  propriétaire-agriculteur,  soucieux  d'embellir  les 
alentours  do  son  borj,  (2),  ou  les  abords  de  son  do- 
maine, plantera  ces  végétaux  à  croissance  rapide  qui, 
en  quelques  années,  auront  transformé  sa  propriété  en 
une  oasis  de  verdure  el  rendue  ainsi  plus  agréable  à 
habiter. 

(1)  De  l'.Vcclimatalion  Jes  végélan.v.  Mars  lOyi. 

(2)  Habitation,  maison,  dans  une  ferme. 


fT^^ 


zafi  \Cham<rcyparis  obtusa 
/ilicoides  aurea}. 


202 


LR  JARDIN 


La  flore  arhustive  indigène  étant  peu  riche,  puisqu'on 
Tunisie  nous  n'avons  le  choix,  après  l'Olivier,  qu'entre 
le  (Caroubier  et  le  Jujubier;  dans  certaines  répions 
avoisinant  le  littoral  qu'entre  l'Aliricotier  ou  le  I''i(;uier; 
il  faut  donc  avoir  recours,  tout  au  moins  au  dôliut.  à  la 
flore  arbustive  australienne,  qui  se  caractérise  par  une 
végétation  puissante,  facile  à  olitenir  en  un  temps 
relativement  tri-s  court,  et  planter  ces  l-'.ucalypt>is  si 
souvent  décriés,  qui  ont,  en  Algérie  comme  en  Tunisie, 
de  chauds  partisans  et  des  ennemis  irréconciliables, 
mais  auxquels  on  revient  toujours  faute  d'avoir  mieux. 
F.nsuitp  les  Acacias,  arbustes  toujours  inlércssanls  par 
leur  feuillage,  certaines  variétés  parleursinllorescences. 
les  t'.asuarina  remarquables  toujours  par  leur  feuillage 
(raiiiules)  léger  et  grêle,  etc. 

La  plupart  de  ces  espèces  ont  le  grave  inconvénient, 
a  cause  de  leurs  racines,  qui  s'étendent  souvent  fort 
loin  de  leur  point  de  départ,  de  paralyser  la  végétation 
de  toutes  plantes  placées  près  d'elles  dans  un  rayon 
d'environ  cinq  mètres.  Le  planteur  se  voit  donc  dans 
l'obligation  de  grouper  ces  espèces  entre  elles  et  de  les 
planter  de  même  force,  c'est-à-dire  jeunes  d'un  an  de 
semis;  d'éloigner  aussi,  ces  groupements  des  cultures 
agricoles  avoisinantes  dont  une  partie  ne  donnerait 
aucun  résultat. 

Il  y  a  donc  lieu  de  considérer  ces  boisements  comme 
momentanés,  à  charge  de  les  faire  disparaître  quand 
des  espèces  plus  intéressantes,  moins  envahissantes, 
pourraient  les  remplacer.  Cette  replantation  ne  devra 
être  faite  qu'après  avoir  eu  soin  d'amender  et  de  fumer 
le  terrain,  toujours  épuisé  par  ces  plantes  à  croissance 
rapide. 

Les  essences  employées  le  plus  fréquemment, 
remarquables  par  leur  vigueur  et  leur  peu  d'exigence 
sur  la  nature  du  sol,  sont  : 

Eiicnh/iitiis  /•os.'/'a/n.  Schelcht.  Cette  espèce,  originaire 
de  l'Australie  méridionale  semble  rechercher  les  terres 
humides,  à  sous-sol  argileux  et  peu  perméable,  l'.n 
Tunisie,  d'importantes  plantations  de  cet  arbre  ont  été 
(ailes  parla  Compagnie  BônoGuelma  et  prolongements 
le  long  de  ses  voies  ferrées. 

Cette  tentative  a  donné  d'heureux  résultats,  mais  les 
oiseaux,  les  moineaux  notamment,  s'en  servent  de 
refuge  et,  chaque  été,  à  la  maturité  des  grains,  envahi- 
raient les  récoltes  de  céréales,  si  des  battues  bien 
organisées  n'arrivaient  ii  les  faire  fuir  tout  en  en  détrui- 
sant une  grande  partie. 

Eiicali/ptus  robustn,  Smith.  —  Aussi  vigoureux  ipie 
le  précédent,  il  peut  être  utilisé  aussi  dans  certains 
pays,  à  l'assi-chement  des  marais.  Cette  espèce  est 
décorative  a.  l'état  adulte  et,  en  jeunes  plants,  elle  est 
employée  fréquemment,  en  France  eomnie  en  Angle- 
terre, isolée  sur  les  corbeilles  estivales,  le  dessin  étant 
occupé  par  dos  plantes  naines  et  fleuries. 

lùirnh/iitux  gln'uuhis.  I.abill.  —  Espèce  qui  n'est 
]ieut  être  pas  plantée  en  Tunisie,  autant  qu'on  le  de- 
vrait, vu  les  nombreuses  qualités  qu'elle  a  à  son 
actif.  En  oflet,  on  la  considère  comme  assainissante 
par  son  système  racliculairo  felirifuge  par  son  feuillage 
dont  une  Infusion  peut  guérir  les  personnes  nlteintes, 
et  on  estime  que  son  écorce,  qui  se  détache  nalurel- 
lemenl  par  plaques,  contient  une  assez  forte  proportion 
de  tanin. 

Kuralyptiis  cornuln.  Lablll.  —  Aussi  vigoureux 
que  \'K.  rosirtilii,  celle  espèce  est  vraiment  remar- 
quable par  la  rapidité  île  sa  croissance,  comme  par  la 
leiiilo  vernissée  <le  son  feuillage. 

Un  peut  recommander  aussi  la  plantbtion  de  VKucit- 


lyptu.s  /encoj-i/lo»,  Muell,  et  do  VE.  (lomphocephala  DC.  ; 
mais  ce  sont  surtout  ces  quatre  dernières  espèces  qui 
sont  plantées  en  plus  grande  quantité  en  Tunisie. 

C'est  surtout  en  groupement,  dans  des  endroits  où 
il  serait  difficile  de  planter  une  autre  essence,  que  les 
Eiicahjplus  trouvent  leur  i)lace.  Dans  ce  cas,  et  en 
pratiquant  des  éclaircies  méthodicjues,  on  peut  tirer 
profit  de  certaines  espèces,  tout  particulièrement  de 
\'K.  rosi  rti  ta,  lioul  le  bois  est  utilisé  en  Australie,  jour 
la  menuiserie  et  l'ébénisterie. 

(à  suivre)  I..  (uillcm  mon. 


Cultures  intercalaires  des  Mâches 


La  graine  de  Mâche  germe  mieux  lorsqu'elle  est  âgée 
d'un  an  que  lorsqu'elle  vient  d'être  récoltée.  .Vinsi,  les 
graines  des  Màehes  monli'-es  réeoltées  ce  printemps  no 
seront  pas  semées  en  juillet  de  cette  année;  on  les  bat- 
tra lorsqu'elles  commenceront  a  tomber  d'elles-mêmes; 
on  les  nettoiera  et  ensachera  pour  les  conserver  au  sec 
jusqu'au  mois  de  juillet  de  l'année  prochaine.  Celle 
année-ci,  on  se  servira  donc,  pour  opérer  les  semis, 
des  graines  récoltées  au  printemps  del'.K)|,  ou  achetées 
comme  telles. 

La  Mâche  s'établit  beaucoup  mieux  dans  un  terrain 
tassé  plutôt  que  trop  meuble  tel  que  sol  simplement 
ameubli  à  la  surface  par  un  erochelage,  un  hersage  ou 
un  binage;  ou  labour  di'jà  ancien,  ameubli  de  mémo 
sur  le  dessus;  ou  encore  un  labour  récent  mais  forte- 
ment plombi',  roulé,  nu  battu  récemment  par  île  fortes 
pluies,  puis  ressuyé. 

Enfin,  la  levée  des  semis  opérés  en  plein  été  est  plus 
régulière  et  les  plantes  se  développent  beaucoup  plus, 
lorsque  ces  semis  sont  faits  à  la  volée,  au  travers 
d'autres  cultures  déjà  établies,  et  dont  le  feuillage  brise 
la  radiation  solaire. 

Ces  trois  conditions  :  graines  levant  mieux  lorqu'ellcs 
ont  passé  l'année,  germination  en  terrain  ballu,  établis- 
sement a  la  faveur  d'une  association  de  plantes,  consti- 
tuent un  ensemble  propre  à  la  reproduction,  dans  la 
nature,  de  beaucoup  de  plantes  à  l'état  sauvage.  C'est 
que  la  Miiche  n'a  pas  été  sélectionnée  dans  le  sens  de 
la  plupart  des  autres  salades,  qui  pomment  comme  la 
Laitue  ou  la  Romaine,  qui  prennent  du  iieur,  comme  la 
Chicorée,  mi  qui  bouclent  comme  la  Scarole.  Il  existe 
bien  une  variété  de  .Mâche  n  cœur  plein,  mais  il  y  a 
encore  bien  loin  de  ce  Boi-<lisant  «  cœur  plein  »  à  ce 
qui  s'est  produit  pour  les  autres  salades.  Sur  la  Mâche, 
la  sélection  s'est  plutôt  produite  en  sens  inverse;  c'est 
la  feuille  verteque  l'on  goûte  en  elle;  aussi  possède-t-on 
la  Mâche  rerte  d'Elamiics,  dont  le  feuillage  consistant 
résiste  au  soleil  mieux  que  la  Mâche  ordinaire,  et  la 
Mâche  li  lurj/es  feuilles  dite  aussi  d  yrosses  graiiiex, 
dont  la  végétation,  parfois  très  forte,  donne  un  bon  ren- 
dement. 

Les  premiers  semis  de  .Mâches  seront  donc  opérés  en 
juillet,  dans  d'autres  cultures,  et  a  la  volée.  On  com- 
mence d'abord  par  en  faire  un  dans  la  plantation  des 
Tomates.  Los  Tomates  ont  du  être  plantées  fin-mai  sur 
un  bon  paillis,  puis  tuteurées  on  juin.  On  a  même  pu 
(aire  une  première  taille  au  commencement  do  juillet. 
Le  sol  do  cotte  plantation  est  donc  déjà  passablement 
battu,  par  les  arrosements,  par  lo  luteurage,  par  la  pre- 
mière taille;  le  paillis  lui-mèmoso  disjoint;  les  plantes 
enfin  projettent  un  peu  il'ombrago.  C'est  alors  que  l'on 
donne  un  binage  â  ce  terrain,  on  manieuvrant  l'iiutll 
do  manière  à  ne  pas  trop  déplacer  le  paillis.  Le  semis 


LE  JARDIN 


203 


des  Mâches  se  fait  ensuite,  et  l'on  termine  l'opération 
par  uno  bonne  mouillure.  La  variéli'  ù  préférer  est  la 
Màclie  verte  ti'Klaniiics. 

On  oxoiMito  ;ï  pou  près  le  iiirmo  travail,  avec  la  même 
varliUo,  dans  la  plantation  des  l'otirons.  Los  lijjps  des 
l'olirons  coinmoncont  a  courir  sur  lo  sol.  (  )ii  donne  un 
binage  un  peu  profond  au  terrain;  on  dirige  les  tigos 
dans  un  sons  convonablo,  de  maniùre  a  éviter  la  confu- 
sion ;  ci's  tiges  sont  au  besoin  assuri'es  sur  la  direction 
qu'on  leur  donne  au  moyen  de  petites  Ijuttes  de  terre 
provenant  du  binage  et  sous  lesquelles  on  fixe  cer- 
tains points  des  tiges  :  cette  opération  produit  mémo 
un  marcottage  naturel.  Lorsqu'elle  est  terminée,  on 
si'-me  les  Mâches  clair,  à  la  volée,  et  on  appuie  le  semis 
par  un  arrosage  qui  sert  en  même  temps  à  consolider  le 
travail  fait  sur  les  Potirons.  On  constatera  plus  lard 
combien  la  levée  des  Mâches  aura  été  excellente  sous 
l'abri  dos  Potirons. 

Dans  uno  jeune  Aspergerie,  on  sait  que  les  ados 
séparant  les  rangs  d'Asperges  sont  ordinairement 
utilisés  iiour  une  culture  de  Fèves,  de  Pois,  de  Haricots 
ou  de  Pommes  do  terre.  Ces  diverses  récoltes  s'enlèvent 
dans  le  courant  de  l'été.  Aussitôt  après  le  départ  des 
unes  ou  des  autres,  et  avant  que  le  développement 
des  tiges  de  l'Asperge  ne  rempùclie,  on  exécute  à  fond 
un  binage  de  propreté.  Sur  ce  binage,  on  scmo  encore 
de  la  Mâche  clair,  à  la  volée,  autant  que  possible  lors- 
qu'on prévoit  que  le  temps  va  se  mettre  à  la  pluie,  car 
les  plantât  ions  d'Asperges  ne  s'arrosent  pas.  Le  feuillage 
des  Asperges  iirotégera  plus  tard  la  végétation  di's 
Mâches  contre  les  ardeurs  solaires.  A  l'entréede  l'hiver 
lorsque  le  rabattage  des  tiges  d'Asperges  aura  été 
opc'ré,  le  tableau  sera  complètement  changé,  et  l'on  se 
trouvera  en  face  d'un  champ  de  Mâches. 

Si  l'Aspergerie  est  jeune,  âgée  de  moins  de  quatre 
ans,  on  peut,  après  l'enlèvement  des  Fèves  ou  des 
Pois,  qui  s'opère  de  bonne  heure,  semer  de  la  Màclie 
verte  d'ICIumpes.  V.[\o  pourra  se  récolter  de  bonne  heure, 
les  jeunes  tiges  des  Asperges  ne  présentant  pas  assez 
de  développement  pour  gêner  les  travaux.  Mais  sur 
une  plantation  plus  âgée,  ou  après  des  produits  qui  ne 
s'enlèvent  qu'en  aoiît,  on  sème  la  Mâche  rf  (irandex 
fcin'/les,  qu'on  trouvera  prête  à  récolter  au  moment  du 
rabattage  des  Asperges  montées. 

On  opère  enfin  d'une  façon  analogue  dans  la  planta- 
lion  des  Artichauts.  Ln  été,  après  la  ncolte  des  dernières 
tètes,  et  jusqu'à  l'automne,  avant  qu'on  ait  à  songer  au 
buttage  des  touffes  d'Artichauts,  on  a  tout  le  temps 
d'y  opérer  un  semis  de  Mâche  dans  les  conditions 
indiquées  plus  haut.  La  Mâche  verte  d'Etampes  con- 
vient pour  un  semis  hâtif;  celle  à  (irandes  feuilles, 
pour  les  semis  tardifs. 

Uuand  â  la  Mâche  verte  à  cœur  plein,  et  à  la  Mâche 
ronde  parisienne  elles  sont  de  consistance  trop  tendre 
pour  être  semées  de  bonne  heure  en  été.  (  )n  les  sème  à 
partir  de  la  mi-août,  seules  â  plein  carré  ou  encore  dans 
les  dernières  plantations  de  Scaroles  et  de  Choux-fleurs. 

lia  Mâche  verte  à  cœur  plein,  de  peu  de  volume, 
mais  d'excellente  qualité,  convient  pour  la  maison  bour- 
geoise. La. ronde  p/arisienne est  préférée  des  maraîchers. 

Enfin,  la  Mâche  Régence,  a.  feuilles  allongées,  est 
employée  pour  les  semis  les  plus  tardifs,  en  octobre, 
en  raison  de  la  propriété  qu'elle  possède  de  monter 
moins  vite  à  graines  que  les  autres  au  printemps. 

J.  Fk.  F.VV.MUi. 


Le  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Zanthoxylum  Bungel  Planch. 
ISiill,  I.  11.  s.,,-,  lu-.,-.  ,li  iirhridl..  P.iO:.',  p.  i;i<i. 
C'est  un  arbre  ou  un  grand  uitju.->lo  loii](Hirs  vcri,  é]iineux, 
onginiiire  do  lu  Oliinc  centrale,  dusiiect  très  élégant.  Sucrois- 
sanin  est  rapide  et  il  s'accommode  de  tous  les  terrains,  se 
plait  il  tontes  les  expositions.  Les  fouilles  sont  formées  de 
si.i;  paires  de  folioles  avec  une  impaire,  do  lointo  vert  gri- 
siUro;  il  leur  buse  se  trouvent  trois  fortes  épines.  La  flo- 
raison u  lieu  au  printemps;  les  fruits  sont  |)elits.  nondjreux, 
ronds,  noirs,  ruppelunt  des  grains  do  poivre. 

Hemerocallls  citrina  Baroul 

Jlldicl.    P.  .Sur.    Tii.^r.  ili   IJlliiidl..   V.HI-^.  p.    l'iU. 

lîolln  espèce  do  l'Asie  centrulo  découverte  par  lo  père 
Giraldi.  C'est  une  plante  qui  fliHirit  aliondamment,  à  fouilles 
d'un  beau  vort  clair,  cunuliculées  ol  sillonn(''CS.  La  liuinpo  est 
rigide  et  porte  un  grand  nombre  do  fleurs  éléguntos,  d'un 
très  beau  c:oloris  j.uine  soufre. 

Hemerocalis  lutaa  var.  maculata  Baroni 
liullrl.  It.  Soc.  Tosc.  di  Orticult.,  1902,  p.  t'tl. 

nistiint  du  typepar  ses  longues  feuilles  canuliculéos,  pres- 
(pie  coupantes  aux  bords,  dun  beau  vert  clair  en-dessus,  un 
peu  glaurescenles,  sillonnées  cl  nombreuses.  Les  hampes  sont 
plus  élevées,  les  fleurs  plus  petites,  plus  nondjrcusesel  plus 
élégantes.  Il  est  originaire  <te  lu  (;iiiiie  centrale  et  voisin  do 
V/li-yncroraltis  Kicanso  qui  n'est  lui-même  qu'une  forme  do 
1'//.  fitlva. 

Asparagus  fillcinus  Bueh. 

Originaire  de  l'ilinialuy.i.  eelte  Asperge  a  été  récemment 
retrouvée  en  Mongolie  el  dans  la  Chine  centrale;  c'est  une 
plante  i}|us  curieuse  que  belle.  f,os  rameaux  naissent  tiori 
/ontalemenl  sur  les  tiges  ijui  pousscid  nu  printemps  ;  les 
cludodos  et  les  folioles  sont  disposées  dota  même  fuçon.  Les 
lleurs  sont  très  nombreuses,  pédonculécs  et  brunâtres.  La 
plante  atteint  environ  1  mètre  de  hauteur. 

Apistolochia  pontica   Lamk. 

(i,nu/.  c/irii,,.,  v.in->,  p.  :v.a. 

Du  Pont  et  du  Caucase,  celte  Aristoloche  est  caractérisée 
par  ses  tubercules  globuleux,  sa  tige  simple  et  dressée,  ses 
feuilles  très  larges,  ovales  et  pubescenlos,  ses  fleurs  très 
développées  qui  apparaissent  au  commencement  d'avril  : 
ces  dernières  sont  courbées,  colorées  en  pouriire  vordâtre  ou 
olive,  lie  forme  bizarre  comme  d'ailleurs  dans  la  i)lupart  des 
espèces  du  genre;  quelquefois  elles  sont  jaunâtres  ou  d'un 
pourpre  pur.  Leur  odeur  est  forte. 

Shoptia  uniflora  Maxim. 
(7, /)•«/.  Clirc».,  V.nt-i.  p.  :i:'.7. 
Cette  jolie  petite  Dliiponsiacée,  d'origine  japonaise,  rappelle 
le  .S',  (lalacifoliii  do  la  (Californie,  mais  elle  lui  est  supérieure 
et  conslilue  une  des  meilleures  [liantes  de  rocaillos  (ju'on 
puisse  imaginer.  Les  fleurs,  qui  peuvent  être  au  nombre  de 
vingt-quatre  sur  de  fortes  touffes,  sont  en  consistance  de 
cie.  d'un  blanc  délicieux  ou  d'un  bleu  pAle,  sufïusées  de  rose 
sur  le  dos  des  pétales.  Uuehiuelois  les  fleurs  sont  entièrement 
colorées  en  rose  brillant. 

Iris  attica,  Boiss.  et  Heidr. 

(hn-ilcti,  1902,  p.  3.3.J. 
Xouvelle  espèce  voisine  des  /.  innnila  et  olbiensis,  mais 
de  plus  petites  dimensions.  L'ensemble  des  fleurs  rappelle 
l'/n'.v  innnila  mais  elles  sont  moins  larges  el  leurs  extrénnlés 
sont  tout  à  fait  réfléchies.  Le  coloris,  difllcile  à  analyser,  est 
un  mélange  harmoiueux  de  pourpre,  de  bronze  et  de  cuivré. 
La  plante  est  très  florifère  et  croit  comme  VIris  piumila.  On 
en  connaît  une  variété  à  lleur  blanc  |)ur. 

Fritillarla  Whittallll  Baker. 

Gurdi-n,  1902,  p.  •'!:«'>. 
Espèce  voisine  ilu  Frilillaria  Melcagris  et  originaire  de 
l'Asie  Mineure,  elle  diffère  de  cette  dernière  plante  par  ses 
bulbes  plus  petits,  ses  feuilles  plus  étroites,  ses  fleurs 
olive  ou  jaune  citron  présentant  un  nectaire  à  la  base  de 
chacun  des  pétales.  Quoique  intéressante,  cette  plante  est 
loin  d'avoir  le  charme  du  Fritillaria  Melcagris. 

P.  Habiot. 


204 


LE    JARDIN 


Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement  ' 

Soins  à  donner  aux  arbres  transplantés 

La  trancliée  annulaire  esl  comlilpc  avec  une  terre  favo- 
rable il  la  vi^golallon,  et  on  ne  saurait  trop  insister  sur 
ce  point  d'une  iniporlanco  pour  ainsi  dire  capitale, 
puisque  c'est  de  la  qualiti-  du  sol  que  dépend  en  grande 
partie  la  reprise  et  surtout  la  longévité  de  l'arlire. 

Nous  entendons  par  terre  favorabli-  celle  qui  est  géné- 
ralement nommée  dans  la  pratique,  terre  franche,  ten-e 
véfft'tdle,  terre  ri  l)lé,  terre  /lorninle  ;  elle  est  le  plus  sou- 
vent de  couleur  jaune  lirun  et  il  est  nécessaire  qu'elle 
soit  sufnsamnicnl  meulilo  et  douce  au  toucher.  Elle  doit 
doit  être  de  consistance  moyenne,  c'est-à-dire  ni  trop 
compacte,  ni  trop  légère.  L'ne  terre  ar^'ilo-siliceuse,  ou 
silicoargileuse,  contenant  peu  de  caliaire.  réunit  les 
conditions  voulues. 

On  doit  rejeter  comme  étant  impropres  à  cet  usage, 
les  terres  légères  do  j^irdin  ot  surluut  de  marais  for- 
mées d'humus  entièrement  décomposé,  lionnes  pour  la 
culture  do  certaines  plantes  potagères  et  autres  ;i  végé- 
tation fugare,  mais  tle  composition  par  trop  incomplète 
pour  dos  gros  arbres. 

I.a  tranchée  étant  comblée,  on  arrose  aussitiM  le  sujet 
en  déversant  au  pied  deu.\-  a  trois  cents  litres  d'eau,  en 
tenant  compte  de  la  nature  du  sol  et  du  sous  sol,  ainsi 
que  df  la  force  de  l'arbre.  Ensuite  on  le  consolide  au 
moyen  de  trois  fils  do  fer,  comme  nous  l'indiquons  à 
l'article  ceriidije. 

On  laisse,  si  cela  est  possible,  subsister  au  pied  la 


celle  cuvette  pour  les  arrosages  ultérieurs  qui  doivent 
être  fréquents  dans  le  courant  de  la  première  année  de 
plantation. 
.Nous  l'avons  déjà  dit,  pour  assurer  la  reprise  des 


loT.  -  C.Uli-. 


gros  arbres  transplantés,  certaines  précautions  sont  à 
prendre,  surtout  si  l'opération  a  lieu  jiendant  la  végéta- 
lion.  Lors(|u'elle  ost  faite  au  coinnienccment  du  prin- 
temps, les  arbres  poussent  lentement  la  première  année 
et  ne  développent  souvent  qu'une  très  faible  quantité 
de  petites  feuilles;  ceux  qui  sont  transplantés  au  mo- 
ment de  la  végétation  perdent  généralement  leurs  feuilles 
au  bout  de  quelques  semaines  pour  no  repousser  que 
l'année  suivante.  Il  arrive  parfois  aussi,  qu'un  arbro 
transplanté  végète  suffisamment  la  prcinière  année 
pour  qu'on  puisse  croire  que  la  reprise  est  assurée,  que 
par  suite  des  soins  ne  sont  plus  utiles,  et  qro  l'année 
suivante  il  soit  mort  précisément  parce  qu'on  l'a  négligé. 
Deux,  ot  quelquefois  trois  ans,  sont  nécessaires  pour 
que  la  reprise  soit  complète  ;  jusque  là  les  arbres  trans- 
plantés ont  une  vé;.'étation  languissante  et  demandent  à 
être  traités  comme  tels  ;  cet  état  provient  île  ce  que  les 
racines  tronquées  no  peuvent  plus  absorber  dans  le  sol 
l'huniidlle  indispensable  au  remplacement  de  l'aciivo 
évaporation  des  organes  aériens.  Il  convient  donc  de 
rétablir  ré(|uilibre  entre  les  racines  el  les  branches 
(nous  en  avons  déjà  démontré  la  nécssilé  au  ceritage). 
On  parvient  à  ce  résultat  par  VhalUUage  do  la  tôle  do 
l'arbre,  opération  qui  consiste  non  si'ulement  à  enlever 
les  branches  cassées  ou  fortement  mutilées  pendant  la 
transplantation,  mais  surtout  à  supprimer  ou  à  rac- 
courcir celles  qui  sont  inutiles  ou  en  excès,  el  propor- 
tionnellement aux  retranchements  qu'on  a  du  faire  subir 
aux  organes  radiculaires;  il  f.iui  éviter,  autant  quepos- 
siltle,  de  couper  de  trop  fortes  ramilirations  pouvant 
donner  naissance  à  do  grandes  plaies  qui  ne  se  cicatri- 
sent que  très  (lilfiiilenienl. 

I    Pour  ralentir  l'évaporation  et  empocher  l'écorce  de  se 

dessécher,  principalement  celle  do  In  tige,  il  est  bon 

lorsque  l'arbre  est  entièromenl  exposé  au  soleil,  d'en- 

qui  sert  principalement  nu  tassement  do  la  terre  el  a  !„>  tourer  le  tronc  il'uno  couche  de  paille  longue,  fixée  avec 

provoquer  son   atlliérence  aux   racines,  af'n  d'utiliser  ^des  osiers,  et  qu'on  recouvre  ensuite  d'une  toile  d'em- 


I 


Fi|f.  |()rt.  —  Arbre  au  Ironr  entouré  de  loroni  de  pattU. 

cuvolte  (ou  bassin)  établie  pour  ce  premier  arrosage, 


Ul  Le  Jardin,  1902,  pnKd  \'iO,  IC3  ct'18.'). 


A 


hallage  (fig.  !"•'•);  pour  activer  l'absorption  des  racines 


LE    JARDIN 


205 


(111  peut  arroser  l'arliro  tous  les  quatre  ou  cinq  \ours. 
jusqu'il  co  qu'il  ail  commencé  h.  t)ion  végéter,  mais  on 
no  déversant  qu'une  assez  faible  quantité  d'eau,  pour 
cviter  la  iliHcrioialion   des  parties   radiculaires,  car  co 


Fijr.  1<*S.  —  Vue  intêriettt'e  de  l'apparcif  \tits.'inn  p^sé. 
A.  Plai|ni'  lie  rrcoiivi'cmrnt  ilo   l'npiiareil.   —   B.  MhucIioii    luis'' 
il'dir.  —  C.  Couiiiiils  d'air.  —  D.  Siipporls  à  clavette.  —  E.  Plaqiu's 
d'assise.  —  !•".  l'iqiicls  ei>  liois. 

qu'il  faut  dans  ce  cas  ce  n'est  que  d'entretenir  la  frai- 
clu'ur  seulement.  I',nfin  une  o|)ération  excellente  pour 
la  reprise  des  gros  arbres,  c'est  le  liassinage  des 
fouilles,  une  ou  deux  fois  par  jour,  le  matin  et  le  soir. 

Dans  les  sols  argileux  naturellemenl  humides,  il  faut 
bien  se  garder  de  pratiquer  des  arrosages  fréquents, 
l'eau  en  excès  pouvant  entraîner  promptemcnt  la  pour- 
riture des  racines. 

Si  à  la  suite  d'une  transplantation  et  malgré  les  soins 
donnés,  les  arl)res  se  maintiennent  trop  longtempsavec 
une  végétation  languissante,  cela  provient  généralement 
do  ce  que  les  racines,  ne  pouvant  remplir  convenable- 
ment leurs  fonctions  d'absorption,  deviennent  clian- 
creuses,  ou  |)arce  qu'^n  leur  a  dnnné  une  trop  grande 
quantité  d'eau  en  arrosage,  ou  encore  pareo  que  le 
nouveau  terrain  ne  leur  convient  pas. 

Il  est  possible  de  remédier  à  ce  mal  on  enlevant  la 
terre  de  la  tranchée,  en  coupant  toutes  les  extrémités 
radiculaires  malades  et  en  ayant  soin  de  recouvrir  les 
plaies  avec  du  goudron  végétal  ;  si  l'eau  se  trouve  en 
excès  dans  le  sol,  il  faut  établir  un  système  de  drainage 
à  l  melre  de  profondeur  environ,  afin  de  la  faire  écouler. 

Parmi  les  soins  généraux  à  donner  aux  plantations 
d'alignement  et  d'ornemeni,  il  convient  de  ne  p.isoulilier 
le  binage  a\i  pied  des  arbres,  surtout  pendant  les  trois 
ou  quatre  premières  années  de  la  plantation.  Cette  opé- 
ration assurément  plus  nécessaire  lorsqu'il  s'agit  de 
jeunes  sujets,  a  aussi  son  utilité  pour  des  gros  arbres 
transplantés  et  doit  être  exi'cutée,  partout  où  cela  est 
possible,  deux  fois  par  an,  au  commencement  de  juin  et 
dansle  courant  d'août.  Elle  facilite  l'aération  des  racines, 
et  sert  à  rombaltre  —  de  concert  avec  les  arrosages  — 


l'ig.  ion.  —  Appareil  Mas.inn  monte. 

la  sécheresse  du  sol  en  ameublissant  la  couche  super- 
ficielle,   et  permet,   par   suite,  aux  agents   atmosphé- 
riques d'exercer  leur  action  jusqu'aux  parties  souter- 
raines de  ces  arlires. 
Dans  les  villes  où  les  arbres  d'alignement  sont  géné- 


ralement planti'S  surdes  trottoirs  ou  sur  d'autres  empla 
céments  recouverts  de  bitume  ou  d'asphalte,  on  facilite 
l'accès  do  l'air  et  de  l'eau  aux  racines,  en  mettant  au 
pied  de  chaque  arbre  une  grille  en  fonte  d'un  modèle 
déterminé. 

Cotte  grille  bien  connue  des  Parisiens  —  presque  tous 
les  arbres  dos  avenues  et  boulevards  de  la  capitale  en 
sont  pourvus  — |est  de  forme  circulaire  tlg.  Ib7)  et  son 
diamètre  varie  de  1  à  2  mètres  suivant  remplacement 
libre;  il  est  toujours  préférable  d'adopter  le  plus  graml 
diamètre  possible.  Elle  est  formée  de  quatre  iianneaux, 
dont  deux  avec  feuillure  et  deux  sans;  on  laisse  au 
contie  un  vide  circulaire  proportionné  à  la  grosseur  du 
collet  de  l'arbre  et  qui  varie  généralement  de  0"'40  à 
0"'S0  de  diamètre. 

A  Paris,  la  fourniture  de  ces  grilles  est  assurée  par 
un  adjudicataire. 

Le  prix  de  revient,  compris  pose,  d'une  grille  de 
2  mètres  de  diamètre  peut  être  ainsi  fixé  : 

Poids,  ilO  kilos  do  fonte  ;i  0  fr.  1.") Kr.     l:},ôO 

A  déduire  : 
Habais  moyen  de  10  p.  100 i,'.iT, 

Reste 12,1.". 

l'ose,  y  compris  fourniture  do  piquet 1.75 

Ensemble i;i,90 

Autour  dos  halles  centrales  et  sur  les  grands  boule- 


^^^^ 


Fig.  110.  —  Appareil  Masson  posé. 

vards  de  Paris,  ou  les  arbres,  avec  les  grilles  ordinaires 
seraient  exposés  à  recevoir  des  liquides  de  toute  nature 
nuisiblesàla  végétation,  et  à  être  souvent  inondés  d'eau, 
on  fait  usage  dei)uis  déjà  un  certain  temps  de  grilles  spé- 
ciales à  surface  pleine  sur  lesquelles  il  est  possible  de 
faire  les  revêtements  do  bitume,  d'asphalte  etc.  fig.  109 
et  110).  Ces  grilles  une  fois  posées,  il  n'apparait  plus 
que  le  manchon  circulaire  qui  fait  saillie  d'environ  ()"'(l('> 
au  pied  de  l'arbre.  Ces  appareils  sont  d'un  prix  plus 
élevé  que  les  grilles  ordinaires  et  coûtent  de  20  à 
35  francs  suivant  leur  diamètre;  ils  ont  été  imaginés  par 
M.  Masson,  de  Paris. 

(à  suivre)  J.  Luquet. 

^A/^/W ■ 

Saint-Pierre  de  la  Martinique 


Dans  mon  premier  article  sur  les  cultures  coloniales, 
je  faisais  savoir  que  le  terrain  de  la  Martinique  était 
en  général  de  formation  volcanique  et  qu'il  était  facile 
de  découvrir  au  bord  de  la  mer  des  restes  volcaniques 
sous  l'épaisse  couche  calcaire. 

A  la  suite  de  ce  drame  épouvantable  qui  a  commencé 
à  se  dérouler  le  8  mai  dernier  et,  qui  n'a  peut-être 
pas  encore  dit  son  dernier  mot,  il  serait  peut-être 
intéressant  de  donner  à  nos  nombreux  lecteurs  quel- 
ques détails  sur  la  belle  ville  de  Saint-Pierre. 

Saint-Pierre  était  bàlie  dans  une  riche  vallée  entre 
la  mer  ot  une  chaîne  de  montagnes,  non  loin  du  Mont 


206 


LE  JARDIN 


Pelé;  aussi  son  emplacement  était-il  restreint  comme 
largeur. 

En  revanche,  si  la  ville  ne  mesurait  que  quelques 
centaines  de  mètres  lie  large,  elle  avait  plusieurs  kilo- 
mètres de  long.  Une  r-iute  assez  lielle  la  reliait  à 
Fort-de-France;  il  élail  rare  cependant  que  l'on  se 
rendit  a  Saint-Pierre  par  voie  de  terre,  soit  que  le  trajet 
(lit  plus  long,  soit  qu'il  fut  trop  pénible;  on  préférait 
s'y  rendre  par  mer,  et  deux  petits  vapeurs  parlant 
l'un  le  matin  et  l'autre  le  soir  assuraient  régulièrement 
la  communication  entre  Saint-Pierre  et  la  capitale. 

Uuoique  la  ville  de  Saint-Pierre  ne  lut  point  la 
capitale  de  la  Martinique,  elle  était  ce[iendant  beau- 
coup plus  peuplée  et  bien  plus  commerçaiile  que  Port- 
de-France  et  l'on  peut  dire  avec  juste  raison  que  Saint- 
Pierre  était  le  bureau  du  commerce  et  de  l'industrie,  ce 
qui  la  rendait  aux  yeux  des  habitants  du  [lays  et  des 
étrangers  le  "   Paris  de  la  .Marliniquo  n. 

Deux  principales  rues  sillonnaient  la  ville  dans  le 
sens  de  la  longueur  :  le  quai  et  la  rue  Vicloj-llugo. 

Une  halle  fort  magnifique  qu'auraient  certainement 
enviées  beaucoup  de  villes  de  France,  se  dressait  sur 
une  petite  place  à  quelques  métros  de  la  mer.  I.e  marché. 
qui  avait  lieu  tous  les  malins,  élail  bien  approvisionné 
et  sans  parler  des  fruits  du  pays,  on  y  remarquait  do 
beaux  légumes,  Tomates,  Aubergines,  Choux,  salades. 
Asperges,  etc.;  mais  on  admirait  aussi  des  fleurs  variées 
do  toute  beauté. 

[,n  principale  culture  des  environs  était  outre  la  cul- 
ture maraîchère,  la  canne  à  sucre,  le  catô,  la  vanille,  elc, 
on  romirquail  d'immenses  propriétés  admirablement 
bien  tenues,  des  usines  de  toutes  sortes  se  dressaient 
(.■à  et  là  sur  les  bords  de  la  mer  ou  dans  des  vallées. 

Les  familles  envoyaient  leurs  enfants  à  Saint-Pierre, 
aOn  de  leur  faire  donner  une  instruction  supérieure, 
car  c'était  également  dans  celle  ville  que  se  trouvaient 
les  écoles  importantes,  pensionnats,  lycée,  elc. 

Malheureusement  la  rade  do  Saint-Pierre  n'était  pas 
s'jre  pour  les  navires  car  elle  était  ouverte  à  tous  les 
vents  et  les  bâtiments  n'avaient  aucun  refuge  contre  les 
cyclones,  c'est  (lourquoi  Forl-de-Frcnce  est  le  pori 
princiiial  de  la  ^Iartiniq^le. 

Par  l'anéantissement  do  Saint-Pierre,  un  des  plus 
beaux  et  des  plus  intéressants  jardins  botaniques  dis- 
parait. Oh!  qu'il  était  iiiagiiini|iie  ce  jardin  avec  ses 
allées  tortueuses,  avec  ses  massifs  d'arbustes  ctd'arlires 
s'encliovèlrant  les  uns  dans  les  autres!  on  aimait  à  se 
promener  dans  cet  immense  parc  où  l'on  avait  le  plai- 
sir d'admirer  la  luxuriance  de  toutes  ces  belles  plantes 
tropicales.  Aujounlhui  tout  est  enseveli  sous  la  cendre, 
tout  est  détruit,  et.  avec  ces  mervoillos  de  la  nature. 
iO.OOO  victimes)  ont  trouvé  une  lin  tragique. 

Louis  Tbrassb. 


Vendons  nos  produits  à  l'étranger  O 

Nous  continuerons  aujouril'hui  notre  revue  coiiimer- 
clale  des  principalot  places  allemandes,  par  Urcslau  et 
.Manheiin. 

Breslau.  —  L'importation  des  raisins  de  table  s'élève 
a  Hreslau  à  environ  L'-'.  wagons  par  an.  Ils  proviennent 
presque  exclusivement  de  Hongrie  et  d'Italie.  La  qua- 
lité des  (nuls  do  l''ran<'e  est  connue  des  négociants,  qui 
ne  font  aucune  difllcultéà  proclamer  leur  supi'-rlorilé, 
mais  il  paraîtrait  que  la  clientèle  locale  les  trouve  trop 
chers. 

Nous  pensons  qu'il  y  a  surtout  ici  dos  habitudes  cjm- 

(Il  Lt  Jardifi,  \9"i,  |i.  1S8. 


merciales  difficiles  à  surmonter,  sans  doute,  mais  qui 
ne  sont  pas  invincibles. 

Les  raisins  ici  se  vendent  en  caissettes  de  5  kilos  au 
maximum  (colis  postal);  du  poids  lirut  pour  net,  c'est- 
à-dire  que  remballage  est  facturé  pour  son  poids  au  prix 
du  raisin. 

Les  paiements  se  font  généralement  au  comptant 
avec  '^  0/0  d'escompte. 

Les  principales  maisons  d'importations  de  fruits  frais 
sont  les  suivantes  : 

M.M.  lîiu<:  et  Cahi.  Schneider.  Si,-li\veidnil/.erslrasse;  W. 
SciiiciiT.  luiikernstriissc:  Soiiva,  Noue  Scliwodnit/.erstrasse  ; 
Paui.  Neic.f.balkii.  Ohiauerstrasse;  EituEn  cl  Kali.nke, 
Ohiaiiorstrasse;  IIiclsciikii,  Henchesirasso  l:i  ;  l'ori-K.  Kaiser 
Wilhoiiislrasse  ;  Sciiampel,  Scliulilirûck  70;  Scholz,  Lusin- 
gstrasse  1;  S  iioLz  et  Zedlf.r,  l''reibiirgorslrasso  16. 

Manheim  — Les  raisins  et  fruits  forcés  se  vendent 
peua  Manlieim.  dont  la  population  est  surtout  ouvrière. 
Cependant  il  en  arrive  quelque  peu  de  Belgique. 

La  vente  des  raisins  ordinaires  de  table  ne  commence 
guère  qu'en  octobre,  et  la  vente  n'est  jamais  très  con- 
sidérable. 

Les  fruits  sont  reçus  en  caisse  ou  en  panier.  Les 
paniers  seuls  sont  rendus,  on  profile  pour  le  retour 
d'un  wagon  spécial  qui  part  tous  les  jours  pour  Paris. 

Pour  les  paiements  à  la  fin  du  mois,  on  envoie  un 
relevé  des  livraisons  et  le  règlement  se  fait  à  30  jours 
do  cette  date. 

Par  ordre  d'importance,  les  principales  maisons  s'oc- 
cupant  de  la  vente  des  fruits  sont: 

.\IM.  Hki.mucii  TiiiiMOE  ;  UiM)Si:iii-n  ;  Gambikr  (!•"):  Joiian 
Petkh  ;  Hou  Hatoenwang  ;  Joii  IIorneck  ;  (!onrai>  r.Eirus- 
BERUER  ;  Aiii.    Uoss;   Heimiicii   Roihweiler;    Joh.  Hkcthe. 

L.   TuiTSCIII.KIl. 
■> — i  r»»ftj^^  fc-> 

Revue  des  Expositiops 

Exposition  d'horticulture  de  Lyon 

L'exposili^n  ipic  la  Snc-ieli'  d'iicirlirnlline  pr:ilicniodu  Klii'ino 
avait  organisée  en  mal  dernier  sur  le  cours  du  .\lidi  à  l.yon, 
élail  parliculièrenieiil  1res  réussie  cl  intéressaiilc  a  divers 
points  de  vue. 

Los  belles  collei'lions  de  plantes  do  plein  air,  de  plantes 
d'hivernage,  l'arboriciilluro  d'ornement  et  les  Mosiers  étaient 
disposés  dans  les  massifs  d'un  éli-gniit  jardin  syniélrirpic, 
tandis  ipie  les  galeries  lulérali'S  avaient  été  réservées  aux 
fleurs  coupées  et  la  lenle  du  fond  au.\  plantes  de  serre  et  aux 
arrangements  floraux. 

L'imporlani-edu  cetlo  exposition  ne  doit  pas  étonner,  Lyon 
étant  un  graïul  centre  liorliiole,  mais  on  en  iloit  pas  moins 
féliciter  la  rommissinn  spéi'iale  d'avoir  su  grouper  un  nombre 
aussi  grand  d  exposants  et  réunir  des  colleclions  aussi 
variées  à  une  époque  ou  l'on  n'a  pas  coulume  d'organiser 
d'expositions  priiilaniéres  dans  celle  région. 

C'est  à  .\IM.  Hiviiire  «pi'a  été  décerné  avec  juste  raison  le 
grrnd  prix  il  lionneur  pour  leurs  noudireuses  et  belles  collec- 
lions de  Piliiriiiinium  :(iiuilf,  /'.  pflldliim.  CoU-iis,  l'Ianles 
à  mosaïcutiure,  Climitliiis  />(ii)i;ii'<-ci.  C.aliéolaires  herbacées, 
rugueuses,  liybridos,  elc;  leur  imporlanlecollerlion  de  légu- 
mes a  rei.'ii  on  oiitro  le  prix  d'honneur  de  la  section. 

Les  autres  prix  d'honneur  et  médailles  d'or  ont  été  distri- 
bués ainsi  : 

Prix  de  l'exposiliun  cr  n-qnti:  .\IM.  Lille,  .\nloine  .\lorel. 
Prix  d'Iionneur  d'arboriculture  :  .M.  ('.lande  Jacipiier  ;  de  Hi - 
riculturo  :  .M.  Jean  Beurrier.  Section  des  Itoses:  M.  l'ernel- 
Kucher;  Knseignemenl  liorlicole;  M.Dcville;  d  arts  et  indus- 
tries horlicoles  :  MM.  tldol  et  Drovel. 

(irnndo  iiiedaille  d'or  et  (lip|l^rno  d'honneur  do  In  Société 
nationale  dlinrliciilluro  do  l''ronco  :  M.  Uernaix  (Ils.  à  Vil- 
Icurbaniio.  (irancloB  médaillos  d'or:  MM.  Ilarrel.  liuisson  et 
Uivière,  Purhamp,  <iamoii,C.  Drovel,  prorrcGuilIol,  .Malhian. 


LE  JAllDIN 


207 


MiVliiillosd'or:  M\I.  Tliotu  is.  l'iirriti.  Siiiioti,  Poisanl  fn'ii-'s, 
Otiii.  J.  l''orrol,  t:i)rol,  Hoziiin-Mouiharlat,  Cliarnii'l,  (irillrl, 
Martin  ot  Masson,  Hi'lpiiy,  Croiliior,  Sdiwart/  lils. 

I-('  vaste"  massif  d»  plaiilos  do  pli'iii  air  do  M.  Léonard 
l.illo  fiait  adiniralilo.  aillant  par  la  dispiisiliim  lrt>s  artisliiiiio 
di's  plantes  i|iii>  par  liMir  choix,  les  uiios  sélaiii.aril  et  sedéla- 
clianl  an-dessus  dus  autres.  A  noter  priniipalenuMit  Vlris 
/idllida  r<trifii(il<(,  oxcollonle  plante  cpn  nierilo  d'avoir  une 
place  dans  les  jardins,  ol  dont  nous  parlerons  plus  on  détail 
une  autre  lois. 

De  M.  Hozain  Moucliarlal  :  do  belles  collections  <lo  Pelnrijo- 
niiiiit  (/rantli/lonnii  c[>\i'  P.  :onalf\  parmi  ces  tiorniers  nous 
avons  romarquii  les  variùlés  suivantes  :  Fleur  ilc  lliisc. 
I.ibcrlt\  M"  Gati://  (novembre  l;«ii);  d'autres  belles  collec- 
tions do  P.  fjnintliflorum  étaient  oxposéi's  par  M.  Ductiainp 
et  par  M.  Joan  lii'urrier,  et  une  autre  collection  do  P.  :onale 
élait  disposée  a  la  façon  parisienne  par  M.  (lliairnot. 

l'arliiulièremenl  remanpialjles  étaient  les  beaux  pronpis 
d  arliusles  irornenient  et  do  Conifères,  contenant  chacun  do 
sn[ierbi-s  spécimens  et  dont  les  exposants  étaient  MM.  Simon, 
Barret  lils,  Poisard,'  J.-M.  Porrier,  Jacquier;  du  dernier 
exposant  une  jolie  collection  d'iirables  japonais,  de  Cléma- 
tites ot  de  plantes  vivaces,  alpestres  ol  alpines. 

Les  Uoses.  toutes  en  sujets  nains,  élaionl  présentées  par 
M.\I.  Jaccpiin,  Pierre  lluillot,  Schwartz,  Uernaix,  Croibier. 
P<>rnet-Ducher.  Dnbrenil.Dervieux.Heyiuond,  AndréGamond. 
Torry.  .Motion,  etc. 

Il  faudrait  ilos  pages  de  ce  journal  pour  mettre  on  relief 
les  plantes  et  les  collections  les  plus  remartjualiles.  Nous 
signalerons  donc,  pour  terminer,  la  collection  dOrihi<léos  ol 
de  plantes  de  serre  do  M.\I.  Hiossy  et  Combol  cl  Jean  Beur- 
rier; le  salon  délicatement  orné  do  motifs  floraux  i)ar 
M.  A.  Morel  et  la  jolie  collection  ddOillots  .Mignardises,  con- 
tenant quelques  types  ini'dds,  et  la  jolie  variété  Jiuse  de  mai 
de  .M.  Duchainp. 

Uu.int  il  1  industrie  ot  à  l'enseignement  horticole  nous  pou- 
vons dire  qu'ils  étaient  foit  bien  représentés. 

.\l.liKHT  .Maumkne. 

L'Hopticu(ture  à  l'Exposition  de  Lille 

CO.NCOUIIS   TEMPOll.MUi;    DU    li    JllN 

Au  milieu  d'un  jardin  aux  grandes  lignes  bien  conçues  on  a 
dressé  une  gramlc  lente  dans  laquelle  étaient  groupées  les 
plantes,  et  les  lleurs  coupées,  le  public  a  pu  y  admirer  les 
collections  de  Pivoines  herbacées  de  .\1.\I.  Millrl  ot  Paillel, 
les  très  jolis  Iris  de  .M.  Millet,  un  beau  groupe  d'Uiidramica 
Otaksa.  appartenant  à  M.  Paillât;  deux  très  jolis  groupes 
attiraient  rallenlion  des  visiteurs,  c'étaient  les  plantes 
annuelles  do  .M.M.  Vilmorin  ot  Férard,  ces  doii.x  maisons 
avaient  rivalise  d'entrain  et  de  goût  pour  produire  avec  leurs 
plantes  annuelles  si  remarquables  un  effet  merveilleux  qui  a 
été  très  remari|ué. 

On  voyait  aussi  de  jolis  Anthxtr'uim  Scherzerianiim  \ivv- 
sonlés  par  M.  Arthur  De  Smet. 

Dans  une  sorro,  un  exioUent  cullivaleurM.  Delesalle,  olïrait 
à  la  vuo  des  connaisseurs  de  très  jolis  /V^t7"(/o»ii(»H;i grandes 
fleurs,  dont  une  variété  M.  Liais  était  très  remarquable 
comme  beauté  et  comme  culture.  M.  Barlli  Hos  présentait 
Ylsmcne  calatJnna.  celte  très  jolie  Amaryllidée  aux  Heurs 
blanches  si  coquettes  et   si  pou   connue   malheureusement. 

Dans  une  autre  serre,  la  .Maison  Croux  et  lils  avait  une 
splendide  collection  de  170  variétés  de  Pivoines  herbucc'M'S 
et  fleurs  coupées  qui  ont  excité  l'admiration  des  nombreux 
visiteurs. 

M.  Fanyau  avait  disposé  sur  uno  des  tables  do  la  serre 
tout  un  lot  do  splendides  fkluntoijlossun  Ale.randrir  cullivi''S 
dans  le  terreau  do  feuilles,  puis  dos  Caltlci/a  Mossid-  ot 
C.  Mendeli,  toutes  ces  plantes,  parfaitement  cultivées,  ont 
beaucoup  intéressé  les  amateurs. 

M.M.Duval  et  lils.  avaient  exposé  sur  la  table  opposée  un 
groupe  composé  d'Orchidées  parmi  lesquelles  des  Odnnto- 
i/lossum  o-i.s/iioii,  Cattlei/a  Mossid',  C.  Mrnd.cli,  et  ''.  Ga.ihc- 
liauia,  Masdevalia  Veitrlii,  Plialir»oj)sis  urandi/lora,  Ejii- 
dendrinii  titellinura  majus,  etc.,  etc.  M.  .\Iulnard  exposait 
hors  concours  une  jolie  variété  du  Calcéolaire,  Triomphe  de 
Versailles. 

Quelques  beaux  massifs  sont  exposés  au  dehors  dans  la 


composition  desquels  entrent  des  Hosiers,  des  Cannas  ol 
d'autres  plantes,  mais  la  mauvaise  saison  que  nous  venons 
d'avoir  en  a  paralys.^la  vi'-gétalion;  il  faudra  altendre,  pour  les 
juger,  qu'ils  aient  pris  tout  leur  développement.  Cependant 
un  très  beau  lot  de  légumes  expnsi>  au  dehors  par  lu  maison 
Vilmorin  a  été  très  ailmiré  et  aussi  entouré  que  s'il  avait  été 
compose  do  plantes  a  Heurs;  en  réaliti';  l'oxposilioii  de  Lille 
ne  battera  son  plein,  comme  toutes  les  expositions,  (|ii'aux 
mois  de  juillel  et  suivants;  il  y  aura  encore  des  concours 
horticoles,  ils  seront  certainement  beaucoup  plus  riches  en 
plantes  do  tous  genres;  nos  collègues  feront  bien  d'étudior  la 
question  ;  il  y  a  là  un  centre,  très  riche,  de  nombreux  ama- 
teurs, ou  de  propriétaires  suceplibles  de  le  devenir;  ce  n'est 
qu'en  leur  montrant  do  belles  plantes  qu'on  développera 
chez  eux  le  goi'it  et  l'idée  d'en  voir  chez  eux  de  semblables. 
Nous  espérons  donc  au  prochain  concouis  (pii  aura  lieu  en 
juillet  constater  (pie  nos  collègues  auront  tenu  à  montrer 
aux  Lillois  qu'ils  sont  d'excellents  cultivulours  do  force  à 
lutter  avec  ceux  de  l'étranger  et  surtout  ceux  do  la  Belgique, 
qui  no  manqueront  pas  d'y  venir  en  assez  grand  nombre 
sans  doute. 

L.  Dlval. 


Soeiété  flationale  d'HoFticulture  de  f  ranee 

Séance  du  2a  juin  i'J02 
Comité  dk  FLonicuLTUiiu 

Un  loi  abondant  et  parfaitement  composé,  est  présenté  par 
la  maison  Vilmorin.  11  osl  formé  de  :  Godélias  Duc  de  Fifc 
nains,  variété  nouvelle;  Pétunias  à  fleurs  doubles  hybrides 
variés;  Pentstemon  Murrai/atrns  f/randi/lorns  en  variétés; 
Statice  Sun-orowi ;  Cliantlius  Dampieri  greffés  et  superbe- 
ment fleuris,  ot  d'une  nombreuse  série  do  plantes  dites 
alpines  que  .\I.  Mollet  soigne  et  cultive  avec  passion.  Nous 
y  avons  romaniué,  entre  autres  variétés  :  Phi/lei(ma  cotnosiim, 
Gala.r  apliijlla,  Rhododendron  liirsutum  et  H  Katuschaticiim  ; 
Sisyrincliium  striatiim;  Serapias  cordiiiera  et  lingua;  Cor- 
nus SKecica,  ravissante  miniature  en  pleine  tiuctilication; 
Tupa  salicifoUa;  Paronijrhia  erplialotes;  liellium  minuluin 
gracieuse  Composée  naine;  Eriycron  glaxiciim;  Calliprora 
lutea:  Dip/ii/lleia  ci/inosa,  Borbéridée  étrange  voisine  des 
Podophi/llmn;  Iris  Dflarai/i\  St'tliorlilœna  Maranlœ.  une  des 
l'"ougères  les  plus  rares  de  la  llorc  fran(.aisc;  Epilobinm 
luteum,  que  la  coloration  fauve  do  ses  (leurs  distinguo  bien 
parmi  ses  congénères;  Ilcliptennn  Humboldlii;  Hi/peric>itii 
l>oIi/pUiilli<iii;  Silène  monaclwrum  etc.,  etc., 

Remarqué  aussi  avec  plaisir  les  fleurs  de  Caluchorliis,  do 
M.  M.  Delarne.  de  Cliovreuse  :  pour  bien  des  membres  do  la 
.Société,  la  Tulipe  des  Mormons  était  une  inconnue.  Souhai- 
tons que  la  culture  do  ces  jolies  Liliacées  du  nord  de  l'Amé- 
rique se  propage  en  l'iance. 

A  signaler  encore  les  PéKrgoniumsde  semis  de  M.  Dufois 
et  le  petit  lot  de  .M.  Dugourd  :  des  infloroscentos  géantes  do 
Vlris  Guldenstœdiiana,  plante  pas  assez  connue  et  pourtant 
déjà  cultivée  au.x  jardins  do  Kew,  on  17SS;  le  Spirœa  Filipen- 
didinuii  fleurs  doubles;  un  Œillet  appelé  A'adi'a  iacour, issu 
issu  de  l'Œillet  Xapoléon. 

Comité  des  Orchidées 

De  M.  L.  Duval,  un  très  beau  Catllei/ir  Mossiœ^  à  fleurs 
blanches  et  un  loi  absolument  remarquable  do  Mas(/evnUia 
{M.  Ilarrijana,  Leopoldi,  iiinea,  I.indeni,  etc.),  ces  élégantes 
et  bizarres  Orchidées  qui  mériloraient  de  fixer  davantage 
l'attention  et  d'exciter  l'engouement  des  amateurs. 

Comité  D'ARUunicuLTunE  fruitière 
Un  beau  lot  do  10  variétés  de  Cerises,  à  M.  Nomblol,  de 
liourg-la-Reino;  do  non  moins  belles  Pèches  et  des  Brugnons 
irréprochables,  à  .M.  Parent,  do  Bueil. 

(;k)MITÉ  DE  CULTURE    MARAIUIIÈRE 

Deux  très  beaux  pieds  d'un  Fraisier  provenant  du  croise- 
ment des  variétés  D'  Morère  et  Général  CItaii:;/,  présenté 
par  M.  Mcslé,  do  l'oissy.  Ses  fruits,  d'un  fort  volume,  bien 


LE   JAFIDIN 


colorés,  onl  été  jugés  excellents.  C'est  une  obtention  d'une 
haute   valeur. 

L'no  lielle  collection  île  Choux,  prêsonléo  par  M.  Lambert, 
jardinier  do  Ihospico  do  Bici''tre. 

1'.  HAnioT. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  fleurs  dn  Midi  (!)  Tel  est  le  litro  du  livre  que  M.  1'.  lirangor 
vient  do  publier  et  i|iril  était  qualilié  pour  écrire  puisque  sa 
situation  de  botaniste  de  la  marine,  à  Toulon,  le  pUno  presque 
dans  le  milieu  oii  ces  fleurs  sont  produites. 

L'n  livre  spécial  et  pratique  sur  les  cultures  florales  indus- 
trielles du  littoral  méditerranéen  inan(|uail  dans  la  bililio- 
tliéque  de  l'amateur,  du  jardinier  et  du  producteur.  On  doit 
savoir  pré  à  M.  lîrnngor  de  l'avciir  écrit. 

La  première  partie  de  cet  ouvrano  est  réservée  aux  fîéné- 
raliti's  :  climatoloi,'ie  méridionale,  abris,  utilisation  des  abris, 
bâches  et  serres,  étaldissi'nient  des  cultures,  cueillettes, 
cmballai;e,  expéditions,  etc.  Nous  eussions  aimé  voir  cette 
partie  plus  développée  et  plus  fouillée;  un  chiipitre  sur  la 
projiression  des  cultures  florales  pour  la  fleur  coupée,  leur 
importjince  commerciale  acluelK'  îles  apori.us  sur  les  amélio- 
ratiims  ii  étudier,  notamment,  eut  été  très  instructif  pour  les 
personnes  non  initiées  à  ces  cultures  et  aurait  su^rpTé  do 
nondireuses  réflexions  aux  producteurs.  Des  vues  photofjra- 
phi(|ues  d'établissements  et  île  rullures  florales,  reproiluites 
en  photogravure  auraient  aussi  contribué  probablement  à 
l'intelligence  de  ces  ilonnées. 

Mais  nous  espérons  que  ce  n'est  que  chose  remise  car  ce 
livre  mérite  aussi  plusieurs  éditions  et  il  sera  toujours  loi- 
sible à  l'auteur  <|ui.  nous  l'espérons,  ne  nous  tiendra  pas 
riguc>ur  d'avoir  exprimé  notre  avis,  de  compléter  en  ce  sens 
Son  excellent  travail. 

La  deuxième  partie  est  imo  revue,  par  ordre  iilphabétique. 
d>'S  plantes  à  cultivr  pour  la  production  hivernale  dos  fli-urs; 
les  meilleures  variétés  sont  examinées  aussi  pour  la  culture 
et  la  cueillelle.  La  troisième  partie  est  consacré  aux  arbres, 
arbustes  et  arbrissi-aux  à  floraison  hivernale,  la  quatrième 
aux  feuillages  et  verdures. 

«  • 

Nous  signalons  aux  amateurs  de  .Mosaïculture  la  récente 
apparitiiin  du  livre  :  Les  corbeilles,  parterres  ou  traité  de 
Mosaïculture,  par  .\l.  Soghors  (l'i. 

Le  cillé  du  livre  le  plus  intéressant  est.  ii  notre  avis,  la  revuo 
des  plantes  qui  peuvent  élre  utilisées  pour  la  mosaïculture, 
qui  sont  examinées  en  ditail.  Si  l'auteur  avait  cru  devoir 
compli'ter  ces  indications  culturales  par  des  listes  de  plantes, 
classées  par  grandeurs  et  couleurs,  et  si  les  notions  générales 
sur  l'étude  et  l'exécution  dos  corbeilles  en  niosaïculluro 
eussent  été  plus  développées,  ce  li\  re  serait  certainement  un 
des  plus  complets  sur  ro  sujet. 

A  piirl  ces  remarques,  nous  pouvons  diro  qu'il  mérite 
d'élre  lu  cl  rousulté  souvent,  cl  qu'on  retirera  deces  ler-lures 

le  plus  grand  profit. 

« 

II  man'|uait  dans  la  bibliothèque  agricole  et  horticoh'  un 

III  In  viilume  In-lS  cnrlonné-loile  de  371  pages  avec  100  ligure;!, 
pri»  4  Iranc»,  franco  1  fr.  so. 

('.'1  In  vol.  in-H  d4  120  pogrji,  tlliiittré  de  phiH  do  °J0O  ligures,  prix 
franro  'i  Ir.  00. 


travail  d'ensemblo  sur  les  plantes  nuisibles  et  leur  destruc 
lion,  tel  que  celui  .\L\!.  Menault  id  H.  Rousseau  viennent  de 
publier  (1).  Nous  sommes  persuadé  «pie  ce  livre  sera  souvent 
consulté  et  rendra  des  services.  LesSil  planches  en  couleurs, 
placées  en  regard  du  texte  et  reproduites  li<lèlement  d'après 
nature,  aideront  puissamment  à  la  déteiinination  des  plantes. 

Uené  Haymond. 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 


La  venlo  des  fleurs  laisse  énormément  à  désirer;  les  cours, 
quoique  très  bas  n'ont  aucune  influence  sur  l'écouleniont  do 
la  mareliandise.  dont  de  grandes  quantités  restent  invendues. 
Nniis  avons  relevé,  le  1"  juillet  les  cours  suivants  : 
Roses 'extra  1"  choix  valent:  Afiinr/m/  .Yii-/.  do  2  fr.  à  3  fr. 
Paul  Si-i/ro»  do  3  à  .5  fr.  ;  Captain  Christij,  de  1  fr.  à  2  fr.  ;  La 
France,  1  fr.  .'Vl;  Vlrich  Brumicr,  do  U  fr.  î.'i  ù  0  fr.  50; 
Prt'sident  Carnol.  de  2  fr.  50;  Si/iliclos,  de  1  fr.  à  1  fr.  25; 
Caroline  Testant  2  fr.  ;  Général  Jacqueminot  de  0  fr.  75  à 
1  fr.  25;  Soutenir  de  la  Matmaison  de  o  fr.  ITt  à  1  fr.  la 
douzaine,  i.i's  Œillets  de  choix  valent  de  o  [r.  75  à  1  fr.  ; 
Colosse,  de  1  fr.  75  îi  2  [r.  la  douzaine.  1,  Oranger  vaut  au  ilélail 
1  fr.  .50  le  cent  de  boutons.  La  Giroflée  (juar^nlaine,  do 
0  fr.  .50  à  0  fr.  75  la  botte.  Les  Llllum  /l'rrisii  valent  V  fr.  à 

7  fr. ;  rubriim.  5  fr.  la  douzaine.  Le  Lllas  sur  iourtes  tiges 
de  2  à  .'1  fr.  la  botte,  on  gerbe.  0  fr.;  Le.-  Pivoines,  do  .'Jfr.  à 

8  fr.  la  liotte  de  5  douzaines.  Les  Glaïeuls  falnll,-.  deO  fr.  05 
à  0  fr.  10  la  douzaine;  (7(iii</iiifii.'i/\  1  fi  .  Les  IpI»  valent  sui- 
vant la  variété  de  0  fr.  20  à  1  fr.  la  douzaine.  Les  Campa- 
nules valent  de  o  fr.  .10  ii  0  fr.  iO  la  butte.  Les  Pieds  d'Alouettes, 
de  0  fr.  'M  à  0  fr.  .5(». 

Les  envois  del'échos  du  Var  et  de  Perpignan  sont  impor- 
tants. Les  Abricots  du  .Midi,  dont  la  récolle  est  faible,  arri- 
vent par  petites  quantités.  Les  lïroseilles  à grapi)es commen- 
cent à  paraître.  Les  Cerises  de  Paris  sont  peu  abondantes, 
les  cours  sont  en  conséquence  assez  soutenus. 

Les    prix    pratiqués  le  1"  juillet  sont  los  suivants  : 

Raisins  de  serre  noirs,  de  1  à  i  (r.  le  kilo,  blancs,  de  2  à 
7  fr.  le  kilii.  Fraises  de  Paris,  de  o  fr.  W  ii  0  fr.  50  le  kilo  ; 
en  provenance  d'ilyères.  de  0  fr.  .50à  I  fr.  la  corbeille;  Pèche* 
de  serre  de  o  fr.  50  à  :)  fr.  pièce.  Melons,  de  u  fr.  5<i  à  4  pièce. 
Cerises  ilu  Miili.  de  ■.'  fr.  à  4  fr.  la  cnrbeille,  ol  de  0  fr.  "lO  k 
U  fr.  '.m  lo  kilo.  Groseilles  A  grappes,  de  n  fr.  :t5  ù  0  fr.  45 
le  kilo. 

Les  Haricots  verts  se  vendent  bien  et  à  des  cours  élevés. 
Los  Pois  verts  arrivent  par  grandes  quantités;  les  prix  sont 
en  baisse.  I.,03  .\sperges  s'écoulent  à  des  prix  modérés.  Los 
.Vrlicliuuts  sont  de  vente  facile.  La  Pomme  do  terro  étant 
abondante,  les  prix  faiblissent. 

Artichauts.  île  pi  à  20  fr.  le  cent.  Asperges  de  2  à  5  fr.  la 
boll.'.  Carottes  nouvelles,  do  32  à  'i<i  (r.  les  li»i  boites. 
Choux-fleurs,  do  10  à  :I5  Ir.  Oseille,  de  i  a  lu  Ir.  les  Phi  Kilos. 
Salades  <li\erses,  de  i  ii  Is  Ir.  le  cent.  Pommes  de  terre 
nuuiiiliw  (le  |ii  a  li'i  fr.  les  11»  kilos.  Haricots  verts,  de  .~iO  a 
120  fr.  Pois  verts,  do  10  à  22  fr.  les  Khj  kil.i.s. 

V.  D. 

il)  I.m  planitt  nuinihlts  tn  agrirulluri  il  m  horlirullurr,  1  vol,  in-8 
cartonné,  de  3:i<'<  |>agps,  illustré  de  80  planchas  on  couleur  hors  Icxlc 
prix  1"  (rnncît,  franco  en  gare  lu  fr.  (>i. 


I_A    TEIVIFaERA-rLJRE 

I.cs  uni iciilidiis  ci-dessous  siuit  rcicices  à  I'<iris,  <iii  tlicrintiinetrc  cailii/ratle. 


Juin 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

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29 

30 

31 

a  II.  Il  ih.iluiDilia. 

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14" 

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24" 

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4  h.  soir 

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17" 

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N"  370 


LH   JAHDIN 


20  Juillet  1902 


CHRONIQUE 


1,1!  fruit  —  passablomonl  insipide  —  du  Néllior  du 
Japiin,  est  on  passo,  d'après  M.  lo  D'' Tralnit,  do  rece- 
voir une  application.  On  |iouriait  utiliser  les  fruits  les 
plus  petits,  provenant  d'arbres  de  soniis  et  qui  ne  con- 
tiennent guère  que  des  pépins,  en  en  retirant  i)ar  fcr- 
nioiitalion  une  liqueur  assez  analogue  au  kirscli.  Le 
kirsch  de  Xélles  du  Japon  lultera-t-il  avec  celui  de 
Cerises'/  Il  est  permis  d'en  douter.  En  tous  <'as,  il  y  a  l;i 
une  intéressante  tentative  digne  d'être  encouragée  cha- 
leureusement. Cette  liqueur  alcoolique  plusieurs  pro- 
cédés permettent  do  l'obtenir.  Lo  meilleur  consiste  a 
broyer  les  Nédos,  à  enlever  environ  les  doux  tiers  des 
pépins  et  à  laisser  fermenter  pendant  quelques  jours 
dans  un  tonneau  incomi)lètemci)t  rcmi>li,  recouvert 
d'une  toile,  k  La  distillation,  n'hcsito  pas  /i  écrire  le 
D'  Trabul,  donne  un  kirsch  parfait  qui  peut  rivaliser 
avec  les  meilleures  marques  obtenues  avec  les  .Merises.  » 
Si  rt)n  veut  augmenter  lo  rendement,  on  peut  ajouter  du 
sucro  que  la  fermentation  transforme  en  alcool.  Et  mémo 
si  l'on  n'avait  pas  assez  de  fruits  à  sa  disposition,  il  n'y 
aurait  pas  d'inconvc'uient  à  les  additionner,  après  la 
fermentation,  d'une  petite  quantité  d'alcool  de  bonne 
qualité  :  au  bout  de  quelques  jours  de  macération,  ou 
distille  lo  tout.  En  ajoutant  du  sirop  à  ce  kirsch  do 
Bibassos  on  obtient  une  crème  très  agréableau goût. 

Bonne  chance  nous  souhaitons  au  nouveau  kirsch  et 
puisse-l-il  devenir  l'objet  d'une  importante  industrie 
pour  notre  colonie  d'Afrique! 


Les  champignonnières  crées  et  cultivées  par  des 
fourmis,  dans  l'Amérique  du  Sud,  ont  fait  l'objet  de 
recherches  aussi  ingénieuses  que  remarquables  de  la 
part  d'un  savant  allemand,  le  docteur  Moeller,  qui  a 
passé  plusieurs  années  au  Brésil.  Les  «  Jardins  do 
champignons  »  —  c'est  le  nom  qu'il  donne  à  ces  cul- 
tures —  sont  obtenus  de  la  manière  suivante.  Certaines 
espèces  do  fourmis  dc'coupent  des  feuilles  et,  après  les 
avoir  transportées  dans  leurs  nids,  elles  les  pétrissent 
et  en  font  des  boulettes.  L'opération  no  demande  guère 
plus  de  vingt  minutes.  Le  champignon  se  développe 
rapidement  au  sein  do  ces  boulettes,  quelquefois  même 
en  moins  do  vingt-quatre  liourcs.  Voilà  donc  la  matière 
première  nécessaire  à  la  culture  obtenue;  mais  d'oii 
est  venu  l'ensemencement'.'  Les  spores  existaient-elles 
à  la  surface  des  feuilles  employées,  naturellement,  tout 
comme  certaines  levures  sur  les  raisins  et  les  fruits'? 
ou  bien  le  hirâdij;  a-t-il  été  fait  par  les  fourmis  cham- 
pignonnistes au  moment  où  elles  pétrissentles  feuilles? 
Les  deux  hypothèses  sont  parfaitement  admissibles,  la 
seconde  surtout.  Dans  ce  cas,  les  fourmis  agissent  abso- 
lument comme  nos  cultivateurs  de  champignons  des 
environs  de  Paris. 

Si  l'on  examine  un  nid  de  fourmis,  on  y  trouve  une 
masse  spongieuse,  verdàtre  d'abord,  puis  l)rune,  qui  est 
constituée  par  dos  filaments  stériles  de  cham[)ignons  : 
c'est  là  un  véritable  blanc.  Cette  substance  qui  est  tou- 
jours nettement  séparée  des  parois,  existe  dans  tous  les 
nids  et  parait  être  de  la  plus  grande  utilité  pour  les 
insectes;  si  l'on  détruit  une  fourmilière,  on  voit  ses 
habitants  s'empresser  de  mettre  en  sûreté  cotte  masse 
fongique.  Un  fait  des  plus  remarquables  est  le  suivant  : 
tant  que  les  nids  sont  habités,  lo  champignon  reste 
stôrilo;dèsqu'on  enlève  les  fourmis,  il  donne  naissance 
à   des  appareils  fructifères   variés.   Chaque    genre   de 


fourmis  chanipignonnisl(<s  produit  et  cultive  un  cham- 
pignon dilTéronl.  L'Amériiiue  du  Sud  n'a  pas  seule  le 
monopole  des  jardins  de  fourmis;  nous  avons  vu  des 
masses  de  blanc  de  champignon  i-ecueillies  au  Soudan 
dans  des  fourmilières  géantes;  mais  nous  n'avons  pu 
trouver  aucun  s|)écimen  fructifie''. 

m 
m   • 

Ce  n'est  pas  d'hier  qu'on  discute  pour  .savoir  de  quel 
côté  les  mousses  se  fixent  sur  l'écorco  des  arbres  et, 
suivant  les  régions  où  les  observations  ont  été  faites, 
les  résultats  varient.  M.  Henri  Kraerner,  do  Ponsylvanic, 
et  -NL  A.  Mansion,  dans  lo  llainaul,  ont  chacun  de  leur 
côté,  cherché  à  imciscr  les  exigences  des  mousses  par 
rapport  au  climat  et  au  su|(port. 

L'exposition  à  l'est,  la  plus  recherchée  aux  Etats-Unis, 
est  tout  à  fait  exceptionnelle  en  lielgique  :  on  peut  dire 
sans  exagération  qu'elle  est  désertée.  M.  Mansion  a 
trouvé  une  seule  fois  deux  espèces.  La  cause  en  est 
dans  la  sécheresse  et  l'âpreté  dos  vents  qui  soufflent  de 
cette  direction.  L'exposition  au  nord,  peu  recherchée 
en  Amérique,  est  au  contraire  très  favorable  en  Bel- 
gique. La  face  nord  dos  arbres  est  habituellement 
tapissée  régulièrement,  depuis  la  base  jusqu'à  plus  do 
doux  mètres,  de  plaques  conii)actos  et  serrées,  veloutées 
et  d'un  vert  gai,  formées  d'un  très  petit  nombre 
d'espèces.  On  comprend  parfaitement  qu'il  en  soit  ainsi, 
étant  donné  l'état  constant  do  fraîcheur  qui  règne  sur 
la  face  opposée  au  midi  et  maintient  les  plantes  dans 
une  situation  convenable  à  leur  (irompt  et  rapide  déve- 
loppement. 

L'exposition  à  l'ouest,  peu  favorable  en  Amérique, 
l'est  davantage  dans  le  llainaut  :  les  mousses  s'y  pré- 
sentent on  petits  coussinets  vert  terne,  noirâtres, 
liomliés  et  isolés.  Les  vents  de  l'ouest  sont  dominants 
en  Belgique  et  soufflent  avec  violence  :  il  faut  donc, 
pour  y  résister,  des  espèces  robustes,  capables  de  sup- 
porter des  alternatives  répétées  de  sécheresse  et  d'humi- 
dité. Quant  à  l'exposition  sud,  elle  n'est  recherchée 
nulle  part.  Quelques  espèces  très  résistantes  do  l'ouest 
peuvent  s'y  rencontrer.  Encore  y  forment-elles  de 
maigres  coussinets  rares  et  stériles,  souvent  en  com- 
plet état  do  dessiccation. 

On  peut  conclure  de  ces  observations  que  le  maximum 
de  croissance  dos  mousses  sur  le  tronc  des  arbres  est 
au  nord  en  Belgique  et  le  minimum  à  l'est.  Au  nord 
poussent  surtout  des  mousses  pleurocarpos  (à  fructifi- 
cation latérale);  à  l'ouest,  ce  sont  surtout  des  acro- 
carpes  (fructification  terminale).  On  peut  donc,  d'après 
ces  données  qui  paraissent  assez  précises,  s'orienter  en 
Belgique.  Quelques  mousses,  telles  que  Vlli/pntnii 
cil pressi forme,  sont  indilTérentos  et  se  plaisent  à  toutes 
les  expositions,  mais  lo  nombre  en  est  limité.  Il  est  do 
la  plus  haute  importance,  dans  ce  genre  de  recherches, 
do  noter  exactement  l'exposition  des  crêtes  ou  des 
saillies  ligneuses  qui  existent  sur  les  arbres  à  écorce 
irrégulière,  (les  vieux  Ormes  par  exemple);  sinon  on 
s'exposeraità  des  erreurs  dedéterminationdans  l'orien- 
tation. 

»  • 
Lu  dans  une  lettre  du  poète  Malherbe  à  M.  de  Bouillon- 
Malherbe,  son  cousin  :  »  Je  dis  un  jour  à  la  Reine, 
mère  du  Roi,  un  mot  qui  la  fit  rire  :  qu'il  n'y  avait  que 
doux  belles  choses  au  monde,  les  femmes  et  les  roses; 
et  deux  bons  morceaux,  les  femmes  et  les  melons.  » 

P.  H.\nioT. 

Le  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  artieles  qu'à 
lu  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin 


210 


LE  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Conseil  supérieur  de  l'agriculture.  —  Par  décret 
du  IlOjuiii,  rendu  sur  lo  rapport  tlu  ministre  de  l'Apri- 
culture,  uni  (-té  nomnii-s  membres  du  (kmspil  supérieur 
do  l'a},'ricullure  en  remplacement  de  MM.  Jacques, 
ancien  sénateur;  Million,  ancien  député;  Nouctlc- 
DolorniP,  memliro  de  la  Société  nationale  d'Agrieulluro 
do  Krance,  et  \Vel;er,  membre  de  l'Académie  do  méile- 
cine.  décédés  : 

.\I.\I.  l''a>:i>t,  sénateur;  Plissonnior.  député;  Kgrol  prési- 
ilonl  du  Syndicat  des  constructeurs  de  niucliines  npricoles; 
l,e  Pointe  (Jules),  ajïriculleur.  secrétaire  du  Symlicnl  des 
fabricants  do  sucre. 

Distinctions  à  l'horticulture.  —  Lkc.ion  d'munm.i  h.  — 
l*ar  décret  en  date  du  11'  juillet  est  nommé  chevalier  de 
la  I,é;,'ion  d'honneur  : 

M.  Gérard  (llené-C.onslanl-Josepli),  directeur  du  jardin 
botanique  de  Lyon  (Itliône),  professeur  ;i  la  Facullé  des 
sciences  de  Lyon.  Président  de  la  socit''té  d'iiorliculturc 
pratique  cbi  Hliùne.  Vice-président  de  la  société  pomo- 
lojiique  de  France.  Auteur  de  nombreux  articles  scien- 
tifiques et  agricoles;  y>  ans  de  services. 

Mkiutk  acjhkolk.  —  Par  décret  en  même  date  sont 
promus  dans  l'ordre  du  Mérite  agricole  : 

r.i«(iiiiiiin/fiii-.v:  .\IM.  Jeanninol  (Cliristophe-lidouard),  pépi- 
niériste il  Langres  (ilaiilc-.\larnC|. 

O/'/iriiTs:  .MM.  Iteiirrii-r  (Jean-Claude-Mario),  horticulteur  à 
Lyon  (Ulii^nej  ;  Cliaruieux  (François),  lils.  liorliciMIeur-vili- 
cultcur  à  riioruery  iSoine-ot-Marno);  Cliovalier  (Charles). 
secrétaire  général  de  la  société  d'horticulture  de  Seinc-ol- 
Oisc;  ("lautier  (FdoHar<li.  jardinier  en  chef  du  palais  de  I''on- 
tainebleau  Seineel  Alarnei  ;  l^esage  (Léon),  docteur  c>n  droit, 
avocat-conseil  ilu  niinislerode  l'agriculture  ;  ManI  in  ((ieorgcs- 
Antoine),  publicisle  et  botaniste  à  Paris  ;  .M;iuderaain  iGer- 
inain-l''rançois-Nicolas),  cultivateur  à  La  Leihiviéro.  com- 
mune lie  Higiiy  iKuro-ot-Loirei;  Hi voire  (.\ntoine-lsaac), 
horticulteur  grainier  à  Lyon  (HhiNne). 

rhcKilier:  Auguin  iPiorre-.Marie),  horticulteur  à  Hennés 
(Ille-et-Vilaine);  iJelagny  (Léon-Arniandi,  jardinier  à. Maisons- 
I.affltte  iSoino  ol-niseï  ;  Itarret  l.Vntoinei,  liorliculteur  paysa- 
giste à  Lcully  (llhc\no)  ;  Biiudricr-Doineau  ijoseplp,  pépinié- 
riste ci  Angers  (.\!aino-ot-l..oiro)  ;  Hernagun  (Piorre-Clauile- 
Désiré),  arcliileclo  paysagiste  à  Villenionible  (Seine)  :  HIanc 
(Paulon)  horticulteur  à  Sisleron  (Ba.sses-Alpcsi  ;  lUi/.y  .Jean- 
Baptislci,  janlinier  horticulteur  à  (^tiarlevillo  (Ardennos)  : 
(".aray  (ICiuilo-Jean-Pierrei,  horticulteur-viticulteur  au  l'as-de- 
la-Paille  (Pyrénécs-Hrientnlos)  ;  Ch.'dain  (I.ouisi.  horticnltrMir 
amateur,  li  Voiron  (Isérej  ;  Oonibet  ijnseph),  liorticulteur  à 
Lyon  (HhAne-;  Coutinol  d.ouisi,  liorticulteur  à  Uoctiefcit- 
8ur-.Mer  ((Uiarente-Inférieuroi  ;  Dolailre  (Victor-i  Hivii'r),  entri'- 
preneur  architecte  «le  jardins  à  Clielles  i.Seincet-.Miirne)  ; 
Denery  Ijean-Joseph).  chef  jardinier  à  Cannes  lAlpes-Mari- 
tiiucs);  Dorviou.v  (l'^ranciscpie).  horticult<-ur  à  f.yon  tHInnie); 
Doyen  (Joseph-.Antoino),  jardinier-pépiniériste  à  llcco\-sur- 
Ource  iCiHc-d'Or);  Dudoit  ( Amand-Arsi-ne).  pidiliciste,  h 
Anûen»  (Somme)  ;  Duru  (Ilector-l.onis-.Mogloire).  arboricul- 
teur à  .Monluiagny  (Seino-et-Oisoi  ;  Keuillat  iLnuis-lvlinond), 
chef  de  culture  a  Cannes  lAlpes-MaritiniCM  ;  l'"ornairon 
(Klionno),  hiirli<-ulteur-viliculleur  a  l-'lorensac  iltérault:  l'ou- 
(|uel  (l'ierro-l'Mmond),  propriétaire  viticulteur  a  l.nupiac 
(Giromlo);  l'°oui|UCt  (Ltienne-CustJivei.  fermier  à  .Moidiuirail 
(Msrnei;  liirard  (Jeani,  horticulteur  6  Antibes  (Alpes-Mari- 
times); ifirant  iLoiiisi,  architecte  paysagiste  à  Nici'i.Mpes- 
Marilimo!ii  ;  Ijirnrdin-I'leury,  horticulteur,  adjoint  nu  maire 
d'Argenteuil  (Soine-el-<  liseï  ;  (irimui  (Henri),  jardinier  en  i-lief 
de  la  ville  de  Dijon  (d'ite-d'or)  ;  Cuillnl  iKmile-Jean-llapliste), 
agriculteur  aux  l'aimes,  près  Souhsc  (  Tunisie i  ;  (iuilel  i  Henri), 
leirticulteur,  jardinier  delà  ville  à  l'oissy  iSeinc-cti  lise)  ; 
Janlin  i Viclor-HippolytP).  hnrliculteur  a  Vr'rnenil  il-luro; 
Jeanneau  ijulien-(^liarle»i  IiIk,  pépiniérislu  au  .Mans  iSnrlhe); 
JoaiiM   •      I'    rrei,    liorticulteur   pépiniériste  a   .SainlCyr-au- 


Mont-d'Hr  (Hhi'tne):  Le  fîoîc  (Kugène-Léon-Pauli,  lieutenant 
de  vaisseau  à  I.orient;  l.oTellier  (Albert-.Viigustin).  chargé 
du  cours  d'histoire  naturelle  au  lycée  de  Caen;  I.évy  (Albert), 
président  de  la  chambre  des  courtiers  assermentés  deNancv 
i.Meurthe-et-.Mnselle)  ;  l.eymarie  (.Mphonseï,  agriculteur, 
pharmacien  au  Buisson  (Dordognei  ;  .Martin  (l.oiiis-Paul-Mau- 
ricei,  sylviculteur,  horticulteur  et  |iubliciste  à  Toul  (.Meurthe- 
el-.\loselli>i;  .Masclau(Jose|>li-Honrii,horticulteur-pépinieri>te  : 
Mascré  (Césariem,  jardinier  llourisle  à  -Vugy  (Oiseï:  Nobicl 
(Jean-Jules),  prnpriétaire-agriculleur.  greftier  de  paix  àSainl- 
Amant-de-Hoixo  (Charente);  Noguier  (François),  maire 
do  Tourettes-I.evens  (.\lpes-.Maritiuies)  ;  Pantiot  (Fdouard- 
Siinoni,  pépiniériste  à  Hrochon,  canton  do  <ievrey-Chain- 
bertin  (Ci'*te-d'<  Ir);  Papinet,  jardinier,  chef  de  culture  chez 
M.  lo  comte  Potocki,  à  Hambouilli't  (Seine-et-t,»ise):  De  Pcl- 
lerin  de  l.atnuclie  (Gastoni.  propriétaire,  maire  de  l'ICtang  In- 
Ville  (Seine-et-Oise);  Pellieu.x  (I.ouis-Paul-.\ugustei,  jardinier 
au  chàte.'iii  do  .Monceau  ii  l.iverdy  (Seine-et-.Marnc)  ;  lledon 
f(iermain),  jardinier-horticulteur  a  .Montmorency  (Seine-et- 
Oisci  ;  Houx  (ICmilei,  propriétaire-agriiulteur  à  Parlanges, 
commune  de  Chabeuil  (Drùnie)  ;  Salles  (.Michel),  jardinier  à 
Corneilla-del-Vorcol  (Pyrénées-^  irienlales)  ;  .'^aiigoire  père 
(.\ntiiinei,  cultivateur  jardinier  a  Oullins  (Ilhùnei;  Santolli 
(Toussaint), propriétaire  à  l.avatoggio (Corse)  ;  Sanlct  (Pierre), 
cultivateur  à  la  Chapcllc-Pouilloux  (Dcu.x-Sèvrosi  ;  Silveslre 
(François!,  horticulteur  et  agriculteur  à  Chamaraiule  (Seim^et- 
Oiseï;  Vaccon  (A.i,  jardinier  à  l'ICglanlino,  par  les  Olives- 
-Marseille  (Houches-du-Hhc'mei  :  Wallyn,  maire  à  Hrayduncs 
(Nord):  reboisement  de  dunes. 
Ont  encore  été  nommés  dans  l'ordre  du  .Nférite  Agricole: 
Au  (jrade  d'officier,  M.  Habouin  horticulteur  à  Laval. 
Au  grade  de  rheealicr,  .M.  .Mauger.  ancien  maraîcher. 

Ecole  Nationale  d'Horticulture  de  'Versailles.  — 

Par  ar(eté  niiiiislérii'l,  M.  .Mded  l'élit  a  été  luminié 
jardinier  principal  a  l'Fxole  Nationale,  en  remplacement 
de  M.  Itouland  décéilé. 

L'Horticulture  aux  concours  régionaux.  —  .\u 
concours  régional  de  Heauvais,  la  prime  d'Iionncur  do 
l'horticulture  (un  objet  d'art  de  300  francs  et  une  primo 
de  .500  francs)  a  élé  d(''cernée  à  M.  Placide  Leconte,  à 
Kornel;  des  médailles  de  bronze  et  .")00  francs  de  prime 
ont  été  di'ceriies  à  M.  Gustave  Ooqnolle,  de  Saiiil-Just- 
des-Marais  et  à  M.  Léon  Picar<l,  ilo  Saint-Jut.t  des- 
Marais. 

Au  même  concours,  la  prime  d'honneur  de  l'arbori- 
cullure,  (un  objet  d'art  de  ;UK)  francs  et  une  prime  de 
iOO  francs)  a  été  décernée  à  M.  Prenville  de  Saint-Just- 
en-Chaunier.  Une  médaille  de  bronze  et  600  francs  à 
M.  l''rain'oisClercq,  horticulteur  il  Coinpiègne;  une  primo 
de  iW  francs  et  une  médaille  de  bronze  à  M.  llaonl 
Ruelle,  de  Carlepoid;  une  médaille  de  bronze  à  M.  Gas- 
ton Itavid  d'I'Itouy.  Une  médaille  d'or  a  été  accordée  à 
M.  Labitte,  do  l'.lermunl,  pour  l'installation  de  sa  ferme 
fruitière. 

Une  méd.iillo  d'argent  et  une  médaille  de  bronze  onl 
élé  attribuées  ii  M.M.  Van  den  Gutteii  et  Uéreniy,  jardi- 
niers chez  M.  Labitte. 

Au  concours,  ainsi  que  nous  l'avons  annoncé,  élail 
annexée  une  exposition  d'horlicullure.  Dans  la  liste  doc 
récomjienses  nous  relevons  : 

(IntiKts  prix  d'honneur  :  M.M.  Gayeux  et  Lo  Clerc, 
Nomblol  et  lîruneau,  do  Vilmorin. 

Mrilnil/eil'orcl  niji/icldr  médaille  d'or:  MM.  Denaiflr, 
do  Carignan,  de  Vilmorin  el  C". 

Au  concours  de  Laval,  aucun  concurrent  ne  s'était 
présonlé  pour  la  prime  il'honneur  de  l'iiortlcnlture. 

La  prime  d'honneur  de  l'arboriculture  un  objet  d'art 
do  .'KHI  francs  el  une  prime  de  100  francs  a  été  décernée 
à  .M.  Félix  Kabouin  a  Laval;  médaille  de  briuize  el 
,'}Otl  fr.Tiics  a  .M.  Louis  Lnvasseur  à  Mayenne;  médaille 
de  bronze  a  .M.  Joseph  (iuicb;ird,  aux  Urosses  do  Salut- 


LE    JARDIN 


211 


liorllicviii.  Une  iiotild  oxposilioii   loiale    cl.iil  jointe    au 
concours. 

Des  iiiédiiilles  ont  été  décernées  pour  li's  produits 
l'xposés  :  iiiédaillos  d'or  M.  llonii  Doiiaiffo,  MM.  ilo  Vil- 
iTiorin  ot  C."",  Lelm'loii.  Morvaii  dit  Larosp,  Ualiouin  el 
l,i)>;i'aisII()udayGr. 

La  distribution  des  récompenses  de  l'Associa- 
tion philomathique  a  eu  lieu  lo  dimanclio,  i:i  juillet, 
dans  lo  ^;raiiil  ainpliillii-atre  de  la  Sorlionno,  sous  la  pri'- 
sidenco  de  M.  le  géiioral  André,  ministre  de  la  Guerre. 

Dos  ofliciors  supérieurs  it  des  militaires  de  tous 
(,'rades  des  régiments  où  des  conférences  agricolfs  et 
horticoles  ont  été  faites, assistaient  à  cctti'  cérémonie  et 
sont  venus  à  l'estrade  recevoir  des  mains  du  Ministre 
de  la  (iuerre  les  médailles,  diplômes  ou  pri.\  décoinés 
individuellement  ou  collectivement  aux  auditeurs  les 
plus  assidus  aux  conférences. 

Au  sujet  de  cet  enseignement  aux  militaires,  le 
général  André  a  dit  dans  son  discours  : 

«  Je  vous  dois,  comme  chef  de  l'armée,  des  lemerci- 
ments  pour  l'enseignement  que  vous  avez  donne  aux 
soldats;  vous  avez  su  leur  oITrir  une  distraction  utile, 
l't  je  vous  félicite  du  succès  que  vous  avez  obtenu  ». 
l'uislo  Ministre  a  remis  aux  trois  professeurs  de  l'asso- 
ciation dos  médailles  de  vermeil. 

A  ces  récom[)ousos,  il  convient  d'ajouter  pour  les 
organisateurs  de  cet  enseignement  dans  l'armée  de 
l'aris,  MM.  Hudelot.  Philippe  et  Tuzet,  tonles  les  féli- 
citations des  personnes  intéressés  à  l'agriculture  et 
nos  encouragements  pour  la  bonne  conlinuation  de 
leurs  leçons. 

La  température.  —  Notre  correspondant  do  la  côte 
d'azur  nous  écrit  : 

Quelques  végétaux  déjà,  et  cela  non  moins  que  de 
trop  nombreux  élres  du  règne  animal,  semblent  souf- 
frir de  la  température  extraordinairement  chaude. 

D'autre  part,  des  inflorescences  de  végétaux  exotiques 
se  di'veloppent,  sous  la  chaleur  actuelle,  avec  une  rapi- 
dité et  une  exhubérance  que  je  n'avais  jamais  vues. 

J'ai  vu  hier  en  fleur  des  Brii/ien  edulis  et  li.  Roeili 
d'une  bien  grande  beauté.  J'ai  remarqui'  des  inflores- 
cences de  Ikisj/lirioii  (jlaiiciim  et  grdcilis,  s'allongeant 
de  près  d'un  mètre  en  2'i  heures. 

Au  Jardin  d'accliniatation  d'IIyères,  un  Yurra,  appelé 
tanlnl  fiiiialiciiliild  ol  tanbit  filifcru,  est  représenté  par 
plusieurs  sujets.  Le  plus  élevé  mesure  5  mètres  de  hau- 
teur. La  circonférence  de  son  trône  étant  an  niveau  du 
sol.  est  de  2"40,  à  1  mètre  au-dessus,  elle  atteint  encore 
l'"(iU.  Après  une  première  floraison  qui  s'estproduite  il 
y  a  plusieurs  années  la  télé  de  cette  plante,  tête  d'une 
rare  force,  est  ilevenue  branchue.  Acette  heure,  une  des 
branches  a  développi'  une  superbe  inflorescence  qui, 
ainsi  qu'il  en  (>st  chez  cette  espèce,  retombe  absolument 
hu  lieu  d'fitr(^  érigée  comme  il  en  est  chez  tous  les 
autres    Yucca. 

Ecole  coloniale  d'agriculture  de  Tunis.  —  Vien- 
nent de  sortir  diplnmés  de  l'Ecole  coloniale  d'agri- 
culture de  Tunis  : 

M.\I.  Martel  (Jura).  Dclaporto  iJura),  Mailferl  (Céte-d'Ori. 
lloux  Emile  (V'auehiso),  lîailleau  iSeinei,  Arnaud  ((lard), 
Naudior  {.Seine).  Lelniehcr  (Scinc-liiférieure),  Ohassaing 
(Loiret),  Hardou  ((Santal),  I-'ourneau  (Creusoi,  Torryn  (Seine), 
Grognier  (Oraii).  Ducroux  (.\lger),  .Mahinc  (Hhéno),  Pantalon 
(Loiret),  Uonoiix  (.\Ipes-.Maritimos),  Nouetle-Delorme  (Seine- 
Ot-Oise).  l'inlié  le  (Seino-el-.\Iarne) ,  Tiné  (Oran),  .\leddel) 
(Tunisie),     Cmyot      (.Spinoi,      Gliii:l;      iSeinc-et-Oise).     Izarii 


lAvoyron),    Houx    Louis   (Alger).    Honaiil   iSeiiic),  Soulivcl 
iSeino).  -Non  classe'  :  l'ari't  iConslantinei. 
Ont  obtenu  le  cerlific'al  d'études  : 

Olivier     (l'iiy-do-I)émo),     Mosenlecker     (Soiiic-ln(érieurc), 
i.ebello  (Allier). 

Il  n'est  pas  sans  inlérél  do  rappeler  que  l'Ecolo  de 
'l'unis,  qui  compte  déjà  quatre  ans  d'existence,  a  été 
fondée  spécialement  pour  les  jeunes  gens  qui  se  desti- 
nent à  l'agrieulturie  dans  les  colonies  et  plus  particu- 
lièrement dans  le  Nord  de  l'Afrique.  Elle  a  augmenté 
cette  anuéi!  encore  ses  moyens  d'enseignement  par  la 
eonstitutiiin  de  nombreuses  collections,  le  dévelo|)pe- 
luentde  ses  ateliers,  l'agrandissement  de  son  vignoble. 
Le  diplôme  qu'elle  accorde  à  ses  élèves  leur  confère 
le  droit  d'admission  à  l'Ecole  supérieure  d'agriculture 
coloniale,  au  mémo  titre  que  les  diplômes  délivrés  par 
l'Institut  agronomique  et  les  l'icoles  nationales  d'agri- 
culture de  h'rance. 

Le  iirochain  concours  d'admission  à  l'Ecole  de  Tunis 
aura  lieu  les  l'''  et  2  septemliro,  les  demandes  d'inscrip- 
lion  sont  remues  à  la  direction  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce, à  Tunis,  jusqu'au  /."<  «o''<,  délai  de  rigueur- 
Ecole  pratique  d'agriculture  de  Chatillon-sur- 
Seine.  —  Les  examens  d'admission  et  le  concours 
liour  l'altrilmlion  des  bourses  à  l'Ecole  pratique  d'agri- 
culture de  Chàtillon-sur-Soine  auront  lieu  le  25  août 
prochain,  à  'J  heures  du  matin,  à  la  Préfecture  de  la  Cote 
d'Or  k  Dijon. 

Les  candidats  devront  faire  parvenir  leurs  dossiers 
dans  le  plus  bref  délai  soit  à  M.  le  Préfet,  soit  au  Direc- 
teur do  l'Ecole  et  être  âgés  de  14  à  l'.i  ans. 

La  durée  dos  études  est  do  '.'<  ans,  un  certain  nombre 
de  bourses  sont  disponibles. 

Les  conditions  d'admission  el  lo  programme  des 
cours  seront  envoyés  à  toutes  les  personnes  qui  en 
feront  la  demande  au  Directeur. 

Jardin  alpin  d'acclimatation  de  Genève    —  M.  IL 

Gorrevon,  directeur  du  jardin  alpin  d'acclimatation  de 
Genève  nous  informe  que,  à  partir  du  l'''  nctolire  1902,  le 
Jardin  alpin  sera  transféré  do  Plainpalais  à  Floraire, 
Ghéne-liourg,  à  |.">  minutes  de  Genève  en  lrnm\\ay. 

La  Société  des  Chrysanthémistes  du  Nord  tiendra 
Sun  Assenililée  générale  le  dimanche  2;i  mars,  au  siège 
do  la  Société,  12,  Grande-Place,  à  Lille. 

.V  cette  séance,  se  fera  la  distribution  des  récompenses 
aux  lauréats  de  l'Exposition  do  Chrysanthèmes  qui 
s'est  tenue,  en  novembre  dernier,  au  Palais-Rameau. 

Le  bulletin  au  laboratoire  régional  d'entomologie 

agricole(numoro  lie  juin)  vient  de  paraître.  A  y  signaler 
spécialement  une  étude  sur  ii'//(/t'W(A'  bolratut,  co  nouvel 
ennemi  de  la  vigne,  et  une  autre  étude  sur  les  insectes 
nuisibles  aux  fruits  à  noyaux. 

La  vente  coopérative  des  fruits.  —  La  revue  aus- 

li'alienne  'J'Iic  .[tirifullii  rai  (la  :ettc  of  X .  S.  IVrttespublie 
les  renseignements  suivants,  donnés  par  un  des  organi- 
sateurs du  «  Bureau  central  coopératif  californien  pour 
la  vente  des  fruits  frais  »  ^The  California  Fresh  Fruit 
F.xchange). 

L'essai  de  vente  coopérative  des  fruits  frais  tenté 
tardivement  (presque  au  moment  de  la  récolte'  a  cepen- 
dant donné  des  résultats  satisfaisants. 

Vu  le  manque  de  temps,  des  sociétés  locales  n'avaient 
été  créées  qu'à  Loovvis,  Penryn,  Newcastle  et  ultérieu- 
rement, à  Unmsey  et  Marceville;  des  chargements 
furent  aussi  faits  de  Sacramenlo.  o  Le  Bureau  «  avait 
Irailé    avec   la    Soiitlierti    California    Fruit    Fj:cha>ige 


212 


LE    JArj)IN 


pour  faire  usa;;c  ilo  loulcs  ses  apcncos,  dont  lieaiicoup 
manquaient  dp  l'expérience  de  la  vente  dos  fruits  autres 
que  les  oranges  et  citrons,  mais  qui,  cependant, 
s'acquittèrent  tiieii  de  leur  tâche.  Deux  wagons  seule- 
ment, par  suiti'  d'une  riHrigéralion  défectueuse  et  de  In 
longueur  du  tr.insporl,  ne  donnèrent  qu'un  béiu-nce 
niiniino. 

Les  recettes  lirutes  do  la  Califoriiia  l'resh  Fruit 
/ijr/i<;«f;c's'clo valent, au  ["novembre  H»01,à  4 1.('>('0  livres 
sterling,  dont  il  faut  déduire  2.t<00  livres  de  dév)enses. 
Environ  2(IS  wagnns  complets  furent  chargés  pour  l'est, 
et  les  ventes  furent  effectuées  dans  lis  villes  dilTéronles, 
principaux  centres  commerciaux  des  Etats-Unis  et  du 
Canada:  5S0  livres  sterling  ont  été  remboursées  à  une 
société  locale;  les  économies  réalisées  dans  les  achats 
de  matériel  elles  frais  de  chargement  des  wagons  oilt 
été  remboursées  aussi  aux  associations  moins  impor- 
tantes. 

IJieti  que  quelques  mécomptes  se  soient  produits, les 
membres  de  la  société  coopérative  en  question  recon- 
naissent unanimement  i|u"ils  ont  obtenu  dis  prix  plus 
rémunérati'urs  que  s'ils  avaient  fait  vendre  leurs  fruits 
par  les  maisons  do  commission.  Partout  où  les  charge- 
ments ont  été  suffisamment  importants,  la  [ireuvo  a  été 
faite  de  l'avantage  do  la  vente  coopérative  dos  fruits 
frais,  et  le  succès  sera  certainement  plus  grand,  à 
l'avenir  lorsqu'une  extension  sufnsante  sera  prise  par 
ce  modo  de  vi'nli-. 

Prix  Bordin  à  l'Académie  des  sciences.  —  La 
question  pi'Sie  par  l'Aïadéniio  «les  .sciences  pour  le 
grand  jirix  dos  sciences  physiques,  à  décerner  en  ll<03, 
est  le  suivant: 

Déinoiiirer,  s'il  ;/  a  lien,  intr  l'étude  de  (iipes  iiom- 
tircu.r  et  rarics,  la  fféucratitc  du  jihd/iunié/ie  de  la 
double  [ëcondittioH  du  diyamie,  c'est-à-dire  de  ta  for- 
mation ximulttinéc  de  l'œuf  et  d'un  fropliime  chez  les 
Angiospermes. 

Nous  rappelons  que  la  valeur  du  prix  à  décerner  est 
do  :{.i)00  francs. 

La  Société  Royale  d'Horticulture  d'Angleterre, 
fait  appel  aux  horticulteurs  anglais  dans  le  but  de 
réunir  la  somme  lid.OOi)  livres,  soit  "50.0(10  francs, 
qu'elle  se  pmpose  d'alTecler  à  la  construction  il'un 
hi'del  doslini''  à  loger  les  services  de  la  société,  et  com- 
prenant en  particulier  une  immense  salle  d'Exposition. 
10.01)0  livres  étaient  souscrites  avant  que  l'appel  no  fui 
lancée,  et  il  n'est  pas  douteux,  que  les  20.000  livres  res- 
tant, ne  Soient  pronipleniont  recueillies. 

Importation  des  fruits  en  Angleterre.  —  Du 
1"  janvier  au  30  juin  il  a  été  importe  tl.'itl.'.iHl  quintaux 
de  pommes,  repri'sentant  une  valeur  do  .'iHS.dSi'i  livres 
soit  1I(.."j26.0'.i7  fr.  7."i.  Go  (|ui  établit  uno  très  considé- 
rable moins  value,  par  rapport  aux  importations  de 
l'année  dernière  durant  la  mémo  période. 

Los  abricots  ol  les  pèches  au  contraire,  ont  l'Ii'  intro- 
duits en  plus  grande  quantité,  It.'.i.'jO  quintaux,  repré- 
sentant uno  valeur  de  '.).'>'ir>  livres  ('..'il  .(Kii'i  fr.  ÔO). 

Los  bananes  sont  aussi  en  très  grande  augmenta- 
tion l.li':'.,7t«.'i  n-;;iines,  d'une  valeur  de  470. OSS  livres, 
soit  I  l.Sin.o.H.  francs,  l'cnilanl  la  péri  ode  correspondanle 
do  rJOl,  il  en  élail  arrivé  seulement  iio7..S"(i  régimes 
d'une  valeur  de  ;!73.:îu,  livres  ;'.i.lL'7.40l  (r.  ."."  . 

Le  poids  des  cerises  ifnportécs  a  i-lé  aussi  (]iielquo 
peu  inférieur  aux  chiffres  de  l'an  dernier  7t'i.072  quin- 
taux il'uno  valeur  de  li;i.l8.".  livres   2.8:»7.'.)2I  fr.  u:>). 

L'imjiurtation  des  raisins  et  colle  des  groseillers  n 
égaleirient  baissé,  l'our  les  raisins  3. 027  quintaux,  d'une 
valeur  de  i  470  livres  (112. tXi?  fr.  00).  Il  est  a  remarquer 


que  si  par  rapport  aux  six  premiers  mois  de  l'an  der- 
nier, il  y  a  eu  diminution  de  l'importation  en  tant  que 
poids,  la  valeur  est  à  peu  près  la  même. 

Expositions  annoncées.  —  La  ville  de  Sedan  orga- 
nise i»our  les  s,  'J  et  U>  novemlire  prochain  une  exposi- 
tion générale  d'Horticulture. 

La  Société  d'Horticulture  organise  pour  les  14.  iô  et 
16  novembre  prochain  une  exposition  de  t'.hrysan  thèmes, 
fruits,  légumes  et  plantes  industrielles. 

Voici  le  programme  des  concours  :  !"■  section  :  c<»/- 
lertions  de  plantes  vertes  d'ornement;  2'  section  :  collec- 
tions de  plantes  fleuries;  :i'  section  :  collections  deChry- 
santhémes  en  pots;  4'  section  :  collections  de  plantes 
annuelles,  bisannuelles  cl  vivaces  de  pleine  terre; 
ô'  section  :  lois  variés  de  plantes  propres  à  l'approvi- 
sionnenienl  des  marchés:  G'  section  :  collections  de 
Chrii.tanlhcntcs  en  fleurs  coupées;  7'  section  collections 
de  fleurs  confiées  variées:  H'  section  :  décoration  ou 
ornementation  en  fleurs  couj)ées;'.>'  section  :  collections 
d'arbres  et  d'arbustes  d'ornement  à  feuilles  persistantes 
et  à  feuilles  caduques;  10'  section  :  collections  d'artires 
et  d'arbustes  fruitiers;  U'  section  :  fruits  de  la  saison: 
12'  section  :  fruits  frais  conservés  jiar  le  froid:  llf  sec- 
tion :  fruits  .secs  récoltés  en  Alijérie:  1 1'  section  :  j//i'/»'- 
sation  des  fruits;  1."j'  section  :  léijumes  de  la  saison; 
lô'  section  :  légumes  secs  ou  de  conserve;  17'  section  : 
emballages;  1H«  section  :  f'ruits  oléagineu.r;  i'.r  section  : 
filantes  te.rliles;  20'  section  :  plantesà  jin rfu m  :2i' sec- 
lion  ;  {liantes  médicinales;  22'  section  \  plantes  et  ]n-o- 
duits  niellifcrcs;  2:i' section  :  i)roduilsdicersulilisables 
dans  l'industrie:  24'  section  :  céramiijue  et  poterie  : 
25'  section  :  plans  de  jardins,  herbiers,  publications  et 
ouvrages  d'horticulture. 

La  Société  centrale  d'Horticulture  de  la  !seiiie-Infé- 
ricuro  organise  une  exposition  des  produits  de  l'Horti- 
culture qui  se  tiendra  à  Uouen  du  5  au  9  novembre  pro- 
chain. 

Petite  nouvelle.  —  Le  S  juillet  courant,  une  foule  nom- 
breuse se  pressait  en  l'Eglise  do  Saint-Nicolas  d'.\ntin 
à  Paris  où  se  célébrait  le  mariage  de  M.  Paul  Vincey, 
ingénieur  agronome,  professeur  départemental  d'agri- 
culture de  la  ."^eine  avec  Mlle  Adrionno  Terray. 

Le  monde  horticole,  clont  M.  Paul  Vincey  a  su  con- 
quérir l'estime  et  la  sympathie,  était  largement  repré- 
senté il  cette  cérémonie.  <Ju'il  nous  soit  permis  de  pré- 
senter nos  félicitations  et  nos  vieux  aux  nouveaux  époux. 

Expositions  annoncées 

Lille,  mai  ii  septembre.  Exposition  inlornatinnale  générale. 

Dammartin  (Seine-et-Marne),  aoiU.  Mxp.  horticole  et  des 
lieniiv  Jiris. 

Mclun,  •,'-ri  noill.  lîxpos.  générale. 

Besançon,  1117  am'it.  exposition  générale. 

Boiilogne-Bur-Seine.   ilii  '.'n  iwx  24  sept.  Kxpositinn   générale. 

Pau.  lin  septeinlire  (Congrès  poiiiologiipie)  de  la  Société 
pnmoliigiipic  (le  l'rance  ifnilts  do  table)  et  do  l'Association 
française  potnolngiqiio  (fruits  à  cidre)  ol  &  «•olle  urcasion 
exposilion  générale  ol  internationale  do  fruits,  plantes,  ma- 
li-riel,  etc. 

Amicni.  1t>  octobre.  Congrès  pomologiquc. 

Angcri.  7-16  novembre.  7"  Congrès  de  la  Soriélé  frani;aiso 
lie  r.lirysanllii''misles  et  exposition  spéciale  de  Chrysan- 
lliénies. 

AnTcrs.  —  l)u  s  an  lo  novembre  1002,  concours  interna- 
tiiinal  lie  Clirv  ssnllièmos. 

Elbcofs-ll  niivembre.  l'.xposilinn  do  Chrysanthèmes, 

Armcntitrc»,  '.'-In  novembre.  Kxpositinn  de  Chrysanthèmes, 

ili>   lllllls  et  li'-glimcs. 

Alger.  Hl">  et  lii  novembre.    ICxpusilion   do  (lours,  fruits. 
|é;:uiiies.  plantes  industrielles. 
Coutances,  15-17  novembre.  Kxp.  de  Chrysanthèmes  cl  fruits. 


LK  JAIUJIN 


213 


Rose  nouvelle  Madame  Drîout 


Nous  avons  signalé,  dornièroineiit.  la  i)ri''seiilalion  k 
uiio  séanco  de  la  Socirlo  Nalioiialo  d'Horliciilliire  do 
l''raiu'o  (1)  d'une  Rose  inédite  Ipanaciu'e  (|ui  a  (-li^  liés 
appréciée,  mais  pour  l:iquello  la  seclioii  des  Roses  a 
réservé  son  jugenienl  pour  nue  nouvelle  présonlatioii 
q\ii  doit  lui  être  faite  on  aiitotiine.  Deson  coté  M.  Tliiriut 
nous  a  adressé  quekiui's  fleurs  de  co  gain,  on  niênie 
temps  que  les  renseignenionis  qui  vont  suivre. 

Celte  nouvelle  Rose,  diuil  notie  [ihoto^Tavure  (lij;.  III) 
reproduit  le  (lortrait,  fui  reninniuée  en  189'.l,  au  cours 
d'une  visite  de  jardins, 
par  MM.  0(dut  et  "Ihiriat 
qui  l'ont  multipliée.  KWo  a 
été  dédiée  à  M""'  Drioul, 
la  femme  de  TlionoraMe 
maire  de  Saint-Dizier, 
dans  le  jardin  de  qui  elle 
a  été  trouvée. 

La  Rose  .1/™  Drioul  est 
un  sport  de  la  variété 
Reine  Marie-IIeiiriette. 
dont  la  fleur  a  eonservé  la 
même  teinte  rose  saline, 
mais  d'une  tonalité  plus 
tendre;  c'est  sur  ce  fond 
que  so  détache  la  pana- 
cliure  rouge  cerise,  for- 
mant une  agréable  opiio- 
silion  donU'enseniItlereste 
d'une  remarquai  lie  fraî- 
cheur, (lello  panachure  est 
l)ien  fixée  et  presque  rogu- 
lièremonl  égale  sur  toutes 
les  Heurs  bien  que,  de  ci  de 
là,  elle  forme  une  tache  plus 
grande  et  plus  accusée  ou 
une  slrie  plus  large. 

Nous  devons  toutefois 
ajouter,  pour  cire  exact, 
que  la  panachure  est  rela- 
livement  [ilus  saillante  au 
printemps,  lors  de  la  pre- 
mière floraison,  c'cst-a  dire 
qu'à  co  moment  le  coloris 
do  celle-ci  est  plus  vif, 
plus  foncé,  se  détache  et  ressort  bien  mieux.  Mais  il 
faut  attribuer  cela  aux  rayons  ardents  du  soleil,  qui 
atténue  les  teintes,  plutôt  qu'à  une  coloration  incon- 
stante, car  celle  particularité  se  produit  aussi  bien  sur 
nombre  d'autres  variétés  pendant  les  mois  d'été. 

La  Rose  Af'""  Driout  a  toutes  les  qualités  de  la  variété 
mère;  mais  paraît  loulefois  un  peu  moins  vigoureuse, 
d'après  ce  que  nous  avons  pu  en  juger  sur  les  échan- 
tillons que  nous  avons  reçus.  Elle  se  classera  donc 
parmi  les  meilleures  variétés  sarmenteuses  rustiques 
el  constituera  une  bonne  fleur  coupée  pour  bouquets  et 
gerbes. 

Parmi  les  très  nombreuses  Roses  nouvelles,  mises  au 
commiTce  chaque  année,  ajoute  encore  M.  Tliiriat, 
certaines  ont  de  remarquables  qualités.  Cependant,  les 
variétés  très  anciennes,  telles  :  (lloire  de  Dijon,  qui  date 
de  1853,  Maréchal  Xiel  qui  est  de  18(i4,  restent  b)UJours 
sans  rivales  à  de  nombreux  points  de  vue.  Aussi, 
quand  une  Rose  d'élite  produit  une  variation,  que  l'on 


appelle  communi-ment  un  sport,  en  peut  être  assuré 
(|ue  ce  nouveau  gain,  bien  sélectionné,  se  classera  lui- 
mémo  au  premier  rang  el  qu'avec  lesqualités  physiques 
du  sujet  à  qui  il  dut  sa  naissance  accidentelle,  il  héritera 
en  mémo  lemps  de  sa  vogue  el  de  sa  popularité.  C'est 
co  que  nous  souhaitons  à  ci'tle  nouvelle  venue. 

AUlEBTMAU.MnNK. 


Les  Cerisaies  de  Solliès-Pont  (Var)(U 


Vis.  m 


n  Si-ancf  du  12  juin.  I.e  Jardin,  l'l02,  n-  30S,  p.  lOi. 


Sous  le  nom  de  Cerisier  Espayitol  —  pourquoi  co 
om?  —  on  rencontre  çà  et  là   dans  les  Cerisaies  clo 

Solliès-Ponl,  une  variété 
au.x  arbres  à  grande  et 
largo  tête,  très  garnie,  ar- 
bres vigoureux  el  rusti- 
ques, d'activé  venue.  Ces 
arbres  sont  excessivement 
productifs  d'un  fruit  polit, 
très  petit  même,  une  Gui- 
gne do  teinte  noire  à  ma- 
luritt',  el  alors,  do  chair 
très  douce,  agréablement 
parfumée.  Ce  doit  être  un 
fruit  excellent  pour  li- 
queurs et  aussi  pour  la 
fabrication  des  confitures. 
L'arbre  se  multiplie,  natu- 
rellement et  direclement, 
par  les  drageons  que  ses 
racines  émettent. 

Mn  dehors  des  variétés 
de  Cerisiers  que  nous 
venons  de  décrire,  et  d'une 
autre  encore  dont  nous 
parlerons  plus  loin,  on 
rencontre  dans  les  Ceri- 
saies de  Solliès-Pont,  quel- 
ques autres  variétés,  mais 
en  petit  nombre  d'arbres 
de  chacune.  Ce  sont  spé- 
cialement les  variétés  do 
Bigarreau,  appelées  :  à 
courte  queue,  Mézel,  Na- 
poléon, lleuerchon,  el  enfin 
une  sorte  aux  fruits  mar- 
morés,  1res  tardifs,  très 
.-ros,  à  chair  bii'U  ferme,  exquise.  Nous  n'avons  nulle- 
ment reconnu  celte  dernière  variété,  aux  fruits  verts 
encore.  \ous  les  reverrons  en  temps  utile. 

Nulle  iiart  nous  n'avons  rencontré  àSolliès-Pont,sauf 
toutefois  chez  noire  excellent  collègue  el  ami  Casimir 
Arène,  pépiniériste  qui,  cordial  cicérone,  nous  a 
savamment  guidé  dans  notre  visite  aux  Cerisaies  de 
Solliès-Ponl,  le  Cerisier  pourtant  si  méritant  appelé  de 
Montmorency .  11  vient  cependant  admirablement  sous 
les  cieux  du  Midi. 

La  variété  de  Cerisier  qui  nous  reste  à  signaler,  parmi 
celles  que  nous  avons  vues  dans  les  Cerisaies  de  Solliès- 
Ponl,  est  un  Rigarreau.  Klle  y  est  tout  particulièrement 
estimée,  el  ses  fruits  exportés  atteignent  de  hauts  prix. 
Ces  fruits  ne  viendront  à  maturité  que  fin  juin.  Nous 
irons  les  voir  alors  et  tâcher  do  retrouver  le  nom  vrai 
d'un  fruit  justement  vanté.  La  présence  doucette  variété 
dans  les  cultures  du  Solliès-Ponl,  où  la  grefle  l'a  par- 
tout répandue,  est  sûrement  duc  à   une  importation. 

(I)  Le  Jardin,  IDUi,  p.  l'JS. 


Rose  Mttiiamc  Driotit. 


21  i 


LR  JAUDIN 


Celle-ci  remunte  assez  loin.  11  nous  a  été  montré  dans  le 
domaine  de  Beaulieu,  plus  haut  nommé,  trois  vieux 
Cerisiers,  au  déclin  de  la  vie,  et  que  l'on  nous  a  dil  itre 
les  premiers  arrivés  de  leur  variété,  il  y  a  un  demi 
siècle,  dans  le  pays.  (Jes  arbres  ont  fourni  les  premières 
grelTes  qui  ont  propagé  la  variété  dans  le  pays.  A 
Sollii-s-Ponl,  le  Cerisier  dont  nous  parlons  ici,  est 
appelé  Iteiiie  Uorleiise,  niais  nous  pouvons  aflirnier 
qu'il  n'est  nullement  la  variété  aux  si  beaux  fruits 
aussi,  partout  connue  sous  ce  nom  dans  l'arboriculture 
fruiliore. 

L'emballage  des  fruits  de  surchoix  cl  de  choix,  sur- 
tout do  ceux  pour  les  lointaines  exportations,  se  fait 
particulièrement  on  petites  boites  ajourées  pesant, 
pleines  2  kilos,  ou  en  petites  corbeilles  de  :!  à  5  kilos 
de  i;erises.  Les  fruits  courants  partent  en  plus  grands 
paniers,  contenant,  en  Cerises  10  kilos  et  plus.  Les 
exporlaleurs  pour  l'.^ngleterre  ont  adoplé  un  panier  et 
un  modo  d'emballage  inlelligeinment  simple.  Le  panier 
en  osier,  rond  et  solide,  d'une  contenance  en  Cerises, 
de  10  kilos  environ,  n'a  pas  de  couvercle  inutile.  Les 
fruits  emplissent  le  panier,  sans  papier  autour  de  son 
intérieur;  ces  fruits  sont  recouverts  par  dessus  d'une 
feuille  de  papier.  Sur  relie  feuille  une  garniture  de 
copeaux  est  assujettie  et  retenue  par  ileux  traverses 
placées  en  croix  et  faites  île  lattes  légères  et  llexibles  en 
bois  do  l'.lmtaignier;  elles  sont  piquées  par  leurs  bo\ils 
opposés  dans  l'osier  des  paniers. 

Au  cours  do  nos  longues  excursions  de  la  matinée 
du  20  mai,  au  travers  des  Cerisaies  de  Solliès-Ponl,  et 
encore  au  village  dans  l'après-miili  du  même  jour,  nous 
avons  pu  voir,  et  avec  le  plus  grand  intérêt,  l'exécution 
des  travaux  de  tri  cl  d'emballage  iW  Cerises.  Les  deux 
travaux  sont  l'apanage  des  doigts  légers  et  agiles  de  la 
femme.  L'art,  celui  de  la  coquetterie,  préside  particu- 
lièrement il  l'emballage  des  fruits  de  choix  ;  la  coiffure 
des  petites  caisses  et  des  petites  corbeilles,  coiffure  qui 
est  la  pose  du  rang  supérieur,  est  œuvre  de  fées. 

Considérables  sont  les  quantités  de  Cerises  ainsi 
expédiées  journellement  de  Solliès-Pont.  l-es  quantités 
atteignent  en  ce  moment,  20-2.'>  mai,  déjà  12  à  i-'i.UOo  kilos. 
L'apogée  de  l'exportation  approche;  selon  la  tempé- 
rature, elle  se  composera  pomlant  12  à  18  jours,  de 
quantités  journalières  variant  entre  3ô  et  30,ii00  kilos  et 
même  plus. 

Avant  les  voies  ferrées,  il  y  a  cinquante  ans.  les 
Cerisaies  de  SoUièsPont  n'expédiaient  qu'il  Marseille. 
Aujourd'hui  agrandies,  elles  fournissent  à  l'Kurope  du 
Centre  et  ilu  Nord. 

A  grands  traits  nous  avons  dit  ce  que  sont  et  ce  que 
produisent  a  cette  heure  les  Cerisaies,  les  printanières 
pourvoyeuses  du  rouge  frnil,  qui  plait  à  tout  le  monde. 
.Nous  reviendrons  sous  peu,  un  moment  encore,  en  ce 
coin  enchanteur  de  la  cote  cl'azur,  qui  a  nom  Sollii-s- 
Pont.  Nous  avons  à  y  revoir  une  superbe  r.iTiso  qui 
sera  alors  mi'ire. 

A  la  lin  de  ruuloinno  nous  comptons  y  revenir  encore 
et  pour  y  étudier,  comme  elle  mérite,  la  2'  reproduction 
annuelle  d'une  Figue  provençale,  la  Ilenjensnlte  ou 
liiirga iisiil le .\ia.i\»  la  région  Sollies-Punlainc,  cetlo2'pro- 
duction,  1res  tardive,  d'un  excellent  fruit, est  déjà  l'objet 
d'importantes  exportations  de  l''igue.s  frairhes  autom- 
nales, l'it  nous  aurons  vu  partout  ilans  la  région  visée, 
do  nouvelles  plantations  d'une  variété  fruitière  que  l'on 
croit  de  lucratif  avenir. 

Il  est  utile  du  la  faire  bien  connaître,  ('.'est  ce  que 
nous  nous  proposons  de  faire  ilans  un  prochain  article 
pour  les  lecteurs  clu  Jnniin. 

NaIIUY    HKRg. 


Les  iipplicntiiii^  du  fi'oiil  m  iKirliiiilliin' 


On  sait  que  les  Américains  utilisent  depuis  long- 
temps le  froid  en  vue  de  la  conservation  des  produits 
agricoles  altérables  et  qu'ils  ont  organisé  notamment 
avec  succès  des  dépôts  pour  fruits,  ainsi  que  le  trans- 
port il  grande  distance  de  primeurs  provenant  de  t'.ali- 
fornie,  à  destination  des  grands  centres,  tels  que  New- 
York  et  même  Lonilres.  D'après  certains  renseigne- 
ments, donnés  par  le  CohI  storage,  ils  auraient  étendu 
encore  les  applications  de  ce  procédé,  car  un  rapport 
anglais  nous  apprenait  récemment  que  le  froid  était 
employé  aux  Ktait-l'nis  ii  retarder  la  pousse  des  arbres, 
de  siirto  que  le  jardinier,  disposant  dès  lors  du  froid  et 
do  la  chaleur,  était  ii  même,  dans  la  mesure  des  choses, 
d'avancer  ou  de  retarder  l'époque  des  maturités,  selon 
les  besoins  du  marché. 

D'après  les  derniers  essais,  une  bonne  chamb;o  froide 
annexée  a  une  exploitation  horticole  consisterait  en  une 
pièce  bien  isolée,  parfaitement  oliscuro,  amenée  a  la 
température  de  22"  l''areidieil,  soit  —  5"  centigrade,  dont 
les  parois  seraient  munies  d'étagères  supportant  une 
légère  couche  do  sable  fin  et  sec,  sur  ce  sable  seraient 
placés  les  bulbes  et  racines,  particulièrement  délicats, 
qu'il  serait  ainsi  possible  de  surveiller  facilement.  Ces 
bulbes  et  racines  pourraient  de  cette  manière  non  seu- 
lement être  conservés  dans  de  bonnes  conditions,  mai- 
aussi  être  retanlés  dans  leur  végélation.  Les  arbustes 
soumis  au  même  traitement  auraient  aussi  leur  lloraison 
retardée,  mais  comme  la  végétation  des  arbres  veris 
exige  do  la  lumière,  la  chambre  froide  devra  être  éclairée 
par  quelques  carreaux  de  verre  iloulde. 

Quand  il  y  aura  lieu  de  (aire  fleurir  ces  arbustes  ou  ces 
racines,  les  premiers  ne  seront  apportés  au  plein  air 
ou  dans  la  serre  qu'après  avoir  été  transportés  pen- 
dant quelques  jours  dans  des  milieux  de  température 
intermédiaire  et  graduellement  ascendante.  Pour  les 
racines,  moins  de  précautions  pourront  être  prises  sous 
l'inlluenco  de  la  chaleur  cl  de  l'humidité,  la  vie  latente 
est  rapidement  éveillée.  C'est  ainsi  que  les  sommités 
du  lys  des  vallées  ne  metlraienl  en  général  que  six 
semaines  à  fleurir.  La  croissance  et  la  floraison  des 
racines  seraient  encore  plus  rapides,  puisqu'elles  ne 
prondraieid  pas  plus  d'un  mois,  en  tenant  compte  natu- 
rellement du  plus  ou  moins  de  vigueur  des  plantes  sou- 
mises à  l'expérience. 

(>cs  chambres  froides  pourront  être  utilisées  en  vue 
do  la  conservation  des  fruits,  pendant  la  saison  chaude. 

On  estime  qu'un  moteur  à  gaz,  a.  pétrole  ou  a  alcool 
de  ■')  chevaux  est  suffisant  pour  actionner  les  appareils 
destinés  à  la  |iroduction  du  froid  dans  une  petit< 
chambre  d'isolement. 

Lorsque  des  expériences  auront  donné  des  résultats 
concluants  sur  les  retards  possibles  de  la  fruclificalion, 
l'horticulture  sera  à  même  de  prolonger  la  saison  des 
expéditions  sur  les  marchés. 

A.  PllILLBIUr. 


Une  nouvelle  Amaryllidée 

ï\nirifc  t'ttltll hi ntt   iji'tt tuf < jlnt'il 


M.  Jean  Uarlh-Hos,  a  i  ivervocn  près  llarlem  exposait, 
au  ciiiicours  temporaire  du  1<>  juin  dernier,  à  l'Kxposi- 
tion  internationale  de  Lille,  section  de  l'Ilorliriilturo, 
une  plante  nouvelle  d'une  beauté  remarquable. 

Cotte  plante  est  une  Amaryllidée  de  la  section  des 


Ui  JAKDIS 


21.") 


Pancralium  ot  lli/i/ic/iiicallis.  Son  nom  est  Ismene  Calii- 
IhiiKi  iinii/tliflorn\  celle  ospùcopsl  originaire  do  l'Amc'- 
riinu'  (lu  Suil,  où  elle  croit  ilans  les  parties  ensoleillées. 
Lii,  portée  par  un  Iri's  j;ros  oi^;non  a  tuiii(|ue  l)riilie  a 
l'extérieur,  elle  iléveln|)pe  an  centre  de  liellcs  feuillcs 
éri;,'<;es,  une  lij,'e  tloralo  d'un  port  splendide.  Deux  a 
six  ^'randos  Heurs  la  terminent;  les  périantlies  scml 
;,'rands  el  lonj,'Uornenl  lubulés  ;  ils  sont  presque  aussi 
grands  etlon^;»  que  ceux  du  Lilium  Uarrisii. 

(".os  Heurs  sont  hlanclics  et  les  six  divisions  sont 
recourbées  gracieusement.  La  couronne  stamina1(^  est 
énorme  :  c'est  la  que  réside  la  splendeur  do  cette  variét('. 
Le  type  —  Ismene  cnlalliiiia  —  était  déjà  une  liclle 
plante  :  la  variété  lui  est  supérieure  de  beaucoup;  sa 
lijic  atteint  0"'70  de  hauteur  au  milieu  do  ses  feuilles 
([ui   mesurent    Û"'iO.   L'cn- 

somlile   sinuile  un   gigan-  ç — r— --^ 

lesque  A  muri/l/is  a  lleuis 
blanc  pur. 

Nous  insistons  sur  la 
couronne  staminalc  do  cet 
fsme/n\  laiiuelle  forme  le 
caractère  spécial  des  ////- 
itte/iocallis  ol  de  la  plupart 
des  Pancradnm. 

Chez  V Ismene  calât hi //a 
ffra/idi/lora,  la  couronne 
stamiiiale  domine  telle- 
ment qu'elle  semble  ètin 
une  corolle  et  les  six  divi- 
sions paraissent  être  le 
calice. 

Cette  couronne  forme 
une  coupe  allongée  échan- 
crée  en  six  divisions  au 
limbe  limbrié.  Tout  est 
blanc,  sauf  deux  lignes 
vertes  partant  du  fond  du 
pcriantho  pour  atteindre 
la  base  des  six  étamines. 
Celles-ci  se  recourbent 
vers  le  centre  (dus  bas  que 
le  stigmate  du  pistil.  Les 
anthères  dorées  tranchent 
sur  l'ensemble  et  un  par- 
fum délicieux  s'exhale  de 
cotte  fleur  magnifique. 

Ce   parfum  spécial   aux 
Piuicriitiunt,    IlymenocnlUs   et   Ismene    n'a    rien    qui 
entête  comme  chez  quantité  de  jilantes  odoriférantes.  Il 
est  suave,  frais  et  vanillé,  c'est  de  l'Héliotrope  en  plus 
tioux,  en  plus  fin. 

La  gamme  de  ces  parfums  s'écarte  sensiblement  de 
ceux  qui  sont  produits  par  les  Jacinthes  el  les  Lis. 
L'odeur  des  (leurs  iVIstiie/ie  peut  cire  supportée  par  ii's 
|)crsonnes  les  plus  délicates  :  c'est  une  qualité  notable 
chez  celte  espèce  qui  résume  tous  les  agréments,  comme 
toutes  les  beautés:  Port,  fraîcheur  des  nuances,  formes 
admirables  el  parfum  délicieux. 

Los  Ismene  sont  cultivés  en  serre  tempérée  à  la 
lumière  à  l'instar  des  Olivia,  des  l'ancratiKm  et  des 
llinnenocallis.  Xous  avons  re(.'U,  en  mars,  douze  oignons 
de  cet  Ismene,  nous  les  avons  fait  empoter  en  pots  de 
0"'i8,  en  terreau  additionné  de  terre  franche  dite  ;i  blé, 
avec  un  peu  de  sable;  ces  pots  furents  enterrés  sur 
couche  tiède. 

Bientnt  les  feuilles  se  développèrent  et  les  plantes 
furent  alors  placées  en  serre  tempTrée  très  claire.  Le 
12  juin,  huit  de  ces  oignons  furent  à  point  pour  ligunr 


a  l'exposition,  où  un  Jury,  pou  amateur  des  nouveautés 
sans  diiutc,  leuraccorda  un  deuxième  prix. 

Ati.  Van  iiicn  IIki!1>i:. 


bcs  Glaïeuls  de  bemoine 


Fig.  ll.>.  —  U 


On  a  beaucoup  écrit  sur  les  (Uadioliis  Lemoinei  el 
nnnceianus.  La  plupart  des  présentations  qui  en  ont 
été  faites,  soit  aux  grandes  expositions,  soit  aux  séances 
de  sociétés,  imt  provoqué  dans  la  presse  horticole  de 
tous  les  pays,  l'apparition  d'une  série  d'articles  fort 
documentés,  où    l'origine,   les    caractères  principaux, 

l'emploi  et  la  culture  de 
ces  races  nouvelles  étaient 
étudiés  d'une  fac.on  plus 
ou  moins  approfondie  :  la 
liste  des  variétés  les  plus 
particulièrement  remar- 
quées accompagnait  plu- 
sieurs de  ces  notices.  Nous 
pourrions  y  renvoyer  le 
lecteur,  mais  comme  le 
lecteur  ne  se  soucie  pas 
de  faire  de  fastidieuses 
recherches,  nous  a'ions  en 
quelques  mots  lui  lafrai- 
cliir  la  mémoire  avant  de 
lui  faire  connaître  les  der- 
niers résultats  que  nous 
avons  tout  récemment  ob- 
tenus. 

Tous  ceux,  qui  cultivent 
les  Glaïeuls  de  Lcmnine, 
savent  qu'ils  doivent  leur 
relative  rusticité  à  l'un  de 
leurs  ancêtres,  le  G.  pur- 
jwreo-auradis,  qui,  croisé, 
il  y  a  plus  de  vingt-cinq  ans, 
avec  une  belle  variété  de 
G.  gandavensis,  produisit 
les  <r.  hyb.  Lemoinei  el 
Marie  Lemoine,  encore 
cultivés  aujourd'hui;  ceux- 
ci,  métissés  avec  d'autres 
Glaïeuls  de  Gand,  croisés 
entre  eux,  semés,  sélectionnés  de  toutes  façons,  ont 
créé  la  belle  série  qu'on  cultive  aujouM'hui,  et  qui, 
après  la  suppression  de  toutes  les  formes  intermé- 
diaires, indécises  ou  inférieures,  n'est  composée  que  de 
variétés  de  choix.  Les  fleurs  sont  généralement  rondes, 
leur  coloris  varie  du  blanc  au  rose,  au  jaune,  à  l'orange, 
à  l'écarlate  et  au  violet,  presque  au  bleu,  les  3  segments 
inférieurs  sont  rehaussés  d'une  macule  très  apparente, 
souvent  éclairée  d'une  bordure  jaune  ou  crème  qui  les 
caractérise  de  la  fa(.'on  la  plus  nette. 

Une  autre  espèce  rustique  du  Cap  (toutes  celles  que 
nous  avons  employées  proviennent  de  cette  région  si 
riclie  en  plantes  bulbeuses),  le  G.  Saundersiantis, 
petite  plante  à  fleurs  pointues,  rouge  clair  ponctué  de 
blanc,  a  communiqué  aux  Glaïeuls  de  Lemoine  une 
forme  nouvelle;  les  segments  se  sont  allongés  et  les 
fleurs  ont  pris  du  premier  coup  des  dimensions  extra- 
ordinaires, dépassant  celles  des  plus  grands  G.  ganda- 
vensis; et  ilans  les  Gladiolus  nanceianiis,  issus  de  ce 
croisement,  les  macules  aux  contrastes  violents  ont  été 
remplacées  par  de  fines  ponctuations  do  couleur  vive 


■  ilathina  tfrandiflora. 


210 


LE    JARDIN 


répandues  sur  un  (oinl  clair  qui  on  (ail  valnir  loulo  la 
richesse.  Los  premiers  en  date  dos  Cilaieuls  de  Nancy 
sont  les  variiHos  Président  Canwt  ot  Maurice  de  Vil- 
morin, qui  ont  élo  mises  au  commerce  à  la  lin  de 
l'année  1889.  Depuis  celle  époque,  des  progrès  oloii- 
nanls  onl  élo  accomplis. 

La  liste  des  ospèct's  liolaniques  du  genre  Glailioltis 
est  presque  iné]>uisal>le.  L'une  des  mulns  recherchées 
est  à  coup  sûr  loG.  ilracocephalus.  Ses  feuilles  étroites, 
ses  hampes  pou  solides,  ses  fleurs  à  segments  olruits, 
rapprochés  on  forme  de  casque,  d'une  couleur  jaune 
fauve  saille  do  lirun,  n'ont  rien  de  décoratif.  Nous  en 
avons  tiré  une  race  nouvelle  pleine  do  promesses,  où 
l'on  pout  trouver  dès  maintenant  les  formes  les  plus 
curieuses,  associées  à  des  jeux  de  macules  liizarres,  à 
des  rencontres  de  coloris  inattendues,  à  îles  ponctua- 
tions hétéroclites;  avec  cola  un  lion  porl,  une  belle 
tenue  et  une  grande  vigueur.  L'avenirnous réserve  plus 
d'une  surprise  dans  la  série  nouvelle  dos  (!.  hyb.  dra- 
cocephalus;  nous  disons  nouvelle,  car  les  premières 
remonlont  à  i'JÛO. 

Deux  espoces  récemment  inlnnluiles,  le  G.  Leichtlini, 
à  petites  Heurs  écarlates,  et  le  G.  aitranliacus,  à  flours 
orang<-es,  à  tube  long  ot  à  segments  peu  ouverts,  se 
font  remarquer  par  leur  pn'cocité.  Par  le  croisement 
avec    nos  sortes  les  plus  luitives,    nous  avons  pu   en 

obtenir  une  ra lont  la  lloraison  devance,  de  près  d'un 

mois,  celle  des  Glaïeuls  do  Lemoine  les  plus  précoces. 
Plantes  on  avril,  les  bulbes  llouriss?nt  déjà  au  mois  de 
juin;  plantés  en  automne  sous  châssis,  il  di'veloppcnt 
leurs  lli'urs  en  môme  temps  que  les  G.  Colci/lei;  quatre 
variétés  de  ce  grouiio  ont  été  mises  au  commerce  à  la 
lin  de  l'année  dernière;  co  sont  les  suivantes  :  Ecla:- 
reiir,  Messa(jer,  l'Iciade  et  Précocité. 

On  a  beaucoup  iliscuté  sur  la  rusticité  des  Glaïeuls  de 
Lemoine.  On  aurait  lort  de  les  considi'rer  comme  des 
plantes  vivaces  qu'on  pout  laisser  plusieurs  années  en 
place  sans  s'en  occuper.  Sous  noti'O  climat  du  nord-est, 
où  les  fortes  gelées  sans  neige  sont  mallieureusomonl 
trop  fréquentes,  on  ne  pourrait  les  cultiver  de  la  sorte; 
une  légère  couverlur  '  de  jiaille  ou  do  feuilles  en  hiver 
leur  est  nécessaire;  de  plus  les  bulbes  auraient  vite 
épuisé  les  sulislaiices  nutritives  du  sol.  et  devraient 
être  souvent  dé[ilacés.  Mais  ce  qu'on  peut  affirmer  sans 
crainte  de  contradiction,  c'est  qu'ils  sont  plus  rustiiiuos 
que  les  Glaïeuls  que  l'on  cuitivail  avant  eux,  en  co 
sens  qu'ils  se  plaisent  dans  (ous  les  terrains,  mémo 
dans  ceux  ou  la  culture  de  ces  plantes  passe  pour  difll- 
cile  ot  (|u'ils  résistent  bien  mieux  que  les  Glaïeuls  do 
Gand  à  la  maladie  cpii  fait  si  souvent  jaunir  les  fouilles 
ot  pourrir  les  tubercules.  Pour  assurer,  aux  variétés  que 
nous  mettons  au  commerce,  une  constitution  aussi 
robuste  el  aussi  rusli(|uo  que  possible,  nous  avons 
recours  à  un  procédé  bien  simple  :  la  plupart  de  nos 
si'inis,  après  leur  première  végélalion,  sont  replantés 
eu  automne,  une  légère  couche  de  feuilles  les  abrite 
lies  froids  rigoureux,  ol  l'hiver  se  charge  de  faire  ilis- 
paraitre  les  variétés  délicalos  ou  sensibles.  Conimo  on 
le  voit,  c'est  là  une  sélection  fort  naturelle. 

Des  quatre  variétés  qui  sont  reproduites  Ici  en  photo- 
chromie,  di'ux  apparliennonl  à  la  série  des  Lenioinci; 
les  deux  outres  sont  des  nanccia/nis;  en  voici  la  des- 
cription : 

N°  1.  O.  Lemolnei  M""  Ferdinand  Cni/eua-,  Meurs  très 
grandes  pour  cotte  couleur,  tout  a  fait  érigé'os,  jaune 
soufré, quatre  ou  cinq  segments  sont  presque  enlièro- 
nient  couverts  par  uno  énorme  macule  rouge  sang  ou 
marron  (l'.MiO). 

N"  2  II.  Lemolnei  Deml-ileiiil,  flours  moyennes,  bleu 


violac'-,   doux   segments    et    quelquefois    trois    violet 
d'évoqué  (ISOl»). 

N°  :!  G.  nii/iceitinus  Pajilinrl,  (leurs  à  grandes  ailes, 
magenta  clair  strié  rose  carniin,  gorge  et  segments 
inférieurs  blanc  crénu'  finement  picoté  marron  (Ib-','"). 

N""  i.  (7.  nani-eiantis  Msitce-Lurrnine,  larges  fleurs 
carmin  teinté  laque  anglaise,  macules  rondes,  jaune 
paille,  couvertes  à  la  u'or^'o  d'une  ponctuation  nmge 
sang  (IS'.'T). 

L.  Lbmoinb. 

Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement'*^ 

Arrosages  subséquents. 
Lorsque  tous  les  organes  souterrains  el  aériens  des 
arbres  transplantés  commencent  à  remplir  activement 
leurs  fonctions  d'absorplion,  généralement  dans  le  cou- 
rant de  la  deuxième  année  do  plantation,  il  y  a  lieu  de 
se  rapprocher  le  plus  possible  des  arrosages  normaux, 
c'est-à-dire  d'arroser  moins  souvent  et  en  plus  grande 
quantité. 

L'arrosage  dos  grands  arbres  est  une  opération  très 

difricile  dans  les  villes,  et  a  toujours  été  l'une  des  prin- 

'  cipales  préoccupations  des  agents  chargés  de  l'entretien 

des  plantations. 

^     En  quelle  saison   doit-on    pratiquer  les  arrosages? 

,  Quelle  quantité  d'eau  à  donner  a  chaque  arbre'?  Quels 

Tsont  les  moyens  à  employer  pour  faiie  arriver  l'eau 

jusqu'aux  racines'.' 

Telles  sont  les  trois  principales  questions  à  résoudre. 
La  réponse  à  la  première  est  facile,  mais  il  n'en  est  pas 
•'de  même  pour  les  deux  autres. 

I  La  saison 

"1  II  est  nécessaire  de  commencer  les  arrosages  au  prin- 
temps el  do  les  terminer  à  l'automne;  pour  élre  plus 
récis  disons  ([U'ils  doivent  s'exéculer  do  la  lin  d'avril 
la  fin  de  septembre.  M.  Carrière  a  été  plus  loin  et  a 
mis  l'avis  que  dans  plusieurs  cas,  on  peut  sans 
nconvénieiit  arroser  les  grands  arbres  pendant  l'hiver, 
ans  êtreabsolumenl  opposé  à  celle  théoiie  —  en  culture 

fl  n'y  a  rien  d'absolu —  nous  devons  cependant  ajouter 
[u'elle  ne  constitue  qu'une  rare  exception  et  sur  laquelle 
lous  ne  croyons  pas  qu'il  soit  nécessaire  d'insister. 
Les  arrosages  du   printemps,  faits   au   réveil  de   la 
'végétation,  onl  le  grand  avantage  do  provoquer  le  déve- 

Îoppement  des  bourgeons,  en  un  mot  do  forcer  la  végé- 
ation  à  sortirdo  son  état  d'engourdissement  pourentrer 
m  pleine  activité. 
»   Ceux  de  l'été,    moins    profitables,   sont    nécessaires 
feour  maintenir  la  végétation  en  bon  état  et  permettent 
linsi  aux  arbres  do  conserver  longtemps  leur  feuillage, 
jos  arrosages  tardifs  ne  siuit  réellement  utiles  que  les 
•    nnées  de  grande  sécheresse,  ol  autrement,   pour  les 
bjels  languissants  plantés  dans  un  sot  léger  el  dont  le 
ous-sol  est  très  perméable.  Us  i)résentenl  souvent  dos 
iconvénienls,  surtout  dans  les  villes  où,  à  cause  du 
lilieu  dans  lequel  elles  se  trouvent,  plusieurs  espèces 
lerdont  leurs  feuilles  prématurément,  el  dans  ce  coscos 
arrosages  provoquant  une  deuxième  végétation  qui  ne 
pout  être  que  nuisible  aux  arbres. 

Quantité  d'eau  à  donner 
„    C'est  une  question  complexe  ol  qui  ne  peul  être  réso- 
^lue  d'une  manière  absolue. 

Ej    m  r.«  Ja,i,n,  l'.ki.-,  |.nK<!i  IV.i,  ir..1.  tS.1  ot  20t. 


I,!-:    .lAUUlN 


1.   GLADIOLIS  LEM<iISi:i   M"   l'KRDlN'ANI)    CAYEIX 
■Z,            —  —  DEMI-UKI  II. 

3.  —  XASCEIANUS  RAl'HAHr. 

4.  _  _  ALSACE-LORllAINI-: 


LE  JARDIN 


217 


L'arrosago  osl  uno  opùralioii  qui  ronsislo  à  donner  ii 
l'arNro  lo  coniplomenl  ilo  l'oau  qui  lui  manque  pour 
l)i(>n  vogétor  ol  non  pour  le  contrarier  dans  son  évolu- 
tion vitale,  ainsi  que  cola  arrive  trop  souvent. 

Cotto  opération  doit  étro  faite  en  tenant  compte  des 
observations  suivantes  : 

1"  Do  la  nature  du  sol;  celle-ci  jouant  un  grand  rùlo 
dans  la  circulation  et  l'alisorption  de  l'eau. 

l'Ius  le  sol  est  léger  et  perméalile,  plus  les  arrosages 
doivent  être  fréquents,  à  la  condition  cependant  que 
le  sous-sol  soit  également  perméable. 

2"  Do  l'état  de  la  température. 

On  comprend  très  bien  que  s'il  fait  chaud  et  sec  il 
faut  arroser  plus  souvent  que  si  la  température  est 
fraîche  et  humide. 

3°  Do  la  nature  dos  espèces. 

Les  Peupliers,  les  Platanes,  les  Murrduniers,  les 
Tilleuls,  les  Tulipiers,  les  Frênes,  etc.,  qui  exigent  un 
sol  très  frais,  demandent  plus  d'eau  pour  bien  végi'lcr 
que  les  Allantes  ou  Vernis  du  Japon,  les  Erables  planes 
et  Sycomores,  les  Paulownias,  les  Robiniers  ou  Faux- 
Acacias,  les  Cedreliers,  les  Sophoras,  etc.,  qui  se  con- 
tentent pour  croître  convenablement  d'un  sol  plus  ou 
moins  sec. 

i"  De  l'ùge  des  arbres. 

On  sait  que  les  jeunes  arbres,  a  cause  do  l'aclivilé  de 
leur  végélalion,  ont  besoin  do  plus  d'eau  que  les  vieux. 

La  quantité  d'eau  à  employer  pour  arroser  les  grands 
arbres  —  les  seuls  qui  nous  occupent  —  varie  de  :.'00  à 
.VJO  litres,  suivant  la  force  du  sujet  et  la  nature  du  soi  ; 
on  estime  que  dans  un  sol  de  consistance  moyenne, 
130  à  l.")0  litres  d'eau  par  mètre  cube  de  terre  sont 
nécessaires  pour  que  l'arrosage  soit  suffisant. 

T'ne  pratique  qui  doit  être  condamnée,  est  celle  de 
prétendre  arroser  un  gros  arbre  avec  15  ou  20  litres 
d'eau  versés  au  pied  tous  les  jours  ou  tous  les  deux 
jours;  mais  par  contre  on  doit  se  garder  de  faire  des 
arrosages  trop  copieux  et  qui  lonstitueraiciit  do  véri- 
tables lavages  du  sol. 

(à  suivre)  J.  Llijuet. 


Semis  potagers  de  pleine  terre  à  l'arrière-saison 


Depuis  la  fin  de  juillet  jusqu'en  septembre,  il  y  a, 
dans  les  cultures  potagères  de  pleine  terre  deux  sortes 
de  semis  à  effectuer;  les  uns  sur  place  ii plein  carré;  les 
autres  en  cultures  dérobées. 

Les  semis  sur  place  à  plein  carré  s'effectuent  sur  les 
parcelles  du  potager  que  laisse  libres  l'enlèvement  suc- 
cessif des  récoltes  estivales.  Ces  récoltes  sont  princi- 
palement celles  :  1°  des  salades  diverses  telles  que 
Laitues  d'été  [L.  blonde  d'été,  L.  Batavia  diverses), 
Romaines  blondes  maraichère,  Ballon,  de  Bougival,  de 
Brunoy  ;  Chicorées  frisées  diverses  (C.  parisienne,  C.  de 
Meaiix,  C.  de  Rouen,  C.  de  Picjnis),  Scaroles  (S.  ronde, 
s.  blonde,  S.  Béglaise).  —  2°  des  Choux  de  fin  de  prin- 
temps et  d'été  (C.  cœur  de  bœuf  gros  tardif,  C.  nantais 
liàlif  et  tardif,  C.  Bacalan  hâtif  et  tardif,  C.  de 
Brunsicick  à  pied  court,  C.  de  Milan  de  la  Sainl-Jea//, 
C.  de  Milan  très  hàtif  de  Paris  ei  petit  hâtif  d'Ulm).  — 
3°  des  Choux-lleurs  d'été  [C.-Fl.  dur  de  Paris,  C.-Fl. 
Lemai'lre  et  Lenormand.)  —  4"  des  Carottes  courte 
hâtive,  C.  grosse  de  Guérunde,  V..  demi-longue  obtuse, 
ninitaise,'dc  Chantenaii  ei  pointue.  — 5"  des  Pois  tanlifs 
(surtout  ceux  à  rames,  dont  la  végétation  se  proloii;^o  : 
/'.  Sabre,  P.  Serpette,  P.  Téléphone,  etc.)  et  Haricots, 
divers  et  nombreux.  —  6°  des  Ognons  d'mitomne  do 


première  récolle  (0.  soufre  d'Ksixigne,  0.  jaune  des 
Vertus  .  —  7"  «les  Pommes  de  terre  hâtives  et  demi- 
hâtives  de  pleine  terre  Marjolin  ci  ses  dérivées  Têtard, 
Joseph  Higaiilt  ;  Karly  Itosc,  (Ji>aranl/ii/.es  diverses). 

l»,ins  les  jardins  potagers  adroitement  dirigés,  bon 
nombre  de  ces  cultures  sont  combinées  de  telle  manière 
qu'une  même  emblave  fournit  successivement  plusieurs 
récoltes  dans  lo  même  temps  qu'elle  mettrait  à  ne 
fournir  que  la  plus  lente  à  venir  d'entre  elles.  C'est 
ainsi  fiuc,  sur  un  même  espace  de  terre,  une  plantation 
«le  l'une  quelconque  des  salades  citées  plus  haut,  ainsi 
qu'une  interealalion  en  Chou-fleur  d'été,  le  long  des 
sentiers  peuvent  avoir  eu  lieu  sur  un  semis  de  Carottes 
surplace.  La  dernière  récolle  faite  est  celle  des  Carottes. 
Au  fur  et  à  mesure  do  leur  arrachage,  le  terrain  se 
trouve  liliro.  Remué  par  cet  arrachage,  qui  s'oiière  à  la 
fourche,  le  sol  se  trouve  passablement  ameubli;  un 
léger  labour  suflil  à  lo  «  régler  ».  Ce  labour  fait 
remonter  ;i  la  partie  supérieure  du  sol,  et  même  quelque 
peu  à  sa  surface,  le  fumier  qui  a  été  enterré  en  hiver  à 
titre  d'engrais  actif  pour  les  cultures  de  printemps.  Ce 
fumier,  aux  trois  quarts  consommé,  mélangé  ainsi  inti- 
mement au  sol  meuble,  le  rend  éminemment  favorable 
il  la  bonne  germination  et  à  la  bonne  venue  des  nom- 
breux semis  qu'on  peut  elïectuer  à  cette  époque.  L'arra- 
chage des  diverses  autres  récoltes  énumérées  jdus 
haut  produit  d'aillours  le  même  effet. 

Sur  les  emblaves  ainsi  libérées,  se  sèment  à  la 
volée  : 

t  Les  Navets.  Si  l'on  a  en  vue  la  production  do 
variétés  à  grand  développement,  comme  ces  variétés 
sont  celles  dont  la  croissance  est  la  plus  lente,  ce  sont 
elles  qu'il  faut  semer  les  premières.  Nous  ne  parlons 
pas  ici  des  Navets  plutôt  fourragers  que  potagers, 
comme  le  Turnep,  la  Rave  d'Auvergne  tardive  et  celle 
du  Limousin,  les  Navets  longs  d'A  Isace  et  du  Palatinat  : 
cùs  variétés  doivent  ôtresemccs  entre  lanii-juin  etlaflii 
do  juillet.  Mais,  à  partir  de  cette  époque,  les  premières 
variétés  à  semer  sont  If  s  .Xavets  longs  de  Meaux  et  des 
Vertus,  les  Navets  bhnœ  dur  d'hiver  et  blanc  globe  à 
feuille  entière,  ainsi  que  les  Navels  jaunes  [de  Mont- 
iiiagny,  de  Finlande,  de  Malte)  noirs  [long,  demi-long 
cl  rond],  et  gris   de  Morigny). 

Un  peu  plus  lard,  au  fur  et  à  mesure  que  lo  terrain 
devient  libre,  on  sème  les  Navels  Marteau,  petit  de 
Berlin  et  de  Preneuse.  Pour  être  bonnes  à  consommer, 
ces  variétés  doivent  être  arrachées  environ  aux  deux 
tiers  de  leur  develoiipement  ;  pas  plus.  Enfin,  en  appro- 
chant de  la  fin  d'août,  on  a  la  ressource,  pour  obtenir 
des  racines  à  consommer  en  dernier  lieu  l'hiver,  de 
semer  les  variétés  à  croissance  la  plus  rapide;  ce  sont 
les  Navets  plats  [bla//c  et  rouge  hâtif  â  feuille  entière, 
rouge  plut  de  mai,  rouge  de  Munich,  violet  de  Milan). 
Fn  recouvrant,  en  hiver,  ces  derniers  semis  d'une 
couche  de  feuilles,  on  les  retrouve  encore  bons  à  récolter 
au  premier  printemps. 

2°  Les  Radis  d'été.  Les  variétés  de  celle  catégorie 
[R.  jaune  d'été,  blanc  rond  d'été,  noir  long  et  7-ond 
d'été)  se  sèment  en  plusieurs  fois,  au  fur  et  à  mesure 
qu'on  en  trouve  la  place.  Leur  croissance  ne  demande 
pas  plus  de  six  semaines  à  deux  mois.  Le  Radis  rose 
d'hiver  de  Cliine  se  sème  en  même  temps.  Cette  variété 
est  douée  de  bonnes  qualités  culinaires,  et  nous  ne 
saurions  trop  en  recommander  la  culture.  La  chair  en 
est  blanche,  serrée,  assez  dure;  elle  possède  à  un  degré 
renforcé  la  saveur  des  Radis  roses.  Ce  Radis  se  con- 
serve bien,  toutefois  tant  que  durent  les  chaleurs,  il 
faut  le  récolter  à  peu  près  aux  deux  tiers  de  son  déve- 
loppement,  sous  peine   do  le   voir  creuser.   Pour  de 


218 


LE  JAltDlN 


^LTrandes  exploitations,  ou  dans  les  établissements  ou  il 
y  a  beaucoup  de  monde  à  nourrir  pruilcnciers,  hos- 
pices, etc.),  on  trouve  encore  une  grande  ressource 
dans  le  semis  des  Radis  lilanc.<  Oe  .sivtliiurd  et  île 
Strasbourg.  (Juand  aux  Uadis  d'hiver  à  prand  dt-vi-lop- 
pemenl,  tels  que  U.  blancs  de  Jiussie  et  d'Avasboitri], 
noir  loni)  d'hiver,  (iris  de  Laon  et  violet  de  (lournaii, 
il  est  df'jà  trop  tard  pour  les  semer. 

On  peut  semer  également  à  plein  carré,  à  la  volée, 
les  Epinards  et  les  Mâches.  Toutofois,  ces  deux  pro- 
duits jouissent  delà  propriété  de  réussir  fort  bion  en 
culture  dérobéi'.  La  laison  en  est  que  l'ombre  que  leur 
portent  les  cultures,  dijà  développées,  dans  lesquelles 
on  les  intercale,  en  favuriseiit  la  levée.  Ayant  déjà  a 
ce  point  de  vue,  traité  de  la  culture  des  Mâches  dans  lo 
Jardin  du  .ô  juillet  dernier,  nous  n'y  reviendrons  pas. 
•Juant  aux  Epinards,  on  peut  les  semer  en  lignes  Inter- 
calées dans  les  plantations  d'Artichauts,  de  Laitues  et 
Romaines  d'hiver,  île  Scarcilcs,  de  Ci-lerls,  de  tléleris- 
raves,  de  l^houx  et  tUioux-fleurs  d'automne  l't  d'hiver  et 
de  Choux  de  Brit.rellcs.  Les  arrosemenls  iieuvenl  leur 
être  prodigués  sans  crainte  ;  les  bassiiiagrs  opérés 
entre  les  rangs  favorisent  a  un  haut  degré  leur  déve- 
loppement. 

Les  premiers  semis  s'eflectuent  avec  les  variétés  les 
plus  lentes  à  monter  à  graines  :  lipinards  lent  à  monter 
et  paresseux  de  Calithin.  A  la  nii-aoûl,  on  peut  encore 
semer  le  bel  et  large  Kpinard  de  Viro/lai/.  Passé  celle 
époque,  il  faut  choisir  les  variétés  les  plus  rustiques  : 
A'.  <le  l'iatidre  e\.  d'Atitjlcterre  (à  graines  piquantes  . 

l)ans  ces  sortes  de  semis,  qui  sont  comme  un  cnm- 
plément  de  culture  de  lin  d'année,  et  qui  sont  eiïecti  es, 
comme  on  l'a  vu,  dans  îles  emblaves  ayant  été  copieu- 
sement fumées  au  printemps,  nous  ne  faisons  enlrrr 
que  très  pou  les  considérations  d'assolement.  Disons, 
toutefois,  que  la  précaution  élémentaire  à  prendre, 
pour  obtenir  de  bonnes  récoltes,  consiste  à  éviter  la 
répétition  «les  mêmes  semis  sur  les  mêmes  parcelles 
trois  ou  quatre  années  do  suite. 

J.  Vu.  I'avauii. 


Les  noms  des  lieux  habités 

OUI   TIRENT   LEUR   OntGINE 


du  règne  végétal" 


Après  le  l'.hènc,  le  Hêtre  est  l'arbre  le  plus  important 
dos  forêts.  Les  forestiers  disent  quelo  Mètre  est  la  mère 
de  la  forêt  comme  le  i^heno  en  est  le  père.  Son  biiis 
est  employé  à  divers  usages.  La  ri'collo  îles  faines  est 
aussi  -une  source  de  proljl.s  pour  les  riverains  îles 
hautes  futaies  do  llùtres.  Nous  devons  notre  mol  Iji'lre 
au  //e/.\'e/' allemand,  qui  sigiiilie  lo  grand  arbro;  c'est 
on  bllel  le  plus  élevé  des  arbres  feuillus  de  l'Europe 
Heplontrionale  et  celui  qui  offre  la  ciiii'i  la  mieux  garnie 
do  feuillagi>.  Rien  do  plus  imposant  que  les  sombres 
voùlos  d'une  haute  futaie  de  Hêtres  de  cent  ciiiquanlo 
ans. 

Du  Ifei.sler  germanique  viennent  certains  noms  do 
lieux  rommo  Alhis,  Elival,  Elivnux,  Andolot,  Aulhenil. 
Dans  lo  nord,  le  centre  et  le  midi,  lo  latin  fajjeiiini,  ■<• 
t'dijiis.  Hêtre, csldovenu  l-'aux  et  Le  Faux  dans  2i  dépar- 
temonts  ;  Laffaiix  (Aisne),  Le  l-'aou  (Finistère;,  La  l'ou- 
lollo  (Yonne),  La  Futolaye  (Eure),  Fagcollo  (Qnitnl', 
Faujas  (l)rômo),  Fagês  (Li>t),  Foussat  (Lol-ot-Garonne', 

it)  /,«■  J.irilin,  tOri,  |>.  IJ.-I  fl  l»i. 


Le  h'oux  (Var.  Gard).  La  l-'age,  nom  fréquent  dans  le 
Midi,  Le  T'y,  La  Ivivelle,  Les  l''ayards,  etc. 

^Commo  noms  composés  :  Monfa  ('rarn.  Ardéche  ,  Uel- 
lays  (Doubs;.  Helfoux,(;ranfayes,  Rougofayes,Faymont, 
l''ouville. 

Les  cantons  forestiers  où  le  Hêtre  forme  l'essence 
.dominante  prennent  le  nom  do  la  hâtée,  les  hatles, 
l'atliie,  la  foutelaie,  la  faye,  la  fayetle,  la  fage.  Farge, 
transformation  de  la  l-'age  est  un  nom  d'homme  extrê- 
mement répandu  dans  le  Fore/.,  l'Auvergne,  le  Limousin. 
Les  noms  île  loealitr-s  tirés  du  l-'réne,  Fraxinus,  et 
dà  fraxi/ietinn,  lieu  planté  de  Frênes,  sont  nombreux 
surtout  dans  le  nord  de  la  l''rance  :  l'resnoy,  b'renoy, 
Freney,  l''renières.  Fresnes;  Ferney  (Ain  ,  Fraissanges 
(Haute-Vienne),  Malafrêlaz'Ain;,  Frêcheneourt  Somme}, 
Fralignes  (Aube^.  Le  Midi  pn-fêre  la  forme  l'"rayssinet, 
Fraissinet,  etc.  Les  Frasses  ilIaute-.Savoie)  ;  ce  dernier 
nom  se  sent  du  voisinage  de  l'Italie  oii  le  Frêne  se  dit 
Frasso. 

Du  Charme  {('arj)ii'us),  arbre  d'une  grande  ulililé, 
très  abondant  dans  les  taillis  épais,  viennent  :  Cnrpi- 
neto  (Corse),  Charmeil  (Allier),  Charmoisrs  iMarne)^ 
Carme  (Gard),  Carnetin  (Seine-et-Marne\  La  Calmello 
(Aude),Carnières  (N'ord).  Les  taillis  dont  le  peuplement 
se  compose  surtout  de  (Charmes  se  nomment  le  char- 
mois,  le  chamois,  la  charpcnne. 

Lo  Bouleau,  lielula,  mot  d'origine  gauloise  adopté 
par  la  langue  latine,  forme  des  forêts  tiês  étendues, 
seul  ou  associé  à  d'autres  essences;  il  se  plait  surtout 
avec  le  Pin  sylvestre.  De  col  arbre  viennent  de  nom- 
breuses appellations  :  Roulaio,  les  Boulaycs,  Houlay, 
Boulêde,  Bellay,  etc. 

L'Aulne  commun,  l'arbre  du  bord  des  eaux,  des 
plaines  basses,  humides  et  marécageuses,  mérite  que 
l'on  s'arrête  davantage  :  Valnelum  lalin,  de  .Mntis 
Aulne,  a  donné  deux  formes  :  la  première  spéciale  aux 
environs  de  Paris  età  la  région  du  nord-ouest  :  Aulnay, 
Auiiay,  Aunai,  Launay;  l'autre  particulière  au  nord- 
est,  Aulnoy,  .Vunois,  l.aunois.  Plus  au  sud  et  un  peu 
partout  on  a  geni'ralcment  préféré  au  nu-t  latin  le  mot 
Verne  ou  Vergue  qui  est  d'origine  gauloise;  en  bas- 
breton  moderne  (iiceni  ou  Gtierno.  Le  Verne  gaulois  a 
même  donné  son  nom  à  une  province  de  l'am-ienne 
l''rance,  l'.Vuvergno  actuelle,  l'ancien  pays  des  .\rverni, 
qui  rappelle  par  son  nom,  <ir,  article  ci'Ite,  et  vern. 
Aulne,  les  innombrables  Aulnes  qui  poussaient  sur  son 
sol.  <  hi  trouve  en  l'rance  et  a  l'étranger:  Guernes 
(.Morbihan,  Seine-et-Oise),  (iueruy  (Eure),  Le  Guerno 
(Morbihan),  Vern  (Ille-et-Vilaine  .  La  \'ernado  iGard), 
Vernols  (Gantai),  Vernioz  (Isère),  Vernoy  (Yonne), 
Vernix  i.NIanche),  N'ernhes  (Aveyron),  Vernielte(S'»rthe), 
Vergnies  (Belgique),  Verna  (Lombardie),  N'ernayaz 
(Suisse),  Verneil  l'iémont),  Vernes,  Vernet  (Espagne), 
Vernio  (Toscane).  En  com|iosilion  :  l''.nlreverneH 
(Haute-Savoie),  (japvern  Hautes-Pyrénées",  Louverné 
(.M.'iyonne  ,  Malivernay  (Suisse),  etc.  Le  midi  nllreiionne 
la  (orme  N'ornot,  nom  de  localité  d.ans  sept  di'parlenients 
méridionaux,  \ernel  est  aussi  un  nom  d'homme  très 
répandu,  de  même  que  Verneuil,  Duvernoy.  ^'ornoiB, 
Vergniaud,  Lavorgne.  Leguern,  Penvern  et  autres,  tous 
dérivés  du  N'orne  gaulois.  On  compte  en  France  1'.'  com- 
munes du  nom  do  N'orneuil,  dos  X'ernon,  \'ornouillel,elc. 

Le  flamand  cssche  ou  <?/-<<•,  Aulne,  et  le  germanique  air 
ou  elsc  a  produit  dans  les  l'ays-Bas  et  on  Allemagne: 
Harlem,  llirllngen,  Erlaeh,  I-^rlangen,  Harlebecko. 

Lo  Tilleul  (Tiliat  est  recherché  surtout  pour  son 
écorco  souple  et  tenace  appelée  tille  qui  s'emploie  ilnns 
la  fabrication  îles  cordes  et  des  nattes.  Tilietuui, 
endroit  où  il  y  a  des  Tilleul»,  a  donné  Teil  (.Vrdèche, 


LE    JAKDIN 


219 


Oeuse,  etc.),  Tliil  [Ain,  Aulie,  F.iiri-).  Tillny  (Eurr-cl- 
Loir',  TilldV  (Marne,  Pa.s(Ip(Jalais,  Somme),  Lalilly 
(Aisne  ,  Monteils  Calvado.s  ,  Montillol  Yunno  ,  Nan- 
lillé,  Xantilly,  Sarlilly,  Vertilly,  olc. 

Le  ^rermaniqup  £//*f/.  Tilleul,  allemand  moderne  I.hi- 
den,  a  fourni  quelques  noms  français  :  Lindes  Nord, 
MauleLoire  ,  La  Linde  Dordopno),  Lo  Lindois  Cha- 
rente), Lindeliii'ufs   Seine-Inférieure). 

L'Orme  Ulmus)  est  un  arbre  plulôl  cultivé  que  fores- 
tier proprement  dit.  De  temps  immémorial  on  le  i)laiilo 
le  long  des  routes  et  des  avenues,  et  en  quinconces 
sur  les  places  publiques,  l'ne  ordonnance  de  Henri  11, 
du  l'.i  février  l.")53  «  fait  commandement  à  tous  ceulx 
du  réanime  en  général  de  planter  des  Ilormes  le  long 
dos  chemins  sur  peine  d'amende  ».  |)ans  l'ancifnno 
l''rance,  cet  arbre  était  l'objet  d'une  vénération  singu- 
lière, ("était  l'arbre  de  la  justice;  planté  devant  la 
porte  du  château  ou  sur  la  place  du  village,  le  seigneur 
féodal  ren<lait  la  justice  sous  son  omlins  iii  aussi,  les 
gens  de  la  campagne  traitaient  les  affaires.  Le  vieux 
dicton  II  attendez-moi  sous  l'orme»  doit  dater  de  ré]]o- 
que  où  Saint-Louis  rendait  la  justice  à  l'ombre  d'un 
arbre. 

(à  suivre)  Gkouges  (iinAixr. 
"j\f\j>^ 

Culture  du  Lœlia  anceps  à  Nice 


M.  Roland  liosselin  vieul  de  publier  dans  lo  bulloliii 
de  la  Société  d'Horticulture  do  Nice,  un  excellent  arti- 
cle sur  la  culture  du  L<vlia  ancej>s  sur  le  littoral  Tnéili- 
terranéen,  dont  nous  extrayons  les  passages  essentiels. 

J'ai  souvent  été  frappi".  en  visitant  les  établissements  hor- 
ticoles méridionaux,  du  peu  do  curiosité  des  jardiniers,  qui 
no  cherchent  pas  à  se  rendre  compte  du  modo  d'e.\istenco 
des  espèces  dans  leur  pays  natal,  ne  cultivent  fréquemment 
que  par  routine,  et  caUpient.  dans  la  région  de  l'Oranger,  les 
procédés  mis  en  action  dans  les  cultures  du  nord. 

L'ne  des  Orchidées  les  plus  connues  et  des  plus  belles,  lo 
Ixelia  anceps.  est  aussi,  à  Nice,  une  des  plus  simples  à  bien 
cultivor.  I^a  floraison  hivernale  en  fait  une  plante  précieuse 
rivalisant  de  beauté  avec  beaucoup  de  ses  congénères. 

Les  L.  (im-i'ps  sont  essentiellement  mexicains  :  donc  de 
notre  hémisphère  boréal,  et  par  suite,  n'ont  pas  besoin  d'être 
désaisonnés  pour  vivre  sous  le  climat  d'Europe.  L'été  et 
l'hiver  de  leur  pays  natal  coïncident  avec  les  m'itres. 

On  les  rencontre  lixes  à  des  troncs  d'arbres,  ou  collés  à 
des  rochers  recouverts  de  mousses,  toujours  en  plein  soleil 
dans  des  endroits  ou  régnent  des  vents  violents. 

f^a  température  moyenne  y  est  très  voisine  de  15"  centigr. 
se  rapprochant  d'une  façon  sensible  de  celle  de  Nice.  I.a 
saison  pluvieuse  y  dure  pendant  la  moitié  do  l'année,  com- 
moni;ant  en  mai  et  finissant  ;i  la  Toussaint.  Les  chutes  d'eau, 
qnutidiennes  et  abondantes,  ont  toujours  lieu  vers  3  heures 
de  l'après-midi,  par  température  chaude  ilont  lo  maximum 
correspond  à  l'époque  dos  nôtres.  La  pluie  tombe  parfnis 
plusieurs  heures.  La  nuit  est  donc  toujours  humide.  le 
matin,  dès  l'apiiarilion  du  soleil,  se  lève  un  vent  simviMit 
violent,  venant  des  sommets  neigeux,  toujours  frais,  souvent 
froid,  f^'excès  d'eau  quia  baigné  les  |)lantes  pendant  la  luiit 
est  vite  évaporé,  et  les  rayonsd'un  soleil  ardent  aclièvent  de 
sécher  feuilles,  bulbes,  racines  et  supports.  Pendantsix  mi>is, 
presque  à  heure  Dxe,  se  produisent  les  mêmes  phénomènes. 

Vers  la  Un  d'octobre  dans  leur  pays  natal  (ici  plus  tari). 
les  L.  anceps  épanouissent  leurs  fleurs,  au  moment  où  les 
pluies  deviennent  plus  rares,  pour  cesser  peu  de  joursaprès. 

Dans  le  courant  de  février,  après  trois  mois  de  sécheresse 
la  plus  absolue,  par  température  très  fraîche  à  ces  altitudes 
où  il  gèle  parfois,  il  tombe  pendant  quelques  jours  une  lirie 
iduie  lixe  dont  le  résultat  est  de  maintenir  gonflés  les  bulbes 
sur  le  point  do  se  rider,  sans  faire  végéter  les  plantes  qui  no 
se  mettront  en  mouvement  ipi'en  mai,  a  la  reprise  de  la 
saison  pluvieuse. 


Uuc'ls  ensiùgnemcnls  devons-nous  liror  do  ce  qui  précède 
uu  point  de  vue  do  nos  cultures  nii.oisos  ■' 

1"  Le  /,.  ancc/is  devra  être  cultivé  sur  bùclios.  A  défaut  do 
très  bon  bois  dur,  à  écorco  bien  adhérente,  et  ile.longuc  con- 
servation, le  liège  rcuid  de  grands  services.  C'est  un  support 
très  sain,  crvuimode  par  sa  légèreli'-,  si  on  a  la  précaution 
d'onleverau  couteau,  les  plus  fnrtcs  aspérités  cl  do  faire  sté- 
riliser à  l'eau  bouillante  iiddilionnée  d'un  peu  de  borax. 

2"  Lo  /,.  iinccps  devra,  été  comme  hiver,  être  exposé  aux 
rayons  directs  du  soleil,  sans  aucun  abri. 

;}•  De  uuii  à  novetubre,  il  devra  être  inondé  d'eau  à  partir 
do  ■'!  heures  do  l'après-midi.  Seringuagos,  trempage  complet 
dans  un  ba(iuot.  Vers  la  hn  de  la  journée  l'excès  n'est  pas  à 
craindre. 

4*  D'octobre  à  mai,  cesser  les  arrosages  complètemenl. 
Opendant  pour  imiter  la  nature  dos  lieux  d'origine,  on  serin- 
guera  pemlant  (piel(|ues  jours  de  suite,  légèrement  dans  les 
premiers  jours  de  février. 

Voilà  les  quatre  grands  principes  à  observer  pour  réussir 
sans  tâtonnements.  Ils  demandent  queliiuos  explications. 

Les  spécialistes  admettent  dilliiilemont  la  culture  sur 
bûches.  C'est  cependant  la  seule  rationnelle  puisque  nous 
savons  que,  dans  la  matinée,  le  vent,  aidé  des  rayons  du 
soleil,  a  desséché  plantes  et  supports;  ni  avec  des  paniers, 
ni  surtout  avec  dos  pots,  on  no  peut  obtenir  ce  résultat  néces- 
saire. Jamais,  même  avec  de  simples  bûches  et  quelques 
têtes  do  s|ihagnum  sous  les  jeunes  pousses,  il  no  faut  redou- 
ter los  vents  secs  du  maliii.  lui  cas  de  mistral,  au  lieu  do 
mouiller  à  :i  heures,  on  pourra  scringuer  plus  lét.  Ce  sera  la 
grande  excei)tion.  Il  faut  tenir  compte  que  la  moyenne  d'hu- 
iiiidité  relative  est  plus  élevée  ii  Nice  que  dans  le  Nord.  En 
aucun  cas  il  no  faut  arroser  avant  midi. 

Il  est  bien  entendu  que  je  i)arle  ici  de  plantes  suspendues 
en  jdcin  air,  à  tous  les  vents,  soit  au  tronc  d'un  arbre  peu 
toulfu  du  côté  du  midi,  soit  accrochées  à  un  mur,  à  dos 
vignes  en  esi)alier  par  exemple.  La  situation  la  plus  enso- 
leillée sera  la  meilleure. 

L'Inver.  l'est-à-dire  |)endant  les  six  mois  de  sécheresse 
obligatoire,  l'idéid  serait  do  laisser  les  plantes  encore  à  tous 
les  vents,  on  les  abritant  seuloment  des  pluies  par  une  toi- 
ture vitrée.  Ce  serait  bien  plus  rationnel  que  la  serre  froide, 
troii  fermée   parfois,   trop  chaude  souvent  ou  trop   ombrée. 

Avec  un  tel  traitement,  les  pseinio  bulbes  deviennent  gros, 
ronds;  los  feuiles  cmirtos,  larges,  prennent  un  ton  bronzé, 
dénotant  leur  vigueur  et  leur  aoùtement  complot.  Les  scapes 
lloraux  seront  gros,  rigides  et  doimeionl  le  maximum  de 
fleurs,  selon  les  variétés.  La  coloration  sera  intense  et  les 
dimensions  remarquables. 

Ces  bons  résultats  seront  dus,  uniquement,  à  ce  fail  que 
le  cultivateur  aura  imité,  autant  que  possible,  les  conditions 
de  vie  à  l'état  sauvage. 

On  m'objectera  que  tel  ou  tel  jardinier  obtient  des  résul- 
tats suffisants  en  suivant  une  méthode  diamétralement  oppo- 
sée. J'ai  vu  l'été  dernier  à  Nice  quol(|ues  L.  anceps  chez  un 
spécialiste,  cultivés  en  pots,  sur  la  tablette  d'une  serre 
chaude,  coudoyant  des  Ne/ienllics,  dans  une  atmosphère 
lourde,  sans  air,  mais  avec  un  ombrage  de  forêt  vierge.  Il 
parait  que  ces  malheureux  Lo/Zia  fleurissent  dans  cette  étuvo. 
C'est  possible,  mais  ipi'ost-co  i)\ie  cela  prouve,  si  non  la 
vitalité  exceptionnelle  de  certaines  Orchidées  '.'  On  peut  faire 
fleurir  aussi  en  serre  chaude  des  l'clargunhon  du  Cap  et  des 
Afieyatum  du  Mexique.  11  no  viendra  pourtant  à  lidi'e  do  per- 
sonne de  les  soumettre  à  ce  traitement  illogicpie.  Pourquoi 
refuser  aux  (  irchidées  les  soins  conformes  à  leurs  habitudes 
d'origine,  ipi'on  accorde  volontiers  aux  autres  plantes:' 

Il  est  très  possible  que  vivant  dans  une  serre  trop  chaude, 
les  mauvais  elTols  ne  se  montreront  pas  dès  la  première 
année,  au  moins  pour  un  œil  peu  exercé.  C'est  au  bout  do 
deux  ou  trois  années,  qu'il  faudrait  comparer  des  Lcclia  ayant 
vécûtes  uns  au  soleil,  dehors,  et  les  autres  en  terre  ombrée 
sans  air  et  fraternisant  avec  des  plantes  des  forêts  sombres 
de  l'archipel  Malais.  Nos  abondantes  rosées  nocturnes  ont 
un  élément  de  vie  pour  les  /-.  anceps.  Il  ne  faut  pas  craindre 
de  les  y  exposer  le  plus  têt  possible.  Ce  n'est  qu'après  la 
floraison,  qui  peut  varier  un  peu  d'époque,  que  lo  repos 
devra  devenir  complet  et  l'abri  obligatoire. 

R.  ROLAND-GOSSELIN 


220 


LE   JAIIDIN 


Procédés  japonais  de  nanisation  des  arbres 

Semis  et  élucatiOD.  —  Arrangements  des  branches.  —  Suppres 
sion  des  racines.  —  Dressement  des  vieux  arbres.  —  Rôle  du 
greffage.  -  Simulacre  de  greffage.  —  Traitement  des  arbres 
pygmées . 

Le  semis  esl  peut  rlro  lo  moyen  d'obtenir  Jes  arlircs 
se  pliant  mioux  aux  exigences  du  jardinier  japonais, 
mais  c'est  aussi  le  plus  long. 

Les  graines  sont  semées  dans  do  loul  polils  pots  et 
dans  une  terre  maigre.  Aussilôt  les  jeunes  plantes 
levées,  un  pincement 
est  pratiqué  au-dessus 
des  deux  cotylédons 
de  façon  à  provoquer 
la  naissance  de  deux 
bourgeons  colylédon- 
naires  qui  sont  do 
beaucoup  moins  vigou- 
reux que  le  bourgeon 
central,  et  dont  le  plus 
cliétit  esl  seul  conservé. 
Le  développement  de 
ce  bourgi'on  évolue 
d'une  façon  très  lente 
dans  ce  vase  de  dimen- 
sions restreintes  avec 
celte  privation  de  nour- 
riture cl  les  arrosa^res 
distribués  juste  pourne 
pas  laisser  la  jeune 
plante  pi-rir.  Dès  qu'il 
s'allonge,  on  lui  fait 
prendre  la  forme  tour- 
menlée  d'un  S  ou  on  lo 
contourne  de  dilTéren- 
les  façons;  ou  bien  en- 
core lorsqu'il  se  lignifie 
et  qu'on  l'a  rendu  tn-s 
flexible  par  une  priva- 
lion  d'eau  qui  le  fait 
faner,  on  fait  plusieurs 
nu3uds  comme  s'il  s'a- 
gissait d'une  ficelle. 
Celle  opération,  surtout 
pratiquée  sur  les  Pins, 
contrarie  le  di'veluppe- 
mcnt  et  fait  prendre  des 
proportions  inusitées 
au  Collet.  Dès  que  les 


l''ig.  11.'.  —  t'in,  aryaiitjetMni  Jtfiiu  rryu/ici 


ramifications  se  dévelopi)piit, 
celles  conservées  sont  tordues,  attacbécs  do  bonne  lieure 
et  au  furet  à  mesure  de  hur  élongation,  inire  elles  ou 
au  Irone,  <ie  façon  à  leur  donner  une  direction  irréj;ii- 
lière,  sinueuse,  en  zigzags,  tout  en  les  maintenant  dans 
un  plan  vertical  oblique  riu  hori/.ontal,  suivant  la  forme 
visée . 

Les  pincements  souvent  ré|)élés  el  les  liens  nombreux 
de  fil  de  laiton  prosqu'invisiblcB  ou  défibres  do  bambou 
très  fin  aident  la  régularisation  et  le  maintien  de  la 
fornio  que  ces  arbres  doivent  avoir. 

Lorsqu'un  rameau  meurt  on  en  <  lioinll  un  autre  ou 
on  pourvoit  a  son  remplacement  par  lo  greffage. 

Dans  beaucoup  de  cas  et  surtout  pour  les  Conifères 
il  faut  conlourner  l'axe  du  jeune  arbre  autour  d'un  sup- 
port, comme  on  le  fait  pour  une  plante  volubile.  C'ist 
ce  qui  explique  la  direction  en  spirale  qu'ont  certains 
Ironcs  de  fhfimœri/parts  et  surtout  ceux  clés  Pins.  Le 
support  employé  esl,  »oil    un  gros  tronc  de   liainboii, 


qui  est  ensuite  enlevé,  soit  un  tronc  do  Fougère,  .«oit 
encore  un  fragment  de  roclie  poreuse,  de  polypier,  i>e 
madrépore,  qui  esl  conservé,  dont  le  faciès  contourné 
est  en  harmonie  avec  celui  des  arbres. 

On  conçoit  qu'en  opérant  ainsi  les  vaisseaux  s'alro- 
pliienl  en  entravant  la  circulation  de  la  sève.  Dès  lors, 
le  jeune  arbre  devient  difforme  ou  plutôt  prend  uno 
forme  tourmentée  ou  telle  ([u'on  la  désire. 

Celle  végétation  rachilique  est  encore  plus  accusée 
par  la  privation  île  nourriture  el  suiloul  par  l'espace 
restreint  dans  lequel  les  racines  s'allongent,  i  voluenl 
el  qu'elles  onl  vite  fait  de  remplir,  en  s'éehappant  même 

au  dehors.  On  les 
change  bien  de  vases, 
à  plusieurs  années  d'in- 
tervalle, mais  coux-ci 
n'étant  j:uèro  plus 
gramls,  la  végétation 
ne  s'en  ressent  aucune- 
ment. 

Les  mutilations  des 
racines  principales  me- 
nées do  front  avec  celles 
de  la  ramure  sont  pour 
beaucoup  dans  le  résul- 
tat. Même  s'il  n'était 
pas  fait  de  suppression 
do  rariiies,  le  pivot,  ou 
racine  principale,  gêné 
dans  son  développe- 
ment ne  tarderait  pas 
.1  s'atrophier  ou  à  être 
détruit,  les  radicelles, 
fiùnées  également,  ne 
pourraient  so  dévelop- 
|ier  assez  vile,  pour 
puiser  dans  le  sol  les 
éléments  nutritifs  né- 
cessaires il  l'alimenla- 
ticcn  normale  de  la 
plante, 

l.a  conséquence  de 
ce  premier  trailcnient 
esl  une  réduction  gé- 
nérale très  notable 
dans  le  port  de  la  plante 
qui  continue  Ile  aniiioins 
à  vivre,  chétivemonl  el 
péniblement.  Ce  fait  est 
d'ailleurs  observé, 
d'une  façon  moins  prccnoncéo,  dans  les  cultures  euro- 
péennes iiour  les  plantes  que  l'on  a  négligé  do  rem- 
poter en  temps  utile. 

Malgré  l'opinicitreté  et  la  p;iticiice  qu'ils  npporloiil  à 
la  lormalion  des  arbres  obtenus  do  semis,  les  japonais 
voulent,  dans  beaucoup  de  cas,  aller  plus  vile  en 
besogne. 

Ils  roeherc-henl  dans  les  montagnes,  sur  le  flanc  des 
rochers  et  dans  les  parties  boisées,  des  végétaux  déjà 
rabougris,  tordus,  échevelés,  couchés  sous  l'eflorl  des 
tourmentes,  auxquels  la  situation  où  ils  croissent,  a 
déjà  imprimé  une  forme  curieuse  on  pittoresque,  ou 
bien  encore  ils  clucississenl  dans  les  cultures  el  dans 
les  pépinic'res  quelques  sujets  qui  paraissent  se  prêter 
à  un  dressement  qu'ils  croient  rationnel  el  se  mettent 
en  devoir  de  les  préparer. 

('omme  l'appareil  ladiculairo  cle  ces  végétaux  esl  de 
beaucoup  Irop   clévcloppé   pour  tenir  dans  les  vases 


IJÎ  JAUDIN 


221 


miiHi.'ji'ulos  qui  li'ur  sont  dostinos,  toutrs  les  grusscs 
r.K'iiies  sonl  suiiprimées  ol  los  autres  raccourcies  nola- 
hleincut.  Lo  bul  ilo  colto  opéralion  est  lio  iccliiin'  am- 
siiléiahlemenl  la  vi';;élation. 

I''.n  ii'mpotant  ces  jeunes  arlires  la  pnsilion  et  l'aspect 
qu'ils  avaient  /i  l'état  naturel  sont  conservés.  Lorqu'ils 
s'y  prêtent  une  partie  des  racines  est  laissée  hors  du 
pol.  Puis,  comme  la  majorité  d'entre  eux  possèdent 
(|uelques  défauts,  certaines  branches  sont  supprimées, 
d'autres  sont  courbées,  tordues,  les  vides  sonl  comblés 
de  taçon  que  tout  en  conservanl  le  caractère  pitto- 
resque, la  forme  visée  puisse  être  obtenue.  Par  la  suite, 
les  pincements,  torsions,  contournements  des  rameau.\ 
sont  pratiqués  comme  s'il  s'agissait  d'arbres  obtenus 
de  semis.  Comme  ci's  arbres  se  trouvent  dans  des  pots 
exigus,  il  est  facile  de  leur  conserver  cette  taille  res- 
treinte. 

Pour  beaucoup  do  véjiélaux  les  racines  comprimées 
dans  les  limites  très  étroites  d'un  vase,  s'échappent  et 
font  saillie  au-dessus  du  sol  ;  en  déchaussant  celles-ci 
davantage  par  l'enlèvement  graduel  de  la  lerre,  le  tronc 
se  trouve  soulevé  et  le  départ  de  la  tige  est  donc  soutenu 
dans  l'air  par  elles  de  0"'iO  à  0"'.")t)  au-dessous  de  la 
potiche  à  la  façon  des  plantes  épiphytes  et  des  l'tin- 
daiius  dont  la  partie  intérieure  du  tronc  s'est  trouvée 
détruite.  Ces  racines  démesurément  allongées  hors  du 
sol  comparalivcnionl  aux  dimensions  de  l'arbuste  sup- 
portent, avec  l'aide  de  tuteurs,  une  tige  minuscule  aux 
ramifications  rares,  chélives  et  tordues. 

Plus  les  végi'taux  sonl  vigoureux,  plus  nombreux  et 
plus  radicau.x  sont  les  suppressions,  les  raccourcisse- 
ments des  racines  principales,  ainsi  que  les  privations 
de  nourriture  et  d'arrosages,  les  recépages  du  tronc, 
rabattages  et  torsions  dos  branches. 

Us  n'arrêtent  la  vigueur  des  Pins  qu'à  la  suite  do 
nombreux  recépages,  de  torsions  et  de  no'uds  sur  la 
branche  conservée,  c'est  ce  qui  explique  ces  moignons 
et  ces  nodosités  que  l'on  remarque  sur  certains  Pins,  et 
d'où  ne  part  qu'un  frêle  rameau,  à  la  végétation  languis- 


sante ol  au   feuillage  parsemé,  se  dirigeant  en  liélicn 
(fig.  I  l'i)  après  avoir  contourné  ces  excroissances  et  avoir 


Flg.  ll-i.  —  !•  Dresseiuenl  Bonsat.  f  P.«  forme  balcau,  arranii,'„unl  Sea^ari. 


Fig.  11.').  —  rin,  arrungciticnt  Jililii. 

été  replié  plusieurs  fois  sur  lui-même.  Lesramilicalions 
sont  elle-mrmes  repliées  el  Tnaintenues  dans  celle  posi- 
tion par  une  infinité  de  petites  attaches. 

La  nuililalion  des  grosses  racines  souvent  répétée 
pour  les  arbres  déjà  âgés,  dont  on  commence  le  drcsse- 
nicnl,  et  l'atrophie  partielle 
des  petites  ])our  ceux  obtenus 
de  semis,  établit  l'équilibre 
avec  la  ramure. 

Quel  que  soit  l'arbre'  ainsi 
dressé,  les  rameaux  contour- 
nés, repliés  sur  eux-mêmes 
soit  en  serpentant,  soit  en  hé- 
lice, paraissent  trois  à  quatre 
fois  moins  longs  qu'ils  le  sont 
réellement  et  toutes  ces  con- 
torsions mettent  un  obstacle  à 
la  végétation,  les  vaisseaux  se 
trouvant  écrasés  dans  cette  po- 
silion. 


I.c  greffage  joue  un  rôle  pré- 
pondérant dans  la  formation 
dos  arbres  pygmées.  ainsi  que 
le  simulacre  de  greffage  de 
deux  genres  distincts. 

A  force  de  tourmenter  les 
rameaux  certains  d'entre  eux 
meurent;  pour  les  remplacer 
les  japonais  ont  recours  au 
greffage.  Souvent  même  toutes 
les  branches  sont  coupées,  el 
sur  le  tronc  noueux  ils  appo- 
sent un  certain  nombre  de 
greffes    afin     de    pouvoir    di- 


LK  JAUlJlN 


rifier    cel  arbre  en   harmonie   avec   leurs  aspirations. 

Mais  c'est  principalement  pour  le  dressement  îles 
l'odocarpusque  lo  grelîajie  est  largement  mis  en  iruvre. 
Ils  impriment  à  cet  arbre  la  (orme  pyramiilale  un  peu 
ni<>plate  avec  les  bonis  relevés,  re  qui  clonne  vaguement 
a  sa  partie  essenliollo  l'apparence  d'un  bicorne. 

A  cet  elîet.  des  l'odocarin/s  inaci-o/ilii/lliis,  dont  le 
Ir.inc  a  d-ijà  0'"Otiii  U"'10de  diamètre,  sont  rempotas  d.ins 
des  vases  minuscules,  décapitt^s  à  une  hauteur  de  (i"'40 
àO"HiO  au-dessus  du  sol.  Sur  ce  tronc  absolument  dénudé, 
ils  posent  en  tête  cinq  ou  six  greffes  en  couronne  et  sur 
peesque  toute  la  hauteur  des  grelTes  de  côt<'  ou  en  appro- 
che, en  nombre  suffisant  et  convenabîenirnl  dislan- 
cées pour  uni' formation  rationnelle,  d'une  autre  espèce 
ou  variété,  notamiin'nt  île  celle  à  feuillage  panaché. 

Les  rameaux  frôles  sont  attachés  ensemble  au  fur  et 
a  mesure  deleur  éloiigation,  pinces,  entrelacés,  formani 
dos  pyramiiies  plus  ou  moins  régulières  ayant  l'aspect 
d'un  petit  cha|ioau  napoléonien. 

Les  l'irables  sont  surtout  intéressants  ii  cause  des 
grelTigos  qui  sont  appliqués.  Deux  Erables  clo  variétés 
diOércntes  sont  plantés  dans  un  môme  vase.  A  U"'15  au- 
dessus  du  sol,  les  deux  sujets  sont  rapprochés  horizon- 
talement ot  greffés  par  une  série  de  torsades,  suivant 
la  même  ligne,  reprennent  leur  direction  verticale  et 
sont  encore  de  nouveau  soudés  plus  haut  de  la  même 
façon  et  à  plusieurs  reprises  en  formant  ainsi  comme 
une  suite  de  chaînons. 

Arrivés  à  une  certaine  h.iuleur  les  japonais  posent 
encore  une  série  de  greffes  par  approche  de  nouvelles 
variétés  et  obtiennent  ainsi  une  giamle  diversilé  dans 
la  (orme  et  la  coloration  du  feuillage  d'un  même  sujet. 

•  • 

Les  Japonais  s'appliquent  surtout  a  dissimuler  les 
greffes  normales;  mais,  par  contre,  il  mettent  bien  en 
évidence  des  semblants  de  greffage  anormaux  qui,  aux 
yeux  des  personnes  non  initiées,  donnent  l'illusion  de 
véritables  soudures  et  représentent  des  anomalies  et 
des  monstruosités.  (_;'est  ainsi  que  l'on  a  pu  voir,  parmi 
les  exemplaires  mis  en  vente  à  l'hôtel  Drouot.  des  l'ins 
entés  sur  des  Eral)Ios  et  rtciproquement,  qui,  en  réa- 
lité, étaient  simplement  le  résultat  d'un  simulacre  de 
grelTago,  fort  îjien  exécuté,  d'ailleurs,  puisque  tout  le 
monde  s'extasiait  ilevant  l'habileté  et  la  science  des  jar- 
diniers nippons. 

iJans  un  même  vase  ils  plantent  côte  à  côte  et  greffent 
en  approche  les  deux  sujets.  Comme  l'un  îles  tieux  a 
gnéralemont  pliis<le  vigueur,  en  poussant  il  entoure  et 
recou"'ro  l'autre  en  partie,  dont  le  pied  ne  parait  presque 
plus,  de  sorte  qu'il  semble  être  le  résultat  d'une  véri- 
table grclle. 

Dans  d'autres  cas,  on  fuit  contourner  la  tige  de 
THrable  par  celle  du  jeune  fin  plus  llexible;  comme  on 
le  forait  avec  un  osier  et  on  les  noue  tous  doux  ensemble. 
Avec  lo  temps  la  tige  du  Pin  s'aplatit  autour  de  relie 
do  ri\rabloct  (orme  un  liourrclcl  qui  dissimule  complè- 
tement la  base  de  cette  dernière.  Ils  usent  du  même 
stratagème  pour  lieux  genres  distincts  do  Conifères. 

Il  nous  faut  ajouter  qu'en  «'inspirant  toujours  de-- 
irièmes  principes  ils  forment  aus.-^i,  dans  un  ^inlple  pla 
Icau,  des  jardins  minuscules  de  quel(|ues  di'ciinètres 
carré»,  de  petites  scènes  )>illorct-ques  par  une  heureuse 
disposition  de  diverse»  plantes,  sur  un  tertre  en  mi- 
niature, parfois  flanqué  d'une  roche;  lo  tout,  on  géné- 
r.tl,  Iden  proportionné  et  montrant  en  réduction  qucl- 
qu*)»  sites  de  jardin»  japonais  renommé». 

•  • 

Il  nous  reste,  maintenant,  k  examiner  si  ces  vt'gétaux 
peuvent  vivre  en  Europe.  Notre  climat,  pourtant  dillé- 


ront  de  celui  du  Japon,  ne  saurait  malgré  cela  être  un 
obstacle  à  la  conservation  en  bon  état  des  arbres  lilli- 
putiens. Iteaucoup  do  personnes  les  considèrent  abso- 
lument comme  des  plantes  d'appartement  et  c'est  lii 
une  erreur  qui  entraînera  la  perte  d'un  certain  nombre. 
Ces  arbres,  au  contraire,  doivent  être  placés  dans  un 
endroit  mi-ombragé,  soit  au  jardin,  soit  sur  une  terrasse. 

Hien  n'empêche  de  les  porter  de  temps  a  autre  et 
d'une  façon  intermittente,  dans  le  salon  à  titre  de  curio- 
sité et  pour  tirer  parti  de  leur  caractère  décoratif,  mais 
on  doit  les  sortir  ensuite. 

Afin  de  conserver  la  forme  primitive,  il  est  nécessaire 
de  pratiquer,  chaque  printemps,  des  tailles  rigoureuses 
et,  pendant  l'été,  des  pincements  sévères,  principale- 
ment sur  les  espèces  à  feuillage  caduc  dont  quelques 
bourgeons,  malgré  l'espace  restreint  réservé  aux  racines 
tendent  souvent  à  s'emporter  au  détriment  des  autres 
et  détruisent  l'harmonie  de  la  forme.  On  ne  doit  pas, 
sous  prétexte  de  leur  fournir  de  la  nourriture,  les  rem- 
poter dans  des  récipients  trop  grands  puisque  ceux 
dans  lesquels  ils  vivent  sont  de  grandeur  suffisante,  cl 
encore  moins  les  mettre  en  pleine  terre;  la  nature  aurait 
alors  vite  (ail  de  reprendre  ses  droits  et  il  n'y  aurait 
guère  que  les  Coni'ères  qui  garderaient  à  peu  près  leur 
forme  minuscule.  Pour  que  ces  arbres  restent  nains,  il 
est  nécessaire  de  leur  imposer  de  continuelles  tortures, 
on  un  mot  il  faut  qu'ils  soulTrent.  qu'ils  «  végètent  ». 
La  terre  dans  laquelle  s'étalent  leurs  racines  doit  être 
maigre,  les  arrosages  distribués  judicieusement  et 
plutôt  sobrement;  par  contre,  les  bassinages  fréquents 
entretiendront  la  propreté  du  feuillage. 

Ces  arbres  peuvent  sup)iorter  la  température  exté- 
rieure pendant  la  mauvaise  saison;  mais  en  raison  des 
vases  qui  les  contiennent,  ils  se  trouveraient  plus 
exposés  à  souffrir  des  atteintes  du  froid.  11  est  donc 
plus  prudent  de  les  hiverner  dans  un  local  où  on  ne 
(ail  pas  lie  feu,  en  ayant  soin  d'aérer  fréquenr.ment,  on 
les  sort  de  temps  à  autre  lorsqu'il  ne  gèle  pas  et  en 
n'oubliant  pas  de  le  faire  presque  journellement  dès  lo 
nioii»  de  février-mars,  afin  de  ne  pas  iirovoquer  une  vé- 
gétation trop  hâtive  qui  serait  iHiolée. 

Aliiert  M.M'.MENK. 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 


Moschosma  riparlum  lloehst. 
Labiée  du  sii<l  <l  '  I  .\lrii|ui'.  r|iii  iu|>|ielle  une  Sauge  ou  un 
Coléus  il  feuilles  Imijinirs  vertes.  Los  Heurs  forment  des 
paniculcs  terminales  amples  ot  élégantes,  atteignant  jusqu'i 
un  métro  do  longueur.  Kilos  sont  blanches  avee  les  anthères 
IDurpros.  Les  fouilles  sont  ovates-arrondies,  profondéraonl 
doutées.  La  ll'>r.iU  .n  a  l'u'ii  de  iliMombro  à  fi'Vrior. 

Crassula  conjuncta  N.  I-'..  Mrown. 
Cette  nnuvolle   Crassulaoéo  a  été  introiliilte  ilc  l'Afriipio 
Austrnlo,   por   M.   Moc-Owan.   Ses   caractères  extérieurs    la 
rapproi;lient  du  t^ra^siiUi   prr  l'oral  a  Tliunb.,  mais  ses  fleurs 

sont  il'iiii  lil.'iM''  piirel  non  jaunes. 

Ca;<ania  montana  S|)rengcr. 

Un  Natal,  cette  julio  Conipiiséo  parait  être  la  plus  petite 
espèce  du  genre  et  lleurit  d'avril  ii  la  lin  du  juill'.'t.  Les  fonlIloH 
sont  persistantes,  linéaires,  lomonloiiscs  en  dessous;  le» 
llour»  Hoiil  jaune  clair  mari|uées  à  la  base  d'une  tache  blan- 
che en  forum  d'anneau. 

Lo  O.  iiinnl iiKi  II  déjà  produit  quelques  hybrides  avec  les 

fi.  rilji'ns  et  >.ii  , 

Myriosma  myriarttha  Siéb    et  /ucc. 
Collo  Sabiacéo,   originairo  du  Jupon,  do   la  Corée  et  de 


LE  JAIIDIN 


223 


i|iii|i|iirs  points  (II'  la  Chine,  rossoniblo  à  une  Spin-o.  C'osI 
un  iirlinslo  trosornonionliil.ii  intlorosroncos  fournies  <loliir(.'e.s 
piiiiiiulcs  ra'iiilii'Ts  qui  so  recoiivronl  d'iino  profusion  <lo 
|)Olili'S  lloiirs  jaune  vordilln'.  I,o  .Ui/r/osind  est  un  arluisto 
U'orangorio  (|udii  pourra  facilement  sortir  l'été  à  une  linnni' 
exposition. 

Ribes  vlllosum  C'<l.  Gay. 
Groseillier  du  C.liili.  plus  connu  sous  les  noms  do  II.  rlii- 
li-tisr  C.  Koch.,  H.  Lavallci  Hort.i'l  rpii  mériterait  irétre  plus 
cultivé  ipi'il  no  l'ost  actuellement.  Il  foruio  un  arbrissiaii 
dressé,  touionteu.\,à  feuilles  iMitioros  ou  tr'^érement  triloljics. 
l,os  Heurs  sont  disposées  en  grappes  lylindriipies,  serrées, 
penchées,  pédonculoos  et  il'un  beau  jaune  d'or.  Les  fruits 
violet  noir  et  poilus,  sont  comestibles  dans  les  Andos  du 
Chili,  où  ils  sont  1res  ri>c:lierchés. 

Spiraea  pubescens  Turc/.. 
Korl  jolie  .Spiroo  voisine  du  Spinrn  Chunurdriifolid.  dont 
ollo  se  distinguo  par  ses  feuilles  nettement  tomenleuscs,  par 
ses  fruits  (pii  ne  portent  que  i|uelqu(>s  poils  sur  les  bords  et 
surtout  par  les  sépales  fructifères  dressés.  Los  llours  sont 
blanches  et  disposées  on  coryndjes  liéinisphériquos.  I^e 
■S/iiiirn  pithesccti.i  osl  d'ori^;ine  chinoise. 

Caipurnla  lasiogynei:.  Meyer. 

r.éjjumineuse  du  Cap  et  do  Natal  où  elle  est  comMuiiie. 
mais  ipii  n'a  l'Ii' introduite  que  tout  récomment.  Elle  forme 
un  arbre  à  feuilles  toujours  vertes  avec  huit  à  neufs  paires 
de  folioles.  Les  fleurs,  disposées  on  longues  grappes  pen- 
dantes, sont  jaune  d  or  et  odorantes.  Les  ^'eusses,  longues  et 
larges,  renferment  des  graines  qui  rappellent  celles  des 
Lupins.  Ija  plante  tout  entière,  à  l'exception  dos  fleurs,  est 
doui''e  d'une  odeur  spéciale  et  désagréable  (|ui  se  répand 
quand  on  la  froisse.  La  propriété  (pio  possède  lo  Calpitr- 
nid  de  grimper,  permet  de  l'utiliser  pour  la  garniture  des 
murailles  ((u'il  recouvre  rapidomenl. 

P.  IlAniCT. 


Société  l^ationale  d'Hoftieulture  de  f  rance 


Séance  du    10  juillet  i002 
Comité  dk  flobiculture 

Abondants  et  remarquables  apports  de  la  maison  Vilmorin  : 
Coquelicots  et  Pavots  de  toute  beauté,  (|ui  ont  été  une  révé- 
lation pour  bien  des  amateurs;  rcnt.stemoii  pimicens  et 
hybrides,  luxuriants  de  floraison  et  île  végétation;  Cannas 
Iloi  llumhrrt  /",  disposés  en  un  massif  devant  lequel  on 
s'est  longuement  arrêté.  Cette  1res  belle  variété  a  tous  les 
mérites  :  coloris  éclatant,  ampleur  et  abondance  des  fleurs. 
feuillage  bronzé;  robusticilé,  durée  do  la  floraison.  I^e  Canna 
Uni  Hiiiiibcrt  l",  obtenu  par  .\I.  Spronger.  provient  du  croi- 
sement du  C.  Ilaicida  avec  une  variété  de  la  race  Crozy. 

A  noter  encore  une  collection  de 20U  fleurs  d'/ri.s-  Kacmpftn 
en  10  variétés  nommées.  Pour  être  arrivé  tard,  l'Iridée  japo- 
nais a  marché  vile  et  maintenant  elle  n'a  plus  de  rivales  dans 
le  monde  des  Iris.  Il  ne  faut  pas  non  plus  oublier  les  Lilii'ni 
testoceuin  isiihcllinnm  et  une  composée  sud-africaine,  le 
Gej-feira  Jamesimi,  qui  faisait  peu  parler  d'elle  depuis 
quelque  temps.  Celte  plante,  au  coloris  vif  et  distingué,  jouit 
du  grand  mérite  do  [louvoir  rester  en  parfaite  floraison  pen- 
dant au  moins  trois  semaines  consécutives. 

l'ne  belle  collection  d'OMllets,  à  M.  Magne,  do  Houlogne- 
sur-Seine;  un  O'.illct  de  semis,  à  M.  (iuéry  ;  quelques  touffes 
d'une  plante  que  l'on  -ne  rencontre  que  rarement  dans  les 
cultures,  le  Statire  lionilncllii^  curieuse  Plombaginée  à 
fleurs  jaunes  et,  c'est  tout  pour  la  Kloriculture. 

Comité  df.s  Orchiuèes 

.V  M.  .\laron,  un  petit,  mais  joli  lot,  composé  de  Lœlin- 
Catttei/ii  (Iiiipih'alricc  ilc  Ji'nssie,  Marlinrti  en  deux  spixi- 
mens  aussi  distincts  que  possible  l'un  de  l'autre,  etc.); 
Lœlia  Diiilii/aiia;  Cattlei/a  Mossice  alba  Wagencri;  Catllei/a 
Gashcliitim  allia,  etc. 

M.  L)olaruo,  do  Chevreuse.  présente  une  belle  toufle  de 
Dendruhium  Farmcri. 


( '.oMlTK    i)i;s    UOSKS 

Un  lot  fort  intéressant  de  .M.  Jupeau.  du  Krerolin-fiicôtro, 
formé  d'une  soixantaine  de  variétés  récentes  et  encore  peu 
ri'pandues,  dllybridi^s  de'I'hc'-;  une  Rose  nouvelle  du  groupe 
dos  Hybrides  romont<iiits  présentée  par  M.  Vilin,  do  Crisy- 
Suisnes. 

CoMiTii  tj'.MUionicuLTUJiE  d'ornkmb.nt 

.\l.  'riili.-r.  directeur  do  l'Ecole  d'Arbr>riculture  do  f?aint- 
Mandé.  avait  apporté  un  certain  nombre  de  végétjiux  inté- 
ressants: Ja.iiiiininn  af/inc,  Ci/tisus  siliipliai'nsis,  Ilea  iifi/i. 
iiica.  Dcsmadiitiii  tiliirfnliuin,  des  séries  do  Millepertuis,  do 
Spiréos,  île  Maguenaudiers. 

La  Chaire  de  culture  du  Muséum  présentait  :  Tilia  mon- 
i/olica,  .Maxim.,  curieux  Tilleul  à  feuilles  de  Vigno  et  l.iiius- 
Ifiim  i/uiinaijcnse,  L.  Henry,  nouvelle  espèce  do  Troène. 
originaire  du  Yunnan,  d'où  clic  a  été  envoyée  en  1.S94  par 
l'abbé  Dolavay. 

COMITi;    d'aUHOBICULTURE   KHtlTlÉHE 

Un  lieau  lot  do  Cerises  (on  2i  variétés)  de  -M.  Nomblol;  do 
superbes  Itaisins.  appartenant  aux  variétés  Fronlicnlhal 
et  Fdstcm'irhitc  seei/linii,  do  M.  Cordimnier;  dos  (iroseilles 
à  grappe  Cfri.sc  et  l'ersaillaisr  blanrhc.  à  .\L  Corion, 
(lEpinay;  une  belle  Fraise  des  quatre-saisons,  semis  de 
.\1.  liouctiol,  do  liessancourt,  se  reproduisant  lidèlemcnt 
tlopuis  trois  ans. 

GOMITI;  un  CL'LTLUIC    MAflAICIlÈRE 

Là  aussi,  une  Fraise  de  semis,  appartenant  aussi  aux 
quatre-saisons,  de  belle  et  bonne  qualité,  présentée  par 
M.  Delorme,  de  Sceaux. 

P.  Habiot. 


BIBLIOGRAPHIE 


Notre  distingué  collaborateur,  .M.  Ad.  Van  den  Heede,  vient 
de  publier  dans  la  collection  dite  «  Bibliolhèijuo  du  Jardin  n, 
un  livre  dont  l'importance  pratique  n'échappera  pas  aux  ama- 
teurs cl  aux  professionnels  :  L'Art  de  semer  (1). 

Ce  nouvel  ouvrage  fait  lo  pondant  de  I.'.irt  de  bouturer; 
il  le  complète  et  il  apporte  ainsi  aux  amateurs,  aux  jardiniers 
et  aux  horliculleurs-multiplicateurs.  les  observations  d'un 
vieux  praticien. 

L'auteur  s'est  efforcé,  après  avoir  parlé  do  la  fécondation 
et  de  l'hybridation,  do  mettre  les  lecteurs  à  môme  de  pro- 
céder aux  divers  semis  :  repiquages,  plantations,  etc..  sans 
crainte  de  mécomptes. 

IjOS  amateurs  y  trouveriml  quantité  de  bons  conseils  qui 
seront,  pour  les  débutants  surtout,  d'un  grand  secours  et 
leur  éviteront  des  échecs. 

Bien  que  le  manuscrit  de  ce  livre  ait  été  modifié  et  com- 
plété après  son  examen,  nous  croyons  devoirnéanmoins  citer 
quelques  passages  du  rapport  de  M.  Philippe  do  Vilmorin; 
lequel  fait  remar([uer  avec  justesse  que  le  semis  el  la  ger- 
mination des  graines  sont,  pour  certaines  plantes,  des  opé- 
rations fort  délicates. 

"  C'est  justement,  dit-il,  parce  que  M.  Van  den  Heede  pos- 
sède à  fond  ces  connaissanc-os  qu'il  a  pu  les  condenser,  les 
rendre  claires  pour  tous,  et  faire  do  son  livre  un  ouvrage 
appelé  à  rendre  de  réels  services  ". 

En  plus  des  nombreux  chapitres  relatifs  aux  semis,  aux  repi- 
quages, etc..  cet  ouvrage  renferme  do  nombreux  tableaux 
•■  donnant  pour  chacun  des  genres  cultivés,  l'époque  la  plus 
favorable  au  semis  la  meilleure  façon  d'opérer  celui-ci  el  le 
tenqjs  approximatif  que  leurs  graines  mettent  à  germer  ". 

Le  rapport  de  M.  Philippe  de  N'ilmorin  se  termine  comme 
suit  : 

"  L'impression  générale  qui  se  dégage  de  L'Art  de  semer 
est  celle  d'une  grande  science  expérimentale  so  mettaid  avec 
clarté  et  bienveillance  à  la  portée  des  plus  jeunes  pour  les 
aider  dans  leur  travail  ».  Des  appréciations  aussi  flatteuses 

(1)  In  vol.  de  ls2  pages,  illuslré  de  100  figures,  prix  :  2  fr.  r.O 
franco  2  fr.  7.»;  relié  demi-hasanc,  jirix  :î  fr.  75.  franrn  'i  francs.  Le 
manuscrit  de  ce  livre  a  été  d'après  te  rapport  élugieux  d»  M.  l'hi- 
lippe  de  Vilmorin  récompensé  d'une  médaille  d'argent  par  la  Société 
Nationale  d'Horlicullnrede  France. 


22i 


LE   JARDIN 


si>nl  Icnicillour  corlilicatà  décerner  à  ce  livre  qui  sera  le  railc 
tiii-riim  |iar  oxcollencc  des  semeurs. 

•  • 

La  litléraluro  liorlicoli-  fraiii,-aise  n'était  giièro  ri»-lie  on 
ouvrat;es  spéciaux  consarrés  à  celte  praiuli'  et  vaste  (uniillo 
des  Conifères:  li-  bel  niivrago  de  Carrière  :  Traité  général  des 
Conifères  <|ui  fait  tmijoiirs  aiilurité  étant  épuisé  depuis  lond- 
Ifiiips.  celui  épalement  bien  tait  au  pi)int  de  vue  sylvicole, 
par  M.  do  Kirwaii.  no  pouvait  piioro  servir;  car  nous  consi- 
dérons qu'il  Mc>  faut  pas  faire  étal  des  livri'S  sur  le  niénio 
sujet  publiés  par  MM.  Dupuis  et  .Morlot,  trop  incomplets  à 
divers  points  tie  vue. 

11  n'est  pourtant  pas  île  nomenclature  plusonibrouilléo  que 
colle  des  Conifères,  do  famille  pour  la(|uello  le  pépiniériste, 
l'architecte-paysa^riste.  le  jardinier,  l'amateur,  aient  le  plus 
besoin  d'un  jjuido  si'ir  qui  leur  fournisse  aussi  bien  des 
notions  culturalos  que  des  renseifinemonts  leur  jiermettant 
do  s'y  reconnaître  parmi  les  nombreux  ^renrcs,  espèces  et 
variétés  synonymes. 

Le  livre  «luo  .\l.  .Motlet  vient  do  publier  (I)  remplit  lo 
but  et  nous  parait  fort  bien  compris  dans  son  ensemble. 

Il  traite  do  :  lliistoire,  la  description,  la  valeur  décorative 
et  forestière,  la  culture  et  la  multiplication  des  espèces  et 
leurs  principales  variétés  introduites  dans  les  cultures,  les 
maladies  et  insectes  parasites. 

La  table  des  noms  latins  avec  les  synonymes,  relie  des 
noms  communs  sont  bien  établies,  permettent  de  trouver  lo 
renseignement  cherché  et  de  se  (juider  dans  le  dédale  des 
synonymes  et  dos  ilénominations  plus  ou  moins  exactes  que 
l'on  s'est  plu  à  attribuer  au  Conifères. 

Nous  voulons  aussi  attirer  l'attention  de  nos  lecteurs  sur 
l'illustration  do  ce  livri".  constituée  on  grande  partie  par  des 
reproductions  pholographii|ues  dont  la  plupart  sont  do 
l'auteur.  Userait  désirable  i|ue  la  pholo^'raphie,  dont  les  pro- 
cédés sont  maintenant  à  la  portée  île  tous,  soit  mise  davan- 
tage il  conlribuliiiii  pour  l'illustration  des  ouvrages  modernes 
d'horticulture;  on  a  contesté  lo  caractère  artistique  de  lO 
genre  de  reproduction,  souvent  à  tort;  mais  on  ne  peut  nier, 
on  tous  cas,  son  exactitude  ainsi  que  la  sincérité  dos  gra^"' 
vures  obtenues  par  ce  procédé. 

Saluons  aussi  l'apparilion  do  la  soion<le  édition  du  livre  do 
M.  Gaston  Honnier  (2).  qui  est  avant  tout  un  ouvrngi'  pra- 
tique à  l'usago  des  botanistes  amateurs. 

Lo  plan  de  ce  volume  est  simple  et  bien  conçu.  L'auteur 
suppose  des  proinenados  aux  diverses  époques  de  l'annéo  : 
printemps,  été,  automno,  hiver,  dans  les  prés,  dans  les  bois. 
lo  long  des  routc's  et  dos  vieux  murs  ou  dans  le  voisinage 
des  étangs,  et  il  nomme,  ilécril  et  dessine  les  plaides  ipi'on 
rencontro  dans  ces  dillérenlos  lirconstances.  C'est  un  oxcel- 
lent  ouvrage  «le  vulg.irisalion  et  <rinitiation  :  on  se  croyait 
parti  seul«'niont  pour  lo'rboriser,  cl  sans  déclaration  de  |irin- 
(ipes  srientiliqui's  préalables,  sans  classilicalion  ariilcs,  sui- 
vant les  progrès  insensibles  d'uno  exposition,  dont  le  style 

II)  Ltt  Conlfrrtt  il  Ta-i-arém.  traité  élémenlairc  cl  |iralii|ni'.  t  vol 
in-lR  )é«ii»,  cnrlonnè-lollo  de  .'lOil  pagcH,  avec  l:ii  li)c<iri-s  dans  lo 
texte,  dont  li>»>  re|>ru<liiclion8  pliotoxrnpliiqucs  ;  prix  5  Iranci, 
franro  en  «arc   r>  Ir.  i». 

tu  t.ei  planift  dtt  rhanijo  êl  det  hoi»,  nouvelle  éililion,  1902,  I  vol. 
ii|.8  de ''OO  pn>jo«.  aver  s;:t  llKureiiel  30  pInnclieH,  dont  Si  en  cotiicurs  ; 
H  franc», /'«•anro  en  (çaro  li  fr.  Oi 


no    parait   jamais  loclmiqne,  on  so   trouve  avoir  appris   la 
botaniijue. 

Les  planches  en  couleurs  et  les  nombreuses  gra\T)res 
sont  lo  plus  heureux  complément  que  i-o  livre  pouvait  cora- 
porlor 

Uknk  Haymond. 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 


La  vente  des  fleurs  ost  toujours  mauvaise;  les  fétos  do 
St-Kugène  et  do  St-Henri  n'ont  eu  aucune  influence  sur  les 
cours.  Les  lloscs  moins  abondantes  se  vendent  à  des  prix 
soutenus,  mais  peu  élevés. 
Nous  avons  relevé,  le  1.")  juillet  les  cours  suivants  : 
Roses  extra  l"  choix  valent:  AfitrrrluU  Sirl.ûo  1  fr.  à  3  fr. 
Paul  Sriiroii  do  2  à  fl  fr.  ;  Caplain  Clirisl;/,  do  1  fr.  a  t  fr.  ;  La 
Fratiri;,  i  fr.  ."jO  à  4  fr.  ;  Vlrirli  Urunncr,  do  U  fr.  .")()  à  2  fr.; 
Président  Cariiol.  de  2  fr.ôoà  :ifr.;  Xijiliclos,  do  4  fr.  a  5  fr.; 
Caroline  Tesloitt'.Ur.  à.")fr.  ;  Grnrral  Jacqueminolt\oO  Ir.'^  à 
3  fr. ;  Sdin-i'iiir  île  la  Malmaixon  de  0  fr.  T.",  à  1  fr.  '*)  la 
douzaine.  ï^es  Œillets  de  choix  valent  ilo  1  fr.  T.')  à  2fr.  50; 
Colosse,  de  5  fr.  à  s  fr.  la  douzaino.  I.  Oranger  vaut  au  détail 
1  fr.  ."iii  le  cent  <lo  boutons.  La  Giroflée  (yiidiviriMim-,  de 
0  fr.  50  à  U  fr.  75  la  botte.  Los  LIlium  llarrisii  valent  i  fr.  ; 
rubriim.  5  fr.  la  douzaine.  Le  Lllas  sur  lourlos  lij.'es  de  i  à 
:i  fr.  la  boite,  en  gerbe,  (i  fr.;  Les  Glaïeuls  ro/ii7/..  .l'O  fi .  15 
à  0  fr.  Ml  la  douzaine;  ;/ii<i(/((i'fii.sis  .'l  fr.  "io.  I.is  Campanules 
valent  do  Ofr.  50  à  Ofr.r.o  la  botte.  Les  Pieds  d  Alouettes,  de 
0  fr.  le  à  0  fr.  GO.  Los  Dahlias  de  |  fr.  /".  .-i  1  fr.  5"  la  boite; 
La  Reine  Marguerite  il''  1  Ir.  ;'5  a  I  fr.  5o  la  botte  ;  La  Camo- 
mille "  fr.  :;'•  la  bollo  :  Lo  Galllardla  0  fr.  i»  la  botte. 

Los  (Cerises  et  les  Fraises  de  nos  environs  élanl  abondantes 
Ot  les  prix  peu  élevés,  les  Poches  et  les  Abricots  du  .Midi  se 
sont  écoulés  diflicilenient.  Lo  Cassis  et  les  (iroseilles  sont 
oncore  peu  recherchés;  les  achats  des  conliseurs  n'ayant 
pas  encore  roinmencé,  il  faut  donc  s'alteinlre  il  des  cours 
plus  élevés.  On  attend  pour  d'ici  peu  les  arrivages  de  Cerises 
de  la  Chamiiagne  ot  des  Ardennes. 
Les  prix  pratiqués  le  11  juillet  sont  les  suivants  : 
Raisins  do  sorro  noirs,  de 2  il  0  fr.  lo  kilo,  blancs,  do  2  a 
7  fr.  lo  kilo.  Fraises  de  Paris,  de  u  fr.  25  a  0  fr.  so  le  kilo  ; 
on  provenance  de  lioui-n.  dol  Ir.  à  1  fr.  5o  la  lorbeille;  Pèches 
do  serre  de  u  fr.  .5ii  ii  ^  fr.  50  pièce.  Melons,  île  n  fr.  5o  à  1-  '■'  ■ 
pièce.  Cerises  ilu  Miili,  do  0  fr.  M  ii  1  fr.  40  le  kilci.  et  do 
0  fr.  25  il  n  fr.  "Ki  le  kilo,  en  provenance  de  Paris.  Groseilles 
è  grappes,  de  0  fr.  :I0  à  0  fr.  35  le  kilo. 

I.i's  ai  rivages  do  Haricots  verts  de  la  Loiro  deviennent 
plus  abondants;  les  cours  sont  en  conséquence  moins  sou- 
tenus. Le  Haricot  beurre  de  V'auduso  est  do  vente  plus 
ftu;i|p.  Los  Asperges  i|iioiipio  moins  abondantes,  se  vendent 
à  <les  prix  très  modérés. 

Artichauts. de  2oà:îolr.  leceid.  Asperges  de  ofr.  .50  à  5  fr.  la 
bolliv  Carottes  nouvelles,  do  2s  a  :I5  fi .  les  100  bottes. 
Choux-fleurs,  do  15  à  .50  fr.  Oseille,  th'  5  a  S  fr.  les  |oa  kilos. 
Salades  diverses,  de  2  ii  7  fr.  le  cent.  Pommes  de  terre 
iwuvill,--  d.'  --à  i:!  Ir.  les  liKi  kilos.  Haricots  verts,  do  Tu  a 
130  fr.  Pots  verts,  de  s  à  14  fr.  les  lOO  kilo>-. 

V.  1). 


I_A    -rErVIFSERATLJRI 


/.(',\  nui n'tttunis  > 


>fii  rcnrri'sd   i'iiris.  iiu   I itciiinnnt(re  crnfuJfdfU" 


Juillet 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

22" 
22" 
23" 
20" 

2  II.  il  i  II.  matin, 
Kb.ullli.      — 
Midi 

l'.r 

21" 
21X' 
l.'f 

10» 

11° 
12" 

r." 

10" 
14° 
Iti" 
20° 

17° 
Itl» 
20" 

If." 
19" 
21" 
22" 

21" 

2;{' 

20" 
23» 

go- 

28- 

22° 
28° 

:to° 

.11° 

25» 
22° 

21" 

20° 

a-i" 

28" 
27» 

2;t° 

25° 
21)° 
2'.»° 

Vi" 
2*° 
27° 
J2° 

20" 
21° 
23° 
20° 

I» 
19" 

2tj" 

■i  II.  soir 

Lik"  t1  Imf»  HmIUoIci.  •<  '".  r««  4c  OrtMlIc  -  Ti.u 


N"     371 


LE   JARDIN 


5  Août  1902 


CHRONIQUE 


Les  phénoiiiones  les  plus  communs  sonlsouvont  ceux 
(lonl  l'explication  nous  échappe  le  plus  longtemps. 
Sait-on  liien  par  exemple  ce  qui  se  passe  quand  on  fait 
une  infusion  do  thé'.'  Sail-on  comment  se  développe  cet 
aronio  particulier  qui  dislingue  le  thé  d'une  vulgaire 
tisane?  ^L  liamber  vient  de  montrer  que  la  transfor- 
mation subie  par  les  feuilles  do  l'arbuste  asiatique  était 
une  sorte  d'oxydation.  Les  feuilles  vertes,  maintenues 
dans  une  atmosphère  d'acide  carbonique  ou  dans  le 
vide,  no  s'altèrent  jamais.  De  plus,  on  a  fait  voir  qu'il  ne 
fallait  pas  chercher  d'action  microbienne,  car  les 
fouilles  fermentent  [>arfaitemenl  à  'i'.i",  température  à 
laquelle  les  germes  seraient  détruits.  Plus  récemment 
encore  M.  llarold  11.  Mann,  à  la  suite  de  recherches 
habilement  conduites,  a  roussi  à  isoler  une  (ui/dase, 
ou  ferment  oxydant,  qui  non  seulement  serait  la 
cause  du  changement  obtenu  dans  la  nature  de  la 
feuille,  mais  iniluencerait  en  outre  le  caractère  du  thé 
produit.  L'oxyilase  en  question  a  pu  être  préparée  en 
notable  quantité.  Une  température  de  ôi"  paralyse  son 
action;  les  acides  agissent  dilTérercmcnt  suivant  qu'ils 
sont  en  solution  plus  ou  moins  concentrée.  L'acide 
sulfuriquo  à  0,1  0/U  et  l'acide  acétique  à  3  0/0  la  détiiii- 
sent  absolument,  tandis  qu'en  solution  plus  éleinlue, 

ils  l'exaltent  en  lui  donnant  une  nouvelle  vigueur. 

« 

•  • 

-Vu  pays  de  production  du  thé,  dans  l'Inde,  les 
disettes  locales  ne  sont  malheureusement  que  trop 
communes  et  les  indigènes  en  sont  souvent  réduits  à 
utiliser  pour  l'alimentation,  tout  ce  qui  se  trouve  à  leur 
disposition.  C'est  ainsi  que  les  graines  de  Bambou  sont 
fort  recherchées  à  l'occasion.  Dire  qu'elles  valent  notre 
Blé  si'i-ail  iient-ètre  exagéré,  mais  enfin  on  s'en  trouve 
fort  bien.  Dans  certains  districts  des  Indes  Orientales, 
la  culture  du  Bambou  dccujie  près  de  30,000  heclares  : 
c'est  le  cas  dans  la  région  de  Dhawarin.  l'oint  n'est 
besoin  d'avoir  recours  à  la  faucille  ou  à  la  f.iux  pour  faire 
la  moisson,  qui  est  de  la  plus  grande  simplicité. Ouand  les 
graines  sont  arrivées  à  maturité  suffisante,  on  n'a  qu'à 
secouer  légèrement  les  tiges  pour  les  faire  tomber.  On 
les  soumet  ensuite  au  battage  et  au  broyage.  La  farine 
ainsi  obtenue ,  légèrement  mouillée ,  porte  le  nom 
iVKchaiiti  et  sert  à  fal)riquer  des  g.âteaux,  assez  nour- 
rissants, appelés  Chapatis.  Mi'langéeauRiz  Joicari,  ello 
est  également  consommée  par  les  Hindous.  Enfin  les 
gens  pauvres  ou  ceux  qui  ont  trop  faim  ne  frmt  pas 
tant  de  manières  et  mangent  les  graines  telles  quelles, 
sans  leur  faire  suliir  la  moindre  cuisson. 

Deux  femmes  peuvent,  parait-il,  recueillir  dans  une 
seule  journée  environ  'A  kil.  CiÙOde  graines,  qui  donnent, 
une  fois  réduites  en  farine,  2  kil.  700  de  matière  alimen- 
taire. Avec  cette  substance,  on  peut  confectionner 
30  gâteaux  d'un  diamètre  de  près  de  O^IS,  qui  suffisent 
à  nourrir  pendant  six  jours  au   moins  un   homme   de 

solide  complexion. 

« 

•  • 

M.  Saulini  de  Riols,  dans  le  Naturaliste,  nous  donne 
des  renseignements  fort  intéressants  sur  les  plus  beaux 
Platanes  qui  se  trouvent  actuellement  en  France.  Dans 
l'hôtel  du  Grrt//rf-7rt/'rf(«  à  Beaucaire.  se  trouve  un  arbre 
qui  mesure  G^TO  de  circonférence  a  l'"20  du  sol  et 
n'aurait  que  9.j  années  d'âge.  A  (.;arpcntras,  un  antre 
individu,  àgéde  100 ans,  mesure  .")"'.'>ia  1  mètrede  terre: 
ce  serait,  parait-il,  le  plus  beau  Platane  de  France. 
AuxCléons  (Loire-Inférieure),  on  en  eonnaitdeux  autres 
plantés  en  1800, de  chaque  côté  de  la  maison  principale. 


aux  extémités  do  la  terrasse  du  jardin.  Ils  sont  hauts  de 
:t2  mètres  avec  près  de  5  mètres  de  circonférence.  A 
Bayeux,  sur  la  place  du  Palais-de-Justice;  à  Perpignan, 
près  du  château;  :i  la  Cour-des-Touchcs  on  Veniho;  au 
eliàteaude  .Miilard  (Dromej;  dans  le  jardin  des  .Minimes 
alssoudun,  ou  enpeul  voir  qui  varient  de  circonférence 
entre  3"".  15  et  'i"'87.  Ce  sont  encore  do  beaux  représen- 
tants du  genre,  et  il  faut  encore  citer  le  Platane  du  lycée 
do  "Vendôme,  planté  a  la  pointe  d'une  ile  du  Loir,  près 
d'un  mur  de  terrasse  qu'il  a  plusieurs  fois  renversé  et  à 
travers  le(iuel  il  a  fallu  ménager  une  ouverture  à  ses 
racines,  pour  qu'elles  puissent  plonger  librement  dans 
la  rivière.  Les  rameaux,  qui  s'étendent  au  loin,  ont  a 
peu  prés  fait  disparaître  un  quinconce  de  Tilleuls 
plantés  sur  la  terrasse. 

* 

*  * 
Il  a  ('lé  ;i  plusieurs  reprises  question  des  conférences 

agricoles  et  horticoles  organisées,  pour  les  militaires, 
liar  M.M.  Tuzet  et  Philippe.  Ces  causeries,  très  bien 
vues  des  officiers  des  garnisons  de  Paris  et  de  Ver- 
sailles, ont  eu  un  grand  succès.  Il  y  a  été  question  >lu 
sol,  des  engrais,  des  amendements,  des  cultures  eu 
général,  des  grands  rendements  par  la  culture  raisonnéc, 
de  la  nécessité  do  l'instruction  agricole. 

M.  Tuzet  a  de  plus  voulu  parler  aux  yeuxj  et  il  a  été 
bien  inspiré  en  déposant,  dans  chaque  régiment,  des 
collections:  des  graines  potagères  lesplus  usuelles,  des 
céréales,  des  plantes  de  prairies  naturelles  et  artifi- 
cielles, des  plantes  industrielles,  avec  notice  sommaire 
sur  leur  culture;  des  engrais  chimiques  avec  note  sur  leur 
provenance,  leur  usage,  leur  prix  d'acliat.  Des  tableaux, 
des  lirochures,  des  clichés  à  projections  ont  été  gracieu- 
sement prêtés  par  la  maison  Vilmorin,  par  M.  Sagnier, 
par  la  Société  des  agriculteurs  de  France, parla  Société 
d'cncouragenionl,  etc. 

Cette  œuvre  des  conférences  agricoles  et  horticoles 
dans  l'armée,  est  moralisatrice  et  instructive  au  premier 
chef.  Le  soldat  s'y  intéresse  et  est  heureu-x  de  voir 
quelques-unes  de  ses  longues  soirées  d'hiver  utilement 
et  agréablement  occupées.  Cela,  à  tous  les  points  de 
vue,  vaudra  toujours  mieux  que  le  séjour  empesté  de  la 
cantine  et  le  peu  ragoûtant  champoreau. 

«  • 

Et  les  jardins  fleuris  des  quais  1  il  y  a  longtemps 
qu'ils  ont  fait  parler  d'eux.  C'est  qu'ils  avaient  à  peu 
près  vécu  :  le  projet  du  Directeur  des  jardins  et  planta- 
tions de  la  Ville,  d'établir  les  terrasses  fleuries  sur  les 
quais  de  la  rive  gauche,  des  Invalides  au  Champ-de- 
Mars,  n'avait  pas  eu  la  chance  do  plaire  à  la  Compa- 
gnie de  l'Ouest.  La  Ville  avait  dû  capituler  et  se  retirer 
la  tète  basse  devant  les  bons  parchemins  signés  et  déli- 
vrés à  la  Compagnie.  Plus  de  voiites  et  par  suite  plus 
de  terrasses  fleuries! 

Mais  le  Directeur  des  travaux  est  tenace  et  ne  se 
décourage  pas  pour  si  peu  :  il  est  revenu  à  la  charge,  et 
ne  pouvant  avoir  des  terrasses  pour  ses  fleurs,  il  a 
songea  tourner  la  difficulté  en  créant  desjardins  le  long 
des  quais.  Le  nouveau  projet,  après  des  pourparlers  entre 
la  Ville  et  la  Compagnie,  est  aujourd'hui  admis  parles 
deux  parties  et  va  être  mis  à  exécution.  La  Compagnie 
a  pris  l'engagement  de  protéger  ses  tranchées  par  de 
solides  épaulements  et  des  balustrades  d'aspect  déco- 
ratif. Sur  ces  épaulements  on  appuiera  les  terres  qui 
serviront  à  cultiver  des  arbustes  et  des  fleurs.  De  char- 
mants rideaux  île  verdure,  des  plates-bandes  et  des 
corbeilles  cacheront  les  fosses  béantes,  à  ciel  ouvert,  où 
passent  les  trains  de  la  ligne  des  quais.  Tout  est  bien 
qui   finit  bien   et  les  Parisiens  ne  s'en  plaindront  pas. 

P.  Hariot. 


220 


LE   JARDIN' 


Nouvelles  horticoles 


Distinctions  à  l'horticulture.  —  A  l'occasion  do 
iliviTses  solennili's.  k-s  palmes  d'oflicier  d'acaiU^mir> 
ont  été  dc'cerni-es  ii  M.  Duvillard,  professeur  de  culture 
maraichère  du  ili'p.irtcnn'nt  de  la  Seine,  et  ;i  ni'lro 
excellonl  cnllaliorateur  M.  J.  GiTônie.  Nous  applaudis- 
sons vivement  ;i  ces  distinctions  très  méritées,  par 
M.  Duvillard,  notre  ancien  professeur,  qui  met  son 
expérienee  a  la  portée  dos  jeunes  jardiniers  et  par 
M.  Gér(^me,  notre  rnllégue  à  1'  »  Tnion  F"ranc,aise  de  la 
Jeunesse  »,  qui,  depuis  douze  ans,  se  dévoue  à  faire 
des  cours  d'horticulture  a  cette  Association        A.  M. 

—  Dans  son  numéro  du  20  juillet  dernier,  le  Jnrdinn 
annoncé  la  nomination,  comme  chevalier  de  la  Li-gion 
d'honneur,  de  M.  Uené  Gi-rard,  professeur  à  la  l-'aculté 
des  sciences  de  Lyon  cl  directeur  du  Jardin  liotaniquo 
et  des  promenades  de  celte  ville.  M.  11.  Gérard,  est.  en 
outre,  président  de  la  Sociéti'  d'horliculluro  pratique  du 
Hhone,  vice-président  de  la  Société  Pomolo;;iqui'  de 
Krance  et  rédacteur  en  chef  de  VHurtictilliirc  Xourc/le. 

Nombre  de  mémoires  publiés  par  M.  le  professeur 
Géranl,  sur  l'hybridation  et  la  fécondation  artilicielle, 
notamment,  intéressent  à  un  très  haut  point  l'horticul- 
ture. 

Aussi,  la  distinction  dont  vient  d'être  l'objet  le  sym- 
pathique professeur  a-l-elle  été  favorablement  accueillie 
du  monde  horticole. 

