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JARDIN
Jdiiniiil lii-iii(iisii('l (riloi'liciilliiro oônôralc
Fondé en 1887
Direc leur-Rédacteur en Ghol' : H. MARTINET
4~
^-
QUINZIÈME ANNÉE
(±90±)
Nos Principaux Collaborateur^
MM.
Aluert (Cliarles), Baltet (Cli.).
Uerijy (A.), Berger (E.), Bergman
(E.), Blin (H.), Bois (D.), Bonnet (L.),
Bruant (G.), Buisson (J.-M.), Cappe
IL.), Caveux (F.), Cayeux (H.), Cha-
BANNES (Ci.), CiIALOT (C), CllATENAY
(A.), Cordonnier (A.), Cornu (Max.),
CoRREvoN (H.), Courtois (E.), Croux.
Decorges (L.) fils, '-Délavier (V.),
Delmazure (.V.), Denaifi'e, Deloncle
(O.Despinoy (I''.),Ducret (A.), Duval
(L.), Dyrowski (J.), Fleury (C), Fos-
SEY (J.), Fouss.\T (J,), Gay (L.), GÉ-
ROME (J.), Granger (P, ), Gbiessen
(.\.), Grignan (G,-T.), Guillaume,
guillemain (j.), guillochon (l.).
Hariot (P.), Harman-Payne (C).
Henry (L.), Jarry- Desloges (R.).
JouiN (E.), Labroy (0.), Layé (G.).
MM,
Le Clerc (L,), Lemoine (H,), Le-
tellier. I.f.vèque, Lochot (J.), Lou-
TREUL (L.), Luquet (J.), Magne (G.),
Magnien (Ach.), Mahot (J,I. Maron
(Ch,), Maumené (Albert), Micheli
(Marc), -MosER. Mottet (S.), Mouille-
fert, Mulnard, Mussat (E,), Nanot
(J,), Nardy, Noël (P,), Nonin (A.),
Opoix (0,), Passy (Pierre). Potrat
(C), Rivoire, Rouge (V.), Rudolpii
(Jules'i, Sahut (Félix). Sallieb (J,),
Schmitt, Schneider (G,), Simon
(Léon), Soland (F.), Teissonnier
(P.), TÉRASSE (L,), Tiieulier (H,)
lils. Thirion (P,), Travouillon (F.),
Trébignaud (Claude), Truffaut (A.),
Truffaut (G.), Vallebanu (E,), Van
DEN Heede (Ad,), Vincey (P,).
Vbay (G.), etc.
4-
r
ON S'ABONNE à la Librairie Horticole. 84 bis, rue de Grenelle, Paris
ET ■».%.'VM TWl'H LEM IClItE.^l'X ItK ■>OKTE
A Mopsieur Léop VASSILLIÈRE
DIRECTEUR DE L'AGRICULTURE
J'ai l'honneur de dédier la quinzième année ou «JARDIN »
J'iiris, le <!U Décembre HJOI
11. MARTINET
m. Léon VASSILLIÈRE
DIRECTEUR DE l'aGRICULTURE AU MINISTKRE DE l'aGRICULTURE
COMMANDEUR DE LA LEGION d'hONNEUR
COMMANDEUR DU MERITE AGRICOLE
OFFICIER DE l'iNSTRUCTION PUBLIQUE, ETC.
M. Léon VASSTT.LIKRE
M. Léon V'assillirre est un graïul nini ilc innilic-ulturc et des Ilortii ultcurs et, ile])uis bien
Icmptenips tlt'jà. j'avais le ilésir ilc lui oiTiii- la ili ijieace tl'iin îles vuluines du Jardin, .l'en ai été
l'iniiéelié jus(iu'i('i par la très grandi- bii'nvi'illanee dont il m'a dnnni' taiil dr pn-uvcs d parla
irainte bien naturelle (jue mon intention soit mal conii)rise.
Mais eomme cette situation peut se prolunp'r jiendant de Imii^ues anufi's eiRtirc, ainsi ipie
j'ose d'ailleurs l'esjiérer, je ne veux jias attendre jikis lonj^tenips pour aeiiuitter la dette de
reconnaissanee eontraetée envers lui. nnn-seuiement jiar moi, mais encore par de nombreux
cdllal'iiralcurs et amis du JiiriHu : je iiuis même ajouter i»ar l'Horticulture tout entière.
M. Vassillière est le fds d'un ancien médecin de l'armée, liomme de grand caractère (pii
s'attaeha à donner à ses enfants une éducation virile et Im (e dont ils devaient si largement pro-
filer dans l'avenir.
Après avoir conquis son baccalauréat ès-sclences. M. Vassillière entra à l'Ecole nationale
d'Agriculture de Grignon, d'où il sortit en tète de sa promotion. Voulant se perfectionner dans la
liiatiiiue de l'agriculture, il entra ensuite, en <]ualité de stagiaire de Grignon, à lafei'me-école des
Ilubaudières; |iuis. ajirès avoir fait, comme engagé voloidaire, la campagne de 1X70. ayant à ses
côtés son plus jeune frère, engagé volontaire comme lui, il iiartit i)Our l'Amérique du Nord.
En cescirconstan<■es,^I.^'assillièreserl'•vélaitdéjàcomIlleun homme d'énergie et d'initiative.
H ne connaissait jH-rsonne en .\méri(iue et ne savait |)as un mut d'anglais; il se
lançait donc dans l'inconnu. Mais il était avide de s'instruire et il voulait se furtilier au contact de
ces races rudes et vaillantes qui ontcon(|uis le Nouveau-Monde et s'y sont si raiiidement implantées,
Airivé au Canada, il s'engagea dans une grande exploitation agricole, où il prit part à tous
les travaux: ]iuis, ayant actpiis la jiarfaite connaissance de la langue anglaise, il parcourut les
Etats-l'nis et en-a, dans la Caroline du Sud, une importante culture de vignes d'origine française,
dans le but d'ai)provisionner des meilleurs raisins de table, les marchés de New-York et des
glandes villes de l'Ouest. .Malheureusement, ses elTorts furent coidrariés par un fléau dont les
vignobles français devaient avoir peu après tant àsoulTrir à leur tour : le |diylloxéra, auquel on
ne connaissait pas encore les moyens de résister. C'est ainsi que M. Vassillière fut la prendère
victin)e française du iphylloxé-r-a.
Il rentra alors en Erance, bien ]prepan' jmiui- reiulre a sun pays les jdus signalés services.
Après avoir dirigé pemlaiit quelque tenqts une exploitation agricole dans le Midi île la
l'rance. et après un nouveau si'-jiiur aux llid)audières, ciunine direc-teur d'une station vitieole,
.M. N'assiliière fut nnmnié, à la suite d'un inncours. Professeur dépai'temerdal d'agriculture
lie la Vendée; puis, toujour.-j au concours, il obtint le liti-e d'Inspecteur général de l'Agriculture.
C'est dans cette fonction que nous le ti'ouvons en IS'.t.'î, alors que la confiance du
gouvernemeid l'avait j)lacé à la fête de la section agricole fram/aise de l'Expositinn univei--
selle de Chicago. Depuis cette époque, il fut luidinin-llemeiit iii enntacl avec les horticulteurs
français, auxquels il rendit les plus grands seivices.
En IS'.t'i. il était nnmnn- Connnissaiie général de l'Exposition internationale de culture frui-
tière de Saint-l'étersiiourg, où j'eus l'honneur et la bimne fortune d'être son collaborateur.
Pendant les deux mois que je passai en Mussie à ses côti's. vivant dans son intinnté. j'aïqiris alors
à le connaiire, à le res]iecter, à l'aimer.
Sa grande modestie, son peu de goût ])0ur tout ce qui peut iiarailre réclame, ne me pardon-
neraient pas de nu- laisser entraîner à dire ici tout ce que je |iense de l'indéiiendanee et de
l'élévation de son caraetén; et du la sûreté de son jugement sur les honnnes et les choses.
.le nn- contente donc d'évoquer ici le sf)uvenir impérissable pour moi de cette si intéres-
sante cl si instructive campagne, faite sous les ansiiices d'un tel maitre.
Le l<» août iSiMi. .M. Vassillière était placé à la tète de la Din «ijon de l'.Vgricullure, où il rem-
jdaçait son éndnent chef et and, M. E. Tisserand. Et, tiès lors, il ne cessa de servir la cause de
l'Horticulture : qu'il s'agd de résoudre ciuelque problème écononnque intéressant noire produc-
tion nationale, ou d'organiser l'Exposition <le Saint-Pétersbourg de iS'.l".». l'Exitosilion vuiiver-
srdle, etc.
.M. Vassillière a donc droit à toide hmIi c r iiM.ii<-:.iiiii\ icnmni il i>l dii.i .K^iiiri' ili' notre
très respectueuse cl très vivo afTeetion
II. M,
N" 357
LR JARDIN'
5 Janvier 1902
AVIS IMPORTANT A NOS ABONNES
l'ail I- ih'iler lotc iiilei million ihiiis le service dit
Jardin, nous prions iiisttniniienl nos abimnés dont
l'abonnement vient d'eupirer de nous faire parve-
nir le plus lot possible le montant de leur renoiivel-
lemeiil en ini mandat-poste adresse à M. VAdininistrn-
leur di( Jardin, 85 liis, me de Grenelle, à Paris, accom-
pagné de la bantle d'abonnement. — Dans la première
quinzaine du mois courant, nous ferons présenter, à
tontes les jiersonne^ qui ne nous auront pas encore soldé
le montant de leur renouvelletnent, tnie quittance de
i2 francsai/i/meiitécdcs frais qui se nionlenl àOfr. <>().
Xos abonnés ont donc intérêt à /lous envoyer directe-
ment, avant celte date, le montant de leur réalmiine-
ment, ce qui leur évitera ces frais de recouvremenl.
CHRONIQUE
A mesure que la cuUiire du Ghrysanlhènie s'accroit
ot prend de l'extoiision, les maladies qui s'attaquent à
la jolie Composée asiatique deviennent aussi plus nom-
breuses et plus redoulaliles. Voici que M. JolTrin nous
signale deux nouvelles affections palliologiques qui
mettent en péril la roino dos fleurs d'automne. Depuis
plusieurs années les jardiniers avaient remarqué que les
Chrysanthèmes cultivés en serre mouraient rapidement
après avoir perdu leurs feuilles, qui, auparavant, bru-
nissaient et tombaient. Quelquefois môme le capitule se
desséchait et se flétrissait avant de s'épanouir.
L'observation minutieuse a montré que les plantes
malades étaient affectées de leux maladies différentes,
qui au premier abord pouvaient se confondre. L'une de
ces affections est de nature vermiculaire, l'autre a pour
cause un petit champignon. Dans le premier cas, on
voit apparaître des taches lirunes, à contours irréguliers,
sans que la feuille ait préalablement jauni. Ces taches
s'accroissent peu à peu mais restent limitées par les
nervures. En même temps la feuille parait plus épaisse
au toucher, devient cassante et se recroqueville. Le mal
d'abord limité aux feuilles inférieures gagne bientôt
celle du haut de la tige. L'examen microscoi)ique fait
voir de nombreuses anguillules du genre Tylenchus
qui habitent presque exclusivement les parties périphé-
riques de la tache ou même les tissus voisins encore
verls. Dans les feuilles adhérentes aux tiges on ne trouve?
que des larves tandis que celles qui sont tombées ren-
ferment cle ncimbreux individus adultes.
La multiplication par bouture parait être une des
causes qui favorisent le plus le ilévelopi)emeHt du mal.
Il importe donc de ne pratiquer le bouturage qu'avec
des plantes tout a fait indemnes et, par dessus tout, de
brûler les feuilles qui iiréscntent des taches brunes,
même avant qu'elles ne soient complètement develop-
\)ées, quand on ne i)eut encore en constater l'existence
que par transparence. La nouvelle maladie vermiculaire
existe dans toutes les parties de la France et parait être
épidémique et cai>able d'occasionner des ravages redou-
tables. 11 n'en est plus de même de l'affection causée
par un champignon, le Septoria varians, qui ne semble
s'attaquer qu'aux feuilles languissantes. Ces der-
nières commencent (lar jaunir et prennent en s'accrois-
sant une teinte de plus en plus foncée. La tache reste
molle au toucher, sans qu'on voie apparaître la dessicca-
tion caractéristique de la maladie vermiculaire. Sur
quelques points se développent des macules noires, cir-
culaires, à contours nets. Si l'on fait une coupe à tra-
vers une de ces (euilles, on trouve un mycélium abon-
dant et dos spores d'un champignon que .M Joffrin con-
sidère comme constituant une esjièce nouvelle du genre
Septoria, caractérisée par lo polymorphisme de ses pé-
ritjièses, d'oii le nom île Septoria vurians.
Les lési .ns dues à la gelée no doivent pas être con-
fondues avec ces alTeetions patholngiques. Les feuilles
attaquées no présentent ni l'apparence cornée de la
maladie vermiculaire, ni les taches noires occasionnées
par l'habitat du ehampigncm.
P. Haiuot.
•yjyjxr^j
Nouvelles Horticoles
M. Victor Lemoine, l'éminent horticulteur de Nancy,
a été élu, dans la séance du 12 di-cembre, mendire
d'honneur de la Société Nationale d'Horticulture de
France. C'est le second horticulteur français à qui est
attribuée cette dignité.
Le vote de la Société Nationale sera ratifié par tous
ceux qui connaissent les travaux et les belles olitenlions
de M. Lemoine.
La Chaire de culture au Muséum. — Après le vole
de présentation des professeurs du Muséum et de l'Aca-
démie des Sciences, le Ministre de l'Instruction Publiqui!
vient de nommer M. Costantin titulaire de la Chaire de
de culture en remplacement de M. Maxime Cornu.
Nous avions, très franchement, fait connaître ce que
nous pensions de la candidature de M. Costantin. Main-
tenant que nous nous trouvons en pré'sence du fait ac-
compli, nous n'avons, bien entendu, rien à retrancher de
ce que nous avons dit. Dans lo résultat de cette compé-
tition nous ne voyons pas une défaite, parce que l'inté-
rêt supérieur de l'horticulture nous avait seul préoccupé;
et nous ne doutons pas que le successeur de M. Maxime
Cornu ne prenne cet intérêt à cœur comme nous.
Nous n'avons pas la prétention, qui serait assuré-
ment déplacée, de tracer à M. Costantin la lâche qui
lui incombe; mais nous exprimons un voeu : c'est que
le nouveau titulaire de la Chaire de culture se pénètre
bien des besoins et des desiderata de l'horticulture, et
maintienne les traditions établies i)ar ses prédécesseurs.
De plus en plus, l'enseignement supérieur s'oriente
vers les applications pratiques des données scientifiques,
ainsi qu'en témoignent notamment les efforts faits dans
les facultés dos sciences de Nancy, de Renues et d'ail-
leurs pour créer un enseignement supérieur agricole.
Nous aimons donc à penser que M. Costantin tiendra à
développer le côté pratique dans l'administration de sa
chaire. Il peut compter, s'il réalise ce vœu général, sur
le concours des horticulteurs et sur le notre, loyal et
résolu.
Société nationale d'agriculture de France. — Le
bureau de la Société est composé comme il suit pour l'jilg :
Président, M. l'rillieux; vice-prcsidenl, M.Cheysson;
secrétaire perpétuel, M. Passy; trésorier perpétuel,
M. Liébaut: vice-secrétaire, M. Jules Bénard.
Société botanique de Belgique. — M. Crépin,
ancien directeur du Jardin Botanique de Bruxelles, ayant
donné sa démission des fonctions de secrétaire de la
société, en a été nommé président d'honneur par accla-
mation. Son successeur, M. Th. Durand, en a été élu
secrétaire à sa iilace.
Société pomologique de France. — Nous avons dit
dans notre numéro du 20 décembre dernier, à propos
du renouvellement du bureau de celte société, que
LE JARDIN
M. J. Nicolas avait iHé désigné comme secrétaire gt'ntral
iiiliTiinaire.
M. Nicolas nous fait savoir qu'il n'a pas été ('lu, qu'il
n'était pas mémo candidat, cl que c'i'st M. Jouteur Mis
qui a élé nommé Secrétaire général par intérim.
Concours général agricole. — Le Journal Uffiricl
a pulilié le "-'•'• déccmlin- nn avis oinciel aux termes
duquel un concours général d'animaux gras et de
volailles mortes aura lieu à l'aris, au marché aux bes-
tiaux de la Villelle, du 1" au S mars l'JO:^.
Le ctuicnurs gi-néral agricole île 11102 est donc, comme
celui lie l'.HJl, scindé en deux parties. La cause de celte
scission est sans iloulo que le Granil l'alais est alisolu-
ment imprnpre à une vasle exposition comme un con-
cours général agricole; quanta la galerie des Macliims,
elle est louée jusqu'à la fin île mars. Rien n'est encore
décillé relativement au concours îles atiiniaux reproduc-
teurs, proiliiits et machines; les uns disent qu'il sera
supprimé, d'aulres qu'il aura lieu à Vincennes.
Ou se placera, dans tout cela, l'exposition horlicoii- qui
accompagnait Irailitionnellement au moins l'une 'les
parties de ce Concours agricole, si ballotté depuis la
disparition du P.ilai-^ de l'Industrie?
Les français en Indo-Chine. — M. Georges Devrai -
gne, ancien élève du Paraclet et de l'Ecole supérieure
do (irignon, ancien professeur d'agriculture à l'école do
Wagnonville (Nord), actuellement chargé de mission
agronomique en Indo-<>hine, vient d'être nommé, [lar
décision du gouverneur général de celte colonie,
M. Doumer, directeur de l'agriculture de la province
d'Annam.
Congrès des Chrysanthémistes. — La Société
frani.Mise des Cliiysaulliémislis, réunie à Honleaux, a
inscrit, après un examen sommaire, à l'ordre du jour du
Congrès de l'JU2 les questions suivantes pri'sentées par
M.\L Lochot, de Sophia; Lisitano, de Messine, elChif-
flol, de Lyon.
1" Des ca\ises qui influent sur l'élévation des tiges du
Chrysanthème, et des procédés culturaux capables d'en
atténuer les effets.
2" Pour qu'un (Jhysanlhèmo produise plus facilenu'ut
des graines, vaut-il mieux le cultiver à la grande fleur,
ou naluroUcmenl, sans éliourgeonnement'/
;t" De l'influence des excès d'engrais liquide.
Plantes officinales. — Dans le 28' rapport annuel
du Jardin l'.otaiiiiiue du Natal, nous voyons signalés les
Mniifiiiiiit comme des plantes propres à guérir la dysen-
terie. M. Mediey Wood rite l'avis du \)' Elliot, de
l'Hôpital impérial de Dcelfonlein, qui a fait des essj.is
avec une infusion et une teinture de feuilles de Moit-
8011 in hiflora, et a obtenu des résultats excellents.
Plantes fourragères. — Des expériences ont été
faites au Natal en \ uo d'acclimater le Pnxpnltnn diln-
Utlum\ elles ont donné de bons résultais, d'après lo
V8'' rapport du Jardin Botanique du Natal, n S'il reste
verl pendant no» hivers ordinaires, dit M. Wood, il
pourra constituer une plante utile pour les cotes aussi
bien que pour les hauts plateaux. »
!)'aulre jiart, Y American (inrilening publiait derniè-
rement une lettre d'un correspondant, M. S. L. W'atkins,
ilo GrizKly flals (Oïlifornie), vantant les grandes qualités
du l'encillaria zettnides. Ce serait l'une des plantes
(ourragôroB el céréales les plus merveilleuses connues,
cl recherchée par tous les animaux : chevaux, l)esliaux,
moulons, etc. l'iio superllcio d'un acre produirait plu»
de :t.(K<0 livre» de graines, soit environ :i.r.(Ki Kilogs à
riiei'l.ire. La planle a une croissance rapide, cl atteint
une hauteur de plu» do -i mètres on W jour». Les épis
nombreux ont atteint une longueur de 30 à f)0 centi-
mètres.
La plante est originaire de l'Amérique Centrale: elle
appartient à la section des Panicées, et à un genre
voisin du genre Penniselum.
D'autre part, .M. Schlagdenfauffen, le savant chimiste,
signale dans le Ilidlelin de la Sociclé Centrale d'Horti-
culture de Nancy le caractère toxique de diverses Coro-
nilles. Ce fait est d'autant plus intéressant à connaître
que plusieurs Coronilles (la sci>rj)ioi^dee\.\& bicolore sur-
tout) se trouvent fré(|uemment mélangées à l'orge et à
d'autres ci'réales dans certaines régions. Toutes, sauf
le Coronilla Kmerus, donnent un goût amer à la farine
à laquelle elles se trouvent mélangées. ^^ Schiagden-
faulïen a isolé le principe actif, auquel il donne le nom
de Coronilline, cl il a constaté que celte substance est
un poison du cœur, agissant comme la digitaline. En
même temps, prise à faible dose, elle produit un heureux
eflet dans bien des cas de traitement des maladies du
cœur.
Eucalyptus rustiques. — Un correspondant du
tidrtleiierx'Chniiiirle. .M. Hashieigh, communique à ce
journal des échanlillons d'Eucalyptus qui ont résisté
aux hivers en plein air chez lui, dans les Cornouailles;
ce sont : l'A', cordala, VK. Giiniii, et l'A,', caccifera
(syn. E. aiiiytidalina). Notre confrère publie une pho-
tographie d'un K.fordiila semé en 189i en Angleterre,
et qui atteint actucllenicnl une hauteur de ,"> m. 10.
Questions de couleur. — Il ne faut pas, dit notre
confrère alloniand llni/dclsi/n'rtiier, expédier en Chine
des objets enveloppi's dans du papier blanc ; les Chinois
ne les acceideraient pas. Le blanc est chez eux la
couleur de deuil. Dans l'Orient (?) il faut éviter le vert,
couleur sacrée ilu Proidièle.
Les adresses des lettres. — Dans le but de faciliter
lo classement cl, par suite la prompte remise des cor-
respondances a deslinalion de Paris, l'Administration
recommande de nouveau au public d'indiquer, sur les
adresses, à la suite du mol Paris, le numéro de l'arron-
dissement du domicile du destinataire.
A cet ellel, des nomenclatures des rues, boulevards,
passages, etc.. des principaux établissements publics
el industriels de la Ville de Paris, avec indicalion des
arrondissements, sont tenues à la disposition du public
dans tous les bureaux de poste et les débits de tabac.
En outre, des nomenclatures sont mises en vente dans
tous les bureaux do poste, au prix de 0 fr. LO l'exem-
plaire.
La culture des Lis au Japon — Nous pcirlions
récemment des progrès de celte culture au Ja]ion; on
en trmive une autre preuve dans lo chiffre des exporta-
tions, qui vont toujours en augnientanl depuis dix ans.
En 18',ll, elles représentaient une valeur do O."). 120 francs;
en l'JOO elles se sont élevées ii t>t'i2.S.'>0. La plus grande
partie de ces Lis est expédiée en .^n^:ll•ler^e id en
Ami'rique.
Mariages. — l.o i' j.mvier, sera célèbre a Paris le
maria^je de Mlle .Marguerite Vassillière, lille du dis-
tingué directeur au Ministère de l'Agriculture, avec
M. Gérard Dufour, ingénieur des Arts cl Manufactures.
On iinnonce é-galement le prochain mariage do .M. Julo»
.Micholi, fils de ,M. Marc Micholi, do (ieneve, avec
Mlle Paula Soret.
Nous présentons aux jeunes (lancé'» et à leurs familles
nos Vieux et félicitations bien sincères.
Nomination d'un ancien élève de Versailles
comme profeueur à Athènes. ~ Sur la proposition
LE JARDIN
lie M. N'anot, DirfcU'ur ilo l'I'Aole nalimialo iriloiticul-
turp cil' Versailles, M. A. Sanitas, ancien l'Ièvc diplcuné
de la dite éc<ile, a été noiiimé Prcifcsscur ol Jardinier
en chef do la pi'iiinière fjouvoriiemenlalo do la station
d'essais agricoles (rAllicncs. 1! est chargé d'enseigner
la multiiilicalioM des végiHaux ligneux aux jardiniers
de col établissement et aux élèves des écoles des dif-
férentes provinces do la Grèce.
Station agronomique d'Auxerre. — Il est ouvert un
concours pour la nomination d'un directeur de la
Station agronomique d'Auxrrre, on romplacenionl do
M. Nantier, décédé. Ci' concours aura lieu il Paris, le
lundi :^7 janvier, dans le lalioratoire do l'Institut naliiuial
agronomique. Les candiilats devront adresser leur
demande au Ministère do l'agriculture (l)ureau de l'en-
seignement agricole), dix jours au moins avant la date
fixée pour l'ouverture du concours. Ils doivent, on outre,
faire connaître dans une note leurs antécédents el leurs
litres scienliliques, ainsi que les travaux et les
ouvrages qu'ils ont publiés.
Ecole Nationale d'Horticulture de Versailles. —
47 candidats ont pris part cette année au cimcnurs d'ad-
mission à l'Ecole; voici les noms des ('lèves admis:
.\l.\l. Lévè(iue (CiMo-d'Oi), Riiion (Loire-Inférieure), Voiso
(Haute-Marne), Sunon .MtMirllie-i'l-.Moselle). Viala (Aveyroii),
Barsnci| (Landes), Orisard (HhAne), llulac (Lol-et-Garunne),
Déchery (Allier), .\Ioniperl (Meurtlic-et-Mosello), Rondeau
(Sarllie), Pepot (Rure-ct-Lnir), Le Lay (CAtos-du-Nord), Seguin
(CiMo-d'Or), I''éral (Tarn-el-Ciaronne), Roussel (Seine), Mutiias
(Seine), Fromondiére (Vendée), Boulin (Rlinno). Charbonnier
(Allier), Agiiany (Alpes-Maritimes), Altaras (.Vulriche),
Zaborsky (Cher), Desprel/. (Nord). Houlc>l (Seine-et-Marne),
Mûhiberg (Egypte), Bellior (Drùmei. Hrayelte (.Seine-Infé-
rieure), Pérot (Charente). Duval (Seino), Ueville (Itironde),
Boche (Haute-Loire). Richard (.luni). Contard (.Seine), Debruh-
ner (Seine-lnférieurc), liajon (Haules-Pyrénéos), Serond
(Gironde). Glaise (Nordi, Laurençont (I'',ure-et-Loir), Vives
(Haute-Garonne). Schniitt (Soiuo), Borleau (Seine), Boulitrop
(Seine), Thiébaut (Seine). Hazard (Meuse), liiun (Seine-et-
Oise), Larsen (Danemark). Guinel (Seine).
Inspection de l'agriculture. — Par arrêté en date
du 12 oclolire, M. Lucien-Auguste Magnien, ingénieur
agricole, professeur di'parlemental d'agriculture de la
Cote-d'Or, faisant fonction d'inspecteur de l'agriculture,
a été nommé inspecteur do l'agriculture, en remplace-
ment de M. Trouard-Riollo, nonimé directeur de l'Ecole
nationale d'agriculture de Grignon. — M. Magnien est
chargé de la septième région (Drôme, Isère, Savoie,
Haute-Savoie, Uhone, Loire, Ain, Saèno et-Loirc, Cùle-
d'Or, Hantes-Alpes).
Par arrêté' en date du mémo jour, M. de Brézenaud,
inspecteur de l'agriculture a été chargé de la cinquième
région (Haute -Vienne, Corrèze, Puy-de-Dôme, Lot,
Gantai, Haute-Loire, Ardèche, Lozère, Aveyron, Tarn,
Tarn-et-Garnnne).
Prix pour les Œillets. — M. W. A. Proctor, do
Cincinnati, a olïert à la Société américaine des Oeillets
un prix de 100 dollars pour la meilleure collection des
variétés commerciales d'tlullets, comprenant au moins
10 et au plus M fleurs de la même variété, et au moins
10 variétés différentes, cultivées par l'exposant. Ce
prix sera décerné à la séance du l'J février i'.>02, à
Indianapolis.
Les griffes de Muguet. — La production du Muguet
a pris une telle extension a Witlcnberg que l'on en a
exporté l'année dernière 9 à 10 millions do grilles; cinq
ou six cultivateurs en exportent déjà un demi million
chacun.
ITÉCROLOG-IE
Ernest Bergman
Mien que la Faiulté eut eoiiilamné Ernest Bergman
depuis un certain nombre do semaines déjà, les amis de
cet excellent hoiuiuo ne pouvaient se faire à l'idée (pi'il
allait bientôt les quitter. lit ce fut pour moi personnelle-
ment une très vive douleur que d'apprendre sa mort,
alors que je me trouvais très loin de Paris et, par suite,
dans rim[iossibilit('' d'assister à ses obsèques.
.Mais s'il ne m'a pas été possible de lui rendre ce der-
nier hommage, jo liens à dire dans ce journal, dont il
(ut un des premiers collaborateurs, tout le bien ipie jo
pensais do lui.
l-jnest Hergman, lits el pctit-lils des jardiniers enii-
ncnts qui cuit tant contribue' à faire de KerricTes la mer-
El;NEST Biau.MAX.
veilleuse propriété que l'on sait, ne s'était pas senti dès
sa prinu^ jeunesse jiorlé vers l'horticulture; il s'était
dabord, ses iHudes tei minées, adonné au commerce.
Mais, comme bon sang ne pouvait mentir, il revint
liientc")t se placer sous le giron paternel, après avoir
passé quelque lem|)S dans plusieurs grands établisse-
ments d'Angleterre et d'Allemagne.
C'est ainsi qu'il ch-vint le eollaborat(>ni' de son père
dans la direction des cultures de M. Alphonse de Roth-
schild, à I''errières, situation qu'il occupa pendant do
longues années et qu'il résigna lorsque son père prit sa
letraite, en 1897.
C'est surtout eomino publicisle et vulgarisateur que
Ernest Bergman chercha ii rendre des services à l'Horti-
culture. 11 publia dc> munbreuses brochures sui- l'Horti-
culture dans les principaux pays d'Europe, ainsi que
(les monograiihies de clilïi'rents genres particulièrement
bien représentés à Ferrières : les A/itluinirm, les Dief'
fcnbachia, les Alocasia, les Orchidées de semis, etc.
Nous ne pouvons pas oublier non plus la part active
qu'il prit à la rédaction du Jariliii. Dès le Imisième
numéro, à la page 31 de la première année [.'i avril 1887),
nous trouvons sous sa signature un article cle vulgari-
sation concernant la destruction du phylloxéra, question
\
I.E JARDIN
qur, uliTs, clail il'uno Irislo acliialili'. l'eu niues, il
ci'iiiiiieiivHil la srrie Me ses nonilircux et iiilén-ssanls
arliclt's sur la situation des jardiniiTS fii France cl dans
les autres pays.arliiles pleins d'nliscrvations judiciiMises
et souvent de lions conseils. Le Jarû'ui lui doit en
outre lion nonibre de notices sur des sujets très variés.
Mais c'est principalement comme membre très aclit
de la S. N'. H. 1'". que Bergman rendit le plus do ser-
vices à la cause horticole. Tour à tour secrétaire, mem-
bre du Conseil d'administration, secrétaire pendant de
longues années des l'.ongrès annuels et internationaux
d'Horticulture, et enQn, depuis deux ans, secrotaire-
général-adjoint do notre grande société, Ernest Berg-
man s'acquitta toujours de ses dilTérenlos fonctions
avec une intelligence, un zèle et une piinctualiti' auxquels
M. Viger rendit un éloquent hommage.
D'un caractère alTable et courtois, jovial môme,
Bergman était aimé de tous à la Société nationale d'IIor-
ticullure, on, bien qu'âgé d'un peu plus de cinquante ans
— il était né le 8 août liS-'il — il comptait toujours parmi
les jeunes, tant étaient grands son entrain et sa belle
humeur.
H était de toutes les réunions horticoles, qu'elles eus-
sent lieu à l'aris, à Sl-Pétersbourg, à Vienne, à Londres,
à Dresde, à Gand ou à Berlin. Fartant ailmirablement
plusieurs langues vivantes, il était aussi connu etapiiré-
cie à l'étranger qu'on France.
Bergman laisse un grand vide parmi nous. Il était
bon, loyal et incapable de ces petites trahisons qu'ins-
pirent trop souvent à d'autres, hélas ! la rivalité et
l'envie. ^
A sa femme, à sa petite Marie-Thérèse, ii savieillp
mère, j'adresse les respectueuses et sympathiques con-
doléances de la Ui'daction du JanUn. H. M.
Désiré Bruneau
.M, Itisirr Bruneau est décédé igalemeni ces joiiis-ci.
M. Bruneau était fils de cultivateurs; il s'adonna dé
bonne heure aux travaux des champs; et vint en is'i()j
a Paris on il entra en qualité d'ouvrier jardinier dans l06
pépinières Jean Laurent Jamin, alors rue do BnlTon. Il
y devint chef de cultures et y resta près d« 32 ans, pé-
riode pendant lai|ucllo l'établissement fut transféré à
Hourg-la-Reine et successivement dirigé par Jean Lau-
rent Jaroin, puis Jamin et Durand, et enfin Durand
fils. M. Ferdinand Jamin s'était alors séparé de son
neveu et avait cré-é rétablissement (|u'il dirige encore
maintenant à l'entrée nord de I3ourg-la-Reine.
Vers 1S77, M. Bruneau quitta la maison et pendant
doux années s'occupa do la taille des arbres fruitiers
chez les nombreux clients qui l'avaient connu et
apiirécié.
Kn 1879, les pépinières Leroy furent vendues; M. Biu-
neau en acheta une partie, puis la clientèle, on commun
avec M. (ieorgcs Jost; ce fut lo commoncoment «lu
nouvel établissement connu sous lo nom de lu-airc Uni-
veau et Charles Jusl, qui dura jus(|u'en juillet i8'.»3,
époque à laquelle .M. Bruneau en reprit seul la suite.
lin juin suivant, c'i'st-a-dire en 18'.»i, il s'adjoignit son
gendre, M. Alfred Nomblot, dont la collaboration fui
dès ce moment des plus efTcctives, et à qui il céda toul
à lait sa maison nu mois il'avril dernier, sous la raison
sociale SomhUtt-Hruiieau.
La maison obtint régulièrement les plus hautes ré-
componHes, et notamment aux Expositions universelle!*
Paris lS,S'.i l'.MJit et Pi-terbourg ISyMS»;».
M. lirnneau fut nommé Chevalir-r du Mérite agricole
on |.s,S'.», officier en is'.ii, apns l'exposition do SI l'i-
tersbourg, cl Chevalier de la Légion d'Honneur en i'.HM).
Comme homme il était simple et modeste, droit, sin-
cère et loyal, affectueux pour les siens et très attaché à
son personnel et à ses amis.
Travailleur infatigable et persévérant, doué d'un
esprit profond et observateur, il i-tait passionné pour la
culture des arbres fruitiers à laquelle il a consacré plus
de cinquante-huit années do sa vie. (^ette branche de la
produrtion nationah' lui doit une grande part de ses
lionnes méthodes de culture ; t notamment la vulgarisa-
tion des arbres fruitiers formés, cet art si éminemment
français dont notre horticulture est à juste litre fière, et
DlSUiL BllL.NKM.
dont le renom a (Hé porté dans le monde entier par ses
élevés et ses produits.
Son gendre M. Nomblot-Bruneau, noire collaborateur
digne élève et successeur d'un tel maître, continuera,
nous n'en doutons pas, ses excellentes traditions.
Louis Palllet fils
Enlin nous avon> a|i|in> avec regret la mort de M.
Paillet fils, décédé à la flour do l'âge, des suites d'une
congestion pulmonaire.
^i. Paillet avait pris, depuis bientôt dix ans, la suc-
cession de l'établissement fondé par son grand-père et
exploité ensuite par son [lère. Bien connu par diverses
cultures spéciales, entre autres celle dos Pivoines, l'éta-
blissement, considéré comme un dos plus importaids
de la région parisienne, mit, à un moment donné, un
certain nombre de nouveautés retentissantes au com-
morcc.
11 est regrettable, alors que M. L. Paillet fils pouvait
encore diriger de longues années cet établissement, de
le voir disparaître si jeune.
Nous adressons à sa veuve, à ses parents et à toute
sa famille, nos bien vives coTidoléancos. H. M.
Expositions annoncées
Paris, 'i\. nii :^i mai. ICxpoiiiliiin printnnière do la Sociél<
Nalioniili' mi\ serres ilii C"iir.s-I<>-Helne.
Lyon. '-"^ nini nu 'i juin. IC\|iosillon gi'-nérale.
Cannei, l'i un lu mars ind. l-^xp. flornle, liortiiolo et agricole.
Lille,, luoi a septembre. Exposition internationale générale.
LE JARDIN
Conservation par le froid
Nouveaux procédés Corblin et Douane
L'apparoil lij^iiri» ci-ilcssous ilig. 3 et 4) roprcsento lo
frij;orlft>ri' h alvéoles, systùnK^ (;orl)lin et Douane, pour
la conservation des fruits dont nous avons déjà longue-
ment parlé (1). Il se compose ossenliollomenl d'un faraud
l)ac en tôle parfaitement isolé contre les rentrées do cha-
leur extérieure, dans lequel se trouvent placées les
alvéoles — sortes do puits à froid — immergées dans
un liquiile placé qui remplit le réservoir.
Dans ces alvéoles on f.iil pénétrer, par la pailio liaule,
des étaj;èros sur lesquelles on range les fruits. Les
plateaux île ces iHagércs sont amovililes et la distance
entre eux est réglée d'après les dimensions des fruits
lie toUo sorte qu'il est facile, après une coiiservation de
pêches par exemple, de
procéder ;i une conserva-
lion de fruits do plus
grandes dimensions, tels
que poires et pommes,
en modifiant l'écartemont
dos plateaux.
Dans les dessins re-
produits ronlôvement
des étagères se fait par
une simiile poulie et une
petite corde; mais pour
des installations plus
importantes, on peut em-
ployer des treuils, pa-
lans et même des ponts-
roulants permettant d'en-
lever plusieurs étagères
à la fois et par consé-
quent plusieurs milliers
de fruits.
La réfrigération du li-
quide qui entoure les
alvéoles peut être faite
avec de la glace dans les
régions où on a cette
glace à bon compte, et partout ailleurs avec un appareil
frigorifique réfrigérant le liquiile, qui est alors constitué
par de l'eau salée. Cet appareil frigorilique est d'autant
plus puissant que l'on désire marcher lo moins d'heures
par jour.
La masse de liquide qui entoure les alvéoles est cal-
culée pour que la température pendant les arrêts du
fonctionnement de l'appareil ne remonte pas do plus
d'un degré. C'est donc la masse de ce liquide qui fait
réserve de froid et absorbe la chaleur do l'extérieur
qui passe à travers les parois du frigorifère, quantité de
chaleur qui est d'autant plus faible que les parois sont
mieux isolées.
Fis 3-
Culture du Cyperus papyrus
J'obtiens, avec un genre do culture qui est à la portée
de tous les jardiniers possédant une serre tempérée, de
très bons résultats. J'avais l'éli' dernier, dans le parc de
Lorrez, un massif de iô pieds de Cyiierus papi/ri/f! sur
fond (X'iresiiie <icuuiina(a\ chaque pied no portait pas
moins de 40 à 50 tiges atteignant et dépassant même
(1) Le Jardin, 1901, p. 362.
'■\ métros de hauteur, portant dos capitules de 50 centi-
mètres do diamètre.
L'effol produit par des plantes do colle dimension
dépasse à mon avis celui des plus lieaux massifs do
Caladium.
Pour ariver i\. co résultat voici comment je procède :
Mittlijilictitioii. — Kilo a lieu on fin juillet, commence-
ment d'Août au plus tard, par division des touffes,
(chaque tige éclatée avec soin est mise en pots de li cent,
bien drainés, remplis de terre de bruyère i)ure. Ces pots
sont ensuite placés sur uno vieille couche on plein
soleil, enterrés jusqu'au bord. J'arrose abondamment
|iour assurer la reprise. Au l)out do quinze jours, trois
semaines au plus, les racines se montrent ;i la surfai-e
du pot et les jeunes pousses sortent. En opérant sui-
gnousemenl comme il est dit ci-dessus on ne man-
i|uera |)as une seule plante.
Hivernage — Dans les premiers jours de septembre,
je rompole en pots de
18 cent, toujours bien
drainés. J'emploie la
terre de bruyèreordinaire
pure, et je rentre on
serre.
Une température mo-
yenne do 10 il 15 degrés
est suffisante; placer au-
tant quo possible les
plantes près du verre et
du coté où lo soleil
donne le plus, diminuer
graduellement les arro-
sages pendant la période
de repos, surtout on dé-
cembre et janvier, où on
ne donne que ce qu'il
faut d'eau pour empê-
cher les tiges de se rider :
Il faut avoir soin de tu-
tourer les liges qui le de-
mandent, et ne jamais
arracher celles qui sè-
chent, co qui pourrait
amener la pourriture du
pied; je ne les enlève quo lorsque la végétation est bien
répartie.
Pendant le cours de l'Iiiver quelques pulvérisations
il'hypnol à 1/15 débarrasseront les capitules des coche-
nilles et araignées rouges qui y élisent très souvent
domicile et feraient promptement mourir la plante.
Dès le mois do mars, la végétation reprenant avec
vigueur, donner des arrosages de plus en plus fréquents
et en abondance pendant le mois de mai.
On peut ajouter de temps en temps pondant cette der-
nière période, à l'eau des arrosages, de l'engrais humain
dans la proportion de 1/15.
Sur 120 pieds de Cyperus hivernes de cette façon j'en
ai perdu 12, ce qui est insignifiant.
Plantation. — Aussitôt que les gelées prinlanières
ne sont plus à craindre j'enlève la terre du massif sur
■ij cent, de profondeur, jo remplis de fumier de cheval
neuf, bien tassé et bien arrosé. Je remets la terre par
dessus, et je plante en espaçant do 2 mètres au moins
on tous sens, en faisant une cuvette autour de chaque
pied; le sol est ensuite recouvert d'un bon paillis.
Il n'y a i)lus (condition essentielle pour bien réussir)
qu'à arroser fréquemment et copieusement.
Un mois après la plantation, je répands sur le paillis
autour de chaque pied quelques poignées de poudrelte ;
Appareil frigorifique Çorhliyi et Douane pour la eon^ervation
dea fn'.ils.
LE JARDIN
l'eau d'arrosage dilue cet onfrrais ol le (ail pénétrer
dans le sol petit à petit. Jp n'-pèle nette opénition à trois
semaines d'intervalle jusqu'à la fin de la saison.
Un a soin de mettre de ci'ito en plantant les sujets les
plus faibles, qui, mis en place dans une planche bien
engraissée, serviront pour la multiplication.
VlCTOIl Fon.MN.
Orchidées
La multiplication par sectionnement. — Anomalies
M. James O'Brion a publié dernii-rement sur ce sujcl,
dans le (lanlonerx' Chro-
vicie, une i-tude très inté-
ressante dont voici la plus
grande partie :
« Plusieur.-i personnes
m'ont demandé dans ces
derniers temps, écrit
M. O'Brien, combien do
temps les arrière-bulbes
d'Orchidées peuvent sub-
sister sans donner signe
iraclivitô. J'ai vu dcu.v cas
où des morceaux i|ui pa-
raissaient inertes et inu-
tiles avaient été mis di'
côté pour être jetés, puis
furent conservés après
qu'on m'eut demandé rmin
avis; ces morceaux qui
semblaient ne pas avoir
d'yeux se mi renia pousser.
« iJans la plupart des
collections on laisse à cha-
que plante un grand nom-
bre de vieux bulbes; au
lieu de lui donner de la
force, ils constituent en
général pourelle une cause
de faiblesse et de danger,
car les arrière-bulbes, a
part les deux ou trois (|ui
précédent immédiatement
la pousse, peuvent être
considérés comme des
bouches inutiles, qui s'en-
tretiennent aux di'peiis du
corps qui travaille. C'est pourquoi il vaut toujours mieux
restreindre notablement le nombre des arriére-bulbes,
et l'on peut mdmo les jeter quand il s'agit de plantes
qui n'ont pas grande valeur. Mais dans le cas des
bonnes variétés ou des raretés, ils fournissent au pro-
prii'taire un moyen d'augmenter aisément son stocU,
pour être assuré de ne pas perdre dos plantes qui
peuvent avoir coûté des prix élevés, et dont il regretler.iit
d'ôlre privé.
(( Quand on enlève les arrière-bulbes à des Orchidi'cs de-
prix, il faut toujours essayer <le les faire pousser, môme
quand on n'arrive pas à y découvrir un œil. Tout récem-
ment, j'ai vu trois exemples remarquables de persi--
vérance récompensée ilans celte catégorie. Ainsi, il v a
dans la colleclion de .M. Henry LIttle, do Twickenliam,
une plante tlu Lirlioialllci/ii X eleyanx Littleana, l'une
des plus belles variétés au point do vue du coloris, qui
a reçu un ccrliflcat de 1" classe au mois d'août i8K'.. La
plante était de petite taille à cotte époque, et pendant
Fin. 't. — Appareil fririorifitpu Corhiin et Douane pour Ut
eonsen'tttion des fnttln.
plusieurs années elle ne put pas être divisée. Enfin l'on
en détacha deux bulbes très faibles et qui ne promet-
taient guère. Ce morceau resta plus de deux ans sans
donner signe de vie, mais actuellement il a une pousse
vigoureuse, haute de 2 à 3 centimètres. Dans un autre
cas, j'ai fait reprendre deux vieux bulbes ridés d'hybrides
do valeur, qui étaient déjà jetés au fumier. L'un, le Livlio-
cattlei/a y^Ingrami, est sur le point de fleurir, et l'autre
est une petite plante vigoureuse.
« Pour obtenir des résultats aussi bons que possible,
j'ai constaté par expérience que l'on peut détacher les
arrièri'-bulbes à n'importe quelle époque, mais qu'il est
toujours bon de les suspendre dans la serre à Orehidées,
ou dans une galerie a peu prés sèche, comme il y en a
dans certaines installa-
tions, et de les laisser là
jusqu'à ce que l'on voie un
commencement de végéta-
tion indiquant (|ue la
plante est disposée à uti-
liser une petite quantité
dos aliments qui sont mis
à sa portée, puis de les
installer alors dans de
très petits paniers ou cor-
beilles, et de les suspendre
de nouveau dans la serre.
Mettre les arrière-bulbes
en pots et leur donner de
l'eau quand on les a re-
tranchés, c'est risquer fort,
ji mon avis, de faire périr
les bourgeons qui com-
mencent à se former, sur-
tout quand on divise les
plantes à une époque très
i-loigni'e de celle où elles
entrent naturellement en
végétation; toutefois les
morceaux de Dendrobium,
<le Thunia et d'autres Or-
chidées à longs bulbes
soulTrent moins, a ce qu'il
si'mble, que les Odonto-
glossum, Cattloya, etc.
« Je serais heureux
d'avoir là-dessus l'avis
d'autres orchidnphiles, car
c'est là une question inté-
ressante et importante, sur
laquelle Iteaucoup d'amateurs aimeraient à avoir des
renseignements. M. Norman C. Cookson, qui est un
observateur habile, et l'un de ceux qui ont su le mieux
multiplier les belles variétés A'ddoiitotilossum crisinati,
m'a dit, après de nombreux essais et quelques échecs,
qu'il avait pris depuis quelques années le parti de sus-
pendre les vieux bulbes avec un morceau de paillasson
au sommet d'une galerie chaude et assez sèche entre
deux di' ses serres, l'no fois là, ils ne manquent jamais
de montrer des pousses un jour ou l'autre; il arrive
même que des morceaux qui ont perdu jusqu'aux yeux
les plus anciens à la base des bulbes, au moment ou ils
semblent devoir mourir sans remède, produisent de pe-
tites pousses et des bulbes au sommet d'un vieux
bulbe.
r» Il semble donc que l'on puisse poser ce principe :
no jamais jeter les arrière-bulbes des Orchidées tant
(pio l'on n'est pas bien sûr qu'ils sont morts... »
A bref délai, à la suite do ces remarques, un corres-
LF, JARDIN
pondant du Gardeners' Chronicle, qui sifjnail « //. W., à
Trevince », pxprimait un avis analogue, en faisant tou-
tefois deux (iistinclions : d'une pari, il suspendait les
morceaux (l'( trchidôes dans un emlroit oml)r('i et humide
en leur donnant des conditions favoralilcs à la reprise
delà vùj,'étali(in ; d'autre pari, dés que les racines so
développaient, il plaçait ces morceaux de plantes, non
pas dans du compost, mais sur des dcliris do tessons et
do cliarlion do bois. C'est un procédé qui n'est pas très
différent do celui de M. (•'Hrien, mais qui nous parail
nettomont inférieur. Il consiste, eu somme, à donner
plus d'humidité (iva)it l'entrée en végétation (dans
l'espoir de la favoriser, sans doute) et moins après, en
guise de compensation. A notre avis, le vrai principe
est au contraire do priver la
plante d'eau quand elle ne
pousse pas, et de lui en don-
ner en aliondance, en excès
même, une fois qu'elle est
partie après ce long repos. »
M. Holiert Johnson, l'ha-
bile cultivateur de ^\■hito-
lield, Manchester, écrivit au
Gardeners Clironicle, à la
suite de cet article, une note
dans laquelle il exprimait
(plus spécialement en ce qui
concerne les Cattleya et
Lc'eliocattleya) une opinion
diflérente de celle de
M. O'Brien. Kn résumé, il
évitait toujours de diviser
une plante si elle n'avait
pas des arrière-bulbes liien
pourvus d'yeux, et même il
préférait que le morceau
détaché eut un bulbe en ac-
tivité, muni de feuilles; et
en second lieu, il s'empres-
sait de faire entrer ce mor-
ceau en végétation, au lieu
de le laisser sécher.
Il est visible que M. John-
son avait raison, et M. O'-
Brien aussi. Seulement ils
ne parlaient pas du môme
cas; M. Johnson s'était
mépris sur la pensée de
M. O'Brien; il ne s'agit que de s'entendre. Nous re-
viendrons sur ce sujet.
M. de B. Grawshay a présenté récemment à Londres,
deux curiosités très intéressantes : l'une était un
Callleiia Gaskelliaun dont les fleurs avaient toutes des
stries jaunes occupant la moitié de la surface des deux
sépales latéraux; l'autre était un MiUonia spectabilis
qui avait produit une fleur au sommet du bulbe.
Une autre anomalie, plus curieuse que belle toute-
fois, est signalf'e par V Orchid lieriew; c'est un Cattleiia
Mendeli qui a fleuri chez M. J. N\'. Arkie, à West Derby,
en donnant une fleur composée de deux sépales et (le
deux labelles, avec la colonne courte et avortée; en
mémo temps M. Noble, de Liverpool,on a obtenu une
composée de doux pétales, deux sépales opposés, et
une colonne aplatie latéralement.
M. Arnould Wincqz, l'orchidophilo bien connu de Mons
(Belgique), vient de publier une brochure intitulée
Essais sur la nut/ilioii des Orchidées, dont le Moniteur
du jardinier, de Liège, commence la reproduction.
Nous ne sommes pas encore à mémo de l'apprécier,
mais nous ne doutons pas qu'elle ne soit très inté-
ressante, émanant d'un amateur expérimenté, qui a la
passion de ses plantes et sait les observer.
Ci. t. GllKiN.VN.
COn^TG-ISÈS
Congrès de la Société française
des Chrysanthémistes à Bordeaux 's(^;/e; (1)
L'Exposition
La place nous manque ici pour donner un compte-
rendu aussi détaillé que le mériterait cette superbe ex-
position, qui avait acquis,
du fait du Congrès, une
importance exce[)tionnelle,
et se faisait parliculièrement
remarquer par l'abondance
et la bonne culture îles
plantes présentées, cl sur
tout par le nombre considé-
rable des semis plus de si.x
cents). Présentés par cinq
fleurs au moins, ils occu-
paient une galerie entière et
constituaient certainement
le clou de l'exposition. Ces
nouveautés, sans être toutes
Ma.
exposés à Bordeaux, pat-
'. Clianlal; n- iti, liaronnc
V\g. 5. — Chvtjsanthèmes
M. Ir Mai-ifuis (le Pins :
Viflor [{cille; n- iU, Yolande de Pins; «• :I9, Odette; n- IG, Mar
qidse de Pins; >r 1)4, Madame Cécile André; n- iOO, Belle
(lasronne; n- IJ2, Souvenir de Montbrun.
extraordinaires, étaient
presque toutes lionnes et
bien cultivées. Aussi le Co-
mité floral, malgré sa sévé-
rité obligée a-t-il décerné un
assez grand nombre de cer-
tilicats. Le semeur qui vient
en tète dans cette lutte est
un nouveau venu, M. Borie,
de Bègles, avec 17 certiOcats
et 1.575 points. Ses variétés
se distinguent par d'heu-
reux coloris nouveaux et des
formes intéressantes. 11 rem-
porte l'objet d'art des se-
meurs, offert par la Société
française.
Le second est M. Chan-
trier, do Bayonne, avec
12C5 points : médaille d'or.
Le troisième, qui n'a pu, en raison de la date trop
avancée pour lui, faire un apport complet, est M.Calvat,
de Grenoble.
Le quatrième est encore un nouveau venu qui débute
par un coup de niailre, M. le marquis de Pins, de l'Isle-
en Jourdain. Citons encore au hasard, MM. Iléraud, de
Pont-d'Avignon, Borrély, d'Avignon, Délaux et Jounndo,
de Toulouse, Dessarps, Caps, Pache, Borllachon et
Joubert, do Bordeaux, Vihnorin-Andrieux, de Paris,
t^ousteils et Castels, do Montauban, Dolbois, d'Angers.
L'objet d'art du Président de la République a été
remporté par M. Caps, de Lormont, pour ses remar-
quables plantes, basses et bien fleuries, et l'importance
de ses collections exposées. .M. Catros-Gérand et M. Borie,
qui ont eu chacun une mt'daille d'or, le suivaient de
bien près. M. Ossard et M. Ililliot (médailles de vermeil)
avaient aussi des apports remarquables. M. Sendrey
obtient la médaille d'or des amateurs et MM. Joubert
et Clonte, des médailles de vermeil
(I) Le Jardin. liiOl
8
LE JARDIN]
Les standards et plantes buissonnanles étaient nom-
breux et de bonne culture. Citons ceux de H. Dessarps
(m'-daillo d'or avec ft-licitalions) {|ui avaient plus de
(li'ux niiîtres de diaiiii'lre et étaient présentés ii la nioile
japonaise, avec une eliarpento ninllieurousement un peu
trop lounle et apparente, de M. Caps lils, avec ses
reinarqualiles plantes en éventail, de MM. Cassnjiho,
Joulierl et de la Société de Tarn-el-Garonne, qui avait
notamment une plante de o Rayonuanl » énorme cl
couverte de belles fleurs.
Le lot lie .\L Pacli>, composé de 40 plantes de chry-
santhèmes greffes de plusieurs varié-
tés de coloris divers était très curieux
et n'a peut-être pas été apprécié à sa
réelle valeur.
Les Heurs coupées en collections,
présentées en moins grand nombre
qu'on aurait pu .s'y attendre dans une
exposition si riche en plantes et en
nouveautés, ont été l'occasion d'un
succès pour le comité des chrysan-
Ihémistes de l'Hérault. M. Carrier, do
Montpellier, remporte la médaille
d'or, ainsi que M. Pélissier, de Cette;
MM. Pages, de Lézignan, Pech, do
Cette, Cochet et Koussel, de Montpel-
lier, obtiennent des médailles de ver-
meil, ainsi que ^^ Lacroix, de Tou-
louse, Bonnelous, de Moissac, Cous-
teils, de Montauban; LaJlite, de Pau,
Dolbois, d'Angers, etc.
MM. Calros-Gérand, Borie et Hillol
exposaient des lots de nouveautés
comprenant les variétés certifiées en
IIM'O ei l'JOl.
Nous ne citons pas ici les noms des
meilleures variétés inédiles exposées :
nous craindrions de commettre des
oublis, et d'ailleurs, il sullira de se
reporter au tableau des opérations du
comité Uoral, qui sera publie dans le
Cliri/santlièine.pourae rend le compte,
par des chitires précis des qualités
particulières a cliacune des variétés
certilW'es ou recommandées, en ce qui
concerne, soit le coloris, soit la lorme,
soit la végétation.
bien que nous ne nous occupions
ici que ilu Chrysanthèmes, il nous est
impossible de passer sous silence les
remarquables plantes a feuillage, les
Cyclamens, les Bégonias, etc. de NL Bernard, les rosiers, '
de M. Coulfutleau et do M. Chauvry, les conifères et*
arbuble» de M. William l-'au, les Œillets de M
lin et les légumes de Mme Cadeau-Ramey.
NOTRE PLANCHE
Chrysanthème Président Scalarandts
Celte belle variété, ilonl nous publions le portrait
ci-i-ontre, est un semis de M. E. Calvat, le distingué
clirysanthémisto de Grenoble. Elle a reçu un certificat
de l" classe avec (élieilations à la Société française des
Chrysanthéniistes, et un certificat de l" classe à la
Société Nationale d'Horticulture.
C'est une variété japonaise à très grandes fleurs
pleines, il'un beau jaune de chrome,
fortement teinté et sablé de rouge
cramoisi. Les pétales sont étroits,
aiguillés, étalés et légèrement retom-
bants; les tiges extra rigides, la
plante trt-s vigoureuse, naine, d'une
tenue parfaite. La floraison (bouton
couronne et terminal) est précoce el
très prolongée.
Un pourra juger, d'après notre
planche, de l'i'xlraordinaire varia-
bilité de son coloris. C'est une des
particularités frappantes de cette va-
riété; il n'y a pas deux fleurs se res-
semblant sur une même plante, dit
M. Çalvat lui-même.
LES BROMÉLIACÉES HYBRIDES
d'obtention récente
Le Banquet
Le sarnciii soir, un banquet réunissait, dans l'adiiii-
rablo salle du café do Bordeaux, congressistes et
nieiiibrcs de la Société do la Gironde. M. Decrais,
Ministre des Colonies, présidait, ayant à ses colés le
Préfet de la fiirondo, .\1. Catros-Gérard, Président de l.i
Société d'Horticulture, .M. Viger, président dhonnenrile
la Sociéti' française, et tout l'état-major des deux
Sociétés, ainsi que les inemliros du (lomib- floral et du
jury.
De nombrcov ,ii>, ,,iir^ ,,i.i .(,• |irnnoncés et vivement
apiilaudis.
Pli. RlVOIIlE.
Ces jolies plantes dont on a dit tant
de mal, qu'on a même traitées de
plantes en zinc, sont devenues, grâce
aux fécondations artificielles, des se-
meurs, qui s'en occupent avec passion,
d'excellentes plantes de commerce
qui trouvent sur les marchés de Paris
et de la province, sans compter cer-
tains pays étrangers, un excellent
accueil de tous ceux qui aiment les
plantes sortant un peu de l'ordinaire;
depuis que dans ce journal Griessen
a dressé ses tableaux et donné ses
notes concernant les Broméliacées
hybrides (IS'.io) beaucoup d'excellen-
tes choses ont paru qui ont été pri-
mées, récompensées el honorées de
certificats de mérite de toute nature; en ce qui nous
concerne nous avons poursuivi roire chemin, et si nous
- n'avons pas encore atteint le but tout à fait, nous en
approchons bien, nous dirons comment et pourquoi tout
' à l'heure car il faut commencer tout d'abord par initier
. ceux de nos lecteurs qui n'ont pas suivi les progrès des
* Bromclincécs à quelques petits détails qui ont leur Im-
portance.
, 5 Les Vriesoa tels qu'on les recevait du Brésil il y a
n ' trente ou trente-cinq ans ne comportaient guère que
doux formes assez connues, el qu'on vendait aux ama-
teurs pour les petits vases «l'appartement ; c'était le
Vriesed jisittnrina, a tige florale allongée en forme do
mince lame de couteau, et <lont les couleurs jaune cl
rouge étaient fort jolies, mais n'étaient pas d'une bien
longue durée; une jolie forme de cette espèce fut
importée ilepuis sous le nom de Murrenirtiin ; ^'\\l' avait
di's ijroporlion-- beaiico\ip plus amples; il y avait aussi
pig^ C^ Chri/iùnihrmf standard,
rarièli^ .Matt/ltUe de Pins.
Mnr-
l.i. ,i.\:U'i:
CUSYSANTllliME PRÉSIDEST SCALAUASDIS
LR JAHDIN
le Vriese(t,brncliyslach;/x, loT[.gei\\i\,m&\slnen réduit ilc
volumo, puis les ospiices do la Guyane, lo Vrienea s/ile/i-
(leiis ot sa variiHô major, enfin une sùrio d'Encholirion
plus ou moins raidos do formes, ceux-là, en iinc, car
leurs liracti'cs étaient peu lirillanles et souvent d'une
tenue peu propre il la décoration (VKiicli<ilirioii Saiiii-
ilersi. ) (j'est alors que, vors 1885, l'idée vint à quelques
semeurs do croiser des espèces non décoratives, mais u
bradées solides et de ;;rande taille, par des plantes
ayant des bractées aux couleurs lirillantes; c'est ainsi
que Morroii olilint toute celte belle série do Vriesea qui
fut plus lard lancée par Makoy et dont le leodieiise
fut la perle, que 'l'rulTaut obtint son Y. Mariae qui fut
à son apparition salué à juste titre comme une très belle
chose, puis Kittel montra son Kitteliana, très beau
pour le moment oi'i il apparut, enfin nous-mêmes, à celte
en commençant, des plantes ornementales de tout pre-
mier ordre, et Krâco à la persévérance des semeurs,
^•râco ;i la persistance que nous mettons nous-mémo
dans notre véritable passion pour ces plantes, lo com-
merce est doté maintenant d'un 1res beau genre do
plantes dont on ne soupçonnait pas la valeur il n'y a
pas bien lnnt,'lonips encore.
Nous allons dmic jmsser en revue les nouveautés qui
ont été présentées a la Société Nationale d'Horticulture,
celles qui uni (iguré aux diverses expositions, celles
aussi qui ont été nliteiiues par divers semeurs, à l'obli-
geance (losquols nous devons de pouvoir en parler ici...
Phiîsentations a la Société National» n'HonTicrLTUiuv
me l'UANCE
Les présentations successives des variétés les plus
l'ig.
Gr^iijfC lie Vrni-a liy'nldn dans une serre ilc MM . Ducal et fils, à Versailles
époque, présentâmes les Vriesea Morre?io-Barilleti, V.
lie.r, y. cardinalis, V. Ilenrici, V. Elmireana, etc., etc.
Les Vriesea étaient lancés; il fallait continuer, obtenir
mieux encore et surtout autre chose.
Un de nos collègues, ^L Georges Lemaitre, après les
nombreuses obtentions dont Griessen avait parlé, a
obtenu ce beau Vriesea mirabilis qui est le fils du
Vriesea hierogli/jjhica et du Vriesea cardinalis. C'était
une plante d'avenir, car elle avait ce que les autres
Vriesea n'avaient pas, c'est-a-direles bractées disposées
en candélabre et, de plus, très importantes comme
structure ; c'est à l'aide de celte belle (dilention, que nous
avons pu croiser dès son apparition, que nous avons
obtenu toute une série do Vriesea dont les inflores-
cences sont différentes de tout ce qui avait (Ui' obtenu
jusque-là. Mais c'est aussi avec la iilante de Kittel, le
Vriesea Kitteliana, qui est le produit de VKiirholirioii
Saundersi fécondé par le Vrienea BariUeli, que nous
avons obtenu ces produits qu'on a depuis remarqués
dans les expositions sous divers noms.
On a donc totalement changé les Vriesea d'aspect, de
forme et de couleur, on en a fait, comme nous lo disions
intéressantes olitenues dans nos cultures par nos fécon-
dations sont résumées ici dans des listes qu'on pourra
consulter, mais il y a eu d'autres variétés non moins
bonnes qui, n'ayant pas été présentées pour des raisons
indépendantes de notre volonté, n'en figurent pas moins
sur les listes et resteront d'excellentes acquisitions.
En 1896, Vriesea Poelmani, issu du V. gloriosa
(Duval) et du Vriesea Va» Geerti (Duvall ; celte plante,
dédiée à M. Poelman, un horticulteur amateur de Bro-
méliacées, fut le point do départ de toute une série nou-
velle de variétés dont nous trouverons successivement
les noms au cours de cette étude.
En 1S96 encore, le Vriesea le Sphinx f\i son apparition;
il est le produit très curieux du Vriesea fenestrnlis par
lo Vriesea splendeiis major; ce n'est pas là une variété à
grand elTel, l'inflorescence est seulementcurieuse, mais
le croisement do ces deux types si différents a été très
difficile, et restera toujours difficile à cause de l'éloigne-
meiit do ces deux plantes qui, tout en étant deux
Vriesea. viennent de pays fort différents.
En IS'.tl) encore, furent présentés le Vriesea Ileiiiici
provenant de la fécondation du Vriesea sjUendida par
10
LE JARDIN
Vriesea xplendeiis, puis le Vriesea Ehnireann, autre
féeon<lalion plus curieuse encore, car c'est colle du
Vriesea sijlenilens par Vrieseu carilinalix; en lt>'J7 (ut
présenté le Vriesea Kros, qui est un des premier^
hybrides entre VKncholirio» roral/i/nim var. roseinii
et le Vriesea Mureiino-Harilleli; c'est une plante qui
avait des qualités, bien dépassées depuis par ses des-
cendants, i-ar elle a été fécondée à son tour et les rcsul-
tats de ces fécondations ont été excellents.
Puis apparut encore en 1897 le Vriesea Ks/ieratiza, qui
fut le premier type du Vriesea à liracléos formées en
rameau sulidivisé, et non en lame de couteau simple,
comme on avait l'habitude de les voir.
En IKDi, on vit \o Vriesea Docteur Le aee^, produit du
Vriesea coii/erta (Maker) et du Vriesea Ke.r. Ce fut une
très belle plante, qui avait la rigidité de port du conferta
et les belles bractées du Vriesea Re.v.cWa fut de beau-
coup dépassée cependant, et ce fut justice, par un véri-
table bijou, le Vriesea Vi(jeri.
Issu du croisement du Vriesea Uodigasiaiia par le
Vriesea Iie.r, cette délicieuse plante porte une inllo-
rescénce en forme de long épi làclie subdivisé en épi
plus petit du plus beau roujje carmin rehaussé de jaune
d'or; il en existe une variété rni/ior et une variiHé major;
toutes deux sont charmantes et tellement distinctes que
Icirs de leur apparition (IMIS) elles furent considérées
comme une îles plus jolies Broméliacées parues.
En 1899, on vit apparaître le Vriesea Kitteliano-He.r:
ce fut le vrai commencement des grands Vriesea a lon-
gue tige munie de bractées en candélabre de belle cou-
leur rouge, puis les V. confertu-lie.i , Mayiiiisiano-Re.r,
Aiirora-lfex.
Entre temps apparaissaient les Vriesea Iie.r major et
Iie.r sujierha, amplilications et perfectionnements du
Vriesea h'er, puis le Vriesea l'oelma/ii sftjicrlia cl
Poelmani major, beaucoup plus forts et donnant des
inflorescences bien plus grandes que leur père le
Vriesea Poelmani.
En l'.HJO. on vit appparaiire liien dos N'riesoa nou-
veaux dont les nioilli'urs .sont tout d'abord : le Vriesea
Président Kriti/cr, proibiit de VEiicholirinii roseum par
le Vriesea Iie.r, le Vriesea i wy/er (a /i.v, enfant du V. mi-
rabilis par Vriesea liej:
Le Vriesea Magintsifino-Hej: sttjierba, V. Colonel .Mar-
chand, tout à fait nouveau aussi et dont la parente est :
pour la mère VEncholirion Sanndersi pour le pure lo
Vriesea Van Geerti, puis le Vriesea LeoniiXoni la mère
est le Vriesea mirabilis et le pùro le Vriesea lier tnajor,
d'autres tout aussi beaux sont venus apporter leur
contingent dans des liste;? déjà longues; ce sont : les
Vriesea Criesseniana, Cajijiei, nigricans, Poelmani-
lier, Saniiti, Ducreti, et enfin une très belle acqui-
sition, le Vriesea Scejilre d'or, aux bradées d'un jaune
superbo, rehaussé de rouge orangé, et supportées par
une forte tigo de près d'un pieil de hauteur!
Entre temps, prenaient place panni les très bonnes
obtentions les Vriesea auranliara, présenté par
M. Opoix, dont le Iie.r est la mère et le Poelmani le
père, puis deux autres excellentes variétés, auxquelles
on doit laisser le [nom do Poelmani-lie.r, et enfin une
troisième, de toute» la plus belle, présentée parM. ( ((«lix
sous le nom do Vriesea erecla, issue cello-la aussi du
\'. Poelmani fécondé par V. liex, et beaiicnup d'autres
jnlis semis qui viendront un jour onrichir les serres et
qu'on n'a pas voulu lumimer, quoiqu'ils aient été t(ut
digne» d'tttlenlion, et co n'est pas tout, puisque M. ( )pc.ix
nous écrit qu'il a encore des jeune» semi» dont 11 attend
la floraison pour l'anni'o prochaine.
[A suivre).. I,,;;on Duval.
Oe la culture et de raccllmatatlon des plantes
alpines et alpestres dans les jardins [suite] (>)
Autre question. Comment se procurer les plantes
l)our créer ces jardins naturels"?
Conseillons d'abord de ne pas arracher «es plantes
dans les montagnes, car elles ont peu de chances de
vivre aitisi transportées.
Il est plus simple do les élever de semis; et l'accli-
mnlation se fait ainsi d'elle-même et sans aucun risque.
Je sais bien que parmi les amateurs, se rencontrent
quelques apôtres qui, pour conserver des plantes arra-
cht'os dans les nionlagiies, circulent avec îles malles
qu'ils ont confectionnées à cet effet, mais ce mode de pro-
céder dont j'ai déjà parlé, et qui ne s'emploie d'ailleurs
que pour les plantes de hautes altitudes, ne donne pas
d'excellents résultats, la plante étant le plus souvent
arrachée en pleine sève. .Semons donc; et une fois les
planlules élevées; il sera facile de multiplier par éclat,
par exemple pour les (léranium, les Aconits, les
Pivoines, les Digitales, et par boutures pour les Clé
matiles, les Dianthus, les Epilobium, etc.. etc.
En!in,pour les amateurs pressés, ils pourront s'adres-
ser soit a d'autres amateurs, toujours heureux de les
aider dans leurs débuts, soit à des professionnels qui
mettront à leur disposition de jeunes sujets élevés en
pots et tout prêts à être mis en place.
Mais l'amateur ne se contente pas des plantes faciles
à cultiver, il vise plus haut et veut avoir à lui ses plan-
tes do hautes régions qu'il a apori,'ues sur les derniers
gazons de la végi-tation alpine. Pour ces plantes le
semis donnera également d'excellents résultats.
Pour certaines espèces, lentes à germer, comme les
Gentiana et les Arnica, par exemple, l'amateur impa-
tient s'adressera à d'autres ayant semé avant lui et
ayant commenci' la partie la plus difficile de l'œuvre,
c'est-à-dire l'acclimatation; et cet ancien aura fait la
partie la plus difficile de l'œuvre; il aura semé depuis
longtemps et fait venir do tous les coins du monde des
plantes arrachées à une époque favorable, courant
ainsi seul les risques de non reprise.
Le moment le plus favorable pour les semis est le
mois de mars.
On semé en terrines, bien drainées, placées sur
couches légèrement chaudes, pour amener une germi-
nation plus rn|Milo. On peut aussi semer l'hiver, égale-
mont on terrines, en laissant la neige recouvrir le semis.
J'en ai fait l'expérience |)ondant l'hiver 1901, où j'ai
exposé à l'influence de la neige des semis de graines
do Primulacées répuli'os lentes à germer; et j'ai obtenu
quelques semaines après une abondante lovée de
Priinula, d'.Vuricula, d'Aiulrosace, et de Gentiana
Clusii et (lecumbens.
(Juanl II l'emploi do la terre, une distinction est à
faire suivant (|u'il s'agit de plantes aimant la silice ou
le granit d'une part, ou pn-férant le calcaire.
Lo compost, qui devra être formé d'un tiers de terre
franche, d'un tiers de terre do bruyère ot d'un tiers do
sable, conipreiidrii suivant lo cas du sablo calcaire ou
granitique.
Les Ithododendrons nous donnent un exemple frap-
pant de cotte diffiérence de sol.
1,0 ferriigineuni préfère un sol silicioux, son frère
Vhirsutuni vit dans un sol calcaire.
Voici d'autres exemples : plantons en sol calcaire :
(i; Le Jarilt,,, 1901, p. 370.
LE JARDIN
il
i'Achillea atiata, VEdelweiss [Gnaphalium letintopo-
diunt) VAinIroaace Itu-tea, VAiulrosace lielrelicfi, \'A/ic-
MO/ie alpi/ifi, lo Gentiaiin a»tiiisti/oliii, lo Goiliaixi
Cliisii, Vllutchiiisia a/phia, le J'rimiila aiiririt/a, oie.
Prrfùreiit la Silice, VAcliillea tuoachaUi, VAtalrosace
car» en, V A >ul rosace t/lacialis, VAnemo/ie siil/'iiren, \o
(!enfia7ia alpina, le Gentiaiia Kocliia/ia, le Primula
villosa, le Dri/as oclopelnla.
La planlc lever, on la repique en terrine, puis on
les plante en fjoilets, enfin quaml la plante est assez
forlo on la placera en pleine terre, là où elle doit croitio
définitivement.
Pour toutes les plantes alpines, di- hauts sonimols
le roctier est indispensable et c'est dans des ni<'hcs
niénagc'os dan s ces rochers qu'on plantera défin il i veinent.
Il faut eniore ajouter au pdiiit de vue du sol qu'un
certain nomtiro de plantes alpines, demandent h être
conservées dans du sphagnum.
Quand je dis conserver en spliagnum, j'entends en
mettre au pied de chaque plante une quantité sutlisante
pour y maintenir constamment de riuimidité; c'est un
surfaçaj^'e en un mot, car il faut que la plante ait un snl
nourrissant.
Et je ne suis pas partisan du sphagnum seul, soit en
pot, soit en niche sur les rochers car les plantes s'étio-
lent et meurent de faim.
Comme exemple de conservation en sphagnum, on
peut citer le Linnœa borealis, VAniica montaiia, le
Bartsia alpina, le Parnaxsia palustris, le Sii.rifrn car-
pathica, le Soldanella alpina, le Linaria alpina, cer-
tains Cypripedium, le Pyrola rolioidifolia, le Pingui-
cula vvlgaris, Valpiiia et le Drosera rotinidi/olia.
Je n'ai plus qu'à ajouter qu'il faut rentrer l'hiver sous
châssis froid certaines plantes susceptibles de geler,
telles que la Linnœa borenlis et Lippia repens.
Enfin, il y a une précaution imlispensable à prendre
poui- les plantes alpines proprement dites, c'est d'é-
viter riiumidité pendant la mauvaise saison.
Spécialement pour l'Edelweiss, celle plante doit
rester pour ainsi dire sèche et sans arrosage depuis le
mois d'octobre jusqu'au mois de mars, sous châssis
froid, bien aéré.
Pour la culture des Edelweiss, je ne les élève qu'en
pots, précisément pour leur faciliter ce passage de la
mauvaise saison sous châssis froid.
Cette culture en pot peut s'appliquer d'ailleurs à la
culture de toutes les plantes alpines proprement dites
pour les personnes qui désirent montrer leurs fieurs
dans les expositions ou décorer au printemps les niches
de rochers laissé nus pendant la mauvaise saison.
Je demande à mes lecteurs la permission de revenir
au cadre dont j'ai parlé pour la culture des plantes
alpines proprement dites, c'est-à-dire à la disposition
des rochers alpins.
Dans la création de ces rochers, le calcaire ou la silice
jouent un rôle considérable; l'eau a aussi son impor-
tance. Une eau trop calcaire peut détruire certaines
plantes.
On a remarqué que l'exposition dans la construction
des rochers joue aussi un grand rôle. Celle du levant et
de l'Occident convient le mieux aux plantes alpines.
Pour ces plantes de haute altitude, il faut aussi faire
une distinction entre les plantes saxatilcs et les autres.
Les plantes saxatiles vivent dans la nature sur des
rochers arides et n'ont pas besoin d'autant de fraîcheur
que les aulres. Il faut élever ces plantes sur dos rochers
de 1 m. ÔO à 2 m. de haut, s'élargissant graduellement
du sommet à la base, alin d'en bien ménager.les niches
destinées à en recevoir les plantes.
Dans cette catégorie nous placerons les Saxifraga,
les Sedum, les Sempervivum, les Ombilicus, enfin les
Androsaci».
lin bassinant chaque jour les plantes dès le prin-
temps, on les voit pousser a vue d'ceil et l'on jouit
pendant de longs mois d'une fioraison délicieuse.
Un simple paillasson sur les rochers les abritera
suffisamment contre l'humidité, pendant la mauvaise
saison.
Ouant à la culture des autres plantes alpines de haute
altitude, difficiles ;i conserver, la culture de ces plantes
surpilotia été suggérée à des amateurs par des études
de culture en ba(|uet, faites à .N'oisy, par Monsieur et
Madame d'Aigrement.
Ils obtiennent do belles floraisons à'Arnica montana
et de (Icnliana en employant de petits tonneaux coupés
en deux dont le tiers est garni d'eau; au-dessus ils
élèvent avec des fils de fer et de petits rochers un jardin
suspendu; les plantes qui y sont placées, se trouvent
ainsi constamment saturées d'humidité sous l'action du
soleil. La mauvaise saison venue, les baquets sont
rentrés en serre froide.
Celte ingénieuse culture a déterminé d'autres
amateurs à cultiver sur place les plantes alpines, de
sommets, autres, que les plantes saxatiles, sur des
rochers pourvus d'une couche d'eau souterraine.
C'est ainsi que je procède à Boulogne, comme je l'ai
déjà dit.
Ces plantes, ignorant ou oubliant leur altitude natu-
relle, retrouvent dans une certaine mesure la fraîcheur
de leurs montagnes, grâce à l'emploi de cette eau qui
circule sous les rochers.
Le soleil, en pompant celte eau souterraine, imprègne
les rochers pendant la grande chaleur d'une humidité
qu'ils communiquent aux plantes. Les résultats de
cette culture sont merveilleux.
Une précaution indispensable à prendre, c'est de pn'-
servcr ces rochers et leurs plantes de l'humidité de la
mauvaise saison, pendant laquelle l'eau souterraine
sera vidée d'ailleurs.
A cet égard il faut établir un toit vitré mobile, le
placer àlami-octobr(>, pour ne l'enlever qu'au printemps.
En outre, dans les hivers froids, il faut avoir soin de
calfeutrer autant que possible le bas des rochers avec
des paillassons ou du fumier pour éviter la gelée qui
pourrait être préjudiciable à des végétaux plantés en
fait sur une couche peu épaisse de terre.
J'ai terminé mes conseils généraux sur la culture et
l'acclimatation des plantes alpines, très heureux si la
lecture de cet article peut tenter de nombreux amateurs
et les décider à faire l'expérience de cette culture. Je
continuerai dans l'avenir de m'occupcr dans ce journal
du même sujet, en prônant une à une les plantes alpines
les plus intéressantes et en décrivant les particularités
de culture que chacune d'elles peut comporter.
G. Magne.
Création d'une pépinière
La création d'une pépinière d'arbres fruitiers et fores-
tiers n'est pas difficile; le tout est d'obtenir de bons
résidtats.
Pour commencer : le choix du terrain est une des
principales causes, d'où di'pendra la réussite de l'entre-
prise, surtout si l'horticulteur-pépiniérisle ou le pro-
priétaire doit cultiver dans sa jiépinière les différentes
essences d'arbres qui composent le jardin fruitier et
les arbres forestiers d'ornement et d'alignement néces-
12
LE J.UU)1N
saires aux plantations des parcs, îles avenues et dos
jardins ira^n-ment.
Pour cela, le meilleur terrain sera une terre assez
profonde demi-légùre, c'o.st-à-dire ar^ilo-siliceuso avec
un sous-sol silico-nrgilcux plulùt fort. Il no devra y
avoir aucun arbre; uni- terre l'ullivi-c d'avance sera meil-
leure qu'une autre soi-ilisant ro|ios('0 parce qu'elle est
en friche et remplie do mauvaises licriips.
Une terre de ferme dite lerre neuve vaudra mieux
pour faire une pc>i)inière d'arlires fruitiers et forestiers
qu'une terre de jardin eultivée en marais, dite terre
d'alluvion.
Ceci dit, il faudra autant que possitile une lé^ière
pente pour l'écoulement des eaux qui |)ourraient, dans
les années liuniides, nuire à certains arbres fruitiers.
comme les cerisiers par exemple, dont les racines pour-
rissent, et à d'autres d'ornement l'omme les marronniers
d'Inde, qui se moussent et dont les télés se couronnent;
dans les terrains non en pente, des fossés seront indis-
pensables.
Du défoncement
Le défoncement est le premier travail dans l'établisse-
ment d'une pépinière; il se fait a l'aide de charrues, soit
à vapeur, soit avec des chevaux ou avec la main de
l'homme, suivant l'étendue à défoncer.
La profondeur des défoncemenis varie suivant la
nature du sol, mais il faut toujours compter de 0"'4.') à
à (t"'60; c'est donc une moyenne de 0"'.")0 environ.
L'i'poquedes défoncemenis varie également suivant le
Icmps dont on dispose et la température qu'il fait ; l'cm
choisit généralement l'automne cl l'hiver; cependant
les terrains forts avec sous-sol argileux compact deman-
dent à être défoncés à la fin de l'été avant que les terres
soient détrempées ; la terre se lève par cales sèches, puis
après les pluies elle s'allégit en s'effrilanl.
Au contraire les terres argilo-siliccuses demi-légères
doivent être défoncées complètement mouillées, presque
molles; elles se massent, prennent de la consistance et
conservent ainsi une certaine humidité très profitable
aux jeunes plants dans les années de sécheresse.
Les différents systèmes de charrues sont tous bons à
la condition que la terre soit bien remuée, qu'il ne reste
rien entre le pannon du soc et l'arrière de l'oreille de la
charrue; les charrues (ouilleuses sont supi'ricures à tous
les systèmes Hrabant. Celle que j'emploie depuis
dix ans, sur laquelle j'attèlehuit clievaux, est une char-
rue simple <li'nt la perche mobile tourne dans une télo
montée sur un avant-train système Dombasieavec régu-
lateur à vis.
La terre ainsi retournée, une fois unie, soit a la herse,
soit au croc, n'attend que la plantation des jeunes plants
destinés à faire des arbres.
(à suivre) Pi.ncubt-Gim.ndo.s.
riaiid's nouvelles ou peu connues
Agave Tneleasel, Toumoy.
f>otlo nouvelle espèce d'.lj/acc, du groupe des Filiferiv,
habite lo sud de l'Arizona, principalement à Casile
Uoek.oii elle a été di-couverto au mois de dt'cembro IS'.Ki
par M. Toumoy. L'.lf/«''c Treleasci parait être lie de
très |irès avec l'.l . SrhollH, mais il est de plus grandes
dimensions; les fouilles sont environ deux (ois plus
laruoB. Les fleurs sont en outre plus larges, et les éla-
inincs insérées à la partie .supérieure du tubo lloral.
Oolto plante, de mémo que les Affnve Schotlii ot Le-
chupuilla, a toutes ses feuilles tournées du même côté.
C'est un des végétaux usités de préférence par les
Indiens et les Mexicains comme succédané du savon.
Il croit en société de l'.l. Srhollii à une altitude de
(•.".(Hi pieds et a été dédié au D'' Trolease, directeur du
jardin bolanique à Missouri.
Voici sa description succincte: « sans lige; feuilles
longues lie ;^0 a iO cent, sur l.'j à ;^.")mill. de largeur, con-
vexes à la faee inférieure et sensiblement planes sur l'au-
tre; (•piiio terminale cornée, brunâtre, lon;_'ue do 2 cent.;
bords membraneux à la base, présentant quelques fda-
nients fragiles et blancs; scape haut de lis à '■d'i décim.,
inllorescenco on épi; fleurs jaunes disposées par doux,
quelquefois par trois ou six, longueur do '^ à .'i cent., à
lobes ilu piTianthe linéaires ou obovales plus ou moins
recourbés. Le fruit n'i'st pas connu w.
Sabal uresana, Trelease.
Nouveau palmier du Mexique (province de la .Sonora)
que vient de faire connaître M. Trelease, très remarqua-
ble par son feuillage à belle teinte glauque qui attire l'at-
lention. On lo trouve surtout au voisinage de la ville
de Urcs, d'oii il a tiré son nom.
C'est un arbre i\ stipe haut de ."> à 10 mètres, sur
30 cent, environ de diamètre. Les fouilles sont glabres,
très glauques, à pétiole robuste, concave-convexe, lisse,
long d'un mètre ot épais de 1 centimètre. Le limbe large
de un mètre est multifido, avec des filaments gros-
siers, do couleur paille, qui partent des sinus.
Lo fruit est formé d'un seul carpelle développé,
déprimé ou globuleux, de 10 à l.'> mil), de diamètre,
comestible, vert ou brun quand il est desséché, et lui-
sant. Le mésocarpe est do consistance cotonneuse, l'en-
docarpe blanchâtre teinté paille et brillant intérieure-
ment. Les graines sont polies, brun-marron, rugueuses,
alvéolées et déprimées.
Le Sabal uresana diffère des autres Sabal des Etats-
Unis viar son feuillage glauque et la dimension de ses
fruits, qui sont trois fois plus gros que ceux du S. Pal-
mello et dépassent d'un tiers ceux du S. mexicana.
.C'est avec cotte dernière espèce qu'il a le plus de res-
semblance, mais danslo S. mexicana les trois carpelles
sont presque toujours développés, tandis que dans le
■ S. uresana il n'y en a jamais qu'un seul qui accomplisse
son évolution complète el soit fertile.
Par son feuillage le i'. uresana rappelle deux autres
pabniers â feuilles glauques de la région do la Sonora,
le M'ashi)i(/lonia ou Pritchardia Sonnrœ Watson et
VF.rythea annata Watson, mais il en dilTôro à première
vue par ses pétioles qui ne présentent pas do dents
épineuses.
Tacca Chantrierl, Kd. André.
Plante originaire de l'archipel indien, i)résentant des
affinités avec lo Tacca crislata, maison dilléranl par ses
plus grandes proportions et par certains caractères tirés
de la llcur. La hampe fiorale.plus courte que les feuilles
est cylindrique et terminée par deux spalhes violeltos,
l'extérieure défiéchio, l'intérioure dressée. Les fleurs,
réunies au nombre d'une vingtaine entre les divisions
de la spathe colorée, sont pôdonculécs; le périanlhe
violet foncé, long de •! centimètres, est en forme do
coupe très ouverte, à six lobes, les externes oblongs-
aigus, les intérieurs elliptiques. Les élaniines, égale-
ment violet-noir, sont au nombre de six ot penchées sur
lo stigmate; elles sont accompagnées do doux faisceaux
de lllels stériles, violet foncé, (|ui communiquent un
singulier cachet d'élégance ot do bizarrerie a la llour.
P. IIaiuot.
LE JARDIN
13
Ijci f î;i l('i-ii( 1 1 K • ( l( • !'( )iiiii
(U
Gel insccle, connu des cnlomologisles sous les noms de
Galeruca Vratwyi, Forst., G. xaiilhoiiielnna, Sriirnnck,
ot G. ca/iiiarieiisis
I'"ahr., se roncoiitro
par liiule l'isuropo
au Caucase, et très
comiiiuuc'iiient en
Franco.
Il ne s'attaque
qu'à l'Orme, et laisse
indemne le feuillage
de tous les autres
arlires, quels qu'ils
soient, l'ar contre,
il s'en prendà toutes
les variétés d'Or-
mes, même à colles
cultivées, et fait le
désespoir do nos
pépiniéristes.
Voyons donc quel
est cet animal si ro-
doulablo. C'est un
petit coléoptère long
d'environ 0 milli-
mètres; d'un jaune
verdàtre, avec ta-
ches noires sur le
corselet et élytres
bordées do noir. Lo
mâle se distinguo
de la femelle par son
alidomen au dernier
segment échancré.
Au début du prin-
temps, màles et fe-
melles, ayant passé
l'hiver comme ils
ont pu à l'abri des
intempéries, se-
couent leur engour-
dissement et se re-
cherchent. On peut
dès ce moment les
observer sur les
bourgeons et les
jeunes pousses où
ils déambulent d'un
pas toujours lent.
L'accouplement ne
tarde pas à s'opérer,
si toutefois il n'a
pas eu lieu déjà en
automne, puis quel-
que temps après les
femelles commen-
cent à pondre. Les
œufs, blancs et
Fi«
- La Galrruque de l'Orme : larii
dévaste par cet insecte (d'après
oblongs, sont groupés en rangées serrées a la surface
mfeneure des feuilles, auxquelles ils adhèrent par la
pointe. *^
Généralement écloses vers la fin de mai, les jeunes
larves, de couleur jaune semée de taches noires si ser-
rées que l'animal a l'aspect noirâtre, rongent le tissu
(1) Voir: Bi(i;c(i»id7Hsi-f(o%iV.lyr,>o/c, année 1S78 D 117S i) Mi-
lApicullmr, annOc 1890, p. 297, et 1S09, p. 568. • 1 • w ■
chlophyllien des feuilles. Trop faibles d'abord, elles
respectent les nervures, mémo les plus fines, mais,
avec l'âge, leurs mâchoires prenant de la force, elles les
attaquent â leur tour et ne laissent que les grosses ner-
vures ainsi que les [larties trop épaisses do l'épiderme
supérieur.
Parvenues au ter-
me de leur crois-
sance, elles descen-
dent lo long du
tronc, etse changent
en nymplies soit
dans les fissures de
récorce,soitau pied
do l'arbre, à la sur-
lace du sol ou un
peu au-dessous. Le
terrain semble alors
recouvert de petites
graines jaunes,
ainsi que nous l'a-
vons constaté cette
année â Laon, dans
lo jardin de la Pré-
fecture, ou les Or-
mes étaient complè-
tement dévastés.
Pendant que ces
nymphes attendent
le moment où leur
évolution interne
terminée en aura
fait des adultes, les
Gale ru ques adultes,
leurs parents, achè-
vent le travail de
destruction com-
mencé par les lar-
ves, et dévorent les
feuilles : épiderme
et nervures bien
souvent.
Certains entomo-
logistes pensent que
la Galéruque a plu-
sieurs générations
annuelles, et que ce
sont des femelles
fécondées ayant
passé l'hiver qui
pondent dès le pre-
mier printemps.
M. Ménégaux, dans
l'article que nous
citions tout à
l'heure, exprime un
avis opposé : «j'ad-
mets, dit-il, contrai-
rement à l'opinion
de Heiger, et en
cela d'accord avec
Dauall et Eppelsheim, que la galéruque de l'orme dans
nos pays n'a qu'une génération annuelle. La ponte se
fait au printemps, surles feuilles, et jamais à l'automne ;
les éclosions s'échelonnent pendant l'été. Ce sont tou-
jours les adultes qui hivernent; leur vie se prolonge
peu après la ponte. »
Mais où les adultes se réfugient-ils'? Dans le premier
abri venu; s'ils sont dans le voisinage d'une maison ou
, nymphe, i7,secle parfait et rameau d'Orme
un dessin de M. Al. Clùment.)
14
LE JARDIN"
d'un édifice, ils s'empresseront d'y pénétrer. En voici
un exemple. Très amateur d'ascensions, l'an dernier
nous nous étions ofTorl un beau dimanche celle du
clocher de Bois-le-Roi (Seine-et-Marno). Soudain nous
apercevons dans un coin, servant à caler la porte d'un
soupirail donnant sur le toit, un gros livre en trislo
état. Notre prcnuire idée fut que c'était peut-être là uu
missel aux riches enlaininuros.ouMié dcpuisdesaimées.
Certes, nous tenons trop M. le Cun- de Hois-le-Uoi pour
un artiste et un connaisseur, pour le supposer capable
de faire servir semblable ouvrage à un tel but. Mais
M. le Curé ne doit jias faire souvent visite à son clo-
cher, tout là-haut, aussi le livre pouvait-il être en cette
place de temps immémorial. Bref, nous l'ouvrons, et
notre surprise n'est pas petite de découvrir un anti-
phonaire à chaque page duquel, reclo et verso, sont
alignées comme des soldats et ne laissant aucun inter-
valle entre elles, des files de Galéruqucs, lerribiles ut
casirorinn actes ordinata.
Autre exemple : le 30 mai 19Û1, M. le Comte de Luçay,
vice-président de la Société des Agriculteurs de France,
écrivait à M. Clément : « Depuis trois ans, à la campa-
gne, mon habitation est infestée par une invasion d'in-
sectes qui entrent par nuées dans les chambres et se
groupent en dedans dans les rideaux et sur les tableaux.»
Nous pourrions multii)licr les preuves, mais passons
aux remèdes. On en a préconisé beaucoup, tous sans
grand résultat. On a conseillé de secouer les branches,
d'entourer les arbres d'anneaux de goudron, de faire
des pulvérisations, mais ceci n'est pas applicable en
grand, quand on a adaire à de nombreux et gros arbres.
On a songé aussi à laisser errer des volailles dans les
parcs ou les jardins, dans l'espoir de leur voir détruire
Ic'H larves et les nymphes, mais les volailles les dédai-
gneid; seuls les coucous et les paons, parait-il, consen-
tent à en manger. Aux pulvérisations qui, somme toute,
sont encore ce qu'on a trouvé de mieux à l'heure acliicl le,
on pouri'ait joindre le défoncement du sol au pied des
arbres attaqués, pour mettre à découvert et au contact
do l'air les coques nymphales, qui ne tarderont pas à se
dessécher.
Ce qu'il importo par dessus tout, c'est de ne pas se
lasser dans l'appliralion du remède, de le renouveler
do temps en temps et ce qu'il faudrait, ce semit une
entente entre voisins pour agir de concert, sans ([uoi,
le fléau viendrait-il à disparaître clu'Z vous, si le voisin
ne fait rien chez lui, vous avez perdu votre temps et
votre argent.
{VApintlUur). LciJKN IcilF.S.
Phnîûs économiçfues exotiques
Da la maturité des fruits de Kaki
Les fruits do tous les Ivalvis du Japon prennent au
F.'-.oi.'* do septembre une couleur orangé clair, qui devient
do plus l'n plus vive ii mesure que les fruits approrhenl
de la maturité, et i)asso enfin au rouge orangé carminé
dans (juclques varii-tés. fjuand on oneillo les fruits au
moment oii ils ont di-ja pris la teinte orangée, e( qu'on
les mot au Iruitior, ils y mûrissent lenlcinont daiisd'ex-
collento» cimdilions.
Les fruits d'un corlain nombre ilo variétés, spéciale-
ment des variétés Tsaiirim Kaki et '/.inayi et de celles
qu'on verra décrites plus loin, sont bons a manger
comme fruits à couteau dés que leur peau rougit et
qu'on le» sent un pou attendris sous la main. La pe;iu
est alors quelque peu astringente encore, et il est Iton
de l'enlever avec le couteau avant de consommer le fruit;
mais l'intérieur est déjà bon. Il n'acquiert toute sa qua-
lité, toutefois, dans les variétés ci-dessus mentionnées
comme dans tous les Kakis en général, que quand la
chair est arrivée ii l'état de complet blettissement, l'our
manger les fruits dans celle condition, on déchire leur
pellicule sur un côté, en faisant une ouverture assez
grande pour laisser passer une cuiller à café, avec laquelle
on puise aisément l'excellent contenu de la pellicule.
Voici quelques-unes des meilleures variétés : .
Xaiiiiointilaii Arbre moyen, vigoureux, haut do
■i mètres, très fertile. Fruits assez gros, ronds, très bons.
Maturité à la fin de novemlire et en décendtre.
Ytihoiima. Arbre vigoureux, haut do :? à i mètres,
très fertile. I^'ruits moyenset gros, très bons. Maturité en
novendire-di'cembre.
y.iiuuji. Arlire vigoureux, quelque peu pleureur, haut
de 4 mètres, très fertile. Fruits petits, allongés et
pointus, très bons. M;iturité en octobre-novembre.
So/Uomiirou. Arbre très beau et vigoureux, haut de
7 mètres, fertile. Fruits très gros, ronds, a|ilatis, exquis.
Maturité en octobre-novembre.
Txoiifoiikahi. Arbre petit ou moyen, haut de 3 à
4 mètres, très fertile. Fruits petits ou moyens, allongés
et pointus, très bons. Maturité en octobre-novemlire.
Kiarahalti. Arbre vigoureux et beau, haut de 7 mètres,
fertile. F'ruils gros, ronds, un peu aplatis, réunis en
bouquets, très bons. Maturité en octobre-novembre-
déecmbrc.
//a^f /(//^/..Krliri- moyen, vigoureux, haut de3 ai mètres,
très fertile. Fruits très gros, ronds, un peu ovales —
leur longueur moyenne est de 7 cenliinètres et leurcir
conférence de 2o centimètres — exquis. Maturité en
novembre-décembre. (Test une des variétés les plus
recommandaliles parmi toutes celles connues actuelle-
ment en Fiirope.
Ohii-olutlii. Arbre vigoureux et fort ,haut de 5 mètres,
très fertile. F>uits gros ronds, très lions. Maturité en
octobre-novembre. Variété particulièrement méritante.
Aiiioukalii. Arbre vigoureux, à large et belle tète,
haut de .") mètres, très fertile. Fruits ronds, moyens ou
gros, exquis. Maturité en octobre-novembre-décembre.
Toiiiiiiii. Arbre vigoureux, haut de 3 à i mètres, très
fertile. Fruits moyens ou gros, très bons. Maturité en
novembre-décembre.
Une autre variété méritante, dont le nom ne m'est pas
connu, est vigoureuse, haute do d à 7 mètres, et produit
des fruits moyens ou petits, ronds, un peu allongés,
très bons, mûrissant en novemlire-décembro.
N.VnDYPBRB.
L'Iboga
.Vu Congo, les indigènes habitant les lerriloires situés
entre l'Ogoué et le Mayumbe font u.sage d'une plante
appelée en certains endroits Iboga et dans d'autres
Abou.'i. Leshabilatds (lu(>ongo prétendent que l'absorp-
tion de cette plante donne des forces, et permet de lutter
contre une longue fatigue. L'cITct serait identique à
celui de l'acool.
MM. J. Dybowski et VA. Landrin vicTuient il'eludier
celle ])laiile. après .\f. Maillon qui s'en i-lait déjà occupé
on ISM). h'.ipres eux, le principe actif ne résiderait pas
seulement ilans l'éiorce, mais aussi dans le bois tout
entier, et principalement dans les racines qui sont sur-
tout utilisées par los indigènes. Les propriétés do
riboga seraient dues à un alialoide appelé ibogaine, que
M.M. Dybowski et Landrin prétendent avoir pu isoler,
et qui proiluirait ii faible doso une exi-italion d'un genre
particulier et ii «loso massive des elTels semblables à
ceux jtroduils par l'abus do l'alcool.
LE JARDIN
Arbres remarquables
Li' Jiirdiii ,1, ;i différoiilos reprises, allirc rntlonlion
(losos loclours sur qiiokiues arbres peucomiiiuns autant
par leur ii>;o avancé que par leurs graiulcs dimensions.
Nous en signalerons quatre aujourd'hui dont la taille et
l'âge sont respectables.
Sur toute la côte nn^diterranéenne les vieux Oliviers
deviennent de plus en plus rares; ils lornljcnt les uns
après les autres sous la cognée, soit que l'on installe
en leurs lieu et place des cultures llorales pour la Heur
coupée, soit ([u'ctant ;t proximité des villes ils soient
condamnés par les nouvelles lonstruetioiis. Les sujets
plusieurs fois centenaires ont d'énormes troncs et une
très vaste ramure; leur aspect est des plus pittoresques
autant qu'imposant.
C'est surtout dans la partie de la côte de Nice à Men-
ton que nous avons remarqué les plus beaux spéci-
mens d'Olivier. On parle même encore, à .Monte-Carlo,
d'un arbre qui existait lioulevard des Moulins et dont
les branches s'étendaient tellement qu'on aurait pu y
installer deux étages de plate-forme garnies de tables.
auxquelles on accédait par un escalier en bols.
Dans le quartier St-.Iose()h à Menton, il existe encore
deux Oliviers do belle taille ; l'un dont le tronc cylin-
drique a S^lô de diami'lre ù la base tandis que l'aulri'
ne mesure pas moins de ^''^Oii.
Ces gigantesques végétaux sont encore moins rares
dans les jiays tropicaux. C'est ainsi que l'on cite comme
véritablement curieux un dos plus gros Adansoniii,
Baobab du Sénégal. 11 se trouve à proximité de la car-
rière de Ouakam, prés de Dakar. Ce spécimen ne mesure
pas moins de 2IÎ mètres de circonférence à la base, ce
qui laisse loin en arriére les Oliviers de Menton. Mais
l'arbre historique le plus vieux du monde serait, dit
M. Henri de l'arville, dans La Xtitt/re, d'après ^L Jules
Leclercq, correspondant do l'Académie de Belgique, le
Bo-GuIki ou bô-saeré do Ceyian.
C'est un Fici/s rcligiosa ijui fut planti' à Aduradliapura
en l'an 22S avant Jc-sus-Clirist ; il est âgé aujourd'hui do
2189 ans et il semble donner raison à celte prophétie
du roi qui le plaida : « il fleurira et verdira jusqu'à la lin
des temps. » Il provient d'un rameau détaché de l'arbre
sous lequel se reposa Gautama le jour où il ilevint
Bouddha.
La renommée du bo sacré date de loin, car depuis
vingt-deux siècles, des millions de pèlerins sont venus
de tous les iioinls de l'Inde s'agenouiller au pied de cet
arbre véniTable. L'âge est lixé par les textes les plus
authentiques.
Le bo d'Aduradhapura, auquel sont attachés des prè-
très chargés de son entretien, est enfermé dans un
enclos, et pour i)énétrer dans cette enceinte sacrée, on
franchit le porche d'un temple. Son tronc est étançonné
par des ouvrages en maçonnerie formant une pyramide
et SCS branches sont soutenues par de gros piliers.
Renr ILwmo.nd.
Le tir contre la grêle
A Monsieur le Directeur du Jardin.
Ilyèros, 14 déceiubro 1901.
Nous lisons dans le dernier numéro de votre excellent
journal, en date du •") clécembre l'.iOI, un compte-rendu
des séances du Congrès international de défense contre
la grêle qui nous parait i)rnvoquer certaines expli-
cations.
Dans la pensée de ses promoteurs, le Congrès de
Lyon devait très probabicmi'nt ineltro hors do doute
l'efflcaciti^ du tir des canons-troniblons contre la grèlo et
consacrer la supi'riorite de ce procède' sur les autres.
Lo résultat n'est jioint veim confirmer ces espérances,
et malgré les incontestables services rendus par les
canons, il a bien fallu en rabattre de cet optimisme
officiel; vous n'aurez, pour vous en convaincre, qu'à lire
attentivement les rapports imprimés et les déclarations
faites à la tribune du Cimgrès, des savants français les
plus autorisés, ainsi que les discours des éminenls
propagateurs italiens de la di'couverte du Bourgmestre
autrichien M. Stiger.
Prcsc|ue tous ces congressistes sont venus recoin-
luander la plus grande prudence dans l'emploi do ce
procédé de défense, et demandci- : 1° qu'il soit procédé
méthiidiquoiiient à do nouveaux essais, i"que des tirs
d'enseinlilc soient exécutés sur des étendues considé-
rabli's, H" que les résultats obtenus soient synthétisés
en dehors, et surtout à l'abri de l'enthousiasme des
opérateurs.
Toute cette partie du compte rendu des séances du
Congrès imprime dans le Jardin est exacte et nous
sommes complètement d'accord avec M. Bedenne, signa-
taire de l'article, mais nous dilTérons complètement
d'opinion avec votre honorable correspondant, quand il
écrit que les fusées porte-pétards, préconisées par le
D''Vidal, et les bombes du professeur Bombici, utilisées
par M. Severin à Saint-Kmilion, n'ont pas encore assez
fait leurs preuves pour attirer suffisamment rattenijon
des congressistes.
Il est bien possible que ces deux procédés n'aient
point suffisamment attiré l'attention de M. Bedenne, ils
n'ont certes pas fait grand bruit à côté de leurs toni-
truants voisins; mais ils ont été assez appréciés parla
majorité des congressistes pour que l'édition de notre
rapport sur les fusées ait été épuisée dès le premier jour
et que la Commission technique instituée officiellement,
pour examiner les appareils et leurs modes d'action ne
nous ait point ménagé les encouragements.
Nous avons reçu depuis la clôture du Congrès, des
lettres nombreuses Iqui nous prouvent que notre idée
fait lentement mais sûrement son chemin, et que beau-
coup d'agriculteurs pensent avi'c nous que l'explosicm
de quelques pétards à 40(i ou '>Q0 mètres au dessus du
sol agit mieux que les sourds grondements des canons-
tromblons les plus perfectionnés.
Notre tir facilite, en outre, très efficacement la lutte
individuelle contre les orages et il suffît de quelques
fusées pour protéger des pépinières ou des bâches
contre les ravages de la grêle; cela résulte pleinement
des 17 expériences que j'ai reproduites dans mon rap-
port et surtout do celles qui ont été faites par M. Jacques
Tibal, pépiniériste à Habastens dans le Tarn, et par
M. Etienne Salomon, le si renommé viticulteur de Tho-
mery en Seine-et-Marne (Voir notre rapport).
Nous espérons que dans le courant de la saison pro-
chaine l'cflicaciti' de l'explosion de nos pétards au
milieu des nuages orageux chargés de grêle sera encore
mieux démontrée, et que le monde agricole adoptera ce
procédé de défense si simple et si économique.
Je vous adresse un exemplaire de mon rapport au
Congrès international de Lyon et vous prie, Monsieur
le directeur, de vouloir agréer, etc.
\y E. Viii.vL
Correspondant national >le la Sociclé nationale
d'Agriculture de brancc.
16
LE JARDIN
Sociélé >jili(iii;il(' (rilniliciilliirc de France
Séance du 30 décembre iOOi
CoMiTK r>ES Orciiidéks.
M. Héranpk, linrlicultour à Paris, présenUil \o LœUociitlhfia
X OolUiiana nir. Iffbfrii. LliybrUlf. issu du Caltlciia
H'arneri cl du J^rlia Irnfbrosa. a un coloris lanlùt muiii',
quand il tient du prcmior parent, tanlùl sombre et brunAlre,
quand il so rapproche du second, l.a variolt" llfbcrii rciitro
dans la première catégorie et est fort belle.
M. Uultel, jardinier fleuriste ou cluUeau de Mcllo. pn'sen-
tait une série de six Cypripediura liybiides issus du C. X
Ix'faniiin su/H-rbuiii et du''. .S'/jiceTi(i»iu»(i. Co semis rappelle
assez le ''. X Albi'rtianum,iil n'est pas sullisamment dislinil.
li. r.-tÏHK.NA.S.
Elections. — Voici les résultais des élcclinns qui
ont eu lieu a l'Assemblée du '^> décembre :
y \'ict--Prt'-sidt-nt, M. Albert ■rrufîaul; Vire-Pri'sUlt-iils,
M.M. Opoi.x et Mauriro Lévùquo de Vilmorin; Serrrltiirex,
.M.M. Le Clerc et tlzanne; Trésorier mljoiut. .\l. .Marcel; liiblin-
f/lI'<•<lll•e^(l</Join^.\l. Hariot; Conseillers, .\l.\l. Bouclier. Ku(.'^ne
Vallcrand, LévAque, Vitrj- D., lion et Magnien.
iJlIilJOLiHAPIIII':
Agenda horticole pour 1902, par L. Henry, tlief des cultures
au .Muséum dliistoiic iiatiin'lle. professeur à llicole Nationale
d'Horticulture de Versailles. Kdité par la Librairie Horticole,
.Si bis, rue de Urenolle, Paris.
Edition de bureau. 1 fr. franco 1 fr. 'i'y. ICdition de poche,
relié toile, I fr. M, franco I fr., 7.j. Edition de luxe, relié cuir,
i fr.. franco .i fr. 20.
Cet excellent a|.'enda. indispensable à tout cultivateur et à
toute personne qui s'intéresse, de prés ou de loin, à lliorticul-
ture, contient une foule do renseignements relalifs aux travaux
pratiques de jardinage, à la iréation des jardins, au commerce
horticole, etc. Accueilli avec beaucoup do faveur dés son
apparition, il y aquelc|ues années, il a été perfectionné chaque
année, et ses mérites viennent de recevoir une éclatante con-
sécration de la Société Nationale d'Horticullure, i|ui lui a
décerné le mois dernier une j-rande médaille de vermeil.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
I^a vente des (leurs s'est sensiblemont améliorée, les prix
sont en conséquence très soutenus, surtout dans la mar-
chandise de premier choix.
Nous avons relevé, le :V1 décembre, les cours suivants:
Rose» extra 1" choix valent : Marérlial Siel, de ^ Ir. à I'.' fr.
Paul Sei/ron do la u itl fr. ; Ca/ilain C/iri.v/i/. do li à 1.5 fr. ;
La France, de 10 ii l"i fr.; Safrano de I Ir. à 2 fr. ; Paul
Sabonnanù, de * fr. 50 à 7 fr. ; Sowbreuil, de 2 fr. à '! fr. ;
J/riiie Marie l[enrie((e, 2 fr. 00 à .") fr. ; ^faria l'un Iloiitte, do
•'! fr. à (j fr. ; Pajta Oonlliier de 1 fr. ôii ii 2 fr. ; Soncenir de la
Mnhiiaison, de 2 fr. ."jO à t fr. ; iMniarque do 1 fr. ."lO à 2 fr. ;
Kaiserin Ani/usla l'irloria. do ■'> à S fr. la douzaine. Les
Œillets lie choix valent do 1 fr. 'M à 2 fr. M; Culasse de 0 fr.
a ■> (r. ; ..riliiiairos de 1 fr. 2'i à 1 fr. 5»' la douzaine. Les
Glaïeuls di» r choix extra se payent de 2 fr. à :! fr. la dou-
zaine. L Oranger iln Midi vaut au ilétail de 1 à I fr. 50 le
cent de boulons. I.u Giroflée quarantaine, de 0 fr. 25 à 0 fr. W
la butle. L<> Réséda de 0 fr. :tu à o fr. Hi la botte. La Violette
du .Midi en moyen boltelage de •i» à_i<J fr. le cent; le boulot.
0 fr. 7.5, le gros boulot, 1 fr. Vi la pièce. La Violette </<• /*i'r«ie'
vaut de 4 fr. 75 à 5 (r. le bottillon; en provenance de Paris de
s fr. le botillon. Le Mimosa vaut de :J fr. à :! fr. '*) le kilo.
L'Anémone ruse vaiil ili' o (r. V à 0 (r. '») la botte; de Caen
1 fr. 50 u 2 (r. 50 lu douzaine. L'Anthémis, de 0 fr. .'{U ÙO fr. M)
la botte. Le Muguet île Paris, de 1 Ir. 5o a .'i (r. ô»! la botte. Les
Lillum llornsii valent lo fr. ; rubrunt, de <j à 7 Ir. la dou-
zaine. Le Lllas en gerbe vaut do 12 à 10 Ir.. sur courtes tiges,
de :! fr. .Vi à 5 Ir. la botte. Le Narcisse vaut de 0 fr. 25 à
0 fr. :(0 la botte. Camélia, de 2 a 2 (r. .5o la douzaine.
La vente des fruits est pou active. Les prix pratiqués le
2S décendire sont les suivants :
Anonesdc 1 fr..50i'i2 fr. .50. Ananas >\-' 2 fr. 5<J ù 7 fr. la pièce.
Bananes do 12 à IS fr. le régime. Citrons, de 5 à lu fr. la
caisse. Figues do .50 à 7(i fr. les KM kilos. Marrons do :io_ à
40 fr. les HMJ kilos. Noix de Coco de :J.5 à 4o fr. le cent. Noix
de :iO à io fr. les loii kilos. Pôches de 1 fr. à :i fr. pi. -ce.
Poires di" 20 à 120 fr. les IW kilos, suivant choix. Pommes
do 20 à loti fr. les 100 kilos. Raisins de serre blancs de 7 à
10 fr., noirs do 2 fr. .50 à 5 fr. le kilo. Raisins de Thomery
blanc de 1 fr. à 4 fr. Coings de X5 à 45 les lixi kilos. Nèfles du
15 à 30 les liHi kilos. Pruneaux de 80 à 120 fr. les 100 kilos.
Avocats lie 1 fr. .50 à 2 fr. .'>u.
Los légumes s'écoulent lentement.
Ail ■!'■ 'l'i a W fr. les Uw kilos. Artichauts de 30 à 4<J fr. lo
cent. Asperges aux petits pois de o fr 7". ,i 1 fr. 25 la boite.
Asperges forcées do S n 15 la botte. Carottes de Chevreuso
il.' :;"i .1 i 1 fr. ; les communes deO a ^^ fr, les loo kilos. Cham-
pignons lie l'Ma 100 fr. les lixi kilos. Choux-fleurs de 15 à :*\ fr.
Choux pommés de 5 à 14 fr. le cent. Choux de liruxelles
de .5u u 1.0 fr, les Im» kilos. Cresson de 0 fr. 50 a 1 fr. \>'< les
12 bottes. Crosnes .le l'iii à 05 fr. les 100 kilos. Céleri rave de
0 fr. 05 il 0 fr. 15 la pi. ce Céleri .leofr. 05 a 2 tr. 2o. Cerfeuil
de o fr. .'io a u fr, 40 la botte. Ciboule de u fr. lo a o fr 12 la
botte. Echalotes de OO a 150 (r, l.'s loo kilos. Epinards de
n (r. |i. a 0 fr. 20 le kilo. Haricots rerts de 120 à ir,o fr.;
Laurier du 2<l à 30 fr. les loo Kilos. Miches de 00 à 100 fr.
les liK.i kilos. Navets île 25 à 'lO (r. les Un.! bottes. Oignons
de '.» a 11 Ir. les loo kilos. Oseille de 70 à '.Kl fr. les 10:1 kilos.
Panais .1.' ^ a I'.' fr. I.". loo |,.iU.'s. Poireaux de 25 à 4o fr.
\ps I"" lioll.'s. Pommes de terre IloUinul,- de !•« Il fr. ; Sau-
cisse roiiije de ti a 7 fr. Radis roses de o fr. 'Ml a o [r, 40 les
3 boites. Persil de l5a2o fr. !.<> Ioo bottes. Salades diverses
de 4 a 20 (r. le cent. Tomates d'.Mgérie do o fr. ii>> à I fr. le
kilo; des Canaries il.' 1 lO a 10<i fr. les 100 kilos. Thym de
|o a '.'o Ir. les 1*10 bottes. Endives de 0(^ à 05 fr. leslOO kilos.
Crosnes de 20 à SO fr. les |oo kilos.
V. n.
l-A -TEIS/lPaERA-TLJRE
Les iinlicdtioiis ri-dessous saiit releièes à l'iiris, du titennumèire centloi'dde.
1
Novembre
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
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N" 358
I,K JAI'.DIX
20 Janvier 1902
CHRONIQUE
La rotiliiio et riiiiIKTiTciico cnnliiuient a guiivnncr lo
moiule. I.a question île la cnlluro dos rliamiiignons
aliinoiilaii'cs va nous on fournir la preuve. On cultive
les chainiiigiions niainlenaiit alisolument comme on lo
faisait il y a deux siècles; les procédés se sont pou à peu
perfectionnés depuis rantif|uité, puis il y a eu arrêt
complet. On peut mémo dire sans exagération avec
M. Coslanlin, que l'évolution do la culture du champi-
gnon a été ri'gressive. Les anciens cultivaient certaines
espèces que nous ne savons plus cultiver, lui K.\tràme-
Oriont, au Ja[)on, au Yunnam, les indigènes sont [ilus
avancés que nous sous ce rapport et ontreiircnnent de
V'-ritables cultures, fort liien ordonnées, do certains
Agarics, appartenant vraisemhlnlilcmrnl au genre .1/-
millaria.
Le botaniste Dorvaux avait bien, en 18i(), institui' une
méthode do culture il'un champignon abondant dans lo
Sud-( )uest et le Midi de la France. Il s'agit du champi-
gnon du Peuplier, lo Plieliola œgerita. Voici comment
s'y prenait Dervaux : « On se procure, dit-il, une ron-
delle de bois de peuplier de la plus grande étendue
possible etdeii à i centimètres d'épaisseur; im l'enfouit
jusqu'il fleur de torro dans un lieu frais, découvert, et
on frotte la surface do celte rondelle avec un spécimen
du champignon, le plus possible. Si l'on a procéilé au
printemps, on peut être assuré qu'à l'automne suivant,
on aura une récolte abondante ». Ce n'était pas plus
sorcier que cola; malgré cola, et en raison peut-être do
sa facilité, ce genre do culture semble être tout à fait
oublié do nos jours.
Plusieurs causes semblaient s'opposer à faire entrer
dans la voie do la réussite l'obtention ralionelle des
champignons comostil)les. C'était d'abord la diflicuUe
provenant de la germination des spores, difliculté levée
en partie depuis les travau.v do Brefeld et de NL Van
Tieghom. Le champignon de couche a profité des
recherches do ces éminents botanistes, et on a mainte-
nant du hlanc stéri/isè. On a pu faire germer les spores
d'autres espèces d'agaricinées, mais do là à faire appa-
raître des chapeaux, il y avait un abîme qu'il n'était pas
toujouis facile de franchir.
Les Triclioloiiia sont les champignons qui se prêtent
le mieux à ces expériences ot c'est sur eux que les
chercheurs ont concentré leur attention. Les forestiers
depuis longtemps obtenaient des Mousserons [Tricko-
loma Georgii] en recueillant la terre des Mousseron-
nières ainsi quedes Tricholoma iiudiitii en portant dans
une cave du subslratum contenant des filaments :
mais il n'y en avait pas moins absence complète de
méthode de culture.
Brefcld a fait grossir les spores du Tricholotna so)--
didiiDiQX'Sl. Vogline celles du TJenieton, mais le déve-
loppement s'était arrêté là ou à peu près, quand
M.\I. Costantin et Matruchot se sont occupés de la
question.
C'est au Triclioloma nudum, bien connu des Myco-
logues sous le nom dePiedbleu, qu'ils se sont adressés.
Pour définir celte espèce en quelques mots, disons que
son chapeau même est d'un bleu violacé passant au
violet rougeàtre pâle, et que le pied de même couleur
est également variable. L'odeur et la saveur sont assez
agréables, quoique un peu acides. C'est un champignon
qui croit à l'automne dans la nature.
11 a fallu d'abord s'occuper de la production du blanc.
Los spores, germéos en milieu stérilisé ou non, on ont
produit avec abondance, qu'il est facile de distinguer de
celui du champignon de couche par la lenteur du déve-
loppement, la nuance violacée iiâle, etc. Co mycélium a
pu être cultivé sur feuilles de Hêtre, do Peuidier, de
Chêne, non tannée. Le maniemonl du blanc cultivé sur
fouilles est facile; il n'en est pas do inémo île la tannée
(jui s'olTrilo.
A l'automne, lo blanc acquiert sa plus grande vigueur
et les mines de feuilles stérilisées <luniient des résultais
remarquables. Le temps que met lo blanc à envahir le
substratuMi avant d'apparaitro à la surface do la couche
do feuilles ou de lanni'e est plus ou moins long : on
serre chaude sur tannée, le développement est très
rapide. lùi cave ou à l'air, il faut cinq ou huit mois, cl
mênio dans certains cas ju?(|u'à dix-huit mois.
Ai)rrs do nrinibrcuses expériences variées, MM. Cos-
tantin el Matruchot considèrent la production en grand
ilu blanc do Tricholotna nudum comme loul à fait
ri'solue.
Il on est de même en co qui concerne la partie
théorique do l'obtention des chapeaux; le côté pratique,
sans être aussi avancé, n'en est pas moins en bonne
voie. En tubes stérilisés, sur plusieurs dizaines de
milliers d'essais, on n'a rien iditenu ou à peu près. En
serre chaude, sur couche, le développement est normal
et comidet; les chapeaux sont tout a fait comparables à
ceux qu'on trouve dans la nature, comme on a i)U le
voir d'ailleurs à l'Exposition de mai ISUS de la Société
Nationale d'Horticulture de France. La meule exposée,
arrosée après un repos d'une année, a donné quelques
nouveaux chapeaux, co qui montre que co mycélium
est péronnant d'une année à l'autre. La culture en serre,
dans des pots, avait donné naissance à de nombreuses
funifications qui sont restées rudimentaires.
En cave el sur meule, les résultats sont encore plus
satisfaisanls; vingt-qnalre onl funifié dans les deux
années qui ont suivi l'cnseinenccnient. Il faut noter que
les meules faites de feuilles de liêtro ou de tannée se
sont tout particulièreinenl Lien comportées, tandis
qu'on n'a rien tiré de Ijon des fouilles do peuplier. Lo
fumier travaille' <]es chamiiignons n'a rien fourni.
La culture du Pied bleu semble donc être relative-
ment facile et mérilo d'être pratiquée en grand. Un des
inconvénients, c'est que l'incubation, à partir de l'ense-
mencement, est de sept à quatorze mois, tandis que
pour le champignon de couche elle n'est que de deux
mois environ. Parmi les particularités, il faut noter que
les chapeaux n'apiiaraissenl pas la où le blanc est le
plus abondant ni au milieu tics meules, mais sur les
bords ou même en dehors. Dans la nature, le Tiidioloina
se développe habituellement par pieds isolés; dans les
couches il forme souvent des touffes.
La durée de la récolte varie de un à quatre mois, à
des intervalles de huit a dix jours, de janvier à juillet,
tandis que les échantillons des liois font surtout leur
apparition à l'automne. Une meule de 1 mètre fournit
environ trois kilogrammes.
Les auteurs concluent comme il suit : « Il résulte de
nos recherches que nous sommes arrivés à cultiver le
Piedbleu, ospècecomeslil>le,par des moyens diflérents
de ceux qui sont emi)!oyés pour le champignon de
couche ; peut-être est-on on droit d'espérer réaliser
dans cotte voie une intéressante aiiplication agricole et
forestière de la mycologie. » P. IIariot.
Expositions annoncées
Paris, 21 au 2G mai. Kx|iosilinn priiitaiiiére de la .Société
Nationale aux serres du Conrs-la-Reino.
Lyon. 2s mai au 2 juin. Exposition générale.
Cannes, 0 au lu mars incl. Exp. florale, horticole ot agricole.
Lille, mai à septembre. Exposition internationale générale.
18
LE JARDIN
Nouvelles Horticoles
Décorations. — Noire distingue confrère de Berlin,
le D' W'illmaek, directeur de la Oarte/iflora, a été
nommé réceminenl Chevalier de la Légion d'IIoiiiK'ur il
l'occasion do l'Exposition Universelle do 1000.
Nous présentons à M. Willmack nos bien sincères
lélicilatioiis pour celte distinction méritée et qui sera
accueillie avec la plus grande sympalhie dans le monde
de l'horticulture française.
Notre excellent collaborateur M. J. Gérôme, chef des
cultures de .serres au Muséum d'Histoire Naturelle, vient
d'être nommé Chevalier de l'ordre du Dragon do
l'Aiinam. Nous lui adressons ogalcMuent nos bien cor-
diales félicitations.
Mérite agricole. — A l'occasion de diverses solen-
nités, la décoration du Mérite agricole a été conféréo
par divers décrets et arrêtés en date des ô, 7, '.•, 10, 17,
23, 2ô, 28 novembre, 1", 8, 15, 16, 22 décembre l'-JOl,
aux personnes ci-après désignées :
Grmle iVofficier, M. :
I.eniairo (Louis-Jules). Iiorliculteur à Paris.
Grade de chevalier, M. :
Httugé (Théophile-Pierro), pépiniériste à IJonlemi.v d'ii-
rondel ; vice-président do la société dliorlicullurc do la
Uironde; Hoimmv iLoiiis. jardinier chef à Nogont-sur-.\larno
(Seine); Couillard (l'ordinandi, Iiorliculteur ù Hayoux if.al-
vados) : vice-président île la sotiélé française dos Chrysan-
Ihéiuistes. ; Durand ( Adrien-Viclor-Roné), Iiorliculteur à
Nouilly-sur-Soino (.'^oinci: trésorier général de l'association
ualion'alc do prévo\anco el do secours des jardiniers do
l'rancc; «'.aillard (Noëj-l'hilippo), jardinier-horticultour à N'o-
gent-sur-.\larno (Seine); Isoré (Victor Jnseph-Anli)nini. h.irli-
culteur à .\ndilly (Scine-ol-Oiso); lAunay (Cliarlcs-I'rani.oisl,
Iiorliculteur à Sceaux i Seine); l.ionnel l/.éphir-l''élix), horti-
culteur a .\laisons-Lallile(Seine-el-Oisci; .Mascret iLéon-Tliéo-
philo), horticulteur et proprielairo à Couvron (Aisne i : pré-
sident do la Société d'horliculluro de Soissnns; .Michel
((ieorpes-fiustave-Adolpho). vice-président de la Soi iélé
d'horlicull\ire de la Ci ronde; Thé vonard (Victor-Joseph). Iré-
sorier de ri'niim hnrlicolo do Nogenlsur-Marno (Soinoj.
Ont été également promus ou nommés par arrêté en
date du l.i janvier, MM :
Grade de Cummandeur :
Vachorol, jardinier principal à Paris;
Grade d'Officier :
Bazin, professeur d hortirulluro àCliriuont; Layé.'jardinier à
Clermont-I'errand; Maiioy. jardinier ii Narhonne; Ilivel. pro-
fesseur de sylviculture à Vinslilul agrononilquof De Sauviigo
maître de conférences ii l'inslilul agronoinique à Paris: Sivan,
rédacteur en chef du JMUriial Murseillr hoitiroir.
Grade de rheralicr :
Auborl. jardinier ii Cabannes (Hoiiches-du-Hliono) ; Aynio,
hnrlicullour il Ponl-dc-Crau (Arles); llauor, jardinier à Mcu-
locne; Heheil, jardinier du pan- Montsouris il Paris; Héiard,
ncurisle il Paris; Herjot. jardinier de la l'orlé-sous-Joiiarie.
lU'Snard. jardinie; ii Héhinisl iSoino-et-Oiso); Mohit, horlicul-
lour II ciiaunionl; lionnault, jardinier il Paris; Itonii.d, jardi-
nier au Mée (Soine-ol-Marno) ; Ui.uzial, hurliciilteur a f ;iaiiiart ;
Duleau. surveillant des plantaliuns do la ville de Paris;
Clinrraet, hiirlhullour à I.ynn; Chifflol, sous-dirocleiir du
liirdin botanique de Lyon (lihrmoi; Chouuiery, horliciilleiir 4
noulogne-Hiir-Seine; Chrétien, jardinier-vili' iilleiir a Saint-
(;aulhier(lndro);l)nnglelerre.liorliiuUeuralleuvrayes Nord);
Dcberl, arboriculteur à Paris; Dccrowinl. jardinier à Valence;
Durasse. Iiorliculteur a llagnéres-do-lligorre ; Dudos, pepi-
niérisloii lissoimes; Iiupral, Iiorliculteur ii llnrdeaux ; I»us-
soaul, horliculleur a Sainl-Mandé; l'ion, Iiorliculteur a An-
uers; Cdmollo, horUciilteur a Caucade l Alpes- .Marilinies);
Cinoi. horticulteur a Saint-.Marlin-d Ibre.t (Uèrej; Cuérin.
Iiorliculteur a Servnn (Seino-el-.Marne) ; lléraud, Jardiner à
Villa-Urinborion (tjardi; Ilcrmieii. hoiliculleur à Cannes;
Ilonde. jardinier il Manosipie; Ijinoue. jardinier à 'l'hiais
(Selnoi; Lecaillon. champignonniste à Nlonlrougo; Loclorc,
hortii'ulteur ii Mennoval (ICurol; l.ecomle. secrétaire de la
.Soiiélé d'horliculluro de Dijon ; l^ediic, président île la Société
des ihrysanléniislos au .Mans; Lelicvre. jardinier au chAteau
de Couches (.Seine-ot-Mariioi; l.esinipie, jardinier au parc de
'l'rianon; l.oizeau, horticulteur à Nantes; Lucot. Iiorliciillcur
à Saint-Pizier; .Méchin-Pelil. Iiorliculteur à Kpernay ; .Mi-
chonneau, arboriculteur à Paris; .Monlnriol. horliculleur il
Joigny ; .Moreau, jardinier à Valenciennes; Nouvolon. jardinier
il Sainl-.Maurice; l>élissier, mailro do conférences à l'inslilul
agronoruiipio; Pélissier. jardinier ii .Marseille: Pidoux, horti-
culteur à Paris; Pierson, horliculleur à Biarritz; Pion, hor-
ticulteur à Hilloni ; Iteiiaull. horliculleur à Orléans ; .Mme Vve
Iticliard. horticulteur à Nantes: Kobineau, secrétaire de la
Société d'hoilicullure de Vilry-sur-Seine; Rouaix, jardiniiT
à Sigean i.\udo); Houy. horliculleur à Avignon; Si'ij,'lo.
jardinier à .Melun; Tuilier, jardinier ii l'asile do Villelîvrard ;
Urbain, horliculleur a Clainarl; de Valnionl. horticulteur à
Itigiiy-lc-l'ericiii 'Aiiboi; \ idal. Iiorlirulleur à I.aSoyno (Var).
Société nationale d'Horticulture. — Des «'leclions
iMi|iortantes ont eu lieu ces temps-ci rue de Grenelle,
pour compléter le bureau et reni|ilacer les membres
sortants non rééligibles, el renouveler les bureaux des
différents comités. Notre distingué collaborateur M. Al-
bert Triiffaul a été réélu 1"' vice-président do la Société;
le poste de secrétaire général adjoint, vacant par suite
du décès de M. Ernest Bergman, n'a jias été pourvu, et
il a été décidé qu'en signe de deuil, il ne serait procédé
à cette nomination qu'au bout d'un an.
On Iroiivorn les antres nominations à la rubrique
spéciale con.-*acr6e à la Société a. la fin de notre numéro
du 5 janvier et du numéro courant.
La Commission de rédaction, qui a tenu sa première
séance le l.'i janvier, avait à renouveler son bureau, et
à jiourvoir notamment au remplacement de son iirési-
dent, .M. Ernest liergiiian.
M. Joly, vice-président, a été élu ;i cotte fonction, el
notre excellent eollabnralcur M. Ilariol a été élu vice-
pii'sident. Les autres membres du bureau ont clé
maintenus.
Fruits français en Angleterre. — Les poires ont
nianqui' a Londres à la lin de décembre, et les importa-
tions de Franco ol des autres jiays ont été fort peu
importantes; le Gardc/icrs' Magasine s'en étonne el se
demande si les cultivateurs ne peuvent pas se rappeler
que les poires manquent toujours ii Londres pour Noël.
« Au dernier moment, dit notre confrère (2S décembre)
quelques lleiirrè Diet sont arrives de Paris; si Londres
peut espiTcrd'avoirune certaine ijuantité do poires colle
saison, ce sera grâce aux envois do Californii'. »
L'électricité et la végétation. — A un ncenl congrès
de physiologie, tenu ;i Turin, leD^Wallera résumé ses
travaux récents sur l'inlluence exercée par l'eloctricilé
sur les êtres vivants, du règne végétal et du règne
animal. Il a constaté, en ce qui concorne les plantes,
que quand on exerce une excitation mécanique sur un
pidinle, la partie excitée devient électro-posilivo par
rapport à celle qui ne l'est pas. Plus est grande la vita-
lité de la plante ou de l'organe sur leipiel on agit, plus
aussi la réaction est forte; quand il s'agit des graines.
In gorminalion ultérieure fournil une conllrniation do
ce principe. Uunnd on fait agir un ou plusieurs courants
d'inductionéncrgiquo8,leslissns do la plante deviennent
sensiblenient plus conducteurs à l'éloclrité.
Exposition à Lille. — Une Exposition Internatio-
nnlp _ première du genre — sera tonne à Lille de mal à
septembre prochains.
Installée sur le Champ do Mars, ses constructions et
LE JARDIN
10
SOS jardins couvriront une siiperlicio de lôO.OOO mètres
carrés. Une galerie de 6.000 mètres sera réservi'-e à la
mécanique.
L'E.\posilion Internationale de Lille comprendra un
certain nombre déclasses parmi lesquelles l'iiorticul-
lure.
Toutes les adhésions et demandes do ronseignemeiils
doivent être adressées au siè^ie de l'Administration de
ri'^xposilion. Xi, rue Nationale, à Lille.
Exposition à Aix. — l'ne E.vposition ré^donale,
internationale et coloniale, sous les auspices de la
municipalité, se tiendra du 27 avril au 2S juillet à Ai.x-
cn-Provence.
L'Exposition comprendra les produits du commerce,
de l'industrie, de l'agriculture, de l'enseignement et des
arts. VMe sera instituée sur des terrains d'une super-
ficie de 2.j,000 mètres carrés environ.
Les demandes d'admission sont reçues jusqu'au
17 mars au siège de l'Aniinistration, rue de l'Opéra, '.',
Aix-en-l'ro\i'iu'e.
Cours d'entomologie. — L'ouverture du Cours
public et gratuit d'Entomologie agricole, professé au
jardin du Luxembourg par M. A.-L. Clément, aura lieu
le 28 janvier.
Ce cours aura lieu les mardis, jeudis et samedis, à
;• heures du matin.
Cours de cultures méridionales et coloniales à
l'Ecole Nationale d'Horticulturede Versailles. — Le
Ministre de l'Agriculture a réorganisé, par arrêté en
date du 1 1 janvier, le cours de cultures coloniales à noti o
grande école d'horlicuUure; le programme de ce cours
comprendra désormais aussi les cultures méridionales.
Par arrêté du mémo jour, M. Poirault, docteur
es sciences, directeur de la villa Thuret, a été nommé
professeur de ce cours, en remplacement de M. Maxime
Cornu.
M. Poirault a été préparateur au Muséum; il est
licencié es-siiences physiques, docteurès-sciences natu-
relles, et il dirige actuellement les Jardins de la Villa
Thuret, à Antibes, où il a succédé à fou Xaudin.
Il Cnnnait les langues allemande, anglaise, russe, etc.,
et a parcouru toute l'Europe, la Tunisie, l'Algérie, le
Maroc, les Iles du Cap Vert, les Açores, etc.
Il était attaché, en qualité de botaniste, à l'expéditinn
du Talisman.
Il est donc bien qualifié pour occuper la chaire de cul-
tures coloniales et méridionales, et l'on ne peut que f(']i-
citer M. Nanol et l'Ecole d'avoirfait celte nouvelle recrue.
Cours d'arboriculture fruitière. — .Vu Luxembourg,
a Paris, M. (J[jiiix recommencera le .-! février prochain,
à 9 heures du malin, son cours théorique et pratique
d'arboriculture fruitière et de floriculture, qu'il conti-
nuera tous les lundis, mercredis et vendredis à la même
heure. Il traitera de la multiplication, de la plantation
et de la culture de tous les arbres fruitiers en général,
des maladies et des insectes qui leur sont nuisibles, de
la récolte et de la conservation des fruits, etc. Xous en-
gageons toutes les personnes qui s'irdércssent à l'IIor-
culture et ont des loisirs à suivre ces intéressantes leçons.
M. IL Lcmoine commencera le 2 février, au Jardin
Botanique de Tours, son cours public et gratuit d'ar-
boriculture fruitière; ce cours sera continué les di-
manches suivants, à 2 heures.
Il ne pourra manquer de présenter un très vif inlérèl,
car M. Lemoine, qui est un des anciens élèves les plus
distingués de l'Ecole Nationale de Versailles, est un
arboriculteur expérimenté, et les collections d'arbres
fruitiers formés établies au Jardin Botanique de Tours
."56 prêtent admirablement a iriidémssaDtes démonstra-
tions pratiques.
Des conférences théoriques et pratiques, publiques
et gratuites sur l'arboriculture fruitière auront lieu en
l'.t02 dans les jardins du cours municipal et départe-
mental d'horticulture et d'arboriculture, sis avenue Dau-
mesnil, n" 1, à Saint-Manilé, les dimanches à 'j heures
du matin, aux dales ci-après :
12, 11) et 2C. janvier; 2, 'J, 10 et 2!! février; 2 mars ; 4,
11, el 2."^ mai; 8 juin.
M. Alfred Xomblol, pi-ofesscur, traitera les sujets
suivants : Définition de l'arboriculture fruitière. Jardins
fruitiers proprement dits. Vergers. Potagers fruitiers.
Aménagement. Préparation du sol. Amendements.
Engrais. Drainage. Labours el défoncements. Distribu-
tion des espèces et variétés suivant les expositions.
Choix des arbres en iiépinières. Plantations.
Notions do physiologie végétale ap[)liquéc aux diffé-
rentes pratiques de la taille. Priiiciiies de la taille :
1" pour rétablissement de la charpente, 2° pour la mise
à fruit, OpcM-ations complémentaires Je la taille, Ebour-
geonnenicnt. Pincement, Taille en vert, etc.
Etude des formes auxquelles on soumet les arbres
fruitiers. Leur utilité. Espaliers, Contie-espaliers Hautes
tiges. Pyramides et fuseaux, Cordons, Vases, etc.
Etude particulière des différents arbres fruitiers.
Fruits à pépins. Fruits à noyaux. Fruits en liaies.
Multiplication, Origine, Sol, Exposition, Végétation,
Plantation, Engrais.
Formes et Icui- établissement. Mise à fruit.
Semis pendant et après la végétation. Récolte et conser-
vation des fruits. Accidents, Maladies, Insectes.
Culture commerciale. Choix des meilleures variétés.
Mode de culture. Emballage des fruits. Utilisation.
Ministère de l'Agriculture. — Un concours sera
ouvert a Paris, le lundi 17 février 11102, pour l'admissi-
bilité à l'emploi de professeur spécial d'agriculture.
Sont seuls admis au concours les candidats porteurs
du diplnme d'ingénieur agronome ou de celui dos écoles
nationales d'agriculture ou des écoles nationales vétéri-
naires qui justifieront d'un séjour de deux ans au moins
sur une exploitation agricole et postérieurement à
l'obtention des diplômes précités.
Les candidats doivent, en outre, justifier qu'ils ont
satisfait à la loi militaire et qu'ils sont âgés de vingt-
cinq ans accomplis le jour de l'ouverture du concours.
Le ministre arrête la liste des candidats admis à
concourir.
Les candidats devront adresser leur demande au
ministre de l'agriculture avant le 5 février.
Orchidées en fleurs. — Les Cypripedium en fleurs
depuis près de deux mois chez M. Cap[)e, rnedc l'Eglise
au Vésinet, offrent un spectacle vraiment superbe. Les
C. X Lccnuurn et Lnthamiunum et quelques semis
de la maison, le C. X variahile notamment, sont d'une
vigueur et d'une floribondité remarquables; et ces
floraisons dureront encore bien deux mois sans inlor-
miition.
Culture en grand des Chrysanthèmes. — Parmi
les plus grands cultivateurs de Chrysanthèmes existant
dans le Liiicolnsh ire (Angleterre), le G«/-c/e//ers' Chrotticle
cite la maison Randall et fils, de Skegness, qui cultive
sous verre ■lO.OOO plantes, d'une beauté remarquable.
L'horticulture américaine. — Le récent recense-
ment fiscal a fait constater que les établissements horti-
coles, dans l'Etat de Xew-York, représentent un capital
de plus de 18 millions de francs en terrains et construc-
tions.
sn
LE JARDIN
1).
I 11 lias ol ( lamias i-c'cciil:
Eli fait ilo Dalilias. ]o no parlerai, bien entendu, (|uo
dt's Dalilias Cactus, les anrlens types ne pouvant plus
lutliT en lieauli' avec la nouvelle race.