Ecole  Nationale  d'Horticulture  de  'Versailles.  — 
A  la  suite  des  examens  de  fin  d'études  de  l'Ecole  Natio- 
nale d'Horticulture  de  Versailles,  les  élèves  classés  dans 
l'nrdre  suivant,  ont  été  pro|jos(''s  à  M.  le  ministre  do 
l'Agriculture,  les  vingt-quatre  premiers  pour  l'idilenlion 
du  diplôme  et  les  suivants  piiurle  certificat  d'études: 

I  Wyss;  2  Ciseaux;  :!  f^etebvre  (Andréi;  4  .Mailluchon; 
5  Gucorgniefî;  li  hauniin;  7  (iodot;  K  Kaynnud  ;  V  lierlron; 
lu  Diii-liiron;  Il  Despalles;  12  Michel;  i'-i  Jouliot;  14  Testu  ; 
l."i  Conrard;  Iti  ICidcr;  17  I.,iévin  ;  IN  Unisson;  V.>  l'iilconis; 
20  Oourbniid;  21  Montilroy  ;  22  Bernard;  2.'l  Clievulior; 
2t  Marlaiid;  25  Carroué;  2i'i  André;  27  Ferré;  2.s  Deibnr; 
2!»  Lafoy; 

Dans  sa  séance  du  12  juillet  l'.i02,  le  Conseil  des  profes- 
seurs n  proposé  h  M.  lo  .Ministre  do  l'Agriculluro  d'accorder 
un  sliigo  dune  année  aux  élèves  Ciseaux  et  Lefobvre  (André), 
une  Miéelaille  d'or  à  l'élève  Wyss  (Suisse),  une  uii-dnillo 
d'argent  a  l'élève  Mailloclion,  et  une  médaille  do  bronze  à 
l'élève  fiiicor^'iiiefl  ijiulgarie). 

Le  grand-prix  d'honneur  de  l'Exposition  des  Chry- 
santhèmes,—  Quelques  ilivergences  de  vues  se  sont 
fait  jour,  au  sein  de  la  S.  N.  D.  I'"  ,  au  sujet  de  l'allribu- 
lion  du  grand-prix  d'honneur  de  rExpnsition  d'.iutomiie, 
laquelle,  on  lésait,  attire  le  public  surtout  i)arla  parti- 
cipation prépondérante  iju'y  prend  le  Chrysanthème, 
n\  en  vojjue  aujourd'hui.  De  leur  enté,  les  pépinli''rlsies 
et  les  arboriculteurs  producteurs  de  fruits  mettent  tous 
leurs  efforts  à  montrer  leurs  plus  remar(|uabb's  spéci- 
nientt  dans  celle  l'.xposilion.  Un  duallsnu-  dans  la  lutte 
pour  riittrlbulion  ilu  grand-prix  d'honneur  e^l  né  de 
cette  sitiialion.  (Jn  nous  dit  que  des  chrysnnthémisles 
voudraient  (|ue  le  grand-prix  fut  toujours  ri'servé  aux 
expi'sants  de  Chrysanihèno's.  D'autre  part,  des  pi'pinjé- 
ristes  voudraient,  parait-il,  ipie,  sur  le»  affiches,  le  mol 
V  Ghrysanthèmcs  »  ne  fut  plus  mis  en  vedette,  et  que 
l'exposition  fût  dite  slmplemeid  «  Exposition  d'au- 
tomne »  devant  lo  public.  Enfin,  des  comités  i<ntilenian<lé 
que  le  grand-prix  soit  attribni',  une  aniK'c  à  unchrysan- 
Ihôni'-'".   oiH.  .'mire  année  à   un  [)épinlérivi,.  ,.i,   :,  i,,, 


arboriculteur.  1  lans  sa  dernière  séance,  le  Conseil  d'admi- 
nistration de  la  S.  N.  D.  l-".,  à  la  suite  de  discussions 
longues,  et  malheureusement  irrilanles,  a  décidé  de 
maintenir  le  slotit  ijiio.  Pour  notre  pari,  nous  souhai- 
tons ardemment  que,  de  cha(|ue  côté,  on  s'ingénie  sur- 
tout à  rechercher  un  terrain  d'entente  plutôt  que  des 
solutions  appelées  à  diviser  les  esprits. 

■Visite  de  S.  A.  le  prince  Ferdinand  de  Bulgarie 
au  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg.  —  Le 

12  juin  ileriiier.  Son  Altesse  le  prince  Ferdinand  de 
Mulgarie  a  visité  le  Jardin  botanique  de  Saint-Péters- 
buurg.  Accompagné  de  sa  suite  et  de  M.  le  D''  Stan- 
cholT,  Agent  diplomatique  de  Mulgarie,  le  Prince  a  été 
reçu  par  M.  A.  S.  VermolofI,  Ministre  de  rAg'-iculture 
do  Russie,  et  par  M.  A.  Eischer  de  W'aldheim,  direc- 
teur du  Jardin  botanique,  qui  lui  ont  montré  succesi- 
vement  les  principales  serres,  le  Musée  botanique,  le 
laboratoire  de  biologie  végétale,  le  service  de  phytopa- 
Ihologie,  etc.  Enchanté  de  sa  visite,  le  prince  Ferdinand 
a  exprimé  sa  vive  satisfaction  et  s'est  inscrit  sur  lo 
registre  d'honneur  des  visiteurs. 

Ecole  pratique  d'horticulture  d'Hyères.  —  Nous 
avons  reçu  le  Hegleniiiit  et  !e  Programme  des  études  de 
l'Ecole  pratique  d'horticulture  d'Hyères  \'ht\  l'.etto 
Ecole  est  destinée  a  former  des  jardinieis  capables  et  à 
donner  une  bcinne  instruction  professionnelle  aux  fils 
de  cultivateurs,  jardiniers,  horliculteurs  pépiniéristes, 
et,  en  général,  aux  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  la 
carrière  horticole. 

1,0  régime  actuel  île  l'école  est  l'cxternnt  ;  toutefois,  on 
admet  six  internes.  Lo  prix  do  l'externat  est  de  30  francs; 
celui  de  l'inlernal.  de  ."i(H)  francs  (par  an).  Indépendamment 
de  ces  prix,  les  élèves  versent,  en  entrant,  une  provisidn  de 
20  francs  on  garantie  des  objets  qu'ils  pmirraicfii  perdre  ou 
casser.  I>es  bourses  d'externat  de  tlOO  francs  et  des  bourses 
d'internat  sont  attribuées,  sons  eertaines  conditions,  aux 
jeunes  gensoyant  subi  avec  succès  les  examens  d'admission. 

Los  exami'ns  d'admission  auront  lieu  le  O  octobre  prochain. 
Les  pières  à  fournir  sont  les  suivaides  : 

1-  bemaiule  des  parents  sur  papier  timbré  do  0  tr,  (iO.  — 
2'  l'..\lrait  ilo  naissance  du  candidat.  —  .'!•  Certificat  de 
vaicin.  —  4'  Certilicat  do  boiuio  conduite,  —  l.cs  candidats 
pour  loscpiols  une  bourse  est  dcmandéi'  doivent  joindre  un 
extrait  du  rôle  des  contributions  et  une  délibération  de  la 
commune  où  réside  la  famille,  constatant  l'insultisancc  de 
ses  ressources. 

I.'examen  d'admission  porte  sur  :  i'  Langue  fran{-aisc 
(orllioijiojihc  cl  .ihjli'):  2"  ArillimiHiii%ic  jiisiiu'aii.r  propor- 
lioii.i  inriiisircnietit;  X  //l'stoi'iv  l't  iit-oj/mpliiv  île  In  France. 
Les  i-andidats  pourvus  du  certificat  d'études  primaires  sont 
rcrus  de  droit  jusipi'à  concurrence  du  nombre  de  plai'cs  dis- 
ponibles. Les  candidats  aux  bourses,  qui'ls  que  soient  les 
litres  dont  ils  sont  pourvus,  doivent  subir  l'e.xamen. 

L'enseignement  est  ii  la  fois  Ihéoricpio  et  pratique.  La  durée 
dos  études  est  île  deux  ans.  Elles  so  divisent  en  : 

1' Cours  d'Hiirlirulture;2'  Cours  de  srienees  et  d'entomo- 
logie hortiroji';  .'i  Instruction  morale  et  rivique,  (jiiographio 
l'iiramorciale  horlirole,  arithiiiélique,  comptabililé,  dessin, 
arpi'iitage,  géométrie  appliquée,  instruclion  militaire,  météo- 
rologie. 

I.'ensoigni'uient  pratiipie  rouq>rend  l'exécution  de  tous  les 
Irovaux  d"'S  exploitations  horticoles.  Les  travaux  pratiques 
sont  effectués  sous  la  direction  du  Directeur  et  sous  la  con- 
duite des  chefs  de  pratique. 

Pour  obtenir  «les  renseignements  complémentaires,  il 
suffit  de  s'adresser  au  Directeur  de  l'Ecole,  M.  (i.  Holh- 
berg,  h  Hyères  (Var). 

M  Foussat.  professeur  à  l'Ecole  pratique  d'Hor- 
ticulture d'Hyères.  —  Par  arreli'  en  date  du  17  jnd- 
let  l'.Hi'.',  M.  l'oussat  (Jean-Hapliste).  professeur  d'Iiorli- 

rullure  a  l'I'.ioli    praliqni'    iragricullnr''   "   M.illii.n  .h' 


LE  JARDIN 


227 


» 


Dombasli-  »  (Mourtlic-ct-Mosellc),  a  été  nommé  prnfes- 
seur  ilo  lio(aniqiio  et  (riiorliculltiro  il  VEcole  il'hurti- 
ndtiirc  il' Il  livres  (Var),  en  rcmplaccmi'iil  ilo  M.  liron- 
liaril,  di'taclié  au  service  des  lUudos  locliniqui-s  de  la 
diroclicMi  lie  rAgricnlturo.  Tnus  nos  con)|ilimi'iils  ii 
M.  Kous-al. 

Exposition  internationale  de  Lille.  Concours 
temporaires  horticoles. —  l.e  [iroiliaiii  concours  tcni- 
porairo  horlicolo  de  ri''.x|iosilion  internalkmale  do  Lillo 
aura  lieu  io  S  aoùl  prochain.  In  autre  concours,  très 
important,  so  tiendra  le  20  septcnilirc.  Nous  avons 
appris  avec  plaisir  la  nomination  de  M.  N'iger,  pr(f'si- 
dont  de  la  SocifUT'  N'ationalo  d'IIorticiillure  de  France, 
comme  président  d'honneur  de  tous  les  jurys,  dont  le 
bureau  elTectit  est  composé  de  :  M.  Mazurol,  propriétaire. 
Président;  M.  Kanyau,  propriétaire.  Vice-président;  et 
M.  Saint-Léger,  Secrétaire-rapporteur. 

Ecole  pratique  d'Agriculture  de  Paraclet  (Somme). 

—  Les  examens  d'admission  à  l'école  pratique  d'Agri- 
culture et  de  Laiterie  de  Paraclet  (Somme)  auront  lieu 
à  la  Préfecture,  à  Amiens,  le  2Saoût  courant  à  10  heures 
et  demie  du  matin.  Les  demandes  d'admission  doivent 
être  adressées  au  Préfet  ou  au  Directeur  de  l'Ecole  huit 
jours  au  moins  à  l'avance;  elles  doivent  être  faites  sur 
papier  timbré  à  0  fr.  tio  et  accompagné  d'un  extrait  do 
naissance,  d'un  certificat  de  vaccin  et  d'un  certificat  de 
bonne  conduite.  Pour  renseignements  complémentaires, 
et  notamment  pour  ceux  qui  concernent  l'obtentin  des 
bourses  accordées  par  ri-'tat  et  les  départements, 
s'adresser  au  Direclcur  de  TMcole. 

Société  d'enseig'nement  populaire  de  l'Agricul- 
ture et  de  l'Horticulture.  —  Cette  Société,  dont  le 
but  [irincipal  e.-;!  do  réaj;ir  par  tous  les  moyens  pos- 
sibles, notamment  en  propageant  les  meilleures  mé- 
thodes de  culture,  par  des  cours  et  des  conférences, 
contra  l'émigration  des  populations  rurales  vers  les 
villes,  vient  de  se  fonder. 

Pour  faciliter  la  colonisation  en  Algérie.  —  Une 

longue  expérience  démontre  que  la  prospérité  do  la 
colonisation  algérienneest  étroitement  liéeau  choix  judi- 
cieux des  concessionnaires  et  au  succès  même  do  leur 
entreprise.  Bien  que  toutes  les  disi)ositions  propres  ii 
assurer  la  vie  et  le  <léveloppeirient  des  centres  aient  iMo 
prises  par  le  gouvernement  général,  on  ne  peut  se  dissi- 
muler que  la  nhissite  de  l'étnigrant  en  Algérie  dépend, 
avant  tout,  de  ses  qualités  d'activité  et  de  prévoyance, 
de  son  esprit  d'initiative,  de  son  énergie  morale,  de 
l'aptitude  personnelle  qu'il  doit  avoir  an  travail  de  la 
terre,  et  des  avances  qui  lui  sont  indispensaljles  pour 
hàtir  et  mettre  ses  fonds  en  rapport. 

Pour  renseigner  efficacement  à  cet  égard  les  cultiva- 
teurs fran(,-ais,  M.  Révoil,  gouverneur  général  do 
l'Algérie,  vient  d'adresser  aux  présidents  des  princi- 
pales associations  agricoles  de  France  une  circulaire  et 
un  livret  contenant  de  nombreuses  indications  sur  l'état 
actuel  des  divers  centres  de  colonisation  algérienne. 

M.  Révoil  demande  aux  Associations  agricoles  de  la 
métropole  de  lui  désigner  les  familles  qui  seraient  dési- 
reuses de  trouver  en  Algérie  des  chances  de  vie  plus 
large  et  d'avenir  intéressant  et  qui  leur  sembleraient 
aptes  à  tin^r  un  [larli  véritablement  fructueux  d'une 
concession. 

La  vente  des  collections  de  M.  de  la  Devansaye. 

—  Le  dimanche  LA",,  et  le  lundi  'Sj  août,  aura  lieu,  au  châ- 
teau de  Fresne,  par  Xoyantle-Méon  (Maine-et-Loire  ,  la 
vente  des  belles  collections  de  plantes  rares  qui  furent 


recueillies  ou  obtenues  el  cultivées  avec  tant  de  passion 
par  fou  M.  A.  île  la  Devansaye.  Celle  vrnie  aura  lieu  à 
2  heures  de  l'aprôs  midi,  .sous  ladireclion  de  M.  Auguste 
Chantin. 

De  son  vivant,  M.  do  la  Devansaye  avait  manifesté 
l'intention  déléguer,  à  sa  mort,  un  certain  nombre  do 
plantes  rares  au  Jardin  bot.iniquo  d'Angers.  l)éférant  au 
désir  exprimé  par  son  père,  Mlle  de  la  Devansaye  a 
fait  don  d'un  cerlain  nombre  de  ces  plantes  au  Jardin 
précité. 

Les  insectes  sur  les  récoltes  du  Sud-Ouest;  un 
bon  remède.  —  l'.n  Loi ct-Gaionne,  les  i'runiers  sont 
dévastés  par  les  chenilles;  aussi  la  récolte  des  Prunes 
sera-t-elle  minime.  Dans  les  vignes  du  Bordelais,  on 
coiislale,  par  contre,  moins  de  Corhi/lis  et  A'Eudcmis 
liiihana  que  l'année  dernière;  ce  résultat  est  dû  à 
l'excellente  campagne  insecticide  entreprise  et  con- 
tinuée avec  succès  par  M.  Audiberl. 

On  a  constaté  aussi  que  les  invasions  île  laGaléruque 
do  l'Orme  sont  moins  étendues  et  moins  violentes.  A 
ce  propos,  le  bulletin  de  la  Société  des  Amisdes  arbres 
signale  un  procédé  de  destruction  des  chenilles  qui  no 
ilnit  pas  manquer  d'efllcacité  :  on  fait  fondre  du  soufre 
dans  lequel  on  imbilio  ensuite  de  vieux  chiffons  lors- 
qu'il est  en  fusion,  l'ne  fois  séchés,  ces  chiffims  sont 
réunis  en  tampons  qu'on  accroche  aux  dents  il'une 
fourche,  el  auxquids  on  met  le  feu.  L'épaisse  et  sulfu- 
ii'use  fumée  qui  sort  de  ces  torches  improvisées 
.asphyxie  les  chenilles,  qui  tombent  et  qu'on  n'a  plus 
qu'à  ramasser. 

La  récolte  du  Jasmin  sur  le  littoral  de  la  Médi- 
terranée. —  La  récolte  du  Jasmin  est  commencée  à 
(  irasse  et  surtout  le  littoral.  On  compte  sur  une  produc- 
liiin  assez  abondante,  et  elle  l'eût  été  plus  encore  si  les 
[iluies  froides  et  prolongées  du  printemps  n'avaient  pas 
causé  de  dommages  dans  les  jeunes  plantations.  Le 
cours  a  débute  a  un  taux  assez  élevé,  grâce  aux  besoins 
actuels  de  la  parfumerie  :  de  3  francs  a  3  fr.  2.'>  le  kil. 
'l'outefois,  ce  cours  n'est  ([u'exceptionnel.  Mais  la  cul- 
ture en  profite,  et  les  ouvriers  agricoles,  comme  ceux 
(l3  la  distillerie,  sont  pourvus,  pour  trois  mois  d'un 
travail   rémunérateur. 

L'Horticulture  au  Yucatan.  —  Un  de  nos  abonnés 
du  Yucatan  Mexique),  M.  Gasné,  nous  a  adressé  une 
correspondance  remplie  de  détails  intéressants  sur  la 
végétation  et  l'horticulture  en  ce  pays.  L'observation 
suivante  do  notre  correspondant  mérite  l'attention  des 
horliculteurs  qui  pourraient  avoir  à  faire  végéter  des 
importations  du  ^'uratan  : 

Le  sol  n'est  pour  ainsi  dire  composé  que  de  pierres;  aussi 
pendant  la  saison  sèche,  c'est-à-dire  do  décembre  à  juin,  les 
lil.intations  vivent  absolument  do  l'atmosphère  parce  que' 
malgré  la  chaleur,  les  nuits  sont  très  fraîches  et  produisent 
une  rosée  très  épaisse.  Quant  aux  fleurs,  très  peu  y  poussent 
bien,  sauf  cependant  la  (iaillarde,  le  Zinnia  et  presque  tous 
les  Bégonias.  J'ai  eu  des  /.innias  l'année  dernière  qui  for- 
maient de  véritables  arbustes.  Ouelquos-uns  ont  atteint  1°50 
ili'  haut,  et  2  et  3  mètres  de  circonférence. 

Ouant  à  l'horticulture,  son  état  est  des  plus  rudi- 
mentaires.  On  ne  cultive  guère  qui^  l'Agave  à  «  henne- 
quen  »  (Chanvre  du  Mexique  ,  dont  la  fibre  est  employée 
a  la  fabrication  des  cordages  et  de  quelques  toiles.  A 
.Mérida,  capitale  du  Yucatan,  mais  dont  l'importance 
est,  dit  notre  correspondant,  «  au  dessous  de  la  moindre 
petite  ville  de  France  »,  il  y  a  très  peu  de  jardins  d'orne- 
ment. On  n'y  compte  que  deux  jardiniers  français.  Pour 
ceux  à  qui  l'on  demanderait  d'y  venir  occuper  une  place 


228 


LE    JARDIN 


commo  dans  loule  l'Amérique  centrale  Ju  reste,  voici 
les  conditions  : 

"  Il  faut  dcmandor  ."jOO  francs  par  mois  et  200  francs  pour  la 
nourriture,  ce  qui  fait  70*1  francs  par  mois.  Demander  en  plus 
le  logement,  le  modciin,  et,  s'il  osl  à  la  canipafjne.  une  voi- 
lure, car  il  n'y  a  aucune  facililo  do  couimunicutions.  Sous 
aucun  prùtexte.  on  ne  doit  accepter  d't'lre  nourri,  car  on  ne 
saurait  s'accommoder  do  la  nnurriture.  Il  faut  exiner  lo  paie- 
ment tous  les  mois,  on  or,  ou  roi|uivalont  ciiart^onl  du  pays, 
mais  au  cours  du  change.  Le  jour  du  paiement,  fl  ne  faut  [las 
oublier  non  plus  que  les  frais  do  voyage  pour  le  jardinier, 
sa  femme  et  sa  famille,  s'il  en  a,  sont  à  la  charge  du  pro- 
priotairo  (aller  et  retour)  en  seconde,  tant  sur  terre  que  sur 
mer  ». 

Avis  aux  amateurs. 

Notes  du  Japon.  —  Notre  correspondant  a  '\'oko- 
hniiia,  M.  Théo  Êckardl,  nous  irrit,  en  date  du  Ki  juin: 
«Les  Iris  Kfi'tiipferi,  (ionl  nous  possédons  une  centaine 
de  variétés,  sont  en  pleine  fleurs;  ils  sont  magniliques 
et  cerlaincs  fleurs  mesurent  de  0'"2ô  à  QKiO  de  diamètre. 

La  production  des  bullies  de  Lilhini  sera  lari;ement 
au-dessous  de  la  moyenne  à  cause  des  pluies  froides  et 
des  gelées  tardives.  Les  plus  gros  bulbes  seront  donc 
1res  rares  et  très  recherchés  ». 

Au  sujet  de  l'Ismene  calathina.  —  Nous  recevons 
de  n(dre  collabor.ileur  M.  L.  Duval,  la  communication 
suivante  : 

«  l)eux  mots  pour  rectifier  une  petile  erreur  do  noire 
collègue  M.  \'an  den  lleede,  à  propos  de  Vhmene  cala- 
thina, présenté  à  l'exposition  de  Lille  comme  une 
plante  nouvelle,  alors  que  cette  plaide  a  été  découverte 
en  17'.iS,  est  connue  dans  la  culture  depuis  plus  do  qua- 
rante ans,  a  élo  présentée  à  Gand  puis  à  Dresde  en  18%, 
Le  jury  a  donc  eu  raison  de  juger  cette  très  jolie  plante 
pource(|u'olle  valailcommeprésenlation,  mais  non  pas 
comme  plante  nouvelle  ». 

D'autre  part,  nous  lisons,  dans  la  Motlcr's  Curlner 
Zeitung,  que  Vlamene  calathina  est  cultivé  depuis  >ine 
douzaine  d'années  chez  un  certain  nonibre  d'horticul- 
teurs allemands  pour  la  fleur  coupée. 

Création  à  Brème  d'une  Société  pour  le  com- 
merce des  fruits.  —  Il  vient  do  se  (nrmor  à  Brème 
une  Société  ijui  s'intitule  «  l'ruchlhandelgesellschafl  » 
(Société  pour  le  commerce  des  fruits). 

Biiin  que  la  nouvelle  Société  ait  avant  tout  pour  but 
d'importer  des  Oranges  italiennes  destinées  non  seule- 
ment il  la  consommation  locale  brèmoise,  mais  aussi  à 
celle  des  grands  centres  voisins,  tels  que  Hanovre,  nos 
producteurs,  il  semble,  devraient  faire  leurs  ellorls  pour 
s'assurer  une  iilaco  dans  ce  commerce  qui  en  est  tout  a 
lait  à  ses  débuis.  Les  chiffres  ci-après,  empruntés  à  la 
(«lalistique  brèmoise  la  plus  récente  démontrent,  en 
eflel,  combien  l.i  siiuali<m  est  susceptible  do  s'améliorer, 

.Mors  que  Hambourg  importe  environ  .M)  millions  do 
kilogrammes  d'Oranges  par  an,  il  n'est  arrivé  a  Urémo 
en  l'.IOl  que  878. S27  kilogrammes  de  ces  fruits,  dont 
T.'jO.liO  venant  île  Handiourg  et  lO^.l'.i'i  il'Anglotorre. 

L'importation  direib-  d'Italie  à  Brome  n'était  encore 
que  do  •.'!). 401  kilogrammes  et  celle  d'Algérie  était  nulle. 

Expositions  annoncées.  — Une  lîxposltion  générale 
d'horticulture  aura  lieu  a  Monrg-la-Meine (Seine  du  l'-an 
1  i  .soplombre  llKC.  l'.tant  donné  la  proximité  de  Paris  et 
l'miportance  horticole  de  Bourg-la-Ueine,  on  peut  pré- 
voir que  cette  exposition  sera  un  succès.  Los  doujandes 
lie  programmes  et  d'ailmisslon  doivent  être  adresséosà 
M.  (^anJelot,  maire  «le  Uourg-la-Uoine.  président  de 
l'Exposition,  avant  le  'J5  août,  dernier  ihlai.  Ajoutons 
que  le  commissaire  général  de  rExi"'silion  i»!  M.  Nom- 
blol,  le  pépiniériste  bien  connu. 


Mémento  des  Expositions 

Lille,  mai  à  soptombrc.  Exposition  internationale  générale. 

Dammartin  (Soino-ct-Marno),  aoiU.  Exp.  horticole  et  des 
beaux  arts. 

Besançon,  IV- 17  août.  Exposition  générale. 

Bourg-la-Reine,  .lu  t>  au  li  sept.  ICxposilion  générale. 

Bonlogne-sur-Seine.  du  2il  au  24  sept.  Exposition   générale. 

Pau,  lin  septembre  (Congres  poniologique)  de  la  Sociolo 
pomologiquo  do  Franco  (fruits  de  table)  et  do  l'Association 
fran(;uise  poniologique  (fruits  à  cidre)  et  à  cotte  occasion 
exposition  générale  et  internationale  de  fruits,  plantes,  ma- 
tériel, etc. 

Amiens,  19  octobre.  Congrès  pomologiquc, 

Angers,  7-16  novembre.  7"  Congrès  de  la  Société  française 
de  (Ihrysanlliémisles  et  exposition  spéciale  do  Chrysan- 
thémos. 

Anvers.  —  Du  S  au  10  novembre  1902,  concours  interna- 
tional lie  Chrysanthèmes. 

Elbeuf  s-ll  novembre.  E.vposilion  de  Chrysanthèmes. 

Armentiéres,  '.'-lo  novembre.  ICxposition  de  Chrysanthèmes, 
do  fruits  et  légumes. 

Alger.  Ul.'i  ot  li'i  novembre.  Exposition  de  fleurs,  fruits, 
léj;uiiios,  plantes  industrielles. 

Coutances,  15-17  nnvombro.  Exp.  do  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Petites  nouvelles 


L'Ambigu  jouo  en  ce  nioniont  une  pièce  nouvelle:  La  Fleu- 
riste lies  Iliillcs.  l'n  décor  de  cette  pièce  représente  l'inté- 
rieur d'une  serre,  pris  sur  nature  par  M.  Jambon,  chez,  un 
liorlicultour  do  .'^urosnes;  l'effet  de  ce  décor  est  saisissant. 

Il  résulte  d'oxpérioncos  pratiquées  par  .M.  l'runet,  et  dont 
.\l.  Caston  Bonniei  a  dornièrcmont  rendu  compte  a  l'Aca- 
déniio  dos  Sciences,  que  lo  traitement  dos  invasions  pri- 
maires du  Hlack-rot  est  surtout  eflicaco.  Il  est  indispensable 
de  sulfater  les  Vignes  dès  lo  développement  dos  feuilles  ol 
do  dix  on  dix  jours.  Les  effets  des  sulfatages  sont  meilleurs 
lorsqu'il  plout  quelques  jours  après. 

Dc>s  progrc's  importants  s'acc<miplissent  en  ce  moment  au 
Jarilin  botanique  do  Saint-Pétersbourg,  sous  l'habile  direc- 
tion do. M.  l'ischor  de  Waldhoim.  C'est  ainsi  (|uo  des  Cours 
féiiiiiiins  d'Agriculture  y  ont  été  ouverts  le  20  mai  dernier. 
Le  nombre  d'élovos  admises  est  do  41.  Lo  Jardin  a  com- 
mencé, dans  des  proiiortions  considérables,  dos  expériences 
sur  Y EU'ctroculturc  îles  plantes  potagères  et  autres,  d'après 
un  système  dil  à  l'ingénieur  .\I.  Pilsouilsliy.  Enfin,  on  nous 
annonce  la  nominalicm  do  .M.  W.  H.  Lipsky,  comme  bota- 
niste en  chef  du  Jardin. 

Nous  lisons  dans  la  FcuiUf  iV Informations  du  .Ministère 
do  l'Agriculture  cpio  la  récolte  des  fruits,  en  Bavière,  sera 
médiocre.  Los  fruits  à  noyau  manqueront  principalement. 
Uuaiit  il  la  Vigne,  sa  floraison  est  achevée,  et  son  étal  acttiel 
promet  une  récolte  appréciable, 

A  Porto-Rico,  les  Cafés  sont  superbes.  On  évalue  la  pro 
duclioii  prochaine  à  environ  (JOO.iXÎO  kilogr. 

En  .\uslralie,  la  sécheresse  a  été  grande  et  prolongée. 
Elle  a  exercé  do  nombreux  ravages  dans  la  Nouvelle-Galles 
du  Sud  principalement,  et  elle  persiste  dans  le  Qucensland. 

Lo  Société  d'horticulture  de  Seino-ol-()ise  a  décerné  une 
gronde  méitaille  do  vormoil.  pour  les  récompenser  de  leur 
savoir  ot  do  leur  activité,  à  .NI.  Lomaire,  chef  do  culture  de 
M.  Mosor,  et  à  .\l.  Cioyet,  chef  do  culture  «le  M.  TrufTaut. 
Nous  leur  adressons  nos  sympathiques  félicilotions. 

Celte  société  a  on  outre  décerné,  pour  longs  et  loyaux  ser- 
vices, une  méilaillo  d'or  à  M.  Autin  (Pierrei.  jardinier  clic/. 
M,  Auvra\ .  à  Uailly,  ol  a  .M.  Iloulogno.  chez  .\l.  Danlier  ;  une 
médaille  de  vermeil  à  M.  Losorro  (Louis)  ;  une  d'argent  à 
.M.  Arbey  (Louis)  ot  ù  .M.  Tourel  (Martin). 

Nécrolog^ie.   —  Nous  avons    appris    avec    regret   le 
décès  do   .M.  Charles   Itovelli.  horticulteur  à  Pallanza 
Italie)  et  i  ilui  de  M.  (imer  Docugis,   le  foml.iteur  di' 
l'importante  maison  do  commission  en   fruits  et   pri- 
meurs des  Halles  de  Paris. 


LE    JAUDIN 


229 


Vibupnum  Carlesii 


l(■|ll^l 


Notre  excellent  ami,  M.  Théo.  Kckardt,  nous  a  envoyé 
récemment  do  Yokohama,  la  photographie  (flg.  llii) 
d'inflorescences  du  Xiliunium  Carlesii,  Hemsl.,  espèce 
nouvelle  très  intéressante  et  particulièrement  décora- 
tive qui,  à  notre  connaissance,  ne  doit  pas  ctre  cultivée 
en  France  et  dont  il  n'a  pas  été  encore  question  dans 
aucune  pul)lication  horticole  française;  les  ouvrnprs  : 
Mouillefert,  Traité  des  ar- 
bres et  arbrisseau. r  fores- 
tiers et  d'orrieiiieiit;  Uois, 
Dictionnaire  d'Horticul- 
ture; Nicholson  ^traduction 
Mottet),  Dictionnaire  pra- 
tique d'Horticulture  et  de 
Jardiiiaçie,  n'en  font  pas 
non  plus  mention. 

Cet  arbuste  a  été  iden- 
tifié d'après  les  herbiers 
des  jardins  royaux  de  Kew. 
Voici  d'ailleurs  la  descrip- 
tion publiée  dans  le  journal 
de  la  Société  Linnéenne  de 
botanique  (1). 

Vibiirnum  (Euviburnum)  Car- 
lesii Hfinst,  n.  sp.  (Corea,  Clie- 
mulpo,  Caries),  West  Corca 
(l'orry).  Horbur.  Kew. 

Arljrisscau  couvert  d'un 
lO)nfntion  étoile,  à  rameaux 
florifères  cylindriques  assez 
grcles,  glabrescents. 

Fcidllcs  couitement  pétio- 
léos,  papyracécs,  largctiunt 
ovales  ou  arrondies,  longues 
de  1-2  jioiices  ci  cent.  l\2  ix 
5  cent.),  nmcronulées,  ser- 
rées, tomenteuses  sur  les 
deiiJ-  faces,  jirincipalement  en- 
dessous,  plus  p.-iles  à  la  face 
inférieure,  à  nervures  do  pre- 
mier ordre,  saillantes,  se  ter- 
minant en  dents  do  scie. 

Cijiiies  petites,  disposées  en 
ombelles,  terminales,  briève- 
ment pédonculées.  Fleurs  gla- 
bres de  toutes  parts;  dents  du 
calice  ovales,  très  obtuses; 
corolle  hypocratériformo  (en 
entonnoir),  à  tube  raido  et 
dressé,  cylindrique,  long  do.")  à  6  lignes  (12  à  1.3  millimètres); 
limbe  à  lobes  arrondis,  légèrement  ondulés,  d'environ  i\9  de 
pouce  en  diamètre  (environ  3  millimètres  de  diamètre)  ;  éla- 
mines  incluses;  stylo  très  court,  épais;  stigmate  capilé. 
Fruit  non  inùr  glabre,  très  comprimé,  sillonné,  couronné 
par  le  limbe  du  calice  accrescent. 

Il  est  ajouté  à  la  suite  de  celle  description  :  «  en 
feuillage  et  apparence  générale,  cette  espèce  ressemble 
beaucoup  a  l'indien  V.  cotinifolium,  duquel  il  se  dis- 
tingue seulement  par  la  position  strictement  érigée  du 
tube  de  sa  corolle.  » 

Dans  la  note  qu'il  nous  adresse,  notre  correspondant 
nous  dit  que  cet  arbuste  à  beaucoup  d'analogie  avec  le 
V.  iilicalinn,  avec  celle  différence  que  les  feuilles  sont 
un  peu  moins  larges. 

La  floraison  a  lieu  au  Japon   en  même  temps  que 

(l)"Einimération  Je  toutes  les  plantes  connuesdc  la  Cliino  propri'. 
de  Fttrraose,  de  Il.'iïnan,  de  la  Corée,  de  FArchipel  Luclni  et  de.s 
îles  de  llonK-Konjr,  avec  leur  distpibnlifut  et  synonymie.  •>  Joiirn. 
I.iun.  Soc.  (Uotany)  London,  vol.  XXUl  (lï>SG-88)i  page  350. 


Fit:.  lU;. 


relie  du  Cydonia  japonica,  c'est-à-dire  en  avril-mai. 
Les  (leurs  très  jolies,  blanches,  très  odorantes,  rappel- 
lent, mais  en  plus  grand,  celles  de  liouvardia.  Avant 
leurépanouissemenl  les  boutons  sont  légèrement  teintés 
do  rose.  Los  inflorescences  que  montrent  notre  photo- 
gravure sont  plus  petites  qu'elles  ne  le  sont  habituelle- 
iiienl,  car  elles  ont  été  coupées  sur  le  pied  mère  qui 
fournit  les  nombreuses  boutures  pour  la  multiplication 
de  cet  arbuste.  Ces  boutures  donnent  elles-mêmes 
des  fleurs  l'année  suivante. 
Indépendamment  du  rolo  que  ce  Viburnum  remplira 
dans  l'ornementation  esti- 
vale des  jardins,  il  sera 
très  apprécié  pour  la  fleur 
coupée  et  il  permettra  à 
nos  liybridateurs  de  faire 
quelques  croisements  dont 
les  résultats  pourront  être 
très  intéressants. 


Rappelons  que  les  Vibur- 
num ne  sont  pas  seulement 
(l'excelleiils  arbustes  très 
utilisés  dans  les  plantations 
arbustives  des  parcs  et  jar- 
dins, mais  que  quelques 
espèces  et  variétés  ont  eh 
même  temps  de  sérieuses 
qualités  comme  arbustes 
pour  la  fleur  coupée. 

Le  \'.Oi>ulussterilis,^\\xs 
connu  sous  le  nom  de  Boule 
de  Neige,  est  forcé  en 
France  l'hiver  à  la  façon  du 
l.ilas  sur  une  assez  grande 
échelle  tandis  qu'on  lui  pré- 
fère en  Allemagne  le  V.  ma- 
crocephalum  (V.  Fortu- 
jie(M,  principalement  sa  va- 
riété V.  m.  Keteleeri  {que 
l'on  désigne  aussi  sous 
le  nom  de  V.  m.  sterilis). 
Celte  dernière  espèce  a 
mémo  été  l'objet  de  nom- 
breuses expériences  de  for- 
çage après  avoir  été  sou- 
mise ;ï  l'action  de  l'éther, 
et  elle  a  donné  ainsi  d'ex- 
cellents résultats. 
Les  corymbes  à  fruits  rouges  du  V.  Lantana,  ceux 
(la  V.  Opuliis,  sont  également  associés  couramment  aux 
fleurs,  dans  les  compositions  florales,  par  les  fleuristes 
allemands,  pendant  les  mois  d'août  et  de  septembre, 
principalement  à  celles  de  couleur  rouge  orangé  :  Tri- 
l<i,na,  Montbretia,  Dahlia  Cactus,  etc.,  ce  qui  leur  per- 
met d'obtenir  de  très  jolis  eflets. 

La  Viorne  Mancienne  [\.  Lantana]  a  des  qualités 
comme  arbuste  de  sous  bois  et  garnit  fort  bien  le  des- 
sous des  hautes  futaies,  où  beaucoup  d'arbustes  ne 
résistent  guère  ou  ne  donnent  qu'un  feuillage  chétif  et 
une  maigre  végétation. 

N'oublions  pas  que  le  Laurier-Tin  est  également  un 
Viburnum,  le  V.  Tinus,  et  que  cet  arbuste,  malheu- 
reusement un  peu  sensible  aux  hivers  rigoureux  de  la 
région  parisienne,  est  également  précieux,  aussi  bien 
pour  les  plantations  des  massifs  que  pour  la  culture  en 
pots  et  la  vente  dans  ces  conditions,  pour  les  cimetières 
aux  approches  des  fêtes  de  la  Toussaint  et  des  Rameaux. 


Viburnum  Carlesii. 


330 


LK  JARDIN 


Son  feuillage  persistant  et  ses  inflorescences  aux  bou- 
lons carminés  avant  leurépanouissempnt,blanclieslors 
decelui-ci,  qui  a  lieu  de  l'automne  au  printemps,  n'étant 
inlorrompu  que  par  les  fortes  gelées,  sont  très  appréi'iés 
(les  fleuristes.  Aliikht  Mmmi:m':. 

Blanchiment  et  conservation  des  Céleris 


Il  y  a  plusieurs  manières  de  blanchir  les  (Céleris.  Il 
n'est  pas  inJilIérenl  de  ehoisir  l'une  ou  l'autre  :  leur 
adoption  dépend,  d'une  part,  de  l'époque  à  laquelle  le 
Céleri  se  trouve  ;i  point  pour  être  blanchi,  et,  d'autre 
part,  de  celle  à  laquelle  on  veut  le  consommer. 

Il  existe,  de  même,  plusieurs  fac.-ons  de  conserver  les 
Céleris  en  hiver,  et  l'adoption  do  l'une  ou  do  l'autre 
dépond  di-  l'époque  plus  ou  moins  tardive  à  laquelle  on 
voudra  les  consommer. 

Selon  que  les  r.i'leris  ont  été  sonn'S  puis  repiqués  plus 
ou  moins  tôt  on  sème  do  février  jusqu'en  juin  leur 
récolle  commence  en  juillet  pour  se  prolonger  tout 
l'hiver.  I.e  premier  (iéleri  qui  se  recuite  est  le  Céleri 
plein  duré  Cliemin,  que  les  maraichcrsplantent  sur  leurs 
couches  ;i  cloches,  dos  qu'elles  sont  débarrassées  de 
leurs  derniers  Choux-Hours  et  de  leurs  dernières 
Carottes.  Ce  Céleri,  par  suite  de  la  coloration  jaune  do 
son  feuillage  —  caractère  d'éliolat  habilement  sélec- 
tionné et  lixé  par  l'habilo  maraîcher  dont  il  i)orte  le 
nom  —  a  peu  besoin  d'être  blanchi  arliliciellemenl. 

Tipulofois,oii  pourra  lui  appliquer,  le  cas  échéant, le  très 
simple  pro<édé  de  lilancliinient  que  nous  préconisons 
pour  tous  les  Céleris  de  première  récolle.  Avec  ce  Céleri, 
les  variétés  qui  se  cultivent  pour  être  récoltées  les  pre- 
mières sont  le  Céleri  iileiii  hlanc  d'aajeiil  (  While  l'iume 
Céleri/  des  Américains  ,  le  Céleri  iilei/i  hhinc court  hiitif 
et  le  Céleri  jilei/i  lilimc  court  à  grosses  ct'ites.  l'Hiimerés 
ici  par  ordre  do  pré'cocilé.  Dans  les  cultures  potagères 
bien  entendues,  ces  Céleris  sont  contieplanlés  dans  des 
planches  de  salades  à  végétation  plus  rapide,  telles 
que  Romaines  ou  Laitues  d'été,  Chicorées  frisées  et 
Scaroles.  Toutefois,  les  pieds  do  Céleris  ainsi  contre- 
planlés  peuvent  être  parvenus  à  [loint  pourélre  blanchis 
avant  l'enlèvemonl  des  salades.  Il  ne  saurait  donc  être 
question  do  «  butter  »  les  Céleris  {ivec  la  terre  qui  les 
entoure,  sous  peine  de  nuire  ii  la  végétation  enviroiinanle 
et  de  la  salir.  Il  n'en  est  pas  plus  question  sur  les 
couches  ou  est  planté  le  Céleri  Clieinin\  le  <léplacement 
du  terreau  et  du  fumier  aurait  vile  fait  de  le  faner. 
Aussi  se  sert-on  souvent,  pour  en  parfaire  le  blanchi- 
ment, lie  paille  avec  laquelle  on  recouvre  la  plantation. 

Mais  ni>u8  avons  toujours  trouvé  dos  inconvénients  à 
employer  la  paille,  surtout  sur  les  contreplantalions; 
elle  salit  le  jardin,  elle  se  iléplacc  au  moindre  coup  de 
vent,  elle  pourrit  les  salades  quand  il  pleut.  Aussi 
avons-nous  adopté  le  procédé  suivant,  pour  tous  les 
Céleris  que  nous  récoltons  au  mois  d'aoï'it  :  nous  eiire- 
loiijKiiis  chaque  iiicd  île  Céleri  d'un  rieu.r  Journal  mnin- 
teiiu  par  ili-ux  liens  do  raphia,  l'un  un  peu  au-dessous  du 
sommet,  l'autre  près  «le  la  base. 

Une  l'on  no  dise  pas  qui-  le  procédé  est  conti'ux  :  les 
«  bouillons  »  de  vieux  journaux,  au  poids,  sont  pour 
rl(<n  Uue  l'on  ne  dis<-  pas  non  plus  qu'il  est  lent  :  il  est 
plus  court,  en  somme,  que  los  soins  a  apporter  au 
maintien  et  à  l'onlevuniont  de  la  paille,  parfois  mémo  à 
son  renou\  ollcmont.  Nous  avons  vu  pour  la  premièro 
fois  employer  ce  procédé,  il  y  a  cinq  ou  six  ans,  par  le 
jardinier-chef  de  l'Asile  Sainte-Anne,  M.  Daulhenay, 
qui  le  tenait,  m'a-l  il  dit.  d'un  «  journaliste  américain  ». 

l/cmploi  de  vieux  jnurnau.\  i.onr  lo  blanchiment  ilu 


Céleri  en  été  possède,  en  outre,  le  grand  avantage  d'en 
éviter  réchauffement.  En  effet,  le  blanc  du  papier  pos- 
sède la  propriété  de  repousser  les  rayons  solaires.  On 
Conçoit  que  si  nous  employons  de  vieux  journaux,  c'est 
que,  achoti'  au  poids,  c'est  le  papier  blanc  le  plus  avan- 
tageux. Nous  ne  conseillerons  évidemment  pas  d'em- 
ployer ilu  papier  blanc  à  bouquets,  mais  ce  serait  la 
perfection  mémo. 

A  la  suite  de  ces  cultures  estivales  de  Céleris,  vient 
surtout  celle  du  Céleri  plein  blanc  court  à  ç/rosses  cotes. 
qui  se  récolte  depuis  septembre  jusqu'à  l'arrièro-saison. 
Ce  Céleri  est  planté  à  plein  carré,  ordinairement  en 
rayons  ilistanis  do  0'"30  environ,  les  pieds  espacés  de 
t)"'3()  sur  les  rangs,  et  en  quinconces.  Ils  se  trouvent 
donc  ainsi,  dans  le  sens  de  la  largeur,  à  O^CO  les  uns 
des  aulres.  Cet  écartemont  permet  le  bultage  de  chaque 
pied,  en  ramenant  le  plus  liaul  possible,  lo  long  de  la 
plante,  une  quantité  suffisante  do  la  terre  qui  l'envi- 
ronne. 

Néanmoins,  nous  préférons  planteren  rayons  distants 
de  O'".jo  les  uns  des  autres,  et  espacer,  sur  le  rang,  les 
piedsiiO^ÏJ  seulement,  sans  nous  préoccuper  d'observer 
le  iilacement  en  quinconces.  Tour  les  cultivateurs  qui 
auraient  encore  du  Céleri  à  planter  en  grand  à  l'heure 
011  paraîtront  ces  lignes,  nous  conseillons  jilutôt  ce  sys- 
tème. Il  facilite  l'opération  du  butlage  en  ee  sens  que 
l'ouvrier  a  moins  à  porter  l'outil  à  droite  et  à  gauche  et 
qu'il  arrive  plus  vite  au  bout  du  carré.  Mais  il  présente 
surtout  le  grand  avantage  de  permettre,  pour  ce  budage, 
l'emploi  de  la  houe  à  bras  Piller,  à  socs  démontables, 
variables  suivant  les  travaux  à  opérer.  Les  socs  à  liulter 
étant  lixés  à  colle  machine,  que  l'on  passe  tout  d'une 
haleine  entre  los  rangs,  son  emploi  produit  une  très 
gramle  économie  de  main-d'o'uvre.  C'est  encore  dans 
les  cultures  potagères  de  l'Asile  .Sainte-Anne  que  nous 
avons  observé,  il  y  a  cinq  ou  six  ans,  lo  bon  fonction- 
nement de  celle  inelhode. 

Le  Céleri  qui  so  cultive  de  préférence  pour  la  conser- 
valhm  hivernale  est  lo  Cé'leri  Turc  grand,  auquel  on 
peut  ajouter  le  Céleri  viole'.;  on  iieut  encore  les  idanler 
en  ce  moment.  Ces  varii'lés  sont  choisies  à  cause  de 
leur  haute  taille,  parce  que  le  meilleur  moyen  d'en 
obtenir  de  la  bonne  salade  en  hiver  est  de  les  conserver 
à  l'abri  on  les  enterrant  en  partie,  ce  qui  donne  du  blan- 
chiment sur  une  grande  longueur.  Voici  comment  l'on 
procèile  : 

Une  ]ilanclio  du  jardin  est  creusée  à  environ  l)"'70  de 
profondeur.  L.i  terre  est  rejelee,  par  moitié,  sur  les  deux 
cotés  de  la  planche.  Le  fond  do  la  fosse,  ainsi  formée, 
est  ameubli  par  un  labour  profond.  Dans  ce  labour,  les 
pieds  de  Céleris  sont  mis  Iransversalemenl  en  jauge, 
peu  inclinés  —  seulement  pour  que  la  terre  contre 
laquelle  on  les  acrole  lionne  d'elle-même  —  en  rangs 
distants  do  0"'-M  les  uns  des  aulres.  Sur  l'espace  de 
O^ifO  ainsi  réservé,  on  ajoute,  entre  deux  rangs  do  Céleris 
déjà  jilacés.  do  la  lerro  prise  au  fur  et  a  mesure  sur  les 
cotes  de  la  fosse,  do  manière  que  les  pieds  de  Céleris  se 
trouvent  enterrés  a  une  profondeur  de  (l"'.30  environ.  Le 
feuillage  de  la  partie  supérieure  des  plantes  émerge 
ainsi  au-dessus  des  jauges,  à  environ  0"';t(i  de  profon- 
deur par  rapport  au  niveau  du  sol,  et  0"'('iO  environ  par 
rapport  a  la  bulle  de  terre  qui  entoure  la  fosse.  Dos 
«•clialas,  pieux  ou  perches  sont  ensuite  places  au-dessus 
de  la  losso  transversalement,  de  mèlr<'  en  mètre,  les 
deux  bouts  de  chaque  pieu  consolidés  sous  la  ti-rro  de 
la  liutle. 

Tant  que  la  lompôralure  est  douce,  la  fosse  ot  laisséi' 
on  cet  étal.  Dès  que  les  gelées  sont  à  craindre,  on  la 
recouvre  de  paillassons,  que  supportent  les  pieux  placés 


Li-;  JAUDIN 


231 


on  travers  et  au-dessus.  C'est  soulenicnl  si  lo  froi'I  con- 
tinue à  sf^vir  et  si  l'on  craint  que  la  couverture  de  pail- 
lassons no  suffise  plus  à  préserver  les  C(''loris  de  In 
fiflt'O,  qu'on  recouvre  les  planli's  de  paille  en  conililaiit 
ainsi  la  fosse.  Mais  le  point  capital  do  la  conscrvalioii 
duCt'leri  estd'enlovor  toutecuuvorlure  dès  que  le  temps 
redevient  doux. 

Parce  procc^di-,  nous  avons  vu  dos  fosses  de  C.iMori 
continuer  à  vé^jéter  (|uelqui'  pou  en  plein  hiver,  et 
donner,  an  fur  ot  à  mesure  dos  besoins,  de  la  salade 
parfaitement  saine  bien  qu'entit-remenl  blanchie. 

J.  Fu.  1''avaiiii. 


-t^ez^to-K^^i- 


Le  Pieea  Omorika 


Ladécouvprle  en  Kurope  d'un  arbre  nouveau,  surtout 
si  cet  arbre  appartient  à  la  famille  des  Conifères,  est 
un  des  faits  les  plus  intéressants  au  point  de  vue  do  la 
géographie  botanique  et  de  la  dispersion  des  végétaux 
à  la  surface  du  globe.  On  se  rappelle  la  sensation  que 
produisit  l'apparition  de  VAhies  Phisapo  dans  les 
Sierras  espagnoles;  celle  toute  récente  de  la  variété 
gnllica  du  Jitniperus  tlnirif'era,  aux  environs  de  (Ire- 
noble,  s'adressait  plus  spécialement  aux  botanistes. 
(Juant  au  Picea  Omorika,  c'est  vers  187(i  qu'un  bota- 
niste serbe,  Joseph  Pancic,  en  lit  connaître  l'existence. 
Sous  le  nom  vernaculaire  à'Omorika  les  indigènes  con- 
naissaient depuis  longtemps  un  bel  arbre,  de  grandes 
dimensions,  qui  r('>pond  aux  caractères  suivants  : 

Cyme  pyramidale,  à  rameaux  courts  presque  verti- 
cilh's,  les  supérieurs  dressés,  les  moyens  horizontaux 
et  étalés,  ceux  de  la  base  pendants  avec  les  oxtrémilé's 
arquées  et  ascendantes;  ramulos  hérissées;  feuilles 
solitaires,  dressées  ou  incurvées,  longues  de  1  centi- 
mètre environ,  sensililement  planes,  rarement  quadran- 
gulaires,  à  nervure  saillante  sur  les  deux  faces,  acumi- 
noos  aiguës  ou  bien  obtuses  surmontées  d'une  petite 
pointe  cartilagineuse,  remarquablement  glauques  à  la 
face  supérieure;  cônes  petits  ne  dépassant  pas  5  centi- 
mètres, d'un  beau  violet  dans  lo  jeune  âge,  puis  à  la 
maturité  brun-rougeàtre  méli'  de  gris  cendré,  oblongs, 
dressés  sur  des  rameaux  de  longiieur  variée,  étalés  ou 
pendants,  à  écailles  arrondies  atténuées  à  la  base, 
striées  sur  le  dos,  denticulées  aux  bords;  bractées 
oliovales-cunéiforines,  denticulées  au  sommet,  beau- 
coup plus  courtes  que  les  écailles;  graines  petites,  obo- 
vales,  trois  fois  plus  courtes  que  l'aile  qui  est  obovale- 
cuni'iforme,  légèrement  oblique,  à  bords  entiers  ou  à 
peu  près. 

Le  caractère  le  plus  saillant  du  nouvel  arbre,  c'est  la 
glaucescence  de  la  face  supérieure  des  feuilles,  glau- 
cescence  due  à  la  présence  sur  celte  face  de  stomates  dis- 
posés en  série  linéaire.  Le  Picea  orioitalis,  auquel  il 
ressemble,  ne  présente  pas  cette  particularité  qui  le 
r.ipproche  au  contraire  de  plusieurs  espèces  de  l'Asie 
orientale,  telles  que  Picea  Gleh/ii  et  P.  Àlcockiana.  Du 
di'rnier,  qui  lui  ressemble  le  plus,  le  P.  Omorika  se 
distingue  par  sa  couronne  conique,  par  la  forme  de  ses 
feuilles,  par  ses  cônes  plus  petits.  Outre  l'absence  de 
b.indes  glauques  à  la  face  supérieure  des  feuilles,  lo 
Picea  orienlalis  a  ces  derniers  organes  plus  courts, 
plus  aigus,  pointus  et  nettement  quadrangulaires  sur 
une  section  transversale;  dans  le  P.  Omorika  les  feuilles 
sont  presque  toujours  obtuses  et  aplaties,  elliptiques 
sur  la  section.  Il  semble  donc  que  le  Picea  Omorika 
doive,  non   pas   être  considéré  comme   une  forme  du 


P.  orienlalis,  mais  bien  comme  une  espèce  propre.  Il 
faut  ajouter  que  les  caractères  anatnmiques  qui  jouent 
un  rôle  si  important,  dans  quelques  genres  du  moins, 
au  point  de  vue  de  la  spécilicilé-  des  plantes,  militent 
en  faveur  do  cette  ilernièro  opinion.  Ce  n'est  d'ailleurs 
qu'après  avoir  limgtomps  hésité,  que  Pancic  décrivit 
celle  remarquable  plante,  après  l'avoir  soumise  à 
l'appré'ciation  cl  à  l'examen  d'hommes  tels  que  l'illustre 
Al.  liraun  et  C.  Koch,  lo  mailrc  incontesté  de  la  Den- 
drologie.  l'ancic  en  fit  un  l'iiiua  dans  le  sens  que  Linné 
attribuait  à  ce  terme  générique  qui  renfermait  avec  les 
l'ins,  les  Safiins,  les  l'',;Mcéas,  les  Cèdres  et  les  Mélèzes. 
Mais  des  caractères  biologiques  de  premier  ordre  ne 
permettent  pas  de  sanctionner  cotte  réunion  d'êtres 
aussi  dissemblables  entre  eux.  C'est  bien  un  Picea, 
à  cônes  dans  lesquels  ])orsistenl  les  écailles,  le  «  Ser- 
vian  Spn/ce  »  des  botanistes  anglais. 

La  répartition  géographique  de  cette  Conifère  est  des 
plus  remarquables.  Découverte  dans  le  sud-ouest  de  la 
Serbie  par  l'aneic  prés  do  Zaovina  où  elle  est  peu 
répandue,  on  la  retrouva  plus  abondamment  à  Crvena 
Sierra  près  Raslis te  puis  ;i.)angac  près  deStula  en  Bosnie 
et  autour  de  la  Tzernagora.  Depuis  elle  a  été  revue  par 
tous  les  botanistes  qui  se  sont  oecupi's  de  la  flore  de 
l'F.urope  orientale,  par  Asehcrson,  Bock,  Bornmiil- 
ler,  etc.,  on  Serbie,  en  Bosnie  et  dans  le  Monténégro 
dû  partout  elle  est  connue  sous  le  nom  d'Oawrika.  C'est 
un  arbre  qui  ne  pousse  guère  au-dessous  de  950  mètres. 
A  cette  altitude  il  croit  en  compagnie  des  Pins  d'Autriche 
el  sylvestre,  du  Ilètre,  de  l'Epicéa,  du  Tremble,  do 
VOstri/a,  du  Carpiaas  di/inensis,  du  Coudrier,  du  Saule, 
du  Spirœa  ca/ia.  Le  sol  crayeux  ne  présente  que  16  cent, 
d'humus  avec  une  température  de  lô"  à  10  cent,  de  pro- 
fondeur ;  la  température  au  soleil  varie  do  24°  à  32°.  Les 
jeunes  exemplaires  sont  nombreux. 

Entre  IKK)  et  1120  mètres  il  fait  sa  société  des  mêmes 
arbres  que  plus  haut,  du  Sycomore,  du  Rhanunis  J'al- 
la.r,  du  Louicera  alpigena,  etc.  Le  sol  est  encore  à  base 
de  craie  mais  fornu;  supérieurement  d'humus  noir 
sur  une  épaisseur  d'un  demi-mètre.  A  midi  et  à  l'abri, 
la  température  atteint  au  mois  de  juillet  21°,  au  soleil  28°5 
el  descend  la  nuit  à  15°  8.  En  hiver,  on  observe  16°  au- 
dessous  de  zéro.  Quant  au  sol,  ;ï  une  profondeur  de 
iO  centimètres,  le  thermomètre  y  accuse  encore  une 
température  de  9°  qui  remonte  à  14°  à  10  centimètres. 

Le  Picea  Omorika  peut  être  considéré  comme  un  des 
rares  survivants  des  temps  géologiques,  au  sein  do 
l'Europe.  Ce  qui  apporte  une  conlirmalion  à  celle  hypo- 
thèse c'est  la  découverte  récente  faite  par  le  D'"  AN'cber, 
de  Brème,  dans  les  terrains  anciens  des  marais  d'Aue 
tlans  les  montagnes  de  la  Saxe,  de  feuilles,  de  cônes,  de 
pollen  el  de  graines  d'une  Conifère  qui  présente  les 
plus  grandes  ressemijlances  avec  l'Kpicéade  la  Serbie, 
de  la  Bosnie,  du  Monténégro  et  de  la  Bulgarie  Orien- 
tale. On  a  pu,  à  juste  titre,  donner  à  en  végétal  le  nom  de 
Picea  oiiiorikoides.  l'.t  puis  la  présence  d'un  représen- 
tant d'un  groupe  asiatique  en  Europe  est-elle  plus  éton- 
nante que  celle  do  colonies  extrêmes  au  Cedras  Lihaiii 
en  Algérie  el  dans  l'Himalaya,  où  elles  constituent  les 
Cedrus  atlantica  et  Deodara  ;  que  celle  encore  du  Pinus 
/'ewce,  Gris., localisé  en  Macétloine;du  Pinus  excelsa  de 
l'Inde,  qui  pousse  une  pointe  dans  les  montagnes  de  la 
Grèce,  fournissant  à  la  flore  européenne  un  représen- 
tant du  groupe  de»  Pins  a  cinq  fouilles. 

P.  IIauiot. 

Le  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  coixUlioit  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin. 


232 


Lli   JAKDIN 


L'Art  dés  décorations  de  table 


Les  idées  nouvelles,  la  mode  capricieuse  ou  imilative, 
les  besoins  de  chanpemonls,  apportent  dans  l'arl  lierai, 
de  continuelles  modilicatintis.  Les  décorations  détailles 
sont  comme  les  autres  brandies  de  cet  art,  soumises  à 
ces  évolutions  successives.  Comme  caractère  principal 
nous  si}.'nalerons  que  l'on  s'impose  moins  de  placer  aa<- 
centre  le  seul  motif  important.  On  ne  se  tient  plus 
exclusivement  aux  grandes  corbeilles  de  Heurs  et  aux 
volumineux  surtouts  fleuris  d'il  y  a  quelques  années.  De 
ce  coté  on  observe  plus  judicieusement  l'aspect,  la  véri- 
table fonction  dos  Ilours  et  des  feuillages  et  l'on  se  mol 
en  harmonie  avec  les  idées  d'art  moderne.  Tout  en 
«'inspirant  dos  préciosités  de  la  gracieuse  époque, 
quelques  lleuristes  créent  des  types  de  décoration  qui 
resteront,  car  ils  ont  le  mérite  de  la  nouveauté  origi- 
nale ou  un  charmant  cachet  de  finesse  et  de  distinction. 
Certains  d'entre  eux  ont  innové  un  genre  personnel  de 
beaucoup  de  caractère.  M.  Debric-Lachaume  sait  obtenir 
avec  les  Orchidées,  des  compositions  de  grande  allure, 
qui  gardent  leur  unité,  malgré  la  liberté  des  lignes,  dont 
l'aspect  llou  et  vaporeux,  les  nuances  douces,  les 
formes  délicates  et  souples  et  la  grâce  ondoyante, 
impriment  à  l'ensemble  un  très  grand  charme.  Sa  déco- 
ration de  table  on  Orcliidées  à  la  dernière  exposition 
d'Horticulture  était  merveilleusement  ordonnancie  et 
l'un  des  bons  exemples  de  ce  genre. 

M.  Kdouard  l»el>rie  recherche  des  eflets  dans  les  oppo- 
sitions ou  les  harmonies  de  formes;  il  veut  des  lignes 
pures,  impeccaliles,  inspirées  par  les  essais  d'art  mo- 
derne; mais  il  les  cherche  aussi  dans  l'interprétation 
lie  belles  créations  des  époques  Louis  XV  et  du 
I"  Empire. 

M""  Chénier  procède  diffléremment  ;  elle  aime  les 
décors  Pompadour  un  peu  mièvres,  de  beaucoup  de 
gracilité,  et  elle  obtient  de  fort  jolies  choses  dans  ses 
discrètes  associations  d'étofles  et  de  fleurs  et  dans  ses 
harmonieuses  combinaisons  de  nuances. 

C'est  encore  ^L  Henri  Slaffolani  qui  demeure  original 
dans  dos  créations  où  les  objets  autres  que  les  llcurs 
elles  feuillages  ont  un  rôle  plutôt  effacé.  Le  placement 
des  liges,  des  feuilles,  des  Heurs  épanouies,  cntr'ou- 
verles  ou  en  boutons,  est  étudié  de  façon  à  en  tirer  dos 
eflets  marqués  résultant  des  oppositions  do  formes  et 
de  couleurs.  Sa  décoration  de  table  à  la  dernière  expo- 
sition d'Horticulture  a  été  une  révélation. 

Ce  sont  là  des  genres  aussi  différents  dans  leur  con- 
ception que  dans  leur  exécution  et  que  nous  aurons 
l'occasion  de  mettre  en  relief  en  plaçant  les  exemples 
sous  les  yeux  de  nos  lecteurs. 

L'arl  moderne  n'a  pas  été  sans  influer  sur  les  ten- 
dances des  nouveaux  arrangements.  11  on  est  de  même 
en  ce  qui  concerne  les  progrès  industriels  et  l'associa- 
tion do  la  lumière  électrique  aux  Heurs,  dont  quelques' 
timides  essais  ont  été  tentés,  et  qui  n'a  pas  encore  dit  son 
dernier  mot.  Avec  son  aide  bien  des  fantaisies  si  ront 
permises  et  l'imagination  des  fleuristes  n'est  pas  près 
d'être  tarie.  Nous  avons  eu  personnellement  l'occasion 
d'étudier  et  do  faire  exécuter  de  grandes  décorations  do 
tables,  pipur  lesqu<'llcs  nous  nous  sommes  attaché  à 
obtenir  des  eflets  «l'un  autre  genre,  en  traitant  cela  d'une 
façon  plus  moderne. 

• 
•  • 

Noire  planche  on  photuchromograviire  repruduil 
l'aspect  assez  exact  do  coinposjtion.s  florales  photogra- 
phiées on  Couleurs  directemont  d'après  nature.  Nous 
aurons   encore  l'occasion  de   montrer   prochainomonl 


une  autre  planche,  également  en  couleur,  d'une  superbe 
gerbe. 

C'est  d'abord  un  bel  essai  d'art  dans  la  décoration  de 
table  Mmpire  qui  constitue  une  trouvaille  de  grand  style. 
M.  Ivlouard  Debrie  a  été  fort  heureusement  inspiré 
dans  la  conception  et  la  mise  en  o-uvre,  avec  beaucoup 
de  pureté,  di'  la  décoration  des  tables,  des  principes 
d'art  synthétisant  ce  style  classique  plutôt  sévère,  mais 
qui  a  pranii  air,  et  en  son  exécution  parfaite  empreinte 
d'un  grand  sentiment  de  vérité. 

Au  centre  de  la  table  est  une  grande  glace  oblongue, 
formant  chemin  de  table  et  bordée  d'une  galerie  en 
bronze  doré,  sur  laquelle  se  dressent  trois  sujets  d'or- 
fèvrerie, celui  au  centre  plus  important  dont  les  cnné- 
phoros  supportent  chacune  une  corbeille  en  forme  do 
coupe.  Les  Heurs  sont  fort  bien  assorties  :  la  couleur 
jaune  vif  des  Oncidiian  Marshalli  s'harmonise  avec 
les  tons  mats  du  bronze,  tandis  qu'une  habile  opposi- 
tion est  obtenue  par  le  mauve  des  Callleya  et  que  l'en- 
semble présente  d'heureuses  consonnances  chroma- 
tiques. 

Dans  chacune  des  corbeilles  émergent,  parmi  la 
vaporeuse  verdure  des  As/iaragiis  pltimosus,  des  Roses 
Mai-échal  A'/e/  et  des  Calllei/a  tandis  qu'en  dessus 
s'élèvent  en  jets  capricieux,  les  multiples  papillons 
jaunes  des  inllorescences  û'Onricliuin,  dont  la  liberté  et 
la  gracilité  des  lignes  adoucit  un  peu  la  sévérité  et  la 
raideur  de  celles  du  surtout;  toutes  ces  fleurs  se  reflè- 
tent agréalilement  dans  la  (.'lace,  planent  au-dessus  des 
couverts  aux  armes  napoléoniennes,  ou,  conme  l'a  fort 
bien  dit  .M.  Sauvage,  tombent  comme  une  pluie  de 
sequiiis  d'or  vers  la  nappe  toute  blanche.  Cà  et  là,  de 
la  galerie  qui  entoure  la  glace,  jaillissent  d'autres 
grappes  des  mêmes  fleurs,  quelques  Caltlei/a,  tandis 
que  des  rameaux  d'.4,<7Jarrti/MS  contiennent  leurs  élancés 
capricieux. 

Malgré  ce  semblant  de  liberté  dans  l'arrangement 
des  fleurs,  les  lignes  principales  ne  sont  aucunement 
dissimulées,  l'ornementation  reste  en  complète  har- 
monie avec  elles;  les  autres  détails  d'arrai;gement  : 
chaque  couvert  entouré  d'une  couronne  civique  en 
feuil'age  de  Myrte  perlé  de  boulon  d'or,  retenu  par  un 
nœud  de  ruban  mauve,  les  menus  au  chiflre  impérial, 
fleuris  d'un  piquet  de  boutons  d'or  et  le  retombé  de  la 
nappe,  serti  d'une  guirlande  horizontale  de  Myrte  dis- 
posée avec  une  symétrie  impeccable,  accusent  encore 
plus  ce  souci  de  vérité. 

C'est  une  décoration  de  grand  style  et  de  beaucoup 
d'allure  qui  n'aura  corlainement  pas  son  application 
partout  ni  souvent,  mais  qui  est  imposante  et  quelque 
peu  majestueuse. 

Il  faut  en  eifet  se  la  représenter  dans  son  véritable 
cadre,  c'est-à-dire  dans  une  vaste  salle  à  manger  de 
style  Empire  et  non  dans  une  serre  et  dans  un  espace 
trop  exigu  pour  sa  mise  en  valeur,  ou  son  clTct  s« 
trouve  neutralisé  par  cette  lumière  crue  trop  uniforme, 
sans  aucun  encadrement,  tentures,  meubles,  objets, 
d'artdu  môme  style,  qui  no  jieuvent  que  rehausser  l'en- 
semble et  mettre  les  détails  en  relief. 

Nous  voulons  donc  croire  que  les  critiques  qui  ont 
été  émises  à  son  sujet  par  un  de  nos  confrères,  résul- 
taient surtout  d'un  examen  trop  liàtif,  nullement  rai- 
sonné, insuffisamment  approfondi,  dû  à  la  premicTe  im- 
pression. .Notons  encore  que  ce  n'est  pas  seulement  une 
pièce  d'expo.'-ition  ;  que  son  exécution  est  réellement 
prati(|uc  et  qu'aucun  des  objets  qui  la  décorait  n'était 
gônant  ni  impossible. 

Ce  n'est  certes  pas  dans  un  dinor  familial  ou  amical 
que  l'on  songera  a  exécuter  une  décoration  de  ce  genre  ; 


l.l'.  .1  \ltl>l\• 


lM•:(;l)HA  ri(i\  iii>;  rAHLi';  aut  miiihchxI': 


DIOCdliAllnN   m;   TAlil.K  IvMIMHI'; 


LR  JARDIN 


233 


mais  au  conlrairo  dans  un  dinor  do  ^'ala,  de  ccTÔmonio 
ou  une  grande  miso  en  scènii  est  de  rigueur.  Or,  ces 
dinors  sont  tellement  expédiés  rapidement  que,  inaigré 
un  service  compliqué  rien  ni^  gène,  môme  pas  la  palme 
couronnant  les  tons  des  couverts;  rien  n'est  aliaissé  ni 
dérangé.  I, 'ensemble  garde  celte  liolle  et  grandio.siî 
ordonnance,  cette  impeccaliilité  du  style  qui  ne  peut 
manquer  de  produire  une  impression  de  luxe,  de  goût 
et  <io  grand  art. 

VA  puis,  (piand  ce  no  serait  exécutable  que  partielle- 
nuMil,  ne  doit-on  p;>s  félicilrr  ceux  qui,  à  culéde  choses 
couramiEieiit  applicables,  f^nt  l'éducation  esllu'llque  ilu 
public  en  synllu'lisnnl  l'art  lloral  et  en  montranl  de  si 
i)elles  composilions  qui  élèvent  et  affinent  le  goi'itVS'il 
fallait  se  tenir  aux  choses  courantes,  et  ne  faire  aucun 
elTnrl,  ne  montrer  que  du  déjà  vu,  on  se  lasserait,  et  ou 
serait  le  progrès  ? 

*  • 

Cette  seconde  décoration  do  table  vise  moins  le  grand 
effet  et  est  destinée  à  figurer  pour  un  diner  plus  intime. 
Au  lieu  d'une  table  rectangulaire  ou  ronde,  M.  Edouard 
Dobrie,  qui  en  est  également  l'auteur,  a  choisi  la  forme 
d'un  losange  aux  coins  arrondis.  Le  motif  au  lieu  d'ètro 
placé  au  centre  de  la  table,  comme  c'est  le  cas  habi- 
tuel, se  trouve  sur  l'un  dos  angles  et  projette  ses  fleurs 
en  avant.  L'arrangement  est  conçu  do  telle  façon  qu'il 
masque  délicatement  ce  qui  est  derrière  la  table  et  que 
tous  les  convives  se  trouvent  en  face  des  fleurs,  la  per- 
sonne présidant  ayant  sa  place  dans  l'angle  vis-à-vis  de 
cette  corbeille. 

C'est  ce  qui  explique  l'importance  de  cet  arrangement 
qui  n'aurait  aucune  raison  d'être  dans  un  autre  cas. 
L'armature  de  celte  vaste  composition  est  constituée 
par  des  tubes  de  plomb  courbés  d'une  façon  élégante 
et  un  peu  d'après  les  lignes  de  l'art  moderne,  leur 
extrémité,  dans  lesquelles  sont  des  fleurs,  dirigées  vers 
les  convives. 

Dans  la  disposition  des  fleurs  et  des  feuillages,  on 
s'est  tenu  en  dehors  de  la  banalité  habituelle  désespé- 
rante, et  ces  tubes  qui  ont  l'air  de  vieux  élainsne  sont 
pas  dissimulés  et  apparaissent  de  place  en  place  à  tra- 
vers les  feuillages  et  les  fleurs. 

Les  feuilles  transparentes  et  fort  délicieusement 
colorées  des  Caladium  du  Brésil  et  du  charmant  C.  ar- 
gyriles  s'enlèvent  au-dessus  et  parmi  de  longs  rameaux 
iX'A'Hiarapus  plumosus  qui  serpentent,  vont  jusque 
sur  la  table,  alors  que  les  fleurs  de  Caltlei/a,de  longues 
grappes  d'Oclontoglossiim  crispnm  s'élancent  et  s'in- 
clinent élégamment,  dominant  cette  masse  d'une  agréable 
tonalité  et  y  ajoutant  leur  teinte  blanc  carné.  C'est  la 
encore  une  pièce  d'exposition  non  dépourvue  de  carac- 
tère pratique. 

« 

Mais,  à  part  quelques  tentatives,  le  genre  moderne 
des  décorations  de  tables  n'est  pas  encore  suffisamment 
indiqué,  la  formule  n'étant  pas  définitivement  trouvée, 
car  on  semble  se  soucier  plus  du  sentiment  que  des 
règles.  T'ne  impression  d'art  en  tout,  voilà  la  princi- 
pale amliilion  des  recherches  actuelles.  A  défaut  de 
pouvoir  formuler  une  esthétique  particulière  aux  tcii- 
ilances  contemporaines  et  d'établir  un  classement  cl 
une  critique  suffisamment  précis  en  ce  qui  concerneles 
nouveaux  arrangements,  il  convient  de  se  borner  à 
signaler  les  essais  en  les  complétant  par  les  indications 
suggérées  par  leur  conception,  leur  ordonnance  et  leur 
exécution,  ce  que  nous  ne  manquerons  pas  de  faire  au 
fur  et  à  mesure  que  cela  se  présentera. 

AlUEKT  MAUMIiNl'c. 


I_ies    -A_ncolies 


Los  Ancolios  [Aquileijia]  sont  <les  plantes  vivaces, 
herbacées,  la  plupart  rustiques,  très  ornementales 
autant  par  la  grandeur  de  leur  tige  fort  élancée  attei- 
gnant jusqu'à  U^SU  de  hauteur,  que  par  les  variétés  du 
cidoris  et  de  forme  de  leurs  fleurs,  tantôt  sidilaires, 
tantôt  paniculécs,  avec  pétales  prolongés  à  la  base  en 
éperons  variant  de  longueur  et  quelquefois  incurvés. 

D'une  culture  très  facile,  sauf  \'A  .  a/jjùm  e[VA.  pyrc- 
lutica  qui  sont  des  plantes  alpines,  les  Aqiiilenia 
devraient  figurer  dans  lo\is  les  jardins.  Les  variétés 
horticoles  à  (leurs  doubles  que  l'on  voyait  autrefnis  chez 
les  amateurs,  paraissent  aujourd'hui  diMaissécs,  et,  si  on 
rencontre  des  Aquilegia  dans  les  collections,  ce  sont 
des  hybrides  de  l'.l.  co:rulea  au,\  formes  et  couleurs 
élégantes,  je  le  reconnais,  mais  qui  n'ont  pas  pour  moi 
le  charme  de  l'espèce  type. 

C'est  dans  les  espèces  montagnardes  qu'il  faut  cher- 
cher les  fleurs  aux  couleurs  franches  et  vives,  qui  ren- 
dent ces  plantes  si  séduisantes. 

Les  Aquilegia  occupent  dans  le  monde  un  vaste 
domaine.  Elles  ont  plusieurs  patries  :  l'Europe  d'abord, 
puis  l'Amérique  du  Xord,  et  enfin  la  région  de  l'IIima- 
laya,  enAsie;  c'est  en  les  groupant  par  patrie  que  nous 
nous  proposons  de  les  étudier. 

S  L  —  Espèces  européennes. 

Celle  qui  se  présente  à  la  plus  faible  altitude  dans 
toute  l'Europe  et  en  Erance,  estr.4.  vulgaris  dénommée 
quelquefois  Gant  de  Xotre-Dame,  aux  fleurs  lileu  foncé, 
avec  éperons  très  incurvés  ;  cette  espèce  se  plait 
dans  les  débris  de  rochers,  et  c'est  dans  des  berges 
rocailleuses  en  bordure  des  bois,  à  Conlrexéville,  que 
j'en  ai  recueilli  lues  premiers  sujets. 

L'.l.  alpi/ia,  plante  alpine,  se  trouve  à  une  beaucoup 
plus  haute  allilude  que  l'.l.  vidgaris,  entre  1,S00  et 
1,(500  mètres  dans  les  lieux  frais  et  ombragés  des  hautes 
montagnes  de  Alpes.  Les  feuilles  sont  élégamment 
découpées,  avec  des  tiges  florales  d'une  hauteur  deO"'CO 
environ,  munies  de  grandes  fleurs  d'un  bleu  d'azur. 

Ce  qui  distingue  notamment  r.4.  alpina  de  VA.  vul- 
garis, c'est  que  les  fleurs  du  dernier  sont  plus  fermées 
et  plus  petites  que  celles  de  l'.4.  alpjina,  avec  pétales 
courbés  au  lieu  d'être  droits. 

La  culture  de  l'.l .  alpiiut  est  assez  délicate  ;  il  faut  le 
placer  sur  rocher  à  mi-ombre  dans  un  sol  poreux  et 
frais.  L'.l.  vulgaris,  au  contraire,  peut  se  cultiver  sur 
pelouses  sans  précautions  particulières. 

Citons  encore  une  autre  variété  spécialeaux  Pyrénées, 
plante  de  hauts  sommets,  VA.  pyrenaica  aux  feuilles 
crénelées  munies  de  tiges  florales  grêles,  ne  dépassant 
pasO™2.5;  les  fleurs,  d'un  bleu  foncé,  ont  cinq  sépales  et 
cinq  pétales  se  prolongant  en  éperon. 

La  culture  de  cette  plante  assez  délicate  doit  être 
essayée  sur  rochers,  en  terre  de  bruyère,  terreau  de 
feuille  et  sable.  Citons  encore  en  Europe,  l'.l .  olympica, 
se  trouvant  en  Grèce  sur  le  Mont  Olympe,  aux  grandes 
fleurs  bleu  pâle  aux  pétales  blancs;  et  l'.l.  tlialictrifolia 
originaire  de  Tyrol,  plante  pubescente  avec  petites 
fleurs  bleu  foncé. 


Parmi  les  espèces  américaines,  l'honneur  revient  à  la 
belle  des  belles,  l'.l.  cœrulea,  aux  fleurs  bleu  d'azur  et 
blanches,  munies  d'éperons  de  C^Uô  de  longueur,  enfant 
des  Montagnes  Rocheuses,  et  qu'il  faut  cultiver  sur 
rocailles   comme  l'.l.  alpina   et  VA.  chrysantha,  aux 


234 


LR  JARDIN' 


fleurs  jaunes  teintées  de  rouge  à  rextrémilé,  originaire 
de  la  Californie.  L'.l.  fnrmosn  est  aussi  une  des  plus 
belles  variétés,  aux  fleurs  d'un  beau  rouge;  l'.l.  cniia- 
(lensis.  plante  montagnarde,  originaire  du  Canada, 
aux  feuilles  glaucescenles,  aux  (leurs  rouge  mêlé  de 
jaune,  avec  cette  particularité  que  les  sépales  sont 
plus  longs  que  le  limlie  des  pétales.  L'.l.  Skitinei  i,  voi- 
sin de  l'.l.  ctiiiadeiisis,  avec  Heurs  plus  grandes  «le 
couleur  rouge  et  jaune. 

Ces  deux  demii-res  espèces  sont  peu  délicates  à  la 
condition  de  trouver  un  sol  poreux,  léger  cuninic  du 
sable  et  de  la  terre  de  bruyère. 

S.'i.  —  ICsiicces  asiatiques 

l.es  espèces  de  Sibérie  sont  faciles  à  cultiver;  nous 
citerons  d'abord  l'.l.  (jlnndulosa,  d'un  beau  bleu  avec 
éperon  très  nuancé,  espèce  très  rustique  et  remplaçant 
souvent  dans  les  collections  l'.l.  alpitia  el  l'.l.  rœnilva, 
moins  faciles  à  acclimater;  VA.  airojjurpiirea  aux 
Heurs  pourpres  ou  violet  foncé,  avec  éperon  droit  et 
sépales  cle  la  longueur  des  pétales,  plante  égaletncnt 
très  facile  à  cultiver;  l'.l.  sibirica,  aux  fleurs  lilas, 
d'une  culture  moins  facile,  à  essayera  mi-ombre  ilans 
les  rochers;  enfin  l'.l.  viridi/lora,  aux  (leurs  blanches 
odorantes  très  appréciées. 

Je  citerai  aussi  deux  espèces  de  l'Himalaya  :  L'.l .  /'/■</- 
flans  iliMnandant  le  plein  soleil,  aux  fleurs  blanches, 
queli|uefois  pourpre  pâle,  aux  éperons  grcles,  Ic^iè- 
rement  courbés;  l'.l .  ;il/iitc>i  île  même  couleur,  plus  dif- 
flcile  à  cultiver  que  le  précédent.  Il  s'agit  simplement 
la  des  espèces  que  nous  considérons  comme  les  plus 
intéressantes,  car  nous  estimons  qu'il  faut  cultiver  en 
rocailles  les  espèces  alpines;  en  massifs  ou  isolées  sur 
pelouses  les  espèces  alpestres,  de  préférence  à  toutes 
autres  espèces,  parce  qu'il  n'en  est  pas  de  plus  déco- 
ratives. 

La  multiplicaliiin  des  Ancolies  peut  se  faire  trcs  faci- 
lement pour  toutes  les  espèces  alpeslrespar  la  division 
des  pieds,  à  l'automne  ou  au  printemps. 

La  multiplication  par  semis  est  è^'alement  très  facile 
et  c'est  la  seule  à  employer  pour  les  espèces  alpines. 

l'ne  précaution  indispensable  a  prendre,  c'est  de 
p'anter  les  dilTérenles  espèces  et  variétés  d'.\ncolies 
à  une  assez  grande  distance  les  unes  des  autres,  si  on 
veut  l'viler  l'hybridation,  très  facile  pour  ces  planles. 

Kn  prenant  celle  précaution,  on  conservera,  par  le 
semis,  les  .\ncolies  dans  leur  pureti-  naturelle. 

(i.  Magne 

-VA/W» 

Les  noms  des  lieux  habités 

OUI   TIRENT  LEUR  ORIGINE 


du  règne  végétal 


(Il 


La  forme  la  plus  ordinaire  du  nom  do  lieu  tiré  de 
VUliinis  latin  est  aujourd'hui  (irmoy,  nom  do  conimune 
dans  plusieurs  départements.  On  renconlri-  encore  : 
(  Irmesson  Seine,  Olnict  Ilérnull  ,  I.rs  llonis  (inrd  , 
Lormais  Mure  .  (  irmeleau  Indre,  Oimcvlllo  Kiire-cl- 
I.,oir  ,  Les  Olmes  iHhène  ,  (Hmela,  Olmi  Corse  ,  l'Im 
(Allemagne). 

La  ville  d'Ypres,  en  Flandre,  doit  son  nom  à  une 
variété  d'Orme  nommée  l'Yprénu,  de  mémo  la  forêt  de 
N'ieppc  dans  le  Nord;  iep  ou  yeii}ieiihuometi,  nom  de 
l'Orme  on  flamand. 

Limiis  ou  Liiniis,  nom  gaulois  do  r<  )rmp,  s'est  conservé 

llj   t.tJ,ird,n,  19u2,  |>.  IS.'.,  l»<  cl  k'l8. 


dans  Limes  Corrèze,  Loire,  Lozère  ,  Limays,  Limeils 
Seine-et-Oise),      LimeravF      Jiidre-el-Liure\       Limas 
(Rhône). 

Le  Saule  (Sali. r)  a.  produit  d'innombrables  variantes  : 
Saussay  Eure-elLoire],  Saussat  (Ardennes,  Bouches- 
du-Rhône  ,  Sauchys  Pas-de-Calais  ,  Saulx  ('ôte-d'Or, 
llaute-Saène,  Meuse,  Seine-et-Oise),  Salicelo  Corse), 
Saulxures  Haute-Marne,  Meurthe,  'Vosges),  Sauxemes- 
nil  Manche). 

.\  l'Osier  se  rapportent  Ozières  Jlaute-Marne  ,  Ose- 
railles  (Moselle',  Aiizais  Vendée  ,  Auzal  (.Vrdèche), 
-Vuzilles  (Loire-Inférieure).  Le  latin  fe/V/cn,  (  isier,  qui  a 
survécu  dans  l'italien,  dans  l'espagnol  ;/e/r/ifl,  provençal 
perça,  vieux  français  paz-c/ie,  perche,  a  donné  Le  Perche 
(Cher,  Lot-et-Garonne),  Perclièdes  Gers  ,  Le  Perchay 
(Seineet-Olse).  On  jjeut  aussi  attribuer  au  mot  Pertica, 
le  nom  de  l'ancienne  province  française  dite  Le  Perche, 
en  latin  l'erticus  Sttltus. 

Le  Houx  vient  du  haut  allemand  lliiliz,  allemand 
modeine  Iliilse,  qui  a  la  même  racine  que  le  latin  //ex. 
On  le  trouve  surtout  dans  les  sols  siliceux  et  les 
granits  humides.  Il  est  très  abondant  en  brctagne.  Le 
Morbihan  compte  onze  villages  ou  hameaux  du  nom  de 
Uuellenec,  de  ijiielen.  Houx,  en  bas-breton.  Uuelen  est 
aussi  un  nom  île  famille  très  répandu  en  Rretagne. 
Houssaye,  La  lloussaye  sont  des  noms  de  lieux  habités 
ilans  de  nombreux  départements;  Housses  (Landes), 
Le  Housseau  Mayenne  ,  llussars  Creuse',  Hussas 
Hautes-Pyrénées),  Oussoy  (Loiret  ,  Husll  (Hol- 
lande), etc. 

Le  Peuplier  a  produit  deux  dérivés  :  Peu[plingues 
(Pas-deCalais),  Popolasca  iCorse).  L)u  Peuplier  Tremble 
viennent  de  nombreux  Tremblay,  Tremblois,  etc. 

Aoiibo,  nom  languedocien  du  Peuplier  blanc,  a  donné 
LesLoubiiliôres{lIérault).  Les  Peupliers,  Saules,  Aulnes, 
elles  arbres  à  bois  blanc  en  général  ont  été  appelés 
aubier,  aube,  aubère,  de  alba,  blanc;  aussi  on  trouve  : 
Les  .Vubrais  (Loiret',  Aubais  (Gard),  .\ubes  iOrne\ 
.\ubarède  (HautesPyrénées\  Dans  le  Languedoc,  la 
saussaie,  plantation  de  Saules,  s'appelle  niib<iit'<le. 

De  l'Erable  ou  l'aux-Plalane,  en  vieux  français  J'hiiie, 
sont  dérivés:  Plasnes  (Eure,  Jura',  La  Planée  Doubs), 
Plagnolos  Haute-Garonne),  Planés  (Pyrénées-Orien- 
lales\ 

Horblay  (Si'ine-et-Oise),  Arblay  ('\'onne;,  Rablay 
(.Maine-et-Loire  sont  d'anciennes  érablaies  ou  lieux 
plantés  d'Erables. 

Le  Sorbier  Sorbus)  nous  a  laissé  :  Sorbs  , Hérault), 
SorbofCorse),Sorbais  (Aisne^,  Sorbys  (Meuse), Sorbiers 
(Hautes-Alpes,  Loire,  etc.(.  De  l'Alisier,  nous  avons 
Alizay  (Eure  . 

L'If  bas  latin  l/i/nis  qui  parait  avoir  une  origine  cel- 
tique el  germanique)  a  donné  quelques  noms  :  Ifs  Cal- 
vados', Iviers  (.\isne  ,  Ivoux  Vosges  ,  Los  '^'velaux 
(Orne),  Iville  (lùire  .  Le  latin  Taj-us  Ifj  ne  se  retrouve 
dans  aucun  nom  de  lieu. 

Le  Pin  el  le  Sapin  formonl  d'imporlanls  maFtifs 
forestiers  localisés  en  certaines  régions.  J'iticlvm,  dé- 
rivé de  Pi  II  lis.  Pin,  est  la  pineraic  moderne,  qui  s'appelle 
dans  le  .Midi  l'espinnsse,  la  pinasse,  la  pignada,  d'où 
Pinas  Hautes-Pyrénées  ,  Pignon  (Var  ;  Pins  el  le  Pin 
se  trouvent  dans  seize  départements;  Pinays  (Luire), 
Plnons  Aisne  ,  Piney  (Aube,.  On  trouve  l'imis  dans 
quelques  composés:  llampignys  (Aube  ,  Montpiniers 
(Tarn),  i'ignicourls  lAisne  ;  .Virolo  Suisse  vient 
d'Arole,  nom  suisse  du  PinCembro. 

Nous  citerons,  comme  noms  dérivc'-s  du  Sapin  :  Le 
Sap  (Orne  ,  Le  Sappey  (Haute-Savoie,  Isère),  .Sapigni- 
courts    Marne,    Sapignics     l*as-do-Calais  .    L'Epicéa, 


I.R    JAIUJIN 


835 


appelé  dans  le  Biigey  Or/io«  et  Oj/o//,  a  nommé  Oyonnax 
lAinl. 

Arbustes  indigènes 

D'autres  vt'urtaux  li),'ntnix  iuili^'i-iioïi  uni  aussi  cou 
lril)ué  à  la  forinalion  des  noms  do  lioux  haliit(''s. 

Le  Huis  parait  indi^;ène  sur  les  lorrains  calcaires  du 
Jura,  sur  les  schistes  arpiloux  des  Pyrénées,  dans  le 
Daupliinc,  la  Cote-d'Or,  ou  il  alionde.  Ailleurs,  il  parait 
plutùt  subspontané.  Sont  d'anciens  hii.retiim  ou  lieux 
plantés  de  Buis  (lliixiis),  de  nomlirousos  localités  fran- 
çaises: lîuis  Drame,  Isère,  Saône-et-Loire),  Le  Huis 
(Ardcche,  (lard,  Loire,  etc.".  Hoisses  (Cliarento-lnfc- 
rieure,  Dordognc,  Loir-et-Cher,  elc.\  Boisseaux  [Cha- 
rente, Loir-et-Cher,  Loiret',  La  Buissiore  se  trouve  dans 
27  dé|iartonicnts  ;  Boissy  est  aussi  très  répandu.  Seinc- 
et-()ise  compte  liuit  communes  de  ce  nom.  Citons  («ncore 
Bussiare  Aisne,  Boussait  Belgique',  Boussoiti  Nord  , 
Boussès  (Lot-et-Garonne'  Boissieux  (Ain,  Cornzc, 
Creuse',  Busset,  Bussouil,  Bossy,  etc.,  Busitt,  en  pays 
breton. 

Mais  il  est  possible  que  de  nombreux  lîussy,  Bucy, 
Bucoy,Boissii'rps,  Bu xeuil,  etc.,  dérivent  soil  do  lluciiis, 
nom  d'homme,  soit  de  btixiaciim  qui  signifie  bois. 

Le  Buis  a  dû  être  cultivé  autrefois  en  ^.'rand  pour  les 
usages  religieux  dans  certaines  localités  qui  ont  con- 
servé son  nom.  Un  document  conservé  aux  Archives 
d'Arras  est  ainsi  conçu:  «  année  1414,  aux  sergcans 
pour  avoir  allé  quérir  chercheri  le  buich  pour  le 
dimanche  îles  Hameaux,  à  la  Buissièro,  III  suis  ».  11 
s'agit  d'une  commune  du  Pas-de-Calais,  la  Buissiiie, 
prt'S  de  Bi'lhune;  chose  digue  de  remarque,  le  Buis 
n'existe  plus  dans  les  bois  île  celte  localité  J). 

De  Corylus,  Coudrier  ou  Noisetier,  et  de  corylelu7n, 
coudraio,  sont  dérivés  Le  Coudray  et  La  Coudraio, 
noms  de  communes  et  de  hameaux  très  répandus  en 
l'rance.  Corylin;  a  encore  donné  Coudroy  (Loiret",  Cou- 
drot  I  Eure-et-Loir),  Les  Coudreaux  Lure-et-Loir,  lUe- 
ol-Vilaine,  Indre-et-Loire),  Courroy  (Oise,  Yonne', 
Corres  (llaute-Saone),  La  Coudre  (Aube,  Charente, 
Charente-Inférieure,  Deux-Sèvres,  etc.),  La  Queudre 
'Nièvre',  Caurres  Basses-Alpes^  Corlay,  Courlay,  (\ot- 
roy,  Courrières,  Courets,  etc.  Les  cantons  forestiers  à 
Noisettes  portent  d'ailleurs  des  noms  analogues  :  la 
corée,  le  corroy,  la  queille,  la  cœudre,  la  coudre. 

,li>e/to«a.  Aveline,  d'Avella,  ville  d'Italie,  a  produit 
l'Aveline  (Vosges),  Velines(Dordogne)AveIanges  (Côle- 
d'Or),  Aulaines  (Sarthe).  Aulagners  et  l'Aulagner 
^Hautes- Alpes). 

liriisciiiii  était  le  nom  bas  latin  du  Fragon  épineux 
iiu  Pelil-Houx  (Ruscus  aculeatus),  vieux  français  bn>s- 
che,  brusc,  briig,  bruz.  Le  mot  a  donni'  Brusques 
(Aveyron),  Brux  (Vienne).  Brutelles  (Somme),  Bruslicn 
((Jorse).  La  Ruscade  Gironde)!,  Rustiques  (Aude)  et 
tous  les  Roussillon  de  l'Ain, l'Isère.  Saône-et-Loire.  etc. 

La  province  de  Roussillon  parait  lui  devoir  son  nom. 
Elle  le  tiendrait  de  l'anciemic  ville  nommi'O  liitscinimi, 
aujourd'hui  (  -asteil-Roussillon. 

Brogaria.  endroit  où  il  y  a  des  Bruyères,  a  nommé 
les  communes  do  La  Bruyère  (Oise,  Calvados,  etc.), 
Bruyères.  (Aisne,  Seine-et-Oise,  Vosges),  les  Bruèrcs 
Jndre-et-Loire,  Nièvre).  Le  Bruel,  Les  Bréviaires, 
Brugoas.  etc. 

.\ux  terres  incultes  ou  ingrates,  couvertes  de  brous- 
sailles, se  rapportent  aussi  un  grand  nnnibre  de  noms 
de  famille  français  et  étrangers:  Buisson.  Brousse, 
Labrousse.  Broussole,  Dubreuil,  Broglie,  etc. 

[à  suivre)  Geouges  GuiAixT. 

(1)  B'(.'/.  Soc.  bot.  de  France,  ISjfi,  p.  516. 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Prlnrtula  viscosa  .S/iri/iy  lJc<n)l!/  llambro 
)i,iii/, ■„,,■:,'  chniiiicle.  1902,  p.  -^'JT 
Hybride  présuiui'  du  Pritnulu  visrosa  et  de  In  variété 
C.  J.  Pcrnj  du  l'rimula  Auricula.  Les  feuilles  soid  un  peu 
plus  ovales  que  celles  du  premier,  mais  crénelées  de  la 
uiôiuo  manière.  Los  (leurs,  d'un  rirhe  pourpre  tancé,  ont  le 
centre  teinté  do  crème. 

PInus  pindica  l''ormanek 
Ganleners'  rhionirle,  lit02,  p.  302. 
Conifèrc  presque  encore  nouvelle,  originaire  du  l'indo  et 
do  rnlynii)0  de  'l'hessalie.  Par  ses  caractères  elle  se  rapproche 
des  P.  Iciicoilermix  et  Laricio.  iJu  premier  elle  se  dislinguo 
par  son  écori-o  crevassée,  ses  rameaux  étalés  et  réllécliis,  ses 
feuilles  étrnitemont  canaliculées  plus  longues,  ses  slrobiles 
jaunAlros,  lalorniodos  écailles  ;  elle  diffère  du  second  par  ses 
fouilles  vort-piUo,  profondément  canaliculées,  cuurtementacu- 
minées,  ses  slrobiles  à  apophyse  inégalement  rhomboïdale. 

Tullpa  nitida  J.  Iloog 
Gar<U'llr,■s^  i-lnoinrl,-,VM2.  p.  :m 

Native  dos  hautes  monlagnes  de  Bokhara.  cette  Tulipe  est 
voisine  du  T.  Gcsneriana.  Son  pédoncule  ne  dépasse  pas 
.")  à  7  cent,  et  est  glabre;  les  fouilles  au  nombre  de  trois. sont 
linéaires-lancéolées,  plus  ou  moins  falcitormes  et  lanalicu- 
lées,  glauipies  àla  face  inférieure  et  non  ciliées  ;  la  llour  lon- 
gue de  4  cent.,  est  campanulôo,  à  segments  ovales  ou  obn- 
vales,  colorés  on  rouge  vermillon  très  brillant,  tachetés  do 
noir  à  la  base  interne;  les  segments  extérieurs  sont  rouge 
jaunâtre  ;i  la  face  extérieure.  La  floraison  a  lieu  vers  le  milieu 
d'avril. 

Tullpa  MIchellana  J.  Iloog 
Gtirdf.icrs-  Chvunide.  1902,  p.  .350 

Cette  jolie  l.iliacéo  se  rapproclie  par  son  feuillage  du 
T.  Grclifi,  la  seule  espèce  du  genre  connue  jusqu'ici  comme 
ayant  dos  feuilles  panachées,  mais  elle  s'en  distinguo  par 
d'autres  caractères  :  la  face  interne  des  écailles  dos  bulbes 
est  recouverte  d'un  ^ornc»(u»)î  feutré  ;  le  pédoncule  est  plus 
robuste,  les  feuilles  plus  longues,  plus  glauques,  moins  ondu- 
lées et  plus  nonces.  Les  feuilles  sont  lignées  de  brun  au  lieu 
d'être  maculées  et  ponctuées.  La  fleur  est  plus  campanuli'o, 
à  segments  externes  ovales  cuspidés,  d'un  loloris  rouge  dif- 
férent, avec  des  taches  basilaires  plus  larges  et  moins  bor- 
dées de  jaune.  Los  anthères  sont  noires  et  non  jaunes;  le 
pistil  est  vert  au  lieu  d'être  jaune. 

Ungepnla  trisphaera  Regel 

Voisin  des  /w/.-dj/.s-  et  des  Spnki'Uc,  entre  lesquels  il  doit 
être  placé;  le  genre;?7))(;ern/a  renferme  trois  espèces  de  l'Asie 
Centrale  et  du  .lapon.  Colle  dont  nous  parlons,  originaire  du 
'l'urkerstan,  du  Kliorassan  et  do  l'Afghanistan  est  la  plus  belle 
et  doitse  cultiver  comme  les  Li/coris.  Les  bulbes  sont  petits, 
allongés,  piriformos,  brunâtres.  La  hampe,  se  termine  par  une 
ombelle  do  (l-l'i  Heurs,  rose  vineux  dans  le  bouton  puis  d'un 
coloris  incarnat  plus  accentué  au  milieu  des  sépales.  Les 
étamines  sont  plus  courtes  que  les  pétales.  La  floraison  a 
lieu  dans  la  seconde  quinzaine  du  mois  d'août  et  les  feuilles 
apparaissent  en  octobre. 

Lycoris  squamigera  Maxim. 

Du  Japon,  cette  Auiaryllidée  est  certainement  une  dos  plus 
gracieuses  de  la  famille.  l'Ulo  fleurit  au  mois  d'août.  Lebuibo 
large,  oblong,  un  peu  piriforme.  rappelle  celui  do  VAmart/Uis 
Belladona.  Les  feuilles,  au  nombre  de  six,  sont  longues, 
étroites,  glaucesccntos  et  se  développent  au  mois  d'octobre. 

La  hampe,  haute  do  30  cent,  environ,  porte  de  quatre  à 
neuf  fleurs,  odorantes  surtout  le  soir,  roses  avec  des  reflets 
lilas  très  délicats,  avec  le  sommet  des  pétales  bleu  azuré,  la 
gorge  jaune  soufre  ainsi  que  les  étamines.  Les  pétales  sont 
ondulés,  recourbés;  le  style  est  purpurin  et  plus  long  que 
les  étamines.  Le  Lijroris  squamigera  reste  en  parfait  état 
do  lloraison  pondant  une  dizaine  de  jours  en  plein  soleil.  Il 
naraît  être  toujours  stérile,  même  sous  le  climat  de  Naples. 
'  P.  Haiîiot. 


236 


LE  JARDIN 


Transplantation  des  grands  arbres 

d'alignement  et  d'ornement 


Moyens  à  employer  pour  faire  arriver  l'eau 
jusqu'aux  racines 

Lorsqu'il  s'agit  d'arbres  placés  dans  un  parc,  un  jar- 
din ou  tout  autre  endroit  dans  lequel  le  sol  est  rendu 
facilement  ponnéable,  et  où  il  e^^t  toujours  possible  de 
pratiquer  au  jded  une  cuvette  suflisante,  l'eau  d'arrc- 
sage  pt'iii'lre  sans  difliculté  jusqu'aux  racines  et  sans 
l'aide  d'aucun  moyen  artificiel. 

Mais,  au  contraire,  lorsque  les  plantations  sont  éta- 
blies sur  des  emplacements  continuellement  foulés  par 
les  piétons,  ou  revêtus  de  bitume,  d'asphalte  ou  de 
pavage,  qui  empêchent  les  eaux  pluviales  de  pénétrer 
dans  le  sol,  comme  cela  a  lieu  dans  les  villes,  il  est 
indispensable  d'avoir  recours  à  cnrlains  procédés  qui 
permettent  de  faire  arriver,  autant  que  cela  est  possible, 
l'eau  d'arrosage  dans  le  sous-sol  et  de  manière  à  ce 
qu'elle  soit  profitable  aux  racines. 

Deux  systèmes  sont  généralement  usités  :  les  cuvettes 


Vig.  117.  —  Tuyaux  eu  hoit  créotoU.  liécij'ient  en  fnnte  tnxcrt' 
sur  canal  d'amenée. 

et  les  tuyaux  d'irrigation  ,  mais  tous  les  deux  ne  don- 
nent que  des  résultats  incomplets,  malgré  les  diverses 
améliorations  apportées  dans  leur  application. 
N'ayant  rien  de  meilleur,  il  faut  s'eu  contenter! 

Arrosage  au  moyen  de  cuvettes 

L'arrosage  au  moyen  de  bassins  en  forme  de  cuvettes, 
no  donne  de  bons  résultats  que  pour  des  arbres  encore 
jeunes,  dont  les  racines  sont  assez  rai)prochécs  du 
collet;  mais,  lorsque  les  sujets  sont  déjà  forts,  et  que 
par  conséquent  les  racines  sont  plus  éloignées,  les 
cuvettes  aont  insuffisantes  pour  cette  raison  que  dans 
les  villes,  les  besoins  de  la  circulation  empochent  de 
leur  donner  les  dimensions  voulues. 

Ces  cuvettes  circulaires  devraic-nt  être  établies  on 
prenant  pour  base  l'étendue  du  terrain  dans  lequel  se 
développent  les  racines,  étendue  qui  correspond  géné- 
ralement, étant  donné  la  corrélation  qui  existe  entre 
les  extrémités  radiculnires  cl  la  dislance  extrême  dos 
branches,  au  plus  grand  diamètre  transversal  de  la  t<'te 
de  l'arbre. 

Ce  principe  ne  pouvant  être  mis  en  pratique  à  cause 
do  la  gône  qui  on  résulterait,  on  se  ccmtonte  do  cuvettes 
de  l"''!»'  à  i;"i»0  do  diainrire  autour  îles  arbres,  et  ayant 
0"'20  a  0'"2ô  do  profondeur;  cotte  profondourpeut  s'obte- 

(1)  Le  Jardm,  lOU.'.  ]it>if»  \'i'.\  li'ô.  1S,1.  Mi  ri  ailj. 


"ir  en  creusant  seulement  de  O""!©  à  0"'12  dans  le  sol  et 
en  formant  un  bourrelet  autour  avec  la  terre  extraite. 

A  Paris,  les  cuvettes  établies  au  pied  des  arbres 
d'ali^tnement  sont  pour  la  plupart  recouvertes  d'une 
grille  en  fonte  du  modèle  décrit  plus  haut,  et  sont  main- 
tenues en  perinanenoe. 

l'illes  sont  insuflisantcs  pour  permettre  d'arroser  con- 


Fig.  lis.  —  Tuyaux  en  boit  rréotolé.  Assemblage  d'un  angle. 

venablcmeiit  des  arbres  déjàâgés,  et  elles  ont,  en  outre, 
l'inconvénient  de  retenir,  l'hiver,  un  excès  d'eau  qui 
peut  être  fort  préjudiciable  aux  arbres. 

Pour  les  plantations  en  ligne  établies  sur  des  empla- 
cements sablés,  et  où  la  circulation  n'est  pas  trop 
intense,  il  est  préféralile  d'adopter  un  système  de  bas- 
sins intercalaires,  c'est-à-dire  creusés  sur  la  ligne  entre 
deux  arbres.  Ces  bassins  de  forme  rectangulaire  (ou 
ovale,  le  plus  grand  diamètre  dirigé  suivant  la  ligne  do 
plantation)  peuvent  avoir  de  I"'ô0  à  2"'00  de  longueur 
sur  0"'S0  à  ^"OO  de  largeur  et  0">i.")  à  0'"20  de  pro[on<lcur; 
ils  ont  l'avantage  do  pouvoir  faire  arriver  l'eau  jusqu'à 
la  plus  grande  partie  des  racines.  Aussitôt  après  l'ar- 
rosage, ils  peuvent  être  remblayés. 

Arrosage  au  moyen  de  tuyaux  d'irrigation 

Ce  système  est  encore  le  meilleur  pour  l'arrosage  des 
gros  arbres  transplantés.  Il  n'est  certainement  jias  par- 
fait, mais  bien  installé  il  peut  fonctionner  convenable- 
ment encore  assez  longtemps. 

L'installation  de  ce  système  d'irrigation  (flg.  120)  est 
généralement  faite  à  l'aide  de  tuyaux  en  terre  cuite 
placés  dans  le  sol  à  une  profondeur  do  0"'30  à  O'"-i0  et  de 
manière  à  foi  mer  un  carré  de  2"".")0  de  côté.  Ces  tuyaux 
ont  0"'05  et  O'^OS  de  diamètre  intérieur  et  une  longueur 
de  O^Uï;  ils  sont  alternativement  emboîtés  les  uns  dans 
les  autres  et  recouverts  ensuite  d'une  couche  do  cailloux 
ou  de  petit  gravier  d'environ  O^IO  d'épaisseur,  pour 
faciliter  l'écoulement  de  l'eau  dans  le  sol.  Les  angles 
sont  formés  par  des  tuyaux  coudés  à  angle  droit;  une 


Flg.  110.  —  roUjK  longiludinalt  d'un  rèclpienl  en  fonlt  monirani 
le  mode  de  fermeture  et  la  clef, 

colonne  moninnic  composée  d'un  tuyau  on  forme  de  T 
omboité  au  milieu  de  l'un  des  cotés  du  carré  et  se  diri- 
geant obliquement  jusqu'à  0'"l(i  environ  au-dessous  ihi 
niveau  du  s(d,  sert  à  l'Inlroiluction  do  l'eau  d'arrosage 
dans  la  canalisation.  L'orillce  de  eetlo  colonne  mim- 
tante  ou  tuyau  d'amenée,  est,  lorsqu'on  n'arro.'-e  pas, 
fermé  par  un  bouchon  on  li-rri'  cuite  recouvert  de  terre. 
I  )n  protège  les  joints^le  ces  drains  en  les  recouvrant 


LR  JARDIN 


837 


de  paille  à  raison  do  ^00  grammes  par  mèlre  linéaire, 
au  minimum. 

L'eau  est  amenée  dans  les  tuyaux  d'irrigation  soit  au 
moyen  do  tonneaux,  soit  à  l'aide  do  boyaux  d'arroscmenl 
montés  succcssivomonl  sur  les  liouchcs  d'eau  les  plus 
voisines. 

Cette  installation  qui  sort  non  sculemont  à  l'arrosage, 
mais  encorn  à  l'aérago  des   parties  souterraines    des 


Fig.  120.  —  Installation  de  twjan.v  d'irngalioii. 

arbres,  ne  peut  être  faite  que  lorsque  le  tassement  du 
sol  est  entièrement  effectué. 

Oq  no  saurait  trop  s'élever  contre  la  pratique  heureu- 
sement abandonnée  aujourd'hui,  mais  qui  a  longtemps 
prévalu  pour  les  plantations  d'alignement,  d'établir  co 
système  d'irrigation  par  réseaux  ininterrompus  (|ui  [)ro- 
snntaient  entre  autres  inconvénients  ceux  de:  1"  faire 
périr  toute  une  ligne  d'arbres  quand  une  fuite  de  gaz  se 
produisait  ;  '-i'  priver  d'eau  une  grande  quantité  d'arlircs 
lorsqu'un  tuyau  venait  à  ne  plus  fonctionner;  3°  noyer 
un  ou  deux  arbre.'^  placés  au  point  lias  d'un  terrain  en 
pente  alors  que  les  autres  ne  recevaient  que  quelques 
gouttes  d'eau. 

Cette  solution  de  continuili'  dans  le  système  ancien 
d'irrigation  permettait,  il  est  vrai,  d'arroser  toute  une 
ligne  d'arbres  d'un  seul  coup  et  facilitait  l'aération  du 
sol;  mais  ces  avantages  n'ont  pas  une  importance  qui 
puisse  être  comparée  —  dans  un  ordre  d'idées  con- 
traire —  à  collo  des  inconvénients  que  nous  venons 
d'indiquer,  et  qui  ne  sont  du  reste  pas  les  seuls  que 
présente  ce  système  continu. 

L'irrigation  par  arbre  isolé  donne  les  meilleurs  résul- 
tats et  doit  être  préférée  à  tout  autre  système. 

M.  Xanot,  l'ôminenl  Directeur  actuel  de  l'Ecole  Natio- 
nale d'Horticulture  de  Versailles,  avait  imaginé,  lors- 
qu'il était  attaché  au  service  des  plantations  de  la  ville 
de  Paris,  pour  remplacer  le  bouchon  en  terre  cuite  du 
canal  d'amenée,  un  récipient  en  fonte  appliqué  sur  son 
orifice.  Ce  récipient  (lig.  110),  dont  l'emploi  ne  s'est  pas 
généralisé,  se  compose  d'une  boîte  cylindrique,  d'un 
couvercle,  et  d'une  chaînette  de  0"':iO  do  longueur,  des- 
tinée à  relier  les  deux  parties  ;  une  clé  de  forme  spé- 
ciale sort  à  enlever  et  à  remettre  le  couvercle  après 
l'arrosage.  La  fermeture  a  lieu  parun  mouvement  rotatif 
de  ce  couvercle  de  gauche  adroite,  et  le  serrage  s'opère 
au  moyen  de  petits  taquets  formant  coins. 

Avec  cet  appareil  presque  incassable  et  par  consé- 
quent de  longue  durée,  on  évite  plus  facilcmenl  l'intro- 
duction dans  la  canalisation,  de  terre,  sable,  immon- 
dices, et  on  est  moins  e.vposé  a,  voir  l'orilico  brisé  et 
bouché,  comme  cela  n'arrive  que  trop  souvent  lorsque 
le  bouchon  est  en  terre  cuite.  Son  prix  n'est  pas  très 
élevé,  il  n'est  que  do  '.'>  fr.  50. 

La  dépense  d'tHablissement  du  système  d'irrigation 
à  l'aide  de  tuyaux  en   terre  cuite,   peut    être   évaluée 


comme  suit,  pour  un  arbre,  d'après  les  prix  de  revient 
applicables  à  Paris: 

M.  lin.  d'ouverture  de  la  tranchée,  compris  mise  en 
place  des  cailloux  ou  du  gravier,  pose  des  tuyaux, 
fournituri'  de  paille,  remblai  et  pilonnage  dos  terres: 

11"2.'5  à  u  fr.  .iii  le  métro :(.a8 

Tuyaux  de  u-iw  do  diara.  intérieur,  DO  à  115  fr.  le  1000      :5.4.'> 

—      doO-O.J  —  _         ;jo  ù    47fr.  leluiM)      1.41 

Coudes  do  O'OS  —  —  4  à  0  fr.  4<)  l'un      1.(>J 

TdoO'Oô  —  —  1  à  0  fr.  50    —        -..50 

Douclion  en  terre  cuito,   1  ùOfr.lO «.lO 

Cailloux  bruis  ou  i,'iavicr 1. 

l'rix  total.   .   .     11. n 

Il  y  a  une  quinzaine  d'années,  M.  Nanot  expérimenta 
également,  dans  le  service  de  plantation  d'alignement 
dont  il  était  chargé,  des  tuyaux  en  Ijois  créosote  du 
modèle  employé  par  certaines  compagnies  pour  la  pro- 
tection des  cables  électriques,  (ils  de  commande  de 
disques  et  signaux,  branchements  do  gaz,  etc.  Ces 
tuyaux,  certainement  préférables  aux  drains  ordinaires 
en  terre  cuito  par  la  durée  et  la  régularité  de  leur  fonc- 
tionnement, ont  été  utilisés  depuis,  sur  plusieurs  points, 
pour  l'arrosaga  des  arbres,  mais  on  a  dû  y  renoncer  a. 
cause  de  la  difficulté  qu'on  a  éprouvée  pour  s'en  pro- 
curer. Ils  étaient  fabriqués  à  Bordeaux  avec  des  Pins 
maritimes  provenant  des  Landes,  et  le  marchand  de 
bois  qui  s'en  était  chargé  trouva  sans  doute  que  cette 
exploitation  )rétait  pas  assez  avantageuse,  car  il  ne 
consentit  pas  longtemps  à  effectuer  cette  fourniture. 
.Mais  il  n'est  pas  impossible  de  trouver  d'autres  fabri- 
cants. 

Los  tuyaux  en  bois  créosote  dont  il  s'agit  ont  0"'l.'j 
d'équarrisagc  et  sont  assemblés  aux  angles  (lig.  118)  de 
manière  à  former  un  carré  ou  un  rectangle.  Au  centre, 
est  creusé  un  canal  en  forme  de  gouttière  qui  a  U"06  de 
profondeur.  Ce  canal  est  recouvert  au  moyen  d'une 
planche  épaisse,  vissée  ou  clouée  sur  lesbords  fi;^.  lïl). 
L'introduction  de  l'eau  a  lieu  par  un  canal,  également 
en  bois  créosote,  amené  au  niveau  du  sol,  et  dont  l'ori- 
fice est  muni  d'un  récipient  en  fonte  ifig.  117  et  ll'.i)  qui 
en  fait  la  fermeture. 

Pour  permettre  à  l'eau  de  s'écouler  extérieurement, 
le  fond  de  ces  tuyaux  est  percé,  tous  les  10  centimètres, 
de  trous  ronds  de  0"'02  à  0"'03  de  diamètre  (fig.  121). 

Il  est  bon,  pour  faciliter  l'écoulement  de  l'eau,  de 
mettre  également  une  petie  couche  de  cailloux  au  fond 


Fig.  121.  —  Portion  de  tuyau  en  bois  créosotes 

de  la  tranchée  qui  doit  recevoir  cette  canalisation.  Ces 
drains,  comme  ceux  en  terre  cuite,  peuvent  être  installés 
à  une  profondeur  de  O^SO  à  O^iO  dans  le  sol. 

La  dépense  d'installation  d'un  système  d'irrigation  à 
l'aide  do  tuyaux  en  liois  peut-être  évaluée  à  15  francs 
par  arbre;  elle  est  donc  supérieure  de  3  francs  environ 
à  celle  qui  en  résulte  lorsqu'on  emploie  des  tuyaux  en 
terre  cuite. 

(à  suivre)  J-  Luqibt. 


2:58 


I.R    JARDIN 


La  flore  australiBDDe  dans  le  nori  ie  l'AIrip'" 


De  tous  les  Acacias,  VA.  ciirloiiis,  AU.  Cunn.,  tient 
une  place  à  part  on  Tunisie,  où  il  est  considéré  comme 
un  des  meilleurs  à  planter. 

Mis  en  place  en  décemlire  ou  janvier,  à  l'état  do 
jeune  planl,  il  pousse  rapidement  sous  l'intluence  do 
quelques  arrosapos  on  été  et,  vu  sa  végétation  vipou- 
reuse,  peut  former,  en  quelques  années,  un  briseveiil 
naturel,  dnux  et  agréaliloà  l'œil. 

l'.n  ne  taillant  que  les  jeunes  branches  do  la  base  des 
plantes  et  en  laissant  croilre  librement  celles  de 
l'extrémité,  on  peut  faire  avec  l'.l.  ri/clojiis  une  avenue 
très  ombrée  formant  berceau. 

Pour  obtenir  un  brisovenl  d'une  certaine  hauteur, 
soit  deux  mètres,  voici  comment  l'on  procède.  Les 
plants  sont  mis  en  place  à  un  mètre  de  dislance; 
lorque,  dès  la  première  année,  ils  ont  environ  50  centi- 
mètres, les  extrémités  sont  taillées  afin  de  favoriser  le 
développement  des  branches  de  la  base. 

L'année  suivante,  la  tailU'Ost  un  peu  plus  énergique; 
les  branches  latérales  sont  coupées  de  façon  à  donner 
au  lirise-vent  une  épaisseur  d'environ  .50  centimètres 
et  les  t)ranches  verticales  sont  écimées. 

La  troisième  année,  les  branches  ont  vraisemblable- 
ment atteint  la  hauteur  désirée;  elles  sont  taillées,  et 
ensuite,  au  printemps  et  à  l'automne  de  chaque  année, 
le  brise-vent  est  tondu  à  l'aide  de  cisailles,  dans  le 
but  de  favoriser  la  venue  de  jeunes  brancheltes  qui, 
par  leur  ensemble,  forment  un  abri  très  utile  à  certaines 
cultures  en  pots. 

Au  Jardin  d'essais  do  Tunis,  nous  avons  quelques 
beaux  spécimens  de  brise-vents  végétaux  en  .1 .  ci/clojiix 
entourant  nos  carrés  de  multiplication. 

Anicia  cyaiiopinjlld,  Lindl.  —  Chaque  année,  en 
mars  et  avril,  cette  espèce  produit  des  inlloresceiiccs 
jaunes  on  chatons  globuleux  du  plus  remarquable 
effet.  Sa  croissance  rapide  en  fait  un  arbuste  propre  à 
border  une  allée  dans  un  jardin;  ses  branches  s'inflé- 
chissent pracieusement  après  trois  ou  quatre  années 
de  plantation. 

Gel  Acacia  est  très  recommandé  en  Tunisie,  car, 
comme  la  plupart  de  ses  congénères,  il  réclaino  peu 
d'arrorages  en  été  et,  en  quelque  aimées,  peut  donner 
déjà  des  résultats  appréciables. 

Acacia  piicnanlhn,  Benth.  —  Les  inflorescences  en 
gloméniles  sphcriques,  denses,  disposées  en  grappes 
courtes,  sont  du  plus  beau  jaune  d'or;  malheureusement, 
placées  à  l'extrémité  du  branchage,  elles  sont  difficiles  a 
atteindre  pour  les  couper  lorsque  les  plantes  sont  d'un 
certain  âge  et  qu'elles  ont  alors  le  port  de  certains  Eiint- 
Ijfliliis  a  branches  verticales  depuis  leur  point  d'attache 
sur  le  tronc. 

Acacia  relimiides,  Schlochl.  —  ("est,  en  Tunisie,  ce 
que  l'on  appelle  plus  communément  le  Mimosa.  Ses 
fleurs  en  glomérulcs  sphériques  sont  jauno  piile,  et 
disposées  à  l'aisselle  dus  feuilles  au  sommet  de 
rameaux. 

Cette  floraison  commence  en  mars  et  se  prolonge  jus- 
qu'en mai  et  juin  si  la  température  ne  s'élève  pas  trop 
a  cotte  époque. 

Acncla  dcatbata,  Link.  —  Nous  ne  parlerons  do 
cette  espèce  que  pour  mémoire,  no  ponsuiit  pas  qu'elle 
oxlsle  en  Tunisie. 

Les  semis  souvent  répétésau  Jardin  d'K8saisdi)Tunii<. 
dans  d'autres  établissements  et  chez  quelques  parli- 

(ll  t.t  Jardin.  I?*'/    y    ■'''l 


culiers  n'ont  donné  que  de  piètres  résultats.  Kn  outre 
l'art.  I"  do  la  loi  (I)  du  2'.»  janvier  1892,  qui  interdit 
l'entrée  do  tout  réijètnt  virant  un  j/artie  de  recelai  dans 
la  Régence,  est  une  entrave  à  toute  tentative  île  greffage 
sur  V.i.florihuiida,  opération  qui  pensons  nous,  donne 
rait  des  résultats  de  nature  à  encouraçer  la  propa- 
gation cle  celle  intéressante  espèce. 


Parmi  les  <  usiniiinii.  c'est  l'espèce  C.tcniiissima  qui 
est  la  plus  estimée  en  vue  de  plantations  importantes. 
Cette  faveur  est  justifiée,  l'arbre  étant  vigoureux  et  à 
croissance  rapide.  Il  se  plait  dans  un  sol  profond  et  argi- 
leux, mais  donne  ilc  mauvais  résidlats.  planté  dans  les 
terrains  silicicux  l't,  en  particulier,  dans  ceux  de  celle 
iiaturi»  qui  avoisincnt  la  mer. 

l'".n  oiilri',  ce  Crsuarina  résiste  assez  bien  à  une  séche- 
resse prolongée,  mais  végète  d'autant  plus  vigoureuse- 
ment qu'il  est  plus  arrosé,  loul  an  moins  les  deux 
années  qui  suivent  celle  de  la  plantation. 

Comme  VJCtical/iiUus,  par  son  syslème  radiculaire  très 
lin  et  très  développé,  le  Casttarina  nuit  à  la  végétation 
qui  l'entoure. 

Pour  une  plantation  en  masse,  les  jeunes  plants 
(semis  d'un  an)  tievront  être  de  force  égale  an  moment 
de  la  mise  en  i)lace,  qui  en  sera  faite  de  préférence  dans 
uu  terrain  labouri'  au  préalable. 

TcIIds  sont,  rapidement  passcos  en  revue,  les  princi- 
pales l'Spèces  de  végctaux  australiens  employées  dans 
le  nonl  de  l'Afrique  pour  le  reboisement.  Nous  avons 
omis  volontairement  lion  nombre  il'autres  espèces  qui 
concourrent  plutôt,  leur  vigueur  étant  moindre,  à  l'or- 
nementation des  petits  jardins. 

L.  GlILLOt  iio.>. 


Vendons  nos  produits  à  Tétranger  (2) 


Nous  terminerons  notre  revue  cninmerciale  des  prin- 
cipales places  allemandes  par  Brème  et  Hambourg. 

Brème.  —  On  évalue  la  consommation  des  raisins  de 
table  à  environ  2. .500  kilos. 

On  a  constaté  quo  la  vente  des  raisins  devient  beau- 
coup plus  considérable  dès  que  les  |irix  s'abaissent  au- 
dessous  cl'une  certaine  limite.  La  vente  .i  .5(1  ou  (•(•pfen- 
nigs (0  fr.  07  ;i  0  fr.  75  est  difficile;  à  -SO  ou  ;W  pf. 
[0  fr.  .50  ou  0  fr.  ;!7)  elle  prend  de  l'ampleur. 

Sur  cette  place,  il  existe  des  importateurs,  mais  il 
est  préféralilo  do  s'adresser  aux  agents  plutôt  qu'aux 
maisons  d'importations. 

Nous  donnons  cependant  leurs  adresses. 

Il  sera  bon,  en  particulier  pour  cette  [ilace,  car  l'ob 
servation  suivante  a  un  caractère  général,  de  faire  les 
offres  en  marks  et  comme  disent  les  anglais  C.  L  l-'. 
(clear,  insuraiice,  (ree  c'est-à-dire  net  et  franco  de 
port  et  d'assurance  à  Brème,  afin  que  les  négociants 
lirômois  puissent  apprécier  du  premier  coup  d'o-il  1rs 
avantages  dos  propositions  qui  leur  sont  faites. 

Los  emballages  sont  faits,  en  général,  dans  des  caisses 
eu  l)ols.  (lellos-ci  no  sont  pas  retournées  aux  expédi- 
teurs. 

Belativemonl  au  |iaiement,  les  habitudes  de  la  place 

11)  Sur  In  dnimiiflc  ilp  M.  l'U'hoii,  ItrHidofil  Gcni^rnl  <lr  l-'ranro 
ti  Tiinln,  M.  \'iiiln  ln^«iM'rtrnr  ilo  la  vflii-nltiiro,  a  é\r  •icl^){iii<  |tnr 
M.  le  MliiiHlrc  île  l'ARriiiilliin-,  |iniir  i-lnlilir  un  rap|«irt  Kiir  Ioh 
niodilirnlIiiiiH  i|iii  |iiiiirr<ilrnt  i^trc  apporlt'ca  h  colle  loi  niiii  cl<<  la 
rendre  ino.ns  nAvAii<  a  IViçarcI  deH  cullivnleiint,  ipil  ne  •iniil  |in« 
viticulleiir».  I..  (S. 

|«)  r.«  Jardin,  101)?,  |i.  V4i  rt  ÏOO. 


LK   JARDIN 


2.» 


sont:  Acceplalion  ii  3  mois  contre   remise  des  docu- 
inciils!. 

Les  agents  qui  s'occupent  delà  vente  des  fruits  frais 
sont  : 

MM.  A.  '/XK  Lindk;   Heinhikh  IUsi:ii  ;  II.  A.  Oni>E.\iAiM  ; 
S.  Fkhu.  KiiAMEit;  Caui.  Mkiscii. 

Importateurs  : 

Geiiraiid  GiEscniEN  ;  !..  Imikviik;  Adhi.k  SciiiLi'.  ;  r.,oo.'iE  pl 
Somma  ;  It.  SciPio. 

Hambourg. — Les  statistiques  IIamliour>.'ooises  ne 
<Iistiii;,'iienl  pas  ontro  li's  diverses  sorlcs  de  fruits  cl 
le^nunies  importés  et  donnent  en  l)lor  le  poids  dos  fruits 
et  des  légumes.  Ce  poids  s'éli-ve  à  3(i. 111.900  kilo- 
grammes. 

Les  Poires  proviennent  pour  la  plus  grande  partie  de 
i''r,iiico  ;  les  Pommes  de  France  et  d'Amérique;  les  rai- 
sins de  table  proviennent  d'Espagne,  de  Portugal,  de 
Kranco  et  d'Algérie;  les  raisins  forcés  sont  expédiés 
par  la  Belgique. 

Les  ventes  se  font  en  général,  ;i  des  négociants  de  la 
place,  au  comptant  contre  1  0/0  <rescomptc,  ou  par 
traite  acceptée  à  3  mois  contre  remise  des  documents. 
Mais  souvent  aussi  les  fruits  et  les  légumes  sont  adressés 
il  des  commissionnaires  qui  les  achètent  aussi  très  sou- 
vent au  comptant,  ou  versent  d'importants  à-comptes 
sur  la  marchandise  qu'ils  vendent  ensuite  à  la  criée. 

Les  principales  maisons  sont: 

Négociants  : 

.MM.  Jenkeli.  ctC  ,  Hermfinnstrasso  ;  HEiMKfiuiNGErî,  Nouor- 
wall  lit;  .\Iii:nELSEN  GR.,  Blciclieii  10;  Inghirami  et  Block, 
Noiierwall  .'31;  IOggehs  Hei.se  et  G*,  liermannslrasso  9;  Olif 
et  l'ils,  Hopfenmarkt  :i;  Wickebn  et  I.uuolimii,  Cromon  2'J; 
Sciip.vEDEB,  Bergslrasso  7  ;  Haiiz  et  Slagebaueh,  Deiclis- 
trasse;  Guili.ealme  cl  C%  Hatintrapi)  4. 

(  ".ommissionnaires  : 

.\I.\I.  G.  .Maugbas  (0.  Decugis)  Deichstrasse  ô;  Richahij 
W'oLK,  Gi(.  Relchenstu  3  ;  iloFTEiM  ot  Brassât,  Alto  t!r(r- 
niiigslr.  10;GAm.  J.  Schmiut,  Xeuorwall  :ji;  HEiMERDiN<;i:ii, 
Nouorwall,  3i  ;  I'et.ndt  Frères,  Neneburg  17  ;  J.  Hey,  Nene- 
burg  l."):  Meveu  ot  BovE,  Herrliclikcil  10;  P.  Moller,  Mal- 
lontwicte  14;  Ouart  et  Kopke.  Halintrapp  S;  Timmann  (Iails- 
SEN,  Bankslr.  42;  Kahl  Hopfenmarkt  l'i. 

L.  TnirscHLEM. 


EXPOSITION    DE    LILLE 


Concours  temporaire  du    12  au  18  juillet 

Le  second  concours  temporaire  de  la  section  d'horticul- 
ture de  l'Exposition  inlernationale  de  f.ille  n'a  pas  été  moins 
intéressant  que  le  précédent. 

1,'ensoinlile  dos  produits  e.xpos-és  sons  la  grande  tente  pré- 
sentait un  coup  d'ail  charmant  et  la  Commission  en  avait 
fait  le  groupement  d'une  façon  très  entendue. 

Il  est  bien  rogrellable  que  l'on  n'ait  pu  réunir  dans  un 
ensemble  toutes  les  plantes,  et  qu'une  partie  ail  dû  être  casée 
dans  des  anne.\es  avec  les  tleurs  coupées,  l'effet  eût  été  alors 
splendide. 

L'administration  de  cotte  E.xposilion  n"a  pas  compris  son 
véritable  intcrct  en  ne  mettant  pas  à  la  disposition  de  l'horti- 
culture un  emplacement  suffisant  et  cependant  il  n'en  a  pas 
été  do  même  pour  une  autre  section  dont  l'emplacement 
était  !U)ssi  gratuit,  la  section  des  Beaux-Arts.  Nous  ne  vou- 
lons pas  établir  do  comparaison,  mais  cependant  l'horticul- 
ture et  les  beau.\-arls  proprement  dits  sont  deux  sonus  et 
l'une  ne  doit  pas  être  favorisée  plus  que  l'autre.  Il  est  mémo 
regrettable  de  voir,  pendant  presfiue  toutes  les  expositions 
de  ce  geni  c,  que  l'Iiorticullure  soit  sacrifiée  en  partie. 

La  maison  Vihiiorin-.Vndrioux  et  C,"  s'est  signalée  à  nou- 
veau par  plusieurs  massifs  importants  de  plantes  annuelles 
et  vivaces  que  l'on  revoit  toujours  avec  plaisir.  Une  magni- 
fique collection  d'7r/.s  Kirwpfcri  mérite  surtout  d'être 
signalée. 


M.  Louis  Kolesalle  avait  rpiehiues  lots  forts  jolis  do 
Pi-lnr(jni}iiim  divers  remarquables  par  la  vivacité  dos  coloris, 
l'no  i;inquantaine  il'exenqdaires  d'une  jolie  nouveauté  ii 
grandes  llours  d'un  lilunc  pur  dénommée  Kcnàe  Delesallc 
fera  son  chemin. 

M.  Delobel,  horticulteur  à  Laon,  exposait  do  très  belles 
plantes  de  serres,  parmi  lesquelles  dominaient  les  Fougères 
en  arbre, 

La  Société  d'horliculluro  d'Armentières  montrait  un  joli 
choix  do  plantes  do  serres  parmi  lesijuelles  une  grande 
|)artio  de  serres  chaudes. 

.\l..\Iulnard,tuirliciillenr  à  .Saint-.\faurice-Lille;.\I,  Delahaye- 
Lofobvro,  de  .\Iarcq-en-Barœul  ;  M.  Petrick.  de  Gand,  avaient 
de  bien  jolis  produits. 

Dans  les  jardins  de  l'Exposition  se  trouvent  deux  serres 
mndclcs  dans  lesquelles  on  avait  disposé  des  apports  do 
plantes  délicates. 

Los  Cnladiiim  du  Brésil  do  .M.  H.  Lemoinier,  amateur  dis- 
tingué, à  Saint- .Maurice-Lille  étaient  tout  ce  que  l'un  peut 
rèvor  de  beau  pour  la  saison. 

On  trouvait  aussi,  ilans  les  annexes,  de  belles  collections 
de  lîosos.  outre  autres  celle  de  Kelten  frères,  du  Luxem- 
bourg, des  collections  importantes  de  louilles,  etc. 

I,.    .\Il  LNAIU). 

Soeiété  Nationale  d'HoPtieulture  de  f  ranee 

séance  du  24  juillet  1902 

Comité  de  floriculture 

M.  Millet,  <ie  Bourg-la-Ueine,  présentait  une  belle  collection 
de  Phlo.r,  composée  d'une  soixantaine  do  variétés,  dont  quel- 
ques-unes d'obtention  nouvelle.  M.  Montagne,  de  Bois- 
Colombes,  avait  apporté  un  lot  de  .'iO  variétés  d'ÛMllots  fla- 
mands de  senus,  en  fleurs  coupées,  et  M.  .\Iagnleux,  de 
Puloaux,  de  gigantesques  Hoses-Trémières,  bien  doubles  et 
de  belle  tenue. 

M.  Régnier,  do  Fonteiiay-sous-Bois.  continuant  ses  semis 
d'G^illets,  soumettait  une  Heur  il'uno  variété  remontante 
à  Heurs  jaunes  sous  le  nom  d'(J';illet  Alf.ranJri'  Régnier. 

Notons  encore  les  Glaïeuls  de  M.  E.  David,  doSavignv-sur- 
Orge.  M.  E.  David  est  un  semeur  opiniâtre  qui,  tous  les  ans, 
présente  quelques  obtentions.  Celte  année,  son  apport  ren- 
ferme lô  variétés  à  très  larges  fleurs  pour  la  plupart,  et  de 
coloris  intéressants  provenant  de  croisements  opérés  entre 
les  GIikUoIiih  (landavensis,  G.  nanceianus  et  G.  Lemoinei. 

Toujours  jolies  les  Reines-Marguerites  de  ,\l.  Gravereau, 
do  Neaiiphle-lo-Chàteau.  Les  trois  nouveautés  (juo  nous  avons 
vues  :  Heine  îles  Haltes  érarlate.  Comète  E.rpress  rose  et 
blanche,  sont  certainement  de  bonnes  plantes,  à  avenir 
assuré. 

Enfin  M.Nonin,  de  Cliàtillon-sous-Bagneux,  nous  émerveil- 
lait avec  une  touffe  do  Pjirclhrum  lacustre,  à  lleurs  attei- 
gnant 0"12  do  diamètre.  C'est,  à  cet  état,  une  magniliquo 
plante  qui  est  appelée  à  se  trouver  bienti'it  partout. 

CoMiTii  d'ariioricultuhe  u'obnement 
.\I.  le  professeur  Clos  avait  envoyé  du  jardin  botanique  do 
Toulouse,  dos  rameaux  fleuris  de  l'Elirelia  serrala,  Borraginéo 
arborescente,  remarquablo  par  l'abondance  do  ses  fleurs 
blanches,  auxipiclles,  dans  le  Midi,  succèdent  de  petites 
drupes  cliarnues.  Il  y  a  longlenips  (pie  nous  avons  remarqué 
celte  belle  plante  qui.  cha(iue  année,  se  couvre  de  fleurs, 
au  Muséum,  l^lle  est  ruslii|U0  et  n'a  pas  soulTerl  des  grands 
hivers.  Maign''  cela,  en  dehors  do  (juelques  jardins  bota- 
niques, elle  parait  à  peine  connue,  et  rares  sont  les  catalogues 
qui  l'inscrivent  dans  leurs  colonnes. 

Comité  des  Orchidées 

A  M.  Dallcmagne,  de  Rambouillet  :  Cattleija  SchiUeriana 
X  Gifias-.C.  Viilraiii,  hybride  de  C.Mossiœ  et  Scliilleriana; 
Cattlei/i'  hybride  mais  de  parents  inconnus. 

M.  L.  Cappe,  du  Vésinot,  présentait  un  ri/pripeiliiim  M.  Mar- 
lin-Cahiaac,  issu  des  C.  lo  (jramle  et  Charlesicortlii,  remar- 
quable par  son  sépale  supérieur  rond,  très  largo,  son  joli 
coloris  violacé. 


LE    JARDIN 


Do  M.  néranoU,  rue  do  Babylone,  à  Paris,  un  Pesriitorea 
Lchmaniii  slriata  et  un  Cyiirifcdium  Utirrisianum  X  Artjus. 

Etilin  .\r.  Doin.  le  ilislinj.'ui'  orcliiilopliile,  avuil  eu  l'hcii- 
reuse  idée  do  luonlrcr  le  très  joli  cl  curiiMix  Disu  iiramliflura. 
qui  a  olé  uno  rovélulion  mi-iuo  pour  bien  dos  aiuali'urs 
d'Orchidées. 

CoMITli  DR   CILTLRK    MAIIAICIIKBB 

Un  lot  do  l'raisiers  :  tjimt,;-saisons,  D'  Morère,  Saint- 
Joseiih,  à  M.  Uuvillard.  d'Arcuoil,  ol  uiio  assiello  do  très 
boaux  tuborcules  do  Corfouil  bulbeux,  prosoiiléo  par  M.  Ma- 
gnicn,  do  rEii>lo  do  Clri^'llon.  Délirioux  lo  Cerfeuil  bulbeux, 
mais  pouniuoi  toujours  aussi  rare:? 

•^  P.  Haiuot. 


BIBLIOGRAPHIE 


Nous  venons  do  lire  avec  lo  plus  grand  intért^l,  l'oxcellcnt 
ouvrage  de  M.  E.  Durand  :  La  culture  fruitière  moderne,  prii- 
duclion,rumnii-i-cf  cl  utitisiitiun  tics  /Vi(i(.s(l)  et  imuscroyons 
devoir  lo  reioiinnnndor  cliauileiuent  aux  personnes  ijui 
s'occupent  de  culture  fruitière. 

Lo  but  et  lo  caractère  do  ce  livre,  .\L  Durand  l'imliciue  clai- 
roniont  dans  sa  préface  et  nous  ajouterons  (|ue  le  sujet  n'avait 
[las  encore  été  abordé  do  cette  façon.  En  offcl,  jusiju'à  pré- 
sent les  auteurs  (jui  ont  écrit  sur  celte  question,  ont  surtout 
envisagé  et  ont  presc|ue  exclusivement  visé  le  coté  cultural. 
Do  cette  partie  :  créations  do  vergers,  de  jardins  fruitiers, 
élevage,  taille  des  arbres,  etc..  on  ne  trouve  que  quclcjucs 
indications  sommaires,  suffisantes  puisqu'on  peut  se  reporter 
pour  cela  aux  traités  spéciaux.  C'est  au  moment  ou  lo  fruit 
peut  ètro  cueilli  pour  être  livré  à  la  consommation  que 
l'auteur  tranche  dans  le  vif  du  sujet.  Il  examine  donc  succes- 
vomont  les  questions  concernant  la  conservation  au  fruitier, 
lo  commerce,  remballage,  la  conservation  des  fruits  par 
divers  procédés  et  leur  utilisation.  Nous  ne  pouvons  entrer 
dans  lo  détail  de  chaque  sujet,  mais  il  nous  est  permis 
d'ajouter  que  toutes  ces  questions  sont  judicieusement  trai- 
tées et  avec  uno  grande  compétonco. 

Nous  ne  saurions  cependant  pas  résister  au  désir  de  citer 
un  passage  do  la  préface  do  l'auteur.  Aiirès  avoir  dit  fort 
justement  ■•  quo  savoir  produire  abondamment  est  l'un  des 
ciMés  du  problème  que  le  cultivaleurse  pose  durant  toute  son 
existence",  et  que  •■  tirer  parti  do  la  récolte  >■  constitue  lociMô 
le  plus  complexe  de  la  .(uostion  qu'il  "  n'appartient  pas  tou- 
jours au  cultivateur  de  ••  diriger  ■■,  il  ajoute  :  -  Dans  l'homme 
des  champs,  le  cultivateur  est  en  progrès,  le  commerçant  et 
rindustriol  no  sont  qu'en  germe.  La  production  cependant 
no  peut  continuer  à  s'étendre  si  elle  n'est  appuyée  par  une 
organisation  solide,  comprenant  les  meilleurs  moyens  do 
vente  ot  d'utilisation  économique  des  fruits  do  la  terre.  Son 
avenir  est  là  ». 

C'est  précisément  ce  côté  complexe  do  la  question  qui  est 
fort  bien  ot  fort  simplement  traité,  ot  il  n'est  pas  un  jardi- 
nier, un  producteur  ou  un  amateur  i|ui  ne  saurait  en  tirer 
|)rolit. 

Les  Jardin»  ouvriers  au  point  de  vue  économique  et  social  c'), 
tel  est  le  rapport  que  notre  ■•xcellont  ot  distingué  collaborateur 
Philippe  Hivoire  a  présontéii  la  Société  d'économie  polili(|ueet 
d'économie  sociale  de  Lyon.  La  r|uesliondo8  jardins  ouvriers 
est  toujours  À  l'ordre  du  jour  et  une  do  celles  qui,  à  juste 
titre,  commencent  h  étro  prises  en  considérations  par  les 
sociétés  sérieuses  qui  se  préoccupent  du  sort  des  travailleurs 
autrement  quo  par  des  excitations  aux  grèves. 

Ce  rapport  admirablement  présenté  ot  très  documenté  est 
à  lire  en  entier  :  il  renferme  l'historique  ot  l'état  actuel  do  la 
question. 

•  • 

.M.  L.  Uunetcl,  sccrélairo  général  de  la  Société  d'Horticul- 
turo  dfj  Neuilly-8ur-Soine.  vient  de  réunir  on  un  tirage  h  part 
ot  sou»  lo  litre  :  Note*  sur  l'Horticulture  à  l'Exposition  Dniver- 
lelle  internationale  de  1900  (:i).  les  rapport»  publie.^  par  lui  dans 

(I)  1  viil    'le  ■-■7.'  |inxo«  nvor  »  llKures,  prix  3  frnni-B  ^ronco. 

|J)  1  hroch.  de  :«3  pnge».  I.yi.n,    l!«n(. 

|1|  1  vol.  -lo  «6  pi>Ke<.  Illuiilré  île  noiidireUBc»  llRurcH.  Ncullly, 
1901. 


le    Bulletin    de  la  SociéU-  d'Horticulture  de   Xeuillif-sur- 
Seine. 

Il  est  peu  lie  Sociétés  qui  ont  publié  un  travail  aussi  com- 
plet dans  lequel  se  trouvent  exposés  ot  résumés,  l'ensemble 
des  concours  temporaires  et  permanent.';. 

C'est  un  travail  iiu'on  aimera  à  consulter  et  auciucl  on  se 
reportera.  Nous  devons  féliciter  l'auteur  de  c^-t  i>uvr.igo  qui 
représente  uno  grande  somme  de  travail. 

•  • 

Enlin,nous  terminons  cette  revue  en  signalant  les  ouvrages 
suivants,  qui  no  peuvent  manquer  d'intéresser  tous  ceux  qui, 
à  un  litre  quelconque,  s'occupent  de  questions  coloniales  : 

Rapport  sur  la  culture  et  l'exportation  des  primeurs  dans  le 
département  d  Alger  et  en  Tunisie,  par  H.  Schilling  (  II.  Ce 
travail  1res  documente  a  été  l'ubjel  d  une  analyse  elogieuse 
à  la  Société  Nationale  d'Agriculture. 

La  culture  du  Cotonnier,  par  C.  l'annor,  1  vol.  do  'A''>  p.  (2), 
el  le  Guide  du  Colon  en  Nouvelle  Calédonie  (:i),  par  Ernost  Der- 
villé  1  vol.  ilo  -iUi  |)ages.  Ces  ouvrages  sont  recommandables 
au  mémo  titre. 

Renk  Raymond. 


Les  produits  horticoles  aux  Halles 


La  vente  dos  lleurs  laisse  énormément  à  désirer;  les  cours, 
quoique  très  bas  n'ont  aucune  influence  sur  l'écoulement  de 
la  marchandise,  dont  de  grandes  quantités  restent  invendues. 

Nous  avons  relové,  le  31  juillet  les  cours  suivants  : 

Rose*  extra  1"  choix  valent  :  Marcclial  Sicl,  de  1  fr.  à  1  Ir.  2ô 
Paul  .V<'7)-o)i  do  2  fr.  jO  ii  '.i  fr.;  Captain  Chnsti/.  de  0  Ir.  7'i  a 
Ifr.  ;  Lit  France,  1  fr.;  L'iricli  Brunticr,  do  0  fr.  .M)  à  1  fr.  2ô; 
Président  Carnot,  de  2  fr.  50;  XiiJu'Ios,  de  1  fr.  à  I  fr.  25; 
Caroline  Tcslout  1  fr.  ;  GéncralJacqucminiit  (\ci)  Ir.  M  ai)  fT.~'>; 
Eugène  Fursl  de  1  fr.  à  1  fr.  5U;  Les  Œillets  de  choix  valent 
de  o  fr.  :io  a  0  fr.  50;  Colosse,  de  0  75  a  1  fr.  50  la  dou/.aino. 
I.  Oranger  vaut  au  détail  1  fr.  50  le  cent  de  boulons.  La 
Giroflée  (juorantaine,  de  1  fr.  àl  fr.  25  la  botte.  Les  Llllum 
album  valent  :<  fr.  .50;  rubrutn,i  fr.  la  douzaine.  Li'  Lllas  >or 
courtes  tiges  de  :t  à  4  fr.  la  botte,  on  gerbe,  s  fr.;  Los  Glaieuls 
Colvillc.  deo  (r.  o"i  a  o  fr.  10  la  dou/.aine;  gandaccn.ii.sO  Ir.  "lO. 
Les  Pieds  d  Alouettes,  lie  ii  fr.  75  à  1  fr.  la  botte.  Los  Soleil* 
Vivaces  de  ofr.  :;n  ;i  o  fr.  K'.  Les  Phlox,  de  0  fr.  20  0  fr.  50. 
La  Relne-Marguerite  do  o  fr.  05  à  0  fr.  t'iO  la  botte. 

Les  fruits  s'écoulent  facilement  et  à  dos  prix  soutenus.  Les 
Cerises  et  les  Eraises  étant  beaucoup  moins  abondantes,  les 
Uaisins  d'Algérie  se  vendent  bien.  Les  Abricots  sont  rares  et 
très  recherchés. 

Los   prix  pratiqués  le  27  juillet  sont  les  suivants  : 

Raisins  de  serre  noirs,  do  2  à  t  fr.  lo  kilo,  blancs,  do  2  à 
5  fr.  lo  kilo.  Fraises  de  Paris,  do  o  Ir.  :»"  à  0  fr.  SO  le  kilo  ; 
on  provenance  de  llouen.  de  1  fr.  à  1  fr.  50  la  corbeille:  Pèches 
lie  serre  deOlr..50  à  .1  Ir.  pièce.  Melons.  île  o  fr.  "i  ji  ;  Ir.  |iie.  e. 
Cerises,  do  n  fr.  (Vi  à  0  fr.  70  lo  kilo.  Groseilles  è  grappes, 
do  0  fr.  ;'o  .1  II  (r.  :tn  le  kilo.  —  Prunes,  de  0  fr.  Cm  a  1  Ir.  ."KJ 
le  kilo.  Framboises,  do  o  fr.  V5  à  0  fr.  75  lo  kilo.  Poires,  do 
0  fr.  :tO  àO  Ir.  Ml  le  kilo. 

Les  Légumes  sont  très  abondants,  malgré  cola  leur  écoule- 
ment est  assez  facile.  Los  Choux-fleurs  mantienncnt  aisé- 
ment leurs  |)rix.  Les  Carottes  sont  assez  roiherchécs. 

Artlchauts.deliiuL'Ofr.  le  cent.  Asperges  don  fr.  .50  ii  2  fr.  la 
botte.  Carottes  nouvelles,  do  :t2  ii  'io  Ir.  les  liHI  bcdtes. 
Choux-fleurs,  do  lo  it  V)  fr.  Oseille,  do  5  a  f.  fr.  h's  Iim  kilos. 
Salades  diverses,  do  2  u  5  Ir.  lo  cent.  Pommes  d*  terre 
nouvelles  di'  5  (I  12  fr.  les  100  kilos.  Haricots  verts,  de  »o  a 
70  fr.  Pois  verts,  do  15  à  :i2lr.  les  100  kilos.  V.  D. 

Il)  I  hrorh.  de  79  pnKc»,  liubliio  par  le»  soin»  de  U  dIrrclioD  do 
lagrlciilturo  el  dn  runinii-rce  m  Tiinl». 
(21  prli  .">  franc»,  franm  ."i  Ir.  .'>ii. 
(:i|  l'rli  î  fr.  S",  Adnro  ï  Ir.  Su. 

Correspondance 


M.  /'.   II'.,  <i  .1.  UcUjiiiuc.  —  La  culture  do   celle  plante 
sera  traitée  dans  un  prochain  numéro. 


Ul."  ri  ln.p-  Hgrtixin.  S»  "•,  nM  4.  OrnalU.  -  r>MI 


N»     372 


LE  JARDIN 


20  Août  1902 


CHRONIQUE 


Que  n'a-t-on  pas  dit  déjii  sur  la  conservation  du  pou- 
voir geriiiinalif  des  graines?  il  est  peu  do  physiolopislcs 
qui  ne  se  soient  pas  laissé  tenter  p:ir  ce  sujet.  L'n  de 
nos  chimistes  les  plus  distinguos,  M.  le  professeur 
Maqueruie,  du  Muséum,  avait  montré,  il  y  a  quelque 
tenips  déjà,  qu'il  était  pcissilile  do  (aire  disparaître  toute 
manifestation  végétait»  chez  les  graines  par  dessiccation 
et  que  celles-ii  perdaient  plus  d'oau  quand  on  les 
desséchait  lentement  à  froid  que  lursqu'on  les  porte  a 
une  température  capable  de  détruire  leurs  éléments  de 
nature  diaslasique.  11  a  pu  maintenir,  pendant  plus  de 
deux  années,  des  graines  de  Ricin,  de  Panais,  de  Navet 
et  de  Blé,  dans  le  vide  à  40  degrés,  sans  que  leurs  pro- 
priétés gorminatives  fussent  sérieusement  abolies.  Dans 
ces  conditions,  ces  dernières  se  conservent  beaucoup 
mieux  qu'il  l'air  libre.  ~'>  graines  de  Panais  ont  fourni 
37  germinations.  La  conservation,  d'après  M.  Maquonne, 
a  donc  été  aussi  p^irfaite  que  possible,  et  l'expérience 
vient  ainsi  confirmer  l'exactitude  des  vues  qu'il  avait 
précédemment  émises  sur  les  rapports  qui  existent 
entre  l'eau  hygrométrique  des  semences  et  l'alfaiblis- 
semenl  progressif  do  leurs  facultés  gorminatives.  Des 
essais  de  même  nature  vont  être  tentés  avec  d'autres 
graines  et  nul  doute  que  les  intéressants  résultats  déjà 
obtenus  se  confirment. 

On  a  souvent  parlé  des  greffes  bizarres  et  pendant  long- 
temps encore  on  pourrait  y  revenir.  Les  auteurs  latins 
fournissent  une  mine  dans  laquelle  il  n'y  a  qu'à  puiser. 
Palladius  attachait  une  grande  importance  au  Platane 
en  matière  de  greffe.  M.  Santini  do  Riols  a  relevé  les 
passages  suivants,  qui  ne  manquent  pas  d'une  certaine 
saveur  :  k  Le  Pommier  se  greffe  en  février  et  en  mars, 
ainsi  que  dans  les  autres  mois,  sur  le  Pommier,  le  Poi- 
rier, le  Prunellier,  le  Sorbier,  le  Pêcher,  le  Platane,  le 
Peuplier  et  le  Saule  ».  Plus  loin  encore  :  «  on  peut  pro- 
vigner  lo  Figuier  avec  ses  branches;  on  l'écussonne  et 
on  le  greffe  sur  le  Figuier  sauvage,  le  Mûrier  et  le  Pla- 
tane ».  Le  Cerisier  se  greffe  sur  lui-même,  sur  le  Pru- 
nier, le  Platane  et  selon  quelques  auteurs  sur  le  Peu- 
plier ».  «  L'Amandier  donne  des  fruits  rouges  quand  il 
a  été  greffé  sur  le  Platane  ». 

Palladius  devient  lyrique  et  son  sujet  l'enthousiasme. 
('  Le  Pommier,  dit-il,  force  le  Platane,  aimé  de  Bacchus, 
à  étaler  une  fécondité  vermeille...  en  s'unissant  au 
superbe  Platane,  chéri  de  Bacchus,  dont  les  fertiles 
rameaux  ombragent  nos  tables  d'un  large  feuillage, 
le  Figuier  se  plait  à  enrichir  le  sein  qui  l'adopta.  Et 
Virgile,  le  grand  poète  latin,  écoutez-le  :  «  on  enle  le 
Noyer  franc  sur  l'Ailuiusier;  ainsi  l'on  a  vu  le  stérile 
Platane  devenir  un  Prunier,  le  Hêtre  se  marier  au  Châ- 
taignier, le  Poirier  lilaniliir  de  sa  fleur  le  Prunier,  et  le 
porc  broyer  le  gland  sous  l'Ormeau  ».  On  rira  certaine- 
mont  de  ces  prétentions  horticoles  des  anciens,  mais 
ii'a-t-on  pas  été  ténmin  île  nos  jours,  de  propositions 
aussi  saugrenues?  La  greffe  de  la  Vigne  sur  la  Ronce  — 

pas  artificielle  —  n'a-t'elle  pas  été  conseillée? 

« 
•  • 

Est-il  des  périodes  où  la  croissance  des  arbres  a  lieu  de 
préférence  à  d'autres?  M.  Cranelied,  aux  Etats-Unis, 
s'est  occupé  récemment  de  cette  intéressante  question 
de  physiologie.  Il  a  mesuré  dos  branches  d(^  Pommier, 
.de  Poirier,  de  Prunier,  do  Cerisier,  tous  les  deux  ou 
quatre  jours,  jusqu'à  ce  que  tout  accroissement  ait  dis- 
paru. Dans  le  \\'isconsin,  dont  le  climat  est  assez  rigou- 


reux, la  croissance  cesse  relativement  de  très  bonne 
heure.  Lo  Poirier  ne  s'allonge  plus  au  l"  juin;  le  Ceri- 
sier fait  de  même  dès  le  27  mai,  le  Pommier  le  4  juin, 
le  Prunier  vers  le  2.^  juin.  En  l'JOO,  la  période  de  crois- 
sance s'est  pr(dongi-o  un  peu  plus  longtemps  qu'en 
IS'.M.  Certains  arbres  ccuitinnent  à  croître  jusqu'au 
i"  octobre;  d'aulres,  qui  s'arrêtent  momentanémenl  en 
juin,  reprennent  en  juillet.  Il  faudra  encore  de  nouvelles 
et  nombreuses  observations  pour  savoiràquoi  tiennent 
ces  diffi'iences.  pour  arriver  à  donner  des  conclusions 
un  peu  gi'nerales. 

■  • 
Le  vol  des  fruits  el  i.i  polémique  entre  journaux  en 
Suisse!  —  On  lisait  il  y  a  quelque  temps  dans  les  Nou- 
velles de  Glaris  :  «  La  fabrique  de  gaz  se  plaint  que  des 
individus  mal  intentionnés  détériorent  ses  réverbères  el 
ses  lanternes.  Les  auteurs  de  ces  méfaits  ne  peuvent  être 
que  des  lecteurs  du  Nouveau  Journal  de  Claris  ».  A 
cette  attaque  le  Nouveau  Journal  riposte  :  c  On  nous 
informe  que  de  nombreux  vols  de  fruits  so  commettent 
dans  les  environs  de  Tschachen  et  de  Steg;  les  auteurs 
de  ces  larcins  no  peuvent  être  que  les  lecteurs  des  A'om- 
relles  de  Glaris  ».  Voilà  qui  est  bien  entendu;  dans  le 
canton  de  Glaris,  la  population  se  [lartage  nettement  en 
deux  camps  :  les  lecteurs  des  Nouvelles  volent  des 
Pommes  et  les  al)onn('S  du  Nouveau  Journal  tlénio- 
lissent  les  lampes.  Ne  vaut-il  pas  mieux,  entre  journa- 
listes, se  battre  sur  le  dos  de  ses  lecteurs,  que  de  se 
traiter  de  voleurs,  de  crapules,  de  canailles  et  s'adresser 
toutes  sortes  d'autres  aménités  de  liant  gont.  Et  puis  je 
nouveau  procédé  de  presse  supprime  les  duels! 

•  • 

Sait-on  que  la  feuille  du  Fraisier  était  jusqu'en  ces 
temps  derniers,  l'apanage  des  ducs  et  des  duchesses 
en  Angleterre  ?  Ces  derniers  seuls  avaient  le  privilège 
très  envié  de  la  faire  broder  sur  leurs  habits  de  céré- 
monie et  de  la  porter  en  or,  dans  leurs  armes.  Mais 
toutes  les  traditions  ont  été  renversées  et  il  a  suffi  pour 
cela  d'une  prescription  du  Grand  Maréchal  de  la  Cour, 
le  Duc  de  Norfolk.  Désormais  comtes  et  comtesses,  mar- 
quis et  marquises,  voire  même  barons  et  liaronnes, 
pourront  arborer  la  noble  feuille  où  bon  leur  semblera. 
C'est  ainsi  que  le  comte  pourra  placer  deux  feuilles  de 
Fraisier  en  or  entre  les  fleurons  de  sa  couronne,  que  le 
marquis  aura  le  droit  de  remplacer  quatre  fleurons  par 
quatre  feuilles  de  Fraisiers  et  le  vicomte  portera,  si  le 
cœurlui  en  dit,  une  couronne  de  seize  fleurons  dont  huit 
feuilles  de  Fraisier.  C'est  de  la  part  du  roi  Edouard  VU, 
un  don  do  joyeux  avènement  qui  comptera  dans  les 
annales  royales  de  la  Grande-Bretagne.  La  chronique 
scandaleuse  et  les  mauvaises  langues  vont  leur  train  et 
l'on  se  conte  complaisamment  sous  lo  manteau,  une 
petite  anecdote  ([u'il  est  inutile  de  rapporter  et  qui  se 
serait  passée,  on  allant  cueillir  la  Fraise. 

•  • 

Le  hasard  du  bouquinage  nous  a  fait  tomber  en  arrêt 
devant  une  curieuse  afflilie  de  la  tin  du  \\i\f  siècle  que 
nous  copions  textuellement  «  Arrêt  de  la  Cour  du  Par- 
lement, qui  condamne  Charles  Moulin  à  être  attaché  au 
carcan  par  l'exécuteur  de  la  haute-justice  à  un  poteau 
qui,  pour  cet  effet,  sera  planté  sur  la  place  pulilique  de 
la  ville  de  Coucy  et  y  demeurera  un  jour  de  marché  pen- 
dant deux  heures,  ayant  un  écrit  devant  et  derrière 
portant  ces  mots  Coupeur  d'arores,  et  audit  lieu,  flétri 
des  3  lettres  GAI,  ;  ce  fait,  êtri>  mené  et  conduit  aux 
galères  du  Roi  comme  forçat  pendant  trois  ans  ».  C'est 
égal,  en  l'an  do  grâce  1782,  on  n'était  pas  tendre  pour 
les  mutileurs  d'arbres  ! 

P.  Hauiot. 


2-12 


Li:  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Distinctions  à  l'horticulture;  Mérite  agricole.  — 
l'ar  déeicleii  ilale  ilu  l"aoùl  I'.'Ol',  sont  noniiués  cheva- 
liers du  MiTilc  a;.Ticole  : 

MM.  IJi)C(|iiol  (.Vinédoo),  ciillivateur-pépiniérislo  à  Loos 
(Nord);  Miiio  Cliouillel.  n>'0  l.applanclio-liouin  (l''rançoiso- 
Liiuise),  arboricidtoiiràSéli((Constantino);Coiiiporul(.\lbort), 
horticulteur,  à  Samnroau  iSoine-ot-Marno);  Coupan  Miaston- 
Ciustavo-Honù).  in(.'énioiir  aj^ronome.  ri-potileur  à  l'hislitut 
aj;rononii<|uo  à  Paris;  Huchi'sne  il'jiiile),  nionibro  i\o  l'ilorti- 
colc  cohinialo  lï  Itru.xollos;  Forgol  d'anl),  iiii<mbro  do  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  do  l-'ranco  à  Paris;  (îaldès 
(Autîiisto),  horlicultour-iiiaralchor  à  Hoiio  (Algérie);  .Marlinoaii, 
jardinier  du  .Miiii.slro  do  rA^;riiiilluro;  .Micliol-lirico  ilîinilo- 
Ih'iirii.  arihilcrli'-paysajiisto  à  Itosanron  iDoubs).  niniibri' 
ilii  jury;  l'oyrot  (Josoph-Aniiaïul).  horticiillour  à  .\h>iitfriii 
(•'■ardi;  Varaino  (Auguste).  Iiorlicultcur àOaniies  (.\lpes-.\lari- 
liuies);  Vignos  (|)oMiini([uoi,  jardinier  prin('i|ial  (sorvircs  des 
promenades)  à  Houlogno-sur-Seino  (Seine). 

M.Chifnot.  bien  connu  pour  ses  travaux  d'entomologie 
horticole  vient  d'ùtro  promu  officier  'le  l'Instruction 
puMi(|ue.  Nmis  lui  adressons  toutes  nos  folicil.ilions. 

L'Exposition  d'automne  de  Paris  (Chrysanthèmes 
et  fruits  .  — Le  programme  de  l'I'ixposition  générale 
d'aulomne  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
h'rance  Chrysanthèmes,  fruits,  arbres  fruitiers,  plantes 
lleurios  et  légumes  de  saison  vient  d'être  publié.  Cotte 
exposition  aura  lieu  du  mercredi  1;.'  au  mercredi  i'.i  no- 
vembre inclus,  dans  les  serres  du  Gours-la-Ueine. 

Les  demandes  d'admissions  (bdvent  être  adressées 
au  président  do  la  Société,  81,  rue  de  Grenelle,  Paris, 
7""',  avant  le  27  octobre,  terme  de  rigueur. 

Exposition  de  Pau  :  M.  'Viger  président  des 
jurys;  les  Congrès;  las  excursions;  réductions  sur 
les  chemins  de  fer.  — Nous.ivons  le  plaisir  d'annoncer 
que  M.  N'iger,  ancien  Minisire  d^]  l'Agriculture,  l'n'-si- 
dent  de  la  ."Société  Nationale  d'IIorliculture  do  France,  a 
été  nommé  Président  des  jurys  de  l'Exposition,  ainsi 
que  Présitlenl  d'honneur  des  Congrès. 

A  l'occasion  do  cotlo  IvNposition  et  dos  Congrès,  doux 
oxcursion.s  à  prix  réduits  sont,  dés  à  présont,  prévues  au 
prograniino  :  I  Lo  dimanche  28  soplombro  :  Matinée  :  Visite 
aux  vignoble»  do  Jurançon  et  aux  vergers  do  (ian.  Déjeuner 
à  <ian.  —  Apiès-nndi  :  Promenade  en  montagne  :  Vallée 
id'Ossau,  les  l'^au-x -Chaudes,  les  I-;aux-nonnes.I)inorauxIîaux- 
Bonnos.  Iletour  a  Pau.  —  2"  I^e  mardi  soir  -Vi  sepleinbre.  ou 
o  mercredi  1"  oilobro  :  Péparl  pourHayonne.  Miarril/,,  la  fron- 
tière o.spagnole.  en  vue  do  la  visilo  dos  vergers  du  Pays 
llasipio,  dos  établissements  do  culture  forcée,  etc. 

Lo  programme  définitif,  l'horaire  et  lo  coiH  de  ces  excui^ 
slons  seront  afQchés  dans  les  salles  do  l'ivvposition  et  du 
(Congrès.  Prièro  do  faire  connaître,  à  l'avance,  à. M.  le  Comniis- 
sairo  (ïénéral,  si  l'on  est  disposé,  on  principe,  à  y  prendre 
part.  Pourco  <|ui  con<!Orno  lo  séjouràPau,  la  listodosll.'itels, 
av(^c  indication  dos  prix  réduits  consentis  en  faveur  des 
Congrossitcs  ot  <lo8  l^xposants,  sera  adressée  à  toute  per- 
sonne (|ui  en  fera  la  demanilc  l'i  M.  le  Président  de  la  Com- 
mission d'nrgani.sation  do  l'exposition,  ii  la  Mairie  de  l'uu 
ou  II  M.  .Martinet,  107,  lioulovard  Sninl-Corninin.  à  Paris. 

Hnliii,  des  démarches  ont  été  faites  auprès  des  Com- 
pagnies françaises  de  chemins  do  fjr  en  vue  d'obtenir 
la  n-duclion  do  .'.1)0/",  sur  lo  prix  dos  places,  ainsi  que 
sur  les  tarifs  do  transport  de»  produits  envoyés  à  j'ivx- 
position.  Plusieurs  i:onipagnies  ont  déjà  répondu  favo- 
rablement. 

Los  personnes  qui  déslreniient  proliler  do  ces  réduc- 
tions devront  i-n  faire  la  demande  avant  le  b  scplembro, 
dernier  délai,  soit  a  .M.  lo  Président  de  la  Commission 
d'orgnniitation  de  l'Exposition,  a  la  Mairie  de  Pau,  soit 


pour  les  membres  do  la  Société  Pomologique  de  France 
ot  de  l'Association  Française  Pomologique,  aux  Prési- 
dentsde  ces  Sociétés.  Ces  demandes  devront  indiquer: 
la  gare  de  départ,  lo  ou  les  réseaux  empruntés  pour  le 
parcours,  etc. 

Concours  pomologique  et  de  fruits  de  table  à 
Amiens.  —  Fn  même  tem[is  que  lo  concours  pomolo- 
gique d'Amiens,  se  tiendra  un  Cmicou/s  de  friiils  de 
table,  organisé  par  la  Société  d'Horticulture  do  Picardie, 
les  10,  17,  18  et  19  octoltre  P.tti2.  Pour  renseignements 
s'adresser  à  M.  Jourdain,  commissaire  général,  au  siège 
delà  Société,  rue  Lonotro,  tX). 

Expositons  annoncées.  —  L'Association  horticole 
et  la  .Socii'li'' vi^'neronne  do  l'.Vrrondissemont  de  Beaune 
Cote  d'i  ir)  organisent  une  l'Aposition  à  ISeaune  les  5,  6 
et  7  septembre  I'.'Ul'.  Pour  reiiseignemenls,  s'adresser 
à  .\I.  A.  Loiseau,  rue  des  Plancholtes,  lii,  à  Beaune. 

La  Société  d'horticultuie  du  canton  de  Palaiseau,  (;he- 
vreuse  et  Limours  tiendra  une  Exposition  le  l.'i,  14 
et  16  soplombro  prochain,  à  Orsay  ^Seine-et-Oise); 
adresser  les  demandes  avant  le  S  septenilire.  La  Société 
d'horticulture  do  Bougival  organise  son  Exposition 
pour  les  in,  14,  15  cl  10  seplenibro.  Les  demandes  no 
seront  plus  reçues  après  le  11. 

La  Société  centrale  d'horlicnllure  d'Ille-ol-Vilaine 
organise  une  Exposition  à  Rennes,  du  7  au  13  octobre 
l'.K)2.  Pour  renseignements,  s'adresser  an  Secrétaire 
général.  5,  rue  de  Robien,  à  Rennes,  avant  le  \"  sep- 
tembre. 

Cours  municipal  et  dépai  temental  d'Horticulture 
et  d'Arboriculture  de  Saint  Mandé. —  In  concours 
I»our  l'admission  à  neuf  places  d'apprenlis-élèves  auia 
lieu  le  2(')  septembre  l'.Ht2à8  heures  du  mati n,  avenue  Dau- 
mosnil,  i  l>is,  àSaint-Mandé.  Les  candidats  devront  être 
Français  cl  habiter  Paris  ou  le  déparlomenl  de  la  Seine; 
ils  devront  être  âgés  de  li  ans  accomplis,  présenter  les 
conditions  d'aptitude  idjysique  constali'es  par  visite 
méilicale,  avoir  obtenu  le  certiiicat  d'études  primaires 
et  avoir  accompli  une  année  de  cours  comi)lémentaire. 
L'examen  lomprend  uno  ilictéo,  une  composition  sur 
les  quatre  règles  et  le  système  métrique,  et  des  questions 
d'éli-mcnls  do  sciences  et  de  botanique.  Le  régime  du 
cours  est  rexlernat.  La  durée  «les  cours  est  de  trois  ans. 
Se  faire  inscrire  au  Secrétariat  du  cours,  74,  route  do 
Saint-Maurice  , Seine),  do  10  à  5  heures.  Les  inscrip- 
tions seront  reçues  jusqu'au  2.'>  seidembre  inclus. 

Conseil  technique  d'agriculture  coloniale.  —  Vn 
décret  en  date  du  2S  mai  l'.ii)2  a  créé  un  Conseil  techni- 
que d'agriculture  coloniale.  Un  arrêté  du  ministre  des 
Colonies,  pris  le  .5  août,  nomme  pour  cinq  ans  les  mem- 
bres de  co  C.onscil,  qui  est  composé  comme  il  suit  : 

}'ice-jirisiilriil.s  :  .Nf.M.  Viger.  sénateur,  ancien  nunistro  ilo 
l'Agriculture,  et  Kd.  Porrior.  diroclour  ilu  .Muséum  d'histoire 
naluri>lle.  —  Afi-tnbit-s  ■■  .MM.  Prillieux,  (iodin,  Dokor-David, 
(Jirod,  Henriipiedluluc,  'l'isserand.  Mamelle.  Ileckel.Cliailley- 
Rert,  Pelhorbo,  Pebat.  Ch.  Doloncle,  llureau,  Coslantin,  Sta- 
nislas .Meunier,  llouvier,  Arnaud,  Duhanl.  Minger,  Hloch, 
VasBollc,  llyliowslii.  les  directeurs ilo  l'Institut  agronomi(|uo, 
do  ri'li'olc  ilagriculluro  do  tlrignon,  et  île  l'fîcole  d'horticul- 
ture ilo  Versailles. 

Ecole  Nationale  supérieure  d'Agriculture  colo- 
niale. —  I  .'liispcclion  générale  de  l'Agriculluro  coloniale 
vient  de  communiquer  les  conditions  d'ailmissjon  à 
ri''.cole  Nationale  supérieure  d'Agriculture  coloniale 
située  avenue  de  la  Gabrielli'-Famillo  a  Ni>gent-8ur- 
Marno,  ainsi  (|ue  le  programme  des  cours  pour  l'ann<''e 
Hcolaire  l'.'Ol'l'.H»  : 

Sont  admis  cumrao  élèves    réguliers   los  candidats  tilu- 


LE  JAllDIN 


213 


luiros  :  du  dipli'iiiio  do  rinstiUil  niilioiial  a^'i'Oiioiiiii|iio.  dos 
Ecoles  natiiinalos  d'A(ïriculluro,  de  1  lOcolo  d'Atiriculluro 
colonialo  do  Tunis,  do  l'Kcolo  d'Horticulliiro  do  Vorsaillos, 
do  l'Hoolo  coliiiiialo,  do  IKcclo  conlialo  dos  Ails  ot  Manu- 
facluros,  do  IKcclo  do  l'Iiysiijuo  ot  do  Chimie,  do  la  liconco 
ès-sciencos  naUirollos  ou  os-scioncos  |iliysiquos.  F.os  élovcs 
libres  sont  admis  par  autorisation  du  Slinistro  clos  (".olonios. 
l.a  duréo  do  l'onsoignomont  est  d  iino  annoo.  Adresser  les 
iloiuandos  i  M.  le  N'inislro  dos  Colonies  le  1"  octobre. 

Los  cours  seront  ccimiiiétc's  par  dos  exercices  pruti- 
quos,  dos  démonstralioiis  et  dos  travaux  do  lal,)Oratoiro. 

École  pratique  d'horticulture  d'Hyères. — M.  Rous- 
sel (Eugène;,  ingénieur  agronome,  est  nommé  |inifos- 
seur  de  sciences  physiques  chimiques  el  naturelles,  et 
M.  Lombard  (F. -M.),  instilutour,  est  nommé  instituteur 
surveillant  à  l'Ecole  d'horticulture  d'Ilyèrcs. 

Ecoles  pratiques  d'agriculture.  —  Les  examens 
d'adiiiission  el  les  con<-(iurs  jiour  l'iilileiitiiin  di-  bourses 
auront  lieu,  pour  l'Ecole  pratique  d'agric\illuio  ot  iriior- 
ticulture  d'Oraison  (Basses-Alpes),  le  1''  oclobrc;  pour 
colle  do  Saint-Bon  tlIaute-Marne),  le  17  S(>i)tembre;  pour 
celle  de  Philippeville,  le  ïô  août.  Pour  tous  renseigne- 
ments, s'adresser  directement  aux  directeurs  des 
Ecoles. 

Précieux  souvenirs  du  Jardin  botanique  de  Saint- 
Pierre  de  la  Martinique.  —  Le  numéro  du  U  août  de 
Lu  Xtiture  contient  unarticlo  do  M.  J.  Dybowski,  sur  le 
Jardin  botanique  do  la  Martinique,  dans  lequel  il 
relate  que,  par  un  hasard  singulier,  deux  jours  avant 
que  l'éruption  de  la  Montagne  Poli'o  ne  détruisit  le 
Jardin  do  .Saint-Pierre,  une  serre  de  transport,  confiée 
à  un  jeune  Martiniquais  se  rendant  en  France  pour 
suivre  les  cours  do  l'Ecole  supérieure  d'Agriculture 
coloniale,  fut  embarquée  à  destination  du  Jardin  colo- 
nial. Elle  y  arriva  sans  encombre,  et  lors  qu'on  ouvrit 
cotte  serre  renfermant  tout  ce  qui  devait  rester  désor- 
mais du  Jardin  do  Saint-Pierre,  on  constata  que  les 
plantes  étaient  toutes  poudrées  de  cette  poussière  que 
le  volcan  vomissait  déjà  avant  leur  départ. 

11  n'est  pas  besoin  d'ajouter  que  ces  précieuses 
reliques  du  Jardin  disparu  sont  soignées,  au  Jardin 
Colonial,  avec  la  plus  grande  sollicitude.  Elles  seront 
propagées  et  leurs  rejetons  seront  envoyés  dans  les 
colonies  africaines. 

La  situation  horticole.  —  D'après  les  nouvelles  des 
départements,  que  publie  la  Feuille  d'Informations  du 
Ministère  de  l'Ayricvlture,  les  temi)ératurcs  singu- 
lières qui  se  sont  succédées  celte  année,  ont  produit 
des  résultats  bien  différents  selon  les  régions.  Dans 
rCJuest  el  dans  le  centre,  la  récolte  dos  fruits  sera  assez 
niédiocre,  tandis  que  les  Pommiers  de  l'Aisne  présentent 
une  belle  apparence.  Dans  le  Languedoc,  les  arbres 
fruitiers  ne  donneront  qu'un  tiers  de  récolte.  Les  cul- 
tures fruitières  (le  la  région  parisienne  se  sont  amélio- 
rées ;  l'état  de  celles  des  Bouches-du-Rhone  est  satisfai- 
sant. Sur  les  Vignes,  le  mildiou,  l'oïdium  et  lo  black-rol 
ont  fait,  un  peu  partout,  des  apparitions  tardives,  ce 
qui  diminuera  la  récolte  dans  certaines  régions,  le  Lan- 
guedoc et  la  Pmvence  notamment,  alors  que,  dans l'hlsl, 
la  Vigne,  quniqu'en  retard,  présente  un  furl  bel  aspect; 
celle  de  la  région  parisienne  a  en  partie  cnulé.  Finfin, 
Ja  récolte  des  Pommes  de  terre  sera  médiocre  à  peu 
près  partiiut,  alors  qu'on  la  prévoit  abondante  dans 
l  Aisne   en  particulier. 

Situation  des  cultures  de  graines.  —  Les  temps 

plu\  ioux  et  froids  du  printemps  ont  causé  aussi  bien 
en  AUi'magne.  en  Hollande,  en  Belgique  et  en  Anglo- 
terre    qu'en    F'rance,  un    retard   assez    marqué    sur    la 


récolte  îles  graines  mais  on  compte,  en  général,  sur 
d'assez  bons  rendements.  Los  semis  et  plantations  pour 
la  récolte  de  l'JOU  ont  lieu  dans  do  bonnes  conditions, 
grâce  11  l'adoucissement  de  la  température. 

Un  trust  de  cultivateurs  de  Fraises.  —  Los  pro- 
ducteurs de  l''raises  do  Brel.igne.  qui,  ilopuisluiiglemps, 
faisaient  d'impurlantes  expéditions  on  Angleterre  sans 
en  tirer  de  grands  bénéfices,  se  sont  syndiqués  pour 
transporter  et  vendre  leurs  cargaisons  à  frais  communs. 
Ils  ont  affrété  des  bateaux  el  ont  envoyé  des  agents  en 
Angleterre.  Chaque  jour  une  cargaison  de  Fraises,  pen- 
dant toute  la  saison,  partait  de  Brest  pour  Plymouth;  de 
là,  lo  consignataire,  au  lieu  de  livrer  sa  marchandise 
aux  intermédiaires  anglais,  l'expédiait,  après  avoir  reçu 
des  dépôclios  des  agents  du  syndicat,  sur  le  marché  où 
il  sait  pouvoir  la  réaliser  au  meilleur  compte.  Cette 
opération,  sagement  ot  régulièrement  conduite,  a  donné 
d'cxcollonts  résultats.  Voilà  un  exemple  que  l'on  no 
saurait  trop   signaler  à  tous  les  producteurs  français. 

La  production  légumière  et  fruitière  de  la  région 
d'Hyères.  —  La  région  d'Hyères  n'est  pas  seulomenl 
privilégiée  pour  son  admirable  et  abondante  pruduction 
florale.  11  s'y  cultive  aussi,  sur  une  grande  échelle,  un 
certain  nombre  do  plantes  potagères  el  de  fruits. 

Les  h'gumes  do  primeurs  sont  les  Artichauts,  les 
Asperges,  les  Haricots,  les  Pois  et  les  Pommes  de  terre. 
Les  autres  légumes,  livrés  cependantaussi  àla  consom- 
mation du  nord  dans  les  saisons  froides  snnt  surtout  les 
Cliicorées  frisées  et  Scaroles,  les  Choux-fleurs  el  les 
Laitues.  Les  Haricots  semés  en  août-septembre  donnent 
do  fines  cosses  exportées  d'octobre  en  décembre;  il  en 
est  de  même  des  Pommes  île  terre  qui,  plantées  en 
août-septembre,  donnent  en  hiver  de  nouveaux  tuber- 
cules. 

Los  fruits  sont  les  Cerises,  les  Fraises  dos  l)ids  amé- 
liorées cultivées  sur  d'immenses  surfaces,  les  Pèches 
américaines  précoces  Ansden's  June  et  Précoce  de 
Haie  et  les  Raisins.  Ces  trois  derniers  fruits  sont  à  des- 
tination spécialement  du  centre  et  du  nord  de  la  France 
où  ils  arrivent  comme  fruits  précoces. 

La  gare  d'Hyères,  qui  est  peut-être  la  plus  importante 
de  toutes  celles  de  la  Provence  pour  le  transit  des 
h'gumes  et  des  fruits,  voit  partir,  à  certaines  époques 
de  l'année,  un  train  entier  de  légumes  par  jour,  et,  au 
moment  de  la  récolte  des  Cerises,  jusqu'à  20  et  30  tonnes 
par  jour  de  ce  fruit.  Beaucnup  de  ces  produits  sont 
exportés  en  Angleterre. 

Le  Sy>idicat  de  Défense  agricole  et  horticole  a  com- 
muniqué dernièrement  à  VOffice  des  renseignements 
agricoles,  une  statistique  de  la  production  de  cette 
région  et  appelé  la  bienveillante  attention  de  MM.  les 
Ministres  de  l'Agriculture  et  des  Travaux  publics  sur 
certaines  améliorations  à  apporter  dans  les  transports 
desiiroduits  agricoles  par  voie  ferrée. 

Le  transport  des  fleurs  et  primeurs  du  littoral  en 
Allemagne  et  en  Russie.  —  Los  exportations  de 
llcurs  du  midi  ew  Allemagne  el  en  Russie  subissent  une 
dépréciation  parce  que  celles  d'Italie  y  arrivent  avant 
elles.  Saisie  de  la  question  par  deux  de  ses  membres 
M^L  Carriat  et  Martichon,  Wnion  Commerciale  des 
Horticulteurs  et  marchands-grainiers  de  France  iloil 
faire  une  démarche  auprès  do  M.  le  Ministre  des  Tra- 
vaux publics  pour  olitenir  de  la  Cio  de  Lyon  qu'elle 
laisse  transporter  les  colis  fleurs  par  ses  trains  ra[iiiles 
de  luxe  pour  Berlin  et  Saint-Pétersbourg.  Nous  appre- 
nons d'autre  part  qu'un  Congrès  do  tous  les  syndicats 
agricoles  et  horticoles  de  la  côte  d'azur  est  en  voie 
d'organisation    pour   demander   aux  pouvoirs   publics 


244 


LE  JARDIN 


toutes  les  (arilités  m-cessaires  au  transport  des  fleurs 
et  [iriiiicurs  par  la  lipiip  Nire-Coni,  qui  doit  desservir 
l'Autriche.  rAlleinaj.'iip  et  la  Russie. 

L'arboriculture  fruitière  au  Japon  —  Le  ^'ouvenie- 
mciii  japonais  essaie,  en  ce  nmment,  d'établir  l'indus- 
trie fruitière  au  Japon.  Une  certaine  quantité  de  Poi- 
riers, do  IVcliers  et  de  Vignes  de  provenances  curo- 
pi-enne  et  américaine  ont  été  plantés,  et  les  premiers 
résultats  sont  déjà  satisfaisants.  Dans  le  district  de 
llokkaido  et  dans  les  îles  du  Nord,  les  fruits  ont  une 
belle  apparence  et  un  fort  bon  goût.  On  croit  que  cette 
industrie  va  rapidement  s'organiser. 

Expériences  sur  la  faculté  germinative  des 
graines.  —  l>ans  sa  Cliroin'i/ue  du  prc--eiit  numéro,- 
notre  collaliorateur.  M.  Paul  Ilariot,  relate  les  e.xpé-- 
rienccs  di'  M.  .Maquonne  sur  la  faculté  germinative  des 
graines.  M.  Jules  Poisson,  aide-naturaliste  au  Muséum, 
a  fait,  de  son  côté,  îles  expérionii>s  analogues  ;  il 
reconnaît  aussi  que  la  siccité  de  l'air  a  une  im- 
portance capitale,  favorisant  la  durée  de  la  vie  hilenlo 
des  graines  des  plantes  vivant  dans  un  milieu  normal. 
Il  faut  faire  exception,  toutefois,  pour  les  espèces  dont 
les  semences  ne  peuvent  attendre  et  germent  immédia- 
tement, ou  peu  de  jours  après  leur  maturité,  au  risque 
de  périr  :  Cacaoyer,  Muscadier,  Poivrier,  Ilevea,  etc.  / 

D'autres  graines,  au  contraire,  c'est  la  majorité,  cori"- 
servent  longtemps  leur  vitalité  si  elles  sont  soumises  à 
une  sorte  d'élouffcment  qui  s'oppose  aux  actions  des- 
tructives de  l'oxygène,  de  l'humidité  et  de  la  lumière  : 
celles,  par  exemple,  qui  sont  enfouies  dans  le  sol  sous 
des  éboulements  et  qui,  ramenées  à  la  surface  après  de 
nombreuses  années,  et  même  des  siècles,  germent 
comme  des  graines  récentes.  L'auteur  de  la  note  insiste 
sur  une  particularité  contradieloire  des  semences  de 
plantes  croissant  naturellement  en  lieux  humides,  et 
pouvant  se  conserver  presque  indéfiniment,  dans  ua 
sol  marécageux,  contrairement  aux  espèces  précédentes, 
par  suite  d'une  adaptation  au  milieu  nécessaire  aux 
plantes  aquatiques.  Il  cite,  entre  autres  :  ienMeni/anlIies, 
les  Klœoch'iris,,  les  Joncs  aquatiques,  le  Careu-  Cu/ie- 
roides,  rAuln(>.  etc. 

Ismene  calathina  et  Ismene  calathina  grandi- 
flora.  —  Nous  avons  rc(;uden<itre  collaborateur,  M.  Van 
den  lleede,  la  communication  suivante  : 

«  Je  viens  do  lire,  dans  le  dernier  numéro  du  Jardin, 
la  note  de  M.  L.  Duval,  à  propos  de  Vlumene  caUiHiina. 
L'observation  n'est  pas  juste;  je  connais  celte  plante 
depuis  longtemps.  Celle  qui  a  été  présentée  à  Lille,  on 
huit  exemplaires,  par  M.  liarth  Ltos,  est  une  variété 
nommée  grand iflora,  c'est  bien  Vlstnene  valathixa 
l/ratidifloro  et  non  l'ancienne  plante.  Ayant  cultivé  cotte 
dernière,  j'ai  donc  pu  ajiprécier  la  différence  ». 

Désireux  avant  tout  cle  laisser  exprimer  à  ces  excel- 
lents praticiens  leur  o|iinion  dans  le  Jardin,  il  nous 
parait  établi  aujriurd'hui  : 

l°Que  la  plante  exposée  à  Lille  est  bi-în  une  variété 
nouvelle  de  Vhmcne  calathina:  I.  c.  grandi  flora; 

2"  Que  l'espèce  type  Ismene  calathina,  qui  a  été 
découverte  en  I7'.ii,  est  répandue  dans  les  cultures 
depuis  une  quarantaine  d'années. 

Les  femmes  jardiniers  en  Angleterre.  —  ,\u  Col- 
lège iriiorticulliire  de  Swaidey,  l.i  participation  des 
femmes  aux  cours  et  aux  travaux  de  jardinage  «  pous- 
sera les  hommes  dehors  avant  qu'il  soit  longtemps  », 
dit  le  linrdeners'Magaiine.  Los  élèves  femmes  y  devien- 
nent tellement  nombreuses  (|ue  rcnseignomenl  du  Col- 
lège va  bientôt  leur  être  exclusivement  consacré. 


Mémento  des  Expositions 

Lille,  mai  à  septembre.  Exposition  iiitornationalo  générale. 

Dammartin  (Seino-ot-Marne),  août.  Exp.  horticole  et  des 
biaiix  arts. 

Bourg-la-Reine.  du  ti  au  li  sept.  E.vposilion  générale. 

Boiilogne-snr-Seine.   du  -.Jo  nii  ?4  sept.  Exposition   générale. 

Pan.  lin  septcniliro  (Congrès  poniologiquo)  de  la  Société 
pomoingiquo  do  I-'ranie  (fruits  de  table)  et  do  l'Association 
franeuiso  poniologiquo  (fruits  à  cidre)  et  à  celle  occasion 
exposition  générale  et  internationale  do  fruits,  plantes,  ma- 
tériel, elo. 

Amiens,  li'  octobre.  Congrès  pomologique. 

Angers.  7-16  novembre.  1"  Congrès  de  la  Société  française 
do   Ctirysanlliémistes    et    exposition  spéciale  do   Clirysan- 

tllèliios. 

Anvers.  —  Du  ^  nu  lu  novembre  1902,  concours  interna- 
lionul  lie  Clirysaiilhèmcs. 

Elbeuf  .~^-ll  novembre.  E.xposition  do  Chrysanthèmes. 

Armentiëres,  ".'-lu  novembre.  Exposition  do  Chrysanthèmes, 
de  fruits  et  légumes. 

Alger.  IH.".  et  ir,  novembre.  Exposition  de  fleurs,  fruits, 
légumes,  plantes  industrielles. 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Petites  nouvelles 


Sous  le  nom  de  MuinclU-  rurale  Hyéroise,  une  Sociétéqui 
a  pour  but  (le  créer  une  caisse  do  crédit  agricole,  est  en  for- 
mation il  llyères.  Les  fondateurs  se  proposent,  en  outre,  do 
créer  de  concert  avec  lo  Si/ndiral  des  Producteurs-jardiniers 
d'Hyèrcs,  une  Caisse  régionale  de  crédit. 

Un  violent  orage  ayant,  a  ChAlon-sur-Sai"ine,  ravagé  les 
établissements  horticoles,  les  .Syndicats  de  Drfense  agricole 
et  des  Pro<liiileiirs-iiinliniers  d'IIi/èrcs  se  sont  unis  dans  un 
mou  vomont  do  solidarité  auquel  on  ne  saurait  tro|>  applaudir, 
cl  ont  envoyé  à  ('.hàlon-sur-Sal^no  une  amplo  provision  de 
plantes  pour  permottro  aux  sinistrés  do  remonter  leurs  cul- 
tures. 

Lo  D'  Lannelongue  a  rendu  compte  h  r.\radémie  des 
Sciences  qu'on  a  trouvé  des  traces  d'appendicite  sur  dos 
momies  égyptiennes.  L'éminent  pro(e.ssonr  établit  que  celle 
maladie  peut  se  gagner  par  invasion  de  microbes  se  trouvant 
sur  les  feuilles  des  légumes  mal  lavés. 

D'après  les  dernières  statistiques,  on  estime  (|uo  plus  do 
17  millions  do  noix  de  cocos  sont  annuellement  rérollées 
dans  les  iles  Seycliollos,  12..'iiK).(XK)  environ  sont  transformées 
en  huile.  l.t'KRi.CKiii  on  savon,  1  million  exportées  à  l'état  brul 
et  i  millions  absorbées  par  la  consommation  locale  et  les 
besoins  de  la  culture. 

Le  .Ministre  do  l'Agriculture  vient  d'adresser  aux  préfets  une 
circulaire  les  invitant  à  faire  savoir  à  leurs  adndnistrés  qu'if 
est  absolument  détendu  do  tuer  les  hirondelles,  et  leur  pres- 
crivant do  stimuler  le  zèle  du  personnel  de  survoillanco  en 
vue  do  l'application  rigoureuse  do  celle  mesure. 

Nécrologie.  —  Nous  avons  le  regret  d'enregistrer  la 
mort  do  .M.  William  Bull,  l'horticulteur  anglais  bien 
connu.  M.  \\'.  Hull  avait  acquis  une  haute  réputation 
do  connaisseur  en  lloriculturo.  Il  contribua  à  l'introduc- 
tion et  à  la  vulgarisation  de  nombreuses  plantes  orne- 
mentales d'élite  et  obtint  dos  succès  relontissants  dans 
les  principales  expositions  internationales  d'Horticul- 
ture. 

Ses  serres  de  Cholsea,  dans  Ies(iuelles  j'ai  eu  la  bonne 
fortune  de  pouvoir,  pendant  près  d'un  an,  m'inilier  à  la 
culture  des  plantes  tropicales,  contenaient  toujours  de 
nombreuses  raretés  et  quelques  nouveautés  sensalion- 
nolles. 

Lo  premier  arrivé-  chaque  jour  à  son  bureau,  il  était 
lo  dernier  à  en  partir  et  lia  fourni  au  cours  do  sa  longue 
carrière,  une  somme  do  travail  considérable.  I, 'Horti- 
culture anglaise  perd  en  lui  un  de  ses  adeptes  les  plus 
distingués.  H.  M. 


LE  JARDIN 


25r. 


Chrysanthemum  lacustre  "  Étoile  polaire" 


N'olre   phiilogravnro  (fip.    l"-'3)  repivsenle  ruliMcinonl 
r.isprct  (1  iiiH'  iii'uvcllo  v;iii'^t<'<  Mo  Chri/sfniHie/inini  la- 


custre, olitenue  par  M.  Xonin,  qu'il  a 
nommée  Etoile  polaire,  et  qui  nous  parait 
être  (l'un  grand  nu-rile.  Elle  provient,  nous 
écrit  M.  Nonin,  d'une  fécondation  du 
C.  inaocimuiix  par  le  C.  l.  filiferum. 

Cette  nouvelle  venue  se  distingue  des 
espèces  et  variétés  connues  de  ce  groupe, 
par  ses  capitules  beaucoup  plus  grands 
puisqu'ils  ont  au  moins  douze  centimè- 
tres de  diamètre,  très  érigés,  portés  par 
des  liges  rigides  bien  que  moins  grosses, 
ce  qui  donne  à  la  plante  un  aspect  plus 
gracieux  et  plus  léger. 

La  fig.  122  montre  précisément  (avec  une  réduction 
d'au  moins  un  tiers  un  capitule  deC.  maximum\Ar. 
Perfection  [n"  1),  pouriant  ample,  et  un  capitule  de  cette 
nouvelle  variété  (n"  2),  comme  élément  de  comparaison; 
ce  qui  permet  de  juger  la  différence  sensible  de  grandeur. 

L'amélioration  qui  distingue  cette  variété  porte  (kmc 


principalement  sur  :  la  sveltesse  des  tiges,  la  longueur 
et  la  largeur  des;  ligules  également  do  moilloure  forme, 
et  l'ampleur  des  capitules,  ainsi  que  sur  le  port  plus 
nain  que  celui  du  V.  lacustre.  Indépendamini'nt  des 
avantages  que  cette  variéti'  présenli'  à  divers  titres, 
elle  semliU^  avoir  celui  do  se  |)rôter  particulièrement  à 
la  culture  en  i)otées.  M.  Ximin  se  propose 
d'essayer  ce  genre  do  culture  et  nous  aurons 
l'iiccasion  d'en  faire  connaître  le  résultat. 

Le  groupe  des  :  C.  lacustre  (syn.  Leiicnn- 
Iheminn  latifoliina  var.  lacustre);  C.  Leucan- 
tlieûnoii  (syn.  L.  vul(/are];  C.  maxAmum  (syn. 
L.  ma.jcimum),  celui-ci,  forme  très  voisine  du 
priMnier,  ainsi]  que  leurs  variétés,  sont  parti- 
culièrement appréciés  pour  la  formation  des 
groupes  dans  les  jardins,  l'ornementation  des 
grandes  plates-bandes  et  surtout  pour  la  fleur 
coupi'e.  Ils  ont, toutes  les  qualités  ilésirables 
l)Our  ligurer  dans  les  gerbes  et  autres  compo- 
sitiiins  florales,  par  la  bonne  tenue  des  liges 
et  leur  dun'o  dans  l'eau.  Les  premières  années 
que  l'on  apporta  des  capitules  de  Chrysan- 
thèmes des  lacs  (C.  lacustre)  au.x Halles,  ceux- 
ci  ont  été  vendus  un  assez  bon  prix  qui  se  sou- 
tient encore.  Bien  que  très  appréciés,  ceux  de 
a  grande  Marguerite  des  prés  (C.  Leucauthe- 
rnum)  se, vendent  toutefois 
meilleur  marché. 

M.  Léonard  Lille  a  mis  au 
commerce  ce  printemps 
une  variété  de  cette  der- 
nière, sous  le  nom  de  Chrj-- 
santhème  des  prés  à  très 
grandes  fleurs,  qui  est  éga- 
lement très  méritante.  Cette 
plante  de  provenance  alle- 
mande est,  d'après  M.  Léo- 
nard Lille,  de  plus  grand 
mérite  pour  la  fleur  coupée 
que  le  C.  maximum. 

Bien  que  croissant  natu- 
rellement dans  les  sols  hu- 
mides et  frais,  ces  divers 
Chrysanlhèmes  se  compor- 
tent fort  bien  à  peu  près 
dans  tous  les  terrains  fer- 
tiles, pourvu  qu'on  ait  soin 
de  les  arroser  lors  des  cha- 
leurs prolongées.  Lorsqu'on 
les  destine  à  fournir  des 
fleurs  coupées,  il  faut  pous- 
ser la  végétation  de  façon  à 
obtenir  de  longues  tiges  et 
de  beaux  capitules. 

On  ne  tire  pas  assez  parti 
du  Chrysanthème  des  lacs 
pour  la  formation  des  gran- 
des corbeilles.  Il  produit 
pourtant  Uès  grand  olïet 
dans  ces  conditions,  surtout 
si  on  a  soin  de  sertir  toute 
cette  multitude  d'étoiles 
blanches,  qui' se 'succèdent 
jusqu'aux  gelées,  &e  pïàntes  à  feuillage  ou  à  fleurs  rou- 
ges, Nous  avons  vu  il  y  a  quelques  années,  à  Bellevue,  ■-  ••-"' 
une  corbeille  ain,s.i  •■g^nie,  ado§^J  iin.  grand  mïissif 
d'arbustes.;  eUcVftTTsait,  à  justéS|i'trè,radrhiValion  de  tout 

le  monde.  * 

Albert  Maumenk. 


Fig.  123.  —  Chr'jsanthemnm  lacustre  Eloile polaire. 


246 


LE    JAI^DIN 


Au  sujet  du  Car.ex  aîba 

Lorsqu'il  s'agit  du  rinlio.luction  d'une  iilante  nou- 
velle pour  l'horlicullurc,  il  psI  important  île  sitrnalor 
aussi  liicn  ses  défaillances  que  ses  succès,  ses  mauvais 
points  que  ses  lions  points. 

Celte  anni^e,  vers  la  fni  île  juin,  les  feuilles  du  Carex 
alhd  ont  révéla  vers  leur  extrémité  une  teinte  jaune 
et  se  sont  ronnue  reeroquovill.es.  Cet  état  maladif  a  été 
d'autant  plus  aecentué  que  la  plante  était  en  terrain  plus 
frais,  et  qu'elle  était,  en  même  temps,  plus  exi>osée  à 
l'action  directe  du  soleil. 

Ce  phénomène  a  été  observé  aussi  sur  d'autres 
plantes.  C'est  ainsi  que  îles  vifiiierons  de  la  région 
méridionale  de  la  France  ont  fait  entendre  des  idaintes 
sur  la  dessiccation  de  la  Vigne. 

M.  Ravaz,  le  savant  professeur  à  l'Institut  Agrono- 
miiiue,  nous  donne  l'explication  de  co  dépérissement. 
Nous  ne  saurions  mieux  faire  que  de  la  reproduire  (1). 

La  dessici-ation  dos  souches,  dit-il,  a  porté  d'abord  sur  lo 
sommet  «les  rameaux,  et,  ensuite,  a  progressé  plus  ou  moins 
vers  la  base...  Celle  allure  de  la  dessiccation  est  différonte 
do  celle  des  enets  de  la  sécheresse,  <iui.  comme  on  sait,  se 
manilcsle  sur  les  fouilles  de  la  base,  les  feuilles  du  haut  res- 
tant intactes. 

Aussi  bien,  la  cause  do  ces  nouveaux  accidents  n'est-elle 
point  la  môme.  En  temps  do  sécheresse  la  plante  souftro  do 
l'insuflisanto  ((uantilé  d'eau  i|ue  les  racines  lui  fournissent. 

Dans  le  cas  dont  il  s'agit  aujourd'hui,  c'est  la  consommation 
qui  est  e.vagéiée  par  suite  d'une  évaporalion  très  intense 
produite  par  les  vents  secs  qui,  on  se  le  rappelle,  ont  soufflé 
pondant  plusieurs  jours  consécutifs.  Celte  perle  d'eau  a  été 
favorisée,  d'ailleurs,  par  les  conditions  dans  lesquelles  s'est 
effectuée  la  végétation  de  la  Vigne  au  printemps.  On  sait  «luo 
le  printemps  a  été  remarquablement  pluvieux  :  le  ciel  est 
resté  couvert  pendant  longtemps,  de  telle  sorte  (pie  le  déve- 
loppement do  la  Vigne  s'est  effectué  dans  une  almosphoro 
saturée  d'Inimiililé  comme  sous  une  cloche,  sous  un  châssis 
ou  dans  uno  serre.  Dans  ces  conditions  les  plantes  prennent 
uno  structure  destinée  à  favoriser  leur  transpiration,  feuilles 
minces,  stomates  saillantes,  etc..  Supposons  maintenant 
que  ces  conditions  viennent  à  se  renverser,  qu'à  un  milieu 
liumido  succède  un  milieu  soc  -.vents  violents,  etc..  la  plante 
perd  d'autant  plus  d'eau  qu'elle  est  organisée  à  on  prendre 
beaucoup;  rion  de  surprenant  qu'elle  en  puisse  perdre  plus 
quelle  n'en  rOi;oil  :  don  dessiccation  partielle  ou  générale. 
V,n  somme  les  Vignes  se  sont  desséchées  ici  comme  so  dos- 
sèchent,  et  sous  l'intluonce  des  mêmes  causes,  los  plantes 
élevées  sous  châssis,  ou  en  serre  et  iiu'on  met  brusquement 
à  l'air  libre,  c'est-ii-diro  en  milieu  soc. 

Ce  sont  des  conditions  alisoluinenl  identiques  qui  ont 
ilélorminé,  cette  année,  le  jaunissement  du  Carex  alha. 

Du  V  avril  au  22  juin  le  temps  a  été  constamment 
pluvieux  ou  rouvert;  d'uù  défaut  de  chaleur  et  ilo 
lumière.  Puis  est  survenue,  sans  transition,  uno  quin- 
zaine exceplionnellemenl  chaude,  avec  Idso  desséchante 
du  nord-est.  Les  feuilles  minces  et  ler.ilres  du  Cnn'.r, 
sous  l'inlluence  d'une  transpiration  exagérée,  ont  suld 
uno  deiiil-ilossiccatlon  qui  a  déterminé  lo  jaunissement 
dans  tous  le.s  endroits  exposés  a  l'action  directe  du 
soleil;  tandis  que  les  plantations  en  lieux  abrités,  à 
l'ombre  i«u  ii  mi-ombre  n'ont  présenté  aucun  symptôme 
do  soufirance. 

Les  causes  do  l'accident  étant  connues,  il  est  facile 
d'en  déduire  le  renièdo.  Il  consiste  u  équilibrer  In 
Imdget  hygrométrique  de  la  planle  en  diminuant  la 
dépense,  soit  la  transpiration, et  en  augmentant  l'absorp- 
lion  de  l'eau  jiar  les  racine». 

Pour  cela,  comme  Ioh  fouilles  sont,  par  excellence, 

II)  Hnvni,  l.t  l'rogrfi  ÀgrIroU  »(  ViiiroU  :  ICdltlon  do  l'Kitt,  ir  <lu 

■r.  jiiiiii-i  v^t. 


l'organe  transpiraloire  de  la  plante,  on  les  supprimera 
en  toutou  en  partie,  selon  la  gravité  du  mal,  par  une 
tonte;  en  niênu^  temps,  on  augmentera  l'apport  d'eau 
par  les  racines  au  moyen  d'un  arrosage  modère. 

Sous  l'influence  de  ce  traitement,  on  ne  tardera  pas  à 
voir  le  gazon  revêtir  le  sol.  de  nouveau,  de  la  belle 
toison  verte. 

Baron  PeiiaïKn  de  la  Bathik, 


A  propos  de  la  culture  des  Orchidées 

dans  le  Midi  de  la  France 


Lo  Janliii  a  reproduit  dans  son  numéro  du  20  juillet 
dernier,  les  passages  essentiels  d'une  excellente  i-tude 
sur  la  culture  du  Lœlia  iincejis  sur  le  littoral  méditerra- 
néen. Nous  avons  pensé  qu'il  y  aurait  intérêt  à  provoquer 
des  expériences  culturales  dans  lo  sens  qu'indique 
M.  Roland-Gosselin,  non-seulement  dans  la  région 
niçoise  mais  encore  dans  d'autres  parties  du  midi  de  la 
France.  M.  Uoland-Gosselin,  qui  a  bien  voulu  promettre 
au  Jdriliii  de  lui  adresser  une  série  do  notes  sur  la  cul- 
ture générale  des  Orchidées  dans  sa  région  d'après  ses 
essais  et  seô  observations  personnelles,  nous  avait  d'ail- 
leurs suggéré  cette  idée.  Nous  nous  sommes  alors 
adressés  à  M.  Aymard,  connu  comme  excellent  cultiva- 
teur de  i>lantes  de  serre  et  d'Orchidées,  et  qui,  habitant 
Montpellier,  se  trouve  placé  dans  une  région  horticole 
bien  caractéristique.  Voici  cequeM.  Aymard  nousécrit: 

l'eu  nombrmix  sont  les  cultivateurs  d'Orchidées  à  Mont- 
pellier, soit  que  l'on  y  connaisse  peu  la  valeur  de  ces  plantes, 
soit  à  cause  dos  diflicultês  que  l'on  rencontre  à  leur  culture 
sous  lo  climat  du  Languedoc.  Les  eaux  y  sont  très  calcaires, 
les  vents  souvent  désastreux  et,  enlin,  les  amateurs  pou 
nombreux. 

Ce  n'i'st  pas  que  la  culture  n'y  soit  pas  faisable  dans  cer- 
taines contrées  du  littoral;  car  beaucoup  do  personnes  pour- 
raient la  faire  avec  chance  de  bons  résultats;  mais,  je  le 
répète,  les  amateurs  sont  peu  nombreux  :  c'est  sans  doute 
qu'ils  s'exagèrent  les  diflicultês  de  la  culture,  nu  bien  qu'ils 
ont  fait  dos  essais  infructueux. 

Chez  moi.  je  cultive  quelques  Orchidées  courantes  :  les 
Cattlcija  Trianiv,  C.  Mossiœ,  C.  autiimnnlis  ;  tous  vont  très 
bien,  do  même  que  le  Lœlia  purpurala  et  les  Ci/pripcdium 
insigne.  .Mais  los  Odo)ilO(jlossii ki  et  les  Onciilium  no  font 
pas  merveille. 

Nos  Citilleiia  fleurissent  abondamment  ;  presque  toute 
l'année,  on  peut  disposer  do  leurs  fleurs.  Leur  culture  est 
aussi  simple  tpio  possible  :  ils  sont  cultivés  on  pots,  en 
serre  tompéréo  et  froide  pomlant  l'hiver,  et  jusqu'après  lo 
départ  do  la  végétation  prinlannière. 

C'est  alors  le  moment  critique  pour  leur  conservation  et  la 
formation  des  pseudo-liulbos.  Je  place  mes  plantes  en  plein 
air  sons  abri  couvert  do  bruyères  qui  favorisent  la  lumière, 
et  où  dos  liassinagos  sont  donnés  plusieurs  fois  par  jour. 
Les  résultats  sont  satisfaisants. 

La  terre  de  fouille  no  nous  donne  pas  d'aussi  bons  résul- 
tats que  dans  lo  nord  de  la  l-'ranco  :  lo  sphagnum,  surtout 
vivant,  est  préférable  pour  lo  bon  ontrotion  do  ces  plantes. 
Rnlln,  nous  arrosons  le  plus  possible  avec  los  eaux  fluviales. 

Je  viens  do  commencer  l'essai  du  proci-ilé  proposé  par 
.\l.  Holand-liossolin,  «pii  me  parait  normal,  et  je  vous  com- 
munic|uorai  avec  plaisir  les  résultats  obtenus. 

Agrée/.,  etc. 

J.    AVMAIU). 

Nous  pouvons  donc  faire  espérer  à  nos  lecteurs  la 
publication  do  renseignements  qui  pourront  servir  de 
guide  pour  bien  cultiver  les  Orchidées  dans  lo  midi  do 
la  l-'rance,  et  nous  accueillerons  avec  plaisir  les  commu- 
nication» que  vouilraient  nous  faire  d'autres  cultivateurs 
d'(  )rihidée8  dans  co  sens.  A.  M. 


LE    JARDIN 


247 


Création  de  variétés  nouvelles  par  le  gredage 


Pi'ut-on  oblciiirdos  variélos  houviUps  parle  ^iroffa^io  ? 

Los  aiicipiis  et  les  autours  du  iiioyiMi-àgo  ont  dit  uni. 
l'our  la  plupart,  les  nio- 
dorni's,  di'pviis  l.e  Gen- 
dre, La  Uuintinyo,  I)u- 
haiiiol  du  Monceau,  ont 
dit  iioii. 

Qu'y  a-t-il  do  vrai  ou 
do  faux  dans  chacune  do 
ces  adirmations  catéj;ori- 
ques  coiUraires?  C'est  ce 
que  le  praticien  a  tout 
autant  d'intéri't  à  con- 
naitro  que  lo  bioloKiste; 
c'est  co  q>io  nous  allons 
oxauiinor  dans  une  série 
d'articles,  en  nous  basant 
sur  un  certain  nomliredo 
faits  récents,  qui  sont 
venus  jeter  un  nouveau 
jour  sur  la  question  et 
qui  forment  actuellement 
un  faisceau  de  preuves 
assez  considérable  pour 
permettre  :i  chacun  de  se 
faire  une  opinion  moti- 
vée. 

Dans  noire  ]iremier 
article,  nous  examinons 
les  procédés  de  grefïage 
et  la  méthode  à  suivre 
pour  obtenir  des  variation 
appropri('s. 


I.a  lijinlure 
que  lu  soiiilure  a  otc  cllectiiéc 


a 


la  suite    do   greffages 


I.  Les  procédés  de  greffage  et  la  méthode 

à  employer 

Il   n'est  pas   indifférent,  pour  olitonir  des  variations 

dans  les  plantes  que  l'on  associe,  do  se  servir  d'un 

modo  do  grolTago  quelconque,  ainsi  que  l'a  démontré 

l'oxpérionco.  N'eus  commencerons  donc  par  donner  ici 

successivement,  ceux 
qu'ont  préconisés  les  an- 
ciens ot  ceux  que  l'on  a 
employés  récemment  à 
cet  usage. 

1.     LkS  GnUlM'AGES     SIAMOIS 

ou    GnEFKAGBS 

l'Ail    RAI'l'llOCHEMENT 

Les  anciens  se  ser- 
vaient principalement 
des  i/re/fiifie>i  siamois  ou 
(irelfddcs  pnr  raiiproche- 
tneiil  pour  ol)tenir  dos 
plantes  nouvelles  combi- 
nant à  la  fois  les  couleurs 
ou  les  saveurs  des  fruits 
des  plantes  ainsi  gref- 
fées. C'est  parce  procédé 
qu'ils  auraient  obtenu 
des  raisins  pleins  d'huile 
après  avoir  marié  la  Vi- 
gne et  l'Olivier,  la  rose 
verte  après  avoir  réuni 
le  Rosier  et  le  Houx,  etc. 
iju'est-ce  donc  que  lo 
greffage  siamois,  que 
la  grciio  on  appn.oh,.  oïdinaiio.        beaucoup    de  personnes 

confondent  avec  le  gref- 
fage en  approche?  Celte  opération  consiste  à  rappro- 
cher  deux  plantes  voisines  que  l'on  a  de  iirétércnce 


124  et  125.  —  Greffagi-  siamo's  de  Coleiis  et  d'h-csinr. 

a  (Hr   cnloviH'  a)ii'iSs      Par  le  sevra^'e,  celli!  givll'o  devient 


Fig.  12l5.  —  Les  Châtaigniers  du  Hont  lUna. 


248 


LE  JARDIN 


ï.. 


entaillées  en  regard  l'une  de  l'autre,  et  à  les  maintenir 
dans  cette  position  jusqu'à  ce  qu'elles  soient  soudées 
(ng.  12i  et  127). 

On  peut  évidemment  rapprocher  ainsi,  soit  une 
partie  quelconque  de  l'apparoil  végétatif  (racines,  tige 
principale,  brandies  ou  rameaux),  soit  même  certaines 
parties  de  l'appareil 
reproducteur  (inflo- 
rescences, fruits,  etc). 

C'est  [lar  te  procédé 
qu'auraient  été  gref- 
fés, ii  une  époque  très 
reculée,  les  céli-brcs 
Châtaigniers  du  Mont 
Etna,  (flg.  12r.;.  Les 
forestiers  s'amusent 
souvent  à  réunirainsi 
des  arbres  dans  los 
forêts:  Millio-Chris- 
tino  et  les  frères  Sia- 
mois de  la  forêt  de 
l'ontaiiiebleau,  par 
exemple,  étaient  au- 
trefois une  curiosité 
pour  les  promeneurs 
parisiens. 

On  sait  aussi  que 
des  soudures  natu- 
relles de  ce  genre  s'ob- 
servent assez  souvent 
dans  les  bois,  mémo 

entre  essences  d'arbres  de  genres  ou  de  familles  diffé- 
rentes :  Chêne  et  Noyer;  Chêne  et  Frêne;  Sapin  et  Til- 
leul, etc. 

Or,  le  grcfTage  siamois  a  été  confondu  avec  le  greflafie 
en  approche  qui  en  dillère  totalement  après  l'opcralion 
du  sevratie,  c'esl-à-diro  après  que  l'on  a  supprimé  en 


—  Greffage  siamois,  par 
rapprochtmtnl  Je  deuj-  pètio'.es  de 
Fougère  maie. 


(âge  siamois,  sont  simplement  unies  par  certains  de 
leurs  tissus  (lig.  127),  mais  elles  peuvent  puiser  cl.a- 
cune  leurs  aliments  dans  le  sol  ou  dans  l'air,  sans 
avoir  recours  l'une  à  l'autre. 

C'est  bien  différent  pour  les  greffes  en  approche,  où 
le  greffon  puise  sa  nourriture  dans  le  sol  par  les  racines 
,,^  _  du  sujet.et  oii  lesujel 

reçoit  le  carbone  de 
l'air  par  l'intermé- 
diaire du  greffon, 
comme  dans  le  gref- 
fage en  fente  (flg.  128) 
et  autres  greffages 
analogues. 

2.    GllBFFAGES 
PROI'IIEMENT    DITS 

Les  procédés  dont 
se  sont  servis  les  mo- 
dernes, surtout  dans 
ces  derniers  temps, 
peuvent  être  désignés 
sous  le  nom  de  greiJ'a- 
çes  proiireiiieiit  dits, 
à  cause  de  leur  union 
physiologique  beau- 
coup plus  intime. 

Ces  modes  de  gref- 
fage, lessouls  que  l'on 
utilise  dans  la  prati- 
que courante,  doivent 
être  divisés  en  deux 
uant  lieu  a  des  sym- 
différentes  comme  ré- 
grefl'ages   ordinaires, 


Fig.  128.  —  Ure/fagc  en 
fente  ordinaire  sur 
ligtt  {Chou). 


rv 


eux-mêmes 
groupes  don- 
bioses  très 
sultats  :     les 


Fig.  Ijy.  —  Greffe 
d'uîie  rarine  de  Jetine 
yavet    sur     tige    de 

jeune  Chou  venant 
d'être  faite. 


(flg   125,  128.  129.  130),  et  les  ffrefp'ges  itii.rtes. 
A.  —  Greffages  ordinaires.  —   Los  grellages   ordi- 


FIk-  IW.  —  Oreffage  d'une  tige  de  Chou 
dé  Uitan  iur  rarine  de  ChoU'\avet. 

Celle  ifntle  rai  cnlUTcmcnt 
«l*vclopp*c. 


KIg.  131  cl  1S2.  —  Greffe  d*  Kavel  tur  Chou 

entièrement  développée. 

A  gaiiclic,  crtio  grcITi'  eM  montra  sur  unr  pliifi 

grande  échelle. 


133  cl  13t.  —  Greffe  entre  rarinet 
(Panais  sur  Carotte). 

A  gniirho,  cllr  est  vue  de  profil. 
A  droite,  clic  est  vue  de  (ncc. 


entier   l'appareil   absorbant   du   greffon   et    l'appareil 
assimiintour  du  sujet  (flg.  i2.'ji. 
En  oITet,  les  deux  plantes  raiiprochées  dans  le  gref- 


naires  sont  ceux  ou  la  symbiose  comprend  un  grofTon 
vivant  exclusivement  avec  l'appareil  absorbant  du 
sujet,  et  un  .sujet  vivant  exclusivement  ou  presque  ontiè- 


LE  JAIIDIN 


849 


romont  à  l'aido  do  l'appareil  assimilatcur  du  greffon. 

On  peut  prondrc,  comme  type  des  greffafjcs  ordinaires, 
le  {,'relTage  on  ffiilo  sur  racines  (fig.  l.'iC)  el  l.'iT)  ol  mt  me 
celui  sur  ligo  déiiourvue  de  pousses  fcuillces  (fig.  I'.^8), 
la  grelTe  on  couronne,  colle  on  ('•cusson,  etc. 

Le  grolTago  sur  racines  lilail  liion  "connu  des  nncicnB 
qui  s'en  servaient, d'après  Pline, 
pour  (/re/fer  rcrlui/is  /•(•ijélaii.v 
domestiques  sur  les  véiictati.r 
sauvages,  et  on  particulier  pour 
grelTer  l'Olivier  (Palladius). 

Le  giolTage  sur  tige  est  égale- 
ment bien  connu,  et  il  n'a  pas 
besoin  d'être  décrit,  quand  il 
s'agit  du  procédé  généralement 
employt'.  Cependant,  il  présente 
quelques  modincations  qui  sont 
nécessaires  à  connaître  au  point 
do  vue  particulier  où  nous  nous 
sommes  placi'. 

Les  grolTages  de  tiges  sur  raci- 
nes sont  en  général  assez  faciles 
à  exécuter  et  ont  été  pratiqués 
depuis  longtemps.  Les  greffes 
inverses  ont  été  essayées  seule- 
ment dans  ces  derniers  temps 
par  Vochting,  en  Allemagne, 
sur  la  Betterave,  et  par  nous  on 
France  sur  divers  végétaux  her- 
bacés (fig.  129,  131,  ^V.M\.  Elles 
sont  assez  difficiles  à  réussir  et 
demandent  beaucoup  do  précau- 
tions opératoires.  Il  en  est  do 
mémo  des  greiîes  entre  racines 
(fig.  133  el  i:îi). 

L'état,  plus  ou  moins  herbacé 
du  sujet  et  du  greffon,  a  la  plus 
grande  importance  pour  la  réus- 


peut  opérer  tout  aussi  facilement  sur  les  plantes  her- 
bacées, Haricot)  quo  sur  les  arbres  (Châtaignier,  Chêne, 
Marronnier,  etc.).  On  prend  la  plante  au  moment  où  la 
tige,  morne  la  racine,  est  assez  grosse  pour  être  fondue 
ou  grolTéo,  et  on  y  applique  un  grolfon  liorl)acé.  Avec 
lo  lliricol,  on  peut  en  opinant  sur  couches,  semer, 
grelTcr  et  remettre  a  l'air  reprise 
faite,  en  13  à  15  jours. 

Le  grellago  des  bourgeons  à 
Heurs  consiste  il  se  scrvlrcomme 
greffon  de  jeunes  pousses  flo- 
rales dont  les  bourgeons  à  fleurs 
no  sont  pas  encore  visibles.  Cela 
revient  à  faire  nourrir  la  graine 
en  majeure  partie  par  une  nour- 
rice étrangère  qui  pourra  lui 
communiquer,  peut-être,  quel- 
ques-unes de  sespropriétés.  Sile 
greffon  possède  des  parties  ver- 
tes, la  reprise  s'eflectue  facile- 
ment et  les  graines  mûrissent 
bien. 

B.  —  Greffar/es  mixtes.  — 
Qu'est-ce  quo  le  greffage  mi.xte? 
C'est,  comme  le  greffage  siamois, 
un  procédé  de  greffagequi  n'avait 
point  jusqu'ici  été  défini  et  dis- 
tingué des  autres  procédés  (2). 
Il  est  intermédiaire  entre  le  gref- 
fage siamois  et  lo  greffage  ordi- 
naire. 

Il  consiste  à  laissera  demeure, 
au  sujet,  des  pousses  fouillées  de 
façon  que  ce  sujet  reçoive  à  la 
fois  de  la  sève  élaborée  de  la  part 
du  greffon  et  de  la  sève  élaborée 
par  ses  propres  feuilles.  L'appa- 

(1)    Stiilgré    celte  publication,   parue 


Fig.  136.  —  Greffe  mi.ili. 
Le  sujet  seul 

site  de  l'opération  et 
pour  la  production 
de  la  variation.  Pour 
placer  les  greffes 
dans  ces  conditions 
favorables,  nous 
avons  eu  recours  à 
deux  procédés  non 
encore  employés 
avant  nous  :  le  gref- 
fage sur  germina- 
tions, et  lo  greffage 
de  bourgeons  à  fleurs 

Fig.  13.">. —  (h-effe  île  bourgeons  à  fleurs       (fin-.   13.5'. 
de  Chnu-rave  sur  Chou  de  ilorlagne.  xt... 

Cette  sre«e  est  complètement  Nous  avons  essaye 

développée.  le    premier  procédé 

en  1890,    à  Cliateau- 

Gonlier  puis  au  la  boratoiro  do  Biologie  végétale    de 

Fontainebleau.  Les  premiers  résultats  ont  été  publiés 

en  1892  (1).  Pour  faire  une  greffe  sur  germinations,  on 


ie  Vernon'a  S'ir  Xantliium. 
porte  des  fruits. 


dans  lies  comptes-ren- 
dus do  l'Association 
française  pour  l'avan- 
cement des  sciences. 
Congrès  de  l'au,  1892, 
M.  Slaxime  Cornu  a 
prétendu,  quatre  ans 
l»lus  tard  en  lsl*5,  avoir 
inventé  cette  grefl'e. 
(Voir  la  liste  de  ses  tra- 
vaux scientili[iues,(S96). 
Lo  fait  est  d'autant  plus 
suriireriaul  (iue,en  qua- 
lité lie  président  de  la 
section  do  Botanique  à 
ce  Congrès,  M.  Cornu 
lut  ma  note  en  séance 
et  les  comptes  rendus 
des  séances  ne  men- 
lionnout  aucune  récla- 
mation do  sa  part.  Bien 
ijue       la      question      d^ 

priorité  ne  puisse  faire  l'ot^/et  d'atieun  doute,  quelques  auteura  mal 
informés  ont  produit  cette  erreur  dans  diverses  publications  lior 
ticoles. 
(2)  Voir:  L.  Daniel,  La  greffe  mi.vie  (C.  R.  1897). 


Fig.  137.  —  Griffe  mixte  de  Choux-raves. 

Le  greffon  unique  est  nourri  par 

deu.\  sujets. 


250 


LE    JARDIN 


reil  absorbant  reste  simple;  l'appareil  assimilateur  est 
mixte  (fig.  136).  Ou  binn  on  laisse  ri  demeure  a.\i  grelTon 
seul  des  pousses  feuillces,  avi-c  une  partie  de  ses  racines 
qui,  concurremment  aver  cellos  du  sujet,  fournissent 
aux  parties  vertes  la  sève  brute  du  sol  flg.!.!*).  Dansce 
cas  l'appareil  assimilateur  restr  unique  quand  l'appa- 
reil absorbant  est  mixte. 

Kn  un  mot,  suivant  la  volonté  de  l'opérateur,  on  a  une 
association  à  sève  brute  uniquf  et  à  sève  ('laliorér  de 
deux  origines  dilTérontes,  ou  liien  uni'  sève  brute  ayant 
deux  origines  distinctes  mais  donnant  lieu  à  une  sève 
élaborée  unique. 

L'on  conçoit  que  le  premier  de  ces  modes  de  grellaj,'e 
se  proie  à  une  opération  intéressante  au  sujet  de  la 
nutrition  mixte  du  fruit  et  de  la  graine. 

On  sait  en  effet  que,  une  fuis  la  fécondation  opérée, 
le  fruit  noué  et  la  jeune  gr.iino  appellent  énergiqucmont 
la  sève  élaborée  pour  tjrossir.  Si  sur  le  sujet  etlogrellon 
à  la  fois  se  développent  des  fruits  et  «les  graines,  il  y  a 
toutes  chances  pour  que  la  sève  élaborée  fabriquée  par 
chaque  plante  soit  attirée,  appeli-e  parles  propres  fruits 
de  l'iiaeune  d'elles,  de  préférence  ;ï  la  sève  élaborée  par 
son  associée.  Il  n'y  aura  pas  mélange  de  ces  sèves  dans 
le  fruit  ou  la  graine. 

Mais  il  est  possible  d'oljtenir  ce  mélange,  c'est-à-dire 
do  faire  nourrir  les  fruits  et  les  graines  du  sujet  ou  ceux 
du  ^irellon  par  les  deux  sèves  à  la  fois.  Il  suffit  pour 
cela,  de  supprimer  avec  soin  les  fleurs,  soit  du  sujet, 
soit  du  prelTon,  suivant  la  plante  dont  on  di'sire  obtenir 
les  graines.  L'appel  devient  alors  unique  et  le  mélan^re 
a  plus  lie  chances  do  s'ellectuer  (fig.  i.iO  . 

On  ne  confondra  pas  ce  mode  de  grelTage  où  on  laisse 
li  demeure  des  pousses  feuillées  au  sujet,  avec  le  (jrefpige 
avec  bourgeons  ou  ramenu.r  d'a/ipel  dans  lequel  ces 
productions  sont  toujours  laissées  provisoireiiiei/l,  et 
correspondent  à  un  but  tout  dilTérent  (reprise  de  la 
plante  exclusivement)  (1). 

Dans  nos  prochains  articles,  nous  étudierons  les 
ri-sultals  de  ces  divers  greffagi's  ;  nous  verrons  coniliien 
sont  nombreuses  et  varices  les  modllicalions  qu'ils 
peuvent  amener,  tant  dans  les  plantes  greffces  elles- 
mêmes  que  dans  leur  descendance;  combien  aussi  sont 
nombreuses  et  im|)ortantes  les  applications  prati(|Uos 
qui  peuvent  en  résulter  pourl'agriculturei'l  l'horticulture 
en  particulier.  L.  Danikl. 

Mailro  ilo  confi-n'iicos  île  ni)tnniijiirn|iplii|iiée 
h  rt  iiivcrsili-ilo  Rennes. 


Forçage  des  plantes  soumises  à  l'action  de  l'éttier 


Après  avoir  relaté  en  détail  les  essais  faits  à  l'clr.inper 
ot  les  résultais  obtenus  dans  le  forçage  des  plantes 
soumises  préalablement  a  l'action  do  l'éthcr,  du  cliloro- 
(orme  et  d'autres  produits  ayant  les  nicnies  propriétés  ^;>', 
nous  devons  à  nos  lecteurs  de  les  tenir  au  courant  dos 
intéressantes  expériences  faites  en  l'rance,  par  M.  Ch. 
Leblanc  d'une  part  et  par  M.\I.  Aymard  d'autre  part. 

M.  (^h.  I.nblanc,  a  chloroformé  des  Aziilen  mollis,  ii 
une  dose  moitié  moins  forte  que  colle  d'éther;  après  les 
avoir  laissées  quaranle-liuit  heures  sous  l'inllucnce  des 
vapeurs  do  chloroforme,  Il  les  rentra  dans  une  serre,  dont 

(It  C'eut  lin  (cr«'fl(\((i-  mlilo  qno  Hr  rnp|iriirlii<n(  le»  vrcfTiiKcsiInns 
leK(|iielii  nn  |ilnri>  gnr  nn  momc  «iiji't  iiliiilpiim  KrelTunt  ili-  nnliin- 
•linéronle.  Opi-nitnnl  un  ne  |m  ni  lilcolilliT  roniiilitcnn-nl  ci-h  ilfiii 
niKileit  de  nyinbliiHc,  |iuii<i|ni-,  ilann  ci'  ilernler  cn-t,  le  mijul  n'a«ii. 
mile  \M\»  liil-m<>nio  en  >|nantlli''  nulnlile.  LeM  eirel»  de  ce  )(reirnKe  /i 
liliislenrn  Krt'fton*  ont  irailleiirii  heniiroup  de  ni|ipnrt  nverreni  iln 
Kreirnite  mille,  et  penrent  ne  prCler  nnt  mi'nieit  e»i«ni<i. 

|ïl  UJ,ii.l,n,   r»l,  page  371 


la  température  était  de  18°,  le  21  février.  (1)11  a  constaté 
sur  ces  arbustes,  au  nioment  de  leur  sortie  du  local  à 
chlorofiirmisalion,  un  gonnement  très  prononcé  des 
boutons  à  fleurs  et  une  bande  verte  de  0"'Otil  entre  chaque 
écaille  indiquait  la  tension  et  le  déjiart  do  la  végétation 
dans  les  vapeurs  excitantes.  Le  huitième  jour  les  bou- 
tons sont  sortis  des  écailles,  ils  commençaient  à  s'ouvrir 
le  ."j  mars  et  leur  complet  épanouissement  a  eu  lieu  le 
8,  tandis  que  les  témoins  ne  fleurissaient  que  le  21. 
Mais,  par  contre,  les  fleurs  des  arbustes  chloroformés 
n'ont  pas  atteint  l'ampleur  de  celles  des  témoins. 

A  ce  sujet,  M.  Leldanc  émet  quelques  opinions  que 
nous  croyons  ilevoir  reproduire  en  les  résumant  : 

L'éthor,  dil-il  notamment,  n'est  pas  un  anesthésiquo  pour 
les  plantes,  puisi|uo  ces  deriiicres  n'ont  pas  do  système  ner- 
veux. L'éthor  agit  comme  stimulant,  coniino  excitant  des 
réserves  ommagusinées  dans  les  parties  avoisinantos  et  dans 
les  boutons  à  Heurs  mémo. 

Dans  un  arbuste,  ajouto-t-il,  il  y  a  :  1'  Le  bourgeon,  qui 
produit  des  (euilles;  2'  Le  lioulor.  à  /leur. 

Prenons  t\(^t\x  brandies  présentant  l'une,  des  bourgeons, et 
l'autre  des  boulons  à  fleurs;  mctlons-lcs  dans  l'eau  et  au 
chaud.  Uue  so  produit-il  .'  Los  bourgeons  roslcnl  à  peu  près 
tels,  tandis  i|U0  les  boutons  à  fleurs  s'épanouissent,  preuve 
que  le  boulon  à  flour  est  entouré  d'une  résorvc  alimenlniro 
et  c'est  sur  cetlo  réserve  qu'agit  l'étlier. 

J'ai  constaté,  au  cours  do  mes  diverses  expériences  sur 
des  Lilas  cl  des  Azaleit  mullis,  que,  dans  les  plantes  chloro- 
formées ou  élliorisées,  le  boulon  à  fleur  entre  en  mouvement 
et  se  développe  avant  le  bourgeon  ;  que  ce  dernier  n'entre  en 
végétation  qu'une  fois  que  la  plante  a  été  chaufTéo  et  que  le 
système  radiculairc  fomtionne. 

J'ai  étliérisé  des  Mosiers,  jo  n ai  pas  eu  do  succès;  parce 
que  le  bouton  à  llour  n'e.\islo  pas  avec  des  réserves  dans 
le  bourgeon;  que  re  bouton  so  forme  sur  lo  bourgeon  en 
voie  do  développement. 

J'ai  pris  des  Driilzin  i/racilis  et  des  D.  Lctnoinei,  dont  la 
terre  des  pots  éluil  gelée;  jo  les  ai  éthérisés  malgré  leur  état 
de  congélation  et.  ni'nnmoins,  j'ai  obtenu  do  bons  résultais. 

D'autre  pnrl,  l'éthor  no  modilio  pas  lo  repos,  il  excite  un 
animal,  puis  l'endort,  son  action  est  nulle  sur  les  soi-disnntes 
périodes  do  repos  des  plantes;  il  n'agit  que  comme  stimulant 
dos  réserves  florales,  ."si  nous  prônons  deux  plantes  éllié- 
riséos  en.seinble,  d'après  cette  manière  do  voir,  lo  sommeil 
va  être  activé,  a|q)rofondl.  abrégé,  clcf^tiauflons  immédiate- 
ment une  do  ces  plantes  éthérisées,  elle  pousse  selon  les 
conslalations  di'jà  faites.  Mais  si  nous  attendons  doux  ou 
trois  jours  pour  cluiufler  la  deuxième  plante,  elle  ne  pousse 
plus,  elle  so  comporte  comme  les  témoins,  clic  rctiorl.  Donc 
rélhérisallon  n'a  pas  eu  d'action  sur  les  périodes  de  repos 
dos  plantes.  .\l.  I''ran/.  Lodien,  exprime  son  avis  en  ce  sens  : 

La  plante  ayant  liiii  son  repos  d'une  telle  manière,  n'en 
aurait  plus  besoin  ot  devrait  pouvoir  pousser  après  ce 
moment  chaque  jour  si  elle  retrouve  les  conditions  néces- 
saires pour  la  végétation.  .Mais  l'élal  de  la  planloaprès  l'éllié- 
risalinn  est  tout  uulro.  M.  Johannsen  lui-même  lo  compare  A 
un  enivromont .  Deux  ou  trois  jours  après,  les  plantes  n'ayant 
pas  trouvé  l'air  chaud  ot  liumido  d'une  serre,  no  peuvent 
plus  être  forcées  et  elles  dormo'it  do  nouveau  Jusqu'au  temps 
ou  elles  demandent  a  être  étliérisées  pour  le  forçage. 

Il  est  évident  que  les  doses  à  utiliser  doivent  être  étudiées 
pour  chaque  nature  do  plantes.  J'ai  obtenu  do  très  bons 
résidlats  avec  mes  Dculiia  à  dose  moitié  plus  forte  qu'à  doso 
ordinaire;  par  contre,  les  Lilas.  à  cette  <lnso,  ont  boudé,  ont 
eu  un  counneniement  d'asphyxie,  roqiii  lait  que  les  témoins 
ont  fleuri  avant  les  plantes  étlicrisècs.  J'ai  bien  réussi  les 
\'ihurn\im. 

Par  contre,  dos  Jacinthes  éthérisées  n'ont  pas  fleuri  plutôt 
c|UC  les  témoins  alors  quo  «les  /l;(i/cii  iiii/icn  traités  de  la 
mémo  façon  ont  donné  d'excollonts  résultais.  Cela  s'explique 
BS807.  aisément.  .\I.  Le  .\Ionnier  voit,  dans  l'action  do  letlu>r, 
uno  excitniion  des  réserves  et  estime  quo  si  pour  exciter  les 
réserves  des  boutons  i\  fleurs  d'un  Lilas  ou  d'une  A/.oléo  il 
faut  4H  heures  aux  vapours  d'éther  ou  de  chloroforme,  ces 

(1)  JUiUttin  df  ta  Sofiéli  etnlralt  IThorlirullurt  dt  A'anrip,  lIKtt,  p.  39. 


LE  JARDIN 


251 


dorniors  n'ùlanl  |iroti''g6s  dans  ces  doux  planlos  c|uo  pur  di'S 
l'caillos  do  fuiblc  T'imissour,  il  nuiuil  (allu  iioiil-i">tro  doux  i>ii 
trois  fois  plus  do  loiiipsaux  mi>nios  vapeurs  pnur  poiiùlror  a 
travers  les  couchos  très  l'iiaissos  d'ôcaillos  (orinnnt  Ifs 
buibns  (lo  Jarintlios. 

Nous  avons  tenu  à  reprnduiro  la  communicalioii  di' 
M.  Leblanc,  iiialgro  que  los  opinions  (•mises  soient 
quelque  peu  caloKoriques.  ^L  Leblanc  estime  que 
les  vi';,'étaux  ne  peuvent  être  aneslliésiés.  Cependant  a 
quoi  allribuer  l'aclion  des  vapeurs  d'éther  sur  les  Scn- 
silives{l),  sinon  qu'elles  aj;issent  sur  leursensiliilité,  ci' 
que  Claude  Bernard  a  d'ailleurs  fort  bien  démontré. 
Nous  estimons  plutôt  que  le  résultat  et  les  conclusions 
des  éludes  de  ce  j,'rand  savant  no  sauraient  ôlro  mises 
en  doute.  Nous  ajouterons  encore  que  l'anesthésie  dis 
personnes,  aussi  bien  que  l'action  des  vapeurs  d'éther 
sur  les  plantes  ne  peuventèlre  que  momentanées  et  loute 
arj,'iiniontalion  tombe  devant  ce  fait.  Kl  puis,  (jue  l'élher 
agisse  cumnio  aneslliésique,  comme  excitant  ou  comme 
stimulant,  cela  n'a  pour  le  producteur  de  lleurs  forcées, 
qui  vise  principalement  le  résultat,  qu'une  importance 
secondaire.  Mais  les  essais  de  M.  Leblanc  n'en  sont 
pas  moins  à  relater. 

m 
m  * 

Les  expériences  tentées  par  M.  Aynianl,  et  qui  lui 
ont  été  suggérées  par  l'article  que  nous  avons  pulilii^ 
dans  le  n'^  du  20  décembre  l'.tOl  du  Jardin  sont  particu- 
lièrement intéressantes  et  nous  ne  pouvons  mieux  faire 
que  do  résumer  ee  qu'il  a  publié  à  ce  sujet  (2). 

Nous  avons  placé  pendant  trente-six  heures  doux  I.ilas 
sous  cloche,  en  faisant  évaporer  do  l'élher;  nous  les  avons 
forcés  et,  effectivoment,  tandis  que  les  plantes  témoins  bour- 
geonnaient comme  d'ordinaire  et  tleurissaient  vers  le  dix- 
septième  jour,  nous  vimes  les  Lilas  éthérisés  donner  des 
bourf;eons  beaucoup  plus  gros  ot  fleurir  vers  le  treizième 
jour.  Il  v  avait  encore  ceci  de  remarquable,  ([ue  les  témoins 
donnaient  seulement  do  belles  lleurs,  alors  que  les  Lilas  éthé- 
risés étaient  aussi  pourvus  do  belles  et  abondantes  fouilles 
et  pouvaient  ainsi  être  vendus  comme  plantes  florales  ot 
décoratives.  Ces  expériences  furent  répétées  cinq  fois  avec 
autant  do  succès. 

Mais  comment  apit  l'élher?  Employé  en  médecine  comme 
anesthésique  et  aussi  comme  excitant,  ([uelle  est  celle  des 
doux  propriétés  qui  agit  sur  les  Lilas  qui  sont  des  plantes 
ayant  besoin  do  repos.'  Avant  le  forçage  le  repos  a  liou  dans 
la  nature  sousl'induenco  des  gelées  et  de  la  [irivation  d'humi- 
dité; or.  l'éttior,  en  s'évaporant,  a  une  propriété  physique, 
due  d'ailleurs  au  fait  de  l'évaporation,  c'est  de  produire 
un  froid  assez  considérable.  Est-ce  par  action  frigorifique, 
est-ce  par  action  anesthésique  que  l'éther  agissait  ou  bi<>n, 
troisième  point,  est-ce  par  excitation?  Afin  de  nous  en  rendre 
compte,  nous  avons  fait  subir  aux  plantes  des  vapeurs  anes- 
thésiques,  mais  non  excitantes  en  soumettant  des  Lilas  et 
des  .Muguets  à  l'action  du  chloroforme  et  nous  avons  constaté 
les  résultats  suivants  :  lorsque  les  Lilas  furent  sortis  de  lu 
cloche  au  chloroforme  ils  avaient  un  triste  aspect.  Lo  chlo- 
roforme, on  etict.  est  avide  d'eau  et  il  avait  quelque  peu 
desséché  les  plantes;  celles-ci  furent  cependant  mises  à 
forcer;  quelque  temps  après  elles  reprirent,  et  vers  la  fin 
elles  étaient  aussi  belles  que  les  Lilas  non  chloroforiués. 
Uuant  aux  .Muguets,  ce  fut  surjircnant;  non  seulement  ils 
étaient  plus  beaux  (|ue  les  Muguets  témoins,  mais  plus 
lieaux  aussi  que  les  Muguets  éthérisés.  Un  fait  à  noter  éga- 
lement, c'est  que  chez  les  F^ilas.  presque  tous  les  lioutoiis 
avaient  avorté.  Donc,  pour  les  Lilas.  le  chloroforme  était  plu- 
tôt nuisible,  et  cette  plante  soumise  à  un  anesthésique  ne 
produit  rien.  Nous  fimes  ensuite  des  expériences  avec  lopro- 
toxyde  d'azote,  gaz  anesthésique,  mais  ces  expériences, 
répétées  trois  fois,  donnèrent  un  résultat  nul. 

Par  une  nouvelle  expérience,  nous  pûmes  nous  assurer 
qu'il  n'y  avait  pas  d'action  frigorifique.  En  eflet,  ayant  mis 

(1)  Le  Jardin,  1902,  p.  13i,  Bif.  01,  62  et  63. 

|2)  Compte  rendu  d'e.xpériences  sur  l'action  de  l'itlior  et  autres 
liquides  dans  le  forçage  des  plantes,  par  M.  Aymard  lils.  (Annotes  de 
la  Huciélé  d'Uorticulmre  de  l'Hcraull,  Jauv.  fév.  1902). 


un  lliorraometre  dans  lu  cloche  contenant  les  vapeurs  d'élhor, 
colui-ci  no  descenilit  jamais  au-dessous  do  10",  température 
qui  ne  peut  pas  agir  sur  lu  ]>lanlo  au  point  do  vuo  du  froid. 

Nos  expériences  lurent  reprises,  avec  de  l'aldéhyde  formique, 
do  l'acétone,  ilu  kélène  méthyle,  lesaliléliydos  étant  dos  com- 
posés provenant  do  l'oxydation  incomplète  de  l'alcool,  cl  les 
acétones  i''tarit  des  aldéhydes  des  alcools  se<rondaires. 

(;es  expériences,  laites  une  soulo  fois,  nous  ont  poniiis  do 
faire  ces  romar(|ues  :  los  Lilas  témoins  avaient  do  belles 
grappes  do  (leurs  roses  ot  quelques  feuilles.  Celui  acétonisé 
avait  pris  uni-  cidoration  blanche,  les  grappes  do  lleurs  étaient 
émaciées.  ot  los  boutons  terminaux  do  clia(|uo  groupe  n'ont 
pas  fleuri.  Lo  Lilas  soundsà  l'uldéhydo  présentait  les  mêmes 
phénomènes  que  l'acélonisé,  mais  encore  plus  accentués. 
Certaines  grappes  do  fleurs  n'ont  même  pas  fleuri  du  tout.  Enfin 
lo  Lilas  soumis  au  kélène  avait  gardé  sa  couleur  rose.  Les 
grappes  étaient  superbes  et  toutes  fleuries,  mais  pour  los 
trois  l'avance  sur  lo  témoin  fut  à  peine  d'un  jour. 

il  nous  reslo  enfin  à  parler  d'un  dernier  genre  d'expérionces 
faites  avec  la  gazolino.  Ce  liquide  est  un  étlicr  de  pétrole  et 
c'est  ce  ([ui  nous  a  déterminé  à  l'essayer,  l.o  Lilas  gazolino 
prit  une  avance  assez  considérable  sur  lo  témoin,  mais,  cepen- 
dant, l'avance  était  moins  grande  pour  lui  (juo  pour  lo  Lilas 
étliérisé. 

Il  y  a  un  fait  que  nous  devons  signaler,  c'est  que  l'élhérisa- 
tion  ou  autres  saturations  d'atmosphère  ne  doivent  pas  agir 
sur  les  plantes  plus  ilo  trente-six  heures  (quarante-huit  au 
maxinuim);  sinon,  leur  influence  est  mortelle.  Le  fait  a  été 
constaté  |)ar  nous  pour  les  Lilas  et  les  Muguets,  qui,  laissés 
soixante-cinq  heures  sous  les  cloches,  moururent  tous. 

Enfin.  [)0ur  tirer  une  conclusion  de  ces  expériences,  nous 
pouvons  affirmer  que  les  éthers,  excitants,  donnent  à  la 
plante  uno  avance  considérable. 

Los  expériences  d'étliérisation  faites  par  M.  Aymard 
sont  donc  des  plus  concluantes.  Il  se  propose  de  les 
reprendre  sur  une  plus  grande  échelle  au  mois  d'octobre. 
Mais  dès  à  présent  le  résultat  a  une  grande  importance 
et  l'opinion  émise  par  cet  horticulteur,  qui  force  chaque 
année  des  milliers  de  plantes,  a  une  haute  portée  au 
point  de  vue  de  l'application  de  ce  procédé. 

ALliEM  M.\.UJIE.NK. 


IIOS  BOi^l^ES  VlEIIiIiES  PhRpES 

CLXXVIII 


Cryptolepis  longiflora  Regel 

Arbuste  de  si'rre  tempérée  très  élégant,  aux  longues 
feuilles  acuminées,  ondulées  sur  les  bords,  formant  des 
veriicillesréguliers  et  couverts,  en  juillet-août, de  fleurs 
blanc  i)ur,  dont  los  divisions  sont  contournées  en  forme 
d'hélice  ce  qui  donne  a  la  fleur  un  aspect  curieux  et 
intéressant. 

Le  Cnjptoleiiis  longiflora  [C.  floribiotda]  se  cultive  en 
terre  de  feuilles,  assez  fine,  additionnée  de  sable,  en 
pot  le  plus  petit  possible.  Il  ne  faut  pas  négliger  le 
drainage,  qui  doit  être  épais  de  3  à  4  centimètres. 

Une  lumière  continue  est  nécessaire  à  cette  plante 
qui  s'étiolerait  à  l'ombre.  Pendant  les  mois  chauds,  on 
ombrera  en  rapprochant  les  sujets  du  verre,  le  plus  pos- 
sible. Les  arroscments  seront  un  peu  étudiés;  presque 
nuls  en  hiver,  on  les  donnera  copieux  en  été,  sans  exagé- 
ration cependant.  La  plante  s'emporte,  si  le  jardinier  a 
négligé  les  pincements.  Dans  le  cas  contraire,  il  en 
fera  une  jolie  touffe  régulière,  qui  fleurira  en  juillet- 
août.  Cette  espèce,  originaire  des  Indes  orientales, 
réclame  une  température  de  8°  à  15°  -f-  C,  à  peu  près 
en  toute  saison.  On  la  multiplie  très  facilement  en  mars, 
en  serre  tempérée  chaude,  par  boutures  courtes  dans  le 
fin  gravier.  Elles  s'enracinent  en  20  à  2.5  jours. 

Ad.  'Van  de.n  Heede. 


858 


LE   JARDIN 


Les  Daphnés  rustiques 


Les  Daphnés,  de  la  (amille  dfs  Tliyméléacées,  forment 
un  genre  licimof.'èiie,  composé  d'asspz  nomlireuses 
espi'-ces  d'arbustes,  originaires  de  l'Europe,  de  l'Asie  et 
de  i'Afri(|ue  du  Nord,  aux  (leurs  ndoraiili'S,  générale- 
ment réunies  plusieurs  en  petits  bouqurts  axillaircs 
ou  tortiiinaux. 

Les  espèces  rusliijues  de  ces  arliustes,  que  con- 
naissent liicn  les  amateurs  des  plantes  rares  de  notre 
flore,  sont  très  recherchées  pour  fiarnir  les  rocailles, 
qu'elles  émaillent  au  printemps d,e  leurs  tieurs  gracieuses 
et  odorantes.  D'autres  espèces  sont  plutôt  de  serre  froide, 
mais  nous  ne  voulons  parler  ici  que  des  Daphnés  rus- 
tiques, de  plein  air. 

Au  point  do  vue  de  leur  aspect,  nous  divisons  les 


Fig.  138.  —  I)ai>hne  Ciuoium. 

Daphnés  en  iloux  j,'roui(os  distincts  :  1"  les  es-iieces  à 
feuilles  caduques;  2" les  espèces  ii  feuilles  persistantes. 

Daphnés  à  /eut lies  caduques. 

I,e  I)aphné  Bois-joli,  Hois-genlil,  Mézérion  [Dnphtie 
Mezereitm)  fait  partie  de  la  flore  montagnarde,  jusqu'à 
2.(X)0  mètres  environ  d'altitude  ;  on  le  rencontre  néan- 
moins dans  certaines  forets  de  plaines.  Il  s'acclimate 
assez  facilement  dans  les  jardins;  ses  feuilles  sont 
caduques;  il  fleurit  depuis  le  l.j  janvier  jusque  vers  la 
fln  d'avril,  avant  l'apparition  des  feuilles,  d'où,  sans 
doute,  le  nom  de  «  Bois-joli  ».  Il  existe  plusieurs  va- _ 
riélés  horticoles  de  cette  espèce:  les  1).  M.  varicgalitm, 
à  feuilles  panachées  de  blanc,  />.  SI.  nlbum,  1).  M.  flore 
jiteiio.  11.  M.  alhutii  plvnuiii,  D.  M.  autiim/iale,  co\ui-c\ 
fleurissant  a  l'automne,  et  le  I).  M.  Xanlloiitei,  à  lleuis. 
rose  foncé  et  à  feuillage  vert  pourpré,  celui-ci  fleurissant 
en  môme  temps  qu'apparaissent  les  feuilles. 

Les  autres  espèces  inlérossanlos  ii  feuilles  caduque-- 
sont  :  le  D.n/jiina,  originaire  des  Alpes  et  des  Pyrénées  . 
aux  rameaux  d'environ  (•"'."jO,  feuillus  au  sommet,  avec  •■ 
petites  fleurs  blanches  et  dont  l'habitat  est  constaté 
jusqu'à  iSOO  mètres;  le  D.tiltnicn,  originaire  de  .Sibérie; 
le  D.  hu-rifolia,  de  l'erse;  le  I).  caucusica,  cl  le  /;.  .\ali- 
c//'o/>Vi,  originaires  <lu  (Caucase.  Toutes  ces  espèces  sont 
à  fleurs  blanches. 


Daphnés  à  feuilles persis  tantes. 
Le  Daphné  Lauréole  {Z)rtp/y»e  Laureola)  estindigène; 
on  le  rencontre  même  assez  parfois  dans  les  forêts  de  la 
région  parisienne.  Ses  feuilles  sont  persistantes.  Ses 
fleurs  sont  jaune  verdâtre,  et  s'épanouissent  avant  celles 
du  Mc'/.éréon.  l.a  transplantation  en  est  assez  délicate 
et  la  reprise  difficile. 

Le  Thymélée  des  Alpes  {Daphne  Cneorum,  flg.  l.'W), 
se  trouve  a  l'état  spontané  sur  les  rochers  des  basses 
montagnes,  entre  800  et  2  000  mètres  d'altitude,  il  y 
forme  de  ravissants  tapis.  Il  a  le  feuillage  persistant, 
les  fleurs  velues,  d'un  beau  rose  et  d'un  pénétrant  par- 
fum. Il  jouit  cle  la  propriété,  lorsqu'il  est  exporté  dans 
le  midi,  de  donner  à  l'automne  une  seconde  floraison. 
La  hauteur  de  ses  rameaux  ne  dépasse  guère  0°'iQ  cen- 
timètres. Il  se  plaît  dans  la  terre  de  bruyère  mêlée  d'un 
peu  de  terre  franche,  à  une  exposition  ensoleillée.  Cette 
charminte  plante  devrait  se  trouver  ilans  les  rocailles 
lie  tous  les  jardins  d'amateurs.  Il 
en  existe  deux  variétés  horticoles, 
le  D.  C.  album  et  le  D.  C.  majus, 
ce  ilernier  à  fleurs  de  bien  plus 
grandes  dimensions  que  celles 
du  type. 

Nous    estimons    encore,    dans 

les  esjièces  à  fleurs  blanches  :  le 

h.      ISloiiaiiana,     originaire     de 

Transylvanie;    le    D.    Gnidium, 

originaire     de     l'Europe,    d'une 

hauteur  de  O^HO;   le  D.  Ponlica, 

de    l'Europe   orientale,    dont   les    rameaux    atlei^'uent 

quelquefois  li^ôO;  le  D.  l'hilippii,  originaire  clés  Alpes; 

puis,  dans  les  espèces  à  fleurs  roses,    le   D.   rollhia, 

originaire  des  Apennins,  aux  rameaux  d'une  hauteur 

moyenne    de  O^.^O,    et    le    D.    Yerloti    originaire   des 

Alpes. 

Citons  enfln  le  I).  striuta.  originaire  dos  Alpes  orien- 
tales et  qu'on  ne  trouve  en  France  qu'au  l.autaret.  Véri- 
table arbuste  alpin  il  ne  se  trouve  qu'a  l'altitude  de 
1700  mètres,  ju.'-qu'à  celle  de  2.LiH)  environ,  choisissant 
les  endroits  pierreux,  autant  que  possible  ;  aux  fleurs 
odorantes,  se  rapprochant  de  celles  du  Rhododendron, 
mais  n'ayant  pas  de  calice,  avec  une  corolle  à  quatre 
lobes  seulement,  alors  que  le  Hhododendron  en  a 
cinq,  rappelant  aussi  celles  du  D.  Cneorum  mais  non 
velues  comme  celles  de  ce  dernier. 

Beaucoup  do  ces  espèces  poussent  très  lentement  el 
restent  toujours  à  l'état  de  petits  arbrisseaux  rampants; 
aussi  est-il  indispensabh'  de  les  cultiver  en  rocailles 
dans  un  sol  composé  do  terre  de  bruyère  et  do  terre 
franche  a  la  dilTércnce  du  l).  Mezereum  et  du  1).  Lau- 
reola qui  sont  moins  difliciles  comme  sol  et  poussent 
très  bien  sous  tous  les  grands  bois  et  sur  toutes  les 
rocailles. 

Plusieurs  espèces  aiment  le  soleil,  ce  sont  les  J). 
Cneorum,  l>.  -slriata,  D.  ulpina.  Les  D.  Mezereum  et 
D.  Laureola  préfèrent  l'ombre  Ces  arbustes  se  multi- 
plient assez  facilement  par  boutures,  au  moins  pour 
certaines  espèces  telles  que  le  />.  Cneorum;  on  peut 
aussi  multiplier  les  Daphnés  par  semis.  Enfln,  la  greffe 
est  employée  avei'  succès  pour  les  espèces  do  petites 
dimensions  et  a  pousse  lente,  comme  lo>  espèces  alpines. 
et  on  emploie  comme  porle-grofles  les  D.  Mezereum  et 
le  D.  Laureola. 

Ces  arbustes  n'ont  pas  seulement  pour  mission  do 
nous  charnier  par  leurs  fleurs  au  premier  printemps; 
ils  sont  utilisés  en  médecine,  notamment  contre  les 
rhumalhismos. 

Georges  Maonb. 


LE  JARDIN 


253 


Trois  plantes  potagères  nouvelles 


large,  dans  le  ponroclu  IT<irirnl(rRspafrnp,est,iimalurilé, 
d'une  li'inle  franclii-mcnl  noire.  Colle  vigoureuse  et  pro- 


II  s'apit  d'une  Courgp,  d'un  Haricot  ot  d'une  Lailuo, 
juste  dp  qu<ii  constituer  un  excellent  repas  selon  la  doc- 
trine v('gi'tarienne.  Ces  trois  nouveautés  (ont  en  ce 
moment  leurs  preuves,  principalement  dans  les  jardins 
du  sud-est  de  la  l''ranco.  Klles  ont  été  mises  au  com- 
merce, au  print(Mnps  de  cette  année,  par  la  maison 
Léonard  Lille,  do  l,y(m. 

La  Courpo.  clite  (rùs  hâtive  non  coureuse  du  Dau- 
phiiiv  (fij:.  i;i',i!,  [ail  partie  de  celle  race  non  coureuse  des 
Cour^'es  issues  du  Ciiciirhitit  Pepo,  L.  iVinsi.  cunlraire- 
ment  à  la  plupart  des  plantes  do  ce  genre,  dont  les 
tiges.  <'omme  celles  des  Polirons,  rampent  assez  loin 
sur  lo  sol.  la  Courge  très  lidtive  du  Dauiihiiié  forme 
une  sorte  île  buisson  peu  encombrant,  aux  feuilles  très 
grandes,  d'un  verl  foncé. 

Les  fruits  sont  gi'néralemonl  réunis  par  deux  ;  ils 
sont  très  hâtifs  ;i  se  former,  ils  sont  de  forme  allon^-'i'-e, 
à  peu  près  cylindriques,  lisses,  d'un  vert  foncé  au  ilélml 
passant  au  jaune  oraufie  à  la  maturité,  ils  pèsent  alors 
dans  les  4  à  Ci  kilog.  chacun. 

La  Courge  trèn  luitive  du  Daujiïtuic  présente  l'avan- 
tage appréciable  d'être  une  des  plus  hâtives,  et  de  iiou- 
voir  être  consommée  à  toute  venue.  Jeune  et  à  demi 
formée,  la  chair  en  est  blanche,  fine;  sautée  au  beurre, 
elle  a  le  goi'it  de  pomme;  plus  tard,  lorsqu'elle  est  mûre, 
la  chair,  plus  ferme,  devient  jaune  clair  et  peut  alors  ser- 
vir a  composer  d'excellents  potages. 

Le  Haricot  fait  partie  do  la  série  dos  Mangetout,  c'est 
le  beurre  noir  géant  (fig.  140). 

Originaire  des  environs  de  Lyon,  il  est  certainement 
l'un  des  meilleurs  et  des  plus  productifs  que  nous  con- 
naissions. 

Vigoureux  et  de  taille  élevée,  il  a  les  tiges  fortes  et 
le  feuillage  abondant,  il  est  de  précocité  plutôt  moyenne. 
et  donne  durant  toute  la  belle  saison  une  quantité  con- 
sidérable de  superbes  cosses  très  longues  et  très  larges, 


FÎK-  130.  —  Courge  très  hâtive  non  cotireiisc  itn  Dauphit.é 


épaisses  et  charnues,  tout  à  fait  sans  parchemin  et 
d'une  jolie  teinte  beurre  frais  ou  jaune  pâle,  demi-trans- 
parente et  des  plus  appétissantes;  le  grain,  gros  et  très 


Fig.  UO.  —  ïîarîcot  heitri*e  }ioir  ijèant 

lifiquo   variété   mérite   certainement   de    prendre    une 
place  importante  dans  les  jardins. 

Quant  à  la  Laitue,  c'est 
une  de  ces  variétés  qui,  il 
est  vrai,  ne  pomment  pas, 
mais  fournissent  aisément, 
surtout  dans  le  plus  fort  de 
l'été,  une  salade  extrêmement 
tendre  et  rafraîchissante, 
qu'on  n'a,  du  reste,  qu'à 
couper  au  couteau,  au  ras  du 
sol.  C'est  la  Laitue  brune  à 
feuille  de  Chêne;  elle  forme 
une  largo  rosette,  très  pleine, 
atteignant  un  diamètre  de 
35  à  40  centimètres,  com- 
posée de  feuilles  très  nom- 
breuses, érigées,  assez  lon- 
gues, découpées  en  lobes 
arrondis,  sinués  et  ondulés, 
d'un  vert  foncé  fortement 
lavé  de  rouge-brun  sur  les 
parties  éclairées. 

Cette  variété  est  rustique 
et  très  productive,  elle  passe 
assez  bien  l'hiver  et  peut  se 
semer  en  toutes  saisons. 
C'est  donc  en  tout  point  une 
bonne  Laitue  pour  la  culture  en  pleine  terre;  elle  re- 
pousse bien  après  avoir  été  coupée.  Sa  graine  est  noire. 

Georges  Dl'moxt. 


254 


LE   JAIIDIN' 


Les  Oixliidées  an    mois   fVnonl 


La  liste  des  OrchicMes  neurissanl  pendant  le  mois 
d'août  n'est  pas  1res  longue.  Nous  y  trouvons  cependant 
de  Ires  jolies  planlos  que  toutes  les  collections  devraient 
comprendre.  Le  Cuttlei/a  Dowian»  et  le  C.  niirea,  les 
plus  lieau.x  du  f:enre,  sont  toujours  admirés;  la  conilii- 
naison  de  la  couleur  jaune  crénie  dans  les  divisions 
avec  le  cramoisi  ligné  d'or  du  laltelle  en  fait  de  véri- 
tahles  joyaux.  Leur  culture  est  aussi  facile  que  celle 
de  tous  les  autres  Cattleya.  Une  lionne  serre  tempérée 
leur  suffit.  Il  leur  faut  de  l'humidité  sans  excès  aux 
racines  pendant  la  végétation. 

Après  la  floraison,  il  leur  faut  moins  d'eau  aux 
racines;  cela  leur  procurera  un  repos  salutaire.  Si  dos 
rempotages  sont  nécessaires,  il  devront  être  faits  au 
départ  de  la  végétation,  c'est-a-dire  quand  les  jeunes 
pousses  ont  quelques  centimètres  do  longueur  et  quand 
les  racines  commencent  a  «  travailler  ». 

Le  Cattlfijn  (jiijns  (C.  ^ya|■scelcic:;iiesi  connu  do  tous 
par  ses  dimensions,  souvent  énormes.  Certaines  de  ses 
variétés  sont  spleiidides. 

Le  Cattleijo  (ji/tluta  et  sa  variété  Li'njioldi  sont  des 
plantes  de  grandes  dimensions,  pouvant  donner  des 
tiges  florales  de  quinze  à  vingt  Heurs  sur  des  plantes 
vigoureuses.  Leur  i-oloris  est  foncé  avec  des  points 
plus  ou  moins  gros  et  brillants,  selon  les  variétés. 

Dans  li's  collections  de  luxe,  on  rencontre  le  Cattleya 
Harilyana,  splendide  hybride  naturel  entre  le  Cattleya 
atiren  et  le  r.  giç/as;  certaines  de  ses  variétés  sont 
absolument  supérieures  et  atteignent  de  hautpri.x. 

Le  Cattleya  LodiUiieaii  est  encore  une  plante  a  flo- 
raison abondante,  rlonl  le  rose  tendre  des  divisions  est 
toujours  joli.  Dans  les  hybrides  bi  génériques,  les 
La'lio-Cattleya  calliatoglossa  et  L.-C.  Henry  Greeiitcood 
sont  toute  l'année  en  fleur.  Le  premier,  issu  d'un  croi- 
sement entre  le  Lielia  iitirpiirata  et  le  Cattleya  ijiyas, 
et  le  second,  provenant  desia'//rt  elegans  Utelzncriaiia, 
et  Cattleya  Uanlya/ta,  sont  deux  hybrides  vigoureux 
et  jolis. 

Le  magnifique  Vanda  cœrulea  commence  sa  floraison, 
qui  est  de  longue  durée.  Sa  couleur  bleue  est  unique 
dans  les  Orchiilées:  elle  en  fait  une  plante  recherchée 
de  tous  les  amateurs. 

h'Odo/itoglossuiii  grande,  à  grandes  fleurs  jaune 
maculé  de  brun,  est  une  des  bonnes  plantes  que  l'on 
trouve  dans  toutes  les  collections.  Klle  pousse  dans 
toutes  les  serres,  soit  la  chaude,  soit  la  tempérée,  voire 
même  la  serre  froide.  Toutefois  la  plus  belle  végétation 
est  obtenue  en  serre  tempérée,  conjointement  aux 
Cattleya.  L'  Odoaloglossum  corinxtrium  est  une  plante 
bien  rare,  mais  aussi  bien  belle,  et  certainement  l'uno 
des  plus  belles  du  genre.  Originaire  de  la  Nouvelle 
Grenade,  elle  demande  la  serre  froide. 

Toute  une  collection  d'Oticidiinn  sont  actuellement 
on  llcur.  Citons  les  Onridium  macranthum  (Nouvelle 
Grenade),  de  serre  froide;  ().  incurvuni,  originaire  du 
Mexique  et  de  serre  tempérée;  O.  Lanceaimm,  «le 
Guinée,  à  cultiver  en  serre  chaude;  O.  /loematocfiilinii, 
du  Guatemala,  en  serre  tempérée.  Presque  tous  les 
Oncidium  sont  a  fond  jaune  plus  ou  moins  brillant,  et 
plus  ou  moins  poinlilléH  et  maculés  de  brun  pourpre. 

Les  Zygn/ietaliim  tnd.iillare  et  /.  rosira  tu  m  sont 
également  on  fleur.  Ce  dernier,  fleurissant  plusieurs 
fois  pendant  l'année  est  une  plante  assez  rare  et  de 
culture  un  peu  plus  délicate  que  le  /.  tiia.ritlarc,  mais 
tous  doux  méritent  les  soins  qu'on  leur  donne.  Dans  les 
Dendrobium,  le  U.  formosum  giganteum  est  en  pleine 


fleur  à  cette  époque-ci  de  l'année.  Ses  grandes  fleurs 
mauves,  très  parlumé-es,  sont  vraiment  remarquables. 
Fleurissent  encore  en  outre  :  le  D.  svcundum  dont  les 
fleurs  violet  rougeàlre  sont  tournées  du  même  coté  sur 
la  lige  florale,  les  D.  Draco/iis,  I).  hif'ii/idibiiluui,  D. 
macrostacliynii)  et  qu?lques  bons  hybrides. 

Le  lirassavola  Digbyana  ou  Lielia  Digtiyana,  origi- 
naire du  Honduras,  et  qui  a  servi  déjà  à  olitenir  de  si 
beaux  hybrides,  est  en  Heur  pendant  une  partie  de  l'été; 
quelques  exompl.iires  sont  encore  en  Heur  en  août.  Ses 
grandes  fleurs  sont  blanc  venlàlre  avec  un  labelle  très 
grand,  de  forme  arrondie,  et  pourvues,  tout  autour,  de 
grands  cils  blancs.  Ce  sont  ces  cils  qui,  diminués  de 
longueur  par  l'hybridation,  ont  donné  naissance  à  ces 
franges  délicieusement  jolies  que  portent  les  labelles 
des  semis  de  D.  Digbya/ia,  principalement  dans  la 
variété  Impératrice  de  Hu.isie,  variété  issue  du  Cattleya 
Meiideli  fécondé  par  le  B.  Digbyana. 

Les  Epideiidrum  à  grande  végétation  sont  en  fleur; 
citons  les  E.  araclnwglossiim,  K.  album.  !•'.  erecttim, 
E.  filirieiii,  K.  elo/igalutn.  E.  radicans,  qui,  tous,  sont 
de  coloris  brillant  avec  des  liges  florales  souvent  très 
longues.  Les  Ejiideiidram  radiatiim,  E.  prismalocar- 
jium,  E.  l'arkiitsoniaiium,  E.  nocturnum,  méritent 
néanmoins  d'être  cultivés. 

Les  personnes  qui  possèdent  une  serre  froide  doivent 
cultiver  les  .V/csciei'rt/i'a  ;  ce  sont  de  véritables  bijoux; 
quelques-uns  sonl  de  couleur  très  brillante,  tel  le 
M.  Veitchii  graiidiflora.  La  liste  de  ces  charmantes 
plantes  est  longue;  citons  un  peu  au  hasard  les  Masde- 
valia  miiscofi'i,  M.  infracta,  M.  inftata.M.  l'eristeria, 
M.  floribii/ida,  M.  gemmata  et  M.  tridartylites;  ces 
deux  derniers  sont  de  vraies  petites  perles;  le  rare 
M.  Carderi,  les  M.  .ra/ithiiia,  Id.  coriacea,  M.  lieiilw/i- 
bachiaiia,  M.  Wai/eiieriaiia,  M.Çlajdiyrantlia,  M.  Gai- 
riaiia  et  conibien  d'auties! 

Le  Disc  gra/nliflora  et  ses  hybrides  sont  des  plantes 
à  citer;  elles  no  s'oublient  plus  lorsqu'on  les  a  vues  en 
fleur  ;  leur  culture,  bien  que  difficile,  devrait  être  tentée 
par  tous  les  eullivateurs  d'Orchidées.  In  châssis  froid 
avec  beaucoup  d'humidité  à  mi-ombre  dans  un  endroit 
frais,  est  ce  qui  leur  convient  le  mieux,  Au  moment  do 
la  floraison,  il  faut  leur  donner  une  vive  lumière  pour 
augmenter  l'intensité  du  coloris. 

Les  Cypripedium  ne  sont  pas  dans  toute  leur  beauté; 
cependant,  avec  les  semis  que  l'on  a  faits  à  profusion 
de  Ions  les  cotés,  et  dont  varie  a  présent  l'époque  de 
floraison,  l'on  peut  aujourd'hui  en  avoir  des  fleurs  toute 
l'année. 

Cii.  Maiion. 


A  propos  des  routes  fruitières 


Le  Jardin  a  revu,  d'un  de  ses  abonnés  d'Italie  dont 
le  pseudonyme  laehe  une  personnalité  littéraire  bien 
connui',  la  lellic  suivante,  à  piopos  du  mouvement  qui 
s'est  dessiné  en  l'rance,  en  faveur  des  plantations 
d'arbres  fruitiers  le  long  des  routes.  Son  cminent  cor- 
rosponiant  émet  dos  critiqui-s  d'une  certaine  valeur 
philosophique  que  nous  croyons  devoir  reproduire: 

-Je  regretlo  dovoiri|uo  vous  vouliez  substituer,  nux  beaux 
l'oupliors  finni.'iiis,  les  arbres  fruitiers  sur  les  roules  do  la 
l<'ranco.  Os  l'euiiliorc  sont  lelleiucnt  liés  à  chaque  souvenir 
des  provinces  Irnni.aiseg,  tant  tl<*  griiud.s  peiulret,  ont  élf 
cliarnu-s  pur  leur  louillage,  lour  ombrage,  li-ur  linule  sliiture. 
que,  en  vérité,  Iob  détruire  soriiil  une  o!.piTe  «le  crime.  Ces 
longues  lignes  <le  venlurc,  ce>  liautivs  futaies,  ces  colonnades 
do  troncs  clairs  en  sentinollos  sur  la  lilanclio  poussière;  tout 
cola  est  irr6vo<:abloment'  associé  <i  tous  les  souvenirs  do  la 


LE    JARDIN 


955 


campnffno  en  Franro.  ot  Diou  sait  cnmbion  (l«  pii'liins,  fuli- 
(,'iiùs  ot  trisips,  ont  béni  lour  abri  bionlaisaiit  !  Or,  les  urbros 
fruitiers  ne  poiivi'iit  pas  offrir  assez  ddinbre,  piiiscpie,  pour 
les  roiidri-  focomls,  il  est  néc-ossairo  di'  les  liiillorsansniiriin 
é>;ard  pour  leur  In-llo  ramure;  ot  que,  mi"'nio  s'il  est  poriiiis 
aux  arbres  (ruilieis  il'alteiudro  leur  linuleur  iialurello.  eelte 
liauteiir  reslerail  toujours  fort  au-dessous  do  l.i  taille  des 
l'eupliers.  Il  y  a,  aussi,  un  autre  ((Slé  à  cette  question  :  r'i'st 
celle  tolérance  de  plaier  la  tentation  des  fruits  niilrs  sur  li' 
clioniin  des  pauvres.  ICst-ri'  (ju'on  doit  tenb'r,  ainsi,  les  éco- 
liers courant  par  un  soleil  de  juin  ou  do  juillet  .'  Vous  dites 
qu'il  est  certain  cpie  les  piétons,  jeunes  ou  vieu.x,  n'y  louche- 
raient guèro.  Alors,  leur  vertu  uio  semblerait  absolument 
surhumaine.  Je  no  crois  pas  que  la  mienni'  arriverait  à  cette 
sublimité  ;  vous  citez  l'exemple  du  Luxembourg',  do  la  liel- 
pi(luo,  il  n'est  pas  nécessaire  que  la  France  imite  les  autres. 
Je  puis  vous  assurer  que  la  solto  habitude  des  Italiens  d^' 
planter  les  Vi(,'iies  au  bord  dos  routes,  sans  aucune  protection 
do  mur  ni  do  haie,  est  une  des  raisons  les  plus  fréiiuoutes 
do  (|uerelles  et  do  luttes.  quel(|uefois  mortelles  ;  ot  cet  usai;o 
devrait  être  absoluiin^nt  d'-fendu  aux  propriétaires  et  aux 
paysans.  L'homme  doit  résister  à  la  tentation,  direz-vous; 
soit;  mais,  é^jalement,  la  lommuno  ne  doit  pas  mettre  la 
tentation  sur  ses  pas.  Pour  vous  et  pour  moi,  à  qui  c'est 
affaire  do  tous  les  jours  do  manger  à  notre  aise  les  beaux 
fruits  de  nos  lorros,  ou  des  ftraiuls  marchés  des  grandes 
villes,  les  fruits  du  chemin  public  n'oiïriraietil  pas  un  attrait 
irri''sistible  ;  mais  au  chemineau  las,  à  l'cnfunt  pauvre,  au 
pi'tit  vagabond  couvert  do  poussière  et  dévoré  do  soif  .'  — 
Uu'on  dirait  Victor  Hugo  '  • 

OUIDA. 

Toutefois,  nous  ne  croyons  pas  que  la  valeur  des 
arguments  qu'on  vient  de  lire  puisse  être  mise  en 
regard  des  avantages  que  procureraient  les  plantations 
fruitières  le  long  des  routes.  Nous  rcproiluisons  ci- 
dessous  d'après  les  travaux  de  MM.  Delaville  et 
L.  Baltet,  et  de  M.  Pliilbert,  les  raison.s  qui  peuvent 
être  opposées  à  celles  de  notre  éminent  correspondant: 

1"  Pourquoi  les  Peupliers  ne  sont  plus  en  faveur:  Les  cul- 
tivateurs dont  les  champs  avoisinent  les  routes  se  plaignent 
du  préjudice  qui  leur  est  causé  par  l'ombrage  dû  à  la  puis- 
sante végétation  des  arbres  forestiers,  généralement  do 
grandes  dimensions,  les  Peupliers  notamment,  et  surtout 
par  leurs  racines  traçantes  parfois  drageonnantos.  Ces 
arbres  exigent  une  dépense  d'entrelien  annuel  qui  n'est  pas 
compensée  par  la  vente  du  bois  provenant  de  cette  opéra- 
tion ;  ils  ne  donnent  un  produit  de  quelque  valeur  qu'au 
moment  de  labatage. 

Aujourd'hui,  le  cultivateur  a  surtout  besoin,  pour  résister 
a  la  concurrence,  d'ap|)orter  tous  ses  soins  à  sa  culture;  ces 
inconvénients  le  préoccupent  plus  qu'autrefois,  c'est  la  loi 
du  Progrès:  dura  lex 

2*  Pourquoi  Von  préfère  les  arbres  fruitiers:  (1r,  chez  les 
arbres  fruitiers,  le  branchage,  comme  les  racines,  ne  pren- 
nent qu'un  développement  restreint,  qui  ne  peut  guère  occa- 
sioiuier  de  réclamations  île  la  part  des  voisins. 

Les  arbres  fruitiers,  au  bout  do  ipielque  temps,  donnent 
tous  les  ans  un  revenu  appriciable  par  la  vente  du  fruit  à 
des  adjudicataires  (jui  en  tirent  parti  en  approvisionnant  lo 
marché,  le  pressurage,  la  distillation. 

:i'  Pourquoi  les  arbres  jruitiers  donneraient  encore  asse: 
it'ombre  :  On  devra  choisir  des  arbres  dont  la  tige  sera  asse; 
élevée  et  des  espèces  et  des  variétés  à  branchage  drossé.  Il 
n'en  manque  pas,  et,  d'ailleurs,  il  ne  s'agit  aucunement  de 
planter,  le  long  des  routes,  des  arbres  à  petites  formes.  11 
s'agit  d'arbres  à  tète  poussant  assez  librement,  tels  que  les 
l'oramiersle  long  des  routes  de  la  Normandie,  qui  fournissent 
assez  d'ombre  aux  promeneurs. 

V  Pourquoi,  si  tentation  il  i/  a,  le  péché  ne  serait  pas 
<irave  :  S'il  faut  compter  sur  un  certain  déchet  de  la  récolte 
par  suite  do  la  cueillette  de  (juolques  fruits  par  les  passants, 
il  est  bien  éviilent  que  les  arbres  de  nos  routes  ne  sont  pas 
plus  e.rposés  éi  i-e  larcin  que  les  vignes  et  les  arbres  plantés 
dans  les  cliainps  sur  le  bord  de  ces  ménies  routes. 

Le  jour  où  les  200.000  kilomètres  de  nos  voies  de  cotninu- 


nication   seront    couverts  d'arbres  fruitiers,   le  tnaraudaije 
deviendra  néijliiieable . 

5"  (jKC  dirait  Virlor  Ihujn  ! 

Peut-ôlre,  s'il  vivait  encore,  Victor  Hugo  aimerait-il 
qu'on  plantât  dos  arbres  fruiliers  le  long  dos  routes, 
pr6cis6m(;nl  pour  que  le  chemineau  las,  l'enfant  pauvre, 
le  petit  vagabond  pussent  étuncher  leur  soif... 

J.  Fil.  Fav.Mii). 


Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 


Kosteletzkya  pentacarpa  Le<Iob. 
liiiU.  Soi.  Tosc.  Orlicult.,  l'.iOÏ,  p.  W^. 
.Malvacée  ipii  forme  un  arbuste  ramifié  ou  une  plante  vivace, 
originaire  du  midi  de  la  Hussio  et  do  la  Perse.  Sa  taille  est 
d'un  mètre  environ;  ses  rameaux  sont  horizontaux,  aux 
fouilles,  cordiformes,  allongées,  lobées,  grossièrement  den- 
tées, longueuu'nt  pétiolées.  Les  pédoncules  floraux  sont  soli- 
taires ot  axillaires.  Lo  périantho  est  rose  prtie  et  ligné  jaune 
pAlo  dans  lo  fond.  Les  anthères  forment  une  masse  saillante, 
jaune  d'or.  La  floraison  a  lieu  depuis  la  fin  do  juin  jusqu'en 
novembre. 

Kalanchoe  Kewensis  J.  D.  Hooker 

Garden,  rjo2,  p.  20. 
Hybride  obtenu  aux  jardins  de  ICow  en  croisant  les/f.  Ben- 
ta  et  A",  flammea.  Ce  dernier  rappelle  lo  A',  (ilaucesccns, 
mais  les  fouilles  sont  charnues,  crénelées,  linguléos  et  les 
fleurs  sont  colorées  en  rouge  écarlate  intense.  Le  A'.  lientii 
aies  Heurs  d'un  beau  blanc-.  L'hybride,  qui  résulte  du  croise- 
ment, a  les  fleurs  rose  brillant  avec  les  fouilles  plus  ou  moins 
pinnatilîdes.  En  prenant  le  A'.  Benlii  comme  porte-graines, 
on  obtient  une  plante  à  feuilles  simples. 

Primula  grandis  Traulw. 

Garden,  l'M2,  p.  29. 
Primulacée  originaire  du  Caucase  occidental,  oir  elle  croit 
à  une  altitude  de  6  à  lO.OÙO  pieds.  C'est  une  fort  jolie  plante 
à  larges  feuilles,  dont  les  bords  sont  brus(|ucmment  con- 
tractés en  pétiole  ailé,  à  pédoncule  long  do  0":iO  environ, 
quelquefois  plus,  à  corolle  jaune  cylindri(|ue  avec  les  lobes 
dressés. 


Soeiété  Jlationale  d'Hoftieulture  de  f ranee 


séance  du   14  août  1902 
Comité  de  floricultube 

Séance  féconde  en  présentations  île  Glaïeuls  :  une  grande 
collection  de  M.\f.  Caycux  et  Le  Clerc,  où  se  remarquent  de 
bien  belles  couleurs  fraîches,  comme  Tsarine,  Triomphe  de 
Pans,  sombres,  comme  Ménélick,  Tombouctou,  éclatantes, 
comme  Pac/io;  signalons  un  beau  jaune  à  macule  rouge,  qui 
nous  parait  avoir  du  sang  de  Gladiolus  dracocephalus, 
Mme  P'erdinanil  Cai/eu,T.  A  coté  de  cet  important  apport, 
s'en  place  un  autre  qui  l'est  surtout  au  point  <lo  vue  de  la 
nouveauté,  de  M.  itaiiieau,  à  La  Hue  près  L'Hay  iSeine);  il 
s'y  trouve  deux  obtentions  fort  remarquables  :  une  variété 
haute  de  l"0(j,  à  bois  très  gros,  feuilles  larges,  fleurs  do 
dimensions  inusitées,  lilas  violacé.  M.  Mougeot  ;  une  autre 
à  fleurs  blanc  pur  finement  maculée  d'un  pur  violet, 
Mlle  Charlotte  Moui/eol.  puis  une  trentaine  d'autres  semis; 
signalons  encore  les  lots  de  M.  David,  do  Savigiiy,  et  de 
M.  Oudot,  jardinier  <le  M.  Victorien  Sardou.  Profitons  aussi 
de  la  circonstance  pour  réparer  une  omission  :  à  la  première 
séance  de  juin,  c'est  M.  Hameau  et  non  -\r.  Ragot,  qui  pré- 
sentait des  (ilai'euls  forcés;  depuis,  il  a  pr(''senté  aussi  un 
Gypsophila  firandifiora  candidissima,  à  panicules  convenant 
très  bien  pour  la  fleur  coupée. 

Une  variété  nouvelle  de  Montbretia  à  très  grandes  fleurs  : 
Exposition  de  l'.iOO,  de  M.  \\'elkcr,  a  fait  sensation;  lo  dia- 
mètre est  double  de  celui  des  variétés  à  fleurs  les  plus 
grandes  connues.  M.M.  Caycux  et  Le  Clerc  avaient  une  belle 


256 


LE   JARDIN 


exposition  dp  Phlox  vivaccs  liybridcs,  plusieurs  Echinacea 
hybridos  :  atrnpurpurea,  msiui  •■lt\iiiiis  cl  lii/M<la,ccdcrn\0T 
au  disque  curieusement  reflélo  d'oranRC,  et  ciilin  un  I'i(i/<i 
cortiula,  Pajiilii),  aux  pëlales  comme  ceux  du  Cyclamen  de 
ce  nom.  M.  Purand,  do  Hrévannes,  montrait  deux  Ileines- 
Marguerites  nouvelles,  tenant  de  l'ancienne  EtnperciirGt-a»lt' 
des  Allemands  par  la  force,  la  vigueur  et  la  raideur  des 
tinos  :  Elt-(jiinU;  a  fleur  intermédiaire  entre  les  Japonaises 
et  les  Comète;  et  Colosse,  do  In  race  à  fleurs  <■  do  Chrysan- 
thèmes ";  ces  variétés  sont  excellentes  pour  la  fleur  coupée. 
Citons  encore  les  jolis  et  gros  (lOillets  do  M.  Couturier,  de 
Cliatou,  VObelisrdfia  piilcherrhua,  le  Podole/iis  riracilis  et 
les  Corro}tsis  doubles  do  M.  Magnieux,  de  l'uleaux,  les 
superbes  Salpii/lossis  hybrides,  parmi  lesquels  de  bien 
beaux  tons  violets  pourprés,  de  M.  Dclarue,  l'amateur  déjà 
bien  connu  do  Saint-Hemy. 

Comité  des  OnmiDÉES 
Quelques  présentations  do  plantes  trop  confinées  dans  les 
collections  botaniques,  mais  bion  intéressantes  pour  les 
amateurs  du  curieux  :  de  M.  l.osueur,  do  Bouloijne,  le  Cir- 
yhopi-taliim  Cummingii.  aux  fleurs  rangées  comme  les  ligules 
d'une  (;ompos6e.  mais  ne  se  tenant  que  par  un  lil.  VAnijrœ- 
riimjaponiciim,  ([ui  a  vraiment  tout  ce  (|u'il  faut  pour  olro 
japonais:  petite  taille,  petites  fleurs  aux  filaments  tour- 
mentés, petites  fouilles  panacliéos  de  blanc;  \o  DulboptuiUum 
iimhellatutn,  aux  organes  articulés.  \e  Galcandra  flarcola  : 
do  M.  Hébert,  de  Neuilly,  le  l'aphinia  cristata,  à  la  fleur 
tulipiforme,  de  divisions  égales,  aiguës,  de  couleur  grenat 
tossellé  au  centre,  et  un  bon  Millonia  Blcuana. 

Comité  d'arboriculture  fruitière 
Les  Cerises  Belle  Je  Magnifique  (et  non  Belle  tnagni/lque, 
et  encore  moins  Belle  de  Chois;/  comme  nous  en  avons  vu 
étiqueter)  y  trioiiipliaient.  avec  les  apports  do  M.  Augustin 
Chevalier,  do  Hagnolet,  et  de  .M.  Joseph  Ciuerro,  de  Hécon.  Il 
faut  signaler  les  Kaisins  Uoudalés.  Miiscal  d'Ale.ramlrie,  Gra- 
disha  et  Laili/  Dotrnè's  Seeilling.  présentés  par  .\I.  ICnfer; 
puis,  de  M.  l-'auchcur,  de  Hagnolet,  un  panier  de  jolies  l'ôclies 
Précoce  de  Ilale  et  Grosse  niignnonne  liàlite. 

0)M1TÉ    1>K    (X'LTIHE  POTAGÉRB 

De  la  part  de  M.M.  Ilivoiro.  do  Lyon,  .M.  Curé  présentait 
de  beaux  .Melons  Préeoce  de  Treiou.r  et  Délice  de  la  table, 
qui  paraissent  avoir  do  l'intérêt  pour  la  culture  parisienne  do 
marchés,  vu  le  peu  de  place  que  prennent  les  graines  dans 
le  co'ur.  .\l.  Chemin  présentait  une  Laitue  brune  d'été  Chc- 
tniti  réellement  inéilite,  de  gros  volume  et  de  pomme  très 
dure  :  presque  comme  un  Chou  nantais.  On  a  pu  enfin  faire 
une  étude  d'un  grand  nombre  de  formes  do  Âlelons  et  do 
Concombres  dans  un  lot  de  la  maison  Vilmorin. 

J.-l-'n.  I-'avaiid. 


BIBLIOGRAPHIE 


Nous  avons  reru  le  V***  fascicule  du  Dictionnaire  iconographi- 
qne  des  Orchidées  (juin  l'.xii),  et  de  son  supplément  la  Chroni- 
que orcbidéenne.  île  .\I.  A.  Cogniaux.  Cette  livraison  termine 
la  .■)•  série  du  Dictionnaire.  Llle  contient  lli  jolies  planches  de 
Cifpriprdiuin,  Ijvlia,  hrlin-faltleiia  Galeandia,  Odi.ntoiilos- 
tum,  Phiilirnopsis,  Kln/nehosti/lis  cl  SnpIiro-Cattlei/n  divers. 
On  no  peut  que  recommander  l'ouvrage  de  M.  Cogniaux  a 
tous  les  amateurs  d'Orchidées. 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 


La  vente  des  Heurs  est  légèrement  meilleure;  les  i nurs  se 
sont  on  conséquence  sonsiblement  plus  élevés  surtr>ut  sur  I» 
belle  marchandise. 

Nous  avons  relové,  le  i'A  aoi'it  les  rours  suivants  : 

Roses  extra  1"  choix  valont  :  Miiié,li,d  .Vii7,  doï  fr.  à.'lfr.  :?,"j 

Paul  Sei/ron  de  5  fr.  V)  à  lo  fr.  ;  Captiim  Clirisl;/,  de  I  fr.  7">  A 

2  (r.  ;  La  France,  .'J  fr.  30;  Vlricli  Urunner,  do  :.'  fr.  M  à  .'I  fr.; 

Président  Carnol,  do  5  o  0  fr.  ;  Xiiilielus.  de  5  fr.  &  7  fr.  ; 


Caroline  Testoxit^tT.  ;  Général  Jacqueminot  Ae\  fr.  "Oà  1  fr.'IS; 
Eugène  Fiirsl  de  1  fr.  à  2  fr.  50;  Les  Œillets  do  choix  valent 
de  o  fr.  .">ii  à  1  fr .  ;  Colosse,  de  2  à  2  fr,  50  la  douzaine. 
LOranger  vaut  au  détail  3  fr.  le  cent  de  boutons.  La 
Giroflée  quarantaine,  de  1  fr.  ji  1  fr.  50  la  botte.  Les  Llllum 
album  valent  :i  fr.  ;  ruhrum.3  fr.  '>»  la  douzaine.  Le  Llla»  sur 
courtes  tiges  de  4  à  5fr.  la  botte,  en  gerbe,  !<  fr.  Les  Glaïeuls 
Colrille.  do  0  fr.  W  à  0  fr.  40  la  douzaine;  gandavcnsis  .">  fr. 
Los  Pieds  d'Alouettes,  <le  o  fr.  75  à  I  fr.  la  botte.  Les  Soleils 
viva.cs  il.'  "  fr.  :;h  h  n  fr.  4<i.  Les  Phlox,  de  1  fr.  à  1  fr.  50. 
La  Reine-Marguerite  de  1  fr.  à  1  fr.  2')  la  botte. 

Los  fruits  sont  de  vente  facile.  Les  Raisins  d'Algérie  se 
vendent  à  des  prix  plus  élevés;  les  Pyrénées-Orienlales  et  le 
Var  commencent  à  forcer  les  envois,  en  expédiant  dos  Rai- 
sins bien  miirs  les  prix  seront  soutenus;  les  envois  do  l'Hé- 
rault et  du  Gard  commencent  a  arriver.  Les  l'éches  se  ven- 
dent bien.  Los  Prunes  arrivent  en  plus  grande  abondance, 
les  cours  sont  en  conséquence  moins  soutenus;  la  belle 
Heine-Claude  se  trouvant  accaparée  pour  l'Angleterre,  on  en 
trouve  difhiiloment  sur  le  marché.  Les  l'oires  de  choix  se 
venilent  très  bien  et  à  des  prix  assez,  élevés.  Les  Abricots 
sont  très  rares  et  s'écoulent  à  des  bons  prix. 

Les   prix  pratiijués  le  12  août  sont  les  suivants  : 

Raisins  do  serre  noirs,  de2à  5  fr.  501e  kilo,  blancs,  detà 
s  fr.  le  kilo;  de  plein  air,  de  0  fr.  (>0  à  1  fr.  lu  le  kilo  suivant 
provenance.  Fraises  île  1-saisons  do  2  fr.  à  2  fr.  50  le  kilo; 
en  provenance  de  Kouen,  de  1  fr.  25  a  1  fr.  .'«O  la  corbeille; 
Pèches  de  serre  deo  lr..5u  à  2  fr.  50  pièce.  Meions.  île  M  fr.  5o  à 
2tr.  .".Il  iiièi  e.  Cerises,  de  0  fr.  5*1  à  u  fr.  Gii  le  kilo.  Groseille* 
à  grappes,  lie  n  fr.  ;'5  ;i  ii  fr.  301e  kilo.  —  Prunes,  de  0  fr,  40 
il  I  (r.  Il-  kilo.  Framboises,  do  0  fr,  45  a  0  fr.  .so  le  kilo. 
Poires,  (le  0  fr.  15  à  0  fr.  40  le  kilo. 

Les  envois  do  Légumes  de  toutes  sortes  sont,  en  raison 
du  temps  relativement  froid,  assez  restreints.  Les  Haricots 
verts  et  à  écosser  sont  d  un  écoulement  facile.  La  Tomate 
est  de  vente  plus  aisée. 

Artichauts,  do  M  à  20 fr.  le  cent  Aubergines  do  5  à  S  fr.  le 
cent.  Carottes  nnuvelles,  de  S'  à  Vi  fr.  les  HKJ  bottes. 
Choux-fleurs,  de  3o  à  .50  fr.  Oseille,  de  li  à  s  fr.  les  ltn) kilos. 
Salades  diverses,  de  2  à  5  fr.  le  cent  Pommes  de  terre 
luiurrll,  s  de  '.>  à  12  fr.  les  100  kilos.  Haricots  verts,  ilc  '-'o  à 
00  fr.  Pois  verts,  do  H)  à  10  fr.  les  100  kilos.  V.  U. 

Correspondance 

Muguet  pour  forçage.  —  1,'éji.  à  M.  Ed.  d'A..  à  M.  l,Bel- 
i/iijuc!.  —  \'uus  [HUivez  vnus  adresser  de  notre  part  à 
M.  Hunilo.  horticulteur  à  Wundsbcck,  près  Hambourg  (.\lle- 
magnc),  qui  pourra  vous  fournir  îles  turions  de  .Muguet  par 
grandes  quantités  pour  le  forçage. 

Bép.  à  M.  E.  C  à  Angers-  —  Vous  trouverez  les  rensei- 
gncmeiils  dont  vous  avez  besoin  sur  l'Ecole  nationale  d'hor- 
ticulture de  Versailles,  dans  l'ouvrage  Ecole  nationale 
d'Ilcilirullinr  dr  i'ersiiilles,  (iuide  à  lusage  des  candidats, 
par  .MM.  .N'anot  et  liolonclo,  en  vente  aux  bureau.x  du  Jardin, 
prix.  :t  fr.  ito  franco. 

Plantes  vivaces  pour  bordures.  —  Uép.  à  M.  L.  C,  à  A. 
[Charente).  —  I  ■  ~  ne  iljiiiris  pl.iiites  vivuees  pour  bordures 
propres  a  roliiiir  les  terres  des  plates-bandes  sont  : 

1"  Au  plein  Soleil  :  Céraistes  divers  (Cerastium  tomcnto- 
sum,  C.  iirandi/hirum  et  C.  Biebersteinii),  Dentclaire  de 
Lndy  I.arpenl  (Pluinbaiin  Larpenta'),  I^'étiiquo  Crin  d  ours 
(Festiiea  crinum-ursi),  (ICillot  Mignardise  et  (Juillet  l*'lon, 
Pyrélhre  gazonnant  [Pijrtthrum  Tehihat.-heirii),  Sédums  di- 
vers {Sediini  acre,  .S.  dasi/phiitlimi,  S.  rupestre,  S.  5(iri»ifii- 
tosutn),  ,Slatice  Ciuon  d'Olympe  {.Slatice  .,1  ("nu-riti),  'l'uni(|ue 
cassepierre  (l'un ira  Sa-rifragai; 

2  A  mi-oudiri'  et  ombre  :  Aspérule  Petit-Muguet  (/t.v/<<Ti//<i 
odoratu).  Cruciani'llo(Crii>'i«rif//<t  xtijlosa).  Pervenches  petites 
(l'iiioi  tninor  et  V,  herbacca).  Saxifrages  (lazons  turcs  (.S'a j"i'- 
fraga  In/pnoidcs,  ,s.  geraiiioides,S.  ctrspilosa,  .v.  tnuscoiiles); 

3'  A  toutes  expositions  :  Cermandrée  [Teucriuni  rhamoe- 
tlri/s].  Iris  nains,  .Millepertuis  à  grandes  Heurs  {Ui/pericuin 
cal!)Cinum  et  U.c.  Afo.ïtfrùiiii'm),  Stochyde  laineuse  (Slach;/s 
lanala).   l'hlaspi  toujours  vert  ilberis  senipcrcirens}. 


N«  373 


I.I';    JAHDIN 


5  Septembre  1902 


CHRONIQUE 


l,.i  1  ullure  (It-  la  Vanille  t'sl  à  l'ordre^  du  jinir,  cdiiinio 
d'ailleurs  tout  co  qui  csl  colonial.  Nos  colonies  d'Afri- 
que l'ont  oidi-ei>rise,  quelques-unes  depuis  lonpteiniis 
roninio  la  Uéunion,  d'aulies  beaucoup  plus  rcceninicnt 
coMimo  le  Sullanal  d'Anjouan.  Dans  les  colonies  alle- 
mandes, à  Cameroun  el  dans  le  Togoland.  on  s'en 
préoi'cupe  sérieusement.  I,o  Vtruilla  plaiiil'olia,  d'apros 
un  article  de  M.  Blilzncr,  paru  dans  les  Tropeiipfla//- 
zen,  produit  [lour  la  première  (ois  dans  la  troisième  année 
de  sa  plantation,  cl  est  susceptible  de  fournir  do  trois  à 
cinq  r('Colti>s.  Les  plantations  demandent  à  être  faites 
dans  des  endroits  abrités  contre  le  vent  et  soustraits  ii  la 
chaleur  directe  du  solc>iI;  la  proximité  d'un  cours  d'eau 
est  nécessaire  aussi  pour  pouvoir  faire  des  irrigations 
pendant  l'éti'.  La  lloraison  a  lieu  d'août  à  noveinliro,  et 
la  fécondation  des  Heurs  doit  être  opérée  à  la  main,  co 
dont  les  nègres  s'acquittent  d'ailleurs  fort  l)icn.  La 
(ructificalion  a  lieu  d'août  à  juillet  et  les  fruits  deman- 
dent environ  huit  mois  pour  mûrir.  Les  gousses,  dont 
on  laisse  habituellement  :^0  à  30  sur  chaque  pied,  sont 
triées  dès  le  lendemain  de  la  cueillette,  en  trois  lots 
(]ue  l'on  place  dans  do  grands  pots,  cliauffés  à  80" 
pendant  14  secondes,  par  de  la  vapeur  d'eau.  (.)n  les 
dispose  ensuite  dans  des  lioites  doublées  de  laine  où 
elles  passent  une  journée.  On  les  essuie  et  on  les  sèche 
dans  des  leurs  à  80  ou  100  degrés,  ou  bien  au  soleil. 
Après  quoi  on  les  emma;,'asine  dans  des  cliambi-cs 
spéciales  ;  linalemont  on  procède  à  l'empaquetage  dans 
des  boites  luctalliques.  Ou  voit  quels  soins  donne  la 
préparation  d'une  gousse  de  Vanille. 

«  « 

Aux  Etats-Unis,  on  fait  une  incroyable  consomma- 
tion de  sucre,  si  nous  en  croyons  M.  John  W'addell. 
Kn  18'JS  on  y  en  a  employé  plus  de  2  millions  de  tonnes 
sur  7  à  8  millions  qui  sont  produites  dans  le  monde 
entier,  soit  prés  de  28  kilos  par  habitanls,  quantité 
cependant  dépassée  quelque  peu  en  Angleterre.  Les  trois 
quarts  du  sucre  employé  aux  Etats-Unis  proviennent 
de  la  Canne  à  sucre.  Ce  n'est  que  depuis  ISiO  que  la 
fabrication  du  sucre  est  connue  aux  Etals-Unis;  la 
première  fabrique  qui  donna  des  résultats  importants, 
pour  l'utilisation  do  la  betterave,  fut  fondée  seulement 
en  1870  el  réorganisée  en  1S7'.I.  Il  y  en  avait  0  en  1807; 
il  y  en  a  36  en  1900,  il  en  faudrait  au  moins  .000.  D'ail- 
leurs la  culture  de  la  Betterave  n'est  pas  égalenuuit 
avantageuse  dans  les  divers  états  de  l'Union.  Dans 
l'Arkansas  le  pourcentage  du  sucre  n'est  guère  que  de  9, 
tandis  que  dans  le  Nevada,  il  est  en  moyenne  de   18. 

En  Europe,  la  fabrication  du  sucro  de  Betteravi> 
remonte  au  18'  siècle.  En  1747,  Margraf  démontra  qu'on 
pouvait  retirer  du  sucre  de  la  Betterave  rouge,  mais 
l'extraction  était  par  trop  coûteuse  puisiju'ello  devait 
se  faire  au  moyen  de  l'alcool.  En  1790  ,Acliard.  en  l'russe, 
la  lit  passer  nettement  dans  le  domaine  pratique  et,  la 
lutte  avec  l'Angleterre  empochant  la  Franco  do  recourir 
au  sucri'  des  colonies,  c'est  notre  pays  qui,  jusqu'en 
1830,  produisit  la  majeure  partie  du  sucre  de  Betterave 

consommé  dans  le  monde. 

* 

«  • 
La  couleur  des  fleurs  de  la  flore  française!  Tel  est  le 
titre  d'un  mémoire  fort  intéressant  que  vient  de 
pulilier  M.  II.  Coupin.  L'auteur  a  employé  trente-trois 
teintes  variant  du  bleu  au  violet  pourpre  en  y  ajoutant  lo 
î)rt/-(rt''i'tfet  le /(i)//((co/o/-e;il  conclut,  do  ses  recherches, 
que,  on  réunissant  sous  un  même  nom  les  teintes  les 


plus  voisines,  la  couleur  dos  Heurs  de  la  flore  française 
osl,  par  ordre  do  fréquence  ; 

1"  L(!8  jaunes  avec  808  représentants  ;  2"  les  blanches 
avec  087  ;  3°  les  rouges  avec  ."j05;  4"  les  vertes  avec  313; 
."/'lus  bleues  avec  1.''j7  ;  6"  les  variables  avec  130;  7°  les 
violettes  avec  122;  8"  les  multicolores  avec  G8.  Si  l'on 
considère  les  coloris  par  rapport  aux  localités,  on  voit 
que  les  fleurs  jaunes  ne  gardent  leur  suprématie  que 
dans  les  rochers,  les  montagnes,  dans  les  prés  et  les 
champs  et  surtout  les  endroits  incultes,  tandis  que 
dans  les  bois  et  les  forêts,  les  fleurs  l)lanches  sont  les 
plus  nondjreuses.  lui  deuxièmi!  ligne  viennent  les  fleurs 
blanches  dans  les  rochers  et  les  montagnes,  les  jaunes 
dans  les  bois  et  les  forêts,  les  blanches  dans  les  prés  et 
les  chami>s,  les  rouges  dans  les  endroits  incultes,  les 
blanches  dans  les  endroits  humides  ainsi  que  sur  les 
bords  de  la  mer.  Quant  à  rabondaiice  des  fleurs  de 
même  couleur,  proportionnellement  aux  autres  fleurs 
croissant  dans  les  mêmes  localités,  elle  peut  être  classée 
lie  la  façon  suivante  par  ordre  de  fréquence  décroissante: 

Fleurs  jaunes  :  l^rés  et  champs,  endroits  incultes, 
ruchers  el  montagnes,  bois  et  forêts,  endroits  humides, 
burds  do  la  nier.  Fleurs  hlunches  :  Bois  et  forêts,  rochers 
et  miuitagnes,  endroits  humides,  bords  do  la  mer,  en- 
droits incuUes,  prés  et  chamjis.  Fleurs  rouges  :  En- 
<lroits  incultes,  prés  et  champs,  rochers  et  montagnes, 
l)ois  cl  forêts,  bords  do  la  mer,  endroits  humides. 
Fleurs  vertes  :  Endroits  humides,  bords  de  la  mer,  bois 
et  forêts,  prés  et  champs,  endroits  incultes,  rochers  et 
montagnes.  Fleurs  bleues  :  Prés  et  champs,  rochers  el 
montagnes,  bois  et  forêts,  endroits  incultes,  bords  de 
la  mer,  en  droits  humides.  Fleurs  violettes  :  Bords  de 
la  mor.  prés  el  champs,  rochers  et  montagnes,  bois  el 
forêts,  endroits  incultes,  endroits  humides. 

» 
•  • 

(Jn  a  l'haliitudo  do  considérer  les  Guêpes  comme  des 
insectes  nuisibles  et  de  les  détruire  en  masse  sans  s'oc- 
cuper si  quelques  espèces  ne  seraient  pas  au  contraire 
utile.  Tel  est  le  cas  de  la  Scolie  des  jaidins  sur  laquelle 
M.  le  D''  Trabut  attire  l'attention.  Sa  larve  vit  en  para- 
site aux  dépens  de  gros  vers  blancs  des  terreaux  et 
dans  les  pays  chauds  ce  sont  des  Scolies  qui  sont  les 
plus  terrililes  euiicniis  des  vers  qui  rongent  les  Coco- 
tiers. L'adulto  vivant  solitaire,  ne  prélève  qu'une  part 
de  miel  insignifiant. 

Quelqu'un  me  parlait  il  y  a  quelques  instants  d'A- 
nanas et,  en  même  temps  m'est  revenue  à  la  mémoire 
une  piquante  anecdote  dont  la  grande  Racliel  a  été 
l'héroïne.  L'illustre  tragédienne  était  entrée  chez  Che- 
vet, au  Palais  Royal,  pour  acheter  le  dessert  do  son 
dîner.  Elle  marchanda  un  magnifique  Ananas  que 
Chevet  lui  fit  70  francs,  et  comme  ce  prix  lui  paraissait 
un  peu  élevé,  elle  demanda  à  lo  prendre  en  location  jus- 
i|u'au  lendemain  malin,  ce  que  lo  marchand  accepta, 
l'ille  plaça  l'Ananas  dans  une  corbeille  do  fruits  au 
centre  de  la  table  et  le  diner  commença.  Il  fut  très  gai. 

Les  vins  étaient  fins,  la  cuisine  délicate.  Rachel 
éblouit  les  convives  par  son  esprit;  mais  brusquement 
on  la  vit  pùlir.  Ponsard,  un  des  convives,  avait  étendu 
la  main  vers  le  supcrlie  Ananas,  s'en  était  emparé  et  le 
tendailàson  voisin,  le  duc  do  San  Théodore.  Ce  dernier 
prit  son  couteau  et  l'enfonça  dans  lo  fruit.  Alors  on 
entendit  un  cri  tragique,  le  cri  d'IIermione  ou  de  Camille 
que  poussait  la  grande  artiste.  Le  duc  de  San  Théodore 
s'arrêta  émuot  Ponsard  lui  dit  tout  bas  : 

«  Mademoiselle  aurait-ello  un  Ananas  à  la  place  du 
coeur?  »  —  .S'(  non  e  vero  e  beue  trovato'. 

P.  II*riioT. 


258 


LE  JAIIDIN 


Nouvelles  horticoles 


Le  nouveau  tarif  des  valeurs  à  recouvrer.  —  Par 

Miilc  Je  tiisiinsiliiiMS  mises  cii  vigueur  di'iiuis  lo  1"  .loûl 
ilernier,  la  Uixc  des  valeurs  à  recouvrer  par  la  Posleest 
coMsidérableinenl  abaissôp  lorsqu'il  s'agit  du  recouvro- 
meiil  de  sommes  importariles.  Ainsi,  d'après  la  iinuvclle 
échelle  des  droits,  une  valeur  de  1.000  francs  qui,  avec 
l'ancien  tarif  acquittait  un  droit  do  iOfr.  2."].  no  paie  plus 
que  1  Ir.  75.  lîn  outre,  lo  nombre  de  valeurs  à  recouvrer 
comprises  dans  le  même  envoi  est  limité  à  5  avec  un 
ma.Nimum  de  2.000  francs. 

La  diminution  de  la  taxe  do  recouvrement  est  impor- 
tante et  sera  certes  bien  accueillie  du  public  et  des 
commerçants  principalement.  Par  contre,  la  limitation 
(lu  nombre  des  valeurs  à  recouvrer  comprises  dans  un 
mcme  envoi  ne  i>cut  èlro  considérée  autrement  que 
commo  une  clause  plutôt  gênante  et  onéreuse.  Nous 
admettons  qu'en  principe  une  restriction  s'applique  à 
la  valeur  totale  de  chaque  envoi,  et  nous  trouvons  rai- 
sonnable d'en  fixer  le  maximum  à  2.000  francs.  Toute- 
fois, autant  la  limitation  du  montant  a  recouvrer  nous 
semble  rationnelle,  autant  celle  qui  a  trait  au  nombre 
des  valeurs  nous  parait  discutable  et  contraire  à  rinti'rèl 
du  commerce.  Ce  serait  une  erreur  de  croire,  en  elTet, 
que  les  commerçants,  les  journaux,  les  sociétés,  etc., 
aii-nt  rarement  l'occasion  de  faire  recouvrer  plus  de 
cinq  valeurs  ;i  la  fois  par  un  mrme  liureau  de  poste.  Le 
contraire  se  produit  fn'ciuemment,  et  cela  s'ex|iliquo  par 
le  fait  que  ce  sont  surtout  les  petites  valeurs  dont  on 
confie  l'encaissement  à  la  poste.  Pour  les  autres,  lé  com= 
merci'  a  plutôt  recours  a,  l'intermédiaire  des  banques.  Il 
est  a  souhaiter  ()ue  cette  partie  des  nouvelles  disposi- 
tions soit  modifii'O  dans  un  sens  plus  large.  A  cet  égard, 
les  Chambres  de  commerce  pourraient  être  utilement 
consultées. 

L'enseignement  coloniale  l'Université  de  Nancy. 
—  L'Université  de  .Nancy  a  reçu  du  gouverneinonl 
général  de  l'indo-t^hine  une  subvention  qui  lui  a  permis 
d'organiser  une  section  d'études  coloniales.  Cette  sec- 
tion sera  ouverte  au  mois  d'octobre  prochain;  elle  aura 
deux  buts  spéciaux  ;  l'étude  des  forêts  coloniales  et 
l'enseigpement  colonial  général.  Plusieurs  cours  spé- 
ciau.v  viennent  d'être  institués  à  l'usage  'le  ceux  qui,  à 
des  litres  divers,  sont  on  rapport  avec  les  colonies  ou 
se  ilestinent  à  la  vie  coloniale.  Cet  enseignement  sera 
aussi  une  bonne  préparation  pour  les  étudiants  licen- 
cii'-s  ès-sciences.  qui.  de  droit,  peuveid  passer  une 
année  comme  élèves  réguliers  ou  r-l/'vos  libres  a  l'Ki'ole 
nationale  supérii-ure  d'agriculture  coloniale  du  Jardin 
colonial  de  ."S'ogent.  Les  auditeurs  libres  peuvent  être 
admis.  Les  cours  commenceront  le  l.'>  octobre  pour  la 
section  forestière  et  lo  ■>  novembre  pour  les  autres 
cours.  La  nouvelle  section  est  distincte  do  l'Institut 
agricole  créé  à  l'Université  de  Nancy,  mais  elle  le  com- 
plète; elle  apportera  une  collaboration  certainement 
utile  aux  eflorts  qui  sont  poursuivis  pour  le  dévelop- 
pement do  l'agriculture  coloniale. 

Comice  d'encouragement  à  l'agriculture  et  à 
l'horticulture  de  Seine-et-Oise.  —  Le  Comice  il'en- 
couragemeid  a  l'agriculture  et  a  l'horticulturi!  do  .'^oino- 
el-Oiso  a  tenu  son  concours  du  11  au  i:i  juillet  dernier, 
ilans  la  ville  d'Mtampos.  Lo  succès  en  a  été  coniplel. 
Ciii(|uanle  exitloitations  agricoles  et  horticoles  de 
l'arrondissement  ont  été  visili'es  ainsi  qu'une  douzaine 
il'école  primaires.  On  sait  (|uc  de  nombreux  syndicats 
horticoles  do  Seiiic-et-Uisesonl  alfilh's  a  ce  Comice. 


Société  d'enseignement  populaire  de  l'Agriculture 
et  de  l'Horticulture.  —  Nous  avons,  dans  lo  précédent 
numéro  du  Jardin,  annoncé  la  fondati<ui,  toute  réconte, 
de  cette  Société  qui  a  pour  but  de  réagir  par  tous  les 
nioyens  possibles,  notamment  en  propageant  et  vulga- 
risant les  meilleures  méthodes  de  culture  du  sol,  contre 
l'c/iiijjration  des  popu/atioiis  des  canijniy/ies  vers  les 
villes.  'Voici  les  moyens  d'action  qu'elle  compte  em- 
ployer: 

••  La  Société  organisera  dos  cours  et  des  conférences  destinés, 
soit  à  compléter  l'instruction  des  jouncs  gens  <|ui  sortent  do 
l'Kcolo  primaire;  soit  à  perfectionner  les  connaissances  des 
professionnels  et  dos  amateurs.  Elle  encouragera  par  des 
médailles  et  dos  récompenses,  les  instituteurs  ipii  donnent 

10  mieux  l'enseignement  agricole  à  leurs  élevés  et  qui  diri- 
gent lo  plus  grand  nombre  d'entre  eux  vers  la  culture.  l-;ile 
cliercliora  aussi  à  développer  l'enseignement  îles  cultures 
coloniales  et  à  diriger  vers  nos  colonies  tous  ccu.\'  qui  pour- 
raient utilement  mettre  en  valeur  notre  domaine  d'outre-mor. 
Elle  créera  onlin  à  Paris  et  dans  les  villes  de  province,  dos 
Musées  Agricoles.  Son  siège  est  7S,  ruoTailbout,  Paris  (1'.»'); 
on  peut  s'y  procurer  les  statuts. 

En  raison  du  butéminemment  utile  quo  cette  nouvelle 
Société  veut  poursuivre,  nous  applaudissons  sans 
réserve  à  sa  fondation. 

Expositions  annoncées.  —  Une  Exposition-Con- 
cours de  Raisins  aura  lieu  à  Nice,  les  12,  l'A  et  14 
septembre  prochain,  par  les  soins  do  la  Société  centrale 
d'Agriculture  de  Nice  et  des  Alpes-Maritimes,  au  local 
lie  la  Société,  113,  promenade  des  Anglais.  Les  deman- 
dosd'admission  doivent  être  immédiatement  adressées 
au  Prr'sident. 

Fructification  du  Papayer  au  jardin  colonial.  — 
M.  Dybowski  a  envoyé  au  Jnidin  un  beau  et  gros 
fruit  du  CdriciiPapaiia  ayant  mûri  au  Jardin  cidonial  ; 
son  aspect,  à  première  vue,  est  celui  d'une  iMiorme 
(Coloquinte  meloniforme,  d'une  Courge  ou  d'un  Melon 
à  côtes.  Il  est  de  bon  goût  et  ses  propriétés  sont 
digeslives. 

L'  "  Art  de  semer  »  en  Belgique.  —  Nous  avons 
eu  le  plaisir  d'apprendre  ([ue  \'.\rl  île  semer,  de  notre 
distingué  collaborateur  Si.  Ad.  'Van  don  Ileedo,  do 
Lille,  a  été  honoré  d'une  souscription  à  cent  exem- 
plaires du  Ministère  do  l'Agriculture  de  Melgique. 

Cession  des  Bégonias  de  M  Crousse.  — M.  Crousso 
horticulteur  à  Nancy,  et  universellement  connu  du 
monde  horticole,  a  vendu  à  M.  Arthur  Killard,  horti- 
culteur, 5'.^-ûi,  avenue  des  Pages,  au  Vésinet,  ,Seine-el- 
Oise  ,  sa  collection  coinplèto  de  Hégonias  à  fleurs  dou- 
bles provenant  spi''nialement  de  ses  obtentions,  y  compris 
ses  semis  inédits  à  fleurs  doubles,  sans  aueuio^  excep- 
tion ni  restriction. 

Le  transport  des  produits  horticoles  au  mar- 
ché par  automobiles.  —  Non-  lisons,  clans  le  <;</»•- 
deiiers'Miiijiici/ie,  qu'à  Ilounslow  Middlesex;,  qui  est 
le  centre  d'importantes  transactions  horticoles,  un  syn- 
dicat de  jardiniers  de  marchés  vient  d'adopter,  comme 
moyen  de  locomotion  des  produils  en  commun,  une 
automobile  qui  les  transporto  d'ilounslow  ii  Covenl 
(jarden  —  la  Halle  de  Londres,  —  en  trois  lois  moijis 
de  temps  que  la  traction  a  chevaux,  l'jicore  un  progrès 

11  sit:naler  à  nos  cultivateurs. 

Appréciations  sur  l'Art  des  Jardins  dans  la 
Grande  Presse.  —  Le  (lnulois  de  dimancho  dernier 
contient,  >ou.s  la  signature  «  Tout-Paris  ».  un  article 
très  Inti-rossant  et  fort  documenté  sur  les  développe- 
ments de  l'Art  des  Jardins  en  l'rancc.  Dans  lo  corps  de 


LE  JARDIN 


?5y 


cet  article,  nous  avons  lelovo  le  passage  suivant  [larli- 
culioremont  flatteur  pour  lo  Jardin  : 

"  l'ii  arrhitnctn  pHysa^risto  dos  [>liis  connus,  M.  H.  MnrliiiPl, 
(llri(;o  un  porio(lii|no  Iji-riifnsuol,  lo  Jinliu,  où  M.  AllnTt 
Mauinonô.  riinli>ui' ilo  la  Moxniiiilluvf  ]>rnliqiie  ol  do  l'.lrï 
/tdi-iil  (1  truii'is  Us  sirrlrs,  doviso  (•logiiiiimonl  ilo  l'art  do 
dôcoror  los  tables.  C'i-st  M.  11.  Murliiiol  quia  cri'6  lo  pan-  ilo 
Pau,  cohii  do  la  Hlionollo,  à  N'aloncionno.s;  lo  parc  du  doctour 
(iuyon.  à  l''(HM>snaMl.  ot  lolui  ilu  primo  lU'  lîulpnrio,  à  Solia." 

Les  cultures   fruitières  de   M.    Lockroy.    —  Le 

Mayaxin  l'ilton-sque  du  l'i  août  dornior  contient  nn 
article  do  M.  II.  Dautlionay  sur  la  CtiUiire  des  (trhrcs 
t'niiliers  sur  ha/co/is,  dans  Irquci  nous  relovons  linlé- 
rossanto  inlerviow  qui  suit  : 

"  l)i>  1800  jusipio  poiidanl  los  promioros  annoos  qui  sulvi- 
ront  la  ),'iiorro  do  1.S7(I,  lo  porc  du  doputo  actuel,  M.  ICdouard 
F.ockroy,  possodail  urio  culture  d'arbros  fruitiers  nu  cini[uionio 
étage  d'uni'  maison  do  la  ruo  do  l'Oratoire  du  Houle,  aujour- 
d'hui rue  Washington,  (l'était  un  balcon-terrasse,  long  d'une 
quinzaine  do  niéties,  largo  do  ipuitro.  Los  arbres  y  étaient 
plantés  dans  dos  caisses,  assez  spacieuses,  que  l'on  avait 
confectionnées  à  leur  intention.  Ces  arbres,  savamment  con- 
duits ot  adroitoments  taillés  d'après  los  conseils  d'Alexis 
I, opère,  l'émérito  praticien  d'alors,  présentaient  d'élégantes 
formes  :  en  goni''ral,  los  tigos  étaient  contournées  on  spi- 
rilos;  c'était  un  moyen  do  leur  faire  occuper  moins  do  place 
et,  en  mémo  temps,  do  leur  faire  donner  dvi  fruit,  l'our  los 
abriter  conlro  los  rigueurs  do  l'hiver,  on  construisait  à  chacun 
une  sorte  de  guéiito  dont  les  quatre  celés  pouvaient  s'ouvrir 
à  volonté.  Unand  lo  lemps  s'ailoueissait,  on  ouvrait  le  lôté 
opposé  au  vent.  .\l.  I.ockroy  père  poussait  la  pratii[UO  do  ce 
jardinage  sans  jardin  jusqu'à  toutes  ses  conséi|uences  :  une 
pièce  do  l'appartement  était  spicialement  affectée  à  un  dépôt 
do  torros,  ol  mémo,  en  de  certains  moments,  de  guano. 

-M.  Lockroy.  amateur  e.xperl  ot  passionné  d'horticulture, 
prenait  alors  part  aux  concours  horticoles  parisiens  et  en 
rapportait  dos  diplômes  et  dos  mi''dailles.  Vers  l^t'û,  sa  ter- 
rasse fruitière  était  dans  toute  sa  splendeur:"  Jcmerap|iollo 
qu'alors,  nous  disait  dernièrement  .M.  Ivlouard  Lockroy,  nous 
en  dégustions  des  l'oiros  et  des  Pèches  exquises.  Cotait  un 
bien  vif  plaisir,  pour  la  famille,  do  i)Ouvoir  présenter  à  ses 
amis  do  ces  dessorts  ayant  poussé  sur  la  terrasse;  c'est  là 
un  des  plus  charmanls  souvenirs  do  ma  jeunesse.  -> 

Dans  la  suite  de  l'artiele,  l'auteur  s'ingénie  k  mettre  à 
la  portée  de  tout  le  momlo  les  rnnyens  d'élever  —  sans 
jeux  de  mots  —  los  arbres  fruitiers  au  5''  élage;  il  con- 
clut ainsi  : 

«  Et  puis,  quelle  agréable  surprise  ne  procurera-l-on 
pas  aux  convives,  au  moment  du  dessert,  en  faisant 
apporter  l'arbre  sur  la  table,  et  on  les  priant  d'y  cueillir 
les  fruits  eux-mêmes!  C'est  le  fruit  défendu  devenu 
permis,  et  avec  toute  sa  saveur,  encore.  » 

La  médaille  d'honneur  'Victoria.  —  Celle  récom- 
pense, très  prisée  de  riiorlieulturo  anglaise,  a  été 
décernée  à  MM.  John  T.  Bennett  Poe,  Georges  Massée 
et  Ilcnry  CannoU,  par  suilo  du  décès  des  titulaires 
MM.  G.  J  Wilson,  William  Bull  et  E.  J.  Beale. 

Mémento  des  Expositions 

Alger,  li-l'i  et  hl  novembre,  exposition  de  fleurs,  fruits, 
légumes,  plantes  industrielles. 

Amiens.  10  octobre.  (Jongrès  pomologique. 

Angers.  7-10  novembre.  ~i"  Congrès  de  la  Société  française 
des  Chrysanthémistos  ot  exposition  de  Chrysanthèmes. 

Anvers.  —  Du  S  au  10  novemJbro  1902,  concours  interna- 
tional do  Chrysanthèmes. 

Armentières,  ;>-10  novembre.  Exposition  de  Chrysanthèmes, 
do  fiinis  ot  légumes. 

Bonlogne-sur-Seine.  du  20  au  H  sept.  Exposition    générale. 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  de  (chrysanthèmes  etfiuits. 

Elbeuf  N-11  novembre.  Exposition  do  Chrysanthèmes. 

Lille,  Exposition  horticole  internationale.  Dernier  concours 
temporaire:  du  iO  au  2(i  septembre. 

Lille,  Exposition  de  Chrysanthèmes,  plantes  ornementales. 


llrurs.  fruits  ol  légumes  de  saison,  i'alais  Kamcau,  du  H  au 
1>  novembre. 

Pau,  du  'M  sept,  au  20  oct.  Congrès  pomologii|uo  do  la 
Société  pomologiipuî  do  Erame  (fruits  do  tabin)  ot  de  l'As- 
sociation française  pomologique  (fruits  à  ci<lro)  ;  lOxposilion 
inlornalionalo  d'horticulture. 

Petites  nouvelles 


l.a/'VinV/t'  i/c  liiii.ii'iijHi'tmnls  de  l'Of/ire  ailoiiiol  donne 
les  renseignements  suivants  sur  lo  commerco  do  laNouvolle- 
Calédonie  on  Eruits  ot  (irainos.  Importations  :  Augmeidation 
di>  M.'.ii  francs  portant  i)rincipaloun3nt  sur  los  fruits  frais 
importés  d'Australie,  les  graines  à  ensomoncer  venues  do 
l'ranco  et  les  coprahs  importés  dos  N'ouvellos-Ilébrides.  — 
E.\portntions  :  HéMcit  do  i:^.:iNil  francs  qui  porte  sur  le  coprah 
ilniil  rexplnitation  est  un  pou  délaissée  depuis  que  los  indi- 
ginos  trouvi'id  du  travail  dans  les  ndnes  dans  dos  condi- 
tions exceptionnellement  avantageuses.  D  autre  part,  la 
sécheresse  et  les  dégâts  occasionnés  par  les  rats  ont  motivé 
une  diminution  sérieuse  dans  la  récolte. 

La  culture  du  Riz  occupe,  en  Rirmanie,  près  de:!  millions 
d'hectares.  La  production  de  cette  année-ci  est  évaluée  à 
.'!  millions  do  tonnes,  soit  une  tonno  par  hectare;  co  rende- 
ment est  supérieur  au  rondement  do  1001,  ot  bien  au-dessus 
do  la  moyenne.  Le  surplus  disponible  pour  l'exportation 
serait  de  près  do  •^.(loo.oiii)  tonnes,  dont  beaucoup  iront  dans 
l'Inde,  en  proie  depuis  longtemps  à  la  disolte. 

f,a  région  du  Ralir-eir.azal,  entre  le  Congo  et  lo  Soudan, 
fameuse  par  la  luxuriance  do  sa  végétation  et  ses  peuplades 
anthropophages,  recèle  ungrand  nombre  d'arbrosà  caoutchouc 
qui  y  constituent  presque  à  eux  seuls  des  forêts  entières.  H 
y  a  là.  dit  le  ISnard  ofTradr,  do  Londres,  d'immenses  revenus 
en  expectalive. 

A  l'Académie  des  Sciences,  M.  Dehérain  a  décrit  un  non- 
veau  procède  ipi'il  a  institue,  en  collaboration  avec  .\l.  De- 
nioussy,  pour  démontrer  la  décomposition  do  l'acide  i-arbo- 
nii|ue  par  les  feuilles.  On  fait  arriver  pou  à  peu  l'acide  car- 
bonique dans  uni'  cloche  contenant  les  feuilles  à  expérimenter. 
Au  bout  de  quelques  heures  d'exposition  à  la  lumière  du 
jour,  l'atmosphère  do  cette  cloche  renferme  40  à  00  ilO  d'oxy- 
gène, démontraid  ainsi,  il'une  manière  bien  nette,  le  i)héno- 
mèno  do  déiomposilion  île  l'acide  carbonique  (pion  qualilio 
do  «  respiration  des  fouilles  ». 

Lo  marché  annuel  de  Poires  et  Pommes  à  cidre  à  Eranc- 
forl-sur-le-Mein  aura  lieu  lo  22,  2.3  et  2i  septembre  prochain. 

La  Chambre  syndicale  des  fleuristes  de  Paris  vient  de 
décider  la  fermeture,  le  dimanche,  dos  magasins  de  fleurs  de 
ses  adhérents. 

Lo  .")  août  dernier,  a  été  célébré  le  mariage  do  Mllo  Mar- 
cliand,  fille  de  M.  Marchand,  l'horticulteur  bien  conmi,  de 
Poitiers,  avec  M.  Courtois,  négociant  à  Poitiers.  Nous  adres- 
sons nos  sincères  félicitations  aux  jeunes  époux. 

Nécrologie.  —  Nous  avons  appris  le  décès,  à  l'Age  de  Si  ans. 
(lo  .\1.  Charles  Joly,  vice-président  honoraire  de  la  S.N.D.E., 
ancien  vice-président  de  la  commission  des  Expositions, 
président  de  la  commission  de  rédaction,  etc.  .\1.  Charles  Joly 
s'est  signalé,  au  sein  de  la  Société,  par  son  zèlo  dans 
l'exécution  du  service.  11  était  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur depuis  janvier  l.SOO. 

A  la  grande  surprise  du  monde  horticole,  la  volonté  du 
iléfunt  a  été  qu'aucune  fleur  ni  couronne  no  fussent  envoyées 
à  ses  funérailles. 

Un  autre  dévoué  fonctionnaire  de  la,  S.N.D.E.  .M.  Huanl, 
est  décédé  fpiehjues  iours  après.  Il  on  avait  été  le  trésorier 
pendant  do  longues  années,  et,  ayant  Aii  renoncer  à  ces  fonc- 
tions pour  cause  do  fatigue,  il  y  a  deux  ans,  il  fut  nommé 
trésorier  honoraire. 

Nous  avons  à  enregistrer  aussi  le  décès  de  M.  Ed.  Marions. 
|irofessour  de  M.  Hippolyte  Dellor,  le  créateur  du  fameux 
jardin  d'acclimatation  de  la  Biocarde,  à  Hyôres,  à  l'Age  do 
7:1  ans;  celui  do  M.  Casimir  Arène,  Agé  de  6'i  ans,  pépinii'Tislo 
à  Solliè.s-Pont  (Var),  ot  l'un  des  plus  ardents  propagateurs 
des  Kakis  du  Ja|ion;  et  enfin  celui  de  .M.  Henri  Ducliêne, 
architecte-paysagiste  à  Paris,  décédé  lo  30  aoiM  dernier. 


260 


LE    JARDIN 


La  photographie  des  plantes  et  des  fleurs 


Nous  avons  reçu  ilcrniiTomciit,  d'un  ilos  fiilèles 
Ipcteurs  (lu  Jardin,  une  iltMiuiniU-  ilo  renscignenicnls 
ne  se  rallachaiit  que  par  un  colé  aux  questions  Iraitôes 
dans  cellt!  revue,  mais  qui  esl  susceptible  d'intéresser 
ceux,  el  ils  sont  nombreux,  qui  s'occupent  ilo  pliolo- 
graphie. 

On  n'ignore  pas,  en  effet,  que  la  pholographio  des 
fleurs,  des  plantes,  esl  assez  délicate,  car  la  plaque 
sensible  ne  reproduit  pas.  avec  ndélité,  la  valeur  do 
certaines  couleurs.  Cela  est  surtout  à  considérer  lorsque 
l'on  photographie  un  bouquet  contenant  <les  llours  el 
des  feuillages  de  couleurs  différentes,  un  groupi'  de 
plantes,  unecorlieille  ou  une  plate-bande  au  jardin,  Telle 
Heur  d'une  tonalité  bleu  foncé  apparaîtra  plus  pâle  sur 
l'épreuve  plioto^;rapliique  que  telle  autre  plus  claire 
dans  les  couleurs  :  vert,  rouge  ou  jaune  par  exemple. 
Ces  photographies  ne  produisent  donc  pas  l'eflel 
escompté  el  manquent  d'exaclilude.  f,'importaiiio  de 
celle  défectuosité  n'échappe  pas.  surtout  lorsque  les 
photographies  sont  destinées  a  la  re|iroduitinn  cl  à  la 
confection  de  photogravures  pour  rillustralion  des 
journaux,  livres  ou  catalogues,  pour  lesquels  la  repré- 
senlalioii  la  plus  exacte  possible  esl  pourtant  nécessaire. 
On  doit,  pour  celte  ulilisation,  faire  en  sorte  d'obtenir 
de  bonnes  épreuves,  car  la  photogravure  remplit  loules 
les  conditions  réclamées  par  la  vulgarisation,  jointes  a 
l'exactitude,  dans  la  plupart  tles  travaux. 

Nous  occnpanl.  en  amateur,  do  photographie  depuis 
plusieurs  années  el  princiijalemenl  de  photographies 
de  :  plantes,  fleurs,  arrangements  floraux,  vues  de 
jardins,  destinées  à  la  reproduction,  cela  nous  permet 
d'aborder  la  question  posée. 

En  elle  même,  la  pholograiihie  des  fleurs  et  des 
plantes  ne  nécessite  pas  une  inslallalion  particulière;  a 
défaut  d'atelier,  on  peut  opérer  dans  une  serre,  un 
hangar,  une  pii>co  très  éclairée  ou  en  plein  air.  Dans  ce 
dernier  cas,  il  esl  pnférable  que  la  lumière  soit  abon- 
dante, sans  admettre  l'indiscrétion  du  soleil  qui  pro- 
duit lies  reflets,  amène  des  écarts  de  pose,  fausse  sou- 
vent lavaleurdes  Ions  et  donne  des  choses  dures  à  l'oeil. 
Il  esl  généralement  nécessaire  que  la  composition 
florale,  la  plante,  ou  même  une  corbeille  ou  un  j;ronpe 
de  plantes  dans  le  jardin  se  détache  sur  un  fond  qui 
l'isole,  surtout  si  la  photographie  est  destinée  a  lillus- 
Iration  «l'une  ])ulilicalion.  .Si  on  ne  prend  i>as  celle  pré- 
caution, dans  la  majorité  des  cas.  on  raison  de  l;i  mise 
iiu  point  très  précise  que  l'on  doit  faire,  le  sujet  se 
confond  avec  ceux  des  abords.  C'est  ce  qui  se  produit 
lorsque  l'on  photographie  un  arrangement  quekuuique 
parmi  un  groupe,  dans  une  exposition;  ou  encore,  une 
plante  que  l'on  no  peut  pas  déranger  dans  une  serre. 
Quelle  doit  être  la  couleur  de  ce  fond'/  Une  élofle  très 
sombre  ou  noire  semble  tout  indiquée,  ou  mieux  en- 
core un  panneau  de  velours  de  colon  noir  sur  lequel  les 
dinérentes  ton.ilités  des  fleurs  et  du  feuillage  s'onlôvcnt 
vigoureusement  et  se  détacheront  merveilleusement, 
surtout  si  on  peut  le  placer  assez  loin  du  sujet.  Cela 
donnera  de  fort  jolies  jihotographies;  mais  si  colles-ci 
sont  destinée»  à  élre  clichées  pour  l'impression,  ce  fond 
noir,  généralement  un  peu  <lur,  fornio  dans  le  texte  un 
placard  qui  n'est  pas  toujours  harmonieux,  et  nous 
estimons  que.  dans  ce  cas  spécial,  il  faut  acconler  la 
préférence  ii  un  fond  très  pâle  d'une  nuance  ;;ris  bleuté, 
sur  lequel  même  les  fleurs  blanches  se  détachent  suffl- 
Hamnienl,  sauf  a,  recourir  au  fonil  de  couleur  foncée 
lorsque  les  fleurs  sont  de  teintes  intermédiaires. 

Nous  supposons  que  l'on  jjosséde  un  appareil  qui 
permette  de  faire  la  pose,  lequel  est  muni  d'un  objectif 
a  court  loyer  pour  photographier  le  sujet  do  pns.  Il  est 
nécessaire  de  beaucoup  diaphragmer  el  d'allonger  le 
temps  de  pose  pour  avoir  de  la  finesse  et  des  détails. 
Ainsi  que  l'a  dit  fort  justemeid  M.  Vieuillo,  dans  le 
genre  qui  nous  occupe,  on  ne  saurait  admettre  la  théorie 
du  flou,  préconisée  au  point  de  vue  artistique;  il  est 


nécessaire  d'obtenir  des  épreuves  très  fouillées  et  très 
détaillées  dont  l'image  soit  absob\menl  \)récise. 

Nous  arrivons  à  la  question  la  plus  intéressante  :  le 
choix  des  pl.iques.  Avec  les  plaques  ordinaires,  il  esl 
dillicile  de  rendre,  avec  une  certaine  perfection,  les 
valeurs  de  lentes  les  innombrables  couleurs  el  teintes 
des  plantes  et  dos  fleurs. 

Si  l'on  veut  obtenir  le  maximum  d'effet,  de  rendu,  el 
les  valeurs  relatives  des  couleurs  avec  exactitude,  il  faut 
se  S("rvir  do  plaques  préparées  spécialement  pour  la  pho- 
lograiihie orlhochromatique  des  :  plantes,  fleurs,  tapis- 
series, tentures,  peintures,  aquarelles,  etc.  Ces  plaques 
sont  sensibilisées  a^ix  radiations  rouges,  jaunes  et  vertes 
par  inimmersion  dans  des  solutions  de  divers  colorants 
additionni's.   Ivlles    sont  préparées    par  la  Société  Lu- 


Tig.  l'il.  —  noMUucl  photographié  afte  ii«M  plagne  cliqutllt  blmt. 
(Pose  :  4  secondes) 

mièro.  el  leur  sensibilité  générale  est  la  même  que  celle 
à  étiquettes  bleues  bien  connues,  de  la  même  Société. 

I,a  pose  nécessaire  pour  impressionner  les  plaques 
orlliochromaliqucs  doit  donc  être  de  même  durée  que 
pour  ces  dernières,  avec  cette  particularité  que  celte 
sensibilité  esl  encore  accrue  pour  les  couleurs  rouges, 
jaunes,  vertes.  11  esl  donc  nécessaire  de  prendre  .lavan- 
lage  de  pri'i>aulions  avec  ces  pl.iqucs,  lors  du  char^M 
mont  des  châssis  el  du  dévolopiiement,  car  la  lumlèn 
ronge  trop  vivo  p(>nt  les  voiler. 

Ces  plaques  sont  île  Inds  sortes  :  orlliochromaliqucs 
série  A,  sensibles  au  jaune  et  au  vert;  série  H,  sensililes 
au  rouge;  panchromatiques,  sensibles  an  jaune,  au 
ronge  el  avi  vert.  Cela  imlique  sufllsaminent  que  si  l'on 
doit  pleitographier  la  vue  générale  d'un  jardin,  dans 
lequel  le  vert  domine,  on  une  iilante  à  fleurs  jaunes,  on 
choisira  la  série  A;  tandis  qu'on  accordera  la  préférence 
à  la  série  H  pour  des  fleurs  rouges  el  aux  plaques  pan 
chromatiques  lorsque  les  trois  couleurs  dési^imes  si 
trouveront  dans  le  sujet  à  phologr.aiihier.  Pour  plus  iL 
simplicité  ou  peut  se  servir  constamnienl  de  cette  dei 
nière  série;  c'est  ce  que  nous  faisons  toujours  el  nous 
nous  on  trouvons  bien. 


LE  JAIIDIN 


261 


Mais  cela  110  suffit  p.is  ot  nous  conscilions.  ilo  plus, 
iiflii  (l'ol)teiiir  le  iiiaxiiiium  d'effet  ortlKiclininiatiiiuo  ot, 
par  ninsoquont,  iiiieroproduclion  i-i^;iiun'iisoiii('iil  cxaclo 
(les  diflcrents  tmis  avec  leurs  valeurs,  do  se  servir  d'un 
écTa.n  jauno.  Gel  écran,  qui  doit  ùtre  ;i  faies  planes  et 
parallùlos,  doit  ùtro  nclieté  dans  une  maison  sérieuse.  On 
le  iilace  siii-  le  passa;,'e  des  rayons  luininoux,  on  avant 
et  dans  le  parasuloil  do  l'oljjectif.  Il  est  muni  a  cet  elTet 
d'un  barillet  qui  [jorniet  do  le  poser  cnminodém(>nt. 

Nous  avons  dit  qu'il  fallait  diaplira^nior  beaucoup; 
nous  no  saurions  trop  le  répéter  encore,  si  l'on  veut 
obtenir  une  perfection  suffisante.  Il  ne  faut  pas  craindre 
non  [dus  d'exa;.'c>rer  la  iiose,  quitte  à  corriger  celte 
surexposition  au  ileveloppomenl,  en  employant  un  bain 
faiblo  ot  suflisaiiiinent  linumirn.  Avec  l'écran  jaune,  lo 


ici  trois  plioto^;ravures  d'épreuves  que,  sur  notre 
demande,  M.M.  Lumière  et  lils  ont  fait  pn'parer  spécia- 
lement pour  notre  article.  Ces  photogravures,  bien  que 
la  |>récisinn  <ians  les  détails  et  dans  la  valeur  dos  tons  ail 
éb'  amoindrie  à  la  gravure,  permettent  néanmoins  do  se 
n  ndre  comi)te  des  avantages  qu'olTre  la  photographie 
oi  Ihoclironiatiquo. 

Tandis  que  dans  la  figure  l'il,  la  valeur  des  tons 
n'existe  pas;  que  lespanicnlos  blotios  rie  l'Hortensia, les 
lliiirs  mauves  avec  macule  pourpre  des  l'eliirt/oitium. 
Iinindi/lontm,  les  fleurs  ardoisées  do  la  Pervenche  .le 
Madagascar  et  les  lileucts,  apparaissc^nt  toutes  dans  la 
ne  me  tonalité  grise,  et  que  l'ensemble  manque  de  dé- 
tail, la  i)hotogravuro  fig.  H2  est  plus  détaillée  et  les 
.li\ers  tons  des   lleurs    sii    (iréseiiIcMl  d.'j.i  plus   ex.acle- 


Fig.  142.  —  Le  mcinv,  photographié  avec  une  plaque  oylhochfomaliqne 
sans  écran  (Pose  :  4  secondes). 

temps  de  pose  doit  être  augmenté  suivant  la  coloration 
do  celui-ci.  Avec  tel  écran  il  ne  sera  pas  exagéré  de 
poser  dix  minutes,  et  l'on  pourra  mémo  aller  jusqu'à 
quinze  et  vingt  minutes  avec  des  écrans  plus  foncés. 

A  ceux  que  pourrait  ellrayer  un  temps  de  pose  aussi 
inusité,  je  leur  dirai  qu'un  amateur  américain,  M.  ^^'. 
A.  Fraser,  occupé  à  photographier  des  lleurs  et  ayant 
commencé  une  pose,  fut  dérangé;  en  revenant  plus 
d'une  heure  après  il  s'aperçut  que  son  objectif  était 
resté  débo'.iché.  Il  développa  néanmoins  la  plaque  dans 
un  bain  très  dilué  ot  obtint  un  cliché  qui  lui  donna  do 
bonnes  éprouves.  Ajoutons  qu(>  le  développement  doit 
être  conduit  très  prudemment  afin  de  ne  pas  heurter  la 
gamme  des  dillérentes  couleurs;  il  ne  faut  admettre 
que  la  lumière  rouge  et,  pour  plus  de  précaution,  avoir 
soin  de  recouvrir  la  cuvette  d'un  carton. 

On  conçoit  que  nous  ne  puissions  nous  étendre  dans 
les  multiples  détails  inhérents  aux  manipuhdionset  aux 
opérations  iihotographiques,  le  sujet  étant  trop  spécial; 
et  puis,  nous  nous  adressons  principalement  au.x  per- 
sonnes qui  font  déjà  de  la  photographie. 

Afin  de  montrer  à  nos  lecteurs  les  différences  obte- 
nues dans  la  photographie  des  fleurs,  nous  reproduisons 


Fig.  143.—  Le  minie,  pholographic  avec  une  plaque  orUiochromatiqiw , 
avec  écran  Jaune  foncé  (Pose  :  3  minutes  20  secondes). 

ment  avec  leur  valeur  relative.  Mais  c'est  encore  dans  la 
photogravure  143  que  la  valeur  exacte  des  tons  appa- 
raît plus  franchement,  l>ien  que  pas  suffisamment  dé- 
taillée, ce  qui  est  dii  à  un  manque  de  pose  pour  les 
lleurs,  avec  cet  écran  très  foncé,  et  peut-être  aussi 
parce  que  le  cliché  n'a  pas  été  suffisamment  poussé  et 
fouillé  au  développement. 

La  tenture  recouvrant  le  meuble  sui'  lequel  le  vase 
repose,  et  qui  a  été  choisie  à  dessein,  permet  d'ailleurs 
de  se  rendre  compte  de  la  gradation  obtenue  dans  les 
trois  épreuves,  et  montre  l'excellence  et  l'exactitude,  dans 
la  reproduction  des  différents  tons, qu'offre  la  photogra- 
lihie  orthochroniatique. 

Cette  façon  d'opérer  [lermet  également  de  combattre 
les  écarts  de  pose  entre  deux  parties  d'un  même  sujet: 
des  lleurs  pâles  et  un  feuillage  foncé.  Tandis  que  dans 
la  figure  141  la  pose  a  été  trop  longue  pour  les  coloris 
signalés  plus  haut,  elle  est  normale  pour  les  autres.  Dans 
les  deux  photographies  orthochromatiques,  cet  écart 
de  pose  n'existe  plus.  Xous  avons  observé  le  même  fait 
ilernièrement  encore;  ayant  photographié  une  touffe  de 
Oerauitnn  platypelahon,  les  fleurs  bleu  violacé  de 
cette  plante  étaient  trop  posées  et  «  voilées  «sur  la  pla- 


262 


LE    JARDIN 


que,  parco  que,  précisément,  les  plaques  ordinaires  sont 
plus  sensililes  à  cette  couleur  ;  par  contre,  la  pose  avait 
été  normale  pour  le  feuillage  vert,  qui  s'impressionne 
plus  diffitilement  et  plus  lentement  et  celui-ci  iHait  fort 
bien  venu  (!}. 

Les  plaques  ortliochromaliques  et  l'écran  jaune  ont 
donc  encore  cet  avanta;.'e  d'uniruT  l'impressioiincnient 
des  couleurs  distinctes  et  de  pallier  aux  écarts  de  iiose 
qui  pourraient  se  présenter  entre  doux  couleurs  d'un 
même  sujet. 

Somme  toute,  pour  réussir  la  photographie  des  fli'urs 
il  convient  de  :  se  servir  do  plaques  orthocliroiiiatiques, 
dont  l'ellet  est  encore  augnioiilé  si  l'on  emploie  un  écran 
jauni-;  faiie  une  mise  au  point  ri^iouivusemenl  exacte; 
avoir  un  bon  éclaira^;o  et,  si  l'on  veut  i)roriter  du  niaxi- 
nuim  d'eiTot  par  l'ortliochromatisme,  le  temps  de  pose 
iloit  être  plutôt  dépassé. 

On  obtiendra  de  cette  façon  des  épreuves  détaillées, 
harmonieuses,  fouilli'es  en  profondeur  et  dont  les  cou- 
leurs distinctes  ou  les  tons  d'iiili-nsité  ililTérento  d'une 
môme  couleur  se  trouveront  reproduites  avec  leur 
valeur  propre. 

AliibiitMvumkni;. 

'\Aruv> 

L'Éther  en  horticulture 

Les  expériences  faites  récemment  sur  l'élhérisation 
des  plantes  en  vue  du  forçage,  et  relatées  ih\ns\(' Jardin, 
font  espérer  do  lions  résultats.  Nous  voulons,  à  ce 
propos,  faire  connaître  quelques  rensei;.'nenients  qui 
pourront  être  utiles  a.  ceux  qui  se  proposent  d'essayer 
ce  nouveau  procédé. 

L'éther  ordinaire,  appelé  aussi  éther  sulfurique, 
marque,  lorsqu'il  est  pur.  Cm"  a  l'aréomélre  Baume;  on 
peut  même  l'amener,  par  une  rectification  plus  parfaite, 
à  marquer  Ot'i",  mais  ce  dernier  i)roduit,  employé  Iros 
rarement,  n'a  aucun  intérêt  pour  les  horticulteurs. 

Ceux-ci  trouveront  dans  le  commerce  deux  sortes 
d'éthers  :  l'éther  à  <'i."j",  et  l'éther  à  52"  qui  n'est  autre 
chose  qu'un  mélange  à  parties  égales  d'éther  pur  et 
d'alcool. 

L'éther  à  52°,  dison.s-nous,  contient  de  l'alcool,  et 
comme  bien  on  le  pense,  l'administration  des  Contribu- 
tions Iniliri-ctes  ne  jiord  pas  .ses  droits  sur  cet  alcool.  11 
serait  en  effet  d'une  facilité  enfantine  de  séjiarer  par 
une  distillation  sommaire,  l'éther  de  l'alcool,  et  rien 
n'empêcherait  alors  les  fraudeurs  de  livrer  celui-ci  ii  la 
consommation  sans  acquitter  les  droits  dont  ce  liquide 
est  frappé. 

C'est  pour  emi>écher  ces  opérations  fraudulejises  que 
le  Ministre  des  l''inanci's  a,  par  sa  circula  ire  n'  -lO-^  ilii 
2'J  décembre  iOOO  sur  le  Uéyime  fiscal  des  Kthers  à  bas 
degrés,  réglé  les  formaliti's  a  reniplir  par  ceux  qui 
emploient  les  éthers  mélangés  d'alcool,  parmi  lesquels 
.se  classe  l'éther  à  ."lî^.  Los  personnes  (|ue  la  (piestion 
Intéresse  pourront  prendre  connaissance  do  cette  cir- 
culaire au  bureau  des  Contributions  Indirectes  lopins 
proche  de  leur  domicile. 

l)'aulre  j)art.  les  horti<-ulleurs  auront  probablement 
tout  intérêt  à  employer  l'éther  pur  qui,  bouillant  à  i'&- 

lll  Tuiil  »liiKiillrr  i|uc  icln  piiUsi"  |inrnilri>,  il  i-il  iii'<<-i?i-ilrc  ilo 
|i<>H«r  il.ivaiiUiji'  |Mitir  In  ii|iiil<iKrn|>lil<<  il'iin  Iihiiiiik'I  <U-  llriir», 
•  l'iiiif  |ilnt)t<-,  «'tr.,  [tari'o  ipt  IN  -^  iin|ire!iAloiini'iit  |ilii^  li'iili-iiii'iil. 
1,(1  |ir«>(t>iuliMir  exiK*'  fKnIi-iiii-nl  uiif  pose  pliin  iiroloD^i'o.  ni 
l'on  vtMil  iililciiir  uiio  rpn'iivn  fiiiiilli'i'  v\  ilrlnllli'i'  ilf  l/i  n'utiinn 
«lu  («MiilInKi*  •!"'  |*r<Siiciili*  iiiir  nmnNr  |ihi<t  itlirtciin*  i*t  pliir*  priirnnilo 
a  iMriH'tror.  Maih  il  t"«t  iMM-CHn/ilri',  punr  ruia,  <li'  illn|ilit-.iKiut'r  «lavaii- 
Inir**  p^Mir  ulitnitr  ci;  n-niilUit  t-t  rvilrr  tin  Acari  ilt*  iiohi*. 

Il  f^t  irallh-iir^  facile  a  l'iiiiipronilr*'  ipriinc  Htirrnri*  unit'  tiiii  ne 
prt'«<--  *       '  '  -iiifiit  t*l  nu  nii'-mt>  plan  t<i)   plfint>  liiiiiiiTt'  h«'  A\i*m 

Iilti'-  -lit  <tur  la  plaifiit*  plii>tofcrnphl>|iit',  ipi  un  Hii]<-t  tîitnl 

i*«  •'  ,   .ilictt  !tf  pri<t*t.*iili'iit  a  pliiHit'ur«>  plaii*t  iliirt-ntiit^. 


sera  plus  rapidement  évaporé  que  l'éther  à  .">2^,  dont 
l'alcool  ne  peut  avoir  sur  les  (liantes  aucune  action 
anesthésique,  et  n'a  que  l'inconvénient  de  relarderl'éva- 
poration. 

L'éther  pur,  qui  n'est  sujet  à  aucun  contrôle  de  la 
Régie,  devni  donc  être  préffré,  pourlacidture,  aux  ôtliers 
à  bas  ilegrés.  11  n'est  soumis  qu'aux  formalités  sur  la 
circulation,  c'est-à-dire  que  chaque  envoi  doit  être 
accompagné  d'un  acquit-à-caution  du  prix  fixe  de 
.JO  centimes,  quelle  que  soit  la  quaiitilé  transportée. 

Comme  prix,  l'éther  à  65°  acheté  tlans  les  usines  et 
par  quantités  importantes  ne  doit  pas  être  payé  plus  de 
liKi  francs  les  100  kilos  net;  son  prix,  rendu  à  domicile, 
Sfrait  donc  augmenté  des  (rais  de  transport.  .Mais  les 
horticulteurs,  pour  le  moment  du  moins,  n'auront  pas 
besoin  de  si  grandes  quantités  d'éther,  de  sorte  que, 
l'achetant  au  ilétail,  ils  le  paieront  naturellement  plus 
cher.  En  tous  cas,  ils  pourront  toujours  se  le  procurer  au 
prix  de  40  francs  environ  les  'A)  litres,  franco  d'embal- 
lage et  de  port  tlans  toute  la  France. 

Le  litre  irélher  à  t'ô"  pesant  à  peu  tie  chose  prés 
~'2Ù  grammes,  il  est  facile  tIe  calculer  les  poitls  des 
quantités  à  employer. 

Les  vapeurs  d'éther  forment  avec  l'air  un  mélange 
ilétonnant  ;  on  ne  saurait  donc  prenilre  tro]!  de  précautions 
pour  éviter  les  accidents.  Ce  mélange  est  si  éminem- 
ment explosible  que  nous  avons  vu,  au  mois  d'octobre 
moi,  le  toit  tl'un  bâtiment  lie  52  moires  de  long  sur  8de 
largo  soulevé  i)resque  d'un  seul  morceau  à  plusieurs 
mètres  de  hauteur,  par  une  explosion  d'éther  duo  à 
l'introduclioii  d'une  lanterne  allumée,  quoique  cepen- 
dant bien  fermée,  dans  ledit  bâtiment  qui  n'était  plus, 
quelques  instants  après,  qu'un  amas  de  décombres. 

La  lumière  électrique  seule  peut  être  employée  si 
l'on  a  besoin  d'éclairer  les  locaux  où  se  fera  l'éthérisa- 
lioii,  et  encore  ne  devra-t-on  faire  usage  que  de  lampes 
à  incandescence,  les  lampes  à  arc  étant  impitoyable- 
ment proscrites.  Il  sera  même  prudent  de  placer,  si 
faire  se  peut,  les  fils,  les  interrupteurs  et  les  coupe- 
circuit  à  l'extérieur  des  bâtiments. 

(Jue  les  lecteurs,  surtout.  nes'olTraient  pas  de  cesjiré- 
cautions;il  n'y  a  là  rien  ijui  puisse  les  arrêter  dans 
leurs  essais.  Mais  les  horticulteurs  étant,  en  général, 
peu  familiarisés  avec  l'emploi  île  liquides  aussi  volatils 
que  l'éther,  nous  avons  cru  lion  de  les  mettre  en  garde 
contre  les  mésaventures  que  pourrait  provoquer  une 
involontaire  négligence. 

E.  Fos. 


Arbres  remarquables 


Siuis  ce  litre,  In  Salure  rnit  connaître  deux  nouveaux 
exemples  d'arbres  cmioiix  àsigiinler.  C'est  «rnbord  un  (Mu'^iie, 
situé  tlans  lu  L'iiiniinuie  de  Ilols  par  Sniiil-(ieiiis  tIe  .'■^ninlonge, 
(|iii  mesure  ii  ras  de  terre  (i  m.  4o  de  tour;  ii  1  ni.  Su  tic  hnii- 
leur  il  11  Cl  mtMres,  tnnilis  i|u'nu  tiéparl  tles  principales  bran- 
ches il  raesure  10  mètres. 

l'Iiis  oiirieiix  encore  est  un  vieux  Snule  planté  en  bortlure 
de  la  route  dt'-parleiiienlalo  tle  (iien  à  (^liAlillon-sur-l.oire. 
Dans  I  énorme  Irnuf  ireiix  île  co  ilernier.  rempli  de  détritus 
<|ui  se  sont  amassés  en  formant  un  compost  substantiel  tpie 
l'on  ntimme  terre  do  .Saule,  une  graine  a  levé  et  un  jouiie 
Tilleul  s'est  tlévoloppé  rapitlemt<nt.  île  sorte  t|u'a  llieure 
actuelle,  il  forme  un  arbre  Irt's  vigoiirt>ux,  peussanl  au  som- 
met tl  un  autre  arbre.  Le  prnpriétnire,  en  t'Iaguant  le  Saule, 
n  eu  soin  de  ménager  et  mt'-nio  iTémunder  la  lige  tlii  Tilleul, 
de  sorte  ipii>  le  tiernier  présente  bien  tout  son  perl,  tnpilé. 
muni  tl'un  ample  leiiillagn.  Il  n'y  aurait  tpi'iiii  coup  de  vent 
trop  (orttpii  paraisse  susceptible  do  le  déraciner. 

RK.NK  Raymond. 


LR    J.MU)IN 


263 


Les  Chrysanthèmes  à  l'étranger 


I.ES    GENTIANES 


L'Exposition  de  Chicago 

I.a  Sncii'lù  aiiuricaino  ilii  Chrysaiitlioiiic  {Tlie  Clinj- 
.■idiilheiniiiii  Sticietij  of  Amerini),  fondue  il  y  a  iiiio 
ilim/.aiiio  d'anni'Os,  n'avait  pus  oto  jusqu'ici,  aussi 
active  dans  ses  travaux  fini'  ses  socit'li's  sd'urs  d'Hu- 
ropo.  Jusqu'à  cotto  annéo-ci,  ses  npi'rations  n'avaii'ut 
puèri'  consisté  que  dans  la  publication  d'une  i-ditioM 
d'un  catalogue  de  Chi'ysantlièmes  cl  dans  le  fonction- 
nonient  d'un  comitc'  llnral  dans  les  diverses  cités  de 
ri'nion,  pour  jufjer  du  mérite  des  nouveautés  et  leur 
attribuer,  le  cas  éihi-ant,  des  certilicats  de  mérite. 

A  la  longuf,  le  Comité  exécutif  de  la  Société  pensa 
qu'une  exposition  annuelle  de  Clirysanthèmes  était  à 
souhaiter.  Cotte  idée  prit  corps,  et  il  voulut  faire  entrer 
l'orfianisation  d'une  exposition  dans  la  sphère  de  ses 
opérations.  Suivant  alors  l'exemple  donné  par  les 
sociétés  françaises,  il  vient  d'organiser  celle  de  Chica^'o. 
avec  la  coopération  de  la  Société  d'Iiortii-ulturo  de  eollo 
importante  ville. 

L'ouverture  on  avait  été  d'aljnrd  fixée  au  4  novembre, 
mais  par  suite  du  nondu-e  considéraljle  des  demandes, 
il  a  fallu  modifier  l'aménagement  de  l'Institut  des 
.Vrts,  co  qui  en  recule  l'ouverture  au  11  novembre.  I,es 
demandes  de  renseignements  doivent  être  adressées  à 
M.  Ivlwin  Lonsdale.  secrétaire,  Chestnul  llill,  Philadel- 
phia,  Pa.,  ou  à  M.  li.  A.  Ivanst,  assistant  secrétaire, 
."niHi,  Cottage  Grove  avenue,  (lli'icago. 

Nous  avons  en  main  la  liste  des  prix.  I)ans  la  plu- 
part d(>s  classi's,  il  y  a  trois  prix  dont  la  valeur  varie  de 
2  à  'lO  dollars.  Le  nombre  des  classes  est  de  .jl,  dont  :il 
pour  la  Heur  coupée.  Il  en  est  une  réservi'e  à  la  plus 
belle  colh^ction  des  variétés  d'origine  française;  la  pre- 
mière récompense  de  cette  classe  est  un  grand  prix  qui 
consistera  probablement  en  un  trophée,  l'ne  classe  simi- 
laire est  réservée  au.x  variétés  d'origine  anglaise. 

On  compte  encore  six  classes  pour  les  nouveautés, 
comprenant  les  semis,  les  sports  et  les  importations 
non  encore  au  commerce;  et  enfin  14  classes  pour  les 
plantes  en  pots. 

Apres  tant  d'années  de  travaux  sans  qu'aucune  expo- 
sition les  ait  montrés,  on  peut  compter  sur  un  grand 
succès  pour  la  Société  américaine  du  Clirysantlièmiv 

La  Société  Nationale  anglaise  de  Chrysanthème 

Le  compte-rendu  annuel  des  travaux  de  la  Kntionat 
Chrysai/fliemum  Society  of  England  a  été  dernière- 
ment imblié.  Il  nous  donne  d'abord  la  composition  du 
nouveau  conseil  :  sir  Albert  K.  Rollit,  président; 
M.  T.  lievan,  président  du  Comité  exécutif;  M.  J.  W. 
Moorman,  trésorier;  M.  J.  H.  Witty,  vice-président; 
M.  D.  B.  Crâne, président  du  Comité  de  classification; 
M.  Richard  Dean,  secrétaire  général;  et  votre  serviteur, 
M.  C.  Ilarman-Payne,  secrétaire  pour  l'étranger. 

L.i  situation  financière  do  la  Sociéti'  est  excellente:  de 
nombreux  prix  en  argent,  sans  compter  la  grande 
quanlité  habituelle  de  médailles,  ont  été  délivrés  aux 
expositions  de  sociétés. 

Dans  la  liste  des  certificats  de  mérite  décernes  par 
le  Comité  floral,  la  variété  française.  Pluie  d'Or,  a,eu  du 
succès,  en  obtenant  un  certificat  de  l'''"  classe,  un  des 
jurés  éminents  étant  M.  W.  J.  Godfrey,  dont  les  belles 
nouveautés  de  la  dernière  saison  ont  été  très  appré- 
ciées pour  leur  tenue  et  la  beauté  de  leurs  coloris. 

C.  1I.\i(Man-Pai.\e. 


Les  Gentianes  sont  remarquées  dos  amateurs  surtout 
parla  couleur  franchornent  bleue  des  fleurs  de  certaines 
do  leurs  espèces,  le  vrai  bleu  étant  rare  chez  les  fleurs. 
En  elTet,  ce  (|u'on  appelle  «  bleu  »  est  souvent  un  viidel. 
un  lilas  ou  un  mauve;  re  sont-là  ce  qu'Alphonse  Karr 
appelait  des  «  bleus  de  jardinier  ».  Il  existe  toutefois, 
dans  les  Gentianes,  des  espèces  à  lleurs  jaunes, 
blanches,  pourpres  et  violettes. 

Les  Gentianes  sont  ri'pandues  dans  les  régions  tem- 
pérées du  monde  entier.  On  les  trouve  en  Europe  sur- 
tout dans  les  Aljios  et  les  Pyrénées,  puis  en  Asie,  dans 
le  Turkestan  et  la  Perse,  et  enfin  dans  l'Amérique  du 
nord. 

La  grande  majorité  des  espèces  sont  montagnardes,  à 
des  altitudes  variant  do  l.'iOb  à  liOOO  mèlres;  la,  elles 
émaillont  de  leurs  taiiis  lleuris  les  pentes  gazonnées.  Il 
en  est  bien  dont  l'habilat  s'étend  dans  les  pays  de 
plaines  et  dans  les  prés  marécageux,  mais  ce  sont  là 
dos  e.iccoptions,  et  le  genre  (ientiano  est,  à  juste  titre, 
rangé  dans  la  cati'gorie  des  plantes  alpines.  On  en 
compte  environ  deux  cents  espèces,  presque  toutes 
vivaces;  quelques-unes  seulement  sont  annuelles. 
Quelques  espèces  {G.  liitea^  G.  cruciata,  G.  verna, 
G.  acaulis]  fournissent  une  racine  aux  propriétés  apéri- 
tives  et  digeslives. 

Nous  diviserons  les  Gentianes  qui  peuvent  se  cultiver 
dans  les  jardins  en  trois  cati'gories,  correspondant  à 
certaines  particularités  culturales  ;  celles  d'Europe, 
celles  d'Asie,  et  enfin  celles  de  l'Amérique  du  nord. 

I.  —  Gentianes  d'Europe 

L'espèce  la  plus  connue  est  le  Geiitimia  acaulis,  si 
apprécié  pour  la  couleur  bleu  de  Prusse  intense  de  ses 
grandes  fieurs,  et  dont  la  variété  G.  a.  vidijaris  (fig.  144), 
a  toujours  été  culti- 
vée dans  les  jardins 
en    roeailles    et    en 
bordures  avec  assez 
de  facilité.  Certains 
professionnels   ven- 
dent, au  printemps, 
des    bourriches    do 
cette  plante,  souvent 
en    nombre    insuffi- 
sant pour  les  ama- 
teurs. 

La  culture  du  G. 
a.    viilf/aris     est    à 
survoilier  au   point 
de  vue  du  sol  et  de 
l'exposition,    et    de- 
mande une  pratique 
sans  laquelle  les  dé- 
ceptions peuvent  survenir.  L'exposition   au  levant  et 
au  nord  <lans  la  rocaille  ou  en  bordure,  un  sol  léger  do 
terreau  do  feuilles,  terre  franche  et  terre  de  bruyère  tels 
sont  les  éléments  do  succès. 

Dans  la  nature,  cette  plante,  dont  l'habitat  varie  entre 
l.'iOO  et  2-"iU0  mèlres,  forme  souvent  des  tapis  azurés  du 
plus  merveilleux  eiïet. 

Cette  espèce  est  remarquable  parles  sépales  lancéolés 
devenant  plus  étroits  de  la  base  au  sommet,  avec  les 
feuilles  pointues  et  opposées. 

Parmi  les  variétés  du  G.  acauUs,  il  faut  citer  le  G.  a. 
excisa  (Genliane  découpée)  différant  du  G.  a.  vulgaris 
en  ce  que  les  sépales,   étroits  a  la  base,  s'élargissent 


Fig.  144.  —  (ientiana  acaulis  vulgaris. 


204 


LE   JARDIN 


plus  liaut  et  se  reci'iirlMiU  au  di'hurs.  Sos  feuilles  sont 
aussi  plus  larges  et  plus  ol'tuscs.  Le  G.  rtcrtw/i.s  ronfiTine 
encore  d'autres  variétés.  A  cet  ùKard,  lU'iclicnliach 
parle,  dans  son  dictionnaire,  d'un  G.  o.  .Sabauda.décoa- 
vert  au-dessus  de  Chamln-ry:  un  peut  citer  aussi  le  (I.  a. 
Cltisii,  assez  répandu  en  l'Yance  dans  la  Tarcntaise  ; 
lo  G.  a.  aiigttstifolia  aux  fleurs  bleu  d'azur  sur  des 
ligos  de  iO  centimclres  se  rencontrant  surtout  dans  les 
Alpes  françaises,  dans  les  pâturages  élevés  de  l.MK)  à 
1S(X)  mètres. 

Parmi  les  autres  espcoes  de  (Gentianes  liasses  et  cespi- 
teusen,  la  plus  séduisante  est  le  G.  rertia.  une  des  pre- 
mières fleurs  du  printemps,  plante  qui  se  rencontre 
depuis  la  plaine  et  les  plus  lias  p;"ituragps  des  mon- 
tagnes jusipi'à  plus  de  3t)00  mètres  d'altitude.  C|i,'\(|ue 
tige  a  sa  fleur  solitaire  et  varie  de  ()"'0.'i  à  0"'10  de  hau- 
teur. Les  fleurs  rellètenl  alisolument  l'azur  du  ciel  et 
sont  les  seules  a  posséder  ce  lun  si  pur.  Les  feuilles 
inférieures  sont  plus  grandesquelessuperieures.il  faut 
citer  diverses  varié'tés  de  (i.  renia  savoir  :  Le  G.  v.  <ilha 
h.  fleurs  blanches;  le  (/'.  v.  rialocea,  à  fleurs  violettes; 
le  G.  V.  fjranili/lora  aux  fleurs  plus  développées  que 


G.  iiividis  (Gentiane  des  neiges)  dont  l'haliitat  dans 
les  montagnes  varie  de  1,800  à  2,500  mètres;  le  (!.  tjer- 
viaiiica  ,  remontant  depuis  la  plaine  jusqu'à  liOOO  mètres 
d'altiliido,  au.x  fleurs  lilas;  le  (t.  (cuvlla  (Gentiane  déli- 
cate) assez  rare  dans  la  nature,  où  on  le  rencontre  dans 
leséboulis  de  2  à  ;{,000  mètres. 

Dans  les  Gentianes  à  hautes  liges  qu'on  peut  trans- 
porter des  montagnes  dans  nos  jardins,  nous  citerons 
d'abord  le  G.  lutea  (la  grande  Gentiane  jaune,  Gentiane 
offlcinale,  lig.  l'iS)  dont  les  liges  atteignent  quelquefois 
1  mètre,  aux  corolles  fendues  jusqu'à  la  base,  signe 
distinctif  de  celte  espèce,  plante  commune  dans  les 
montagnes  d'Europe  et  se  rencontrant  ilepuis  lo  pâtu- 
rage à  1.000  métros,  jusqu'à  la  limite  dos  neiges;  le 
G.  jiiirptirca,  très  décoratif,  avec  ses  liellos  fleurs 
rouges  au  calii-e  fenilu,  osjièce  plus  rare  que  la  précé- 
dente mais  croissant  sous  la  même  altitude;  le  G.  pau- 
nonira,  aux  fleurs  rouges  pourpres  ponctué'cs;  enfin  le 
G.  itunriata  (Gr'nliane  ponctuée)  aux  fleurs  jaune  pfdo 
rosé,  semé  de  taches  foncées,  se  trouvant  aux  mêmes 
endroits  que  les  précédentes.  Ces  trois  dernières  espèces 
sont  d'un  bel  cllet  ornemenlal. 


li^^ 


fl>  ^S^i 


Fl(f.  145.  —  Gmtiana  lulea. 


Fig.  14C.  —  Gcntiana  asclepiadea . 


Fig.  li".  —  Gentiana  rrueiala. 


celles  de  la  plante  type  ;  le  G.  v.  azurea,  variété  horti- 
cole à  fleurs  bleu  clair. 

Dans  le  môme  groupe  sont  encore  lo  G.  hrachyphtilla, 
(Gentiane  ii  feuilles  courtes),  se  trouvant  sur  les  jientes 
gazonnéos  des  Alpos  do  2,000  à3,0(J0  mètres,  aux  fleurs 
bleu,  sur  clair  tiges  hautes  de  8  à  10  centimètn's,  aux 
feuilles  infi'rieures  plus  grandes  (|Uo  les  supérieures; 
le  G.  Cduipestris  (Gentiane  des  l'hamps)  commune  sur 
les  pelouses  al|)iiies  de  1500  a  ;t000  mètres,  aux  fleurs 
bleu  lilas;  le  G.  /ii/reiuiicci,  spécial  à  la  région  des 
l'yrénées.  une  des  plus  petites  des  espèces  cespitouses, 
puisque  sa  tige  florale  ne  dépasse  pas  0'"05,  avec  leurs 
fleurs  d'un  bleu  d'azur;  le  G.  bavarica  (Gentiane  de 
Bavière),  celle  qui,  à  coté  des  neiges  élornelles,  atteint 
dans  les  montagnes  la  plus  haute  altitude,  près  de 
'i,000  mètres,  ol  se  plaisant  dans  un  sol  siliceux,  aux 
fleurs  blo\i  pur  foncé,  admirable  avec  ses  toutes  petites 
feuilles  dont  les  inférieures  sont  plus  pcliles  ()uo  les 
supérieures  el  affectent  une  disposition  lmbri(|uéc; 
c'est  une  dos  espèces  les  plus  dédicales  n  conserver;  lo 
<!.  Kochlana,  aux  fleurs  bleues  sur  des  liges  ne  di^pas- 
sant  pas  10  contimèlres;  le  G.  alpiiia  aux  fleurs  bleu 
d'azur,  plante  cespiteuse  n'atteignant  pas  C^IO  rie  hau- 
teur; lo  G.  ciliala  (Gentiane  ciliée)  remarquable  par 
ses  fleurs  découpées,  ne  dépassant  pas  comme  altitude 
la  limite  supérieure  de  la  région  ilos  arbres. 

11  faut  monliiinner  aussi  les  espèces  annuelles  si 
séduisantes:  le  G.  utriculosa,  s'élevanl  dos  prés  maré- 
cageux jusqu'à  la  limite  do  la  région  dos  arbres;  le 


Il  existe  encore  d'autres  espèces  alpestres  de  Gen- 
tianes d'Europe,  aux  tiges  moins  élevées  que  colles  des 
espèces  précédentes,  mais  qui  ont  la  supériorité,  sur 
elles,  de  pouvoir  être  cultivées  cl  de  fleurir  à  co\ip  sûr 
sur  nos  pelouses  dans  nos  jardins,  sans  exiger  do  sol 
particulier.  (Vost  d'abord  le  G.  nsclepiailca  (flg.  1  l('i\  à 
la  disposition  si  spéeale,  avec  ses  fleurs  bleues  termi- 
nales rapprochées,  los  axillaircs  solitaires,  et  aux  feuilles 
ovales  et  lancéolées.  Cette  espèce  est  très  décorative 
avec  ses  tiges  florales  d'une  hauteur  moyenne  deCO cen- 
timètres; ses  fleurs  n'ont  sans  iloute  pas  la  couleur  bleu 
d'azur  du  G.  l'ec/in;  néamoins,  elles  ont  aussi  la  cou- 
leur blouo  si  séiluisante;  elles  durent  depuis  la  mi 
juillet,  jusqu'à  la  mi-septembre  el  c'est  certainement  une 
des  Gentianes  les  plus  faciles  à  élever  de  semis. 

l'ne  autre  espèce,  très  facile  à  culliver,  esl  le  G.  cni- 
ciatn  (llg.  117  , que  j'ai  élevé  également  à  Boulogne  et 
en  rapportant  dos  exemplaires  récollés  dans  mes  excur- 
sions. Colle  espèce,  aussi  facile  à  cultiverque  le  G.asrle- 
pladen,  préfère  la  mi-ombre  et  prospère  on  sol  calcaire 
tout  en  poussant  bien  ilans  n'importe  quel  lorrain  sain 
et  drainé'.  Ses  fle\irs,  d'un  bleu  d'azur,  s'ouvrent  en 
juillet  el  août,  durent  forl  longtemps  et  produisent  lo 
plus  bol  eflol.  Vu  sa  dimension  d'environ  COcentimèlrcs, 
on  peut  cultiver  ci'tte  plante  aussi  bien  sur  pelouse  que 
sur  rocaille.  Les  fleurs  lerminalos  et  axillaircs  sont  fas- 
clculéos;  808  feuilles  sont  lancéolées  et  toujours  oppo- 
sées on  croix.  Ses  graines  germent  très  facilement.  Je 
veux  citer  enfin  une  espèce  des  plaines  marécageuses, 


I.l'.    J  A  1(1  UN 


>.^  yf^ 


(jKMIANA    VlillNA 


(JKNIIANA    Af.Al'LIS  Gli.NTIANA    IIAVAHICA 


Pbi.mlla   SIllimcA 


PlUMlLA    MAHGINATA 


ASEVliM'     MM  NMM' 


LE  JARDIN 


865 


ot  qu'on  rencontre  iiiômo  aux  environs  de  Paris  :  1p 
(1.  l'iiciDuoiiaiilhe  (Pulmonaire  îles  marais),  plante 
d'iùirope  ol  do  Sibérie.  La  hauteur  moyenne  île  cette 
espèce  est  île  U"'iO;  ses  fleurs,  il'un  beau  bleu  foncé,  se 
montrent  pendant  quatre  mois  (juillet  à  scptcnilire). 
(lotte  espèce,  encore  plus  facile  à  cultiver  sur  pelouse 
que  le  (1.  asclepiailea  et  le  (!.  crucialii,  denianile  un  snl 
humide  et  niarofa<,'eux.  Ses  Heurs  terminales  et  axillains 
sont  péilonculoes,  et  ses  feuilles  ont  la  partieularili- 
d'otre  linéaires,  spatulces,  et  obtuses. 

II.  —  Gentianes  asiatiques 

La  culture  spéciale  sur  mchers.  indiqui'O  pour  les 
Gentianes  basses  et  cespiteuses  des  Alpes  ot  des  Pyrc- 
noos,  ri'ussit  très  bien  dans  les  jardins, pourles  espèces 
orifjnaires  de  Sibérie,  du  Turkestan  et  de  la  Perse. 

Je  citerai,  parmi  les  variétés  acclimatées  à  Boulognc- 
sur-Seine,  le  G.  asccnde/is,  originaire  ilo  Sibérie,  aux 
fleurs  bleu  clair,  sur  des  tiges  atteignant  40  centimètres; 
lo  G.  decumbo's,  aux  fleurs  bleues  sur  des  liges  do  mémo 
hauteur  que  l'espèce  précédente,  aussi  originaire  dn 
Sibérie;  le  G.  wu/c*vjp/!!/Z/a,  de  même  origine,  aux  fleurs 
bleues,  piaule  do  plus  petite  dimension  que  les  précé- 
dentes, n'atteignant  pas  liO  centimètres;  le  G.  seiilem- 
fida,  aux  Heurs  d'un  beau  bleu  foncé,  ayant  la  même 
hauteur  et  la  même  origine  que  l'espèce  précédente;  le 
G.  Wdlujetrii,  aux  fleurs  bleuâtres,  ayant  môme  ori- 
gine et  une  hauteur  moyenne  de  20  centimètres;  le 
G.  straminea,  aux  fleurs  bleues  sur  des  tiges  de30  cen- 
timètres; le  G.  Olivieri,  aux  fleurs  bleu  vif  d'une  hauteur 
moyenne  de  30  centimètres;  et  enfin  le  G.  tibetiai 
(Himalaya),  aux  fleurs  bleuâtres  sur  des  tiges  d'une 
liauteur  de  3o  centimètres. 


III. 


Gentianes  américaines. 


En  dehors  des  espèces  communes  à  l'Amérique  du 
Nord  et  à  l'Europe,  et  qui  se  trouvent  par  conséquent 
déjà  citées,  il  faut  signaler  les  espèces  suivantes,  spé- 
ciales à  l'Amérique  du  Nord,  et  qui  peuvent  être  conser- 
vées dans  les  jardins  alpins  des  environs  de  Paris  : 

I-,e  G.  Andrewsii,  aux  grandes  fleurs  tubuleuses  d'un 
bleu  vit  divisées  au  sommet  en  petites  dents,  sur  des 
tiges  atteignant  60  centimètres;  le  G.  Digeloicii,  aux 
fleurs  de  même  couleur;  cette  belle  plante  doit  être  cul- 
tivée dans  un  compost  pourvu  largement  de  terre  de 
bruyère  tourbeuse;  le  G.  Saponaria,  aux  fleurs  bleu 
pâle  et  lo  G.  cordifolia,  aux  fleurs  bleu  foncé. 

Culture  des  Gentianes 

Les  Gentianes  recherchent  généralement  des  pentes 
gazonnées  calcaires,  bien  que  certaines  espèces,  comme 
le  G.  bavarica  et  le  G.  alpma  préfèrent  un  sol  siliceux. 

Leur  acclimatation  et  leur  culture  dans  les  jardins 
demandent  des  soins  particuliers,  sauf  pour  le  G.  acau- 
lis,  de  culture  assez  facile,  le  G.  cruciata,  le  G.  ascle- 
piadea  et  le  G.  rneumonanthe,  se  cultivant  lo  premier 
en  rocaille  ou  en  bordure,  et  les  autres  sur  pelouse 
dans  un  sol  bien  sain  avec  drainage  en  dessous. 

Les  Gentianes  à  haute  tige  se  cultivent  sur  pelouses 
dans  un  sol  calcaire  profondément  fouillé  avec  drainage 
en-dessous,  pour  éviter  l'humidité  au  pied  des  sujets. 
Avec  une  exposition  bien  ensoleillée,  on  peut  espérer 
voir  fleurir  ces  grandes  Gentianes. 

Toutes  les  autres  se  cultivent  sur  rocailles  dans  un 
sol  composé,  de  terreau  de  feuilles,  terre  franche  et 
sable  calcaire  ou  siliceux  suivant  les  espèces;  une  cou- 
verture pendant  la  mauvaise  saison  est  indispensable  ; 
une  couche  d'eau  souterraine  l'été  inaintienlaux  rocailles 
une  fraîcheur  chère  aux  plantes. 


A  défaut  d'eau  souterraine,  toutes  ces  e.spëces  de 
Gentianes  à  hautes  tiges  peuvent  se  cultiver  dans  nfis 
jardins,  sur  pelouses  en  plein  soleil,  sur  un  sol  sain 
profondément  fnuillô,  avec  un  surfaçago  de  spha^'iium 
et  quelques  pienes  au  pied  de  chaque  plante  pour  main- 
tenir une  humidité  analogue  à  colle  de  leur  situation 
dans  la  nature.  Mais  la  grande  difficulté  est  d'en  obtenir 
la  floraison. 

Qu.uit  ;i  la  multiplication,  le  meilleur  moyen  est  sans 
loniredit  lo  semis.  Bien  que  les  graines  de  Gentianes 
soient  très  longues  à  germer,  on  obtient  d'excellents 
résultais  on  exposant  les  graines  à  l'action  de  la  neige, 
surtout  si  on  procède  en  ex|)i)sant  à  la  neige  qui  vient  à 
tomber,  des  terrines  ensemencées  sans  que  les  graines 
soient  recouvertes  de  terre;  l'effet  direct  do  la  neige 
sur  les  graines  est  étonnant  :  en  quelques  jours  la  ger- 
mination est  faite.  Jo  citerai,  comme  exemple,  des  grai- 
nes de  G.  asrlepiadea,  G.  cruciata,  G.  pu»cUtta,  G. 
acaidis,  semées  sous  la  neige  en  décembre  1901  à  iiou- 
logne-sur-Soine  et  qui  en  mars  19U2  étaient  déjà  reiii- 
(jués  eu  terrines,  puis  en  godets. 

La  Gentiane  n'aime  pas  à  être  déplacée;  la  division 
des  sujets  après  la  floraison  n'est  pas  exempte  de  dif- 
ficultés Pour  les  espèces  à  racines  longues  et  pi'ni'^- 
trantes,  il  faut  prendre  en  tout  cas  des  jeunes  sujets 
arrachés  en  temps  opportun  dans  les  montagnes,  mais 
le  mieux  sera  de  no  planter  en  place  que  des  sujets  de 
semis  élevés  en  pots. 

Il  faut  remarquer  que  les  Gentianes  annuelles  se 
trouvent  beaucoup  moins  dans  les  cultures  que  les 
autres  espèces  alpines.  Les  graines  en  eflet  sont  plus 
difficiles  à  germer  que  celles  des  espèces  vivaces. 

Les  semis  essayés  h  Boulogne-sur-Seine,  sous  la 
neige,  en  automne  l'JUl,  n'avaient  pas  encore  donné  de 
résultats  au  mois  d'avril  1902.  Quoiqu'il  en  soit,  on  peut 
cultiver  sur  des  rochers  avec  eaux  souterraines,  eaux 
adjacentes,  toutes  les  espèces  des  Gentianes  cespi- 
teuses des  Alpes  et  Pyrénées  sans  trop  de  déconvenue, 
dans  des  niches  bien  drainées,  dans  un  compost  cal- 
caire ou  siliceux  suivant  les  espèces,  et  en  ayant  soin 
de  couvrir  les  niches  d'un  toit  protecteur  pendant  la 
mauvaise  saison,  do  manière  à  laisser  les  plantes 
exemptes  d'humidité  pendant  la  période  de  repos,  rem- 
plaçant ainsi  pour  ces  plantes  le  manteau  protecteur  de 
neige  sèche  que  la  montagne  seule  peut  leur  donner 
pendant  la  période  d'automne  et  d'hiver. 

Voici  maintenant  les  particularités  culturales  affé- 
rentes aux  trois  groupes  que  nous  avons  établis. 

Pour  les  espèces  luiropéennes,  j'éprouve  plus  de 
facilité  à  cultiver  et  surtout  à  faire  fleurir  les  espèces 
basses  et  cespiteuses. 

Quant  aux  espèces  de  Sibérie,  de  Perse  et  du  Turkes- 
tan, leur  culture  me  paraît  être  la  plus  facile  des  trois 
groupes. 

Les  espèces  exclusivement  américaines  me  parais- 
sent faciles  à  cultiver,  mais  la  floraison  n'en  est  pas 
régulière. 

Quoiqu'il  en  soit,  on  peut  dire  qu'avec  les  soins  par- 
ticuliers indiqués  au  cours  do  cet  article,  la  plupart 
des  Gentianes  peuvent  être  cultivées  dans  nos  jardins, 
â  condition  de  les  placer,  suivant  les  espèces,  en 
rocailles  ou  sur  pelouses,  toujours  dans  un  sol  sain  et 
bien  drainé,  avec  beaucoup  d'humidité  pendant  la 
période  de  végétation  et  avec  couverture  préservatrice 
pendant  la  mauvaise  saison. 

Les  quelques  difficultés  qu'on  peut  rencontrer  dans 
leur  acclimatation  dans  nos  jardins  n'en  rendent  la 
possession  que  [ilus  passionnante. 

G.  Magne. 


266 


LR  JARDIN 


Les  noms  des  lieux   habités 

OUI   TIBENT   LEUR  ORIGINE 


du  rè^ne  vég^étal 


m 


On  iloil  il  r.Vuliépine  ou  au  Prunier  sauvage,  sjii/ifi. 
épine,  li'où  xititielinti.  liou  planté  il'Epines,  les  noms 
(le  nonibrpuses  localilés:  Mpinay  (Seine,  Eure,  etr.), 
F.pinello  (Nord',  lîpiiiouil  l'^'onne).  Epineuse  (Oisoi, 
l'ipenoy  (I)oubs),  Epinal  .Vosges  ,  l'Auln-spin  Jura), 
Epiniac  (lUe-et- Vilaine),  Espenel  (Driime).  Spineourl 
(Meuse). 

La  racine  celtique  spern,  épine,  a  «lu  (ouniir  les 
Epernay  ;('i'ite-il'(>r,  Marne,  etc.),  Epernon  lEurc-el- 
Loir),  etc. 

L'Ajonc  ou  Jonc  marin  a  donné  Les  Adjnts  ((Charente). 
Ajoux   (Anlèclip),    Val    d'Ajol    (Vosges),    Val    d'Ajon 
Avoyron). 

La  Ronce  se  disait  en  vieux  français  roncq,  rotiche, 
rouge,  rousse,  de  là  Ronrqs  (N'ord\  la  Ronde  (Cha- 
rente-Inférieure). Rouges  (F.ure).  Rousses  (Lozère'. 
Ronceys  (Manche).  Ronchéres  (Aisne.  Yonne).  Ronclmis 
(Seine  Inférieuri''.  Roncenay  (Aulie)  Rosnay  (Aulie, 
Indre.  M:irne.  Orne,  etc.),  Rosny  (Seine-el-Oise),  Rous- 
sennac  (Aveyron).  etc. 

La  .Mûre  est  le  fruit  île  la  Ronce  et  aussi  du  Mûrier  ; 
niius  avons  d'iniionil)raliles  Murât.  Mourat,  Mourédes, 
.Mourels,  Mourioux.  Moras.  Moret.  Mours.  Mourioz. 
Moreuils.  Murieux.  etc. 

Le  latin  Juiiijienis,  Genévrier,  a  donné  La  Genèbrc 
(Dordogne).  Genèves  Drôme"  Genièvres  Deux-Sèvres", 
Genebrière  (Tarn-et-Garonnne)  Genevray  (Seine-et- 
Marne',  Génibrèdes  (Lot),  et  autres. 

Cfule,  nom  méridional  ilu  Genévrier,  a  produit  Gailes 
(Hérault),  Cadars  (.\veyron),  La  Cadière  Var.  Gard  , 
Cadouls,  Cadolles,  C.adenet.  On  peut  encore  rattachera 
ce  mol  d'origine  gauloise:  Cadix  (Tarn).  Cailnurnes 
(Gironde).  La  C.uioire  (Cotes-ilu-Nord''.  Cadouéres 
(Vendée). 

Au  Sureau  (Samburus),  vieux  français  seu,  seiir,  smi, 
sur,  SM.S-.  se  rapportent  Seur  (Loir-et-Clierl.  Le  Seur 
(Charente-Inférieure).  Seux  (Somme),  Sus  (Rasses-l'yré- 
nées,  Pas-de-Calais'.  Suzes  (Dromel.  Suzoy  (Oise),  puis 
Suzay.  Suzy,  Suzette,  Surianville,  Suzémont. 

Lesdiverses  prononciations  locales  de  Genisla.  Genêt, 
ont  donné  Genest  (.Manche',  le  Genel  Indre  ,  laGenesIe 
((^orrèze,  Puy-de-D^mej.Genettes  (Ciier.  Puy-de-Dôme). 
Genestellcs  (Ardéche).  Genestines  (Corrèze,  Puy-do- 
Dnine),  le  Genestoux  (Ilauto-Loire).  Genetnuses  (.Saone- 
et-Loire).  Ginestas  (.\ude).  Ginestys  (Tarn),  etc. 

De  Cornus  et  Coruiux,  Cnriiouiller  et  Curmier  vien- 
nent florns  Lol\  la  Corne  )Cûtes-du-Nord,  Orne,  etc.), 
Cornas  (Ardèche),  Corneilles  (Aube  ,  Corneuils  Eure), 
Cornlcra  (liante-Savoie,  Lot-et-Caronno  ,  Cnrnouls 
(Aisne).  Cornoy  (Seine-et-Marne),  Cornéjouls  (Ariège'. 
Comoz  (Jura),  Cournols  (Puy-de-D(^mo)  et  autres. 

Cormes  (Ardèche,  Charente-Inférieure,  Sarlhe  ,  Cnur- 
mcs  (.Mpes-Maritimes),  Cormèdes  (l'uy-dc-DAnie.  Cor- 
mollles  (Eure,  Oise,  Seino-et-Dise)  ;  le  Cormier,  dans 
sept  départements,  Cnrmiéres  (Doux-Sèvres),  Cormol 
(CAlo-d'Or),  etc. 

Cogiiers  (Sartho),  Cogniores  (F^aull•Sa^^no),  Cognel, 
Cougny  (Nièvre),  dériveni  sans  iloule   du  Cognassier. 

Arbres  ft-uitiers 

Le  Poirier  (P/iM*)  occupe  aujoiird'hui  une  place  im- 
portante dans    la  culture  agricole;   mais,   comme    l'a 

(1)  Lt  Jardin,  \9iri,  p.  1»,  |»l.  Ï18  cl  Z3t. 


constaté  M.  Decaisne,  celle  culture  semble  n'avoir 
laissé  en  France  que  des  traces  récentes  si  l'on  en  juge 
par  le  petit  nombre  de  hameaux  qu'il  a  .servi  à  désigner 
et  par  la  forme  moderne  de  leur  orthographe  nominale  : 
Les  Poiriers  (Loir-et-Cher,  Loiret,  Vienne,  etc.).  Le 
Poiré  N'endée),  Les  Poiroux  l^ure-et-Lnir  ,  Poiroux 
^Vendée\  Poirol  Nièvre'.  Quelques-unes  de  ces  localités 
lui  ont  emprunté  un  nom  qui  rappelle  un  Poirier  déter- 
miné :  le  Poirier  vert,  le  Poirier  lleuri.  le  Poirier  Cau- 
dart;  leur  ap|iellation  toute  moderne  prou\e  que  les 
hameaux  qui  la  portent  ne  doivent  guère  remonter  au 
delà  du  XV'  ou  du  xvi'  siècle.  Les  noms  de  lieux  corres- 
pondant à  la  présence  de  Poiriers  et  formés  du  latin 
piretum  sont  rares  si  on  les  compare  aux  mots  si  ré- 
pandus de  pommeraie,  cerisaie,  coudraie.  qui  indiquent 
une  culture  étendue  et  fort  ancienne.  (>e  n'est  qu'à 
dater  du  xu''  siècle  que  le  Poirier  a  joué  un  rôle  dans 
l'industrie  agricole  en  s'associani  au  Pommier  à  l'épo- 
que où  le  cidre  commençait  à  remplacer  la  bière  et  la 
cervoise  dans  le  nord  de  la  France  (1). 

Nous  citerons  cependant,  en  outre,  Piroux  (Manchel, 
Pirys  (Nièvre',  Piriers  (Calvados,  Manche),  Pires  Jlle- 
et-Vilaine),  Parays  jSeine-et-Oise,  Saoneel-Loire'.  i»e- 
relli,  l'oro  et  l'ori  (Corse),  etc.  11  ne  faut  pas  confondre 
ces  mots  avec  les  perraii  et  périers  qui  désignent  les 
lieux  remplis  do  pierres  {pclra\\  tels  sont  les  lieux  dits 
Perrouse,  Le  Peyre,  Pcyresq,  Perreux,  Peyrole.  etc. 

Le  Pommier  est  très  anciennement  cultivé  en  France. 
Il  a  fourni  un  très  grand  nombre  de  noms  de  lieux  ha- 
bités. Le  latin  l'io/noti  ou  l'otnus  a  donné  Pmnarius 
dans  la  basse  latinité,  d'où  pomarelum.  lieu  planté  en 
Pommiers  ou  verger  en  général.  Ce  mot  a  formé  Poma- 
rèdes  (Lot),  Pomarez  (Landes  ,  Pomas  'Aude),  Pomerols 
(Gironde,  Hérault),  l'omets  (Hautes-Alpes),  Pomiers 
(Gard),  Pomys  (Aude). 

De  bonne  heure,  et  surtout  dans  le  Nord,  pomier  a 
pris  deux  m,  d'où  Pommiers,  dans  sept  départements. 
Pommerais  Pas-de-Calais).  La  Pommeraie  ("alvados, 
Maine-et-Loire.  Vendée',  Pommereuils  (Nord),  Pom- 
mereux  (Seine-Inférieure),  Pommerit  (Cotes-du-Nord, 
Finistère),  Poniineuses  (Seine-et-.Marne),  Pommenvals 
(Loire-Inférieure^,  etc. 

Malus  (Pomme)  est  rappelé  par  Maies  (Orne),  Malays 
(Haute-Loire,  Saùne-ol-Loire;,  Malaz  Haute-Sa<'ine), 
Malcls  (Cantal,  Cirunde,  Indre).  Le  Aér'wr  Mnlurius  a 
donné  Mallorays,  Mallerets,  Malaret  el  autres. 

Le  gaulois  nrallo  ou  nliallo.  Pommier,  bas-breton 
avall,  est  resté  dans  Avallon  (Yonne).  En  Bretagne,  on 
trouve  quelques  hameaux  portant  le  nom  d'Avallec 
(pommeraie). 

Le  Prunier  {Pru)ius  .d'ow  prunetum  ei  pruiinrclutu, 
prunaie,  se  retrouve  dans  Pruniers  (Indre),  Prunières 
(Hautes-Alpes,  Isère.  Lozère),  Prunoy  (Yonne),  Pruiiay 
(Aube,  Marne,  Seine  et-l  >i80,  etc.',  Pruines  (Aveyron. 
Prunets  .\rdennes,i'.antal.etc.\  Prugny  (Aube.  Pruno, 
Prunelli  Corse  ;  Rrunoy  (Seine-et-dise)  et  Premiers 
(Suisse)  sonl  aussi  d'anciens  prutielutn. 

re/*'7 ■<'/.<,  Cerise,  vieux  français  serise,  cherise.a  passé 
par  les  formes  (•(•rxiis,  rcsiiu.i,  chessus,  d'où  les  noms 
des  localités  suivantes:  (Jers  (Hérault),  Cesses  j.Meuse). 
Chesses  (Landes.  Savoie),  Cerseuil  (Aisne),  Cherisy 
(Eure-et-Loir,  Pas-de-Calais),  Corisols  (Ariège),  Ceri- 
siers (Alpes-Maritimes,  Nord,  Saône-ol-Loire.  Yonne*, 
puis  encore  Orlseaux.  tlessiol,  Cerisay,  Cercy,  (^essai- 
gnes,  (îerisé,  etc. 

l)e  l'fi-sica.  Pécher,  vieux  français /«v.v,  procèdent  les 
lieux  nommés  Pers  (Cantal,  Deux-Sèvres,  llaute-Saone, 
Loiret). 

Il)  Flort  dtt  Sn-fft,  I.  XXIII.  |i.  i-H. 


LE    JARDIN 


2r.7 


Le  latin  Xiicariux,  Noyer,  nucaretum,  lieu  planté  de 
Xoyers,  se  retrouve  dans  Nocario,  Noccto  (Corso), 
Xosay  (Aul)e),  Xo/.ays  (Soino-InMrieuro,  Seine-otOiso), 
N'oziîircs  (Gard),  N'ousior  (Creuse),  Nogarèdo  (llauto- 
Garonno),  N'nrroy  (MiMirllio-i't-MosolIo  .  Xo^raré,  Xoga- 
roiio  Ilalio),  pic.  Do  inrino  les  noinlireux  Xoisy  du  nord 
<li'  la  Franco  rappellent  (rancionnos  plantations  do 
Xiiyors.  Kn  l''landri'.  il  y  a  des  lieux  dits  te  Gogiiicr\ 
c'est  le  nom  patois  du  Xoyer. 

A  Mesiiiliis,  Xollier,  se  rattachent  les  localités  nom- 
mi'os  Mespols  (Tarn-et-Garonnc),  Mcsiiouls  (Lot),  Nes- 
pouls  (Corrèzo',  Mesplès  (Gers),  Nesploys  (Loiret)  et  les 
nombreux  Meslays,  Moiay,  Melle,  Mélisay,  etc.  Le 
vieux  mot  fran(,'ais  Meslier  (Néflier)  s'emploie  encore 
dans  certaines  provinces. 

La  Vigne  (  Vinen)  dont  la  culture  est  si  ancienne  et  si 
l'épandue  se  retrouve  dans  une  foule  de  lieux  sous  les 
formes  modernes  de  Vignaux  Haute-Garonne),  Vi^niec 
(Illo■et-^■ilainp),  Le  Vignan  (Landes),  ^'igny  (Yonne, 
Euro,  etc.),  Vigneux  (.\isno,  Soine-lnférieure,  Seinc-el- 
Oise \  Vinon  iCher,  Var),  Vignale  (Corse),  Vincelles, 
Voigny,  Vinets,  Vinax,  etc. 

A  Olen  ou  Olirn,  Olivier  et  ;i  olivetnm,  olivaie,  se 
rapportent  Ollioules  et  Ollières  (Var),  Oletta  (Corse), 
Oletles  (l^yrénôes-Orientales),  Les  OUières  (Ardèclio). 
Les  localités  api>oloes  Ollières  Haute-Savoie,  Meuse) 
doivent  leurs  noms,  soit  à  des  moulins  à  huile  [oleum], 
soit  à  la  culture  du  l'avot.  Olivet  (Loiret,  Mayenne), 
Montolivet  (Seine-et-Marne),  Montolieux  (Aude),  ne 
sont  pas  non  plus  d'anciens  oliretmn  ;  ces  noms  se 
rapiiortent  a  dilférents  souvenirs  religieux  du  Jardin 
des  Oliviers. 

Du  Figuier  sont  tirés  les  noms  de  Figairolles  (Hérault), 
Figarot  (Alpes-Maritimes),  Figuières  (Hérault,  Espagne), 
Figareto  (Italie).  GroMsKs,  un  des  noms  de  la  Figue,  a 
donné  :  Grossa  (Corse),  Les  Grosses  (Ardècho),  Grossaz 
(Haute-Savoie),  les  Grossières  (Rhône).  De  Caurnis, 
sorte  de  Figuier,  viennent  Caunes,  Caunettes  (Aude), 
Caunas  (Hérault),  etc. 

Le  bas-latin  Grosstilus,  Groseillier,  a  fourni  quelques 
noms  :  Groseilles  (Pas-de-Calais),  les  Groseilliers  (Deux- 
Sèvres),  Groslars  (Indre),  Grosloy  (Seine-et-Oise),  les 
Grosliers  (l'uy-de-Dome).  On  appelle  r/rtde  dans  la  liaiilo 
Normandie,  et  (jadclle  dans  tout  l'ouest  de  la  Franco  la 
Groseille  rouge,  d'où  probablement  Gadets  (Gironde),  la 
Gadelii'-re  (Vienne,  Eure-et-Loir),  la  Gadière  (Ardècho). 
Au  Laurier  (Lan rus),  on  peut  rattacher  Laures  (Aude), 
Lauras  (Aveyron),  Laurèdes  (Landes),  Loreto  (Corse), 
Lorottes,  Lauris,  Lauries,  Laurets,  etc. 

(rt  suivre]  Georges  Gibault. 


Une  belle  culture  d'OrcMdées 


La  proscription  d'un  insecticide 


nornièremont,  iinn  commission  de  la  Société  nationale 
(l'hoiliiullure  de  I-'rance  visitait  les  cultures  d'Orchidées  do 
M.  Maroii,  dont  nos  lecteurs  ont  certainement  remnniué, 
dans  le  piécédont  numcTo,  r.irticlo  sur  la  floraison  des 
Orchidées  en  août.  I.o  rapporteur.  ,\I.  Auguste  Cliantin,  s'ex- 
prime favobablenient,  comnio  on  lo  lira  |ilus  loin,  sur  certains 
détails  do  la  culture  de  M.  Marnn  ;  il  termine  par  des  consi- 
dérations spéciales  à  un  insecticide;  elles  sont  fort  judi- 
cieuses, et  no  manquent  pas  do  saveur  (1): 

Toutes  les  plantes  de. .M.  Maron  sont  cultivées  dans 
un  compost  comprenant  seulement  du  sphagnum  et  des 

(l)  Journ.  de  la  Snr    nal.  d'horl.  de  France. 


fibres  de  polypode;  il  les  arrose  à  l'eau  de  phiie  ;  il  ne 
laisse  jamais  le  compost  à  l'état  sec,  estimant  que  les 
Ctilllenii  prennent  leur  repos  d'eux-nièinos  ;  lorsipi'une 
planle  indi(|iie.  par  son  arrêt  de  croissance,  rpi'olle  est 
à  l'état  que  nous  appelons  état  de  repos,  il  lui  donne  un 
|i<'U  moins  d'eau  mais  ne  suspend  jamais  absolnmenl 
les  arrr)sements.  D'après  .M.  Maron,  cet  état  de  repos 
ne  serait  fin'apparont,  la  plante  pri'paranl  alors  de  nou- 
veaux l'IiMiieuts  pour  la  vr>gélatinn  a  venir. 

M.  Maron  n'est  pas  partisan  du  lerrean  ;  et  effective- 
ment.  on  ne  voit  pas  fju'un  chaiigemcnldeculture  pour- 
rait lui  donner  des  résultats  meilleurs  que  ceux  qu'il 
nous  montre.  Cependant,  il  n'est  pas  niable  que  certains 
cultivateurs  obtiennent  dos  n'sullats  très  beaux  en 
cultivant  les  Orchidées  dans  le  terreau.  Sans  doute  il  y 
a  terreau  et  terreau,  car  d'autres  etilti valeurs  de  valeur, 
après  avoii' essayé  le  terreau,  ont  dû  revenir  au  polypode 
et  au  sphagnum,  et  d'autres  cultivateurs,  i)lns  conser- 
vateurs encore,  sont  restés  partisans  du  mode  très 
ancien  consistant  a  cultiver  les  On-hidées  dans  des  pots 
conlenant  des  lossi)ns  sur  les  trois  quarts  de  leur  hau- 
teur: aussi,  il  ne  serait  pas  diflicile  de  voir  la  môme 
espèce  cultivée  de  ces  diverses  manièi-es  iirésentant  la 
luème  apparence  do  bonne  santé.  On  voit  même  de  très 
belles  plantes  fleurissant  abondamment  sur  planches, 
sur  bûches.  Que  conclure?  sinon  que  l'eau,  l'air,  la 
bonne  lumière,  les  soins  entendus  du  jardinier,  senties 
facteurs  essentiels  d'une  bonne  végétation  chez  les 
Orchidées,  que  le  sol  n'a  qu'une  influence  secondaire 
dans  la  plupart  des  cas,  et  qu'à  chaque  nature  de  sol, 
de  support  devrions-nous  dire,  corresipondentdes  parti- 
cularités de  culture  qu'il  est  im|)nrtant  de  connaître, 
d'ol.)sorver. 

M.  Maron  nous  dit  encore  qu'il  aère  beaucoup  ses 
plantes  ot  qu'il  n'est  pas  partisan  des  fortes  chaleurs 
en  hiver;  il  cultive  à  température  plutôt  basse. 

Nous  avons  aussi  causé  des  insectes  dont  les  plantes 
des    meilleurs    cultivateurs    ne    sont    pas    exemptes. 
M.  Maron  les  combat  comme  tout  le  monde,  par  des 
vaporisalicms  fréquentes  ;  mais,  un  insecte  qu'on  observe 
en  abondance  seulement  depuis  quelque  temps,  paraît 
insensible    aux   fumigations    de   tabac  ;    le    lendemain 
d'une  opération  il  reparaît  en  aussi  grand   nombre  que 
la  veille  :  c'est  la  mouche  du  sphagnum.  M.  Doin  nous 
apprend  qu'il  réussit  assez  bien  à  didrviire  bon  nombre 
d'individus  de  cette  espèce  de  mouche,  en  faisant  faire 
des  fumigations  dans  ses  serres,  au  milieu  de  la  journée, 
quand  la  plupart  des  mouches  voltigent   à  travers  les 
plantes.  Il  y  a  un  remède  autrement  eflicace  et  d'un 
emploi  facile,  que  malheureusement,  en  France,  il  nous 
est  interdit  d'employer:    c'est  le   fameux   insecticide 
anglais  X  L  AU.  Tandis  que  chez  nos  voisins,   en  Bel- 
gique et  ailleurs,  cet  excellent   produit  circule  libre- 
ment, cliez  nous  il  ne  peut  pas  pi'tiétrer,  on  l'arrête  à  la 
frontière.  L'administration  des  douanes  fra«çaises  s'op- 
pose  au  passage  île  cet  insecticiilo  incomparable,  parce 
i|U'ii,  l'analyse   on  a  trouvé  qu'il  contient    une  certaine 
(piantité  de  nicotine  et  qu'alors  son  usage  porterait  peut- 
être  un  préjudice  aux  manufactures  de  tabac  qui   nous 
vendent  leur  jus  de  cuve.  C'est  à  peu  près  comme  si  on 
ihterdisait  l'entrée  en  France  de  l'écorce  de  Quinquina 
sous  prétexte  que  dans  notre  pays,  il  y  a  déjà  plusieurs 
fébribuges   comme  la  petite  Centaurée,  les  feuilles  de 
Houx,  la   grande  Eclaire   et   qu'alors  les  herboristes 
seraient  lésés. 

AiGi:?TE  Cha.ntix. 

Le  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  condition  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'indiquer  qu'ils  ont  été  extraits  du  Jardin. 


268 


LE  JARDIN 


Greffe  îles  lioutons  à  fleurs  des  Lilas  en  août 


Le  JaviHn  lionl  à  tenir  ses  loclours  un  courant  ilo  tous  los 
progrés  dont  peulprolitor  l'horticulturp.  Aussi  la  Direction  du 
journal  dépouille  et  lit  do  son  mieux  tout  co  qui  arrive  sous 
SOS  yeux,  dos  publications  frani;aises  et  étrangères,  et  elle 
reproduit,  en  citant  leur  source,  les  indications  pratiques 
qu'elle  peut  y  trouver,  sans  pour  cela  réduire  la  place  aflec- 
tée  à  tous  los  travaux  originaux  de  ses  collaborateurs.  Au 
jourd'liui,  il  s'agit  d'un  procédé  fpii  pourra  rendre  dos  ser- 
vices, non  souicment  dans  un  but  de  diloltantismo  horticole, 
mais  aussi  pour  aider  ji  la  multiplication  des  variétés  rares 
«u  nouvelles.  On  sait  que  les  Lilas  se  multiplient,  nonsoule- 


Fig.  148.  - 
(jrt/fon  de 
Lilas  av«r 
houtonM  à 
fleurt  ri 
boutons  ù 
/.ois. 


Fig.  I.-.O.  -  /> 
siijel  du  Lilas 
rulffaire  (li(f. 
li'.>).  grrfT,  ,-n 
f'nle. 


ment  par  séparation  des  rejets,  mais  aussi  par  couchage 
souterrain  et  par  greflago.  Lo  groHage  décrit  ci-dessous  pré- 
sonto  un  intérêt  à  cet  égard. 

Il  y  a  quelques  .innées,  on  pouvait  voir,  dans  mon 
jardin,  un  m.issif  de  Lilas  en  Heurs,  greffes  sur  tige, 
dont  lo  plus  haut,  Ihyrse  compris,  ne  dépassait  pas 
30cenliinôlre8.  «Ce  n'estpas  lianal,  ça,  disaient  les  gens 
qui  voyaient  co  massif.  Ils  ajoutaient  :  —  Comment 
faites-vous  pour  avoir  des  Lilas  si  nains? 

—  Je  los  greffe  1 

Je  greffe  les  boutons  à  fleurs,  en  août,  sur  les  scions 
de  Lilas  ordinaire;  et  voici  comment  j'opère  : 

Kmpotage  des  sujets.  —  Au  cours  de  l'hiver,  j'arrache 
des  rejetons  de  Lilas  vulgaire,  de  la  grosseur  d'un  Imim 
porleplume  ou  d'un  crayon  ordinaire.  Ces  rejetons  ont,  à 
leur  base,  quclqne.s  racines  :  ils  sont  empotés  en  godets 
do  •»' pouces  1/2.  On  coupe  leur  extrémité,  de  telle  sorte 
qu'ils  aient  environ  do  S)  ix.iTj  renlimôtres  de  hnuli  ur. 
1,09  godets  sont  ensuite  enterrés  en  plein  jardin,  p.ir 
dessus  le  pot.  On  ne  s'en  occupe  pas  .luln-ment,  jus- 
qu'au moment  du  greffage,  qui  a  lieu  vers  le  milieu 
d'août. 

Clioi.r  lies  {/refTotis.  —  Les  grodons  sont  choisis  aux 
extrémités  do.s  Lilas  âgés,  lesquels  ont  généralement 


des  boutons  à  (leurs  et  des  boutons  à  bois.  Les  boutons 
à  llours  des  Lilas  se  reconnaissent  aisi'ment  .ivec  un 
peu  d'iiabitude.  Us  sont  moins  pointus  et  plus  déprimés 
que  les  boutons  ;i  bois.  Si  l'on  manque  de  connaissance 
pour  distinguer  les  boutons,  il  suffit  d'en  p.irtager 
quelques-uns  dans  lo  sens  de  la  longueur.  t)n  aperçoit 
do  jeunes  tliyrscs  tout  formés  dans  les  boutons  à  fleurs 
et  on  ne  voit  que  des  feuilles  dans  les  autres. 

On  laisse  aux  greffons  la  longueur  que  l'on  peut  voir 
sur  la  ligure  118,  c'est-à-dire  deux  yeux  a  lleurs  au  som- 
met et  quatre  yeux  à  bois  à  leur  base. 

On  les  taille  en  coin  a  la  base  et  on  coupe  les  feuilles 

restantes  au  milieu  du  limbe. 

G reff'iii/i'  des  sujets.  —  Les  sujets,  quand  on  les  onlerre, 

ont,  à  peu  près,  l'aspect  de  celui 

"■  que   représente  la  ligure  149.  On 

les   mouille   fortement   avant   de 

les  grelTer.  Ils  sont  débarrnssi-s 

des    rameaux    qui    ont    poussé, 

sauf  un  (voir  figure  l.")0);  lequel 

sert    lie    tire-sève.    Précisément, 

en    face  de  ce  rameau  tire-sève 

on     pratique     une     demi-fente, 

ayant  à  peu  près  la  longueur  du 

greffon. 

Cette  demi-fente  est  faite  avec 
un  greffoir.  Avant  de  sortir 
l'outil,  on  y  introduit  le  greffon, 
qui  a  été  taillé  en  coin  (figure  148), 
et  on  ligature  solidement  avec 
un  fll  jcomme  cela  est  indiqué 
fig.  150. 

Emplacement  des  Lilas  çre/fes. 
—  On  choisit  un  mur  allant  de 
l'«stà  l'ouest,  et,  du  côté  nord  de 
ce  mur,  abrité  des  rayons  du 
soleil,  on  place  des  cloches  ou  de 
petits  châssis.  C'est  sous  ces 
cloches  que  los  Lilas  greffés  se- 
ront enterrés;  ils  y  resteront  un 
mois  environ,  après  quoi  ils  pour- 
ront ôrre  mis  en  ph^in  air.  Comme 
on  n'a  pas  englué  la  greffe,  on 
voit  très  bien  quand  la  soudure 
du  greffon  est  parfaite.  On  peut 
refle  avec  de  la  cire  à  grolTer  et 
couper  le  lil  (jui  a  servi  à  la  ligaturer.  Celte  opération 
n'est  pas  indispensable,  mais  elle  préserve  lo  greffon 
contre  un  décollage  possible. 

KjiiMjue  mi  il  faut  opérer.  — J'ai  toujours  choisi  le 
milieu  d'août  pour  faire  ces  sortes  de  greffes  et  je  m'en 
suis  bien  trouve.  Peut-être  pourrait-on  opérer  plus  tôt 
ou  plus  tard,  c'est  une  question  que  l'expérience  seule 
pourra  tiror  au  clair. 

Les  Lilas  grellés  décolle  manière  peuvent  être  forcés 
en  serre.  Il  y  a  quelques  années,  j'en  avais  remis  plu- 
sieurs sujets  à  un  jardinier  qui  les  a  fait  lleurir  dans  le 
courant  ilo  janvier. 

On  peut  en  faire  des  massifs  curieux  à  observer  la 
première  année.  Mis  en  grands  pots,  au  bout  de  trois  ans, 
ils  forment  de  très  jolies  plantes,  qui  se  forcent  admi- 
rablement, comme  du  reste  celles  qui  sont  cultivées 
dans  les  iiépinières  pour  être  mises  en  pot. 

Si  on  a  soin  do  choisir  de  belles  variétés  à  fleurs 
simples  et  à  lleurs  doubles  pour  en  grefler  les  boutons, 
la  plupart  dos  profanes  sont  très  étoiiné.s  de  voir  ili'  si 
belles  grappes  de  Lilas  dans  des  pots  si  petits. 

ViviANi>-Monp.L. 

(/.«  Lyon-horliroU). 


Ce  rejot  a  re(;ii  legrciTmi  tig.  l'is.  t)n 
lui  laisse  sa  partio  supérieure  (ciiilliie. 


alors  mastiquer  la 


LE  JARDIN 


2G9 


Deux  bons  Melons  nouveaux 


En  vue  d'en  conlrùler  les  mérites,  la  maison  Uivoiro 
père  et  fils,  do  Lyon,  envoyait,  au  prinlrmps  do  cette 
année,  à  .NL  J.  Curé,  secrétaire  du  syndicat  des  maraî- 
chers de  la  région  parisienne,  des  graines  de  doux 
Melons  nouveaux  qu'elle  mettait  au  commerce  :  M.  Pro- 
lifique de  Trévoux  et  M.  Délice  de  lu  tuli/e.  A  la  séance 
de  la  Société  nationale  d'horticulture  du  14  août, 
M.  (luré  a  présenté  des  fruits  ilo  ces  deux  nouveautés. 
((  J'ai,  a-t-il  ilit  à  rassemblée,  confié  celte  collection  à 
un  bon  maraîcher;  elle  a  été  faite  dans  uni;  bonne  terre 
franche  ayant  doux  années  de  culture  maraichère. 

Voici  l'état  de  végétation  de  ces  deux  Melons:  lisent 
été  semés  le  1"  avril,  mis  en  place  vers  le  8  ou  10  mai. 
Le  M.  Prolifique  de  Trécou.c  (flg.  151)  possède  une 
végétation  luxuriante;  il  fournit  l)eauciiup  do  mailles, 
et  par  ce  fait,  il  est  facile  à  «arrêter»,  ce  qui  est  une 
très  grande  qualité  pour  un  Melon  di;  primeur  et  sur- 
tout dans  des  années  comme  celle-ci.  où  il  a  été  très 
difficile  d'  «arrêter»  les  Melons  à  cause  du  temps,  qui 
a  été  très  contraire  à  cette  culture.  Sa  maturité  a  com- 
mencé entre  le  20  et  le  25  juillet,  huit  jours  avant  les 
autres  variétés  cultivées  dans  les  mêmes  conditions. 
Sa  forme  oblongue  lui  permet  de  devenir  assez  volu- 
mineux, si  l'on  ne  laisse  qu'un  fruit  par  pied;  néan- 
moins, sa  végétation  généreuse  permet  d'en  obtenir 
d'autres  fruits  qui  «  s'habillent  »  très  bien.  Son  écorce 
fine  et  lisse,  un  peu  grisâtre,  indique  un  Melon  lin  et 
plein  qui  peut  être  cultivé  d'assez  bonne  heure  au  prin- 
temps. Unant  à  sa  qualité,  elle  est  excellente  ;  l'indice  le 
plus  probant  do  cotte  qualité,  c'est  qu'il  a  l'inconvé- 
nient de  se  fendre  quand  il  est  arrivé  a  sa  grosseur  ; 
cet  inconvénient,  tous  les  maraîchers  connaissent  le 
nmyen  do  l'éviter  :  il  suffit  de  tortiller  la  branche  qui 
porto  le  fruit  ou  de  lui  faire  une  incision  pour  éviter 
l'excès  de  végétation  quand  le  fruit  est  à  son  complet 
développement.  En  un  mot,  cette  variété  est  très 
rocommandable  pour  les  jardiniers  qui.  travaillant  pour 


Fig.  151.  —  Melon  l'<ouft>juc  de  Tféi-ûu.e. 

lo  commerce,  mettent  les  plantes  on  place  dans  la  pre- 
mière quinzaine  d'avril. 

Le  M.  Délice  de  lu  tubie  iflg.  152)  est  d'une  végéta- 
tion plus  faillie,  mais  sa  qualité  est  délicieuse;  c'est  un 
Melon  fin  par  excellence,  digne  d'être  cultivé  en  extrême 
primeur,  c'est-à-dire  dès  février.  Comme  culture,  la 
plus  grande  qualité  que  je  lui  ai  reconnue,  c'est  qu'il 
se  fa^'onne  tout  petit.  En  laissant  même  plusieurs  fruits 


par  pied,  tous  «  s'habillent  ,\  également,  et  pas  un  ne 
reste  tendre  ou  «  toquard».  Si  sa  culture  est  faite  dans 
ime  bonne  teiTo  franche,  bien  di'foncôe  et  ameublie,  ces 
premières  plantations  pourront  donner  une  succession 
de  fruits  tout  le  printemps  al  une  partie  de  l'été. 

Ce  Melon  à  fond  blanc,  à  écorce  lino  et  lisse,  ayant  la 
forme  d'une  Orange,  est  «l'un  fort  bel  aspect;  il  a  sa 
place  mar(|uéo  même  sur  les  tables  les  plus  riclies. 


Fig.  152.  —  ildoii  Délice  de  la  lable. 

Il  est  donc  très  rccommandable  pour  les  jardiniers 
(|ui,  cultivant  pour  la  table  de  leurs  maîtres,  conduisent 
des  jardins  particuliers  ». 

D'autre  part,  on  lit  dans  le  procès-verbal  de  la  Société 
d'IIoiiiculturo  du  Rhnne,  séance  du  12  août  ISWS: 

Mehni  Proli/iijuc  de  Trécou.r:  Lo  fruit  présenté  pèse 
2  kil.  2110  ;  comme  il  est  de  grosseur  moyenne,  ce  poids 
prouve  (jue  la  cliair  est  très  dense,  et  que  le  fruit  est  bien 
plein. 

L'êcorco  est  lisse,  blanche,  dnréo  du  côté  du  soleil  ;  les 
cêtes  sont  à  peine  marquées.  En  l'ouvrant,  on  constate  que 
l'écorce  est  à  peu  jiri's  nulle;  la  cliair,  dune  belle  couleur 
rouge,  remplit  on  effet  tout  le  fruit,  ne  laissant  presque  pas 
de  place  pour  los  graines.  Cette  chair,  dégustée  par  les  mem- 
bres de  la  Commission,  a  été  trouvée  très  fondante  cl  très 
parfumée. 

I^a  |iroduction  de  ce  Melon  est  considérable.  Il  peut  donc 
faire,  à  cet  égard,  un  très  bon  Melon  maraîcher  tandis  que, 
en  raison  do  son  goût,  il  trouvera  place  dans  tous  les  pota- 
gers de  maisons  bourgooisos. 

Il  est  attribué  à  cetlo  nouveauté  une  médaille  d'argent. 

On  voit  que  le  Melon  Précoce  de  Trévoux  a  déjà 
dix  ans  d'existence.  MM.  Ilivoire  en  ont  sorti,  depuis, 
le  M.  Délice  de  la  lable. 

Ces  appréciations  feront  sans  doute  acquérir  bientôt 
le  droit  de  cité  aux  Melons  Précoce  de  Trévoux  et  Dé- 
lice de  la  lable  dans  les  cultures.  On  voit  que  le  pre- 
mier pourra  rendre  des  services  dans  les  exploitations 
à  grand  rendement,  et  que  le  second  se  signale  à  l'at- 
tention des  primeuristes  en  particulier. 

La  cultur(>  maraîchère  parisienne  s'était  confinée  jus- 
qu'à ces  dernières  années,  en  fait  de  culture  du  Melon, 
à  la  race  des  Cantaloups,  et  surtout  à  la  sous-race  Pres- 
cott.  Les  sélections  des  praticiens  ont  tendu,  dernière- 
ment, à  en  faire  disparaître  les  côtes  et  les  gales,  et  à 
en  amincir  l'écorce.  Mais  les  maraîchers  étaient  restés 
fermés  aux  es.sais  do  Melons  de  régions  dillérentes.  Il 
n'en  est  plus  ainsi  aujourd'hui.  Voila  un  essai  fait  pour 
les  encourager  dans  cette  nouvelle  voie. 

GEORCnS   DUMONT. 


270 


LE   JARDIN 


Les  Iruits  a  l'étude  au  Congrès 


ique 


I.u  W  session  ilo  la  Société  pomolopiquo  île   l''raru-(> 

se  tiendra  celte  année  à  Pau,  lo  29  septembre  proclialii. 

Parmi   les  sujets    à  l'ordre  du    jour  du    Conjurés,  est 

inscrite,  comme  d'h.iliitude,  l'appréciation  des  fruits  ;i 
l'élude,  dont  voici  le  laMean.: 

Abricots  Polr«s 

Gros  Pflissi.r  (Pflissiori.  Alliance  Frunat-Iiuss,: 

Docliur  Masrlr  (l'élissien.  JUn-illet-Ih-.wluitnpxiCoicUc). 

Carltes  Jlellc  Gui-ratulnisc  (l)ioni. 

higarreau     Maria     Qauvhcr  licyijamotc  llenci'  (Dion). 

((■uiicher).  licurré  Kirilund. 

Hii/ttrrfau  à  roiirtc  qnrui.:  Jlciirrr  l'fiuiiiii  (A.  Varel). 

lliiiarrcau  de  Houssicux.  Uoii-Chrétien        liunnainonr 

Higarrcau  à  ijros  fruits  roti-  (Uiiillotl. 

ijt's.  Charles  de  Gibelin  (Daras  île 

Biyarreaii  Tiiirè  (Pélissior).  Xnpliin). 

Hiijatvenii  blatte  de  Gritll.  Doyenne  Ciisiii    (Koujîoro). 

UitiarriituGanclierii'iauchcr).  Kllis  (oripino  anioricaine)- 

Giiigite  liattiun  Dlivu.  Jeanned'Arc  (Sannier). 

Fraite*  i  groi  frulU  ^-"       Veitdrentic      (IC.      dos 

IIKMO.NTANTKS  NollIlOS). 

Oroioii  ipour  aiiiatoiirsi.  Mme  Ballet  (Ballot). 

stÀnl.>itte-<le-I'ailoue     iThi-  Mme   Charles  Gilbert  (T.  d.' 

volet)  (pour  amateurs).  Latin). 

NON  iiKMONTANTEs  Mitie  du  Puis  (Daras  do   Nu- 

Gloire  lie  /,i/oii  (.Viioiiti)  pour  pliin). 

amateurs  ol  murcliés.  Mère   Perrier  (Cli.   Porriii). 

Jlehttia   (pour    amateurs   et  Orpha  (Sansaud). 

niarcliés).  Président     Poui/er-Qucrtitr 

Louis  Vi/Kiorin  (Hobino)pour  (Collette). 

amateurs.  Professeur  Uaùti  ('l'ourassci. 

Louis  Gautier  (Gautier)  pour  Soutenir  de  Valtttij  (Hérault  i. 

amateurs.  Triomphe  de  Xaittes  (.\Iuraii). 

Af«...vfi;/n<'Mr^'<.(<i-ni.T(Bois-  Triomphe  de  Tuuraine  {C\&- 

solot)  pour  amateurs.  vier). 

.Vo6<f(I.nxloni  pour  nmrcliés.  Triomphe  de  Tournai  (Duras 

Président   Caritol  (Lnpiorre)  do  .Naptiiii. 

pour  marchés.  Pommes 

Itotjal     Siirereiijn      (Laxtoii)  Amaxia. 

pour  forrupe.  Calcille  Duauesnc  (Duqiies- 

.Sii6ri-"r  (Cléments)  pourama-  „g)_ 

'''"■■s-  Cntulile  Sinapc  (Var.  russe). 

sharpless  pour  marchés.  Chau.r. 

Victoria  (rrollope)p(.uraniH-  patorite  Uilliam. 

tours  cl  marchés.  Lawver. 

Stdpiee  Ilarbc  iValIcte).  j^^^  Grosienor. 

Framboise  Mfulame   Daujihin   lVigiiul>. 

Perpétuelle  de  llilliard.  Monstrtieuse  de  Siliita. 

Noisette  liambour  de  Jlimbsel  (Mur- 

Herqeri  ou  Loms  llen/er  (Ja-  nau). 

cob  Markm  ).  Ueinette     Descardre     (Des- 

Nolx  eardro). 

Tre„ce  (r.hulv  ».  ii".'":'''   ''•!"""  '^''«"""- 

•'  Teint  frais. 

'•*«'•'••  Vallaee  lloter. 

Belle  de  Seunlle  (Jawpiet).  U'agener 
lUirliest  itf  Ail. 

r    >     r       I  Ê  Prunes 
Ladii  Iminlil. 

1^1   France  (Alexis  Loporc).  Abbat/e  d  Arton. 

Superbe  de  Trerou.r.  '<"""  •'>7"'"'- 

Swu/uehannah  (firiflith).  ^«'•'.•/  ^'ûron/f  (Miversi. 

Tnrdire  //r./iK-Ml.unarot).  Gloire  d  Kptna;,. 

Triomphe  dt  Saint-Laurent.  ^-^  Tsar. 

Piohes  Nectarines  Raisins 

Cardi:"d    Hivcr^i.  Chasselas  Charlerie. 

Karlii  Htrcrs  (Hivors|.  Gamatj  précoce. 

LU !i  Ballet  (Lucien  liiilloli.  Templier. 

Parmi  les  nombreuses  variétés  susmentionnées,  on 

en  compte  une  assez  grande  quantité  dont  les  mérites 

ont  du  être  reconnus  pour  le  moins  sufllsants;  -ans 
cela,  on  ne  les  trouverait  pa.s  pins  sur  la  généralité  des 
catalogues  que  sur  les  mnrchi-s  et  dans  la  plupart  des 


cultures;  telles  sont  :  r.\bricol  Pélissier,  la  Guigne 
liamon  Oliva,  les  Fraises  Soble,  Sharpless,  Victoria, 
la  Framboise  Per/>étiielle  de  Billiard.  les  Nectarines 
Cardinal  el  Karhj  Hivers,  la  Pomme  Calrille  Dmjiiesne, 
les  Prunes  Abhai/e  d'Arlmi,  Anna  Sjtath,  le  Uaisin 
Chasselas  Charlerie. 

Nous  savons  bien  que.  d'après  la  règle  en  usage  à  la 
Société  poniolii;.'ique,  les  fruits  mis  u  l'élude  doivent  y 
rester  cinq  ans.  Mais  il  en  est  plusieurs  dont  l'adoption 
ou  la  radiation  ont  été  reculées  bien  qu'ils  soient  par- 
venus au  terme  de  leur  stage.  D'autre  part,  certaines 
variétés  ne  se  sont  trouvées  mises  à  l'étude  qu'alors 
qu'elles  étaient  depuis  longtemps  connuis  do  loul  le 
monde.  Pour  collcs-làcomme  pourles  Fraises,  incluses 
depuis  peu  parmi  les  fruits,  et  dont  de  vieilles  variétés 
ont  piu-tout  drciit  de  cité,  il  nous  semble  qu'on  pourrait 
faire  fléeliir  la  règle. 

J.-Fr.  Favahii. 

HOS  BONNES  ViEIliliES  PLANTES 

CL.\\I\ 


Lagerstrcemia  indica.   L. 

Ou  reiicoiiln'  le.  Laucrslni  ima  imlira  surtout  dans 
les  établissemenls  do  l'Anjou  et  de  la  Touraine.  (Jn  l'y 
cultive  en  serre  (roiile  ou  en  orangerie  pendant  l'hiver; 
en  été  on  le  porte  au  jardin,  où  il  llourit  abondamment  el 
longtemps. 

Dans  lo  Miili.  il  passe  l'hiver  dehors,  ou  il  forme,  en 
|)leine  terre,  un  agriable  arbrisseau  de  quatre  à  cinq 
mètres  de  hauteur  et  d'une  belle  envi-rgure. 

11  y  fleurit  en  mai-juin.  Dans  les  cultures  du  centre, 
c'est  en  jiilllet-aoïil. 

Lo  La<ierstra'iiiia  indica  el  ses  variétés  L.  i.  viitlaceii 
et  L.  i.  elegans,  se  cultivent  en  toulTes  ou  en  petits 
arbres  à  tète  en  pois  ou  en  caisses.  Ils  subissent  faeilc- 
nienl  la  taille  et  la  forme  qu'on  veut  leur  donner. 

La  terre  franche,  additionnée  de  sable  et  de  terreau  lin 
très  cojisonitiié,  de  façon  à  la  rendre  légère,  leur  con- 
vient bien.  Il  leur  faut  un  rempotage  annuel  en  mars- 
avril. 

La  multiplication  se  fait  par  rejetons  enracinés  qui  se 
produisent  à  la  base,  ou  par  îles  boutures  faites  en 
lévrier-mars,  en  serre  à  multiplicatiim  tempérée. 

Le  bouturage  est  fait  en  gravier  lin  on  en  vieille  terre 
de  bruyère  sablonneuse.  L'enracinement  demande  d'un 
mois  à  einq  semaines.  On  rempote  aussitôt  la  pelile 
motte  bien  faite,  et  on  [dace  les  boutures  sur  eoiieho 
lièilo,  où  elles  se  préparent  à  èlro  mises  en  plein  air,  vers 
lo  mois  de  mai. 

Ces  plantes  ne  croissent  pas  très  vile,  par  suite  île 
leur  lloribondilé.  Ce  défaut  devient  une  (|ualite  pour  In 
culture  en  pots:  les  sujets  ne  sont  pas  vite  encombrants. 

A.  Van  hkn  IIehub. 


1.05  fruits  pour  Pcxportation 


1^,08  vallées  lie  la  Loire  el  de  la  (iuroniio  soni  1res  favo- 
rables n  la  eulluro  du  Prunier;  on  cilo  des  vergers  iliml  la 
réi-olto  sur  pied  a  été  vendue  de  .Vt  à  sn  Iranrs  par  arbre. 

Toutes  les  mesures  destinées  h  favoriser  rexportalliui  l'I 
la  voiito  iIps  fruits  m-  peuvent  manquer  d'intéresser  les  pro- 
ilurtcurs;  r'csl  dans  co  but  que  nous  signalons  le  nouvrau 
laril  dexpiirlalloM  que  la  Compagnie  du  rheniin  do  1er  d'Or- 
léans a  mis  en  appliralion  i\  duler  du  lo  juillet. 

Nous  résumons  i;i-apri''8  les  principales  dispositions  du 
liirif  on  question,  qui   osl  applicable  à  toutes  les  gares  du 


LE  JA1U)IN 


271 


rûsoau  d'Orli^ans,  ù  toutes  li-s  jiaros  froiilioros  ou  collos  des- 
servant les  ports  (lu  résouu  du  Nord,  sous  condition  d'un 
piircnurs  d'uu  moins  "lOii  kiloniétros. 

n'est  donc  une  tirando  fiuilité  donnée  aux  iléhouchés  sur 
l'Anf,'leterro.  l'Alleinajtne,  la  lielt.'i<|UO  et  la  Hollande. 

La  taxe  est  de  0  fr.  Ili  par  tonne  ol  par  liilonu''tre  pour  les 
SIX)  protniors  kilomètres  parcourus  et  do  0  (r.  i'i  par  kilo- 
métro  au-dessus  de  SdO. 

Los  l'runes  dites  "  Prunes  bleues  ■•  bônéliciont  d'uno 
réduction  do  :itt  0|iJ  sur  les  |)rix  ci-dessus. 

Les  transports  sont  clTectués  par  des  trains  <i  mardio 
rapide  spécialement  désijinés,  circonstance  très  appréciable, 
pnvir  la  boimo  tenue  des  fruits  destinés  à  l'exportation. 

.Mais  un  des  principau.x  avaritat,'es  du  nouveau  larif  con- 
siste dans  la  facilité  donnée  aux  ex|)édileurs  do  faire  arrêter 
la  nuircliandise  en  (.'are  de  Paiis-Austerlitz,  pour  être  sou- 
mise à  une  vérilication. 

(letto  opération  donne  lieu  à  une  porcoptioii  tle  1  fi'.  "iO  par 
loiuie,  pour  manutention  supplémenlairo  et  de  (i  francs  par 
tonne  pour  renuse  par  camion  au  dieniin  de  for  du  Nord; 
elle  .se  fait  sur  un  cinplaccmenl  désigné  par  le  chef  do  gare, 
sa  durée  est  détormini'O  et  il  on  est  tenu  compte  pour  l'allon- 
gomi'nt  lies  délais  do  transport. 

Los  fruits  conservés  après  triage,  soit  jiour  la  consoniiua- 
tioM  locale  à  Paris,  soit  pour  être  réexpédiés  sur  une  autre 
destination  à  l'intérieur  do  la  France,  acquittent  les  prix  des 
tarifs  ordinaires. 

Nous  appelons  tout  particulièrement  l'attention  di>s  pro- 
ducteurs sur  ces  avanlagos  de  vérification,  constituant  une 
grande  facilité  doimée  au  commerce  des  fruits  do  dioix. 

H.  Tuzi:t. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Asparagus  tennifollus  .1.  I).   llooker. 
But.  Miuj.  t.    7;iAV. 

Cette  Asperge,  rocueillio  |)Our  la  première  fois  au  Nalal. 
est  voisine  do  V.ispnvaiius  (Vt/iiopiciis  dont  M.  Haker  l'a  con- 
sidérée comme  no  formant  (pi'uno  variété.  K\\o  on  diffère 
cependant  assez  pour  (|u'on  puisse,  sans  trop  de  témérité, 
l'élever  au  rang  spccili(|ue.  Les cladodes sont  plus  larges,  les 
racliis  des  grappes  anguleux,  les  filaments  stauiinaux  plus 
courts,  les  anthères  oblonguos.  Elle  se  rap[)rocIie  aussi  do 
VAsiinraiius  falciitiis.  de  Ceylan,  mais  s'en  dislingue  par  ses 
lleurs  plus  nombreuses  et  plus  larges,  le  racliis  des  grappes 
plus  allongé  et  non  lisse,  les  pédoncules  non  articulés  au- 
dessitus  du  milieu,  les  anthères  plus  grandes  ot  moins  globu- 
leuses. 

C'est  une  plante  grimpante,  élevée,  à  tige  grêle,  à  rameaux 
flexueux,  étalés  ou  réfléchis,  à  épines  vulnéranles,  longues 
do  ."j  centimètres,  à  cladodes  disposés  i)ar  :)  à  s. 

Cattleya  Whitei  Ucich.  f. 
iii>!.  Ma,/,  t.  ;;;•;. 

Hybride  naturel  des  Catlleija  M'arneri  et  Schillcriana. 
introduit  de  Haliia.  11  possède  du  premier  les  sépales  et  les 
pélales,  du  second  la  largeur  des  fleurs  et  la  forme  du  labello. 
Heichonbach  lils  y  voyait  d'abord  un  croisement  entre  les 
C.  labiata  et  ScliiUcriana,  mais  on  a  dû  écarter  la  parenté  du 
premier  (|ui  n'existe  pas  là  ou  l'hybride  a  été  rencontré.  Par 
contre  le  C .  Schillcriuna  croissait  sur  le  même  arbre  que  le 
C.  M'hitci.  Depuis  on  a  pu  le  reproduire  artificiellement  et 
son  origine  peut  donc  être  considérée  comme  tout  à  fait  cer- 
taine. 

Hesperaloe  yuccaefolia  Miigehn. 
!!■■'.  Mkj.  I.  '-,■>■; 

Du'l'exas  occidental  mi  elle  aété  découverte  par  C.  W'riglit. 
cette  singulière  plante  rai)pelle  un  Yucca  par  son  port,  par 
ses  feuilles  lilamenleuses  sur  les  bords,  par  son  scape,  sim 
pollen  cl  ses  graines  ;  mais  elle  se  rapproche  des  Aloe  par 
le  périantho  et  par  le  style,  des  Ayavc  par  les  filets  stami- 
naux  adonés  à  la  base  des  segments  du  périanthe  ot  géni- 
culés  au-dessus.  Lo  scape  est  haut  de  deux  mètres  et  teinté 
de  rose.  L'inflorescence,  atteignant  :iO  contimclres  et  plus, 
est  étroite  ot  paniculée  ;  les  lleurs  sont  disposées  en  fais- 
ceaux. Elles  ont   les  divisions  étroites,  obtuses,  étalées  au 


sommet,  les   extérieures   concolores  sur  les  deux  (aces,  les 
autres  toinlôes  intérieurement  do  jauno  d'or. 

Oendroblum  HodgkInsonI  Itulfo. 
lu, t.  Ma,/.  I.  'li'i 
Originaire  de  la  .\ouvolle-(;uini''e,  ce /Jcin/nifei'in/i  est  voisin 
du  /).  iilrorlolaceum,  do  la  méiiio  région,  dont  il  diffère  prin- 
cipalement par  ses  feuilles  ellipti(|ui-s-Iancéolées,  ses  fleurs 
sans  macules,  ses  sépales  acuminés,  ses  pétales  lancéolés 
ot  le  large  callus  qui  existe  sur  le  dis(|ue  du  labelle.  Les 
sépales  et  les  pélales  sont  d'un  vert  pftle  ;  lo  labello  égale- 
ment vert  pdie  ost  marqué  de  lignes  rayonnantes  pourpres. 
Le  disque  est  blanc  brillant. 

Llllum  Brownii  var.  leucanthum  Baker. 

Ji'il.  Mail.  t.  'i',->-i 
Le  type  est  connu  depuis  longtemps,  puisqu'on  lo  culti- 
vait dès  avant  ls:!7.  La  variété  a  été  déi-rito  récemment  par 
M.  Haker,  d'après  un  spécimen  lloiiri  à  Kew  et  rencontre 
dans  la  province  do  llupiieh  par  lo  1»'  Henry.  Les  fouilles 
sont  plus  larges  que  celles  du  ty|)e,  les  divisions  florales 
sont  blancliàtres,  niaripiées,  sur  le  dos,  d'une  carène  épaisse 
ot  verte,  llans  une  autre  variété  d'origine  japonaise  (var. 
rirididiim  Haker),  les  pétales  sont  légèrement  tcinlés  do 
Ijrun  iiril(\ 

Robinia  neo-mexicana  A.  (li-ay. 
But.  MiKj.  t.  772<>. 

Ce  Robinier,  qui  commence  à  se  répandre  dans  les  cultures, 
est  très  voisin,  par  ses  caractères,  du  U.  viscusa  Vent.  C'est 
un  buisson  ou  un  arbuste,  à  rameaux  hispides,  à  feuilles  très 
glabres  après  avoir  été  d'abord  pubescentes  à  la  face  supérieure 
et  tomenleuses  en-dessous.  Les  fleurs  forment  des  grappes  à 
liedoncule  court,  à  racliis  glanduleux  poilu;  elles  sont  d'un 
lieau  rose.  Les  gousses  sont  longues  do  S  à  lu  centimètres, 
ailées  étroitement,  glanduleuses-hispidcs,  à  valves  recou- 
vertes do  soies  raides  et  dressées. 

Le  I{.  »ico-)nt'.t('ea/irt  marque  la  limite  vers  l'ouest  do  la  dis- 
persion du  genre  Robinia,  ipii  s'étend  du  versant  oriental 
lies  Montagnes  Rocheuses  jusqu'au  Nouveau  Mexique. 

P.  HAnioT. 


Soeiété  l^ationale  d'Horticulture  de  f  ranee 


Séance  du   -38  août  1902 
Comité  de  flobiculture 

Un  coté  tout  entier  do  la  salle  de  la  rue  de  Grenelle  était 
garni  par  une  véritable  exposition  de  Glaïeuls,  de  la  maison 
Vilmorin.  Noté  ipielques  variétés  à  lleurs  en  casque  :  Eldorado, 
jauno  paille;  Mciiliistuphrlcs,  vermillon  maculé  jaune,  etc.; 
luiis,  comme  pour  contraster,  de  très  grandes  lleurs  aux 
divisions  amples  et  étalées,  superbes,  où  dominent  les  roses 
{Anita,  Garijaiitua,  Barunesa  Burdcll  ffouA*,  etc),  les  rouges 
éclatants  et  veloutés  [Corcorcin,  ponccau;  Abhc  lioiicoiirl, 
rouge  turc;  Général  Duchcsne,  caroubier);  les  pourpres,  les 
vieux  roses  (l^uée  d'orage),  les  soiférinos  et  magentas  [Lavui- 
sicr.  Magenta). 

De  la  même  maison,  uno  collection  do  plantes  alpines,  où 
nous  avons  noté  plusieurs  plantes  gazonnantes  :  Acœna 
Biicliaiiani  et  A.  incrmis,  et  surtout  le  très  curieux  Pratic 
beiiuniifolia,  formant  un  tapis  extrêmement  ras,  jaune  de 
chlore  sur  lequel  sont  jetées  ses  fleurs,  sortes  de  petites 
boules  globuleuses,  purpurines,  semblant  des  rubis  éparpillés. 
Signalons  aussi  deux  bonnes  petites  plantes  :  Campanulu 
i.w/iliylla  ot  Gcntiana  tUtanijarica. 

Enregistrons  les  (lelits  lots  do  nombreux  présentateurs: 
de  .M.  'l'allandier,  de  Nancy,  des  Bégonias  tubéreux  à  très  lar- 
gos fleurs  extrêmement  doubles  et  imbriijuées;  de  M.  Mahieu, 
un  (l-MUet-de-Chino  dont  le  feuillage  et  surtout  les  bractées 
entourant  la  fleur  tiennent  assez  de  l'Qullot  de  poêle  ;  de 
M.  lîarillet,  de  Brévannes,  un  Canna  extraordinairement 
vigoureux,  issu,  parait-il,  de  Cannas  florifères,  mais  ayant 
pourtant  quelque  chose  du  C.  lilii/tora  ;  de  M.  Welker,  un 
Monthrelia  crocosmice/tora  Flambo;iant.  d'un  rouge  feu 
presque  vermillon. 


272 


LE   JARDIN 


COMITK     DES    OhcHIDKBS 

Deux  présonlations  soulement;  l'une,  do  M.  Doin,  consis- 
tant en  un  nouveau  tœlio-Cattleija  in  jirande  et  large  fleur 
jaune  paille  avec  labolle  pourpre  violacé,  Gaston  Doin  il^rlia 
ijrandis  trnebrosa  X  CaltU-ija  Ucj-).  et  en  une  énorme  toude 
très  fleurie  ilu  iMrliti  i-lraans  Turneri  Victor  Doui/.  L'autre 
présentation,  «le  M.  Héranok.  comprenait  plusieurs  espèces 
curieuses  ol  rares,  à  recliiTchcr  par  les  amateurs  :  Hollcu 
cwlfsHs,  Pcscatorra  Dai/ana,  Kpidcndrum  BrassavoUe,  etc. 

Section  des  Chrïsantiikmes 

A  signaler,  une  présentation  de  M.  Durand,  à  Brévannes, 
on  Chrysanthèmes  ultrn-précocos,  on  peut  le  dire.  Parmi 
eux,  si  on  trouve  Mme  Ligcr-Ligneau,  naturellonicnl  très  pré- 
coce, on  voit  aussi  Georges  Daupias.  Mme  Kilouant  lie;/, 
Mme  Baron-VeillarJ,  Mme  Taulier,  ce  (|ui  dénote  une  prise 
du  premier  bouton  bien  réussie.  .M.  Durand  attribue  ce  succès 
au  riMe  prépondéraid  rpiil  a  donné  à  l'acide  phosphoriquo 
dans  ses  engrais. 

Sectio.n  des  Roses 

On  a  admiré  une  belle  et  nombreuse  rolleclion  de  .\1.  David, 
de  Savigny.  Les  Président  Carnot,  l'era  llemMinos.  Paul 
Xaboniiaiul.Soucenir  de  Peruetjiére.  Marquise  de  Vivins.  oit:. • 
y  trônaient  de  toute  la  fraichour  do  leurs  colnris.  M.  Villin, 
do  (jrisy-Suisnes,  présentait  trois  nouveautés  assurément 
intéressantes,  mais  non  encore  dénommées. 

OlMlTÉ    DE    rCLTlIlE  POTACilBE 

Lo  .Melon  Cantaloup  maraielier  ancien,  à  CiUes  très  mar- 
quées et  écorco  galeuse,  était  représenté  en  fruits  très 
volumineux,  par  deux  envois,  du  jardinier-chef  de  l'Asile 
dos  convalescents  et  de  celui  de  Bicétre.  Quant  aux  'l'omalcs 
Cliemin  du  nouveau  jardinier  de  .Sainte-Anne,  et  qu'il  dit 
être  "  retour  dos  Indes  ■•.  elles  étaient  trop  vertes  pour  élro 
jugées.  Nous  avons  vu  aussi,  d'un  autre  présentateur,  un 
Haricot  blanc  géant  sans  parchemin  beaucoup  trop  jeune 
pour  élro  jugé. 

J.-I'n.  Favaiid. 

BIBLIOGRAPHIE 


Un  hortiiulteur  spécinlisie,  M.  Paul  l'allary,  vient  de  pu- 
blier, à  la  Librairie  Hcirliroli'.un  intéressant  travail  (|ui  sera 
bien  acruoilli  des  liorliiulteurs,  des  ninateurs  et  dos  jardi- 
niers :  Le  Canna  et  ses  variétés  horticoles,  ruiliire.  hybridation 
et  emplois  en  l'ranie  et  en  .\lg.rli'  ili,  ilans  ln(|uel  il  examine 
scrupuleusement,  d'une  favon  détaillée  et  pratique,  l'hislori- 
quo  du  R-disier,  la  pluidation  et  la  culture,  la  multiplication  ;  la 
culture  en  pots  pour  lornementalion  ou  pour  les  marchés  ;  la 
féconilalion  et  l'hybridation;  le  semis  et  les  soins  d'élova;;o  ; 
la  floraison,  ses  irrégularités  ;  les  variétés  à  floraison  hi\cr- 
nalo  en  Algérie;  les  varii'tés,  leur  classement  et  le  meilleur 
choix  à  faire;  l'enqiliii  du  Italisier  dans  la  décoration  des 
paris  ol  des  jardins,  etc.,  etc. 

C'osI,  en  nn  mol.  un  travail  complet,  qui  arrive  à  son 
lieure.  en  pleine  vogue  de  lelle  liollo  plante,  et  qui  sera  C4)n- 
sulté  itar  tout  le  nioniln  avc-c  iirolit. 

I«.  n. 

-     -  -    -O^riTmao  I 

lies  produits  horticoles  aux  Halles 

l,e»  affaires  sur  lo  march'-  aux  Heurs  s>inl  extrêmement 
mauvaises.  Les  arrivages  élant  des  plus  abondants  et  les 
aeliats  très  restreirds,  on  coni.oit  aisément  que  les  cours 
soient  on  général  des  plus  bos. 

Les  ROMt  suivant  lo  ilioix  et  les  variétés  se  sont  vendues 
depuis  II  fr.  1"  A  2  fr.  la  dou/.aine;  ijuelquos  extra,  sur  très 
longues  tiges,  on  variétés  rechercliées,  ol  se  faisant  rares 
ont  atti'int  le  prix  do  r>  frams  In  douzaine. 

i.i'S  Œlllttt  de  choix  valent  (li<  i>  fr.  :*>  à  1  fr.  L  Oranger 
vaut  au  détail  1  fr.  .'lO  le  cent  île  boutons.  I,a  Olroflé*  ijunran- 
taine,  de  1  fr.  &  1  fr.  25  la  boite.  Les  Llllum  nVunn  valent 
i  fr. ;  rubrum,  i  fr.  'iô  la  douxainn.  Les  OlaltuI*  gandarensis 

(1)  I  briicli.  lie  M  pagci  avec  10  ni;urP!>,  pri\  1  (riinc,  franm  I  Ir.  SU 


deufr.  7j  à  1  fr.  la  douzaine;  Les  Pieds  d'Alouettes,  do 
0  fr.  75  à  1  fr.  la  butto.  Les  Solellt  vivarrs  de  o  Ir.iioaofr.  W. 
Les  Phlox,  do  1  fr.  à  1  fr.  25.  La  Reine-Marguerite  o  (r.  50 
à  0  fr.  Ou  la  botte. 

Les  arrivages  do  Prunes  du  Périgord  et  de  nos  environs 
sont  très  importants;  il  en  résulte  que  les  llaisins  arrivant 
insuflisammo(d  niùrs  s'écoulent  difficilement  et  à  des  prix 
moins  élevés. 

Les  Pèches  se  vendent  bien  et  à  dos  prix  soutenus,  prin- 
cipalement dans  la  belle  marchandise;  colles  en  provenance 
de  Perpignan  sont  beaucoup  moins  abondantes. 

Les  Poires  à  couteau,  do  choix,  étant  assez  rares,  so 
vendent  bien. 

Les  apports  do  Mirabelles  sont  beaucoup  plus  importants 
qu'on  lavait  prévu,  il  ne  faut  donc  expédier  que  celles  dont 
la  maliirilé  ne  laisse  rion  à  désirer. 

Raisins  de  plein  air,  de  0  (r.  3(1  à  0  fr.  (V)  le  kilo  suivant 
choix.  Pèches  ili'  serre  de  ii  (r.  50  à  2  fr.  50  pièce.  Melons,  de 
0  fr.  5m  a  :.'  (i .  |iioio.  Prunes,  do  U  fr.  10  à  0  fr.  2o  lo  kilo.  Poires, 
de    0  fr.  1".  à  0  fr.  40  le  kilo. 

La  vente  des  légumes  laisse  beaucoup  à  désirer. 

Los  Salades  étant  très  abondantes  s'écoulent  très  diflieile- 
mcnt,  nous  avons  même  constaté  que  dos  lots  invendus  laissés 
par  les  cultivateurs,  étaient  ramassés  par  des  marchands 
ambulants  au  moment  où  les  balayeurs  s'apprêtaient  à  les 
jelor  dans  les  tomberaux  d'ordures. 

Les  Choux  pommés  so  vendent  à  des  prix  dérisoires. 

Les  Haricots  verts  et  h  écosser  sont  très  abondants  ot  très 
bon  marché. 

La  Tomate  de  Paris  étant  en  retard,  celle  du  Midi  et  du 
Centre  so  vend  assez  bien. 

Les  Choux-lleurs  sont  de  vente  difficiio  quoique  offerts  à 
des  prix  très  bas. 

Les  .Melons  do  Paris  élant  trùs  abondants  ceux  do  Cavaillon 
sont  do  vente  diflicile. 

Artichauts,  do  5  à  12  fr.  le  cent.  Aubergines  de  l  à  S  fr.  lo 
cent.  Carottes  nouvelles,  de  15  a  :so  (r.  les  li«i  bottes. 
Choux-fleurs,  do  20  à  35  fr.  Oseille,  de  'i  ^i  i'>  (r.  les  tookilos. 
Salades  diverses,  do  1  à  3  fr.  le  cent  Pommes  de  terre 
ninii-,ll,>.  il,.  7  11  lo  fr.  les  100  kilos.  Haricots  verts,  de  lo  a 
.'W  fr.  Pois  verts,  do  lo  à  20  fr.  les  liXI  kilos.  V.  D. 

Corrc.spoiidaiice 

Pour  bien  faire  fleurir  les  Cyclamens.  —  I}'-/:.  à  M.  D.à 
P.-le-P  ,  (//.i '(.  -.W<(i-)o).  —  l'i'iir  bien  faire  fleurir  les  Cycla- 
mens, il  faut  d'abord,  les  cultiver  avec  lo  plus  de  rapidité 
possible  :  semis  en  décembre  sur  couche  chaude  en  aérant 
dès  la  levi''0;  repiipiage  en  terrines  sur  couche  chaude;  trois 
rempotage.';,  en  lévrier  en  godets  do  i  —  en  juin  on  godets 
do  9  —  en  août  on  pots  do  15;  mise  sur  couche  chaude  nou- 
VOllo  à  chaipie  roni|)otage;  ne  jamais  laisser  avoir  soif  mais 
arroser  plidot  souveid  (|ue  beaucoup  à  la  fois.  Liisuile,  lors- 
(|u'on  a  roidri-  les  (lyclamens  en  serre  pour  les  faire  fleurir, 
il  no  faîit  les  arroser  qu'avec  parcimonie,  soulemeid  ipiand 
on  les  voit  comnioni.er  à  faner,  ol  très  peu  à  la  fois.  Ccsi  en 
les  laissant  ainsi  soulTrir  un  peu  de  la  soif,  qu'on  on  pro- 
voque une  abonilaide  floraison,  'l'outefois,  dès  qu'on  aperçoit 
la  sortie  des  premiers  boulons,  il  faut  re|irendre  le  cours 
normal  dos  arrosonients. 

Pour  déplacer  des  Pêchers  et   des  Vignes  en  plein  été 

—  A'./;,  li  M.  /(.-.v  ,  li  .v.-.V.  (.Siiiii--//!/'.  ri<-i//-.i,  —  l 'eiir  di'iilal 
cer  on  ce  moment  vos  Pêchers  ot  mis  Vignes,  qui  sont  Agés 
de  trois  et  quatre  ans.  il  faut  les  ofleuiller  complèlemont,  des 
pieds  à  la  tête.  Ivn  les  replantant,  vous  devrez  avoir  soin  : 
!•  De  raccourcir  de  ini2  ou  o*ii:i  l'oxlrémité  de  toutes  les 
racines;  2"  De  rafraîchir  parfaitement  à  la  serpette  toutes 
tes  plaies  produites  sur  les  racines  par  l'arrachage;  .T  Do 
praliner  absolument  dans  un  copieux  délayage  de  terre 
franche  et  de  bouse  do  vache  ;  i'  Do  maintenir,  jusqu'à  co 
que  la  reprise  soit  bien  évidente  iipiand  les  yeux  reparti- 
ront), vos  arbustes  rouverts  de  toile  d  emballage,  ou  de  claies 
à  ombrer,  ou  de  paillassons  légers;  de  les  bassiner  souvent 
A  la  seringue,  et  encore  plus  souvent  après  la  reprise  ol  jus- 
(|U°à  la  lin  de  septembre  ou  dans  les  premiers  jours  d'ortobrn 
si  lo  beau  tonqis  persiste.  Il  importe  (juils  ne  subissent 
l'action,  id  du  soleil  direct,  ni  de  trop  d'air. 


UV"  «t  Imf  1 


.  ru<  il«  (irm^Uf   ■ 


N"  374 


LK    JARDIN 


20  Septembre  1902 


CHRONIQUE 


Les  Cocasscrii'S  do  radiiiiiiislralion  (rroiil  encoro 
rire  lonjilemps.  Vous  savez  prol)aljloiiuMil  que,  dans 
certaines  i)arlifs  do  la  France,  on  utilise  les  fruits  du 
Corniii^r  pour  en  fabriquer  un  cidre  fort  agréable.  Lo 
CorimU'Ianl  un  cidre,  rien  ne  seniblo  devoir  s'opposer 
à  ce  ([u'oii  en  lire  de  l'i'au  de  vie.  La  raison  et  lo  bon  sens 
le  veulent,  mais  pas  l'^idiniiilslralidn  des  contributions 
in<lirect('s.  llcureusenicnt  qu'il  y  a  des  juges  en  France  : 
le  tribunal  do  Nantes  et  la  Cour  de  Rennes  ont  donné  tort 
idadito  administration,  et  déclare  que  le  cidre  de  Corme 
pouvait  être  distillé  comme  celui  des  Pommes.  Dans 
l'ouest  de  la  France,  où  les  bouilleurs  de  cidre  sont 
nombreux,  cette  question  intéressait  vivement  les 
gens  do  la  cami)agne.  Espérons  que  la  Cour  de  cassa- 
lion  sera  du  même  avis  que  les  tribunaux  subordonnés. 

« 
•  • 

Des  expériences  fort  intéressantes,  poursuivies 
depuis  1878,  par  M.  Gain,  maître  de  conférences  à  la 
Faculté  des  Sciences  de  Nancy,  sur  le  Chanvre,  et 
relatives  à  la  propagation  des  sexes  chez  celte  plante 
dioique,  ont  donné  de  curieux  résultats  :  plus  les 
graines  de  Chanvre  sont  issues  de  latitudes  élevées, 
plus  les  pieds  qui  en  proviennent  sont  iiri'coces,  se 
développent  rapidement  et  acquièrent  peu  de  poids 
par  la  croissance;  en  même  temps  et  sous  notre  climat, 
la  proportion  des  plantes  femelles  est  de  l'Ji  pour  100 
iiiales  tandis  que,  dans  nos  racos  fran(;aises  ancienne- 
ment cullivées,  la  proportion  tombe  u  00  ou  70  pour  100 
au  plus.  Il  ressort  de  cela  ce  fait  du  plus  haut  intérêt  au 
point  do  vue  pratique,  que,  on  fertilisant  les  races  méri- 
dionales avec  lo  pollen  des  races  septentrionales,  on 
peut  espérer  arriver  à  obtenir  une  plus  grande  préco- 
cité, une  diminution  do  la  durée  de  végétation  et  une 
bien  plus  grande  quantité  de  pieds  femelles.  Malgré 
cela,  la  taille  et  le  poids  des  individus  de  races  septen- 
trionales étant  toujours  plus  faibles,  il  est  probable  que 
ce  métissage  compensera  peut-être  imparfaitement  l'infé- 
riorité de  taille  do  l'un  des  parents.  Bien  d'autres  végé- 
taux se  prêteraient  a  des  recherches  semblables  :  avis 
aux  physiologistes. 

m 
»  » 

Est-il  des  arbres  qui  [)résentent  une  réelle  immunité 
contre  la  foudre?  Des  observations  faites  récemment 
aux  Etats-Unis  paraissent  démontrer  que  le  Bouleau  est 
un  arbro  essentiellement  mauvais  conducteur  de  l'élec- 
tricité, et  le  fait  y  sérail  si  connu  que  les  Indiens,  pen- 
dant les  orages,  iraient  chercher  un  abri  assuré  sous 
son  ombrage.  Le  Bouleau  passe,  dans  le  Tennessee, 
pour  n'être  jamais  frappé  par  la  foudre.  Mais  de  quel 
Bouleau  s'agit-il?  Il  serait  très  intéressant  de  préciser. 
Il  ne  resterait  plus,  si  le  fait  s'applique  à  une  espèce  du 
Nouveau  Monde,  qu'à  l'introduire,  si  ce  n'est  déjà  fait, 
et  à  en  faire  des  [jlanlations  jjara foudres.  La  chose  est 
en  elle-niémo  d'une  importance  suffisante  pour  qu'on 
ne  la  traite  pus  trop  ii  la  légère. 

«  » 
Les  essences  retirées  des  végétaux  seraient-elles  on 
passe  do  faire  la  jiige  au  sublimé  corrosif?  d'après  un 
médecin  italien,  M.  Calvello,  il  on  serait  ainsi  et  le  pou- 
voir bactéricide  de  quelques-unes  d'entre  elles  serait 
absolument  certain.  L'essence  de  Cannelle  est,  parait-il, 
aussi  active  qu'une  solution  de  sulilimé  à  1  pour  iOOO  et 
son  emploi  pour  la  désinfection  des  mains  rend  les  meil- 
leurs services.  L'essence  de  Géranium  donne  également 


d'excellents  résultats,  aussi  bien  que  l'essenco  de 
Thym.  Une  stérilisation  absolue  est  mémo  réalisée 
quand  on  porto  le  litre  de  la  solution  (sous  forme 
d'omulsion  plutut  dans  l'alcool),  à  '.)  pour  lUO  pour  l'es- 
sence de  Cannelle,  a  li!  pour  celle  de  Thym,  à  18  pour 
lo  Géranium.  Le  Patchouli  agit  a  peine  —  malgré  son 
liarlum  pénétrant  et  tenace  qui  porterait  à  |)enser  le 
contraire  —  à  la  doso  de  50  pour  100  :  il  est  donc  lout- 
a-fait  négligeable. 

•  • 

l'ourqucii  existe-t-ildes  Raisins  sans  pépins  et  d'autres 
qui  on  ont?  Trois  causes  doivent  être  invoquées  qui, 
dans  le  fond,  se  ramènent  à  une  seule,  l'absonco  de 
fécondation  îles  ovules.  Tantôt  le  lube  polliidque  pi'nèlre 
bien  dans  l'ovaire,  mais  il  s'arrèteavant  d'arriver  jusqu'à 
l'ovule  :  lo  fruit,  tout  en  se  développant,  reste  petit 
et  ne  forme  ni  grains,  ni  pépins.  C'est  le  cas  des  Raisins 
appartenant  aux  variétés  Aspirant,  Pearl,  (Jrobriesling 
et  du  Raisin  do  Corinthe.  Il  peut  arriver  aussi  que  le 
lulie  pollinique,  tout  en  pénétrant  dans  l'ovule,  ne  lo 
féconde  pas;  le  fruit  atteint  des  dimensions  assez  fortes 
mais  no  renferme  qu'une  très  petite  graine  comme  dans 
le  Sultunieh  et  certains  eéiiages  do  Corinthe.  Un  troi- 
sième cas  est  celui  où  le  pollen  est  défectueux,  l'ovule 
étant  capulilcde  suliir  la  fécondation.  Si  le  pollen  germe, 
le  fruit  se  forme  mais  ne  possède  pas  de  pépins.  Si,  au 
contraire,  le  pollen  no  se  développe  pas,  aucun  fruit  ne 
se  produit,  les  fleurs  se  flétrissent  de  lionne  heure  et 
tombent.  Les  choses  se  passent  ainsi  dans  les  variétés 
Damas  blanc,  Madeleine  angevine  et  Olivette  noire, 
qu'on  peut  parfaitement  fertiliser  en  recourant  à  un 
pollen  fécond.  D'une  façon  générale,  ce  qui  caractérise 
les  Raisins  sanspépins  c'est  leur  précocité  très  marquée 
qui  est  parfois  un  inconvénient,  puisque,  souvent  trop 
mûrs  au  moment  des  vendanges,  ils  sont  exposés 
aux  attaques  des  insectes  et  des  champignons.  Les 
grains  sont  également  plus  petits  avec  les  parois 
cellulaires  plus  minces,  moins  solides  et  le  pédicelle 

allai  bli. 

« 

•  • 

L'acide-  cyanhydiique  se  comporte  vis-à-vis  des 
graines  sèches  d'une  façon  remarquable,  en  détruisant 
les  ennemis,  du  règne  animal,  qui  les  attaquent.  Avec 
des  graines  humides  il  n'en  est  plus  de  même  :  baignées 
dans  l'eau  pendant  vingt-quatre  heures,  elles  ne  germent 
plus  dans  une  atmosphère  même  pauvre  en  acide  cyan- 
hydrique;  si  le  liain  est  plus  court,  la  germination  peut 
se  faire  ilans  un  milieu  plus  riche.  Mais  ce  qui  est  abso- 
ment  remarquable,  c'est  qu'en  lavant  les  graines  au 
sortir  du  bain  toxique,  même  prolongé,  on  ne  leur 
enlève  en  rien  leur  pouvoir  germinatif.  Il  résulte  de 
ces  expériences  que,  pour  ne  pas  nuire  à  la  vitalité 
des  graines,  il  faut  les  traiter  à  sec  par  l'acide  cyanhy- 
drique.  Ces  graines  reslent-elles  absolument  saines?  ne 
présenlent-ellos  aucun  danger  pour  lo  consommateur? 
Le  ri'sultat  des  recherches  faites  par  M.  Townsend  a  été 
très  satisfaisant.  Elles  n'acquièrent  aucune  propriété 
toxique,  si  elles  sont  sèches;  humectées,  il  faut  les 
exposer  à  l'air  pendant  qui'lques  heures,  sinon  elles 
seraient  susceptibles  de  produire  des  troubles  sérieux. 

Voilà  donc  un  nouveau  débouché  ouvert  à  l'acide 
cyanhydrique;  depuis  1886  on  l'utilisait  aux  Etats-Unis 
comme  agent  parasiticide  dans  la  fumigation  des  serres; 
plus  récemment  on  s'en  est  servi  pour  la  destruction 
des  insectes  dans  les  plantations  et  les  vergers;  main- 
tenant c'est  pour  la  protection  des  graines  ot  comme 
accélérateur  du  pouvoir  germinatif  qu'il  va  être  mis  en 
usage. 

P.  Hariot. 


274 


LE  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


A  propos  des  recouvrements    postaux.  —  Nous 

avons  prolisli',  dans  le  ili'tnicr  nuiiÉpro  ilii  Joi^tin. 
contre  la  nouvelle  clause  qui  limite  à  cinq  le  nonil)re 
lies  valeurs  à  recouvrer  dans  un  même  envoi.  (>etle  dis- 
position, onéreuse  pour  tout  le  monde,  l'était  surtout 
pour  les  associations,  lorsqu'ell<'s  ont  à  (aire  recouvrer 
leurs  cotisations.  Il  en  est  de  même  pour  les  journaux  à 
lion  marché,  dont  les  abonnements  n'occasionnent  pas 
de  lourds  liordereaux.  Los  Sociétés  so  sont  plaint.  Nous 
apprenons  que  NL  le  Sous-Secrétaire  d'Etat  aux  Postes 
et  Télégraphes  s'est  (iréoccupéde  cette  situation;  il  est, 
en  principe,  décidé  à  maintenir  au.£  Sociétés  iVintcrét 
général  et  philanthropiques  le  liénéfice  du  régime 
postal  antérieur,  c'est-à-dire  la  faculté  d'insérer  dans  la 
mémo  enveloppe  un  nombre  do  valeurs  supérieur  à 
cinq?. 

Il  n'est  pas  possible  que  là  seulement  se  bornent  les 
préoccupations  de  M.  le  Sous-Secrétaire  d'Etal. 

En  abaissant  considérablement  la  taxe!  des  valeurs  à 
recouvrer  lorsiiue  leur  total  dépasse  ICUO  francs,  on 
favorise  les  grosses  transactions,  lui  limitant,  même 
pour  de  petites  sommes,  les  bordereaux  d'envois  à  cinq 
valeurs,  on  entrave  les  petites.  Peut-être  que  l'Associa- 
tion de  la  Presse  a;,'riiole  pourrait  se  préoccuper  utile- 
ment de  cette  siliiation? 

Exposition  quinquennale  de  Gand  en  1903:  con- 
cours scientifiques.  —  Dans  cette  exposition,  la 
Sot  idé  royale  d'a;:ri(ulture  et  de  botanique  de  Gand 
réserve  une  place  importante  aux  recherches  scienti- 
fiques et  à  renseignement.  Les  récentes  découvertes 
relatives  au  greflage,  à  l'action  des  végétaux  crypto- 
games sur  la  germination,  la  fécondation,  la  duiilicn- 
ture,etc.,  àla  reproduction  «les  parasites  et  à  l'extension 
des  maladies  qui  en  résultent,  doivent  être  mises  le 
plus  tôt  possible  à  la  portée  des  horlieiiltcurs  et  culti- 
vateurs de  tous  genres.  Nul  doute  que  l'innovation  qui 
se  prépare  à  Gand  ne  suscite  à  juste  titre  des  imitations 
dans  les  expositions  futures. 

Ouverture  de  bureaux  de  douane  de  la  Corse  à 
l'importation  des  plantes  de  l'étranger.  —  Par  décret 
en  d.ile  du  '>  juin  l'.'ii;^,  pri>  sur  la  proposition  do 
M.M.  les  Minisires  de  l'agriculture  et  îles  finances,  les 
bureaux  île  douanes  d'Ajaccio,  IJastia  et  Calvi  (Corse) 
t*ont  ouverts  à  l'importation  des  plantes  et  produits 
divers  des  pépinières,  janlins,  serres  et  orangeries 
venant  de  l'étranger. 

La  ferme  fruitière  de  M.  Labitte.  —  La  Société  des 
Agricnlteiiis  de  France  avait  attribué,  pour  l'.tOri,  un 
prix  agronomique  pour  un  concours  de  fermes  frui- 
tières. I)eux  (-ominissions  rio  eello  Sociéti- (celle  du  prix 
agronomique  et  celle  des  primes  d'honneur)  après  avoir 
visité  la  ferme  fruitière  do  M.  Labitte,  située  à  (jler- 
m<nit  ((Jiso),  ont  iléposé  des  rapports  favorables.  NL  La- 
bitte a  reçu,  on  conséquence,  le  prix  agronomique 
de  l'.K)2  et  une  médaille  d'or  grand  module. 

A  l'Exposition  d'horticulture  de  Bourg-la  Reine. 

A  l'Exposition  lie  Mourg-la-Ueinc,  li-s  janlins  ouvriers 

de  Sceaux,  fondés  par  un  philanllirope,  M.  llenaudin.et 
dirigés  par  M.  J.  Curé,  les  jardins  scolaires  de  Monl- 
rouge,  organisés  par  M.  ('•armignac,  conseiller  général, 
le  Refuge  des  larai-lites  ilu  l'Iessis-Piquot,  iloiil  la 
belle  culture  est  si  bii-n  adiniidstrée  par  le  directeur 
M.  Coudry,  ont  obtenu  un  li'gilime  succès. 

Les  Procédés  de  conservation  du  Raisin.—  Nous 
avons  lo  plaisir  d'annoncer  .1  nus  lecl.uis  «pie  le  Jnrilin 


s'est  attaché  la  collalioration  de  M.  l-'rançois  Charmeux, 
lo  distingué-  viticulteur  de  Thomery.  Des  articles  dont 
la  publication  commence  aujourd'hui  même,  traiteront 
de  tous  les  procédés  de  conservation  du  Raisin, 
employés  jusqu'à  ce  jour  et  de  ceux  qui  sont  en  usage 
aeluelleniont,  en  s'étendanl  surtout  sur  les  meilleurs. 
Ce  sujet  n'a  jamais  été  traité  jusqu'ici  d'une  manière 
complète  ni  approfondie.  Aussi  l'horticulture  nepourra-l- 
ello  que  profiter  de  la  publication  du  travail  de  .M.  Fran- 
çois Charmeux  et  lui  être  reconnaissanlo  de  la  peine 
qu'il  s'est  donnée. 

Service  d'analyses  de  terres  et  d'engrais.  —  Afin 
d'être  utile  a  ses  adhérents,  l'Association  du  Mérite 
agricole  s'est  assuré  le  service  d'un  excellent  chimiste. 
Les  demandes  de  renseignements  et  les  envois  doivent 
être  adressés  au  siège  do  l'Association. 

Expositions  annoncées.  —  L'Association  haul- 
inainai>e  d'horticulturo.  de  viticulture  et  de  sylviculture 
ouvriia  à  Langres,  les  S.'»,  'M  et  21  octobre  l".i(i2,  une 
exposition  gé^nérale  des  produits  de  rhorticulliire,  et 
des  produits  industriels  qui  s'y  rattachent.  Adresser 
les  demandes  d'admission  au  Secrétaire  de  l'Association 
à  Langres,  avant  le  10  octobre,  terme  de  rigueur. 

Admission  en  franchise,  en  Russie,  des  appareils 
servant  à  la  destruction  des  animaux  nuisibles.  — 
Le  di'partement  des  douanes  vient  de  publier  la  liste 
suivante  des  appareils  servant  à  la  destruction  des 
animaux  nuisibles  dans  les  exploitations  agricoles  et 
dont  l'importation  en  Lussic  en  franchise  de  droits 
d'entrée  est  autorisée  à  titre  de  mesure  temporaire  jus- 
qu'au lS/31  décembre  l'.lOli  : 

1'  Les  appareils  pour  l'aspersion  dos  plantes  avec  des 
substances  ciiralives  lic(uiiles  (asporsoirs,  seringues,  pulvé- 
risateurs). —  'i'  Les  appareils  pour  l'injoclion  de  substances 
i-iiratives  dans  le  sol.  —  '.V  Les  appareils  pour  saupoudrer  les 
plantes  de  substances  curalives  en  poudre  Isoufllets,  torpil- 
les). —  V  Les  bouilleurs  pour  la  destruction  des  animaux  nui- 
sibles au  moyen  de  l'eau  bouillante.  .■>■  Les  appareils  avec 
leurs  accessoires  pour  enduire  les  plantes  do  substances 
curalivos  li>]uides.  —  0' Les  gants  mét«llii|ues  pour  la  décor- 
tication.  7'  Les  petites  lampes  et  les  torches  pour  la  destruc- 
lion  des  animaux  nuisibles  an  moyen  des  llAniiiies.  —  S  Les 
petites  lampes  cl  lanternes  pour  attraper  les  papillons  nui- 
sibles au  moyen  de  la  lumière.  —  9  Les  traquenards,  les 
pièges,  oli-..  pour  prendre  les  raaniDiilères  et  les  oiseaux  nui- 
sibles. —  lu  Les  filets  pour  attraper  les  insectes.  —11'  Les 
nids  nrliliciols  pour  les  oiseaux  insectivores.  — 12"  Les  sacs 
à  raisin. 

L'importation  en  franchise  de  droits  d'entrée  des 
appareils  sus-mentionnés  est  autorisée  sur  présentation 
par  les  destinataires  de  la  douane,  pour  eha()ue  cas  en 
particulier,  île  ccrtilicals  tlu  dé^partemenl  de  l'agri- 
cullure  ou  de  comités  de  phylloxéra,  ou  bien  d'agents 
de  ce  déparlement  ou  de  ces  comités,  que  les  appareils 
commandés  Ji  l'étranger  sont  réellemeiil  desliiii's  au 
but  sus-indiqué. 

Le  bureau  d'importation  pour  la  vente  en  commission 
do  machines  et  instruments  agricoles  aux  zemstvos 
(communes  agricoles  1  et  aux  agriculteurs  do  la  province 
de  Galhorinoslaw  invite  les  fabricants  et  les  maisons  de 
comn:erce  à  lui  envoyer  leurs  prix  courants  avec  Indi- 
cation do  leurs  conditions  do  vente,  rabais,  etc. 

La  protection  des  nouveautés  horticoles.  —  Au 
dernier  ion^;res  des  Itosiéristes,  qui  s'est  tenu  it  Mar- 
seille au  mois  de  juillet,  M.  Pernet-Duclier  a  é-mis  l'idée 
do  (aire  établir,  dans  la  législation,  une  sorte  île  protec- 
tion des  nouveautés  horticoles  assez  analogue  a  la  pro- 
priété littéraire  et  musicale.  11  faudrait,  dit  .M  l'ernel, 
(|ue  les  obtenleurs  de  nouveautés  lussent  assurés  de  la 
propriété  exclusive  do  leurs  créations  pour  une  durée 


LE  JAHDIN 


275 


dotertniiioo,  quatre  ou  cinij  ans  par  exemple.  iJe  celle 
façon,  s'ils  produisaient  îles  varioles  d'élilo  vraiment 
nouvelles,  ils  auraient  clianre  d'en  tirer  un  gain  lùgi- 
linio.  »  MM.  Aiitoini'  Rivoire  et  X'iviand-MorcI  ont  ap- 
puyé M.  l'omet.  M.  Meyran,  loul  en  se  di-claranl  favo- 
rable à  celle  idée,  a  fait  observer  comliicn  il  est  déjà 
diflicile  d'assurer,  en  matière  commerciale,  la  pi-olectinn 
des  marques  de  faliriiiue. 

Dans  une  lettre  puliliéo  par  Lea  Uosex,  or;,'ano  do  la 
Société  frani.-aise  des  llosiéristes,  M.  l'aul  N'alionnand 
s'étend  sur  les  difficultés  évoquées  i)ar  M.  Meyran, 
mais  se  déclare  prêt  à  coopc-rer  à  toute  action  qui  ferait 
prendre  corps  à  l'idée  do  M.  l'ernet.  En  attendant 
qu'on  puisse  aboutir,  il  fait  aux  rosiéristes  français  la 
proposition  suivante  : 

"  lOlnliorer  une  ciroiilairo  (jui  serait  adressée  ii  tous  les 
rosiéristes  français  et  étranj.'ors,  en  los  priant  de  nous  la 
renvoyer  avec  leur  approbation  et  signature.  11  y  serait  dit  : 
(juc  tout  rosiéristo  s'engage  à  no  multiplier  les  Itoses  nou- 
vollos  mises  au  commerce  par  ses  colii'gues,  que  pour  leurs 
besoins  ou  agronionl  personnel,  et  non  pour  la  vente,  et 
cela  pendant  iiualro  ans,  à  dater  du  jour  de  la  mise  au 
commerce.  Il  pourrait  cependant  vendre  ces  nouveautés,  qui 
seraionl  fournies  par  l'obtenteur,  mais  celui-ci  aurait  la 
pri'caution  do  faire  accompagnoi-  cliaquo  pied  livré  dune  notice 
portant  sa  si;.'naturo  et  la  griffe  de  la  Société. 