Cûiilraireinciil à d'autres plantes qui, je le runstalo à
regret, n'oni fait (|ue de liien vagues progrcs depuis
deux ans, le Datilia Cactus |ii)ursiiit avec une rapidité
incriiyal>le sa marche Irioiupliantc vers une porfeilion
(|ui ne parait jdus tro|( éloignée. Encore un peu de
progrcs en précocité et aussi dans la taille des plantes,
un peu hautes en général, et nous n'aurons plus grand'
chose à leur reprocher, car lieaucoup ont déjà une
tenue superlie et des fleurs abondantes sortant Iden du
feuillage. Les coloris vont du marron noir au blanc pur
en passant par le violacé, et certaines variétés ont des
reliefs bleuâtres. IVu de (leurs ont une gamme ds teintes
aussi étendue. Les Anglais triomphent sans conteste
par leurs nouvelles variétés; les Allemands les suivent
de fort loin, et c'est à peine si quelques semeurs fran-
çais, après s'être trop attardés dans le genre décoratif,
se mettent à faire des semis de Dahlias Cactus. C'est
fort iiialheuieux, car les semeurs anglais, biun que
cotant leurs nouveautés au poids de l'or, no livrent
leurs plantes nouvelles en très faibles boutures r|ue
très tardivement et l'envoi est fait en général dans un
emballage des plus défectueux, si bien que, perdant la
moitié des variétés cl les autres fleurissant à peine
avant les gelées, j'ai renoncé pour ma part, et je no suis
pas le seul, il me procurer les nouveautés do l'année
C'est très ennuyeux, car cela me met en relard d'une
année, et je ne puis juger aujourd'Inii que les plantes de
l'JIMl ot des années pii'Cédentes.
.Sous notre froid climat les gelées précoces détniisi'nt
souvent tous les Dahlias dés le mois de septembre;
aussi ai-je couvert cette aiini'e mes plantes nouvelles
d'un al)ri vitré, et, bien qu'une violente tempête les ait
fort saccagées, je ne puis que conseiller ce système,
qui permet de conserver jusqu'à la Toussaint, et m''me
plus tard, ces splondides fleurs que j'apprécie de plus
en plus.
Trois nouveautés extraordinairement belles sont à
recommander : on pourrait les appeler les trois Grâces,
et il me parait jiresque impossible il'atlribuer la supé-
riorité à l'une plutôt qu'a l'autre, l'ourtanl. à mon
goût. Soiiiienslralilcii l'emporterait sur Innoralivii et
MfressJ. ./. Cruvc, mais ce n'est qu'une question d'appré-
ciation; elles sont merveilleuses toutes les trois!!!
.Sonneiislrrihh'ri est précoce, d'une belle tenue, les
llours sortent bien du feuillage, la plante se couvre de
Heurs de forme parfaite, le coloris est merveilleux,
jaune pâle avec la pointe des pétales blanche; l'aspect
est d'une fraîcheur extraordinaire. Je no vois rien ii lui
reprocher. La plante n'est pas trop élevée.
Iiinovatiini est do taille plus haute, ot me parait aussi
plus tardif; ses (leurs sont moins rigiiles, néanmoins
elles sortent parfaitement du feuillage et la tenue est
bonne; le coloris panaché resseioble a celui de la belle
variété The Vloicti, mais c'est un admirable perfection-
nement; l'effet est siipi-rbe. MlrcssJ. J. Croven une forme
particulière, les fleuis noudireiises, aux longs pétales
très elroils et tordus, i>nt un aspect insolite; elles
Hont très li'giTes malgp- leur gramle taille, et se déta-
chent parfaitemeiil du feuillage; leur tenue est excellenle.
Peut-être Inishcnl-clles un pou ji df'sirer comme dupli-
cature, mais c'est une variété absolument unique en
son genre.
Apri'S ces trois merveilles, les autres noiivenutéB,
quoique tics belles parfois, ne sont que de pâles reflets;
il faut |iourtant noter Major Tujipenei/ : très belles
(leurs à centre jaune, les pétales de la circonférence
brique, tenue très médiocre, l'aiiiiell'x Crest, beau,
grand, rouge, taille élevée; les fleurs ne sortent bien
ilu feuillage qu'après la première (loraison; belle tenue.
l'roiji'i/itor, beau coloris, belle tenue, (leurs à pétales
déchiquetés à la pointe; belle nouveauté sous tiuis les
rapports. Wilirp llaacke, plante genre décoratif, per-
fecliounement de Lorelei/, mais inliniment supérieure;
coloris unique, rose carné rappelant le rose lUirnn de
Jinihscliild, tenue très médiocre; donne beaucou|i do
Heurs à l'arrière-saison. Coniiiro/na, belle variété,
Zcjiliir, W'ieltuid, M. Slephensoti Ctarkc, donnent de
lielles fleurs. Kxhibilor est une bonne variété demi-
naine, de (loraison jirécoce, ce qui la ferait rechercher
pour corbeilles, mais je ne la trouve pas meilleure que
Couiilcss II/' Lonsdole, variété de l'année iirecédenle qui
lui est peut-être supérieure sous cerlairis rapports.
Mme Sai/arriiidis, Heurs i-ouge de grande taille, bonne
tenue.
Mme J. .\iiiii/i, nombi'euses Heurs moyennes, d'a-
greable coloris et do bonne tenue, h'ed h'uver, très
belles grandes Hturs de coloris éclatant et de belle tenue.
Dans les variétés moins nouvelles il faut noter .Vij;///,
H'.u:" marron-noir, abondantes, de belle tenue et de
Torme i arfaile, bridant à peine au soleil, très belle
variété.
E.xq lisile, très belle plante. MIress C. Tiiriier, très
grandes Heurs jaunes, tenue mi'dioci-e, variélé pourtant
lenianjuable. lirétita, Mofiiiiftcent, MIrcait Iteror llnrker
et MtrcssSfnice />/(.7i'c/^çsontdesDahliascle réelle valeur;
puis, dans les variétés plus ani'ienncs, mais loujours
bcWes: Stella, Aiisli/i Caiiiietl. Fusilier, Mfrcd M'nseï/.
Greeii's Wliile, llolienzolterii, plantes do haute taille
bonnes à isoler. Mais il faut se borner, bien qu'il y ait
encore beaucoup de mniveaulés à noramcr.
Que no puis-je en dire autant des Cannas mis au
commerce dans les années l'.>Ul et l'.toO! C'est tout l'op-
posé des Dahlias cactus, et surtout cette année je ne
vois positivement pas une seule variété véritablement
intéressante parmi toutes les nouveautés que j'ai reçues.
C'est triste de voir- une plante rester ainsi slationnaire
après avoir fait tant do |)rogr'ès en si peu de temps.
Malgré la meilleure voloidé je ne puis citer celle année
aucune nouveauté. M. l'cilliint a bien de grandes Heurs
il larges pétales, ocre saumoné bordé jaune, mais nous
avons d'autre ("annas dans ce genre. Il faut retourner
en arrière. L'année 1900 nous a donm- uiij très belle
|)lanle, une vraie perle, pourvu qu'elle ne soit pas
perdue!! ! Je crainsen eHet que l'oblenteur ne la possède
plus qu'iMi très rares exemplaires, et pour mon complo
ma plante est morte cet hiver. C.o serait vraiment jouer
do malheur, espérons que le semeur f(ui l'a obtenue
pourra nous la multiplier; c'est do Lisoii que je veux
parler. Le coloris est nouveau ot délicieux, rose pâle,
d'une teinte non encore vue dans le genre Canna; les
Heurs sont proiluitos en grande aboinlance.
Lesaiilres variétés sont beaucoup moins inléres^an tes
pourtant il faut noter l'ro/'esseiir Flalmiit, ainsi que
Ltvlin qui produit des Heurs d'un 1res beau rose, iiuis
Xirlor Ctiiiihon, dont les Heurs sont gramle» et les épis
nombreux, Luniiiicii.r, M. Culumbier.i, le Deuil, variété
a fleurs très foncées et à feuillage rouge, plante très
haute.
Voila tout ce que j'ai vu d'intéressant. Espérons que
l'année \W'J nous dédommagera.
J'ai vu dernièrement dans le Jardin le dessin d'une
nouvelle variété panachée, Président Honxerelt. Nous
LE JAllDIN
21
avons déjà eu ancieiincmeiU une variété dans co genre.
Je l'avais rei)iar(|Ui'p il y a quelques années dans
une collection et signalée à l'attention de M. (Jro/.y
comme iiorte-graine, je lui en avais même envoyé
l)lusieurs pieds; je ne sais trop co (|u"il en ostailvenu;
dans tous les cas cette |i'ante, qui nie venait de la
maison Damman et s'appelait lIelgolnti<l,vU\\i panachée
dans le genre do Président liooscveU. 11 faut iliro que
ces panacliures étaient moins noinlircuses qu'il n'est
indiqui' sur la gravure du ^(f/v/'// ol(|u'clles n'existaient
pas sur chaque fleur, loin do là; mais néanmoins, il
n'y avait guère d'épis ou l'on n'i'n vit plusieurs. Cette
variété a disparu, à mon regret, de ma collection, faisant
place à dos nouveautés souvent do beaucoup infiMieures.
Puisque nous sommes dans les vieilles variétés,
j'ai essayé ces dernières anm'os une quantité do Cannas
récents en groupes et corbeilles; successivement ont
été essayés :
Signor Wun-
derlich, S" de
H. Chargue-
raiid, Pasleiir,
Méiiélick, Sé-
vmpliore. Pa-
trie, Pdsqiii»,
etc.
Danslesfcuil
lages rouges et
fleurs rouges je
n'ai rien trouvé
qui surpasse
S" du Président
Carnot, qui
forme dos cor-
beilles vérita-
lilemi'ut super-
bes.
Sémaphore,
dont les fleurs
se rapprochent
l)eaucoup du
jaune, fait bel
elTet dans les
corbeilles, sur-
tout par le con-
traste de ses
fleurs jaunes avec un feuillage lirun, mais il est peu
florirère, beaucoup moins que J. 1). Calas dont il
doit provenir, mais qu'il surjiassc par le coloris plus
jaunâtre de ses fleurs. En le plantant très serré on
ol)tient néanmoins de belles corbeilles d'un eflet par-
ticulier.
l)ans les feuillages verts et fleurs rouges, Vice-Pré-
sident Litizet donne de bons résultais, quoi(|uo l'on
puisse lui reprocher de ne pas avoir une floraison assez
soutenue.
C'est pourtant une des meilleurs variétés ; en plantant
très serré et en donnant d'abondants arrosages et des
engrais appropriés, on en lire un excellent parti.
Comte de Bonchaud, dont le jaune est piqueté do
carmin, n'a pas encnro été surpassé.
Ces Cannas, de plus, ont l'avantage d'être multi[)lics
en grand dans le midi île la France; on peut donc se
les procurer par centaines de pieds, co qui est pratique-
ment impossible pour beaucoup d'autres.
R. jABIIY-DliSLOGES.
Lo Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
Fig. fl. — Cralœgo-ilespHus M. Julcx d'Asnicrcs 'f^randcur niluielle).
Le Né/lier de Bronuâux
((,'r(il;i'i/ii-.\U'fipilii.s)
Lorsque dans ce journal (1) nous signalions ce curieux
Néflier, sa descendance — c'esl-à-dire les brandies trans-
formées observées sur cet arbre — ne nous était pas
connue d'une façon complète. C'i'sl pourquoi, après plu-
sieurs années d'observations conscii'iicieuses, nous
croyons utile de revenir sur ce sujet et compléterce que
nous n'avions traité que sommairement.
Co Néflier, plus que centenaire, est greflé en tête sur
Aubépine (Crnlirgits monogiina Jacq., plus connu sous
lononi do C.n.riiucaiithti]. Immé<lialement en dessous de
la grefle (2), à proximité du liourrelet, il s'est développé
une branche (que nous nommerons n° 1) difléranl à la
fois de l'Aubépine et du Néflier, et dont nous donnerons
la description
plus loin. Tout
a côté de cette
mémo branche,
p a I- 1 a n t du
même p<iint
d'insertion, il
s'en est déve-
loppé une autre
fliranche n° 2)
complètcnienl
dilTérente do la
première.
Sur lo tronc
du même arlire,
mais du côté
opposé aux
doux branches
précitées, il s'en
développait une
lrùisiôme(bran-
cho n°:^) dont la
partie infé-
rieure était do
l'Aubépine,
mais dont la
partie supé-
rieure, complè-
tement trans-
formée, ne ressemblait ni à l'Aubépine ni au Néflier.
Rappelons aussi que la branche n° 1 a donné nais-
sance à un rameau qui ne diflère en rien du vrai Ni-flier.
Sur celle même branche, une ramillo bifurquée à une
faible distance de son point d'insertion a donné, d'un
côté une inflorescence d'Auljépine et de l'autre un
corymbe de S fleurs de Néflier.
Telle est en quelques mots la description de cet arbre
phénoménal. Les différentes transformations observées
sur ce sujet ne peuvent être, à notre avis, attribuées
qu'à l'influence du greffon sur le sujet. Dans le cas qui
nous occupe, cette lutle entre 2 espèces différentes, unies
par la greffe, a provoqué la production d'intermédiaires
ayant tous les caractères d'hybrides sexuels; c'est pour-
quoi nous avons employé, pour les désigner, le mot fort
approprié d' « hybrides de greffe «.Nous ne nous occupe-
rons pas des causes qui ont provoqué la naissance do
ces phénomènes : c'est au physiologiste à éclaircir ce
point.
Les différentes formes observées sur le Néflier do
Bronvaux ont été multipliées par la greffe et ont con-
(1) Le Jardîti n- du 2il jaiivior ISD'J.
(2) Les hranrlies .-iy.int pris du développement. ell«_'s paraissent
acluelleiuent pivudre naissance sur le bourrelet luciue de lagrelîe.
22
LE JARDIN
serve tous leurs cara<-léres. Les sujets olitenus ont fleuri
et (ructifié pour la plupart; ils sont de très >;raiv.le
vifîueur et présentent tes caractères suivants :
FoiiMB .v°l (Crtil;i'iio-Mesi>iliis Drtrcfrt/"/ Simon-Louis.
Arlirissoau ou pi'tit arlire ayant l'aspect du Néllier et
paraissant devoir atteindre les mêmes dimensidiis.
Pousses brunes, années île fortes épines ihoiies oulc>;è-
remont arquées, longues do 2 cent, environ. Fouilles
très courtoment pétiolées, oblonpues, lanccolces ou ellip-
tiques-lancéolées, à peu \>Tés analogues -à celles du
Néflier, entières ou.linement dentelées, pubescentessur
les deux faces mais particulièrement en dossiius.
Stipules ovales ou elliptiques, entiers ou obsurément
dentés, longs de I à 1 cent. 1/i.
Floraison dans la seconde quinzaine de mai. T'iciirs
un peu plus petites que celle du Nc'flier {Mespi/iis r/cr-
miiiiica), réunies en conimbes de i à 12 Heurs (générale-
ment r« on 7) à raiiiilications et calices garnis de poils
blancs. Divisions du calice dressées, lancéolées, un peu
|ilus courtes que les pétales. Pétales blancs, orbiculaires
(•*iK- 10. — Pritilt du yéfîier de Brnnvaux. A ijauche^ la variêlr
M , Jutes d'Axnirrn; à drotte, la rar, Dardari.
ou elliptiques, a bords ondulés. Rtaniines à (llets suhuli's,
plus courts que les pétales.
Styles généralement 2, plus rarement 1, plus courts
que les piHalcs.
Fruit (nèfle) ayant l'aspect de celui du Néflier, large
do l cent. 1/2 environ, pubesccnt, l)run-r(iugeàtrc, cou-
ronné par les sépales dressés. Osselets généralement 2.
FonMi: K^ (2) (Crataego-Mespilus M. Jules d'Asnières
.Simon-Louis.
Arbrisseau ou petit arbre de mêmes dimensions que
le précédent, à branches noin'itres, femlillées. Hameaux
gris-brunâtres, (lubescents, garnis d'épines droites ou
arquitos, brunes, longues de 1 à 2 cent. Pétiole de 1 à
1 /2 cent., pubescent. Limbe long de i à d cent., obovale-
cunéiformc ou ovale, trilobé, parfois obscurément 5-Iobé,
ces lobes entiers ou h peu près; pubescent sur les deux
faces. Quand les feuilles ont atteint li-ur entier dévelop-
pement les lobe» sont peu apparents et la feuille parait
entière; elle est alors légèrement cucullée. Stipules demi-
conllformes, géni'-r.ilcnient cnlii-rs, un pou plus ci'urls
que les épineu.
l"'loraison -i à .'j jours plus précoco qu«- le précédent.
(Àirymbes de même forme et comprenant autant de Heurs
<pio ceux de rAul)épino; mai.s ces Heurs sont un pou
plus grandes. Hachis, pédioelles et calices garnis clo
|ii>ils blancH. Sépales réfléchis, pubescents, plus longs
quocouxdo l'Aubépine. Pétales lilancverdiitre, concaves.
rosés à la déHoraison. Etamines 20 environ, à (ilôts
ascendants, de même longueur que les pétales. 1 à
2 styles plus courts que les étamincs.
Fruit de la grosseur de celui de l'Aubépine, oblongou
ellipsoïde, pubescent, d'abord brun, passant ensuite ou
brun rougeâtre. Sépales persistants réfléchis. 1 osselet
(parfois 2 exceptionnellement) de même forme et gros-
seur que celui du ('rnluujiis monoiiiiiin.
l''oRMB N' 3 (non nommée). Ne diffère de la forme n'2
que par sa floraison un peu plus préioco; elle n'a pas
encore fructifie.
Afin d'i'iablir la difli'reni'o entre ces formes et les
Mespiliis iierma/iicii et Craltrgvx monoijinm, noxis don-
nons ci-dessdus les principaux carailéres de ces deux
espèi'cs. Nous y ajoutons la description du CralH'pits
graiuliflorii C. l>Loch. {Mespilus S»iit/iiiD. C.^ considéré
par certains botanistes comme hybride de Crat.Tgus et
de Mespilus et l'on verra qu'il diflère complètement des
« Crat.ego-Mespilus » décrits ci dessus, avec lesquels il
ne peut être confondu.
Arbrisseau ou petit arbre ilo 4 à5 m. lipl-
nos lie 1 cent, à 1 cent. 1 2 de longueur, l'é-
tiolé do 1 cent, il 1 cent. 1 i. Limbe (jlAbro ou
à peu prés, obovalo-ctinéifornioou ovalo-rlioin-
iioiilal. à :i-r> lobes i)his ou moins protondé-
iiieiil dentés, stipules demi-cordifornies ou fal-
Ci\JUie(jus ! ciformes. dentés.
i>ionogi/na\ Floraison dans la première moitié cle mai.
Corymbos denses, à r.imilicnlions glabres
ou presque glàliros. Sépales réflécliis, glAbrcs
ou à peu près. l'élulcs blancs, arrondis. Eta-
mines plus courtes cpie les pétales. 1 style.
Fruit arrondi, ellipsoïde ou oblong, rouge;
1 osselet.
l'elil arbre de l à ."i m. pousses inernies.
l'euillcs courlemcnl pétiolées. (dilongiies-lnn-
céolc'os. entières ou très lincnient dentelées,
pubescoiites sur les 2 faces.
Stipules lancéolés, très niiement dentelés.
Mc.ijiitiis l Floraison 2' quinzaine de mai. I'"loiirs grandes,
f/crmo m'en i solitaires, rarement réunies par 2. Sépales
linéaires-lancéolés, dressés, pul»escenls. Fia-
mines plus courtes «pie les pétales. ."> styles.
Fruit (nèflo) gros, pubescent, brunAlro, sur-
monté des sépales persistants, ilressés. lioné-
ralcmenl .'> osselets.
Petit arbre ou arbrisseau de 4 à .I mètres,
inormo. Jeunes pousses vert brunâtre, pnbes-
centes, leiiticellées. Pétiole cnurl, pubescent.
IJndie ovale, elliplicpic ou oliovale, atténué
il la base, inégalement crénelé, parfois lobé,
pubescent sur les 2 faces, mais surtout en des-
sous, long de4->scent., large de 2 1 28.'! cent.
Stipules denii-corditormes ou ovales-lancéolés,
hnement incisés, péliolulés.
I l'Ieurs grandes, solitaires ou réunies par
Cratirijiis j .,_j^ s'épamiuissant dans la 2' ipiiiizaine do
gt;i)<dt/lova \ „,„j |.,,,iioelles courts, velus. Sépales réflé-
chis, lancéolés, allongés, pubescents.
pétales blancs, arrondis, concaves, souvent
écliani'rés au sommet.
l-'ilels lies étamincs blancs, plus courts
ipie les péfales. 2 styles anpiés au sonunot.
Fruit de près do 2 cent, de dionièlre. coni-
ipio ou arrondi, lavé do rouge sur fnnil bru-
niMre, pointillé gris, glAbre. Cavité pistillairo
\ profonde. Ciénéralouiont doux gros osselets.
On voit, d'après ci- qui précède, que l;i descendance
du Néflier île lircuivaux (orme un groupe tout a fait inter-
médiaire entre les Kpines et lesNidliers.
C'est ce qui a engagé ses propagiitours à nommer ces
intermédiaires « Cratii-go-Mespilus ». Naturellement, ce
LE JARDIN
23
nouveau genre n'a rien de scicnlificiin'. Lojjiqucineiit,
la fiii'Mie n" 1 {Criiliv<j()-Mesj)iliis lUinliiri) devrait ren-
trer dans les Mespilus, tandis que la fornie n' 2 [<'r<i-
l;r(i<)-Mcspi/iis M. Jules (VAsniùrcs), devrait être classée
parmi les CraLrijus. Mais il serait bizarre do classer dans
deux genres dillérenls des indiviilusde même origine;
aussi (Toyons-nDUs qu'au pnint de vue liorlieole, le nom
giinérique do Crat.i'g(i-Mes|iilus est très justilié.
Ces curieux inlernuiliaires sont des formes transi-
toires entre les Mcspilus ot les (irata-gus et sont par
conséquent îles plus intéressanls au |ioinl de vue linla-
nique. Par son aspect gi'uéral, ses feuilles, la fornie do
ses fleurs cl de ses fruits, le Crnln-i/o-Masjiihis Danlari
rappelle le Néllier. l'ar ses pousses épineuses (celles du
Néllier sont inermes), la disposition en bouquets co-
rymliiformes de ses (leurs, le nombre restreint do ses
styles et osselets, il se raiiproclie du ('. utotioçiiiiid.
(Juautau Cra-
tii'iiD-Mespiliis
M. Jules d'As-
nicres, il tient
du Néflier par
la pubesccuco
des rameaux,
des feuilles et
(les inlloroscen-
COS. par la rou-
leur de ses
fruits. Les au-
tres caractères
r a p p (> 1 1 e n t
d'une fafon
frappante le
Cruln'gns mo-
iiogyna. L'os-
selet surtout est
caractéristique.
Comme nous
le disions, la
forme n° 3 ne
diffère en rien
de la forme n- 8
(C.-M. M. Jules
d'Asnières), si
ce n'est qu'elle
fleurit quelques
jours plus lot. L'origine de cette S' forme est des plus
reniar(|ualile et piéle à bien des hypothèses.
Les C.-il- Dardttri et M. Jules d'Asnières ont produit
en 1901 un certain noiiib:o de fruits dont les osselets
sont bien conformés et semblent fertiles. Nous atten-
dons avec impatience la levée do ces graines que nous
avons semées, et qui, très probablement, nous ménagent
de nouvelles surprises. Nous ne manquerons pas de
faire part aux lecteurs du Jardin de nos observations à
ce sujet.
Iv JoUIN.
LE CHALIF-GOUMI
l'igr. 11. — Cral'rgo-Mespilvs Dafdari (^sranileui' naturelle).
Ses emplois. — sa culture.
Le Chalif-goumi (Kla>ct<iiius lonyipes) est un arbuste
intéressant à bien des points de vue. .lardiuiers, ména-
gères, éleveurs ou chasscui-s ne manqueront pas d'en
apprécier les qualités nomlireuscîs.
Par son port élégant il mérite une place d'honneur
dans les jardins paysagers. Il offre tous les avantages
d'un couvert précieux où les faisans peuvent se repro-
duire et s'élevereonvenablenu'nt; enfin ses fruits succu-
lents se prêtent on ne peut mieux à diverses façons
culinaires.
C'est un arbuslo à feuilles persistantes, d'origine
japonaise, mais d'introduction déjà ancienne.
Les fleurs longuement lubulées, o'uu blanc jaunâtre,
sont agréal)lement parfumi'os. En août apparaissent des
fruits soutenus par de longs pédoncules. Ce sont des
baies très abondantes, de forme oblonguo, aplaties aux
deux eNtrémilé's. l-^lles sont de contexture molle, et
l'épidernie qui recouvre la pul|)eesl toujours granulé.
Ces fruits possèdent une saveur agrcaljlequi les rap-
proche de la cerise dite courte queue et do la groseille,
sans toutefois produire la sensation d'acidité particu-
lière au dernier fruit et qui n'est pas pour plaire à tout
le monde.
Gomme arbuste de parc, V Eliragnus lonyipes est très
décoratif. Sa vé-
gétation conti-
nuelle, le bel
<>ITet de ses
lleurs, la cu-
rieuse configu-
ration de ses
fruits ne contri-
buent pas peu à
le faire estimer
des jardiniers.
Dans les
parcs à faisans
ou à tinamous,
les chalif-goumi
peuvent rendre
les plus grands
services. Em-
ployés comme
couvert, ils
placent l'éle-
vage dans les
meilleures con-
ditions de réus-
site.
Ils forment
des fourrés
épais dans les-
quels les oi-
seaux peuvent nicher et mener à liien l'incubation des
œufs. De plus, leurs fruits fournissent aux faisans un
aliment tout à fait do leur goût.
Au point de vue économique ces fruits constituent un
dessert icclierché. Ils se mangent crus; mais on en
peut faire une excellente confituie. Ils servent à pré-
parer la gelée de gourai. Enfin ils se prêtent à la fabri-
cation d'un alcool à goût de kirsch.
Une deuxième variété, VElœagttus eduli.<i , donnerait,
paraît-il, des fruits de qualité supérieure à ceux de
VElseagiivs longipes.
Quoi qu'il en soit, le Chalif-goumi s'est toujours
montré peu difficile sui' la natuie du sol. Il vient n'im-
porte où et résiste paifaitoment aux plus rudes hivers.
11 m'a été donné d'eu observer plusieurs exemplaiies
qui ont supporté 24" de froid sans en soulTrir aucune-
ment. C'est assez dire que sa cnituie est possible aussi
liien dans l'est que dans le noicl de la France.
Sa multiplication se fait parle semis ou par le bou-
turage.
Le greffage et le marcottage sont aussi employés.
Les branches aoûtécs sont choisies comme boutures
ot plantées en serre à multiplication froide. La reprise a
2i
LE JARDIN
lieu généralemenl en peu de temps. C'esl, après le niar-
colla^ie, le modo démultiplication préfén-.
Comme on le voit par ce qui vient d'être dit, le clialit-
goumi est un arl>uslo d'avenir.
Nul doute qu'encouragés par la simplicilt' do sa
culture et parles précieu.x avantages qu'il présente, nos
lecteurs veuillent essayer de la plantation d'au moins
quelques pieds il' h'ia-arin us longiprs.
Hknuï Aiitigi-i;n.\ve.
5K
■y
■^
^'
Les plantes aonuelles pour la fleur à couper
Envisagées dans leur ensemlile, les plantes annuelles
proprement dites ne seml)lent guère convenir, tout
il'abord, à la production defleunsacoupor. Larapidilédo
leur dévelopiie-
ment, la nature
-' très lierbact'O et
leuiiluedo leurs
liges, onlin leur
taille peu élevée
les renilenl plus
particulière-
ment propres à
l'orncnienl des
corlieilles des
plates-bandes et
à l'oblenlion do
potées dans les-
quelles le port
individuel, la
symétrie des ra-
niirications, so
confond dans
un fouillis char-
mant qu'émail-
lenldcs milliers
de fleurs. 11 est
alors souvent
difficile d'en e.x-
Irairo des bran-
ches ayant suffisamment de tenue et d'élégance pour
être utilisées en bouquets ou gerbes. Et cela est si
vrai que les améliorations dont elles ont été l'objet et le
sont encore en culture, tendent surtout àrobtenlion de
variétés ou races naines et trapues, de bonne tenue, plus
convenables par cela même pour les décorations du ■
plein air. La contre-partie à peu près exacte de eotto
aptitude se trouve dans los plantes vivaces (dont nous
n'avons pas à nous occuper ici), qui sont en général plus
robustes, plus élancées, avec des tigos plus longues,
plus fortes, et des fleurs plus grandes. D'une façon géné-
rale on peut doue dire que les plantes annuelles con-
viennent surtout pour l'ornement des corbeilles, et les
plantes vivaces à «elui des plates-bandes et à la produc-
tion des fleurs à couper.
Pourtant ce serait une erreurdcgénéralisorune simple
prédominance d'usage dans ces deux groupes do plantes
herbacées si utiles, et le but de cet article est justement
dedérnonlrerqu'il existe parmi les plantes annuelles un
nombre assez cunsidi'rable d'ospeees convenant parfaite-
ment pourlapri>duction des fleurs acouper, bien qu'elles
ne soient encore qu'en minorité dans la totalité de celles
cultivées. Le im rite de ces espèces, dont nous allons
donner une énuméralion succincte, est d'autant plus
appréciable qu'elles peuvent ôlre obtenues dans l'année
même do leur utilisation, et très économiquoniont, par le
KtK. 1*. — Gaitlirde iieinle à grande flatr.
semis, alors que les plantes vivaces ainsi élevées ne
fleurissent généralement qu'à la deuxième année, ou
bien, pour celles negrainant pas, il faut avoir recours à
la division des pieds.
Chili.!- de itlaiitex annuelles jiour lu fleur ri couper.
Agenitiim du .\le.\i(pie. .Myosotis des Alpes (semer à
Acrocliniiini rose. 1 iivilomno en pépinière).
AaiaruiilDÎJo violette. P Nigello de Damas.
Caculie éiailatc. — dl^spagne.
Célosio a panache. aîillet .Marguerite.
I' Centaurée Aiubrolte — de Cliinc.
r — Barbeau odorant. PA<|uorctte double (semer h
l' — lilouct varié. l'autonine en pépinière).
Chrysanthème à carène. I' l'hlux de Diuniinond.
Coréopsis élégant. P Pied-d'ali>uelto des jardins.
Coipieliiurdo des jardins. P — dos blés.
Crépis rose. Keincs-Margiicriles doubles
(iaillardo peinte à grande et simples, et on particulier
fleur. la variété désignée sous le
P (iilia tricolore. nom d'.Vster de Chine bleu.
Giroflée Uuaranlaine. I' Héséila odorant (pour son
P Cypsophili' élégant. parluni).
Immortelle à bractées. Hliodanthe do Mangles.
— annuelle. P Sainfoin d'Kspagiio.
P I.avatiTO a grande fleur. Scabieuse des jardins.
P I. inaire pourpre et autres. Séneçon élégant
P Lunaire annuelle (semcrdès P Silène à bou(]uet.
la maturité dos graines, Soleil à fouille de concombre.
P Lupins divers. I' Slevia serrala.
P .Malope à grandes fleurs. P — pourpre.
Matricaire inodore ilouble. P Thlaspi Ijlanc.
— .Mcndiane double. P — lilas varié.
Muflier à grande fleur. /iniiia élégant.
(La lettre P indique les espèces devant ôlre semées
en place).
Dans l'i-nuiiiératioii précédente nous n'avons pas com-
pris, afin d'en parler plus spécialement ici, quelques
gramiiii'cs annuelles dont les inflorescences, quoique
vertes, ajoutent énormément à l'élégance d'un bouquet
soit parleur gracilité e.xtrême, comme \aCaiiclie éléptinte
ou le Patiis Capillaire, soit par l'originalité do leurs
épis, tels que ceux du Lagurus ovatus, de la grosse et
de la petite Brise ou Amourette, de Vllordeum jiihaluni,
et autres espèces vivaces. Ce même rôle, que nous
pourrions nommer « sur-ornementation » du bouquet, est
le principal ilu Gypsopliile élégant, dont on no saurait
abuser. Enfin, le Slevia serrala a un usage tout opposé,
en ce sens qu'on l'omploii- surtout pour garnir le /b//rf
du bouquet, le dessous des fleurs proprement dites,
qu'il maintient écartées par ses nombrcu.v rameaux
garnis eux-mêmes de fleurettes blanches. Do ces deux
plantes, il est utile d'ensemencer une graiido surface,
afin d'en pouvoir coupera volonté.
Parmi les plantes de la liste précédente se trouve un
certain nomlire d'espèces à douille usage, c'est-à-dire
pouvant être utilisées fraîches comme toutes les autres
fleurs, puis sèches pour la confection des bouquets dits
« perpétuels », précieux pendant l'hiver. Ce sont les Acro-
clinium roses, Immorlellesà bractées et plus particulière-
ment les Imniorlelles annuelles ou Xéranihèmes. les lUio-
danthes, l'.l mmohiuui alatum et quelques autres espèces
vivaces. En vue de celle utilisation, les fleurs doivent
être cueillies lorsqu'elles sont en boutons, mises en
petites bottes et pendues la tëlo en bas dans un local
aéré et obscur afin qu'elles conservent leur couleur.
Plus lard on les enveloppe dans du papier, ou bien on
les enferme dans des caisses, pour cotte môme raison, et
aussi pour les préserver de la poussière.
A co même usago servent aussi les (iraminécs que
nous avons indiquées plus haut, ainsi que lieaucoiip
d'autres d'ailleurs, qu'on cueille et dessèche exactement
|LR JAHDIN
25
comme nous venons de l'indiquer. Enliii, il est parmi
les prococlontes une iilaiitc particuliiToineiil pri'ciouso
pour les bouquets peipt'lucls : c'est la Luuaiip annuelle
ou Monnaie du pape, dont on utilise non [dus les fleurs,
mais hicn les tiges garnies de la largo cloison papyraci-e
el argentée des fruits, après que les valves el les graines
en sont tomliées. Dans ce but on laisse les plantes
arriver à complète maturité sur place. On ne les enlève
que lorsque la tige se dessèche et que les siliquesrom-
mencent a s'ouvrir, pour les laisser achever leur dessic-
cation il l'ombre el à
Vg^À,*
l'abri des accidents.
Dans le choix des
espèces et variétés
de plantes annuelles
dont nous avons
donné plus haut la
liste, on devra tou-
jours, en vue do
l'utilisation de leurs
(leurs coupées, adop-
ter de préférence
colles ayant la plus
liante taille; cela
afin il'en obtenir des
tiges plus longues,
qui sont toiijouis
utiles, sinon indis-
pensables, poui-
olîectuer des garni-
tures légères et gr^:-
cicuses.
Quant à l'édueri-
lion et à la culture
de ces plantes an-
nuelles pour bou-
quets, on compren-
dra que nous ne
puissions la donner
ici par lo détail. Il y
a lieu, d'abord, d'in-
diquer par la lettre
P celles devant être
semées en place, en
mars, en lignes ou
à la volée, mais claii
et dans toute bonne
terre do jardin. Ce
sont naturollenienl
celles demandant le
moins de soins.
Quant aux espè-
ces à semer en pépi-
nière (celles sans indication), on le fait en avril, plus
ou moins tôt selon le matériel cultural dont on dispose
et selon qu'on veut aussi obtenir une floraison plus ou
moins précoce. A défaut de châssis, il faut attendre le
commencement de mai et semer dans un endroit bien
abrité. Les plants gagnent beaucoup à être rojjiqués une
fois en pépinière d'attente, mais on peut au besoin les
mettre directement en place, s'ils ont été semés clairs et
qu'on attende qu'ils soient suffisamment forts. Quant ;i
la distance a ménager entre eux, elle dépend naturcll(>-
mcnt du dôveloi'pement qu'acquiert chaque espèce.
S. MoTTl'lT.
Culture du Chrysanthème, \\m\. Lochot. 1 vol. iu-lsde l.iu ji.
liiiide précis pmir la ciiltiiro du Clirysaiillièiiio à la giaiido
tlcur, à la ilemi grande (leur, on pleine terre et on pots, etc.
En vente à la Librairie lidrticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris.
l''if;. 13. — Chrijsaniliciue ilagaU (voir ji. 30).
La vie parasitaire cliez les végétaux supérieurs
Dans le mnnde horticole, les praticiens s'int(Tessant
peu, en gc''néral, aux (|ueslions de physiologie pure, les
expériences scientifiques qui ne se Irailuitenl pas en,
un résultat imnu'diatement pratique ne sont pas de
colles qui ont le don de captiver leur attention.
Trop de soucis plus positifs les occupent pour qu'ils
puissent suivre les travaux, juger favorablement el
apprécier a sa juste
valeur le dévoue-
ment discret de ces
hommes de science,
de ces pionniers du
laboratoire qui, par
leurs efforts inces-
sants, leurs patien-
tes recherches, leurs
découvertes génia-
les, préparent, dans
le silence du cabi-
net, ou sur lo mo-
deste coin de lerro
qui leur sert de
champ d'éludés, ces
progrès merveilleux
qui, en moins d'un
demi siècle, ont ré-
vidutionné l'art de
la [iroduction cullu-
rale.
Sans doute, tous
ces travaux ignorés
du grand public ne
se traduisent pas
toujours de suite en
méthodes nouvelles
d'une application
immédiate; mais en
dehors de leur côté
pratique, il n'en est
pas un qui n'ait son
utilité, qui ne révèle
un détail ignore des
luis do la vie, ou no
pornictto une inter-
prétation rationnelle
dû quelque phéno-
mène biologique jus-
que-là entouré de
mystère. Et c'est par
là même un progrès,
un titre de plus à la reconnaissance des piaticicns, car
chaque nouveau pas dans la connaissance des lois qui
régissent le monde organisé amène infailliblement après
lui, soit l'amélioration d'une méthode culturale, l'appli-
cation plus judicieuse d'une substance fertilisante, soit
un traitement plus rationnel de telle ou telle maladie.
Ces quelques remarques me sont suggérées par la
leclure d'un récent mémoire, présenté à l'Académie des
Sciences, le 4 novembre dernier, par M. Deliérain, de
la part de M. Raoul lîouilhac, qui s'est occupé de recher-
ches relatives à l'action du Méthylal sur la végétation.
Chacun sait que les plantes vertes, soustraites à
l'action de la lumière, sont incapables d'assimiler le
carbone, d'élaborer leurs aliments, et sont vouées de ce
fait, si ces conditionâ se prolongent au-dehi d'une
certaine limite, ;i une mort inévitable.
»1
LE JARDIN
Le Méthylal, combinaison d'alcool mcDiyliquc ou
esprit de bois avec l'aldéhyde (ormique, claiit une suli-
stanco très riche en carbone, M. liuuilliac s'est proposi-
d'étudier si ce composé no serait point capalilc de pro-
longer et d'entretenir la vie des plantes à l'obscurité.
A cet effet, de jeunes plants do Chou express, réunis
par bouquets de huit, furent mis en cxpéricm-p. Oualre
bocaux remplis d'un liquide contenant en dissolution
tous les aliments nécessaires reçurent chacun un do
ces bouquets : ils devaient servir de lémuins. Quatre
autres bocaux, préparés comme les premiers, reçurent
on plus ihacun trois gouttes de méthylal par litre
d'eau. Tous ces bocaux furent portés dans uno serre,
sous une table ou ne parvenait qu'une lumière douteuse,
incapable do provoquer la di'compo-
sition do l'acide carbonique <lo l'air
par les feuilles. Tous les sujets mis
on expérience dans ces conditions pé-
rirent, mais ceux qui avaient reçu
une addition de méthylal vécurent huit
ou dix jours de plus que les autres.
Celte expérience, sans avoir com-
plètement réussi, était déjà concluante
en faveur do l'action du méthylal;
M. Bouilhac fut plus heureux dans
une autre. Unalre matras contenant
une solution nutritive lurent ense-
mencés d'une culture de Xoslor jtiiric-
tiforme. La solution de l'un d'eux fut
additionnée d'une goutte de méthylal,
les trois autres «lovant servir do lé-
moins. Les quatre matras furent pla-
cés dans les mêmes conditions que
les bocaux de choux. Au bout d'un
mois, les trois témoins ne donnaient
aucun signe de vie, pendant que le
matras additionné de méthylal pré.
sentait une superbe végétation do Nos-
tocs, dont la vie fut entretenue indéfini-
men*. dans ces conditions, par l'ad-
ilition, à intervalles l'ioignés, de quel-
ques gouttes du liquide expérimenté.
Pour qui juge superficiellement, il
est certain que la la végétation du .Vo.s-
toc punctiforme, môme cultivé dans
ces conditions exceptionnelles, im-
jiorte flirt peu à l'horticulture ou il l'a-
griculture.
Que cette algue modeste puisse se
nourrir à l'obscurité aux di-pens du ni('tliy!al, ou de
l'aKléhydo formique, cel.i ne parait pas avoir grand rap-
port avec la culture do nos arbres fruitiers, de nos
champs do n-réalcs, ou de nos parterres de llcurs.
Cependant, si l'on veut bien y nlleehir, la question
n'est pas si étrangère qu'elle parait, mémo ii la culture
de nos végétaux supérieurs. Nous disions tout à l'heure
que toute découverte physiologique amène infaillible-
ment, il uno échéance plus ou moins éloignée, uno
modidcalion, un perfectionnement dans nos procédés
de culture ou do thérapeutique végétale.
Or la connaissance dis lois qui président aux fonc-
tions des ôtres vivaids, ne peut jamais être acquise
dans des conditions plus favorables que quand elle
s'applique ii l'élude do ces organismes simplifiés qui .•■e
tiennent ii la limite inférieure du monde végétal. Les
complications biologiques, les midtiples causes d'erreur
résultant de raetion réciproque des phénomènes varies
dont les végélnux supi-rieurs sont le siège, n'existent
point ici; les (ails se présentent dans toute leur sini-
FiK. t'i.
Ilurirot
(vilir p
plicilé et permettent une interprétation beaucoup plus
exacte des lois physiologiques.
C'est pourquoi les expériences de M. Uaoul Bouilhac,
pour si éloignées qu'elles paraissent d'une application
vraiment pratique, n'en sont pas moins dignes d'at-
tention.
P'iles permettent de nous rendre comide, d'une façon
plus précise, des divers stades du carbone atmosphé-
rique clans les tissus végétaux, confirment l'hypothèse
do Wurtz. qui attribuait l'origine du glucose et do
l'amidon .lux dérivés de l'acide formique, et nous ren-
seignent sur un point encore passablement obscur de la
nutrition des végétaux.
Klles apporlejit une contribution nouvelle à l'étude du
cas si bizarre, et pourtant si fréquent,
du parasitisme végétal. Car toute plante
verte, soustraite à l'action de la lu-
mière, se trouve dans les conditions
des végétaux parasitaires. Incapable
d'élaborer ses aliments, il ne lui reste,
pour ne point périr, que deux alteina-
tivos : ou se nourrir aux dépens de
ses réserves, ou emprunter a son
sulistratum des aliments carbonés
d'origine organique; c'est le cas des
vi'gétaux mis en expérience par
M. Bouilhac. On connaît peu do plan-
tes qui, dans ces conditions, puissent
s'assimiler directement le carbone
d'origine minérale. Pour la majeure
partie des végétaux, l'absence de chlo-
rophylle entrai no la nécessité du para-
sitisme.
Qu'est-ce qu'un parasite?
On désigne géni'ralement sous ce
nom tout organisme qui vitaux dépens
il'un autre.
Si l'on accepte cette définition géné-
rale, il faut admettre que tous les êtres
vivants, sans exception, ii un moment
donné de leur existence, i)endant leur
vio embryonnaire au moins, soid para-
silos.
Tous les germes des plantes, tous
les bourgeons non feuilles, toutes les
Heurs non vertes, soid des parasites,
car aucun de ces organes ne jieut assi-
miler direclcmenl le carbone do l'air,
pourtant indispensable à son di-velop-
pement. Ils vivent aux dépens de la plante qui les a
produits. L'embryon s'assimile les réserves de la graine;
le bourgeon, celles des tissus cellulaires du rameau, du
tubercule ou du bulbe: la lleur utilise la sève l'Iaborée
par les organes feuilles.
Lors du développement dos germes, ileuxcas peuvent
se présenter : ou bien ils s'adranchissent et deviennent
indépendants (graines et Imibilles) dès que leurs orga-
nes sont cap.'ibles de puiser l'aliment dans le milieu
extérieur, air ot sol; ou bien ils se développent sur lo
sujet lui-même. S'ils sont aptes à l'iaborer leur nourri-
ture, ils cessent d'être parasites, car on échange des
matériaux qui leur viennent du sol par les racines, ils
renvoient acellesci l'aliment carboné qu'ils ont em-
prunté à l'air, ils deviennent un rouage utile dans l'as-
BOCiation; c'est lecas des bourgeons feuilles. SI, dépour-
vus de chlorophylle, ils sont incapables de fixer le carbone
de l'air, ils reslent parasites maigri- leurdi'veloppement,
et vivent auxdépr'iisdi>la|dante sans bénéfice pour elle.
(ri suivre) H.vymo.nd Hogbii.
lyonnais «i mnn-t
, :w).
LE JAltDIN
Les BroiDéliaGÊes bjliriiles d'oMeotioD récente
fSHilCI ' I)
imr
le Vriesea
XotriM-oUogue el ami, M. Maréclial, jaiilinierchi janiin
IJolaiiiquo do Liège, nous a |)ass(' la liste dos Viiesca
hyluidcs qu'il a obtenus depuis la pulilicalion des listes
doCiriessen; les obtentions do M. Man'clial sont très
curieuses tout en n'ayant pas, pour certains, une valeur
décorative éjzalc; notre collopue est un chercheur, il a
voulu surtout faire des cxijériciices et non pas créer
dos Vriesea pour le commerce. Les résultats n'en sont
pas moins très curieux; les voici d'après les notes de
NL Maréchal.
Kn 18118 le Vriesea lenselnta fécoini
Morroiidiia a donné une jolie piaule
qui n'a pas été nommée.
Le Vi-icueri Barillet i fécondé par
Vriesea Morreniana a donné une
plante ressemblant au Vriesea
leodieiisis, moins beau cependant.
Le V. iiicarcato Jo»g)iei fécondé
par le V. Morreniana a donné une
excellente piaule curieuse dont les
bradées violet clair sont pointées
de jaiine pâle. C'est un coloris nou-
veau et très singulier.
Le Vriesea Margaritae est curieux
aussi, il est le produit du V. iticvr-
rala, et du V. Ii/achi/sladii/s, le
V. psillaciiia fécondé par Vinciir-
vala a donné une plante nommée
Souvenir de J. Maicet ; c'est joli, dis-
tinct, cl bien intermédiaire; co qui
est curieux, c'est que le Vriesea Bar-
rilleli fécondé par incnrvata a donné
une plante ressemblant au V. Poel-
mani; ellea été nommée V. Président
Lamarrhe. Nous ne relèverons que
les variétés qui présentent un intérêt
quelconque el nous donnerons ail-
leurs une liste générale qui sera loin
d'élre complète encore, mais qui
pourra donner une idée assez juste
des obtentions de ces dernières années; continuons
donc noire revue et nous trouverons : V. fenestralis par
V. Wioti, très curieux, V. Lubbersi par Wioliana qui
n'a rien donné de bon, ce qui est regrettable, V. inter-
midia par V.cardiunlis. Celle fécondation a donné d'ex-
cellents résultats, qui ont clé désignés sous le n(un de
V. tricotor. puis le Vriesea Gravis/ fécondé par cardi-
nalis qui lui a donné um type se rapprochant des V. lier.
Un très joli hybride, c'est le V. inlermedia fécondi'
par Gravisi el nommé aiirea jjicta.
Le môme Gravisi fécondé par incurvata a donné le
V. /'Êc/'/<rt«< ayant des bractées rouge brillant superbe;
une plante nommée V. Le Bizarre, est issue du V. incur.
vata, par Enclialirion Jonghei puis encore toute une
série de jolies choses dont la liste générale donnera la
nomenclature...
Le même ^L Maréchal a obtenu deux excellentes
plantes en fécondant 1° le Bilbenjia Sanderiana par le
li. fhrtnosa. Ce sera une bonne acquisition. 2° h' Bil-
bergia paljcscens par le IS. vittata...
l'armi les plantes mises au commerce on a vu a\ec
beaucoup de satisfaction le Bilbergia Cliantini^i^i rcmai-
quable par son feuillage d'un beau vert zébré de bandes
(1) Le Jardin, 1902, j). 8.
Fig. 15. — Tillandsia splendcns
d'argent mat cl'uiie manière si tranehée et si régulière
qu'on vérité on pourrait supposer qu'un artiste habile
a tracé ses jolies zébrures... Les bracli'cs sont d'une
très belle couleur orange qui tranche très agréablement
sur les Heurs d'un bleu d'azur...
Une vc-ritable trouvaille est celle qui résulte de la
fécondation si difficile du Tillandsia Limleni major,
ou Tillatidsia liegeliana, par le Tillandsia Lindeni vera
rar siiiierba, qui n donné le Tillandsia Duvali; nous
avons en effet éprouvé beaucoup de difficulté ii féconder
le Tillandsia Lindeni major; les lleurs, longuement
lubulées, cachent les organes reproducteurs si jalouse-
ment qu'il faut en fendre le tube jusqu'au bas pour
atteindre le pistil avant que coluici n'ait traversé la
place occupée p.ir les élamines. C'est à la suite de plus
de vingt tentatives infructueuses et de plusieurs années
de mécomptes que nous sommes enfin
arrivé à féconder celte espèce et à lui
faire porter trois capsules qui con-
lenaionl quelques graines fécondes,
lesquelles nous ont donné seulement
dix plantes qui successivement ont
excité l'attention des visiteurs dans
les expositions oii elles ont figuré.
Ce Tillandsia Duvali a ceci de parti-
culier qu'il a le mémo port que le
T. Lindeni major ou Regetiana, mais
qu'il donne naissance à une inflores-
cence en forme de spatule très grande
supportée par un long pédoncule, et
que les tiractées qui composent celte
inflorescence sont, sur les deux
faces, d'un rose intense rehaussé par
les grandes fleurs, du plus beau
bleu, qui s'en échappent.
Le Tillandsia Duvali est donc une
chose tout à fait nouvelle, beaucoup
plus belle, plus séduisante que les
ti/i/es introduits ; elle sera, nous le
croyons, très recherchée dans l'avenir,
quand on l'aura suffisamment multi-
pliée pour en doter le commerce.
Nous avons parlé au cours de cette
étude d'un semeur dont les tentatives
ont élé heureuses, puisque c'est à lu
que nous devons la très belle plante que nous avons
nommé Vriesea mirabilis (Voir Jardin de 1896, p. 199);
ce semeur a continué ses fécondations et cette fois
encore M. Georges Lemaitre, de Versailles, puisque c'est
de lui dont nous voulons parler, nous communique le
résultai de ses opérations dont voici l'énumération :
Bilbergia amœna par Saundersi el Saiindersi par
amo'iia.'Lcs caractères des plantes dansles deux fécon-
dations se reconnaissent bien el sont Lien intermé-
diaires.
Le Cnilitiinthus aranlis fécondé par le bivittata a
donné une plante rappelant le birillata, plus trapue.
Le Nidnlariitm splendens fécondé par Xidularivm
Innocent i a donné une plante ayant le port du splendens
avec les bractées colorées comme dans YInnocenti.
Le Nidularium splendens fécondé par le Nid. prin-
ceps a donné des variations, mais peu intéressantes.
Le Vriesea mirabilis fécondé par le Vriesea Rej- et
par le V. Poelmani ne semble pas avoir donné les
mêmes résultats que ceux que nous avons obtenus.
Enfin VEiicliolirion Jonghei fécondé par le V. Rex a.
donné lies bractées d'un rouge noirâtre, puis YEncholi-
rion roscniii fécondé aussi par le V. A'e./- a produit un
semis dont le port rappelle celui du Vriesea Re.c.
28
LE JARDIN
Voilà donc le résultat à peu près complot des féconda-
lions opérées dans les dernières années par les quelques
semeurs qui ont confiance dans l'avenir des Bronn-lia-
cées. Il est bien évident qu'à la suite des inodilications
profondes qui ont éti- opérées par les fécondations arti-
ficielles raisonnécs les Vriesea, surtout, ont totali'nionl
changé d'aspect ; de grêles ils sont devenus solides et
de forme élégante (nous parlons bien entendu des espèces
dites: d'appartement); leurs bractées so sont modifiées
à un point tel qu'on ne saurait plus les roconnailre, la
comparaison entre un Vricsea là'x siiiierba ou un Vriescn
J'oelma/ii et un Vriesea brac/n/slnchi/s suffirait à con-
vaincre les plus récalcitrants; mais ces belles variétés
sont dépassées maintenant par les nouvelles, dont les
bractées réunies en forme de candélabre ont pris des
dimensions inusitées (Vriesea imjieriiilis, Sceptre d'or.
Colonel Miircliii/id); elles ont avec cela des rouleurs
extrèmcmenl brillantes et durables. Nous l'avons déjà
dit ailleurs, les fécondations opérées ont créé un genre
de plantes rjiii n'e.rislait pas et dont la beauté ne peut
être égalée en aucune favon par les espèces qu'on a
importées, ou qu'on importera, à moins que la nature
toujours généreuse ne nous réserve des surprises, ce
que niius souhaitons, car elles serviront de base à une
nouvelle série de fécondations; les semeurs no deman-
dant qu'à aller de l'avant!
TABLEAU DES BROMELIACEES
Ot>temj.es de semis dans les cvxltvxx-es depixis 1S9B
NOMS
ANMIE II
GENRE
PÈRE
MKHli
NOMS ATTUIUl'KS
DES OBTENTElnS
U'AITMIITUIN
Vriosoa
glciriosa
Van ("iccrli
V. l'orlriiani
Duvol
l^ilC
—
Van Goorli
gloriosa
V. i'iiolmani superba
1 iiival
IS'.HÎ
—
splendens major
splcndida
V. llonrici
Hiual
1S.I7
—
cardinalis
splendens
V. ICIiiiiroana
Un val
l>i".»7
—
Morreno Harllieti
l')nc)iiilirii>ncoralliiieinn
V. i:ros
Uuval
isv:
—
Vnii lloerli
Enclinfirion Sainidersi
V. f.sporanza
iMnal
Is-.iT
—
Rpx
conferla
V. Docletir I.ebool
Hiival
IS'.IS
—
canlinalis
Hodigasiana
V. Vigori iiiinor
Uuval
l.siis
—
Uex
Hndigasiana
V. Vigori major
1 Ml val
isiis
—
Hex
Kitleliana
V. Kitlt-liaiin HcK
Dm al
!«•;•
—
Hox
conforta
W lonferlii Hox
Uuval
isim
—
Hex
Magniisiaiia
V. Magniisiann Hox
Du val
isint
—
Hcx
Aiirora
\'. auriira Hox
Duval
IS'.C.t
—
Rex
Morreno-lîarilleli
V. Hox major
Diival
fS'.f.l
—
Rex
Morrcno-Harilleli
\'. Wos siiporlia
Duval
ISiC.I
' —
Rex
ICncholirion roseniii
V. l'rosidonl Kriiger
Duval
1^1>'.^
—
Hox
mirabilis
V. imporialis
Duval
l'.NKI
—
Hox
mirabilis
V. l.oimi
Duval
19INI
—
Hox siiporba
Magimsiana
V. Magnusinno-Hox superba
Duval
l'.HK)
—
Van lieerli
Encliolirion Saiinclo:si
V. Coloiiol Marchand
Duval
1<NI|)
—
conferla
\'. cardinalis
V. Cappoi
Duval
iS95 à ItHKi
—
Hex
Magnusiana
V. IClomlard
Duval
—
—
Uex
mirabilis
V. Sceptre d'or
Duval
—
lesselala
Hox
V. tcssellato-Hex
Duval
—
fencslralis
fulgiila
\'. feiii'siralo-fiilgida
Duval
—
fonestralis
Hex
\'. foiiesIralo-Hox
Duval
_
—
l'ooliiiani
Hex
V. l'irlmani-Hox
Duval
—
—
Kittoliana
Hex
V. nigricans
Duval
—
—
iMiclinfirioii rorallinuni
Hex
\'. 1 iriosscniana
Duval
rilliiiiilsia
l'illaiidsia Lindcni vera
1
superba
T. I.indcni major
T. Diivali
Duval
|S>.«!I
Vriesea
psittaciiia
i-onfcrta
V. Baron do Sélys
Maréchal do Liège
1895 à 19tX)
—
inciirvalo-Jonghei
V. Morroniana
V. violacea
Maréchal île Liège
—
Ijracliystailiys
inciirvala
V. .Nbirgaritii"
Maréchal de Liège
—
—
incurvula
psitlai'iiia
Souvenir do J. Mawel
Maréchal do Liège
—
inciirvala
Barilleti
l'résidotil O. Lamarclio
Maréchal de Liège
—
loodicnsis
conforta
\'. Hubi>ns
Maréchal do Liogo
—
cardinalis
interraodia
\'. Mi'pliislo
Maréchal do Liège
—
lîravisiana
intermodia
V. auroa picta
Maréchal do l^iège
—
—
(iravisiana
inlerniodia
V. carnea
Maréchal do Liège
—
in<:iH vata
dravisiana
V. L'éclatant
Maréchil île Liège
—
—
Jonghoi-inctirvata
leodionsis
V. I.o bizarre
Nbiréchal de Liège
—
Sauiidersi
Morroniana
V. Morroniano-Saundersi
Maréchal do Liège
—
Gravisi
inciirvata
V. l''laiiièclio
Maréchal de l^lége
—
l'ocliiiani
Hex
V. aiirantiaca
Opoix
1H90
—
l'oclinnni
Hex
V. erocta
Opoix
isirt
Hiltiergin
Sandoriana
amii'na
Sanderiano-amn-na
Lemallre
IS*.'.!
—
aiiKi'na
Siindori
aiiio'iio-Sandoriana
Leiiialtre
isw
Cryptanlliiis
bividntA
Bcaulis
biviltalo-aïaulis
Loniallro
ly.i ;
Kilbcrgia
Chanlini
l'Ionto introduite par
M. Chantin ot mise au comn
orce en 1900
1
Donr lin lulal de i"i Vrir
«son, 2 llilbprgia. 1 Cryi
itanllius et 1 Hilbergia iioiive
an d'iiilroiliiclion.
I^KON Duval.
LE JARDIN
2'J
Le ( :li;i I INI II (Il
1 Milclli
Il est (li> iiovivcaii qucslidii do ilt'molir li> oliàtrau i\c
la.Moulto (la Muelto) pour éililior des maisons do rap-
port sur i'cmplaccniont. La comniissioii du Vieux Paris
fait maintes démarches pour qu'il no soil pas \i\\r a la
pioche des démolisseurs.
M. Jean de Honnefon apprend à ceux qui ri^;noroiil
que le château, et lo parc no datent pas plus loin quo
du règne do Louis
l'iiilippo.
Seuls quelques ar-
lires ont survi-cu,
mais le dessin du
parc a été refait. Lo
parc actuel est des-
siné dans le style
paysager.
Il existe une an-
cienne et très rare
estampe, dans lacid-
lerlion de M. Gain,
qui représente la
façade du cliâloau et
les parterres au
temps du Uégoiit.
Les dessins de liro-
dericdes parties lon-
geant la grande allée
centrale semlilent
fort bien étudiés.
Tout ce côté était
bien dégagé et élalt
encadré ]iar dtux
belles rangées d'ar-
bres. Voici d'ailleurs
une description de
l'époque, do ces par-
terres tels qu'ils
étaient nu temps do
Louis X\' :
En sortant l'e l'an-
tichambre des Sei-
gneurs, « un parterre
do broderie se pré-
sente d'abord, pro-
longé par deux bou-
lingrins, avec plates
bandes ornées de
Heurs. Plus loin sont
deux étoiles do ga-
zon, dans le centre desquelles on voit doux figures de
marbre. Ces deux pièces sont séparées par une allée
d'arbres taillés en boules, sortant de caisses de char-
milles, et sont terminées par un grand tapis vert orné
d'un groupe do pierre, l'no terrasse do forme circulaire
(qui existe encore tout au moins partiellement), qui
donne sur la campagne, fait la bordure du jardin.
La gaucho est occuiiée par la faisanderie et le potager,
et la droite par le parterre dit de l'Escarpolette, qui est
renfermé et où se trouvent différents jeux... »
Mais do ces parterres quo l'on veut sauver, rien ne
subsiste aujourd'hui. R. R.
Le Tropœolum patagonicum six-y.
M. Kugoniii Aulraii, assistanl de la Direction de l'Agri-
culture de la République Argentine, a publié dernière-
Fv'. ic.
iiienl, dans le Uullelin do l'Agriculluro publié par son
îidm iuislrali on à Huotins- A y n's,d'int('Messant s renseigne-
ments sur celle piaule, originaire du Cliubul, décrite
en IS'.iT parle D' Spegaz/.ini. Ndus los nsumons ici,
car si la plante est pou remarquable au point do vue
ornomenlal, elle est utile au point do vue alimonlairo.
(Vost une espèce à petits tubercules charnus blan-
châtres, ayant ."> à (> centimélros do large et 2 à 'i milli-
mètres d'épaisseur. Ces tubercules ont une saveu r douce,
pou développée, que l'on peut comparer à colle d'un
mi'Iange do patate et
do manioc, et qui
persiste iaprès euis-
sim. Ils se rencon-
trent en abondance
a une profondeur de
()"'i;0, etjus(|u'à 0"'.')0
ou plus dans les
terres fortes et argi-
leuses. On on récolte
jusqu'à 10 kilogs au
rnèlro carré.
La llours'épanouit
en novend're, mais
la récolte dos tuber-
cules se fait en avril
et mai seulement, à
l'aulomiie argenlin.
Les Indien s mangent
ces tubercules
comme les Argen-
tins la patate, soit
bouillis, soil frils.
l'a peuvent les con-
server plusieurs
mois, gràco à la fraî-
cheur dos nuits
d'hiver. Il est néces-
saire toutefois de
proléger les tuber-
cules contro les atta-
ques des fourmis,
qui paraissent en
être friandes.
Les tubercules sè-
ches a C.J TU" "Ise ré-
<luisent facilement
on une farine qui ré-
pand uneodeurpéné-
trante parliculièro.
Par l'exlrni-tioci à
l'éllier on obtient un
[irineipe essentiel d'odeur piquante, qui irrite les mu-
queuses. La distillation donne un produit identique,
mais en si petite quantité qu'il n'a pu être étudié. Les
cendres contiennent une proportion notable (13,7 0/0)
d'acide phosphorique, 7,7 0/0 de fer; 8,6 0/0 de sulfates,
0,77 de chlorure, un peu de chaux et de magnésie, et
une énorme proportion de soude.
Voici le résultat de l'analyse des tubercules :
TiibiTCules Tubercules
il l'élnt sèches à
or<tinairc (i5-7l^'
Eau à 100* .ji. .-)S6 ('.,100
Cendres l.«71 3, «il
Colliiloso brute Is, 051 :i8,520
Kaii totale O.COt l,24:i
Protéine :t, 7.')(j 7. T(i:i
Matière grasse 0,T.Vj 1,520
Sucre réduit 2,101 4, .340
Amidon et collulose Sfitcliariliablo. 21,212 4:i, SIO
En résumé, la composition se rapproche beaucoup de
Clirijsanihr,,:,- Dotlo Sirojipa (Voir p. 30)
30
ILE JA1U)1N
celle de la palale, dit M. Aulran, qui croit devoir appeler
l'alli'ntion des agriciilleurs de Palajioiiie sur l'inlt^rêl
qu'il y aurait à cullivor coUo piaule au point de vue île
l'alimentation.
G. T. G.
Nouveautés l;)orticoles
Chhïsanthèmes
Dolto Sli-oi)j>n (lig. 10). Japonais, l'iour énormi'.
arrondie, pleine, bronze vif teinté jaune, à longs pilales
«■■troils, iHalé.s, entremêlés et lépérement retombants,
riante vigoureuse, de hauteur moyenne, à ligesiigidos,
feuillage sain. Bouton couronne ; lloraison à mi-saison.
Corlincat de 1" classe avec félicilatioiis à laSociélé fran-
çaise des Chrysanlhémisles. Cerliflcat de 1" classe à
Milan.
Magali (flg. i:t). Incurvé Japonais, à 1res grande lleur
extra pleine, vieux rose toinlé de violet, revers or;
pétales moyens incurvés, ondulés et retombants; plante
vigoureuse naine, de bonne tenue. Bouton couronne;
lloraison à mi-saison, prolongée. Certificat de P' classe
avec félicitations a la Société française des Chrysan-
lhémisles.
Ces deux variétés sonl misos au commerce par
M. E. Calvat, le semeur bien connu de Grenoble.
« •
ClIOr I>K BlUXKLLKS TKKS X.M.N DB LyON (flg. 18). — RaCC
de Chou de Bruxelles 1res naine et régulière.
Sa petite taille lui procure une résistniice particulière
aux l'roids les plus rigoiircuji- : sa production est abon-
dante, car les rosettes sont nombreuses el serrées.
Fraisier db-s qu.vthe-saisoss a Emcic m: Trévoux» (fig.l">
— Toutes les variétés de fraisiers cultivées ont l'incon-
vénient de laisser traîner leurs fruits à terre, ce qui en
rend le ramassage pénible et les laisse souiller de terre
tj"i
l'iK. n. — l'mititr « Krigrdt Trfroii.i ».
ot de bouo,obligeanl ainsi le consnmnialourà un lava^<<
qui oto à ces fruits la ]ilu!> grande partie de leur parfum.
Ces inconvénients sonl évités avec celle nouvelle
variété qui possède la pro()rii'lé d'avoir desligcs rif/ii/vs
et 'tressées /nirtaiil les fruits nu-dcssus du /euilluijr.
comme le montre la gravure.
C'est là un progrès considérable ; en outre, celle
variété, trouvée dans un semis de la Fraise des Quatre.
Saisons la Uéuéreuse, possède les qualités de celle-ci
comme abondance, grosseur et parfum des fruits.
Haricot Lyonnais a ra.mes (flg. l'i). — Tout le monde
connaît maintenant le Haricot Z..i/o//«ais ou de lîillieux)
nain, qui s'est ré-
pandu partout en
raison de sa rusti-
cité, de sa très
grande production,
de sa résistance à
la sécheresse, el do
lalongueurel de la
finesse do ses cos-
ses. ^L\L Rivoire
poursuivaient de-
puis longtemps la
fixation de la môme
variété à rames, de
façon à bi'nélicier
de la supériorité
qu'ont au [loint do
vue do la produc-
t on, les haricots à
rami's sur les
!;ains. Ils y ont
enfin réussi et annoncent aujourd'hui le Haricot lyon-
nais à rames, qn\ possède toutes les qualités du Lyon-
nais nain, particulièrement la longueur et la finesse des
cosses, d'un beau vert et arrondies, absolument sans
parchemin, mais qui a en plus la production abondante
que lui donnent sa grande taille el sa vigueur.
Ces trois nouveautés sont mises au commerce par la
maison Rivoire, de Lyon.
Sociélc \iili(iii:ilf iriliuiiriillinT (ir Kniiuc
CI,c.:dcUru..c-Ui
de Lyon.
Séance du '^(i décembre iUOl
(k)MITÉ DE FLORirCLTCRE.
C'est une noiiveaiilé que .\l. J. Snlller avait ni>porlé, le
Ciilciis llii/ysoidciis lial;er. de l'Afrique centrale. .\ peine
inlrodiiil en liurope, nous avons en la bonne fortune de l'avoir
sous Ips yeux, l'era-t-il mililier li'S autres espèces du genre,
au point <lo vue oineuionlal ?nous ne le croyons pas. (le n'en
est pas moins une plante d'nu haut intérêt, que nous devons
remercier .\l. J. Snllier «l'avoir Introduite en l'rance. l,o Jardin
ou a donné la description il y a «pieliiues mois (Jardin l'.HK),
|i. :Ci. el l'.Hili. A .M. Vinrenzo Valvassori, ilirecleur de l'ICeoic
d'iiorlicullnre el de Pomolojiie do l'Inrence, n<uis devons des
fleurs couiioes do U variétés d'.-lnf/i iiniu/i hybrides : ce sonl
lie fort belles plniitos dunl ipicliiuos-unes porteraient les noms
de: Président \'iger. Président M>issat. Mlle t-'i-fiianite I'i'(7i'r,
Pnsidrnt Hrllaii; Sourcnir dt- M. Ilanlii. Siiumiir d'Krm'sl
Her</i»aii. Ole. I.o romilén roonnnu dansée lot : rluxliifldiirnia
1 )linnlrier), ..Hiii/ivafii/iji alliinn. roscum firaiidi/lnruiii, elo.
COMITl'l Ii'aRIIORJCI'LTIRK KRI^ITIÈRK
A M. 1*. l'a^sy. do très belles l'oires de Dojienné d'tiircr,
Crrrr, llrurrr it'lliirdfiiiuinl -lUW. H. Clievnlior, de llagnolot
de 1res beau.v truilsde Ihii/rnnr d'Iiivi-f; ix M. l-jder. do i'onl-
clinrlrain, des Iriiils de /\'i//.i.
(X)MITK nu (.«LTURK eOTACl'init
A. .\l. (^impolnt, deSainl-Denis, 4 holles iV As/irrfji's vertes,
provenaiil do grilTos de doux ans et loujour» très belles,
comme d'habitude.
A .M. Ilnrbe. do NnisicI : deux holles il Asperffcs. tlo Laitui:i
riirdaii rmiiie sous iliAssis et on pleine lerre. dos l.nitufs gotic
il graines blanches, des Haricots verts provenant do cul-
ture il chaud et n|>parlenant à la variété il ffuillfs gaufrées.
LE JARDIN
31
Séance du u Janvier iOO-J.
CoMiTK DE Flouiculture
A M. Miiilio, (In ilomaino do Noisiel (Soino-ot-Marno) un
lot tloCyclaiiiPns ili- l'erso. tioprosoiitiuit rien do bien spécial :
c'est aussi lo cas dos Jacintlios do llollando forcées quo pré-
sentait M. Oolarup, de Saint IU'niy-los-(;hevrouso.
Il n'on est pas do mémo dos superbes potées do Primiilii
ohroiiirii. apportées par M. I.elièvre, jardinier-cliol du cluUcau
do Hoiiclies.
Il est diflicllc do voir plus boou (|uo ces plantes do venue ol
di) cuUurc parfaites, u grandes llours do coloris variés ou
mémo il llours doubles.
Il no faut pas ouldior non plus lo Pilraifiiia Micluliann
présenté pour la première fois par M. Marc Micheli à (|iii
elle est ilédiée. Cette curieuse Broméliacée, originaire du
Mexique où ello a été collectée par lo regretté Langlassé. esl
voisine du Pileairniii puiu/ctrs dont elle se dislingue par ses
fouilles longues do " à '.»mil. au-dessus do la gaine et par srs
llcurs d"un beau rouge cocciné.
CoMiTi; i)'Aununi(;iLTL'i\ii i-rlitii'iuc
M. Wliir, à la Cliovrotte prés Deuil, avait fait un superbe
apport de Haisins appartenant aux variétés liiranr, Bliicl:
Aliraiile et Mifsrat À'Aliwaiulrie. M. Barbe, do Noisiel, pré-
sentait quelques l'oiros de Doi/rn ni- d'hiver, de Pasar-Crassaïu-
et do Beurré Brelonneau.
Comité dk cultlui; potac.kre
Signalons, à M. Dybowski. au nom du Jardin colonial de
Nogent, des tubercules d'un Dnlique do la (Uiinée française
et de Ptrclriiiitlii's tcrnatu^. Labiée à parties souterraines
comestibles de Madagascar.
Toujoursde 1res belles bottes d'Asperges verles à M. Com-
point. de Saint-Ouen. A noter aussi les Asperges blanches.
de M. Barbe, cultivées sous panneaux de bois. P. llAnioi
COMITIÎ DKS OkcMIDIÎES.
M. Dalleniagne, de Rambouillet, présentait deux Odonto-
f/lossum crispum de bonne forme, le C>iiiripcdnnn X Ccrcs
et lo C. X ^^'catlterxianum.
M. Driger, de Ville d'Avray, avait un superbe Lirlia Goid-
diana très foncé, un L. albkla très bien fleuri, le rare L. ati-
tiDHnolis allia, et un Comparctlia txacropln-lnnt vigoureux
et abondamment fleuri.
M. Béranek, de Paris, présentait une forte et superbe
touffe de Cymhidium Tracei/anum, portant do nombreuses
liges florales.
.M. Cappe avait envoyé son hybride le Lifliorirlllci/a X
Ca/ipci, qui a beaucoup gagné depuis deux ans et esl réelle-
ment très beau, ainsi qu'une touffe de Ci/pripiediiini X ^«-
lliamiainnn portant un nondire do llcurs très considérable
pour sa force. G. -T. (Irioxan.
Les; Hciikav.x urs (jO.mitks l'oun 1902.
Dans la séance ûa 9 courant, les Comités tcchniqurs
de la Société nationale d'Horticulture do Franco ont
procédé au renouvoUemcnt de leurs bureaux, qui oui
élé constitués comme il suit pour l'année 1902:
Comité xcienlipqKe. — Président : M. le docteurBor-
nct. — Vice-présidents : .MM. Mussat et Gomonl. —
Secrétaire : M. P. llariol. — Vico-secrétaire : M. le doc-
teur Henneguy. — Délégué au Conseil : M. le docteur
Bornet. — Délégué à la Rédaction : M. Magiiicn. —
Conservateur dos rolloclions : M. Morot. — Commis-
sion des engrais: MM. Mussat, G.TrulIaut et Magnion.
Arboriculture fruitière. — Président : M. Loiseau. —
■Vice-présidents : MM. Crapolte et Pierre Passy. —
Secrétaire : M. G. Duval. — Vice-seçrélairc : M. Orive.
— Délégué au Conseil : M. AusseurSertier. — Délégué
à la Rédaction : M. Payonne. — Conservateur des col-
lections : M. G. Duval. — Conservateur-adjoint :
M. Orive. — Délégué à la Commission des engrais:
MM. G. Duval et Orive.
Arboriculture d'ornement. — Président : M. Henry.
— Vice-présidents : .MM. I.efebvre et Duquel. — Secré-
taire : M. Lasseaux. — N'ice-secrétaire : M. Pinelle. —
Délégué au Conseil : M. Tillier. — Délégué à la Rédac-
lion : M. J. Duquel. — Gonsorvaleur des collections :
M. Lasseaux. —Commission dcsF.ngrais: MM. Gravier
et .Magnion.
Art des Jardins. — Pn'sident : .M. Vaclierot. — Vice-
prési<lents : .MM. Contai etCliassin.— Secrétaire: M. L.
Deny. — Vico-seer(Haire : M. Matimenc. — Délégué au
Conseil : .M. (Juénat. — Délégué à la Uédaction : M. Mau-
meiié. — (Joiiservatour dos collections : M. .Maumené.
Avant l'ideclion, M. .Martinet, |irc''sidenl sortant, avait
fait ciinnailri' que, eonfiiriiii''iiicnt ii la déclaration qu'il
avait faite l'an dernier, il déclinait, cette année, toute
candiilaturc.
Culture potagère. — M. Xiolet. — Vicc-présidenls :
MM. L. Ilélirard et Piver. — Secrétaire : M. Boudin. —
Vice-.secrélairo : M. Jean Lecaplain. —Délégué au Con-
seil : M. Hémar. — Délégué a la Rédaction : M. H.
llémar. — Conservateur des collections: .M. C. Leca-
plain. — Délégués à la commission dos Engrais :
M.M. Curé et Coudry.
l'ioriculture. — Président : M. Bcllair. — 1" Vice-
président : .M. Tavernior. — :i' Vice-président : M. Gra-
vere.ui. — Secrétaire : M. Welker. — N'ice-secrétaire :
M. Lange. — Délégué au Conseil : M. Poirct-Delan. —
Délégué à la Rédaction : M. Gérome. — Conservateur
des collections : M. Boizard. — Délégué à la commis-
des Engrais : M.M. Cofligniez et Joljert.
Orchidées. — Président : M. Octave Doin. — Vice-
présidents : MM. iMartin-Cahuzac et Galpin. — Secré-
taire : M. Cappe. — Vice-secrétaire : M. G. Magne. —
Délégué au Conseil : M. Galpin. — Délégué à la Rédac-
lion : M.G. T.-Grignan. — Conservateur des collections :
M. Magne. — Commission des Engrais: MM. L. Duval
et D. Treyeran.
Industries agricoles. — Président : M. Durand-Vail-
lant. — l" Vice-président : M. Pradines. — 2^ Vice-pré-
sident : .M. Bcllard. — .Secrétaire : .M. (jaston Ozannc.
— Vice-Secrétaire : M. R. Dorléans. — Délégué au Con-
seil : M. Ferry père. — Délégué à la Rédaction :
M. Wiriot. — Conservaleurdes collections: M. Lavoivre.
Section des Chrysanthèmes. — Président : M. Nonin.
— l" Vice-président : M. Boutreux. — 2"^ Vice-prési-
dent : M. Desmad.-yl. — Secrétaire : M. Gaston Clément.
— Vice-secrétaire: M. Paul Oudot. — Déh'gué au Con-
seil : M. Delavier. — Délégué à la Rédaction : M. Dau-
thcnay. — Délégués à la Commission des Engrais :
M.M. Daulhenay et G. Clément. — Conservaleurdes col-
Icclions : M. Jarry-Dcsloges.
Section des Roses. — Président : M. Maurice L. de
Vilmorin. — Vice-présidents : MM. Piron et Jupeau.
— Secrétaire : M. P. Cochet. — Vice-secrétaire : M. La-
pierro. — Délégué au Conseil : M. Rothberg. — Délégué
à la Rédaction : M. Pierre Cochet. — Conservateur des
collections-: M. Henri Guérin. — Conservateur-adjoint :
M. P. Cochet.
Section des Beaii.r-Arts. — Président : M. Jeannin. —
Vicc-iirésidenls : MM. Bourgogne et Cesliron. — Secré-
taire : M. Allouard. — Vice-socrélaire : M. Kémy Lan-
deau. — Dili'gué au Conseil : M. Cesliron. — Membres
du Comité: .\1M. Jeannin, Bourgogne, Cesbron, Alluuard,
Landeau, M""* Claude Bourgonnier, Dury-Vasselon,
MM. Marionnet, Gélibert, Lemaire, Magne, M^'Salard,
M'"' Abbema, MM. Maire, Chrétien, Claude, Rivoire,
Kreydor.
Section pomologique. — Présidents d'honneur :
MM. Ballet, Jamin, Léon Simon. — Président : M. Abel
Châtcnay. — Vice-présidents : MM. Boucher et Opoix.
— Secrétaire : M. Alfred Xomblol. — Vice-secrétaire :
M. Duval (Georges). — Délégué au Conseil, NL Lecointe.
— Délégué à la Rédaction, AL Pierre Passy.
32
LE JARDIN
BlLiLIOGRArniIE
Bulletin de lAssociation des anciens élevé» de l'Ecole natio-
nale d'horticulture de Versailles. Amikm^ I'.'M. — l.o (as.ioilf
qui vient ilo purallrc (oriiio un boaii vtiluiiio. liien roinfili et
bien présciilé. i:n outre des ronseinnenienls ofliciols, liste
«les membres, procès-verbaux, livre d'or des dislimlions
obtenues et dos travaux cfTeilués par les anciens élèves.
nous y trouvons une série ilinloressants articles dont voici
l'énumi-ralion sommaire: Ciillure aufilaise des Hi.uvanlias
et des Ixoras. par Julien lîrirliot; Notes sur la culture de la
Tomate dans le .Mi.li de la France, par Joseph Durand; l.a
Crimée, ses vert'ers et janliiis fruitiers, par A. l'ial; leHrel-
taiio il la mousse, par I'. ('.allés; Conserves de fruits et de
légumes, par Cli. l'.rosdemanRe ; Causerie sur les Nymptiea.
par l'.al.riel Kalaurie; sur un procédé pralii|iieilo préparalion
du terrain pour la culture potapèro au Corico. par .Maurice
\aic; lassais do sérliago des lé(rumes. par I'. l'erronno; enlirt
une série de comptes-rendus Irailioniiés de l'I'.xcursion dos
élevés dans le .Mi.li de la l'ranco et sur le littoral do la Médi-
terranée, comples-roiidus n'dipés par divers élèves, cl oITraiil
beaucoup d'intérêt, à litre <lo premières manifestations do
l'espril d'observation dont les voya(.'eurs auront à tairo
grand usaje dans l'avenir et (|ue déjà, on lo voit, leurs
maîtres ont su ilévclopper judiciousemcnl en eux.
La fumure rationnelle des arbres fruitiers. — Avant ou
après la plantalii'ii, par Ci'lestiri Ihivul. professmir d'arbo-
riculture, brochure de M pages. Librairie et imprimerie hoiti-
coles;pri.\ I fr. l'ranro, 1 fr. 10.
On ne s'occupe généralement pas assez des fumures à
donner aux arbres fruitiers. On se ligure généraliMuenl «pi'à
remontre <les plantes potagères, ces arbres, dont les ra.ines
s'enfoncent profondément dans le sol. no sauraient absorber
tous les éléments nutritifs que celui-ci contient.
C'est pourtant là une erreur; car si l'on veut conserver U
ces arbres la vigueur nécessaire a une production normale
et suivie, il faut leur fournir régulièrement ci'lto nourriture.
Mais comment, ii quelle dose cl à cpiel mouirnt .' C'est préri-
sément ce que .M. Céleslin Muval indii|ue furt bien dans sa
brochure en examinant : la fertilité du sol, les priniipaux
ilémenls i\>- nutrition, les produits cliiiniquos. répocpie el
le nu)il"Mli-mploi des engrais, ainsi ipio la quatilit"- à répandre.
1)0 cette brochure de vulgarisation, écrite d'une fai.on
très simple, ressort la néressité de la fumure îles .irbn-s
fruitiers il l'aiile du fumirr el des engrais i-liiniiques, ainsi
ciue la mise on o-uvri- cl le mode d'emploi de ces engrais.
H. H.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
l,a vente dos fleurs laisse beaucoup à désirer, les prix sotd
on baisse Iros sensible surtout dans la marchandise do
dc'uxii-mo et troisiènu? choix.
Nous avons relevé, le i:i jonvier, les cours suivants :
Rote* oxlra 1" choix valent: A/(ir<r/i«i .\icl, de ïfr. iilfr.
l'.nfl Wiiiun do 5 ii i'i fr. ; Cupldi» Cluislii. do 0 à .S fr. ; La
France, do M ii "> tr.; finfrano de 0 fr. 00 à 1 fr. 25; Paul
Xaliiinnand, de 1 fr. 50 a :i fr.; Sumbreiiil, do 1 fr. à 2 fr. ;
Hfinc Mitrie tleiirlflU; 1 fr. 25 à i fr.; Maria Van Iloutte, de
0 fr. 75 (I I fr. .'i*!; Pa}ia Gontliier do 0 fr. ■;5 à 1 fr. 25; Son-
ri'iiic lie la Afahnaisan, de 1 fr. ti 1 fr. 75 ; Ltimarquc do 0 fr. "5
à I fr. 25: Kaisenn Ain/usla Victoria, de 2 ii 4 fr. la dou-
zaine, i.os Œillets do choix valent de 0 fr. 75 à 1 fr.^50;
Culasse de i fr. 25 à 5 fr. : ordinaires de 0 fr. ('>0 à 0 fr. 75 la
douzaine. Los Glaïeuls .l.' I rhoix extra se payent de 1 fr. .50
à 2 fr. la douzaino. 1. Oranger du Midi vaut au ilélail do
■1 à I fr. .50 le cent de boulon-. 1 .i Giroflée ijuaran laine, Ae
0 fr. 25 11 0 fr. :t0 la botte. Le Réséda .1. " fi . 20 à 0 fr. :tO la
boite. La Violette du .Midi en moyen bollelage de 15 à 25 fr,
lo cent; lo boulot, o fr. V. à 0 fr.'7Û; le gros boulot, 1 fr. la
pièce. La Violette '/■• l'arme vaut ilo2 fr.'iO ii:t fr. le bottillon;
on proveruuoM' di' Paris de :t fr. :<0 le bolillon. Le Mimosa
vaut do 1 fr. il 2 fr. lo Kilo. L'Anémone ruse vaut de 0 fr. 15
à II fr. 25 la botte; de Caen 0 (r. 75 à 1 fr. la douzaine. L'An-
thémis, do 0 fr. 20 iiO fr. 'M la boite, l.o Muguet de Paris, do
1 fr. il 2 fr. la boite. Les Llllum llarrisn viii.nt s fr. ; rubnim.
de 5 il 11 fr. la douzaine. LeLllas en gorlio vaut île (1 ii s fr..
sur courtes tiges.de 2 fr. 50 ii l fr. la botte. L«" Narcisse
vaut de o fr. 10 il 0 fr. 20 la botte. Camélia, de 1 .i 2 fr. la
douzaine.
La vcnlo (les fruits est peu ai-tive. l.i-s prix pratiqués lo
12 janvii'r sont les suivants :
Ananas de 2 fr. ."0 ii 7 fr. la pièce. Bananes de 12 ii IS fr.
le régime. Citrons, de ", a lo fr. la caisse. Figues île 20 ii
25 fr. les loo kilns. Marrons ds ::o à 40 fr. los Iihi kilos.
Noix ilo CiMii de :C. il 40 fr. le cent. Noix de ;iO il :i7 fr. les
loo Kilos. Poires de 20 il 120 fr. les 100 kilos, suivant choix.
Pommes de 20 ii Knifr. les 100 kilos. Raisins de serre blanc
fiiit il. (oit. noirs de :î fr. à !• fr. le kilo. Raisins de Thomcry
blanc de I fr. il 4 fr.; noir de I fr. .50 ii:î fr. Pruneaux de )S0
il 120 fr. les 100 kilos.
Les légumes s'écoulent lentement .
Ail de 4'i il 00 fr. les liMi kilos. Artichauts do 28 à 30 fr. le
r.Mil Asperges aux petits pois de u fr. 7'. .i 1 fr. 50 la boite.
Asperges (.n.ees de 4 ii 20 la botte. Carottes .1." Clievrinise
de 21 a :10 fr.; les coiMiniines de 0 ii s fr. !.■- l'io kilos. Nou-
velles de 25 II 45 fr. les loo bottes. Champignons de i'>5 a
170 fr. les loo kilos. Choux-fleurs lie |,s ii ."."i fr. Choux pommés
de 5 il l'i fr. le r.til Chcux .l.> UruxclUx de :to a 4<l fr.
les loo kilos. Cresson de o fi. (15 ii 1 fr. 15 les 12 boites.
Crosnes de 7o ji so fr. les 100 kilos. Céleri rave de 0 fr. 05 ii
0 tr. 12 kl |iii-ce. Cerfeuil de o fr. lo ii o fr. 7o l.-i botte.
Ciboule lie 0 fr. 05 ii o fr. lo la botte. Echalotes de r.<i ii 150 fr.
les loii kilos. Epinards de o fr. 20 a o fr. :!o le kilo. Hari-
cots m (s d'.Mgérie de 120 il H'Kl fr.; de serre .500 il SiKifr.
Laurier .1' '2" ii :!o fr. les lOo kilos. Mâches de .'t5 ii 7o fr.
los loo kil.is. Navets di> :;o ii lo fr. les ItHl bottes. Oignons
il,, lu ,1 W (r. l.'s loo kilns. Oseille de r>0 il 00 fr. les IO.i kilos.
Panais .1'' *" ii I" d . I''- i"" bolli's. Poireaux de 10 ii ;Ci fr.
les loo JHill.s. Pommes de terra llnUaade do sii 12 fr.; .S'iiii-
• cisse riiiiije de 7 a 0 fr. Radis roses de o fr. lo a o fr. .50 les
3 bottes. Persil de 5 ii ■,'.. ii . !.■- Phi bottes. Salades .liverses
do 0 il H fr. le cent. Tomates d'.Mgérie de o fr. so it 1 fr. le
kilo; d.'S Canaries de i:io à l."iO fr. les Uni kilos. Thym de
'10 il 20 Ir. los 100 bottes. Endives do .55 il liO fr. les 1(M) kilos.
V. 1).
1_A TElVIFaERA-rLJRI
Les imlicnliiHis Cl ilessiiiis suiil rclcrcesà l'iiits, ,iii tliciiiiiuiiclrc cctiliçirnile.
Jonvier
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
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L' II. il i II. iiiiilin.
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l..b* rt In.p" Mortttcir», Hi*'». tvt J< (Irtixllf — ('jaii
N" 359
LE JAUDIN
5 Février 1902
CHRONIQUE
(( Monsieur, esl-il vraif|u'on i)eut;ittrai)per un cancor
en cultivant (les pdniiiiiers? » telle est la question (luc ;e
trouve dans une lettre (jui m'est a'iresséc par un lecteur
duJanliii et que je cite textuellement. Tout li'aliori] je suis
resté stupéfait, puis je me suis sDUvenu qu'il y a deux
ou trois ans, un médecin avait signali' l'analof^io qui
existait entre dos orj^'anismi's, qu'il avait trouvés dans
des tissus ciincéreux do l'homme, et les spores du cliam-
pi^ïnon qui produit le chancre des pommiers. Chancre
et cancer, la similitude dos mots avait du iniluonccr
quoique pou l'auteur de cette mirilique découverte.
En me reportant à la note présentée à l'Académie des
Sciences le 10 juillet 18'.''.>, nous avons vu que le D'' X.
avait ensemencé dans un houillon de raisins secs peptu-
nisé des fragments de Xectria ditissimti, dn chancre des
Pommiers et qu'il avait obtenu des « éléments globu-
leux )) analogues aux sphérules du champignon qu'il
avait isolées au|)aravant des tumeurs cancéreuses
humaines : môme forme, morne mode do multiplication,
même façon de se présenter, etc. Il y a plus : les ressem-
blances de forme « s'accentuent jusqu'à l'identité, lors-
qu'on transporto dans le bouillon de mami'Ue les cul-
tures obtenues dans le bouillon végétal. »
Mais cet excellent D' X. ne pouvait pas s'arrêter en
si beau chemin et les arbres du bois de Meudon ne
demandaient qu'à se prêter à des expériences d'inocu-
lation. Au bout de six mois, il n'y avait plus un frêne,
un sycomore, un merisier qui no fût cancéreux, de par
le fait depromiscuiti' avec le parasite du cancer humain.
Quant aux Ormes, ils sont encore plus atteints si c'est
possible. Et ce n'est pas tout : de pauvres et innocents
lapins ingurgitèrent, sans s'en douter, de sfragments do
cancer des arbres de Meudon et, au bout de'trois mois
ils mouraient liêtement d'un cancer de l'estomac.
Voilà, aussi succinctement que possible résumée, la
note qui a quel(|ue peu ému le bon peuple de France.
Jintre celte analogie — dont je ne suis pas tout à fait
convaincu, soit dit en passant — qui appuierait cer-
taines hyjiolhèses relatives à l'origine végétale du cancer
humain, et un danger quelconque résultant du contact
avec l'arbre dont le fruit a perdu nos premiers parents,
il n'y a aucune relation. Donc, ami lecteur, soignez vos
pommiers et dormez sur vos deux oreilles. Surtout no
faites pas usage de sel dans votre alimentation. Le
D'' Braithwaite vient de démontrer — en attendant (ju'un
autre docteur dé'montre autre chose — que le sel était
la cause île la formation du cancer chezl'hoinme etchez
les animaux. Un hippopotame du Jardin zoolugique de
Londres, à qui on avait donné du sel, est mort cancé-
reux. Peut-être même le sel est-il la cause du chancre
des pommiers croissant dans li^s terrains salés. C'est
une supposition que vous n'êtes pas tenu d'accepter.
*
• •
On me demande — c'est un ami qui se chauffe au
coin de mon fou pendant que j'écris — quels sont les
rapports qui existent entre l'horticulture et un ballon.
Habitué aux jeux de mots, combles, à-peu-près, qui lui
sont familiers, je no me donne même pas la peine de
chercher, étant d'avance certain de ne pas trouver.
Alors le susdit ami me communique une coupure de
journal, relative à la chute d'un aérostat au milieu d'un
champ de Gennevilliers. Ce petit accident qui n'a l'air
de rien n'a pas laissé que d'embarrasser fortement la jus-
lice française. Est-ce le tribunal du lieu où habite l'aéro-
naute qui doit statuer ou bien celui du lieu oii les dégâts
ont été causés?
L'émule de Santos-Dumont — quoi<iui- mm dirigealdo
— est un Ingénieur distingué, qui aime le grand air àla
folio et qui, en l'JOO, fit une chute dans un champ de
Dahlias et d'd'.illets. Le journal que j'ai sous les yeux
ajoute « et (r(Jrchidées d montrant que ces dernieies
plantes lui sont peu familières. Le propriétaire du ter-
rain trouve la chose inopportune et présente sa facture,
soit quinze cents francs. Refus do payer; assignation
devant le juge de paix de Courbevoie. L'aéronaule
n'accepte pas la sentence et soutient qu'il devait être
jugé dans son i)ays, dans le Pas-de-Calais. Il fallut faire
appel et le tribunal civil confirma la sentence du juge
de paix. Mais il reste un point délicat. Le juge do paix
avait nommé un exiiert — ce qui est tout naturel — qui
aurait pu travailler utilement aussitôt après les d('gàts.
Comment, en i'.lO^, pourra-t-ii apprécier les dommages
causés en 1900 aux Dahlias et aux (jMllets de M. R. par
le ballon de M. l'ingénieur N'.'.' c'est ce que nous nous
demandons.
Et dire que si M. X. avait ou nii ballon dirigeable, rien de
tout cela ne fùtarrivé ! Il eût pu aussi mettreen pratique
une recette que les sorciers du w" siècle considéraient
comme souveraine. Quand on voulait voler — sans jeu
de mot — on s'enduisait tout le corps avec un onguent
composé de Laitue vénéneuse, de Céleri de marais,
d'Aconit, de Vigne-vierge, de racine de Mandragore,
de Pavot, de l'.clladone, de sang de serpent et de graisse
d'enfants non baptisés tnés par les sorcières. La for-
mule est un peu compliquée, la graisse d'enfant ne se
trouve pas à tous les coins de rue ; sauf cela, vous
pouvez essayer.
«
* •
En lisant dernièrement un livre, fort bien fait d'ailleurs,
je trouvais les lignes suivantes relatives à l'Angélique :
« La fleur est en corymbe, comme dans toutes les
ombellifères ». J'avais pourtant cru jusqu'à ces jours
derniers que la famille des ombellifères tirait son nom
de la disposition de ses fleurs en ombelle. « L'Angélique
est d'ailleurs une plante à demi aquatique ; à l'état sau-
vage, elle abonde au bord de la plupart des ruisseaux;
son odeur, forte et suave à la fois, s'élève fréquemment
pendant le faucardement dos petits cours d'eau et des
fontaines. » C'est juste, à quelques nuances prés :
d'abordl'Angélique n'est pas une plante demi-aquatique,
de plus elle n'existe pas en France à l'état spontané.
L'auteur qui a écrit ces lignes peu exactes a voulu
parler vraisemblablement de l'Angélique sauvage (-Iw-
(lelicn silvestris) dont l'odeur est loin d'être agréable et
qui ne peut être utilisée dans l'art de la confiserie.
• *
Un journal du matin donne d'intéressants renseigne-
ments sur des forets, situées au sein de notre capitale.
C'est à Belleville qu'il faut les chercher: l'une se trouve
rue Ilaxo, l'autre rue Saint-Gervais. La première frappe
d'étonnemont ceux qui sont admis ii la voir : derrière
une grille s'ouvre une véritalile futaie, toute une sylvo
aux troncs séculaires, dont les branches entrelacées
forment une voûte de verdure au-dessus d'un tapis de
mousse. L'autre est encore plus étrange : c'est presque
une forêt vierge. Avec un peu d'imagination, on se croi-
rait, paraît-il, sous les tropiques. Les hêtres et les ormes
s'enrubannent d'un lacis de lianes, sur la pente d'un
ravin. Au fond coule une petite rivière, à demi tarie,
qui n'a rien de torrentueux.
Si vous voulez jouir de celte étrangelé, dépêchez-vous,
il n'est que temps. Le terrain sera prochainement
nivelé, et la où furent des forêts, s'élèveront liientot des
usines ou des maisons de rapport.
P. Hariot.
35
LE JARDIN
Nouvelles Horticoles
Mérite agricole. Nous uvons omis de citer dans nolro
ileinior numéro, parmi les nouveaux chevaliiTS.M.OMs-
sicr, régisseur à Mérifrnac (Gironde), gendre et associé
do M. H.C.adeau-Kamey, man-hand grainierii liordeaux
liien connu et estimé dans le monde de l'horticulture'
Bureaux de Sociétés. — Dans sa réunion du mois
de janvier, laSocicti' d'iiorlicullure a procédé au rer.ou-
vellement do son Bureau, qui se trouve ainsi composé
pour l'année l'.K-li.
Président, M. le D'' Trabut; Vice-préside/ilx, MM. J.
Breillet, Hoger Mares, Paul Basset, R. Outin, D'' Nocl
Martin; Secrétaire, M. 3. Porcher; Secrélaires-ml joints,
MM. E. Lomliard et V. Moffrc; Trésorier, M. G. Pcllat;
Trésorier-ailjuiiit, J. Martel; Conseil d'Administration,
MM. E. Caire, !.. Gonzalve. Saliardin, J.Simon, J. llini-
licrl, C. Duficnct, Maige cl V. Falicon.
Société horticole d'Aix les-Bains. — Dans sa
séance ilc janvier, cette societc a procédé au renouvel-
lement de son bureau ; ont été nommés: MM. Voguet,
président; Donzel, Voiron, vice-présidents; J. Dijoud,
secrétaire général; Lamlierlin, secrétaire; Coudurier,
trésorier.
Société d'horticulture du Doubs. — Dans la séance
de janvier, la société a constitué son bureau comme
suit : MM. Lauroaux, président; Jobinot, Calame, vice-
président; Molière, Perrot, secrétaires; Bernard, tréso-
rier; Dournier et Gillot, archivistes.
La société a décidé d'organiser à Besançon du 1 i au
17 août l'.»(i->, une exposition générale d'horticulture.
Concours général agricole. — Le Ministre de l'Agri-
cullurc vient de modilier sa décision, aux termes de
laquelle le Concours agricole devait se tenir au marché
do La Villctte.Ila obtenu la disposition du Grand Palais
des Champs-Elysées, et c'est lii que se tiendra la pre-
mière moitié du concours.
La deuxième partie, ou concours général d'animaux
reproducteurs des espèces bovine, ovine et porcine,
d'animaux de basse-cour, de produits do laiterie, de
produits agricoles et horticoles, de vins, cidres, poirés
et eaux-de-Tie, aura lieu à la Galerie des Machines, du
7 au b> avril.
l'ne exposition il'instruments et de machines agricoles
sera annexée à ce concours; elle sera ouverte du 'J au
K) avril.
L'exposition publique de tout le concours sera
ouverte à i>arlir du il avril.
La caprification des figues. — M. le D^ Trabut a
publii- récemment sur ce sujet dans la llevue de riti-
iultioi;une très intéressante élude, dont il a été aussi
question & la Société Nationale d'Agriculture, dans sa
séance du lô janvier. Il s'agit d'une sorte de Pignier
sauvage dont les llours ne peuvent pas se féconder spon-
tanément, et qui produisent cependant des fruits. On
avait supposé jusqu'à présont que les fruits étaient pro-
duits par une sorte do parthénogenèse, grâce U 1^
nimplo exi-ltation mécanique causée aux organes par
les insectes. Notre savant ccnlrère d'Alger est parvenu
à découvrir les Insecte» (des lîlaslophnges) qui opèrent
la fécondation et la façon dont ils l'opèrent ; mues par
un instinct spécial, les femelles fécondi-e» vont se
charger île pollen sur les llours iniiles et le porter sur
les (leurs femelles, qu'elles Ii'coiidenl.
L'incision annulaire sur les Chrysanthèmes —
Nous avons signalé l'année dernière (p. 71) les éludes
de M. L. Daniel sur l'incision clés plantes herbacées.
M. Hedrick rend compte dans VAinerican FlorisI d'ex-
périences analogues qu'un de ses élèves, M. Patriarche,
à faites sur les Chrysanthèmes. Ces expériences ne
paraissent pas encore absolument probantes; néanmoins
M. Hedrick croit pouvoir dire que la floraison en
général a été plus précoce et plus volumineuse sur les
plantes traitées, et les feuilles plus grandes et plus
vertes. En tous cas, les plantes n'ont nullement soufTerl
de l'incision.
L'horticulture et le service militaire. — M. Decker-
David, député, a soulevé cotte question à la Chambreau
cours de la discussion du budget de l'Agriculture. La
question ne comportait pas à ce moment de solution
directe, mais il nous parait intéressant de citer ce pas-
sage du discours de -M. Decker-David, d'autant plus
qu'il a rendu un hommage mérité à l'Ecole Nationale de
Versailles :
Ne vous semble- l-il pas étrange que l'enscigiiemenl agri-
cole donné sous les auspices du ministère de r.Vgricullure
ne soit pas plus favorisé vis-à-vis de la loi militaire ? .Mes
collègues M. Aimiind et .\l. Gauthier (de Clagny) ont bien
souvent doniaiidé qu'on accorde le bénélico do la dispense
à riv-.olo Nationale il'llorliculture de Versailles, la plus lielle
école d'iiorlicullure d'ICurope. et je puis dire la plus ancienne
du monde; vous n'.ivez (|u'ii lu visiter et ji consulter le livre
d'or des jeunes gens qui sortent de celle école; vous consta-
terez qu'ils dirigent à l'étranger et on l-'rance des établisse-
ments ilhorticulluro do tout premier ordre et ipiils sont à la
lèle de colle belle science qui a fait de si grands progrès sur-
tout depuis cos dernières années.
Hli bien, on u demandé défaire bénélicior cos jeunes gens
do la dispense du service militaire; bien mieux on a voulu
simplement demander pour eux do les assimiler à des ouvriers
d'art et de leur ]>iTuiellro de passer cet examen; c.'ln leur a
été refusé. Il y a pourtant parmi ou.\ dos architectes iiaysa.
gislos et des horlicullours distingués; c'est, ou je ne com-
prends rien à la valeur dos mois, de l'art au premier degré,
car il est des plus délicats ol dos plus diflicilos; do mémo dos
jeunes gens qui sortent dos écoles pratiques, dos fermes
écoles, no peuvoid se présenter coDcurrommenl avec les
jeunes gens do l'industrie ol du commerce pour passer col
examen qui leur pernieltrait de ne faire <|u'un an de service.
Voilà des causes cpii discréditent tous les jours cet ensei-
gnement agricole <|ui a pourtant besoin d'être encouragé. Il
faut retenir les générations futures à la terre et pour cola i|
faut leur donner les mêmes avantages qu'au.x autres
industries.
Les bactéries et les Palmiers. — S'il faut en croire
un savant am<'ricain, M. 1''. O. Cook, les Palmiers
auraient, l'omme les légumineuses, recours à certaines
bactéries pour puiser de l'azote dans le sol. D'aiirés un
rapport qu'il vient de publier sur les Palmiers de Porlo-
Rico, M. Cook a constaté sur les racines à'Oreodojfa
renia la présence de tubercules produits par l'action
de bactéries. « Ces tubercules sont petits, mais très
nombreux sur les petites racines. Ils onl en général
une forme ovale et symétrique..., et 2 millimètres de
longueur environ ; ils sont blancs ainsi que les racines, u
M. (jMok croit jiouvoir conclure do ses recherches que
r<m doil ajouter les Palmiers aux Légumineuses, Podo-
carpus, .Mnus et Cycas sur la liste des plantes qui onl,
en quelque sorte, ilomesli(|ué les microorganismes col-
lecteurs do l'azote dans le sol. »
Exposition â Grasse (Alpes-Maritimes). — Une
Exposition agricole, horticole et industrielle aura lieu à
Grasse, dans les iireniiers jours d'avril.
( (rganisée par les soins do la Société d'Agriculture de
tirasse, sous le patronagedes Ministres ileTAgriculture
et du Commerce, «les représentants des autorités et des
Chambre» de Commerce du département et de la Muni-
LR JARDIN
35
cipalilo de la ville, cette exposition s'annonce d'ores et
déjà comme devant présenter un inilisciitablo inléii't.
On peut, di'S à présent, s'adresser pour tous rensei-
f,Mioiiients et pour les adhésions, ii M. le Secrétaire de
la Société d'Agriculture, à Grasse.
Exposition Horticole et Artistique. — Dans les
beaux sciions du (Jiisiiio iiiuniripal dr l'au, j^racicuso-
meiit mis a la disposition de la Société d'Acidimatalion,
auront lieu, du l.'j au 2i mars prochain, une Exposition
de Fleurs et île Plantes d'ornement, une Exposition
d'Aquarelles et de Photographie, une Exposition de
Travaux île Dames.
Exposition de Chrysanthèmes au Japon. — Ce
sérail se Irompor ([uo ih^ croire que les ("-lirysanthémes
ne sont pas estimés dans leur pays d'oiigino. 11 y a eu
(iornièrcment une exposition do ces plantes à'I'okiOjilu
20 octobre au A décembre; le nombre des visiteurs aélii
estimé pour une seule journée, le 4 novembre, ii 30.000.
Les fruits de l'Inde en Amérique. — Le Consul
des l'Uats-Unis ii Bombay a fait receniiiiont une tentative
intéressante; il a expédié ;i un horticulteur de la Floride
une douzaine de prenons de Manguii'r de neuf variétés
dilîérentes. Il émettait ;i ce propos l'opinion que « pres-
que tous les fruits du Vieux Monde s'améliorent lors-
qu'ils sont transplantés dans le sol américain. Si la
mangue de Bombay suldl la mémo influence, on obtien-
dra un fruit délicieux.
Terre stérilisée. — Dans la plupart des grandes
forceries de légumes autour de Boston, dit le journal
américain Gm-detiing, on cultive maintenant en sol
stérilisé.
Association horticole lyonnaise. — Parmi les
apports de plantes présenter sur le bureau de V Associa-
tion horlicole lyounaise k la séance de janvier, signa-
lons les Crotons nouveaux de M. Comte:
Croton Paul Garnot. Très belle variété, plante remar-
quable il fouilles nombreuses rapprochées, étalées
récurvées, grandes, largement elli[)tiqucs; les adultes
vert bouteille sombre, avec une très large macule jaune
foncé, nuancé orange et alizarino, veinée cramoisi ren-
forcé; les jeunes vert de pomme avec macule citron
doré.
Croton Elisée bemovslier. Feuilles très grandes,
épaisses, panduriformes, rapprochées, dressées, les
adultes vert d'olive sombre, noirâtre, brillant; envahies
jusqu'au milieu du limbe d'une très large macule jaune
Isabelle orangé, nuancé rouge sang, veiné de coche-
nille. l''euilles jeunes, vert de pré clair; macule jaune d'or
pâle.
Croton Claude Monteil. Feuilles panduriformes, vert
do Laurier-cerise brillant, assombri, largement macu-
lées jaune d'or, la macule se prolongeant jusqu'au tiers
du limbe. Tige et pétiole jonquille avec des anneaux
cochenille.
Société des agriculteurs de France. — La Société
des agriculteurs de France fait connaître que sa .'53" ses-
sion générale annuelle s'ouvrira au siège de la Société
le lundi i!i février; elle sera close le mardi 4 mars.
Protection de la Vigne. — La Société d'agriculture
de la Gironde a décidé d'ouvrir un concours d'appareils
destinés à remplacer le trempage des munnesdans l'em-
ploi du liquide dont la formule a été donnée par elle
pour combattre les vers de la grappe (Cochylis et Kiidc-
mis). Des prix, consistant en médailles et en diplômes,
seront décernés au.x appareils qui donneront les meil-
leurs résultats. Le concours aura lieu dès le début de
ja floraison de la vigne, par conséquent à une date qui
sera ultc'riourement fixée. Des essais préliminaires, qui
seront facultatifs pour les concurrents, auripiit lieu dans
les premiers jours d'avril.
Le Phylloxéra en Espagne. — D'après la Fcinlle
(i'l)i/'i>r>n(ili(i/'s lin Ministère, le phylloxéra continue sa
marclio envahissante dans les provinces viticolcs de la
circonscription do Saint-Sébastien, notamment en
Navarre, de telle façon que la ilisparition de l'ancien
vignoble est à craindre d'ici doux ou trois ans.
Dans la province de Saragosse, l'i'cole d'agriculture
a développé considérablement ses pépinières et a livré
aux viticulteurs, moyennant des prix variant do 10 à
2.') francs h' mille, un assez grand nombre de plants.
Concours international de moteurs à alcool. —
Un deuxième concours iiilernational do moteurs et
d'appareils utilisant l'alcoid dénaturé aura lieu à Paris
du 24 mai au l"' juin. Comme l'année dernière, l'exposi-
tion des appareils sera précédée d'épreuves [iratiques,
qui commenceront dès le [" mars.
L'horticulture en Amérique. — On estime, dit le
journal Hcn-ilciiing, que les serres du fameux Central
Park, de Xe\v-'>ork, reçoiventplus d'un million do visi-
teurs par an.
Catalogue de Roses. — M. Léon Simon, auteur de
l'intéressant ouvrage Xomenclature de tous les ?ioms
(te Roses, nous prie de faire connaître à nos lecteurs
qu'il recevra très volontiers tous les renseignements
qu'ils voudront lui adresser, concernant les Roses nou-
velles, le nom de leur oblenteur, les synonymies, etc.
Nous no pouvons qu'engager tous les intéressés à
apporter ainsi leur contribution k cet ouvrage très utile,
en écrivant à M. Léon Simon, a Plantieres près Metz
(Alsace-Lorraine).
Une nouvelle station agronomique tropicale du
gouvernement allemand. — Le gouvernement alle-
mand vient d'accorder .s.j,liOO marks pour la construc-
tion d'un laboratoire scientifique au Jardin botanique
de Victoria (Cameroun), dit V AgricvUure nioden/e. Les
Allemands ont l'andjilion de transformer, peu à peu,
l'établissement de Victoria en un second Buitenzorg. Ce
sera, sur la côte occidentale d'Afrique, la première
grande institution scientifique au profil de l'agriculture.
Les Belges ont également annoncé leur intention d'orga-
niser quelque chose de semblable dans l'Etat du Congo.
Victoria possède déjà de très belles collections que les
récents voyages de son savant directeur ont encore
enrichies considérablement.
Une nouvelle substance imperméabilisante. —
Dans le n" 12 de VAgricitltunil Ledger de l'.iUl, le
D' Watt, chargé par le gouvernement de l'Inde d'étu-
dier les produits économiques, signale une nouvelle
substance imperméabilisante, celle dont on se sert dans
le Punjab pour fabriquer ce qu'on appelle 1' « Afridi
Wax-cloth ». Il s'agit de l'huile exprimée des graines
du Carthamus o-iyacantliics, plante commune à l'état
sauvage dans tout le nord de l'Inde, et très voisine du
C. tinctorius.
Expositions annoncées
Paris, 'ii au iij mai, Kxpo.sitioi] priiitiinière de la Société
Xaliiinalo au.x serres du Cours-la-lleine.
Lyon, 28 mai au 2 juin. Exposition générale.
Cannes, 0 au lu mars inol. Kxp. lloralo, horticole et agricole.
Lille, mai a septembre. Exposition internationale générale.
Grasse l.\lpes-.\lar.), avili. Expos, agricole, horticole et
industrielle.
Pau, 1-j un 'Z\ mars. IvNpos. horticole et artistique.
Aix-en Provence, 27 avril-2s juillet. E.xp. internationale et
cololoniale.
•x<
LE JARDIN
Le Jardin potager
Les Fraises sur nos tables toute l'année
De mes pérégrinations au travers notre Métropole, à
la vitrine «le nos grands marcliands de primeurs et à la
table de nos fins gourmets, il résulte que le désir de
tous serait de voir figurer continuellement certains
fruits: particulièrement les raisins et les fraises.
Pour les raisins, c'est un fait acquis; depuis plusieurs
années déjà, la culture retardée et colle liiilée ont dompté
la nature, et la table des uns, et les vitrines dos autres,
en sont pourvues les douze mois de l'année.
Pour les fraises, il n'en est pas encore de mémo; pour-
tant, depuis quelques années seulement, des [irogrès
sensibles ont étt- réalisés. Des variétés nouvelles sotjl
venues enrichir nos collections, et nous ont suggéré
l'idée de pouvoir fournir des fraises, dites à gros fruits,
sans arrêt; et ce qui était, jo ne dirai pas un rêve,
mais un espoir, est devenu une réalité. Après qucliiues
tiilonnemenls, le succès est révélé à peu prés certain. Je
dis : à peu prés, parce qu'il faut encore une certaine
élude des moyens d'action et une culture pratique et
bien entendue.
Prenant le taureau par les cornes, comme on ilit vul-
gairement, commençant par le plus diflicile, quel était
donc le moment où les fraises manquaient? Décembre
et janvier, me rép<mdra-t-oii de suite.
Eh oui! c'était liien là les deux mois de [lenurie.
Peut-être me dira-t-on : « J'en ai vu et mangé dans ces
deux mois. »
J'approuverai encore, et je l'ai constaté moi-même: en
décembre, dans les années où il ne gelait presque pas,
nous avions quelques conserves de (juiilre-saiso/is; puis,
fin de janvier, quelques forceurs réussissaient à olitenir
quelques nouvelles; mais c'était là un hasard heureux,
et en décembre, ce n'était que des fraises des quatre
saisons. Aujourd'hui, ce sont des fraises dites à gros
fruits, et certainement dérivées de ces variétés.
C'est là que commencent à jouer un rôle prépondériÛil
les fraisiers à gros fruits dits remontants.
Par une culture bien comprise, que jo vais essayer
de décrire, on peut combler la lacune qui existait en
novembre, déccndjre et janvier. Prenons, je suppose,
la variété remontante « vraie » Saiiit-Antoine-âe-
l'ndoue. Jo choisis celle-ci pour deux motifs : le premier,
c'est que les fruits sont plus gros; le second, bien plus
important pour la saison, c'est qu'ils se colorent mieux.
Etant donné ce choix, j'opérerais ainsi: pour fournir on
novembre, je prendrais des premiers filets, sur des
pieds mères de l'année précédente; ces coulants ou
niets, plantés en bonne pleine terre, vers le. l.'j juin,
vont prendre un essor niagnilique un mois après, vers
le 1.0 juillet. Ils émettront dos rameaux, que je m'empres-
serai de détruire; pendant cette période, mes jeunes
plants auront pris de la force, et seront capables le me
donner do nouveaux et beaux rameaux à fleurs. Si je
laissais mes fraisiers pousser librement, ils conlinuo-
raiont d'émettre «les rameaux, vers le !."> août, cl six
semaines après, fin septembre, j'aurais beaucoup de
fruits; et ce n'est pas mon affaire. l'.h bien, dès le
15 août, arrêtons la sève en les tenant onlièromenl secs,
sans eau, ou juste assez pour qu'ils no meurent pas;
nous les tenons ainsi un bon mois, nous arrivons alors
au 15 septembre. C'est le moment de les remettre on
végétation; c'est ce quo nous ferons en le» arrosant
copieusement, sur un paillage-engrais tlont nous les
aurons gratifiés au préalable. Aussitôt la sève repart;
le résultat ne se fait pas attendre, les rameaux à fleurs
sortent, et vers le 10 ou 15 octobre nos fraisiers sont
pourvus de rameaux, fleurs, fraises nouées et même
déjà grosses. C'est le moment de se préparer pour la
cueillette de novembre. Comme nous avons élevé et pré-
I>aré en pleine terre plus de fraisiers qu'il ne nous en
faut, nous choisirons, pour les empoter, les plus chargés
de rameaux et de jeunes fruits; nous les lèverons en
les débarrassant des vilaines feuilles, pour que les
jeunes fruits soient bien aérés. L'opération de rempo-
tage devra être faite avec précaution, de façon que les
fraisiers ne soient pas dérangés dans leur végétation;
puis ces pots de fraisiers seront placés sur bâche, avec
petit chauffage pour entretenir une température de 10 à
1.'» degrés, ou en serre avec le même degré, mais près
des vitres.
Travaillés ainsi, les fraisiers peuvent nous entretenir
de fruits jusqu'au 1"' et même 15 janvier; c'est ainsi
que dans l'année l'JOO, pour l'Exposition Universelle,
nous avons eu une exposition de deux cents julis pots do
fraisiers garnis de fruits. Le 1"' novembre ces pots,
retour d'exiiosition, nous ont donné des fruits, jusque
près de lin janvier; c'est le moment où le vrai fraisier
forcé entre dans son rôle.
Avant de parler des fraisiers à forcer réellement, je
voudrais faire ressortir l'avantage de la iireparation du
fraisier. En effet, tout est là; avec bien moins de soins,
si vous avez des sujets parfaits, vous réussirez, tandis
qu'avec des fraisiers mal constitués, les résultats
seraient piteux malgré un bon travail. Si j'insiste sur
colle pré|)aration, c'est que vingt-cinq ans de i)raliquo
m'ont prouvé son utilité. Hàler des fraisiers n'est i)as
difficile, mais réussir la cueillette est une autre afiaire;
je parle surtout des premières saisons. Aussi j'estime
que les personnes qui le font pour la première fois
devraient le faire modérément.
Viiici, en tout cas, les premiers principes.
Il y a deux manières d'opérer quand on veut hàler
des fraisiers : ou bien on les élèvera soi-même, ou on les
achètera tout préparés. Dans ce dernier cas, il est pré-
férable d'attendro l'automne, d'acheter de bons et vigou-
reux fraisiers préparés à cet effet, et de suivre à partir
de ce moment le travail que je vais indiquer pour le
premier cas.
Lorsqu'on veut tout faire soi-même, il faut au jiréa-
lable avoir des pieds mères à filets, pour donner les
jeunes plants. Le choix de ces mères est un point impor-
tant, car, je l'ai dit plus haut, cela iiillue beaucoup sur
la réussite du forçage. Cette année, comme première
opération, j'ai placé des plants émis jiar des fraisiers
qui nous donnaient dos fruits, puis une autre série
prise sur de jeunes fraisiers plantés en mars. Il n'y
avait pas de comparaison possible. Les plants émis
par les tout jeunes fraisiers ont poussé avec vigueur,
sans arrêt, sans maladie, et font aujourd'hui des sujets
de premier ordre pour forcer, tandis que ceux l'niis par
les fraisiers d'un an sont bien moins vigoureux, se
tacheiil, poussent timidement.
J'ai parlé de placer les filets; c'est la première opéra-
tion se rattachant au forçage et elle n'est pas difficile.
Les mères sont plantées sur deux rangs ou un rang,
avec un bon espace do chaque cèté; puis, au fur et à
mesure «le l'émission dos coulants, lorsque le petit frai-
sier est, formé, on pince le coulant, qui a toujours des
londancos à continuer sa course, et à produire un autre
petit fraisier. Ce pinçage fait, nous appuierons le talon
do notre coulant en terre, dans les belles places qui
entourent nos mères et dont la terre a été bien préparée
pour ce travail. On peut aussi préparer les plants en
LE JARDPs'
37
petits pots. On placera autour des mères des godets de
.") il (■) ciMilimotros do diamôlro, remplis de l)onno terre,
puis on y fixera le petit coulant, en opérant de mémo
i|ue i)our ceux placés on pleine terre; les pdts seront
enterrés jusqu'au ras de la terre, pour que los arrosages
se fassent commodément, à la pomme d'arrosoir. Cotte
première opération se fera dés les premiers jours de
juillet. Aussitôt riue nous aurons des plants émis, du
I "' au l') août environ, nos plants seront l)oaux,!i racines
Manches; ceux de pleine terre seront arraclii's avec pré-
caution; il ne faut pas que 1rs racines subissent le
mnindre hàle ni soleil;
puis lisseront replantés,
soit à la main, soit au
plantoir, et deux à doux
pour constituer une pe-
lée, et cola dans un par-
fait terrain, puis paillés
et tonus à l'eau. Il ne
faut pas tpie ces fraisiers
s'aperçoivent du déplan-
lage. Ceux qui ont été
placés en pots seront dé-
potés et rempotés dans
des pots de 10 cenlimè-
tres, toujours dans un
liiin compost et enterrés
en pépinière, où ils de-
vront recevoir des arro-
sages réguliers.
Nous arriverons ainsi
au lô septembre; les
fraisiers sont beaux et
forts; on donne un nou-
veau rempotage en pots
de 12 à 1.3 centimètres, et
enfin, un mois après, du
i.'j au 20 octolire, em po-
tage définitif en pots de
[') centimètres. Bien des
personnes ne font pas le
troisième rempotage;
c'est une faute. Cela leur
crée une défaillance au
moment de la maturité;
il vaut mieux le faire.
Les fraisiers cultivés
en pleine terre n'ont pas
été touchés. Ayant à leur
disposition plus d'espace
et de nourriture, ils ont
pu aller jusqu'à rempo-
tage définitif; nous le ferons en les levant en motte,
avec précaution, et en laissant un peu de vide sur les
pots pour y mettre de l'engrais en temps utile. Ces pots
auront 15 centimètres.
(à suivre) Millet.
Culture hâtée de la Tomate
C'est on Angleterre que j'ai eu l'occasion de suivre
celte culture hâtée de la Tomate, et c'est parce que j'ai
pu constater les réels avantages qu'elle présente que je
me permets de la signaler aux lecteurs du Jardin.
Le semis se fait en février en petites boites ou en ter-
rines et sur couche; aussitôt que les plants ont deux
fouilles, on repique, en terrine également, et on replace
sur couche.
A la mi-mars on empote on pots de 12 ou l.T centi-
mètres et on replace sous châssis à froid; vers la mi-
avril les jeunes pieds ont acquis déjà un beau dévelop
pement et il est nécessaire de proccder au rempotage,
qui se fait en pois de 22 ou 24 centimètres dont on a
siiin au préalable d'agrandir le trou du fond, do façon
qu'il ait (■) ou 7 centimètres do diamètre; on draine avec
do gros tessons et on rempote en emplissant le pot jus-
qu'à la moitié seulement; les pots sont replacés sous
châssis à froid.
Le compost employé pour le sends, le repiquage et le
rempotage, est ainsi formé : 3/4 bonne terre de jardin
■l 1/4 lerroau
luche.
Fig. 19. — Ph'jUocaclus phyllanihoides « Deutsche Kaiscriii » (voir p. I.'i).
Au commencement de
mai on emplit les pots,
en laissant toutefois
assez do place pour de
copieux arrosages.
Il se développe alors
des racines ailvonlives
qui donnent la force à la
plante sans lui donner
trop de vigueur.
Vers le iô mai on sort
les pots et on les place à
bonne exposition devant
un m'jr. au midi si pos-
sible, en ayant soin de
les espacer de ."jO cenli-
mèlres et de les enterrer
aux 3/4 de leur hauteur.
Dès lors, les arrosages
doivent être modérés,
pour éviter un emporte-
ment à bois au détriment
ilu fruit.
La taille consiste sim-
plement à ébourgeonner
les yeux qui se dévelop-
pent à l'aisselle des feuil-
les, et à pincer la tige
lorsqu'elle a atteint 1 mè-
tre ou l'^20.
A ce moment les ra-
cines arrivent à la cou-
che de tessons, qu'elles
traversent pour se ré-
pandre dans le sol.
Un fort tuteur est né-
cessaire à chaque pied.
Effeuiller le moins pos-
sible, mais exposer les
fruits au soleiL
Lorsque les premiers
fruits commencent à mûrir il est nécessaire do creuser
lie petites rigolos entre les lignes de pots pour les arro-
sages; de temps en temps on arrose à l'engrais Ne pas
H'péter ces arrosages trop fréquemment.
Les fruits sont aussi beaux que ceux des plantes cul-
tivées en pleine terre et la récolte peut en être commencée
dés la mi-juin c'est-à-dire i mois à 0 semaines avant la
culture de plein air.
Outre l'.Vngleterre, qui pratique cette culture depuis
nombre d'années, on la retrouve dans les pays septen-
trionaux, et en Suède en particulier, où elle se fait sur
de grandes surfaces.
Louis Lkmoine.
Poulet aux chayotes
Voici uno nouvelle manière pour [iréparer la chayote,
excellent légume encore [rare sur les 'marchés; nous
:«
LE JARDIN
trouvons cette recette dans la Revue horticole de
l'Alçérie, bulletin de la Sociét»' d'horliculliire iTAIger.
« Mettre les chayotes, entières et sans peler, à cuire
dans l'eau bouillante ot salée, pendant 2 heures environ.
Lorsque les chayotes sont cuites, les peler, puis les
couper en tranches rondes et retirer l'amande qui se
trouve dans le milieu.
Beurrer ensuite un plat à gratin, mettre une rangée
de tranches de chayotes, sel, poivre, fromage râpé;
mettre une seconde rangée de tranches de chayoles par
dessus la première jusqu'à ce tpie le plat soit plein.
Arroser alors de bon jus do rôti et glisser un quart
d'heure dans le (our.
l";iir>' riitir un poulet et servir en même li'nips. »
ARBORICULTURE FRUITIÈRE
Plantation des jeunes arbres
Engrais appropriés
Nos [(ères plantaient beaucoup; leurs arbres vivaient
vieux, plus vieux que les nôtri's.
O'Ia tient certainement à ce qu'autrefois les tailles
étaient moins raffinées, moins sévères qu'aujourd'hui.
Cela tient àce que les formes étaient moins fantaisistes;
la nature y conservait davantage ses droits. Gela tient
aussi, il faut bien le dire, au mode de plantation.
Veu.K-je dire, par là, que, dans cette opération, l'on
prend moins de soins que jadis? Non. je veux dire au
contraire que l'on en prend trop.
Ainsi, on fait un trou; au fond, est remise la terre de
surface, ce qui est bien; on change au besoin la terre;
on ajoute à la nouvelle force engrais, une quantité d'en-
grais chimiques disproportionnée au volume de terre;
(( on asseoit l'arbre sur un tas d'engrais » me dit un lec-
teur. L'arbre, si ses racines ne sont pas brûlées par ces
engrais, ou ne prennent pas le blanc des racines,
pousse bien pendant quelques années. Mais le sol
factice, le tas d'engrais, s'épuisent et l'arbre, gâté
jusqu'alors, ne saurait s'accommoder du maigre repas
q^ue doit lui fournir le terrain environnant : C'est un
arbre en pot dans toute l'acception du terme.
Et cet arbre en pot jaunira, périclitera si l'on ne vient
lui faire un ron/iotaije a temps.
Dans notre cas, en quoi consistera ce rempotage?
Intelligemment, on y procédera en creusant autour de
l'arbre, dans la partie de terre qui n'a pas été remuée,
une tranchée circulaire dans laquelle on introduira de
nouveau force engrais. Puis, lorsque l'arbre aura de
nouveau épuisé ce sol, i>n devra proeéder a un .lutre
romiiotage d'après les mêmes principes.
Mais que île travaux! Est-il possible que la produc-
tion rémunère cette main-d'œuvre?
J'estime que l'on exagère vraiment à plaisir les diffi-
cultés. J'admets que ces travaux soient indispen.sables
dans certain» cas. Que l'on fasse de cette sorte d'aibori-
culture dans les jardins publics, par exemple, la, pré-
cisément, où le milieu plail médiocrement aux arbres et
où il faut malgré tout en cultiver pour montrer la t.iille.
J'ailmet» encore qu'un propriétaire entêté veuille, .i tout
prix, obtenir quelques Poiriers dauN un terrain de c om-
position telle que le> arbres ne puissent végéter qu'au
moyen de \'cininiltiçe signalé plus haut. Mais, que co
soit In b's seules exceptions !
L'arboriculture doit être heaucouji plus simple. l';i, si
dans certaines terres, il fallait avoir recours a de tels
procédé», il serait préférable vraiment d'y renoncer el
do se transporter ailleurs dans un lieu plus pmpice.
La règle donc, rationnelle et possible, en matière de
plantation, ne peut être que celle-ci : Défoncer le terrain
en totalité ou par plates-baniles, pour chaque ligne
d'arbre, à une iirofondeur variant avec la composition
de ce terrain, cela après avoir étendu à la surface des
engrais naturels décomposés, additionni's d'engrais chi-
miques au besoin en quantité raisonnable. Midanger
entièrement ces éléments de façon que les engrais soient
répandus dans toute l'épaisseiir du sol et soient ainsi à
la disposition des racines qui sauront les trouver .lufur
el à mesure de leur allongement. Planter ensuite les
arijres en ehoississant simplement de la terre line pour
entourer les racines, sans autre adjonction d'engrais.
Ce n'est que lieaucoup plus tard, lorsque les arbres
seront fatigués par des fructifications altondantes, qu'il
sera utile de leur donner en échange des engrais. El
c'est surtout dans ce cas que les engrais chimiques
Irnuveront leur emploi. Hiches en principes fertilisants
sous un petit volume, ils sont facilement Iraiisporlables.
Administrés en [loudre et étant solubles, ils parvien-
nent, après une pluie on un arrosage, très rapidement
aux racines.
On trouve partout maintenant des engrais chimiques
et leur prix de revient diffère peu suivant les contrées.
Cependant, quoique ce soit assez simple de s'en pro-
curer, certains reculent devant le dérangement néces-
saire. Qu'à cela ne tienne. On y supplée facilement
grâce aux purins de toutes sortes que l'on trouve d'au-
tant plus abondants que l'on s'éloigne des grands
centres; grâce aussi à l'engrais humain qui n'est pas
des moins efficaces.
En somme, voici de l'arboriculture simple. Ce sont là
des opérations susceptibles de n'efTrayer personne, à la
portée de quiconque possède une terre, et c'est, j'ose le
dire, la méllinde la plus certaine et la plus fructueuse.
II me faut maintenant entrer ilans la pratique: il ne
sUi'lil pas de poser des principes, il faut les développer,
c'est ce qui sera fait clans une prochaine élude.
Claude Tri':bigs.\dd.
'\A/\/V^
L'Horticulture rétrospective
Carte d'adresse d'un jardinier fleuriste
è la fin du wur siècle
L'élégante carie d'adresse d'un jardinier-lleurisle du
roi Louis XVI, reproduite par le Jardin, figurait au
Musi'e rétrospectif, de l'Horticulture, organise à l'Ex-
position lie l'JdO dans le kiosque Philippon, situé à
l'un dos angles du Pont-Alexandre III, au l'.ours-la-
Reine(l).
Les souvenirs de ce genre étaient rares dans cet
intéressant musée rétrospectif pourtant si riche en
collections bibliographiques, jiorlrails, instruments el
objets rappelant l'ancien janiinage. Dans son r.ipporl
du Cimiile d'organisation du musée, notre collaborateur
M. Paul Ilariot le constatait avec regret. On y remar-
quait, en effet, l'absence presque complète des vieux
catalogues horticoles, diplnnies el autres parchemins (8).
La gracieuse estampe ici reproduite (fig. 0) montre
qu'avant la Révolution le commerçant avait déjà
coutume d'envoyer des cartes illustrées et gravées par
d'habiles artistes, pour répandre son nom el étendre sa
clientèle. Au milieu d'un « cartouche » conçu dans le
style décoratif de l'époque, figuraient les noms, adresse
et qualité du titulaire. On faisait entrer dans la comjjo-
(1) V.ilr lo Jarittn. 1900. I>. 'XiR: 1901, pp. 8, 'i7.
(ï) I*. Ilnriol ol C. Marcel Muk» ré\rotjtrcHf dt CRortiruUure, p. y.
LE JARDIN
39
silion de ce dessin nrtisliquo des .iniioiries, des
omlilèmos et dos figures alli-goiiquos en rapport avoi-
les goiits ou la profession de cliaquo i)crsoiui('.
La carte d'adresse du sieur Itegnaiilt est lonfoiine à
cotte mode. Par ses caraotéros ornementaux, elle sent
bien son pur stylo Louis X\'l; on y trouve tous les
signes distinclifsdo cette tielle période do l'art: nmuds
de rul)ans, trophées et altriliuts, cannelures, et.-. La
rectitude des lignes révèle l'imitation de l'anticpie,
imitation qui s'at^'cntue dans l'art à mesui'o rpie l'on
avance vers la lin du siècle, et finit par aboutir à la
froideur et à la sécheresse du style Empire. Cette ten-
dance, déjà sensible vers 17-;0,n'empôclie pas que la
carte d'adresse en question possède un véritable caclicl
de distinction et de
M
rrorrrr
^m^:^
')ai-(lnii(;r 1* loii l'is l e
i> U il O i
/>oi/tyi i/rs Jfi/y/tf/tvr.r t/r /hn^ t/r/iuù Uù/f/ i/r jr~ft
./ l'.inis I
lion goût.
Le sieur Hegnault
prenait le titre de
Jardin ter- (leuristc
du roi et de Ma-
dame ta Daujdii/ie.
Il s'agit de Marie
Joséphine de Sa-
voie, femme du
Comte de Provence,
qui devint plus tard
Louis XVIII et fut
Dauphin, c'est-à-
dire héritier pré-
somptif du Irène,
depuis l'avènement
de son frère aine
Louis XN'I, en 1774,
jusqu'à la naissance
du Dauphin Louis
en 1781.
Ce jardinier-llou-
riste du roi habitait
le faubourg du
Roule, alors occupé
en grande partie
par les maraîchers
et les cultures des
fleuristes. Fournis-
seur attitré de la
Cour, il pouvait
orner sa carte d'a-
dresse de l'écusson
royal, d'ailleurs fort décoratif, avec ses trois fleurs do
lis entourées par le grand collier de l'Ordre du Saint-
Esprit.
A droite et à gauche du cartouche, on remarque deu.v
trophées composés des principaux instruments profes-
sionnels. Enfin, deux plantes symboliques accompa-
gnent cette gracieuse composition : l'Olivier, consacri'
à Minerve, pour représenter la Paix, les Sciences et les
Arts; puis le « Mirlhe », cher à Vénus, arbuste très en
faveur auprès de nos grands parents, mais dont notre
époque peu sentimentale n'apprécie plus la voleur sym-
bolique.
L'inscription nous apprend aussi que le sieurRegnault
était doyen des jardiniers de Paris depuis l'Edit di'
1776. Cet édit, rendu sous le ministère de' Turgot, avait
donné la liberté- au commerce en abolissant le régime
des corporations. De ce fait, la corporation des Maitres-
janliniers de Paris avait été supprimée.
La carte d'adresse de Regnault étant postérieure à la
promulgation de l'édit précité, sa date se trouve com-
prise entre les années 1776-1781. Sans doute, le jardinier
(leurisle de Louis XVI a dû remplir jusqu'à la Révo-
lution les fonctions homiriliques de doyen ou pri''sident
d'une société libre de jardiniers parisiens qui parait
n'avoir laissé aucune autre trace.
Il imus reste seulement la constatation de son existence
sur la carte d'adresse de Regnault, intéressantdocument
historique puisqu'il rappelle le souvenir de celte
première Société' d'Horticulture ilisparue pendant la
Inurmento révolutionnaire, et aussi la suppression de
l'antique corporation des Maitres-jardiniers de la ville
do Paris.
Personne n'ignore qu'autrefois le travail n'était pas
libre. Pour avoir le droit d'exercer une profession, me me
la plus infime, il fallait appartenir à une association
nommée aujour-
I_
V
iiïrrrwfF'
^^^^p^
m
-'^^^s^
Fig. 20. — Carte d'adresse d'un Jardinier ftcurisie au XVTTI' si<'eJe
d'hui « corpora-
tion », mais que les
textes du temps ap-
pellent Commu-
nauté ou Métier-
juré, dans les actes
du xvi" siècle; Maî-
trises et jurandes,
au xmi" siècle.
Les jardiniers
n'ont pas échappé
à cette mesure so-
ciale qui avait de
grands inconvé-
nients et quelques
avantages. Avant
177C>, il existait donc
à Paris une n Com-
munauté des Mais-
tres-jardiniers, Pré-
oliers, Maraîchers »
(l).Le nom de «pré-
oliers » paraît dé-
rivé du mot latin
oins, légume. Il est
fait mention pour
la première fois îles
Maîtres- jardiniers,
en 1407, dans une
ordonnance rendue
par Louis XI qui
organisait les mé-
tiers de Paris en
une sorte de milice urbaine. Les premiers règlements
connus remontent à 1473, mais la rédaction définitive
des statuts ne date que de 1599.
La corporation des Maitres-jardiniers de Paris se
composait des jurés, au nomlire de quatre, qui étaient
les chefs de l'association ; des maîtres ou patrons, qui
avaient seuls le droit de commercer; des compagnons
ou ouvriers, et des apprentis. Le temps de l'apprentis-
sage était fixé à quatre ans. L'aspirant à la maîtrise
devait avoirfait deux ans de compagnonnage et présenter
un chef-d'œuvre, ce dont les enfants des maîtres étaient
dispensés. Ce chef-d'ceuvre consistait en un travail de
charpenterie : construction d'une treille, tonnelle,
pavillon rustique, etc. Aussi la hache était considérée
comme l'emblème caractéristique du métier de jardinier.
Un jeton de la corporation, daté de IbrS, appartenant à
la collection de la Monnaie, représente une main armée
de la hache, avec cette devise : Maniis lords divitias
poral (la main laborieuse prépare les richesses).
Citons encore quelques règlements curieux : Avant
(Il Slahits des Maitres-jardiniers de Paris, in-'i, r.oiiichon, 1697.
40
LE JARDIN
d'accorder la maîtrise aux compagnons quiprésenlaient
le chef-d'œuvre, les jurés devaient s'enquérir de leurs
bonne vie et mœurs, des maîtres chez qui ils avaient
servi, etc.
Nul ne pouvait diHourner un compagnon travaillant
chez un confrère sous peine d'amende. La veuve jouis-
sait des droits de son mari, pendant le temps de son
veuvage seulement; elle perdait son privih'-go si ello
« taisait faute à sa vidnité ». l-'.lle jniuvail ganler l'ap-
prenti commencé par son mari, mais non en prendre
un autre, etc.
Les Maîtres-jardiniers parisiens étaient au nombre de
120<), il l'époque où vivait le
jardinier-fleuriste Regnault,
sur lequel nous ne possc'-
dons aucun autre rensei-
gnement biographique.
Seulf, sa carte d'adresse
artistique nous a conservé
le souvenir de son nom et
nous a fourni l'occasion de
dire quelques mois sur ces
horticulteurs des temps
passes. ,
G. GlBAlLT.
BEGONIAS NOUVEAUX
Bégonias Jean Lotte
et Marcelle Lotte
Ces nouveaux hyluides
proviennent du liegonia jiic-
tavenxis fécondé par le lie-
gonia Ducharirei.
Le Bégonia Jean Lolte
(flg. 2-')) est une superbe
plante arborescente, pou-
vant atteindre 0^70 de hau-
teur, remarquable par sa vé-
gétation luxuriante, son
port robuste et ramiflé. Le
feuillage, très abondant, est
porté par des pétioles longs
d'environ O^OO; lindie de
l'J i\ 15 centimt'lres de long,
oblique, cordiforme- lan-
céolé, à bords sinunlés-den-
tés, d'un vert bronzé en
dessus et rouge pourpre en
dessous, fortement hispide
sur les doux faces, à ner-
vures légèrement enfoncées
en dessus, saillantes en
dessous. Pédoncules très longs, s'élevant au-dessus
des fouilles. Inflorescence en corymbe, à divisions
dichotomes, lâches, portant un nombre considérable
de fleurs do 4 ccnllmètres de diamètre, d'une très
longue durée, blanc pur rosé au centre, et couvertes de
poils rouges sur la face externe, ce qui donne a toute
l'Inflorescence un reflet rose vif très brillant.