On  réserverait,  sur  cette  notice,  une  marge  où  les  clients 
du  rosiéristo  intermédiaire  s'engageraient  à  leur  tour  a.  n'en 
faire  aui-im  conimerco  jusqu'à  l'expiration  de  la  quatrième 
année.  De  cette  fai;on.  l'obtenteur  no  sera  certainouient  pas 
à  l'abri  dos  fraudeurs  peu  scrupuleux,  mais  connue,  sans 
aucun  doute,  la  plupart  do  nos  collègues,  ainsi  que  les 
clients,  dont  l'honorabilitô  no  peut  être  suspectée,  seront 
engagés  par  leur  promesse,  on  peut  considérer  le  reste 
comme  (piantité  négligeable.  Ainsi,  dans  une  sécurité  presque 
complote,  l'obteideur  pourra  donc  réaliser  un  bc/ic/Zce  satis- 
faisant, en  faisant  connaître  ot  admirer  ses  obtentions,  soit 
dans  les  expositions,  congrès,  sociétés,  etc.,  bien  avant  que 
le  commerce  s'en  empare  :  et  voilà  le  but  atteint. 

I>e  plus,  le  nom  de  l'obtenteur  et  celui  do  ses  gains  ayant 
eu  le  temps  matériel  de  se  graver  dans  l'esprit  du  public,  il 
sera  très  diflieile  qu'un  vulgaire  contrefacteur  lui  porte  pré" 
juilice  appréciable.  » 

L'idée  deM.  Xabonnand  est  à  examiner,  et,  ou  tout  cas, 
d'une  application  compliquée.  Toutefois,  voilà  «  lo 
grelot  attaché  ».  Esp'Tons  que,  de  la  polémique  qui 
s'ouvre,  sortira  un  apim-cialdo  résultat. 

La  récolte  des  fruits  en  Amérique.  —  La  récolte 
dos  Prunes  en  Californie  sera  meilleure  qu'un  ne  l'avait 
pensé  tout  d'abord.  On  compte  sur  un  rondement  moyen. 
Il  y  aura  abondance  de  fruits  de  tous  genres  :  les  Péchos 
et  les  Abricots  donneront  largement;  le  rendement  des 
Raisins  secs  para'il  devoir  être  des  plus  favorables;  la 
récolte  dos  Amandes  s'annonce  double  de  la  précédente^ 
et  les  Oranges  viendront  aussi  en  quantité  notable  sur 
le  marché  vers  la  fin  de  l'année.  Dans  l'Etat  de 
Washington,  le  rendement  sera  satisfaisant  en  Prunes; 
la  récolte  dos  Pommes  y  sera  bonne  et  abondante,  et 
donnera  beaucoup  pour  les  expéditions  à  l'étranger. 
L'Orégon  produira  une  récolte  moyenne  de  Prunes. 

Sur  les  cultures  coloniales  du  Tonkin.  —  Nous 
extrayons,  d'une  correspondance  adressée  à  notre  rédac- 
teur en  chef,  .M.  .Martinet,  par  un  de  ses  amis  actuelle- 
ment agriculteur  au  Tonkin,  M.  L.  Uoux,  ancien  élève 
de  l'Ecole  d'Horticulture  de  Versailles,  les  intéressantes 
données  (jui  suivent  sur  la  situation  des  cultures  colo- 
niales au  Tonkin  : 

"  Il  n'y  a,  ici.  que  deux  choses  à  envisager.  In  rizière  et  la 
montagne.  La  rizière  n'est  pas.  selon  moi,  un  but  de  coloni- 
sation pour  celui  qui  vraiment  veut  faire  de  la  culture.  C'est 
une  sorte  d'opération  commerciale,  d'opération  do  banque,  de 


prêt  avec  usure,  à  lacpiollo  se  sont  livrés  les  premiers  colons 
arrivés  ici.  l/opération  s'est  alors  faite  sur  dos  terrains 
immenses,  des  <'oncessions  do  plusieurs  milliers  d'hectares 
el  \\  fauilniil  aujourd'liui,  pour  faire  do  moine,  iillor  chercher 
des  terrains  oxlrémemcnl  loin  dans  des  régions  absolument 
dépeuplées. 

J'ai  ou  le  temps,  on  trois  mois,  do  parcourir  les  différentes 
rc'gions  du  Tonkin,  d  étudier  otdo  comparer  les  avantages  do 
chacune  dolles,  ot  les  circonstances  m'ont  amené  à  me  décider 
beaucoup  plus  vite  que  jo  ne  lo  pensais. 

fj'examen  dos  cultures  locales  démontre  vite  l'inutilité 
d'essayer  de  lutter  avec  l'.Vnnamile,  qui,  avec  son  genre  de 
vie  et  lo  pou  dont  il  se  conlonlo,  arrivera  toujours  à  produire 
meilleur  marche'^  (pie  lo  colon. 

11  faut  donc  chercher  (pielquo  chose  qu'il  ne  fasse  pas;  le  café, 
dont  la  réussite  au  Tonkin  est  si  discutée,  ma  paru  être  sus- 
ceptible de  donner  ici  les  meilleurs  résultats.  Il  a,  il  est  vroi, 
des  exigences  dont  ceux  ijui  l'ont  essayé  ici  no  se  doutaient 
pas,  ce  (pii  causa  los  déboires  dont  rm  l'accuse;  exigences 
do  terrain,  do  soins,  de  climat,  qui  font  que  son  habitat  au 
Tonkin  se  trouvera  forcément  assez  réduit. 

Il  lui  faut  on  effet,  ici,  un  sol  très  profond,  très  riche  en 
humus,  ce  qui  est  exceptionnel  au  Tonkin,  et  dos  engrais  en 
quantité,  ce  qui  force  à  allier  l'élevage  à  la  culture  et  ce  qui, 
par  suite,  demande  des  pâturages.  Il  n'y  a.  selon  moi,  que  le 
siul-ouost  du  Tonkin,  la  partie  touchant  à  rArmam,qui  puisse 
réunir  toutes  ces  conditions. 

C'est  là  que  je  suis  installé  depuis  peu,  y  ayant  trouvé  un 
terrain  admirablement  situé,  de  1.000  à  d.iOO  hectares,  au 
bord  dune  rivière  et  on  coteaux  qui  conviennent  particuliè- 
rement à  cette  culture. 

Somme  toute,  ce  n'est  pas  la  place  qui  manque.  11  y  a 
encore  dans  toute  la  région  "  Muong  «  et  le  Tan-Hoan.  d'excel- 
lents emplacements  qui,  dans  ijuoli|ues  années,  lorsqu'on 
aura  ouvert  des  voies  do  communication,  seront  certainement 
disputés.  >•  L.  Houx. 

Les  observations  que  contient  cette  correspondance 
ayant  été  faites  de  visu  et,  on  le  voit,  avec  soin,  elles 
peuvent  présenter  quelque  intérêt  pour  les  agronomes 
ou  les  cultivateurs  dont  le  désir  est  de  coloniser. 

La  culture  des  Tomates  en  péril  dans  le  Midi.  — 

On  se  plaint,  en  Provence,  d'une  baisse  géii'Tale  sur  les 
prix  des  légumes.  Ainsi,  les  Tomates,  qui  avaient  débuté 
l'an  dernier  à  2  fr.  50  le  kil.,  ont,  cette  année,  débuté 
avec  beaucoup  de  peine  à  i  fr.  '>Q,  et  sont  rapidement 
tombées  à  0  fr.  70,on  ne  les  vend  plus  que  50  aujourd'hui. 
Ces  état  de  choses  est  dû  a  la  concurrence  algérienne. 
Jusqu'ici,  par  suite  les  transports  plus  faciles  et  des 
emballages  mieux  conditionnés,  les  Tomates  du  midi 
avaiimt  conservé  le  premier  rang  sur  les  marchés.  Mais 
voici  qu'il  y  est  arrivé,  cette  année-ci,  d'Algérie,  des 
emballages  irréprochables,  contenant  en  général  des 
fruits  de  choix  et  bien  triés.  Les  commissionnaires  ont 
pu  ainsi  mettre  en  vente,  à  30  centimes,  des  Tomates 
qui  soutenaient  parfaitement  la  comparaison  avec  colles 
du  midi.  Aussi,  les  cultivateurs  de  Provence  ont-ils  lieu 
de  se  préoccuper  de  la  concurrence,  sans  cesse  gran- 
dissante, des  produits  algériens. 

Le  transport  des  fumiers.  —  La  Compagnie  P.  L.  M. 
a  soumis  à  rhomolo^:ation  du  Ministre  des  Travaux 
publics  la  proposition  d'apporter  dans  le  tarit  spécial 
P.  W.  n°  22,  les  modifications  ci-après  : 

Fumier  par  wagon  do  10,000  kilos  au  minimum  ou  payant 
pour  ce  poids.  Frais  de  gare  compris,  chargement  par  l'ex- 
péditeur; déchargement  par  le  destinataire  : 

.lusqu'ii  2.5  kilomètres,  'i  francs  par  tonne;  de  26  à  ."iO  kilo- 
mètres, par  kilomètre  on  sus,  -i  centimes  par  tonne  (2  fr.  75 
par  tonne  à  30  kilom.);  de  .51  à  bJO  kilomètres,  par  kilomètre 
on  sus,  2  centimes  par  tonne  (3  fr.  7.5  par  tonne  à  100  kilom.); 
de  101  à  :iOO  kilomètres,  par  kilomètre  en  sus.  1  c.  5  par  tonne 
(.5  fr.  2.5  par  tonne  à  200  kilom.; 6  fr.  75  à  3iJ0  kilom.);  au  delà 
de  300  kilomètres,  par  kilomètre  en  sus,  I  centime  par  tonne 
7  fr.  75  par  tonne  à  400  kilom.). 


276 


LE  JARDIN 


Restriction  à  la  culture  des  champs  d'épandage. 
— Sur  l'avis  du  Conseil  d'hyjiièiie,  un  arrèU-  prétecloral 
interdisait  derniércmenl  la  cultun-  des  Radis,  Laitues, 
Chicor(''es,  en  un  mot  de  toutes  les  plantes  potagi'ics  so 
mangeant  crues,  dans  les  terrains  servant  à  l'épandage 
des  eaux  d'égnût.  On  prétend  que  la  i-onlamination  dos 
plantes  par  les  eaux  d'égoùt  peut  transmettre  dos 
microbes  pathogènes  dans  l'organisme  liumain.  Deux 
bactériologistes,  MM.  Wurtz  et  Bourges,  viennent  de 
démontrer  que  le  bacille  de  la  tuberculose  vit  à  son 
aise  dans  les  cellules  végétales.  Aussi,  sur  l'avis  du 
Conseil  d'hygiène  publique,  sommes-nous  menacés 
d'un  nouvel  arrêté,  interdisant,  dans  les  champs  d'épan- 
dage, la  culture  des  Tomates  et  des  Artichauts,  parce 
qu'on  les  mange  parfois  sans  les  cuire. 

Identification  d'un  Champignon  du  pourridié  des 
racines.  —  Dans  la  séance  de  l'Académie  des  sciences 
du  4  aoiit  dernier,  M.  Prillieu.x  a  exposé  les  rcsultatsde 
ses  observations  sur  un  Champignon  parasite  qui  so 
développe  sur  les  racines  des  arbres  fiuiliers  et  do  la 
N'igne  et  y  cause  la  maladie  connue  sous  le  nom  de 
(1  pourridié».  Les  fructifications  du  Chamidgnon  observé, 
le  Dematophora  vecatrix-,  sont  en  tous  points  sem- 
blables à  celles  desSphériacées  du  genre  iiosellhui.  Par 
suite,  le  Champignon  du  pourridié  devra  dorénavant 
porter  le  nom  de  liosellina  necatrix. 

L'encombrement  au  quai  aux  fleurs.  —  Les  arriva- 
ges au  quai,  pcnii  la  Sainte-Marie,  la  Saint-Louis,  et  les 
diverses  fêtes  qui  ont  suivi  ont  été,  celte  année,  consi- 
dérables. Le  marché  s'étendait  par  delà  le  l'ont  au  Cti.inge, 
jusque  sur  le  terre-plein  du  l'onl-Xeuf  et  se  prolongeait, 
jusque  le  long  de  la  Belle  Jardinière.  L'abondance  était 
telle  que  nous  avons  vu  céder  aux  revendeuses,  par  les 
horticulteurs,  des  plantes  en  pots  hautes  de  iK)  centi- 
mètres, couvertes  do  Heurs  sur  30  ou  40  d'envergure, 
telles  que  des  Fuchsias  par  exemple,  à  0  fr.  '■>■>  lo  pied 
alors  qu'il  n'est  ])as  exagéré  li'évaluer  leur  prix  de 
revient  à  o  fr.  Ii5.  .Nous  laissons  à  penser  l'encomhro- 
mc'it  qui  s'est  proiluit  sur  les  iionts  et  sur  les  voies 
parcourues  par  les  tramways.  A  ce  propos,  poun|uoi 
n'utilise-t  on  pas  mieux  ce  que  les  horliculli'urs  appgl- 
lenl  le  «  plateau  »,  entre  la  Préfeilure  de  police  et  le 
Tribunal  de  Commerce,  àpeuprès  ilésert.  alors  que  l'eii- 
vahissemenl  ilu  marché  forain  et  du  «  mai'ch('  à  cinq 
sous  »  sur  les  voies  fréquentées  y  gène  absolument  la 
circulation? 

L>a  pluie  bienfaisante  dans  le  Midi. — Un  se  plaint, 
à  peu  près  partout,  di'  la  persistance  îles  pluies.  Il  n'en 
est  pas  de  même,  parait-il,  sur  le  littoral  méditerranéen. 
Voici,  on  effet,  ce  que  nous  lisons  dans  la  Ileviie  de 
Grasse  : 

«  On  OBt  liouroux  do  noter  que  Inclion  bl<-iifaisanln  de  la 
pluio  a  été  plus  elllcace,  plus  complète  qu'il  n'élail  permis 
lie  lo  croire.  Pour  lu  Vigne  surtout,  les  cliosos  se  sont  unié- 
liorées  do  très  heureuse  façon.  I)i-puis  ces  oniléos  téccmdes, 
IcK  grains,  qui  étaient  minuscules,  grossissent  n  vue  diuil 
ol  la  vendange,  que  l'on  considérait  déjà  comme  eiilifreracnl 
coœpromigu  dans  un  grand  iinmbrr-  do  (pinrlicrs,  sera,  sinon 
bonne,  du  moins  assez,  salisinisaiile. 

I-n  monlnuno.  d»ii.->  les  Iniil  jours  cpii  vicnnonlde  découler, 
a  changé  d'nspe<;l;  les  prnirii'S  nuturellos,  brûlées  par  deux 
mois  d'ardent  soleil,  ont  revi-rdi.  lesl'nmmes  do  terre  cl  les 
plantes  sarclées  onl  repris  vigueur  el  donnent  un  rendement 
moins  tnilde  que  «i-lui  i|u'on  redoiilnit.  .• 

Un  jardin  sur  les  toits  du  Louvre.  —  Sur  les  toil.t 
du  musée  du  Louvre,  une  ccnlaini'  do  caisses,  do  loul(! 
grandeurs,  s'étalent  entre  des  tonuelli's  on  treillages.  Il 
Y  a  dos  Pêchers,  des  Poiriers,  des  Cerisiers  et  de  la 


Vigne.  Lo  possesseur  de  ce  jardin  aérien,  M.  Leblanc, 
fonctionnaire  du  Musée,  récoltait  du  Raisin  tous  les  ans 
el  faisait  même  portera  M.  Loubet  ses  plus  belles 
grappes,  assure  le  Matin.  Mais  cette  année,  la  récolle 
est  nulle,  lie  la  faute  aux  froides  pluies  ]irintanières,qui 
oïd  causé  la  «  coulure  ».  M.  Leblanc  récolle  aussi  des 
Asperges  el  joint  l'agréable  à  l'utile,  car  des  Rosiers, 
des  Dahlias  et  des  Otnnas  ornent  le  tout  et  sont  encore 
en  pleine  lloraison  en  co  moment. 

Mémento  des  Expositions 

Alger,  IH.")  ol  10  novembre.  Exposition  do  (leurs,  fniits, 
lépmnes.  plantes  industrielles. 

Amiens.  1!'  oclubre.  Congrès  pomologique. 

Angers.  7-16  novembro.  7"'  Congrès  do  la  Société  française 
des  t:iirysanlhémistes  et  exposition  do  Chrysanthèmes. 

Anvers.  —  Du  S  au  10  novembro  1902,  concours  intorna- 
lioiial  de  (Chrysanthèmes. 

Armentières,  ;i-10  novembro.  Exposition  de  Chrysanthèmes, 
do  fruits  et  légumes. 

Boulogne-sur-Seine,  du  2il  nu  ik  sept.  Exposition    généralo. 

Coutances,  15-17  novembre.  Exp.  deChrysanlhèmes  cl  fruits. 

Elbenf.  s-ll  novembre.  Exposition  do  Chrysanthèmes. 

Langres.  du  2.j  au  'il  octobre.  Exposition  générale. 

Lille,  Exposition  horticole  intornationale.  Dernier  concours 
temporaire  :  du  20  au  20  sei)tenibre. 

Lille.  Exposition  de  Chrysanthèmes,  plantes  ornementales, 
fleurs,  fruits  cl  légumes  do  saison,  Palais  Rameau,  du  14  au 
18  novembre. 

Pau,  du  20  sept,  au  20  oct.  Congrès  pomologique  do  la 
Société  pomologique  do  France  (fruits  do  table)  et  de  l'As- 
sociation française  pomologique  (fruits  à  cidre);  Exposition 
internationale  d'horticulture. 

Petites  nouvelles 


-M.  Lecomte,  directeur  du  laboratoire  colonial  du  .Muséum, 
a  reçu  de  M.  Auguste  Chevalier,  chef  do  la  mission  Chari- 
Tchnd,  un  envoi  fort  intéressant  do  plantes  du  Congo  (région 
de  la  ciMe),  qui  vont  prendre  place  ilans  les  galeries  de  bota- 
nique du  .Muséum. 

Le  .Sini,  journal  américain,  nous  apprend  qu'une  importante 
découverte  vieiulrnit  d'ètri'  faite  à  l'aide  do  l'électricité.  On 
serait  parvenu  à  fixer  l'azole  do  l'air.  I.'azolo  étant  la  base  de 
tous  les  engrais,  si  la  découverte  se  confirme,  la  fertilité  des 
terres  serait  à  tout  jamais  assurée. 

Lo  groupe  dos  députés  de  la  Seine  a  décidé  de  s'opposera 
la  disparition  de  la  Galerie  dos  Machines,  tout  on  réservant 
la  ipii'stion  de  savoir  si  elle  ne  pourrrait  pas  être  transportée 
ailleurs. 

La  récolto  dos  Haisins  de  Corintho  s'annonce  commo  une 
des  plus  belles.  On  a  remarqué  une  importante  demande  do 
Haisins  par  plusieurs  commerçants  rounuiins  ;  les  commer- 
çants hellènes  clieichint  activement  a  créer  en  Roumanie  un 
sérieux  délKUiché  aux  fruits  do  laCrèce.  A  signaler  également 
l'inslitulion  d'une  société  dont  le  but  serait  la  propagation 
des  raisins  do  Corintho  on  AnuViquo. 

Les  intempéries  onl  beaucoup  entravé  la  cidturo  du  hou- 
blon en  Autriche-Hongrie.  Lo  rendement  sera  cependant 
moyen.  l.'.MIemngiie  compte  sur  une  bonne  récolto. 

Par  iirrétc  préterlornl,  la  comnume  de  Villeneuve-lès-.Ma- 
guolone  (Hérault)  n  été  nulorisôe  à  créer  un  ninnlié  de  Hai- 
suis  de  lalile  tous  les  ans,  du  l.'i  juillet  nu  l.'i  seplembro. 

Le  2  seplombre  a  été  célébré  à  Crisy-Suisnes  (Selne-ct- 
Marnei,  lo  mariago  do  M.  Achille  (îuérin,  llls  do  l'habile  for- 
ceur  do  Rosos,  M.  Henri  Uuérin,  do  Servon.  avec  Mlle  Eliso 
Pnrvy. 

Nécrologla.  —  L'horliciillure  orlénnaiso  a  perdu  un  do  ses 
dojeii-..  .M.  l->nosl-I.,aurenl  Hénard,  dérédé  li  lAge  de  74  ans. 
Mendire  de  In  Sorii-lé  dhnrlirnllure  d'Orléans  et  du  Loiret 
depuis  w\  demi-siècle.  .M.  Hénnrd  était  un  dos  plus  lldèles  el 
des  plus  actifs  collaborateurs  do  cette  association. 

La  RtnACTiON. 


LE  JARDIN 


277 


Glaïeul  M.   Léon  Mougeot 


i_,ES   KZ^^L^yni^û^ 


Notre  phologravure  (lig.  lr>3)  montre  un  Glaipiil  do 
taille  ri'spoctalilo,  ainsi  que  l'on  peut  facilement  s'en 
rendre  compte.  Cette  nouvelle  variiMé,  qui  sera  peut  ùtre 
le  point  do  d(^parl  d'une  race  géante,  a  ('■1(5  présentée  a 
la  S.  N.  II-  I''-,  ainsi  que  nous  l'avons  relaté  en  temps 
utile  (1)  ot  dcdi('o  a  M.  I/'on  Mouiioot,  ministre  de 
rAtiriculluro.  Rllo  a  été  olilcnuo  par  M.  L.  Rameau  liis, 
horliciilleur  à  Laruo,  dans  les  circonstances  suivantes: 

M.  Rameau  féconda  quelques  variétés  remarquables 

fl"/i(l(ire//si.s.  11  oMinl, 


de  GIddioliis  Lcmoiiiei  ot  de  ( 
dans  ces  semis,  des  plan- 
tes superlies.  Il  croisa 
donc  en  18'.!'.)  un  semis  re- 
marquable de  G.  Lemoi/ici, 
obtenu  par  lui,  par  un  C. 
giD/darensis  mapnilique. 
également  de  semis.  C'est 
des  graines  piovenant  do 
cette  fécoudatiiin  d'indi- 
vidus non  encore  dénom- 
més, que  sortirent  les  trois 
Glaïeuls  géants  que  mon- 
tre notre  photogravure. 

La  hauteur  de  la  variété 
présentée  à  la  S.  N.  II.  F. 
atteignait  1"'0(>,  avec  des 
épis  mesurant  0"'83  et  des 
neurs  de  0"'18  de  diamètre. 
Les  deux  autres  variétés 
du  même  semis,  moins 
avancées,  étaient  encore 
do  taille  sensiblemenl  plus 
élevée.  tJhacuno  d'elles  a 
émis  deux  autres  inllores- 
cences,  panant  dos  der- 
nières feuilles  et  épanouis- 
sant leurs  fleurs,  lorsque 
celles  de  l'épi  principal  se 
sont  fanées. 

Le  Glaïeul  M.  Léon  Muu- 
geot  est  liàtif,  d'une  bonne 
tenue,  à  tige  rigide,  et  d'un 
ensemble  bien  propor- 
tionné. 

Le  coloris  des  pétales 
est  d'un  beau  rose  carné 
tendre,  strié  do  foncé  à 
l'extrémité  des  pétales, 
tandis  que  le  centre  de  la  fleur  est  ('gaiement  plus 
foncé  avec  des  rayures  d'une  intensité  plus  forte  en('ori'. 

C'est  là  une  variété  qui  sera  très  appréciée  en  fleurs 
coupées  pour  la  confection  des  grandes  gerbes.  Des 
inllorcscences  de  cette  envergure  et  de  cette  forme, 
manqiu'nt  précisément  en  cotte  saison,  pour  être  asso- 
ciées avec  celles  d'autres  formes  et  lie  haute  stature. 
Si,  comme  il  est  permis  de  le  supposer,  ces  nouvelles 
variétés  se  soumettent  aussi  au  fiir(;age,  ces  longs  épis 
pourront  être  mélangés  fort  heureusement  avec  les  lon- 
gues fusées  de  I.ilas,  si  prisées  en  hiver. 

Xous  ne  doutons  pas  (ju'une  sélection  très  rigoureuse 
ne  nous  fournisse  des  individus  vigoureux  et  robus- 
tes qui  pourront  cadrer  avec  certains  épis  d'Eremunis. 
11  faut  s'attendre,  d'autre  part,  à  l'obtention  de  coloris 
tiien  distincts  et  variés. 

Albert  Maumenk. 

(1)  Le  Jardin.  190-',  p.  255. 


Cultivant  les  Kalmia  en  grande  quantité  dans  notre 
établissement,  nous  pouvons  donner  ici  quelques  ren- 
seignements sur  ces  arbustes  très  méritants,  afin  de 
les  faire  connaître  davantage.  Les  soins  à  donner  à  ces 
plantes  sont  à  la  portée  de  tous  les  amateurs  ;  ceux 
d'entre  eux  qui  s'adonnent  à  cette  culture  les  appré- 
cient beaucoup. 

Los  Kdlinia,  originaires  de  l'Amérique  du  Nord,  sont 
certainement,  après  les  Rhododendrons,  les  plus  jolies 
plantes  à  feuillage  persistant  de  plein  air  et   méritent 

il'étro  plus  réi)andus  dans 
les  jardins.  Ces  plantes 
ont  la  qualiti)  précieuse  de 
résister  aux  plus  grands 
froids  do  nos  hivers  et 
donnent,  dans  le  coûtant 
du  mois  de  juin,  d'élégants 
corymbcs  terminaux  de 
très  nombreuses  et  jolies 
Heurs  à  corolles  en  forme 
de  coupe  ou  largement 
campanulees,  allant,  selon 
les  variétés,  du  blanc  pur 
au  rose  vif.  Ces  fleurs  sont 
du  plus  gracieux  eiïet  et 
ressortent  admirablement 
sur  un  beau  feuillage  très 
vert  d'un  aspect  un  peu 
lustré.  Lorsque  la  floraison 
est  terminée,  la  plante  n'en 
conserve  pas  moins  un 
caractère  très  ornemental 
par  son  feuillage. 

La  végétation  de  ces 
plantes  est  assez  lente, 
mais  leur  culture  en  est 
facile  pourvu  qu'on  leur 
donne  de  la  terre  de  bru- 
yère siliceuse,  qui  leur  est 
nécessaire  pour  prospérer. 
L'air  de  la  campagne,  qui 
est  pur,  leur  convient 
mieux  que  l'air  générale- 
ment un  peu  vicié  de 
beaucoup  de  villes.  L'ex- 
position qui  convient  lo 
mieux  aux  Kalmia  est  le 
nord  ou  la  mi-ombre  ;  on 
les  plante  soit  isolés,  soit  en  massifs  ou  mélangés  parmi 
les  Rliododendrons  et  les  Azalées  de  plein  air.  Cette 
dernière  manière  de  procéder  est  excellente,  quoique 
peu  usitée  ;  on  ne  saurait  trop  la  recommander. 

La  plantation  peut  se  faire  en  toute  saison.  Toutefois, 
à  cause  de  la  fragilité  des  jeunes  pousses,  la  transplan- 
tation en  juin-juillet  ne  doit  se  faire  qu'en  cas  d'urgence 
et  seulement  lorsqu'on  n'a  pas  un  grand  trajet  à  leur 
faire  parcourir.  On  enlève  le  sol  sur  une  épaisseur 
variable  selon  la  force  des  sujets  à  planter.  On  place, 
dans  hî  fond,  une  couche  de  cinq  à  dix  centimètres  de 
sable  lin.  ou  à  son  défaut,  un  lit  de  feuilles  ;  ensuite, 
on  étale  sur  lo  premier  lit  les  détritus  provenant  du 
concassage  de  la  terre  de  bruyère,  qui  doit  être  con- 
cassée et  non  pulvérisée.  Pour  les  spécimens  qu'on 
isole,  on  prépare  le  fond  comme  pour  les  massifs,  et  on 
façonne  le  trou  de  telle  sorte  qu'il  y  ail  0"'20  à  0"°30  de 
terre  de  bruyère  autour  des  mottes. 


Fig.  15:î.  —  Glaïeul  il.  Léon  Mougeot. 


278 


LE   JAIIDIN 


L'épaisseur  approximative  do  terre  de  bruyère  néces- 
saire est  (le  : 

l'our  les  plantes  de  irV)  à  0".*) do  hauteur:  0"30  ù  0-:j5 

—  —  1-00  ù  1"50  —  0-40  H  0-45 

—  —  l'ôO  à  2-00  —  0-45  à  U-50 

Il  exisie  un  certain  nomlire  d'espèces  et  de  varioles 
de  Kalmia  qui  diffèront  surtout  entre  elles  par  le  degré 
do  cnliiration  do  la  lorollc  ou  par  les  dimensions  ot  la 
lormo  de  leurs  diffiTcntos  parties.  Nous  allons  d'aliord 
donner  une  liste  des  plus  connues  et  les  plus  cultivées  : 

A',  angiistifolia  manjinala,  fleurs  petites  nombreuses, 
d'un  beau  rose,  feuilles  marginoes  jaune  d'or. 

A',  iiilermedia,  espèce  à  beau  feuillage  et  à  belles 
Heurs  d'aspi'Ct  intermédiaires  entre  le  A'.  ladfoUa  et  le 
A'.  /.  mi/rlifblia. 

A',  latifoliii,  c'est  le  Laurier  dos  montagnes  de  l'Amé- 
rique du  nord,  espèce  type,  la  plus  vigoureuse  et  la 
plus  employée  pour  massifs.  Belles  et  larges  fleurs 
roses  ou  blanclios  teintées  de  rose  dans  la  variété, 
A.  liilif'oliaalba.  Elle  peut  atteindre  3  mètres  de  hau- 
teur. 

A'.  Irtli/blia  )iii/rli/o/ia,  variété  naine  du  A'.  Inti/'olia, 
remarquable  parla  potilcsse  de  ses  fouillos;  nombreuses 
fleurs  roses;  conviont  pour  bordures  de  massifs  de  terre 
de  bruyoro. 

K.  lutifolia  Paraidi,  très  belle  variété  nouvelle  à 
fleurs  rouge  vif.  Avant  leur  épanouissement,  les  boulons 
ont  un  éclat  magnilique.  Aussi  vigoureux  quels  K.lnti- 
folia. 

K.  latifolia  superha  rosea,  nouveauté  méritante  et 
reoommandalde  obtenue  par  l'établissement  Moser; 
fleurs  roses  plus  grandes  que  celles  du  type. 

A.  latifolia  virijiiialis.  Très  belle  variété  à  fleurs 
blanc  pur.  Semis  de  l'établissement  ^^oser. 

En  plus  de  ces  variétés,  il  existe  quelques  espèces 
flirt  intéressantes,  mais  très  pou  cultivées,  car  elles  ne 
présentent  qu'un  intérêt  purement  lhitani(|ue.  l'.e  sont 
les  K.ciiiienta,  I\.  (//iii/cri,  K.  Iiirsidii,  h.ijlaucii  rtisma- 
rini/bliti.  A.  oleifolia,  A.  atigiixdfoliaovnta. 

l'our  terminer  cette  petite  étude,  ajoutons  quelques 
mots  sur  la  multiplication  et  le  forçage  de  ces  plantes. 

Le  mode  de  multiplication  varie  selon  les  espèces. 
Ainsi,  pour  le  K.  latifolia,  nous  avons  exclusivement 
recours  au  semis,  qui  donne  les  sujets  les  plus  vigou- 
reux. Le  bouturage  pourrait  également  s'employer, 
mais  donne  îles  résultats  trop  mi'diocres  pour  quo  nous 
puissions  lo  recommander. 

Lo  greffage  sur  lo  K.  latifolia  comme  sujet  nous 
sert  |iour  multiplier  les  variétés  dérivant  du  type: 
A.  /.  mijrtifolia,  A.  /.  l'avardi,  K.  l.  su})erlHt  rosea, 
K.  l.  vir(jiiialis,  et  pour  le  A.  intermcdia. 

Le  marcottage  s'emploiera  pour  les  sortes  naines: 
A',  aiigastifolia  îiiaruinata,  A.  an{/uslifolia  ovatn, 
K.  htrsuta,  K.  cttneain,  K.  glauca,  A.  glaitca  rosmari- 
iiifolia,  K.  oleifolia. 

Les  varioles  quo  l'on  force  lo  plus  sont  le  A.  latifolia 
et  ses  variétés.  Lo  forçage  en  est  facile  mais  assez,  long. 
Lo»  plantes  sont  rempotées  en  hiver;  à  partir  du  mois 
do  janvier,  on  peut  commencer  à  forcer  progressivoinont 
pondant  soixanto  à  soixante-dix  jours.  L'n  pou  plus 
lard,  en  mars,  un  mois  do  forçage  suffit. 

Ajoutons  (pie  les  Kalmia  sont  appelés,  jiar  les  .\iné- 
ricains  n  Lnuriers-calicol  »  p.ir  allusion  il  la  contexluro 
des  pétales.  On  les  croit  vénéneux  pour  le  liolail. 

Marckl  Moskii. 

La  Jardin  n'autorise  la  reproduction  de  ses  articles  qu'à 
la  conililion  expresse  de  les  signer  du  nom  de  leurs  auteurs 
et  d'injii/uer  qu'ils  ont  ét^  extraits  du  Jardin. 


Culture  du  Saintpaulia  ionantha 

Le  semis  du  Saintpaulia  ionaritha  doit  se  faire 
aussitôt  que  la  graine  est  mûre,  en  serre  chaude,  près  du 
verre,  dans  des  terrines  bien  drainées,  remplies  de 
terre  de  bruyère  sableuse  et  recouvertes  d'une  feuille  de 
verre.  Les  a- rosages  doivent  être  faits  judicieusement;  je 
préfère  pour  cela  l'emploi  du  pulvérisateur  a  l'arrosage 
par  trempage  ou  imbiliition.  La  levée  se  fait  très  vite 
si  la  graine  est  nouvel'e,  au  contraire  très  lentement 
et  succossiveinent  si   la  graine  a  quelques  mois  d'âge. 

Dès  quo  les  petites  plantes  ont  3  ou  4  millimètres  de 
diamètre,  il  est  bon  de  les  repiquer  en  terrines  remplies 
de  terre  do  bruyère  additionnée  d'un  tiers  de  terreau 
d'aiguilles  de  sapin,  le  tout  bien  mélangé,  finement 
tamisé  et  légèrement  lasso.  Lo  mouillage  se  fait  au 
imlvérisateur  el  de  proféronco  le  malin;  la  feuille  de 
verre  est  maintenant  inutile,  mais  lo  voisinage  du  vitrage 
est  toujours  bon. 

Quand  les  plantes  se  touchent,  on  jirocèdo  à  un 
second  repiquage  en  terrines,  toujours  en  serre  chaude, 
ou  mieux  à  partir  du  mois  d'avril  sur  couche  chaude,  à 
plein  châssis  dans  un  compost  fait  par  parties  égales 
de  terre  de  bruyère  et  terreau  d'aiguilles  de  sapin  tenu 
à  1.")  centimotros  du  vitrage. 

L'arrosage  se  fait  cette  fois  à  la  pomme  très  fine  tou- 
jours de  bonne  heure  lo  matin,  pour  que  l'eau  s'évapore 
lentement,  car,  malgré  l'ombrage  de  rigueur  en  tout 
temiis,  il  arrive  que,  par  un  arrosage  fait  trop  tard, 
toutes  les  feuilles,  de  vertes,  deviennent  blanches  et  les 
plantes  souffrent  sans  être  brûlées  pour  cela.  Il  va  de 
soi  que  l'air  donné  doit  être  en  proportion  de  la  chaleur 
extérieure,  et  toujours  donné  sitôt  l'arrosage. 

Los  plantes  peuvent  rester  ainsi  jusqu'au  moment  où 
elles  montrent  leurs  premières  fleurs;  on  les  rempote 
alors  avec  lo  mémo  compost  t]ue  précédemment  dans 
dos  pots  plutôt  pelils  ;  les  n°*  '.i  et  10  suffisent  largement 
pour  celle  promiéro  année;  juin  est  arrive,  toutes  les 
serres  leur  conviennent  alors,  mais  elles  peuvent 
également  êlro  mises  sous  châssis.  Les  arrosages 
doivent  toujours  être  très  judicieux,  car  ces  plantes 
craignent  beaucoup  l'humidilé. 

l'our  l'hiver,  une  serre  tempérc'e  chaude  ol  sèche  leur 
est  favorable,  serre  à  multiplication  de  préférence  pour 
qu'elles  soient  assez  près  du  vitrage;  la  végétation  se 
ralentit  alors,  mais  ne  s'arrête  pas  complèlemeid  ol  la 
floraison  continue  toujours,  plus  ou  moins  abondante. 

11  faut  enlever,  surtout  l'hiver,  les  feuilles  gàlées  ot  les 
fleurs  passi'os,  cause  do  pourriture  si  on  n'y  veille 
pas.  Au  printemps,  pour  conserver  les  plus  beaux 
spécimens,  il  est  bon  do  les  rem|ioler  dans  dos  pots  de 

12  a  li  centimètres  avec  le  même  compost. 

Les  pucerons  affoclionnenl  le  Saintpaulia  ol  lo  font 
rapidement  périr;  pour  les  di'lrulro,  je  profère  le  trem- 
page au  soringage;  je  prends  pour  cela  une  cloche  de 
jardin  remplie  d'eau  nicotinéo  au  l'iO'  et  j'y  plonge  toutes 
les  piaules  la  tète  en  bas,  jusqu'aux  bords  du  pot;  aucun 
puceron  no  peut  échapper. 

L.'i  miilliplicalion  se  fait  surtout  par  le  somis;  mais 
aussi  par  le  bouturage  do  fouilles  pour  les  belles 
variétés;  une  plante  desomis  se  lient  mieux  et  fleurit 
beaucoup  plus  vite  qu'une  plante  do  bouture. 

l'our  obtenir  les  graines,  il  faut  féconder  chaque  fleur 
arliflciellemont,  la  fécondation  luiturelle  étant  presque 
nulle  ni  souvent  imparfaite,  ('etto  opération  iloil  se 
faire  do  préférence  le  malin  et  se  répéter  chaque  jour 
sur  chaque  fleur  jusqu'à  ce  quo  la  corolk-  tombe;  on  est 
ainsi  plus  certain  d'avoir  opéré  sûrement  a<i  moment 


LR  JARDIN 


279 


viMilu,  par  la  naliiro.  Ji'  fais  colto  fécomlalioii  dans  les 
Iiii'miers  jours  do  juillet  pour  que  la  urainc  soil  mûre 
(in  janvier  CDinmt'Ucemenl  do  fi'vrier,  (5|ioquo  que  jo 
considôro  conimo  la  moilleure  pour  faire  le  semis  ol 
avoir  en  juin  dos  plantes  liien  corsées  et  bien  fleuries. 

J'ai  essayé  la  fécondation  du  Saintpaulid  par  le 
Slrei>locttr/ius  Kci)eiis/s\  l'ovaire  a  normalement  grossi 
ol  mûri  en  môme  lemiis  que  los  autres  fécondés  entre 
eux,  mais  je  n'y  ai  [las  tronvi-  une  seule  graine  fertile. 
La  féeondation  par  le  liinnoiiilia  devrait  donner  des 
résultats;  je  m»  l'ai  pas  essayée,  faute  de  posséder  des 
Heurs  de  liaiitondin. 

(Cultivant  le  Sainipaulia  depuis  son  intpdduelion, 
j'olilions  maintenant  tous  les  tons  dans  les  Meus;  les 
rouges  varient  également  beaucoup;  les  blanchâlros  ne 
sont  pas  encore  la  perfection  puisque  le  blanc  pur 
reste  à  trouver. 

J'ai  eu  aussi  une  plante  h  feuillage  panaché  et  ;'i 
Heurs  bleues;  j'ai  essayé  do  la  multiplier  par  boutures 
de  feuilles;  toutes  les  plantes  i)rovenant  de  ces  bou- 
tures se  montrèrent  vertes,  corroborant  ainsi  les 
e.xpériences  de  M.  Roland-Gosselin  sur  les  Agaves 
panachées.  Le  semis  no  m'a  pas  mieux  réussi;  les 
graines  ont  bien  levé,  les  unes  donnant  des  plantes 
vorti's,  les  autres  des  plantes  toutes  blanches,  ces 
dernières  mort-ni'os  par  l'absence  de  chlorophylle,  et 
pas  une  seule  plante  panachée. 

Quelques  plantes  a  fleurs  doubles  se  sont  égalenicnl 
monln'os  dans  mes  semis,  mais  cette  duplicature  n'est 
pas  constante  et  je  n'ai  pas  encore  réussi  à  la  lixer. 

Lkon  C.\dot. 


■■^ i  '"':j'u'C~ 


La   Fraise   Sulpice   Barbe 


Chaque  année,  un  certain  nombre  de  nouvelles 
variétés  de  Fraisiers  voient  le  jour.  Toutes  ou  presque 
toutes  dilïèrent  plus  ou  moins  de  celles  qui  les  ont 
précédées,  soil  sous  le  l'apporl  de  la  grosseur,  de  la 
beauté  ou  do  la  qualité  du  fruit,  soil  sous  celui  de  la 
rusticité,  do  la  précocité  ou  de  la  production.  Toutefois 
s'il  est  en  général  vrai  que  les  mérites  que  semblent 
prési'nter  les  obtentions  nouvelles  ne  doivent  être  con- 
sidérés, pendant  un  laps  do  temps  variable  selon  les 
espèces,  quo  «  sous  bénéfice  d'inventaire  h,  cela  est 
surtout  vrai  ol  très  caractéristique  pour  les  Fraisiers. 
Il  y  a  même,  dans  ce  genre  de  plantes,  beaucoup  plus 
à  observer  qu'en  beaucoup  d'autres,  avant  d'adopter 
déllnilivcmont  telle  ou  telle  variété,  car  les  propriétés 
do  ces  variétés  varient  énormément  selon  la  contrée  où 
on  les  cultive.  Co  qui  s'est  passé  pour  des  variétés  de 
fonds  comme  la  Fraise  Uàricart  de  Thunj,  par 
exemple,  très  estimée  dans  la  région  parisienne  alors 
qu'elle  est  rejotée  par  les  cultivateurs  messins,  se  pro- 
duit, à  plus  forle  raison,  pour  les  nouveautés.  Aussi, 
un  praticien  consommé,  M.  Dominique  Lambert,  a-t-il 
pu  écrire  dcrnièromenl,  dans  le  Lyon-horlicole,  celle 
phrase  qui  didt  être  considérée  comme  une  véritable 
règle  :  «  Tous  les  Fraisiers  ne  prospèrent  pas  également 
dans  telle  ou  telle  région,  ("est  au  cultivateur  qui 
veut  établir  une  culture  do  h'raises  à  s'informcn-  des 
variétés  qui  prospéreront  le  mieux  dans  son  terrain 
et  sous  son  climat  ». 

C'est  assez  souvent  après  une  longue  période  pon- 
dant laquelle  elle  a  paru  oubliée,  qu'une  Fraise 
nouvelle  finit  par  acquérir  quelque  partie  droit  de  cité. 
C'est  co  qui  a  eu   lieu   pour  la  Fraise  Sulpice  Barbe 


(fig.  l.">''i),  au  sujet  do  laquelle  M.  Lambert  a  énoncé  la 
règle  précitée. 

La  l''raise  Sulpice  liarhe  était  connue,  depuis  une 
di/.aino  d'anm^es  déjà,  à  Chapnnost  (Rhône),  où  elle 
semble  avoir  été  obtenue.  Pou  ou  point  do  réclame 
n'eut  lieu  à  son  sujet  (1).  Il  y  a  environ  six  ans,  sa  cul- 
turo  s'en  répandit  dans  le  canton  de  Limoncsl,  puis,  de 
l;i,  dans  la  vallée  do  l'Azorgnes.  Aujourd'hui,  on  la 
trouve  en  quantité  sur  los  marchés  de  Lyon,  parmi  les 
préférées,  à  la  fois  dos  cultivateurs  et  dos  acheteurs, 
l'illo  est  cultivée  on  grand  dans  tous  los  environs  de 
Lyon  pour  l'approvisionnement.  Une  do  ses  qualités 
est  une  certaine  fermeté  qui  la  rond  facilement  trans- 
liorlablo. 

Colle  variéli'  est  vigoureuse,  rustique,  fertile  et  pré- 
coce. Les  fruits  produits  en  très   grande  quantité  et 


Fig.  154.  —  Fraise  Sulpice  Barbe. 

pendant  fort  longtemps,  mûrissent  de  l)onne  heure,  et 
donnent  mémo,  dans  des  conditions  favorables,  une 
certaine  production  à  l'arrièrc-saison.  Ces  fruits  sont 
très  gros,  coniques  ou  en  fornio  do  cœur  assez  régulier 
et  d'un  rouge  très  foncé  à  la  maturité;  los  graines  sont 
demi-saillantes  et  la  chair  en  est  ferme,  rouge  clair, 
sucrée,  juteuse  et  bien  parfumée. 

Ce  qui  ajouterait  encore  aux  mérites  du  P'raisier 
Sulpice  liarbe,  c'est  qu'il  parait  se  prêter  fort  bien  à  la 
culture  forcée,  d'après  des  renseignements,  que  nous 
avons  recueillis.  Nous  la  signalons  donc  à  ratlention 
des  primeuristes. 

Ajoutons  que,  lorsque  la  Société  pomologique  de 
h'ranco  a  décidé  d'incdure  l'étude  des  Fraises  dans  colle 
lies  fruits,  la  Fraise  Sulpice  Barbe  a  été  l'une  de  celles 
qui  ont  été  proposées  los  premières  à  son  examen. 

J.  Fr.  Fav.\rd. 

(1)  On  indiiiufi  généralement  M.  Boisselot  comme  étnnl  l'obtenteur 
de  ccUo  variété.  Cependant,  plnsieurs  personnes  la  cmienl 
obtenue  par  vm  fruisiérisle  de  Chaponest,  M.  Valette,  aiijourd'tiui 
très  âgé. 


8>0 


LR  JARDIN 


Le^    Orchidée^   terrestre^ 


Plus  liunibles  iralliire  que  les  Orcliidées  ôpiphytes, 
celles  de  pleine  terre  n'en  savent  pas  moins  révt'ler  des 
cliarmes  exquis  aux  amateurs.  On  les  trouve  en  Eurupo, 
dans  l'Asie  centrale  et  dans  l'Amérique  du  Nord,  où 
elles  habitent  les  plaines,  les  bois  et  les  sols  maréca- 
t.'eux.  Il  est  rcrlaines  stations  privilégiées  sous  ce  rap- 
port. Citons  les  \'osf.'es.  Dans  les  villes  il'eaux  de  cette 
région,  les  fleurs  d'Orchis  servent  de  parure  aux  jeunes 
lilles  qui  distribuent  l'eau  miniTale.  On  appelle  i-es 
(leurs,  dans  les  campagnes,  des  «  Pentecôtes  »  parce 
que  la  venue  de  la  l'entecôte  est  comme  le  signal  do 
leur  éclosion. 

Les  Orchidées  terrestres  sont  de  couleurs  variées;  on 
y  trouve  du  blanc,  du  rose,  du  pourpre,  du  jaune,  avec 
de  fines  et  merveilleuses  raies,  taches  et  ponctuations. 

Leurs  formes  sont  souvent  bizarres  :  c'est  ainsi  que, 
par  analogie  avec  des  formes  d'insectes,  le  vulgaire  a 
baptisé  certains  Orchis  Aheille-  Frelon,  Mouche,  Arai- 
gnée. On  a  aussi  le  Snhot  de  Vénus  (lig.  iôô).  l'Orcliis 
liarhe-deboiic  (fig.  i'û)  et  mémo  le  \id  d'oiseau,  le 
Hinije  t'(  V Homme  pendu.  Certaines  espèces,  enfin,  sont 
odorantes.  Le  Xiiiriletla  suai\'iis  possède  l'odeur  do  la 
Vanille  (c|ui  est  une  Orchidée  tropicaleV 

Il  est  donc  tout  naturel  que  l'on  cherehe  à  acclimater 
les  Orchidées  terrestres  dans  les  jardins.  Celle  acclima- 
tation est-elle  possible?  N'est-elle  pas  sujette  à  décep- 
tions? Pour  répondre  a.  ces  questions  il  faut  d'abord 
faire  une  dislinclion  parmi  ces  [>lantes,  en  se  basant  sur 
leur  situation  géographique. 

Le  genre  (  trchis  se  trouve  répandu  au  centre  et  au 
midi  de  l'Iùirupe  et  de  l'.^sie,  alors  que  le  genre  Serai)ias 
et  quelques  Ophri/s  croissent  en  Europe  méridionale; 
les  autres  Oiihri/s  se  trouvent  en  Europe  centrale. 

Les  Sigritella  sont  des  plantes  alpines  qui  réclament 
comme  culture  les  précautions  nécessaires  aux  plantes 
de  haute  altitude  difficiles  à  accliniater. 

Le  Calypso  horca/is,  originaire  de  l'Amt-rique  du 
Nord,  est  très  difficile  a  conserver  sous  nos  climats 
pendant  la  mauvaise  saison;  riiumidité  le  fait  périr  et 
les  insectes  éprouvent  un  très  grand  charme  ;i  dévorer 
son  unique  feuille. 

Les  Ciijiripedium  se  trouvent  au  centre  et  au  midi 
de  l'Europe  ou  dans  l'Amérique  du  Nord,  dans  les  bois 
et  à  l'ombre. 

Les  Ceplia/anthera,  les  Kpipaclis  et  les  Ilimanto- 
;ilossu>ii  se  trouvent  on  Europe  centrale  et  méridionale. 
Les  l'Ialanthera  poussent  dans  toute  l'hlurope. 

.Si  c'est  dans  les  environs  de  Paris  et  sous  un  climat 
temi)éri''  que  nous  voulons  faire  des  essais  ilo  culture 


1|^ 


f 


J 


Fin.  155.  —  Cyprijitixum  araxiU  (s'abol  dt  Vnii«|. 

d'OrchIdéoa  rustiques,  (1  faut  cultiver  en  pots  sous 
châssis  frolil  pondant  l'hiver,  dépoter  et  placer  sur  les 
polousos,  au  retour  du  printemps,  les  espèces  d'Europe 


méridionale,  comme  les  Serapias,  quelques  Ophnjs 
ainsi  que  les  genres  alpins. 

Cola  permet  de  protéger  ces  |)lantos  pendant  l'au- 
tomne et  l'hiver  contre  l'humidité  et  la  gelée. 

On  procédera  de  la  manière  suivante  :  on  rempotera 
au  mois  d'octobre  dans  un  sol  convenable,  sablonneux 
en  général,  avec  un  bon  drainage,  les  plantes  qu'on 
aura  laissé  sécher  dans  un  grenier,  après  la  fioraison 


Fin.  l.'xl.   —  Uiaupe  iii_',,„,.^  /„.•■■.  .-...   , I..,.. 

terminée  et  la  fin  do  la  végétation;  puis  on  placera  les 
pots  scius  châssis  froid  en  les  arrosant  le  moins  possible. 

Au  printemps,  on  transportera  les  jiots  à  la  place  que 
ces  plantes  devront  occuper  dans  les  jardins  pour  pro- 
duire des  effets  décoratifs,  pour  les  enlever  aussitiM  la  vé- 
gétation terminée,  et   recommencer  ainsi  indéfiniment. 

Poui'  les  Orchis,  certains  iijdiri/s,  les  Plutanthera,  la 
plupart  dos  Ci/iirijiediutii,  en  un  mol  pour  toutes  les 
plantes  de  l'Europe  centrale  et  de  l'Amérique  du  Nord, 
on  peut  affirmer  que  leur  acclimatation  en  pleine  terre 
dans  les  jarilins  est  chose  facilement  n^alisalde  sous  le 
climat  de  Paris,  mais  avec  couverture  pendant  l'hiver 
pour  les  Ci/pripcdium.  Il  est  nécessaire  en  outre,  de 
donner  à  chaque  plante,  autant  que  possible,  l'expo- 
sition et  le  sol  que  la  nature  lui  a  concédés. 

Deux  modes  peuvent  être  employés  pour  cultiver 
ces  Orchidées  terrestres  dans  les  jardins,  la  plupart 
étant  destinées  à  figurer  sur  les  pelouses  (fig.  l.Vi  et  l.">8) 
et  quelques  genres,  peu  nombreux,  dans  des  rochers: 

1°  La  transplantation  dans  nos  jardins  de  plantes 
recueillies  dans  les  bois,  dans  les  prairies,  ou  dans  les 
marécages;  2"  Le  semis  de  graines  récoltées  sur  ces 
mêmes  plantes. 

I''.tudions  d'abord  la  transplantation  qui  est  d'ailleurs 
actuellement  le  mode  le  plus  usité,  j'allais  dire  le  seul 
usité. 

H.»aucoup  lie  personnes  en  promenade  ou  en  voyage 
déplantent  avec  plus  ou  moins  do  soins  îles  Orchidées 
terrestres  pour  les  planter  ensuite  dans  leurs  jardins. 

C'est  l'arrachage  :  Toutes  les  précautions  nécessaires 
ont-elles  été  prises  pour  cette  opération?  Ave/.-vous 
arraché  en  pleine  végidation,  sans  enlever  avec  le 
bulbe  la  terre  ambiante,  ou  n'ayant  obtenu  qu'une  frac- 
tion do  bulbe?  alors  vous  n'avez  fait  qu'une  mauvaise 
besogne  et  même  une  mauvaise  action,  parce  que  vous 
avez  di'truit  un  sujet,  et  que  vous  ne  pouvez  espérer  de 
reprise  dans  ces  conditions. 

il  faut  eflectuer  cette  transplantation  au  premier  prin- 
temps, quand  l't  )rchidée  entre  en  végétation,  quand  l'ex- 
trémité dos  feuilles  sort  de  terre  ;  enlever  le  bulbe  avec 
sa  motte  et  bien  soigner  la  replantation  dans  un  sol  et 
à  iino  exposition  semblables  à  celui  ou  l'on  a  trouvé  la 
plante. 

Ia'  printemps  se  prête  bien  à  l'arrachage  des  (ircliix, 
qui  sn  montrent  (nciloment  aux  yeux  un  iteu  expéri- 
mentés liés  la  fin  do  mars,  smis  bois  et  dans  los  marais. 

La  rcchiTche,  à  cotte  époque,  est  beaucoup  plus  diffi- 
cile pour  los  l)phri/s.  pl.intes  si  mignonnes  qui,  en  quel- 
ques senviines  poussent,  fleurissent  et  sèchent  sur  les 


LE    JARDIN 


281 


coteaux  pierreux  et  ousolcillôs.  sans  qu'n  |)uisse  les  montées  à 
découvrir  pnur  ainsi  dire  avant  leur  llorai- 
soii.  Pour  les  Oiihriix.  il  faut  iKnic  les  ctior- 
clior  liirsqu'ils  sont  lltniris  et  eu  pleine  vé- 
gétation, et  marquer  les  sujets  pour  n'ex- 
traire les  l)ulbes  qu'à  la  (in  do  l'été.  Ce 
procédé  est  également  applicaliloaux  autres 
sujets  que  l'on  convoite,  et  qui  sont  replan- 
tés quand  la  sève  a  disparu. 

L'Oplirys  est  en  outre  d'une  reprise  plus 
difficile  que  VOrehi.s,  parce  qu'on  lui  donne 
moins  facilement  dans  les  jardins  la  place 
que  lui  a  choisie  la  nature,  dans  des  en- 
droits pierreux,  très  ensoleillés,  mais  en 
même  lemi)s  très  aérés. 

Donc,  l'arrachage  réussit  quand  il  est 
pratiqué  avec  soin  et  aux  époques  propices. 
J'ajoute  qu'il  doit  être  discrètement  pratiqué 
sous  i)eine  de  voir  disparaître  ra[iiilenient 
les  espèces  et  les  variétés  ilans  certaines 
régions,  surtout  dans  les  contrt'es  où  l'on 
procède  au  délioisemcnt  et  à  la  destruction 
des  prairies  naturelles. 

Mais  des  amateurs  soigneux  et  discrets 
peuvent  satisfaire,  par  le  mode  de  l'arra- 
chage, leur  goût  d'acclimatation  des  Orchi- 
dées dans  les  jardins. 

l'',viter,  de  plus,  de  planter  sur  des  pe- 
louses fumées,  car  les  engrais  ne  convien- 
nent guère  à  ces  plantes;  c'est  une  pri'cau- 
tion  indispensable  pour  réussir. 

Les  amateurs  qui  n'ont  ni  la  patience, 
ni  la  [lassion  d'aller  eux-mêmes  a  la  re- 
cherche de  ces  jolies  petites  sauvages  ont 
une  ressource  :  c'est  d'acheter  en  été  a  la 
lin  de  la  saison,  à  des  horticulteurs  qui 
en  ont  la  spécialité,  les  bulbes  d'Orclii- 
dées  pendant   la  période  de  repos. 

Ces  professionnels  surveillent  le  moment 
où  la  végétation  cesse,  arrachent  les  bul- 
bes, les  font  sécher,  et  les  conservent  sur 
du  sable  bien  sec  pour  les  planter  à  la  fin 
de  l'automne  en  pots  ou  en  pleine  terre. 

Passons  maintenant  à  la  culture  par  se- 
mis. Nous  avons  ici  une  très  grosse  diffi- 
culté à  vaincre,  c'est  la  germination  des 
graines. 

Dans  son  album  des  Orchidées,  M.  Cor- 
rcvon  déclare  qu'il  n'a  jamais  essayé  le  mode  de  semer      les  plantes 


Fig.  157.  —  Himanloglos- 
suin  hircinum  {Orchis 
Barbe-de-Bour). 


graines  danç  dos  pots  qu'il  plaçait  en  serre. 
Puis, lorsqu'il  voyait  les  capsules  commen- 
cer à  s'ouvrir,  il  allait  se  promener  sur  ses 
pelouses  avec  ces  pots,  qu'il  secouait  au 
vont. 

M.  Moi^,  jardinier-chef  de  l'Université  de 
Christiana  (N'orwège),  renqtlit  des  pots  de 
mousse  sèche  brisée,  de  terre  de  bruyère 
et  d'aiguilles  de  sapin  mêlées;  il  plante 
des  mousses  vivantes  sur  ce  compost, 
sème  les  graines  d'Orchidées  sur  ce  suli- 
straliiiii,  qu'il  imprègne  ensuite  d'humi- 
dité.   J'ai  essayé  cela  sans  succès. 

M.  A.  Wurtemberger  sème  au  premier 
printemps  on  caissettes  drainées  remplies 
d'un  compost  fin  et  tamisé  et  recouvre  le 
semis  de  neige,  puis  de  mousse  hachée 
quand  la  neige  a  fondu.  Il  recouvre  enfin 
(le  verre,  et  lient  humide  en  serre  chaude. 

iM.  Dugourd,  horticulteur  à  Fontaine- 
bleau, sème  aussitôt  les  graines  mûres,  sur 
petites  mottes  de  terre  de  bruyère  tour- 
beuse, (la  partie  de  ces  mottes  qui  était  en- 
terri'C  retournée  et  mise  ainsi  à  l'air),  tenues 
humides  et  ombrées,  ainsi  que  garanties 
contre  les  grosses  averses. 

Quant  à  moi,  j'ai  réussi  mes  semis  en 
adoptant  le  procédé  de  M.  Dugourd.  Je 
place  ensuite,  à  l'entrée  de  l'hiver,  un  cof- 
fre à  châssis  sur  les  semis,  et  je  laisse, 
en  hiver,  la  neige  tomber  dessus,  le  châs- 
sis enlevé.  Après  la  fonte,  je  recouvre  de 
sphagnum  haché.  Au  reste,  les  détails  re- 
latifs à  ma  manière  de  procéder  sont  consi- 
gnés dans  un  ouvrage  que  je  ferai  paraître 
prochainement. 

(  )n  prétend  que  ces  plantes  dégénèrent 
au  bout  do  pou  d'années,  poussent  moins 
vigoureusement,  changent  de  couleur,  pâ- 
lissent plutôt  et  finissent  par  mourir,  l'hu- 
mulité  (le  la  mauvaise  saison  étant  néfaste 
pour  elles.  Or,  depuis  cinq  ans  que  je  cul- 
tive des  Orchidées  à  Boulogne  sur  mes  pe- 
louses, je  n'ai  constaté  aucune  dégénéres- 
cence de  leurpart.  Quant  a  l'humidité  d'au 
tomne  elle  peut  bien  faire  périr  un  certain 
nomlire  de  bulbes.  Mais,  n'est-ce  pas  la 
une  déception  commune  à  presque  toutes 
vivaces  '?  Au  surplus  il  y  a  un  moyen  de  pré- 


Fig.  158.  —  Disposition  d'Orchidées  en  bordure  de  sous-bois. 


comme  moyen  d'acclimatation  do  ces  plantes.  Le  vi-      server  les  Orchidées  terrestres  contre  les  inconvénients 
comte    du   Buysson   plantait   les  hampes  d'Orchidées      de   cette   humidité  en  les  abritant  des  pluies  pendant 


282 


LE  JAIIDIN 


la  mauvaise  saison  h  l'aide  de  cloches,  de  châssis  el  de 
paillassons,  laissant  passer  l'air. 

Principales  espèces  d'Orchidées  terrestres 

iJi-fliis.  —  \>f  ri'hirope  coiilrulc:  O.  //i«d(/(i((i,  an\  liollos 
fleurs  à  maciilos  pciurpres  sur  fond  blanc  ou  rosé,  aux  ffuillo.s 
laclieléos  lie  brun;  on  Lorraine,  on  en  di>coro  les  maisons; 
O.  mtisfiila  lO.  uiàloi,  n.  siinia  (O.  Sinije)  O.  u.sliitiila  ((1. 
briili').  aux  fleurs  j)ur|)iirines,  O.  sayiibui-iim,  »  fliMirs  jaunes. 
m  un  sous-genre:  llinuintuylossuin  hircinum  (O.  hifiimi),  -.x 
fli'ur  à  (orme  el  odeur  do  barbe  de  bouc  (fig.OOO).  Dol'lvurojio 
méridionale:  n.  /laiiiliouari-a.  aux  fleurs  écarlates;  O  jirocin- 
cia/ii,  jaune;  O.  trùlenlnlo,  rose. 

Ophri/s.  —  De  l'Kurope  centrale  :  0.  apifera  (0.  Aboillo), 
O.  arachnit>:\  (0.  I-'rélon).  O.  arttiiifera  (O.  Arai;;née),  O.  miix- 
cifcra  (O.  Mouche».  —  De  llvurope  méridinnale  :  O.  honibi/li- 
llorii  (O.  Uourdonl.  aux  fleurs  chocnlal;  0.  liili-a,  aux  fleurs 
Jaunes;  O.  speculinn.  aux  fleurs  verdiUres. 

Biiiptirtis.  —  D'Kuriipe  elil'Orienl.  ces  espèces  sont  sédui- 
santes par  leurs  épis  floraux  sur  tiges  munies  de  fouilles 
ovales  :  A',  alruruhois.  Heurs  pourpn-s  sur  tiges  denvimn 
Vt  centimètres  <lo  liuuleur,  plante  proférant  l'exposition  séclio 
ot  onsiileilléo;  E.  Inlifolia,  aux  lleurs  rosées.  E.  iialuxlris, 
aux  fleurs  blanc  ot  rose;  ces  doux  espèces  se  plaisent  en 
sols  marécageux. 

Ciniri/ifilitiin  (.Sabot  do  Vénus).  —Le  C.  Calceolus,  répandu 
en  Kufiipe.  se  fait  admirer  par  son  sabot  brun  el  jaune;  le 
C.  s/ifrlubilc,  de  rAméri.|ue  du  nord,  séduit  par  son  sabot 
rose  vif.  —  Autres  espi-ces  originaires  de  rAmérii|U0  du 
nord;  C.  acaule  (lig.  l.Vi|,  petite  plante  à  hampe  florale  pres- 
<iuo  nulle,  au  gros  sabol  rose  vif;  C.califiirniruni,  aux  petites 
fleurs  jaunAtres  à  labelle  blanc  ;  C.  rti)i<liilu>ii,iiux  fleurs  brunes 
à  labelle  blanc;  C  fuscirulalum,  aux  petites  fleurs  jaunes  ; 
C.  jiiirii/loriiiii,  aux  fleurs  brunes  avec  labelle  jaune  ddr; 
C.iiiibfscens.uux  fleurs  brunes  avec  labelle  jaune  piilo.  Origi- 
naire de  Siliorie  :  C.  rnarranihutn,  au.\  lleurs  roses. 

Seultia.  —  .Y.  niJus  (tris  (Nid  doiseaui  ainsi  noiuuii'ii  cause 
de  ronlrecroisement  de  ses  racines.  Driginaire  d'Kurope  et 
d'Orient;  celte  plante  est  sans  clilomphylle.  h  tigi'S  brunes 
se  terminant  par  une  grappe  de  fleurs  do  méiue  couleur. 

Les  Sfitlliii  vivent  à  roud)re  sous  bois  et  ne  poussent  pas 
durant  de  longues  aiun-es  au  même  endroit.  Le  même  phi  — 
noniène  se  produit  quand  on  les  transplante  dans  les  jardins. 

Cephalanllicra.  —  Lspèces  rustiques:  C.  ip-aixli/ldra  aux 
fleurs  jaunes  sur  lige  de  :v\  centimètres  ;  originaire  dlMiropo; 
C.  rubrn  ilo  même  origine,  aux  fleuis  roses  sur  tiges  de 
IH)  cenlimèlres. 

Ilabenaria  (ou  G]imnadenia).  —  Se  cultivent  facilement 
sous  bois  en  terre  de  bruyère  toiirlieuse.  II.  lorKi/iSfii  aux 
fleurs  viololtes,  en  épis,  odorantes  sur  lige  d'envinm  K)  cen- 
limèlres; originaire  il'Lurope.  //.  tiriilc  {Ca-loi/tossum  riridc), 
aux  lleur  jaunâtres  on  épi.  sur  tige  de  30  centimètres;  origi- 
naire dliurope  el  d'Orionl. 

l'Utanthera.  —  l'Iantos  aux  feuilles  radicales  et  aux  fleurs 
disposées  en  épis.  P.  bifolia  originaire  d'Europe  aux  lleurs 
vc>rdâlres  sur  liges  d'environ  :ju  centimètres;  /'  i-iYiiin.s  origi- 
naire lie  l'Amériiiuo  du  Nonl,  aux  fleurs  jaunes  formant  pyra- 
mide sur  liges  d  une  hauteur  de  .io  conlinièlres.  P.  crtstala 
ayant  même  origine,  aux  fleurs  de  même  couleur  mais  plus 
polilos,  sur  lige  d'environ  ;?•'  cunlimètres.  Ces  plantes  très 
décoratives  sous  bois,  préfèrent  un  sol  humide  et  bourbeux, 
le  /'.  hifitlia  est  d'espèce  la  plus  rustiipie. 

Siiiranlcs.  —  ICspi-ces  ruslii|ues  :  .S',  œstiralis  aux  fleurs 
l>lancties  sur  tiges  d'environ  .'tu  centimètres,  originaire  d'Lu- 
ropo  ;  s.autuintuUis  assez  semlilablo  au  précédent  avec  fleurs 
plus  pi'liles;  -S.  cfriiuii  aux  fleurs  blanches  sur  liges  do 
.{(I  centimètres,  originaire  dol'Arnc'Tiiiuodu  Nord.  Os  espèces 
se  cultivent  sur  pelouses  humide,  en  lorro  nourrissanto  el 
lorri"  de  bruyère  tourbeuse. 

l.istcra.  — '  Kleurs  vertes  en  épis  sur  liges  garnies  de 
2  feiidles  opposées,  l..  ticdta,  plante  très  commune  sous  bois 
liumide;  ^iir  tige  tl'environ  Un  i;entimètres;  très  facile  à  accli- 
mai>  i  ■■  liiis.  £,.  con/.ifci,  aussi  originaire  d'Kurope; 
aux  -saut   |o  centimètres,  et  beaucoup  moins 

(acil ipie  le  /..  oiiila. 

Serni'iiLi.  — .S'. /i>i(/Mi,  originaire  de  I''rancoet  dodroce  sur 
la  crtle  médilorranùenne;  aux  fleurs  rougeiUres  sur  tigo 
moyenne  de  I.")  centimètres;  .V.  loniiipeta'.a,  originaire  «le 
l'rance  eld'A»ie  .Mineure  ;  aux  fleurs  pourpri's  sur  liges  d'en- 
viron ÏX  contimèlri's. 

(Juand  "Il  aura  réussi  à  élever  par  le  semi.s  lo» 
Orelildéos  terrestre»,  on  aura  vaincu  une  grosse  diffl- 
eulté.  On  a  réceiniiienl  ilécouverl  iiiio  la  germination 
des  espèces  épiphyles  était  f.ivoriséi-  par  l'interven- 
tion d'une  rryptoganie.  i'eul-èlroen  est-il  de  inèine  pour 
les  espèces  qui  nous  occupent.  Nous  ronliiiuerons  a 
nous  livrer  ù  rétinlc  île  cette  Imporante  question. 


Les  Métlioiles  aDCienoes  de  consenfation  des  RaisiDS 


De  tous  temps,  comme  en  tous  jiays  où  se  cultive  la 
Vigne,  on  a  (ait  do  la  «  conserve  »  c'esl-ii-dire  que.  par 
bien  îles  proci'dés  basés  sur  des  lois  naturelles  et  que 
nous  examinerons  au  cours  de  cette  étude,  on  a  tou- 
jours tenté  de  prolonger  la  durée  des  Raisins  de  table 
en  inainlenanl  leurs  (|ualiti-s  conieslililes  et  leur  appe- 
lissanle  fraichour. 

Les  vieilles  rocotles  abondent  (1)  el  il  esl  curieux  de 
retrouver  dans  la|)lupar(  d'entre  elles,  assez  primitives, 
une  application  rigoureuse  des  priiici|iesqui  soiil  encore 
aujourd'hui  les  règles  absolues  observées  dans  les  ins- 
tallations de  nos  fruitiers  modernes. 

La  découverte  fait  par  noire  bisaïeul  Larpentcur  ne 
fut  certainement  pas  due  au  hasard,  cl  la  légende  de  la 
carafe  présentant  en  fi'vrier  1^48,  sur  sa  cheminée,  des 
sarments  munis  de  leurs  raisins  absolument  frais,  no 
saurait  nous  égarer  sur  le  mérite  de  cet  observateur 
profond,  aiilanl  que  sur  le  but  bien  défini  qu'il  poursui- 
vait, en  se  livrant  à  ses  expériences,  l'our  ses  contem- 
porains qui  surent  s'enrichir  de  celle  découverte,  elle 
fut  on  elTel  attribuée  au  hasard,  et,  comme  bien  d'autres, 
hélas,  dont  les  éludes  el  l'initiative  provoquaient  des 
moqueries  ou  de  stupidcs  jalousies  selon  qu'elles  sem- 
blaient bonnes  ou  mauvaises,  il  put  à  son  tour  méditer 
le  proverbe,  nul  n'est  jirojilii'te  en  son  pays.  L'avenir 
devait  cependant  lui  donner  raison  el  l«<«r  millions  de 
bouteilles  qui  garnissent  inainlenanl  les  fruitiers  de 
'l'Iiomery  et  dos  environs  en  conservant,  pour  la  venio 
d'hiver  des  marchés  parisiens,  jirès  de  deux  millions  de 
kilogrammes  de  noire  fameux  Chasselas  (/o;-e,  prouvent 
surabondamment  son  mérite  et  ses  droits  à  la  recon- 
naissance de  ses  compatriotes. 

Parmi  les  vieilles  méthodes  antérieures  à  1818,  nous 
citerons  les  suivantes  qui  méritent  d'être  exhumées  des 
vieux  papiers  auxquels  nous  les  empruntons  et  que 
nous  reproduisons  intégralement  avec  l'orthographe  du 
temps  : 

Nous  relevons  dans  le  Traité  de  MM.  (^haptal.  Abbé 
Rozier,  Parmeiitier  et  Jussicux  ^l)  les  méthodes  sui- 
vantes : 

n  Suspendez  les  grappes  à  des  cordeaux  ou  à  des  gaiilettes 
do  bois  très  sec.  el  île  inanicre  qu'elles  no  se  touchent  ni  les 
unes  ni  les  autres.  Uuelques  personnes  porleni  I  attention 
jusqu'il  lixer  les  grappes  aux  cordeaux  et  aux  gaulettes  avec 
des  fils  attachés  au  petit  bout  de  la  grappe.  Par  ce  moyen, 
elles  procurent  à  chaque  grain  un  isolement  précieux  pour  sa 
conservation,  (letto  manière  de  garder  le  Itaisin  esl  la  plus 
simple  et  la  plus  conimiine;  toutefois.  <|uaiiil  les  circonsUmces 
locales  se  trouvent  d'accord  avec  les  soins  du  surveillant,  el 
que  celui-ci  ne  laisse  séjourner  h  la  grappe  aucun  grain 
entaché,  il  n'est  pas  rare  de  posséder  d'excellenls  Haisins 
après  sept  el  huit  mois  de  récolte. 

2"  I-'ailes  faire  une  ou  plusieurs  caisses  d'un  luèlre  en  tous 
sens,  selon  la  ipiantité  de  Haisins  ipi'on  veut  conserver; 
faiU'S  garnir  leur  iiilérieiir  de  gaulettes  ou  de  Ijcelles  aux- 
quelles Vous  suspendroih's  grappes,  sans  ipielhis  puissent  se 
toucher,  l-'eriin'/.  ces  caisses,  applique/,  un  endiiil  de  pl&lre 
sur  loules  les  jointures;  faites-les  transporter  à  la  rave  el 
recouvrir  de  deux  ou  trois  di-cimètres  do  sable  lin  et  très 
sec.  I..0  Haiain  se  conserve  ainsi  très  longtemps;  mais.  Bilot 
que  chaque  caisse  esl  entamée,  il  faut  prompleiiienl  ron- 
Bommor  le  fruit. 

:<■  Choisisse/,  un  hoctolilrc  qui  ait  conlenii  du  bon  \\n; 
arrange/.-y  les  grappes  coiuiiie  ci-dessus;  refonce/,  celle 
pièce;  introdiiise/.-la  dans  une  secondo  futaille;  remplisse/,  de 

II)  rrailr  ihcori'iur  tl pratique  sur  la  niliur*  de  la  V'gnr  arcr  IWrt 
dtf  fair*  Ir  rin,  U»  raii.r-df-rtf^  fiipril-rfr-rin,  rin<ii|?r#ji  Mtmptr»  fl  mm- 
poifu.  I>»ri!<.  chez.  Ilclnla^n  lll»,  lilirairc,  qiial  ilcH  AuKUHtlns,  2!); 
lie  l'Imprimerie  do  Mnrchant,  nn  IX.  —  ISOI. 


LE    JAHDIN 


283 


vin  tout  lo  vido  qui  los  si'-pnro  1  uno  iln  raiilro,  ot  bmiiln'/. 
exndtomont.  Colle  iinHliodo  osl  dispoiulioiiso;  rimis  ollo  con- 
sprvo  l(>  Itaisin  uno  anni'e  prcsquo  enlii-ro. 

4'  On  prond  dos  coiidros  do  surnionl  bien  tamisros;  on  los 
di'Iri'tnpo  on  i-cmsislaiico  do  Ijoiiillio  clairo;  on  y  piniipo  los 
^nippes  à  dilToronlos  reprises,  juscpi'ù  ce  quo  la  coulour  dos 
crains  no  soil  plus  apparonlo;  un  les  ranijo  onsiiilodans  uno 
caisse,  sur  un  lit  dos  inôiiios  condrcs,  mm  mouilloos;  on  los 
rocouvro  d'un  second  ranj^;  coUii-oi  il'uno  couclio  do  ii'ndios 
soclios,  cl  ainsi  do  suite,  jusqu'à  co  que  la  boilosoil  roiuplii'. 
Après  l'avoir  soi(jneuscnionl  fornit'(>,  un  la  dépose  à  la  cavo. 
Pour  servir  le  fruil,  il  suflit  de  lo  plon^'or  ii  plusieurs  reprises 
dans  do  l'oau  fraicho;  la  condro  s'en  dolaclio  faL-ilenn'nl,  l'I  il 
s'osl  conservé  aussi  Ijoau,  aussi  frais  qu'au  niomont  où  un 
l'a  cuoilll.  Collo  niolliodo  porniot  di'  Taire  usape  d"un(>  partie 
dos  Raisins  sans  nuire  il  la  ronservalion  du  surplus. 

5*  On  ensevelit  qui>li|uofiiis  lo  Haisin  dans  do  la  menue 
paille  bien  sèclio,  lit  par  lit  ;  il  se  conserverait  très  bien  ainsi, 
s'il  n'était  exposé  aux  rava^^os  dos  souris. 

()•  Si  l'on  vont  borner  ses  soins  à  la  consorvalion  d'un  petit 
nombre  do  Uaisins,  il  sutlil  do  les  isoler  sur  uno  planche,  et 
découvrir  cliaquo  grappe  avec  un  vase  creux  do  verre  ou  do 
fai'enci%  par  oxonqilo  avec  dos  cloirhes  à  .Melons;  on  les 
onvelop|>e,  on  les  surmonte  dune  couche  de  sable  lin;  et  le 
fruit  s'y  conserve  exempt  de  toute  espèce  d'atteinte. 

Le  Dictionnaire  de  l'Industrie,  manufacturière  Com- 
merciale et  Af/ricole  nous  apprend  aussi  que  les  Rai- 
sins peuvent  être  conservés  dans  des  caisses  au  milieu 
do  fleurs  de  Sureau  bien  sèches  (1). 

«On  peut  encore  laisser  los  Uaisins  aux  ceps,  on  renfermaiil 
cha([uo  grappe  avant  l'hiver  dans  deu.x  sacs,  l'un  do  papier, 
cl  l'aulre  de  toilo  cirée  qu'on  lie  un  peu  serré  par  lo  haut. 
Ces  Raisins  s'entretiennent  au  mieux  sur  leius  ceps  et  ils  y 
sont  à  l'abri  dos  injures  du  temps  et  dos  insultes  îles  animaux. 
Quand  lo  froid  est  pi(|uant,  on  les  couvre  do  paillassons; 
mais  s'il  gèlo  bii'ii  fort,  il  faut  les  cucilllir  pronqjlomenl  :  lo 
Raisin  ainsi  soigné,  se  conserve  quel([uefois  jusqu'à  la  Pen- 
tocôto  ". 

.V  part  les  immersions  ilans  l'eau  liouillante,  la  sau- 
mure, lo  vin,  l'huile,  li;  miel  et  autres,  que  nous  n'avons 
jamais  expérimentées  et  pour  cause,  il  est  évident  que 
nous  retrouvons  dans  ces  vieilles  méthodes,  dans  ces 
recettes  séculaires,  les  règles  fondamentales  de  notre 
conservation  nuiderne,  qui  amenèrent  notre  liisaïeul 
Larpcnteur  à  rechercher  le  procédé  de  conserve  à  rùOe 
fraîche.  Ces  règles,  ces  principes  généraux  peuvent  en 
elTet  se  résumer  ainsi  :  pfl.s  d'humidité,  température 
liasse,  oliscurité,  clôture  hermétique  du  fruitier. 

Qu'il  s'agisse  de  conservation  à  ràlle  sèche  ou  à  râfle 
verte,  elles  présideront  toujours  à  l'installation  de  tout 
fruitier  et  ne  sauraient  être  négligées. 

Les  vieilles  mt'thodes,  vaguement  décrites  dans  des 
textes  du  xvni'  siècle,  sont  l)ien  antérieures  à  cette 
(•poque.  En  efïet,  si  elles  ne  sont  pas  relatées  dans  les 
premiers  traités  de  viticulture  (2),  les  plus  anciens 
auteurs  de  l'antiquité  nous  prouvent  suraliondameiit 
qui^  leurs  contemporains  pratiquaient  la  «  dessicalion  » 
des  fruits  au  soleil.  Les  textes  de  Flino  l'Ancien,  Caton, 
Columelle  et  autres,  précisent  ces  faits  que  nous  pour- 
rions confirmer  par  de  nombreuses  citations. 

Il  est  certain  cependant  quo  ces  procédés  s'appli- 
quaient peu  aux  Raisins,  mais  bien  plus  spécialement  à 
tous  les  autres  fruits,  dont  l'abondante  récolte,  en  la 
belle  saison  estivale,  ne  pouvait  être  consommée  sur 
place  et  encore  moins  e.v|)ortée,  faute  de  débouchés. 

Les  curieuses  recherches  (,'i)   par  M.  J.  Dujardin   no 

(1)  Dictionnaire  de  l'Industrie  tnanufactltrière,  Commerciale  et  Af/ri- 
cole. Tome  V.  Paris.  J.-H.  nalliêre,  13  bis,  rue  de  l'Ecole  de  Méde- 
cine, isac. 

i2)  I.e  plus  ancien  traité  de  vilicullnre  que  nous  ayons  eu  en 
Français  paraît  être  celui  (Uî  Pierre  ("receiizi  auteur  italien  dont 
l'ouvrage  tut  traduit  par  ordre  do  Charles  V  en  lini). 

|3I  lierlicrrkcx  rvtroiipcrtires  ^itrr  ta  cidtvre  de  la  \igne  à  Paris,  par 
J.  Dujardin.  (Société  des  viticulteurs  tle  France  et  d'Arnpélogra- 
phiiM  Unllelin  n"  ;!ct  'i  de  l'.ioi. 


nous  (lonnonl  rien  à  ce  sujet.  On  no  conservait  pas 
encore  au  xvni''  siècle  sous  le  climat  do  Paris.  Il  est 
vrai  que  les  négligences  apportées  dans  les  vendanges, 
quant  à  la  maturation  des  raisins,  eussent  été  do  gros 
obstacles  dans  la  réussite  et  quo  l'on  ne  connaissait 
pas  encore  lo  Chasselas  doré  de  Foulai i/ehleaii. 

Loin  <le  nous  l'intention  di'  vouloir  faire  ressortir  ici 
la  simplicité  primitive  dos  procédés  d'autrefois  en  leur 
opposant  les  coMteuses  méthodes  d'aujourd'hui  Nous 
ne  les  citons  siicciutement  tino  pour  mi'inoire,  et  pour 
indiquer  de  quels  secours  ils  furent  dans  bien  des  cas 
pour  nos  devanciers  comteniporains,  qui,  plus  sages 
que  nous,  trouvaient  leurs  avantages  dans  l'emploi 
raisonné  de  précautions  aussi  simples  qu'économiques. 

Dessication 

Le  séchage  s'est  toujours  recommandé,  au  pays 
d'origine  par  sa  simi)licité  et  son  économie.  Les  fruits 
qui  y  sont  soumis  conservent  leurs  qualités  comestibles 
pendant  do  longs  mois.  Malheureusement,  ce  procédé 
ne  saurait  être  pratiquement  appliqué  dans  nos  pays 
tempérés  et  aussi  trop  pluvieux,  comme  cela  se  fait 
depuis  longtemps  aux  Etats-Unis. 

En  18S2  (1),  M.  Ch.  Joly  appelait  l'attention  de  ses 
collègues  sur  l'importance  de  ces  procédés  de  «  dessi- 
calion »  employés  par  les  Américains.  Revenant  sur  cet 
inliTossant  sujet  en  octobre  IS'.KJ,  il  publiait  dans  le 
même  journal  les  détails  qui  suivent  sur  la  dessicalion 
des  fruits  eu  Californie. 

«  Pour  donner  imo  idée  de  l'iinportani'O  do  l'Imlustrio  dos 
conserves  en  Californie,  disait-il.  jo  donne  la  vue  d'un  champ 
(le  dessication  où  se  trouvent  reunies  plus  do  dix  mille 
claies  exposées  au  soleil.  Il  est  bien  entendu  ipie  ce  modo 
do  dessication  no  s'emploie  que  dans  la  Californie  du  Sud 
où  les  pluies  sont  rares;  dans  lé  N'ord,  comme  dans  les 
Etat  do  New-YorU,  de  New-Jersey,  Maryland,  etc..  c'est 
l'évaporation  ordinaire  qui  ost  le  seul  modo  employé.  ■> 

Voici  les  chiffres  de  l'exportation  dos  fruits  exportés  de 
Californie  par  chemin  de  fer  seulement  : 

1890  1891  1802 

Fruit  secs  :        32.2x8.000       32.540.000       29. .349. 000 
Raisins  :        20.560.000        22.477.000        2t). 552. 000 

Ces  chiffres  ne  comprennent,  ni  les  Pèches,  ni  les  Abricots, 
ni  les  Pommes,  dont  la  production  et  l'exportation  sont 
énormes  :  ils  ne  comprennent  pas  non  plus  la  consommatiun 
locale,  ni  les  exportations  par  mer  ■. 

Ces  procédés  de  dessiccation  ne  sont  guère  aiipliqués 
en  France  à  nos  Raisins  de  table,  qui  ne  peuvent  être 
d'une  vente  réiiumératrice,  comme  nous  l'avons  dit 
ailleurs  (2)  (|u"aulant  qu'on  leur  aura  conservé  leur 
qualité  de  «  fruits  de  luxe  ». 

Ce  ne  sont  pas  là,  du  reste  à  proprement  parler,  les 
procédés  de  conservation  à  râtle  sèche  sur  l(>squols  il 
conviendra  de  nous  étendre  dans  cette  étude,  en  raison 
des  services  qu'ils  rendirent  avant  la  découverte  de 
Larpenteur,  et  de  ceux  qu'ils  peuvent  rendre  encore 
dans  des  contrées  où  la  simplicité  de  celle  vieille 
méthode  n'est  pas  même  soupçonnée. 

On  supplée  aujourd'hui  aux  difficultés  du  climat  à 
l'aide  d'appareils  spéciaux  qui  procurent  la  chaleur 
artificielle  nécessaire  à  cette  dessiccation  (3;.  Elle 
s'obtient,  comme  on  le  verra  dans  ces  ouvrages,  à  l'aide 
d'évaiiorateurs  possédant  une  chambre  de  séchage  où 
sont  places  les  fruits.  traversi'S  par  un  courant  d'air 
chaud  d'une  température  moyenne  de  100  degrés 
centigrades. 

FnA.N\ois  Chaumeux. 

(It  Journal  de  la  S.  N.  H.  F.  du  7  octobre  IS^i. 

(2)  l'es  meilleurs  modes  d'emballage  de  fruits  nour  leur  transport  en 
France  et  à  l'étranger  (Congrès  dllrticullure  de  l'J02).  Librairie  Hor- 
ticole. Paris. 

|:!i  Traité  pratique  du  séchage  des  fruits  cl  des  légumes  par  J.  Nanot 
cl  !..  Tritscliler. 


284 


LE    JARDIN 


Nouveau  chariot  de  transplantation 

Le  chariot  de  transiilanlalion  (flg.  159)  que  vient  d'iii- 
venterM.Beusnier,  consIruileuràSaint-Cloud  ,S.-et-0.), 
est  une  transformation  lieureuse  de  ceux  dont  nous  don- 
nons plus  haut  la  description  et  le  (onctionnemont. 

Son  usage  est  surtout  à  recommander  dans  tous  les 
cas  où  il  est  ni'cessaire  —  <laiis  le  transport  —  d'incliner 
l'arbre  pour  éviter  des  obstacles  tels  que  fils  légra- 
phiques  ou  téléphoniques,  voûtes  de  pimts,  etc.,  ainsi 
que  cela  se  pri'senle  si  souvent  maintenant  dans  les 
villes.  Un  seul  homme  suflit  pour  coucher  un  arbre  jus- 
que dans  la  position  horizontale  tant  la  manœuvre  en  l'st 
facile,  tandis  qu'avec  les  anciens  chariots  il  faut,  pour 
exécuter  celte  opération,  six  hommes,  beaucoup  do 
temps  et  de  pri'caulinns.   C'est  donc  un    véhicule    très 


porter  un  arbre  verticalement  s'il  n'est  pas  nécessaire 
do  l'incliner. 

Enlèvement  d'un  arbre  à  l'aide  du   nouveau 
chariot. 

L'arbre  étant  dégagé  du  sol  et  la  molto  préparée  delà 
môme  manière  que  pour  les  anciens  chariots,  en  ayant 
soin  de  l'i-ntourer  d'un  solide  clayonnagp  si  le  sujet  doit 
être  incliné  pendant  le  transport,  le  chariot  est  installé 
sur  les  madriers  ou  plats-bords  bardés  de  fer  cornière 
qui  ont  été  préalablement  placés  au-dessus  de  la  tranchée, 
puis  on  met  les  doux  mailriers  h  (lig.  160).  un  do  chaque 
côté,  sous  lesquels  on  passe  les  deux  chaînes  de  fond 
a  b  qui  viennent  s'accrocher  de  chaque  coté  aux  chaînes 
de  treuils  ('  j.  Ensuite  on  place,  verticalement,  les 
madriers  C  «',  ordinairement  au  nombre  de  cinq,  deux 
à  l'avant  et  trois  à  l'arrière,  maintenus  par  les  chaînes 


Fig.  15'J.  —  \ouieau  rliariol  </«  H.  Ilei'snier. 


avantageux  comme  économie  de  temps  et  facilité  d'exé- 
cution. Mais  comme  toute  médaille  a  un  revers,  re  cha- 
riot n'est  pas  sans  présenter  quelques  inconvénients 
sérieux  qui  n'ont,  il  est  vrai,  pas  trait  à  son  fonction- 
nement proprement  dit,  mais  qui  sont  néanmoins  de 
nature  à  nuire  à  son  ailoption.  Son  mécanisme  solide, 
compliqué,  le  ren<l  très  lourd,  et  en  outre  son  prix  est 
très  élevé.  Suivant  nous,  son  emploi  doit  se  limiter  au 
transport  des  arbres  de  moyenne  force,  c'esl-a-din» 
ayant  de  O'^'iO  à  1  mètre  de  circonférence;  au-dessus 
do  ces  dlmension.s,  ce  véhicule  tel  qu'il  est  constitué 
devrait  avoir  un  poids  cmisidérablo  et  gênant. 

Les  anciens  chariots,  plus  légers  et  moins  coûteux, 
peuvent  être  utilisés  comme  par  le  passé;  ils  doivent 
même  être  préférés  lorsqu'il  s'agit  de  très  gros  arbres, 
et  principalement  pour  tous  ceux  qui  peuvent  être  trans- 
portés dans  la  position  vortiiale,  c'est-à-dire  dans  les 
cas  où  il  n'y  a  aucun  obstacle  a  craindre. 

Le  nouveau  chariot  do  M.  liousnior  est  également  en 
bois  et  fer.  Une  combinaison  ingénieuse  de  cliaines 
permet  de  soutenir  la  motte  de  terre  dans  son  mouve- 
ment de  rotation,  et  un  dispositif  de  treuils  et  do  cor- 
d.agos  sert  à  coucher  l'arbro  et  à  le  maintenir  dans  n'im- 
porte quelle  inclinaison. 

(  )n  peut,  avec  ce  charlnl,  comme  avec  les  autrep.  Irans- 


e  /"dont  les  extrémités  sont  reliées  par  un  cric  (i  placé 
en  avant  de  la  motte  pour  faire  le  serrage  du  clayonnago 
qui  l'entoure. 

Ces  prépartifs  étant  termim-s.  l'arbre  est  enlevé  en 
faisant  mano'iivrer  les  quatre  treuils  jiar  leurs  croisil- 
lons de  Commando,  à  la  hauteur  suKisante  pour  per- 
mettre do  placer  la  chaîne  centrale  K  qui  est  accrochée 
à  un  anneau  /  fixé  soliilement  au  bâti  latéral  du  chariot. 

On  accroche  ensuite  la  chaîne  demi-circulaire  >i  a\i 
tiers  de  la  motte  environ,  à  l'arrière;  cotte  chaîne  étant 
très  lourde  est  suspendue  par  deux  chaînettes  o  coulis- 
sant sur  la  chaîne  e  du  cric. 

Ceci  fait,  on  complète  s'il  est  nécessaire  le  clayon- 
nage  do  la  motte,  surtout  en-dessous,  puis  on  accroche 
à  la  chaîne  centrale  A',  sous  la  motte,  au  centre,  les 
chaînes  r  -r,  et  on  laisse  descendre  l'arbre  jusqu'à  ce 
qu'il  repose  sur  iailite  chaim-  centrale,  en  ayant  soin  de 
maintenir  cette  dernière  autant  que  possible  dans  l'axe 
de  la  motti'. 

L'arbre  étant  ainsi  soutenu  solidement,  on  contourne 
la  motte  avec  h-s  chaînes  r  .i\  une  ii  l'avant  et  l'antre  à 
l'arrière,  qui  viennent  se  relier  toutes  deux  sur  le  dessus 
par  un  levier  >',  servant  à  maintenir  le  clayonnage  et 
principalement  à  empêcher  le  déplacement  do  la  chaîne 
K  lorsipio  l'arbre  est  dans  une  position  Inclinée. 


LE  JARDIN 


286 


Manœuvre  pour  incliner  l'arbre 

On  flxosoliilcinoiilà  l'arlirf:  les  cordages  m  m'  (fig.  1('>1  j 
qui  vioniieiit  soiiroulor  aux  Ireuils  q  ;•  placés  à  l'avanl 
du  chariot,  en  passant  sur  lo  cylindro  (/  sur  lequel  ils 
s'appuioiit  pour  donner  une  oliliquili'  suflisaiile  et  aussi 
pour  ramener  l'arlne  à  la  position  verticale. 

Ensuite  on  retire  la  cliaîne  de  fond  b  (flg.  100),  cl 
l'arbre  reposant  ontièremonl  sur  la  chaîne  centrale  A', 


Fig.  16*).  —  youveau  chariot,  Arhve  chargé  (vue  do  cùté). 

on  fait  agir  le  treuil  /  et  la  chaîne  do  fond  ci;  l'arbre 
perd  ainsi  son  équilibre  et  prend  la  position  inclinée 
voulue  soutenu  par  les  cordages  m  w'  (fig.  161). 

Dans  le  cas  où  l'arbre  étant  couché  viendrait  à  tou- 
cher la  traverse  t  (fig.  160)  do  l'arrière  du  chariot  et  ne 
serait  pas  suffisamment  incliné,  ou  accouple  les  deux 
chaînes  de  treuil  J  (fig.  102)  avec  celle  de  fond  6,  puis  on 
accroche  les  deux  chaînes  d'arrêt  P  dans  la  première 
maille  i'  des  crochets  des  treuils;  ces  deux  chaînes  sont 
indispensables  pour  cotte  inano-uvrc,  et  il  faut  l>ien  faire 
attention  do  ne  pas  ouljlier  de  les  accrocher.  Pour  empê- 
cher le  glissement  de  la  chaîne  des  treuils,  sur  lesquels 
viennent  s'appuyer  les  madriers  C  d,  en  relève  aussitôt 
l'arlire,  k  l'aide  des  deux  treuilsy,  à  lahauteiir  suffisante 


par  les  rensoigiiomenls  suivants  qui  nous  ont  été  donnés 
par  M.  Beusnier  : 

Cliariot  pour  arbres  do  1*50  à  2"00ilecircoiiforeiico:  11.000  fr. 

—  _         do  1-21  à  1-51)  —  9.500  u 

—  —  do  1"00  à  1-20  —  8.i)0<)  .. 

—  —  do  0-iM)  à  nu  --  -.:«)0  " 

—  —  do  0-.S0  à  0-iH)  —  C'.'m  ■• 

—  —  do  0-7Û  il  0-85  —  6.:iOO  u 

—  -         do  0-50  à  0-70  —  5.5IX)  .. 

Ces  prix  |)arais8ent  un  peu  exagérés,  toutefois  il  y  a 
lieu  de  tenir  compte  de  l'élévation  notable  du  prix  delà 


Fig.  IGl.  —  youveau  chariot  (vu  de  l'avanll. 

main-d'œuvre  dans  ces  dernières  années,  c'est-à-dire 
postérieurement  à  l'achat  des  chariots  que  possède  le 
service  des  promenades  de  la  Ville  de  Pris,  et  c'est  évi- 
demment l'une  des  principales  causes  qui  ont  obligé  le 
constructeur  à  augmenter  lo  prix  de  ces  véhicules. 

J.  LryuKT. 


Le  ProteetionDiSQie  allemanil  et  Tbortieulture 


Le  dernier  Bulletin  de  l'Union  commerciale  des  Hor- 
ticulteurs et  marcha uds-grainiers  de  France  contient 
une  remarquable  étude  sur  les  tarifs  douaniers  allemands 


Fi(f.  102.  —  lYoïii'i'O»  chariot.  —  Arbre 
charge  dana  une  position  presque  hori- 
zontale (vu  (lo  CÔl(S). 


pour  le  dégager  de  la  traverse  (fig.  109)  et  lui  donner 
l'inclinaison  voulue.  On  peut  au  besoin  le  mettre  dans 
une  position  entièrement  horizontale  en  déroulant  les 
cordages  m  m'  au  fur  et  à  mesure. 

Pour  ramener  l'arbre  dans  la  position  verticale,  il 
suffit  de  faire  manœuvrer  les  deux  treuils  q  placés  à 
l'avant  du  chariot. 

Prix  de  revient  du  nouveau  chariot. 

Ce  prix  est  très  sensiblement  plus  élevé  que  celui  des 
anciens  chariots,  ainsi  que  l'on  peut  s'en  rendre  compte 


proposés  pour  l'IIortieulture.   dans  laquelle  nous  rele- 
vons les  passages  suivants  : 

«  On  sait  que  la  discussion,  au  Rcichstag,  des  nouveaux 
droits  proposés  sur  les  produits  horticoles  à  leur  entrée  en 
Allemagne,  demeure  sus|)endue.  Trois  courants  d'opinion  se 
sont  manifestés  en  Allomagno  sur  cette  question:  certains 
adeptes  du  grand  parli  agrarien  sont  proleclionistes  à 
outrance  et  demandent  l'application  do  droits  pour  ainsi  dire 
prohibitifs;  ce  sont  surtout  les  grands  pépiniéristes  et  les 
grands  horticulteurs  prussiens  etpoméraniens,  sufGsamment 
outillés  pour  élever,  bien  qu'à  grands  frais,  les  plantes  dont 
ils  approvisionnent  les  petits  horticulteurs,  les  entrepreneurs 


286 


LE   JARDIN 


ilo  jardins  et  les  fleuristes,  qui  sont  iiinsi  leurs  Iribulairos. 
Ces  derniers,  au  contraire,  protestent  énerRi(|uenient  contre 
l'élablisscniont  do  droits  prohiliitifs,  cor  l'entrée  des  véj;i!- 
laux  étrangers  leur  permet  actuel lenient  de  contrebalancer 
la  puissanco  dos  premiers,  et  d'offrir  leur  niarcliandiso  au 
public  il  des  prix  abordables  ;  ce  sont  surtout  les  horticul- 
teurs et  les  fleuristi'S  delaHesse,  du  Palatinat.  des  anciennes 
villes  libres  et  de  tous  les  l'Uals  do  rAlleiiiairno  du  siul.  Dans 
cotte  ilorniéro  partie  do  rKiiipire  et  en  Saxe,  les  prandcs 
maisons  do  graines,  très  nombreuses,  très  imporlantes  l't 
qui  exportent  beaucoup,  sont  pluliU  contre  rétablissement 
do  droits  prohibitifs  parrequ'elles  craignent  dos  représailles. 
Knfin,  un  courant  d'opinion  intermédiaire  s'est  manifesté.  L'n 
groupe  assez  important  do  députés  ne  veut  considérer,  dans 
cette  alTaire.  ipio  l'intérêt  général  du  pays  pliiti'it  que  les 
intérêts  particuliers  de  telle  ou  telle  corporation,  et  n'y 
recherche  qu'un  moyen  d'augmenter  les  ressources  budgé- 
taires. Ces  députés  proposent  des  droits  plus  modérés. 

L'auteur  de  celte  étude,  entre  ensuite  dans  le  détail 
•les  eonsidérations  qui  ont  guidé  la  eonnnission  du  tarif 
des  Douanes.  C.os  considérations,  assurément,  frappe- 
ront l'esprit  des  horticulteurs  frani,-ai.s,  et  surtout  des 
pépiniéristes  : 

Le  commerce  de  la  pépinière  allemande  souffre  énormi>- 
menl  du  bas  prix  et  du  libre  tialic  dos  produits  des  pépi- 
nières belges,  hollandaises  et  françaises.  Los  plants  les  jdus 
menus,  et  par  consécpient  les  moins  chers,  sont  importés  en 
telles  ((uantités  que  la  inultipliialion  alfemande  est  absolu- 
ment entravée.  Le  |>rojet  élaboré  i)ar  la  commission  îles 
douanes  porto  la  taxe  d'entrée  à  ti  marks  (7  fr.  ."iO)  par 
KM)  kilos. 

On  netablirait  pas  de  différence  entre  les  arbres  en  mottes 
et  ceux  II  racines  nues,  les  envois  se  trouvant  la  plupart  du 
temps  mélangés.  Cette  distinctiim  rendrait  d'ailleurs  très 
difficiles  l't  très  longues  les  opérations  de  la  douane,  et  cela 
au  détriment  des  plantes.  L't'labiisxcmcnt  tic  la  ta.rc jiroiiomr 
ne  laissi'i-iiit  jilus  ;/i(t'rc  cnlnT  qtie  les  rsprccs  de  valeur,  la 
plupart  du  temps  envoyées  avec  leur  motte;  le  droit  do 
7  fr.  M  serait  donc  suflisamnient    élevé. 

Iljiarait  aujourd'hui  nécessaire  de  protéger  la  production 
inférieure  des  fruits  frais,  l'our  les  llaisins,  l'Italie  est  princi- 
palement visée;  viennent  ensuite  la  l-'ranco  et  l'Autriche- 
Hongrie.  Haisiiis  de  table  ou  do  ven<langi>  soni,  actuellement 
indistinctement,  frappés  du  même  droit.  Les  tarifs  suivants 
sont  proposés  par  luu  kilos  :  Raisins  de  table  par  colis-pos 
taux  de  moins  de  .5  kilos:  4  marks  {'>  fr.).  —  Haisins  frais 
divers  par  rpiantités  plus  grandes  :  10  marks  (12  fr.  ."iU).  — 
nnisins  conservés  ou  séclic'>s,  en  tonneaux,  hottes,  cuves, 
caisses,  etc.,  avec  ou  sans  pépins,  fermentes  ou  non  i  marks 
(5  fr.). 

Pour  les  fruits  frais,  l'importation  a  été  en  moycimo  par 
an.  de  l.s;»ià  lliH),  de  io.i.Wt't  ipiintaux  en  chilTres  ronds.  Ces 
fruits  sont  entrés  en  Allemagne,  soit  comme  fruits  de  pres- 
soir, soit  comme  fruits  do  table.  Celb>  dernière  catégorie  est 
particulièrement  visée,  car  les  iniporlalinns  ilos  Abricots, 
l'raisos,  Pèches,  Pommes  et  l'cdres  do  choix,  bien  embal- 
lées, rendent  stériles  les  efforts  de  la  pomologie  allemande, 
réduite  actuellement  à  l'état  ilo  petite  culture.  A  l'étninger, 
au  contraire,  de  grands  progrès  so  manifestent  dans  celle 
branche  di-  riiorticullure  ;  des  h-rmes  fruitières  s'établissent 
en  vue  do  l'approvisionnement  lies  marchés  du  monde  i-idier. 
l.'Allemtiiine  (iiira,  sous  ce  nijif^int.  des  améliovatiiins  àoiijinr- 
1er  II  su  culline;  la  }irincii>iite  .'cra  un  choix  juilicicii.r  des 
rarié(i-s.  .\tais  il  importe  avant  tout  que  la  proiliiction  iidi-- 
rioiire  puissi-  se  développer  ii  la  faveOr  de  l'élablisseniiiit 
d'un  droit  di'  douani'  suffisant  a  onray<'r  les  importations. 
On  ne  saurait  trouver  cette  proposition  injuste,  les  fruits  do 
choix  n  étant  guère  consoniinéii  par  la  liasse  des  travailleur^. 

La  catégorie  des  fruits  do  pressoir,  généraloincnl  envoycs 
Bans  emballages  soigm-s,  simplement  en  sacs,  tonneaux  ou 
caisses,  est  pluliM  destinée  k  divers  usages  dépendant  de 
l'oconomio  domestique,  et  notammiMd  à  la  fabrication  du 
cidro,  dont  il  est  lait  une  grando  consommation  dans  lo  sud- 
ouest  de  l'Allemagne,  et  aussi  à  celle  de  l'alcool  et  de  con- 
Horvos  alimentaires.  L'intérêt  national  étant  du  protéger  ces 
industries,  il  no  saurait  élro  question   d'nn  entraver  I  essor 


par  I  clablissement  d'un  droit  d'entn'e  sur  les  matières 
premières.  Déjà,  d'ailleurs,  les  fruits  du  pays  commencent  à 
être  préférés  aux  fruits  im|(ortés. 

Les  plantes  de  serre  seraient  frappées  de  droits  pour 
ainsi  dire  prohibitifs.  Il  y  a,  à  cet  égard,  plusieurs  pro- 
positions déposées. 

Seuls  resteraient  indemnes  de  droits  :  les  ognons  ù, 
fleurs,  les  importations  d'Orcliidées  et  de  troncs  do 
Gycadées,  et  les  graines  de  fleurs  et  de  plantes  pola- 
gèrcs.  Un  droit  minime  frapperait  les  Graminées  et  les 
graines  de  Hetteraves.  On  voit  donc  iiue  les  plantes 
vivantes  el  l.i  pépinière  sont  principalement  visées. 

Il  est  à  souhaiter  que  la  voix  des  petits  horticulteurs 
allemands  et  surtout  du  commerce  des  lleuristes,  très 
important  on  Allemagne,  soit  entendue.  L'un  des  prin- 
cipau.v  lleuristes  do  Leipzig.  M.  Otto  Sclileusener.  a 
publié  un  opuscule  dans  lequel  il  s'élève  avec  force 
contre  le  protectionnisme  agraricn.  Il  dit,  entre  autres 
choses  : 

"  Lo  droit  d'entrée  apporterait  la  ruine  de  beaucoup  do 
marchands  fleuristes,  et  on  même  temps  celle  de  nombreux 
petits  jardiniers.  Si  le  prix  dos  fleurs,  déjà  élevé,  augmentait 
encore,  la  plupart  des  gens  no  pourraient  pas  acheter  ces 
fleurs,  et,  avec  l'argent  <|u'on  dépenserait  pour  elles,  im  acliè- 
tcrail  plutôt  d'autres  objets  à  bon  marché. 

Plusieurs  cas  ]>articuliers  ont  démontré  que  la  culture  dos 
fleurs  en  Allemagne  est  iinpui.ssantc  en  face  de  certaines 
eoiiililinns  el  i  i)  [lue  nées  alnwsidiériijues  ;  elle  n'est  pus  n  «lémc, 
dans  eerliiines  éjioques,  de  satisfaire  à  la  deinamle.  Personne 
ne  peut  vendre  des  fleurs  s'il  n'y  en  a  pas.  Do  (|uoi  donc 
devront  vivre  le  fleuriste  et  le  marchand  de  fleurs,  ipiand 
l'article  leur  manquera,  si  l'importation  des  fleurs  du  .Midi 
leur  est  rendue  très  diflicilo  par  la  douane;? 

Un  marchand  do  fleurs  en  Allemagne  reçoit  chaque  so- 
maino,pendant  lliiver.en  moyenne  pour  100  marcs  1 125  francs) 
de  fleurs  du  .Midi,  qui  ont  un  poids  d'environ  .''jU  kilogram- 
mes et  ipii.  par  conséquent,  seraient  taxées  do  1511  marcs 
(1S7  fr.  .50)  de  droit  d'entrée.  Il  payerait  donc  ces  fleurs,  au 
lieu  de  Uni  marcs.  2.">0  marcs  (212  fr.  5il).  c'est-à-iliro  plus  du 
double.  Coninieiil  pourra-t-il  exiger  ce  prix  du  public?  lit 
quel  prix  devra-t-il  vendre  s'il  doit  payer  G  marcs  (7  fr.  .50) 
par  kilo,  c'est-à-dire  au  total  400  marcs  (•"«•H)  francs)  pour 
.50  kilogrammes  do  fleurs?  Où  le  jardinier  pourra-t-il  prendre 
les  fleurs  pour  les  couronnes,  les  rameaux  el  les  fouilles  do 
f^aurier.  les  feuilles  de  .Magnolia,  etc.  ?  Lo  public  qui  paie 
aujourd'hui  de  1  marc  Ii2  (1  fr.  .S7)  à  2  marcs  (2  fr.  .50)  pour 
une  couronne  de  Laurier  ne  paiera  pas  certainement  de  0  à 
8  marcs  (de  7  fr.  .50  à  lO  fr.)  ;)Oi/r  le  même  objet.  Ainsi  donc, 
non  seulement  le  droit  d'enlrée  sur  les  fleurs  porte  préjudice 
aux  poliles  existences  el  au  commerce  des  fleurs,  mais  il  est 
encore  très  nuisible  aux  jardiniers-producteurs  eux-mêmes, 
puisipio  leur  marchandise  serait  trop  chère  pour  être 
achelèe.  •• 

Ce  raisonnement  nous  semble  topique.  Mallioureu.se- 
mcnt,  il  ])arait  cire  celui  de  la  minorité,  du  moins  dans 
les  Chambres  el  les  Conseils  de  l'Kmpire.  Au.ssi  croyons- 
nous  que  les  Syndicats,  les  Coopérations,  les  .Sociétés 
horticoles  de  l''ranee,  feront  l)ien  do  se  préoccuper,  sans 
larder,  du  danger  qui  menace  notre  exportation,  et  do 
prendre,  dès  ;i  pri'senl,  toutes  mesures  utiles,  tant  |iar 
l'organisation  de  la  vente  que  par  la  création  de  nouveaux 
délmucliés.pour  p.ireriiii  coup  qui  pourra  nous  etro  porte. 

Les  .Vlloiiiands  idanl  les  maîtres  chez  eux,  eoniiiio 
nous  avons  la  prétention  d'être  les  niailres  chez  nous, 
nous  nous  garderons  bien  de  leur  donner  des  conseils 
qui  parailraienl  intéressés,  mais  il  ne  serait  peiil-éire 
|ias  inutile  de  leur  rappeler,  par  le  canal  de  nos  Minis- 
ton>s  des  AITairos  Klrangères  cl  do  l'Agrieullure,  qu'en 
malière  économique  ré(|ullil>re  établi  n'est  jamais 
rompu  sans  danger.  L'attaque  provoque  toujours  une 
riposte.  A  nous  d'aviser.  H.  .\I.mitim;t. 


LE  JARDIN 


287 


HOS  BONNES  ViEIliliES  PLANTES 

CL.WX 


Arthropodium  paniculatum 
Celle  cluirmanlo  As|)lioiléléi',ori}iinairodi'  laNouvollo- 
Hollande.  doit  iMie  ciillivoo  en  serro  toinpérée,  à  la 
grando  lumièro.  Si's  fouilles  sont  glauques;  elles  sorlenl 
d'une  souche  acaulo  ol  s'rlanconl  vorlicalemenl  en  si' 
ri'curvant  jj;i-aciousGmpnl  à  l'cxInTriité.  Elles  sont  larges 
de  trois  conlimèlres  à  la  hase,  du  quatre  vers  le  haul, 
et  elles  sont  assez  forloinent  ranaliculées.  La  nervure 
centrale  furnic  saillie  au  verso  île  la  feuille. 

La  tonlîe  se  garnit  de  feuilles  abondantes  dont 
l'aspeel  glaucescenl  est  très  agréable  à  l'ieil.  l)e  leur 
centie  s'élève,  vers  le  mois  d'avril,  une  lige  florale 
paniculée,  se  reeourbanl  vers  le  milieu  de  sa  course. 
Los  Heurs  se  montrent  bientôt  sur  toutes  les  ramilica- 
tions  :  ee  sont  des  étoiles  blanches  et  penchées.  Les 
étamines,  jaunes,  sont  1res  visibles,  car  elles  sont 
duveteuses  et  réunies  autour  du  pistil.  Ces  étoiles  ont 
environ  deux  contimélro.s  de  diamètre;  l'ensemble  est 
fort  gracieux. 

Cotte  i)lanle,  trop  oultliée,  tiendrait  une  belle  place  à 
l'étalage  dos  lleuristos.  Nous  la  cultivons  en  terre  de 
feuilles,  additionnée  de  salile  blanc  ou  de  fin  gravier 
de  Seine.  Les  pots  doivent  être  aussi  petits  que  possi- 
ble, caria  plante  n'est  pas  gourmande.  Ce  qu'il  lui  faut 
surtout,  c'est  une  lumière  franche  et  de  l'air  quand  la 
température  s'élève  ;i  plus  de  IS  degrés. 

Au.   Va.N  UKN  lIlCKDE. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Typhonium  giganteum  Engl.  var.  Giraldii. 
Bull.   Soi:  Tosc.  Orticult.,  102,  p.  16S. 

Aroïiléo  introduite  du  contre  do  la  Chine  par  le  l^orc 
(jiraldi.  Lo  tubercule  est  do  taille  moyenne.  Les  feuilles  sont 
très  ornenieritale.s.  cordiforinos,  très  largos,  ondulés,  vei- 
nées, à  lobes  obtus,  av'ec  la  cèle  médiane  saillante  et  d'un 
beau  vert  ènienuule.  Les  llom-s  n'ont  rien  de  particulière- 
ment reraaripiable  l't  leur  spatlio  est  lirunàtre  ou  fauve.  Les 
pédoncules  sont  pourprés  à  la  base,  puis  vert  clair  dans  la 
partie  supérieure  et  tachetés  de  pourpre. 

Bégonia  Forgetlana  Heml. 

Espèce  brésilii '11111'  voisini'  ilu  Hioi m  la  »«(/i(/rt(a  et  recueillie 
par  M.  Forgct.  aux  environs  de  Kio-de- Janeiro,  f^a  lige  est 
sous-frutescente,  hante  de  ()0  centitnétres  environ;  les 
feuilles  sont  glabres  ainsi  que  tout  le  reste  de  la  plante,  char- 
nues, distiques,  lancéolées,  longues  de  15  ccnlimclres  sur 
i  centimètres,  ondulées  aux  bords  et  cordées  à  la  base;  les 
llcurs  sont  blanches  ou  roses,  disposées  en  bouquets  axil- 
laires,  les  rai\les  et  les  fcm^llos  entremêlées. 

Ipomaea  rubro  caerulea  Ilooker 
Hl-vuc  HorticoL;  liiit.3,  p.  :i36. 
Convolvulacéo  réintroduite  du  .Mexique  par  lo  regretté  Marc 
Michcli.  C'est  une  espèce  annuelle  (vivaco  en  serre),  pouvant 
s'élever  à  :!  ou  i  mètres.  Les  fouilles  sont  ovales  conlifornies, 
glabres,  vert  foncé.  Les  inflorescences  axillaires  et  dicliu- 
tomes,  sont  pédonculéos.  Les  fleurs  ont  la  corolle  blanche 
avant  d'être  épanouies,  avec  le  tube  teinté  de  jaune  intérieu- 
rement et  à  la  base,  long  de  0°ni,  Le  limbe  épanoui  est  bleu 
d'azur  Ijrillant,  passant  bientAt  au  rose  violacé;  il  est  rotacé 
et  largo  do  0"U7  à  iros.  La  floraison  a  lieu  en  serre  pendant 
tout  l'hiver. 

Tulipa  ingens  J.  Iloog 
Giirdcn.  Clironicic,  11)02,  p.  I.t. 

Tulipe  nouvelle  des  hautes  montagnes  do  Hokhara,  qui 
doit  se  placer  à  ci'>té  des  Tulipa  altaica  Pall.  et  EiclileriReg., 


ù  laquelle  ses  grandes  fleurs  ont  valu  le  nom  (prollo  porto. 
Le  pédoncule  est  haut  do  0"2.")  cl  iiubesccnt  ;  les  fouilles  au 
nombro  do  trois  sont  ondulées,  glauques,  converties  de  petits 
poils  à  la  faco  supérieure.  Le  périantlie  est  large  do  0"1u,  à 
segments  nblongs  ou  obovés-mucronés.  rouge  écarlate  ver- 
millon brillant,  marqués  à  leur  base  d'ime  lâche  noire;  les 
segments  externes  sont  parcourus  extrérieurenient  par  des 
bandos  jauii.'Ures.  Fleurit  dans  les  premiers  jours  do  mai. 

Piaranthus  Sprengerl  Scliw. 

liull.  Soc.  Tosc.  articule.,  \Wi,  p.  16S. 
Ascléi)iailée  originaire  do  la  colonie  Erythrée,  où  elle  fut 
découverte  par  le  professeur  Schweinfurth.  Le  genre /'i<()-an- 
tliux  appartient  au  mémo  groupe  quo  les. S'tapc/»/,  les //oi'cc- 
rosiu  et  les  lluernia  do  l'Africpie  australe.  L'espèce  dont  il 
est  ici  question  a  lo  port  nain  d'un  Stapelia,  avec  do  pellles 
tiges  armées  de  quatre  rangées  d'épines  non  piquantes.  A 
leur  soiuniel  et  sur  leurs  flancs,  apparaissent,  depuis  août 
juscpi'iï  lii  lin  do  novembre,  do  nombreuses  fleurs  inodores, 
de  nuance  chocolat,  marbrées  de  jaune,  avec  les  anthères 
blanches. 

P.  IIaiuot. 


Soeiété  Nationale  d'Hofticulture  de  f  ranee 


séance  du  ii  .'icptouhre  1002 
l'en  de  présentations.  Au  Comité  de  floriculture,  une  très 
jolie  collection  de  Phlox  vivacos  nains  en  pots,  très  variés 
do  coloris,  de  .\1.  Lévèque  qui  a,  pour  obteiur  d'aussi  jolies 
plantes  basses,  ramiliées  et  lloribondes.  sélectionné,  par  le 
semis,  les  l'hlox  nains  de  Lenioine.  l'nis,  de  .\l.  Delarue.  trois 
beaux  lots  de  choi.x  :  do  Pétunias  hybiides  doubles  fiangés 
et  dentés,  en  pots  ;  do  tleines-Margueriles  représentant  toute 
la  série  Comète;  et  d'(l''.illels-de-Chine,  en  fleurs  coupées. 

A  la  section  des  Chrysanthèmes,  .M.  Durand,  do  lirévannes, 
continuait  ses  apports  de  variétés  à  grandes  fleurs  rendues 
précoces,  à  tiges  remarqualjlemenl  solides.  Un  sport  de 
Mme  Edouard  liey,  à  fleurs  blanches,  a  reçu  un  cerlilicat  do 
mérite  de  1"  classe.  M.  Chnient  jjrésentait  huit  magnifiques 
potées  do  la  variété  Princesse  Alice  de  Monaco,  aux  fleurs 
blanches,  pleines,  très  bien  faites  et  d'une  tenue  remarquable. 
A  la  section  des  Itoses,  un  lot  de  .\L  David,  de  Savigny,  con- 
tenait un  Soutenir  de  Mme  Eui/éne  Verdier  hors  de  pair. 

Du  coté  culinaire,  nous  n'avons  à  signaler  ijue  les  très 
belles  't'omates  Cliemln,  parmi  lesquelles  des  trochots  mesu- 
rant 19  fruits,  une  nouvelle  )''raise  remontante,  obtenue  par 
M.  Charollois,  ilu  Orcusot,  par  croisements  entre  Constante 
Féconde  et  Louis  Gauthier.  Deux  pieds  de  l'année,  oxlrême- 
mcnl  vigoureux,  couverts  de  flours  et  de  fruits,  ont  fait 
l'ailmiration  de  tout  le  monde.  Les  Fraises  possédaient  tout 
leur  aronie,  malgré  la  saison.  Signalons  enfin  la  réapparition 
do  la  l'runo  Gloire  ci'A'/nnai/,  obtenue  par  M.  Gorion  on  ISÏW, 
et  ([u'il  a  multipliée  en  ces  derniers  temps. 

J.-l'R.  I"'avahu. 

lies  produits  horticoles  aux  Halles 

Les  fleurs  sont  abondantes,  mais  laissent  à  désirer  comme 
beauté.  Les  Roses  do  choix  extra  sont  rares,  les  prix  ont 
en  conséquence  été  plus  élevés;  en  choix  ordinaire,  l'offre 
dépassant  la  demande,  les  cours  sont  restés  faibles.  Les 
Roses,  suivant  lo  choix  et  les  variétés,  se  sont  vendues  de- 
puis U  fr.  :iO  à  :i  fr.  la  douzaine;  quelques  e.xtra,  sur  très 
longues  tiges,  en  variétés  recherchées,  et  se  faisant  rares 
ont  été  payées  de  .">  à  10  francs  la  douzaine. 

Les  (ilaieuls  s'écoulent  difliiilement,  il  en  est  de  mémo  des 
Liliuui.  Les  Dahlias  ne  sont  pour  ainsi  dire  pas  demandés. 
La  vente  a  été  en  général  très  défectueuse. 

Les  Œillets  de  choix  valent  de  Ofr.  60à0  fr.  T.'j.  f^  Oranger 
vaut  au  détail  1  fr.  2'>  lo  cent  de  boutons.  I.a  Giroflée  quaran- 
taine, do  1  fr.  à  1  fr.  2.t  la  botte.  Les  Llllum  alhuni  valent 
1  fr.  ;  ruhrum,  1  fr.  2.')  la  douzaine.  Les  Glaïeuls  gandacensis 
deO  fr.  :»  à  1  fr.  la  douzaine:  Les  Soleils  vivaces  de  0  fr.  20  à 
Ofr.  30.  Les  Phlox.  do  0  fr.  50  à  0  fr.  iJn.  La  Relne-Marguerita 


288 


LE    JARDIN 


0  fr.  30  il  0  fr.  5i1  la  bollo.  I.a  Violette  do  10  à  15  fr.  lo  cent  ilo 
petits  bouquets. 

I,es  envois  «le  Haisins  i.nl  iH.'  assez  réguliers,  les  prix 
sont  relativement  faibles.  Raisins  tb-  plein  air,  do  0  fr.  ".î.t  à 

0  fr.  (JO  le  kilo  suivant  choix.  Pèches  ilo  serre  Ao  ii  Ir.  ■:>'  à 

1  fr.  2ô  pièce.  Melons,  de  o  fr.  30  à  3  fr.  pièco.  Prunes,  de 
Ofr.  20àOfr.  50  le  kilo.  Poires,  do  0  fr.  lo  àO  fr.  «0  le  kilo. 

Les  arrivages  de  Prunes  /^■lnc•-C/aw(/t•  sont  très  diminués; 
parconlre.oeuxdo  A/i;-(iii7/<-eliV/(»isi"<'i<rsont  plus  importants. 
Les  Pommes  commencent  à  arriver  régulièrement,  elles 
sont  pou  recherchéos.  Los  l'oiros  à  couteau  sont  plus  abon- 
dantes ot  les  pri.\  moins  soutenus.  Les  Noi.\  vertes  arrivent 
assez  réfîulièroment  depuis  une  dizaine  de  jours. 

Los  légumes  de  la  région  parisienne  sont  toujours  1res 
abondants,  leur  écoulement  laisse  beaucoup  à  désirer,  quoiquo 
offerts  à  des  prix  très  bas.  Les  (^houx  punîmes  ainsi  que  les 
Cliou.\-fleurs  sont  magnifii|ues.  malgré  rola  ils  sont  très  bon 
marché.  La  Tomato  de  l'aris  étant  abonilanle,  colle  du  .Midi 
trouve  diflirilenient  acheteur. 

Artichauts,  de  i  à  is  fr.  le  cent.  Aubergines  do  't  k  \2  fr.  lo 
cent.  Carottes  nouvelles,  de  2o  a  .'i.  (r.  hs  loo  bottes. 
Choux-fleurs,  do  S  à  20  fr.  Oseille,  de  s  a  !.".  Ir.  les  Iih)  kilos. 
Salades  diverses,  de  4  à  li  Ir.  le  cent.  Pommes  de  terre 
noitffltfs  de  7  à  11  fr.  les  100  kilos.  Haricots  verts,  de  Vi  ù 
r.O  fr.  Pois  verts,  do  15  à  50  Ir.  les  100  kilos.  V.  IJ. 

Corre.<poiidatice 

Destruction  des  rongeurs.  —  Hrp.  à  M.  L..  aux  C.  par 
V.-le-lt.  {Sfine-ct-ilisc).  —  Les  souris,  rats,  midols  (ou  cam- 
pagnols) et  surmulots,  peuvent  être  détruits  do  trois  tarons: 

1"  Par  l'emploi  d'apports  arsonii|ués.  On  lait,  par  exenq)le, 
tromper  pendant  deu.x  heures,  un  décalitre  do  blé  dans  une 
quantité  sullisante  d'eau  ilans  laquelle  on  a  fait  préalablement 
dissoudre  lOO  grammes  de  mélas.se.  On  en  relire  le  blé,  qu'on 
laisse  so  ressuyer  jusqu'à  co  c|u'il  devienne  gluant,  et  on  lo 
saupoudre  avec  UO  grammes  d'arsonic,  puis  on  lo  praline,  bien 
remué,  dans  un  kilogr.  de  farine  de  blé.  Lnsuito,  avec  une 
cuiller,  on  dépose  (|uel<|ues  grains  dans  cliaipie  trou,  puis  on 
reboucho  lo  trou  avec  assez  de  terre  pour  (|uo  lo  gibier  et 
les  animaux  domestiques  ne  goûtent  pas  aux  grains.  L'ar- 
senic peut  être  remplacé  par  do  la  strychnine.  Lo  commerce 
vond  des  pAtos  spéciales  toute  préparéos. 

2'  On  dispose  de  distance  on  distance,  dans  les  endroits 
infestés,  des  vases  qu'on  enfonce  en  terre  jusqu'au  roi  et 
qu'on  remplit  envinm  à  moitié  d'eau.  Le  rcnllemont  ilu  vase 
doit  ètro  tel  qu'un  rongeur  qui  y  est  tombé  ne  puisse  y 
remonter  gràco  iila  courbe  ronlrante  très  prononcée  allant  du 
ronOemont  au  col  :  certains  pots  de  grès,  utilisés  dan.s  les 
campagnes  pour  le  bourro,  les  olives,  la  choucroute,  pré- 
sontont  celte  forme,  mais  le  vase  de  nuit  est  co  qu'il  y  a  do 
mieux.  Au-dessus  de  cliaquo  vase,  on  établit  une  sorte  do 
pont  fragile,  por  exenq>l<'  avec  deux  tiges  d'avoine  croisée, 
les  épis  sur  le  milieu  du  vase.  I,es  rats  vont  quérir  le  grain, 
tombent  dans  l'eau,  no  penveièt  plus  ronionler,  ot  so  noient. 

'.V  L'Institut  Pasteur,  à  Paris,  met  ii  la  disposition  des  inté. 
ressés  une  sorte  de  paie  miirobienne  dont  les  rongeurs 
sont  très  friands  ;  on  en  fait  des  tartines  sur  du  pain  et  on 
dispose  ces  tartines  dans  les  endroits  lréi|nenlés  par  les 
rongeurs.  Ceux  cpii  en  mangent  tombenl  malades  d'une 
affection  mortelle  qui  se  répand  par  contagion  sur  leurs  con- 
génères et  détruit  ainsi  dos  colonies  entières. 

Blanc  des  Rosiers.  —  /?(•/<.  d  M.  A.,  A  A.  {Nord).  —  Vos 
llii.-,ierr,  ont  ot''  fortement  atla(|ués  par  le  »  blanc  -.  l''airo 
dossoulrages  répétés  dès  l'Instant  oii  les  feuilles  coininencenl 
à  parallr4\  Il  n'y  a  plu>»  rion  à  faire  relie  année. 

Traitement  de  la  tavelure;  engrais  pour  Poiriers.  — 
Hi-p.  à  MM.  II.  l'viri-.s,  à  S.  (/,<>irc-/ii/".ri(i/ii').  —  I.  I.rs 
meillours  traitements  d'hiver  ot  d'été  contre  la  tavelure 
sont  : 

1'  l'nbadigonnnoge  ou  cliaulage  hivernal  avec  une  bouillie 
bordelaise  très  épaisse  t 

Sulfate  do  cuivre..  10  kilos 

Chaux tu  kilos 

l'.ou loii  liln-s 

Ou    fait    diisoiidrc!    le    Hulfiili'    île   riiivn-    d'uno    part,    "' 


éb'indre  la  chaux  d'autre  part,  puis  on  vorse  lo  tout  dans  lo 
complémonl  du  volume  d'eau  indiqué. 

2'  Des  pulvérisations  après  que  les  fruit.s  sont  noués  et  lors- 
qu'ils sont  il  demi-grosseur,  il  la  bouillie  bourguignonne. 

Sulfate  de  cuivre 1  kilo 

Carbonate  de  soude 1  kilo 

liaii iw  litres 

Faire  dissoudre  séparément  ,  verser  la  solution  de  cristaux 
de  sonde  sur  celle  do  sulfate  de  cuivre,  et  compléter  à 
100  litres  d'eau.  Opérer  immédiatement,  et  losoir  ii  la  tombée 
du  soleil. 

Aujourd'hui,  il  est  trop  lard.  Lo  traitement  doit  ètro  pré- 
ventif. 
II.  —  l'ormulcs  d'engrais  pour  Poiriers  (i>  l'hectare)  : 
(   Superpliosphule  de  chaux  (à  150/0 d'ac. 

..  y      phosph.) 400  kil. 

,.1'.^!^'.^      {  Carbonate  de  potasse  (à  90  OyO  do  po- 

•''•  ^""'      i      tusso 200    .. 

(  ."^ulfato  de  chaux 400    » 

.,       ,  Sulfate  d'ammoniaque V-iO     '" 

.         '    '*.     1  Superphosphate  de  chaux 400     u 

'°/";',''''!"''  I  Chlorure  do  potassium 100    » 

«lolmi.-,    (  Sulfate  do  chaux 200    .. 

.   .Superphosphate  de  chaux  (ù  160/0). .   .     5.50     ■■ 

„  \  Chlorure  de  potassium 160    » 

d  ai)res      1  ,  . 

...  '  /  ou  bien  : 

Wagner     1  i>||ospi,aio  ,ie  potasse 2:»    » 

f  Chlorure  do  potassium 40    •• 

..  1  il  l'hectare  : 

,,     v'"^      .' Scories  de  déphosphoral  ion 2ooo    x 

(irandeuu    J  ,-  -   ■,„  i-        i 

f  Kainile 000    » 

d«  l'Agenda  /  1"  Superphosphate  double .VX)  gr. 

horticole    V       (ou  superphosphate  ordinaire)   .    .    .   14o0     " 

de  ;      Nitrate  do  soude 400    » 

I...  Henry    '\  2-  Phosphate  de  potasse 570    .. 

(ftm  arbres  1       Chlorure  do  potassium llK)    •• 

isolés)      \       Nitrate  de  soude 500    » 

1    Superphosphate  double 200  kil. 

!(/  y       (nu  superphosphate  ordinaire)  .    .   .     .550     >• 

ou  bien      )       Chlorure  do  potassium 1(J0    « 

(par        \  2   Phosphate  de  potasse 230    •> 

hectare)     /       Chlorure  de  potassium l.'IO    » 

\       Nitrate  do  soude 2iX)    n 

Lo  nitrate  de  soudo  s'eiiiploio  seul  au  printemps.  Si  lo  sol 

est  tri'S    riche   on   humus,  on    ajoute    du  sulfate    do    chaux 

(plûtre)  il  raison  do  .500  gr.ii  1  kil.  par  pied  d'arbre. 

Pour  iloiinor  un  engrais  .tux  arbres,  on  leur  f.Til  une 

large  cuvette,  dans  laquelle  on  pratique  quelques  trous 

profonds  en  enfonçant  des  pieux;  on  ri'pand  île  IKK)   à 

500  gr.  (l'engrais  par  pied,  cl  on  recouvre  par  un  léger 

binage.  Les  scories  et  la  kainile  s'appliquent  ii  raison 

de  0  à  700  grammes  île  cliaque  par  pied  d'arbre,  enfouis 

il  la  bûche. 

Si  vous  voulez  vous  éviter  de  composer  voire  engrais 

vous-même,    essayez    l'engrais    Polysu   spécial    pour 

arbres  fruitiers,  que  nous  olîions  en  prime. 

Arbres  fruitiers  en  paniers  et  en  pots.  —  llrji.  >>  ilirers. 
—  r erlaiiie  inuinlitc  d'arbics  IriiiliiTS  formés  sont  cul- 
tivés spr'cialenieiil  en  paniers  par  les  pépiniéristes,  afin  do 
pouvoir  être  dcplacés  on  toute  saison  avec  leurs  feuilles  el 
leurs  fruits,  beaucoup  mémo  avec  des  jeunes  pousses  do 
0"20  el  0"25  de  longueur  qui.  ainsi,  ne  fanont  pas;  c'est  assez 
diro  combien  la  préparation  on  est  minuliouso,  combien  l'ali- 
mcntation  doit  être  appiopriéo  ii  un  cube  de  terre  forcément 
limiti',  comme  d'autre  part,  combien  l'arbre  fruitier  formé  se 
prèle  aux  transplantations  à  tous  les  Ages,  combien  il  reprend 
facilement,  pousse  et  fruclilie  abondanimenl.  Les  expositions 
des  pépiniéristes  démontrent  la  facilité  avec  laquelle  les 
orbres  fornics,  même  Agés  de  s  à  lo  ans  reprennent. 

Il  en  est  de  même  des  arbres  en  pots;  les  Abricotiers, 
Amandiers.  Pêchers,  Poiriers,  Pommiers,  (lerisiers  ot  Pru- 
niers sont  très  recliorcliés  des  amateurs  pour  orangeries, 
petites  serres,  terrasses,  balcons,  etc..  où  ils  jouissent  de 
la  plante,  de  sa  Heur  et  de  son  fruit,  sans  compter  le  plaisir 
«t  la  distraction  do  celle  culture  aussi  facile  iju'agréablo. 


No  375 


l.K  JAUDIN 


5  Octobre  1902 


CHRONIQUE 


La  maladie  clos  Ormes  causée  par  la  gaUiruquo  sorail- 
oUe  CM  passe  do  dfs'enir  un  dangor  naliimal?  On  serait 
tenté  do  le  croire,  puistiuerarchitccto-conservalour  du 
cliâloau  et  des  plantations  do  Versailles  vient  d(^ 
s'ailrcssor  au  Muséum  et  de  demander  la  nomination 
d'une  commission  do  savants  cliargés  d'étudier  les 
moyens  de  destruction  ilo  co  riMloutalilo  insecte.  Los 
larves  ne  so  contentent  pas  do  s'attaquer  au  feuillage 
dos  arbres;  cette  année  elles  poussent  l'auclace  jusqu'à 
pénétrer  dans  les  maisons,  ;i  la  toniliée  de  la  nuit,  pour 
achever  leur  métamorphose.  On  a  dû  protégi>r  le  seuil 
des  nuisons  avec  un  badigoonnage  au  chlorure  de 
chaux  (lu'il  a  fallu  renouveler  dès  que  le  produit,  sous 
rindurnco  iju  vent,  de  la  pluie  et  de  la  masse  des 
inset'Ios,  l'ul  perdu  de  son  efficacité.  Contre  l'insecte 
parfait,  il  n'y  a  guère  de  remède  applicable  avec  succès. 
C'est  donc  au.\  entomologistes  qu'est  laissée  la  lùche  de 

se  prononcer. 

« 

•  • 

Tout  ce  qui  touche  à  la  germination  des  graines  pré- 
sente le  plus  grand  intérêt.  M.  Poisson,  assistant  au 
Muséum,  s'est  occupé  récemment  de  cette  question.  Il 
résidte  de  ses  observations  que  si  l'humidité  est  préju- 
diciable à  la  conservation  (lu  pouvoir  germinatif, elle 
l'est  dans  des  conditions  extrêmement  variables  et  se 
montre  plus  ou  moins  sensible.  Dans  certaines  graines 
la  germination  doit  s'effectuer  hâtivement,  c'est  le  cas 
pour  le  Poirier,  le  Muscadier,  le  Cacao,  \  Hewea,  etc. 
D'autres  au  contraire  conservent  leurs  propriétés  pen- 
dant do  longues  années,  en  les  soustrayant  aux  influences 
tàchouses  des  températures  extrêmes,  do  l'oxygène,  de 
la  lumière,  au  manque  do  siccité  de  l'air.  Il  en  est  qui 
germent  après  un  long  sommeil  :  les  Céréales  en  sont 
un  exemple  classique,  bien  que  le  fameux  blé  de  momies 
soit  loin  de  jouir  de  l'antiquité  vénérable  qu'on  lui  avait 
attribuée.  Miclialet,  botaniste  jurassien  des  plus  dis- 
tingués, a  vu  naître  de  nombreux  pieds  d'un  Galiinn  à 
la  suite  d'un  dépôt  de  sable  qui  n'avait  pas  été  dérangé 
depuis  plusieurs  siècles.  Quand  on  pratique  des  coupes 
do  bois,  se  développent  toujours  quelques  plantes  qui 
disparaissent  ile  nouveau  quand  la  foret  repousse  et 
devient  touffue  :  Digitales,  Campanules,  Lathi/ri's  Xis- 
solia.  Boisduval  a  pu  faire  germer  des  graines  d'un 
jonc  recueillies  dans  des  fouilles  pratiquées  dans  la  Cité 
et  datant  certainement  de  la  période  romaine.  Dans  la 
Somme,  apparaissent  habituellement  des  germinations 
d'Aulnes  sur  les  ados  de  fossés  quand  on  fait  des  drai- 
nages de  prés.  Des  exemples  du  même  genre  sont  nom- 
breux et  on  pourrait  en  citer  beaucoup  d'autres.  Ouelle 
est  la  cause  de  cette  immunité  des  graines?  elle  est  à 
peu  près  inconnue  et  la  discussion  à  ce  sujet  reste 
ouverte. 

•  > 

Le  Paulownia  —  universellement  cultivé  en  France  — 
est  d'introduction  relativement  récente  et  ce  n'est  qu'au 
plus  grand  dos  hasards  qu'elle  est  due.  C'est  au  Muséum, 
nous  apprend  encore  M.  Poisson,  que  nous  en  sommes 
redevables.  En  1835,  Xeumann  père  reçut  du  Japon,  un 
bibelot  consistant  en  un  vase  de  porcelaine  qui  renfer- 
mait des  graines  à  lui  inconnues.  Son  premier  soin  fut 
do  les  semer  et  sur  trois  germinations  obtenues,  deux 
ih'périrent  rapidement  gràec  à  l'atmosphère  trop  chaude 
de  la  serre  où  on  les  avait  maintenues.  La  troisième 
placée  en  plein  air,  à  la  place  encore  maintenant 
occupée  par  le  doyen  des  Paulownias  français,  en  bas 


lies  serres,  fut  sauvée.  Cet  arbre  qui,  à  1  mètre  du  sol, 
présente  3"'lô  do  circonférence,  donna  ses  premières 
Heurs  en  1842,  c'est-h-dire  8  années  après  lo  semis  dos 
graines.  N'eumann  publia  In  première  notosurcet  arbre 
dans  la  lieviie  Horticole  du  mois  d'août  18i3,  en  même 
temps  qu'il  indlcpiait  la  façon  de  lo  multiplier  par  le 
bouturage  des  racines  et  des  rameaux.  Il  n'est  pas  inu- 
tile de  rappeler  fpio  le /'«»/oîc«/V/ était  un  liignoitia  pour 
Thunberg  i\\  un  Iiicaroillea  pour  Sprengel,  c'est-à-dire 
une  liigMoniacée.  L'erreur  était  bien  excusable.  Que  de 
gens  encore  confondent  les  deux  arbres,  en  l'absence 
lie  noraison  ! 

•  • 

La  Parthénogenèse  —  c'est-à-dire  la  formation  d'un 
embryon  sans  qu'il  y  ait  ou  do  fécondation —  a  été  niée 
chez  les  végi'laux  après  avoir  été  signalée  chez  quelques- 
uns.  Il  parait  cependant,  d'après  do  nouvelles  recherches, 
qu'elle  existe  réellement.  M.  James  Overton  a  cité  une 
plante  des  Etats-Unis,  le  Thaliclrum  Fe/idleri,  qui 
donne  de  bonnes  graines  cli  l'absence  de  tout  individu 
mâle.  Ces  graines  semées  se  comportent  de  mémo.  Le 
Thaliclrum  Fcndlerl esi donc  nettement  parlhénogéné- 
tique;  il  en  est  de  même  d'une  autre  espèce  du  même 
genre,  le  Th.  2>iirpurasce>is.  Malgré  tout,  les  cas  de  par- 
thénogenèse souttoul-à-fait  exceptionnels  chez  les  végé- 
taux supérieurs.  En  dehors  de  ceux  que  nous  venons  de 
faire  connaître,  on  ne  peut  guère  signaler  qu'une  Com- 
posée européenne  VAntennaria  alpiiia  étudiée  par 
MM.  KerneretJucl  et  plusieurs  espèces d'Alchemilles. 
M.  Murbeek  qui  s'est  ocoipé  de  ces  i)lantes,  a  remarqué 
qu'elles  ne  produisaient  pas  du  toul  do  pollen  ou  Ijien 
que  ce  dernier  no  possède  aucun  pouvoir  fécondant. 
Alchemillos,  Thaliclrum  et  Antennaria  telles  sont 
les  trois  formes  végétales  qui  présentent  seules  la  par- 
thénogenèse véritalile  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
l'apogamie  connue  dans  un  assez  grand  nombre  de 
plantes.  M.  Overton  conclut  de  ses  observations  que  la 
parthogénèse   est   peut-être  beaucoup   plus   fréquente 

qu'cm  pourrait  le  croire. 

* 

*  » 

Jusqu'ici  rAbsinllie  passait  —  à  tort  ou  à  raison  — 
pour  le  grand  abrutisseur  national.  La  Commission  de 
l'alcoolisme  à  l'Académie  do  médecine  va  plus  loin 
encore  :  elle  vient  do  décréter  que  les  Amers  et  le  Ver- 
mouth étaient  encore  infiniment  plus  nuisibles.  En 
Imvant  du  Vermouth,  on  absorbe  trois  sortes  de  poi- 
sons :  un  épileptisant,  un  convulsivant  et  un  tétanisant. 
Et  ce  n'est  pas  tout  :  les  liqueurs  de  damos  sont  dange- 
reuses quand  on  en  prend  régulièrement  et  parmi  elles 
la  liqueur  de  noyau  li('nt  la  tète.  La  Chartreuse,  la  Béné- 
dictine, la  Trappistine,  lo  Kummel,  le  Vespétro,  le 
Raspail  etc.,  n'ont  pas  trouvé  grâce  aux  yeux  de  mes- 
sieurs les  Coiiiniissaires.  L'Anisetto  elle-même  est 
proscrite  et  la  maison  Marie  Brizard  n'a  qu'à  bien  se 
tenir! 

•  • 

Le  Cèdre  rouge,  avec  le  bois  duquel  on  fabrique  les 
crayons,  diminue  rapidement  aux  Etats-Unis,  malgré 
sa  dispersion  sous  les  climats  les  plus  divers.  La  Flo- 
ride, à  elle  seule,  fournissait  jusqu'à  ce  jour,  les  trois- 
quarts  des  Juiiiperus  virginiana  et  barbadensis  con- 
sommés dans  le  monde  entier.  La  maison  Faber  en  a 
créé  une  forêt  en  Allemagne  pour  ne  plus  les  faire  venir 
d'Amérique.  1mi  pri'senco  de  la  facilité  de  culture  du 
Genévrier  de  Virginie  et  de  la  rapidité  de  sa  croissance 
dans  une  grande  partie  do  la  Franco,  l'e.xemple  donné 
par  les  industriels  allemands  serait  peut-être  bon  à 
suivre. 

P.  Hariot. 


290 


LE  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Les  Sociétés  d'horticulture  et  les  recouvrements 
postaux.  —  Les  remarquos  que  nous  iivuns  (ailes  sur 
les  rccouvreiiicnis  piistaux  (1)  nous  onl  valu  une  lellre 
du  président  d'une  sociùlé  horlicolo  importante,  qui 
nous  demande  si,  par  sociiHés  «  d'intérêt  pt-néral  »  il 
faut  entendre  les  sociétés  «  d'utilité  putjlique  ».  Evi- 
demment non.  Les  sociétés  reconiities  connue  etablisxe- 
ments  d'utilité  publique  sont  régies  |iar  la  loi  du 
10  juillet  18.j<3,  par  le  décret  du  11  juillet  lH5i;  et  par  les 
articles  32  et3;{  de  la  lui  du  i'' avril  1S98.  Ces  sociétés,  en 
échange  d'oliligations  qu'elles  doivent  remplir  envers 
l'Etat,  jouissent  d'un  certain  nombre  d'avantages  tels 
que  :  posséder  et  ac(iuérir,  vendre  et  échanger  des 
imineuliles  (1).  Naturellement,  lorsqu'une  société 
demande  à  être  recimnue  d'utilité  publique,  elle  doit 
pouvoir  démontrer  au  Ministre  de  l'Iiilerieur  que  son 
but  est  d'un  intérêt  sudisammcnt  général  et  que  son 
organisation  est  suflisamnu'nt  importante  et  fructueuse 
pour  justifier  le  décret  qu'elle  sollicite.  Mais  cela  ne 
veut  pas  dire  (|u'en  dehors  des  sociétés  ayant  ainsi 
acquis  un  l'araelère  officiel,  il  n'y  en  ait  |)as  d'autres 
d'un  intérêt  aussi  général  (|ue  celles-là.  Il  n'existe  pas. 
d'ailleurs,  en  législation,  de  catégories  autres  que  : 
1"  les  sociétés  libres;  2°  les  soc-iétés  dont  les  statuts 
sont  approuvés;  3°  les  sociétés  d'utiliti'  publique.  Ainsi 
donc  taxer  une  société  quelconque  d'être  «  d'intérêt 
général  »  est  une  simple  affaire  d'appréciation. 

M.  le  sous-secrélairc  d'Etal  aux  Postes  et  Télégra- 
phes considérera,  nous  n'en  douions  pas,  les  sociétés 
d'hurticultiiro  comme  étant  d'un  intérêt  assez  général 
pour  jouir  de  l'exonération  do  la  clause  qui  limite  à 
cinq  les  valeurs  d'un  même  envni.  Ces  sociétés,  en 
effet,  contribuent,  pour  une  large  part,  au  progrès  d'une 
branche  intéressante  de  l'agriculture. 

Ecole    coloniale    d'Agriculture     de     Tunis.     — 

Viennent  d'être  admis  à  ri'Icole  (^olimialc  d'Agiiculliire 
de  'l'unis  à  la  suite  ilu  dernier  concours  : 

.\I\t.  Lacroix  (.Mpuillio-ot-Muselle),  Houppcrl(Seine).  r.iiii- 
glado  (Soino).  Wober  (Soino-ct-Oiso),  de  Chalus  (I-'inistére), 
Hamel  (Seine),  Duport  (Seine),  Clornionl,  (Snrtne-el-l,oiro). 
Tliibault  (Gtier),  Viillord  (Ornn),  l'Ioquenol  (Soinc-el-disp). 
Dubois  (Lniro-InfiTipiirc),  Milloii  (Hoiichos-du-Hlinno),  Abdor- 
rozak  Sebbagli  (Tunisie),  Lépinny  (Tunisie).  Béry  Jiini). 
Bruneaux  (Seine),  Ctirislian(Vnr),  Reynaml  (Loire),  Andrieiix 
(Loire),  Marie  (Seine),  Hnymond  (Alpes-Maritimes),  Mo^'iicz 
(Soine-cl-()isc).  Lnndrin  (Seine),  (Jucnardel  (.Marno),  Banilry 
(Seine),  do  Ui>ny  (Seine),  Miiiard  (.Seine),  Noël  ((  »lse),  Beilel 
(Seine),  .Martin  (Alger),  Vassal  (Var). 

L'Ecole  reçoit  en  nombre  illimité,  dos  auditeurs 
libres  qui  sont  admis  à  suivre  les  mêmes  cours  et  Ira- 
vaux  pr.itiquos  que  les  élèves. 

Ecole  supérieure  d'agriculture  d'Angers.  —  La 
rentrée  ii  cotte  ICcole  aura  lieu  le  à  novembre  prochain. 
Dès  maintenant,  demander  les  conditions  d'admission 
au  directeur  do  l'Ecole  (.'1,  rue  Habelais),  à  Angers. 
Cette  année,  pour  les  jeunes  gens  qui  veulent  obtenir 
la  dispense  do  deux  ans  de  service  militaire,  on  com- 
mencera la  préparation  des  certilicals  de  chimie 
agricole,  botanique  agricole  el  zoologie  agricole,  en  vue 
de  la  licence  e-i-scieines  assun'e  par  ces  trois  i-erlilic.ils. 

L'horticulture  aux  Concours  régionaux  agricoles. 
—  Au   concour»   régional    do   Cliambéry,  un    nombre 

(I)   f      '       ' -    n-  X\.  p.  ï-l. 

('.')  I  -  <rinjrtiiiilliir<'  piMirmienl  rcuintiUor  miiivriil  nvrp 

fniil  !■  iiiijut  det  .{tâoriations  affrirnUg,  \inr  \.  Cuytinnt\  t*n 

vi'iilii  n  In  Liliroiri)'  liurUcuIr,  8t  bi$  nio  do  <ireiiollc,  l'ariit,  au 
prix  do  ï  (r.  "O  franco. 


im|porlant  de  récompenses  onl  été  décernées  à  l'horti- 
culture : 

l'nulidtsili-  VliorticuUiirc  cl  dt-  l'arlxiriculluiv.  —  .Médaille 
d'or,  .M.  Biiichel,  au.x  .Marches  (Savoie);  médailles  d'argent 
grand  module,  M.  U>iay  (l''crdinand).  à  Cliambéry  ;  M.  Mab- 
boux  (lianiel).  à  Cliambéry;  médailles  d'argent.  .M.  Pélraz 
(I-'ranoisi|ue),  à  Cliambéry,  .M.  .Molin  (Charles),  place  Belle- 
cour,  n'  8,  à  Lyon;  médailles  de  bronze,  .M.  Combaz.  a  Cliam- 
béry; .M.  Pilaval  (Joon),  «  Saint-Cenis-Terro-noiro  (Loire). 

Prniliiils  iiiaraifliers.  —  .Médailles  d'or,  M.  Doniengct  (Fran- 
çois), à  Cliambéry;  .MM.  Vilmorin-.Viidrieux  et  C",  à  Poris  ; 
médailles  d'argent  granil  module.  .M.  .Molin  (Charles),  à  Lyon; 
M.  Perroiid  (Joseph),  à  Cliambéry;  médaille  de  bronze, 
M.  .Vcliaiil  (Jiisopli),  à  Treigneux,  par  Ilaulerive  (iJréme). 

Produits  fiircsliers.  —  Médaille  d'or,  .M.  Pétraz  (l-'ran- 
cisi|ueh  médailles  do  bronze,  .M.  Bollon  (Hennit),  à  Cognin 
(Savoie i;  M.  Voiron  lils,  boulevard  delà  Culoiine,  11.  à  Cliam- 
béry :  .M.  Decroiix  (Henri),  à  Bassons  (Savoie). 

Au  concours  de  Gap,  les  récompenses  suivantes  onl 
été  décernées  : 

Ifiirlii'iilliirc.  —  Prime  d  honneur.  Objet  d'art  et  500  fr., 
-M.  .\lbert  .Magallon,  à  Tallanl.  —  .Médailles  do  bronze  el  000  fr., 
.M.  l''ldéle  Vé/.ian.  à  t'iap;  —  cl  .")0o  fr.,  M.  Joai'liJHi  Hoslan,  a 
Cliàleauroiix;  et  loO  fr.,  .M.  Pidèle  Ferriéro,  à  Laragne. 

Afhiirii-tiltiire.  —  Piimo  d'honneur.  Objet  d'art  et  .'(00  fr., 
M.  Jean-Haplisle  Martin,  k  Cap.  —  Médailles  do  bnmzo  et 
:i,">0  (r.,  M.  l-'rani.ois  Heynaud,  à  Cap;  —  otiiXl  fr.,  .M.  Eugéne- 
Antoino  Pellegrin.  à  Ribiers;  —  el  loO  fr.,  M.  .Marins  Chnn- 
loporilrix.  à  Kmbrun:  —  el  ÔO  fr.,  M.  Jose|ih  Lalil,à  Hibiers. 

Au  concours  deToul  : 

Grand  dipléino  do  médaille  d'or,  pour  leur  exposition  lior- 
ticdlo  :  .M.\l.  Louis  l^imon,  fn-rcs.  à  Bruyères  Ic-Châlcl.  — 
.Médaille  de  brunzo.  pour  ses  produits  maraiiliers  ;  M.  Léon 
Cuillère,  à  Punl-ii-.Mousson.  —  Diplôme  el  médaille  de  ver- 
meil, pour  cépages  américains  greffes  :  .M.M.  V,.  Salomon  et 
fils,  Il  Tliomery  (Seine-et-Marne).  —  Rappel  do  médaille  d'or, 
.M.  Vulenliii.  Iiorticiilleur-pépiniéristo,  à  l''resnes-en-\\'oévre. 

Exposition  annoncée.  —  La  Société  d'horticulture 
de  laSeine-lnféricure  tiendra  à  l'hêfel  de  ville  de  Rouen 
du  •")  au  '.•  novembre  l'.i82,  une  exposition  générale 
des  produits  de  l'Iiorliculture,  et  des  produits  indus- 
triels qui  s'y  rattache.  Adresser  les  dem;iiides  d'ad- 
mission au  Président  de  la  Société  10.  rue  Saint-Lô,  à 
Rouen,  avant  lo  2">  octobre,  terme  de  rigueur. 

Nos  blés  menacés.  —  Sous  ce  titre,  un  collaborateur 
du  Mai/asi/i  jiitiurexque.  M.  Jouisse,  jette  un  criiTalarine 
que  nous  croyons  amplement  justifié. 

Dopuis  ([uolquo  temps,  dans  quelques  communes 
de  la  Sologne,  cl  notamment  à  Sanibin  (Loir-el-Cher), 
on  remarquait  que  le  Ble  était  mange  en  herbe,  et  des 
contestations  s'élevèrent  entre  fermiers  a  propos  de  ces 
dégâts,  prétendus  cau.sés  par  les  lapins.  Mais  les  bat- 
tues prouvèrent  qu'il  (allait  chercher  ailleurs  la  cause 
des  dégâts,  et  l'on  finit  par  découvrir  que  le  Blé  était 
rongé  par  une  larve,  assez  semblable  au  ver  des  fruits, 
et,  chose  bizarre,  on  commençant  toujours  |)ar  le  haut 
de  la  feuillet  pour  descendre  jusqu'au  collet,  où  elle  so 
dissimule  en  se  transformant  en  nymiihe  el  en  donnant 
ensuite  naissance  à  un  nouvel  insecte.  Celle  dangereuse 
bestiole  est  un  diptère  de  la  famille  des  Némocèrcs, 
tribu  lies  Tipules  culiciformes.  Les  chrysalides  sont 
tout  au  plus  grosses  comme  un  charançon.  Le  Magnsiii 
/'(f^on-M/f/c  publie,  d'ailleurs  aussi.  le  dessin  des  larves, 
de  l'insecte  parfait,  mâle  el  (emelli>,  el  d'une  touffe  do 
nié  rongé.  On  a  remarqué  que  les  terres  qui  reçoivent 
du  fumier  pailleux  sont  plus  frappées  que  les  autres. 
Colles  qui  reçoivent  dos  engrais  chimiques  le  sont 
moins. 

Il  va  falloir  prendre  des  mesures  prophylactiques 
sérieuses  pour  enrayer  cette  invasion.  M.  Jouisse  eroit 
qu'il  (audrait  stériliser  les (umiers  a  l'eau  bouillante  et 


LE  JARDIN 


291 


arrosor  lo  sol  avec  une  solulicm,  :i  uti  ^our  cent,  ilo 
crésyl,  do  créolinc,  ou   do  produils  similaires. 

On  reste  effrayé  à  la  pensée  qu'il  faudrait,  si  le  mal  se 
propageait,  arroser  ainsi  les  quatre  cinquièmes  du  sol 
français.  lit  pourtant,  il  faut  sauver  le  pain! 

Les  Roses  briardes  aux  Halles  de  Paris.  —  Les 

rosiérislos  do  la  ISrie  sont  mécontents  clés  passe-droits 
qui  so  sont  proiluits  celle  année,  au  sujet  des  places 
qu'ils  occupent  aux  Halles  iiour  la  vente  journalière 
des  Roses  coupées.  L'administration  a  élaWi  un  soi- 
disant  tour,  i)Our  que  les  mêmes  vendeurs  n'occupent 
pas  toujours  le  premier  rang. 

Or,  les  nisiéristes  briards  prétendent,  non  sans  appa- 
rence do  raison,  que  la  place  doit  appartenir  au  premier 
occupant.  Le  placement  dos  paniers  do  Roses  pouvant 
se  faire  dès  l'iiuvcrture  des  Halles,  c'est-à-dire  à 
Il  heures  du  soir,  il  y  a  lieu  d'être  étonné  qu'on  n'au- 
torise pas  les  porteurs  de  paniers  qui  arrivent  les  pre- 
miers à  se  placer  tout  do  suite. 

Le  Syndicat  des  rosiérislrs  briards  s'est  ri'iini  a  cet 
elïet,  et  a  fait  portera  M.  le  Préfet  de  police  une  [ilainlc 
motivée. 

L'importation  des  fruits  en  Allemagne.  —  L'Alle- 
magne consomme  beaucoup  de  fruits;  mais,  comme 
le  pays  est  loin  d'en  produire  assez,  il  est  obligé  d'en 
introduire  de  grandes  quantités  de  l'étranger. 

Ainsi,  lisons-nous  dans  la  feuille  d'Informations  du 
Ministère  de  l'Agriculture,  l'importation  a  représenté 
en  valeur,  pour  1901  :  G2  millions  1/2  de  francs;  pour 
1900  :  60  millions  de  francs;  pour  1899  :  7.5  millions  do 
francs. 

V,i\  l'JUl,  celte  importation  s'c>t  décomposée  de  la 
manière  suivante  : 

Pntiiines  frairlics.  —  Importatinn  totale,  l(i,2i7,0UO  iiiarliS 
provenant  principaloraent  d'Italie  pour  2,IG1,000  marks,  et 
il'.Viitriilio-Hongrio  pour  0.703.000  marks. 

Piiirrs  l'raicitcs.  —  Importation  totale.  4,620.000  marks,  pro- 
venant principalement  do  Belgiciuo  pour  607,000  marks,  et 
d'AutricIie-HoTigrio  pour  1,71.'J,000  marks. 

Fii'itssi'xlics^coupi's,  vafioriscs,  sales.  —  Importaticjn  totale 
20,0'.ll,000  marks,  provenant  principalement  do  Franco  pour 
2,:!<;i,000  marks,  irAutriclie-Hongrle  pour  4.100,000  marks,  do 
Serbie  pour  3.9U'h000  marks,  et  des  Etats  Unis  do  lAinc  ricpio 
du  Nord  pour  S,731,000  marks. 

Si  l'on  considère  l'énorme  production  en  fruits  de 
l'ouest  et  du  sud  de  la  France,  c'est  là  un  état  de 
choses  plutôt  fâcheux  et  auquel  nos  cultivateurs  pour- 
raient remédier  en  s'associant  pour  la  vente  des  fruits 
et  en  faisant  des  offres  par  wagons  à  l'Allemagne. 

En  ce  qui  concerne  les  fruits  séclu  s,  la  part  de  la 
France  est  plus  considérable  ;  mais  il  est  permis  do 
croire  qu'elle  pourrait  l'èlro  davantage.  Ouanl  aux 
Etats-Unis  qui,  il  y  a  quelques  années,  n'étaient  pas 
exportateurs  do  fruits,  on  voit  quelle  place  énorme  ils 
occupent  aujourd'hui. 

Déficit  des  récoltes  en  Allemagne.  —  La  siluaiion 
générale  des  récolles  eu  -Mlemague  est  mauvaise, 
d'après  les  renseignements  publiés  par  les  Feuilles 
d' ht  formai  ioi/s  du  Ministère  de  l'Agriculture.  Les  pré- 
visions sont  très  mauvaises  pour  les  Pommes  de  terre 
et  pour  les  Betteraves,  et  on  évalue  la  diminution  de 
récolte  à  12  ou  1.5  0/0  de  la  moyenne. 

La  récolte  des  Amandes  en  Tunisie. — On  l' value  à 
environ  IT.'i.UUii  kilo-r.  d'Amandes,  la  récolte  de  1902 
dans  la  régence  de  Tunis.  Un  tiers  de  ce  chilire  est 
absorbé  par  la  consommation  locale,  tant  à  l'état  vert 
qu'a  l'état  sec;  à  noter  également  que  bon  nombre  de 
producteurs  vendent  d'avance  leur  récolte  pendante;  ce 


n'est  donc  guèro  que  la  moitié  du  stock  signalé 
ci-dessus  que  l'on  peut  considérer  comme  artuelleinenl 
disponible.  ' 

Los  principaux  centres  producteurs  sont  :  Sfax,  qui 
outre  dansccM-hiffre  pour  131)000  kllugrammes;  Rizerie, 
pour  21.000  et  Sousse  pour  lO.O(M). 

A  Tunis,  pour  les  alTaires  de  quelque  importance, on 
peut  estimer  a  1.5  francs  les  1(0  kilogr.  la  valeur  com- 
merciale moyenne  des  Amandes  vertes,  colle  des 
Amandes  sèches  est  sensiblement  quatre  fois  supé- 
rieure. Les  Amandes  décortiquées  valent  205  francs  les 
l(iO  kilogr.  Le  stock  existant  de  la  récolte  précédente  est 
insigniliant;  il  peut  être  l'valué  à  -^.OiH)  kilogr.  environ. 

Plantation  automnale  des  Pommes  de  terre.  — 
Plusieurs  journaux  agricoles  et  horticoles  ont  publié'  en 
ces  derniers  temps,  des  articles  assez  sensationnels  sur 
la  i)lanlation  automualo  des  Pommes  do  terre.  Les 
tubercules  doivent  dater  de  l'année  précédente;  ils  sont 
stratifiés  pendant  tout  lo  printenqis  et  l'été  qui  sui- 
vent, dans  du  poussier  de  charbon  de  terre,  et  égermés 
de  temps  en  temps.  On  opère  la  plantation  en  août-sep- 
tembre; lorsqu'arrivont  les  froids,  on  butte  et  on  recouvio 
do  paille,  de  litière,  d'herbes  ou  de  feuilles  sèches.  La 
lécolte  se  fait  do  novembre  à  février.  C'est  ce  qui  se 
\(ratiquc  sur  le  littoral  méditerranéen,  mais  on  veut  le 
faire  faire  aussi  dans  le  centre  et  sous  le  climat  de 
Paris. 

Or,  cette  proposition  n'est  pas  nouvelle.  Xous  nous 
&0L1-.  inons  qu'il  y  a  vingt-cinq  ans,  un  nommé  Telliez, 
des  environs  do  Palaiseau,  voulut  lancer  la  «  Pomme 
de  terre  d'hiver.  »  11  fit  des  plaritations  comme  il  est 
indiqué  plus  haut;  mais,  en  outre,  il  plaçait  une  poignée 
de  fumier  dans  lo  trou  en  plantant  et  posait  le  tubercule 
dessus,  11  fit  imprimer  une  brochure.  L'affaire  fit  du 
bruit.  La  Presse  s'en  saisit.  Des  journalistes  allèrent 
même  voir  cette  culture  de  Pommes  do  terre.  Puis,  un 
beau  matin,  en  plein,  hiver,  tout  gela,  et  la  Pomme  de 
terre  d'hiver  «  tomba  dans  l'eau  »  au  dégel  suivant. 

Mémento  des  Expositions 

Alger,  14-15  et  10  novembre.  Exposition  de  fleurs,  fruits, 
légumes,  plantes  industrielles. 

Amiens,  H)  octobre.  Congrès  pomologiquo. 

Angers.  7-16  novembre.  7"'  Congres  de  la  Société  française 
lies  Chrysanthémisles  et  exposition  de  Chrysanthèmes. 

Anvers.  —  Du  .S  au  10  novembre  1902,  concours  interna- 
lional  de  Chrysanthèmes. 

Armentières,  9-10  novembre.  Exposition  do  Chrysanthèmes, 
il»  fiinls  et  légumes. 

Eoiilogne-sur-Seine,  du  20  au  24  sept.  Exposition    générale. 

Coutances,  1.5-17  novembre.  Exp.  do  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Elbcuf.  8-11  novembre.  Exposition   de  Chrysanthèmes, 

Langres,  du  25  au  27  octobre.  Exposition  gLnérale. 

Lille,  Exposition  horticole  iidernatlonalo.  Dernier  concours 
leniporairo:  du  20  au  2()  septembre. 

Lille,  Exposition  de  Chrysanthèmes,  plantes  ornementales. 
Heurs,  fruits  et  légumes  de  saison.  Palais  Pamcau.  du  14  au 
18  novembre. 

Pan,  du  20  sept,  au  20  oct.  Congrès  pomologiquo  de  la 
Sociêti''  pomelogique  do  Erance  (fruits  de  table)  et  de  l'As- 
sociation française  pomologiquo  (fruits  à  cidre)  ;  Exposition 
internationale  d'horticulture. 

Petites  nouvelles 


D'après  llndid  Uulibcr  II'(iî7</,  un  succédané  du  caoutchouc 
aurait  été  extrait  du  pétrole,  au  Texas.  Une  compagnie  s'est 
constituée  à  Heaumont  (Te.xas)  pour  la  production  d'un 
caoutchouc  durci.  M.  Swope  qui  patronne  cotte  nouvelle 
invention,  n'a  pas  encore  fourni  tous  les  renseignements  sur 
cette  invention. 

Lo  Conseil  d'administration  do  la  Société  d'agriculture  do 


292 


LE   JARDIN 


1  arrondissomonl  do  l'illiiviors  a  émis,  ilans  sa  séance  du 
yi  niai,  lo  Vd'U  :  Uu"i"i>>  prime  dencouranoraont  do  'M  francs 
par  liccturo  soit  accordée  annuellement  par  l'Etal  aux  culti- 
vateurs do  safran. 

Nécrologie.  —  I.un  dos  plus  anciens  chrysantliéniistes 
du  iinnl  iii<  la  franco.  .\I.  Jides  Lofebvre,  vient  do  mourir  à 
lïigo  do  .sO  ans.  Un  l'appoluit  faaiilioron'.ent  ■•  lo  pi-re  Cliry- 
santlioMie  •■;  il  présida  la  Société  des  Clirysantliérnistes  du 
nord  do  la  l-'ranco  <le  l.sîii  ii  1900,  avec  autant  do  bons  sons 
et  do  tact  que  d'affaliilité.  .Sa  collection  do  Clirysantliènies 
avait  été  couimcncûo  en  lsl3. 


Revue   des   publications 


Let  tirs  contre  la  grêle.  —  Nous  avons  lu,  dans  la  plu- 
part ilos  publications  lio  la  Muurgojrno,  du  Maçonnais  et  du 
Uoaujolais.  que  les  tirs  lontro  la  grélo  s'étaient  en  général 
montrés  ollicacos  cette  année. 

Dans  diverses  revues,  certains  articles  sont  favorables  à 
l'emploi  des  fusées  du  D'  Vidal,  de  préférence  à  celui  dos 
canons,  alors  que,  dans  d'autres,  on  reste  partisan  de  ces 
canons.  Au  Congrès  do  Grat/.  (Autriche)  qui  s'est  tenu  cotte 
année,  les  délégués  comptaient  un  grand  nombre  de  person- 
nalités scientifiques.  Los  adversaires  des  tirs  loniptaionl  sur 
leur  interventicn  pour  faire  échouer  les  divers  systèmes  pré- 
conisés, et  méiue  l'idée.  Il  non  a  rien  été.  Toutefois,  le  Con- 
grès s'est  refusé  à  émettre  un  avis  définitif  dans  aucun  sens, 
et  a  indiqué  seulement  les  conditions  dans  lesquelles  d  ^vrortt 
s'efferluer  les  tirs  au  canon  pour  qu'il  soit  possible  île  so 
rendre  compte  de  leur  réelle  eflicacité  : 

^^  Les  canons  doivent  avoir  une  trumbo  haute  de  4  imires 
et  recevoir  une  charjie  de  ISO  grammes  de  poudre  do  mine, à 
laquollo  on  peut  substituer  do  la  poudre  de  tir  de  grain 
moyon;  —  2'  La  suporlicio  du  champ  d'épreuve  no  iloit  pas 
être  inférieure  à  3.000  hectares  ;  —  :(•  La  distance  onlro 
les  canons  ne  devra  pas  4Hre  de  plus  de  t'iixi  à  1,000  mètres, 
suivant  les  diCférences  de  région  et  do  localité;  —  4"  Les 
observations  relatives  au.x  effets  îles  tirs  contre  tous  les 
orages  devront  être  faites  avec  le  pins  do  soin  possible. 

Il  reste  acr|uis,  en  outre,  que  les  petits  canons  de  2  mètres 
sont  insuflisants  [lour  produire  un  effet  utile. 

Un  nouveau  Caféier.  —  Dans  le  Tfo/tcnp/htnzir,  le 
II'  Walter  Itusse  ilis-ril  une  nouvelle  espèce  de  Caféier, 
découverte  dans  l'Alriciuo  orientale  allemande,  le  Cuf/'ia 
.Schumanr.itina,  qu'il  dédie  au  D'  .Schuniaiin,  La  description 
est  reproduite  on  fran<;ais  dans  la  Hcvkc  des  Cullnres  culo- 
nulles.  L'espèce  so  différencie  du  Co//ea  arabica,  mm  seule- 
mont  par  son  port,  mais  encore  parce  (jue  le  Caféier  d'Arabie 
possède  (les  feuilles  plus  épaisses,  a  nervures  latérales  plus 
nombreuses,  qu'il  est  ]>\\i>  llorifèro,  qu'il  porto  de  plus  gros 
fruits  et  possède  de  plus  longues  graines  (|ue  le  Coffea 
Scliumanniaiia. 

Lo  Coffca  Schumanniana  est  la  troisième  espèce  do  Caféier 
sauvage  découverte  jusqu'à  co  jour  dans  l'.Mrique  orientale 
allemando.  Outre  le  Cof/'ea  arabica  dont  la  variété  stulilinannii 
Warli.  fournil  le  "  Calé  de  Itukoba  ••,  il  faut  encore  riter  lo 
Cii//ca  /.angucbariœ  Lour.  qui  a  été  signah'  dans  lUsaramo, 
olcela  sans  préjudice  îles  différentes  espèces  du  .Mozanibiijuo 
portugais,  parmi  lesquelles  lo  Ciifp-a  Ibo,  Froehner,  (jui 
Inurnit  le  Calé  ••  Ibo  • . 

il  reste  ù  délerininer  si  cette  nouvelle  espèce  de  Caféier  80 
prête  à  la  cultun-  ol  si  elln  p'Mit  donner  un  produit  utilisable. 

Un  nouvel  hybride  de  greffe.  —  La  licvue  vitirolc  de 
t'rjnclii  -Cviiilr  cl  lie  lUmriiinjDe  enregistre  la  production 
d'une  variation  obtonui-  par  le  greffage  chez  un  de  ses  cor- 
respondants, 

lin  iH'^i,  .M.  Salins  avait  greffé  un  pied  d'/«nM/c- avoc  du 
J'iiuLsanl;  la  .soudure  o.it  Ires  visible  et  parfaite  h  un  riieiro 
du  8iil.  Il  y  a  trois  ans,  partit  de  dessus  le  greffnn.  a  vingt 
centimètres  du  pnint  di-  greffago,  un  leil  que  .M.  ."salins  tailla 
on  vue  lie  ruiK'iiveler  la  bramlie  priniitivi>;  ce  fut  sur  ce 
rameau  (pi'il  établit  sa  taille  en  I'.ni;';  mais  au  débnurri'inent, 
.M.  Salins  "«•  rernnniil  /ilus  mou  fciiilluyc  habituel.  (Test  un 
cxomplo  merveilleux  du  I  inlluonce  du  sujet  sur  le  greffon. 


car  c'est  bien  do  dessus  le  greffon  de  Poiihard  à  vingt  cen- 
timètres au-dessus  du  point  de  greffage  ((u'est  parti  co 
rameau  nouveau,  dont  tous  les  sarments  portent  quatre  ou 
cinq  vrilles  continues  avec  des  feuilles  à  tomfn^urii  aranéeux, 
deux  caractères  do  T".  Labrnsca  absolument  absents  chez  lo 
l'diiUartl.  Les  sèves  des  doux  variétés  mises  en  contact  par 
la  greffe  ont  donné  naissance  à  une  cellule  nouvelle,  qui  a 
produit  un  rameau  qui  so  perpétuera  par  voie  végétative 
comme  un  hybride  sexuel. 

V Isabelle  de  l'oligny,  lo  Néllier  do  Rronvaux  seront  la 
démonstration  de  la  coalescenco  des  cellules  végétatives,  et 
do  la  valeur  de  la  théorie  do  M.  L.  Daniel,  do  la  variation 
dans  la  ^-rrff.'. 

La  végétation  horticole  au  Laos,  —  Lo  Laos,  province  du 
Haut-'l'onkin.  est  fertile  en  plantes  cultivées  dont  la  nature 
permet  do  supposer  que  cotte  contrée  pourrait  être  utilement 
exploitée  à  l'européenne.  La  Géographie  médicale  ([u'édite  la 
lieiue  hulo-chinoise  nous  apprend  «pion  y  rencontre  des 
cultures  de  .Mel.)n.  Potiron,  Pastèi|ue,  Igname,  Navet,  Pois, 
Haricots,  Piment.  Ail,  Ognon,  Oscille,  l'ourpier.  Patate, 
Ananas.  Kn  plantes  industrielles,  so  rencontrent  lo  Bicin, 
l'Arachide,  la  Sésame,  le  .Mûrier,  le  Cachou,  le  Tabac,  etc. 
Comme  fleurs,  on  trouve  lo  Nénuphar,  les  Roses  trémières, 
lo  Laurier-Hiise,  les  Acacias,  les  Hibiscus,  plusieurs  Uosiers 
intéressants  et  dos  Orchidées  en  abondance.  lOtcela  indépen- 
damment (l'une  foule  d'essences  à  peino  exploitées,  que 
recèlent  les  forêts  du  pays. 

,Ay\/v\. 

BIBLIOGRAPHIE 


M.  Potrat,  ex-professeur  technique  de  l'Ecole  Lcpoloticr 
de  .Sainl-l'argeau,  ancien  jardinier-chef  do  S.  A.  le  Prince 
Murât,  vient  do  présenter  en  un  ouvrage  il'uno  haute  valeur 
pratique,  la  plus  considérable  ipiantité  do  notions  de  eulturo 
potagère  qu'il  soit  actuellement  possible  do  réunir.  Dans  ce 
Traité  de  Culture  Potagère  de  Primeurs  et  de  Plein  air  (1),  sont 
ciimpris,  lorniaiit  une  Premii  re  juiilie  :  les  i>réceples  géné- 
raux lie  culUire  potagère,  une  grande  quantité  de  renseigne- 
ments de  détail  sur  le  sol,  les  engrais  et  les  amondoinonts, 
avec  dos  consiilérations  ••  terre  à  terre  ■•  (jui  no  .se  trouvent 
pasordinaireinenl  dans  les  traités  de  ce  genre.  Les  conditions 
détaillées  <le  l'établissement  d'un  bon  potager,  la  valeur  res- 
poclivo  dos  engrais  d'utilisation  courante,  sont  notannnonl 
traitées  à  fond.  On  y  lira  aussi  des  éludes  approfondies  sur 
les  paillis,  les  couches,  l'arrusago  et  son  matériel,  les  prin- 
cipes généraux  do  la  culture  de  primeurs  avoi'  l'élude  du 
matériel  nécessaire,  .Mais  c'est  dans  la  deuxième  partie,  do 
beaucoup  la  plus  considérable,  et  qui  a  traita  toutes  les  cul- 
tures s|iéciales,  (|ue  tout  le  monde,  y  compris  les  pratii-iens, 
pourra  recueillir  d'utiles  enseignements.  Ainsi,  pour  cha<|uo 
sorte  de  légiiines,  l'auteur  u  envisagé  successivement  la  rul- 
luro  do  primeurs  proprement  dite,  la  culture  simpleiiiont 
hûtée,  la  culture  maraîchère  sous  verre  et  de  plein  air,  lacul- 
lure  de  pleine  terre  au  jardin,  et  onlin,locas  écln-anl,  la  cul- 
ture on  granil.  Tous  ces  genres  d'exploitation  sont  présentés 
on  détail,  avec  lnuto  lour  évolution,  et  accompagnés  do 
nombreuses  ligures. 

.N'eus  no  sauriens  trop  signaler  les  détails  relatifs  aux  cul- 
tures ilo  primeurs,  cor  nous  no  pensons  pas  «pie  lo  fon;ago 
des  légumes  ait  jamais  lait  l'objet  d'un  enseignement  sem- 
blable. Tout  10  qui  concerne  les  moyens  do  tirer  le  meilleur 
rapport  de  cha(|uo  sorte  de  légume  est  indiqué.  N'oublions 
pas  non  plus  la  manière  de  choisir,  de  traiter  cl  de  récoller 
les  porte-graines,  ni  les  différents  modes  de  conservation 
des  légunii>8. 

lOn  accordant  ainsi  la  proinière  place  aux  préoccupations 
cultiirales,  l'autour  a  certainement  assuré  le  succès  do  son 
ouvrage.  C'est  ce  qui  nous  a  permis  île  prétendre  que  co 
livre  apporte  un  élément  nouveau  o  l'enseignement  hnrticolo, 
et  il'i'ii  recnmmander  la  possession  a  toutes  les  personnes  qui 
s'occupent  de  culture  potagère  ù  quelque  degré  et  en  quelque 
genre  que  co  soil.  A.  M. 

Il)  I  vol.  Inl!'  fort,  lie  SiStpaRrii,  «ver  ÏKl  liKurc»  dann  lo  leilc; 
Lihrnlrii'  liiiriici>li>.  H  hit,  nu-  >le  Grenelle,  l'nrl».  "•.  Urocbc  :  7fr.; 
rvani-o  ;  "  fr   :■».  UcUé  ;  S  fr.  :*);  franro  :  M  Ir.lU, 


LE  JAilDIN 


293 


Sujets  japonais  en  Davallia  bullata 

N'utro  (>xcolli'iit  ami  rt  conospcinilaiit  a  Yokohama, 
M.  Tlii'O  I''.ckanll,  a  eu  l'anialiiliU'^  do  lums  ailrcssor,  il 
y  a  qii('l(Hi(i  tomps,  îles  pliolofirapliios  de  quelques 
euridsili'S  véj,'iHalcs  uoniinc^es  au  .lapon  Shhiohii  i/o 
tamma  el  des  reiisoi^;tieiiioiits  les  coneornant. 

Ou  sait  que  l'iiTiaginaliou  dos  Japonais  so  comiilail  à 
dresser  des  arrangements  de  ce  genre  qui  sont  pour 
eux  autre  chose  que  des  olijcls  d'aniusenieut.  Ils  les 
aiment  parce  qu'à  leurs  yeux  ils  représentent  un  jiou  de 
cette  naluro  à  laquelle  ils  sont  attachés  par  les  liens 
sacres  :  l'hisloiro,  les  ani'icnnos  mœurs,  et  indirecte- 
ment, par  leur  culte  religieux.  Depuis  longtemps  ils  en 
font  un  (irneinent  favori  des  auberges,  des  boutiques  et 
des  habitations.  Les  premiers  voyageurs  les  ont  admi- 
rés, ol  quelques-uns  en  ont  rapporti's  en  Europe  cl  sur- 
tout en  Anii'rique,  comme  curiosité  japonaise. 

Car  c'est  véritablement  une  curiosité  que  c(>s  boules, 
cercles  ou  ViJ.n- 
rincs,  représen- 
tant des  ani- 
maux et  do 
préféronco  des 
singes,  des  gre- 
nouilles, des  oi- 
seaux, des  che- 
vaux, ou  bien 
encore  do  peti- 
tes construc- 
tions :  temples, 
maisons,  lettres 
et  enseignes  de 
boutiques,  ou 
des  sujets  di- 
vers :  vases,  bi- 
cyclettes, vélii- 
cules,  etc.  Les 
singes  ont  de  50 
à60  centimètres 
do  haut  et  les 
grenouilles  2.J  a 
HO. 

Il  ne  faut  pas 
oubliernonplus 
que  les  Japonais 
sont  dos  imita- 
teurs fort  habi- 
les; c'est  même  là  le  trait  caractéristique  de  leur  na- 
tion. Ils  ont  pour  ambition  de  reproduire,  ce  qui  leur 
en  semble  digne,  aussi  bien  à  l'aide  de  matériaux 
inertes  qu'avec  des  plantes.  Leurs  aspirations,  leurs 
goûts  sont  tellement  difféi-enls  des  nôtres  qu'il  est  fort 
diflicile  de  juger  sainement  ce  qu'ils  sont,  puisque  l'es- 
théliciue  de  leurs  arrangements  est  totalement  diffé- 
rente de  ce  que  nous  concevons,  et  qu'ils  procèdent  dif- 
féremment. 

Acluellemenldesmilliersde  «ShinoLu  notamma»  sont 
confectionnés  spécialement  pour  l'exportation.  Ils  sont 
fort  goûtés  en  Amérique,  et  la  maison  Louis  Bœhmer 
en  expédie  chaque  année  des  quantités  considérables, 
au  point  que  l'on  craint  que  les  forêts  aux  environs  des 
grandes  villes  se  trouvent  totalement  démunies  de  la 
Fougère  utilisée  pour  cotte  confection.  On  en  a  aussi 
importé  do  nombreuses  pièces  en  Allemagne,  oii  ils 
sendjlent  rencontrer  assez  de  faveur. 

Ces  arrangements  trouveront-ils  quelques  amateurs 
eu  Franco?  c'est  ce  que  nous  ne  saurions  affirmer.  Mais 


nous  pouvons  ajouter  que  quelques  importations  en  ont 
iHé  faites.  On  a  pu  voir,  en  elTet,  ;i  la  dernière  exposi- 
tion d'IIortiiMilInre  d(>  Taris,  des  singes  qui  se  l)nlan- 
raiont  au  bout  d'invisibles  llls  de  fer.  parmi  les  plantes 
exposées  par  M.  Sallier,  et  fpii  étaient  si  bien  imités 
(|u'ils  iiilriguaicnl  la  plupart  dos  visiteurs. 

Los  objets  les  plus  simples  qui  sont  coiifeclionnés 
ainsi  sont  des  ballons,  ou  grosses  boules,  comme  ceux 
que  l'on  voit  souvent  en  sus|)ension  dans  les  serres 
européennes,  faits  d'une  ou  de  plusieurs  autres  espèces 
do  Davallia. 

Par  contre,  noire  gravure  (fig.  lfi'3)  moniro  une  série 
d'objets  de  formes  plus  compliqn('cs  et  i)lus  bizarres 
les  unes  que  les  autres.  (l'est  d'abord  umi  enseigne  : 
celle  do  la  maison  Louis  Iîii;hmcr;  puis,  au  dessous,  des 
figurines  diverses  :  singes  cl  oiseaux  et  môme  l'imita- 
tion d'un  temple. 

Les  rhizomes  de  Davallia  hullaln  cjui  alteignonl  1"'50 
dans  les  forêts  japonaises  rampent  sur  le  sol  (coniinc 
ibiiis  nos   boi-i   indigènes   lo  Polypole    vulgaire,   avec 


Fig.  163-  —    ^ojei&  dticr&   e,i   DiU'aU'a   buUaLa. 

Enseigne  de  la  maison  Boehmer,  temple,  oiseaux,  singes,  etc.) 


cette  différence  que  ce  dernier  a  de  1res  courts  rhizo- 
mes) et  s'enroulent  autour  des  troncs  il'arbres.  En  sep- 
tembre-octobre, celte  Fougère  entre  dans  sa  période  do 
repos  et  perd  ses  feuilles;  c'est  alors  que  ses  longs  rhi- 
zomes sont  recueillis.  Ceux-ci  en  so  fanant  deviennent 
souples  et  se  prêtent  à  toutes  les  fantaisies. 

Pour  constituer  ces  objets,  les  Japonais  façonnent  des 
formes  variées,  à  l'aide  de  fil  de  fer,  do  fil  do  laiton  et  de 
rameaux  de  bambou,  qu'ils  entourent  d'un  liourrelet  de 
sphagnum;  les  jambes  sont  formées  de  (ils  de  fer  termi- 
nés par  des  crochets  (jui  servent  à  les  susprendre. 

Les  rhizomes  sont  alors  fixés,  les  uns  près  des  autres, 
à  l'aide  de  ficelles  préparées  avec  des  fibres  de  Palmier 
qui  ont  l'avantage  de  ne  pas  pourrir  avant  trois  ou  qua- 
tre ans.  A  partir  d'octobre  commencercxpédiliondeces 
objets,  qui  peuvent  subir  un  très  long  voyage  sans 
aucun  inconvénient,  car,  à  l'état  sec,  les  rhizomes  de 
Davallia  peuvent  se  conserver  de  six  à  huit  mois. 

Lors(pie  les  rhiznmes  sont  dans  cet  état,  ces  (dijels sont 
très  légers  et  ne  comportent  pas  des  frais  onéreux  d'ex 


:."J4 


LE    JAIUJIN 


|)t'dition.  CVsl  jicul-t-trc  un  pfii  la  cause  do  ce  quo  los 
Amt-ricains  on  fonl  un  ^.'ranil  coninierco. 

D'avril  à  mai  les  Fon^.-èros  entrent  ilo  nouveau  en 
véptUatiiui  el  il  n'y  a  qu'à  liassiner  jdurnellenn'nt  rlii- 
ziinies  cl  mousse  pour  olitenir  une  très  jolie  venlure. 

L'hiver  on  les  laisse  <lo  nouveau  reposer  en  espaçant 
les  arrosages  et  même  en  les  supprimant  pendant  (|uel- 
qucs  jours. 

J'ai  encore  vu  do  ces  «  Shinoliu  no  tamnia  »  dans  le 
jardin  japonais  d'un  amateur  à  Boulopne-sur-Seine, 
mais  qui  étaient  confectionnés  surplace.  Le  jardinier, 
japonais  également,  se  faisait  expédier  les  rhizomes  que 
l'on  emballait  dans  une  simple  caisse,  quelque  temps 
après  leur  récolte,  et  qui  arrivaient  liien  à  l'état  sec.  Il 
fa(.-o-  liait  alors  îles  carcasses  représentant  des  liicy- 
cletles,  oiseaux,  etc.,  en  111  de  fer  entouré  de  liourrelels 
de  mousse,  ou  Idon  encore  d'autres  objets  :  châteaux, 
voiturettes  à  l'aide  de  plancheltcs  et  de  sphaj.'iuim  sur 
lesquels  il  fixait,  avec  des  fibres  d'Agave,  des  rhizomes 
de  Darallia. 

Tout  cela  était  véritablement  eurii'ux  lors  de  la  végé- 
tation de  ces  Fougères;  j'ai  vu  notamment  une  bicyclette 
ainsi  confectionnée,  qui  était  un  modèle  de  patience. 

Il  est  bon  d'ajouter  que  le  sphagnum  se  décomposant 
.lu  bout  do  quelques  années,  il  convient  de  le  reclianger 
et,  pour  cela,  de  déplacer  les  rhizomes  puis  de  les 
arranger  de  nouveau. 

Il  ne  faut  compter  aussi  obtenir  un  bon  effet  avec  les 
importations  qu'a  partir  de  la  seconde  année,  car  ces 
l-'ougèn-s  donnent  peu  de  feuilles  la  première  année. 

1,'liivernage  de  ces  sujets  en  l-'ougères  doit  se  faire  de 
préfi-renee  en  serre  froide,  les  DuvaUiu  suiiporlant 
inûine  assez  facilement  de  petites  gelées;  mais  il  con- 
vient alors  de  les  arroser  modérément.  C'est  iissez  dire 
qu'ils  se  comportcnl  bien  ilans  les  entrées  éclairées, 
dans  les  vér.inJas  où  l'on  peut  susprendre  ces  «  singes 
verls  »  au  grand  étonnement  des  visiteurs. 

Avec  les  arbres  nains,  voilà  de  quoi  satisfaire  les 
personnes  qui  aiment  les  choses  curieuses  ou  bi/.arres. 

-Kliibut  .M.vumi.nk. 


-f-«r5i-rfi»-»c^»»~ 


Culture  et  emploi  des  Abronias 


Ce  petit  genre  «le  planle.s,  de  la  famille  des  Nycta- 
ginées.  qu'on  ne  rencontre  guère  que  dans  les  jardins 
botaniques,  mérite  cependant  de  prendre  place  dans 
tous  les  jardins.  V.n  effet,  on  ne  peut  guère  s'expliquer 
comment  les  Abronias  sont  si  peu  répandus,  car  ils 
font  partie  des  plantes  que  l'on  admire  dès  qu'on  en 
voit  une  plantation  dans  un  jardin,  l'^n  outre,  ce  sont  des 
plantes  rustiques  prospérant  même  dans  les  endroits 
arides.  C'est  même  dans  ces  conditions  qu'elles  sont 
ravissantes,  car,  ce  qu'elles  redoutent,  ce  sont  les  terres 
fortes  et  humides. 

Les  Abronias  sont  des  plantes  très  ornementales  ]iar 
leurs  Heurs  au  coloris  brillant,  et  qui  fonl  ressembler 
do  loin  à  des  Verveines;  aussi  les  .\nglais  les  appel- 
lent-ils Sniiil  Vcrbeiiii   Verveines  clos  Sables). 

On  emploie  les  .Vbronias  pour  garnir  les  rocailles,  ou 
comme  plantes  grimpantes  pour  l'ornementation  des 
balcons  et  des  fenêtres,  associés  aux  (Japucines,  aux 
C.iibéa»,  aux  Haricots  d'Rspagne,  etc;  on  les  emploie 
égah<mont  comme  les  Verveines,  soit  en  corbeilles,  soit 
eti  borilure  des  massifs,  pourvu  (|U(-  l'exposition  soit 
bien  ensoleillée  et  lo  sol  léger,  sableux. 

Le  genre  Ahroiila  comprend  une  dizaine  d'espèces, 


vivaces  en  serre  ou  annuelles  en  pleine  terre,  dont  nous 
allons  indiquer  les  principales  : 

A.  uiiibell'ila.  —  Plante  très  élégante,  à  tige  couchée 
ou  un  peu  ascendante,  à  rameaux  allongés.  Feuilles 
ovales- lan<'éolées,  faiblement  sinuées,  longuement 
pétiolées.  Ombelle  compacte,  pédonculc'e,  entourée  do 
six  bractées  squaniiformes,  composée  de  l.j  à  20  lleurs 
odorantes  le  soir.  Fleurs  tuliuleuses  inférieuiement, 
étalées  au  sommet  en  cinq  loties  échancrés,  d'un  beau 
rose  lilacé  avec  une  teinte  plus  claire  a  la  gorge. 

Cette  espèce,  la  plus  anciennement  connue  et  la  plus 
cultivée,  a  été  introduite  de  Californie  en  li-'J'.^. 

A.  fi-agrans.  —  Plante  de  mtme  port  que  la  précé- 
dente, éniettant  de  nombreux  rameaux  de  jilus  grandes 
dimensions,  pouvant  atteindre  O'"80del<mgueur.  T'euilles 
charnues  et  glabres,  ovales  ou  ovales-oblongues.  Pédon- 
cules solitaires  aux  aisselles  des  feuilles,  portant  un 
involucre  composé  de  i)lusieurs  grandes  bractées  ovales 
arrondies  cl  courlement  pointues  au  sommet.  Ondielles 
atteignant  six  à  huit  centimètres  de  diamètre.  Fleurs 
très  nombreuses  à  l'ombelle,  très  odorantes  le  soir,  d'un 
blanc  porcelaine,  à  tube  très  allongé  (deux  à  trois  centi- 
mètres,, s'étalanl  au  sommet  en  un  limbe  à  cin(|  lobes 
échancrées.  Etamines  incluses,  didynames.  Ovaire 
oblique  et  glabre. 

L'.l.  fragrans  fleurit  dès  les  mois  de  mai  juin. 

Cette  espèce  fut  introduite  par  Thompson,  en  18<'>5,  de 
la  Sierra-Nevada  de  Californie. 

A.  arenfiria.  —  Plante  vivaco  de  2ô  à  'i."i  centimètres 
de  hauteur.  l'euillos  ovales  ou  réniformes,  courlement 
pétiolées.  l'Ieurs  réunies  en  ombelle  com|iacte,  d'un 
beau  jaune  citron,  à  odeur  mielleuse,  s'èpanouissant  en 
juillet. 

.1.  ;)(/?</)e;/^.  —  Plante  de  O""!.")  de  hauteur,  à  fleurs 
roses,  s'èpanouissant  aussi  en  juillet. 

A.  rosen.  — Plante  de  même  hauteur  que  la  précé- 
denle,  à  lleurs  roses,  s'èpanouissant  en  juin. 

Les  Abronias  se  multiplient  par  graines  dont  on  doit 
enlever  l'enveloppe  extérieure  avant  de  les  semer,  ou 
par  boutures,  auxquels  il  convient  d'apporter  les  soins 
suivants  : 

On  sème  en  août-septembre  en  pots  ou  en  terrines, 
ou  bien  en  pleine  terre.  (Juel  que  soit  lo  choix,  il  ne  faut 
semer  quo  dans  un  sol  léger  très  sableux.  On  sème 
même  en  octobre,  en  pots  ou  en  terrines  sous  châssis  et 
et  encore  lin  octobre  sur  couche  tiède.  Dès  que  les 
jeunes  plants  sont  assez  forts,  on  les  repique  dans  des 
godets  de  0"'ii8  de  diamètre,  préalablement  draitiés  el 
remplis  de  terre  sableuse.  On  idace  ensuite  les  godets 
sous  châssis  ou  en  en  serre  froide,  ou  on  les  laisse  jus- 
qu'an  moment  de  leur  mise  en  place  qui  a  lieu  vers  la 
fin  mai. 

Lo  bouturage  des  Abronias  peut  se  faire  on  toute 
saison,  en  n'employant,  autant  quo  possible,  quo  des 
pousses  tendres.  .Vlln  d'avoir  de  bonnes  boutures  à  sa 
disposition,  on  place  quehiues  poti-cs  ilans  une  serre 
tempi'rée;  au  bout  de  peu  do  temps,  elles  fournissenl  do 
jeunes  pousses  quo  l'on  coupe  el  bouture  au  fur  et  à 
mesure  qu'elles  se  développent;  on  pique  les  boutures 
dans  des  pois  remplis  de  terre  de  bruyère  très  sableuse, 
et  on  les  place  ensuite  sous  cloches,  où  elles  s'enraci- 
nent rapiilomcnt. 

Les  lioutures  faites  à  l'automne,  sont  liivernées 
comme  les  plants  de  semis,  en  serre  ou  sous  châssis, 
jusqu'au  nionient  de  les  conller  à  la  pleine  lerre. 

Les  Abronias  sont,  ainsi  qu'on  lo  voit,  dos  plantes 
méritantes  dignes  de  figurer  dans  tous  les  jardins;  leur 
culture  est  a  la  portée  de  toul  le  monde. 

Hrniii  Tiibulibk  FIL.1. 


LE    JAUniN 


SuF  roranpp  et  sa  cultuFe  sods  le  climat  de  Paris 

Co  sont  los  Porliipais,  qui,  proil-on,  vors  lo  xvi' sirclo, 
;lu  rolotii-  do  loiirs  pnMiiicrs  voyago?  ilaiis  le  Paciliqnr', 
iniportiri'iil  l'Oranger  en  Kiirope.  Uuolqiu>3-uns,  cpix'h- 
ilanl,  pensent  qu'il  ('-tait  ciiilivô  on  Oriont  ot  qu'avant 
il'otro  importé  par  los  Portugais,  il  nous  sorail  venu  par 
l'Italie.  Toujours  psl-il  que,  dès  ce  temps  (xvi'  siècle),  la 
oulture  do  l'Orangor  i)rit  une  extension  considérable, 
non  senleiiionlilans  le  midi,  où  il  est  rustique,  mais  aussi 
àl'aris  et  dans  les  paysdu  nord.  Sa  ronsorvation  dansées 
dernioros  eoidri'os,  fortement  monaei'O  par  la  gelée, 
ni'cessita  des  aliris  spéciaux,  qui,  à  cause  do  leur  alToe- 
lation,  furent  appelés  «  Orangeries  ».  On  vil  de  ces 
cuMslruilions  dans  tous  les  grands  domaines;  les  rois 
pux-mémes  les  demandaient.  Ainsi  nous  lisons  dans 
une  correspondance  d'IIonri  IV  ces  mots  :  «  Je  vous 
|(rie  de  fair(>  liâlor  la  charpente  et  couverture  de  mon 
(  )rangerie  des  Tuileries,  afin  que  cotte  année  je  m'en 
puisse  servir».  Ces  Orangeries  se  perfectionnèrent  si 
liien  qu'au  xvu"  siècle  nous  on  avons  qui  peuvent  être 
regardi-es  comme  dos  modèles  do  genre,  témoin  celle 
do  N'ersaillos. 

L'Orangor  n'a  rien  perdu  de  ses  faveurs  auiirès  du 
pulilic,  mais  il  n'en  est  i)cut-êtro  pas  i\i^  mémo  auprès  des 
jardiniers.  On  voit  aujourd'hui  lioaucoup  trop  d'Oran- 
geries sans  Orangers. 

Los  moyens  de  transport  si  faciles  et  si  rai)ides  sont 
[lour  beaucoup  dans  co  délaissement.  Ru  effet  on  fait 
venir  riireclemont  du  miili  les  fleurs  que  l'un  cullivait 
sur  place  autrefois. 

Une  autre  cause,  c'est  le  soin  que  demande  cet  arbre. 
Xos  pères  ne  reculaient  pas  devant  ce  labeur,  et  recu- 
laient d'autant  moins  qu'alors  c'était  un  véritable  diplôme 
de  bon  janlinier  que  d'avoir  do  beaux  Orangers. 

Ils  ne  fuyaient  pas  la  peine,  et  morne,  ils  s'en  don- 
naient inutilement. 

Ils  n'onq)loyaient  pas  moins  do  dix  à  douze  matières 
différentes  dans  leurs  composts,  et  ils  recommandaient 
tiien  do  les  laisser  au  moins  quatre  ans  en  tas  avant  de 
les  employer. 

On  peut  cependant  cultiver  l'Oranger  avec  dos  compo- 
sitions très  simples,  telle  que  celles-ci  : 

Terre  do  jardin 50  0/0 

Fumier  do  vaclio  bien  décomposé.   ...     25  0/0 
Terreau  do  couctio 25  0/0 

Arroser  co  compost  avec  dos  matières  focales  dans  la 
proportion  d'un  demi  hectolitre  par  mètre  cube  de  terri'. 
l'asser  le  tout  à  la  claie  et  laisser  en  tas  pondant  six 
mois  en  recoupant  tous  les  deux  mois. 

Aujourd'hui,  l'entretien,  intelligemment  conduit,  de 
l'Oranger  se  réduit  aux  préceptes  qui  suivent  : 

Des  caisses  et  île  leur  grandeur.  —  Les  caisses  doivent 
ûlre  de  préférence  à  panneaux  mobiles  et  en  bois,  en  Chêne 
autant  que  possible. 

Los  pieds  en  lonto  sont  néfastes  aux  Orangers;  toute 
racine  qui  los  touche  doit  périr  à  cause  des  brusques  clian- 
nients  do  température. 

Il  faut  proportionner  la  grandeur  des  caisses  à  la  force  et 
à  la  vigueur  do  l'arbre,  mais  il  vaudrait  mieux  cnq)loyor  un 
récipient  plus  polit  que  trop  grand. 

lieneaissage.  —  On  rencaisse  on  mars  ou  avril,  mais  de  pré- 
férence en  août  ot  encore  en  seplembro. 

Le  fond  do  la  caisse  est  drainé  avec  des  pliUras  de  démo- 
lition sur  lesquels  on  ajoute  des  déchets  de  terre  de  bruyère. 

On  jette  ulurs  tlans  le  récipient  une  (juanlité  de  lorre  sufli- 
santo  pour  ((uo  l'arbre  étant  placé,  le  collet  arrive  à  la  hau- 
teur du  boni  de  la  caisse. 

On  doit  réduire  la  motte   d'un  tiers  de  sa  grosseur,  avec 


une  sorpolle  pour  les  polila  sujets  ot  avec  une  bêche  bien 
Inuichunlo  pour  los  forls  sujets.  lùisuilo  la  mollo  est  poi- 
gncV  avec  une  serfouoUo  ou  une  fnurche  crocinio,  los  grosses 
racines  sont  rafrulclncs  ù  la  sorpotti-. 

Enlln  lo  sujet  est  pesé  exacloinonl  dans  le  milieu  do  la 
caisse  et  dans  une  position  parfaitement  vorlicalo;  on  comble 
los  vides  avec  do  lu  terre  (pio  l'on  foulo  avec  lo  manche  d'un 
outil  quelconque  puis  on  nivelle  la  surface;  la  terre  doilalors 
arriver  à  hauteur  du  récipient.  Lo  lassemord  qui  so  produira 
il  la  longue  placera  le  sujet   il  la  hauteur  convenable. 

Arr()sa<ies.  —  Les  arrosages  il  l'Orangorio  doivent  être 
donnés  avec  modération  et  à  petites  quantités.  Pendant  le 
cours  de  la  végcHalion  los  arrosages  doivent  être  frériuenls  et 
copieux.  Trois  ou  quatre  arrosages  il  l'engrais  peuvent  être 
donnés  do  juin  à  soplembro.  Lo  sang  décomposé,  la  colom- 
bino,  le  crottin  de  mouton  très  dilués  produisent  do  bons 
effets. 

.Soins  à  donner  dans  l'Oranfierie.  —  Sous  lo  climat  de 
Paris,  on  rentre  les  Orangers  du  10  ou  15  octobre  suivant  la 
lompéraluro;  il  faut  leur  éviter  les  nuits  froides  qui  les  font 
jaunir.  Après  la  rentrée  on  aère  le  plus  possible  pour  éviter 
une  transition  trop  brus<pio.  Dans  le  courant  de  l'hiver  on 
n'aère  pas  par  les  temps  humides,  ni  par  les  temps  do  gelée. 
La  lempéialure  à  maintenir  varie  entre  4  et  .S  degrés  centi- 
grades. On  doit  éviter  avec  un  égal  soin  et  l'huundité  et  lo 
dessèchoment. 

On  sort  los  Orangers  du  15  au  20  mai  lorsque  lo  temps  est 
dou.v  ;  pendant  los  huit  jours  qui  précèdent  la  sortie,  il  est  bon 
do  donner  grand  air  nuit  et  jour. 

Taille.  —  La  taille  consiste  à  donner  aux  arbres  une  fornio 
convenable  ;  celle  (|ui  convient  le  mieux  est  un  cylindre 
arrondi  au  sommet.  Los  arbres  dont  la  tète  est  trop  largo 
se  gênent  dans  l'Orangerie,  ot  leurs  branches,  en  raison  de 
lour  longueur,  donnent  beaucoup  de  prise  au  vont,  qui  on 
casse  assez  souvent.  Pour  faciliter  la  circulation  do  l'air  et  do 
la  lumière  dans  la  tète  il  est  nécessaire  do  supprimer  les  brin- 
dilles malingres  et  faibles  qui  poussent  à  l'intérieur. 

La  taille  a  lieu  en  mars  ou  en  septembre;  un  pincement 
se  fait  en  juin.  liion  qu'on  prenne  les  plus  grandes  précau- 
tions pour  conserver  k  la  tète  sa  forme  décorative,  il  arrive 
c|u'un  ci'ité  s'emporte  au  détriment  de  l'autre,  il  faut  alors 
recourir  au  rapprochement,  ijui  se  fait  en  avril  ou  mai  juste 
au  moment  du  départ  de  la  végétation.  On  revient  sur  les 
grosses  branches  en  conservant  la  forme  primitive.  L'Orangor 
bourgeonne  très  facilement  sur  lo  vieux  bois  et  au  bout  de 
quol((ues  jours  les  branches  qui  ont  été  rabattues  sont  cou- 
vertes de  jeunes  pousses.  Cicatriser  les  plaies  de  ces 
brandies  avec  du  mastic  ou  de  la  cire  à  grelTor.  Lo  rappro- 
chement ne  doit  en  aucun  cas  être  fait  l'année  du  rencaissage. 

Soins  diverses.  —  Les  binages  ot  sarclages  de  la  surface 
lie  la  caisse  sont  indispensables.  Les  paillis  provoquent  la 
pourriture  du  collet;  il  est  donc  dangereux  d'en  placer  sur 
les  caisses.  Supprimer  à  l'hiver  tous  les  petits  fruits  qui 
épuisent  les  arbres  et  lors  de  la  floraison  une  certaine  partie 
des  fleurs  lorsqu'elles  sont  en  trop  grand  nombre. 

Lorsque  les  caisses  sont  vieilles  il  peut  se  produire  des 
fissures  entre  les  planches;  boucher  ces  tissures  avec  dos 
tringles  de  bois  ou  du  mastic  pour  empêcher  l'air  de  pénétrer 
jusfju'aux  racines. 

Lorsque  les  lombrics  sont  en  trop  grande  quantité  dans 
los  caisses,  on  fait  une  décoction  do  brou  de  noix  ou  de  mar- 
rons et  on  arrose  les  arbres.  Les  vers  no  survivent  pas. 

Les  poux  s'attaquent  aux  Orangers;  dos  lavages  et  bros- 
sages au  jus  de  tabac  les  en  débarrassent. 

Eiilin  los  pucerons  les  atteignent  souvent;  pour  les  dé- 
truire seringuer  les  arbres  avec  de  la  nicotine  étendue  d'eau. 

L'Orangerie  n'est  pas  souvent  le  local  idéal  pour  con- 
server les  Orangers  pendant  l'hiver.  En  effet,  l'air  et  la 
lumière,  ces  deux  agents  si  indispensables  a  la  vie  des 
plantes,  ne  |)énètront  qu'avec  difliculté  à  l'intiTieur; 
néanmoins  on  ne  peut  pas  songer  à  construire  des 
serres  spéciales  pour  les  Orangers  :  les  dimensions  de 
ces  serres  pour  des  arbres  adultes,  leur  entretien  ot 
surtout  le  chauffage  de  ces  grands  locaux  sont  autant 
d'obstacles  insurmontables. 

LOCIS  LlïMOI.NB. 


2yG 


LFÎ  JAIUJIN 


Laitue  brune  d'été 


La  Laitue  brune  cl'élé, oblcnuo  par  M.  Georges  Oicinin, 
manquait  à  la  si-rio  «les  Laitues  d'éti''.  Non  pas  quo  celle 
série  ne  soit  pas  iionilirousc.  tant  s'en  faut,  mais  lieau- 
Cdup  de  ces  variétés  ne  font  l'objet  que  de  cultures 
locali's.  et  Mon  pou   ont  Iroinô  erâro  devant  les  cxi- 


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Fig.  lOi.  —  Laitue  bfunc  d'iic. 

gences  du  commerce  maraîcher.  Si  les  maraîchers  sont 
difficiles,  c'est  que,  pour  soutenir  la  conrurrenco.  il  leur 
faut  des  salades  alliant  les  maximums  ]iossil>les  de 
volume,  lie  poids  et  do  consjstanco;  il  faut  qu'elles  ne 
montent  que  diincilement  à  graines,  qu'elles  voyagent 
sans  se  dclcrioror,  etc. 

A  ces  difléronts  points  de  vue,  la  Laitue  hrune  d'été 
comble  un  vide.  RUo  no  présente  aucune  analogie  avec 
la  Laitue  Merreille  îles  tjiialre  saisons,  excellente  pour 
maisons  bourgeoises  mais  de  consistance  moindre,  à 
feuilles  extérieures  e-^pacées,  fortement  cloquées,  très 
ondulées,  àf(^uilles  intérieures  s'imbriquant  peu  sur  la 
pomme. 

Elle  n'en  présente  pas  clavantage  avec  la  Laitue  arosse 
brune  (élue,  dont  la  pomme,  très  volumineuse  il  est 
vrai,  se  détache  boaucou|i  des  feuilles  extérieures, 
sujettes  ii  se  détacher  trop  facilement  dans  les  manipu- 
lations. Enfin,  elle  ])rocède,  comme  «  manière  d'être  )i, 
dos  excellentes  Laitues  Passion  blanche  et  Passion 
rouge  (1),  employées  par  les  m^iraichors  parisiens  dans 
les  cultures  hivernale»  et  prinlannières  de  ]ilein  air.  En 
voici  d'ailleurs  la  description  : 

Jeune  plant  vert  franc  assez  foncé,  rossofablnnl  d'abord  ii 
celui  (le  la  I^.  Passion  blanche.  l'Uis  tard,  au  lieu  do  devenir 
plus  lilnml  comme  dans  relie  variété,  il  lirunit  au  contraire 
aux  feuilles  dressées,  non  dentelées,  arrondies  au  sonimel. 

l'Iante  moyenne,  assez  large,  bnsso,  o|iplic|u6o  sur  le  sol,  à 
contour  un  pou  irrégulier,  t  feuilles  extérieures  largement 
plissécs  et  conlournôcs,  épaisses,  vert  foncé  lavé  do  rougo 
brun  sur  la  dos  et  imprégnées  de  brun  sur  le  dessus  par 
places.  Pommo  grii8.so  arrondie,  apinlin  sur  le  dessus,  très 

(Il  Ace  aujrt,  iilKnalons  un  mniriitonilii  qui  ro  perpétue  i  lurl 
onlrp  le»  mnrairhprx  ri  l>oaiirn(i|>  do  nmrctianilH  Krolnlrr».  Com- 
c\  ilé'4iKn<iiit  In  l.iiltuo  l'attion  rouu*  noiih  1i>  nom  ilf  ï,.  in-ttnr  d'fnrrr 
et  lii  /'■  l'ajcion  hOtnefn  H0U9  I)*  iiura  <!<>  L.  S'alatine.  f^>ii.'int  A  la 
viiri<''té  ilo  racf  Patêion,  vorlo  nioiirlii'ti'C  "If  laclii'H  liriincH,  ((u'ilii 
apprlli-iil  Laitue  Pattlon,  c'rnt  la  /,.  PaUiline  drH  ninralcliorti.  Il 
lierait  vraiment  iW^nirnblo  quo  Ica  un*  et  Icit  autre»  K'ontcndont  ptiiir 
Iftlrv  cPMor  l'otte  confusion. 


dure  et  tros  pleine.  Los  feuilles  du  dessus  de  la  pomme  la 
recouvrent  en  s'iMibrii|uant  bien  à  plat;  leurs  rebords  dessi- 
nent un  tri.inglo  eommo  «tans  le  Clidu  Milan  ilcs  IVi-fii.?.  Le 
dessus  do  la  piminio  est  vert  vil  lavé  de  rouge-brun  vif. 

l'Ianto  restant  1res  longtemps  pommée,  e.xtrémemonl  diffl- 
cilo  et  lento  li  mentor  à  graines  :  la  pomme  se  creuse  et 
pourrit  il  la  longue  si  fm  ne  la  fi>nd  lias  avec  un  couteau, 
tjrnine  d'un  noir  grisâtre. 

V'oilii  longtemps  que  >L  Chemin  avait  entrepris  la 
fixation  de  cette  nouvelle  variété.  Il  y  a  dix  ans,  sur 
une  costière  fraîchement  emblavi'C  de  si,e  mille  |ilants 
de  Laitue  Passion  blanche,  il  en  com]ila  seiA  qui  bru- 
nissaient au  lieu  de  blondir,  et  les  marqua.  Peiil-étre 
ces  sept  plants  provenaient-ils  de  graines  d'un  capitule 
ayant  lleuri  sur  un  pii'd  afïeclé  d'un  s|iort,  ce  qui  est 
beaucoup  plus  fréquent  quo  l'hybridation  chez  les 
Composées.  Toujours  est-il  qu'il  fallut  dix  ans  à  M.  Che- 
min pour  sélectionner  la  nouveauté  qu'il  a  présentée 
pour  la  iiremière  fois  à  la  Société  nationale  d'horticul- 
ture do  France  le  28  août  1902.  Uui  dit  «  sélectionner  » 
dit,  en  cette  circonstance,  semer  tous  les  ans  le  produit 
des  pieds  marqués,  choisir,  dans  les  plants  nés  de  co 
semis,  ceux  qui  présentent  le  plus  fortement  la  modi- 
fication premièrement  observée  et  supprimer  tous  les 
autres.  C'est  alors  (|u"intervlent  la  sagacité  et  l'esprit  de 
suite  lie  l'opérateur,  car,  en  marquant  les  pieds  qu'il 
réserve  pour  graines,  il  est  libre  de  «  peser  »  en  quel- 
que sorte  le  degré  des  diftérentes  modifications  qu'il 
observe,  de  donner  plus  d'imiiortance  à  celles-ci  qu'à 
celles-là,  et  de  faire  porter  ainsi  sa  sélection  dans  un 
sens  qui  sera  bon,  médiocre  ou  mauvais  au  point  do 
vue  utile. 

Comme  nous  l'avons  dit,  cela  dure  jiarfcds  fort  long- 
temps. Aussi,  lorsque  nous  voyons  apparaître  une 
nouveauté  prétendue  obtenue  du  jour  au  lendemain 
parmi  des  plantes  qui  en  différent  considirablemenl, 
avouons-nous  no  pas  nous  défendre  d'un  certain  scep- 
ticisme. 

J.  Fn.  Favaiid. 


Do  la  ooiisei'>aliuii  du  llaisiii  à  ràlle  sèche 


Du  Truitier.  —  Conservation  sans  sarment.  —  Récolte  des  Raisins. 

Matériel.        Outillage.  —  Epoque  de  la  rentrée.  -     Hetucs 

propices.       Soins  au  fruitier.  —  Conservation  avec  sarments. 

—  Agencement  du  fruitier.  —  Utilisation  de  l'ouate  de  tourte. 

—  Nouvelies  applications  du  procédé  H.  Rossignol. 

Le  procédé  cle  conservation  du  Raisin  a  rallo  sèche 
n'exige  pas  «le  local  spécial  comme  pour  la  conserva- 
lion  à  ràlle  fraîche.  Toutes  les  pièces  d'une  habitation 
pourront  élro  utilisées  à  la  condition  qu'elles  ne  soient 
pas  trop  humides  et  qu'elles  puissent  être  bien  fermées. 
Los  fenêtres  seront  tenues  constamment  fermées  dès 
que  tout  le  fruitier  sera  plein,  et  on  matelassera  toutes 
les  ouvertures  avec  des  toiles  remplies  de  paille,  de 
mousse,  do  varech,  «  d'ouate  de  tourbe  ».  dés  l'appari- 
tion des  premiers  froids. 

Ces  ouvertures  ne  sont  utiles  que  jiour  favoriser  le 
renouvellement  do  l'air  et  le  nettoyage,  pendant  l'été, 
lorsqu'il  no  se  trouve  plus  de  Raisins  dans  le  local. 
Les  pièces  les  plus  préconisées  étaient  autrefois  celles 
du  premier  éla^e  et,  autant  quo  possible,  celles  qui  occu- 
paient le  niiliou  de  la  maison.  Ce  choix,  qui  aurait 
encore  sa  raison  d'olre  dans  certaines  habitations  pour 
la  conservation  à  ralles  verlos,  nous  semble  bien 
suranné.  Nous  pourrions  citer  en  effet  de  nombreux 
exemples  de  ces  fruitiers,  garnis  do  Chasselas  en  février- 
mars,  et  sommairement  installés  dans  des  greniers,  des 


LK    JAUIMN 


297 


liuandorios.  vnire  même  (le  simi)les  han^rars  liicn  riidi- 
menlairos.  Il  est  toujours  fucilc  île  [in-sorvcr  cps  locaux 
d'un  froid  exci-ssif,  cl,  on  n'a  pas  à  y  craindro  la  rou- 
golatioii  de  l'eau  dans  les  llacons,  puisqu'il  uo  .s'^itil 
là  que  do  Haisins 
étendus  sur  des 
claies. 

On  combattra 
au  besoin  les 
grands  froids,  à 
di^faut  de  poêle 
ou  do  houclit'  de 
chaleur,  par  do 
simples  récliauds 
ou  mieux,  et  sur- 
tout plus  pru- 
demnient  (I),  par 

dos  lampes  à  alcool  ou  à  pétrole  qui  sont  aujourd'hui 
d'un  usa;,'o  courant  dans  tous  les  fruitiers  de  Thomcry. 

Los  Raisins  destinés  à  la  conserve  sont  coupés  ;i 
diverses  reprises  au  fur  et  à  mesure  que  mûrissent  les 
grappes. 

On  snit  que  cette  maturité  se  répartit  très  inégalement 

10  long  d'un  es- 
palier, suivant  la 
nature  du  cé- 
page et  contrai- 
rement aussi  a 
ce  qui  a  été  dit 
par  différents  au- 
teurs, suivant  la 
place  qu'occu- 
pent ces  grappes 
dans  toute  la  hau- 
teur du  mur. 

On  commence 
cette  cueillette 
par  les  grappes 
lie  la  base  qui 
sont  toujours  les 
premières  à  mû- 
rir et  les  plus 
exposées  aux  in- 
tempéries, mal- 
gré tous  les  abris 
dont  on  aura  usé. 

11  ne  faut  pas  ou- 
blier que  les  Rai- 
sins choisis  pour 
la  conservation 
no  doivent  pas 
être  mouillés  par 
les   pluies.   C'est 

là  une  condition  si»e  qim  non  sur  laquelle  nous  au- 
rons occasion  de  revenir.  Imparfaitement  préservés  de 
ce  danger,  on  crut  longtemps  à  l'infériorité  de  leur 
qualité  de  conservation  sans  en  déterminer  la  cause. 
Les  perfectionnements  apportés  aujourd'hui  dans 
l'agencement  de  nos  abris  de  verre  ou  de  bois,  prouvent 
au  contraire  qu'ils  valent  tout  autant  que  leurs  congé- 
nères des  étages  supérieurs. 

Autrefois,  les  grappes  étaient  coupées  à  la  serpette. 
On  emploie  généralement  de  nos  jours  les  ciseaux  ou  le 
sécateur.  Nous  verrons  plus  loin  de  quelle  façon  celle 
cueille  doit  être  faite  quand  il  s'agira  de  les  couper  avec 

(1)  De  nombreux  cas  d'aspliy.xic  turent  causés  dans  noire  répion 
par  l'emploi  de  ces  réchauds  qui  so  composaient  simplement  il'niii» 
cliouditTO  hors  d'usage  dans  laquelle  on  maintenait  en  comhns- 
lion  du  charbon  de  bois  p\ilvérisé. 


le  sarment.  Pour  la  consorvalion  simple  <loni  il  s'agit 
ici,  on  observera  do  grandes  précautions  pour  ne  pas 
meurtrir  ciéflorer  ou  blesser  en  quoique  ce  soit  les 
grains,  sur  lesquels  la  moindre  piqûre  occa;~ioniierail 


iê 


y^ 


Fig.  165,  —  Conservation  à  rafle  sèche  par  suspension  à  des  traverses. 


Fig.  îlio.  —  Crochet  pour  transporter  îe  Ra'sln. 


au  fruitier  unn  pourriture  contagieuse.  La  pruine  si 
délicate  qui  recouvre  le  Raisin  doit  être  soigneusement 
respectée;  elle  lui  donne  une  grande  valeur  pour  la 
vente,  et  l'expérience  a  démontré  qu'elle  contribue 
aussi  à  la  conservation. 

Celte  pruine  est  d'tine  adhérence  relativement  accen- 
tuée sur  les  Chasselas,  mais  il  n'en  est  pas  de  même  sur 
les  Frariketithal,  Gros  Colinan,  Tilack  A(ica>/le  ci  in\\ros 
variétés  noires  pruinées,  qui  doivent  être  maniées  avec 
d'excessives  précautions  si  on  tient  à  leur  conserver 
celle  valeur,  lîlle  peut  cependant  leur  être  rosliluée  au 
fruitier  dans  une  certaine  niesiire,  mais  nous  reconnai- 
tronsavec  lout  le  moDdo  que  c'etl  là  un  fnnl  artificiel 
qui  remplace  médiocrement  le  premier. 

Cette  récolle  ne  peut  êlro  faite  indifféremnicnl  à  toute 
heure  de  la  journée,  de  même  qu'elle  ne  peut  l'être  par 
tous  les  temps.  On  profitera  donc  d'un  temps  sec  et  en 
môme  temps,  si  possible,  d'un  ciel  couvert.  Nous  ne 


Fig.  ir.7 


Klaffère  avec  claies  pour  la  conservation  des  Raisins. 


Sommes  pas,  à  ce  sujet,  de  l'avis  de  certains  auteurs 
qui  conseillent  de  proliler  du  soleil,  la  lumière  simple- 
ment dilïuse,  sans  radiation,  olïrant  le  grand  avantage 
de  distinguer  plus  facilement  la  teinte  véritable  du  Rai- 
sin et  de  constater  son  état  de  maturité. 


298 


LE   JAIUDIN 


Ces  ronseils  s'appliquent  tout  spécialement  aux  Rai- 
sins d'espaliers  qui,  sous  un  soleil  ardent,  comme  nous 
l'avons  encore  à  l'automne,  jouissent,  en  raison  do  ta 
n'-vorbération  due  à  nns  murnilles  Manches,  d'une  cha- 
leur excessive  pendant  laquelle  imus  avons  constaté 
qu'il  est  dangereux  do  les  cueillir.  Cet  inconvi'-nient  no 
se  présente  pas  lorsqu'il  s'agit  do  Vignes  en  contre- 
espaliers  dont  les  fruits,  pourvu  qu'ils  ne  soient  pas 
niouilli'S,  peuvent  être  avantageusement  récoltés  à  toute 
heure  du  jour. 

S'il  est  un  travail  qui  nécessite  absolument  n  Tceil  et 
la  main  du  niaitro  »  c'est-à-dire  qui  doit  être  scrupuleu- 
sement opiTé  par  le  proprir-taire  lui-même,  c'est  bien 
celui  de  la  récolte.  Indépend.imnient  des  soins  si  minu- 
tieux qu'il  exige  dans  tous  ses  détails,  il  est  d'une 
grande  délicatesse  et  demande  une  grande  attention 
lorsqu'il  s'agit  de  couper  le  Raisin  avec  son  sarment. 
Nous  insisterons  sur  ce  point  ilans  un  autre  article.  Il 
no  s'agit  ici.  nous  le  répétons,  que  de  la  consiTvalion  à 
rafle  sèche,  sans  sarment,  telle  qu'elle  était  pratiquée 
avant  18ÎS. 

('.elle  cueillette  se  faisait  alors  clans  des  petits  paniers 
d'osier  blanc,  a  doux  anses,  dont  on  garnissait  le  fond 
avec  des  feuilles  de  Vigne  et  qui  crjutenaient  I  k.  000  do 
Raisin.  Ils  étaient  transportés  dujavdin  au  fruilier,  sur 
des  crochets  'ii  Raisins  (fig.  ltil'>)  pouvant  contenir  en  12 
ou  11"  suivant  les  modèles. 

Cette  ligure  montre  bien  toute  l'incommfMlilé  de  ces 
premiers  crochets  dont  on  retrouverait  aujourd'hui  très 
difficilement  un  moiléle.  Le  poiils,  dû  aux  planches 
pleines  dont  ils  étaient  fabriqués,  était  excessif;  aussi 
furent-ils  bienttM  modifiés  et  construits  assez  légère- 
ment pour  être  utilisés  même  par  dos  femmes  et  des 
enfants. 

Arrivées  au  fruitier,  toutes  les  grappes  sont  soigneu- 
sement visitées,  éi)luchées  et  rangées  dans  des  claies, 
les  unes  i\  ciMé  des  autres  et  de  manière  à  ce  qu'elles 
no  se  touchent  que  le  moins  possible. 

Nous  donnons  [fig.  l('«7i  un  dessin  représentant  ces 
claies  et  les  (•tagères  sur  lesquelles  on  les  disposait, 
garnies  intérieuremetit  de  I"'ougère  bien  sèche  ou  de 
paillode seigle.  Ces  boites,  bien  remplies,  pouvaient  con- 
tenir une  moyenne  de  0  kilogs  de  Raisin. 

Les  soins  quo  l'on  doit  apporter  aux  Raisins  ainsi 
conservés  sont  incessants.  Il  serait  en  effet  puiTil  cle 
croire  qu'il  suffit  de  les  mettre  an  fruitier  dans  les  con- 
ditions pri'cilées,  pour  les  retrouver  intacts  au  jour  de  la 
consommation.  Ces  soins  consislentdans  un  épluchago 
rigoureux  des  grappes  altiTées  par  la  pourriture.  Les 
grains  gâtés  sont  soigneusement  enlevés  à  l'aide  de 
ciseaux;  on  remplace  toujours  par  de  nouvelles 
grappes  colles  qu'on  aura  ib'i  enlever  des  claies  comme 
étani  trop  mauvaises.  Ces  remplacements  ne  concernent 
pas  seulement  la  coquetterie  du  fruitier,  ils  ont  trait 
surtout  a  son  hygiène  et  nous  verrons  plus  loin  les 
inconvénients  que  peut  présenter  une  chambre  ii  Raisin 
trop  incomplètement  remplie,  dans  les  derniers  nmis 
de  la  conservation. 

Dos  perfectionnements  ont  éti-  apportés  depuis  plu- 
sieurs années  dans  ce  procédé  si  simple  et  nous  signa- 
lerons tout  particulièrement  celui  qui  consiste  dans 
l'emploi  do  la  «  tourbe  pulvérulente.  » 

M.  H.  Rossignol  père,  presiilenl  de  la  Société  horticole, 
viticolo  et  botani(|uo  do  Seine-et-Marne  informait  en 
février  lS'.»i,  la  Socléti-  Nnlionale  d'ilorlieulluro  do 
France,  qu'il  venait  de  terminer  une  expérience  pra- 
tique di'moiilrant  qu'il  est  facile  do  conserver  ii  l'i-lat 
frais  pendant  un  certain  temps  les  Raisins  et  autres  fruits. 
Au  moment  do  la  dernière  vendange,  dit  M.  nossignol 


des  Raisins  Chasselas  récoltés  sur  des  sou<-lies  et  non  récoltés 
on  espalier  ont  été  déposés  dans  une  i-aisse  sur  un  lit  de 
tourbe  piilviTulenle,  puis  recouverts  d'une  antre  couche  do 
tourl)e;  cinq  couclies  de  Itaisins  et  de  poussière  de  tourbe 
ont  été  ainsi   successivement  disposées. 

Celte  tourljo  proveniiit  de  lialles  de  tourbe  de  litière 
émietlée  et  ])assi''o  à  travers  un  tamis. 

La  caisse  est  resléo  dans  une  pièce  inhabitée,  exposée  aux 
froids  qui  ont  sévi  alors,  notamment  du  1"  au  ti  janvier. 

A  l'ouverture  do  la  caisse,  le  Huisin  c'tait  en  parfait  étal  de 
ConservalloM,  les  grains  ayant  le  volume  double  do  ceux 
conservés  sur  des  rayons;  la  pellicule  était  nette  et  sans 
aucune  ride.  Les  membres  de  la  Société  horticole  de  .Meliin 
ont  pu  constater  par  eux-mêmes  quo  le  Raisin  avait  con- 
servé un  goût  excellent. 

Le  procédé  de  M.  Rossignol  mérite  d'être  signalé  à 
l'attention  clés  amateurs  souvent  arrêtés  dans  leurs  pro- 
jets de  conservation  par  les  frais  d'installation  de  noire 
système  do  Thomery.  Nous  pourrons  en  confirmer  tous 
les  avantages,  les  ayant  constatés  depuis  plusieurs 
annexes  que  nous  nous  livrons,  avec  celte  tourbe  pulvé- 
rulente, il  des  expériences  bien  concluantes. 

C'est  même  en  poursuivant  ces  expériences  que  nous 
fûmes  amenés  à  expérimenter  sur  nos  (Wiasselas 
l'emploi  i\e\'oi/(ile  de  tourbe  dont  nous  allons  parler. 

A  notre  assemblée  générale  de  janvier  l'.'Ol,  (Société 
horticole  viticolo  et  botanique  de  Seine-et-Marne) 
M.  Rossignol  notre  président,  rendant  compte  des  dif- 
férentes expériences  auxq^iellcs  il  s'était  livré  sur  la 
conservation  des  Raisins  do  table,  résumait,  quant  aux 
fruits  qu'il  pressentait,  les  constatations  suivantes  : 
Pédoncules  légèrement  moisis,  secs  pour  la  plupart, 
grains  ratatinés,  ridés  et  diminués  de  volume  mais 
ayant  un  goût  très  sucré. 

Ces  fruits  avaient  été  soumis  au  traitement  que  nous 
avons  exposé,  et  ils  devaient  leur  diminution  de  volume, 
autant  que  leur  aspect  desséché,  a  un  abus  de  l'acide 
sulfuriqui'  employé  pour  comballro  l'humiclité  du 
fruitier,  et  surtout  ii  celui  des  mèches  soufrées  brûlées 
aussi  trop  souvent  dans  un  même  but. 

L'aliondancc  de  la  récolte  nous  avait  permis  do  tenter 
une  installation  nouvelle  au  sujet  de  laquelle  nous 
donnâmes  ce  jour-la  à  nos  collègues  de  Melun  des  indi- 
cations précises.  Nous  leur  présentions,  à  l'appui  do 
notre  démonstration,  des  grappes  de  Chasselas  munies 
de  leur  sarment  aussi  desséché  que  la  rafle  et  les 
pédoncules  des  grains,  mais  avec  ces  grains  absolu- 
ment frais,  et,  point  à  remarquer,  aussi  tendus  que  leurs 
pareils  mis  en  conservation  à  rafle  verte.  Ils  oITraient 
même,  sur  c-es  derniers,  à  la  dégustation,  une  évidente 
supcrioriti'  tiui  fut  constatée  par  notre  comité  d'arbori- 
culture friiitic'-re. 

Voici  de  quelle  fac/on  ils  avaient  éU-  obtenus  : 

Nous  avions  constaté  depuis  longtemps  dans  nos 
fruitiers  de  conservation  à  râlle  verle,  à  l'arrière  saison 
en  mars-avril,  des  grappes  superbes  présentant  tous 
les  caractères  quo  nous  venons  d'indiquer,  pendues  a 
des  flacons  coniplètement  vides  de  l'eau  qu'ils  devaient 
normalement  contenir.  Cette  absence  du  liquide  indis- 
pensable à  la  conservation  était  due  a  différentes  causes, 
bris  de  la  bouteille,  oubli  de  remplissage,  évapora- 
lion,  etc.  < '.elle  observation  était  d'autant  jilus  intéres- 
sante i|u'ello  était  faite  ii  une  saison  où,  depuis 
longtemps,  la  conserve-  sc'che,  sur  claies  ou  par  tout 
autre  (irocédé.  était  complètement  l'-puisée,  et  ou  le  peu 
qui  pouvait  rester  do  ces  Raisins,  si  appréciés  des 
vrais  amateurs  et  des  gourmets,  ne  pouvait  être  dé- 
cemment prc'senlé  8>ir  nos  tables  ou  sur  nos  marchés. 

Dès  l'automne  suivant  des  inslallations  basées  sur 
les  indications  présentées  suivant  la  (flg.  irvt)    furent 


LU  JAHDIN 


299 


faites  dans  dos   locaux  inoccupés  et   li's  résultais   on 
fiirenl  exeoilenls. 

Comme  on  \o  voil  d'après  colle  figure,  los  grappes 
au  lieu  do  reposer  sur  un  ol)jcl  quelconque  :  claie, 
planeho,  curlieille  ou  paillasson  <'apalilo  de  leur 
imprimer  au  liout  de  plusieurs  semaines  une  déforma- 
lion  défoclueuso,  pendoiil  liliromont  a  leur  sarmeni, 
coupé  d'une  longueur  suf lisante  pour  qu'il  puisse  reposer 
sur  ou  sous  les  traverses. 

Ces  traverses  sont  disposées  de  lelle  sorte  que  l'un 
puisse,  dans  tous  les  sens,  y  suspendre  des  grappes 
en  telle  quantité  que  l'on  voudra,  soit  en  passant  les 
sarments  dans  les  anneaux  de  l>ois,  de  métal,  ou  do 
caoutchouc,  soit  en  les  reposant  simplement  sur  la 
partie  supérieure  do  ces  traverses.  Colle  disposition 
perinol  en  outre  do  sorror  ou  do  desserrer  à  volonté 
tnutes  ces  grappes  pour  en  faciliter  la  surveillance. 

Après  plusieurs  semaines  d'oliservation  donnant  lie\i 
à  lies  éliminations  successives  et  qui  permettent  do 
pouvoir  présumer,  pour  le  rosto,  d'une  bmine  réussite, 
on  enveloppe  ces  travées  de  tourbe  pulviTulente  dont 
nous  parlions  ci-dessus,  en  mentionnant  le  procédé 
de  M.  Rossignol. 

Cotte  tourbe  assez  grossière,  poussiéreuse,  employée 
sans  inconvénient  pour  des  Raisins,  de  qualité  infé- 
rieure comme  aspect,  et  par  conséquent  dépréciés  à  la 
vente,  avait  le  défaut  do  froisser,  do  déflorer  sinon  de 
marquer  nos  Chasselas  do  prix  d'une  couche  de  pous- 
sière ou  de  pellicules  adhérentes  aux  grains.  Ces 
inconvénients  disparaissent  avec  l'emploi  de  l'ouate  de 
tourbe  que  nous  utilisons  déjà  depuis  plusieurs  années 
pour  nos  emballages  et  nos  expéditions  à  l'étranger  ^  I  . 

On  en  fait  des  manchons  enveloppant  totalement 
les  Raisins  et  les  légers  bâtis  do  menuiserie  qui  les 
supportent.  Cette  ouate  est  en  outre  disposée  de  façon 
que  l'on  puisse  à  volonté  découvrir  les  grappes  pour 
on  surveiller  la  conservation. 

Les  grappes  ainsi  conservées  peuvent  être  suspendues 
par  leur  extrémité  à  l'aide  de  lils  de  fer  ou  d'S  de  ces 
fils.  Ce  procédé  offre  l'avantage  d'écarter  les  grains 
les  uns  des  autres  et  de  permettre  ainsi  leur  facile 
examen  tout  en  diminuant  los  dangers  de  la  pourriture, 
mais  nous  avons  toujours  obtenu  le  même  résultat  en 
usant  de  la  suspension  normale  (par  le  pédoncule  ou 
le  sarment)  qui  supprime  la  complication  des  attaches. 
On  évite  aussi  de  cette  façon  de  meurtrir  ou  de  déflorer 
les  grains  et  surtout  de  voir  se  rompre  la  râOe,  ou 
simplement  des  ailerons  do  grappes,  quand  il  s'agira 
de  les  emballer  ou  seulement  de  los  visiter. 

Ces  modes  de  conservation  a  rafle  sèche  ne  sauraient 
être  rangés  dans  la  catégorie  des  procédés  ]irimitifs 
dont  nous  avons  parlé  dans  un  précédent  article. 

Employés  à  Thomery  comme  ailleurs,  dès  l'origine 
de  la  culture  du  Chasse/as,  ils  jouissent  encore  d'une 
valeur  relative  confirmée  par  d'excellents  résultats. 
Ils  offrent  surtout  cet  avantage  il'étre  excessivement 
simples  cl  d'une  installation  1res  économique.  Nous 
ajouterons  qu'ils  assurent  aux  Raisins  ainsi  conservés 
une  valeur  comestible,  un  goût  exquis  que  perdent 
parfois  los  Raisins  conservés  à  rafle  fraîche  eux-mêmes, 
surlnut  à  l'extrême  limite  de  l'époque  de  conservation. 
Leur  teneur  en  sucre  el  en  eau  comparée  à  celle  de 
ces  derniers  conlirmo  cette  appréciation. 

On  peut  ajouter  que  les  modes  de  conservation  àrâllo 
sèche  sont  à  la  portée  de  beaucoup  de  propriétaires. 

François  Ch.\rmeux. 

(1)  T)'"  meilleurs  modes  d'emhallar/es  des  Fruits  pour  leur  transjiori 
en  France  et  à  l'Ktranger,  par  François  CharmoLK.  Congrès  il'lloi- 
liculture  de  1902.  Librairie  Horticole  Si  his,  rue  de  Grenelle. 


HOS  BONNES  VIEILLES  PLANTES 

t'A.\".\7.V 

Swainsonia  galegifolla,  Robert  Brown 

Dans  la  grande  famille  des  l'apilionacécs,  \d  Siraiiiso- 
nia  est  un  genre  fort  intéressant,  l'armi  les  espèces 
qui  le  constituent,  il  faut  signaler  surtout  le  .v.  f/a/er/i- 
foUa,  petit  arbrisseau  do  la  Nouvelle-Hollande;  ses 
variétés,  peu  abondanlos,  niontrcnt  dos  lleurs  roses, 
rouges  ou  blanches.  Ces  dernières  sont  les  plus  belles 
et  les  plus  utilisées  par  les  lleurisles.  dans  leurs  com- 
positions lloralos. 

I,es  feuilles,  légères,  sont  à  pennules  nombreuses  et 
d'un  vert  très  agréable.  Comme  la  plante  file  facilement, 
on  y  trouve  dos  branches  à  couper.  I)ans  les  corbeilles 
et  les  bouquets  blancs,  ces  fleurs  sont  genlilles  et  leur 
parfum  do  \'anille  est  très  doux. 