Le Bégonia .\farcelle I.olle (flg. 21) est une plntilo à
port drossé, pyramidal, linulo de .V) à 00 centimètres,
de croissance rapide, abondamment ramiliée. Tigos,
pétioles et pédoncules robustes, érigé», eharnu.s, cylin-
driques, d'un vert brillant et rouge aiix insertions dos
pétioles, couverts de poil» roses et argentés, longs,
déflôchls. Le feuillage abondant, long do l."i contiinèires
l'ti'. iniii, est coriliforine, siriiié-lii)jé i-l li'ui-ri'tiieiil ili.nl..
hispide, d'un vert olive vernissé très brillant en dessus,
vert teinté de rouge en dessous. Les nervures enfoncées
dans des sillons, donnant à la feuille un extérieur légè-
roment gaufré, sont saillantes sur la facejnférieuro avec
un coloris rouge vil. Les (leurs, larges de 0"'05 de dia-
mètre, blanc satiné à l'intérieur, et revêtues extérieu-
rement de longs jtoils roses, d'un effot très joli, sont
réunies en énormes bouquets, à divisions dichotomes,
soutenus par des pédoncules très rigides dominant le
feuillage.
Los deux nouveautés dont nous venons de donner la
description croissent vigoureusement l'été à la pleine
terre il mi-ombre; on pourra
donc les employer avec
avantage pour la décoration
des jardins pendant la belle
saison.
Ce sont également deux
bonnes et belles plantes à
cultiver on pots pour la serre
tempérée et l'appartement,
car leur floraison est inces-
sante l'été en plein air et
l'hiver en serre. On les mul-
tiplie très facilement de
boutures en toute saison.
En résumé, ee sont doux
Bégonias magnifiques qui
méritent do prendre place
dans toutes les collections,
et l'on peut ajouter, dans
tous les jardins.
On peut, dès maintenant,
se les procurer chez les ob-
lenleurs, NLM. Lotte père et
tils, horticulteurs à Angou-
lème.
HenUI TllElLlEIl FILS.
Société Française il'tlortiCQllQre
DE LONDRES
Fig. 21. — IUj)iin\a Harcelle Lullr.
Le banquet annuel do
cette société, qu'entourent
lant de symnalhies des deux
cotés de la Manche, a eu
lieu le IS janvier a l'Impérial
Restaurant, sous la prési-
dence de M. Moss, qui était
assisté d'un certain nomliro
de notabilités anglaises.
Le président, ainsi que
M. Navel, secrétaire, et notre
excellent ami M. Ilarman Payne, ont bu i\ la prospérité
de la Société et à la santé de son président M. Georges
Schneider, qui a pui.ssamment contribué a son succès.
M. Navel, au nom do ses collègues, a remis au « papa
Schneider », au milieu des acclamations, un joli porte-
plume en or en témoignage de reconnaissance. Enfln,
M. Navol a bu à l'horticulture et à la presse anglaise,
et M. H. Thomas a la presse horticole française.
EXPOSITION D'ALGER
Une deuxième exposition de fruits, primeurs et plan-
tes industrielles vient d'avoir lieu au Palais consulaire
d'.Mfc;er los 1(1. 11 ot 12 janvier.
LE JARDIN
11
A l'appel (le la Société d'horliculluro avaicnl répondu
do nombreux producteurs des trois déparlonients algé-
riens pt dos faliricants do caisses l't d'emballages de la
Mélropolo.
Les divers produits locaux ont été fort bien ropri'-
sentés : oranges, mandarines, bananes, figues, olivis
étaient très satisfaisantes; on a fort apprécié aussi les
confitures et fruits confits, la liqueur do mandiirine, le
café de figues, etc.
Le concours de paniers et caisses d'emballage était
particulièrement in-
téressant et avait
réuni do nombreux
fabricants. MM. Car-
ruana et Lavesque,
d'Alger, ont obtenu
une médaille d'ar-
gent.
MM. Raignier et
Rridard, de Laignes
(Cote-d'Or). ont ob-
tenu une médaille do
vermeil pour leurs
caisses pliantes de
différents modèles.
Les i)aniers d'em-
ballage de M. S. Mar-
tin (ils, de Pontet
(Vaucluse), Mou-
geon et Amiot do
Monteux(Vuucluse;.
H. Bois et C"- de Poil
lot, et de la O' de-
chemins de fer P-
L.-^L algériens, ont
obtenu une médaille
de vermeil. Les em-
ballages en carlon
de ^L\I. Lavesque
(Alger) et Barthelet
(Marseille), une mé-
daille do vermeil.
L'utilisation des
fibres d'Agave était
représentée par
M. Anglada (Mus-
tapha) dont les bros-
ses en crin de Tam-
pico ont obtenu une
médaille de vermeil.
Le service botani-
que du gouverne-
meiitprésentaildans un but de vulgarisation des spé-
cimens de végélaux intéressants et utilisables dans
l'industrie. Parmi eux : les Agave sisal et le Fourcroya
gigantea, dont les fibres constituent une excellente
filasse; V Agace heteracanllm, dont la fibre est très
recherchée dans l'industrie des brosses sous le nom de
crin de rawî^xco. Signalons aussi l'essence de Cèdre de
l'Atlas, produit pharmaceutique de valeur; la Li'ffa ou
Courge torchon, remplaçant l'éponge et servant à con-
fectionner de jolies vanneries artistiques. Parmi les
Aurantiacées cultivées à la Station d'expérience du
service botanique, étaient présenlées diverses variétés
de Chinois, des Kitmqitat ou Citrons du Japon utilisis
dans la confiserie, les limes acides et les citrons Gallet
sans pépins.
Une foire d'arbres fruitiers, arbustes et plantes d'orne-
ment complétait cette Exposition.
V\n. 2i. — Clii-ysaiithèiue <• Ci-atianopolis » (voir p. W).
La w parasitaire cbez les véiétaux supérieurs
N'ons disions que quand les germes, dépourvus de
chlorophyllo, sont incapables de fixer le carbone de
l'air, ils restent parasites, et vivent aux dépens de la
plante sans Ix-néficc pour elle.
C'est le cas des pétales floraux; ils reçoivent leur
nourriture de la plante sans rien lui fournir en retour.
C'est pourquoi la
lloraison, môme non
suivie de fructifica-
tion, est toujours
une cause d'épuise-
ment pour le sujet.
Les greffons eux-
mêmes sont para-
sites ))endant un
certain temps, jus-
qu'à l'époque de
l'apparition de leurs
feuilles. Quand cel-
les-ci sont dévelop-
liées, elles concou-
rent à la nutrition
commune, en élabo-
rant la sève et fixarit
le carbone atmo-
sphérique. Mais il
résulte de cette asso-
ciation hétérogène
\in fait curieux : les
deux parties sou-
dées artificiellement
réagissent l'une sur
l'autre par suite de
leurs échanges réci-
proques et modifient
leurs propriétés res-
pectives. Les fruits
du greffon se res-
sentent de l'influence
du portegrefïe, et la
composition de la
sève do celui-ci est
modifiée par la pré-
sence du greffon.
Ces faits, longtemps
contestés, sont main-
tenant hors de doute,
à la suite des belles
expériences de ^L Daniel, exécutées au Laboratoire de
biologie de Fontainebleau. Certaines de ces modifica-
tions sont même assez profondes pour que par la pratique
du grefïage on ait pu obtenir des variétés intermédiai-
res, véritables hybrides de greHe dont l'existence, a
l'heure actuelle, n'est plus sérieusement contestée.
Pour les fragments reproducteurs qui se détachent du
pied-mère : graines, tubercules, bulbes, bulbilles et
caieux, la vie parasitaire continue aux dépens des
réserves, tant que les appareils radicaux et foliaires ne
sont pas développés. Pendant la période germinative,
les embryons végétaux épuisent les réserves contenues
sous les téguments de la graine. Les bourgeons des
tubercules ou des bulbes se développent en utilisant les
aliments accumulés dans ces organes. Si ces réserves
sont épuisées avant le développement des feuilles, la
(1) LcJordin, 1902, p. 25.
'l?
LE JAi\DIN
croissaDce s'arrête el la mort ne larde pas à se produire
par inanition. Car la matière verte des feuilles et l'aclion
de la lumière, sont deux facteurs indispensables de
la nutrition des végétaux supérieurs dépourvus do
réserves.
La connaissance de ces faits joue un rôle important
dans la pratique des semis. Si l'on enfouit profondément
les graines, les plantules mcllronl plus de lomps pour
traverser la couche de terre qui les sépare de la lumii-re,
leur levée sera retardée, et leur croissance moins vigou-
reuse. A une certaine profondeur, varialile avec le
volume des graines, la levée devient même impossible,
car le germe, ayant épuisé ses réserves avant d'être
parvenu à la lumière, ne peut plus s'allonperfaute d'ali-
ments, et la plante se détruit avant même la levée.
D'après ces données, il est facile de conclure que les
réserves des graines étant il'autant moins abondantes
que celles-ci sont plus petites, la profondeur des semis
doit toujours être calculée de manière que la levée puisse
se faire avant l'épuisement de ces réserves. L'insucr.s
de beaucoup de novices en l'art de semer, provient sou-
vent de la trop grande profondeur u laquelle ils ont
enfoui les graines. En opérant ainsi, ils ont prolongé la
vie parasitaire des germes au-delà du temps nécessaire
a la consommation des réserves, el les pauvres plantes
sont mortes do faim, faute de lumière. D'une façon gciu -
raie, les graines ne doivent être enfouies que juste ass.'z
pour leurassurer l'humidité nécessaire. En liorticulliirc,
où l'on peut remédier au défaut d'humidité par des lias-
sinages fn-querits, le semis des petites graines à la sur-
face même du sol, avec un simple tassement pour-
assurer leur adhérence, est le mode le plus générale-
ment adopté par la plupart des praticiens.
En gniido culture, la profondeur du semis so rc''j.'le'
d'après la nature du sol dans lequel on opère ; pour parer
aux inconvénients de la sécheresse, elle doit être plus
considérable dans les terres légères que <lans les sols
compacts. Les semis de céréales d'automne doivent
être peu profonds afin de hâter la levée et de permettre
à la plante d'acquérir, avant le repos de la vcgétatioUj^
un développement suflisant pour être capable de résister
aux froids de l'hiver.
Les plantes à tubercules ou à bulbes, en raison même
de l'abondance de leurs réserves, n'ont pas, en général,
à en craindre l'épuisement avant leur levée; ce sont
d'autres considérations qui doivent guiiler sur la pro-
fondeur à laquelle il convient d'enfouir ci'S organes:
nature et humidité du sol, soins culturaux, etc., mais
comme pour les graines, on peut remarquer que moins
les tuberi'uh-s sont enfouis, plus la levée est rapide et
la croissance vigoureuse.
En résumé, si nous voulons hâter le développement
de nos plantes cultivées, les mettre plus à môme do
résister aux diverses causes de ileslruction et augmentée
les rendements, abrégeons le plus possible le stade de
leur vie parasitaire, par des semis peu profonds, acti-
vons encore la levée, si possible, du moins en culture
maniichèro, par de» bassinages fréquents et une tempé-
rature convenable. Si plus tard îles chercheurs conjme
M. Ilaoul liouilhac découvrent des solutions nutritives
capalile» île prolonger la vie des plantes à l'oliscuriti',
il est douteux que l'application en soit |nmai.s Irrs
étendue. En dehors de l'assimilation du carbone, dont
elle est un facteur indispensable, la lumière joue \is à
vis des plantes un autre riMo non moins important,
pour lequel 11 sera bien difficile de la suppléer: c'est
elle qui onlrotienl leur transpiration et prévient leur
éliolomcnt.
Toutefois, peut-dire parvicndra-t-on, grâce a ces solu-
tions nutritives, à améliorer le sort de nos plantes
d'appartement, placées en général dans des conditions
hygiéniques absolument défavorables à leur développe-
ment normal. En ce cas, ces gracieuses captives auront
bien niériti- do M. IJouilhac et de ses imitateurs.
Raymond Rocer.
Les Horticulteurs et les chemins de fer
Les droits des destinataires, en cas d'avaries dans le
transport des marchandises par chemins de fer, n'étant
pas bien connus. l'Assemblée générale du Syndicat des
Horticulteurs lyonnais m'a demandé de les préciser
dans une note.
C'est ce que je vais faire, dans l'espoir que ces quel-
ques renseignements pourront éviter à nos collègues
des difficultés trop souvent onéreuses.
Lorsqu'il reçoit des marchandises, le droit du desti-
nataire est tout d'abord de n'en pas prendre livraison
sans avoir reconnu leur état.
C'est un droit que l'on n'exerce généralement pas.
Quand le colis que l'on reçoit ne jiarait pas avoir
souffert et que les ai ticles qu'il contient ne craignent
pas la casse, on ne soulève habituellement aucune diffi-
culté; on signe le registre, on paie le port s'il esldii, et
tout est dit. Mais il est très utile que l'un sache que
même en atjissant ainsi, le droit à une indemnité pour
avarie n'est pas périmé ; j'expliquerai plus loin la mar-
che à suivre dans ce cas.
Tout d'abord il est bon de dire, car beaucoup de per-
sonnes l'ignorent encore, que la lettre d'avis qu'envoie
la compagnie n'est pas oliligatoire, sauf pour les colis
postaux ; dans tous les autres cas, grande ou petite
vitesse, la compagnie n'est pas obligée d'aviser le des-
tinataire de l'arrivée des marchandises qu'il attend.
C'est à^elui-ci à savoir quel jour ces marchandises doi-
vent arriver en gare et à les y faire n'clamcr.
Si, quand il se présente ainsi à la gare, le destina-
taire n'y trouve passes marchandises, i\ta,u[. absolu ment
le constater par l'un des deux moyens suivants :
Se faire présenter le registre des réclamations et y
consigner la suivante ou une semblable: «Je soussigné,
m'élant présenté ce jour à la gare pour retirer une
expédition en provenance de (la gare de départ), il m'a
été répondu que cette expédition n'était pas arrivée
bien que les délais do transport fussent expirés ; en
conséquence je déclare, dès maintenant, réserver tous
mes droits (Signature et adresse) ».
Ou bien, rentré chez soi, écrire tout de suite une
lettre recoin mandée au chef de gare pour faire la même
constatation.
Toute autre manière de faire sera repoussée, par la
Comi)agnie d'abord, et par les tribunaux ensuite.
Si vous envoyez une lettre non recommandée elle sera
toujours considérée comme n'ayant jamais été reçue ;
si vous vous bornez, comme cela se pratique souvent
dans les petites gares, à faire constater le fait par un ou
plusieurs employés, el même par le chef de gare, la < ;om-
pagnio invoquera toujours l'article liCi du Code de com-
merce el. maigri" tous les témoins et les constatations
plus ou moins officielles que vous pourrez produire, vous
serez toujours débouté do voire demande.
Cola a été ainsi jugé, pour ce cas et pour ceux qui
vont suivre, par la Cour de Cassation le 2.j février liS'.K).
Sous peine de perdre tous les procès que l'on pourrait
engager, il faut donc so bien pénétrer que, vis-à-vIs
des Compagnies, Il n'existe que deux seuls moyens
LE JARDIN
43
ait
d'iulrosser dps réclamations: lo regislro îles plaintes
ou la lollre rocommandi^'e.
J'insiste la-clcssus, avant do donner tout autre rensoi-
tînemonl, car l'on no saurait se ligurcr le nonilirc do
proci'js perdus, sans aucun examen prcalalilo et sans
que l'avocat do la Compaunio ail d'aulri' plaidoirie a
prononcer que ces simples mots: « Nous invofpions
l'article 10") du Gode de Commerce. »
Donc la lettre d'avis n'est pas obligatoire, mais, par
contre, la G"' ne peut compter aucuns frais do nia;:.i-
sinage si elle n'a pas donné avis de l'arrivce des mar-
chandises par la poste, télégraphe, téléphone, message
lélcphoné ou exprès, car elle a tous ces moyens à sa
disposition, sans cependant pouvoir compter plus ilc
lô centimes de frais.
J'ajouterai encore que si, pour pouvoir comiitor les
(rais do magasinage, il suffit que la Compagnie
envoyé l'avis, il n'est nullement
obligatoire que cet avis soit
parvenu. Si la lettre s'égare ou
si elle arrive en retard, c'est le *
destinataire qui est responsa-
ble et non la Compagnie.
La lettre d'avis étant en-
voyée dans les délais nor-
maux, les marchandise» doi-
vent être enlevées le lendemain
si la lettre d'avis est parvenue
au destinataire avant si.r heu-
res (lu soir, s'il s'agit d'un
wagon complet devant être dé-
chargé par le destinataire, et
avant midi pour toutes les
expéditions, grosses ou petites,
déchargées par la Compagnie.
Si la lettre parvient après ces
heures fixées, le délai d'enlève-
ment est augmenté de 24 heu-
res.
Dans le calcul des délais
accordés pour l'enlèvement, les
dimanches et jours fi'riés ne
comptent pas, mais ils comp-
tent parfaitement dans les dé-
lais de transport, contrairement
répandue.
Celle question importante d'avis d'arrivée et d'enlè-
vement des marchandises étant réglée, voyons com-
ment l'on doit procéder à la réception.
Les colis doivent être soigneusement examinés en
tous sens pour voir s'ils n'ont j.as subi d'avarie ou
s'ils n'ont pas été ouverts. S'il y a la moindre trace do
détérioration ou d'ouverture, il faut refuser d'en payer
le port et prendre des réserves très précises sur le livre
de sortie si la marchandise est levée en gare, ou sur le
bordereau du camionneur si elle est livrée à domicile.
Ces réserves doivent signaler que le colis a été ouvert
ou qu'il est en mauvais état extérieur.
Si le colis est pris en gare, on doit réclamer la pré-
sence d'un employé autorisé et ouvrir le colis devant
lui ; si la livraison est faite à domicile, on formule, en
prenant les réserves, la demande d'un employé du Che-
min do fer pour assister au déballage. Dans les deu.K
cas, on lui fait constater les dégâts, et, da/is les Irais
jours qui suiroit la rcceplion, on écrit au chef de gare
une lettre recommandée dans laquelle on précise la
nature dos objets avariés, leur valeur, et on formule la
demande d'indemnité si on croit y avoir droit.
(à suivre) Antoine RivomK.
L.(
.\lliinn n(iTirr-i-os
Fil.'. 2:'.. — .WiiH»! a1hxi.„i neapoHtaiium (Clirlié Veitch)
i une croyance trop
Le genre Mlinm no fournit pas seulement ii nos
jardins des végétaux de première utilité, comme l'Ail
comestible, l'Oignon, l'I'lchalote, la Ciboide. la Ci-
vette, etc.; il renferme des espèces ornementales qui
mériteraient <rèlre plus cultivées qu'elles ne le sont
dans nos jardins d'agrément. On en rencontre à (leurs
blanches, jaunes, roses, pourpres ou bleues, et quoique
individuellement ces lleurs soient petites, leur réunion
en ombelle forme un ensemble Moral ornemental. Klles
fleurissent de mai à juillet, suivant les espèces, et leur
rusticité, leur facile culture, ainsi que leur aptitude à
prosi)érer on terrain léger et sec en général, permetteid
de les utiliser a bien des emplois là on d'autres plantes
(irosi)éreraient mal.
Une des esiièces les plus esti-
mées du genre : l'-l llitim alhum
Savi. est une charmante plante
à forcer, très cultivée dans lo
Midi pour la lleur coupée.
Spontané dans la France mé-
ridionale, l'Italie et la Grèce,
cet Allium a un bulbe de la
forme et de la grosseur d'une
noisette, émettant des feuilles
rubanées de 15 à 20 centimètres
de longueur, d'un vert luisant,
entre lesquelles sort, en avril-
mai, une hampe de 30 à 40 cen-
timètres de hauteur terminée
par une ombelle de nombreuses
lleurs blanches, à odeur douce
et dépourvues de l'odeur carac-
téristique du genre. La variété
neapolitanum (fig. 23) se dis-
tingue du type par un peu plus
de vigueur et les pétales des
fleurs obtus; la variété gran-
difloruin Hermittei a des fleurs
encore plus grandes et d'un
blanc pur.
Cultivée en pleine terre saine
et bien exposée, abritée l'hiver par une légère couver-
ture, on peut faire avec cette espèce de charmantes bor-
dures, et, traitée comme les Jacinthes, Tulipes, Crocus,
on peut en obtenir la floraison dès janvier-février.
La couleur blanche des fleurs, leur odeur agréable, la
longueur des tiges en font une très bonne i>lante pour
bouquets. Pour la décoration des jardins plusieurs
autres espèces sont à citer : l'-4. Moly L., connu encore
sous le nom d'Ail doré, est une plante indigène dont la
tige haute d'environ 20 centimètres se termine en mai-
juhi par une ombelle de 30 à 40 fleurs d'un beau jaune
d'or. Cette espèce doit être cultivée au plein soleil, où
elle peut former des b..rdures d'un eflet remarquable à
la floraison.
L'.4. azureum Ledeb. = .4. cœruleum Pall, de la
Sibérie, est une autre jolie espèce à tige de 30 à 60 centi-
mètres de hauteur, terminée en juin-juillet par une
ombelle de fleurs bleu d'azur veiné de plus foncé; l'.4.
nigrum L. = .4. maqicum L. est une espèce vigou-
reuse et florifère dont les hampes hautes de 75 centi-
mètre à 1 mètre portent en mai de grosses ombelles de
fleurs violet somlire.
L'.l. rosaum L. est également une jolie espèce fran-
çaise donnant en été des ombelles de 10 à 12 grandes
lleurs rosées.
4i
LE JARDIN
Toul différent est l'.l. urshium L. on Ail des ours,
que l'on rencontre dans les prés et les bois Iminides : ses
feuilles sont longuement pcliolces, elliptiques, d'un vert
gai, et ses Heurs blanches s't-panouisscnt en mai-juin.
C'est une espèce qui peut être utilisée avantageusement
pour la garniture des soiis-liois, des clairières, des
abords de massifs, là où d'autres plantes ne viendraient
pas très bien.
Il a i-lé introduit en outre d'autres espèces remar-
quables par leur taille, le coloris de leurs Heurs ou là
curieuse disposition de leur innorescenco; de ce nombre
est VMliuiii Schiiberli , dont les fleurs, longuemon'
pédicollées, forment une iimbelle curieuse.
La culture do ces plantes est des plus simples :
Tous les .l//iMm, ù l'exception de l'.l. ursinitm, se
Iilaisent bien dans un terrain sain, plultd léger, et à une
exposition ensoleillée Ils peuvent rester en place pen-
dant 3 ou 4 ans, après quoi il est nécessaire d'arracher
les oignons en juillet-août et de les replanter à la méi/je
place après avoir donné une fumure bien consommée
ou changé de terre.
Les bulbes se plantent de juillet à fin novembre, en
les enterrant d'environ i ;i •'> centimètres et en les espa-
çant entre eux de 3 à ."> centinièlres ou plus, suivant le
développement ilo l'espèce. Les A. album, aziireutn,
rosoitm exigent une couverture de feuilles ou de lilière
pendant les grands froids, surtout dans le Nonl de la
l''rance. On peut encore planter les espèces di'licates en
pois, que l'on hiverne sous châssis pour les mettre en
pleine terre en mars-avril.
On peut planter tous ces Mliiim en Ijordurcs dans les
parterres, les plates-1 andes, en former des groupes a>i
pied des massifs d'nrbustrs, et l'.l. J/o/// ainsi que l'.l.
ursiniim peuvent êlie utilisés pour la décoration des
sous-bois aux endroits éclairés; le dernier se rencontre
mémo spontanément dans les endroits humides des
bois.
La multiplication a lieu facilement, lorsque les feuilles
sont sèches, par larrachage des bulbes, auxquels on
enlevé les caieux que l'on plante on octobre suivant, en
|)lace.
Los espèces que nous venons de citer peuvent donc
être comprises [larmi nos bonnes plantes vivaces et
rustiques à lloraison printanièro, et à ce titre un coin du
jardin devrait leur'ùlre réservé.
Jut.P.s Rt:t)f)LPM.
Plantes nouvelles on pen connues
Fraesia Armstrongll, Gard. Cliron.
lisl-ee la une espèce bien autonome? il est permis
d'en douter. Il vaut mieux, croyons-nous, y voir une
variété remarquable du f. réfracta. Il en difTôro par
l'absence de coloration pourpre à la base des feuilles et
par le coloris rose vif des fleurs. Les hampes sont trois
ou quatre fols ramifiées; les grappes sont insérées .i
angle droit et portent de (i a 8 fleurs, de môme longueur
que celles du F. refrarta.
Lo /•'. ArmsfroiHjU, originaire du Cap où il a élé
découvert par .\I. Armslrong, de Port-Elisabelli, (leuril
n la môme époque que lo /■'. refrarta, et un mois plus
lard, environ, qm- le /•'. altia.
Coiietla longispina llook.
(;'esl un petit arbuste peu ratuillé, ii rameaux grêles,
retombants, cylieidriquo», armés d'épines iHaléos,
longues d'environ deux centimètres et noires à leur
ejrtrémité. Les rameaux florifères, superposés aux
épines, portent de petites feuilles opposées, obovales,
obtuses, très courtes. Les fleurs sont solitaires, pédon-
culées, sans calice, avec une corolle gamopétale en
forme de grelot, à peu près de la même longueur que
les feuilles. Elles sont blanches, quelquefois teintées
de rouge violacé à la base. La capsule, qui provient
d'un ovaire à trois loges, est brun-rouge.
Le Collelia lon{/isjiiiia, introduit au Golfe Juan par
M. E. André, est très répandu dans les landes pier-
reuses du Nord de l'Uruguay, qu'il contribue à embellir,
grâce à ses innombrables fleurs (|ui ressemblent à des
fleurs de Bruyères.
Llllum Kelloggil C. Purdy.
Espèce de Californie (Comté de Ilumboldt), recueillie
depuis longtemps déjà i>ar Bolander, mais qui avait été
confondue par M. Walson avec le L. Bolanileri, de la
même région et de r(»régon. Le bulbe rappelle celui du
L. Colurnbianuin ; la hampe est grêle, haute de 1 mètre
a i"'.")l), et peut porter de 1 à 8 fleurs. L'inflorescence est
en grappe ou en ombelle, suivant que le nombre des
fleurs est plus ou moins grand. Les feuilles sont verti-
eillées, lancéolées, aiguës, longues de. ">ii S centimètres.
Les pétales sont recourbés en dehors, rose pourpre el
flnemi'nt pointillés de marron. La capsule est oblonguo-
cylindriquc.
Par ses pétales réfléchis il se rapproche du L. parila-
tiiii/m, mais il possède un certain nombre de caractères
propres, entre autres la forme de la capsule, qui ne
permet de le réunir à aucune des autres espèces améri-
caines. L'odeur de ses fleurs est très agréable et tout à
fait spécinle, ne rappelant [las celle du L. nibesceiis.
Vernonla ArechavaletSB Ed. André.
Arbuste de 1 à 2 niè'.res, très ramifié, glabre;
feuilles dressées, sessilcs. coriaces, lancéolées étroites,
atténuées à la liase, légèrement aiguës au sommet,
longues de fà 2 cenlimélrcs environ, a nervure médiane
saillante sur les deux faces: inflorescences formant
dos panicules fouillées; capitules jjcu fournie à involucro
scarieux, blanchâtre et lavé de rose sur les bords;
corolle régulière d'un beau violet.
Plante originaire de l'Uruguay, dédiée au professeur
Areehavalela, botaniste distingué do Montevideo : elle
est voisine du Ycniinin iiitiilula Lsss., qui en diffère
surtout par ses feuilles persistantes, denticulées, glan-
duleuses, et l'involucre poilu.
P. Habiot.
» •
OnCIIIDKBS
Cattleya X Clymene
Nouvel hybride d'un très haut inlerôl, qui a fleuri
pour la première fois récemment chez son obtenteur,
M. Lucien Linden, à Bruxelles. Le porte-f>ollen est le
Calllei/n lier, et le porto-graines le C. gigas. Les llcurs
étaient au nombre de doux, el il n'est guère douteux
qu'elles seront beaucoup plus nombreuses par la suite-
Elles étaient déjà très grandes, les pétales mesurant
8 centimètres de longueur sur plus de '.\ de largeur. Ces
organes, de même que les sépales, sont d'un coloris
très particulier, chamois pâle légèrement nuancé de
rose. Lo labelle a le lobe anti-rieur, et la gorge rouge
rubis vif, sans aucune Iracedestachesjauncsdu C.gigas;
l'arriére du disque est veiné do jaune sur fond rouge,
marron; les bords et l'extérieur du tube sont chamois
pâle. C'est si nous ne nous trompons pas, le quatrième
hybride du Calttciia l{e.t.
G. T.-Gricsan.
LE JAIIDIN
45
Culture de l'Hibiscus Rosa sinensis
h'JIiOiscti.i liosd-xitieiisis a ùlé iiilroiluil ou Euru[)0
en 17U1, ot pondant loiiftlemps il est resté dans les
serres des amateurs sans qui' l'on pensât à en tirer
parti, comme plante do marclu' ou pour orner les jar-
dins pondant la liolle saison. Cependant son riche feuil-
lage et l'éclat éblouissant de ses (leurs devaient contri-
buer à le faire connaître, et son emploi comme plante
d'ornement s'est peu
à pou répandu.
Dans un parterre
français, il trouvera
place sur le milieu
des plates-bandes,
en compagnie des
Cassia, Solanum,
Dahlia, Canna, Ro-
siers à haute lige,
etc. Dans un jardin
paysager, il pourra
former des groupes
décoratifs sur les
pelouses ou entrer
dans la formation de
certains massifs à
grand effet.
La culture de 1'///-
biscua Rosa-sinensis
est simple et com-
mode; le tout est
d'avoir de fortes
plantes, qui fleuri-
ront lieaucoup et qui
hiverneront mieux
que les jeunes. En
pleine terre, la plan-
tation a lieu à partir
du 15 mai, quand les
quelques jours de
froid qui viennent
vers cette époque
sont passés; il faut
que les plantes
soient en bon état de
végétation et aient
été progressivement
durcies afin de ne
pas souffrir du chan-
gement de milieu.
Pendant la belle
saison, les soins se
bornent à des arrosages d'autant plus fréquents que l'Hi-
biscus pousse plus vigoureusement. Un bonpaillis rend
sous ce rapport de grands services, tout en fourni.ssant
des éléments nutritifs aux plantes. Il sera bon d'en-
lever tous les jours les fleurs passées et d'arrêter quel-
quefois, parun pincement, les rameaux trop vigoureux.
L'arrachage a lieu généralement vers la fin de sep-
tembre ou au commencement d'octobre, quand l'abais-
sement graduel de la température, accompagné d'un
vent froid, fait présumer la gelée. Si on peut le faire,
on empote les plantes dans lejardin afin que les racines
ne soufïrent pas; on les met dans des pots aussi petits
que la motte le comporte, afin qu'elles n'aient que le
juste nécessaire pour passer l'hiver. Le compost est
formé de 1/2 terre de bruyère sableuse et de 1/2 terreau
de feuilles.
fi^. 2'i. — Chrysanthi liit: « Qito radis >> (voir p. 'itî).
Les Hibiscus sont ensuite taillés, c'est-à-dire qu'on
raccourcit tous les jeunes rameaux, de façon à (oimer
une lolo ri'gulière, a équilibrer la végétation et à forcer
la plante à se ramilier.
Pendant les premiers jours qui suivent le rempotage,
on place les Hibiscus dans une serre chaude, on les
arrose assez souvent cl on les bassine tous les jours
jusqu'à ce qu'ils aient repris. On pourra ensuite les
hiverner dans une serre tempérée et les soins consiste-
ront en arrosages |)eu fréquents, car la plante, ne végé-
tant i)as, n'a besoin
que lie peu d'eau.
I)es arrosages trop
nombreux, joints a
une température peu
élevée, auraient pour
résultat Certain d'a-
mener la pourriture
des racines ou tout
au moins la chute
des feuilles.
En février, on aug-
mente peu à i)eu les
arrosages et on
passe les Hibiscus
en revue. Tous ceux
qui sont faibles et
qui n'ont que peu de
feuilles sont places
en serre plus chaude
afin de hâter leur ré-
tablissement.
A la fin d'avril ou
au commencement
de mai, on doit avoir
des plantes corsées
et bien fouillées, suf-
fisamment prépa-
rées pour pouvoir
être plantées vers
l'époque indiquée
plus haut.
Les Hibiscus peu-
vent être taillés de
deux manières: fen
buisson, et cette
forme est surtout
favoralile pour les
plantes isolées; 2°
en boule élevée sur
lige de 0'»80 à 1 mè-
tre de hauteur. Los
plantes ainsi élevées
font très bien sur les plates-bandes, les massifs et les
motifs fleuris. Il faut trois ans pour obtenir dans l'une
ou l'autre forme des plantes suffisamment fortes pour
qu'elles soient ornementales.
Si l'on désirait des Hibiscus fleurissant l'hiver, afin
d'orner un jardin d'hiverou une serre chaude, on ne les
taillerait pas à la rentrc'c; cette opération aurait lieu au
mois de mars suivant.
Les Ililiiscus qu'on plante en pleine terre doivent
trouver un sol léger, substantiel, frais, Ijien drainé et
de 30 à 35 cent, de profondeur au minimum.
Dans la culture en pot, le compost indiqué plus haut
pour passer l'hiver ne serait pas assez riche, et il est
convenable d'y ajouter du terreau de fumier.
On multiplie à l'automne et au printemps de' bou-
tures à chaud dans la serre à multiplication et sous
46
LE JARDIN
cloche (si la serre possédait une bonne bâche avec
circulalion d'eau à découvert, il serait inutile d'étouffer
les boutures). On emploie du bois aoiilé.
Lorsqu'on fait des Hil)iscus pour la vente, on coui>o
les boutures vers le lô septembre; mais lors(iue ces
plantes servent à orner les jardins ou ne fait les pre-
mières boutures qu'au moment de la taille qui suit
l'arraiha-re. Sans cela, eu coupant les extrémités des
rameaux ou supprimerait aussi les lleurs.
Les boutures ont df 7 ii 10 cent, de longueur ; on en
pique 10 à 12 par godet de 10 dans un compost loger
et bien drainé, lô jours après les boutures soûl reprises
mais on ne les divise qu'au mois de février suivant.
Le rempotage a lieu en godets de 8 qu'on place en
serre cliaufTee ou, do préférence, sur une couche chaude.
C'est aussi vers la même époque qu'on fait les bou-
tures d'Hibiscus de printemps. On coupf les boutures
sur les vieux pieds et >>n les traite comme celles
d'automne, avec cette dillérencc qu'on les rempote aus-
sitôt reprises.
Vers le 15 avili, on rempote en pots de 12 ou de
li tous les Hibiscus, qu'ils aient l'té bouturés à l'au-
lonine ou au printemps. On place ensuite les pots sur
une vieille couihc, qu'on pourrai! remanier au besoin.
et on les enterre jusqu'à moitié <le leur hauteur.
On peut bouturer les Hibiscus jusiju'en tuai, à la con-
dition d'avoir du bois. Avec un bouturage tardif on peut
obtenir do bonnes plantes pour la vente d'automne et
surtout i)0ur celle de l'année suivante.
Les piaules destinées à être cultivées l'u loulles
sont pincées et arrêtées pendant la végétation, afin de
les faire ramifier; mais celles qui sont destinées à former
des tiges sont soigneusement luleurées et on ne les
pince qu'a la hauteur voulue. Vers le 10 mai, on peut
commencer à donner grand air aux châssis pendant la
nuit, puis au bout de quelque temps, ijuand les plantes
sont sullisammeni durcies, on enlève ces derniers.
Les soins à donner en été consistent en arrosages,
bassinagcs et pulvérisations de nicotine ou île savon
noir si les pucerons faisaient leur apparition.
Au fur et à mesure des ventes, il se produit des vides
qui serviront à donner de l'espace aux autres plante-
et il est souvent nécessaire de faire un ou cleux rema-
niements dans le cours d'une saison.
La rentrée a lieu au commencement d'octobre, et les
plantes n<m vendues sont conservées en serre tempérée;
au mois de mars suivant on donne un rempotage et on
place les Hibiscus sur couche ou en serre chaunée.
(à suivre) II. Lemoine.
Nouveautés jporticoles
LinUAA.MIU.MES
ti'Tiiliili. Japonais h flmirs nrromlios pleines, d'un superbe
ronge cramoisi foncé velouté, revers teintés or. l'étalés
moyens, développés en spirnio et léni-reiiient reloiiibnnls ;
plante \i. ' ■ - rigides, lioutuii couronne. I-'Io-
rniHi>M<>: < iertilicat (le I" classe a la .Société
fran'.'aine n»- « .m ^ aoinM'-un-lOS*
Gradaiio/Milis (lig. 2i\. — Incurvéà très grandes Heurs extra
pleines, jaune dur vif lém-renient teinté ronge ; pélnle.-.
nioyen.s régulièrement imurves; plante extra vigoureuse,
liges IrèH rigides, (euillngn ndrnirnblo. 1" boulon ; lloraisun
plutôt tardive. Certilical do 1" classe à la .Société française
des tllirysanllieniibtes iS*.) points).
Qiio \'aili.% ilig. '^%]. — Incurvé japonais à fleurs énormes,
arrondie», pleines, il'un benn rouge f-ang. u revers pAles leiii-
li'H or; pétille» nsse/. Inrgi's lie iirve-, unilulés el légèrement
rolowbonU i plante . \ti;i.\ li.N.iiri us... il,' Imud'iir iiiinimne
lionne tenue, beau feuillage, l" bouton ; floraison tardive ;
certilical do 1 " classe à la Société Irani.-aise des Clirysan-
tliéniisles.
Hossi (HaroiiJ.). — Japonais à fleurs immenses extra plei-
nes jaune orangé à revers brillants ; longs pétales moyens,
étalés, ondulés et légèrement retombants ; plante vigou-
reuse mi-naine -, liges rigiiles. Bouton couronne ; floraison
précoce prolongée. Recommandation de la Société française
des Chrysantliémistcs i79 pointsi.
liosalinji-. — Japonais à fleurs immenses, extra pleines,
d'un beau mauve pâle délicatement teinte de rose vers le
centre : longs pélsles moyens bordés de lilas, pointes or.
coloris il sensation ; plante vigoureuse de hauteur moyenne,
tiges rigides, variété e.xtra. Hon sur tous les boutons ; flo-
raisim pliilc'it tanlive. Cerlilicat de 1" classe avec félicitations
ù la Société française des Clirysanlhémistes (ît.'i points).
\yalJ,rh-Jliius\,-uii iM"). — Japonais a fleurs immenses,
extra pleines, rouge iramoisi, ([uelquefois teintées do jaune,
à revers paille; longs pétales moyens, ondulés, entremêlés
et reloiiibants ; planlu très vigoureuse, de liaulcur moyenne,
liges très rigides, feuillage superbe. Mouton couronne ; flo-
raison précoco très prolongée. Certificat do 1" classe avec
félicitations il la Société française des Chrysantliémistes.
Certificat de 1" classe avec félicitations à l'aris.
Vallis iM. F. s. t. — Japonais à lleurs immenses arrondies,
pleines, d'un jauno primevère teinte' citron, à trè-s longs
pétales moyens entremêlés, lêgèrenienl ondulés et retom-
bants; plante vigoureuse do hauteur moyenne, beau feuil-
lage rappelant on mieux celui de Afwlainc l'arnot. ilont elle
est issue, do culture plus facile (pio celle dernière, plante de
meilleure leiiue. fleur atteignant des dimensions invraisem-
blables, lioulon ciiurcinno ; fliiraison précoce prolongée. Cer-
tilical de !'• classe avec félicitations à la Société française
des Chrysanthémistes : cerlilicat de 1 " classe à l'aris.
Ces diverses variétés sont mises au commerce par .\1. K.
Calval, le semeur bien connue de Grenoble.
■ Dahlias a coli.kiiettk. — Prcsidi'iil Vûifr. — Joseph Gou-
jon. — Obli-nue dans les cultures municipales du Parc de la
'l'êle-d'Ur, à Lyon, cello nouvelle race de dahlias, ipio le
Jardin a décrite l'aiinéo derniiro (p. I.W">i, y a excité l'admira-
tion générale : doux grands massifs formes avec chacune de
ces deux vari^'lés iml eu des milliers do visiteurs qui, tous,
les admirèrent sans restriction,
A l'ivxpiisilion universelle de Paris, en 1900, ces nouveautés
obtinrent un /•rcinicr j^rix; à toutes les autres ex]>osilions
où elles parurent, elles remportèrent les plus hautes récom-
penses, mijailles d'or il N'imes et à Nancy, incdaillc de ver-
meil il Bourg, etc.
Le D. l'rrxidt-nt lii/ir a les pétales romir sang cl la colle-
relte du hlaïir le plus pur avec r|uelques petits stries rouges.
Celle opposition do couleurs est extrêmement nette et du
plus bel elTel.
Celle variété cet plus vigoureuse, plus h&tive et plus llori-
bondo que la suivante.
Le D. Josi-pli Oiiiijon a les pétales muge rcarlate cl la col-
lerellej'ai/HC léjjèremenl striée de ronge aussi. ••
Ukgoma sF.Mi'EHFi.onENs 1101I.E o'on. — .MM. Hivniro oITrenI,
après essai <pii leur a prouvé nue la reproduction par h-
semis en était bonne, des graines do celte variole, mise an
commerce par eux l'an ilornier on plantes, el qui a obtenu
un succès mérité.
Le liéijoxia liouU- d'iir forme une boule compacte do 10 h
lô cenliiiH'lres seulement do hauteur el parfaitement régu-
lière, il lleurs blanc ou Mam' rosé; cotte forme, el siui joli
feuillage jiuitii' i/'i/i". en font une plante tout a fait recom-
monilable pour bordures, corbeilles el mo>aîcullure. .M. Llieii-
reux, rid)lcnlcur, avait formé, l'onnéo dernière, de grandes
bordures où ce H. Hmde d'Or, était associé au Jl. IVciimi
tuu'ii coiiijMirl. el l'ellcl obtenu était des plus agréables.
Calosvction sitcioscm (I]iomée[)canle blunche). — C'est la
plus grande Ipomée conniio. Elle produit, en grande abon-
dance, des lleurs énormes, do 10 centimèlres de ilianielre, a
conlexture terme, Men oiivi-rtes, d'un magniliipie blanc de
cire, sur lescpielles est nollemenl dessinée une grande élciile
vorte a iinc| lirais lu-, (l'i»»!, avec cola, une plante grimpante
LE JARDIN
47
IK-s vi^ourouso possédant un boau touillago vorl. CcUo
plunto. admirée depuis pliisiours années dans lo Jardin lioln-
niqiio du l'arc de la Tèle-d'Or, n'est pas encore connue dans
les cultures parliculu-rcs ou commorcialcs, ou MM. Hlvniie
l'introduisent cette année.
LoiiKLiA nivoiKEi " oriiPLAMME ». — Nous n'avons plus à
insister sur la valeur et les mérites dos I.oheliit viraris Gr-
ranlii-l /liroirci (voir lo J,inli>i. lSi'7. p. m), l'ar lotir avan-
tage do donner pondant tout l'été, et jus.iu'nux gelées, de
niajrnili.iues épis do jolies et ^'randes lleurs, ils ont rapide-
ment concpiis leur place dans tous les jar.iins. l,a nouvelle
variété que .\1.\1. Hivoireaiuioncent sous le nom de Or///««i»i/'
vient heureusement auijmentor la
série. Elle possède un fouillago
vert foncé et dos lleurs rose 1res
vifteinti-dc «■(ij-iiiin. C'est une amé-
lioration, comme grandeur pl per-
lection, des fleurs du Lobctiii I/i-
voirei roseo-ardens.
PnlMKVKHE DE ClIlNE I-I.\IU[lIKi;
nOSEA MAflNIFICA. — Dopuis piu-
sicurs années, la Primrvùre (/<■
Cliinc blanchr niaijni/îijue so cul-
tive beaucoup on raison do sa
belle tenue, do son joli feuillajzo
frisé et do la beauté do ses fleurs.
La nouvelle variété vient ajouter
il cotte race sa jolie couleur rusr.
Bégonia semperflorens imi'É-
nATUii:E DE RrssiE. — Ce nouveau
Bégonia est absolument remai-
i(ualiie et fait honneur à l'olitcn-
leur, M. Lhoureux, qui s'est d'ail-
leurs lait connaître avantageuse-
ment pour ses obtentions dans le
genre Bégonia.
En bordures ou en massifs, lo
Bt'iionia Impiratricc de liussir
produit un effet superbe ; rais en
parallèle avec les meilleures va-
riétés connues do Béiionia sem-
per/lorcits. il s'est montré supé-
rieur à toutes. On peut d'ailleurs
dire qu'il n'existait pas do très
bonne variété dans celles à fleurs
hlanrlies. c'est pourquoi celle-ci
sera adoptéedans tous les jardins.
Les feuilles sont très petites et
vert clair; elles disparaissent lit-
téralement sous l'avalanche de
fleurs blanches dont la plante se
couvre.
Ces nouveautés sont mises au
commerce par la maison Uivoire
et fils, 16, rue d'Algérie, à Lyon.
PllVI-I-OCACTLS PHYLLANTHOUiES
DEL'TSi:nEKAisERiN(rig. 19i. — Cette belle nouveauté est une
amélioration du P. pln/llanthoides, qu'elle surpasse par la
grandeur de ses fleurs (presrjue double), par son coloris plus
pur, d'un rose charmant, et par sa plus grande lloribondilé.
Ses lleurs durent assez longtemps.
Elle est mise au commerce, par M. [■'. C. Iloinomann, hor-
ticulteur à Erfurt.
BIBLIOGRAPHIE
Teppichgaertnerei,
l'ig. J.'j. — l:<i;oniii ./caii Lolte (voir p
baclorionno des haricots, et la maladie des ceillets d'An-
libos, par le D' C. Delacroix; la com|)rossion des fourrages,
par .\I. Hingelinanii ; les expériences danoises sur l'aliinenta-
tion des vaches laitières, |iar .\I. .Mallèvre; rexaiiien des
tourteaux de graines oléagineuses, par .MM. Bussardel Fron;
les ingénieurs-géomètres et les réunions de [larcelles on
l'russe, par .\I.\I. h'aure, Marcliim et Lo Cmippey de la
Eorost; expériences sur la destruction des diaspides nuisi-
bles aux arbres fruitiers, par le IJ' .Marchai; lo récit d'une
excursion dos élèves dans lo nord de la i''rance, en Belgique
et en llnllandc.
W. Harnpel, 1 grand vidunio album
cartonné toile do l'iO pages, conte-
nant l'ii» grandes ligures dont
queliiues-unos en couleur, texte
en allenuind (Paul l'arey, éditeur),
on vente à la Librairie Hcjrliiolo,
vt r- - S't bis, lue do (irenollo, prix franco
JriH''' en gare !l francs.
■'■''^ -« Les Allemands s'occupent beau-
coup de mosaïcullure. d'où les
nombreux ouvrages albums, d'un
prix relativement élevé, mais (|ui
ont mérite d'être fort bien publiés
et abondamment illustrés. On les
a comparés avec les ouvrages
français, lieaucoup plus modestes,
publiés sur le mémo sujet, les-
fiucls sont tout aussi complets
niais édités avec beaucoup moins
de luxe, en évitant, toutefois, d'en
comparer le prix, (pii est sensible-
ment différent. La comparaison
dans ce cas est inexacte. En effet,
celui-ci. quoi(|ue d'un prix moins
(■levé (pie la plupart des ouvrages
(le ce genre, coûte néanmoins
neuf francs.
Otto nouvelle édition de l'ou-
vrage de W. Hampel ne manque
pas d'intérêt. Elle contient de
nombreux dessins bien conçus,
ce sont les plus simples, à ciHé
d'autres, et surtout d'élévations
lie corbeilles, très compliqués,
Iroii Cdmpliqués même si nous
li^s considérons avec le goût fran-
' .'lis.
Il est regrettable que ceux ijui
voudraient voir un art dans la
iiHisaicullure, so complaisent à
admirer ces dessins bariolés au
point de devenir baroques, et qui
no sont que l'enfance de l'art.
Mais cela ne retire en rien du
mérite de cet ouvrage qui, à part
cette petite remarque, nous semble
fort consciencieusemonl rédigé et illustré, et que les jardi-
niers et amateurs s'occupant de mosaïcullure consulteront
avec le plus grand intérêt.
A. M.
Sociélc ^aliouJlle d'Iloilieullure de France
Annales de l'Institut national agronomique. — Lo seizième
volume des Annales de l'Institut naticmal agronoiiiitiuo vient
de paraître. Ce volume, (jui se rapporte aux années 18ii7-
lÛOO, comporte deux parties.
La première renferme quatre rapports de.M. Eugèiiellisler.
ancien directeur, sur la gestion administrative. La deuxième
partie se compose d'une série do mémoires ou d'études (|iie
l'on doit à des professeurs ou à d'anciens élèves de l'Institut
agronomique. En voici la nomenclature : la graisse, maladie
Séance du -j:^ janvier 1001
Comité de flokicultcre.
De fort beaux Cyclamens présentés par M. Belleveau. jar-
dinier au château do la Chitaigneraio, à La Colle Saint-Cloud :
ces plantes, au nombre do (piinzo, de belle et bonne tenue,
do coloris variés, proviennent d'un semis fait au mois de
janvier 1901.
Comité d'arhoriculti-re d'orneme.nt
Des Lilas forcés présentés par .M. Barbe, jardinier du
domaine do Noisiel, appartenant aux variétés: de Marly, de
Perse, Charles X et Buule de neiye.
48
LE JARDIN'
Comité d'auiiubii ixtliik FBiiTii:nK
M. (Miovillol, do 'riiiiiiiery, avail apiiorlé do forts lipnux
Uaisins: Cliosselasblniir, tinUt, Fintintlo, Franhe.itlnil. Clms-
selas dore. Gros Colman cl HiOier du Maroc.
Comité de ci'Ltube i-otacère
Doux lots : l'un II M. I^iiibort, do I Hospice do Hicolro,
comprenant des toufics de Siuirolc ccrtr l>ourU\- poussées sous
cliAssis cl en pleine terre et des uuirlirs appartenant aux
variétés : à i/rossf (/raint'. ronde, verte d'Jilaiiijies ; l'autre à
M. Barbe, do Noisiel, composé d'.<.v//*r<;i's6.'anc/ics, i\e Laitue
Gotle àijraine btanclie et ilo Cordons èjiiiieii.f de Tour.>.
1>. IIMIIOT.
Comité ues Oiiciudéks.
Apports très intéressants, mais bien pou nombreux.
.\!.\l. l'.aiipo et lils, du Vi-sinet, jirésontaionl un lot très
rcmaniualilo do (lypripodiuiii do leurs semis : d'abord neuf
plantes du C. X rarioliile, jusiiliani bien lo nom donné ii cet
iiybride. car il n'y avait pas deux exemplaires soinblabirs,
oi les différences étaient énormes; certaines fli"urs se rap-
prochaient du C. Sallieri, d'autres du C. X Leeanuut.
d'autres des i^rands-parents, du c. rillosum nolamiuent.
Une autre plante du même lot. le T . X iiltcboi.i-Mareiiil.
issu du C. Charlesirorllii et du C . eihoUire, a oxtilé
l'admiration générale par son superbe coloris foncé et son
pavillon rouge grenat intonse ; c'est la plus belle forme parue
jusifu'ici lie cet hybride excellent. Cil^'Ms encore : C. X Lullia-
riiiano-Charlesirorthi. d'un coloris un pou indécis et pàlo. ni
rose, ni brun ; C X Lntlmmianum, i\ très grandes llours
f . X Leeanuin excellent, C. X Kliieero-irnaxlliniii, rpii n'est
guori' ([u'iin Syii'fCi'ani/Hi agrandi et amélioré.
M. Doln, cliAteau do Semont, liourdaii, présentait un 1res
beau Ctiiirijiedium X tesselattnn jiorjdiijremn obtenu dans
ses cultures.
.\l. Iléranek, horticulteur à Paris, avait un très beau
Catllei/a Trianoe, à pétales et sépales rose très pAle, à
labellc il'une grandeur ordinaire, mais richement coloré, et
dont le roiigo pourpre remontait le long des lobes latéraux
jiisiprà moitié de la longueur du tube.
.M. (tpoix, jardinier chef au Luxembourg, avait un bon
Ci/prijiediiini X Leeoiiiiin l'i pavillon couvert, sur prcs'pio
toute sa surface, do lignes de petits points violets.
M. llobort. amateur, à Neiiilly-sur-Soine, présentait un
beau Cattleiia Triamie alba et une autre variété bien formée,
au joli labelle pourpre foncé.
G. T. Ghig.nan.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
La vcnto dos fleurs laisse toujours beaucoup à désirer, les
prix sont on baisse très sensible surtout dans la marchan-
dise de deuxième et troisième choix dont beaucoup reste
invendu.
Nous avons relové, le I*' février, les cours suivants :
Rotas extra 1" choix valont : Pool Xei/ron do (i à .S fr. ;
Ctiptoin Christ;/, do .'( à ti fr. ; La AVionv, de 2 fr. "lO à .", fr. ;
Safrann do U tr. ."lO à I fr. 2.ï; l'aul Xulionnand, de I fr
:i fr. ; Sotiibreuil, do 1 fr. 5U ù :^ tr. .'lO; Heine Murie II.
rietle, 1 fr. ï.") à 2 fr. ; Afmiti \'on lloulle, de 1 fr. à 2 fr.; Pojia
Gonthier de i fr. à I fr. -'"i; Souvenir de la Molmaison, do
0 fr. io la botte. I^o Muguet do l'aris, de 1 fr. à i fr. la botte.
Los Lillum //<ii-Waii valent y fr.; fuferuni, de 5 à 0 fr. la dou-
zaiiii'. 1,1'Lllat en gerbe vaut de ti à S fr.. sur courtes tiges,
de 1 fr. i?.') à i fr. 3i) la botte, le Lllas Trijiion en gerbo
vaut de s à li fr., sur courtes tiges de 1 à 5 fr. la botte. Lo
Narcisse vaut do u fr. lu à 0 fr. 25 la botte. Camélia, de
1 fr. la diiuzaine. Les Tulipe* simples, de o fr. 7o a l fr. .",li ;
doubles do i fr. à 2 fr. ."JO la botte,
La vente des fruits est pou active. Les prix pratiijués lo
.'U janvier sont les suivants :
1 fr. 50 à 2 fr. 50; Lamarque do 1 fr. 'i5 à 1 fr. ."lO; Kaiserin
Auiiustn \'ict<>ria. do 5 à H fr. la douzaine. Les Œillets do
choix valent <le 1 fr. "iCI à 2fr.; fo/osscde i fr. à ■; fr. ; ordi-
naires de 0 fr. S(i à 1 fr. la douzaine. L Oranger du .\liili
vaut au détail de 1 à 1 fr. 'jO le cent de biMil(iii>. l.a Giroflée
quarantaine, de 0 fr. 15 à 0 fr. 20 la botte, l.o Réséda ilo
0 fr. 20 ù 0 tr. .'10 la botte. La Violette du .Midi n, moyen
bottelage de 10 à 20 fr. le cent; lo boulot. 0 fr. Kl. à 0 fr. 50;
lo gros boulot, 0 fr. 00 la pièce. La Violette de Parme vaut
3 fr. 25 le lM,llil|..ii: l.i> Mimosa vaut do 0 tr. l» à I fr. 60
le liilo. L'Anémone r..\<- \ aul do u fr. lu à u fr. 20 la botte;
do Caen U fr. yu a 2 fr. la douzaino. I, 'Anthémis, ilo 0 fr. 15 à
Ananas de 2 fr. 50 à 7 fr. la j)ioi'''. Bananes 'lo 12 à IS fr.
le régime. Citrons. <lo ' à lo fr. la caisse. Figues de 20 à
30 fr. les loo kilos. Marrons de 20 à ;(5 fr. les loo kilos.
Noix do Coco do :i5 a io fr. lo cent. Noix do 30 à 50 fr. les
•llN) kiliis. Poires do 2U à 120 fr. les 100 kilos, suivant choix.
Pommes de 20 a litofr. les IW kilos. Raisins do sono blanc
vaut do 2 fr. 50Ù3 fr. noirs de2fr. ,")0ii 10 fr. lo kilo. Raisins ilo
Thomory blanc de 1 fr. a 4fr.; noir de 1 fr. 50 à. 't fr. Pruneaux
de 80 à 120 fr. les 100 kilos.
Los légumes s'écoulent assez bien.
AH do io à 00 fr. les M) kilos. Artichauts do 25 à 3.5 fr. lo
cent. Asperges aux petits pois do o fr. 7."> a 1 fr. 50 la l>otte.
Asperges forcées do 7 à 30 la botte. Carottes île Chevrouso
de 20 a io Ir.; los communes de li ii .S fr. les loo kilos. Nou-
velles de 15 à :i5 fr. los 100 bottes. Champignons do ."tO ii
145 fr. les liK) kilos. Choux-fleurs do 10 à .55 fr. Choux pommés
de 6 ù 14 fr. jlc nul. Choux do ]}nij:elles de :io a Kl fr.
los |iHi kilos. Cresson do o fr. 75 à 1 fr. r. les 12 bottes.
Crosnes de 7o à so fr. los 100 kilos. Céleri rave do o fr. o5 à
0 (r. jo la pièce. Cerfeuil do 0 fr. 'lo a o (r. 'i<i la botte.
Ciboule <li' o fr. ii5 a o [r. lo la botte. Echalotes do loo a I io fr.
I.'s loo kilns. Epinards de o fr. '2o a o fr. :io lo kilu. Lau-
rier do .'10 a 'to fr. les 100 kilos. Miches do io a .-,o fr. los
liMi kilos. Navets de '25 à 35 fr. h's loo lii.tlos. Oignons do
lu a l'i fr. los lotj kilos. Oseille ■!■• 5o a Iiki fr. los liKi kilos.
Panais do 5 ù lo fr. los Ion i„iilos. Poireaux do 20 à K) fr.
les loo bottes. Pommes de terre Hollande do ".'à 12 fr. ; Sau-
cisse rouge doi'. a 7 li . Radis roses do 0 fr. 20 à 0 fr. !H.I les
3 bottes. Persil de 'io ,i :.<i ii. los Kmj liottes. Salades diverses
do s il 20 fr. lo cent. Tomates d'.Vlgério do o fr. .5o à o fr. t'io le
kilo; dos Canaries do Mo a 15o fr. los liHJ kilos. Thym do
10 à 20 fr. les l'Ui bottes. Endives de Kl à 45 Ir. los liHi kilos.
Pommes de terre nouvelles de 3S ù 4s fr. les lOO kilos.
V. D.
I-A "TElVIFSÉFlA-rURE:
Les indications ci-dessous sont relei^es à Paris, au thermomètre centigrade.
J.m viiT
16
3"
17
18
19
20
21
^-0
22
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23
24
25
26
27
28
29
30
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N 360
Lr; JAUDIN
20 Février 1902
CHRONIQUE
Lo vignol)lo franrais jiuio décidémciil ilo iiialliciii!
A poino iino inalailii- do la vi^iiio cst-cllo suflisaimiicnt
connue jiour qu'on puisse avoir quelques cliaiiccs ilo
l'enrayer, qu'une autre lui succède cl <|ue de mui-
voaux ennemis fonljlenr apparition. MM. Mangin <'t
Viala viennent de sijjnaler un petit acarien, rt^pondanl
au nom quelque peu barliare de Cœpnphaçiiisecliiiiopi'.'i,
qui s'attaque aux racines des vignes cullivops dans les
terrains bas, tourbeux ou argileux de la l'rovenee. l.a
maladie que ces pelils animaux provoquent est dis-
tincte de toutes les autres. l.a première avarie, les fruils
mûrissent mal et resleni rdugeàlres; le raisin donne
un moût peu sucré et peu acide. Dans l'année qui \)rr-
cède la mort des ceps, les fleurs coulent et il n'y a i)lus
de fruclifieation. Les feuilles restent petites et minces,
celles dos Teinturiers rougissent [ilus (|uo d'habitude.
Quant aux cépages américains et à leurs hylirides, ils
sont à peine ou pas attaqués. Certaines variétés uouf-
front plus que d'autres: ainsi les Terret-Bouschet sont
fortement atteints tandis que les Caitnoixes le sont a
peine.
Est-ce bien là un ennemi redoutable capable d'infliger
de nouvelles pertes au vignoble de France'.' MM. Viala
et -Mangin ont une certaine tendance à le croire, qui
n'est pas faite pour nous rassurer. Priinitivenicnt le
Cœpopitagus n'est pas un parasite mais il l'est de\ enu
par suite de circonstances. Les vignes saines lui résis-
tent, mais si elles dépérissent sous une influence quel-
conque, telle que la mauvaise qualité du terrain,
l'acarien s'empare des racines et les ronge ; comme il se
multiplie très rapidement, au lioul de 3 ou i années la
vigne a vécu.
11 faut donc, avant tout, essayer de rendre k la vigne
la santé, en faisant disparaître les conditions nocives
do milieu, en remédiant à la misère physiologique.
C'est là le véritable traitement préventif. Ouant au
remède à appliquer aux cépages attaqués, le sulfure de
carbone parait être le seul en état de donner ilo bons
résultats. Il faut l'employer à deux reprises differi'ntes,
à la dose de deux cents kilos chaque fois, par hectare
de vignoble. La submersion, si efficace contre le phyl-
loxéra, serait plutôt nuisible.
«
* •
Nous avons donc un moyen de lutter contre l'invasion
du Cœpophagus echi/iopus et de sauver le vignoble de
ses c.ttaqucs. Mais il n'y a pas que la vigne qui soit en
butte à la malice des êtres vivants; nos arbres fruitiers le
sont au moins autant, et la presse politique s'en est
occupée ces jours derniers, par ricochet il est vrai. « La
Peinture des arbres, » qui n'a vu ce titre à sensation en
tète d'un article ou d'un entrefilel"? Eh bien, c'est au
Luxembourg que les arbres sont peints et c'est notre
ami M. Opoix qui dirige l'opération. Il y a du bleu, du
Ijlanc, du vert, — j'allais dire du rouge, me rappelant
une chanson réaliste de mon jeune temps du quartier
latin — à tel point que le jardin fruitier a disparu sous
ces teintes vives et qui tirent l'œil. Et pourquoi cela?
tout simplement pour débarrasser les arbres des
insectes qui ont la manie de fixer leur habitat sur leurs
troncs ou leurs rameaux. Le blanc n'est qu'un mélange
de chaux et de Heur de soufre, le bleu et le vert ont
pour base le sulfate de cuivre. D'aucuns, y avaient vu des
intentions carnavalesques. Mais notre ami Opoix n'est
pas un fumiste, et il a plutôt agi en chimiste.
• »
En sauvegardant les arbres de nos bois, on conserve
la vie (|ui grouille sous leur ombrage cl ses manifcE-
lalions si diverses, ."^elon l'i-pruiue de l'année où on se
plail a l'envisager. A l'automne ou au cnmniencemeMl
de l'hiver, dans les temps humides comme ceux de l'an
de grâce qui \ient do s'écouler, ce sont les champignons
qui la caractérisent en grande partie. I-U de ces cryp-
togames, les uns sont bons, les autres sont plus ou
moins nuisibles. Silos mauvais seulsdisparaissaient, il
n'y aurait pas grand mal, sere/.-vous tenté de dire, el je
suis do votre avis ou à peu près. Mais il no faut pas
être si exclusif et il n'y a |pas de mal à se rappeler que
de toute chose on peut tirer un enseignement
Prenez un liolct, autreniiiiil dit un cèpe, et vous vous
apercevrez bientôt qu'il y en a de liien des façons;
quelques-uns — le fait est bien connu de tous ceux qui
ramassent des champignons à l'aulomne — jouissent
do la singulière propriété de bleuir quand on les casse;
quelquefois môme, pour provoquer ce bleuissement, il
suflit de les toucher. Voilà plusieurs siècles que ce
phénomène a été observé pour la première fois et jus-
qu'ici on n'a jamais su quelle en était la cause. Un do
mes anciens collègues du Muséum, actuellement direc-
teur de laboratoire à l'Institut Pasteur el chimiste des
plus distingués, a voulu en avoir le cœur net. Il a
cherché cl, comme de juste, il a trouvé malgré les diffi-
cultés inhérentes au sujet, et qui demamlaient, pour les
vaincre, un c-sprit singulii'rement subtil et délié.
M. G. Bertaud, le chimiste en question, avait trouvé
dans l'arbre à laque du Japon un ferment particulier, la
laccase, qui est devenue le type d'une classe d'enzymesà
(propriétés toutes spéciales qu'on a baptisés du nom
d'0.ri/(/ûses. Eh bien, c'est la laccase qui se rencontre
dans les bolets qui bleuissent à l'air, et qui provoque ce
lileuissement; mais quel est le corps sur lequel agit la
?accrtse.''la question est des plus complexes. Si l'on traile
par l'alcool à chaud une certaine quantité de ces cham-
pignons, on oblionlun liquide qui renferme la substance
susceptilile de se colorer (juisque l'addilioii de laccase
y provoque une coloration lileue au contact de l'air.
C'est déjà un résultat, mais on est en droit de se
demander si les matières organiques ou minérales con-
tenues dans ce liquide ne jouent pas un rôle. La sub-
stance chromogène, ou capalde de prendre la coloration
bleue, a été isolée et on lui a donné le nom de Ijolétel. On
a pu dès lors instituer des expériences précieuses el on
a vu qu'il se passait des phénomènes intéressants sui-
vant les conditions et les doses de chacun des corps
mis en présence. Si la solution de laccase est peu
active, il en faut une assez grande quantité pour agir
sur le bolétel, mais alors lo bleuissement est énergique.
Si au contraire elle est très active, une trace suflit pour
faire vive la couleur, mais la teinte n'est jamais le bleu
franc, elle s'égare dans le \crt, le gris sale et le
rougeâtre.
Pourquoi ces diflércnces el ces modifications dans les
nuances? c'est qu'une substance particulière accom-
pagne toujours le bolétel et la laccase et intervient
dans la production du phénomène. Les expériences
précédentes permettaient de croire que cette s->bstance
était le Manganèse, mais il n'en est rien; il suffit d'un
métal à peu près quelconque, Magnésium, Calcium,
Potassium, etc.
On voit combien sont complexes les phénomènes 1 -
plus simples en apparence, et c'est avec juste raison
qu'on peut dire avec l'auteur de ces belles recherches.
« C'est là un exemple remarquable de la complication
que peuvent parfois présenter les réactions diaslasiques
et, d'une manière [dus générale, les pliénomènes biolo-
giques. » P. IIariot.
.-^
I.E JARDIN'
Nouvelles Horticoles
Mérite agricole. — Par décret en date du 8 fi-
vrior I'.iOl^ reiidu sur la proposition du ministre de
l'agriculture et par arrêté on date du même jour, la
déroration du Mrrite agricole a (-lé conférée aux per-
sonnes ci-après désignées :
Grade d'Officier
MM.
Knc/.ka (Henri), négociant en fleurs naturelles ii Paris;
Prévost il.i-andre IV'siré-llippiilylo), pri'Sident de la Sociilo
d'Iiortii'ulUiro do Pi>iil-Li-vé(pio (Calvados).
(Irode Jr l'Iniiilicr
MM.
.\nlissiin (Philippn ilit l''élix), propriélaire-horliculteur «\ill<"-
(rimclio (.\lp«'s-.Mariliiiics);
Itoiiipiot (Louis-Jean-Picrre), horticutteur-pépiniérisleii Irigny
(lUiùne):
(Mwiron (Viclor-JeaiiK liorticulli^ur à Paris;
Collnmbior |(;hnrles-l,nnis-Ailiilphci, ingénieur-agronome à
Paris : appliialion dos iiiiicliines frigorilicpios pour la con-
servation et 11? transport ilps proiluils agrioolps;
Constantin iLr'on), liorticulleur <i LAins-lt'-Sannior iJuia);
Desourlies (Osrar), liorticulteur-arboricultour à (îroslay
rSfine-cl-Ûis'*).
Flagi's (Pierre-Laurent I. Iiorticulteur à Billancourt (.Seinei;
I-'qrtin (Haphaêl-Ilenri). Iiorlicultour à Champrosay, coniuuino
de Dravoil (Soino-ot-Oiseï ;
• ;illic'rs(.\lfred-Pierro-Nicolas), liorticulteur-maruiclieràSaiMl-
(tmer (Pas-de-Calais);
llalplii-n (Jules-Kugéne-Achille-Salomon), ingénieur ol pro-
prii-lairo à Paris : publication d'ouvrages traitant de l'iior-
iiculturo;
Huguenin (Jean-l-'rançois). propriétaire-arboriculteur à Paris :
iuiportantes plantations d'arbres fruitiers. Création do
champs d'expériences horticoles;
I.ataste(LodoTs). propriétuiro-horticulleur à Béglos(Gironilo);
Manson (Krnesl), jardinier horticulteur à Anisy (Calvados);
Monin (I.ouis), jardinier chef àCretz (Seine-et-Nfarne);
Miireau iTliéodulo-Hippoly te), arboriculteur à l-'ontenay-sous-
Hois (Seine);
Philippon il.ouis-Henri), entrepreneur de constructions rus-
tiques à Cliàleiiay (Seine);
tluéniol i.Mfred-Alexandre). jardinier ii Crouy-sur-Our(j
lSoine-1't-.Marne);
Itevol (l'rançois-Joan-Mario), jardinier chef à l'asile d'aliénés
lin Kron lUInWie).
Nous ailressons nos plus sincères (élicltations aux
titulaires de ces distinctions, ol on particulier à notre
sympaliiiquo collaborai jur M. Kac/.ka, dont ses con-
Iréros connaissent le dévouement à l'intérêt général.
Le tarif douanier allemand. — A la séance de la
t^liambrede.-^ilepules tenue le 1 (évrier,M. Louis Marliii
u appelé l'attention de M. le Ministre du (îonimerce sur
la défense des intérêts des horticulteurs franvais, qui
pourraient être menacés, car, a-tll dit, « un certain
nombre d'horticulteurs allemands se sont prc'occupés
de la concurrence (|uc nos llenrs vienneiil leur faire sur |
leur marché, ol ils ont demande, pour entraver cette
concurrence, rétablissement d'un droit de douane do
Il marks par kilogramme, c'est-à-diretl'un tarif éminem-
ment prohibitif, n
Voici la réponse du Ministre :
« L'honorable M. Louis .Martin m'a itignalé un poiid
spécial très inli-ressant et qui touche au régime dou.iiiier
des llours en Allemagne. Je n'ai pas besoin do dire a la
Chambre avec quel s<dn le ministère du t<ommerco suit
l'élaboration du tarif douanier allemand. Sur le ])oiiil
particulier qui Intéresse l'honorable M. Louis Martin,
je puis lui dire que jusqu'à présent au moins ses
Inquiétudes ne sont heureusement pas jusiillèes, car le
tarif allemand actuel admet en franchise les lleurs
fraîches import('es en Allemagne et le [irojet de tarif
maintient cette e.xemplion de droits ».
Il est d'ailleurs ii peu près certain maintenant que le
fameux iirojet douanier ne sera pas voté au Heichstag
allemand. En elTel. il est déjà vivement combattu non
seulent par les groupes dont l'opposition était pnvuc
d'avance, mais encore par le groupe agrarien, aux ten-
dances duquel il devait surtout donner satisfaction. On
en a eu la preuve à l'assemblée générale de la Ligue
agrarienne, tenue il y a dix jours. Huit mille personnes
assistaient à l'assemblée. On a discuté pendant cinq
heures, et de la discussion est sortie une résolution très
nette qui se résume ainsi : « Le projet de tarif présenté
par les gouvernements fédérés est inacceptable pour
l'agriculture. »
Dans ces conditions, on peut prévoir qu'en dépit des
efforts du comte de Hiilow. chancelier do l'Empire, le
projet en ipieslion sera repoussé, s'il n'est pas simple-
ment retiré en cours do discussion.
Association des anciens élèves de l'Ecole de
'Versailles. — \'oici la composilion du bureau pour
l'année i'.n*2 :
Président d'Iioiiiietir : MM. le Minisire de. l'Agricul-
ture, Viger, sénateur, président de la Société nationale
d'Horticulture do l''rance, Nanot, directeur de l'Ecole.
Président titi/laire : MM. Cayeux (l-'erd.); Vice-Prési-
dent : Tillier; Secrétaire-Trésorier perjiéluel : Lafosse;
Secrél/iirc : W'elker; Secrétaire adjoint : Leniaye.
La Chambre syndicale des horticulteurs de la
région lyonnaise, dont le bureau est situi-, 2, rue Mulet,
à Lyon, est ci'mposée pour l'année 1902 des horticul-
teurs suivants :
MM. Rivoiro Antoine, président honoraire, délégué à
l'Union des Chambres syndicales; Jacquier (Uaudc lils,
président; Ro/.ain Joseph, vice-président; Combel An-
Iholme , secrétaire; Grilïon Joan-C-laude , trésorier;
MM. iiourrier Jean, llombet Régis, Groibier lils, Genesl,
Barge, Goliet Louis, Lille Louis, Morel Antoine, Musset,
Michel, Perraiol. Louis et Rivière Benoit, membres.
Exposition à Lyon. — La Société d'horticulture pra-
tique du Rlu'uie organise à Lyon, du 2S mai au 2 juin,
une Exposition générale qui se tiendra sur le Cours du
Midi.
La Société a décidé, ainsi que cela a d'ailleurs été fait
dans d'autres expositions importantes, de ne pas
enfermer les exposants dans le cadre des concours portés
aux anciens programmes, et de leurlaissortoule liberté
pour la constitution et l'arrangemeid de leurs lots.
L'Exposition sera divisée en six sections : Kloricul-
ctdturo. Arboriculture cl Pomologie, Roses, Culture
maraichèro, Amab'urs et Jardiniers de Maisons bour-
geoises, Ails et Industrie horticoles.
Dans chacune do ces sections, qui sera jugée séparé-
ment, le Jury attribuera un prix d'honneur à l'expo-
sant le plus mi'-ritani cl décernera it chaque lot jugi'- la
récompense qu'il aura méritée.
Les horticulteurs et amateurs qui voudront prendre
part il celle Exposition devront adresser leur demande
avant le 1(1 mai (terme de rigueurabsolu), a M. le Secré-
taire général de la .Société.
Etablissement Henri Correvon et fils. —A partir
de l'hiver prochain, le J.irilm alpin d'acclimalalion
installé par noire sym|)athlque collaborateur à Plain-
palais-lionève sera Iransformi' en un ét,dili>isomenl hor-
ticole s'occupant de l'elovage ol de la culturelles plantes
alpines sur une grande échelle, afin do pouvoir les
livrera meilleur marché; il aura en outre la spécialité
LIL JAUDIN
51
des plantes vivaccs do plein air, des Fougèri's ol Orclii-
liées rustiques, dos arhustcs rares et de rocailles.
Cet élalilissement sera établi à Floraire, commune
de Cliône-Biiurg cl de Chène-Thônex. à 20 minutes de
tramway de la ville do Genève, dans une suporhositua-
tion doccuivcrtc avec vue très étendue sur les Alpes et
le Jura.
Ecole d'horticulture Le Nôtre. — Lo samedi
Il février nut eu lieu les examens do surtie dos élèves de
l'Ecole Lo Notre, à Villepreux, devant un jury composé
de : MM. Païenne, Conseiller général do la Seino, pré-
sident; Chevalier, serrélairo général de la Société d'iior-
liculluro de Soine-et-Oise; Vitry, arlmriculteur ;i Mon-
trouil-sous-Bois; Gatollior, directeur du fleuriste de la
Ville do Paris; Gi'avereau, hdrtipulleur à N'eanphle-le-
Chùteau ; Oudnt, chef do cultures à Marly-le-lloi.
L'examen a eu lieu en présence de M. Barliizet, con-
trôleur général de l'.Vssistanco pul)lic|uo, et de M. Guil-
laume, ancien directeur de l'ICcolo, inspecteur des
domaines do l'Assistance publique.
Les élèves présentés par lo direcli'ur, M. Potlier, ont
été reconnus aptes à recevoir lo certificat de l'ensoigno-
ment professionnel.
Ils ont été classés dans l'ordre suivant :
Pascaud, Aubry, I.oyreloux, Bié, Belou, Borette,
BIze Joseph, Blondel, Bonnefund. Leereux, Curing.
Un généreux donateur ayant oITert un prix de 7.0 francs
en espèces, il a été ainsi réparti : 50 francs à l'élève
classé premier et 2.j francs au second.
La commission a été unanime à reconnaître les pro-
grès accomplis au point de vue de l'instruction théo-
rique et pratique et a adressé sos félicitations au direc-
teur et au |iersiinnel du eorps enseignant.
Concours régionaux agricoles. — Le ministre de
l'agriculture vient de fixer les dates d'ouverture et de
clôture des concours régionaux agricoles :
De Foix, 21 mai au i" juin; de Xevers, 31 mai au
8 juin ; de Beauvais, 14 juin au 22 juin ; de Laval, 21 juin
au 29 juin ; de Chambéry, 30 août au 7 septembre.
L'horticulture et le service militaire. — La Cham-
bre, dans sa séance du i fé\rier, a voté un amende-
ment de M. Gauthier (île Clagny) aux termes duquel les
élèves de l'Ecole Nationale d'Horticulture bénéficieront
des dispenses inscrites à l'article 23 de la loi de 1889.
Il faut espérer que le Sénat se ralliera à son tour ii
cette décision si juste et réclamée depuis longtemps
par tous les amis de l'horticulture.
Le tir contre la grêle. — Le Syndicat agricole do
Villcfranche et d'Anse (l{hone), a tenu récemment une
reunion dans laquelle ont été adoptées les conclusions
suivantes, qui résument les faits constatés en 1001 :
« 1" Pendant la campagne de 1001, il y a eu en Beau-
jolais plus de vingt orages généraux ou locaux. Les
plus dangereux ont été ceux des 9 juin, \'i et 28 juillet.
2."j août et 10 septemljro.
« 2' 11 n'y a pas ou de chute de grùlo sur toute l'itendue
des dix-huit champs de tir organisés par le Syndicat de
Villefranche, excepté lo 2S juillet.
« Co jour-la, ;i Thoizé, la grêle a causé un dégât estimé
a. deux dixièmes autour d'un poste en bordure qui
n'avait pas tiré, et un dégât insignifiant sur le reste du
champ de tir.
« Ce même jour, à Lachassagne, la grêle a causé un
dégât estimé à un dixième autour de cinq postes qui
n'ont point tiré ou ont tiré trop tard et se trouvaient
on l)ordure du coté de l'orage.
« 3" A plusieurs reprises, la grêle est tondiée sur des
communes limitrophes des champs de tir ou \)\us éloi-
gnées, au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, on commet-
tant parfois de grands ravages.
« 4° Souvent on a constaté, surlo périmètre défondu,
des chutes de grêlons mous, de grêlons inofTonsifs ou de
larges gouttes d'eau blanchâtres ressemblant à de la
grêle fondue.
« .")" 11 a presque toujours éti' observé que le tirarretail
lo vent ou diminuait eonsidérablcmont sa force, trouait
et éclaircissait les nuages, supprimait en totalité ou
en grande partie les décharges électriques audessus do
la zone protégée. Los éclairs et lo tonnerre no faisaient
rage qu'en dehors de cotte zone.
« Cl" La confiance dans l'efficacité du tir est générale.»
La pasteurisation agricole. — C'est le litre d'un
nouveau journal « do vulgarisation des progrès scienti
liques aux cultures ralionnolles ot intensives. » Le-
diroclour est M. do C.oucy; les bureaux sont situc-s
12, rue de Beaune, a Paris.
Nous adressons tous nos bonsvœux de succèsànotre
nouveau confrère.
Nécrologie. — M. Charles Daras de Maghin, pomo-
logue u Anvers, est décédé le 22 janvier dans sa
77' année. M. Daras de Maghin était un semeur de fruits
persévérant, auteur de plusieurs Ijonnes variétés. Il avait
obtenu une médaille d'argent à ri';xpositiùn de 1900 pour
ses poires inédiles.
M. Vanderlinden, président do la Société de Zoologie,
administrateur de la Société Royale d'Horticulture et
d'Agriculture, est décédé à Anvers (Belgique) le i février
dernier, à l'âge do 78 ans.
Enfin nous avons appris avec regret lo décès de
M. Pierre Cottant, à l'âge de 59 ans. M. Pierre Cottant,
architecte paysagiste distingué, à qui ses travaux d'ins-
tallation des expositions de la Société Nationale d'Hor-
lii'ullure, des Salons, etc., avaient fait une grande noto-
riété, était officier du Mérite Agricole.
Expositions annoncées
Paris, '.^1 au 26 mai. Exposition printanière do la Société
Nationale aux serres du Coiirs-la-Reino.
Lyon, is mai au 2 juin, lixposition générale.
Cannes, <> au 10 mars incl. Kxp. florale, liortieole ot agricole.
Lille, mai il septembre. Exposition internationale générale.
Grasse (.\lpes-,\far.), avril. Expos, agricole, liorlicolo et
iiiilustriollo.
Pau, 1.") an 'i mars. lv\|ios. horticole et artisticpic.
Aix-en Provence, 27 avril-2.s juillet. iv\p. internationale et
riiloloniale.
Anvers (IJclgiquo), 2G-2.S avril. Exposition générale.
Besançon, 11-17 aoOt. Exposition générale.
. .A/VA/Vrf
li'HORTICUIiTUHE
ET LES COHTHiBUTIONS DIRECTES
Les horlieulteurs, les primeuristes el les maraîchers
snnt-ils assujettis a l'impôt des patentes ou à celui des
portes et fenêtres? Non, disent les lois qui ilétermineiit
l'assiette de ces doux contributions directes; non, dit la
jurisprudence, comme nous le montrerons plus loin.
Mais le fisc est tenace et cherche toujours à grossir
ses rocetles, surtout les années de déficit.... De temps
iii lenips. sous la première forme ou sous la seconde, il
essaie d'extirper une plume à quelque membre de noire
52
LE J.VRDIN
(•or|ini-a(ioii ; il osl haliitiu- ii se croire loiil permis, grâce
au fameux arlic-Ie 4 «le la loi dos palcnlcs, d'après U'qucl
« U'S coiiiinorcos. iiiduslrics cl professions non dénom-
mes dans los lalilfiiix n'i>n sont pas moins assujoUis à
la patente. Li- droit fixe auquel ils doivent être soumis
est réjilé d'après ranalo;.rie clés opéralinns ou «lu com-
meree, etc. » — C'est le même principe (lui |iermellait
dernieri'meiit à un ciuployt' d'octrui do taxer une ehau-
vi--souris conmie volaille, par la raison <\u' « elle avait
lies ailes. »
("est ainsi que l'on Miitse ronnuveler de lemjis en
temps, discrètement, tantôt ii un bout de la France, lan-
li.l a l'autre, une lentalive de l'administration pourJaire
payer aux horticulteurs l'un de ces impôts qu'ils ne
doivent pas. Si le patient se laisse faire, e'est autant de
gagné, et ma foi, a la longue, cela erée un usage, puis
un droit.
Mais il ne se laisse pas faire, et dans (dusieurs cas.
autant qu'il est ii notre connaissance, l'adminislration
lies tinances a él^ battue.
La victime en jirojel, aujourcriiui. ce sont les Fnr-
ceries de l'Aisne, auxquelles on prétend faire payer,
pour patente. In liagalelle de l.tKHJ francs par an.
Notre sym|iatliiquee(>llalioraleur, M. Fatzcr. ainsi (|Uo
le Syndicat des l'rimeuristes français, ont saisi de la ques-
tion le Conseil d'administration de la Société Nationale
d'Horticulture, la plus haute autorité à laquelle II appar-
tient de défendre les intérêts généraux de la corporation.
Le Syndicat central des Horticulteurs de l-'rance, le'
Syndical des Frimeuristes ol d'autres syndicats, si nous^
sommes bien renseignés, donnent leur appui à la cam-
pagne qui commence, et plusieurs réunions dnivent
avoir lieu aujourd'hui :^i> février pour examiner les me-
sures il prendre.
Dans notre prochain numéro nous rendrons compte
de ce qui aura élé di'cidi', et nous publierons en tiiéuie
temps une étude approfondie de la question au point d»
vue juridique. Borni>ns-nous, pour aujourd'hui, à citer
les ((insidérants 1res nets en verlu desquels le Conseil
de Prélecture de la Seine, il y a moins de quatre ans,_
repoussait les prétentions do l'Admiidstration dans un
cas concernant M. (iodefroy-Lebeuf, horticulteur à
Paris, lequel avait élé indûment imposé' et, avec l'appui
de ri'nion commerciale des llorliculleurs et Marcliands-
Grainiers de l'"rance et par l'or^'ane de M. Laville, avait
ciintesté énergiquemeiit le bion-fonde de ces prétentions,
11 s'agissait, dans ce cas, ;i la fois de l'impôt des pa-
tentes et do celui des portes et fenélres :
Le Conseil,
.... Vu les lois des 28 pluviùse an Vill, -M juin i'Oi'i d -ii
juiltcl iSHll;
Vu les luis des 21 ovril IS.!?, article ■^, et lô juillet I.>vmi.
Vu Iti lui de lliiBUCes du 17 juillet ISfO;
ICii ce i|ui liiuclie In taxe des portes ol fenêtres;
Cunsiilérniit (|ue les serres <|ue le requérant possède ,i l'ii-
ri.s, iiir ' /riiriliiii. t. ne peuvent èlre considéri'-es rniniiin
lies II iM haliilnlion ; i|u'clles ne servent pus a I lui-
|,il.ili..:i .]• ~ iMiiiiines et ipie, (les lors, 108 <l Iles serres ne miu-
r,ii. irl être cotisées II riinpiM des portes et (enélres;
l-;ii 1 e (pii touche In luxe de pulenle :
Coiisidérimt qu'il résulte <|e l'instruction que le requériint,
impo.HÙ piiur Is'.Hi nux «Irnits «le pulenle de In fi' cinsse en
qiinlilé do niarcliiinil de fleurs nnlurelles en lioulique. m liéte
u l'élrnnger ■'• - ■■■m.. us île piniites rare» telles que les nrrhi-
dées; que s ne siinl pu» destinés 6 élre vendus en
I 1 .1 inui- liiils, des leur nrrivéo dans les serres du
; ml, il un long Iraitenienl pnur élro convertis en fleurs,
I I .liii-i l'idijel de travaux et ih- soins qui retilrenl
,1(11, s de l'Iiorliiidlure; ipie les fleurs qui nui--' ni
u lu ~ii Hi'cultuie prolongée pi'uvenl èlre consiilenes
conirae dos produits do celle culture; que dans ces condi-
tions lo requérant, qui n'a, d'ailleurs, ni boutique ni magasin
et qui ne vend qu'il des pnrliculiers, est fondé n réclamer le
bénéOce do rexempllon accordée par la loi aux laboureurs 0(
nux cultivateurs qui se bornent à vendre les produits prove-
nant lie leur exploitation
Arrête :
Décharge est accordée, pour 1S96, au sieur Godcfroy-Lebeuf
des taxes des portes et fonèlros,de patente... auxquelles il a
élé imposé à Paris, impasse Cirardon, n' 4.
Celle décision peut être considérée actuellement
comme faisant jurisprudence.
Nous n'ajouterons qu'un mot: nous prions tousceuxde
nos lecteurs que la qucslion intéresse de nous commu-
niquer les faits nouveaux qui pourraient venir à leur
connaissance et seraient de nature a éclairer le débat.
Le Jardin a déjà donm'', dans de nombreuses circon-
stances, trop de preuves de son dévouement aux inté-
rêts de riiorlicullure pour qu'il soit nécessaire d'affir-
mer à nouveau que nous si^mmes résolus à les soutenir
énergiquemenl.
11. Mahtinkt.
Quelques Gesnériacées
Leurs mérites. Leur culture
La famille di ^ (icsnii lacées, dont la plupart des
genres oflrenl tant d'intérêt pour l'ornementation des
serres pendant la plus longue période de l'année, se
recommando tout spécialement à l'attention des ama-
teurs par la beauté de ces plantes et leur féconde et
attrayante floraison, offrant les plus élégants contrastes.
Sans rechercher en détail l'origine des Gh^xinia dans
nos cultures, ou ils liront leur apparition dès la pre-
mière moitié de notre siècle, il nous suffira de dire que
cette expatriéeUirésilicnne n'offrait qu'une valeur bien
secondaire lors de son introduction el je me rappelle
encore la faveur qu'obtenaient, en 1850, les premiers
hybrides de la race erecln . Depuis, des horticulteurs,
se passionnant pour ces nouveautés, engendrèrent par
leur hybridation un nombre considérable de métis qui
furent sélectionnés et forment aujourd'hui une série
inHnie de variétés.
Aussi, que peut-on voir de plus beau qu'une serre
dont les bâches sont couvertes de Gloxinia, lorsque
chaque plante est arrivée à son apogée'? Nous ne con-
naissons rien de plus séduisant que de contempler ces
milliers de corolles tubulaires, aux teintes si vives, si
fraiches et si variées, aux dessins si fins el si délicats,
et nous ne craindrons pas d'être contredit on exprimant
l'opinion que c'est la véritable perle de la famille des
Gesnériacées.
Quels éloges ne doit-on pas faire aussi des Niegolia,
de ces végétaux au port si majestueux, dont les feuillages
reflèlenl de si vifs coloris, d'une finesse do veipulé déli-
cieuse, de nuances veinées, bron/.ées, zébri'os, produi-
sant des eflets aux rollels les plus chatoyants !
Au-dessus do ce merveilleux feuillage, s'élèvent
d'élégantes inflorescences, formant des thyrses érigés
qui portent des multitudes de petites fleurs légères en
(orme de clochettes, gracieusement disposées et déli-
calemenl soutenues par do fins pédicellos, variées à
l'infini de nuances passant du blanc au rose clair et
rose foncé, du rouge corail au cramoisi, du jaune au
cuivré el au saumon, etc. Toulos ces corolles sont ou
unicolores, ou rayées, ou ponctuées, ou hiéroglyphécs.
L'on peut jouir de celle magnifique floraison pendant
quatre <i cinq mois de l'année.
LE JAIU)IN
53
Mais ce qui, à notre avis, conslituo un bien graml
mérite, ("i-st qu'elle peut ôlre ohlonue aux mois do
novembre ol doceinlire, h cetto époque oii l(>s (li-urs aux
coloris vifs sont si rares et si reciiorcliées. Aussi nous
sommos-nous demandé l)ion dos (ois quelle i>ouvail être
la cause de l'indifféreneo que l'on témoignait envers
ce genre merveilleux.
Le genre SivfjeUo fut décrit pour la iiremièro fois en
18i7 par le D' Hegel, qui le dédia à Charles N.egeli,
professeur à Munich. Le premier qui fut introduit vers
1^10 du Mexique, sa patrie, fut le Xύie/in zebrina, au
coloris vermillon vif mélangé de jaune. En 1841, Van
Gérard envoyait de l'Ainérique centrale à la maison "Van
lloulto le S;r<ielii> Ueroltùnia. Mn IfcôT, Linden, explo-
rant Chiapas et le Guatemala, découvrait le XiPtje/in
cinnabarina, au feuillage métallique, qui provoqua la
plus vive admiration. Presque à
la même époque, nous recevions
aussi des mêmes régions le X.
amabilix à fleurs Ijlanclies. Enfin,
après les événements du Mexique,
Roezl envoyait en ISG.jàla maison
Van Houtte des graines qui en-
gendrèrent le beau .V. fulgida bi-
color, celui qui, par la vivacité de
ses nuances, surpassa tout ce que
l'on connaissait jusque-là.
Ce fut au grand horticulteur
gantois Louis Van Houtte que
l'on dut les premiers hybrides;
feu Jules Vallerand suivit ses tra-
ces, et s'appliqua avec un amour
passionné a perfectionner ce genre
jusqu'àsa mort qui survint en 1887.
Depuis, nous avons continué l'hy-
bridation dos Ncegelia qui nous
donnent annuellement des gains
de plus en plus méritants, et qui
forment aujourd'hui une collec-
tion d'élite, particulièrementdigne
d'attirer l'attention des bons ama-
teurs.
Les Achimenes, dont les pre-
miers nous sont venus du Mexi-
que, du Guatemala et de la Nou-
velle Grenade, ont produit par
l'hybridation de nombreuses variétés dans nos cultu-
res. Aussi en compto-t-on maintenant au moins 100 va-
riétés Ijien distinctes, et ce joli genre, lorsqu'on lui
applique une culture bien entendue, produit aussi un
attrait des plus charmants pour les serres pendant l'été,
sans exiger de bien grands efforts de travail ni do lo-
caux spéciaux.
Parmi les nombreux genres bulbeux qui sont com-
pris dans cette intéressante famille, nous appelons aussi
l'attention sur les Tydiea, dont la floraison dans les
serres chaudes peut être perpétuelle. Citons aussi les
Dircfea(l), les Dicyrta, les Locheria, les Gesneria, les
Manderola, les Plectopoma, les Rosa-Novia, etc. etc.
N'ous ajouterons à ces descriptions que presque toutes
ces Gesnériacées, qui diffèrent entre elles par un aspect
bien distinct, sont surtout appréciables pour les appar-
tements, car d'après nos expériences nous ne connais-
sons guère de plantes en fleurs qui y résistent mieux.
Nous avons vu conserver avec quelques bons soins des
Gloxinia fleuris aussi longtemps qu'en serre, les bou-
tons s'épanouissant jusqu'au dernier.
(1) Le Jardin a publié on 1898 une superbe planche coloriée du
Dircœa lateritia^
Fig. 2e. — Tydœa hybride.
Les Nfugelia s'y tiennent aussi très bien, pourvu que
l'endroit oii ils se trouvent ne soit pas soumisà une tem-
pi'rature trop basse. Nnus avons coupé dos rameaux
(jui, piqués dans la mousse fraiclie, s'y maintenaient
pondant quin/.e jours.
C'est surtout i)our l'ornementation des serres qui
servent à la culture des plantes à décoration estivale de
plein air, que nous recommandons tous ces genres,
dont la floraison se produit à l'i^poquo où ces serres
sont vides et restent souvent inoccupées après la plan-
tation des jardins, tandis qu'elles pourraient devenir,
par ce moyen, l'endroit le plus attrayant de la propriété.
Il s'agit tout simplement pour cela do réserver quelques
châssis pour la mise en v('gétation, qui présente bien
moins do difficultés qu'on no le suppose souvent.
Les lots que nous présentons annuellement aux expo-
sitions printanières sont cultivés
par le procédé que nous allons
indiquer, et nous assurons à nos
lecteurs qui voudront suivre ces
instructions qu'ils pourront comp-
ter sur le même résultat.
Culture des Gloxinia
Pour obtenir notre première flo-
raison, qui se produit au mois de
mai, nous commençons la mise
en végétation vers le iô janvier.
Nous choisissons, parmi les
bullies qui sont au sec, ceux qui
nous paraissent les plus avanc('S.
Nous les plaçons dans de petites
caisses à quelques centimètres
les uns des autres en les enterrant
à demi. Nous déposons ces boites
sur des tablettes de serres à la
température d'une quinzaine de
degrés centigrades. Nous les bas-
sinons légèrement pour exciter
lentement le développement des
germes. Lorsque ceux-ci commen-
cent à se toucher, les bulbes doi-
vent émettre de bonnes racines;
c'est le moment que nous choisis-
sons pour les mettre en pots de
0"'12 à O^IO, suivant leur grosseur
et surtout leur vigueur apparente.
Nous avons préparé notre compost quelques jours il
l'avance, avec du terreau de feuilles de bruyère dans
lequel nous ajoutons 3 0/0 de poudrette, que l'on trouve
facilement chez tous les marchands d'engrais. Nous
plaçons au fond des pots une poignée de tessons pour
faciliter l'écoulement de l'eau des arrosages. Nous
enterrons nos bulbes de 2 à 3 centimètres, en ayant
bien soin de former un petit monticule sur le milieu
pour éviter que l'humidité séjourne sur les plantes.
Nous rangeons nos pots sur des tablettes ou des bâches
de serres à la température moyenne de 1.5° C. Pendant
le premier mois nous ne donnons que de légers bassi-
nages, tenant strictement à ce que les tiges se déve-
loppent lentement et restent trapues. Nousinsistonssur
cette période de la végétation, qui est un des points les
plus importants pour obtenir une bonne réussite. Il ne
faut jamais que les plantes s'étiolent, et commencent
par trop pousser en feuillage avant la formation des
boutons, et ce n'est que lorsque les racines ont bien
pris possession du compost, que les feuilles com-
mencent à couvrir les pots, que nous donnons de copieux
arrosages. Avant la floraison nous n'ombrons que lors-
LR JABDIN
que le soleil est trop ardent et donnons de l'air suivant
la trmpt^rature, mais lorsque les fleurs s'épanouissent
les claies ne suffisent plus, et nous employons jtour le
milieu de la jourm-e des paillassons, nous diminuons
l'air et nous tenons les liâihcs et les sentiers desserres
très humides, car la fjrancle chaleur qui n'est pas allL^-
nuée fatigue et flétrit les corolles, qui n'i>nl alors
qu'une courte durée et ne tardent pas à toml)er.
La même saison peut orner une serre pendant deux
mois environ, ol il s'agit do faire succéder les mises en
végétation pour avoir une serre garnie de Gloxinia
fleuris pendant tout l'été. Pour les secondes saisons les
châssis avec des couches donnant 15 degrés de chaleur
sont suffisants. Lorsqu'ils sont prêts à Heurir, vers la
fin de mai ou le mois de juin, on peut disposer pour les
recevoir une serre à Géranium qui n'a pas besoin d'être
chauflée à cette époque.
Lorsque les plantes sont délleuries, l'on cesse graduel-
lement les arrosages, et lorsque les feuilles sont flétries
et fanent, nous les posons sous les bâches. Vers le mois
de novemlire nous les dépotons el les enterrons pour
bien les conserver dans du sable bien siliceux, ou delà
vieille terre de bruyère bien sèche. Dans cet endroit la
température ne doit pas dépasser 8 à 10 degrés,
(fl suivre) Valukuand.
Haricots d.e I_ii3aaa-
(l'Iiuscolus hnintus)
Si l'on ne connaît pas d'une façon certaine l'origine
du Haricot commun {Phaseoliis vulijitris), il n'en est
pas de nii'me pour le Haricot de Lima, ou Fève créole,
que l'on trouve croissant à l'étal spontané au Brésil.
Ces haricols sont généralement des plantes grim-
pantes, souvent fort élevées, pouvant atteindre dans
certaines variétés jusqu'à 4 mètres de hauteur.
Les feuilles sont composées de trois folioles glabres
ou légèrement pubescenles, ovales allongées, acumi-
nées et assez triangulaires; elles dillèrenl sensiblement
de celles du haricot commun par leur forme plus
allongée el plus étroite.
Leurs inflorescences sont des grappesdre8sées,porlées
sur des pédoncules raides et allongés, composées de
nombreuses fleurs petites et d'un blanc verdâlre.
Ces grappes no produisent le plus souvent qu'un petit
nombre «le cojises, ordinaircmont It à ô, seules les pre-
mières fleurs nouant n-gulii'rement.
Les cosses sont bien caractéristiques, très courtes
mais larges, fort aplaties, lo plus souvent bien recour-
bées en serpette el terminées par une pointe courle,
trapue, obtuse. Elles renferment 3 à «i grains très
aplatis, sauf toutefois dans iloux variétés où il est assez
renflé.
Ils ont un aspect tout particulier, ayant une forme
do ilemi cercle ou do croissant, d'où le nom do J'Iiaseoliis
liiiniliix, avec une série do rides ou do stries rayon-
nantes allant do l'ombilic vers la circonférence. Ces
haricots sont généralement tardifs, mûrissant très difii-
cilemonl leur grain dans notre pays. L'épanouissement
do leurs premières fleurs a lieu, dans plusieurs varii'lés,
sensiblement en mctne temps que celui des haricots
tardifs tels que le haricot mangetout de Saint-Fiacre, lo
haricot coco blanc et lo haricot de Soissons blanc. Mais
il» exigent l)oauroup plus do chaleur pour mûrir leur
grain, et par suite ils mottoni beaucoup plus ilo temps
pour atteindre leur complet développement; aussi dans
nos champs d'expériences n'esl-il possible do récoller
chaque année que les premières cosses de variétés rela-
tivement précoces, telles que le Lima Eatra early Jer-
sei/, le Limti Jackson Woinler et le Hemlerxon's Bush.
Les Haricots de Lima ne comprennent guère, à notre
connaissance, qu'une quinzaine de variétés distinctes
se rattachant il deux types assez tranchés, le haricot de
Lima proprement «lit ou haricot de Lima ii gros f;rains
(Pliaseo/us lunuliis uuicrocarpus) et le haricot de Lima
il petits grains ou Haricot de Sièva.
1' Haricots de Lima à gros grains. — Ces haricots
présentent comme caracteies communs : un grain ordi-
nairement aplati, très gros, de O^OiO à 0"'025 de lon-
gueur, une végétation très vigoureuse, des folioles
amples de 0"'08 a 0'"12 de
long.
Presque toutes les va-
riétés cultivées sont a ra-
mes et à grain blanc, sauf
toutefois le haricot du Cap
marltré, à grain blanc cu-
rieusement panaché ronge.
Il en existe également
une variété naine assez
hâtive très estimée en Amé-
rique, où elle est fort ré-
pandue sous le nom de
Bush Lima ou Burpee's
Bush Liuia.
Les principales races de
haricots de IJma que l'on
rencontre dans les cultures
américaines sont :
A. — A iiAMKS. — Le
haricot de Lima Grand
blanc — larffc W'Iiite Lima
Pôle Beau — l{iire rigou-
' reuse, mais lanlive, élevée
de 2"'50 à :i"'30, à folioles
amples, épaisses, glabres
ou légèrement pubescen-
les. Les cosses longues do
(rlO il 0'"i2 et larges de
' 0'°028 il 0"'u;tt, fort recour-
bées el à pointe très
courte, obtuse, ne renfer-
ment généralement que
trois grains blancs, longs
de tr-oSO à 0"H)22. larges de ((■"Ol.'., avec seulement 0"'OC(j
d'épaisseur.
Le Haricot de Lima de Jersey (Kxtra Earlii Jersey
Lima] neililTère du précédent que par sa préTocité plus
griinde, mûrissant environ doux semaines plus tôt.
Hien ipie considère comme très hàtif dans les cultures
américaines, il ne l'est pas encore fuffisamment pour
pouvoir mûrir son grain sous notre climat anlennais.
Lo Lima l'ord's ilammolh Poddcd et le Lima Kiugof
the Garden sont deux variiHés très voisines du Lima
grand blanc, s'en <listinguant toutefois par leurs cosses
plus longues pouvant atteindre près de 0";.'() de lon-
gueur, contenant i a.'jgros grains blancs de0"'022 iiO"^)?."»
do longueur.
Le Lima de Dreer (Dreer's improred Lima Beau) est
une variété ii grain blanc intermédiaire entre le haricot
de Lima el le haricot de Sièva.
C'est une race tardive élevée de 2 à 2"H'>fl, a feuilles
amples et épaisses a cosses longues do (t"Wii O^IO, très
larges, très plates, droites terminées par une pointe
très courte, presque nulle; elle renferme k grains d'un
blanc grisâtre, longs do 0"'0I.') à 0"'018 avec une largeur
li),'.
■/^j r4\
— Haricot tic Lima à
ramfs.
LR JARDIN
55
de 0'"0I2 à O^Oli et une épaissour de O-^OOT; race fort
estiiTK'o, très produclivo et d'exceilenlp qualité.
Lp liaricot du Cap marbré (Siteckted Lima lieati) est
un Lima pxtrôiiifinpnl vipourpux altei^'iianl jusqu'à
■i niplros dp liaulpur ii feiiilla^îe ample; les cosses cjp
0"'0S à 0"'10 de longueur et larges de 0"'02i à 0"'0:.4'> en
sont fort plates et recourbées en serpelle. Les grains
ont O-'O^O à 0"'023 de longueur, 0"H)13 à 0"'01i de largeur
et 0"'007 d'épaisseur.
Celte variété est particulièrement reconnaissalile à la
curieuse panachurp do son grain qui otTro autour dp
l'omliilic une grande tache rouge s'étenilaiit sur toulo
roxtréiiiiti' la moins large du grain, tandis que l'autre
|)artie présente une jolie mou-
cheture de môme couleur sur
fond lilanc.
U. — Nai.n — Haricot de Lima
nain {Biirpee's liiish Lima). —
Plante liien naine, trapue, élevée
de 0"':i7 àO"'l.ï, toulTue, à feuil-
lage ample, vigoureux, ayant
une tendance à émettre quel-
ques tiges élancées, filantes.
Cosses do 0"'10 à 0"'12 de lon-
gueur et larges do O'"02(î à 0"'028,
bien recourbées à pointe courte
et forte, renfermant 1 grains
blancs do 0"'020 à 0"'OLn de lon-
gueur, O^Ol.'j do large et O^OOÎ
d'épaisseur.
Beaucoup plus précoce que
les haricots ;> rames que nous
venons de décrire, cette race
naine très productive est fort re-
cherchée, et une des plus usitées
dans les cultures américaines.
2 Haricots de Lima à petits
grains ou Haricots de Siéva.
— Les Haricots de .^icva se dis-
tinguent des Haricots de Lima
proiirement dits par leur grain
beaucoup plus petit, ayajit
nmins de 0"'01.'j tle longueur, or-
dinairement très plat; leurs fo-
lioles sont moins amples, de
couleur beaucoup plus foncée,
plus petites, ne dépassant pas 0"'Û7 de longueur, sauf
dans le haricot Willoic-Leaf Lima donl les feuilles sont
fort allongées mais très étroites.
Los Haricots de Siéva comprennent des races ii rames
et des races franchement naines;
la couleur de leur grain est géné-
ralement blanc, parfois panaché de
noir, ou rouge macuh- de plus foncé.
Les races les plus estimées sont :
A. A KAMES. — Le Haricot (Je
^'ti vjia;w Siéva; synonymes : Américains
H-J ^"^3^ Carolina Lima liean, Caroliiia
Sewee. Anglais Small Lima Bean.
Plante élevée de 2"'.30 à 3"'.j0, à tiges
minces mais vigoureuses, très ra-
mifiée dés la iDase. Les folioles
d'un vert foncé ont O^OG à 0'"08 de
longueur avec environ Û"'Oj de largeur. Les cosses lon-
gues de 0"'08 à H"'lil et larges de 0'"UiO à (J'"020 sont très
aplaties, un peu recourbées et à pointe aigui', elles ren-
ferment trois à quatre grains blancs très réguliers de
forme et de taille, mesurant 0"'014 de longueur, O^OIO de
largeur et 0"'004 d'épaisseur.
Fig. 20. — Ilarirol de I,im<i
naturelle. Grain clo ;,
— Uarirot dr
Lima du Cap marhrè.
ifirain de grosseur
naturelle.)
Bien que mettant beaucoup moins de temps pour
mûrir son grain que les haricots île Lima à rames, il est
encore beaucoup trop tardif pour arriver a complète
maturité sous notre climat. Ainsi dans nos cultures et
champs d'expériences nous ne pouvons en récolter cha-
que année que les cosses de la base les premières for-
mées.
Le haricot do Siéva est une des plus anciennes va-
riétés cultivées de I,ima.
Le Challenger Lima est une variété de Siéva se dis-
tinguant de la pri'Ci'dente par ses cosses i)lus petites,
de 0"'0") à n"'07 de longueur spiilempnl, larges de 0"'016,
assez renflées et légèrement recourbées; elles renfer-
ment quatre grains blancs,
épais : 0'"()13 à 0"'Uli de lon-
gueur, 0'"011 il 0-012 de largeur,
et (l'OOjj.S à O-OO'J d'épaisseur,
plus du double de celle du pré-
cédent.
Le Willoic-T^eaf Lima, ou
Lima à feuilles de Saule, est
caractérisé, ainsi que l'indique
son nom, par la forme de ses
folioles, linéaires, longues de
tri'] à (rl8 et larges de 0-()20 à
ir"Ù2b. La plante, ne dépassant
pas 2 mètres de hauteur, porte
des cosses longues de 0"07 à
0 -10 et larges de iro24, droites,
à [jointe assez aigue; ces der-
nières sont assez régulièrement
;i quatre grains, identiques à
ceux du Siéva, mais leur étant
bien inférieurs comme qualité.
Ce haricot, avec ses feuilles
en forme de longues lanières,
est plutôt cultivé comme plante
d'ornement que comme plante
potagère; c'est du reste une va-
riété qui n'est pas bien fixée et
qui a une tendance, à moins de
sélections suivies, à dégénérer
rapidement, en retournant au
type à feuilles larges et ovales.
Early Black Lima ou Lima
noir, variété ne différant du
haricot de Siéva que par la couleur de son grain blanc
à ombilic entouré d'une tache noire qui s'étend sur une
des extrémités et sur presque toute la circonfi-rence en
une large bande ne laissant parfois qu'une taclie blan-
che souvent assez restreinte.
B. — Nains — I/e/iderson's Bush Lima ou haricot de
Siéva nain, race élevée de O^SO à 0"'îO de hauteur, ne
différant absolument du haricot de Siéva à rames que
par sa taille franchement naine ; son origine est assez
bizarre ; il aurait été trouvé par hasard en 187.5 pous-
sant le long d'une route en Virginie ; rapidement fixé
et multiplié, il a été ensuite introduit en 1889 dans les
cultures.
Kumerle Lima. — Ce haricot n'est autre chose qu'une
sous-race naine du haricot Challenger que nous avons
décrit précédemment ; élevé de 0"'25 à G"';!" seulement; il
forme une touffe basse très ramifiée portant de nom-
breuses cosses de Û'"u7.j de longueur et de 0"'018 de
largeur; il présente par ailleurs tous les caractères du
Challenger.
Jackxon Wonder Ixcarf Lima. — Race de Siéva nain,
élevée de 0"'iô à 0"'-")0 de hauteur, très buissonnante,
mais ayant parfois une tendance à filer. Cosses de 0"'08
nain. Cosses 1,'J «rranrteur
pandeur naturelle.
56
LE JAFIDIN
à 0"'09, peu recourbées ou presque droites, à pointe
moyenne, contenant quatrn prains; ceux-ci sont rouge
lirun tacheté lie lirun fimcé, possédant sonsililemenl les
mêmes dimensions que ceux du haricot dt- Siéva ou
Heiiderson's Bush Limn.
(à suivre) Dknaikh:.
Deux AMcotiûTS nouveaux
En accomplissant, en 1892, une mission officiello à
Chypre, «lont nous avions été charpé par le gouvcrni'-
nienl fraticais. à la demande du pouvernemeiit anglais,
nous avons rencontn- au cours de nos pérégrinations
dans ci'lto ile deux variétés ou espèces d'Abricotiers qui
nous uni paru correspondre assez bien aux deux formes
sauvages de l'espèce.
D'ailleurs, dans l'ile ces deux formes sont si n-pan-
dues dans la zone tompérét-.
entre GOO et 1.200 mèlres d'alti-
tude, que l'on peut les consi-
dérer, sinon comme spontanées,
tout au moins comme subspon-
tanées; elles se reproduisent
liilèleinent de semis et nous
n'avons pu constater aucune
dilTérence entre les pieds ren-
contrés dans les jardins et ceux
trouvés dans les lieux incultes
du pays.
Les noyaux que nous avons
rapportés avec nous à Neauphle-
le-i;tiûteau ont aussi fidèlement
reproduit les deux variétés en
question.
Nous pensons que ce sont là
les deux formes typiques ou fon
damcntales de nos variétés culti-
vées obtenues par la culture ou
par des variations de semis, ce
qui n'a rien que de très admis-
sible, l'Abricotier étant origi-
naire de l'Asie occidentale
OT^
Fi}.'. 30. — L'nr Cunériacie {Isolonia)
5 centimètres de long sur S de large, ces feuilles arron-
dies ou tronqui'cs à la base; les plus grandes sont sou-
vent pourvues de t à 2 lobules détachés à la base, irré-
gulièrcnient et dnulilenient dentelées sur les boids avec
souvent des dents rouges vers le sommet, cette dente-
lure peu pr.tfonde ; face supérieure vert sombre, l'infé-
rieure plus pâle, les deux glabres; pointues au sommet,
plus ou moins pliées en gouttière et ordinairement ré-
lléchies on «lessous. Pétiole long de 20à;f0 mm. mse, ca-
naliculé en dessus et pourvu de 1 à 2 paires de glandes
discuides au so.umct. Stipules frangées, très fugaces.
Fleurs comme dans l'abricotier ordinaire. Fruit cour-
tement pédoncule subsessile, moyen ou petit, de forme
générale tripone. à angles arrondis et bosseh's sur les
faces, il peu près aussi largo que haut, 32 à 'X> milli-
niètres. Peau jaune beurre uniforme très courtement et
très clensément tomenleuse, un peu rugueuse, rarement
marquée lie pomtuatioii rougeâtre. Sillon modérément
profond. Chair jaune beurre très parfumée se détachant
très facilement du noyau, très
fondante, bien sucrée et très
agréable; acidité dominante
dans le voisinage immédiat de
la peau. Noyau de la forme gé-
nérale du fruit, c'est-à-dire trian-
gulaire émoussé et bombé aux
faces. .\rèle de sommet bien
développée, mince, les deux la-
térales bien marquées; sillons
latéraux également bien pro-
noncés; suture dorsale trouée
longitudinalement, parois assez
épaisses, 2 à 2.5 millimètres;
sommet terminé par un court
mucron et base arrondie; ce
noyau devenant de bonne heure
non adhérent à la chair. Amande
grosse, ovoide. aplatie, 14 mil-
limètres sur 17, épisperme épais
à fond fauve clair parsemé de
nombreuses petites papilles
fauve plus foncé séparées par
(le nombreux sillons, également
tapissées de ces mêmes papilles;
cette amande très blanche à
tempérée ou chaude-tempérée.
Nos deux variétés ont commencé à fructifier en 1900,'. | forte saveur d'acide prussique. .Maturité aux environs
c'est-à-dire à l'âge de huit ans, et ont continué en 1901» do Paris vers le 1" août.
par une récolle i)lus abninlante. .-•.-,
La planihe ci-jointe reproduit on gran<leur naturelle
la forme et l'aspect dos di-ux v.iriétés dont voici la dis-
criptiiin.
/. Expèce ou sous-espèce à gros fruits.
i'uriiii les individus issus de nos semis nous avons
remarqué deux sous-variétes assez distinctes, l'une que
nous appellerons variété a, et l'autre variété b.
Abricotier d yros fruits variété a. — Grand arbre
de 12 il 15 mèlres de hauteur sur l'"30 à 1"'80 de gros-
seur (dans son pays,. Keorce des jeunes tiges et des
branches brun roux foncé avec do larges lentircllcs
transversales gris clair; celle des ramilles brun foiici-
ou verdatre lui-anto, comme vernissée; celle des
pousses de l'aiUM'o brun rouge ou brun verdùtre lui-
sante. Ces poii-^ses, ainsi que les ramilles, grosses et
noueuses; bourgeons petits, bruns. I''euilles «rbicu-
laires ou largement elliptiques, acuminées, les plii-
gramlos longues de S à '.» conlimètres sur 7 à 8 de
large, les moyennes ayant 11 a 7 de long sur 5,5 à (■ do
largo, les plus petites beaucoup moins nombreuses, -i à
Variété b. — Diflère de la précédente par ses rameaux
plus robustes, plus fortement lenticellés, ses jeunes
fouilles rougeâtres avec fines dentelures, carminées,
glaniluleuses. Pétiole avec 5-7 glandes au lieu de 2 à 4,
pourpre vinacé. Fruit plus gros mais de même forme
que le précédent, rependant un peu plus arrondi, d'envi-
ron iO a 12 millimètres de hauteur et de diamètre. Peau
également à fond jaune beurre, mais souvent teintée do
rouge du ciiti- du soleil ou tout au moins pourvues do
nombreuses taches carminées ayant depuis 1 millimèlre
de diamètre jusqu'à n'être plus qu'un simple point.
Chair jaune plus intense, môme un peu jaune rougeâtre,
très fondante, plus parfumée, plus agréable, rapiielant
un peu le melon, et à peine acide autour de la peau.
Le noyau est plus allongé, 21 à 22 millimètres sur 15 a
10 de large et S dans la plus grande largeur, par consé-
quent plus bombé que le jïrécéilent qui en a 10 à 10,5.
Kpisporme plus brun foncé. Maturité environ huit jours
l)lus tard que le précédent.
.\u point de vue botanique ces deux variétés d'aliri-
cotier iloivent être considérées comme appartenant à la
mémo espèce, qui serait, suivant nous, très probable-
l.l', JAllIUN
J'^ÛU/Z^ê/-/
DEUX AHHIC.OIIEMS NOUVEAUX
LR JARDIN
57
iiii'iil la forme primitive do nos abricots-iiéchea^ iinpro-
proniont appch-s abriculs r)o Nancy.
Ci'tli' varit'ti! nous parait loul à fait inléressanto. Elle
a des rapports avoi' V Miricoticr de Schiras, décrit et
ligure dans la Hcstie Iloitico/c do 1870-71, p. 508, mais
elle en est très distincte.
2" Espèce ou sous-espàce d petits fruits.
Arbre beaucoup plus petit que h' précédent, attei-
gnant -i à ."> mètres de liaiitour. Branches grêles retom-
bantes. Ramilles aussi plus firèlcs, moins lenticellécs.
Feuilles beaucoup plus petites, les plus grandes, -i eeii-
timi'lres do long sur '.i de large; elles sont do plus ovales-
cordiformos, souvent repliées en gouttière et terminées
par une pointe courbe, tonbie, les jilus petites 20 à
2i millimètres do long; ces feuilles sont enlin pubescon-
tes on dessous et en dessus sur les nervures, ce qui les
rond un peu rugueuses.
Les fruits souvent très noiulireux sont globuleux,
d'environ :.'0 millimètres
de diamètre. Peau fond
jaune beurre avec parties
rose ou rouge. Chair pas
très abondante par raji-
port au noyau; cette
chair est bonne, parfu-
mée mais un peu sèche
ou cotonneuse. Mûrit en-
viron une quinzaine de
jours avant le précédent.
Le fruit de cette espèce
se fendille malheureuse-
ment très souvent.
Cet abricot, par la pe-
titesse de son fruit, ne
répond à aucune des va-
riétés actuellement culti-
vées, du moins que nous
sachions. Il se rapproche
toutefois beaucoup de
VAbricolier de Si/rie dé-
crit dans la Flore des
serres, tome IV, fig. 418.
A Chypre nous l'avons vu littéralement chargé de
fruits de la grosseur d'une mirabelle ordinaire, et parti-
culièrement recherchés des Cypriotes pour faire des
confitures. Il n'y a pas de doute qu'il ne soit tout aussi
apprécié chez nous.
P. MOUILLEFEKT.
PLANTES ORNEMENTALES
à icsuler .sur les pelouses
l'ig. ;U. — (junnera manirata (It
Il ne faut pas confondre les plantes isolées avec les
scènes paysagères, car celles-ci forment un tout complet
qui tire sa raison d'être de sa situation et de son grou-
pement, tandis que celles-là entrent pour une part plus
ou moins grande dans la composition d'un tableau.
Les plantes que l'on peut isoler sur les pelouses
doivent être remarquables par leur port, par la beauté
de leur feuillage, et dans certains cas par l'éclat de
leurs fleurs. Le caractère principal de ces plantes doit
êire pittoresque afin do varier les effets et d'ajouter une
note esthétique à l'ornementation du jardin.
L'emplacement des plantes isolées doit être déter-
miné soigneusement de façon à cadrer avec l'ensemble
et à compléter les plantations. Elles doivent se détacher
gracieusement et ne jamais occuper une percée, à moins
que l'axe visuel no vienne passer par-dessus. De pré-
férence on los placera sur les côtés d'une vue, au bord
d'une allée, auprès d'un massif d'arliustes, le long d'un
cours d'eau, etc., etc.
On doit eherchor à obtenir des elTets variés; il est
nécessaire que les plantes isolées occupent une situa-
tion en rapport avec le lieu et qu'elles soient appro.
priées à l'emplacement choisi. On prendra dtmc des
végétaux saxatiles pour planter auprès de rochers, et si
l'on veut orner les bortls d'un bassin, il'uno rivière ou
d'un ruisseau on emploiera des plantes qui croissent
naturellenienl dans les lieux humides. L'idéal serait de
placer les piaules isolées dans une situati(m naturelle,
mais on ne peut toujours agir ainsi, car on se priverait
du concours de nombreuses plantes ornementales.
Los plantes exotiques pourront être employées, mais
avec ménagement ; on en limitera le nombre à quelques
espèces intéressantes et on ne les plantera que dans les
endroits particuliers,
près de la maison d'habi-
tation, d'une orangerie,
d'un jardin d'hiver, etc.
On doit avoir soin de
mettre du gazon au pied
des plantes isolées afin
qu'elles paraissent croî-
tre spontanément; il
n'est pas nécessaire
d'agir de même pour les
végétaux exotiques, car
on sait bien qu'ils ne
peuvent passer l'hiver en
pleine terre, et on se
contentera d'un tapis
formé d'une autre plante.
On commettrait une er-
reur si l'on profilait de
l'emplacement des plan-
tes isolées pour créer de
petits massifs ronds,
qui sont mesquins.
La beauté, le cachet
parliculier qui se dégage d'un jardin bien tenu n'ex-
clut pas une certaine recherche; elle est même la con-
séquence de la tenue, et l'art est nécessaire, mais il
faut qu'il soit discret.
Un poète qui eut son heure de gloire, et dont on ne
parle plus guère, n'a-t-il pas dit :
Mais les bois, mais los eaux, mais les ombrages frais,
Tout ce luxe innocent ne fatigue jamais.
Aimez donc des jardins la beauté naturelle.
Delille. — Les Jardins, Chant L
L'emploi des plantes isolées doit être restreint, car leur
répétition fatiguerait le promeneur et l'empêcherait de
saisir l'harmonie générale qui doit exister dans un beau
janlin; d'ailleurs on sait que des détails trop multipliés
font perdre de vue l'ensemble d'une plantation. Si Ton a
beaucoup de plantes ornementales on pourra créer des
scènes variées; en les utilisant ensemble elles se feront
valoir mutuellement, tandis que, disséminées à lort et h
travers, elles briseraient les lignes et heurteraient l'har-
monie des perspectives.
On peut diviser les plantes isolées en deux groupes
principaux, basés sur la façon dont nous devons les
considérer dans les jardins.
Le premier comprend les plantes vivaces qui restent
(I) Cliché de MM. Koliler et Rûdel, horticulteurs à Windis-
chlenba, Altenburg.
58
LE JARDIN
en place plusieurs années, conslituant ainsi une décora-
tion lixe; on pourra élablirdeux sections dans ceproupe:
la décoration sera |iernianonle avec des vépt-taux à
feuilles et à tiges persislaiiles, tels <|uo .\riiiidiiiaria,
Hamiious, Chama'rops ercelsn, Gijiierium, Yiicra; au
contraire elle sera passapére avec les Acantlies, Ané-
mones du Japon, Ancolies. (-aunes de Provence, Asters,
Hocroiiia, Bollotiia, Delphinium, Erhinops. Fougères.
Brtanthiis, Ëryngtum, Kitlalin. Férules, l'uchxia A'/<-
carloni, Gymnulhri.c, Berces. Musti Basjoo, Panicuvt,
P&\'ols, PtMlaiis,Phi/fola<T(i, Pivoine, l'oilahjria, l'oly-
gotium cuspidatum, Rliuliarhes, Si/lphium, Tritoma,
Verges d'or, Yernotiia, Venitiiiii.
La plantation de ces plantes n'est pas susceptible
d'être modifiée d'une façon gé-
nérale tous les ans, parce qu'un
grand nnnilire d'espèces ne peu-
vent être remaniées souvent et
il en est même plusieurs qui no
doivent pas être déplacées, sous
peine de les voir péricliter pen-
dant un certain temps; telles
sont les Bambous, Gunnera,
Gi/iieriiim, Gjiinnothri.i', etc. Il
faudra apporter de grands soins
dans le choix de l'emplacement,
et on devra se préoccuper de la
nature du sol, de l'exposition et
surtout du cadre environnant.
CertaiiH'S plantes ne peuvent
supporter l'hiver, sous notre cli-
mat, qu'a la condition d'i'lre abri-
tées par une couche do leulllos
sèches recouverti's de sable ou
de terre afin que le vont ne les
emporte pas. Ce sont : les Eryn-
çiiiin bromelia'i'oliiitn, K. ebur-
neiim, E. pamlariifoliuiit, Ery-
throlœna conspicua, Gunnera
scabra, Gyinnolhri.r latifolia.
Musa linsjoo, l'anicutn altissi'
mum, Tritoma Stiundersii, T.
uraria, T. u. major, elc.
Les Chtimivrojis e-rcelsa crai-
gnent peu le iroid, surtout dans
les sols légers et perméables, et
les hivers ordinaires ne lotir cau-
sent pas de dégâls; cependant,
par prudence, on enveloppe leur
bourgeon avec de la paille longue et on peut les coifler
d'un chapeau do paille monté sur des perches afin
d'éviter le verglas qui casse les pétioles et les feuilles.
Le Gynerium argenleum sera garanti par des feuilles
sèches placées autour do la toulTe, et les feuilles seront
rassemblées pour couvrir le cti-ur ilo la plante, l.e l'hnr-
mliiM leiia.r (fnl rustique il Cherbourg et dans l'ouesl,
mais dans le contre et sous lo climat do l'aiis il est
pruilent do lo protéger au moyen d'un grnml eodre et
d'un châssis qu'on garantit avec dos paillassons nu
moment dos granils froids.
Lo douxiomo groupe renferme los piaules annuelles
ol bisannuelloH, ainsi que los plantos ilo serre et il'oraij-
gerie; il a pour caraeléro essentiel do concourir a l.i
déeoralion dos jardins d'une manière temporaire, sou-
vent pendant uno seule saison. Parmi les plantes
annuelles ou cultivées comme lolles et les plantos bisau-
nuelles que l'on pourra utiliser, on peutcitcr: les Aiua-
ranthes, Cosmos, Digitales, Lavalem arborea, Ono-
pordes, Penniselum, IWcUx», Ilosos Irémiéres, .Vo/rt//;/?;i
Klff. :M.— (ililinil •
(»■
divers, Tabacs, Wigandia, etc.. et parmi les plantes
qui ont besoin d'une serre ou d'une orangerie en hiver,
nous avons les .Vbutilons, Acacia deulbala et lopha/ila.
Agave, A!oe, Alsnphila, Amorjiliuiilnilliix, Arnlia
papyrifera. Araucaria e.rcelsa, Catadium esculentum,
Colocasia oilorit. Balisiers divers, Cassia floribunda,
Chatnwrops huinilis. Cocos australisel quelques autres,
Corypha ai/stralis, Cycas, Cyperus alteniifolius et
C. papyrus. Dahlias. Ijracœna australis, D. indirisa et
variétés, Jubira,\Lalania, Monlanoa fig. ;W), Musa, \i-
cotiana colossea, l'hœ/ii.r, Ferdinanda emitiens, Salvia
splendens, Senecio Petasiles, Solanum 'W'endlaridi,
Yucca aloi/'olia et variétés, elc.
Les plantes annuelles sont semées sur couche depuis
février jusqu'en avril, selon les
espèces et le but qu'on se pro-
pose; après un ou deux repi-
quages ou rempotages on les
met en place a partir du 15 mai.
La sortie des plantes de serre
devra être faite de manière à
éviter de brusques transitions,
toujours défavorables à la végéta-
tion. Aussi sera-t-il bon de les
habituer peu à peu à l'air et au
soleil, afin d'être en mesure de
les mettre à l'air libre quand le
moment en sera venu.
C>n commencera à sortir les
Cassia dès le lô avril en compa-
gnie des Atiave, Aloe, Aralia jm-
pyrifera, Dracœua iitdivisa et
<iuxlralis. Eucalyptus, Fuchsia,
Jiitxva speclal>ilis, Xicotiana co-
lossea. Solanum Wendlaiidi, etc.
Les Cassia et .Solanum ^Yeud-
landi pourront être mis directe-
-mont en pleine terre afin qti'ils
poussent rapidement; les autres
plantes seront aussi mises en
place à moins qu'on ne prétère
les garder dans une position
abritée pondant quelques jours.
Les Caladivtn, t'aïuia et Dah-
lias sont mis en végétation <iu
commoncemenl d'avril de façon
à avoir clos plantes bonnes ii met-
tre en pleine terre dans la pre-
mière (juinzaine do mai. F.n été
il f.iudra leur donner beaucoup d'eau, et si possible
quelques mouillures avec dos matières fécales diluées.
Les .{butilon et .Icacia sont mis en place dans le
commoncemenl de mai.
(à suivre). 1,. Lp.moixb.
Mort d'un géant végétal
L'ouragan du l" février dernier a abattu un arlire gé-
ant, il Saint Julien, près Troyes. Il s'agit d'un Peuplier
blanc de llollando [Poputus alba) qui comptait près do
quatre siècles.
A part ses ditnensions colossales : 12 mètres do hau-
teur ilonl '.C".» de tige droite, une culée mesurant près
do i;t mètres do tour et la lige 7"':U( do circonférence à
1 mètre du sol, enfin .SO mètres do circonférence do la
ramure ou couronni' de branches, l'arbre était admi-
rable de forme ot régulier dans ses proiiorlions.
Son portrait a figuré à l'KxposUion Universelle de
1878 dans lo lot colloetif de la Société horticole, vigne-
ronne ol foroslièri' do l'Aube.
' i-ùnd « Triomfihf de Pat ix i»
irp. 02).
I.F. JARDIN
50
Gh FD n i ( { lie FI o rai e
Compositiona florales intéressantes. — Nouveau choix de fleurs à
couper. — Le comité des fleuristes. — Causes de la proscrip-
tion des fleurs aux funérailles.
Il y a Idujniiis, aux iimutri's îles IIimipIsIps, des cliosps
fort jolies a vnir (|iii ravissent les yeux, et r]iiel(|iiis
notes à filaner.
Voici, ilaiis l'onlrp tie mes notes, la deseription som-
maire (le (|iiel(|ii(<s compositions d'un <-ertain cai-liet.
Grand panier d'osier brun bondé do touffes d'Arum et
de Clivia, noué d'un largo
ruban orangé, composi-
tion Ir^s oriRinale.
Un autre ;,'rand panier
contenait rie petits Imis-
sons do l'runler à fleurs
roses doul)les, bordé en
arrière d'autres Pruniers
à fleurs blan<'lies et en
avant lie Pi-unellersà fleurs
blanches doubles, le tout
parsemé de toulTes d',1-
diantuin Farleyeiixe aux
frondes étalées et de touf-
fes de Muguet.
Voici maintenant une
décoration de table très
simple et d'une exquise
tonalité : au milieu é(ail
une toulTe de Roses La
France, se di-tachant sur
la mousseline blanc ver-
dàtre des inflorescences de
Spirée de Van llomte ; à
chaque bout les paniculcs
floconneuses d'or pâle du
Mimosa remplaçaient les
Spirées.
Pour terminer, et bien
qu'il soit un peu tard pour
en parler, nous signale-
rons quelques pré^sents
fleuris île N'oiU : un sabol
de liois d'où s'échappait
une poignée de [laille, avec
une grosse botte de Vio-
lette de Parme, ce qui
n'est certes pas banal, sur
le sabot un ruban rose re-
tenait des branches de
Houx et de Gui. Dans un autre sabot étaient des fron-
daisons d'Adiaiitini) Far(ei/e)ise,de^ feuilles pourprées
de VAiiiijelojisis Veitclii et des Cypripedium. C'était
encore une composition simjjle et ravissante, toujours
dans un sabot, conslitui'c par des rameaux de Houx
constellés de ceiu'lles rouges et de Gui aux mulli|iles
perles fines, avec un nœud de ruban.
Enfin, un panier est gentiment arrangé avec des
Cocos et des Ci/pripediut», desquels se détnchail un
gros bouquet de Violettes.
•
• •
Nous avons constaté avec un certain plaisir, pendant
ces derniers mois, un éclectisme plus large dans les
fleurs forcées utilisées par les fleuristes parisiens.
Il y a quelques années la contribution de la flore
arbustive n'était représentée que par les Roses, les
Lilas et les Boules de neige. Toute cette série d'arbustes
frig. 3.i. — Mo-'Ui.<ûu htraclcifotia.
a floraison prlntanière semblait inconnue, alors qu'on
en tirait si agréablement profit à l'étranger et particu-
lièrement en Allemagne.
On n'ignorait pourtant pas leur existence, puisque
cha(|ue anni'e, il est donm'^ d'admirer de superbes mas-
sifs de ces arbustes à floraison primavérale au con-
cours agricole de Paris.
Quelques essais sont tentés depuis deux ou trois ans
et cela est fort heureux puisque ces floraisons nouvelles
olli'cnt un peu plus do variété et des formes qui fai-
saient difaul.
Les fluets rameaux, qui forment conmie une svelte et
longue grappe de fleurs,
du Prunier de (>hlne (/^v/-
nus (rilobit] ii fleurs dou-
bles blanches et roses
manquaient certainement.
(Jiiol parti heureux on tire
des potées de cette plante
dans de grandes corbeilles
et des branches coupées
dans les bouquets! La
durée en est assez longue
car ces fleurs sont très
résistantes.
Quoi de j'Ius exquis
aussi que les branches des
Pommiers d'ornement cou-
vertes de leurs grandes
fleurs, comme autant de
petites roses ; les branches
du Cerisier de Siobold aux
fleurs réunies en petits
bouquets, et la délicatesse
des tons mauves des grap-
pes de Glycine au retombé
gracieux. Il y a des asso-
ciations de tons inédits à
olitenir en cette saison
qui devraient tenter les
coloristes, avec le mauve
si doux des Glycines elles
couleurs transparentes et
peu communes des Aza-
lées pontiques, molles et
hybrides. 11 y a aussi d'or-
riginales oppositions de
formes à créer, par le seul
rapprochement de ces in-
florescences, des longs ra-
meaux constellés de fleurs
jaunes aux lignes parfois
tourmentées des Forsythias et même du Jasmin jaune
dont la floraison a lieu en hiver.
On utilise également la Spirée de Van Iloutte. A cette
variéti'on pourrait ajouter les inflorescences des Spirœa
Tliuiiberiii aux si jolies fleurs d'une grande légèreté,
.S. Heevesidiia, S. liinnalda, etc., etc. Les Pêchers de
Chine, les Amandiers ;i fleurs doubles, les Genêts, le Xtiit-
tlioceriis sDi-bifoliii, le Cognassier du Japon, jusqu'aux
Magnolias à feuilles caduques sont autant de choses
neuves, de formes nouvelles, à introduire dans la liste
des fleurs à couper pour les compositions florales d'hi-
ver. El nous en passons certainement. Il est regrettable
que, de ce c6té, nous nous laissions devancer par les
fleuristes allemands, anglais et américains.
Indéiiendamnient des arbustes de nos jardins nous
avons également remarqué quelques arbustes austra-
liens et autres de serre froide sous le climat de Paris
fO
LE JARDIN
^'paiiouissanl leurs fleurs en plein air sur la&'ile d'Aziir,
notatnmoiit le si charmant Choriseina ilirif<i/iii.\.n\it''g.^-
talion arliiislive rlu Miili de la France peut certainemenl
fournir d'autres jnlies fleurs que le Mimosa.
Notons enlln que l'on utilise davanta^'e des fleurs qui
jusqu'à présent étaienl surtout employées en Aiif-'le-
terre .1 muryllis. U;rm<infliii.<t, .Iri/)//, etc., dont un >:r.ind
nondire proviennent des cultures anglaises, ce <pii
devrait engager nos liortieulleurs ;i en produire. Nous
ne pouvons que nous n-jouir de cette plus ^.'rande hir-
;.'eur lie vuo, faite pour engagiT les aelieteurs, dont quel-
ques uns étaient visililenu'ul fatigués de n'avoir que les
mémos gerbes composées des mêmes fleurs.
• •
Les fleuristes de Paris demandent qu'il soit créé un
comité spécial do « L'Art Fleuriste » (1, au sein do la
Société nationale d'Horticulture de France, comme il en
existe déjà un pour l'Art dos jardins. Ils ont, à cet eflel,
transmis une pro|)osition dans ce sens à la Sociéti". Ce ,
comité, lisons-nous dans Le Fleurisle de Paris, ]ui:<'- i
rail les apports qui seraient faits par les fleuristes aux î
séances et étudierait les questions concernant la corpo-
ration : avantages et inconvénients de certains feuillages,
plantes et fleurs au point de vue esthétique et teclinique ; ,
tnodiflcatious à apporter à la culture des jilanles d<»sli-,
nées aux décorations florales, présentations d'ceuvres
florales en séances: participation des fleuristes aux
expositions; démonstrations pratiques, etc.
L'exposition du programme élahoré pour le comité
contient des choses fort intéressantes et des remarques
qui ne manquent |)as de justesse.
Il est évident qu'à divers points de vue, les fleuristes
se mettraient ainsi en parfaite communion d'idées avec
le producteur, à qui ils donneraient de précieuses indi-
cations sur la façon de préparer les plantes afin que
celles-ci soient pratiquement utilisables, car le fleuriste
est certes le meilleur juge, par son contact avec le pu-
blic et son expérience, pour apprécier les qualités cslhé-
Ihiques et pratiques ou les défauts des plantes et des
fleurs qu'il doit utiliser et d'en indiquer comment il
faut les cultiver pour ses besoins.
Il peut également formuler une opinion fort sensée et
précieuse a connaître sur les qualités des nouveautés
pour ce qui l'intéresse. e
Véritablement, on semble trop peu considérer cette!
Itraïu-lio de l'horticulture au point de vue général écono-i
udque et par rapport à son importance. Nous souhai-
tons, dans l'in'.érél général ol pour les progrès futurs do
l'art floral, que ce comité soit créé et surtout qu'on y
étudie les multiples ffuestions do son domaine.
•
• •
Il est actuellement à la mode de proscrire les fleurs
des convois funëbros. L'abstention de celle coutume,
vieille comme le monde, n'est pas sans causer du pré-
judice au commerce des fleurs et surtout aux fleuristes.
Il semblerait que les conseils des membres du clergé ne
soient pas les seules causes qui déterminent la haute
société à bannir les fleurs des funérailles.
C'est du moins ce qui se dégage d'un entretien qu'un
fleuriste, qui s'est fait interviewer, a eu avec un clo ses
client» et que publie I^ Fleuriste de l'aris.
Les remarques que contient colle note no manquent
pas de justesse ou tout au moins de logique et mérilunl
que nous les ^igll■'llions.
Los fleuristes no tiennent pas toujours assez compte
que toutes les fleurs no conviennent pas au même titre
'Il Non» omiiloyonii le lenni" - Art flniriHli' • ipiu le» llninsii.s
\ r.ii..*>iiitilalil*'ini'nt cotui plu» loieiqni* et plus curn*ct ilo • .\r(
H..ral.
pour la composition des motifs floraux de deuil. Cer
tains d'entre eux assemblent des fleurs aux couleurs
éclatantes que l'on réserve pour les circonstances de
joie ol qui, dans les cérémonies funéraires, produisent
un contraste par trop marqué avec le caractère de tris-
tesse de tout ce qui touche à la mort. Il y a souvent une
orgie de couleurs qui constitue un véritable abus.
Notons que beaucoup de fleuristes s'attachent à rester
dans la note voulue lorsqu'il s'agit de compositions
florales de deuil. Mais il en est d'autres, ol principale-
ment les bouquetières dos Halles, qui, par contre, s'en
soucient fort peu.
Il y a pourtant assez de fleurs aux couleurs de deuil :
violet et mauve, ou aux lonalilés discrètes, qui permet-
tent do composer les objets funéraires ; on devrait s'atta-
cher à ne pas employer pour les couronnes, croix et
gerbes, les fleurs qui ornent habituellement les appar-
tements, ou tout au moins, si elles sont nécessaires, les
utiliser le plus iliscrètemenl possible. Il en est de même
pour les feuillages.
Nous estimons que les fleuristes devraient faire de
cela une règle générale à laquelle ils ne dérogeraient
que dans des circonstances particulières où une cer-
taine pompe est de mise.
C'est d'ailleurs l'avis et la façon de procéder de beau-
coup d'entre eux.
Albert Maumbnb.
Les Horticulteurs et les chemins de fer
(suite) (1)
Lorsqu'il s'agit de plantes, comme elles peuvent
souflrir de rester emballées plus longtemps, il vaut
mieux demander de suite la nomination d'experts au
président de la Chambre syndicale des Horticulteurs,
lequel désigne d'urgence deux collègues qui se rendent
immédiatement sur les lieux. Ce système est couram-
ment appliqué à Lyon et a toujours. Fans frais, donné
d'excellents résultats, aucun horticulteur ne pouvant
se refuser à rendre un service qu'il réclamera peut-être
pour lui-même un autre jour.
Il va de soi que le rapport fait par ces exi)erts n'a pas
de caractère officiel, mais si, plus lard, l'entente ne se
faisant pas entre les parties, l'aflairo vient devant le
Tribunal de commerce, il est bien certain que le juge se
rapportera toujours à l'opinion exprimée par deux
experts du métier ayant reçu du président île la Cham-
bre syndicale une investiture buflisante. Il en est d'ail-
leurs ainsi dans tous les litiges; le tribunal n'est jamais
obligé de juger conformément aux conclusions d'un
expert, mai?, on fait, il faut dos motifs bien graves pour
que son opinion ne soit pas admise.
Si, comme c'est le cas le plus habituel, le colis ne
présentait aucune trace d'avarie et qu'on l'ait accepté
sans réserves, il ne faudrait pas pour cela se croire
déchu de tous ses droits ; on possède encore un recours
efficace contre la Compagnie en formulant sa réclama-
tion dans les trois Jours, et toujours par lettre recom-
mandée. Mais, dans ce cas, il est bon de savoir que la
preuve incomlie au destinataire ol non plus à la Com-
pagnie, ce i|ui rend le cas plus délicat.
l'our mieux préciser, je prendrai un exemple:
Supposons qu'un incendie se soit déclaré dans un
wagon où se trouvait un panier do plantes délicates ;
les secours ont été assez prompts pour que le panier
n'ait pas été lui-même altoint par la flamme mais, à un
(1) U Janliii, 1902, |>. 'li.
LE JARDIN
61
moment donn(*, la tompératiire à l'inli-ricur du wapon
lii'rmt'liiiuciiii'nt ferm<^ a élé telle que toutes les plniiti's
ont péri. Lo panier non atteint continue sa route et est
accpptf' par 11- destinataire sans oliservalion, puisqu'il
est on parfait ('tat exti'rii'ur, ol le port est payé.
Mais au déballage le clégât apparaît ; l'horticulteur
désappointé envoie de suite une lettre recom mat/ fiée au
chef do la gare qui a elTeetué la livraison et un employé
vient reconnaître l'avarie.
(iénéraleniont, quand il n'y a pas mauvaise volonté
constatée et habituelle chez lo destinataire, et quand
on ne parait pas vouloir profiter de la situation pour
réaliser un liéiiéfice exagéré, l'entente se fait assez
facilement, et la Compagnie paie. Mais cependant, soit
pour les raisons ci-dessus cnumérées, soit aussi que
l'on ait allai re à un employé
grincheux, comme il en
existe dans toutes les admi-
nistrations, l'entente ne peut
avoir lieu et la Compagnie
refuse tout dédommagement.
Il ne reste plus alors que
la voie judiciaire d'ouverte.
Un procès s'engage, la Com-
pagnie nie que les dégâts
se soient produits chez elle,
elle (lit que l'accident a dû
arriver chez le destinataire
lui-même après qu'il a reçu
le colis. C'est alors à ce der-
nier qu'incomlje l'ohligalion
de i)rouver que l'accident
s'est bien produit pendant le
transport et non chez lui,
ce qui est toujours assez di-
fficile, tandis que, lorsque
des réserves sont prises à
la livraison, l'obligation de
faire la preuve incombe à
la Compagnie elle-même et
non au destinataire.
Dans le calcul des trois
jours dont on dispose pour
réclamer, les jours fériés ne
comptent pas.
Il ne me reste plus à exa-
miner, pour aujourd'hui, que
le cas de retard et les in-
demnités auxquelle il donne droit. En principe, tout
contrat nul! exécuté dans les délais qu'il prescrit donne
droit a. une indemnité ; si donc le chemin de fer met
dix jours à transiiorter un colis qu'il devait livrer en
sept jours, il commet une faute et en doit réparation.
Cette réparation s'obtient assez facilement tant que
son montant ne dépasse pas le prix du transport, mais
si le destinataire réclame davantage, il faut que le dom-
mage soit bien évident pour que la Compagnie ne se
laisse pas poursuivre et, par devant le tritiunal, il fau-
dra être liien en mesure de prouver le tort causé pour
obtenir gain de cause.
Tel est le cas, par exemple, de l'horticulteur qui
attend des plantes pour une fête occasionnant une
grande vente, ou pour une garniture qui lui a été com-
mandée à jour lixe. Si les plantes n'arrivent pas ii
temps, que l'horticulteur ne réalise pas. par suite, le
bénélico sur lequel il con)ptait, il a évidemment droit a
une indeniiiitc corresiiondante et il ne doit i)as hésiter
il en pour.suivre le recouvrement. Mais un particulier
qui achète des plantes pour garnir une serre,' ou un jar-
Fis.
din d'agrément n'éprouve évidemment aucun dommage
si ces plantes restent trois jours de plus en route; il
n'obtiendra donc qu'une indenjuité insignifiante.
Dans tous les cas, je dois prémunir les horticulteurs
contre la tendanco qu'ils ont assez frr'(|uemmenl à lais-
ser les plantes pour compte ;i la Compagnie.
Soit que les délais de trans|)ort aient été déliassés,
soit que les |>lantes aient souffert dans le trajet, l'in-
<lemnilé demandée n'iHant [las tout de suite accordée,
certaines persomies ne se gênent pas pour laisser les
plantes à la gare et refuser d'en prendre livraison.
C'est ce qu'on appelle un laissé pour compte.
Or la plupart des tribunaux n'admettent jamais les
laissés pour com[)le, sauf dans des cas exceptionnels.
Dans son excellent recueil, M. Lamy dit : Le laissé
pour compte n'est général o-
mentadmispar les tribunaux
que dans l'hypollièse où les
marchandises en retard ou
avariées seraient dans un tel
état que l'on ne pourrait les
vendre, qu'elles seraient im-
propres à tout emploi ou
même qu'elles ne répon-
draient plus à celui auquel
on les destinait, des articles
de mode par exemple, ou
qu'elles auraient perdu toute
valeur marchande.
Dans tous les autres cas on
ne peut se refuser à retirer
les marchandises ; on fait
constater le dégât et ce dégât
seul sera payé.
Les Tribunaux de Marseille
et (le Bordeaux ont même
jugé que lorsque le destina-
taire est commerçant, si, la
première commande qu'il a
faite ne lui parvenant pas, il
en a fait une seconde pour
la remplacer, il n'a pas le
droit de refuser la première
quand elle lui parviendra,
parce que, en sa qualité de
commerçant, il a plus de faci-
lité que la Compagnie pour
tirer parti des marchandises.
J'ajouterai pour terminer que, s'il s'agit de colis pos-
taux, le retard ne donne droit à aucune indemnité, quel
qu'il soit, mais si la marchandise s'est avariée par
suite de ce retard, la Compagnie en doit le rembourse-
ment jusqu'à la valeur, qui ne peut être dépassée de
ô francs par kilo.
A.NTOINB RlVOIBE.
Uiilahjna Wi'rrhki (voir p. 62).
BIBLIOGRAPHIE
L'Avoine, par ^t. Denaille, agriculteur, horticulteur. inarchaïKl
de graines à (^arignan (.ordonnes) et .M. Sirodot, licencié
es sciences naturollcs, directeur de la Station agronomique
de la graineterie Denaille. — l'ort volume do S-jO pages,
honoré d'une souscription du Ministère de l'agriculture. En
vente à la Librairie liorlicole. 84 bis, rue de Grenelle, Paris.
Quoique l'avoine soit la céréale la plus importante après le
blé, les études la concernant se bornaient, jusqu'à présent, à
quel(iucs opuscules ou à des chapitres restreints dans les
traités d'agriculture. C'est cette lacune (|ui a déterminé
MM. DenailTe et Sirodot à publier leur livre.
'fout ce qui a trait, de près ou de loin, à l'avoine est con-
62
LE JARDIN[
sifim-, commenlo et discuté dans rot impitrlaiit ouvrage : des-
cription, classification, r-tiido du i;rain,des viiriélés françaises
et étrangères, culture. |iroduciion, constitution, composi-
tion, usa^ies. insectes, maladies, plantes nuisibles, prix de
revient, prix de vente, transports, douanes, octrois, emniii-
(,'asiiiagc agricole et commercial. Iratic national et interna-
tional, etc.
Ce livre est à lire tout entier, et nous ne croyons pas
qu'on puisse faire i|uel(|ue chose do plus complot, de plus
(locuiuenlé et de mieux présenté que ce travail, lecjuol est
rendu plus riair encore, si possible, par do nombreuses (gra-
vures oxplicalivos iiitenalcos dans lo li'\le.
La flore de l'Inde d'après les écrivains Grecs, par Charles Jorct,
correspondant ilo l'Institut, I vol. in-> carré de '•% papes
(Rmilo Houilloii éditeur) en vente à la Librairie horticolo.
s\ bis, rue di- <irenelle. Paris. Prix ilr.M: franco 2 fr.Ni.
I,os travaux d'érudition de .M. Joret sont fort renom-
més et nous sommes persuadés que cette brochure sora
aussi consultée et appréciée <|Uo lo sont iiuelques autres di"
ces ouvrages, notamment I.a /l'u.vc ilnns l'antuinili- rt mi
fn./i/i'ii liqi' lli. romnr(|uable au point de vue littéraire et do-
cumentaire. I.e.1 pliiiitrs ilans t'antiquilr et nu tiiiii/rn l'iije.dc.
Nous retrouvons dans i-elle étude les niém-js qualités do
style, de clurlé. l'esprit d'observation do l'autour. Uuant au
sujet traité dans cetto brochure, la première phrase dit assez
ce qu'ello comporte :
'■ Uuelles ont été les plantc-s de l'Inde (|uo les anciens lirccs
ont connues? Uuels produits la flore do cette lointaine région
eur a-t-elle fournis pour lour industrie, leur alimentation ou
leurs divers usages? Telle est la double ipieslion. encore si
obscure et trop peu étudiée, que je me suis proposé d'exa-
miner. ■■ A. M.
Nouveautés l;)orticoles
Nouveautés de MM. Rivoire
Q-'li.LKi iKiuf.iLKi. l'kiiscki.am ". — Liluliot porpéluol a
été très apprécie pour sa bonne tenue et l'avantage qu'il pos-
sède do fleurir six mois après lo semis. La nouvelle variété
sora recherchée en raison de sa couleur rougi' étiurt'liinl. ipii
en fera une plante romari|uablo aussi bien pour massifs (|ue
pour la culture en pots et la Heur coupée. La reprorluction
par lo semis est pres(iue parfaite.
ViOLETTF.-FKNSKF. COn.NLTA A OKANDE KLEL'H. — Cotto nOUVellO
Violette, donne des fleurs^d'un joli riolct franc, presque niissi
t/ranJes ijiicilcs l'cDsccs, bien ouverles cl ù pétales arrondis,
'l'rès avaidageuso pour bordures, massifs et potées, elle sora
aussi appréciée pour la confection des boiii|uols et couronnes
mortuaires on raison de ses belles et grandes Heurs |)ortéos
sur do longs pédnncîules. Kilo fleurit toute l'année; au prin-
temps dernier, la villo de Lyon en a fait un grand usu|.m'
pour la composition do massifs qui ont été très admirés au
Porc de la Tète d'Or.
(^08 deux plantes sont mises au commerce par .MM. Kl-
voire et fils. |ii rue d'.Mgérie. à Lyon.
Nouveautés de MM Denaiffe
A(iKmTLM >AIN ÏIICOLOMK I hjj. .i.'»). — \ rtnt.'to Itioll nollVoU»M*l
tn-s originale de VAficraluin ilu Mcj-ii/ue /min, dontlos fleurs,
groupées en larges ombelles compai'tes, ofTriMit doux cou-
leurs bien distinctes: chaque polit capitule, on forme d'élé-
gante houppe plurhouse, est d'un beau gris-bleu n la péri-
phérie tandis que le centre est occupé par de très noni-
brouses poliles oiguilles blanches représentant les stigmates;
(Il La Rose dans l'anUquttA et aumoyeoàge, liisloirc Icitcmlcs
et itymliullitinc, par l'.lmrlcn Jurcl, I volume in-s, ilr 4>>:i pngcs,
IMrlB l.s'ij,
Kn M'iilo n lii l.ihralrio llorlicolc, s'i lu*, nir do (in'iu'llf, f»nris.
J'rix 7 (r :*>, frniii ] (jure s (r. 1".
Les plsotes dans l'anliqutte et au moyen kg», lilHlnlrr, umkcoI
nynilKilUmr. iPrcinicrr |iorllc, Lon |iliiiiirH ilnnH I uriciil clanKli|iic,
I Knyiile. t.linldcr. Assyrie, Jmlee, l'Iieiiirlri. pnr Clinrles Junl,
I vol. in h r«iT<^ de lui (inKcn, rnri» 1n97. V.n venin n In l.ilirnirir
lliirlli'iile, "i'Mn, rue ilo Gn-Molle, l'artn. l'rii H Onniit, francn en
icnn* y fr. t"i(J.
I.e volume II (Iran pI Imle) pal pn préparaliun.
cette opposition de couleurs aussi tranchées produit le plus
heureux effet.
Cette nouvelle race d'un réel mérite et so reproduisant
assez franchement par le semis sera certainement adoptée
pour l'ornementation des jardins publics et particuliers.
Am^TOTis (iRANiiis (flg. '.i'). — C'est une ("omposéo annuelle
éminemment ornementale, introduite récemment de l'.Vfriquo
du Sud, produisant beaucoup d'effet dans les plates-bandes et
corbeilles.
lilevoe do tJO (I 70 contimèlres, la plante présente un feuil-
lage vert blanchâtre d'où so dégagent do nombreuses fleurs
radiées larges de 7 ii .s centimètres dont les ligides, d'un
blanc très pur en dessus, et lilas-clair en-dessous, entourent
un dis'pie bleu pile avec nombreuses étamines blanches.
L'Arclolis iirnnilis est une plante décorative peu exigeante
dont la floraison est remarquablement soutenue, se prolon-
geant de juin jusqu'aux gelées.
CENTAUnÈE nKFHiMÉE BLEU HLH. — La Cenlaiivcc déprimée
bleu pur dillèro du type ordinairement cultivé, par ses fleure
qui sont régnlièronionl
d'un bleu intense, dé-
pourvues de la teinte
rougeAtro ((uo présente
ordinairement le centre
(lu capitule.
Ivievée do W ù .50 centi
mètres cette Onlaurée
forme d'élégantes loulles
étalées, composées do
tiges très rameuses, re-
couvertes ainsi (|uo les
feuilles d'un duvet co-
tonneux argonlé. Bien
rustique et très florifère,
co nouveau Bleuet, peu
exigeant sur la qualité du
terrain, aura sa place mar-
c|uéc dans tous les jar-
dins.
Cl-I-UEV MINIATA SAIN
Flg. 35. - .KgtraluM nain hicolort ^^^^^,. ,^^j., _ ^^ „„„.
veau coloris du Cuphea
rermillon est extrême-
ment distinct : la plante élevée de 20 » ïô centimètres
forme do petites touffes de tenue parfaite, absolument cou-
vertes de fleurs d un blanc faiblement carné.
Par sa taille et le brillant coloris de ses fleurs, celte nou-
velle varii'té il floraison roniarquablemoni remontante est
une dos meillouros plantes uimuelles. do culture facile, pour
bordures.
Pavot iii;s .\i.|'ks i.acimk (llg. .'Itj). — Charmante |)elilo
plante al|iine, vivace, très intéressante par la curieuse varia-
tion qu'elle présente.
Dune 1res petite loulTo do feuilles pinnaliséipiéos. vert
glauifue, s'élancont dos linos tiges élevées de |."> centimètres
environ, terminées par une fleur large de 4 à ."> continu-tres
composée de t pi'lales linemenl laciniés et frangés sur lo
bord extérieur.
Les i-oloris on sont variés ; blanc, saumon, rose ou orange,
<l'!ll.l.KT nv: llui.NE ixii'hLK ÉTOILE. — Chacun sait combien
lesilullets de Chine sont avanlageu.v pour garnir les par-
terre» ou faire do jolies bordures fleuries penilant tout l'été.
Co nouvel ilsillet forme des loulTos assez compactes, com-
posées do très nombreux rameaux grêles portant dos mul-
titudes lie fleurs très pleines, conqiosées de pelides ligules,
étroits, fottemenl dc-nlés ii leur pointe. Les coloris en sont
fort voriés, avec les principaux Ions propres aux tEilIcIt ilc
Ifeililciriij.
Vi<'i.i:rTE-PESsf:K lonjiLE. — .M.\l. Henailfe mettent égale-
mi>nt au commerce- une 1res belle race de celte plante si
remarqualile donl iion> avon- patli'' pins haut.
Nouveautés de MM Cayeux et Le Clerc
(ÎLAIKI'L» A i.i'i no.sii : !• MaïUinie fnsiinir Prricr. — Uann
LK JARDIN
63
colle nouvelle série dos (ïluleuls ilils a épi rond, le G. Madame
Casimir Périer ost la plus belle variété oblonuo jusrfuVi ce
jour.
A l'oxi^niplo du Cilaïeul Triomplu- de Paris annoncé il y a
quclijuos années, olii' présonle ses llours tout aulour do la
lige ol lormo un épi rond Irès fort, sans cependant être com-
pact.
Los llours, blanc i\ peino lavé mauvo, so dévolopponl bii'ii
cl forment un rameau d'un olïel inoubliable à complot épa-
noni ssonionl. I.a
plante ost Irapui- et
solide ; elle so tioni
biiMi droit sans avoir
besoin de Uileur
d'aiicuno sorte ot sa
tiullo no dépasse
Kiiére 0"S0 à 1" an
plus.
2* Triomphe de Pii-
rix (liK. -l^). — C'est
la promiéro variété
à épi rond qui ait
paru.
I.atigo florale porte
dos llours jaune vit
mordoré et lipié car-
min ol los fleurons
pour ainsi dire accotés deu.v à dcu.v, s'ouvrent ensemble. Le
(t., Triomphe de Paris est vigoureux, très liAtif ; sa floraison
dure plus longtemps que colle des autres variétés.
Ces nouveautés sont mises au commerce par MM. Cayoux
ot Le Clore, s, quai de la Mégisserie, à Paris.
*
* * ■
HiDALCOA Weucklei (fig. :!i|. — Le Jardin a déjà parlé à
plusieurs reprises (voirnolammentliiOO, p. .3Si ot liiiJl, p. 27) de
cotte nouvelle espèce si intéressante qu'on pourrait appeler
véritablement un llalilia grimpant. Elle est mise au commerce
par M. I'. C. Heinemann, d'KrfMrt. à l'oliligeance de (jui nous
devons cotte gravure. A noter dans le catalogue de NI. Heine-
mann cette particularité que Vllidalt/oa \]'erclilei a supporté
chez lui, à la lin du mois d'octobre, une température de 3° C.
sans en être incommodé.
Les fleurs mesurent jus(iu';'i 0 et 7 centimètres do diamètre.
Elles sont d'un beau rouge vif, avec le dessous jaune d'or.
Sot'iélé \iilioniilp (rHoiiiciilliirc de Friinoe
'k nu
Fig. 'M't. — Parut des Alpes Itiriniè
Séance du l-'t /écrier i'.)02
CoMITi; DK KLORHXLTUnH
Do très beaux spc''ciruens dune |>lante pou c<inimune, de
culture et do multiplication diflicili'S, étaient présentés pai-
\L Courniontagne, do l'assy. Il ii iig\l û\\ Pinriuicula caudata,
appartenant au groupe des |)r('-tondus végétaux carnivores,
'l'oul est beau, le coloris dos fleurs ipii a iléjà une tendance à
entrer dans la voie des variations, et le feuillage. C'est là \\w
exhibition reiuar(|uablo. Du même préseidaleur. une 1res belle
ioTiuo iV Aitlhiirium Andreaniiin.
M. Leiièvre. du cliàleau de Conciles, ncnis ,ivait di'jà
montré l'an dernier de très belles cultures du cli.irmant Pri-
mula fioribun'l.a. La varii'té isahelliiia, qu'il avait obtenue,
s'améliore, ot ses fleurs s'élargissent on même tem[is ijiie le
port est i)lus drossé. C'est là un résultat méritant.
Des Hellébores variées à .M. Dugourd, de Fonlainobleau. cpii
s'est depuis longtenqis spécialisé dans la culture do ces
plantes, et des Cyclamens à .\L Barbe, du domaine do Xoisiel.
Enfin un très beau lot de Primevères do Chine, de la nuii-
son Vilmorin. Les plantes étaient irréprochables do tenue,
de vigueur, de végétation, ot en bel état de floraison. C'étaient
des spécimens variés de races à feuilles géaidosct à feuilles
tie fougère.
Co.MiTii i)'.\iiUuau;LLTunK FRUlTuiuii
Do très bollesl'oires de Doyenné d'Iiiverh M. P. Passy, de
Chambnurcy; d'autres à M. H. Faucheur, de Bagnolet; de
Pommes do Calville, également do belle qualité, à M. E. Che-
valier, do iiagnulol ; des Haisins de Chasselas doré à
.\I. Sadron, di' Thoim'ry cueillis en septembre et en parfait
état do Conservation.
(io.MITli DE CULTUIIE MAIHICIlÉUK
De belles bottes d'Asperges aux présentateurs habituels
M.\L Coiupoint, de Saint-Ouen, et IJarbe, de Noisiel. Ce der-
nier avilit en ludre apporté des Ilaricids voris di' primeur. A
M. Louvet, de Diiiuont. ilnq puti'-es de Fraisiers Mariiuerite
Lebreton, bien frncliliés.
P. IlAniOT.
t'.o.Min'; DES OHr;iiiDi';E9.
Séance liés iMti'rossanlo malgré le froid assez rigoureux.
Le groupe le plus nombreux était présenté par .\I.M. Duval
et Dis, lie Versailles ; il comprenait le C'iipripedium X Itidid-
/l'anum, issu du l'. rilto.tiim et du r. X Leeaniim. à Meurs
larges et bien fermées, d'un Irès Joli coloris on grande partie
jaune; le f'atllei/n Luddemaniiiana, un fidonloi/lossum rris-
pum et une autre forme voisine aliondammont lavée du mémo
rose mauve que l'on observe dans l'O. Ttucherianum, les
Lwliorattlejfay^ PincU-labiala cl Aclandiœ pvmtla, un Ci/pri-
pedium lio.ralli do serais, bien coloré, mais assez petit; enfin
do jolis Caltleija Trianae.
M. Béranek. do Paris, avait un L;/casle lasior/lossa et le
Chondrorli'/neltii Clicstertoni, espèce rare et qui no fleurit
pas facilement . Kilo est parfois désignée sous le nom de
Stenia.
M. Dallomagnc, de Hambouillet, présentait le nouveau
Lœliocatlle;/a X Choleliana, issu du C. Mossiae et du Lœlia
xuperbietis. C'est un bel hybride à grandes fleurs très agréa-
blement colorées, et dont le labello notamment est superbe,
ayant à peu près le cachet du second parent, avec une taille
bien supérieure grâce à l'influence du premier ; la plante sera
probablement très florifère, car on sait que le Lœlia super-
biens donne des des bouquets très fournis. — De \f. Dalle-
magne également, un Cypripedium nouveau très distinct, le
C. X KnaUdia {Drnri/i par Godsef/lantnn), qui a pris les
grandes (pialités du premier parent avec des dimensions
supérieures et une forme plus carrée très particulière ; le
pavillon est blanc avec une tache verte à la base et un abon-
dant pointillé rose pourpré, et la large barre médiane pourpre
sombre.
.\f. Page présentait trois formes distinctes du Ci/pripedium
X viUoso- Latiuimianum.
superbe hyliride à grand
pavillon Irès large, et dont
les pi'tales sont d'une lar-
geur extraordinaire.
M.\l. Cappe et lils, du
Vésinet, avaient leur ma-
gnillquo Li/rasle X fappci,
à segments très amples et
d'un coloris remarquable-
ment intense ; le Lodiocat-
tleya X Pisandra Cappei,
et un nouvel hybride, le
Ci/prijiedinm X D' Ali,v. is-
su du C. Ilarrisianum et du
C. nitens, à fleurs bien for-
mées, d'un joli coloris très
lavé et tacheté de brun
pourpré. IMK.:;-. - Arelol.s „ra«Uis.
M. l-'ortin. janlinior chez.
M. le baron l'ranchetti, à Paris, présentait un très joli Caltleya
Trianœ do la section ehoroensis.
M. Hallu avait envoyé des fleurs coupées A'Oncidium mo-
nacljienm.
M. Driger, do Ville d'Avray, avait un petit lot de premier
choix: un Lyra.ste SInnneri alba très bien fleuri, à fleur im-
maculées et d'une superbe ampleur, et deux excellents Lœlia
anceps blancs, la variété Dawsoni, la mieux conformée peut-
être de toutes, et la variété Ililli.
Enlin. hors concours, M. Doin présentait son joli Cyprlpe-
dinm X Watteaif, en une nouvelle variété à fleur particu-
lièrement grande.
G. T.-Grignan.
61
LE JAI^DIN
I,ES COMPOSITIONS FLORALES
Alin «le démontrer liitiliU» do la créalion d'un i(iiiiil>' <lt'
" I/nrt floral ■• qm-liiiios lleiirislos avaient fuit des apports ili's
plus inti-ressatils <le coniposillons florales, que l'on n'était
pas lialiiUié de voir aux séanees de la Siiciété.
f;était d'aboril nne ^Tande gerhe de Liliuni lancifalium
jaillissant, parmi les frondes de Pleris d'nn paniiT en usier
lin. alliin^'é. collerette de jrrappes île .Mn(;iiel. Sur ce panier
un fort piipiet do Mnjjuet était retenu par un ruban rose.
Cette gcrlie, qui réunissait une diiuzaine.do potées de Lis.
était très éléjçanto.
P'uri panier, nommé nid à crosse, s'élani.-ait un vrai buisson
printanier île l'runus triloba ji fleurs doid)les roses et blan-
ches. La baso im peu grossière des touffes de Prunus était
dissimulée par la Une frondaison des.4(/'(iii/uni et des Pleris
parmi lesquelles pointaient des grappes de Muguet, l'n meud
rose B.ve à re.\lrémité de la crosse s'harmonisait avec cette
composition véritablement heureuse.
Os deux pièces avaient été confectionnées par .\l. Uebrie-
Lschaume.
llun galbe déliciou.v était la corbeille genre Louis XV, en
Azalées roses ot blanches étagées les unes au dessus des
autres et dominées par un faisceau de no'uds de ruban rose,
que présentait M. .\loser.
Uniinuti motil très original avait été apporté par M. I.anglois.
Il était constitué par un pied fait de sarments de vignes.
l)ans le haut, un faisceau de rameaux <le l'runeliers à fleurs
doubles et d'.Xzalécs à fleurs roses montrait la végétation buis-
sonnante do ces arbustes, tandis qu'à la base s'épanouis-
saient des Violettes réunies en de gros bouquets, et cpie
dominaient de gros (Killets d'un coloris jaune pâle légèrcMuenl
carminé , tout cela bien arrangé et parsemé de frondes
d'j4(/i(iii("»»i. On pvait voulu obtenir un contraste de formes et
de couleurs et on avait parlai'ement réussi.
Les fleuristes ont profité de ces présentations pour
démontrer que la création d'un comité spécial paraissait
ni'TOSsaire. Plusieurs personnes ont fait observer, avec assc/.
de justesse, que l'utilité do ce comité paraissait offrir plus
d'opportunité au soin de la Société que certains autres comités
et sections et notamment ceux : des Beaiix-.\rts, des Orclii-
ilées, etc.
Il a clone été décidé (|u'ane conimissiim composée de dix-
fleuristes et de cinq jardiniers el horticulteurs serait prise,
tout au moins provisoirement au sein du comité del'lorirulluro
pour juger les apports des fleuristes, l'ne décision délinilive
sera prise ultérieurement rclolivoment il la création de ce
comité spécial.
Ai.uKitT Maimkm:.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
1,1 vente <los lli'urs laisse toujours a désirer; les prix do
la marchandise de ihoix extra se tiennent malgré cela assez.
bien.
Nous avons relevé, le 12 lévrier, les cours suivants :
Ro**l extra I" choix valent: Af <irr>-li<il Sifl, lin'A Ir. à (ifr.;
p.nil .V,-i/roM do ♦ il 1» (r. ; CnpUiin Chri.il;i. île (1 ji s (r. ; La
France, do i fr.ii 3 fr.; Vllirich Uruxitcr, do lo ii 12 Ir. ;
Safrano de 0 fr. 50 à 1 fr. 25; Paul S'aboniiaml, de I fr. 50
à ;i fr. ; La France de 89, de 5 à ti fr. ; Heine Marie Hen-
riette, 1 fr..")0 il 2 fr. 5"; Maria Van Houtte, de I fr. ii 1 fr. 75;
Pa/ta Gontliier de 0 fr. 75 ii I Ir. 25; Hourenir de la Mal-
maisiin. de 1 fr. 50 à 2 Ir. .")0 ; Lamarque de I Ir. 50 ti 2 fr. ;
Kaiserin Amiusta l'icloria. do i ii 0 Ir. la douzaine. Los
Œillets de choix valent de Ofr. S() à 1 fr. 25; ColussoU^ i (r. 5ii
a !• Ir. ; ordinaires de 0 fr. 75 ii 1 fr. la douzaine. L Oranger
ilii Midi vaut au détail de 2 à 2 fr. .50 le cent île boutons. La
Giroflée quarantaine, de 0 fr. 15ii0 fr. 251a botte. Le Réséda
deo (r. -i^) à 0 fr. 'to la botte. La Violette du .Midi en moyen
boltclago de lo ii 25 fr. le cent; le boulot. 0 Ir. .'îo ii u fr. 50;
le gros boulot, o fr. CiO ii 0 Ir. 75 la pièce. I..i Violette de
Parme vaut do 2 fr. .50 à :î fr. le liottillon; Le Mimosa vaut
de 1 fr. 1.0 à 2 fr. le kilo. L'Anémone rnxe vaut do o fr. 10
à (I fr. 15 la botte; de Caen 1 fr. il 1 fr. 50 la douzaine. L'An-
thémis, de 0 fr. 20 il o fr. :iii la botte. I^e Muguet de 2 fr. il
2 fr. .50 la botte; Los Lillum //.irrisii valent ;• fr. ; rtibrum,
de 5 il 1) Ir. la douzaine. Lf Lllas en gerbe vaut de 5 ii S fr.,
sur courtes tiges, de 2 fr. a 'i (i. la botte. Le Narcisse vaut
de 0 fr. 15 ii 0 fr. 25 la botte. Camélia, 1 fr. la douzaine.
La vente des fruits est peu active. Les prix pratiqués lo
11 février sont les suivants :
Ananas de 2 fr. 50 à 7 fr. la pièce. Bananes do 12 ii 18 Ir.
lo rcgiiiie. Citrons, de 5 ii lu fr. la c.iisse. Figues de 20 ii
30 fr. les loO kilos. Marrons de :'5 ii io fr. les loO kilos.
Noix d(> r.oco de ;i5 il iO Ir. lo cent. Noix de 'M a .5o fr. les
h>" kilus. Poires de 20 ii 12it Ir. les lOO kilos, suivant choix.
Pommes do 2ii a luofr. les 100 kilos. Raisins deserre blancs
de 2 fr. .50 ii 3 fr. noirs de 2 fr. .50 il lu fr. lo kili>. Raisins do
'l'homery blanc de 1 fr. il 4 fr.; noir de I fr. .5il ii :t fr. Pruneaux
de 80 il 120 fr. les 100 kilos.
I^es légumes s'écoulont lentement.
AH de io il 00 fr. les 100 kilos. Artichauts do 20 à 30 fr. le
cent. Asperges aux petits pois de o fr. 75 à 1 fr. 50 la botte.
Asperges forcées de 5 ii ;<.'! la botte. Carottes de Ohevreuse
de 25 a :;". fr.; les communes de f. à s fi . 1,.- |i»i kjjos. Nou-
velles de 2s il 'M tr. les Ion licites. Champignons de (K) ii
170 fr. les lixi kilos. Choux-fleurs de 12 a .5o li. Choux pommés
do 5 il 18 fr. le c ,iil Choux do Driixelle.i de .i5 à .v. fr.
les 100 kilos. Cresson .!•■ o fr. 80 ii I fr. fi.5 lès 12 bottes.
Crosnes de 7u ii '.<*) fr. les loo kilos. Céleri rave de ii fr. 05 ii
0 fr. n; la piicr. Cerfeuil de 0 fr. 'fo :i o (r. .5ii la botte.
CIbouiedo o Ir. os ,1 Cl fr. In la botte. Echalotes de «o a 150 fr.
les l'ici kilos. Epinards de 0 fr. 'X< a o Ir. ■'!'< le kilo. Lau-
rier de 15 a Vi Ir. les liHi kilos. MAches do Ou ii çhi fr. les
liHi Kilos. Navets de 'M ii 40 Ir. les Iihi bottes. Oignons do
1,' ,1 l'i Ir. les km kilos. Oseille de Un :i |:;n fr. les lOU kilos.
Panais de 8 ii 10 Ir. les liHt bottes. Poireaux do 20 ii .'Ci (r.
les loo bottes. Pommes de terre Hollande de '.lii 11 fr. ; Sau-
cisse roiijje dei'i a ', (i. Radis roses do o fr. ÎKJ ii 1 fr. .50 les
3 bottes. Persil do 25 .i :::, fr. les Hki kilos. Salades diverses
de '.' il 22 fr. le cent. Tomates cl'.Mgérie de o fr. .'.n à n fr. t'iO le
kilo; dos Canaries de l:tn a l"iii fr. I"s lim kilos. Thym do
15 il 25 fr. les loi) bottes. Endives do to à \s Ir. les 1(M) kilos.
Pommes de terre noitrelle.s do .50 a 55 Ir. les lOn kilos.
V. D.
L.A -rEIS/IF=ERA-rLJRE
Les indiaitmiis ci-dessoiis soiil rciei ees a J'iin\, nu l/iciiiioiuclre centigrade.
Février
1
2
3
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5
6
7
8
9
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N° 361
LE JAUDIN
5 Mars 1902
CHRONIQUE
Les mousses no sont pas pri'cist'meiil les amies do
l'arboricullcur ou du forcslier, i) s'en faut du tout au
tout, et dans un Arborelum Iden tenu les arbres n'en
doivent pas présenter la moindre trace, l'illes ont pour-
tant, ainsi le veut la k!f;cnde, la propriété d'indiquer au
voyageui-éj^'aré la direclion des [xiiiits cardinaux, quand
ce dernier a perdu le Nord. H sufliiait do rcj.;arder sur
quel coté des arbres sont implantées les mousses et
les antres plantes parasites : ce coté e.st toujours le
Nord, ai-je lu dans mon enfance. On a ilonc le .Nord de-
vant soi quanil on tourne le dos au coté moussu. Les
Américains qui ne se payent pas do mots, ont voulu
savoir ce qu'il y avait d'exact là-dedans et M. Kracmcr,
de Philadelphie, a fait de nombreuses ol)servations
dont il a [uiblié le résultat dans le liotatiical Gazette.
Sur les Chênes, les Châtaigniers, etc., les mousses et les
algues vertes qui les recouvrent fréquemment sont
fixées indistinctement sur tous les cotés. En analysant
d'un peu près, on trouve que la fréquence des mousses
domine plutôt du côté Est.
Mais en même temps, "SI. Kraemcr a constaté un fait
intéressant : c'est que les parasites recherchent de pré-
férence les parties qui font un angle aigu avec le sol et
qui se trouvent à l'abri du vent en lui tournant le dos.
Et pourtant la question n'est pas encore résolue. L'ha-
bitat de prédilection des parasites serait la face qui
reçoit et retient le plus d'humidité, ce qui entraine une
contradiction évidente. Et de plus il faudrait séparer
les arlires isolés et ceux qui forment des massifs ou
des forêts.
■
• ■
Les forêts humilies des régions chaudes, comme h's
rives boisées de nos cours d'eau, sont les sites préférés
des moustiques à quelques espèces qu'ils appartien-
nent. Nous avons à diverses reprises indiqué les pré-
cédés recommandés pour se débarrasser de ces redou-
tables insectes. En voici un que je ne connaissais pas
et qui me tombe sous les yeux. Les amateurs de pièces
d'eau hésitent parfois à en faire établir dans leurs
propriétés, dans la crainte d'être bientôt torturés par
les moustiques. Eh bien ils pourront maintenant le
faire sans aucuni' crainte et sans arrière-pensée. Il s'agit
tout simplement de placer dans ces pièces d'eau quel-
ques poissons rouges. Os derniers multiplieraient et en
même temps il serait imijossible de trouver la moindre
larve d'insecte. Il paraissait y avoir, à première vue,
une coïncidence entre ces deux faits : rien n'était plus
facile que de les vérifier et d'en avoir le cœur net. On a
mis un poisson rouge dans un aquarium contenant des
larves de moustiques, et on a constaté que cet animal
en était extrêmement friand et les préférait à touteautre
nourriture, en avalant jusqu'à vingt à la minute. Donc
voilà un moyen tout trouvé pour se débarrasser des
moustiques engendrés par les larves qui se trouvent
dans les bassins des jardins et dans les mares à proxi-
mité des habitations. Il sufiit d'y placer quelques
poissons rouges.
*
• *
Se doutc-t-on de la consommation de Piment qui se
fait en Europe"? M. Guillard, qui a publié récemment
un travail fort intéressant sur les Piments des Solanées,
nous donne quelques chiffres qui sont peu connus, en
France surtout, où l'usage du Poivre de Cayeiuie n'est
pas aussi répandu qu'il mériterait de l'être. C'est sur-
tout l'Angleterre qui fait le commerce des « Chillies ».
Plusieurs sortes sont surtout recueillies, mais il en est
do lellcmont acres que les indigènes des n-gions tropi-
cales hésitent eux-mêmes à les employer. Le Piment du
Nalal, celui du Japon, ceux de Siérra-I.eonc et de Zanzi-
bar, sont l'objet d'arrivages assez importants; il en arrive
également de .Nimes. En 18'J7 l'Angleterre en a reçu
227;i ballots a 50 francs les 50 kilos, de Zanzibar. Celui
du. Natal vaut de8(iàl:^.) francs celui du Ja|)on,t)2francs.
Uuant aux Piments de Uipuibay et do l'Indo ils sont do
qualité infi'rieure et revendus à des prix qui ne dépas-
sent guère 30 francs les 50 kilos. Le commerce du
Piment tend à se développer progessivement. Les
variétés importées S(mt surtout dérivées du Ca/isicinn
fasligiatiim.
On n'a guère parlé du Piment avant 151 1, époque oii
Oviedo se rendait en Amérique. Il parait avoir été im-
porté peu après. Les anciens pour le connaître auraient
dû le tirer de l'Inde et les anciens livres hindous n'en
ont pas parlé. Son principe acre est logé dans les parois
des placentas puis vient plus tard dans la graine. La
culture en a modilié les proiiriétés actives, car la Cap-
sicine finit, dans certaines variétés horticoles, par dis-
paraître et les fruits n'ont plus aucune saveur. C'est un
exemple intéressant des modifications que peuvent
être appelés à subir les végétaux cultivés.
«
* *
Le Piment est une Solanée au même titre que le Tabac.
La plante de Nicot a depuis longtemps suscité toutes
sortes de légendes relatives à son origine, à son appa-
rition sur la terre. M. Santini de Riols nous en signale
quelques-unes. Les Arabes, très friands de ce genre
(le choses, racontent qu'une couleuvre soignée par
Mahomet, ;i la suite d'une morsure grave, regarda le
Prophète et lui dit : « Je vais te mordre ». « Tu ferais
cela, lui dit doucement le Saint d'Allah; mords-moi
donc ». Le reptile ingrat, jiour toute réponse se jeta sur
le bras de Mahomet et le mordit cruellenjent. Ce dernier
qui connaissait probablement la manière de guérir les
morsures de serpents, suça la plaie, cracha sur le sol,
et le Tabac naquit. En Amérique, à Saint-Vincent, les
indigènes croyaient que le Tabac était le fruit défendu
du Paradis terrestre et que nos premiers parents se
couvraient de ses larges feuilles pour cacher leur nudité,
lorsque Dieu qui prenait le frais dans le jardin Edcn, —
ainsi nous l'a transmis la Genèse — les appela.
De toutes façons le Tabac a une origine qui tou-
che de bien prcs à la divinité. Est-ce pour cela qu'il
jouit de la vogue merveilleuse qui s'y est attachée?
P. H.\BI0T.
Nouvelles Horticoles
Décorations. — Nous apprenons avec plaisir que le
Gouvernement allemand vient de décerner, à l'occasion
de l'Exposition Universelle de 1900, les distinctions sui-
vantes :
M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, a été nommé
Commandeur de la Couronne de Prusse;
M. Abel Chàtenay, do N'itry, secrétaire général de la
Société Nationale d'Horticulture, a été nommé Officier
de l'Aigle Rouge.
Nos plus sympathiques félicitations aux nouveaux
décorés.
Mérite agricole. — Une erreur de composition a
fait omettre, dans la liste que nous avons publiée il y a
quinze jours le nom de M. Maheul (A. B., dit Camille),
arboriculteur a Noisy-le-Sec, qui a été nommé Che-
valier du Mérite Agricole.
Le Joitrital Officiel a publié le 22 février une nouvelle
m
LE JARDIN
et assez longue série de nominations dans l'ordre du
Mtrile Agricole, portant spécialement sur le personnel
colonial.
A l'occasion d'une crréinonicquiaou lieu le i;;Ui''vrii'r.
M. Ozanne, viee-|)résidenl de la socirlé des jardiniers
do (^liatdu (Seine-el-Oisc), a été nommé Chevalier du
Mérite Agricole.
Cours de culture au Muséum. — M. Coslantin,
professeur do culture, commencera son cours au
Kluséuiii le 17 mars, et le continuera les lundis, mer-
credis et vendredis. Ce cours sera divisé en deux par-
lies : 1' principes généraux de culture des végétaux
utiles do la l''ranco et de ses colonies (leslumlis et ven-
dredis ; •^ maladies des plantes agricoles européennes
et tropicales (les mercredis).
Dos exercices pratiques auront lieu le vendredi; ils
seront annoncés d'avance.
Société Nationaled'Agriculture. — M. le l)''Traljul
\ lent irilie 'lu iiiirnlire innespoiidaiil dans la section
des cultures spéciales. Nous félicitons liion sincére-
iiioiil rainialile savant pcmr ce succès Iden mérité.
Conférences sur la Tunisie. — L'I'/iioii Coloniale
t'i-tiiiraise nrganiso ilaiis le grand amphitliéàtre du
Muséum d'histoire naturelle une série de cunféronces
sur la Tunisie, qui auront lieu les mardis, jeudis et
samedis. Les professeurs les plus distingués se sont
chargées de faire ces conférences, qui porteront sur la
géographie, la géologie, l'histoire, l'etlinograpliie, le
priileclorat. l'hygiène, etc. Ces conférences, ouvertes
dei)uis le l."> février, soid jiubliqucs cl (/nituiles.
Expositions annoncées. — La Société départemen-
tale hortiiole, \ilieolo et liotanique, tiendra àMolun, du
2 au .■> août IticIus, une exposition générale d'iiorlicul-
luro, viticulture et do botanique (légumes, fruits, arlires
et arbustes fruitiers et d'ornement, fleurs, plantes
diverses; raisins, vins et eanx-de-vin; enseignement
horticole et viticole, arts et industries se rallachanl ii
l'horlieulluro, etc.
La date de l'ouverture de l'Exposition agricole et
industrielle deGrasse est définitivement fixée an lOavril
prochain. Los demandes d'admission soront ret/ues jus-
qu'au 20 mars, dernier délai.
L'Exposition de Grasse offrira un attrait spécial par
suite de la participation que lui apportent le Syndical
des Parfumeurs et Distillateurs des Alpos-Maritinio et
ceux de> fabricants et négociants d'huiles d'olive. Los
produits lie l'agriculture et do la floriculture régionale
occupiTonl aussi une large place à ce concours.
Une exposition déparlemenlalc horticole aura lieu a
Moulins du IJ au 15 juin im lus.
Les demandes d'admission doivent être adrossi'cs au
sccri'tarial de la Société' avant le l"> mai.
Exposition d'Hanoï. — M. Pinard, Presideid clu
groupe H lie l'Exposiliim d'Hanoi (Agriculture. Horti-
culture, Mines et Gommorco) vient do conimuiiiquer
«luehpies reiiseigiM'nients relatifs h cette exposition.
Le transport dos lo.irchnndises de|>uis le point de char-
gement jusqu'à Hanoi sera gratuit el le retour bénili-
clora d'une réduction île 50 0/0. Le voyage des ou\ riers
serait de î."fO francs environ aller et retour en socomle
classe, chemin de for et bateau compris. IVir suite de
conventions avec le (iouverncmeni général do (îochin-
chino et l'Office colonial, le (Àimilé français des Exposi-
tions a l'élrangor est seul chargé de l'admission des expo-
Batits. Il a Constitué un ('.omilé central d'organisation
lie l'exposition d'Hanoi, ii la llourso du Gommercc, rue
du Louvre à Pari». Go comité a seul pouvoir pour pro-
noncer l'admission des exposants et leur assurer des
emplacements. Les demandes d'admisssion doivent par-
venir le lô mars au plus tard. Les futurs exposants
peuvent Inmver des renseignements au Secrétaire
général «lu Comité-, Bourse du Gomiiierce, ou à l'Office
Colonial, Galerie d'Orléans.
L'horticulture française en Egypte. — Nous avons
aippris avec plaisir la nomination de M. José Lamba,
ancien élève iliplonie de l'Ecole Nationale de N'ersailles,
aux fonctions de directeur des cultures de S. A. le
prince Hussein Pacha Kaniil, au (".aire.
Nous félicitons d'aulanl plus cordialement notre jeune
camarade que les hautes situations en Egypte ne sont
généralemi'nt plus réservées aux français, comme elles
l'étaionl autrefois. Si nous rapprochons cependant celle
nomination de celle que nous avons annoncée, il y a
quelque deux ans, de notre compatriote M Dérouin, jar-
dinier chef au mémo domaine, comme directeur des
jardins de la ville <lc Khartoum. oii il a été engagé par
le goiivernoment anglais lui-même, on reconnaitra que
l'horticulture franvaisc jouit toujours d'une grande et
légitime réputation on Egypte.
Le prince Hussein Pacha Kamil c>t non seulement
un grand propriétaire agricole, qui possède d'immenses
cultures dans le delta du Nil, mais encore un amateur
éclaire d'horticulluro, qui a su ré'unir dans sa propriété,
voisine du Caire, une collection de Palmiers très im-
portante et d'autres végétaux i-ares et précieux, que
nous avons beaucoup admirés quand nous avons visité
celte superbe propriété, en octobre 1897.
Syndicat central des Agriculteurs de France. —
Le lundi. ".^1 frvrier a eu lieu, a la.Soi-iél<' des Agricul-
teurs do Franco, la ri'union annuelle du Syndical Cen-
tral, sous la présidence de M. le baron de Ladoucelle,
vice-présiilent, on l'absence do M. Welche, ancien
ministre, président et fondateur du Syndical.
Après avoir retracé l'œuvre du Syndical Central,
M. de Ladoucotle, dans un discours vibrant, très
applaudi, a signalé la nécessité do plus en plus grande,
pour les producteurs, de s'unir elde former une entente
agricole destinée à comballre efficacement les trusts
du commerce. 11 a cité- l'exemple de rAlleniagne, où
les résultats obtenus par l'association sont surpre-
nants, et montré les succès du groupemcnl des l-i.l'.i2
associations agricoles allemandes.
M. le vicomte d'.\rtois, secrétaire gé-néral, a pris
ensuite la jiarole; il a fait ressortir la prospérité du Syn-
dical et donné un aperçu de tous les services que
rend celle institution ii l'agriculture et aux syndicats
régionaux, notamment en ce (|ui eoncorne renseigne-
ment agricole, les expériences pratiques dirigées par
M. Dohérain, membre de l'Iiistitut, les résultats des
m>uveaux services créés ré'cemmenl: vente de chevaux,
vente do denrées cidonialos.
M. Delalaiide, prtsidonl de l'I'nion dos Syndicats,
s'est associé aux paroles de MM. di< Ladoucette et
d'Artois, ol a assure le Syncical Central du concours
do plus on plus étroit de l'Union Centrale et du Syndical
dans l'intérèl de la cause syndicale et de l'agriculture
française.
M. Dehérain, l'éminent agroncune, a ensulle rendu
compte dos expériences exécutées sous sa haute direc-
lioii, et qui ont permis do fixer dès maintenant les con-
ditions dans lesiiuelles doit ôlre faite la culture do la
betterave, par rapport au roiidemenl et à l'alimentatiun
du bélail.
l'.nnn, M. Hlanchemain, vice-président do la Société
des Agricultours de France, a constaté les services
LE JARDIN
67
rciiiliis par co syndical qui remplit si coiiiiilèteiiioiil
la mission dont il a élo cliarj;(>, il y a quinzo ans. par la
Soi'iotf' dos A'^'riciilteurs do Franco.
Bureaux de sociétés. — Sociélé rriiioiinh' d'horli-
cuUuii'ilu Snnl : Pn-sidcnt : M. Victor Wiih iTyck, pro-
pri(''lairo à Canlclcu; Vire-I'rt'siiletils : MM. A. Lclirnn,
caissier do I,i Caisse d'i'parjjTie, à Lille, Pli. do Moii-
ligny, prnprii'taire, à W'anibrecliies; J. Grnlez, pi-piiiic-
risto, à Boncliin; Ad. Van don lloode, pro|iriétairo, a
Saint-Maurice; Secrclaire-(/éncrfil : M. I.éopuld l)rlari-
noy, arcliitoctepaysagiste, k Lille; Ticsorier : M. Ch.
Van den lleede, iiégocianl, ;i Lille; liihliothécaire :
M. O. Sclnniilt, propriétaire, à Lille; Secrétaire-adjoint :
M. Jules Nissc, liorticulliMir, à Lo/.einies; Trésorier-
adjoint : M. Montaigiie-Quétu, graiiiier, à Lille; liililio-
théru ire-adjoint : M. D. Muot, propriétaire, à Lille.
Conseil dAdmini.stralion : M.M. J.-B. Chappron,
N. Dehittre, Aii^r. Delobel, Alp. Deneckrr, Auj,'. Des-
quiens, .Vch. Doozo. lloiiri Druellc, C.U. Diiluiisset, André
Ilorr, H. lliiiiiirc, Félix Jacqniaicq, Jules Jac(|marcq,
Eug. Kelelair, Knockaerl, l^li. Maliieu, E. Peiinol, J. Pi-
ronon.Paul Thibaut, Louis Thieiïry,Waterlot-Lambelin.
Assurance des récoltes de fruits. — L'ne cam-
pagne est Mieni'o aetuellemenl en Allemagne en faveur
do Torganisalion d'une assurance des récoltes do fruits
contre la grêle. Le Ministère prussien de l'Agriculture
s'en est lieaucoup occup('' dans ces derniers temps. On
lui a ailresso dans les provinces rhénanes des pétitions
tendant à organiser une assurance officielle contre « les
dégâts causés par le u\a\i\o.is Icmçs)) {Cnwetterscha-
den) ; malheureusement celte expression est un peu
vague, et c'est ce que font remarquer les adversaires du
projet. On entend désigner par « mauvais temps» la
grêle, les orages, les inondations, etc.; mais l'office
royal de statistique de Prusse déclare que celte expres-
sion n'est pas suffisamment précise pour servir de base
à une assurance générale, comportant des droits et des
obligations fermes ; elle ne comprend pas d'ailleurs les
intempéries qui causent les plus graves dommages :
sécheresse ou humidité prolongée, gelée ou chaleur
excessive, vents apportant des bactéries ou des insectes.
On pourra toutefois établir une assurance spéciale conlre
la foudre et contre les inondations.
Le commerce horticole de la France avec l'Alle-
magne. — Voici, d'apiùs les documents officiels, les
cliiffies du commerce entre les deux jiays pendant le
mois de décembre dernier (en kilogrammes) :
Exportés
en Allemagne
Il ■,-,'. Ml Kl
47.9011
•Wil.200
3.1S4.000
9.->.000
l.l.SC.SOO
Importés
d'.Mlemagne
TIC). 100
iG.900
Fleurs, etc.. pour lioui|U'Ms, ffats.
l'Ianles vivantes, oignons à fleurs,
bulbes, etc., frais
Légumes (rais, sauf les l'ommes
de terre
I''ruit3 frais, noi.x, Ananas, etc.,
sauf les Raisins
Hnisins frais
I traînes, et en particulier graines
de légumes
Expositions annoncées
Paris, :^1 au îù mai. Exposition prinlanière de la Société
Nalii'nale aux serres du Cuurs-hi-RoinC.
Lyon. iS mai au i juin. lOxposition générale.
Cannes, (i au 10 mars incl. Kxp. Iloralo, liorlicolo etagricolc.
Lille, mai à septembre. Exposition internationale gém'Talo.
Grasse (.\lpes-.\far.), 10 avril. Expos, agricole, horticole et
inilu^trielle.
Pau, 15 au i't mars. Expos, horticole et artistique.
Aix-en Provence, if7 avril-:?s juillet. Ivxp. internationale et
cololonialo.
Anvers (Holgi(pie). 2(J-2X avril. Exposition générale.
Besançon, li-IT août, l'exposition générale.
Moulins, li^-L'i juin. ICxpos. di'-parlenienlalo liorlirolo.
Londres, i-V:?!'! juin. (longros do Hosiéristes et exposition
(le Hoses. — m-'.W mai 'l'onqjlo Show (Ivxp. générale).
Melun, i-'t août. Expos, géni'ralo.
Dammartin (Seino-ot-.\larne), aoi'it. Iv\p. horticole cl des
beaux .iris.
Versailles, .il mai-.') ju'n. Exp. horticole.
Coutances, 1.5-17 novembre. Exp. de('.!ir\ sanlliémcs etfiuits.
3SrÉCROLOG-IE
M. Georges Vimont vient de mourir à .Mesnil sur
Oger (Marne). G'idait un viticulteur distingué-, qui a
puissamment contiibué à la lulte conlre lo phylloxéra
otau progrès do la reconslilntion des vignes. Il fut lo
[ireniier en Champagne à organiser une pépinière de
vignes américaines.
M. Victor Mussat
N'eus avons lo très vif regrcl d'annoncer la mort de
M. Mussat, professeur de botanique aux Ec(des Natio-
nales de GrignoM et de Versailles, enlevé très rapide-
ment ces jours derniers par une lironcho-pneumonie, à
l'.-'ige de TiS ans.
M. .Mussat était bien connu des horticulteurs de la
région [larisienne, qui appréciaient beaucoup ses pro-
fondes connaissances scientifiques, et aussi son aménité
et sa très grande bienveillance.
Dans l'éloquent discours prononcé par M. Viger, au
nom do la Société Nationale d'Horticulture, sur la tombe
de .M. Mussat, on trouvera retracées les grandes lignes
de sa carrière si bien remplie; maisco que M. Viger n'a
pas pu dire, comme nous sommes à même de le faire,
c'est combien cet excellent homme sera regretté des
nombreuses générations d'élèves auxquelles il a enseigné
la Lotani(|ue, et desquelles il était adoré.
Un grand nombre de ses anciens élèves avaient d'ail-
leurs tenu à assister aux obsèques. Nous y avons égale-
ment remarqué la présence de MM. Vassilière, directeur
au Ministère de l'Agriculture, 'l'rouard-Uiidle, directeur
de l'Ecole de Grignon, Nanol, directeur de l'Ecole de
Versailles, Mamelle, et de nombreux professeurs, col-
lègues et amis du défunt.
Des discours ont été prononcés sur la tondie par
M. Viger, au imm do laSociété Naliiuialed'llorticulture,
M. Dehérain, membre de l'Instituf, au nom de ri'",cole
de Grignon, M. Trélat, au nom de l'Ecole spéciale d'ar-
chitecture, on M. Mussat était également professeur,
M. Nanot, au nom de l'Ecole de Versailles; par un élève
de l'Ecole de Grignon, au nom des élèves et anciens
idèves de cette école, par M. Cayeux au nom i.le l'Asso-
ciation amicale des anciens élèves de Versailles, et par
le président de l'Association des internes et anciens
internes en pharmacie, dont le défunt iHait secrétaire
général depuis do longues années.
Puissent ces ti'moignages d'estime et d'affection pro-
digués a leur cher mort adoucir la douleur do Mme Mus-
sat et des membres de sa famille, à qui nous présentons
nos respectueuses condoléances.
II. M.VRTINET.
Voici lo texte du discours prononcé par M. Viger :
Messieurs,
Un nouveau deuil vient eiiiore fiapper noire Société déjà
si éprouvée par la disparition de plusieurs de ceux qui lai-
maient avec passion, la servaient avec dévoueincnl, l'Iiono-
raient par leurs talents.
La perle que nous faisons aujourd'hui, ilans la personne
de M. .Mussal, nous est dantatil plus sensible ipielle était
68
LR JARDIN
plus inntloncliio, ror il y n qiioli|iics jours seulonionl. jo
m cnlri'li'niiis (aiiiilièroiiicMil avoc ce savant et liietivoilliiiit
colli';.'iio. Il vcniiil aiinnliloiiii-nt me rPiiicn-icr îles ili'iiinrclips
(|iii> j'avais failfs pour pprpéluor la mi-moire <lo Hnnly. l'n
donnnnt à l'iino des voies de la ville de Vcrsaillos le nom de
cet •'•minent liortii-iilleur.
(Jui s>' serait iloulé cpio l'ello conversiiUon, au rours de
laipielle il mo rappelait avo"- sa lionne (irAce toujours sou-
riante les souvenirs do noire mutuelle i-ollabonilion dans
l'ceuvro "lo l'.iOo, serait notre dernier entretien, et ipie son
souvenir me serait rappelé par un billet de ileuil i
Aussi, j'aurais cru manquer il mon devoir si je n'étais venu
rendre un iliTnier lionima^'e à ce savant laborieux, ilun
i-ararloro essentiellement allalile, d'un esprit tiroil, ipii laisse
n tous ceux ipii l'ont connu et pralicpu'- lo iloux et précieiiv
souvenir d'un lionime ayant à un égal de(Tré lo sentiment do
l'honneur l't île la bonté.
Après avilir lai! de remarquables études de médecine et
de pharmacie, après avoir conquis lo (rrado d'interne et
obtenu la médaille des In'ipilaux, .\l..\lussat s'engafieait dans
le service do santé de l'Aruiee, où, comme aide-niojor. il lit
la calnpa^'ne de LSTO et rendit tous les services qu'on pouvait
attendre île son dévoueuionl éclairé et de son patriotisme
ardent et sincère.
Il aurait certainement fait dans l'exercice de la profession
médicale une brillante et lucrative carrière, mais il était pas-
sionnément attiré vers l'étude de la science des végétaux aux-
quels il a consacré depuis lors toute son existence.
Licencié és-sciencos naturelles, aide de botanique, à la
Faculté de médecine, du (irofesscur Bâillon, il a collaboré à la
plupart des publications scientiliques de ce maître éuiinenl.
Professeur do bolanii|ue à l'iicole nationale d'agriculture de
Grignon, le Gouveinonient de la llépubliipie lui conlia é^r^ile-
nient la cliaire de botanique de IKcole nationale ilhorlicul-
ture do Versailles au moment où celle institution fut créée
en ls7i.
Une voix bien plus autorisée que la mienne, colle d'un
(.'rniul savant qui fut en même temps son collèpue et le
témoin Jo sa vie scientilique, appréciera, mieux «pie je ne
saurais le faire, lo caractère, la valeur et la portée do son
enseignement. Nous voulons sinipleuienl nous borner iii à
exprimer, couimo ancien .Ministre de l'Agriculture, un tc'Muoi-
gnage di" protonde gratitude envers ce maître distingué pour
le zèlo jamais ralenti, pour le dévouement toujours en cAeil,
pour l'c'sprit si pratiijue (piil a consacrés à tant de généra-
lions d'agrieullours et d'horticulteurs. Di-voué à son enseignc-
nienl, ci'l homme de cceur l'était égalemeid à ses élèves.
SiMnblnble à son ami Hardy, il s'iidéressail individuellement
à chacun; aussi, parmi tous ceux ipii ont suivi ses leçons et
que je vois autour de moi. ai-je souveid recueilli la mémo
appréciation : respi'cl, estime, affection, tels sont les mois
par lescpiels si' trailuit l'impression laissée par li> profe>seur
il ceux auxquels il a distribué jadis le pain de la science.
Mais la praliipto de l'enseignomenl ne suffisait pas .s<'ule à
exercer l'aclivité laborieuse du savant, nous n'en voulons
doimer comme preuve que le numbn- <-onsidéralde de piiMi-
calions aux(|uelles il a attaché sou nom et qui toutes portent
la cnra'lérislic|ue d'un espril sagace, il'une érmiition profomle,
d'une observation patiente, d'une consciencieuse exacllluile.
I.a Société Nationale d'Ilorticulture eut la bonne fortune do
le compter parmi ses membres en IS.**.'). Inscrit au ciunilé
scientilique et nommé vice-président de co comité en ISS*',. il
nous apporta depuis lors une collaboration précieuse ot
éclaire" qui lui valut la conllante estime do ses collègues. Il
y n ipielques années, il s'entourait de plusieurs ji'unes linrli-
culli'urs épris des applications de la science pure n lanielin-
ratioii de la cidturo des plantes, ot il fondait une commission
spéiiale de laipiello sonl sortis do remarquables travaux
reliitilsJi l'enqilol des nmeniiements minéraux en horticullnie.
Soucieux de donner une haute sanction h des services dont
tous appréi iaienl la valeur, clésireux de traduire sous une
forme tangible l'alfectueuse estime i|u'inspirail son caractère
(idableet bieiiveillanl. ses collègui-sde la Société l'appi'laient
d un accord presque unanime k occuper, par deux lois, la
viceprésidoncc de la Société, en \'i9'i ot 181»», puis on IH^'S et
Après avoir été membre du jury cl rapporteur de sa classe
à l'Kxposilion de iss'.i, il lut nommé Président du Comité
d'installation et du jury de la classe is du Groupe de l'Horti-
culture il la grande manifestation internationale de lîXW, Il
apporta dans ces pénibles et délicates fonctions lo mémo
esprit d'organisation, la même méthode scientilique que nous
avions toujours rencontrés en lui, pendant sa collaboration à
l'administration de notre Société. Il y joignait, en outre, cette
aménité de formes, celte douceur dans la volonté qui désar-
ment les oppo>itions et stimulent les irrésolutions.
.Si je puis, comme président du groupe, dire avec fierté
que l'Horticulture française a fait grande Uguro devant le
monde entier en ISKHi, elle le doit surto\it aux hommes de
savoir, do télo et de co'ur qui ont dirigé toutes ses classes,
et .M. .Ntussat, parmi ceux-là, n'a pas été l'un des moins méri-
tants. C'est un hommage que je lui ai rendu ainsi qu'a tous
mes distingués collaborateurs, et que je liens à renouveler à
sa mémoire au milieu de tous ceux qui ont été les témoins
de son laborieux dévouement à l'ci-uvre commune. Je me
reprocherais, en appréciant les services rendus parM. .\Iussat
à l'exposition de l'.«»i, de ne pas signaler son action dans le
Congrès international de Botanique, dont il fut un des vicc-
présiilents. Il s'y montra le collaborateur le plus utile et lo
plus dévoué d'un éniinent botaniste. .\I. le professeur de
Seynes, qui en dirigeait les travaux, et il sut y déployer toutes
les qualités auxiiuelles je viens do rendre hommage.
Ce Congrès avait chargé son bureau de se constituer en
commission permanente jusqu'au prochain congrès do Vienne
en 1005, afin d'y présenter des résolutions générales touchant
l'importante question de la nomenclature botanique. Associé
ù ce travail délient dans lequel il était assisté par le dévoué
secrétaire général de cette Commission et du Congrès,
M. Perrot, la mort impitoyable est venu le surprendre au
moment oii le travail était en bonne voie d'achèvement.
MEssiEuns,
L'existence que je viens do retracer rapidement devant
vous est d'une noble simplicité; elle est colle d'un homme
qui n'a recherché ni les faveurs de la fortune, ni les satisfac-
tions éphémères d'une vaine popularité, elle est la vie tou-
chante et modeste d'un savant laborieux et d'un homme
essentiellement bon et désintéressé. On la pourra citer aux
jeunes comme un exemple a suivre, elle laissera à tous c-oux
qui ont approché .\I. Mussat un réconfortant souvenir de tra-
vail, de science et d'honneur.
riaiilos iioihciles on peu coiiiiiics
Eucalyptus ficifolia Non .Mnller
Cette espèce (|ui forme un il^'^ plus beaux arbres des
forets (lu suj-ouest de l'Australie, est de taille moycnno.
Ses feuilles, 1res alionilnnles, sonl péliolées, longues de
1.') cent, environ, ovales, acumini'es, atténuées a la base,
coriaces, verl (once à la face supérieure et glauques
au ilcssotis. Les Heurs sonl disposées en ombelles d'un
rouge superlie i\m tranche agréableiiient sur lo fond
vert <lu feuillage.
L'Ei'rtiliiiilus fîfifulid est romarqiialdc par la luxu-
riance do son feuillage qui produit beaucoup d'ombrage.
Son écorcooslpersistanleet crevassée; ses rameaux sonl
robustes. Il par.'iit se ra|iprorher, par la plupart de ses
caractères, de Vl'.iirnlyjttiis cdhiph/illo H. IJr. originaire
do la mémo n'glon, qui s'en distingue par ses étamiiies
à filets blancs.
Lomatia longifolla K. ïir.
C'est également un reiirt'senlaiil de la flore austra-
lienne, mais du sud-est, qui forme un arbrisseau tou-
jours vert ou un petit arbre à feuillage des plus poly-
morphes. Il a été introduit il y a longtemps déjà, mais
malgré cela il ne parait guère contiu en dehors des
jardins botaniques. Les feuilles, longues de 20 eenli-
métrcs environ, sonl linéaires, peu dentées, glaucos-
centes à la (aco Intérieure, à nervures distantes et très
LE JARDIN
69
ténues. Les Heurs, disiiosôes en grappes nomlirouscs
axillaires et terminales, sont d'un blaiie vordàtre pâle,
à divisions linéairos, enrouli''es en-dessous.
Cereus mojavensis Engolm. et Bigel.
Espèce qui doit prendre place parmi les plus naines
et les i)ius tonITui'S, ori^'inaire du district aride do
Moliave on Californie : ses tiges glaucessantes, sont
longues do :{ à 15 centimètres, ovales, cùlolées-tuliercu-
leuses, aréclt'es. Les aiguillons sont inégaux, rayon-
nants, au nombre do 7-8, enlrolacrs, cylindriques cl
courbés. Les fleurs sont rouge-cinàbre et le calice est
parsemé d'aiguillons peu vulnérants disposés en touffes.
Le Cereus mojavensis. se rapproche du ('. Feudleri
Engelm. mais ses aiguillons sont plus longuement
rayonnants et plus petits et le coloris des Uours est éga-
lement dillércnt.
P. Hariot.
• •
Ohchidiïbs
Cyppipedium X Glonerlanum
Hybride issu du C. X Lecaninn et du C. Victoria:
Mariae, espèce très analogue, comme on sait, au C.
Chamberlainianum. Le i)roduit de ce croisement est
très attrayant. Le sépale dorsal est vert, abondamment
tacheté de pourpre brunâtre foncé, et largement bordé
de lilanc; les pétales verls, bruns et roses sont ondulés,
mais non tordus. Le labelle est grand, rose-rouge vif,
nuancé de vert.
Cet hybride a été obtenu aux serres doMoortebeek.
Cyppipedium X Charlesworthi-Leeanum
Nouvel hybride présenté par M. Cappe au concours
d'Orchidées du 27 février dernier, à Paris et dont le
nom indique la parenté. Il est tout à fait joli, ample,
d'une très belle tenue, et son pavillon large, élalé, blanc
avec un grand nombre de gros points ovales violet rosé
clair, est très élégant et très distinct.
Voilà deux excellents semis que M. Cappe tire du
C. Charlestcorthi.
G. -T. GlllGN.\N.
li'HORTICUliTUHE
ET liES COIITHIBUTIOIIS DIRECTES
Ainsi que nous l'avions annoncé dans notre dernier
numéro, une importante réunion s'est tenue le 20 fi'vrier
à l'hôtel de la Société Nationale d'iiortieullurc, sous la
présidence de MM. E. Salonion, E. DelavieretDuvillard,
présidents des Syndicats représentés, pour examiner si
les Sociétés ou syndicats constitués devaient intervenir,
au nom des horticulteurs en général, dans la question
particulière signalée à l'ordre du jour.
Car il s'agissait, en somme, d'un cas particulier, celui
des Forceries de l'Aisne, auxquelles on a prétendu
récemment imposer la patente; certains pensaient, il
est vrai, que l'administration des finances voulait
inaugurer la un nouveau principe dont rni)plioation
deviendrait bientôt générale; mais, renseignements pris,
il n'en est rien. L(! receveur qui a l'tabli la cote en ques-
tion a agi isolément, exerçant l'initialive personnelle
qui lui appartient dans l'accomplissement de ses fonc-
tions. Une s'agit pas d'une mesure générale; néaimioins
il est bon de prévoir le retour de tentatives analogues
et de mettre tous les intéressés sur leurs gardes, car
d'autres receveurs peuvent adoiitcr la même intcrijré-
tation. Le fait s'est déjà présenté, nous l'avons dit dans
notre dernier numéro; et nous pouvons ajouter au cas
de ^^ Godefroy-Lobouf ceux de divers pépiniéristes de
■Vitry et de M. Vigneron, rosiéristo à Olivel (Loiret),
qui, imposés illégalement, ont fini par avoir gain de
cause contre l'administration des finances, les premiers
on 1871, le dernier en octobre l'.lOI, grâ<-e à l'appui qui
leur avait été donné par l'Union (Commerciale des hor-
ticulteurs et marchands grainiers de France. Nous
croyons utile de reproduire la lettre de M. Vigneron,
ainsi qu'une autre que nous avons reçue de M.\I. Ui-
voire, de Lyon; elles suffisent à prouver que les rece-
veurs des finances qui veulent grossir indiiment les
ressources du Trésor sont plus nombreux qu'on ne se
le figure.
Olivct, 21 février
MoNsiKLR Martinet,
J'ai In avec intérct votre article: l'Horticulture et les Contri-
butions directes. Moi-mcine, avec deux do mes collègues
horticultenrs habitant Ôlivet, après 3 ans devant le Conseil
do Préfecture d'Orléans, nous avons eu gain de cause pour
la suppression do la patente (octobre dernier), grâce à l'appui
(|uo m'avait donné l'Union Commerciale : il n'en a pas été do
mémo do notre Syndicat horticole d'Orléans, qui nous a
mémo refusé son appui moral.
Je ne saurai trop m'associera vos revendications en faveur
de la suppression des cotes que croient nous imposer les
Contributions directes.
Agréez .Monsieur, etc.
Vigneron.
Ciii;h .MoNsiEca .Martinet,
Puisque vous faites une enquête sur la piilenle imposée à
certains horticulteurs, nous croyons utile d'apporter notre
petite pierre à votre édifice en vous rapportant ce qui s'est
passé chez nous.
Notre établissement d'horlicnlturc de Lyon-Monplaisir est
soumis à la patente parce ([u'il est considéré comme une
dépendance île nos magasins.
L'année dernière nous avons porté le cas devant le Conseil
de préfecture du Rliùne. expliquant ([uo notre établissement
n'était pas une dépendance do notre commerce principal mais
qu'il constituait bien un deuxième commerce app;irtciinnl au.x
mêmes propriétaires, c'est vrai, mais imlépendaiil du premier.
Il semble, à luemièro vue, que cette manière de voir fut
bien accueillie du tribunal puisqu'il désigna un expert pour se
rendre comple de la nature des plantes cultivées chez nous.
(Nous ouvrons ici une parenttièsc pour rajiiieler que, en
vertu de la loi, aucun horticulteur no peut être patenté quand
il ne cultive et vend quo ses i)lantes à lui, c'esl-à-dire celles
qu'il a créées par semis, boutures, ou autrement; il no peut
l'êtro quo sous la ruliriciue maychand de plantes quand il est
prouvé qu'il achète des plantes pour los revendre).
Un expert fut donc désigné, d'ollicc, par le Conseil de pré-
lecture, mais, au lieu de choisir un homme du métier, con-
naissant los plantes et iiouvaut les nommer, il désigna un
architecte ancion-voyer. On conçoit dès lors que son rapport
fut... permettez-nous de ne pas le qualifier.
Toujours est-il qu'il affirma dilTérentos choses fort...
amusantes.
Il dit, entre autres, que notre chef de cultures a reconnu
(pie. trois mois plus tôt, nous avions plusieurs serres [ileines
(io palmiers; or. vous savez, et tous les horticulteurs de
Lyon l'auraient cortilii'', qu'il n'y a jamaiseu de palmiers dans
l'établissement.
Nous avions affirmé ipie nous n'achetions pas de ])Uintes
01 que toutes colles quo nous possédions étaient élevées, par
nous, oITrant d'en faire la preuve par les chemins de fer. Il
répomlit dans sim rapport ipie cette i)reuve n'en était pas
une, car nous achelions nos i)lantes chez nos collègues lyon-
nais!... etc.
Bien entendu, nous contestâmes vivement ce rapport et de-
mandi'unes une contre-expertise, dussions-nous payer encore
02 fr. ."jD comme pour la première. .Mais la loi s'oppose, parait-
71 >
LE JARDIN
il. a la rontro-cxporllsc ol elle no nous fut pas occordi-c.
Donc nous (ùnios roDilamnés,
Mais niuis no vnulons pas on rcstor là et, aussUAl fouillos d'a-
vortissomonl roi.-uos, nous introduirons nnu nouvelle instatice;
peul-t^lro aunins-niius, oolto (ois. un oxport plus... expert.
Nous ajoutorons i|ue oc proios avait oto on(;aj;o d apros le
oonsoil do la t^liamiiro syndicalo dos hnrlicultours lyonnais
fjui. dopin's liin^'tomps. (étudiait cosiiuoslions de'coidriliulions
ot dosirad vivement los faire tranolior d'une fai.oii délinilive.
Nous avions i-l<- rlioisis parce (pio nous pouvions facilement
prr)UVor i|ue ni'US n'ai-hetions pas do plantes, mais, on uiômo
temps, un autre do nes colli'trues qui, lui, reçoit etiaipie
année plusieurs vaffons de plantes, oomnienrait aussi la pro-
léduro.
Il a été, comme nous, déhouté par le Conseil de préfecture
mais il nous suflira de dire ([u'il a ou le mémo expert que
nous pour ijue l'on cnmpronno aussilét que tout co i|ui a été
lait ne compte pas ol est à recommencer.
Toutefois nous tenons à en parler pour faire connaître le rai-
sonnement de laCliandin- syndicalo lyonnaise, parce (pienous
le trouvons éminem-
ment justocl que nous ^-
eslimons cpi'il indiipio
la vi'ritable marche à
suivre.
l.e voici :
Il n'est pas permis
do patenter un culti-
vateur (|ui élève lui-
mémo ses produits,
vé^TiHaux ol animaux,
et se liiprne à les
vendre. La loi est for-
melle sur co point.
Ile ])lus. ne sont pas
Considérés louiine
conimorranls. mais
bien comnie a(;rienl-
tours, ceux qui aihé-
lont des bestiaux
maigres pour les en-
graisser et les re-
vendre après; ils no
peuveni ilnnc être
soumis à la patente.
Or, riiorliculleur qui
achète des plantes
doit évidemment être
assimilé à l'ondjou-
cheur. r.onimo lui, il
achète des produits qui no sont pas iramédiatcmenl ven-
dables, il les élève, attend qu'ils soient fleuris ou ipiils aient
rr/irii! en pots pour les vendre; il no peut donc pas, lui non
plus, être soumis à la patente.
Nous croyons que ceux qui voudront demander l'exenqition
do patente devront néi-os.sairement se servir do co raisonne-
ment, ol l'est pourquoi nous avons jugé bon do l'insiriro ici.
Vu troisième procès a encore été intenté sons los auspices
do la (;iiarabro synriicale dos liorlicullours lyoïuuiis : il
s'agissait de Iniro reconnaître ipio los serres devaient élre
ronsidi'rées comme liAliments agricoles et non comme lnUi-
uienls industriels, et, ii le litre, exonérées do tout iuipiM.
Nous pourrons revenir sur co sujet une autre fois.
Veuille/, agn-er, clior .Monsionr, l'assurance de nos plus
cordiaux sentimonts.
HivoiuE rfenK et fils.
Il eonviont <lo no pas donner ii ces erreurs d'interpré-
lallon d'ageiilt isolé.s (dus do portée qu'elles n'ont;
mais il est bon «pio tous los iiitérossés soient rensei-
gnés sur l'élonduo do leurs droits; or, indépeiid.itn-
mont des arguments insiTés dans les eonsidi^ranls de
l'arrêt du Conseil do Préfecluro do la Seine, relatif nu
cas (jodefroy-Lelieuf, et quo nous avons df^j4 elles
(p. .VJ), nous rappellorons h nos lecteurs : 1° que le»
aorrcs, orangeries et autres Lullments d'exiiloitation
4.
4|r
FIg. 3S. — f .•- ;-/,.,-,w ,|f,/ » iSiippert ll.T.I. ..Ilvcri nioil.'I
horticole qui ne servent pas à l'h.ibilation ne doivent
pas être souœis à l'impôt des portes et fenêtres; 2° en
ce qui concerne l'impi'd des patentes, que les liorlicul-
lours ont toujours été assimilés aux apricnlleurs et doi-
vent continuer à l'être, non seulement quand ils se con-
tentent de venilre leurs propres produits, mais encore
lorsqu'ils achètent des plantes auxquelles ils font suMr
une culture plus ou moins longue, ayant pour effet île
les transformer, de los développer, de les amener a
fleur, etc. ; co cas se présente fréquemment et est admis
par la jurisprudence (on l'a vu dans r.irrél du Conseil do
l'réfecluro de la Seine, affaire Godefroy-Lebeuf) comme
justifiant l'exemption de l'impôt; il .se présente fré-
quemment aussi dans l'agriculture, cl MM. Uivoire,
dans leur lettre, en donnent un exemple.
Nous n'ignorons pas que l'administration pourrait
invoquer plusieurs arrêts du Conseil d'Etal qui parais-
sent défavorables à la Ihêsc quo nous soutenons; mais
nous pourrions fa-
cilement démontrer
que ces cas ne so
rapportent pas exac-
tement à ceux qui
_ intéressent les hor-
ticulteurs propre-
ment dits. Nous re-
viendrons sur ce
point si c'est né-
cessaire.
11 y a plus. Jus-
qu'à présent, le fait
des horticulteurs
qui, ayant perdu
une cerlaini- quan-
tité de plantes, par
suite de maladie,
lie gelée ou pour
toute autre cause,
sont cddigi'S, pour
eoinpléler leurs
commandes, d'a-
cheter chez des con-
frères les articles
qui leur manquent,
n'a jamais été con-
sidéré comme les constituant à l'état de marchands. 11
est reconnu que c'est un accessoire nécessaire de leur
profession de producteurs.
Voilà pour la question tht'-oric.
Ajoutons qu'a la suite de la séance qui s'est tenue lo
20 février, les membres des bureaux des synilicats qui
étaient représentés ot de ITnion Commerciale des
horticulteurs et marchands-gniniers de l-'rance se sont
réunis sons la présidence de M. Viger, président de la
Société Nationale d'horliculfuro. Il a été décidé, après
des débats approfondis, que les syndicats ot ITnion
Commerciale apporteront leur concours à tous ceux de
leurs membres qui so verraieid taxés illég.ilemonl,
mais sans donner à leurs dé^marclios un caraclêre col-
lectif; chacun se défendr.i dans sa circonscription devant
le trilunial adminisir.itif ilonl il relève.
Quant a nous, faut-il le dire'? no\is sommes enlière-
menl a la disposition de nos abonnés ; nous rassemblons
actuellement tous les documents utiles pour établir un
dossier complet de la (juoslion, et nous fournirons aux
lecteurs du Jardin tous los renseignements dont ils
pourraient avoir besoin.
II. MAniixcT.
LR JAI\DIN
71
Supports pour fleurs
Le « Floral Aid u
I,es porsonnos qui font des aiTanpomenls do fleurs
savent comliicn il est diflicilc do grouper celles-ci avec
légèreté et mémo de les faire tenir dans les coupes,
poticlies et vases bas à large ouverture. On y arrive
parfois tant bien que mal, mais en remplissant ces réci-
pients de sable, do terro glaise, ou do mousse, dans
lequel les fleurs et les feuillages sont piqués. Il faut
pour cela une certaine liabiloto et du goût pour obtenir
une composilion élégante. Les llouristes oblionncnl
journellement à l'aide do quelques artifices de monluL'e
des choses très jolies; mais
les tiges des fleurs no peu- ;a- ,, . "
vont tremper dans l'eau et ^ ' .
ces dernières se faneni
assez vite.
Los japonais, dont les ar-
rangements floraux ont une
certaine originalité, ont de-
puis un temps immémorial
vaincu cette difficulté en se
servant, jiour faire tenir les
fleurs dans les coupes et
autres grandes potiches pla-
tes, de fi.xateurs de diverses
(ormes qu'ils nomment
kubari.
Certains de ces fixateurs
sont très ingénieusement
combinés. Il nous semble
même que ce sont les japo-
nais qui ont eu l'idée do
disposer un double treillage
horizontal ou légèrement
bombé et parallèle, de fil de
fer, dans les grandes cor-
beilles, les mailles étant
destinées à loger et a main-
tenir les tiges. On s'en est
inspire pour confectionner
des porte-fleurs de ce genre,
en fil de fer galvanisé, qui
s'enclavent dans les cor-
beilles.
Toujours dans ce même
ordre d'idées et partant du même principe, on a in-
venté, à Paris, il y a quelques années (1891 ou 1802) un
genre do porte-fleurs d'un agencement rationnel, mais
qui no semble pas avoir eu le succès que l'on était en
droit d'en attendre.
Ce système se compose d'un couvercle en métal fer-
mant la partie supérieure d'un récipient qui s'enclave
dans une corbeille de même forme; ou bien encore la
corbeille est faite aussi directement en métal don'',
argenté ou verni. Dans ce couvercle sont emmanchés et
fixés des tubes de différentes hauteur pour imprimer
une forme bombée a l'ensemble de la confection florale.
Après avoir été destiné aux corbeilles do tables on
tenta d'appliquer ce système à différentes potiches et
vases bas. Et comme avec les tubes dressés on ne pou-
vait obtenir qu'un ensemble un pou guindé, on obliqua
ces tubes on les dirigeant extérieurement et mcine on
en posa dans différentes directions, comme on donna à
ces porte-fleurs d'autres formes et qu'on en sertit de
tiges de Bambou
'W^
Fig. 39. — Coinposilioyi florale cxcculce arec le « Floral Aid >>
l'écartement îles fleurs, en en facilitant la disposition
et en permettant aux tiges de tremper ilans l'eau. Nous
devons reconnaître que ce dernier système est plus
soigné et nous dirons même plus élégant que lesimplo
dispositif en fil de fer.
Quoi qu'il on soit, il estassez flifficile de réussir, avec
levir aide, dos arrangements ayant quelque légèreté, si
on n'a pas déjà l'habitude de grouper les fleurs. 11 faut,
en effet, s'attacher a dissimuler le couvercle et les tubes
avec dos feuil'ages ou avec de la mousse et cela est
généralement quelque peu lourd. D'autre part, comme
les tiges sont forcément réunies en autant de petits
faisceaux de mémo importance qu'il y a de tubes, cela
imprime ii l'ensemble un aspect un peu raide et apprêté.
Ces modèles sont généra-
lement d'un prix (-levé et,
do plus, ne s'adaptent que
rarement aux potiches et
vases que l'on possède; ou
si l'on doit les faire exécuter
sur mesure ils deviennent
coûteux.
Le dispositif breveté (fig.
:'.8) que l'inventeur, M.Wa-
kefield, de Londres, a
nommé « Floral Aid » ne
semble pas présenter les
mémos inconvénients que
les porte-fleurs dont nous
parlons plus haut. Il se com-
pose d'un pied en métal
plein très lourd, dans lequel
sont fixées quatre tiges de
métal flexible avec des an-
neaux, tiges auxquello on
peut donner une direclion
courbée ou inclinée. Il a
l'avantage de pouvoir être
placé dans n'importe quelle
forme de potiche, vase lias,
coupe, etc., pourvu que l'ou-
verture soit suffisamment
largo pour permettre à la
base d'y pénétrer. Ce pied
est d'ailleurs d'un petit dia-
mètre et peut être logé faci-
lement dans les récipients
les plus minuscules dans
lesquels on groupe ordinairement des fleurs. Il convient
d'ajouter que ce iiied étant massif et lourd, on n'a au-
cune crainte devoir le tout se renverser lorsque la com-
position est achevée; le métal employé est préparé de
telle façon qu'il no s'oxydo pas et ne souille aucune-
mont l'eau.
Nous avons essayé ce dispositif h plusieurs reprises
et nous avons constaté son caractère commode et pra-
tique. Il permet d'arranger les fleurs d'une façon assez
naturelle, ainsi que l'on peut s'en rendre compte par les
fig. 39 et 41. Notons qu'il n'est aucunement nécessaire
d'accumuler à la base une masse de fleurs et de feuil-
lages pour dissimuler la monture, car celle-ci est peu
importante et difficilement visible dès que quelques
Heurs sont placées.
Un avantage qui est aussi à retenir, c'est que l'on peut
enlever chaque jour le « floral aid » pour changer l'eau
des récipients sans qu'il soit nécessaire de déranger les
fleurs ; on ne pourrait en dire autant des autres systèmes
de porte-fleurs.
^-.g7>jîr-
Ges divers modèles ont pour principe de maintenir On procède au groupement des fleurs, comme pour
72
LE JARDIN
(oui aiilro arrangement lloral. Les lipes principales sont
d'ahord disposi'Bs on ayant soin de les faire passer dans
deux anneaux superposes, de façon a les maintenir lixes
en leur imprimant la direction voulue. On termine
ensuite en inetlanl de-ci de-!à quelques Unes fleurs ou
de légers feuillages, ainsi que des Heurs à plus courtes
liges dans le bas, qu'il sufllt do i)asser dans un seul
anneau. Les lipos de métal peuvent être dirigées préa-
laMement ou au cours de l'exécution.
l'our les corbeilles allongéesdonl m décore leslaliles
on peut 1res bien placer trois « floral aid », celui du
milieu l'Ianl plus important. Il aura également son uti-
lité pour la décoration florale moderne des tables, dans
laquelle les piquetsde fleurs, que les fleuristesnomment
« poufs », sont si appréciés. Ils pourront dans beaucoup
de cas remplacer les pains de terre glaise par ces dis-
positifs qui entreront facilement dans les minuscules
pièces d'argenterie ou de cristal, dans lesquelles les
Heurs sont arrangées.
Nous croyons devoir aller au-devant des petites cri-
tiques qui ne peuvent manquer d'être formulées, rela-
tivement à ces arrangements de fleurs. Evidemment il
y a, dans la composition que représente la figure 3'.i, un
non-sens au point de vue esthétique : une absence
d'harmonie entre la potiche et le bouquet qu'elle con-
tient. On peut se demander aussi comment une gerbe
aussi élanci'C peut se tenir dans un vase aussi bas, car
i-ela parait manquer de la stabilité extérieure désirable.
Mais on ne cherche généralement pas à avoir des
gerbes aussi élancées, où dans ce cas on peut les dis-
poser dans un vase plus élevé, où l'aide de ce dispo-
sitif n'est pas suijerflu à cause de la grande ouverture
de ces vases ne i)ernieltant pas toujours de faire des
arrangements légers. La figure 41 montre d'ailleurs un
arrangements moins élevé. Et puis nous figurons ces
arrangement comme types de ce que l'on peut faire avec
le « floral aid », plutôt que comme exemples ou modèles
au point de vue esthétique.
C'est ce que nos lecteurs voudront bien considérer, en
même temps qu'ils seront d'avis que cela ne retire nul-
lement le caractère pratique de cette petite invention
dont nous ne saurions trop recommander l'usage.
Aluert Mal'menk.
Les Chrysanthèmes de M. Nonin
Il n'y a que dix années que M. Auguste Nonin s'oc-
cupe de Chrysanthèmes et en expose; mais son sucrés
a été si éclatant, ses victoires si nombreuses que quand
un parle de lui, tout le monde pense au grand (Ihrysan-
Ihémisto; quoiqu'il mette quelque coquetterie à se
défendre contre cette qualification trop exclusive —
car M. Nonin ne se cantonne pas dans cette spixia-
lilé, et ses Pélargonium de semis, notamment, sont des
plus Intéressants — il faut bien constater qu'il a figuré
en tète de la liste des certiflcats. à la <lerniére exposi-
tion automnale de Paris, avec 38 certificats de mérite do
I" classe, qu'il a obtenu àCaen le prix d'honneur olTcrl
par la Société française des Chrysanthémislos, et a
Orléans une médaille d'or, la plus haute récompense,
qu'enfin il a été élu en janvier clerniar jiar ses confn-res
président du Comité des Chrysanthèmes.
En recevant res jours derniers la liste des nouveauti-s
annoneécs par M. Nonin pour {W2. nous nous rappe-
lions une visite faite à son établissement au mois do
novembre dernier, à l'époque «le la pleine floraison, cl
pensions revoir les superbes Chrysanthèmes dont nous
allons donner, d'après nos notes, une description
su<-cincte :
Chri/siiiitliémiste b'iereiis. Plante très vigoureuse,
forte llour incurvée atteignant do très grandes dimen-
sions, couleur lilas avec les revers argentés. Certifié à
Paris, Caen et Lille.
Cliâtillon. Duveteux, très vigoureux; forte fleur
incurvée, à pélales enchevêtrés; beau coloris rose
argenté. Certifié à Paris.
.Notre photogravure ci-contre donne une idée exacte
de cette belle variété.
Ltimineii.r. Japonais incurvé aux pétales dressés,
rouge feu, avec les revers chamois, coloris très brillant;
plante vigoureuse à cultiver en spécimen. Cerliflé à
Paris, Caen et Lille.
Mutuelle. Belle fieur complètement incurvée en forme
de globe, jaune vitellin très foncé. Certificat à Caen.
Marins Jaumoiul, Japonais à rentre incurvé; très
forte fleur, jaune de chrome, ligné de carmin. Cerliflé à
Paris.
Mme Emile Loiibel. Japonais aux très longs pétales
retombants, blanc crème légèrement rosé; plante naine
do bonne tenue. Certifié à Paris et à Caen.
Mme Louis Cajijie. Japonais incurvé- jolie variété à
floraison précoce rose lilas, les revers blancs.
.W//eyec/;/«e.Vt)»(/^ Japonais incurvé; forte fleurblanc
pur à floraison de longue durée. Certifié à Paris, Caen
et Lille.
Mlle Juliette Desmodnjl. Japonais d'une délicate
nuance rose pâle teinté chair. Orlifié ii Paris et Caen.
M. Cliauchanl. Japonais incurvé, genre de la variété
Oceajia; plante de premier ordre, facile à réussir. Cer-
tifié à Paris et à Lille.
Tour du Monde. Complètement incurvé, de forme
globuleuse; larges pétales rouge carmin aux revers
bronzés. Certifié à Caen et à Lille.
Nous avons remarqué encore d'autres variétés nou-
velles très jolies, dont nous aurions été tenté de prendre
note, mais nous n'avons pu que nous incliner devant
les scrupules de M. Nonin, qui a pour principe de cul-
tiver chaque plante deux ans au moins avant de
l'annoncer, afin de pouvoir l'étudier et connaître exac-
tement sa valeur. Le principe est évidemment excellent,
car telle variété qui donne les plus belles espérances la
première année do floraison ne cause que des déceptions
les années suivantes, et inversement; il serait à
souhaiter que tous les semeurs eussent également le
soin «l'éliminer les plantes médiocres, pour ne pas
encombrer les collections de non-valeurs. Les variétés
sont assez nombreuses pour qu'on puisse faire un choix
rigoureux et rejeter sans hésitation tout ce qui n'est
pas satisfaisant.
• .AA/\A^—
Culture de l'Hibiscus Rosa sinensis^
Le prix clés Hibiscus varie avec la force des plantes,
la saison et le pays. \ Tours on a do bonnes plantes
marchandes aux prix suivants : en février, les boutures
faites à l'aulomno sont vendues en arrachis 15 francs le
cent; au l.'i juillet, les boutures de l'automne et du
1"' printemps valent .'itl à 00 frrancs;ii la même époque,
les boutures d'avril-mai se vendent •10 francs; les plantes
de l'année précédente valent en mai do ~'i à 1(»0 francs
lo cent; celles de trois ans, de I.'jO à l'Oi» francs.
1,'lliliiscu.t liosa-sinen.tis L. est trop connu pour
qu'il soit m'-ecssaire d'en donner une description bota-
nique.
(I) Lt Jardin. ItOt, p. M.
lAKhlN
CHRYSANTHEME CHATILLON (NONIN)
LE JARDIN
73
Nous dirons seulenienl que f'ost un arbuslo qui iieut
atteindre :t à 4 mètres dans les cultures, hion qu'indi-
nairemont on ne lui permette pas d'avoir plus de 1'".jO
à 2 mètres. Il a des fouilles alternes, glalires, d'un beau
vert luisant, acuminées, largement dentées au somnn-l.
Les (leurs sont très grandes, rouges, plus foncées au
centre, mordorées, solitaires, ne durant qu'un joni- ou
deux.
Cet Ililiiscus a donné naissance à do nombreuses
variétés cultivées, parmi lesquelles on peut citer :
//. A*. .S', sitb-violaceiix Ilorl., Ileurs doubles ou semi-
doubles d'un rouge sombre nuancé rose, ombré et strié
violet. Cette superbe variété so prête fort bien à la cul-
ture de plein air et elle offre l'avantage de conserver
ses fleurs deux ou trois
c'est la
jours; d'ailleurs
plus cultivée.
//. R.-s. Coopcri Ilort.,
fleurs rouges, feuilles ova-
les lancéolées, longues de
O^iO, légèrement dentées,
d'un beau vert, plus foncé
par place, panachées de
blanc et de rose tendre pas-
sant au rouge cramoisi,
bordées et striées plus ou
moins régulièrement de
ces deux dernières cou-
leurs.
//. R.-s. hrillantissimus
Hort., large fleur très étalée
à onglets foncés.
//. R.-s. fulgidus Hort.,
superbe variété à grands
pétales arrondis, rouge
écarlate, à macule plus
foncée entourée d'une au-
réole rosée.
//. R.-s. kermesinusHoTi.,
fleurs doubles, larges, dont
les pétales extérieurs sont
réfléchis, tandis que les in-
ternes forment une sorte
de houppe dressée portant
par places des anthères.
H.R.-s.magnificus Hort.,
fleurs maculées de brun
rougeâtre à la base des
pétales, tandis que le fond est rouge cramoisi.
H. R.-s. niiiiiatus semi-pleniis Hort., fleur moyenne
semi-double, pétales ondulés et récurvés.
//. R.-s. Zebn'nus Hort., fleur doulile jaune crème et
rouge écarlate.
//. R.-s. Callerii Hort., fleur cramoisie à la liase des
pétales et jaune chamois au sommet; jolie variété pas
assez répandue et digne d'être cultivée.
On cultive encore :
//. R.-s. vioicaiis fl. pleno Hort.
//. R -s. intennediiis Hort., qui est le résultat de la
fécondation de VH. R. s. magiiiflcus par 1'//. schisope-
talus Hook.
Ainsi que son nom l'indique, VHibiscus Rosa-sinensis
se rencontre en Chine, mais on le trouve aussi au Japon
et dans les Indes Orientales.
H. Lemoinb.
La Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
Gréai ioii d'une pépinière
{.suite) (1).
Plaidai ion
La plantation des jeunes sujets en pépinière se fait
do plusieurs manières: à la bêche, à la pioche et au
plantoir.
Avant la i)lantation, tous les i)lants devront subir
l'opération de l'habillage, qui consiste à raccourcir et à
tailler leurs racines, ainsi que toutes les petites bran-
ches ; la tige elle-même sera rabattue à des longueurs
variables, suivant la nature du plant et plus encore sui-
vant le but en vue duquel est faite la plantation.
Dans le sujet que nous
traitons il y a plusieurs
catégories de plants; les
deux principales sont: les
plant» destinés à être gref-
fés pour faire des arbres
fruitiers et les plants fores-
tiers d'essentos diverses
devant produire les arbres
d'alignement et d'orne-
ment.
Les premiers seront tous
coupés à 0"":^ au-dessus du
collet avant de les planter,
tandis que les derniers gar-
deront leurs tiges; les pe-
tites branches seules se-
ront supprimées. Dans
cette catégorie, plusieurs
espèces seront rabattues ou
recépées lorsque les plants
seront repris, après une
année de plantation, tels
les Platanes, les Peupliers,
Tilleuls, Paulownia, etc.;
d'autres au contraire con-
serveront leurs tiges,
comme les Marronniers,
les Bouleaux, Hêtres. Pa-
dus, etc.
Le terrain défoncé et ni-
velé, il faut encore le tra-
cer, c'est-à-dire en oi)érerla
distribution par planches,
ou carrés, suivant le plan adopté.
Dans l'exploitation d'une certaine étendue nous pré-
férons cette dernière disposition, à cause de l'économie
de terrain qu'elle procure ; les plus petites pièces que
nous plantons contiennent au moins dix hectares et le
coté le moins long a plus de trois cents mètres.
Nous plantons tous les plants devant faire des hautes
tiges et pyramides à 80 centimètres carrés, c'est-à-dire
0"80 sur le rang et 0"'80 entre les rangs, afin que la
charrue pour les labours passe dans les deux sens.
Tous les cinquante mètres, nous laissons une petite
allée d'un mètre pour former un carré, afin de faciliter
la culture d'une même essence et aussi pour l'établisse-
ment du catalogue où s'enregistre le nombre de rangs
dans chaque variété.
Quant à la disposition intérieure des carrés, leur direc-
tion, leur grandeur et leur forme, tout cela so trouve
déterminé suivant l'emplacement et la position du
terrain.
Une allée transversale charretière de trois mètres de
(1) Le Jardin, 1902, p. 26.
74
LE JARDIN
largeur est toujours mi'-nagéo pour aller prendre les
produits. Au centre, un espace libre de forme circulaire
est indispensable pour pouvoir tourner avec une voi-
ture cliargée.
Le plan de la pépinière arrêté, les rangs sont traci-s
sur un côté suivant les dimensions ci-dessus et les
planteurs n'ont qu'a tendre leur cordeau perpendicu-
lairement aux traci's faites. Chaque intersection indique
la place du plant.
La niéthode que nous employons est la plantation à
la bêche ; pour cela deux hommes sont nécessaires :i
chaque ligne, le premier avec l'outil fait le trou à l'en-
droit tracé et le deuxième maintient le plant avec la
main, afin qu'il soit juste dans les deux lignes, tout en
le tassant du pied avec la lerie du trou suivant, que le
premier lui envoie avec sa bêche.
L'époque dos plantations dépend souvent dti temps
qu'il fait, mais sans que cette règle soil absolue; a
partir de novembre, le résultat sera d'autant meilleur
qu'on aura |>lanté plus tôt.
De l'entretien
L'entretien d'une pépinière la première année de
plantation consiste surtout en binages et sarclages:
« Terre souvent binée esta demi arrosée» dit le pro-
verbe. Ceci pour les soins île culture.
Quant aux jeunes plants, les soins deviennent de plus
en |)lus nombreux à mesure qu'ils poussent.
Le premier est celui d'enlever tous les bourgeons de
la base jusqu'à quinze centimètres au-dessus clu sol
pour laire l'emplacement de l'écusson à tous les plants
fruitiers porte-grelTes. Cet ébourgeonnage se pratique
autant de fois qu'on le juge convenable.
Dans les variétés d'ornement qui ne se greffent pas,
et qui ne subissent pas lo recépage, l'ébonrgeonnage,
qui a pour but de favoriser la tige, ne se fait que sur
les rameaux latéraux que l'on ne fait que pincer ou
écourter ; de cette façon ces bourgeons restent comme
des appels de sève, de sorte que celle-ci ainsi retenue
détermine un accroissement de la tige en diamètre.
(à suivre) PlN(;lBT-(il I.NliON.
>AAA/V
Les Œillets à gros iois
race Ilamel
Dans le Jardin du 5 août 1900 je signalais une remar-
quable présentation faite ])ar M. Hamel, horticulteur
Il Avrani-hes, au concours temporaire du U' juillet ii
l'Exposition universelle do IHOO et j'ajnutais : « Nous
publierons plus tard une étude sur ces nouvelles
variétés. »
Je tiens aujourd'hui parole.
C'est que, ofTeclivement, les (l'iillets nouveaux ti gros
bois de .M. Ilamel ont des llours grandes et belles, bien
variées do coloris; le port do la plante est très Ixm, la
floraison en est abondante; c'est une réelle et sensible
amélioration, surtout parce qu'elle permet d'obtenir des
fleurs grandes sans artillee de culture.
Sur son catalogue, M. Ilamel désigne celle race sous
le nom <Ie « race a gros bois, genre Maimnison i', mais
pour éviter cette désignation un peu longue, nous pro-
posons, et ce n'est que justice, d'appeler cotte rare
nouvelle ilu nom de l'obtenteur, c'cst-a-dire >"nr<? Ilamel.
Uniativement a l'obtention de celle série, voici ce que
nous écrit cel horticulteur :
1' Il y a une dizaine d'années, j'avais remar(|ué dans
mes scmia quelques Œillets aux tiges fermes et courtes
mais ne portant que des Heurs petites; je gardai ce nou-
veau genre que je fécondai avec mes plus belles variétés
et aussi avec \'Œ. Malmaison rose, qui a rarement,
mais cependant quelquefois, les organes reproducteurs
bien constitués; les autres variétés de Malmaison no
donnent jamais do graines.
« J'obtins très peu de graines malgré mes nombreuses
fécondations, et encore le résultat fut médiocre pendant
5 à dans; les fleurs ne marquaient pas une amélioration
très sensible, lorsqu'en ISÔN j'obtins des résultats ines-
pérés, témoins les variétés Mme Lco» Ilamel, Ville
d'Avranches. M. Ferdinand liuiiillanl, et aussi Jeanne
d'Arc, qui est à moins grandes fleurs, mais est une pré-
cieuse acquisition pour les fleuristes. «
1' Toutes ces variétés ont bien la fermeté de tige et
la grosseur ainsi que le bouton court des (Iv Malmaison,
mais il est regrettable qu'elles donnent Ires peu de
graines, ce qui rendra plus difficile et plus lento l'obten-
tion de variétés nouvelles ».
« Ils sont plus rustiques que les Œ. Malmaison, car
nous avons ou des hivers de 10 degrés de froid où les
plantes ri'sislaienlen pleine terre sans souffrir; toutefois
il est bon de les préserver par un abri quelconque pour
qu'ils dégèlent à l'ombre; il vaut mieux les rentrer en
serre froide ou sous châssis froids bien aérés. "
Il La floraison normale a lieu en juillet, mais il est facile
de l'avancer pour en jouir dés mai et juin en rentrant
les plantes en serre froide à l'automne et en les y main-
tenant jusqu'à la floraison, en donnant beaucoup d'air
chaque fois que le temps le permet. «
Voici maintenant la description des variétés qui
furent exposées par M. Ilamel :
Mme Léon Ilajnel. Plante naine, vigoureuse, remon-
tante, à fleurs très grandes, lilane rosé orné do larges
lames et pointillé de pourpre ; plante remarquable.
Vice-l'rèsitlent Truffuul. Variété naine à forte fleur
fond paille lamé de rouge.
M. Ferdinand lloniltard. I-'ond encore fortement lamé
de mauve avec des raies strii'Cs rose vif.
Jeanne d'Arc. Blanc pur.
Mlle Cni.iler. Forte fleur Itlanc rosé pointillé cerise.
■S'' de M. h'aoul de Tcison. Beau violet.
Ville (l'A rranclies. Immense fleur rouge a très larges
pétales.
Elégant. I-'ond crème fortement strié de vermillon.
La Xormandie. Variété naine et remontante à fleurs
d'un rouge éclatant.
Cette nouvelle race sera la bienvenue chez les ama-
teurs et horticulteurs, et nous ne doutons pas qu'elle
soil vite a|ipri'ciée d'autant plus que la culture n'en est
pas plus difficile que pour les autres (l-'.illets.
Obtenir sans artifices de cultui-e des fleurs d°(1''illets
grandes, bien faites, pas crevardes, n'est ce [las le
desideratum de tous les amateurs de cette belle plante'?
Jdlrs Hddolpii.
e*^^:>-
Les Horticulteurs et les chemins de fer
L'article que j'ai pulilié' récemment ici sous ce tilre
m'a valu une lettre d'un horticulteur de Tours me
demandant un conseil sur un ras litigieux actuellement
en discussion.
Col horticulteur me demande de publier ma réponse
car il estime, avec raison, que ee cas doit se re|iroduiro
assez souvent et que ma n-ponse pourra aussi servir à
ceux lie nos collègues qui se trouveraient dans la môme
situation que lui.
Je lo fais bien volontiers.
Il s'agit d'un^ogon do plantes parti de Gand (Del-
LE JARDIN
75
giquo) à destination do Tours et pour le transport
duquel la G" d'Orléans applique le tarif général nu lieu
du tarif spécial, ce qui occnsionno une surtaxe do
l'i3 francs. Et cette tarilicalion est faite parce que l'ex-
péditeur a omis de mettre dans sa déclaration la formule
obligatoire : tari/' sjictin/ le /dus rcdiiif.
Voici ma réponse :
Il est de juri.si)rudenco constante que les Compagnies
no sont tenues d'appliquer que les tarifs demandés; à
défaut elles taxent aux prix du tarif général. La
G" d'Orléans est <lonc dans son droit de compter le
transport de ce wagon au prix fort.
Il est cependant évident que, si ce tarif spécial
n'existe [)as sur les lignes belges, l'expéditeur n'avait
pas à lo réclamer, mais je doute fort que ce raisonne-
ment soit admis par un tribunal de commerce ;lo serait-
il que la Cour de Cassation, devant laquelle les C'''^ n'hé-
sitent jamais à aller, le réformerait, il serait certaine-
ment répondu que c'était au destinataire de renseigner
son expéditeur et de lui dicter la formule qu'il devait
inscrire sur sa déclaration.
La seule solution, à mon avis, est donc de demander
amial)loment une détaxe a la Compagnie. Ces demandes
sont souvent accueillies, mais si celle-ci est refusée,
j'ostime que l'on n'a aucune chance de la contraindre.
La Cour de Cassation, tribunal suprême, a d'ailleurs
maint(>s fois jugé que :
« De même que la loi, les tarifs sont jirésumés connvs
des expéditeurs, qui peuvent toujours les consulter.»
L'ignorance n'est donc jamais admise.
(( Ils doivent élre appliqués à la lettre, sans qu'il soit
permis an juge d'en étendre ou d'en restreindre les con-
ditions en dehors des cas qui y sont prévus, soit par
voie d'interprétation, soit par voie d'analogie, ou sous
liréle.ite d'its/ige, de lolcrnuce ou d'é<ju/lé. »
A titre de renseignement, bien que cela ne s'applique
pas au cas présent, je dirai que la Cour de Cassation a
encore jugé quo :
«Desrenseignements erronés fournispardesemployés
de chemin de fer, soit sur les prix de transport, soit sur
les délais, ne peuvent prévaloir contre les dispositions
des tarifs, et toute fausse aiiplication qui en est faite,
soit à l'avantage, soit au détriment des Compagnies ou
du public, doit étro redressée. »
Il faut donc se méfier des renseignements (d)tenus
dans les gares et no les prendre quo pour leur juste
valeur.
Je lions les dates do tous ces jugements à la disposi-
tion dos personnes qui en auraient besoin.
Antoinp. Hivoinn.
lEia^ricots de
l.-iiiilr)
I_ii3::n.a.
Culture. — Les haricots de Lima et de Siéva se culti-
vent absolument comme les autres variétés, mais ils
n'ont aucun intérêt pour notre pays, élaid beaucoup
trop tardifs : les races les plus hâtives, telles que le Lima
nain, les haricots de Siéva nains et à rames et le Lima
extra early Jersey, bien qu'étant considérés comme pré-
coces ou très précoces dans leur jiays d'origine, sont
encore trop tardifs pour notre climat, et depuiscinq ans
que nous les cultivons dans nos cliami)s d'expériences,
nous n'avons pu récolter, comme semences, que les
premières cosses.
Usage. — Les haricots de Lima sont consommés en
grain vert ou en grain sec et non en cosses vertes; ils
sont fort recherchés en Amérique et iiarticulièrement au
Brésil pour les usages de la table, figurant pour ainsi
dire à tous les repas. On les prépare généralement dans
ce pays de la façon suivante : après les avoir fait plonger
une heure environ datis de l'eau froide, on les fait
bouillir jusqu'à ce qu'ils ne soient iilus croquants, on
les relire do l'eau et on les fait ensuite sauter ou frire
avec du lard.
Les pins grandes quantités de haricols de Lima
deslinés à la consommation viennent de la Californie où
ils sont spécialement culli.'és sur des étendues extrê-
mement considérables, surtout dans les provinces de
Santa-Barbara et de Ventura.
Les caractères essentiels des variétés de Lima décrites
précédemment sont indiqués dans le talileau ci-contre;
voici une clef dichotomique conduisant h leur déter-
mination :
Cosses courtes
très larpos et
fort aplatie.'!.
(irain
de 12 à 2.") ","
de longueur
le plus souvent
très aplati, en
(orme ilo 1,'2 cer-
cle ou (le
croissant avec
stries
rayonnantes.
IF*lia.seol"u.s l-u.i::La,t-u.s
/ l'DIioli's lie i grain très plat, limgueur des cosses de 8 à
1 l 0-075 a 0-10 \ 10 centimètres
1 ^longuement <
] Grain lilanc \ trinngu- j grain épais, reollé, longueur des cosses do
à rames ' j laires ' 5 à 7 rentimètrcs
Grain de moins 1 j f Foijoies de 15 à IS centimètres linéaires, largeur de 2 à2',5;
I longueur des cosses de 7 à 10 centimètres
f Grain largement panaché noir, très aplati
de Siéva
Syn. Carolina,
^»iall Lima.
Challenger
de 15 ";" de
longueur -^
H. de Siéva
Grain de plus
de 1.Î " ■" de
longueur
Phaseolus
lunatus
macrocarpus
> de 22 à 23 -|-
I de
Grain hiane 'on
■Willow-Leaf
Early Black
Syn. IJina noir
( grain très aplati, cosses de .s à 10 centimètres de longueur Henderson's
Bush
Kumerle
Jackson 'Won-
der
tardif Grand Blanc
liAlit Extra Early
Jersey
J Ford's Mam-
moth Podded
V Grain hlan^ .
/ ' grain renQé, cosses de 7 à 8 centimètres de longueur
I Grain brun tacheté de brun foncé, plat
cosses longues de 10 à 12 centimètres ;
grain de 20 ù 22"/" de longueur
ueur I ^.^sses longues
I grain de 22 à 2.")
de 13 a IS centimètres;
";" de longueur
[ de l.ï il IS "/" de longueur; cosses de S à 10 centimètres:
grain blanc grisâtre
Grain blanc panaché rouge; cosses de 7',5 à 10 centimètres; grain de
20 à 23 "•;■" de longueur
nain Grain blanc ; cosses de 10 à 12 centimètres; grain de 20 4 21 "/" de longueur
King of the
Garden
Dreer
du Cap mar-
bré
ou Sperhled
Lima nain ou
BiD-pee's Bush
76
LE JARDIN'
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LE JARDIN
77
CULTURE
de quelques légumes en primeur sur couche à l'air
11 arrive un nioinciit, au ('ommencement de chaquo
atiiH't', dans le l'Ours du printemps, oi'i les loRumos
nouveaux deviennent presque une nécessité; fatigués
do ceux qui sont iiivernés, qui finissent fdrcénient par
perdre do leurs ([ualités quelle que soit la façon ilonl ils
aient iHé conservés, le Ijosoin se fait sentir de manger
quelque eliose de tendre et de frais.
La culture hors saison de nos légumes principaux est
un fait accoiniili, elle est passée dans la pratique rou-
rante et l'on pout dire que, pour les oljlenir dans les (dus
mauvais mois do l'hiver, nos jardiniers-maraîchers sont
passés maîtres dans l'art do tourner les difficultés.
Le but que je me propose dans cet article n'est pas
précisément do montrer comment on peut on avoir de
très lionne heure. Je voudrais seulement appeler l'at-
tonlion dos lecteurs du Jardin sur un genre do cultures
qui n'est pas assez pratiqué à mon avis.
Du moment qu'ils n'ont pas de coffres et de châssis,
c'est une raison pour beaucoup do supposer qu'il n'est
pas possible d'entreprendre la culture de quelques pri-
meurs. C'est là une erreur.
Les procédés de rulture capables do vous faire obte-
nir des légumes par le seul emploi du famier, un mois
ou un mois et demi avant ceux récollés en pleine terro
sont extrêmement précieux. Car, je tiens à le dire, le
fumier qui a passé à l'état de couche n'est pas perdu
pour cela. Dans ces conditions son utilisation, en jardi-
nage, est même quelquefois plus avantageuse que s'il
avait été enfoui à l'état de fumier proprement dit.
Les couches utilisées sans le secours de coffres et de
châssis sont désignées sous le nom couches liVair. Celles
recouvertes de cloches seulement sont dites coi/ches à
cloches sans pour cela cesser d'appartenir à la catégorie
des premières. Il convient de dire qu'elles sont utilisées
à une époque où les froids ne sont plus rigoureux, en
fin févri(>r, courant de mars. Dans ces mois, employées
avec intelligence elles rendent les plus grands services.
Je ne parlerai pas de la façon dont les couches doi-
vent être montées.
Soit dit une fois pour toutes, elles sont construites la
plupart du temps de moitié fumier neuf, moitié fumier
recuit, et on leur donne de 35 à 40 cent, d'épaisseur. Elles
doivent en outre être recouvertes de 20 à 25 cent, d'é-
paisseur de terre ou, ce qui est préférable, moitié terre
moitié terreau, cette quantité étant nécessaire pour per-
mettre la culture des plantes dont les racines s'enfon-
cent profondément.
Cette terre est maintenue à 0"'1."> des bords extrêmes
de la couche. Pour donner de la solidité aux rebords
on place une planche de champ à cette distanee, puis
on ramène la terre auprès pour pouvoir la fouler contre
cette paroi improvisée et momentanée.
Les bords, légèrement inclinés en dedans, sont main-
tenus ainsi relevés en forme de murailles par un petit
apport de fumier recuit placé tout autour.
Pour ces coudies il est inutile d'attendre que le coup
de Jeu soit passé pour semer ou planter. Déplus, qu'elles
soient ou non recouvertes de cloches elles doivent cire
protégées de paillassons, les paillassons jetés, ou sur
les cloches, ou sur desgaulettes disposées en arceaux,
ou sur un lattis construit tout exprès.
Une culture qui s'impose est celle de la Carotte. Dans
la 2^ quin/.aine de février, les graines de ce légume
racine peuvent, il ef.t vrai, être confiées à la pleine terre
d'une plate-bande bien exposée; seulement, à cette épo-
que, la terro manque souvent do chaleur en général, co
qui fait que la germination est lente à s'effectuer et que
les jeunes semis peuvent encore soudrir des gelées
printaniiTcs.
La variété qui convient pour celte culture c'est la
Carotte rouge courte hâtive.
La graine [lersillée est semée à la volée, puis recou-
verte par un coup de fourche sur la surface ensemencée
et par une épaisseur de 1 cent, de terreau (in si on en a.
11 no reste plus ensuite qu'à fouler au moyen des plan-
chettes la partie supérieure du sol afin de faire adhérer
les graines aux particules terreuses.
Le semis est ou n'est pas cloché-, s'il l'est, en place
trois rangs de cloches sur la couche, puis sous chacune
d'elles on plante 1 Laitue Romaine grise au milieu do
3 Laitues Gotte à graine blanche.
Toutes ces Laitues doivent provenir des semis d'au-
tomne. Elles sont récoltées avant les (Carottes. Les
fanes de celles-ci se trouvent gênées dans leur crois-
sance par les feuilles des Laitues, mais il ne faut pas
s'en inquiéter outre mesure, elles reprennent très vite
leur apparence normale après que les Laitues ont été
enlevées.
La récolte des Carottes achevée, la couche est ulilisée
par une autre culture ; plantation des Chicorées Endive
frisée ou Endive scarole.
Une autre culture non moins utile à faire sur couche
à l'air, mais sans cloches, est le \avet, si difficile à
obtenir au printemps en pleine terre, à cause du man-
que de chaleur do fond et d'humidité atmosphérique.
Xos jeunes Navets obtenus ainsi sont très en vogue, ils
fournissent un légume des plus agréable.
Les variétés qui conviennent le mieux sont évi-
demment les variétés hâtives : Xavet hâtif Marteau et
A^ Milan hâtif. Bien qu'on puisse semer les graines de
Navets en rigole, le semis à la volée, pour ce genre de
culture, convient parfaitement. Pour réussir, les seules
choses <à recommander sont les suivantes: Veiller aux
attises, pulvériser fréquemment du jus de tabac coupe
d'eau dès que les cotylédons sont développés. Les jiro-
portions sont de ISlitres d'eau pourun litre de jus à IS" ;
éclaircir les plants do bonne heure afin qu'ils soient à
10 cent, au moins les uns des autres; faire en sorte que
les feuilles no soient pas touchées par les gelées, ce qui
retarde beaucoup la croissance de la racine, par consé-
quent couvrir tous les soirs la couche de paillassons.
Enfin ne jias laisser les Xavets avoir soif, et maintenir
la surface du sol toujours humide. Aux Navels succède
une autre culture quelconque, en mai on a que l'em-
barras du choix.
Une autre façon d'employer utilement les couches à
l'air par des légumes recherchés et dont l'emploi est
apprécié, c'est de semer des Haricots pour récolter en
aiguilles, mais alors le semis sera fait sous cloches,
4 ou 5 graines semées au milieu.
Les variétés employées sont celles qui ne prennent
pas un abondant feuillage; H. noir de Belgique, H. fla-
geolet très hâtif d'Etampes, H. de Digoin, H. du Mont
d'or, ces deux dernières variétés considérées comme
mange tout et à cosse jaune.
Pendant les belles journées de mars les cloches sont
soulevées plus ou moins pour donner de l'air et enle-
vées complètement les jours de beaux soleil, sans
oublier de les remettre chaque soir. Si la température
se refroidissait, comme cela arrive parfois, les cloches
ne seraient pas soulevées. Les Haricots étant des plan-
tes sensibles aux gelées, il va sans dire qu'il faut couvrir
les cloches du paillassons pendant les nuits.
Les Haricots semés au mois de mars sont récoltés en
78
LE JARDIN'
aiguilles dans les mois de mai et juin. La couclie reste
lit)re pour d'autrps cultures.
Les couches à l'air lilire peuvent encore servir à la
culture d'un légume qui est toujours beaucoup apprécié,
c'est la Pomme de terre. C'est une plante qui n'est pas
difticile et qui réussit généraletnont liien. La seule cliose
dont il faille tenir compte, c'est la fragilité de ses feuilles
et de ses tiges à l'égard des gelées blanches. Il convient
donc de ne pas négliger de placer des paillassons au-
dessus, deux couches s'il le faut.
Los tubercules plantés en mars sont récoltés facile-
ment dans le mois do mai.
Jii recommando par exemple de planter les tubercules
serrés : 40 cent, entre les lignes sur '.i5 cent, dans les
lignes, le nombre de celles-ci étant variable suivant la
largeur; de la couche. Trois variétés sont surtout a.
recommander : la Marjolin, la vraie, la Xiilor et la
Royal KiiliieiJ. Les tubercules arrachés, la couche reste
libre pour une autre culture, cle Melons par exemple.
Dans ce cas il conviendrait de remanier la couche en y
incorporant du fumier neuf.
Une couche faite dans ces conditions pourait être
utilisée à la culture de la salade sous cloclies, Laitues
ou Chicor<-es frisées ; une L. Romaine cl 4 Chicorées
sous chaque rloclie, plus 3 rangs de choux-fleurs do
printemps contre les cloches.
Cette couche montée en fin février, la récolte peut en
être faite en mai.
Dans mon premier exemple. Carottes avec Laitues,
j'ai supposé qu'on avait des cloches à sa dispositiim,
mais à défaut de celles-ci les Carottes pourraient cire
associées à des graines de Iladis, ilont la récolte est
assez rapide.
J. Poussât.
Nouveautés hiorticoles
Nouveautés de MM. Cayeux et Le Clerc
ClIOl-FLEUR IIHOi:OI.I TAniMF l)K MAI. — De toUS ICS cIlOUX-
llcursd'hiver dits •• Krocoli ■• cette variété est sans contredit
II) plus Inrdivo. Elle donne ses belles poiiinies bliinclics jus-
qu'à Il lin do mai. l'eu apns apparaissent les premiers chou.v-
lleurs, et ainsi le cycle de production de ce légume si apprécié
ne so trouve guère interrompu.
I.a plante est robuste, rustique, trapue, u pied courl.
nfer.ONIA TCBKIIELX A OnANDR F1.EUH cnlSI'KK EN Mi:l,A.N(;K. —
Fleurs simples, quelipicfois semi-iloublos, énormes, avec les
teintes riches et l)ien varices. I^a corolle, jfrncicusemont cris-
pée et ondulée, rond la flimr élégonle. I,a plante, très llori-
bondo, ruslifpio au soleil, donne dos hampes llorales rigides,
do belle tenue.
CiNÉiiAtnE nvniiiDE polvantha VAniè. — On a eu l'idco do
croiser, avec les belles variclcs existant ai-tuelleniont. le
type priniilil dos Cinéraires {Cineraria rriirtila). I.e ri'siiltal
a clé une roce nouvello inconiparable, au port élevi-, élance,
élégant, aux inllorescetices déliées formant une large tclo
pyraïuiilale bicMi dé^'agco du feuillage.
I.e Cintrayiii iHiUjantliii donne une masse ilo Heurs petites,
il est vrol. niai.m|uo l'on no peut couper précisément & cause
de la longueur des péiloncules. I.a plupart des coloris des
Cinéraires sont ici reprcseidés, depuis le blanc pur jusqu'au
violet vif el au rougi' pourpre, soit isolés, soil combinés dasn
chaque capitule.
CotiinE HATlVK LA iiAtiiiAiiE.'mi-E. — 1,0 principal mérite île
colle voriété, outre la qualité exquise de sa choir, esl sa
grande précocilé. C'est une variété ii longues liges (louroiise)
ipii doit cire |ilanlée ii -i mètres en tous sens.
Dans le Midi, on commenro n cueillir les premiers fruits lin
juin.
Chou nain EirnA-nAtiK I'vouke. illg. Vii — Lo Chou nain
extra h&tif Pygmée est le plus précoce do tous les Choux
cabus. Il devance lo Chou Joannet hâtif, le Chou plat de
Paris ou Chou </•• sentier.
Les feuilles arrondies, à peine ondulées, légèrement cucul-
lées, vert foncé, pou nombreuses, entourent la pomme qui
est do belle grosseur cl qui rappelle comme volume et comme
forme colle du Chou cirur de Uruf petit.
Extrêmement liAlivo, la plante semble posée sur terre telle-
mont lo pied est court; elle oiïro ainsi 1 apparence d'une
bonne lailuo et par suite de sa petite taille, la mise en place
doit so faire à 0"W en tous sens, en quinconce.
Ces nouveautés sont mises au commerce par .\I.\I. Cayeux
et I-.e Clerc, S, quai do la .Mégisserie, à Paris.
Nouveautés de MM Denaiffe et fils
I^eine-.Maih.leiuii: .Mauami: li. .\1a,.7im:i ^ll^. Vf). — Très
riche en variations, depuis un certain lom[)S, ce beau genre
en a eu peu d'aussi remarquables quo celle nouvelle race,
obleimc récenunent par .M.M. Denaiffe. ICIevée de 0"4ô en-
viron, la plante, extrêmement florifère et à port d'Anémone,
présente une tenue parfaile, |>articulièrement rigide, résistant
admirablement à la pluie el aux coups do vent.
Les Heurs larges de O'oSi sont très doubles, apétales étroits
fort récurvés, tandis que le centre do la Heur est occupé par
do nombreux lleurons lubuleux incurvés en crosse. La cou-
leur en est ilu gris de lin le plus pur, restant la même jus-
qu'à la lin de la floraison.
nEiSE-MAn(;LEniTK LA Dame a fleur de coui^te violet liseré
iiLAN'c. — De même quo les précédentes, celte variété a été
obtenue dans les cultures de Carignan. Elle diffère dcsj^utres
races, à feuilles très étroites, presque linéaires, désignées
sous lo nom do Reine-Marguerite la Dame, par sa taille
beaucoup moins élevéo, no dépassant pas ^0 centimètres, el
sa précocité qui ost voisine do celle des Reine des Halles.
Leurs llours. rappelant celles do la Reine-Maniuerite
Comète i/t'unite. sont extrêmement doubles à pétales étroits;
elles présentent d'autre part un superbe coloris violet li.seré
de blanc.
Haricot nain Tiii;s iiatik a fleur rouge. — C'est un dos
plus distincts do tous les haricots nains par tous ses carac-
lores de végi'lation.
Très nain cl très ramassé, n'excédant pas :tO centimètres,
il fleurit en même temps que les races les plus hâtives, telles
que le haricot /'riiiiv noir et le haricot noir hàlif de llehjique ;
les fleurs offrent une jolie couleur rouge carminé, co cpii per-
met de le distinguer à première vue. .\ux fleurs succèdent
des cosses lines, vertes, très charnues, contenant •'. à 7 grains
saumonés curieusement bariolés et panachi'-s de violet foncé
autour du point d'attache.
Laitue hatavia verte gèa.ntk. — Excellente Laitue d'été
Kig. M. — ChoH nain t.vtra-hâltf i'jfffmrft
ayaid quelque analo|,'ie a\ec la laitue Hulavia blomle; elle
on diffère néanmoins bien nettement par le dèveloppemcnl
exlraordinaire de sa pomme liés large el très ilure.
à foxliTieur de feuilles d'un vert très Irais, un peu ondulées
et frangées sur les bonis.
La laitue Ilutiiria rerle géante résiste très bien à la cha-
leur el se maintient fort lon(.'temps sans monter & graines;
ollo a onlin lo grand avantage d'être de consistance non pas
molle el flasque, mais au contraire lerme el cassante.
LE JARDIN
79
Laitue a grosse pomme khisèe. — Vonuo d'Ilalie, colto siii-
ffulière laitue rappollo un pou, nu début ilo son dovploppo-
mont, la laitue friséo do Californie; mais à niosuro (piCllo si'
foruio elle roviH des caractères tout |iarticuliers. pmduisnnt
une pomme énorme d'un vert clair, composée do finiilles
épaisses croquantes, fort frisées et très dentelées.
C'est uno variété tardive, trùs lonlo à monter ot pou sen-
sible à la (rrando clialour.
Navet kcaiilate pi.at iiatif. — C'est par sa belle couleur
écarlato <|U0 co joli navet se fait tout <rabord remanjucr;
mais à cette (pialité il
convient encore d'ajouter
que c'est un navet tiAlif,
à racine aplatie d'une net-
teté irréprochable et à
collet lin; le feuillafjo en
est par ailleurs découpé,
court et peu abondant.
H E 1 N E - .\l A n G f E R I T E
PLUME u'aITHLCIIK THÉS
NAINE ULANCUE IIATIVE. —
Cette nouvelle variété est
uno amélioration de la
Reine-Miiriim'ritc Cotiii'lc
Tom-Poiice.
Elle en didère essen-
tiel lomenl par sa préco-
cité encore plus jfrande,
égalant celle des Hoincs-
Nfarguerites Reine des Halles, et par ses capitules plus
larges, à pétales beaucoup plus longs, fort récurvés, plus
échevelés et plus frisés.
ReINE-.MaRGL'ERITE IMnniQUÈE pompon POURPRE DRILLANT. —
Klevée do 00 centimètres environ, la plante, do port bien
pyramidal, donne uno quantité de Heurs plutùt petites, mais
très régulières et de longue durée avec un coloris pourpre
e.\trômoment brillant.
Myosotis des alpes pygmée hlanc. — Cette nouvelle race
est e.vtrérnement florifère et do taille très réduite.
La plante forme des petites toufles minuscules no dépassant
pas S il 10 centimètres de hauteur, toutes couvertes de char-
mantes petites étoiles blanches si nombreuses qu elles mas-
quent complètement le feuillage.
Toutes ces nouveautés sont mises au commerce par MM. De-
naiCfe et fils, horlicultours-grainiers à Carignan (Ardennes).
'\[\i\r^
SucicU' .\iitioiiiili' (rilorliciillurc de Fraucc
Fis- 4:!
— Rt'ïne-Marffucritc Madan
II. Martinet.
Séance du -^7 février i!)02
Comité de flobiculture
M. Barbe, du domaine de Noisiel. pn'sentait des Prime-
vères de Chine, arrivées malheureusement en assez mauvais
état; M. Page, de Bois-liaudian, de superbes Œillets apparte-
nant à la variété Grande Duchesse OUja.
.M. Millet, de Bonrg-la-l^cine avait apporté un pied do Vin-
letles Af"(f(i»i<,' .-tcénc cultivé sur tige dressée, procédé qui
n'ajoute rien k la beauté des plantes.
Des Muguets forcés, de lieile venue et un pied de Lilium
auratum inarrantlium, retardé, étaient e.\posés par Af. Bois,
horticulteur à Ttiiais, qui se consacre spécialement à ce genre
do culture.
.\ signaler deux urnes de Nepentlies, appartenant l'une au
y. sauyuinea l'autre probablement au X. ^'cilcllii : .M. .larry-
Desloges, qui les avait apportées, recherche les plantes de co
genre et s'occupe ilen n'unir une collection.
linQn une nouveauté de M. Micheli, de Crest-Jussy, l'ama-
lour bien connu : le Fritillaria askiihadensis., de Perse, à fleurs
blanchâtres, disposés en couronne pendante comme dans
VImpériale. La plante est plus curieuse que belle.
Comité d'arboriculture fruitière
A M. Sadron, deTliomery, do très belles grappes de Raisins
Chasselas duré. Chasselas blond de Thotner;/ grettt'S sut Fran-
henthal, cueillies le 15 septembre 1901 et encore très fraîches;
à .\f. Trliain Faucheur, de Bagnolet, de superbes Poires do
Doi/eiini- d'/Ihrr; à .\l. Ariioiix-Pellerin, de liagnolet, de jolis
fruits do Calcille bl(ir,r.
M. Dybowski pri'seiitail un régime de Bananes ot six
Ananas appartenant à trois variétés dilTéronles.
Comité di; culture potaci'.rk
M. CompoinI, do Saint-Ouen, avait apporté do superbes
asperges c<immo d'habitude. .\I. Barbe, de Noisiol, faisait éga-
lement un apport d'asperges.
A noter de belles Laitues Crêpe à graine noire, semées le
12 octobre l'.iol sur terreau et repiquées sous cloclio le
10 novembre. C'est une pri'-senlation do .M. Chesnoau, j.irdi-
niorchez .M. Stinville, ii Charenton.
P. Hariot.
Lb Concours d'Orchidées.
Concours assez fourni et très intéressant; toutefois il n'y
avait rien de tout à fait saillant, aucune nouveauté sensation-
nelle, et le jury n'a pas décerné de médaille d'or.
M. (ioorges .Mngne, amateur à Boulogne-sur-Seine, présen-
lait un beau lot bien varié comprenant notamment ileu.\ très
intéressants Catllei/a Triamr, l'un ayant les iiétales et les
sépales presque blancs, et le labcllc pourpre très foncé, l'autre
(l'un rose assez vif; Oncidium Cavendishianion, Vanda lamel-
litla Bo.iaUi, Calanthe llegnieri, Ci/mbidium ehvrncurn. Lép-
iotes bicolor très bien fleuri, et uno série do Cypripedium
remarquables, parmi lesquels C. X Leeano-Lathamianum,
à très grandes et belles fleurs, C. X Lecaniim superbum
e.\cellent, C. X 'l^dipe très grand, C. X nitens, C. X po''-
tiim, etc.
Autre belle série de Cypripedium dans le lot de .M.M. DuvaU
et fils, de Versailles; citons au premier rang le C. X Salliero-
ciliolare. fort distinct, dont le pavillon fait penser au C . Dai/a-
niim, avec ses bords latérau.\ repliés qui lui donnent une
forme allongée, et dont les longs pétales défléchis. assez larges.
sont tout rouverts de points rougo-bruiuVtro sur fond vert
pAle, avec le sommet lavé de rose vineux clair; puis les C. X
Leeano-Iioxalli, Art/iuriano-villosuni, très joli, liidol/ianinn,
René Ducal, Proserpine, lacteum. loochristicnse, Haynal-
dianum. seul type du groupe; enlin quelques autres Orchi-
dées intéressantes, Odontnglossum crispum, 0. Hiinnexrcl-
lianum, 0. Adrianœ. Dendrobium X Cassioiic et un joli
fi/mbidium X eburnco-Loirianum.
Un amateur. .M. Fournier, de Marseille, avait envoyé un
nouvel hybride, le Lielincattlei/a X Mlle Març/uerite Four-
nier, qui malheureusement était arrivé fané: mais une photo-
graphie et une excellente aquarelle permettaient de se rendre
compte do la magnilique beauté do ce semis, issu du Lœlia
Digbi/ana et du Cattleya labiata. M. Fournier avait aussi un
hybride de Ld'lia liarpophi/lla oi purpurata, à grandes llours
<run beau coloris orangé très foncé, avec le labello maculé
de pourpre.
MM. (;appe et fils, du Vésinet, avaient une collection de
Cypripedium Lathamianvm, et quel(|uos autres excellents ;
C. X Colonel de Vdlehois-Mareuil, C. X Charlestrorthi-
Leeaniim. à superbe pavillon très largo, bien étalé, tout
lâcheté do violet rose sur fond blanc; C. X ^o grande, très
bonne variété. C. X variahile, C. X T.eeanum, etc.; puis
Lrclia flava, L. glnuca, L. Jongheana. et deu.x Cattleya
Trianrr très paies, dont un presque blanc pur.
Un Cattleya Trianœ alba était exposé par M. Sallier, de
Neuilly.
.M. Maron, de Brunoy, avait un petit lot du plus haut intérêt
composé de ses semis : le Calllei/a X Madame Panzani,
nouveau, issu du C. Schilleriana et du C. Mossiœ alba, et
dont les pétales et les sépales sont d'un rose brunâtre parti-
culier très joli; le C. X Astrcea, le Ludiorattleya X Impéra-
trice de Russie, le L. Truffantiana. le plus merveilleux
labelle pout-èlro ipie nous ayons vu; le L. X Ernesti.
M. Lesueur, do Saint-Cloud, avait un groupe dans lequel
chaque plante méritait do retenir l'attention : un superbe
Lœlia Jongheana, très bien fleuri, un PhaUrnopsis Stuar-
tiar.a un i>cu inférieur comme variété, mais très richement
lleuri, un Cattleya Triante d'un joli rose clair, lo Cypripe-
dium X ^' Ch'nfifc 2)"0)Vn/>os, portant trois fleurs imposantes,
et des Odontoglossum crispum très brillainmcnt fleuris.
G. T.-Grig.nan.
80
LE JARDIN
I.ES COUPOSITIONS FLORALES
M. Bouziat présentait une pcrbo do rosos Caroline Tfstout
dans un vaso en verre, et mio grande corbeille d'AzalOos
roses élagoes et surmontées d'un l'acos llV(/(/Wicjiia, un peu
trop enrubannée dans le bns; M. l'oncelilanc un vase fleuri
d'Orchidées: longues (grappes arquées d'tUlonto(ilossuni et
fleurs de Cattleya s'eslompant de la linc verdure d'Asparii^'us
et do Coccis; M. liebrie-l^cliaunio. une vannerie en forme do
vase, surmontée d'un arrangement tort bien coneu do Mu^'uets,
Cyclamens, Aniar\ llls, C.livia, Crotons. surmonté de Lis du
Japon parmi les frondes de I-'oujières, avec de lonps rameaux
de llubiis rrfU:riis ol des Clématites violettes formant une
opposition d<' couleurs sur un Ilot de rubans jaune paille.
l>u mémo présentateur, une lé|/ére armature formant ser|iehtin
partant d'un plateau en osier, type de monture servant pour
les compositions d'Orchidées. Un beau suji-t d'Azaleo rose,
avec un ruban vert pomme trop important, et une jolie cor-
beille do vannerie en trros (ICiliets. garnie île ruban à chaipie
anse, dou partait une (jerbe ar^juee, était présentée par
Alexandre Serv'.-au. Unlin.M. Gauthier avait apporté un cacho-
pot d'Aïulée blanche.
ALBF.nT Mal-mené.
BIBLIOGRAPHIE
Comptabilité agricole, par II. Barillol, 1 vol. in-8 de 171 pages,
(Larousse éditeur); en vente à la Librairie horticole, 84 bis,
.rue do Gronollo, prix : broché '.' francs : franco 2 fr. 25 ; avec
couverture papier cuir : - fr. 25, /ranco 2 fr, JO.
La comptabilité est l'àme du commerce et do toute entre-
prise si petite soit-ello : le propriétaire, l'horticulteur, le jar-
dinier entrepreneur, etc, doivent savoir tenir leurs comptes
convenablement.
Uion que ce livre s'applique principalement à la compta-
bilité agricole, il est susceptible de rendre de multiples ser-
vices pour 1 établissement et la conduite d'une comptabilité
concernant les produits do l'horticulture.
Ainsi que ledit fort justement l'auteur: n L'agriculteur qui
connaît ses terres et sait employer les engrais chimiques cl'
le fumier ougmente son revenu dans une proportion ines-
pérée; il abanilotme une culture inqiroductive et la remplace
par une meilleure. .Mais, il faut marcher à coup sur; et c'est
ici que la comptabilité lui apporte le conlrùlc indispensable,
et le moyen certain d'a|>précier chaque sorte de culture •>.
H. R.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
L« vente des fleurs laisse toujours ù désirer; les pri.v de
la marchandise do choix extra se tiennent malgré cela assez
bien.