La  culture  des  Swainsonia  (lalcfiifolin  est  excessive- 
ment facile.  La  terre  de  fouilles  très  sablonneuse  leur 
convient;  la  lumière  abondante  leur  est  nécessaire;  la 
serre  froide  les  abrite  pendant  l'hiver  :  éviter  simple- 
ment les  gelées;  pendant  l'été,  on  les  place  en  plein 
air,  au  soleil;  les  arrosements  doivent  être  très  modérés 
à  la  mauvaise  saison  cl  copieux  en  été.  Il  faut  des  pin- 
cements à  la  formation.  Ces  plantes  n'aiment  pas  les 
grands  pots,  mais  il  ne  faut  pas,  cependant,  que  les 
racines  soient  trop  pressées. 

Le  jardinier  doit  veillera  ce  que  les  Swainsonia  ne 
s'enracinenlpassouslepot.  Les  sujets,  dans  ce  cas,  lors- 
qu'on les  enlève,  soutirent  beaucouii  et  peuvent  en 
mourir,  si  l'enracinement  est  profond. 

Le  bouturage  est  fait  au  printemps;  la  repiiso  est 
facile  en  serre  à  multiplication  tempérée.  Ces  lioutures 
font  do  belles  petites  plantes  pendant  la  première 
année. 

On  connaît,  encore,  dans  les  cultures  les  S.  coronil- 
leefolia.  Salisbury,  le  S.  Greyuna,  Lindley,  et  le 
S.  Oshornii,  T.  Moore. 

Toutes  ces  plantes  sont  trop  peu  cultivées  ;  en  petites 
plantes  bien  faites,  elles  se  vendraient  sur  les  marchés. 

Al).  Van  ue.n  Huede. 


L'eipéditioD  des  fruits  et  primeurs  de  Provence 

EN      AUL.EI\/IAGNE 


Lo  Jardin  a  parlé,  dans  son  précédent  numéro,  des  offorts 
ipie  tentent  en  ce  moment  les  liortieulteurs  du  littoral  médi- 
terranéen jiour  améliorer  les  conditions  de  loxportation  do 
leurs  produits  en  Allemagne.  Nous  avons  trouvé  depuis, 
dans  lo  liulleU»  des  liticulteurs  de  France  et  d Ampélo- 
i).-ajiliie.  une  intéressante  étude  sur  cette  question;  nous 
croyons  devoir  en  reproduire  les  i)rinripaux  passages  : 

L'Allemagne  [leut  devenir,  pour  nos  fruits  et  primeurs 
de  Provence,  un  débouché  aussi  important  que  Paris  et 
l'Angleterre.  —  Berlin,  en  particulier,  est  devenu  une 
place  de  consommation  de  premier  ordre,  et  les  villes 
comme  Cologne,  Francfort,  Hambourg  et  Leipzig  ont 
aujourd'hui  des  marchés  luxueusement  approvisionnés. 

La  consommation  allemande  en  fait  de  fruits  et  do 
primeurs,  étant  do  beaucoup  supérieure  a  la  production, 
le  commerce  se  trouve  dans  l'obligation  de  s'approvi- 
sionner la  oii  il  le  peut,  c'est-à-dire  tant  en  Autriche 
qu'en  Italie  et  en  France.  L'importation  totale,  qui  s'éle- 
vait déjà  à  ".-)  millions  de  kilos  en  1898.  a  atteint,  en 
1899,  100  millions  de  kilos.  Sur  ce  chiffre,  les  3/4  envi- 
ron étaient  de  provenance  italienne.  Par  suite  des  faci- 
lités de  transport  que  lui  olïrent  ses  voies  de  pénétra- 


300 


LE  JAUDIN 


tion  on  Allemagne,  on  peul  avancer  que  l'Italie  se  trouve 
jus(|u°à  un  certain  point  dans  une  situation  plus  favo- 
risée qui-  nous.  Cependant,  ceux  de  ses  produits  qui 
empruntent  la  lipiie  du  Saint-Ciotlianl  sont  obliges  do 
traverser  la  Suisse  pour  arriver  dans  les  provinces  occi- 
dentales de  l'Allemagne.  l)ans  ces  conditions,  les  dis- 
tances à  parcourir  peuvent  être  supérieures  ou  tout  au 
moins  égales  à  celles  qu'auraient  à  franchir,  le  cas 
éclii'ant,  les  produits  proveni.'au.\.  La  concurrence  sem- 
ble donc  possible,  facile  mémo,  et  nous  sommes  loin 
d'être  les  seuls  à  penser  ainsi,  puisque  des  commis- 
sionnaires do  Hcrlin  venus  à  Avignon  pour  traiter  des 
affaires  en  l'rovenee,  ont  estimi',  qu'en  temps  normal, 
nos  produits  pourraient  atteindre  dans  de  bonnes  con- 
ditions la  capitale  allemande  si  nos  Comi>agnies  de  che- 
mins de  fer  s'y  prétaie/it  tant  soit  peu. 

11  y  aurait  donc  un  elTorl  à  tenter  dans  cette  voie  pour 
augmenter  considérablement  la  richesse  de  notre  pays. 
Mais  pour  créer  et  soutenir  ensuite  ce  nouveau  débou- 
ché, il  faudrait  avant  tout  que  nos  produit,';  puissent 
arriver  très  rapidement  sur  les  places  allemandes,  ce 
qu'en  l'état  actuel  des  choses  il  n'est  ])as  possible  d'es- 
pérer. En  elîet,  tandis  qu'il  existe  des  services  orga- 
nisés pour  Paris  et  l'Angleterre,  /lotis  n'en  avons  pas 
un  senlqiii  ailledireclemcnt  de  Protcnceen  AUema<jne. 
Ceux  de  nos  ])roduits  qui  sont  acheminés  sur  les  mar- 
elles allemands  subissent,  en  moyenne,  un  voyage  de 
quatre  à  six  jours  et  no  peuvent,  dès  lors,  y  arriver 
dans  un  état  de  conservation  parfaite.  11  faudrait  donc 
augmenter  la  rapidité  du  trans-ptirt  en  réduisant  dans 
une  large  mesure  le  temps  qui  s'écoule  entre  la  cueil- 
lette et  la  vente. 

L'infériorité  de  la  France  ne  provient  pas  de  la  mau- 
vaise qualité  de  ses  produits,  rar  is  sont  préférés  à 
tous  autres  sur  les  marchés  allemands.  Elle  n'est  pas 
duo  non  plus  à  l'insufnsance  de  sa  production,  car  celte 
production  spéciale  est  devenue  si  considérable  dans 
le  midi,  qu'a  certains  moments  clic  encondire  1rs  mar- 
chés métropolitains,  notamment  celui  de  l'aris.  et  y 
provoque  un  avilissement  des  prix. 

L'infériorité  d'exportation  delà  France  en  AUomagno 
est,  en  réalité,  due  à  rinsuffisanco  do  ses  moyens  ilo 
transport.  En  effet,  les  fruits  et  (irimeurs  forment  une 
manhandisc  très  délicate  cpii  ne  peut  rcs-ter  longtemps 
en  route  sans  se  déprécier  ni  s'avarier. 

Or,  les  expéditionssur  l'Allemagne  sonlacluellcmcnt 
faites  en  grande  [larlie  par  Paris  [oii  do  grosses  mai- 
sons de  commissions  les  réexpédient  aux  piincipaux 
marchés  allemands)  ou  bien  \)n.r  Dijon,  où  elles  subis- 
sent des  retards   considérables  ainsi   (|u'à  la  frontiiMO. 

Le  train  n"  3.80i,  le  seul  train  ipii,  en  ce  moment, 
prenne  nos  expéditions  directes  sur  1  .Mlemagne,  leur 
luit  perdre  2  h.  1/2  a  Lyon,  i  heures  à  Dijon,  et  ne  les 
porte  a  la  frontière  qu'après  la  fermeture  de  la  douane, 
c'esl-ii-dire  a  li  h.  iidu  soir.  Ne  pouvant  en  repartir  que 
le  lendemain  vers  midi,  elles  y  |  erdent  encore  IS  heures. 

Il  est  absolument  nécessaire  de  faire  parvenir  nos  pri- 
meurs sur  les  marchés  allemamls  par  trains  directs, 
avec  le  moins  d'arrêt  possible  en  roule  ou  ii  la  frontière, 
de  iliminuor  en  un  mol.  dans  la  jdus  large  mesure,  le 
temps  qui  s'écoule  entre  la  cueillette  et  la  vente. 

On  pourrait  objecter  que  le  tonnage  actuel  de  nos 
ex|)orlations  sur  l'Allemagne  ne  légitime  pas  la  création 
do  trains  t-péciaux.  Mais  si  nous  n'exportons  pas  ila- 
vanlage,  c'est  que  justement  on  ne  nous  en  donne  pas 
les  moyens. 

Ce  (|u'il  nous  faut,  c'est  «//er  vite. 

Les  Italiens  ont  pu,  dans  une  seule  année,  et  rien  que 
pour  les  Uaisins  de  table,  pousser  leur  importation  en 
.Mlemagne  de  71.707  quintaux  en  l'.'OO,  à  io:i.;i'.»S  quin- 
taux, soit  le  chargi'ment  de  ~'M  wagons  do  4.0<hi  kjlog. 

Ils  étaient  a.iisurémenl  mieiix  servis  par  leurs  Compa- 
gnies de  chemins  de  for,  qui  ont  établi  des  trains  do 
messageries  spéciaux  et  dlreits  a  travers  la  Suisse,  par 
la  ligne  du  Saint-tiothard  et  relie  ilu  Mrenner,  et  qui  leur 
ont  ar'coidé  pour  leurs  fruits  le  Iransporl  en  grande 
vitesse  et  w.igons  supérieurement  aménagés  avec  sim- 
ple tarif  de  petite  vitesse. 


Pourquoi  la  Compagnie  P.-L.-M.  ne  nous  aiderait- 
elle  pas  par  les  mêmes  moyens?  H  nous  serait  très 
facile,  une  fois  le  courant  établi,  d'étendre  nos  cid- 
tures,  d'égaler  et  même  de  surpasser,  pour  notre  expor- 
tation sur  l'Allemague,  le  tonnage  fourni  par  l'Italie. 

Or,  ce  tonnage  représente  en  l'.tUl,  rien  que  pour  les 
Raisins  et  légumes  frais,  le  chargement  de  .'j.O'.d  wagons 
do  4.UU0  kilog.  Et  il  augmente  tous  les  ans  de  20  0/01 
Il  y  a  là  un  élément  de  richesse  trop  considérable  pour 
ne  pas  attirer  et  arrêter  l'attention  et  les  efforts  de  la 
Compagnie. 

Pour  nous  permettre  de  prendre  notre  place  légitime 
sur  les  marchés  allemands,  nous  demamlons  à  la  Com- 
pagnie l'.L.-M.  de  nous  donner  un  train  quotidien 
direct,  ce  qui  supprimerait  tout  retard  ou  transborde- 
ment en  évitant  la  voie  longue  et  encombrée  de  Lyon- 
Dijon-Besanvon,  pour  emprunter  au  contraire  la  voie 
courte  do  Ly(m-Sathonay-Hourgl3esan(;on,  ci  pour  abou- 
tir soit  à  llelforl  et  Pctit-t'.roix,  soit  a  Délie  et  Hâle. 

Ce  train  devant  emporter  chaque  jour  les  produits 
vendus  chaque  malin  sur  les  divers  marchés  d'Avignon, 
Cavaillon,  Carpenlras,  Chàteaurenard,  Le  Thor,  etc., 
ne  peut  pas  partir  d'Avignon  avant  i!  heures  du  soir. 

11  faudrait  encore,  après  entente  avec  l'administration 
allemanile  des  chemins  de  fer,  que  notre  train  puisse 
correspondre  avec  les  trains  allemands  du  lendemain, 
pour  arriver  à  la  vente  le  surlendemain  matin  sur  les 
marchés  de  la  Haute-Allemagne. 

Par  ce  train,  qui  dégagera  notre  marché  de  15.000  à 
20.000  tonnes,  dès  les  premières  années,  la  Compagnie 
P.-L.-M.  se  créera  une  recette  annuelle  de  plus  d'un 
million,  sans  compter  les  bénéfices  indirects  qui  résul- 
teront pour  elle  de  la  prospérité  enfin  revenue  dans 
notre  région  ». 

Les  observations  qui  précèdent  sont  fort  justes.  Toutefois 
il  no  suini  peut-être  pas  de  demander  des  nuiélioratlons  dans 
les  transports.  Les  exportateurs  devront  peu-ètro  améliorer 
leurs  emballages  et  chercher  une  nouvelle  clientèle  on 
France. .\ussi  reproduisons-nous  ici  dejudicieuscs  remarques, 
(jue  nous  axons  trouvées  dans  lo  Journal  de  l'Agriculliivi', 
sous  lu  sigiiuluri'  •■  H.  T.  ». 

«  Les  cours  do  la  vente  à  Paris  sont  commentés  avec 
toute  l'ardeur  méridionale,  et  lorsque  l'expéditeur  no 
les  juge  pas  assez  rémunérateurs,  il  déclare  bien  net 
qu'il  renoncera  à  cultiver  W  Raisin  de  lable,  que  loul 
ira  à  la  cuve  pour  faire  du  vin  ou  de  l'alcool,  les  plus 
intraitables  déclarent  qu'ils  laisseront  le  Raisin  sur 
place. 

Puis  viennent  les  plaintes  contre  les  transporteurs, 
dont  les  tarifs  sont  trop  élevés,  conire  les  frais  peri.'us 
pour  l'entrée  et  la  vente  dans  les  villes,  et  enfin  contre 
les  prélèvements  exagérés  des  interméiliaires. 

Enfin,  comme  conclusion,  l'inévitable  intervention  do 
l'Etat  pour  faire  ceci,  cela  et  le  reste.  Très  rarement  on 
entend  dire:  il  est  temps  d'examiner  autre  chose  et  de 
voir  si  la  vente  mauvaise  ici  ne  sera  jias  meilleure 
ailleurs. 

Il  conviendrait  de  ne  pas  attendre  les  echeleurs  des 
régions  du  Nord  et  de  l'Ouest,  ou  le  Raisin  est  un  (ruit 
que  ne  produit  pas  le  sol,  il  serait  bon  de  le  leur  offrir 
dans  de  bonnes  conditions. 

La  première  condition  susceptible  de  donner  do 
bons  résultats  est  Valmndon  des  emballages  .surannés: 
billots,  coquilles,  lleins  en  cageots;  les  professionnels 
comprendront  ces  désignations,  lesquelles  s'appliquent 
à  des  emballages  lourds,  encombrants,  coûteux,  et  qui 
ne  prolègent  pas  suffisamment  la  marchandise. 

La  corbeille  rondo  ou  ovale,  légère,  contenant  20  à 
2.J  kilog.  lie  Raisins,  s'imjiose,  et  comme  conudémenl 
l'utilisation  de  wagons  aménagés  en  vue  du  transport 
do  cet  emballage. 

Les  avantages  les  plus  importants  do  cette  façon  do 
procéder  sont,  tout  d'abord,  la  diminution  notable  du 
jtoids  mort  et  des  frais  de  triinsfiort  du  poids  net,  et  la 
meilleure  tenue  de  la  marchandise  en  cours  de  route. 

Comme  conclusion,  nous  engageons  vivement  les 
exiiédileurs  a  éhidier  ce  moyen  et  a  l'utiliser  on  vue  do 
placer  une  partie  de  la  récolle  de  cette  année  ». 


LR   JARDIN 


301 


Les  Chariots  pratiques 

Lorsqu'on  n'a  qui'  quolques  arbres  à  transplanter  ii  une 
distance  pou  grande,  et  que  l'on  n'a  pas  sous  la  main 
do  chariots  ordinaires,  on  peut  se  servir  du  chariot- 


eiitourée  d'un  clayniinafro  plus  ou  moins  solide,  suivant 
le  trajet  a  parcourir  pour  eenduiro  l'arbre  ii  son  nouvel 
omplai'omi'iil. 

La  mise  en  place  du  chariot  s'ellectue  do  la  manière 
suivante  (llg.  IGO)  : 

On  dispose  d'abord  sous  la  molle  les  deux  barres  prin- 
cipales, puis  les  deux  transversales,  et  une  fois  ces  quatre 
traverses  assemblées,  on  soulève  les  deux  cotes,  l'un 
après  l'autre,  ;i  l'aide  d'un  ciu  do  deux  crics  ordinaires. 


Fig.  les.  —  Chariot-li-aincau  de  M.  Marcel. 

traîneau  imagim-  par  M.  .Marcel,  archilocle-paysagislo 
à  Paris.  Cet  appareil,  plus  simple,  beaucoup  moins 
lourd  et  moins  encombrant,  est  également  d'une  utililo 


Fig.  169.  —  Manœuvre  du  rhariot-traincait. 

incontestable  pour  les  transplantations  qui  s'exécutent 
dans  les  petits  jardins  de  ville,  où  la  plupart  du  temps 
il  n'est  possible  d'accéder  que  par  un  passage  étroit  no 
permettant  pas  d'introduire  un 
autre  chariot.  La  grande  déclivité 
du  sol,  des  embarras  de  toutes  sor- 
tes, peuvent  rendre  indispensable 
le  chariot-traineau  dont  il  s'agit. 

Pour  que  cet  appareil  puisse  être 
réellement  pratique,  il  est  néces- 
saire que  ses  dimensions  soient 
aussi  réduites  que  possible.  11  se 
fait  généralement  de  2'"20  à  2'"40 
do  longueur,  sur  l^'O  à  l"'8(l  de 
largeur.  Il  se  compose  de  (juatre 
traversesenl)ois  (fig.  168)  assemblées 
et  fixées  par  quatre  boulons;  deux  --— 

ou  quatre  autres  traverses  mobiles  '^-:;;ii^ 

se  placent  dessus,  dans  le  sens  de  -j^l— 

la   longueur,    pour  tenir  la   motte.  '~-  -  - 

Quand  le  sol  est  suffisamment  com- 
pacte doux   de   ces    traverses    suf- 
fisent, mais  s'il  est   sablonneux  il 
est  nécessaire  d'en  mettre  quatre.  Il  se  complète  par 
deux  rouleaux   fretlés    aux    deux    bouts    et  traverses 
par  une  tige  de  fer   servant  d'essieu. 

Son  fonctionnement  est  sim[)le. 

Après  avoir  creusé  une  tranchée  circulaire  d'une  pro- 
tondeur de  1""10  à  l^SO,  on  dégage  le  sol  sous  la  moite, 
en  laissant  subsister  un  pivot  do  terre,  d'environ  le 
tiers  du  diamètre  de  celle-ci,  et  ensuite  ladite  motte  est 


Fig.  170.  —  Placement  de  l'arhre  sur  le  cimriul. 

suivant  la  force  de  l'arbre,  pour  |)lacer  les  rouleaux  et 
les  madriers;  on  fait  tomber  le  pivot  de  terre  avec  une 
bêche,  et  l'arbre  se  trouve  alors  complètement  séparé  du 


Fig.  171.  —  Chariot  à  une  roue  de  M.  Beitsnier. 

sol.  Il  est  attaché  entuile  avec  des  cordes  aux  quatre 
angles  du  chariot,  aux  anneaux  qui  y  sont  fixés,  et  il 
est  ainsi  transporté  à  destination  en  faisant  agir  les 
rouleau.x  si^r  les  madriers  (lig.  170). 

On  met  l'arbre  en  place  en  levant  un  coté  du  chariot 
avec  les  crics,  et  après  avoir  refait  le  pivot  de  terre. 

Le  chariot-traîneur  est,  comme  ou  le  voit  par  ce  qui 
précède,  d'une  manipulation  facile  et  permet,  malgré 


302 


LE   JARDIN 


cela,  do  déplacer  des  arbres  do  fortes  dimensions,  ayant 
jusqu'à  l"'.')0  do  circonfOrt'iice.  11  est  on  outre  fort 
simple,  bien  (|u'ingi>nieusenient  constitué,  et  le  prix  de 
revient  en  est  peu  élevé. 

Chariot  à  deux  roues 

Ce  chariot  construit  par  M.  lieusnier,  est  également 
en  for  et  bois;  il  est  muni  de  ileux  treuils  sur  les  oolos 
latéraux  avec  engrenages  jilacés  à  rarrière(flg.  171\pour 
enlever  et  dosocndre  l'arbre. 

Moins  encombrant  et  d'un  maniement  plus  facile  que 
cpux  à  quatre  roues,  le  chariot  dnnt  il  s'agit  est  com- 
modo  pour  le  déplacoment  d'arbres  n'étant  pas  très 
forts,  c'est-à-diro  de  0"'3.t  ù  0"V>0  do  circonférence. 

Los  indications  quo  nous  avons  données  pour  la 
transplantation  des  arbres  à  l'aide  des  grands  chariots 
utilisés  par  la  ville  de  Paris,  peuvent  également  servir 
de  guide  lorsque  cette  opération  a  lieu  avec  un  petit 
ihariol  il  deux  roues. 

Los  précautions  à  preii<Ire  et  les  soins  à  donner  aux 
sujets  sont  à  peu  près  identiques  dans  le.s  deux  cas. 

J.  LigctT. 

Les  noms  des  lieux  habités 


OUI   TIRENT   LEo'H   OniGINi; 


du  règne  végétal 


(Il 


Céréales  et  plantes  alimentaires 

Du  l'romonl,  la  principale  des  céréales,  procèdent 
Froment  (Nièvre),  Fromental  (Puy-de-Dùnie),  Fromen- 
teau  (Indre-et-Loire),  Fromcntiéres  (Marne,  etc.) 

Uraiium,  grain,  semence  des  céréales,  et,  par  exten- 
sion, céréale  quelconque,  a  produit  un  certain  nombre 
de  noms  tle  localités:  Grains,  Granéjouls,  Granec,  Gre- 
nelles, etc.  De  mémo  .";pic«s,  épi  ou  céréale,  qui  a  formé 
Epiais,  Rsiiis,  Epys,  Isspiaux,  Epiez,  Epiods,  etc. 

La  culture  du  Seigle  (Sccalc)  était  très  étendue  autre- 
fois; elle  parait  avoir  donné  son  nom  au  pays  de 
Sologne,  jadis  nommé  Scailtiiniifi,  région  du  Seigle.  Le 
Seigle,  en  vieux  franeais  soile,  seille,  soye,  a  encore 
donné  les  loms  suivants:  Soyes((;iier,  Doubs),  Soyères 
(I)oubs,  Suisse),  Sellières  (Jura),  Sailly  (Marne),  Soyers 
(Haute-Marne),  Soilly  (Marne),  Segala  'Lot).  Les  sèçoins 
sont  des  plateaux  ou  «les  terrrains  schisteux  qu'on  ion- 
contre  dans  lo  llouergue  et  lo  Centre  do  la  France;  ils 
se  prêtent  très  bien  à  la  culture  du  Seigle,  d'où  leur 
nom  de  «  ségala  ». 

Avoine  (Avei)a),  vieux  français  avaine,  avéne,  a 
nommé  Avesne  (Aisne,  Nord,  l'as-de-Calais,  Sarthe, 
Loire-Inférieure,  Somme),  Avenay  (Calvados,  Marne;, 
Aveine,  .\venay,  les  Avènière».  etc. 

.W  (7 /"//i,  M  il,. Mi  Ilot,  a  donné  Mils 'Haute  Garonne),  Mil- 
liers (.Maine-et-Loire,,  Millets  iCôles-du-Nord,  Gironde, 
Tarn),  Milliéres,  Ntilieux,  Milhas,  etc.  Les  noniiireux 
Milly  parsemés  dans  toute  In  France  sont  plutôt  dérivés 
d'./w//(/i/'.>.,  nom  d'homme.  Lo  Panic,  autre  sorte  de 
Millet,  a  laissé  Panissières,  Paneciôres,  Pennessièrcs. 

A  l'Orge  lliinlcuin],  se  rapportent  Orges  Jiaute- 
Mnrne],  Orgères  (Furoet-Lolr,  Mayenne,  Orne,  etc.), 
Orgeix  'Ariège,  Orgebray  liuroJ.Orgeval  (Aisne,  Seinc- 
olOise],  Orgnville  'Kure). 

La  culture  dos  Fôvof»,  des  Pois  et  des  LcnlilleH  élnil 
extrêmement  importanlo  autrefois,  car  ces  légunns 
secs  étaient  une  ressource  contre  les  famines  si  fré- 
quentes au  nioyen-àge.  (>elle  culture  est  déjà  mentionnée 
dans  les    lois  snliques  qui  cnndanjnc ut  a  une  amende 

(1)  U  Jardin,  \9>>i,  |>.  ISû,  l»l.  i\i,  -ÏS'i  t'I  iM. 


de  trois  sous  d'or  ceux  qui  dérobent  dans  les  champs 
de  Fèves,  (le  l'ois  et  de  Lentilles. 

Faha,  Fève  et  fitharia,  févière,  ont  servi  à  dénommer 
les  nombreux  Favières,  Favelles,  l''avols,  Favril, 
Favède,  I-'averolles,  Favcraye  dissémines  un  peu  par- 
tout. On  trouve  de  mémo  le  Pois  {Visum)  dans  Pizy, 
Pizay,  Pisicux.  Pezai,  Pezon,  Pezènes,  Pczcau,  etc. 

L'Oignon  iCejia),  d'où  cepeium,  endroit  où  l'on  cul- 
tive des  Oignon.":,  a  nommé  Cepel  (Haute-Garonne), 
Cepoix  (Loiret),  Chepoix  (Oise},  Lézignan  de  la  Cube 
(Hérault). 

De  la  Rave  (h'ajia)  ou  du  Nave'  viennent  lesRavièrcs 
(Yonne,  Loire). 

De  l'Ail  {Mlium)  :  Ailles  .Msne),  Aulx  (Haulo- 
Saone),  Aillss  (Gironde),  Aliièrcs  (Isère),  ele.  Les  loca- 
lités nommées  Ailly  viennent  plutôt  d'.l//((/.s',  nom 
d'homme. 

l)e  la  Fraise  [Frafia  :  Fraizes  (N'osgrs),  F'rayols 
(Ardècho),  l''réjairollcs  (Tain),  F'rahicrs  ilkule  Saône), 
Frazé  (Eure-et-Loir),  Frézat  (Landes),  etc. 

Plantes  industrielles,  ornementales,  etc. 

La  culture  du  (^hanvro  et  <\\i  Lin  qui  date  de  l'époque 
gauloise  a  laissé  des  traces  nombreuses  :  Chenne- 
viôres,  La  Cannebièro,  Chanvres,  Chamberia,  Cambo, 
(Jambon,  etc.,  tous  dérivés  do  Caimaliix,  Chanvre,  et  de 
Citvanaria,  chennevière.  Comme  issus  de  Liiium,  Lin, 
nous  citerons  Lignières,  qui  se  trouve  dans  onze  dépar- 
tements, Lignolles,  Lignais,  Linières,  Liniers,  Linoz, 
Lignys,  etc. 

Le  Houbhm  (llinnulus  se  trouve  dans  La  lloulilon- 
nièro  (Calvados;,  lloublonville,  La  lloublonncrie,  etc. 

La  Garanre  est  une  plante  tinctoriale  dont  la  eulturo 
est  fort  ancienne  :  Garancilles  (Charente),  Garancières 
(Eure,  Sarthe,  .'~^eine-et-()ise,  etc.) 

La  Luzerne  a  fourni  La  Luzerne  et  les  Luzernes 
(Manche),  Luzernoz  (Loire'. 

La  Rose  {h'osa)  a  nommé  de  nombreuses  localités  en 
France,  en  Italie,  en  Portugal,  et  surtout  en  Espagne. 
Nous  avons  en  Franco  :  Rosiers,  les  Rosiers,  Mosay, 
Rosoy,  Hoseys,  Rosets.  Uosels,  Rouziers,  etc.  Rosières 
parait  plutôt  dérivé  ilu  germanique  ros,  rose;iu. 

Lo  Lis  [Liliuiii\  a  donné  son  nom  à  Lys  (Bisses- 
Pyrénées,  Indre,  Nièvre,  Nord,  etc.)  Le  Lys  Oise,  Seine- 
et-Marne),  Lirey  (.\ubo\  Lirais  Ariègei,  etc. 

La  Violette  (Vinla)  a  fourni  Violes  Vaucluso),  la 
Viole  ;.\rdèche;,  Violaines  (Aisne,  .Marne,  Oise,  ctc  ) 
Violay  ^Loire),  Violot  ;llaule-Marne  . 

A  la  Pervenche  (  Viuca)  se  rapportent,  Vences  (Alpes- 
Maritimes),  Vinçals  (  Pyrénées -Orii-ntalos),  Vincey 
(Vosges),  Vincy,  Vensac,  Vensat,  Vauchy.  La  forme 
Peroinca  a  donné  Pervcnchèros,  Prévcnchères,  Proven- 
chèrcs. 

Notons  encore  un  certain  nombre  de  plantes  médi- 
cinales : 

Armoise  (yi»7c»«/s/a)  se  retrouve  dans  les  Grandes  et 
les  Petites-Armoises  îArdennes).  .Menllie  Mcnlhn), 
dans  Menlièros,  .Manlega,  .Mantes.  .Mantiaux,  Man- 
luilles,  etc.  Mauve  Malva),  dans  Mauves,  .Malves, 
Maves,  Melves,  .Mauvières.  Lo  Fenouil,  dans  Fonouil- 
lèro  (Hérault). 

La  grande  .\clio  J.crislicum  of/tcinulc],  bas-latin 
Anaiiiiim,  a  i-té  rendu  en  français  par  Aniiache  ou 
llaiiiiaclie,  d'où  llannaches^Oiso),  Hannapos(Ardenncs, 
Aisne,  Nord). 

Quelques  plantes  très  communes  et  très  répandues 
ont  aussi  laissé  leurs  noms  dans  la  liste  si  longue  dos 
noms  de  lieux  habités  tirés  du  règne  végélal.  La  végé- 
tation spéciale  des  lieux  marécageux  a  jou<'  parliculiè- 


LE  JARDIN 


303 


romenl  un  grand  rùlo.  C.o  sont  les  Roseaux,  les  Joncs 
et  les  Laichos  nu  («irox  qui  ont  noniinù  certains  lieux 
ilits  Rosii-ros,  Rosoy,  Rosay,  Joiiclières,  Joiicquièros, 
Jonclierays,  Lcscliérrs,  I.osclierolios,  etc. 

Les  Foujjùres  {Filir,  il'où  filicnriic)  se  roeonnaissml 
bien  dans  Kougerolles  (Indre-et-Loire),.  I-'oupiierollos 
(Lot-ot-(iaronne).  Le  Fougerais(  Vendée),  Kougeré^Maino- 
et-Loiro),  Kalguiéres  (Gard,  Aveyron,  etc.),  Feuclièrcs 
(Ardennos),  Feuquières  (Oise,  Somme),  Fougères 
(Indre,  etc.). 

A  Z,ilv^<^,  Jonc,  en  vieux  frnnc.ais  /if\  live,  mot  d'ori- 
gine'Scandinave  ou  normande,  se  rapportent  Le  Lille 
(Ciiles-du-Nord),  Livots  ((;alvados,  lùiro,  Mayenne, 
Sarllie  ,  Le  Livet  (Calvados,  Manche,  Orne,  Eure  ,  Li- 
varot   Calvados),  etc. 

Do  Cfi/iiNi,  Roseau,  dérivent  Cannes  (Alpcs-Maritiinos, 
Gard,  (  iers,  ote.;,  le  Canne!  (Var\Canets,  Canot,  Cliannal, 
Cihannay,  etc. 

Do  la  Prèle,  herbe  si  abondante  <lans  les  marécages, 
nous  avons  Preslos,  dans  six  départements,  Pralay 
(Haute-Marne),  Presly  (Cher).  De  l'Yèble  (Kbuliis), 
Sureau  à  tige  herbacée  :  Yèbles,  Yèbleron,  Jobles, 
Evol,  etc.  Du  Chardon  (Carduus)  :  Cardo,  Chardct,  la 
Chanlie,  Chardas,  Cardons,  les  Chardons,  Cardonnel, 
Cliardonnet,  etc.  Le  provençal  Cattsside,  Chardon,  a 
donné  Caussidières  Ilaule-Garonne}.  La  Nielle  ou 
Xigelle  :  Nesles,  dans  huit  départements,  Xelles  (Pas- 
de-Calais),  Nivelles  (Nord).  L'Ortie  [VHica],  iirl/ret/nn, 
lieu  couvert  d'Orties,  se  retrouve  dans  Orcet  (Puy-de- 
Dôme). 

Nous  arrêterons  ici  cette  énumération  très  abrégée 
mais  suflisante  pour  démontrer  le  rùle  important  des 
plantes  indigènes  et  cultivées  dans  la  formation  des 
noms  de  lieux  habités  du  territoire  français. 

GeOUGES  (illi.VULT. 

Eî^positions  de  province 

Concours  temporaire  horticole  de  Lille 

Ce  f|uatriènie  concouis  temporaire  iliiturail  la  série  do  ceux 
organisés  à  l'occasion  de  celte  expcisition.  Il  avait  surtoul 
do  t'ultraitpourlos  présentations  delleui'scoupées  de  ('■laïouls 
et  ilo  Daldias  Cactus  et  par  colles  de  légumes  et  de  fruits. 

.\r.\f.  Lemoiiio  et  CIs  exjiosaient.  comme  c'est  leur  habitnde, 
de  fort  belles  séries  de  (ilaïeuls  do  leur  obtention  et  trente 
semis  inédits  de  la  plus  graiulo  beauté,  dont  notre  phimo  se 
refuse  à  décrire  les  nuam  es  si  variées. 

D'autres  beaux  ("ilaïevils  étaient  présentés  par  .\I.  (iravercau, 
on  mémo  temps  ipie  des  /innias,  des  Reines-Marguerites  et 
dos  Immortelles,  et  par  M.  .Millet,  qui  montrait  aussi  des  cnl- 
lootions  de  Monlbrélias,  d'Asters,  dont  un  beau  type  nommé 
Prcsident  Kriir/er,  do  Phlo.r  dccussata  ainsi  quo  dos  fraises 
des  quatre  saisons  et  remontantes. 

Les  Datdias  Cactus  étaient  représentés  par  une  belle  ccil- 
loction  do  M.  Paillet,  dos  massifs  de  .M.M.  Muinard,  Ilygole 
et  Vilmorin,  et  des  fleurs  coupées  envoyées,  par  MM.  Nagels. 
A.  Ilollert.  Delessale  et  Cayoux.  Nous  avons  surtout  bien 
adiniré  la  présentation  très  iirtisticpio  de  M.  Delessale  dont 
les  llours  sont  bien  groupées  dans  dos  vases  se  détachant 
sur  un  fond  do  feuillage;  les  Chrysanthèmes  Mme  Guslurc 
Uenr>f.  disposés  en  un  grand  massif  par  le  mémo  exposant, 
étaient  do  toute  beauté  et  témoignaient  d'une  excellente 
culture. 

Nous  avons  beaucoup  remarqué  également  :  les  Cléma- 
tites do  .M.  Boucher,  les  plantes  nouvelles  do  M.  Dutrie,  li-s 
Hibiscus  sitbciolareiis.  très  bien  cultivés,  les  Eryttirines  <'t 
les  Plumbaijo  de  M.  Férard,  les  Pelatuinniuui  :onale  <le 
senns  et  le  massif  do  plantes  variées  do  .M.  DoIoIjoI,  les 
Célosios  do  M.  .\lar(piant.  etc.,  etc. 

'très  intéressantes  aussi  les  collections  fort  complètes  de 
légumes  exposées  par  la  Société  d'Horticulture  d'Armenlièies 
l'Union  horticole  du  llaubourdin  et  par  M.M.  (iantois  Vilmorin; 
la  suporljo  collection  de  beaux  fruits  admirablement  pré- 
sentée de  M.  Julos  Nisso;  les  autres  belles  collections  de  : 


La  Société  d'Horliculturo  d'Arnientièros,  do  l'L'nionHorlicolo 
d'Ilaubourdin,  de  .\IM.  Caslolain  et  ('.'•,  de  .\I.\[.  Vroono, 
Ilohitaillie,  .losepli  Aubert,  Arthur  C;ii'monl  eldu  docteur  Jns. 
Zawodny,  et  enlinles  arbres  en 'pots  do  .M.  Dcnioy  attiraient 
partirulièremcnl  les  regards. 

Quant  aux  plantes  do  serre  elles  no  liguniient  à  ce  concours 
(pie  par  les  présenlalions  dos  Ktablisseinents  horticoles  do 
Houbaix-I'ourcoiiig  (pii  avaient  constitué  un  fort  beau 
massif  ot  par  un  amateur  Lillois,  ,\1.  Raymond  Lemoinier  (|ui 
garnissait  ccjmplélement  une  serre  do  sujets  bien  cultivés  el 
notamment  do  beaux  spécimens  d'Orchidées.  Signalons 
notamment  un  nouveau  Selriiipcdiiitn  fort  intéressant,  lo 
S.  Miiiiriciantnn  {Ciiidlci/dniitit  X''-  "'"/"'"î-O-  •\.  -M- 

Exposition  de  Boulogne 
Nous  avons  été  ravi  du  bol  ordonnancouiont  qui  a  présidé 
il  l'installation  do  cotte  exposition  et  nous  devons  féliciter 
do  celalo  [irésidont  do  cotte  société,  M.  Magne.  Il  est  vrai 
(pie  le  cadre  permettait  de  réaliser  do  jolies  choses  el  met- 
tait les  corbeilles  elles  massifs  bien  en  valeur.  El  puis  il  faut 
bien  dire  (juo  idusieurs  horticulteurs  ot  amateurs  avaient 
apporté  des  plantes  fort  inlérossantes. 

.\F.  .Maron  i>xposait  uno  très  bollo  série  d'Orchidées 
hybrides  parmi  los(piellos  dos  nouveautés  et  des  plantes  do 
beaucoup  do  valeur  notamnienl  :  lo  nouveau  Coltlei/a  nommé 
C.  Magncana  (C.  ijKtlala  X  C.  Mussaiana)  dont  l'ensemble 
de  la  tlour  est  entièrement  rubis  avec  lo  lubelle  rubis  lavé 
de  carmin  pourpre,  ce  qui  le  distinguo  totalement  des  autres 
C(itllci/ti,  car  cette  teinte  aussi  chaude  n'existe  pas  encore; 
les  C.  Maroni  (C.  velutina  y^  C .  aurca)  o\.  C.  Truffàutiana(C. 
tenebrosa  X  C.  aurea). 

M.  Chantrior  montrait  une  fort  jolio  collection  de  plantes 
do  serre  parmi  lesiiuellos  nous  avons  surtout  noté  les 
Xepenthes  Masleriana  et  jV.  mixta  sanijuinca  en  fort  boau.x 
sujets;  Crotuti  Comtesse  d'Eu  d'une  coloration  intense,  lo 
feuillage  du  bas  entièrement  carmin  cerise  et  les  feuilles 
supérieures  lavées  d'orangé  clair  et  chaud,  C.  G.  Maync  au.x 
feuilles  largement  trilobées  et  joliment  nuancées  do  jaune 
frais;  c'était  encore  à  ci'jté  do  fort  beaux  Antl(urium  cl  sur- 
tout un  Tacca  Cluiiitricri,  cspèco  réconte  très  méritante  et 
beauc'ovip  moins  fragile  quo  celles  actuellement  cultivées. 

.M.  -Magne  avait  tenu  à  former  un  beau  massif  do  plantes 
do  serre  à  feuillage  décoratif  ot  à  fleurs  :  spécimens  romar- 
(jiiablcs  do  Bégonia  Pcx,  d'AtU/iuriuin,  de  Croton,  d'Urchi- 
d(''es  :  Cattleya  aurea,  Odontoylossum  ç/randede  toute  beauté, 
Ci/jirijwdiuiii  Clialesirorthi.  etc. 

.\f.  Langlois,(pii  cxiiosait  ailleurs  de  beaux  motifs  d'arrange- 
ments de  fleurs  avait  à  l'entrée,  do  beaux  groupes  de  plantes 
à  feuillage  décoratif.  Près  do  là,  .M.  Noullcz  et  M.  l'annetrat 
présentaient  de  jolis  Pehirgonium  zomde  cultivés  sur  tiges 
de  00  centimètres  à  plus  d'un  mètre  de  hauteur.  Ces  arbres 
miniatures  constellés  de  Heurs  sont  vraiment  jolies. 

Novis  signalerons  ensuite  (notés  au  cours  de  notre  visite) 
les  groupi^s  et  des  massifs  :  de  Bégonia  Pcx  et  do  plantes 
vortos  de  M.  Cresson;  de  B.  sernper/lurens  do  M.  Paintèche, 
do  B.  bulbeux  do  ,\l.  .lumelle;  lo  fort  ioVi  Pelargoniinn  ::onale 
Carmi-n  Desjiart  à  feuillage  panaché  et  à  fleurs  blanches  do 
M.  Despart  ;  les  superbes  Caladiuni  du  Rrésil  admirable- 
ment cultivées  par  M.  Courmontagne;  les  Amarantes  et  les 
Dahlias  de  la  maison  Vilmorin;  les  Pétunia,  Phlox decussata, 
var.  Innocence,  et  les  Aubergines  de  M.  Courbron;  les 
superbes  arrangements  à  fleurs  de  M.  Uarbot  et  de 
M"'  Hrodel;  les  arbustes.  Conifères  et  belle  collection  de 
fruits  de  M.  Lecointo;  les  superbes  Dahlias  et  les  fruits  do 
.M.  Croux,  etc.,  etc. 

Nous  avons,  de  |)lus,  beaucoup  romari|ué  dans  la  section 
industrielle,  les  vaporisateurs  à  air  comprimé  hors  pair  do 
.M.  Muratori;  le  nouveau  système  d'anosoir  fort  commode  do 
.\1.  A.  Bourgeois;  les  divers  instruments,  cueilleuso  de 
fleurs  nouveau  modèle  et  seringue  brouillard  perfectionnée 
do  M.  .Méténier;  la  modilication  d'une  nouvelle  poignée  elles 
tasseaux-partins  l'n  fonte  adaptés  aux  Ijois  par  Af.  Andrieu.x; 
les  patins  pour  fer  à  'i"  fort  bien  compris  et  les  bordures  on 
terre  cuite  de  M.  Passet;  enlin  les  pompes  et  les  tondeuses 
réputées  de  M.  Vidal-Boaumo. 

Nous  ajouteions  que  le  comité  d'organisation  do  cette  expo- 
sition, non  le  juiy,  a  eu  l'amabilité  de  décerner  une  médaillo 
do  vermeil  au  Jardin  et  au  Petit  Jardin  et  une  môme  récom- 
pense pour  nos  ouvrages.  A.  M, 

Exposition  de  Lyon. 

L'exposition  d'horticulture  et  do  viticulture  organisée  par 


304 


LE    JARDIN 


ÏAssociiitioti  liorlicolr  /.i/oiinnii.' s't^st  oiivorlolii  11  soptoniliro 
et  l<»rnii''p  le  1")  après  avoir  rorii  une  (.'raiido  atlluencedo  visi- 
teurs, lillo  était  bien  réussn'  et  occupait  coiiipletomeiil 
l'imuioiisi'  salle  du  Palais  île  (jlace  avec  ses  galeries. 

Los  iioaibreux  lois  de  plaiiti^s  de  serre  contenaient  beau- 
coop  do  spécimens  remarquables  surtout  par  leur  belle  cul- 
ture. Nous  reraari|uoiis  ijueUpies  belles  variétés  inédites  do 
Crolons  :  M.  J.  (iinnl,  M.  J.  l',iiiiud.  Valais  <l,-  (iUicc:  des 
Orchidées  bien  fleuries;  de  beaux  exemplaires  de  Nepeiillies, 
une  belle  collection  de  Caladiuins  a  feuilles  colorées,  un  très 
beau  Curcuiiia  /{osrcana  bien  fleuri;  etc. 

Les  lots  de  fleurs  do  pleine  terre,  surtout  en  fleurs  coupùos. 
sont  encore  plus  nomuroux.  Les  Dahlias  Cactus  et  autres 
dominont  avec  les  Iloses.  l'arnii  les  variétés  inédiles  do 
Dahlias  nous  remanjuons  :  Enfant  de  licllfi-onr,  l'crlc  des 
Jllanrs,  Lcon  Cliciiaull,  Le  Xi'ijre,Jcaniu-  Chtirmet,  Tnrf'iltc, 
Madame  Lumière^  Monsieur  Lumière,  Atni  Ai/mard.  Los 
Gîillcts  nains  remontants,  les  Cannas  et  les  Glaïeuls  étaient 
bien  copn'sentés:  éj^aloraent,  les  Bégonias. 

Quelciues  pi-piniéristes  exposaient  de  beaux  lots  do  Coni- 
léres  ciiiilenaiil  plusieurs  espèces  encore  assez  nouvelles. 

Los  ciilleclioiis  de  fruits,  iionibrciises  et  bien  étii|uelées, 
étaient  surtout  rcraar(|uablcs.  Vu  un  beau  lot  de  Raisins  do 
producteurs  directs  —  les  Vignes  do  l'avenir. 

Les  collections  de  légumes  étaient  nombreuses  et  assez 
complètes,  on  voit  rarement  mieux. 

Le  grand  prix  d'honneur  de  l'exposition  a  été  attribué  à 
.\L  Comte,  horticulteur  a  Vaise-Lyon;  les  prix  d'honneur  do 
la  culture  maraicliére  et  do  la  lloriculture  ont  été  obtenus 
par  M.  .\Iolin,  marchand-grainier-horticulleur  à  Lyon. 

Joseph  I'aqlf.t. 
Exposition  de  Vitry-tur-Seine 
Au  moment  oii  imus  péiiétri'ns  il.ins  le  magniliquo  parc  do 
In  .Mairie,  l'aspect  gi^néral  ih-  IKxposilion  est  superbe  et  dos 
plus  riants,  c  est  comme  un  vasio  kaléidoscope  ou  les  par- 
luius  di-s  Uulli'ls  cl  dos  Kosos  s'ajoutent  au.v  uiilles  tons 
variés.  Le  jour  de  l'ouverture,  tiUOU  visiteurs  ont  constaté 
raméiiagoment  parfait  du  Jardin,  œuvre  do  M.  Vincent  fils. 
La  foule,  générali'nient  bon  juge,  s'est  surtout  arrêtée  de- 
vant les  beaux  iirbres  fruitiers  et  les  Conifères  roniarcjuables 
des  maisons  Deiresne,  I  ieorge.s,  (iravier.  otc;  les  Magmilias 
ot  les  Huux  de  M.  Hécignoul.  de  Nantes,  les  Conifères,  de 
M.\l.  Denis  UucNaux-Defossés.  Tlinillor,  d'Orléans  les  plantes 
d'appartement  île  .\1.\I.  Cliaron,  l'anhard,  Croult;  les  Itoses 
et  Oeillets  de  la  maison  I,évéi|ue,  les  Cannas  do  .\l.\l.  Vil- 
morin et  Cie.  Itilliurd  et  llarn';  les  Orchidées  et  les  Lilas 
blancs  de  MM.  Houx.  Cretlé,  l'atin,  Niklaus;  les  fleurs  cou- 
pées do  .MM.  (iemen  et  Bourg,  do  Luxembourg,  de  NLM.  l'oi- 
rier.  etc.  On  a  beaucoup  adiuiré  les  variées  et  superbes  col- 
lections do  fruits  do  .MNI.  liefresne,  Cravior,  Vincent,  Louis 
Groi;net;et  enlin  les  ni.'igniliijues  légumes  do  .MM.  Limet,  lla- 
mello,  Sadarnac,  Niel.  etc.  'l'ous  ont  travaillé,  fait  grand  et 
beau,  et  selon  nous,  contribué  à  augmenter  la  brillanlc  répu- 
tation do  "  Vitry-los-Arbros  -. 

R.  Ansei.mk. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Lilium  occidentale  l'urJy. 

De  l'Amérique  ilu  Nor.l  oii  il  r-'clierche  les  prairies  tour- 
lieuses,  ce  Lis  rjippello  le  Lilium  mnritimum.  Le  buibo  est 
rliizomateux  ;  les  fleurs  sont  peu  nombreuses,  penchées  cl 
horizontales,  avec  les  trois  segments  exti''rieurs  révolulés, 
bruns,  maculés  h  la  gorge  et  les  trois  internes  cramoisi  (onc  S 
étalés. 

Cryptocoryne  Griffithll  Seliolt. 
lUil.  Ma(j.  l.  7  719. 

Curieuse  aroidûc  de  la  l'éninsule  malaise,  à  fouilles  péliolées 
longues  do  10  cent,  environ,  charnues,  ovales,  obtuses, 
ondnic'es,  d'un  vert  gai,  striées  do  rouge  et  linemenl  nerviées. 
La  Kpathe  a  le  tube  long  de  7  cent.,  elle  est  l)lanclie,  renflée 
pui-.  cv  liii'lric|ue  ot  dilatée  en  un  limbe  recourbé,  brun  roux 
tk  l'interiiMir  ;  rinflorescenre.  longue  do  10  cent,  environ  est 
Hurmohléo  d'un  nppemlici'  clavifornio  :  la  partie  mâle  est 
grêle,  Hlipitée,  nldongue.  la  femellee^,t  formée  de  huit  ovaires 
cornés  et  glaniluloux. 

I'.    llMll     I. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  franco 


/..  J»pdln  n'(ii<'<'ri'.»<' /i  rrpriol'u'Unn  de  ses  arlieles  (/u'#i 
tii  i;iii:'  '  ''"  iKim   de  leurs  auteurs 

et  il'ii  '  '  Jardin. 

/  '  ■  !  i  meiitiinf  reprmluclion 

I  ne  snnt  autorisétM  que  êur 

i(  'I  du  Jardin. 


Séance  du  ii  septembre  i902 

OoHné.  DE  FLORICULTl'BK 

Do  jolis  Penlstemons  hybrides  variés  étaient  présentés 
par  .M.  Launay,  ot  une  belle  collection  do  Dahlias  Cactus, 
par  M.  Nonin.  Dans  la  grande  balle,  tout  un  ci'^to  était  garni 
d'une  véritable  pelile  exposition  do  Dahlias  Cactus,  déco- 
ratifs ot  à  fleurs  simples  présentés  on  fleurs  coupées  à  la 
manière  anglaise,  sur  supports  triangulaires  montrant  toutes 
les  fleurs  do  face,  par  la  maison   Vilmorin-.Vndrieux  et  Cie. 

.M.  Nonin  présentait  un  joli  l'elargoniiim  à  touille  de  Liorru 
aux  fleurs  ijlunc  d'argent  avec  macule  palissaiulro,  Mistres 
lianks,  issu  do  Mme  Crousse.  Citons  encore  la  bonne  et 
variée  collection  des  (ilaïeuls  de  M.  David,  de  Savigny  un 
bol  aster  rose  de  .M.  Gouchaull-'lurbut,  et  un  très  joli  Xepen- 
thés  Mastersii  rubra,  do  M.  Gauthier. 

Comité  des  Orchidées 

Le  triomphe  do  la  journée  a  été  pour  M,  Cli.  .Marun,  avec 
sa  nouveauté  d'aujourd'hui,  toujours  transcendante:  Cattleya 
Magneana  (C.  i/ullata-LeojKiUiii  X  ('•  Miuisuniana)  aux 
grandes  fleurs  absolument  bien  faites,  d'un  rubis  intenso, 
inusité.  .M.M.  Dallemagne  présentaient  deux  jidis  Cattleya  : 
C.  l'iilcain  ot  C.  llardyana.  raco  de  Itatnbijuiltet.  DeM.M.  Du- 
val  otiils,  do  Versailles  on  admirait  un  très  beau  Cattleya 
aurea,  d'une  ampleur  et  d'une  intensité  de  couleur  rares,  im 
fort  spécimen  do  Xyiiopetalum  Gautliieti,  très  fleuri,  et 
plusieurs  hybrides  et  métis  de  Cyjaijiedium.  M.  Gauthier 
montrait  un  IacUo  Cattleya  Pinelli  X  aurea  et  un  Ilabena- 
ria  luilitaris  et  M.  Du  'l'roniblay  du  .May,  im  Lœlia  einna- 
barina  X  maiatis,  qu'il  appelle  Hiltrlia  au  lieu  do  iM'lia, 
nous  no  voyons  pas  do  raison  pour  corapli(|uer  do  cette  nou- 
velle méthode  la  nomenclature  horticole. 
Section  des  Roses 

Importantes  présentations;  d'abord,  do  .M.  Rothberg,  sept 
cent  variétés  île  Roses  do  diverses  sections,  parmi  lesquelles 
absolument  au-dessus  do  toutes,  un  véritable  joyau,  une 
très  largo  ot  consistanlo  Rose  cl'un  blanc  pur  :  Frau  Karl 
Druckli;  puis,  de  M.M.  Levavasseur  et  fils,  un  Rosier 
Polyainllia  très  voisin  du  Crimson  Rambler  m&ia  jouissant 
en  outre  do  la  faculté  de  remonter  :  Mme  S'orbert  L<-vavasseur 
et  d'une  collection  do  4y  variétés  do  choix,  de  M.  Hmilo 
Duval. 

SE(mO\  DES  CimYSANTIlÈMES 

M.  Desmadryl  triomphait  avec  des  fleurs  coupées  d'une 
très  grande  largeur,  parmi  lesquelles  Ilayvniuint  ■•  rayonnait  » 
d'une  rare  beauté.  .M.  (dénient  montrait  un  lotde  SfO  variétés 
do  ctioix  et  .M.  Durand  obtenait  un  certilicat  de  mérito  do 
1"  classe  pour  nii  sport  rose  do  Mme  Edouard  lley  :  Blanche 
SoumiUard.  .M.  Nonin  exposait  des  Chrysanthèmes  décoratifs 
en  pots. 

Comité  ij'.MUioRicxi.Ti'nB  fri'itiére 

M.  Cofligniez,  jardinier  en  chef  de  l'orphelinat  de  l-'leury- 
Moudon,  préscnlail  l'r>  Poires  et  Pommes;  .M.  Chevillot  do 
beaux  Raisins  h'ranhcntluil  ;  .M.M.  .\rnoull-Pélerin  et  Savart, 
do  superbes  l'ommes. 

Comité  de  cultuiie  poT.\(;ÉnE 

M.  Chemin  continuait  la  présentation  do  sa  Laitue  brune 
d'été,  sur  lBi|ue|lo  le  Jardin  publie  aujourd'hui  un  article, 
ainsi  <luo  très  belles  Chicorées  frisées  de  liuuen  et  do  Iaiu- 
viers,  ot  Scarole  verte.  N'oublions  pas  les  bollcs  Aspergos 
de  M.  Compoint. 

J.-l'n.  Favabd. 

Correspondance  (1) 

Hép.  .i  M.  C.  à  M.  le  II.  (S..et-<K).  —  L'adroso  do  l'Institut 
Paslour  est  ï".,  rue  Dulot,  Paris,  1.5'. 

(Il  l'iiur  louict»  iIcm.iM'Ii'K  do  rcnsciitneiucnl»  |mr  In  voie  ilu 
Journal,  Juhelrc  un  llnilin*  de  II  tr.  I.'i  pour  rliai|tie  c<uiHullnllon, 
nlhi  de  iKiiiA  cMiivrir  ilos  Tr.'di*  il'oiivol  À  IIOH  citllnliorAleun*. 

I.ormui'on  •Ic^irc  nliicnîr  l.i  ré|ion!tc  dirrrlemenl  pnr  lellro,  on- 
toyor  e  fr.  I''  l'ii  Ilinhrr^-poHlr. 

Clia<|uc  ceiisiiltAtlon  <lolt  (Ire  doinan  lAe  sur  un  feuillet  i^parii. 
Joindre,  &  la  lettre,  la  bande  du  Juumal. 


N'^  376 


LE   JAIVDIN 


20  Octobre  1902 


CHRONIQUE 


I,a  cDUtiiiiu',  onooro  nouvo,  do  so  fairo  niloiTcr  sans 
lleiiis  l'I  sans  cniironnos  ,  n'esl  pas  imo  des  ineillcurcs 
ilo  iioliii  r'puciuo.  On  no  sait  sur  quoi  ello  roposo  cl  (piel 
inoliilo  l'a  fait  nailro.  Dans  les  siùclcs  passés  on  iHail 
moins  bailiare  ol  les  grands  Immines  ilii  xvi"  siùcle,  tous 
lu'lris  d'antiquité  {,'rccquoou  latino  nu  dédaignaient  pas 
les  llours  à  louis  funérailles.  l,'n  dos  liomnies  les  plus 
illustres  du  siècle  d(?  la  Ucnaissance,  l(^  Troyen  Jean 
l'asseral,  l'un  dos  écrivains  de  cet  élincelantct  merveil- 
leux pamphlet  do  la  Satyre  Mdi/ipjide,  recommandait 
à  SOS  amis,  avant  di^  mourir,  do  jeter  iioaucoup  do  lleurs 
sur  sa  tnnihe  mais  do  no  pas  y  motlro  de  mauvais  vers 
qui  poserairnt  sur  ses  cendres.  Des  lleurs  mais  pas  do 
discours,  telle  serait  la  règle  à  suivre  dans  bien  des  cas 
et  tout  serait  pour  le  mieux! 

Un  nouveau  déhouilu'  s'ouvre  au  cidro  fiançais  a.  con- 
dition que  les  i)roductcurs  sachent  s'y  prendre  et  soient 
un  pou  plus  roublards  {passez-moi  l'expression),  qu'ils 
le  sont  d'habitudes.  Actuellement,  on  consomme  à  Cons- 
tantinoplo,  où  le  cidro  était  encore  inconnu  il  n'y  a  pas 
très  longtemps,  une  certaine  quantilc  do  cette  boisson, 
à  tel  point  que  lo  prix  en  est  plus  élevé  que  celui  du 
vin.  Mais  il  faut  pour  cela  que  les  bouteilles  soient 
coilTées  de  papier  doré  ou  argenté  qui  rappelle  lo  l'iiam- 
liagne.Dans  les  brasseries  turques  on  boit  beaucoup  de 
cidre  mousseux  en  guise  de  Champagne.  La  vogue  n'en 
fait  que  croître. 

Il  faut  donc  que  les  producteurs  français  logent  leur 
cidro  dans  do  belles  bouteilles  bien  habillées  et  bien 
présentées  :  le  contenu  est  peu  coté,  c'est  le  contenant 
qui  est  tout.  A  Constantinople,  le  cidre  anglais  mous- 
seux se  vend,  la  bouteille  d'un  peu  plus  d'un  demi 
litre,  ;i  piastres  et  demi,  environ  74  centimes.  Très  par- 
fumé, très  mousseux,  ce  cidre  se  sauve  quand  on  le 
débouche  et  une  boniio  partie  est  perdue,  mais  la  jeu- 
nesse dorée  del'.onslanlinople  trouve  cela  très  distingué, 
et  s'en  amuse  beaucoup.  11  faut  avouer  que  ces  mes- 
sieurs savent  se  contenter  facilement  et  que  les  amu- 
sements à  Constantinople  ne  coûtent  pas  clier. 

• 
•  • 

Au  .vx'-'  siècle  dans  lequel  nous  sommes  entrés  tout 
récemment,  la  question  du  Caoutchouc  est  uno  décolles 
qui  so  présentent  avec  lo  plus  d'importance.  Aussi  la 
culture  des  arbres  producteurs  jouil-olle  d'un  intérél 
tout  particulier.  Mon  ami  A.  Chevalier,  avait  pu  établir, 
a  la  suite  do  son  voyage  d'exploration  effectué  de  18'.i'.i 
à  l'JOO,  dans  l'Afrique  française  occidentale,  que  le 
Lin/du/iihia  Ileiidelotii  donnait  à  lui  seul  à  peu  prés 
tout  lo  Caoutchouc  de  bonne  qualité  qui  provient  de  ces 
régions. 

Dans  une  nouvelle  expédition  dirigée  en  vue  de.l'explo- 
ration  du  bassin  du  Tchad,  le  distingué  voyageur  a  pu 
commencer  l'élude  des  espèces  spéciales  au  Congo  fran- 
çais et  à  l'Afrique  centrale.  De  son  travail  ressort  ce  fait 
important  que  la  culture  du  Maiiihot  Ola:iovii  —  qui 
donne  lo  Caoutchouc  de  Céara  —  no  présente  aucun 
avenir  et  qu'il  est  plus  sage  d'y  renoncer  tout  à  fait.  Au 
Sénégal,  dont  le  climat  est  trop  soc,  VHevea  et  le  Ciis- 
lilloa,  n'ont  aucun  chance  do  réussite,  tandis  qu'au 
Gabon  ils  pourraient  vraisemblablement  [)rospérer.  Cor- 
tains  Ficus  tels  que  les  /•'.  Vorjelii,  laurifblioides  et 
un  autre  de  l'estuaire  du  Cabon,  donnent  bien  du 
Caoutchouc  mais  de  qualili'  telleincnl  inférieure  qu'il  ne 
peut  être  vendu  dans  des  conditions  rémunératrices.  Il 


est  à  noter  également  que  les  jeunes  pieds  d'arl)rG  à 
Gutta,  introduitsen  l8'.iHau  jardin  coloni.il  de  Libreville, 
ont  tous  disparu  à  l'oxcoplion  «l'un  seul  qui  persiste  à 
prospérer.  C'est  à  nos  coloniaux  sérieux  et  véritable- 
ment dignes  do  ce  nom,  do  mcfllro  à  |nolit  les  observa- 
tions do  M.  C,hevaliei-et  de  no  pas  s'archarner  ii cultiver 
des  essences  à  caoutchouc  là  où  elles  no  sauraient 
venir.  Ils  devront  surtout  s'appliquer  à  ne  pas  suivre 
les  conseils  sans  valeur  dos  coloniaux  en  chambre, 
beaucoup  trop  nombreux  pour  notre  malheur  et  qu'on 

est  beaucoup  trop  porté  à  écouter. 

* 

•  m 

Auliofois,  le  .sucre  était  bon  pour  tout  et  pour  tous. 
On  conseillait  bien  aux  enfants  do  n'en  pas  trop  croquer 
pour  no  pas  se  gâter  les  dents,  mais  maintenant,  tout 
en  reconnaissant  qu'il  constitue  un  élément,  on  vient  de 
s'apercevoir  qu'il  no  faut  pas  en  abuser.  Un  physiolo- 
giste allemand,  ^^  lîunge,  nous  apiirend  rjuc  lo  sucro 
pur  manque  de  chaux  et  de  for,  corps  qui  sont  absolu- 
iiicnl  indispensables  à.  l'entretien  de  l'organisme.  Il  est 
préférable,  d'après  lui,  do  lo  consommer  sous  la  forme 
de  légumes  ou  do  fruits  riches  en  hydrates  do  carbone. 
Le  miel,  lui  aussi,  no  serait  pas  meilleur  et  pour  la 
même  raison.  On  peut  répondre  au  savant  allemand, 
qu'on  n'a  guère  l'habitude  do  faire  une  consommation 
exagérée  de  sucre,  susceptible  de  présenter  dos  incon- 
vénients. Et  d'ailleurs,  nous  pouvons  faire  observer, 
avec  la  Revue  scientifique,  que  «  étant  donnés  tous  les 
désavantages  que  tous  les  hygiénistes  reconnaissent  à 
tous  les  aliments,  ou  peu  s'en  faut,  il  serait  a  peu  près 
inipossiblo  do  se  nourrir,  si  l'on  voulait  conformer  son 
alimentation  aux  préceptes  de  l'école  ».  On  ne  saurait 
conclure  plus  judicieusement. 

•  > 

Savoz-vous  arroser  les  Radis?  Oui,  allez  vous  me  dire. 
Ce  n'esl  pourtant  pas  aussi  sûr  que  cela  si  nous  en 
croyons  MM.  Munson  cl  Shé[iard,  deux  Américains  qui 
ont  méthodiquement  comparé  les  dillérents  ^irocédés 
d'arrosages,  sur  des  cullun^s  de  Radis.  Le  procédé  tradi- 
tionnel avec  l'arrosoir  ou  avec  la  lance  constitue  le  szir 
arrt>S(t(/e,  par  opposition  au  sous  ari'osaije,  recommandé 
par  ces  expérimentateurs.  L'eau  pénètre  de  suite  en 
profondeur  au  lieu  de  so  répandre  et  souvent  do  se 
perdre  en  grande  partie  à  la  surface  du  sol.  Pour  cela 
on  établit  uno  canalisation  percée  de  trous,  espacés 
lilus  ou  moins,  au-dessous  de  la  surface,  à  une  profon- 
ileur  qui  varie  avec  la  nature  des  cullures.  Il  suffit  do 
tourner  un  robinet  et  l'eau  circule  dans  les  canaux.  La 
main  d'reuvre  est  simplifiée;  on  économise  do  l'eau.  Le 
sol  restant  soc  à  la  surface,  les  limaces  et  autres 
ennemis  des  cultures  ne  peuvent  prospérer  el  leurs 
déprédations  deviennent  nulles  et  insignifiantes. 

D'un  autre  côté,  le  sous-arrosago  serait  éminemment 
favorable  aux  végétaux.  MM.  Munson  et  Shépard,  ont 
cultivé  comparativement,  l'un  à  coté  de  l'autre,  deux 
carrés  de  Radis.  Le  rendement  do  la  partie  sous-arrosée 
a  été  meilleur  et  le  poids  des  Radis  de  15  p.  100  supé- 
rieur. La  proportion  des  Radis  de  belle  qualité  s'est 
trouvée  de  IG  p.  100  supérieure.  De  plus  les  jeunes  plan- 
tules  ne  moisissent  pas  ou  très  rarement.  D'une  façon 
générale  le  rondement  a  été  double. 

La  question  du  sous-arrosage  est  certainement  fort 
intéressante,  mais  au  point  de  vue  économique,  elle 
devra  être  examinée  très  sérieusement.  Les  canalisa- 
tiims  doivent,  ce  nous  semble,  être  fort  coûteuses  à 
établir.  Somme  toute,  y  a-t-il  avantage  ou  inconvénient, 
c'est  ce  que  l'avenir  seul  pourra  nous  dire,  et,  pendant 
longtemps  encore,  on  arrosera  comme  on  l'a  fait  de 
toûs  temps.  P.  Hauiot. 


303 


LE    JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Distinctions  à  l'horticulture.  —  A  l'oc-ca-uni  lii- 
ri'ixpo^ilioii  de  l'.iii,  M.  le  Minislro  ilo  l'Agricullure 
a  chargé  M.  Vigcr,  qui  le  repri'scnlail  à  l'Exposilion 
au  Congrès  d'annoncer  les  nnminalions  prochaines, 
suivantes,  ilans  l'ordre  du  Mérile  Agricole  : 

Au  ijraile  d'ii['/irii-r:  M.  Hn-il,  prnfosstMir  (li'-pnrtemenlul 
il'agrirulliiro  di's  nasscs-l'yriMnVs  : 

Au  iirmlc  lit- clicciiticr  :  .M.  l.nvigiie,  adjoint  au  maire  do 
l'an;  M.  I^iniliert  Mirât,  propriétaire  éleveur;  M.  I.uflitlP, 
liortli'ulteur  ù  l'au. 

Toules  nus  fijlirilaliuns  aux  nouveaux  promus. 

Nouvelle  loi  sur  les  brevets  d'invention.  —  Nous 
croyons  devoir  sigiiiilor  à  l'altcnlion  dos  inventeurs  la 
nouvelle  loi  (ranvaiso  du  7  avril  l'.(02,  sur  les  brevets 
d'invention  promulguée  par  arrêté  du  31  mai  1902.  Un 
certain  noniliro  de  dispositions  .siinpliflenl  les  forma- 
lités autrefois  exigées.  Une  plus  grande  facilité  est 
accordf-e  pour  le  paioiiienl  di'  l'annuité.  Nous  engageons 
les  intéressés  a  lire  .-ivec  attention  surtout  les  articles 
11,21  et  32  de  la  loi,  et  les  articles  2  et  3  do  l'arrêté. 

Le  prochain  Congrès  pomologique.  —  Ce  congrès 
aura  lieu,  en  l'.»03,  a  Clcnnoiit-I'orraud. 

Cours  publics  et  gratuits  d'Horticulture  et  d'Ar- 
boriculture à  Paris.  —  M.  Louis  Tillicr,  professeur 
municipal  et  départemental  d'arboriculture,  commen- 
cera ce  cours  le  mardi  4  novembre,  à  l'hôtel  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture,  Si,  rue  do  Grenelle,  et 
le  continuera  les  mardis  et  vendredis,  de  S  à  '.i  heures 
du  soir.  Les  candidats  sont  invités  à  se  présenter  le 
dimanche  2  novembre,  à  8  heures  du  malin,  au  cours 
d'arlioricullure,  1  his,  avenue  Daumesnil,  à  Saiiil- 
Maiidé,  où  il  sera  proeédi'  à  leur  inscription  et  à 
leur  répartition  dans  les  deux  années.  A  l'issue  du 
Cours,  une  (commission  d'examen  proposera  au  Préfet 
de  la  Seine  de  délivrer  des  Orlilicats  d'aptitude  aux 
élèves  qui  rempliront  les  conditions  indiquées  au  pro- 
gramme d'examen. 

Le  cours  public  de  Iloriculture  cl  d'arboriculture 
fruitière  à  l'usage  des  amateurs  et  des  professionnels, 
professé  à  l'Union  française  de  la  Jeunesse  (section  du 
l'antliéon),  par  MM.  Albert  Maumené  et  Claude  Trc'- 
bigiiaud,  commencera  le  lundi  20  octobre  et  aura  lieu 
tous  les  lundis,  de  8  li.  1/2  du  soir  l'i  lOlicnrcs,  11,  rue  des 
l''ossés-Saiiit-Jacques,  Paris,  V".  Les  lt(.'iii;s  de  cullnro 
fruitière  allorneront  avec  celles  de  culluie  des  plantes 
d'appiTlement,  do  serre  et  do  plein  nir.  Dus  applica- 
tions auront  lieu  au  cours  des  séances. 

Le  cours  d'horticulture  professé  à  rAssoelnlion  Poly- 
technique {section  de  Grenelle)  par  M.  II.  iJauthcnay 
commencera  le  dimatiche  2i')  octidiro  et  aura  lieu  tous 
les  dimanches,  de  '.»  h.  à  |n  houresdu  matin,  aux  l-'.colcs, 
Place  du  (lommerco.  Il  y  sera  parliculiùren)ent  Iralli'do 
la    eullure  des  |)lafitcs   d'appartement  et    de    balcons. 

Questions  horticoles  au  Congrès  des  Sociétcs 
savantes.  —  .\u  progninime  ilo  ce  Congres,  qui  se 
ticnilra  à  liordcaux  en  i'.'ii3,  ont  été  inscrites  les  qucs- 
lion.s  suisanU»  : 

1  A  <|ii»IU>H  nItiludOB  «ont  nu  |inuvoiil  ^Iro  perlées,  rn 
1^  . 'iilturc!!  d'iirtii.  1  ii-8  arliilciulleB, 

.:  <  l't  du  plantes  i  <•»  ; 

.'  Il'  .ii'iiisde  Jardins  u  i'iu.i<  s,  jukums  i  uluniaux,  Jarilins 
CM  inontrt^'ne,  etr.  ; 

.'f  .\liinii(;raphi«  relative  k  la  faune  el  h  la  (lore  ilo»  lors 
Iram.aiH. 


Concours    horticoles  entre    instituteurs.    —   La 

Société  dos  Agriculteurs  de  France  a  ouvert  un  concours 
entre  les  instituteurs  et  institutricf  s  primaires  commu- 
naux ou  libres  des  départemenis  de  VAi-ei/roii,  du  Lot, 
de  la  Lozcre,  du  Canlal,  de  la  Corrcze,  de  la  Ilaute- 
Vieiiiie,  do  la  Creuse,  du  Pu;/ -de -home  et  do  la  Cha- 
re/ile  qui,  par  leur  enseignement  et  par  la  U  nue  de  leur 
jardin,  auront  fait  les  plus  louables  efloits  pour  déve- 
lopper chez  leurs  élèves  le  ^:owl  de  l'agriculture  et  auront 
obtenu  les  meilleurs  résultats.  Les  récompenses  consis- 
teront eu  sommes  d'argent,  en  médailles  d'or,  de  ver- 
meil, d'argent  et  do  bronze  et  en  diplômes. 

Les  prix  seront  |)roclamés  en  Assemblée  générale  de 
la  Société,  pendant  la  session  de  l'.'U3. 

Prix  agronomique  à  l'horticulture.  —  Un  prix 
agronomique,  consistant  en  un  olijel  d'art,  sera  décerné, 
pondant  la  session  de  la  Société,  en  l'.l03,  ii  l'auteur 
d'une  étude  sur  le  Peuplier  (Variétés,  plantation,  cul- 
ture, maladies,  remèdes,  cxploitabilité,  produits, 
emplois  divers).  Les  mémoires  devront  être  adressés  au 
secrétariat  avant  le  31  décembre  l'J02. 

Concours  pour  la  destruction  de  la  pyrale.  —  La 
Société  des  Viticulteurs  de  France  el  d'Ampelographio 
vient  d'offrir  une  médaille  de  vermeil,  grand  module, 
ainsi  quo  plusieurs  autres  récompenses,  pour  être 
décernée  en  son  nom  à  l'un  des  lauréats  du  concours 
organisé  par  la  Société, d'horticulture  de  Màcon  sur  la 
question  suivante  :  La  pyrale  et  ses  dégâts.  Des  moyens 
pratiques,  économiques  el  ellieaces  de  la  détruire.  Lo 
concours  est  ouvert  entre  tous  les  viticulteurs  du  Hliône 
et  de  Saôno-et-Loire.  Les  mémoires  devront  parvenir  lo 
1"  novembre  prochain,  dernier  délai,  au  Secrétariat  de 
la  Société,  à  Màcon,  Uuf  i  nord,  M. 

Le  Syndicat  des  maraîchers  de  la  région  pari- 
sienne. —  Le  bureau  du  Synilieat  des  maraiehers  do 
la  région  parisienne  avait  convoqué  tous  les  maraiehers 
el  prinieurisles  du  déparlement  de  la  Seine  à  sa  réunion 
générale  annuelle,  lo  2  octobre  dernier.  Plus  de  huit 
cents  maraiehers  ont  répondu  à  son  appel. 

Après  avoir  entendu  la  lecture  du  compte-rendu 
moral  el  linaneior  des  travaux  du  Conseil  d'adminis- 
tration, tous  les  membres  présents  qui  n'nppartenaienl 
pas  encore  au  syndical  s'y  sont  fait  inscrire. 

Toute  la  corporation,  grouj  éo  autour  do  ce  syndical, 
pourra  entreprendre  de  grandes  réformes  au  point  île 
vue  de  la  production  et  rtcherchera  des  nouveaux 
débouchés  commerciaux  sur  les  marchés  idrangers. 

Amélioration  dans  le  transport  des  fleurs  en 
Allemagne.  —  La  Compagnie  P.-L.-M.  vient  de  faire 
connaître  aux  Syndicats  dos  Producteurs  cl  des  Jardi- 
niers de  Grasse  et  do  Cannes,  qu'elle  opérera  désormais 
l'acheminemenl  des  colis  do  (leurs  a  destination  do 
l'Allemagne  au  moyen  de  ses  trains  rapiiles  10  el  12  el 
qu'elle  a,  en  outre,  mis  à  Tt-Uide  la  question  de  l'admis- 
sion des  Heurs  au  train  de  luxe  NicelJerlin. 

C'est  un  très  grand  avantage  pour  les  producteurs  el 
les  expéditeurs  de  fleurs,  et  il  faut  es[iérer  quo  la  Com- 
pagnie P.-L.-M.  complétera  celle  utile  réforme  en  adop- 
tant la  meâiiro  restée  à  l'étude.  Son  application  augmrn- 
lora  certainement  lo  nombre  des  expéditions  de  llours 
el  contribuera  ainsi  a  l;i  prospérité  el  au  développement 
lie  celte  liiiluslrie. 

Une  vente  d'Orchidées.—  MM.  Prolhoroo  cl  .Morri» 
onl  venilu  dernièrement  aux  enchères,  ou  »  Central 
Auclion  rooms  «  —  rhôtel  Droiiot  de  Londres  —  une 
imporlanto  colleelinn  d'Orchidées  élablie».  Uuel(|ues 
loLs  onl  réalisé  des  prix  très  ôlovés.  Ainsi,  une  jolie 
f.irm"  iVOdoiiloylo^xttm  erhptiin  n  élA  vendue  l.''iO  gui- 


I.l-;    JAUIJI.N 


307 


» 


ii('m.s(3'J00 francs) ;uiio  autre,  à  maoules  rouno  vinoux  vi(, 
(iO  Kuini'os  (1.")^'!  francs);  un  0.  c.  /•ase////i.  'lO  Kuiin'rs 
(l.'i-^L)  francs),  clc. 

Expositions  annoncées.  —  La  Socicté  royale  d'ii- 
gricuïture  et  iriiurliculturo  do  Tournai  (IJelfjiqui') 
organise  une  Exposition  (Je  Glirysantlii-mes  et  piaules 
d'ornement  les  i?3  et  2i  novembre  VM'J.  Adn^ssor  les  lio- 
maiides  à  M.  Jean  Vandorborglil,  secriUaire,  i,  rue 
Catrice,  Tournai,  avant  le  l.'>  novembre. 

La  .Société  centrale  d'horlieiiiluro  de  Xancy  organise 
une  Exposition  particulière  aux  C.lirysanlhènies  fruits 
et  lé^;iimes,  du  l.jau  17  novembre  l'J02.  ^Vdrcsser  les 
demandes  du  Président  avant  le  1"'  novembre.  (Les 
autres  produits  horticoles  ne  seront  admis  (|u'en  raison 
de  l'espace  disponible). 

La  Société  d'iiorliculture  de  l'arrondissement  d'Abbo- 
ville  organise  une  Exposition  de  Chrysanthèmes, 
plantes  d'ornement,  fruits,  légumes,  et  industries  hor- 
ticoles du  8  au  10  novembre  1902.  S'adresser,  pour  ren- 
seignements, au  Président  ou  au  Secrétaire,  à  Abbevillc. 

Les  Jardins  ouvriers  en  Allemagne.  — Le  Conseil 
(rAdmliiistratiou  de  la  mine  do  houille  Xeuzelzsch,  à 
llolienmcelsen.  fait  preuve  il'un  esprit  de  bienfaisance 
pratique  :i  l'égard  de  ses  ouvriers.  .j7  jardins  de  famille 
ont  été  organisés  pour  les  mineurs  et  ont  été  mis  gra- 
tuitement à  leur  disposition.  Tous  les  ans  des  récom- 
penses sont  attribuées  aux  jardins  les  mieux  tenus. 

Un  concours  de  maisons  et  fenêtres  fleuries  en 

Allemagne.  —  A  Dresde,  rapporte  le  (laiie/iwe/t,  une 
association  qui  a  pour  but  do  favoriser  o  l'atlluence  des 
étrangers  dans  la  ville  »,  a  pris  l'initiative  do  faire 
contribuer  les  habitants  à  la  décoration  de  la  ville,  en 
parant  de  fleurs  les  maisons  privées,  ainsi  que  les 
I)arterres  ou  jardins  entretenus  devant  leurs  façades. 

L'Association  a  donné  des  Prix  aux  plus  belles  déco- 
rations florales  de  maisons  d'habitation,  lialcons, 
fenêtres,  portails,  etc.  En  outre  des  prix  en  argent  et 
dos  médailles,  il  a  été  distribué  des  objets  d'art,  des 
ouvrages  d'iiorticulluro,  des  plantes  d'ornement.  Pour 
la  décoration  d'une  façade  de'  maison,  il  y  a  eu  trois 
prix  de  lîO,  100  et  Ih  marks  et  autant  pour  les  cours- 
jardins. 

Le  phylloxéra  à  l'étranger.  —  D'après  plusieurs 
cominuiiiiations  provenant  de  diverses  parties  de 
l'Europe,  et  que  nous  lisons  dans  les  Feuilles  d'Infor- 
mations  du  Ministère  de  l' Agriculture,  le  phylloxéra 
s'étend  considérablement  sur  certains  points  de  la 
Turquie  d'Europe,  de  l'Asie  Mineure  et  de  la  Syrie.  On 
essaie  la  plantation  de  cépages  américains.  En  Bulgarie, 
la  situation  a  empiré;  près  de  2l.(i(J0  hectares  sont 
atteints  sur  un  total  de  110.000.  En  Espagne,  où  le  gou- 
vernement n'avait  d'ailleurs  pris  aucune  mesure  do 
défense,  la  province  il'Alméria  était  ravagée  presque 
complètement,  mais  la  culture  des  Raisins  de  Vignes 
(2.168  hectares)  et  de  table  (2..')J0  hectares)  se  relève 
grâce  aux  cépages  américains.  Les  variétés  américaines 
do  table,  à  peau  très  dure,  sont  exportées  dans  de  la 
sciure  et  en  J)arils,  au.x  Etats-Unis,  en  Angleterre  et  en 
Allemagne.  Enfin,  on  Allemagne,  Iiuit  foyers  d'infec- 
feclion  phylloxérique  ont  été  découverts  dans  la  vallée 
du  Rhin,  où  des  mesures  pro|ihylacliques  énergiques 
viennent  d'être  prises. 

La  mouche  de  l'Olivier.  —  Un  oléiculteur  do  Sienne 
a  reniarqut'',  depuis  quelques  années,  que  [lartout  oii 
les  Oliviers  se  trouvent  a  [iroxiniité  de  sources  sulfu- 
reuses, ils  échappent  aux  attaques  de  la  «mosca  olearia». 


En  conséquence,  il  a  imaginé  de  traiter  vingt  arbres  de 
collo  essence  avec  une  solution  composéi'  d'une  partie 
do  soufre  pour  cent  parties  d'eau.  Il  a  a[)pli{iué  celte 
solution  au  moyen  du  pulvérisateur  dont  on  se  sert 
pour  la  bouillie  bordelaise;  le  traitement  aété  renouvelé 
quatre  fois  dans  une  saison.  Il  a  constaté  ([ue  les  Oli- 
viers traités  parce  procédé  ont  été  exempts  îles  attaques 
do  la  «  mosca  olearia  »  pendant  deux  années  consécu- 
tives. Avis  aux  cultivateurs  provençaux. 

La  destruction  des  moineaux  en  Tunisie.  —  La 

question  de  savoir  s'il  faut  eonsiilérer  le  Moineau 
comme  utile  ou  comme  nuisible  ci-l  toujours  en  sus- 
pens. Il  est  indéniable  que,  dans  la  région  parisic-nne, 
les  innombrables  moineaux  que  la  iiopulalion  de  Paris 
entretient  et  aideii  multii)lier,  coTiiniellent  des  dépréda- 
tions considérables  sur  les  cultures  environnardes  .  Uni 
croirait  qu'il  en  est  do  même  en  Tunisie'.' La  destruction 
des  nids  de  moineaux  est  indispensable,  dit  la  Feuille 
de  Ueiiseignemants  agricoles  de  la  Régence;  elle  a  été 
rendue  obligatoire  en  Tunisie  du  1""'  avril  au  :iO  juin, 
par  le  décret  du  24  mai  18'.i2,  pour  tous  propriétaires, 
fermiers,  locataires,  gérants  ou  autres  faisant  valoir 
leurs  propriétés  ou  celles  d'autrui.  C'est  plus,  en  cflet, 
eu  ilétruisant  les  couvées  qu'en  s'attaquanl  aux  moi- 
neaux eux-mêmes,  qu'il  est  possible  de  lutter  contre 
ces  oiseaux.  Pendant  la  période  précitée,  les  autorités 
locales  peuvent,  par  sommation  écrite,  mctlre  les  inté- 
ressés en  demeure  d'effectuer  cette  destruction  dans  un 
délai  minimum  de  quarante-huit  heures ,  à  peine 
d'amende  et  d'exécution  à  leurs  frais  des  destructions 
nécessaires. 

Sur  la  chute  et  le  renouvellement  des  feuilles.  — 

A  la  station  de  climatologie  agricole  de  Juvisy, 
M.  Camille  Flammarion  a  semé  des  glands  de  Chêne  en 
pots,  qu'il  a  ensuite  soustraits  aux  rigueurs  de  l'hiver. 
Trois  Chênes  ainsi  cultivés  ont  été  placés  en  hiver,  l'un 
en  serre  de  18  à  23  degrés  de  chaleur,  l'autre  sous  une 
véranda,  le  troisième  dans  une  serre  à  verres  bleus,  non 
chaufléc.  Les  expériences,  qui  avaient  pour  but  do  savoir 
d;ins  quelle  mesure  lo  repos  hivernal  pouvait  être 
réduit,  durent  depuis  18',)1.  Elles  ont  parfaitement  réussi 
surtout  dans  le  premier  cas.  Par  l'hivernage  en  serre, 
on  a  obtenu  un  véritable  Chêne  a  feuillage  persistaid. 
Los  nouvelles  feuilles  s'ajoutent  aux  anciennes,  qui  no 
tnuibent  qu'après  un  très  long  temps  et  peu  à  peu.  Dans 
la  serre  bleue,  où  le  Chêne  a  subi  des  froids  do  6  à 
lô  degrés  au-dessous  de  zéro,  les  feuilles  ne  tombent 
qu'eu  avril-mai,  alors  que  les  nouvelles  sont  poussées. 
Sous  la  véranda,  lo  froid  a  parfois  fait  tomber  les  feuille.'^, 
m.iis  il  en  naît  de  nouvelles  quelques  semaines  après. 
M.  Flammarion  pense  qu'en  supprimant  les  saisons 
pour  les  plantes  des  climats  tempérés,  en  leur  donnant 
ainsi  les  mêmes  conditions  d'existence  qu'aux  plantes 
tropicales,  on  tour  rendrait  la  persistance  du  feuillage, 
comme  à  l'époque  oii  notre  planète  ignorait  l'existence 
des  saisons. 

La  Reine  des  Belges  et  les  fleurs.  —  La  Reine  des 
Bjlges,  Maric-llciirielte,  qui  est  décédée  dernièrement 
à  Spa,  à  l'âge  ilo  00  ans,  était  grand  amateur  de  fleurs. 
C'est  à  elle  que  Levet  dédia  en  187S  une  des  plus  belles 
Roses  grimpantes  qui  existent,  \a  Reine  ildrie-IIenriette 
(variété  à  fleur  rouge  vif,  issue  do  Mme  liérard  X  ^'-'- 
iiéral  Jacqueminot). 

La  passion  do  cette  femme  de  bien  pour  les  fleurs 
élait  très  grande.  La  Reine  aimait  a  disiioser  elle-mônic 
dans  ses  appartements,  les  fleurs  que  ses  jardiniers 
lui  envoyaient  de  Laeken. 


308 


LR  JARDIN 


L'importation  des  Raisins  detable  en  Allemagne. 

—  Colle  im|iorl;ilioii  ai  oiisiiliTablcinenl  augiiu'iiU'  pen- 
ijaiit  les  dix  derniores  anin'cs.  L)t>  i'<'J.b.'>i  quinlaux  do 
00  kilos  en  IS'.ii,  elle  osl  moulée  a  284.678  en  IWI.  C'est 
d'Italie  que  vient  la  plus  grande  quantité  de  ces  Kaisins. 
lui  1901,  les  envois  de  co  pays  se  sont  élevés  a 
aOO.TyO  quintaux;  ils  n'avaient  été  que  de  ;{0.8:;0  en  18".I1. 
L'Espagne  vient  ensuite,  elle  a  vendu  31.8Ô2  quintaux; 
son  importation  n'était,  il  y  a  dix  ans, que  de  S. 8'.i<)  quin- 
taux. L'Autriche  tient  le  troisième  rang  avec  18.."»:S0i|uin- 
taux.  Enfin,  la  l''ranco  a  fourni  15.'i<'>0  quinlaux  alors 
qu'elle  n'en  livrait  que  1.3'.iS  en  18'J1. 

Notre  vente  a  relativeinenl  beaucoup  augmenté,  mais 
elle  est  luin  d'atteindre  les  quantités  importées  par 
l'Italie.  Cependant  il  serait  i)eul-élre  facile  de  (aire  pro- 
gresser notre  importation  en  Allemagne  si  nos  produc- 
teurs consentaient  à  rechorclier  quelques  commission- 
naires sérieux  pour  s'occuper  de  la  vente  des  Raisins 
du  Midi  et  d'Algérie. 

Mémento  des  Expositions 

Abbeville.  Clirysanllicnios  et  liorliculluro  générale,  du  ^  au 
lu  iiovciniire. 

Alger.  IV-lôcl  K'i  novembre,  exposition  do  fleurs,  fruits, 
li'^UMii'S,  pluntcs  industrielles. 

Angers.  i-lB  novembre.  "'■'  Congrès  de  la  Société  (raniaiso 
des  Clirysunlhéniislos  cl  exposition  de  Chrysunlliènies. 

Anvers.  —  Uu  ■'^  au  lo  novouibro  ISHj^,  concours  inlerna- 
lionul  do  Clirysanllièmes. 

Annentières, '.'-lu  novembre.  Exposition  de  Chrysanthèmes, 
do  fruits  il  légumes. 

Contances,  15-17  novembre.  Exp.  deChrysanthèmos  et  fruits. 

EUieuf.  s-11  novembre.  E.\position  do  Chrysanthèmes. 

Langres,  du  ï.j  au  27  octobre.  Exposition  générale. 

Lille,  Exposdion  de  Chrysanthèmes,  plantes  ornementales, 
fleurs,  fruits  et  légumes  de  saison,  l'alais  Rameau,  du  M  au 
IS  novembre. 

Nancy,  Chrysanthèmes,  fruits  cl  légumes,  du  15  au  17  no- 
vembrf. 

Paris,  l%xposilion  do  Chrysanthèmes,  arbres  fruiliers  et 
fruits,  légumes  el  fleurs  de  suisnii.  uu  Coiirs-la-Heine  du  \2 
l'.>  novembre. 

Tournai,  Chrysanthèmes  et  plantes  d'omeuicnl,  h'S  i'-i  et  24 
novembre. 

Petites  nouvelles 


A  l'Académie  des  Sciences,  M.  Caston  llonnier  u  analyse 
une  communicalioii  do  .M.  Hrzozinski  sur  le  cliancn'  et  sur  la 
gomme  di>s  urbri'S  fruitiers.  Il  résulte,  des  e.Npériemes,  que 
ces  maladies  ne  sont  pas  dues  à  des  ihnmpignons,  mais  à 
dos  microbes  (bactéries).  Co  sont  toujours  là  des  Cryplo- 
gaiiii'S.  M.  lir/.czinski  a  inoculé  la  maladie  et  peut  ainsi 
iléiiioiitrer  (|u'olle  est  contagieuse. 

A  l'Académie  des  sciences,  .\l.  Hudau.N  a  déposé  sur  le 
bureau  une  communication  do  .M.  Emile  Laurent  sur  le.xis- 
tenre,  dans  les  baies,  les  graines  et  les  plontules  du  Gui, 
d'un  principe  toxique  pour  le  l'oirier. 

D'après  nno  communication  de  M.  .Marin  .Molliard.  lue  à 
lAcaih'mio  des  sciences,  il  résulterait  que  la  iliiplicotiire  dos 
Heurs  serait  duo  on  granile  partie,  sinon  complètement,  à 
loclioii  do  chnmpignoiis  microscopiques  <iu  de  microbes.  On 
sait  déjà  qui'  lo  gi-rniiiiution  des  <  (rchidées  est  fu'ilitéo  par 
In  présence  (riiin'  ("rv  plo).'uiiie,  et  qlle^a^<similalion  de  l'o/.otc 
do  l'air  par  les  légiiMiiiieu-is  est  duo  à  \n  présence  de  boc- 
téries  dans  les  nodosib  .~  ri-marquées  sur  les  racines.  L'ave- 
nir lions  réserve  sansdouto  un  grand  nombre  de  découvertes 
de  ce  goure. 

1)0  dinérentcH  sources  arrivent  des  prévisions  alarmistes 
sur  la  récnlte  des  Iniils  dans  la  l'ni.-ise  rhénane.  Lo  fait  sui- 
vant donne  une  idée  de  l'opinion  régnante.  A  l''ronl>i'ntlial, 
d'oprès  lo  Giirli-niretl.  la  récolte  de  :i1\i)  arbres  fruiliers  de 


la  commune  a  été  adjugée  aux  enchères  au  prix  dérisoire 
de  U  marks  (13  fr.  75). 

A  Camdcn,  (New  Jersey),  un  nouveau  trust  américain 
s'est  fonde  au  cajiital  de  30  millions  do  dollars.  Le  but  est  do 
fusionner  toutes  les  maiscms  ijui  s'occupent  du  commerce 
des  consiTvos  de  fruits  cl  do  légumes  Un  grand  nombre 
d'elablissonicnls  font  partie  de  co  trust. 

Celle  année  la  récolte  d'Asperges  dans  le  nrunswickest  de 
i<i  p.  0(1  inférieure  il  celle  de  l'.l.d.  C'est  la  récolle  la  plus 
petite  (jue  I  on  ait  observée  depuis  que  le  Rrunswick  cultive 
en  grand  les  Asperges.  En  1',hi|,  ,ili  lo  Gurd-mrclt.  les  pro- 
ducteurs avaient  élevé  les  prix  ;  lo  débit  des  conserves  d'As- 
perges avait  en  conséquence  décliné.  Les  crises  financières 
sont  venues  aggraver  la  situation;  l'industrie  on  général  a 
périclité  el  le  zèle  des  acheteurs  s'est  sensiblement  refroidi. 

Le  Gmlcinri-ll  rapporte  une  tentative  de  l'Association  des 
jardiniers  allemands  pour  obtenir  cerlains  avantages  quant 
à  l'accomplissenienl  des  périodes  d'instruction  dans  l'armée. 
Ils  seraient  convoqués  en  automne  et  en  hiver.  Les  convoca- 
tions en  avril  el  juin  ne  leur  seraient  pas  applicaliles. 
L'auloriti-  militaire  a  répondu  qu'il  était  inqiossiblo  do  régler 
les  périodes  d'instruction  d'après  les  ilcsitlerala  des  diffé- 
rentes corporations,  mais  qu'elle  s'attacherait  à  l'avenir  à 
tenir  compte,  dans  la  mesure  du  possible,  des  convenances 
particulières  des  jardiniers  ({ui  feraient  des  demandes  indi- 
viduelles. 

On  nous  aiiprend,  do  Najilos,  la  faillite  do  la  maison  WuUo 
et  Cie,  fondée  après  le  départ  do  .M,  Wullo  de  la  maison 
Herb  cl  AVulle.  Passif:  280(KX)  francs. 

La  Chambre  de  commerce  do  Cherbourg  s'est  récomment 
associée  a  la  proleslalion  formulée  par  la  iliambro  de  com- 
merce de  (,:hartros  contre  la  démolition  do  la  galerie  des 
.Machines,  dans  une  délibération  longuement  motivée.  Cette 
délibération  ayant  été  coiiimuni(|uee  a  la  Chambre  syndiado 
des  conslrucleurs  de  machines  el  inslrunients  d'agriculture, 
celle-ci  a  décidé  d'envoyer  uno  circulaire  à  toutes  les  Cham- 
bres de  commerce  et  aux  associations  agricoles  pour  qu'elles 
s'associent  à  cette  protostalion. 

Un  Congrès  international  d'agriculture  se  tiendra  l'année 
prochaine  après  l'A(pics  à  Rome.  Les  manuscrits  au  comité 
exécutif  du  congrès  doivent  être  envoyés  au  plus  lard  avant 
le  1.5  décembre.  Les  langues  admises  au  cours  de  la  discus- 
sion seront  :  l'ilalien,  le  français,  l'allemuiid  el  l'anglais. 

.M.  riiilippe  Hoger.  rédacteur  an  .Ministère  de  l'Agriculture, 
ihargé  spécialement  du  service  du  .Mérite  agricoli"  a  été 
nommé  Sous-chcf  de  bureau,  en  remplaceinenl  de  .M.  .Mellion 
décédé. 

Sous  le  nom  de  ■■  l'.Vbiflinée  ■'  vient  de  se  fonder,  à  Nancy 
une  Société  d'amis  des  belles  plantes.  Son  but  est  de  propager 
le  goût  et  la  culture  des  plus  beaux  végi''taux  rustiques  sous 
le  cliiiuil  lorrain,  el  particiilièremenl  des  (Ainitèn-s.  Un  arbu- 
rfturn  sera  créé. 

Le  mercredi  S  octobre  dernier  a  eu  lieu,  h  Levollois-Perrol, 
le  mariage  do  .M.  Georges  Diival,  ingéniour-agronome,  pro- 
priétaire di's  pépinières  Ausseur-Sertier,  do  l.ieusainl 
iS.-ol-.M.),  avec  Mll<>  Jeanne  tjiiéhant.  Nous  adressons  toutes 
nos  félicitations  aux  nouveaux  mariés. 

.M.  Eugène  Vallerand,  riiorliculteiir  bien  connu,  vient  do 
marier  son  lils,  .M.  Albert  Vallerand,  avec  M"'Oclavie  Lorainl, 
Nous  adressons  nos  sincères  félicitations  aux  jeunes  époux. 

Nécrologie.  —  Un  orcliidophilo  et  habilo  chef  de  cultures 
■  pii  fol  autrefois  très  connu,  .M.  Franvois  Desbois,  niS  à 
Ang''rr..  '•>!  mort  dernièremiMil  en  Belgique,  à  l'âge  do 
7.")  ans.  A|iri-s  avoir  longtonips  dirigé  plusieurs  ciilturi's  chez 
.M.  Louis  Van  lloutte,  il  lerminail  sa  carrière  chez  un  aiiia- 
leur  conini,   M.   Madoux.  On  a,  de  lui,  un  ouvrage  sur  les 

Ct/J'I'ifUfilUul. 

Errata.  —  Uoelipios  fautes  typographiqui-s  se  sont  glissées 
dans  notre  précéilent  numéro.  1*.  'Mi\,  llg.  171.  au  lieu  do 
•  litiriol  à  une  mi/c  lin-  chaiinl  à  ilru.i  r«i«-.ï,  l'rrour  ipio  nos 
lecteur»  auront  d'ailleurs  rcclilloo  deux-mêmes  en  regardant 
la  ligure;  p,:t<i:i,  col.  11,  ligne  l.'t,  lire  :  C .  I.indl<-yanum  X  C. 
cauUiitum. 


Lli    JAUDIN 


309 


lies  systèmes  de  conservation  du  Raisin 

à  rafle  fraîche 


Origine  de  cette  conservation.  —  Légende  Larpenteur.  —  Appli 
cations  Rose  Charmeux,  Valleaux.  ~  Premiers  appareils  en 
zinc.  —  Premières  bouteilles  en  grès.  —  Systèmes  divers. 

Culto  iiiéllioilo  (lo  coMscrvalion,  iluo  ii  noiro  hisaiiiil 
I..it|ii'nlour,  dalc  dn  IS'r.^.  Vnicl  co  que  raconte  à  co 
siiji'l  M.  Huct,  inslilulour  piiMic  à  Thomery,  dans  son 
volume  sur  TlHimery  aticieii  et  moderne  (1). 

"  Il  y  avait,  à  colto  époque  à  Tlioraory,  un  liommo  <|iii 
s'nrn^lait  à  tniilcs  sortes  de  fantaisies  originales.  M.  liap 
tislo  Larpenteur  prenait  plaisir  a  contrarier  la  nature  :  il  fai- 
sait à  sa  faron  îles  gravures  sur  ses  l'oinmes,  ses  Melons: 
il  donnait  à  ses  arbres  des  formes  bizarres,  etc.  Un  jo\ir,  il 
eut  l'idée  de  remplir  d'eau  une  (jrando  coupe  i|ui  élail  sur  sa 
commode  et  do  plonger  dans  cette  oau  des  sarim-nts  munis 
de  grappes  de  Raisin. 

Il  pensait  justement  r|ue  ces  grappes  feraient  aussi  bel 
elTet  et  dureraient  au  moins  aussi  longtemps  que  des  fleuis 
en  l)ou(pn>t.  Au  nmis  do  février,  il  vit  passer  devant  sa 
porte,  dans  la  rue  d'IvITondré,  deux  hommes  f|u'il  savait  avoir 
l'amour  de  leur  profession,  cherchant  tous  les  moyens  de 
raini''liorer.  Ces  hommes,  jeunes  alors,  étaient  .M.M.  Hnso 
Charmeux  et  (îeorges  Valleau.x.  Il  les  lit  entrer  chez  lui  et 
d'un  air  lier  et  nanpiois  leur  montra  ces  Raisins  |)en<latit 
autour  de  la  coupo,  aussi  charnus,  aussi  foinlanls  et  aussi 
sucrés  que  lorsqu'ils  étaient  encore  à  la  treille.  I.o  proci''di' 
do  conservation  des  Raisins  à  ràlles  vertes  était  découvert; 
cela  n'était  pas  plus  diflicile  ipio  do  faire  tenir  un  (eiif  sur  le 
bout,  moyen  que  Christophe  Ccilondi  enseigna  à  ceux  qui  le 
I)laisantaient  sur  sa  découverte  de  l'.\méricpie,  mais  il  fallait 
y  songer.  Rentrés  chez  eu.x.M.\l.  Rose  Charmeux  et  (icorges 
Valleaux  dc''cidèront  do  fabriquer  des  appareils  en  zinc,  a 
goulots  par  lesi|uels  on  introduirait  l'eau  et  les  grappes  avec 
leurs  sarments,  et  d'appliquer  ces  appareils  le  long  des  murs 
de  leurs  fruitiers.  Les  fabricants  reçurent  un  grand  nombre 
de  commandes;  quel(|ues-uns  mémo  prirent  des  brevets; 
mais  on  a  reconnu  l'inconvénient  do  co  matériel  sujet  à  se 
dessouder,  et  .\I.  Rose  Charmeux,  en  l.'~ir)2.  fit,  le  premier, 
usage  de  bouteilles  on  verre  qu'il  emplit  d'eau  aux  quatre 
cinquièmes,  mettant  dans  colto  eau,  pour  en  empocher  la 
corruption,  uno  cuillerée  do  charbon  en  pondre,  ou  plus 
simplement  un  petit  morceau  de  charbon.  Aujourd'hui,  c'est 
par  milliers  que  se  chitïro  la  quantité  de  bouteilles  vinidues 
chaque  anni''0  dans  'l'homery.  Le  plus  humble  artisan  ne 
s'estime  heureux  qu'autant  que  la  paix  règne  chez  lui  et  (|ue 


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veut  avoir  sa  chambre  a  Raisin.  Los  forts  propriétaires,  ot 
ce  sont'  leux  >|ui  oïd  à  peino  cln(|  hectares  de  clos-vignes, 
ont  de  21)  à  10  mille  do  bouteilles  dans  leurs  locaux.  •■ 


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FÏK-  f*^.  —  Ap)y-iyeils  imatfiru'S  par  M.  Rose  Charmeux  pour  la  con.";!. 
du  Raisin  à  rafle  fraîche. 
En  haut,  en  zinc.  —  En  bas,  eu  (erre  cuite. 

son   Raisin    se   conserve    bien    dans   son    fruitier   jusqu  au 
moment  où  la  vente  se  fait  avantageusement. 
L'ouvrier  qui   no  possède  qu'une  dizaine  d'arcs  de  jardin. 

(Il  Etude    (réolni/ifjue,   Historique  cl  Statistique  sur  Thomery  ancien 
cl  moderne,  par  J.   Iluet.  Fiiiitamcl)lcau,  Iiup.  13ourgcs.  1S92. 


Vig.  172    —  Tableau  de  divers  stjstrmes  de  conscrrdion  du  Raisin 
d  rafle  fraîche  successivement  employés  à  Thomery. 

Nous  avons  entendu  liien  souvent  raconter  ces  faits 
I)ar  nos  parents,  qui  fournirent  comnie  nous-mêmes,  à 
l'auteur  précité,    tous  les    documents    néces- 
saires à  la  publication  de  sa  notice. 

Depuis,  il  nous  a  été  possilile  de  reconsti- 
tuer celte  histoire  delà  conservation  du  Raisin 
d'une  façon  plus  précise  et  par  conséquent 
plus  intéressante  à  l'aide  du  matériel  qui 
servit  aux  premiers  essais  de  1848. 

Les  figures   172  el  173,  reproduisent  aussi 
exactement  que  possible  les  ingénieuses  ins- 
^  tallalions  qui  se  sont  succédées  dans  les  frui- 

B  tiers  de  Thomery. 

^,  La  coupe   de  I3apliste  Larpenteur  (ul   rem- 

^       placée  dès  l'hiver  18i0  par  les  luyau.x  en  zinc 

Wk       qu'imaginèrent   Rose    Charmeux   et   Georges 

'^Ê       'Valleaux.  Ils  furent  fabriqués  sur  leurs  indi- 

■'^^        cations  par  la  maison  Lecoq  de  N'emours. 

Ces   appareils  [^"2,  fig.  172  et  fig.  173)  d'un 
laiion  rnètre  de    longueur,    étaient  percés  sur  leurs 

côtés  de  24  trous,  sur  lesquels  étaient  sou- 
dés des  tubes  de  0"'O3  de  longueur  sur  U™02 
de  diamètre;  un  vingt-cinquième  tube  placé  à  l'une  des 
extrémités  et  à  la  [larlie  supérieure,  servait  au  rem- 
plissage du  liquide.  Ils  se  plaçaient  au  bout  les  uns 
des  autres,  reposant  sur  des  traverses  de  bois  ou  sim- 


310 


I.IC   JAllDlN 


plomeiit  accroclu'S  aux    montants  du  fruitier  par  dos 
annoaux  ile  m(''lal  soud(''s  a  leurs  pxirémités. 

Les  incoiivénieiils  do  ce  système  sautent  aux  yeux 
des  moins  initic's  à  ces  installations  spéciales.  Les 
soudures,  plus  ou  moins  bien  f.iites,  iio  lardaient  pas  à 
.s'all(^rer  par  suili-  do  l'oxydation  du  nn'tal,  oi  l'eau, 
?'<^chappanl  par  mille  fissures  impencplililfs,  toml^ait 
des  tulios  supérieurs  sur  le  Raisin  superposé  dans 
toute  la  liauteur  di's  Iravi-c s.  Le  moindre  c^branleniciil 
produit  sur  l'un  de  res  appareils,  soit  qu'il  lui  mal 
accroché  ou  qu'il  fut  éloii^nô  de  l'hurizonlale  oxij^'éopcur 
sa  piise,  causait,  au  remplissage  du  liquide  ou  à  l'ins- 
tallation du  Raisin  dans  les  lulics,  os  dangers  do 
seniMaliIes  arros.iges. 

Ces  accidents  se  multipliaient  encore  en  cas  dégelée, 
car  on  olait  alors  moins  diflicilc  tians  le  choix  des 
locaux.  Knlln,  les  tubes  étaient  beaucoup  trop  étroits, 
ce  diamètre  de  0"H)2  étant  à  peine  suflisant  pour  livrer 
passage  aux  plus  gros  sarments  de  nos  Chasselns,  qui 
buttaient  contre  les  morceaux  de  charbon  introduits 
dans  les  appareils  pour  atténuer  la  corruption  de  l'eau. 
L'extraction  de  ces  sarments  gonllés  au  cours  do  la 
conserve  ne  se  faisait  pas  non  plus  sans  causersou vent 
de  sf-rieuses  avaries  aux  points  di-  soudure  de  ces  lubes. 
Knfin,  on  ne  pouvait  exactement  se  rendre  com^ito  de 
la  hauteur  du  liquide,  qu'il  importait  cependant  de 
maintenir  à  son  degré  réglementaire,  pendant  toute  la 
durée  de  la  conservation. 

Les  résultats  obtenus  par  Rose  Gharmeux  et  ses  inii- 
talours  de  la  i)remière  heure,  incitèrent  bientôt  tous  les 
viticulteurs  de  Thoniery  à  pratiquer  cette  méthode.  La 
maison  Lecoq  fabriqua  des  milliers  de  lubes  en  zinc  cl 
prit  même  un  l)revel  pour  lesporfcclionnementsapportcs 
dans  leur  construction.  Ces  appareils  furent  prinn's  à 
une  Exposition  d'Horticulture  ilo  Melun,  en  18ti3. 

Laissant  ses  compatriotes  au  légitime  enthousiasme 
que  proviiquaient  leurs  premiers  succès,  Rose  Ghar- 
meux étudiait,  dans  son  établissement  déjà  renomme  à 
cette  époque,  les  moyens  d'obvier  pratiquement  et  sur- 
tout avec  économie  aux  nondireux  inconvénients  de  ces 
installations  primitives.  Un  appareil  en  terre  cuite 
(n°  1  llg.  \~2  et  lig.  17.!i,  parut  lui  donner  de  bons  résul- 
tats. Los  soudures  si  délicates  du  précédent  système  y 
étaient  évitées,  et  une  carafe  (fig.  I73j,  que  l'on  renvi-r- 
sall  dans  le  grand  orifice,  après  l'avoir  complètement 
rempli  d'eau,  assurait  facilement  le  maintien  clo  ce 
liquiile  indispensable,  a  son  niveau  réglementaire. 

Il  dut  être  abamlonné  à  son  tour  en  raison  de  son 
poids,  de  sa  fragilité,  de  sa  conteuso  fabrication  et  sur- 
tout dos  graves  inconvénienlsque  présentait  la  porosité 
do  celle  poterie,  dont  les  suintements  répétés,  au  gré 
des  variations  de  la  température,  offraient  encore  un 
excès  d'humidité  analogue  a  celui  du  système  précédent. 
Ces  appareils  datent  de  1S.">0  et  ils  avaient  été  fabriqués 
à  l'usine  ci'raniique  des  frères  IJécart.  a  Monlereau. 

Ivi  18."j2,  ils  furent  délaissés  par  leur  inventeur,  qui 
ne  s'en  servit  plus  que  dans  les  expositions  auxquelles 
il  prenait  part,  ou  dans  les  inktallalions  d'amateur,  et 
ils  lurent  remplacés  par  les  premières  bouteilles  ou 
llacons  pouvant  contenir  en  moyctine  125  grammes 
d'eau.  Kilos  sortaient  aussi  do  l'usine  Bécarl  frères, 
lin  grès,  vornioB,  de  forme  conique,  presque  sans  gou- 
lot, ouàouvcrlureélroite,  elles  furent  tout  il'abord  ajus- 
tées à  O^IO  d'intervalle  sur  do  simples  planchettes  de  0"'U' 
d'i'palssour  et  maintenues  par  le  liourreletde  luuroriline 
dans  des  petites  encoches  domi-circul.iircs  pratiquées 
sur  les  liords  do  ces  planclios. 

(^08  planchettes,  horizontaliinont  disposées  à  (y"X>  les 
unes  des   nuiri's,   maintenaient    les  llacons  dans  une- 


position  verticale  et  obligeaient  malheureusement  les 
prap|>ps  ;i  rejioser  sur  leurs  parois,  dont  elles  recevraient 
l'humidité,  ou  contre  lesquelles  elles  se  meurtrissaient. 
f>n  remplni;!  ce  système  par  lon".'<{liB.  172).  puis  on 
moilifla  l.i  (orme  conique  des  bouteilles,  devenue  inutile. 
Les  frères  Bécart  présentèrent  le  modèle  en  gros  n°  \. 
C'était  là  un  grand  jirogrès  ;  le  modèle,  comme  forme 
et  dimensions,  était  bien  trouvé.  Restait  à  remplacer  le 
gros  dont  l'opacité  autant  que  la  porosité,  malgré  le 
vernis  dont  on  le  recouvrait,  présentait  toujours  au 
fruitier  de  graves  inconvénients.  Rose  Gharmeux,  qui 
travaillait  toujours  opiniâtrement  à  ces  perteelionne- 
ments  depuis  18.").',  fit  faire  les  premiers  llacons  de  verre 
en  18l').0,  et  ce  ne  fut  guère  qu'en  lb67  que  ses  compa- 
triotes les  adoptèrent  en  supprimant  leur  coûteuse  et 
incommode  tuyauterie  de  zinc.  Les  menuisiers  du 
pays,  déjà  fortement  avantagés  par  l'extension  d'un 
commerce  local  qui  leur  procurait  de  fortes  commandes 
do  caisses,  s'ingénièrent  à  perfectionner  les  systèmes 
porle-bouteilles  des  fruitiers  qui  leur  étaient  demandés. 
Il  en  fut  ainsi  créé  do  nombreux  modèles  à  cette 
époque  (1). 

Le  fil  de  fer  allié  au  bois  apporta,  dans  la  construction 
de  ces  fruitiers  modernes,  une  certainecoquetteric,une 
légèreté  bien  appréciables,  mais  on  dut  encore  renon- 
cer au  fil  de  fer  à  cause  de  son  oxydation  trop  rapide. 
En  l'employant  galvanisé,  non  seulement  il  s'altérait 
encore,  mais  il  se  couvrait  à  certains  moments,  suivant 
la  tenii)érature  et  l'humidité  ambiantes,  de  gouttelettes 
d'eau  qui,  au  moindre  ébranlement  du  mobilier,  retom- 
baient fort  malencontreusement  sur  les  grappes  do 
Raisin. 

Les  systèmes  n"  7,  8  et  11,  sont  aujourd'hui  géuérale- 
nient  pri'lérés.  Ctn  i)eut  en  constater  clairement  tous  les 
avantages  à  l'examen  de  la  figure.  Tout  posés,  ils  re- 
viennent, à  Thoniery,  à  70  francs  le  mille  de  trous  à 
bouteilles,  ces  dernières  valant  encore  0  francs  le  cent. 
Les  goulots  de  ces  bouteilles  ont  été  liien  modifiés 
depuis  IS.")2.  Les  premières,  de  Rose  Gharmeux.  pré- 
sentaient comme  orifice  la  même  étroitesse,  et,  par  con- 
séquent, les  mêmes  inconvénients  que  les  tubes  des 
.anciens  tuyaux  de  métal.  Même  avec  la  Chasselas,  dont 
les  sarmenis  sont  relativement  d'un  diamètre  bien  ré- 
duit, ils  provoquaient  souvent  de  grands  efforts  pour 
l'introduction  du  bois  dans  les  fiacons  et  exigeaient 
presque  toujours  l'ablation  des  yeux  inférieurs.  On  ne 
(louvait  y  mettre  qu'un  sarment  ou  deux  très  petits; 
quant  au  i'ranhoithal,  dont  le  bois  est  généralement 
très  gros,  il  fallait  y  renoncer. 

Ajoutons  ici.  pour  atténuer  la  gravité  de  celte  erreur 
do  construction  ilue  à  l'inexpérience,  que  l'on  croyait 
llors  a  la  nécessité  de  boucher  aussi  complètement  que 
possible  les  bouteilles  ainsi  remplies,  de  mémo  que  l'on 
croyait  également  à  l'efficacité  d'un  enduit  de  cire  ou 
d'un  mastic  quelconque  sur  l'extrémité  des  sarments. 
L'inutilité  ilo  ces  précautions  a  été  démontrée  depuis 
longtemps,  et  ce  n'est  pas  sans  bonnes  raisons  que 
nous  recherchons  aujourd'hui  les  bouteilles  larges  et 
sans  goidot. 

Dans  un  prochain  article,  nous  compléterons  cet  liis- 
tori(|ue  des  procédés  employés  successivement  à  Tho- 
niery pour  la  conservation  ilu  Raisin  ii  rafle  fraiche,  par 
la  <lescriplion  du  système,  parmi  ceux  qui  sont  dus  à 
Rose  Gharmeux,  qui  a  été,  par  la  suite,  le  plus  appré- 
cié, et  pour  le(|uel  il  prit  un  brevet. 

Kn*NCOIS  ClIMIMKUX. 

(I)  O'Ile  rnlier limi  i1'n|i|>niTilN  et  ilr  lliirnnH  flinirr  niiJiKiril'hiil  nu 
Mil»*!' ilo  In  S.icliMc' lli.rUroli'  Vllicnj.-  .i  ll..lni.i.|.i.'  i\r  S.  iii.-.nl. 
Mnriio,  n  l'IliMel  île  Vlllo  <ln  Mrlnii. 


LK  JAIiDlN 


311 


Les  Chrysanthèmes  en  ce  Standards  » 

l.(!  ('.hrysjvnlliisino,  par  sa  grande  vipucur,  csl  uiio 
pliinlo  qui  so  prôlo  à  loulos  les  fantaisies  du  culliva- 
ti'ur;  on  en  a  prt'âen It;  de  loules  les  formes  inia^'inables, 
m  grosses  Heurs,  en  buissons  bas,  on  larges  spéci- 
mens, do  toutes  formes  et  h;iuteur>-;,  jusqu'aux  énormes 
tiiiiffos  japonaises  aux  iniiomlir.il'Ips  petites  fleuis; 
quelques  fois  aussi  en  «  standards  »  nutremonl  dit  en 
i(  ligo  formant  tôle  ». 

Depuis  quelipies  annnns,  le  [iul)lic  semliie  s'intéresser 
à  ce  genre  do  présentation,  surtout  quand  les  tétos  llou- 
rios  sont  do  coloris  nets,  bien  tranchés.  A  nolro  avis, 
pour  olitonir  lo  maximum  d'olTot  dans  cette  fnrmo  do 
plante,  la  grosseur  de  la  fleur  importe  pou,  le  [irineipal 
est  que  la  loto  soit  bien  garnie  de  fleurs  de  cmileurs 
hrillantos. 

La  hauteur  des  tiges  n'a  d'im|>ortance  que  pour  l'em- 
ploi que  l'on  veut  faire  dos  plantes  ;  ce  qui  est  essentiel, 
c'est  que  la  tète  fleurie  sorte  bien  délaclice  dans  le 
groupe  do  plantes  où  elle  sera  placée. 

Pour  les  personnes  qui  seraient  tentées  d'en  essayer 
la  culture,  nous  allons  imliquer  brièvement  les  dilîé- 
rontes  opi'rations  nécessaires  pour  obtenir  de  beaux 
sujets. 

Il  est  facile  de  concevoir  que  lo  temps  né'cossaire  pour 
obtenir  ces  plantes  est  relativement  long  ;  la  hauteur  de 
la  tige  à  atteindre  d'abord,  ]niis  la  formation  de  la  tôle, 
ensuite  la  floraison  Ces  ililTérentes  opérations  cultu- 
rales  demandent  environ  10  à  13  mois. 

En  conséquence,  il  faut  donc  faire  les  boutures  en 
prenant  de  beaux  drageons  en  décembre,  les  faire 
reprendre  et  les  élever  soit  sous  châssis  sur  coucIk^ 
tiède,  soit  on  bonne  serre  tempérée  près  du  verre,  leur 
donner  des  rempotages  successifs  do  façon  que  la  végé- 
latioii  n'ait  pas  il'arrèt  et  que  la  hauteur  (|uo  l'on  veut 
donner  à  la  lige  soit  alteinte  en  avril  ou  mai  au  plus 
tard. 

H  l'st  1res  important  que  la  première  ramiliualion  av 
forme  naturellement,  c'est-à-dire  par  ce  qu'on  est  con- 
venu d'apiieler  une  «  percée  »,  l'apparition  d'un  pre- 
mier bouton  forçant  la  plante  à  donner  des  ramilica- 
lions  do  côté.  La  ramification  obtenue  ainsi  est  beau- 
coup iilus  solide  que  celle  obtenue  par  pincement  <Ie 
la  tète. 

Pour  obtenir  cette  percée  à  plus  ou  moins  de  hauteur, 
il  y  a  deux  moyens  faciles:  1° Choisir  des  variétés  natu- 
rellement liasses  si  l'on  désire  des  demi-standarils, 
2"  traiter  les  plantes  avec  plus  ou  moins  d'aération; 
sous  verre,  la  i)lanle  continuera  à  monter;  à  l'air  libre, 
au  contraire,  la  vi'>gélation  sera  plus  dense  cl  le  bouton 
central  fera  ramilier  la  plante  à  une  hauteur  moindre. 

Les  branches  obtenues  ainsi  seront  pincées  à  trois  ou 
quatre  feuilles;  les  suivantes  également  et  cela  autant 
de  fois  qu'il  sera  possible  et  nécessaire  pour  l'obtention 
de  la  tète  désirée,  à  la  condition  toutefois  que  les  der- 
niers pincements  soient  donnés  avant  la  fin  de  juillet. 

Un  bon  moyen  pour  obtenir  ces  pincements  répétés 
en  un  laps  de  temps  assez  court  est  de  mettre  les  plantes 
en  pleine  terre  pendant  les  mois  de  juin  et  de  juillet; 
les  plantes  sont  dépotées  et  platdées  dans  un  compost 
riche  en  humus,  ou  encore  sur  do  vieilles  couches  dont 
les  matériaux  seraient  bien  consommés;  les  plantes, 
dans  ces  conditions,  prennent  une  végétation  forte, 
ra[)ide,  qui  permet  do  donner  tous  les  pincements 
désirés  pour  obtenir  une  tète  do  grande  dimension. 
Dans  la  première  quinzaine  d'août,  les  plantes  seront 
relevées,    bien    soignées    aux     ba~.'-inages    pendant    la 


périoilo  do  reprise;  puis  oUos  seront  munies  do  bons 
tuteurs  pour  soutenir  la  tige;  la  tôle  entourée  de  quel- 
ques cercles  en  fils  do  fer,  pour  pouvoir  distancer  les 
branches  et  lui  donner  une  belle  forme  l)icn  nrr<mdio,  il 
n'y  aura  jibis  qu'n  ihmner  les  soins  généraux  :  ariosages 
aux  cngi-ais,  ébnutonnago,  soufrage,  enfin  tout  ce  qui 
pour  assurer  ;i  la  plante  une  végétation  luxuriante. 

Il  ne  nous  reste  plus  (|u';i  donner  rpiolques  noms  do 
variétés  so  prêtant  le  mieux  à  ce  genre  déforme,  ce  sont  : 
liaronne  île  Viiinlx.  Chri/sunllirinhle  Lnf'nrye,  E'.oile  Oc 
Lyotu  Ktoile  de  t'en,  Marie  Cnlval,  .Vi/rto,  M.  K.  Strad- 
forl,  Paris  iUOO,  Pliwhua,  Vrcsideiii  F.  Sahut,  Prin- 
cesse de  liratirovnn;  Pride  nf  Madfort,  Pyymnlion,  liê- 
verie,  Soleil  d'octobre.  Souvenir  de  Pont  d'Avignoti, 
Vicomle  de  la  Tour,  William  Tricher,  Mme  Gustave 
Jfenri,  Président  Bulnilly,  Thérèse  Mazicr,  Féerie, 
liraise,  Uanqiiise,  Marie-Tltércse  llèr/jmnn,Mme  Charles 
Krasts,  Kmile  Dcseine,  ainsi  que  toutes  les  variétés 
vigoureuses,  dont  la  ramification  est  courte  et  solide. 

A.   NoNIN. 
c--^-n-<i>Hrr>.a 

Lselio-Cattleya   nouveaux 


I.(rlio-Catlle;ia  Manjarilœ  {Lœlia  purpurata  X  ^-  Mussiœ 
ccsialis).  —  Celte  planlo  étant  nia  première  obtention  à 
divisions  du  blanc  le  plus  pur,  je  la  dédie  à  ma  lillc  .Marguerite; 
les  pétales  di'pusscnt  neuf  cenliiuètros  de  longueur  et  alfei- 
gnenl  presque  trois  contiuiètres  de  largeur.  Ils  no  sont  pas 
roulés  cl  cnnlournés  comme  dans  le  L.  purpurata;  les 
pétales  sont  présentés  bien  également  avec  six  centimètres 
(lo  largeur;  lo  labcllo  rappelle  un  pou  certains  L.  purpurata 
avec  (les  lignes  derécs  à  la  gorge;  il  esl  ondulé  et  frisé  sur 
les  bords  avec  un  liseré  blanc  très  apparent. 

f.irUo-Catlli'i/it  Sallicrn-fjifjas.  —  Plante  obtenue  par  lo 
croisonionl  du  Liclin-Calllciia  Sallicri  par  lo  Cattleya  f/iyas; 
le  proraier  parent  (plante  more)  esl  lui-mènie  un  hybride  du 
Ciittlei/a-LixIttii/eKii  par  le  Lœlia  pu.-purata. 

Cotte  intéressante  nouveauté  est  de  végétation  très  capri- 
cieuse; cerlainos  plantes  sont  restées  bien  en  arrière  des 
autres  et  simt  difficiles  à  faire  pousser;  la  végétation  de  la 
l)romière  plante  est  foulTue  avec  beaucoup  do  bulbes,  dont 
les  plus  hauts  n'ont  guère  (jue  lô  à  l(i  centimètres  do  hauteur  ; 
les  fi'uilles  ont  une  tendance  à  être  portées  par  paires;  les 
(leurs  sont  do  bonne  dimension  avec  une  tenture  plus  ferme 
(pic  lo  Calllei/a  jlifias.  de  coloris  mauve  pâle  avec  un  labolle 
frangé  et  ondulé  sur  ses  bords;  le  coloris  en  est  brillant  et 
la  gorge  esl  blanc  jaunâtre;  lo  centre  est  pourvu  do  stries 
carminées  qui  vont  en  s'élargissant  jusqu'au  fond  du  labellc. 
L'ensondjio  do  la  fleur  esl  coquet  et  agréable. 

Lœlio-Calttei/a  ochrarca  var.  albiniœflora.  —  Le  L.-C.  ochra- 
i-ca  issu  du  Lœlio  harpoplii/lln  var.  et  du  L.-C.  .Sallieri,  fut 
présenté  à  la  séance  do  la  S.W.II.F.  du  2Z  novembre  1900; 
plusieurs  plantes  do  luéino  semis  fleurirent  dans  mes  cul- 
tures (loiniis  colle  éjjocpio  et  furent  identiques  à  celte 
première  plante,  c'osl-à-diro  à  divisons  jaune  brillant  et  ù 
labolle  ligné  de  pourpre  plus  ou  moins  foncé,  mais  toujours 
très  apparent;  dans  la  variété  fleurissant  aujourd'hui  et  qui 
a  gardé  tous  les  caractères  de  sa  parenté,  les  divisions  sont 
(l'un  jaune  plus  paie  (|uo  dans  le  type  et  le  labellc  est 
entièrement  blanc;  il  fait  ainsi  une  charmante  diversion 
avec  les  autres  Cattlei/a  ou  Lœlio-Cattle>ja  qui  ont  tous  le 
labello  plus  fonci'  (pie  les  divisions.  Je  constate  que  ces 
formes  d'albinos  sont  très  rares,  je  n'ai  jusqu'à  ce  jour  obtenu 
(pio"Io  L.  C.  Ktiiil^  d'iir,  (|ui  présente  cette  particularité  d'un 
labolle  do  même  coloris  quo  les  divisions  ou  un  peu  moins 
foncé. 

C.  Maron. 

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318 


LI'.  JARDIN 


Le  ïm:'iVj^i'  (les  iilaiilcs  par  Icllier 


Nous  avons  à  plusieurs  reprises,  dans  le  Janlhi, 
appelé  l'attention  sur  la  remarquable  dc^cduverte  ilu 
fori.ago  des  plantes  par  l'ither,  par  M.  Jolianiisen,  et 
sur  les  expériences  intéressantes  qui  ont  été  tentées  à 
cel  épanl  par  diverses  personnes(l>. 

Il  ne  s'agit  plus  aujourd'hui  d'un  essai,  mais  l'ien 
d'une  api>lication. 

Les  expériences  de  M.  Frédéric  Harms 

Los  expériences  de  M.  Frédéric  Ilarms,  qui    est  un 

des  foreciirs  lis  pins  réituli's  do  Ilniiil-oiir.'.    el   (li."i    i  ■ 


Fiff.  I7'i.  —  Lilat  riiiirU-n  .V  non  ilhcritit  et  illurisff. 
A  Sujets  non  élhérisés  mis  diins  la  forcerie  lo  2")  novondjre,  photographiés  le  li 

depnis  lu  jours  dans  la  forcorio. 
|l*hi<tiifrra|ihio  prise  dan.H  IVInlilisMeim  ni  île  M.  Friklùric  llarnis  à  lliimlioiirv'i 

surface  vitrée  d<>  rétablissement  s'élend  sur  plusieurs 
hectares,  ont  une  haute  porli'O  praliipie  puisqu'elli's  ont 
été  entreprises  pour  la  production  ilaiis  le  liul  cle  con- 
trôler celles  tentées  en  premier  lieu. 

Nous  reproduisons  jireeisénu'iit  des  vues  phologra- 
phiquos.  [>rises  <lans  cet  élahlissement,  ihmnant  uni' 
idée  exacte  des  dillérences  enlre  les  I.ilas  élhérisi's  et 
ceux  lorcés  par  la  mélliodo  ordinaire,  et  rendant  suffi- 
samment comi>lp  du  développement  do  chacun  dos 
groupes.  Les  Lila.s  éihérisés  {Souvenir  de  Louis  Sjialh] 
étaient  garnis  de  feuilles  et  ndniirnMement  Ih-uri 
au  liout  do  dixduiil  jours  do  forçage.  La  figure  17i 
montre,  en  A,  des  I.ilas  non  ethérisés,  après  vingt 
jours  dans  la  lorcerio  (mis  on  vi'-gélalion  le  L'.">  noveni- 
liro,  photographiés  le  l'i  déc<'nilire),  et  on  /j,  des  Lilas 
éihi'risés  depuis  dix  jour»  dans  la  forei-rio  (mis  en 
vin''lation  le  4  iléeeniliri".  pholo^-raphii-s  le  14).  Chi 
remarque  sur  ces  derniers,  non  seulenieni  une  avance 
de  dix  jours,  mais   lo  développement  de  plus   de   trois 

(1)  fr  Jardtti.  u  ■  :i.v,,  3i'.4.  :i:-.'  el  :i::i 


fois  autant  de  thyrses  floraux  sur  chaque  arbuste.  La 
ligure  17.")  reproduit,  d'après  la  photographie,  en  C,  des 
Lilas  Charles  \  ethérisés,  mis  en  végétation  lo  4  décem- 
bre, photographies  le  14;  en  D,  des  Lilas  Charles  \  mis 
on  végcHation  lo  2.)  novembre,  comiilètenienl  lleuris  et 
photographiés  le  1  i  ih-cembre.  Au  bout  de  vingt  jours, 
ces  Lilas  dont  les  thyrses  sont  luagnifiquos,  sont  com- 
plètement épanouis  et  prêts  i)our  la  vente. 

Ce  procédé  se  recommande  surtout,  nous  commu- 
nique M.  Harms.  pour  les  forçages  très  précoces  en  sep- 
tembre et  novendiro. 

Pour  l'ethérisation,  les  arbustes  sont  placés,  dans  son 
établissement  dans  un  coffre  hermétiquement  clos.  On 
se  sert  d'éther  sulfurique  pur  —  et  non  d'élhor  addi- 
'■onné  d'.'ilcool,  bien  plus  cher,  ni  d'éther  de  pétrole. 

Ot  éthcr  est  in- 
troduit dans  un 
récipient  large  et 
ouvert  pour  l'éva- 
poration,  sus- 
pendu à  l'inté- 
rieur, à  l'aide 
d'un  entonnoir  el 
par  uno  ouver- 
inre  ménagée  à 
Il  partie  supé- 
I  iiire  de  l'app.'i- 
i.'il. 

Les  vapeurs 
d'i'lher  étant  plus 
lourdes  que  l'air, 
descendent  par- 
tout, pénètrent 
même  dans  la 
'■rre  des  plantes, 
i|ue  l'on  doit, 
|iour  empocher 
relie  pénétration, 
tenir  très  sèche 
il  recouverlo  île 
>able. 

La  dose  est 
l'environ  4M)  gr. 
d'elher  par  métro 
cube  d'air;  mais 
elle  varie  avec  la 
saison  et  la  nature 
des  plantes  à  for- 
cer. .\insi,  vers 
le  ndiieu    de    novembre,   M.    Harms  a   employé  8tK)   à 

<.K)0  gr,i es  d'elher  pour  un  cube  d'air  de  *..'.:.^(KI  litres, 

tandis  (pie  vers  la  lin  de  déeendue,  uni-  dose  d'un  tiers 
moins  forte  suflisait;  lo  résidtat  a  été  sensiblement  le 
même. 

I)ans  ce  réservoir,  (Mi  intercalant  les  petites  plantes 
entre  les  grandes,  M.  Ilarms  a  pu  loger  soixante-dix 
plantes  chaque  fois. 

Los  arbustes  restent  généralement  quaranle-huil 
heures  ilans  ces  vapeurs  d'élhor,  mais  s'il  s'agit  d'es- 
pèces sur  lesipielles  ces  vapeurs  ont  nioins  d'action,  il 
faut  les  laisser  plus  longtemps.  On  iloit  également  tenir 
compte  du  degré  de  tenipiTaturo  de  l'intérieur  île  co 
loc.'il  :  iilt  degré  centigrade  pendant  vingt-quatre  heures 
l'action  de  l'i-llier  est  sans  effet  et  à  30",  pendant  le 
même  lenips,  les  ]>lantes  sont  abimées.  La  dose  normale 
de  'liK)  grammes  par  métro  eube  ilemande,  pour  agir  effi- 
cacement, une  tenqiérature  de  17"  a  l'.f  pouvant  s'abais- 
ser a  I  \"  pendant  la  nuit. 
I''lanl  donne  cpie  les  vapeurs  d'élhor  sont  éminemment 


Il  Sujets  ethérisés 


Lie    JAUKIN 


313 


itiflnnimables,  il  faut  se  garder  do  pi-nd-lrer  avec  de  la 
liimièro  (ni  sim]iloriiont  aveo  un  cigare  ou  une  cigarpllo, 
dans  le  local  alTccli'  à  rdlicTlsalioii,  mi  uiêino  ilr»  s'en 
apiiriK-licr  avec  la  luriiii-re  lorsqu'il  u'ost  pas  Ircirnoti- 
quiMiu'iil  clos 

Après  avoir  oU'  ôlliorisi's,  les  arliuslcs  sonl  reliras  du 
local  cl  rentrés  eu  serre  cliaulTcc  de  Kl"  à  20'  comme 
pour  les  forca|.'es  ordinaires.  Au  boni  ilo  trois  à  quatre 
jours,  les  Imulons  floraux  sVuivrcnl  ;  huit  jours  plus  tni  d 
les   ;;rappes    sonl    eoiiipléleiueut   développées   et    l'é'pa- 


Le  procédé  du  docteur  Joliannson  mérite  d'être  étu- 
dié pour  son  application  aux  autres  plantes. 

Il  résidte  f|ue  le  i)roc(-il('  do  l'éllier  clétermine  une  éco- 
nomie notalile  :  1"  de  travail.  2"  de  mati'riel,  3"  le  môme 
résultat  olitenu  dans  un  laps  île  temps  [dus  court.  11  est 
donc  liieii  di'Mjnutié  aujourd'hui  que  la  diciuiverto  du 
docteur  Johannseu  est  pratique  et  présente  d'énormes 
avantaj,'es  pnur  h-  fori.agc^  des  Lilas  et  des  autres 
arlmsles. 

Les   fnrccurs   fram.ais   pourront   repretler  de   n'avoir 


Fig.  175.  —  L'intérieur  d'une  serre  de  forçage  de  l'établissement  de  il.  Frédéric  /7arm.s  à  Hambourg. 
C  Lilas  Cliarlcs  X  ôthérisés  le  i  décembre,  photographiés  le  14.  —  D  Lilas  Charles  X  éthérisés  le  25  novembre,  fleuri 

et  photographiés  le  14  décembre. 


nouissenient  a  lieu  six  à  huit  jours  après.  Les  lleurs  des 
sujets  ainsi  préparés  ont  plus  belle  apparences,  l'en- 
semble n'ayant  pas  C(>t  aspect  souffreteux  qu'ont  parfois 
les  arbustes  dont  l'épanouissenu-nt  est  anlici[)é;  mais, 
au  contraire,  les  inflorescences  sont  amples,  robutes  el 
encadrées  de  belles  feuilles  vertes,  ce  (jni  n'existe  pas 
sur  les  plantes  non  étliérisées. 

L'emidoi  des  appareils  do  petites  diniensiuns,  ajuulr 
^L  Hainis  dans  une  communicalion  (1),  s'a[iplique  sur- 
tout aux  petits  Lilas  forcés  en  pots,  commet  Cida  se  lait 
courauiment  en  Allemagne.  Four  l'éthérisation  îles 
Lilas  a.  haute  tigo,  il  est  nécessaire  d'édifier  dos  cou- 
slructioTis  spé'ciales  en  briques  et  ciment. 

il)  .'^tôliers  Deittsche  Gartnir./.eitiimj,  19U2,  n'  1,  page  8. 


pas  d'ores  et  déjà,  cette  année,  organisé  chez  eux  le  for- 
çage des  plantes  soumises  à  l'action  de  l'éther.  En  ef- 
fet, par  suite  des  circonstances  anormales  de  tempéra- 
ture qui  se  sont  succédées  cet  été,  les  Lilas  destinés  au 
forçage,  malgré  qu'on  les  ait  relovés  de  pleine  terre 
pour  accentuer  leur  repos,  ont  continué  à  végéter  plus 
ou  moins,  en  raison  des  pluies  continuelles.  Les  bou- 
tons floraux  sont,  dans  la  majorité  des  cas,  mal  for- 
més et  inconiplètement  aoùtés;  les  thyrsos  florales 
«  débourrent  »  mal  dans  les  premières  saisons  et  la 
grappe  sera  courte. 

Or,  le  forçage  par  l'iUlier,  qui  défie  la  mauvaise  saison, 
supprime  do  tels  inconvénients.  Môme  aujourd'hui, 
avec   les  Lilas    qui    se   trouvent    dans  do  mauvaises 


314 


LE   JARDIN 


conJitions  pour  le  (orçape,  mal  préparés  comnip  ils  lo 
sont,  ne  procédé  ferait  «  iléliourrcr  »  la  Heur  ilans  de 
meilleures  conditions. 

Li's  forceurs  français,  s'ils  ne  se  mettent  pas  promp- 
lemeiil  au  courant  du  p:o^'rès.  sur  lequi-l  nous  avons 
tenu  à  les  renseigner  dés  l'origine,  risquent  fort  de  voir 
I)ient6t,  sur  leurs  propres  marchés,  les  Lilas  allemands 
préférés  aux  leurs. 

.\Li;i;i!r  Maumknè. 


L'EXPOSITION   DE   PAU 


Ainsi  que  nous  l'avinnsannonré.  l'exposition  de  l'oniolngio 
et  d'Hiirticullure  (le  l'an  n  ouvert  ses  portes  le  21  sepleinlire. 
Installée  dans  les  vnstes  siiiji's  du  l'aliiis  d'Iiiver  ayant 
acci'S  sur  le  l'idiiiariiiin.  planté  de  rares  et  lieaiix  .spi'ciiuens 
de  végi'tnu.\  r.\iitii|ni-s.  i-eltoe.xpnsilion  se  trouvait  donc  dans 
un  iradrc  ina^riiili^pie. 

Un  i-erlain  ncindirc  d'exposants  des  environs  do  Paris,  de 
la  'l'ouraine.  de  lu  Bmlagne.  appurlant  de  superbes  lois  di' 
Iriiits  lie  Udile  et  de  fruits  il  cidre,  élaiont  venus  se  JDindro 
mix  nondireux  i>riipriélairos  et  ruilivaleurs  de  la  réginii 
liéarnaise  ipil  avaient  r.  ponilu  à  l'ap|iel  des  organisateurs. 

I.e  programme  cnniprenait  deux  grandes  eati-gories  :  les 
fruits  de  tnljle  et  les  fruits  à  cidre,  aver  subdivisions  rela- 
tives à  la  formation  et  à  la  i-ullure  des  arbres,  à  la  réi(ilt<'. 
à  l'endtallage  et  à  la  eonservallnn  d<'s  fruits,  à  la  fabrication 
des  cidres,  poirés  et  dérivés.  ICnlin.  une  large  pari  était 
réservée  aux  autres  brandies  de  l'IIorlicultuie,  à  l'enseigne- 
ment, aux  arts  el  industries  horticoles,  à  l'agriculture,  etc.. 
Parmi  les  apports  régionaux,  nous  citerons  la  superbe  col- 
lection de  Itaisins  de  serre  de  .\I.  'l'iiiçliant.  ili'  liuétliary;  la 
collection  de  fruits  de  .M.  Jusforgues.  de  l'au;  et  celle  de 
.M.  Lapuyade,  de  .\tonein  ;  l'intéressante  collection  do  Pommes 
de  .M.  Itil|i>t,  de  Nay  ;  l'apport  dn  .\l.  Lliosic-Léré,  de  Sainl- 
l<'nust  ;  la  belle  collection  de  Itaisins  de  cnves  exposi-e  p;ir  le 
Syndicat  do  l^embeyo  à  ipd  a  (''le  décerné  l'objet  oITeil  par 
M.  le  Ministre  de  l'.Xgricullure. 

.\l.  .Menjon.  de  Pan.  exposait  un  joli  lot  de  Chasselas 
auprès  ilui]uel,  M.  Prada^re,  amateur,  présentait  do  beau.x 
jneds  de  Vigne  chargés  de  lounli's  grappes  et  (pi'il  cullivo 
sur  ses  balcons  dans  des  pots  de  gn'S  de  forme  orljjinale. 

Signalons  également  les  Itaisins  de  .M.  do  YermolofI,  iiinsi 
quo  son  lot  do  produits  maraîchers;  les  nombreuses  varé'tés 
amélioréos  de  Ponnnn  de  terre  quo  présentai!  .\l.  Harraca, 
d'Argelés,  et  les  nouveautés  maraîchères  do  .\l.  Carassus,  do 
Lescar,  la  collection  intéressante  des  Chasselas  en  pots  de 
.M.  I.allite,  horticulteur  à  Pau. 

Uo  la  'l'ouraine.  .\I.  Piiiguct-fîuindon  avait  apporb'  une 
importante  et  superbe  collection  de  Poires  el  Pommes  tandis 
ipie,  dans  les  janlins  ipii  entourent  le  Palais  d'Idver,  on  pou- 
vait voir  son  bel  apport  d'arbres  frinliers  en  espaliers. 

De  'f'homory,  .M.  .Salomon  avait  envoyé  une  magnili<pie  cid- 
lecllon  de  Itaisins  qui,  grâce  ii  un  eniballagn  perfectionné 
dans  de  la  poussière  de  liège  étaient,  malgré  la  dislance, 
arrivés  en  parfait  étot  de  Irali-heur  et  do  conservation. 

I,a  Hretagne  et  la  Normandie  ne  [louvaioni  être  mieux 
représi'ntécs  «pie  par  lo  lot  magnlllque  île  fruits  de  tout  [iro- 
mier  choix  qu'exposall  M.  le  II  Cuyon.  ainsi  quo  les  collec- 
tions de  fruits  à  cidre  de  .M.  le  I>'  llantraye,  de  M.  Ilesloiils, 
do  .M.  Cliiuot,  instituteur,  ol  di>  .M.  Krochard,  do  Mayenne. 

Mois  le  "  clou  "de  l'Kxposition  fut  certainement  l'apport  do  la 
Société  d'Ilorticultiiri'  do  Montreull,  lonl  par  l'importance  du 
lot  quo  par  la  beauté,  le  coluris  et  la  grosseur  des  fruits.  I| 
obt  intéressant  de  (aire  remarquer  que  ces  fruits,  comme 
ceux  de  .M.M.  li>  I)'  ("iiiyon,  Salomon,  Pingiiel-tiuindon,  Tiii- 
clianl,  etc.,  sont  arrivi-.  sans  la  moindre  meurlri.ssnre,  en 
raison  do  leur  emballa^'e  smgné. 

1.1  place  nous  manque  pour  reniimérallon  de  tons  les  lois, 
pour  la  plupart  très  intéressants,  pri'senlés  à  celle  oxposi- 
lion,  dont  le  succès  —  solt  dit  à  l'élogo  des  organisaleiirs  — 
a  été  complet, 

I.e»  concours  d'emballage  ont  été  1res  remplis  et  i  .Ile  «ec- 
tion  n'a  pns  été   la  moins  intéres.sanle.  On  a  pu  ainsi  appn'-- 


cior  les   meilleurs   moyens  à   em|iloyor  pour  faire   voyager, 
dans  de  bonnes  conditions,  les  fruits  les  plus  variés. 

Celte  belle  manifeslalion  horticole  est  venue  compléter  les 
conférences  publirpiestpie.  sur  la  demande  de  la  municipalité, 
M.  .Martinet  avait  laites  ces  dernières  anni''es  pour  appeler  l'at- 
tentii'ii  di-scultividenrs  régionauxsur  le  parliqu'lls  pourraient 
tirer  d'une  plantalion  bien  comprise  et  iruneoulliue  rationnelle 
des  arbres  fruitiers  pour  l'obtention  de  fruits  de  choix  ou  la 
production  intensive  des  fruits  ib^  moyenne  consommation. 
C'est  «pien  elTet  li>  climat  du  Héiirn  el  du  pays  basipie  se 
prête  admirablement  à  la  culture  fruitière;  aussi  est-il  regrel- 
lablc  ((u'alorsque  nous  sommes  encore  tributaires  de  l'étran- 
ger polir  raliiiientalion  en  fruits  de  nos  marchés,  les  frai,  lies 
et  belles  valh'es  des  Pyrénées  no  soient  pas  abondaniment 
pourvues  de  cultures  fruitières  qui  contribueraient  loiiemeiil 
ù  augmenter  la  richesiso  du  pays. 

L'exposition,  organisée  sous  le  haut  patronage  do  .M.  le 
Ministre  de  l'Agriculture,  élait  présidée  par.M.  yigcr,  ancien 
ministre  el  di^lénué  par  .M.  le  .Minisire  de  l'.\gricnltiiro  el  qui. 
avec  sa  bonne  griice  habituelle  el  sa  grande  compétence  a 
présidé  également,  assisté  do  M.  Chatenay,  secrétaire 
général,  les  opérations  du  Jury  et  les  réunions  du  t"".ongrès. 

Pendant  la  durée  do  l'exposition,  dose  le  ï  octobre,  des 
conférences-promenades  très  suivies  ont  été  faites  par 
M.  Joni'dain,  professeur  déparloraental  d'agriculture  do  la 
Somme.  .M.  .Andoiiard,  directeur  de  la  station  agronomique 
deNanles,  et  M.  Itaquet,  sénateur  de  la  Somme. 

Pour  les  frnlls  do  table,  notre  directeur  M.  Marlinel,  pro- 
fesseur à  riCcole  Nationale  d'Horticulture,  a  traité  de  la  pro- 
duction des  fruits  de  choix  el  des  soins  à  apporter  à  la 
culture,  à  la  récolle,  &  l'emballRgc  et  à  la  conservation  des 
fruits. 

finlin  .M,  I.ayé,  professeur  déparlemontal  d'agriculture  du 
Puy-ile-l)i\me,  a  appelé  l'attention  des  cultivateurs  sur  la  pro- 
duction des  fruits  do  moyenne  ronsommation. 

Nous  terminerons  ce  rapide  compte-riMidii  par  un  extrait 
du  palmarès  énuni.rant  les  plus  hautes  réc-ompensesdécernées. 
Mais,  au  pri'-alable,  nous  sommes  heureux  de  dire  qu'en 
souvenir  de  cette  belle  exposition,  dont  il  était  lo  mniniis- 
soire  général,  .\l.  .Maillnet  a  icVu,  de  la  pari  de  la  Société 
d'éducation  populaire  desHasses-Pyrénées.la  médaille  d'argent 
grand  module  ijii'elle  décerne  à  ceux  qui  ont  rendu  des 
services  signalés  à  la  région  pyrénéenne. 

Prix  d'Iiiiiiiiciir.  —  Objet  d'art  offert  par  la  Ville  de  Pau  : 
Société  régionale  d'Iiorlicullure  de  Monlreiiil.  Objet  il'art 
offert  par  .\l.  le  le  Ministre  de  l'Agriculture  :  Syndiiat  do 
Lembeye.  Objet  d'art  oflerl  par  la  Société  d'Iiorlicullure  dos 
Basses-Pyrénées:  M.  Pingiiet-Ciiindon,  horticulteur  h  'l'ours. 
DipIl^me  d'honneur  et  niédaillo  d'or,  olferlo  par  la  Société 
d'Iiorticiilliire  de  l''rance:  .M.  Tindiant  propriétaire  à  (iuétliary  ; 
médaille  d'or,  offerte  par  la  Société  d'horticulture  des  Kasses- 
Pyrénées:M.  Ilc^idà  Pau,  médaille  d'or  offerte  par  le  Syndical 
des  iigric-ulteurs  des  llasses-Pyri'uées,  à  la  Section  déparle- 
monlale  de  la  .Manche  de  l'Association  française  poniolo- 
gique. 

Les  deux  médailles  quo  la  Société  pomologiipie  de  l'rance 
a  continué  de  décerner  chaque  année  au  plus  beau  lot  do 
fruits  et  fi  la  collection  la  mieux  élic|iic-tée  ont  été  attribuées 
fl  la  Société  d'ilorliciilturc>  de  Monlreiiil  et  a  M.  Pingnet- 
Guindon. 

I''.  IIespi.nov. 


Revue   des    publications 


Appréciation  «ur  le  tir  contra  la  grêla.  —  Un  accident 
j;rave  s  i>.-.l  |irodiiit  pendant  lc>  tir  d'un  canon  paragrèle.  près 
du  cl[;ile:iii  de  Vasoldsberg  à  (iratr.  (Autriche).  I.a  foudre  est 
tombée  Mirla  station  du  tiret  a  fait  sauter  la  provision  do 
pouilre.  Deux  domeslic|ue8  ont  été  grièvement  blessés. 

«  Le  tir  paragn-le  est  employé  avec  excès  en  Aulriche- 
Itongrie,  dit  le  Oarlenircli.  Ce  n'est  pas  le  premier  nialln-ur 
qa'il  occosionne.  Nous  tenons  toutes  ces  "  tireries  "  pour 
iAuliles.  Cet  abus  est  né  il  y  a  dix  ans  en  Americpie.  Un 
.savant  en  délire  pointa  son  artillerie  contre  le  llrmanieiit  pour 
"  provoquer  «  la  pluie.  .Maintenant,  c'est  pour  "  empêcher  •• 
la  grêle  que  nos  voisins  dirigent,  contre  le  ciel,  le  feu  do 


Lli  JARDIN 


Sir 


mortiers  do  furl  caliliro.  Los  fnlirirnnts  do  pniulro  sont  diins 
lu  jiiio.  I,PS  (oiiilorii'S  (|iii  (•nnslniiscnl  cillo  nrlillcric  foiil  à 
l'ciivi  tiinr  (liiiis  les  Ivvpositiniis.  Lu  iimlcliaiiri'u  voulu  (|u  un 
joui-,  ;i[)i-i'S  iiiiii  c;iii(itiniuli>  foriiiiduljle,  imi-  ti'in|>i''li'  d(>  ^'ii'lo 
survinl,  ti'lli'  quo  li's  plus  amipiis  piiiiui  les  haliitiuils  iii'ii 
nvaioiil  jniiiiiis  vu  <li>  |inri>ill(<.  Hioii  n'y  fuit  :  on  coiiliiuii'  ii 
liror  en  l'air,  coniiuo  auparavant.  Jusi|u'ii  co  jour,  cns 
.'  lirorii"S  »  n'avair-nt  pas  i-u  <raulro  consiViuorno  i|uo  l'inn- 
(,'ration  on  iiiasso  dos  oisoaux  chanteurs  qui  fuyaioni  los 
ro^inns  suji'll'^s  à  co  vacarnc.  .. 

rieurs  d  hiver  pour  appartements.  —  l.'Amcriciin  l'Iorint 
rcpriiduil  lin  iii.iiumii'  de  M.  l'..  A.  Sniith.  lu  à  l'.Vssoci.ilion 
canadioiinc  dliiMliiullnn'.  sur  li'S  plantes  les  plus  usitéi-s  en 
ap[)artouient  pour  leur  fleurs.  On  y  voit  ((u'aux  !'',tats-llnis  et 
au  Canada,  les  piaules  lleuries  lionnont,  à  ciMi'  dos  planles 
vertes,  une  place  plus  prépoiidéranto  (|u'ioi.  Ainsi,  les  l'élar- 
tïoniuius  /.iini'S  en  pots,  lleurissaiit  en  plein  liivor  après  avoir 
éto  cullivés  à  cet  odol  on  été,  viennent  on  tiHe.  Les  Poin- 
scttia  et  VKiiplinrbia  JarijuittUr/lora  sont  très  usités.  L'aulour 
oilo  encore  le  Sctlria  Scurlet  Druiion.  les  linnrallia  et  les 
Gosnériacéos.  Uii.int  aux  Cinéraires,  Cyclainons  et  l'rinie- 
vores  de  Ctiine,  ils  jouissent  do  la  luènio  vogue  quo  chez 
nous. 

Le  Floraison  des  Chrysanthèmes  hors  saison  en  Italie. 
—  La  li'iristii  iiiificola  ritiininii  a  ronsa' ri'  plusieurs  articles 
à  cette  iiiléressanto  question  tlo  la  lloraison  des  Clirysaii 
thcuies  à  Jurandes  fleurs  en  dehors  de  leur  saison  normale. 
Los  résultats  obtenus  en  Franco  et  en  Anfjlotorre  dans  ce 
sons  y  sont  relatés.  On  cite  en  particulier  la  culture  do  la 
variété  /,.  Caiiiiiny.  en  Angleterre,  jusqu'au  15  avril,  et  les 
présentations,  dans  los  expositinns  françaises,  par  \l.  Le- 
niaire.do  variétés  d'autonino  en  plein  [jriiitonips  {Grf'nerirdid 
ot  similaires,  ainsi  quo  celles,  en  juin  1901,  par  ,\1.  Clément,  do 
variétés  à  ;;randos  tleurs,  telles  (|uo  Princesse  Alice  de  Monaco, 
Itdi/oniiiiiil.  Mme  Gustave  Henri,  Océana,  etc.  Des  spécia- 
listes romains  conq)tent  étendre  ces  procédés  à  la  satisfac- 
tion du  public  italien,  dit  «  Pliiiiiis  junior  ». 

Les  maladies  du  Cerisier  dans  la  Prusse  rhénane.  — 

Le  Garlciiirclt  ro|iriiiluil  les  iiiilicatiniis  sin\.-inles,  données 
par  lo  .Ministère  de  l'.Vgricullure  au  sujet  des  maladies  des 
Cerisiers.  ••  En  attendant  le  résultat  dos  recherches  entre- 
prises pai'  le  D' Aderhokl,  le  .Ntinislèro  signale  plusieurs  causes 
de  maladies  relevées  à  la  suite  lie  l'examen  des  arbres  frui- 
tiers. 1'  La  Manilia,  maladie  des  Abricotiers  résultant  d'un 
chanipipnon  qui  s'introduit  dans  les  lleurs  par  leurs  fentes, 
pénètre  dans  leur  tijre  ol  gagne  ensuite  la  liranche.  f.a  partii" 
do  la  branche  qui  se  trouvp  sur  lo  trajet  de  co  champignon 
se  llétril,  I/aspect  de  l'arbre  raaiaile  est  tel  que  si  un  grand 
nombre  do  pousses  sur  ses  branches  avaient  été  consumées 
par  lo  feu.  Sur  ces  branches  mortes,  le  champignon  se  déve- 
loppe maintenant  en  abondance  par  les  temps  liuraides.  Les 
S[>oros  issues  de  co  champignon  contaminiMit  les  fruits  c[ui 
pourrissent.  A  la  suite  du  grand  développement  de  cette 
végétatioti  [>arasite,  un  été  hunndo  amènera  une  diminution 
considérable  de  la  récolte.  Il  sera  Ijon  do  prévenir  les  liabi- 
tants  d'être  attentifs  et  de  les  engager  à  couper  tout  do  suite 
ot  à  brûler  les  branches  mortes  à  la  suite  do  l'invasion  du 
champignon.  —  2°  La  maladie  du  «  balai  do  sorcière  »  des 
Cerises  appelée  •<  loup  •<  en  pays  rhénan.  Le  service  sani- 
taire (section  de  biologie)  a  donné  une  étude  complète  de 
cette  maladie.  Ici  encore,  il  est  recommandé  aux  arlioricul- 
Icurs  do  faire  disparaître  avec  lo  plus  grand  soin  les  branches 
atteintes  de  cellr  maladie.  ,. 

Une  Campanule  à  fleurs  jaunes.  —  Lo  Garden  publie  une 
illustralion  ri'présenlant  le  rare  Campanula  sulpliurea,  ori^ii- 
nairo  do  l'alostine.  Cette  espèce  n'est  peut-être  pas  très  orne- 
mentale, ni  vigoureuse  et  floribonde;  elle  n'atteint  ton!  au 
plus  quo  '.Vi  centimètres  do  hauteur.  Ce  qui  on  fait  la  rareti'. 
c'est  la  couleur  jaune  soufre  de  ses  fleurs,  dans  un  genre 
où  n'ont  été  observées  jusqu'ici  que  les  couleurs  do  la  série 
cyanique  (bleu,  violet,  rose,  blanc). 

Les  cultures  fruitières  au  TransvaaI.  —  Lo  Gardencrs' 
M(i<i<i:ine  ét.ablit  avec  force  combien  il  serait  urgent  et  proli- 
lablo  d'installer  des  cultures  fruitières  au  'l'ransvaal,  et  siii- 
tout  dans  l'immense  prairie  qui  entoure  Johannesburg. 
Avant  la  guerre,  cette  ville   avait   lOO.UOO  habitants,  et  nul 


doute  (pie  la  n-prise  de  l'oxlrai'tion  do  l'or  no  lui  rondo  sa 
splendeur  perdue.  Il  y  aurait  là  un  écoulonienl  ccilain  pour 
la  productiiin.  .\1.  \\.  \\\  Adiam,  curateur  du  Parc  Jouborl 
(Johamiesliurgi.  a  fait  connailro  ii  la  l'ressi-.  ipiil  a  formé  un 
verger  modèle  dans  ce  pan;.  D'après  les  nombreux  exemples 
cités  par  .\t.  H.  W.  .\dlam,  la  prnduclinn  est  aussi  assurée 
que  considérable,  surliiul  on  l'échos  el  en  Puires.  Ui'ant  il 
leur  ipialili',  ainsi  qu'à  la  production  el  à  la  qualité  dos 
autres  sortes  de  fruits,  co  sera,  comme  partout,  une  question 
de  localiti''  ot  d'exposition.  Lo  Gardencrs'  Mn<i<i:i>ie  félicite 
^L  Adiani  do  son  essai,  et  souhaite  vivement  qu'il  on  résulte 
un  élan  pi.ur  le  bien  de  celle  nuilheiireuse  conlri''e. 

Les  Reines-Marguerites  Comètes  aux  Etats-Unis.  —  Dans 

la  W'celili/  ylorists'  Itericir.  SI.  Clarenci»  Meores-Woed  énu- 
mère  les  avantages  qu'il  y  a,  pour  les  lleurisles  américains, à 
introduire  en  grand  les  races  dos  Iteines-.Marguerites  Coniclcs 
dans  leurs  cultures.  La  raco  (icantc,  dit-il,  s'ompleieà  l'instar 
du  Chrysanthème  gràco  à  ses  tigos  longues  et  rigides  et  à 
ses  gros  capitules  de  pétales  brillants.  On  s'en  sert  pour  les 
garnitures  de  vases  japonais,  et  los  compositions  montées  on 
tubes  de  bambous.  La  raco  naine  garnit  très  facilement  ot 
avec  beaucoup  d'effet  les  jardinières.  La  transplantation  s'y 
opère  on  mottes,  le  drainage  doit  ètro  bien  assuré'  ;  dans 
ces  conditions,  des  groupes  do  ces  Heines-Marguerites  peu- 
vent rester  doux  semaines  en  fleurs  sans  se  détériorera  con- 
dition do  no  pas  ètro  exposés  aux  rayons  directs  du  soleil 
en  été. 

Remarques  sur  la  façon  de  retarder  le  Muguet.  —  Doux 
cultivateurs  de  Muguel  ont  écrit  au  Giirilencrs'Chroiiicle 
pour  signaler  une  faute  (|ue  l'on  commet  facilement  lorsqu'il 
s'agit  de  retarder  la  lloraison  du  Muguet.  •>  Jo  crois  —  dit 
l'un  d'eux,  M. Thomas  Arnold  —  (|uo  neuf  fois  sur  dix,  si  on 
no  réussit  pas  à  faire  lleurirle  Muguet  retardé,  c'est  parco- 
qu'on  soumet  los  plantes  à  uno  chaleur  trop  forte  tout  d'un 
coiip.  Il  ne  faut  pas  oublier,  en  effet,  i(ue  leur  énergie  vitale 
a  éti'^  suspendue  pendant  les  mois  où  on  les  a  tenues  au  froid, 
après  leur  saison  normale  de  floraison.  Aussi,  dès  qu'elles 
sont  remises  à  chaleur  humide,  elles  se  mettent  très  vite  à 
partir  vigoureusement  el  à  lleurir. 

l'our  retarder  le  Muguet  d(>  manière  qu'il  ne  lleurisse  (juo 
dans  les  mois  d'été  el  d'automne,  .M.  Arnold  se  borne  à 
mettre  les  bottes  de  griffes  en  jauges  sous  châssis  froid, 
dans  un  endroit  négligé  du  jardin,  en  les  sortant  de  lacham- 
bro  froide  environ  .'iO  à  S.ô  jours  avant  l'époque  à  laquelle  on 
veut  les  faire  Ibnirir. 

Vénénos'té  du  Gloriosa  superba.  —  Cotte  si  jolie  plante 
ornementale  serait  vénéneuse,  d'après  une  communication 
de  M.  .1.  Henry  BurUett  au  Cci/lon  Observer.  Le  Journal  do 
la  Bombay  Natural  Histori/  Societ;/.  V Indian Médical  Galette, 
VIndian  Ganleninçj  fournissent  aussi  à  cet  égard  des  ron- 
scignemonts  probants.  Le  Gloriosa  superba  fait  partie  de  la 
CI  science  hindoue  des  poisons  »,  et  le  D'  Suliramanya-Aiyar 
indique  la  décoction  do  Gingembre  comme  antidoto  do  ce 
poison. 

Dlmorp.hotheca  Ecklonl.  —  Le  Gardeninçi  Illuslraled  rap- 
pelle les  mériles  ornenienlaux  do  cette  espèce  qui,  avec  lo 
D.  pluvialis,  cnnaVduiy  ce  que  les  Anglais  appellent  les  «Capo 
Marigolds  »  ou  «  Soucis  du  Cap  ».  Son  aspect  parait  formé 
d'une  combinaison  curieuse,  le  feuillage  et  les  rameaux  sem- 
blant être  ceux  du  Thlaspi.  alors  ([ue  les  lleurs  ont  le  faciès 
do  celles  dos  Leucanthèmes,  avec,  en  outre,  une  légère 
nuance  bleue.  Le  disque  central  do  la  fleur  est  d'un  bleu  très 
foncé,  sur  leijuel  rossortont  los  anthères  jaune  d'or.  La  florai- 
son de  cette  espèce  est  d'un  très  bel  effet  au  plein  soleil. 

Le  Pou  de  San  José.  — Le  Gardening  (américain)  contient 
un  ra[i|Mirt  ditailli'  île  M.  H.  J.  Ivoehlor,  sur  les  traitements 
qui  ont  du  être  applifiués  à  Koncy  Park,  Hartword,  Connec- 
ticut,  pour  débarrasser  la  végétation  du  Pou  de  .San  Josi'-. 
D'énormes  quantités  de  savon  d'huile  de  baleine  ot  de  pétr(do 
émulsionné  ont  été  employées  on  badigeonnages  hivernaux, 
non  seulement  sur  les  arbres  fruitiers  —  Pêchers  compris  — 
mais  sur  la  plupart  des  arbres  et  arbustes  d'ornement.  Lo 
remède  n'a  nullement  luii  à  la  végétation  t\os  Rosa,Viburnum, 
('ratd'ijus.  St>rbus,Ti\  même  à  colle  des  Pinus  sirobus,  Tsuga 
caitadensis,  Picea  crcclsa  et  Kalrnia  latifoUu,  malgré  leur 
feuillage  persistant. 


31G 


LU    JAUDIN 


L'Opuntia  leucotricha 

M.  lo  D''  Wobcr,  (jui  s'occupe  particulièrement,  et 
avec  l'autorité  ijuc  roii  sait,  des  Cactées  et  des  plantas 
grasses  en  gcncral,  publie  des  études  d'un  grand  intérêt 
sur  les  Opuntia,  (1)  et  principalement  sur  ceux  à  fruits 


Fig.  17iï.  —  Ojmittia  Ifurotrirhn. 
(I)'0|ir(-H  |ilicit(igra|>lii<r  priKc  an  Jardin  tlii  llnninin,  A  .\lK<'r|. 

cnmestililos.  Ces  études  méritent  d'otrc  signal<'-es  au 
point  de  vue  horticole. 

Ainsi  qui'  M.  le  Ir  Wclior  le  fait  remarquer  fort  jus- 
tement, la  nomenclature  <l  la  rlassilicalion  des  r;/. ;/«/<>/ 
sont  encore  fort  omlirouillécs.  Ku  effet,  lieaucnup 
d'auteurs  se  sont  basés,  pour  la  classlllcalirin  des  piaules 
de  en  genre,  sur  lus  épines  ou  aii^uillcins,  qui  constituent 

(Il  llutUlin  dt  la  Snririr  d'Àrrlini'Ualinn  :  l.r  KiK'iii'r  ilr   llnrluirio 
o.  /Vin  ittdira).  tW    p.  ino.  —  1^.   .  Itiirn/iilllii   »  ili-!!  Mi'\l('nln< 

<<.  Inirolrirhn  |i     c).  I*«.  p.  IV.  Niinii  il<-ri>n-<  In  n'pDxInon !••. 

\k    ITrt  A  IT»  a  ri'ilri>inf  olillirr-niirr  ilr  M.  li'  Il    W.'Imt 


un  caractère  extrêmement  variable.  C)r,  les  semis  des 
graines  récDltécs  sur  une  es|)èce  donnent  des  types 
absolument  distiucls.  De  ce  fait,  les  études  de 
M.  le  D'  W'eber  ont,  à  ce  point  de  vue.  un  intérêt 
spécial. 

Le  «  Dura/.nillo  »  des  Mexicains  (O.  /t'i/co/ricAa,  DG.) 
est  une  des  belles  espèces  cultivées  dans  nos  serres;  les 
i-rins  blancs  dont  il  est  couvert  dès  son 
jeune  âge  lui  donnent  un  aspect  décoratif  et 
original.  Il  croit  et  il  frurtilie  en  plein  air 
sur  lo  littoral  méditerranéen,  dans  la  région 
niçoise,  en  Algérie  et  en  Tunisie,  où  il  forme 
(les  sujt'ts  d'assez  haute  stature.  La  fig.  170, 
gravée  d'a|irès  une  photographie  prise  dans 
le  Jardin  d'essai  du  llaiuma,  à  Alger  en  i.S'JX, 
en  donne  une  Idée  exacte. 

Il  résulte,  d'autre  part,  d'une  communi- 
cation faite  à  M.  le  D''  Wcber  par  M.  W. 
'l'release,  directeur  du  «  Missouri  Hotanical 
Gardon  »,  que  cette  espèce  est  très  appréciée 
dans  l'iital  ilo  /.acatecas,  au  Mi-xi(iue,  pour 
la  saveur  exquise  et  la  délic.desse  des  fruits 
(Tunas;  (li.  Kilo  habite,  d'ailleurs,  les  hauts 
plateaux  îles  régions  centrales  du  Mexique  à 
une  altitude  d'envinm  ISOI)  mètres,  surtout 
dans  les  étals  do  San-Luis,  Potosi,  Zaealecas 
et  Durango.  Les  fig.  177  cl  178  munlrant, 
celle-ci  une  plante  entière,  celle-là  une  partie 
et  di's  fruits  de  celle  plante, exécutées  d'après 
des  photographies  faites  en  lyoi  à  Gutierez, 
au  nord  de  Zacatecas.  donnent  une  idée 
exacte  de  la  végétation  de  cet  Ujuniliii  dans 
ces  régions. 

L'O.  leucotricha,  que  l'on  a  classé  dans  la 
section  des  C/v'/^Z/e/vr  à  cause  de  ses  aiguil- 
lons crinifornies  dont  il  est  couvert  dans  son 
jeune  âge,  forme  un  buisson  qui  altcint  licux 
à  trois  mètres  de  hauteur. 

Les  articles  oblongs  qui  ont  en  moyrni  o 
iO  centimètres  de  longueur,  sont  recouverts, 
lors  de  leur  développement,   d'une  véritable 
crinière  blanche,  sur  les  jeunes  plantes,  et 
d'aiguillons  plus  courts  et  moins  nombreux 
sur  les  plantes  adultes.  Les  fleurs,  d'un  jaune 
citnm  pâle,  ont  un   diamètre  de  8  i-enlimè- 
tres;  elles  se  montrent  en  grandes  quantités 
et  s'épanouissent  en  juin.  Le  fruit  forme  une 
baie    sphéroidalc,    (|ui   a   l'apparence   d'une 
petite  l'éche.  cl'environ  3  à  -i  centimètres  de 
dianiilre,   tantnl  jaune  pâle  ou    blanchâtre, 
tantôt  rosi'  et  à  peau  lisse.  La  chair  est  ver- 
dâlre,  acidulée  et  sucrée,  d'une  saveur  légè- 
rement citronée,  agréable  et  rafraichissanlc. 
Les  Mexicains  distinguent  deux  variétés 
do    cet    Opuntia:    les    DuruznUlo     blanco 
(0.  leucotricha  à  fruit  blanc)   et  I).  coloiado 
{().   leucotricha  à  fruit  coloré);  c'est  la  pre- 
mière (|ui  est  la  (ilus  appréciée  et  la  plus 
•  ultivée. 
La  culturelle  ces  variétés,  ainsi  que  celles  (jcs  diverses 
variétés  des  (i.  Ficux  indica,  o.  Cardoiia,  0.  robu.ila, 
toutes  à  fruits  comestibles,  est  donc  à  recommander 
par  cela  nii'ine  dans  les  pays  chauds  à  climat  sec. 

Après  avoir  passé  en  revue»  \e&  (i/nnilia  [d.  crinifcrn 
PleilT.,  O.  Srhccrii  Web.,  u.  pilifera  W.,  O.  ursinn 
Wob..  O.  Oosselinianti  Web.),  qu'en  se  basant  sur  les 
caractères,  purement  accessoires,  des  épines,  les  ama- 

II)  Nom  ilonni'  au  Mi-xiqiic  prlnripalciunil  aux  friiilK  cunirslilili-s 
il'K/iHniia. 


LIÎ  JAUDIN 


317 


leurs  ont  classé  à  côté  do  VU.  leucolriclia  pour  former 
la  soclion  des  Criiiiferœ,  M.  le  D''  \N'el)or  a  été  amené  à 
rapiinii'lior  en  \'0.  hi/jilidcaiithti  Wob.,  cspoce  niexi- 
caiiu'  l'iicoro  i)cu  coiiiiuo,  qui  préseiilo  avec  elle  des 
aflinilés  fondées  sur  les  caractères  de  la  fruelificalidii; 
les  fruits  île  ces  espèces  so  ressi>mlilent,  en  oITet, 
absoluniont. 

J.'o.  (ItisseliiiiiiiHi  Widi.  est  une  nnuvelle,  ro- 
nianiuablo  et  rare  espèce  orij;inaire  du  littoral  tic 
la  Sonora,  qui  s'est  Iniuvéo  parmi  Irs  C.rictces  re- 
cueillies on  1N',)7,  par  M.  l.i'oii  llJ^;uol,  explorali'ur 
du  Golfe  do  Californie.  M.  le  D'  Welu'r  l'a  dédic'c 
à  notre  distingué  eollahorateur,  M.  II.  Huland 
Gosselin. 

Nous  nous  rangeons  à  l'avis  de  M.  le  D''  Wo- 
l>or,  qui  désirerait  que  les  jardins  d'essais  de  nos 
colunies  indiquassent  quelles  sont  les  stations 
<lans  lesquelU's  les  opioil/d  à  fruits  cnniostililes 
atteignent  leur  déveluppcment  complet. 

l'iIlLIl'i'E    LUI'AGIÎ. 


Remarques  sur  l'Exposition 

d'horticulture  d'Erfurt 


Outre  les  massifs  qu'elles  avaient  semés  au  travers  des 
pelou.scs,  elles  avaient  édifié  îles  pavillons  particuliers 
où  elaicnl  ri'unies  leur.s  planlis  les  plus  rares. 

l'nc  parliciilariti'  qui  contrihuail  Ijeauroup  ii  dunner, 
dès  rrntrce,  une  impressimi  inniiblialilc,  était  la  ilispo- 


La  caractéristique  d(^  l'I-lxiiosilion  d'Erfurt  était 
l'abseneo  de  toute  récompense  et,  par  suite,  de 
jury.  Chacune  des  maisons  importantes  du  pays 
avait  tenu  à  montrer  ce  qu'elle  avait  do  mieux,  et 
cotte  émulation  avait  produit  de  meilleurs  résultats  que 
tous  les  concours  lij;urant  lialiituellenient  dans  les  pro- 
grammes. Je   suis  embarrassé  pimr  citer  ces    maisons 


Fig.  177.  —  Opuntia  Iftlcolrivha. 
(D'après  pliotographie  prise  à  Gutierez  (Me.vhpic). 

par  orrlro  de  mérite,  puisque  je  n'ai  pas  de  palmarès 
pour  nie  guider:  je  mentionnerai  donc  par  ordre  alpha- 
bétique les  maisons  Benary,  Chreslenscn,  I''.  A.  llan-e, 
Ilaage  et  Schmidt,  Liebau,  Lorenz,  Platz,  Putz,  J.  G. 
Schmidt,    etc.,    qui   toutes    avaient   rivali.sé    d'cflorls. 


Fiff.  17S.  —  Paftie  de  jilante  et  fruils  de  l'Opuntia  leiicolrirha. 
(D'iipri-s  pliulugi-apliii-  prise  à  Giilioroz  (Me.xiquc). 

sition  très  on  penio  du  terrain  :  on  embrassait  ainsi  d'un 
soûl  coup  d'œil  le  tracé  entier  des  pelouses,   émalllées 
do  massifs  multicolores,  et  encadrées,  à  droitt;  et  à  gau- 
che, do  pavillons  aux  architectures  bizarres 
et    variées.    Du    sommet    du    jardin,   l'effet 
n'était  pas  moins  intéressant,  et  il  est  à  sou- 
haitiM-que  [lareillc!  disposition  puisse  s'imiter 
en  France,  pour  rompre  avec  la  monotonie 
do  nos  parterres  habituels.  11   était  do  plus 
assez  rare  que  les  massifs  fussent  do  forme 
régulière:  plusieurs  exposants   avaient  dis- 
persé leurs  plantes  comme  les   rayons  d'une 
,  lUoile,  autour   d'un    poinl  central  formé  do 

•«  plantes  plus  élevées  :  d'autres  les  avaient 
^'  grimpées  et  épariiillées  de  la  façon  la  plus 
lieureuse,  faisant  croire  qu'elles  avaient 
poussé  spoutatu'mcnt.  Au  centre,  dans  la 
plus  grande  pelouse,  une  mosaïque,  faite 
d'i'troits  cordons  fleuris,  comme  c'est  l'usage 
on  Allemagne. 

Les  lots  composés  de  plantes  iiotagères 
riaient  nombreux  et  variés;  il  y  a  lieu  de 
donner  une  mention  spéciale  a  la  disposition 
adoptée  par  ([uehiues  cxposaids,  qui  avaient 
constitué  sur  les  pelouses  de  V('ritables 
mosaïques,  agrémentées  par  des  Choux  frisés 
ou  panachés  et  des  Courges  d'ornement  aux 
formes  bizaiTCs. 

Si,  au  lieu  d'entrer  dans  le  jardin,  lo  visi-" 
tour  i)énétrait  dans  l'intérieur,  il  arrivait  sur 
un  balcon,  fermé  par  une  barrière  rustique, 
d'oii  il  jouissait  d'un  spectacle  admirable. 
Comme  sur  une  scène  de  théâtre,  un  vaste 
paysage  tropical,  œuvre  de  la  maison 
Schmidt,  étalait  la  flore laplus  variée.  Les  Palmiers,  en 
grands  spécimens,  s'étageaient  à  droite  et  à  gaucho  :  des 
plantes  plus  basses  disposées  à  leurs  pieds  sur  un  tapis 
lie  Sélaginelles,  ménageaient  une  échappée  de  vue  sur 
un  décor,  d'une  exécution  remarquable,  représentant 


:tl8 


LE    JAllDIN 


le  iir-sort  avec  des  pyrainiilos  au  lointain.  La  transition 
cnlro  les  plantes  vraies  et  ii'lles  peintes  nV'liiil  nulle- 
ment sonsilile:  aussi  l'eflot  élailit  vraiment  féerique. 
Noml)re  iJe  variétés  nouvelles  étaient  disséminées 
dans  les  divers  lots  dos  concurrents...  pardon  des  exi)0- 
sants.  J'ai  conslati  avec  plaisir  qu'une  bonne  partie 
était  d'oriyiiie  lr.inçaiso.  Les  Allemands  se  tii'nnent 
parfaitement  au  courant  de  nos  olitciitinns.  Le  Dahlia 
simple  il  collercllL'  Président  Vicier,  les  Lobelia  Oerardi 
ol  Rivoirei,  V lleliaiithnx grandi llortis  lœti/lonispleiiu:>, 
la  Clémalito  Yil/e  de  Lyon,  lo  Celosia  plumosa  mngni- 
fica,  les  iiégonias  divers  de  Lemoine  et  son  Phlox 
Eclaircur  ,  liguraient  en  lionne  place  et  étaient  très 
remarqués.  Dans  un  lot,  jo  vis  deux  nouvelles  variétés 
de  Dahlia  a  collerelle,  olilenues  par  le  semis  des  foraines 
récollées  sur  les  deux  variétés  existantes. 

Je  dois  signaler  un  peu  au  hasard  parmi  les  autres 
mmveautés,  d'origine  alh'inande,  ViVMoi  llcddeiciijii 
Boule  de  feu,  lo  Salvin  Trioinjilie,  les  Hi-gonias  simples 
u  lleurs  frisées,  arrivés  à  un  grand  degré  de  perfection, 
les  Glaïeuls  de  Gand  à  grande  tleur  jaune  pur  et  blanc 
pur,  les  Résédas  Heine  des  Oranges,  Oolialh  et  llif- 
vitirrh,  le  littdliackia  bicolor  xuperha  à  fleur  rayée  et 
celui  a  Heur  semi-double,  le  l'hlox  blanc  pur  Mlle  de 
Lassburg,  \t>  Listant hus  lUisselliantis,  planle  ancienne 
mais  rare,  divers  l-'uschias  curieux,  nolnmmenl  îles 
F.  triphylla  nouveaux,  comme  Rabin  et  des  formes 
miniature,  comme  Countess  of  Aberdeen,  des  Slreplo- 
carpus  Veilchi  roses  et  un  admirable  rouge  carmin,  le 
Bégonia  bulbeux  Bacaria,i\'\i\\  grand  effet  pour  massifs 
malgré  ses  petites  proportions,  aux  lleurs  d'un  rose  lilas 
brillant  comme  Gloire  de  Lorraine,  lo  ISegonia  Mar- 
tiana.  trop  délaissé  en  France,  si  curieux  cepeiulant 
par  la  disposition  en  bâton  de  ses  fleurs  roses,  le  Bégo- 
nia semperflorens  niagnifica,  qui  ne  nous  parut  pas 
sensiblement  ditlérenl  du  Bégonia  Vernon  nain  com- 
pact, \o  Scabiosa  caucasica  perferta,  les  Heincs-.Mar- 
guérites  Apollo  et  Comte  de  ^Y(lldersee,  le  Montbrct/a 
Germania,  le  plus  beau  du  genre,  et  cent  autres  espèces 
ou  variétés  qu'il  faudrait  citer. 

Jo  vois  quelque  part  un  pot  conleiiant  un  petit  Rosier 
piirtant  un  rrinieau  fleuri,  et  étiqueté  :  Rosier  Crimson 
llamblcr  remontant.  Diable!  Les  fleurs  sont  bien  île  la 
forme  do  la  variété  si  connue,  mais  leur  couleur  est  d'un 
muge  violacé  et  non  do  ce  rouge  crainnisi  si  éclalanl 
qu'elle  possède  au  printemps.  Il  serait  intéressant  do  le 
comparer  à  la  nouveauté  de  M.  I^evavasseur. 

Il  me  faut  bien  aussi  parler  des  Dililias  (|ui  occupaient 
naturellonient  une  grande  i)lace  dans  cette  expusilion 
organisée  on  leur  honneur.  Jo  no  puis  mieux  faire  cpie 
do  citer  en  premier  lieu  la  variété  qui  n  obtenu  lo  plus 
lie  suffrages  au  plébiscite,  Kricmliilile,  Gactus  do  pure 
forme,  rose  tendre  à  centre  blanc  :  elle  fut  d'ailleurs 
placée  ])ar  nous  en  première  ligne  également  sur  notre 
bulletin  do  vote. 

Encore  un  exemple  à  suivre  que  ce  plébiscite,  si 
altach.'int  pour  1rs  visiteurs. 

Sur  une  grande  table  se  trouvent  groupées  une 
siiixantainc  de  variétés  fnrmnnl  une  première  sélection, 
prises  dan»  tous  les  lots;  imus  y  remnri|uons  quelques 
variétés  fraïK.Mi-^ch  :  Mine  Vtin  ilen  llai'lf.  Souvenir 
df  Mme  Sili-ciil,  ele.  Gliaipin  visiteur  remplit,  après 
mur  exaiiicji,  un  bullelin  de  vote  on  iuhcrivant  par 
ordre  de  mérite  les  cinq  variétés  qu'il  ju^e  dignes  de 
son  suffrage.  N'est-ce  pas  là  la  meilleure  consi-cration 
que  puisse  recevoir  une  nouveauté? 

Je  tiens  a  signaler  aussi  en  passant  une  coutume  que 
j'avais  déjà  vu  appliquer  (i  Dresde  et  qui  me  parait 
devoir  porter  les  meilleurs  fruits;  jo  veux  parler  de  la 


visite  —  gratuite  —  que  font,  dans  la  matinée,  les 
écoles  à  l'exposition  :  c'est  là  certainement  un  excellent 
moyen  de  donner  aux  enfants  et  aux  jeunes  gens  le 
goût  des  choses  de  l'horticulture,  et  do  leur  faire 
prendre  l'habitude  de  visiter,  une  fois  l'âge  mûr  venu, 
les  expositiens  organisées  dans  leur  voisirago  (1). 

Pour  en  revenir  aux  Dahlias,  citons,  un  peu  au 
hasard,  les  plus  belles  variétés  remarquées  :  Sittei, 
couleur  délicate  de  Mme  Yan  den  Larle,  mais  à 
pétales  plus  pointus;  Kdelireiss,  blanc  pur;  Deaisriter 
Zieger,  grande  (leur  rouge  sombre;  Herpcntina,  rose  à 
pointes  lines;  Symiihtva.  d'un  coloris  original  à  deux 
tons,  jaune  et  orange;  Borneman.s  Liebling  rose  et 
blanc;  Tliuringia,  rouge  brique; //«rf.vow,  rose  et  jaune; 
Graf  \Yaldcrsee,  llolsntia,  rouge;  Direclor  Bolau,i\oi- 
nilre;  Oda,  rouge  carmin  vif  teinté  de  pouriire,  Gei- 
selher,  forme  nouvelle  à  pi'tales  minces,  rose  orangé  aux 
pointes  amarante,  à  tiges  rigides;  Enipress  of  Austria, 
rouge  noir;  f'ajitain  Lans,  jaune  canari  teinté  de  rose 
aux  pointes;  lied  liover,  le  (dus  beau  des  écarlates; 
Sylvia,  rose  teinté  lilas;  Die  Jngens,  blanc  a  peine 
rosé,  de  forme  excellente,  etc. 

Par  ce  rapide  compte-rendu,  établi  de  mémoire  el 
sans  notes  précises,  mes  lecteurs  pourront,  je  l'espère, 
se  rendre  compte  que  l'horticulture  est  très  en  faveur 
on  Allemagiieet  qu'lsrfurl  mérite  toujours  son  beau  titre 
do  Blunicnstadt,  la  «  ville  des  fleurs  ». 

Pu.  Rivcmii. 


Culture  Mtèe  do  Fraisier  flans  le  Mifli  de  la  France 


L'immense  plaine  do  la  Grau,  située  au  pied  des 
Alpines,  entre  les  étangs  do  Martigues  et  la  Méditer- 
ranée, dans  une  vaste  étendue  inculte,  aride  el  fauve,  a 
de  tout  temps  éveillé  la  curiosité  des  naturalistes,  jiar 
son  sol  jonché  de  cailloux  roulés  jadis  par  la  mer  et 
dont  la  composition  est  formée  de  couches  de  pou- 
dingue el  do  calcaire.  Les  colmatages  réitérés  des  eaux 
de  la  Dnrance  cl  du  canal  de  Graponne  ont  rendu  riche 
en  potasse  ce  sol  argileux. 

Des  Sociétés  agricoles  el  horticoles  se  sont  ciéées 
progressivement  dans  celle  admirable  région  où  les 
eidlures  deviendronl  fertiles.  Par  suite  do  l'aelivilo 
conslanle  des  travailleurs  et  de  l'application  des  con- 
naissances pratiques  dos  chercheurs,  on  y  rencontre  des 
prairies  arlilivicllcs,  des  luzernières  de  toute  beautés, 
des  céréales,  des  [dantes  fourragères  el  industrielles, 
des  Chênes  trufliers,  des  Vignes  pour  Raisins  de  table, 
des  fruits  à  imyaux.  Melons  el  Tomates,  des  Fraisiers 
i|ui  sont  tous  l'objet  do  soins  spéciaux. 

Au  domaine  de  la  Canabanasse,  qiialre-cent-soixanle 
hectares  sont  mis  en  culture,  diuil  trois  mille  châssis  do 
l'raisiers  comprenant  :  Docteur  Morère,  Xoble  (do 
Laxton).  General  t'Iiansy.  lloyal  Sotcereign,  Shaipless, 
Le  Cîar,l'résidcnl  Ciirnol  et  beaucoup  d'autres  vaiiétés 
que  nous  passons  sous  silence  el  qui  onl  leur  valeur. 
Les  fruits  de  ces  l'raisiers  hâlés  sonl  expédiés  sur 
Paris,  Londres  el  jusqu'à  Saint-Pi'tersbourg. 

Près  d'un  abri  fait  de  Gannes  do  Pruvence,  pour  bri- 
ser lo  vont  du  .S'nr.l.  une  bande  de  terre  de  1  m.  iO  de 
large  esl  pivp.ui'e  par  un  défoncement  à  la  charrue  el  à 
la  bûche,  puis  formée  de  deu.\  billons  sé|inri'S  par  un 
pelil   canal   d'arrosage  ;  on   incorpore  sur  ceux-ci   une 

(Il  ('.rln  ■<•■  prnlli|iii-  rnnrninini-nt  ■*<  l'nri)>,  oi'i  IfH  K>|«mlU"iis  île  la 
Soi'irtù  iintlunnlo  il'hdrliriiltiire  Kiuit  vUlU'-r?*  fcrnliiHiMiii'iil,  ri  on 
liiiili>,  par  lin  Krniid  nninlira  il'AH'xirialioiiH  cl  (l'KliitiIlHti'nicnlH 
J'i'tiHtMKKi'nii'iil  de  luiil  tiviire  ■■!  iii^iik-  iIp»  l'cnle^  |iriiiiaircii.  |.V. 
d«  l<i  J{.). 


LK  JAUDIN 


3i0 


cli'mi-fiimiirc  (fumii'r  <lo  ferini'  pI  lialiiyiiri's  do  M;ir- 
soillc)  Mil  iiildilioiiMo  les  engrais  cliimiqucs  néccssairos 
;iiix  KraisiiTs;  les  slnlcms,  npivs  riUo  pri' parât  ion  ihi'.i- 
lalilc,  sotil  plantes  .-(ii  mois  do  scpleiidire  avec  soins  el 
distancés  do  0  m. -^jeii  Ions  sens  pliinlation  en  losange 
puiseiiloui't^sdoplancliesdoSapinlrompiH's  dans  une  su 
liilion  do  sulfate  ilocuivro.  Vors  la  lin  de  novoinliio,  les 
châssis  sont  placés  surdos  |)lans  roliustos  cl  vigoureux; 
en  janvier  et  février,  on  bassine  deux  fois  au  sulfate  de 
fer;  (|iielqucs  sarelaj^'ps  sont  faits  en  temps  opportun  ; 
les  IPiiclios  sont  aérées  pendant  les  liolles  journées  et 
i-eeouvertos  chaque  soir  par  des  paillassons,  lo  ealo- 
rique  y  étant  suflisanl  et  tout  naturel.  Par  une  installa- 
lion  liion  raisonnée,  les  canaux  d'irri^'alions  rayonnent 
lie  toutes  parts  et  selon  les  besoins;  la  récolte  des 
l''raises  a  lieu  do  mars  à  la  lin  avril,  el  l'onslitue  une 
vi'ritable  richesse  horticole  dans  cet  ancien  désert  in- 
culte, qui  fut  surnommé  «  le  Sahara  l'"ran(.'ais  ». 

(;.    l'i.ATliAi:. 
*. »  '^B^oJcr**^^ 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Echinocactus  microspermus,  W'elier. 
liut.  Miii/.  t.  Isii). 
Colle  plante  est  bien  dislinto  dos  autres  espèces  du  genre 
et  a  des  fjrainos  très  petites  ressemblant  à  dos  {grains  do 
poivre;  elle  est  orif^iiiairo  do  la  lléindjliquo  Arpcntino.  .Sa  lijic! 
est  !iémisi)liori(iuo,  lonj^ne  do  .">  h  lu  cont.,  sans  côtes,  poui- 
vuo  do  mamelons  spirales,  libres  et  glabres;  les  épines 
extérieures  rayonnantes,  au  nombre  de  12  environ  sont  inégales 
et  lon^çuos  de  5  à  S  mill.,  tandis  (juo  colle  du  ccnlro,  atloi- 
(fnanl  ï  cont.,  est  recourbée  en  hamec;on  et  rougc-brun.  Los 
Heurs,  nombreuses,  larges  do  '»  cent,  sord  jaiwios  ou  orangées 
à  divisiims  linéaires,  disposéos  sur  plusieurs  rangs. 

Eranthemum  atropurpureum  Ilort.   Bull. 

liot.  Maij.    t.   7s.». 

Colle  belle  Acanlhacéo,  dos  ilos  Salomon,  fleurit  raromont 
ipioiqu'ollo  soit  connue  depuis  déjà  assez  longtemps.  C'est 
un  sous-arbrisseau  très  glabro  dans  tous  ses  organes 
végétatifs,  à  feuilles  rouge-foncé  à  la  face  supérieure  et  lui- 
santes, vert-pùlo  et  teintées  do  pourpre  en  dessous.  Les 
nervures  sont  également  pourprées.  Los  fleurs  forment  une 
paniculo  dressée,  longue  do  l.">  cont.  envirim;  la  corollo  est 
blaiiclio,  à  peine  courbée,  pubesconto  à  l'intérieur. 

L'A',  atropurpureum  est  très  voisin  ilo  doux  autres  espèces 
do  la  mémo  région,  dont  la  floraison  est  inconnue,  les  iT.HiV/rwf/i 
Lindl.  il  feuillage  presipie  noir  et  E.  Maorei  Ilort.  Bull,  dont  les 
fouilles  sont  largomeiil  marginées  do  jaune  avec  lo  fninl  vcrl. 

AIce  pendens  Forsk. 
liul.  Mug.  t.  7S37. 

Forskahl  s  découvert  cet  Aloës  dans  les  rochers  do  Hadjch 
dans  lo  sud  do  l'Arabie,  ot  lo  D'  Schwcinfurlt  l'a  récommunt 
retrouvé  sur  lo  Djebel  liura,  à  uno  attitude  de  près  de 
1000  niotros.  Il  est  frutescent  el  penché,  avec  les  feuilles 
rocouibées,  étalées,  étroites,  acununées,  pou  dentées  et  mémo 
entiérc-s  au  sommet.  Le  scapo  est  grèto  el  ranuUé  trois  ou 
quatre  fuis.  Los  fleurs  sont  lougo-jaunàlre. 

L'^1.  pciitlens  osl  voisin  de  VAloc  inermis  Forsk.  d'Arabie, 
ainsi  ([ue  dos  ,4.  nùcrospertna  et  consohria  Salni  DyoU,  de 
l'Afriiiuo  du  Sud,  qui  tous  ont  des  fleurs  petites  en  grappes 
allongées  eldes  feuilles  étroites,  ensiformes,  sou  vont  maculées. 

Aster  Tradescanti  L. 

J{<it.  Mn,/.  I.  'S2Ô. 
Nous  ne  parlons  de  cet  Aster,  très  anciennement  cultivé,  (pie 
pour  signaler  la  confusion  «pu  règne  dans  les  espèces  de  co 
genre  iuli mluites  dans  tes  cultures  :  ses  Heurs  sont  blanches. 
SOS  fouilles  d'un  vert  foncé  el  très  entières.  Dans  VAslcr 
paniculittus  Lamk,  qui  est  fréquemment  confondu  avec  lui.  les 
feuilles  sont  fortement  dentées  et  plus  nettement  acumimes. 
L'A.  salivifolius  Ait.,  a  les  fouilles  plus  courtes,  souvent 
scabros,  veinées-réticulées,  avec  les  ligules  habituellement 
pourpres    ou    violettes.   I-.es    Aatcr    ilunioms  L.,    rj'mno'i/.s 


I^nm.,  ili/l'iisiis  Ail. .  ont  leurs  feuilles  blancliAIres  on  dessous 
et  leurs  bradées  plus  régidièrenient  imbriquées,  luin  c-oriacos. 

I'.  lUuioT. 


Société  flationale  d'Horticulture  de  f  rance 

séance  du  0  octobre  i002 

r.E  CONCOURS  m:  CuKYSANTllkMKS  piu'xocKs.  —  Ce  <(incnurs 
nous  a  semblé  beaucoup  moins  important  que  d'habitude. 
Ses  (^araitérisliqiies  sont  d'une  part,  la  contribution  de  plus 
en  plus  grantio  des  variétés  à  grandes  fleurs  do  floraison 
d'épO(pio  moyenne,  remlues  à  floraison  préroco  par  la  cul- 
ture, el  d'autre  part,  les  efforts  entri-pris  par  .\I.  Nenin  pour 
remeltro  en  faveur,  sous  lo  nom  do  décoratifs,  les  véritables 
Chrysanlliénies  do  pleine  terre  pour  massifs.  .Son  lot  do  co 
genre  était  très  important.  Les  variétés  à  fleurs  liliinchos  y 
dominent  de  beaiicuup,  mais  on  types  bien  différr'uts  do 
Mme  (Uixtcir-Dcxijrntifics.  Signalons  ;  Champ  de  Kciijes, 
blanc  d'argotd,  h'stneralda,  blanc  nacré,  La  Veslalr,  blanc 
rosé,  Stella,  blanc  soufré,  lin  jaune,  Luciole  paille  à  cojur 
canari,  ot  très  remarquable,  ainsi  que  llubis  bien  dénommé, 
dans  les  rouges  et  roses. 

Dans  les  C.lirysanthèmes  à  grande  fleur,  un  lot  de 
.\l.  Desmadryl  contenait  de  superbes  Ilatjonnant,  a  diamètre 
inusité,  des  /l'ért'J-ù',  nombreux  à  juste  litre,  car  c'est  un  dos 
iiiiMlleurs  {de  Bonnefous,  rose  Oiillet  pointé  jaune  d'feufi; 
Marie  Lii/er,  Mme  Gabriel  Debrie,  Mermaid,  etc. 

M.  Clément  exposait  ses  fleurs  coupées  à  raison  de  six 
par  vase;  remarqué  :  Mme  Gérand,  Oceana,  Ami  Ilené,  Mer- 
maid, Pride  of  Exmoitth,  Mrs  IVhite  l'opham,  Itêverie,  etc. 

.\I.  Montigny  avait  un  lot  fort  intéressant  et  très  bien 
étiqueté,  dans  lequel  nous  avons  noté  Souvenir  du  P.  Clé- 
ment (De  Iteydellet),  bronze,  et  Neveu  Henr  (du  même), 
magenta,  tous  doux  do  formo  Rouet  d'or;  Fleur  de  Jeunesse 
(Bruant),  imbriipié  à  ligules  acuminéos,  rose  carné,  et  Ira 
Pat/ne  (du  mémo),  paucifloro  en  lubules  blanc  d'argent  lavé 
de  rose. 

Un  lot  très  remarquable  par  la  grandeur  de  ses  fleurs  étaii; 
celui  do  M.  Fleury;  une  Mme  Guslare  Henri  plus  large 
qu'une  assiette  y  trônait,  en  compagnie  de  Edouard  André, 
Président  Nnni»,  Docteur  lloelier.   Colosse  Grenoblois,  etc. 

Plusieurs  nouveautés  intéressantes  oui  été  présentées;  de 
i\I.  Montigny.  le  n  OSi,  indjriqué  enivre  rouge  à  cœur  intense, 
cl  lo  n°  1902,  rose  tendre  strié  carmin;  de  M.  Pinon.  un 
japonais  incurvé  nankin  à  revers  paille,  de  M.  liaguut, 
quatre  |)ots  de  semis,  japonais  à  ligules  indjriquées  un  peu 
retombantes,  rose  tendre  strié  carmin;  ilo  AI.  Ligcr-Ligneau, 
une  plante  en  pot,  extrêmement  floribondo,  à  grande  fleur 
jaune  de  chromo,  genre  Mme  Liffer-Ligneau. 

Comité  de  Fi.oriclltlre.  —  Préseidation  intéressante  de 
M.  Jarry-Dosloges  :  Antliuriuni  Andreanum  Géant  rose 
(liybrido),  A.  illustre,  à  très  grande  spathe  blam-he,  et  un 
excellent  Asparagus  crispus  qui  pourrait  avantageusement 
remplacer  1'  A.  S/jrengeri.  —  Kxposilion  d'Asters  nombreux 
(35)  et  variés,  avec  de  beau.x  spécimens  d'ilelenium  autumnale 
sujierbuin  formant  télo,  par  la  maison  Vilmorin.  —  l'résen- 
tations  de  Ula'ieuls  de  semis,  par  M.  David;  de  i'IIidalyoa 
\J'creklei,  par  M.  Grouillet;  d'un  joli  petit  Bégonia  Elocon  de 
neige  (li.  gracilis-rosea  X  H-  semper/lorens  alba)  par  .\L  Tré- 
maux;  et  do  plantes  vivaces  par  M.  Hoibian  (Polygonum 
amplexicaide,  Seneeio  pulclier,  Campanula  elegans,  Sidalcea 
malviefolia,  etc.  —  Collection   de  Dalilias  de  .\L  Paillel. 

CoMcrÈ  DE.s  OaciiiiJÈES.  —M.  Duval  avait  apporté  plusieurs 
spécimens  do  Catlleya  labiata,  parmi  lesquels  des  formes  de 
lout  premier  choi.x  ;  M.  Doin  présentait  son  obtention  remar- 
quable, Lwliu-Ç(illlei/a  norminnanayc,  aurea,  ou  labollo  violet- 
l'vèipio  et  aux  divisions  périanthales  d'un  beau  bronze. 

Section  des  Roses.  —  Nouvelle  présentation,  par  MM.  Le- 
vasscur  el  lils,  de  leur  obtention  Mme  Jsorberl  Levasseur, 
sorte  de  Crimson  Itambler  remontant. 

.■\iu)Oiui;Li.TLiiE  FHUITIÉHE.  —  Une  splondido  corbeille  de 
la  Pèctie  Opoi.i-  était  présentée  par  M.  Gaillut.  .\I.  Chevreau 
présentait  aussi  uiu?  belle  corbeille  do  sa  belle  l'écho  Arthur 
Chevreau.  Citons  encore  les  grosses  et  saines  Poires /ieurre 
Diet,  et  Duchesse  d'Angoulême  de  M.  Orive  et  do  .M.  Savart. 

J.-Fn.  Favahd. 


320 


LE  JARDIN 


BIBLIOGRAPHIE 


A  lii  suite  ilp  l'arlu-li»  |iublii'  ilans  Lr  Jiiriliii  sur  In  plidln- 
^inipliio  ilos  piaules  ot  des  fleurs,  i|Uoli|UL's-uns  lU-  uns  IfC- 
lours  nous  oui  ilcuiuuil"'  ilo  leur  ili'.siuiicr  «lui'liiuos  bons 
ouvra^'<■s  ilc  |iliiilo^rii|>lilo  tliins  li'S(|Uols  ils  pourraioiil  Irmi- 
viT  J'ulilc's  coMSoils.  Cola  a  i'ié  (acilo,  car  l'cdilour  liicn 
ciinnii.  M.  Charles  Meiidcl  a  publié  utio  série  tlextellenls 
traités  (1). 

Traité  ilémentaire  de  Photographie,  l'i  l'usofio  îles  anial''urs 
et  <li's  ihliiilanls  piu-  M.'iulil  i('.liarles),  5  édilimi  revue  el 
aii|_'uieiil«'e.  1  vol.  iu-10  ilo  V-ii)  paj/es,  illustré  de  si)  gravures, 
1  fr.  fnineii  I  (r.  1.5. 

I,a  ('iiii|uiénie  éilitiun  de  ecl  nuvratro  est  très  deniamiée 
par  IfS  iunali'urs  ;  c'est  dire  son  succès  et  par  conséi|iient  sa 
valeur.  (letle  éditiuti  est  au  ciMiiant  des  furiuules  nnuvelles. 
Nul  j,'uido  praliipie  n'est  plus  clairet  uiieu.\  ordiuuié;  il  con- 
duit lo  débutant  pas  à  pas.  à  travers  li-s  o|iérnlions  photo- 
Krapliicpies.  lui  inili(|uant  lo  uujde  d'emploi  de  cluii|UO  objet 
et  lie  cliaipie  produit,  le  nioNen  de  réussir  avec  économie. 
C'est,  on  un  nn>t,  l'ouvrage  par  e.vcollenco  pour  les  déltutaiits. 
au.vijucls  nous  le  recommandons. 

Los  lecteurs  déjà  au  courant  dos  manipulations  pliolo^'ra- 
pliiipies  et  ipd  désirent  avoir  entre  les  mains  un  traité  |iliis 
dévelnpp.'-,  aiiiieiaienl  à  consulter  le  livre  suivant  : 

La  Photographie  pratique,  exposé  complet  do  ce  (pi  il  faut 
savoir  pour  oLtlenir  de  bonnes  pliotograpliies  par  I,.-l'.  Clerc. 
Un  volume  grend  in-s  do  SM)  paj.'es  avec  17(1  gravures,  l'rix  : 
3  fr.  'A),  friini-o  %  fr. 

Sans  avoir  voulu  i)rétendre  à  la  publication  d'imo  encyclo- 
pédie, l'auteur,  a  groupé  dans  cet  ouvrage,  tous  les  rensei- 
gnements ipie  l'amateur  doit  si  souvent  rechercher  dans  des 
monographies  spéciales;  il  a  surtout  visé  a  l'éducation  do 
l'amateur  cpii,  trop  rarement,  et  cela  à  son  grand  détriment, 
so  préoccupe  do  la  raison  d'être  des  nuinipulations  aux<piolles 
il  so  livre.  Dégagé  de  toutes  préoccupations  d'ordre  e.xclusi- 
veraenl  scientiliipio,  .\1.  Clerc  s'est  efforcé  de  présenter,  sous 
une  forme  aussi  simple  «pio  possible  et  facilement  acces- 
sible il  tous,  les  principes  fondamentaux  sur  Ies(|uels  est 
basée  la  photograpliii-.  A  signaler  notamment  imo  étude  élé- 
mentaire de  l'objectif  pliMtogi'aplii(]ue  et  des  régies  d<'  la 
perspective  courante.  Au  contraire  de  beaucoup  de  pidilica- 
lions  analogm'S,  cet  ouvrage  n'est  illustré  ipie  de  gravures 
originales  n'i'nipiuidant  rien  aux  i-atalogues  des  divers  fabri- 
cants. Nous  pouvons  ajouter,  sans  crainte  d'être  démenti, 
i|\n(  rien  n'a  été  proiluit  juscpi'à  co  jour  on  librairie  photo- 
grnpliiipu>  d'aussi  importaid  l't  d'aussi  original  pour  un  prix 
aussi  inorliipie. 

La  Photographie  artistique  en  montagne,  par  .\ntoiiie  Mn/i'l, 
.locteur  es  sciences,  ancien  président  de  la  Société  genevoise 
de  photographie,  mend<ru  du  clidi  alpin  Suisse,  1  vol.  grand 
in-.S  di3  ISV  pages  avec  It  planches  hors  lexti'.  l'rix  :  li  fr. 
franco  6  fr.  IK'. 

I.un  dos  channos  ilu  livre  do  M.  Mn/.el,  co  soid  ses  belles 
gravures  hors  texte,  ipii  représentent,  d'après  les  photogrn- 
phli's  de  l'auteur,  de  magniliipies  passages  deij  Alpes.  Un 
autre  charme,  c'est  de  sentir  l'auteur  profondément  convaincu 
ilo  son  sujet.  .\l.  .Mn/.el  n'opère  pas  en  amateur  ordinaire,  il 
travaille  en  artiste.  Il  indi>|ue,  d'nprès  ses  propres  expériences, 
de  ipioi  doit  se  composer  le  matériel  du  photographe  alpiniste  : 
nvant  tout,  clianibre  sur  pieil;  puis,  comme  appareil  secon- 
■  laire.  uno  chandiro  à  main  pour  les  instaidaiiés,  pas  de  pel- 
licules, des  phi'pies,  nu  moins  deux  dou/.aini'S  en  :iox*<'  ou 
siniplemer.t  en  I^X'-JV. 

Il  faut  donc  avoir  la  vocation  pour  pliotographier,  ena^tlKl(^ 
b-s  hantes  cinu'S  des  Alpes.  (lein  dit,  l'ouvrage  île  .M.  .Ma/e| 
est  très  instructif  et  il  ne  lit  nvei- plaisir  coniiui"  tout  ouvrage 
écrit  oonsciencieiisemerd  par  ipielipi'un  tout  .!.v..ii.-  i  ~..i\ 
sujet  et  très  compétent. 

ObicrTatiODS  tur  la  grctiu  :  cxi>éricnccs  de  1902  par  I,.  Iiaiiiel. 
broi'huri'  lie  17  pages  et  Sur  l'utilisation  des  principes  minéraux 
par  les  plantes  grcDécs,  par  I..   hnniel,  brochure  de  .'■  pages, 

il)  Du  I  l'Ul  m*  |iriii.'iir'-r  •  .•-  ...i\  r-i'i-  i  It  |,t,r'i'i''  H'-riiciile^ 
^l'iK,  rue  lie  (irpnolle. 


travaux  extraits  du  bulletin  de   la  Société   ScienliQiiuo  et 
médicale  de  l'ouest. 

Ces  nouvelles  publications  do  notre  excollont  collabora- 
tour  renferment  dos  observations  fort  intéressantes  ti  con- 
sulter, lilles  contiennent  lo  résultat  de  nouvelles  expériences 
et  des  remarques  fort  curieuses  pour  toute  personne  s'occu- 
pnnt  de  grelTage. 

The  FloristManual,  par  M.  William  Scott.  1  vol.  do  2.15  pages 
illustré  de  noudjreusos  ligures.  Tho  florists  publishing  Com- 
pany, éiliteur(l). 

Voici  un  livre  i|ui  n'a  pas  encore  son  équivalent  en  langue 
française  ot  c'est  bien  dommage;  il  est  réservé  aux  procédés 
culturaux  des  plantes  et  des  fleurs  destinées  à  l'appruvision- 
ncmeid  des  marchés  et  des  fleuristes. 

"  Hère  is  business  book  for  business  mon  >■  (ceci  est  un 
livre  de  travail  pour  les  gens  ipii  travaillent)  est-il  annoncé 
dans  la  reclame  qui  lui  est  laite  en  -Amérique,  l'as  do  science, 
ajouto-t-on  encore,  mais  des  notions  pratiques;  pas  do  clas- 
sification botanique,  mais  des  notions  pratiques  sur  les 
meilleurs  procédés  culturaux  pour  produire  les  plantes  elles 
fleurs  Coupées  pour  les  fleuristes  et  les  marchés;  pas  do 
listes  de  toutes  les  plantes  qui  so  cidtivent,  mais  la  recom- 
mandation do  celles  (pii  font  le  plus  d'argent  dans  le  com- 
merce. 

Kn  un  mol.  il  s'agit  là  d'un  ouvrage  pratique  écrit  par  un 
auteur  pratique,  que  les  |iersonnes  qui  connaissent  l'anglais 
consultoront  avec  prolit.  IMautcs  de  plein  air  et  plantes  de 
serre  sont  classées  par  ordre  alphabétique. 

Heiul-  n  >  \  MoMi 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 


I.n  vente  des  fleurs  s'est  sensiblement  améliorée. 

Les  Roses  de  l'aris  sont  relativement  abondantes;  les  prix, 
dans  le  choix  extra,  sur  très  longues  liges,  sont  très  élevés  : 
do  0  à  1'.^  francs  la  douzaine;  en  choix  ordinaire,  de  1  fr.  iJà 
.'i  francs  la  douzaine. 

Les  Œillets  lie  l'aris.  blancs,  valent  0  fr.  7.")  la  douzaine; 
on  [irovenance  du  Midi,  dont  la  beauté  et  la  longueur  des 
liges  laissent  à  désirer  ;  ils  so  paient  de  U  fr.  10  à  0  fr.  ïii  la 
botte. 

LeLIIssest  assez  rare;  on  le  vond,  suivant  la  longueur 
dos  tiges,  de  1  .i  12  francs  la  bollo. 

I,  Oranger  maintient  son  prix  de  I  fr.  '>D  lo  cent  de  boutons  : 
Le  Glaïeul  i  •iliill,-i.  très  rare,  se  vend  1  franc  la  douzaine; 
Gdm/iii  i  //.SIS  de  1  fr.  TiO  à  1  fr.  7'<  la  douzaine. 

La  Violette  de  Paris  est  d'un  écoulement  facile  à  loel  Vi  fr. 
le  cent  de  petits  bouquets. 

Los  Lis,  suivant  les  variétés,  valent  do3  fr.  ."HJ  à  s  francs  la 
douzaine. 

Los  Chrysanthèmes  à  fleurs  énormes  sont  peu  abondants; 
on  les  paie  de  lu  a  |.'<  francs  la  douznino  ;  à  fleurs  grandes, 
de  .5  à  7  francs  la  douzaine;  en  fleurs  ordinaires,  la  vente  en 
est  diflieile  :  don  (r.  .■>()  à  (l  fr.  75  la  botte. 

Les  Raisins  sont  de  vento  facile  et  h  des  prix  soutenus  ;  il 
faut  s'attendre  à  uno  augmentation  graduée  en  raison  de 
l'abaissement  des  quantités  expédiées. 

Les  Poiras  de  choix  étjinl  peu  abondantes,  leur  écoulement 
en  est  très  n^giilior. 

Les  Prunes  de  nos  environs,  en  raisonne  l'iniporlnncc  des 
envois,  se  vendent  a  des  prix  modérés. 

Los  Figues,  quoique  abondantes,  sonl  de  vente  régulière 
cl  à  des  prix  soutenus. 

Los  apjior'.s  d  Haricots  verts  do  nos  environs  étant  de 
moins  en  iiinins  iuq)ortanls,  il  en  résulte  iniu  nmélioralion 
sensible  ilans  hs  prix. 

Les  Choux-fleurs  sont  trésabondants.  quoique  très  beaux  ; 
les  prix  -mil   lus  hiibles. 

I.  Aubergine  est  très  demandée,  d'où  hausse  de  cours. 

Le  Cresson,  quoique  très  beau,  ne  trouve  acheteur  ipi'à 
dos  prix  modères. 

(Il  l.n  l.llirairlo  horllcolo  ne  clinrgc  ih-  pmcurer  cri  nnvroRe  mir 
romiiiandi%  prix  30  fr.  franco. 


N-  377 


Lli    JARDIN 


5  Novembre  1902 


CHRONIQUE 


Lo  grand  puMic  s'inlon'sso  toujours  ii  la  veiilo  îles 
Raisins  ilo  la  treille  iln  Itoi,  à  l''ontainelileau,  pi  la  presse 
110  manque  jamais  (l'on  parler.  Celle  aiini'O  les  enchères 
i|ul  ont  ou  lieu  le  inanii  14  ilu  mois  dernier,  uni 
produit  le  ehilire  respeclablo  de  MKi  francs.  Etant 
dcinno  (lue  la  susdite  treille  avait  fourni  2.jU0  kilus  cl 
l'.»SSOt,'rappes,cola  fait  du  Uaisinà  1  fr.S'Jle  Uilograinnie. 
Le  Raisin  était  moins  doré  que  d'iialiilude,  en  raison 
des  froids  piéniaturés  ;  néanmoins,  il  s'est  bien  vendu. 
Pour  quelques  j^'rappes  vériluliles  combien  qui  n'en 
étant  pas  seront  ce|iendant  vendues  commo  telles!  il  en 
est  du  Raisin  comme  de  la  viande  du  bœuf  gras. 

>  • 
Aux  sièi'les  passés  la  Hollande  était  le  pays  privilégié 
où  sévissait  la  Tulipomanio  :  on  s'en  est  guéri, 
croyons-nous.  Mais  une  autre  maladie  nouvelle  est  la 
Narcissomanie  qui  fait  acluellenient  des  ravages  en 
Angleterre,  sans  (ju'elle  paraisse  devoir  passer  le  détroit. 
C'est  ainsi  que  dans  un  catalnyue  anglais  nous  trouvons 
une  variété  de  Narcisse  Trompette,  Lord  liuhetis,  culée 
25  livres  (soit  62.j  francs)  l'oignon;  Maggie  M(iy  cl 
Moiiarch  se  vendent  également  12  livres  i.2  shillings 
pièce;  Big  Bew  10  livres  10  shilligs;  Weardale  per- 
fection 7  livres  7  shillings;  Duke  of  lied/bnl  7  livres. 
Quant  au.x  variétés  qui  trouvent  acheteur  de  'S'a.  10  shil- 
lings, 11  eut  été  trop  long  et  fastidieux  de  chercher  à  les 
compter,  lin  France  nous  n'en   sommes  encore  —  en 

mégalomanie  —  qu'aux  Orchidées! 

« 
•  » 

Les  Casernes  fleuries!  mais  oui  la  chose  existe  et  pas 
plus  loin  qu'à  Paris.  A  qui  en  doit-on  l'idée?  nous  uo, 
le  savons  pas;  en  tout  cas  on  ne  peut  que  félicitei-  celui 
qui  a  eu  l'heureuse  inspiration  de  transformer  les 
vastes  cours,  un  peu  bien  arides,  de  la  caserne  de 
la  gartle  républicaine  du  boulevard  Henri  IV,  en  gais 
jardins  avec  parterres  et  pelouses.  Cette  caserne,  un 
des  plus  beaux  représentants  du  genre  qui  existent  en 
France,  gardait  malgré  tout  un  aspect  rébarbatif  qui 
vient  d'être  corrigé  de  la  plus  heureuse  manière  par 
l'innovation  que  nous  venons  de  signaler.  Voilà  certes 
do  la  bonne  besogne,  pouvons-nous  répéter  avec  un 
journal  du  matin.  Tout  ce  qui  contriliue  a  rendre  la 
vie  militaire  plus  souriante  au  petit  soldat  ne  peut 
qu'être  applaudi  et  chaleureusement  encouragé. 

»  • 
Après  la  plante  anthropophage,  voici  venir  la  plante 
canivore.  Je  dis  bien  canivore.  Un  voyageur  assure  — 
mais  tout  voyageur  a  le  droit  de  mentir  —  que  la  dite 
plante  existe  et  qu'il  l'a  vue  sur  les  rives  du  lac  Nica- 
ragua [sic].  Ce  voyageur  qui  ré[)Oiid  au  nom  do  Dunstan. 
se  [promenait  en  compagnie  de  son  chien  —  Saint-An- 
toine d'un  autre  genre  plus  relevé  —  sur  les  bords  de 
ce  lac  quand  il  fut  tout  a  coup  surpris  par  les  cris  de 
douleur  et  d'effroi  que  poussait  sa  béte.  L'illustralion, 
à  laquelle  nous  empruntons  cette  anecdote,  décrit  en 
ces  termes,  le  phénomène  unique  jusqu'à  ce  jour  dont 
fut  témoin  le  susdit  Dunstan.  «  U  accourut,  ainsi  que 
doit  faire  le  bon  maître  d'un  bon  chien,  et  trouv.i  ce 
dernier  retenu  par  trois  lanières  noires  et  gluantes  qui 
étaient  collées  à  la  peau  de  la  bête  et  l'avait  déjà 
excoriée  à  tel  point  que  le  sang  coulait.  M.  Dunstan 
dégagea  son  chien  puis  liaptisa  la  plante  (c'était  le 
devoir  d'un  bon  chrétien).  Il  lui  donna  le  nom  de 
pieuvre  de  terre.  Elle  consiste  en  branches  flexibles 
striées,  noires  sans  fouilles,   sécrétant   un   fluide   vis- 


queux, et  est  pourvue  de  tentacules  petits  et  nom- 
breux. Los  indigènes  lui  donnoni  le  nom  du  piège 
du  diable.  Il  serait  très  désirable  que  M.  Dunstan  ait 
rapporté  un  pied  do  ce  monstre  végét.d  qui  occupera 
une  place  d'honneur  parmi  les  végétaux  as.sez  dépravés 
pour  se  nourrir  do  viandes,  parmi  les  Diont'cs,  les 
iJroséras,  les  Néponihés,  les  Aranjia,  (sic)  et  autres 
corsaires  du  monde  des  [liantes  ».  C'est  aussi  le  reiirocho 
quo  nous  ferons  a  .M.  Dunstan,  reproche  qui  s'adresse 
à  tous  les  déeouvri'urs  de  phénomènes,  qu'ils  ont  soin 
do  décrire  mais  qu'ils  no  font  jamais  voir.  Il  on  est 
ainsi  depuis  près  d'un  siècle  pour  le  fameux  ser|>ent 

de  mer  que   lo  Co/islitulionncl  n'a  jamais  pu  montrer. 

« 

•  ■ 

Et  maintenant  soyons  sérieux  «  panlo  majora  cana- 
miis  »  et  attaquons-nous  aux  mouches.  Les  mouches 
sont  de  vilaines  botes,  chacun  sait  ça:  mais  ce  qu'on 
no  savait  pas  assez,  c'est  qu'elles  sont  des  propagatrices 
constantes  des  maladies  les  plus  graves.  Un  a  fait  et 
ajuste  litre,  le  procès  des  Moustiques  sous  toutes  leurs 
formes  qu'ils  soient  Culex,  Stego»ii/ia  ou  Anophèles; 
quant  a  la  mouche  on  n'avait  pas  trop  l'air  de  se  douter 
qu'elle  put  être  malfaisante.  C'est  [pourtant  le  cas.  Sir 
James  Crichlon  Browue,  président  de  l'association  des 
inspecteurs  sanitaires  anglais,  s'est  occupé  tout  récem- 
ment de  la  mouche  domestique,  «  la  [ilus  audacieuse 
de  toutes  les  créatures  »  comme  il  n'hésite  [las  à  ra[)- 
poler.  Les  cultures  faites  avec  ses  excréments  ont  donné 
des  résultats  terrifiants.  La  dissémination  de  la  fièvre 
typhoïde  dans  l'Afrique  du  Sud  doit  être  attribuée  au 
chétif  insecte  dont  la  fécondité  est  telle  que  son  exter- 
mination est  à  peu  près  impossible.  Une  seule  femelle 
peut  engendrer  vingt  cinq  millions  de  descendants  en 
une  seule  saison! 

•  » 

Seriez-vous  curieux  d'appremlre  quelle  est  la  con- 
sommation du  thé  en  France?  nous  allons  vous  satis- 
faire. En  l'JOl  on  en  a  consommé  8(>1000  kilos,  contre 
8S4OÛ0  en  1S9'J  et  1U93300  en  lUOO  :  il  y  avait  donc  une 
diminution,  assez  accusée  sur  l'année  qui  a  précédé  la 
grande  foire  internationale.  En  1837,  la  France  n'a  con- 
sommé que  lOU  OUO  kilos  de  thé  ;  en  1841,  il  y  a  une  augmen- 
tation importante  puisqu'on  trouve  un  chiffre  de  154000. 
Paris  seul  peut  s'attriliuer  annuellement  100  000  kilogr. 
de  thé,  malgré  la  Camomille,  lo  Tilleul  ou  autres  pro- 
duits similaires  plus  ou  moins  en  vogue,  destinés  à 
faire  des  infusions  théiformes.  Les  statisticiens  ont 
calculé  que  chaque  Français  usait  22  grammes  de  Thé 
[jar  an.  La  consommation  française  est  tout  à  fait 
négligeable  si  nous  la  comparons  à  celle  qui  se  fait 
en  certains  pays  :  elle  est  de  liO  millions  de  kilos  en 
Russie  avec  2  k.  720  par  habitant.  En  Angleterre 
chaque  individu  en  u.se  2  k.  410;  aux  Etats-Unis  une 
livre  de  453  grammes,  avec  diminution,  car  l'emploi 
du  Café  augmente  de  jour  en  jour;  en  Suisse  750  gr. 
grâce  aux  tiiuristes  anglais  qui  se  sont  abattus  sur  ce 
joli  pays;  en  Australie  470  gr.  ;  en  Hollande  304  gr.  ;  au 
Danemark  250  gr.  ;  en  Suède  210  gr.  en  Turquie  205;  gr. 
Quant  à  l'Australie,  en  Espagne,  au  Portugal,  en 
Urèce,  en  Belgiqu,;  la  consommation  varie  de  80  à 
110  grammes;  en  Italie  elle  est  encore  plus  faible  qu'en 
Franco  et  elle  se  réduit  au  chiffre  infime  de  15grammes. 
L'Asie  eu  utilise  d'énormes  quantités.  Le  monde  entier, 
à  l'exception  de  ce  dernier  pays,  en  consomme 
330  millions  de  kilos  dont  250  pour  l'Europe.  Sur  les 
les  830  millions  de  francs  que  rapporte  l'usage  du 
Thé,  la  France  n'en  peut  guère  revendiquer  que  3, 
tandis  que  l'Anglerre  en  prend  pour  elle  145. 

P.  Hahiot. 


3?2 


LR  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Distinctions  à  l'Horticulture.  —  A  l'occasion  do 
<liv('is  siileniiitrs  par  ilccrcls  rendus  sur  la  pr(i|iosilion 
du  Minislro  dp  l'Afirlcullure.  ont  éti>  nommés  cliera- 
lierx  ilu  Môrili"  aprirole  : 

MM.  nioiiiloaii.  lloiijiiil  (Ciilbrrl),  (loiiristo  ii  l'aris  ;  Cahol. 
cliot  ili>  ciilliiro  il  r.Asilo  (li'pnrloniontul  d'iilitSiK's  du  Jura, 
Servoiiu  (.MoMiinIro),  lloiirislo  à  l'aris  ol  Saliiioii. 

Nousapprcniins  aussi  que  M.  Bley,  fhef  du  cabinet  de 
M.  Miiujieot,  Ministre  de  l'AgricviUure,  a  reçu  la  croix 
di>  l'ordre  Salonion  d'Mlliiopie. 

TiMilo  nos  fclicilatioiis  aux  nnuvcaux  promus. 

Réorganisation  du  service  de  l'hydraulique  agri- 
cole ;  nomination  de  M.  Léon  Dabat  comme  direc- 
teur. —  l»iins  un  rapport  adrfssr  au  Président  de  la 
Répulilique,  M.  Léon  Moiipeol,  ministre  de  l'Agricul- 
ture, i>e  propose  d'imprimer,  au  service  de  l'hydrau- 
lique agricole,  une  orientation  plus  nettement  en  rap- 
port avec  les  besoins  réels  de  l'agricullure.  que  ce  n'a 
été  le  cas  jusqu'à  [irésent.  Le  point  de  di'part  de  cette 
réforme  consiste,  dit  M.  le  ministre,  à  mcllre  à  la  tète 
de  la  direction  un  chef  imliu  des  idées  agricoles,  au  cou- 
rant des  progrès  de  l'économie  rurale  ol  qui,  par  ses 
antécédents,  soit  qualifié  pour  faire  entrer  le  service 
do  l'hydraulique  agricole  dans  la  voie  indiquée. 

Par  décret  en  date  du  7  octobre  1".I02,  M.  Léon  Dalia', 
sous-directeur  do  r.\.gricullure,  ancien  chef  de  cabinet 
de  .\I.  Viger,  est  nommé  directeurdu  service  de  l'hydrau- 
lique agricole  au  Ministère  de  l'Agriculture. 

Nous  applaudissons  au  choix  que  vient  de  faire 
M.  Mougeot.  F.n  ellet,  dans  les  diverses  fondions  qu'il 
a  successivement  remplies,  M.  Léon  Dabat  s'est  mon- 
tr<'  un  excellent  organisateur  et  ailminlstratour.  Dans 
le  poste  important  qu'il  va  occuper,  il  rendra  certaine- 
ment des  services  à  l'Horticulture,  particulièrement  en 
facilitant  le  développement  des  irrigations  dans  cer- 
taines régions  niontagncusos  du  midi  <lc  la  l''rance,  où 
nombre  de  cultures  horticoles  auraient  bien  besoin 
d'ctro  améliorées  do  fa(.on  à  pouvoir  lutter  avec  succès 
contre  la  concurrence  étrangère. 

L'n  second  décret  aura  pour  but  d'apporter  à  la  direc- 
tion actuelle  les  modilioations  que  doit  entraîner  la 
transformation  projetée  et  de  donner  ainsi  satisfaction 
aux  vœux  inainlos  fois  répétés  du  Parlement  ot  du  pays. 

L'Exposition  des  Chrysanthèmes  et  fV-uits. 
Leçons-promenades.  —  L'ivxpipsillon  des  Chrysan- 
thèmes, Heurs  de  saison,  fruits  et  arbres  fruitiers,  que 
la  Sociéti'-  nationale  d'horticulture  organise  chaque 
année  à  pareille  épo(|uo,  va  ouvrir  ses  portes  le  mer- 
credi 12  novendiro  à  10  heures  du  malin,  aux  serres  du 
Cour»-la-Heine.  Les  prix  d'entrée  sont  fixés  à  5  francs 
par  personne  les  mercredi  12  ot  vendredi  li,  à  2  francs 
les  jeudi  13  et  samedi  15,  ot  a,  1  franc  les  jours  suivants. 

Le  dimaiicho  10,  par  suitcd'uneententcentro  M.Man- 
uiehe,  M.  Tréliignauil  ot  M.  Dauthenay,  professeurs, 
une  U'von-promonado  réunira  les  élèves  ilo  la  section 
du  l'antheon  ^de  l'Union  française  delà  jeunesse)  et  di-s 
sections  des  11"  et  l,"."  arrnndissemonis  ^do  l'Associa- 
tion Polytcchniquo).  M.  .Maiiinem-  traitera  du  Chrysan- 
thème an  |ioint  du  vue  do  l'ornementation  florale,  ol 
M.  Daulhoiiay,  au  point  do  viiedo  la  culture;  M.  Trébi- 
Riiauil  traitera  do  l'arboriculture  fruitière.  Le  remlez- 
vou»  est  fixé  à  y  heures  précises,  ti  la  porto  prlncip.ile 
des  serres,  bur  lo  Cours-la-Hcine. 

L'horticulture  IVançaise  et  les  tarifs  douaniers 
allemands.  —  Nous  Icnon"  d'une  personne  digne  do 


foi,  qui  a  eu  l'occasion  de  voir  dernièrement  lo  rappor- 
teur même  du  projet  de  loi  sur  les  tarifs  douaniers 
allemands,  pour  la  partie  qui  concerne  les  plantes, 
feuillages  et  arbustes,  que  les  conclusions  du  rapiiort 
tU  la  commission  des  douanes  sont  défavorables  à  l'éta- 
blissement d'un  droit  d'entrée  sur  cesidijets.  t^eltedéui- 
sion  aurait  été  prise  k  la  suite  de  très  nombreuses 
réclamations  formulées  jiar  les  fleuristes  allemands. 
Espérons  que  le  lleichsiag  adoiitera  les  conclusions  de 
sa  commission,  et  que  cotte  bonne  nouvelle  sera  bientôt 
coniirn.ée. 

Les  jus  de  tabac  riches.— Le  .Ministre  des  Finances 
a  lixi-  comiMo  suit  le  nouveau  tarif  de  vente  du  jus  de 
tabac  concentre  :  Aux  débitants  :  bidons  de  :>  litros, 
8  francs;  bidons  de  1  litre,  1  fr.  60;  bidons  de  1/2  litre, 
I  fr.  30.  —  Aux  consommateurs  :  bidons  de  5  litres, 
'J  francs;  bidons  de  1  litre,  2  francs:  bidons  de  1/2  litre, 
1  fr.  30. 

Ecole  supérieure  d'Agriculture  coloniale.  —  Nous 
avons  publié  dernièrement  les  doi  inuoiils  relatifs  à  la 
création  do  l'Ecide  supérieure  d'Agriculture  coloniale  do 
Nogent-sur-Marno,  ainsi  que  le  iirogramme  do  rensei- 
gnement de  cette  école,  iilacée  sous  la  direction  de 
M.  Joa  1  Dybowski.  L'ouverture  des  cours  a  eu  lieu  le 
20  octobre  dernier;  il  seront  complétés  par  des  exercices 
pratiques,  des  démonstrations  et  des  travaux  dans  les 
laboratoires  du  jardin  colonial. 

Départ  de  M.  Bois  pour  l'exposition  de  Hano'i.  — 

.M.  11.  liids,  as>i>taiit  de  la  chaire  de  culture  du  Muséum 
d'histoire  natundle,  professeur  de  cultures  coloniales 
à  ri'k'ole  <-nloniale  et  secrétaire-rédacteur  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  Franco,  est  parti  pour 
riiido-Chine,  le  mercredi  29  octobre  dernier.  ^J.  iJpis 
se  ïcnd  tout  d'abord  à  l'Exposition  universelle  de 
Hanoi,  comme  délégué  du  Muséum  au  Congres  des 
Orientalistes  qui  se  tiendra  dans  celle  ville,  en  niéi^e 
temps  que  l'oxijosition. -Vprès  avoir  passé  six  semaines 
au  TonUiii,  M.  Uois  fera  des  excursions  dans  l'ilo  de 
Java,  avec  le  jardin  botanique  de  Uuitenzorg  commç 
quartier  géni''ral. 

Nous  faisons  tous  nos  vo-ux  pour  que  M.  Uois  accom- 
plisse avec  succès  les  missions  dont  il  est  chargé,  et 
qy'il  nous  revienne  en  bonne  santé.  Ajoutons  que  notre 
oxcellont  collaborateur  et  ami  a  bien  voulu  nous  pro- 
mettre de  faire  bénéficier  les  lecteurs  du  Jardin  des 
observations  horticoles  qu'il  aura  certes  l'occasio^i 
de  faire,  nombreuses  et  intéressantes,  au  cours  do  son 
voyage. 

Le  forçage  par  l'éther  en  France.  —  .Vyaiit  ludaiis 
le  Janli»  du  *J()  octobre  que  la  maison  l''rédéric  llarms, 
de  Hambourg,  a  déjà  commencé  la  mise  en  pratique  du 
forçage  des  plantes  par  l'ollier,  M.  Aymani,  horticul- 
teur à  Montpellier,  nous  annonce  que  toutes  ses  précau- 
tions sonl  prises  pour  faire  de  mémo,  et  qu'il  va  com- 
men<;er  incessamment  l'étherisation  de  ses  Lilas. 
M.  Aymard  nous  tiendra  au  courant  des  résultats  ob- 
tenus. Ceux  déjànbtenus  par  M.  Ilarms  sont  absolument 
Identiques  a  l'eux  qui  ont  éli'  observés  par  voie  expéri- 
mentale chez.  M.  .Vymard,  sauf  peut  être  sur  un  seul 
point,  c'est  que  les  Lilas  allomamls  ont  mis  l'.i  jours  à 
fleurir  (vimplètement.  tandis  que  ceux  île  Montpellier 
ont  donné  de  bolh's  grappes  de  llours  au  bout  do  !,'>  à 
16  jours.  Peut. être  est-ce  dû  a  la  dillérenco  des  cUmals 
BOUS  leB(|uels  ont  eu  lieu  les  expériences. 

La  médaille  d  honneur  du  congrès  en  1903.  — 
.\u  congri;8  poiiiologique  de  l'.KJ3,  qui  s'est  tenu  à  Pau, 
ol  dont  nous  rendons  phis  loin  compte,  c'est  notre  col- 


LE    JARDIN 


323 


logue  et  ami,  M.  G.  lîouclicr,  qui  a  l'^lo  J(?si},'n(^,  à  l'unn- 
nimilé  dos  sulTrafjPs,  commis  lauréat  lio  la  rrutdaillo 
d'Iuinneiir  du  Coiifiros.  N'oiis  lui  adressons  ici  nos  plus 

vivos  folii'itations. 

Les  concours  régionaux  agricoles  en  1903.  —  Les 

conciiurs  rét;ioiiau\  iij;ricoles  .luruiil  lieu,  eu  l'.iOH,daus 
les  dt'-parli'UH'iils  de  l'Muro,  du  Gers,  do  la  llaule-Loire, 
de  la  llautoMarno  el  do  la  Vendée.  Un  arrèlr  du 
Ministre  de  IWgrieulture  on  ilatc  du  2('i  septembre  a 
ri'pai-ti  comme  suit,  entre  les  inspecteurs  gém-raux  et 
les  inspecteurs  de  l'agriculture,  la  direolion  de  ces  con- 
cours. Ont  été  nommés  coniMiIssaires  généraux  : 
M.  Uaniloing,  pnur  l'Eure;  M.  do  Lapparent,  pnur  Ii- 
Gers;  M.  do  Brt'/.i'nnud,  pour  la  llaulo-Loire  ;  M.  Couion, 
la  Haute-Manie;  M.  Grosjoau  pour  la  Vendée. 

Conférences  agricoles  et  horticoles  dans  les 
casernes. — L'idée  d'utiliser  les  inoiuputs  de  lilirrtéet 
parfois  do  dangereux  désœuvrement,  avoiis-iio\is  dit  a 
plusieurs  reprises  dans  les  «  nouvelles  "  du  Jardin,  que 
le  service  militaire  laisse  aux  jeunes  soldats  pour  les 
instruire  des  choses  de  la  terre  ot  leur  donner  le  Koiit  de 
la  profession  asrii'olc.  (letto  idée  n'est  encore  vieille  que 
de  quelques  nnnies. 

l'iio  circulaire  que  le  ministre  île  la  guerre  vienl 
d'adresser  aux  commandants  de  corps  d'armée  va  en 
multiplier  les  applications.  Dans  ce  document,  qui  pré- 
sente un  vif  intérêt,  le  général  André  cite  l'exemple  de 
la  Belgique,  de  l'Allemagne  et  de  l'Autriche,  où  des 
c<uifi'renies  agricoles,  données  partout  dans  les  casernes 
et  appropriées  aux  régions  dans  Insquelles  se  recrutent 
les  divers  ri'gimeiits,  ont  procuré  des  résultats  très 
appréciables. 

En  France,  le  mouvement  a  eu  iiour  initiateurs  quel- 
ques coloiiels,  qui  ont  réservé,  dans  l'ensemble  des 
coiitérences  faites  aux  soldats,  une  place  pour  les  cau- 
series agricoles  pratiques  el  raisonnées.  Celte  innova- 
tion, fort  bien  a<'cueillic  des  troupiers,  a  été  ensuite 
encouragée  par  les  votes  de  plusieurs  conseils  géné- 
raux, qui  ont  inscrit  à  leur  budget  des  subventions  pour 
les  cours  militaires  d'agriculture.  Des  conférences  pure- 
ment horticoles  ont  mémo  eu  un  succès  marque. 

N'oilà  donc  un  nouveau  champ  d'action  ouvert  à  nos 
professeurs  et  à  nos  conférenciers. 

Société  mycologique  de  France.  —  Celte  société  a 
tenu  le  'Si  el  'i\J  octobre,  a  sou  siège,  H'i,  rue  de  Grenelle, 
une  intéressante  exposition  de  champignons.  Celte 
Société  qui  s'inlérc-so  à  tout  ce  qui  a  trait  à  l'étude  des 
(champignons,  compren  1  actuellemenl  environ  trois 
cents  membres  titulaires  dont  la  cotisation  annuelle  est 
do  10  francs.  A  l'aide  des  fonds  ainsi  reunis,  elle  publie 
lia  ISullelin  scientifique  trimestriel,  envoyé  gratuite- 
ment à  tous  les  membres  titulaires. 