Nous avons relevé, le 2' février, les cours suivants ;
RO*«*extra I" choix valont: Mai rrlml \ii-l, ûolj (r. à lofr.;
Paul .Vri/ron do M « In (r. ; Cajilain Clirislij, de f> a S fr. ; I.a
France, do ♦ fr. ii 6 Ir.; Ulrich Brunncr, de 0 à 12 fr.;
Safrano do U fr. tiO a 1 (r. 20; Paul Xabonnami, de 2 fr. 50
à 'J fr. 50; La France de 89, do 5 à 0 fr. ; Kcine Marie llen-
riellc. I fr. 50 à 2 fr. ; Maria Van lloulle, do 0 fr. 75 à 2 fr. 50;
Kaiscnn Aiii/usla l'icturia. de 1 à (j fr. la douzaine. Les
Œillets de choix valent de 1 fr. 50 à 2 fr. ; Culosse. de .'< fr. 50
à .'> fr. ; ordinaires, do 0 fr. 70 à 1 fr. la douzaine. L Oranger
du .Midi vaut ou détail de 1 à 1 fr. 50 le cent île boutons. La
Giroflée (jiiaranlaine,doO fr. 15ào (r. 201a botte. Le Réséda
deo fr. 20 àO fr. :tO la botte. La Violette du .Midi en moyen
bottelage de s à 15 fr. le cent; le boulot, o fr. 2o a o fr. 40;
le gros boulot, 0 fr. 00 à I fr. la pièce. La Violette de
Parme vaut do 1 fr. ."lO à 2 fr. le bottillon; Le Mimosa vaut
de 1 fr. 20 à 2 fr. le kilo. L'Anémone rase vaut de u fr. 10 .
à 0 ir. 15 la botte; de Cacn. 0 fr. 75 a 1 fr. 25 la douzaine. L'An-
thémis, de 0 fr. 10 à 0 fr. 20 la botte. Le Muguet de 0 fr. 75 à
1 fr. la botte; Les Lillum llarrisii valent 10 fr. ; rubrum.
do 5 à 0 fr. la douzaine. Le Lllas en gerbe vaut ite 0 a ?< Ir.,
sur courtes tiges, de 2 fr, à 4 fr. la botte. Le Narcisse vaut
de 0 fr. 15 à 0 fr. 25 la botte. Camélia, 1 fr. la douzaine.
La vente des fruits est plus active. Les prix pratiqués lo
20 février sont les suivants :
Ananas de 2 (r. 50 à 7 fr. la pièce. Bananes de 12 a 18 fr,
le régime. Citrons, de 5 à 10 Ir. la caisse. Figues de 20 à
30 fr. les 100 kilos. Marrons de 25 à K) Ir. les UK» kilos.
Noix de Coco de 35 à iO Ir. le cent. Noix de 30 à 50 Ir, les
li.Ni kilos. Poires de 20 à 120 Ir. les 100 kilos, suivant choix.
Pommes de 2U a 100 Ir. les 100 kilos. Raisins deserre blancs
de 2 Ir. 50 à3 Ir., noirs de2 fr. 50 à 10 fr. le kilo. Raisins de
Thomery blanc de 2 fr. à 4 fr.; noir de Ifr. 50 à3 Ii . Pruneaux
de 80 a 120 fr. les lOJ kilos. Pèches du Cap de o Ir. 25 à
2Ir. iO pièce. Fraises de serre de .' Ir. a 6 Ir. 50 la caisse.
Les légumes s'écoulent assez lacilcnient.
Ail d'^ 'lO a 00 fr. les IW kilos. Artichauts de 12 à 2>; Ir. le
cent Asperges aux petits pois de o Ir. Oo a U Ir. 75 la botte.
Asperges fuicécs de 't à 2o la botte. Carottes île Clievreusc
de 20 u :io Ir.; les communes do 5 à 7 (i . Ii's l'"' kilos; nou-
velles do 25 il 3S Ir. les loo bottes. Champignons de 00 a
170 Ir. les 100 kilos. Choux-fleurs de is a Oo Ir. Choux pomiués
de 0 à 10 Ir. le iimI. Choux do Unixellcs de .55 a 05 fr.
les liHl kilos. Cresson de 0 fr. 05 à 1 fi. 1'. les 12 bottes.
Crosnes de 0<> a '.Hj Ir. les 100 kilos. Céleri rave de o fr. o5 à
0 fr. 20 lu pièce. Cerfeuil de o fr. Oo a o fr. 7o la botte.
CIbouleile 0 fr. lo :i o Ir. 15 la botte. Echalotes de su à \m Ir.
les loo kilos. Epinards de o Ir. .!< a o Ir. 00 le kilo. Lau-
rier de 20 (I Vi Ir. les Uni kilos. Mèches de 50 à so Ir. les
Ui») kilos. Navets de 2t a :u (r. les 100 bottes. Oignons du
l:i à 15 Ir. les loi.> kilos. Oseille de <.I0 à 150 Ir. les |o<i kilos.
Panais di' s a lo fi . 1,-.. |oo Iniiles. Poireaux du :io a .50 fr.
les loo lioiiis. Pommes de terre Il"ll>i,i,l,- de '.'a 12 fr.; .Siiii-
cisse ruiiiie de 7 as Ir. Radis roses de 0 fr. l'-o a o fr. 75 les
3 bottes. Persil de :io a :. ■ Ir. I.s 100 kilos. Salades «liverses
do 8 a.'io fr. le cent. Tomates d .VIgérie do 0 Ir. i-o a o fr. so lo
kilo; lies Canaries île i:n a Isii Ir. les lOO kilos. Thym do
15 à 25 tr les l'»i bottes. Endivas de 70à so fr. les 100 kilos.
Pommes de terre notncUes do 40 à 45 fr. les 100 kilos.
V. U.
L-A -TEIS/IFSERA-rURE
f.cK nuliciiliiiiis cidcxsuiis si, ni i ni i ees u r<i'i^. "/ tlieiiiminctre centigrade.
Février
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
, '2 h. ai li.diimilin.
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N» 362
LE JARDIN
20 Mars 1902
CHRONIQUE
La question du inoinoau n'a pas dil son ilcruier mot.
Il sera toujours pour les uns un oiseau malfaisant; pour
les autres il devra otre considéré comme bienfaisant ou
comme indifférent. Aux Etats-Unis on commence a
s'occuper non seulement dos Passereaux, représentés
là-lias par une vingtaine d'espèces, mais encore du
moineau d'Europe qui y a été introduit il y a une cin-
quantaine d'aiini'es. Le Service l'iologiquc du di'parte-
ment de l'Agriculture s'est livré à une minutieuse et
remarquable enquête à leur sujet et, il on résulte que les
oiseaux américains elle moineau de l'ancien continent
no se comportent pas du tout do laniémo faeon. Clie/ les
premiers, les semences des mauvaises herbes comptent
pour plus do moitié do leur nourriture pondant l'année
entière et plus des quatre cinquièmes même dans la
période d'hiver. La partie do la nourriture de ces oiseaux
avantageuse à l'agriculture étant de ô à 10 fois plus forte
que celle qui est préjudiciable, il y a lieu de leur
accorder une protection parfaitement motivée. Quant
au moineau, il n'agit pas de même. Il prélève tréuorines
quantités de grains dans les campagnes, attaquant les
céréales depuis la formation de l'épi jus(]a'au moment
oii le grain est constitué. Aussi lesauteurs tie l'enquête,
tout on reconnaissant que le moini'au rend des services
appréciables comme insectivore, n'iiositenl pas à dire
que sa disparition serait un bienfait pour riiommc. En
i8'J0, à Boston, une société s'était fondée pour exter-
miner le moineau d'Euroi)e, mais malgré la destruction
qui a été faite d'une quantité considérable de nids, le
nombre des oiseaux a à peine diminué.
• •
Une note intéressante publii'c par M. de Rocquigny-
Adanson montre bien comme il est difficile de fixer avec
précision l'époque do lloraison d'une plante. Il s'agit de
î.lzalea pontica dans le centre de la France. A Baleine,
près Moulins, il a supporté sans dommage les grands
hivers du siècle dernier. Ses fleurs qui, dans son pays
d'origine, sont avidement recherchées par les abeilles,
sont visitées à Baleine par des bourdons et par le grand
papillon du Chou. Le miel qui en provient est, parait-il,
vénéneux, et tout le monde se souvient de l'empoisonne-
ment d'une partie de l'armée des Dix-milles, dans les
environs de Trébizonde, pour avoir mangé beaucoup
de miel. Le botaniste Pallas affirme que lo coupable
serait le Rhododendron ponticum et non \'A:alea. La
lloraison de cette jolie Azalée a varié depuis 1808, pen-
dant une période d'observations do quarante années,
entre le 5 avril (en 1881) et le 7 mai (en 18(">0), soit un écart
de 32 jours. L'.l calea ponlica a fleuri 12 fois du 1" au
15 avril, 22 fois du 10 au 30, G fois du 1"" au 1.") mai,
3i fois en avril et 6 fois en mai. M. de llocquigny-Adan-
son, établissant une moyenne, en déduit que l'époque
moyenne de la lloraison de l'Azalée pontique dans le
midi de la l-'rance peut être fixée au 22 avril.
• «
Il n'est pas sans intérêt do connaître quel est le ren-
dement du raisin en vin'? Malgré la simplicité a[)parcnte
du problème, il est très difficile d'y répondre tant il est
complexe. Il faut en eflet tenir compte de la variété du
cépage, de la nature du sol, de la végétation, des con-
ditions atmosphériques, de l'influence des maladies
l)arasilaires, etc. Tous ces facteurs réunis peuvent agir
de manière à abaisser ou à élever la production du
double au triple. Il faut tenir compte également du
mode de végétation, de la qualité des appareils, de
l'exécution du pressage. Malgré tout, on peut admettre
comme assez rapprochés do la vérité, les chiffres sui-
vants :
13U kilos d'Aramon donnent 1 hectolitre de vin titrant
10 pour 11)0 d'alcool; ilans les régions très chaudes
l'hectolitre de vin à 13" d'alcool demande de 135 à 1 iO kilo-
grammes do vendange. En Champagne, 100 kilos do
l'inol noir fournissent 77 litres 52, et de Pinot blanc,
80 litres 30. C'est ce dernier chiflre qui représente
la quantité de vin donnée en Bourgogne par le môme
ei'page. Il fuul signaler aussi une perle d'au moins
13 pour 100, qui a pour cause les prot'édés actuels, et
qu'on laisse dans lo marc. Cette proportion peut même
s'élever jusqu'à 1(J cl demi pour cent.
«
• •
Et d'ailleurs cette perte dans le rendement lolal no
doit pas être envisagée de trop près si l'on songe à la
surproduction qui a été constatée dans les vignobles
du midi de[)uis quelques années. M. A. Milntz a publié
récemment le résultat de ses observations sur les
vignobles à haut rendement du midi de la France. C'est
dans cette surproduction qu'il faut voir la cause de la
crise aiguti que traverse la viticulture. Les arrosages,
les fumures, les façons do tailler ont tellement agi sur
les ceps qu'on en est arrivé dans certaines régions à
produire [dus de 3.J0 hectolitres à l'hectare. Le facteur
essentiel de cette surabondance, a été surtout la (aille
(jL')iéreuse laissant do 00 à 80 raisins par pied.
Quelle influence exerce cette production élevée sur
les qualités du vin? Des expériences entreprises dans
le Roussillon ont montré à M. Muntz que la taille modé-
rée donnait 93 hectolitres et 11.980 kilogrammes de rai-
sins, tandis que les tailles longues fournissent 317 hec-
tolitres et 38.700 kilos. En même temps l'alcool du vin
diminue de 11 à 8 ainsi que l'extrait; la coloration
s'affaiblit, le goût est léger et acidulé. La récolte inten-
sive a dimc profondément altéré la nature du vin. Dans
d'autres régions on a trouvé un résultat analogue. Il
faut noter d'ailleurs qu'il en est do même pour la bette-
rave dans le nord : la quantité nuit considérablement à
la richesse saccharine. Il n'en est plus de même pour
le blé, qui n'est jamais déprécié par la quantité de sa
production; « le revenu brut est proportionnel au ren-
dement ». Dans les contrées où la teneur alcoolique des
vins est naturellement faible, ceux-ci sont trop légers
et titrent sept et même moins d'alcool. Malgré cela, tout
a semblé bien marcher pendant quelques années et la
vente a été facile; mais ces conditions ont totalement
changé. Dans les vignobles à haut rendement il y a une
infériorité do 300 francs et plus par hectare. De plus, ces
vins de qualité médiocre, font concurrence aux bons
vins et en déprécient le cours.
La solution rationnelle de la crise actuelle, la seule
qui puisse faire cesser le malaise, c'est dans la modé-
ration de la production qu'il faut la chercher. Mais les
viticulteurs seront-ils assez sages pour le faire'?
m
• •
La violette Wilson, une des principales sources de
richesse pour la région méditerranéenne, a une bien
curieuse origine s'il faut écouter la légende que nous
rai)porte M. Ernest Ballet. Ramel « le père de l'Euca-
lyptus « qui en propagea la plantation en Provence,
remarqua un jour, dans les ruines de Constantine, les
débris desséchés d'une plante qu'il ne put déterminer
et qu'il rapporta à M. Dellor, d'ilyères. Ce dernier
ramena à la vie la pauvre desséchée et en tira un excel
lent parti puisque ce fut la souche de la violette odo-
rante à longs pédoncules, cultivée .sous le nom de vio-
lette Wilson.
P. Hariot.
82
LE JARDIN
Nouvelles Horticoles
Décorations. — Par décret en date du 0 mars, M. D.
Bois, assistant au Muséum d'histoire nalurello, secré-
taire rédacteur de la Société nationale d'Iiorlicuiluro, a
été nommé chevalier do la Légion d'honneur.
Nous nous réjouissons tout particulièrement de celte
décoration, non pas seulement en raison des amicales
relations que nous avons le plaisir d'entretenir, à titre
de confré.-e, de ciil!al)oraleur et de collègue, avec NL Bois,
qui fut àlaSNlll'"un liililiothécaire modèle et qui, comme
spcrt'lairo n'ilacteur, conlinue à si' concilier toutes les
sympathies par son alTaliilité, son extrême complaisance
et sa grande compétence accompagnée d'une modestie
peut-être excessive; mais nuus ajouterons que nous
attachons un prix spécial à cette consécration d'une
carrière qui peut déjii être citée comme exemple à tous
les praticiens de l'horliculluro. M. Bois est, pour
employer l'expression anglaise, qui constitue une
louange très haute à nos yeux, un homme qui s'est (ait
lui-même. Il a commencé par être un praticien et un
ohservatour distingué il a eu l'ambition de joindre la
science à la pratique, et l'on peut dire qu'il a été ainsi
l'un des meilleurs modèles de cette association féconde
qui sera plus fréquemment réalisée dans l'avenir, nous
l'espérons pour le progrés do l'horticulture.
Enfin, non content de s'instruire et d'amasser des
ol'servations précieuses, il a voulu faire profiler ses
confrères de ses connaissances, et il a publié de nom-
breux ouvrages parmi lesquels nous rappellerons seule-
ment son excellent Dictionnaire général et le I'ol(i(/er
tl'iui curieux, l'un des livres les plus originaux et les
plus féconds qui aient paru depuis longtemps en horti-
culture.
Palmes académiques. — Une promulion Ins impor-
tante ;i paru au Jiniri'nl O/'/tciel du H mars; nous y rele-
vons avec plaisir les noms do M. J. Hudolpli, notre
sympathique cnllaboraleur, et de M. Georges TrulTaut,
nommés nfflciers d'Académie.
Les fêtes ft-anco-russes. — On se rappelle le succès
(iblenu p.ir la manilestatiini dos exposants français h,
Sainl-Pétersbourg lors du voyage àCompiégne des sou-
verains russes. Do splendides corbeilles, dont nuus
avons publié la description et la reproduction (lyoi,
p. '.^g.'» et :W~) avaient été offorlos a LL. MM. l'Empori'ur
et l'Impératrice do Hussio en commémotalion do l'Expo-
sition intornationalo do 18'J9. La réunion des oxpos.mts
avait décidé, en outre, que les noms <le tous les sous-
cripteurs seraient inscrits à la suite d'une adresse sur
un album qui serait ofTerl aux souverains.
M. .Martinol, ancien commissaire général du gouver-
nement à Saint-l'i'torsbourg, s'était chargi- du soin de
faire parvenir cet album à doslinalion ;la lettre suivante,
qu'il a reçue tout récomment de S. E. M. Yornu'lnff,
Ministre île l'Agriculture do Russie, témoigne que
l'Emporour et l'Impératrice ont conservé le meilleur
souvenir des exposants français :
II!USTUI lil I "■►''II'"'' s/./', /.•,-^/,.,i,r'/. /.■ // :'7 l'.r.i,-,- fm?.
vm '
Mo.SMKlK,
J'oi ou le bonheur do soiimollro à Sa .Majoslé rnlhiiiii avec
In liste des oxpoKaiils (iniiçais <ln risxpiiKlIliiii iiitiTiiatiimalo
,1 M..ri.. ..iiiii.. .!.• ^liiii l'.lersliourg iIclH'.!;!. Sa .Majesté, a; anl
allniiii.a daigném'ordonncrdo vous
, _ gralitudo.
Bn m'acquittant do cotte mission agréable, je vous prie,
.Monsieur, Jagréer l'oxprossion do mes meilleurs sentiments
et de ma considération très distinguée.
Signé A. YERMOI.OKF.
.\ M. 11. .Mabtiset, ù Paris.
Il nous reste à remercier M. Yermoloff, dont la haute
bienveillance et l'amabilité nous sont bien connues,
ainsi que M. l'ischerdo Waldhoim, le savant directeur
du Janlin Impi-rial Bolaniquo de Saint-Pétersbourg,
d'avoir bien voulu se faire, dans celle circonstance, les
interprètes dos exposants français.
L'association amicale des anciens élèves de l'Ins-
titut agronomique a tenu son assemblée générale
annuelle le :^ mars dernier.
Le rajiport du président, M. Eagot, a constaté l'étal
florissant de cette intéressante association qui compte
acluellomenl 'JOO membres.
Le dépouillement du scrutin a donné les résultats
suivants : MM. Fagot, sénateur des Ardennes, prés!
dent; Lacr:i, agriculteur, Malet, directeur do la colonie
agricole de la Chalmelle, vice-présidents ; Saillard, pro-
fesseur a l'Ecole nationale des industries agricoles de
Douai, secrétaire; Nuss, commissaire-expert au Labo-
ratoire municipal de Paris, trésorier.
Société nationale d'horticulture. — Le Conseil
d'administration a nommé .M. Jules Vacherot président
de la Commission des Expositions; il a, en outre,
nommé membres do cette (Commission .MM. Michel,
Pierre Passy, ïillier, Nonin, Lange, Maurice Lobœuf et
G. Debrie.
Applications du froid industriel en agriculture.
— M. J. de Lovenln, charge d'une mission spéciale, a
publié dornièremeid, dans le Bullcli/i du Miiiislére de
rAiirirullnre, un rapport très étendu et très intéressant
sur ce sujet.
Congrès. — La Muluelle-Tta/isjiorts, .Société d'études
p. lur l'amélioration des moyens de transport, créée sous
le patronage des syndicats professionnels, tiendra les 21
et 22 mars, à l'Ilotol des Agriculteurs do France,
rue d'.MlicMOs, à Paris, un grand Congrès des intérêts
du ceniincrce et de l'industrie en matière do chemins de
fer. Ce Congrès sera inauguré par M. le Ministre des
Travaux Putdics, assisté de M. le Ministre du t;ommorce.
Nous ponsiins que les principaux syndicats horticoles
y seront roprésontés.
Annales de la Société des Chrysanthémistes du
nord de la France. — Cette publication, qui vient de
paraître n-commont, remplace l'ancien \ord horticole.
Le premier fascicule, comblant une lacune, contient
l'historique delà Société pendant toute l'année IDOl.los
comptos-rondus dos réunions du Comité provisoire et du
Comité reconstitué, ainsi que celui do l'Exposition de
novembre dernier, enfin la liste dos membres.
Une assemblée générale aura lieu le 23 mars au siège
do la Société, 12, Grande Place, à Lille.
Les fruits du Cap ont commencé, dès les premiers
jours do février, a .irriver en Angleterre en grandes
quanliti'S. On cite de fortes expéilitions de Prunes et
Pèches, et dos Abricots en (|uantil('s moindres.
L'avenir de la canne à sucre. — La culture indus-
Iriolle de la canne a sucre pourra-t-elle résister à la
concurrenoo que lui fait oolle do la betterave? Cela
n'aurait rien do surprenant, si les espérances du
D' .Morris se réalisent, l-ln oITot, d'après ce que nous
lisons dans le Wesi hiditiii HuUeiin, qui a publié
récemment le compte-rendu du Congrès agricole des
Antilles, tenu sous la présidence du savant anglais.
LE JAUDIN
a3
celui-ci auiailoncoro l'cspuir d'ohlenir parsélectioii iiiu'
canni" à sucro protluisant 50 à ÔO 0/0 de [dus de sucre
qtio celles acliiclleini'iil rultivdes.
Bureaux de sociétés. — Sociclé d'Horliculluro
d'Orléans et du I.olrcl : MM. Max de la Hochelerip, l'i-i-
.side/if ; i.\o Saint-l'aul, i" Virc-Présideul ; A. Breton,
Vifc-l'rrskleiil \ l'.ng . Délai re, Seirclnirc général \
A. Vigneron, Sccréliiirc yciiéral adjoint; E. Martin,
Secrclaire; Courlais, Vice-Secrélaire; Desbordos, Tré-
sorier; FougCToau, Jlibliiilhéi-tiire; Joly, liibliothrcnirc-
adjiiitit.
Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret. —
Diniancho '.i mars a ou lieu, i\ la mairie, la séance
gén('rale de la Société d'horticulture pour le lenouvclle-
ment d'un tiers des membres du conseil d'administra-
tion et pour la distrihulion des rocompensi's des l'.V et
74' expositions do l'.iQl; plus do 15U diiilomes, objets
d'art, médailles d'or, de vermeil, d'argent, etc., ont été
distribués.
Plus de 120 membres assistaient à cette séance, rendue
des plus intéressantes par la communication faite par
M. Jouisse, i)harmacion, sur un diptère qui s'attaque au
blé, lo coupe au collet et le fait mourir. L'assemblée a
chaudement féliciti- M. Jouisse do sa communication ol
a voté l'insertion do sou mémoire au liullelin de la
Société.
Le Coleus Coppini Ileckel [Plectranthns C<rppini
Cornu). — M. l'.douard Ileckel rend compte, dans la
Revue des Cultures coloniales, d'observations nouvelles
relatives à cette plante dont nous avons déjà parlé
(l'JOl p. 360) et lionne le résultat d'analyses effectuées
au Jardin Colonial de Marseille. Les tubercules contien-
nent, d'après ces analyses. 10.0.5 O/il de ;.'ommes et ma-
tières [lecliques, li 0/0 d'amidon, 10,08 0/0 do glu-
cose, etc. Cuits iK'ndanI 2o minutes à l'eau presque
biHiillanle, puis saules au beurre, ils ont, dit M. Ileckel,
un goût agréable qui lient lo milieu cnlri' le Cmsne du
Japon et le Salsilis.
Rose Jeanne Buatois (Hybride de Thé). — Celle
variété est le résultat d'une hyliridalion do la rose
Merveille de Lyon fécondée par Madame Eugène Resal.
L'arbuste est vigoureux à rameaux droits non sar-
menteux se ramilianl très bien ; chaque rameau porte à
sou extrémib' une lleur solitaire très grande, bien faite
et d'un port excellent; le Imuton est très beau, allongé
et s'ouvre très bien. Aucun liouton ne l)rùlc ni ne
pourrit.
Les Heurs sont d'un beau blanc nacré très légèrement
teinté de rose carné et jaune au centre avec onglets
jaunes.
Questions d'acclimatation. — Un correspondant
qui s'est établi comme colon horticulteur en Xouvelle-
Caléiionie nous communique des observations assez
intéressantes sur la végétation dans ce pays. Les arli-
chauls n'y donnent que des capitules de la grosseur
d'une pèche moyenne, quelles que soient les graines
employées. « Les autres légumes s'obtiennent ici à peu
près comme dans le midi de la France, avec quelques
anomalies. Les arbres fruitiers de France, Pêchers,
Cerisiers, Abricotiers, Pruniers, Poiriers, reçus par
l'Australie, ne m'ont pas encore donné de résultats.
Pour vous donner une idée de la difficulté, nous avons
ici un Péchera petits fruits venu delà Réunion; ce Pécher
llcurit lin juin; au mois d'octobre ses fruits sont de la
grosseur d'une prune de Sainte-Catherine; c'est à ce
moment là que les Pêchers de France, Grosse mignonne
et autres, les Poiriers, Abricotiers, Cerisiers, Pruniers,
débourrent; la plupart do leurs boutons à Heurs sont
éteints; quelques-uns s'ouvrent et les fleurs tombent.
Ils ont cependant subi une chaleur moyenne do :^.j'
d'août il octobre. J'ai pu obtenir néanmoins quelques
fruits sur ces arbres en employant l'incision annulaire,
mais je ne m'explique pas cette dinérenci? d'entrée on
vr'gélatinn. On dirait que ces arbres sentent que c'est
l'hiver dans leur [jays d'origine.
« Certaines cati''gories de Rosiers ne lleurissent pas
naturellement, entre autres les hybrides remontants
Jean Liabaud, Baronne de lloliischild, Louis Van
Iloutte, etc., dont l'authenticité n'est pas douteuse, no
(leurissent jamais, tandis que les Thés, les Ile liour-
hon, etc , lleurissent normalement... »
Exposition annoncées. —Une Exposition de Chry-
sanlhèmes et de fruits aura lieu à Cnutances les samedi,
dimanche cl lundi 15, 10 el 17 novembre prochain.
La Société d'Horticulture du département de Seino-et-
Oise fera, en 1902, une Exposition des produits de l'Hor-
liculturc, les 31 mai, 1, 2 et 3 juin.
L'Exposition sera ouverte, pour les Dames patron-
iiesses ol les Membres do la Société, le samedi 31 mai,
à partir de trois heures de l'après-midi, et pour le
public, le dimanclie 1" juin, et les jours suivants, depuis
huit heures du malin jusqu'à six heures du soir.
Les réc(unpenses seront distribui'es en séance pu-
blique, lo dimanche lô juin.
Tous les produits de l'horticulture: fleurs, fruits,
légumes, arbres, arbustes, plantes diverses, etc., sont
reçus.
Pour tous les concours relatifs aux produits de l'iior-
ticulturo, les exposants forment deux séries de concurr-
ents: Horticulteurs commerçants et les amateurs ou
jardiniers d'amateurs. Celte série concourt séparément
pour tous les prix.
l'ne exposition spéciale de Chrysanthèmes, organisée
par les soins <le la Société d'Horticulture d'Angers et du
département de Maine-et-Loire, aura lieu à Angers,
place de Lorraine, du vendredi 7 au ilimanclie 10 no-
vembre l'.)02.
Les demandes d'admission devront être adi-essées à
M. Millel, secrclaire de la SociéU', G, rue Béranger, à
Angers, avant le 20 octobre 1902.
La ville d'Aix en Provence organise du 27 avril au
1" août une exposition n-gionale, internationale el colo-
niale sous la présidence d'honneur de M. leD'' Bertrand,
maire d'Aix.
Expositions annoncées
Paris, 21 au 20 mai, lOxposilion nrintanicrc do la Société
Naliiinale aux serres du Coiu-s-la-Roino.
Lyon, 2.S mai au i Juin. lOxiiosiUon générale.
LÛle, mai à septembre. lOxposilion internationale générale.
Grasse lAlpes-.\(ar.), 10 avril. Expos, agricole. Iiorlicolc ci
industrielle.
Pau, 15 ;ui iï mars. Kxpos. horlicolo et artistique.
Aix-en Provence, 27 avril-1" août E.xp. intornalionalo et
côloloniale.
Anvers (Belgique), 26-2.S avril. Exposition générale.
Besançon, l'i-17 août. Exposition générale.
Moulins, l?-l."> juin. Expos, déparlemenlale horticole.
Londres, 'i'y-H'i juin. Congrès do Mosiéristcs el exposition
de Roses. — 2S-30 mai Tomplo Sliow (Exp. générale).
Melun, 2-.") août. Expos, générale.
Dammartin (Seine-et-Marne), août. l!;xp. Iiorlicolc cl des
lieaiix ails.
Versailles. ;!1 niai-:i juin. Exp. liorliiole.
Coutances, 15-17 novembre. Exp. de Chrysanthèmes et fruits.
Angers. 7 au 10 novembre. Exp. do Chrysanthèmes.
PI
LE JAUDIN
LHorliciillui-c MU .liipon
« Le mois d'avril, au Japon, est le meilleur el le plus
délicieux do l'année », écrit, dans le Hullclin de la
Société du Japon, M. l'.liozo Koiké, attaché à la Légation
japonaise en Angleterre. ■■ On dit chez nous: « les vents
de février, les averses de mars et les (leurs d'avril. "
De toutes les lleurs qui embellissent cette saison au
Japon, colles du Cerisier sont les plus gracieuses et les
plus séduisantes. Tokio, capitale du Japon, souvent
appelée « la Ville fleurie, » présente pendant ce mois
d'avril un aspect splendide, celui d'un inmiense bou-
quet de ces fleurs rose clair. Quand on monte sur une
montagne qui se trouve à l'extrémité de la ville, et (ait
partie du fameux parc d'Uyeno, on embrasse toute la
ville, couverte do nuages légers de fleurs de Cerisier se
balançant au souifle caressant des brises printaniéres.
« Les [irincipales fleurs de la saison, après celles du
Cerisier, sont colles du Prunier, du l'i/rus speclahi/ix
(Kaido), du Kerria jaiionica (Yamabuki;, et ensuite les
Azalées, Glycines, Iris, Pivoines et Lotus. A cette
époque de l'année, le temps est généralement l)eau, et
la haute société donne plusieurs garden-parties; la prin-
cipale fête de la saison est la garden-party donnée à
l'un des palais impériaux de Tokio, à laquelle ne sont
invites que des privilégiés. »
Le parc auquel fait allusion le passage ci-dessus est
celui do Shinjicou, placé iious la direction de notre très
estimé collègue et ami Foukonba. S. ^L l'Empereur du
Japon a d'ailleurs formé le projet de transformer celte
propriété, qui est actuellement divisée en petits jardins
tracés a la mode japonaise, avec immenses vergers,
rizières, lacs, jardin zonlogique, étangs aménagés pour
la i-hasso au canard, etc., en un grainl parc paysager.
Notre rédacteur en chef, M. Henri .Martinet, a eu l'hon-
neur d'être chargé d'établir le projet et les devis concer-
nant la transformation de ce parc, d'une très gramle
étendue, el les travaux seront commencés aussitôt que
les crédits demandés au Parlement japonais seront
votés. Mais nous pouvons rassurer les personnes qui
ont déjà assisté- à la féto des Cerisiers ou qui ont l'ambi-
tion d'y assister un jour. Sur les indications do M. I''ou-
kouba, M. M.'ïrtinel s'est arrangé, dans l'établissement
de son plan, pour conserver les magnillqucs avenues
déjà plantées de cerisiers, et, mieux encore, il a aug-
menti' lo circuit des promenades bordées de Cerisiers
plantés en groupes ou isolés.
Le parc ainsi transformé renfermera une importante'
collection botanique et un groupe de serres. -
Orchidées
Actualités — Plantes nouvelles - Les hybrides
du LoBlia DIgbyana
Nous avons u signaler, dans le domaine des ( )rchidees
deux faits intéressants : une étude de M. Noël Dernard
sur la germination de divers végétaux, et des Orchidées
on particulier, et une lettre adressée li des journaux
d'.Vngli'terro el d'Allomak;ne par .M. l)e I.anghe-Vorvai'iio
au sujet do la culture on terreau <h> feuilles, dont il a
été, en quelque sorte, lo promoteur depuis quelques
années.
Nous reviendrons on détail, un aulro jour, sur lo
travail do M. Noël Homard. Quant à la question du ter-
reau do (oulllns, elle est toujours à l'ordre du jour, ot
quoique la communication do M. I»e Langhe-Vervaene
n'apporte aucun élément, aucun fait nouveau, elle nous
fournira l'occasion d'appeler l'atteidion des orchido-
pliiles sur ce sujet.
C'est à eux, en elTet, qu'il appartient d'élucider les
problèmes de culture. Le physiologiste i»eut com-
menter l'ieuvre de la nature, il peut même arriver le
premier à formuler do grandes lois par sa sagacité à
grouper les phénomènes; mais ces pliénomènes, il no
peut les inventer; c'est le cultivateur qui les lui fournit,
et rien no servirait au premier d'élaborer des théories,
si elles n'étaient pas basées sur les (ails et confirmés
par eux.
C'est pourquoi nous voudrions, dans cette question
de la culture en terreau, voir laisser un peu de côté la
théorie et produire d'abord les faits. Quand on en con-
naîtra beaucoup, quand on les connaîtra bien, l'on
pourra commencera raisonner.
Il nous semble, pour parler très sincèrement, que
M. De Langlie-Vervaene risiiuerait plutôt de nuire au
procédé qu'il préconise en voulant en faire la théorie.
Ainsi, nous ne pensons pas que tout le monde ad-
mette, comme le dit tout net M. Do Langhe-Vervaene,
qu'il faut, avant tout, comlnmner la culture des Orchi-
dées comme épiphytes sous verre (si par là il vent dire,
bien entendu, la culture dans le sphagnum avec plus ou
moins de libre do polypode). La prouve que tout le
monde n'est pas de cet avis, c'est que .M. Lucii'n Linden,
qui a bien quohiue compétence on matière de culturo
d'Orchidées, reste convaincu ([u'il est parfaitement pos-
sible d'obtenir des résultats tout aussi beaux par ce
procédé traditionnel qu'avec le terreau de feuilles; el
de fait, quand on a vu les superbes cultures de Moor-
tebeek, on est obligé do reconnaître qu'il serait difficile
d'esi)érer mieux.
Le Cardeiiers' Chrimicle constate, de son côté, qu'en
Angleterre les avis sont très partagés à cet égard, et
que plusieurs cultivateurs ont expérimenté le terreau
sans succès.
M. De Langhe-Vervaene, lui, a essayé do cultiver
dans le terreau, et il a obtenu d'excellents résultats; il
a remis ce ])rocédé en honneur, el avec un certain tour
de main, dans certaines conditions, plusieurs cultiva-
teurs ont également très bien réussi. Toutefois nous
savons que les avis diffèrent; que tel orchidophilo
n'aime pas h' terreau pour les (îaltleya, tel autre pour
les Cypripodium ou les Odontoglossum. Il serait fort à
souhaiter que chacun voulût bien faire connaître les
résidtats qu'il a obtenus, les succès comme les écliecs,
pour permettre de savoir exactement ce qu'on peut
attendre de ce genre do culture; mais avec lo terreau
comme avec le sphagnum, lo tact et l'habilelé du culti-
vateur sera toujours le facteur essentiel.
La gravure que nous publions ci-contre (flg. li)
représente un dos plus beaux hybrides du Livlia
hiijlii/diKt, cette espèce si précieuse pour les semeurs,
et qui promet de devenir la souche d'une mervoilleuso
lignée.
Le Livliii Dtffhi/aiiti, qu'on appelait jadis lirnssavolir
Dif/bi/aiin, est une espèce qui produit des fleurs 1res
grandes, très remarquables d'allure, possédant des
qualités do premier orilrc; mais ces qualités sont mal-
houreusemonl un peu gâtées par ce fait que les fleurs
ont un coloris vert jaunâtre clair qui n'est pas fort
plaisant. Néanmoins l'espèce ne pouvait manquer d'at-
tirer l'attention des semeurs, qui étaient en droit d'es-
pérorde corriger co défaut do couleur par le croisement
LE JARDIN
en
artificiol. En oaol, le LœlUi Digbyana a prn.luil des
hybrides ina};niliqiios.
Le premier par nrdre de date a ôlû celui que roprésonlo
noire gravure, le Lœliocattlcjja X JJii/liii'i'in-Mossiu-,
k
!.. X I»iii('''iitrice (le lîussie {{Dùjlji/fiiia-Meinleli), de
M. Maroii, qui aolilonu un succès très vif h ri'lxposilion
do i'.iOO, du L. X ThoDitoui [(iiishelliaiKt-hiiihiiana)
ot du La-lia X Dighydiio-jiiiriii/rdta ; puis vturonl à bref
''^.
'''iP'''<:Vi:'
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V^5^ fi*' \ w
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;'^ ■■>
Fig, 4'i. — LœUocaUleyay' Dighyano-Mosiur.
qui date de 1889; c'est, comme on peut le voir, une
lleur do grandes dimensions ot d'une alluro superbe;
elle a conserve, sur le pourtour du labelle, les franges
élégantes qui donnent au Lœlia Digbyana un caractère
tout à fait particulier.
Le Licliocattlei/a mgbyno-Trianœ fit son apparition
quelques années plus tard (1897), bientôt suivi du
délai le Lsslia X Mrs. Gratrix, avec le L. cinnabarliia,
le beau LœliocatUei/a X Madame Ch. Maroii, issu du
C. giiias, et le C. X Groganiœ, issu du C. Ifarrisoiilœ.
Enfin M. Louis Fournier, <le M.irseille, a i)résente
receninienl a Paris le L. X Marguerite Fournier, issu
du r«^^/ew ?"/">?'«, magnifique fleur moins longuement
frangée que celle figurée ci-contre, et .NL\L Veitch vien-
rf6
LE JARDIN
lient d'i'X|)i>si'r à Londres lo superlie Lwliocatlleiia X
Digbyanii-purpurtitd Kdirard VU, qui a été (m-l
admiré.
l'ji fait de nouveautés, nous avons principalement à
citer des hybrides : le Caltlei/a X Clymene (voir p. 5 1);
le C. X Cybele, obtenu par NIM. Veitch, do Chclsea,
entre le C. (liiskeHiaiid et le C. Ltiâdemaiiiiia; le ('. X
Rothirellœ, obtenu par un américain, M. Rothwell, entre
le C. Eldorado et le C. liotrrintjiaiia, le fi/in-ipcdium
X •'' • Dhnmock {Oodsef'fifi/iinn p:iT Dniryi], le Zygo-
colax X 'Wiganiaiiux superbux, nouvelle variété très
remarquable, le l'haiocalatilhe X liuf'l'^ >ssu du l'Iia-
iiis Stiiiderinnus et du Cnlmithe X Oaktrood Riiby,
le su|iorlie Ijvliocallleya X Queen Me.rnndra, issu
du /.. X beUii et du C. Trinnn', les Cyinbidiuin X
J.oirio-fjraiidi/loruiii et Loicio- Maslerxiatiiini, tous
obtenus en Angleterre, et les suivants, obtenus en
Hel^'ique : Cattleya X menwrio Bleui, issu du C.
Acla/idi;i' et du C. yrnnvlosa, et dédié à notre ro-
grotlé compatriote, et Cy/iri/iediinn X Steiimn/iin;
superbe variété du croisement Leeaintm par villosiim,
obtenue par M. Stepinan et mise au commerce jiar l'élan
blissemcnt deMoortebeek.
Il n'est pias possible de signa'er comme nouveauté
un Cypripedium hybride présenté n-eemment à Lyon,
sous le nom do C. X I-o/Inclieri ; cet hybride est issu
du C. i>isi(j/ieel du C. villosinn, ce qui ne saurait repré-
senter quelque chose de précisément nouveau et il
aété obtenu au château de lal-'lachère, d'où son nom(! !J
Voilà un nom qui a tous les droits possibles a être
supprimé.
G. T. Gmr.NAN.
■ — ^aajw^-
Cultures coloniales
L'Ortie de Chine
Le Hot'limeria iiirert llook. [Lr/ira niven L.j fournit
la fibre textile qui est connue dans le commerce sous
le nom de m ramie » ou « ortie de Chine ». Cette plante
est cultivée depuis des siècles en Chine et au Japon, et
rétodc que l'on falirique avec ses fibres est bien connue
et recherchée dans les marchés de tout le monde civi-
lisé. C'est le nellle liotli des marchan<ls anglais; elle
est très fine et ressemble beaucoup à la soie. La grande
ditllculté a été jusqu'à maintenant de si'parer les libres
des tiges; la méthode adoptée par les Orientaux est
assez |)rimitive et demande beaucoup de temps. Depuis
ijuelques années les l'rançais et les Américains so sont
séricusomcnt occupés do cette industrie et ont décou-
vert des méthodes bien perfectionnées et pratiques; en
effet les machines de décortication que .M. P. l'"aure,
l'habile ingénieur do Limoges, a inventées permettent
d'exploiter cette industrie dans des condilions rémuné-
ratrices. ,\ussi s'est-on mis à étudier la culture d" la
plante et la fabrication delaramio très sérieusement.
La plante est de culture très facile, poussant bien
<lans une terri" un peu forte et humide. ICIle supporte
l)ieii les gelées; mais il parait que pour obtenir h'S
tiges longues et bonnes pour l'industrie textile, on doit
la cultiver dans un climat jouissant d'étés assez longs
et chauds, comme lo centre et le sud do la I-'rance. La
plante se multiplie très facilement par division el par
boutures dos racines, et tandis quolcs tiges fournissent
la libre précieuse, les feuilles sont une très bonne nonr-
riluro pour les bestiaux.
Ii>>pui8 quelques années l'on fait des exportations
assez importantes de» racines do celle plante du J.'i|Min
en lîuropo: France, Russie, etc., et en Amérique. Notre
maison, qui se fait une spécialité des produits horti-
coles el agricoles, en a expédié des centaines de mil-
liers.
Les plantes ont toujours bien supporté le voyage, de
manière que les plantations qui en ont été faites ont
bien réussi dès le conimencement. Surtout les planta-
tions impériales russes au Caucase ont bien réussi; de
là on a commencé à fournir les cultivateurs français.
11 l'st hors de doute aujourd'hui que la culture de
celte plante utile et l'industrie qui se sert de ses fibres
se développeront sur une grande échelle et l'on ne peut
que recommander des essais soigneux à tous ceux qui
ont des terrains pouvant convenir à cette culture.
Tu KO EiK.intiT
(le la in:ii<i>ii l.rniis KirtiniPr.
La colture hivernale iId Réséila sur la côte d'azur
Uien intéressante est. entre autres, cette culture do
plus en plus étendue « aux pays où fleurit l'Oranger».
De toutes les gares du P. L. M. enlre Ollioules et l'Italie
partent chaque jour, en hiver, de grosses quantiti's do
tiges lleuries coupées du Réséda si humble, mais à la
si douce et si agréable odeur. Ces tiges, réunies en
petites bottes, sont emballées en légers paniers de
roseaux [Arundo Uoiiti.r], et expédii'es en colis postaux.
En temps utile, ces colis sont, contre les rigueurs hiver-
nales en cours de route, entourés d'ouale et d'épais
papier. Les tiges fleuries, cueillies non humides au
milieu du jour, voyagent adniirablemenl, ainsi embal-
lées, et elles arrivent en parfait état a\ix grandes dis-
tances, aussi bien à Londres et à lierlin qu'a Paris.
A Hyères, où cette culture hivernale du Réséda a pris
une particulière extension, et où elle réussit superbe-
ment surtout dans les terres silico-argileuses et riches
des séculaires jardins maraichers, la dile culture est
ainsi faite. Sur terre bien engraissée d'une fumure aux
principes fertilisants activement assimilables, semis
du l.j août au i" septembre, en place, à la volée ou
mieux en lignes, sur tables larges de 1"'20-:W en moyerine
et dirigées de l'est à l'ouest, autant que faire so peut.
Le semis, que l'on enfouit légèrement, est fait plutôt
très dur, la levée des graines, malpn- les plus grands
soins donnes à leur semis, n'élant pas toujours par-
faite. On éclaircit au reste le plant jeune encore, s'il
vient à lever trop serré. Les bonnes germinations et
levées de la Une semence de cette planle exigent
absolument, à l'époque de fin août sous les cieux de la
Côte d'azur, époque à laquelle le soleil est encore là
bien lirùlant, de fréquents arrosages. Le jardinier doit
ne jamais laisser sécher la surface de la terre ense-
mencée de cette plante.
Le semis levé ne demande plus que les arrosages uti-
les, et un sarclage. Parfois, par les journées humides,
vers la fin de septembre, les limaçons, qui sont friands
du jeune Réséda, l'attaquent et lui feraient bien du
mal si l'on n'y veillait. Quelques saupoudrages avec de
la chaux en poussière ont vile raison de l'onneiui.
Le ri'séila cultivé en pleine terre a besoin d'ôlre abrité
pour qu'on di'-pit des abaissements de la température,
qui |)ourraient lui être nuisibles, si ces abaissements
descendent à 2-3 sous zéro, il donne et continuo jus-
qu'en mars sa production hivernale. Il l'est ilo diverses
façons.
Aux régions les moins favorisées, des cultivateurs
l'ont semi' en collres aux côtés élevés. Aux jours
froids, sur ces coffres sont apportés dos châssis ou dé-
roulés des |iaillas3ons.
LE JAUDIN
87
D'aulres, qui onl som<^ des carrés onlirrs on siin|iles
tables, planlonl sur lo carré des lignes répiilirrcincnt
espacées de piquets hauts, sur terre, de 0"'S0 a 1 mètre,
et sur les lûtes desquels sont ensuite tendus des fils do
fer. Sur ces fils, aux menaces de froids jours, on dé-
roule dos paillassons ou l'on place des claies faites avec
dos branches do bruyère.
A Ilyores, les cultures cloiidups do lu luôiiic plante
— nous connaissons do ces cultures qui nicsiirenl
2,000 métros superficiels — sont encore plus siniploniciil
abritées. Le carré est do l'est à l'ouest, et, ;i 4-.j niélres
d'intervalle, coupé d'une doultle li;,'ne, l'une, on arriére,
do piquets de 1 mètre sur lo sol, et Tautro, en avanl. lio
piquets hauts, sur lo sol
aussi, de 2"'.'>0. Des liges do
pins, légères mais suffisam-
ment fortes, sont assujetties
sur los tètes des piquets de
ces doux lignes, ces tiges re-
liant longitudinalement ces
piquets entre eux. Sur la
charpente que constituent ces
doubles lignes, sont placées
et attachées ensuite, et |iour
tout l'hiver mémo, de légères
claies en tiges de bruyères.
Ainsi que l'a prouvé l'expé-
rience de multiples années
déjà, ces claies ainsi compo-
sées et placées réalisent un
abri relativement puissant
contre le froid. Et la disposi-
tion de ces claies, disposition
bien ouverte au sud, laisse
los plantes jouir enlièrement
du soleil.
Ce dernier mode d'abri hi-
vernal élevé est au reste, à
llyères parliculierement, lar-
gement employé au bénéfice
d'autres plantes llorales,
comme aussi de piaules à
produits alimenlaires. Il l'est
surtout pour la culture de la
Violette et pour celle de l'ex-
cellente petite fraise des
bois si largement cultivée à
llyères.
Il est bien entendu que tout
le réséda cultivé on plein air en hiver, sur la Cote
d'azur, et abrité de diverses façons ainsi que nous
l'avons dit, est uniquement des plus belles variétés
améliorées aujourd'hui connues.
X.VRDY PEnE.
Fis. 45.
Quelques Gesnériacées
Leurs mérites. — Leur culture ^1).
Culture des Aclihnei/es
Le compost qui nous servira pour les Achimenos est
absolument lo même que pour les Gloxinias. Xous pla-
çons les rhizomes 10 à :^0 dans chaquepot varinntdoO"'10
à 0™l."j, suivant la force dos potées que l'on veut obtenir.
Nous recouvrons de 0"'OJ à n'"(i.'i de la même terre. Nous
les plaçons touche a touche dans une bâche de serre de
io à :^0 degrés, ou sur une couche sous châssis à la
(1) Le Jardin, 1902, p. .'52.
môme température. N'ous iliinnr>ns de fréquents bassi-
nages après qu'ils sont bien levés, et pendant toute la
période do végétation jus(|u';i la fioraison.
Comme les liges sont gndes et llexibles, et ne se main-
liennonl que difficilement, pour la plupart des variétés,
lorsqu'elles arrivent à Heurir, nous les attachons
avec de petits tuteurs effilés. Pendant la végétalion
nous ombrons lorsque le scdeil est trop vif et aérons l)ien
plusque pour lesGloxinias. Lorsque la floraison s'éteint
nous diminuons lentoiiiont los arrosages, que nous
cntrelenons cependant toujours un peu [pendant assez,
longtemps, jusqu'à la complète formation des rhiziimes.
Mous les remisons sous une li.'cche de serre à Kou 10" et
les dépotons seulement au
moment de la mise en végé-
tation, c'est-â-dire vers le
mois d'avril.
Culture des Xœge/ia
Les soins à donner à co
genre de plantes diffèi-ent sur
certains [inints de ceux rpii
conviennoni aux Gloxinias et
,\chimenes.
l'our obtenir une floraison
de fin d'autnmne, novembre
cl déccmlire, que nous cimsi-
dérons comme la plus inté-
ressante, nous les mettons
en végétation dans la pre-
mière quinzaine du mois de
mai sur une couche chaudo
de l.j à 20" ou dans une serre
maintenue à la même tempé-
rature.
Xous plantons un seul rhi-
zénio par godet de 0"'08 dans
la même préiiaration que i)Our
toutes les autres Gesnéria-
cées. Xous mouillons d'abord
1res légèrement, et lorsque
les racines arrivent aux pa-
rois des pots, nous leur don-
nons un rempotage, que nous
renouvelons trois ou quatre
fois pendant la période de
leur développement, opéra-
tion que nous tenons à suivre
attentivement pour nous as.
surer une belle venue. Xous les tenons bien plus
ombrés que los Gloxinias et prodiguons les bassinages
sur les feuillages plusieurs fois par jour, surtout par les
journées chaudes et arides, pour stimuler la végétation
et prévenir la grise qui les atteint assez facilement lors
qu'on les tient trop secs (I). Dés le 1.") octobre les va-
riétés les plus précoces commencent à donner leur fie-
raison, qui se prolonge avec les plus tardives jusqu'au
mois do janvier. Pendant cet intervalle, nous jouissons
do l'effet le plus charmant.
Culture (les Tydœa
La culture dos Tydiea se rapproche beaucoup de colle
des X.egelia. Môme mise en végétation dans la même
terre, mêmes rempotages successifs, mais un peu moins
d'ombre, moins de bassinages et plus d'aération.
Certaines variétés tendent à devenir très hautes; on
(1) Il faut cepeiulanl preiulre beaucoup de précnulions pour
éviter lie taclior les feuilles : pi)ui' toutes les Gesneriacies, on iloil
suspendre los bassinages, vers le milieu <lu jour, kirsiiue le soleil
est .irdenl.
i( rohnsta perfecla.
88
LE JAI\DIN
peut y remédier en pinçant légèrement l'cxlrt^milé lit s
pousses.
Les Tyd.va peuvent fleurir on toutes saisons, mais
c'est généralement en liiver qu'ils offrent le plus
d'intérêt.
Toutes les autres Gesnt'riacées bulbeuses que nous
indiquons ci-dessous peuvent être soumises au mOme
traitement.
Nous avons souvent, dans ces cultures, diflérentos
maladies cryptogamiques,et
aussi les pucerons. Le trai-
tement préventif est le meil-
leur.
Nous avons bien soin de
laver nos pots avant de nous
en servir, et avant de rentrer
une collection dans une
serre, nous avons préalable-
ment nettoyé toutes les bâ-
ches , enlevé tous les vieux
matériaux, lavé les plan-
chers à l'eau sulfatée et
blanchi tous les murs à la
chaux.
l'endant le cours du déve-
loppement de la végétation,
nous appliquons régulière-
ment des bassinages à la
nicotine, à l'hypnol, à rai<le
d'un pulvérisateur très lin
et à dose très légère.
Liste des meilleures GesnMa-
cées de collection
(jloxima. — Aurore du
XX' siècle, I-'rais .Minois. Flam-
me do Bengale, Gracieux sou-
rire. Général Speranski, Mer-
veille de 1900, Mme Devaux,
Plaisir des yeux, Ténébreux,
Horizon 1900, Rêve bleu, Heine
des Coquettes. La Tosca, Sou-
venir de l'ami Charles, Songe
oriental. Meissonier, .\I. Hu-
gues. Défiance, Do Candolle,
La Fayette. La l'aimpolaiso.
Coquet rose, Cleo do .Mi'rode,
Cocjuette de Vaucclle, La .Mas-
cotte, .Mme Octave Dubois.
.Mme Hossian, Viclorine, .Mllo
do la Valliéro, Nuée rare. Sou-
venir d'un Hévo, Le .Mandarin,
Inimitable, Mme Auguste No-
nln. .Marinette, (irande-du-
chossoOlga. Jeanne d'Arc, Syl-
phide, Virginulis, Mllo Yvonne
Jarlis, l'alrie, Itosièro lileue.
Le l'rogrès. .Madeleine, La Renommée, Drapeau français,
Grisélidis, Tricolor, .Mme A. Rodier, l'erlo du Sérail, Er\ n-
née, Souvenir d'une Araic. Roi des Rouges.
AcHiMENEs. — Prolifère, Margurita, Dentonia. Qucen Mauve,
Longillora .Major, Longidora .Mlle .Morthe, Kdmond Caissier,
Céleslial. I.ongillora rosco, Dozzle. tnique, Firellv. .Mauve
Perfection, .Mme Georges, Cari Wolforth, Ma'steriiiere,
.Mme Jehonne, Lady Mltleton, Ambroiso Vorscliadell, Kii-
niolpe fimiiriata. Kstelle, .Mnie Kindaller.
NiKiiKLiA. — Feu di:nfer. .Mlle l'crnando VIgor, Présiileril
Doin, Souvenir <l() rFxposillon de r.«Kt. Itcauti^ d'Automne,
HijoH, Cnipiolle, Gerbe Lumineuse, Inrendie, Japonaiserie,
I.n Du80, Mlle Suzanne Carneau, .Mme Jean Page, Mme Jarle.s,
.Nb-rveillo .l'Automne, Mniclie. Perle dos AuliinvH, Pluie do
feu, Punetata, Souvenir de Jules Vallerand, lapis d DrienI,
flg. 'lO. — 7'yr/o'a (cliché llclnnmaim).
/ebrina
Tyixf.a. — ItCBUtl'-
Fantasque, M. Mnrtin-Cahuza.
Mme FHienno Narboulon, Pluie d Kncre, Cercle de Feu, Con-
seiller Dubois. Ivsope.Fxplorateur Andrée, Gismonda, Homère.
Lueur d'incemlie. Marie-Louise, Mme de Sévigné. .Mina,
Mosaïque. Oberon. Peau de l'igre. Président Cliandon, Psyché,
Robert le Diable, Socrate, 'l'ananarive. Trophée, Voile de
Deuil.
E. V.VLLEBAXD.
Le Jardin a publié en i>VX> une grande planrhe en hélio-
gravure représentant un lot de Gloxinias hybrides exposé
aux Tuileries par MM. Vallerand. et qui excita l'admiration
;iénér.ile. Rki,.
LE JAR^IN_POTAGER
Les Fraises sur nos tables
toute l'année '^mlei ,lj
Nous voici donc au 15 oc-
tobre avec de beaux fraisiers
fraichement empotés; les
cœurs doivent être gros,
contenir do beaux rameaux
;i fleurs. Nous les laisse-
rons dans cet état vingt à
vingt-cinq jours; ils pren-
nent un petit repos, tout en
émettant quelques racines
blanches dans la terre nou-
velL'. Pendant ce temps,
nous aurons construit, pour
être prêts du 1;") au 20 no-
vembre, une couche soit de
feuilles, soit de fumier de
cheval vieux, mélangé avec
du neuf, afin de faire des
couches hautes, qui durent
et ne donnent pas di coup
de feu. 11 ne faut guère dé-
passer 15 à 18°. Les fraisiers
seront placés sur ces cou-
ches ; les pots y seront enter-
rés jusqu'au ras, avec des
feuilles ou du fumier sec,
court. Pour la première sai-
son, il faut, autant que pos-
sible, que ces couches soient
construites dans une bâche
où il y a un chauffage, cela
aplanira bien des difficul-
tés. Le mois qui suit n<dre
mise sur couches, beaucouii
de r.imeaux sont visibles et
commencent à former le
bouton a fleurs; souvent, à
ce moment, la couche baisse
de chaleur, d'où un arrêt pour le fraisier; alors le chauf-
fage intervient; tout doucement, nous entretein'ns la
même température, qui conduit nos fraisiers à fleurir
vers le l.'j décembre. C'est alors que nous aurons recours
à la serre chaude.
Mais d'abord, il convient de faire un choix, et d'éli-
miner rigoureusement les plants dont les rameaux à
fleurs ne sont pas sortis. Il y en aura un bon nombre
parmi ceux que nous avons rentrés sur couche les
premiers; aussi faut-il en rentrer toujours moitié plus
qu'on n'en a besoin. Les F'raisiers que l'on a com-
mencés huit jours plus tard montent déjà mieux, etainsi
do suite; ceux commencés pour mars montrent tout
leurs rameaux k fleurs.
(Il /-« Jardin. l'.W, p. 37.
LE JARDIN
80
Nous passons les fraisiers en serre; ceux dont les
rameaux sont sortis, et ceux pnHs a fleurir, vont nouer
leurs fruits. l,;i, une lionne serre liasse nous rendra des
services; il faut une bonne chaleur liuniide, 18" iiSô^C;
si avec cela il y a un rayon do soleil dans le jour, tout
ira bien, nous nouerons nos fruits en lionne condition,
et nous n'aurons plus qu'à les laisser grossir jusqu'à
maturité. Pendant la période du nouape, il faut faire
attention à l'arrosaf.'e et donner plutôt moins d'eau qui'
trop, ce qui est assez délicat. Comme nos fraisiers
doivent l'tro placés très prés des vitres, l'arrosage est
laborieux, et cependant il faut y veiller; trop d'eau
entraînerait l'ctiolement, puis avec laclialcur, l'araigni'o
rouge se mettrait sur les feuillages, et c'est toujours
mauvais; il vaut mieux l'évi-
ter que d'avoir à la combattre.
Cette partie de la culture
occasionne parfois bien des
tracas; si, au lieu de soleil,
nous avons dans le jour 5 à 8°
de gelée, avec temps gris, les
choses ne vont plus toutes
seules; la fécondation se fait
mal, et l'on a moins do beaux
fruits; môme la floraison de
janvier en souffre beaucoup.
11 y a des années où l'on a
beaucoup de (il à retordre dans
les hautes forceries do fraises.
En somme, je dois paraître
un pou pessimiste; si j'insiste
pour mettre le lecteur en garde
contre les difficultés, c'est
qu'il vaut mieux prendre deux
précautions qu'une, et avoir à
se féliciter d'une réussite qu'à
déplorer un échec.
Toutes les saisons de fraises
à hâter, même la dernière, celle
sous châssis à froid, deman-
dent les mêmes travaux : pré-
paration des mères à filets,
placage des plantes, élevage,
ompotage, rempotages succes-
sifs, tous ces soins sont les
mêmes.
Considérant qu'il faut à peu
près trois mois pour mener à
bonne fin le forçage, nous le
commencerons trois mois avant l'époque désirée. Par
exemple, pour fin janvier, nous commencerons vers fin
octobre; pour février, du 1.5 au 20 novembre, et pour
mars, en décembre. Les Fraisiers, en attendant, seront
mis sous châssis froid, et abrités si la gelée était très
forte.
J'ai dit dans un passage que les pots ne devraient
pas être trop emplis àl'empotage définitif, et voici pour-
quoi. J'estime qu'une plante ne peut pas bien vivre trois
mois dans le même pot; la nourriture lui manque, et
comme je ne vois pas le moyen de lui faire subir un
rempotage au cours de ses diverses phases de végéta-
tion, je lui donne une nourriture artificielle dans le pot.
Pour le haut forçage une fois suffit ; la saison s'oppose
a un forçage à l'engrais, car les fraisiers ne développent
jamais énormément do feuillage; mais pour les saisons
suivantes, deux applications d'engrais et mémo trois
font très bien. L'opération est des plus faciles; on a fait
au iiréalablc et au moins six mois d'avance un amal-
game de terreau de feuilles, de fumier de cheval, de
Fig. 47. — Satige rclalanle «Surprise » (vo'r p. 94)
flonle do vache lias trop vieille, le tout mélangé sept ou
huit fois dans l'espace do six mois; c'est ainsi que je
compose l'engrais artificiel. Je l'adminislro commesuit :
Comme j'ai dit que j'avais laissé une petite place sur
le dessus do mes pots, en même temps qu'on enlève les
feuilles vieillies, je fais gratter lo dessus du pot, et
retirer la torre de la surface. Cotte petite opération a
pour but de nettoyer et aérer fouilles et racines; puis
on recharge le pot do l'amalgame décrit plus haut. Ce
traitement est répété trois fois : la première, quand les
rameaux sont sortis; la deuxième, pondant la floraison
ot la troisième, quand les fruits sont noués. (Juand ils
commencent à grossir, les arrosages font descendre les
matières nutritives dans la zène des racines.
A chaque rochargcage, on
enlève adroitomont l'amalgame
usé avant d'en remettre du
nouveau.
Avant de passer à un autre
modo de chauffage, je dois
dire, pour la saison mûrissant
en mars, que je préfère de
beaucoui) la bâche chauffée à
la serre et j'ai eu vingt exem-
ples probants de sa supério-
■^(jV» J__,^ rite. En [iremière saison c'est
^'^ '^*^^^^f^^ impossible, car le temps est
mauvais et il est diflicilo, en
bâche, de donner les soins
voulus aux fraisiers, mais dès
la deuxième, en général, le
temps permet de le faire. Les
fraisiers, racines, fleurs et
fruits, réussissent mieux. Ces
1 lâches chauffées sont con-
struites aussi légèrement que
possible : deux petits murs en
briques à plat, de 0"'80 à O-^QO
de haut; je dis de haut, mais
comme on creusera pour éta-
blir cette bâche, châssis et
murs nedépasseront lesol que
deC^aO à 0"'40. Un plancher est
construit à O^Sô des tuyaux.
Ce plancher n'emprisonnera
pas les tuyaux au-dessous tout
à fait; un espace de 0"'10 sera
laissé du côté bas delà bâche,
permettant à la chaleur du
dessous de passer en dessus. Alors, sur le plancher,
les pots de fraisiers sont placés à raison de trente à
quarante par châssis, suivant la largeur de la bâche.
Ils sont entourés de fumier de cheval, grand, sec ou on
mousse, foins, etc., afin d'éviter la sécheresse autour
des pots. Les fouilles et rameaux doivent être à environ
Qu'Iodes vitres. Il faut calculer la construction du plan-
cher pour obtenir cette position.
J'ai omis de parler de l'aération, pensant bien que les
personnes qui hâtent des fraisiers de première saison
sont déjà de bons cultivateurs, sachant bien discerner
lo moment favorable pour aérer leur culture.
Il y a aussi une petite opération à faire dans les
bâches chauffées, En serre, le fruit pend autour du pot;
en bâche, il on est autrement et je procède comme il
est dit pour les fraisiers sur place (voir ce travail plus
loin).
Les variétés à forcer ne sont pas encore très nom-
breuses. Comme toute première saison, Marguerite et
Princesse Royale tiennent encore lo premier rang; quel-
^
LE JARDIN
ques cultivateurs emploient aussi .\oble et W ilorcre.
(jiiinme deuxième saison : Sohle, lielle de Tours.
Dorieur Morère, Iléricarl , Victoria, Chaiisy, Margue-
rite.
Pour produire du lô mars au lô avril : Docteur Xeil-
litrd. Jùliiiianl Le/brt, .Seiiaatio/i, Pri'sidenl Cariiot,
D' Morcre, Chaiizii, Louis de \'i//ni>ri/i, Slitirjdes-i.
Koi/al .Sdcereigii. Souvenir de Hossuet et autres, nirnie
colles do premii-re saison.
Je lue porinols d'ajouter un mot. Je disais d'autre
part que la sortie des rameaux on novembre était diffi-
cile; c'est là, je crois, que les remontants, .S'a («^.l«/(»'«f
de l'adoue par exemple, pourraient jouer un rôle trfs
utile. On [)ourrait, comme il a ctc dit plus haut, en pré-
parer les plants comme pour toute autre variclc; comme
il est remontant, supprimer les rameaux d'automne cl
faire un lioii cinpolage de ceux dont les cœurs parai-
traieiil porter un rameau prêt à sortir. Je crois qu'il y a
quelque chose à essayiT dans ce sens. C'est d'ailleurs
une simple supposition de ma p;irt. car je ne l'ai pas
encore fait.
Ces données de culture sont écrites pour le nord et lo
centre do la France; il va sans dire que pour le midi,
on procodant bien comme nous l'avons indiqué, la réus-
site serait entière et les soins et travaux bien moins
onéreux, car ces travaux seraient aidés du soleil de
celte région favorisée.
(à suivre) Millet.
Poirée à carde du Brésil
Dans le jardin public de la jolie ville d'Asnières, nous
avons pu voir en i'.iOI un bon exeniplo de l'utilisation
d'une plante polajjére comme vé^iétal d'ornement ; nous
voulons parler de la Poiree a carde rouge et jaune du
Urésil, employée dans la décoration d'une partie des-
sinée a la française.
(ietle partie rectangulaire est encadrée par une plate-
bande large d'environ un mètre, dont le milieu élait
occupé par une ligne de plantes de haute taille, telle que
Cannas, Dahlias, et par deux autres lignes formant bor-
dure intérieure et extérieure de Poiree â carde rouyc et
à carde Jaune.
L'ensemble de la plantation était d'une régularité de
végétation el d'un bon effet di-coralil remarquables; lo
contraste était produit par une Poirée à carde rouge
alternant avec une Poirée à. larde jaune, et ainsi de
suite. Ces plantes, alloignant environ 70 centimètres do
hauteur, étaient plantées à une distance d'environ 00 à
70 centimètres sur la ligne; leur feuillagi- droit, souvent
ondulé et à nuances plus ou moins ct)lorées, élait porté
par des pétioles larges, variant comme nuances du
jaune pâle au jaune orange foncé cuivré el du rouge
clair au rouge pourpre fonci' à rellcts mr-lalli(|ucs.
L'effet ornemental de ces l'oirées atteint son maximum
de beauté à partir do juillet-août et dure jusqu'aux
gelées.
Rappelons que les Poiréea, au point do vue bota-
nique, sont des nclteraves, chez lesquelles la sélection
a fait développer les pétioles des feuilles au lieu de la
racine.
Comme légumes on cultive surtout la Poiree blonde
à carde Idanche et la /'. à carde blanche frisée toutes
deux a larges pétioles ou cardes blanches.
La Poiree li carde du lirc.sil, appelée aussi /'. du
Chili, est plus élevée que les précédentes et, bien qu'elle
puisse également être utilisc'e commi' légume, on la
classo le plus souvent parmi les plantes d'ornement.
Kn outre, au point de vue cultural, ces Poiréea peu-
vent (Hro plantées isolément dans les plates-bandes, les
parterres ou être placées par groupes sur les pelouses-
Elle produisent partout un bon effet.
Culture. — Mien que bisannuelle, la Poirée est traitée
comme plante annuelle. On la sème en avril, en pépi-
nière, en plein air, dans un sol terreauté et à bonne
exposition; on repique le plant lorsqu'il a quelques
feuilles, également en pépinière, à 1.5 centimètres de
distance pour être mis en place dans le courant de mai,
il GO ou 70centimètres do distance, dans une bonne terre
de jaidin abondamment fumée. Pendant l'été, les soins
consistent on arrosages copieux et fréquents, et il ne
faut pas oublier à ce sujet que, c'est surtout lorsque les
Poirées sont iilantées en terre fertile et arrosées sou-
vent, même avec des engrais liquides, qu'elles devien-
nent réellement décoratives.
Enfin, au lieu de les [daiiter de suite en place' dans le
jardin d'ornement, on peut les élever dans le jardin
potager et, en soptembre-oclobre, les lever en mottes
pour les faire servira orner les plates-liandes et les cor-
beilles. Mises en pots et rentrées sous châssis ou en serre
froide, elles s'y conservent longtemps el peuvent être
employées à des garnitures où elles produisent un bon
effet.
Jllks Ul'dolpii.
PLANTES ORNEMENTALES
à isolei- sur les polouscs
[Suite] (1).
Les Alsophila au.stralis, Araucaria excelsa, Chamw-
rops humilis, Cori/pha australis, Cycas circinalix, Ctj-
peruspapiirus el C.atterni/'olius, Hedychium, Hibiscus
liosa-sinensis, ih/.fa lùisele, Pha'/ii.r, etc., seront sortis
vers le lô mai; on les laisse environ une semaine dans
une situation abritée et demi-ombragée, puis lorsqu'on
juge qu'il n'y a plus rien â craindre on les met en place
pour tout l'été. Généralement ces plantes doivent
occuper un lieu abrité el chaud, â demi ombragé.
La rentrée a lieu à l'automne par un temps sain et
avant que les premières gelées ne se fassent sentir;
cependant les Cassia, Dahlias, Canna el Caladiunt no
souffrent pas d'un coup do froid, et on ne les rentre que
lorsqu'ils ont subi une petite gelée.
Plantes à isoler sur les pelouses passant l'hiver en pleine terre
avec ou sans abri.
Acanthus 7nollis, L., A. tn. var. latifolius, L., .1.
S])inosus,L., .\. spinosinus, Desf.; .Iconituni napellus,
L., .\. paniciitatuin, Lamk., .1. variegatum, L., etc.;
Acorus Calamus, L. ; .1 nemoneelegans, Desne, .1 . jajm-
nica, Sieb. el Zucc, A. j. var. Couronne d'argent, .1 j.
Honorine Jobert, A.J. Tourbillon; Aquilegia cana-
densis, L. A. chry.ic.ntha, A. Grey. .1. olympica,
lioiss., .1 Skinneri Ilook., .1 vulgaris, L.; Arundi-
naria falcala, Nées; .irundo dona.r, L.; Asclepias cor-
nuta, Desne; .\sphodelus luteus, L., A. raniosiis,
Willd., .{si)i<liuni aculcatum, Doell, A. angulare,
W'illd-; Aster /'orinosi,ssiiinis, Ilort., .1. grandi florus,
L., .1 . niiilti/lorus. Ait., .1 . novw .1 ngliiv. Ail., .1 . roseus,
Desf., ,1. Tradcscanti, L., .1. l'e/'.sico/or, Willil; Asiillie
rirularis, llamilt.; Athyrium fili.r-fœmina, Rolh;
Uambusa aurea, 11., H. Metake, Sieb., li. riridi-glau-
ce.scens, (larr.; liocconia cordata. ^\■|Ild.; lioltonia
glaslifolia, L'hérit.. H. latisquanut, A. Grey; Chauur-
rops c.rccl.ia, Tliundi.;
lielphinium elatunt, L., I>. forniosum, Ilort.. I>cl-
phiuium hybrides.
(I) U Jardin, 1902, |>. S7.
LE JARDIN
91
EcUinops hihinatiriiH, Rochcl, E. liilro, L., K. iiilhe-
iiicus, Fiscli., Eriditlhiis liiiveiuur, l'ai. Urauv.
Eriniiiiitm nlpininn, L., E. amctlnistiiuim, L., /•,'.
bromeliivl'oliutn, Laroche, E. cœruleiiiii, liieb., /•;. elnir-
tieiim, Decne, E. giganteum, Hiel»., E. Lnsseaiu-i,
Decne;
Ertjlhrolicna coiispicua, Swool;
Eiilalifi jnponica, Triii., E. J. /oliis slrialis, E. j.
sebriiia, Ilort., E. j. gracillimn univiUota, Ilurt.;
Eentlii comrnunis, L., /•'. Ferithizo, L., E, tiiigilatia,
L., Fuchsia macrosleiiima, Ruiz et Pav., glohosa,
Linill. var. Eiccarloni, llorl.;
Guiuiera scabra, Ruiz cl
Par.;
G tj m nul II ri -r la ( i /'ol ia,
Schiill;
Gi/iicriiiiii a r (I e II t e II m ,
Nées ;
Ileleniuin aiitiimnale, L.
He li an Unis tœl i fl o r u .s,
Pers., //. mollis, Lamk., //.
multipofus, L., //. orgi/alis,
D. C;
Jleracletim persicii m,
Desf., //. pubescens, Bieb.,
//. villosiim, Kiscli. ;
Mnlgediuni alpiimm, Less.
Musa liasjoo, Sieli ot /.ucc. ;
Osmtuida regalis, L., 0.
cinnamomea, L. ;
Pœoiua albi/lora, Pallas.,
P. coralliiia, Relz., /'. lobala,
Desf., /'. Mouta/i, Sims., P.
officinalis Relz., P. lenui-
folia, L.;
Panicinii ait issimii m.
Brous, non Meyer, P. vir-
gatum, L. ;
Papaver bracteatum ,
Lindl., /'. orientale, L.;
Plialaris arundinacea, L.,
car. pieta, Ilort. ;
Phoriiiinm lena.r, Forst.,
P. Cotenxoi;
Phytolacca acinosa, Ro.xh.,
P. decandra, L. ;
Podalyria auslralis, Lamk.
Polijgonum cnspidatiini,
Siel). et Zucc; P: sacchali-
nense, E. Schinidt;
Polystichum Fili-r-mas, Rolli.;
Rheinn australe. Don., R. Collinianum, II. Bn
Emodi, Wall., /;. officinale, II. Bn., R. palmaiiim,
L., R- rugosiiiii. Ait., II. r. Prince Albert, 11.,/?. r. Vic-
toria, IL, A', tangliuticuia, Ilort., A', widulalum, L.:
Sali'ia azurea, Lamk;
Silphium laciniatiim,L., S. perfoliatinn, L., S. fere-
binthinaceiiiii, L. S. trifoliatuin,L.;
Solidago canadensis, L., S. glabra. Ilurt., S. nutans,
Desf, S. virga-a.urea,^,.;
Spinva Aruticits, L., .S', lobata, Murr., S. palmata,
Tliunb., Strulfiiopteris gerraanica, Willd.;
Trilonia Saundersii, llorl,, T. l'varia, Gawl., T. u.
major. H.;
Veratrinn album, L., V. nigruin, L.;
Vernonia eininens. Biset, V. nova.'-boracensis,\\'i\ld..
Y. prœalta, W'illd.;
Yucca flaccida, Carr., Y. filamentosa, L., Y. gto-
riosa. L.
i-i:4.
R.
Plantes annuelles ou cultivées comme telles plantes bisannuelles.
All/iii'ii riisea, Ciiv.;
AmarniiHius caudulus, L., A.sanguineus, I.., .1. spe-
c»o.s-?/.ç, Sims., .1. siilicifoliiis, Ilort. Vi'ilrh., .1 . splen-
deux, Vilm.,.l. Iricator. L.;
Cosmos tiipinnutus, (lav.;
higitntis purpurea, L., l>.p. glo.rinioides, II.;
Ileliaiithus aiinuns, L., //. argophylliis, Asa-Gray.,
Tf. cucumerifolius, Ilort.; //. lenlicularis, DourI.;
Lavatera arltorea, L., L. a. foliis variegatis;
Xicoliana affinis, UnT\., X. glauca, (ira.1.. A', longi-
/lora, (Jar.. X. macrophylta,
Si)reng., A'. Tabacum, L. ;
Onopordon arabicum, L.,
O. ficaiitliium, L., 0. illy-
riciim, L., O. libanolicmn;
Pennisetmn longislyluin,
IIoclisl. ; /'. l. violaceinn,
Ilort., /'. RuppelU, Slond.,
y. trillorum. Nées.;
Perilla nan hinensis,
Decne, P. n.laciuialus, llorl. ;
Polygonum orientale, L. ;
Ricinus africaniis albidus,
llorl., R. comrnunis, L., R,
Oilisoni, Ilort., R. Hvidus,
Jacq., R. minor, Ilort., 7?.
sanguineiis, Ilort., R. viridis,
Willd., P. zanziliarensis, II. ;
Salvia argentea, .S', coc-
cinea, L., S. farinacea,
Boiilh.;
Solanu m ferugineum,
Jacq., S. giganteum, ia.cq., S.
hwmatocarpum, liorl., S. la-
ciniatum, S marginatum,
Lii\n.,S.}}!/racanthos,LaLink.,
S. rotmstum, Wendl.. S. si-
symbriifolium, Jacq., S.
Warsceiciczii, Hort. ;
Wigandia macrophylla,
Suhlcht., V,'. ureiis, Chois.,
W. Yigieri, Horl.
Fiantes à rentrer en serre (m en
orangerie.
Abulilon stridtinn, Diko.,
^4. Tliompsoni, Horl.; A.
venosuni, Ch. Lem., A. Sou-
venir de Home, A. Sawitzii,
; .1. lophanta, Willd.;
.1. a. mexicana, Baker., A.
appleuala, Lcm., .1. atlenitata,Sa.\m., A. Sainiiana,
Otto, etc.
Aloe africana, Miller., A. succotrina, Lamk. ;
Alsopliila australis, R.Br. ;
Ainorpliophallus Rivieri, D. R..
Aralia papyrifera, Ilook. ;
Araucaria cxcelsa, R. Br.;
Culadium esculentum, Vent., C. ciolaceuin, Desf.;
Canna Annei, Ilort., C. edulis, Kor., C. discolor,
Lindl. ; C. indica, L., C. iridiflnra, R. et P., C. gigantea,
Red.; C. hybrides race Crozy, C. hybrides race Dam-
man;
Cassia corymbosa, Lamk , C. floribiindn, Cav. ;
Chaiiiœrops humilis, L.,
Cocos australis, Mari., C. lilumentravia, C. Yatai ;
Colocasia odora, Brongn.;
Cordyline (Dracœna) australis, Endl., C. indivisa.
lioUfjHC à fln:r bl<iii-ltc «c f.a Fianctr » (voir p.'.H).
Acacia daalbata, Liuk.
Agave americana, L.,
92
LE J.VRDIN
Slond., C. i. atropurpiiren, C. i. lineala, C. i. l'drei.
C. i. vera;
Corypha atistralis, R. Br.;
Cycas circiiiali.i, L., ''. recolutu, C. siameusis;
Ci/perus alleniifuli.is, L., C. papyrus, L.;
Dahlia rariabi/is, D.>sf., I), coccinea, Cav., D. à Heur
simple. D. il<'-corali(s, D. a. fleur do Cactus;
Kai-alyplusaaiyi/ilii/i/ia, Labill., A', coniiita, Laliill.,
K. divcrsifolia, ï'.Miio\., Jùtilobaliis, Labill , etc.. etc.;
J-'achsia, diverses espèces et variéli's;
lledychium Ganlneriatntm. GrilT.;
IlibiscHS Jiosa-sinensis, L., //. siih-vinlaceus, O. Ily.;
Jiibiva speclabilix, H. IJ. U.;
Lalaiiia bnrho/iira, Laink.;
Montaiioa hipinualifida, C. Kocli;
Musa fiitsete, Gme\.\
Sicotiana coUissea, E. André, .V. c. variegata, llorl.;
Phœiiix canariensis. Mort.; /'. reclinafa, Jacq., /'.
tenuis, llort. ;
Podachaenium punUulalum, Benth. vel Ferdinaiida^
einineas, Hort. ;
Salvia splendeas, Ker. ;
Senecio Pclnsitea, D. C. ;
Solanum W'endlandii :
Yarca aloifhlia, L., var tricoloi; Y. a. varicyata, Y.
a. quadricolor, Y. a. Draconis.
La liste de ces plantes est nombreuse; mais il n'est
])as nécessaire île les mettre toutes ;i contribution; celte
grande quantité de plantes ornementales nous permet
de varier et de changer l'ordonnance des plantations.
Autant que possible on modifiera tous les ans leur dis-
position afind'y apporter une note d'inédit et d'imprévu;
par des arrangements divers on trouvera le moyen
d'établir une agréable variété et on aura le plaisir de
voir figurer dans les jardins des plantes qui y appor-
teront leur cachet particulier.
H. Lemoine.
NOTA. — Une erreur d'impression a fait figurer au bas du
coinnioncoment do cet article (page 58i la signature L. Lemoine.
Nous la rectifions ci-dessus
PliiiiUvs iKiiiveiles on peu coiiiiiies
Agapanthus caulescens Springer.
Curieuse et nouvelle espèce du genre Agapanthus,
caractérisée par la présence d'une véritable tige feuillée.
Les feuilles, comme dans les autres représentants du
genre, sont loriformes (en forme de lanières), canali-
culées et tronquées au sommet. Les fleurs Ideues,
marquées d'un .sillon médian plus foncn, ont les divi-
sions du périantho soudées à la liase et sont réfléchies
à la fin de la floraison. La capsule à trois loges est éga-
lement réfléchie.
VAgapanthus caM/escc«« est originaire du TransvaaI.
Cyotamen pseudo-lbeploum Ilildebrand.
Ce nouveaii Cyclanion, de patrie encore inconnue, a
été récemment décrit par le monographe do co genre,
M. Ilildebrand, sur des échantillons que lui av.-iit
remis .\I. Van Tubcrgen, do llaarlem. Lo tubercule est
globuleux, de dimension moyenne, subéreux extérieu-
rement, produisant îles racines dans sa moitié infr-
rieuro. Sos feuilles sont cordiformos, ii sommet et a
orcllletle» arrondi», irrégullèremonl crénelées. La fare
supérieure est vert foncé élégamment iiuam-ée de
blanc .irgenlô; l'inférieure est violet fonc»-. Les fleurs
paraissent au printemps. Los sépales sont lancéolés,
îégircment sinués aux bords. La corolle a lo tube
longuement ovoide, un peu contracté à l'orifice. Les
pétales ne sont pas auriculés à leur base; ils sont
ovoïdes, rouge violacé, tachés do violet-noirâtre a la
base. I.i' style est à peine saillant.
Impatiens psittacina J. D. Hookor.
("est une plante annuelle, à tige dressée, il feuilles
courteinent peliolées, ovales, munies de deux petites
glandes à l'insertion du pétiole. Ses fleurs sont axil-
laires, solitaires, longues de 5 cent., lilas pâle, tein-
tées de rouge et de carmin, portées par des pédoncules
recourbés.
L'hii pâlie ris psittacina fournit une recrue dos plus
remarquable au genre Impatiens, si richement repré-
senté dans les Indes anglaises, en Birmanie, où on en
compte une vingtaine d'esiièces. Il a été découvert par
M. Ilildebrand dans la Haute Birmanie, où, en raison
de ses fleurs qui rappellent un cacatoès suspendu par
un m, on lui donne le nom de « Halsam l'ochatoo ».
Spirsa millefolium Torrey.
Cette .Spiree, qui no ressemlde à aucune autre espèce
connue, constitue un arbrisseau ligneux, dressé, glan-
duleux et pubeseent dans toutes ses parties autres
que les pétales. Ses feuilles, disposées on faisceaux
au sommet des ramilles, sont ovales pinnées, à
segments nombreux et serrés. Les fleurs forment des
paniciiles terminales, dressées, ramifiées, très serrées,
à pt'tnles blancs deux fois plus longs que le calice.
Lo Spirira Millefolium, auquel la forme de ses feuilles
a valu le nom spécifique qu'il porte, est remarquable
par l'odeur do créosote qu'il exhale. Il a été découvert par
Bigelow dans l'Arizona, puis on l'a retrouvé dans la
Sierra Nevada de Californie, dans l'Utah, dans le
Wyoming.
Par son feuillage il rappelle beaucoup le Chamwbatia
foliosa Bcnih.; il a été lui-même gratifié du nom du
Chamœbatiaria foUolosa Nowberry; mais il est impos-
sible de le séparer du genre Spirœa.
P. IIaiuot.
Oiu:inw';ES
Dendrobium Wardianum Fowlerl
Cette variété nouvelle, présentée a Londres à la fin do
ianviorpar un amateur bien connu, M. J.Gurney l'owler,
a reçu un certificat de mérite; le Gardeners'Chrunicle
vient de publier son portrait.
11 arrive parfois que les pétales d'une Orchidée sont
colorés comme des labolles. Ici, les deux sépales laté-
raux jiaraissent représenter un labelle divisé en deux;
ils portent chacun uno grande macule ronde pourpre
sur le Imrd intérieur, el cette macule est entourée
d'orangé; en soudant ensemble ces deux organes, on
aurait un second labollc agran<li el extérieur à l'autre.
La fleur, à part celle anomalie, est colorée comme les
l). \\'((>-d(V/H(/m ordinaires; elle est grande et belle, et
constituera, comme le l). nobile Couksunianuni, uno
vari''lé d'une élégance tout à fail remarquable.
Odontogiossum Mulus var. heliemmense
Touslesamateursd'i •rehidéesconnaisseiille bol (>.4/m-
/ms classé par les divers auteurs, selon les teiulonces do
chacun, comme espèce, ou comme variété de \'0. lutco-
purpitreuiii, ou encore, co qui est si commode, comme
hybride naturel; en somme c'est une flour magnifique,
grande et de forme très élégante. La nouvelle variété,
que M. Léon Duval a reçue de ,M. Fauyau, amateur à
llellemmes (Nord), est semblable par sa forme au plus
boau type do Mulus, mais ses fleurs sont jaune serin
clair. C'est une nouveauté tn'-s remarquable.
G. -T. GniG.NAN.
LE JARDIN
93
NOS BONNES yiEILLES PLANTES
CL.W \ I
■W do
hiver.
cet nrliclo est
lin doccmlirc.
#hffi^
|^i#Wife-
Plumbago coccinea
Ce genre, lypo clo la pcUir (aiiiillc drs l'I Paginées, a
él('> criM" par Tounu'fdrt. Il cuiiiprciid plusieurs espèces
exotiques; copondaiil les listes do i\e\v (iardciis men-
tioniienl un l'I. eiiropica Linné, que je ne connais pas.
Le soûl rustique, cultivé dans lus jardins, est le l'I. Lar-
jteiilw. Lindley, originaire de Clianij-Ihu, en Chine,
liunge l'avait nommé Ccrdlostigma plumbiujiiioides :
c'est la Dentolaire do Lady Larpent. Ses fleurs sont
d'un heau Meu ; elles apparaissent en été, pour durer
longtemps. 11 faut planter celle esprco sur talus et la
couvrir de feuilles pendant l'hivor.
L'espèce dont le nom ligure on l
de serre tempérée; cllo fleurit en
janvier et février, elle se couvre do
panicules longues de fleurs rose
cocciné très vif.
Le Plianbaijo coccinea mo parait
être le PL rosea h. var. superha,
des Indes. En tout cas, il est connu
sous le premier nom en horlienl-
lure.
C'est une (dante a feuilles gran-
des, ovales, entières, persistantes ;
sa végétation est vigoureuse ; elle
émet des branches, qui s'élancent
de tous cotés, en se terminant jiar
des panicules longues de ôU cen-
timètres. La corolle monopôlale
est divisée en cinq sections allon-
gées et sa riche coloration est
excessivement gaie, dans la vi-
laine saison où nous sommes.
On no trouve plus guère celte
vieille plante que chez les vieux
amateurs. Et cependant son utilité
serait grande dans les serres tem-
pérées, où elle parerait agréable-
ment les plantes à beau feuillage.
La culture des Plumbago en général ii"a rien de diffi-
cile. En principe, il leur faut de l'eau en ([uanlité quand
ils végètent, beaucoup de lumière et une tc'mi)ératurc
de 15°C. Pendant l'été il est bon de placer les plantes en
plein air, au soleil, dans une position aérée, jusqu'au
mois d'octobre. La terre où les Plumbago prospèrent
est le bon loani, additionné de deux tiers de terreau
avec du sable blanc ou du fin gravier.
La terre de feuilles n'est pas nécessaire, ce que du
reste nous avons déjà, et souvent, lait obseiver. La
terre de feuilles, par sa consistance trop légère, se tasse
vite et perd facilement ses qualités.
Dans le genre Plumbago il y a des espèces très utiles
à la décoration des jardins et des serres. Citons les
PI. capeiisis Thunb. et cei/laiiica L.,U' premier à fleurs
bleu tendre, le second à fleurs blanches.
En été, ils garnissent coquettement les corbeilles de
jardins par leurs fleurs abondantes; dans le jardin
d'hiver, ils peuvent atteindre de grandes dimensions,
devenir sarmenteux, en se couvrant de fleurs. — Il y a
encore le PI. .scandens, aussi à fleurs blanches; le 7'/.
rosea L., à fleurs plus pâles que celles de la plante qui
fait le sujet principal de cet article; le PI. cœrulea
H. B. K., du Pérou et le PI. Juncea, do Madagascar.
En somme, les Dentelaires sont des charmantes
plantes trop peu cultivées.
Fig.
La famille des Plumbaginéesest composée des genres,
Arinerid W'ilMenow, .S7r/^ice, Thêta L. Xogelia L. et
PUimliago T.
Les genres Slatico et Plumbago sont les plus intéres-
sants en liorticullure.
A. Van KEN Hekdb.
Nouveautés h)orticoles
Nouveautés de r/l. Valtier
QÎII.LET kni-aNt ue Nice iiatu' a thés (iranues fleuhs (Ciia-
liALD). — Tout lo monde connaît \'(Killct Knfant de Nicf :
cotte jolie riico est l'objet d'uno culliiro très éteiiihio sur lo
lilloriil méditerranéen. La plante, très vigoureuse, fournit à
profiisien des fleurs de bnnno grosseur et de coli)ris extrê-
mement brillants. I^a variété ci-dessus on est une siilendide
araéliorutiim ; les fleurs sont beaucoup plus larges (elles attei-
gnent 0 contimèlros de diamètre), les
coloris beaucoup plus variés et les
plantes Hourissent 0 ii 7 mois après
lo semis; celte dernière qualité suf-
lirait à elle seule pour rocommander
celte nouveauté. En échelonnant les
semis au printemps, on sera donc as-
suré d'avoir do la fleur tout l'hiver.
REINE-MAUGLEnlTE COMICTE GEANTE
BLEUE A CENTHE BLANC (fig. W). — LCS
fleurs, largos, ont leurs pétales bien
frisés à leur o.xlrémilé el d'un beau
violet clair, tandis que ceux du centre
au contraire sont du blanc lo plus pur
et connne celle déliniitatlon est brus-
que, leflet produit est des plus agréa-
bles el des plus doux à l'oiil.
Reine-Marguerite comète giîenat
FONCÉ. — Un coloris tout nouveau
dans ce genre et extrêmement dis-
tinct. La Heur, moyenne, un peu
moins forte riuo dans lo type, est
parfaite de forme ; sa belle nuance
rouge grenat veloutée, comparable à
celle do certains Chrysanllièmes,
comble une lacune dans la gamme
dos coloris do ce type.
REiNE-MAUGUEniTE IMBRIQUÉE ExcELsiOR. — l-'lours énormos,
d'uno duplicaluro absolument complète, pédoncules robustes
et rigides : tels sont les caractères principaux de cette belle
race. C'est la plus parfaite et la plus grosse dos I\eines-Mar-
guerites à fleurs régulières.
Toutes les couleurs des Reines-Marguerites imbriquées
sont représentées dans lo mélange offert par M. Valtier, qui
a do plus sélectionné les quatre coloris: Hlanc, Rouge, Rose
et Violet absolument purs.
êjr,f.
. — Tieinc-M anjucritc Comète yi'-antc hteue
à centre blanc.
Pois EMPEREUR NicoLAs. — M- Vallior annom.-ait l'année der-
nière lo Pois Profusion comme pois à grand rendement.
Celui-ci le dépasse comme production et do beaucoup. Son
grain est ride, par conséquent sucré et très lin do goût, les
cosses do moyenne longueur en contiennent sept à huit; ces
dernières sont régulièrement accouplées, c'est-à-dire réunies
par deux à chaque nœud do la lige. Mais où cette variété se
différencie nettement de toutes les autres, c'est par son mode
do végétation ; dès lo début de celle végétation, la lige so
subdvise on trois, quatre et même cinq branches portant des
feuilles composées d'un grand nombre de folioles, leur don-
nant beaucoup d'analogie avec colle do l'Acacia, el sans sti-
pules el, émellanl toutes ensemble leurs fleurs ot leurs
cosses, fournissanl ainsi autant que quatre pieds de toute
autre variété. .M. Valtier montre îles pieds do ce Pois compo-
ses do quatre rurailicalions bien distinctes ot portant chacun
de 8 à 10 cosses, c'est donc uno moyenne de 30 à :iô cosses.
La hauteur do la plante est d'environ 40 à 50 centimètres.
BÉGONIA BEBTUNi NAIN COMPACT. — Présentée à l'Exposition
i-i
LE JARDIN
do liHHi, cplte romar(|ualjlf> nnuvoaulé a conquis de suilo les
sunrapfos des aiiiatmirs Pt jnnlinicrs.
Semblable cùiiiiiie llour au liéf^onia liprtiiii antieii, d'une
belle couleur verinillon. relui-ci s'en dislin;riie par une taille
1res réduite el une végétation ramassée, ciMUiiacle.
Ces nouveautés sont mises au rommerco par M. Vallier, à
la Pensée, i, rue Suint-Marlin, à Paris.
Nouveautés de MM. Cayeux et Le Clerc
DoLIIJLK A FLEIll liLAMIIF. '• LA FIANCÈK ". — CetlO nOUVellO
variété dr> Doliipie est véritablement méritante par l'énorme
quantité de (leurs qu'elle produit (voir li(j. i").
I,a plante, fîriMq)ante. à feuillage vert foncé, est suscep-
tible d'atteindre jusqu'à liV/J et même 4 mètres do hauteur.
lOxlrémement ramilli-e. elle donne à profusion, de la base au
sommet, une multitude d'épis de fleurs blanc pur qui, cou-
pés sur la lige avec la feuille accompagnant le rameau floral.
trouvent un emploi bien particulier dans les conqidsilions
fleuries. Sur la plante, ces épis sortant bien en dehors do la
masse des feuilles font rassembler chaiiuc [lied à un énorme
bouquet ou à uno colonne fleurie, d'un effet véritablement
spicndide. Après la fécnudation, les gousses larges. réunii'S
on grappes, conservent une nuance blanc nacré qui ajoute
encore à la valeur décorative de cette plante.
Le Dolique à fleurs blanches •• La KiancéO" diflèro conqilè-
tcment des autres espèces qui fleurissent lardiveinenl sous
lo climat parisien. On peut le cumparer. au point de vue
végétatif, au I)olic|ue pourpre du Soudan, dont il a les carac-
tères do vigueur, de floribondité et de précocité.
Sauoe kclatante Suni-nisE (Salvia splt'iiJe)is viir. Siir-
pri.iv) (voir lig. i7i. — Nombreuses ont été dans ces dernières
années les variétés du S. s/ilcmlftis qui ont vu lo jour. Les
améliorations continuelles dont la planto typo a été l'obji l
ont porté sur tout sur la précocité do.la floraison, la longueur
des épis, leur volume, voire aussi sur lo coloris.
La tornio nouvelle quo nous décrivons, tnut en conser-
vant la ri:he floraison des variétés déj» connues, a do plus
l'avantage de pcisséder un feuillage panarlié tiésornemenlal.
En eOot, chaque feuille présente au centre une très large
lai'ho blanche ou blanc jauiiiUri» oc rupanl souvent la nmilié
et mémo plus de la surface totale du limbe et contrastant avec
le vert gai «le la Ijordure des feuilles; mais ou lo conirastn
est encore plus frappant, c'est à la floraison.
Aucune ilescriplion ne peut donner une idée e.xacle de
l'effet que produisent sur la masse verte du feuillage Inric-
mont éclairé de blanc les longues grappes écarlales.
lA planto, relativement naine. puisi|u'elle ne dépasse guère
(rôD de hauteur, est ceitainement une nouveauté d'avenir
pour massifs. Présentée au Coniours du '.'S septembre der-
nier do la Société Nationale d'Horticulture de l''rance, la Sauge
éclatante Surprise s'est vu décerner une grande médaille de
Vermeil.
Ces nouveautés sont mises au commerce par .\l.\l. CaM ii\
et 11' Clcrr. s. >|uai île la Mégisserii'. à Paris.
Nouveautés de MIVI Oenaiffe et fils
ItFiNF.-MAmiUEniTE A Aioi'ii.LEs, /* crtr. MaiicmiiiscUc l\r-
tuindf ri(/c»*. — Plusieurs années d'une sélection rigoun-usi»
ont permis de fixer, d'une fa<;on irréprochable, pliisii'urs nou-
veaux coloris très ilistincts de ces Iteines-Margueritr-s si
curieuses et si originales.
La Hfinc-Margnorito U aiguilles ".Mlle l-'ernande Viger -.!■
recominaiidi- par ses fleurs très doubles à aiguilles raynn-
nantfs. blanches avec reflet bleuAtre, coloris très parli( uiii-r
(|U"' l'on no retrouve ilans aucune autre rnco de Roine- .Mar-
guerite.
T tar. Miisi-r. — Jolie variété à aiguilles rayonnantes d'im
beau coloris rose tendre, iléll.'atenient teinté de gris de lin,
coloris peu commun dans l<*s Hi'ines-MarguiTiles.
Cettu nouvelle variéli- i-onslilue réelli'ment une remar-
quable obtention, recoininanilable non Heuleinent comme ri-
chesse do couleurs, mais aussi lomme port de plante, almii-
danco île floraison et diipliratiire.
3" var. Miiiliiiiir Clmiiis Oilmicle. — C'est bien la première
lleine-Marguerite à fond jaune qui soit mise au commene
dans la série des Keincs-.Margucrites i fleurons tubuleiix ;
la flour globuleuse, extrêmement double, présente un coloris
jaune soufre pur très brillant.
4* rar. Abcl Chatcnay — Cette nouvelle Hoine-Marguerilo
à aiguilles, avec un beau coloris carmin violacé, bien dis-
tinct du ton rouge sang quo nous possédons depuis un cer-
tain nombre d'années, vient compléter avantageusement celte
supcrbo série de Heinos-Marguoritcs.
CoNcoMunF. nno.NZK oe nissiK, xa ciillurr en pleine terre. —
Co nouveau Concombre est appelé à rendre de grands ser-
vices pour la culture en pleine terre. Ku effet, les deux ou
trois variétés enqtloyées pour celte culture sont duno rus-
ticité relative, alors que le i;. liron:r Je Jlii.ssie. dans les
différents essais effertués à Carignan, s'est montré très rus-
li(|ue, bien vigoureux, et en plus do cela très fructifère. Du
reste, en Hussie, où il commence à se réi)andre et à élre fort
apprécié, on ronsidèro qu'il présente une réelle valeur.
Les fruits longs de io à ju centimètres sont lisses, tout à
fait dépourvus d'i'pines. cylindriques, sauf dans la portion
voisine du point dallaclie qui est fort amincie.
I-a peau oflre une jolie teinte vert bronzé, avee souvent de
très lines iraqueluros. La ihair en est blamlie, très épaisse,
ne laissant au centre
qu'un espace très res-
treint pour le dévcloppo-
ment des graines.
Cette exiellento race
de Concombre peut se
semer sur plaie, en ap-
prêtant le terrain do la
façon suivante : On fait
des tranchées larges de
(f.'iO et profondes de
•r.'iO, que l'on remplit
avec du fumier moitié
neuf, moitié vieux, sur
une hauteur do 0"4r>; le
fumier doit être pré-
paré comme pour le
montage d'une eouche.
Lorsque le fumier est en
place, on le charge
d'une épaisseur de 0"?0
de terre sortie do la
tranchée, et l'on plaie,
au milieu, des cloches
distaides d'un mètre
l'une de l'autre.
On sème alors trois
graines sous chaque
cloche ; oprès la levée,
conserve qu'un plant par clorhe, en arrachant les
vigoureux. (Jiielque temps après on butte chaque
plant jusipi'aux cotylédons, en ayant soin de former une
petite euvette pour retenir l'eau des arrosages. Ce semis se
fait dans la première quinzaine de mai.
Uuanil on ne possède pas de iloilies ou de fumier en sufll-
sance pour opérer comme nous venons de l'indiquer, on
sème sur uno loucheehaude. puis on repique les plaids dans
des godets de (l-IO île diamètre, que l'on place sous ehàssis
sur une vieille coiiihe; alin de faciliter la reprise on les
prive d'air pendant trois ou quatre jours, mais ensuite il faut
les aérer le plus possible.
Vers la fin de mai on les plante en pleine terre dans des
poquels de :io lenliiiiètres carrés, lesquels on été préalable-
ment remplis de fumier gras ou de bon terreau , auquel on
peut ajouter un peu de terre ordinaire. Les poquols doiveut
être esparés de 0"l')O les uns des autres.
Lorsqiio les Concombres ont six ou huit fouilles, on coupe
la tige au-dessus de la troisième. Dès ipie les ramiliialions
ont quelques eenliuièlrcs de longueur, on place les rames
comme pour les llarieols, alin d'obtenir une meilleure fnirtih-
colioii et pour garantir les fruits cnnirela pourriture.
(Juaiiil les rameaux coinmencenl a porter fruits, on les
taille au-dessus de la cinquième feuille, en laissant de di.\ n
quinze fruits par pied,
'l'ello est la riilturc en pleine torrc qu'il convient d apjili-
Flg. .V). — Conroinire hionzide Kustie.
on ne
moins
Ul JAHDIN'
95
(|uur au Coiiromljro Jlron:r de Rusaic. diiiis les ri'(,'ions nrinl
et contre-nord, avoi: la(|uelli:> on est assun- d'obtenir do
beaux et très bons fruits, ùlanl iloiuu' les i|uali(<''S i|uo possède
l'Olto pxcollonto race pour cetlo cullurc spi'iinlo. Aussi
sommes-nous pcrsuadt'-s que l'on verra, ili's cotlo ann-'i-, lo
Concombre Urun:i- Je A'iiiii'i' dans tous les polancrs.
Hi:Nni 'l'iiKii.iKH Fii.s.
Sucii'lc .\alii)iiiilr (rilurliciilliiiT ilc Fiaiire
séance du i:i mars itJOU
Comité de FLonicuLTuni;
Deux très beaux apports dus à M. 'l'riirfaut, de Versailles,
consistant on Iliiilranyea h irtensis roseii, la très belle
variété i|ui a «'té li^'urée par le Jardin en 1900 et en Hd'iiiati-
tlius Diddeiiia, introduit du Contro. L.'IItidranqea est une
plante des plus éli'fjunlo, duno renianiuablo légèreto, h
feuillago éloDo et élégant, d'un loloris Irais et gracieux.
Ullirmiinllius, aux fli'iirs corail, est vigoureux et remontant.
Il est do ruituro facile par division des souches.
La maison Vilmorin faisait une remaniuable présentation do
Cinéraire à grandes fli^urs variées, de Primula ohconini, do
PriniiiUt denliriilota, charmante espèce trop peu coimue, ol
do Mi/(isolis dissiti/loro, avec une nouveauté à grande fleur
blanche, sans compter les plantes alpines, qui constituaient
un lot des plus intéressant où nous avons remarqué ; Lotus
peliorlii/nrhiis, do toute beauté avec ses grandes lleurs rouge
vif; Triteleia iini/lora cœrulea; Iris xli/losa allia; Primula
caelnniriana; rosea; nteifasece/olia, du Caucase, encore nou-
veau dans les cultures; Crocus insidaris; Orinl/iorialurn
tensifiiliuiii cl lanceolalum ; Saxifrana opposili/'ulia parfai-
ment fleuris; S. diajiensioides et S. a/iiculata à grandes
lleurs jaunâtres, hybrides des .S. scardica et média; Shorlia
galacifolia, delà petite famille des Diapensiacées; Drahaolijm-
pica; Chionodoxa sardcn!iis;\e curieux Ilacquetia Epiparlis:
Morisia lii/poga:a. Amérique méridionale, à port de l'issenlil ;
Keccœa stylosa d'Ilali?, etc.
CO.MITÉ D'.\nBunii;lLTURK FRUITIÈRE
Le i:lou, ce sont les Raisins de Frankenthal. provenant de
culture retardée, de M. Cordonnier, do Bailloul : ils sont de
toute beauté et pèsent presque 900 grammes. Puis vienneni
les Chasselas dorés do .\I. Sadron et de AL Audry, de 'l'ho-
mery; le Cerisier variété Anglaise portant 14 fruits, (!<•
M. Loizeau, de Sonlis; le Guignier de Lamaurie, les guignes
pour/ire hàlive et les Framboises Iloront de M. Congy, de
Kerrières.
CwnTK DE CULTURE MARAÎCHÈRE
Des Asperges verte et blanche à .\L Compoint, do Sainl-
Ouon, des Concombres hàtif et tardif, des Fraises lioi/al
Socercign et Hcricart de Thiirt/ à M. Congy; une collection
do 100 variétés de Haricots à M. Locojur do Limours.
M. Dybowski présentait des tubercules de Plectranthnx
Coppini, de la Guinée française.
P. Haiiiot.
Comité des ORcniDÉKS
.\L Bert. de Bois-Colombes, avait un Odonloglo.i.sum
crisjtum très remarquable, et pour lequel il nous a semblé
quo le Comité n'avait pas été bien généreux en lui donnanl
une prime de 2" classe, l^es fleurs portent de très grandes
macules marron clair, mélangées do rouge à la base des
pétales et à quelques autres places.
MM. Duval et lils. de Versailles, présentaient doux excel-
lents Caltlet/a Triante h labelle très foncé, dont un présentant
une intéressante anomalie, un Lœlia /lava, et deux très bons
Odontoglossum crispum, le premier blanc pur, de la meilleure
forme Paclio, l'autre très grand, bien lavé de rose sur les
sépales, et portant quelques gros points rouge vif.
.M. Gautier, de Neuilly-sur-Seine, avait un Phalœnopsis
Aphrodite, à pétales très ronds couvrant largement les
sépales, forme rare.
Hnlin. M. l'orlin, janlinicr chez M. l-'ranchetti, à Paris,
avait apporté un Phalœnopsis Schilleriana.
G. T.-Grignan
LkS (OMI'OSITIO.NS KUIRALBS
M. Hilouard Debrio présentait une composition ort intelli-
gemment conçue; lo sujet l'iait un écran en Bambou, au
centre et de clia(pic> ci'ilé duquel élaient suspendus des vases,
contenant de beaux fjullets; dans le bas et sur les niiintants
étaient lixés des piquets de rameaux do Spiri''e et des
OMllets, tandis (pio retnrjilmient quelques lianes de .\l\rsi-
phylluiu. L'ensemble avait un petit air japonais.
Une grande corbeille Mait bondée ilo t Irolons au feuillagi> d'un
jaune pâle sur leipiel so détachaient de belles inflorescences
de : f'Iiria, llictnunthus, Amargllis; l'association des coloris
était fort originale. Jolie aussi ia corbeille d'Hydrangea. Ces
deux apports «Haient de M. Paul Delsaux.
Enlin. .\L Mé/.ard montrait un sujet do Bambou alhmgé pour
décoration de table : dans les deux tubes à chaque extrémité
étaient des rameaux de Prunus Pissardi et des'i'ulipes perro-
quet, <lans les deux intermédiaires des thyrses de Lilas et do
roses, et dans ceux du centre des Cypripediu m insigne; tout
cela i>armi do la fine verdure. Ji. .M.
BIBLIOGRAPHIE
Catalogue méthodique et synonymique des principales variétés
de Pommes de terre, par l'Iiilippe L. de Vilmorin. :{• édition,
refondue it uugineriti''i' de plus de GDO variétés. Paris 1902,
chez Vilmorin-Andrieux et C '.
Il convient do consai-rer une luenlioii spéciale à ce cata-
logue, qui sort assur'''nient de l'onlinairo. Cette brochure,
excellemment présentée et classée avei- la meilleure méthode,
est un ouvrage scientifique de réelle vahnir. Llle avait d'ail-
leurs été publiée il l'origine par M. Henry de Vilmorin, et
portait la marque quo ce savant et cet observateur judicieux
imprimait aux travaux qu'il rendait publics.
Pour donner une idi''e de l'esprit dans lequel a iHé conçu
cet important travail, nous croyons ne pouvoir mieux faire
que do citer deux passages de la préfac;e qui figure en lèto
de cetlo .'5' édition :
c< Je renvoie le lecteur, pour l'explication de la méthode
employée depuis de longues années pour la classification do
la collection de Verrières, à la préface si claire dont mon père
a fait précéder la 1" édition du Catalogue que je reproduis
ci-après. Mais, dans les quinze dernières années, le nombre
de variétés nouvelles a éti' si considérable que les sections
se sont bien vite trouvées trop étroites; déjà en 189.'j, mon
père avait, tout en conservant les mêmes bases, porté à 'lOle
nombre des sections; j'ai nioi-niémc été obligé de remanier
la disposition de ces dernières, sans toutefois en augmenter
le nombre, afin de diviser en deux les plus chargées, quille
à fondre^ ensemble (piel(|ues-unes des moins importantes,
pour faciliter le coup d'o'il d'ensemble et rendre moins longues
les recherches
1' Le désir d'être \itile au idus grand nombre m'a donc
amené dans cette nouvelle classilication à donner une impor-
tance prépondérante aux caractères tirés de la couleur de hi
chair du tubercule sur ceux tirés de la lleur. C'est, en effet,
à l'époque de l'arrachage ou do la plantation, lorsrju'on no
possède de la plante que ses tuliercules. (|ull est le plus sou-
vent néc:ossalre d'en jiouvoir déterminer l'identité. — Comme
on peut le voir par le tableau synoptique do la page XI, la
forme et la couleur d'un tubercule, la coulmir de son germe
et celle de la chair, suffisent pour le placer assez approxima-
tivement dans la séile. Dans les cas seulement où la néces-
sité s'imposait de subdiviser des sections trop nombreuses,
ou bien en présence de groupes bien distincts par leurs carac-
tères de végétation et leurs fleurs, ces dernières ont été
prises en considérali(m.
« Le caractère fourni par la couleur blanche ou jaune de la
chair est d'ailleurs loin d'être un des plus mauvais : outre
qu'il est, comme je viens de le dire, facilement observable,
il est assez constant et à coup sur plus quo celui donné par
les fleurs, qui souvent ne s'ouvrent pas ou sont sujettes à
varier dans de larges proportions; il est bien évident ijuc
les intermédiaires o.xislanl tous dans la nature, il est souvent
fort liiflicile de déterminer si la chair d une pomme de terre
y6
LE JARDIN
ost Iilanche ou jaune clair; mais, dans les cas de doute, on a
eu recours aux caracti'ros pfnéraux «le lu plante, do (acon à
loriuer lies séries aussi naturelles i|ue possible. ■>
H. M.
Les Arts et Métiers chei les animaux, par Henri Coupin, lau-
réat de l'Institut. Un fçrand vuliiiue in s Jésus (2S cent, sur l".i)
de i2i pages, illustré de 220 li^'ures, couverture en couleurs,
(Xony et C", éditeurs). En vente ii la Librairie HorlicoU-,
H\ bis, rue do Grenelle, prix \ francs, franco on gare, 4 Ir. O'-
Voici un livre qui présente une certaine originalité en plus
do son caractère instructif.
<• C'est, dit l'auteur dans sa préface, une habitude courante
do s'extasier sur le génie de l'Iionimc et la perfection uniijue
de son industrie. Sans vouloir on rien rabaisser son mérite,
il faut bien dire <]ue l'homme n'est pas le seul être au monde
capable de faire des travaux remari|tiables. 1^ plupart de nos
arts et de nos métiers se trouvent, en effet, die/, les animaux
et parfois même avec une perfection admirable.
Uuel ost le sauvapo ou même l'homme civilisé qui, avec
l'aide seule do ses dix doigts, saurait faire dos gâteaux aussi
géométriques «|uo ceux <le l'abeille? Et comment ne pas èlre
frappé do co fait que, bien avant nous, les guêpes ont décou-
vert le mciyen do faire du papier avec du bois.' "
11 nous faut féliciter M. Coupin, qui ost un publicisto éru-
dit et un vulgarisateur scieiililii|ue excellent, de la façon
dont il a composé co livre qui est des plus intéressants et u
la portée do tcuis. Il a réuni une quantité innombrable de
notes et de documents présentés do la façon la plus originale
possible. Cette documentation est rigoureusement précise et
vivante à la fois: les citations sont enq)runtées aux auteurs
mémos des observations et à des autorités compétentes.
Le lecteur a, la remarque ost juste, l'impression d'assisi' i
à une Exposition universelle des animaux. En effet, les con-
structions et les fabrications des : .Maçons, Potiers, Tisse-
rands. Couturiers, Ingénieurs des ponts et chaussées. Rési-
niers, Tapissiers, Vanniers, 'l'errassii-rs et Mineurs, Archi-
tectes, Charpentiers. Charcutiers, etc., etc., défilent devant
ses yeux. Il apprend ù connaître une foule d'industries: fabri-
cations de papier, do coton, de pièges, de cire, de radeaux,
d'habil, tle conserves alimentaires, etc. etc.; les paresseux
ne sont mémo pas oubliés ! Et je ne crois pourtant pas qu'à
la grande exposition universelle do UKK) — il y avait une
classe spéciale pour ces derniers.
Cette simple et incomplèlo énumération de quelques titres
dos chapitres du livre ne donne c|u'uno idée do la classifica-
tion ilu texte. Car il n est pas question des animaux et insectes
au point <le vue scienlili(iue, mais ù celui do leurs créations
et de leurs imlustrics ipii se trouvent classées selon leurs
rapports avec les industries et nii'tiers des hommes.
A. -M.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
La vente dos llcurs laisse toujours à désirer; les prix de
la marchamlise do choix extra se tiennent malgré cola assez
bien.
Nous avons relevé, le l.'i mars les cours suivants :
Rose» extra 1" choix valent: Mari-rhnl ,Vii7, de:t Ir. iiC. fr.;
/'(lui Sei/ron do S il U fr. ; CopUiin Cliristi/, do .">> S fr. ; I.n
Francf, ûo 4 Ir. ii S Ir.; Uhicli liruiincr, do 0 à 12 fr.;
Safrano de 0 Ir. 6o à 1 fr. ; Paul Nabonnand, de 1 fr. 50
à 2 fr. 50; La Fratirc de 89, de 5 a 0 fr. ; Maria Van Hotilte,
do Ofr. 7.") il 1 fr. '*); Kaiscrin Aui/usta l'icloria. de 6 il !S fr.
La Iteinc de 2 ii 5 fr. Jules Margoltin de 2 à 0 fr. Caroline
Teslotil de t; il 12 fr. Général Jacqueminot de 4 à 7 fr. Sou-
venir de la Malmaison de 4 à U fr. la douzaine. I^es Œillets
de choix valent de 0 fr. 75 à 1 fr. 50 ; Colosse, de i fr. :>» il
>') fr. ; ordinaires, do 0 fr. .">0 à 1 fr. la douzaine. L Oranger
du .Midi vaut au détail de 0 fr. 00 à 0 fr. 70 le cent de bou-
tons, l.a Giroflée tiuarantaine, de 0 fr. 15à 0 fr. 201a botte. Le
Réséda de o (r. \:,iiO fr. 20 la botte. La Violette du .Midi
en moyen bollelage de .') il s fr. le cent; lo boulot, 0 fr. 20 à
0 fr. :w la pièce; do Paris le bouquet plat de 1 fr. à 1 fr. 25
la pièce, l.a Violette de Parme vaut de 0 fr. W à 1 fr. lo
bottillon; Le MInnosa vaut de o fr. GO à 1 fr. le kilo. L'Ané-
mone rose vaut de 0 fr. o.'i à o fr. lo la botte; de Caen. 0 fr. 30
à 0 fr. .-)0 la ilouzaine. L'Anthémis, do 0 fr. 10 à 0 fr. 20 la
botte. Le Muguet de 0 fr. r>(i a o fr. 75 la botte; Les Llllum
Ilarrisii valent .s fr. ; rubrum, de t ii 5 Ir. la douzaine. Le
Lllas en gerbe vaut de 0 a s fr.. sur courtes tiges, de 1 fr. '«O
à :t fr. .'ola liotle. I.e Narcisse vaut d.^ « (r. 10 à 0 fr. 20 la
botte. Camélia, 1 fr. la <l<'ii/.aiii>>. l.<' Myosotis vaut 1 fr. 25 la
butte.
La vente des fruits est assez active. Les prix pralii|ués
le It murs sont les suivants :
Ananas de :i fr. .50 à 5 fr. la pièce. Bananes do 12 à l.s fr.
le régime. Citrons, de Ti a lo Ir. la caisse. Figues de .'iO à
00 fr. les lutJ kilos. Marrons de 2.-) à Vi fr. les loO kilos.
Noix do Coco de :r> ù 10 fr. le cent. Noix de 30 ii "KJ fr. les
loo kilos. Poires de 20 ii iO fr. les 100 kilos, suivant choix.
Pommes <lo H) ii 1.50 fr. les lOO kilos. Raisins deserre blancs
do 1 (r. M à 2 fr. 50, noirs dc6 fr. à 12 fr. le kilo. Raisins de
Thomery blanc de 1 fr. ."W à 4 fr. 50 ; noir d<' 'i fr. à 12 fr. Pru-
neaux de !S0 il 120 fr. les 100 kilos. Fraises de serre do 2 fr. a
8 fr. la caisse.
Les légumes s'écoulent assez facilement.
AU de 40 il OU fr. los IW kilos. Artichauts de 14 à 2S fr. lo
ci'iil. Asperges aux petits pois de o (r. i;o a o fr. 7.') la botte.
Asperges (.urios de 3 ii 22 la botte. Carottes de t;hevreuse
de 2u a :io fr.; les communes do 7 ii '.' fr. le?. Ion kilos; nou-
velles de 20 (1 2.S fr. les hW bottes. Champignons de 00 a
170 fr. les loo kilos. Choux-fleurs do 10 ii 'iMr. Choux pommés
de 4 il 10 fr. le cent. Choux do Hriij-ellcs de 20 à .'kl fr.
les loii kilos. Cresson île o fr. 00 a I fr. 1" les 12 bottes.
Crosnes 'le 7o a '."i Ir. les 10«i kilos. Céleri rave de 0 fr. 0.") à
0 Ir. o^ l.i pieci'. Cerfeuil de U fr. 2.") a (i Ir. .'10 la botte.
Ciboule de o fr. ii.'j a 0 fr. oG la botte. Echalotes de 00 ii |.',o fr.
les loti kilos. Epinards do u fr. 2o a o fr. .'Il le kilo. Lau-
rier de 2.') a :Ci Ir. les 100 kilos. Mèches de -'n a '|o f, 1,.^
loO kilos. Navets de 15 à-.'i^fr. les li"i bottes. Oignons do
Il .1 Is (r. les liHJ kilos. 0." ..:o de iu a 4.'. fr. les 100 kilos.
Panais de .'> ii 0 fr. les loo liulles. Poireaux do :iii ii Vu fr.
les 100 bottes. Pommes de terre IlnUaudc de il à U fr. ; Sau-
cisse rouge do 'i a li (i . Radis roses de u fr. 45 à 0 fr. .55 les
3 bottes. Persil de :i'i ,i 'io ii . le» loo kilos. Salades diverses
de 7 il 12 Ir. le cent. Tomates des (;anarios île 12ii a l.">o fr.
les 1I.KI kilos. Thym de lo ,, ,'m (r les loo bottes. Endives de
45 à '*) fr. les 100 kilos. Pommes de terre imuclhs i\r 2h ii
45 Ir. les 100 kilos.
V. U.
Les indications ci-dessous sont relevées à Paris, au thermomètre centigrade.
M.irs
1
2
3
4
5
6
7
8 9 1 10
11
12
13
14
15
5"
1
1 -Jh. il i h. Iiialili.
Kli.iiUli. —
Miili
0°
8"
(1°
fi°
8°
7»
0»
V
10"
1"
8°
tj»
2"
0°
11"
IC
4"
K'
12
10-
3"
8°
il"
12°
0»
8°
5"
8°
S»
8°
C."
*"
7"
2"
(i°
C
2"
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0°
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5"
7°
('.°
■i h. soir
tjb-rt Ir-f- "
fu« At <JT9Utllt
fîN" 363
LE JAltDIN
5 Avril 1902
CHRONIQUE
Avec P:iquos, los leiiips ri),'oureux du Carome ol les
joùiies ont pris fin. Les jeûnes ont joui'! chez nos pores
un riMo dos i)lus importants, mais ils avaient leurs in-
convénients, et le malicieux Taliemant des Uéaux nous
conte à leur sujet une charmante anecdote : c Un cocl\er
(ut à confesse : on lui ordonne de jeusncr huict jours —
« Hé pourquoy? » — « Je ne veux point me ruiner : je
suis un pauvre homme qui ay femme et enfans; j"ay vcû
jeusner Monsieur et Madame tout ce caresme; il faut du
Colignac, «les poires de Hon-C.lirotien, du ris, des esi]i-
nars, dos raisins, des lij.'ucs ».
Avouons que pour un jeûne il n'était vraiment pas
trop rigoureux, ot que bien des gens sauraient s'en con-
tenter. Il est vrai qu'au temps de Taliemant des Itéaux
la pomme do terre était encore inconnue et que, vraisem-
blablement, elle eût figuré en bonne place sur la table
des jeûneurs obligés de se rabattre sur « les espinars,
le riz et les poires de Bon-Chrétien ».
• •
Puisque nous parlions plus haut de la pomme de
terre, rappelons ou faisons savoir que le tubercule cher
à l'artnenlier vient de recevoirune nouvelle utilisation.
Un médecin qui eut parlé de pomme do torro à un
diabolique, il y a seulement dix ans, eut été voué à tous
les châtiments dans ce monde et dans l'autre; mais si
la médecine demeure, les médecins oliangent et on pro-
clame maintenant, très sérieusement, la qualité de l'ali-
nientalion à la pomme do terre dans les affections
diabétiques. On en a obtenu de très bons résultats. Une
partie du pain est roiuplaioo assez exactement par deux
et demi ou trois parties de pommes de terre, de sorte
qu'au lieu do cinq à sept cents grammes de pain, on
peut consommer un kilo ou un kilo et demi de tuber-
cules cuits à l'eau. Il faut que les [pommes soient bien
saines ; la gelée développe on elles du sucre aussi bien
que le milieu trop chaud, en les faisant germer. En avril
et mai, les tubercules sont trop vieux ot ceux de l'année,
encore trop petits, pour otro mangés en guise de pain.
C'est alors qu'on peut recourir au pain de pomme de
terre qui avait été recommandé autrefois en temps de
disette pour remplacer le pain do blé. Mais rien ne vaut
la pomme de terre cuite à l'eau. Parmontier lui-même
n'était pas très partisan du pain de pommes de terre.
Mais il est des malades qui ne peuvent se priver
complètement de pain : à ceux-là, on peut recommander
un pain mixte qui remplacerait une partie du pain do
froment. On le prépare en mêlant à la farine de blé, un
tiers ou un quart de fécule de pomme de ^terre cuite
et un peu do sel. Ce pain est agréable au goût, plus
certainement que celui de mais, de gluten, d'avoine,
d'orge, etc. Le seul inconvénient, c'est de priver les
diabétiques d'une certaine quantité de phosphates que
ce pain renferme. On y supplée en gobant des loufs à la
coque. Pomme de terre et œufs forment ainsi, par leur
alliance, une alimentation complète.
Donc, lecteurs diabétiques, mangez beaucoup de pom.
mes de terre, si bizarre que la recommandation puisse
vous paraître. Il est vrai, qu'il y a peu d'années encore,
on servait des carottes à toutes les sauces, dans les hô-
tels d'une grande ville d'eau, fréquentée par des diabé-
tiques: il y avaitprobablement ordonnance du médecin.
•
• •
Les Américains font bien les choses. L'enthousiasme
qu'ils ont manifesté à l'occasion du voyage du prince
Henri de Prusse, n'a pas nui, tant s'en faut, à l'horti-
culture et les fleuristes s'en sont ressentis. On sait que
le frère du Kaiser Allemand s'est embarqué, pour
revenir en Euroiie, sur le pa(|uebot-posto Ijeiil.srlildiid.
Pour rendre la traversée plus agréable et tilin que le
prince ganlât plus longtemps un bon souvenir do la
réception grandiose qui lui avait éli' faite, les Améri-
cains engagèrent une équipe do jardiniers qui avaient
pour mission de Iranformer le paquebot en une véri-
table serre flcittante [lendanl toute la durée du voyage.
Pour ce faire, on emliarqua dix mille roses American
lieaiity, (|uin/.e cents roses rouges, trois mille bottes de
muguets, deux mille pieds d'ioillels, du lilas, dos fou-
gères, etc. etc. Les jardiniers devaient chaque jour
remplacer les plantes fanées et modifier la disposition
lies plates-bandes qui ornaient les salons et les ponls-
liromenades du paquebot.
«
» •
Les jardins dont nous allons parler mainlenant ne
seront probablement pas aussi ornés que ceux An Dents-
chlaiid, mais leur utilité n'en sera pas moindre pour
cela. Il s'agit de l'introduction de l'enseignement agri-
cole dans l'enseignement primaire et de la création de
jardins scolaires. Il y a longtemps qu'on en parle, et le»
essais entrepris par quelques instituteurs dévoués ne
semblent pas avoir donné de bien remarquables résul-
tais. On a cherché les causes de cet insuccès et je ne
crois pas qu'on ail indiqué les véritables, que je m'alis-
liendrai également de faire connaître.
Une nouvelle proposition en ce sens a été faite à la
dernière session du(;onseilgénéral de la Seine. En voici
le sens d'après une interview de M. Féret, rapportée par
un journal du malin. « Comme le maitrc meunier, le
maître serrurier, le cultivateur, ce grand nourricier du
pays, aurait égaletnenl l'honneur devenir à l'école; lui
aussi inviterait l'instituteur et ses élèves à venir aux
champs. L'un d'eux serait muni d'une bêche pour
creuser la terre, afin de connaître la nature et la pro-
fondeur de la couche végétale. Chaque point du territoire
serait successivement exploré. La valeur à l'heclare de
ces terres, d'après les ventes les plus récentes, serait
indiquée aux élèves. Je voudrais que chaque année la
destruction des hannetons leur fût confiée et qu'elle fût
encouragée par un paiement au kilo. Deux vacances de
quinze jours seraient indispensables pour ces travaux
avec cours eu plein air; les grandes vacances seraient
diminuées d'autant. »
Il y a certainement d'excellentes intentions dans ce
projet, mais il a beaucoup de chances de ne pas aboutir.
l_'n autre vœu qui nous intéresse plus particulièrement
a été émis, c'est que les communes puissent acquérir,
par voie d'expropriation, les terrains attenant aux écoles
liubliques, afin de les convertir eu jardins scolaires où
les instituteurs donneraient un enseignement pratique à
leurs élèves. Il me semble que ce dernier vœu est peu
réalisable et gros de difficultés.
Un autre point intéressant du projet — surtout pour
les parents qui doivent en être partisans — c'est qu'il
supprime un bon mois de grandes vacances. S'il ne fait
pas la joie des enfants, il contribuera tout au moins à la
tranquilité de leurs pères et mères.
«
• •
L'Edelweiss — cette curieuse plante des Alpes qu'on
dirait découpée dans la tunique d'un soldat autrichien
— a bien fait parler de lui l'an dernier. C'était la Heur
favorite do la 'rsarinc, mais son parfum, personne ne le
connaît. Il a fallu qu'un parfumeur, imitant ce qu'un de
ses confrères avait fait jadis pour leCorylopsis, décrétât
que l'Edelweiss était odorant et lançât Vlùleliceiss de la
Tsarine.
P. Hariot.
LE JiVllDlN
Nouvelles Horticoles
Académie des sciences. — S. E. M. Yermoloff,
minislre russe Je l'agriculture l'I des Uoiiiainos. a l'tô
élu récemment iiiomlire corresponiJant do l'Acadcinie
des sciences section d'économie rurale).
L'Académie ne pouvait faire un clioix plus justifié,
et c'est de grand cn'ur que nous i)réseiilons à NL ^'l'iino-
loff nos empressées fi'Iicitations.
Le cours de botanique à l'Ecole Nationale d'Hor-
ticulture de Versailles. — La ir.orl do M. Massai
ayant laisse vacante la cliairc de botanique a l'Ecnlè
Nationale d'Horticulture de Versailles, plusieurs cum-
[ïéliteurs, tous également qualifiés pour le faire, tous
également distingués professeurs et savants, ont lirigué
la succession du maître disparu.
M. Costantin, docteur es sciences, agrégé dos sciences
physiques ol naturelles, ancien maître de conférence à
l'Ecole Normale supérioure, professeur-administrateur
ilu Muséum, l'emportant sur ses concurrents, vient
d'être nommé par arrêté du 17 mars dernier, en rempla-
cement de M. Mussat.
Nous sommes doublement heureux do ce choix : pour
l'Ecole, dont les élèves no pourront que tirer profit
do la vaste érudition du professeur; pour lo maitre,
qui en recherchant la chaire do botani(iue à l'I'.cole
Nationale d'IIorticulluro, nous prouve que désormais
il orientera son cours ilu Muséum dans le sens do l'ap-
plication pratique dos connaissances bolaniquos à la
culture dos plantes, ce (|ui donne satisfaction aux desi-
derata que nous avions exprinii-s dans notre article re-
latif à la nomination du successeur do M. Coruu.
Cours d'apiculture. — L'ouverture du Cours pulilic
et gratuit d'Apiculture (culture des abeilles) professé
à l'aris au jardin du Luxembourg, par MM. Sevallo et
Saint Poe. aura lieu le s avril, a 0 lioures du matin.
La Société forestière française des amis des
arbres vient d'instituer pour 1U02, un nouveau con-
cours entre les instituteurs forestiers, et en géni-ral
toutes personnes, qui par leurs travaux porsonnels,
efforts de propagande et publications, auront lo plus
contribué à propager sur le territoire français la plan-
tation des arbres forestiers ou fruitiers.
Des récompenses consistant en niédailles seront
décernées aux lauréats de ce concours.
Les demandes do participation au concours et les
certificats, références, mémoires et publications a pré-
sentera l'appui dovrruitôtre adressés pourlo l."> décembre
au plus tard à M. Cacheux, vico-président de la Société,
'^ô, quai Saint-Michel, à Paris.
L'horiiculture au concours général agricole. —
t iliaque année l'Horticulture a .■•a place au conctiurs
Général Agricole.
La section horticole aura colle fois, une imporlance
d'autant plus grande que jamais, même depuis ipie le.
concours a élé coupé en deux, il no s'en était ouvert à
une saison aussi favorable.
Bien que le Concours (lénéral soil un pou rapproché
de la grande Exposition annuelle do la Société Natio-,
nalo d'ilorlicullure, la section horticole sera largement
ropri'senloo à la Oalorlo dos Marhinos.
Lo distingué commissaire général, M. (irosjean,
inspecteur général ilo l'Agrlculluro a tenu, on effet, à,
réserver aux fleurs une place d'honneur id leur a alloclô
la (irande Salle dos Fêtes, quo l'on aménage actuel- i
Icnionl, pour la circonstance, en un vanto iiarterro.
Ce sera le lieu de repos et do promenades entre la sec-
tion dos animaux, qui se trouve dans la partie de la
Galerie des Machines avoisinanl l'avenue de la Bour-
donnais ol la section des machines agricoles, établie
dans la partie qui touche à l'avenue de Suffren.
Bon nombre d'horticulteurs sont inscrits el tout (ail
prévoir une exposition des plus brillantes.
Les jurys commenceront leurs opérations le 10 avril
courant, ii 9 heures ilu malin. Malgré le court laps do
tem()s qui nous sépare du jour de l'ouverture du con-
cours, nous engageons les retardataires el les hésitants
a faire toute diligence pour faire parvenir leur demande
d'admission.
Concours pour l'aménagement d'un jardin public.
— La ville de N'alcnco (IdoMio) vient d'ouvrir un con-
cours entre les architectes-paysagistes, ingénieurs el
autres spécialistes le nationalité française, pour la pro-
duction de iirojets d'aménagement du nouveau jardin
public, qu'elle \a po\ivoir iréer. grài-o à la liboralilé
d'un amalcur M. .louvel.
La surface disponible est d'environ 7 hect.76, mais
elle est susceptible d'être augmentée, car dans l'élude
de leurs projets, les concurrents «levront envisager
l'éventualité de la prise en possession d'un lorrain bor-
dant le quai du Rhono.
Les concurrents seront autorisés à prendre une
copie, à la Mairie, d'un plan d'ensemble à l'échelle do
0 m. mi '"!'" par mètre.
Le iirogramme prévoit l'inslallation d'un jardin à la
l''rançaiso, dans une partie du terrain.
Les projets devront être remis au secrt'larial de la
Mairie de Valence, au plus tard le 30 avril, avant fi heures
du soir.
Ce concours auraquolque imporlance, carnouscroyons
pouvoir dire qu'un certain nombre d'architectes paysa-
gistes y iircndronl part.
Concours entre garçons jardiniers. — La Société
d'horticulture de Picardie, si inlolligemmenl active el
si bien dirigée par son cxcoUenl président M. Docaix-
Malifas, a procédé récemment à la distribution do ses
récompenses; nous remarquons notamment dans lopal-
marès une série de médailles et de certificats do mérite
décernés après concours aux ouvriers ol garçons jardi-
niers qui ont suivi les cours donnés à la Société. Dix-
huit médailles d'argent, douze do bronze, deux mentions
honorables et six certificats de mérite ont élé attribués
dans ces conditions. Co sont là des encouragements
précieux pour les travailleurs horlicoles, ol l'on ne sau-
rait trop approuver cette louvre féconile.
Concours de moteurs et d'appareils utilisant
l'alcool dénaturé. — Ce concours international, créé
par arrêté minsleriel du 2'.f novembre dornior, sera
suivi d'une exiiosilion publique .qui se tiendra du Si
mai au 1" juin.
Un arrêté du ministre do l'agricullure vient de dé-
terniinor la composition du jury qui sera appelé à juger
le concours. En voici un extrait :
l' division. (Moteurs fixes, locomobiles, groupes
moteurs). Président, M. Michel Lévy, membre de l'Ins-
lilul, inspocleur général dos mines; secrétaire, M. Rin-
gelmann. directeur île la station d'essai do machines
agricoles.
1" section. Président, M. Bourdon ; sccrélairo, .M. Itin-
golmann.
2' section, (Automobiles ol bateaux). Président
M. Rives, membre du Conseil d'administration del'Au-
lomobilc-club ; secrétaire, M. de la Valette, ingénieur
des mines, membre du mdnie conseil.
LE JARDIN
'JO
2" (livisio)i. (Appareils d'éclaira^'o cl do cliauffafie),
Présiilonl, M. VioUc, monilin' do rinstitiit; socrc'tairo
M. Liiidtd, professeur iï l'institut iiatiimal agroiidiniquo.
M. Famochon, lo Irrs ainiablo sous-cliof de lniroau au
ininistcro de l'agriculluro, comiuis.sairo liu ccnicours
international do nintours ol d'appareils utilisant raloool
donaturô, est didi'guô auprès du jury pour représenter
l'Adininistration do l'agriculture.
Exposition d'horticulture. — Les serres du Cours
la Uoino vont recevoir des ainonagomenls tiouvcau.x
très ini[)ortants pour recevoir l'Exposition d'IIorliculturo
qui s'y tiendra du il au 2ti mai.
Avec quelque raison, on a renoncé celle année aux
jardins des Tuilerios, et l'on no pouvait choisir pour
l'Exposition d'iiorticulturo un cadre mieux approi)rié.
Les deux serres seront reliées par un vélum. A droilo
ol à gauche do ce vélum, qui marquera l'entrée [irinci-
pale sur le Cours la lleino, on élovera deux grandes
tontes décorées de roses.Ces tentes formeront vestibules.
Les diverses sections de l'exposition seront réparties
dans les deux serres.
La rotonde qui termine la serre d'aval sera réservée
aux plantes et aux fleurs des colonies, provenant du
Jardin Colonial de N'ogent, dont M. Dybowski a su faire
en quelques années un établissement de premier ordre.
La rotonde qui termine la serre d'ornement recevra
l'Exposition des peintres de Heurs.
La proximité de la Seine ajoutera un charme de plus
à celte belle installation.
Exposition de Budapest. — Xous venons de rece-
voir le programme complénientaire de l'Exposition inter-
nationale d'IIorticullure de Budapest.
Dans la liste des Membres d'honneur du Comité et du
Jury, nous relevons les noms suivants : MM.
Viger, député, ancien Ministre, Président de la Soc.
Nationale d'Horticulture, Paris.
Vassilière, Directeur de l'Agriculture au Ministère do
l'Agriculture, Paris.
Riftault, Auguste-Charh's-Frédéric, Consul général à
Liudaiiest.
Ballet, Charles, à Troyes (Aube).
Leroy, Louis, jardinier-pépiniériste à Angers.
Mantin, Georges, orchidophile, à Paris.
Martinet, Henri, rédacteuren chef du Jardiii.
Simon, Louis, pépiniériste à Nancy.
Vilmorin, Maurice de, quai de la Mégisserie.
Un certain nombre de nos compatriotes, qui n'ont
envoyé que tardivement leurs adhésions ont été invités
également à prendre part aux travaux du jury. Nous
publierons leurs noms ulti'rieuromenl.
Expositions annoncées. — La Société régionale
d'horticulture de Boulogne-sur-Seine, subventionnée
par l'Etat, organise du :^0 au 24 septembre prochain,
dans le maginfique parc de la mairie, une exposition
générale des produits de l'horticulture et de toutes les
industries s'y rattachant; une grande lente sera amé-
nagée pour les plantes de serres et orchidées.
S'adresser, pour tous renseignements et pour le pro-
gramme, soit au secrétaire général M. Pacros, soit au
président M. Magne, 15 boulevard de Boulogne à Bou-
logne sur-Seine.
Nécrologie. — Nous avonsappris avec regret la moit
de M. Eugène Verdier, le rosiériste fameux, dont les
travaux ont laissé une trace durable, si sa personnalité
était un peu effacée depuis quelques années. M. Eugène
Verdier était âgé do 75 ans; il était membre de la Société
Nationale d'Horticulture de France depuis 1850.
M. A. Lesno, rédaot(!ur on chef du journal La (lazetle
(lu Vi/l(i(/c' pour la partie agricole, est décédé subite-
ment lo 18 mars. Nous saluons en lui unoxcolleiil con-
frère, grand travailleur, de relations très courtoises el
agréables. H otait genilre de Pierre Joigneaux. Son fils,
M. Pierre Lesne, est bien connu comme enlomolugislo.
Un des principaux cultivateurs el oblenteurs français
de Cacb'cs, .\I. Rebut, de Chazay d'Azergues (Rliône),
est décédé récemment.
M. Rebul, qui a donné son nom à |)lusieurs obten-
tions de valeur, avait dû, en raison de son grand âge,
laisser à MM. Garde frères, do CoUonges, sa remar-
quable collection.
Expositions annoncées
Paris, 21 au 20 mai, E.Nposition prinlnnioro de la Société
Nationale aux serres du Cours-la-Roino.
Lyon, 2h mai au 2 juin. ICxposition générali'.
Lille, mai à septembre. Exposition internationale générale.
Grasse (.Mpcs-Mar.), lo avril. Expos, agricole, horticole et
industrielle.
Aix-en Provence, 27 avril-l" août. Ilxp. internationale et
cololonialo.
Anvers lîclgicpio), 2r>-2'S avril. Exposition générale.
Besançon, l't-IT août. l''..\posilion générale.
Moulins, 12-1.") juin. Expos, départementale horticole.
Melun, 2-.J août. Expos, générale.
Dammartin (Seino-ot-.Marno), août. Exp. horticole et des
liranx arts.
Versailles. :îl mai-H juin. Exp. horticole.
Coutances, 15-17 novembre. l';xp. do Chrysanthèmes et fruits.
Angers. 7 au lli novembre. Exp. do Chrysanthèmes.
Marseille, du 1.5 au IS mai ; Congres do la Société française
ili'v; Hosii'iislos.
Langres, 17 au 19 mai.
Budapest, l Hongrie), :i au 12 mai.
Londres, 25- ^'H juin. Congrès do Hosiéristes et exposition
lie Roses. — 2.s-:iii mai 'l'oinplo .Show (Exp. générale).
Les cadeaux fleuris pour Pâques
11 est toujours d'usage, surtout dans les colonies étran-
gères habitant Paris, d'olïrir quelques cadeaux fleuris à
l'occasion des fêles de Pâques.
Pendant quelques années, les loufs garnis de fleurs
furent assez ;i la mode. Mais, aujourd'hui, cette forme
compassée et son arrangemeni par trop uniforme sem-
blent être moins goûtés. Aussi, pour rompre cette régu-
larité les fleuristes ajoutent fort heureusement, un
piquet gerbe a la partie supc'rieure, ou une longue jetée
qui descend sur lo cô'é, ou bien encore ils piquent çà
et là quelques fleurs, qui s'élancent au-dessus des
autres. Dans beaucoup de cas aussi, on voile partielle-
ment et discrètement une partie de l'arrangement.
Nous avons particulièrement remarqué cette année :
un œuf entièrement en Anémone /'u/ije/is, avec sur un
coté une longue jetée des mêmes fleurs se dégageant
d'un nuage de gaze vert d'eau enveloppant le tout. Un
autre en coucou jaune avec un piquet cVAnenione f'i/l-
(je>is\ un autre en Violettes de Parme parsemées de
coucou jaune; un autre encore en Anémones doubles
roses avec un piquet très léger dans le haut, de Spirée
blanche et de quelques (.Eillets roses; enfin comme
dernier exemple un («uf en œillets roses surmonté
d'un joli piquet de Prunus triloba, d'où retombait un
Ilot de gaze blanche.
Ces œufs sont parfois montés sur une armature en
bambou. Plus originales sont ces corbeilles rustiques,
tressées de branchages ténus de Bouleau et des
rameaux plus rolmstes de ce même arbre. Ces arrange-
monts de fleurs font très bon effet ainsi.
René Raï.mo.nd.
100
LE JARDIN
L'orthographe des noms de plantes
Alors qu'il est si (acilo, avec un peu de sdIii, d'écrire
correclemenlles noms de plantes, puisqu'il existe, à la
porléi' do tous, des ouvrages où ils sont «■crils correc-
tement, il est fâcheux de voir se perpétuer et se multi-
plier des erreurs grossières qui se répandonl de plus en
plus dans le public.
La faute en revient, il faut le ilire, à des horticulteurs
qui n'allachcnt pas à celte question de la correclioa
des noms loule l'imporlance qu'elle mérite. Nous en
trouvons souvent la preuve en parcourant des calalomies
de maisons d'horticulture, et non des moindres, dont
les propriétaires, hommes inslruils et distingués, rou-
giraient de faire une faute d'orthographe dans une lettre,
mais commettent avec une parfaile sérénité de monsr
trueuses erreurs de nomenclature. ,
C'est ainsi que nous voyons, i)ar exemple, danslicau-
coup de catalogues, écrire : Laurus Lauro-Cerasus,
Launts lusitanica, etc. Les horticulteurs qui publient
ces catalogues ne doivent cependant pas ignorer que les
Ldurus (Lauriers) appartiennent à la famille des Lau-
rinées, t.mdis (jue le Laurier-Cerise et le Laurier du
Portugal appartiennent à la famille des Rosacées. On
doit donc écrire Centsiis Lauro-Ce)-<isiis,Ce)'(isvs li/sila-
iiica, et l'on ajoutera entre parenthèses, pour le public
non familiarisé avec la nonunclatiire botanii|ue, les
noms français vulgaires. Dans les L<uirits véritables,
nous trouvons le i. nobilis, Laurier d'Apollon ou Lau-
rier-sauce, qui appartient bien à la famille des Lau-
rinées, le L. lienzoiti, le L. Cumphora, cultivé dans le
Midi do la France, etc., etc.
Il osl inadmissible que l'on appelle Laurus une plante
I)our la simple raison qu'en français on la désigne vul*
gairemcnl si>us le nom de Laurier.
D'autres erreurs se glissent fréquemment dans les
catalogues concernant le genre Acacia. Les iilantes que
l'on désigne vulgairement dans notre région sous le
nom d'Acacia .-ipparticnnent au genre Robinia, tandis
f|ue les vi'ritables Acacias, dont il existe un très ^'r.ind
niirnbre d'espèces, en grande partie originaires de la
Nouvelle-IIdllande, cl rustiques sous le climat de la
Provence, sont des végétaux très dilTérents. qui n'appar-
ticnnenl pas du tout à la môme famille. Mais ici l'erreur
est peut-être plus explicable, parce (|ue l'espèce d'Acacia
la plus répandue clie/. nous porto le nom de liohinia
lineinlo-Acacia, ou faux Acacia. Les vérilaltles Acacias,
eux, sont ce qu'on appelle vulgairement, aux marehés
cl clie/. les flcurisles, des Mimosas.
•Juaiil au Mimosa, le plus connu {M. jnidica) porto le
nom vulgaire de Sctisitive.
Roaucoup do personnes élablisscnl une confusion
entre les Siiriinja et les Seringats: le premier mot, il est
pres(|ue puéril do le rappeler, esl le nom bidanique du
Lilas. .Seringat est le nom français vulgaire îles l'hUa-
ilel/ihus.
Nous pourrions multiplier ces exemples ti l'inllui et
ciler aussi des cas nombreux où, indépendamment des
erreurs de nomenclature, une orthographe inexacte \ ient
encore .'ijoulcr à la confusimi. Mais la tâche serait trop
facile. Nous nous bnrnons ici à appeler ratlcntion des
horliculleurs sur celte question qui intéresse, plus que
ne peuvent le supposer les esprits su|ierf1ciels, le ileve-
lojipemenl do leur art.
Il faut bien se dire, en effel, que ce qui clTraie beau-
coup d'amateurs, c'est la difficullé do se famib.iriser
avec les noms des plantes, difficullé di jii assez grande
en elle-même sans qu'on vienne l'augmenter par îles
erreurs et des confusions de nomenclature qui dérou-
tent souvent le débutant, et parfois le découragent, sur-
tout s'il a eu à se plaindre, en outre, d'erreurs prove-
nant d'un étiquetage inexact des plantes qu'il a pu
remarquer dans les expositions ou dans ses publica-
tions.
Nous savons bien que celle question de la nomen-
clature des plantes cultivées n'est pas si facile à
résoudre qu'elle le parait, car d'une part, il faut que les
catalogues puissent être consultés par le grand public,
auquel ils sont destinés, lequel ne connaît généralement
les plantes que par leurs noms vulgaires; d'autre part
beaucoup de plantes cultivées ne sont connues que par
leur nom scientifique, qui n'a pas élé vulgarisé, de
sorte que la meilleure marche à suivre, scmble-t-il, esl
d'inscrire toujours d'abord le nom scienlili(|ue et
correct, puis après, entre parenthèses, le nom vulgaire
français de la plant.», si elle en possède un. C'est le seul
moyen de contenter tout le monde.
Nos Icclcurs trouveront d'ailleurs, dans l'article très
bien fait publié par noire collaborateur M. Gérome,il y
a quelques années (l), d'excellents conseils sur les règles
a suivre jiour orthographier correctement les noms de
plantes. C'est aux professionnels surtout à observer ces
règles, dans le but d'éviter d'embrouiller davantage
une question qui n'est déjà que trop complexe, celle de
la nomenclature botanique.
H. M.\IITI.NET.
nywv>
Chronique Florale
Les fêtes des fleurs dans le Midi de la France
Les batailles de llcurs sunl mainlcnanl un des élé-
ments (diligés des fêtes qui se déroulent à la fin de
l'hiver à Nice. Chaque ville du littoral méditerranéen a
maintenant sa fêle des Heurs ; mais Nice lient toujours le
record, puisque celle annéequaire fêtes onteu lieu surla
])romenade des .Vnglais. Comme toujours, les journaux
locaux en onl rendu compte avec éloges; nousl.iclierons
de recueillir dans ces relations les choses les plus intéres-
santes, car on conçoit qu'un essai de description serait
incolore pour les hôtes du littoral et ne pourrait offrir
qu'une image atténuée a ceux qui tentent d'évoquer le
merveilleux décor parmi lequel se déroulent ces féeries
florales.
Il est évident que dans le grand nombre de' voilures
et de véhicules lleuris qui prennent jiart à ces joules
parfumées, il en esl de remarquables par leur originalité
leur cachet artistique ou leur élégance.
Nous devons constater que, celte année encore, on
avait beauco\ip associi' les élofTes et les fleurs; dans
certains cas. rubans et gaze s'harmonisaient avec les
coloris des fleurs comme dans la décoration du mylord
de la princesse Georges Youriewsky, entièrement fleuri
de violettes avec des attaches de rubans mauves; mais,
en général, les lleurislos semblent principalement s'at-
tacher a obtenir des contrastes do couleurs, telle une
Victoria parsemée de piquets de lilas blanc et surmontée
de grandes gerbes des mêmes fleurs, le tout attaché par
de gros nnMids roses ; el encore une conque en Narcisses
jaunes délicatement voilée, par place, de tulle mauve.
Il n'y a pas lieu, évidemment, de rejeter ces associa-
lions d'élolTes dans des arrangements do ce genre
qui visent plutôt au grand effet, qu'il la dilicalesse,
pourvu toutefois que l'on n'en abuse pas.
A la première fêle «les fleurs, un arrangement était
fort original. Il simulait un bateau duquel émergeaient
(1) Lt Jardin, iwr., p. r>i.
LE JARDIN
101
des touffes d'Amandier fleuri, dr f.ilas et de fines
plantes vertes, tandis que i:k et là l'iniont <los piquets
de roses Pt/iil Xiiho/n/and fixées à l'aide do ruliaiis roses
et compléti'! par un filet dont les mailles élaieiil tres-
sées de ninieanx d'Asjxtniç/iix pif|ués (rd'liilots.
Le Mimosa scmlili' avoir été utilisi' lar^rcmont pour la
seconde fête des Heurs niçoise, soit seul on vastes gerljcs
ou on guirlandes, soit assoeianl sa tonalité pale à des
coloris vifs, ou encore parsemé do Uillo bleu pîde.
L'association do Narcisses trompettes jaunes et
d'œillots rouges, encore rehaussés do rub.in rouge, tout
en étant un pou osée, fut lieaucoui) remarquée dans ia
décoratinn d'une Victoria.
Alors qu'il n'y eut d'abord à Nice qu'une fois deux
batailles de fleurs et enfin trois, pour chaque saison, le
comité des fêtes on a organisé, celte année, une qua-
trième qui eut lieu bien plus
tardivement le 1") mars et
dont le succès fut complet.
Ouelques belles décorations
furent remarquées. — Xous
les signalerons.
C'était d'abord une mi-
gnonne charrette anglaise
dont la parure lloralo avait
un grand cachet d'originalité ;
elle était constellée do pi-
quets de thyrses de lilas et
d'(eillels rouges, blancs, pa-
nachés, noués de nouds roses
Louis XV tandis quo deux
grandes gerbes do lilas blanc
et mauve tenaient lieu de lan-
ternes. Celait ensuite un
panier fleuri, entièrement ta-
pissé de Marguerites blan-
ches, rattachées par do larges
rubans vert d'eau avec une
grande anse enguirlandée de
dentelles de Marguerites et
nouée do rubans blancs.
Enfin, une Victoria était con-
stellée de touffes de beaux
Œillets, mêlés aux Margue-
rites et que rehaussaient des
flots de rubans roses; des
gerbes de lilas surmonlaient l'avant et l'arrière de la
Victoria et en complétaient très heureusement l'oxquiso
ornementation.
•
• •
Nous ne voudrions pas manquer de signaler également
les deux fêtes des fleurs de Cannes, bien que d'après
les renseignements qui nous parviennent il n'y eut
rien de bien saillant, saut l'arrangement original d'un
landau avec des guirlandes de roses (90 douzaines ont
été utilisées pour cela) des chardons d'Irlande, des
trèfles d'b'.cosse et des guirlandes de Myrsij^hyUum. A
l'arriére était comme une vaste corbeille d'Arum et de
Glaïeuls, sertie d'un drapé de satin rose. Les harnais
étaient enguirlandés de roses. Cet équipage, apparte-
nant à un anglais, reçut le prix d'honneur.
A l'instar des fêles des fleurs nautiques d'Arcachon
et do quelques autres plages de l'Océan le comité des
fêtes de Villefranche-sur-mer avait organisé une joute
fleurie dans cette admirable baie de Villefranche, qui
promettait d'être couronnée de succès si la mer houleuse
n'avait paralysé les efforts tentés à cet eflet. La yole
monégasque était surmontée d'un dnme de verdure et
de mimosa et toute enguirlandée de fins feuillages
piqués de fleurs. Une gondole avait été transformée on
une tonnelle formée do bram-hes d'Amandier de roses
et do Mimosa, tandis quo d'autres embarcations l'Iaient
enguirlandées fort gentiment ou coniplotempiil trans-
formées il l'aide do dra[)eries de plantes et de fleurs.
AUIEHT Mal'mhné.
•j\j\j\j\,
L'IlL'iiU'ft »c;ilif • tlii ,)ii|i()ii
Fig. 51. — Fiinliia su6co>-rfa(a(ClichL' llcineniann).
Disons de suite que le litre do celte note n'est
([u'une api)ellalion familière do la plante à laquelle nous
la consacrons, car il s'agit d'un luiihia qui a pour nom
correct /■'. subcontala. Sauf pourlos anciens botanistes,
les Fiinlu'ri n'ont rien des IlenierocaUis vrais que les
caraclères communs à tous les membres do la famille
des Liliacées a laquelle ils
appartiennent. Leurs feuilles
courtes et plus ou moins lar-
gement ovales et leurs inflo-
rescences en grappes toujours
simples suffisent seules pour
les en distinguer à première
vue.
Un on connaît et cultive
une demi-douzaine d'espèces
el plusieurs variétés toutes
Ijelles et recommandables
d'ailleurs, mais aucune na
surpasse et n'égale môme, à
beaucoup près, à notre avis
du moins, le Funhia suhcor-
data qui jouit de plusieurs
synonymes latins et français
à êpilhète d'Hémérocallc. La
plante est bien connue et
sans doute la plus répandue
du genre, mais il ne semble
pas qu'elle le soit encore au-
tant qu'elle le mérite. Le but
de cette note est do rappeler
l'espèce à l'attention des ama-
teurs, d'en indiquer les multi-
ples usages et le traitement.
Le F. subcordata, que
montre la figure ci-contre,
garnit on no peut plus heureusement un grand vase de
Chine. De son large feuillage luisant et fortement plissé,
débordant de toutes paris, émergent des hampes por-
tant do grandes et nombreuses fleurs blanc pur longue-
ment tubuleuses, rappelant certains Lis et presque
aussi parfumées, se succédant sur les mêmes inflo-
rescences pendant les mois d'août et de septembre. Peu
de plantes l'égalent alors en beauté et surtout pour cet
usage, qui n'est pas le seul toutefois, car ce Fvnkia
vient tout aussi bien et mémo mieux à plein sol. On
peut l'employer avec grand avantage pour former des
toufles isolées sur les pelouses ou éparses dans les
plates-bandes ainsi que des lignes en bordure des
massifs d'arbustes. Là, peut-être, il y produit le plus
charmant eflet, l'ombre lui étant favorable, son feuillage
se tournant et s'inclinant en dehors, et le fond vert
sombre des bosquets, jouant le rôle d'écran, fait admi-
rablement ressortir la blancheur éclatante de ses
grandes fleurs. Nous en avons vu dernièrement une
ligne ainsi i)lacée dans le Jardin du roi du parc do ^'er-
sailles, dont l'eflet décoratif est réellement beau.
Comme ses congénères, d'ailleurs, le Fioïkia subcor-
data aime l'ombre, la fraîcheur et les terres un peu
lOi
LE JARDIN
fortes, profondes, et fertiles. t»ii devra donc choisir pour
lui les endroits qui réunissent le mieux ces conditions.
Co n'est pas dire qu'il ne puisse prospérer ailleurs, car
la plante est robuste et très accommodante, mais dans
les sols légers et secs, sa vépétation est considrrable-
ment rùduile et son feuillage brûle parfois au plein
soleil. Sa résistance au froid no laisse rien à désirer,
mais la plante trouve son plus grand ennemi dans
l'assortiment des mollusques qui souvent pullulent
tlans les jardins, et qui sont si friands de ses feuilles
qu'ils les rongent presque eiitifrement.
Uuani à sa multiplication on l'effectue tn-s facilement
au printemps par l'éclalage des touffes, qu'on ne doit
toutefois pratiquer que lorsqu'elles sont trrs fortes, car
c'est alors qu'elles sont le plus florifères et produisent
le plus d'effet décoratif.
S. MOTTF.T.
Pliiiilcs iKiin elles (III \m\ coiiiiiies
Ruellia Lorentziana (Jriseb.
Jolie Acanthacée originaire de l'Uruguay et do la
République Argentine. C'est une plante à feuilles
opposées, assez longuement pétiolées, étalées, ovales,
cordiformes, acuminées au sommet, longues de
lô cent., sur '.» de large, presque entières au.x bords,
scabres à la face inférieure, à nervures saillantes ;i la
(ace supérieure. Les fleurs sont disposi'os en panirule,
lùche et forment îles glomérules peu fournis (3 fleurs
au plus); elles sont sessiles, munies de bractées, ii calice
glanduleux et velu, avec la corolle en entonnoir, d'un
très beau coloris bleu violacé (le tube est étroit puis
ventru) et le limbe étalé ne mesure pas moins de î cen-
timètres do largeur. A ces fleurs brillantes en sont
mêlées d'autres, dites cleislogames, peu apparentes,
blanchâtres mais feiliirs.
Fritillarla askabadensis .M. .Micheli.
Découverte par Sintenis, en l'.KJI, près de Karakala,
en Perse, à une altitude de 1000 mètres, cette l-'rilil-
laire, voisine du F. hiiperialis, diffère de cette dernière
par ses feuilles spiralées (éparses et non groupées le
long de la tige), ses fleurs en grappes contractées et non
verticillées. son périantlie blanc jaunâtre plus petit, les
nids des étamines plus courts que li' périgone. De plus
le bulbe est inodore.
C'est une plante très robuste et rustique, qui ne devra
peut-être être considérée que comme une variété du
Frililhin'a im/ii'i'ieilis.
Anttiolyza Schwelnfurttiiana llakor.
Originaire de l'Abyssinie et des mi>ntagnes do l'Eri-
tlirée, ce nouvel .{titlinhjza est la forme la plus >epton-
trionalo du genre. Son bulbe de dimension moyenne
(>st globuleux; ses tiges portent de U n fi feuilles, onsl-
formes, longues do IV) à 10 cent, environ, pointues,
plissoes; l'épi floral est recourbé et ne porte qu'un petit
nombre do fleurs qui dépassent longuement les spathes.
Le périanlhe e.st long de h cent., étroit, rouge carmin,
taché de jaune d'or à sa base, à tube plus court que le
limbe. Le limbe est à 0 rlivisions irrégulièrement dispo-
sées : l'antérieure très petite, la dorsale ou postérieure
égale n In moitié do la longueur du périantlie et trois ou
quatre fois plus longue que les quatre clivisions laté-
rales. Le limbe est en outre dilaté h son point do jonc-
tion avec le tulie et ligérement bossu.
Solanum XantI .\. firay.
Très belle plante originaire de Californie, sous frutes-
cente ou herbacée à base ligneuse, inerme et plus ou
moins couverte de poils glanduleux. Son feuillage est
remarquatde par son polymorphisme; il est entier ou
sinué ou bien muni de deux oreillettes à la base. Les
fleurs sont violettes avec un œil blanc marqué de cinq
taches vertes et forment des inflorescences en cymes
penchées latérales ou terminales. Les fruits sont des
baies rouges de la grosseur d'une cerise.
Le S. \iiiili a été dédié par A. Gray à M. L. J. Xanlus
de Vevoy, qui le découvrit dans le sud de la Californie.
P. H MUOT.
Oiu iiii)i:hs
Cymbidium tigrinum
Cette espèce bien connue vient d'être figurée derniè-
rement dans la LiiulenUi. Elle a les fleurs d'un coloris
général vert oliv^itre, tachées de rouge à la base des
segments, et le labelle blanc strié de brun pourpré,
avec les lobes latéraux jaunes barrés de brun rougeàtre.
Le Hévérend Parisli, l'explorateur bien connu, a men-
tionné l'oxisletioe, à l'extrémité des hampes, de fleurs
anormales, entièrement rouges et ayant la colonne
imi)arfaito. Sir J. D. Hooker ne fait pas mention de
cette particularité, qui s'expliqvie très vraisemblable-
ment i)ar ce fait que les fleurs en question étaient fécon-
dées.
G. T.-GmcN.KN.
Orchidées
La nomenclature des Orctiidées hybrides
Nous avons rei.u de M. Ch. .Maron, le semeur bien
connu do Urunoy, la note suivante :
« A ce moment, où le nombre des Orchidées hybrides
augmente tous les jours, il serait utile, je crois, do
de donner une nomenclature exacte de ces obtentions
et surtout d'éviter la confusion qui risque de se pro-
duire si l'on donne plusieurs noms au même hybride;
comme nous n'avons en France aucune publication
spéciale s'occupant des Orchidées, il appartient au
Jardin de prendre cette question en main et de pulilier
d'aliord tout ce qui a paru jusqu'à ce jour et ensuite,
tous les six mois, une liste des dernières obtentions.
Ce serait un aide-mémoire que nous serions tous heu-
reux de consulter.
Lorsqu'une nouveauté est présentée sous la simple
dénomination des deux parents, telles la majorité des
obtentions de ^L Bleu et quelques-unes des miennes:
LipUocaltleya X intermedio-flnva; L. X velulino-ele-
gans\ L. X Botcringiaiio-blesensis; L. X purpunilo-
Schilleriaiin; L. X OaskelHa no-su jierba ; vehtlino-
■ hicolor, Inliliilo tinceps etc. etc., il mo semble que cette
appellation est tout aussi bonne qu'un nom quelconque
et on tout cas la priorité appartient toujours au premier
présentateur.
Nos voisins les Anglais ont tout le vocabulaire des
hauts personnages à qui sont dédiées les plus liellos
variétés, cependant lorsqu'une plante a été obtenue sur
le continent ils tâchent autant (jue possible de tourner la
difflcultô quand ils ne la débaptisent lias tout à fait;
ainsi le Licliornlt/ei/n Inipdrnirice de lltissie, qui est et
restera probablement ma plus belle obtention, n'a
jamais ét<'' exposé par des Anglais sous ce nom; ils la
donnent tout simplement comme Meiideli-l)i(ihp<ina.
Le /,. X Tniiftiiiîiaiui, que je présentais à Paris aux
séances des 10 et 24 octobre l'.MM et qui fut décrit dans
LR JARDIN
103
l'Orchid nevieir do novemlire l'JUl, vient de voir son
nom changt'' on Anglelerre pour celui de L. X Ivml-
nosa; lo L. X laliiato-iiiiceps, présenté par moi à Paris
10 10 janvier 1901, vient aussi de voir k Manchester son
nom clianpé en celui de L. X Lipitnii; et comijion
d'autres qu'il serait trop long d'énumérer!
Il serait bon de protester ronlre colto faeon d'agir qui
ne peut amener qu'une confusion regrettable et lo
découragement chez les amateurs.
Va\. MaR(IN.
Le Janlhi publiera très volontiers les listes que
demande M. Maroii, et
nous serions à même
de les commencer sans
retard; toutefois, nous
craignons que ces lis-
tes, extrêmement lon-
gues, ne i)araissent
quelque peu arides
dans un journal, et
nous voudrions avoir
l'assurance, avant d'en
entreprendre la pulili-
cation, qu'elles sont
désirées par un certain
nombre do nos abonnés.
Pour ce qui concerne
la question de priorité
des noms.nousavouons
éprouver quelque hési-
tation.
Le problême est ex-
trêmement complexe.
11 est certain que pour
la clarté de la classi-
fication, pour laiuslico
à rendre au premier ob-
tonteur, il serait souhai-
table que les produits
d'un croisement fussent
tous désignés sous le
même nom; mais dans
la pratique, cela pré-
sente des difficultés
presque insurmonta-
bles.
D'abord, il arrive
souvent que des horti-
culteurs ou amateurs
créent, de très bonne
foi, des noms nouveaux,
ne sachant pas que les
mêmes croisements ont
été déjà effectués dans
un autre endroit de leur pays ou à l'étranger. Suppo-
sons que les journaux spéciaux rectifient ces noms à
mesure, dans des listes semestrielles par exemple ; mais
pendant trois, quatre, cinq mois le nom inexact se sera
répandu, la plante qui le |)orte figurera peut-être dans
un certain nombre ilo collections; comment espérer de
faire disparaître cette appellation?
D'autre part, la iirinrilé n'est pas toujours facile à
établir. Il peut arriver qu'un amateur produise un
hybride, l'expose même en province ou à l'étranger,
sans que cet hyliride soit « décrit » dans une publica-
tion spéciale; qu'une autre personne effectue le même
croisement deux ans plus tard, elle sera naturellement
en droit de publier la description de son semis et de le
nommer; le premier obtenteur, d'autre part, ne pourra
Fig. 52. — Vu,
jamais renoncer au nom dont il a une longue liabitudo
Il y a une autre raison qui rend difficile, à ce qu'il
nous semble, la rigoureuse réforme demandée par
M. Maron : c'est que le mémo croisement donne parfois
des produits très différents entre eux. Nous en avons
mille exemples, et M. Gap|)e, M. Maron, M. Duval, nous
en ont montré de très probants à la SociiUé Nationale
avec le Ci/pripediutn X ''«rùthlle, le Lirliacatlleyn X
iiitermedio-fUira, le Ci/pri/ieilium "X Ridolfianinn, pour
ne citer quo ceux-là au hasard, f'.omment doimer le
mémo nom à des plantes tout à fait dissemblables,
comme sont entre elles
certaines formes de
Ci/pripedium X varin-
bile? Ne risquerait-on
pas de créer des con-
fusions?
Il n'y a que deux cas
où nous croyons que le
changement s'impose,
c'est quand il s'agit
d'hybrides déjà très
connus, comme le C.v-
priped iumX. Leea n nm,
auquel on ne saurait
donner actuellement un
autre nom, ou bien
quand un nom fait dou-
ble emploi; ainsi le C.
X Uidalfianum, auquel
nous faisions allusion
tout à l'heure, devra
être débaptisé, parce
quo ce nom a déjà été
donné en Angleterre à
un hybride issu d'au-
tres parents.
Cette question de la
désignation dos hybri-
des est bien complexe,
quoique la sélection
tacite qui s'opère avec
le temps fasse dispa-
raître sans débat la
majorité des noms avec
les plantes qui les por-
tent. 11 reste néan-
moins de quoi em-
brouiller fort les orchi-
dophiles. et nous se-
rions enchantés d'in-
sérer les communica-
tions de ceux d'entre
eux qui voudraient bien
nous faire connaître leur opinion sur ce sujet.
Le Vanda Sanderiana
Cette magnifique espèce, dont nous publions le por-
trait (fig. 52), est une des Orchidées les plus belles et les
plus imposantes qui existent. Sa tige, souvent ramifiée,
atteint dans les cultures une assez grande hauteur; ses
feuilles coriaces, larges de 2 à 3 cotimètres et longues
de .SO à .38 cent., ont une belle allure et sont d'un vert
éclatant. La hampe llorale dressée obliquement porte
ordinairement do ."> à lOffeurs qui mesurent 10 à 12 cen-
timètres de diamètre. Ces fleurs, qui ont lo précieux
avantage d'apparaître pendant l'hiver, sont assez
épaisses et ont une conformation un peu particulière
qui les place, en quelque sorte, comme intermédiaires
?',5
du Handeriana.
104
LE JARDIN
entre les Valida et les Aracljnaiilhe; elles n'ont pas
d'éperon, notamment. Leur coloris est (ort beau, sans
avoir la délicatesse de celui du Vanda suavis ou du V.
rœrulea, par exemple. Les segments sont rose clair,
sauf les deux se-pales latéraux et le labelle qui sont cou-
verts d'un réseau de nervures brun pourpré.
Cette espèce a été découverte en 1882 par Rielielen et
introduite en Angleterre. M. l.indenen a fait il y a quel-
ques années une très heureuse réimportation.
Elle est originaire de Mindanao.
G. T. GltlGNAN.
— «>«œs»o—
Ncursâux Géraniums zcnés
Los Géraniums zones (Pelanjonium zonale] à fleurs
maculées ou panachées «le l>lanc ont acquis depuis
quelques années une popularité liien méritée dans les
collections, mais la plupart des variétés obtenues ont
été ilélaissées, parce qu'elles ne possédaient pas les
qualités demandées pour rornementalion des jardins,
Les deux variétés nouvelles (pienous avons fait pein-
dre seront bientôt dans tous les jardins, car, ainsi que
nous l'avons constaté ce sont de très bonnes iilantes
pour la pleine terre. Voici du reste une courte «leserip-
tii>n de ees deux nouveautés, obtenues par >L Tlieu-
lier, horticulteur à Paris, chez qui l'on pourra se les
procurer.
Marcel Martinet (n° 1 de notre planche). Celte variété
provient d'un croisement entre la variété Cannen Si/lra
cl la variété Le Rhône, cette dernière ayant joué le
rôle de père. La plante obtenue par celle fécondation
est robuste, à végétation compacte et parfaite, feuillage
de moyenne grandeur vert tendre, lloraison très hâtive
abondante et prolongée, l-'leurs réunies en fortes ombelles
dressées, longuement pédonculées; d'un ensemble de
coloris d'une exquise fraîcheur, tout le centre de la Heur
est blanc, les cinq pétales sont régulièrement bordés
de vermillon, et cette nuance passe par dégradation en
violet bleu tendre sur le fond blanc.
Georges Grignan (n" 2). Cette variété est le résultat
d'un semis do la variété William Siemens fécondée par
la variété Man-el Martinet. La plante sortie de ce croi-
sement est d'un mérite supérieur, car un des reproches
que l'on fait aux variétés à centre blanc, c'est d'iHre
très i)rolifiquos, ou en termes courants tVaigiiiller beau-
coup; chez cette variété, ce défaut a comi)lètement dis-
paru. Cette plante est très robuste, à végélalinn com-
pacte el Iri-s llorifi-re; son feuillage moyen est vert foncé.
Fleurs reunies en fortes ombelles sphériques supportées
par des pédoncules rigides; d'un mélange de teintes
ïtrillantes, les cinq pétales sont bordés de rose carmin
vif et celle nuance se dégrade insensiblement sur le
fond blanc en veines ou bariolures solfi'rino brillant.
Création d'une pépinière
(S"ite) (1)
Une pépinière é la première année
Tous \v> iilaiits fruitiers bi.nl a greKor; la grello la
plus usitéo est celle en écusson ; l'on peut écussonncr
depuis mai jusqu'à soptemlire, mais l'époque varie avec
les ospucos, lo climat, la nature du sol, la tempi-ralure,
tous agonis principaux de la végétation.
• iJans n'importe quel ras, il faut toujours que les sujets
sdienl en sève, c'osl iiiio îles principales causes qui
garantiront la reprise do la grelTe. Une autre condition
(1) /.< Jardin, 1002, |i, TS.
essentielle a remplir, c'est qu'il y ait une analogie suffl-
satUe entre le sujet et le greflon ; on ne peut greffer les
arbres les uns sur les autres que dans les variétés de
même espèce ou des espèces du même genre.
Je ne d'>laillerai pas la méthode de greffer en écus-
son, tous les traités d'arboriculture l'ont démontrée.
En 'l'ouraine les greffages en écussons se commencent
à fin juin, courant juillet; les premiers sujets à greffer
sont presque toujours les poiriers francs, ensuite les
pruniers Saint-Julien qui doivent recevoir les abrico-
tiers et les pêchers. Les pruniers Myrcdiolan attendent
souvent les pommiers paradis et douciii, puis viennent
les cognassiers, les pommiers francs, les Sainte-Lucie
et enfin l'amandier, qui termine la saison.
Dans les forestiers, l'époque varie également suivant
Vi nature des arbres el leur végétation; l'on commence
toujours par les Erables Negundo, ensuite les épines,
Alisiers, Erables variés, Crat.egus, pour finir par les
Tilleuls et les Ormeaux.
L'écusson doit ,être ligaturé aussitôt fait; pour cela
chaque grelTeur a son lienr derrière lui qui le suit; les
ligatures sont faites avec des produits ditlérents; laine,
raphia, écorce cl'osier, d'orme ou de tilleul, etc.
Dans la plupart des pépinières, l'on emploie lo Sitar-
ganiii/n ramosuii<,Sip\>clé vulgairement dans noire con-
trée lionches.
Le S. ramosum se récolte dans les fosses joignant les
petits cours d'eau, affluents lie nos rivières; relie plante,
lorsqu'elle est à son iléveloppenient normal, coupée et
séchée à l'ombre, offre à la fois la souplesse et la téna-
cité d'un fil solide suffisaniinent élastique pour ne pas
endommager l'écorce; en plus, cette ligature présente
un immense avantage, celui do se rompre d'elle-même
d la fin do la saison lorsque les sujets grossissent à la
sève d'automne, et que l'écusson soudé depuis un cer-
tain temps n'a plus besoin d'elle.
PiNGLBT-Gll.NDON.
Le Jardin potager
Les Fraises sur nos tables toute l'année
Je ne puis terminer sans parler du chauffage sur place
par les sentiers. Ce système est à la portée de tous, pas
onéreux et de réussite certaine; il a toujours eu mes
préférences; seulement, pour arriver à un bon résultat,
il ne faut pas compter cueillir avant lin mars, ou avril.
La cueillette se prolonge un mois.
La jiréparatioii des plants est la même que pour les
autres forceries, dilTérant seulement par l'apprêt du
terrain. Comme nous chauffons sur place, il faut pre-
mièrement choisir un bon sol, ou l'arranger pour qu'il
soit bon pour les fraisiers. Un apport de terreau do
sable el de terre, mélangé au sol par un bon labour,
donne une terre parfaite.
Pour les fraisiers, l'on doit choisir un bon emplace-
ment bien aéré, ensoleillé, et exempt de vers blancs.
On préiiare une ou plusieurs planches de terrain,
comme pour planter des fraisiers ordinaires, el l'on (ait
en sorte que les planches soient dirigées de l'est à l'ouest.
La planche sera tracée de quatre rangs. Elle aura, du
cenlre aux rangs extérieurs, un mètre. Alors, les plants
(pie l'on aura placés auront de belles racines. On les
arrache soit à la houlette, soit a la fourehetto, puis on
les plante, soit a la fourchette, soit au plantoir, si l'on
est ailroil a ce genre de travail, à dix centimètres l'un
(1) LtJardm, !'>«, |>. bS.
LE JAUniN
PELARGONIUM ZONALE
i. VAli. MARCEL MARTINET. - 2. VAR. GEORGES GRIGNAN
LE JAIUDIN
105
de l'autre. Si l'on peut planter lo soir, après 4 lioures,
ce sera profcrablo; on ddnnoia un l>on arrosage de suite,
et les fraisii-rs ne s'ai)er<-o\Tont ccrtainonicnl pas d(> la
transplantation. Otte transplantation aura lieu du i? au
8 août. On continuera ces arrosages tous li's jours, si
le temps est chaud et soc, cl tout ira liion.On donne un
bon paillage court, et on veillant aux soins de propreté,
on arrive on novembre avec de très belles plaiiciies de
fraisiers.
Les fraisiers soûl beaux; nous les laissons jusqu'à fin
novembre. Comme nous ne désirons les cliaufTer quo
vers janvier, il faut simplement les abriter, avec nos
châssis s'ils sont libres, sinon avec dos paillassons ou
de la paille; vers fin décemlue, nous devons, pour les
premières saisons, poser nos coffres et nos châssis, et
commencer le chaulTage do nos fraisiers. Xdus donne-
rons une légère pente vers le Midi a nos coffres. I,e
chauffage est simple, et il n'y a pas besoin do surveil-
lance do nuit. Nous creusons tout simplement les sen-
tiers qui entourent le coffre de 0"'iO do profondeur au
ras du sol, ce qui donne, avec la planche du collro,
environ 0"'7O. C'est suffisant. La terre provenant du
creusement du sentier est mise ensuite autour de ce
même sentier pour égaliser la hauteur des cofires, puis
il ne reste qu'a remplir ce fossé de fumier de cheval, ou
de feuilles, à défaut de fumier; avec les fouilles nous
irons un peu moins vite et c'est tout. On aura soin do
bien battre et mélanger les feuilles ou le fumier; éviter
surtout lie mettre du fumier ou des feuilles gelées. En
foulant bien ces sentiers, garnis comme nous venons
de le dire, on obtient une chaleur douce; on chauffe
ainsi tout en bloc. Bientôt, nous aurons la satisfaction
de voir développer les feuilles nouvelles et sortir les
rameaux. 11 est entendu que tous les quinze ou vingt
jours au plus, on doit rebaltre les sentiers en leur ajou-
tant un peu de fumier, ou de feuilles nouvelles, pour
entretenir le plein; trois ou quatre renouvellements
seront nécessaires pour mener à bien notre opération.
Fig. 5:1. — Fraise Marguerite,
On couvre tous les soirs d'un bon paillasson même
quand les fraisiers sont en pleine fleur, et si le temps
est froid on peut dnuljler la couverture.
D'arrosage il n'en faut pas avant la floraison, à moins
que l'on voie les rangs du haut du châssis se sécher un
peu; dans ce cas on leur donnerait un peu d'eau au
goulot d'arrosoir. Choisir, pour aérer, les meilleurs mo-
ments du jour, et lever le cliàssis du côté opposé au
vent; aérer do préférence avant midi, ])Iutôt qu'après.
Je parle surtout pour février; il va de soi qu'en mars on
ilevra donner plus d'air, du reste tous les jardiniers sont
aptes à organiser ces soins.
Au moment ou los fraisiers entrent on fleur, si l'on
peutdonnor unpotit grilTagoa la main ou àl'outil, il sera
bon de lo faire pour enlever vieilles fouilles, herbos, etc.
Puis, si l'on a du bon fumier, on en (Halera un jieu entre
les rangs; l'eau des arrosages quo nous donnerons fera
descendre l'engrais aux racines, et fera en même temps
grossir nos fruits. J'allais omcllrede parler du paillnge;
à vrai dire, je no imille i)as, cl je préconise un procédé
Fig. 5',
i>' Morcre,
que j'ai vu apiiliquer par un jardinier de maison bour-
geoise qui n'avait pas lo choix des moyens. Son pro-
cédé était simple; il confectionnait le soirdos bouchons
de 0™20 à U"';?.5 de long, en paille bien droite, et de 3 à
4 centimètres de diamètre ; puis quand ils étaient ficelés,
il les aplatissait, ce qui donnait à ces coussins impro-
visés une largeur de Û^OS à 0'"10; quand arrivait le
moment où les fraises nouent, grossissent et font pen-
cher les rameaux, il mettait les bouchons en place; les
fraisiers y installaient leurs rameaux, fruits et fleurs à
l'abri de l'humidité, et dans les meilleures conditions
possibles pour mener los fruits à maturité. Au résumé,
procédé pratique et économique.
Comme dernière recommandation, le chauffage sur
place a l'avantage de créer des fraisiers vigoureux, par-
fois même trop. Alors il est bon d'enlever les vieilles
feuilles pour aérer.
Ce que nous venons de dire s'applique aux fraisiers
pour cueillette à fin mars. On peut faire suivre une
seconde saison en la commençant quinze ou vingt jours
plus tard.
Les variétés par excellence pour ce travail sont :
Marguerite, Koble, Diicteur Morére, Royal Sovereign,
Chanzy, etc.
Les fraisiers Quatre saisous sont aussi excellents; la
cuillette dure depuis fin mars jusqu'à juin.
Millet.
Horticulteur à Bourg-la-Reine.
-'^A/v^/^
Notes sur les progrès accomplis
par les semeurs d'Antburium depuis 1875
Il nous aurait été agréable de pouvoir développer cet
article beaucoup plus largement que nous n'allons le
faire, en citant un grand nombre de noms d'hybrides
remarquables. Mais les semeurs auxquels nous nous
sommes adressé nous ont tous, ou presque tous, ré-
pondu èvasivemeni, en nous disant qu'ils avaient en effet
obtenu de très boiuies plantes, mais qu'ils étaient très oc-
106
LE JABDIN
cupés à en' classer eux-momes les noms et les couleurs, et
qu'ils nous enverraient cola un jour on l'autre... D'autres
ne nous ont pas répondu du tout, si Men qu'il nous a
semldé qu'une sorte d'aper<.'U (ji-ni'nl comme celui que
nous avons fourni lors du congrès des llyliridateurs à
Londres serait suffisant pour les lecteurs du Jardin,
qui avant tout, sont bien aises de savoir que lesAntliu-
rium sont toujours en honneur parmi un certain
nombre de bons cultivateurs, elque si les progn-s n'ont
pas été aussi retentissants qu'on le supposerait, ils ont
été constants et ils ont permis il tous ceux (|ui s'atta-
chent à rechercher de telles variétés d'Anthurium de
monter tout doucement leurs collections en sachant
opérer un choix sévère parmi les bonnes variétés dues
aux meilleurs semeurs.
Il y a eu évidemment un réel progrès et une marche on
avant très suivie, pour les Anlliiiriiini Srher^eriaiiiini
depuis que Uertrand, de la nueuc-en-13rie, de célèbre
mémoire, a dis|iaru, que ses collections ont éti- 'lis-
porsées au feu des enchères, et
môtne d'autri' façon; nous avons
tous plus ou moins profilé de
cette mine inépuisable qu'était
cette colloclion d'admirables
types créés par cet habile se-
meur; il est bien éviilent que
pendant quelques années toutes
ces jeunes plantes, si peu appa-
rentes à la mort do Bertrand,
sont devenues de belles et fortes
potées : les spathes se sont agran-
dies, les coloris se sont rèvcMés,
et les heureux acquéreurs do ces
milliers de semis ont pu, pen-
dant une assez longue période,
s'en dire les seinotirs et en tiror
un excellent parti. C'était leur
droit; ils avaient acquis de très
minimes sujets, ceux-ci ont
grandi, se sont révélés superbes,
ils ont servi ainsi à établir la
réputation — non pas do Uer-
Irand, c'était fait depuis longte.nps — mais de ceux qui
les avaient cultivés... depuis.
Kl c'est dans cotte période de quelques années que
sont apparues toutes ces belles varidés aux spathes
rouges, roses, et surtout ces genres de Uol/isc/iiltliani/,,,
si riches do tons, mais les vrais semeurs se sont mis à
la besogne, et bientôt on vit apparaître les belles obten-
tions de Louis de Smot et do Hominiquo Vervaene en
Belgique, celles de Fni-bel de Zurich, colles do Doladc-
vansaye, les nôtres aussi; tous nous avons cherché à
développer des qualités spéciales dans les Aiithurium
Scherzeria)iiiiii. Pour avoir voulu que leur feuillage soit
plu.s ample, plus rigide, do forme plus parfaite, nous
avons exigé que les spathes se tiennent bien porpcndi-
culairos à la tige, qu'elles s'étalent au lion de .se
recourber, que leurs coloris soit francs, qu'ils sortent
de la banalité du rouge constant pour varier du blanc
au rose, du rose au saumoné, du saumom- au rouge
vermillon et du vermillon au rouge-sang foncé; ,i
l'heure actuelle tous les progrès semblent acconiplis et
c'est par centaines qu'on pourrait trouver dans les \-U\-
blissements qui s'ocouponl sériousemont do semer des
Aiil/iuriitm Sriierseritiniim des jeunes plantes pouvant
donner ries .spathes de toutes les couleurs qu(> nous
venons d'énumérer; nous sommes loin en ellel do la
plante introduite par Kramor ot i|i> l.i |il>'ire varii'i/'
blanche vendue par Williams
I''i){. 53. — DelphiniiiM gibiriniiii h;ihriJc
Le temps n'est pas très éloigné où l'on ne vendra
plus d'AiiIhuriiim Sclierzen'aniim avec des noms plus
ou moins bien adaptés à leurs mérites, car il sera facile
d'établir îles séries de couleurs, en choisissant les
plantes, en les classant, et les amateurs auront le plaisir
de pouvoir orner leurs serres ou leurs salons de ces
1res jolies aroidéos dont les spathes multicolores feront
un effet i-harmant, autant qu'imprévu.
Il y a d'aillours dans celte espèce une tendance à la
variation qui va en s'aecentuant île plus en plus, et cela
est si vrai qu'un de nos amis et collègues, qui aime pas-
sionnément les Anthurium, surtout ceux aux spathes
bien rouges, qui n'en a jamais eu que de cette race, et
qui les a fécondés entre eux pour avoir de très belles
variétés, en ayant le soin, bien entendu, d'opérer une
sélection sévère, s'est vu tout il'un coup à la tèlo d'un
semis assez nombreux de très jolis i;ollischildiiiinnn,
alors qu'il n'en a jamais ni posséilé nis(>mi'-. Cola prouve
à n'en pas doutor, ci> qu'un examen attentif à la loupe
établit d'ailleurs, que les spathes
rouges sont constellées de points
blancs qui, par le semis, vont en
s'élargissant, et qu'il n'y a pas
du tout besoin de l'inlcrvention
d'une variété, à si)athes blanches
pnur olitonir la race connue sous
le nom de UothschitdUintim.
C'est d'ailleurs ce qui nous est
arrivé avec nos variétés : La
France, Souvenir de Faltjuière
et Diiralia/iuin, tous issus de
fécondation op<'rée entre le Pré-
sident Carnot avec spathes rouge
cerise, et une variété blanche,
l'.ertes, mais les produits ont
tous l'envors do leurs spathes
ilu plus beau rouge cerise, tandis
que la face supérieure est con-
stellée de hiéroglyphos rouge-
cerise sur fond rosé; rien dans
ces variétés ne rappelle celle
connue sous le nom de lioths-
childianinii; on pourrait cib'r beaucoup d'exemples do
ce genre qui ne feraient que confirmer ce qu'on sait
déjà: c'est qu'une plante qui a été ébranlée par les
semis sviccessifs a une tendance à varier à Tinllni ; donc
attendon.s-nous à des surprises et constatons que les
Anlliiiriinii Srherieriaiium sont en très grand progrès
depuis 1895.
Si non?, disons en progrès, c'est parce (]ut' no\is esti-
mons qu'il y a une énorme différence entre les ty|)es
qu'on obtient maintenant et ceux qui existaient avant.
Nous l'avons clit en commençant : non seulement le
port de la plante a été complètement modifié, mais cette
facilité qu'ont maintenant les amateurs cle se procurer
des Aiilhiiriiim Srherzeriaiiiiiii portant des spathes de
couleurs très variées peut être cninplée comme le plus
joli four do force accompli parles semeurs, et cela dans
un temps relativement courl. (Vest ainsi qu'on a pu
constater à l'oxpositinn de l'.MiO des apports do somis
d'Anthiiriinii Sriierzerianiiin cnmpiTlant if.O ou :iO va-
riétés Inutes de couleurs absolument distinctes allant,
comme nous le disions, du blanc au rose, du rose au
saumoné, pour passer par toutes les gradations de
teintes en arrivant au rouge sang très foncé et môme au
rouge vineux. Sans compter, bien entendu, toute la série
considérable des macules ponctuées, conslellécs, mar-
brées, etc., etc.
(rf suiere) L. Di'val.
LE JARDIN
107
NOS GRAVURES
Erigeron gpandiflorus elatlor
Les Erigon.iis sont dt-s plantes vivaces Iri's estimées
dans nos régions, et l'A'. C<>i/llcn\ V l-:.fnir<i>iliticifs, par
exemple, sont très répandus en France. La nouvelle
espèce dont nous publions le portrait (Tig. -MJ) est digne
do figurer en bon rang auprès do ses dovancioros. Ori-
ginaire de l'Amérique du Nord, elle forme do petits
buissons qui se couvrent de fleurs assez graïKlos, d'un
joli coloris lilas. Les tiges, haulesde 30ii40 contimétros,
portent do 1 à 4 Heurs chacune. Le feuillage est lancéolé.
Comme plusieurs autres Erigerons, cette espèce ren-
dra d'excellents services pour la fleur coupée. Elle
rivalisera avec les meilleurs As-
ters. Sa floraison commence dès
le mois de mai.
Elle est mise au commerce par
M. IlcincMiann, d'Erlurl.
Il est a noter, a propos de celte
plante, que l'on écrit souvent
K. aiirantiaciim, E. x/ieciosum,
etc., faisant le nom du neutre
tandis qu'il doit manifestement,
d'après son étymologie, être mas-
culin. On doit éviter de modifier
les noms choisis par les auteurs,
mais ici il y a évidemment un
simple lapsus qu'il convient do
rectifier.
Delphinium siblrlcum
hybride fig. b'i)
Cotte belle espèce et les va-
riétés horticoles qui en sont dé-
rivées ont une assez grande ana-
logie avec le 1). sinense, mais
elles ont les fleurs plus grandes,
les tiges plus légères, et de colo-
ris variés extrêmement gracieux,
variant du bleu pur au violet clair
ou foncé. M. lleinemann, d'Er-
furt, en met au commerce un
choi.v des plus intéressants.
Le semis effectué en mars ou
avril sous châssis froid permet d'obtenir des plantes qui
fleurissent souvent dès le mois d'août delà même année.
La pleine floraison commence l'année suivante, et est
très fréquemment suivie d'une seconde floraison, moins
abondante toutefois, à l'automne et jusqu'au commen-
cement de l'hiver.
Fig. 56. — Krigcon grandifiorus elalior.
Atlas colorié de plantes de jardins
Tel est le titre d'un ouvrage fort intéressant que mon
collègue M. Georges T.-Grignan vient de publier à la
librairie Baillicre et fils, inspiré de l'ouvrage allemand
Die sclioi/ste/i Staiiden, de M. Max Ifes.lor/f'er.
L'omvre de M. Grignan arrive à son heure, car les
véritables amateurs reviennent aux fleurs vivaces, trop
longtemps délaissées pour les sempiternels Géraniums,
Bégonias etColeus dont les jardiniers nous font îles par-
terres si monotones.
Avec ses superbes aquarelles, l'auteur met sous les
yeux des praticiens comme des amateurs, non pas
toutes les plantes vivaces connues, mais un certain
nombre de plantes sélectionnées et pouvant intéresser
ses lecteurs par la beauté de leurs formes et de leurs
coloris.
Bien qu'il s'agisse presque toujours do plantes con-
nues et que nous pouvons tous voir autour de nous, on
trouve dans cet allas la description de plantes orien-
tales, absolument séduisantes, telles que les l'eidaiirea
bahiilDiiica et mavfoceiihaln, et les Inula glandulosn et
macrnce]>lialn.
C'est quo l'Orient n'est pas seulement un enchante-
ment par son ciel et son climat, mais par sa flore elle-
même dont la beauté révèle l'origine.
Enfin M. Grignan fait rentrer dans le cadre de son
allas même les plantes alpines, et ses lecteurs trouve-
ront une description dos plus intéressantes de VKryn-
gium aliii/nttii, le célèbre J'a/iicaut des Savoi/nrds ou
Chardon bleu des A Ipes.
L'idée est excellente, et comme
amateur passionné des plantes
de montagnes, je ne puis qu'ap-
plaudir à cette introduction de
la flore alpine dans un album de
fleurs vivaces.
Le goût de celles-ci conduit
forcément à l'amour et au désir
de cultiver les plantes de mon-
Ingne dont l'emploi est si déco-
ratif dans les rocailles.
Plantes vivaces ou plantes alpi-
nes, sont tout indiquées quand il
s'agit d'orner les pelouses, et les
architectes paysagistes, si habi-
les à transformer les sites les
plus ingrats en paradis terres-
lie, conseillent toujours à leurs
clients cet emploi des merveilles
(!e Flore dans la parure des jar-
dins, sans d'ailleurs y réussir
toujours malheureusement.
Mais je m'éloigne de mon sujet.
Pour revenir à l'œuvre de M. Gri-
gnan, que j'ai l'honneur de pré-
senter à mes lecteurs, je dirai
qu'elle n'est pas seulementsédui-
sante par le charme et l'exacti-
tude de ses aquarelles, par la
sélection des plantes qui y sont
décrites, mais aussi par la méthode apportée aux indi-
cations de culture à l'utilisation des fleurs et même à la
classilication botanique.
La présentation de chaque plante, avec ses différents
titres, résume dans un style excellent, l'origine, la des-
cription, les affinités, la culture, l'époque de floraison,
et l'utilisation de chacune.
L'auteur a ce mérite d'écrire comme s'il s'agissait de
nouveautés n'ayant jamais été définies.
Enumérer quelques-unes des plantes figurant dans
cet atlas, serait o'uvre difficile et sans intérêt. Il faut
lire le livre avec la description de toutes les fleurs qui
y sont renfermées en rapprochant pour chaque plante
le texte et l'aquarelle.
Les plantes vivaces sont si séduisantes! Les GaJan-
thus, les Primevères, les Hépatiques, au premier prin-
temps : les Asters à l'automne sans compter la pha-
lange des plantes vivaces fleurissant pendant tout l'été.
Est-ce que cela ne vaut pas mieux que ces annuelles
dont la floraison est limitée de juin à septembre?
Et puisque la mode, cette fée légère et capricieuse,
est revenue à celles-là, essayons de la fixer; V Atlas des
fleurs de jardins nous y aidera par sa lecture et son
108
LR JARDIN
élude en nous faisant connaître tous les charmes dos
plantes vivaces.
G. Macne.
Les Horticulteurs et les chemins de fer
Monsieur le Directeur du Jardin, Paris,
Dans le n"361 A\i Jardin, j'ai n'-pondu àun horliculloiir
qui m'avait consulté au sujet di- l'application des tarifs
spéciaux pour les envois en provenance de l'étranger.
Je reçois aujourd'hui, do Belgique, une lettre qui
modifie ma manière de voir en ce qui concerne les rela-
tions entre ce pays et la France. Mon correspondant
m'informe que, dans une convention récente, puisqu'elle
date du 1" novembre 1801», il y a cette clause : « Au
départ delà liclglque. les tarifs spéciaux sont appliqués
d'office par la station de départ, à moins que l'expédi-
teur ne demande sur sa lettre de voiture l'application
du tarif général. »
La réponse qui a été insérée dans le Jardin est donc
al)solument juste en ce qui concerne les relations inter-
nationales, et j'en maintiens tous les termes, mais en
ce qui concerne spécialement les relations entre la Bel-
gique et la France, il va de soi que, puisqu'il existe une
convention contraire que je ne pouvais connaître, les
termes <le cette convention doivent être appliqués h la
lettre, et si les compagnies taxent les provenances
belges au tarif général, les destinataires ont tout le
droit de demander le remboursement du trop perçu.
A.vroixE RivoiiiE.
LES JARDINS EN ITALIE
I
Vn coup d'oeil historique rétrospectif. Les sti/lex
L'Italie, le jardin de l'Europe, a de tout temps tenu
en honneurla culture desplantes d'ornement et fruitières.
L'ancienne Borne, qui recueillit l'héritage des sciences
et des arts des i)euples d'f Jriînt qu'elle agrégea à son
vaste empire, en reçut aussi les notions du faste, et avec
les vices en recueillit aussi ce que Bacon appela à juste
litre le plus pur des plaisirs humains (1) « le jardin. »
Mais les llomains donnèrent un cachot tout parti-
culier à l'art du jardinage, et leur style est resté comme
le type régulier, qui, lorsqu'il est bien entendu, excite
toujours l'admiration, et aujourd'hui encore « l'impres-
« sion proiluile par ces beaux jardins d'Italie est telle
« qu'à leur aspect les plus fantastiques admirateurs
« du système opposé sentent chanceler leurs convic-
c lions et se demandent si, parmi de tels sites et sous
« de pareils climats, il est permis de s'écarter de la
« tradition antique de proscrirece style régulier consacré
« par l'habitude et l'admiration de tant de siècles » (vf).
Nalurclloment, comme dans toutes les autres branches
des coimaissaiice.'» humaines, les goûts dépravés n'ont
pas manqué de se manifester, quelquefois ont prévalu,
et certaines monstruosités ont été parfois admises
comme faisant partie du style régulier.
0 Qu'il aurait été préférable, dit-il, de laisser la nature
garnir de verdure les bords des eiinx au lieu de faire
violence avec les marbres aux rochers naturels! »
A mon avis, cependant, il n'est pas démontré que
(t| niicon, Of Uardrn.
(2) F.rnoiif, L'an rf»« jardina.
nos anciens employassent exclusivement les lignes
géométriques dans le tracé des jardins et des villas
au contraire bon nombre de jtassages d'auteurs anciens
laissent facilement entrevoir quelque chose qui rappelle
notre moderne style paysager.
Tacite, dans le livre XV de ses Annales, raconte que
Néron avait fait transformer ses campagnes en y créant
des bois solitaires, des scènes ouvertes, dos perspec-
tives.
Les descriptions que nous a laissées Pline le jeune
de sa villa l.amentina et de l'autre qu'il possédait en
Toscane, («euvent bien faire entrevoir qu'à côté de la
partie régulièrement tracée, une autre suivait les lignes
et l'état naturel de la campagne. En un mot, je crois
que le style mixte, étant donné les connaissances
d'alors, était le style préféré pour les immenses villas
des Empereurs et de leurs favoris et que le charme des
scènes naturelles ne leur était pas inconnu.
Malgré les ruines accumulées par les invasions bar-
bares, les œuvres d'art ensevelies et rfirouvées ont
donné lieu, en bien des localités de notre pays, à une
résurrection du style qui, la où il est resté pur, nous
fait ressouvenir de notre ancienne grandeur, surtout
dans les arts ijui ont trouvé et trouvent un débouché
naturel dans celte profusion de fontaines vraiment
artistiques, d'escaliers monvimentaux pour réunir les
terrasses, des chefs d'oeuvres de la slaluaire pour gar-
nir les niches, couronner les murs de soutènement, etc.
vos principales villas et jardins qui rappellent l'époque
de la Benaissance wi' siècle sont toutes dans ce style
et beaucoup ne manquent pas d'un parc suivant les
lignes générales du style paysager avec des scènes
naturelles de tout premier ordre, et dont j'aurai à m'oc-
cuper dans la suite de celle étude; ce qui fait défaut en
été surtout dans les contrées les plus chaudes, ce sont
ces gazons toujours verts tels qu'on peut en observer au
Xord, a Turin par exemple, en France et en Angleterre,
car le climat frais et humide donne celle fraîcheur
celte brillante allure que les arrosemenls les plus
copieux, le mçillcur choix de graines pour gazon ne
permettront jamais d'obtenir. F.n hiver c'est le contraire
qui arrive, mais c'est surtout en été que dans les pays
méridionaux l'on recherche les loisirs et la paix tran-
quille lie la campagne. Ce fait doit nécessairement faire
admettre l'usage des parterres en broderies avec l'em-
ploi de buis et d'autres plantes permettant généralement
un arrosage inlermitlcnt pour présenter au moins aux
alentours des habitations des tapisseries artificielles
de verdure.
Lorsque vers 1750 environ, le stylo pittoresque, ou
Anfllo-rinese, comme on l'appela alors, chercha li sup-
planter le régulier, on discuta beaucoup pour indiquer
le premier jardin de ce style, ou du moins d'oii partirent
les premières règles exactes et invariables.
Les Anglais portèrent aux nues Milton, qui dans le
Paradis jierdu avait deviné les dispositions artistique-
ment naturelles du nouveau style mémo avant 17(>0,
mais on reconnut plus tard que le Tass l'avait prévenu
d'un siècle en fixant des données si exactes et précises
que mémo de nos jours on ne peut les négliger. C'est ce
qu'un Anglais avoua franchement dans un ouvrage
intitulé : .1 classical to.ir throiiijh Itatii.
• 'l'osso, (lit-il, is l)Pst enlilled lo it not oiily bccnuse lie
." fumislieij Miltnn wilh some «l llio lending Icnliires ot his
" description, but liecnuso ho laid dowii thr cri'i/ /ist prinriplv
•> of llio art. nnd comprisod it In a verv neat lino wilh wliich
<> tic closes one of thc most boauliful landscapcs In Arniida's
- gardon.
L'nrte, clo lutte la. nulla si scoprc. >
LE J/VRDIN
109
Ainsi le Tasso, tous les autres écrivains plus contem-
porains l'ont reconnu, n'a pas seulement donné à Millon
la clef do sa description du l'aradis terrestre, mais il a
fixé, avant ICUO. la grande et unique r^gle pour Iticn
réussir dans le tracé el dans la composition d'un jardin
paysagiste, rendre les scènes les plus nalurolles sans
montrer l'art et l'tHudo qui les a ann iiagées.
Mais que dira-t-on, lors(|ue je documenterai que le
Tasse, dans ses charmants vers du jardin enchanlc d'Ar-
mide, n'a fait que donner une description brillanle d'un
parc qui existait de son temps aux portes de Turin,
nommé Barco ou l'nno Vecchio, et qui fut créé sur
l'ordre, et, parait-il, sur plan con(.-u par le duc de Savoie,
Charles Emmanuel? En eHet le poète, selon un docu-
ment des unhives do Guastalla, écrivait des prisons do
Sainte-Anne à .lonara la loUro
suivante à Jean Botero :
« Four témoigner à Mon-
« seigneur le duc do Savoie
« comliien je suis reconnais-
« sant à Votre Seigneurie
« pour l'appui qu'il m'a
« fourni auprès de qui m'in-
« téressait le plus, je vous
« prie d'assurer Sa Seigneu-
« rie Sérénissime que dans
« les passages suivants de
« ma« Jérusalem» oiije donne
« la description imaginaire
« des jardins du palais en-
« chante d'Armida, j'ai voulu
« immortaliser autant qu'il
« m'a été possible le parc
« voisin do sa capilale.
ho Parco Vecc/Ho n'existait
plus en 1798, détruit par les
guerres dont le Piémont a
étt- le théâtre sur le déclin
du xvni'^ siècle, mais d'autres
documents attestent l'exis-
tence de ce jardin particuliè-
rement les poésies du Cliin-
brera, mais surtout une lollro
en latin do Aquilino Coppino,
écrivain du wf siècle et pro-
fesseur à l'Université de
Parme, où il donne une lirillantc et cnlhousiaste des-
cription do ce jardin, dont le délicieux spectacle, l'avait
enchanté; je n'ai pas encore retrouvé ce précieux docu-
ment, mais je me réserve d'en donner l'inléressante
description, si quelque jours mes recherches sont cou-
ronnées de succès.
Comme conclusion à ce coup d'oeil rétrospectif, il
ressort, que dans l'art des jardins en Italie, le style
régulier a été de tout temps en honneur, mais le style
paysagiste a formé souvent le couronnement des plus
beaux tracés architectoniques et la fusion ou mieux la
coexistence des deux styles est là, pour démontrer que
lorsqu'ils restent dans les justes limites, tous les deux
possèdent de quoi satisfaire les goiils les plus délicats
et les plus exquis, et qu'il se complètent l'un l'autre
naturellement. Les arcliitectes paysagistes modernes
sont do cet avis commej'ai pu le constater personnelle-
ment à Paris, à l'exposition universelle de 1900 et à
celle annuelle de la S. N. II. F. de 1901 aux Tuileries,
oii les plans de jardins exposés étaient, dans la presque
totalité, tracés selon le style mixte; compartiments et
parterres réguliers aux alentours des châteaux et dos
palais, reliés à des scènes naturelles à des vues et pers-
pectives pittoresques du meilleur effet. Les deux styles
considérés dans les lignes générales ont eu leur origine
en Italie; tout en reconnaissant que pour le régulier,
Le Notre a su lui donner un cachet particulier et avec
le splendide |)arc du château de Versailles l'a rendu
célèliro et universellement connu.
N. Siivuui
Nouveautés l;)orticoles
Nouveautés de
MM. Cayeux Le Clerc
Les Hudheckia sont des plantes
Fij;. 57. — Rit'lhcrliHi purp\irca
nfDHECKIA l'UnrUREA.
do la famille des Composées, originaires des régions chaudes
nu leinpéroes do l'Aracriquo du N'nrd, (|ui rendent de grands
services pour l'ornementation
des jardins. I-.a plupart sont
vivacos, quelques-unes sont
annuelles. Elles so distinguent
parmi les Composées par ce
fait ()uo leurs lleurs ont, en gé-
néral, les pétales un peu rotoni-
Ijants, au moins an bout de
ipiclques jours, et le disque très
Ijondjé, fortement proéminent.
Leurs feuilles forment des ro-
settes compactes, au-dessus
desquelles s'élèvent les hampes
florales drossées, rigides sou-
vent très hautes.
Ces fleurs so prêtent admira-
blement à la confection des
biuiquets. I^os plantes peuvent
clro cultivées isolées dans les
pelouses, ou pour furnier dos
bordures élevées.
Pur les MU espèces environ,
dont se coniposo le genre Rud-
bcckia. lune des plus fréquem-
ment cultivé(>s est le Uudl'cchia
purjuirca. Cette belle espèce,
originaire do la f.^ouisiano et
d'antre régions do l'Amérique
du Nord, a les feuilles radicales
longuement péliolécs, ovales,
acuminées, et les feuilles cauli-
naires plus allongées, presque
sessiles; ses tiges atteignent
une hauteur do 1 métro à l-'ôO, et
sont rigides, peu ramifiées au
sonmiet. Les fleurs, qui se produisent de puis la lin de
juillet environ juscju'au conir de lautomne. sont très grandes,
un pou maigres peut-ère, mais d'un beau coloris rose pour-
pré, plus ou moins vif, parfois rouge sombre, avec le disque
très saillant pourpre noirAtro. On adonné des noms distincts
à quelques variétés, parmi losfpielles les plus célèbres sont
celles nommées : serotinii ou Uudbci-hin scrolina), à pétales
rouge pourpré, plus larges et mieux tenus que dans le type
vulgaire; Iwrmesiim d'un joli rose carminé foncé: cornuta, à
pétales étales et laciniés à leur sommet, de façon à former
do petites cornes, etc.
La maison Cayeux et Le t;icrc, de Paris, 4 l'obligeance do
(lui nous devons le cliché ci-dessus (Cg. 71) metau commerce
une série d excellentes variétés de liudbcckia furpiirea,
notamment une très foncée (atro-}>urp)irea).
Nouveautés de MM. Denaiffe et fils
Gvpsoi'iiu,!-: laKGANTK iilanc uv. m;k;k. — Tout le monde
connaît la Gypsophilo élégante, dont les légères inflores-
cences, très déliées, sont si recherchées pour la confection
des bou(iuots et la garniture dos vases d'appartement. Sélec-
tionnée dans cette ancienne race, la variété nouvelle en diffère
par ses fleurs blanc de neige, dépourvues des tries violettes
ou rougci'itrcs à la base ou à l'extérieur dos pétales.
Vkhveine krinoide blanche. — Cette gentille Verveine
forme de larges touffes diffuses, à rameaux couchés, puis
IIM
LE JARDIN
drosst's, no s'élovant pas à plus do 20 ou 2ô cenlimèlros. Le
feuilla^ro on est 1res ll■^'o^, les feuilles élant iinomenl dticou-
pi'os on lanières linéaires.
I.os fleurs «l'un blanc pur. d'abord (groupées en sorlo dom-
bcllcs, fornionl onsuilo un bol <>pi assez allonni'-. Par son peu
d'élévation et sa floraison tri'S abondante, débutant en juin
pour se prolounor jus(|u'aux ^'elées, cotte Verveine sera pré-
cieuse pour la (oriuation de jolis tapis fleuris.
Pois tuks nain datif a okos grain (dnf). — Variété fran-
ctiemenl naine, atleipiant seulement 25 à :Jj continiétros do
hauteur suivant la température et le terrain.
Les cosses droites, ou faiblement recourbées, assez larges
et souvent réunies par deux, contionnenl de G à S très (ims
grains blancs, dépassant de beaucoup comino grosseur tous
ceux des races très naines actuellement cultivées.
Kxlréinement productive, relativement à sa petite taille,
celte nouvelle variété a l'avantage d'être très tiâlive, donnant
son produit en même temps que les pois Serpelli- nain bta»c
ot Scrpc(tc nain vc-rt, qu'elle surpasse comme rendement.
C'est une excellente acquisition pour la culture forcée et pour
bordures.
ESCIISCIIOLTZIA llYDnlDE l'HINTANIEn. — Cet Escliscliiiltzia
est une nouvelle forme liybride extrêmement intéressante,
inlerniédiairo entre \'K.';clisclioll:ia dr Californie et VICsclis-
chdllzia maritime, possédant la grandeur (les fleurs du pre-
mier et le feuillage très glauque et fort découpé du second.
Les (leurs sont assez variées: jaune uni ou jaune cluir.
marqué de jaune orange à la base des pétales ou enlin d'un
blanc légèrement crémeux.
Pois niDÉ LK « SUPERBE ". — De demi-saison, donnant son
produit (pielques jours avant le pois Trlriihonc. ce nouveau
pois est réellement une race superbe par le (li'veloppenicnt
et la longueur de ses cosses souvent réunies par deux, et<pii
mesurent de 14 à !•") centimètres de longueur; elles renfer-
ment 9 à lOgros grains tendres, d'excellente qualité et qui, à
la maturité, sont fort ridés, blanc ou blanc verditre.
Klevô do 1*10 à 1":W co nouveau pois est particulièreineiil
recommandablo pour les vastes potagers îles lermes et des
grands établissements; il no sera pas moins précieux pour
le jardin plus modeste du petit amateur.
Tomate grosse lisse jaune d'or. — Cette variété est remar-
quable comme beauté do fruits, fertilité et vigueur de végé-
tation.
De moyenne i)récocilé, la plante produit successivement
do nombreux fruits ronds lisses de 6 à 7 centimètresde dia-
motro et d'un beau jaune d'or.
Tomate rouge l' " inépuisable ». — Variété bien distincte,
très vigoureuse, remarquable par lo nombre de fruits que
porte chaque inflorescence, fort ramiUée; il n'est pas rare de
compter sur la mémo grappe plus de '/) fruits.
(^es derniers sont d'un beau rouge vif, ayant sensiblement
la forme ot la taille d'un petit œuf do poulo.
Mvosotls Victoria très nain inmigo (dnf). — Sorti du Mi/n-
solis Victoria hlru nain compact Miniature, cpii a rempcirli''
un sui'cès si mérité; le nouveau coloris beaucoup plus fonce,
d'un bel indigo franc sera, nnus n'en doutons pas, aussi
(avoraliloment accueilli (|ue son aîné.
Les plantes arrivées à complet développement se présen-
tent cmunie do petites touffes ronstelh'-es de Heurs, ne dé-
passant pas K' centimètres île hauteur. .Malgré leur petite
taille, les Heurs en sont amples à H-IO pétales arrondis; celte
jolie miniature e.st tout indiquée pour orner les petits nj.i^
sifs ou en obtenir de jolies potées au premier prinlenqis.
Pensée a très oramie fleur cRfeprs«:iLE. — Celle nou-
velle Pensée est une véritable plante (l'amateur qui ne man-
quera pas d'être aussi appréciée en France qu'à l'étranger.
Colle race se distingue par sa vigui'ur exceptionnelle, l'am-
plour de son feuillage, In rigidité i-t la grosseur de.s hampi's
supportant des (leurs de s à |il centimètres do diamètre.
Se rapprochant un pi<u des Pensées à grandes macules race
lUignol, elles en dilîèreid essenlielleiiient pur leurs (leurs
plus grandes à fond gén'ralement clair, rose, jaune pAle ou
jaune franc, curieusement strié ou ombré d'un loloris plu>
foncé et très vif tel que : gronnt, carmin, violet foncé. Iji
gamme des tons et la puissance dos coloris que l'on y trou,
vera sont s-éritablement impossible à décrire.
Pois DE sENiKUR NAIN HuissoNNANT. — Ce nouveau Pcis de
xentrtir est le poinl de départ d'une série inédite, parfaite-
ment distincte par son port particulier. Haut de i.l"40 à U"50,
il se ramilio dès la base, de façon à présenter l'aspect d'uo
véritable buisson i|ui peut atteindre jusqu'à 0":î'l de largeur.
Le grand mérite de cette obtention est de se maintenir dans
la direction verticale sans le secours d'aucune rame ou sup-
port et sans avoir aucune tendance à s'inlléchir. Les fleurs
sont aussi grandes que celles du Pois de senteur ordinaire
ot couronnent bien la plante. Il est bon do semeren lignes et
en rayons un peu creu.x, qui. en se nivelant, rechausseront
le pied des sujets. Lorsqu'il sera bien connu, ce tyjie méri-
tant est appelé à rendre des services dans l'ornementation
des janlins ; sa culture présente un avantage not.-dtle. par
suite de la suppression des grandes rames i|ui sont indis-
pensables pour soutenir les tiges des l'ois de senteur grim-
pants.
Ces nouveautés sont mises au commerce par la maison
Denaiffo et fils, de Carignan (Ardennes).
ms BONNES VIEILLES PLANTES
CLXX Ml
Les Alpinla
Parmi les fleurs d'hiver, dans la serre tempérée, rien
n'est plus gracieux que les Aljii/iia alba et cocciiiea.
Ce sont do mignonnes /ingibéracées aux inflorescences
gracieusement inclinées en arceaux.
Ces deux espèces, que nous connaissons et cultivons
depuis longtemps, doivent perler d'autres noms, car
nos recherches dans les listes de Kew-Garden et dans
l'Index bibliographique de Vllorhis Belgicus n'en font
pas mention. Leurs noms spécifiques indiquent suffi-
samment la nuance des fleurs et des bradées de chacune
de ces deux jolies plantes. Les fleurs, qui sont des
miniatures, pendent d'entre les bractées. La tige vers
rextrcmilè prend la nuance de rintloroscencc. Do fortes
plantes de ces A/j)i/iia sont vraiment chaniiaiites ;
elles sont dignes de figurer dans toutes les collections
d'amaleur.
La Heur dure pi'U do temps, mais la formation des
bouttuis et l'antheso des Heurs durent deux à trois mois.
Dans un groupe de plantes au feuillage léger des Cocos
Weddelliiiiia et des fougères, par exemple, ces Mpitiia
formeront un délicat mnlif d'ornementation. On pounait
cultiver, dans le même pot, les deux espèces : ce serait
1res original et d'une opposition de couleurs tout a
fait harmonieuse. Lo rouge est franc et le blanc est
pur, légerenicnt, très légèren^ent rosé.
11 existe beaucoup d'espèces d'Alpiiiiti, lesquelles
sont très voisins des J/edi/rliium, dos Amonum, dos
Xiuçiber des Olobba et «les litrctima.
Voici les plus connus, par ordre alphabétique: .1.
africiiiia, Ilidl.; .1. alluijas, Hosc. des Indes; .1. brac-
tcata, Hoxl)., des Indes; .1. cœruleri, Heniham, d'Aus-
trulio; .1. cirriilca, \&t. Artiudelliaua; A. culcarala,
Hosc. Indes cl Chine; ,1. coiichifleni, Gnif. Iles de la
Malaibio; .1. (.'«/(j/zf/r/, S\v. Indes; .1. Galaupa. varielc^
Zinffiberiiia. llook ; .1. maUiccensis, Hosr; .1. mutica,
Roxburgli, Malaisle; .1. uutans, Hosc, Indes; .1. offtci-
naruiii, llaiici-, Chine; .1. jiuniila, llook., Chine;
.,■1. It'af'flcsldiiii, Mnlaisie; A.sulnilata, Demerarn, Indes
.1. villiil'i, lies de la mer du Sud.
Un At/iiiiia clés plus renuirquahlos de celle liste esl
VAIiiiiiift iiulii/is, nomiiio gr'iK'raleiiicnt (lUibba, syno-
nymie du genre, dont nous nous occupons.
LE JAUDIN
111
Les Mjtiniii iiUki cl cucciiiea, iioiis l'avons dit, soiil
dos pclilos plantes, tandis quo le Globha iiulans est
uno plante tn-s robuste pouvant atteindre 1 m. 'S) ;i
1 m. 50. Il est originaire de toute l'Asie tropicale, y
compris le sud de la Chine.
Dans cette espèce rol>usle, à beau feuillage, l'inllores-
cence est suporlic. C'est do l'or et de la neige! Coniino
chez ceux dont nous avons parlé au coinmenceriienl
de cet article, la lige lloraïo est terminale et elle
retombe gracieusement.
("est vraiment une bonne vieille jilajile, puisqu'elle
a été introduite vers 17.V2 par Sir Joseph Banks, un des
plus célèbres botanistes de l'Aiigletorre.
L'iiillorescence du Globba sullatoria, ou itanliain,
est fort étrange: ses lleurs simulent des pantins faisant
la cabriole.
Toutes ces plante^ sont excessivement faciles ;i
cultiver en serre tempérée; la terre de feuilles addi-
tionnée do bonne terre franche et un [leu d'engrais
azoté et phosphaté, de temps à autre, leur donneront uno
riche végétation.
Habituées ;i la lumière abondante des ciels asiatiques,
ces plantes aiment le plein jour; en hiver surtout alin
d'obtenir une belle lloraison.
Pendant l'été, la serre sera bien oinhréc, car les coups
do soleil sont à craindre sur les feuilles fort tendres des
Alpinia.
Une lionne [iratique consiste à leur faire prendre l'air
en plein jardin pendant tout l'été, c'est-à-dire de juin à
septembre. Les plantes seront plus fortes et se dispo-
seront niieu.\ à fleurir.
Celte villé^ïlaturo en plein air est fort utile à beau-
coup de plantes de serre tempérée et même à quantité
de plantes tropicales.
Les lledychinm, par exemple, sont bien plus beaux
lorsqu'ils passent l'été en plein air.
A. Van de.s Heede.
BIBLIOGRAPHIE
Nous avons qiioli|UOS brochures et livres nouveaux à
signaler. .MM. DenailTe viennent de publier à la librairie hor-
ticole dou.x brochures fort intéressantes pour un grand nombre
de personnes ce sont : Les Laitues (1| nionogiaphie dans la-
quelle ils décrivent, avec leur compétence bien ctmnue, les
principales variétés, leur culture, leur valeur alimentaire, leurs
cvigences et emploi, la fumure aux engrais cliiiniques. les
parasites et maladies. La L-lassilication des diverses races et
variétés est particulièrement bien comprise. L'autre broiliure
conçue dans le même ordre d'idées est intitulée Hacincs
fourragères et Choux faurrapers {2}; elle sera certainement
consultée avec proDt par tous ceux qui s'occupent de ces
plantas et do leur culture. Aux propriétaires fonciers qui se
plaignent, avec raison, do la porte du revenu de leurs terres.
nous conseillons do lire attentivement le Petit tnamteldupni-
priétaire si/lvieullcur {'Ji dont M. Sarcé vient do publier uni'
3' édition à la librairie horticole.
Dans cette brochure l'auteur démontre que pour compenser
la perte de revenus, ils ont grand intérêt ;'i planter des essences
forestières à croissance rapide : Peuplier suisse dit Eucalvp-
tus, l'in Sylvestre, l'in maritime, etc. l'ins inipnrlniit et d'un
genre différent est le livre également publii'^ à la librairie
agricole : Sylviac Guide pratique de iaplcultrur aiuateuri'i).
Cet ouvrage est le résultat do dix années de |iralic|ue apicole
(1) 1 broch. de 54 pages illustrée de nombreuses gravures, prix
0 fr. 6(1 franco 0 fr. 7.'>.
(i) 4 brDch. de 9S pages. Illustrée de nombreuses gravures, pri\
0 fr. 80 (r.mco e fr. 95.
i;i) 1 broch. de 'is p.iges 2 pl.inchcs hors texlc 1 franc franco 1 tr. !.'>.
('i) I vol. in-8 grand format, de 6<)0 pages, imprime sur bca\i p.ipicr
illuslré de 76 gravures dans le texte et de 6 planches hors texte
glacé. Broché 't ïr. franco 4 fr. 6".
■Pendant losipielles I autour s'est attaché, par ses études et
ses observations coiistnntos des nui'urs des abeilles, à élu-
lùler beaucoup de poinis île leur histoire naturelle, ot à
simplilier considi'Tablemenl l.i cnllure de ces industrieux
insectes, 'l'nut possesseur do jardin fera de leur rustique de-
raoure le complément obligé de l'ornement do sa propriété
ot do leur présence un motif d'agrément et d'utilité quand il
apprendra qu'a peu de frais on peut élever dos abeilles et
obtenir un grand rendement do leur travail, sans jamais les
manipuler, ni s'e.\|ioser à leurs piqûres, ot saura quo la ruche
à employer peut faire bonne figure dans les parcs les plus
élégants.
L'ouvrage n'a rien do l'aridité dos manuels didactiques.
Divisé on cinq parties, il offre un égal intérêt pour le praticien
et pour le naturaliste. l,e prenner y .apprendra à faire lui-
même SOS ruches sans aucune difliculté, lo second trouvera
expliquées, avec dos conclusions dilTi-rentes de ce qui s'est
écrit jusipi aujourd'hui l'influence de la chaleur sur les abeilles
leur mmlo d'hiberiuition ot certaines phases de leur vie active.
Hknk Mavmo.nd.
Traité élémentaire et pratique de botanique agricole, par Paul
Parmentior, docteur es sciences, directeur do la station agro-
nomique de Besançon. Un volume do .KiO pages, avec 442 fi-
gures dans le texte. Paris, 0. Doin éditeur, et à la Librairie
horticole, )S4 bis, rue de Grenello, Paris. Prix, 7 francs.
Cet ouvrage très complet et très prati<iuo rendra les plus
grands services aux cultivateurs, et mériterait d'être atten-
tivement étudié par eus. Il a la grande qualité d'être rédigé
par un praticien doublé d'un savant, qui a su y incorporer
les recherches et les progrès les plus récents. Ses grandes
divisions sont les suivantes: .Structure et développement de
la graine et de la plante; physiologie végétale; rapports do
la plante avec lo sol, nutrition ; les sols agricoles, classifica-
tion, propriétés, amendements, engrais ; IJactériacées etassi-
milation de l'a/.oto libre; procédés culturaux, sélection;
reproduction de la plante; fruits, leur conservation ; maladies
des plantes, parasitisme; symbiose ; description des plan-
tes : alimentaires, fourragères, industrielles.
Ija Vigne notamment occupe dans cette dernière partie
uno place assez importante.
Le programme quo s'est proposé M. Paul Parmentier est,
on lo voit, très vaste ; il est fort bien traité, et les cultiva-
teurs, ou d'une façon générale les personnes qui s'intéressent
aux plantes trouveront dans ce livre uno encyclopédie résu-
mée, très pratique et très au courant.
Sui'iéli' .\uliomile (l'iloiliciillurc de France
séance du 21 mars lOO'J
Comité de floricl'lture
D'admirables Cinéraires forment un lot présenté par la
maison Vilmorin. Nous n'avions jamais vu de [liantes com-
parables, à quelque point de vue que ce soit : richesse de
coloris, largeur des fleurs (dépassant 10 cent.), belle tenue,
Umpleur et verdeur du feuillage. Elles appartiennent à la race
lii/hride à i/randes fleurs eouipacte et à la variété vieu.r rose.
A signaler aussi très intéressante collection de Violettes
apportée par .M. Millet, de Bourg-la-lieine, le spécialiste très
connu. Parmi les 24 variétés présentées appartenant à l'élite
des belles formes, nous signalons JJaroiine de llothsdnld.
La France, sulphurea très curieuse par son coloris jaune
ocracé, etc.
Comité de culture .mar.mchèbe
Toujours de belles bottes d'Asperges vertes et violettes à
.M. Compoint. de Saint Ouon.I'n lot de .M. Barbe de Noisiel :
Asperges blanclios. Laitues Gotte et cordon rouye; Pommes
de terre quarantaine et lioi/al Kidneii-.l'miscs Noble, D' Mo-
rère, Marguerite Lebrelon, ne présentant rien d'extraordi-
naire.
CO.MITÉ D'.\nBORICULTURE FRUITIERE
Des primeurs avec le Cerisier .4 ni/ini'.sc, portant 2H fruits, de
M. Loizeau de .Senlis et les (Cerises Antjlaisc hâtive et Bigar-
reau Jaboulaij, de .M. Léon Parent, de Hueil.
Des Pommes de CaZci??e fort belles à. \f. Augustin Chevalier
112
LE JARDIN
de Bapiolct et do non moins belles Poires de Doyenné d'hircr
a M. j. Guerre, de Bécon-les-Uruyères.
P. IIahiot.
Comité des OnriiioÈES
Le lot rapital île celte siïancei'tnit présonto par MM. Duviil
et fils, de Versiiilli's. lise composait de beaux (tdontojilos-
sum, i|ueli|ues-uns tout à fait d'i-lite : un '*'. cri.tptiin à fleurs
très grandes, bien faites, touti-s lavées de rose, un autre
jaune soufre, plusieurs exiellenls n. triumphans. parmi !'■>
quels la variété tnlisi-paluin, llour Iri-s larj^je et très pleine,
VO. CoraJinei-tiiiranitum, ijui parait bien nettement iider-
médiaire entre les deux espèces indii|uées par son nom; un
O. Coradinei, YU. X lnoclirisliense, un O. Ui/rA-cani/m à
macules 1res rouges des O. luli-opiirpurt-utn remanpiablcs, etc.
M. Kortin, jardinier chez M. le baron Franchetti, présentait
uo /.i/iiopetalum X Pcrreiwiidi superbement cultivé et
portant deux hampes.
M. Bert. de Colombes, avait apporté le Cdltlei/a Mcndcli
Berti, <|ui est entièrement blanc, à transparence légèrement
rosée. Le C. Mcndt-ti étant peulétrc l'espèce dont l'albinos
est le plus rare, la variété dont nous parlons est certainement
d'une très haute valeur.
Krdin .M. Dallemapne, do Rambouillet, présentait le Ci/prl-
pt'diurn X Tli<iiii;/ris, ipie nous avons décrit l'année ilernièro,
mais qui était indiqué celle fois comme issu du tessrlalnin
Ot du barbatu-J'citrlii. origine très plausible en effet, et .M. Le-
sucur, de Saint- (;ioud. avait apporté VDnciditnn lai)i<-lliii' -
rum et un petit bijou, VO. piilchilliiin, à fleurs cx(|uises.
G. T.-Gniti.NAN
Lks compositions florales
M. Garcau présentait une grande corbeille d'Hortensias
bleus, fort bien arrangée et nouée do rubans bleus, formant
une jolie harmonicdc bleu, et une corbeille d'Hortensias roses
enrubannée de rose.
Ile circonstaneo était l'œuf de PAques Henri en tl-'illets rose
panaihés avec une longue jetée en gros o'illets, parmi les
rameaux d'Asparagus Hprcnf/eri, délicatement voilé do gaze
mauve, de .M. Augustin, ainsi qu'un autr'^ motif mystique
inspiré de la Passion. Ce motif fait do fleurs plaquées et do
quelques toufles d'Orchidées, do Roses l'unilinr Trslnul, de
rameaux de Prunus Pissanli, d'Epis do blé forcés, avait drt
demander beaucoiqi do travail, mais nous no croyons pas
qu'il y ail lii'U d'encourager beaucoup les tentatives de co
genr<> qui feraient vite tomber l'art floral dans la puérilité.
Tel a été, d'ailleurs, l'avis de la plupart des personnes pré-
sentes à la réunion.
.\I.I1F.11T MAf.MF..NÉ.
LES PRODUITS HORTICOLES AUX HALLES
La vente ilos Heurs est Ires calme; les prix de la marchan-
dise do choix extra sonl peu élevés.
Nous avons relevé, le ;?.• mars les cours suivants :
Roaet extra 1" choix valent: Marrrlml SirI, do i fr. ."Kl à
Ij Ir. ; Paul Sei/ron do (i à lu fr. ; Caplain Clirislij. de l' à s fr. ;
Im France, de .'I Ir. a s fr.; i'iriiii Urunncr, do 4 à 10 fr. ;
Snfrann de 0 fr. *."> à 1 fr. 25; Paul Sabnnnand, de 1 fr. ."jO
h .'1 Ir. ; Préside lit Car uni, do C> à 12 fr. ; Niplu-tns, de 1 à lu Ir. ;
Maria l'un lluutte do U fr. T.") à 1 fr. .V); Kaisi-rin Aui/usla
Virloria. do Ti à 10 fr.; /.a Heiin- de 1 fr. 50 a t fr.; Jules
Margotlin do 1 fr. .Vl à t fr. Caroline Teslout de 4 à lO fr.
Général Jacqueminot de 4 à 7 Ir. Soi>re»ir de la Malmaison
de 1 fr. 50 à 4 fr. la douzaine. Les Œillet* de choix valent de
0 fr. 75 à 1 fr. Vi ; Cvlosse. de :! (r. à ii fr. ; ordinaires, de
0 fr. ."«O à 1 fr. 75 la douzaine. L Oranger du .Midi va\il au
détail de o fr. 00 à 0 fr. 70 le cent de boiituns. La Giroflée
quarantaine, de 0 fr. lOà u fr. .10 la botte. Le Résida de 0 fr. 15
à 0 fr. 20 la botte. La Violette du .Midi en moyen boltelago
de lo il 15 (r. le cetd ; le boulot. 0 fr. 25 a 0 fr. ;tO la pièce ; do
Paris le bouquet plat do 0 fr. 75 à 1 fr. lo petit bouquet,
5 fr. le cent L.i Violette •/<• Parme vaut de 0 fr. 75 à 1 fr. 25
le bottillon. Le Mimosa vaut de 0 fr. COà 1 fr. lo kilo. L'Ané-
mone rose vaut do 0 fr. 05 à o fr. 10 la botte; do Ca<n. 0 fr. '.M
à 0 fr. io la douzaine; Fiil(/ens. o fr. 10 la botte. L'Anthéml*.
do 0 fr. 10 a 0 fr. 1". la botte. Le Muguet de 0 fr. .50 ii 1 fr.
la botte; Les Llllum llitrrisii valent de •- fr. a 10 fr. ; ruhrum.
de 4 à 5 fr. la douzaine. Le Lllas en gerbe vaut de r, à s (r..
sur courtes tiges, de 2 fr. à .'1 fr. .'■>0 la botte. Le Narcisse
vaut de u fr. lo à 0 fr. 15 la botte. Cannélla, 1 fr. la douzaine.
Le Myosotis vaut o fr. 75 à 1 fr. la bulle.
La vente des primeurs a étc'' assez active depuis (pielques
jours, principaloiiioid en Fraises du Midi et des environs do
Paris, et en .\sperges forcées du Vaucluse.
Les Fraises ont un peu baissé «es jours-ci en raison d'arri-
vages plus considérables elles s'écoulent cependant assez faci-
lement. La saison du .Midi semble être cette année en avance
de presque un mois sur l'aimée dernière. On s'attend à des
arrivages de Vaucluse et du Var pour la première (piinzainc
d'avril.
Les prix pratiqués le 2>> mars sont les suivants :
Ananas de :< fr. 50 i\ 5 fr. la pièce. Bananes de 12 à 25 fr.
le régime. Citrons, de :; ;i ^ fr. la caisse. Figues de .'io il
00 fr. les 1I.KI kilos. Marrons de 25 à VJ fr. les Iw kilos.
Noix do Coco de .'55 il 4o fr. le cent. Noix de 30 ii 50 fr. les
100 kilos. Poires de 20 à 40 fr. les liXl kilos, suivant choix.
Pommes de 40 ii l.sofr. les 100 kilos. Raisin* deserre blancs
de 1 (i . 5o à 2 fr. 50, noirs doO fr. à in fr. le kilo. Raisins de
Tboinery lilam; de 1 fr. 50 à 5 fr.; Pruneaux île ,S0 à 120 fr. les
100 kilos. Fraises de serre de 2 fr. :i 5 fr. la caisse.
Los légumes s'écoulent assez facileinenl.
Ail de 40 il 00 fr. les loij kilos. Artichauts do 14 à 24 fr. lo
cent. Asperges aux petits pois de 0 fr. '■• a 1 fr. 25 la botte.
Asperges (oicéesde 2 ii isfr. la botte. Carottes de Chevreuso
de 20 a .'iO fr.; les communes de 7 il !• fr. le- I.im kilos; nou-
velles do 20 à 2S fr. les loO bottes. Champignons de 00 ii
1.50 fr. les K"! kilos. Choux-fleurs de 20 à 7o Ir. Choux pommés
de 4 il 10 fr. le cent. Choux de liriixelles de 15 ii .".0 fr.
les li"i kil.is. Cresson do 0 fr. 35 à 0 fr. ',>o les 12 bottes.
Céleri rave de n ir. o", a o (r. 20 la pièce. Cerfeuil di- o (r. 15
à 0 fr. 25 la botte. Ciboule do 0 Ir. 05 à o fr. os la bolle. Echa-
lotes de t'.o il no fr. les 100 kilos. EpInardS de 0 fr. 15 à
0 fr. 20 le kilo. Laurier de 20 à IM fr. les loo kilos. Mèche*
de 20(1 25 fr. les hKi kilos. Navets de 2S i\ :i4 fr. li's llKl
bottes. Oignon* do 12 i\ V> fr. Ie> |ihi kilos. 0*ellle de 20 à
25 fr. les Ion kilos. Panai* de '. à ('• fr. les Iini bcdles. Poi-
reaux de 15ù.'tCfr. les l>>o bulles. Pommes de terre llullande
do IM'i U fr. ; .Saucisse rouije de 0 a 7 fr. Radis roses de o (r.
.50 il o fr. 70 les 3 bottes. Persil île 4o a o (r. les lu) kilos.
Salades diverses do s ii 14 fr. le ceid Tomate* des Canaries
de 120 ,1 21NI fr. les 100 kilos. Thym d.' 15 a 2o fr. les hHi
boites. Endive* de 45à."iO fr. les 100 kilos. Pommes de terre
nourellt-s tli- 2S h 32 fr. les lOO kilos.
Les Cerisiers on pois forcés se vendaient le 2îi mars do
15 à 25 fr. pièce. V. D.
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Uk» ft li»^" H«rtkol««. •4»", rM J« Or«i>ellf - riaa
N" 364
LE JARDIN
20 Avril 1902
CHRONIQUE
On a préconisé, avec un plein succès tJ'aillcurs, la
cuisson do la torre deslinéo au rcni[iolago des jounos
plantes, pour les préserver de l'atlaquo de la Toile et
d'autres maladies de mi'nie nature. Mais il n'y a rien
de nouveau sous le soleil, dit la Sagesse des nations et
rien n'est plus vrai. En feuilletant un vieux liouquin,
je trouve un passage relatif à Du Bellay, évcquc du
Mans, au xvi'' siècle, qui, retiré à la campago pendant
une partie de l'année, y occupait ses loisirs à la culture
de SCS jardins. Tous les ans il faisait venir des dilT('-
rontes contrées de l'Europe des arbres et dos végélau.v
nouveaux. Alors, comme do nos jours, les insectes
étaient importuns ot leurs ravages déjà sérieux. C'est
pour mettre un terme à leurs déprédations que du
Bellay « allait jusqu'à faire passer par l'eau bouillante,
les terres qu'il destinait à élever certaines plantes
rares; afin d'exterminerainsi non seulement les insectes
dévorants que recelaient ces terres, mais encore leurs
œufs, si elles en contenaient quelques-uns ». C'est donc
un usage déjà vieux de trois siècles qu'on a fait revivre
récemment, en le perfectionnant.
* •
Les partisans de Tepandage et des champs d'épura-
tion, seraient charmés de trouver un procédé analogue
de purilication. En attendant, l'administration vient de
leur porter un coup droit qui est loin de leur plaire. Le
Ministre des travaux publics vient en effet d'interdire
la culture, dans les terrains arrosés à l'eau d'égout, des
légumes et des fruits destinés à être mangés erus.
Cjue les temps sont changés! Il était admis jusqu'ici
que la terre cultivée était le plus idéal et le plus parfait
des filtres, détruisant les microbes de toute nature, à
tel point que les cnlhousiastes buvaient avec délices
l'eau des drains de Gennevilliers et la trouvaient supé-
rieure à la meilleure des eaux de table; quolos microbes
engendreurs dos maladies — les palliogcnes — péris-
saient rapidement au contact des microbes de la
putréfaction ; que les radicelles des plantes s'opposaient
énergiquemenl à l'entrée dans le corps des végétaux
des microbes de toute sorte. C'était des articles d'E-
vangile auxquels il était défendu de toucher et qu'il
n'était même pas permis de mettre en doute.
Maintenant, tout cela est déclaré faux, plus que faux,
archifaux. Les microbes font 1res bon voisinage et ne
se disputent plus. Il y a mieux : ils se laissent attirer
par les radicelles et entrent dans les plantes, sans se
taire prier. Au lieu de mourir dans l'eau d'égout, le ba-
cille de la tuberculose y trouve un milieu do culture des
plus favorables et ses colonies y pullulent rapidement
au lieu de s'y noyer ou de s'y asphyxier. Il y est aussi
virulent au bout de dix mois, comme au premier jour.
Une expérience de MM. Wurtz et Bourges est
décisive à cet égard. Des pots remplis de terre, ense-
mencés de radis, de laitue, de cresson, ont été arrosés
avec de l'eau contenant des cultures du bacille de la
tuberculose. Au bout de quelque temps on inoculait
des fragments de feuilles dans le péritoine do cochons
d'Inde. Dix-huit fois sur trente, les pauvres animaux
étaient devenus tuberculeux. Avec le microbe do la
fièvre typhoïde, les résultats ont été positifs dans tous
les cas. Donc les feuilles des radis, des laitues, du
cresson recelaient les redoutables ennemis de l'espèce
humaine. Les plantes et les légumes, selon toute pro-
babilité, jouent le même rôle que les vers de terre envers
le microbe du charbon. Ils doivent ramènera la surface
du sol, en pleine lumière, les bacilles pathogènes, le
long de leurs liges et à la surface de leurs feuilles. On
a bien déclaré, comme fiche de consolation, que seuls
les légumes qui poussent prés du sol sont susceptibles
de transporter avec eux les germes malsains; quant a.
ceux qui sont plus élevés sur tige, tels que les arti-
chauts.lcs tomates otc, lisseraient totalcmentindcmiies.
Malgré celte distinction subtile, l'arisiens rnéliez-vous
des légumes des champs d'épandage et, si vous pouvez
vous dispenser des les consommer, faites le sans
hi'siler. Vous no pourrez que vous en bien trouver.
Quant aux cultivateurs, ils s'en trouveront probablement
plus mal : il est péniljle d'entendre leurs doléances et
leurs réclamations, mais charité bien ordonnée com-
mence par soi-mi'mo et la méfiance, en bien des cas, est
souvent le commencement de la sagesse.
• »
La conscrvalion des fruits pendant l'hivor est un
sujet toujours d'actualité et qui intéresse, au plus haut
point, le producteur aussi bien que le consommateur. 11
n'est pas d'un médiocre intérêt do constater que le
procédé par réfrigération no date pas d'aujourd'hui, mais
qu'il est né hier, voire même avant-hier. Le Grand
d'Aussy, dans son Histoire de la vie privée des fran-
i,'ais, un vrai trésor de faits s'adaptant à toutes les cir-
constances de la vie, écrit textuellement ce qui suit
« le P. Berticr, oratorien, a cru que s'il enfermoit des
fruits dans une glacière au milieu de la glace même, il
les défcndroit contre le double iirincipe do dissolution
qui tend sans cesse à les détruire. Il a donc essayé de les
arranger par lits garnis de mousse, dans des pots de
grès cylindriques, que l'on connnit à Paris sous le
nom de pot-à-beurre, ot de placer ensuite les pots, la
bouche en bas, au milieu de la glace même. L'espace
qu'il lui falloit pour cela était préparé d'avance au
moment ou l'on remplissnit la glacière. Le P. Berthicr
y posoit debout une certaine quantité de petites perches
liées faiblement par les deux extrémités. Il n'avait plus
après cela qu'à enlever les perches, lorsqu'il lui falloit
de la place pour ses pots; elles lui donnrjient exacte-
ment celle dont il avait liesoin ».
Tous les fruits, traités de cette manière, ne se
conservaient paségah'ment bien. Lcsmelons, les cerises
les groseilles, les fraises et les pois s'en sont générale-
ment bien trouvés, mais la mousse leur communiquait,
paraît-il, un goût désagréable. « La méthode du P. Bcr-
thier, concluait-on, fut-elle aussi sûre qu'elle l'est peu
<m lui objecterait encore, comme à la plupart de toutes
les expériences des savants, de ne pouvoir s'employer
ni en tous lieux, ni par toutes sortes de personnes ».
Malgré les insuccès éprouvés, il n'en est pas moins
vrai qu'il y a plus do deux siècles, un homme doué d'un
bon esprit d'observation, avait songé à la réfrigération.
■M
» •
Le Céleri, malgré la consommation qui s'en fait
dans les villes, n'est en E'rauce que l'objet d'une culture
relativement peu importante, surtout si nous établissons
une comparaison avec ce qui se passe aux Etats-Unis.
Il en faut à toutes les époques de l'année, aussi, a-t-on
créé des cultures d'une étendue considérable, dans
certaines parties, du sud de la Californie. Dans le comté
d'Orange, à la ferme do \\'estniinster, 800 hectares qui
lui sont consacrés, en transportent annuellement sur le
reste do la confédération, un millier de vagons, pour
le joli chilTre de 1.000.000 francs. N'uUe part au monde
le Céleri n'est cultivé sur une aussi vaste échelle. La
récolte a lieu pendant l'hiver dans les régions du centre
et sur les côtes de l'Atlantique, au moment où ce
légume est le plus recherché et où il se vend au meilleur
prix. P. Hariot.
114
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Décorations. — M. Cari I.ackiier; dinxlcur royal
d'Iiorliiulliire, Pi<''siilenl de la Socii^U- Royale d"Iloili-
cullure ili' Prusse, vice-itrésidenl du jury «le la classe 17
(Fleurs C'I plantes de serre) à l'Exposition Universelle
de l'JOO, vient d'ôtre nommé commandeur du Mérite
Agricole.
Mérite agricole. — A roccasion de diverses solen-
nités, la decuration du Mérite agricole a été conféri'C
par divers décrets et arrêtés, aux personnes ci-aprcs
désignées :
Grade de Chevalier :
M.M.
Harl(ulée, pépiniériste à Lisieux (Cal vados),Boismenus
jardinier fraisiculleur à Paris, Courtois, horticulteur à
Sceaux (Seine), Grégoire, horticulteur à Saint-Maur-
des-Possés (Sel ne), Jamlion, horticulteur à Sain l-Elicnne,
Jounlan, administrateur de la Société des jardiniers de
Cliatou (Seine-el-Oise , Lecuyol, jardinier à Louve-
ciennes (Seine-et-Oise), Lejeune, jardinier à Bougival
(Seine-el-Oise), Miclion, directeur des écoles de grelTage
de Saint-Marcelin (Loire), Ozanne, vice-président de la
Société des jardiniers de Cliatou (Seine-et-Oise), Paclie,
jardinier à Bordeaux, Plaudet père, horticulteur à
l'onloise (Seine-et-Oise).
Cadeau du Tsar. — M. Viger a reçu de l'anihassade
de Russie la lettre suivante:
Paris, le 1' avril l'.'U:?.
Monsieur le sénateur,
Hoconnaissiint les servii'os (lislirigués rendus par vous à
la section russe do l'E.vpnsition universelle do l'.KJO. Sa .Ma-
jesté rEtuporcur ma cliaigo do vous faire parvenir le sou-
venir ci-joint, orné des initiales impériales rehaussées do
brillants.
ICn m'acquittant do cet agréable devoir, je saisis cotte
occasion pour vous prier, Mrinsioiir le Sénateur, d'agréer
l'assurani^o «le ma tioutc considération.
L'timbttssailt-nr de liiixsii;
L. Ol'HOl'SSdl'l'.
Ce souvenir consiste en un élégant coflrel d'or dont
le couvercle, outre les initiales de Nicolas 11, est décoré
de pierr(>s précieuses.
Tous nos compliments a, M. Viger pour co Iciiioi-
gnage flatteur que lui donne le souverain ami cl allié.
L'Association pomologique qui s'occupe de toutes
les questions relatives au choix et à la culture des
pommiers cl plus spécialement des pommiers ii cidre,
et à l'industrie du cl<lre, s'est, il l'occasion du Concours
général, réunie à Paris, au siège de la Société Nalionulo
d'ilorliculluro, le 1:.' avril, sous la jirésidence de M. Lc-
gludic, sénateur.
Après avoir [iris connaissance des rapports du
secrétaire général et du trésorier, l'assemliléc a
approuvé les programmes du Congrès et du Concours
qui se tiendront à .Vmiens du 12au l'Joctobre. Il en a été
de même des programmes du Congrès ot du lioncours
qui auront lieu a Pau. à fln septembre, et auxquels
ra.ssoclalion donne son patronage oOlciel.
L'association a ensuite décidé de transférer a Paris
Bon siège administratif.
La réuniiin a précédé un déjeuner auquel assisl.-iienl
un grand nombre do iiieml)r<'s.
Société des chrysanthémistes du Nord. — l.o
bureau <^l le (::omilé de la Socii-lé sont, pourl'année 11*02,
constitués comme suit :
Pri'sident, M. Pli. do Montigny, propriétaire a Lille;
premier vice-président, M. O. Fanyau, proprii-lalrc à
Ilellemmes; vice-présidents, MM. V. Wulvéryck, pro-
priétaire à Canleleu-Lille; Richard-Lesay, docteur en
médecine à Lille; et E. Mulnard, horticulteur a Saint-
Maurice-Lille; secrétaire général, M. Jules Nisse, horli-
cultcur à Lc/.ennes; secrétaire adjoint, M. Montaigne
Quétu, marchand grainier à Lille: trésorier, M. Vérin,
chef de culture a Saint-Mauricc-l.ille.
Comité administratif : MM. Henri Bernard, jardinier
à Tourcoing; Cochetcux, jardinier à Lille; Allreil Den-
gremont, jardinier à Loos; Dagniaux, jardinier a Wat-
lignics; Armand Delannoy, jardinier à la Madeleine-
lez-Lille; Louis Delcsalle, horticulteur à Thuniesnil;
Camille Drapier, jardinier-chef à Armentières; Pierre
Dutrie, horticulteur à Steenwerck ; Lucien François,
jardinier à Lomme; Kinard, jardinier à Canleleu-Lille;
Saint-Léger, jardinier-chef de la ville de Lille; Paul Thi-
baut, jardinier à l'érenchios.
Congrès des Rosiéristes. — Le VP Congrès de la
Société française des rosiériste^ aura lieu à Marseille
le vendredi Id mai, ii 9 heures du matin. Ce Congrès,
organisé avec le bienveillant concours de la Société
d'Horticulture ol de Botanique des Bouchesdu-Rlione,
coïncidera avec une importante Exposition d'Horti-
culture.
M. Viger, sénateur, ancien ministre de l'Agriculture,
Président de la Société Nationale d'Hortii'ulturo de
France a bien voulu accepter la Présidence d'honneur
du Congrès, dont les séances auront lieu au siège de la
Société d'Horticulture, f), place du Lycée.
Expositions annoncées. — La Société «l'Horticul-
ture de l'icardie, or;.'anise pour les 28 juin, 2"J el.'iOjuin,
une exposition de fleurs en pots et coupées et garni-
tures florales. Les demandes d'admission doivent élre
adressées avant le 1" juin à M. Dec.iix-Matifar, prési-
dent de la Snciélé. 7, rue ilii Cange, à Ainieii!:.
Exposition d'horticulture. — Nous rappelons que
l'exposition d'horticulture se tiendra du 21 au 2() mai
dans les serres du Cours-la-Reine. Elle comporte tous
les produits de riiorlicullure.
Le dernier délai pour les demandes d'admission est
le 11 mai.
Exposition de Lille. — Nous avons déjà annoncé
l'I'Aposilion dllorllculture organisée à Lille comme
annexe à l'ExposIlion générale qui se tiendra prochai-
nement dans cette ville.
Nous venons de recevoir le programme des concours
permanents qui auront lieu dans les jardins de l'Expo-
sition du !'■'■ mai au P'' octobre.
Co règlement reproduit la plupart des cllsposilions
prises l«>rs des concours permanents de l'Exposition
Universelle de l'.tOO.
Les demandes d'admission sont reçues jusqu'au
iO avril.
Prix à l'auteur du meilleur mémoire relatif à
l'influence de l'électricité sur la végétation — La
« .Société agraire » de Lombardie dfinnera un prix de
i,.">00 fr. il l'auteur du meilleur mémoire consistant en
une exposition critique de tout co qui a été fait en
Uallo et à rétr.inger pour étudier l'influence de l'élcc-
Iricilé sur la vc-gétalion ol sur les proiluils dos industries
agricoles. Les mémoires devront cire envoyés à la
.Sociéli' (Milan, Palaz.r.o Arcivescovlle) avant le ;iO sep-
tembre i'.tii;!. { [ijriridlitra tiiddcriia, i'> avril l'.K)2).
Œuvres Trançaises à l'étranger. — L'aniliassadeur
de l'rance a Londres, M. Paul l'.ambon, organisi- pour
la fln du mois do mai prochain une grande vente au
profil des (I '.livres françaises on Angleterre, muvrrs
LE JAIIDIN
11.-.
éminemment inloressanles et qui ont :i faire face à des
charges extrêmement lourdes.
Nous avons reçu de la Chambre de Commerce fran-
çaiso à Londres une circulaire relative à cotte fêt'i rha-
ritable, sur lafiuello nous tenons ii appeler l'attcntinn
lie nos loi'tours. Tous les dons en argent ou en nature
sont accueillis, et la liste en sera publiée dans le journal
Le Figaro.
Bureau Horticole des Etats Unis.— Sous le nom de
liureiKi iif Phiiit hiiliistriK il e.xisto une section du
Ministère de l'Agriculture aux Ktals-Unis, organisée en
juillet l'.iOl, et uniquement destinée aux recherches de
physiologie et de pathologie végétales, aux recherches
et aux expériences botaniques ; études do gazons et
do plantes fourragères; éludes pomologiques; semis et
acclimation de plantes; et toutes autres questions inté-
ressant l'horticulture et l'agriculture.
Pour donner une idée de l'importance do ce bureau,
disons qu'il comprend u« directeur, et trente-cinq expé-
rimentateurs : botanistes, physiologistes et patholo-
gistes. Il existe un mycologue, un cliimisto et nu expert
en tabacs.
Le chauirage à l'électricité. — A la Société d'Iior-
lieulturo de Prusse, dernièrement, un horticulteur,
M. Fraii/. Ulutli. a fait une eommunication au sujet ilo
l'emploi de l'électricité en horticulture, et particulière-
ment du chaulTage par l'électricité. M. Hluth s'est livré
à des essais d'où il conclut qu'il faut employer, avec
cet agent, un moilus operandi particulier : au lieu do
chauller un objet de surface volumineuse placé dans la
serre et qui élève la température do l'air qu'elle ren-
ferme, il y a avantage à faire passer de l'air dans un
petit appareil où il s'échauffe, et à introduire ensuite cet
air dans la serre.
M. Peschke, ingénieur, a pris ensuite la parole et fait
remarquer que la production de chaleur au moyen de
l'électricité est fort coûteuse. Il y a longtemps déjà que
l'on sait la pratiquer; par exemple il y a des systèmes
de chauffage par l'électricité dans les tramways de
Xew-York; mais on ne les utilise presque jamais.
Quoique l'on dispose pour le fonctionnement des tram-
ways un courant constant très énergique, dont une
grande partie est perdue, le chauffage par l'électricité
coûterait encore trop cher.
Il n'y a aucun doute sur ce point, et même dans les
régions montagneuses où d'heureux villageois ont
l'avantage de pouvoir s'éclairer presque pour rien grâce
à l'électricité, on ne songe pas à l'employer pour se
chauffer. Xéanmoins il est bon do prendre note des
remarques de M. Bluth.
Rose nouvelle : Souvenir de Pierre Notting. —
Le Join'/uil lies li'uses i.\sins son numéro de janvier, publie
une chromolithographie de cette nouveauté que la
maison Soupert et Xotting de Luxembourg met au com-
merce le i" avril prochain. Il a été dit beaucoup de
bien de cette rose que nous serons bientôt à même
d'apprécier.
Eglantier sans épines (Rosa canina inermis). —
.M. P. Lambert, l'habile iiraticien de Trèves-sur-Moselle.
possède un églantier totalement dépourvu d'épines,
qu'il aurait reçu de M. Gillemot de Budapest. Plusieurs
cultivateurs de la région lyonnaise ont eu et ont encore
dans leurs cultures dos variétés analogues d'églantiers
à rameaux non épineux. M. Pernet père cultiva iicndant
plusieurs années un églantier de ce genre. 11 dut cepen-
dant l'abandonner comme porte-greffe parce qu'il était
trop drageonneant, c'est-à-dire qu'une fois greffé, la sou-
che émettait de troj) immbrcux sauvageons. Un autre
horlirtilteur lyonnais, aujourd'hui décédé, M. Lapcuto,
a cultivé et longtemps reproduit do semis un églantier
sans épines qui avait, celui-ci, le défaut d'être un peu
rampant. Il en résultait une gène pour l'ouvrier chargé
d'écussonner ces églantiers, rez-do-terre, sur le collet,
suivant la méthode lyonnaise aujourd'hui partout ré-
pandue et employée. M. Gamon possè<le lui aussi un
églantier non épineux qui parait devoir remplir toutes
los conditions requises pour faire un porte-grelle do
bonne qualité.
Un églantier sans épines serait sans doute précieux
pour la greffe en écusson. L'ouvrier ne serait pas gêné
par les aiguillons (bien que, dans la pratique il y attache
[lou d'importance). .Mais cette absence d'épines no suffit
pas; il faut, comme on lésait, beaucoup d'autres qualités
l)0ur faire un excellent sujet porte-greffe.
Lutte contre l'Eudemis botrana et la Cochylis. —
Plusieurs constructeurs ont repondu à l'npiiel de la
.Société d'Agriculture do la Gironde et sont venus prou-
ver aux nombreux viticulteurs réunis le 17 mars dernier
au Parc Bordelais que, répondant aux désirs des pro-
priétaires ils avaient trouvé le moyen d'employer utile-
ment les anciens appareils à sulfater par l'adaptation
d'une nouvelle lance et d'un jet spécial.
Une nouvelle maladie de la vigne. .^Milan, mars). —
Une revue agricole de Milan annonce qu'on vient de
découvrir une nouvelle maladie de la vigne qui porte
le nom de « rancet ». Cette maladie se manifeste dans
les pépinières de plants américains, que l'on avait
introduits comme susceptibles de résister au phylloxéra
et se répand dans les régions où l'on a substitué ces
derniers aux vignes altointcs.
Jusqu'à présent cette maladie no s'est développée
qu'en Sicile. Elle attaque la partie supérieure de la
plante, sans pénétrer dans les racines et supprime la
production du fruit, colle-ci est remplacée par une très
nbiindante poussée do liourgcons qui rendent d'abord
la plante stérile et la font ensuite mourir. Le ministre
italien de l'agriculture et du commerce a donné des
ordres pour que cette malailie soit tout particulièrement
étudiée. Il a envoyé des spécialistes en Sicile, avec
mission de se faire une idée exacte de ce nouveau fléau ;
un premier rapport du professeur G. Briosi adressé au
ministre donne une minutieuse description et une
analyse très détaillée des symptômes de la marche de
cette nouvelle maladie, reconnue infectieuse.
L'unique remède proposé jusqu'ici est de détruire les
plants atteints du rancet, de brûler toutes les vignes
malades; et de laisser s'écouler quelque temps avant de
les remplacer ^1).
Importations de fruits en Angleterre. — D'après
le Gnrdners'Chroincle, le vapeur Oinrah de la « Orient
Company's » est attendu à Londres le 2(5 avril avec
L^SOOO caisses de pommes venant de Hobart (Nouvelle
/.(■lande); le vapeur Occaiia est attendu le 4 mai avec
20 000 caisses.
Arbres de commémoration. — Il est coutume, en
Angleterre, de planter des arbres commémoratifs chaque
fois qu'il se produit, dans la famille ou dans l'état, un
événement heureux ou mémorable.
On se préoccupe actuellement beaucoup dans le
Koyaume-Uni de ce que, le couronnement du roi ayant
lieu en juin, l'on se trouvera ;i l'époque la plus défa-
vorable pour la transplantation et la reprise desarbres.
Certains proposent de faire les plantations a l'automne ;
II) Communication <lu consulat.
110
LE JARDIN
elles seraient ainsi faites dans l'année du couronnement,
rom|iliraipnl le but proposé et les arbres auraient
toutes chances de roussite.
Les pépiniéristes anglais auraient pout-ôlre pu
réaliser de brillantes affaires s'ils avaient au cdurs de
l'hiver, mis en pot ou en iianiers de jeunes arbres, qui
se seraient ainsi trouvés dans des conditions favorables
pour la mise en place en juin avec toute chance de
reprise. Pout-ôtre n'est-il pas encore trop tard pour cer-
taines esscni'es'.' Nous donnons à nos confrères d'Outre-
Mancho, cette idée pour eo qu'elle vaut, n'étant pas bien
sûr d'ailleurs qu'ils ne l'aient pas déjà mise en pratique.
Concours de plans de jardins. — Pour la première
fois un eoiicouis en loge pour l'étude d'un plan de jar-
din a eu lieu le dimanche 13 et le lundi 14 avril. La
première des deux séances durée au siège de la Société
Nationale d'Horticulture avait pour objet l'étude du
plan et des profils, et la seconde était destinée à l'étaltlis-
scment d'un projet de plantation.
Cette excellente innovation a été couronnée de succès;
neuf concurrents y ont pris i)arl. Comme cotte parlicdu
concours était éliminatoire, trois d'entre eux ont été éli-
minés et six ont été admis ;i présenter un plan rendu
et un état dériiiitif de plantation. Parmi les projets
retenus, il en est de très intéressants.
Le jury était composé de MM. Martinet, président;
Riousse, secrétaire; Contai, Lussoaii, Bohn ; assistés de
MM. Vaclierot, président du comité des exposilons,
Ozanne, Michel et Touret représentant différents
comiti's.
Nécrolog-ie. — M. lîmilien-Jean Renou directeur de
roliser\ atoire météorologique du Parc de St-Maur, est
mori le 0 avril à l'âge de 87 ans. Il fut un des fonda-
teurs do la Socji-té mé|ioro]oj.'ique de France dont il lut
président.
Nous avons lo regret d'annoncer la mort de M. Lar-
balétrier. Albert Larbalétrier était né à Paris en 18()3.
Ssorli diplôme de Grignon, en ls<3, il lut envoyé comme
professeur d'.Vgriculture et sous directeur à la forme-
école de la Piltière (Sarthe). Il y resta dix-huit mois et
fut nommé ensuite à l'Ecole pratique d'Agriculture de
Berthonval (Pas-de-Calais), pour y enseigner les sciences
physyques. Pendant onze années, Larbalétrier enseigna
a Herthonval; entre temps, il créa un cours d'Agricul-
ture au collège de Saint-Pol. En 1896, il fut cnvoyi' sur
sa demande et pour raison de santé, à l'Ecole pr.itique
d'Agriculture d'tJraisons (Uasses-Alpes). Il resta la pen-
dant cinq années, et y créa le laboratoire agricole dépar-
temental. iJésirant se rapprocher de Paris, il demanda
la chaire des sciences physiques do l'Ecole pratique
d'Agriculture do (jiand-Jouan. Il y arriva en décem-
bre IK'.W. ("est là qu'il devait terminer sa carrière si
bien remplie.
Monsieur L<iuis Rouland chevalier du Mérite Agri-
cidc, jardinier principal à l'Ecole .Nationale d'Horticul-
ture (le Versailles est décédé après une longue el dou-
loureuse rnaladie. Excellent |>raticien, il a initié aux
pratiques do l'arboriculture de nombreuses générations
d'élevé» i|ul appreinlront sa mort avec regret.
.\u début il avait travailli' dans diflércntcs maisons
notannncnl chez. Rouger-Sauvièrc, puis il était eiitré~î>n
lS>ïî a l'orplKdinat d'Igiiy. C'est de la que .M. Hardy
ayant remarqué la bonne tenue do son vergor lo lit venir
a Versailles en 1874. l-ji IS7ij il fut chargé de la section
d'-\rboriculture. Il était âge do Gl ans.
Nous apprenons également la mort de M. Ernest-
Auguste Delahaye, chevalier do la Légion d'honneur,
olticier du Mérite Agricole. Il était âgé de 64 ans.
M. Delahaye qui dirigeait depuis noml.ireuses années
son commerce de graineterie, était bien connu du
momie horlicol?.
Nous enregistrons encore avec regret la mort de
M. Claude Jacquier-Roux, chevalier du Mérite agricole,
horticulteur à Nice.
On nous signale, d'autre part, la mort de M. le
D'' Charles Ohisen, agronome italien, membre de la
Commission internationale d'Agriculture, el de M. J.
Klinge, bolaniste en chef du Jardin Impérial botanique
lie SaiiitPétersbourp.
Expositions annoncées
Anvers i licl^niiue), ■^'i-.is avril. Iv.vposilion générale.
Aix-cu Provence, ï7 avril-l" août. Mxp. inlernalionalc et
coli>loniule.
Budapest, i Hongrie), 3 au 12 mai;
Marseille, du 15 au \H mai ; Congrès de la Société française
dos tlosiérislps.
Langres, 17 au !<• mai.
Paris, '^l au 211 mai. Exposition printanière de la Société
Nalhiiiale aii.x serres du Coiirs-la-Relno.
Lyon. 2.S mai au 2 juin. Kxpositlon générale.
LUlc, mai à septembre. Expositinti internationale générale.
Versailles. :!1 mai-:i juin. Exp. horlicole.
Moulins, l'.'-l."> juin. Expos, «lépartemonlale horticole.
Londres, 2V2(i juin. (Congrès do Hosiérislos et exposition
do Hosos. — 2S-30 mai 'l'emplc Show {Exp. générale).
Amiens, 2"<-2s-:!ij juin. Exposition do Heurs eu pots et cou-
pées, ganiilurcs florales.
Dammartin (Seine-et-.Marne). aoiU. Exp. horticole et des
beaux arls.
Melun, --■') août. Expos. gén^Tale.
Besançon, ri~17 aoi'il. Ivxposilion générale.
Boiilogne-sur-Seine. ilii '.'<i nu 2V sept.
Pau, lin se|ilpmliro (Congrèa pomologiquoi.
Amiens. 1'.' oclubri'. Congrès pomologiquc.
Angers. 7 au lli novembre. Exp. do Chrysanthèmes.
Coutances, l'-17 iiu\-,Miibri'. I''..\|i. dcClirv >anllMiiH-> el fruits.
Le jour des Primevères en Angleterre
C'est demain lo l'rhnrose Day (jour des Primevères)
en Angleterre, qui est l'anniversaire de la mort de lord
lîeaeonslield.
Chaque aimée, à celte date, lo monument du chef du
parti conservateur anglais, il Westminster, est Henri de
Primevères et il n'est iias, dans toute l'Aiiglelerro, do
conservateur, qui se respecte, des ileux sexes el do toute
condition, qui ne porte, soit à sa boulounière, soit
épinglée à son corsage, une toude de « Primrose »
Mais, ce seiail une erreur d'allribuer l'origine de celle
coutume à <e que lord Beaconsfield aurait fait de la
Primevère, sa fleur favorite. M. Saissy a, il y a quel-
ques années, tenté de démontrerqu'il n'en élail pasainsi.
(( Lors dos obsèques du ministre qui l'avait faite
Impératrice des Indes, la reine Victoria envoya pour le
char morluaire, une louronno de Primevères avec cette
inscriplion : sa fleur. Pour la veuvo inconsolable qu'é-
lait la reine, ces mtds : Sa fleur, s'appliquaient a la
fleur qu'avait préférée son é|)oux, le prince Albert. .Mais
le public, q\ii ignorait celle particularité, crut quo la
Primevère était la lleur préférée et aimée entre toutes
par lord Boaconsliehl. Et une iiléo germa dans la cor-
voile de quelques-uns : Pour(|uoi la l'rimevère ne de-
vieudrailelle pas l'emblème des conservateurs anglais».
l'no association fut donc fondée sous lo nom do
Primrose leaguc (Ligue des Primevères), qui englobe
toutes les forces vives du parti conservateur.
No convenait-il pas, pour qui etuilic la légende des
Heurs, de rétablir ce point de l'histoiro d'une des fleurs
que les partis ont pris comme signe «le ralliement'/
LE JAIU3IN
m
CULTURE DE LA T0|V1ATE EH SERRE
Installation des serres. —Elevage du plant. — Engrais. — Mise
en place. —Soins culturaux, cueillette, triage et emballage. —
Variétés pour le forçage.
Il est fait en Angleterre unoKr'im'fi cirnsomniation île
certains li'jiunies do priimnirs, iiotainnienl ilo Con-
comliros ot de Toniales. Aussi leur culture esl-olle pra-
tiquée sur une vaste échelle, do l'autre coté de la Manche,
ainsi qu'à Guerncsey ot Jersey, dans do nombreuses
lorcerios, parfaitement at;enc('es.
Des articles très intéressants ont été publiés .sur ce
sujet par M. M. Labroy et (',. Fleury dans le Jardin (I)
ce qui nous dispense de nous étendre de ce côté.
Nous voulons attirer l'attention sur les cultures faites
dans rétablissement des
serres de Bretagne, dans le
domaine de la prandc-Ba-
ronnie à Paramé (Ile-et-Vi-
laine), établissement créé
en vue de la production des
primeurs do Tomates et de
Pommes de terre principa-
lement, destinées a l'expor-
tation.
La bande de littoral qui
s'étend deSaint-Malo à Brest
est particulièrement pro-
pice à la production des
primeurs grâce aux avan-
tages que lui assurent, d'une
part, la douceur du climat
résultant de la proximité du
GulfStream, en même temps
que la rareté des temps som-
bres pendant les m'ois d'hi-
ver; d'autre part l'existence
du service maritime régu-
lier pour Soulhamplon. La
région do Samt-Malo est
donc un des points do la
cote française qui se prêtent
le mieux à la création d'éta-
blissements dans le genre
de ceux des lies normandes.
Grâce à l'obligeance de
M. Richon, Directeur do l'Etablissement, qui nous a
fourni les renseignements qui vont suivre, nous allons
pouvoir donner une idée do la façon dont les cultures
de Tomates sont pratiquées dans les forceries de la
Baronnie.
Les serres à deux versants égaux ont chacune
70 mètres de longueur et 5'"50 de largeur; ce sont des
serres conjugées, c'est-à-dire disposées par deux pour
le chauffage, chacune d'elles étant parcourue par quatre
rangées de tuyaux de 0™10 de diamètre, deux de chaque
côté du sentier central, les deux autres le long des
parois.
Les Tomates les occupent de février a fin août. Des
Pommes de terre ou des Pois pour la production hiver-
nale remplacent celles-ci pendant les mois suivants.
On effectue les premiers semis vers le I.t novembre,
en boites et dans un mélange de terro ordinaire et de
terreau préalablement tamisé. Ces boites sont recou-
vertes de feuilles de verre jusqu'à la levée des graines.
Vingt à vingt-cinq jours après celle-ci, on procède au
repiquage, à raison d'une Tomate par godet de dix cen-
(1) Le Jardin, ISOl", pages 317,333 et 348.
llniètres de diamètre. Ces godets sont disposés sur une
sorte de bâche provisoire établieàquelques centimètres
au-dessus des tuyaux de chauffage, pour fournir aux
jeunes plantes une certaine chaleur de fond, qui favorise
it accélère leur croissance.
Au moment de la mise en godets les deux feuilles
c-otylédonaires sont complètement développées et la
troisième parait. Dès que les feuilles se touchent les
pots sont écartés afin d'éviter l'étiolement ; cette opi-ra-
tiiin est nécessaire vingt à vingt-cinq jours après l'empo-
t.igo. Vingt jours plus tard les premières fleurs sont
visibles; c'est le moment irel'fcclucr la mise en place.
L'élevage du plant a demandé au total W à 70 jours,
selon l'époque et selon que le temps a été plus ou
moins sombre.
Pendant ci'tte période, comme pendant les jours
t'ïg. On. — Une Stri'e de 'J'omaUs, tt retahliasement de lu Grande- liarunme à Varaine.
d'iLÎver qui suivent, la température nocturne doit rester
supérieure à 1.5 degrés, centigrades sans dépasser 18",
tout au moins pendant les longues nuits de décembre à
fin février. Ainsi que cela est rationnel, dans le jour
elle est supérieure à celle ci de 2 à 3 degrés, lorsque le
temps est couvert, sans qu'il y ait le moindre incon-
vénient à ce qu'elle s'élève à 25 ou 30 degrés, si cette
hausse de thermomètre est due à l'action du soleil. Quant
a l'aération, qui est modérée pendant l'élevage du plant
et les journées claires, elle est donnée plus largement,
pour être aussi abondante que la température le permet
vers la fin du printemps.
* »
La mise en place, précédée d'un labour profond avec
incorporation de fumier bien di'composé et addition
d'engrais minéraux phosphatés et potassiques, se fait au
plantoir, en lignes transversales espacées alternative-
ment de 0'"7ô et de 0"'50, sur les lignes les plantes sont
à une distance uniforme de 0""35. Après la plantation
un copieux arrosage au goulot, au pied do chaque
plante, assure une reprise rapide. Quelques jours après
on procède à la pose des ficelles qui serviront de tuteurs ;
118
LE JARDIN
celles-ci, entourant de lour extrémiti- inCt^Tieure le l>as
de chaque plante, sont fixées par l'autre lioulà un (il de
(er tondu au-dossus du rang et parallèlement ;iu vitrage.
Dès ce moment, on efTeclue régulirrement l'alilation
des bourgeons lali-raux et on raccourcit les feuilles. La
lige principale seule est conservée; on la dirige en lui
faisant contourner la (Icello au fur et à mesure de son
élongation.
Los fleurs épanouies en février sont fécondées artifi-
ciellement en mettant le pidlen en contact avec le pistil
à l'aide d'un pinceau; mais dès les premiers jours de
mars la féconilation naturelle suffit amplement a assurer
la formation des fruits clont la maturation commence
suivant la saison, doux mois, deux mois et demi, à Irois
mois après la mise en place.
Dés la formation des premiers fruits on commence les
applications d'engrais azotés, qui se renouvellent une
fois par mois. Chaque distriliulion d'engrais est suivie
d'un léger Idnage, ensuite l'eau des arrosages assure
l'entraînement des matières fertilisantes et leur répar-
tition dans le sol.
D'almndants arrosages deviennent nécessaires à partir
ilu mois de mai; espacés d'abord de 4 à 5 jours, ils sont
a|)pliqués de plus en plus fréquemment, et en juillet-
août la distribution de l'eau doit être faite tous les doux
jours.
• •
La cueillette a lieu le matin, lorsque les fruits sont
frais et fermes. Les 'l'omales sont aussitôt transiiortées
dans la salle d'emballage où des femmes procèdent au
triage et à la mise en paniers. Le triage des fruits est
fait, d'après leur forme et leur grosseur, en cinq catégo-
ries : 1" lisses i" choix, 2" lisses 2' choix, .■^" ordinaires,
4* ordinaires 2* choix, 5" les rebuts : fruits dilTormos,
1res petits ou tachés.
La Tomate idéale pour le consommateur anglais doit
être complètement dépourvue de cotes, légèrement
aplatie dans le sens vertical, d'un rouge vif, de con-
sistance très ferme et peser de t)0 à 100 grammes, au
maximum.
Les emballages sont fournis par les commission-
naires anglais auxquels la marchandise est destinée;
ce sont des paniers en osier blanc à anse, munis d'un
couvercle également en osier blanc, contenant approxi-
mativement, selon leurs diinensions 10, 12, 1-i livres
anglaises de Tomates. Le panier de 12 livres (lorchette
n" 10) est le plus généralement employé; le panier et les
matériaux d'emballage pesant on tout 2 livres, on le
remplit pour qu'il atteigne le iioids brut de li livres.
Voici comment on procède à remballage : après av(dr
placé une légère couche do libres de bois au (oml du
panier et garni les côtés avec doux fouilles doubles de
papier, on y place les tomates par couches ngulieres
sans les séparer d'aucune autre matière d'emballage. Le
tout étant jdacé, le papier est rabattu sur les tomates,
avec au-dessus une couche do fibres de bois. Le cou-
vercle est ensuite fixé par quatre ligatures de ficelle.
Si rudimentaire que puisse paraître ce genre d'endial-
lago, pour un produit relativement fra;.'ile, il est rare
que les tomates soient abiméos pondant le transport.
L'n tel résultat est tout il l'i-loge des Compagnies
anglaises do transport, auxquelles ces marchandises
sont confiées.
• •
Un assez grand nombre do variidés do Tomate- pro-
duisent dos fruits préscntan' les qualités qu'exigent les
consnmmatotirs anglais et la plupart do celles ciiltivi^es
sont précisément d'obtention anglaise. Les variétés :
Perfection, SUrlliiç Cnstle, ri>-to-<la!e, Frogmore xelec-
ted, sont parmi les meilleures; mais il en existe un cer-
tain nombre d'autres qui les valent.
La Tomate Chemin rotme est une des meilleures
variétés d'origine française, à ce point de vue. Ses fruits
sont do bonne taille, très lisses, mais souvent un peu
trop allongés, ce qui complique quelque peu l'embal-
lage; le plus grave inconvénient est qu'ils se fondent
fréquemment au moment de la maturation.
Pratiquée ainsi la culture forcée, hâtée et sous verre
des Tomates, semble être rémunératrice puisque chaque
serre peut raporter annuellement près do Id.OOO livres
de Tomatos ilont la vente produit de i.OOO à 4.KK) francs
alors que les frais d'exploitation s'élèvent dans
l'ensemble à environ la moitié.
René Rsymokd.
Notes sur les progrès accomplis
par les semeurs â'Ânttiuriuin depuis 1875
[Suite) (1)
Il est bien certain que nous verrons des choses tout à
fait extraordinaires, l'année prochaine, à l'exposition
quinquennale de Gand, car c'est là (jue tous les cinq ans
nous sommes appelés à constater les progrès accomplis
dans cette jolie section des Anthurium, la plus jolie
d'ailleurs et la plus recherchée par tous ceux qui aiment
a parer leurs serres et leurs appartements de plantes
tout à la fois très solides et très originales.
Les Anthurium dits hybrides, ceux provenant de
fécondations opérées entre le type .l;/(//'ert/)(/m et beau-
coup d'autres espèces, nescmblent pas avoir fait autant
de progrès que les Srherzerianinn. Cela tient, à notre
avis, à ce que ces plantes peuvent s'hybrider plus faci-
lement et que les semeurs n'ont pas toujours eu la main
heureuse dans leurs opérations, et ont, à notre avis,
cherché parfois beaucoup trop loin ce qu'ils avaient
auprès d'eux; car si VAnilreniiiim est une plante admi-
rable, il n'en va pas de soi qu'il faille féconder avec son
pollen, à tort et à travers, tous les Anthurium qui
veulent bien se laisser fécondi'r. C'est celle manière
d'opérer qui nous a dotés, depuis 1S7."), d'un tas do
plantes aux noms plus ou moins célèbres, qui ont des
feuilles superbes et qui donnent de temps à autre une
spathe aux couleurs indécises et d'une forme plus ou
moins bizarre, mais très peu décorative.
Les types qui restent presque i)urs, comme forme, en
rappelant r.l//(//-ert/)(/«i, sont beaucoup plus beaux à
notre avis, leurs spalhes ont de la forme, de la couleur,
do la tenue; les spathcs sont réparties sur la plante
d'une manière élégante et souvent fort abondante. C'est
la meilleure voie à suivre, selon nous, et chaque fois
qu'il nous a éti' donné de voir dans les expositions des
exemplaires appartenant à cette race, il nous a été facile
de constater le liion-fondé do notre manière do voir.
Beaucoup de semeurs se sont lancés dans cette voie :
M.M. Louis De Smet, deliand, Wartel, Van Houtte,on
Belgique; en .\utriclie les Jardins impériaux do Vienne;
on l''rance, MM.Chantrier, Page, Baltet. En Italie aussi,
donc le midi de la l''rance, un peu partout enfin, on a
hybride, semé, cultivé et on a produit do belles clioses
en .\nthuriuin hybrides; mais, il faut bien le dire, ces
plantes n-olloment belles, éminemment dérorativos ont
le grave tort d'ôtre très grandes, tW's encombrantes, il
faut beaiicoup d'espace pour chaque exemplaire et il
n'est pas ilonné a tout le monde de pouvoir les loger
selon leurs exigences.
(I| UJartIin, ItOÎ, |>. 10.->.
LE JARDIN
119
l'iiis le temps qui s'écoule entre l'époque du semis et
celle à Inquello on les voit fleurir norni.iloniont, c'est-;i-
iliro dans tout Tt-clat do leur coloris et do li'ur gran-
deur, est assez considoraMc; il faut on nioyonnc do cinq
à six annoos; c'est long et cela ollrayo bien dos ama-
teurs, qui aiinont à jouir de suite des opérations aux-
quollcs ils so livrent. Cola n'empèclio qu'il y a eu do
très grands progrès accomplis dans l'ohtontion do
certaines variétés, qui sont maintenant dans le com-
merce; d'autres sont, comme nous le disions en com-
mençant,!! l'étudn outre les mains de leurs obleiitouis,
qui so réservent le droit tlo les faire connaître on temps
utile, nous les jugerons quand elles apparaîtront.
Nous savons qu'elles constituent un grand progrès,
que la forme de leurs spalhos est moilloure, les coloris
plus brillants, ou plus variés, que leur feuillage est plus
ample ou mieux disposé.
Mais tout cela est encore ;i l'état d'espérance, et ce
n'est que dans deux ou trois ans qu'il nous sera permis
de formuler un jugement définitif sur cortainos do ces
obtentions.
On nous a demandé de constater la marche en avant
des Anthurium, il faudrait être bien difficile pour no
pas reconnaître que les semeurs ont tous fait do très
réels elTorts pour doter l'horticulture do très bonnes
plantes, bien supérieures aux types primitifs.
Mais il ne faut jatnais se contenter de ce qu'on a, et
en horticulture on doit toujours souhaiter do voir
du nouveau, c'est pourquoi nous ne nous trouvons
pas encore satisfait et nous voudrions pouvoir citer
ici beaucoup de noms de merveilleux Anthurium
hybrides, pouvoir aussi annoncer des coloris nouveaux,
des formes nouvelles, des hybrides extraordinaires,
toutes choses qui sont du domaine de l'écrivain horti-
cole, et que nous espérons bien réaliser un jour. Mes-
sieurs les semeurs nous en fourniront l'occasion sûre-
ment, car tandis que nous noircissons du papier à
relater leurs travaux, ils continuent a travailler, a
féconder et à chercher la perle, la merveille qui fera la
joie des amateurs. Nous leur souhaitons de la trouver,
nous aurons autant de plaisir qu'eux-mêmes quand
nous pourrons en faire l'éloge, c'est une manière comme
une autre de leur prouver que nous partageons leur
joie, leur triomphe de semeur, et c'est aussi le moyen de
faire pénétrer plus avant, parmi les amateurs, l'amour
des belles plantes, la connaissance de belles choses qui
tend à s'atténuer, hélas, au détriment du goût, qui s'en
va s'altérant de jour en jour, au grand détriment d'une
catégorie d'horticulteurs des plus inttTessantes : celle
des hybridateurs, la plus intéressante certainement, car
elle est composée d'hommes qui doivent unir à la perspi-
cacité, à l'habileté de main, à la science do l'horticul-
teur, une patience et une constance inépuisables!
L. DlVAL.
Le Clianthus Dampieri
Parmi les nombreuses plantes originaires de la Nou-
velle Hollande, il ost juste de signaler l'une des plus
belles : lo Cliaulln/s Damjiieri. Celle admiralile espèce,
— la dernière introduite du genre, — était la plus
anciennement connue. C'est en 1GS8 ou 1(109 que
\Villiam Dampier, la découvrit sur les cotes ouest et
nord-ouest de l'Australie. Cet explorateur n'était pas
botaniste, mais les splendeurs de la Flore de ces
contrées inexplorées l'enthousiasma et, l'herbier qu'il en
fit, tient une place honorable dans h's collections de
l'université d'Oxford. Le botaniste Woodward en
décrivit quelques-unes, entre autres le splendide Clian-
thus ])aiii]>ieri.