Chaque  année,  à  l'automne,  elle  organise  des  excur- 
sions myeologiques  auxquelles  peuvent  participer  toutes 
les  personnes  qui  le  désirent.  Une  exposition  publique 
do  Champignons  ouverte  gratuitement  au  public  et  ins- 
tallée dans  la  région  même  des  excursions,  se  complète 
de  conférences  de  vulgarisation  faites  par  les  membres 
de  la  Société. 

Les   Rosiers  Crimson   Rambler   remontants.  — 

On  a  remarqui'  que,  dans  ses  (iliservat io/is  sur  rivNpo- 
silion  d'Eifurlli,  parues  dans  le  dernier  numéro  du 
.liirdiii,  ^L  Philippe  Rivoire  a  signalé  la  présence  d'un 
lîosier  Criinson  Ramtiler  remnutant.  Ce  caractère  est 
dcija  fixé  en  France,  par  robtention  du  Rosier  Madame 
Sorhert  Leracasseur,  obtenu  par  MM.  Levavasseur  et 
fils   et  qui  a  d'ailleurs  cHé  présenté  à  la  S.  N.  H.  F. 


Création  d'un  marché  aux  plants  à  Fontenay-aux- 
Roses.  —  l.'ouvertur(ule  ce  nouveau  marché,  qui  sera 
analogue  à  celui  qui  se  lient  à  Vitry-siir-.Soine,  ot  où  so 
vendront  do  jeunes  Doucins,  Paradis,  Cognassiers  et 
autres  petits  plants  intéressant  les  horticulteurs  et 
pépiniéristes,  aura  lieu  le  dimanche  23  novembre  i',i02, 
à.'')  heures  du  matin,  sur  la  (ilace  do  la  Mairie.  Ce  mar- 
(  lie''  se  lieiidi.i  Ions  les  dimanches  a  la  mérne  heure. 

Cours   d'Horticulture   à    Maisons-Laffite.  —  La 

Société  d'Horticulture  de  Maisons-Laffitto  a  organisi- 
lies  Cours  gratuits  d'Arboriculture  fruitière  el  de  Cul- 
ture potagère,  qui  auront  lieu  tous  les  samedis,  à  la 
Mairie  de  Maisons-Laflilte,  de  8  a  10  heures  du  soir.  Ces 
cours  seront  faits  par  M.  Billaudelle  et  par  .M.  Thérouiu, 
anciens  élèves  de  l'Ecole  Nationale  d'Hortieulturo  el 
l>rofesscurs  techniques  à  l'Ecole  Tln'Ophile  Roussel, 
li'ouverlure  des  cours  est  fixée  au  samedi  8  novembre 
prochain. 

L'hôtel  de  la  Société  d'horticulture  de  Londres; 
contributions  royales.  —  La  Jioj/al  luirlicuHural 
Societif.  de  Londres  se  développe  considérablement  de- 
puis quelque  temps.  Ainsi,  lo  nombre  de  ses  membres 
qui  était  déjà  de  six  mille,  s'est  accru  de  plus  de  mille 
pendant  l'année  qui  vienl  de  s'écouler.  Cette  société, 
ainsi  que  nous  l'avons  iléjà  dit,  a  ouvert  une  grande 
souscription  pour  la  construction  d'un  hôtel  particulier 
où  serait  établi  son  siège  social,  ot  où  so  tiendraient 
ses  séances  et  ses  concours.  Les  promoteurs  ont  fait 
valoir,  avec  raison,  qu'alors  que  les  Sociétés  nationales 
d'autres  pays  lelles  que  la  l''rance,  la  Belgique,  la  Hol- 
lande et  les  Etals-Unis  sont  propiiétaires  d'un  immeulile 
approprié  à  leurs  travaux, il  n'en  est  pas  de  même  pour 
relie  d'Angleterre,  pays  qui,  disenl-ils,  est  cependant 
a  la  tète  de  riiorliculture  à  certains  égards;  Le  «  Hall  » 
de  la  Uiij/al  hortic/dtural  Society  sera  situé  en  face  de 
Vincent  Square, \\'eslminster,  elson  inauguration  aura 
lieu  on  VMi,  en  commémoration  du  centenaire  île  la 
fondation  de  la  Société.  La  dépense  est  prévue  pour  un 
minimum  do  T.ôO.ODO  francs  à  un  million;  la  moitié 
environ  —  47.5. (lOO  francs  — est  déjà  souscrite.  De  riches 
amateurs  d'ho  ri  i  cul  I  ii  re  on  t  versi'il'i  m  [n  niantes  sommes. 
.\l.  Léopold  de  Rothschild,  par  exemple,  a  souscrit 
;M)0  guinées  (10.800  francs). 

Pour  marquer  l'intérêt  qu'il  a  prise  à  l'érection  du 
Hall  de  la  Société  royale,  le  Roi  d'Angleterre  a  fait 
remettre  à  Sir  Trevor  Lawrence  la  somme  de  100  gui- 
nées  (2.1G0  francs),  à  laquelle  lo  Prince  de  fialles  a  bien 
voulu  joindre  sa  souscription  personnelle  de  50  guinées. 

Les  tirs  contre  la  grêle.  —  Les  comniissions  admi- 
nistratives lies  sociétés  de  défense  contre  la  grêle  dans 
le  Beaujolais  se  sont  réunies  à  Villefranche  (Rhône) 
sous  la  présiilence  de  M.  Clialillon.  Vingt  sociétés 
étaient  représentées  à  cette  réunion.  Il  résulte  de  nom- 
breux apports  qui  y  ont  été  lus,  que,  les  résultats 
obtenus  au  cours  de  la  dernière  campagne  sont  très  encou- 
rageants. La  plupart  des  viticulteurs  sont  convaincus 
que,  grâce  aux  canons,  on  a  plusieurs  fois  échappé  à 
des  désastres  certains.  Les  expériences  de  tir  contre  la 
grêle  méritent  donc  d'être  continuées  avec  le  plus 
grand  soin.  Mais  il  est  profondément  regrettable, 
lisons-nous  dans  le  [irocès-verbal,  qu'au  lendemain  de 
quelques  orages,  certains  journaux  aient  inséré  des 
comniuni(;ations  erronées,  bien  souvent  faites  de  mau- 
vaise foi  et  proiires  seulement,  il  est  vrai,  a  semer  le 
découragenient  chez  ceux  qui  seraient  tentés  d'imiter 
notre  exemple  »  Avaul  de  so  séparer,  l'assemblée  a  tenu 
à  adresser  (c  aux  braves  artilleurs  »  qui  ont  fait  si  intré- 
]iidemenl  leur  devoir,  souvent  pendant  la  nuit  ou  par 


324 


LR   JARDIN 


un  temps  affreux  et  très  lonp  sans  prendre  aucun  repos, 
ses  félicitations  les  plus  vives  et  ses  reiuercienients  les 
plus  sincères. 

Le  blanchiment  du  Céleri  par  enveloppes  de 
papier.  —  Noln^  eollaliorateur  M.  J.-l'r.  l'av.iril  a  si>;nalc 
clans  le  Jardin  du  ô  août  dernier,  dans  son  article  sur 
le  liliiiichimcnl  cl  In  conxerrntiot)  du  Cc/eri,  un  jirocédé 
lie  lilancliiinent  en  usage  aux  Etals-Unis,  et  qui  consiste 
a  envelopper  les  pieds  de  (Céleri  avec  du  papier  qu'on 
maintient  par  du  rapliia.  Un  do  nos  confrères  cite  a  son 
tour  ce  procédé,  en  ajoutant  qu'il  est  en  usage  chez  les 
niaraicliers  do  HuCfalo.  et  qu'il  serait  intéressant  de  le 
voir  l'ssayer  en  Franco.  A  ce  sujet,  nous  rappellerons 
qu'il  a  été  employé  avec  succès,  do  1800  à  1)<98  par 
M.  Dautlienay,  à  cette  époqur'  jardinier-chef  de  l'Asilo 
Sainte-Anne,  dont  la  culture  niaraichèro  était  alors 
d'une  certaine  importance,  puisque  la  moyenne  des 
productions  annuelles  était  de  55.0tK)  kilogrammes. 

Astilbe  chinensis  Davidii.  —  Les  journaux  horti- 
coles an^'lais  signalent  tous,  avec  grands  éloges,  l'appa- 
rition d'une  plante  nouvelle  qui  parait  intéressante, 
VAsiilhe  chhic/i.sis  havidii.  ("est  une  plante  vivace  rus- 
tique, d'avenir  pour  nos  jaidins;  par  son  port,  elle  rap- 
pelle, mais  en  plus  grand.  l'Aslilbc  {lloleia  ou  impro- 
prement Spifwa)  japonica  et  atteint,  étant  en  Heurs,  une 
hauteur  d'environ  l'".'iO.  Son  élégant  feuillage  est  sur- 
monte de  très  nombreux  panicules  do  0"'C>0  de  longueur. 
Les  (leurs,  très  noniLireuses,  sont  à  pétales  blanis  et 
calice  pouriire,  de  sorte  que  l'ensomlile  parait  d'un  rose 
lilacé. 

("etle  jolie  nouveauté  a  été  obtenue  par  MM.  Veitch 
et  fils,  qui  l'ont  exposée  pour  la  première  lois  à  Drill 
Hall,  le  ô  septembre  dernier. 

Mise  en  valeur  de  la  Camargue.  —  Le  ministre 

de  l'agriculture  a  du  faire  procéder  a  la  mise  en  valeur 
des  plaines  arides  de  l'ile  de  la  Camargue.  Le  iirojet 
comprend  :  1°  Le  creusement  de  deux  canaux  collecteurs 
établis  au  niveau  de  cinquante  centimètres  au-dessous 
des  plus  basses  mers,  il"  L'établissement  de  puissantes 
pompes  il'épuiseinent  de  icO  chevaux  de  force,  (lermet- 
lant  de  régulariser  les  écoulements  d'eau.  3"  Le  trans- 
port de  terres  de  rendtlai  sur  les  terrains  d'emprises 
pour  permettre  les  oncemencements.  4°  La  concession 
de  3J.000  hectares  de  terres  jusqu'ici  réputées  incultes, 
situées  en  bordure  des  nouveaux  canaux.  L'enquête  do 
cotnmodo  est  ouverli'  depuis  le  mois  d'août. 

'Vénénosité  de  l'Humea  elegans.  —  Dans  le  journal 
médical  anglais  Tlie  Lti/icel,  le  D'  llearndcn  rapporte 
que  le  contact,  par  frotlcnient,  îles  diffiTcnles  parties  de 
Vlluinea  elegans  sur  la  peau,  cause  dos  démangeaisons 
vives  et  prolongées,  souvent  suivies  d'éruptions  vési- 
culaires  ou  d'inflammations.  On  se  souvient,  sans 
doute,  du  quelque  bruit  (|uo  causèrent,  de  18'J4  à  18%, 
les  constatations  analogues  faites  avec  le  J'riintila  obco- 
iiicii.  Les  phénomènes  d'irritation  paraissent  èlre  les 
mêmes.  Nous  connaissons  des  janliiders  qui  cultivent 
l'Humea  clcgiins  ainsi  que  la  Primevère  obcoidqne, 
sans  avoir  jamais  vu  leur  épiderme  incommodé  par  le 
contact  de  co>  deux  plante».  Néanmoins,  les  cas  ilo  vé- 
nénositi-  signalés  sont  réels,  et  le  témoignage  des  per- 
sonnes atteintes  est  indéniable.  (  In  peut  donc  en  inférer 
a  priori,  que  le  contact  de  Vllmnen  clcuaiis,  comme 
celui  du  J'rimulfi  ohronicti.  n'est  a  craindre  que  par  les 
personnes  prédispnséos  aux  maladies  de  peau. 

L'exposition  générale  d'arboriculture  fVuitiëre 
de  Stettin.  —  Cette  exposition,  qui  a  ou  lieu  a  SIettin 
du  ^  au  .'<  octobre,  a  été  la  plus  brillante  manifestation 


de  ce  genre  que  l'on  ait  vu  depuis  la  grande  exposition 
de  Hambourg.  Le  Grand  duché  de  Hesso  occupait  le 
rang  le  |)lus  distingué,  ensuite  venaient  les  sociétés 
agronomiques  de  la  l'oméramie,  du  Brandebourg  et  de 
la  Prusse  occidentale. Lesgrands  pépiniéristes  n'auraient 
pu  participer  plus  largement  à  cette  exposition,  l'n 
compte-rendu  suivra  dans  notre  prochain  numéro. 

Mémento  des  Expositions 

Abberille.  Clirysaiitlièmcs  et  liorticullurc  générale,  du  8  au 
10  noveinbri'. 

Alger.  1-4  l'i  et  U'i  novembre.  Kxposilion  do  fleurs,  fruits, 
légumes,  pliiiites  industrielles. 

Angers,  7-10  nuvenibre.  7"'  Congrès  de  la  Société  française 
des  Chrysanltiéniisles  et  exposition  de  Clirysnntliènies. 

Anvers.  —  Du  s  nu  10  novembre  IW2,  concours  interna- 
tional de  Clirysaiithèmes. 

Annentièrcs.  !'-lo  novembre.  Kxposition  do  Chrysanthèmes, 
do  frmts  it  léguincs. 

Coutances,  1.5-17  novembre.  Exp.  de  Chrysanthèmes  et  fruits. 

Elbeuf.  >-ll  nnveiiibre.  E.vposition  do  Chrysanthèmes. 

Lille.  K.vpcjsilion  de  Chrysanthèmes,  plantes  ornementales, 
fleurs,  fruits  et  légumes  do  saison.  Palais  Hameau,  du  14  au 
IS  novembre. 

Nancy,  Chrysanthèmes,  fruits  et  légumes,  du  15  au  17  no- 
veuilire. 

Paris,  Exposition  do  Chrysanlhènies.  arbres  fruitiers  et 
fruits,  légumes  et  fleurs  de  saison,  au  Coiirs-la-Heino  du  12 
l'.i  ni)Veiidire, 

Tournai.  Chrysanthèmes  et  plantes  d'ornement,  les  2.3  et  8* 
novembre. 

Petites  nouvelles 


—  Dnprès  les  comptes  rendus  de  la  Société  nationale  d'ac- 
climatation, on  consomme  plus  de  lô.oiX)  régimes  de  Itanancs 
à  Paris.  M.  Ilollier  voudrait  voir  produire  les  Bananes  on 
Guinéii  lrani;aisp,  au  lieu  de  les  faire  venir  de  Madère  où  la 
douane  exige  un  droit  de  sortie  do  5  francs  par  loo  kilos.  Les 
Itanancs  pourraient  être  apportées  à  l'aris  nu  pri.\  de  s  francs 
le  régime  et  revendues  10  à  li  tr.incs. 

En  Angleterre,  la  consommation  de  Bananes  est  pins 
importante  ipien  Erance.  Uion  que  pour  l..ondres,  elle  oscille 
entre  50<J.i"io  et  (iOn.OdO  régimes. 

Sur  In  .Mosollo  connue  dans  h's  vallées  voisines  de  Trêves, 
la  récolte  des  fruits  prend  une  tournure  très  satisfaisante. 
En  conséipicnco  le  marché  de  fruits  de  la  province  sera 
encore  tenu  pour  cet  nutonuic  à  Trêves  et  non,  comme 
d'hnbitudo  à  Cnlogne,  parce  ipie,  sur  le  Rliin.  la  récolte  laisse 
beaucoup  à  désirer.  Cependant  les  prix  ne  sont  pas  excessifs. 
Ainsi,  par  exemple,  les  Poires  à  cidre  se  vendent  î  marks 
50  pi.  il  :)  marks  iO  pf.  losr>0  kilogrammes.  Les  Pommes  sont 
entre  :î  et  4  marks,  tandis  que  les  fruits  desliné.s  à  In  conlisorio 
ou  à  la  taille  sont  payés  de  5  à  12  marks,  suivant  leur  ifunlité. 

1/enlrelien  des  jardins  dICms-les-Bains  a  été  adjugé  pour 
une  nouvelle  période  de  dix  années  à  la  Société  Siesniayer 
frères,  de  l''rancfi>rt-sur-lo-.\Iein,  et  Bockenheim, 

D'après  .M.  .Mn.vimilien  Hingoluiann,  directeur  do  la  station 
d'essais  des  mactiiiu's  de  lltislilut  agroiiumiciue,  il  y  n  encore 
on  l''ranco,  plus  de  4  millions  dlieclnrcs  de  terres  incultes 
et  dans  nos  colonies  un  iituiiensc  domaine  de  43M  nnllions 
d'hectares  dont  la  mnjeure  partie  est  vierge  ilo  toute  culture. 
Heiidre  ces  terres  productives,  eu  tirer  les  denrées  i|ue  nous 
demandons  actuellement  il  l'étranger  sernit  du  même  coup 
nous  aflrnnitiir  d'an  l.iurd  tribut  et  répandre  le  bionêtre  dans 
un  certain  nombre  de  régions  déshéritées.  Un  no  saurait 
trop  foire  coiuiallre.  à  cet  eUel.  les  raeillenres  uuichinos 
agricoles  pour  In  mise  eu  culluro  des  terres  incultes. 

Le  catalogue  du  nouvel  établissement  suisse  ••  Elorairo  » 
dirigé  par  .M.  Corrovon  et  ses  lils,  vient  de  paraître.  Nous 
lui  accordons  ici  une  mention  spéciale  parce  «piil  constitue 
un  répertoire  des  plus  complots  des  plantes  alpines,  monta- 
gnardes et  snxntiles.  et  même  vivaces  de  toutes  sortes, 
pouvant  être  umployées  à  l'orncmontalion  dos  jardins. 


LK  JAKDIN 


325 


Semis  et  élevage  du  Platycerium  grande 


espace  d'au  iiioitis  un  cuntimèlro  entre  la  surface  de 

Cplloci  Pl   Ips    liririN  lie  I'p1Ip-I:i. 


L'élevaKO  dos  jpunes  sujets,  obtenus  par  le  semis  ilos 
spores,  de  celle  curicusp  l'ou;.'ôie  épipliyle  est,  nmi 
sans  raison,  considéri'  comme  délicat  et  très  diflicul- 
tupux.  Il  exiiie,  on  elTet,  des  soins  particuliers  et  con- 
tinus. Il  est  d"al)ord  assez  difficile  do  se  procurer  dis 
froiiiles  fertiles  qui  ne  sont,  en  général,  émises  que  par 
dos  sujets  très  gros,  âgés  au  moins  d'iine  quin/aine 
d'années.  Il  est  vrai  qu'à  partir  de  ce  moment  chaque 
individu  peut  produire  annuelleinont  une  fronde,  quel- 
quefois deux,  fort  curieuses,  mais  qui  épuisent  beau- 
coup la  plante,  et  qu'on  ne  doit  garder  qu'autant  que 
l'on  veut  procéder  à  l'élevage  de  cette  espèce;  mais 
qu'il  faut  supprimer  si,  au  contraire,  on  tient  à  con- 
server ce  beau  spécimen,  toujours  très  ori^sinal. 

C'est  à  la  base  île  la  ou  des  frondes  fertiles  que  les 
sores  s'étalent  en  de  larges  i)laques  brunes.  Los  spores 
sont  recueillies  précieusement  dos  leur  maturité,  qui 
n'est  complète  qu'après  un(>  dizaine  de  mois.  On  pro- 
cède alors  immédiatement  au  semis. 

Nous  devons  à  .\I.  Bultel.  jardinier  chef  du  château  de 
Mello,  les  renseignements  relatifs  à  ce  semis,  et  les 
détails  minutieux  que  l'élevage  comporte.  M.  Bultel  est, 
en  effet,  le  seul  qui,  à  notre  connaissanc,  soit  arrivé,  a 
force  de  patience,  de  soins  particuliers  et  de  ténacité  a 
élever,  dans  des  ciinditions  excellentes,  des  milliers  de 
sujets  de  Platycerium  (irande. 

Il  est  préférable  que  les  matériaux  utilisés  soieni 
stérilisés  (1),  l'eau  et  la  terre  libnuso  prin<'ipalemeiil. 
Cette  terre,  convenablement  préparée,  et  débarrassée 
des  rliizoïnes   de  Poly]iode,  est   disposée  sur  une  forte 


l'hololype  A.  .M. 
Kig.  17'J.  —  Platycerium  grande. 
(Spécimen  haut  de  i  rai-Ircs.  photographié  dnn.s  les  serres  de  la 
Société  des  liaiiis  do  mer,  a  Monte-Carlo). 

épaisseur  de  tessons  dans  une  terrine,  en  laissant  un 

(1)  Celte  stérilisation  a  lieu  par  la  chaleur,  ce  qui  a  été  indiquée 
il  y  a  linéiques  années,  dans  Le  Jardin,  par  M.  Opoix. 


n.'  i.i  ,1  •■  A.  M. 

Fi"-.  ISO.  —  Etccaijc  d-:  l'i.t[jri,-iv.,'i  <jr  m^'.-  suf  pl.in'hetles. 
Ipar  XI.  Bullel,  jardinier-chef  du  cb.îtcau  de  Mello). 

Le  semis  des  spores  est  fait  su  cette  terre  et  les 
terrines,  recouvertes  d'une  feuille  de  verre,  sont  placées 
sur  do  petits  supports,  au-dessus  d'une  soucoupe  ou 
d'un  plateau  rempli  d'eau  stérilisée  et  de  telle  façon 
que  la  partie  itifériouro  soit  en  contact  avec  cette  eau. 
il  importe,  en  effet,  que  les  arrosages  aient  lieu  par 
capillarité  et  nullement  superficiellement  à  l'aide  de 
seringue  ou  d'arrosoir  h  pomme.  La  terrine  est  placée 
dans  un  coin  ombré  d'une  serre  dont  la  température 
s'élève  à  20  degrés  centigrades  environ,  car  il  convient 
de  préparer  une  lumière  diffuse,  plutôt  qu'un  éclairage 

trop  vif. 

Trois  semaines  environ  après  le  semis,  la  terre  se 
couvre  d'une  imperceptible  mousse  verlo  qui  laisse 
apercevoir,  à  l'aide  de  la  loupe,  les  prothallos  en  voie 
de  formation.  La  feuille  do  verre,  que  l'on  a  soin 
d'essuyer  journellomont,    peut   alors  •être   légèrement 

S0Ul0V('^0. 

C'est  à  partir  de  ce  moment  que  commence  l'ère  des 

difficultés  et   des  soins  minutieux.  Il   s'agit,  d'abord, 

de  repiquer  les  prolhalles  dans  de  miniscules  godets  de 

trois  a  quatre   centimètres  de  diamètre,  remplis  de  la 

mémo  terre  stérilisée. 

Cela  constitue,  on  le  conçoit,  une  oiiération  aussi 
délicate  que  nécessaire.  Les  prothalles  sont  enlevés 
séparément,  à  l'aide  d'une  même  baguette  de  bois  effilée 
très  finement,  et  posés  sur  la  terre  des  godets  à  raison 
de  quatre  ou  cinq  pour  chacun  d'eux;  après  quoi  les 
godets  sont  placés  sous  une  cloche  toujours  dans  la 
même  serre. 


320 


LE   JARDIN 


Co  qu'il  faut  d'nttenlion,  de  palienoo,  yiour  olTectuer 
1-1'  travail  est  inimaginable,  car  les  jeunes  prolhalli-s  no 
peuvent  être  ilislinjiur-s  qu'à  l'aide  d'une  assez  forte 
loape,  ^nnnfl  encore  ils  ne  st>  vontonf\efn\  ^ta  avec  la 

inousse. 

Huit  mois  environ  ajirèsTe'BfTiiis.  les  |iremîèrcs petites 
frondes  (ippnr.iisseiit.  Dansl'fnlre-teni|is  l'arrosn^re  doit 
SI'  faire  avec  circonspection  en  se  servant  d'eau  iirénla- 
lilenient  bouillie.  Il  con>ienl  de  ne  pas  innuiller  les 
jeunes  froniles  et  d'éviter  que  l'air  «mViiant  ne  soit  pas 
tro|i  cliaryt'  di-  vapeurs  d'onu.  C'est  pnurqnoi  on  ne  doit 
pas  laisser  les  cloches  constatiiment  ft'fmi'cs.  Il  con- 
vient donc  de  les  soulever  âv  temps  a  autre  pour  habi- 
tuer les  jeunes  Platycerivm  à  l'air  et  à  la  température 
de  la  serre. 

MaljfT^'  toutes  les  précaiitions  prises  :  utilisation  de 
terre  ayant  subi  l'action  du  feu,  eau  bouillie,  etc.,  des 
alK'ucs  vertes  apparaissent,  recou\Tenl  les  pots  avec  une 
incroyable  rapidit*^,  et  feraient  disparaître  les  jeunes 
plantes  comme  par  encliantement,  si  l'on  n'y  prenait 
pardo. 

C'est  pour  cette  raison  qu'il  est  prt-férable  d'utiliser 
des  godels  pourles  repiquages  plutôt  que  des  terrines. 
On  peut  ainsi  enlever  ces  algues  plus  facilement,  à 
l'aide  d'une  petite  spatule.  On  obvie  également  à  l'enva- 
hissemenl  des  algues  par  de  fréquents  repiquages  el 
toujours  a  raison  de  plusieurs  petites  plantes  par  godet, 
jusqu'au  moment  où  celles-ci  sont  assez  fortes  pour  en 
occuper  chacune  un. 

Après  dl.\-liuil  mois  de  culture,  les  jeunes  l'Inhi- 
ceriinn  peuvent  être  places  sur  des  planeliotles  de  12  à 
18  centimètres  di>  côté.  A  cet  edel,  la  petite  niotte 
enlom^e  de  terre  fibreuse  et  de  sphagnum  est  solide- 
menl  fixée  à  l'aide  de  fil  de  plomb  ou  de  laiton. 

Toutefois,  M.  Hultol  estime  que,  si  celle fa(,on  d'opérer 
permet  de  disposer  les  l'tafi/ceriuhi,  dès  leur  jeune 
âge,  contre  les  cloisons,  piliers,  chevrons  des  serres, 
(Ig.  180),  et  de  les  présenter  d'une  favon  originale  et 
bizarre,  elle  a  l'inconvénient  d'être  peu  pratique  quant 
aux  soins  à  leur  donner,  ceux  réclamés  pendant  cotte 
période  de  leur  éducation  étant  nombreux.  l)e  plus,  s'il 
est  vrai  (ju'il  s'agit  là  d'uno  plante  épiphyte  el  que  les 
sujets  adultes  prospèrent  forlbien  siuipletnent  lixéssur 
une  bûche  ou  un  tronc  d'arbre,  les  jeunes  sujets 
demandent  une  nourriture  relalivemenl  abondante. 
Aussi,  vaut-il  mieux  laisser  les  plantes  dans  des  terrines 
pou  profondes  et  ne  les  placer  sur  planehottes  que  vers 
la  seconde  ou  la  troisième  aimée,  alors  que  la  première 
fronde  cnractérisée  commence  a  se  développer.  It'ail- 
leurs,  il  est  difficile  de  placer  convi'uablemenl  la  jeune 
plante  sur  la  planchette  avant  le  développementde  colle 
feuille,  car  on  ignore  quelle  ilirection  elle  prendra. 

t  )u  peut  aussi,  d'une  façon  très  avantageuse  qui,  a 
cause  de  «a  bizarrerie,  s'accorde  avec  le  caractère  de  la 
plante,  ilisposerlosjounes  l'Iiiti/rfriin»  dans  do  petites 
holles  en  liego,  remplies  d'un  mélange  de  if/ll  de  terre 
de  bruyère  fll>reuse,  l/ll  do  sphagnum  et  de  morceaux 
de  charbon  de  bols.  Les  feuilles,  en  se  développant, 
s'appliquent  sur  la  partie  supi'rieure  (|u'olles  con- 
tournent. M.  liullel,  qui  a  également  expérimenté  ce 
procédé,  en  est  très  satisfait  ;  il  ne  lui  trouve  qu'un  petit 
inconvénienl  :  celui  d'occuper  biMiucuup  de  placo. 

D'autres  sujets  |ieuvi>nt  aussi  être  rempidés  progres- 
sivement dans  de  plus  yrandh  vases  ot  l'on  arrive,  avec 
dos  soinn,  (i  posséder  îles  exemplaires  magnifiques,  qui 
approchent  de  la  tailla  de  celui  llg  17V;  que  nous  avons 
pholo^riiphié,  en  IH'.f.i,  dans  les  serres  île  la  Société  des 
iiains  de  mer,  a  Monte-Carlo.  Ce  spécimen,  donl  ou  trou- 
verait peut-être  iliflicilemenl  l'équivalent  comme  lallle, 


a  été  certainement  remarqué,  dans  le  magnifique  groupe 
de  plantes  exotiques,  exposées  dans  une  des  grandes 
serres  à  un  eom-ours  temporaire  en  l'.tUO,  puis  dans  le 
pavillon  do  la  principauli-  île  Monaco.  Ainsi  que  l'on 
peut  s'en  rendre  compte,  une  fronde  enveloppe  totale- 
ment le  pot,  qui  a  pourtant  au  moins  quarante  cenli- 
mùlies  de  diamètre. 

Ainsi  établies,  sur  biichos  cle  liège  el  sur  planchettes, 
colles-ci  sont  attachées  aux  chevrons  des  serres  en 
bois  ou  suspendues  au-dessus  des  tablettes,  el  ne 
réclan>enl  plus  que  les  soins  d'arrosag?s  et  d'ombrage. 
Les  arrosages  iloivenl  être  copieux  en  été,  modérés  en 
hiver,  le  feuillage  ne  supiiorlant  pas  à  cettle  époque  la 
moimlre  humiililé  stagnante.  Tout  en  aimant  la  lumière 
directe,  les  l'ialiiccrium  craicnenl  les  rayons  brûlants 
du  siileil.   Aussi  doft-on  voilier  à  l'ombrage. 

Il  y  avait,  dans  les  serres  de  Mello,  lorsqu'on  1899, 
nous  avons  pris  la  photographie  de  la  fig.  180.  quinze 
cents  plantes  provenant  de  trois  semis  difïérents.  lie 
sont  là  des  résultats  qui,  croyons-nous,  n'avaient 
jamais  été  obtenus  jusque  là  et  qui  sont  tout  en  faveur 
du  [iroeédé  d'élevage  décrit  ci-dessus. 

M.  IJullel  a,  depuis,  présenli-  de  ces  Pluh/rerium  sur 
planehelles  à  une  séance  delà  Société  Naliimale  d'Horti- 
culluro  de  l''ranie  el  dans  diverses  expositions.  Ces 
plantes  ont  fuit  l'admiration  des  visiteurs  et  des  con- 
naisseurs. Il  nous  faut  ajouter  qu'un  cryptogame  atta- 
que souvent  les  jeunes  frondes,  prineiiuilement  pendant 
les  mois  d'automne  ot  il'hiver.  Il  forme  d'abord  une  petite 
tache  noirâtre,  qui  s'étend  rapidement,  et  fait  périr, non 
seulomenl  la  fronde,  mais  souvent  la  plante  qui,  si  elle 
en  réchappe,  se  remet  difficilement. 

M.  Bullel  combat  cette  afleclion  en  projetant  de  la 
poussière  très  fine  ot  très  sèche  de  charbon  do  bois  sur 
la  partie  atteinte  au-dessus  comme  au-dessous  de  la 
fronde,  dè>  que  la  tache  apparaît.  Cola  arrête  l'envahis- 
sement sur  la  fronde  alleinte  el  permet  de  la  conserver. 
Il  est  à  penser  que  des  applications  préventives  de 
poudre  do  charbon  de  bois  empocheraient  l'apparition 
de  Cl'  redoutable  ennemi. 

Celte  favnn  de  procéder  nu  semis  ot  à  l'élevage  des 
Pliili/dihim  Craiirle  esl  à  préconiser  en  raison  des 
bons  résultats  qu'elle  donne.  Elle  était  d'autant  plus  à 
signaler  que  MM.  Bellnir  ot  Sl-Léper  s'expriment  ainsi 
au  sujet  du  semis  des  Plnli/nrium  en  général  dans  leur 
ouvrage  sur  les  plantes  de  serre,  t  Le  semis  n'-ussit 
raremenl;  nous  l'avons  vu  lenler  bien  des  fois  sans 
grand  succès,  bien  qu'il  Soll  possible  ». 

La  culture  des  plantes  adultes  n'a  rien  de  bien  diffl- 
cultuoux.  Kilos  réclament  une  atmosphère  humide  et 
do  nonibreux  bassinages  ;  mais,  en  mémo  temps,  un 
milieu  sain,  sans  quoi  certaines  frondes  sont  rapide- 
ment attaquées  parla  pourriture.  On  se  trouvera  tou- 
jours bien  d'un  compost  léger  et  humcux.  dans  lequel 
la  terre  fibreuse  et  le  sphagnum  entre  pour  une  très  large 
partie,  (jultivés  sur  bucheft  ou  dans  de  grandes  hottes 
ou  iianiers  de  liège,  ie.'<  plantes  de  tournure  bizarre 
80  présentent  dans  toute  ramplcur  de  leur  caractère. 

l'ji  plus  do  l'originalité  des  Plalijceritim  gronde  que 
l'on  peut  mettre  en  ('Videntsc  dans  les  serres,  par  une 
disposition  appropriée,  il  y  Aurait  des  bibelots  fleuris 
pas  banals  i\  composer,  soit  en  arrangeant  quelques 
fleurs  parmi  les  frondes  bizarres,  el  des  petits  motifs 
inédits  de  décorations  do  table  à  confcctionnor.  Dana 
co  dernier  cas,  los  jeunes  Plntycerium,  donl  l'ensemble 
des  frondes  forme  un  rendement  adeilanl  ras]iecl  d'uno 
holle,  serviraient  surtout  comme  porte-lleur». 

Un  de  nos  habiles  llcuriHles  nous  monirera  sans 
doute  cela  un  jour.  Alhrut  M.mmbm-:. 


Lie  JARDIN 


327 


Les  Fraisiers  remontants  à  gros  fruits 

Ce  qu'il  faut  en  penser.  —  Leur  culture 

Mien  quo  Ips  promiôros  Fraises  remontantes  soient 
mises  au  ponimorcp  depuis  dix  ans  ii  peine,  on  les  ren- 
contre ilf'jà  dans  presque  tous  les  jardins  Iden  tenus. 
Elles  jouirent  en  effet,  dès  ledéliul,  d'un  vogue  extraor- 
dinaire, que  l'on  s'explique  d'ailleurs  facileineni,  la 
Kraise  étant  un  des  fruits  les  plus  recherchés  que  l'on 
allait  être  heureux  di'sorinais,  prâce  aux  variétés  reninn- 
lanlos,  dj'  pouvoir  cunsoniiner  toute  l'année. 

Mais  cette  vogue,  loin  do  se  maintenir,  ne  tarda  pas 
il  diminuer  :  beauciuip  ont  tté  déçus;  ils  comptaicnl 
récolter  pendant  tout  l'éti'  unoquanlite  de  iM'lles  l''raises, 
et  les  variéti's  remontantes  n'oii  n'ont  donné  chez  eux 
qu'une  seconde  tloraisoii,  maigre,  suivie  d'une  produc- 
tion insignillanle;  consi-quence  toute  naturelle  :  ils  ont 
abandonné  les  Fraises  remontantes  pour  retourner  aux 
anciennes  variétés.  Ont-ils  raison"?  C'est  ce  que  nous 
allons  examiner. 

Que  font  lesamateurs  (jui  plantent  des  Fraises  reiuon- 
tantes?  Ils  en  demandent  à  un  horticulteur  ou  à  un  ami  : 
il  arrive  quelquefois  (pie  le  plani  sonlTre  du  transport; 
puis  la  saison  est  souvent  avancée,  on  est  au  mois  de 
novemlire  et  les  giands  froids  sont  à  craindre  :  aussi, 
pour  que  les  jeunes  planis  souffrent  moins,  on  les  met 
le  long  d'un  mur,  au  midi,  sans  penser  qu'au  mois  de 
juillet  et  d'août  suivants,  époque  à  laquelle  ils  devront 
produire,  laelirdeurdu  soleil  les  desséchera.  D'autres  les 
plantent  en  mars-avril,  les  racines  nues  et  sans  motte; 
alors  le  Fraisier,  qui  n'a  pas  le  temps  de  raciner  suffi- 
samment avant  l'été,  reste  chétif  toute  l'année.  Certains, 
croyant  lieaucoup  mieux  (aire,  les  mettent  en  godets 
dès  qu'ils  les  reçoivent  et  les  étiolent  sous  des  châssis 
priv^'s  d'air  avant  leur  planlaticm  définitive. 

Mais  supposons  que  les  filets  rei.us  en  bon  état  aient 
été  plantés  a  temps  dans  une  terre  bien  préparée.  Ils 
reçoivent  îles  soins  jusqu'au  mois  de  juin,  on  l'on  fait 
la  première  récolte.  Ensuite  on  les  laisse  sans  arro- 
sage, ou  bien,  si  on  les  arrose,  on  laisse  croître  les  cou- 
lants pour  multiplier  l'espèce.  Le  résultat  n'est  pas 
douteux  :  on  a  peut-être  des  coulants,  mais  pas  de  fruits, 
et  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  étonner  ni  de  rejeter  la  faute 
sur  les  malheureux  Fraisiers  quo  l'on  a  martyrisés. 

La  vérité  est  que  les  Fraisiers,  comme  toutes  les 
plantes,  ont  liesoin  de  soins  raisonnes  pour  fructifier, 
et  le  Fraisier  remontant  jihis  que  tout  autre,  pour  cette 
raison  bien  simple,  que  sa  production  continuelle  qui, 
en  somme,  est  contre  nature,  se  fait  surtout  a  une 
époque  oii  les  {''raisiers  anglais,  dont  il  est  issu,  sont 
dans  une  période  de  repos  complet.  Il  faut  donc,  pour 
les  faire  [iroduire  tout  l'c-té,  lui  donner  artificiellement 
ce  que  la  nature  prodigue  d'elle-même  au  printemps 
aux  Fraisiers  anglais  : 

i"  Une  période  de  repos,  c'est-à-dire  de  non-produc- 
tion, pendant  laquelle  il  formera  un  feuillage  vigoureux 
et  un  puissant  système  radiculaire,  capable  de  lui 
donner  une  abondante  nourriture  en  proportion  avec  la 
récolte  qu'on  désire  lui  voir  fournir. 

2°  L'humidité,  et  par  cela  mémo  la  fraîcheur  du 
printemps. 

Maintenant  que  nous  savons  ce  ([ue  veut  le  Fraisier 
remontant  nous  allons  tâcher  d'expliquer  comment  il 
faut  le  lui  donner  pour  en  tirer  le  plus  grand  parti 
possible. 

Dans  un  précédent  article,  nous  avons'  dit  quelques 
mots  sur  la  sélection  des  coulants  de  Fraisiers  (1).  Nous 

(1)  Le  Jarilin,  i'Mi,  n»  :«Vi  i20  avril),  page  122. 


rappellerons  seulement  qu'il  no  faut  les  prendre  que 
sur  les  pieds  les  plus  remontants  île  la  variété  cultivée. 
Pour  cela,  on  atlenrl  le  eommencemetil  do  juillet  et  on 
les  laisse  venir  sur  les  plantes  chargées  de  fleurs  ou 
de  fruits.  On  objectera  peut-être  qu'il  est  un  peu  lard 
et  que  les  i)remiers  coulants  seraient  plus  forts.  Ceci  est 
vrai  pour  les  Fraisiers  non  remontants,  njais  non  pour  le 
cas  qui  nous  occupe,  les  premiers  filets  étant,  à  moins 
de  soins  spéciaux,  souvent  racines  d'une  façon  incom- 
plète; de  plus,  s'il  est  vrai  qu'au  printemps  ils  donnent 
une  petite  récolle,  celle  de  l'été  est  bien  moins  abon- 
dante et  leur  vigueur  est  moins  soutenue.  On  attendra 
donc  lo  mois  de  juillet  pour  conserver  les  plants. 

Si  la  sécher(^ss(!  est  trop  forte,  quelques  arrosages 
favoriseront  l'émission  des  racines,  chose  essentielle,  et 
ils  seront  bons  à  mettre  en  place  du  1.")  septembre  à 
la  fin  d'octobre  :  plus  tôt,  la  saison  serait  trop  chaude; 
plus  tard,  ils  deviendraient  moins  vigoureux. 

On  plantera,  de  préférence  après  des  Pommes  de 
terre,  dans  un  sol  abondamment  fumé  au  printemps. 
Il  ne  sera  pas  utile  de  labourer  la  terre,  déjà  remuée 
par  l'arrachage  des  tubercules;  si  l'on  y  tenait,  il  faudrait 
le  faire  six  semaines  à  l'avance,  car  les  l''raisiers 
redoutent  également  un  sol  «  creux  »  et  une  fumure 
récente.  Il  sera  avantageux,  avant  la  plantation,  d'en- 
terrer du  superphnsiihato  de  chaux  et  du  sulfate  de 
l)0tasse  par  un  Ijinage  (1).  On  plantera  ensuite  en  plan- 
ches de  trois  raies,  à   trente  centimètres  en  tous  sens. 

Quant  à  l'exposition,  il  faudra  rejeter  celles  du  midi 
et  de  l'ouest  qui  sont  trop  brûlantes,  et  celle  de  l'est 
qui  est  trop  sèche.  Celle  du  nord  est  bonne  d  la  condi- 
tion d'éviter  roiiihre,  qui  fait  produire  plus  de  feuilles 
quo  de  fruits.  Le  meilleur  est  la  plantation  en  plein 
carré,  à  l'écart  des  arbres,  dont  lo  voisinage  immédiat 
est  funeste. 

Maintenant,  les  plants  sont  en  place  et  ils  ont  passé 
l'hiver.  La  végétation  s'est  réveillée.  On  devra  supprimer 
sans  regrets,  non-seulement  tous  les  coulants,  mais 
toutes  les  tiges  de  fleurs  qui  apparaîtront  avant  le 
P'' juin  :  une  récolte,  même  insignifiante  au  printemps, 
compromettrait  sérieusement  celle  de  l'été  :  pour  avoir 
uu  fruit  on  en  perdrait  vingt.  C'est,  pour  le  Fraisier 
remontant,  la  i)ério(lo  de  croissance  et  de  repos  dont 
nous  parlions  plus  haut.  Privé  de  ses  fruits,  il  prendra 
une  vigueur  exubérante,  la  tige  se  ramifiera  et  bientôt 
au  commencement  de  juin,  avec  quelques  arrosages 
et  un  paillis  de  bon  fumier  étendu  dans  le  courant 
d'avril,  les  touffes  émettront  des  hampes  florales.  Il 
faut  accorder  une  grande  im|iorlance  au  paillis,  car  il 
a  le  triple  avantage  :  1"  de  supprimer  complètement  les 
binages  et  sarclargcs;  2°  de  fournir  une  nnurriture 
supiilémentaire;  3"  do  conserver  pendant  toute  l'année, 
l'humidité  tout  en  permetlantdediminner  les  arrosages. 

Il  suffira,  dos  lors,  d'arroser  quelquefois  et  de  sup- 
primer tous  les  filets  pour  récolter  des  Fraises  en 
abondance  jusqu'aux  gelées.  1)q  celte  façon,  la  variété 
Saint-Joseph,  par  exemple,  arrive  à  produire,  dans  le 
courant  de  l'été,  une  récolte  supérieure  à  celle  que  four- 
nissent au  printemps  les  Fraisiers  anglais  les  plus  pro- 
ductifs : 

Je  dois  ajouter,  pour  être  exact,  que,  si  les  Fraisiers 
remontants  donnent  une  récolte  abondante  pendant  le 
premier  été  et  le  priatemjjs  de  la  deuxième  année,  leur 
production,  pendant  l'été  qui  suit,  est  bien  moindre  quo 
celle  de  la  première  année,  à  cause  de  leur  vigueur  moins 
grande  :  d'où  il  résulte  que  les  I-'raisiers  remontants 
donnent  beaucoup  le  premier  été  et  le  second  printemps. 

(1)  A  raison  d'environ  'iiM  kil.  ilu  piciiiier  et  2.V)  kil.  ilii  second,  & 
l'hectare  (.V.  de  ta  ll.\. 


3:;s 


LK   JAHDIN 


Passé  ce  temps,  il  est  pri'fiT.-ible  de  les  reimuveler, 
chose  facile  d'ailleurs,  puisque,  avec  <loux  planches,  on 
pnul  avoir  des  Fraises  loute  l'année,  la  plus  ancienne 
fournissant  la  récolte  du  printemps  et  l'autre  donnant 
ensuite  jusqu'aux  pelées. 

Pour  terminer  cette  étude  dans  laquelle  nous  avens 
cherché  à  donner  l'exacte  mesure  de  la  valeur  des  Vrai- 
siors  remontants,  nous  dirons  que  si  la  variété  SoinI 
Antoine  lie  J'inluue  \'eu\poT\o  sur  les  variétés  actuelle- 
ment au  commerce  par  sa  ruslieilé  el  la  grosseur  de  ses 
fruits,  Saint-Joseph  lui  reste  supérieure  pour  la  produc- 
tion, surtout  chez  les  personnes  qui  consentent  à  lui 
donner  des  soins  en  rapport  avec  saferlilité.  Deux  . 
variétés  nouvelleso  cependant,  semldent  «levoir  sui-? 
passer  celle-ci  comme  rendement:  La  fontaine,  donl,^ 
nous  ne  connaissons  pas  l'oLtonteur,  variété  dans 
le  genre  de  Saint-Joseph,  mais  qui  nous  a  paru  plus 
remontante,  el  Cyrano.  remarqui'e,dans  nos  semis,  non 
seulement  bii'n  plus  remontante  que  Sa int-Josejih,  mais 
présentant  sur  celte  dernière  l'avantage  de  donner,  la 
seconde  année,  une  récolle  plus  liello  au  printemps, 
suivie  d'une  autre  plus  ahondanle  en  été. 

l-ln  résumé,  il  n'est  pas  permis,  avec  les  variétés 
actuellement  répandues  (Qui  sait  les  surprises  que  nous 
réserve  peut  être  un  avenir  prochain!)  d'espérer  une 
récolte  de  Fraises  en  été  en  abandonnant  les  plants  à 
eux-mêmes;  mais  on  peut  être  certain  d'arriver,  avec 
une  culture  intelligemment  conduite,  à  un  résultat 
capable  do  contenter  les  amateurs  les  plus  difficiles. 

Gh.  Simjien. 


Le  Congrès    pomologique   de  Pau 


Le  20  septembre  dernier  s'est  tenue,  à  Pau,  en  mémo 
temps  que  l'exposition  horticole,  la  43''  session  de  la 
Société  pomologique  de  France.  Plus  de  80  membres 
de  la  Socii'té  el  délégués  d'associations  affiliées  assis- 
taient aux  réunions,  qui  ont  eu  lieu  dans  la  salle  de 
Ihéâtre  du  Palais  d'hiver. 

Le  Con;.'rcs  s'est  ouvert  sur  des  allocutions  pronon- 
cées par  M.  de  I.assence,  président  de  la  Société  d'hor- 
ticulture des  Hasses-Pyrénées,  de  M.  Gabriel  Luizel, 
le  nouveau  président  de  la  Société  pomologique,  et  de 
M.  Viger,  ancien  ministre  de  l'Agriculture,  di'léguô  du 
ministre  de  l'Agriculture,  et  président  du  Congrès. 

Dans  son  discours,  M.  Vigera  failappel  au  bon  esprit 
de  tous  les  groupements  horticoles  pour  imprimer,  au 
mouvement  do  perfectionnement  qui  se  prcnlnilen  I  or- 
liculturo,  une  impulsion  uniforme.  Il  a  dit  qu'il  consi- 
di'rait  sa  nomination  à  la  présidence  comme  un  gage 
de  l'union  qui  doit  régner  entre  la  Société' pomologiciue 
el  la  Société  nationale  d'horticulture,  ainsi,  il'ailleurs. 
qu'entre  toutes  les  sociétés  horticoles  de  France. 

.\prés  une  discussion  approfondie,  les  décisions  sui- 
vantes ont  été  prises: 

1°  FIVUITI   ADOPIÙ 

Fraise  roDinnlanto  :  Saint-Antoine  de  Padouc.  —  Fraises 
mm  romnnlanlos  :  Gloire  de  Lyon,  Monseigneur  lùnirtiiei; 
Soble  (pour  imirctiés),  llinjal  Sorerciiin,  Siibreur  (pour  nma- 
lours).  —  l'i'i;lii>:  f.ti  Fnuice.  —  Poires:  //ciiriv'  }'iiuhan, 
yudame  Hnllet,  Mndnine  du  l'uis.  —  Poinnio  :  Teint  frais. 
—  Kaisins:  Oamuy  de  juillet,  S'oisetle  Uergeri. 

f  rnum  itAvks  i>c  tablf.ai:  a  i.'RTL'bE 
l'ralses  :  (trrgon,  llclrelia,  fAïuis  \'iltnorin,  \'ietnriii.  —  Poi- 
nts :  Harilletltcsehnmps,  Hrurrr  Kirtland,  Charles  de  Ghrlin, 
Diii/enné   Cusin.   Kllis,    Madame  Ch.   Gilhert,   Triomphe  de 
T>iuriiine,  —  Poiumn  :  ('hiiu.r. 


KRUnS  MIS   A   l'étude 

Fraises  :  lielle  de  Cours,  Ko-nig  Albert.  Sensation,  Eleonor, 
Quatre-siiisvns  de  Millet.  —  Cerise:  Hofmann  Duki-.  — 
pèches:  Arthur  Chetreati,  Belle  île  iMiireciennes,  Opoix, 
Précoce  de  liagnolet.  —  Poires:  .Iniinii  Gerrais.  Doi/eniic 
M"  Cornuau,  Ministre  Viger.  Professeur  O/^oix.  liemg 
Chatenoij.  —  Pomme:  Winter  lianoua.  —  Pruno:  Heine- 
Claude  hâtive.  —  Framboise  :  Superlctirc.  —  Cassis  :>r /'ru i( 
blanc. 

Le  Congrès  s*os^  ensuite  occupé  du  projet  de  nouvelle 
classincation  ;  il  a  adopté  les  catégories  suivantes  : 

Fruits  (le  lubie  (variétés  do  choix);  à  cuire;  do  marché  ou 
locaux  ;  d'appiirat. 

•   Los  variétés  seront  classées  par  ordre  alphabétique 
dans  le  catalogue,  et  un  tableau  indiquera  la  l'iassillca 
lion  des  variétés  adoptées,  dans  les  différentes  caté- 
gories ci-dessus  indiquées. 

Enlin,  il  a  élédé-cidé  ([u'une  liste  des  variétés  rangées 
par  ordre  de  maturité  suivrait  la  classification  ci-dessus. 

Le  nouveau  catalogue  de  la  Société  pomologique 
paraîtra  en  1904  avec  ces  modilicalions. 

Avant  la  clôture  de  la  session,  le  Congrès,  à  l'unani- 
mité, a  nommé  M.  Viger  président  d'honneur  do  la 
Société  pomologique  de  France. 

L'attribution  de  la  médaille  d'honneur  du  Congrès  a 
eu  lieu  ensuite.  Le  lauréat,  choisi  a  l'unanimité,  est 
M.  Georges  Boucher,  auquel  nous  adressons  ici  nos 
sincères  félicitations. 

La  prochaine  session  de  la  Société  pomologique  de 
France  se  tiendra,  en  190,3,  à  (Jlermonl-Ferrand.  Cette 
proposition  a  été  adoptée  sur  la  demande  de  la  Société 
d'horticulture  du  Puy-de-Dôme  présentée  i)ar  M.  Lavé. 

Le  iiO  scptemlire,  un  déjeuner  familial  a  réuni  les 
membres  du  Congrès,  qui  so  sont  cordialement  donné 
rendez-vous  pour  l'année  prochaine àClermont-Ferrand. 

F.  Dksim.noy. 


Cattleya    Magneana 


Celte  splendide  nouveauté,  (]ue  représente  la  photo- 
graphie en  couleurs  ci-contre,  est  l'une  des  plus  bril- 
lantes du  genre  ;  elle  a  été  obtenue  par  le  croisement 
du  Calllcya  ffutlala  Léopoldi.  variété  su\iérieure,  avec 
le  C.  Massa'iana  l'un  dos  plus  beaux  du  groupe  Har- 
djiana.  Plante  haute  d'environ  .')((  centimètres  (en 
flour  .  l'seudo-liullies  :  de  25  centimètres  do  hauteur. 
Feuilles  longues  d'environ  20  centimètres,  larges  d'en- 
viron 7  centimètres,  épaisses  et  coriaces,  d'un  beau  vert 
foncé. 

'  La  lige  florale  porte  quatre  ramiflcations,  et  |)ar  con- 
séquent cinq  fleurs.  Ces  fleurs,  bien  ouvertes,  sont 
d'une  remarqiialile  granileur;  en  elTet,  le  plus  grand 
diamètre  constate  est  do  neuf  centimètres  el  demi. 

Les  sépales  sont  fermes,  consistants,  le  supérieur  est 
remarquablement  dressé,  leur  couleur  est  rubis  clair. 
Les  pétales  latéraux  sont  très  larges,  consistants, 
ondulés  sur  les  bords,  et  d'un  rubis  foncé  intense. 

Lolabi'Uc,  déforme  parfaite,  très  grand,  bien  ('talé, 
et  à  larges  ondulations  est  d'un  rubis  intense,  renforcé 
sur  les  ondulations,  l'n  peu  de  rcdets  fauves  loinlenl 
le  fond  do  la  gorge,  ainsi  que  son  revers. 

Très  en  avant  sur  la  gorge  du  labello,  le  rostellum, 
d'une  grosseur  notable,  se  montre  avec  l'aspect  d'une 
amande  dccorliquéo. 

La  culture  ne  demande  aucun  soin  parliculii'r  ;  une 
bonne  serre  tempérée  avec  les  autres  Callleyas. 

Cil.    M.MION, 


LE  JAUDIN 


:i-M 


Revue   des   publications 


Une  nouvelle  maladie  du  Cerisier.  —  Nous  troiiYmis,  dans 
lo  Hi'-Vfit  ai/ficiiU'  (le  la  Norniamlii:  iino  iiiliTossiiiilo  fimi- 
miiiiionlion  ilo  M.  l'iiiil  Nm'l,  sur  la  diVouvorte,  pur  M.  (lorboz, 
il'Anrlpins.  d'uno  iiiiicusi-  ol  nouvello  nialailio  du  Corisior, 
iliii"  il  nn  cliain|pif;non  parnsilo,  lo  GixHiUniia  eriitlirosloina. 

Li's  (euillos  coiuruonci^iil  à  jaunir  par  placos  dos  lo  coiu- 
uicncoiiioiil  do  loti';  rrisuitc  ios  laclios  dovioniu'tit  liruucs 
ot  les  fcuillos  so  dossochcnt  pou  à  peu  avant  raut<Mnnn  ou 
senroulaul  on  dessus  par  les  bords  ol  on  s'iiiclituinl  vers  le 
siil.  Ces  fouilles,  ainsi  dossoohoes  prcinalurt^nipiit,  ne 
loudjont  pas  comme  les  autres  à  la  lin  de  l'autunine,  ollos 
restent  attaclioesà  l'arbre  pendant  tout  l'hiverot  loprintonips 
suivant.  V,n  los  observant  à  ootte  o|inque,  on  voit  qu'elles 
sont  couvertes  de  très  petits  points  noirs  qu'on  distint^uo 
tacilemonl  à  l'œil  nu  et  qui  sont  les  porillièces  ou  huctilica- 
lions  du  (iniiiinDiin  crijIhfosluxM. 

Cette  maladie,  dit  .\l.  Corboz,  peut  ^tro  combattue  faciloraent 
par  un  moyen  bien  sinqilo  qui  est  t<mt  indiquù  par  sa 
uian.ho  ellc-uu''nie.  En  oITot.  puisqu'elle  so  propa^ro  d'une 
aimooà  l'autre  par  suite  do  l'infoi-lion  des  jeunes  feuilles  par 
celles  de  l'annoo  préix'donte  (pii  sont  rostoes  sur  los  arbres, 
il  sullit  de  faire  tomber  toutes  ces  fouilles  malades  pondant 
l'hiver  ot  de  lus  brûler  sur  place. 

Ce  parasite  attaque  les  fruits  ot  les  détruisant  complèle- 
ment.  ou  on  les  laissant  tout  déformes,  n'ayant  qu'une  partie 
do  leur  pulpe  dovolopi)ée,  ce  qui  les  rond  inutilisables. 
M.  Corbo/.  a  constate  que  cela  so  remarque  surtout  dans  les 
saisons  très  humides,  ilans  les  vergers  bas  et  peu  aérés,  oii 
les  arbres  sont  plantes  trop  proches  et  ont  des  branches 
trop  basses.  En  revanche,  cette  maladie  se  voit  rarement 
sur  dos  corisieis  isolés  siiu.'s  on  plein  champ. 

Utilisation  des  graines  de  Coton. —  Les  graines  de  Colon 
étaient  considérées,  il  n'y  a  pas  bien  lontitomps  encore,  comme 
sans  valeur;  elles  étaient  brûlées,  enfouies  ou  éliminées  do 
toutes  sortes  de  manières.  Nous  lisons,  ilans  la  liecue  ilcs 
ruUurex  cvloniaU's,  que  l'on  a  depuis  pou  reconnu  (prune 
tonne  de  graines  pouvait  fournir  de  -iô  à  iO  livres  d'huile 
ot  que  le  résiilu  pouvait  être  utilisé.  Actuellement  on  compte 
au.K  Etats-Unis  5U0  moulins,  représentant  un  capital  de 
."i.OUO.UUO  do  livres  sterling,  produisant  annuellement  lu. 000.000 
délivres.  Au  Texas,  les  propriétaires  de  moulins  payent  de 
•i  à:i  livres  la  tonne  de  ces  graines.  On  a  inventé  à  Atlanta 
(Géorgie)  un  procédé  qui  permet  de  fabriquer,  avec  les 
enveloppes  des  graines,  du  papier  de  nieilleuro  qualité  que 
celui  olili'nu  avec  de  la  pulpe  do  bois.  On  a  fondé  une  com- 
pagnie pour  installer  des  papeteries  dans  la  Géorgie,  Alabama, 
.Mississipi,  Louisiane,  l'ioride  ot  Texas.  Celte  industrie 
nouvelle  augmentera  dans  une  forte  proportion  la  valeur  des 
récoltes  ciilonniores  américaii;cs. 

La  culture  maraichère  à  Madagascar.  —  L'Agriculture 
drs  i>ai/s  chauds  contient  un  long  rapport  sur  les  résultais 
obtenus,  en  culture  uiaraicliéro,  par  la  station  d'essais  do 
Nanisana,  à  .Madagascar.  De  la  lecture  de  ce  document,  il 
résulte  que  la  Tomate,  le  Concombre,  les  Courges,  les  Haricots, 
l'Igname  et  le  Dolique  bulbeux  réussissent  très  bien.  Par 
conlre,  le  Céleri,  le  Céleri-rave,  le  Cardon,  le  Choutleur.  les 
Ognons,  n'ont  pas,  jusqu'ici,  donné  de  résultat  salislaisanl. 
Quimt  aux  Artichauts,  Aubergines,  Carottes,  Chicorées, 
Choux.  Laitues,  Epinards,  l'ois,  etc.,  il  s'attache  à  chacun 
do  ces  légumes  toute  une  étude  afin  de  savoir  comment  il 
faut  le  cultiver  pour  le  réussir,  par  rapport  à  la  saison  chaude 
et  il  la  saison  des  pluies.  Tous  sont  loin  de  so  comporter  de 
la  mémo  f:i(;on. 

Le  Caroubier  et  son  fruit.—  M.  Albert  Vilco(|  professeur 
d'agriculture,  a  i)ublié,  dans  la  .Vu<uic,  une  remanjualile  étude 
sur  le  (Caroubier  ot  sur  rutilisalion,  sans  cesse  grandissante, 
de  ses  fruits.  On  sait  que  le  Caroubier  (Ceratunia  silira), 
grand  arbre  de  la  famille  des  Légumineuses,  croit  ii  l'état 
spontané  en  l'rovence.  en  .Vlgérie.  on  Italie,  en  Espagne,  en 
l.;jryjite,  il  des  altitudes  assez  élevées,  ot  dans  les  sols  les 
plus  divers  et  les  plus  médiocres.  .\1.  Vilcoq  signale  les 
importantes  cultures  algériemies  do  Caroubier  et  rapporte 
que  la  circonscription  de  Bougie  exporto,  à  elle  seule,  une 


uioyenno  de  2o  uiiO  ipilntaux  de  Caroubes  par  an,  représen- 
tant une  valeur  de  liiU  uiNi  francs. 

La  création  des  plantations  se  tait  par  la  voie  du  si-mis 
exéculi''  en  pépinière,  on  bonne  tenu  meuble.  Les  plants 
sont  repiqués  en  pépinière,  puis  mis  en  place  délinitive  lors- 
i|u'lls  sont  Agc'S  de  i  ans.  Ui.-s  l'rtgo  de  .s  ans,  les  jeunes 
arbres  conuiienci^nl  il  rapporter  c!iai-un  une  lentaino  do  kilo- 
grammes lie  fruits.  A  1.")  ans,  le  minimum  do  production  est 
de  ;iOU  liil.  par  arbre. 

Hemarque  curieuse,  le  Caroubier  no  paraît  sujet  à  aueuni- 
attaipie  dos  parasites  animaux  ou  végé-laux;  comme,  d'autre 
part,  sa  longévité  et  sa  résistance  ii  la  séchoresso  sont  tri'S 
grandes,  cet  arbre  est  l'une  des  plus  précieuses  essences 
pour  los  pays  ihamls. 

Le  finit  du  Caroubier  est  usité  dans  l'alimentation  de  cer- 
taines populations  du  bassin  méditerranéen,  il  contient  une 
assez  grande  porportion  do  sucroct  entre,  ()Our  colle  raison, 
dans  la  pré^paralioii  do  certaines  conlisories.  (  In  l'emploie  aussi 
comme  remède  rafraîchissant  et  pectoral.  .Mais  c'est  surtout 
dans  la  consonmiation  animale  que  la  Caroube  est  appcléo  ii 
rendre  le  plus  de  services. 

«  A  Gibraltar  el  ii  .Malle,  dit  M.  Vilcoq,  la  cavalerie  et  les 
mulots  do  l'armée  anglaise  en  reçoivent  journellement  une 
(|uantité  notable.  V,n  Algérie,  on  Espagne,  en  Italie,  on  en 
fait  un  usage  constant.  .V  Naples,  la  ration  des  chevaux  en 
conq)orlorait  ■")  à  (i  kil.  A  la  Compagnie  algérienne  dos 
omnibus  de  .Saint-Eugène,  on  a  remplacé,  dans  la  ration  des 
chevaux,  l'Avoine  et  l'Orge  par  0  kil.  de  Caroubes.  " 

La  Caroube  offre  donc  aux  régions  sèches  de  l'Algérie  el 
de  la  Tunisie,  uno  ressource  d'une  très  grande  importance, 
el  M.  lo  duc  d'Ayon,àla  .Société  des  Agriculteurs  do  Franco, 
n'a  pas  craint  d'affirmor  qu'elle  y  pouvait  remplir  le  rùle  do 
la  lioltorave  en  Franco. 

La  maladie  des  Œillets  en  Amérique.  —  L'Oeillet,  en  si 
grande  laveur  aux  1-Uats-Unis,  y  esl  sujet  à  uno  pourriture 
cryptoganiiquo  ot  microbienne  de  la  lige  qui,  d'après  ce  que 
MOUS  lisons  dans  les  journan.\  américains,  semble  bien  ana- 
logue, sinon  identique,  il  colle  qui  sévit  sur  le  littoral  médi- 
terranéen. Sa  cause  en  est  du  moins  identiiiue  :  nous  lisons, 
dans  VAhierican  Florist.  quo  le  Professeur  W'ood,  de  lîalli- 
more,  a  netlemont  démontre  aux  cultivateurs  dUCillets  quo 
la  maladie  sévissait  surtout  dans  les  sols  fumés  au  fumier 
ou  avec  des  mottes  de  gazon  décomposé,  selon  la  méthode 
américaine,  f^à.  conmio  ici,  il  faudra  ne  plus  fumer  les  terres 
pour  rQ'',illol  qu'au.x  engrais  chimiipies,  et  la  poudre  d'os 
(phosphate  do  chaux)  esl  reconiniandi''e  hautement  par  l'auteur 
do  l'article,  M.  A.  M.  Herr. 

Les   arbres    fruitiers    et    la    potasse.    —    La    Deutsche 

Lani/irirftschaticlie  l' rcsse  donne  lo  compte  rendu  d'expé- 
riences effectuées  on  .Vllemagno  sur  la  fertilisation  des 
arbres  Iiuiliers  par  les  engrais  chimiques.  Il  résulte  de  ces 
expériences,  que  le  rôle  le  plus  important  est  rempli  par  la 
potasse.  Les  Cerisiers  et  les  Pruniers  en  particulier,  ont  vu 
leur  rendement  notablement  augmenté.  En  outre,  dans  les 
arbres  fumes  ii  la  potasse,  lo  tronc  ot  les  branches  se  déve- 
loppent davantage,  le  bois  ac(|uiert  une  force  de  résistance 
supérieure,  les  ramilles  sont  plus  vigoureuses,  les  fleurs  ot 
los  fruits  loMibenl  beaucoup  moins.  Enlin,  le  degré  de  rusti- 
cité est  augmenté. 

La  Noctuelle  du  Frêne.  —  L'annoo  190:?  aura  été  féconde 
en  clienillos  do  tout  genre.  Avec  los  immenses  dégilts  causés 
par  la  Galéruque  de  l'Orme,  l"\'ponomeute  dos  arbres  frui- 
tiers el  la  chenille  hlouse,  qui  a  ravagé  les  Pruniers  du  Lot- 
et-Garonne,  il  faut  compter  ceux  du  Bombyx  processionnaire 
du  Chêne  et  du  Liparis  spongieux  du  Châtaignier.  La  Nature 
signale,  en  outre,  les  ravages  do  la  Noctuelle  du  Frêne 
{Noctua  fraxiiii)  et  do  l'Arpenlouse  (Abra-rcLs  panilaria)  sur 
les  Frênes.  Dans  certaines  régions,  des  kilomètres  entiers 
de  bordures  routières  ont  été  complètement  effeuillés  cet  été 
par  ces  chenilles. 

On  dirait  (luela  loi  sur  l'échenillage,  dit  l'auteur  de  l'article, 
M.  Aimi',  est  tombée  en  désuétude.  «Puisque  l'é'quilibre  est 
niuqiu,  sans  doute  par  suite  do  la  destruction  des  oiseaux 
utiles  el  do  l'alisonce  d'hivers  rigoureux,  il  faut  suppléer  il  la 
nature  par  l'omploi  do  remodes  énergiques,  malgré  les 
grandes  diflicultés  qu'il  pourra  pn'sonler.  " 


a*» 


LE    JARDIN 


Les  meilleures  variétés  de  Poires  anciennes 

d'oriRine   belge 


Lp  mois  do  novemlirp  est,  généralement,  lo  plus  Javo- 
ralilo  pour  la  plantation  îles  arbres  à  fruits  à  pépins,  el, 
c'est  avant  ce  innineiit  de  l'année  qu'on  doit  choisir  les 
variclt's  qu'on  veut  planter,  alin  d'élre  certain,  en  les 
demandant  de  bonne  heure,  de  les  recevoir  avant  les 
^'elées  et  aussi  de  les  trouver  facilement  chez  les  pépi- 
niéristes. 

Le  nombre  des  variétés  de  Pnires  est  eonsidérable. 
Les  commençants,  les  nouveaux  amateurs,[je  dirai  même 
la  majorité  de  ceux  qui  font  des  plantations,  sont 
presque  toujours  embarrasés  pour  faire  leur  choix. 
C'est  pour  ces  personnes  que  nous  avons  écrit  cet 
article  pluliM  que  pnur  les  connaisseurs  émérites.  Nous 
faisons  connaître  aujounl'lmi  les  meilleures,  parmi  les 
anciennes  Poires  d'ori;;iiie  bclije.  Ces  variétés,  du  moins 
la  plupart,  sont  ri'pandues  anjouid'hui  dans  Ions  les 
pays  du  monde  où  l'on  cultive  le  l'oirier;  nous  les  con- 
naissons, nous  les  avons  cultivées,  nous  savons  ce 
qu'elles  valent.  Il  n'y  a  pas  de  variétés  de  Poires  qui 
réussissent  éj;alpiiient  bien  •partout.  Toutes  elles  ont 
un  sol,  une  situation  qu'elles  pnUérent,  où  elles  vien- 
nent mieux  qu'ailleurs.  Les  variétés  dont  il  est  ques- 
tion ci-après  sont  des  variétés  fertiles  et  (l'excellente 
f/iinlité  fifins  la  plupart  dex  sols,  el  nous  donnons  les 
l>rincipales  indications  nécessaires  pour  en  réussir  la 
culture.  Nous  les  classons  par  ordre  de  maturité. 
L'épotpie  de  maturité  indiquée  est  à  peu  prés  celle  du 
climat  do  Paris.  Col  article  conlient  la  liste  des  variiHés 
d'été  et  (t'atito)iiiie  que  l'on  peut  tjualifier  de  première 
ou  de  toute  première  (pialiti'. 

î*oires  d'été  et  d'automne 

Dotfeiiné  de  jinllil.  Synonyme:  Doi/rnué  d'été.  -  Gojjiiéo 
par  Van  Mons  en  1S:^1.  Joli  petit  fruit  venant  en  bouniiel;  de 
preniiero  qualité  pour  la  saison  :  iiromière  <[iiin2aine  de 
jiiillel.  Ariire  très  fertile,  peu  vigoiirc\ix  sur  Coigiiassior, 
vient  il  peu  près  égali'nicnt  bien  et  de  lionii(>  qualité  dans 
tous  les  sols.  Se  nillive  ordinairement  en  espalier  au  sud.  A 
cultiver  en  fuseau,  ou  autres  petites  formes,  (juaiid  il  est 
greffe  sur  Coi(jnassier;  en  pyramide  ou  en  ijiandes  lornies, 
quand  II  est  ^relTé  sur  franc. 

h'ijiidiinle  des  Imis.  En  llaïuand  :  Busch-jn-i'r;  appelée  aussi, 
Jli'llf  des  txiis,  etc.  —  Aniienne  variété  boljie  propagée  par 
Van  Mons  en  I^IO.  Très  beau  fruit,  hths  ou  très  (,'ros;  do 
première  qualité,  son  seul  défaut  est  lie  passer  un  peu  vile; 
maturité  ;  soplemlire-oclobrc.  .\rbro  do  bonne  vi(j[UOur  sur 
(  loi^nassier  ;  réussit  ii  peu  près  clans  tous  les  sols.  .\ 
cultiver  on  pyramide  quand  il  est  urelTô  sur  Coignossier  et 
on  Imul-vnnt  quand  il  est  greffé  sur  franc. 

.S'ri(/iit'i(r  (/ /isyo'ir.i.  Syiieny  mes  :  Puirc  Srignriir;  Jifrgn- 
mute  lumilirr.  —  (iagnée  i)ar  le  major  l'.^peren,  il  Matines 
en  1s*7.  |'"ruil  nssez  uros.  tri'S  sucré  et  déliiinusenient  par- 
fumé; f'idn"  din  iticdlciirrs  l'uirm;  maturité  :  lin  septi'tnlire 
et  octobre.  Arbre  rustique,  très  fortilo,  de  vigueur  movenno 
sur  Cnignnssier.  A  cultiver  en  fuseau,  en  petites  et  moyiMines 
(ormes,  cpiand  il  est  gr  <flé  sur  Coignassier  et  en  grandi's 
formes  rpinnil  il  est  gn-fTé  sur  fronc;  domanile  l'abri  du  vent 
pour  les  formes  en  plein  vent. 

i'rl)3iiixlr.  Synonymes  :  lli-iirrr  Pitjin-ri  ;  llt-mrr  Dru/'ier. 
—  liagnée  par  de  Coliuna  fk  Malinos  en  Isno.  l-'ruil  moven  ou 
assez  gros,  dune  evrpiUn  saveur;  maturité  :  octobre.  Arbre 
pou  précoce  à  la  production,  c'est  lit  son  seul  défaut,  vigou- 
reux, d'un  beau  port;  réussit  ii  peu  près  partout.  A  cultiver 
en  pyramide  et  autres  grandes  formes  i|uiiiid  il  est  greffe  sur 
Coignossier  et  en  li«ul-venl  quant  il  est  gri'ITé  sur  franc. 

Ûnru-'I/oiUf.  —  (iagnée  par  l'abliè  Duqiiosno  ii  Ntons 
en  IHl.'t.  l°ruitasse7.gro!i;  maturité  :  octolire.  Arbre  très  fertile, 
produisant    tout    le»    ans,    peu    vigoureux   sur   Coignas.sier: 


réussit  à  peu  près  |>artout,  A  cultiver  en  fuseau  et  autres 
petites  formes  (|uand  il  est  greffe  sur  Coignassier  el  on 
pyramide  ailée  el  autres  grandes  formes  palissées,  el  sur- 
tout en  haut-vent,  quand  il  est  greffé  sur  franc. 

Beurré  Ddl;/.  —  Synonymes:  lieurrè  Delannni/;  Poire  de 
Jolniii.  — Gagnée  par  Pitly  à  Jolain,  enTournaisis,  vers  1S48. 
Fruit  assez  gros,  agréablement  parfumé;  maturité,  octobre. 
Arbre  vigoureux  sur  Coignassier,  réussit  it  peu  près  i«artoul. 
A  cultiver  en  pyramide  <|uand  il  est  grcHé  sur  Coignassier 
et  en  haut  vent  quand  il  est  greffé  sur  franc. 

l'un  Miirinn.  Synonyme  :  Caleliosse  ctirufim.  nom  sous 
lec|ucl  elle  est  le  plus  connue  en  Belgique.  —  Cagnéo  par  Van 
.Mons  en  ls2o.  Kruit  très  gros  en  forme  de  caleljasse,  ii  chair 
verdAtre  beurrée;  de  bonne  <|ualité  quand  elle  est  cuoillio  et 
consommée  ii  point.  En  llelgique  on  cultive  surtout  cette 
variété  à  cause  tle  sa  grosseur  extiaordinairo  comme  fruit 
d'apparat,  .■^rbre  faible  sur  Coignassier,  très  ferlili'  sur  franc, 
A  cultiver  do  préférence  en  formes  palissées  ou  en  pyramide 
ou  situation  alirilée  du  vent. 

Poire  de  Tiini/res.  \.  D.  Syncmyme  :  lieurrè  liiirmideaii.— 
Gagnée  par  Ch.  L.  I~)urondeau  k  Tongres-Notre-hanie  (Hra- 
banl)  en  ls2S.  Très  beau  et  gros  fruit;  souvent  de  première 
qualité;  maturité  :  octobre-noveiiibrp.  Arbre  de  bonne 
vigueur  sur  Coignassier;  préfère  les  sols  légers,  ne  réussit 
pas  dans  les  terrains  compacts;  la  qualité  de  son  fruit  y 
laisse  ii  désirer.  A  cultiver  en  pyramide  cpiand  il  est  greffe 
sur  Coignassier  et  en  haut-vent  quand  il  est  greffé  sur  franc. 

Délites'  d'IItirdenpiint.  —  Gagnée  par  l'abbé  .S'icolas  Itar- 
denpont  il  Mons  en  I7."i9.  Fruit  assez  gros,  d'un  |iarfum 
exquis;  maturité:  octobre-novembre,  .\rbre  de  vigueur  mo- 
dérée, à  port  droit.  A  cultiver  en  espalier,  en  contre-espalier 
et  en  fuseau  h  exposition  rliamte. 

Siihlal  laboureur.  —  Gagnée  par  le  major  Esperen  à  Matines 
verslsl.s.  l-'ruil  assez  gros,  d'une  excellente  saveur;  maturité  : 
octobre-novembre.  Arbre  très  fertile,  vigoureux  sur  Coi- 
gnassier, d'un  beau  port  pyramidal.  (Vest  l'une  des  Poires 
les  plus  populaires  en  Helgic|ue  où  on  la  trouve  cultivéo  on 
pyramide  dans  presque  tous  les  jardins.  A  cultiver  cepen- 
dant de  préféreme  en  formes  palissées  ou  ii  l'abri  du  vent  à 
cause  que  son  fruit  est  mal  attaché. 

Xapoléiin.  Synonyme  :  Ileurrr  Liart.  — Gagnée  par  Napoléon 
Liart  il  .Mons  on  isos.  Fruit  assez  gros,  mal  allaclié;  malnrlté: 
première  quinzaine  de  novendire.  Arbre  précoce  au  rapport, 
peu  vigoureux  sur  Coignassier.  A  cultiver  en  espalier  ou 
on  conlro-ospalier  de  préférence  ;  adopter  les  petites  formes 
(piand  il  est  greffe  sur  (Coignassier  et  les  moyennes  el 
grandes  formes  (piand  il  est  greffé  sur  franc;  ne  réussit  bien 
que  dans  les  sols  chauds. 

Beurré  Diimiml.  —  Gagnée  par  J.  Dumonl  à  Es<|uelmo 
(Tournaisis)  en  ls:tl.  Tiès  beau  et  gros  fruit  d'une  saveur 
exquise;  maturité  :  oclobre-novembro.  Arbre  de  bonne 
vigueur  sur  Coignassier.  d'un  beau  port  pyramidal.  A 
cultiver  en  pyramide  ipiuml  il  est  greffé  sur  Coignassier  el 
on  haut-vent  quand  il  est  greffe  sur  fran<-.  C'est  un  bim  fruit 
de  commerce. 

l'un  Moit.i.  —  Gagnée  par  I.éon  l.eclerc  ii  Laval  en  |.s:?K, 
Fruit  assez  gros;  maturité  :  novendirc\  .\rbre  île  vigueur  Irèa 
moiléréo,  il  bois  souvent  chancroux  sur  Coigmissior,  A 
cultiver  de  préférence  sur  fronc  en  espalier  ou  en  conlrc- 
espolicr. 

Triomphe  de  Jodoigne. —  Gagnée  par  Antoine  Honvier  h 
Jodoigne  en  lsl:j.  Très  beau  fruit,  gros,  parfois  très  gros, 
d'un  parfum  agréable;  maturité  :  novembr(>-déceml)re.  Arbre 
do  bonne  vigueur  sur  Coignassier,  très  vigoureux  sur  franc; 
réussit  s\irtoul  dans  les  terrains  légers.  .\  cultiver  en  pyro- 
miile  et  en  formes  palissées  quand  il  est  greffé  sur  Coignassier 
et  en  haul-vent  quand  il  est  grelTé  sur  franc. 

Ser  plut  Meuris.  Synonyme  :  Beurré  d'AxJoii.  —  Gugni^ 
par  Van  .Mons  vers  Isj.l.  I''rull  assez  gros,  bien  parfumé; 
Diatiirilé  :  octobre-dérenibre.  .\rbre  assez  fertile,  de  vigueur 
moilérée,  d'un  bi'au  port  pyramid.il.  A  cultiver  de  préféri'nco 
greffé  sur  CiMgniissIer  en  pyramide  ou  en  espalier. 

Nous  donnnrons  procliaiupmcnt  la  llslodos  meilleures 
Poires  d'hiver  d'origine  belge. 

Joseph  Paquet. 


I.l-;    JAIUDIN 


3M 


I^e   Verre   (  ;al  lu'^drale 


Lo  vpirf  «  c.illic'ilralc  »  osl  un  verre  eoulo  en  paralli'- 
lo(;raiiiniPS  d'iino  assp/.  Idiiniie  portée  et  iriiiio  cerlainr 
épaisseur.  Sun  opacilé  l)riso  diins  une  coitaino  niosuro 
raetinii  luinineuso  des  rayons  solaires,  mais  sans  en 
amoindrir  l'action  ealorique. 

Au  dernier  congrès  d'Iiorlicullure,  M.  Bruant  ayant 
demandé  ce  que  l'on  pensait  du  verre  calliéilrale, 
M.  Opoix,  jarilinior  en  chef  du  Luxembourj,'  a  répondu  : 

■■  Los  rensoignemenls  ipio  j'iii  recueillis  de  diverses  parts 
in'oiil  conduit  à  penser  cpiil  n'y  avait  «uoun  inconvénient,  au 
lonlriiire,  pour  la  rulluro  dos  planli'S,  à  couvrir  les  siTres 
eu  verre  calliédialo.  J'ai  d(Mic  fait  vitrer  ainsi  une  serre  de 
in  luiHros  de  lontj,  el  j'y  cultive  des  Orchidées  qui,  aiq)ara- 
vanl,  élaieul  cullivccs  dans  dos  serres  couvertes  en  verre 
nnlinaire.  J'y  trouve  un  nvaidage,  en  ce  sens  (|mo  j'ai  plus  de 
chaleur,  et,  par  couséipient  une rcoiiotnif  de  rombustihlf.  Nous 
taisons  l'aération  à  la  fois  par  eu  luuil  el  pur  en  bas,  et  7iims 
tirons  tnuins  de  perte  de  cjuileur  que  jnir  les  joints  des  verres 
aueiens,  pitree  que  les  verres  ratlu'drale  qui  les  remplacent 
sont  beaiteouji  plus  f/rands  et  neressileni  moins  de  joints.  La 
végétation  des  Orcliidées  est  [lUis  belle,  les  plantes  son!  plus 
vertes  et  llourissi'id  uiieux.  elli>s  paraissent  moins  éprouvées. 
Uuarit  à  l'action  du  soleil,  elle  est  toujours  aussi  énergique, 
el  il  faut  recourir  aux  ombrages.  Mémo  il  a  une  inlluetice 
plus  proniplo  el  l'on  risquorail  bien  plus  de  coups  de  soIimI 
ipie  sous  le  verre  ordinaire. 

Il  v  a  un  petit  défaut;  c'est  que  l'eau  (jui  se  cundonso  sur 
In  verre  cathédrale  à  l'iidérieur  est  plus  abondante,  le  verre 
n'étant  pas  aussi  uni  ipu>  lo  verre?  ordinaire,  et  tombe  sur  les 
plantes. 

l'ourles  plantes  vertes,  telles  ((uc  Uatliors.  Palmiers,  Clia- 
mœrops,  Créions,  elles  sont  cultivées  sous  verre  cathédrale, 
el  la  végétiitioM  y  ost  aussi  bonne  ((ue  sous  le  verre  ordi- 
naire. L'avantage  est  quo  la  leinle  verte  des  plantes  reste 
l)ien  plus  constante  ipie  pour  les  plantes  cultivées  sous  verre 
ordinaire.  Mais  il  f.iut  toujours  l'ombrage  au  dehors,  avei; 
des  ilaies...  l'our  moi,  je  fais  mou  ombrage  en  badigeonnant 
l'extérieur  do  la  serre  avec  un  simple  mélange  d'eau  et 
d'annilou. 

Les  plantes  à  fleurs,  telles  ijue  Géraniums,  Bégonias, 
mémo  les  plantes  à  forcer,  comme  les  Qiillets,  s'étioleraient 
davantage,  et  il  y  a  lieu  de  continuer  à  les  cultiver  dans  des 
serres  à  verre  ordinaire  ». 

M.  Alliert  TrulT.iut,  qui  présidait,  a  été  plus  catégo- 
rique l'iicoro  quo  M.  Opoix.  Il  a  vérifié  lui-même,  dans 
SOS  propres  cultures,  lo  bien  fondé  des  intéressantes 
observations  de  son  collègue,  et  il  a  ajouté  : 

<i  J'ai  fait  installer  une  série  do  serres  do  1.000  mètres 
superliciels,  vitrés  en  verre  cathédrale;  deiiuis,  nous  avons 
supprimi'  les  couvertures  de  paillassons  :  les  cullurcs  ne 
laissent  rien  à  désirer.  Je  suis  donc  de  l'avis  de  M.  Opoi.\ 
sur  tous  les  points,  i'our  les  plantes  de  serre  chaude  et  les 
plantes  forcées,  j'euqiloie  le  verre  cathédrale;  pour  les  autres 
plantes,  du  verre  demi-double  do  piéférence. 

Un  inconvénient  du  verre  cathédrale  ipio  notre  collègue  a 
remarqué,  évideunuont,  c'est  que  ce  verre,  ipii  paraît  résis- 
tant, so  fend  de  touq>s  en  temps.  Cela  tieid  à  ce  (pi'il  est 
couh'.  Ce  défaut  a  une  ci-rtaiue  inq)ortance,  étant  données  les 
longues  portées  selon  lesquelles  il  est  fabriiiué.  « 

A  la  séance  de  la  S.  N.  H.  F.  du  &3  octobre  dornioi', 
M.  Duval,  de  Versailli's,  a  fait  part,  à  l'assemblée,  de 
ses  observations  personnelles  tourdinnt  lo  verre  cathé- 
drale. Ces  observations  n'onl  pas  seuicnieal  confirmé 
les  pr(''cédentes,  mais  ont  mémo  tendu  à  supprimer 
l'importance  des  défaut.s  signalés. 

Avant  tout,  dit  M.  Duval,  il  faut  savoir  bien  vitrer  le 
verre  cathodralo.  A  cet  elTet  il  est  nécessaire  de  bien 
emplir  do  mastic  les  angles  des  fers  a  T  qui  le  sup- 
portent. Pour  augmenter  la  solidité  desjiunts,  M.  Duval 
ajoute  1  kilogr.  do  céruse  par  10  kilogr.  do  inaslic. 


Mastiques  dans  ces  conditions,  1.300  mètres  do 
vitrage,  chez  M.  Duval,  n'onl  présenté  (|uo  trois  ca.s- 
sures  en  citu]  ans.  Il  esl  donc  permis  de  considérer  ccl 
inconvénient  eomino  négligealde,  car  les  bris  de  verro 
sont  cortainoiiionl  plus  frécjuenls  avec  les  autres  qu'avec 
celui-là. 

II.  l.niiiiL'N. 

././v/v/v- 

Le  procédé   Rose  Charmeux 

pour  la  conservation  des  Raisins  à  rafle  fraîche 

Pour  conqiléter  ce  quo  nous  avons  dit,  dans  un  pré- 
cédent article,  (T  sur  les  divers  procédés  de  conserva- 
tion à  râllo  fraiclio  qui  ont  été  successivement  adoptés 
à  Tbomery,  nous  examinons  aujourd'hui  do  quelle 
façon  Hoso  Oliarmeux  cmnpril  cette  conservation  quand 
il  prit  un  brevet,  lo  14  avril  1877,  pour  le  système  que 
nous  allons  décrire.  Pour  plus  do  clarté!  nous  repro- 
duisons, d'ailleurs,  in-e.itenso  lo  mémoire  descriptif 
de  ce  brevet  : 

Inventeur  du  procédé  employé  à  l'homery  pour  conserver 
lo  Haisin  frais  pendaril  près  d'une  année  el  créateur  de  celle 
industrie  qui  a  fait  la  fortune  do  mon  pays,  et.  qui  livre  à 
la  consommation  à  toute  époipic  de  l'année  ilu  (Chasselas 
dil  (/<■  Foiitiiiiielileau,  dans  le  môme  état  de  fraîcheur  que  s'il 
venait  d'être»  coupi'',  j'ai<-herclié  constamment  à  perfectionner 
c(!Uo  exploitation  ol  c'est  ainsi  quo  j'ai  imaginé  le  système 
d'appareils  dont  je  viens  rovenili(pior  la  propriété  par  la 
présente  demande  do  brevet. 

On  sait  que  lo  procédé  de  Thomery  consiste  à  couper  les 
Raisins  avec  lo  sarment,  en  laissant  à  celui-ci  trois  ou  quatre 
yeux  au-dessous  de  la  grappe  et  un  (oil  au  moins  au-dessus. 
l.(ï  sarment  est  alors  plongé  dans  une  bouteille  contenant 
de  l'eau  et  du  charbon  on  morceau,  la  grappe  étant  suspen- 
due en  dehors  du  vase. 

Les  appareils  que  j'ai  combinés  pormetlonl  do  disposer 
les  vases  dans  lesipiels  plongent  les  sarinonls,  d'une  fa<;on 
régulière,  sur  des  cliAssis  verticaux  établis  dans  une  chambre 
convonablemcnt  aérée. 

Les  bouteilles  li  (lig.  l'^l),  on  verre  ou  en  lerre,  sont  enga- 
gées dans  des  trous  percés  dans  un  sup|iorl  coudé,  .'s,  en  bois, 
oumioux  en  lole  galvanisée;  une  fraction  deces  supporlsesl 
représentée  en  vue  longitudinale  et  en  coupe  transversale 
(lig.  ISii.  3  ot  7).  La  face  supérieure  do  ces  supports  osl  un 
peu  pencliéo  vers  l'avant,  pour  quo  les  bouteilles  s'inclinonl 
vers  l'arrière  et  quo  le  Haisin  ne  louche  pas  à  la  bouteille; 
quatre  ou  cinq  sarments  sont  ainsi  placés  dans  la  mémo 
bouteille,  les  grappes  de  Haisin  pondant  tout  autour  do 
celle-ci. 

On  voit  (fig.  1S4|  que  les  bouteilles  sont  de  deux  sortes  : 
les  unes  B  reposent  par  leur  bourrelet  supi'Miour  a;  les 
autres  Jl'  sont  munies  d'un  cordon  b  qui  mainlienl  les  bou- 
teilles surélevées,  do  telle  sorte  que  les  grappes  se  disposenl 
à  des  hauteurs  dillérentes  et  ne  so  gênent  pas. 

Les  supports  S  peuvent  avoir  la  forme  d'anneaux  comme 
on  lo  voit  en  coupe  et  en  plan  (lig.  l!s:i,  J  et  4). 

Ces  supports  so  fixent  au  moyen  de  clous  ou  do  vis  .sur 
des  cadres  vorlicau.x  cl  lo  long  des  murs. 

J'ai  représenté  on  coupe  longitudinale  et  en  plan  dig-  b"*! 
et  182,  6"),  puis  en  coupe  transversale  (lig.  lS7),le  diagramnu» 
d'une  chambre  de  conservation. 

Deux  portes  P  [ilacées  aux  extrémités  servent  à  l'aérago 
on  peut  d'ailleurs  disposer  des  ouvertures  convenables  pour 
la  libre  circulation  de  l'air. 

Plusieurs  chitssis  verticaux  C,  espacés  entre  eux  de  l"40 
environ,  servent  à  disposer  les  sui>porls  .S  pour  bouteilles; 
ces  derniers  sont  distants  do  30  cenlimolres;  des  supports 
sont  égaleuienl  lixés  aux  murs  de  la  salle. 

Lorsque  le  Haisin  a  été   coupé   pour  être  Servi  sur  uno 
table,  il  peut  arriver  qu'on  no  le  consomme  pas  lo  même  jour 
En  Résumé  : 

Je  revendique,  conformément  à  la  loi,  l'exploitation  exclusive 

(Il  Le  Jardin,  t\'  37G  (iO  ocl.  l'JOi),  p.  309. 


332 


LE    JAUDIN 


du  systt-me  d'appareils  que  j'ai  combinés  pour  l'application 
du  procédi'  de  lonsorvalion  du  Raisin  frais,  et  dont  jo  suis 
linveiitour. 

Ce  système  d'appareils  est  caractérisé  par  la  disposition 
do  bouteilles  plus  ou  moins  inclinées  sur  des  supports 
horizontaux,  ces  bouteilles  contenant  un  nlélan^'e  d'oau  et 
do  charbon  dans  lequel  plongent  les  sarments  des  Ilaisins  à 
conserver. 

Jo  revendique  on  outre  l'application  de  vases  inclinés  sur 


J 


Fig- 


IM  et  Ib'^.  —  Vlan  ri  cirt/M-  d'uni'  rhftmh 
(181  :  coupe  lungltudinalc;  laî . 


>■  de  eonserr>tiion. 
pL-in). 


Fig.  IHl.  —  Himleiliet  fixcrt  tur  leur  tupparl  coude. 


i-oupos  élu(:ôea  ]>our  conserver  lo  Huisin  Irais  sur  la  table.  " 
Au  mois  d'août  do  celte  mônio  année  1877,  Rose  Ghar- 
meux  ajoutait  à  ce  brevet  lo  mémoire  suivant,  concer- 
nant lies  appareils  [mrtatifs;  nous  le  reproduisons 
intégralement  aussi,  et  accom|iagné  do  ses  croquis  et 
dessins  : 

"  J'ai  décrit  dans  nii>ii  brevet  principal  les  nppan-lls  qui' 
j'ai  coiidiinég  pour  ilispusi-r  d'une  façon  ré^julicre  iliins  une 
snllo  de  conservation,  les  bnuli-illi-H  on  verre  ou  en  terre 
dans  lesquelles  plongent  lus  sarments  île  Vigne,  les  grappes 
ilellai^in  pendant  en  di-liurs.  Os  iqipiireils  ronvionnent  plus 
partii'iili''rnnii*nt  à  une  grande  exploitation  viticole.  Depuis, 
l'ai  eu  l'idée  de  disposer  des  appareils  pour  lo  classement 
ib-g  bouteilles  qui  puissent  trouver  pluie  dans  une  pieco 
(|uelconi|ue  et  se  riingi-r  dans  un  coin  sans  incupor beaucoup 
de  pl.ico;  res appareils  ronviondront  surtout  aux  proprii'tuires 
et  borlicultcurs  amateurs. 


Pour  satisfaire  au.x  conditions  do  sa  destination,  col  appa- 
reil doit  être  construit  simplement  et  éconouuiiuemont  ;  dans 
co  but.  jo  l'établis  avec  dos  fers  feuillards  rivés  en  haut  et  en 
bas  à  des  cercles  également  en  fer;  je  lui  donne  la  tnrme 
d'un  tronc  de  ci\ne  (fig.  18.S). 

."^ur  cette  carcasse  ainsi  constituée,  je  dispose  des  cein- 
tures en  nis  lie  fer  ou  en  fors  feuillards  présentant  des 
anneaux  fermés  ou  non  do  5.'J  millimètres  environ,  espacés 
de  S  ù  il  centimètres  de  centre  on  centre  pour  recevoir  les 

bouteilles. 
J^       ,  Le  plus   souvent   lo 

9^  ■^  fer  employé  sera  gal- 

vanisé pour  le  préser- 
ver de  l'oxydntion. 

Ainsi  constitué,  mon 
support  peut  contenir 
un  noudire  quelconque 
de  bouteilles.  5H,  1(.H1, 
1.50  ou  plus.  A  litre 
d'oxenqile  j'en  ai  re- 
présenté un  sur  lo 
dessin  démonstratif 
annexé,  qui  peut  con- 
tenir loo  bouteilles. 

La  fig.  I  (ls.S|  est  une 
élévation  do  co  sup- 
port, la  fig.  2  (192)  on 
est  un  plan  ;  il  osl 
formé  do  fers  feuillards 
(1  ipii  s'assemblent  par 
rivuro  ou  autrement 
aux  cercles  h  et  h'  do 
diamètres  différents 
de  telle  sorte  que  lo 
support  a  la  formo 
d'un  tronc  de  cAne  et 
repose  solidement  sur 
lo  sol. 

Les  lors  a  servent  à 
soutenir  les  tils  lie  ferc 
qui  présentent  des  anneaux  d 
fermés  ou  mm.  pour  recevoir 
les  bouteilles  >*.  Comme  on  lo 
voit  en  détail  llg.  :t  et  i  fisy  et 
iW)  les  fils  de  fer  c  se  i>osent 
sur  les  fers  a;  un  fil  do  fer  f 
forme  la  ligature. 

On  peut,  conmio  jo  l'ai  re- 
présenté lig.  ."letC.  (l'.il  et  m), 
renqilacer  li's  lils  de  fer  c  par 
di's  bandes  de  fer  feuillard  ;/ 
foriiiaiit  les  anneaux  qui  se 
lixont  par  \  issage  ou  par  ri 
vure  sur  les  moulants  ri. 

Les  anneaux  d  sont  laits  de 
telle  siirle  que  les  bouteilles  e 
sont  un  peu  inclinées  vers  l'ar- 
rière,   connue  dans    les  appa- 
reils   décrits    à    mon    brevet 
prini-ipal,  pour  que  les  grappes 
do  nuisin  soient  librement  susiiemliies  et  ne  touchent  ni  les 
bouteilles  ni  les  supports.  Le  premier  cordon  d'anneaux  est 
à  environ  t<i  centimètres  du  sol. 

En  résumé  ;  je  revendique  comme  annoxo  à  nM)n  brevet 
principal,  la  disposition  décrite  d'un  appareil  de  petites 
dimensions,  à  l'usage  îles  hnrticulleurs  el  amateurs  pour  sup- 
porter les  bouteilles  dans  lesquelles  on  dispose  les  sarments 
do  Vigne,  le  ilil  appareil  i''tanl  en  forme  do  Ironc  de  cAne  el 
l'onslitué  par  des  fers  plats  ou  d'autre  conliguralion  réunis 
par  des  cercles  haut  et  bas  et  servant  de  soutien  à  des  lils 
de  tor  ou  des  fers  feuillards  présenlaid  des  anneaux  fermés 
ou  mm  pour  re<  evoir  les  bouteilles  dans  lesquelles  on  place 
les  sarmi'iils  de  Vigne. 

Je  puis  établir  ces  supports  tronconiqiies  avec  des  fers 
queli'onipii-s  et  i|e  toutes  diuieii.sions,  pour  contenir 
.'lU,  ICIU, '^iK)  bouli'ill<-s  ou  davantage. 

Je  puis  égaleme.'it  recouvrir  les  fers  de  toulo  peinture  pré- 
servât''' .     "11  .1.  r  ,ll.|ll\..  i|||l'll  .lllipil'.    .. 


Kig.  1S;1.  —Supports  à  houlrilles. 
{■'I:  coupe;  /  :  plan). 


LE  JARDIN 


333 


Nous  tenions  ii  pr«5coniser  co  syslénio,  qui  n'est  plus 
couvert  par  son  brovot,  et  (imil  peuvent  prolileraujour- 
•riiui  les  nonilireux 
amateurs  qui  s*a- 
tlressent  à  nous 
pour  leurs  installa- 
lions    de   fruitiers. 

L'emploi  du  fer, 
dans  ce  système, 
est  sans  grand  in- 
eonvénii'nl  i)Our 
ceux  qui  se  conten- 
tent d'nno  conser- 
vation de  quelques 
mois;  ils  [)euvent 
aussi  utiliser  les 
bouteilles  des  mo- 
dèles les  plus  an- 
ciens en  usant  d'un 
procédé  bien  sim- 
ple, que  nous  trou- 
vâmes vers  18S0, 
alors  que  nous  ne 
pouvions  user  dans  nos  expositions   du  brevet  Rose 


Fig.  185.  —  Système  pcrfcclin, 
(Retenues  par  des  h 


dont  art.),  oncore  estampillées  au  nom  de  M.  Salomon, 
étaient  rotenuos.  comme  nous  l'avons  vu  sur  les  anneaux 

de  (il  de  for  par  un 
renflement  do  leur 
liartie  mi'diane  ou 
supérieure.   11  s'a- 
f-'issait     ilonc     de 
iem|ilacer  co  fil  de 
for   par   un    genre 
d'attache     qui    ne 
présr'nte  plus  d'in- 
convénient.   Nous 
y     arrivâmes      en 
adoiitant  une  sim- 
pie     bague      de 
caoutchouc     plein 
de    4    à    5    centi- 
mètres do   diamè- 
tre sur  2  d'épais- 
seur.   Les   figures 
185    ci-contre,    et 
172  n"  10  du  pré- 
cédent   article    (1) 
indiquent  toute  la  simplicité  et  surtout  la  commodité  de 
son  emploi.    Ces  bagues   perniett:iient  de 
fixer  la  bouteille  à  une  hauteur  choisie,  et 
de  lui  donner,  dans  tous  les  sens,  une  in- 
clinaison  en  rapport  avec  la  grosseur,  la 
forme  et  le  poids  des  grappes. 

Nous  ne  saurions  trop  recommander 
cette  simplicité  aux  nombreux  amateurs 
en  quête   d'un  système    vraiment    écono- 


)i«  de  suspension  des  hoitteilles. 
agucs  en  caoulcliouc). 


4 


a 

^ 


Fig.  189. 


u 


Fig.  186. 
Hj/sl.  Rose    Char- 
meiix   de  suspen- 
sion des  honteiiUs. 
(avec  supports 

en  fer). 


Fig.  188. 


Charmeux,  vendu  à 
la  maison   Salomon 
qui,    seule,   pouvait 
l'exploiter. 
Les  bouteilles  spéciales  (fig.  185  et  172  n"  9  du  précé- 


Fig.  19-'. 

Fi^.  1S7  à  192. Apptii'eit  li-oneoniqite  imaginé  par  Éosc  Charmevx  pour  la  suspension  des  bouteilles . 

(187  :  élévation;  188  et  189,  190  et  19â,  détails  de  rarmature  ;  191  :  plan). 


Fig.  187.  —  Coupe  transrersule 
d'une  chambre  de  conservation. 


mique.  Ils  ont  pu  le  voir  appliqué,  du  reste,  dans  toutes 
les  expositions  et  concours  d'Horticulture  auxquels 
nous  avons  pris  part  depuis  vingt  ans. 

Flt.V.NÇOIS  CuAUiMECX. 
(Il  I.e  Jardin,  n"  37f>,  p.  309. 


33  s 


LR  JARDIN 


RudlDeckia  laciniata  flore  pleno 


Ce  n'est  plus  une  pinnte  nouvelle  ni  rare  que  co  liiid- 
heckiii  ;i  llpurs  ilouMos,  car  sa  ililTiision  dans  les  cul- 
tures renionle  ilfjà  il  six  un  sept  ans;  mais  c'est  une 
ni:i|,Miiflqiio  p'.anle  vivare,  s^ur  laquelle  nous  voudrions 
attirer  l'attention,  car  ses  mérites  décoratifs  sont  excep- 
tionnels. 

Robuste  al  vigoureux,  ce  hudbeckid  dépasse  3  mètres 
de  hauteur,  et  forme  des  loufTes  volumineuses,  qui  se 
couvreiil  lilléralemcnt  de  Heurs  depuis  juillet  jusqu'en 
octobre,  t'.elles-ci  sont  parfaitemeul  doubles,  rappi'lant. 
pour  la  forme,  celles  d'un  petit  Dahlia  décoralil,  et  sniit 
d'un  beau  jaune  vif. 

beaucoup  plus  llorifère  que  les  Soleils  vivaces,  la 
plante  a,  sur  eu.N,  l'avantaiie  très  appréciable  de  ne  pas 
drageonner  et  de  pouvoir  rester  longtemps  en  place 
sans  transplaiiLition  ni  d'antres  soins  qu'un  bon  tuleu- 
rage.  0""'(luo  dimble.  co  Hinlhechio  produit  queUiues 
graine-i.  qui  peuvent  être  ulllisécs  pour  le  propager, 
mais  l'édatage  des  fuites  loulTcs,  fait  à  l'automne  ou  au 
printemps,  sans  soins  spéciau.x.  fournit  en  quantité  suf- 
lUante  des  plants  qui,  mis  (oui  cle  suite  en  place,  fleu- 
rissent dès  la  première  année. 

La  meilleure  place  ilu  lindheckia  Innninla  flore 
l>leno  est  en  loufles  éparses  ^ur  le  milieu  des  plates- 
bandes  longeant  les  allées,  mais  on  peut  aussi  lo 
planter  on  sujets  isolés  ou  ;;roupi's  sur  les  pelouses.  Ses 
llours,  pas  trop  lourdes  m;il^,'ré  leur  duplicature.  sont, 
par  leur  extrême  abondance  et  leur  vive  couleur,  une 
précieuse  ressource  pour  la  confection  des  gerbes  et 
bouquets  de  fleurs. 

S.  MOTTKT. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

DIchorisandra  ?  Thysiana  L.  Linden. 
/.■<■.■.  ir^ii.  l:.l.i,- ,1  ,-ir,i„,,,r,:  l'.mi.  p.  i:«. 
IManto  Ires  ornemeiilBle  li  fouilles  très  luisanlos  et  ilo 
grande  dimension,  n  pi'-liole  canaliculé.  velu,  'l'igo  en  zig- 
zag, légèrement  renlli'e.  Ln  détoriiiinalion  géniTique  de  colle 
Commélynacéi-,  origlnairi>  ilii  ('ougn.  ne  peut  élri'  que  provi- 
soire, tant  (pie  li-s  tLiii--  m  .m   >.  r.iil  |ias  connues. 

Houstonia  caerulea  L. 
Hec.  I/iitt.  i'M2,  p.  :il'.'. 
Hubinci'-o  lierlmct'e.  vivuce,  de  l'Aniéilipio  du  Nord.  (!"e>l 
iiii<>  plante  toiifTuc.  Iiunto  do  lU  cent.,  à  port  do  l.obèlia,  a 
ligos  nombreus'-s,  grêles,  simples  ou  rameuses,  à  feuilles 
opjwsées,  spalulécs,  glabres,  pêliolécs,  à  fleurs  disposi'-os 
par  1-.'!.  bleues  uu  lilnnclics,  loiigueiiicnt  peitonculées,  à 
limbe  dolai'orolle  rtal''.  nlitn^,  >ival<'.  Klor.  en  mai. 

RIcotIa  Lunarla  D.  ('.. 
Hcr.  Ilori..  i'wiJ.  p.  .ll'.i. 
CriicifiTi'  annuelle,  glabre,  haute  de  îilii:t<(cont.,  à  rameaux 
l'ialfs  puis  ri'dressês;  il  leuillis  railiuales  en  rosette  les  laii- 
liiiaires  piiinateparliles  (ormi-os  de  r>-7  folioles  pétinléi's,  di'u- 
Ices  ou  loljuli-e»,  il  fleurs  rose  lilns  disposées  en  grappi-s 
nxlllnin-s.  Los  Hilii|Ui>s  sont  ovales,  plates  i  ommc  celles  d'un 
Luiiai-io.  C.i-lti-  curieuse  petite  Cniciforo,  ilo  Palestine,  fliuril 
de  mai  (I  juillet. 

Ceropegia  Lugarda  N.  K.  Brown. 
Nouvi"lle  psp-'e  <lii,i.u\.  1 1  •  ■  Il  U'J**  pt'ès  du  Inc  Ngami  l'I 
Introdiiili'  par  le  cnpitain<>  l.iignrd'-.  Klle  est  voi^ino  du 
f'.  Thvitilcsii  dont  "'llo  dilliii-  a  preiiiliri-  vui-  pur  la  i-ouleiii 
des  n<'u™.  Ceflcs-ci  «ont  ili.-posées  en  ooibello  par  :*-ii. 
Les  si'-pnles  sont  glabres,  vi-rU.  niianrés  de  pourpre.  I.u 
corolle,  langue  do  %  cent.,  eKl  Idnnrlu-  ii  U\  base,  verte  dans 
la  partie  renflée  ot  Jaune  soufre  dans  le  liaul,  nvi'c  dis 
niarules  purpurines  h  la  face  externe  dcK  tubes.  Le  tub 


tiMiilé  do  cramo'--i  noiri'ilre  i-l  de  jaune.  La  couroiiiio  i'.\lir!'e 
est  pourpre  foiirc  couverte  do  longs  poils  lilancs  >.ar  la  f«<o 
interni'.  I.a  rouroniie  interne  présente  la  uièuie  ctiloratiou  à 
la  base,  tandis  que  ses  divisions  sont  jauges  à  lu  partie 
supérieure. 

Neonicfiolsonia  Ceorgel  II.  Dammer. 

Palmier  de  liostn-Hica  appartenant  ii  un  nouveau  genre 
carai:t<-risé  par  li'S  lili-ts  des  étamines  soudés  en  un  aniit^u 
i-ourt,  non  slipité;  les  anthères  longues  sagiltées.  ii  con- 
nerlit  niim  e  et  snlmlé;  la  première  feuille  pennée  avec  doux 
pinnulcs  lie  clia(|ue  c6lé  du  racliis.  Ces  caractères  le  dis- 
lingiioiil  lies  Axtrroiji/ne  et  des  f'iili/pirogj/ne  aiixi|uels  il 
ressemble. 

Le  \.Oii>fi}/i  est  acaiile,  à  feuilles  longues  do  I"ô0  environ; 
il  pétiole  cpiadragiilairc:  à  racliis  triangulaire  portant  de  lu  à 
11  pinnulcs  lancéolées,  aruminées.  trinerviées.  t'.is  piiinules 
sont  longues  do  :10  ù  '.C>  cent,  sur  7  de  largeur;  la  premièro 
paire  est  opposée;  les  autres  sont  alternes  et  distantes  Tune 
de  l'autre  <le  ."i  à  10  cenliniétres. 

ï,o  .Y.  ir(((.«o/(ii.  de  la  même  région,  se  distingue  <lu  pré<-é- 
dent  par  ses  feuilles  plus  longues  atteignant  jii>iprà  :;  mètres, 
ses  pinnules  phi-^  .■il|..ii;ji'0'~.  lu  Iciniin.ile  plus  large. 

Convolvulus  macrostegius  Oreen. 
IM.  Mtig.  t.  7717. 

Liseron,  originaire  do  la  Basse-Californie  et  étroitement 
liée  au  C.st'piuin.  ("est  une  très  belle  plante,  tout  t>  fait  rus- 
tique et  dont  la  durée  de  lloraison  si'  prolonge  pendant 
plusii-urs  semaines.  Klle  est  presque  entièrement  glabre,  ti 
feuilles  ovales,  rordiformos.  longui-iuenl  pétiolées,  ondulées 
dentées  ou  même  lobulées  ii  la  base.  Les  lli-urs.  au  nombre 
do  1  a  :t.  portées  sur  des  pédoncules  axillaires.  longs  de  15  ii 
2.5  cent.,  sont  Manches  teintées  do  rose,  à  tube  en  entonnoir 
profond,  entourées  il  leur  base  de  deux  larges  bractées  orbi- 
culaircs. 

Oipladenla  eximia  Ilemsl. 
Ilot.  Mail.   t.   77l>0. 

Cette  très  belle  Apocynacée.  introduite  du  BrésU  en  ls.stt. 
par  M.  Sandcr,  avec  des  I.ivlia  purpurata,  est  pourvue 
iliini'  tige  gréli-  ot  volubile.  de  couleur  rose.  Les  feuilles 
larges,  ovales,  obtuses.  Sont  très  glabres,  papyracées  ot  d'un 
vert  gai;  les  fleurs  sont  disposées  en  cyiiies  pseo<lo..i\i|. 
laires,  assez  longiieiu(>nt  pédoiiculées  ;  les  brai'tées  sont 
tointi'es  do  rouge-sang;  la  corolle  a  le  tube  long  ilo  5  «enl.. 
cylindrique  puis  dilaté  en  entouuoir.  poilu  iiitérieuiement 
vers  lo  iiiilioii;  le  limbe,  largo  de  (>  à  8  cent.,  est  d'un  rose 
clair  avec  les  loties  ptins  arrotiilis,  oblns,  apiculés. 

Helenlum  tenuifolium  Nutl. 
liut.  M.vi.  I.  77iJ. 
Encore  une  dos  iidnibreiisi's  (lomposéos  ornementales,  que 
riCiirope  a  tirées  des  LIats-Unis.  C'est  une  plante  herbacée, 
drcssi'e,  rameuse,  fasligiée.  très  glabre,  feuillêe,  mulliflnre. 
Les  feuilles  sont  alternes,  fasciculées  par  trois,  étroitement 
linéaires,  sessiles,  acuininées.  Les  pédoncules  sont  allon- 
gés, très  grêles  el  portent  des  capitules  larges  de  iài  eent. 
Les  fleurs  de  la  péripliério  sont  nombreuses,  ii  tiibo  court,  k 
ligule  cunéiforme,  Irilobéo,  d'un  beau  jaune  d'or,  détlécliie 
à  la  base,  pubescoiile  sur  lo  dos.  Celtes  du  disipio  sont 
groupées  en  i.ne  (■'■li-  ^'lolmli-nse.  jaune  d'or. 

Solanum  giganteum  Jaeq. 

llllll.  S.   Tuar  Orlirnl.,   \Wi.  p.  |l>7. 

Sous  co  nom  on  trouve  habiliiellenieiil  dans  les  jardins  le 
S.  auriculiidim  de  l'Asie  tropirale.  Le  vi'-ritable  .S.  iiigun- 
li'um  est  toiit-ii-fait  distinct  el  vient  des  Indes  Orienlides. 
(Vnst  un  arbuslo  ou  un  petit  arbro  haut  de  l  à  h  mètres, 
raïuilié  et  ligneux,  épineux,  a  (enilles  très  larges,  blancliAtres 
et  argentées  ii  la  faee  inférieure,  veinées.  l.i'S  pédoncules  et 
I.T  calice  sont  tomenteiix  ;  les  fleurs  reunies  an  nombre  de 
IW  et  plus  en  grappes  denses,  sont  violettes.  Le  fruit  est 
une  baie  rouge  ériirlate  ou  rariiiin,  rarement  blaiicbe. 

Le  .S.  i/'.'/i' >>'<'">'■  est  très  ornemental,  fluiirit  ik'piiis  mai 
Jusqu'à  la  lin  de  novoinbro  et  mûrit  bien  m's  fruits  (pii  sont 
tellement  abomtjinls.  en  Italie,  qu'on  a  pu  sur  un  seul  pied 
recueillir  Ju-sipra  is>  grammes  <le  graines,  et  encore  ces 
,i..t,,,,.reu  ..,,.,1-,  11.  s  ir.s  Unes. 

P.  llAnioT. 


l.V.   JAUlJlN 


335 


Courrier  de  la  Côte  U'azur 


L;i  saison  lloralo  vient  do  s'ouvrir  sur  le  littoral 
iiiàilitiTraniM^n  :  los  iiiareliôs  do  N'ice  et  ilo  Cannes,  i|iii 
80  tiennent  lonlf  l'année,  otit  repris  un  pou  de  leur 
animation  do  l'hiver,  et  celui  d'Anlilios,  tertno  depuis 
le  mois  ilo  niai,  a  ouvert  ses  portos  lo  15  octobre. 

Peut-otre,  un  jour,  aurons-nous  l'occasion  d'esquisser 
pour  les  loeteurs  du  Jardin,  un  do  ces  niarclies  aux 
llours  si  originaux,  relui  de  N'ice,  par  exemple,  où,  des 
trois  heures  du  matin,  momo  avant,  vionuent  s'entasser 
(l''.illets.  Roses.  Gimlloes,  \'iolettes,  Am'monos,  Nar- 
cisses, Cyclamens,  sur  lesquels  la  lumière  des  lampes 
met  des  reflets  si  étranges,  si  ondoyants,  et  moidrer, 
en  mémo  temps,  les  allées  et  venues  des  commission- 
naires, qui  vont  d'un  cultivateur  a  un  autre,  achetant 
à  chacun  ce  qui  leur  convient,  jusqu'au  moment  ou 
l'amoncollement  do  fleurs  du  d(d)ut  s'est  dissijié  comme 
par  enchantement. 

(^ontentiuis-nous,  ])0ur  aujourd'hui,  do  diro  qu'au 
fort  de  la  saison,  c'est  a-diro  vers  les  mois  de  janvier- 
février,  il  est  des  jours  où  les  alTaires  traitées  sur  ces 
divers  maichés  no  sont  jias  loin  d'atteindi'o  une 
cinquanlaino  de  mille  francs. 

Et  eo  chiffre,  queltiue  ôlevo  qu'il  paraisse,  n'a  rien 
d'exagéré,  si  l'on  songe  qu'à  Antibes  seulement,  on 
consacre  à  la  culture  sous  verro  de  l'Œillet  environ 
200.000  châssis,  représentant  une  surface  vitréo  de 
■iOO  hectares!... 

C'est  par  milliers  que  l'on  compte  les  hectares  de 
llosiers  on  ph'in  champ,  depuis  Menton  jusqu'à  Saint- 
Raphacl,  sans  parler  des  Rosiers  que  l'on  force  un  peu 
p.'irtout  dans  les  grands  établissements.  Tandis  quo 
dans  la  culture  forcée,  c'est  toujours  le  Maréchal  Kiel 
et  le  Paul  Xeyron  qui  dominent,  associés  à  VVlricli 
Briiiiner  —  un  nouveau  venu  en  grande  culture,  mais 
très  apprécié  —  et  à  quelques  bons  vieux  Rosiers  comme 
La  France  et  (iabi-iel  Liiizet,  la  pleine  terre  cultive, 
surtout,  le  Paul  Naborniand  et  le  Safrano,  auxquels 
on  ajoute  le  Papa  (lontier,  Marie-Henriette,  et  Marie 
Van  lloutte,  mais  en  faible  proportion. 

A  côté  d'IIyéros,  qui  reste  toujours  en  première  ligne 
pour  la  production  de  la  Violette,  quelques  localités  des 
Alpes-Maritimes,  notamment  Vence,  sur  les  premiers 
coteaux  qui  liordentle  littoral,  se  sont  fait  une  véritable 
spt'^cialité  de  cotte  culture  qui,  avec  celle  des  Roses, 
surtout  du  Safratio,  a  déjà  étendu  leur  ronomniéo 
non  seulement  en  Fr'ance  mais  encore  à  l'étranger, 
principalement  à  Berlin. 

Los  plantes  bulbeuses,  telles  quo  Jacinthe,  Narcisse, 
Freesia,  etc.,  quoique  cultivées  un  peu  partout  sur  lo 
littoral,  ont  une  importance  particulière  aux  environs 
do  Toulon,  dans  les  communes  d'Ollioules  et  do  Bandol, 
où  on  les  cultive  à  la  fois  pour  la  production  des 
bulbes  et  des  fleurs  coupées.  Cette  culture,  qui  menai;ail 
de  disparaître,  il  y  a  quelques  années,  à  cause  de 
l'avilissement  des  cours,  a  repris  une  vigueur  nou- 
velle grâce  aux  efforts  d'un  syndicat  de  i)roducleurs, 
disposé  à  so  rendre  acheteur  dis  récoltes,  si  le  commerce 
ne  consentait  jias  à  revenir  à  des  prix  normau.v. 

D'une  façon  généi-ale,  les  apparences  sont  belles 
pour  les  diverses  cultui-es  floi-ales  auxquelles  les  pluies 
abondantes  des  premiers  jours  d'octobre  ont  été 
favorables;  il  n'y  a  pas  jusqu'aux  Œillets,  épargnés 
cette  année  par  la  maladie,  qui  ne  fassent  prévoir  une 
récolte  magnilique. 

Et,  maintenant,  que  seront  les  prix'?  Bien  malin  qui 
pourrait  le  dire,  comme  nous  le  constatons  depuis  une 


ilouzaino  d'années  quo  nous  suivons  lo  marché  aux 
llours,  et  ou  nous  voyons  les  pronosties  que  l'on  fait 
avaid  chaqim  saison  se  vé^-ifior  rarement. 

Ainsi,  en  c(!  inomenl,  oii  les  marcln-s  no  reçoivent 
guère,  pour  commencer,  que  des  (Eillots,  nous  Irouvont» 
le  cours  do  ces  llours,  dont  on  est  obligé  du  so  dé- 
barrasser à  des  prix  variant  enlie  lu  et  iî.j  eeidimes 
la  dou/.aino,  inférieur  de  moitié  a  celui  de  l'an  dernier 
à  pareille  époque,  oii  les  (Eillets  étaient  enlevés  d'as- 
saut par  les  commissionnaires.  Et,  pourtant,  comme 
la  saison  florale  1!)01-1'.IU2  restera  comme  une  des  plus 
mauvaises  que  nous  ayons  eues  depuis  longtemps, 
il  no  faut  rien  vouhur  inférer  do  l'espèce  do  malaise 
qui  semble  i)0ser  on  ce  momcnl  sur  lo  marché-,  ot 
qui  s'oxpli(|uo  facilement  par  l'abondance  de  fleurs 
quo  l'on  trouve  encore  dans  le  Centre  et  lo  Nord  de  la 
h'i-anco  et,  aussi,  parla  difficulté  avec  laquelle  voyagent 
ruis  fleurs  en  cctt(>  fin  d'octobre,  réellement  [irintaidère. 

JcLI'.S  (illKC. 

Soeiété  flationale  d'Hoptieultupe  de  f  ranee 

Séance  du  23  octobre  1902 

CoMiTi';  m;  Floiucultuiie.  —  Notons  tout  d'abord  les  jolis 
Cyclamens  do  M.  (^aillauil,  de  Mandres,  entre  autres  une  variété 
à  fleurs  hlancliesdélicatemont  lirabriôes  qui  paraît  bien  lixée  ; 
los  potées  do  liégoni.i  Gloire  de  Lorraine,  [irovoiiaiil  do 
houlures  d'avril  1902  à  M.  Belvoaud,  do  la  ()c>lle-St(;ioud  ; 
le  charnuuil  Aster  Président  Miiurice,  plante  naine  biiis- 
sonnanto,  d'un  avenir  certain,  à  .\1.  Durand,  de  Maisons- 
Lidlitlo  ;  le  Bégonia  Phosphiirescenl,\>Téf,c\\W  par  .\t.  l'iehot, 
ilncliAtean  de  Clievreuse,  excellonto  variété  très  florifère,  de 
1  rnissniico  régulière,  so  tenant  bien,  donnant  des  fleurs  sim- 
ples et  seini-doidjlos  d'un  beau  coloris  vermillon. 

Il  faut  encore  signaler  des  rameaux  lleuiis  do  Polt/yonum 
molle,  présentés  par  .M.  G.  Boucher.  (letto  Hennuéo  est  une 
flirt  jolie  pl;\nle,  à  floraison  très  ornOMicntale  ;  elle  est  souvent 
(.oidondue  avec  lo  P.  amplexicaule  var.  o.ri/jjlii/llum,  (jui 
appartient  à  une  autre  section  du  genre  et  se  rapproche  du 
P.  nistorta. 

Lo  Jardin  colonial,  par  l'intermédiaire  de  son  directeur, 
M.  J.  Dyliowski,  montrai!  le  premier  régime  développé  en 
lOurope  du  Bananier  Fétiche,  un  nouvel  Anlhcricinn  du  Congo 
à  feuilles  panachées  de  blanc,  auquel  .\I.  Hua  a  donné  lo 
nom  d'A.Iiictieli,  et  lo  Draeœna  i/racilis.  do  Madagascar. 
l.'.-l.  Hiclieti,  pourra  être  utilisé  pour  la  garniture  des  serres. 
l'.nregistrons  onlin  l'importante  collection  do  Dahlias  Cactus 
do  M.\I.  (layeux  et  l.ecicrc,  ainsi  (juo  leur  Salcia  splendens 
panaché  Surprise. 

Comité  DES  CnnvsANTUKMEs. — Les  Chrysanthèmes  abondent. 
La  Maison  Vilmorin  avait  apporté  deux  nouveautés  do  tout 
premier  ordre  :  Sœur  de  Charité  et  Rajah  ;  M.  Xonin,  des 
plantes  inédiles:  M.  Maurice  d'Huiht,  Président  Caliour;/, 
M.  Gustave  d'Aou.'il,  liaronne  de  Sancij,  le  tout  de  tort  belle 
qualité  ;  M.  'l'raisnel,  les  variétés  de  sou  obtention  :  Modame 
Jiroi'ct,  Pierre  Traisnel,  Jean  Lainjé. 

Il  faut  encore  noter  de  beaux  apports  do  grandes  fleurs 
faits  par  M.NL  Lavau,  do  Crosne;  Prou.st,  de  Chalou  ;  Bernard 
l.aflitle,  de  l'au  ;  CUidot,  de  Marly  ;  .Mazier,  de  Triol  ;  Dau- 
rclle,  etc. 

Comité  ues  Okcmidées.  —  Dans  l'apport  de  M.  Maron,  on 
roi  Marquait  :  Calllei/alabiala  CooA-4'0i)i  bien  blanc;  C  Maroni; 
C.  Vii/eriana,  hybride  dos  C.mirea  et  C.  labiala  fiannnea;  Jxelto- 
Caltletja  Salliero-giiias,  etc.;  dans  celui  de  .M.  Béranek; 
Lœlioeatttei/a  Luteeia,  de  beaux  Cypripediums  hybrides,  des 
]'anda  ca'rulea,  etc.  ;  chez  NL  Magno  :  Miltonia  Moreliana 
superba,  Cj/jirijjediuru  Dominianuui,  CœUx/yne  .Massamjcana, 
des  Lœliocaltleii<i,  Cypripediums  liybrides,  Cattlei/a,  etc.  Lo 
lot  de  M.  L.  buval  était  composé  de  bonnes  variétés  de 
('(Utlei/a,  d'Od()nto(jlo.tsum,  do  Cypripedium. 

Comité  d'Aiuioiuculture  fruitière.  —  Un  remarque  la 
Pècho  Opoi.c  présentée  par  M.  Caillot,  la  Pèche  Salway  par 


336 


LK  JARDIN 


M.  l'arent;  puis  par  M.  Michonnoaii,  des  l'oires  Duchesse 
d'Angoultme  et  Marie-lMuisc  d'I'cclc;  par  M.  Chevreau, 
l'oiiiiuos  Grand  Ah-j-andfc;  par  M.  t'iuuillard  de  beaux  dit- 
tillfs  blnnrs. 

Los  Haisins  ligurent  avec  les  lois  do  M.  Arlbur  Andry  et 
<l.'  M.  Sa.lron,  {Friiiikrndinl);  do  M.  Clievillut,  {Tciirfori  di- 
\'aurluse.  DodreUihi,  It'cul  Witencia,  Grailisliaol  Canon  IlnU). 

Comité  de  clltuhk  .MAiiAir.iiKRc  —  Do  belles  Asporjios 
virrlos  à  M.  Coni|it>int  ;  une  collection  do  Cucurbilaci'is 
[Palissons)  à  M.  Laiiibort,  do  Hicolro,  et  des  Fraisiers  .Si'i/i f- 
Antoinc-de-I'adouc,  aiiiéliorés  par  lo  semis,  très  rouuiiitaiits 
et  à  IK'S  gros  fruits,  présentés  par  lo  ••  lraj;ariiultoiir  " 
Millet,  de  Bourg-la-Hoine. 

r.  hmm.i. 
BIBLIOGRAPHIE 


Les  produits  horticoles  aux  jialles 


Ceux  de  nos  confrères  qui  s'occiipoiit  de  projection,  nous 
sauront  },'ro  do  leur  signaler  l'exccilenl  oiivraiioùe.M.  Ku^'cno 
Trutal,  docteur  és-siicnccs. 

Traité  général  des  projections  (l).  —  Personne  n'ignore  <pio 
.\I.  Trutat  est  un  des  proniiors  vulgarisateurs  delà  lanterne ù 
projection  et  des  conlérences  illustrées. 

L'auteur  nous  deiril  en  détail  les  procédés  de  fidjrication  et 
de  montage  des  épreuves  transparentes  de  toutes  esiicces; 
il  nous  indie  aux  trucs  de  la  projection  animée. 

L'ouvrage  n'est  douc]>as  seulement  technique  et  descriiitif, 
il  est  par  dessus  tout  jiratiijuc.  C'est  un  guide  précieux  pour 
les  Sociétés,  les  écoles,  les  conférenciers  i|ui  foid  usage  des 
prtijections;  c'est  un  conseiller  avisé  pour  les  personnes  (jui 
veulent  apprendre  à  faire  des  conlérences.  'l'oute  la  tioisiénio 
partie  est  lonsacrée  à  ce  sujet. 

Lo  deuxième  volume  de  l'importunt  ouvrage  <lo  .\l.  Trutal 
élait  impatiemment  attendu  par  lesconférenciers-lanlernisles, 
par  les  professeurs  et,  d'une  fa";on  plus  générale  par  tous 
ceux  que  leurs  travaux  ou  leurs  études  orientent  vers  les 
recherches  scientiliques. 

En  effet,  la  lanti-rno  à  projections  n'est  pas  seulement 
employée  pour  donner  des  images  agrandies  d'épreuves  [iho- 
togrnphii|ues  transparentes;  elle  peut  servir  aussi  à  projeter 
Uirectenieiit  des  appareils  de  pliysicpie.  de  niécanirpie.  eu 
bien  encore  des  réactions  cliimiipics:  Uien  entendu,  lo  com- 
plément obligé  dans  ces  différents  cas  c^l  l'épnnive  photo- 
graphique qui  permet  île  faire  passer  rapidement  sous  les 
yeux  de  laudltoire  les  résultats  d'e.vpérionces  semblables 
(|ui,  souvent,  exigeraient  un  temps  trop  considéralile. 

M.  Trutat  a  assumé  et  accompli  ccllo  lAcho  considérable  de 
réunir,  de  classer,  de  conden.ser  cl.  en  quelque  sorte,  de 
codilior  tous  les  éléments  do  nos  connaissances  en  matière 
do  projections  scientiliques  et  micrograpliiquos;  ce  sera  l'un 
do  ses  plus  beaux  litres  à  l'estime  et  à  la  reconnaissance  des 
savants. 

The  Favorite  Flowers  of  Japon  (2),  par  Mary  E.  Uugor,  1  joli 
volume  avec  texte  acpiiinOlé  d'une  façon  très  artistique  par 
.M.  ilasegawa,  Yokoliama  \'.n)i. 

On  ne  peut  concevoir  un  ouvrage  plus  hnrnionieusemi'iit 
publié  il  la  façon  japonaise  (pie  ce  magnifique  ouvrage, 
imprimé  sur  papier  japon  de  Hostro  et  illustn-  de  gravures 
en  couleurs  dui'S  a  lartisto-peinlrt'  bien  connu  au  Japon, 
M.  1.  Hasegawa.  de  'l'okio.  K'une  façon  siinpli'  et  concise,  ci- 
livre  donne  une  idée  dos  belles  plantes  et  des  fleurs  <|ui 
croissent  sous  le  gai  soleil  de  l'enqiire  du  Japon.  C'est  un 
petit  bijou  à  moltre  dans  sa  liibliolhé(|uo. 

Lai  plagai  de  la  agricultuni,  .Mexico  lini:?,  tonio  I.  l'iC  pages 
et  une  planche,  tome  II.  l*.s  pages,  1  planche  et  i  tableaux. 

Excellent  travail  publié  par  la  Commission  <le  parasitologio 
agricole  par  les  soins  du  .Ministère  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce,  et  ipin  nous  analyserons  en  détail  lorsipTil  sera 
terminé. 

De  rinitraction  Populaire  sur  les  Champignons,  par  M.  I.. 
Holland,  1  brocb.  de  le  pages,  1900. 

lir.K6IlAVM0N|i. 

(!)  Toina  I,  'i«i  pngeii  ol  lfC>  irraviireit.  prix  *  (r.  M,  frawo  8  Irntn.i. 
Tomr  II,  i!;i)  paKe»  et  137  gravure^*,  prix  'i  Ir.  '<«,  franm  .'•  franc*. 
C'j   PiililiA  en   oOKlaii*:   la  Librairie   liorticulc  |>rut  pruciinT  •  r 
Évrc.  prix  franco  :  ï  francs. 


Les  Roses  de  Paris  deviennent  rares,  elles  valent  suivant 
lo  choix  et  la  variété  do  .')  à  K'  francs  la  douzaine. 

Les  Rotes  ilu  .Midi  font  leur  apparition,  elles  se  vendent  dif- 
ficilement de  o  fr.  50  à  1  fr.  la  douzaine. 

Les  Œillets  ne  s'écoul<-nt  pas    très  bien,  on  les  paie   de 

0  fr.  VI  a  I  franc  suivant  le  choix. 

Le  Réséda  se  vend  mal,  do  0  fr.  05  à  u  fr.  10  botte. 

L  Oranger  l'st  en  hausse  sensiJdo  de  1  fr.  50  à  1  fr.  75  le 
ceid  lie  Iroulons. 

Les  Llllum  [leu  abondants,  maudiennent  aisément  leurs 
prix  de  }  à  >  francs  la  douzaine. 

La  Tubéreuse  a  fleurs  doubles,  moins  abondante,  so  vend 

1  fr.    ■■!:>    I.>    ù    branches;   ii    fleurs  simph-s  1  fr.    50   les  lï 
branches. 

Les  Chrysanthèmes  sont  très  abondants  surtout  dans  les 
fleurs  ordinaires,  aussi  no  les  vend-on  ipie  U  fr.  2U  l'iO  fr.  50 
la  botte;  les  ordinaires  de  choix  valent  de  0  fr.  IS  à  1  fr.  la 
botte;  en  grandes  fleurs  on  paie  de  ;i  à  .s  francs  la  douzaine; 
en  très  grandes  fleurs  dont  la  quantité  est  restreinte,  on 
vend  10  francs  la  douzaine. 

La  vente  des  Raisins  a  été  contrariée  par  lemauvais  temps; 
de  plus,  les  arrivages  étant  plus  importants,  les  prix  ont 
fléchi,  de  :W  à  .50  fr.  les  lOO  kilos. 

Les  belles  Poires  do  choix  sont  do  vente  assez  facile  do 
40  à  Ou  fr.  les  bKi  kilos;  les  ordinaires  très  abondantes, 
valent  de  12  ii  25  Ir.  les  100  kilos. 

Les  envois  de  Noix  sont  plus  importants,  d'où  baisse  dos 
cours. 

Les  Marrons  et  les  Châtaignes  sont  peu  demandés. 

Les  Oranges  et  les  Citrons  ai ',~|):ij;ne  font  leur  apparition. 

Les  arrivaj.'es  d'Ananas  ■  I  il''  Bananes  sont  très  impor- 
tants. 

Les  Pommes  s'écoulent  très  lentement  do  20  à  150  fr.  les 
100  kilos. 

La  vente  dos  légumes  est  peu  active. 

Los  Haricots  verts  du  .Midi  arrivent  plus  régulièrement; 
la  vente  en  esl  facile,  mais  les  prix  sont  inférieurs;  de  '*>  à 
".tO  fr.  les  loo  kilos. 

Les  Choux  de  Bruxelles  sont  de  vonto  courante  do  40  à 
45  fr.  les  lim  kil.is. 

Les  Choux-fleurs  d.î  Paris  sont  très  abondants,  ceux  du 
Pas-de-l.;alais  étaid  moins  beaux  so  vendent  en  conséquence 
plus  diflicilenient  et  à  de.";  prix  inférieurs. 

Les  Aubergines  étant  très  recherchées  sont  en  hausse 
sensible,  de   1".  a  17  fr.  le  cent. 

Les  Endives,  peu  abondantes,  se  vendent  do  70  a  sO  fr.  les 
100 kilos.  V.  U. 


Correspondance  (  1  ) 

/i'<7).  li  Af.  C.  (i.  à  ./.  {Allier).  —  Il  est  presque  certain 
<|uo  vous  avez  lo  droit  d'enlever  lo  fumier  de  vos  couches  puis- 
que vous  pouvez  prouver  i|ue  vous  lavez  acheté,  et  qu'il  est 
patent  (|ue  vous  no  cultivez  pas  do  paille.  Vous  pourriez 
prendre  à  cet  égard  l'opinion  ilu  grelliordo  la  Justice  de  Paix. 
Vous  pourriez  consulter  aussi  lo  l'ode  île  l>-(iislaliiiit  rurale, 
do  Losage.  en  venb'  à  noire  Librairie  l/ranni;  .'1  fr.  ÎO). 

Lo  meilleur  moyen  de  destruction  des  courlilières  consislo 
à  injocti-r  du  sulfure  de  corbono  à  10  centimètres  de  pro- 
fondeur dans  le  sol  à  la  doso  île  40  grammes  par  mètre  carré. 
La  dépense  ne  s'élève  pas  à  plus  de  1X5  francs  à  l'hectare, 
et  lo  lorrain  est  immunisé  pour  une  dizaine  d'années. 

Itèli.  li  M.  J.  O.  à  H.  pur  M.  {S.-et-O.).  —  Nous  supposons 
«pie  vous  voulez  p.irler  do  la  Société  dO  pr<''V<iyance  îles  Jar- 
diniers de  l''iance.  Le  aiègo  osl  S»,  rue  de  Grenelle.  (Pa- 
ris, 7*). 

Ili  peur  loiiloi  ilemamleH  lie  rrniM-lKnoiiienl».  Joliiilro  un  liinlin» 
do  Olr.  !:>  pour  rhmpic  i|iiOHt|iin  illITérciile,  iilln  ilc  iniiiit  couvrir 
<1«M«  frni»  iloiivol  h  non  rollnliornlciim.  Pour  nlilcnir  In  r>^pon»e  pnr 
lettre,  Pnvnycrit  fr.  7r,  en  tliiihrr!»-|>nHtc.  Juinilt-c  in  liainlc  du  Journal. 


N"  378 


LK   JA1U)IN 


20  Novembre  1902 


CHRONIQUE 


L'AllomaKiio  vient,  pour  la  promiôro  fois,  d'organiser 
à  Franfifort-sur-le-.Meiii.  un  marclii'  aux  fruits  do  pres- 
soir. Le  fait  a  son  importance  puisque  les  résultats  ont 
été  satisfaisants.  Les  [irix  ont  varié  entre  8  et  10  marcs 
pendant  les  trois  jours  do  vente.  Les  Poininospour  talilo 
se  sont  vendues  IS  marcs  les  Kio  kilos  ol  les  (Juetschs 
15  marcs.  Sur  :!.'!S  wagons  de  Pommes  SI  so  sont 
écoulés  :  co  n'est  pas  énorme,  direz-vous,  mais  c'est 
dojii  bien  beau  pour  un  essai.  La  fondation  de  co  marché 
suggère  à  M.  A.  Truelle  —  un  spécialiste  en  cidricul- 
lure  —  queb^ues  réflexions  qui  nous  paraissent  fort 
justes.  C'est  d'abord  la  protection  do  î'Arboricultun' 
allemande  qui  est  en  vue  puisqu'il  est  oxprcssémont 
réservé  aux  produits  allemands.  Le  prix  des  Pommes 
est  sensiblement  le  mémo,  pour  la  même  période,  que 
chez  MOUS.  L'entremise  du  comité  du  marché,  pour 
l'achat  et  la  vente,  est  gratuite,  d'où  un  important  avan- 
tage pour  les  intéressés.  L'unité  do  vente  est  représentée 
par  les  iOO  kilos.  Les  fruits  de  [iressoir  so  sont 
réduits  aux  Pommes;  la  Poire  à  poiré  (Mostbirne)  a 
totalement  manqué,  peut-être  par  suite  de  l'état  de  la 
récolte.  l)i'  tout  cela,  M.  A.  TruoUo  eonelul  «  qu'il  faut 
nous  montrer  aussi  soucieux  de  nos  intérêts  que  les 
étrangers  le  sont  dos  leurs,  et  que  nous  devons  con- 
centrer tous  nos  elïorts  pour  faciliter  le  dévclopiicnient 
et  le  perfectionnement  de  l'industrie cidrière  en  organi- 
sant, au  plus  tôt,  la  vente  des  produits  cidricoles  et 
connexes  par  la  création  de  marchés  aux  fruits  de 
pressoir  et  aux  cidres.  » 

M.  Raymond  Pilet,  vice-consul  de  Fnince  à  Rreslau, 
signalait  dcriiiorement  le  déveioppenienl  qu'avait  prise 
il  Ureslau,  l'industrie  des  lleurs  artiliciiUies,  qui  avait 
été  jadis  exclusivement  française.  C'est  lo  Ministère  de 
l'Instruction  publique  du  royaume  do  Prusse  qui  est  un 
des  principaux  acheteurs  do  ces  lleurs  que  l'enseigne- 
ment dos  écoles  emploie  sous  le  nom  de  Flora  contre- 
l'acta.  La  Flora  coiilrefactn  a  été  commencée  en  lS8i 
par  deux  éminents  botanistes  Goepport  et  Ferd.  Cohn 
et,  depuis  cette  époque,  elle  so  continue  régulièrement. 
Los  17'  et  18"  séries  viennent  d'être  exécutées.  Elles 
comprennent  des  Bananiers  et  des  Maniocs  do  gran- 
deur naturelle,  des  Orchidées  de  diverses  sortes,  des 
fruits,  etc.  Une  seule  maison  do  15reslau  a  livré 
23.000  exemplaires  qui  ont  été  achetés  par  l'Ftat  pour 
tous  les  gouvernements  des  provinces.  Deiiuis  187U,  les 
fabriques  de  fleurs  artificielles  pour  la  toilette  et  l'orno- 
mentation  onl  pris  aussi  un  essor  considérable,  mais  en 
se  conformant  aux  exigences  de  la  mode  de  Paris — car, 
malgré  tout  ce  qu'on  pourra  dire  —  le  goût  est  entière- 
ment français  et  avant  tout  parisien.  A  Berlin,  à  Franc- 
fort-sur-le-Mein,  à  Breslau,  on  germanise  les  modèles 
qui  ont  été  achetés  à  Paris  et  on  inonde  les  marchés  du 
monde  entier.  Les  étoffes  employées  dans  la  fabrication 
des  lleurs  artificielles  à  bon  marché,  provieiment  des 
«  Victoria  Lawns  »  d'Angleterre;  les  batistes  do  l'Alsace 
et  de  l'Allemagne  du  sud  servent  exclusivement  a  la 
confection  des  lleurs  très  fines.  Les  plumes  ont  été 
employées  aussi  comme  fleurs  et  comme  bouquets,  mais 
la  mode  en  a  passé. 

«  • 
Notre  oxcellont  confrère,  M.  Daulhenay,  signalait  der- 
nièrement un  des  plus  curieuxjardins  aériens  qui  aieni 
jamais  été   plantés  dans   Paris.   C'était   au   cinquiènjo 
étage  qu'il  existait   chez  le  père  d'Edouard   Lockroy. 


■Voici  au  sujet  do  co  jardin,  une  jolie  anecdote  à  laquelle  il 
a  donmi  lieu.  Un  homme  de  lettres  qui  était  allé  lo  voir, 
un  niatin.  vers  la  fin  do  juin,  a  rapporté  la  conver- 
sation suivante  :  «  Bonjour  mon  enfant!  Venez  faire  un 
tour  de  jardin  et  cueillir  des  Cerises  sur  l'arbre  ».  El 
conimo  S'  Georges  (collaborateur  do  Lockroy)  so  levait 
et  faisait  mine  do  nous  suivn^  :  «  Restez  où  vous  êtes, 
mon  cher  ami,  —  riposta  Lockroy  —  vous  savez  bien 
que  dans  mes  allées,  il  n'y  a  place  que  pour  une  seule 
personne  à  la  fois...  et  encore!!  « 

« 
•  • 
t)n  commence  à  se  préoccuper  —  un  peu  lard  cepen- 
dant, mais  mieux  vaut  lard  que  jamais  —  dos  fausses 
Prunes  d'Agen  dont  la  Serbie  nous  envahit,  puisqu'elle 
n'en  oxpédi(^  annuelloment  pas  moins  de  225  millions 
do  kilos.  La  Californie  so  contentait  de  nous  envoyer 
les  fruits  do  ses  Pruniers  sous  le  nom  do  Prunes  fran- 
çaises; la  Serbie  est  plus  amlacieuse.  Los  Prunes  de  en 
dernier  pays  sont,  il  est  vrai,  superbes  et  on  peut  les 
confondre  avec  colles  du  Lot-et-Garonne,  m'affirme  un 
indigène  de  Villeneuve-sur-Lot,  qui  m'a  l'air  de  s'y  con- 
naître. Le  gouvernement  serbe  n'admet  à  la  sortie  que 
des  produits  d'une  qualité  irréprochable;  malgré  tout  il 
y  a  usuri)ation  do  nom,  ce  qui  constitue  un  délit  de  cer- 
taine importance  et  une  tromperie  sur  le  nom.  La  péné- 
tration en  Franco  a  lieu  par  Marseille,  Cette  et  Bor- 
deaux :  on  peut  donc  saisir  les  itroduits  falsifiés  qui 
arrivent  dans  ces  trois  ports,  car  il  ne  faut  à  aucun 
prix  laisser  la  concurrence  étrangère  s'établir.  Et  pour 
ce,  le  déparlement  du  Lot-et-Garonne  devra  veiller  do 
près,  d'autant  plus  que  la  tacho  lui  est  rendue  depuis 
quelques  années  do  plus  en  plus  difficile,  en  raison  des 
ennemis  qui  ont  dévasté  ses  cultures  de  Prun.ers.  La 
chenillo  flleuse  a,  cette  année,  non  seulement  très  gra- 
vement diminué  la  récolte,  mais  encore,  vu  l'abondance 
avec  laquelle  elle  so  propage,  elle  a  compromis  les 
arbres  eux-mêmes. 

« 

m  * 

M.  Danii^l,  continuant  ses  très  intéressantes  recherches 
sur  la  grelïo,  est  arrivé  à  de  remarquables  résultats. 
Après  avoir  fait  remarquer  que  les  habitudes  des  plantes 
sont  modifiées  de  dillerenles  façons  par  de.s  procédés 
artificiels  (la  floraison  peut  avoir  lieu  à  une  époque 
anormale;  une  plante  annuelle  devient  facilement  bisan- 
nuelle; elle  remonte,  etc.),  il  a  fait  voir  que  la  grelle 
agissait  de  même  en  créant  des  états  nouveaux,  suite 
de  modifications  plus  ou  moins  profondes.  C'est  ainsi 
que  lo  Tabac  greffé  sur  Tomate  devient  bisannuel,  le 
Salsifis  sur  Scorzonère  plurannuel,  le  Haricot  noir  de 
Belgique  sur  Boissons  gros,  remontant,  etc.  Le  Scopolia 
carniolica  —  Solanftcée  plus  intéressante  au  point  do 
vue  botanique  que  comme  plante  ornementale  — greffé 
sur  Tomate  est  devenu  remontant  directement;  greffé 
en  pleine  voie  de  décrépitude  sénilo  il  a  repris  sa  vigueur 
d'antan.  Que  ne  peut-il  en  être  de  même  dans  l'espèce 
humaine?  les  greffeurs  exercés  auraient  de  la  besogne  et 
du  pain  sur  la  planche. 

Ce  qui  est  surtout  intéressant,  au  point  de  vue  de 
la  Scopolie  ol  de  la  Tomate,  c'est  que  ces  deux  plantes 
appartiennent  à  deux  titres  différents  à  la  famille  des 
Solanacées;  la  première  est  en  effet  une  Hyoscyaméc, 
tandis  que  la  seconde  se  recommande  des  Solanées  pro- 
prement dites.  Elles  ont  donc  l'une  et  l'autre  des  habi- 
tudes passablement  dilTérontes.  La  facilité  avec  laquelle 
Scopolies  et  Tomates  se  sont  unies  —  par  les  liens  de 
la  greffe  —  semble  donc  indiquer  que  la  similitude  des 
habitudes  du  sujet  et  du  greffon  n'est  pas  une  condi- 
tion absolue  do  réussite  ile  l'opération. 

P.    H.\HIOT. 


338 


LE  JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Mérite  Agricole  :  Distinctions  à  l'Horticulture. — 

Al'uccasioii  du  diverses  solcnnilf.s,  et  paidivurs  décrets 
rendus  sur  la  pruimsition  du  ministre  de  l'agriculture, 
la  dfcoralion  du  Mérite  agricole  a  été  cuuluroe  aux 
personnes  ci-aprés  désignées: 

Grade  il'uf/icier:  M.  Uoussoau  (Auguslu),  horliculleur  à 
Ustissuc  (Aube). 

Grade  de  clievalier:  M.\I.  Asselin  (Louis),  horticulteur  it 
Troyps  (Aube);  Burre  (Aloxanilre-Miiurice),  pépiiiiéristo  a 
Vitry  (Seine);  Bernay  (Lnuis-l'ierre),  rosiériste  il  Villour- 
baniio  (Uliùtie)  ;  liouidal  (Luui.s  dit  Auguste),  jardinier  en 
cliel  des  pures  de  Vicliy  (Allier)  ;  Hourgey  (Jean),  jardiiiior  ii 
Villeurbanne  lUInmej  ;  Uolpecli  (Jeuiu,  pépiniériste  à  Saiiil- 
Maurin  (Lot-et-Oaronne)  ;  Onignel  (Jules),  liorliculteur  rosié- 
riste  a  Vitry-sur-Seine  (tjeine);  Luflitto  (Uernardj,  horticul- 
teur à  Hilk-re  (Bassos-l'yréneos);  Lille  (Jean-Mariei,  liorlicul- 
leur  à  Villeurbanne  (Hlniiie)  ;  Marre,  jardinier  cliel  di-  la  ville 
d'Agen  (Lolel-Ciaronne)  ;  Nicklauss  (Tlieopliilo),  liorticullcur- 
rosierislo  u  Vitry-sur-beinc  (Seine)  ;  l'Iiquc  (Louis-Jeun-iJa|)- 
lisle),  luarcluind-gruinier  a  Vitry  ^t>eine)  ;  l'oirier  (Ediuond- 
Jean-Josepli;,  horticulteur  à  Vitrysur-Seine  (Seine);  Uaby 
(Eugène),  horticulteur  à  Nouville-sur-Vannes  (Aube)  ;  Uuflin 
(Jean-Kuiilo),  pépiniériste  à  Monségur  (Gironde);  Uamonet 
(Honri-Louis),  horticulteur-paysagiste  à  Vitry -sur- Seine 
(Seine)  : 

Toutes  nos  félicitations  aux  nouveaux  promus. 

Nous  avons  appris  avec  plaisir  que  M.  1''.  Burvenich, 
l'émineut  pomologue gantois,  a  été  créé,  par  le  gouver- 
nementbollandais,  chevalierde  l'ordre  d'Orange-Nassau. 
Dans  ses  conférences  comme  dans  ses  écrits,  M.  Bur- 
venich s'exi)rime  non-seulement  en  français  et  en  11a- 
mand,  mais  aussi  eu  pure  langue  hollandaise,  dont  le 
flamand  n'est,  d'ailleurs,  qu'une  déviation. 

Nous  félicitons  vivement  notre  éminent  lonfrère 
pour  cette  distinction. 

L'Exposition  des  Chrysanthèmes.  — L'Exposition 
d'automne  ;ClirysanlheiMes  et  Iniits),  organisée  aux 
serres  du  Cours  la  Reine  parla  S.  N.  il.  F.  a  été  ouverte 
le  12  novemlire,  par  la  visite  de  M.  le  Président  de  la 
République  et  de  M""  Loubet. 

Le  chef  de  l'Etat,  qui  était  accompagné  du  général 
Dubois,  de  MM.  Comliarieu,  Henri  l'oulet  et  du  com- 
mandant Kraisse,  a  été  re<.u  ])ar  M.  %'iger.  président, 
entouré  de  MM.  Truflault,  premier  vice-président;  Ahel 
Cliatonay,  secrétaire  général,  et  Vacherol,  |présidcnl  de 
la  eommissinii  (l'organisation  des  expositions.  Un  grand 
nombre  de  personnalités  accomiiagnaicnt  le  l'résident; 
nous  avons  remarqué  M.\l.  Chanmié,  ministre  des 
colonies;  Bérar<l,  sous-secrétairo  d'Etat  aux  postes  et 
télégraphes;  Mmes  Vallé,  Cliaumié,  Mougeol,  Ahel 
Conibarioii,  de  Selves,  Aulrand;  MM.  do  Selves,  préfet 
do  la  Seine;  Lépine,  préfet  de  police;  l'rlijieux,  séna- 
teur; Autrand,  seerétairo  général  de  la  préfecture  do  la 
Seine;  Gay,  syndic  du  Conseil  municipal  ;  rouny,  direc- 
teur do  la  police  municipale,  etc. 

M.  Loubet  s'est  montré  tout  à  fait  enchanté  de  sa 
visite  et  a  félicité  un  certain  nomlire  d'exposants.  Avant 
rio  quitter  l'Exposition,  il  a  remis  les  décorations  sui- 
vantes : 

Officier  du  mérite  aijricole  :  .M.  Hiigéne  Lambert  clii'f  jar- 
dinier do  l'Hosplco  do  Hici'^trc;<7icr.i/icr.v  .•  .M.  Desniadi  yl, 
amateur  à  Xogonl-sur-Mornc  ;  .M.  Clénionl ,  horticullcur  à 
Vonvo»;  .M.  Orivo,  arburlculleiir  ii  Villeneuve-le-Roi ,  et 
.M.  Hormcl,  présidonl-londatour  du  syndicat  viticolo  do  Mau- 
récourl. 

Officier  d'Anulrmie  :  Mlle  Louise  I>ouppe,  artiste-peintre. 

Nous  adressons  ici  nos  vives  et  sincèro»  lélieitations 
aux  nouveaux  promus. 


L'Exposition  a  eu  un  franc  et  légitime  succès.  Tout  y 
a  eontriliué  :  la  température  et  l'organisation.  Le  beau 
temps  exceptionnel  avait  permis,  le  jour  de  l'ouverture, 
l'aftluence  d'un  grand  nombre  de  visiteurs  de  marque. 
Le  pourtour  intérieur  des  serres,  surélevé,  et  descen- 
dant en  pente  douce  \  ers  le  centre,  |)erinettail  aux  visi- 
teurs de  jouir  du  rutilant  coup  d'ieil  produit  jiar  les 
Chrysanthèmes,  dont,  cette  fois,  la  tonalité  générale  a 
paru  moins  uniforme.  C'est  grâce,  sans  doute,  au  ton 
verdâtre  du  cadre  lui-même.  Mais  la  disposition  lapins 
houreuso  est  assurément  la  conjonction  des  deux 
serres  par  une  tente,  le  public  n'ayant  plus  à  sortir 
d'une  serre  pour  rentrer  dans  l'autre.  La  commis- 
sion des  Expositions  doit  être  félicitée  jtour  ces  heu- 
reuses iniKivations.  Ajoutons-y  celle  qui  consiste  à 
placer  ses  memlires  hors  concours. 

Après  une  expérience  aussi  concluante,  il  est  permis 
de  penser  que  les  serres  du  C^ours  la  Reine  sont  défini- 
tivement consacréesaux  Expositions  de  Chrysanthèmes. 

Ajoutons  qu'un  a  remarqué,  à  celle-ci,  une  iiarlicipa- 
tion  plus  grande  des  amateurs  et  des  jardiniers  de 
maison  bnurgeniso. 

Les  principales  récompenses  attribuées  sont  les  sui- 
vantes : 

Grand  jirij-  d'/ionneur.  objet  d'art  donné  par  .\l.  le  J'rési- 
denl  de  la  l<épubli<|ue:  M.\I.  Vilniurin-Andrieux  et  Cie.  pour 
Chrysantlièines  et  légumes. 

Prix  d'Iminieui-,  objet  d'art  oITert  par  M.  le  Ministre  do 
l'Instruction  i>ubliquc  et  des  Beaux-Arts:  MM.  Croux  et  fils, 
pour  fruits  et  arbres  fruitiers. 

Grande  inidaitte  dur,  offerte  par  le  département  de  la 
Seine:  M.  l^eccjuonard.  jardinior-clief  chez  M.  le  comte  de 
Chuiscul,  pour  Chrysanthèmes. 

McdaiUes  d'Iiunneur,  oderlos  par  Af.  le  .Ministre  de  l'Agri- 
culture: .\l.  A.  Nomblot,  pour  arbres  fruitiers,  M.  Ci.  Magne, 
pour  Chrysanthèmes. 

Médailles  d'Iiunneur  de  la  Société:  M.  Calvat,  pour  Chry- 
santlièines,  et  M.  Wliir,  pour  Raisins. 

Médaille  de  la  Ville  de  Paris:  W.  Moscr  pour  arbustes 
d'ornement. 

Nos  lecteurs  trouveront  dans  le  corps  du  présent 
numéro,  les  divers  comptes  rendus  de  celle  Expo- 
sition. 

Concours  général  agricole  de  Paris.  —  Le  Con- 
grès général  ,i;^rienle  d'animaux  gras  et  reproducteurs, 
et  de  produits  agricoles  et  horticoles  se  tiendra  à  Paris, 
du  lundi  '.I  mars  au  mardi  17  mars  1903. 

A  ce  Concours  sera  annexée  une  exposition  d'instru- 
ments et  lie  machines  agricoles  et  horticoles. 

Les  demandes  d'admission  seront  reçues  au  minis- 
tère de  l'Agrieultiire  jusqu'au  'M  janvier. 

A  propos  de  la  Galerie  des  Machines.  —  Nous 
avons  à  plusieurs  reprises  parlé  du  projet  d'établisse- 
ment d'un  jardin  public  au  Clianip-de-Mars,  et  de  la 
démolition  de  la  (ialerio  des  Machines  qui  en  serait  la 
préface,  puisque  dans  ce  projet,  la  façade  de  l'Ecole 
militaiie  doit  être  ilégagéo.  Toutefois,  et  avec  raison, 
le  monde  agricole  regrette  la  disparition  de  ce  vaste 
hall,  qui  était  si  commode  pour  la  tenue  des  Concours 
généraux  a>;ricoles  et  île  toutes  les  grandes  expositions 
de  ce  genre.  Des  cliambrosd'agriculture  et  decommerce. 
des  conseils  généraux  ont,  en  grand  nombre  adressé, 
à  diverses  reprises  au  ministre  do  l'agricullure,  des 
protoslatious  contre  la  disparition  probable  de  la 
Galerie  de»  Machines.  Bien  n'y  fait,  et  la  Chambre  des 
députés  vient  île  voler  à  mains  levées,  après  décla- 
ration «l'urgence,  le  projet  de  loi  approuvant  la 
convention  relative  à  la  remise  des  terrains  du  Cliamp- 
ile  Mars  à  la  Ville  de  Paris.  Le  seul  palliatif  a  été  l'émis- 


LE  JARDIN 


339 


sion  par  la  r.liambro  de  la  motion  suivaiito  proposée 
par  M.  (ieorgcs  Berger  : 

La  Clianibro  invite  lo  gouvornomont  h  aviser,  d'acrord 
avec  lo  Conseil  municipal  do  Paris,  aux  voies  et  moyens  do 
la  conservation  de  la  (Inlerie  des  Machines,  et,  s'il  est  pos- 
sible, il  son  transpurl  ainsi  <|u'n  sa  réédilication  sur  l'un  dos 
terrains  que  la  suppression  des  forlilications  rendra  disi)o- 
niblcs  aux  abords  do  la  porte  Maillot. 

Mais  ce  n'est  là  qu'un  vœu,  par  conséquent  sans 
sanction  obligatoire.  Il  sera  sans  doute  cher  et  diffiiul- 
tueux  do  démonter  la  galerie  des  Machines  et  de  la 
remonter  autre  part.  Et  pourtant,  il  est  vraiment  permis 
(le  s'inquiéter  pour  l'avenir  :  si  on  ne  transporte  pas  ce 
hall  quelque  part,  voilà  donc  bientôt  le  Ministère  do 
l'Agriculture  sans  local  pour  la  tenue  des  concours 
agricoles.  Xe  pourrait-on  surseoir  au  sacrillce  jusqu'à 
ce  qu'on  ait  enfin  construit  délinitivemenl  un  local 
approprié"? 

Ecole  nationale  supérieure  d'agriculture  colo- 
niale. —  'Voici  la  liste  des  iti  élèves  admis  à  suivre 
pendant  l'année  i'J02-19U3  les  cours  do  l'Ecole  d'agri- 
culture coloniale  do  N'ogeut-sur-Marne. 

Etrvcs  rri/uliers  :  Brunet  (Alger),  Buis  (Drôme),  Dauzier 
(Hérault),  Uucliaufour  (Seine),  l''loriraonil  (Seine),  Halot 
(Loire-Inférieure).  Laroyenne  (Seine),  Latioro  (Var),  Le 
Cozannot  (Finistère),  Lesesne  (Seine),  Lo  Testu  (Calvados), 
Naudier  (Yonne),  Nouguès  (Nouvelle-Calédonie),  Soulivet 
(Seine),  Vitalis  (Turquie). 

Elèves  Ubrt'x  :  Bignault  (Seine),  Blin  (Indre-et-Loire),  de 
Mey  (Suisse),  Dclak  (Seine).  Kiquenet  (Seine-et-Oise),  Lolong 
(Seine),  Mesnard  (Dordogne),  l'élissier  (Seine-et-Oisc),  Pic- 
quenot  (Seine-et-Oiso)  Van  dcr  Breggen  (Indes  Orientales), 
W'addy  (.Martinique). 

Ecole  Nationale  d'Horticulture  de  'Versailles.  — 

La  rentrée  des  nouveaux  élèves  à  l'Ecole  de  Versailles 
a  eu  lieu  le  deuxième  lundi  d'octobre.  Le  Jury  du  con- 
cours d'admission  a  constaté,  une  fois  de  plus,  que  le 
niveau  de  l'instruction  des  candidats  s'élevait  chaque 
année  davantage.  Ce  résultat  est  dû  à  ce  que  le  recrute- 
ment se  fait,  en  grande  partie,  parmi  les  premiers 
élèves  des  écoles  pratiques  d'agriculture,  des  écoles 
primaires  supérieures  et  des  écoles  professionnelles. 

■Voici,  sur  les  74  candidats  qui  ont  pris  part  au  con- 
cours, les  noms  de  ceux  qui  ont  été  admis  : 

Lamsfus  (Basses-Pyrénées),  Belay  (Dordogne),  Gourdin 
(Loire-Inférieure),  Couteau  (Loire-Inférieure),  Bouchardeau 
(Aisne),  Chillou  (Haute-Vienne),  Hébrard  (Puy-dc-Di'ime), 
Marquet  (allier).  l'igé  (Loire-Inférieure),  Serveau  (Seine), 
Geoftray  (Gironde),  Meunier  (Vienne),  Poussibet  (Alpes- 
Maritimes)  Beyssac  (Seine),  Lebon  (Nord),  Pelé  (Maine-et- 
Loire) ,  Jobert  (Allier).  Poirrior.  Fernand  (Eure  et-Loir), 
Géranlon  (Drôme),  Bories  (Seine),  Callu  (Seine-et-Marne), 
Brohand  (Loire-Inférieure),  I-'illieu  (Var),  Berne  (Ain),  Leconte, 
(Seine),  Kenimerer  (Tarn-et-Garoniie),  Doux  (Ardèche),  Bigot 
(Alpes  .Maritimes).  Golomès  (Hautc>s-Pyrénécs),  Prax  (Tanu 
et-Garonne),  Duniont  (Creuse),  ^\■iirselirl  (Savoie),  Avignon 
(Bouches-du-Rlii>no),Anciaux(Corrèze),.Morle(Saùne-el-Loiie), 
de  Langenhagen(Soine-et-Oiso),Grimaud(Arilèche),  Bouteillié 
(Ardennes),  Soret  (Sine-et-Oise),  Coutard  (Seine),  Uiiin 
(Seine),  Vandernotto  (Nord),  .Margoulis  (Russie),  Ferai  (Tarn- 
et-Garoiino). 

Le  nombre  total  des  élèves  est  actuellement  de  120, 
parmi  lesquels  '.i  Russes  et  i  Luxembourgeois,  à  titre 
d'élèves  libres. 

Date  des  concours  régionaux  de  1903.  —  Le 
Ministre  de  l'Agriculture  vient,  par  arrêté,  de  fixer 
l'époque  des  concours  régionaux  aux  dates  suivantes  : 

Aucli,  du  2Ô  avril  au  3  mai.  —  La  Hoche-sur-Yon,  du  16  au 
2't  mai.  —  Chaumont,  du  30  mai  au  7  juin.  —  Le  Puy,  du  20 
au  2S  juin.  —  Evreux,  du  6  au  14  juin. 


Société  d'horticulture  de  Tunisie.  —  Dans  sa  réu- 
nion trimestrielle  du  ^0  oclobro  dernier,  celte  société 
a  procédé  au  renouvellement  de  son  Bureau, ainsi  com- 
posé pour  l'année  l'J03  : 

Président  :.M.  Ciraud  ;  ric(;-;)rt'ii(/<;)i<  :M.  Dollindu  l'rosnol; 
Secrétaire  génrral  :  .M.  Guillochon,  Secrétaire  général- 
adjoint  :  M.  Cliaro/.é;  Trrsorirr  :  .M.  Beau. 

La  viticulture  au  congrès  des  Sociétés  savantes. 

—  Lo  prochain  Congrès  des  Sociétés  savantes  se 
tiendra  en  1903  à  Bordeaux.  Parmi  les  questions  prévues 
au  programme,  nous  relevons  la  suivante  :  culture  de 
la  Vigne.  Etude  des  ferments  et  de  la  fermentation. 
Maladies  de  la  Vigne  (!t  du  vin. 

L'état  des  cultures  en  octobre.  —  La  tompéralure, 
lisons-nous  dans  le  liuUclin  des  Cullivaleiirs  de  graines, 
ne  favorise  guère  les  derniers  semis  de  pleine  terre,  et 
cotte  saison  bizarre  est  préjudiciable  aux  cultures. 

Sur  les  marchés,  les  prix  des  légumes  sont  absolu- 
ment dérisoires  et  c'est  là  une  des  conséquences  de 
riainiidilé  qui  n'a  cessé  de  régner  pemlanl  tout  le  mois 
dernier,  puisque  les  jardins  parliculiers  sont  toujours 
très  garnis. 

Les  Pommes  de  terre  ont  particulièrement  souffert. 
Leur  rendement  est  très  faible  et  beaucoup  sont  atteintes 
do  maladie.  Il  est  dès  à  présent  certain  que,  dans  beau- 
coup d'endroits,  le  produit  de  la  vente  ne  couvrira  pas 
les  frais  d'arrachage. 

Les  affaires  de  graines  se  traitent  assez  difficilement; 
les  cultivateurs  ne  trouvent  guère  l'écoulement  de  leurs 
récoltes. 

La  récolte  des  Haricots  sera  très  faible;  ceux  qui  ont 
été  semés  tardivement  mûrissent  iliflicilement  et  pour- 
rissent. Il  faut  s'attendre,  tout  au  moins  pour  certaines 
variétés,  à  des  prix  élevés,  'foulefois,  les  Haricots  Cent 
pour  Hii  l't  Soir  de  Belgique  seront  moins  rares. 

Exemptions  de  droits  d'importation  pour  les  ins- 
truments agricoles;  concessions  de  terres.  —  Une 

série  de  mesures  viennent  d'être  prises  en  vue  de  faci- 
liter le  développement  de  l'agriculture  dans  la  Répu- 
blique Dominicaine.  Un  décret  déclare  exempts  (.le  tous 
droits  d'importation,  pendant  une  période  de  vingt-cinq 
années,  les  machines  et  instruments  agricoles,  11  en 
sera  de  même  des  matériaux  pour  la  construction  d'éla- 
lilisscments  agricoles,  ainsi  que  du  matériel  roulant  ou 
fixe  des  chemins  de  fer  servant  à  l'exploitation  de  ces 
établissements. 

Les  terrains  appartenant  à  l'Etat  et  qui  se  trouvent 
inoccupés  pourront  être  concédés  gratuitement  à  tout 
individu  ou  toute  compagnie  qui  en  fera  la  demande, 
sous  réserve  de  certaines  dispositions.  Les  produits 
des  établissements  agricoles  fondés  sous  les  auspices 
de  ce  décret  ne  pourront  être  grevés  d'aucun  droit 
d'exportation  pendant  une  période  de  vingt-cinq  années. 

Le  dernier  meeting  horticole  de  Gand.  —  Au  der- 
nier meeting  de  la  Chambre  syndicale  des  horticulteurs 
belges  et  de  la  Société  royale  d'Agriculture  et  de  Bota- 
nique de  Gand,  qui  s'est  tenu  le  3  novembre,  28  certifi- 
cats de  mérite  ont  été  accordés  à  des  Orchidées,  et  4  à 
des  Chrysanthèmes.  Parmi  les  premières  nous  remar- 
quons le  LselioCattleya  Ifenri/  Crreenwood  de  M.  Maron, 
présenté  par  M.  G.  Vincke;  dans  les  seconds,  le  Chry- 
santhème Marie  Liger,  de  M.  Liger-Ligneau,  d'Orléans, 
présenté  par  M.  Fierons. 

Parcs  et  jardins  à  l'étranger.  — La  création  d'un 
«  Parc  du  Nord  w  a  Berlin  est  chose  décidée.  A  Leipsik, 
des  crédits  importants  —  175.000  francs  environ  —  ont 
été  alloués  à  l'embellissement  du  parc  et  des  prome- 
nades de  la  ville.  A  Christiania,  un  grand  parc  de  près 


340 


LE  JARDIN 


de  200  hectares  est  projeté.  Un  devis  a  été  préparé  par 
M.  James  Whiton,  régisseur-chef  du  parc  communal  de 
Glascow. 

La   protection   des  oiseaux   insectivores.   —   Le 

mini.slre  des  Travaux  [jublics  vient  d'ailn-sser  aux 
préfets  une  circulaire  leur  prescrivant  la  détonse 
absolue  do  tuer  les  hirondelles ot  les  invitant  à  slinniler 
le  zèle  du  personnel  de  surveillance,  en  vue  de  l'appli- 
cation rigoureuse  de  celte  mesure.  Nous  lisons  à  ce 
propos,  dans  le  Ilullctin  de  V Axsociation  du  Mérite 
nijficole,  que  l'administration  des  eaux  et  forùls  de  Bel- 
gique vient  (le  prendre  la  décision  suivanlo,  originale, 
mais  pratique  : 

Los  insectes  nuisibles  sont  multipliés  à  l'infini  ilans 
les  sapinières,  qu'ils  font  dépérir.  D'autre  part,  les  Sa- 
pins n'olTrent  que  peu  d'endroits  propices  à  la  nichée 
des  oiseaux  insectivores.  Il  a  donc  été  résolu  d'y  placer 
des  nids  artificiels,  qui  permettent  aux  oiseaux  de 
trouver  le  couvert  en  même  temps  que  le  vivre. 

La  récolte  des  Prunes  en  Bosnie.  La  Prune  violette 
commune  ou  Quetsche  il'Alsace  csl  cultivée  d'une 
manière  très  importante  dans  tonte  la  Bosnie,  mais  en 
particulier  dans  la  région  nord-est  traversée  par  la  Save 
et  dénommée  Possavine.  Le  centre  du  commerce  est 
Brcka  (so  prononce  :  Beurtchka)  petite  ville  de  l'i.nOO 
habitants  sur  la  Save,  station  du  chemin  de  fer  vicinal 
hongrois  Vinkovce-Brcka  et  escale  do  la  Société  de 
navigation  à  vapeur  du  Danube. 

D'après  des  renseignements  absolument  dignes  de 
foi,  la  production  atteinilrait  ot  dépasserait  même  cette 
année  ;-!,(iO0  wagons,  alors  qu'elle  ne  s'était  guère  éle- 
vée à  plus  de  l,.j(iO  wagons  en  l'.iQl. 

Les  négociants  indigènes  do  Brcka  font  peu  d'alTaires 
directes  avec  l'étranger.  La  plupart  dos  transactions 
se  font  avec  quelques  maisons  importantes  de  Vienne 
ou  de  Sest,  qui  réexportent  ensuite  en  Angleterre, 
Allemagne,  Hollande,  France,  Italie,  Russie  et  aux 
Ltats-Unis. 

Les  pruneaux  sont  sèches  en  général  dans  des  fours 
d'un  système  particulier  au  pays  et  aussi  [pour  quel- 
ques-uns dans  des  fours  du  système  Ciizenille. 

Les  modes  d'emballage  en  usage  dans  la  contrée 
sont  les  caisses,  sacs  et  tonneaux  de  50,  12.j  et  2il.'<  kil. 
les  boîtes  ou  caisses  en  bois  de  12  kilogr.  1/2  et  de 
25  kilogr.  pour  les  qualités  fines  ;  enfin  les  boites  en 
métal  de  1/2.  1  et  5  kilogr.  pour  les  qualités  extra  ou 
de  dessort. 

Le  transport  à  destination  de  France  pourrait  se  faire 
de  Brcka  a  Fiume  par  voie  ferrée  et  ensuite  do  Fiumo 
il  Marseille  par  mer  (service  hebdomadaire  do  Fiume  à 
Marseille),  ou  bien  de  Brcka  par  Vinknvce.  Budapest 
et  la  Suisse  voie  la  plus  rapide,  mais  la  plus  coûteuse. 
{Feuille  d' I II /'ortna lions  du  Minislvrede  l' Aiiriciillure). 

Les  jardiniers  à  la  procession  du  Lord  Maire.  — 
On  sait  qu'à  l'occiision  de  l'élection  annuelle  du  Lord 
Maire  lie  Londres,  une  procession  est  organisée  jiar  les 
différente»  corporations  do  la  Cité.  Otto  année  la  con- 
tribution, à  ce  cortège,  do  la  corporation  des  jardiniers 
de  Londres,  aura  un  éclat  inaccoutumé.  Vu  char  Moral 
représentera  les  divers  attributs  îles  spécialités  de 
l'horticulture,  et  sera  surmonté  des  armoiries  de  la  cor- 
poration. L<-s  fleurs  les  plus  rares  sont  en  ce  moment 
requises  pour  la  décoration  do  ce  char  monumental. 

Petites  nouvelles 


A  r.\c«iléMiio  lie»  Sciences,  .\l.  li.  Itennior.  a  (iiit  conniillro 
dos  oxpériencos  do  M.  Itichcr  sur  la  geriiiination  du  jiollon. 
Il  en  résulte  que  les  stigmates  énicllent  une  mnliérc  sucrée 


qui,   seule,   rond    possible   la    germination   des    grains    do 
pollen. 

l'ar  l'examen  d'unestatistiquopubliéepar  YIndian  Gardcning 
on  voit  (juo  c'est  la  Chine  qui  exporte  la  plus  grande  quantité 
do  thé.  Toutefois  son  exportation  diminue  irunnéo  en 
année,  car  tandis  ipi'en  ls9S  elle  o.vporlait  encore  plus 
de  la")  millions  de  livres,  on  1900,  l'exportation  n'a  guère 
dépassé  lst.rM3.cKlO  livres.  Au  Japon,  rexportation  a  égale- 
ment baissé  en  ItHK).  par  rap|)ort  à  IS'.'i*;  par  contre,  les 
Indes  anglaises,  Ceylan  et  Java  voient  leur  exporinlion  de 
thé  augmenter  d'année  en  année;  c'est  à  Ceylan  ipie  celte 
ex|)orlulion  prend  le  plus  d'extension.  En  ISiCt.  elle  dépassait 
de  plus  (le  7  millions  de  livres  colle  de  ISiiH;  en  1900,  la 
liitalilé  du  thé  exporté  atteignait  IV.'.Stij.OOO  livres,  c'est-à- 
dire  plus  de  19.Go:i  livres  de  plus  qu'en  IS'ili.  Cela  n'empêche 
pas  rindoustan  d'être  toujours  en  proie  à  la  disette. 

Le  comte  Harrasch  fait  actuellement  établir  une  station 
botanique  privée  Ai\ns\aMonta4iiic  des  Gentils  pour  faire  dos 
expérioiices  culluralos.  l'ondée  aux  frais  du  comte  celte  sta- 
tion sera  voisine  <les  sources  de  l'I^lbe.  Le  fondateur  a  formé 
le  projet  il'y  entreprendre  des  essais  de  culture  de  plantes 
septentrionales  et  alpestres  qui  n'ont  pas  encore  été  accli- 
matées dans  les  monts  Sudètcs. 

Cette  année  la  maladie  connue  sous  le  nom  de  "  Monilia  ■■, 
a  fait  des  ravages  importants  parmi  les  .\bricoliers.  I.a  pré- 
sence de  la  .Monilia  est  facile  à  reconnaître.  Chez,  les  arbres 
atteints  les  sommités  dos  branches  so  flétrissent  en  sorte 
que  l'aspect  do  ces  arbres  est  le  mémo  que  si  les  extrémités 
dos  pousses  s'étaient  trouvées  calcinées  par  le  feu. 

La  station  agronomique  do  la  Saxo  grand-ducale  a  organisé 
un  oflice  do  courtage  pour  favoriser  lailial  et  la  vente  dos 
fruits.  Cet  oflice  fonctionne  provisoironienl  et  à  litre  d'expé- 
rience. Il  s'occupe,  pour  débuter,  du  placement  des  fruits 
provenant  des  arbustes  baccjféres.  L'office  se  charge  des 
frais  depuis  la  station  de  chemin  de  for  du  départ.  On  lui 
paye  10  marks  pour  cent  par  quintal  do  Uroseillos,  baies  do 
Ronces,  ou  Framboises.  Pour  les  l'raises,  la  commission  est 
do  2.')  marks.  Les  matériaux  d'ondiallage,  caisses,  corbeilles 
ou  tonneaux,  ont  été  fournis  gratuitement  par  les  acheteurs 
en  proportion  dos  approvisionnements. 

La  Société  végétarienne  de  France  (1.3,  ruo  Froissarl, 
Paris.  .■?')  organise  dos  Conférences-Causeries  qui  seront 
données  pendant  la  saison  ISKt^-liHl.'l.  ruo  des  .Mathurins.  ;W, 
as  h.  12  précises  du  soir  aux  dates  ci-après  :  lit  décembre 
liKii,  10  janvier  i;iO:{,  14  février  lilKt,  U  mars  liWJ,  18  avril 
liHi.'l  et  '.I  mai  lt>0:t.  Ces  réunions  sont  publiques. 

Nécrologie.  —  Un  dos  publicislcs  et  on  mémo  temps  des 
pratiriens  les  i)lus  en  renom  dans  le  monde  horticole, 
.\I.  l'.mile  Hodigas,  est  décédé  lo  14  novembre  à  Ciand,  à 
l'Age  de  71  ans. 

F.milo  Hodigas  faisait  partie,  avec  Hubert  Van  Huile.  Hdouard 
Pynaert  et  l''rédéric  Hurvenich,  du  fameux  "  Trèfle  à  ipialre 
feuilles  ■•  qui  symbolisa  l'Horticulture  belge.  Peux  folioles. 
Van  Huile  ni  Pynaert,  en  sont  déjà  tombées;  avec  Itudigas 
tondju  la  troisième;  Hurvenich  nous  reste.  Ces  quatre  vail- 
lants s'entendirent  merveilleusenu-nt  autrefois  pour  donner, 
par  une  plume  savante  et  verveuse.  miso  au  service  de  con- 
naissances pratiques  approfondies,  un  essor  admirable  au 
développement  de  l'Horticulture  belge.  La  licrue  df  Vllorti- 
culturcbchic.U'  ItxdUliitd'ArlioricxiUurcdc  Gatid.  et  plusieurs 
autres  publications  de  celte  contrée  sont  renqilis  de  leurs 
eiiseigiiements.  Depuis  quelque  temps.  .M.  Hodigas.  après 
avoir  pulilié  im  certain  nondire  d'ouvrages,  un  Traité  de 
euttiii-f  jtutaijife,  entre  autres,  s'était  confiné  dans  la  réduc- 
tion du  llullcti»  (/'Xr6ericii//urc.  Après  avoir  été  longtemps 
<lirecteur  do  l'Ecole  d'Horliculture  do  I  Etat,  à  (iand.  il  en 
était  resté  directeur  honoraire,  ainsi  que  du  Jardin  xoologique 
ilu  Cniid.  .M.  Hodigas  était  aussi  vice-consul  du  Venezuela,  ot 
décoré  d'un  grand  nondire  d'ordres  ;  il  était  notamment  oflirior 
de  l'ordre  de  I.éopold  et  du  .Mirile  civique  de  Helgiquo,  offi- 
cier d'.Vcudéiuie  et  chevalier  du  Mérite  agricole. 

—  Au  moment  de  mettre  sous  presse,  nous  approniins  la 
mort  de  .M.  Cari  Lackner.  directeur  des  Jardins  Impériaux 
d'Allemagne,  décédé  à  l'ilge  de  71  ans.  .M.  I.arkner  a  occupé 
uno  place  importante  dans  l'Horticulture  d'Uutrc-Hhin. 


LE  JAllDIN 


341 


Les  Primevères  de  montagne 


l'rosquo  toutes  los  Primevères  do  moiila;,'nos  sont  ori- 
f,'iiiairos  crturopo  ot  d'Asie,  et  croissent  à  l'onibro  ou  à 
ini-oniljro;  les  ospùcos  alpines  se  plaisent  dans  les 
fontes  des  rochers.  Le  coloris  do  ces  diverses  l'rinie- 
vères  varie  en  un  grand  nnmliro  de  nuances  du  rose 
carni-  clair  au  pourpre  violacé,  et  du  jaune  verdfdre  au 
Ideu  violacé. 

On  a  classé  les  Primevères  de  montagnes  de  diffé- 
rentes façons.  Dans  l'énumération  que  nous  donnons 
ci-dessous  de  leurs  espèces,  nous  suivons  celle  du  doc- 
teur Pax,  que.M.  II.  Correvon  a  suivie  dans  son  ouvrage: 
Les  plitiitcs  alpines  et  de  rocailles. 

1"  Section  :  Auricula.  —  Colto  section  a  commo  type  lo 
Pritnula  Auricula  connu  smis  les  noms  d'Auricnln  ot 
d'Orollle  (l'OiM'S.  Ses  liges  iittoigniiiit  en  moyenne  O'IO  de 
lnuil  sont  pmirvues  do  lleiirs  d'un  lie;ui  jaune,  très  odorantes, 
avec  feuilles  épaisses  ot  pruinouses;  sou  liabilal  se  trouve 
dans  les  rochers  calcaires  des  nioulagnos  d'Europe,  entre 
2,()IM)  a  ism  uièlres. 

A  ciMé  do  cetloespèce  très  connue  et  ipii  se  renconiro  assez 
souvent  dans  nos  janlins,  il  faut  citer  les  espèces  ci-après  : 
P.  aljtina,  au.x  Heurs  pourpre  violacé  ot  au.x  fouilles  dentées 
et  pruineusos,  originaire  des  Grisons,  avec  tige  d'environ 
0"10;  P.  beUuneiisis,  originaire  d'Italie,  aux  grandes  llours 
jaunes,  sur  tige  d'environ 0"  10 avec  feuilles  dentées  et  ciliées; 
/'.  Hcrninae,  originaire  des  Al[)es  Orienlalos  aux  fleurs  lilas 
sur  hampe  d'environ  O^IO;  P.  bi/lora,  ayant  même  origine 
([\io  le  précédent  et  aux  fleurs  tle  mémo  couleur,  charmante 
petite  plante  do  rocaille  ne  di'passant  pas  0"0:i  do  hauteur; 
P.  Ciili/ciiKi,  originaire  des  Alpes  do  Loinljardio,  aux  Heurs  de 
couleur  pourpre  ot  aux  fouilles  aigi'jes,  vertes  en-dessus  et 
grisAtros  en-dessous,  d'une  hauteur  moyenne  de  iflO;  P.  car- 
niolira,  aux  fleurs  bleu  à  gorge  blanche  sur  liges  d'environ 
0"'10  et  aux  feuilles  allongées  et  luisaides,  originaire  dos 
Alpes  iirientales;  P.  crctiata  (syn.  mitri/inula),  iiriginairo  dos 
Alpc^s  h'rançaises  jusipi'à  une  hauteur  de  2.000  mètres  aux 
petites  llinirs  lilas  sur  tiges  d'environ  0"10  avec  touffes  do 
feuilles  grises  et  bordées  de  dents  blanches;  P.  (/laurcsce^is, 
originaire  d'Italie,  aux  fleurs  violettes,  rougAtros,  sur  tiges 
d'environ  U"10,  croissant  à  une  hauteur  do  l.OOi.)  à  2.000  mètres  ; 
P.  hirsuta,  originaire  des  Alpes  ot  des  Pyrénées,  aux  fleurs 


violettes;  P.  Oùifiisis,  origiiiairo  des  Alpes-Orientales,  aux 
llours  d'un  violot  foncé  ot  dont  l'habitat  varie  do  2.000  fi 
:i.iM)(»  mètres,  aux  potitos  feuilles  visqueuses;  P.  /ifdctiton- 
liitui,  ori^'iruiire  des  Alpes  piéraontaisos,  aux  fleurs  rouges 
sur  tiges  n'atteignant  pas  (rlO;  /'.  li/i;,le,isix,  originaire  des 
.\lpes  tyroliennes,  donl  l'habitat  varie  entre  l.OOo  à  2.000  mè- 
tres, petite  plante  dont  les  tiges  no  dépassent  pas  O'i  aux 
llours   lilas    foncé    avec   œil    Idanc   et   aux    petites   f.>uillcs 


Kig.  lui. 


roupement  de  Pritnula  et  dt  plaule.-i  aljnriL'.^  2}ai-ini  If. 
f  Jardin  de  M.  Magne). 


carmin  vif,  et  dont  l'habitat  aura  entre  1.200  et  2.000  mètres, 
avec  sa  variété  horticole  P.  h.  iiivea,  [syn.  nicalis),  aux 
fleurs  d'un  blanc  de  neige  admirable  s'ouvrant  au  premier 
printemps. 

P.  intfiirifolia,  petite  plante  dont  la  tige  atteint  une  hau- 
teur meyermo  de  0"u5,  aux  fleurs  lilas  rose,  avec  petites  fouilles 
ciliées,  et  dont  l'habitat  se  rencontre  à  2.000  nièlri>s;  P.  lnli- 
folia,  originaire  des  Alpes  et  des  Pyrénées,  aux  fleurs  roses 
sur  hampes  d'environ  0"10;  P.  mininia,  petite  espèce  ne  dé- 
passant pas  0"o:i,  originaire  dos  Alpes  Orientales,  se  ren- 
contrant de  1.500  ù  2.500   mètres,   aux  jolies  petites   fleurs 


Flg.  195.  —  Groupe  de  Primula  farinosa  dans  un  rocher, 

épaisses  et  dentées;  P.  villosa,  originaire  des  Alpes,  dont 
l'habitat  varie  entre  1..500  à  2.000  mètres,  au.x  fleurs  roses, 
avec  fouilles  dentées;  P.  viscosa,  originaire  des  Alpes 
et  des  Pyrénées,  dont  l'habitat  est  le  niènio  que  celui  du 
P.  villosa.  aux  fleurs  roses,  avec  centre  blanc  et  aux  feuilles 
ovales  otvisr pieuses,  sur  tiges  atteignant  0'"10;  P.  U'ulfeniana 
petite  plante  no  di'passaiil  pas  0'"05  do  haut,  aux  petites 
llours  de  couleur  carmin,  originaire  des  Alpes. 

Les  observations  faites  sur  la  culture  et  l'acclimata- 
tion des  plantes  do  cotte  section,  donnent  les  résultats 
suivants  : 

Pour  les  espèces  vraiment  alpines,  telles  que  :  P.  mar- 
ginata,  P.  viseosa,  P.  hirsuta,  P.  (h'//ens/s  et  P.  Wul- 
l'eniana.  il  faut  les  cultiver  perpendiculairement  aux 
rochers  dans  les  fentes  exposées  au  levant,  avec  une 
situation  fraîche. 
Les  niches  des  rochers  garnies  de  sphagnum  et  de 
mousse,  avec  quelques  petits  cailloux, 
entretiennent  aux  pieds  de  ces  plantes 
une  fraîcheur  salutaire.  Toutes  les  autres 
espèces  préfèrent  la  culture  en  niches 
bien  drainées,  mais  non  verticales,  avec 
un  sol  tourbeux  et  trais.  Leur  culture  est 
donc  beaucoup  plus  facili!  que  cello  des 
espèces  vraiment  alpines.  Le  semis,  pour 
la  multiplication,  est  lo  meilleur  mode  à 
employer,  car  la  division  des  pieds  peut 
amener  la  perle  des  plantes,  souvent  de 
très  petites  dimensions. 

2"  Section  :  Auriculata.  —  La  plus  rocher» 
chéo  parmi  les  espèces  de  ce  groupe  est  lo 
/'.  rosea,  originaire  de  l'Himalaya,  aux  admi- 
rables fleurs  d'un  rose  très  brillant  avec  œil 
jaune  au  centre,  d'une  largeur  de  0"025  do 
diamètre  avec  feuilles  brillantes  ot  deidées, 
sur  tiges  d'environ  0"10  avec  sa  variété  à  grandes  fleurs 
P.  r.  qrandiflora. 

11  faut  encore  citer  parmi  les  espèces  de  ce  groupe,  les 
P.  auriculata,  originaires  du  Caucase,  à  fleurs  pourpres  avec 
teil  blanc  au  contre  sur  tige  d'environ  0'"10;  P.  luteola  (ayant 
même  origine),  aux  fleurs  jaune  soufre  sur  tige  d'environ  0"20. 
Ces  plantes  préfèrent  un  sol  humide,  mais  en  même 
temps  une  exposition  lumineuse  au  nord  et  à  l'est  et 
des  niches  munies  d'un  compost  de  terre  franche,  ter- 
reau do  feuilles  ot  de  sable.  La  multiplication  s'obtient 


rorhcA. 


342 


LE    JARDIN 


de  semis  comme  pour  les  espèces  de  la  section  attri- 
cula. 

'.V  S&.TioN  :  Capltata.  —  La  plus  rochcrclir'o  des  espi'ccs 
de  cotlo  soclion  Psl  le  P.  caiiitala,  onpinairo  de  l'Himalaya, 
aux  jolies  fleurs  vraiment  bleues,  sur  li^ços  d'environ  ir^, 
très  sr-duisantes  ù  cause  de  la  couleur  admirable  clos  ses 
fleurs. 

Il  faut  y  ajouter  le  P.  denticulala,  ayant  même  oriKinr,  aux 
fleurs  lilas,  sur  tiges  d'environ  0*2t),  avec  sa  variété  ii  fleurs 
blanches  P.  d.  nirea. 

Au  point  do  vue  de  la  culture,  le  P.  capitala  est  une 
plante  difflcile  à  cultiver,  préférant  le  soleil,  mais 
aussi  la  fraîcheur,  avec  un  sol  de  terreau  de  feuille, 
terre  de  bruy«^re  et  sable  siliceux,  qui  n'est  pas  néces- 
saire pour  les  autres  espèces  de  cotte  section. 

4*  Section  :  Cordifolia.  —  On  cite  dans  cette  section  le 
P.  iiranilis  ori|iinaire  du  Caucase,  au.v  fleurs  jaunes  sur 
hampes  allongées,  atteignent  0"20. 

Cotlo  espèce  est  connue  pour  la  grande  dimension  de 
ses  fouilles  et  la  petitesse  do  ses  fleurs.  Sans  être  diflicilo  sur 
le  sol,  elle  demande  a  la  fois  un  emplacement  frais  et  le  mi- 
soleil  comme  les  plantes  do  la  section  précédente. 

5'  Section  :  Fapinosae.  —  La  plus  connue  dos  espèces  do 
celte  section  est  le  P.  farinosu,  aux  jolies  petites  fleurs 
roses,  si  printannièros  sur  tiges  d'environ  0-15  etaux  feuilles 
allongéos  poudreuses  et  farineuses,  originaires  d'Europe, 
d'Asie  et  d'Amérique  septentrionale,  et  dont  l'habitai  s'étend 
depuis  les  pâturages  de  la  plaine,  jusqu'il  une  hauteur  de 
près  de  3.000  mètres  dans  les  montagnes. 

Puis  nous  citerons,  dans  celle  section,  les  espèces 
suivantes  :  P.  frondosa,  espèce  voisine  de  la  précédente  ori- 
ginaire des  montagnes  de  Tlirace,  aux  fleurs  roses,  sur  liges 
d'environ  O'I.'J  et  aux  feuilles  plus  rondos  quo  celles  du 
P.  fiirinosa  mais  non  farineuses  en  dessous.  P.  lomii/lara, 
originaire  du  Dauphiné,  du  Piémont  et  du  Tyrol  et  (|ui  paraît 
élre  un  agrandissement  du  P.  farinosa,  aux  fleurs  roses, 
allongées,  sur  hampes  de  0"10  et  dont  l'habitat  varie  entre 
l.SOO  A  2.Ô00  mètres  ;  P.  sibirica  (originaire  de  Sibérie),  aux 
hampes  de  0"0S,  aux  petites  fleurs  d'un  blanc  lilas. 

Ces  plantes  s'acclimatent  de  préférence  en  rocailles, 
dans  des  niches  fraîches,  mais  avec  un  peu  de  soleil. 

Le  semis  est  le  meilleur  moyen  de  multiplication, 
dans  le  compost  dont  nous  avons  déjà  parlé,  pour  les 
espèces  de  la  section  précédente. 

6'  Section  :  Nivale*.  —  Les  quelques  espèces  composant 
celte  soclion  sont  les  suivantes  :  /'.  tiicalis  (originaire  du 
Caucase)  aux  fleurs  de  couleur  pourpre  sur  liampes  d'en- 
viron 0*15,  aux  feuilles  glabres  farineuses  et  denliculées, 
/'.  Stuartii  (originaire  do  l'Himalaya,  aux  fleurs  d'un  beau 
jauno  d'or  sur  tiges  atteignant  quelquefois  U"30  de  long. 
P.  uurpurca  (syn.  P.  .Sluartii  purjiurca)  aux  fleurs  do  cou- 
leurs pourpres  et  aux  fouilles  blanches  en  dessous,  origi- 
naire do  l'Himalaya.  /'.  sihitimensis  (ayant  mémo  origine)  aux 
fleurs  d'un  jauno  pâle,  sur  liges  d'environ  0"4<)  aux  feuilles 
ridées  cl  obtuses. 

Toutes  ces  espèces  sont  assez  difficiles  ii  cultiver,  et 
ne  se  conservent  qu'en  rocailles  dans  le  coniposl  léger 
dont  nous  avons  déjà  parlé  et  avec  exposition  au  mi. 
soleil.  La  multiplication,  moins  facile  que  celles  des 
espèces  des  sections  précédentes,  se  fait  également  par 
le  semis. 

T  Section  :  PPOlUer».  —  La  plus  répandue  dos  espèces  de 
cotlo  soclion  est  le  P.  jajmnica  (originaire  du  Japon),  aux 
fleurs  de  couleurs  variables,  mais  carmin  vif  dans  le  t\po, 
avec  coloris  très  variés  dans  les  nombreuses  varioles  hurli- 
coles . 

Cultivées  en  plantes  aquatiques,  les  plantes  de  cette 
espèce  se  garnissent  dt>  hampes  florales  atteignant  ()'"(X) 
do  hauteur;  ces  plantes,  très  belles  ot  très  rustiques, 
80  plaisent  aussi  très  bien  dans  une  bonne  lerrc  fr.inche 
à  uno  exposition  humide. 

Citons,  à  côb',  les  /'.  Parriji,  originaire  des  mnnlagiios 
rocbousos,  aux  fleurs  pourpres  ù  a<il  jaune,  sur  hainpo  d'en- 


viron 0":iO;  et  p.  Poissoni,  aux  fleurs  lilas  rouge,  originaire 
du  '^'unnan  sur  tiges  d'i'nviron  0"40. 

A  la  différence  du  P.  Jnponica  qui  est  1res  facile 
à  cultiver  et  très  rustique,  le  /'.  Poissoni  demande  une 
couverture  pendant  la  mauvaise  saison. 

8*  Section  :  SInenses.  —  Le  plus  répandu  dans  nos  cultures 
parmi  les  espèces  de  ce  groupe  est  le  P.  Corlnsnidcs  origi- 
naire de  Sibérie  et  du  Japon  aux  fleurs  roses  disposées  en 
ombelles  sur  hampes  d'environ  ir^ô  aux  feuilles  crénelées, 
avec  ses  nombreuses  variétés  horticoles  répandues  dans  nos 
jardins.  Citons  encore  le  P.  mollis  originaire  de  l'Himalaya, 
aux  fleurs  carmin  vif  sur  hampes  d'environ  0":tO  et  le  P.  Siè- 
bohli.  originaire  de  Chine  et  du  Japon  aux  fleurs  carmin  sur 
hampes  d'environ  0"20,  ti  feuilles  dentées  et  cénclées  avec 
ses  nombreuses  variétés  horticoles,  si  décoratives. 

Ces  plantes  demandent  quelques  soins  pour  élre  pré- 
servées pendant  la  mauvaise  saison  contre  l'humidité. 

Le  mi-ombre  dans  les  rocailles.  avec  de  la  lumière 
toutefois,  et  un  sol  composé  de  terre  Iranclic.  de  terreau 
de  feuilles  et  de  sable  leur  conviennent  très  bien. 

Le  semis  réussit  aussi  bien,  pour  la  multiplication, 
quo  pour  les  espèces  de  la  section  Proliferœ. 

9'  Section  :  Vernalet. — ho  Primula  iir(iufis,Ie  plus  connu 
do  cette  section  est  une  plante  cosmopolite,  vivant  en  Kurope, 
au  Canada  et  en  Orient,  fleurissant  au  premier  printemps. 

Tout  le  monde  a  vu  ses  fleurs  jauno  pâle,  grandes,  sur 
hampe  d'environ  o"ur)  avec  ses  nombreuses  variétés  horti- 
coles, aux  fleurs  de  coloris  divers. 

Il  faut  citer  encore  dans  cette  section  :  les  P.  rarpalhica, 
originaires  dos  monts  Carpathes,  aussi  aux  fleurs  jaunes  sur 
hampes  ne  dépassant  pas  0-15;  P.  •.•/««ior  originaire  d'Europe 
plante  do  bois  connue  sous  le  nom  do  Coucou  des  bois,  aux 
fleurs  soufre  verdAtre  sur  tiges  velues  d'une  longueur  de  (r30, 
avec  ses  nombreuses  variétés  horticoles.  Enlin  lo  P.  of/l- 
rinalis,  vulgairement  nommée  Coucou  des  prairies,  aux 
fleurs  odorantes  de  couleur  jaune  avec  tache  orange  k  la 
base,  sur  tige  d'environ  0"20  originaire  d'Europe. 

Toutes  les  espèces  de  cette  section  se  cultivent  sur 
les  pelouses,  sans  sol  spécial,  avec  la  plus  grande 
facilité,  et  se  multiplient  parla  division  des  piods  après 
la  floraison. 

En  résumé,  la  plupart  des  espèces  décrites  ci-dessus 
sont,  à  part  de  rares  exceptions  énumérées  au  fur  et  à 
mesure  de  la  nomenclature  de  ces  plantes,  faciles  à 
cultiver,  ii  la  condition  de  se  servir  de  niches  drainées 
dans  les  rocailles,  avec  l'exposition  qui  convient  à 
chaque  plante.  Il  faut  aussi  faire,  avec  des  châssis  main- 
tenus sur  les  rochers  pendant  la  mauvaise  saison,  un 
manteau  protecteur  contre  l'iiumidité. 

Mais  ces  précautions  sont  inutiles  pour  les  espèces 
de  la  section  veniales  qui,  elles,  n'ont  besoin  d'aucun 
soin  particulier  et  se  cultivent  sur  pelouses. 

C'est  une  véritable  joie  pour  les  amateurs  de  plantes 
alpines  a  la  lin  de  mars,  et  après  l'enlèvement  du 
manteau  ])rotecleur,  de  voir  tous  les  rochers  se  couvrir 
do  ces  petites  llciirs,  aux  nuances  vivaees  et  si  variées 
qui  nous  annoncent  la  venue  du  printemps. 

Los  espèces  que  je  cultive  à  BouIogne-sur-Seine  sur 
mes  rocailles  sont  fort  nombreuses,  prises  dans  toutes 
les  sections  a  l'exception  de  celles  de  la  section  nivales, 
que  je  n'ai  jamais  essayées.  Deux  espèces  seules  ont 
été  jusqu'ici  rebelles  :  ce  sont  le  P.  capitata  et  lo 
P.  mi'/ii;/ia,  dont  je  tenterai  à  nouveau  l'acclimatation 
en  augmentant  encore  les  soins  à  leur  donner. 

Plusieurs  des  espèces  cultivées  sur  mes  rocailles  ont 
été  recueillies  par  moi  à  l'état  de  plantes  dans  les 
montagnes.  Les  graines  récoltées  d'autres  espèces 
ont  germé  facilement,  malgré  leur  réputation  mauvaise 
n  cet  l'-gard,  grâce  à  l'intervention  do  la  neige. 

Parce  mode  de  |)rocôdé  de  semis  sous  la  neige  J'ai 
obtenu  on   l'.'Ol,    en    quinze  jours,  des  plantules  des 


LE  JARDIN 


343 


ospèces  suivantes  :  /■*.  /'(irhiosa,  P.  /'roinlosn,  /'.  l'nrryi, 
P.  sibiric'j,  P.  Japonica,  P.  viscosa,  P.  Sieboldi, 
P.  cortusoides. 

Enfin,  en  1902,  le  contact  direct  de  la  neige  avec  les 
graines  m'a  donné  on  quinze  jours  des  planlulos  des 
espèces  ci-après  :  /'.  verlicilliita,  jolie  plaiilo  originaire 
d'Aliyssinie,  aux  Heurs  jaunes,  doniandant  la  serre 
froide  pendant  la  mauvaise  saison;/',  monachensis, 
P.  piihescetis  et  P.  hirsuta. 

Aussi  pour  ces  plantes,  comme  pour  beaucoup 
d'autres  plantes  montaj,'nardos,  ayant  à  la  fois  des 
espèces  alpines  et  alpestres,  je  recommande  la  multi- 
plication par  le  semis  en  soumettant  les  graines  à 
l'action  directe  de  la  neige. 

Il  n'y  a  aucun  mécompte  à  redouter,  et  les  amateurs 
auront  pendant  quelques  semaines  au  printemps, 
l'illusion  bien  douce  de  la  montagne  sur  les  rochers 
arliliciols  de  leurs  jardins. 

G.  Magne. 

vyWAA. 

L'Exposition  d'automne  de  la  S.N.H.F. 

Les  Chrysanthèmes 

Los  Clirysanthémos.  dans  l<>s  expositions,  doivent  ètio 
envisagés  à  deux  points  de  vue  difirients  :  1'  les  plantes  en 
pots,  où  la  culture  se  décèle  des  piods  à  la  tcto  des  sujets, 
et  dans  laquelle  l'extension  ilu  diamètre  dos  fleurs  a  pour 
limilo  la  nécessité  de  conserver  une  tenue  convenable  à 
toute  la  plante  ;  2'  les  fleurs  coupées,  où  cette  seconde  condi- 
tion no  peut  être  envisagée  par  le  visiteur. 
Chrysanthé.mes  en  pots 

Comme  d'tiabitude,  ce  sont  à  pou  près  les  mêmes  expo- 
sants <|ui  triomphaient  : 

M.  Nonin.  placé  cette  fois  hors  concours  comme  membre 
do  la  commission  des  Expositions,  MM.  Vilmorin-Andrienx 
et  Cie,  auxquels  est  dévolu,  cette  année,  le  Grand  Prix 
d'hoimour.  Ajoutons-y  cependant,  cette  année,  M.  Cavrfin, 
horticulteur  à  Cherbourg,  dont  les  présentations,  absolument 
hors  do  pair,  ont  été  fort  remarquées. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  que  la  culture  de  ces 
exposants  est  impeccable.  Mais,  ce  qui  caractérisait  surtout, 
à  notre  avis,  les  lots  de  M.  Nonin,  c'est  la  recherche  des  for- 
mes tranctiées  et  des  coloris  rares.  Forcément  un  pou  au 
hasard,  nous  y  avons  noté  Merédilh,  japonais  incurvé  nan- 
kin furtivement  lavé  do  carmin  à  la  base  ;  Claremont,  aux 
ligules  rubannées,  d'un  rouge  marron  brillant  comme  de  la 
soie,  et  lisérés  de  bistre  par  suite  d'un  mince  repli  de  leurs 
revers;  Mattem  iÎMis<.'/i,  incurvé  comme  une  boulo  do  billard, 
marron  à  la  base,  puis  feu,  et  se  dégradant  en  jaune  doré 
jusqu'au  sommet;  Attraction,  imbriqué  abricot;  lAizcrta^ 
imbriqué  torro  cuite  vernissée,  etc.  M.  Xonin  travaille  aussi 
beaucoup  à  mettre  en  faveur  les  Chrysanthèmes  décoratifs 
pour  pleine  terre  comme  pour  culture  en  pots,  et  nous  avons 
pu  constater,  une  fois  de  plus,  les  mérites  exceptionnels  do 
Baronne  de  Vinols  dans  cotte  catégorie. 

L'e.xposition  do  MM.  Vilmorin-Andrioux  était  surtout  romar- 
([uable  par  la  force  et  la  beauté  des  spécimens  en  tous 
genres  ;  il  y  avait  de  véritables  arbustes  aux  tètes  colossales 
et  remarquablement  bien  faites,  grâce  aux  merveilleuses  res- 
sources de  cet  établissement.  Les  plus  beaux  spécimens 
étaient  disposés  sur  un  tapis  de  Séinginelles,  ce  qui  les  fai- 
sait admirablement  ressortir. 

Les  plantes,  très  bien  faites  et  de  formes  variées  do 
M.  Cavron,  étaient  disposées  dans  le  mémo  style,  conve- 
nablement distancées  sur  une  garniture  de  Fougères.  Il  est 
à  remarquer  que  beaucoup  de  ses  plantes  pouvaient  se 
passer  do  tuteurs.  A  signaler  aussi  ses  diverses  variétés 
greffées  sur  le  même  sujet. 

Parmi  les  lots  d'amateurs,  celui,  très  important,  do 
M.  Magne,  et  qui  lui  a  valu,  d'ailleurs  une  médaille  d'honneur 
tenait  assurément  la  tète.  Il  se  trouvait,  dans  son  lot,  do 
fort  bonnes  plantes  à  '3-5  tiges  pourvues  do  fleurs  d'imo 
grosseur  raisonnable. 


Vonaionl  ensuilo  d'importants  lolsdo.MM.  Pionnos  ot  Lari- 
galdio,  présentant  des  cultures  diverses;  doM.M.  Lévéquoet 
lits,  où  se  reraarc|uail  un  groupe  do  jeunes  liges  uniflores; 
do  M.  fiérand.  en  plantes  se  tenant  tort  bien;  do  l'Fcolo  pro- 
(cssionnollo  horticole  du  Plossis-Piijuct,  où  les  plantes  étaient 
d'une  très  bonne  culture,  bien  pourvues  ilo  fouillago  en  bas, 
et  il  bonnes  grosses  fleurs;  do  M.  Debrio-I.aidiauuio,  en 
plantes  do  '.i-T>  tigos  portant  do  grosses  fleurs  on  variétés  do 
choix  pour  la  fleur  coupée  ;  de  .\l.  Loconlo,  do  Paris,  on 
variétés  do  choix,  etc. 

Citons  oncore  les  lots  do  MM.  Vialatle,  Renaud,  Vallier, 
l^aunay;  celui  des  Frères  do  Saint-Nicolas  d'Igny  ;  celui  de 
MM.  Cayoux  et  Le  (^lorc,  consistant  on  un  joli  tapis  du 
Chrysanthème  nain  rustique  Pluie  (/'or;  celui  do  .\I.  Uernard, 
en  Chrysanthèmes  greffés  sur  Anthémis,  etc. 

Fl.EL'RS  COUPÉES. 

Nous  avons  compté  .'17  lots  do  Chrysanthèmes  en  fleurs 
coupées,  sur  lesquels  14  appartenaient  à  des  jardiniers-chefs 
de  maison  bourgeoise  ot  fO  à  dos  amateurs.  On  voit  donc 
que  l'art  do  produire  do  la  grosse  fleur  passe  dans  le  domaine 
public.  Certains  exposants  ont  obtenu  des  résultats  analogues 
à  ceux  fjuo  montre  toujours  .\f.  Calvat.  Les  lots  des  semeurs: 
Calvat,  Chanlrier,  de  Heydollot,  Héraud,  sont  d'ailleurs  à 
considérer  plutcH  au  point  de  vue  nouveauté.  Citons  parnn 
les  envois  îles  horticulteurs,  le  très  joli  lot  de  M.  Rosette, 
do  Caen,  où  l'original  Vice-président  Couitlard,  rayonnant 
gris  perle,  a  été  remarqué.  L'écueil  que  le  Chrj-santhème  doit 
éviter,  c'est  do  rester,  dans  l'avenir,  la  fleur  trop  régulière 
déforme;  s'il  ne  veut  pas  lasser  la  modo,  son  salut  sera 
dans  1  originalité  do  forme  comme  do  couleur.  Par  l'abon- 
dance dos  lots  d'amateurs  et  de  jardiniers,  la  rareté  des 
grosses  fleurs  baisse;  pour  la  remonter,  il  faudra  donc 
donner  aux  "  malins  "  dos  formes  plus  difficiles  à  faire. 

Mais  revenons  à  notre  revue.  Noté  encore,  dans  le  lot  do 
M.  Rosette,  Alfred  ya^e,  imbriqué  chamois  passant  au  cuivre 
rouge  intense,  et  uiio  Heur  bien  faite  du  Mme  Edmond  Poger, 
vert  lumière,  puis,  dans  les  lots  de  .MM.  Coulonges,  doGar- 
ches  ;  Grégoire,  de  St-Maur;  Derbois,  du  Mans;  Ragoût,  de 
Croissy  ;  Mazier,  do  Triel  ot  Molio,  de  Lyon,  un  certain  nom- 
bre de  fleurs  bien  faites. 

Parmi  les  amateurs,  après  M.  le  marquis  de  Pins,  dont  i' 
est  parlé  aux  «  Nouveautés  »,  M.  Hollert,  do  Boulogne-sur- 
mer  et  M.  Gaborit,  do  la  Rochc-sur-Yon,  méritent  une  men- 
tion spéciale  pour  la  perfection  de  leurs  fleurs;  puis  aussi 
Mme  de  Laboulayo,  M.\f.  Larue,  Larquet,  Leconte,  Méténier, 
Moméjà,  Toussaint,  etc. 

Mais  le  succès  est  sans  conteste  pour  les  jardiniers  de 
châteaux,  à  commencer  par  M.  Pecquenard,  jardinier  de 
M.  le  comte  Horace  de  Choiseul,  qui  montrait  d'impeccables 
fleurs,  parmi  lesquelles  nous  avons  noté,  pour  leur  forme 
peu  commune.  Tourbillon,  vieux  rose  chamois  et  bistre,  aux 
ligules  extérieures  retombant  en  crosses,  et  Comtesse  Ht'nri/ 
d'Yanville,  énorme  fleur  jauno  canari,  aux  ligules  retom- 
bantes sur  une  grande  longueur,  en  plumet.  11  faut  signaler 
aussi  les  fleurs  très  bien  faites  de  MM.  Fleury.  jardinier 
chez  M.  Henoch,  à  Chatou  ;  Laveau,  jardinier-chef  du  châ- 
teau do  Crosnes  ;  Champlaine,  jardinier  chez  M.  Hugo 
Obensdorffer,  à  Chatou  ;  André  Rolli,  chez  ^f.  Sauerbach,  à 
Bougival;  Colin,  chez  Mme  la  comtesse  de  Lanpey,  à  Louvc- 
ciennes;  Vazou,  jardinier-chef  du  château  de  Moyeux  (Soine- 
el-Marne)  ;  Sadarnac,  de  l'Asile  de  Vincennes,  etc.  Nous 
souhaitons  qu'ils  s'attaquent  maintenant  à  des  fleurs  plus 
difficiles  à  obtenir  que  le  Colosse  Grenoblois,  par  exemple, 
qu'on  voit  partout. 

J.-Fn.  Favard. 

Fleurs  de  saison  et  arbustes 

La  grande  lloralie  automnale  n'est  pas  exclusivement 
réservée  aux  Chrysanthèmes  et  aux  fruits;  les  plantes 
fleuries  de  saison  y  ont  aussi  leur  place.  Nous  y  avons  parti- 
culièrement remarqué  les  Bégonias  tuberculeux  hybrides  de 
plusieurs  races  et  variétés  exposés  par  MAI.  Vallerand,  qui 
montraient  également  de  suporbos  l\œgeUa  et  de  belles 
séries  de  Cyclamens,  et  par  M.  Billard.  La  note  vive  de  ces 
Bégonias  tranchait  sur  les  teintes  pluliit  ternes  des  Chry- 
santhèmes. Fort  bien  présentés  par  M.  Page,  en  un  massif 
duquel   s'enlevaient   quelques   beaux  spécimens,  supportés 


344 


LE   JARDIN 


par  (les  montants  on  fer  autour  desquels  s'enroulaient  des 
Asparagus  Sprcngeri,  dos  Bégonias  Gloire  de  Lorraine,  s'i'pa- 
nouissant  dcliciouscmont. 

C'étaient  ensuite  les  beaux  Cyclamens,  exposés  par 
M.  Beaulier;  les  ÛMllots  ilo  MM.  Vaclierot,  Nonin,  Molin. 
Beranok  et  principalemont  ifux  de  race  n  tige  do  fer  "  de 
M.  Lévéquo,  superbes  de  floraison  ot  do  grosseur  de  fleurs, 
parmi  lesquels  nous  nvnns  noté  Professeur  Hellf,  Princesse 


FIK'  19t>-  —  ^'ix  géniraUd»  l'une  des  Ècrrfs  de  VExpotitiot  des  Chrysanthèmes  de  iOOÎ. 

Hiul:icHl,  Amélie   Sauvait,  Ernestine   de  Guiiinc    qui  iitti- 
raiont  la  vue. 

Los  Orchidées  était  également  représentées;  M.  BéranoU  on 
avait  un  beau  mitssif,  parmi  lesquelles  lo  curieux  Cirrhnpe- 
taluiiï  nteilitsie:  ainsi  que  :  -MM.  Duval  ot  fils  dont  elles  agré- 
mentaient un  beau  groupe  de  planli>s  à  feuillage  décoratif. 
M.  Lesuour  dont  nous  avons  remar(|ué  les  beaux  Vandu 
rerulea  ot  le  Cœlogyne  Strar.iana,  M.  .Magne,  .M.  Jlégnior, 
M.  Dclarue  qui  présentait  aussi  des  Bégonias  Tîi'.r. 

Les  derniers  Ddhlias  Cmliis  do  la  saison  exposés  par 
.MM.  Paillet,  Molin,  Cayoux,  faisaient  bonne  figure  dans  ce 
dédale  do  lloraisuns  automnales. 

Citons    onlin,  la  nouvelle  Rose  de  .M.   Ouillaud  :   Auguste 
Guillaud.  qui  nous  parait  très  inlércssante;  les  superbes  mas- 
sifs do  plantes  vortos  do  sorrc,  lo  romar<|uablo  spécimen  de 
iMtitnia  borixinica  ot  sur- 
tout les  massifs  do  végé- 
taux do  plein  air  à  fi-uil- 
laf(o  ornemental  et  à  fruil  s 
décoratifs    en      superbi-s 
exemplaires  exposés  jjar 
M.    Mosor.   Nous  devons 
une   mention   particulier'' 
aux  diverses   variétés  de 
Pernetlija     tniicronattt  : 
nlba  rulira.  lilacina  rosea, 
qui    no   sont    pas    assez 
utilisés  pour  l'ornementa- 
tion   des   jardins,   ul    les 
rameaux,      clmrgés       de 
baies,  dans    la   garniture 
des  vases. 

L'art  floral 

Les    fleuristes    étalent 
peu   nombreux,   co  qui   est  bien    douimiige.  M. 
iirie,  qui    continue    ses    reclierelies    pour    la    d 
tables 


dessous  éclairaient  par  transparence.  Six  motifs  lumineux  en 
vert  mat.  -  Loïe  Fuller  "  aux  reflets  mauves,  étaient  posés 
dessus,  tandis  qu'une  légère  armature  en  bambou,  suivant 
les  courbes  du  centre  de  la  table,  semblait  soutenir  un  large 
éventail  dressé  ilans  le  milieu  do  cotte  table  et  constellé  do 
petites  lampes  éclairait  doucement  les  grappes  de  Vanda  ne- 
rulea  et  celles  tlOnridium  (|ui  les  dominaient.  De  cette 
légère  armature  en  bambou  argenté,  reparlaient  il'autres  inflo- 
rescences, parmi  les 
t'i/pripeditims,  les  feuil- 
lages nébuleux  des  As- 
paragus, celui  velouté 
des  kubus.  et  les  sou- 
ples rameaux  des  Clô- 
malites. 

.M.  Gabriel  Debrio  de- 
meure personnel  dans 
ses  C4)Hipositions  d'Or- 
chidées et  nous  avons 
beaucoup  remarqué  une 
exquise  gerbe  confec- 
tionnée de  grappesd'On- 
eidium,  de  Vdnda  ru'- 
riilea,  d'Odontogtossum, 
elc,  |>armi  lo  feuillage 
ténu  de  VAsparagus 
Spretigeri  et  que  re- 
haussait le  chaud  co- 
loris des  fouilles  do 
Crotons. 

I.,es  arrangements]  de 
M.  .Maissa  ont  un  carac- 
tère   particulier   et  il   y 
avait    beaucoup    d'idée 
dans    coite    grande    et 
forte  bourriche  d'embal- 
lage,   au-dessus    do   la 
quelle  .s'épanouissaient  de  volumineux  capitules  de  Chrysan- 
thème jaune  el  (|ue  traversait  un  large  ruban  île  même  leinto. 
l'ort  originaleaussi  colle  gerbe  de  Clirysanthèmos  blancs,  dans 
un  vase  aux  roflcls  niétallii|uos,   traversée  par  des  raun-aux 
do  Cissus  discolor  si  joliment  nuancé. 

ALIlKnT  Maumené. 

L'arboriculture  fruitière 
Les  arbres  fruitiers  ont  bénélicié,  celle  année,  d'une  fort 
heureuse  façon,  du  largo  espace  compris  entre  les  Serres  et 
le  pont  des  Invalides.  De  larges  ot  longues  plates-bandes 
parallèles  entourées  d'allées  spacieuses  ont  permis  aux  visi- 
teurs d'étudier  comme  il  convenait  les  formes  perfectionnées, 
voiro  mémo  artistiques,  dans  l'importante  exposition  do 
M.  Croux.  ot  dans  les  grands  lots  de  M,  Norablol,  de  M.  Bou- 


Vig.  11)7.  —  I^t  h'ruitâ  armoirict  à  l'Kxpoiilion  dtt  Chi-]i$anlhffie$. 


Kilouard  Dé- 
coration des 
montrait  son  arrangement  fort  original,  s'iiispirant 
do  l'art  moderne,  et  consliluanl  une  heureuse  association 
dos  fleurs  ot  de  lu  lumii-rc  électrique,  Lo  milieu  do  la  table 
était  occupé  par  une  n\iuiO  qao  dos   lampos  adaptées  nu- 


chor,  do  Mmo  Paillet,  Citons  aussi  un  petit  lot,  do  .M.  Le- 
cointo,  où  nous  avons  remanjué  un  cordon  do  Pommiers 
drossés  sur  plan  obli(|ue. 

L'exposition  des  fruits  a  rarement  été  aussi  belle.  La  aussi, 
comme  dans  les  Chrysanthèmes,  on  s  reconnu  facilement  les 
ollots  d'uno  émulation  féconda,  Los  amateurs   so  sont  signa- 


LE    JARDIN 


345 


lés,  ot  l'un  doux,  M.  l'nulaillor,  s'est  placé  hors  do  pair  pour 
la  beauté  ot  la  (îrossoui-  <lo  sos  fruits.  M.  Opoix,  jar<liiMi'i-  on 
cliof  du  Luxoiuljourfj;,  avait  organisé  unooxpositiou  rolloctivo 


Flg.  1!I8.  —  L'un  des  Chtysanihcmes  greffés  tle  M.  Cavron. 
(Plusieurs  A-ariétos  sur  un  même  pied). 

do  fruits  obtenus  par  les  auditeurs  de  son  cours  d'arborioul- 
luro  fruitioro.  Il  y  avait  là  de  tort  beaux  échantillons  de 
.\I.  Mottlioau.  de  M.  Paijçnard,  entre  autres. 

Parmi  les  amateurs,  signalons  encore  les  lots  do  M.  Bro- 
cliard  père  et  de  Mme  la  com- 
tesse do  Ctiolet. 

l'armi  les  arboriculteurs  qui 
font  le  fruit  do  choix  pour  la 
Halle  et  les  restaurateurs,  il 
faut  citer  en  première  ligne 
M.  l'"auchcur,  de  Bagnolet,  avec 
do  monumentales  Poires  Cliar- 
les- Iirncst  et  Passc-Crassane; 
puis  MM.  Passy,  Pathouol, 
Orivo,  Kmile  Epaulard  (fruits 
armoriés),  lig.  IHT  Kve,  Savart. 
Michonneau,  Gorion.  Valaud, 
Bouziot,  Pigache,  Lodoux,  etc. 

Les  pépiniéristes  en  renom 
avaient  chacun  une  exposition 
très  caractérisée;  M.  Croux, 
par  ses  corbeilles  de  fruits 
agrémentées  de  baies  ornemen- 
tales rouges  [Skirninia.  Bcr- 
lii-ris,  Cratœgus,  Ole),  SUT  feuil- 
lage vert  intense  du  Ruscits 
aculeatus,  avec  baies  blanches 
de  Symphorino  et  fruits  socs 
pelucheux  de  la  Clématite  des 
haies;  excellents  modèles  de 
corbeilles  de  fruits  pour  déco- 
rations de  tables. 

L'exposition  do  M.  Boucher  était  caractérisée  par  un  éti- 
quetage tout  à  fait  soigné  et  documenté.  Chaque  sorte  .le 
fruit  était  accompagnée  d'une  étiqui'tte,  portant  les  noms  et 
synonymes,  les  indications  do  qualité  et  de  maturité,  celles 
de  l'origine  et   des  observations  diverses.  C'est  ainsi  ([u'on 


IJiiuvait  voir  si  telle  ou  tollo  variété  était  le  résultat  d'un 
iroisi'Uient  entre  doux  variétés  distinctes,  ou  bien  d'un 
diuuirphisiuo  ou  sport  fixé,  ou  encore  si  l'orÏKino  de  la  dite 
variété  était  duuteuse  ou  inconnue. 

l'In  grands  lots  dei-ollection.  signalons  ceux  dol'Kcole  pro- 
fessionnelle du  Plessis-Piquet  ot  de  l'Kcole  Saint-Nicolas 
il  Igny.  hji  Maisins,  le  .Syndicat  dos  viticulteurs  ilo 'l'honiory, 
it  lie  \I.  SaloMiiin.  puis  les  lots  plus  restreints,  mais  île  choix, 
lie  .\I.\I.  Whir.  'l'uzet,  .Micliin,  Victor  Buisson,  etc.  Un  viti- 
rultour,  M.  HergeroM,  exposait  une  fort  intéressante  collec- 
tion do  plants  de  Vignes  françaises  do  table  greffées  sur 
1  l'pagos  américains,  'l'orminons  en  signalant  les  inacliines  ù 
produire  le  froid  pour  la  conservation  des  fruits  ot  légumes, 
ot  les  chambres  réfrigérées  do  MM.  Corblin  et  Douanne. 

CiKoaGES  DUMONT. 

Les  légumes 

Les  légumes,  rangés  le  long  de  la  tinte  qui  reliait  les 
lieux  serres,  étaient  placés  [iiMir  que  lnul  te  mimile  les  vit,  et 
te  facile  volume  des  miuibreux  Polirons  qui  les  émaillaient 
ilo  leur  ri'iliiiiilaïue  Irui'  a  pnicuré  un  succès  marqué.  Ça  été 
te  triomptie  des  Cui  inljil.icées,  iliiiit  le  |)lus  beau  lut  était 
exposé  par  M.  Lambert,  jardinier  do  l'hospice  de  Bicétro. 
La  spécialité  do  M.  Lambert,  en  ce  genre,  est  de  sélec- 
tionner une  forme  particulière  de  Ciraumons  ou  «  Bonnets 
do  Turc  "  il  chair  fine  et  fortement  colorée,  excellente  pour 
potages.  Ce  même  exposant  montrait  une  collection  do 
Pommes  do  terre  avec  leurs  fanes,  comme  si  elles  venaient 
d'être  arrachées,  ce  qui  permet  de  mieux  juger  de  leur 
valeur  cullurale. 

Un  autre  tut  remarquable  était  celui  des  beaux  ot  parfaits 
(llioux  de  Miliiii  liâtifs  d'Auhcrmlliers,  do  la  société  dos 
luaraichers  de  la  Seine.  Une  exposition  générale  de  légumes 
était  dressée  par  la  maison  Vilmorin-Aiulrieux  et  C",  et  une 
autre,  presque  aussi  générale,  venait  immédi.alement  après 
elle  comme  iTii|)iirtaiice  ;  imus  voulons  parler  de  celle  do 
l'asile  de  Ville-I'^vrard,  remarquable  pour  la  franchise  et  la 
beauté  (les  pruituits.  Signalons  encore,  dans  le  mémo  genre, 
la  belle  expusition  de  l'Ecole  ilu  Plessis-Piquet,  dont  le  sol 
doit  être  sablonneux,  à  voir  ses  admirables  Carottes. 

Citons  encore  les  légumes  cultivés  par  les  enfants  de  l'asile 
de  Vaucluse,  les  l'^raisiers  en  pots  de  la  «  Fraiserio  «  d'Ar- 
cuoil,  la  nombreuse  collection  des  Pommes  de  terre  de 
M.    Ricois,    do     Moresvitle,    les    légumes   de    Saint-Nicolas 


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Fig  •   199.  —  TiitHfilrlic  de  Chrysanlhémet. 

d'igny,  et  les  belles  Asperges'di^M.  Compoinl.  Les  présen- 
tations de  ce  «  trunclc  tarmer"  parisien  sont  toujours  très 
belles;  aussi,  les  Ilots  de  rubans  dont  il  les  agrémente  n'ajou- 
tent pas  beaucoup  à  leur  valeur. 

H.  Lebrun. 


346 


LE   JARDIN 


Les  Dieilleores  Poires  d'iuver  d'origine  tielge 


Dans  un  précédent  article  (i),  nous  avons  fourni  «Ii-s 
renseignements  sur  les  meilleures  Pnires  d'clé  et  il'au- 
tonuie  d'origine  lielpe.  Nous  terminons  aujouril'liui  par 
celles  d'Iiiver  de  môme  oripine.  Hap|)elons  que  si  nous 
avons  li'DU  a  signaler  les  Poires  belges,  c'est  qu'elles 
représentent  le  contingent  des  variétés  les  meilleures  à 
cultiver. 

hetirrr  Dicl  {Prononce/.  :/)i/i).  Synonyme  :  Heiirrr  ymiiini- 
fiijue.  —  Trouvée  par  Van  Mons  à  la  ferme  dos  Trols-'lours 
(l'ercli),  pri'S  de  Vilvordo,  vers  ISOiX  Fruit  gros,  ordinalri-- 
mont  do  première  qualité  ;  maturité  :  novembre-décembre. 
Arbre  rustique  et  très  fertile,  de  bonne  vitfiieursur  Coignas- 
sior;  dans  les  sols  et  les  situations  humides  les  fruits  sont 
très  sujets  à  la  tavelure.  A  cultiver  sur  Coigiiassier,  en  espa- 
lier de  préférence,  dans  les  sols  sains  et  les  sltuulicms 
aéi-ées.  C'est  une  des  Poires  les  plus  ostiméos  en  Belgi<(ue, 
où  on  la  trouve  cultivée  en  espalier  dans  presque  tous  les 
jardins. 

Heurré  Six.  —  Gagné  par  Six  à  Courtrai  en  1815.  Fruit 
assez  gros  ou  gros,  délicatemenl  parfumé;  de  première  qua- 
lité; maturité  :  décembre.  Celte  Poire  doit  être  cueillie  de 
bonne  heure  et  surveillée.  Arbre  trapu  et  ramilié,  de  vigueur 
modérée  sur  Coignassier .  A  cultiver  de  préférence  sur 
(^>lgnassipr  en  espalier  et  en  contre-espalier,  mais  réussit 
aussi  en  plein  vent  sous  toutes  les  formes  et  a  peu  prés  dans 
tous  les  sols. 

Passe- Calmar.  —  (iagné  par  l'abbé  N.  Hardenpmit  il  .\lons 
en  17.5S.  Fruit  moyen,  riclienicnt  parfumé;  de  toute  premicio 
qualité;  maturité  :  déceinbro-janvior.  Arbre  très  fertilf ,  de 
préférence  en  espalier,  en  grandes  formes.  C'est  une  des 
i'oires  les  plus  estimées. 

Beurré  d'IIanlt-npont.  Synonymes  :  Beurré  tl'Arenbertj; 
Goulu  morceau.  —  Gagné  par  l'abbé  N.  llurdenpont  il  Muns 
en  1759.  F'ruit  assez  gros  ou  gros,  en  forme  do  Coing,  d  un 
parfum  distingué;  maturité  :  décembre-janvier.  Arbre  vigou- 
reux sur  Coignassier  mais  délicat.  A  cultiver  en  espalier  au 
midi  ou  au  levant.  C'est  une  des  Poires  les  plus  estimées  et 
aussi  l'une  des  plus  recherchées  i)ar  le  commerce. 

Butine  de  Matines.  Synonymes  :  S'élis  d'hiver;  Calmar 
Nèlis.  —  Gagné  par  Nélis  il  .\lalines  vers  1815.  F'ruit  petit  ou 
moyen  ;  do  toute  première  qualité  ;  maturité  :  décombre-jon- 
vier.  Arbre  précoce  au  rapport  et  bien  fertile,  à  bois  faible, 
très  peu  vigoureux  sur  Coignassier.  A  cultiver  en  formes 
paliss<-es. 

Soitvelle  Fuliie.  —  Oagnée  par  Olivier  Grégoire  à  Jodoigno 
en  IH.51.  Peau  fruil.  assez  gros,  richement  aromatisé;  do 
toute  première  qualité;  maturité  ;  di'-cembre-févriiT.  Arbro 
de  bonne  vigueur,  mais  d'un  mauvais  port  et  difllcile  ii  con 
duire.  A  cultiver  en  espalier  et  en  contre-espalier  quand  il 
est  greffé  sur  Coignassier  et  en  haut-vent  quand  il  est  greffé 
sur  franc. 

Beurré  Uubuisson.  —  Gagnée  par  1.  Dubuisson  ii  'l'ournay 
vers  \KVi.  Fruit  gros;  de  première  qualité;  maturité:  janvier 
février.  Arbre  peu  vigoureux  sur  Coignassier  dans  Son  jeune 
âge, demande  le  8urgrenage,(orme  de  belles  pyramides.Héusî^il 
surtout  bien  en  espalier  au  couchant;  on  peut  le  cultiver  en 
fuseau  quand  il  est  greffé  sur  Coignassii-r  et  en  pyramide 
quand  il  est  surgreflè. 

Joséitliitic  de  Maline.t.  —  Gagnée  par  le  major  Esperon  à 
.Matines  en  Is-'ki.  Fruil  moyen,  au  parfum  do  rose;  maturiti'  : 
janvier-mars.  Arbre  do  bonne  vigueur  sur  Coignassier,  d'un 
mauvais  port.  A  cultiver  en  formes  palissées  quand  il  est 
greffé  sur  i;oigna8si<>r  et  en  haut-vent  quan<l  il  est  greffé  sur 
fronc.  La  ficine  des  I'oires  d'hircr. 

Doyenné  d'hiver.  Synonymes  :  Bertjanwte  de  Ui  Penteeole; 
Beurré  de  l'iiques.  —  Gagnée  par  les  (Capucins  do  l.ouvain. 
Fruit  grog  ou  très  «ros,  n  ctiair  beurrée  fondante  d'une  exctd- 
lenlo  saveur  acidulée;  maturité  :  novembri--nvril.  Arbre  de 
peu  lie  vigueur  sur  (^lignassier,  de  bonne  vigueur  sur  franc, 
detnande  le  aurijre/liKje  jmur  donner  île  Ixms  résiilat.f.  A  cul- 
tiver en  espalier  ii  bonne nxiiosition.  C'est  peut-être  la  xariéltS 
de  Poirier  dont  la  i  ulturecst  la  plus  dilll<'ile;e||e  eslatta<|uéo 

lll  !.<  Jardin,  n-  3".  p.  3»U. 


par  la  tavelure  et  par  le  puceron  lanigère  et  ne  doit  pas  être 
plantée  dans  le  voisinage  des  Pommiers.  La  jAus  connue  des 
Poires  d'hicer  et  la  plus  recherchée  par  le  coinmerce. 

Berijamole  Esperen.  —  Gagnée  par  le  major  Esperen  à 
Malines  vers  IS,to.  Frui!  moyen,  bien  parfumé;  maturité  : 
mars-mai.  Arbre  de  bonne  vigueur  sur  Coignassier.  d'un 
beau  port  pyramidal.  Demande  un  terrain  riche  et  une  bonne 
situation.  A  cultiver  de  préférence  en  espaliei  a  bonne  expo- 
sition. 

Fortunée.  —  Gagnée  par  Fortuné  de  Paisme  i»  Enghien 
vers  ISîO.  Fruit  moyen;  maturité  :  lin  de  l'hiver.  Arbre  do 
vigueur  moyenne  venant  mieux  sur  franc  (]ue  sur  Coignas- 
sier. A  cultiver  de  préférence  en  espalier  au  midi;  on  peut 
le  cultiver  en  fuseau  quand  il  est  greffe  sur  Coignassier  et 
en  pyramide  ipmnd  il  est  greffe  sur  franc.  Ce  fruit  doit  être 
cueilli  le  plus  tard  possible. 

Berijanuite  Ilcrtrich.  Synonyme  :  Berijamote  de  Strieker. 
—  Gagnée  par  F'r.  Parmentier  ii  Knghien  vers  18.35.  Fruil 
petit  ou  moyen;  de  toute  première  ipialité  pour  la  saison; 
maturité  lin  d'hiver  et  prinlemi)s.  Arbre  de  bonne  vigueur  sur 
Coignassier,  d'un  beau  port  pyramidal;  vient  à  peu  près 
partout.  A  cultiver  de  préférence  en  espalier  mais  réussit 
aussi  en  pyramide  à  bonne  exposition. 

JOSEPU  Paqoet. 


Trois  plantes  nouvelles  remontantes 


Ce  sont  :  Polygonum  baldschuanicum,  Paeonia  lutea 
et  liuddleia  varialiilis. 

Ces  trois  belles  plantes  —  que  l'on  me  permette  de  le 
rappeler  —  ont  été  introduites  par  le  Muséum  de  Paris, 
la  première  en  ISS.'),  la  seconde  en  18ï<7  et  la  troisième  on 
1897.  J'ai  eu  la  bonne  fortune  d'observer  leur  première 
floraison,  ce  qui  m'a  permis  d'en  assurer  la  primeur  au 
Jardi»  (1805,  p.  2.31;  iS97,  p.  210;  1897,  p.  212)  et  de  les 
recommander  a  l'attention  de  nos  horticulteurs  français, 
qui  les  ont  reçues  du  Muséum  et  en  ont  tiré  bon  profil. 

Tout  a  clé  dit  sur  le  Polygonum  lu/ldschiiniiirum 
Regel,  celle  sujterbe  liane  du  "Turkeslan  dont  les  jour- 
naux horticoles  ont,  à  l'envi,  vanté  les  mérites;  tout, 
sauf  ceci  :  c'est  que  la  lloraison  en  est  à  peu  près  inin- 
terrompue de  mai  à  octobre.  Après  son  remarquable 
épanouissement  priiilanier,  à  peine  la  plante  se  repose- 
l-elle  pendant  trois  ou  quatre  semaines,  et  encore,  du- 
rant ce  temps,  esl-elle  couverte  de  ses  jolis  fruits  ailés, 
décoratifs  presque  autant  que  les  lleurs.  et  donne-t-elle 
do  ci,  del.-i,  quidques  inlloroscences.  Dès  la  fin  de  juillel, 
elle  recommence  à  fournir,  en  grand  nombre,  ses  belles 
grappes  pendantes,  pour  ne  plus  s'arrêter  qu'aux  pre- 
miers froids.  Et  combien  charmantes  ces  nouvelles  éclc- 
sions  estivales  et  automnales!  Les  lleurs  (irennenl  une 
teinte  rosée  qui  s'accentue  ii  mesure  que  s'avance  la 
saison.  Celte  année,  à  la  date  du  28  août,  mon  carnet  do 
notes  porte  [:  Le  Polygonum  bnldschnnnicum  est 
admirablement  lleuri  pour  la  seconde  fois;  cette 
deuxième  lloraison  est  aussi  abondanlo  que  la  première; 
la  piaule  est  redevenue  de  toute  l>eaulé.  Et  nous  sommes 
en  pleine  pi-riode  de  vacances,  c'est-à-dire  à  l'époque  où 
l'on  jouit  surloul  des  jardins.  Quelle  espèce  précieuse!  • 

Vers  le  20  octobre,  malgré  les  brouillards,  ntalgré  les 
pluies  froides  et  torrentielles  do  la  dernière  quinzaine, 
le  Polygonum  baldschuanicum  produisait  encore  un 
certain  eflel  décoratif. 

La  Pirohie  jaune  (Pironla  lutca  I"'ranchet),  originaire 
du  Yunnan  et  dont  le  Jardin  a,  le  premier,  donné  une 
planche  coloriée  et  une  description  complète  (1897, 
p.  lMC)),  n'a  point  démenti  les  promesses  de  sa  première 
floraison  :  elle  s'est  montrée  île  plus  en  plus  inléres- 
snnle.  Depuis  l'élude  que  j'en  ai  donnée  ici  mémo, 
j'ai    remanjué    diverses   particularités  bien    spéciales. 


LE  JARDIN 


347 


D'aliord  la  plante,  qui  va  parfailomont  en  pleine  terre, 
drageonno  beaucoup  (l).  lùisuito,  los  fleurs  sccrètenl 
une  sulistanco  siiori'O,  sorte  do  sirop,  parfois  tellement 
aliondaiit  qu'il  tomlie  en  gouttelettes  sur  le  sol.  I",iifln 
depuis  deux  ans,  j'ai  constaté  qu'à  la  fin  de  l'été  los 
plantes  ont  une  tendance  marquée  à  relleurir.  L'an 
dernier  déjà,  plusieurs  lioutons  s'étaient  montrés  on 
septembre.  Celte  année,  le  môme  fait  s'est  reproduit  et 
ces  boutons  se  sont  parfailonieiit  épanouis  vers  le  com- 
mencement d'octobre. 