Cette es|ièco resta longtemps confinée dans les
herbiers, mais enfin f^unningham la rapporta do la cMo
occidentale de l'Australie et Hynoe la trouve sur la côte
nord-ouest et a l'intérieur de la .Nouvelle-Galles du sud.
Décrites sous deux noms, on reconnut qu'il n'y avait
en fait qu'une seule espèce et le nom de Cli/nilhiis
oxlciji fut abandonné. L'aire géographique de cette
plante est étendue, puisque 800 lieues sé|)araient les
points oii les récoltes ont été laites. C'était vers 18iO,
près de deux siècles s'étaient écoulés entre l'époque do
la première découverte et celle do l'introduction.
Le botaniste Solandor avait donné à cette [ilanle, le
nom de Cliai/lliiis, pour témoigner sim admiration; en
effet, co nom provient de deux mots grecs, ou C/eiox
(gloire) et, A//thus (fleur;.
Cette Légumineuse de la tribu des Galégécs produit,
sur son beau feuillage duveteux et glauque les fleurs les
plus éclatantes. C'est du carmin vif avec une large
tache noire luisante au centre do la carène. L'effet est
prodigieux, surprenant; rien n'est plus extraordinaire
aux yeux de celui qui ne l'a jamais vue.
Les CUaiithiis intnicens et puniceua magnijlcus sont
de belles plantes, estimées de tous les amateurs. Leur
beauté cependant n'est pas comparable à celle du
C. Dcuniiieri. Le C. piiniceiiH fut découvert par le
célèbre voygeur Cook dans la Nouvelle-Zélande. Il est
facile à cultiver.
Il n'en est pas de même du Clianthus Dampieri et,
c'est ce qui explique sa rareté. Louis Van Houtte, dans
lo volume VI de la Flore de Serres, conseille de cultiver
le Cliaritlius Dampieri à l'instar des Géranium.
Ce célèbre horticulteur avait probablement raison,
car nous avons remarqué que cette espèce n'aime pas
la terre de fouilles. Il lui faut la terre franche, légère-
ment calcaire, une exposition chaude et aérée. Cepen-
dant elle n'aime pas la serre chaude. Nous en possédons
en ce moment, en serre tempérée, des exemplaires en
fleurs : c'est merveilleux!
Suivant les conseils de M. Marc Micheli, le savant
amateur Genevois, nous avons l'an dernier, grelTé le
Clianthus Dampieri, sur le Colulea arboresreris . On
greffe les jeunes pousses entre les cotylédons. Cette
opération est très délicate et un peu difficile, mais lors-
qu'elle réussit les résultats sont étofinants. Le Bague-
naudier [Colutea) communique sa vigueur au Climithus
et, les plantes deviennent superbes.
On peut éviter co travail un peu ardu par le semis des
graines récollées en Euiope ou en Australie. Elevées
en terre franche un peu lerrcautée, les jeunes plantes,
semées en mars, seront mises en pleine terre au soleil,
contre un mur, dans le jardin, vers la lin de mai.
Dans la culture en pots, il faudra faire les semis en
serre aérée, car les coups d'eau sont à craindre. Le
Clianthus Dampieri craint beaucoup les arrosages trop
copieux, du fait de la pluie ou de celui d'un jardinier
maladroit. En tenant la plante en serre non ombragée,
à la grande lumière, en terre franche, avec sable, et avec
des arrosements modérés, on jouira de la plus belle
floraison que l'on puisse rêver. Sur une taliletto plantée
en serre, dans ces conditions, ce serait aussi bien.
La culture, un peu difficile, de cette admirable plante
ne doit pas rebuter les amateurs. Ils en seront récom-
pensés.
Au. V.\N DEN Heede.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qxi'ils ont été extraits du Jardin
It'd
I,"-: JARDIN"
liT-^^'^^- •
,■ ■ " l ■ *^
FIg. -V.^ — L'/;.'7K'«i/i"n déplantes /Jeurif
j'i.nUs a feuillage de M. Lelltn'.
onruurs gttieral agt\rolf.
L'Horticulture au Concours général agricole
1.0 concours (icnérnl apricolo vient do so lormincr. Il a iHé
dos plus brillants et son organisation parfaite, fait Ip plus
grand honneur à M. (irosjeaii inspecteur général de l'Agri-
rulturo cl (loniniissaire général du concours.
I.os animaux étaient groupés dans In partie de la t'itilerio
dos .\(achines qui touche a l'avenue de la liourdonnais; les
nincliines agricoles étaient e.\posécs dans l'autre partie ilc la
galerie et tout autour du liAtinient.
.M. firosjean avait eu l'heureuso idée do transformer en
jardin liniuienso salle des fêtes, c'était, entre les doux expo-
sitions un passage charmant, où l'on so plaisait à s'arrélor.
Le plan très simple et d'un bel cllet avait été dressé, sur
les indications do .M. (irosjenn, par M. .Martinet, arcliiloi'to-
paysagiste. directeur du Jardin. L'entreprise des travaux
avait été confiée a M. lîirihicr. L. 'I'.
Les plantes d'ornement
L'an dernier, c'est dans le Grand l'alais des Champs-
Elysées qu'avait eu lieu l'oxposition des produits agricoles
et horticoles : le cadro était superbe; les apjiorts nombrcuix
et d'une grande beauté se trouvaient mis en valeur pur un
jour favorable; la disposition, parfaitement réussie, faisait
encore ressortir la richesse des floraisons, l'élégance des
feuillages. Kt cependant une impression spéciale nous ilail
resléf, que nous avons traduite ici même : c'était le silence
régnant dans celte vasto nef (pie n'emplissaient point les cris
discordants des oiseaux do basse-cour cl des animaux
domestiques, les mille bruits dos machines agricoles, accom-
pagnement ordinaire des expositions do co genre.
Colle année, il n'en était plus do mémo ; nous avons
retrouvé l'assourdissant concert dont les expositions d'antan
nous avaient laissé le souvenir.
Klle fut l'une des gloires do l'inoubliable Rxposilioti ('ni-
verselle do 18.Sii, et même dans l'ICxposition de VMM, c||o
tint encore une place fort honorable, cette immense l'uilerlo
des Machines qui, après tant d'autres, a abrité le Concours
de colto année. Klle dalr- de (pialorze ans seulement, i-l .l.jà
cllo semble l>ien ancienne dans nos souvenirs, tant les clci>t'S
passent vite et vieillissent rnpiilement à notre époqui'. N'Ias-
porle, on aime h la revoir et Ion no peut so iléfondre do
que|i|ue mélancolie en songeant à la menace <le démolition
i|ui plane sur elle. Combien .se di-mandent pourquoi i-etto
suppression et comment on remplacera ce local si spacieux
et, malgré quelques défauts — quel uionumont n'en a pas ! —
si bien approprié aux grandes exhibitions agricoles et indus-
trielles.
C'est dans la somptueuse Sallo des Fêtes, naguère occupée
parleciri|ue Karnum qu'était installée l'exposition des fleurs,
des plantes vertes et des arbustes; ot là où, il y a un mois à
peine, évoluaient les chevaux et s'exhibaient les phénomènes
do la célèbre troupe, un grand jardin avait été crée, avec
pelouses, plaies-bandes, corbeilles fleuries, massifs de
plantes vertes ot d'arbustes épanouis.
Deux grandes allées so coupant perpendioulairemoni divi-
saient le vasto cercle en quatre secteurs égaux; une très
largo allée de ceinture limitait le tout. Les exposants étaient
moins nombreux que d'habitude; mais ils avaient fait des
apports plus importants, car l'espace, cependant fort étendu,
so trouvait très suflisnmmonl garni; les plantes fleuries étaient
magniliques et les plantes vertes d'un beau développement.
Mais la salle est si spacieuse cl la coupole si élevée cpio
plantes et fleurs ne produisaient pas. dans celle vaste arène,
circonscrite pardes gradins, tout I eflet qu'elles auraient donné
dans un local un peu plus restreint. Kt puis la lumière, lonii-
sée par le grand vitrail colorié, nous a paru insuflisnntc par
les temps couverts, point rares en celle saison do gibou-
lées: il aurait fallu constamment le grand soleil.
On nous pardonnera de donner franchomenl ces romar-
rpips. Cela fait, nous serons plus il l'aise pour dire (|ue, mal-
gré tout, le speclablo était fort beau, surtout du liaut dos
gradins, et pour admirer sans réserve les choses vraiment
remarcpiables que contenait l'exposition.
Au principal laun-nt «l'abord : .\1. C.roux, coulumior de sem-
blables succès, a olitenu le Prix d'honneur avec ses beaux
massifs d arbustes d'ornement. Toute la série des espèces
ordinairement pri''sentées en celte saison figurait en superbes
exemplaires : Azalées et llhododendrons, dont les pépinières
du Val d'.Vulnay possèdent de si riches séries: Cerisiers k
fleurs doubles, parmi lesquels de nouvelles formosdu Ccrusus
Sii-brlttii, et ei'lro autres celles éliquclérs Hliiro /■"i/i/oii et
Grei-nish-Yflloir, h fleurs irréguliéres, semi-doubles, ilu plus
curieux ofTel; Cytises. Driilmi, Forstjlhia, l.ilas hinqiles cl
doubles, /'icri.t. Pommiers microcarpes, Pruiwis Irituha, Sla-
fthjilea. W'istiiriii .iiiiilliorrfiix, etc., etc. NoUms particulière-
ment, comme ne figurant pas habiluellemenl dans les con-
cours do celle saison, VAmeliinrhiri- Uolryajiiuin, élevé en
pyramide et d'un très joli aspect, I.Xrbre de neige (^7/i«»iaii-
Ihiix nri/inicii, curieux par ses franges pendantes, un t'ra-
Ucgu.i il fleurs doiiblos, etc. A notre avis, maints autres
arbrisseaux et arbustes pourraient avanlageusemenl élro
LI'l JAUDIN
121
onipliiyi'S (11' la nir^mo iiinni(>ro. Nmis no voyons giuTO, pni-
oxiuiiplo, (laiisl(>s pri'soiilntioiis ilu iiu'^mo (^onrc, los l't'-clicrs
<li' Cluno à llouis (linibli-'S, lilunr pur, roses, rou^o vit, rnun(!
(oixa-, bicoloros. d'un ctTot si puissant, lo Siiringn jiiihr.srcns.
faolli" Il (orcor, ou pluliM il liAliT, lo l'runici- do (Ihino à lloiiis
iIduIiIos, 11' Pi/nin Maidfi {Cléi)wiii>-li.i), roiij;o sninnoni', le
ravissant Aniandior niiin, roso frais, avec, sostoinios roii^n'
vif et blanc pur, si lloriforo. si olénanl. si facilo à nuilliplior
Ol à cultiver... Pour ôtro juste, il faut reconnaitro (pi'cHanl
donnée 1 opotpio déjà avancée do la saison, lieaui'oup d'entre
les arbustes présentés n'ont eu besoin, pour se trouver à
poini, ()ue d'i'tre un peu avancés et non forcés; certains
mêmes étaient ilùs lors lleuris on pleine torro.
I.a maison Vilmorin-.Vndrieux, récompensée par deu.v nii'--
dailles d'or, une pour les planti'S liiilbenses et une pour li's
autres espèces, montrait les admiraljles trroMpes aii.\qucls
elle nous a accoutumés et ipi'un liabitui'' di' nos e.\positiiin>
dislinciierait entre mille. Certes, l'établissement n'a pas
besoin de mottn> son nom pour être reconnu par un hortiinl-
leiir. On le ilevine ii la beauté des spécimens, au choix irn-
procliable des types, à la disposition impeccable des lots. Qno
dliabileti'. c|ue desoins et (jne do frais pour arriver à un tel
résultat; et combien lo monde liorlicole doit de reconnais-
sance aux établissements do ce (rcnre pour leurs savantes
reclierclios, pour los pro(;rès qu'ils n'^alisenl. pour les excel-
lentes leçons do choses qu'ils prodiguent! l'arlerai-je des
Jacinthes, 'l'ulipos, Narcisses, Primevères, Cinéraires, (a
noter une nouveauté de coloris vieux rose), Calcéolaires,
Xemcsiii, Frcesiii. etc..' Je ne pourrais cpio répéter ce ipii a
été écrit tant do fois et redire : <• c'est la perfection mémel ..
Voici une série de Corbeilles et massifs du plus agréablr
eflot : Azalées do l'Inde, parmi lesquelles une nouveauté,
.M"" Moreux, .'j/)or< d'une variété plus ancienne, ravissant par
ses très grandes fleurs semi doubles, fortement niaculéis
rouge sur fond carné; Azalées nudiflores; Hortensias roses,
bleus, blancs, au nombre ilesijuels la nouveauté lli/draïu/cn
hortensis rosca, d'un si beau coloris carminé frais, présenté
pour la première fois l'an dernier par M. Truffant à la Soiiété
Nationale d'Horticulture; IlœmaiiDius^ Cinéraires, etc., sans
compter le ravissant Chorhi-ina illustre. Le iirésentaleiir est
M. Lellieux qui, l'an dernier avait « décroché la timbale », et
qui, celte année, a obtenu deux médailles d'or, une pour ses
plantes fleuries et une autre pour un 1res beau lot do grandes
plantes de serres.
.\I. Maron, avec un groupe d'Orchidées d'une grande beauté
et .\l. Magno, avec un lot varié do plantes do serres variées
et d'Orchidées, se sont vu attribuer l'un el l'autre une médaille
d'or.
Les f.ilas simples et doubles, toujours si bien représentés
au Concours agricole, ne pouvaient man(|iior de ligiirer, celle
fois, plus avantageusement encore (pie d'habitude. Ils ont
valu une grande mc''ilaillo d'argent il M. Ceorges Hoiiclicr,
pour deux massifs, l'un do touffes naines, l'autre do liges,
avec fond garni do plantes basses: Alha j/raniHfloni, Marie
l.ograye, .Mlle l''ernaiulo Viger, .Madame l.emoine, .Madame
Casiniir-Périer, parmi les variétés blanches ; Mitmisliiclii/ii,
Aline .Mocipieris, 'l'rianon, (iloiro de Croncels, Coriime .Michel
lîuchner. I.inné, parmi les colorées, attiraient surtout l'atten-
tion. .Mentionnons, comme nouveauté. Professeur Sargent,
belle variété double, bleu pourpri' foncé.
Une inti'ressanti' corbeille d'Amaryllisà M. l''érard. un massif
de plaides do «.erre variées, à .M. Delaruo et un autre dV/i/-
ilramitui à .M. l'argeton, d'Angers, ont été distingués chacun
par une grande médaille d'argent.
I''iflè!e habitué des Concours agricoles, M. Dugourd, de
l'onlainebleau, avait composé un massif fort curieux en
I.itiuiriii hiouiis à feuilles [)anachées, d'un effet singulier,
massif entouré do plantes variées : Piimevcres doubli-s et
simples, A ulirictUi. Orchidées de pleine terre, otc. Une médaille
d'argent lui a été altribui'e. I^a mémo récompense a été
décernée à un lot do (Cinéraires hybrides (/)o/,'/«/i(/,«) à petites
fleurs, apporté par M. Férard. C'est d'Anglcdcrre que nous
est venue cette nouveauté (•.'). ])étr(^nera-t-elle la Cinéraire à
grandes Heurs, qui, abhorri''0 par certains, ost cependant
goûtée do bien des amateurs? La nouvelle venue ost a. fleurs
petites ; mais les irdlorescencos sont plus amples, et en même
temps |)lus légères que celles do sa congénère.
Il no nous reste plus guère qu'à enregistrer deu.v grandes
médailles d'argent, l'une à .M. Lellieux, pour ses grands I.au-
rus niihilis, l'autre à M. Boucher pour ses l''usains, ((ui ont
contribué à garnir heureusement lo pourtour de cette immense
salle des fêtes.
L. Henuy.
Les arrangements de fleurs et de fruits
M. Ser[iin pri'senlail ipiolquos niolifs décoratifs inspirés,
comme mouvement, de l'art floral japonais, ainsi que dos
corbeilles de fleurs et des fruits.
Il avait bien saisi la silhouolte générale des arrangements
japonais, mais en les appliquant avec moins de senlinieid,
Fig. liu. — Vue gvnérale de l'KxposHion horlirole au Conroura gcy>cral afjrirolc {Salle àes FvU'S),
(Au premier plan, l'exposition de .M. Croux, lauréat du Prix U'Iionneurl.
123
LE JAJIDIN
ce qui se conçoit du reste, et avoc moins do pureté dans les
lignes (juo ceux exécutés au Japon, d'après les rt>);Ies et les
rites do cet art. Ses deux arrantreraenls dans les vases
avaient un aii dégainé. Unant à la fantaisie japonaise avec
eaux lumineuses, pouvant s'utiliser dans une soirée, elle était
originale. Les grands rameaux do Cijilimia japonica c|ui la
composaient avaient des indexions do lignes fort curieuses
grik'c à une armature en bambou fort intelligemment adaptée
au support général.
A signaler emore une corbelle do fruits et de fleurs avec
anse, de gentils bouquets de violelli'S de l'armes et do
Narcisses dans des vases à li>ngs cols et un motif on sar-
ments de Vignes avec effets lumineux.
Nous félicitons tout particulièrement .\I. .Serpin de ses
rochorclios. de ses conceptions aux lendanios hardies. Klles
no manquent pas d'un certain cachet, et nous attendons do
lui d'autres créations originales. A. M.
Fruits frais et légumes
L'exposition des fruits et dos légumes elait fort peu impor-
tante, il on est du reste de mémo chaque année, malheureu-
sement.
Les horticulteurs maraîchers semblent se désintéresser
absolument de ce eoncours et la saison est peu propice pour
les exhibitions de fruits.
Les exposants do raisins conservés étaient tous do 'l'homory
ou des environs; tous exposaient des Chasselas dorés. Len-
somble dos lots étaient bons. Les plus beaux lots étaient
ceux de M. Herthior et de .\l. Hergeron, auxquels le jury a
attribué des médailles d'or. M.\f. Sndron, Luquol, Arthur Tes-
sicr, .Michelin ont obtenu des médailles d'argent.
Le syndicat des viticulteurs de Thoniery avait fait uno
exposition «oUective qui lui a valu une médaille d'argent
grand module.
MM. Salomon ot fils, membres du jury, et par suite hors
concours, présentaient une collection des raisins les plus
différents : Cliimst-liis Jor/-, Cliiisseàts Salunton^ Directeur
Tisserand. Cornirho» blani\Hlack Alirante. Muscat d'Alc.ra.i-
ilrie. Muscat Esiholutn, etc., le tout d'une conservation par-
faite. Cette exposition était remarquable.
Un lot unique de raisins forcés, très beaux du reste, était
exposé par .\I.M. Anatole Cordonnier et fils, auxquels une
médaille d'or a été accordée.
Le meilleur lot de fruits do table, aulrt» que le raisin, était
présenté par un amateur déjà bien souvent primé, M. (trivo.
Il se composait do poires ('(iluKir, l'asse-Crassane, Pdssc-
Ciilmar, Sai»t-Geriiiaii>, etc., et de pommes : Hcinctte du
Canailii, Api, Catrille, Jlcrgumotte ilc Pitrtlwntt;/, etc.
peux autres lots à peu prés semblables appartenaient à
.M. Chevalier i-t à .M. l'agnoud, ces trois exposants (uit
obtenu chacun une médaille d'or.
.M. Dupont a obtenu une inéilaillo d'argent grand module et
.M. Moiriat, uno médaille d'argent.
l'ii seul lot lie ci-rises et fraises forcées était présenté par
M. Léon Parent. (.Médaille d'or).
M.M. Vilmorin et (lie avaient exposé : uno très belle collec-
tion (le légumes frais forcés : Siilades, patiences, radis, poireaux
artichauts, petits pois, haricots verts, courges, etc., expo
sillon remarquable ot présentée avoc goilt; une colli'clion
de :!.'l variétés do pommes de terre. (.Médaille d'or et argent
grand module).
l)nt obtenu également des médailles d'or .M. (^onqinint
pour ses asperges vertes et blanches (.M. Compoint présentait
la démonstration île sa culture pour laquelle le jury lui a
décerné le prix d'honnour), et M. I.auris pour ses asperges
blanches.
D'autres lots d'asperges ont obtenu des médailles : ce sont
ceux do M. Mariaiiil. médaille et d'argont grand module et
de .M. .Massé, médaille d'argent.
Il nous semlili' que le jury eut pu être un peu plus gi''né.
rcux pour .M. .Mariaud. l'eut-étre aussi n avait-il plus do mé-
dailles d'or à sa disposition-*
.M. Cagnct a obtenu une médnille d'argent grand niodiili-
pour se» légiimOH de saison: Asperges, salades, artichauts,
épinards. etc.
M. Ilicuis, médaille d'argont, pour un lot composé de
07 variétés de pommes do lorrc. L, T.
La ïséleclioli (h^s Vv
t isier
.'e 110 m'étendrai pas sur la lutte entre les deux forces
agissant en sens contraire, eliez toute plante améliorée
par la culture : l'atavisme et l'hérédité ; lutte que nous
nous clTorçons de diriger à noire avantage pour con-
server nos variétés. Je dirai simplement que, elioz les
fraisiers, la stabilité des caractères est très faible et que,
si nous ne nous en méfions pas. les magnifiques variétés
que nous possédons ont vile fait de dégénérer, ne
donnant plus que des récolles insignifiantes. Voyons
ce qu'il y a .i faire.
Chez les fraisiers des quatre saisons, celte instabilité
atteint son maximum. Ave/.-vous une variété très belle,
très remontante, vous la multipliez par éclats, par filets :
tout va bien pendant quelques anni'es, mais bientôt,
quelques soins que vous apportiez à vos plantations, les
fruits deviennent de plus en plus petits et plus rares.
■Vos fraisiers ont dégénéré, comme on dit communé-
ment. Ils lendent à revenir au type primitif non remon-
tant. Vous n'avez qu'un moyen do leur rendre leur fer-
tilité, c'est de faire un semis. Pour cela vous récollez les
plus belles fraises sur les pieds restés les plus fertiles,
et vous les semez. Les sujets issus de ces semis auront
varié, suivant la loi générale, les uns seront presque
stériles, lesaulres, plus rares, seront bien remontants et
beaux, vous les triez et vous prenez ces derniers pour
les faire produire.
S'agil-il de fraisiers a gros fruits'.' La chose est encore
plus simple. Si les fraises anglaises sont extrêmement
variables par le semis (à tel point qu'il est à peu près
impossible de reproduire identiquement uno variété par
ce moyen), elles se reproduisent assez exactement par
éclals et par coulants, sauf de légères variations per-
lant surtout sur le nombre, la grosseur et la précocité
des fruits. Ce sont justement ces variations que l'on doit
mettre à profit.
Dans les plantes issues d'une même variété, il y en a
toujours qui, sans être stériles, donnent constamment
une récolte moins abondante et moins belle que les
autres. Chez elle la fertilité est amoindrie, alors que la
vigueur au conlraire est souvent augmentée, d'oii il
s'ensuit qu'elles émettent des filets toujours plus pré-
coces, plus nombreux et jilus vigoureux, on est donc
naturellement porté à les prendre de préférence pour
multiplier la variété, sans se douter que l'on conserve
des sujets dégénérés qui à leur tour donneront nais-
sance ii d'autres plus dégénérés encore. C'est ainsi que
des variéti's superbes pendant les premières années de
culture ont penlu leur vogue, en même temps que leurs
qualités. La variété « Docteur Morère )> qui s'est main-
tenue maigre tout à cause de ses qualités exception-
nelles no donne pas à beaucoup près ce qu'elle donnait
les premières années do son olitention. (Les ouvrages
de l'époque en font foi). Une variété bien plus récente.
« Saint-Joseph », qui n'a pas vingt ans d'existence, no
romonlo plus dans beaucoup de jardins malgré les soins
qu'on lui prodigue, et pourtant dans mes cultures, elle
s'est non seulement maintenue, mais améliorée.
Dans ee but on doit ne prendre des coulants que sur
des pieds ayant fruetilii' abondamment, sains et vigou-
reux, et en outre n'en laisser venir qu'un certain
nombre do favon ii ce que chacun puisse être suffi.sam-
ment nourri par lo pied-niêre.
i'our les fraisiers remontants, il est indispensable do
baser son choix sur la récolte de l'i'té iaoùt-septembre),
on peut il'ailleurs juger leur aptitude à remonter dès
qu'ils boutonnent ou fleurissent en juin-juillet et les
LE JAUDIN
123
filels venus après celte l'poquo seront sudisammenl
forts ixiiir les plantations de l'automne.
li'inlliience do la sélection est tellement jjranile que
souvent la récolte s'en trouve augmentée de moitié. J'ai
fait il ce sujet «les expériences ilont les résultats m'ont
paru concluants. Mntre autres variétés j'avais planté des
fraisiers « Naixilénn III » remarqualilcs par leur grande
production :d('s pieds âgés de doux ans issus de plantes
sélectionnées depuis quelques années m'ont donné nne
moyenne do Iroiscents fruits par pied, avec un maximum
do quatre cents, tandis que les autres n'ont produit que
cent quatre vingt fruits en moyenne, avec un maximum
de deux cent cinquante, lui outre les fruits étaient plus
beaux et les hampes plus fortes et plus rigides.
Il est donc à la [)ortéede tous d'obtenir, en quantité, do
lielles et bonnes fraises, mais pour cola il no suffit pas
do les bien cultiver, ce qui est déjà cependant beau-
coup, il faut aussi savoir choisir son plant, c'est lo
secret, bien simple pourtant, qu'ignorent beaucoup
d'amateurs déçus dans leurs espérances on lullivniil
des fraisiers, et .surtout des fraisieis remontants.
G. SiMMEN.
u\/\/\A.
Z<3 Cûloslû Thompsoni magnificâ
Cette variété de rare et grand mérite, duo à des sélec-
tions savamment suivies par M Ch. Huber, est bien jus-
tement nommée mau/iifica. Maintes fois en l'été et
l'automne derniers, nous sommes allé admirer des
champs do porte-graines de celte superbe nouveauté.
De tous points ello est en effet superbe.
Ses vigoureux sujets, s'ils sont convenablement
isolés, se développent naturellement, et sans qu'il soil
l>esoin d'y aider par des pincements, en pyramides
candélabriformes, a larges bases. Ces pyramides sont,
quelquefois compactes, mais sans aucunement nuire
jamais à l'élégance des floraisons les plus richement
colorées, qui couvrent les plantes de la base au sommet.
Chez ces plantes annuelles, autant qu'il on est, comme
chez certains grands végétaux, par exemple chez les
Araucaria Bidi villa cxcelsa, etc., la régularité dans la
forme, pas plus que le serré, le compacte de cette
forme, n'exclut l'élégance, au contraire.
C'est en l'été ISO'.i que Ch. lluber remarqua dans un
champ de porte-graines de Celosia Thoupsoui un
sujet montrant une forme pyramidale et en candélabre
ri'gulier qui attira son attention particulière. Chez celle
[liante, l'écarlale brillant des inllorescences ajoutait
encore à l'attrait de la plante. Au printemps de 1900.
les graines que cette plante remarquée avait produites
furent soigneusement semées et elles donnèrent nais-
sance ;i des sujets apportant, avec la reproduction de
la forme pyramidale candélabriforme, unemullilude de
variantes dans le coloris des inflorescences.
La culture, en l'JJl, des plantes do la deuxième géné-
ration, a montré, avec la reproduction de la forme
encore perfectionnée, des inflorescences aux coloris éga-
lement plus variés et surtout des plus vifs. A côté de
nuances saumonées et soyeuses, du jaune d'or et du
jaune orangé, l'écarlale feu, le chamois le plus brillant.
le pourpre sang, attirent et fascinent l'ceil et l'attachent,
de prés comme de loin. De loin surtout.
Do loin, l'attrait spécial des coloris diversement grou-
pés, comme l'attrait de chacun de ces coloris, n'est
égalé, ni même approché, nous pouvons l'affirmer, par
celui d'aucune autre plante au feuillage ou aux fleurs
colorés. Et grâce >à cet attrait, la Celosia Thompsoni
magnifica, qui en riche culture, s'élève à 1 mètre et
acquiert une pareille largeur do base, jouera un grand
rôle on horticulture estivale. En sujets isolés, ou par
petits groupes, ou encore plantée en larges plaies-
bandes, en grands massifs sur les pelouses, cette plante
produira un puissant elTet sur le vert de ces pelouses,
l'iffet cTiipposition dos si riches couleurs des inflores-
cences sur un fond sombre. Et comme il en est cliez
d'autres C(''losies, les inllorescences do cotte variété
durent de juin à la fin d'automne.
XaHDY I'KBB.
Plantes nouvelles ou peu connues
Plectranthus MahonI N. E. limwn.
Une des soixante dix-huit espèces du genre, rencon-
trées dans l'Afrique tropicale : c'est une plante vivace,
rameuse, dress('e, à feuilles piHiolées, ovales, obtuses,
crénelées, glal)res à la face supérieure et d'un vert gai.
Les Heurs sont disposi'cs en longues grappes, par ver-
ticilles de 3 6 et de couleur violette. La lèvre supérieure
est trilobée, l'inférieure concave; les filets desétamines
sont libres.
Le genre l'iectraiilhits n'est pas toujours facile à
distinguer, sur le sec, du genre Co/eus, qui est repré-
senté dans l'Afrique tropicale par soixante-dix-sept
espèces. Dans les Plectranthus les filets des élamines
sont libres, tandis que dans les Coleus ils sont soudés,
au-dessus de leur insertion en un tube clos.
Erigeron neomexlcanus A. Cray.
Cette espèce à' Erigeron s'éloigne de toutes les autres
qui composent le genre. C'est une plante buissonnante,
annuelle ou vivace, haute de 50 ou (iO cent., hispide, à
tige striées, anguleuses, très ramifiées. Les feuilles
inférieures sont longuement pétiolées, oblongues, pin-
nées et lobées, les lobes étant obovales, obtus, presque
entiers, le tenninatil denté. Les feuilles caulinairessont
plus profondément et plusétroitement lobées. Les capi-
tules, larges de 3 cent, environ, sont solitaires au som-
met dos rameaux. Les bractées involucrales sont
linéaires, avec la côte purpurine. Les ligules sont blan-
ches, linéaires, étalées. Le disque est aplati, formé d'un
très grand nomlire de tubes jaunes. Les aigrettes sont
plumeuses.
L'i.'. neomexicanus est originaire de la région monta-
gneuse du Nouveau Mexique et de l'Arizona. Il a été
recueilli par le D' C. A. Purpus, à une altitude do
7.000 pieds, ce qui semble militer en faveur do sa
rusticité.
Hibiscus Scott Italfour.
Très belle malvacée recueillie sur Tile deSocotnrapar
M. .Scott, au cours de l'exploration entreprise par M. Bal-
four. C'est un arbuste à rameaux dressés couvert d'une
puliescencc étoilée; à feuilles très variables de forme
ainsi quo de dimensions, pouvant être elliptiques ou
rhomboidales, entières ou crénelées, cordiformes ou
atténuées à la base, également pubescentes. Les fleurs
sont axillaires, pédonculées, disposées pari à 'A, attei-
gnant près de 10 cent, de diamètre, d'un beau jaune d'or
avec le fond rouge sang. Les étamines sont jaunes,
réunies en un faisceau au centre de la fleur; le style et
le stigmate sont colorés en rouge sang foncé.
L'//. Scotti se rapproche de VU. Kirkii Mart. du Mo-
zambique et du //. panduru'forniis Burn. qui croît en
Afrique et dans les Indes Orientales. Quoique cultivé
depuis très peu de temps, il a déjà gagné et surpasse de
lieaucoup en qualités ornementales le type sauvage des
hautes régions de Socotora.
P. II.tmoT.
124
LK JARDIN
L'action des anesthésiques sur les plantes
Genèse du procédé d'éthérisation. — Les expériences de Claude
Bernard. — Expériences du D Raphaël Dubois. — Choix des
anesthésiques.
C'est e.\acleinent le 17 iiovomlire IS'.'J, quo lo proles-
seur JohaHiisi'ii montra pour la première fois, ;i l'Aca-
di-mie des sciences de Copenhague, les premiers l.ilas
fleuris qui avaient été forcés après avoir été soumis à
l'action de Tt-ther. Ce n'est toutefois que quelques
années après que cette façon d'opérer entra clans lo
domaine do la pratique.
A la suite d'un article publié par nous dans La
Sature (1/ le docteur Haphad l)ul)ois, professeur k la
l'acuité dos sciences à l'Universilo de Lyon, voulut Mcn
nous écrire qu'il trouvait dans
cet article la confirmation pra-
tique de la théorie de l'action
idiysjolojiique des anesthési-
ques généraux, décmverte par
lui à la suite d'expériences
faites en ISS^J et qu'il avait fait
connaître dans différentes pu-
blications. 11 ajoutait aussi
comme conclusion que, si l'ip-
plication était étrangère, la thé-
orie était française.
11 nous semble toutefois que
les recherches du I)'' Dubois
étalent faites dans un autre but
que celles du D' Johannsen.
Nous reproduisons d'ailleurs
plus loin.à titre documentaire,
quelques citations extraites
de ses intéressants travaux.
Nous avotis néanmoins lo
plaisir de conslaler, ainsi que
nous l'écrit M. Johannsen,
(comme il l'indique d'ailleurs
dans l'introduction do sa bro-
chure) quo c'est à la science
française que l'on doit le com-
mencement des éludes sur
l'anesthésio des plantes. « C'est,
dit-il, Claude Homard, votre
grand compatriote qui a découvert l'anesthésie des
végétaux. »
• •
Il nous parait inlérossant de reproduire ici ce quo
Claude Bernard a publli' sur l'anesthésie des végétaux,
puisq\io le document do ce savant a iHé lo point de
départ des investigations du professeur Johannsen.
« Los anesthésiques (3), rétlier, lo cliloroforrao nous four-
nissent les moyens d'agir sur l'irritabilité, la faculté vitale
par oxcollonco do la siispondro ou <lo \i\ suppriinor, do sorte
i|uo l'on peut considérer ces substances ooniuio les rracti/s
ruilurt-ls de toute substance vivante, et par conséquent tlu prii-
loptiisniii.
Ces Huljslancos jouissent do la lacuHé.dc suspondrc l'ocli-
vité du protoplasriia do «piolipio nature qu'elle snil ol de ipiol-
i|uo monioro ipi'ollo so niani(os,te. Tous los phononionos qui
sont vériloblomont sous la dépendance iic l'irrilabilitt- rilnlf
sont suspendus ou supprimés déllnitivemont ; los oiilros
(I) tViA^ruoliori dri/ilanlfi rn eiillurr forrre. La .Yoliiif. 1901, ir l'iS'i
C-'l (Msudo ncrnnrd. — Ltront iiir l*t ptiénomèntt romniiinn ai/..
(tnimaifx at aux rrgttau.r, 2 vol. ln-.H, avec planches ot flKures, l' aris
(tomu I l*<ÏS. tiiiiii- Il 1X79).
(7- leçon. l'ro|irl*lt! <lu proloplimina (Ishk \on drui ri-Kncn, Irrlla-
Mlllé, par. Il, Excitanlii ol anmlhéHiantH de rirrllalillll6, p. XSl.
Fig. f>l. — l'euiltr de SrttTitire isolée pour montrer tr ren-
flemenl qui rfl la liane du pettolt el dans Irijuet aient le titsu
contractile vt-yctal.
phénomones do naturo purement chimique, qui s'accom-
plissont dans l'être vivant, sans lo concours do l'irritabilité,
sont au contraire rospoclés. Tout le monde sait (juo los anos-
tliésiipios. l'élhor, lo chloroforme, ont la propriété, d'éteindre
momontanénionl la sensibilité.
1^'action des anoslhosiquos so traduit par dosolTots plus ou
moins rapides sur los iliUérents organismes ot sur lourdivors
tissus. Lo premier point sur lo(|uel il faut insister, c'est <pio
l'aition étliérisanto s'étend suocessivcnient à tous los tissus
d'un mémo être.
Nous avons parlé plus haut do la pratique très connue
aujourd'hui on chirurgie sous lo non d'onesthésio. Les agents
quo l'on emploie pour insensibiliser l'hiUiime ot les animau.v
sont l'ethor et le chloroforme. Kh bien! chose singulière, los
plantes comme les animaux peuvent être anesthosiéos, et
tous les phénomènes s'observent absolument de la mémo
manière, on o placé ici, séparément sous différentes cloches
do verre, un oiseau, uiio souris, une grenouille ot une sensi-
tive(l). On introduit au-dessous de
chacune do ces cloches une éponge
imbibée détlier. L'influence anes-
thésiiiue ne tarde pas à so faire
sentir : ello suit la gradation des
êtres. C'est l'oiseau plus élevé en
organisation qui est lo premier
atteint; etc., etc. Enlin la sensitive
reste la dernière. Ce n'est (pi'au
bout do vingt a vingt-cinc| minutes
cpie l'insensibilité commence ù so
manifester. Nous avons placé sous
la cloche C (lig. 62), une sonsilivo
bien vivace. A cété du pot a été
introduite une éponge humide im-
prégnée d'éther. Hionlêl la vapeur
éthéréo remplit la cloche ot agit
sur la plante. L'action anesthé-
sianto est plus rapide dans les
temps chauds quo dans los temps
froids el suit los diverses circon-
stances (|ui auginontent et dimi-
nuent l'action do la sensitive. Il
faudra donc graduer la (|uanlilé
do l'anesthésiquo d'après ces di-
verses circonstances. Ici nous
agissons à l'ombro. à la lumière
diffuse; si nous opérions au soleil
l'effet serait beaucoup plus prompt,
mais aussi, beaucoup plus dange-
reux; souvent dans ce cas on luo
la plante et cllu ne récupère plus
sa sensibilité. Cette inibionco sin-
gulière et spéciale do la lumière
solaire que nous constatons ici à propos do l'action di' l'élhor
ou du chloroforme sur la sensitive, nous la retrouverons ulté-
rieuromont dans bien d'autres phénoménos de la vie végélalo.
Maintenant, après une demi heure environ, la sensitive est
anoslhésioo. et nous voyons quo rultaclicnient dos folioles !..
sur la sensitive normale ivoir lig. (d). Nous observons encore
co (ait ipio l'anostliésie atteint on premier lieu les bourrelets
dos folioles ot ensuite los bourrelets placés a. la base du
pétiole commun do la fouille composée.
Quelque temps s'est écoulé et croyez quo le moineau, etc.,.
bienlét il on S(>ra do mémo pour notre sensitive; ollo cessera
d'être sous rinfluenco do l'élhor et reprendra sa sensibilité
comme auparavant.
Le résultat do l'anosthéslo est donc lo même chez les
animaux et les vi'-gétaux. O ipie nous voyons ici pour la
sensitive est vrai on edot pour tous les autres mouvi'Uients
quo nous avons signalés dans les plantes, mouvements des
étamines de l'épine-vinotlo, etc. Il reste ii savoir si lo mécn-
nismo par leipu'l ce phénomène est i enlisé est idonliipio.
C'esl là une «piestion très impoitantoàrésoudro. ."^i l'analogie
dos effets so poursuit jusque dans lo modo d'action on con-
(1| - Un soit i|uo Is neiotilivo étanl .mniniiso A un eiclinnt i|iicl-
ron(|ue, le pi^liole l'oiiiiiiun ii'ahnlsHo, los p^ttoIrH •«ecnn.lnirrH tv
rapproclienl cl les IoUoIi'h H'ii|i|ilii|>ii'iit l'iuic cuiilre rniilre par
leur (ace itiipérleiirc. I.'irrilalion H'i-leiid pliiii on moins loin, Hiiivnnt
qu'elle est phi» on moins vivo. L'adouchciueiil est un exclUiit. •
LE JARDIN
125
Coit ((u'ollo ri'lalion intimo sora ainsi manifcstoo onlro l'orga-
nisnliun aniiniili» et l'ort^anisalioii vc'nolalo. .
L'cxpi'iliMMO l'iablit (1110 I l'Uicr lo clilorDforrao sont bien
(ii's n'aclifs iiatiirols île toule subslaiicc vivante; leur acliiui
clécoli< dans la sensibilité uno propriété commune à tous les
Fig. 62. — '*^ensilii'e placée dans une atmosphrre éthcrée; les fenillf.'i df
plante sont rtalées, xont devenues insensibles et ne se ferment pan
'juand on veut les toucher.
êtres vivants animaux ou végétaux simples ou complexes.
Bien loin, par eonsoquont que la sensibilité ot la niotilité
snient, ainsi i|uo l'avait voulu Linné, un caraclère dislinclif
entre les deux rofincs. les aneslhésiqucs établissent au
contraire leur rapprocliciiiont et leur assimilation sur une
base solide physiologique, etc. »
Claude Bernard continue sa série d'oxiiéricnces, des
plus intéressanlos, mais ii un autre point de vue, a
celui de la germinalion ; il démontre que les ^,'raincsne
germent pas tant qu'elles sont dans une atmosphéic
anesthésianle.
Sous le tilro de mécanisme do l'action des ane.sllje.si-
ques, M. Dubois a publié en 1891 un article très docu-
menté (1) sur ce sujet, dont les passages qui nous
intéressent ont été ensuite reproduits dans deux de ses
ouvrages. Dans cette élude M. Dubois so réfère aux
travaux de Claude Bernard. Parlant de l'action des
aneslhésif|ues il dit fort justement il nous semble. « Ces
vapeurs ancstliésiques provoqueront d'ailleurs des
modifications intenses des tissus tout à fait comparables
à celles qui résultent de l'action de In gelée. »
Voici ce qu'il écrivit un peu plus tard.
" Les anesthésiques généraux entravent, suspendent, ou
suppriment une fonction fondamentale, dont le libre exen-ice
est indispensable ii l'entretien des mouvements moléculaires
intimes qui caractérisent toute substance vivante quelle que
soit, d'ailleurs son origine ou sa forme (2).
Les graines ne germent pas en présence dos vapeurs d'étlier
et de ctiloroforme, alors même qu'tm leur fournit de la chaleur
do l'oxygène et de l'eau, c'est-ii-dire les trois conditions fon-
damentales du phénomène do la germination parce que la
lixation do l'eau ne peutso faire (:i). Or leréle de l'eau estiilns
imijortant ipie celui de l'oxygène car la respiration no devient
(1) Reçue gmcrale des Sciences pures et appliquées, ÏS9i n' 17 page 561.
(21 />' Il.APiiAKL DcDoi-.:. — .\nesthésie phijsiologi'/tte et ses applica-
tions, Paris l.v,i4. 2* partie, dos anesthésiques généraux, chap. III
du mécanisme physiologique des anesthésiques généraux.
(;i) Cela scmhlc pourtant coniraireaux résultats des ex]iérieniis
qui ont démoiiti'û (pie les tuberciiles. bulhes, rhizomes, soumis à
l'action de l'éthor, développaient leurs pousses plus rapidement.
active que lorsque lo protoplasme est convenablement
hydraté. C'est là uno loi générale. (|ue non seulement les
aneslhési(piesgénéraux empêchent l'Iii/drdlitlinit desélémcnts
anat()Uii(pies, mais encore qu'ils Us sollicitent à perdre une
partielle l'eau qu'ils contiennent.
.Si l'on met dans un vase clos des plantes grasses, des
ICcheverias, par'exemplo, en contact avec des vapeurs d'élher
elles laissent, au bout il'un certain tenqis, transsuder, au
travers do lépidermo do grosses gouttidettes d'eau, f^es
oranges (pii ont si''journô assez longtempo dans une semblaldo
atmosphère prennent l'aspect de fruits dégch'^s.
Il est (•uri(>ux do constater (juo l'action intimo des ancsllié-
siipies généraux so rapproche beaucoui) do celle du froid,
(pii. lui aussi, entrave l'inibibition, provo(pie dans les terres
gelées la séparation do l'eau, etc. Or le froid est un anes-
thési(|U0 ot un antisepti(pic très connu ...
Dans un autre travail M. Dubois dit encore :
Si l'on enferme un rameau de Mrsciuhrianthemum cristal-
linum >■ dans un bocal contenant un pctilo (piantité d'étlier,
on est surpris de voir au bout d'un certain temps, l'eau pro-
toplasmiipio s'échapper des plasiidos pour so répandre au
dehors et dans les interstices dos cellules alors que les poils
glandulaires C(msorvent leur turgescence (1). "
l'our bien mettre en évidence cette déshydratation du pro-
toplasinopar les vapeurs d'ôther, il sullit lio placer dans uno
cloche en \ erro, à bord rodés et convenablement suifés. un
ICchovéria, à ci'ité d'une capsule remplie du li(]ui(lo vapo-
risable.
Au bout d'un temps variable avec la température exté-
rieure, on verra l'eau suinter sous forme do grosses goutte-
lettes il la surface des feuilles qui no tarderont pas à se
flétrir, comme si elles avaient été cuites ou gelées et à
incliner vers le sol leur pointe antôrieuromenl drossée, ainsi
que ferait une sensitive dans los mémos conditions.
«
• •
l'our terminer nous citerons encore les excellents rensei-
gnements prati(jues que
M. Dubois donne sur le
choix dos anesthési(pios.
" On emploiera do préfé-
rence pour lanesthésie d(>s
V(''gétaux do léther suUu-
riquo pur anhydre. « Son
odeur est vivo et suave,
dit le docteur Rapha("'l Du-
bois Ci), sa saveur fraîche et
aromatique : il doit mar-
quer O.j' Baume à -H 1.")" ; sa
densité est de 0,71.'J4à H- 20*,
il bout à -|- W't'fi. Il no doit
pas bleuir par lo sulfate do
cuivre anhydre ot blanc
(ju'on lui ajoute et ne doit
pas se colorer en rouge brun
par lo phénate de potasse.
L'éthor du commerce est
do doux sortes ; il est à 02°
et à .")()". Dans los deux cas,
c'est un mélange d'étlier,
d'alcool ot d'eau, auquel
s'ajoute l'huile lourde de
pin pesante ".
1-,'éther à '>(;• est formé de
éther pur, 71.30; alcool ab-
solu, 2."). 74; eau|2.86. » Nous
no recommandons pas cet éther pour l'anesthésie des plantes.
Quant au chloroforme, bien que celui du coimiierce
ne soit pas d'une parfaite pureté, c'est celui-là que
nous recommandons aux expérimentateurs. On pour-
rait également l'aire linéiques essais d'aneslhésie avec
le bromure d'élhyle.
Albert Macmené.
(1) Hapha("-1 Dubois. — I.ci.ons de physiolofiie générale et com-
parée. Paris IS'.IS ('.)■ Ie(,'on). pages 244 et 2'i5.
(2i .\ncslhésie physiologuiue et ses applications Paris 1894.
Fijî. 1)3. — Seusitire à l'état de contrac-
tion. Les fcttilles se sont rétractées et
abaissées .tous l'influence d'une exi-
lât ion mécanique portée sur la plante
126
LE JARDIN
La Chayotte
[Sechium ediile Scliwartz — Cliaijola eduHs Jacq.)
En notre époque «le colonisation à outrance, il serait
intéressant, sinon utile d'appeler l'attention des colons
sur certaines plantes comeslildes dont la culture pour-
rait présenter pour eux lie sérieux avanlapes.
La Chayoto plus que toute autre mérite d'être men-
tionnée à ce titre. Sa valeur alimentaire, hors conlesli\
sa fécondité et la facilité de sa culture en font une planU'
précieuse.
Ce n'est pas une espèce nouvelle, cerles! Elle existe
en Algérie depuis 1845. Malheureusement elle n'est pas
répandue comme il conviendrait (1).
D'origine mexicaine, cette Cucurbitacée comeslibk'
grimpante et pérenniale se reconnaît à ses tiges striées,
frt'les, à ses feuilles cordiformes, rugueuses à leur face
inférieure. Les fleurs m.ilos et femelles sont portées
séparément. Les premières sont disposées en grappes;
les autres sont réunies par deux ou trois seulement.
Leur couleur varie du jaune au venliitre. La racine e^-i
tuberculeuse. Le fruit a la forme d'une grosse iioIp
verte; il est profondément côtelé, sa surface est hériss. ■
de petites aspérités ou excroissances. La chair en c;-t
ferme blanche et homogène, légiTement aqueuse. La
saveur et l'odeur sont peu caractéristiques. Une seule
graine renfermée dans un tégument herbacé occupe le
centre du fruit.
Les semis se font en mars-avril, en utilisant les fiuils
entiers. Jusqu'alors ils ont été conservés dans un lieu
sec el éclairé, Dés qu'ils germent — ce qui se reconnaît
aisément par la saillie que fait l'embryon au niveau de
l'œil opposé à la queue — on les dépose sur une caisse
de terreau en les couchant sur le colô afin de ne pas
gêner l'enracinement de l'embryon.
Lorsque les sujets sont eu état d'être transplantés, on
les met en place dans un terrain ameubli, léger et fumé.
Au moment de la canicule il ne faudra point ménager
les arrosages. C'est alors que les serliiiniis se dévelo|)-
peiit sensiblement; leurs tiges s'allongent et rampent à
terre couvrant une supi-rficie de plusieurs métrés carri'S
il moins que le jardinier n'ait mis, à la portée de la
plante, des branches srches ou des pieux auxqules elle
s'accroche à l'aide de ses vrilles.
Vers la mi-anût, quelquefois plus tard, apparaissent
simultanément les fleurs mâles et femelles dont les
fonctions sont singuliirement facilitées par les insectes,
notamment par les mouches ii miel.
l'eu de temps apn-s la fécondation se montrent hs
fruits dont le développement est rapide. Pour tout soins
la Chayote n'exige, pendant la piriode do végétation,
que de légers binages et de fréquents arrosages.
C'est d'octobre a mars, que s'ilTectue la récolte dis
Iruits. On estime que la production peut varier, la pn-
mii-re année et pour un seul piid de 2'> à 100 Chayolcs
d'un poids moyen de IRK) grammes environ. D'après cola
on peut dire qu'un liectare de terrain bien approprié
pourrait donner, en Algérie, de 'lOOO a :<000 kilog. de
fruits, qui vendus seulement 20 francs les HJO kilog.
donneraient une somme de 1 000 francs.
La Chayote se conserve assez longtemps après qu'elle
a été cueillie, aussi ne souffri-t-elle pas des longs trans-
ports. Cette qualité la rend apte ti alimenter les manh's
do gros hiver, pendant lesquels les légumes sont rart -
et chers. Elle pourrait, nous scmblo-t-il, être vendui-
(1) M. le (loclciir Tnibiil (i ti\il Je liiiiatilcn itlnrl» pour («in-
conniiiln' cl H'imnMre celli' rururliilnrir »i niiilii|Uo cl »i |irtiil(ic
IWr. '■en Icntallvi-s n'niil iiinlIiciiri'iinrQK'iit |iuit iluniii- ciirurr W
tiioii qu'on élail »n ciroll 'l'en nllcmlro.
avantageusement sur le marché de Paris ou elle consti-
tuerait une ressource déplus pour les ménagères.
11 se fait à Londres une grande consommation de ce
légume. Au Mexique, on utilise, les pousses tendres des
pieds âgés, à la manière des asperges. Les racines
débarrassées di- leur principe amer et purgatif jiar un
procédé spécial fourniraient, dit-on, une fécule alimin-
laire nourrissante a l'usage des enfants.
Le fruit peut être mangé île diverses manières. Je l'ai
vu préparer de la fa^on suivante : Le fruit tsl passé à
l'eau bouillante dans laquelle il doit séjourner une heure;
puis après avoir été dépouillé de sa peau et do ses
graines, il est coupé en tranches que l'on sert avec du
Leurre, du fromage, en sauce ou au gratin — Enfin, je
liens d'une charmante créole le procédé qui suit : la
chair de la Chayotte est pressée pour en extraire sou jus
(ade, puis convenablement assaisonnée. Cela fait, on la
mélange avec du pain trempé de lait pour faire une
sorte de pi:lequi, parait-il, est délicieuse.
H. Abtigubnave.
Sur la nanifieation des races horticoles
On appelle lutri/iculior le procédé horticole qui a
pour but et pour effet de rendre des plantes plus naines;
ce résultat est obtenu généralement par une sélection
raisonnée et suivie pendant plusieurs générations:
mais elle se produit austi parfois spontanément, et
mémo les exemples les plus remarquables de plantes
nanifiées sont dus à des accidents naturels. Ajoutons
que dans ce cas la fixité du iianisme est beaucoup
plus grande que chez les végétaux obtenus tels par
sélection.
En abordant ce sujet, nous avons avant tout, l'inten-
tion d'essayer de discerner dans quelles conditions
cette nanifieation est nécessaire et utile, et dans quelles
circonstances, elle devient absurde.
Je comprends que l'on cherche à obtenir des races
naines chez des plantes dont le type a des tiges longues
et de mauvaise tenue, un port irrégulier. Dans ce cas la
nanifieation a l)ien sa raison d'être, parce qu'elle régu-
larise le port, procure une meilleure tenue à la plante,
el presque toujours fait mieux valoir ses fleurs.
Dans d'autres cas, l'obtention de formes naines chez
un végétal di-jà de bonne tenue naturelle, crée, |iour une
plante, un emploi nouveau auquel on no pouvait pré-
tendre la faire servir, si elle était restée dans son
caractère original : les .\<ievalum nains, des Jlrfioiiia,
les lluUets d'Inde, certains l'élargotiitim, des Silènes
sont des exemples que tout le monde a présents à la
mémoire.
Ici encore la nanilicalion a sa raison d'être car elle
produit des plantes intéressantes et surtout utiles pour
le jardinier. Mais où elle ilevient inutile, c'est lorsqu'on
lui demande do nanifler des plantes à un point ti
extrême, que celles-ci ne ressemblent mémo pas à un
végétal, tellement leurs proportions sont réduites.
Il existe ainsi certaines races horticoles qui no repré-
sentent plus du tout le /ticies de leur genre, tant leurs
tiges et leur port général se sont atrophi''s; ce ne sont
plus que des avortons de i)lantes, chez lesquels on dis-
tinguo une forme qutdcoïKiue, étali'e ou conique, el
c'est tout.
Les variétés ainsi obtenues ne sont propres qu'à faire
dos bordures, mais même pour cet usage elles sont cer-
tainement inutiles, car il existe assez do véfii'laux de
slalure naine naturellr pour romiillr ce rolo.
Nous croyons dom' qu'il y a un juste milieu n
LE JARDIN
127
observer dans cetto rochorche do la naniliratioii, si on
ne veut pas lomlicr dans li' ridicnlc. ("csl aux soloc-
lionnciirs el aux cliercliours à tenter de donner, aux
plantes qu'ils essaient do pcrfi'ctionnor, les formes qui
leur paraitnmt les plus nécessaires et les plus aptes a
faire valoir une variété ou une espèce dans les divers
emplois auxquels on peut faire servir une plante.
Somme louti', la plante n'est pas exclusivement une
matière végétale devant so soumettre à nos caprices;
elle a un caractère, un ensemble, une stature que l'on
doit lui conserver si l'on veut rester vrai soi-même.
JULIÎS UUDOU'll.
A propos de F introduction
du Primula oiconica
On sait combien cotte jolie planlo est avijourd'liui
appréciée dans les cultures d'ornement.
"Très facile à cultiver, elle rend les plus grands ser-
vices pour la décoration des serres el des jardins
d'hiver dans la région de Paris, et des parcs et jardins
dans la région méditerranéenne.
Le succès bien mérité du Primula obconica ne
pourra que s'accroître, étant donné que les cultivateurs
apportent chaque jour d'heureuses modifications dans
le port de la plante, la grandeur des fleurs et leur colo-
ris, qui varie du violet au blanc pur.
Ce que l'on sait moins, c'est que cette plante ne fut
guère appréciée au début par ses introducteurs. M. Ilarry
Veitch me racontait un jour, quo lorsqu'il vit pour la
première fois cette [liante dans un lot de semis, faits
avec des graines d'origine chinoise, il donna ordre à son
chef de culture tic jeter les plants et de ne plus s'occu-
per de cette herbe insignifiante. Le chef de culture ne
répondit pas, mais garda les plantes, ce dont M. Veitch
le félicita chaleureusement par la suite.
Le D'' Henry, qui s'est occupé avec tant d'autorité de
la flore chinoise, exposait tout récemment, dans un ban-
quet qui lui était olïert à Londres, combien ses études
faites à Oxford lui avaient été de mince utilité au cours
de ses explorations et combien, au contraire, il aurait
tiré profit des connaissances pratiques de l'horticulteur,
s'il les eût possédées. Il ajoutait qu'un horticulteur
n'aurait certainement par traité le Pfhinila obcuiiira,
en mauvaise herbe, plutôt nuisible à cause de sa très
grande al)ondance, comme il l'avait fait en cours de ses
exi)lorations eu Chine, sans se douter de l'intérêt qu'elle
présente au point de vue ornemental.';
Il en a été de morne pour beaucoup des plantes qui
sont aujourd'hui la parure de nos jardins et de nos
serres. Ce n'est (jue peu à peu qu'elles se sont imposées
par leurs qualités. II. M.
.A/V/\A.
L'OFFICE DE RENSEIGNEMENTS AGRICOLES
L'Otrice de Renseignements agricoles organisé au
Ministère de l'Agriculture, par Monsieur Jean Dupuy,
vient de publier le premier numéro de son Bulletin
mensuel. Cetto publication est destinée à être un des
principaux moyens d'action et do vulgarisation du nou-
veau service de renseignements. Ainsi que l'indique
une note iilacée en tète du premier fascicule et qui sert
de préface au nouveau recueil, le Bulletin mensuel porte
à la connaissance du puljlic agricole les renseignements
fournis par les correspondants de l'Office en France et à
l'Etranger, et donne toutes les indications statistiques
courantes; il publie les documents administratifs et
législatifs intéressant l'Agriculture; il renseigne sur les
progrès de toute nature, sur les questions scicnlifiqucs,
douanières, fiscales el économiques pouvant intéresser
l'Agriculture nationale.
Il sera réservé, dans les colonnes du Bulletin de l'Office
do Renseignements, une place aux communications
d'ordre technique, adressées par l'Office aux Sociétés
il'Agriculture, Comices agricoles etSyndicats agricoles;
il établira ainsi un lien permanent entre ces diverses
associations.
Le premier numéro du Bulletin de l'Office de Rensei-
gnements agricoles se rapiHirto au mois de janvier l'.lOi;.
La publication de ce premier fascicule s'ost trouvée
retardée par suite des difficultés inhérentes à la création
ita la mise en train par l'Administration, de ce nouvel
organe; mais le numéro de février est déjà sous presse
et doit paraître incessamment. A l'avenir, le numéro
relatif il chaque mois paraîtra régulièrement dans lapra-
inière quinzaine du mois suivant.
Par suite de la création du nouveau recueil, l'ancien
Bulletin publié par le Ministère de l'Agriculture est
transformé à partir de l'année i'JO::! et prend lo titre
d'Annales du Ministère de l'Agriculture.
Les Annales constituent une publication distincte du
Bulletin mensuel ; elles contiendront les comptes-rendus
des missions ou les rapports qui, en raison de leur
développement, n'auraient pu être insérés au Bulletin
mensuel de l'office, ainsi que les comptes-rendus des
recherches, études et travaux des professeurs et des
expériences des stations agronomiques, viticoles (vno-
logiques, etc.. Les principaux travaux exécutés à
l'étranger seront publiés ou analysés dans les Annales,
t^elte publication enfin, enregistera les actes législatif
intéressant l'Agriculture et les actes administratifs
émanant du Ministère de l'Agriculture.
Société flationale d'iiot'ticultupe de f ranee
séance du 10 avril 1002
Comité de FLonicuLTURE
Un très bel apport do Narcisses fait par MM. Cayeux et I.o
Clerc. Les nombreuses variétés présentées, environ cin-
([uante y étaient rangées mélliodiquement. d'après les dimen-
sions do la couronne. Dans le groupe des Muiiniic lonati.
nous trouvons les Narcisses Trompettes ou Ajax avec les
variétés Emjierov, Jv/mstonl Queen of xjiain, birotor Dean
Herbert, Euipress, Ilarx/iehli, Princeps, M" Walter E. Tl are
nouveauté ainsi que l'roserpine et Victoria, etc.
Les Mediocoronali nous montrent la très belle série des
IncomparabiUs avec licant;/, Ci/nosiire, Goliath, Consul
Cranford, sir M'atliins, (jneen liess. clc, et celle non moins
romarquablo des Leedsii à fleurs comparables à celles des
Eucharis : Ainabilis, Faiini/ Ma.so>i, Misiress Lamjlnj,
Minnie Ilierne, etc.
A fleurs doubles nous voyons : Capa.r jdeiuis. très élégant
pour boutonnières, en forme d'étoile; (/range Pliœnix, jiani-
rlus planas. Van Sion doubla', Sulplturhroon, etc. Les
Ta:etl(i sont également représentés de même que les Jo»-
qiiilles. Nous no pouvons quo féliciter bien vivement nos
bons amis Cayeux et Lo Clerc de celte très remarquable pré-
Jiontalion qui dénote do leur part une intelligence des choses
do rhorlicullurc et un bon goût vraiment trop rares.
I^es .\nglai.s sont, dit-on, iYari(A-so//i<<»i('.s'. Ne pourrions-nous
pas devenir un tantinet Xarcissophiles :"
Des mêmes présentateurs, un curieux Eupalosium adenu-
liliunnii, agréablement panaché obtenu dans leurs cultures;
une très belle forme d'Anbriclia, sous lo nom de Beauté de
llade, remarquable par la largeur de ses fleurs rouge-violacé
et comme comparaison une partie ieVAubrielia T.eichtlini,
Comité de Chrys.^.nthémbs
-M. Clémenl, de Vanvcs, ne veut jjas laisser au Chrysan-
128
LE JARDIN
thème le privilège d'i^lre la fleur d'hiver par excellence : il
voudrait en faire une plante du printemps. Il avait apporté
un pied de la variété Mi.ilri-ss WhiU- Po/ihaiii, en pleine llo-
raison, soumis au (ori;a^o.
COMITÛ u'.MlIlORICfLTl'IlB Ii'oBNEMBNT
Un petit lot présenté par le Muséum d'hisloiro naturelle et
composé de :
Prunus triliiba àfleurs doubles; Merisier double; .S'//'"'";/'»
obl.atii. le plus précoco do Lilas; Ami/iiilalus nana rosca,
pas assez, connu; l'arrotia Jacquemnnliana beaucoup plus
rare «luo le P. jiersica; une série do pommiers ii tli'urs :
Malux Kai'lo, Malus floribunda type et variétés llallfuiui et
SchfJeckcri.
Comité D'.MiiiunicrLTUiiK fbiitikiie
A .\l. .Mosié. de Poissy, un Clerisior do la variété Aiuiloise
hàtivi; Agé do It ans et chargé de ilU fruits; un autre,
Beauté de l'Ohio, cultivé on vue des décorations do table, de
petites dimensions, taillé H cent, au-dessus de sa greffe, avec
IV fruits.
M. Franck do l'réaumont, de 'l'averny, présentait un cerisier
Aiiiiliiisr hiitice portant tiu cerises.
Ck).MITli DE CULTUHK MAIl.UCIIIiHK
Un seul lot. apporté par M. Cliesneau. do Charenty, com-
posé de : l'umme <le terre Virtnr plantées sur couche lo
15 lévrier, Sacels à forcer Jemi-Uj»(i bhtnc, ImHuc Crii>e ù
graine noire. Humaine grise tnaraichére, le tout en fort bel
état do venue et de culture.
P. IIahiot.
Comité des Oni:iiiDÈM
Les Odontoglossum ont encore été les triomphateurs do lu
séance.
M. Lesueur, do .St-Cloud, en présentait un groupe tri-s
intéressant: ". crispunt très grai'ieu.\ et bien llouri, 0. cri's-
puni Triantr, à fleurs très massives étirés grande.s. Odonto-
glossum hybride paraissant ti-nir du /{urherianum et de
V Andersonianum, mais surtout ilii second, au coloris su-
porbo et très distinct, et un autre ( idontoglossum analogue
à VO. miranilum. mais en plus beau et plus brillant ; enlin
VOncidiuiii eu^^ullatuui et lo Cijinbuliuin deconianum.
M.M. Cappe et fils, du Vésinet. présentaient un hybride
naturel d'i idontoglossum, vraisemblablement issu do VO. /'.-.v-
catorri et do VO. Coradinei ou iiloriosuni. Sans être une
merveille, celte plante est très intéressante et bien nouvelle.
M. Dallemagne. de Hanibouillel. avait envnyé VOditnIo-
qlossum X cri.-<[x>-IIalli tar Dichensianuut et un hybride du
Cuttleiia giiias et tlu hi-lia lenebrnsir, trcs joli et portant
bien la manpie de ses deux parents; Ir Comité a réservé
sa réccinipense jusqu'à ce ipiil lût vérifié si le mémo croise-
ment n'avait pas été présenté nnlc'Tieurenionl. Dr nous avons
constaté iju'eM effet .\t. Nfaron lav.iit présenté au mois do
septembre IS'.!".! sous h- moiii de l.trliiiratllei/a X Mtneria ;
mais co dernier nom doit être considéré comme un syno-
nyme du /.. X i'i'lelilei/ensis, qui fil son apparition on
aoiit IH!!!» — d'autant plus qu'il existait déjà un /,. X Minerca
Issu d'autres parents.
Enlin M. Uriger présentait un R/iideudmm Htamfordidniivi
bien fl<'uri et .M. l'orlin un Catlleijn Memleli.
C. 'l'.-GlUdNAN
Les produits horticoles aux Halles
La vente dos Heurs ost très calme; les prix de la marchan-
dise de choix extra sont peu élevés.
Nous avons relevé, lo 15 avril les cours suivants :
Rote* extra 1" choix valent : Maréchal Siel, do 1 fr. à 5 fr. ;
Paul Xci/roit do 4 à 5 fr. ; Caplain Cliristij, de 1 fr. 'A\ à 4 fr. ;
La France, de 4 fr. à .") fr.; i'trich brunuer, do :t à 7 fr. ;
Safrano de 0 fr. 40 à 0 fr. 60; Paul Sabonnand, de 0 fr. 73
à 1 fr. ; Président Carnot. de .'t a 4 fr. : Xiplictos, do 1 fr. 50 à 2 fr. ;
Maria Van tlouttc do 0 fr. 50 à 1 fr. ; Kaiserin Auijusta
Victoria, do 5 à T. fr.; La Heine 1 fr. 50; Anna Diesbach
de 3 à 5 fr. ; Caroline Tcslout de 1 fr. 50 à 4 fr.; Général
Jacqueminot de I fr. 50 à 2 fr. .Souvenir de la Malmaison do
2 fr. .50 à .'( fr. la douzaine. Les Œillets de choix valent de
1 fr. 25 à 1 fr. -"lO ; Colosse, de H fr. : ordinaires, de 0 fr. 40
a 1 fr. la douzaine. L Oranger vaut au détail de 1 fr. 50 a
2 fr, le cent de boutons. I.a Giroflée quarantaine, de 0 fr. 20
à 0 fr. 2.'> la botte. !,<< Réséda de u fr. 10 la botte. La Violette
do Paris en moyen bultelage de 2U à .îù fr. lo cent; lo limilot,
0 fr. 50 à 0 fr. 00 la pièce; le bouquet plat do 0 fr. 75 à 1 fr.
lo petit bouquet, 0 fr. le cent. La Violette ■/<• Parme vaut do
1 fr. à 1 fr. ,'". il' l.nUillon. Le Mimosa vaut de d fr. 75 à 1 fr.
le kilo. L'Anémone rose vaut de o fr. lo à o fr. 20 la botte; do
Carn. il fr. 25 à 0 fr. 30 la douzaine; Fnlficns, 0 fr. :io la Imllo.
L'Anthémis, ilo 0 fr. 10 à 0 fr. 15 la" botte. Le Muguet do
1 fr. 50 à 2 fr. la botte; Les LIlium llarrisii valent de .'S fr. à
10 fr. ; rubruin, de 4 à 5 fr. la douzaine. Le Lllas en gerbo
vaut :i 11., sur courtes tiges, de 1 fr. à 1 fr. 25 la boite, f^o
Narcisse vaut de 0 fr. lu à 0 fr. 15 la botte. Camélia, 1 fr. la
douzaine. Le Myosotis vaut'i Ir. 75 la botte. Les Pivoines do
1 fr. à 1 fr. .50 la botte.
Les prix pratir|ués le 11 avril sont les suivants ;
Ananas de 5 fr. à n fr. la pièce. Bananes do 12 à is fr. lo
régime. Noix de Coco de 35 à 40 fr. le cent. Noix de 'M à .50 fr.
les Iwi kilos. Poires de 20 à 40 fr. les 100 kilos, suivant choix.
Pommes de 'lO à Isufr. les 100 kilos. Raisins île serre blancs
de I (i . 50 à 2 fr. 50, noirs deO fr. a li (r. le kilo. Raisins do
'l'iiouiery blanc de 2 fr. à 5 fr.; Fraises de serre de 1 fr. à 3 fr.
la caisse, en provenance d'Hyères; la 4 saisons mat, de 4 à
6 fr. la corbeille.
Los légumes sécouleid assez facilement.
AU de Vi „ 1,11 fr. los liK) kilos. Artichauts île i'. à \s fr. le
cent. Asperges aux petits pois de 1 fr. à :t fr. la boite.
Asperges loicécsdo 2 àl3fr. la botte. Carottes di< Clievreuso
de 20 a :tO (r.; les communes de 7 à '.< fi . I. - luo kilos; nou-
velles de 100 à 150 fr. les hXi bottes. Champignons de tlu li
lljô fr. los lOO kilos. Choux-fleurs Je 15 à 45 fr. Choux pommés
do 4 a 22 fr. le cenl . Cresson île 0 fr. 30 à 0 fr. su les
12 bottes. Céleri rave <le o fr. o.'i a ii Ir. M la pièce. Cerfeuil
de 0 fr. lo a II (i. I.' la liolle. Ciboule île 0 fr. 03 à o fr. o'i la
botte. Echalotes de so .i |:<o fr. les Mo kilos. Epinards do
Ofr.u'.iaii Ir. 12 le kilo. Oignons de 11 à 13 fr. les loo kilos.
Oseille d<> 10 a 12 fr. les loi kilos. Pommes de terre llullande
de 0 à 12 fr. ; .Saucisse rouije de 'i .i ~- li. Salades diverses
do 5 à 12 fr. lo cent. Pommes de terre .ouicllcs de 25 à
32 fr. les lOO kilos. V. D.
L'élévation do la température, qui s'est produite depuis
(pielques jours, l'oincidanl avec le séjour de la pluie, a produit
un abaissement notablo des prix sur toutes los denrées.
I_A TEfVIFaEFRA-rLJfRE:
les iiuliL'dliuiis citU'ssoi'f: sd/il ict'i ces (i l'iiris, iiit Uw/iunnKlrc ci'iiliijrildc.
Mars
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
lil
11
I.V
18"
17"
•J li. a 'i II. in.'iljii.
. S 11. a 11 h. —
* Midi
h"
1.V
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S"
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15°
IC,"
II."
■4 11. HoIr
1
Lib* »t Imp- H»(ti..U.
, rue Jt Orcnrilr
N" 365
Lli JAIUJIN
5 Mai 1902
CHRONIQUE
Une des plus belles drcouvorlcs do I.i cliimio modoriio
est liieii cortaiiiemenl celle qui a trait à la fahricalioii
do toutes piùces des parfums d'origiie vc^gotalo. Jusqu'à
ces derniers teni|is, no se servait pas de parfums qui
voulait. Il fallait y mettre lo prix, ce qui n'était pas ii la
l)ort('e do tous. Los chimistes les ont démocratisés. Kl
ce qui est surtout morvoilloux, c'est que, pour la plu-
part, la cnmposilioii du produit (ditcnu par synthèse est
exaeteinent identique ii celle du corps naturel. La lacune
qui séparait lo monde or|.;anisé du monde inorganique
a été comblée.
lùitre les cori)S odorants naturels et ceux d'origine
artiliciollo, il y a bien queliiuos dilTérences d'iidensité
ou de suavité qu'on pout percevoir, avec une certaine
habitude, résultant vraisomblabloment d'un groupement
des atomes différent dans les deux cas. Quoiqu'il en
soit, la parfumerie synthétique est la providence des par-
fumeurs à bon marché; c'est une industrie née en
l''rance mais que des raisons d'ordre économique ont
fait principalement développer on Allemagne.
La première essence obtenue par syntln-se a été celle
de Ueine dos prés; puis sont venues l'essence de Win-
tergrecn et cellodc .\Iirbane. Cette dernière qui rappelle
l'amando amero, est fréquemment employée et dé-
rivée de la vulgaire Benzine. La^Cnniférine, extraite de
la sève descendante du Mi>lrze, a donné la Vaiiillino qui
se lire maintenant des huiles lourdes do houille et ne
vaut plus guère que S) francs le kilogramme. La Vanil-
line mélangée au Pipéronal donne l'essence d'Hélio-
trope. Le I''ohi coupé et le Cherry lilossom sont d'une
préparation facile et pou coûteuse, en partant de la Cou-
marine qui a pour baso lo phénol d'abord, puis, par déri-
vation, l'acide salicylique.
Le Lilds lie l'erse, c'est le Terpinéol retiré de l'essence
do Térébenthine; VAubé/iùie vient de l'essence d'Anis;
le musc artificiel a fait époque par sa découverte, en
iSSS, en oxydant les huiles légères do houille. Chimi-
quement, il répond au nom quelque peu rébarliatif de
TriiiUrobutijtxylènc!
L' industrie de l'essence do Violette n'est pas moins
extraordinaire. Jusqu'ici le parfum de la Violette était
extrêmement cher, en raison de la difficulté de sa prépa-
ration. Maintenant on lo retire de l'Iris, dont 100 kilos
de racine donnent 18 grammes d'Irône. De l'irone on a
déduit l'Ionône — toujours par synthèse — dont l'odeur
rappelle exactement celle de la Violette, quand il est
dilué dans 700 fois son poids d'alcool. Il est a noter que
l'Ionône n'est pas précisément un produit bon marché
puisqu'il conte encore 12.000 francs le kilo.
Le parfum du Thé réside en principe dans le bois de
Gayac; l'essence d'diillet, de Xéroli, etc., bien d'autres
encore, sont d'extraction aussi peu compliquée. Les
essences do fruits, fabriquées en grandes quantités, ont
permis de supprimer toute trace de fruits dans les
confitures, les liqueurs, les glaces, etc. Et l'éther œnan-
thylique qui donne du bouquet — à volonté — aux
picolos les moins cotés! C'est la providence des négo-
ciants en vin — j'allais dire des fabricants.
l'Ucs-vous bien surs de boire un verre de rhum
véritable? Songez donc qu'on fait d'excellent rhum
avec du Formiate de méthyle. Mêlez de l'acide buty-
rique, retiré du lait aigre et du fromage putrélié, et tic
l'alcool... c'est de l'esscnco d'ananas que vous avez. Il
en est de même scnsililement pour les essences do
coings, de poires, de cerises, de groseilles, de bananes,
de melons, etc. L'essence de fraises — pardonnez-moi
cotto citation on langage cliimir|uo — est un délicieux
mélange d'acétate et do butyralo d'amyle, do formiate,
de nitrate, <le butyrato et de salicylaled'.niiyle. l'ixcusez
du peu! — l)'uno manière générale ;< à 4 grammes
d'essences rem|)laccnt 1 à L' kilos de fruits. Il n'y a
aucun danger a leur emploi mais la finesse de gnûl n'est
pas la mémo, tant s'en faut.
• •
Les habitants de la campagne donneraient liien cher
quelquefois pour avoir un peu do pluie : il en est ainsi,
ilu moins, à peu près partout. Au Japon, la pluie élec-
trique est un produit nouveau encore, mais qui a iHé
réalisé. I)ans la province do l''ukushima, on s'est livré
à des expériences qui ont été couronnées de succès.
L'opération commenci'e a onze heures du soir n'avait
encore donné aucun résultat le lendemain à neuf heures.
Mais à ce moment des nuages se sont formés sur les
collines et la pluie se mit à tomber en abondance. Uno
seconde averse eut lieu à onze heures; une troisième,
une quatrième et une cini|uiènie suivirent jusqu'à neuf
heures du soir, sur une étendue de plusieurs kilomètres.
A partir de cet instant le ciel se remit au beau et tout
rentra dans l'ordre accoutumé.
La commission des expériences a l'intention de recom-
mencer prochainement. Le résultat est des plus inté-
ressants et de la plus haute importance. Mais le Japon
est un peu loin, bien qu'il soit la h'rance de riixlrème-
Orient.
«
• *
En Italie, par contn>, il est limibé une pluie d'un autre
genre, dont les voisins du ^'ésuve ne sont pas précisé-
ment enchantés. Le célèbre volcan s'est permis une fan-
taisie d'un goût assez douteux. Depuis quelque temps,
il lance des bouffées de vapeurs chargr^es d'acide
chlorhydrique. Ces vapeurs se résolvent en une pluie,
qui est connue sous le nom de iiluic m-iile el n'est
{[u'unc dissolution étendue de l'acide imliqut' plus
haut. Le mauvais C(Mé de cette chute de pluie, c'est
qu'elle abîme fortement les vignes ot les végétaux, par-
tout où elle tomlje. Les feuilles el les bourgeons sont
absolument brûlés, aussi la contrée qui entoure le
Vésuve est-elle actuellement dans un triste état et son
aspect des plus désolés.
Les vignerons réclament uno indemnité au gouverne-
ment italien qui n'en peut mais, à moins qu'il ne fasse
comme dans une pièce du Palais-Royal. Près d'une
ville dont j'ai oublié le nom, se trouvait un volcan dis-
paru depuis les temps géologiques. Un nouveau préfet,
nommé par erreur et fraîchement débarqué, recherchant
quelques particularités de la région ou il est appelé
à s'ennuyer, tombe sur ce détail, et, peu familier avec
les révolutions du globe, il en déplore la disparition
qu'il croit probaljlement récente, k Les imbéciles, ils
avaient un volcan et ils l'ont laissé éteindre ». Que les
Italiens fassent de même et les vignerons qui récoltent
le Lacryma-Christi lui en seront reconnaissants.
• •
La Société des Amis des arbres, en présence des
inconvénients de toutes sortes qui résultent du déboise-
ment, vient d'ouvrir un concours original destiné à
récompenser ceux qui auront le plus contribué à jiropa-
geren l''rance la plantation des arbres fruitiers ou fores-
tiers. Le concours sera clos le 15 décembre prochain.
Son programme s'adresse autant aux pépiniéristes
i|u'aux forestiers proprement dils et la plantation des
arbres frultieis sur les routes y rentre évidemment. Il
ne faut pas oublier que le déboisement, loi qu'on l'a
pratiqué, est une des causes principales des inondations.
P. IIariot.
130
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Les Concours régionaux se liendronl à Foix, du
2i mai au 1" juin (Commissaire général, M. de Lappa-
renl); à N'evers, du :U mai au !S juin (Commissaire gé-
néral, M. Menault); à Beauvais, du 14 au 22 juin (Com-
missaire général, M. Handoing); à Laval du 21 au 29 juin
(Commissaire général, M. Grosjean); à Chambéry, du
30 avril au 7 septembre (Commissaire général. M. Ma-
gnieii).
Syndicat central des horticulteurs de France. —
Le bureau du Syndical cunlral des horticulleurs de
Franco est ainsi conslilué pour l'année lî)02.
t'risiilf-nl : M. Itlugi-iie Doliivior; /'ivr/iiVr \'irc-I'rt'siili-,it :
M. II. Marllnel; I'i<v-/'r<'ii</r>i(.v : .N!.\l. Aboi, (ji'nlilliiiiiiiiio;
Sii-rrliiiir iirni'i-al : M. Henri 'riieulior (ils ; Sfcrctuirrs
aiiioiiils : .\IM. Lapiorro lils, Darué; Trrsorier : M. Lange;
Tri'-xurier ndjoint : \\. lioiraunl; A>xhirisU-s : M. Victor Do-
lavicr; Conseilt<-rs : .\I.M. Honiielorrc, Hilliard. Iloiillot
(Eugène), Jobcrt (.Ma.xinii'). Moynel, Tissot, (iroux (CImrlos).
Graindorge, l-'ournier iJulesi. Veillard.
Association de l'Ordre national du Mérite agri-
cole. — L'Association de l'Ctnlro national du Mrrite
agricole a tenu sa réunion trimestrielle au Palais d'( tr-
say, le vendredi 11 avril, sous la présidence de M. Mar-
cel Vacher. L'elTectif de celte association s'est accru de
18<> membres pendant le dernier trimestre.
Sur le rapport du secritaire général, NL J. Trouile, le
principe de la création d'une misse de pri-ts et île secours
a été adopté ; une commission sera nommée, pour l'é-
tude des voies et moyens. Le litillcliii Mensuel de
l'Association, dont le service est assuré gratuitement à
tous les adhérents, a pris une grande extension; il a
été complété par la publication des avis officiels et des
nouvelles (concours, expositions, lois, arrêtés, etc.) in-
téressant l'agriculture.
Un banquet présidé par M. Ch. Deloncle chef du ca-
binet du ministre de l'agriculture, représentant .M. J.
Dupuy, ministre de l'agriculture, a suivi la réunion;
les membres du comité-directeur, de nombreux délé-
gués et adhérents do l'Assoeiation y assistaient. Les
discours de MM. Marcel Vacher et Deloncle ont été
applaudis; ils ont mis en relief l'objet, tout de mulualité
et d'assistance, de l'Association du Mérite agricole.
L'Assembli-o générale annuelle de l'Association aura
lieu dans la (tremiére quinzaine de juillet; les réunions
des groupes provinciaux se tiendront lors des concours
régionaux de Nevcrs et de licativais.
Vœux au sujet du concours général agricole. —
La .Société d'encouragement à l'Agriculture vient d'é-
mettre le» vieux suivants :
1' U>ie le Concours annuel général no soit plus scandé;
qu'il uil lieu à une date lixo, et compronrie tous les produits
do I éli-vage (animaux reproducteurs, animaux gras, de
trait, etc.). les produits de l'agriculture, do la viticulture, do
In macliinerie agricole.
•i' Que pour lo recevoir, un vaste Palais tif l'Aflriculluri-
goil immcdiatemcnl construit dans le voisinage do In l'orte-
Mnillot;quc, transitoirement et en attendant cette édilirntion,
la galerie des .Mactiines soit conservée pour lo recevoir.
:r Miio des ex|M!riences niélliodii|iies île monsiirnlion et do
pesage soient organisées diins tous nos concours.
Le bureau de la Société des Agriculteurs de France
a, il y a quelques jours, présenté des vieux analogues ii
M. lo Ministre do l'Agriculture. M. Dupuy a répondu
qu'il prenait, d'autant plus volontieis, leurs vieux en
considération , que ces vceux tout le monde était d'ac-
cord pour les (orniulcr.
Elnseignement colonial. — La Société d'encouragé,
ment à l'Agriculture, a sur la pioposition de M. Dy-
bourski émis le vont suivant:
Qu'une part soit (aile, dans les programmes des écoles
d'agriculture à l'agriculture coloniale, et que l'étude de cette
agriculture coloniale fasse ensuite l'objet d'un enseignement
spécial.
Une curieuse statistique. — On a procédé, dans le
royaume de Prusse, au recensement des arl)res fruitiers.
Le nombre total des arbres recensés a été de 90.3)57.000.
Ce nombre d'arbres donne pour les 3i. 572.509 haliitants
du royaume, une moyenne de 2b2,20 arlires par lOO ha-
bitants. Cette moyenne d'un peu plus de 2 arbres 1/2
par habitant est très faible, et ne correspond pas aux
besoins, si on pense que d'une part tous les arbres
recensés ne portaient pas des fruits et que chaque
année une partie des arlires fruitiers n'est pas produc-
tive.
Sur 100 arbres fruitiers, il y avait pour l'ensemble du
royaume : 2*,l,76 pommiers, 13,.">.") poiriers, 41,40 pru-
niers et l.">.2'J cerisiers.
Importations de fruits en Angleterre
Les Pom.mes d'Ai'stralib
Le département de l'Agriculture de Victoria a envoyé
127 caisses des plus belles pommes, choisies avec soin,
provenant des jardins de la Colonie, pour être exposées,
puis ensuite vendues à CovenlGarden. Cet envoi est
arrivé par le steamer Ojiliir.
Les fruits ont été soumis à l'appréciation des ache-
teurs, qui en raison de leur excellente qualité, les ont
trouvés très intéressants. A propos de cet envoi, il peut
être bon de signaler que des vergers de très grande
étendue ont été créés, et qu'on s'est attache à ne planter
que les meilleures variétés de pommes et de poires, en
vue de l'exportation en Angleterre.
Les saisons étant à Victoria absolument opposées aux
saisons en Europe, aux Etals-Unis et au Canada. Les
arrivages de Victoria peuvent avoir lieu sur les mar-
chés d'Europe de fin mars, au plus tard, jusqu'au com-
mencement do juin, alors que les fruits sont rares dans
l'hémisplicre boréale. Une sociéb' de producteurs de
fruits s'est formée pour développer dans l'Elat de Vic-
toria la culture et l'exportation, et le Gouvernement
pour ailler à l'établissement d'une large exploitation
fruitière, et à la mettre de suite dans une situation favo-
rable, accorde une prime pour les produits exportes.
Les proilueteurs donnent les soins les jilus minu-
tieux au choix et a l'emballage des fruits. Il est reconnu
indispensable de vendre seulement la meilleure qua-
lité, pour obtenir les meilleurs résultats. Etant donné
la grande étendue des vei-gers, et l'extention continuelle
des plantations, il faut s'attendre a un dévelo|)pemeiit
annuel 1res large des exportations. L'an dernier la va-
leur des fruits exportés de 'Victoria s'est élevée a
;i3.f><'8 livres sterlings (858 522 fr.). Pour les pommes,
les producteurs ont adopté une dimension minima.
Aucun fniit au-ilessous de celte dimension, ou ayant
une tare, n'est expédié.
Les fruits en Californie. — Le phylloxéra continue
à faire ses r.i\a;:es en ('.alifornio et les récolles de vin
diminuent graduellement d'année en année, les viticul-
teurs arrachant leur vignes pour les remplacer par des
arbres fruitiers.
La recolle des prunes se chifTre par 60 millions de
livres et celles des raisins secs par 70 millions, environ
24 millions de moins qu'en ItiOO.
Les noyers ont produit 15 millions do livres et les
I.I', JAliDlN
131
amandiers Î,500,I)UO; c'fsl uiio loj^i^rc iliiiiinutidii sur
l'.MIO.
Los noyers sont atteints d'uno maladie à laqucllo on
no seml)le pas pouvoir trouver do romc'dc, et il est cer-
tain que la prûduclion sera fail)Ie la saison procliaino.
Bureau de l'Industrie agricole et horticole des
Etats-Unis. — Sous le nom de Hi/retiu nf Phint hi-
iliditrii, il existe une section du Minislère do l'Agri-
culluro aux Etats-Unis, orfianisée en juillet l'.IOl, et
unlqueniciit destinée aux reclierclios do pliysioNigio et
do pathologie végétales, aux recherches et aux oxi)é-
riences liotaniques; éludes do gazons et do plantes
fourragères; iHudes pomologiques; semis et accliniatidii
de idantes; et toutes autres quostions intéressant l'hor-
ticulture et l'agriculture.
Pour donner une idée do l'importance de ce bureau,
qui rendra de très grands services ;i l'Horticulture,
disons qu'il coin[)rend un directeur, et trente-cinq expé-
rimentateurs : botanistes, pliysiologistes et palhologis-
les, un mycologue, un cliimisto et un expert en tabacs.
Jardin Royal de Kew. — I.o jardin Royal de Kew
est une excellente écolo d'horticulture pratique quo nos
jounos jardiniers pourraient suivre avec un profit d'au-
tant plus grand qu'ils s'initieraient sans frais aux goûts
et aux besoins des Anglais.
Il ne faut pas perdre de vue quo le marché anglais
est notre plus important dcdiouché et quo celui-ci serait
peul-i'tre encore plus considéralde, si nous faisions
quelques efforts pour nous conformer aux goûts de nos
voisins.
Nous croynns donc élro utile à nos lecteurs en leur
faisant connaître les conditions d'admission, comme
jardinier ou comme contre-maitre.
Los jeunes gens qui sollicitent leur admission comme
jardinier au Jardin Royal devront fournir Jun certificat
signé par leur patron actuel et par celui chez qui ils
étaient employés précédemment. Ce certithca, avec
ceux qu'ils auront d'autres patrons jardiniers prati-
ciens, devra être joint ;i la lettre do demande écrite do
leur propre main, (|u'ils adresseront à l'Administrateur.
Les étrangers devront savoir écrire et parler l'Anglais.
Les salaires sont do 21 schillings [■i'.', fr. ôO) pour les
jardiniers, et 27 schillings (30 [fr. 25) pour les contre-
maitres, par semaine, avec supplément de paye pour
le service du dimanche. Les candidats doivent avoir au
moins 20 et au plus 2.j ans, et avoir été employés au
moins cinq ans dans un bon jardin privé ou une pépi-
nière. Ils doivent être de bonne santé, sans défaut phy-
sique, et lie pas être au-dessous de la taille moyenne.
Pendant le travail, il devront porter un complet de
sorge bleu, et une chemise de llanelh' grise à col rabattu.
Les candidats seront informés si leur nom a été inscrit
sur la liste d'admission, et seront également prévenus
dès qu'une vacance se produira. S'ils ne sont pas convo-
qués dans un délai de trois mois, il sera nécessaire
qu'ils renouvellent leur demande.
Le Jardin Impérial botanique de Saint-Péters-
bourg si magistralement dirigé [)ar M. A. l''isclior de
NN'aldheini vient d'organiser plusieurs missions scicnti-
liques. M. G. J. Taufilieu est chargé de l'étude des
steppes de la Russie méridionale. M. W. H. Lipsky,
visitera le sud de ri'.nrope, enfin M. A. A. Mlenkin est
chargé d'étudier spécialement la flore de Saian. .\os
vo'ux accompagnent les voyageurs.
Expositions annoncées. — La Société d'horticulture,
de liotaniqueet d'apiculture de Beauvais organise une
exposition à laquelle tous les horticulteurs, botanistes,
apiculteurs, fabricants l't marchands d'oltjetsse rappor-
tant à riiorliculture, à la l)olaniquo et a l'aiiiculture,
quelque soit leur nationalité, pourront y prendre |iarl.
L'exposition aura lieu du li au ïi juin.
Vente aux enchères des collections Alfred Bleu.
— La vente aux enchères des iniiiortantes collections do
plantes rares de M, Alfred Bleu, dont nous avons
annoncé lo déccs en .son temps, auront lieu les 15, le. et
17 mai prochain. Celte collection se compose surtout
d'Orchidées, de Bertolonia, d'Aroïdi'CS, de Bromé-
liacées, etc. M. Bleu était plus qu'un amateur éclairé,
c'était un semeur habile à qui l'on doit plusieurs
liylirides remarquables.
Beaucoup do [jlantes provenant de ses semis d'tJrchi-
déos n'ont [)as encore fleuri. C'est là un des attraits do
ces enchères qui ne manquerons pas d'être courues.
L'alcool industriel de figues sèches. — On vient
de faire en Algérie des essais siTioux de distillation do
figues .-èclies qui ont donne d'assez Ijons n-sultats;
mais comme l'alcool obtenu ne peut être considéré- que
comme alcool imlustriel, le prix de revient est un peu
élevé. Par contre, la distillation des figues de Barbarie
(cactus opuntia), toujours comme alcool industriel, a
donné des résultats bien plus avant.igeux, comme prix
do revient et par conséquent comme bénéfices à réali-
ser. On a l'espoir d'améliorer le goût de cet alcool.
Le verre " Cathédrale », devient d'un emploi cou-
rant poui- le vitrage des serres, oii il tend à se substi-
tuer à toutes autres sortes de verre. Il possède en efTet
do réelles qualités.
C'est un verre coulé, plus épais et par conséquent
plus solide et plus résistant que le verre ordinaire; la
largeur des bandes peut aller jusqu'à 51 centimètres.
La largeur des plaques de verre et leur résistance
permet de réaliser une économie notable dans la con-
struction dos serres, dont la charpente peut être consi-
dérablement allégée; moins de joints, économie réelle
dans l'emploi du mastic; moindre déperdition de cha-
leur, d'où résulte une économie dans la dépense de
combustildc. Les montures de la cliarpente do la serre
étant plus espacées, les condensations et les suinte-
ments d'eau deviennent moins considérables. On a fait
à l'Ecole N'ationale d'Horticulture do Versailles, une
très heureuse application du verre « cathédrale ». On a
constitué avec une lame de ce verre des auvents qui
paraissent être le dernier perfectionnement du genre.
Procédé économique pour obtenir des pommes
de terre en primeur. — M. Scluibaux a exposé ii la
Société Nationale d'iVgriculture de France, au cours de
la séance du lii avril dernier, un procédé deculluie qui
lui a très l)ien réussi et grâce auquel il obtient à très
bas prix et très simplement des pommes de terre do
primeur.
Ce procédé consiste à planter vers la fin d'avril des
pommes de terre provenant de la récolte de l'année
précédente, dans les conditions où on le fait ordinaire-
ment au printemps. Ces pommes de terre se dévelop-
[lent à la fai,on normale et à l'entrée de l'hiver elles sont
déjà de grosseur moyenne; on les jiréserve du froid par
un butage. Elles se conservent en terre, avec toutes
leurs qualités et leur fraîcheur. On les arrache au fur et
a mesure des besoins et on a de la sorte de véritables
pommes de terre nouvelles.
Pièges lumineux pour la destruction des insec-
tes. — La lumière de l'Acétylène si vive si écla-
tante et d'une production si simple, permet de rendre
132
I.F. JARDIN
absolument pratique les pièges lumineux pour la des-
Iruclion des insectes, l'ne seule lampe peut détruire en
une nuit jusqu'à •">000 |iapilloiis. L'emploi de ces pièces
est di-sormais la nu'-lliode la plus conimcide, la plus
expédilive, la plus efficace cl la moins dispendieuse
pour détruire toutes les bestioles malfaisantes, qui atta-
quent les produits de nos jardins et de nos vergers. Un
des appareils les mieux comiiris est l'appareil Sabatior.
Congrès horticole en 1902. — La commission du
con;.'ri'S de la Société Nationale d'Horticulture de France
a attriljui' les récompenses suivantes aux auteurs dos
mémoires préliminaires pour le congrès de i',<02.
Nous avons donné en son temps (1) le texte des ques-
tions mises à l'étude.
Dipl^^mo de .Médaille d'or à .\l. ViUlenian pour monograpliio
horlicolo d'une plante. '.•' (|iieslion. Sujet traité : monogra-
pliio lies llœiiiitniliiis.
Dipl'^ino de .Médnillo d'or à .M. l^mile Lemoino, mémo ques- .
tion. Sujet traité : monograpliie des Dfiilziu.
Dipl<^me de (ïrandc .Médaille do vermeil à M. Amiot. pour
sa inriiiograpliio do la Pomme de terre.
.Modailledo veniioilii.M.l.avialle: monngrapliiodiiChaliiigMior
Iiipliaiio do (irunde .Mi'daillo d'argent à Âl. Van don Hcedo
.Muniigrniiliie dos Ileiiiniiii.
Des dipli'imos de .Médaille d'argent ont été attribués à
.M. Charmeuse sur la tr quoslion : des meilleurs modes
d'omballage des fruits pour leur transport en l-'ranco et à
l'étranger.
A M. Zacliarewilz sur la 4' «luestion : Etude coniparntivo
des dilTércnts verres applic|ués au vitrage des serres.
A M. Boitkn sur la fs' question : Uuellos sont les cuUures'l
maraîchères do primeurs à faire avanlngeuscnicnt dans Iq^
rentre et le nord de la l-'raiice. "
A .M. I^afon sur la 2' (|uestiiin : Etude des maladies cryp-
tii^amiquos i|ui attaquent les plantes horticoles de la faiiiillo
des Hnsacéos.
Enfin un diph'imo de petite .Médaille d'argent à .M. Van ilcn
Heede pnur la 10' i|UPstion : Etude sur les genres do piaules
à fleurs qui se prêtent le mieu.x au fori;age pendant les sai-
sons d'hiver ot de printemps.
Les autres i|uestions n'avaient pas été traitées ou traitées
d'une façon insuflisantc.
Les mémoires suivants ont «le plus été admis à l'im-
pressiiiii :
t,es espèces du genre llfvtnanlhiis. par I'.. do Wildoman. .
Monographie du gonro Dciitzia. par ICniile Lomoine.
Iles nioillours modos d'eiuballago dos fruits pour le trans-
port en I-'rance et ù l'étranger, par A. Cliarmoux,
ijuelles sont le cultures marairhères do primeurs à faire
avantagousomcnl dans le centre et dans le nord de la France,
par V. Boivin.
l'Uude comparative dos différents verres appliqués au
vitrage des serres, par It. Zacharewicï.
Société frigorifique. — Nous apprenons qu'une
importante société va établir sur la ligne de l'Oui'sl un
service de wagons frigorifiques.
Ce «ervice est appelé a, rendre de grands services a,
l'Agriculture et aux industries qui s'y rattaelionl. Les
produi-lours de lait, do beurres, de /rornagos. profile-
ront tout parliculii'rement di- cette nouvelle organisa-
lion, m.iis elle sera presque aussi avantageuse jiour les
producteurs de fniits, di? légumes et do fleurs.
Des dépôts seront établis .sur divers points do la
ligne, les denrées y seront remues, groupées et refroi-
dies avant l'expédition.
Un nouveau catalogue de Roses. — M. (iravoroau,
l'anialeur bien connu, vient île piibllor un magniliquo
catalogue* de Itnses qu'il cultive dans sa proprii'b- do
l'ilay, près do Paris. Nous parlerons do ce bel ouvrago
dans noire prochain numéro.
(I) L* Jardin n- 'M, du .'> septembrt' lUul.
Jurisprudence. — M. L. Linden nous informe
qu'il vient do gagner définitivement le procès que
M. Claes leur avait intenté. (_>n se rappelle les faits :
Il y aôans, .\L Claes, ancien collecteurde^L\I. Linden,
faisait annoncer dans les journaux horticoles anglais
qu'il venait d'importer 40.000 Odontoglossum pareils à
ceux qui avaient fait la réputation de leurs établisse-
ments.
MM. Linden protestèrent d'autant plus contre l'emploi
de leur nom pour la vente de ces plantes que ce collec-
teur n'était pas l'importateur des grandes variétés qui
avaient paru dans leurs établissements depuis une
dizaine d'années.
M. Claes fit alors annoncer dans les journaux qu'il
intentait un procès à MM. Linden et qu'il demandait
100.000 francs de dommages et intérêts.
Le tribunal de commerce do HruxoUes déboula M. C.laes
de sa demande et le condamna aux dépens.
M. Claes interjeta appel de ce jugement. Nous appre-
nons que la Cour d'appel de Bruxelles vient, le 24 avril
dernier, de confirmer purement et simplement le juge-
ment qui avait élé rendu par le tribunal de commerce.
Nous signalons l'issue de ce procès qui peut intéres-
ser nombre de lecteurs du Jurtlm.
Les microbes et les légumes verts. — M. le pro-
fesseur Oeresola, de Padoue, conseille de ne conserver
les légumes verts qu'aprcs les avoir laissé baigner une
demi-heure environ dans une solution d'acide tarlrique
à .3 0/0. Le vinaigre peut remplacer l'acide lartrique. Le
docteur Ceresola a pu constater que l'eau dans laquelle
des légumes avaient été lavés contenait un très grand
nombre de microbes, entre autres des b;icilles ressem-
blant fort à ceux de la ficvre thyphoide et du tétanos.
Elle contenait en outre des anguillules et des semences
de ténia.
Nécrologie. — Nous apprenons avec regret la mort
do M. IJoi/.ard, jardinier en chef chez M. Ed. de Roth-
schild, officier du Mérite Agricole. 11 élait un îles mem-
bres les iiius actifs et les plus dévoués de la Société
Nationale d'Horticulture depuis 186.3, et il faisait parti
du Comité de fioriculture. Âl. Boizard avait élé souvent
mcmlire du jury des grandes expositions annuelles.
Expositions annoncées
Marseille, du 15 au Is mai ; (hongres do la Société française
lies Hosiérislos.
Langres, 17 au 10 mai.
Paris, 21 au 2ii mai. Exposition prinlnnièro do la Société
Nali'inalc aux serres du Cours-la-Rcine.
Lyon, -'s mai au 2 juin. Exposition générale.
Lille, mai à septembre. Ex'posilion inlornationalo générale.
Versailles. :il mai-M juin. Exp. hnrliinle.
Moulins, 12l."ijuin. Ivxpos. di-parlomenlalo horticole.
Londres, 2'>-;1'i juin. Congrès do Hosiérislos et exposition
de Uii>os. — 2s-;f(i mai 'l'omple Show (Exp. génoralo).
Amiens, 2s-?s-.;ii juin. ICxpositiun do fleurs en pots el cou
pèo>, garnitures Horalos.
Dammartin (.Seine-et-Marne), août. Exp. horticole et des
boaiix arts.
Mclun, •--■' août, l-'xpos. géni-ralo.
Besançon. l'i 17 aoùl. ICxposilion générale.
Boiilognc-sur-Scine. du 2ii au 2i sept. Exposition générale.
Pan, lin soplemliro (Congres pnuiologiquej do la Socii'iè
pomolo^iquo do Franco (fruits ilo table) et do l'Association
française pomoln^iquo (fruits à cidroi ol À lolle mcnsion
exposition générale ot inlornationalo do fruits, plantes, ma-
tériel, etc.
Amiens. 1!) octobre. Congrès pomologiquo,
Angers. 7 au If. novendire. Exp, de Chrysanlhènies.
Coutances, 15-17 novembre. Exp. dcChr; sanlhemcs et fruits.
LE JARDIN
133
La floraison tardive du Chrysanthème
Un de nos amis, quo la culluro du chrysantliiMno a
passionné dfs io dt'lmt, nous ronimunique la reproduc-
tion (l'un clirysanlhènio photo^;raplii(^ Io 1:! janvier l'J02,
cultivé en demi-standard par M. Malin, jardinier clic/
Mme Caillot à Gox f.Vin), on appelant notre attention
sur l'époque tardive à laquelle celte photographie a iti'
faite.
En effet, l'époque naturelle ;i laquelle fleurit la variété
Ktoile de Lyon est la première quinzaine de novembre.
Le fait d'avoir pu obtenir iiiie plrml" llenrie d'ini ■
alisolue perfection, si.\
semaines plus tard que
l'époque ordinaire, nous
a semblé assez remar-
quable pour IntéTCSscr
nos lecteurs et nous
avons fait demander à
M. Malin une noie sur la
façon dont il avait opéré.
Nous sommes heureux
de pouvoir renseigner
nos lecteurs, persuadés
que beaucoup d'entre eux
y trouveront l'occasion
de faire leur profit de la
communication do M. Ma-
lin, communication d'au-
tant plus intéressante,
que la plante figurée n'a
pas été élevée avec le
secours d'une serre, mais
simplement bouturée
dans une véranda, cul-
tivée pendant l'été au
pied d'un mur, abritée
avec une bande de cali-
cot; enfin qu'elle a été
rentrée assez tardivement
dans la même véranda
où tenue à une tempéra-
ture peu élevée, elle a
été en pleine floraison
du :!0 novembre au
20 janvier.
Voici la note très ex-
plicative de M. ^^alin :
Le demi-standard de
la variété Etoile de Lyon, dont je vous envoie la photo-
graphie porte 29 fleurs.
La plante mesure l'"30 de diamètre et le pot 27 cent,
intérieurement, les fleurs ont un diamètre de 13 à
20 cent., quelques-unes même mesurent £2 cent.
La plante a été photographiée le 13 janvier, mais elle
aurait gagné à l'être 15 jours plus tôt, déjà plusieurs
fleurs étaient à la déclinaison.
La tige qui est un peu courte mesure 49 cent, de la
surface du pot aux feuilles.
La bouture de cette plante a été faite le 20 janvier
avec un fort drageon (1) presque de la grosseur d'un
doigt. Elle a été mise dans un godet de .5 cent, et con-
servée dans une véranda faisant face au midi, où elle
est restée jusqu'au 20 avril, époque où je l'ai mise en
plate-bande contre un mur assez élevé et faisant face
(\) Ce modo de boiihiragi- trésnsilé autrefois est presque délaisse
aujiiiird'hui. Avec de lionne bouture, on obtient en général des
rùsultatâ semblables.
Fig. Cî. — Demi Standard.
(Photoffraphiée
Cultivé par M. Malin, jardiiii
au sud-est où elle est restée tout l'été, abritée bien
entendu les [iremières nuits et surtout les nuits plu-
vieuses et froides avec une toile en calicot blanc.
Le pot était aux doux tiers enterré dans de la cendre,
comme il est indiqui' dans l'ouvrage : « Le Chrysan-
thème à la grande lleur (1) ».
l''iii février, j'ai donné un premier rempotage en pois
do 8 cent., le deuxième, fin mars en pots de 12 cent., le
troisième, courant juin, cTipotsde 17 cent., le quatrième
et dernier vers le 1.') juillet en pots ilo 27 cent.
Chaque rempotage a été fait dans les conditions
indiquées dans ledit ouvrage pour les mélanges de
(erî'i"i l't .l'Milion d'en^rrais l'apillon.
La première percée a
eu lieu aux premiers
jours de mai, elle m'a
donné 3 superbes bour-
geons qui ont subi un
pincementàdeux feuilles
au 20 mai et un deuxième
au 15 juin, toujours sur
deux feuilles et un troi-
sième cl dernier le .j juil-
let sur 3 feuilles, ce qui
m'a donné 30 branches,
mais 7 peu développées
ont été supprimées. 11 en
restait donc 29.
Les boulons ont été
réservés du 20 au 2.5%ep-
tembre, ce sont tous des
boutons coiiroiiiie, ex-
cepté les deux fleurs de
la base, pour lesquels on
a réservé des boutons
terminaux (2), afin d'al-
longer ces deux bran-
ches, lesquelles étaient
restées faibles au milieu
de la plante.
En prenant les boutons
terminaux, j'ai gagné
10 cent., ce qui m'a per-
mis de les palisser sur le
cercle.
La plante n'a pas été
rentrée aux premières
gelées, qui sont venues
do très bonne heure, je
l'ai abritée toujours à la
même place et avec la même toile déjà nommée. Je l'ai
rentrée, les premiersjours de novembre, dans la véranda,
dont je m'étais servi pour le bouturage, en n'y donnant
que 7 à 8° de chaleur au lieu de 12 à 15.
J'ai donné un soufrage à la face inférieure des feuilles
pour prévenir l'apparition du blanc avant de la rentrer.
Une fois à l'abri, je lui ai donné de l'air presque tous
les jours, sauf les jours de brouillard.
Les premières fleurs se sont épanouies du 20 au
30 novembre pour terminer complètement leur floraison
le 20 janvier, mais elles sont restées en parfait état
pendant six bonnes semaines.
Je ne me suis jamais servi d'engrais liquide, mais
j'ai arrosé constamment à l'eau pure et ai appliqué un
(1) l,c Chrysanthème à la grande fleur, par Anatole Cordonnier,
1 vol. de 220 pages illustré. En vente à la Libraire Horticole, prix
franco 3 tr. 20.
(2) Ces 2 boulons terminaux ont donné des fleurs avec centre
coloré, on peut les distinguer facilenienl à la base de Io couronne
fleurie, au milie\i de la plante.
\arièU- Etoile de Lyon,
le 13 janvieri
er chez Mme Caillot à Gex
134
LE JARDIN
lop-drossing (surfaçage) à IVngrais Papillon à 5 0/0 en .■*•
septembre. ♦
Il serait intéressant, à (ilusieiirs points de vue, que les
expériences faites par M. Martin soient renouvelées,
non seulement sur dos variétés fleurissant à la même
époque, mais encore sur des variétés plus tardives
encore, ce qui perniollrait de jouir de cette floraison des
chrysanthi'ines à une époque où les Heurs ne sont pas
précisément aliondanles.
Ubxi'î Ravmomi. '■
Au sujet des variétés de Kaki
Nous recevons de notre tiirres|iondant ii Vokoliania,
M. Tliéodore Eckardl, directeur des cultures de l'éta-
blissement L. Boehmer, l'excellente communication
suivante.
Dans le numéro X/l de voire excellent journal est
publié un article fort intéressant sur la maturité des
Kakis en l'ranee.
11 est à espérer, que celte publication aidera à vulga-
riser, en Franco, ces utiles arl)res fruitiers, à la fois très
faciles ii cultiver et précieux jiar les qualités de leurs ^
fruits. C'est seulement ici, au Japon, que j'ai appris aies .■
priser ii leur juste valeur. Ils sont, sans (>xcoplion, de
goût excellent, très sains et fort décoratifs dans les cor-
beilles do fruits que l'on prépare pour dessert et à la
fois pour ornement de table.
Je regrette de n'avoir pu identifier toutes les variiHés
énuméréespar votre estimable collaborateur, la ilifticuUé *
d'écrire les noms japonais on langues étrangères csl ici
la cause do bien des confusions dans la nomenclature
des plantes. L'on a généralement adopli' un certain
système de transcrii)lion du japonais, mais la pronon-
ciation diflèro de la prononciation française et il serait
peut-être désirable de la changer encore pour arriver
à la (irononciation japonaise.
Dans la liste suivante, je vous donne une énuniéra-
lion <les variétés les plus estimées ici et j'ajoute entre
l>arentlioses la prononciation française traduite aussi
exaclcnient que possible, autant qu'on peut dans ileux
langues différentes rendre des sons dilTérenls.
Première classe : Uni dai Muni [haï ila! Marnu) :
Goxhogaki [Gen iirlien ii rnjn ki] ; Il i/aku me {Cli in knii mé] ;
Kitrokutiia (Kourokoiimn) \ Tsiiru no ko [Tsoiirou no .
ko] : Xeiijiiiiaru (Zcnjimarou).
Deuxième classe: llachiiia (Uatchia): Masi/gaki
(Mnsounijaki) : Mine Dsuru iMino Dseurou) ; Tane
iinslii (Tnnr nachi); Ye non (Yenion).
Do ces variétés l'on peut recommander le Zenji Maru
comme le plus rustique. Il rrsisic nn.r froidx ilans Vite
lie Yezzo.
Ici au Japon, le traitement du fruit mûr des Kakis les
sépare en doux classes bien distinctes :
I.es fruits do la promièie classe sont mangés dès leur
maturité première, tous trais cueillis de l'arbre, tandis
que ceux de la deuxième classe sont d'abord soumis à
une légère fermentation. On les met dans des barils à
Saki (espi-ce d'eau de vie faite avec du riz et très
estimée par les Japonais) (>t on les laisse dans ces barils
l)ien formés, pendant doux ou trois semaines. C'est
alors qu'ils sont manges et peut-être sont-ils ainsi pré-
férables aux autres. Ce traitonienl est h préconiser, car
les fruits des variétés de la dorniéro classe sont à leur
première maturité encore astringents et ce di'faut
disparait tout à fait par la (crnienlation, qui du resie,
augmente aussi la teneur en sucre et donne un léger
goi'il aromatique dos plu» agréal)lo8.
Manquant de barils à Kaki, on choisira ceux qui ont
contenu du cognac ou du vin blanc. Après avoir humecté
l'intérieur d'un peu de cognac, on pourra y placer les
fruits.
Je regrette de n'avoir pu comparer toutes les notes
de votre correspondant aux expériences des Japonais, h
cause de la difllculté de l'identification, mais autant
que j'ai pu le faire, ses observations sont confirmées
exactement avec mes propres observations faites ici.
Je ne sais pas si les Kakis sont faciles à obtenir dans
les pépinières en France, sinon les plantes greflées, de
3-i pieds d'hauteur, se vendent très bon marché ici et
voyagent très bien pendant l'hiver, elles pourraient
donc être iu'portées à des frais minimes.
Si cela vous parait tlésirable je fournirai très volon-
tiers une liste descriptive des variétés et si je peux
l'obtenir je vous enverrai une belle planche colorée
publiée, il y a quelques années, parle Collège Agricole,
à Tokyo. Celle-<'i aiderait beaucoup à identifier lesfruits
et à corriger les noms.
TlIliODOIlE EcKAnDT.
L'éclaircie des Poires
La superbe floraison que nos Poiriers nous ont offerte,
cette année, nous promet une abondante récolte; trop
abondante même, si l'on n'y met bon ordre.
La taille niodorce que j'ai toujours préconisée, taille
directe au-tlessus do un, deux ou trois boulons à fruits
est un gage de récolte tellement certain qu'il chaque
printemps, on est dans l'oliligation de supprimer le
plus grand nombre des poires naissantes, pour n'en
laisser qu'une quantité raisonnable; ce, sous peine
d'obtenir do petits fruits, de fatiguer les arbres cl les
rendre stériles pendant les deux ans qui suivent.
N'est-ce pas un granil avantage que d'avoir la faculté,
pour certaines variétés surtout, de choisir, parmi la
multitude, le nombre restreint et justement proportionné
de poires que l'on veut avoir belles et bien conformées
et dont on veut i|ueli|uefois faire des monstres de
volume.
Cette suppression s'appelle Vertu iri-ie.
Or, à cette occasion, réédilerai-je cette vieille théorie
combien de fois redite : « supprimer les petites poires
quand elles ont la grosseur d'une noisette; garder les
plus grosses, en n'en laissant qu'une ou deux sur chaque
bouquet. »
C'est facile à comprendre et à exécuter; mais c'est
vraiment trop simple. Cette règle, appli(|uée à la lettre,
donne dos résultats tout au plus passables. L'éclaircie
doit élro plus intelligente.
Los résultats, chaque année, doivent mériter la noie
1res liicn.
Au moment oii les petits fruits ont un certain carac-
tère, après la chute naturelle des non-noués, examinez
vos Poiriers sur lesquels vous n'aurez auparavant pia-
ti(iué aucune éclaircle.
Vous remarquerez (luo certains bouc|uels de poires
en présonicnt (rois on t|ualre très belles bien conformées
cldo bonne venue; d'autres bouipiols en ont doux ou
ou trois do grosseur moyenne; d'autres enfin en mon-
trent une ou doux petites.
Or, les fruils, à cotio époque sont dores et déjà carac-
térisés, les petits resteront les petits à la récolte, de
mémo que les gros resteront les gros. Je m'explique en
citant un exemple : supposez deux branches fruitières
voisines ; l'une possède trois belles poires fiion venanicu
LE JARDIN
135
l'autre en a deux petites. Appliquez la roglo précitt-r;
c'est-à-dire laissez sur cliaciuo liiaiiclio une poiro. A la
récolte, elles ne seront certainement pas tontes deux do
incTnef,'rcisseur en admettant (|uolapi'titoail tenu. I, a sup-
pression des grosses n'aura pas profiti- a cette dernière.
i,a sève ne s'unilie pas aussi facilement. Chacune des
deux pnires subsistantes aura grossi en raison do la
suppression de ses voisines immédiates et du courant
de sucs plus ou moins important (jue les branches ijui
les portaient pouvaient leur donner. A la récolle donc,
il y aura une grosse poire sur la première branche et
inévitMhlcnient une pititi' sur la seconde.
Si, au contraire, vous gardez deux poires sur la
branche qui en ])romct de belles et si vous di'barrassez
complètemeMl la branche qui
en montre de petites, à la
récolte vous aurez deux
poires de même grosseur, à
(juclques grammes près et
bmtes deux au-dessus de la
moyenne. Au point de vue
marchand, comme à tout
autre, celles-ci ont plus de
vali'ur (|ue celles-là. b'.t, en
pratiquant ainsi vous ne fati-
guerez pas une branclu' ma-
ladivi' qui aura des ehances
de fructilier dans de meil-
leures conditions l'année sui-
vante.
l'.n un mot, il faut savoir
prendre les belles poires là
où la nature les place. Ceci
est tout le secret d'une boinie
éclaircie.
Nous pouvons donc rem-
placer la vieille formule par
celle-ci plus juste : « Laisser
plutôt trois poires à une
branche susceptible de les
porter et les supprimer
toutes sur une autre jugée
trop faible et qui le montre
par l'aspect de ses jeunes
fruits. ))
Ce fait que certaines bran-
ches sont plus aptes que
d'autres à donner de beaux
fruits s'explique d'ailleurs. Je l'ai fait autrefois en
parlant de la variété Passe-Crassane. J'énumérais ces
branches et indiquais la manière de les obtenir par une
taille appropriée et des soins intelligents (1).
11 découle de ce qui précède, que se trouve également
détruite, si non au fond, du moins en principe celte
autre règle : « Laisser, après l'éclaircie, six poires par
mètre de longueur de branche charpentière. » Il se peut
en efïet, qu'après une éclaircie intelligente, il subsiste
seulement quatre poires dans un espace d'un mètre et
que le mètre voisin en contienne huit.
A ce propos, si nous retournons la question sous
une autre face, nous remarquons (|ue celte règle a bien
peu de valeur. Quant au nombre de fruits à laisser sur
un arbre, ne doit-on pas considérer avant tout la
vigueur de celui-ci. son espèce, son âge, l'état de sa
santé. X'estil pas d'habitude que les arbres les plus
chétifs se couvrent de fleurs et de fruits, s'éreinte/it
(c'est le mot)? Suivant en cela l'ordre de la nature (|ui
veut que le peu de force dont ils sont capables soit
(1) Le Jardin, u- 332 année 190ii.
Fig. C>ô. — Bouquet de six poircx dont trois atteintes par la
Ceeydomie noire {Calebasse)
consacré à la reproduction. l'ji nombre de cas, donc,
il faut maîtriser cette espèce do regret que l'on a de
faire tomber des fruits ou des fleurs et savoir sacrifier
la fruetification à la forme quand l'arbre est jeun«^ et à
la santé cpiand il est maladif.
11 est encore une autre considération qui guide l'opé-
rateur; c'est celle do la catégorie de fruits ;i obtenir.
Les veut-on moyens gros ou très gros'? Il est incontes-
table que si on laisse cinquante poires à un arbre (jui
raisonnablement ne peut en porter (jue vingt, ou s'expose
à un insuccès au point de vue de la beauté. En cela, il
va de soi que l'on no peut laisser subsister toutes les
jeunes poires qui se présentent belles au moment de
l'éclaircie, même n'y en aurait-il qu'une par branche; le
coefficient do beauté et de
grosseur étant en rapport
avec le nombre général de
fruits que possède l'arbre et
non pas avec le nombre que
possède chaque branche.
Dans le même ordre d'idée,
c'est ce qui explique com-
ment les spécialistes peuvent
nous exhiber a, chaque l'expo-
sition ces phénomènes de
grosseur. Là où il pourrait
venir dix fruits, il suffit de
n'en laisser que quatre même
doux.
l'".n résumé, l'éclaircie est
une opération délieate et de
la plus haute importance,
puisque c'est de sa bonne
exécution que dépend la
beauté des récoltes présentes
et futures. Elle peut être dé-
grossie par un manœuvre ;
mais elle exige, en dernier
lieu, le tour de main du
maître.
A ce sujet, je rappellerai
qu'il existe un Insecte qui,
en certaines années, se
charge tout seul de l'éclaircie
des poires. Je veux parler
de la Ceeydomie noire [Ce-
cydomia tiigra), petite mou-
che qui pond pendant la flo-
raison et dont les larves, au nombre de vingt à trente
dans chaque fruit attaqué se tracent des galeries et
rongent à tel point l'intérieur que les poires se défor-
ment, s'arrondissent et tombent peu après complète-
ment noircies.
Ces fruits ainsi attaqués prennent tout de suite, au
déliut, un plus fort volume que ceux restés sains. C'est
là précisément que réside un point délicat; car une
personne non initiée à laquelle on confierait la première
opération de l'éclaircje, supposerait que ces fruits ronds
(appelés communément calebasses] sont les meilleurs,
étant les plus gros, et s'empresserait de supprimer tous
les autres : Le désastre serait alors complet; sous les
coups de l'insecte et de l'éclaircisseur maladroit, la ré-
colte entière aurait disparue.
Heureusemi'ut qu'un simple examen suffit pour être
fixé à ce sujet, ainsi (luo le montre la figure.
Cl.mde Trébign.vdd.
L« Jardin -ii'uutorisf la reproduction de ses articles qu'à
la cundition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
13f.
LE JARDIN
Coleus thyrsoideus
De la soixantaine d'espèces de Coleus bolaniquement
connues, quelque.— unes seulement sont cultivées ilans
les jardins botaniques, où elles restent uniquement
cantonnées, faute de valeur dé<-orative. Le genre n'est
représente dans les cultures d'ornement que par des
variéti'S ou hybrides principalement dérivées du Coleus
ntumi'i, lieulh. (".es variétés, qui forment aujourd'hui
plusieurs races, sont remarquables par la richesse et la
variété des |ianacliures de leurs feuilles, qui constituent
toutefois leur unique beauté, les fleurs étant petites et
sans oflet.
Nous n'insisterons pas autrement sur ces belles
plantes aujourd'hui très populaires et que tout le monde
coniiail, car le Coleus Ihi/rsoideus, espèce nouvelle sur
laquelle nous voudrions attirer l'attention des lecteurs
présente un tout autre intérêt : celui de ses fleurs réello-
meat belles et s'opanouissant en plein hiver.
On a cultivé autrefois et certains praticiens peuvent
se souvenir avoir vu des plantes analogues à celle que'
nous présentons ici, mais il y a peut-être lieu de faire
remarquer qu'il s'agissait sans doute de certaines
espèces de l'iectrutithtix genre voisin, dont les P. frii-
licosus, P. coleoides, P. cnis.sifblius, ont des fleurs
bleues en thyrsesou grappes allongées, do même que le
Coleus sentellarivides, rappelant plus ou moins la
plante que représente la planche coloriée ci-contre.
Le Coleus thyrsoideus envisagé ici est bien une espèce^
nouvellement introduite et décrite par M. Haker un des
meilleurs botanistes de Kew et il y a tout lieu pensonsV
nous de l'accepter comme tel. Ceci ilit pour répondre à
quelques objections verbales qui ont été faites, lors de
sa première présentation par M. Sallier, à la Société
.Nationale d'Horticulture de France, en décembre der-
nier; nous allons maintenant faire connaître l'histoire,
les caractères et les mérites décoratifs de ce nouveau
Coleus à fleurs.
D'après le Gardeners'Chroniclc, qui lui a déjà consacré
plusieurs notes et en a récemment publié le portrait, le
Coleus thyrsoideus, a été recueilli dans l'Afrique cen-
trale sur le plateau de Myika, entre i.',000 et 2,500 mètres
d'altitude, par M. Whyle, qui l'indiqua « comme une
très belle Labiée bleue croissant dans les endroits
humides. '< Quelques graines extraites des échantillrnq^
d'herbier qu'il envoya à Kew, furent la source des*"
plantes actuellement en cultures. En voici la description',
établie d'après les plantes présentées par M. Sallier.
Coleus thyrsoideus Baker (1). — Plante vivace her-
bacée, pouvant atteindre CO cent, à 1 mètre, à ti^es
dioitcs, raidcs, simples, allongées, mais fortes, tclra-
gones, a angles arrondis, portant des feuilles opposées,
dôcussées, pétiolées, rappelant pour la forme et l'aspect
général celles de l'Ortie blanche; pétioles longs do
5 cent., environ étalés finement hispides et d'un vert
1res blond ainsi que les tiges; limbe ovale lancéolé
presque triangulaire, de ('■ à 8 cent, de long cl 5 à 0 cent, f
de largo, à bords profondément et irrégulièrement cré-
nelé-denté, couvert d'une pubescenco très fine et,
veloutée. Inflorescences en lliy ri^es terminaux, allonges, '
lache.s, pouvant atteindre jusqu'à 2") cent, de long, bici\ ;
dressés, rigides, formés de petites cynios opposées,
décussées, à pédicollo longs de 2U millim. environ
accompagnées chacune d'une bractée foliacée et com-
posée» d'une vingtaine do fleurs sub-sessiles cl dépour-
||| /Intunlral Maga-Ant, llC|il. 1, ISl»!», Inb. '(ûl\ (lardcnrrt'Chronirlt
ISf.N, imrt I, tévrlc'P ."i, p. V.*\ V.*'\ jmrl II. di-cemlirc it, \\. U*\ ; llKil,
imrl II, Janvier ID. |>. W, IIk- It-
vues de bractéoles. Fleurs d'un beau bleu de gentiane
clair, petites individuellement, longues d'.i peine 1 cent.,
mais très nombreuses et se succédant pendant près de
deux mois, de conformation très curieuse; calice très
petit et court, ;i cinq divisions inégales, la supérieure
étant du double plus grande que les autres; corolle il
tube brusquement géniculé au dessus du calice, puis
dilaté en forme de pavillon avec le bord supérieur relevé
et divisé en quatre petits lobes parallèles tandis que
l'inférieur se prolonge en un limbe assez ami)le entier,
en forme de carène, concave présentant a la base deux
petits éperons et se terminant en [lointe au sommet ; ce
limbe, qui rapiielle la carène d'une legumineuse, enve-
loppe quatre étamines prenant naissance à sa base, à
filets soudi's inférieurement, puis libres, à anthères
brunes, versatiles, entre lesquelles passe un style aussi
long qu'elles et à stigmate aciculaire; enfin, sur le
disque truelifère sont insérés quatre nucules égaux et
sur le c(ité inférieur un petit corps blanchâtre, plus
long qu'eux, représentant probablement une élamine
avortée.
Plusieurs mérites sérieux sont à l'actif de ce nouveau
Coleus. C'est d'abord et surtout ses longs épis de fleurs
à la fois rigides et légers; viennent ensuite l'époque
de leur floraison qui a lieu de décembre à février, leur
longue durée, leur couleur bleue, très rare parmi les
fleurs hivernales, enfin la bonne tenue et la culture
facile de la plante.
Avec de telles qualités, il semble que celte espèce
doive rapidement se réiiandre dans les cultures et y être
1res estimée pour l'ornement hivernal des serres, sur-
tout si l'on songe qu'à cette époque ingrate de l'année,
les Heurs y sont très rares et peu variées. Il est enlin à
supposer que la plante pourra être utilisée pour les
garnitures temporaires d'appartements, et si comme
l'indiquait publiquementM. Sallier, les tiges fleuries se
conservent fraîches dans l'eau, les fleuristes auront là
un élément qui trouvera une place judicieuse dans les
gerbes de LiUs forcé et autres compositions florales.
La culture et la multiplication du Coleus thyrsoideus
no présenteront aucune difficulté. La plante étant
vigoureuse et robuste pourra être élevée en pots, préfé-
rablement en pleine terre, pendant la belle saison, puis
relevée on motte, rempotée et rentrée en serre froide
ou temi)érée à l'automne, avant les premières gelées,
la plante él.Tnt, sans doute, comme ses congénères,
très sensiljle aux froids. Los liges ne se ramidant pas
ou peu, et tondant à s'allonger on corrigera ce iléfaut
par des pincements successifs, dans le but d'obtenir
des sujets trapus et à tiges nombreuses; le premier
pincement devra cire pratiqué de bonne heure et lo
dernier assez tôt pour laisser aux dernières pousses lo
temps de se développer et se mettre à fleurs. Tout com-
post léger et fertile sufflra pour la culture en pots.
La multiplication sera tout aussi facile, soit par le
bouturage déjeunes pousses, que l'on fera au printemps
en serre à multiplication, sous cloches ou sur couche à
l'aide de rameaux fournis par dos pieds mères conservés
à cet effet, d'ailleurs et tout comme pour les Colenis à
feuillage. Fnfln la plante produisant des graines en
cultures, lo semis sera peut-être préférablement em-
ployé. On l'effectuera en terrines, en verre ou sur
couches ot los jeunes plants, repiqués d'abord en godets
seront élevés à chaud, comme pour la plupart dos
plantes molles.
Ajoutons pour terminer que M Sallier sera en mesure
dès lo printemps prochain, lie fournir le Coleus thyrsoi-
deus en jeune plantes.
S. MoTTBT.
I.l', .lAHDlN
COLEUS THYRSOIDEUS
LE JAJIDIN
137
Quelques exemples
d'Ornementation florale
Nous ri'pondoiis aux dùsirs exprimas par un graml
nombre ilo lecteurs du Janlin on signalant quelques
exemples d'ornementation l'stivale, notés l'année der-
nière dans dilTérents jardins publics de Paris, sans
reclierclie de classement et dans l'ordre de nos notes.
Nous avons bien remaïqué, au Parc Monlsouris une
(orme de corbeille, dans le genre do celles que l'on
voit do plus en plus aujourd'hui. Cela sort un peu îles
classiques corbeilles elliptiques, en adoptant ces fhr-
mes |)lus fantaisistes et cela élargit le cailre dos diver-
ses aiiplicalions, on permettant en même temps plus
de variété. Cotte corbeille se trouvait devant le palais
du Bardo et était Liion visible de l'avenue de Montsouris.
Klle était d'une tonalité générale un [icu violacée et
faisait très bon effet.
Voici d'ailleurs sa composition : A Gnaphaliton
lanation: \i Alternant liera amrrua: C Pelargoniinn
zonale la Destinée;
D Teleianthera versi-
color\ E. Ageratiim
We/idlandii; F. Pyre-
thnim aureinn. fîg.60.
Plus simples étaient
les combinaisons sui-
vantes : Moittbretia cro-
cosmiaeftora en dissé-
miné sur un fond de :
Pelargoniuin peltatum
M'" Croiisse et P. p. .1 1-
bert Crousse, encadré
d'un rang d'Ageraliim
Wendlandii; aspect
flou et léger.
2° Canna à feuillage
pourpre, sur un fond
de Cineraria maritimu candiclissima, bordé d'Ireshic
Verschaff'elti brillantissima, montrant une bonne oppo-
sition de couleurs à l'aide de plante, à feuillage déco-
ratif.
3° Plitnihrigo cseriilea s'enlevant au-dossus d'un mé-
lange de : Pelargoiiium zonale Paul-Louis-Courrier,
P. z. secrétaire Cusin, P. z. Duchesse des Cars, Bégonia
Ascotiensis Berthe du Châteaurocher. Bordure deux
rangs Gnaphalium lanatum.
■i" Très simple et originale était l'arrangement sui-
vantqui se composait de plantes vivaces: Ileliantlivs
orgyalis avec des^ Gaillardes hybrides au-dessous bor-
dées de PelnrgoniiDit zonale secrétaire Cusin.
A part la composition que nous avons signalée en
premier, ce sont les arrangements de grandes plantes
avec fonds de plus basses, qui nous ont semblé être les
plus intéressants dans ce parc.
Nous avons remarqué, dans l'ornementation générale
du Parc Montceau, une recherche sensiblement conforme
à celle qui présidait à cette ornementation les années
précédentes, avec cette particularité qu'il nous a semblé
voir un emploi plus marqué de plantes annuelles et de
celles que l'on a coutume de considérer comme telles.
C'est une tendance à laquelle on ne saurait trop
applaudir de même qu'à celle visant l'utilisation plus
large de certaines plantes vivaces pour l'ornementation
printanière, celte année surtout. C'est ainsi qu'en
dehors des Plilou- divaricnta, nous avons remarque
cette année quelques belles corbeilles de Doronic du
Fig. 66. — Corbeille dans le parc Monlsonrjs.
Caucase dont les grandes étoiles d'or, qui se succèdent
pendant doux mois, sont très décoratives.
Ceci dit, passons on revue les associations qui nous
ont paru otro bien conçues.
La corbeille de Pliormiinn tenax en belles touffes,
sur fond de Bégonia Ascotiensis avec borduredo IL Unira
faisait très bel effet près d'une futaie do grands arbres;
il en iHait de môme de l'arrangement suivant : Aralia
ixijiijrifera. avec tapis do Bégonia settijier/lorens rosea
entouré de deux rangs de Jl. s. nana rosea.
Vu peu plus ensoleilli'es étaient ^cs corbeilles sui-
vantes : i° Canna variés à feuillage pourpre et vert,
sertis par un rang de Calceolaria rugosa Triomidie de
Versailles, et par une contre bordure de Pelargonium
zonale M"'' Thihaal: 2° corbeille de l'entstemon en
variétés cerclée d'un rang à'Ageraltim M'endlandii;
3° corbeille de Verveines a fleurs rouges avec un dis-
séminé de grosses touffes de Monibretia, bordée de
Verveines à fleurs blanches.
Toujours dans une partie ensoleillée, mais conçus
dilïéremment étaient les arrangements suivants, ren-
trant dans la catégorie des compositions polychromes
qui ont fait fureur il y
a quelques années et
qui, pourétreexécutéos
avec plus de modéra-
tion et sur une moins
large échelle, n'en res-
tent pas moins un des
genres il'ornementation
llorale les plus déco-
ratifs.
1° Centaurea candi-
dissima, Pelargoniuin
zonale Gloire de Cor-
beny et P. z. duchesse
des Cars, Lobelia Kri-
nus en mélange parmi
lesquels de fortes touf-
fes iVIresine Lindeni
formaient autant de taches d'un pourpre noir.
2° Pelargoniuin zonale In Destinée. P. z. Jaen (feuil-
lage panaché , Pourpiers à grandes fleurs variées, Lobelia
Erinus; bordure : rang intérieur ioiieZ/rt Eri nus a. (leurs
blanches, les deux rangs extérieurs AUernanthera
paronychioides.
Très recommandable aussi le mélange suivant, et do
beaucoup d'effet dans les oppositions : Canna à feuil-
lage pourpre et Perilla Xankinensis. Maïs a. feuilles
panachées, jelant sa note d'un blanc verdàtre sur toute
cette masse pourpre; en bordure et sur iloux rangs
alternés en biais, des Cinéraires maritimes et dos
I résine Xerschaffelti.
Nous signalerons comme type de corbeille simplement
plantée et faisant bon effet, la combinaison suivante :
Celosia, Triomphe de l'Exposition (rouge pourpre),
Pelargonium zonale Duchesse des Cars, bordée de deux
rangs d'Ageratum MVendlandii.
Cette variété de Célosie est beaucoup utilisée dansles
plantations estivales des jardins parisiens; elle est
très décorative et d'un effet suivi.
J'ai noté son emploi dans une corbeille dans le square
Dentert-Rochcroau, dont la composition de pourpre sur
fond rose chair et rose pôle était ainsi obtenue : Celosia
Triomphe de l'Exposition; fond : Pelargonium zonale
Gloire de Corbeny et P. z. Jules Grévy enserré dans
deux rangs de Pyrethram Parlheniani anreum.
Un effet à peu prés semblable avait été réalisé, dans
une corbeille du même square par la plantation sui-
138
LE JARDIN
vanle : liegonia xemper/loren^ rosen, bordés de deux
rangs de IS. s. conijitictd ihiiki allia sur lesquels se
silhouellaienl les fortes touffes aux longues tiges fuse,
lées et au feuillage pourpre du Luheliti cardiiialis. Cette
association de pourpre sur le rose est véritablement
lieureux et très original, car on vise rarement des rap-
prochements de ce genre.
Signalons avant de quitter ce square le groupe de
J)ruciena e.icelsu dont les hauts troncs dénudés étaient
entourés des rameaux de la Capucine de Lobb. C'est là
un arrangement fort heureux i|ui, pour n'eire pas nou-
veau, méritait néanmoins d'être noté. Il est certes très
louable d'utiliser pour rornemenlalion eslivaii- des
jardins les plantes a feuillage de la catégorie des Chu-
iiiierojis et autres Palmiers, Dracwiia, Mue, etc.; mais
c'est un appoint décoratif de plus d'enguirlander leurs
troncs de plantes sarmenteuses à évolution rapide :
Capucines. Volubilis, Haricot d'Espagne, Dolique, etc.,
qui forment vile de charmantes colonnes fleuries.
N'ous avons encore retrouvé, dans le square Saint-
Jacques, l'utilisation de la Qélosie Triomphe de l'Exposi-
tion dans la très intelligente association suivante:
(l-lillets des lleuristesett'.élosie, très distancés surfond de
Cainpanula cai'j>atliica avec une burduro de deux rangs
do Pi/rethnim aurcinn. Lacorlieille de Fuschiasvariés
sur tige s'élevant au-dessus d'un tapis do l'eUirijoiiiiini
lieltatiitn M"" Croiissc était fort bien et mérite cl'élro
citée.
Nous ne quitterons pas ce square sans donner le
détail de la composition d'une corbeille que nous avuns
trouvée la plus originalement conçue do celles ayant
attiré notre attention, lit puis, ce qui ajoute un ci'rtain
charme, c'est que son exécution est a la portée du plus
modeste amateur, puisqu'elle se compose de plantes
vivaces. (/est un exemple r|ui sort en vedette des bana-
lités courantes et constitue une bonne ajiplication de
l'utilisation plus large d'une catégorie de plantes vivaces
reli-guées dans certains coins des jardins par snobisme.
Voici cet arrangement : Gaillarde vivaco et Jindhcchin
on mélange iiarmi lesquels s'i'levaienl les longues et
fluettes inflorescences de la Salicaire, dont les lonfles
étaient tn-s distancées. La bordure formée de Camjid-
mila vitriuilhini, au lieu de sertir régulièrement les
plantes précédentes se reliait fort Lien avec elles, grâce
il quelques touffes jetées parmi elles.
L'ornementation estivale desjardins a beaucoup souf-
fert lie la gnde qui est tombée en juin. Un grand num-
bre de plantes, déjà mises en place, arrêtées dans leur
développement, sont restées rachitiques et n'ont rien
fait de tout l'été. Il en a rW ainsi de la plupart des cor-
beilles qui n'ont pas été bêchées do nouveau et replan-
tées. Des bordures entières de l'elurijo/iiiim ionale,
ont été complètement dénudées, surtout au Parc .Mont-
ceau.
Cotte grêle a non seulement refroidi le sol, car il
semblerait, si nous en croyons un janlinior, qu'il ail été
infecté; en eflet, le lendemain il se tiégagoait une mau-
vaise odeur de ces corbeilles. Le l'elnrgonium zimalc
était parmi les plantes les plus éprouvées.
La série des Hej/ioiia s mpcrflurens, H. Ascolifiisia
que la grôlo avait hachés et comme rasés au-dessus du
sol ont parfaiti'menl repoussé; il en a été de même des
Cannas et de la plupart des plantes à feuillage décoratif :
Colt'iis, Iresinc, etc. C'est la, il nous semble, une pré-
cieuse indication pourlos propriétaires et les jardiniers
des régions i|ui sont souvent grêlées.
Alubkt Macmenk.
Arbres étrangers à introduire
dans nos forêts et nos plantations
Sur environ 3â0 espèces ligneuses qui croissent spon-
tanément dans nos forets, 70 seulement sont des arbres
dont les dimensions varient de 10 à ItO mètres de hau-
teur, exceptionnellement davantage. Le surplus com-
prend des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux d'une
importance variable.
Cette flore ligneuse fournit sans doute des bois de
premier mérite, mais malheureusement en quantité
insudisante pour satisfaire a tous nos besoins. Sans
parler des bois de luxe employés en ébenisterie, nous
demandons tous les ans à l'étranger des quantités con-
sidérables de bois d'iBUvre et d'industrie, dont plusieurs
sortes ne sont pas représentées ou qu'insufflsamment
représentées dans notre production ligneuse.
La conséquence est que notre flore forestière et or-
nementale est susceptible d'amélioration. D'ailleurs
n'avons nous pas déjà plusieurs exemples qui sont
venus démontrer le parti avantageux que l'on peut tirer
de l'introduction d'espèces étrangères?
Qui ne connaît aujourd'hui les mérites du Robinier
ffiuu--(i caria, du l'enplier du Canada du Pin Laricio
d'Autriche, et même de VAilaxte ?
D'après ces exemples que l'on pourrait mulliplier,
nous devons examiner s'il ne nous reste plus rien à
faire, s'il n'y a plus de ces bonnes introductions à
faire, intéressantes soit sous le rapport des produits
soit sous celui de l'utilisation, c'est ce que nous nous
proposons de faire ici en pensant que les lecteurs du
Jardin sont presque toujours de fervents amis des
beaux et bons arbres. Nous conimoncerons par la série
des arbres dits feu i /lus.