Le  fait  vaut  la  peine  d'être  signalé.  La  Pivoine  jaune 
est,  en  effet,  surtout  intéressante  par  les  croisements 
auxquels  elle  peut  servir;  il  y  a  lieu  de  penser  que  non 
seulement  elle  sera  le  point  do  dé[iart  do  coloris  nou- 
veaux, mais  qu'elle  permettra  d'obtenir  une  série  do 
Pivoines  roiuontantes. 

Il  n'est  pas  inutilede  rappeler  que,  contrairement  ii  ce 
que  sont  tentés  de  croire  maints  amateurs  et  horticul- 
teurs, la  Pivoine  jaune  est  une  e.s|)i'jc9  très  dis- 
tincte; qu'elle  est  ligneuse  comme  la  Pivoine  en  arlire, 
et  non  herbacée;  enfin  que  le  coloris  en  est  jaune  vif  et 
lustré  comme  celui  du  Caltha  palustris.  Il  existe  une 
autre  Pivoine  jaune,  la  Pivoine  de  Wittmann  {Pœo>iiii 
Wittmaniiiana  Bot.  Reg.);  mais  celle-ci  est  d'un  coloris 
très  p;"de,  plutôt  jaunâtre  que  véritablement  jaune,  et 
bien  loin  du  jaune  éclatant  qui  caractérise  l'espèce  chi- 
noise. D'autre  part,  la  Pivoine  de  Wittmann  est  rigou- 
reusement herliacée- 

Le  Bitddleia  variabilis  Hemsl.,  introduit  du  Thibet 
depuis  1893  seulement,  s'est  répandu  avec  une  rapidité 
rare.  C'est  qu'en  outre  de  ses  mérites,  signalés  pour  la 
première  fois  dans  le  Jardin  (1897,  p.  212),  la  plante  se 
propage  spontanément  avec  une  facilité  plutôt  gênante  : 
si  l'on  n'y  mettait  bon  ordre,  elle  no  tarderait  pas  à 
envahir  le  terrain  dans  lequel  on  l'a  admise. 

Ses  très  longues  grappes  spiciformos,  arquées,  lila- 
cées,  agréablement  odorantes,  sont  fort  décoratives. 
Les  abeilles  les  visitent  avec  ardeur. 

La  floraison  en  est  très  soutenue;  elle  commence  en 
mai  et  se  prolonge  jusqu'en  septembre,  les  grappes 
secondaires  s'épanouissant  successivement  et  de  plus 
en  plus  tard  à  mesure  qu'elles  sont  plus  éloignées  de 
la  grappe  terminale. 

Celte  persistance  dans  l'épanouissement  n'est  pas  le 
moindre  mérite  de  cette  belle  espèce  qui,  jusqu'ici,  ne 
semble  pas  encore  avoir  donné  de  variétés  bien  tran- 
chées. 

L.  Hk.nrï. 

Le  Chrysanthème  en  Angleterre 

Variétés  nouvelles 

Nous  avons  maintenant  eu  le  temps  d'examiner  la 
floraison  îles  nouveautés  de  1902,  car  toutes  ont  été 
exposées  aux  étalages  du  commerce,  aux  Expositions, 
et  aux  réunions  des  comités  floraux. 

Il  y  a  tellement  de  nouveautés  aujourd'hui  qu'il  est 
réellement  ini[)ossibIe  de  préjuger  de  l'avenir  de  beau- 
coup d'entre  elles.  Toutefois,  pour  mon  goût  personnel. 
je  choisirais,  parmi  les  obtentions  qui  proviennent  des 
colonies,  Mrs.  T.  W.  Pockett,  japonais  très  caractéris- 
tique d'une  disposition  de  ligules  très  étagée,  aux  lon- 
gues ligules  retombantes  et  de  couleur  jaune  canari,  AV. 
R.  Church,  magnifique  japonais  récurvé  d'aspect  cnn- 
sistant,  avec  de  grosses  ligules  coulissées  d'un  rose  cra- 

(1)  Cela  ne  veut  point  dire  qu'il  y  a  là  un  moyen  de  multiplier 
celte  espèce,  diflicile  au  gretlage.  Les  drageons,  bien  que  sortant 
à  une  assez  grande  distance  du  pied,  ne  s'enracinent  pas,  ou  m- 
s'enraciueut  que  dilticilement. 


moisi  parliciilièrement  intense,  à  revers  bronze;  .U/'.v 
Harry  Eminerton,  jaune  brillant,  et  Lord  Hopelown, 
cramoisi  rotigeâtre  foncé  à  revers  or. 

D'autres  introductions  récentes  peuvent  être  ajoutées; 
Général  Ifiiton,  japonais  large  et  de  (orme  ilélicate,  aux 
ligules  longues  et  canaliculées,  rose;  J.  J.  Wright, 
japonais  il  ligules  pointues,  cramoisi  intense  pointé 
jaune  d'or  et  à  revers  bron/e;  variété  très  distincte  et 
do  coloiis  tranché. 

Parmi  les  olitonlions  de  M.  (iodfrey,  les  plus  riches 
en  couleur  et  do  clisposilion  massive  sont:  (lud/'rei/'s 
Master pièce,  Godfrci/'s  l'rize.  Sensation,  Exinouth 
Cri  m  son  cl  Godfrey's  Triumph. 

D'autres  obtenteurs  anglais  ont  naturellement  con- 
tribué, pour  leur  part,  aux  apports  de  nouveautés; 
quelques-unes,  en  dehors  de  celles  signalées  ci-dessus, 
sont  encore  attrayantes,  mais  je  no  puis  guère  prédire 
celles  (|ui  se  maintiendront  dans  l'avenir.  Des  obten- 
teurs français,  nous  n'avons  pas  encore  eu  d'envois, 
mais  nous  avons  vu,  do  M.  Calvat,  M.  T.  S.  Vallis;  ce 
nouveau  japonais  jaune  a  été  très  remarqué  au  Royal 
Aquarium,  ainsi  que  Mme  Paolo  Radaelli,  laquelle  a 
été  récompensée  d'un  certificat  de  mérite  de  1"  classe. 
Citons  encore,  jiour  la  forme  et  pour  la  richesse  de 
coloris  Mme  W'aldeck- Rousseau.  Otahi'i,  Louis  Leroux, 
Mme  L.  Clievrarit,  La  Fusion.  Plusieurs  autres  obten- 
tions de  ces  années-ci  ont  on  outre  été  observées,  mais 
n'ont  pas  encore  pris  de  position  exceptionnelle. 

Cette  année  a  probablement  vu  les  plus  ardentes  com- 
pétitions qui  se  soient  produites  dans  les  présentations 
de  nouveautés,  et,  parmi  toutes  celles  qui  inondent  à 
présent  les  marchés,  nul  ne  saurait  prévoir  celles  qui 
survivront.  C.  Herm.w  Pay.so. 

A  la  National  Chrysanthemum  Society 

Les  4,  ")  et  11  novembre,  la  X.  C.  S.  a  tenu  sa  grande  fêle 
annuelle  et  sa  grande  Exposition,  pour  la  dernière  fois  au 
Royal  Aquarium,  qui  vient  d'être  vendu. 

Une  étendue  considérable  de  fleurs  coupées  arrangées  en 
vases  avec  Fougères  et  divers  feuillages ,  appartenait  à 
M.  H.  J.  Jones,  récompensé  d'une  grande  médaille  d'or.  Une 
de  ses  plus  intéressantes  nouveautés  est  Afisi  Mildrcd  Ilarc, 
large  japonais  d'un  riche  bronze  rosé.  Parmi  d'autres  semis, 
principalement  d'iui  nouvel  obtentour  anglais,  M.  Henry  Per- 
kins,  nous  avons  particulièrement  noté:  Earlof  Harroicby, 
Editli  Smith,  Colonel  Garnit,  Lady  Acla»d,  Henry  Perkins, 
Primrose  Dame,  etc. 

MM.  Henry  Cannell  et  fils  avaient  luie  charmante  disposi- 
tion, d'un  arrangement  plein  de  goût,  et  avec  des  nouveautés 
bien  faites,  où  nous  avons  noté,  de  M.  Calvat,  Marquis  \'is- 
conti  Venusta,  Loui.'S  Leroux,  Mrs  C.  Nagelmaekers, 
MmePaolo  Radaelli,  laijuello  triomphe  décidément  partout, 
M.  T.  S.  Vallis  un  des  meilleurs  de  la  saison,  et  enfin  AfmcZ,. 
Chevra/tt. 

En  variétés  d'autres  cultivateurs,  et  qui  étaient  remar- 
quables au  milieu  de  beaucoup  d'autres,  citons  :  W.  R. 
Church,  Ij}rd  Ilopetoirn,  Mrs  Coombes,  Miss  MUlicent  Ri- 
chardson,  Mrs  Mac-Kinley. 

L'exposition  de  M.  Godfrey  consistait  en  plus  grande 
partie  dans  ses  nouveaux  semis,  à  peu  près  tous  aux 
formes  délicates  et  aux  coloris  intenses,  dans  les  jaunes  et 
les  cramoisis:  les  plus  beaux  étaient  :  Kimberley,  Bessie 
Godfrey,  Godfrey's  Pri</« (très grande  fleur).  Exmoulh  Crimson 
(lorme  é\ég&nle),Godfi-ey's  King,  Godfrey's  Triumph  (monu- 
mental), .Sedxaù'oH,  Z,OB*/int'ss,  et  d'autres  égalementélégants. 
Ils  étaient  montrés  en  groupes  de  9  à  12  capitules  do  chaque 
variété,  ce  qui  produisait  un  effet  merveilleux. 

M.  Norman  Davis  avait  un  lot  d'un  très  grand  effet,  des 
Fougères  et  des  feuillages  doCrotons  étant  interposés  entre 
les  Chrysanthèmes,  parmi  lesquels  les  plus  jolis  étaient 
Mme  Paolo  Hadaelli,  qui  suscite  toujours  une  grande  admi- 
ration. Ce  cultivateur  est  toujours  noté  pour  ses  Mme  Carnot, 
montrés  une  fois   de   plus,  en   un  stylo  splendide. 

C.  H.-P. 


348 


LE   JARDIN 


Observations  sur  les  Fusains  panachés 

et  sur  leur  emploi 


blanches 
arbustes 
chés.  A 
nous  les 


Parmi  les  végétaux  à  fouilles  persistantes  sur  les- 
quels l'hiver  attire  avec  plus  de  force  notre  atlenlion, 
il  on  est  pou  qui  soient  aussi  attrayants  que  les  I''u- 
sains  panachés  du  Japon.  Chez  ces  variéti's  de  Vk'ro- 
ni/uius  jn/ioiiirus,  en  eftot,  le  feuilla;»'e  n'a  plus  cotte 
tonalité  sombre  et  triste  du  prototype;  il  s'éclaire  et 
s'égaye  do  panacliures,  de  macules,  do  marges 
ou  jaunes  dans  tous  les  tons.  Aussi  ces 
sont-ils  très  reclier- 
la  saison  d'aulomno, 
voyons  se  grouper  au 
voisinage  des  maisons,  dans  les 
janlins  urbains,  et  pénétrer  jus- 
que dans  les  vestibules,  les  vi'- 
randas,  où  leur  rolo  est  loin 
d'être  efface',  au  milieu  des 
compositions  dicoratives  dont 
ces  locaux  sont  l'objet. 

lîn  Anj,'loterre,  au  jour  de  Xod, 
il  est  fait  une  grande  consom- 
mation de  I*'usains  panachrs,  et 
nos  collègues  de  Londres  sacri- 
fient souvent  dos  plantes  en- 
tières dont  la  ramure  est  couiire. 
raséo,  pour  garnir  une  potiche 
ou  entrer  dans  la  composition 
d'un  bouquet. 

Sous  le  climat  do  Paris  et  du 
nord  de  la  France,  les  parcs  se 
trouvent  assez  modérément  gar- 
nis do  l-'usains  parce  que  ces 
arbustes  sont  sensibles  aux 
froids,  à  tel  point  ciuo  des  jar- 
diniers, des  horticulteurs,  s'as- 
Iroignenl  à  les  traiter  comme 
des  plantes  d'orangerie.  Ils  cons- 
tituent, malgré  cola,  d'excellents 
végétaux  pour  les  sous-bois  mi- 
ombragi'S  et,  dans  ces  condi- 
tions de  milieu,  on  les  trouve 
plus  aptes  à  résister  aux  gelées. 
Il  faut  attribuer  cette  plus  grande 
robustesse,  d'abord  aux  arbres  voisins,  qui  protègint 
toujours  un  peu  les  Fusains,  puis  à  co  fait,  que  ces- 
arbustes,  ne  faisant  généralement  pas  do  pousses  d'ar- 
rière saison,  portent  des  branches  mieux  aoùtées,  sur 
lesquelles  les  gelées  d'hiver  ont  moins  de  prise. 

Mais  tous  les  Fusains  ne  conviennent  pas  égMlemenl 
pour  la  plantation  des  sous-bois,  même  lorsque  ces 
sous-bois  sont  demi-éclairi'-s.  Les  variétés  ])nnachées 
do  jaune  A".  J.  aurco-maculatlx  (llort.)  K.  j.  /'nxllffliitu 
nurea  (Hort.)  E.j.  siil l'ureo-murjji ixtl is  (llorl.)  s'y  déco- 
lorent et  y  deviennent  à  peu  près  uniformément  verles. 
Nos  Fusains  panaché.s  de  blanc,  au  contraire,  y  pren- 
nent une  panachure  plus  binnclie  encore  ipi'à  l'insola- 
tion. 1.08  /'.'.  j.  e/ei/ttiis  (llort. I  A',  j.  arijenteo-iiDiriii- 
vatis  (llort.),  E.  Iiilifolid  iilliD-inartlIiinlis  (llort.),  K.  j. 
rrrsidciil  (laiitliier  sont  dans  ce  ras. 

Il  faut  convenir  aussi,  iiuo  les  Fusains  panachés  de 
jaune  se  décolorent  en  partie  tout  au  moins,  quand  on 
les  cultive  dans  des  terres,  riches  et  copieusement 
pourvues  d'eau  ;  au  contraire,  leur  couleur  doréi' 
s'exalte  dans  les  sols  secs,  maigres  et  peu  arrosés. 

On  reproche,  il  est  vrai,  aux  variétés  panachées  de 


Fig.  000.  —  l\roni/unis  'ttponictu  Prêsûtcnt  Gauthii^r 


blanc  leur  croissance  toujours  lente.  A  ce  point  de  vue, 
il  convient  de  faire  quelques  distinctions. 

L'A'.  J.  cletiaiif;,  qui  reste  le  plus  brillant,  le  plus 
panaché  do  tous  les  l'usainsdu  Japon,  est  certainement 
celui  i|ui  croit  lo  plus  lentement  et  dont  la  productii>n 
présente  le  plus  de  difllcultés  :  La  lenteur  dans  la  crois- 
sance est  inhérente,  précisément,  à  l'étendue  de  la 
panai'hure,  qui  laisse  très  peu  de  matière  verte  pour 
l'elabor.ition  do  la  sève  et  la  nutrition  do  la  plante. 

La  difficulté  dans  la  production  provient  de  ce  qu'on  a 
dû  renoncer  à  propager  l'A'.  J.  elegans  par  bouturage, 
les  boutures  no  reprenant  pas  toutes,  il  s'en  faut,  et 
celles  qui  s'enracinent  procurant  des  individus  rabou- 
gris, difformes. 

Le  groflage  sur  E.  japonica 
permet  d'obtenir  des  E.  J.  ele- 
tjaiis  moins  ehétifs  et  moins 
déjetés,  mais  ce  grelTago  est 
une  comi)licalion.  Or,  il  existe 
un  Fusain  panaché  qui  ne  fait 
pas  beaucoup  moins  d'effet 
que  l'A". 7.  eletjatisiA  no  présente 
pas  tous  les  inconvénients  de 
ce  dernier;  c'est  le  Fusain  du 
Japon  Président  Gautier,  ob- 
tenu par  M.  Derudder,  de  Ver- 
sailles, et  représenté  fig.  200. 

A  la  vigueur  du  Fusain  Duc 
d'Anjou,  dont  il  est  une  dévia- 
tion, le  Fusain  Président  Gau- 
thier joint  un  port  toujours  ré- 
gulier et  élancé,  une  vigueur 
au-ilessus  de  la  moyenne,  une 
croissance  rapide  et  un  bou- 
turage facile. 

L'origine  du  I-'usain  Prési- 
dent Gautier  est  aussi,  pro- 
liablement,  celle  du  F'usain  élé- 

Nous  le  pensons,  du  moins, 
car  nous  cultivons  actuelle- 
ment un  E.  J.  eleijans  qui  a 
donné  spontanément  un  ramisiu 
ayant  tous  les  caractères  du 
F'usain  Duc  d'Anjou  :  feuilles 
légèrement  crispées  et  maculées 
de  jaune  verdâtre  au  centre. 
Il  va  sans  dire  que  les  diverses  variétés  (ont,  comme 
le  type,  d'excellents  sujets  en  bacs. 

Groiioes  Bkll.xir. 


A'^  (  ;lii-ys;inlhrmos  nonv(\inx 

à  l'Exposition  d'automne  de  la  S.  N.  H.  F. 


I,os  <;hry.snntli''nii>s  noiiveniix  oxpnsés  cette  année  siml 
bien  noiiilireiix  ;  plus  de  cin<piaiile  ont  étécertiliés  et  poiirtanl 
on  s'est  iiioiilré  en  ni-iiérnl  pins  sévère  ipie  les  années  pré- 
cédentes diins  l'atlrlliiition  îles  corlillcals  de  mérite. 

Il  est  bien  diftliile  île  dénnuer  dés  il  presniit  l'élite  de  ces 
noiivenulés.  l'uiirlant.  dans  le  loi  de  .M.  ("alval,  les  variétés 
siiiviintes  paraissent  les  meilleures  :  Jciin  Ciilriit,  énnniio 
fleur  ronge  h  ri'vers  jaune;  M.  i'iflcr,  rose  à  revers  ar^'ent; 
M.  llitslft,  jauni"  li'gèreTuenl  llniiinié  rou^'e;  puis  Ksllier. 

Dans  celui  de  .\l.  Nonin,  Clinrlcs  .ScAirrn/,  par  sa  coiMeur 
rare  rnu(;e  ncajcm,  attirait  l'atlerdinn  de  tous  les  rminais- 
geiirs.  ain-iiipio  Af//c  >'if>»inc  rurArro*,  blanr  Arenlre  verdiUre 
el  S'alliidic  Hoiir.tfud.  jaune  paille  à  contre  canari.  Il  (luil 
aussi  nommer  Cluirlts  Fichât  brnnzo  h  centre  jaune  d'or. 


LE    JARDIN 


349 


Un  somour  anintoiir,  \U  lo  iimr<|iiis  do  Pins,  so  clnssp,  pour 
SOS  débuts,  parmi  los  nlitonloiirs  los  plus  liouroux  ;  citons, 
parmi  sos  variùti'S  los  plus  bollos,  Nouicnir  tir  la  Coiiilissr 
de  Hcillf,  ma){nili<|uo  llour  loso  nu  rovors  ar^jont;  Marie 
Garêrc,  biniic  à  jinaiid  contre  vort  dos  plus  pronomos; 
Vierne  Moiitbruiioi\f  lilanc  incuivo  superbe,  et  Trioïiijitir 
de  Montbruii,  bollo  incurvée.  Une  variété  bien  duvoleuse. 
LaSai»t  Martin,  osl  aussi  dos  plus  séduisaiitos. 

Dans  los  nouveautés  ilo  M.  (Ihantrior,  on  reniari|uo  parti- 
culiériMuont  :  I.v  Qiiina,  très  belle  Heur  incurvée  do  couleur 
chamois;  M.  Borcltij,  dont  lo  coloris  roujfo  cramoisi  usl  fort 
admiré;  Mlle  Jules  Vaelierat,  jauno  llammé  rou^jo,  ot  J/nix- 
seau  d'Arijei.r,  jauno  lé^çorement  flammé  d(>  rougo. 

Dans  les  plantes  exposées  par  M.  de  Hoydellet,  le  doyen 
dos  soraours  français,  il  faut  neter  Mme  Grrand  inére.  ver- 
millon à  revers  bnin/.o,  belle  incurvée  île  furmo  spéciale  à 
(Çrando  fleur,  [{ei>ie  du  Jupon  fleur  Ijlancho  à  centre  paillo 
d'un  genre  nouveau  analogue  aux  ('hrysantliémos  cliovelus. 
mais  il  grandes  lleurs; 
cet  obtenleur  avait  ex- 
piisé  aussi  nii  Chrysan- 
Ihèrao  à  fleurs  simples 
Aracline,  dont  los  lieu 
rons  lubulésel  conloui 
nés  en  crosse  sont  foil 
curieux. 

La  figure  201  ropn''- 
sonto  ces  doux  fleurs 
originales,  cpii  seront 
peut-être  le  point  do  dé 
part  de  nouvelles  lor 
mes  ;  c'est  de  co  ciMi  ■ 
quo  tous  les  efforts  des 
semeurs  devraient  se 
tourner  ainsi  quo  sur 
l'obtention  de  coloris 
nouveaux,  et  en  parti- 
culier, sur  la  nuance 
"  rouge  éclatant  >>  beau- 
coup trop  rare  dans  les 
Clirysanttié[nes.  où  le 
jaune,  le  blanc  et  le  rose 
dominent  généralenienl. 
Bornons-nous  à  citer 
ces  variétés  et  souhai- 
tons que  l'avenir  ne  dé" 
mente  pas  ces  espéran- 
ces comme  il  l'a  fait 
déjà  pour  tant  de  va- 
riétés   api)arues     sous 

les  plus  brillants  auspices    et   qui  ont   dû   céder  le  pas  à 
d'autres,  dont  les  débuts  avaient  été  bien  moins  remarqués. 
Avec   lo  fantas(jue  Chrysanthème,  les  prophètes  ont  sou- 
vent tort. 

R.  jAnnv-DESLOGES 


M.  Vigor  a  ensuite  signalé  les  importantes  questions  quo  lo 
Congrès  allait  avoir  à  étudier,  et  notamment  les  expériences 
de  M.  tJ.  Ti  nffaul  sur  les  engrais  à  applicpier  au  Clirysanlhènip, 
la  renianiuable  élude  d.-  M.  Chifflol  sur  les  parasites  du  Chry- 
saidhèiiie  et  leur  d.siruilion.  et  la  préi)aralion  d'un  réper- 
toire des  couleurs  (lar  .\I.  Daulhenny. 

M.  Cliilllot.  était  ninllieureusemenl  absent;  aussi  M.  Viger 
a-t-il  prié  M.  (!(•;  la  Hoclietcrio  il'èlre  son  interprèle  et  cidui  du 
Congiès  auprès  de  M.  Chilllol  pour  le  lélii:ilerile  ses  travaux, 
puis  nu  nom  du  Ministre  de  l'Agriculture,  il  a  aiuKuieô  à 
MM.  Dubreuil,  trésorier  de  In  Société  des  Chrysanlliémistes, 
et  (;asti>ii  Clément,  secrétaire  de  la  section  des  Chrysanllié- 
mistes de  la  S.  N.  H.  I''.,  qu'ils  seraient  do  la  prochaine  pro- 
motion (lu  .Mérite  agricole. 

r.a  (lisiussion  du  mémoire  de  M.  Chifllut  a  été  remise  é.  la 
prochaine  session. 

M.  Calvat  a  donné  ensuite  lecture  de  son  mémoire  sur  la 
nature   des    engrais  utiles   aux    Clirvsnnthémrs.   f.'éniinont 


■,'01.  —  Ara  h,. 


rt/iianlfun(cs  vriginav..''  ile  M,  de  RcijilelLei.   lif  nr  ttu  Japon, 


Le  Congrès  des  Chrysanthémistes 


Le  7'  Congrès  des  Chrysanthémistes  fiançais  s'est  ouvert 
à  Angers  lo  7  novembre  sous  la  présidence  do  M.  Viger 
ancien  ministre  do  l'Agriculture.  Président  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France,  assisté  do  M.  Max  de  la 
Rocheterie,  Président  de  la  Société  française  des  Chrysanthé- 
mistes, et  de  M.  1..-A.  Leroy,  Président  de  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  Maine-et-Loire.  Avaient  pris  place  au  bureau  : 
M.M.  Albert  Truffaut,  premier  Vii-e-président  et  Abel  Cha- 
tenay.  Secrétaire  général  de  la  S.  N.  H.  F.  ;  M.\f.  Calvat  et 
Bruant.  Vice-présidents  et  M.  Philippe  Rivoiro,  Secrétaire 
général  do  la  S.  F.  D.  C. 

Dans  son  discours  d'ouverture,  M.  Viger  a  remercié  M.  do 
la  Rocheterie  de  l'avoir  invité  à  la  présidence  d'honneur  du 
Congrès  de  1902.  «  Ma  présence,  a-t-il  dit.  vous  sera  j'espère, 
un  gage  do  concorde  et  de  travail  fructueux.  >>  M.  I^eroy  et  la 
Société  d'Horticulture  d'Angers  n'ont  point  été  oubliés  par 
-M.  Viger,  (|ui  sait  quel  concours  précieux  ils  ont  apporté  en 
la  circonstance  à  la  Société  des  Chrysanthémistes. 


semeur,  le  maître,  on  le  sait,  de  la  très  grande  fleur. 
n'attribue  quo  fort  peu  d'importance  au  nMe  des  engrais 
dans  la  culture  du  Chrysaiilhèiue.  Il  n'en  faut  que  peu.  a-t-il 
dit,  et  dans  des  cas  déterminés;  ipiant  à  lui,  il  s'en  est  servi 
le  moins  possible,  ce  qui  no  l'a  pas  empêché  d'obtenir  les 
résultats  ((ue  l'on  sait. 

L'opiiiiuii  (le  M.  Calvat  a  été  combattue  par  .M.  Clément 
qui,  pour  prouver  ses  dires,  a  montré  de  très  intéressantes 
planles.  11  a  rajiporlé  les  expériences  do  Chrysanthémistes 
organisées  par  la  commission  des  engrais  de  la  S.  X.  H.  F. 
puis  celles  dont  M.  Dolbois,  d'.Angers,  avait  bien  voulu  se 
charger.  M.  Vigor  a  résumé  la  discussion  en  quelques  mots. 
«Dans  des  situations  privilégiées  et  des  mains  adroites,  a-t-il 
dit,  lo  Chrysanthème  peut  peut-être  se  passer  d'engrais,  mais, 
en  général,  il  eu  faut.  » 

La  ville  de  Lille  a  été  ensuite  choisie  comme  siège  du 
Congrès  en  1903.  La  médaille  d'honneur  du  Congrès  a  été 
attribuée,  au  scrutin  secret,  à  M.  Lacroi.v,  par  .50  voix  sur 
71  votants.  Une  médaille  d'.irgont  a  été  offerte  à  chacun  des 
dix  expérimentateurs  d'engrais,  et  une  d'or  à  M.  G. 'l'ruffault. 

Dans  la  2*  séance  qui  s'est  tenue  le  8,  sous  la  présidence 
de  M.  de  la  Rocheterie,  assisté  de  NfM.  Rozain-Boucharlat, 
vice-présidenl.  Philiiipe  Ilivoiro  et  Dulirouil,  a  été  lu  le  mé- 
moire de  .\I.  Chiftlot.  sur  cette  (|uestion:  <•  Pour  qu'un  Chry- 
santhème produise  plus  facilement  des  graines,  vaut-il  mieu.v 
le  cultiver  à  la  grande  fleur  ou  le  laisser  à  l'état  naturel  sans 
supi>ression  de  rejets  et  de  boutons  ?  ■>  puis  celui  de  M.  Cié- 
Hjonl  «  sur  les  différents  for(;ages   du    Chrysanthème  " 


350 


LE   JARDIN 


s'étcndanl  sur  la  culture  do  cplte  fleur  au  printemps  et  on  été. 

M.  Daulhenay  a  ensuite  montré  son  travail  de  préparation 
d'un  «  Répertoire  pour  la  détermination  des  couleurs  des 
(leurs,  des  feuillages  et  dos  fruits.  •>  Kn  une  conférence  «[ui 
a  vivement  intéressé  tous  les  auditeurs,  il  a  expli<|u<'  la 
méthode  suivie  et  les  nombreuses  diflicullos  rencontrées. 
Le  nombre  des  planches  est  de  200  à  4  teintes  chacune,  soit 
>tOO  teintes.  La  série  des  jaunes  est  à  peu  prés  terminée; 
celle  des  roupes,  déjà  avancée.  L'auteur  du  travail  a  craint 
de  comprendre,  dans  son  Répertoire,  trop  de  nuances  crues 
et  i|ui  ne  si-  rencontrent  que  peu  ou  point  en  horticulture. 
.Mais  .M.  Oberlliur,  i|ui  a  bien  voulu  se  charper  de  l'impres- 
sion, constatant  que  liniportance  du  travail  est  telle  qu'il 
pourra  se  répandre  non  seulement  en  horticulture  mais  dans 
la  peinture,  la  teinturerie  et  beaucoup  d'autres  branches,  a 
déclaré  voir  le  llé|)ertoire  plutôt  complet. 

M.  de  la  Rochelerie  a  adressé  les  vifs  remercimcuts  du 
Congrès  à  .M\f.  Oberthur  et  Dautlienay,  aux  applaudisse- 
ments de  tous  les  assistants. 

Il  a  enfin  été  décidé,  à  la  suite  de  la  lecture  d'un  mémoire 
de  »M.  Cocliot.de  Montpellier,  que  des  restrictions  à  la  sura- 
bondance des  nouveautés,  et  une  plus  grande  part  à  l'origi- 
nalité des  fleurs,  seraient  discutées  à  fond  au  prochain 
CongKrs.  J.-Fn.  Favaro. 


Revue  des   publications 


iAA/\n- 


Ii'Exposition  des  Chrysanthèmes  d'Angers 


L"E.xposition  des  Chrysanthèmes  organisée  à  Angers  par  la 
Société  d'horticulture  du  .\faine-et-Loirea  obtenu  un  légitime 
succès  grice  au  zèle  de  son  distingué  président,  M.  Louis 
Leroy,  et  de  ses  dévoués  collaborateurs,  Nf M.  (jaston  Allard. 
Verrier-Cachet,  Millet,  etc. 

Dès  l'entrée,  le  groupe  de  M.  Focquereau-Lonfant  a  fait 
l'admiration  de  tous  les  connaisseurs.  Le  jury  lui  a  décerné 
le  grand  prix  d'honneur  pour  l'ensemble  de  sa  collection 
dans  laquelle  tous  les  genres  do  culture  du  Clirysanthiriie 
étaient  représentés.  Los  plantes  spécimens  étaient  do  toute 
beauté,  et  la  collection  des  variétés  fort  bien  composée. 

A  côté,  MM.  Vilmorin-Andrieu.x  ot  C"  avaient  <i  déposé 
leur  carte  de  visite  ••,  avec  une  collection  do  très  beaux 
spécimens  ot  une  belle  série  de  nouveautés. 

M.  Leloup,  du  Mans,  exposait  une  très  belle  collection  de 
Standards,  parmi  les(|uols  un  Comte  Durani,  spérimen 
absolument  remarquable,  d'un  rose  tendre  cxcfuis. 

Le  groupe  hors  concours  de  M.  Oberthfir  était  tout  simple- 
ment merveilleux,  aux  plantes  et  fleurs  superbes,  énormes 
et  do  nuanc:es  multiples.  Nous  avons  compté  sur  un 
Mtne  Edmond  Itoiier  70  (leurs.  Les  fleurs  à  couper  de 
.M.  Oberthfir  sont  à  citer  également. 

Unamatourangovin,  .\(.  Dolbois,  s'est  signalé  en  très  bonne 
place  avec  une  fort  belle  exposition;  ses  fleurs  coupées  lui 
ont  valu  le  '>'  prix  d'honneur,  mais  ses  spécimens  en  pots 
n'étaient  pas  moins  fort  remarquables. 

flans  la  section  di-a  nouveautés  .M.  Calvat,  de  Grenoble, 
8  est  distingué  également,  avec  un  V  prix  cl'honneur, 
pourdi'  merveilleuses  obtentions,  entre  autres  :  Mme  DuhamA 
(blanc),  Jean  Calvat,  Horace  (jauno  globuleux),  Cltarret.  etc. 

M.  Chantrior,  do  liayonne.  avait  im  lot  également  très 
remarqué,  notamment  pour  deux  obtentions  d'un  ton  nou- 
veau :  /.<•  (Juitisii  (jaune  paille  clair)  et  Mme  de  Joli/. 

Lo  niarriuis  do  l'ins,  qui  s'est  tout  récemment  révélé 
semeur  éniérite,  montrait  une  série  do  nouveautés  de  pre- 
mier onlre  aux|  tons  chauds  ot  rutilants,  lieiue  d'Espiii/>i,, 
MerreilU  dr  Mo>\tbrun,  entre  autres. 

Uno  véritable  exposition  d'oxpi-riencos  d'engrais  avait  él.'' 
organisée  par  .M.  (i.  'l'ruflaut,  et  les  visiteurs  ont  pu  facile- 
nicnl  80  rendre  compte  du  résultat  ilo  ces  expériences. 

Dans  les  lots  do  fleurs  roupi'ns,  celui  de  .M.  (;harvet,  ama- 
teur à  yVvranches.  étaient  très  remar<|uable  par  ses  fleurs  de 
dimensions  colossales;  citons  encore  ceux  de  .M.  Conseil, île 
Bayeux,  et  de  .M.M.  Horie,  do  Hoydcllel,  l'oiirnier,  etc. 

Terminons  ce  rapide  aperi;u  sans  oublier  Mme  Verrier- 
Cachot,  pour  ses  charmants  dessus  de  table,  garnitures 
d'Orchidées,  cl  corbeilles  île  Chrysanthèmes,  disposées  avei-. 
fort  bon  goût.  J.-Fr.  Kavaud. 


Remarques  sur  l'hybridation.—  Dans  VAmerican  Florist, 
M.  Georges  llollis,  do  Toronto,  fait  part  des  diverses  remar- 
ques qu'il  a  fuites  dans  sa  pratique  des  croisements.  Il  dit, 
entre  autres  choses  : 

«  Pour  obtenir  quelques  succès,  il  faut  cultiver  une  grande 
quantité  de  plantes,  mais  no  i>as  perdre  de  vue  (jue  les 
spécimens  cultivés  intensivement  dans  un  sol  riche,  a  uno 
seule  tige  à  grosse  fleur,  ou  encore  comme  spécimens  en 
pots,  ne  sont  pas  ceux  qui  donnent  lu  plus  do  pollen,  car  les 
fleurs  qu'ils  portent  ne  donnent  guère  que  des  pétales  stériles. 
Au  contraire,  les  plantes  mises  en  pleine  terre  en  sol  pauvre 
donnent  du  pollen  dans  la  plujiarl  des  variétés,  elles  plantes 
porte-graines  seront  plus  fertiles  dans  un  local  à  atmosphère 
plus  aride  que  ne  l'est  ordinairement  la  serre  a  Chrysanthèmes. 

Je  fertilise  toujours  plutôt  les  variétés  bien  pétalées, 
telles  que  Viviand-Morcl  par  l'errin,  plutôt  que  Perrin  par 
Viviand-.Morel.  Par  ce  moyen,  je  n  obtiens  (juo  peu  de  fleurs 
simples  ;  par  la  voie  inverse,  on  en  obtient  beaucoup. 

En  croisant  les  Œillets,  il  faut  avoir  soin  de  no  faire 
grainer  (|ue  les  plus  vigoureux  et  les  plus  sains  spécimens. 
Les  variétés  qui  ne  grainent  pas  ressemblent  en  général  a 
leur  parent  mâle.  Il  y  en  a  d'autres  desquelles  il  est  impos- 
sible de  supporter  l'origine.  Il  en  est  de  mémo  chei  les 
Chrysanthèmes. 

Avec  les  iteine-Marguerites,  il  faut  beaucoup  et  longtemps 
•■  s'essayer  la  luuin.  »  La  plupart  des  nouveautés  sont  lo 
résultat  des  sélections  faites  sur  les  variétés  elles-mêmes 
plutôt  que  des  croisements  ". 

Le  Raitln  et  les  odeur*.  — Le  Journal  de  la  Société  d'hor- 
ticuHinc  di-  1:1  ila.sse-Alsace  rapporte  que  dos  Haisins  qui 
avaient  été  récoltés  sur  des  ceps  attachés  à  des  échalas 
créosotes,  ont  acquis  le  goût  do  la  créosote.  Le  vin  fait  avec 
ces  Raisins  a  présenté  lui-même  ce  goCit.  Ce  n'est  pas  la 
première  fois,  du  reste,  que  l'on  constate  quo  le  voisinage 
de  la  créosote  est  funeste  à  toute  végétation.  A  l'ICxposition 
de  ItHK),  les  Rosiers  plantés  aux  Invalides  le  long  du  pavé 
de  bois  furent  longtemps  et  gravement  incommodés  par 
l'odeur  de  créosote  qui  son  dégageait. 

Le  Telfair  et  la  Chayote  en  Algérie.  —  La  Jletue  des 
cultures  cutaiiialiw  conliciil  un  aitii  le  de  M.  Ch.  Rivière, 
directeur  du  Jardin  d'I^Cssais  du  llaniiiia.  à  Alger,  sur  le 
Telfair  (Telfuiria  jiedala)  et  la  Chayote  {Secliium  eduU). 
Nf.  Rivière  s'y  met  d'accord  avec  .M.  le  D'  Heckel,  directeur 
du  Jardin  botanique  de  Marseille,  pour  déconseiller  la  culture 
en  grand,  en  .Mgérie,  de  ces  deux  Cucurbitacées.  .\près  avoir 
énuméré  les  diverses  causes  d'insuccès  l'auteur  de  l'article 
conclut  ainsi  : 

n  Chaijotc  et  Telfair  ne  sont  donc  pas  des  Cucurbitacées 
propres  a  ragriculluro  do  n'importe  quelle  partie  do  notre 
Afrii|ue  du  Nord,  Algérie,  Tunisie  et  même  des  régions  saha- 
riennes y  attenantes  :  In  première  n'a  pas  de  rendement 
économique  cl  la  deuxième  disparaît  (juand  la  température 
s'abaisse  quelque  peu. 

On  doit  ajouter  >|ue.  dans  toutes  nos  colonies  africaines  où 
domino  le  climat  steppien,  ces  Cucurbitacées  n'ont  aucun 
avenir;  elles  sont  exigeantes  en  chaleur  et  en  eau,  et  ont 
besoin  do  conditions  exceptionnelles  pour  se  développer.  En 
effet,  pour  soutenir  leurs  immenses  lianes,  uno  végétation 
arborescente  asseï  proche  leur  est  absolument  nécessaire  : 
elles  l'envahissent  et  la  chargent  de  leurs  nombreux  et 
posants  fruits. 

S'il  (allait  créer  artiflcicllomont  ces  supports,  la  dépense 
ne  serait  pas  compensée  par  lo  rendement  el,  dans  ce  cas, 
d'autres  cultures  seraient  mieux  iiidi<|uées  pour  l'alimentation 
du  bétail  et  même  pour  la  production  d'une  maliéro  grasse 
comme  celle  recherchée  dans  les  grosses  graines  du  Telfair.- 

La  Franolsoe*  calyclna.  —  Nous  trouvons,  dans  la  Midler's 
ileutsrlii-  (iiifl:, II-  /rituiiii  un  excellent  article  do  .M.  I^.  K. 
Zeigor,  fleurislo  a  Hambourg,  sur  le  franciscea  rolt/ritta  et 
sa  culture.  Cette  plante,  aux  (euilles  lancéolées,  semblables 
Il  dos  lanières  do  cuir,  aux  grandes  fleurs  violettes  apparais- 
sant au  nombre  de  5  à  '.>,  sur  cliai|iie  pousse,  (ut  introduite 
dans  les  jardins  européens  dés  l!^,  I.elirésil  nousl'a  fourni; 


LI';   JAHDIN' 


351 


h'Mc  floiirit  alionduiiimcnt,  do  In  lin  do  mai  au  comiin^ncomoiit 
<!<>  juillet.  Ki'tuillù  au  coMiuiouccinont  do  suptouiliro,  le 
l'ninciscca  so  trouve  do  nouveau  on  ploino  llorâisoii  en 
octoliro. 

<■  Il  y  II  Irontc  ans  onviron,  dit  M.  /io^;o^,  jo  lis  l'aciiuisition 
do  co  t'rnDcisccu.  Jo  taisais  déjà  d'assez  bonne  afiaires  avec 
cotto  plante,  mais  je  dus  on  délaisser  lu  ctdturo,  purtte  iju'à 
la  suite  d'un  traitement  défectueux,  lo  puceron  huileux  y 
péiiélra  et,  so  logeant  entre  les  IjKutims,  perdit  totalement  le 
piod  ullai|ué.  Le  mal  venait  de  ce  (|uo  je  cultivais  mes 
plantes  dans  un  local  chaud.  .Mais,  quand  les  prix  do  nos 
autres  plantes  vinrent  à  décliner  de  plus  en  plus,  et  i|u'en 
particulier  la  culture  do  la  Hoso  (ut  à  un  si  haut  point  on 
siiuflranco,  jo  chorchai  à  mo  pourvoir  do  nouveau  du  Frmi- 
ciscca,  dont  la  culturo  m'a  depuis,  bien  réussi. 

La  multiplication  lie  celte  planloest  diflicilo  ;  on  a  fréquem- 
monl  un  déchet  consiilorable,  mais  on  ne  doit  point  se 
docouraj^er  pour  cola  et  il  faut,  ù  diflérontes  époijues  do 
l'annéo,  moltro  des  boutures  en  terre. 

Si  on  échoue  uno  fois,  on  réussit  dans  uno  nouvelle  tonta- 
tivo.  Ici  encore  c'est  la  persévérance  qui  nous  fait  alleindro 
le  but.  D'après  l'expérience  (pio  j'ai  acquise  louchant  cette 
plante,  elle  aime  l'onibro  en  été  cl  il  lui  faut  encore  de  l'air 
et  de  lliuiniililé.  Il  lui  faut  un  arrosage  assidu  principalement 
jusqu'au  lenqis  do  la  lluraison.  Uno  bonne  terre  do  feuilles 
est,  ainsi  ((ue  jo  l'ai  éprouvé,  co  qui  lui  convient  lo  miou.x. 

Cn  a  dos  pieds  en  Heurs  du  printemps  à  la  On  do  l'automne, 
surtout  si  l'on  sait  conserver  les  vieilles  plantes.  Chez  ces 
dernières,  aussitôt  que  do  nouvelles  pousses  sont  sorties,  on 
voit  de  nouveaux  boutons  so  développer  cn  quantité.  Lo 
Franciscfii  cnhjcina,  soigné,  se  conserve  bien  en  apparte- 
ment. >' 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

Kalanchoe  kewensis 

Oardcn,  l'M2  p.  Xis. 

Hybride  obtenu  en  croisant  lo  K.  /lainmca,  introduit 
récemment  du  Somaliland  avec  uno  espèce  à  larges  fleurs 
blanches,  lo  /v.  Jleiilii  du  sud  de  l'Arabie;  plante  drossée,  à 
ligo  simple,  haute  de  1  mètre,  à  feuilles  opposées,  charnues, 
cylindrii|ues.  Le  croisement  inverse  avec  le  K.  Bculii  comme 
porte-graine,  a  donné  une  plante  à  feuilles  simples  et  cylin- 
driques. 

Ornithogalum  kewense 
Ganlci,  J'JU-'  p.  :i,ï;». 

C'est  le  résultat  du  croisement  de  VO.  thyrsoides  avec  l'O. 
aureum  qui  n'est  [leul  être  qu'une  forme  du  premier,  n'en 
difîéranl  que  par  le  coloris  jaune  fauve  do  ses  fleurs  au  lieu 
d'être  blanc  verdiUre.  L'hybride  rappelle  l'O.  tliijrsoidcs 
mais  la  teinte  des  fleurs  est  jaune  chamois  tondre. 

Cymbidium  phodochilum  Waipur. 

GiU-ilcn,  l'.NL',  p.  XV.K 

Uapporléo  do  Madagascar,  cotte  Orchidée  a  les  pscudobul- 
bes  ovales  [lourpre-foncé,  étroits,  les  feuilles  arquées,  l'épi 
dressé  long  de  00  cent.,  portant  uno  douzaine  de  fleurs,  vert- 
pomme  lachcléos  do  brun;  le  labello  est  crispé  cramoisi- 
brillant. 

Saxifraga  apiculata  Engler. 

Un  des  plus  jolis  .Saxifrages  i\  cultiver  comme  plante  à 
rocaille  ;  il  fleurit  dès  le  mois  de  février.  Son  origine  est 
ancienne  et  parait  devoir  résulter  de  l'hybridation  des 
•V.  srordica  Gris,  et  i'.  arciioides  f.apeyr.  Il  forme  un  gazon 
conqiact  ras  ;  les  feuilles  sont  persistantes,  vert-foncé, 
linéaires,  aiguës;  les  tiges  hautes  de  5  à  10  cent,  au  plus, 
sont  velues  et  portent  des  fleurs,  au  nondire  do  5-.S  disposées 
en  cynics  terminalos,  assez  grandes  et  jaune  clair. 

Le  i'.  ayiicidata  est  encore  connu  sous  lo  nom  deS.  ^((eo- 
viridis  Scholt,  qui  devra  probablomenl  rester. 

Passif lora  Actinla  Ilook. 

Gard,   c/rro,).  V.»i-^  p.  I.j. 

Très  jolie  Passiflore,  réintroduite  récemment  du  lîrésil.  Les 

feuilles  sont  largement  ovales,  arrondies  et  émarginées   au 

sommet  ;  les  pétioles  sont  munis  de  6  à  8  glandes  sessilos. 


LcB  fleurs.  Solitaires  et  entourées  do  larges  bractées  ovales, 
«•ordées  à  la  base,  ont  los  pétales  blanc  vcrilAtre  à  la  face 
intfirno,  obloiigs-obtus.  Los  sépales,  do  mémo  longueur,  sont 
blanc  crème.  La  couroiuio  oxtc'-rieure  est  blancho  rayée  do 
vioJol-bleuiUro. 

Mamlllarla  vlvlflora  Ilaw. 

Jlii'.  M.uj.  I.  ■;7is. 
("est  des  .Montagnes  Hocheusos  (juc  nous  osl  venue  celle 
(iK^tacéo  ix  ligo  courte,  déprimée-globuleuse,  liabituellement 
simple  et  d'un  verl-jaunAlre.  Les  tubenules  qui  la  recouvrent, 
Nonl  olilongs-ovoi'dos,  lAclies.  lisses  ou  légèrement  silloimés. 
Los  aiguillons,  au  nombre  do  \i  à  :m,  sont  grêles,  longs  île 
I  c-ent.,  droits,  rigides,  los  extérieurs  très  étalés,  rayonnants, 
blams  ou  pourpro-foncc-,  cou.\  du  centre  plus  robustes.  Les 
fleurs  ont  .'i  cent,  de  diamètre  :  leurs  sépales  sont  linéaires, 
bruns,  liinbriés;  les  pétales  sont  roses,  linéaires  ou  lancéolés, 
illuminés,  limbriés  aux  bords,  pourvus  de  soies  au  sommet. 
Los  fruits  sont  constitués  par  des  baies  ovoïdes,  vertes,  à 
graines  de  couleur  fauve,  obovées  et  profondéraont  alvéolées. 

Gerbera  Jamesonl  var.  illuftris 

ISi'Il.  s.  Tiisc.  Orlirul.  I!t02,  p.  Hil. 
Varii'li''  plus  robuste  (|uo  lo  type,  à  tige  florale  plus.déve- 
loppée,   il  caiiilule  plus  largo,  plus  régulièrement  constitué, 
à  coloris  [ilus  vif. 

Plectranthus  saccatus  Benth. 
Jlot.  Mag.  t.  78M. 
Celle  Labiée  du  N'atal,  <locouverlo  onlS.'iG  par  Drègo  n'a  été 
introduite  que  tout  récemment.  Ses  fleurs  brillamment  colo- 
rées en  bleu-azur  la  rendent  très  ornomenlale.  C'est  la  plus 
grande  espèce  du  genre,  remarquable  iiar  le  port  horizontal 
des  rameaux,  (jui  alloignenl  jusi(u'ii  :30  cent,  de  longueur. 

P.  Hariot. 

Soeiété  l^ationale  d'HoPticulture  de  f  ranee 

Séance  du  33  octobre  1902 

COMnÈ  DE  Floriculture.  — Un  très  bel  apport  de  M.  Jarry- 
Desloges,  composé  de  18  espèces  ou  variétés  i\c  Ne/ienthes, 
parmi  lesquelles  nous  avons  remarqué  :  N.  lialfouviana, 
N.  Northiana pulchra.N .Burkei e.rcellens, X.  }J'iUei,X.  Tiveyi, 
N.  Clwlsoni  excellens  qui  sont  des  nouveautés  -V.  cineta. 
.Y.  sanijuinea,  .V.  mi.i-ta,  X.  Mastersi.  X.  Veitcliii,  X.  rci- 
tricosa,eU:.  Certaines  urnes  ont  atteint  jusqu'à  40  centimètres 
de  largeur. 

A  signaler  encore  un  loi,  do  M.  Dugourd  :  Asters  de 
semis  ,  TrolUus  asiaticus,  Arrlotis  grandis,  etc. 

Comité  des  Oiumidées.  —  Unseid  apport  fait  par  M.  Driger: 
un  Caltlei/a  hybride,  d'origire  douteuse,  très  vigoureux  et 
très  florifère. 

Comité  des  Chrysanthèmes.  —  Quelques  semis  à  M.  Laffite. 
de  Pau  cl  une  belle  série  de  grandes  fleurs,  représentant 
:^1  varii'^tés  présentées  par  M.  Siniond,  delà  Vorenne-Sainte- 
Ililairo. 

Comité  dArboriculture  fruitière.  —  Dos  Poires  Dnyenné 
lin  Cuiiiire,  Dicl.C/dirles  Ernest,  à.  M.  Coffigniez;  des  Beurré 
Diel,  Bei'.rri-  Bachelier  et  Charles  Ernest  à  .M.  J.  Guerre; 
do  belles  Pèches  Tardive  d'uclobre  à  M.  A.  Chevreau,  des 
lorbeilles  de  Chasselas  doré  et  do  Franhenthat  k  .NINI.  A. 
Andry  et  .Sadron. 

P.  Hariot. 

BIBLIOGRAPHIE 


Après  l'Art  de  bouturer  eiVArtdesemerdfW.  Ad.  Van 
den  Ilcede,  la  Culture  forcée  des  Ognons  à  /leurs  do  M.  J. 
Rudolph,  et,  tout  récemment,  le  Canna  et  sa  culture,  de 
P.  Pallary.  la  Culture  potagère  forcée  cl  de  jdein  air  de 
M.  C.  l'otrat,  etc.,  etc.,  la  Librairie  horticole,  84  bis,  rue  do 
('■ronelle,  Paris.  7',  édile  lesouvrages  suivants,  qui  viennent  de 
paraître  : 

Nouvelle  méthode  de  culture  forcée  par  l'action  de  l'Ether  et 
du  Chloroforme,  par  .\lbert  Macmené,  brochure  de  8-j  pages 


352 


LE  JARDIN 


iri-10  avec  i:i  lipuros  dans  lo  texte.  Broché  :  1  fr.  .Vt,  franco 

I  fr.  "0  ;  rolio  domi-basaiio  :  i  fr.  75.  franco  2  fr.  8."). 

Dans  co  polit  livre,  .\I.  .Maumoné  a  rassemblé  tous  les  docu- 
ments concernant  la  découvorto  du  fori;aj;c  des  arlnistos  ot 
plantes  par  l'action  de  l'élher,  di'i  au  professeur  Joliannsen, 
de  Cuponlia|rue,  et  les  divers  essais  ipii  ont  été  tentés  dfpuis 
en  Allemagne  et  en  l-'rance.  Cette  découverte  et  ces  essais 
sont  récents;  il  y  a  eu  en  même  temps  c|uel(|uos  expériences 
de  torçape  par  l'action  du  chloroforme.  C'est  dire  <|ue  M.  Mau- 
mené  ne  pouvait  avoir  pour  but  d'enseipner  une  méthode  do 
forçaj;e  acquise,  mais  de  (aire  connaître  au  public  horticole 
l'oritçino  et  l'état  actuel  do  la  question.  lit  la  meilleure  ma- 
nière de  lo  faire  était  de  placer  sous  ses  yeux  les  résiillats 
mêmes  des  expériences,  commentés  par  leurs  auteurs  nn'-mcs. 

II  s'y  ajoute  d'ailleurs  cette  constatation:  que  le  forçape  par 
l'éther  est  entré  aujourd'hui  dans  le  domaine  ilo  la  prali(|uo 
ihez  lies  horticulteurs  nlleniands.  Les  (orceurs  français 
feront  donc  bien  de  lire  la  brochure  de  M.  .Maumené.  S'ils  no 
veulent  pas  so  laisser  distancer  par  l'étranger  sur  leurs  pro- 
pres marchés,  il  est  juste  temjis  qu'ils  so  renseignent  et 
prennent  les  dispositions  nécessaires. 

De  l'Ensachage  des  fruits,  pai-  L.  Loiskac,  arboriiiiltour.  Bro. 
chure  de  la  Bibliothèque  du  Jardin.  in-H'i  do  V,  pagi'S  avec 
au  ligures  dans  lo  ti'xte.  Broché  ;  I  fr.  .".0.  franco  1  fr.  IV). 

Ce  petit  livre  est  d'un  praticien,  et  il  lui  a  valu  une  médaillo 
d'or  au  Congrès  pomologi^iuo  de  l'au.  en  l'.'o;'.  .M.  l.oiseau 
prétond  avec  raison  rjuo  l'arboriculture  française,  bien  (|uc 
la  première  du  monde,  a  sans  cosse  besoin  do  se  perfectionner 
si  elle  veut  lutter  avec  succès  contre  la  concurrence  étrangère 
et  il  indic|ue.  comme  un  porloctionnemenl  malheureusement 
loin  d'être  adopté  partout,  l'ensachago  des  fruits.  Cette 
opération  préserve  les  fruits  de  la  l'yralo,  do  la  tavelure, 
des  grêles  légères;  elle  en  afiine  la  chair  et  l'épiderme;  elle 
en  (acilito  à  l'automne  la  coloration;  elle  en  augmente  lo 
volume;  elle  rond  enfin  possible,  en  plein  vent  ou  à  mauvaise 
oxpositi(m,  la  culture  de  variétés  do  choix.  Toute  la  tochniipio 
de  l'ensachage  est  ensuite  décrite  avec  soin,  cl  avec  de 
nombreuses  ligures  à  l'appui.  Cet  ouvrage  n'est  pas  seule- 
ment utile  à  consulter  par  les  professionnels  :  les  amateurs 
y  trouveront  rensoignoment  nécessaire  pour  obtenir,  chez, 
eux,  de  beaux  et  bous  fruits,  pareils  à  ceux  qu'ils.ailmiront 
dans  les  expositions. 

Les  arbres  nains  japonais,  par  .\i.bKi\T  .\1almknk,  plaipiette 
in-s  format  modorne,  sur  papier  du  Iuxo,('i0  pages  avec 
10  ligures  dans  le  texte.  Broché,  avec  couverture  en  simili- 
Japon,  tirée  on  couleurs  :  2  fr..  franco  i  (r.  20. 

Depuis  quelques  années,  à  la  faveur  des  relations  nmii- 
diales  ilevenues  plus  faciles,  il  a  été  donné  aux  Ivuropéeiis 
de  pouvoir  comparer,  aux  produits  do  leur  horticidtiire.  ceux 
do  l'horticulture  japonaise.  On  a  vu  dans  les  Expositions, 
depuis  colle  do  l'.totl,  dos  spécimens  révélant  une  culture  et 
un  art  floral  étranges.  .Mais  c'est  surtout  à  <-olle  de  XWi  quo 
l'attention  a  été  sollicitée  a  un  haut  degré,  par  la  présence  do 
tout  un  lot  d'arbres  pygmées.  Los  Jaiionais.  peuple  dn  pelite 
taille,  vivant  dans  une  nature  rabougrie  par  la  furi-ur  clos 
éléments,  ont  une  esthétique  essentiollomont  différonto  do  la 
niHre,  ot  qui  leur  fait  préférer  h's  paysages  minuscules  aux 
majestuouses  futaios. 

Dans  son  ouvrage,  .\L  Maumené  a  réussi  à  di'-gagcr  cette 
(esthétique  particulière,  (irilce  à  dos  relations  personnelles 
qu'il  possède  au  Japon,  il  y  indique  par  lo  menu  li's  pro- 
ÔAdég  culturaux  employés  on  Hxtréme-t (rient  pour  obti-nir  la 
nanisation  des  arbres,  et  ce,  /i  un  tel  point  que  les  arbres 
pygniéos  sont  rtgês  do  plusiours  sièclos  après  avoir  i-lé 
noignês  de  pore  en  lllg  dans  la  mémo  famille, 

La  plaquotio  do  M.  .Maumi-né  est  une  tiMivro  à  la  (ois 
artistique  et  culturalo.  Imprimée  sur  papier  île  luxe,  ornée 
de  photogravures  originalos,  paréod'une  couverture  au  tles^in 
modorn-stvle,  olle  constihie  un  petit  volume  de  biblio|iliilo 
qui  pourra  êiro  mémo  oflerl.  on  modeste  cadeau  de  Jour  de 
l'an,  iiH\  porsonno»  qu'intoiossont  les  arts  horticoles. 

Agenda  horticole,  éilition  de  1903.  rovm'  ot  augmentée,  par 
L.  IIeskv.  format  do  poche,  avi-c  17o  pages  de  lexlo.  Brocîn-: 
I  (r.,  franco  1  fr.  'iT,;  l'artnnné  toile  1  (r.  ."«o,  franco  1  fr.  Tri; 
relié  cuir  2  (r.,  franco  2  (r.  i'>. 

L'élngo  de  l'Agnnda  horticole  do  L.  Henry  n'est  plus  à  (aire  ; 


on  sait  qu'il  occupe  une  première  place  parmi  les  travaux  de 
ce  genre  et  qu'il  est,  ù  tout  instant,  d'un  secours  précieux, 
au  milieu  île  leurs  travaux,  pour  tous  les  amateurs  ot  prati- 
ciens. On  y  retrouve  toutes  les  formules,  toutes  les  opéra- 
lions,  tous  les  calculs  i]ui  échappent  à  la  mémoire  ou  sur 
lesquels  on  est  insulisaminent  renseigné.  Uappelons  seule- 
ment que  cet  aide  mémoire,  méticuleusement  établi,  contient, 
entre  autres  choses  :  les  i>roccdcs  tic  conscrtalion  ila  tnalé- 
ricl  horticole,  l'clablissetncnt  des  csjialicrs.  U's  niesurespoar 
les  plantations,  les  quantités  de  (jraines  à  setner  et  les  ren- 
dcinents,  les  fanitules  d'cnyraispoiir  arbres,  légumes. /liantes 
de  serre,  fleurs  de  pleine  terre,  les  iirocédés  de  destruction 
des  insectes  et  des  parasites,  lo  trace  des  corbeilles,  pe- 
louses, etc..  sans  compter  de  nombreux  renseignements  sur 
les  diverses  administrations,  pour  tout  ce  cjui  concerne  les 
transactions  horticoles. 

Correspondance  (1) 

Contre  les  poux  des  plantes  de  serre.  —  Hep.  à  M.  J.  à 
.M.  {S,  i,u-,  l-')i.scj.  —  Un  cli'siail  toujours,  dans  les  serres, 
avant  qu'on  y  voie  aucun  insecte,  (aire  dos  pulvérisations  sur 
les  plantes,  à  l'eau  nicotinée  au  5'  avec  des  jus  (aiblos 
(10  à  12'  Baunié),  au  dixième  avec  les  jus  concentrés,  ainsi 
que  dos  (umigations  en  jetant  de  la  nicotine  sur  dos  plaques 
de  for  ou  dos  bri<iues  chaufTées.  l)o  même,  pouréviter  l'entrée 
des  maladies  cryptogauuques,  on  devrait  toujours,  préven- 
tivement, faire  des  pulvérisations  au  sulfate  de  cuivre  à 
rais<m  do  "lOO  grammes  par  hectolitre  d'eau  (au  minimum). 
Ces  opérations  si  faciles  devraient  prendre  placo  dans  les 
travaux  réguliers  do  la  culture  des  serres  sans  atlendro  dO 
voir  les  insectes  ou  les  parasites  s'y  établir.  On  opère  de 
grand  malin  ou  bien  lo  soir,  do  manière  à  éviter  les  bn'dures 
par  lo  soleil. 

Destruction  delà  bruche  de*  Pois  et  des  charançons.  — 
Iiél>.  à  M.  H.,  chez  M.  I!..  à  G.  par  V.  {Oise).  —  Le  soûl 
moyen  efficace  lio  détruire  la  bruche  des  Pois  et  les  charan- 
çons des  grains  est  de  les  asphyxier  au  sulfure  de  carbone, 
mais  l'emploi  do  col  ingrédient  nécessite  do  sérieuses  pré- 
cautions. 

Los  grains  sont  déposés  et  étalés  en  uno  couche  de  'M  à 
W  centimètres  d'épaisseur,  dans  un  grenier  ou  local  quel- 
conque isole  de  l'hab>tation.  Sur  celte  couche,  on  dispose,  à 
un  mètre  ot  demi  de  distance  les  uns  des  aidros,  des  n''cipioids 
remplis  de  2.">o  grammes  «le  sulfure  do  carbone  et  liion  bou- 
chés; on  so  sert  do  bocaux,  pots  vides  de  coiditures.  Ilacons 
vides  de  conserves,  olc.  l'important  est  cpiils  soient  à  largo 
ouverture.  Ces  récipients  sont  enfoncés  aux  trois  ijuarts  dans 
Fa  couche  de  grains,  do  manière  (|u"étant  ainsi  accotés,  ils  ne 
puissoid  so  renverser.  On  les  débouche  alors  /»v.v  rapidc- 
tnent  et  l'on  ri'couvre  le  tout  d'une  ou  de  plusieurs  bAches 
qu'on  a  eu  le  soin  d'apjiorler  tout  près  à  l'avance.  On  se 
roliro  alors  le  plus  vite  possible  en  (ermanl  soigneusement 
les  portes,  (enétres,  vasistas,  i-tc. 

Uualre  ou  cini|  jours  après,  la  brui-ho  ou  les  charançons 
sont  détruits;  on  pénètre  dans  le  local  <■"  laissant  la  jMirte 
ouverte  puis  en  ouvrant  les  fenêtres.  Los  diverses  pn-cau- 
lions  soulignées  sont  nécessaires,  les  vapeurs  de  suKuro  do 
carbone  étant  dangereuses  à  respirer.  Il  (aut  aussi  bien  se 
garder  de  fumer  ni  do  se  servir  do  lumière. 

La  bruche  des  l'ois,  à  l'état  d'insecte  parfait,  dispose  ses 
œufs  sur  les  ovaires  des  Heurs  dès  (pio  la  féconilation  a  été 
opérée.  Les  jennos  larves  qui  naissent  deceso-ufs  pénètrent 
alors  dans  les  grains  à  peine  formés  et  s'y  dévoloppont  à  la 
faveur  du  déM-loppoment  <les  grains  eux-mêmes,  ipii  n'en 
souflri-nt  ilu  reste  pas;  il  est  même  curioux  que  l'insecte  ne 
compromette  pas  le  germe  du  grain,  l'our  éloigner  la  bruche 
du  Pois  <h'  la  fleur,  il  (audrait  (ipc-rer  à  ce  monu-nt,  sur  les 
plantes,  des  pidvérisations  avec  uno  solution  <|ui  à  notre 
connaissanio,  n'a  pas  encore  été  proposée.  Il  (audrait  essayer 
la  nicotine  au  dixième  (au  maximum),  l'Aloôs,  lAbsinthc, 
l'Armoise  ou  le  tjuassia  bouillis.  Encore  cela  n'est-il  guère 
praticable  ipion  petite  culture. 

(Il  Pour  loiilc»  ilcninnclo!»  do  ri'ii-icitrniMiicnlH.  jolmlrc  un  lliiilin< 
de  lllr.  !.■>  pour  chacun'  ipie^tlmi  illiriTcnlc,  nlin  ilr  nmiB  couvrir 
lien  frni»  d'envol  à  no»  collnlioralcum.  Pour  olilrnir  In  n'-ponHo  par 
lollro,«nï»yorOfr.  "ri on  thnhrrvpoutc.  Joindre  In  bniidc  du  JuurnnI 


N»  379 


LK   JAHDIN 


5  Décembre  1902 


CHRONIQUE 


Los  blessures  survenues  aux  végétaux  peuvent  être, 
dans  certains  cas,  l'occasion  de  mcidilii'alions  ((u'il 
sérail  intéressant  de  fixer.  M.  D.  Faircliild  a  remarqué, 
au  prinlonips  dernier,  à  l'alras,  sur  un  jeune  Peupliei-, 
une  liranclio  dont  la  précocité  attira  son  attention. 
Alors  que  les  arlires  ne  faisaient  encore  que  commencer 
à  étaler  leurs  feuilles,  ces  dernières,  sur  le  rameau 
dont  il  s'agit,  étaient  arrivées  ;i  leur  entier  développe- 
ment et  tout  iï  fait  ouvertes.  On  eût  ilil,  tant  le  fait  était 
saillant,  qu'une  tnulTe  de  jiui  s'était  implantée  sur  un 
jeune  Peuplier.  Uuello  était  la  acuse  de  cette  différence 
si  niartiuée  dans  la  végétation  en  deux  points  aussi 
rapprochés.'  M.  l''aircliild  avoue  qu'il  fut  fort  embarrassé 
de  primo  abord,  mais  il  fait  observer  que  la  branche 
douée  do  précocité  prenait  naissance  au  voisinaged'une 
région  qui  avait  été  alTectée  d'une  forte  blessure,  occa- 
sionnée par  le  brancard  d'une  charelte.  La  cicatrisation 
s'était  opérée  en  de  bonnes  conditions.  De  là  à  se 
demander  s'il  n'y  avait  pas  île  relation  entre  la  précocité 
et  lo  traumatisme,  et  par  suite,  si  l'on  ne  [)ourrait  modi- 
fier les  végétaux  en  les  blessant  arliliciellemenl  ci 
volontairement,  il  n'y  avait  qu'un  pas.  La  pncocité  dis- 
paraitra-t-elle  l'an  prochain,  dans  di.x  ans,  dans  vingt 
ans,  une  fois  que  les  ellets  immédiats  du  traumatisme 
n'existeront  plus?  11  nous  semble  que  la  greffe  pourrait 
répondre  à  la  question  ;  il  serait  bien  simple  eu  tous 

cas  d'essayer. 

* 

La  Vigne  va  tle  nouveau  faire  {larlcr  d'elle.  Après  le 
Phylloxéra,  le  Mildew,  lOidnini  et  tant  d'autres  fléaux 
qui  se  sont  abattus,  en  dévastateurs,  sur  notre  beau 
vignoble  français,  voici  que  la  pourriture  causée  par 
le  Botnjtis  cinerea  s'apprête  aie  ravager.  Aussi appren- 
dra-t-ou  avec  satisfaction  que  M.  Denis,  député,  et  plu- 
sieurs de  nos  honorables  ont  demandé  à  la  Chambre  de 
vouloir  bien  instituer  un  prix  de  10 UOO  francs,  en  faveur 
de  celui  qui  trouvera  le  moyen  d'empêcher  le  Bolrytis 
d'étendre  ses  ravages.  La  proposition  a  été  renvoyée  à 
la  Commission  du  Budget.  Celle  question  du  Botrytis 
cinerea  est  fort  intéressante,  car  ce  petit  champignon 
se  comporte  de  deux  façons  absolument  différentes  au 
point  de  vue  de  l'interprélation  :  d'un  coté  c'est  un 
destructeur  qu'il  faut  supprimer  à  tout  prix  ;  d'un  autre 
il  constitue  la  Pourriture  noble  qui  donne  aux  raisins 
de  certains  crus,  une  valeur  spéciale  telle  qu'on  ne  fait 
le  vin  que  quand  les  grappes  sont  atta(|uées.  Vérité  en 
deçà  des  Pyrénées,  erreur  au-ilelà...  ce  sera  toujours 

vrai. 

« 
*  * 

L'obscurité  la  plus  complète  a  longtemps  régné  sur 
la  patrie  du  Marronnier  d'Inde.  V.Esculus  Hiiipocas- 
tanurn  a  passé  pour  être  originaire  d'Orient;  on  l'a 
cherché  dans  l'Inde  et  on  ne  l'a  pas  trouvé  malgré  le 
nom  vulgaire  qui  lui  a  été  attriljuc.  Au  xvi°  siècle,  Charles 
de  l'Ecluse,  qui  parle  pour  la  première  fois  de  ce  bel 
arbre,  destiné  à  un  tel  succès  de  culture,  en  avait  reçu 
les  graines  do  Constantinople,  par  l'intermédiaire  de 
l'amlMSsadeur  do  France.  On  en  avait  prématurément 
conclu  que  le  Marronnier  pouvait  bien  être  indigène  de 
Grèce.  Kn  1878,  au  Congrès  do  botanique  tenu  a  Paris. 
M.  de  Hcldreich,  botaniste  distingué  et  directeur  du 
jardin  botanique  d'Alhenes,  affirmait  ne  pas  l'avoir 
rencontré  sur  le  Piiide,  ou  Nymann  le  signalait.  Mais 
l'année  suivante,  il  le  trouvait  dans  le  nord  de  la  Grèce, 
au  Mont  Chélidoni,  à  une  altitude  de  3,.500  pieds,  dans 


les  gorges  escarpées  qui  avoisinent  la  ville  do  Mikro- 
chonia.  Le  type  sauvage  ne  parait  différer  de  l'arbre 
cultivé  que  par  ses  feuilles  un  peu  plus  étroites,  ce  qui 
no  présente  aucune  inqiortance.  La  patrie  du  Marronnier 
d'Inde,  ost  donc  maintenant  parfaitemeol  lonnnp.  C'est 
un  arbre  d'origine  européenne. 

•  • 
D'une  intéressante  statistique  entreprise  sur  les  plan- 
talions  fruitières  dos  routes  nous  extrayons  les  ronsei- 
gnemonls  (jui  suivent.  Les  plantations  n'ont  pas  tou- 
jours été  fait(!S  intolligemment;  ainsi  on  a  parfois 
arrachi'  dos  arbres  do  toute  beauté  pour  les  remplacer 
par  d'autres  qui  ne  viennent  que  difficilemeid.  Actuel- 
lement on  compte  environ  .000,000  sujets  sur  les  routes 
de  France.  C'est  la  région  de  l'Est  qui  est  la  plus 
favorisée  :  les  départements  do  Meurthe-et-Moselle, 
Ardennes,  Meuse,  Vosges,  Haute-Marne  tiennent  la  tôle, 
en  compagnie  de  la  Haute-Saône  et  du  Doubs.  Viennent 
bons  derniers,  la  Chareide- Inférieure,  les  Pyrénées- 
Orientales,  la  Nièvre,  la  Savoie,  l'IIéraull,  le  Puy-do- 
Dome,  la  Côte  d'Or,  la  Gironde,  la  Sartho,  le  Lot-et- 
Garonne,  lo  Jura,  le  Rhône,  l'Allier.  Il  est  curieux  de 
voir  aussi  éloignés  l'un  de  l'autre,  au  point  de  vue  des 
plantations  fruitières,  <les  départements  géographique- 
iiient  aussi  rapprochés,  la  Cotc-d'Or  et  la  Haute-Marne 
d'un  coté,  le  Jura  ot  lo  Doubs  d'un  autre.  Le  premier 
groupe  à  lui  seul  a  planté,  autant  qu'on  peut  l'évaluer, 
environ  400,000  sujets. 

Xous  avons  à  diverses  reprises  parlé  du  régime  végé- 
tarien, de  ses  avantages,  de  ses  inconvénients.  Si  ce  que 
la  presse  rapporte  est  exact,  ce  serait  le  régime  par 
excellence  favorable  aux  pratiquants  des  sports  athlé- 
tiques. Dans  le  match  de  marche,  organisé  récemment 
entre  Dresde  et  Berlin,  —  avec  un  parcours  de  200  kilo- 
mètres —  les  six  premières  places  ont  été  occupées  par 
dos  végétariens.  Aucun  instant  n'avait  été  accordé  pour 
le  sommeil,  une  heure  avait  été  donnée  pour  les  repas. 
Karl  Mann,  le  premier  arrivant,  est  soumis  au  régime 
végétarien,  dont  il  ne  s'est  jamais  départi  depuis  dix 
années,  et  il  est  âgé  de  2S  ans.  Il  a  battu  le  renord  en 
2()  heures  53  minutes  et  est  maintenant  le  champion 
marcheur  du  monde.  Ce  doit  être  un  excellent  client  pour 
les  maraîchers  et  les  fruitiers,  mais  ce  que  les  bouchers 

no  doivent  pas  l'aimer! 

• 
«  * 

Les  graines  souffrent-elles,  dans  leurs  propriétés  ger- 
niinatives,  à  être  exposées  à  la  lumière  solaire '?M.Jodin, 
qui  s'est  occupé  récemment  de  cette  importante  ques- 
tion, est  arrivé,  à  la  suite  de  nombreuses  expériences  à 
d'intéressants  résultats.  La  résistance  des  graines  pa- 
raît plutôt  dépendre  de  l'action  calorifique  que  de  celle 
de  la  lumière.  Non  desséchées  elles  perdent  leur  pou- 
voir germinatif  en  quelques  semaines,  qu'elles  soient 
cultivées,  comme  l'a  fait  comparativement  M.  Jodin,  en 
tubes  transparents  ou  opaques.  Desséchées,  elles  résis- 
tent plus  longtemps.  Dans  ce  cas,  la  résistance  était 
encore  de  69  0/0,  dans  des  expériences  mises  en  train 
le  27  mars  1896  et  continuées  jusqu'au  i  août  1902.  El 
encore  aurait-il  été  possilile,avec  quelques  précautions 
spéciales  qui  n'avaient  ])asété  prises  au  début,  d'arriver 
à  un  résultai  encore  plus  favorable. 

Ce  n'est  pas  dans  les  journaux  purement  scientifiques 
qu'il  faut  toujours  chercher  les  notions  les  plus  exactes. 
Ainsi  dans  une  revue  très  estimée,  peut-on  lire  «  L'ne 
Orchidée  nouvelle,  très  imprévue,  le  Taillundria 
Diivali,  obtenue  à  Versailles,  a  fait  sensation  ».  Il  faut 
lire  Tillandsia  et  Broméliacée. 

P.  Hariot. 


354 


LE   JARDIN 


Nouvelles  horticoles 

Distinctions  à  l'horticulture.  —  L'émincnl  orcliiJo- 
pliilo,  ProfossourCopnianx,  a  reçu  la  cniix  de  l'ordre  de 
Lt-o|i<(ld.  Sir  'Ircvor  Lawn'iicp,  Mon  connu  iiour  les 
;;raiiJs  services  qu'il  a  rendus  ii  l'Iiorlicullure  aiiplaiso, 
a  élé  fait  chevalier  comniaiideur  de  l'ordre  ilc  Nicloria. 
Nous  leur  adressons,  à  ce  sujet,  nos  vives  et  sincères 
fc'licitalions. 

Les  remarquables  recherclies  sur  la  greffe  île  notre 
disliiipu.'  collalior.ilour  M.  L.  Daniel  viennent,  sur  le 
rapport  di'  M.  Ga*li>n  Itonnior,  meinlire  de  l'inslitul, 
iVrlrc  honori'i's  de  la  médaille  d'or  à  l'effigie  d'(  Mi\icr 
do  Sern-s,  par  la  Socièlc  nalioiialo  d'Agriculture  <le 
France.  La  Soelélé  des  Agriculteurs  cle  ['"rance  de  son 
Cillé,  avait,  en  mars  dernier,  décerni'  a  M.  l)aniel  un 
diplùMie  d'Iiiiniicur  dans  les  mêmes  cniiililions. 

Au  ministère  de  l'Agriculture.—  l'ar  arrêlé  en  date 
du  lô  novendiro  i'.Mi2.  M.  Pierre  Sarrien,  secrétaire  par- 
ticulier, est  nommé  elief  adjoint  du  secrétariat  particu- 
lier. M.  Henri  Colin,  attaché  du  cabinet,  est  nommé 
secrc'laire  partieulier. 

La  nouvelle  réglementation  des  recouvrements 
postaux.  —  Le  Jardin  est  l'un  des  [iremiers  jotirnaux 
qui  mit  f  lil  remarquer  combien  serait  onéreuse  pourles 
soeiétés,  les  syndic.its.  les  journaux  et,  en  gênerai,  les 
petits  particuliers,  la  nouvelle  réglemeiilalion  concer- 
nant les  mandats  de  recouvrements.  La  |ielite  campagne 
qui  a  eu  lieu  dans  la  presse  commence  à  porler  ses 
fruits.  Après  un  examen  bienveillant  do  la  question, 
M.  le  sous-secrétaire  d'Etal  dos  postes  et  lélégraplies 
vient  de  prendre  la  décision  suivante  : 

f,e  nombre  des  valeurs  (i|iiltt!inres.  factures,  billots, 
Iraites,  etc.)  rerouvrables  nu  prelit  d'une  même  personne  ot 
dans  la  circ-onscriptinn  postale  d'un  mémo  bureau  est  lixé 
au  inuximuni  il  cin(|  par  envoi  affranchi  izi  cenlinies  (déirot 
du  f  juillet  JW2);  toutefois,  le  nombre  des  valeurs  est  rlevc 
(le  eiiiqà  qitime )>ar  envoi  lorsque  le  montant  tl'aucuneii'ellcs 
n'est  siip'-rieur  à  six  franes  (décret  du  20  novembre  iWi\. 

ICn  auiun  eus,  le  uKintant  global  des  valeurs  renformées, 
dans  une  uiènio  enveloppe  no  doit  dépasser  2.000  francs 
(décret  du  V  juillet  1902). 

Go  nouveau  décret,  qui  facilitera  le  recouvrement  des 
cotisations  et  des  abonnements,  sera  applicable  à  partir 
du  lô  décembre. 

La  prochaine  Exposition  de  printemps  à  Paris. 
—  Nous  avons  appris  qu'en  raison  du  succès  île  la  der- 
nière Lxposilion  (|iii  vient  d'être  organisée  aux  serres 
du  Cours  la  Heine,  les  heureuses  améliorations  qu'on  y 
a  couslati'es  seront  conservées  et  même  augmentées.  La 
lente  reliant  les  deux  serres  sera  maintenue,  mais  avec 
des  baies  donnant  vu(^  sur  la  Seine  ot  qui  pourront  être 
fermi'08  à  volonté.  C'est  sur  les  cotés  de  celle  lento  que 
seront  plai^ées  les  Roses. 

Eu  outre,  si  l'adminislration  d(^  l'Exposition  de  IDOO 
aboulil  eidln  ii  débarrasser  le  terre-plein  eidro  les  serres 
et  le  pont  des  Invalides,  une  seconde  grande  lente  occu- 
pera la  ligne  médiane  de  ce  terre-plein  de  manière  à 
pouvoir  conduire  à  l'abri  les  visiteurs  jusqu'aux  serres 
des  l'eiilrée  située  à  cnli-  même  du  poni  des  Invalides. 
L'Exposition  quinquennale  de  Gand  en  1903.  — 
La  Soi'ieiê  royale  d'Agriculture  et  de  Liolanli|ue  do 
Gand  fait  actuellenicnt  prncéder  à  la  construction  des 
locaux  temporairi'-  qui  serviront  à  ri-'.xpnsition  inler- 
nationale  qui  aura  lieu  en  lUdll,  dans  les  jardins  du 
Ca-<ino.  L'annexe  principale  oceupeni  une  surfaee  do 
4  01  tu  mètres  carré».  La  superlicie  loiiiU-  i|os  constructions 
lemporalros  mesurera  4.V25  inelrcs,  alors  qu'elle  n'élall 
que  de  :!.I0.".  en  l^'JS. 


Institut  national  agronomique.  —  Le  Ministère  de 
l'Agiiculluri'  \  ient  de  lixer  les  contlitions  princiiiales 
suivantes  du  concours  d'admission  à  l'Institut  agrono- 
mique en  iWi. 

Sauf  avis  contraire,  le  concours  d'admission  à  l'Institut 
national  agronomique  commencera,  en  l'.Hiil.  le  lundi  s  juin. 
Les  jeunes  gons  qui  désirent  prendre  part  à  ce  concours 
devront  juslilier  que,  le  i"  janvier  VMi.  ils  auront  atteint  ou 
dépassé  rage  de  17  ans  révolus.  Toute  doniaiule  d'admission 
sera  faite  sur  papier  timbré  et  adressée  avant  le  2il  mai  VMi, 
terme  de  rigueur,  au  Ministre  do  l'.\griculturo.  Les  épreuves 
écrites  auront  lieu  les  K.  '.•  et  10  juin  dans  les  villes  ci-après 
désignées,  au  choix  des  candidats:  .\lger.  Amiens,  Angers, 
liordeaux.  Caen,  Clermont.  Dijon.  I^on,  Limoges,  l^yon, 
.NJarseillo.  Nancy,  Nevers.  NInies,  Paris.  Rennes,  Toulouse 
et  Tuurs.  Elles  seront  au  nombre  do  six.  l^es  épreuves 
orales  seront  subies  à  Paris  dans  le  courant  du  mois  do 
juillet. 

Les  candidats  peuvent  se  procurer  le  programme 
complet  du  concours  en  adressant  unodomande  spéciale 
auMinislêre  de  l'Agriculture  , direction  de  l'Agriculture, 
premier  bureau,  Enseignement  agricole). 

Propagation  des  machines  agricoles  françaises. 

—  Un  Siniilical  d'i//ili(ilirc  jKiiir  l"  vnhjarisntioii  des 
vutchiiies  a<jricoles  de  fabrication  française  \-\cn\  d'être 
fondé.  Son  but  est  la  vulgarisation  des  machines  et 
instruments  agricoles,  notamment  par  la  création  à 
Paris  d'un  Office  de  renseignements  et  la  fondation 
d'une  revue  mensuelle  illustrée  Les  Xuiirelles  agricoles, 
qui  sera  puldiée  sous  le  patronage  de  la  Chambre  syn- 
dicale des  conslrucleurs. 

Les  membres  rlu  Conseil  d'administration  élus  par 
celte  assemblée  sont  : 

.M.M.  J.  Hariat,  président;  A.  l':grot,  vice-président; 
Lcfehvre-Albaret,  secrétaire;  Dard,  trésorier;  Jules  Japy, 
Vidal-Beaumo,  A.  Simon,  Cussac,  Chaussadont.  membres. 

Le  siège  social  pn  visoire  do  ce  nouveau  .Syndicat  est: 
10.  ruo  de  Lancry,  à  Paris. 

Don  à  la  Société  nationale  d'Agriculture.  —  La 
classe  :{8  de  l'Exposition  universelle  de  HXX)  possédait 
un  reliquat.  .M.  "Tisserand,  son  présidenl,  en  a  remisa 
la  S.  N.  A,  une  partie,  à  litre  de  don.  Les  intérêts  de 
celle  somme,  capitalisés  pendant  cinq  ans,  seront  mis 
à  la  disposilion  do  savants,  expérimentateurs,  profes- 
seurs, etc.,  pour  les  aidera  poursuivre  leurs  recherches. 
Une  autre  fraction  de  ce  reliquat  a  élé  nnds  a  l'Asso- 
ciation de  la  Picsse  agricole  pour  sa  caisse  de  secours. 

Le  nouveau  hall  de  la  Société  royale  d'Horticul- 
ture d'Angleterre  —  Les  journaux  anglais  sont  una- 
nimes a  ex|)iimer  du  désappointement  à  la  vue  dos 
plans  du  nouveau  local  proposé  pour  la  Royal  horticul- 
tural  Society  «  11  est  délicat,  dit  à  ce  propos  le  Garden, 
pour  les  profanes  de  discuter  les  concejilions  des 
arcbitcctes;  pout-étro  aussi  que  l'asiiect  de  ce  hall  une 
fois  construit  sera  meilleur  que  sur  le  papier.  11  est 
inconteslable  que  de  rorncmentation.  cela  coule,  mais 
à  part  cotte  question,  le  dessin  du  monument  lui-même 
parait  bien  pauvre  )i.  Un  grand  nombre  de  critiques  sont 
ensuite  faites,  sur  lesq\ielles  nous  aurons  occasion  do 
revenir. 

L'Institut  colonial  de  Nantes.  —  Un  ancien  élève 
do  l'I'Lcole  d'Iiorliculture  do  Versailles,  .M.  11.  Navel,  a 
été  récemment  nommé  dircclinr  des  cultures  de 
rinslilut  colonial  do  Nantes.  M  Navel  avait  fait  précé- 
liemmenl  un  stage  assez  long  en  .Angleterre,  d'abord 
dans  les  cultures  de  M.  Wliiloley,  puis  pendant  un  an  à 
Kew.  Avant  do  prendre  possession  do  son  nouveau 
poste,  il  avait  passé  quelques  mois  au  jardin  colonial 
de  Vincennos,  sous  la  direction  do  M.  l)ybo\vski. 
M    N.ivel  est  un  des  vaillants  membres  de   la  .Sociélé 


LE  JARDIN 


3M 


française  (riiorliculliiro  Jo  Lomlros,  dont  il  a  Ole  vic'c- 
pri'isidonl.  Il  a  puisé,  dans  renseignement  qu'il  a  rei.-u 
à  Kew,  l'initiative  largo  et  féconde  qui  lui  permettra  do 
donner,  à  l'Institut  colonial  de  Nantes,  un  essor  en  rap- 
port avec  les  nécessités  de  la  vulgarisation  des  entre- 
prises culturalos  aux  colonies.  Nous  n'avons  pas  besoin 
d'ajouter  que  nos  confrères  d'ouIre-Manclie  sont  [larti- 
culiiTemenl  llatlés  do  voir  un  ancien  élevé  do  Kow 
ap|)olé  à  co  poste.  La  SociiHo  française  d'iiurliculture 
do  Londres, qui  a  déjà  fourni  tant  de  piniiniers  à  l'iiorti- 
culturo,  poiil  l'olro  .'vussi. 

Le  transport  des  colis  fleurs  du  midi  en  Alle- 
magne. —  11  parait  que  les  efforts  tenaces  et  réitérés 
des  sociétés  liorticoles  du  Midi  n'auront  pas  encore 
amené  cette  année  l'organisation  d'un  transport  direct 
do  produits  français  sur  les  niarcliés  allemands  par 
l'otit-Croix. 

Des  diflicullés,  qu'on  prétend  insuriiKintables  ,  ont 
surgi  au  dernier  moment,  et  l'on  prend  maintenant  le 
parti  d'organiser  untj  communication  plus  rapide  avec 
l'Alleinagno  par  \'intimillo  et  l'Italie. 

Réussira-t-on  donc  cotte  nouvelle  tentative"?  Pour  les 
colis  de  graniie  vitesse,  il  est  à  prévoir  que  le  trajet 
par  l'^iris  conservera  cette  a'nnéo  la  i)référenco. 

Le  régime  de  la  culture  du  Tabac  en  France.  — 
Le  groupe  agricole  do  la  Chambre  des  députés  s'est 
occupé  de  la  question  de  la  culture  du  Tabac.  Il  a 
adopté  un  vœu  tendant  : 

1  A  accorder  l'autorisation  do  lacultuiedii'i'abac  à  tous  les 
départements  dont  lo  sol  est  favorable  à  cette  culture  et  à 
employer  les  doux  tiers  des  crédits  budgétaires  à  l'achat  des 
'l'abacs  indigènes  ; 

2  A  adopter  un  nouveau  type  do  Tabac  composé  entièrc- 
nionl  do  Tatjac  français. 

Le  bureau  du  groupe  a  été  chargé  île  transmettre  ce 
vcBU  au  ministre  des  finances. 

Enquête  sur  la  récolte  des  Pommes  de  terre.  — 
Le  Ministre  do  l'Agriculture  a  adressé  aux  [irofosseurs 
d'agriculture  une  circulaire  dans  laquelle  il  leur 
demande  les  renseignements  suivants  : 

f  La  nouvelle  maladie  existo-t-ollc  dans  votre  département 
ot,  dans  l'aflirinative,  a-t-ellc  pris  un  dévoloppement  plus 
considérable  (juo  l'année  dernière,  ou  bien,  au  contraire,  a-l- 
ollo  causé  moins  de  dégiUs? 

2'  La  récolte  dépasscra-t-elle  les  besoins  do  la  consomma- 
tion locale,  ou  bien  sorable-t-elle  déficitaire? 

'i  A  combien  peut-on  évaluer  soit  l'excédent  do  production, 
soit  lo  déficit"? 

4"  r,o  départemental  sera-t-il  on  état  d'exporter  des  tuber- 
cules do  souience,  exempts  de  toute  maladie  cryptogamicjue, 
ou  bien  sora-l-il  importateur? 

Ty  Quels  sont  les  personnes,  syndicats,  sociétés  ou  toutes 
autres  collectivités  agricoles  qui  ont  pu  vous  être  signalés 
comme  désirant  soit  acheter,  soit  vendre  dos  tubercules  do 
semonce  et  on  belle  quantité  ? 

Etant  donné  le  caractère  tout  à  fait  irrégulier  de  la 
récolte  do  cette  année,  les  résultats  de  cette  enquête 
seront  très  utiles  a  connaître. 

Les  jardins  d'ouvriers  à  la  Société  nationale 
d'Agriculture.  —  A  cette  Société,  M.  Vigcra  eu  l'occa- 
sion de  faire  ressortir  la  haute  portée  sociale  de  la  créa- 
tion de  jardins  d'ouvriers  tels  que  ceux  qu'il  a  observés 
à  Amiens  et  ceux  qu'a  fondés  à  Beaune,  M.  Fontaine, 
inspectourdes  ponts-et-chaussces  en  retraite.  Avec  une 
dépense  de  quelques  centaines  de  francs,  M.  Fontaine  a 
pu  venir  en  aide  à  quarante  et  quelques  familles 
d'ouvriers,  qui  ont  pris  le  goiit  et  l'habitude  de  cultiver 
en  légumes  potagers  profitables  au  ménage,  le  petit 
jardin  loué  pour  chacune  d'elles.  M.  Nivoil  a  rappelé  que 
c'est  à  Sedan  que  do  tels  jardins  furent  créés  tout 
d'abord,  sur  la  généreuse  initiative  de  M""""  Hervé. 


L'Association  française  pomologique;  Congrès 
et  concours  de  1902  et  1903;  son  office  de  rensei- 
gnements. —  L'abondance  des  matiorts  nous  a  empê- 
chés de  parler,  dans  le  dernier  numéro  du  Jardin,  des 
récents  congrès  et  concours  pomologiques  qui  se  sont 
tenus  à  Amiens  du  1  i  ,iu  l'.i  octobre  dernier.  Ces  assises 
de  l'Association  française  pomologique,  qui  se  sont 
tenues  sous  la  présidence  de  M.  Legludic,  sénateur,  ont 
l'té  très  intéressantes,  particulièrement  pour  t(put  ce 
qui  louche  à  la  culture  du  l'ommier  et  du  Poirier  en 
vergers  et  la  productinn  des  cidres.  Les  discussions  et 
les  expositions  ont  fait  ressortir  les  progrès  accomplis 
non  seulonu'nt  en  Normandie  et  on  Bretagne,  mais 
aussi  dans  lo  Perche,  le  Maine,  la  Picardie,  la  Tliié- 
rache,  etc.  Voici  les  25  meilleures  Pommes  à  cidre 
recommandées  par  l'Association  : 

Ambrelle,  Amère  petite  de  liray,  Anjile,  J3edan,  Binet 
blanc  ou  I)(>r('\  Itinet  rouge,  liinel  violet,  Blanc  Mollet, 
Jtratatot  ou  Martin  Fcssard,Doux  Gcslin  ou  Rcinedes  Pommes 
Doux  Normandie,  t'ri'quin  rouj/e,  Grise  Dieppois,  Launette, 
Marabot,  Mt'daille  d'Or,  Moussel  roux,  Muscadet  de  lo.  Heine- 
Infcrieure  ou  Antoinette,  Omont  ou  Faux  Caillouel,  La 
Panneterie,  Heine  des  lltitives.  Housse  de  l'Orne  ou  de  la 
Sarthe,  Saint-Laurent,  Tardive  de  la  Sarthe. 

En  outre,  gràco  à  la  Société  dhorliculturc  do  Picardie, 
une  fort  bollo  exposition  do  fruits  de  table,  était  adjointe 
au  concours.  Los  variétés  de  premier  ordre  remarquées 
sont  : 

Poires  Olivier  de  Sei-res,  Passe-Crassane,  Beurré  magni- 
fique iVommes  de  Calvilleblanc,  lieinctte  du  Canada,  Grand 
Alexandre,  Double  Pomme.  Cetlo  dernière,  est  très  cultivés 
dans  les  vergers  du  Nord  ;  elle  donne  lieu  à  un  commerce 
d'oxportaliun  assez  important  avec  l'Angleterre. 

Parmi  les  exposants  observés  en  première  ligne,  il 
faut  citer  MM.  Gannet,  Hecquet,  Omont,  Hérissant, 
Loisoleur,  etc.  Le  prix  d'honneur  do  l'Association  a  été 
décerné  à  M.  Omont,  de  Bourgthoroulde  (l'iuro). 

Le  prochain  Congrès  do  l'Association  pomologique 
aura  lieu,  en  liXi3,  à  Bernay  (Eure).  Le  programme  en 
sera  prochainement  publié,  avec  celui  du  concours 
pomologique  qui  aura  lieu  en  même  temps. 

Enfin,  cette  Association,  tout  dernièrement,  vient 
d'organiser  à  son  siège  administratif,  lÛO,  rue  Saint- 
Lazare,  à  Paris,  un  Office  do  renseignements  cidricoles, 
qui  centralisera  tous  les  renseignements  relatifs  à  la 
culture  des  fruits  de  pressoir  et  à  l'industrie  du  cidre.  Il 
comptera  dans  chaque  département  producteur  plusieurs 
correspondants  pris  parmi  les  membres  de  l'Associa- 
tion. Cet  otiice  fonetioiino  d'ailleurs  déjà. 

La  récolte  des  fruits  au  Canada.  —  Bien  que 
n'atteignant  pas  les  chiffres  extraordinaires  de  1896,  la 
nouvelle  récolte  des  fruits  au  Canada,  d'après  une  com- 
munication du  Consul  de  France  à  Liverpool,  insérée 
dans  la  Feuille  cV  in  formations  du  Min  istèrede  l'Agricul- 
ture, était  très  satisfaisante  et,  actuellement,  à  l'aide  des 
appareils  réfrigérants  qui  fonctionnent  sur  les  grands 
navires  canadiens,  les  envois  arriveront  certainement 
en  excellent  état. 

Les  plaintes  qui  s'étaient  précédemment  élevées  au 
sujet  de  la  mauvaise  condition  des  arrivages  ne  se 
renouvelleront  pas,  grâce  au  «  Canadian  Fruit  Marlcets 
Act  »  qui  a  été  voté  par  le  Parlement  du  Dominion 
dans  sa  dernière  session,  a  l'instigation  do  son  ministre 
de  l'Agriculture. 

Cette  loi  prohibe  l'exportation  des  fruits  désignés 
comme  de  première  qualité,  si  une  proportion  de  90  0/0 
de  l'envoi  n'est  pas  conforme  à  un  spécimen  type.  En 
cas  d'infraction,  on  ne  peut  arrêter  le  départ  du  char- 
gement, mais  le  ministre  de  l'Agriculture  se  réserve  le 
droit  de  poursuite  contre  les  délinquants.  Une  iiispec- 


356 


LR  JARDIN 


lion  rigoureuse  csl  faite  par  les  agents  du  Dominion, 
non  soulemenl  au  port  d'embarquement,  mais  encore  ii 
l'arrivée  à  Liverpool. 

Lo  Canada  a  exporté  en  \Wl,  à  destination  de  la 
Grande-Bretagne,  pour  7.<'i-i8.82ô  francs  do  Punîmes  et 
67.8511  francs  de  Poires  alors  que  l'exportation  de  France 
en  (jrandc-Brelagne  pour  les  mûmes  fruits  a  été  de  : 
1.781.17Ô  francs  do  Pommes  et  4.851.350  francs  do 
Poires. 

Mais  les  cultivateurs  canadiens  s'attachent  à  la  pro- 
duction plus  en  grand  des  Poires,  et  prétciulenl  déjà 
qu'ils  obtiennent  une  Poire  Di/rliesse  d'A/ujuitlétiie  i\\ii 
remporte  on  couleur  et  en  saveur  sur  celle  do  l''rance. 

Uuoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  quo  la  création 
récente  d'un  nouveau  service  de  vapeurs  donnera  uno 
recrudescence  à  l'exportation  des  fruits  du  Canada.  11 
est  à  craindre  que  ce  soit  au  détriment  de  nos  produc- 
teurs nationaux.  C'est  donc  a  eux  de  perfectionner 
encore  la  (|ualité  et  la  beauté  de  leurs  fruits,  ainsi  (|ue 
d'en  améliorer  le  trafic  et  do  s'organiser  très  sérieuse- 
mont  pour  la  vente. 

La  crise  de  la  Prune  d'Agen. — Lesnonvellesdescul- 
turrs  fniilièrcs  de  rA;;ciiaissiiiitdfcidéMi('nt mauvaises. 
Le  producliiin  do  la  Prune  subit  une  décroissance  <les 
plus  regrettables.  Celte  situation  est  assurément  due  on 
premier  lieu  aux  dégâts  considérables  causés  par  les 
clionillos.  l'Arpenteuso  notamment,  et  aussi  par  les  Sco- 
lytes.  Mais  elle  s'est  trouvée  peu  à  peu  aggravée  par  la 
négligence  des  cultivateurs.  La  lutte  contrôles  insectes 
nuisibles  ainsi  que  la  protection  des  oiseaux  insecti- 
vores sont  restées  pour  ainsi  dire  nulles.  Or,  la  crise 
que  traverse  la  culture  du  Prunier  dans  l'Agenais  ne 
pourra  trouver  do  remède  que  dans  l'application  en 
grand,  énergique  et  persistante,  de  traitements  insecti- 
cides. Et  il  y  a  d'autant  (ihis  urgence  (|u'uno  concur- 
rence à  la  Prune  d'.Vgen  s'organise  formidablement  du 
celé  do  l'Europe  orientale  :  en  Bosnie,  on  Serbie,  en  Bul- 
garie, en  lllyrio.  Si  les  cultivateurs  do  Loi  ol-Garonno  no 
veulent  pas  voir  prochaine  la  ruine  de  leur  induslrio.  il 
est  grand  temps  que,  se  réveillant  de  leur  torpeur,  il.t 
prennent  d'énergiques  mesures  à  cet  effet. 

Découverte  de  gisements  de  nitrate.  —  Des 
gisements  considérables  de  nitrate  viennent  irélro 
découvert  en  Californie,  dans  les  districts  d'inyo 
et  Bernadino,  sur  une  surface  de  l'iOO  hectares,  et  l'on 
suppose  que  le  rendement  annuel  pourra  atteindre  à 
2:i  millions  de  tonnes.  La  propi>rlion  d'i'léments  fertili- 
sants, qui  varie  de  15  ;i  iO  0/0,  fait  de  ces  nitrates  un 
engrais  d'aussi  grande  valeur  que  les  fameux  gisements 
de  guanos  du  Pérou  et  du  Chili,  aujotird'liui  é'|iuisés. 

Les  arbres  commémoratifs  en  Angleterre.  —  A 

l'occasion  de  la  visite  de  l'I''.niperour  d'Allemagne  au 
Boi  Edouard  VU,  tt)ute  une  série  d'arbros  commémo- 
ratifs ont  élé  (liantes  ii  Saiidrigham.  On  est,  en  AiigU'- 
terro,  lldôli-  a  cette  coutume,  qu'il  serait  bien  désirable 
de  voir  adoptée  partout,  en  ces  temps  de  di'boisiMiients 
il  outrance,  ot  no  fût-ce  que  ixiiir  appromlro  aux  gé-néra- 
tions  futures  qu'elles  n'en  plantoront  jamais  assez  pour 
faire  face  ii  l,i  dévorante  fabriralion  clu  papier. 

A  propos  de  l'emploi  de  l'éther  en  horticulture; 
importante  rectification.  —  Dans  le  numéro  du  Jnniin 
du  •'>  seplenibro  dernier,  il  s'est  glissé  une  erreur  typo- 
graphique dans  l'article  de  M.  E.  Fos  sur  l'emploi  de 
l'étlicr  en  horticulture.  Il  y  est  dit,  ilerniëre  ligne  do  la 
1'*  colonne  de  la  page  'Jt')2,  que  l'é-ther  jiur  bout  à 
(V)  degrés,  alors  que  le  point  d'ibullition  de  col  élhor 
est  .{^  degrés.  Il  était  important  que  celte  rootiflcalion 
fiil  faite,  ol  .M.  !•;    Fo»  avait  bien  écrit  «  '.f2  »  degrés. 


Exposition  d  Horticulture  de  Nancy.  —  A  cotte  exposi- 
tion ,  oiivoilo  lo  ITi  iiovi-mbro  ilornior.  les  exposants  étaient 
assez  nonibreux,  et  une  large  part  a  élé  réservée  aux  f.liry- 
sanlliéiiiisles.  Il  faut  signaler  en  premier  lieu  M.  Ciranjonn, 
liorliciilteiir.  auquel  le  prix  d'honneur,  médaille  d'or  offerlo 
par  M.  lo  .Ministre  do  l'Agriculture,  a  élé  décerné.  Puis 
ensuite  :  .M.  Ilol.  horticulteur,  hors  ooiioours;  un  jardinier 
aiiintour,  .\l .  Dorget  ot  M.  Uirardin.  do  Cette.  M.  Vergeol, 
liorticulloiir,  présentent  un  lot  de  de  Bégonia  Trioviiilu-  de 
Jeanne  d'Arc  très  roiiiarqui'-.  Los  plantes,  d  une  liautour  de 
45  à  .">0  coiiliiiiétros,  ont  un  fouillago  vert  olive  en-di-ssus.  et 
rougcAIro  à  la  face  inférieure;  rappelant  un  pou  les  fouilles 
de  certains  B>>gonias  iv.r.  f^cs  fleurs  torminanl  les  hampes 
sont  très  noiiihrousos,  ixrosses,  d'un  blanc  carné,  et  d'un 
effet  très  décoratif.  A  mon  avis,  celte  nouvelle  variété  dif- 
fère pou  du  H.  CiiiKli-lubii',  misau  commerce  par  M.  Lomoine. 
.M.  'l'alliiiidior,  horlicultonr,  montrait  des  Cyclamens  magni- 
llques.  et  un  joli  massif  do  II.  Gluirc  de  lAtrraine. 

B'autros  exposants  soraionl  à  signaler,  à  ilifférenls  titres  : 
.\l.  l'icoré  il  M.  .Millier  pour  les  fruits;  .M.M.  Adam  et  Zaegcl, 
pour  les  légumes  ;  M.  Coquelin  pour  ses  corbeilles  florales,  etc. 

TlllIlION, 

Petites  nouvelle.s 

Au  iiionioiil  ili'  iiiotiro  sous  presse  on  nous  annonce  lo 
cours  do  M.  Noiiiblol  ;  nous  on  publierons  le  détail  dans  notre 
prochain  numéro. 

Lo  niinislic  do  l'Agriculture  d'Italie  organise  uu  concours 
do  séchoirs  pour  lo  Maïs.  Bien  qu'appartenant  à  l'Agriculture 
propremonl  dite,  c'est  non  soulomont  d'un  encoiiragoinonl  aux 
inihistriols.  mais  au  plus  liant  dogré  d'une  o'uvro  liautemcnt 
humanitaire  qu'il  saj;it.  Ce  concours  a  pour  objet  de  favori- 
ser l'assainissomoiil  du  .Maïs  qui,  d'une  iiiaii  valse  qualité  duo 
à  l'humidité,  occasionne  la  jielliKjre  trop  étcndiio  dans  cer- 
taines do  nos  campagnes  et  qui  jiroduit  parlois  la  folio.  Son 
Excollenco  M.Guido  liaccolli.  Ministre  derAgriciilturo.  qui  a 
su  imprimer  à  son  minisliTO  un  mouvonionl  progressif  nscon- 
lionnol  très  sonsihio.  et  dont  on  consinio  partout  avec  satis- 
faction lin  vrai  progros  dans  les  applications  culluralos  mo- 
dornos.  a  aussi  jeté  un  regard  sur  les  conditions  économiques 
cl  hygiéniques  dos  cultivateurs;  avec  le  concours  très  réussi 
ipii  vient  d'avoir  lion  à  Home,  il  adonné  une  nouvelle  prouve 
do  l'intérot  qu'il  porto  à  la  cause  dos  Iravailliuirs.  .\.  Skvkiii. 

Lo  Jiiillelin  iltt  Musrum  contient  une  roniarqualilo  étude 
do  -M.  lo  D'  Wobor,  bien  connu  pour  ses  rcchorclies  relatives 
aux  Cactéos,  sur  colles  do  Costa-Bica  ;  il  existe,  dans  celte 
contrée,  beaucoup  plus  d'espèces  nouvelles  qu'on  no  se  le 
ligurait. 

D'après  lo  linard  of  Trade  Journal,  l'exportation  di'  la 
Bamie  augmente  considérablement  on  l'-hine,  par  suite  des 
deiiiandos  sans  cosse  grandissantes  de  l'Allemagne,  l^es  prix 
ont  par  coiisé(pient  haussé. 

La  Socii'lé  nationale  d'agriculture  a  décerné  une  médaille 
d'or  à  l'olligio  d'Olivier  do  Serres  à  M.  Charles  Ballet  pour 
son  livre  Iax  Pi'pinii^re. 

Nous  avons  appris  le  mariage  do  M.  Lucien  Bolut,  horti- 
culteur, a  Chauniont,  secrétaire  général  do  la  .Socii''té  tl'Hor- 
ticulluro  do  la  Haute-Marne,  avec  Mlle  Iviiima  l'ost. 

I^a  roviio  Sent/icrrircns  énunièro  les  diUérentos  fleurs  em- 
ployées par  li's  Chinois  pour  parfumerie  Thé,  Ce  sont:  Gar- 
deniii  nitliritn.i,  Jasininunt  Sainhar,  Aiiliiia  oiliinila,  Terns- 
Ir-cmia  jaitonica.  Camellia  Sasanijua  ot  ()t,\i  fraiirans.  Les 
fleurs  do  la  dernièro  espèce  sont  surtout  les  plus  employées. 
Dans  lo  Thé  désigné  .■  Ticnsja  ■■  ol  destiné  surtout  A  l'oxpor- 
tatinn.  on  iiiélnngo  souvent  uno  certaine  tpianlité  de  fouilles 
lie  .V.ifi.i   ii//)<i. 

Nécrologie.  —  Nous  avons  à  enregistrer  le  décès  survenu 
inopinémi-iit  de  M.  lOniilo  Sohind.  président  île  la  Société 
d'Iiorticulturi"  de  Iiouai.  Aiiialour  très  compi'tont,  il  s'était 
voué,  pendant  ces  dernièri'S  années,  h  aider  ol  (i  seconder  lo 
comité  des  janlins  ouvriers  dans  son  u-iivro  si  njéritoiro;  lo 
développement  ol  la  propagation  dos  jardins  ouvriers.  Actif, 
zélé,  rhorliciilliiro  perd  en  lui  un  do  ses  plus  fervents 
adeptes. 

Nous  avons  appris  aussi  le  décès  do  M.  JCrnost  Schmidl 
do  rimporlante maison dcgrainesllaage  et  >Sclimidt,  <ri'>hirt. 


LE  jai;din 


3.57 


Chronique  florale 

Préparation  des  Roses.        L'état  actuel  du  commerce  des  fleurs. 
—  Les  feuillages  colorés  dans  les  compositions  florales. 

Avant  d'ôlre  ulilist''os  dans  les  compositions  floralos, 
les  (leurs  subissent  une  préparation  plus  ou  moins 
savante  :  arrangement  des  pétales,  montages  do  celles 
il  liges  trop  courtes,  drossement  cl  soutien  dos  tiges 
insuflisaiiiinent  rigides,  lîien  que  l'on  attache  plus,  à  ces 
petits  trucs  de  métier,  la  môme  im- 
portance qu'il  y  a  quelques  années, 
grâce  aux  lleurs  utilisées  aujour- 
irhui,  plus  api)ropriées  à  ces  tra- 
vaux, les  lleurisles  y  ont  cepen- 
dant journellement  recours  afin 
de  parer  ii  certaines  petites  défec- 
tuosités. 

En  ce  qui  concerne  les  Roses,  il 
arrive  fréquemment  que  les  pé- 
tales se  détachent,  lorsqu'elles 
sont  trop  avancées  ou  qu'elles  ont 
voyagé,  lîeaucuup  seraient  inutili- 
sables, si  on  ne  retenait  ces  pétales 
et  si  on  ne  leur  donnait  un  seniblanl 
de  regain  de  fraîcheur  on  traver- 
sant la  corolle  de  doux  fils  do  fer 
en  croix  lorsque  la  Uosc  se  tient 
assez  bien,  de  trois  (ils  de  fer  dont 
les  extrémités  rayonnent  régulière- 
ment,   si    la    Rose    est 


grosse  et  très  avancée. 
Cela  fait,  ces  fils  de  fer 
sont  rabattus  et  appli- 
qués le  long  (lu  calice  et 
l'un,  ou  deux  d'entre 
eux,  est  enroulé  on  spi- 
rale, en  retenant  les  au- 
tres autour  de  la  ligo. 

Mais,  quelle  que  soit 
l'habileté  avec  laquelle 
cette  manipulation  est 
faite,  ce  montage  so  voit 
toujours  et,  dans  la|  ma- 
jorité des  cas  il  a  l'in- 
convénient do  rabattre 
totalement  et  d'écraser 
les  sépales. 

C'est  pourquoi  l'on  a 
substitué  à  cette  prépa- 
ration, lorsque  les  Roses 
ne  sont  pas  trop  avan- 
cées, une  autre  méthode 

qui  est  un  peu  plus  longue  à  appliquer.  Par  contre, 
elle  a  cet  avantage  que  le  fil  de  fer  est  à  peine  visible 
et  que  les  feuilles  calicinales  (sépales)  se  présentent 
dans  leur  position  normale. 

Cette  méthode  consiste  à  piquer  les  sépales  en  môme 
temps  que  les  pétales  (b,  lig.  202)  un  peu  au-dessus  de 
l'ovaire  et  un  peu  en  biais  dans  la  direction  de  haut  en 
bas  avec  trois  à  six  épingles,  de  la  forme  de  celles 
dites  à  cheveux  {a  lig.  2ii2),  de  façon  que  l'extrémilé 
arrive  à  l'ovaire.  Lorsqu'elles  sont  complùtemenl  enfon- 
cées l'œil  exercé  seul  peut  les  apercevoir  (<•.  fig.  202); 
ces  épingles  so  rouillent  intérieurement;  elles  tiennent 
ainsi  fort  bien  les  pétales  en  empêchant  la  Rose  de 
s'épanouir  plus  qu'il  ne  convient. 

On  donne  à  ces  épingles  faites  à  la  pince  avec  du  lil 
do  fer  fin  de  0'""'28,  une  longueur  de  un  centimètre  et 


demi  à  doux  centimètres  selon  la  grosseur  et  les  va- 
riétés do  Roses. 

L'année    qui   s'écoule,   écrit-on,    dans   «   die   Bindo 
kunsl  »  n'a  pas  été  très  favorable  pour  les  fleuristes  en 
Allemagne.  Xous  croyons  qu'il  en  a  été  ainsi  on  Franco 
pour  un  certain  nombre.  A  quoi  tient  celte  diminution 
de  demandes? 

L'étal  actuel  dos  choses  résulte  principalement  do  la 
démocratisation  des  lleurs  que,  dans  les  grandes  villes 
comme  Paris,  l'on  offre  à  bon 
compte  dans  les  rues,  puis  au 
très  grand  nomliro  do  llouris- 
tes  et  au  goût  do  la  clientèle, 
qui  a  subi  îles  modifications 
prcjfondos. 

Auparavant,  nonilire  de  ma- 
gasins de  lleurs  étaient  installés 
miidestement  et,  par  ce  fait,  les 
frais  généraux  n'étaient  pas 
considérablement  élevés.  Au- 
jourd'hui la  clientèle  n'est  plus 
aussi  fidèle  et  les  lleurisles  doi- 
vent retenir  celle-ci  et  s'attirer 
de  nouveaux  clients  par  une 
publicité  bien  organisée.  (Jr,  la 
meilleure  réclame  est  la  présen- 
tation à  l'étalage  de  jolies  com- 
positions, de  fleurs  et  de  plantes 
de  choix.  Mais,  cela  implique 
un    magasin    spacieux, 


Fig.  202.  —  MoHta(/e  d'une  Ro$ 


Idcn  aménagé,  avec  une 
grande  devanture,  d'ap- 
parence luxueuse  et  par- 
faitement éclairé  le  soir. 
De  tels  magasins  ont  un 
loyer  élevé,  l'inslallation 
y  ost  coûteuse,  et  l'entre- 
tien dispendieux.  Si  on  y 
ajoute  que  beaucoup  de 
(leurs  exposées,  ainsi, 
qu'une  partie  do  l'assor- 
timent, que  l'on  doit  avoir 
en  tous  temps,  no  sont 
pas  vendues,  on  conçoit 
que  cola  constitue  une 
perte  réelle,  dont  l'éva- 
luation est  assez  diffi- 
cile, qui  grève  lourde- 
ment les  frais  généraux. 
Cela  est  particulièrement 
sensible  pendant  les  pé- 
riodes do  morte-saison, 
où  l'on  doit  cependant  approvisionner  le  magasin,  sans 
grande  chance  d'écoulement  rapide  de  celte  délicate 
et  éphémère  marchandise  que  sont  les  fleurs  et  les 
feuillages  coupés. 

C'est  dans  les  grandes  villes,  on  le  conçoit,  que  cette 
perle  ost  d'autant  plus  sensible,  puisque  les  fleuristes 
ne  possèdent  pas,  à  l'instar  de  leurs  confrères  de  pro- 
vince, de  jardins  où  ils  peuvent  couper  au  fur  et  à 
mesure  des  besoins  les  fleurs  nécessaires,  celles-ci 
devant  être  achetées  à  cet  effet.  Les  fieuristes  parisiens 
ont  bien  la  faculté  do  commander  celles  dont  ils  ont 
besoin,  aux  commissionnaires  et  aux  négociants  en 
fleurs,  qui,  grâce  au  téléphone,  les  leur  livrent  un  ins- 
tant après;  mais  cela  n'est  qu'un  maigre  p.alliatif. 

11  faut  aussi  considérer  qu'au  fur  et  a.  mesure  que 
les  fleuristes  élèvent  l'art    floral,   le  goût    du    public 


358 


LE    JABDIN' 


s'affine,  celui-ci  devient  plus  connaisseur  et  a  de  nou- 
velles exi^rences.  Il  demande  actuelleraent  des  fleurs 
de  choix  qui  sont  en  môme  temps  plus  coûteuses. 

C'est  au  fleuriste  à  savoir  tirer  le  meilleur  parti  de 
l'état  de  choses  actuel  et  des  ressources  qu'il  iirésente, 
puisqu'il  ne  lui  est  pas  possiMe,  comme  dans  plusieurs 
penres  de  cumiiierce,  lie  favoriserun écoulement  rapide 
à  l'aide  de  l'aliaissenient  des  prix  et  d'une  très  grande 
publicité.  11  dnit.  au  contraire,  sans  trop  se  soucier 
de  la  concurrence,  vendre  à  des  prix  rémunérateurs 
et  sérieux,  en  s'attachant  à  fournir  consciencieusement 
chaque  client,  ce  qui  est  une  preuve  d'hahileté  et 
d'honnêteté,  et  à  ne  livrer  qu'un  travail  soigné  et  di' 
bon  goût.  Le  client  sera  ainsi  retenu  car  il  craindra  de 
|iorter  ses  commandes  à  une  maison,  chez  laquelle  il 
pressent  un  goût  moins  sûr,  des  fleurs  de  choix  infé- 
rieurs, et  moins  de  fini  dans  le  travail. 

Ce  serait  donc  un  mauvais  calcul  imur  le  chef  de 
maison  que  d'être  paninionicux  dans  ses  achats  de 
plantes,  de  (leurs,  et  de  feuilla^'cs  on  ne  s'attachant  pas 
à  la  qualité,  en  réduisant  la  variété  de  ses  assortiments, 
alors  que  la  clientèle  désire  de  belles  choses  et  veut 
pouvoir  choisir,  hji  cipi'rant  dans  de  justes  mesures  il 
fera  quelques  économies  sur  ses  achats  en  s'approvi- 
sionnant  seulement  do  la  quantité  de  rnarchanilise  qu'i! 
aura  à  employer  pour  sa  montre  et  les  ventes  éventuelles. 
Il  surveillera  la  préparation  et  les  soins  à  donner  a 
celle  en  réserve  en  appliquant  à  chaque  fleurs  le  traite- 
ment qu'elle  comporte  :  les  unes  se  tiennent  très  bien 
dressées  dans  dos  vases  remplis  d'eau,  d'autres  se 
conservent  mieux  couchées  dans  des  paniers,  en  les 
privant  d'air  qui  provoque  toujours  un  avancement 
dans  leur  épanouissement.  Il  limitera  ainsi  le  déchet  et 
empêchera  le  gasi)lllage  et  le  di'sordre. 

D'autre  part,  une  installation  par  trop  primitive 
éloignerait  le  client  plutôt  qu'elle  l'attirerait.  Celle-ci 
doit  être  convenable,  luxueuse  môme  dans  certains 
quartiers,  avec  une  montre  contenant  de  un  ou  deux 
beaux  motifs  et  de  charmants  bilielots,  plutôt  qu'une 
multitude  irarrani/enients,  sans  caraclore.  lin  effet, 
nombre  de  fleuristes  élèvent  sensiblement  leurs  dépenses 
pour  montrer  quantité  d'objets,  et  en  obtiennent  un 
assemblage  confus,  alors  que  la  présentation  d'une  com- 
position à  effet  intéresserait  beaucoup  mieux.  Ajoutons 
que  celte  montre  doit  être  brillamment  éclairée  le  soir. 

En  procédant  ainsi  la  clientèle  sera  attirée  et  retenue 
par  le  cachet  du  bon  faiseur. 

•  • 

Nous  devons  signaler  la  tendance  actuelle  à  utiliser 
les  feuillages  colorés  et  panachés  de  plein  air  et  de  serre 
otsurtoul  ceux  que  l'autonme  revél  des  nuances  les  plus 
variées  et  les  plus  exquises.  Jusqu'en  ces  dernières 
années,  les  fleuristes  qui  dirigent  un  jieu  la  mode 
avaient  été  visiblement  réfractaires  ii  l'emploi  de  ces 
éléments  décoratife.  Nous  avons,  à  diflércnles  reprises, 
attiré  l'attention  des  gens  de  goût  sur  les  jolies  compo- 
sitions que  l'on  pouvait  réaliser  avec  ces  feuillages  et 
nous  avons  la  satisfaction  de  ne  pas  avoir  vainement 
écrit  sur  ce  sujet,  puisque  nos  conseils  ont  élésuivis  par 
plusieurs  grands  llcuristes. 

Il  nous  a  été  donné  de  remarquer  à  divers  étalages 
dos  arrangeiiM-tits  dans  lesquels  les  feuillagesmordorés, 
brunis,  lavés  de  carinin  ou  d'or,  par  l'automne, jouaient 
lo  même  rôle  que  les  fleurs  et  produisaient  un  effet  très 
artistique  et  particulièreinent  original  ipii  ne  jieut 
manquer  de  séduire  les  ^ens  do  no(\l.  Ces  feuillag(<s  ,\i' 
toutes  sortes  étaient  associé»  aussi  bien  aux  Orcliidées. 
aux  Lis,  aux  Itoses,  aux  (Chrysanthèmes  (|u'aux  autres 
fleurs  de  la  saison. 


Cela  est  d'une  esthétique  sûre,  que  de  tirer  ainsi  parti 
des  frondaisons  automnales  que  la  nature  patine  do 
tons  les  plus  chauds  et  les  plus  variés  et  qu'elle  produit 
avec  une  incroyable  prodigaliti'.  11  eut  été  re^'rettablo 
que  les  amateurs  se  soient  seuls  engagés  dans  celte 
voie.  Nous  en  ilirons  autant  clés  feuillages  panachés  et 
colorés  ilistribués  à  i)rofusion  dans  nos  jardins  dès  le 
printemps  et  en  été  et  des  riches  feuillages  de  serre, 
parmi  lesquels  ceux  des  Crolons  tiennent  la  première 
place.  M.  Cl.  iJebrie  nous  a  précisément  fourni  à  l'expo- 
sition de  Chrysanthèmes,  l'exemple  de  ce  qu'une  sem- 
blable association  avait  d'exquis,  avec  une  gerbe  idéale 
composée  irt)rchidées  se  détachant  sur  un  faisceau  île 
feuilles  et  de  rameaux  de  Crotons. 

Que  de  choses  originales  d'un  caractère  hautement 
décoratif  à  faire  dans  col  ordre  d'idées  ! 

Aliieiif  M.^CMKNI!. 

Les  engrais  du  Chrysanthème 

A  la  séance  de  la  S.  N.  II.  K.  du  23  octobre  dernier, 
M.  Georges  Truflaut  a  rendu  compte,  à  titre  de  secrétaire 
de  la  commission  des  Engrais,  des  expériences  faites 
chez  plusieurs  chrysanthémistes  sur  les  indications  de 
celte  commission.  Voici  la  substance  de  ces  expériences 
et  les  résultats  : 

Six  pieds  d'une  même  variété,  cultivés  de  la  même 
manière,  ont  été  traités  comme  suit  : 

La  distribution  a  eu  lieu  successivement  de  deux 
façons,  au  cours  de  la  culture  :  1°  sous  forme  d'intro- 
duction dans  le  compost,  d'engrais  à  décomposition 
lente;  2°  sous  forme  d'arrosages  à  l'engrais  à  décompo- 
sition rapide  ^dose  ordinaire,  2  gr.  par  litre  d'eau],  ^'()ici 
la  composition  de  l'engrais  complet  avec  le  tilrage  des 
éléments  en  regard  : 

l  Guano  de  poisson 25  0,0  )  Azoto  4   a   G.  Po- 

,  1  Sang  desséché 16    »    f  lasso  11  a  11'.  Acide 

')  Sulfate  do  potasse 2*    >•    ^  pliosphori(|uo     15 

(  Superphosphate  double.   .  .  35    •>    l  a  16. 

.,     Phosphate  do  potasse.   .  54  0/0  (  ^,^°[°  /'.^    Potasse, 

2  <  v;t„.i„  H«  o     11  Ai-        i   14.04.  Acide   phospio- 

I  Nitrate  de  soude 46    »    ^  ^jq^p  jjq  5.,      '        »^ 

Voici  maintenant  les  résultats  (11g.  203,  première  ex- 
périence observée  sur  plantes  non  lleurics.  Résultats 
identiques  sur  pieds  fleuris)  : 

1°  Sansoigrcis  (témoin).  —  Mauvais  résultats.  Plantes 
maigres  et  chetives,  très  peu  feuillues  k  leur  base. 

2"  Avec  enf/rais  complet,  duxe  ordinaire.  —  Très  bon 
résultat  :  tiges  rigides,  grosses;  feuillage  ferme  et 
étoffé,  se  maintenant  bien  dès  la  base.  Fleurs  étoffées. 

'i"  Avec  engrais  complet,  double  dose.  —  Mauvais  et 
irréguliors  résultats.  On  constate  parfois  des  atro|ihies, 
des  avorlements;  les  plantes  sont  mal  faites.  D'autres 
fois,  la  double  dose  a  paru  simplement  inutile.  Dans 
quelques  cas  seulement,  par  exemple  lorsqu'il  s'agit 
de  culture  ii  la  très  grosse  fleur  ou  do  variétés  vigou- 
reuses par  elles-mêmes,  le  résultat  n'est  pas  mauvais. 

4''  Sans  azote.  —  Plante  ressemblant  beaucoup  au 
témoin,  mais  la  tige  est  dure  et  rigide;  les  feuilles 
sont  fermes.  Les  fleurs  sont  souvent  creuses. 

5°  Sans  potasse.  —  Résultat  assez  bon,  mais  incom- 
|ilel:  les  feuilles,  bien  qu'éloflées,  manquent  «le  fermeté. 
Le  haut  des  tiges  florales  est  passablement  dénudé. 
La  forme  des  lleurs  est  mauvaise. 

C"  Sans  aride  phnsphoriqtie.  —  Résultats  médiocre. 
L'absence  de  cet  engrais  semble  causer  un  manque-  do 
formation  de  l.i  chlorophylle.  Les  fleurs  sont  minces. 

Les  résultats  li-dessus  l'noncés  sont  du  moins  ceux 
que  nous  .■i\  oiiN  observés  île  visu,  sur  un  certain  iioinbrn 


LE  JARDIN 


359 


d'essais  faits  clioz  plusieurs  clirysaiilli(''mislcs,  et  aussi 
sur  «liversos  variiU(^s.  Ajoulons  quo  les  romarquos 
(ailes  sur  lies  piaules  exclusivement  cultivées  dans  du 
sable  pur  par  NI.  Clément,  sont  i<lentiques.  l'infln,  nous 
les  avons  observes  do  nouveau  à  ri'',xposiliipn  d'An>;ers. 

"  liolc  du  sol.  —  Sur  dix  lorros,  sept  étaient  riches  en  azolo  ; 
au-dessus  do  2  p.  lui),  l'a/.ote  s'est  cepondiuit  nioiitré  odicam 
5  fols  sur  7.  'rrois  terres  l'iaiont  riches  on  acide  phosplm- 
rlipie,  cot  élément  ajouté  dans  ce  cas  a  été  inutile.  Trdis 
étaiiMil  richi'S  on  potasse,  la  potasse  cependant  a  été  ulilo 
2  fois  sur  li.  Sur  ces  dix  terres,  cinq  étaient  [lauvres  on  po- 
tasse, cot  élément  s'est  montré  oflicaco  dans  les  i-inq  cas. 
Sept  étaient  pauvres  en  acide  pliosphoiicpie,  (>  fois  sur  7  cet 
élément  s'est   moidré  oflicaco. 

On  peut  donc  tirer  les  règles  suivantes  : 

Pour  <pie  l'addition  d'enj^rais  complémentaire  soit  inutile 
dans  un  compost  destiné  à  la  culUiro  des  Chrysanthèmes,  il 
faut  ipie  celte  Icrro  contionno  au  moins  : 

I>eux  grammes  1,2  d'azote  par  kilogramme; 

Un  gramme  1,2  d'a- 
cido  phosplioriquo; 

L'n  gramme  et  iiunrl 
de  pidasso. 

Pour  cultiver  des 
Chrysanthèmes  d'une 
manière  à  la  lois  ra- 
tionnelle et  économi- 
([ue,  l'analyse  du  com- 
post s'impose;  cotte 
opération,  aujunnlliui 
sérieuse  et  ra|)ido,  évi- 
tera aux  cultivateurs 
des  lAtonnomonts  et  des 
dépenses  inutiles.  " 

Toutefois,  de  ce 
que  l'engrais  complet 
ci-dessus  a  produit, 
sur  le  Chrysanthème, 
un  excellent  effet, 
comparé  à  des  en- 
grais incomplets,  s'en- 
suit-il que  d'autres  formules  d'engrais,  voire  même  en- 
tièrement à  d(''composition  lente,  ne  produisent  pas  un 
effet  analogue'.'  Toutes  les  personnes  qui  s'intéressent 
à  la  culture  de  celle  plante  savent  que  certains  cliry- 
santhémistes  distingués  se  servent  avec  succès  d'en- 
grais composés  par  eux-mêmes,  et  dont,  sans  doute,  la 
composition  n'est  pas  partout  la  même.  Il  y  a  de  ces 
engrais  qui  jouissent  d'une  1res  lionne  réputaliim.  L'en- 
grais Polysu  par  exemple  est  très  estimé  par  heaucoiip 
de  personnes.  Cette  année-ci,  autant  que  nous  avons  pu 
le  savoir  par  divers  exposants,  beaucoup  do  lots  qui 
leur  ont  valu  des  récompenses  avaient  été  fertilisés  par 
l'engrais  Polysu.  Nous  croyons  que  les  bons  résultats 
obtenus  avec  cet  engrais  sont  indéniables.     II.  Lebku.v. 


il  nous  faut  rappeler  comment  on  opère  In  séleclion  dos 
graines.  C'est  selon  qu'on  veut  conserver  les  caractères 
d'une  variété,  lois  qu'ils  sont  déjà  établis,  ou  bien  lirer, 
de  celle  variété,  une  amélioration  ou  une  modification 
(pielconque,  observée  sur  un  ou  plusieurs  de  ses  inrli- 
vidus.  Dans  le  [iremii'r  cas,  on  marque  tous  les  indi- 
vidus qui  repri'seidenl  chacun  une  somme  sufllsanto  des 
caractères  a  conserver;  on  les  di''planle,  et  on  va  les 
replanter  dans  une  situation  où  ils  ne  pourront  être 
sujets  à  la  fécondation  croisée  avec  des  endiiaves  d'indi- 
vidus do  la  même  variété  non  sélectiomiés;  alors  cette 
fécondalion  croisée  pourra  s'o])éror  seulement  entroeux, 
(_)n  peut  aussi  laisser  sur  place  les  pieds  marqués, 
pourvu  qu'ils  se  trouvent  suffisamment  séparés  d'une 
1  ullure  semblable  non  sélectionnée,  et,  dans  ce  cas,  on 
rasG  radicalement,  à  la  binclte  ou  au  piochon,  tous  les 
indiviilus  non  marqués.  Ce  premier  cas  est  ce  qu'on 
appelle  de  Vépiiratio». 


Sans 
engrais 


Engrais  Engrais  complot  Sans  Sans  Sans 

complet  (doiLble  dose)  azote  potasse        acide  phosph. 

Fig.  203.  —  Expériences  d'engrais  svr  le  Chrysanthème. 


Nouvelle  méthoile  de  production  des  porte-graines 

Do  remarquables  expériences,  faites  récemment  sur 
la  Betterave  à  sucre,  sont  appelées  à  ouvrir  une  nou- 
velle voie  à  la  production  des  porte-graines  en  général 
et  plus  immédiatement  do  ceux  des  plantes  potagères. 
Ces  expériences,  faites  par  M.  (iorain,  à  Offekerque,  par 
M.  Jules  IIélot,à  Xoyelles-sur-ri'^scaut,  et  aussi  à  l'Ecole 
de  Grignon,  consistent  à  bouturer  ou  à  greffer  des 
plants  sélectionnés  de  Betterave  à  sucre  de  manière  h 
en  augmenter  les  rendements  en  graines. 

M.  Albert  Vilcoq,  professeur  d'Agriculture,  a  donné 
sur  ce  sujet,  d'amples  renseignements  dans  La  Nature. 
Mais  avant  de  faire  connaître  ce  qui  nous  en  intéresse, 


Dans  le  second  cas,  celui  de  l'amélioration  ou  de 
modification  qu'il  s'agit  de  fixer,  on  marque  de  même 
les  individus  choisis,  et  on  les  isole  aussi  par  une  plan- 
tation àpart;  les  graines  deces  différents  pieds  marqués 
sont  encore  récoltées  ensemble.  C'est  là  de  la  sélection 
ordinaire.  Mais  si,  au  lieu  de  laisser  opérer  la  féconda- 
tion croisée  entre  ces  individus,  cl  si  au  lieu  d'en  récolter 
les  graines  en  bloc,  on  isole  complètement  clinque  indi- 
vidu, si  on  récolte  les  graines  de  chaque  individu  àpart, 
si  on  réi)ète  l'opération  les  années  suivantes  par  un 
seul  individu  provenant  d'un  individu  déterminé,  ainsi 
isolé,  on  fait  alors  de  la  généalogie;  c'est  ce  que  les 
Anglais  appellent  pedigree.  La  création  d'une  nouvelle 
variété  est  ainsi  serrée  du  plus  près  possible.  Parmi  les 
plantes  qu'il  est  nécessaire  de  traiter  d'aussi  méticu- 
leuse façon,  se  place  en  première  ligne  la  Betterave  à 
sucre  et  voici  pourquoi  :  plusieurs  individus  peuvent 
présenter  des  caractères  extérieurs  identiques,  mais  il 
est  un  caractère  inlerne  qui  peut  malgré  cela  varier  de 
l'un  de  ces  individus  à  l'autre,  c'est  la  richesse  en  sucre. 
Par  des  procédés  qu'il  sortirait  de  noire  cadre  do  décrire 
ici,  on  est  arrivé  à  doser  la  richesse  en  sucre  de  chacun 
des  individus  choisis,  et  l'on  prend  celui  qui  est  le  plus 
riche  comme  souche  d'une  fdiation,  pendant  la  gi-néa- 
logie  de  laquelle  on  continuera  à  obtenir  le  plus  pos- 
sible de  richesse  saccharine,  jusqu'au  moment  où  les 
analyses  des  divers  plants  issus  du  semis  démontreront 
que  chez  eux  tous,  la  plus  haute  richesse  en  sucre  est  la 
môme  partout  et  bien  acquise.  Alors  seulement,  on 
abandonnera  la  méthode  généalogique  pour  faire  de  la 


360 


LE   JARDIN 


soleclion  ordinaire,  el.  plus  lard,  simploinenl  de  l'rpu- 
ralioii. 

Cela  dit,  l'i'linli'  de  M.  Vilcoq  débute  par  celle 
remarque  judicieuse  : 

"  I-os  somoncos  uMoniies  do  lu  sorte  sont  grevt'os  deki 
jirands  fruis  qu'ellos  no  peuvent  otres  livrées  à  Ja  vent(>:  elles 
doniR-nt  dos  "  planchons»  qui,  cultivés  la  seconde  unni'O  (1), 
dovlonnent  la  soui-ln>  dns  graines  commcrciiilos.  Par  les 
procédés  orilinairos,  le  rendement  moyen  des  plants  est  rela- 
tivomenl  faible,  il  n'excède  pas  lî.VI  à  .'t'H)  grammes  nu  maxi- 
mum. S  il  était  possible  d'augmenter  la  puissance  prolilitp^e 
des  planchons,  do  la  pousser,  par  exemple,  à  i4  ou  i'>  kilos, 
on  conçoit  ijuo  l'on  aurait  réalisé  de  très  gros  progrès  dofes 
la  voie  économi(|ue  des  semences.  De  cette  iilée  sont  noes 
les  nouvelles  niélhndos  de  reproduction  qui  consi.-^lcnlj  a 
multiplier  les  Hetleraves  à  sucre  par  bouturage,  groflago,  ftt 
sectionnement  ».  ; 

Voici  comment  on  opère:  j 

••  Lors(pie.  vers  le  mois  do  février,  le  chimiste  a  déterminé 
la  teneur  en  sucre  des  sujets  déjà  sélectionnés  sous  le  ia^>- 
port  de  leurs  caractères  extérieurs,  on  installe  les  raiines 
clioisies  à  plat,  sur  un  plan  incliné  aménagé  dans  une  sonyo 
chaufféo  au  therniosiphon,  il  une  température  constante  d'en- 
viron !.■>  degrés  ;  on  les  recouvre  légèrement  de  terre  et  çn 
arrose  tous  les  jours.  Sous  l'innuenco  do  la  chaleur  et  de 
l'humidité,  les  bourgenns  ne  tardent  pas  se  développer.  -■;'• 

Ces  IjourgeoTis  fournissent  des  lioulures  que  l'on 
traite  couinie  des  boutures  herbacées  ordinairi's.  Il  ya 
plusieurs  fa(.-ons  de  préparer  ces  lioulures:  en  leur  lais- 
sant ou  non  un  lambeau  de  l'épidermo  de  la  racine.     ! 

"  Quand  la  reprise  est  assurée,  un  transplante  le  jeune 
végétal  en  pleine  terre.  La  racine  se  forme,  et  celle-ci, 
récoltée  l'automne  suivant,  est  conservée  en  silo  pour  donner 
des  planchons  l'année  d'après.  .M.  (iorain  retire  ainsi  en 
moyenne,  do  cliaque  raiine,  une  diiuzaine  de  boutures  (jui 
fournissent  des  graines  la  mémo  année  ». 

Au  lieu  de  se  servir  des  bourgeons  développé.'» 
comme  on  l'a  vu  plus  haut,  comme  boutures,  on  peut 
s'en  servir  comme  greffons.  Dans  ce  cas  : 

"  On  détache  do  la  Iteltoravo  d'élite,  h  l'aide  d'une  govigo, 
une  trentaine  de  greffons  foliacés  pour  les  implanter  sur  une 
Hetlerave  faisant  office  do  sujet.  Les  greffons  sont  enlevés 
avec  un  morceau  de  chair  conitpic  d'environ  iU  millinulros 
do  long  sur  S  millimètres  do  largo.  Le  sujet,  recruté  parmi 
des  planchons  du  poids  moyen  de  Ï5(l  à  .'JOO  grammes,  est  tr^s 
éiiergirpiemcnt  décolloto  avant  de  recevoir  les  greffes.  L'ih- 
serlion  se  fait,  soit  sur  lo  cùté,  soit  dans  une  région  voisine 
du  sommet,  soit  à  quelques  cenlimèlres  du  bnrd  extérieur. 

Les  sujets  ainsi  grellés  sont  ensuite  plantes  en  serre 
à  20  centimètres  en  lojis  sens,  et  maintenus  ilans  les 
conditions  de  chaleur  et  d'humidité  pn'citées  jusqu'à 
reprise  complète.  La  soudure  devient  exlrémement 
intime.  On  pliinte  cnlin  ces  porte-graines  d'un  nouveau 
genre  en  pleine  terre. 

De  plus,  les  racines  qui  ont  fourni  des  boutures  ou  dos 
grefles  peuvent  encore  être  sectionnée»  ;  ch.'ique  frag- 
ment de  racine  qui  porte  un  bourgeon  conslitiio  encore 
une  plante  de  plus. 

Telle  est  la  substance  des  expériences  dont  il  s'agit; 
les  résultats  obtenus  jusqu'à  prissent  semblent  jusipi'ici 
faire  ressortir  la  supériorité  île  ee  nouveau  mode  ile|iro- 
dui-timi  des  porte-graines.  Il  n'y  a  aucune  raison,  pen- 
sous-niius.  iiour  qu'il  ne  soit  pas  applicable,  dès  à  pré- 
.sent,  aux  Betteraves  potagères.  Les  ri'ienls  travaux  de 
M.  Daniel  nnus  iicrmetlenl  de  croire  (pi'il  pourrait  être 
appliqué  aux  Choux  et  aux  Choux-llours.  l'our  ee  qui 
est  de  cerlainert  racines,  telles  que  la  tJarotte,  le 
Chou-Navel,  le  Céleri-rave  et  le  Navel,  où  la  llnes.se 
du  ciiUel  c»l  un  caractère  reclienlié  comme  un  indice 
de  prériicilé,  il  y  n  peul-ôlre  des  réserves  à  faire.  Néan- 
moins c'est  uni'  voie  nouvelle  indiquée  aux   chercheni-s. 

J.  Fn.  Pavaiui. 

Il)  Apr<'*  qiin  !■'•  ('aracl<'rcii  ont  AtA  «unUamiuonl  IlirHM'ciileiiil. 


Une  ciillure  deLufl;!  ;in  Japon 

Pour  la  culture  du  Ltiffa  petela  (Leufah)  les  graines 
sont  semées  au  printemps  sur  des  couches  spéciales  et 
on  enlevant  en  lenips  utile  les  plantes  les  moins  forles, 
ce  qui  donne,  aux  meilleures  d'entre  elles,  l'espace  pour 
se  développer  au  mieux. 

•Juand  les  plantes  sont  assez  fortes,  on  les  transplante 
alors  en  planches  qui  sont  bien  remaniées  el  engrais- 
sées jtour  celle  culture. 

Les  plantes  sont  espacées  à  peu  prés  à  1  mètre  en  tous 
sens,  de  manière  qu'un  terrain  de  300  Tsubo  (environ 
13('w  mètres)  contiendra  environ  l.">00  pieds. 

Pour  soutenir  les  plantes  et  les  fruits,  les  japonais 
construisent  au  dessus  des  planches  un  treillage  hori- 
zontal ;semblalde  à  celui  qui  sert  pour  les  Glycines). 
On  enfonce  des  poteaux  d'une  hauteur  à  peu  près  de 
1  m.  l/2à2mètres,  el,  en  posant  là-dessus  des  bambous 
horizonlalement,  les  croisant  en  angle  droit,  on  cons- 
truit des  carrés  qui  ont  à  peu  prés  30  cent,  de  largeur. 

Par  des  tuteurs  on  guide  la  lige  de  celte  plante  grim- 
I)anle  au  treillage  el  on  l'y  attache  convenalilement.  Lo 
fruit  lorsqu'il  a  grossi  est  aussi  attaché  s'il  est  besoin. 
Quand  les  fruits  sonl  bien  murs  on  les  coupe  el  on  les 
met  dans  de  l'eau  pour  en  lais.ser  putréfier  la  matière 
molle,  en  ÎS  jours  â  peu  près.  Il  ne  restera  que  le  sys- 
tème fibreux  ;  alors  on  enlève  les  fruits  de  celte  eau  pour 
les  étaler  dans  de  l'eau  courante  bien  claire.  Ceci  pro- 
duit un  nettoyage  parfait;  quand  ce  nettoyage  est 
terminé  on  fait  sécher  le  fruit  à  l'air  et  au  soleil  ;  il  est 
ainsi  prêt  pour  le  marché.  Le  prix  d'un  beau  fruit  de 
première  qualilé  est  de  2  à  3  cents  {^>  à  7  centimes  1/2). 

On  voit  que  la  culture  est  des  plus  simples  el  aussi 
que  la  plante  n'est  généralement  sujette  ni  it  des  mala- 
dies, ni  aux  attaques  des  insectes. 

TUEO  ECEARDT. 

,/V\AA* 

Bégonias  rex-decora  nouveaux 

Les  Bégonias  à  feuillage  ornemental  ont  subi  ces 
dernières  années,  tout  comme  les  autres  genres,  de 
nombreuses  transformations,  el  on  ne  reconnaît  plus 
aujourd'hui  les  vieux  lieoonia  rc.r  au  feuillage  massif, 
lourd  avec  des  tons  grisâtres  qui  les  ont  fait  traiter  de 
plantes  on  zinc  ou  de  i)lanles  artificielles. 

Le  croisement  dos  Jleyo/iia  rex  avec  différentes 
espèces,  telles  que  les  li.  discolor,  It.  siibjtellata  et  H.  dia- 
detna,  a  produit  do  très  beaux  résultais,  et  si  les  ama- 
teurs voulaient  accorder  aux  Bégonias  seulement  une 
partie  dos  soins  dont  ils  enlouront  les  CaUidiiim,  les 
Crolons  ou  autres  plantes  à  feuillage  coloré,  ils  pour- 
raient facilement  réunir  un  joli  choix  do  variétés  dis- 
tinctes et  méritantes  qui  leur  procurerait  do  réelles 
satisfactions. 

La  dernière  série  de  Bégonias  hybrides  obtenue,  celle 
des  /}.  re.i-  décora,  est  bien,  do  toutes,  la  plus  riclio  en 
feuillages  distincts  et  en  brillants  coloris.  Lu  l.Md'i,  nous 
avons  inauguré  cette  série  on  la  présentant  aux  lecteurs 
du  Jiirdiii  comme  nous  réservant  de  nombreuses  sur- 
prises (l).  Peu  do  temps  après,  M.  Laridan,  jardinier- 
chef  au  château  de  Loiigi>onl,  exposait  a  Paris  un  lot 
de  plante»  de  semis  du  même  croisement  qui  contenait 
des  variétés  .ibsolument  ravissantes,  véritables  bijoux 
végétaux,  tr.ip  délicats  hélas  I  car  une  grande  partie 
n'a  pu  ôtro  conservée.  M.  Comte,  de  Lyon  a  i-galemont 
obtenu  dans  ce  genre,  quelques  belles  variétés. 

C'est  maintenant  M.  Jarry-Deslogos  qui   vient  d'ob- 

||)  ;,«  Jai-di-,  l«yi'>,  n-  iXt,  |>«go  «7. 


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LK  JARDIN 


361 


tuniruii  autre  groupe  do  variiHrs  dépassant  en  ricliesse 
de  coloris  tnut  ce  qu'on  pout  imaginer  de  plus  l)oau 
dans  le  genre  He</o/iia.  Les  plantes,  que  nous  avons 
étudiées  depuis  un  an,  sont  roliusios,  vigoureuses  ol 
d'une  rôgularili"  de  coloration  admiralile,  aussi  l»ion 
dans  les  petites  que  dans  les  gramles  feuilles.  La  pho- 
tographie ci-jointe  peut  d'ailleurs  donner  une  idée  do 
cette  coloration  qui  se  trouve,  dans  la  reproduction, 
plutôt  atténuée,  car  dans  la  réalité,  les  coloris  rouges, 
liruns  et  ardoisés  sont  en  général  encore  plus  intenses. 
Xous  ne  doutons  pas  que  ces  magnifiques  variétés  ne 
remettent  en  faveur  les  Hi'gonias  à  feuillage  quelque 
.jeu  délaissés  de  nos  jours. 

Voici  une  description  de  ces  nouveautés,  qui  sont 
mises  au  commerce  par  M.  E.  Ca|)pe. 

N"  1.  MmedeSaiiite-Valiùre.  liraml  feuillage  avec  uno 
large  zoni<  rouge  carmin  glacé,  liordio  de  nomlireiix 
points  ciliés,  lilancs  et  pouri)res,  sur  fond  vert  niarginé 
brun  ;  pétioles  complètement  couverts  de  longs  cils 
rouge  carmin  lirillant  ;  extra. 

X°  2.  La  France.  Variété  liors  ligne,  très  vigoureuse  ;  à 
feuillage  grand,  lirun  au  centre,  avec  une  zone  d'un 
l)eau  rouge  violacé,  bordée  de  blanc,  entourée  d'une 
large  bordure  vert  clair  sablée  de  gros  points  blancs 
ciliés  et  marginée  de  brun  pourpre. 

X°  3.  M.  .Ube/7.Urt!;/;/ie«t'.Variélétrèsélégante, vigou- 
reuse, à  feuillage  petit  et  moyen,  présentant  l'aspect 
d'une  agréable  mosajquo  formée  d'une  partie  ardoisée 
et  pourprée  à  centre  brun  et  entourée  d'une  large  zone 
vert  clair  marginé  brun,  le  tout  recouvert  de  nombreux 
points  blanchâtres  avec  cils  rouges. 

N°-4.G/o(/-e(/es.l/Y/e«/;e.s-.Variétérecommandalilepoar 
le  commerce,  formant  des  touffes  compactes,  régulières. 
Feuilles  moyennes  avec  une  largo  zone  carmin  glace  à 
centre  brun  et  bordure  vert  clair  semée  de  nomlireux 
points  blancs  et  pourpres,  le  tout  mar;^iné  brun. 

N°  5.  M.  Iloiri  Marthiel.  Plante  compacte,  robuste, 
à  feuillage  arrondi,  de  texture  solide,  gris  à  reflets 
bronzés  et  pourprés  avec  une  petite  partie  brune  au 
centre  et  une  zone  régulière  en  bordure,  vert  somlirc 
marginée  brun  et  semée  de  nombreux  points  lilanc 
grisâtre  avec  cils  rouges. 

N°  6.  Remilly.  Feuillage  moyen  blanc  laiteux  lavé  de 
carmin,  lirun  au  centre  et  entouré  d'une  fine  bordure 
carmin  vif  du  plus  joli  effet. 

N°  7.  M.  de  Sauite-Yalière.  Feuillage  grand  à  centre 
brun  velouté  se  fondant  en  violet  carminé,  avec  une 
zone  blanche  entourée  de  vert  sombre  semé  de  nom- 
breux points  blancs  et  pourpres,  le  tout  marginé  brun 
rougeâtre. 

Louis  Cai'pic. 


lia  villa  Umberto  I,  jadis  Bopghése 


Un  événement  de  la  plus  haute  importance  en  Italie 
est  lacessioti  de  la  Villa  Borghèse  que  le  Gouvernement 
aura  certainement  fuite  à  la  municipalité  de  Rome  au 
moment  où  paraîtra  ce  numéro  du  Jardin,  après  l'avoir 
achetée  pour  trois  millions  de  francs. 

Cette  Villa,  d'une  renommée  universelle,  a  fait  l'objet 
des  descriptions  les  plus  lirillantes  de  tous  les  voya- 
geurs, qui  n'ont  jamais  manqué  de  la  visiter  et  je  rap- 
pellerai seulement  Le  Misson  qui,  en  1688,  dans  son 
Xoitveaii  voyiige  d'Italie,  raconteque  cette  Villa  était  la 
plus  jolie  et  la  mieux  entretenue  do  celles  qu'il  avait 
vues. 

Un  France,  tout  spécialement,  la  Villa  Borghèse  doit 


être  favorablement  connue,  car  beaucoup  de  souvenirs  ne 
sont  pas  encore  oITacés;  des  tournuis  y  furent  donnés  en 
septembre  1853  par  les  dragons  de  la  division  française 
d'Italie;  dans  la  suite,  jusqu'en  1862,  c'est  dans  cette 
villa  qu'était  passée  en  revue  la  garnison  do  Rome. 

Cette  \'illa  remonte  à  l'année  100'.),  oii  le  (Cardinal  Sci- 
pionc  Borghèse  qui,  comme  le  dit  de  son  oncle  Paul  V, 
De  Stendal,  avait  le  génie  d'un  grand  seigneur,  com- 
mença à  la  construire  sur  les  dessins  ilo  Dominique 
Savino  da  Monteimlciano,  surintendant  dos  villas  du 
Cardinal,  et  en  exécuta  tous  les  travaux  et  les  planta- 
tions. Pendant  la  vie  du  Borghèse,  elle  s'agrandit  peu  à 
peu;  mais,  après  sa  mort,  on  n'y  apporta  pas  de  change- 
ments importants  pendant  un  siècle.  Elle  était  alors 
divisée  en  quatre  parties  bien  distinctes  séparées  entre 
elles  par  des  murailles  couvertes  de  Citronniers,  d'Oran- 
gers, de  Grenadiers,  i]o  Pru/nis  Lauro-Ccrasus,  de  Lau- 
riers, de  VibuniDii  Tinits,  etc.  Exception  laite  iluParc 
qui  était  distribué  en  collines,  vallées,  plaines,  ])ois  et 
bosquets  sur  le  style  paysagiste  moderne,  le  reste  était 
tracé  régulièrement  avec  allées,  rond-points,  statues, 
bancs,  fontaines  placées  symétriquement.  Les  Ulmus 
vampestria,  les  Quercus  lieu:,  les  Plalainis  orientalis, 
les  Morttx  alba.  les  Cupressus  pyraniidalis,  les  Pinus 
Pinea,  les  Abies  divers,  les  Laurus  noOilis  et  les  autres 
essences  qui  formaient  les  allées  et  les  bois  d'alors 
existent  en  grande  partie  encore  aujourd'hui  et  consti- 
tuent les  beautés  les  plus  recherchées  de  cette  char- 
inaiite  promenade.il  resteencore  des  traces  des  anciens 
cs[ialiers  de  Biixus  sempervire/is,  de  liliamnus  Ala- 
ter/ru!i,àe  Jxti/perus,  d'Ai'buttis  l'nedo,  ào  Jasminutn, 
ainsi  que  d'autres  plantations  d'arbustes,  qui  formaient 
avec  beaucoup  des  plantes  sus  nommées,  les  sous  bois 
des  bosquets.  On  trouve  quoique  part  rappelé  trois 
Pliœnix  dactylifera  dont  une  à  fleurs  mâles  ou  stamini- 
fèro  :  ces  trois  spécimens  n'existent  plus. 

La  culture  des  jardins  de  la  Villa  pendant  les  siècles 
passés  eut  uno  certaine  imporianco  :  on  y  cultivait  des 
Orangers  et  Citronniers  en  grand  nombre  d'espèces  et  de 
variétés;  les  fleurs  à  bulbes  étaient  particulièrement 
reclierchces  tels  que  les  Jacinthes,  les  Anémones,  les 
Jonquilles,  les  Tulipes,  et  certains  bulbes  des  variétés 
plus  rares  étaient  parfois  payés  jusqu'à  500  écus  ou 
plus  de  1.500  francs;  on  y  cultivait  toutes  les  plantes 
les  plus  rares  qu'on  se  procurait  à  grand  frais.  Le 
verger  et  le  potager  produisaient  les  fruits  les  plus 
choisis  et  particulièrement  les  meilleures  variétés  de 
Figues,  Poires,  Prunes,  Fraises;  en  un  mot  rien  n'y 
manquait  y  compris  les  animaux  de  volière  et  de 
chasse. 

(j'est  vers  la  moitié  du  xviii^  siècle  que  la  Villa 
Borglièse  fut  transformée  presque  complètement  ;  la 
Piazza  di  Sierra,  le  Temple  d'Esculape,  la  Chapelle  et 
d'autres  embellissements  que  nous  pouvons  encore 
admirer  aujourd'hui  nécessitèrent  une  dépense  de  jtlus 
de  deux  millions  de  francs.  De  nouveaux  aménage- 
ments furent  exécutés  dans  la  suite  et,  en  dernier  lieu, 
on  dota  la  Villa  de  la  splendide  entrée  auprès  de  la 
porte  du  Temple.  Pendant  tous  ces  travaux  divers,  les 
clôtures  internes  furent  démolies  et  on  conserva  seule- 
ment ceux  de  certaines  parties  plus  réservées. 

La  Villa  Borghèse  va  changer  son  ancienne  dénomi- 
nation en  Villa  Umberto  I,  car  c'est  ici  que  va  être  élevé 
un  monument  à  sa  mémoire  ;  les  travaux  pour  la  relier 
directement  au  Pincio,  qui  vont  être  entrepris  et  con- 
duits à  ternie  dans  le  plus  bref  délai,  vont  en  faire  une 
promenade  vraiment  unique  et  d'un  charme  incompa- 
rable. 

N.  Severi. 


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LE  JARDIN 


I^es  soins  î\  donner  an  rrnifior 

dans  la  conservation  du  Chasselas  à  rafle  frai'che 


Les  soins  à  donner  .111  fruitier  consistent  excliisi\ f- 
monl  à  prendre  toutes  les  précautions  voulues  contre 
toute  humidité  et  à  maintenir  uni"  température  au?-si 
basse  et  aussi  constante  que  possilile,  ainsi  qu'une  obs- 
curité absolue. 

La  clôture  hermétique  du  fruitier  est  de  toute  nrccs- 
sité  à  dater  du  jour  où  l'on  y  a  entièrement  terminé 
l'installation  des  Raisins  de  conserve.  Disons  cepen- 
dant qu'il  serait  imprudent  d'agir  avec  tro)!  de  précipi- 
tation et  que  l'on  doit  tenir  compte  du  temps  et  des 
conditions  dans  lesquelles  la  récolte  a  été  faite, 
aussi  bien  que  des  premiers  soins  qu'elle  exige  au 
fruitier.  L'entrée  du  fruitier  est  rigoureusement  inter- 
dite il  tout  visiteur  autre  que  le  propriiHaiic,  qui,  seul, 
décide  des  soins  à  y  appurtcr  et  des  opérations  à  y 
faire.  Encore  doit-il  choisir  son  temps  et  ses  heures 
pour  y  travailler.  Il  lui  faut  surtout  redoubler  do  pré- 
cautions pendant  les  périodes  d'humiiiité  ou  de  dégels, 
pour  ne  pas  \,  introduire  ces  redoutables  facteurs  de 
la  pourriture.  Toutefois,  la  consigne  est  moins  rigou- 
reuse pour  les  fruitiers  secondaires,  dans  lesquels  nous 
renfermons  les  Raisins  destinés  à  être  écoulés  dès  les 
premiers  mois  d'hiver,  au  fur  et  à  mesure  des  com- 
mandes qui  nous  sont  adressées.  Ces  chambres  «  enta- 
mées »  servent  aussi  à  entretenir,  à  l'état  plein,  les  frui- 
tiers de  conscrvalicn  tardive.  Ce  «complet  »  est  néces- 
saire, car  il  est  reconnu  que  les  trop  grands  vides  pro- 
iluits  par  l'enlèvement  des  grappes  suspectes,  doivent 
toujours  être  comblés  par  de  nouveaux  fruits  que  l'on 
choisira  naturellement  parmi  les  plus  beaux  et  les  plus 
sains  des  fruitiers  voisins  «  entamés  »  ou  trop  chargés. 
Ces  fruitiers  de  «  livraison  courante  »  peuvent  être 
éclairés,  mais  non  pas  aérés,  lorsqu'on  aura  à  y  craindre 
et  à  y  soigner  un  «  coup  do  pourriture  »  ou  comme  on 
dit  vulgairement  à  Thomery  «  un  coup  d'eurdrit  )i.  Dans 
ce  cas,  on  profitera  d'un  temps  clair  et  froid  et  des 
heures  favorables,  pour  procéder  à  une  minutieuse 
inspection  de  toutes  les  grappes.  Celles  qui  occupent 
les  étages  supérieurs  dos  travées,  seront  descendues 
dans  les  places  vacantes  des  rangs  inférieurs,  où  il  sera 
plus  facile  et  moins  pi'uible  de  les  surveiller. 

Elles  s'y  trouveront  aussi  plus  fraîchement,  surtout 
quand  la  chambre  presque  vide  de  Raisins,  et  snus 
l'influence  de  la  lumière  produite  par  l'ouverture  clés 
volets,  aura,  sa  température  beaucoup  plus  élevée. 
On  n'hésitera  pas  ii  transporter  les  dernières  grappes 
dans  un  fruitier  voisin  .si  elles  devaient  attendre  par 
trop  longtemps  l'heure  de  la  consommation. 

Les  mois  pluvieux  sont  les  plus  à  craindre.  Si  bien 
fermés  qu'ils  |iuissont  ôtre,  les  fruitiers  ont  toujours  à 
soulTrir  de  cette  humidité  extérieure  que  l'on  y  Intro- 
duit forcément  malgré  toutes  les  plus  minutieuses  pré- 
cautions. Le  froid,  si  rigoureux  soitil,  est  le  plus  sou- 
vent désiré,  malgré  l'inévitable  dégel  dont  il  est  suivi 
et  qui  cause  encore  un  moment  critique,  mais  le  ther- 
momètre, comme  l'hygromètre,  autant  que  la  prévoyance 
exercée  du  propriétaire,  permettent  d'obvier  à  tous  les 
dangers. 

Les  étages  supérieur»  et  principalement  ceux  qui 
ron(ermont  dos  Raisin»  de  coiilre-i'spalior  aux  grappe» 
non  ciseléo»  et  par  conséquent  compaclos  et  bien  ser- 
rées, sont  les  premières  à  souffrir  dos  intempéries. 

Là  surtout,  on  doit  redoulilcr  de  surveillance  et  no 
pas  »o  reposer  sur  un  épluclinge  pi'riodiquo  capable 
d'amener  les  plus  désagréables  surprises.   L'examen 


au  contraire,  doit  être  incessant,  surtout  si  les  locaux 
sont  vastes  et  peu  divisés. 

Toute  grappe  trop  atla(|uée  de  pourriture  doit  être 
enlevée  ou  tout  au  moins  amputée  de  ses  ailerons 
malades.  Il  en  sera  de  même  de  celles  qui  présenteront 
des  râllcs  jaunies,  piquées  d'une  moisissure  humide, 
et  dont  la  chute  sur  le  parquet  à  travers  les  rangs  infé- 
rieurs des  travées  causerait  de  graves  dégâts.  C'est  en 
vain  que  l'un  tenterait  d  'arrêter  cette  pourriture,  co 
suintement  de  la  rafle  et  des  pédicelles  des  grains,  en 
y  projetant  une  poudre  astringente.  On  n'obtiendrait 
du  reste,  en  admettant  que  cet  effet  puisse  se  produire 
régulièrement,  qu'une  dcssicalion  complète  de  la  râllo 
qui  retirerait   au  Raisin  toute  sa  valeur  commerciale. 

Des  gouttelettes  d'eau  peuvent  encore  être  maladroi- 
tement répandues  sur  le  Raisin,  quand  on  veut  retirer, 
des  bouteilles,  les  grappes  contaminées  do  pourriture 
avec  leurs  sarments  respectifs,  soit  pour  les  éplu- 
cher à  la  lumière,  soit  pour  les  retrancher  déliniti- 
vemeiil  du  fruitier.  Cette  pratique  ancienne  est  très 
mauvaise.  Maigre  toute  l'adresse  que  l'on  peut  apporter 
dans  ce  travail  a  l'aide  du  torchon  dont  on  enveloppe 
le  sarment  mouillé  à  sa  sortie  tlu  flacon,  il  arrive 
fatalement  des  accidents  qui  ne  sont  constatés  que 
plusieurs  jours  après,  dans  les  étages  inférieurs,  où 
l'on  découvre  de  nouveaux  foyers  do  pourriture. 

Le  mieux  est  donc  de  soulever  le  sarment  et  de  le 
couper  au  niveau  de  sa  partie  humectée  et  au  raz  du 
goulot.  Les  fragments  do  bois  qui  restent  dans  les 
bouteilles  sont  déversés  à  la  fin  de  la  saison,  quand  on 
procède  au  nettoyage  complet  du  fruitier. 

La  pourriture  occasionnée  par  une  blessure  du  grain, 
piqûre,  ou  morsure  d'animal  ou  d'insecte,  n'est  jamais 
dangereuse,  à  moins  qu'elle  ne  soit  dans  un  milieu 
travaillé  liantes  ferments.  L'ablation  des  grains  malades 
suffit  à  assainir  les  grappes. 

l\  n'en  sera  pas  de  même  avec  l'autre  pourriture,  que 
nous  désignons  à  Thomery  sous  le  nom  «  d'eurdrit  » 
[œilde perdrijt],  qui  se  produit  pour  ainsi  dire  sponta- 
nément, et  tout  d'abord  d'une  façon  assez  bizarre,  dans 
des  rangs  bien  déterminés  du  fruitier  à  l'exclusion 
des  autres. 

Celte  dénomination  locale  (eurdrit)  s'explique  par 
les  signes  extérieurs  do  ce  véritable  fléau,  qui  peut  en 
quelques  heures,  et  en  dépit  de  tous  les  romédos  et 
de  tout  le  mal  qu'on  pourra  se  donner  en  épluchago, 
détruire  totalement  des  fruitiers  de  plusieurs  milliers 
de  liouteilles. 

Le  mal  survient  presque  toujours  pendant  une  période 
d'humidité  et  surtout  au  di'gel.  Il  se  traduit  par  une 
apparition  soudaine  do  points  microscopiques  sur  les 
grains  les  plus  tendus  dos  grappes  les  plus  belles.  Ces 
points  tout  d'abord  jaunâtres  s'agrandissent  rapide- 
ment, changeant  do  couleur,  pour  être  bientôt  enve- 
loppés d'un  corclo  plus  pâle  qui  figure  assez  exactement 
(d'ieil  de  perdrix.»  Le  raisin  se  gonfle  et  sa  pelliculo 
cède,  fendue,  éclatée,  dans  la  iiartio  iiourrio  de  ce  cer- 
cle, laissant  l'i-happer  sur  les  grappes  inférieures  un 
jus  abondant  qui  m-célère  la  contamination  de  tout  le 
fruitier.  Ce  résultat  qui  se  manifeste  par  des  change- 
ments brusques  de  température,  lorsqu'une  humidité 
surabondante  a  pénétré  dans  le  fruitier,  est  identique  à 
celui  (|ui  80  produit  sur  les  Prunes  et  les  Cerises,  lors- 
qu'elles sont  mouillées  par  les  pluies  aux  approches  do 
leur  maturité.  Leur  déchirement  est  alors  du  comme 
l'on  sait,  au  phénomène  de  l'endosmose. 

Parfois  la  gm-rison  s'opère  d'elle-même,  avant  qu'on 
ait  pu  constater  la  maladie.  Les  grains  attaqués  de- 
viennent tout  rouges  et  se  détachent  d'eux-mômen  au 


LE  JAllDIN 


363 


moindro  altoiichcmpiil  ilo  la  prappe.  Il  importe  alors  de 
pracodur  nu  plus  vite  à  un  nouvel  épluclinfio  ol  d'as- 
sainir lo  fruitiorparlcs  nioyoïisquo  nousavoiis  indiquas 
ailleurs  (sou(r(\  cliaux,  otc). 

Ouand  lo  mal  osl  trop  grand  pour  qu'il  soit  possililo 
d'en  ùtro  lo  luaitre,  le  mieux  est  d'en  «  faire  la  part  » 
alors  il  n'y  a  pas  une  minute  a  pordro  : 

On  jotle  au  liaquct,  pour  en  faire  une  boisson,  les 
grappes  lutalomont  perdues;  et  on  expédie  clc^  suite 
aux  Halles  Centrales,  pour  la  vente  du  Icndeniain, 
celles  qui  sont  jugées  capables  de  suppurler  l'emballage 
et  un  voyage  de  quelques  heures. 

Nos  commissionnaires  parisiens  connaissent  bien  ces 
accrocs  du  métier,  qu'ils  ciuistatcnt  avant  l'ouvertvire 
des  colis,  aux  traces  humides  laissées  sur  les  bascules 
ou  sur  leurs  taldes  do  vente.  —  Cette  marchandise 
avariée  est  vendue  au  bas  cours,  et  consommée  de  suite, 
sous  peine  d'itro  totalement  p.'rdue  le  lendemain. 

Tout  fruitier  atteint  d'eurdrit  perd  do  sa  valeur.  Les 
grappes  amputées  de  leurs  plus  lieaux  grains,  privées 
do  leur  pruine,  diminuées  de  leur  poids,  dé'torniées,  se 
prêtent  mal  à  un  emballage  de  choix.  — Ces  raisins  ne 
peuvent  plus  composer  l'extra,  lo  seul  dont  la  vent(> 
est  vraiment  rémunératrice. 

On  doit  redouter  les  accidents  pemlant  touto  la  duriT 
do  la  conservation  et  dans  les  fruitiers  les  mieux 
agencés.  Il  est  assez  difficile  d'en  déterminer  exacte- 
ment les  causes,  mais  on  peut  affirmer  qu'elles  sont 
presque  toujours  le  résultat  d'une  négligence.  Ils  scronl 
d'autant  plus  à  craindre  que  le  raisin  sera  liien  frais 
et  bien  tondu. 

Le  mal  est  encore  introduit  dans  les  fruitiers  avec  des 
raisins  trop  tardivement  rentrés,  et  qui  ont  pu  le  gagner 
par  les  brouillards  ou  les  pluies  fines  et  battantes  d'au- 
tomne, mouillant  les  espaliers  les  mieux  alirités. 

Il  est  dû  parfois  aussi,  croyons-nous,  au  champignon 
de  l'Oïdium  Balsamii  décrit  il  y  a  quelques  années  par 
M.  G.  W.  Smith  dans  le  Gardeners'  Cliroaicle.  Très 
différent  et  moins  nuisible  que  VOÏdiiim  Tucheri,  11  se 
manifeste  surtout  sur  les  rafles  des  grappes  et  aussi 
sur  les  grains,  qui  finissent  par  être  complètement 
enveloppés  d'une  épaisse  couche  de  mycélium,  sorte 
de  toile  humide  sous  laquelle  ils  se  gonflent  et  pourris- 
sent en  quelques  jours. 

Le  dessèchement  des  grains,  malgré  la  belle  appa- 
rence verte  des  rafles, cause  presqu'autant  do  préjudice 
aux  conservateurs,  par  la  perte  de  poids  et  le  peu  do 
valeur  à  la  vente  que  pri'scntent  ces  raisins  déprimés, 
ridés  et  pourtant  excellents.  Les  fruitiers  trop  chauds, 
mal  fermés,  trop  aérés  et  éclairés,  produisent  ces  alté- 
rations, qui  se  propagent  dans  toutes  les  rangées  de 
bouteilles  d'un  même  local,  après  quelques  semaines  do 
conservation.  On  en  constate  aussi  les  effets  dans  les 
fruitiers  presque  vides,  mais  dans  ce  cas,  on  y  remédie 
facilement  en  transférant  les  grappes  restantes  dans 
dos  locaux  voisins  et  intacts  (1). 

Fhançois  CiiAnju;f.\. 

Transplantation  des  arbres  en  tiacs 

Ce  qu'on  entend  par  ce  mode  de  transplantation. 

Indé^pcndamment  de  la  transplanlatiun  des  grands 
arbres  à  l'aide  de  chariots  et  suivant  les  indicalimis 
que  nous  avons  données,  il  en  est  une  qui,  tout  en  ne 

(1)  I/annéc  est  particuliiTpmenl  propice  à  lï-ludede  l.ipourritmc 
d<"  la  rAlle  et  du  dessc-eliemcnl  des  pédicelles  des  grains,  ([iil  cau- 
sent act\iollemenl  de  grari'ls  ravages  rians  les  lï\ii tiers  réputés  les 
lucilleurs. 


présentant  pas  les  m^^mos  difficultés  d'exécution,  a 
également  une  grande  impf)rtanco  et  s'exécute  beaucoup 
plus  fri''quommenl.  C'est  la  transplantation  des  Coni- 
fères de  miiyenno  force  et  des  arbrisseaux  et  arbustes 
on  très  grosses  toulTes  et  en  mottes. 

Celte  Iransplantalioii  s'est  faite  longtemps  en  plaçant 
le  sujet  dans  un  iianier  fabriqui'  <le  la  mémo  façon  que 
ceux  encore  en  usager  [inur  les  arbustes  plus  petits, 
mais  ce  récipiiMit  n'a  pas  assez  do  résistance  et  la  mntte 
était  presque  toujours  plus  ou  moins  ébranh^o  on  la 
mettant  dedans  ou  pendant  le  transport. 

Cet  inconvénient  n'est  pas  à  craindre  avec  lo  système 
de  bac  autour  de  la  molle  (fig.  20i)  tel  qu'il  se  pratique 
maintenant  dans  les  pépinières,  ol  dont  les  premières 
ap|ilications  eurent  lieu  dans  le  service  du  jardinage 
do  la  villo  do  Paris,  qui  emploie  couramment  une  si 
grande  quantité  de  forts  végétaux  ligneux  pour  la  plan- 
tation do  ses  pares,  squares  cl  jardins. 

Végétaux  pouvant  être  transplantés  en  bacs. 

Ce  système  do  bacs  faltriqués  sur  place,  permet  en 
outre  des  Conifères  et  gros  arbrisseaux  en  touffes  à 
feuilles  persistantes  et  caduques,  tels  ([uo  Magnolia, 
lliiux  commun  et  ses  nombreuses  variétés  [Ilex  Aqui- 
l'olium  1..),  Alatcrne  Jiimmnus  Alalermis  L.),  Bour- 
gène  [Rhamiius  Franyula  L.),  Fusain  du  Japon  et  ses 
nombreuses  variétés  {Evoriymus  jajianicus  Thunb.), 
Mahoiiid,  diverses  espèces  cultivées;  Troènes  (Ligtis- 
trum)  divers,  Laurier-Tin  [Vibunnim  Tinus  L.),  la 
Houle  de  Neige  (  V(ti»»-«z<m  Opulus  h.  slerilis),  les  Vi- 
l)/(nn(7n  Laiitana  L.,  laiitanoidcs  Michx.,  et  macroce- 
phahon  Fort.,  Aticuba,  Buis  [Buxus  sempervirens)  va- 
riétés arborescentes,  Buisson-Ardent  lie  Lalande  (Cra- 
lœgiis  Pyracantha  Pers.  Lalandei)  et  plusieurs  autres 
espèces  du  même  genre,  les  Filaria  [Phillyrea],  les 
Eleeagniis  arge>iteaPu.Tsh.,refle.j:a  Bcne., SimoniCa.Tr., 
Laurier-Cerise  {Cerasus  Laxro-Cera.ms  Loisel.),  Lau- 
rier do  Portugal  [Ceya.sus  Iv.sitaiiica  Loisel.),  etc.,  etc.; 
de  transplanter  en  assez  gros  exemplaires  des  arbres 
de  troisième  grandeur  élevés  sur  tige  ou  en  pyramide, 
dans  les  genres  Sorbiis,  Mespilus,  Crataegus,  Cerasus, 
Kegundo,  Pavia,  Magnolia  ;  lo  Faux  Ebénicr  [Cytisus 
Labur)ium]  ;  Pommiers  d'ornement  {Malus  baccaia 
Desf.,  M.  spectabilis  Desf.,  M.  ce/'«.s(7e/-a  Spacli.)  ;  le 
Prunier  de  Pissard  [Prunus  Pissardi  Carr.),  les  Bou- 
leaux (ZJe^«to);  Frênes  (i^rrta;jH««);  HèirQs  (Fagus)  \  \& 
Noyer  à  feuilles  laciniées  (Juglans  regia  L.  laci- 
7iiata)  ;  le  Noyer  hétérophyllc  {J.  regia  heterophylla), 
et  d'autres  espèces  ou  variétés  du  même  genre  et  des 
deux  genres  voisins  Caryael  Pterocarya;  Liquidambar 
slyraci/li(a  ïj.  ;  des  Ormes  [Ulmus)  d'ornement,  etc.; 
ainsi  que  do  forts  arbrisseaux  élevés  sur  basses  tiges  : 
Hibiscus  syriacus  L.,  vulgairement  Althéa  ;  Citrits  tri- 
t'oliata  L.  ;  Cytisus  purpiireits  Scop.  ;  Boule  de  Neige 
(Viburnum  Opulus  sterilis);  Photinia  serrulata  Lindl. 
[Ph.  glabra  Ilort.)  ;  Cerisiers  du  Japon  {Cerasus  japonica 
Loisel.);  Prunier  trilobé  [Prunus  triloba  Lindl.);  les 
Troènes  [Ligustrum]  ;  les  Lilas  [Syringa),  etc. 
Description  de  l'opération. 

On  commence, quand  il  s'agit  do  Conifères  ou  d'arbustes 
en  touffes,  par  attacher  les  plus  longues  branches  avec 
des  liens  quelconques,  paille,  ficelle,  jonc,  roseaux,  ce 
qu'on  a  sous  la  main,  afin  de  pouvoir  circuler  librement 
autour  du  sujet  à  transplanter,  et  ensuite  on  ouvre,  delà 
mémo  façon  que  pour  les  gros  arbres  .à  enlever  au  chariot, 
une  tranchée  circulaire  qui  a  généralement  0'"».0ài°'10de 
profondeur,  en  tenant  compte  de  la  force  de  l'arbre  ainsi 
que  de  l'abondance  et  do  la  grosseur  des  racines;  cette 
tranchée  se  fait  plus  largo  d'un  coté  pour  permettre 


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LE  JARDIN 


ïf^ 


l'installation  de  la  presse  à  cercler  lo  bac  et  do  l'ouvrier 
qui  la  fait  manœuvrer. 

On  ménage  une  motte  de  terre  de  forme  conique, 
mais  dont  le  diamètre  ilo  la  base  est  pluspetit  que  celui 
du  sommet;  les  petites  racines  qui  dépassent  sont  con- 
servées soigncuseiiienl  et  les  plus  grosses  coupées  net- 
tement a  la  serpette.  11  est  difficile  d'indiquer  exacte- 
ment quelle  doit  être  la  circon- 
férence de  la  motte,  dont  les 
dimensions  devraient  se  déter- 
minersuivanl  la  grosseur  du 
sujet,  sa  nature,  l'aliondance 
et  la  force  de  ses  racines;  mais 
le  plus  souvent  on  ne  se  base 
que  sur  la  force  de  l'arbre,  el 
nous  ajouterons  que  la  circon- 
férence moyenne,  c'est-ii-diro 
prise  à  nii-hanteur  de  la  motte, 
varie  ordinairement  de  l'"50  à 
2"'ô0. 

(Jn  continue  l'opération  en 
dis[iosant  autour  do  cette 
motte,  dans  le  haut,  une  corde 
ou  grosse  ficelle  peu  serrée, 
destinée  à  confectionner  le  bac 
de  la  manière  suivante  : 

Après  s'otro  préalablement 
procuré  des  douves  do  vieux 
tonneaux  do  ciment  ou  autres. 
ou  des  voliges,  des  cerceaux 
ordinaires  en  Châtaignier,  des 
planches  pour  former  le  fond, 
du  fer  feuillard  et  des  clous, 
on  coupe  les  douves  ou  les  voliges  suivant  la  hauteur 
delà  motte,  on  les  met  à  tout  touche  entre  la  corde  et 
la  motte,  puis  on  les  serre  avec  une  presse  (fig.  aOM  du 
modèle  de  colle  employée  par  les  tonneliers,  et  ensuite 

on  les  entoure  d'un  cer- 
ceau en  Châtaignier  que 
l'on  cloue  à  chaque 
douve  ou  volige. 

On  opère  de  la 
môme  façon  à  la  partie 
inf('rieure  et  la  moite 
se  trouve  ainsi  en- 
tourée soliilemeiit.  On 
la  renverse  'pour  j)la- 
cer  le  fond,  de  forme 
ronde  bien  entendu, 
fait  avec  dos  plan- 
ches assemblées  et 
reliées  par  deux  lames 
de  fer  feuillard;  on 
laisse  dépasser  les 
bouts  do  ce  fer  de  quel- 
ques centimètres  qu'on 
redresse  et  que  l'on 
cloue  sur  les  dou- 
ves. 

Le  bac  se  trouve  alors 
entièrement     constitué 
(fig.  20i)  ot  l'arbre,  ou  l'arbuste,  peut  ôlre  enlevé. 

Si  le  HUjot  est  gros,  l'enlèvement  a  lieu  en  glissant 
sous  lo  bac  un  mailrier  incliné  el  à  l'aide  d'une  corde 
passée  autour  du  bac. 

On  ulllisf  avantageusement  pour  la  manipulation  des 
bac»,  un  crochet  iv  poignée  rumine  iclul  représenté  par 
la  (Ig.  80fi.  Ce  crochet,  ou  un  autre  <lu  même  genre,  donne 
plus  do  prise  pour  soulever  le  bac  et  permet  de  l'enlever 


Mise  en  hac  d'un  arbre  {Conifrre) 


Kig.  iiC-.  —  l'rtâêi  à  etrrXtT  lu  ban. 


et  de  le  transporter  facilement  à  une  certaine  distance. 
S'il  s'agit  d'un  très  gros  bac,  l'enlèvement  et  le  trans- 
port se  fnnl  ;iu  moyen  d'un  chariot. 

Mise  en  place  des  sujets  et  soins 
à  leur  donner. 

L'arbre,  ou  l'arbuste,  arrivéà  destination  et  étant  a  la 
place  (pi'il  iloit  occuper  défi- 
nitivement, si  la  mniic  est 
solide  on  retire  le  fond  du  bac, 
dans  le  cas  contraire  on  lo 
laisse  <lans  le  trou,  sous  la 
plante;  on  coupe  en  plusieurs 
endroits  les  cerceaux  ou  cer- 
cles, el  on  enlève  ensuite,  avec 
précarution,  les  planches  ou 
douves.  Les  radicelles  qui  dé- 
passent sont  étalées  conve- 
nablement, et  on  commence  à 
combler  le  trou  avec  de  la 
bonne  terre  meuble.  Pour  faci- 
liter la  reprise,  il  est  néces- 
saire que  cette  terre  soit  mise 
en  quantité  sufnsante  autour 
de  la  motte.  Le  trou  comblé, 
on  fait  une  cuvette  circulaire 
d'un  diamètre  plus  petit  que 
celui  do  la  motte,  pour  éviter 
que  l'eau  s'écoule  presqu'en- 
tièrement  autour  de  celle-ci  au 
lieu  de  pénétrer  dedans,  et  on 
arrose  fortement. 

Il   est  bon  d'arroser  copieu- 
sement et  souvent  la  première  année. 

Les  végétaux  il'une  certaine  force,  surtout  ceux  élevés 
sur  liges  qui  peuvent  être  ébranlés  parle  vent,  doivent 
être  haubanés  solidement.  On  se  sert  pour  cela  de  trois 
lils  do  1er  lixés  aux  premières  grosses 
branches  pour  les  arbres  el  arbrisseaux 
à  tiges,   el  à  trois  piquets  fichés   en 
terre  ;i  une  certaine  distance  du  pied  de 
la   plante,  pour  les   végétaux  en  pyra- 
mide ou  on  touflo  les  fils  de  fer  sont 
allachi's  a  mi-liauteur  de  ces  arbres. 

Prix  de  revient  d'un  bac. 

Les  bacs  pour  la  transplantation  des 
Conifères  el  autres  végétaux  sont  faits 
sur  plai'e,  par  les  ouvriers  clés  pépi- 
nières, au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 
C'est  un  travail  facile,  il  suflit  d'avoir 
il  sa  disposition,  outre  le  bois  el  le  fer 
feuillard  nécessaires,  un  marteau,  une 
scie  et  des  pointes,  c'est-à-dire  un  outillage  des  plus 
ordinaires. 

Le  prix  de  revient  d'un  bac  moyen,  soit  pour  une 
motte  de  2  mètres  a  2'"2.">  de  circonférence  et(l"'<'iO  de  hau- 
teur, peut  être  évalué  ainsi  : 

Douves  (lo  vieux  tonneaux  de  ciment ».S0 

Orceiuix  (!<■  Châtaignier "15 

I-'onil  en  bois ».20 

Ker  feiiilliird  pour  attacher  ut  llxcr  lo  fond  aux 

douves ».10 

Cli.us .    .     ».10 

Mnin-d'o'uvre..  .   .     l.*t 

ToTAi.  :  a."> 


Fig.  »«■>.—  Crorhel 
à  poignée  pour 
soulecrr  Un  baeit . 


On  peut  se  procurer  une  presse  a  cercler,  ou  presse 
de  tonnelier,  au  prix  de  2<l  francs.  . 

J.  Ll'vl-ET. 


LR    JARDIN 


365 


Revue    des    publications 


Ji4Sî% 


Un  vignoble  dans  Paris. -- Lo  A/id/d.sin  l'itluri'sijiie  pu\)\\o, 
do  M.  IaIiiiuihI  Cluir,  un  ailielo  ri'liilif  à  un  lorrain  planté  ilo 
Vinno  qui  oxislo  oncoro,  à  Monlmartro.  M.  Kd.  Char  nous 
livro,  surco  ■■  crû  Lamarck  •>  coruiuo  il  l'appoUo,  les  curioux 
diHails  suivants,  accompagnés  do  la  liguro  roproduilu  ci- 
dosscius  ili^'.  '.^07)  : 

"  lîllc  ne  se  LOMiposo  pas,  coniiup  la  faniouso  Iroillo  lUi  mi, 
do  l'ontainobloau,  d'un  soûl  cop  incsurant.  à  lui  soûl,  un  Uilo- 
nii'lri'  ot  douii  do  lonu  ot  produisant  plus  do  doux  mille  kilo- 
Hnuuraos  do  raisin;  cllo  consliluo  un  vi;;noblo,  un  viTilahlo 
vijîuol'lo  conimo  n'en  ont  pas  beaucoup  de  petits  pniprié- 
toiros  ruraux  on  l''rance. 

Tout  le  monde  peut  la  voir,  on  plein  Paris  modorno,  au 
coin  dos  rues 
Damroniont,  La- 
marck ot  des 
Grandes -Carriè  - 
ros,  alignant  ses 
cinq  cents  pieds 
qui  viennent 
d'ètro  vendangés. 

Ce  vignoble 
comprend  au 
moins  cinq  cents 
pieds  do  vigne 
qui  dniuiont  des 
Uaisiris  blancs  ol 
noirs  do  l'espèce 
connue  en  Bour- 
gogne sous  le 
nom  de  Trous- 
seau ;  cela,  sans 
préjudice  des 
ceps  (pii  tapis- 
sent les  murs  et 
la  palissade,  ol 
(|ui  donnent  du 
.Muscat. 

Los  plants  sont 
d'un  bon  rende- 
ment, et.  même 
celle  année  où  lo 
temps  a  été  jjar- 
ticulioromentpri- 
judic'iablo  à  la 
ni  a  l  u  r  i  l  é  des 
grains,  il  est  des 
pieds  qui  sont 
ctiargés  de  quatre 
ot  cinq  kilogram- 
mes de  grappes. 
Malheureuse- 
ment, il  en  est  pas  mal  d'autres  dont  le  grain  a  pourri,  ce(iui 
fait  quo  la  production  totale  n'atloint  pas  plus  do  trois  cents 
kilogrammes,  production  qui  va  jusqu'à  sept  ot  huit  cenis 
kilogranimos  dans  les  bonnes  années. 

Quand  la  vendange  a  été  bonne,  on  peut  tirer  jusqu'à  di'ux 
pièces  de  vin  de  co  oii'i  unique  ot  ce  n'est  point  là  une  parti- 
cularité banale  que  d'avoir  en  cave  du  vin  <|ui  a  été  récolli'^ 
contre  lo  bitume  des  tioUoirs  do  la  capitale.  » 

La  coloration  des  feuilles  en  automne.  —  La  Retue ijrnO- 
rale  de  /'.l^Cici'/d'/v  ilit  i[iio  M.  AI1)itI  Woods,  le  botaniste 
anglais  si  célèbre,  vient  déludior  ce  phénomène.  Suivant  lui, 
la  coloration  verte  des  feuilles  fraîches  est  lo  résultat  d'une 
combinaison  de  plusieurs  pigments.  Lo  rougo  est  l'un  dos 
éléments  constitutifs;  il  se  présente  sous  forme  liquidodans 
la  sève  qui  circule  dans  les  cellules  des  feuilles.  Li^  jaune- 
est  la  couleur  naturelle  des  grains  répartis  dans  les  cellules. 
le  brun  est  la  couleur  des  parois  dos  cellules.  Quand  à  l'au- 
tomne les  feuilles  des  plantes,  el  notamment  de  la  Vigne, 
deviennent  rouges,  c'est  à  la  suite  de  la  destruction  des  pig- 
ments autres  (jue  lo  pigiuent  rougo,  qui  est  très  résistant. 
Les  feuilles  brunisseid  ipiand  elles  sont  mortes  et  que  tous 
les   pigments  sont   détruits;  la   coloration    des  parois  collu- 


lalros  subsiste  seule.  Les  gelons  favorlsonl  la  coloration  des 
Ic-uilles  en  provo(|uant  une  augniontalion  du  forment  chimique 
ipn  oxyde  les  couleurs  composées  pour  fnrmer  lo  pourpre, 
l'oronge,  etc.,  etc..  Les  feuilles  qui  renferment  du  sucre, 
commo  colle  de  l'Krable,  sont  celles  qui  doimenl  le  plus  beau 
rouge.  Los  feuilles  t|ui  contiennent  beaucoup  do  tanin  commo 
colles  du  C.hôno,  sont  colles  qui  se  Iransfonnont  le  moins 
facilement. 

Un  nouveau  tir  contre  la  grêle.  — Continuons  à  marfjuer 
les  coups...  Voici  (|uolo  ItidU'tin  ite  la  Surirlr  il'horticullure 
(l'E/iiTiia^  apporte  un  ir-moignago  (|ui  parait  probant  sifr  un 
certain  emploi  do  bombes  : 

"  Trois  moyens  d'action  contre  les  nuages  ont  été  appli- 
qués sur  divers  points  du  territoire  el  dans  diverses  condi- 
tions. 1, 'emploi  des  canons,  des  fusi'os,  ot  des  bombes 
explosibles  dans   les   nuages.  Do  ces  trois  systèmes,  celui 


Fig.  207.  —  Vn  vignoble  dans  Paris  «  Le  cios  Lamarck  ». 


qui  parait,  au  point  do  vue  pratique  comme  au  point  de  vue 
économique,  donner  le  résultat  lo  plus  satisfaisant,  lo  plus 
complet,  est  l'emploi  des  bombes  lancées  dans  l'air  avec  un 
tube  ou  canon  d'nn  prix  minime. 

L'explosion  produit,  au-dessus  du  point  de  tir,  une  Irouéo 
très  sensible  à  travers  laquelle  le  ciel  se  découvre  avec  arrêt 
instantané  de  la  grélc  ot  do  la  pluie,  et  préserve  dans  un  cer- 
tain rayon  toutes  les  cultures  qui  occupent  la  surface  du  sol 
au-dessous.  Nous  en  avons  constaté  les  effets  aussi  bien  lo 
jour  (jue  la  nuit.  La  nuit,  nous  avons  brisé  des  nuages  et  vu 
les  étoiles  ([u'ils  nous  cachaient. 

Nous  venons  d'apprendre  que  le  i  septembre,  un  orage 
qui  s'était  déchaîné  dans  l'Allier,  dans  la  direction  do  Saint- 
Germain-dcs-l"'ossés,  Cussct,  Vichy  et  a  fait  do  grands 
ravages,  n'a  pas  atteint  Cusset.  préservé  par  un  propriétaire 
qui  a  lancé  queli|ues  bombes.  Alors  que  des  centaines  de 
coups  de  canons  sont  nécessaires  pour  détourner  ou  détruire 
des  orages,  trois  ou  quatre  bombes  les  annihîlenten  quelques 
minutes.  L'organisation  de  cette  défense  contre  la  grêle  doit 
assurer  uno  évolution  économique  dans  la  culture.  Elle  no 
peut  que  prendre  de  larges  proportions,  les  plus  favorables 
aux  intérêts  agricoles.  » 


3G6 


LE    JARDIN 


La  protection  des  nouveautés  horticoles 


Au  dernier  congrès  ilos  Hosiorislos  qui  s'est  tenu  ct-l 
6lé  a.  Marseille.  M.  Poriiel-Dinlier  a  lancé  une  idée  qui 
csl  éviijcniinent  à  creuser,  <t'lle  de  créer  pour  les  nou- 
veautés hiirlicoles,  quelque  chose  d'aualo^'uo  à  la  l'ro- 
pricli-  littéraire  el  musicale,  ou  à  celle  des  marques  d.' 
fnlirique.  M.  IVniet  voudrait  voir  deuiander  une  lui 
assurant  aux  olitentcurs  la  propriété  exclusive  de  leurs 
;;ains  pendant  une  périodo  do  quatre  années. 

M.  l'ernel  exprimait  ensuite  le  désir  do  voir  la  So- 
ciété des  Robiéristt's  ouvrir  une  soito  d'enquête  sur 
cette  question,  recueillir  les  avis  des  intiTcssés  i)our 
essayer  d'un  tirer  la  réalisation  d'un  projet  prali(|ue. 

A  cela  M.  Ant.  Rivoire  a  ajouté  qu'il  y  aurait  lieu 
d'étudier  avec  soin  la  législation  concernant  les  eonvon- 
tions  internationales  sur  la  propriété  littéraire  et  musi- 
cale el  voir  comment  on  pourrait  l'appliquera  la  pro- 
priété horticole.  .\I.  Viviand-Morel  s'est  montré  absolu- 
ment du  même  avis.  Mais  M.  Moyran,a  fait  remarquer 
coiulilen  la  prcdeclion  des  marques  de  faliriques  est 
diffieile  à  exercer. 

M.  Ileekel  a  expliqué  aussi  que  la  protection  des  mar- 
ques de  fabriques  est  sous  la  dépeiulaiiie  de  la  Conven- 
tion Internationale  de  iJerne,  et  que  c'est  le  Bureau  île 
celte  or>.'aiiisation  qui  fait  toute  dilit;ence  nécessaire 
pour  réprimer  et  arrêter  la  contrefaçon.  Il  y  aurait  lieu 
lie  s'i'uquérir  auprès  de  ce  Bureau,  alin  de  préparer  un 
projet  donnant  satisfaelion  aux  intéressés. 

Le  premier  rosiérisle  qui  ail  exprimé  ensuite  son  opi- 
nion et  envoyé  une  proposition  est  M.  Paul  Nabonnand, 
qui  propose  d'adresser  luic  circulaire  à  tous  les  Kisié- 
risles  français  et  étrangers,  qui  auraient  à  la  retourner 
revêtue  de  leur  signature.  Cette  circulaire  porterait  que 
le  signataire  s'engage  à  ne  multiplier  les  obtentions 
mises  au  commerce  par  ses  collègues  que  pour  ses 
besoins  personnels  mais  non  pour  la  vente,  pendant  une 
période  de  quatre  années,  à  date  du  jour  de  la  mise  au 
commerce. 

Toutefois,  l'horliculleur  ainsi  engagé  pourrait  néan- 
moins vendre  ces  obtentions,  mais  seulement  ii  des  per- 
sonnes qui  s'engageraient  à  leur  tour  à  n'en  faire  aucun 
commerce  jusqu'à  l'expiration  de  lu  quatrième  année. 
A  cet  effet,  l'obtenleur  auquel  son  confrère  achèlerail 
lies  spécimens  de  sa  nouveauté  aurait  soin  de  faire 
accompagner  chaque  pied  livré  d'une  notice  portant  sa 
signature  el  la  grille  de  la  société  des  rosiéristos.  On 
reunirait,  sur  cidte  notice,  une  marge  où  les  clieids  ile 
l'acheleur  des  i)lanles  ainsi  envoyées  inscriraient  leur 
engagement  de  ne  pas  en  faire  commerce  avant  quatre 
an». 

Voici  mainlenanl  les  opinions  de  M.  (iuillaud  cl  de 
M.  Mayer,  de  Ni<'e,  que  nous  relevons  dans  le  Bitlletin 
(le  1(1  Sociclc  <les  Jiusiérisles  : 

"  Ln  durée  do  quatre  ans,  doinandoo  pur  .M.  l'oriiot-liiicInT 
et  apiiii'.  •  •■  imr  M.  Nubonnaiid.  fhl  loyalomont  et  prntiipn'- 
niiMil  /.-.  ICii   effel,  chnipie   maison  bourgeoise  sera 

liicil>  '  r  (li's  iiouveaiitéa  pour  les  faire  mullipliei  a 

son  jarUiiiior,  pour  les  passer  eri.suitc  à  la  propriété  voisine 
cuiniuu  cudi'QU,  celin-ci  irautunt  plut  uppiei  i»  que  le^ 
roHJéristc.t  el  liorliculteurs  ne  pourront  pus  en  vendre. 

Comment,  au.Hsi,  rofui^er  il  un  client  sérieu.v  queUpies  piiils 
do  laveur,  et  cotntuctit  eiupèdierle  j.'irdinicr  de  les  uiultipli'i  ' 
Il  a  été  ilit  ipi'on  pourrait  les  faire  ei>;.'a^'er  h  nn  pas  li>  faire' 
Pour  ce  qui  cuncorne  nin  petite  cnnniiissioire  <lu  iiond<',  ji' 
no  crois  pas  que  l'on  puisse  trouver  uni>  lorniulu  sérieuse 
pour  rel  engagement. 

Je  souliailcrai»  (pio  tous  les  Journau.x  horticoles  accordcnl 
une  largo  place  do  ]iubliclté  gratuite  ù  toute  les  nouvoautoH 


(|uclle  que  soit  leur  provenance,  cl  que  celle  publicité  soit 
renouvelée  do  trois  mois  en  trois  mois  la  iircmière  année  de 
la  mise  au  commerce,  en  décrivant  les  qualilrs  et  les  (h'fnuts 
et  en  y  ajoutant  à  la  lin  les  récompenses  obtenues.  L'obten- 
leur, pour  avoir  ilioit  à  colto  publicité,  devra  envoyer  au 
moins  trois  pieds  dans  tout  jardin  public  à  désigner.  Do  celle 
manière,  diucpie  obtenteur  sera  jugé  et  sa  nouveauté  sera 
forcée  Je  so  vendre  surtout  si  elle  est  méritante  et  si  son 
prix  est  abordable,  u  A.  (îcillald. 

"  La  proposition  de  M.  Nabonnand  a  pour  moi  lo  défaut 
détre  trop  coniplic|uée.  Certainement,  beaucoup  d'horticul- 
teurs refuseraient  de  signer  la  circulaire  el  de  se  lier,  alors 
ceux  qui  auraient  accepté  seraient  victimes.  Lt.  do  l'aveu 
même  de  .\l.  Nabonnand,  l'obtenleur  no  serait  pas  complè- 
tement à  l'abri  des  fraudeurs  peu  scrupuleux. 

Voici  ma  proposition  que  je  soumets  à  la  crili(|UO. 

Uue  so  passe-t-il  ?  Vous  recevez  un  catalogue  (je  parle  en 
aciieteut  ici)  avec  l'aïuionco  de  variétés  miritiques,  prix  : 
iô  francs;  vous  vous  fendez,  el  ipinnd  la  (leur  vient,  vous 
ôtos  souvent,  je  no  dis  pas  toujours  souvent  désappointé,  et 
vous  vous  diles  :  •■  une  autre  fois  j'attendrai  qu'elle  soit  à 
quarante  sous  ".  C'est  ce  qu'ont  très  Itien  compris  les 
élrungors.  qui  achètent  queli|ues  pieds  mères  (ju'ils  multiplient 
et  vendent  à  lias  prix.  lili  bien!  baltons-les  avec  leurs 
propres  armes,  car  s'ils  font  ce  Iralic-là,  c'est  qu'ils  y  trouvent 
leur  compte.  Uuo  les  obteriteurs,  avant  do  lancer  une  nou- 
veauté, la  multiplient  en  masse,  et  la  mettent  ensuite  en 
vente  dans  les  prix  do  3  à  4  francs.  Ce  procédé  aurait  le  grand 
avantage  d'enqièclier  la  mise  au  commerce  d'une  foule  de 
variétés  insignilianles  et  qui  vivent  ce  que  vivent  les  Roses! 
En  effet,  l'obtenleur  no  se  lancerait  pas  dans  une  multiplica- 
tion en  grand  duno  variété  qui  ne  serait  pas  très  méritante. 
Cet  argument,  j'en  ai  peur,  no  sera  pas  du  goût  de  tout  le 
monde.  >•  N.  MAVsn. 

Le  Jardin  continuera  à  reproduire  les  opinians  qui 
seront  émises  par  les  rosiéristes,  mais  il  estime,  puis- 
que cotte  question  de  la  proi)riélé  horticole  des  nou- 
veautés est  posée,  qu'elle  ne  saurait  concerner  seulo- 
ment  les  Roses,  mais  doit  embrasser  toutes  les  nouveautés 
horticoles.  Il  est  donc  à  la  disposition  do  ses  abonnés 
pour  enregistrer,  dans  ses  colonnes,  les  idées  qu'ils 
auraient  a  lui  communiquer  sur  celle  question. 


L'École   d'horticulture   d'Hyères 


Si  nous  disons  Ecolo  d'horliculturo  el  non  Ecole 
d'agriculture,  c'est  qu'il  nous  semble  y  être  pleinement 
autorisé.  En  eflel,  nous  voyons  M.  le  .Nlinistre  de 
l'Agriculture,  en  organisant  la  récente  ouverture  de  cette 
Ecole,  s'occuper  tout  particulièrement  de  poursuivre  la 
réalisation  il'un  onseignement  plus  spécialement  horti- 
cole. Et,  c'est  rationnel  :  L'horlicullure,  dans  la  légion 
du  Midi  et  plus  particulièrement  sur  la  ('oto  d"a7ur, 
prend  chaque  année,  une  place  de  plus  en  large  dans 
l'exploitation  du  sol.  Ses  produits  alimentaires  hiver- 
naux ou  précoces,  ses  Heurs  d'hiver  et  ses  plantes  exoti- 
ques il  feuillage  ornemental,  fournissent  en  partie  lo 
centre  et  lo  nord  de  l'Europe.  Aussi  l'Ecclo  spéciale 
ouverte  il  Ilyères  devra-t-ello  faire,  pour  le  Miill,  do 
bons  praticiens. 

l'no  délégation  do  huit  horticulteurs,  dans  les  diverses 
branches  des  cultures  horticoles  de  la  région,  s'est  ren- 
due le  M  novembre  au  domaine  de  la  IJindonne  près 
Ilyères,  domaine  sur  lequel  est  installée  la  nouvelle 
lùole. 

La  Ilindonno,  domaine  d'une  surface  de  20  hectares, 
d'un  seul  tenant,  a  été  léguée  il  la  ville  d'Hyères  par  un 
citoyen  d'adoption,  le  très  justi'ment  regretté  Klondal. 
Le  legs  a  été  fait  sous  la  condition  expresse  que  ledit 
domaine  servirait  ii  la  cn'<alion  d'une  Ecolo  d'agriculture 
et    d'horticulture    professionnelles    pour    le    Midi.   Et 


LE    JARDIN 


367 


Riniui.il,  qui  (ut  ;i  la  fois  un  savant  cultivateur  méri- 
diiiiial  ol  UM  pliiliiiitrope,  a  ajouto  coinino  condition  spé- 
ciale à  son  legs,  que  ri'k-ole  qu'il  ilot(<  «  devra  recevoir 
surtout  les  orphelins.  .> 

L'Ecole  d'horticulture  d'IIyères  est  en  possession  do 
tous  les  moyens  usités  pour  atteindre  une  pleine  réus- 
site et  |)our  rendre,  par  son  cnsoignenient  professionnel, 
les  plus  grands  services  aux  progrès  horticoles  méri- 
dionaux. Nous  avons  i)leine  confiance  que  cet  enseigne- 
ment visera  tout  particuliorenicnt  la  poursuite  de  ces 
progrès. 

Le  domaine  de  la  Dindonno  présente,  en  sa  grando 
surface,  des  variantes  de  sols  et  d'orientations  très  pré- 
cieuses pour  les  diverses  cultures  spéciales  ou  compa- 
ratives d'enseignement.  Une  pompe  puissante  actionnée 
par  une  machine  de  la  force  do  18  chevaux,  peut  élever 
à  l'heure  50  mètres  cubes  d'eau.  Cette  eau  est  refoulée 
dans  un  vaste  réservoir  construit  sur  la  partie  la  plus 
haute  du  domaine.  Facilement  de  là,  l'eau  esldistrihuéo 
sur  toute  la  surface  do  ce  domaine  pour  tous  les  arro- 
sages ou  en  irrigations. 

Un  jardin  paysager,  créé  à  l'entrée  do  rotahlissomenl, 
constitue  iléja,  avec  ses  plantations  de  végétaux  indi- 
gènes et  do  végétaux  exotiques,  les  uns  et  les  autres 
d'ornement,  un  intéressant  arboretum. 

La  culture  maraîchère  progressive  occupe  de  larges 
surfaces  dout  lo  bon  état  doit  être  loué. 

Intéressantes  et  déjà  importantes,  sont  aussi  les  cul- 
tures fruitières  et  viticoles,  ayant  pour  but  un  ensei- 
gnement professionnel  méridional. 

L'Ecole  d'horticulture  d'Hyères  rendra,  par  son  ensei- 
gnement, de  grands  services  à  l'horticulluro.  Pour  cet 
enseignement,  d'autre  part,  professeurs  et  élèves  trou- 
veront toujours  aide  sympathique  dans  les  cultures 
horticoles  hyèroises,  toutes  gracieusement  ouvertes  aux 
visites  de  l'Ecole. 

N.\IU)Y  l'KHE. 


Plantes  nouvelles  ou  peu  eonnaes 


Davidia  involucrata  Baill. 

Cette  très  curieuse  plante  de  la  famille  dos  Haniaméli<lacées, 
a  été  introduite  tout  récemment  du  Se-Tenliuc,  par  M.  JSI.  de 
Vilmorin.  C'est  un  arbre  qui  peut  atteindre  jusqu'à  20  mètres 
il  rameau.x  glabres  et  arrondis,  à  feuilles  rappelant  celles 
du  Tilleul,  poilues  en  dessus  et  velucs-roussàlres  on  dessous. 
Les  fleurs  sont  entourées  d'un  involuore,  formé  do  deux 
bractées  membraneuses,  longues  de  7  à  S  centimètres  dentées 
en  scie  et  pourvues  de  nervures  brunes.  Les  fruits  blets  se 
mangent  on  Chine.  Il  existe  dans  les  herbiers,  une  autre  espèce 
du  mémo  genre,  lo  D.  thibelana  David. 

Astllbe  Davidii  l''ranchet. 
Espèce  voisine  ou  peul-ètio  [uènio  variété  seulement  do 
l'A.  chinen.iis  Maxim.  C'est  une  plante  pouvant  ^atteindre 
et  mémo  dépasser  1  métro.  Les  fleurs  sont  disposées  (>n 
abondantes  paniculos,  formées  d'épis  serrés,  avec  lo  racliis 
pubescont  et  ciilnn'  en  rose,  f.a  teinte  dos  fleurs  est  rose- 
ilas. 

Vernonia  arkansana  D.  C. 
niill.  It.  Soc.   Tusc.  d'OrtiruUtira  l'.)Ul  [..  :ill. 

Cotte  jolio  Composée,  originaire  dos  Etats-Unis,  n'est  pas 
nouvelle  mais  elle  est  restée  rare  dans  les  jardins.  lOllo  est 
vivace,  à  racines  fibreuses,  épaissies  et  donne  naissance  à 
des  liges  nombreuses,  hautes  de  1  à  2  mètres.  Les  fouilles 
sont  petites,  lancéolées,  inciséos-donlées,  d'un  beau  vert. 
I.  intlorosconco  forme  une  cymc  composée  do  luimbreux 
fascicules  do  fleurs  purpurines.  On  en  connaît  une  variété 
à  fleurs  blanches  beaucoup  plus  rare  encore. 


Desmodium  tillaefollum  I)iiij. 

Arbuste  de  2  ù  ;i  mètres,  buissonnnnt,  ramifié,  ù  ramOHU.v 
retombaids,  à  fiMiilIcs  Irifoliolécs,  avec  les  folioles  suburliicu- 
laires,  obluses,  arrondies  il  la  base,  pubérulentes  a  la  face 
supérieure,  t\  nervures  anastomosées  en  réseau.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  corynibos,  |>nr  fascicules  2  à  0  flores.  La 
corolle  longue  do  1  cent.,  environ,  est  rose  lilacé-clalr  avec 
la  carène  blanche.  Lo  1).  lilia-fuliuin,  très  dislincl  dos  autres 
espèces  du  geinc,  est  oritrinairo  de  l'Himalaya. 

Cotoneaster  Francfieti  D.  Bois 
J{.  Ilurl.  10  août  1002. 

Cette  nouvelle  espèce  do  Co/odcn.vffr,  ciriginairo  du  Yunnan, 
où  elle  a  été  recueillie  par  l'abbé  Dolavay,  en  1SS9,  est  très 
voisine  des  C.  pa»t)0.s<i  h'rancliot  et  .Vinion.v('i  Bak.  i'Illo  diffère 
du  premier  par  ses  feuilles  plus  grandes,  à  pétiole  plus 
court,  à  face  supérieure  lustiée  ;  par  ses  llours  groupées  en 
corynibe  par  .">  à  10,  à  pétales  dressi'S,  tachés  de  rougo  il  la 
lace  externe;  par  ses  fruits  orangé-jaunàlre,  oblongs,  ren- 
fermant trois  noyaux. 

f^e  C.  Sitnonsii  a  los  feuilles  presque  glabres  à  l'état  adulte; 
les  Heurs  solitaires  ou  groupées  par  2  ou  :i,  avec  lo  calice 
peu  lomonteux. 

Lo  C.  Fraiic/ieti  est  très  oriiomontal.  11  a  fleuri  et  fructifié 
pour  la  première  fois  che/.  M.  Maurice  de  Vilmorin,  au 
friiticetum  dos  Harros  (f.oiretj. 

P.  Hariot. 


Courrier  de  la  Côte  d'azur 


Los  horticulteurs  qui  souhaitaient  du  froid  pour  aider  au 
rolèvenient  dos  cours  ont  été  adndrablement  servis  :  la  neige 
est  tondjéo  dans  la  nuit  et  la  journée  du  31,  non  seulement 
sur  les  hauts  sommols  dos  Alpes-Maritimes,  mais  sur  les 
coteaux  avoisinanl  Nice  et  Cannes,  iiFréjus,  à  Saint-Uaphaël  ; 
co  qui  est  extraordinaire  pour  la  saison  et,  au  dire  de  beau- 
coup do  gens,  présagerait  un  hiver  très  rigoureux. 

Dans  tous  los  cas,  l'ellot  du  froid  n'a  pas  tardé  ;i  se  faire 
sentir  sur  le  marché,  où  tous  los  prix  ont  presque  augmenté 
du  tlouhle. 

La  hausse,  surtout  celle  sur  l'Oiillet  et  la  Rose,  se  main- 
tiendra-t-oUc?  N'ous  lo  souhaitons  sans  l'espérer;  due,  on 
effet,  il  la  brus(iue  apiiarition  du  froid,  lequel  s'est  produit 
justement  à  la  veille  des  fêtes  do  Sainte-Cécile  et  de  Sainte- 
Catherine,  c'est-à-dire  à  un  moment  où  les  besoins  étaient 
considérables,  ello  no  so  maintioniira  que  si  les  froids  per- 
sistent et  vont  même  en  s'accenluaid.  Cela  est  si  vrai  que, 
jusqu'à  présent,  la  hausse  no  s'est  fait  sentir  que  sur  los 
expéditions  et  les  ventes  particulières,  et  nullement  sur  la 
vente  à  la  comndssion. 

Le  commerce  des  primeurs  est  insignifiant  on  co  moment  : 
la  Tomate  d'hiver  n'a  pas  encore  fait  son  apparition  sur  le 
marché  et  il  faut  encore  deux  mois  avant  que  la  Fraise  so 
montre. 

Sur  lo  marché  do  Nice  on  coiiHuenoo  à  apercevoir  quelques 
paniers  d'Oranges,  mais  il  y  a  encore  loin,  do  là,  à  l'amon- 
celleniomont  do  «  fruits  d'or  »  que  l'on  rencontrera  dans 
quoique  temps,  quoique  la  culture  de  l'Oranger  ait  pordu 
bien  du  terrain  à  Nice  dans  ces  dernières  années. 

A  propos  do  Xico,  disons  que  la  Société  d'Agriculture  de 
celte  ville,  ijui  tond  à  remplacer  ses  grandes  expositions  par 
de  moins  considérables,  moins  coûteuses,  mais  plus  rappro- 
chées, tenues  dans  son  nouveau  et  magnifique  local  de  la 
Promenade  des  Anglais,  a  organisé,  dans  le  courant 
lie  novembre,  une  Exposition  do  Chrysanthèmes  et  de  fleurs 
et  fruits  d'automne.  La  culture  du  Chrysanthème  parait  offrir 
peu  do  chance  do  s'étendre  dans  le  Midi,  non  pas  tant  au 
point  de  vuo  du  climat  que  île  la  mévente  de  cette  fleur,  trop 
encombrante  à  expédier.  Uemdrqué,  à  coté  des  Chry- 
santhèmes, de  beaux  Bégonias  exposés  par  M.  Bouttau,  hor- 
ticulteur à  la  Villa  do  Cessolo,  à  Nice. 

Au  froid  et  à  la  neige  vient  do  succéder  un  soleil  magni- 
li(|ue,  un  vrai  soleil  du  Midi,  à  la  hauteur  de  sa  réputation. 

Jules  Ghec. 


368 


LE   JABDIN 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

aéance  du  i'7  noiemhie  i'J02 

CoMiiÉ  DE  l'YoRicL-LTiRE.  —  M.  Jarry-Uoslogos  présente 
di'  siipiTbos  sputlios  d'^iif/iKCiiiHi.  pnrrui  lesquelles  nous 
reuianiuotis,  outre  «les  somisln-sintéressanls  encore  inétlils. 
ics  A.  rhodochloni  m,  A.  JJaynn  Oustme  C/itindvn,  A.  <ia>'tl''- 
ti-nse,bicolor  etc.;  un  rameau  abondamment  lleuridu  curii  ii.\ 
et  paradoxal  Aristolochia  ornithocf)ihalii :  des  tiges  iVAs/ia- 
rtigux  crixpus  et  A' A.  Sicheriniius.  ce  dernier  hybride  îles 
A.  crispas  et  It'miissitnus  et  on  parfait  étal  défloraison. 

.\  signaler  les  lots  de  Bégonias  Gloire  tte  Ijirraittr  à 
-M.  Ma.ximo  Jobort;  Jl.  Gluire  de  Lurrainc  et  li.  ScUar/iaiui  il 
.\l.  Dubois,  du  cliiUeau  do  (^ouranccs  ;  li.  Geori/cs  PuircI  à 
M.  l'..ir.l. 

.M.  Dubois  avait  aussi  apporté  do  belles  (leurs  coupées 
dŒillels. 

Comité  des  CiinYSANTUÈMEs.  —  Les  dernières  fleurs  do 
Chrysanthèmes  do  la  saison  avec  les  lots  do  M.\l.  Kuon,  do 
Moudon  ;  Mot.  de  Croissy  ;  Laveau.  de  Crosnes;  Simon,  do 
La  Varenne-St  Hilairo  et  l'aurelle,  de  Vi^neu-x.  Toutes  ces 
présentations  sont  belles  et  dignes  d'éloges. 

Comité  IjEs  Oucuidèes.  —  A  .\l.  L.  Duval.  do  Versailles, 
un  hybrnlo  présumé  ou  second  degré,  trouvé  dans  une 
importation  et  paraissant  provenir  du  croisement  t['Oiloiito- 
ijUissiim  crispum  X  ;lloriusu>n  par  (Jd.  crisjiutn.  l,es  fleurs 
sont  légèrement  soufrées  et  rentrent  bien  dans  lo  type 
d'O.  suliiliurfuiii.  .\1.  L.  Uuval  présentait,  on  outre,  un  pied 
do  Comi>arotlia  inacroplcetron.  jolie  plante,  do  rullure  (arile, 
(|u'i>n  rencunlre  trop  rarement. 

.M.  .Maron  avait  apporté  un  Lœlio-Caltleya  amtcnii,  hybride 
des  Urlia  liarpophi/lla  et  Cattlri/a  Ehlitrado  atba,  remar- 
i|uablo  par  la  belle  coloration  jaune  orangé  de  ses  fleurs. 

Dans  un  fort  beau  lot  de  M.  .Magne,  nous  voyons  :  Ln'Uo- 
■CatlU\i/a  Occ'ii,  provenant  du  croisement  des  Ijelia  Pcrrini 
et  Ctittli'jfii  aiiri'a;  Ci/pripcdium  SaitJcrir  et  CttllU'yii  lioir- 
rinyitiHo  X  li'biala  ;  dans  celui  de  .\l.  Héranek  ;  Cultleya 
SchilUriana,  Cj/iitbiiliinn  etf</a»s,  CirrhopcUtliun  Mc<lu.sii\ 
f'i/prijii-iliuni  Haiulcrif  et  Ijo:lio-CattU;/it  Pcrrini  X  Alussia'. 
A  .M.  'l'réyéran,  de  Bordeaux,  un  bel  hybride  do  CatlUijn 
ISussiir  par  Liclia  tcncbrosa,  présenté  sous  lo  nom  de  J..  c. 
Euijcne  Ctmlin. 

Comité  ue  iiltuiie  POTACÉFtE.  —  Dos  pieds  do  Cclcri 
blanc,  do  toute  beaulé,  traités  uu  jus  do  tabac,  ot  do  Cricri 
Ilacc  amfliurc  ilc  Paris,  à  .M.  C  (^^liomin  ;  dos  bottes  d'yl.v- 
pcnies  certes  et  hlanclics  ù  M.  Ccniipuint  et  une  curieuse 
variété  do  Courgo  d'origine  américaine  pré.scntée  par 
.\I.\I.  Cayeux  et  Le  Clerc,  Courgo  C'ciir  i/'nr,  vigoureuse, 
généreuse,  à  tiges  robustes  ot  coun-uses. 

Comité  u'Aui^iiicultihe  fiiiitiéhë.  —  .\  .\l.  Cbovillot.  de 
belles  rorboilles  do  CliasseUts  dore  et  do  gros  Culitiitn  ;  à 
M.  (jorion,  uno  l'ommo  nouvolle  d'un  semis  de  hasard. 

I*.  IIauiot. 


BIBLIOGRAPHIE 


Vient  de  paraltr>>,  I  Almanach  des  jardiniers  au  .w' siècle  par 
J.  Nanot,  ingénieur-agroniime,  clirortour  do  léiolo  nalinnale 
d'horliculluro  do  Vorsaillos,  avec  la  collaboration  de  noni- 
bruux  spécialistes,  el  uno  pn-faco  de  Charles  Delonrio;  un 
vol.  in-<S"  de  lï.s  pages  do  texte  francn,  d  fr.  tV»,  à  la  Libruirio 
horticole,  Kt  bis  ruo  do  Crenolle,  i'aris,  7'. 

Cet  alinnnach  est  divisé  en  doux  parties  distincles  : 

V  La  (\tii:,-ric  liiirlicotc,  ipii  comprend  toute  une  siTio 
d'artii  les  tiail.inl  des  f|uusliiins  de  jarilinoge  nouvelles  cm  a 
l'ordre  du  jour. 

i"  I.'Aide-mcmoirc.  ipii  contient  toutes  les  recettes  il 
tiiutos  les  formules  dont  les  jardiniers  font  journellement 
UHage.  11  comprend  on  particulier  :  la  liste  des  meilleurs 
fruits  de  table  et  de  pressmr  n  lultiver.  un  calendrier  ilcs 
semis  avec  épo(|uos  do  floraison  nu  do  récolte  pour  les 
fleurs  et  les  légumes,  lo»  tracaiij-  mensuels  d\i jitrdin  fruitier 
lo  Irnitement  des  nuiladies  cl  la  dcstructinn  des  insectes  cl 
ilct  >iiioiiiiii.r  nuisibb-s  aux  cultures. 


La  Pépinière  fruitière,  forestière,  arbustive.  vigneronne  et 
coloniale,  par  CuAriLKS  Haltet,  1  volume  in->'  clo  sio  pages, 
avec  :^^s  hgurcs  dans  lo  texte.  lin  vente  à  la  librairie  horti- 
cole ^  francs,  franco  S  fr.  GO. 

Uuol(|ues  ouvrages  excellents  ot  sérieux  ont  été  publiés 
sur  la  pépinière  mais  presque  tous  sont  épuisés  ou  ne  sont 
plus  au  courant  des  progrès  mndernes.  il  était  désirable 
qu'un  ouvrage  mis  à  jour  parût.  Ce  guide  vient  .lnm-  à  son 
heure. 

Il  comprend  trois  grandes  divisions  : 

I.  —  Orijanisalion,  inslallatiiiii  el  c.rploilation  de  laPcpi- 
nière.  —  Travaux  de  plantation,  d'entretien,  d'élevage,  do 
dressage  des  arbres;  de  déblave,  d'emballage  et  d'expédition 
des  végétaux,  sous  verre,  cloche,  bAcho,  serre,  abris  el 
ombrelles.  Lmpotagos,  accessoires,  étiquetage.  liivernagc, 
Sulfatage. 

II.  —  Procèdes  de  miiltiplicatinn  îles  cciictnn.r  liiineux.  — 
Semis,  choix  des  graines,  stralilication,  repiquage:  marcot- 
tage; bouturage  par  tige,  rameau,  leil  ou  herbacé;  greffage 
par  approche,  par  rameau,  par  bourgeon  ;  travaux  complé- 
mentaires. Opérations  à  l'air  libre,  à  l'utelior  ou  sous  verre. 

III.  —  Arbres,  arbrisseaux  et  arbustes  cletcs  à  la  Pépi- 
nière. —  Plusieurs  centaines  de  genres,  espèces  et  varioles 
classés  dans  leur  ordro  alphabéti<pie,  depuis  la  Caprifoliacéo 
Abi'-lia  jusiju'au  /amia.  Cyiadéo  africaine.  A  chaipio  plante 
sont  indiqués  :  son  emploi,  les  procédés  détailles  do  sa 
multiplication  et  sa  culture  en  pépinière,  sol,  distance,  recé- 
page, élagagi»,  cohlre-plantalion.  etc. 

Près  de  .'ioo  ligures  illustrent  le  texte  :  procédés  de  multi- 
plication, scènes  <le  cultures  ou  d'exploitation,  et  purtrails 
de  beaux  arbres  do  différents  points  du  globe.  Ce  travail 
important  et  instructif  sera  certainement  bien  accueilli  par 
tous  ceux  qui  s'occupent  des  travaux  do  pépinières. 

Nous  av'ins  rei;u  la  Biographie  iLe7ensbericht>  de  Jacob 
Heinrich  Krelage.  par  .M.  II.  W'iite,  opuscule  do  W  pages,  en 
langue  néorlainlaiso.  avec  portrait,  publié  chez  M.  E.  J.  Brill, 
éditeur  à  Le\i|i'  n.ciden).  Hollamle. 

Du  louage  des  gens  de  service  à  gages,  gardes-chasses, 
jardiniois,  rliefs  d.'  cidlure,  nuvriers  ruraux,  domestiques, 
l'no  brocliuri'  do  l('>  pages,  prix  0  fr.  .SO, 

Voici  un  polit  travail  (|ue  nous  conseillons  de  lire  à  tous 
ceux  ipii  emploient  du  personnel,  et  au  personnel  employé. 
Il  les  lixera  sur  leurs  droits  el  atlrilnilinns  et  évitera,  par 
consé(juent,  des  contestations  loujuurs  désagréables. 

A  signaler  aussi  l'apparition  de  la  Cidrerie  Moderne  ou  art 
de  faire  le  bon  cidre,  par  (îKono.Es  Jacviemin  et  Henhi  Ali.iot, 
I  vol.  do  7:1.")  pages,  illustré  do  nombreuses  ligures  prix  10  fr. 

Des  meilleurs  modes  d'emballage  des  fruits  pour  leur  transport 
en  France  et  à  l'étranger,  par  1'iia.n>.ois  Cuaumi:!  \.  Hroch.  do 
1.-)  pag.  ot  5  llg.  dessinées  par  l'autour,  0  fr.  7.''>,  fco  o  fr.  S."i. 

Mené  Raymond. 


lies  produits  horticoles  aux  Halles 

Fleurs.—  Les  arrivages  do  Roses  du  Midi  sont  très  impor- 
tatds,  mais  en  raison  du  temps  doux  el  pluvieux  elles  laissent 
beaucoup  ù  désirer.  Lo  .Mimosa,  peu  abondant,  se  veiul  as.sez 
bien  et  a  dos  prix  soutenus.  LesUCillels  do  Niceel  d'.Vntibos 
tiennent  assez  bii'n  leurs  prix,  malgré  riuq>or(ance  des  envois. 
Lo  Lilas  devenant  abondant  est  en  baisse.  La  Viiilolte  qui  se 
vendait  assez  bien,  s  écoule  ces  derniers  jours  difliiilemonl 
malgré  uno  baisse  sensible  des  cours.  Les  derniers  Chry- 
santhi'nies  se  vendent  à  dos  prix  Ires  modérés. 

Fruits.  —  La  vente  des  l'ruils  est  très  lonte.  Los  Raisins 
s'écoulent  en  général,  dans  le  choix,  ii  des  prix  assez  élevés. 
Les  l'nires  el  les  l'unîmes  do  choix  li<Minenl  Iri's  bion  leurs 
prix,  l'ii  i  nnstalo  luome  un  légor  mouvement  de  hausse. 

Légumes.  —  La  l'i>ninio  île  terre  s'écoulo  assez  bien  ot  à 
des  prix  souloniis.  Los  Haricots  verts  d'Alriipio  sont  abon- 
dants et  de  veht<' assez  larile.  Les  salades  80  vendonl,  malgré 
l'abondance  relative,  a  des  prix  plus  élevés.  Los  Choux- 
fleurs,  laissant  à  désir(>r  comme  beauté  ot  qualité,  se  vendent 
très  bon  niairln-.  tandis  ipie  le  choix  fait  do  bons  prix.  Les 
Articlmuls  d'Algérie  s'écuulenl  plus  lacilomrnt  et  à  dos  prix 
plus  élevés  que  ceux  provenant  de  Brelaijno.  V.  D. 


N»  380 


LE   JAllDIN 


20  Décembre  1902 


AVIS  IMPORTANT  A  NOS  ABONNES 


L'èchèancc  de  fin  décembre  étant  la  plus  chariiée  de  l'année, 
nous  i}rions  inslaniniey.t  nos  abonnés  dont  l'abonnement  se 
termine  avec  le  présent  (le  nous  faire  pareenir  le  nwntanl 
(le  leur  renoucellement  dès  maintenant,  acantle  1" janvier. 

l'iie  quittanee  d'abonnement  sera  présetitée  dés  les  />re- 
miers  jours  de  l'anvier  à  ceux  qui  n'auront  pas  donné  un 
ordre  contraire. 


CHRONIQUE 


Voici  rovenir  los  (êtes  do  Noël  et  avec  ellos,  chez  nos 
voisins  d'outro-Manolie,  la  consommation  iln  Gui.  Le 
Mislleloo,  coninio  on  rappelle  là-bas,  n'est  pas  coinnuin 
en  Anjiletorre,  aussi  faut-il  lo  faire  venir  do  France,  il 
chatiue  anm^e  li's  ports  do  Ciranville  ot  de  Sainl-Malo 
on  expédient  d'énornies  quantités.  Mon  ami,  M.  Ciiliault, 
a  l)ien  voulu  me  cominunii|uer  des  reiiseit;nenienls  par- 
tii'uliers  à  ce  sujet,  que  lui  a  fournis  un  correspondant 
do  tjranville.  Il  est  parti  en  l'JOl,  de  ce  dernier  port 
pour  l'Angleterre,  2900  harasses  pesant  170500  l<ilog. 
de  Gui,  représentant  une  valeur  de  40000  francs.  Ces 
40  000  francs  en  produisent  au  minimum  150  000  en  An- 
gleterre. Quel  dommage  que  les  Peupliers  do  Cham- 
pagne soient  si  éloignés  d'Albion  I 

*  * 
L'Arsenic,  il  y  en  a  partout,  c'est  plus  que  jamais  lo 
cas  do  lo  ilire,  et  pour  un  peu  Rasi)ail  aurait  raison,  lui 
qui  en  voyait  jusque  dans  lo  crin  du  fauteuil  où  (Hait 
assis  le  président  des  assises  au  pmcès  do  .Madame 
I.allarge.  l'iaisanterie  à  part,  l'Arsenic  est  universelle- 
ment répandu,  c'est  un  des  corps  simples  les  [ilus  fré- 
quents dans  la  matière  animale,  végétale  et  inorga- 
nique. ^L  Gautier,  de  l'Institut,  en  a  trouvé  dans  les 
végétaux  riches  en  iode,  les  algues  marines  et  terres- 
tres, jusque  dans  les  bogheads,  les  charbons  à  longue 
flamme  qui  sont,  on  le  sait,  d'origine  végétale  et  même 
cryplogamique.  Mais  d'où  ces  organismes  peuvent-ils 
bien  tenir  leur  arsenic?  l'eau  de  mer  en  contient  tou- 
jours et  c'est  de  là  que  les  animau.x  et  les  végétaux 
marins  le  retirent.  Mais  on  ]ieut  être  plus  curieux  et  on 
a  lo  droit  de  se  demander  ou  l'eau  de  mer  a  bien  pu  le 
prendre.  M.  Gautier,  qui  a  répondu  aux  objections  et 
a.iix  ilemandes,  va  nous  le  dire.  C'est  que  l'Arsenic 
existe  dans  les  terrains  primitifs.  Il  n'y  en  a  pas  des 
quantités  mais  enfin  il  y  en  a  :  témoin  lo  granit  do  Vire 
qui  en  contient  six  ccnlièmes  do  milligramme  par  cent 
grammes  de  matière.  De  cette  présence  partout,  on 
peut  conclure  avec  l'éniinent  chimiste,  que  «  l'Ar- 
senic parait  jouer  un  rôle  universel  comme  l'azote  et  le 
phosphore...,  il  semble  jouer  dans  les  cellules  où  on  le 
trouve  un  rôle  analogue  à  celui  du  phosphore,  mais  à 
un  degré  (hnineiit  ».  Il  est  probalde  qu'il  y  en  a  dans  le 
pain.  Devant  ces  révélations,  la  médecine  légale  n'a 
(lu'à  marcher  droit  et  à  s'entourer  de  la  plus  prudente 

circonspection. 

• 
»  * 

Le  vin  est  vraisemlilablement  un  poison  puisque  lout 
le  monde,  ou  presque,  ne  lioit  plus  que  de  l'eau,  moi  le 
premier.  Ce  n'est  pourtant  pas  ce  que  semble  croire  lo 
D''  Mauriac  (|ui,  au  congrès  de  l'AFAS,  à  Montauban, 
au  mois  d'août  dernier,  vantait  les  propriétés  antisep- 
tique de  la  purée  septembrale  que  chérissait  i^abelais. 
L'action  antiseidique  du  vin  dont  la  médecine  a  tiré 
empiriquement  prolil  pendant  des  siècles,  a  été  scien- 
tificiucment  ilémontrée  par  des  expériences  faites  à 
l'Institut  d'hygiène  de  Vii'nne  et  de  .Modène,  à  l'Office 


sanilaire  do  IJerlin.  Los  recherches  do  l'ick  ont  démontré 
quo  lo  vin  tuo  intégralement  les  bacilles  du  choléra  en 
cinq  minutes  ot  qu'une  eau  chargée  de  ces  microbes  in- 
fectieux peut  être  bue  sans  danger,  si  elle  se  trouve 
depuis  cinq  minuti'S  en  contact  avec  un  tiers  do  vin.  Je 
vc^ux  bien  le  croire,  mais  je  no  m'offre  pas  pour  renou- 
veler l'expérience.  Ouoi(|uo  buveur  d'eau,  je  préférerais 
mi-  résigner,  quoiqu'il  put  en  advenir,  à  boire  mon  vin 

pur,  et  jo  suis  sur  de  trouver  île   nombreux  imitateurs. 

* 

•  ir 

Puisque  nous  [larlons  du  vin,  nous  pouvons  faire 
savoir  à  nos  lecteurs  qui  l'ignoreraient  —  c'était  mon 
cas  il  n'y  a  que  quelques  minutes  —  que  la  France  pos- 
Fi'dait  en  1001  plus  d'un  million  et  demi  d'hectares 
plantés  en  vignoble,  en  chiflre  exact  1009353.  'Vous 
figuroz-vous  bien  ce  quo  peut  représenter  ce  chilTre  res- 
pectable d'iiectares,  rien  moins  que  seize  milliards  do 
mètres  carrés  :  un  carré  qui  mesurerait  d'une  seule 
pièci!  127  kilomèlres  de  long  sur  autant  de  largeur.  Le 
vignoble  français  s'étendrait  sans  interruption,  avec 
Paris  pour  centro,  jusqu'à  Beauvais  au  nord,  au  sud 
jusqu'à  Klampes;  il  atteindrait  à  l'ouest  la  jolie  petite 
ville  de  Vernnu  ot  Meaux  lui  servirait  de  limite  à  l'est. 
Eu  admettant  pour  la  France  une  moyenne  de  7315  pieds 
à  l'hectare,  le  sol  français  nourrirait  le  nombre  fabuleux 
de  11  milliartls  0414  millions  do  ceps  de  vigne,  (|ui, 
plantés  à  un  mètre  les  uns  des  autres,  feraient  trois 
cents  fois  le  tour  du  globe,  soit  douze  millions  de  kilo- 
mètres. La  production  du  vin  peut  aller  à  soixante-huit 
millions  d'hectolitres,  ce  qui  fait  plus  de  six  milliards 
de  litres  qui  exigeraient,  pour  être  logés,  une  cuve 
d'une  jolie  capacité.  Les  statisticiens  ont  trouvé  que 
ladite  cuve  aurait  (185  mètres  do  hauteur  avec  une  base 
représentant  la  place  de  la  l'.rmcorde.  Son  prix  ne  dé- 
passerait guère  un  milliard  et  demi  de  francs.  Excusez 
du  peu  ! 

•  • 

Les  Bretons  de  la  région  de  RoscolT  viennent  de 
donner  un  bon  exemple  qui  ne  demande  qu'à  être  suivi. 
Ils  cultivent  et  récoltent,  par  suite,  beaucoup  d'Ognons, 
qu'ils  se  contentaient  d'envoyer,  just|u'à  ces  derniers 
lemps,  à  Londres  par  l'intermédiaire  d'agents  qui  s'oc- 
troyaient la  meilleure  part  du  bénéfice,  [lensant  que 
cliarilé  bien  ordonnée  commence  par  soi-même.  Mais 
ce  qui  est  plus  fort,  c'est  quo  les  dits  commissionnaires, 
dt'daignant  les  intérêts  de  leurs  clients,  délaissaient  la 
pluiiart  du  temps  les  produits  français  pour  vendre  des 
produits  d'origine  allemande.  Roscoll  l'a  trouvé  mau- 
vaise et  a  pris  le  parti  do  faire  ses  affaires  directement 
sans  plus  recourir  désormais  à  des  intermédiaires  d'une 
délicatesse  douteuse.  Les  UoscolTiers  vont  eux-mêmes 
à  Londres  au  milieu  do  l'été  et  vendent  leurs  Ognons 
sur  le  marché  ou  en  détail  de  maison  en  maison.  Mes- 
sieurs les  commissionnaires  à  leur  tour  no  sont  pas 
contents. 

•  « 

Les  amateurs  de  Poivre  sont  dans  la  jubilation.  Les 
craintes  de  la  disparition  de  l'agréalde  condiment  sont 
dos  moins  à  redouter.  M.  Ileckel,  professeur  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Marseille,  vient  de  faire  connaître 
un  nouveau  Poivre  sous  lo  nom  de  Piper  Famechoni. 
Il  est  originaire  du  Kissi,  dans  la  Haute  Guinée,  et 
son  nom  rap[)elle  celui  de  l'explorateur  qui  a  mis  la 
main  dessus.  Ses  grains  très  petits  et  podicellés  don- 
nent une  poudre  rougeàlre  très  parfumée  d'un  arôme 
spécial.  C'est  une  épice  et  un  condiment  grâce  à  sa  ri- 
chesso  en  pipérine  ot  en  huile  volatile.  Et  on  osera 
dire  que  nos  colonies  ne  nous  rapportent  rien! 

P.  Hariot. 


370 


LE    JARDIN 


Nouvelles  horticoles 


Mérite  agricole.  —  Aux  n'-centes  noiiiinalioiis  dans 
l'or.lro  (iu  Mi-rito  ajjricole,  nous  avons  à  ajouter  celle  de 
M.  l\u;;oiie  Uord,  jardinier  en  ctief  du  l'Iessis-Fiquet, 
a  qui  nnus  adressons  nos  félicitations. 

Élections  à  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France.  —  Le  reii<<uvellenient  (tarliel  clu  liureau  el 
du  Conseil  de  la  S.  N.  H.  F.  a  eu  lieu  jeudi  dernier 
11  dé<embre.  Par  suite  des  nouvelles  élections,  le  liu- 
reau est  constitué  de  la  fa^on  suivante  : 

l'rcsiJfnt  :  M.  Vigor.  —  Premier  virf-prrsiilenl  :  M.  AI- 
bi'rl  Truflaul.  —  \' Ire-présidents  :  MM.  Muurico  do  Viliuo- 
riii,  (Ipiiix,  Léon  Diival  et  Jules  Vadierol  (i-os  dou.v  derniers 
reniplacenl  M.M.  Salonion  et  Defresno,  surtants.  —  Sccrè- 
toire  iiènèral  :  M.  Abi'l  Ctialenny.  —  Secréttiire  génèraU 
ailjiiiiit  :  M.  Alfred  Noinblot  (remplace  M.  Bertnnan  iléeédé 
il  y  a  nn  an».  —  Secrétaires  :  M.M.  Le  Clerc,  Ozanne.  Tillior 
ot  Keny  lils  (ces  diMi.v  derniers  reniplacenl  M.M.  (i.  Trurfaut, 
Sortant,  et  Nondilot,  minime  secrétaire  général-adjoint).  — 
Trésorier  :  .M.  l.elKeuf.  —  Trésorier-iuf joint  :  M.  C.  .Marcel. 
—  JUbliot/iéeaire  :  .M.  ticnrges  Gibanll.  —  Jlibhutln'cairc- 
ûuljoint  :  M.  l'aul  Hariot. 

Le  Conseil  se  trouve  composé,  par  ordre  de  nomina- 
tions, de  : 

.M.M.  lion,  .Ma^rnien,  Villanl,  Nonin,  Gabriel  Iiebrie,  Itiivil- 
laril,  Vitry.  Lévèqui'.  HoudnT,  Eiij,'i'tie  Vallerand,  Angnste 
Cliantin,  Honoré  Oefresne,  Salonion,  llanoteau.  Lolliou.x  el 
Férard  (les  si.v  derniers  romplaconl  .M.M.  ('.roux.  Nanot  ol 
Deny,  sortants,  .Mussat  décodé,  L.  Dnval  el  J.  Varli.rot, 
nommés  viee-présidents). 

Un  comité  des  fleuristes  à  la  S   N.  H.  F.  —  La 

créaliiin  de  ce  nouveau  eumilé  vient  d'élre  décidée.  Il 
aura  i)our  liul,  non  seulcmenlde  juger  les  coinposilinns 
florales  qui  lui  seront  soumises,  mais  aussi  d'étudier 
el  d'indiquer,  avec  les  plantes,  fleurs  el  feuillages  qui 
lui  seront  présentés,  leur  eniploi  dans  les  Ijouquets, 
gerlies.  ornementations  florales  diverses,  el  dans  la 
décoration  des  appartements. 

Décisions  de  la  Commission  des  Expositions  de 
la  S.  N.  H.  —  Dans  sa  réunion  du  10  décembre,  cette 
commission  a  pris  les  décisions  suivantes  : 

La  prochainif  Exposition  «le  printemps  aura  lieu  aux 
serres  ilu  Cours-la-Heine;  elle  s'ouvrira  le  mercredi 
21  mai.  veille  do  l'Ascension,  et  durera  jusqu'au  lun<li 
2C>  inclusivement. 

L'Exi)osilion  des  Chrysanthèmes  aura  lieu  du  i  au 
8  novembre  inclusivement. 

La  Commission  «les  Expositions  a  également  étudié 
la  possibilité  «l'organiser  doux  grands  concours  pulilics, 
l'un  au  premier  printemps,  pour  les  plantes  bulbeuses 
el  de  floraison  précoce;  l'autre,  en  septembre,  pour  les 
Dahlias,  Bégonias,  fleurs  diverses  el  fruits  de  saison. 

Syndicat  central   des  primeuristes   français.  — 

Dans  sa  dernière  as&embléogéniirale,  loSyndical  ceiilral 
des  primeuristes  français  a  renouvelé  son  bureau,  qui 
80  trouve  constitué  de  la  favon  suivante  pour  trois  ans  : 
Président  :  .M.  Kl.  Salonion;  /"  firr-présideiit  :  .\t.  \. 
Conlonnior;  Vin-Présidenls  :  .M.M.  Narcisse  Laurent  et  .Mai- 
giillin;  Seerelaiie  (jenénil  :  .M.  J.  .M.  Iluissnn;  Serrétaire-nd- 
joint:  M.  l.i'Oii  l'nrenl;   Trésorier  :  .M.  IL  W'hir. 

Association  de  la  Presse  agricole.  —  L'assemblée 
générale  de  l'Association  do  la  Presse  agricole  a  eu 
lliu  le  9  décembre  dernier  sous  la  présidence  do 
M.  II.  Sagnior,  rninpl.içanl  .M.  Li-gludic,  empêché.  D.ins 
un  rapport  fort  lubTcssanl  ot  très  documenté,  le  secré- 
taire général,  M.  Charles  Deloncle,  a  rendu  compte 
des  travaux  du  comité  dire<  leur.  Le  trétoric  r,  M.  Du- 


breuil,  |a  exposé  rexcellonle  situation  financière  de  la 
Société. 

r)'imporlanles  décisions  ont  ensuite  été  prises  rela- 
tivement 1"  il  :  la  liniilalion  à  .'iOO  du  nombre  des  socié- 
taires: 2"  la  fondation  d'une  caisse  de  secours;  3°  la 
création  d'un  service  spécial  destiné  à  faire  cesser  la 
reproduction  des  articles  sans  en  indiquer  les  sources. 

M.  SiU  a  été  nommé  secrétaire  en  remplacement  de 
.M.  de  Loverdo,  démissionnaire.  Tous  les  autres  memlires 
du  bureau  et  du  comité-  directeur  ont  été  réélus.  La 
proi-liaine  assemblée  générale  aura  lieu  en  mars  i'J03, 
pendant  le  concours  général  agricole. 

Exposition  internationale  deGand.  —  Comme  nous 
l'avons  déj;i  dit,  la  XV  exposition  internationale  d'iiorli- 
culluro  de  la  Soiiélé  royale  d'Agriculture  et  de  Bota- 
nique do  Gand  aura  lieu,  en  1903.  du  18  au  20  avril.  Les 
demandes  de  programmes  doivent  être  adressées  à 
M.  E.  Fierens,  secrétaire-général  à  Gand.  Les  demandes 
d'inscription  ilevront  lui  jiarvenirau  plus  tard  le2:.'mars 
avant  7  heures  du  soir.  Les  envois  seront  reçus  au 
Casino,  du  11  au  10  avril  a  midi,  excepte  pour  les  com- 
positions llorales  qui  pourront  être  reçues  jusqu'au 
17  avril  à  '.>  heures  du  malin.  Le  nombre  des  concours 
est  do  070  répartis  en  2S  groupes.  Ce  programme,  plus 
vaste  encore  qu'il  ne  le  fut  jamais,  auquel  une  section 
scientifique  a  éle  adjointe,  fait  présager  aux  disciples 
de  la  belle  horlicullure,  un  de  ces  succès  qui  ont  rendu 
si  justement  rélebres  1rs  floralies  gantoises. 

Exposition  internationale  de  Saint-Louis.  —  Une 
Exposition  internationale  s'ouvrira  i»  Saint-Louis,  aux 
Etals-Unis,  au  mois  d'avril  IVOl.  Celte  Exposition  est 
destinée  ii  célébrer  le  centenaire  de  la  cession  par  la 
France  à  l'Union  américaine  du  vaste  territoire  de  la 
Louisiane.  Le  Gouvernement  français  a  accueilli  avec 
empressement  l'invitalion  liu  Gouvernement  des  Etals- 
Unis  le  conviant  à  participer  officiellement  à  colle  Expo- 
sition, et  le  Parlement  a   volé  les  crédits  nécessaire. 

L'organisation  de  la  participation  française  ii  l'Ex- 
position de  Saint-Louis  est  placée  sous  l'autorité  du 
Ministre  du  Commerce.  Le  Comité  français  des  l'.xposi- 
tionsàrélrangor,  association  reconnue  d'utilité  publique 
a  été  chargé,  par  décret  en  date  du  lô  avril  1902,  de 
recruter,  d'admettre  et  d'inslaller  les  exposants,  sous 
le  contrôle  du  Commissaire  général. 

Les  personnes  susceptibles  de  prendre  part  à  celle 
Exposition  peuvent  prendre  des  renseignements  auprès 
M.  Michel  Lagrave.  commissaire  général  du  (iouver- 
nomi'nl  français  aux  Ivlats-Unis,  à  l'occasion  de  l'Ex- 
position de  Saint-Louis,  au  Ministère  du    commerce. 

Cours  public  et  gratuit  d'Arboriculture  fruitière. 
—  Des  cotibreiices  tlnorifpies  et  pratiques,  publiques 
el  gratuites,  sur  r.Vrboriculturc  fruitière,  auront  lieu  en 
l'.MKl  dans  les  j.irdins  du  C:ours  .Municipal  et  Départe- 
mental d'Horticulture  et  d'Arboriculture,  sis  avenue 
Daumesnil,  n"  1,  à  Saint-Mandc-,  les  Dimanches  a. 
9  heures  du  matin,  aux  dates  cl  après:  18  ol  2.">  janvier; 
1,  8,  15  el  22  février;  1  et  8  mars;  3,  loel  31  mai;  7  in  in, 
par  M.  Alfred  Nomblol,  professeur. 

Projet  de  création  de  Chambre  d  Agriculture.  — 

.M.  .\Iougoot,  ministre  de  l'.Xgnciilture.  vient  de  déposer 
un  projet  de  loi  portant  creali le  Ch.iiii lires  agricoles. 

Ce  projet  comporte  la  création  d'unoChanibro  <r,\gri- 
culliiro  par  déparlomenl,  avec  socUons  d'arrondis»©- 
mont. 

Los  élections  se  feront  ,iu  scrutin  do  liste  par  arron- 
disBomenl.  Les  femmes  elles-métncs  seront  électeurs. 

Soûls,  pour  le  moment,  les  électeurs,  ouvriers  comme 
patrons,   du  saxo    in-isiulin  •.nronl  idigibles. 


LE  JARDIN 


371 


La  reconnaissance,  comme  établissements  d'utiiilô 
])iil)li(luo,  do  ces  Cliambres,  leur  pcrniottra  d'acquérir, 
recevoir,  posséder  et  aliéner;  elles  pourront  créer  tous 
établissements  agricoles,  provoquer  l'installation  de 
caisse  régionales  de  crédit  et  aider  à  l'exéeulion  des 
travaux  publics  intéressant  l'agriculture.  Elles  auront 
voix  consultative  sur  les  questions  d'ensoignenn'iit 
agricole,  do  stations  agronomiques  ou  œnologiques,  do 
loires  et  marchés,  etc. 

Il  y  a  déjà  eu  des  projets  similaires  déposés,  pendant 
les  iirécédentes  législatures,  et  celui  de  M.  Mougeot 
complote  bien  la  demi-douzaine.  Malheureusement,  les 
Chambres  terminaient  toujours  leurs  mandats  sans  les 
avoir  examinés  ou  votés.  Cette  fois-ci,  nous  croyons 
savoir  que  la  Chambre  actuelle  se  montre  très  disposée 
à  en  finir. 

Aussi  bien,  l'adoption  de  la  proposition  de  M.  Mougeot 
réaliserait  un  progrès  considérable,  en  meltaul  un 
terme  à  la  llagrante  inégalité  qui  existe  entre  le 
traitement  accordé  au  commerce,  et  à  l'industrie  et 
et  celui  réservé  à  l'agriculture.  Si  l'on  devait  tenir 
compte  des  objections  qui  sont  faites  à  co  projet,  il  fau- 
drait <lonc  supprimer  les  Chambres  do  commerce?  Eta- 
blir l'équilibre  est,  au  contraire,  faire  (ouvre  de  justice. 

Un  cri  d'alarme.  —  Combien  de  fois  U'JdnI'it  n'a-t-il 
pas  signalé  les  progrès  incessants  de  la  concurrence 
étrangère?  Combien  do  fois  n'at-il  pas  montré,  ici,  les 
importations  croissantes  des  Pommes  d'Amérique;  là, 
le  mauvais  conditionnement  des  emballages  ou  la  façon 
défectueuse  de  présenter  les  produits;  autre  part, 
l'inertie  coupable  des  producteurs,  qui  laissent  envahir 
leurs  cultures  par  les  insectes  ou  les  parasites  ;  autre 
part  encore,  un  débouché  qui  leur  est  facilité  mais  dont 
ils  ne  profitent  pas?  Il  n'est  pour  ainsi  dire  pas  cle 
numéro  du  Jardin  où,  dans  ses  Xouvelles  horticules,  on 
ne  voie  rapporté  quekiue  fait  de  ce  genre. 

Aussi  est-ce  avec  la  plus  vive  satisfaction  que  nous 
nous  faisons  l'écho  du  cri  d'alarme  que  jettent,  dans  le 
Journal,  M.M.  G.  llanotaux  et  Pierre  Baudin.  sur  la 
situation  de  plus  en  plus  menacée  du  commerce  français 
à  l'étranger,  faute  d'une  organisation  et  d'une  représen- 
tation suffisantes. 

Nombreuses  et  justifiées  sont,  à  cet  égard,  les  remon- 
trances de  nos  consuls  à  l'étranger.  Il  ressort  de  la  lec- 
ture de  leurs  communications  que  nous  no  savons  pas 
nous  plier  aux  désirs  des  pays  où  nous  essayons 
d'exporter,  parce  que  nous  négligeons  de  chercher  à 
concevoir  leurs  nionars  et  leurs  habitudes.  Mais  ce  que 
l'on  reproche  do  toutes  parts  aux  négociants  français, 
c'est  la  mauvaise  et  insuffisante  organisation  de  leur 
jiroimgande. 

«  I^a  vente  de  nos  produits  agricoles,  dit  M.  Pierre  Haudin 
dans  un  réiont  article,  soutire  des  mêmes  vices  d'organisa- 
tion. S'il  est  un  pays  naturellement  désigné  pour  les  recevoir, 
c'est  bien  l'Angleterre.  Nous  lui  envoyons  .'52  0  0  do  nos 
légumes  verts  et  2i>  0  0  do  nos  farineux.  La  Normandie  cl  la 
Bretagne  lui  exportent  du  beurre  pour  près  de  40  millions  de 
francs,  pour  12  millions  et  demi  d'onds  frais.  Co  sont  déjà  de 
jolis  chiffres.  Mais  ce  ne  sont  pas  ceux  que  nous  devrions 
obtenir,  ni  ceux  (|uo  nous  avons  obtenus.  Nous  sommes,  là, 
en  concurrence  avec  le  Danemark,  la  Hollande,  le  Canada 
et  même  la  Russie  et  leur  supériorité  de  propagande  semble 
s'y  aflirmer  de  jour  en  jour.  Le  rapport  de  notre  agent  à 
Londres  marque  la  gravité  de  notre  décroissance.  Il  sollicito 
des  producteurs  do  s'associer  en  syndicats  de  vente.  Los 
paysans  danois  et  hollandais  sont  représentr'S  en  Angleterre 
par  dos  bureaux  de  vente  très  actifs  et  le  gouveriinment 
russe  a  envoyé  récomment  une  mission  (jui  a  pour  tâche  ilo 
créer  un  organisme  spécial  d'exportation  agricole.  C'est  une 
entreprise  coloniale  rpd  en  vaut  bien  une  autre. 

Enhn,  tout  le  monde  s'accorde  à  dire  en  Allemagne  que  dos 


tarifs  de  chemins  do  fer  appropriés  et  des  associations  do 
marchands  do  fruits  et  do  primeurs  français  (oraicnl  pénétrer 
dans  co  pays  les  produits  de  la  Provence  et  do  l'Algérie. 

Nos  maisons  françaises  ont  restreint  à  l'onvi  le  nouibre  do 
leurs  agents,  leurs  frais  do  roule,  leurs  remises,  et,  ainsi, 
lomproMiis  le  rayonnemoiil  de  leur  action. 

Ivlles  pri''(èront  odrir  leurs  services  par  correspondance. 
Nos  consuls  sont  tniariimes  à  leur  conseiller  do  renoncer  ù  co 
syslèmi"  dont  leurs  advcTsaires  liront  facilement  pr<ilil. 

Par  ce  qui  est  reproché,  avec  beaucoup  de  raison,  au 
commerce  français  pro[)rement  dit,  qu'on  juge  de  ce  qu'il 
y  a  à  faire  pour  organiser  sérieusement  l'exjjortation 
de  nos  produits  agricoles,  fruitiers  et  horticoles!  Plus 
(lue  jamais  il  devient  indispensable  que  l'espiil  de  nos 
cultivateurs  s'ouvre  aux  idées  nouvelles;  il  faut  qu'ils 
aliandoiuient  absolument  les  méthodes  d'ollrcs  et  de 
demandes  individuelles;  il  faut  qu'ils  se  constitueid  en 
syndicats  d'exiiortation,  et  que  ces  syndicats  aient,  à 
l'étranger,  des  corresiiondants  pour  les  renseigner,  des 
voyageurs  pour  olïrir  leurs  produits,  des  agents  [lour 
vendre  ces  mêmes  produits,  et  enlin  des  inspecteurs 
pour  contrôler  ces  diverses  opérations.  D'où  la  nécessité 
absolue  do  grands  syndicats,  constitués  d'une  manière 
puissante,  iiour  l'exportation  en  commun. 

Démolition  de  la  Galerie  de  Machines.  —  Le  SéruTt 
a  adopté  sans  discussion  le  projet  de  loi  volé  par  la 
Chambre  approuvant  la  convention  iclalive  à  la  remise 
des  terrains  du  Champ-de-Mars  occupés  par  l'Exposi- 
tion universelle  de  lUOO,  à  la  ville  de  Paris.  La  Galerie 
dos  Machines  va  donc  être  démolie. 

Toutefois,  M.  E.  Boulanger,  rapporteur  de  la  (Commis- 
sion des  finances  du  Sénat,  a  exprimé,  dans  son  rap- 
port, le  vif  désir  qu'il  soit  prélevé  immédiatement  une 
somme  suffisante,  sur  le  produit  de  l'aliénation  du 
Champ-de-Mars,  pour  l'édificalion  d'un  palais  des 
expositions  agricoles;  cela  est  possible,  car  la  vente 
des  terrains  peut  produire  18  à  20  millions.  M.  Bou- 
langer a  ajouté  que  le  gouvernement  est  trop  soucieux 
(les  intérêts  agricoles  pour  ne  pas  prendre  toutes  les 
mesures  nécessaires  afin  de  ne  pas  laisser  les  concours 
sans  abri. 

La  protection  des  oiseaux  utiles.  —  M.  du  Périer 
de  Larsan  a  déposé  une  proposition  de  loi  pour  assurer 
et  encourager  la  protection  des  oiseaux  utiles;  l'urgence 
de  l'examen  de  ce  projet  a  été  d(-clarée. 

Le  voyage  de  M.  D.  Bois  en  Extrême-Orient.  — 
Nous  avons  reçu  de  Port-Said,  puis  de  Colombo,  d'ex- 
cellentes nouvelles  de  notre  collaborateur  et  ami  M.  D. 
Bois,  qui  accomplit  les  étapes  successives  de  son 
voyage  dans  les  conditions  les  plus  favorables. 
M.  Bois  doit  être  arrivé  à  Hanoï  depuis  six  ou  sept  jours. 
Nous  faisons  des  vo'ux  pour  que  son  voyage  se  termine 
à  sa  complète  satisfaction  et  pour  le  plus  grand  bien 
des  sciences  horticoles. 

Témoignages  de  sympathie  à  M.  F.  C.  Harman- 
Payne.  —  Notre  distingué  collaborateur  et  ami  M.  F. 
C.  Harman-Payne,  dont  les  lecteurs  du  Jardin  appré- 
cient sans  nul  doute  les  Soles  d'Angleterre,  a  été  der- 
nièrement, l'objet  d'une  sympathique  manifestation  de 
la  part  do  la  Société  française  d'horticulture  de  Londres, 
dont  il  est  membre  honoraire.  M.  Ilarman  Payne  ayant 
été  promu  officier  du  Mérite  agricole,  la  Société  lui  a 
remis,enséanceextraordinaireprésidéeparM  Schneider, 
son  président-fondateur,  les  insignes  d'officier  en  bril- 
lants. Des  collègues  anglais,  parmi  lesquels  des  amis 
personnels  du  nouveau  promu,  MM.  Bevan,  W  itte, 
Waterer,  l'ont  complimenté.  M.  Ilarman  Payne  a  chau- 
dement remercié  la  Société  de  celte  délicate  allenlion  ; 
nous  nousassocions  de  grand  coeur  à  celte  manifestation. 


372 


LE  JARDIN 


Jardins  d'ouvriers.  —  La  Société  d'Horticulture  de 

Valoiicipiwies,  pn-siJée,  depuis  de  longues  années,  par 
M.  W'i'ill-Mallpz,  ancien  (Irpnlé,  cl  qui  a  pour  secrétaire 
fîénéral  l'actif  cl  infatigalile  M.  Leniaille,  a  résolu  de 
prendre  l'initiative  de  la  création  et  de  l'organisation  de 
jardins  d'ouvriers,  dans  toute  l'étendue  de  sa  cir- 
conscription sociale,  et  dans  les  conditions  suivantes  : 
La  contenance  de  chaque  jardin  serait  au  niininuim 
de  250  mètres  carrés.  Les  jardins  seraient  mis  à  la  ilis- 
position  des  familles,  sans  redevance  d'aucune  sorte. 
Ils  ne  feraient  pas  rol)jet  d'une  cession,  donation  ou 
location  ;  par  suite,  ils  pourraient  être  retirés  si  besoin 
en  était  et  no  pourraient  en  aucun  cas  ùtre  cédés  par 
les  titulaires.  Ils  seraient  spécialement  affectés  à  la 
culture  maraîchère  pour  les  besoins  de  chaque  famille. 
Tout  jardin  mal  entretenu  serait  retiré  à  l'ociuiiant. 

Faire  oublier  dans  le  travail  sain  et  réparateur  du 
jardin  les  fatigues  do  l'atelier  et  de  la  mine,  combattre 
les  habitudes  résultant  du  vice  de  l'alcoolisme,  telles 
sont  les  raisons  qui  ont  «lécidé  celte  Société  à  prendre 
dans  sa  région,  l'initiative  de.  cette  œuvre  bien- 
faisante. 

La  protection  des  nouveautés  horticoles.  —  A  la 
dernière  assemblée  de  la  S<icii-te  d'horticultun'  d'Alger, 
son  président  M.  le  D''  Trabut,  a  ex|)i>sé  le  projet  de 
M.  l'ernel-l)uiher,  relatif  à  la  iirotection  des  nouveautés 
hiirticoles,  et  qui  fait  le  sujet  il'un  article  dans  notre 
précéilent  numéro.  L'état  de  choses  actuel,  a  dit  M.  le 
D'  Trabut,  est  certainement  préjmlicialile  aux  |irogrès 
de  riiiMliculturo.  Kl  il  a  invilé  les  membres  de  la  Société 
à  faire  cunnaitre  les  propositions  qu'ils  auraient  à  pré- 
senter sur  cette  question. 

Cotoneaster  ang-ustifolia.  —  Cette  nouveauté,  pré- 
sentée le  15  novembre  dernier  à  la  S.  N.  H.  !•'.  par 
M.  Maurice  do  Vilmorin,  parait  être  une  acquisition 
horticole  de  premier  ordre.  Voici  le  texte  de  la  note 
manuscrite  du  présentateur  : 

l,,-  Cdloni-iisifr  aiigusiifoliii  l-'ranch.  {PlanUe  Delavai/ante, 
l.Syo)  présente  luu-  analogie  irenseiiible  avec  le  Pi/raauillia 
an-rine»  Ha-m.  et  i-n  particulier  nvec  la  variété  connue  géné- 
roli'nient  sous  le  nom  cle  Cralfri/us  iMluntlei;  ccpcnilaiit  ses 
rameaux  uilullis  pri'nni'nl  bien  plut'M  une  direction  obli(pie 
ou  iiiii'n.\  étalée.  Le  bois  est  brun  roiigeàtre,  raiilc>  ;  braiii|ie.s 
raiiiiliécs  ilès  la  base  de  l'urbuste.  ijui  peut  atteindre  cii'ii.v 
mélns  di'  hauteur  sur  i  à  :t  de  large.  Hunieaiix  serondaires 
nombreux  et  louris,  portant  îles  corynibcs  de  fleurs  blan- 
ches, petites,  aux(iuols  succèdent  des  baies  nondjreuses, 
d'aboril  verli-s  i-t  se  colorant  assez  tard  (vers  lo  courant  de 
niiviiubre),  d'abord  en  jaune  pAle,  puis  en  jaune  orangé 
brillant.  Cette  coloration  se  maintient  tout  l'hiver.  Les  fruits 
sont  plus  durables  i|UO  ceux  du  C.  I.alatidci  ipii  brunissent 
parfois  dans  li-  courant  ih-  noveudire.  Les  rameaux  sont 
abonilamment  garnis  d'un  feuillago  persistant,  allongé,  étroit, 
vert  paie  r'ii  ilosgnus;  les  rameaux  avortés  sont  terminés  par 
des  pointes  aeéri'es  qui  rendent  l'arbuste  très  défensif. 

Il  paraît  avoir  une  rusticité  égaloà  celle  du  Ituisson  ardent  <le 
l.shihdi';  il  so  nniltiplii-  facilement  de  grauics  et  aussi  do 
boutures. 

Co  t^otoncaster  nouveau  a  fait  l'objet  d'un  certificat 
do  ni-rito  de  pretniùre  classe. 

Les  plantations  fruitières  sur  routes.  —  Au  der- 
nier con;:res  pomologique  qui  s'est  tenu  à  .Vinlens, 
NL  Wagner,  délégué  du  grand-duclié  do  Luxcndiourg, 
a  donné  dos  détails  très  complets  sur  lo  développement 
pris  par  les  plantations  d'arbres  fruitiers  en  bordure 
des  routes  dans  ce  pays.  On  sait,  par  les  étuch's  que 
M.  Wagner  a  déjà  publiées,  que,  depuis  une  trentaine 
d'anni'cs,  les  essences  fruitières  ont,  dans  cette  contrée, 
(irogresslvement  remplacé  les  essences  forestières, 
naguère  exclusivement  employées  sur  les  bords  des 
roules. 


Petites  nouvelles 

Les  Cours  féminins,  au  Jardin  botanique  de  Saint-Pétoi'S- 
bourg,  ont  très  bien  réussi  et  so  sont  terminés  le  1(>  (?.')  août. 
Le  nombre  d'élèves  était  de  40  et  celui  des  professeurs  do 
2.">.II  y  a  eu  pendant  ces  cours,  outre  les  excursions, 4-H  heures 
de  lectures  tliéori(|ues  cl  pratiques.  L'année  prochaine,  ces 
cours  seront  renouvelés  étant  donné  leur  succès. 

.M.  Maurice  Violette,  a  déposé,  a  la  ('hambrc  des  députés, 
une  proposition  do  loi  tendant  à  compléter  l'article  '^Vî  du 
code  de  priK-édure  civile  et  à  orgoniser  l'insaisissabilité  par- 
tielle du  domaine  du  cultivateur  cullivnnl  lui-même  sa  torrc. 

La  Société  nationale  d'horticulture  de  Krance  a  reçu  doux 
dons  pour  la  création  do  prix  ù  décerner  chaque  année  :  l'un 
de  M.  Gittvoreaux.  lo  distingue  rosiériste  de  l'Hay,  à  accorder 
aux  présentateurs  des  plus  beaux  Uosiers  nouveaux;  l'autre, 
de  la  Chambre  syndicale  des  architectes  paysagistes,  pour 
les  meilleurs  travaux  d'art  paysagiste. 

Cet  automne,  le  Jardin  botanique  de  Saint-l'étersbourg  a 
préparé  un  (juarlier  d'essai  pour  les  plantes  infectées  artili- 
ciellement  et  pour  l'élude  des  mesures  à  prendre  pour  com- 
ballro  ces  infections.  Les  essais  toucheront  en  premier  lieu 
la  rouille  des  (iraminées  et  surtout  celles  des  céréales.  Ce 
quartier  d'essai  est  une  dépendance  do  la  Station  centrale 
phytopalhologii|ue  du  Jardin. 

.Mme  veuve  Jarry-Clément  vient  de  céder  l'établissement 
de  son  mari,  horticulteur  et  architocte-paysagisle  à  Limoges, 
décédé,  à  M.  Félix  Gaudoin,  architecte-paysagiste. 

Nécrologie.  —  Un  éminenl  agronome,  dont  lo  nom  est 
inliineiiiciit  li('  à  loulo  l'histoire  de  l'agriculture  et  do  la 
physiologie  végétale  depuis  près  d'un  demi-siècle,  M.  P.  P. 
Oeliérain,  vient  do  s'éteindre  à  l'Age  de  ~ri  ans. 

M.  Uehérain  débuta  do  bonne  heure  dans  l'élude  des 
sciences  agricoles.  Sorli  du  collège  Chaptal  avec  ses  bacca- 
lauréats ès-sciences  et  ès-leltres,  il  suivit  tout  d'abord  assi- 
dûment les  leçons  do  chimie  organl(|ue  de  M.  Frémy,  au 
.Muséum.  Il  lui  ensuite  préparateur  de  zoologie  appliquée  à 
l'Agriculture  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers  et  so  lit 
alors  recevoir  docteur  ès-sciences,  avec  une  étude  sur  l'emploi 
des  phosphates,  élude  qui  déjà  le  lit  distinguer  dans  le 
monde  agronomique. 

Pehérain  avait  ■^.'  ans.  C'est  alors  ([u'il  fut  chargé  d'un 
coursa  l'Fcide  do  Grignon;  il  était,  en  même  temps,  profes- 
seur au  collège  Chaptal,  poste  qu'il  occupa  pendant  'i\  ans. 

M.  pehérain  entra  au  Muséum  on  1.S72  comme  aide-natura- 
liste do  M.  Pecaisne,  dont  il  dirigea  plus  spécialemetit  le 
laboratoire  do  culture.  C'était  à  répoi]uo  où  la  campagne  do 
Georges  Ville  en  laveur  dos  engrais  cldmiques  faisait  le  plus 
de  bruit.  Uehérain,  qui  avait  travaillé  au  Conservatoire  avec 
Doussingaull,  s'eflorçail  alors  do  mettre  au  point  certaines 
données,  et  nomeltail  pas  de  rappeler  i|ue  la  méthode  avait 
été  pressentie  par  Houssingault.  (pi'il  remplaça  à  l'Académie 
des  sciences,  en  lss7;  il  avait,  en  ls.so.  été  nommé  profes- 
seur do  physiologie  végétale  au  .Muséum.  Il  a  conservé  sa 
chaire  de  Iirigii4>n  jusipi  au  dernier  jour. 

Les  travaux  de  Dehérain  sont  en  nombre  considérable; 
citons  seulement  ceux  relatifs  à  l'assimilalion  dos  matières 
minérales  |>ar  les  plantes,  à  la  transpiration  des  fouilles,  h 
l'assiniilalion  du  carbone  par  les  végétaux,  l'i  la  prali(|uc 
rationnelle  des  labours,  hersages,  drainages,  etc.  ;  à  la  nilri- 
ticatinn,  et  enlin  ii  la  fixation  do  l'azote  de  l'air  por  les  légu- 
mineuses sous  l'inlluenco  des  micro-organismes  de  leurs 
racines. 

Depuis  qucl<|uc  temps,  les  foncs  de  M.  Pehérain,  lui  qui 
no  s'était  Jamais  reposé  un  instant,  s'affaiblissaient  visible- 
mont,  si  sa  «lisparition  était  appréhendée  par  ses  proclu-s, 
elle  no  les  a  pas  moins  frappés  doulo\ireusomcnt  ainsi  que  le 
monde  agronomique  tout  entier. 

—  Nous  avons  aussi  h  enregistrer  le  décès,  à  l'rtge  do 
M  ans,  do  .M.  l'élix  'l'assin,  ilief  dos  cultures  de  In  propriété 
•■  La  Vii'torine  ...  et,  i  l'Age  dc>  m;J  ans.  de  .M.  Karl  Sie.,ma\  er, 
directeur  «lu  Jardin  Impérial  do  la  Tauride;  M.  .Siesmayer, 
(pii  avait  élé  autrefois  chef  de  culturi'  i:lie/.  MM.  Van  Iloutle, 
ovoit  conserv  beaucoup  de  relations  dons  le  monde  borlicoln 
belge  et  fratiçais. 


LE    JAHDIN 


373 


Les    nou\'oanx    An  l  h  ii  liii  i 


1 1 


Il  y  <i  liioiilnl  viiif-t-ciiKi  ans,  les  Aiilhnrium  à  grantl 
feuillage  luillaii'iil  dans  loutos  les  collcclidiis;  l'.l .  (•>•//.>;- 
talliniim  avait  paru  ;  les  Culadhnn 
ilu  Bri'sil,  Iravailli's  i>ar  M.  Hleu,  sr 
ri'paudaieul  dans  toutes  les  cultures; 
les  Aloaisiri  prenaient  leur  essor; 
les  Die/fe/ilxirliia  et  les  J'hi/mlc//- 
droit  étaient  do  mémo  cultivés  par- 
tout. Mais,  en  1880,  une  ère  lumvello 
fut  marquée  dans  l'évolution  des 
Aroidées,  par  l'apparition  de  \'A»- 
thitrium  Aiidreniiinn,  à  grandes 
fleurs. 

Tandis  que  les  spi'iialistes  enri- 
chissaient leurs  collections  d'une 
série  de  nouveautés  obtenues  dans 
les  A.  Scfierze- 
riai/inn,  d'autres 
présentèrent  bien- 
tôt les  brillants 
résultats  do  leurs 
hybridations  d'.l. 
Andreaiium.  En 
1884,  furent  mis 
au  commerce  : 
les  A.  canieum. 
A .  /errierense, 
A.  Iloidedaniiui, 
A.  Chantrieri  et 
.1.  Eduardii.  Pa- 
rut ensuite,  en 
1888,  l'.l.  Lrtîcre;/- 
ceannm,  qui  se 
distinguait  des 
précédents  par 
son  coloris  plus 
vif. 

La  vigueur  de 
ces  plantes,  leur 
croissance  rapide, 
leurs  propriétés 
de  fi'Conditi'  et 
surtout  le\irs  suc- 
cès engagèrent  à 
continuer  les  re- 
cherches; vers  1891,  on  admirait,  dans  les  expositions, 
les  fleurs,  considérablement  agrandies,  des  A.  Goliath, 
couleur  vermillon  carminé  très  foncé;  celles  des  .1. 
Baronne  Chtindon,  non  moins  grandes  mais  de  couleur 
saumonée;  celles  des  A.John  Lah/g.do  forme  arrondie. 

Les  semeurs  cherchaient  surtout  à  obtenir  la  couleur 
blanche  des  sjjathes;  ou  l'obtint  enfin  en  1S98,  avec  le 
magnifique  A.  Andreanuni.  album,  du  blanc  le  plus 
pur  (15,  lig.  20S). 

Depuis  quelques  années,  la  culture  do  ces  plantes 
étant  devenue  générale,  nous  constatons  sans  cesse 
de  nouvelles  obtentions  (nouvelles  formes  de  spathes 
plus  grandes  encore,  coloris  plus  foncés,  tenue  plus 
avantageuse,  disposition  élégante  des  spadices)  dans 
nos  expositions  annuelles,  chez  nos  collègues,  chez 
tous  les  grands  amateurs.  Tels  sont  les  A.  Fournieri, 
de  M.  le  D''  Fournier,  de  Xeuilly;  A.  Monarque,  de 
M.  Page;  .1.  Baron  Seillière,  de  M.  Bultel  ;  puis  les 
magnifiques  semis  de  M.  Jarry-Desloges  et  de  M.  Four- 
nier, de  Marseille;  et  ceux  encore  qui  furent  présentés 
dernièrement  par  M.  Valvassori,  d'Italie,  à  la  S.N.H.F. 


Fig.  208. —  Anthuriiims  hybrides. 
A,  .1.  Charles  Joly.  —  13,  A.  Andreanum  album. 
—  Cj  A.  (ioîiaih.  —  D.  A.  Baronne  Chandon. 


Depuis,  des  notables  perfectionnements  se  sont  pro- 
duits dans  nos  cultures.  En  1900,  nous  fûmes  frappés 
par  le  plK'noméiic  que  présentait  l'inflorescence  de  l'un 
do  nos  semis.  Dés  la  première  feuille,  celui-ci  avait  loji- 
jours  eu,  sur  les  autres,    l'avantage   d'une  végétation 

beaucou))  plus  vi- 
goureuse. Son 
feuillage,  très  élé- 
gant, avait  to>i- 
jours  été  de  dévn- 
loi)poment  plus 
précoco  et  de  cou- 
leur [dus  foncée. 
Sa  fleur  nous  sem- 
bla si  originale 
que  nous  craignî- 
mes to\it  d'abord 
ne  ))0sséder 
qu'une  unique 
bizarrerie  et  que 
nous  altcndimes 
qu'il  en  vint  plu- 
sieurs autres 
avant  de  la  faire 
décrire.  Voici  la 
description  que 
l'on  nous  a  don- 
née : 

"    Spallio    étalée, 
terminée  en  pointe, 
il     lobes     laléraii.\- 
très       développés, 
arrondis,     ondulés, 
séparés   par   un  si- 
nus  protond  et  ar- 
rondi, à  bords  rele- 
vés   en    coupe,    à 
nervures  courbes  et  rameuses.    I.e  spadice,  inclini-  obli- 
rpiement.   y    prend  naissance  juste  au   milieu.  Uuant  au 
coloris,  il  révélo   le  plus  brillant  effet  de  viroscenco  ijuc 
l'on  puisse  rêver  :  rose  de  Cliino  au  sommet  passant  gra- 
duellement au  vert  léger  sur  les  lobes  latéraux.  » 

Ces  fleurs  deviennent  énormes;  nous  en  avons  qui 
mesurent  0""20  de  longueur  sur  21  mètres  de  largeur. 
L'A.   Andreanum    rhodochlorum  (tel  est  le  nom 
qu'il  porte)  procure  donc  à  l'amateur  les  avantages 
d'une  plante  à  la  fois  décorative  et  très  originale.  Il 
offre  en  outre,  aux  hybridateurs,  un  type   nouveau 
et  curieux.  A  cette  variété  de  premier  mérite,  nous 
joignons  les  .4.  Goliath  (flg.  208  C  et  209),  A.  Charles 
Joly  (A,  fîg.  208)  et  .1.  Baronne  Chandon  (D.  flg.  208). 
Une  autre  nouveauté,  dont  nous  voulons  dire  quel- 
ques mots  bien  qu'elle  ne  soit  pas  au  commerce,  mais 
parce  qu'elle  est  très  intéressante  au  point  de  vue  scien- 
tifique, est  le  résultat  d'un  croisement  de  l'.l .  .l«d/-e«?/2<»i 
par  l'.l.   Schérzerianuni.    Cette  plante,   qui    participe 
également  de  l'un  et  de  l'autre,  a  conservé  la  nature  de 
l'.l .  Scherzerianurn  en  accusant  la  forme  de  l'.l .  A  ndrea- 
man.  Elle  a  le  port  ot  le  feuillage  de  ce   dernier,  mais 
elle  reste  naine,  et  ses  feuilles,  beaucoup  plus  épaisses 
et  plus  résistantes,  sont  d'une  dimension  plus  petite. 
Les  spathes  ont  la  forme  d'un  cœur  parfait;  elles  sont 
lisses  comme  celles  do  l'-l.  Scherzerianurn  et  de  cou- 
leur  cramoisie.   Le    spadice    est   érigé   et   long.  Cette 
plante,  en  son  ensemlde.  est  très  jolie  et  présente  l'avan- 
tage de   ne  pas  s'allonger.  Peut-être  aura-t-elle  aussi, 
dans  l'horticulture,  une  heureuse  influence,  puisqu'elle 
tend  à  réunir  les  meilleurs  dos  caractères  particuliers 
et  les  qualités  les  plus  grandes  de  deux  espèces. 

J.   ClIANTRIER. 


Fig.  209.  —  AnOmrimn  Goliath. 


374 


LE   JARDIN 


Le  forçage  des  plantes 

L'Iiabitude  prise  île  (orcor,  on  toulos  saisons,  des  fleurs 
que  l'on  aime  à  avoir  sous  les  yeux  et  la  nécessité 
fie  produire  ces  fleurs  en  quantité,  en  plein  hiver  et 
surtout  aux  approches  des  (êtes  de  Noi-l  et  du  nouvel 
an,  ont  donné  à  la  culture  forcée  industrielle  une  impul- 
sion et  une  importance  considérables. 

Cela  ne  se  résoud  cependant  pas  facilement,  car  la 
nécossiti'  d'intervertir  l'ordre  des  saisons  en  faisant 
épanouir  dos  fleurs  aux  époques  les  plus  inopi)ortunes 
pour  elles,  ne  va  pas  sans  quelques  difflcultés  et  exi):e 
un  matériel  assez  perfectionné  aOn  de  pouvoir  produire 
d'une  fai.-on  rémunératrice. 

Pour  la  plupart  des  plantes  une  vive  lumière  est 
indispensable;  et,  comme  celle-ci  n'est  ^'uèro  abondante 
pendant  certaines  journées  d'hiver  déjà  bien  courtes, 
il  faut  que  l'installation  :  serres,  bâches  ou  châssis 
destinés  au  forçage,  n'en  intercepte  pas  encore  une 
trop  jjrando  partie.  D'autre  part,  la  chaleurqui  constitue 
une  des  conditions  essentielles  pour  mener  à  bien 
toute  culture  de  ce  genre  doit  pouvoir  être  fournie 
convenablement,  régulièrement  comme  on  le  désire  et 
sans  a  coup.  L'aération  doit  aussi  pouvoir  être  donnée 
comme  il  convient. 

l'"n  faisant  ediner  un  groupe  de  serres  spécialement 
destinées  au  forçage  des  plantes,  pour  réjiondre  à  des 
demandes  toujours  croissantes,  M.  Albert  Truflaut, 
s'est  efforcé  de  réunir  les  conditions  favorables  à  de 
telles  cultures  et  de  répondre  à  ces  multiples  exigences. 

Ces  serres,  dont  la  figure  210  montre  la  coupe,  la 
flgure  211  une  vue  perspective  et  la  façade,  ont  été 
construites  dans  une  partie  nouvelle  adjointe  à  son  éta- 
blissement et  qui  se  trouve  surélevée.  La  serre  du  milieu, 
de  dimensions  plus  vastes  que  les  autres,  et  les  deux 
serres  de  charjue  c6lé  font  office  de  serres  chaudes  et 
les  deux  de  chaque  bout  du  groupe,  de  serres  tempérées 
froides.  Un  couloir  réunit  les  différentes  serres  à 
l'extrémité  cl  permet  de  pc^nétrer  de  l'une  dans  l'autre, 
sans  avoir  à  sortir  les  plantes  qui  doivent  être  passées 
de  l'une  dans  l'autre. 

Un   thermiisiphon  avec  deux  puissantes  chaudières. 


Des  vannes  permettent  d'arK'tor  cette  circulation  dans 
l'une  ou  plusieurs  des  serres  et  de  ri'glcr  ainsi  très 
normalement  le  degré  de  température  que  l'on  désire 
avoir.  C'est  un  des  points  essentiels  à  observer  dans  le 
forçage  pour  lequel  la  régularité  de  température  est  une 
des  conditions  de  succès. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  la  lumière  pénètre  abon- 
damment dans  ces  serres,  grâce  à  une  charpente  légère 
en  fer  et  au  cnmble  entièrement  vitré. 

Des  rliàssis  d'aiTation  également  établis  au  sommet 
permettent  de  laisser  passer  un  lilet  d'air,  même  par 
les  temps  frnids,  lorsque  cela  est  ni-ressaire,  sans  que 
cet  air  vienne  frapper  directement  les  plantes  et 
refroidir  notablement  l'intérieur  do  la  serre. 

Ajoutons  que  les  eaux  de  pluie  sont  recueillies  dans 
un  vaste  bassin  transversal,  de  sorte  que  la  prcr%ision 
d'eau  de  pluie  pour  l'arrosage  est  toujours  assurée.  Les 
tablettes  latérales  rendues  mobiles  par  un  dispositif 
ingénieux  et  simple  peuvent  être,  selon  les  plantes 
qu'elles  supportent,  rapprochées  près  du  verre,  ou  au 
contraire  baissées  à  la  demande,  ce  qui  est  excellent. 

Lorsque  nous  avons  visité  ces  serres,  dans  la  pre- 
mière quinzaine  de  décembre,  elles  étaient  entièrement 
remplies  do  plantes  soumises  au  forçage,  et  destinées 
à  fleurir  pour  les  jours  do  Noël  et  du  nouvel  an.  11  ne 
nous  parait  pas  inutile  de  citer  les  |)rinci|)alcs,  puis- 
qu'elles constituent  un  choix  des  meilleurs  se  prêtant 
à  la  floraison  aussi  hâtée. 

Ce  sont  d'abord,  dans  l'ordre  de  nos  notes,  des  Ih/dran- 
gea  Otahsa,  aux  vcdumineuscs  ombelles,  d'un  blanc 
nacré  et  verdàiro  lavé  de  rose  en  celle  saison  ;  les  sujets 
forcés  proviennent  de  boutures  faites  en  mars,  cultivés 
en  pleine  terre  et  donnant  une  floraison  échelonnée 
d'octobre  à  avril.  l)es  Liliiim  lancifoliuin,  ayant  été 
conservés  pendant  six  mois  dans  des  chambres  froides, 
mis  en  végétation  dehors,  en  plein  air.  s'étant  déve- 
loppé ainsi  d'une  façon  robuste,  ayant  été  rentré  avant 
les  premiers  froiils  et  qui  s'épanouiront  pourNod.  Des 
Poinsellia  piilrherrima,  provenant  des  boutures  (ailes 
en  juin,  aux  amples  bractées  rouge  éclatant  et  d'autres 
à  bractées  plus  ])elilcs  et  rose  vif. 

Des  variétés  hâtives  d'Azalea  indien  sont  disposées, 
les  unes  (celles  les  plus  avancées)  dans  les  serres  tem- 


Flg.  210.  —  Coup4  du  frru  noiirelltt  d  forc*r  <U  VElabliêsemenl  dt  il.  A.  Trt'Ifaut. 


assure  le  chnulTage  de  ce  groupe  de  serres;  les  tuyaux 
do  chauflage  sont  évidemment  plus  nombreux  dans 
les  serres  chauilcs  que  dans  serres  tempérées  froides, 
afin  de  multiplier  les  surfaces  «le  chauffe.  I.a  circulation 
d'eau  chaude  est  celle  du  système  de  ('iimpensalinn  qui 
assure  une  régularilc  parfaite,  aussi  bien  dans  le» 
serres  latérales  tpie  dans  celle  centrale  el  malgré  le 
chauflage  unique  et  les  même»  départs.  Kn  effet,  le 
retour  se  fait  après  que  l'eau  chaude,  ayant  circulé 
dan»  les  tuyaux  d'une  serre,  a  été  conduite  a  l'extré- 
mité des  tuyaux  de  la  serre  la  plus  éloignée. 


pérées  (roiiles;  celles  qu'il  faut  forcer  davantage  dans 
les  serres  chaudes.  Nous  avons  noté  les  variétés  : 
Mme  AhelChrtlciitt!/,n\ix  fleurs  rose-chair,  s'épanouis- 
sant  fort  bien  en  première  saison  ;  yervacncana,  rose 
saumoné; /Jei/f.«7)t' /'e//e,  fleurs  blanches,  très  hâtive 
et  très  appréciée  pour  les  forçages  en  première  saison; 
J'tiuliiir  Miiriliier  fleurs  roses  très  abondantes;  Yersi- 
color,  honuo  variété  aux  fleurs  rouges,  roses  panachées 
et  striées  ;  Comte  de  Kcrchnve.  saumoné,  très  hâtive  ; 
TalIxmfiH,  bien  double,  saumoné  liseri'  cl<'  blanc,  etc. 
Grâce  aux  conditions  excellentes  dans  lesquelles  ces 


LE  JARDIN 


375 


w.^. 


Fij.  211.  —  V'Ht;  f^é  craie  du  groupe  lie  nouvelles  serres  à  foncr  de  V IClabtissirnent  de  M.  A.  Trulfaut. 


plantes  se  trouvent  elles  sont  admirables  et  les  bou- 
lons se  préparent  tous  à  s'ouvrir,  sans  qu'un  seul  reste 
stationnaire  ou  sèche,  aussi  bien  que  s'il  s'ngiss^ait  d'une 
floraison  simplement  avancée  en  toute  dernière  saison. 
La  grande  serre  chaude  qui  est  remplie  de  très  forts 
sujets  à  tiges  et  d'autres  en  pyramide  est  superbe  à 
voir.  Des  Lilium  lo)/giflorum  sont  disposés  entre  ces 
Azalées  qu'ils  remplaceront,  alors  qu'ilsfleuriront  plus 
tardivement. 

M.  Truflaut  me  dit  qu'il  doit  ces  résultats,  d'abord  à 
la  disposition  de  ses  serres,  à  l'ample  circulation  d'air 
assuré  à  l'intérieur,  à  la  lumière  abondante  et  aussi  à 
une  température  régulière  qui  se  tient  entre  18  à  20  de- 
grés dans  cette  serre  chaude. 

Il  est,  en  etiel,  préférable  de  ne  pas  chauffer  trop 
fort  dans  les  premières  saisons,  quitte  à  commencer  le 
forçage  plus  tût.  et  à  éviter  les  brusques  alternatives  de 
chaleur  élevée  et  basse  qui  font  sécher,  tomber  et 
avorter  les  boutons  et  qui  provoquent  une  végétation 
inégale.  Dans  les  serres  tempérées-froides,  le  thermo- 
mètre se  tient  généralement,  en  cette  saison,  entre  10  et 
12  degrés.  En  opérant  ainsi,  l'appareil  radiculaire  peut 
fonctionner  tandis  qu'il  reste  inerte  si  on  chauffe  trop 
fort  tandis  que  la  partie  aérienne  entre  en  végétation. 

Kn  plus  des  Azalées  qui  se  trouvent  dans  ces  der- 
nières et  dont  certaines  sont  en  plantes  greffées  et 
d'autres  en  plantes  basses  obtenues  de  lioutures,  ces 
dernières  très  appréciées  par  les  fleuristes,  nous  avons 
encore  noté  des  Prunus  triloba,  P.  sinensis,  Glycine, 
Corchorus  a,  fleurs  doubles,  Spirsea  2'htinbergi,  sont 
mis  en  végétation.  Ce  dernier  arbuste  qui  est  en  même 
temps  un  de  ceux  à  floraison  la  plus  hâtive  en  plein 
air,  se  prête  admirablement  Ijien  au  forçage;  quelques 
jours  après  être  rentré  en  serre,  les  pousses  et  les  bou- 
tons apparaissent  et  il  entre  francliement  en  végéta- 
lion,  pour  fleurir  à  cette  température  plutôt  basse  en 
moins  do  trois  semaines.  Il  semble  en  être  de  même 
pour  la  Corète  du  Japon. 

Sous  les  tablettes  de  ces  différentes  serres,  des 
arbustes  en  pots  Prunus  triloba,  P.   sinensis,  Spirwd 


Thunbergi,  Glycine,  etc.,  des  Lis,  sont  couchés  ou 
dresses  et  se  préparent  aussi  à  entrer  doucement  et 
normalement  en  végétation,  pour  cire  au  fur  et  à  me- 
sure de  leur  avancement,  des  besoins,  et  de  l'espace 
libre,  disposés  à  leur  tour  sur  les  tablettes  et  en  pleine 
lumière. 

Les  autres  serres  froides  sont  entièrement  bondées 
de  :  Bégonias  Glorie  de  Lorrai>ie  et  de  la  charmante  va- 
riété nouvelle  à  fleurs  blanches  Turn/'ord  hall;  de  Cy- 
clamens, superbes  comme  types,  grandeurs,  couleurs 
et  nomlire  de  fleurs,  eu  plein  épanouissement  et  que 
l'on  empêche  de  trop  s'avancer  en  les  maintenant  dans 
ces  serres  à  un  degré  peu  élevé.  Quelques  bonnes  varié- 
tés de  Camellia  sont  également  forcées  dans  ces  serres. 

Colles-ci,  avec  leurs  cultures  intensives,  méritent 
d'être  visitées  à  cette  époque.  C'est  la  meilleure  leçon 
de  choses  que  l'on  puisse  prendre  sur  la  culture  forcée 
moderne,  rationnelle  et  raisonnée,  dont  les  procédés 
mis  en  oeuvre  sont  de  lieaucoup  supérieurs  à  ces  moyens 
empiriques  encore  en  usage  ailleurs. 

ALUERT   M.VUMK.Nli. 


Les    Nepenthes 

Divers  procédés  culturaux  ;  semis.  —  Espèces,  variétés 
et  hybrides  intéressants. 

Profanes  et  connaisseurs  admirent  ces  étrangesvégé- 
taux  que  sont  les  Xepent/ies,  dont  les  urnes  aux  formes 
et  coloris  si  divers  frappent  l'imagination  par  leur 
aspect  insolite. 

Trop  rarement  rencontrés  dans  les  serres,  on  leur  a 
fait  à  tort  une  réputation  de  difficile  culture  :  certes  ils 
exigent  une  température  élevée  ;  mais  pas  plus,  repen- 
dant, que  bien  d'autres  plantes  de  serre  chaude  qui 
n'ont  pas  leur  mérite  et  demandent  des  soins  bien  plus 
minutieux. 

Sans  doute  il  y  a  des  variétés  délicates,  mais  beau- 
coup poussent  avec  une  vigueur  extrême,  si  on  ne  leur 
ménage  pas  l'eau  des  arrosages  et  une  atmosphère 
humide.  Les  Xepenihes  redoutent  les  rayons  directs  du 


376 


LR  JARDIN 


soleil  et  demandent  à  vivre  au  milieu  d'une  température 
aussi  réfîulièro  que  possiblo  :  15  degrés  comme  mini- 
mum et  20,  comme  maximum  suflisenlen  hiver,  ce  qui, 
on  le  voit,  'n"a  rien  d'excessif,  et,  à  cette  température 
relativement  modérée,  tous  les  S'ejieiithes  se  portent  à 
merveille.  Kn  été,  la  clialeur  solaire  fera  monter  tout 
naturellement  les  nxui-i/iiii  ;  mais  il  faut  prendre  garde 
que  le  thermomètre  ne  descende  pas  le  matin  au-dessous 
de  15  degrés  —  li  par  exception  —  trois  ou  quatre  fois 
par  an  penilant  quelques  heures,  et  encore  cela  est 
à  éviter.  C'est  le  seul  ennui  de  leur  culture,  qui  réclame 
du  feu  la  nuit  de  bonne  heure  à  l'automne,  et  lard  pen- 
ilant le  printemps. 

D'ailleurs  si  ces  chutes  de  température  sont  fatales 
aux  .\e]ienllies,  elles  ne  le  sont  pas  moins  aux  autres 
plantes;  les  mauvais  effets  n'en  sont  i)as  aussi  rapides, 
voilà  tout. 

Ou  cultive  les  iVepc«/;i«  de  plusieurs  manières.  Kn 


Fig.  212.  —  \*ptnllift  IToohrrinna. 

Angleterre,  en  général,  on  les  met  en  panier  dans  un 
compost  formé  de  terre  de  polypnde  et  de  splla^;nuIn  ; 
on  obtient  .linsi  des  plantes  courtes  et  de  belles  urne»  ; 
mais  si  le»  plantes  s'élancent  moins,  elles  exi^'cnt 
benuroup  do  soins  et  d<'s  atmsagos  très  fréquents,  par- 
fois trois  par  jour;  car  le  ccmipiist  des  Xe/H'iithes  dnll 
tnuj'iurs  être  complètement  mouillé,  surtout  en  été,  au 
moment  on  la  végétation  est  très  active.  I,n  culture-  en 
pots  me  parait  prétérable,  mais  en  pots  troués  ;  le  com- 
post devra  élre  .lussi  modifié  :  un  tiers  d'humus  cic  terre 
do  bruyère,  un  tiers  terre  de  pol\  pode,  un  tiers  do  spha- 


gnum;  il  est  bon  de  ne  pas  réduire  la  terre  en  poussière; 
on  doit  la  laisser  en  petits  morceaux.  Le  tout  bien  mé- 
langé formera  un  excellent  compost,  plus  riche  que 
celui  des  anglais,  retenant  bien  l'humidité;  les  plantes 
demandent  moins  d'arrosages,  et  cependant  le  drainage 
avec  les  pots  troués  ne  laisse  rien  ;i  di'sirer.  Les 
Kepeiillics  ainsi  traités  poussent  avec  une  extrême 
vigueur;  les  ascidies  sont  nombreuses  et  énormes; 
mais  il  faut  les  pincer  fréquemment  ;  en  eficl,  les  belles 
urnes  se  forment  rarement  sur  les  rameaux  ayant  plus 
de  7.')  centimètres  de  hauteur,  et  il  faut  s'ingénier  à 
taire  ])artir  les  drageons  d>i  bas  do  la  planti'.  On  les  pin- 
cera, a  leur  tour,  dès  qu'ils  auront  atteint  la  hauteur 
voulue  et  le  nombre  de  feuilles  que  l'on  désire  ;  de  cette 
manière,  on  a  de  belles  plantes  bien  garnies  du  bas  et 
toujours  couvertes  d'urnes.  La  multiplicntion  se  fait 
par  boutures,  en  ayant  soin  do  prendre  du  bois  bien 
aoûlé.  Le  moment  préférable  est  le  jirintemps;  néan- 
moins, on  peut  bouturer  en 
tout  temps.  Le  point  impor- 
tant est  lie  donner  aux  bou- 
tures une  forte  chaleur  do 
fond  bien  régulière  :  on  les 
faisant  à  l'étoulTee  en  petits 
godets  et  sphagnum  pur  ou 
légèrement  mélangé  à  de  la 
terre  de  polypode.  Les  ra- 
cines de  certaines  variétés 
sont  lentes  à  se  montrer,  et 
la  (lourriture  est  à  craindre, 
même  parfois  après  l'appari- 
tion des  racines. 

On  doit  rempoter  les   Se- 

pc/ithes  à  peu  près   tous  les 

ans,  vers  le  mois  de  janvier; 

comme  il   est  nécessaire  do 

débarrasser  les  racines  de  la 

vieille  terre  décomposée,  on 

■■j^j^  I         trempe  la  motte  dans  un  seau 

""^^  x        I  d'eau  de  pluie,  amende  a  une 

\  ^r    ^^1  température  de  20  degrés;  en 

^    WÈJ         agitant  la  plante,  le  compost 

^^f  usé  reste  dans  l'eau. 

L'hybridation   a  donné  de 
\  superbes  résultats  on  Angle- 

y  terre   et    en    Amérique.     En 

France,  la  réussite  des  pre- 
miers semis  ne  remonte 
guère,  !i  ma  connais.sance,  à 
plus  de  deux  on  trois  ans.  En 
elTet,  les  pieds  femelles  de 
Xe/ieiitlies  sont  excessive- 
ment rares  ;  il  semble  que  les 
Anglais  les  conservent  pour 
eux  avec  un  soin  jaloux. 
Maintenant,  nous  avons  quel- 
ques pieds  femelles,  malheu- 
reusement trop  faciles  à 
compter  :  on  peut  citer  les 
.Xejie/ilhes  Dickxniniiana  et 
S .  Itintitn  de  M.  ("hantrier,  le 
iV.  Sor'hiatia  de  .M.  le  D'' I'",. 
Fournier,  et  un  .V.  Tivei/i  que 
j'ai  à  Hemilly. 

Il  ne  suffit  pas  d'avoir  des 
.\i'l>fiillics  femelles,  mais  il 
faut  aussi  des  mâles  lleuris- 
voulu.  Le  pollen  no  parait  pas  se  con- 
lloraison  ne  s'effectue  que  siir  des  sujets 
soins  spéciaux;  on  ne  cloil  pas  pincer 
ces  plantes,  et  elles  ne  tardent  pas  à  prendre  des  pro- 
portions gigantesques,  aussi  encombrantes  que  .lisgra- 
ciouses,  car  les  urnes,  comme  jo  l'ai  dit  plus  haut,  no 
se  forment  bien  (pie  sur  les  jeunes  pous.-ses.  et  celles 
qui  se  montrent  sur  des  plantes  hautes  de  plusieurs 
mètres  sont  petites,  de  coloris  terne  et  Ires  souvent  en 
forme  de  trompette. 

Les   graines  mettent   de   quatre   a  cinq  mois  pour 


7 


sant  à  point 
server,  et  la 
soumis  il  des 


LE  JARDIN 


377 


arrivor  à  maturité,  suivant  In  saison  et  la  clialour;  lo 
semis  ilos  graines  iHait  entonri'  jusqu'à   pri'scnt   d'un 


monu,  iiumus  do  tcrro  de  bruyère  et  do  polypode  ot 
l)roportions  (opales;  les  promières  graines  li'nciit  au 
iiciul  ilo  six  semailles;  six  mois  après,  il  en  lève  encore. 

Huant  à  l'elevan<(  dos  semis,  mos  résultats  sont 
moins  coniluants  ol  il  ne  m'a  pas  éti-  possiljle  de  dé- 
mêler clairomoiil  tous  les  avantanes  ot  inconvénients 
(les  repi(pia;;es  précoces.  Quand  les  semis  lèvent  trop 
serré  ji>  coiiseiller.ii  do  no  pas  attendre,  ot  île  repiquer  les 
plus  vigoureux;  ensuite  on  laissera  dans  la  terrine  do 
semis  ceux  qui  ne  se  gôneni  pas.  Quand  les  jeunes  sujets 
ont  trois  ou  quatre  petites  fouilles,  toujours  terminées 
par  des  urnes  miiiiiseules,  on  pourra  tous  les  repiijuer 
en  torriiies,  et 
eçsuile  au  bout  ^^^ii 
de  (iuclf|ues  mois  ^' 
on  petits  g<idels. 
Bien  di'licat,  ce 
repi(|ua^o  à  faire 
toujours  sous  do- 
cile et  à  liante 
t  e  m  p  (■•  rature, 
mais  quel  inti'rèl 
palpitant  ! 

Il  y  a  déjà  en 
France  plusieurs 
hybridations  iné- 
ilites,  promollant 


Pip.  2irî.  —  ycpenilifs  en  suspension  dans  un  panier  à  claire-voi' 
(Culture  anglaisel. 

véritable  mystère.  Les  graines  de  -Ve- 
jientlies  ne  levant  pas  facilement, 
chacun  gardait  son  petit  secret,  et  l'on 
semait  un  peu  au  hasard.  Je  n'ai  pas 
hésité  il  semer  les  graines,  que  j'avais 
en  abondance,  dans  dix  composts 
différents,  et  je  m'en  félicite. 

Des  graines  ont  germé  dans  tous  les 
composts,  mais  la  levée  n'a  été  abon- 
dante que  dans  deux.  Tandis  qu'il 
n'en  germait  qu'une  seule  dans  la  ter- 
rine composée  de  spliagjuim  pur  et 
dans  celle  de  terreau  de  feuilles  pur. 
il  en  levait  phis  de  20  dans  !a  terrine 
d'humus  de  terre  de  bruyère  pur  ou 
mélangé  de  lerre  do  polypode  en  pro- 
portions égales.  Le  spliagnum  a  pro- 
duit un  effet  néfaste  dans  tous  les 
composts  où  11  entrait.  Vu  la  diffi- 
culté d'obtenir  de  la  bonne  terre  d'hu- 
mus de  liruyère,  le  deuxième  com- 
post, qu'on  trouve  plus  facilement, 
me  iiarait  pn-férnblc.  Mais  combien 
les  résultats  varient  d'après  les  modes 
d'arrosage"?  Tandis  que  l'arrosage  par 
capillarité  n'a  donné  que  des  mé- 
comptes, celui  par  pulvérisation  extra- 
fine, avec  un  petit  Muratori  à  main,  a 
parfaitement  réussi.  En  résumé  :  se- 
mis sous  cloche,  les  graines  appuyées  sur 
non  recouvertes  même  très  légèrement 
faits  en  recouvrant  les  graines  ont  donné  de  mauvais 
résultats);  température  de  25  à 30  degrés,  arrosages  par 
pulvérisation    à   l'eau    de   pluie,    compost    haché   très 


Fii{.  2l'i.  - 
(nemi 

la  terre  et 

(dos  essais 


de  donner  des  plan- 
tes de  grande  va- 
leur; citons  celles 
de  M.  Chantrier; 
-Y.  Dicksoniiiana  X 
cincta  ;  celle  réussie 
par  M.  Gautier  chez 
M.  le  D'-  E.  Four- 
nier:  .V.  Xorthiana 
y^'inixia,  et  la  mienne  X.  Ti- 
veyii'XmicBta. 

Parmi  les  plus  beaiix  hy- 
brides obtenus  à  l'étranger, 
il  faut  nommer  le  .V.  mixta 
provenant  du  XorthianaY^ 
Curlisii;  X.  Tiveyi  {lanata 
X  Curtisii  superba]  ;  .V.  Dick- 
sonniana  (Rafflesiana  X 
lanata)  ;  X.  Maxtersiana 
(Khasiana  X  sanguinea); 
X.  Balfouriaiia  (Maiilersiana  X  inixtà);  X.  Chelso/iii 
{Hookeriana  X  Domini);  X.  Chelsonii  eœcellens  {.Y. 
ChelsonuyClta}'fle.nana);'X.  Wittei  [Curtisii  et  variété 
inconnue);  -V.  cuclindrica  [hirsuta  X  lanata). 
Il  faut  aussi  donner  le  nom  du  tout  nouvel  hybride 


Xepcnihes  Dichsonuiana, 
grandeur  naturollo). 


378 


LE  JARDIN 


Sir  William  Thiselton  Dyer  S.  mixta  X  Dickson- 
niajia).  N'ouMioiis  pas  le  beau  .V.  Doi-maiitiiana,  dont 
les  parents  paraissent  inconnus,  et  l'hybride  naturel  .V. 
\cincla,  trouvé  dans  des  j;raines  ini)M>rtées,  et  dent  li-s 
ascendants ildi vent  cUeS..\uilftia/niy^albo-t/iarçi>iala. 

Les  espèces  de -VeyH'//^/(<?s  découvertes  dans  les  réj;ions 
tropicales  sont  nombreuses;  une  quarantaine  scml  con- 
nues, niais  non  toutes  importées;  parnii  ces  dernières, 
il  faut  inalheurouscmont  citer  les  plus  belles  varidts; 
celles  qui  poussent  eut re^iliUOetauou  mètres  d'altitude  sur 
le  mont  Kina  Italu,  à  Bornéo,  sont  célèbres.  Elles  furent 
découvertes  en  1801  par. Sir  Hugli  Low,  ol  de  nombreuses 
expéditions  ont  tenté  de  les  iniporlcr;  toutes  ont  échoué, 
car,  bien  que  Uurbid^ic  ait  réussi,  en  ib'l,  a  envoyer  en 
Angleterre  des  graines  de  la  variété  liajali,  on  ne  put 
élever  ces  jeunes  semis  qu'en  très  petit  nomlire,  et,  sans 
doute  à  l'heure  actuelle,  toutes  ces  plantes,  ou  à  peu 
près,  ont  cessé  de  vivre.  On  s'est  entêté,  en  effet,  dans 
les  commencements,  à  cultiver  ces  yejjentlies  en  serre 
chaude,  tandis  qu'ils  exigent  impérieusement  la  serre 
Iroide  dans  le  genre  de  celle  à  ûdunloglvssum,  mais 
avec,  de  temps  en  temps,  des  courants  d'air  chaud.  Ces 
variétés,  d'ailleurs,  sont  très  délicates;  vivant  à  de  si 
hautes  altitudes,  elles  périssent  forcément  pendant  la 
traversée  de  l'equateur;  il  ne  faut  compter  les  intro- 
duire qu'a  l'état  de  graines.  Espérons  que  quelque 
audacieux  explorateur,  voyageant  dans  ces  montagnes 
au  climat  si  particulier,  nous  fera  parvenir  un  jour  des 
graines  île  ces  plantes  si  désirées,  et  souhaitons  que 
l'on  sache  mieux  les  cultiver  que  i)ar  le  |>assé. 

Voici  les  noms  de  ces  .\epeiilhes  -.N.  J-Jdirardsiana,  le 
géant  du  genre,  dont  les  urnes  colossales  atteignent 
00  centimètres  de  longueur;  .V.  Loicii,  à  la  forme  étran- 
glée si  extraordinaire,  le  .V.  villosa,  le  .V.  liajah. 

Sur  les  monts  Kina  Balu.  à  une  altitude  moins  élevée, 
on  trouve  le  .V.  lamtta  (1)  im|)orté  d'ailleurs  depuis 
longtemps,  mais  dont  la  culture  difficile  et  le  bouturage 
deiical  ont  empêché  la  dissémination;  c'est  une  plante 
remar(|uablement  belle  et  de  forme  unique,  avec  ses 
grandes  urnes  poilues  à  gorge  bronzée  i  norme,  élaho 
verticalement  en  forme  d'éventail. 

i'armi  les  plantes  poussant  sur  les  montagnes,  le 
A',  saiiguiiiea  que  l'on  trouve  sur  le  mont  Ophir,  dans 
la  presqu'île  de  Malaeca,  ii  une  altitude  d'environ 
fc><K)  mètres,  est  sans  doute,  avec  le  précédent,  une  des 
plus  belles  variétés  connues;  malheureusement,  il  est 
tout  aussi  rare  et  pour  les  mêmes  raisons.  J'ai  en  ce 
moment,  à  Uemilly,  une  urne  de  cette  variété  atteignant 
3)S  centimètres  de  longueur.  (Test,  avec  une  ascidie  de 
.V.  Licksuniiia/ia,  obtenue  chez  M.  le  D'  E.  Eournier,  a 
.Neuilly,  les  dimensions  d'urnes  les  plus  grandes,  à  ma 
Connaissance  du  moins. 

Malheureusement,  l'on  dirait  que  les  jYepc«//)e5  d'alti- 
tude élevée  ne  si'  plaisent  que  très  médiocrement  dans 
nos  serres.  J'ai  remarqué  que  les  urnes  se  forment  en 
hiver,  et  je  crois  qu'ils  réclaineiaient  plus  d'air,  moins 
de  chaleur  et  d'humidité  que  bs  autres  varii'tés;  il  est 
fort  regrettable  qu'a  cause  do  leur  extrême  rareté,  l'on 
n'ose  tenter  des  essais  de  culture  en  serre  lemiiérée 
chaude  et  très  aérée.  Si  je  parviens  à  les  multiplier,  je 
n'hésiterai  pas  à  faire  des  essais,  qui  me  paraistent 
devoir  être  du  plus  grand  intérêt. 

Les  Kepeiithes  poussant  dans  les  plaines  ou  sur  des 
collines  peu  élevées  sont  bien  plus  nombreux  que  les 
variétés  montagnardes  :  citons  le  .V.  Hiirkei  un  des  plus 
remaniuabli's.  aux  grandes  urnes  étranglées  au  centre; 
\o  .\.]{<tfflesiii/i(i  et  surtout  le  si  rare  A'.  Uafflexiatin  insi- 
{/nisaux  énormes  ascidies  globuleuses;  le  A'.  Xorlfuiinii 
dont  l'iinporlalion  tient  ilu  roman  ;  on  en  connaît  une  très 
belle  variété  nouvelle,  aux  urnes  rouges  d'un  elTet  mer- 
veilleux ;  ap|)elons-ln  A'.  SnrlhiniKi  /iii/r/ira  ;  le  .V.  liurkci 
cxcelle/is,  iiytx  urnes  etrangli'es  courte»  cl  larges,  et  snr- 
tout  le  SI  remarquable  .\'.  ventricosa  tout  réi-emmenl 
importé,  dont  les  ascidies  i-trangleps  vers  le  centre  et  a 
gi'r(.'e  horizontale  sont  d'un  aspect  lomplètemcnl  nou- 
veau; n'omettons  pas  lo  .V.  Ctirlisii  qui  a  servi  adonner 
do  beaux  hybrides;  le  A'.  IJookerfana. 

(Il  A|<p<-Ur  aiiiml  .Y.   Vntrhii. 


Tous  \es  Xepe/itlies  ne  forment  pas  leurs  urnes  aussi 
facilement  ni  en  aussi  grande  quantité  les  uns  que  les 
autres.  Tandis  que  le  A'.  Uurkei,  par  exemple,  bien 
cultivé,  donne  de  grandes  urnes  à  presque  toutes  les 
feuilles,  j'en  ai  en  ce  moment  un  pied  portant  plus  de 
30  asciilies  de  £1)  à  28  centimètres  de  longueur;  d'autres 
ne  les  font  qu'en  petite  quantité  et  diflicilement;  le 
superbe  \.saiiguinea  peut  être  cité  jjarmi  ces  derniers. 
Certains  sont  délicats,  ne  poussent  pas;  il  en  est  au 
contraire  qui  montent  beaucoup  trop  et  que  l'on  est 
forcé  de  pincer  constamment,  et  beaucoup  de  ceux-ci 
repartent  diflicilement  du  bas,  et  même  meurent  parfois 
après  le  pincement.  Le  choix  est  difficile,  les  plus 
beaux  étant  souvent  les  plus  délicats.  Le  débutant 
devra  commencer  par  les  A".  Maslcrsiaiia,  \.  Uurkei  et 
A',  mijcta,  plantes  vigoureuses  donnant  des  urnes  énor- 
mes et  en  quantité,  pas  trop  grimpantes  et  repartant 
bien  du  pied.  Le  bel  hybride  A'.  Mastcrsia/ia  provient 
de  varii'tés  poussant  à  îles  allitades  élevées;  il  exige 
moins  de  chaleur  que  les  autres;  une  serre  tempéréo 
chaude  peut  lui  suffire,  si  sa  culture  est  bien  comprise. 

Voici  à  mon  avis  les  espèces  les  plus  remarquables 
par  ordre  do  mérite  J'ai  fait  suivre  leurs  noms  de 
quelques  notes  pouvant  guider  le  débutant  dans  son 
choix,  et  aussi  sur  la  culture  de  ces  plantes  : 

A",  sanijuitiea,  délicat,  forme  ses  urnes  difficile- 
ment;A'.  \orthia»a  jtiilc/ira,  un  peu  délicat,  nouveauté; 
A'.  Burkei,  vigoureux,  forme  beaucoup  d'urnes;  X. 
mixta,  comme  le  précédent;  A',  /fl^'«^^ délicat,  pousse 
très  lentement  en  général;  A',  ventricosa,  nouveauté, 
parait  délicat;  .V.  Xorlhiana,  un  peu  délicat,  pousse 
lentement;  A',  lin/'/lesiana  i/isignis,  monte  beaucoup; 
ses  ascidies  se  forment  avec  peine  et  sont  souvent  on 
forme  de  trompette;  repart  difficilement  du  pied;  X. 
Dickson /lin /la,  comme  le  précédent;  A'.  Uurkei  excel- 
le/is,  nouveauté,  parait  bien  se  comporter;  .V.  Bttlfou- 
riaiia,  nouveauté  vigoureuse  et  donnant  des  urnes  nom- 
breuses; A'.  Mnxlersiana,  vigoureux  ;  forme  beaucoup 
d'urnes;  .V.  Chelsoiiii  excelteiis,  nouveau,  parait  bien 
se  comporler,  sauf  qu'il  repart  peut-être  diflicilement 
du  pied;  X.  ï'ii'eî/i,  nouveau,  monte  beaucoui),  repart 
difficilement  du  pied,  un  peu  délicat;  A'.  Ka/'flesiana, 
vigoureux  forme  beaucoup  d'urnes;  A'.  Dormanniana, 
belle  et  bonne  plante;  A',  cincta,  assez  belle  et  bonne 
plante;  A'.  Chetsoiiii,  comme  le  précédent  ;  A'.  W'iitei, 
curieuse  espèce  à  urnes  longues  et  étroites. 

Comme  grandeurd'urnes  voici  les  dimensions  »)(7x/»)<i 
en  centimètres,  quej'ai  notées  chez  moi  :  X.  sanyuinea  : 
38;  .V.  mixta  :  32,  a  atteint  36  chez  M.  Chantrier;  X. 
l)icksoii>iimia:32,  a  attcint38  chez  M.  le  D'  E.  Fournier; 
A'.  Xorthiana  piilchra  ;  30;  A",  hiiiala  :  29;  .V.  Uurkei  : 
29;  A'.  Mastersiaiia  :  28.  Comme  je  l'ai  clit,  ce  sont  lii  des 
maj-imn  qui  sont  rarement  atteints.  ()n  doit  compter 
ordinairement  sur  un  moiinlre  développement. 

U.  Jaiihv  Deslix:bs. 


Les  meilleurs  fruits  de  table 

pour  le  commerce 

La  culture  des  fruits  de  table  pour  le  commerce 
prend  de  jour  en  jour  un  <iéveloppement  qu'il  est  à 
souhaiter  de  voir  devenir  considérable  pour  le  bien 
de  l'industrie  fruitière,  menacée  par  la  concurrence  de 
l'étranger.  Ces  fruits  sont  cultivés  chez  nous  de  deux 
façons  dlllérentes:  avec  l'intention  d'ôtres  vendus  à  la 
pièce,  ou  pour  être  vemlus  au  poids. 

L'art  d'obtenir  ces  fruits  de  choix  pour  être  vendus  à 
la|)iècoest  de  première  importance.  En  efTcLsi  la  vente 
de  ces  produits  est  rémunératrice,  il  faut  bien  recon- 
naître que  rarboriciiltoiirdoit  apporter  une  surveillance 
toute  particulière  dans  les  soins  qui  leur  sont  néces- 
saires. 

Tout  d'abord  lo  choix  d'un  très  bon  sol,  le  défonce- 


LE    JARDIN 


379 


ment  bien  fait,  ainsi  que  les  apports  d'enprais  orpani- 
qtios  ot  cliimiques  s'imposent  pour  une  bonne  planta- 
tion. I,'('lovalion  do  murs  et  l'olnblisseiiienl,  sur  ces 
ilorniors.  do  chaperons  et  aliris  divers  pour  certains 
fruits,  est  indispensable  (^fralciiicnt.  I/application  di' 
travaux  assidus,  tels  que  taille,  ébourpeoniicniont,  |iin- 
ceinont,  etc.,  la  sélection  restroinle  de  beaux  fruits  ;i 
conserver  sur  chaque  sujet  et  l'onsacha^'e,  le  paillago  à 
la  surface  du  sol,  les  arrosages  pou  nombreux  mais 
copieux  pendant  les  grandes  sécheresses  de  l'étt',  les 
pulvérisations  à  l'aide  d'eau  fraîche  le  soir  à  la  suile  do 
jourtu'Bs  très  chaudes,  de  même  que  l'emploi  des  insec- 
ticides contre  les  maladies  cryptoganiiques  et  les 
insectes,  sont  autant  de  considérations  dont  il  faut 
tenir  compte  pour  obtenir  de  superbes  fruits,  comme 
pour  ménager  roxistenco  des  sujets. 

Un  autre  genre  de  culture  des  fruits  do  table,  bien 
que  plutôt  vendus  aux  cent  kilos,  est  applicable  à  une- 
autre  cati'gorie  d'arbres  fruitiers  élevés  sur  tiges  en 
plein  vent,  tels  que:  Abricotiers,  Pruniers,  Cerisiers 
et  quelques  variétés  de  Poiriers  et  Pommiers. 

Nous  no  prétendons  pas  que  réiuuuération  succinto 
et  judicieuse  des  fruits  que  nous  allons  citer  ci-dessous, 
soit  applicable  dans  sa  généralité,  pcuir  toutes  les  ré- 
gions do  la  France,  mais  nous  la  considérons  comme 
très  recommandablo  dans  la  région  [>arisienno,  ainsi 
que  dans  celles  du  centre,  de  l'est,  de  l'ouest  et  du 
nord,  tant  pour  l'approvisionnement  de  la  capitale  que 
pour  l'exporiation.  Toutefois,  certaines  de  ces  va- 
riétés pourront  être  remplacées,  dans  telles  ou  telles 
contrées  par  d'autres  plus  avantageuses,  spéciales  à 
leur  région.  Nous  ne  prétendons  pas  non  plus  répudier 
d'une  façon  complète  beaucoup  d'autres  variétés  sans 
doute  aussi  méritantes  à  plusieurs  points  de  vue.  II  est 
en  elïet  indéniable  que  tout  amateur  désirant  approvi- 
sionner sa  taille  en  fruits  le  plus  longtemps  possible, 
trouvera,  dans  tous  les  genres,  une  foule  de  variétés  de 
très  bonne  qualité  et  se  succédant  dans  les  époques  de 
maturité.  Ainsi,  par  e.xemple  dans  les  Poires,  en  faisant 
choix  de  André  Desportes  pour  la  fin  de  juillet,  il 
pourra,  avec  hoyeiuié  du  Comice  pour  octobre-novem- 
bre, apprécier  la  qualité  réelle  d'un  excellent  fruit,  et 
enlin  les  variétés  Olivier  de  Serres  en  janvier-mars,  de 
même  que  Doyenné  d'hiver  pour  mars-mai,  lui  rappel- 
leront qu'elles  doivent  occuper  un  rang  prépondérant 
dans  sa  collection. 

En  plantant,  comme  Pommiers,  Astrakan  roi(ge  ou 
même  Borovitskij,  pour  maturité  de  fin  juillet,  il  conti- 
nuera par  la  série  des  meilleures  variétés  d'automne, 
et  se  souviendra  que  Reinette  grise  du  Canada.,  en 
mars  et  même  Calville  blanc  en  mai  ne  sont  pas  à  dé- 
daigner. 

Dans  les  Pèches,  l'adhérence  au  noyau  de  Amsden, 
mûrissant  fin  juin  ,  sera  vite  oubliée  et  remplacée  par 
d'autres  non  adhérentes,  comme  Alexis  Lepére,  vers  la 
mi-septembre,  puis  la  Pêche  Baltet  et  la  Pèche  Opoix 
pour  la  première  quinzaine  d'octobre. 

Abordons  maintenant  l'examen  des  fruits  de  com- 
merce classés  en  variétés  de  premier  et  de  second 
mérite. 

Poires 

FiuiTS  DE  PREMIER  MERITE.  —  Doycïinc  du  Coitiice,  fruit 
d'octobreiiovombre,  grosseur  et  qualité  extra;  à  bon  droit 
considéré  comme  le  meilleur  des  fruits;  l'arbre  manque  un 
peu  de  fertilité. 

Doi/enné  d'hiver,  gros  fruit  à  chair  blanche,  do  toute  pre- 
mière qualité;  demande  le  mur  et  des  abris. 

Beurré  d' Arenbery  ou  iXIIardenpont,  maturité  on  décem- 
bre-janvier; fruit  de  moyenne  grosseur,  à  chair  fine  et  bien 
juteuse;  est  en  tous  points recommandable,  quoique  réussis- 


sant méiliocromont  sous  le  climat  do  Paris,  mais  très  bien 
en  Normandie. 

Passe-Craxsatxe.  fruit  gros  i  peau  épaisse  et  parfuis  tachée 
do  roux;  ihair  mi-fondante,  est  une  des  meilleures  variétés 
commerciales  mûrissant  de  janvier  on  mars. 

Bciirrr  lie  .Ykj/Aih,  fruit  gros,  à  cliair  fondante  et  Irt'S 
juteuse.  d(>  maUirité  tardive,  et  d'avenir,  parall-il.  pour  lo 
comiiieri-i'. 

l''iaiTS  i)K  DEUXIEME  MERCrE.  —  Bon-Chrrden  Williams, 
fruit  assez  gins  ou  gros,  jaune  paille,  chair  juteuse  et  très 
fine,  à  grand  rendement,  tiés  apprécié  pour  l'exportation. 

Liniisc-boune  d'Avranches,  fruit  assez  gros,  pyriformo; 
chair  line,  très  juteuse  et  sucrée,  de  première  ([ualité;  matu- 
rité, septembre. 

Diirhex.ie  il'Anijniilèine,  fiuit  très  gros,  d'automne,  variété 
très  productive,  se  conservant  très  laien  en  frigniiliquo. 

Bi'urrr  Diel  ou  II.  maniiifique,  fruit  gros,  jaune  doré  :  cliair 
j.iun.Ure,  mi-fondante,  juteuse  et  sucrée;  variété  bien  méri- 
tante, do  novembre-décembre. 

Josrpliine  de  Matines,  fruit  moyen,  de  janvier  à  mars,  à 
chair  très  lino  et  parfumée,  de  première  qualité;  en  général 
très  apprécié. 

Bergamote  Espcren,  fruit  moyen,  à  chair  fine  et  juteuse, 
variété  tardive  de  très  bonne  production. 

Pommes 

l'"nLiTS  DE  PREMIER  MERITE.  —  Grand  Alea-andre,  fruit  très 
gros,  ordinairement  très  coloré,  variété  d'automne  la  plus 
appréciée  à  cette  époque. 

Calville  blanc,  fruit  gros  et  très  gros,  à  chair  line,  ferme 
et  très  sucrée,  do  qualité  extra;  d'hiver  et  do  printemps, 
tenant  le  record  comme  fruit  do  commerce. 

Jîeinettc  de  Caii.x',  fruit  assez  gros  ou  gros,  de  première 
qualiti'',  d'Iiiver  et  de  printemps,  variété  à  très  grand  rende- 
ment. 

l''nuiis  DE  SECOND  MÉRITE.  —  Sans  pareille  de  Peasgood, 
fruit  gros  ou  très  gros,  peau  jaune  pâle  strié  de  cramoisi  à 
l'insolalion  ;  chair  tondre  et  sucrée;  de  première  qualité; 
maturité,  uclobre-novembre. 

Reinette  blanche  du  Canada,  gros  ou  très  gros,  à  peau  jaune 
d'or  souvent  lavé  de  rouge  au  soleil,  chair  tendre  et  sucrée, 
variété  très  considérée. 

Reinette  grise  du  Canada,  fruit  gros,  peau  presque  entiè- 
rement lavée  de  gris  brun;  do  très  bonne  qualité. 

Belle  de  Puntoise,  fruit  très  gros,  mûrissant  dans  le  courant 
de  l'hiver,  à  chair  blanche,  lino  et  juteuse. 

Dans  un  prochain  article  nous  continuerons  parl'énu- 
mération  des  meilleurs  fruits  à  noyau  pour  le  com- 
merce. 

OcTAVB  Opoix. 


Les  Raisins  d'Algérie  en  Allemagne 


Les  Raisins  d'Algérie  pourraient  réussir  à  Ham- 
bourg s'ils  arrivaient  avant  les  expéditions  d'Italie,  qui 
commencent  à  la  première  huitaine  du  mois  d'août,  et 
si  le  prix  de  vente  était  sensiblement  le  même  que 
celui  des  Raisins  italiens,  même  à  10  0/0  plus  cher  les 
100  kilos. 

Les  achats  se  fonten  général  à  raison  de  35/40  francs 
les  100  kilos  de  marchandise  emballée  en  caisse  de 
5  kilos  sur  rail  Marseille. 

Les  Raisins  de  talile  acquittent  à  leur  entrée  en  Alle- 
magne un  droit  de  douane  de  4  marks  les  100  kilos, 
mais  ils  sont  exonérés  de  tous  droits  pour  les  arrivages 
par  colis  postaux  de  5  kilos,  quel  que  soit  le  nombre 
des  colis  groupés  dans  une  même  expédition. 

Les  envois  partiels  do  Raisins  par  100  kilos  de  Mar- 
seille-Joliette  à  Hambourg  coûtent  22  fr.  10  et  les  envois 
de  5.000  kilos  par  wagon  complet  sont  réduits  à  19  fr,  60 
les  100  kilos. 


380 


LE   JARDIN 


Hôtel  projeté  île  la  "  Royal  horticultural  Societj  '" 

I.o  21  mars  1902,  une  trrande  assemblée  de  la  Société 
royale  d'Horticullure  d'Angleterre  a<lopta  presque  à 
runanimité  la  proposition  d'édifier  un  liolel  qui  serait 
la  propriété  et  le  siège  do  la  Société,  et  qui.  en  consi- 
quence,  conipremlrait  un  vaste  hall  pour  les  expnsitions, 
des  locaux  pour  les  séances  des  cutnités  et  des  commis- 
sions, une  liililiothéque,  etc.  L'érection  de  ce  liâtiment 
doit  avoir  lieu  en  commémoration  du  Centenaire  de  la 


tuunn    uimiin    unuci  i 
uuuinu.in.  untoiiuu  uinuHn 


'UtlU 

iruw 


(UWIl 

tiiuiii 


FIg.  2ir>.  —  Pliin  de  Vhnlrl  prqfrlè  ilt  In  SnrU-lf  i-ot/ali-  d'IiorlieuUurt  d'Angltterrr 
l.  ]<!■/ ilr-cliaii8iir<'.  —  ■.'.  l'n-iiiiiT  ••InBc  —  3.  Kmvli'nu- t-l(\K<"- 


Sociélé,  en  1904.  La  situation  elioisio  a  été  Vincent 
Square,  quartier  de  Westminster,  à  Londres. 

Nul  ne  saurait  contosler(|ue  le  local  dit  «  Drill  Hall  n, 
il  Kuckinglium  Gale,  était  de  dimensions  trop  oxigues 
pour  l'imporlanco  des  expositions  actuelles,  et,  d'ail- 
leurs, trop  mal  l'clairé.Tout  le  monde  sait  aussi  que  les 
liiin-aux  delà  Société,  silués  Victoria  strool,  ne  <'c)n ve- 
naient plus  pour  la  Miltliotliéque  et  le  secrétariat. 

Les  memlires  de  la  H.  II.  S.  sont  maintenant  on  pos- 
session dos  plans  dressés  par  l'arcliilcclo,  M.  1'..  Sluldis, 
et  approuvés  par  le  Conseil  do  la  Société.  Des  listes  de 
souscriptions  ont  circulé  ol  elreulenl  encore.  Le  mon- 
tant des  dépenses  a  été  évalué  a  iO.fXHl  livres  sterling 
(un  million),  sur  lesquelles  18.000  (•i60.0<Ni  francs  ont  été 


rapidement  souscrites;  le  Jardin  a  déjà  eu  l'occa- 
sion dédire  avec  quel  empressement  de  hautes  notabi- 
lités du  Hoyaume-l'ni  avaient  répondu  à  l'appel  qui 
leur  avait  été  adressé  (1). 

Les  journaux  horticoles  anglais  se  sont  empressés 
de  publier,  dés  qu'ils  en  ont  eu  connaissance,  les  iles- 
sins  représentant  l'élévation  et  les  plans  de  rilétel  pro- 
jeté; nous  nous  les  sommes  procurés  aussi,  grâce  à 
l'obligeance  de  notre  confrère  \o  (lurdeneis'  Mayazhie 
auquel  nous  empruntons,  d'ailleurs,  la  substance  du 
présent  article. 

La  façade  (fig.  217'  comporte, 
à  son  milieu,  une  large  et  haute 
porte  d'entrée  donnant  accès 
à  un  spacieux  vestibule  (en- 
tra ncc  hall,  1,  11g.  215),  où  se 
répartissent,  une  large  porte 
d'entrée  dans  la  salle  des  ex- 
positions iexliibition  hall,  1, 
lig.  215  et  210)  et  des  entrées  la- 
térales pour  les  deux  annexes 
éclairées  par  les  fenètri's,  au 
sommet  arrondi,  du  rez-de- 
cliaussée.  Des  entrées  secon- 
daires sont  également  aména- 
gées à  gauche  et  à  droite  de 
l'entriM'  principale.  Il  existe 
enfin  une  porte  de  sortie  et  de 
ilégagenieiil  sur  le  coté  droit 
du  grand  hall  (fig.  215  et  217). 
Le  premier  étage  du  bâtiment 
est  spécialement  aCTecté,  au 
centre  et  à  gauche,  aux  salles 
de  comité  {comiltee  rooms)  et, 
.  à  droite,  au  cabinet  de  lecture 
[lecture  rooi»,  2,  lig.  21ôj.  Au 
~  deuxième  étage  sont  placés,  à 
gauche,  la  bibliothèque  {li- 
hrary,  3,  lig.  215),  au  centre, 
les  dilIériMites  sections  du  se- 
crétariat, et,  il  droite,  la  cham- 
bre du  conseil  [couitcil  cham- 
licr,  :i,  fig.  215). 

Lo  projet  do  M.  Stubbs  n'a 
pas  été  sans  soulever  quelques 
critiques.  Lo  Oarde/i  parait 
les  avoir  condensées  dans  les 
lignes  suivantes,  sous  la  signa- 
ture de  M.  A.  Dean  : 

••  Nous  ne  désirons  pas  ilisciiler 
Ic's  plans  et  l'élévation  <lo  l'InMol 
proposé  (lovant  Vinrent  Sipiare, 
parce  (pi'il  est  iniijonrs  délient, 
pour  un  profane,  «In  crilicpn^r  le 
travail  il'uii  iirotessionnel  dans 
iiMO  aulre  partie,  mais  nous  n'aimons  pas  l'aspect  do  cotte 
construction  telle  <|u'ello  est  vue  île  Hell  streel.  tliiello^inio 
soit  son  np|iareni-e  ipinnd  ollo  sera  i-rigéo,  rélévalion,  sur  le 
papier,  en  est  singulièrement  niio  et  mémo  laide.  Un  plai- 
dera, sans  doute,  ipie  l'ornementalion  coûte  clier,  mais  lo 
ilessin,  toute  (piestion  d'ornenieiitalion  à  part,  sendilo  néan- 
moins très  pauvre.  I.o  pesante  charpente  do  fer  qui  siiiilieiit 
la  toiture  do  la  grande  salle  vitrée  semlilo  tout  l'i  (ait  laide, 
l't  ne  parait  pas  avoir  été  destinée  à  cola.  Séremenl  un 
arcliiteclo  accoulumé  l'i  l'éroclion  de  grandes  serres  aurait 
lait  mieux.  l'our(|uoi  ne  pas  s'élro  inspiré  do  la  toilnro  si 
splendido,  si  grneleuge  et  si  éclairée  du  vieux  Conserva- 
toire de  Soulli  Kensinglon  '  I.e  pincement  en  arrière  du 
liAlinient  e-.|,  je  le  concède,  oldigaloirc;  mais  je  trouve 
aussi  ipu'  les  grilles  en  avant  do  la  (ni;ade  sont  sans  néoos* 
|1|  t.f  Jardin,  t*ii.  |>.  XiH. 


LR  JARDIN 


381 


site,  ot  qu'on  auriiit  pu  s'oii  dispoii- 
sor.  Los  feiuHros,  on  génùriil,  c\ 
particulioiomont  colins  du  ro/.-do 
chausséo,  sunl  trop  couitos  cl  doii- 
nont  au  bAtinuvit  l'aspoct  d'un  ma- 
f^asin....  » 

M.  A.  Doan  compare  la  supei- 
lioic  du  iiduvoau  hall,  do  l.TODii 
pieiJs  carri's  fcn  eliilTios  roudsi 
à  collo  de  Drill  llall,  qui  n'est 
que  do  7000  piods,  ot  constate 
quo  li'i,  il  y  a  un  jirand  gain,  qui 
sera  très  appri'ciablo  dans  les 
expositions  fuluros.  Voilà  le  soûl 
avantage  ((ue  l'autour  de  cette 
critique  trouve  à  l'adoption  des 
plans  proposés.  C'est  un  avan- 
tage capital,  il  est  vrai,  mais 
qu'on  aurait  pu  so  |)rocureravcr 
toute  autre  conslruclioii. 

Un  ('(H  respondant  du  (laj- 
deners'  Mfigii:i/n'  (jualitie  ]r 
projet  lie  :  «  C.onstruetion  te- 
nant le  milieu  entre  un  maga- 
sin do  la  Cité  ot  uno  gare  de 
ville  do  province  de  deuxième 
classe  ». 

Le  Gardeiiers'  Chronicle,  plus  discret,  critique  plutôt 
quelques  distriljutions  intérieures;  il  espère  que  des 
modifications  désirables  pourront  sans  doute  être  ap- 
portées à  cette  conception.  «  Dans  l'inlervalle  île  temps 
qui  va  s'écouler  avant  lo  commencement  des  travaux, 
dit  notre  confrère,  le  projet  pourra  offrir,  largement,  de 
meilleures  distributions  que  celles  qui  sont  actuelle- 
ment proposées.  Selon  toutes   probabilités,  le  Conseil 


Fig.  21G.  —  Vue  intérieure  du,  grand  hall  de  Vh'del projeté  de  la  Société  royale  d'horticulture  d' Angleterre. 


voudra  bien  prendre  en  considération  certaines  criti- 
ques qu'a  suggérées  la  publication  du  plaii.l'n  premier 
pas,  très  important,  n'en  a  pas  moins  été  fait  ». 

Il  semlilo  r(!sultcr,  en  somme,  de  la  leeturi^  des  jour- 
naux horticoles  anglais,  que  l'opinion  publique  est  peu 
l'avorable  au  projet  présenté  et  réclame  l'ouverture  d'un 
cimcours  public  entre  les  architectes  anglais. 

Tf.  M.MITIMÎT. 


Fig.  217.  —  Vue  d'ensemhlt  de  l'hôtel  projeti  de  la  Société  royale  d'h-nicullure  a'Anylete, 


382 


LE    JARDIN 


lies  Orchidées  dans  la  région  de  Hice 

Généralités  sur  leur  culture 


Les  grands  éli-moiits  de  succiss  pour  l'acclimnleur 
résident  dans  la  connaissance  prOcisc  du  lieu  d'origine 
des  plantes  et  dans  l'cludo  sôrieuso  de  la  climatologie. 
Ce  sont  là  deux  facteurs  imlispensaldes  sans  l'aide  des- 
quels rien  n'est  à  tenter. 

Au  contraire,  lo  cultivateur  sachant  exactement  les 
besoins  d'une  plante  dans  son  pays  d'origine,  n'a  rien 
à  chercher.  Il  lui  suffira  de  suivre  ii  la  lettre  les  pres- 
criptions de  la  nature  pour  la  voir  prospérer. 

Les  Orchidées  exotiques,  qui  vivent  dans  des  milieux 
si  variés,  devaient,  comme  tant  d'autres  familles,  exciter 
la  curiosité  des  acclimateurs.  Bien  des  essais  de  cul- 
ture en  plein  air  ont  été  tentés  et  n'ont  pas  souvent,  à 
ma  connaissance,  donné  de  résullats  satisfaisants,  au 
moins  dans  le  sud-est  de  la  France,  malgré  la  douceur 
des  hivers. 

Meaucoup  d'Orchidées  peuvent,  cependant,  vivre 
livrées,  toute  l'aniiee,  aux  intempéries,  sans  aucun  ahri. 
Plusieurs  d'entre  elles  résistent  plusieursannées,  tleuris- 
sant  normalement  d'abord,  niais  dépérissant  ensuite,  len- 
tement, si  le  cours  des  saisons  est  normal,  ou  brusque- 
ment par  un  liiverfiu  par  un  éléàtompi'-rature  extrême. 
Sauf  quelques  exceptions  dont  je  me  réserve  de  parler 
plus  tard,  je  ne  crois  pas  possible  de  revêtir  nos  arbres 
ou  nos  rochers  d'Orchidées  exotiques,  sans  abri,  i>endant 
toute  l'année,  malgré  quelques  arrosages  pendant  les 
chaleurs. 

La  raison  en  est  que  nos  hivers  sont  trop  humides  et 
nos  étés  trop  secs,  que  toutes  ces  Orchidées  exposées  a 
l'air  libre,  croissent  l'été  et  ont  besoin  de  repos  sec 
l'hiver. 

L'abaissement  de  la  température  n'est  nuisible  qu'aux 
espèces  indienne  de  serre.  Il  est  dans  bien  des  cas  favo- 
rable à  des  espèces  américaines  réputées  frileuses, 
mais  à  la  condition  de  comciilcr  avec  la  sécheresse 
atmosphérique. 

Or,  a  Nice,  nos  hivers  sont  particulièrement  humides. 
I)'octobre  à  février,  les  rosées  nocturnes  sont  d'une 
abondance  extrême,  les  journées  sont  chaudes  des  que 
le  soleil  brille,  et  aucune  plante  hygrométrique,  comme 
le»  (  )rchiilées,  ne  pourra  demeurer  on  repos  en  plein 
air  pendant  cotte  pi'riode  de  l'année  si  elle  s'y  trouve 
exposée.  l.'i'S  décembre  la  végétation  reprendra.  Ce  mois 
est  ordinairement  un  dos  plus  ensoleillés  de  l'année;  le 
thermomètre  monte  parfois  à  :^^  au  soleil  olili(|uo  du 
solstice  d'hiver,  et  cette  poussée  de  sève  sera  très  préju- 
diciable, les  froids  lui  venant  très  bruscpiemont  le  plus 
souvent,  dans  les  premiers  jours  de  janvier,  plus  ou 
moins  prolonges,  mais  durant,  normalement,  entre  un 
mois  et  six  semaines. 

Les  Orchidées  devront  donc  être  souslraitesà  l'humi- 
dité pendant  la  périorle  nécessaire  à  leur  repos.  L'usaj^o 
des  serres  plus  ou  moins  cliauflées  ost  général,  ici 
comme  dans  le  nord,  mais  on  obtiendrait  do  meilleurs 
résultats  pour  beaucoup  d'espèces  en  établissant  de 
simples  abris  vitres  laissant  souiller  à  pleins  poumons 
le  vont  |>ar  les  quatre  cotés,  ou  sur  trois  seulement  en 
cas  d'adossement.  Cette  dernière  forme,  sans  contredit 
la  meilleure,  éviterait  la  nécessité  d'un  i-cran  supplé- 
mentaire on  toile  par  vents  du  nord  tardifs,  nocturnes 
ou  matinaux,  souillant  parfois  avec  violence  dans  les 
premiers  jours  de  mars. 

Ces  abris  peuvent  être,  che/.  les  amateurs,  aménages 
avec  grand  goût.  Les  Orchidées,  suspendues,  voisine- 
ront avec  des  plantes  mexicaines  telles  (\\\e\'An(ij;(iiinn 
lejiliii>us,  ou  brésiliennes  telle»  que  la  Srhubei'tia  yran- 
iliflorn,  <|ui  enlaceront  les  piliers  .^.outcnant  le  vitrage  et 
lleuriront  d'autant  plus  abundamment  en  été  que  l'eau 
aura  éti'  scrupuleusement  eviléo  l'hivor.  I)es  parterres 
llouris  d'espèces  déMcates  orneroni  l(<  sol,  et  pres(|uc> 
toutes  les  Mroméliacées,  beaucoup  d'Aroidi'es  y  trouve- 
ront avantageusement  place.  Un  cours  d'eau  artificiel 


avec  un  rocher  qui  fleurit,  permettra,  en  été,  après  enlè- 
vement des  châssis  mobiles  do  la  toiture,  de  maintenir 
une  humidité  salutaire  par  l'ouverture  d'un  simple 
robinet.  L'ensemble  constituera  un  des  coins  préférés 
du  jardin,  en  toute  saison. 

Le  cultivateur  professionnel,  cherchant  seulement  à 
tirer  profit  de  ses  cultures  par  la  vente  de  ses  plantes 
ou  fleurs,  diminuera  les  frais  d'installation,  et  se 
bornera  à  de  vastes  abris  vitrés  a  3  ou  4  mètres  du 
sol,  où,  suspendues,  vivront  les  Orchidées  au-dessus 
de  diverses  cultures  de  rapport.  De  nombreux  bassins 
entretiendront  pendant  l'été  l'humidité  au  gré  du  pro- 
priétaire et  suivant  le  besoin  des  espèces  en  culture. 
Les  sentiers  couverts  d'une  couche  épaisse  do  matières 
poreuses  et  saines,  fortement  mouillées,  contribueront, 
par  l'évaporation,  à  entretenir  la  vigueur  des  plantes 
pendant  la  période  des  chaleurs  seclies. 

Durant  l'i-lédes  claies  remplaceront  le  vitrage  hivernal. 

Dès  que  viendra  l'automne,  amenant  les  trombes 
d'eau,  dites  de  la  Saint-.Michel,  tout  arrosage  cessera; 
on  laissera  agir  la  nature.  Jusqu'à  novembre  la  tempé- 
rature est  assez  douce  pour  que  rien  ne  soit  à  redouter 
de  sa  part.  «Juelques  espèces,  pourtant,  exigent  à  partir 
d'ocloiire  une  sécheresse  absolue,  facile  à  leur  donner 
en  commençant  à  couvrir  partiellement  de  châssis 
vitrés. 

Je  citerai,  bien  que  ne  voulant  ici  traiter  la  culture 
dos  Orcliidies  a  Nice  que  dans  ses  généralités,  (|u°une 
seule  plante,  indieinie.  comme  type  des  résultats  que 
l'on  obtient,  même  sur  des  plantes  réputées  difficiles. 
Le  Valida  leres,  celte  admirable  plante,  montre  une 
vigueur  surprenante  et  fleurit  abondamment  en  juillet, 
quand  : 

1"  Il  est  abandonné  à  l'air  libre  d'avril  ;i  novembre, 
dans  l'endroit  lo  plus  chaud  et  le  plus  humide  possible 
avec,  contre  les  rayons  brûlants  du  soleil  d'éii',  l'abri 
de  quelqu'autre  plante  placée  en  écran  du  coté  du  sud. 
Les  arrosages  et  bassinages  doivent  être  biquotidiens. 

2°  On  le  soustrait  dès  octobre  à  toute  chute  d'eau, 
même  à  la  moindre  goulle  tombant  d'une  seringue. 

S"  On  le  place  de  novembre  à  avril,  aux  plus  chauds 
rayons  directs  du  soleil,  en  plein  vent,  là  ou  l'on  sera 
(ibsoluineiil  assuré  que  le  thermomètre  ne  descendra 
pas  plus  bas  que  8"  centigrades.  En  cas  d'hiver  exceji- 
tionnel  il  peut  être  obligatoire  de  rentrer  les  Xaiida  leres 
pcnilant  quelques  jours  dans  n'importe  quel  lieu  clos, 
pourvu  qu'il  soit  éclairé  et  sec,  et  qu'il  n'y  ait  pas  de 
feu. 

Le  cultivateur,  par  ces  moyens  d'une  simplicité  édé- 
mentairc.  sera  récompensé  jiar  une  floraison  régulière 
et  abondante  qu'il  n'obtiendrait  jias  souvent  en  serre 
chaude,  et  par  une  vi-gétalion  si  vigoureuse  qu'en  deux 
ou  trois  saisons  les  Vaiida  atteignent  des  dimensions 
inusitées,  parfois  gênantes. 

Je  ne  saurais  trop  engager  les  amateurs  et  profession- 
nels do  la  Franco  méridionale  à  tenter  quelques  essais 
raisonnes  d'acclimatatitm  on  plein  .air.  Ceux  que  j'ai 
faits  ne  sont  intéressants  que  pour  la  ré^;ion  niçoise. 
Ce  qui  est  vrai,  ici,  pourra  ne  pas  l'être  a  Pau,  ou  à 
Montpellier. 

Il  est  à  souhaiter  que  îles  habitants  <le  toute  la  cote 
méditerrani  enne  et  des  iiarties  les  plus  tempérées  du 
sud-ouest  donnent  des  indications  sur  les  résultais  par 
eux  obtenus.  Les  premiers  essais  d'acclimatation 
devront  porter  sur  des  espèces  mexicaines  des  terres 
tenqiérées,  puis  sur  des  plantes  de  Colombie  pour  les 
stations  moins  si'ches  que  Nice  en  été.  Quelipies  <mci- 
dium,  et  qiU'lques  I.wlia  du  Brésil  austral  roussissent 
ici  et  peuvent,  par  consc<|Uent,  réussir  partout  où  il  ne 
gèle  pas. 

Une  condition  ilo  réussite  s'impose  à  tous.  Il  no  faut 
jamais  entre|)rendre  l'acclimatalion  de  plantes  établies 
sortant  de  serre,  mais  de  [liantes  bien  sainos  et  vigou- 
reuses fraichement  importées. 

La  cullure  dos  Orchidées,  aujourd'hui,  ne  constitue 
pas  un  luxe  spécial,  entraînant  à  des  frais  considé- 
rables d'achat  et  «l'entretien. 

Pour  celui  qui  sait  acheter  et  qui  s'appliquera  à  cul- 


LE  JARDIN 


383 


livor  rationnelloment,  les  plus  belles  espèoos  courantes 
d'un  prix  ni'  sont  pas  onéreux.  Miiis  j'insiste  sur  les 
proli.iliilitôs  il'un  prompt  (■clipe  si  l'on  achète  des  plan- 
tes élalilies  en  serre,  très  liellos,  sans  iloute,  de  variéti'S 
peut-être  extra,  mais  inaptes  à  racclimatation. 

11  est  aussi  très  important  de  liion  clniisir  l'époque 
d'importation. 

J'ai  vu  liien  souvent  tenter  ces  essais  infructueux  avec 
des  plantes  arrivant  ici  trop  tard,  au  moment  où  il  fau- 
drait les  mettre  en  repcis. 

Mieux  vaut  importer  trop  tôt  au  printemps  que  trop 
lard.  (  (n  peut  toujours  retarder  la  vépètalion  jusqti'aux 
beaux  jours,  mais  il  est  fort  difficile  de  l'empôelier  vers 
la  lin  de  l'été.  Les  pousses,  trop  jeunes  ipiar.d  viendront 
les  mauvais  jours  périront  infailliblement;  tandis  (pie 
l'automne  dore  et  rougit,  en  les  durcissant,  les  bulbes 
nésau  printenqis;  la  lloraison  on  sera  abondante  et  les 
couleurs  brillantes. 

11.   ROLAND-GOSSIXIN. 


Couches  potagères  d'hiver 


Une  importante  [iroduetion  peut  être  tirée,  selon 
l'exemple  que  nous  donnent  les  maraîchers  de  la  n'gion 
parisienne,  de  couches  confectionnées  vers  la  fin  de 
décembre  ou  dans  les  premiers  jours  de  janvier. 

Ces  couches  doivent  être  montées  à  plein  carré, 
c'esl-à-diro  d'un  seul  tenant,  sans  que  l'on  réserve  de 
sentiers  de  terre  entre  chaque  ligne  de  eolTrcs.  Les 
seuls  sentiers  qui  existeront  lorsqu'elles  seront  ter- 
minées seront  constitués  par  les  seuls  intervalles  que 
l'on  est  obligé,  bien  entendu,  de  ménager  entre  chaque 
ligue  de  collrcs,  pour  la  facilité  du  travail,  et  (|ui  ne 
doivent  présenter  que  la  largeur  sutlisanle  pmir  circuler. 

ICIIes  doivent  être  montées  mi-partie  en  fumier»  cuit  «^ 
qui  a  été  mis  en  tas  pendant  l'éti'  et  a  ainsi  atteint  un 
assez  haut  degré  de  siccité,  et  mi-partie  en  fumier 
«  neuf»  sorti  depuis  peu  de  l'écurie.  Le  mélange  intime 
de  ces  deux  sortes  de  fumier  produit  une  chaleur  uni- 
forme (18  à  20  degrés)  et  d'un  dégagement  continu.  La 
hauteur  totale  du  montage  doit  être,  en  pleine  saison 
d'hiver,  d'environ  60  centimètres;  cette  épaisseur 
s'alTaisera  d'ailleurs  peu  à  peu. 

Les  coffres,  qui  doivent  être  de  la  moindre  profondeur 
possible  (')'":^2]  sont  ensuite  placés  en  lignes  sur  la 
couche,  que  l'on  charge  alors  d'une  épaisseur  d'environ 
20  centimètres  do  terreau  neuf  et  absolument  piopre, 
et  seulement  dans  les  coffres.  Lorsque  les  coffres  sont 
ainsi  garnis,  on  continue  à  monter  les  sentiers,  avec 
du  fumier  neuf,  jusqu'à  l'arête  supérieure  des  coffres. 

Il  va  sans  dire  que  ce  travail  ne  doit  pas  être  opéré 
lorsqu'il  gèle.  Le  sol  ni  le  fumier  ne  doivent  être  gelés, 
ni  en  partie,  ni  en  tout. 

Les  couches,  ainsi  prc'parées,  reçoivent  successive- 
ment: 1°  un  semis  de  (Carottes;  des  Laitues  avec  quel- 
ques Radis;  2"  une  plantation  de  Laitues;  3°  plus  tard, 
une  plantation  de  Clioux-fleurs  ;  4"  lieaucoup  plus  tard, 
une  plantation  do  Céleris. 

Semis  de  Carottes.  —  Le  terreau  est  préalablement 
battu  à  la  batte  ou  à  la  planche.  Les  graines  sont 
ensuite  semées  à  la  volée  et  assez  dru  :  avec  un  litre  de 
graines  persillées,  on  peut  semer  cent  panneaux;  un 
peut  compter  aussi  à  raison  de  un  gramme  i)ar  mètre 
carré,  soit  prés  de  deux  grammes  pour  un  panneau  de 
dimensions  courantes  i^l"'30  sur  i"'3.0).  Le  semis  est 
ensuite  recouvert  d'une  légère  épaisseur  (1  à  1  centi- 
mètre et  demi  de  terreau  (in,  et  toujours  très  propre, 
que  l'on  répand  aussi  uniformément  ipie  possible  en 
le  faisant  passer  au  travers  d'un  tamis.  En  celte  saison. 


ce  semis  no  s'arrose  point,  car  il  y  aura,  les  jours  qui 
suivront  immédiatement  l'opération,  toujours  assez  de 
la  condensation  de  buée  produite  par  la  chaleur  de  la 
couche  pour  le  tenir  suffisamment  humide.  La  variété 
de  Carotte  à  employer  est  la  (Carotte  Grelot  ou  rouge 
très  courte  ii  c/idssis. 

Nous  avons  dit  que  le  semis  de  Carottes  devait 
s'opérer  assez,  dru.  Lo  princii)0  n'est  pas  on  effet  le 
mémo  ici  qu'en  pleine  terre.  En  hiver,  sur  couche  et 
sous  châssis,  la  Carotte  a  besoin  d'être  «  tirée  d  pour 
tourner  plus  rai)idi)ment,  et  elle  est  «  tirée  »  davantage 
en  poussant  assez  serré. 

l'IantiitioH  (les  Laitues.  —  Sur  ce  semis,  on  fait  im- 
médiatement une  plantation  do  Laitue  dite  noire,  variidé 
qui  est  l'apanage  des  maraîchers,  et  à  laquelle  la  Laitue 
Cotte  à.  graine  noire  du  commerce  n'est  pas  toujours 
semblable,  tant  s'en  faut.  La  vraie  Laitue  noire  des 
maraîchers  a  la  feuille  plus  lisse  et  plus  grasse;  cette 
salade  possède  l;i  précieuse  propriété  de  vivre,  sous 
les  châssis,  pour  ainsi  dire  sans  aération.  On  remar- 
quera aussi  que  nous  n'avons  pas  prescrit  d'attendre 
quiî  la  couchi^  ait  jeté  son  «  coup  de  feu  ».  Les  raisons 
en  sont  :  i"  que  la  couche  n'ayant  pas  été  arrosé'e,  sa 
fermentation  ne  produira  qu'un  coup  de  feu  atténué  ; 
2°  que  la  Laitue  noire,  i)our  reprendre  rapidement  sans 
faner, —  condition  indispensable  de  réussite — a  préci- 
sément besoin  de  ce  «polit  coup  de  feu.  » 

Cette  plantation  s'opère  à  l'aide  de  la  planche  à  plan- 
ter que  nous  avons  décrite  dans  le  n"  366  du  Jnnlin  de 
cotte  année  (1)  et  coupée  de  manière  à  pouvoir  être  ma- 
meuvée  comme  nous  l'avons  indiqué,  à  l'intérieur  du 
coffre.  Celte  opération  tasse  le  semis  de  Carottes  et  écono- 
mise ainsi  un  second  battage.  Le  nombre  de  Laitues 
a  planter  |iar  panneau  est  de  30.  Plantées  en  cette 
saison,  elles  deviennent  assez  volumineuses  etse  gêne- 
raient si  elles  étaient  en  plus  grand  nombre. 

On  sèmo  souvent  les  graines  do  Radis  clair  à  la  volée 
dans  le  semis  de  Carottes.  Nons  ne  sommes  pas  d'avi.s 
d'opérer  ainsi.  Il  vaut  mieux  «piquer»  les  graines  de 
Radis  au  doigt,  à  raison  de  5  ou  6  par  petit  trou,  et  à 
raison  de  3  ou  4  trous  dans  le  milieu  de  l'espace  entre 
les  Laitues.  La  raison  de  cette  manière  de  faire  est 
qu'ainsi  les  Radis  «  tournent  »  bien,  alors  que  tous  ceux 
qui,  par  le  semis  à  la  volée,  pourraient  se  trouver  sous 
le  feuillage  des  Laitues,  s'étioleraient  sans  tourner. 

Au  fur  et  à  mesure  que  la  plantation  des  Laitues  et 
le  piquage  des  Radis  se  terminent,  il  ne  reste  plus  qu'à 
couvrir  les  colïres  avec  les  châssis.  Ceux  dont  le  cailre 
est  en  bois  et  dont  les  traverses  sont  en  fer  à  T  sont 
préférables  aux  châssis  tout  en  bois  ou  tout  enfer;  ceux 
tout  en  bois  laissent  i>asser  moins  de  lumière  ;  ceux 
tout  en  fer,  même  lorsqu'ils  closent  lierméliqucment, 
sont  trop  vite  refroidis  quand  il  gèle. 

Soins  conscci'ti/'s.  —  La  levée  des  Carottes  a  lieu  de 
11  ;i  15  jours  après  lo  semis.  A  partir  de  ce  moment,  on 
peut  donner  un  peu  d'air  lorsque  le  temps  le  permet, 
d'abord  la  crémaillère  (ou  la  cale)  à  plat  sous  le  châssis, 
puis  progressivement  do  champ,  et  enfin  debout;  on 
aère  du  coté  opiiosé  au  vent. 

Quand  les  plants  ont  de  5  à  7  centimètres  de  hauteur, 
on  opère  l'éclaircissage.  Cette  opération  «  déchaussant» 
forcément  pas  mal  de  jeunes  Carottes,  on  «rechausse  » 
en  répandant  du  terreau  fin  à  la  main.  On  en  profite 
aussi  pour  cueillir  les  Radis,  s'ils  ne  l'ont  déjà  été  au 
fur  et  à  mesure  des  liesoins  do  la  consommation. 

Après  celle  des  Radis,  la  première  récolte  qui  suit 
est  celle  des  Laitues;  elle  arrive  en  mars.  On  les  arra- 
che doucement,  en  secouant  le  terreau  d'après  les  ra- 

(1|  Le  Jardin,  10U2,  page  loi. 


384 


LE   JARDIN 


cini's,  et  en  ayant  soin  d'ciik'vpr  aussi  les  feuilWs 
fanées,  tachées  ou  mortes  qui  se  trouveraient  plaquée^ 
sur  le  terreau. 

Dans  un  prochain  article,  nous  indiquerons  comment 
on  continue  à  utiliser  ces  couches  pendant  tout  le 
reste  de  l'année  et  jusqu'à  ce  que,  une  (ois  comph'- 
tement  réduites  en  terreau,  on  relève  ce  terreau  en 
chaînes  pour  la  préparation  des  couches  automnales. 
Disons  seulement  que  le  travail  va  se  continuer  par 
une  plantation  de  Chou.x-fleurs,  que  suivra,  en  été, 
après  leur  récolte,  la  plantation  d'une  première  saison 
de  Céleris. 

J.  Fr.  Favahd. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Revue   des   publications 


La  maladie  delà  gomme  des  Citpone.  —  '.'Ilalia  luiriniln 
très  siivaimiiiril  ilirij.'i'i>  |iai  \I  !■'  |.nili'S.seur  baron  de  Unsa, 
<lo  Naples,  (Icmiie  d  inléressniiles  inloiiiiations  «lues  ù  .\I.\I.  les 
professeurs  Hiccinrdi  etl'.onies,  sur  l'orij^liio  de  lelle  mnladie. 
d'mi  il  résullo  (lu'elio  serait  ncensioniioe  d'après  les  analyses 
<-liinii«|ues  di-s  fruits  malades,  à  un  ilvfi>ul  do  potasse:  elle  si' 
manifeste  repi-ndant  à  rorcnsion  di'  chan^re^lenls  extraordi- 
naires et  instardanés  de  température  et  parliculièrouienl  par 
la  gelée  et  ledéi^el.Or,  les  plantes  les  plus  sujettes  sont  ^'éni- 
ralement  celles  ilont  les  tissus  sont  faibles  et  ai|ueux  à  «-anse 
particulièrement  du  défaut  de  [lotasse  qui,  cnmmo  pour  la 
Vigne,  constiluc  la  base  des  tissus  di'S  (litrons  en  remlant 
les  tissus  moins  tendres  et  conséquemment  plus  résistants 
à  la  maladie.  N-  Severi. 

L'Astragale  à  café  ou  Café  du  Mexique.  —J.'Aijricolturn 
IViii'fa,  ilirigie  avi'C  beaucoup  Ar  lOMiputence  par  M.  le  pro- 
fesseur Titi)  l'ojîgi.  rapporte  Jes  nsultats  de  la  culture,  daes 
le  bas  Véronèso,  do  cette  platde  léguniineuse  qui  ne  demande 
pas  un  terrain  bien  fertili'  et  qui  s'accommode  bii-n  des  lor- 
rains légers  et  sablonneu.\.  l.e  semis  se  fait  nu  mois  do  mars, 
exige  pou  do  travaux  et  un  seul  sarilagi';  le  café  mûrit  à  la 
fin  de  juin  ou  les  premiers  joins  de  juillet  et  il  ne  faut  !■■ 
réoidtor  (pie  bien  sec.  Pour  ensemencer  un  hectare  de  ter- 
rain, *)  à  X)  kilos  de  graines  sufliseid  et  la  récolte  nioycnic- 
touche  les  1."»  quintaux.  Celte  plante  craint  beaucoup  les 
brouillards  et  certains  pou.Y,  qui  on  réduisent  sensiblement  la 
récidte.  N.  Severi 

Le  Salsifis  Mammouth.  —  .M.  Pélissié,  directeur  honoraire 
ilecolc  indigène  en  retraite,  a  fait  un  don  <le  graines  à  la 
Socièlô  d'Horticulture  d'Alger.  M.  l'élissii-  a  en  outre  donin'. 
dans  la  /ïcri/c  hortiaile  dr  /',lf(/('ric  des  indications  concer- 
nant l'épocpie  des  semis  et  la  culture  do  différents  légumes; 
nous  y  remarquons  le  Snisills  blanc  Af<iiii»ini4lli.  Celte 
variété,  d'origine  américaine,  est  d'un  volume  notnblenient 
supérieur  il  celui  des  Salsilis  ordinaires,  et  nous  ne  saurions 
trop  conseiller  aux  cultivateurs  français  do  l'essayor. 

La  production  du  Café.  —  La  production  du  Cnféautiua- 
leinala,  serait  ilapri's  li'S  renseigni'meids  fournis  par  le 
lliitivd  iif  Iriulr  de  beaucoup  inférieure  h  colle  de  1  ann<e 
précédente.  Un  compto  4'l  ou  <lo  moins;  l'estimation  porte 
la  récolte  totale  ii  *s<mhhi  ipiinlaux.  Les  nouvelles  du  t'.afi-  a 
Java  ne  soid  guère  plus  fovorables,  on  signale  partout  des 
maladies.  iHitre  autres  une  maladie  des  feuilles  ipn  en  dind- 
nuo  bi-aucoup  li>  nombre  et  occasionne  mémo  la  mort  îles 
rameaux  et  des  bourgeons  terminaux,  ce  qui  va  de  pair  avec 
la  chute  des  Iruil».  Par  contre,  los  cultures  <lu  Café  au 
Nfexiquo  prennent  une  grandi-  extensii^n.  La  •■  I^guna  Chica- 
a  en  culture  on  ce  moment  Ïï.'i.ihh)  «  :afc-ier8  qui  ont  donni- 
deux  récoltes.  I.a  culture  du  Café  dans  l'IOtatdo  Coloimaest. 
paralt-ll.  tn-s  florissante,  la  plante  y  vient  Irés  bien  et  frui- 
tille  abondammerd;  le  produit  est  <ie  pronnèro  classe.  L'une 
de»  plantations  les  plus  imporlnnte»  est  celle  do  San  .\ii- 
lonio.  on  y  compte  :1'1.'">.0<H»  Caféiers  dont  S«Mi.(XNi  peuvent 
donner  de<i  fruits.  Ilans  la  plantation  de  C.nostcconialan  II  \ 
a  iï.).ix)ii  Caféiers  qui  ont  produit  li.4ou  kilos  de  Café. 


Séance  du  ii  décembre  i902 

CouiTÈ  iiE  FLonicuLTUBE.  —  Do  bellcs  potéos  do Cyclamens, 
présentées  par.M.  I-'érard,  grainierii  Paris.  Il  s'agit  d'hybrides 
dos  C.  l'apilio  et  C  /iinbriclu  sjilfiijftix.  Les  fleurs  sont  plus 
graniles  que  dans  la  dernière  et  la  tenue  meilleure quo  dans 
la  première. 

CoMiTK  iiE-i  Chiiysasthkmes.  —  .M.  Laveau,  do  Crosnes,  avait 
apporté  un  lot  do  vingt  Chrysanthèmes,  en  grandes  fleurs 
coupées.  Ce  sont  certainement  les  dernières  de  l'an  J'-xi^. 

Comité  ues  ORcniDKKs.  —  .\I.  l'ournler,  de  .Marseille,  avait 
envoyé  un  Ijicliocattleya  Murgucrite  Fournier.  do  toute 
beauté,  hybride  des  Callleiia  Uibiatu  aulumnalis  et  l/rlia 
Digbiiana.  et  de  plus  deux  produits  do  croisemeid  entre  les 
Cypripcdiinn  Ciirlisii  et  bclL'Iulum,  auxquels  il  donne  le  nom 
do  C.  Copfmani  var.   Louis  Fournier. 

M.  Cautior,  jardinii-r  chez.  M.  le  D'  Fournier,  à  Neuilly, 
présentait  un  (hlontixilossum  D'  foi/riiii'r  provenant  d'hybri- 
dation opérée  entre  les  0.  lulcopurpurcum  et  0.  crispum. 

Comité  d'aruoricl'ltcre  d'oiineme.st.  —  A.  M.  (iravii-r,  do 
Vilry.  un  lot  île  SH)  arbustes  ou  arbrisseaux  d'ornements 
représentés  par  ses  rameaux.  On  rcmar(|uait  particulièrement 
une  série  do  20  Houx  et  au  centre  de  lii  Aucubas. 

Comité  de  clltlue  MAitAiciiÉitE.  —  Do  belles  bottes  d'As- 
perges do  .\l.  Compoint. 

Comité  DAnnoRici-LTuni;  Fru'iTiÉnK.  —  .M.  Emile  Chovallier, 
de  Bngnolet,  avait  apporte-  de  belles  Poires  do  Doi/ennt' 
i/'/iirei-  et  .M.  (iorion.  une  Pomme  do  semis  qu'il  soumettait 
de  nouveau  à  l'appréciation  du  Comité. 

P.  Hariot. 


Les  produits  horticoles  aux  galles 


Fleur*.  —  Les  produits  du  .Midi  arrivent,  par  suite  do 
l'abaissement  de  la  tempi-ralure,  dans  de  nieillouros  condi- 
tions. Les  (Ivillets  ddllioules  sont  abondants,  mais  de  vente 
diflicilo  malgr.';  iino  baisse  très  sensible  dos  prix  :  ceux 
d'.\nlibes  étant  de  beaucoup  préférés  on  raison  de  la  beauté 
des  fleurs,  so  vendent  en  conséquence  à  des  prix  plus  élevés; 
néanmoins,  l'importance  des  arrivages  dépassant  de  beau- 
coup les  besoins  de  la  place,  do  grandes  quantités  restent 
invendues  à  cha<|ue  murehé.  Les  Hoscs  s'écoulent  difllcile- 
meiit  ;  la  pins  grande  partie  se  vend  à  des  prix  inférieurs  à 
ceux  praticpo'S  sur  le  marché  de  Nice.  L'Oranger  se  vend  à 
un  cours  plus  élevé.  Le  .Mimosa  de  choix  est  de  vente  facile, 
don  une  hausse  accentuée  dos  prix.  Le  Lilas  s'écoule  à  des 
prix  modérés.  Les  thchidées  devenant  plus  rares,  la  hausse 
des  cours  s'aicentue  tous  los  jours.  La  \'iolotte  de  Paris  so 
vend  bien  ot  à  des  prix  élevés  ;  en  provenance  du  .Midi 
récoiilemenl  on  est  diflicilo,  malgré  qu'olle  soil  ofTerto  a  des 
prix  très  modérés. 

Fruits.  —  La  veide  des  fruits  est  en  général  pins  satisfai- 
sante. Les  Poires  et  les  Pommes  s'éi-oulent  lentement  mais 
à  dos  prix  très  soutenus.  I..es  Oranges  et  l<<s  .Mandarines 
.•-ont  abondantes  mais  do  vente  peu  active.  I^es  Haisins,  dont 
les  apports  soiil   moins   importants,   s'écoulent   à  des  prix 

plus  élevés. 

Légumes.  Les  Choux-fleurs  do  Paris  deviennent  ran's. 
ceux  de  Itrelagni-  coiumi'ncent  il  arriver  régulièremenl.  Les 
envois  d'.Mgérie  a  ilestination  de  notre  place,  par  suite  des 
grèves  do  .Marseille.  iloiv(>nt  être  dirigés  sur  Porl-Vendres 
ot  prendre  la  ligne  d'Orli-ans  au  lieu  de  colle  de  Lyon,  eo 
(pii  cause  des  retards  Ires  préjudiciables  pour  los  expédi- 
teurs dont  les  ninrcliandiseii  arrivent  avarii-es. 

I^es  Laitues  ilii  Midi  siuit  tri-s  belles,  on  les  vend  en  con- 
séipience  asse/.  lacilcmenl  et  ii  dos  prix  très  élevés.  Iji 
Pomme  do  terre  élaiil  à  caiiso  du  (roiil.  peu  abondante  sur 
la  place,  se  vend  à  des  cours  Ires  soutenus.  LesCImux  pom- 
més ipioiquo  abondants  so  vendent  bien. 

V.  |t. 


LE    JARDIN 

JOURNAL  D'HORTICULTURE  GÉNÉRALE  ILLUSTRÉ 

Paraissant  le  5  et  le  20  de  chaque  mois 


(±6    .A.:N"nNrÉE) 


TABLES    GÉNÉRALES 


ANNEE     1902 


PARIS 

LIBRAllllI-:     l'IT     IMPRIMERIR    HORTICOLES 

84  bis,  lUE  DK  (;renelle,  N4  his 

1902 


TABLE     DES     AUTEURS 


ANsnLMK  (II.).  Uxposilioii  il<3  Vilry-siii-Si<ino.  3(11. 

AnTKiiKNAVE  (Homyi.  —  Clmlif-tçuiiiui.  :i:t.  —  (;iiayi)l(>,  12(>. 

AvMAiiii  (J.l.  —  (àiiliiro  lies  i  )ri!iul(îOs  ilniis  lo  Midi  clo  l.i 
l''ranco.  2\6. 

Kellaim  ((ii'orgos;.  —  Observations  sur  los  Kiisains  piuui- 
clios,  :m. 

(^Ai)or  {Looii).  —  Cultiiro  ilii  Saintiiitiilia  ioiiantha,  27S. 

(Iai'I'E  (Louis),  —  Boi^nnias  /{i:r-<lcciira,  MiO. 

CiiANTiN  (Auguste).  —  l'uo  biMlo  culturo  il'drchidéos,  207. 

CiiANTiiiEn  (J.).  —  Nouveaux  Anll]iiiiuni.s,  !)7.'t. 

CiiAitMËL'X  il'rançois).  —  Conservulion  (lu  lliiisin  à  riMlo 
soclio,  i'.'O.  —  Miitlioilos  aiiciennos  ilo  consorvalion  (li;"S 
lluisins,  2.S2.  l'ro<o<lé  Hoso  Cliiiruioux  piiiir  conservalioii 
tics  llaisiiis  il  lAllo  fruiclio,  ÏU.  — Soins  à  iloiinor  au  fruilirr 
ilaiis  la  conservulion  du  (Chasselas  à  rAlli'  (raidie,  :!(12.  — 
Syslèinos  do  conservation  du  Raisin  à  ràllo  fraiclio,  HO'.I. 

CoUahanilfiirs  iliccr.i  (Hevlk  ije-i  1'lulications),:U'1',  :!29, M."), 
:w4. 

Uaniri.  (L.).  —  Création  do  variétés  nouvelles  par  le  gre(- 
tage.  247. 

Dei.avieu  (Victor).  —  Produits  horticoles  aux  Halles:  dans 
cluii|U0  numéro. 

Denaiffe.  —  Haricots  do  Liraa,  ."ii,  75. 

Despinoy,  (1''.i.  —  Congrès  poniologiquo  de  l'au,:i2.S.  —Expo- 
sition do  Pau,  .31i. 

DuMONT  (Georges).  —  Arboricultuie  fruitière,  :31.").  —  Melons 
nouveaux,  2ti9.  —  Phintes  potagères  nouvelles,  253. 

Dl\  al  (Léon).  —  Broméliacées  hybrides,  S,  27.  —  Not("S  sur 
les  progrés  accomplis  parles  semeurs  d'AntIuirium  depuis 
1S75,  107,  118.  ^  Revue  des  E,\pos:lions,  2()7. 

Eckardt  (Tliéodorei.  —  Culture  du  LuITa  au  Japon,  3G0.  — 
Variétés  de  Kaki,  134. 

Pavabd  (J.-l-'r.).  —  X  propos  dos  routes  fruitières,  255.  — 
Hlanchimenl  et  conservation  dos  Céleris,  2.30.  —  Congrès 
des  Chrysantliémistes,  349.  —  Couches  potagères  d'hiver, 
383.  —  Culture  di>  Romaines  d'automne  et  d'hiver,  188.  — 
Cultures  intercalaires  do  .MAchi^s,  202.  —  Exposition  d  au- 
tomne lie  la  Société  N'ationalo  d'Horticulture  de  l''rance.  343. 

—  Exposition  de  Chrysanthomes  d'.Vngors,  3.")().  —  l''raise 
Suljiice  Liarbe.  279.  —  Froid  sur  In  végétation.  170.  — Fruits 
à  1  étude  au  congrès  pomologique,  270.  —  Lailu3  brune 
d'été,  290.  —  Nouvelle  méthode   do   production  des   porte- 

§  raines.  :i59.  —  Planche  a  planter.  151.  —  Semis  potagers 
6  pleine  terre  à  l'arrièic-saison,  217.  —  Société  Nationale 
d'Ilorticulturo  de  France,  271.  2S7.  .'304,  319. 

Forain  (Victor i.  —  Ci/perim  Pupi/i-tm,  5. 

Fos  (E.).  —  Ether  on  horticulture,  262. 

FoussAT  (J.).  —  Culture  de  i(uelques  légumes  en  primeur  sur 
couche  à  l'air,  77. 

GiBACLT  (Georges).  — Carte  d'adresse  d'un  jariliniertleurislo 
à  la  lin  du  xviu* siècle.  3S.  —  Noms  des  lieux  habités  ijui  ti- 
rent leur  origine  du  règne  végétal,  155,  190,  218.  234,  200,  302. 

Grec  (Jules).  —  Courrier  de  la  COle  d'Azur.  .535.  307. 

Grignan  (G.  T.).  —  Comité  des  Orchidées  à  la  Société  Natio- 
nale d'Horticulture  de  France,  10,  31,  48,6'i,  79,  95,  112,  128. 

—  0,  44,  09,  84,  92,  102,  103.—  rviipœidumi)ataq(jnictim,i'J. 
GuiLLOr.HON   (L.).    —   Floro  australienne   dans   le    nord    de 

l'Afrique,  201,  238. 
Hariot  (P.).  —  (chronique,  Revue  des  plantes  nouvelles  et  peu 

connues  et  Société  Nationale  d'horticulture  dans    chaque 

numéro.  — Exposition  d'Horticulture  de  Paris,  170.  —  Kitni- 

Ijelia  rîtifulia,   1.S3.  —   Ficcd  Omoriha.  231. 
Harman-Pavne  [0.].  —  Chrysanthème  en  Anglelerr.\  3i7. 
Henry  (L.).  —  Plantes  d'ornement  au  Concours  général  agii- 
cole,  120.  —  Plantes  nouvelles  remontantes,  31G. 
IcHEs  (Lucien).  —  Galéruque  de  l'Orme,  13. 
Jarry-Desloges  (Ri.    —  Chrysanthèmes  nouveaux.   348.    — 

Dahlias  et  Cannas  nouveaux,  20.  —  Kepenthes,  375. 
JoctN  (E).  —  NéQier  de  Brouvaux,  21. 
Lebrun  (H.).  —  Culture  estivale  des  plantes  molles  pour  la 

floraison  hivernale.  157.  —  Engrais   pour  Chrys-anthèm''s, 

358. —  Exposition  d'Horticulture  :  Fleurs  coupées',  (loriculluro 

de  plein  air,  173.  —  Légumes,  345.  — Verre  cathédrale.  3.'il. 
Lemoinb  II'"-.).  —  Glaïeuls  de  I.omoine,  215. 
Lemoine  (H.).  —  Culture  AoV  Hibiscus  Rosa  sinenxis ,  'tr>,  72.     - 

Plantes  ornementales  à  isuler  sur  les  pelouses,  51,  9(1.  — 
Lemoine  (Louis).  —  Culture  hâtée  de  la  'l'omale,  .'!7.  —  Oranger 

et  sa  culturo  sous  le  climat  de  Paris,  295. 
Lepage  (Philippe).  —  Opuntia  leucotriclia,  .'ilG. 
Lio.NEL.  —  Jardin  alpestre,  150.  —  Orchidées,  143. 
Loiseau  (Léon).  —  Cloque  du  Pécher,  171. 
LugUET  (J.).  —  Chariots  pratiques,  301.  —  Nouveau  chariot 

de  transplantation,  2K'i.  —   Transplantation  des  arbres  en 

bacs,  363.  —  fransplaiitalion  des  grands   arbres,  149,  105. 

1.83,  2(J4,  210,  230. 


.Magne  (<i.).  —  Ancolies,  2.'f3.  —  .Mlas  colorié  île  plantes  do 
jardins,  1(17.  —  liibliogropliie,  1.59.  —  (Culturo  et  acclimata- 
tion des  plantes  alpines,  lu.  —  Daphnés  rusliiiiios,  2.52.  — 
(ieiitianes,  203.  —  Orchidées  torrcslrcs,  2.S0.  —  l'rimovèro» 
do  inonlagiie,  .'141. 

.Maron  (Ch.).  —  CalUci/a  Magtnana,  328.  —  VrVio-Caltlcya 
n'Mivoaux.  311.  —  Orchidées  au  mois  d'aoï'il,  25t. 

Martinet  (Henri).  —  A  pri>pos  do  rintrodiiction  du  Primxtla 
obconica,  127.  —  Hiblnigraphie,  95.  —  lloiticulliiro  et  les 
contributions  directes,  51,  70.  —  L'hiilel  projeté  de  la  ■>  Royal 
horlicultural  Society  ",  .'WO.  —  Orthographe  des  noms  do 
plantes,  100.  —  Protectionismo  allemand  et  rijorticulture, 
285. 

.Mai.menk  (Albert).  —  Action  des  anesthésiniies  sur  les 
plantes,  124.  —  Arbres  nains  japonais  à  l'hôtel  i)ioiiol  1H9.  — 
Architecturo  des  jardins,  175.  —  Arrangenienls  de  fleurs  ot 
de  fruits  nu  concours  agricole.  121.  — Ait  lierai  il  l'exposi- 
tion (l'automne.  344.  —  Art  floral  il  l'exposition  dliorli- 
ciilture.  17i.  —  Hiblingraphie.  47,  02.  Oii.  292.  —  Cinéraire 
hybride  mulliliore,  !(i7.  —  (  Chronique  florale,  .59,  1(J0.  151, 
18'1,  'Xù.  —Compositions  florales,  04,  80,  95,  112.  —  Chru- 
sanllicmum  luruslrc  liloile  jialairc,  245.  —  Décorations  do 
table.  232.  —  Ivxpositions  de  Province,  303.  —  Forçage  des 
plantes,  374. —  Forçage  dos  plantes  par  l'éther,  2.50,  312.  — 
(iln'ieul  Af.  I.t'dn  Maùçicot.  277.  —  Nanisation  des  arbres  au 
■lapon,  199.  220  —  Nouvel  hybride  d'Orchidée,  149.  —  Orne- 
mentation florale,  l.'i7.  —  Photographie  des  plantes  et  <les 
lleurs,  200.  —  Primevères  en  Angleterre.  110.  —  Rose  nou- 
velle Miulainc  Driout,  213.  —  Semis  et  élevage  du  Ptal;/- 
rcriu)n  grande,  325.  —  Sujets  japonais  en  Davallia  hul- 
lala,  293.  —  Suppoits  pour  fleurs  <i  Floral  Aid  »,  71.  — 
]'il)urin<iii  Carlcsii,  229. 

MiLi.ET.  —  Fraises  sur  nos  tables  toute  l'année,  36,  88,  104. 

iNIosER  (Marcel).  —  Kalmias.  277. 

MoTTET  (S.).  —  Cnlrus  tliyrsùiilcus,  130.  —  Hémérocallo  du 
Japon,  loi.  —  Plantes  annuelles  pourlalleur  coupée,  24.  — 
Itudbechia  Uu-iniata  jlorc  pleiui.  334. 

Mocii.LEi'ERT  (P.).  —  .\bricotiers  nouveaux,  .50.  —  .Vrbrcs 
étrangers  il  introduire  dans  nos  forêts  et  nos  plantations,  138. 

MuLNARu  (L.).  —  Exposition  de  Lille,  239. 

Nanot  (J.)  Dessicalion  des  fruits,  141. 

Nahi)\  père.  —  Célosie  Tliiiuipsimi  maqnifica.  123.  —  Ci;risaics 
(le  Solliès-Pont,  198.  213.  —  Cnlluio  hivernale  du  Réséda 
sur  la  côte  d'azur,  80.  —  Ecole  d'horticulture  d'Hyères, 
3()6.  —  Maturité  des  Kakis,  14. 

NoNiN  (.'V.).  —  Chrysanthèmes  en  «  Standards  >>,  311. 

Oi'oix  ((Octave).  —  Les  meilleurs  fruits  do  table  pour  le  com- 
inerco,  378. 

Paqiet  (Joseph).  —  Exposition  de  Lyon,  303.  —  Meilleures 
variétés  de  Poires  belges  anciennes,  330,  .346. 

Peiuuer  DELA  Bathie  (Baron).  —  Carc.r  nlba,  24'.  _ 

PiNGUET-GuiNDON.  —  Création  d'une  pépinière.  11,  73,  104. 

Plateau  (C).  —  Culturo  liAléo  du  Fraisier  dans  lo  .\Ii  li  de  la 
France.  318.  . 

l'uiLLERAY  (.\.|.  —  Applications  du  froid  en  horticuHure, 
•;15.  _  iiroduction  et  commerce  des  fleurs  dans  les  Iles 
Siu  lingues.  \('û. 

Raymonu  (René.)  —  Arbres  remarquables,  15,  262.  —  Biblio- 
graphie, 32.  8(1,  111.  143,  208,  224.  240.  272.  320,  3.'!G.  .308.  - 
Ca  leniix  fleuris  pour  P:'iquos,  99.  —  Château  de  la  Muette, 
..><)  _  Culture  do  la  Tomate  en  serre,  117.  —  Floraison  tar- 
dive du  Clirysanthème,  1:33.  —  S.  N.  d'H.  de  France,  192. 

RivoiBE  (.\nloine).  —  Horticulteurs  et  les  chemins  de  fer, 
42,  00,  74.  lOS. 

Rivoihe  (Philippe).  —  Congres  des  Chrysantliémistes,  «.  — 
Exposition  d'Iiorticulturo  d'Erfurt,  317. 

Roger  iHavmondI.  —  Vie  parasitaire  chez  les  vegotaux  supé- 
rieurs. 25,  41. 

RouND-Go.sELiN  (R.).  —  Culture  du  Uelia  anceps  à  Nice, 
219   —  Les  Orchidées  dans  la  région  do  Nice,  382. 

Uldolpii  (Jules).  —  Alliu),i  florifères,  43.  —  Nanification  des 
races  horticoles.  126.  —  Œillets  à  gros  bois.  74.  —  Poiréo 
il  carde  du  Brésil,  20. 

Severi  (N'.).  —  Jardins  en  Italie.  108.  —  Villa  Umberto  1, 
jadis  Borghèso,  .'iOl.  _   _ 

SiMMEN  (Ch.).  Fraisiers  remontants  à  gros  fruits,  32(.  — 
Sélection  des  Fraisiers,  122. 

Simon  (.Vndré).  —  Droits  de  douane,  141. 

Titrasse  (Louis).  Suint-Pierre  do  la  .Martinique,  20.5. 

TiiEL-LiER  (Henri).  —  Bégonias  Jean  Lotte  et  Marcelle  Lotte. 
40  —  Culturo  et  emploi  des  Abronias,  294.  —  Exaciim 
7nacrantl,um.  197.  —  ICxp.  d'horticulture,  173.  —  Nouveautés 
de  .M.  Deuaiffo  lils.  Si. 

'l'iiiRioN.  —  Chrysanthèmes  précoces,  100. 


LK    JARDIN 


TnÉBiGSAiD  (ClauUo).  —  Poires,  l:JV.  —  Plantation  dos  ji'utics 
arbres.  3s.  .  ,      ■       .  .. 

TniTîicHLEn  (L.)-  —  Culture  on  loufles  du  Ficus  elastica,  Wi. 
—  Pessirntion  des  fruits,  IH.  —  l'ruits  et  K-puiiies  au 
Concours  agricole.  \\i.  —  Logunios  de  lExposition  tlHorli- 
culture.  t7:i.  —  riilisiilinns  do  l'alconl.  Is7.  —  Vendons  nos 


produits  à  riarann»!-.  l:î'.>.  I5S,  2i)fi.  2:!s. 
L-ZET  (H.>.  —  IViiils  pour  l'exportation.  ?'l. 


Tlzet 


Vallerand.  —  Culture  de  quelques  (îesnériacées,  5?,  87. 
Van   i>en    iiKEtiK    (Ad.).   —  ClUtuthus  Danipierx.  119    —  Nos 

bonnesvi.Mllesplnntes.fi:!.  110.  Ï5I.270,  2S7,  29!».  —  Nouvelle 

Amai  ylliiUV.    ïl'i.  —  Tliunberfîias,  l!<7.  —  Une    révolution 

chez  r,'S  li.jjoiiias.  l'.'S. 
Vidai,  it)    l!.i.  —  Tir  contre  la  croie.  l.">. 
ViviANU-MoiiEL.  —  (IreUe  dos  boutons  &  fleurs  des  Lilas  en 

aoiit,  ïtvs. 


TABLE    DES    ILLUSTRATIONS 


1     PLANCHES   EN   COULEURS 

En  photochromie  dii-octomcnt  ilainvs  nature  et  daprcs  lt;s  aquarelles  de  .\1.\1.  tJo.^.-~L;.\.s,  Maucel  Blocii,  etc. 


Abricotiers  nouveaux 

Ant'nnDtv  iiiientiiiui 

Ueqnnia  IU:i-ieci,ra  :  1.  Madame  de  Sainto-Valière;  2. La 

I'ranre;:t.  M..\lborl  M«uraené;i.t"iloiredes  .Vrdennes; 

5.  .M.  Martinet  ;  C.  Ueniillj'  ;  7.  M.  d«'  Saiiilo-Valioro.    .    . 

CallU-iiii  Mii(i»,;in<i 

Cinéraire    livliride  niultitlore 

Chrysanthèrno  r/i<i«i7i<)n  (Nonin)  (planche  noire) 

Chrysanlhomo  Président  Scalarandis 


V/à/'^  Coleus  thijrxoiileus 136/ 

204/     Décoration  do  table  art  moderne 232.^ 

Décoraliiin  île  table  Knipire ?38  ^ 

Gentianes:  G.  oi-aiilis  :  G. Iinriirira  ;  G.rcriiit VA  y 

360/  Gladiolits  I.r„ioinci:  1.  M"  l''er<linand  Cayenx;  2.  Demi- 

32H_^-       deuil  ;  3.  NanceianusUapliaël  ;  4.  Alsace-I.orraine.   .   .  216/ 

lus.'' Pe/<ir.'7()n  11(1(1  tonale:  1.    Var.  Marcel  .Martinet;  2.  Var. 

72   .       Geortfos  Grijrnan iOi^ 

S  y^ Primnïa:  P.  marginata;  P.  sibirica .  -'l'I 


2"  FIGURES    NOIRES 


s  les 

CIIÉ, 


\gea 
ùl 

378 
183 
ISi 
IS.-. 
Hm 
ISi 
1S.-J 
221 
165 
63 


En  photogravure  et  en  gravures  sur  bois  dapri 
les  dessins  de  M.\I.  Chaxtesvis.  Paul  Fou 
Valeuï  et  les  buis  de  L.  Toi:zeiiy. 

Pi 

Acêratum  nain  bicolore 

Allium  iilhtiiii    neapolitainnii 

Antliuriuius  livbridns  :  .1.  ^(((/iv(i(i((((i  idbuw.  Baronne 
Cliiiiiiliin.  Charlex  July,  Goliath.   .    ." 

Arbro  cerné •    •   • 

Arbre  chargé  (vu  en  place) 

Arbre  cliarné  (vu  de  ciMé) 

Arbre  di-tectupux  pour  transidanter 

Ail>re  en  rhartieiin'iil 

Arbro  on  préparation  et  après  exécution  de  la  touilli'.   . 

Arbres  nniiis  japonais ,•   •   •   •  1^-,  ^iX),  201,  220, 

Arbre  pouvant  être  transplanté 

Arctolis  grandis 

Appar.Mr(ri(îorili.(uo  Corbliii  et  Douane  pour  la  conser- 
vation dos   fruits ■    ■   ■ 

Appareil  frigorill  pie  pour  la  conservation  des  fruits  .  . 

Héjroniû  Jritn  Loltr 

lif){(inln  Mitrtille  Lutte 

HerKUiaii  (KriiosI) ,  1    '   " 

liouquot  ph(>l<>j.'r.iphiô  ovec  une  placiuo  éti<|notlo  bleue. 

Ikiui|uet  photographié  avec  une  plaque  ortliochroma- 
tiquo  avec  écran  jauno 

Bouquet  photo;{rapliié  avec  uno  plaque  orthochroma- 
tiipie  sans  écran 

I{oii"-"i-' •'■   '  irvsanlliénies 

Ui  

Hrn  ,  

Capilul.  .-.  ilir  Chijisanthemutn  tna.rimum  et  do  CUtinsirc 
Etoile  iHtlaire 

Carte  il'ailresse  d'un  jardinier  fleuriste  nu  xvin'  siècle. 

C.hAliH  du  Jardin  alpin  des  Schachen 

(;iiuriiil   (vu  do  lavant) • 

Chariul  :   .\rbro  charKÙ  dans   uno  position   horizontale 

(vue  do    Ci"ité) -'^j 

Chariot  ;  Arbroeliar(.'é(vue  de  crtté).    .  .     2X5 

Chariot  h  uno  roui-  do  .\l.  HciiBnier.    .  .     :tOi 

Chariots  avec   deux   tri'uil.s   u  leviers 18t 

Chariot  ili'  .M.  Ilmisnicr 281 

Chariot  prati<|uo  :  Chariot-tralnoau  do  .M.  Marcel,  ma- 
noMivro  du  chariot-traîneau,  placoinont  de  l'arbro  sur 
lo  chariot -'Ol 

Châtaigniers  du  .Mont  l'.lii» -''* 

Chou  (Fe  IJruM-lles  très  finin  do  Lyon  •" 

Ch'  '-       '       '    '    /''/(/KK-C.     . 

Cil 

Clir  ^i.iiidard  . 

Chrysiiiitlii'iiie  lUiItu  Stropua.    . 
Chrysanlhi'iue   Gratianapoiis. 


3 
2liO 

2r.l 


261 
3V5 

1  i'.t 
i 

2*5 
:» 

l.Vj 

2s.-> 


■  i'.' 


photograidiies  de  M.M.  Albeht  Mau-mené,  Taton,  etc.  ; 
M.u\CEL  LJlocii.  a.  L.  Rkgnieh.  J.   Mouillefert  et 


Patfcs 

Chrysanthèmes  greffes 3*5 

Chriisiinlliemum  Iticustre  Etoile  polaire 245 

Chrysantlii'iiie   Maiiali 25 

Chrysantlieiiies   nouveaux 7 

Chrysanthème  Heine  du  Japon ,149 

Chrysiiiilhènie  Qiio  Vadis 45 

Clirj  santlièine   Standard  Marrjuise  de  Pains 8 

Itinéraire  hybriile  niultiflore 108 


Roses  dan; 


un  bambou 152 

73 
94 


121 
297 


3:12 


Colonne  dr 

Composition   florale  exéculéo  avec  lo  <i  I''loral  Aid».    71, 

Concombre  bronzé  di'  Russie 

Concours  agricole 120, 

Conservation   du   Haisin  :  Crochet  pour  transporter  lo 

Raisin 

Conservation  du  Raisin  :  Elaffère  avec   claies 21*7 

Conservation  du  Raisin  à  rAfJO  sèche  par  suspension  k 

des  traverses 2îl7 

Conservaliiui  du  Raisin  :  Appareils   cl   systèmes  divers 

pour  la  conservation  à  riUle  fraîche 3051 

Conservation  du  Raisin  :  Plan  et  coupo  d'une  chambro 
do  conservation.    Supports    à   bouteilles,   Bouteilles 

fixées  sur  leur  support  comlé 

Conservalion  du  Raisin  ;  Système  perfeilionné  do  sus- 
pension dos  boutoilles.Sysl.  Rosi' (.liai  nii'iixdi'  suspen- 
sion do  bontoilles.  Coupe  transversale  dune  chambro 
de  conservation,  .\piiareil  tromoniquo  Rose  Charmeux 

pour  la  suspension  des  bouteilles 333 

Corbeille  dans  le  parc  de  .Monisnuris 1:17 

Corbeille  de  Roses  Mai/na  Charta Inii 

Corbeille  détail). ■      .    ." 1.5:1 

Cour^'o  Iri's  li.ilive  non  coureuso  du  Dauphiné 2.53 

Cralivi/o-Me.spih''.  Dnrdari 23 

Cr(tUiiio-Mesiiiliis  M.  Joies  d'Asniéres.    ....,.,.       21 

Crochet  ù  ponj >  pour  souli>ver  les  bac8 364 

Culture  couibiiiéo   de  Romaine   d'automiio  ol  do  Chou 

dhiver 189 

r,/,,yi      '■■         raille 280 

Ihipl  m 252 

Dai-'t  M  en  sujets  divers 2t)3 

Déoiirulioii  il  une  ylaco 173 

Décoration  iriiiio  Victoria  en  (Irchldéos  isi 

l)Ai>hii.ium  silniieum   hybride loG 

|>iili(pii- a  fleur  blancliO"  1^  Kiancéo».    .  '.•! 

IHipo-      '  -■■         1<'.3 

/'.Vi  lifloriis  elatior lo7 

P'.v^il  'iir  la  dessicAlinn  dos  fruits 140 

i-;xpiTi<'iiti'.-,  iri'ntfrnis  Hurle  Chrysanthème .'Cfl 

Exposition   de  cTirysonthomo».  ' :J44 


LK    JARDIN 


Exposition  d'Horllcultiiro 172 

/ffodi/i/iK.s-  /(i/<oHi('i(,s-   l'rrsident  Gauthier 'MS 

Keuil(i)(Ji' Si'iisiliso 124 

Ficus  rtj^'ii  lie"  hiiil  mois l'.'7 

FiCHs  à^'i"  (lo  noiif  mois 197 

Ficus  i\n<''  (lo  onze  mois 1!>7 

Floral  Aid 70 

Kiiiiso  /;■  Morcre 10.") 

Fraiso  Mariiucrilc 10.") 

l''riii.so  Sutjiicc  Ilarbc 279 

Fruits  niinorii>s  ù  rHxposition  do  Chrysantliomos.   .    .    .  H4-1 

Fraisior   h'Hi/c  de  Trccoux M 

Fruits  du  Ni'llii^r  do  BroiiVBUX 22 

Funliiii   suOt<irditUt loi 

tiaiiliirdo  pointe  ù  grande  fleur 24 

UakVu(iuo  de  lOrme 1.} 

Gentiana  acaulis  vuli/aris 2i):i 

Genliana  asclejjtadca 204 

Gentiana  cruciala 204 

Gentiana  lutea 204 

Gorbo  de  Roses l.')2 

Gesneria  rnbusla  perfecta K7 

Glaïeul  à  épi  rond  Triomphe  de  Paris as 

Glaïeul  M.  Léon  Mouijcot 277 

(irelTujfO  d'une  lige  do  Chou  de  Milan  sur  racine  de  (;iuiu- 

Navet 24.S 

GrelTa^e  en  tente  ordinaire  sur  tiges 24.S 

Greflago  siamois  do  C(dcus  et  d'Iresine 247 

CirelTage  siamois  par  rapproiliement  des  deux  pc'liolos.  2'i8 
(îreffe  de  bourgeons  à  Heurs  de  Cliou-ravc  sur  Cliou  do 

.Morlagne 249 

tirolTe  de  Navel  sur  Chou  entièrcnient  développé.  .    .    .  2iS 

lirofîo  d'une  racine  do  jeune  Navel  sur  tige  de  Chou.    .  24.S 

Greffe  entre  racines 248 

Cirefle  mixte  de  Choux-raves 249 

Cireffo  mi.Klo  de  l'crnonia  sur  Xdirthiutn 249 

Greffon  de  Lilas  avec  boulons  à  fleurs  et  à  bois.    .    .   .  208 

Groupe  de  Primuta  farinosa  dans  un  rocher .■i41 

Croupe  de  Vriesca  liybrides 9 

Groupement  do  Primula  et  de   plantes  alpines  parmi 

les  roches 341 

Gunnera  manicata .")7 

Haricot  beurre  noir  géant 25:! 

Haricot  do  Lima  à  rames ."4 

Haricot  du  Cap  marbré 5."> 

Haricot  do  Lima  nain 55 

Haricot  Lyonnais  à  rames 20 

hidalgoa  M'ercklei 01 

llima'ntoglossum  hircinum 281 

Hôtel  projeté  do  .la  «  Royal  horticullural  Society  ».  380,  3S1 

Ismene  calathina  (/randiflora 215 

Isoloma 50 

Jardin  alpin  des  Schachen 156 


Laitue  brune  d'éW 290 

Lilas  C/in»7<'.v  .V  non  6lli6ris6s  Ot  étliérisés :tl2 

Lilns  vulgaire  greffé  en  fenio 208 

Lilas  vulgaire  planté  on  pot ^>(is 

I^rli(ic<iltli-i/it  X  liifllu/ano-Afossiu' K> 

Machine  à  peliT  les  fruits IM 

Melon  Drlirc  de  la  table 209 

\\c\on  Proli/iqu,-  de  Trévoux gco 

Mise  en  bac  d'un  arbre .'i04 

Moulage  d'nno  Rose ;i57 

Montanoa  lieraelcifolia ."><) 

Mougeot  (M.  I^éon) 195 

Nejiciithes  en  suspensions;  N.  Dichsonniana,  N.  Hoo- 

keriana 37c,  377 

Opuntia  leucolriclia 3I6,  317 

Orchis  fusca  sur  pelouse 2so 

Orchidées  en  bordure  do  sous-bois 281 

Pavot  dos  Alpes  lacinié 63 

l'rosso  à  cercler  les  bacs 3^4 

Phi/lloeactus  plDillanthtiides 37 

l'Iantalion  au  moyen  de  la  planche  à  planter 151 

l'Iantation   au   chariot  ;  l'Ianches  passées   sous  l'arbre, 
Cercle  à  serrage,  Kxtrémité   et   coupe  du  plat-bord, 

Arbre  en  chargement  (vu  do  face) l.so 

l'Ianto  et  fruits  do  l'Opuntia  teucotricha 317 

Plalyceriurn  granie 3:^0 

Platticcriiiiti  grande  sur  i)lanchottes, 325 

Poirés  atteintes  par  la  Cecidomyio  noire  (Calribasscs)  .  135 

Portion  do  planche  pour  culture  de  Romaine 189 

Roiiu'-.Marguerite   Comète  géante 93 

Reine-Marguerito,  Madame  II .  Martinet 79 

Rhododendrons  de  .\t.  Croux  et  lils 173 

Rose  Madame  Driuut 213 

Rudheekia  jiurpurea 109 

Saugo  éclatante  Surjirise 89 

Sensitive  à  l'état  de  contraction 125 

Sensitive  placée  dans  uno  atmosphère  éthérée 313 

Serre  do 'I  ornâtes 117 

Serres  à  forcer  de  l'Etablissement  A.  Truffant  .   .   .  374,  375 

Site  au  bord  du  ravin,  jardin  alpin  des  Schachen.  .   .   .  157 

Tillandsia  sjilojdens 27 

Transplantation   des    grands    arbres  :  arbre    au  tronc 
entouré  de  torons  de  paille.  Grille,  Vue  intérieure  de 

r.ippareil  Massnn,  sa  pose  ol  son  montage  ....  204,  205 
Transplantati(m    dos    grands    arbre.=  ,  Tuyaux    en    bois 
iréosoté,  Uéi-ipients  en  fonte.  Tuyaux  en' bois  créosote, 
Coupe  longitudinale   d'un  récipient  en   fonte,  Inlalla- 
tion  de  tuyaux  d'irrigation,  Portion  de  tuyaux  en  bois 

créosote 2.'i6,  237 

Tyd'£a  hybride 53,  88 

Vanda  Sandcriana 103 

Viburnurn  Carlesii 229 

Vignoble  dans  Paris,  Lo  «Clos  Lamarck» 305 


TABLE    DU     TEXTE 


Abri<otiers  nouveaux 50 

Abronias  (Culture  et  emploi  des) 294 

Absinthe  (Dangers  de  1') 289 

Académie  des  sciences 98 

Acclimatation  ((Juestioiis  d'j 83 

Acide  carboniipie  (Sa  décomposition  par  les  feuilles),  .  259 

Acide  cyanliydriquo  dans  la  conservation  des  graines.  .  273 

Action  do  l'ether  sur  les  plantes 147 

Action  des  anosthésiijue  sur  les  plantes 124 

Admission  en  franchise  en  Russie  des  appareils  servant 

à  la  destruction  des  animaux  nuisibles 274 

Agapanthus  eaulescens 92 

Agace  Trelcasei 12 

Alcool  industriel  de  F'igues  sèches 131 

Alcool  (Utdisalion) 187 

Allemand  (Le  tarif  douanier) .")0 

Allium  llorifères  (Lo.-^) <  43 

Allie  pendens ^ 3Hl 

Alpinia  (Les) 110 

Amandes  en  Tunisie  (La  récolle  des) 291 

Amaryllidée  (Uno  nouvelle) 214 

Amélioration  des  plantes  fourragères  en  Algérie.   .   .   .  194 

Ancolies  (Les) 233 


Anecdotes  horticoles 209,241,  257 

Anesthésiquos  sur  les  plantes  (Action  des) 124 

Angélique 33 

Angleterre  (Importations  des  fruits  en) 130 

Angleterre  (Jour  des  Primevères  en) 116 

Angleterre  (Les  femmes  jardiniers  en) 244 

Annales  do  la  Société  des  Chrysanlhémistes  du  Nord  de 

la  France ,S2 

Anthol!/::a  Schiceinfurthiana 102 

Anthuriunis  depuis  1875  (Notes  sur  les  progrès  accom- 
plis par  semeurs  d) 105,  148 

Anthuriunis  nouveaux 373 

Apéritifs  (Nocivité  des) 289 

Appareils  servant  à  la  destruction  des  animaux  nuisi- 
bles (Admission  ou  franchise) 274 

Applications  du  froid  en  horticulture 214 

Applicidions  du  Iriiid  industriel  en  îigiiculturo 82 

A  propos  des  droits  de  douane.    . 141 

Arboriculture  fruitère  au  Japon 244 

Arbres  commémoratifs  on  Angleterre  (Les) 356 

Arbres  (Croissance) 241 

Arbres  do  commémoration II5 

• 


VI 


LÉ  JARDIN 


'  Pages 

Arbres  rtratigors  à  introduire  dans  nos  forêts  et  nos 

pluilttiliriiis 138 

Arliri>s  l'ii  bacs  (Trnnsplanlnlion  dcsi.                                .  363 

Arliri'S  (ruili<>rs  iCliaiiirP) .  :ïl 

Arliri's  (ruitiors  l(;iianiri'  ot  gomnip) Hns 

Arlirc's  fruitiers  ou  pniiiers  ot  on  pots 2^>* 

Arliri's  (niiticrs  cl  la  pulasso  il.osi 3-",' 

Arbres  (Mutileurs  <l").   ...                           2H 

Arbres  nains  jaixiiiais.   ...                                 .    .ISî»,  19ii.  iiO 

Arlires  pnratoinires J?"-'! 

Arbres  remnrijuables 1").  !!'J2 

Arbres  au  cliarint  et  en   mottes  (Transplantation  des) 

iw,  US.  i>»,  2ot,  ?iii,  sai; 

Aristohichia  nantira ?n:j 

Aristoloche  fiybride  (Une  nouvelle) \\i 

Arrnsa(;es  par  irri^'aticm 305 

Arsenic   (Sa  pn-seiicei 'it'iV 

Art  des  di'-coralions  do  tables 832 

Art  de  semer  en  Hel(;inuo 258 

Art  dos  Jardins  dans  la  grande  Fresso  (Appréciations 

sur) 2^5 

Arihropndium  piiviculnliim 2S7 

Arlicliaut  (Sa  fi'to  en  Italie) W> 

Asp(ir(i(ius  /itiriinis 203 

Asjparai/tis  tcriiil'olius 271 

Aspcrues  (Ancienne  fai;on  de  les  manger).  .  Iit3 

Asper^'os  (llécolle  en  Allemapne) :t08 

Asscicintifin    amicale    des  anciens    6K'V0s    do  l'Institut 

anri>nomi(|iie .'*2 

Association  des  anciens  élèves  tle  l'Iîcolo  de  Versailles.  "Al 
Association  de  l'ordre  national  du  .Mérite  aj/ricole.  i:*', 

Itiï,  17tt 

Association  de  la  Presse  agricole 370 

Assiiciation  pomoloiriiiue 114.  3.">,5 

Association  licirticolo  lynntiaise 3.'i 

Assurame  lies  récoltes' do  fruits 07 

Aster  Trade.tcauli 31'J 

Aslilbe  cliincnsis  DariJii 32t,  Wl 

Astragale  à  café .'îx't 

.\u  sujet  de  Caif.r  iiIImi 2i6 

Avenir  lie  la  Canne  â  sucre h2 

A/.aléo  pontiiiuc  (Vénénosilé) '81 

Azote  «le  l'air  (Kixation  par  1  électricité) 27<i 

.\/.(ite  de  l'air  (fixation  par  les  légumineuses) 30H 

Hactérii'S  ot  les  l'alniiers  (Les) 34 

nallon  tombé  dans  d>'S  cultures .'13 

ISaudtou  (Kmploi  couiestiblo  des  graines  aux  Indes).  .   .  225 

Bananes  (Consoniniation) 324 

lli-/u»ia  Forticliaiia 287 

llégonias  dr.M.  Crousse  (Cession  des) 258 

Bégonias  ycdii  Lotte  ci  Murcellc  Lotte 40 

llii)i)ii)n  He.i-tlcrnrit SKl 

Itigoiiias  iCne  révolution  chez  los) l'.iS 

Bibliorrapbie. 

Ai.-1-ii.ri  ifc.rlicole  pour  I9<«,  10.  —  Afrcnila  Horticole  de  1903,  :«2.  — 
Aliiinii;ich  ilf-i  jnrdinlors  nii  Jtx'  slcclc.  .V^s.  —  Alpcn-Flora  lïir 
Toiirislcn  uii>l  Pllaii/cii  (reiiiMie,  li'i<>.  —  Aiiii.iIps  île  riimlittit  n.i- 
llorinl  npri'TMitiiiiiii'v  (7.  —  Itililioifrniiliir  df  Jacnli  llcinricli  Kri'- 
Inw  ■  '     I  l.iiil.s  .1.' ),ir.lili.  1117.  —  Diillflin  clr 

l'A  .  <lr  ri-!coI<- iiatiolinlet)  Morliciillnre 

(Ir     \  ■       flu''l)|(M|if|IIC    et     t4}'ll«>|iyn)il|llC     <ll>8 

pi  '    ■niiiH-H  ili- Irrri",  l'.'i.  —  (Uiruiiiipu' orclii- 

il.  iiiimIi  rni'  ou  nrl  dr   fniri'  li-  Imn  ciilir, 

;(!>  ,  ■•■le.  NI.  —  l>i'  raniéliiirnlimi  !iy>itématliiiif 

de»  \ari<'li  ^  il.iiib  li  .•.  vr({/'lniu.  l'ii.  —  l>e  I  KiiNnilinKe  dis 
(ridU,  'iM.  —  1)1'  riiiHlriirliiiii   l'opidnin'  kiu'  Iih  CliniiipiKiioiis, 

835.  —   l>eH  iiM  iii>  iir..   I<^  ileiidMill/iffC  des    fniilM   pinir   li-iir 

tranupurl  en  I  ncer.  ^■>>'.  —  Dlilioiiiiairr  iiiiniii;ia- 

plilrpie  ile-i   i'  llii'  ii:ikle<-i'lii'ii    kiilliireiiirii  liliiii 

ifi'ii  der  Neii/.  ,..  ,,,  1> ii.i({e  ili's  cens  ilr  service  A  u"Ke'^, 

S"*.  —  Geielmlt»  Kiirn-spomlrn/  (iir  (f''rlner,  IVi.  —  (iiilile  prali 
«iii>  île  I  \ifri<nlt"iir  iininleiir.  III.  —  la  eiilliire  ilii  Colimiiier. 
VV  t  (riiiiiere  inuilerne.  **4ii.  —  \a   llore  de    I  liele 

«I  MH  (priTH.  tV*.    —  l.ji    fiiiiMire    rnlinnnelle    di-s 

ni  I  I  ■!  f'/'iiitiiére  fniiliére.  foreslliTf.  :irlinif(M.. 

\  j  -  l.a    riiotoKriipliii"  >  Il 

ni  l'Ilie    |iralli|lle,  Itl*".  —  I 

rii  '  'II'  sellier,  i"..M.  —  Iji^   ,  i 

111  »''l.    —    l.e   Oiniia   l'I  H 

le  oloii  en  Xoimlli- C.iili 

I,.                                                                                 illilll.'KI  \  .    '.I'  l.es    .1  ;  '    ■ 

Jni  '                                 —  l-es  *i'i  Im'iU.'^. 

II.'  I  i     s  lleiirs  ilii   Miili, 

Jli  .  ^..Ile  on  l.vl.ii.l  ,, 

A^.  Il  poinl  di 

no,  U.     -    l.e.     . 

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l.v«   -  ■ 

n..i 

Klli!  riilli  •,  >    ilj     iL'j;.    :!.;ii.  l'rllt    lll.lliuil    'lu    J'p  |Ti'  l'Ull-       iIm 

culUiur,  m.  —  t'niitiirtlon  dus  plantru,  1^4.  —  Hariiies  riiiirniKen"> 


Paifes 
•t  Choux  rniirra(tors,lll.  — Itnpporl  sur  la  cnlturcetivtpnrfntion 
des  primeurs  il.ins  le  ilf^pnrteiiient  d'AIjser  et  en  Tunisie.  ^V.  — 
itilisatioii  lies  principes  iiiiiuT;m\  p.ir  li'S  plantes  itreftees, 
830.  —  Traité  de  culture  l'otntiirre  de  Primeurs  et  de  plein  air, 
t9i.  —  Traité  éUiiientaire  île  l'Iiiilofjrapliie.  ItiM.  —  traite  rlé- 
nienlaire  et  pratique  île  Ixitniiiipn'  acrieole,  III.  —  Traité  Keiiérnl 
ilis  t;oni(i  res.  L'x'i.  —  Triiité  général  îles  projections,  Xlrt.  — 
Tepi'h  lii:aTliierei,  47.  —  The  tavorito  Flowers  ot  Japon,  XT<.  — 
The  Klori-l  Maiiiial.  MO. 

Bibliothiipie  liorlicole  île  M.  de  la  Devansaye 1*7 

Black-rot.  (Iiuilement) 22S 

Blanc  des  Hosiers .    .    .     2H8 

Blanchiment  et  conservation  des  Céleris  2-'».    '.<i% 

Blés  menacés  (Les) 2W» 

Blessures  sur  les  plantes.  (Modificalions  par  les)  .   .   .    .'113 

Bleuets  roses 193 

Bordures.  (Plantes  vivaces  poui) 2.t0 

Botryli.i  cinerea  sur  la  Vigne .     353 

Bouleau.  (Immunité  contre  la  foudre) 1Î73 

Brevets  d'invention.  (Nouvelle  loi  sur  les) 308 

Broméliaei'os  hybrides S,      27 

Bruche  des  Pois  cl  des  l'.liaraie.ons.  (Destruction  de  la),    :15)J 
Bulletin  du  latioraloire  régional  d'eidomologie  agricole.     211 
Bureau  de  l'Industrie  agricole  el  horticole  des  Etats- 
Unis ll'>.    131 

Bureau    de    douane   de  la    Corse    à    l'iniportalinn    des 

plantes  à  l'ilraiiger.  (onvcrtuie  des) _.     274 

Bureauji  de  Sociétés 34.  t>7,      S:i 

Cactées  (  Kliide  du  D'  Weber  sur  les) i'ifl 

Cadeau  du  Tsar H* 

Cadeaux  Heuris  pour  PAipies '.'9 

Café  (t;uUure  et  production  du  '--"<.     -W 


Café  de  l'i 


17 


Caféier  (L'n  nouveau) 2;»2 

Californie  il-'ruils  on) l'W 

Cali'Urnia  lasiniji/ne 223 

Campanule  à  fleiirs  jaunes  (Une) •'Il-"" 

Cannas  et  Daldias '-0 

Canne  à  sucre  d, 'avenir  de  la) i^'i 

Care.r  nVm  t\\\  .sujet  du) 3KJ 

Caroubier  ol  son  fruil  (Le) ^129 

Caoutchouc:  l'iunlosii,  305.  —  (Production),  259.  —  (Un  suc- 
cédané)   25M 

Capriliealion  des  l'igues  (La) <t 

Carciuftilaln  (l-'éte  des  Artichauts) 145 

Carte    d'adresse    d'un    jardinier   fleuriste    k    la    fin  dn 

xviii'  siècle 3S 

Casernes  fleuries ...  3'.?1 

CasfiZ/«(j  il  caoutehouc -îip.j 

Catalojiue  de  Poses '15 

Calaslrophe  de  la  .Martinique 116 

Catllti/aX  Ch/ininc .■ ♦♦ 

Cnttli'iia  Miiiitieana -K.S 

Cattle'nit  Uliitci 271 

Cèdre  rouge  pour  crayons îîfl' 

Céleris  (IJIanehiment  et  conservation  des) 230,  324 

Céleri  (Culture  aux  Klals-Unis) 113 

Célvsie  Thomjisitni  inatjni/lea 123 

Ccrcus  iiiii/iivi'nxis *'>9 

Cerisaies  de  Solliés-Pont  (Les) l'.'S.  213 

Cerisier  dans  la  Prusse  Itliénano  (Les  maladies  du).  .   .  315 

Cerisier  (Nouvelle  maladie  <lu) 329 

Ctiiipfjiiii  J.ii(]iirilir .134 

Ossioii  des  Bi-gonias  de  .M.  Crinisso 25S 

Chaire  de  ltotanii|iie  de  l'Kcole  d'agriculture  de  Rennes.  116 

Chaire  de  culture  au  Muséum  (La) 1 

CliAlif-fioumi  (Le) ,» 

Chambres  d'agriculture  (projet  de  création) HO 

Chambre    syndicale    des    Horticulteurs    do    la    région 

Lyonnaise «•    •    •    •  '^ 

Champignons  comeslibles  (I lianes  stérilisés).  17.  —  {Tricluh- 
UiiiHi  ou    Pied  lileui,   17.  —  (.Morille,  .Mousserons),   145.  — 

(l'roduclion  du  blanc   pour  les  fourtuis).   .......  20!» 

Champignon  du    Pourridié    des    racines    (Idonlincalion 


ipignc 

d'un 

Chancre  îles  arbres  fruitiers 

Chanvre  (Kemanpies  sur  sa  fécondation) 
Chariot  de  transplantation  (Nouveau  .    . 
Cliariots  praliijue  (Les),    .    .    . 
ChAlenii  lie  la  .Mui'lle  (Le).   .    . 


l'électricité 

I  a) 

!■•   l'-lfair  en   .M 
'I  les  1 


dui,  l.v>. 
f/<»iJ    .S. 
M.  Nonin, 
Précoce». 


27r, 

.    .'O,    3(H 

.  .  .     27.'t 

.   .  .     2S4 

.    .     301 

...       -f.i 

.115 

...  .121'. 

.\:*\ 

Les).   .   .42.  iiii.  74.     loS 

Aiigli  I  I      .    ;17.  —  (l'Ioraison  tardive 

•  giais  lin,,  ;i.«N.  —  (Mnladiesi.  I.  —  l'nsi- 

.  H.    —    A   l'étrangi-r   (Les.  2<i:i.    --  De 

l-.n  -  Standards  »,  311.  —  Nouveaux.  :««. 

H» 


I-. 


LE    JARDIN 


vn 


Glirysantli<^mislos  (Conpros  îles) -,' 

Chr'jisatillietituiit  lacuilre  "  l'Moilc  polaire  .< 2i5 

(Iliulo  (l'un  Imlliin  dans  les  ciilluros ;il 

Chnlo  ol  rcniiuvollonjonl  dos  (ouillrs  (Sur  In) 3ii7 

Cidre  do  Odiini's 2":{ 

ilidre  (nineiiis  à  Conslanlinuple liOri 

Cinéraire   liyliriile   iiiiillilloro ICiT 

("ilrnns  ((loninie  des) lis'i 

Cli(i>il/<"X  Diimiiii-ri  {1.0) Il'.t 

CliMiiie  du  IVilior  (r,a) Iji 

Cochylis  (I.ulle  contre  la) H') 

Cdliii.i  Cii/iiiiiii  (Le) ^  ; 

Coliiis  tlii)yniiiilfus I:>. 

Collrlht  Idnijispina 'l'i 

Colonisation'  on  Alj^érie  (Pour  faciliter  lu) 'ii! 

Coloration  artiliciolle  de  Heurs l;i:î 

Coliiration  des  feuilles  en  automne  ([-.a) 'M'C, 

Comice   d'encourafjeincnt  à  l'auriculturo  et  à   riiorlicul- 

(tire  de  Seine-et-l  lise 2'i>> 

( '.oinnierco  de  lleurs  II  .'l'tal  aciuel  tlu) :i.'J7 

Connnerce  liorlicole  de  la  France  avec  rAlIeniagne..  .  .  (i7 
Commerce  et  production  des  fleurs  dans  les  îles  Horlin- 

pues li)7 

Compositions    florales   intéressantes,  5!).  —  Les    feuillages 

colori'S  dans  les) 357 

ConcoiuLiro   bronze  de  Russie  (Culture  en  pleine  terre 

du) Ot 

Concours  annoncés !!)."> 

Concours  :  De  maisons  et  fenêtres  fleuries    en    Allemagne, 

307.  —  De  moteurs  à  alcool,  35.  —  De  moteurs  et  d'appa- 
reils utilisant  l'alcool  dénaturé,  9S.  —  De  plans  de  janlins, 
IIC).  —  Isnire  fiarçons  jardiniers,  9S.  —  Ceni'ral  auni-nle,  2, 
:ti,  :i:!s.  —  llénéral  agricole  (l'Horliculluro  au),  ',«,  liO. — 
Général  atxricole.  (Vœux  au  sujet  du),  I:i0.  —  Horticoles 
entre  instituteurs,  .'{UG.  —  l'omologiciuo  et  de  fruits  du 
table  à  .\miens,  2ii.  —  four  la  destruction  de  la  l'yrale. 
3t)G.  —  l'our  l'aménagement  d'un  jardin  public  à  Val'eiK^e- 
sur-lîliùne,  ÏW,  175.  —  Hégionau.x,  ."il,  130.  —  Ilégionau.x 
agricoles.  (L'horticulture  aux),  2110. —  Régionaux  agricoles 
en  l'.iÛ3. -.m,    lïiii 

Conférences  :  Agricoles  à  l'armée,  180.  —  Agricoles  et  horti- 
coles dans  les  casernes,  225,  '.VZ'.i.  —  Promenades  à  l'E-Kpo- 
sition  de  l'aris,  110.  —  Sur  la  Tunisie (3(i 

Congrès  .  Des  Chrysanthémisles.  2.  7,  'M'J.  —  Du  commerce 
et  do  l'industrie,  S2.  —  Dos  l^osiéristes,  114.  —  Des  Rnsié- 
ristcs  français  (vi*),  IG2.  —  Dos  Sociétés  savantes.  (Uues- 
lions  horticoles  au),  300.  —  Dos  Sociétés  savantes  (La 
viticulture  au),  3.'!;».  —  lin  190:!.  —  (Médaille  d'honneur  du). 
:i22. —  lit  exposition  internationale  d  Horticulture  de  l'au, 
lili.  —  Horticole  on  1902,  132.  —  International  d  agriculture, 

308.  —  Pomologique.  (Fruits  à  l'élude  au),  270.  —  l'omolo- 
gicjue  do  Pau,  328.  —  Pomologique  (Prochain)  ....     300 

Conseils  :  Supérieur  de  TAgriculture,  210.  —  Technique  d'a- 
griculture coloniale 242 

Conservation:  Des  Céleris,  230.  — Des  fruits  pondant  l'hiver. 
113.  —  Des  fruits.  (Action  du  soufre),  177.  —  Des  Raisins 
à  ràlle  fraîche.  (Procédé  Rose  Charmeux  pour  la),  27 't,  ;ii)9, 
3:U.  —  Des  Raisins.  (.Méthodes  anciennes  do),  282.  —  Du 
Chasselas.  (Soins  à  donner  au  fruitier  dans  la),  302.  —  Du 
Raisin  à  ràlle  sèche.  (De  la).  290.  —  Par  le  froid.  .  .  5 
(Contributions  directes  et  l'horticulture.  (Les).   .    .    .  51,      69 

Cum'olriilus  iiiacrostcghis 334 

Cormier.  (Cidre  de) 273 

(2(110  d'azur  ((Courrier  de  la) 335,     307 

Culinieastcr  anj/ustifulùi,  372.  —  Francheti 31)7 

Couches  potagères  d'hiver 3S:^ 

Couleurs  des  ilours 257 

(Couleur  ((Juestions  de) 2 

Courrier  do  la  Ci'ito  d'azur .'Î35,    307 

Cours  :  D'apiculture, 98.  —  D'arboriculture  et  doculluro  maraî- 
chère en  Relgique,  110.  —  D'arboricultuie  fruitière,  19.  — 
De  liotanique  à  l'Ecole  nationale  d'hortiiuilluro  de  Ver- 
sailles, 98. —  Do  botanique  et  de  culture  d'autrefois,  161.  — 
De  culture  au  Muséum,  tiO.  —  De  cultures  mi'ridionalos  et 
<-oloniales,  19.  —  D'entomologie.  19.  —  D'ilorliculluro  à 
Maisons-fjalitte,  323. —  Municipal  et  départemental  d  Horti- 
culture et  d'Arboriculture  do  Saint-.Mandé,  2i2,  370.  — 
Publics    et    gratuits     d'horticulture    et    d'arboriculture    à 

Paris .'iOO 

Crassula  vonjuncta 222 

(Création  à  Brème  d'une  Société  pour  le  commerce  dos 

fruits 228 

Création  de  variétés  nouvelles  par  le  grelTage 247 

Création  d'une  pépinière 73,     lOi 

Cri/filocori/iic  GriflHIiii. 304 

Cri/ptdlfpis   loiuii/lora  Regel 251 

Cultures  :  De  la  Tomate  en  serre,  117.  —  De  Vllilii.tcus  Unsa 
sincnxlti,  45,  72.  —  De  l'Oranger  sous  le  climat  de  Paris 


l'aices 
295.  —  Do  rOrtio  tlo  fChine,  STi.  —  Do  quelques  Gesnériaccea, 
.52,  87.  —  iJe  (|uel(pies  li'gumos  en  primeur  sur  couclio  à 
l'air.  II.  —  Dos  l''raisier»  n'uiontants  à  gros  fruits,  .'(27.  — 
Des  Haricots  do  Lima,  75.  —  De»  Lis  au  Japon,  2.  —  Des 
(irihidé-es  dans  le  Miili  de  la  l'rance,  24<i.  —  Des  plantes 
alpines.  (Nouvelle  station  d'essais),  3i0.  —  Des  Romaines 
d'.(uton(ne  et  d'hiver.  |88.  —  Des  Tomates  en  péril  dans  lo 
.Midi  (Lai,  275.—  D'Orchidées  (Une  belle).  287.—  Du  (Chalif- 
(ioumi,  Ï3.  —  Du  (Concoiidire  bronzé  do  Russie,  94.  —  Du 
CjHienis  Piiiii/iii.i,  5.  —  Du  Fraisier  dans  lo  .Midi  do  la 
l''iance,  31S.  —  Du  f.d'lui  am-eps  à  Nice,  219.  —  Du  l.ufla  au 
.lapon,  300.  —  Du  SniulpauUa  iiinanllia,  27S.  —  Du  labao 
en  l''iance  (Lo  i(''gime  do  la),  3.55.  —  lin  grand  des  Cliry- 
s.inthi'iues,  19.  —  lin  toulTes  du  Ficus  etastira.  197.  — 
lislivale  des  plantes  molles  pour  la  floraison  hivernale, 
157.  —  .\cclimatalion  des  plantes  alpines  et  alpestres.  10. — 
lit  (  uiploi  dos  .Mji'onias,  294.  —  l''ruilière  en  Hollande,  104.  — 
Hàl(''0  do  la  Tomate,  37.  —  llivernalo  du  Héseda,  80.  — 
Maraîchère  h  Madagascar,  329.  —  (Coloniales  au  Tonkin 
(Suc  les),  275.  —  lin  ((ctobre  (L'élat  des),  339.  —  Fruitières 
au  1  ransvaal,  :îl5.  —  Fruitières  do  .M.  Lockroy  (Les),  259.  — 

Intercalaires  des  MAches 2(J2 

(Cinieuse  stalisti()ue 130 

Cyclamen  jisi'iiilii-ilxiirtim 92 

(Cyclamens  (Pour  bien  faire  llcurir  les) 272 

Cymhiiliinn  rliniloc/iîluiii 351 

Ci/mliidiiim  tigriniiin 102 

Cijpcrux  Piipi'/rux  (Culture  du) 5 

C'upripcdium  X  Cliarlc.ticorllii-Lciiiiiiitn 09 

Ci/pripcilniiii  X  (iloiierianuin 00 

Dahlias  et  Cain(as 20 

Daplinés  rusti(|ues 2,52 

Dalier  ((ihangemenls  de  sexe) 177 

/Jura//('ai»//(((((  (Sujets  japonais  en) 293 

Dntidia  involiicrala 307 

D('MOration  florale  à  bord  du  Muntcjbn 181 

Décoralions l8,  65,  82,    114 

Dé(rorations  de  tables 232 

Découverte  de  gisements  de  nilrale CJ-5(3 

Délicit  dos  récoltes  en  Allemagne 291 

Dclphiniiiiii  silnricutn  hybride 107 

Dendriiblum  Ilodi/Jinisnui 271 

Dfndrobii'm  ]]'iiiiliaiiiihi  Fovicri 92 

Di-sriuidiuhi  tiHir/'idiinn ;i07 

Dessication  des  fruits  (La) 140 

IJestructions  :  De  la  Bruche  des  Pois  et  des  (Charan(.ons.  3.52. 

—  Do  la  Piéride  du  (Chou,  190.  —  De  la  Pyrale  (Concours 
pour  la),  .'i(J(i.  —  Des  Insectes  (Pièges  lumineux  jiour  la), 
131.—  Des  Moineaux  en  Tunisie,  307. —  Dos  Rongeurs,  288. 

Diclmrisinidra  Thi/siana 334 

DimoritlK  il  liera  Eckloin 315 

Dipladenia  eximia 3.34 

Distinctions  à  l'horticulture.  102,  194,  210,  220,  228,  242, 

306,  322,  354,    356 
Distribution  do  graines  et  de  plantes  faites  par  le  .Mu- 
séum   146 

Dons  pour  travaux  horticoles 354,    .372 

Droits  (le  douane  (A  propos  dos) 141 

Duplicature  des  fleurs 308 

Ebenus  crcticiis 142 

EchinocactKs  microspermus 319 

Echos  de  la  Martinique Iji* 

Kclaircio  des  Poires 134 

Ecohîs:  Coloniale  d'.Xgriculture  do  Tunis,  211,290.—  D'Horti- 
culture d'Antibes,  179.  —  D'Horticulture  Lo  NiMre,  51.  —  Na- 
tionale d'Agriculture  coloniale,  242.—  Nationale  d'Horticul- 
ture de  Versailles.  3.  210,  220,  250,  339.  —  Nationale  supé- 
rieure d'Agriculture  coloniale,  322,  3.39.  —  Prati(]uo 
d'.Vgricullure  do  (Chatillon-sur-Soino,  211.  —  Pratique 
d'Agriculture  do  Paraclot,  227.  —  Pratique  d  Horticulture 
d'Hvères,  22(5,  243,  300.  —  Pratiques  d'.\griculture,  243.  — 
Suij'érieure  d'Agriculture  d'Angers,  290. 

Edelweiss.. *'....... 97 

Eglantier  sans  épines  (Rosa  canina  inermis) 115 

Elfels  des  derniers  froids  sur  la  végétation 109 

ElTels  dos  froids  printaniers 1*7 

Electricité  et  la  végétation,  18.  —  Pour  fixer  l'azote  de  l'air, 
270.  —  Sur  la  végétation  (Prix  à  l'auteur  du  meillenr  mé- 
n(oiro  relatif  à  l'influence  de),  114. 

lilcctroculluro  à  ."^ainl-PétorsIiourg ^^ 

lincondjremenl  du  (|uai  aux  Fleurs ^76 

lingrais  appropriés  aux  jeunes  arbres.  38.   —  Du  Chrysan- 
thème,   358.  —   Humain  aux  Indes,   193.  —  Pour  Poiriers, 
288. 
Enseignement  :  .\grioole  à  l'école  primaire,  97.  —  Colonial,  130. 

—  Colonial  à  TlJniversité  do  Nancy,  258. 

Epandago  (Les  microbes  dans  les  légumes  dépandage).    113 
Eraiithemuin  aimpurpuyeiita 319 


TIII 


LE  JARDIN 


Pages 

Eriyeron  grandiftorus  cVitior 107 

Eriijt'ron  neutncricaniis 123 

Kssonces  vi^j/i^lali'S  aso|>ti(|uos 273 

Ktalilisseiiif^iit  H<nri  Corrpvon  et  lils 50 

ElliiT   i>n    Hoiliculluri'.  2tW.   —  (A  propos  tlo  l'emploi  de  l'i, 

.'lô<'i).  —  (iMii-.-aHo  dns  plunlps  soiimisos  n  Tnclion  do  1'),  250, 

'•W'i).   —  ActiDii  sur  ii's  |ilanles,  117. 
ICtranRor  (Veinions  nos  produits  ù  1)  .   .    .  139,  158,  206,    2'!8 

Eucaliijitus  ficifolia "      es 

Kucalyptus  rustiques 2 

Eiiilemis  boirana  in  la  Cochi/lis  (l.ulto  conlr»  4')  .    .  .'   .     11". 

Exiiciim   tiiaffaiitlium i;i7 

Exemptions  de   droits  d'importation  pour  instruments 

agricoles 339 

Expédition  des  fruits  et  primeurs  do  Provence  en  Xlle- 

manne 29t 

Expériences  sur  la  (acuité  (;erminative  dos  trrainos.   .   •    2*9 
Exjjortation  :  (T)  française  menacée.  371.—  (Les  Fruits  pour). 

2,0.  —  Pommo  do  terre,  193.  —  De  fruits  et  des  praines  dos 

Elnls-L'nis,  V.li.  ■-  Ognons  bretons à'fl 

Expositions  :  A  Aix,  19.  —  A  Crasse,  .3.5.  —  D'Alcer,  40   — 

Dautomno  do  In  S.  \.  d'H.  F..  243,  .343.  —  Do'nudapost,îi9. 

—  De  Clirysantli.'înif's.  :»S.  —  Do  Clirvsantlioraos  au  Japon. 
35.  —  Do  Clirysantlirnios  (Le  (jrand  p'rix  d'honneur,  220.  — 
D'IIanoî  iDopart  do  .\l.  Bois  pour  V),  322.  —  do  la  Sorirto 
Nationale  cl  Horticulture,  102.  17S.  —  Do  l'alcool  a  la  (îalorio 
dos  machines,  103.  —  De  la  Société  royale  d'IlortiiMjlturo  et 
d'AKriculluro  d'Anvers,  IW.  _  Do  1  cnseiiinoniont  horti- 
cole, 179.  —  De  Lille,  [S.  114,  227,  2;i9.  —  Do  Pau.  242.  314. 

—  Dos  Clirysanthomes  ilAnj^ors,  350.  —  Des  Chrvsanthènios 
Pt  fruits,  :i22.  —  D  Uancî,  i'>t>.  —  D'Horticulture,'  9!i,  114.  — 
D'IlorliiuUure  de  Bourj;-l.i-Hoine.  274.  —  d'Horticulture  do 
Lyon,  51J,  200.  —  D'Horticulture  do  Nancy,  35G.  —  D'Horti- 
culture de  Paris;  170.  —  ITHorliculturo  d'Erturt  (Homarquos 
sur),  317.  —  Générale  d'arboriculture  fruitière  do  Stetlin. 
324.  —  Horticole  et  artistique,  35.  —  Quinquennale  de  Garni 
en  1903 2Vt,  ;{54    370 

Exposition  intornationale  de  Saint-Louis 37O 

lOxposilions  annoncées,  17,  3.5,  51,  60,67.  8'{,  99,  ■114   116 
131.  132.  140,  148,  104,  179,  ISO,  198,  212,  228,  242  258 

•-2'*,  290 ;     307 

Exposition  (.Moyen  original  d'augmenter  les  récoltes).     161 
Expositions  do   province 30:) 

l'acuité  germinative  des  graines  I  Expériences  sur  la).   .     244 

Faillites 3()j^ 

l''éi;ondalion  par  parthénogenèse 2S9 

l''ommos  jardiniers  on  Ant;lolerre ]     244 

l'oiniiii's  (Los)  et   1  Horticulture .     22S 

Fenêtres  fleuries  en   Allemagne  (Un  concours  do  mai- 
sons et  do) .307 

Ferments  végétaux 49 

I''errae  fruitière  de  M.  f^abitte  (La) .    .   .   .     274 

Fête   des   fleurs,    164,    181.  —    Dans  le  midi   do  ia  Franco 

(Lu) 100 

l-'étes  franco-russes 82 

Feuillages  colorés  dans  les  corapositions  florales.   .   .     :i57 

Feuilles  (Respiration) 2.59 

Ficus  à  caoulclniuc ;j05 

Ficus  eltislirit  (culture  iii  loulTe) '     197 

Figues  (l.a  caprillcation  dos),  34.—  Pourcafé,  177.  —  Sèclios 

(.\lcoiil  industriel  de) 131 

Fleuristes  (Comité  dos) '       .-,;) 

Fleurs  :  A  couper  (nouveau  clioix),.59.  — (Los  plantes  annuelles 
pour),  24.  —  artilicielles  on  .MIoinagiie.  :J37.  —  Aux  luiié- 
radlos  ((Causes  do  la  prosrriplion  des),  ,59.  —  Comestibles, 
l'.K").  —  D'hiver  pour  apparlenic-iils,  315.  —  Du  Midi  on  Alle- 
mafino  (Transport  ih>s).  :).55.  —  El  couronnes  1.  305.  —  (La 
Homo  dos  Holges  ot  les),  307.  —  l'roduclionde  leur  diiplica- 

liire ;j()s 

Floraison  des  Chrysanthèmes  hors  saison  on  Italie,  315.  —  Tar- 

ilivo  du  Chrysanthème i;}:i 

Floral  nid  (.Supports  pour  fleurs) "1 

Floro  atislrulionno  dans  le  nord  do  l'Afrlqno.    .   .   .201,    33.S 
l-'or.,age  di'S  plantes,  :t74.  —  Par  l'action  <lo  l'éther,  2.50,  312.  — 

Par  lélhor  on  France,  322.  —  (.Muguet  pour) 2.VI 

Forélg  parisiennes 3:t 

Foussat  (.M.),  profos.Heur&  l'Ecolo  pratirpie  d'Horticulture 

d'Hyèros 226 

Froiso  monstre  (Une) l,So 

Fraise,  Fraisiers:  Sulpice  Uarbe  (f^a),  27î>.  —  Sur  nos  tnbh's 
toute  l'nnni'",  .W  .SH.  lo4.  —  iTo  Inisl  il.-  iMiltivali'urs  dci, 
243.  —  Coiiiiiio  .•iiiblémo,  241.  —  Dans  lo  Midi  (Culluro  du). 
318.  —  Henionlanla  à  gros  fruits,  327.  —  (Sélection  dos).    Ui 

Fi'itneiscca  ciili/rina  (Lo) ;C1 

yrecsia  Armslrnnqii ', j 

Irène  (Ln  NoiIuoIIp  du) :;,".) 

^ritillariadsIuilMulcnsif,  102.  —  F.  \f'/iittalli%.    .    .  ..''n 


l'agcs 
Froid  :  (Conservation  par  loi.  5.  —  Industriel  en  .Agriculture 
(Applications  (lui.  s.'.  —  En  horticulluro  u\l)|)liialions  du)  214 
Froiils   printaniers    (Los   oITets),    147.    —   Sur   la   végétation 

(ElTols  dos  derniers) 169 

Frucliliinlion  du  Papayer  au  Jardin  colonial 2.58 

Fruitier  (Soins  à  donner  nu) 302 

Fruits  :  Au  Caiia<la  (Hécollo  des),  2.55.  —  A  l'étude  an  Congrès 
pomologique,  270.  —  Commerce  en  Allemagne).  2.59.  — 
(Conservation  p(>ndanl  l'hiver,  113.  —  De  gardo  (action  du 
soufre),  177.  —  De  l'Inde  on  .Amérique  (Les).  35.  —  De  Pro- 
vence en  Allemagne  (L'Expédition  dos),  299.  —  Du  Cap 
(Les),  82.  —  En  Anglotorro  (Importation  des).  212.  —  En 
Californie,  130.  —  l'rançnis  en  Angleterre,  18.  —  (La  des- 
sicalion  desi.  140.  —  Pour  l'oxportalion.  270.  —  Récolte  en 
Allomaj^ne.    228.  .'J08,  324.   —   Secs    (Le    zinc   dans    ceux 

d'Amérique).  275. — De  table  (Les  meilloursi 378 

Fumiers  (Le  'fransporl  dcsi.  275.  —  (Règlements  concernant 

les) 336 

Fusains  panachés  (Observations  sur  les) .348 

Galerie  dos  machines  (Sa  disparition).    .    .  276,  308,338,    371 

Galéruquo  de  l'Orme 13,    289 

Gtiziinia  nxmlana 222 

Gentianes  I  Los) 263 

Géraniums  zones 104 

Gerbera  Ja»iesiiiii ,351 

Germination  des  (Irchidérs .308 

Genévriers  pour  crayons 280 

fîosnériacéos  (Uuelqiios) 52,      87 

Glaïeul  M.  Iau»  Mout/cot,  277.  —  de  Lemoino  (Les).   .   .     215 

Glariiisa  siipcrhii  (Vénc''nosilé  du) .315 

Gomnio  dos  arbres  fruitiers 308 

Gomiilincarpiis  tcxlilis 142 

Graines  de  Coton  (Utilisation  des),  :J29.  —  (Faculté  ger- 

minalive) 241.  24-4.  273,289,    3.\3 

Greffage  (Création  do  variétés   nouvellrs  pour  le).   .    .    .     247 
G roffos:  Dos  boulons  il  fleurs  des  Lilas  en  aoOI.2(S.  —  Bizarres, 

241.  —  Herbacées 337 

Grèlo  (Tir  contre) 1.5,51,292,314,    .H'i 

Guêpes  (Une  espèce  utile) 257 

Gui 308,    369 

Halles  de  Paris  (Les  Roses  briardes  aux) 291 

Haricots  de  Lima  (Culture  des) .54,      75 

Harninn-Payne  (Témoicnoge  do  sympathie  à  M.).   .    .    .     371 

llelcnium  lloopcsii.  142!  —  H.  tcniiil'ulium .'134 

llémérocallo  du  Japon 101 

{[cmcrociillis  cilriitn.  2()3.  —  //.  lulca 20.3 

Ilcsjicratuï-  niicrœfotia 271 

Uerca  à  Caoutchouc 305 

//i/>i'.s-cus*'co(M23. —//. /^ixasiiicnsi'i  (Culture  de  L"),   45.      72 

Hirondelles  (Protection) 244 

Horticullours  et  les  chemins  de  fer  (Les) .   .   .42,60,74,    108 

Ilorliculluro  il  riCxposIlion  de  Lille 207 

Horliculture  :  .Vniéricaine.  19. — Au  Concours  général  agricole, 
;w,  120.  —  \\\  Japon  (L).  84.  —  Au  lliéAlre,  228.  —  Au 
Yucataii  (L).  227.  —  .\ux  Conc(Uirs  régionaux  (L),  210.  — 
et  les  contributions  directes  (L),  51,  69.  —  VA  le  service 
militaire  (L').  .34,  51.  —  En  Améri(iue,  35.  —  Française  on 
Egypte  (L'),  66.  —  Française  ot  les  tarifs  douaniers  alle- 
maiicls,  .■i22.  —  Industrielle  li  l'étronger,  179.  — (Le  Protec- 
lionnisnie  .illeuiand  et  1),  2.85.  —  (L'Elher  en),  262.  —  Prix 

ngroiiomiguo  à  1) 306 

HiMel  projeté  delà  «  Royal  Horticullural  Society  ».    .    .    .     .'1.80 

Houblon  (Production) 276 

lloustunia  cierulca X\\ 

I[iiiiica  <r/<T;/aH.s- (Vénénosité  de  I') 324 

Hybridation  (Homarquos  sur  1') XiO 

ll\  bride    d'Orchidée    (Un    nouvel),    149.   —   Do    gretlo    (Un 

niiuvel) 2ÎI2 

/  hot/it • 14 

Iinpiitiens  psiltacina 92 

Importations  :  Dos  fruits  on  .Mloningno,  2iM.  —  Des  Raisins  do 
table  on  .Mlomagiu',  il"».  —  De  plantes  à  l'élranger  (ouvor- 
turo  dos  bureaux  de  douane  de  la  Corse   A   1),  274.  —  De 

fruit  en  Anghlorro 115, 1.30,    212 

Imision  annnl.'iiro  sur  les  Chysanthènics 34 

Indo-Chine  il. i-s  (rançaison) 8 

Innuonce  l'électricilé  sur  In  végétation  (Prix  n  l'auteur 

du  mi-illeiir  moinoire  relatif). 114 

luseotes;  Pièges  lumineux  pour  leur  destruction,  131.  —  Sur 

les  récoltes  du  Sud-Ouest.  Un  remède 227 

Iiiseiticido  (Ln  l'roscription  d'un) 267 

liispi'clioii  do  l'Apirulture 3 

liislidils  :  Colonial  do  Nantes,  XA.  —  National    ngronomi(|U0, 

X,%.  —  Pasl.'ur 30» 

Instruments  iigricolns  (Exemptions  do  droits  d'iiiipurta- 

lion  pour  los) 'Xrj 

Iiilroductioiis:  d'Ornngnrs  en  Australie,  147.  —  Du  Primula 
ohciinicit   (A  propos  de  1') 127 


LE    JA1\D1N 


Invasion  dos  saulorcllos 117 

I/ioiiitea  ruhru-cœrulca i>*' 

Iris  itllira ï"'! 

Iiiilabililo  des  |ilimtcs l'i"' 

Isinciie  calathina  (Au   sujet  de),  2iH.  —  1.  cnluthina  et  /.  •■. 

jinttxili/loi'u -t'^ 

Itidii)  (I, es  jardins  en) I"t 

Japon:  (Arlioriculturo  fruitiéro  an),  ■2M. —  (Ciilluro  de  lis  aui, 
•}.  —   irilortlculhiro  au),  St.  — (Nanisalion  des  arbres  am. 

1S".>,  i'M,  -iM.  —  ((Note  du) ï-'s 

Jardins  :  Alpestre  (l'n),  150.  —  Alpin  d'accliniation  de  Genévi'. 
211.  —  Hotani(|ue  de  Saint-l'ierre  de  la  Marliniiiue  (l'ié- 
cioux  souvenirs  du),  :^l!t.  —  Impérial  l)(il«iili|ue  de  Saiiit- 
IV'tersl)our(j.  l:!l,  'i^x.  M2.  —  l'nlilic  à  Valonce-sur-HIn'ino 
((Wincours  |iiiur  l'aniénayenienl  d'un),  175.  —  Moval  de 
Kew.  l:U.  —  l';i\  Italie,  hts.  —  Ouvriers,  .•(07,  :t:i5,  lUl. — 
Parisiens  (Les  quais),  22Ti.  —  l'uldlcs  en  .\llemngno,3:?'i.  — 
Sur  balcons  à  l'aris,  XM.  —  Sur  les  Inits  du  Louvre.  .  27(1 
Jardiniers:  .\  la  procession  du  Lord-.Mairo,  '.iW.  —  (Los)  et  la 

loi  niilltiiire  (Mi  .\llemagne .'iOH 

Jasmin  (Hr'ciille  ilu) -27 

Jour  d(<s  Primevères  on  Antilelerro  (Le) 110 

Journau.x  horticoles  anjjflais  cl  la  coronation  (Les).   .    .   .     1!)5 

Jurisprudence !•!- 

Kakis:  (Au  sujet  des  variétés  de),  134.—  (Maturité  des  fruits 
de).  14. 

Kiitiiiichoe  kmccnsis 235,    351 

Kalmias  (Les) 277 

Kitnibi'lia  vitifoUa  (Le) ISii 

Kostcltlslu/a  jH-ntacarpa 255 

Livlio-Caùleya 311 

Lœlia  Diyby'ana  (Les  hj'brides  du) St 

La(jcrstrn'»tia  indica,  XL "^70 

Laitue  brune  d'été ~l"i 

Li'iuliiljiliia  h  caoutchouc 3U5 

Législation  :  Dépùts  de  fumiers,  330.  —  Distillation  do   cidre 

ifo  tîorme 273 

Légumes  :  Causant  l'appendicito.  2ii.  —  D'épandage  (Microbes 
iliuis  les),  113.  —  Ue  primeurs  sur  couche  à  l'air  (Culluie 
de  fiui'lijues),  77.  —  Et  fruits  do  carèmo,  97.  —  Légumes 

verts  et  microbes 132 

Légumineuses  (Fixation  de  l'azote  de  l'air) 3US 

Leiuoint»  (Victor) 1 

Lettres  (Adresses  des) 

Lilas  {(jrelTe  des  boutons  il  fleurs  îles) .     20s 

Liliiiiii  linnrnii  var.  Leucanmum,  271. — L.  KcUngfjii.  44.  — 

L.orciiU-ntale !..     304 

Lis  (Culture  des)  au  Japon 2 

Loi  sur  les  brevets  d'invention  (Nouvelle) 300 

Loiiiatia  luixjifulia OS 

Luflaau  Japon  (Culture) 30(t 

XmVU^  Q,on[.TO  y Kudemis  holrana  ci\a  Cochylis 115 

Lycoris  squamigera 235 

MAchus  ((Cultures  intercalaires  des) 202 

Machines  agricoles  françaises  (Propagation  des)    ....     354 

Maïs  (Lo  séchage  en  Italie  du) 350 

Magasins  de  fleurs  (Fermeture  le  dimanche) 2.511 

MaUnlii'S  :  De  la  Vigne  (Une  nouvelle).  115,  3.53.  —  Dos  (ICil- 
lets  en  Américpie,  329.  —  Du  Cerisier  (L'ne  nouvelli').  ^^211. 

—  Du  Cerisier  dans  la  l'russe  rhénane 315 

Mdmillaria  vifi/tora 351 

Maniliol  à  eaoulchouc 305 

MaraiclK'rs  do  la  région  parisienne  (Le  Syndical  des).   .     300 

Marchés  :  .\nnuel  dos  Poires  et  des  Pommes  à  cidre  de  Iraiis- 

■   fert,  195.    —   Aux  plants  à  Fcinleiiay-aM.x-Rosi^s  iCrealimi 

d'un),  323.  —  Aux  fruits,  324,  337,  340.  —  Aux  Raisins  do 

table 270 

Mariages 2,  212,  259,  276,  308,    350 

Marronnier  d'Inde  (sa  patrie) 353 

Maturité  des  fruits  de  Kaki 14 

Médaille  d'honneur  Victoria 259 

Meeting  horticole  de  Gand  (Le  dernier) 339 

Meilleures  Poires  d'hiver 3i0 

Meilleures  variétés  de  Poires  anciennes 330 

Melons  (Deux  bons) 269 

Mémento  dos  Expositions.      228,  244,  259,  270,  291,  30S,    324 
Mérite  agricole.   .   .    .     18,  34,  .50.  05,  114,  146,  178,  338,    370 

Mérite  do  cpielques  Gesnériacées 52,      87 

Méthodes  iinciinnes  do  conservation  des  Raisins.   .   .   .     282 

Microbes  et  les  légumes  verts  (Les) 132 

Miel  vénéneux  .  '. 81 

Ministère  de  l'Agriculture  (.\u),  19,  178.  194,  354.  —  (Nonii- 

nalions  dans  le  personnel  du) 308 

Mise  on  valeur  do  la  Camargue 324 

Mission  horticole 140 

Moineau  (l.a  question  du) ^1 

Monilia  (La)  sur  les  arbres  fruitiers 340 


Morille 145 

-Mort  d'un  gi'-ant  végétal 58 

Mosr/iiisiini  l'i'/iHrirron 222 

Mouche  do   l'Olivier,  307.   —  (Propagation  do  maladies 

par  la) 321 

.\Iougeot,  niinistri'  de  l'Agriculture 194 

Miuisses  des  arbres  (leur  orii-ntalion) 05,    209 

Muguet   (liritlis  de),  3.  —  l'our  forçage,  2.50.  — (Hi'iunrques 

sur  les  fai.on.s  do  retarder  le) 315 

.Multiplicalion  di'S  Orchidées  par  le  gcctionnomenl.  ...        0 

Muséum  (La  chaire  de  culture  au) 1 

MyridSiiia  inyrintillKi 2'22 

Nanillcalion  îles  races  horticoles 120 

Naidsalion  îles  arbres  au  Japon 199,    220 

Nariissomanie 321 

Nécrologie:  .\rè?ie  (Casimir),  2.59.  —  Bénard  (Ernest-Lnuront), 

270.  —  iJergman  (Ernest),   3.   —  Hoizard,  132.  —  Hruneau 

(D(''.siré),  4.  —  Bull  (William),  244.  —  Collant  (l'i.Tro),  50. 

—  Daras  de  Nagliio  (Charles).  .51.  —  Dehérain  (P.  P.),  372. 

—  Delaliaye  (l'Iriiest  Auguste).  116.  —  Délaux  (Simon),  190. 

—  Dcsbo'ls  (l''ra((çois),  3()S.  —  Duchéne  (Henri),  2.59.  — 
Hiwird,  259.  — Jaquior-lioii.v  (Claude),  116,  — Joly  (Charles), 
259.  —  Klinge  (J.),  110.  —  l.ackrier  (Cari.),  340.  —  Larba- 
létrier  (.Mberl).  116.  —  Lefebvro  (Jules),  292.— Lesno  (A.), 
99.—  .Marlensd'M.j.  259.  —  .Vlicheli  (.Vlarc),  190.  —  Mussal 
(Victor),  07.  —  Ohisen  (D'  Charles),  110.  — Paillel  (Louis), 
4.  —  Rebut,  99.  —  Renou  (Eiuilien-JeaM).  110.  —  Rodigas 
(Emile),  340.  -  Rouland  (Louis),  IhJ.  —  Schmidl  (Ernest), 
356.  —  Siesmayei,  .■i72.  —  Soland  (Emile),  356.  —  Tassin 
(Félix).  372.  —  Vanderliiiden,  51.  —  Verder  (Eugène),  99,  — 
Vimont  ((ieorges),  07. 

Néllieis:  DoBrotivaux  (Le), 21.  —  Du  Japon  (Varioles  cornes 

tildes) 209 

Xciiiiirliolsonia  Georgei 334 

S'c'jH'iilhcs 375 

Nocluelle  du  Fréno 329 

Noix  de  Cocos  (Productions) • 244 

Nomination  d'un  ancien  élève  de  Versailles 2 

Noms  des  lieux  habités    qui    tirent   leur    origine    du    règne 

végétal  (Les) 155,190,218,234,200,    302 

Notes  :  Du  Japon,  228.  —  Sur  les  progrès  accomplis  par  les- 

semours  d'Anthuriums  depuis  1875 105,    118 

Nouveau    catalogue   de    Roses  132.  —    Tarif    des  valeurs  _à 

recouvrer 258 

Nouveautés  horticoles  :  (Fleurs  el  plantes  d'ornement).  Agé- 
ratdiii  nain  bicnlore,  02.  —  Arrlolis  grandis,  ()2.  — liégonia 
Bcrliiù  iiiiiii  i-dni/iact,  93.  —  bégonia  .sempcrflorins  Houle 
d'or,  40.  —  li.  bniicratricc  de  Russie,  47.  —  B.  tubéreux  à 
grande  tleur  crispée,  78.  ^  Cidniiyrlio»  spceiosiiiti  (Iponiée 
géante  blanche).  40.  —  Centaurée  déprimée  bleu  pur,  02.  — 
Chrysanthèmes  Magali,  Dotlo  S(ro/)/.a,  30.  —  O'Tahiti.  Gra- 
tianopolis,  Qho  Vadis,  A'o.ssi  (Baron  J.),  Roialin<U,  Waldeck 
iiousseaii,  Valli.t  {M.  F.  S.),  40.  —  Cinéraire  hybride 
polyanlha  varié,  78.  —  Cu/ihea  mini/Ja  nain  blanc,  02.  — 
Dardias  à  collerette,  40.  —  Dolique  à  fleurs  blanches  «  La 
Fiancée  ».  —  Esclischollzia  hybride  prinlanier,  110.  — 
C.laïeuls  à  épi  rond,  02.  —  Gv()SOphilo  élégante  blanc  do 
Neige,  109.  —  Hidalg  a  Wcrc'Idei,  03.  —  Lobclia  Riroirei, 
"  tJriflamme  >■■,  47.  -Myosotis  des  Alpes  Pygméo  blanc,  79. 

—  .M.  Victoria  très  njun  indigo,  1 10.  —  (l'.illet  de  Chine 
double  étoile.,  02.  —  (J'',.  Enfant  de  Nice  hiUif  à  très  grandes 
fleiirs,  93.  —  CE.  perpétuel  «  rEtinoolant  »,  02.  —  Pavot 
des  Alpes  lacinié,  02.  —  Pensée  à  très  grande  fleur  cré- 
puscule. —  Plii/Uorarliis  plii/Uaulliuidi'S  Deiitsclie Kaiserin. 
?j7.  _  Pois  de  senteur  nain  liu issu nxant,  110.  —  Primevère 
de  Chine  findjriiniéo  rosea  magnifica.  47.  —  Reine-Margue- 
rites il  aiguilles,  Mlle  Fernande  Vii/er,  Moscr,  Atiue  Charles 
Deloncle,  Abel  Chateiiat/,  94.  —  tomète  géante  bleue  à 
centre  blanc.  R.  .\l.  Con'ièle  grenat  foncé.  1?.  M.  Imbriquée 
e.n-elsior,  'Xi.  —  Mme  H.  Martinet,  La  Dame  à  tleur  de 
Comète  violol  liseré.  Plume  d'Autruche  \.vi'&  nain,  Blanche 
liàtive,  .\(.  lmbri(|uée  pompon  pourpre  brillant,  78,  79.  — 
Hudbeckia  purpurea,  109.  —  Sauge  éolunlanle  Surprise, 
1)1..  _  Verveine  ériiioide  blanche.  109.  —  Violetlo-Pens(.'0 
cornue,  02.  —  V.-P.iornue  à  grande  fleur 62 

Légumes  :  Chou  de  Bruxelles  très  nain  de  Lyon,  30.  — 
Chou-fleur  Brocoli  tardif  de  mai,  7s.  —  Chou  nain  extra 
hùtif  Pygmée,   78.  —  Courge  h<Uive   la   Uarbarosquo.    <s. 

—  Fraisier  des  (Juatre-Saisons  "  Erigé  de  Trévoux,  30.  — 
Haricot  Lyonnais  à  rames.  30.  —  H.  nain  très  liAliJ  à  fleur 
rouge,  78.—  Laitue  Batavia  verte  géante.  78,  i9.  —A 
grosse  pomme  frisée,  79.  — Brune  d'été,  296.  —  Navet  écar- 
lale  plat  li.'itif.  79.  —  Pois  E(upcreur  Nicolas.  93.  —  P.  1res 
nain  hàtif  à  gros  grain  «  ridé  Le  superbe  »,  110.  —  Tonuito 
grosso  lisse  jaune  d'or,  110.  —  T.  rouge  l'Inépuisable.     110 

Nouveautés  horticoles  (La   protection  ,des) 3oG 


LE   JAUDIN 


PaKOS 
Nmivpllos  serres  du  Parc  de  In  Tèle  d'Or  de  Lyon.  .  lOi 

Uiillelsà  (,'ros  bois  (Les),  H.  —  En  Aniéri(|uo  (La   maladie 

des),  :t:S'.  —  UC.  rouge  i|irix  pour) 3 

ll-^uvre  (ranc,'aiâo  à  letrariuor lli 

Otlontoqltissiiiii  Miiliix  v.ir.  hfttcnimcnse !12 

Ollice  de  ronseij;iieiiieiiU  a|rricoles V/l 

Ognuns  bretons  ii'xpiirtalion) 309 

Uisi-aux  insectivores  (l'roteclion  des) M) 

Oiseaux  utiles  (l'rutoelion) 24i 

Olivier  (La  mouche  de) :(u7 

Opuntia  leucotricha :tl6 

Oranger: Culture  sous  le  climat  de  Parie, 293.  —  En  Australie 

ilnlrodiulion  d) 147 

Orchidées  :  Actualités,  st.  —  (Anomalies).  (5.  —  .\u  mois 
d'a<nU(LPS),  'Î'A.  —  (Culture  des),  2W.  2(>7;  dans  la  ropion 
nivoiso,  3S2.  —  Kn  Angleterre  (Ventes  d).  Ii7.  —  lOii  llours, 
19.  —  Germination,  :iU.S.  —  Hybrides  du  hrlia  Di{ibi/iiiia, 
Si.  —  Hybrides  (Nomenclature  des),  1U2.  —  (.Multiplication 
par  sectionnement),  6, —  .Nouvelles,  S4.  —  O.  terrestres  (Lesi, 
2S').  —  (Une  vente),  30C.  —  (Un  nouvel  hybride  d).  .   .     IW 

Orme  ((ialéru(|U(>  del') 13,    2S9 

Ornementation  florale  (Quelques  exemples  d') 137 

Ornithogutum  Kcurense .'iôl 

Orthographe  des  noms  de  plantes 1(10 

Ortio  de  Chine S»; 

Osier  français  (L') 195 

l'aimes  aeadéiniijues ,S2 

Palmiers  du  .Midi  do  la  l-'rance  (Les) 180 

Papier  (Le  Tabai-  dans  sa  fabrication) 161 

Parfums  (Leur  fabrication), 128 

Papayer  (l'Vuetilication  du) 259 

Parcs':l)i'la'ri>ted'ordeLyon{Kouvellesserres),lBi.— Et  jardins 

à  ri'tranger ' 339 

Parthénogénéso 2.S9 

Passiflora  Aciiuia 331 

Pasteurisation  agricole, 51 

Paulownia  (Introduction) 2.S9 

Pi^chors  :    Cloijue,    170.  —  Pùchers  et  Vignes  en   plein   été 

(Pour  déplacer  dos) 272 

Pépinière  (Création  d'une) 11,  7.'J,     lOi 

Pesage  do  l.ongctianips  (.Vu) 19i 

Petites  nouvelles,  212.  22S,  2»,  259,  276,  291,  308,  32t,  340,    3M 

P/'iCcni.r  ilactiilifera  (Changements  do  sexes) 177 

Photographie  des  plaides  et  des  fleurs  (La) 2G0 

Phylloxéra  il  l'étranger,  307.  —  En  Espagne  (Le) .35 

Piaranthus  Sprengeri,  Î!<1.  —  Picea  Omor\ka(Lo)..   .   .     2;jl 

Pied  bleu 17 

l'ièges  lumineux  pour  la  destruction  des  insectes.  .   .   .     i31 

Piéride  du  Chou  I  Destruction  de  la) 196 

Piment  (sa  consommation) 65 

Piniis  '.piiidicu 235 

l'Innche  à  planter 151 

Plantations  :  Automnale    des    Pommes  le  terre,  291.  —  Ites 

jeunes  arbres,  3S.   —  Fruitières  sur  route.   .   .    .  353,    372 

Plantes  :  Alpines  et  montagnardes  (Un  répertoire  de),  324.  — 

Alpines  (Nouvelle  station  d'essais),  34<J.  —  Carnivore.  321. 

—  .\lpines  et  alpestres  (Culliiro  et  acclimalalion),  lu.  — 
Annuelles  pour  la  fleur  à  CMU|)or  (Los),  24.  —  De  jardin 
(Allas  colorié  île»)  107.  —  De  serre  (Contre  les  poux  des) 
.'152.  —  Du  Congo  au  Muséum,  27.'t.  —  Et  dos  Heurs  (Photo- 
graphie des) 2(10 

Plan(i'S    fourragères 2 

Plantes  modiliées  par  trauniatisino 353 

Plantes  :  .Molles  (Culture  estivale  des),  157.  —  Hemontaiites 
(Trois),  3W1.  —  Oflicinales,  2.  —  Ornementales  à  isoler  sur 
les  ppl()usi>s,  57,  90.  —  Potagères  (Trois  nouvelles),  2.53.  — 
Pour  parfumer  le  thé,  3.5<).  —  (Système  nerveux  des),  li.5. 

—  Vivaces  pour  bordures 2.")(J 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues  (dans  tous  les  numéros). 
Platane  (Les  plus  belles  avenues),  177.  —  (Beaux  spécimens) 

225 

Platycerium  qrande  (Semis  et  élevage  de) 25 

Plertr      ■•      ' '.f  fiom 123 

Plecli  aliis Xtl 

Pluio  :  1  ,  le  dans  lo  Midi,  276.  —  Obtenue  par  l'éloc- 

tricilé 129 

Plumbago  coecineœ 93 

Pdiréo  il  carde  ilu  Bré.sil 90 

l'iiires  :  D'nngiiio  belge  (Meilleures  variétés  do),  .330.  — 
(Iv  lairrii<   dos),    134.  —   0  hiver  (Les  mollleuros),  34<>.  — 

I  Ires  tardives çi7 

poiriers  ilMigniis  pour),  888.  —  (Toxicité  du  gui).   ...     .'WH 

l'ois  il.eur  vogue  80U8  Louis  XV) ICI 

l'di vie  nouveau 309 

Pollen  (La  germination  du),  .3V>.  —  iPolIInlsntlon).    .    .    .     193 

Piininii-s    cle    terre:  De  nrinuMir  iProiédé   é<'oiiomi(|uo  pour 

obtenir  des),  131.  —  (Eni|uéio  sur  la  récolte  de»),  ;J5.).  — 

(Exportation),  193.  —  (Plantation  automnale 2*.)1 


Paifes 

Pommes  et  Poires  de  Tosmanle 147 

Pommiers  (Chancre) 33 

Porte-graines  (Production  des) 259 

Pou  do  San  José  (Le) 315 

Poulet  aux  Chavoles 37 

Pour  bien  faire  fleurir  les  Cyclamens 272 

Pourridié  des  racines  (Idenl'ilication  d'un  cliampignon).     276 

Pourriture  noble  do  la  Vigne ;t53 

Poux  dos  plantes  de  serre  (Contre  les).    .    .   • 392 

Primes  d'encouragement  à  la  culture  du  Safran   ....     252 

Primes  d'hotineur  a  l'horliculturo l'78 

Primeurs  de  Provence  en  .Vlleniagne  (L'Expédition  des)    299 

Primevères:  De  montagne  (Lesi.  341.  —  hn  Angleterre  (Le 

jour  des).  Ibi.  —  P.  grandis,  255.  —  P.  tncgast'irfulia,  \x>. 

—  P.obcunica  (.\  propos  do  l'introduction  du),  127.  —  P.  ris- 
rusa 2^15 

Prix  agronomique  à  l'horticulture,  300.  —  Hordin  de  l'Aca- 
démie des  sciences 212 

Procédés:  Econoniicjue  pour  obtenir  des  Pommes  déterre  en 

firimour,    131.  —  De   conservation   du   Haisin,  274.  .'109.   — 
lose  Chariuoux  pour  la  conservation  dos  Itaisins.    .     3'tl 
Production  :  Des  porte-graines  (Nouvelle  méthode  dei.  ;C>9.  — 
Et  commerce  des  fleurs  dans  les  lies  Sorlinguos,  167.  — 

Légumière  et  fruitière  de  la   région  d'Hyères 243 

Produits  :.\  l'étranger  (Vendons  nos),  13'.i,  15S,  206,  23.S.  — 
Horticoles  au  marché  par  automobiles  (Transport  des),  258. 

—  Horticoles  aux  Halles  (Les),  16.  32,  4S,  64.  80,  96,  112, 
128,  IH,  160,  192,  20s,  224,  24<),  256,  272.  2S7,  .'(20,  :i'«i,    :«8 

Protection:  De  la  Vigne, 35.  —  Dos  nouveautés  horticoles,  274, 
.■j<36, 371.  —  Des  oiseaux  insectivores  (La),  340. 371.  —  En  An- 
gleterre  179 

Protectionnisme  allemand  et  l'horticulture 285 

Prune  d'Ageii  (Concurrence  de  la  Serbie) 337 

Prune  d'Agen  (La  crise  do  la) 3.56 

Prunes  en  Bosnie  (La  récolte  de) 240 

Quais  fleuris 223 

Quai  aux  fleurs  (L'encombrement  du) 270 

Quelques  exemples  d'ornementation  florale 137 

Quelques  foryies  de   Violettes 190 

Questions  d  acclimatation •    .    .    .    .       83 

Uaces  horticoles  (La  nanilication  des) 126 

Kadis  (.Vrrosage  souterrain) 305 

Kaisins  :  d'-Vlgérie  en  Allemagne,  379.  —  Conservation.  .'It©. 

—  Et  les  odeurs  (Le),  ;)5il.  —  Les  procédés  do  la  conser- 
vation du),  274.  —  A  rAfle  fraîche  (Conservation   des),  331. 

—  A  rafle  sèche,  2i»6.  —  (Conservation  dos),  '2X2.  —  Do 
Corinthe  (production  des),  276.  —  (Des  rendements  en 
vin),  81.  —  De  table  en  Allemagne  (Importation  des),  :W8. 

—  De  table  (Nouvoau  marché,  276.  —  Sans  pépins,  273.  — 
(Vente  des)  de  la  Treille  de  Roi 321 

Ramie  (exportation) 356 

Récoltes:  Des  anian<les  en  Tunisie  (La).  291.  —  Des  fruits  on 
Amérique  (La),  275.  —  Des  fruits  au  Canada.  ;156.  —  Dos 
Ponimes  do  terre  (Enipièle  sur  lo),  355.  —  Des  Prunes  en 
Bosnie  (La).  3W.  —  Du  Jasmin  sur  lo  littoral  de  la  .Médi- 
terranée, 227. 
Récompenses  :  Décernées  à  l'Exposition  de  la  ."Société  natio- 
nale d'Horticulture,  178,  —  Do  l'Association  pliUoniatiquo. 
211. 

Record  de  la  moindre  vitesse 195 

Ilecouvremeiits  postaux  et  les  Sociétés  d'Horliculluro  (Les), 
290.  —  (Niuivello  réglementation  des),  274,  :{54. 

Reine  (les  Belges  et  les  fleurs  (La) 307 

Iteiiies-.Marguerites  (Comète  aux  Etats-Unis 313 

Renseignenieiits  agricoles  (t)ftiio  de) 127 

Itc'séda  (Culture  hivernale  du) SI 

Itespiration  des  plantes 259 

jtostrielion  à  la  culture  des  champs  d'épaudage  ....     276 

Rhubarbe  (.Méthode  de  forcer  lu) 147 

/{ibi's  viltosuni 223 

liirliardia  Sjirenyeri 153 

Picolia  Lunaria.' 334 

lliibiiiia  ne()-t)n:ricana 271 

Romaines  (Culture  des) 1H8 

Itoiigour»  (Destruction  des) 288 

//(«(i  f lin I lia  iiKTmi'.ç  (Eglantier  sans  épines) 113 

Roses  :  Bleue,  193.  —  Jeann,-  Putilins,  k\.  —  Mute  Driout,  813. 

—  Briardes  aux  Halles  de  Paris  (Les),  2S'l.  —(Catalogue  de), 
132.  —  .Soui-iiiir  (/<■  l'i.rrr  Sulling,  115.  —  Dans  la  décora- 
tion (Les),  151.  —  (Préparation  des),  .■<.57. 

Rosiers  ;  le  Blanc,  2SS.  —  rrim.voM  Unnbler  remontants    .323 

Routes  fruitières  (.\  propos  des) 2.'>4 

Hiidliechin  InritiiaUi  flore  pteno.  ...     .'J.'14 

Hueltia  tjirent:iana ...      102 

Sahal  uri.iiii'ii  .    .    .    • 12 

Safran  (priini' à  sa  culture) 292 

Sainlpiiiilii'  iiiiHinllui  (Culture  iliiî .    .     278 

.Saint-Pierre  de  la  Mortiniqu''  .     205 


LE  JARDIN 


XI 


Pages 

Salsilis  "  Mammoull)  » 384 

Sitxil'raija  uj>icutata  .   .    .  ' 351 

Si'cln>ressi"  en  Auslrulie 'i'i>^ 

Soclion  d'Hiirtirulliiri'  cl  de  l'omnlojjio  ù  U  Société  des 

Auriculleurs  do  l-'iiuice  (Vœu  oxpniiio  par  la) IW 

Séloclion  dos  l-'raisiors i~'' 

Soiiiis:  S.ol  éleviii^o  du  Plali/ccrium  grande,  :i2ô.  —  l'olat;ors 

lie  pleine  lorro  à  l'arrière-saison iH 

Sorros  à  forcer -Hi 

Servii.i'S  :  D'analyses  do  terres  et  d'onj^rais,  274.  —  Do  l'hydrnu- 
li(|uo  auricolo  (Héorjîaiiisalion  du),  '.i22.  —  Militairi'  dps 
jardiniers  on  Allemagne,  :iOS.  —  Militaire  et  l'iiorticulturo 

(Lo).   . :H      .")1 

Shurliii  iniitUira 20^i 

Simpln  melliodo  do  forcer  la  Rhubarbe 147 

Situaliiin  ;  Des  cultures  do  graines,  24:i.  —  Horticole,  243. 
Sociétés  :  Do  liolaniiiuo  do  lîelgiciuo,  1.  —  D'ensoigMoniont 
piipulairo  de  l'agriculluro  et  de  Vhorticulluro,  227,  25H.  — 
Des  .Vgrii-ulteiirs  de?  l'rance.  3.5,  —  Des  Chrvsanthémislcs 
du  Nnrd,  114,  211.  --  1)  Hiirli(-ulluro  d(>  Londres  (I.'IhMoI  do 
lai  32:!.  —  D'HurticuUiire  de  Tunisie,  'SA'.f.  —  D'HurlirulUiro 
d'Orléans  et  du  Loiret,  S3.  —  D'Horticulture  du  Doubs,  'M. 
—  l''oroslière  fraMi;aisc  des  Amis  des  .irbres,  9.H.  —  Kraii- 
(.aiso  il'Horliculture  de  Londres,  40.  —  Krigorilicjuo,  132.  — 
Horticole  d'Aix-los-Bains,  34.  —  Mycologii|ue  de  Fraiiie, 
323.  —  Nationale  d'Agriculture,  1,  Wi.  —  Nationale  d'Hnrli- 
culture  de  France  (Les  séances  de  la),  16,  18,  30,  47,  03,  79, 
82,  95,  m,  127,  143,  170.  192.  207,  223,  2:î9,  255,  271,  287, 
304,  319,  335,3.51,  368,  aH4;  (Bureau.x),  31,  370;  Comité  des 
lleuristes,  commission  des  E.xpositions,  370;  l'omologifjuc 
do  France,  1.  —  Pour  le  commerce  di'S  fruits  (Création 
à  Brème  d'une),  22.H.  —  Koyale  d'Hortiiulluro  d'.Vngle- 
terre,  212.  —  Royale  d'Horticiilturr  d'Angleterre  (Le  nou- 
veau liall  de  la),  354.  —  D'Horticulture  et  les  recouvrements 
postaux  (Les),  290.  — Horticoles,  diverses,  244,  308,  .330.  — 
Végétarienne  de  France,  340. 
Soins  à  donner    au   Iruitior  dans   la  conservation    du 

Chasselas 302 

Sùlanum  yiganteion,  3^. —  S.  Xaxti 1U2 

Solidarité  horticole 244 

Sjiini'H  iiiillefolivin,  92.  —  S.  pubvscens 92 

Station  agronomicjue  d'Auxerre.  —  Station  agronomique 

nouvelle 35 

Stérilisation  des  terres  par  cuisson 113 

Substance  imperniéabilisanle  nouvelle 35 

Sucre  (Pauvreté  nutritive),  305.  —  (Production  et  consomma- 
tion)  2.57 

Sujets  japonais  en  Dacallia  bullata 293 

Supports  pour  fleurs 71 

Syndicats  :  ceidral  des  agriculteurs  de  France,  00.  —  Central 
des  horticulteurs  de  France,  130.  —  Des  maraîchers  de  la 

région  parisienne,  300.  —  Des  primeuri.stes .'(70 

Systèmes  de  conservation  du  Raisin  à  railo  fraîche.   .    .     309 

Sicainxonia  ijalcgifolia  Robert  Broirn 299 

Tabac  (Nouveau  débouché,  101.  —  Riches  (Les  jus  do).     322 

Tticca  Chantricri 12 

Tarifs  douaniers  allemands  (L'horticulture  française  et 

les) 50,     322 

Tavelure  (l'raitcment) 2.S8 

Telfair  et  la  Chayote  en  Algérie  (Le) 3.50 

Température  (La),  15,  .32,  48,  04,  80,  90,  112,  128,  144,  100, 

176,  192,208,  211,     224 


Pages 

Terres  :  Division  par  les  vers,   193.  —   Incultes  en  Franco 

et  aux  Colonies,  324.  —   Stérilisée,  .35.  —  Stérilisalicm   jiar 

cuisson li:j 

Thé  (Consommation),  .321.  —  (F^xportalions),  .340.  —  (Plantes 

pour  lo  paifunior),  350.— (Son  ferment) 225 

Thunbeigias  If.es) IsT 

Tir  contre  la  grêle 10,  .M,  292,  314,  .32.3,     :J05 

Tomate  (Culture  de  la  Tomate) :{7,    117 

Traitomenl  de  la  tavelure 288 

Transplantation  dos  arbres,  149,  1(>5,  l.Ki,  204,  210,  2:«j,  3*13.  — 

(Nouveau  chariot   de) 284 

'Transport  :  des  colis  do  fleurs  du  Midi  en  Allemagne,  :t55.  — 
Des  fleurs  en  .Mleniagno  (Amélioration  dans  loi.  :i03.  —  Des 
fleurs  ot  primcMirs  du  littoral  on  .Mleniagne  et  on  Rrssio, 
243.  —  Des  fumiers,  275.  —  Des  produits  horticoles,  148, 
180.  —  Des  [)ro(luils  horticoles  au  marché  par  automobiles, 

2.58.  —  Fn  wagons  frigoriliques 104 

Trauniatisrae  (Nlodificalions  des  végétaux  par) 3.53 

Treille  du  Roi .Vl\ 

Tricholiima  nuduni 17 

Tropœlum  patagonicuin 29 

Trust  do  cultivateurs  de  Fraises  (Un),  24'!.  —  Des  conserves 

en  Amériiiue .308 

Tulipa  inijens 2.S7 

Tulipa  Micheliana 2.'J5 

Titlqia  nitiila 2.'15 

Tulipomanie .321 

Ti/plioniutn  (jiganteunn 287 

l 'ne  révolution  chez  les  Bégonias 197 

rnçiernia  Irispliœrn 2.'15 

Union  commerciale  des  horticulteurs  et  marchands  grai- 

niers  de  France 102 

Ttilisations  des  graines  de  Croton,  .329.  —  De  l'alcool.     187 

Vanille  (Sa  culture) 2.57 

Variétés  do  Kaki  (Au  sujet  des) 134 

Végétarisme ;i.53 

Végétation  liorticolo  au  Laos  (La) 292 

Vihurnuni  Carlrsii 229 

Vers  de  terre  (Leur  action  dans  le  sol) 193 

Verre  «Cathédrale  » ' 231,    331 

V'ondons  nos  produits  à  l'étranger  ....  139,  1.58,   206.    2.'i8 
Vente  aux  enchères  dos  collections  Alfred  Bleu.  131.  —  Coopé- 
rative des   fruits  (Les),  211.  —  Des  collections  de  M.  De- 

vansaye 227 

Vernotiia  Arechacaleiœ.  44.  —  I'.  arkansdna 307 

Vie  parasitaire  chez  les  végétaux  supérieurs  (La)  .   .  25,    41 

Vigne  :   Influences    sur   la    production,    161.  —  Le    Bolnjtis 

c/nercu (sur  la),  353.  — la  Pourriture  noble, 353.  —  iNouvello 

maladie  do  la),  49,  115.  —  (Sulfatage).  228.  —  Et  Pêchers  en 

plein  été  (Pour  déplacer  des) 272 

Vignoble  dans   Paris  (Un),  365.  —  Etendue  des  vigno- 
bles français 309 

Villa  Umberto  I  jadis  Horghéso  (La) .301 

Vin  (Mérite  du) :iG9 

Violettes  (Quelques  formes  de),  19il.  —  I'.  ll'/7.wn  ...      81 
Visite   de  S.  A.  lo  prince  do  Bulgarie  au  Jardin  bota- 
nique de  Saint-Pétersbourg 220 

V'oituros  fleuries 181 

Wagons  frigorifiiiiies  (Transports  en) 164 

JCiiiithii-vi/lutii  liitngei 203 


Lib'*  et  Imp"  Horticolcl,  &4  ••'•,  rue  de  Grenelle.  —  l'*Ri> 


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