I. Tulipier de Virginie
Liriudendron lit/i/ti/'eni. Lin. vulg. Voplar
Le Tulipier est un très grand arbre des Etats-l'nis
qui peut arriver à ôO mètres et plus de hauteur sur ('■ à
12 mètres de grosseur. On le trouve dans tous les Etats
de l'ouest ilepuis lo 13", 30 de latitude dans les Etats
de Vermoiit et de Michigan, jusque dans le nord de la
floride sous le 30" pour atteindre son i)lus grand déve-
loppement dans la vallée de la rivière Wabash, sur les
pentes est des monts AUegnanys dans le Tenessé et le
nord de la Cardine.
Son tronc droit est dans le jeune âge couvert d'une
écorce lisse grise qui devient plus tard gerçurée longi-
tudinalement et d'un brun grisâtre. Sa cime est ample,
ovale, s'aplatissant avec l'âge. Ses feuilles alternes,
grandes, simples, glabres, luisantes, tronquées au
sommet, sont tout à fait caractéristiques. .Ses fleurs
grandes terminant les pousses do l'année, apparaissent
dans le courant <le juin ; elles sont grandes, rappellent
par leur forme la tulipe, jaune verdàtre avec tache pour-
pre à la base. Les fruits sont des samares disposi'-es
en une sorte de cono; leur dissémination se fait vers la
fin do l'été
Le Tulij)icr donne un bois uniformément blanc chez
les jeunes arbres et jaune clair ou grisâtre chez les
Individus âgés. Les rayons médullaires sont très Ans,
invisibles à l'ieil nu et peu haut, no formant par consé-
quent i|ue de très petites maillures. Les vaisseaux 1res
nombreux et très lins sont uniformément répandus
dans la masse. Ce bois est léger, 0, ■42» à 0,150 à grain
fin et souple.
Aux Etats-Unis ce bois a de nombreux emplois, sur-
LE JARDIN
im
tout Jaiis la iiicnuiserip ot l'ébéiiislerie ; il est Irùs
recherché pour faire des pieds d'instrumonls d'arpen-
lage, de nivellement, d'appareils pholoprapliiques, etc.
on l'utilise dans la saliotorio, dans la falirication des
modèles de fonderie, des boliines de filatures, des
caisses d'emliallafic. des meubles légers, etc.; il réunit
en un mut à un li.iut degré les qualités de l'aune, du
tilleul ot dos peupliers.
Culture et mulliiiliration. D'une maniôro générale
ce sont les sols où prospère le Kréiie qui conviennent au
Tulipier et autant que possible de nature siliceuse,
gr^iiiitique ou feldspalliiqiie sur les terrains calcaires
surtout ou il dépérit rapidemeul. Sa rustir-ité est considé-
rable, des froids do iîU" et même do lu no l'afloctent pas.
On le multiplie facilement do graines que l'on trouve
aujourd'hui assez facilement chez nos principaux mar-
chands graiiiiers ou que l'on peut même récoller sur
les individus âgés que l'on trouve en Europe. Ces
graines devront être mises en stratification jusqu'au
printemps ; on les sème en terre légère en les enterrant
de li à i centimètres. On les repique un nomlirc de fois
variant avee les dimensions que l'un veut avoir; mais
la reiirise étant assez difficile, il faut les mettre en place
le plutnt possible. On i)Out aussi le multiplier de mai-
colles, à la manière du l'Iatane. Lo Tulipier repousse
assez bien de souche mais celle-ci a peu de vitalité cl il
ne drageonne pas.
Utilisalioii. — Le Tulipier peut cire particulièremoiit
employé pour boiser les vallées des pays de montagnes
granitiques, les sols frais des bords des cours d'eau en
un mot partout ou l'Aune, le Frcne, le Peuplier du
Canada et le Platane peuvent réussir. On peut en faire
soit des futaies exploitables vers quarante et soixante
ans piiur l'obtention do bois d'oeuvre et de sciage, soit
des taillis exploités à quinze ou dix-huit ans pour bobi-
nes, bois tournés et charbonnette Sa croissance est
dans les mêmes conditions plus rapide que celle du
l''rène, elle égale pres(iue celle du Peuplier du Canada.
D'autre part le Tulipier est un magnifique arbre d'or-
nomiMit remarquable par son beau feuillage toujours
très propre, non attaqué par les insectes. Il convient
tout particulièrement pour les plantations en avenues,
pour orner le grandes pelouses et les plantations le
long des livières.
Bien que cet arbre ail été introduit en Europe depuis
lo commencement du XIX siècle, il ne s'est pas beau-
coup répandu, cependant on en trouve çà et là de beaux
spécimens; nous signalerons notamment un très bel
individu dans le jardin des bureaux do la mairie de
Perpignan, un autre à la Malmaison, un troisième à la
colonie agricole de Lamothe-Beuvron (Loir-et-Cher) et
enfin un dernier tout-à-fait remarquable dans la pro-
priété de Monceau près Pithiviers (Loiret); tous ces
arbres ont de 3 à 4 mètres de grosseur.
P. MoflLLEFEMT.
'VVW'
Vendons nos produits à l'étranger
Le Jardin a toujours accordé une grande importance
aux questions commerciales. Rien ne sert de produire,
il faut vendre. Les plus Ijellos facultés créatrices de
l'horticulteur habile seraient employées en pure perte
s'il ignore l'art do transformer ses produits en bonnes
espèces sonnantes.
Souvent l'intention ne manque pas, mais où et à qui
s'adresser pour vendre. Le Jardin plus que jamais
cherchera pour vous, lecteurs, ot vous indiquera de
quel ci'té il faut vous orienter, et chaque fois qu'il le
pourra il sera précis, et comme je vais lo faire tout à
l'heure, en vous donnant des adresses.
L'Allemagne est un excellent pays d'importation pour
presque tous les fruits.
Les pommes pour la fabricalion du cidre peuvent
trouver sur le marché du Wurtemberg d'excellents dé-
bouclic'S, toutes les fois que la récolte de ce pays est
insuffisante à couvrir la consommation locale, ot elle
l'est en général, sauf les années privilégiées comme
celle de 1900.
Lo cidre est, on effet, la boisson commune dans les
campagnes do Souabe, el cependant depuis quinze ans
los récoltes do fruits, de pommes surtout, ont été cons-
tamment médiocres, insuffisantes, si bien que la plus
grande partie de la consommation a été couverte par
des importations étrangères, de France principalement.
En 1901, on a importé au Wurtemberg 5,193 wagons
de pommes, contre 2,0iG en 1900 el Sj.OiS en 1899. La
France a contribué à celte importation plus qu'aucun
autre pays, car elle a fourni i,95(i wagons.
Si le Wurtemberg importe des pommes à cidre,
l'Allemagne entière importe dos raisins sous toutes les
formes: raisins de table, raisins de vendange, raisins
secs.
Elle a importé l'an dernier 28,142,800 kilos de raisins
de vendanges et 11,230,000 kilos de raisins do table.
Pour les raisins de vendange; l'Italie est le principal
fournisseur avec l.ô,301,2ti0 kilos; vient ensuite la
Franco avec 5,760,000. Pour les raisins de table, l'Italie
tient toujours le premier rang avec 8,391,4(10 kilos,
nous no venons qu'en quatrième avec 584,400 kilos
après l'Autriclie-IIongrie, qui importe 1,039,000 kilos,
et même après l'Espagne qui arrive avec 897,600 kilos.
Evidemment nous ne tenons pas la place que nous
devions occuper.
Les raisins frais do table sont assujetis a leur entrée
en Allemagne à un droit de 10 marks par 100 kilos
(12 fr. 50) les raisins de vendange 4 marks (ô francs).
Les pommes et les autres fruits sont exempts de tous
droits. Les raisins de table expédiés par colis postaux
sont exempts.
Les raisins frais sont transport('S, sur les chemins de
fer allemands, en grande vitesse att prix de la jietite
vitesse.
Les emballages vides en retour sont transportés
liour la moitié de leur poids réel avec un minimum
taxé de £0 kilos.
Ces données générales établies passons aux détails.
Berlin. — Il n'existe a Berlin ni octroi ni service sta-
tistique permettant de constater l'importancr' de la
consommation locale. Mais elle est considérable.
Les trois agents dont les noms suivent s'occupent
spécialement des fruits en général :
MM. PEiSEn, Kurfurstonilamm 2:15, Berlin.
Carl Ruuen. Krononstrass 64, Berlin.
RijNZEL, MoselstrasseS, Friedenau, près I3erlin.
On peut également faire des offres aux maisons sui-
vantes :
MM. G. ScHREMMEM, Central MarUllialle.
HouBEN et C, Kronentrasse, S 9,
Blankknstein, l'iistdaniorstrasse, 3
BoRcHAHuT, l-'raiiziesischerstrasse, 47,48.
FcuLOw, Eictiliornstiasse, 10.
Heinze, Friedrlchstrasse.'lifi.
Jlnkeh, Franzosiscliertrasse, .")7/5S.
Les modes d'emballages, à peu près exclusivement
employés, sont la caisse elle tonneau. En général, sauf
convention contraire, les emballages ne sont pas ren-
voyés et sont facturés à part.
(à suivre) L. Tuitschleh,
140
Ll-: JARDIN
La dessiccation des fruits
Dans le numéro du Janlin du 20 décemliro dornier,
nous avons (ail ressorlir li's avantages du sécliapo, pour
la conservation et l'utilisalion commerciale des fruits.
Aujourd'hui nous décrirons les appareils qu'emploie
celte industrie horticole.
Les poires, nous l'avons dit, sont pelées et coupées en
tranches ou en quartiers avant
d'être portées au séchage.
Pour les peler on se sert do
petites machines Irè:; ingénieu-
ses qui sont actionnées par une
femme ou un enfant, telles les
machines qui sont représentées
dans les (igures ('>S ett>9. Tou-
tes les machines do cotte nature
ont pour organes essentiels :
1° Un arlire muni d'une griffe
pour fixer le fruit et animé d'un
mouvement de rotation. 2° Des
couteaux qui pèlent, tranchent
et enlèvent le cœur du fruil.
lorsqu'il s'agit do pommes. Le-
trois opérations peuvent ètn
faites successivement ou en
semble; elles peuvent être ope
rées par un seul ou plusieur-
coutcaux.
Dans la machine représentée
par la figure 68, un seul cou-
teau effectue les trois opéra-
tions. Lorsqu'il s'agit de fruits,
autres que la pomme, roi)éra-
tion de l'éci+'urement ou abla-
tion de l'endocarpe est inutile,
on adapte un couteau différent
du premier et qui n'effectue
plus, suivant sa forme, qu'une
ou deux dos opérations indi-
quées.
Lorsque ces machines effec-
tuent le tranchage des fruits la
section se fait perpendiculai
rement à l'axe de lolation, et
par suite perpendiculairotnoni
a. l'axe de symétrie du fruit
lui-même.
Pour les poires, il est cou-
tume même lorsqu'on les coupe
en tranches, do les couper i)ar-
allèlement à l'axe do symétrie, on no peut donc pas se
servir pour cet office de machines rotatives. On fait
usage alors de ces machines pour le pelage seulement
et l'on coupe en tranche avec de petits appareils spé-
ciaux qui se composent d'une série de lames, dispo-
sées en échelon, contre lesquelles on pousse le fruit.
On se sort de ces môtnes machines pour couper les
pommes on tranches, lorsqu'on n'a pas effectué ce travail
Il la machine rotative, pour une raison ou pour une
autre.
Lorsque le tranchage est fait o la machine rotative, In
pulpe du fruit forme une spirale, il suffit de donner un
coup de couteau, perpen>liculnircmenl aux tranches,
pour former et séparer les disques.
La machine représentée par la figure 09 diffère un
pou de celle précédemment décrite. C'est une machine
llK.
spécialement destinée au travail rapide des pommes;
elle pèle et enlève le cœur, mais elle ne coupe pas en
tranches. I-^ile a deux couteaux spéciaux un pour chaque
fonction. La ligure laisse parfaitement voir la position
du couteau poleur, le couteau qui écœure est sous la
main gaucho de la jeune fille, il agira automatiquement
au moment propice.
Toutes CCS machines rejettent automatiquement le
fruit pelé.
Il existe des machines à couper les fruits on quar-
tiers. Elles peuvent aussi par
un changement de couteau
servir à enlever l'endocarpe
des pommes.
Les poires se coupent en
quartiers ou en tranches dans
le même sens que les quar-
tiers. La coupe en quartiers est
celle quo l'on doit préférer,
l)ien que chez les Américains
la coupe en tranches soit en fa-
veur.
Les pommes se coupent en
tranches perpendiculaires à
l'axe du fruit.
On sèche souvent les Aliri-
cols sans lespolor, mais on les
sèche aussi après les avoir
pelés. Ce sont surtout les fruits
de choix qui suliissent l'opéra-
tion du pelage.
Le pelage des abricots ne se
fait pas a la machine, mais
(l'une façon cependant très sim-
ple. Les fruits sont placés dans
une espèce de panier à salade
et trempés dans une lessive
caustique (carbonate de soude)
étendue, mais très chaude.
L'immersion ne doit durer que
quelques secondes et immé-
diatement après il sulllt de
frotter les fruits avec une ser-
viette pour quo la peau s'en-
lève sans difficulté.
Les abricots se coupent en
deux, en suivant exactement
la suture, on se sert pour ce
travail de couteaux à lames
d'argent. Les noyaux qui, du
reste, se détachent tout seuls
sont enlevés.
Les pêches sont toujours pe-
lées avant la dessiccation. On opère exactement comme
pour les abricots. Lorsque le noyau est adhérent il
s'enlève avec un couteau.
Les prunes sont aussi quelquefois pelées avant la
dessiccation (Pislolos et Brugnollesde Provence). Cette
opération se fait avec l'ongle. Il serait avantageux
d'employer le procédé de la lessive chaude et de la ser-
viette.
Los fruits acq\iièrent une bien plus grande valeur
marchande lorsqu'ils sont d'une couleur clair. Pour
obtenir celte leinlo, on utilise raction décolorante et
antlBOptiquo de l'acide sulfureux, l'.e Irailoment n'offre
aucun inconvénient lorsqu'il est fait avec soin et habi-
leb'. II n'ulli-re on aucune façon la saveur et le goût
proi)rc du fruit.
Voilà comment on opère. Les fruits pelés, coupés,
Lrjporahi'r l'inir la drs.ttrr,itioii a<s fniilf.
LE JARDIN
l'il
prêts en un mot, à rtro jiorlé.s au séchage, sont plu-
C(''s sur des claies ot introduits dans une sorte d'ar-
inoirc, dont les tiroirs sont sans fond ot au lias <lc
laquelle so trouve un petit foyer dans lequel brûle du
soufre.
Cet appareil est connu souslenomde hoilc à b/ii/ichir.
Suivant la nature du fruit, la durée du Mancliienieiil
dure de 5 à iô minutes.
On a préconisé l'emploie de l'eau salée pour prévenir
le noircissement du fruit. Ce procédé est insuflisant ot
nuit il la saveur du produit.
Delà, les fruits sont portés à l'I'A'aiiorateur. Bien que
relativement récents ces appareils ont déjà reçu des
fiirmos et des disiiositions fort dilTi'rciiles. 1, 'appareil
que nous décrivons ici est celui qui nous a dimné les
meilleurs résultats.
Il se conii)Ose d'un calorifère que nous ne décrivons
pas par le menu, mais dont les dispositions ingénieuses
sont les plus propres à bien utiliser la chaleur.
Sur le calorifère repose une série de tiroirs ou claies
dans lesquels sont placés les fruits à séclier. L'air chaud
dans son mouvement ascendant traverse ces tiroirs
enlevant aux fruits toute leur humidité.
Les fruits frais s('nt toujours introduits au haut delà
colonne, et les fruits arrivés à dessiccation complète
sont retirés dans le bas.
Le séchage est donc méthodique, c'est-à-dire que les
fruits, les plus près do l'état sec, sont en contact avec
l'air le plus chaud et le plus sec, et les fruits nouvel-
lement introduits arrivent au contact de l'air déjà quel-
que peu refroidi et plus ou moins chargé d'humidité.
Les manipulations qu'entraîne l'introduction ou la
sortie d'un tiroir sont très simples et très faciles grâce
il un petit treuildimt la manivelle apparaît sur lafig. 67,
au bas du tuyau de fumée.
Les fruits contenus dans les tiroirs inférieurs arrivent
Fig. Os. — ilachine à peler lesi l'ntilx.
h dessiccation, il est temps de les retirer. C'est alors
qu'on agit sur la manivelle du treuil et les claies supé-
rieurs sont soulevées et dégagent la ou les claies infé-
rieures que l'on eut retirer. Ceci fait, on laisse redes-
cendre l'ensemble des tiroirs et dans le vide qui se
trouve maintenant à la partie supérieure on introduit
un ou plusieurs tiroirs chargés de fruits frais.
Et ainsi de suite, se continue l'opération.
Chaque heure, chatiue couple d'heure, suivant la nature
des fruits, on retire une nu plusieurs claies.
Au sortir de l'appareil, les fruits sont si secs, qu'ils
sont cassants. Il convient avant do les emballer pour les
livrer à la consommation de les faire ressuer. Pour ce,
il suflit de les laisser de 2'i à -W heures, suivant l'état
Fig. 09. — Marhinc â peler les fruits.
hygrométiqup de l'air ambiant, exposés en tas sur le
plancher d'un grenier.
Un Ihermomètro qui se voit sur la gauche de la
figure sert a régler la température de l'air, qu'il ne faut
pas chauffer à plus de OU", ;i moins qu'on no veuille
torréfier les fruits, comme c'est le cas, lorsque avec des
ligues, on veut fabriquer un succédané du café.
J. X.vxoT ET L. Tritpculer.
A propos des droits de douane
Mon cher M.uitjm;t,
C'est toujours des droits de douane dont je viens en-
tretenir vos lecteurs.
Ceux sur lesquels je désire attirer l'attention intéres-
sent au plus haut point, d'abord et avant tout les agri-
culteurs français, ensuite les négociants dont ils entra-
vent les transactions.
Les graines de trèlle blanc et de trèfle hyliride sont
frappées à leur entrée en France d'un droit de 25 et
3U francs par lUO kilos de marchandises.
Le tièllo blanc [Tri/hliimi n'iiens) est très utilement
et très généralement employé [lar la culture dans les
pâturages, principalement pour les moutons; il .sert à
garnir le fond des prés et des gazons semés en grami-
nées; il a l'avantage de réussira peu près sur tous les
terrains.
Le trèlle hyliride {Trifoliion Injbrichini, A\sike) a. sa
place bien indiquée dans les sols humides, dans ceux
qui sont un peu froids et dans les terres de médiocre
qualité, car il y végète très bien.
On voit immédiatement par ce qui [irécède, pourquoi
ces deux plantes sont on faveur auprès do tous ceux
qui s'occupent d'agriculture.
Le droit de 20 et :10 francs a été établi sur ces graines
dans le but, en principe très louable, de proléger la
production française contre les importations étran-
1J2
LE JARDIN
gores. Le législateur supposait, en cflet, en élevant
cette barrière, qui dépasse de lioaucoup le bénéfice que
prend le négociant, que la France non seuîomenl pro-
duisait de ces graines en quantité suffisante a ses
besoins de semences, mais bien plus en avait encore à
exporter.
Examinons ce qui existe dans la réalité.
Disons tout de suite que nous doutons beaucoup que
la production française ait jamais suffi aux besoins ilu
pays; mais ce dont nous sommes certains, c'est que
depui.s trois années au moins, la France se trouve être
tributaire de l'étranger pour des quantités considérables
de ces graines, qu'il lui faut importer annuellement.
A quoi cela tient-il?
Il est bien difficile d'établir exactement les causes
souvent complexes pour lesquelles un producteur
cesse momentani'ment ou définitivement de s'adomier
il une culture autrefois rénumératrice ; nous pensons
que cela peut provenir de ce que d'autres produits ont
paru plus avantat;eux, que cela peut tenir aussi a des
induencos climalériquos peu favorables. Chacun s'aper-
çoit en effet que, depuis quelques années, les saisons,
comme l'on dit, ne sont plus à leur place, les séche-
resses et les froids contrarient la culture ; bref, pour
nous, nous constatons avant tout un fait, et un fait
indéniable.
Comment, dans ces rirconstances, les droits qui nous
occupent se comportent-ils"?
Ils n'empêchent pas l'introduction en France de ces
trèfles, puisqu'il en faut a. tout prix, mais il se produit
ceci de tout a fait singulier, qui indique bien que sou-
vent un droit retombe sur ceux qu'il était appelé à pro-
téger. Non seulement les droits ne viennent plus en
aide aux cultivateurs de ces graines, puisqu'ils ont
abandonné cette production, m:iis ils se retournent et
pèsent lourdement sur ceux des agriculteurs français
(et ils sont légion) qui sèment ces deux légumineuses;
ils frappent donc aujourd'hui bien plus qu'ils ne pro-
tègent.
A celte situation très fâcheuse et préjudiciable aux
intérêts agricoles de notre pays, il me semble qu'il y
aurait lieu de chercher des remèdes; car voilà, de toute
évidence, des droits n'ayant plus aucune utilité, et qui
se dresent pourtant toujours comme une barrière im-
muable, nuisant là ou ils devaient venir en aide.
C'est bien la, soit dit en passant, la preuve faite que
le lilire-échange et le protectionnisme sont deux écoles
économiquis clans lesquelles on ne doit apporter aucun
sentiment trop absolu; les circonstances, les besoins
variables d'un peuple au point de vue agricole, cer-
taines évolutions qui se produisent insensiblement et
dont il faut tenir compte, doivent inspirer ceux qui ont
à faire jouer ces deux rouages essentiels, extrêmement
délicats.
A notre idi-e, il y a deux moyens de sortir de celte si-
tuation ; ou bien agir catégoriquement et supprimer
les droits; ou bien établir une sorte d'échelle mobile do
droits, suivant les prévisions ((u'il serait aisi' de laire
de la recolle annuelle do ces graines en France et à
l'étranger, mais il est bien entendu que celte échelle
mobile no rendrait les services que l'on serait en droit
d'en attendre, qui si le.s personnes chargées do son fom--
tionnomcnl s'cnloiiraient do gens compétents, tels quo
agriculteurs cl négociants très au courant de la ques-
tion, capables do les éclairer, on leur faisant connaître
si l'élal des culture et des recolles justifie rabaissement
des droits ou leur maintien.
l'A nous pourrions citer d'autres cas encore où les
droits ont |>erilu toute valeur et toute raison d'être.
Toujours est-il qu'il y aurait grand intérêt à ce que la
question dont je vous entretiens aujourd'hui fût portée
devant la Commission des douanes, qui pourrait l'étu-
dier et faire les remaniements désirable» et nécessaires.
Je ne vous donne d'ailleurs ici que mon humble avis,
très heureux si d'autres personnes, ét;alement inté-
ressées dans cette affaire, pouvaient à l'occaf ion vous
donner leur opinion sur la question; elle est de celles,
seml>le-t-il, qui demandent à être sérieusement agitées
et discutées.
Andrk Simon
nniyiii'slc-CliàU'l (Soini -iM-C >isi>l .
Plantes nouvelles ou peu connues
Helenium Hoopesil A. Gray
C'est une excellcnlo recrue pour la famille si orne-
mentale des Composées. Originaire des FUals-L'nis, elle
est vivace, cespiteuse, haute de 7.j centimètres, a tiges
simples et dressées. Ses feuilles radicales forment une
rosette; elles sont atténuées à la base, étroites, un peu
élargies au sommet qui est aigu; celles des tiges sont
plus courtes et à peine amplexii'aales. Les capitules
sont portés par des pédoncules nus et assez alhmgés;
leur ensemble forme une sorte de corymbe lâche et peu
fourni. Les fleurs sont d'un beau jaune d'or: celles do
la périphérie, étalées, ne mesurent pas moins de ^ cen-
timètres, et sont linéaires, tandis que celles du centre,
tubuleuses, forment un disque arrondi.
L'//. lliiiiiiesii est très rustique.
Gomphocarpus textilis Naudin
Plante originaire des régions cqualorialcs et voisine
du a. fnilicosi'x R. Br., naturalisée dans la région mé-
diterranéenne. La tige, herbacée ou suffrutescente, est
haute de 1 mêlre, peu rameuse et porte des feuilles li-
néaires, aiguës, a pétiole court, retombantes, opposées,
spiralées ou ternées. Les Heurs rappellent celles du
Gomphnca rjiiis /'rut iciistix, mais sont plus élégantes, dis-
post^es en larges corymbes et d'un blanc rosé délicat.
Les fruits sont également plus gros que ceux do l'es-
pèce mentionnée plus haut et atteignent la dimension
d'un leuf de poule; ils ont 10 centimètres environ et
sont hérisfci's de lo!i;iS ii^^ils.
Ebenus creticus !..
Arl)ustc originaire de l'archipel hellénique, ne dépas-
sant guère £0 centimètres de Iiauteur et qui se plail
parfaitement sous le climat du midi de la Franco, prin-
cipalement du littoral méditerranéen. Il appartient à la
famille des Légumineuses et est tn-s voisin des .l;(-
tlijiUis. Ses rameaux sont dressés; ses feuilles compo-
sées habituelli'ment de deux paires de folioles et impa-
ripennées. Les fleurs, d'un beau rose, sont disposées en
un long l'pi, serré, ovale ou cylindrique. Le fruit, qui
renferme une ou deux graines, est arrondi. Le port gé-
néral est celui d'un Tri-fle de grandes dimensions.
P. llAnlOT.
Une nouvelle Aristoloche hybride
Cette nouvelle planlr gi imiiaiile de m rre, plus
curieuse (pie belle il'ailleurs, a etc (dilenue par M. \\.
L'hlo à la suite du croiscmi'nt de l'.l rislohichia iiuicroura
avec l'.l. brtixilieiisis, et elle a fleuri réccmmenl en
Allemagne. l'^lle e»l figurée dans le (liirte/nrcll, où
M. llolscher, de Hreslau, retrace son histoire, et com-
pare le semis avec les deux parents :
« V A risloloi h in hmsilieiisis a le» fleurs de grande
LE JAIIDIN
143
laillo, avec une urno viMilruo, longue do 70 millimèires
ot lar^îo de .'(8, qui se rctrôcit en un lului court fonrlu
et se termine par trois loties. Le IoIjo supérieur est
généralement resserré d'abord, puis s'élargit en un
grand iloulile loliie, largo de 12 a. lô cenlimétics. Le
loljo inférieur, qui se trouve placé on-dcssus, n'a que la
moitié do cette longueur, et est lancéolé acuniiné.
L'Arislo/orliia macroura a une urne longue de 2ô ;i
40 millimétrés ot largo de 15 à iiO millimètres, se pro-
longeant en un tube étroit, long de 'Xt à 45 millimètres
élargi au sommet. Le lobe inférieur large, pourpre noi-
râtre, se torniino en queue grêle, longue ordinairement
de (>0 centimètres, pondante en avant.
Quant il la (leur de l'hybride, son urno a une (orme ii
pou près intermédiaire; elle est plus petite que dans
VA. brasiliensis, mais plus grande et plus renflée que
dans r.l. macrouni. On peut en dire autant du tube.
Mais tandis que l'.I. nuicroura n'a pas do lobo supé-
rieur, r.l. Macroura X lirnsilieiisi.s en a un qui toute-
fois est plus court et plus arronili que celui do VA . bra-
siliensis. Ce qui est particulièrement remarquable, c'est
la structure du lobo inft'rieur; celui-ci se rétrécit prn-
gressivement, et d'abord lancéolé, large de bh milli-
mètres, il s'allonge en quoue rubanée longue d'environ
20 centimètres, d'une largeur de près de 1 centimètre,
formant une petite pointe au sommet. Lo lobe inférieur
pourpre noirâtre de la plante mère a donné, avec le
lobe jaune paille marbré de pourpre foncé du porte-
pollen, un lobe inférieur lavé de pourpre foncé sur fond
jaune-brun. Pour le reste, le coloris est apeu près intcr-
mi'diaire. »
Le premier hybride d'Arislolochia, qui a été obtenu
en Angleterre par M. Bell et a été figuré dans le Gar-
deners'Chro/ncle il y a une douzaine d'années, avait
pour parents r.4. brasiliensis etV A . elegans.
-^VVXA/^ -
Soeiété Jlationale d'Hortieulture de f ranee
séance du ;?•/ avril 1902
Comité de floriculture
Une belle série do formes issues do VAntliurium Sclicr-
zerianum, présentée par M. L. Duval, de Versailles, ainsi
que des Loiirania (jHiha, Fougères orncmontalos et très gra-
cieuses, obtenues en semis.
M. Truffaut avait apporté (pioli[ues jolis exemplaires (Ips
Ilœurantlius Diiulcina ot fuxcinatKs, que nous avions ou lo
plaisir do voir à la précédente séance. Ce sont là des plantes
d'avenir.
A M. Dugourd, un lot, en fort bel état, d'Amicules, ces
vieilles plantes trop délaissées de nos jours, on compagnio
do : Orobus vernusii fleurs doubles, Trollius asiaticiis, Plilo.r
oi-atn, Ai'nhix aliiina à fleurs doubles (lu'on ne saurait trop
recommander. N'oublions pas la curieuse Mandragone, sans
intérêt fiorticolo proprement dit.
Los spéiimens do Cinevariu cruanta /icb/triitha présentés
par M. I-'érard niérilent détro signalés. Encore nouvelle,
cette jolie race do Cinéraires fait rapidement son chemin, et
déjà, sur la céte d'azur, on on tire un e.xcellenl parti pour la
confection de corboilies et do massifs. Le port est élancé, les
inflorescences disposées en large tète pyranddale, sortani
bien du feuillage. La plupart dos coloris y sont déjà repré-
sentés. Quant à la vigueur, lo Ciiieniria /irti/anthus ne lo
cède en rien au.\ types dont il est issu.
CoMiTii n'.MinonicuLTUuB d'ob.neme.nt
Un très beau lot do Lilas à M. G. Houcher, composé do
trente-neuf variétés à lleurs simples ou doubles, composani
le dessus du panier do celles ipii existent actucllemont. Du
Muséum également une colleclioii do Lilas où nous remar-
([uons S;/ringn jjuhcsco^s, Lilas do Perse à fouilles lacinécs
et Lilas \'(irin obtenu de semis do l'espèce précédente.
Hans lo lot do .M. l.ecoinli-, do Louvccionncs : l'nitiiis
aruiniiiala. htoihosda iirantlillora Amiigddlii.t georiiirn à
fleurs blanches et rouges, Jtibcx iiciisi/tvaniciim, rhanur-
reraiix Lnlrhonni, HIiixIiiIi/jhis Kcrsioidf^i, Mulux Stavrii
nom k Meurs d'un blanc pur, etc.
CoMiTii d'ahuubicixturh FBUITnaiB
M. I^oizoau, de Senlis, présentait un groseiller couvi'rt do
fruits do grappi-s; .\I. Clievillot, de Thomcry, dos Raisins do
cliaxsrtii.s ibtrr; M. Parent, <le lluoil, des Pôchos Amsden, des
l''rnmboises et des Pigues.
CO.MlTl'; Ulî CULTLItE MAII.Mcni'iHE
Toujours do belles Asperges à M. CompoinI, de St-Ouen.
Dos Haricots verts do Cbabatulnn) et un Melon Caittalmiji en
fort bel état, sont présonti'S par M. Collignicz. do Pleury-
.Meudon; des Fraises Morirr, Mar;/ufiitf LrbiTlon, Mlle de
iMnhiis Itiiiial Sorcreign, par .\I. Uarbe, doNoisiel; dos Ha-
ricots Triani/lc des rhiissis et des .Melons l'iesroll à fimd
blanr, par .\l. Tassin, de St-Augustin-du-Var.
A signaler encori! des Fraises de semis issues de D' Mo-
rèrc et i/éurrid C/iiin:i/, à. M. Jarles, do Méry-sur-Oise; un
lot intéressant do fruits des lolonios présente par lo Jardin
colonial do Nogent, et composé de : .Sa/iolilles, CaimiUs,
MarKjitts, Papai/es, l'amplemoiisses ot Abricots de Sl-Domin-
yuc, etc.
P. Haiuot.
CoNcouns d'Ohchidkes.
^^. Graire, d'Amiens, un amateur, présentait un beau lot
d'Orchidées dont les variétés nombreuses avaient été choisies
avec infiniment de goût et do talent. Nous avons romar()ué
desOndonloi/lossuiii y,Adriaiiœ, des <J. tute(j-iii<rpuririim,de
très beau.\ Cjniripcdium X Sflligenim et FAlioltianum. une
superbe touffe do Ma.rillaria Sanderiaiui, et enlin un Ciitllei/a
Schru-dcrœ. Je ne peux toutes li'S nommer, je me contente de
signaler les plantes les plus remarquables, fne médaille
d'or a été décernée à .\I. Grairo.
MM. Duval et lils, de Versailles, avaient apporté un lot plus
nombrou.x ipio le |irécédent ot très remarquable aussi. .Nous
avons particulièrement remarqué : un Onduittoglossuui liiUi-
jiurpureum, un Caltlrya Mcndcli. un Phaji's X Cnidtsoni.
Les pièces les plus belles de cette collection étaient sans
contredit des Oiicidiuin coundnr et Marshcdlicn.; ce lot a
reçu une grande médaille de vermeil.
MM. Magne, de Boulogne, et Ragot, de Villenoy, ont
obtenu chacun uuo grande médaille d'argent pour des lots
très intéressants.
Dans le lot de .M. Magne on remanpiait des Cattlci/a Skin-
tieri, Aiigru'cum Lincti des C;/[irij)ediiiiii X Ilcrrisidiuiin
siijierbi(m et de magnifiques Vamla d'une floraison superbe.
MM. Linden, et Cie de Moorlebecli, (Belgique) ont reçuuno
médaille d'argent pour un lot de Phaliriuqiris amabilis bur-
neoisis très beau.
Enfin M. Balu, jardinier-chef, au château du Val, près
St-Germain, a obtenu également une médaille d'argent pour
un lot comprenant un JM'liu-Caltlciia'X, Wclhiana, un \'anda
suavix et un Cijiifipcdium villosium.
Lionel.
BIBLIOGRAPHIE
La propriété rurale en France (1). — M. Flour de Sainl-Genis
vient lie publier chez .\rmand Colin un ouvrage de beaucoup
d'intérêt : ■
L'auteur, à qui sa compétence professionnelle et ses
études antérieures donnaient toute autorité pour traiter un
tel sujet, recherche d'abord les origines liistori<|ues et
sociales de la distribution de la propriété du sol entre les
familles françaises; puis il établit le classement du teriitoirt!
agricole entre la grande, la moyeniio et la petite propriété.
Dans touti' cette étude il évite d'appuyer son raisonnement
sur des moyennes toujours douteuses ot il utilise des sta-
(1) 1 vol. iri-8 cari., avec carlcK, en vente à la Libiairio Horticole
prix l't francs, franco en gare fî fr. 60. Ouvrage couronné en lliOI
par l'Académie des Sciences morales et poIilii|ues ipiix Léon
l'aiicliur.)
144
LE JARDIN
tistiqucs pri'cisos cl peu connues. Il cnvisapo l'avenir do la
propriélé territoriale on l'rance, et dans la co-cxistcncc do la
grande et la petite propriété, mais surtout dans l'exploitation
intensive de la moyenne.
Le rapport do .M. «le l'ovillo « l'Académie sert de prélace à
ce livre : le rapporteur y rend homningc à la richesse de la
documentation, à la solidité du raisonnement, aux vues pro-
fondes et généreuses de l'auteur.
Les hybridations spécifiques dans la greffe ou hybridation
aseiU'Ile Ji. par Lucien Daniel est une nouvelle brocliun' «le
notre distingué collaborateur a qui l'on doit déjà tant d'études
sur le greHago.
■■ On n'ignore pas que la variation dans la groHo, autrement
dit une dos formes do l'inllonco réciproque du sujet sur le
gredon, osl, dit fort bien.M. Daniel au début do ce mémoire,
une des <|uostions qui ont donné liou au.\ plus vives contro-
verses depuis ranti()uité jusqu'à nos jours. On peut ajouter
qu'aujourd'hui encore, cette question est loin d'être élucidée
sur toutes ses faces, malgré les nombreux travaux dont elle
a été l'objet. ■•
Après avoir donné un aperçu hislorif|ue de la question,
appuyé par un imlox bibliographique, fort inti-ressant à
consulter, une indication do la méthode de recherches et les
déOnitions adoptées |iar lui, M. Daniel en fait une étude
rigoureuse, basée sur une série d'expériences récentes.
'fous ceux que les i|uostions do grelTage intéressent ne
manqueront pas do consulter ce travail fort bien documerlé.
En choisissant pour la traduction, l'couvre : Production des
plantes (2) du savant américain IJailey. — .M.\l. Harraca ont
oté particulièrement soucieux do présenter un essai métho
dique et. complot de l'important iiroblémc do l'amélioration
des plantes, de la production végétale.
t',0 livre comble véritiiblement une place vide dans la
bibliothèque du praticien, car il niamiuoit à la lilb'ralurc
agricole et horticole fram.aiso un traité à la fois ttn'oriqno et
pratique — et surtout pratiipie capable de servir de guide au
praticien sur l'amélioration des plantes, loblontion <les
variétés végétales, <|uestions si éminemment associées à
tout le progros agricole et horticole.
l'ar son caractère a la fois profondément théorique et pra-
tique, il sera apprécié par les agriculteurs, et tous les jardi-
niers qui partirulièronient dans les ihapitros III. ol V trou-
veront un guide sur et expérimenté pour l'amélioralion et
l'obtention des variétés nouvelles et la pratiipio de la fécon-
dation et ainsi que par les professeurs d'horticulture, d'agri-
culture, do botanique et d'histoire naturelle, por les élèves
dos Ecoles d'Agriculture et d'Horticulture qui no pourraient
trouver nulle part une exposition aussi documentée et aussi
classique, sous cette forme claire ol attrayante do tout ce
qui se rattache a la variation, au croisement, aux Hybrides,
à la séloction, ù la lécondatiim, etc.
.\l. J.M. Ilnrracaiio s'est pas tenu ii ce travoildc tradin-tion;
il a complété lo traité do la production de plantes par un polit
livre intitulé " De l'amélioration systématique des variétés dans
les végétaux basée sur lo luécanismo ilo I lién dili- i li qui
La littérature allemande vient de s'enrichir de quel(|ucs
ouvrages dont l'utilité ne fait pas de doute et qui ne manque-
ront pas d intéresser plus d'un li'cteur lrun<;ais.
(1)1 iirorli. ln-8)é«. de li«i piiRos, prix 'i (raiics. franco 'i tr. 'lO.
[!) 1 vol de 3':i l'iitte», avec ilc nomliroiiscs HifurcM, prix ;i fr. 30.
(.1. 1 vol. df M paKi-a, prix 1 fr. .'xi.
mériti' également d'être consulté.
Oie prakteschen kultureinrichtun gen der Neuzeit {I.'InsluUa-
tiuii lit- /<( ciilturt- jinliniiir il), est le premier volume d'une
série, dont le sujet n'a pas encore été traité dans la littéra-
ture horticole française, il mérite d'autant plus d'être
consulté.
Celle première partie esl réservée à l'examen et à la cons-
truction des abris destinés aux arbres cultivés en plein air
et sous verre et est complétée par d'excellentes notions
visant la culture. Les dessins démonstratifs fort bien faits
qui illustrent le texte en fait un livre de toute première
utilité.
Ugaloraont sans équivalent dans la littérature horticolo
française la nouvelle édition du livre : •■ Gescbafts Korrespon-
deni fur gartner [i) •> ll.a cornsponilatiri' coiiimri<iiili- jinnf
Janliiin-is) i|ui donne d'utiles notions sur les : lettres do
commerce, traites, contrats, factures, relevés quittances,
lettres do change, télégrniumes, etc. La lecture en sera des
plus prolitalilcs aux personnes familiarisées avec la langue
allemande (|ui y trouveront de bons conseils.
llENÈ Raymond.
Les produits horticoles aux Halles
I>a vente des Heurs est très calme; beaucoup de marchan-
iliscs invendues.
N"iis avons relevé, lo 15 avril les cours suivants :
Roses extra 1" choix valent : Marrrhal SicI, dol fr. à 2 tr. 50;
Paui-Scijron do 5 ù 10 fr. ; Captain Christij, do 2 fr. à 5 fr. ;
La France, de 3 fr. u s fr.; Ulrich Bruniicr, de 2 a 5 fr.;
Préside II I Carnol. do .'i à 4 f r. ; Xiplietos, de I f r. 50 à 2 fr. : Caro-
line Tcstoiil do :i fr. 50 à 8 fr. ; Général Jacqueminot do
1 fr. ."Al à .'1 fr. Sdiivciiir Je la Malmai.ion de2 fr. 50 à 4 fr. la
douzaine, i.es Œillets de choix valent de 0 fr. 00 à 1 fr. 25;
Colosse, de :i fr. a s Ir. la douzaine. L Oranger vaut au détail
do 1 fr. .50 à 2 fr, lo cent do boutons, l.i Giroflée i/uaran-
taine, do 0 fr. 15 à 0 fr. 25 la botto. La Violette de l'aris on
moyen bottolage do 20 à ;tO fr. lo cent; lo boulot, ii fr. ."«o à
0 fr. ('>o la [liece; le boiupiot plat (i fr. 75 lo petit bouquet,
10 fr. le reril. La Violette de l'iirtnc vaut 1 fr. 25 le bottillon.
L'Anémone île ru,», u Ir. 20 la douzaine; Fulç/cns. o fr. 10 la
botte. I.c Muguet de <i fr. .'10 à 0 fr. 75 la botte; Les Llllum
Ilarrisii valent de 5 fr. à n fr. : ruhrinn. de ti à 7 fr. la dou-
zaine. Lo Llls* en gerbe vanl 1 (i.. sur courtes tiges, do
1 fr. 25 à 2 Ir. la botto. Les Pivoine» de ti fr. ".u à 2 fr. 50 la
botte.
Les arrivages do fruits sont assez importants, malgré cela
les cours sont assez soutenus.
Les prix prati(iués le :!0 ovril sont les suivants :
Raleins lie serre noirs doSfr. à 12lr.lokilo. Raisins de Tho-
mery blanc do '1 fr. à S fr.; Fraleei de serre de 1 fr. a i fr. ."«O
la caisse.
Ln raison ilo l'abondance dos légumes les cours sont en
baisse sensible.
Artichaut* de 10 à tS fr. le cent. Aapergêi de 1 fr. à 4 (r.
la botte. Carotte* nouvelles de .50 à !K) Ir. les 100 bottc$.
Choux-fleurs >lc lu à 2S fr. Oaellle do 4 à lo Ir. les lu i kilos.
Salade* diverses do :i a s fr. le cent. Pommes de terre
ndidcllix de 15 il 110 fr. les 100 kilos. V. 1».
(Il I vol. de liMi page» avec 07 ligures démon ■IrallvcH, prix
franco broché 3 fr. 'lO, relié 'i Ir. 50.
(2i 1 vol. broché de l'i' pSKCS, franco i fr. 10.
l_A TEIS^I
IRATUIRI
Les iiidicntiuiis ci-dessous sont relevées à l'<iris. mi tlicruuDiuIre cciitiiitih
Avril
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
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10»
Lik** d Imp" MoflU"lr».»4*'", ra« *« GftoflU. — r»mu
No 366
LE JARDIN
20 Mai 1902
CHRONIQUE
Gelto année les Morilles ont été assez abondantes,
mais leur prix n'a pas liaissr pour cela et ne les a pas
mises a la [lortéo do toiis.Toulos les fois que j'en rencontre,
il me revient à la nu'moire une charmante anecdote que
cet oxcc'lloiil Le Grand d'Aussy n'a pas manqué de
raconter. « Hien antoiieuremcnt, dit il, au temps où l'on
commença il rechercher les champignons, li-s Morilles
étaient déjà estimées. On litdans la vie de Saint l'ardoux
qu'un jour certain paysan ayant trouvé des Morilles,
il voulut, par respect pour le saint, lui en faire un
prosent. Dans sa roule il fut rencontré par un grand
soigneur, nommé Hacagnaire, (pi'elles lenicreiil. Celui-
ci les lui arraiha, et se les fit servir à diner. M.iis par
une punition divine, dit lo Légendaire, elles lui don-
nèrent des coli(iues affreuses, d(mt il ne fut gui'ri
qu'avec l'huile qu'on lui fil avaler et que l'ardoux avait
bénite. »
Mais pas plus que de nos jours, il était question en
ces temps anciens de la culture de la Morille. 11 n'en
était pas de mémo des Mousserons alors très renommés
et qu'on produisait arlificiollement de la manière
suivante. (In faisait une couche avec de la terre do
taupinière et du fumier do hrobis qu'en disposait par
lits successifs et on l'arrosait avec de l'eau dans laquelle
on avait fait bouillir quelques Mousserons. Le Mous-
seron était recherché au .\vu'' siècle. Mme de Motteville
dans, ses mémoires nous conle le fait suivant qui
montre bien en quelle estime ce cliampisnon était tenu.
La cour, pendant les troutiles de la Fronde, se trouvant
près d'Orléans, on vint acheter dans cette ville les pro-
visions nécessaires pour la boucho du Roi et pour celle
de la lleine-Mère. Mademoiselle, ennemie de Mazarin,
se les fit apporter et y trouvant des mousseron^, elle
les jeta en disant « Cela est trop délicat, je ne veux pas
que le Cardinal en mange ».
•
» •
Connaissez-vous la Carciofolala"? Xon, n'est-ce pas.
Et bien je vais vous l'apprendre. C'est la fête des
artichauts qui se célèbre à Rome de ti'mps immémorial
à l'époque où les Carciofi — alias artichauts — sont en
pleine production. Depuis que l'engouement est à la
bicyclette, la société vélocipédique romaine organise
un corso cycliste. Toutes les bicyclettes sont habillées
de fleurs et les cyclistes revêtent les costumes des
temps tie l'ancienne Rome. Le grand maître de l'ordre
des artichauts, trùno sur un char somptueusement
décoré, sous un dais fleuri, escorté de cavaliers cui-
rassés portant sur leur cuirasse un arlichaut.
L'artichaut est en effet le légume dont s'enorgueillit
le plus la campagne romaine : nulle part au inonde on
n'en voit autant, d'aussi beaux, ni d'aussi bons.
Cette année la fête des Carciofolata a été tout parti-
culièrement brillante et comme elle a eu lieu la nuit, le
défilé s'est effectué, à travers les rues de Rome, à la lueur
des feux de lîengale et des torches.
Il n'y a pas qu'en Italie que l'artichaut est l'objet d'une
fête. Aux environs de Royan, se célèbre tous les ans,
avec un ixrand concours de population la Xotre-Dame-
des-arlichauts. A Maisonfort, ce jour-là, il y a, parait-il,
moult liesse et joie.
•
* *
Les plantes ont-elles un système nerveux? M. Xémec,
d'Iéna, vient de se livrer à ce sujet à une série de
recherches du plus haut intérêt. Certaines parties des
plantes sont susceptibles de s'irriter et l'irritation peut
se transmettre, à travers une zone qui ne parait pas
réagir, jusqu'à un point plus ou moins éloigné où une
réaction motrice se produit. De la, est venue l'idée
d'établir uiio comparaison avec lo système nerveux des
animaux. La propagation comment se fait-elle? est-ce
par suite d'une dishydratation partielle du protoplasma
ou par la eonlinuilé du protoplasma, de cellule à
cellule? il est encore difficile do répondre avec préci-
sion.
Quand une plante a subi un traumatisme quelconque,
lorsqu'elle a été blessée, deux phénomènes différents
peuvent se produire. D'abord le proto[)lasma, accom-
pagné des noyaux, s'accumule vers la surface de
lésion, avec plus ou moins do rapidité suivant la nature
et la composition des tissus; il disparait en deçà des
cellules en voie de division sur lesquelles il n'agit pas
et reparait au delà {oncle de roitdensnlioii). Puis, après
que le contenu cellulaire s'est modifié, le protoplasma
revient à son état antérieur mais pour peu de temps ;
une seconde modification s'opère ensuite, il devient
gélatineux et les vacuoles se fondent ensemble.
Uuel serait l'agent de transmission des excitations?
Il faudrait le voir, d'après M. Xémec dans les fibrilles
du cyloplasma inégalement réparties dans les tissus
lésés et qui existent presque toujours dans les organes
excitables. Ces fibrilles traversent la cellule dans une
direction longitudinale et paraissent passer d'une cel-
lule à une autre, mais ce n'est pas encore nettem&nt
démontré. Ces recherches très intéressantes se pour-
suivent : faites sur des organismes très rudimentaires,
elles aideront à comprendre ce qui se passe dans les
êtres supérieurs et feront voir comment fonctionnent
les nerfs, organes dont la structure est plus compliquée.
•
* •
Les fruits secs — rien de ceux que nous voyons par-
tout autour de nous, surtout dans la période que nous
venons de traverser — sont souvent le siège d'un dépôt
de zinc, dépôt bien léger, il est vrai et nullement fait
pour porter ombrage aux gisements de la Vieille-Mon-
tagne. Quoiqu'il en soit do la quantité, l'existence de
ce métal n'en est pas moins un fait acquis.
Les fruits secs d'origine américaine en sont parlicu-
liérement pourvus, à tel point que les agriculteurs
allemands, auraient demandé que l'importation en Alle-
magne en fut interdite. D'où vient ce métal qui n'existe
guère dans les fruits secs qu'à la dose très minime
de 0,007 0/0? D'après les Américains sa présence serait
due aux plateaux en zinc où se fait l'évaporation, mais
dans les Pommes qui ne sont pas desséchées sur du zinc
on en trouve aussi des traces. La provenance serait
donc autre. On a remarqué que les plantes s'emparent
très facilement du zinc dans le sol ou l'almosplière ; il
passe sans aucune difficulté dans le corps humain et
dans le cadavre. Le zinc pénètre dans le sol par les
eaux de drainage qui le prennent aux édifices et par l'air
au voisinage des fabriques et des fonderies. Le vent
enlève des jiarticules qui retombent sur le sol et
l'analyse en révèle la présence dans toute la végéta-
tion. Le zinc peut également être porté au champ
avec les engrais provenant de déchets ou de liquides
d'abattoirs précipités par le sulfate de zinc. La pré-
sence du zinc dans les fruits américains n'a donc rien
de mystérieux et surtout ne peut être la cause d'aucun
accident, en raison même de la minime quantité qu'ils
en renferment.
P. Habiot.
Le Jardin n'autori.'ic la reproduction de sex articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
1S6
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
La catastrophe de la Martinique. — Nous ne pou-
vons laisser |iasspr ru iniiiiuro ilu Jardin sans adresS'Or
un salut ému aux ittOOO vicliines de Sainl-Fiorre.
Saint-l'ierro était la iiiftropole i-omniercialo de la
Martinique; lo cataclysme qui vient de détruire celle
riante cite, la perle de nos vielles colonies, et d'anéantir
d'un seul coup sa population toute entière, atteint un
grand noniliro do familles de la Métropole.
Un grand cri il'liorreur et de pitié a traversé le monde
civilise. Non seulement de la France, la mère patrie, mais
du monde entier, particulièrement des Elalfc-Unis
d'Amérique, des secours noml>reux, des vivres, des
vêtements ont été dirigés en liàte sur la Martinique.
Car il est encore des milliers de vivants, (jui manquent
de tout sur celle terre momentanémenl inhospitalière.
Le di-saslre dans lequel vient de sombrer Saint-Pierre,
fait disparaître un jardin liolaiiique qui était intéres-
sant surtout au point do vue de sa collection do piaules
Iropicalcs.
Mérite agricole. — NL Vé\\x Lellieux, vient àTocca-
-ion ilu concours géni'ral agricole de recevoir la rosette
d'odicierdu Mérite Agricole, avec les lélicitatioiis per-
sonnelles lie ^^ le Ministre do l'agriculture.
C'est là une distinction liicn méritée, car on se souvient
des magnifiques présenlations de cet liabile décorateur,
notamnionl au concours général agricule de Taris, où
il obtint le prix d'honneur l'année dernière et deux
médailles d'or cette année.
Expositions et Congrès annoncés. — Nons venons
de recevoir le vaste programme de l'Exposition Inter-
nationale d'Horticulture qu'organise, sous le haut
patronage de leurs Majestés le roi et la reine des Belges,
la Société royale d'IIorticullure et de Botanique de
Gand, avec le concours du gouvernement, et de la pro-
vince et de la ville de Gand. Celle exposition aura lieu
tlu 18 au 20 avril 1903.
La date des concours temporaires àl'Exposilion Inter-
nationale Horticole de Lille est définilivcnient lixée
comme suit :
•1" Concours temporaire du 1 i au M juin
a» — — 12 au IS juillet
:V — — 0 au Kl août
4« — — 20 au 2t'> septembre.
A l'occasion ilo la réunion a Angers du septième
(jongros de la Société française des chrysanlhéinistes,
une exposition est organisée par les soins de la Soeiélo
d'Horticulture d'.Vngcrs. Elle aura lieu à Angers, sur la
place de Lorraine du 7 au li> novembre prochain.
La Sociél'-d'Horliculturod'Armenlieres, organise éga-
lement une exposition do t'.hrysanlhemes, fruits el
llours qui 9c tiendra a Armontièros les '.» el 10 novemlire
prochain.
L'association horticole lyonnaise a tiécidé d'organiser
il Lyon ilu 11 au 15 septembre prochain, une Exposition
d'horticulture el do viticulture.
C<-lli- exposition se tiendra, pour la première fois, dans
les superbes bâtiments dif l'alais do glace dont
l'ininiense salle el les vastes galeries semblent avoir
été coustriiilos pour y Installer des plantes, des fleurs el
des fruits.
l'our les ronseignomeuts s'adresser au secrétaire
gên<'ral do l'Association horlicolo lyonnaise, murs I.a-
fayello prrdongé, .V), a Villeurbanne (lUione).
La Société régionale d'Hortieulluro do la ville
d'Elbeuf, organise une exposition do chrysanthèmes et
de fleurs de saison qui se tiendra à Elbeuf, du 8 au
11 novembre prochain.
Chaire de botanique de l'Ecole d'agriculture de
Rennes. — \.o Juiinml ti/'fiiicl du :iO avril, publie un
arrêté par lequel M. Grillon, professeur de botanique ii
l'Ecole do Hennés, a été nommée en la même qualité, à
l'Ecole de Grignon, en remplacement de M. Mussat,
décédé. Il publie en outre, le programme du concours
qui sera ouvert à Paris, le 30 juin, pour la nomination
d'un rempl.Tvant de M. Griffon à l'Ecole de Bennes.
Distribution de graines et de plantes faites par
le Muséum du 1'^' octobre 1900 au 1" octobre 1901.
— i;ii i'.MO-l'.Mil le .Muséum a délivre :.':i,M 1 sachets de
graines, 1.117 i)lanlcs di' serre, l;-,U<i3 plantes vivaces
ou do plein air, 1,4^3 arbres ou arbustes, 4,1IÎ3 greffons.
Ces diverses livraisons ont été faites c -i-id établisse-
ments : jardins botaniques, établissements d'enseigne-
ment,stations agronomiques, laboratoiresde recherches,
jardins pulilics, etc..
Il a été délivré en oulro 32,9('7 échantillons de plantes
vivantes.
Mission Horticole. — Le général Galliéni poursuit,
avec l'activité el la compétence que personne ne lui
conteste plus, la grande «euvre du di-veloppement
agricole, commercial et industriel de notre nouvelle
colonie de Madagascar.
M. F.iuchère, ancien élève do l'école Nationale d'Hor-
ticulture de Versailles sous inspecteur de l'Agriculture
à Madagascar, vient de s'embarquer à Bordeaux, pour
une mission d'étude des cultures qui pouvaient être
inlroiluites, avec proHl. dans notre nouveau domaine.
M. I-'aiichère visitera le Brésil el notamment les Fiais
qui se livrent à la culture du café, (Bio, Sanlos, .^ainl-
l'aul); ceux où l'on trouve le Cacaoyer et les arbres à
caoutchouc, (l'ernambuco, Bahia, Manos, elc).
Après le Brésil, il visitera, les Guyanes. le Nenc-
zuela et la C.olombia.
.\ (Uiba, il étudiera tout spécialement la culture et la
préparation du 'l'abae.
Vœu exprimé par la section d'horticulture et
de pomologie à la Société des agriculteurs de
France. — licslntclioii ihi yiii. — M. S.ivée, dr l'on-
lallain (Sarihe), dins un mémoire prési^nté à la Société
évalue a .'ilK) 000 francs la perte annuelle causée i)ar le
gui dans le seul département do la Sarlhe.
M. Chéron fait observer (ju'en coupant le gui, mémo
en entamant les branches sur lesquelles il se développe
on ne l'emiiéche pas de faire des pousses nouvelles
tous les ans. Il faut absolument sectionner et soigner
les branches qui portent lo gui.
La Société est d'avis que la destruction du gui soit
ordonnée dans toute la Franco, et que l'administration
donne l'exemple, en faisant opérer la destruction du
gui sur son domaine, c'est-à-dire sur les plantations
bordant les routes et les canaux.
Cours d'arboriculture et de culture maraîchère
en Belgique. — Le ministre cle l'Agriculture a in-tilue
dans les diverses provinces des cours d'Arboriculture
fruitière et do culture maraîchère. Los premiers com-
prennent 177.'} levons, les seconds G8â. La plupait
des cours comptent I.') levons.
Il serait à désirer que cet exeniplo fui suivi en
France et que des cours semblables soient organisés
dans chacun de nos départements.
Conrérences-promenades à l'exposition de Paris.
Comme cela a lieu chaque année un certain nombre
LE JARDIN
147
(le conférencos promenades seront données rhaquojour,
il dix heures, dans l'encpinlo do rox[)ositiiiii d'Hortiiul-
luro, qui luivro domain. Ces eonfôroncos iuiroiit liou
dans l'ordre suivant :
Jeudi l'I' iniii : Orchidées. — M. l.i'nii lliiviil. vicc'-pii'sidcMl
do la SocliHé d Ildrtirulliiro ilo Vorsuillos.
Vrndirdi i'3 m'ii : Plantes d'appartement. — M. lloorttes
Trudaut, socnHairo di- la .Sucii'l.' iiatioimlo d llniticultiiro.
Saièu'di l'I mai : Plantes coloniales. — .\1. Hybouski, direc-
teur du Jardin colonial.
Diiiianrlic L>5 mai : Arboriculture d'ornement et forestière. —
M. \omL(l()t, socrolairo ilo la SociétO naliniiali' d'Ilorliciilliiro.
Lundi i'(i laai : Hybridation et fécondation des plantes. —
M l'h.-l.do VilinciriM.
Bibliothèque horticole de M. de la Devansaye. —
M. do la Devansaye, riiorticultetir amateur bien connu
mort l'an dfrnier et dont nous avons annoncé le décès
en son lomps, a légué à la Sociélé d'Iiorliculfure do
Mainc-ct-Loire, dont il avait été président, sa très
remarquable Mlilidlhèque liorlicole. Elle est inslalléc
grâce au conseil .Municipal d'.Vngers, au Musée Palémi-
lologique.
L'action de l'éther sur les plantes. — Les expé-
riences si prubaiitfs du professeur .loliannsen, du pro-
fesseur Ledieu et des forceurs hambourgeois dont le
Jardin (1) a rendu compte, se trouvent confirmées par
des essais que M. Aymard [ils, de .Montpellier a entre-
pris et dont il consigne les résultats dans les annales
de la Société d'Horticulture de .Montpellier. Nous nous
proposons de relater ces expériences dans un prochain
numéro.
Simple méthode de forcer la Rhubarbe. — Il y a
beaucoup do mélhodosde forcer la Rhuliarhe. pratiquées
actuellement par les jardiniers, cependant je ne crois
pas qu'il y en ait une plus simple, plus pratique et plus
digne d'être recommandée que celle indiquée par Tlw
Garde n.
Celte méthode est employée dans les jardin île Syon
Ilouse, chez le duc de Xorthumborland, où la culture
de la Rhubarbe toreéc; a |)iis un grande extension.
Les plants de lîhuliarde sont placés dans des colTres
et recouverts d'une couche de fumier pailleiix; puis
chaque plant est coilTé d'un vieux baril ordir.aire.
Grâce à ce simple expédient M. Wythes obtient des
Rhubarbes forcées d'excellente qualité.
Les efTets des froids printaniers. — La période
fndde et humide que nous venons de traverser a éti''
funeste i)Our une quantité de végilaux et en a fait
souffrir une quantité d'autres. Indépendamment des
Vignes, Pommes de terre. Haricots qui ont été gelés
dans beaucoup d'endroits, un certain nombre d'espèces
de piaules vivaces et annuelles ont été atleintes, ce qui
ne s'était pas vu depuis de longues années. Nous
avons noté un certain nombre de celles-ci, dans les
cultures de M. I''érard, pourtant établies dans un terrain
sablonneux et sain et nous avons remarqué que la
végétation s'idail presque complètement arrêtée pour
beaucoup d'autres. Ce sont surtout les plantes préparées
pour l'exposition du mois de mai qui ont éle le plus
éprouvées par cette température glaciale et par celle
humidité persistante succédant à une période de beaux
jours qui avait favorisé une active végétation. Des
Phlox de Druniniond, Girollées, Capucines, etc, ont un
aspect chélit cl jaunissent. I)es iKillels d'Inde, plante
pourtant résistante, ont été atteints par la gelée,
même sous des abris de paillassons; le feuillage des
plantesnon gelées est bronzé et rachilique. lion aétéde
(1) Le Jardin, 19iil, page 372, lig. Hii'., lilT. KW ; l'.nc piig.' l-,"i
liji. 61, ta, Kî.
mémo lies /.innias qui venaient d'élre rej.iqués et de
quelques autres, jusqu'aux l'ulijgonuin amplcricaule
pourtaid résistant.
Des Pavots atteints par la gelée jaunissent et les
|)arties sur lesquelles les gréions ont fondu forment
comme autant de taches noires, pénétrant dans les
tissus.
Les arbres fruitiers ont beaucoup souffert et dans
plusieurs endroits la récolte est fortement compro-
mise. Les Pêchers et les Poiriers ont particulièrement
été atteints.
Les Pêchers sont dans un état pileux; déjà éprouvés
par les pluies froides, qui avaient contribué au déve-
loppement lie la cloque, les gelées de la semaine der-
nière ont mis le comble à leur disgriice.
L'invasion des sauterelles. — Dans sa dernière
session, et cnnforniénienl ,iu rapport de M. Rozeray,
professeur ih'^partemenlal d'agriculture, le conseil
général des Doux-Sèvres a l'crit à son liudget supplé-
mentaire de l'.idi' uno somme de 5,000 francs pour venir
en aide aux municipalités qui pourraient avoir a souf-
frir d'une nouvelle invasion de sauterelles.
Introduction d'Orançers en Australie. — Après la
culture des pommes et des poires, voila que l'Australie
organise celle des oranges. Lo Mini,stre de l'Agricul-
ture de l'ouest s'ost entendu avec le directeur du jardin
botanique de Calcutta en ce qui concerne l'envoi en
Australie do plants de fruits d'orangers indiens des
espèces: Sylhet, Nagporo, Suntoah, Iveonla et Mus-
sembi; on espère pouvoir remplacer par ces espèces
indiennes celles qu'on cultive actuellement et qui no
répondent pas aux desiderata.
Poires et Pommes de Tasmanie. — Do considé-
rables envois de Poires et de Pommes de Tasmanie
sont arrivés à Londres ces jours derniers, et quelques
centaines de caisses ont été vendues aux enchères, au
marché de Covent Garden, à de très bon prix, et les
demandes deviennent de jour en jour plus importantes.
Les pommes de Tasmanie ont désormais pris place
parmi les meilleurs fruits importés et leur qualité est
icrlainement égale, malgré leur long voyage, à la qualité
des fruits récoltés en Angleterre.
Jusqu'il présent l'importation des poires a été peu
importante, mais c'est une branche du commerce agri-
cole qui ne tardera pas à prendre une grandi' extension,
(jopendant, 700 caisses sont arrivées sur le steamer
.Ve'd/cel un second envoi esl en route.
La plus grande partie des envois est cnmposée de
poires Vicar of Winkfleld, que nous appelons en
France Son Curé. L'échantillon que j'ai vu, écrit le
rédacteur du Gardeners' chronicle, est excellent sous
tous les rapports. Fruits gros sans défauts, sans ma-
chures, mais ils n'étaient pas assez murs i)our qu'on
puisse s'assurer de leur qualité au [loint de vue du
goût.
Avec les poires Bon cure sont arrivées une trentaine
de caisses de CItaumonlel et des Beurré Clairgeait;\çs
deux variétés dans de bonnes conditions. II y avait
encore dix caisses de Beurré Diel.
■Ventes d'Orchidées en Angleterre. — MM. Pro-
Iheroe et Morris ont vendu récemment à Central-
Auition Room à Londres, une collection d'Orchidées.
Uuelques uns des lots ont atteint de très hauts prix.
Parmi ceux-ci nous mentionnons les suivants : (idon-
luytossutit rri-ipuut, deux vieux bulbes et deux bulbes
en végétation, une plante lleurie superbe variété fine-
ment tachetée sur les sépales et sur pétales, grande
148
LE JARDIN
lleur: ce loi a ilé adju^'é au prix de 150 guinées, soit
environ i200 francs. — Doux vieux bulbes, deux bulbes
en Végétation, plante de choix, couleur foncée avec
taches claires sur les sépales cl les pétales; 60 guinées,
soit environ lf.80 francs. — 0. c. rosetDii, très belle
plante, llcur délicate, pétales taclieUes très finement;
.00 guinées 1 ii'O francs.
Expositions annoncées
Paris. °.^1 au 2)j mai. U.>ipositinn printaniùre de la Société
Nali"imli' mix serres du Cnurs-lu-Rcine.
Lyon, i» mai un 'i juin, l'exposition générale.
Lille, mai ;i seplembie. Exposition inlornationale générale.
Versailles, .'tl mai-.'t ju<n. l'^xp. Iiurtirole.
Moulins, l'^-l'jjuin. Expos, départementale liortieolc.
Londres, -'.V-.i'i juin. Congres do Itosiérislcs cl exposition
de Hiise.s. — is-iw mai Temple Show (Exp. générale).
Beauvais, ii-'-ii Juin. Exposition d'horliculluro botunicpio et
apiiiilture.
Amiens, 2"<-2s-:w juin. Exposition de fleurs en pois et cou- ,
pi'es. jiarnitures florales.
Dammartin (Seine-et-Marne), août. F'.xp. horticole et des
Ijcaiix arts.
Melun, '■!-'> août. Expos, générale.
Besançon, lV-17 noi'it. Exposition générale.
Boiilogne-sur-Seine. <lu -.Jii nu 21 si'pl. Exposition générale.
Pau, lin si'ploiidiro ((Congrès poniologiquo) de la Société'
pomi'iogifpio do Krame (fruits de table) et de l'Association
fraiii.-aise poniologique (fruits à cidre) et à celte occasion
exposition générale et internationale do fruits, plantes, ina-
l<Tiel, etc.
Amiens, !'.> octobri', r^ongrés pomologitpie. ,
Angers. ' au 10 novembre. Exp. de Chrysanlhémes.
Angers, 7-10 novembre. '" (.:ongrès de la Société française
(le I '.hrysanlliémistos et exposition spéciale do Clirysan-
lln'iiies. ;
Elbe uf s- Il iiiiveiubre. Exposition do Chrysnntln'nies. ,1
Armentieres, '.'-Iti novembre. Exposition de Chrysanthèmes, j
ili' (iiJils il légumes. ]
Coutances, 15-17 novembre. Exp. de Chrysanthèmes cl frnils. '
Gand, ixMHi avril '19U3. Exposition internationale illiorli-i
culluri'.
Transport par abonnement de certaines
marchandises
Suivant la heulm-he I.aiiilirirlschallinhe /'('('s.vc, lu l'iroc-'
lion des cln-mins de fer do Prusse se propose d'applitpier un)
tarif de transport par abonnement, avrc délais de payement,
pour faciliter l'envoi régulier sur certains points do consom-
mation, comme les stations balnéaires et les lieux ilo villé-
giature, des produits agricoles et horticoles lois r|uo fruits et
légumes frais, fleurs, lail on bouteilles, ainsi ijuc des arlirlos
<lo boulangerie et de bouchcrte. l,'id)onni'menl pourra être
pris pour un mois ou pour une période plus longue, si les
expéditions sont journalières ol si les frais do transport
pnrti'hl sur un minimum do 1,IXKI kilogrammes par mois. Des
trains spéciaux seront affccl<'S au transport des mnrcliandisos
et des ri'cipionts revenant il viilo. I,o payement des frais ilo
Iransporl sera garanti par le versement, u titre de caution,
du montant di's frais calculé pour unmois. l,cs frais ih' trans-
port seront établis d'après le poids net dos marchandises
livrées a la gare et d'aprrs lo poids elToclif îles riTipients
revi'iiatil a ville, f.o cliorgenienl et lo déchargement seront
nssuri's par lo chemin do ter; l'expéditeur et lo destinataire
devront i i'|intiilant, prêter leur concours pour cllccluer collo
double .■|i'''ration.
Transport des fruitt et des légumes
l.e groupe des A^ricultours de l''rance île Dn'ime-Arderhe,
émet lo VOMI, que dos tards spéciaux do grande vitosHo appli-
ipiésaux denrées, Koienti'tablis dans le môme esprit qui' loux
qui existent en petite vitesse pour los expéditions compor-
tant des poids maxima de l.UUO, (.uOil cl ri.UUO kilogrammes.
car aclucllemenl les tarifs généraux de grande vitcsso son
exorbitants, c'est ainsi que pour la région deI)rl^me-Ardèche
un uagnn chargé de 5.(KJ<J kilogrammes de pèches paie
625 francs de Saint-Hamberl-d'Ablon à Paris (^"ô kilomètres).
Celui de la .Mayenne lait remarquer que, bien «pie la produc-
tion des fruits de pressoir ait été fort restreinte l'année der-
nière, les wagons pour le transidirl ont cependant fait défaut
et qu'il en est résulté des perles considérables de fruits dont
le séjour, prolongé pendant plusieurs semaines dans les gares,
amenait inévitablement la pourriture, et demande, en consé-
quence, que la couqingnie dos chemins do fer do I Ouest soit
mise en demeure d'augmenter son matériel.
Le groupe du Htn'ine sit;nale les conditions absolument
défavorables, par suite du manque do personnel dans los
garcs.au moment des expéditions; du mauvais étal du maté-
riel employé; des retards apportés à l'arrivée des denrées,
en temps utile pour une vente avantageuse; des délais do
départ exagérés; de l'impossibilité du conirôlo dos avaries,
cniio du taux égaré des tarifs, notamment du tarif spécial 14,
barème ."?.
Il demande, avec juste roison. une réduction d'un tiers sur
les tarifs en vigueur. Une réduction des frais do cammion-
noge et de commission, dont quelques-uns ne sont que des
pourboires devenus, par abus, des taxes réelles. Il demande
encore (pie la Compagnie l'.-L.-.\l. soit respunsablo du trans-
port et de la valeur de la denrée, pourvu que les colis soient
déposés uno heure avant le départ; que pour la surveillance
du travail souvent défectueux des employés auxiliaires à
l'arrivée des trains et la constfdalion des avaries, les expé-
diteurs puissent avoir un représentant au poiid d'arrivée.
Les avis de souffrance
Lu (^our (le cassation vient de rendre, en matière do
Iranspiirls par chemins de fer, un arrêt (pii intéresse purlicu-
lièrenieiit les producteurs agricoles.
Un cultivateur avait remis a la gare qui lo dessert douze
balles de marrons Irais pour élro expédiées à un de ses
clients, contre remboursement du prix de la marchundise.
Malgré l'avis ù lui donné, lo destinntuiro iiégligeu de prendre
livraison et la Cnmpagnie n'en informa l'expéditeur (pi'un
mois après la remise. Alla<|iii''e par ce dernier, et condamnée
à des dommages-intérêts, la Compagnie s'est pourvue on
cassation en soutenant (pie, l'i défaut de demande d'un avis
de livraison ou de souffrance formée à la gare de départ, elle
n'était aucunement tenue dinfornier l'expéditeur.
Cette prétention a été rejeti''e pur la Cour suprême, ipii dé-
clare (pie. dans l'espèce, en gardant le silence pendant un
mois, la Compagnie a romniis une faute lourde, qui engage sa
responsabilité; qu'elle ne pouvait ignorer que la niurcliandise
à elle cnntiée était sujette ii délérioration, et qu'en la laissant
si longtemps en souffrance elle a été cause de sa perte, l^a
condamnatimi à des domiiiages-intérêls au pmlit du cultiva-
leur expéditeur reste donc maintenue.
Tarifs fiomologués Intéressant l'horticulture
Etot. — i'iMjMi..itiiiii .1 ,i|.i.urti'r .'111 tant «^pi rj.il f \' n *.' lis mo-
(litiniUona ci-npr(*s :
1- Inscripliiin ilcs Cnroiilirs dnnii In nnmonrlnliiri' i\v* innrchnn-
(liHcs iluilil tarit nvcc ap|tlir(iliiiii du linrètiii* n* .*> pour les cxpi'ill.
tioiiH (le .VI ki|i>Ks au iiiiiiiiniiiii. ou Imn^iuc ir 6 hm pour les rx|MMli*
lidiM lie li^xi kil'iKH au iiiiioiiiuiii et du Itnn^inc n* 7 6rx pnr watron
roinplct de -'looii kilnifs nu iiiiniinuin.
Est. — Tarif s(M'Tlnl IV \'. :t. Froniatfe** sec*, pulpes de rniitfi el
cliixotal.
Parls-L^on-Méditerranèe. Orléani. Ouest, Etat. — DérlKinn
preHcrivniil le retaliINHeiiienl deM prix dcM nncieiis tarlfn cmiiniiinH
1*. N'. Il* I'ki en re ipil ronrerne len .ViiinniIeH cl NuirtetIeH séchoH,
peur leH pnri'iiurs i-i-npn'H : Par expédition de 50 kiluKs ou ixi^'nnt
piiiir re puidn. Prix pnr tiiiiio'. (rnin nei-essnln's rninpriH. il'Ain à
i-linime». l'iiilier». Cbiiti-lli-rniill. Sl-Xnnnire. ViiiineH, l.orleiil, l,n
Koclielle. ItiH-liefiirt, l.n Souterraine, Hednii.
lioTiuirsn liieppe. Hniien. Kecniiip, le Havre. CherlKiiirR. Saint-
l.é, llreHl, Kvreu\. I.inleux. Caoïi, Dreux. I.al)(le, FlerK, Vire. Ar-
gentan, KalniHc. Mayenne.
Orléans. Parls-Lyon-Méditerrsnèe. — Tarif rominun d'expurln.
liitii P. \ . ir 'lii.'. Ilfuri'i"* nliiiii'iil airen.
lient pn'leiiilii ipii' ; r l.e prix de X* Irniirn pn''vii nu (lé|Hirl il**
l.4irirnt iwrn «''tendu h Poiitix'v et n PIoériiiel ; 2' Il H«>rn étnlili un
prix de :M fraiies, do <'.hnl<>nneii, Saiiil-fjilleit-CruiX'dr-Vio et ieii
Snblm d'Ulenne A Momeille.
LE JAllDIN
149
TT^T Unm/jrr UVJQPTFIJP n'nPrj^JTlFF se rall aujourcriuii <le i>Ius pratique dans cello secUon
UN NOUVEL HÏBNlUh U UKUhWhli derarl.orirulturod'alieneni.nl et d-ornemcnl.
doplariter el
Bratsolœlls Hel«n
Vax visitant, loa serfs de M. Maron, dans les pre-
miers jours de ce mois, nous y avons particuliiTemenl
remarqué un nouvel liybriile très intéressant, (|ui ne
manquera pas <lc séduire les (irchidoi)liiles et que nous
sommes heureux de signaler aux lecteurs du Jardin,
grâce a l'obligeance de M. Maron et d'en reproduire le
portrait (fig. 70) d'après une pliotograpliio de M. Ma-
ron lils, mise à notre disposition. Cette nouveauté, issue
AnLœliti tenebroxa fécondépar le ItrassacoUulii/hi/ana,
a été dénommée lirassoUrlia llcicn.
Nous croyons devoir dire en passant, que le genre
lirasxdrolii ayant éléder-
iiièreniont révisé de très
près parM. llulfo, il a été
reconnu quo le ISrassti-
vola <H(/l>i/ana avait été
placé, à tort, par Ben-
Ihani dans le genre L(p/(rt.
C'est, d'ailleurs, sous le
nom de llrfissavola difi-
byana qu'il a été décrit
et figuré par Lindley en
1840 (1). C'est pourquoi
nous adoptons le nom
générique de Brassoloelia
pour cette obtention.
Le Iiriisso/a'/i(i llelen,
dont M. Maron possède
plusieurs sujets, forme
une plante vigoureuse,
avec de grandes feuilles
rouge bronzé lorsqu'el-
les sont nouvellement
développées et prenant
une teinte plus verte en
vieillissant. Les Heurs
ont les divisions de cer-
tains Lœlia tenehrosn
brun rougeùtre et elles
sont légèrement roulées
et co.itournéos ; le la-
belle est grand avec la
forme caractéristique
des hybrides du //. di(i-
bi/tiiifi, striés carminés
sur fond violet clair, la
gorge est blanc jaunâtre, la bordure du labelle est
frisée et frangée. En un mot l'aspect et le coloris de l.i
lleur sont alisolumrnt nouveaux, délicats et charmants.
C'est encore un excellent gain à l'actif do l'habile et
heureux liybridateur et semeur qu'est M. Maron.
Alukht M.\ume.né.
'\/\jxi\r — - —
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement
Nous n'avons pas l'intention do décrire comment s'y
prenait Columelle, qui ne transplanta sans doute que
des haricots, ni ce quo préconisait Pline, autre vieux
jardinier surtout célèbre par la culture des... fleurs de
rhétorique. Nous nous contenterons d'analyser ce qui
(1) liut. l'v.-g. XXXII.
Fig. 70. — Biassolœ'. a Bclen.
TraiiHjitanter veut dire exactement
planter ailleurs tel ou tel végétal, petit ou grand. Mais
nous n'envisageons ici que la transplantation des grands
arbres employés dans les pares et jardins publics ou
privés, el les plantations des voies urbaines ou subur-
baines. On convoit facilement que, dans ce cas, l'op(!ra-
tion est bien dilTérente et autrement ilifficultueuse que
s'il s'agissait d'un Rosier ou de toute autre plante de
faible dimension et par consér|U6nl de manipulation
aisée.
La transplantation des gros arbres s'est jiratiquée de
tout temps, la vio éphémère <le l'homme l'a conduit à
vouloir jouir vite, et il est constamment à la recherche de
moyens pour y arriver.
Mais les procédés en
usage laissaient telle-
ment à désirer, étaient
si peu pratiques, que ce
n'était que très rarement
qu'on transplantait, avec
toute leur motte, des ar-
lires de grandes dimen-
sions. Des dépenses
(■■normes en résultaient,
ainsi que des insuccès
fréquents.
Il est certain que ces
sortes de travaux sont
toujours fort coûteux,
mais ils s'exécutent
beaucoup plus facilement
aujourd'hui h. l'aide des
chariots spéciaux ima-
ginés par le service des
promenades do la ville
do Paris, et dont nous
donnons plus loin le
fonctionnement.
Avant la création do
ces véhicules, la trans-
plantation des grands ar-
bres présentait de gran-
des difficultés et c'est ce
qui frappa les personnes
alors à la tète de ce ser-
vice qui avait entrepris
l'amélioration des planta-
tions de la capitale.
Ces plantations ôtaionl, à cette époque, vers 1855, en
très mauvais état. On no rencontrait sur les boulevards
que des arbres à végétation languissante, faute desoins,
et provenant surtout du pou d'intérêt que portaient
aux plantations les administrateurs précédents.
L'entretien en avait été jusque-là confié à des entre-
preneurs.
L'administration de la ville de Paris désirant trans-
former la capitale et créer pour ses habitants des lieux
de promenade en harmonie avec la grandeur des autres
œuvres dont elle poursuivait l'exécution, entreprit
l'embellissement du bois de Boulogne el de ses abords,
créa à la place des rues étroites, sinueuses el obscures,
de larges l)Oulevards et avenues pour l'agrément de la
population et pour introduire dans la ville un élément
de salubrité d'une importance considérable.
C'est pour la réussite de ce vaste programme que fut
institué, sur la proposition d'un ingénieur des Ponts et
chaussées de grand talent et bien connu, Alphand, le
lôO
LE JARDIN
service des promenaJes el plantations à peu près tel
qu'il existe aujouriDiui. 11 fut seconJé dans son «i-uvre
par un personnel ti'élile, en tète duquel il y a lieu de
placer Darillel-Deschamps, qui fut le premier jardinier
en chef de la ville de Paris et l'un dos meilleurs — sinon
le (noilleur — arcliitecles paysagistes de l'époque.
Les premières transplantations au chariot — du type
actuel — de grands arhrcs avec leur motte, eurent lieu
lors de la transformation du Huis de Boulogne, et ce
qui permit de former ces incomparaldes massifs avec
les plus beaux sujets connus, appartenant à toutes les
espèces ou variétés susceptibles de vivre sous le climat
de Paris. Les plus beaux groupes qu'il soit permis
d'admirer, les i»lus charmants isolés, de forme et de
nuance les plus diverses, se rencontrèrent en peu de
temps et tirent aussi bonne figure que s'ils eussent été
planti-s depuis un demi-siècle.
Dans la ville, des avenues clboulevards furent impro-
visés de cette manière. '
C'est là un luxe évidemment réservé aux plus favo- /
risés do la fortune; mais ce qu'on ne peut faire en
grand est souvent possible dans des conditions plus
modesles.
Des travaux du genre de ceux dont nous venons do
parler no forment du reste qu'une exception; ils ne
peuvent que s'exécuter très rarement, mais il n'en est
pas moins vrai que des transplantations au chariot se
font presque journellement.
I' Utilité des transplantations au chariot. *
Nombreux sont les ras dans lesquels il est nécesaire
d'employer ce modo do transplantation et nous indi-
quons ci-après les plus fréquents.
r Pour le dédoublement des plantations d'alignement
(|ui ont acquis un certain dévoloppemont.
Pour donner satisfarlion, dans la mesure du i)Ossible,
au goût il'une part, et au public de l'antro, on est con-
duit, dans les villes, à faire un accroc à la théorie au
profit do la pratique, c'est-à-dire de planter, à racines
nues, des arbres déjà forts et trop rapprochés les uns 1
des autres. Il ferait bon qu'un fonctionnaire s'avisât de
(aireétablirune[)lantatinndans Paris avec des manches
à balai, comme on appelle dédaigneusement les jeunes
arbres : il serait vite exécuté; il on serait do même s'il
leur assignait utie distance qui partout ailleurs serait
qualifiée de convonabls.
(^0 sont les raisons pour lesquelles on rencnnlro tant
d'arbres tels que Platanes, Marronniers, lOrablos, etc.,
dont la distance de iilantation (5 mètres) est insuffi-
sante et ce qui force à avoir recours au bout d'un temps
relativement peu éloigné (10 a 15 ans), soit à un dé-
rloublemenl, soit à un élagago trop radical pour la santé
et le bon aspect dos arbres.
I»ans ce cas le dédoublement au chariot est tout indi-
qué, luais il n'est évidemment possible que si on a une
nouvelle plantation à faire dans un rayon qui n'est pas
par trop grand, ou des remplacements d'arbres morts.
Sans quoi il faut abattre un arbre sur doux, opération
facile à exécuter dans un lieu fermé, mais impossible
sur la voie publique, à cause des réclamations qui on
résulteraiont.
•>" Pour le déplacement de gros arbres de choix. C'est
un cas qui se présente souvent par suite de travaux
divers dans une propriélé, nti janlin public ou privé.
'.V Hemplacement de grands arbres niorls pnr des
sujets de mémo force.
Itien n'est plus disgracieux dans un jardin d'agré-
ment comme dans des plantations d'alignement, que de
remplacer un gros nrl.ro par un petit. Il se produit un
vide de trop longue durée, el pour le boucher c'est le
cas d'utiliser la transplantation au chariot.
4° Formation de massifs et de groupes, el plantation
d'isolés avec des arbres tout venus.
Ce mode de procéder est souvent employé dans la
création des jardins paysagers, pour produire un effet
immédiat, dans les parties les plus en vue.
11. Les arbres pouvant être transplantés
A peu près tous les arbres de nos promenades se
prêtent a cette npêralion, à la condition d'approrter à
son exécution tous les soins voulus et de la faire en
temps i)roiiice.
Ces soins consistent en : préparation des sujets,
choix des époques, déplantation, préparation et entou-
rage de la multe, enlèvement de l'arbre, mise en pl.ice,
orientation, habillage do la charpente, arrosages.
Mais il n'est pas di.uleux que ce sont les espèces à
bois tendre, ou a bois blanc, qui réussissent le mieux
et qui peuvent être transplantées en sujets de très
fortes dimensions, tels que Murronniers, Peupliers,
Tilleuls, etc. Cependant d'autres .i bois dur réussissent
aussi très bien. Ce sont les Platanes, les Krables, les
Roltiniers et même les Ormes qu'on disait êtrc> réfrac-
taires à cette opération; la pratique a démontré le
contraire et aujourd'hui on transplante des arbres de
celte essence qui ont jusqu'à l^.-iO de circonférence el
quelquefois plus. Lors de la préparation des emplace-
ments de l'exposition universelle île lOUO, il a l'té enlevé
des Champs-Elysées et transporté au bois de Boulogne
à l'aide il'un chariot construit spixialemenl pour cette
opiration, des Ormes mesurant plus do 2 mètres de
circonférence et quelques-uns ont repris malgré leur
âge avancé. Ce sont évidemment des dimensions
extrêmes, mais nous tenons à faire connaître ce lait pour
bien démontrer la possibilité de transplanter les arbres
de ce genre.
Certaines espèces, à végétation lente, no supiiorleraient
que diflicilement la Iransplaiilatinn en sujets trop âgés
surtout sans cerna^ie préalable, notamment les Négon-
dos, les Frênes, les .Sorbiers, les .\oyers d'AmiTique,
les Céilreliers.
Les Conifères se prélont admirablement bien à ce
genre de transplantation et nous désignons ci-nprès les
genres et espèces les plus communément utilisés sons
leclitnat de Paris, et auxquels nous avons vu appliquer
cette opérationavec succès on sujets de 8, lOet 12 mètres
do hauteur.
l-'.picéa commun (Miiex e.rcehii D C). — Epicéa do
lord Clamlirasil (.\b. crcclsn Chiiiibnixiliana. — l-'.picéa
monstrueux Ah. ejcelxa inonstros(i\. — Epicéa dénudé
(Ah. ejcelsa denu<ltitn, virijntnnu Criuisonii). — .Sipin
do Cilicie [Ah.cilicica Heuzé). — Sapin de Céphalonie
{.16. cejthnloiiica Link.). — Sapin concolor (ylti. ro//o)/o>-
Lindl.jot sa variété riolacen. — Sapin é\&nc(- (A b. ijran-
riis LindI ) et sa v.iriétô lnsiora>^>a. — Les sapinetles
blanche Ab. <i/6/iLink.) el bleue {Ab. alha ra-nilen. —
Sapin noble {Ab. niibilis LindI.]. — .'^apin de !•' raser
(Ab. Froseri ï.'n\<\\.) ol sa variéli- hud.<!oiiicti. — S:ipin
de Normandie, dos Vosges, de Lorraine (Ab. pectinala
D C). — Sapin de Nordmnnn .\bivs Xordiiianniunti
Spach.). — Sapin biiumier (.16. hnt.tuviea Mill.). — Pin-
8apo(.t6. l'iit.supo Boiss. . — Siipin ilo Numidie (.16.
tiumidica De Lanimy). — Sapin de Gordon (.16. Gordo-
niaiiit lîarr.,. — Sapin de Menziez (.16. }Jci>:ie:ii Loudi.
— Sai)iM do Smith (.16. Miiriitdn N<'lson). — Sapin
d'Engelm.tnn (.16. Fiipclnuiimi Parry.). — S.ipin de
Douglas (.16. luiti(il<tsii LindI.). — Sapin d'Orient (,■(6.
orieiitalis Poir.). — Sapinetic noire (.16. niçra Miehx.).
\M JAIU)I\
IM
— S.ipin pi(|uaiil (.1/;. pu/is/etis V.np. — romnnilitln
llort.). — S.ipiii ilu(:;m;ula (Ab. ntnade/isis Michx.).
Coiiri' do l'Allas (Ceiints atlinilicit M:iiii'tJ. — Cixlrc
(le riliin.ilaya (Ced. Deodora LoikI.) et ses variétés. —
r.èdro du Lili.m (Ced. Libani Rarrcl.>.
(d siiirre) J- Lfyinr.
\a\ pl;ilicli
|il;i nier
Nous voyons trîis souvi'nt los aniatours do jardins ol ini^mo
Imaiiioup (lo jardiniors c)|>i'ipr leurs ropicpianos ol leurs
plantations on uiollaiit, c'est lo cas de diro, los piods où ils
4)ouvoiil. i.o sol. moublo avant le travail, n'ost souvent
qiio trop pic'lino après. Il
est pourtant oxtn^mcniont
facile dévitor cet inconvc-
niont. Los raaraicliors so
servent, pour cola, d'une
« planche k planter ».
CoKo planche est d'une
longueur correspondante à
la lar>.'our dos planches ou
platos-bandos du jardin.
Elle est assez largo pour
ipi'un liomino puisse y pla-
cer ses deu.v piods en Ira-
vers : O":)") suflisent largo-
mont. Les doux grands
ciMés do la planche sont
raarfpiés d'un certain nom-
bre d'encoclios dont los in-
tervalles correspondent au.\
distances qu'on a le plus
souvent à observer ilans
les plantations fréquentes :
Chicorées. Choux, Choux-
fleurs, Laitues, Honiaines,
Scaroles, Céleri, Céleri-rave,
etc.
Supposons que la largeur
dos planches du potager
suit lie l-OO et qu'on ait à
planter de la Itoraaine.
Pour celto salade, une plan-
tation à 0'°:i.'j en tous sens,
en quinconces, est dune
bonne mesure. La planche
;i planter, qu'on volt dans
la ligure 71, est longue de
l-llO et précisément largo
de û-:i5. Elle est marquée,
sur l'un de ses grands
bords, de i encoches, espa-
cées entre elles do 0":î.ï, et, sur l'autre bord, do .5 encoches
de même espacement. Ces deux rangs d'encoches forment
(piinconï^e.
La liguro "il représente la plantation au moyen do cet
instrument, en pleine exécution . On a placé d'abord la
planiho à planter en télé de la planche de terre, le cété
maripié de 5 encoches à environ (l'H du bord. On a planté
un premier rang de Romaines en face do ces ■') encoches,
l'our ce faire, on a monté sur la planche à planter et on s'est
tourné face <i la tète de la plaiiclio de tiM-re, le plant dans la
main gauche et lo plantoir dans la main <lroito. Ce premier
r:ing planté, l'opérateur est sorti dans le seidier et a simple-
ment retourné en arrière la planche à planter. C'est alors le
coté marqué de 4 encoches, qui s'est trouvé face en avant.
Il a planté en face de ces 4 encoches. V.n continuant ainsi, il
obtient une plantation en quinconques, parlailenient alignéi',
et sans que le sol no soit foulé par aucune empreinte de pas.
Pour la facilité de la di''monstration, nous n'avons marqué
lu planche figurée (pie d'encoches destinées à la mise en
place de plantes pouvant être écarti''OS de O-.'C). Mais on peut
y intercaler d'autres encoches. Pour plantations de Choux
hâtifs, par exemple, si Ion considère que la distance entre
les rangs est forcément do (\'X>, puls(pio telle est lu largeur
de la phincho â planter, on écartera davantage les choux sur
le rang : los encoches pour ces Ctioux seront alors distantes
de U"'H à ir.55, selon lo dévi>loppement <pio doivent prendre
les variétés. On n'en obtiendra pas moins une filanlalion par-
faitement alignée dans laquelle les végétaux sont regidiore-
ment espaces; ce ijui donne à la planche un aspect d'urdro
ipii plail il l'oil.
l'our des Laitues, au contraire, on peut rapprocher les
encoches à 0'"2.S. L'essentiel est (\\n\ pour chaipio genre do
plantation, les encoches ne soient pas faites do la mémo
tai;on. alin ipi'iin s'y reconnaisse faciloment, on peut en faire
do longues, de larges, d'angulaires, de linéaires, etc.
Pour (les repiipiagos do Heurs ou do légumes, ou encore
de semis ou bouturages (|uolconquos — peu inqjorto — il
n'y a pas besoin do considérer les encoches. Le coup
d'œil suffit.
69.
Fig
A I'l;inl
«lernier coup (le plantoir (pii accote le i)Iaiit et ou on versera
l'cMi ihi hiiniafte se voit (MPiiIre cha((ii(' plant et à droite. —
71. — Plantation au
(te noiiiaincs venant
II
'nciifties ilevaat lcs([iiell
— t) siMis lie la manœuvi'c
est plante.
l,e rebord de la plancho
donne l'aligni'mcnt du pre-
mier rang. Dans h; champ
de 0":!") qu'elle laisse de-
vant elle étant reloiirni'-e,
on repique un certain
nombre de rangs de jeimes
plants, selon lo dévelop-
pement des espèces. On
peut mettre, par exemple,
4 rangs do Heine-Margue-
rites ou do Zinnias, .'! rangs
de boutures de fléraniums,
puis on retourne do nou-
veau la planche et ainsi do
suite.
Au surplus, si l'on craint
la confusion entre los en-
coches, ou encore si le
jardin possède des plan-
ches de terre de dimen-
sions diverses, il est bien
facile de se faire plusieurs
planches à planter pour no
pas s'embrouiller, ou pour
planter n'importe ou. Tout
le monde peut se faire cet
instrument; il est simple
et no coûte pas cher. 11
est peu ombarrassanl. fa-
cile à remiser, on trouvera
une place pour le rentrer
une fois le travail lini.
Ajoutons enfin que l'em-
ploi do la planche à planter
présente encore un avan-
tage : lorsqu'on opère une
plantation sur un semis
(salades sur Carottes ou
Radis, par exemple), le sol so trouve régulièrement plombé
par suite du poids de l'homme sur la plancho. Les semis
n'en lèvent que mieux.
J. V. Favaiii..
'\j\r\j\r
Chronique florale
Les Roses dans la décoration
Il serait oiseux de vanter les mérites de la Rose dans
rornemcntation, car aucune fleur, même les somp-
tueuses Orchidées, n'a encore pu la supplanter. La
Rose est une des fleurs que l'on utilise de multiples
façons, au point de vue décoratif et qui plaît toujours.
11 est vrai qu'elle se prête à tous les arrangements et
s'associe fort bien avec n'importe quelle autre flieur. Si
elle se suffit lorsqu'elle est utilisée seule, elle n'est pas
pour cela dépréciée si on la dispose parmi d'autres.
Elle trône donc, cette reine des fleurs, et elle gardera
longtemps encore cette royauté, qui n'est pas éphémère,
iiioycn (le la Planche à planter.
itclrc mise en iilace. Le trou du
en plante. — ('.planche à planter,
la planclïc à mesure qu'un ranj;
1Ô2
LE JARDIN
chez le fleuriste en renom, comme chez le fleuriste
plus moiJesle. La lioU(|ut'lière amateur la considère éga-
lement Comme une dos premières fleurs pour ses
arrangements et compositions florales.
Les Hoses se prêtent aussi Iden à l'artistique ordon-
>-'
leur garniture naturelle do feuilles et d'aiguillons que
l'on s olail liien garde d'uler.
Il est évident que ce sont îles arrangements peu
pratiques, lorE(|ue l'on veut conserver la fraicliour des
fleurs, mais cela est un acheminement vers une déco-
ration al >solument idéale. Quoiqu'il en soit, cela imprime
un caraclère tout à fait dégagé à la composition. Pen-
dant longtemps, les fleuristes et surtout les liouquctièrcs
des marelles ont cru que pour tirer le véritaldo parti
décoratif dos Uoses, comme des autres fleurs, d'ailleurs,
il était nécessaire de leur appliquer un montage
savant. .V cet eflet.on rognait impiloyaMement ch.iquo
tige au-dessous de l'ovaire, que l'on remplaçait par un
ni do fer ou par un jonc pour faciliter sa dls|iosilion
en des arrangements compli(|ues. On est revenu de
cette erreur et de celle façon de faire, car le goûls'élait
sinii)!emenl égaré.
Los Hosos à longues tigfs son' reiherohées à juste
titre cl ces tiges sont d'ailleurs nécessaires pour
exécuter de jolies compositions, aussi les i roducleuis
s'attachent-ils à les olitenir ainsi. Le montage est tout
do monie nécessaire, soit pour soutenir les tiges lors-
qu'elles sont trop faibles, ce que l'on fait d'une façon
discrète, soit pour les remplacoi lorsque les Itoses ont
été cueillies sans pédoncule; mais dans cet état elles
sont presque exclusivement utilisées pour les cou-
ronnes, les croi.\ et les autres motifs floraux de deuil.
•
• *
La composition la plus classique, que l'on réalise
i-i«.
0'i*i-'r(* t/t' Roses dans un rase en terre.
i
nancement des décorations de tables comme elles siéent
à merveille, groupées on gerbes ou simplement placées
dans un vase, pour l'ornementation du salon fni du
boudoir. Elles constituent aussi un des éléments prin- j
cipaux des présents fleuris. j
Un pourrait penser, au iiremicrchef, qu'au point de vue i
esthétique, les Uoses, h cause de leur forme régulière,
généralement en coupe, ne se prêtent qu'à des compo-t
sillons d'un type uniforme et classique. Il est évident'
qu'elles no permettent pas de créer des motifs vaporeux, J
de forme plutôt indécise et imprécise, pour lesquels j
les Orchidées sont toutes indi(|uées; mais on peut fort
bien avec les Hoses produire des eflels très nrigi-
naux.
l'our cela il ne faut pas considérer que la fleur ello-
méme, mais tirer parti do la lige qui la porto, du
(ouillag(5 qui l'encadre, des boutons qui la surmontentl
et presipio des aiguillons, qui donnent à certaines va-
riétés comme un air rébarbatif.
J'ai vu chez un fleuriste, à • isiende, des arrangements
d'une (Minceplion vraiment hardie dans ce sens. I»os
faisi'caux de longues liges, avec l'extrémité do celles-ci
coupées en biseau, s'échappaient des corbeilles, avec
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k'tft. 73. — Cotonnr dt Hôte* dans un '/am'>oii.
LE JAUDIN
153
avoc les Hoses, est la grande gerbo (dp. 72) qui, malgn''
sa régularité apparente, sied très bien, est constammont
admirée aux vilrines dos fleuristes, ne (atigue pas et
Dans une sorte do i)oticlie, faite à l'aide de ce sémillant
de tissus grossier, qui enveloppe les tronrs de Pal niier,
et surmontée d'une anse, M""' E. Debrie a disposé des
rivr.
Corbeille (/«' table en Rnsea Marlt
produit le meilleur effet sur un meuble du salon. Celto
gerbe dont nous reproduisons le type, d'après uno pho-
tographie prise dans lo
magasin do M. Edouard
Debrie, montre bien la
disposition des Roses,
et celles-ci comme à des-
sein, commencent a
peine à s'6iilr'ouvrir.
Leur nuance fraîche,
rose foncé, se délacho
parfaileinent du feuil-
lage ample; les tiges
robustes et longues
trempent dans un vase
de verre. Elles appar-
tiennent à la variélo
Uh'icli Brun lier.
Avec un peu d'habi-
tude, on peut fdcile-
ment faire uno gerbe de
Roses do cette laron, car
celles a longues tiges
s'y prêtent fort bien.
Comparez les gerbes
exposées à la vitrine des
principaux fleuristes,
elles seront à peu pn'-s
toutes d'une facture
semblable.
Cetledisposition mon-
tre un cerlain souci do
tenue; si les Roses
étaient placées au ha-
sard et d'une fav'on
moins cherchée, l'en-
semble n'aurait pas cet
aspect siduisant.
H ne faudrait pas
croire cependant que
les Roses doivent exclu-
sivement être groupées
d'une façon aussi uniforme dans les diverses composi-
tions; ce serait, on le conçoit, par trop monotone.
La fig. 7.J montre précisément qu'il en est autrement.
Fis.
Iloullr, arec fettillat/c fl'Asparaf;iis cl tl'Adiantvm.
Roses Magnachartn avec beaucoup d'art. Celles-ci sont
placées à dilTércnles hauteurs et d'une façon fort gra-
cieuse, ce qui donne à
l'ensemble une allure
très élégante; sur l'anse
qu'entourent, en de lar-
ges spirales, les rameaux
d'un Asparagus pliimo-
stts, se trouve jeté un
long piquet des mêmes
Roses, dont les tiges
sont mises en évidence
intenlionnellemenl ; un
piquet est également
posésur lacorbeille elle-
même. Il y a peu do
fleurs, c'est précisément
le côté excellent, au
point (le vue esthétique,
et les Roses employées
sont disposées d'une
façon très dégagée.
Certes cet arrangement
sort du classique, et
c'est justement ce qui
constitue son originalité
et sa joliesse. Il n'y a
pas non plus un fatras
de couleurs : simple-
ment du rose violacé vif
opposé au vert du feuil-
lage et une délicieuse
harmonie de (orme.
Cette façon de dispo-
ser les Roses à dillé-
rentes hauteurs, qu'elles
soient à plusieurs états
d'avancement : en bou-
tons et épanouies, ou
entièrement ouvertes
est très rationnelle, puis-
que cela se voit ainsi
sur un Rosier, et en mémo temps très décorative. L'en-
semble a un air plus dégagé, uns facture très naturelle
et très artistique. On voit donc par les ligures 72 et 7.5,
Cof''cil!t- de Roses Mar/na Chaiti.
154
LE JARDIN
que les Roses se prêtent à t-lre groupées de différenlcs
(at'ons.
Si l'on veut des choses moins cherchées, on peut fort
bien placer simplement quelques Roses dans un simple
vase do verre, de même que si l'on veut coiifeelionner
une grande gerlie, on la réussira fort bien en disposant
les Roses dans un vase en cornet. Alors que quelques
Roses trempent dans un tube en cristal sur un gué-
ridon, un motif plus important trouve sa place dans
une encoignure qu'il décore a merveille. Mais il con-
vient (|ue ce motif soit très élancé. Il semblerait que les
Roses ne se prêtent pas à une disposition ainsi connue;
pourtant la figure 7I< montre bien qu'il en est aulre-
ment. Rien n'est, en effet, plus ravissant qu'une
colonne de Roses ainsi disposées, dans les ouvertures
superposées d'un tul)e en bambou, porté par un pied à
trois branches, ("est au point de vue pratique, un moyen
de tirer parti d'une fa(.nn gracieuse, des Heurs dont les
tiges sont trop courtes pour être utilisées dans les gran-
des gerbes.
Notons encore que, pour les lorlieilles de présent, de
fiançailles, associées avec des plantes, feuillages ou
d'autres llc'urs, les Roses tiennent encore leur place;
mais nous préferons au lieu de (leurs coupées, jetées
parmi les plantes, que des Rosiers fleuris soient ainsi
disposés. C'est d'ailleurs ce que les fleuristes tentent
de faire de plus en plus.
Le nMe que la Rose joue dans la décoration florale des
tables, n'est pas au-dessous de son utilisaliim dans
l'orneiiientation des appartements et l'on peut dire que
quelle que soit la saison, il est peu d'arrangements de
ce genre dans lesquels les Roses ne figurent pas.
Si, en ces gerbes classiques, les Roses se trouvent
disposées d'une façon assez régulière, suivant une
courbe gracieuse, qui sied très bien, nous estimons que
les corbeilles de table ne doivent pas former un cintre
aussi impeccable, surtout si toutes les Roses sont éga-
lement épanouies.
Si, comme cela est logique, il convient que les Roses
diminuent de liauteur a mesure (|u'ellcs se rapprochent
de la périphérie du motif, ce ne doit pas être par une
gradation uniforme; çii et là une fleur à |)eine entr'ou-
verte, un bouton nu un brin do verdure se dégagera
au dessus de l'ensemble et viendra rompre ce semblant
de régularité.
C'est précisément ainsi qu'a été compris l'arrange-
ment de la corbeille de table (flg. 7'i). Des Roses qu'es-
tompent quelques brins (VAs/iarafiiis ou les fines
frondes d'.ltliarilinn se trouvent nu-dossus des autres
et e'esl ce qui lui imprime ce cachet particulier.
De plus ce motif n'est pas simplement une corbeille
ou un plateau elliptique; car aux extrémités el dans le
sens du grand diamètre, six petites corbeilles se dcta-
clienl du sujet central, ce qui permet un arrangement
plus dégagé. Cette corbeille se compose simplenient do
Roses Marie Van lloulle d'un blani- ciroux et aux pé-
tales gracieusement enroulés.
Si l'un veut varier les appcclf, on peut, dans une
corbeille de Roses, laisser échapper rà et la quelques
fins feuillages, quchpies branches llucltes ou de ligires
(iraminées; les épis do Mlé barbu, d'un vert tendre,
font aussi très bon etTel; mais nous estimons quo
c'est une faute do goût et un non-sons que de placer des
épis ou des thyrses de Heurs absolument au mémo
plan que les Roses comme certains llcuristes le font
avec le I.ilas. Iles inllorescencos, dont on doil main-
tenir les liges trop basses, dans ce eos, se trouvent ainsi
presque enfouies parmi les Roses et perdent alors leur
aspect dégagé.
Nos illustrations montri'nt simplement des ariangc-
nients avec des Roses seules; il ne faudrait i>as croire
pour cela que cette reine des fleurs dédaigne ses vas-
sales et ne peut être associée à d'autres fleurs.
L'Orehidée, cotte autre reine exotique, s'acconmiodo
fort bien de son voisinage. Les associations d'Orchiilées
el de Roses, bien comprises, sont généralement très
jolies, surtout si l'on se tient pour les Roses, aux tona-
lités plutôt douces.
Mais c'est principalement avec les inflorescences
élancées, en des contrastes de (ormes lùen marqués,
que le caractère de la Rose s'affirme et s'affine. On
obtient alors des arrangements d'une grâce exquise et
d'un grand cachet de distinction. C'est le cas, si on
oppose, dans une menu- gerbe, la forme impeccable de
belles Roses muge, rose vif nu tendre (si l'on craint
que le rouge vif éclate trop près du blanc) aux biOh's
Ihyrses de Lilas blanc ou mauve, au fnuillis île lleurctles,
ou bien encore aux lluels rameaux perlés de fleurs
roses ou blanches des J'nmiis trihiba.
L'effet est tout différent si la composition comporte
des fleurs d'un autre tascies, tels que les Iris hylirides,
principali'meul, dont les tons mauves ou fauves el
veloutés font admirablement ressortir les nuances
fraîches de Rcisos. Il en est de même avec ln'aucoup
d'autres fleurs. Mais ce que l'on devrait tenter davan-
tage ce sont les associations de Roses avec certains
feuillages colorés ou iianachés; il y a dans cet ordre
d'idées des effets inédits à produire qui plairaient par
leur variété et leur (iriglnalilé.
• •
La préparation des fleurs avant de les disposer dans
les divers sujets est fort simple. La plupart des culti-
vateurs de fleurs coupées, s'attachent à produire des
Roses à liingues cl robustes liges. Les Roses que l'on
cueille r<'té au jardin sont généralcruenl ainsi. Celles
dont les liges ne présentent pourtant pas ce caractère,
ou qui sont grêles, surtout lorsqu'elles sont (iroduites
sous verre : Maréchal Xiel, Lu France, La Heine, sont
soutenues et dirigées à l'aidi- de lil de fer. Ce dernier,
enfoncé par une extrémité dans la partie inférieure de
l'ovaire, est enroulé à sa partie ind'rieure autnur de la
tige et se trouve placé de façon a ce (ju'il passe ina-
parçu. Si la (igc est par trop flexible, on l'entoure de
plusieurs spires de ce même fil de fer, au lieu de lui
faire suivre simplement une diiecljon parallèle à celle ci
Très souvent on a soin de supprimer les aiguillons, qui
dans (|\iclques variétés comme Caroline Testant, gênent
beaucoup la manipulation des Roses. On conserve toutes
les feuilles, a part celles qui (remperaient dans l'eau.
Il faut avoir soin de couper l'extrémité des liges
presque journellement, afin de di'-gager les vaisseaux et
de favoriser ainsi l'aspiration et l'ascension clo l'eau.
Combien de Roses et do fleurs se fanent pn-maturi'-
ment parce que celte précaution csl néj;ligee. Nnus
avons ri'ui.irqué que certains llcuristes eidevenl même
(pour les roses à très longues liges) des Kiniéres d'écnrco
latéralement sur presque toute la parlie des tiges
trempant dans l'eau; cola nous parait être un moyen
1res rationnel de faciliter la péni'tralion do celle-ci dans
les tissus.
Nous avons tenu à montrer des i léles très sim-
ples, de bon goût cl d'application couraide, que .M. Kd.
Debrie a eu l'obligeance d'exécuter, en vue de leur
reproduction pliotographn|ue dans le Jardin, ce dont
nous le remercions. (Jo sont Ui des exemples dont tout
LE JARDIN
155
'f moiidi' peut trt^s liien s'iiispircr; mais, nous lo rt'po-
toiis, les Roses sr prùloiit fort bi<'ri à des arraiigemonts
plus chorcliés rt plus étudiés. Car, ou le l'onçoit. If
clianip des essais et des innovnlioiis est vaste ol laissi'
à l'iinajjiiialion des llcurisles do lali'iil et des porsoniu's
de ;^ofit la faculté ilc s'affirmer.
Alhkht m u'MRm';.
Les noms des lieux habités
OUI TIRENT LEUR ORIGINE
du règ:ne végétal
Il est éviiloni que la crcalidii des noms d(>s lieux
lialiilés n'est pas Pieuvre du liasaiil. ni du caprice des
hommes. I.o nom de chaque Idcalllo a toujiiurs eu. à
l'iiri;;ine, une raisun d'elle. Il a cU" inspire soit par la
nalure des lieux, snil par une circon.staiice particulière:
en un mol, il doit sa fnrinalinn à certaines iniluences
que la recherche étymologique permet souvent de recon-
naître.
Les dénominatiiMis de tous les lieux lialiilés ont duni-
une signification. Si le sens iiarail aujourd'liui inipos-
sil)l(^ à (liHerniiner, c'est que le temps a défiguré l'apiiel-
laliiin primordiale ou que la langue originelle elle-même
a ilispani. Tel est le cas pour la plupart des imnis
inexplicahles de ceiiaincs villes françaises, pour ceux
d(^ beaucoup de cours il'cau, de montagnes et autres
accidents gengrapliiques, cpii apparliennent en géni'ial
aux langues des peuples de la pi'riode inéhistorique do
notre histoire.
Les langues de toutes les grandes races qui ont suc-
cessivement occupé la (iaule ont contribué plus ou
moins à la formation des noms de lieux habités i\u ter-
ritoire français.
Les noms de source latine sont les [dus nombreux.
Après la conquête romaine, les habitants de la (iaule
adoptèrent la langue, la religiiui et les nneurs du peuple
vainqueur, l'enilaiit des siècles le latin fut la langue
liarlée de nos ancêtres et la langue écrite dans laquelle
étaient n''digi''s les actes concernant la propriété fon-
cière.
Pendant timl In iiKiyen-àgo, le latin clant seul eni-
ployi- dans les titres de pro]H'iété, ce fait a exercé un(>
inllnence capitale sur la physionomie des noms de lien;
même ceux qui étaient dérivés des anciennes langues
ligure, celtique et germanique, ont dû revêtir une forme
latine en ajoulant à leurs syllabes radicales les dési-
nences particulières à cette dernière! langue.
Une ces noms de lieux fussent latins ou simplement
latinisés, les iniluences qui ont délerminé leur création
se rapportent surtout a la propriidé foncière, à la situa-
tion, à la topographie du lieu, aux idées religieuses, à
la race, aux instilutinns, à la culture, à l'industrie et au
commerce.
Les localili's rurales ont naturellement reçu, eu très
grand nondu'e,des ih^nominalious qui rappellent la pm-
priété immobilière : la plupart des villages et des
hameaux devant leur urigine à une exploitation agri-
cole qui a groupé leurs premiers habitants.
A la rilla gallo-romaine ou franque, habitation sei-
gneuriale entourée de bâtiments agricoles et de loge-
ill Sources* : d'-^rhois de Julminville, Rrrherrhes sur l'origine
de la jiroiirivtt! foncicrc. — D' J. Meynier, /.es noms de lieu mmans
en France et à l'étranger iMéni. Soc. Ein. tlii Donbs, nnnérs ISiiT-
11*00). — Cocheris, Orit/ine et formation fies noms de lieux. — lierhrrclu\<
Hijmoloyiiiaes, par C. H. iHev. des F.aiix et Forêts, IS'.ir.-i'.mii. —
Peiffer, Recherrhes sur l'origine des 7Wins de lictix. — MaUiieu, 1- lu>\
forestière, 4» édit.
merds pour les laboureurs et les patres, véritable ferme,
le village a succi'dé. ("est poiir(|U'>i Il>8 noms modernes
de nombreuses communes sont diTivés du nom porté
par un pruprii'daire antique. Pour former les vocables île
ce genre, il suffisait d'ajouler la désinence i/icus ou
iacum à un nom d'Iuninne; cette terminaison ju^enanl
alors le sens d'habitation. Lo domaine d'un Murlinus
^.Martin , par exemple, devenu lieu nonimi- Mnrliiiia-
fiim, s'est transformi- selon les différpidcs pnmoncia-
lions Incales, eu Marligny, dans le nord et l'est do la
l''rance; Marlignac, dans le midi ; Maitignal, dans le sud-
est, etc. A répo(|ue mérnvingipune, on a employé très
souvent les mois vitlit et ciiiii.s (ferme), dans la com-
posilion des noms de lieux' clianipéires : Martinville,
Mailincourt, etc.
Mais les noms des lieux habités qui ont une origine
naturelle tirée de la configuration du sol. de la minéra-
logie, de la faune et de la flore du pays sont aussi fort
nombreux.
En particulier, les plantes sauvages et cultivées ont
laissé des traces bi(>n reconiiaissables dans les appella-
tions de villes et villages qui doivent leurs noms à la
vc'gi'lation spontanée do l'endroit, aux cultures d'arbres
fruitiers, de piaules alimentaires ou autres.
Il existe ainsi en l''rance une foule de localités dé-
nommées Fres/io!/,A ii/iiay, Ormoy, Chàtentnj, Pomme-
reux, Pruniéres, qui indiquent assez des lieux plantés
de I'' rênes, d'.Vulnes, d'Ormes, de Cliâtaigners, de Pom-
rnjers, de Pruniers; d'autres, comme Cheunevières, Li-
(inières. Favières, h'ariéres, rappellent d'anciennes
cultures de Chanvre, de Lin, de I''èves, de Raves. Il est
ceilains einlrnils marécageux, abondants en Joncs, en
Roseaux, eu I.aiches ou Carex, qui furent nommés
Jiiiicltèi'es ou Joiiqiiières, Rnsii/i, Lesc/ières. tandis que
des terres stériles ou incultes peuplées seulement de
Ronces, d'Aubépines, de l''ougères, de (ienévriers, re-
i.urent les nnms de Honclieriilh's, Eiiinaii, Foiiçjerolles,
La Genevraye. etc.
(à suivre) (ii-oiiOEs (lin.wi.r.
Plantes nouvelles ou peu connues
Primula megaseaefoiia Roiss.
Cette très belle Primevère a été trouvée par Boissier,
dans les rocailles humides et ombragées dos environs
de Rhizé, dans le Lazistan, ii tiUO mètres d'altitude.
Depuis on l'a également rencontrée dans le Caucase.
Elle fleurit abondamment en hiver et au printemps.
Ses feuilles sont très larges, rondes, nndulées-sinuées,
d'un lieau vert. Ses fleurs, disposées par faisceaux,
inégalement pédonculées, sont d'un très joli pourpre
avec un œil jaune doré. La capsule est oblongue et
cylindrique.
Richardia Sprengeri Com.
Introduite récemment du Transwal, cette très jolie
Aroidée a fleuri pour la première fois en Europe en
1900. Elle constitue la plus belle de toutes les espèces
de Richardia actuellement cultivées. La feuille solitaire
qui nait de chaque tubercule, est oblongue, large, spa-
tulée, ondulée, panachée de jaune et maculée de blanc
transparent. Les Heurs à spathe très large, ouverte dans
le fond, sont très variables de coloris, qui va ilu jaune
d'or au jaune soufré et jusqu'au blanchâtre. Les pédon-
cules et les pétioles sont brunâtres et tachetés comme
la peau de certains serpents.
P. Hariot.
Iô6
LR JARDLN
UN JARDIN ALI>ESTRE
Dans son ileniicr liullnlin annuel, la Bdi/eiixchen
(liirlenlniii(j('se//scliii/'l, donne une relation des fdes
d'inaupuralion du janliii ulpeslro
qu'elle vient de créer aux Scliachen,
près de Parlenkinhen.
l'oies magninques dans un cadre
merveilleux, dont l'auleur se coni-
plait à nous donner une longue
et enllmusiasle description. Lacs
Meus, glaciers étinrel.ints, panora-
mas grandioses et vaiiés, en un
mol, tout 00 que peut offrir aux
yeux r.ivis les mille aspects d'un
paysage de montagne.
Nous ne retiendrons que co qui
peut inti'.'csser nos lecteurs, la des-
cription du jardin lui uicme. A cette
description nous sommes heureux l'i
do pouvoir joindre quelques gravu-
res, dont l'une (fig. 7ii) représente une vue d'ensemlile,
et les autres des motifs <ludit jardin.
Le bâtiment de l'administration, que l'on voit sur la
figure 77. est un chalet rustique fait en tronc de pins. Il
est liâli à un endroit fort i)ittoresque, d'oii l'on jouit
d'une vue magnifique, sur un coteau dont la dcclivilc
est tournée au nord; des autres cotés il est entouré par
une ceintre de sommets, qui forment un fond de Inlilcau
des plus séduisants.
Dans le jardin, ou des blocs do rochers épars ont été
laissés tels quels, la végétation alpestre se développe
dans sa sauvage splendeur. Roches en ruines, terrasses
inclinées, pentes gozonnées, oii l'art est venu discrète-
ment cmliellir la nature.
Tout on haut, sur des rochers, croissent les Edelweiss
{Leoiilopodhnii nljUninn aux lloursd'un rouge lirillant.
l'Ius loin, un vaste parterre sert de champs d'étude et
d'ol)servalions.
Une autre p.irtio est réservée aux Saxifrages et aux
plantes vivjicos, parmi lesquelles les Seinperrivum
,ir'irlê,iitT(lé'<, les [ili'iiiis. etc.. Plus loin les /■'rilricliUDii
;/a;/;/>n ; plus loin encore le Dipluie siriata él&\e ses
touffes rouges.
Dans un amas de galets, nous voyons : la Linaria
alpiiiii, le l'etroriiHis inirennica, le T/iisjii rolinicii/'n-
liiiii), le l'iijKirer (i//ii/nim, tantôt jaune pâle, tantôt
76.
Vm(* ii\'nsini>'lc du Jardin alpin des Scharttc
rt,',i,i .(.• r (,/,..
orangé, la Rose des Alpes, le Hhadotlemlron ferrupi-
)ieiiiii,\e lOiodddendiiiri liirsiiliim, le lihodtxletidro» Clia-
maecistus, le Mi/osotis filiieslrii,, le Doronu-vm cliisii
qui ressemble a l'Arnica, V.Xzulea /iruciitiihens. Toutes
les Primula alpestres étalent leurs Heurs sanguinolanles,
Prhnuhi ini/iciild, Priuiuld piihesceiis, Primula hir-
sute. Une plate-liande de Primula (ihiliuoxa, une
autre de Uiar.lus alpi/ius, d'une grande beauté.
Dans une autre partie du jardin, les plantes des plus
hauts sommets alpins; là sont des cariés de Silène
flcaitlin, de <Cherleria sedoîdes, à'Androsace chamae-
jusiiie, de ('hryanuthemum nliiinum, d'A/icuione
atjiiiia.
Prés de la, des Orchidées en grand nom lire : Ci/mn'i-
dénia co)iopoea,Gymninlia albida, Orctiistj/obo.sa. ('cela-
glossums ciriile, Sinritella auguslif'ulia ; toutauprùs, on
voit le liotrychium Lunaria, le Lf/cojiidivtn alpinum
avec SCS louilips vert bleu, et le Lycopodium Selago.
Encore plus loin un massif de Gentianes : Genliana
bavarica, G. vcrua araulix. Bref, on se voit entouré, aux
Schachen, do toute la végétation alpestre F.t vous
n'y trouverez pas seulement ks
plantes du voisinage et celles des
Alpes, mais encore colles des Py-
rénées, du Caucase et des monta-
gnes de l'Amérique et du Japon
qui s'y trouvent réunies.
Nous y trouvons encore un
groupe do Cactées de la Sierra Ne-
vada, qui poussent sous ce climat.
Il existe un petit bois de conifè-
res d'Amérique et du Japon.
A riist du chalet, là ou les ro-
chers abrupts bordent le janlin et
s'abaissent brusquement en for-
mant un précipice, on découvre au
loin les vallées qui s'étageni, et le
regard en haut se perd dans lo
bleu du ciel. La figure 78 di>nno
un aspect de cette partie du jar-
din.
I.e jardin des Schachen est ad-
mirablement situé, à l'altitude do
tH7ri mètres, sur un plateau assez
vaste entouré, comme en un cirque,
de monticules et d'esrarprnienls
qui l'enserrent sur les deux tiers
LR JARDIN
1Ô7
de son périrni'tre. I/aiilrc piirlie lio l'cnccinlo, ainsi ml-
tomenl iléliiiiitéo, s'ouvre, comme jeviciis de le dire sur
un ravin iin'olle surplomlic.
Los Alpes havarroises sonl extessivemcnt pitlorcs-
ques l't leur aspect changeant, otTre tour à tour à l'iril
ravi dos forets sonilircsot do gras pâturages, des rocliir>
alirupls et des lacs paisildes, des
piMites convoites do galets, de
[lierres errantes et des cascades
grondantes, ilans leur ceinture de
feuillage. De la terrasse des Scha-
chen, cos aspects divers apparais-
sent tous il la fois.
Go n'est pas le premier essai de
janlin alpin. La Société I.iunéenno
a créé déjà un jardin a Rourg-
Saint-l'ierro à l('>80 mètres d'alti-
tude, r.e jardin était dirige, ii l'é-
poijuc où il fut tonde, par M. 11.
C.orrevon.
L'univcr.^ité de Lausanne a fondé
un jardin alpin à Pont de N'aut.
Les moines du Grand-Saint-
Hornard ont également établi un
jardin à proximité des Hospices.
Enfin, un français M. Uonnicr,
a créé, il ilétient le record de l'al-
titude, un jardin alpestre à l'Ai-
guille de la Tour à Chanionix, à
•J'MiO métrés «l'altitude. Ml ce n'est
point tout. Nous pourrions certai-
nement allonger cette liste; ce qui
serait sans intérêt.
Mais en Bavière même l'idée
n'est pas nouvelle, déjà en 1884
Naegeli créa, sur le Wendelstein,
un janlin alpestre.
Le jardin du W'eldelstein est peu
étendu, comme du reste, celui des
Scliaclien, mais ils pourront èlre
agrandis des que le l)esoin s'en fera
sentir, pour le moment ils suffisent
pour les observations et les éludes
que l'on se propose d'y faire, au
déliut. Leur étendue est suffisante
cependant jiour assurer la sécurité
et le bien être, du chef de la station
et de ses aides.
Le nombre des visiteurs a été
déj.i très importent et la prospérité
du jardin des Schaclicn parait dé-
sormais assurée.
Par le temps de tourisme où nous
vivons, une foule de personnes se
déplacent à la recherche d'émotions
nouvelles, de paysages inédits, de sentiers peu battus.
Les jardins alpins seront pour elles, un but atlraclit.
Lionel.
Culture estivale des plantes molles
pour la floraison hivernale
plantes de serres cultivées pour leurs fleurs, rareté
relative do ces mêmes espèces do plantes, etc. Mais,
assuriMiionl, la principale est la contribution presque
totale des plantes molles il la garniture estivale des
jardins : on élève peu ces plantes pour en faire des
spécimens; les pieds-mères sont ravalés pour obtenir
Flg. 7S
In site au I oyj du ruiin.
Les serres à l'automne et à l'entrée de l'hiver, sont
généralement très peu fleuries. Cela tient à un certain
concours de circonstances : température décroissante
de la saison, période de repos d'un grand nombre de
des boutures, (|ui fleurissent quelques mois seulement
après qu'ils ont été opi'-rés. Celle pro|priélé des buulurcs
de fleurir vite et en aliondance en fait de précieuses
plantes de pleine lerre pour l'été. Il est vrai d'ajouter
que, toutefois, la période d'activité des plantes molles
est l'été, et que leur période do repos est l'hiver.
Cependant, par dos procédés culluraux appropriés,
et d'ailleurs très faciles à employer, on peut relarder la
végétation de ces sortes de plantes de manière à en
obtenir la floraison depuis novembre jusqu'à janvier.
Les plantes a choisir sont VAijailtea amelloides, qui
donne une abondante floraison bleue, le Chryaiuilhemma
friilescciis Anthémis blanches diverses et litoile d'Or),
les Ueijoiiia Ascotiensis, vastanea/'olia, fuchsioides et
158
LE JARDIN
lours nombreux dérivés: Abondance, Herl lie de Château-
Rocher, Corheille de l'eu, Versaliensis, Calcéoliirhi
ruffosa et variétés, Cuphea plalycentm, l"'uchsias,
Héliotropes, I.aiitanas divers et surtout les l'elargonium
îonale (Gôr.iiiiurn), ra/iittitum et liederœfoliuin.
Les nnmlireuses cali';;oric's du l'clar{ioniinn ionntc,
surtout (ouriiissenl une moisson ample et variée de
toutes sortes de nuances.
Dans un article du Jardin du 5 avril K97, M. Jarry-
Desloges, amateur expert, a indiqué un choix des meil-
leurs l'elargonium zonale simples et doubles pour
celte culture en serre.
Pour toutes les plantes molles, qu'on veut faire fleurir
au déliut de l'hiver, voici comment il faut opérer :
A la fin du mois de mai ou au commencement de juin,
on choisit des boutures qui ont l'it- faites et rempolées
de l'automne. A défaut de ces boutures, on peut opérer
avec celles qui, faites à rautomiie, n'ont été rempotées
que de février en avril, il vaut mieux employer des bou-
tures rempotées dès l'automne et ayant, par conséquent,
déjà véfîété passablement en serre ou sous châssis.
La ti;îe centrale dos plantes est rabattue à environ
ir> centimètres cle hauteur Les ramifications nées sur
la partie conservée de la tige sont taillées de manière
à ce que la forme générale de la plante soll bien i-qui-
librée. Celles qui font confusion sont supprimées.
Les plantes ainsi taillées sont placées sous châssis à
friild, à l'exposition du plein midi. Les pois sont enfoncés
dans du sable ou dans de la pous-sièro de mâchefer.
Pendant l'été, on aère, sans toutefois dépanneauler,
et l'iui n'arrose strictement que lorsque les planles ont
très suif, et (leu à la fois. Le secret do la réussite de cette
culture consiste précisément à laisser souffrir le plus
possible les planles en élé, pour les empêcher de végéter.
On leur impose ainsi un repos arliliciel, et leur florai-
son hivernale n'en sera que plus abondante.
Lorsqu'arrivent les fortes chaleurs, on enlève les
châssis, laissant ainsi les plantes exposées àlarailia-
lion solaire directe.
A la fin du mois d'août, toutes les plantes sont rem-
potées dans des pois de \i il 18 centimètres de diamètre
selon leur force. Le com|iost à employer est le même
qui a servi aux rempotages do printemps, mais on se
trouve bien d'y ajouter un peu de terre franche et de
terreau do feuilles. M. Danthenay, dans son ouvrage sur
les dcnniiinn.s (2) a Indiqué le compost suivant :
Terre do bruyère sableuse ?,0
Terre fraiiclie :t 0
Terreau tlo feuilles 2/0
Nous croyons que ce compost peut servir pour toutes
les plantes que nous indiquons iei.
V.n rempolani, il est imiispensahle d'enlever la « ca-
lotte Il do vieux cheveUi qui garnit alors le fond do la
molle, et de raccourcir un peu foules les racines du
pourtour, sans, toutefois, loucher aux gro.sscs.
Les rempotages sont replacés sous châssis, que l'on
tlenl à peu près fermé pour favoriser la reprise, et qu'on
lève plus haut des qu'elle est opérée.
Dès que la tompéralure exiérieuro se rafrnichit, et que
les premières gelées blanches sont ii craindre, il faul
avoir soin île couvrir. In soir, les châssis de paillnsson^
Knlre colle mise en pots ol la rentrée en terre, le^
»oin» consistent en arrosages modérés, on épluchages
suivis, de manière à ne laisser, sur les plantes, s'ense-
mencer aucune moisi.ssure. Il faut absolument sup-
primer tous les boutons a. fleurs a mesure qu'ils appa-
lll V.ilr Ir Jardin du '.< a\ti\ ISVI".
1^) l.f (trrnnittm, |i(ir II. ItniilliiMinx-, rtnrii'ii j/ir<liiili'r-('hi'r à IViMile
Sninti' Aiiiii'. (miIiIUIhIi' lnirtlioli', (rMleisciir l'i l'A-a-turinlioii puly-
li'i'biiiiiiK' I .. v.i.i. !■ 1 . Iil.i.ii. !.. 1 1 ■...!.• |iilx « fr. ;i<l.
raissent. Enfin, une ou deux fois par semaine, il est
excellent d'arroser à l'engrais liquide (guano, purin,
poudrette, ou sang desséehé, au dixième).
lînfin les plantes ainsi préparées sont rentrées en
serre dès (jue les gelées sérieuses sont iieraindre. Mlles
y sont placées le plus près du verre possible. La tem-
pérature intérieure est maintenue entre 10 et l.j degrés.
Toutefois, si l'on veut retarder le plus possible la
floraison. Il faut la laisser descendre un peu plus bas,
de S à 12 degrés. L'essentiel est que la température
choisie soit régulièrement maintenue, sous peine de
voir les boutons pourrir au lieu de s'ouvrir.
-Vu fur et à mesure qu'on voit les Heurs d'un pot com-
meneer à éclore on arrose davantage ce pot. Liirs(|ue la
majeure partie des plantes (.ommence à fleurir, un peut
élever la température et la soulanir autour de l.'i degrés.
Tous les ans, au printemps, sur des [liantes ainsi
établies, on pratique la taille ainsi que nous l'avons
indiqué plus liant. Los |ilantes sont mises dehors, puis
elTcuillées au besoin. Elles sont placées au plein soleil
etnirosées le moins possible, l'our ees spécimens déjà
établis, comme pour des exemplaires d'un an, le secret,
nous te répétons, consiste à forcer les plantes au repos
en plein été.
11. 1.1 mil N.
Vendons nos produits à rétranjjer
Aux adresses do négociants en fruits que nous avons
données dans le dernier numéro du Jardin, comme inté-
ressant les exportateurs français, on peut joindre pour
Berlin les noms suivants:
M.\l. LiNOTKDt et Sanhf.iii.icii, Lcip/.igerstrnsse ^4.
Nollkmikhg, Tiiler don Limlen iS i;i.
Pntsi:iiKi\, .'■>clionoliorgor l"for4V.
IlUNiiK. Dorotlieeiisl russe :^ Markth IV.
SniiiLTzE Soii.NE, Poslilaiiierstrasso 1.
Leipzig. — Il a été importé sur celte place en 1899,
112,i(i('i quintaux métriques de raisins de table. L'Italie
avait fourni 83,914 quintaux métriques, l'Autro-llon-
grie lO.H'.t'.i quintaux, l'Espagne .s,'.i70 quintaux, la
Franco ."^Ml quintaux. Les raisins de vendange se chif-
fraient par2M,.")2i quintaux.
L'Halle toujours arrivant bon premier, avec 153,012
quintaux, la l''rance en seconde ligne avec 5*,(KK) quin-
taux.
La vente des raisins de lable se fait ici, surtout en
potiles caisses, dont le poids tolal ne doit pas dépas-
ser 5 Lilos colis postal, les postaux de 10 kilos n'exis-
tent pas en Allemagne!. Les raisins dans la caisse repo-
sent sur de la ouale, de même pour les autres fruits qui
sont en outre séparés les uns des autres pour éviter les
frottements et les machures.
Les petites caisses et les petits paniers ne sont pas
renvoyés aux expéditeurs. Les grandes cais^ses et les
grands paniers sont retournés au 1/2 tarif de la petite
vitesse, ainsi (|ue je l'ai dit plus haut.
Les eonilitlons de paiement en usage pour les fruits
sur la place, soni :
à ItO jours avec 1 ou 2 0/0 d'escomplo
à (H) jours sans escompte
à '.«) jours par faveur.
Miirchands en gros:
.\l\l. lliiio Vkttkiu.kin, Liebigslrasse.
Km IL .ViiNOLii, Turiicstrnsso.
I''|IAN^ Kl IIS —
JuLiis KcsoLii. Lepiaystrasse.
(^AiiL Vk.itkhlkin, Ciillinriiieiiitrnsso.
John .SciiELi.oNii. (lommissionimire miv llalli'.^
LE JAllDIN
l.Vj
On pourrait aussi faire des oITres à MM. Hœliiiiin
Atliilpli. IVlerstr. LAS ot à M. J.-C.-T. Tlichmnim, n^eiit
eominenial, Ilufuliohlstr., SU à Leip/ig; ces deux négo-
ciants s'occupent (It> vendre à la commission toutes
sortes (le friiils, li'';,'nmes et produits coloniaux.
Francfort-sur-Mein. — Aucune statistique nodonno
encore ici le relevé dos importations do (ruils, il en est
du reste de mémo pour la plupart des villes qui n'ont
|)as d'octrois.
Les importations do fruits se font ici surtout do
France, cepeiuianl les raisins arrivent on partie de l'Italie.
Les emballages qu'on a coutume do voir sur la place
sont des corhoillos de 10 kilogrammes. Elles ne sont
pas rotournoes aux expéditeurs et on ne les facture pas
à part.
Les fruits frais se paient 8 jours a[)rés la livraison.
Les autres à CiO jours.
\'oici les i)rincipales maisons faisant la vente des
fruits.
MM. C St;iiEi>Ei.F.u, .'!, Hossiiinrkt.
(îrinisT, Hmieiis, 4 Opornpialz.
]•'. HiiAUULiicEn, 7i) Grosso Esclienlieinislrasse.
MiLAi.N, t>-0 nieindcnstrasse.
'I'lsiv et P.tiisr, t.! Illllelweg.
A. lloLii, i Kalbuchustrasso.
!•'. KiuciiGAssNEii, li» Kiiiserstrasso.
IlUDKi otl''uNK, tiô Kaisorslrasse.
Anton Rei;k (en gmsi .MarUtlinlle.
Ant. IsntciioAssNHF», 5 Hackeiilieimor Laiulstrasso.
El.. May, iitt Grosso lioclienlieimeistrasso.
K. Imghoff, 4il L'iiterlimlc-n.
BIBLIOGRAPHIE
Les Roses cultivées à l'Hay en 1902, [lar .\I. t'iraveroaiix,
in-.S. i'M \i. avec ai(uarolles et dessins de S. Hugard.
I^a Hosoraio do l'Hay est un véritable monument élevé à la
plus grande gloire des Roses. 11 est à la culture do la Reine
des llcurs ce <|ue l'ouvrage de Redouté a été à son illustra-
tion scéni)graplnquo.
M. Graveroau.x est l'amateur passionné, il a la foi, partout
il est capable do faire dos miracles. Et n'en est-ce pas un
que d'avoir réuni en quebiues années celle merveilleuse col-
lection ipi'iin no saurait trouver nulle part ailleurs .' Anu de.s
Roses do longue date — au point de vue botanique surtout —
j'adresse à M. Gravcreaux mes plus sincères félicitations.
Les Roses cultivées à l'Hay forment à prnproment parler
doux collections : une botanique et une autie tioiticole.
La collection botanii|uo e.st de tous points renuir(|iiablr.
Les espèces classées d'après .M. Crépin, le distingué rkmlo-
loguo de Brownes. y sont nombreuses et variées. Pour en
donner une idée prenons au hasard le Itosa mnscliata. .Vous
v trouvons le type avec huit sous-espèces ou variétés et
lieux liybriiles. Des raretés comme les llosti Soulicaïut. tun-
qiiintnsis, \\'iit.\(}iiia)ia,gitjiinli'(i,oU:.s,'y rencontrent à chaque
pas. I-.e groupe des Cuninas ne comprend pas moins de
35.J représentants. Ce chiffre dispense de tous détails. C'est
à l'Hay que le botaniste, désireux de s'orienter dans les
dédales de la I^liodologie, devra aller exercer son labeur
d'observation.
La collection horticole — celle qui parle le plus aux yeux
— se chiflre par V,6S!) variétés!
Les Rosiers sarmenteux forment une culture spéciale, ((ni
ne conqite pas seulement des rosiers cultivés à fleurs diui-
bles. mais encore les plus beaux Rosiers sauvages à llcurs
simples, que l'amateur connueiico à apprécier. Il n'y en a pn.s
moins de 7S1 variétés. (^ e:st dans cette collection cpio nous
sommes heureux do rencontrer les curieu.v hybrides dr
H. rubit/iiios,!, et f.oid l'onzanco. variant comme coloris du
rose foncé au blanc teinté de rose, en passant parle fauve cl
le jaune luivré.
L'n jardin d'essai renferme des Rosiers parcheminés et
dont l'article est encore à faire. Les Roses à parfum com-
posent une collection aulhentiiiue do variétés cultivées en
Uiilgarie, dos espèces de l'Asie .Mineure, do Chypre. d'Al-
gérie, sont l'objet des souis parlii;uliors de .\f. Gravereaiix.
(•'ailleurs ci's essais n'cud pas été perdus puiscpie la /{ose à
)>iirfui,i il,- Vllaii a di''j)i fait son apparition. i-.''snllat d'h\bri-
datioMs nndliph>s et de sélections intelligentes. Notons qu'un
collecleur d'essai a élé adjoint à celle ccdloclion. L'idée est
heureuse et niéiito d'ciro applaudie.
El coinmo M. Giavoreaux ne fait pas les choses à demi, il
a dresse' une lolleitlion do fruits do Rosiers conservés dans le
l'ormol; ilaréuni un herbier d'environ ."(.Oud échaidiMons, où
l'on renionire les types de Déséglise, de IJoreau,de l'uget, do
Chaberl, do .Schenlz. do CosloeU'ons. etc. N'oublions pas la
lilbliolhèque, d'ailleurs fort bien conq)oséo. Citons au hasard
les ouvrages de Cn'pin, de Desétrlise, l'/i.v.vcii de Denuiira, le
De /(osa de Hernuuui. lo ra'.tilni/Ke de l'révost. la Monoi/ra-
//Ai'.'deDo i'ronvillo. rv?nujnc/-a(iO)i de Rau. les /^«.sf.v de Re-
douté et l'hory et it cc'ité des ouvrages de la Rodhologio, les
humbles Xolrs do votre serviteur.
.Si nous aj.]utonsquo la R<iseraie csl adnurabloraenl tracée,
quo tout y a été disposé pour le plus grand plaisir des veux,
que le livre lui-môme est bien présenti'', illustn'' par mon and
S. Iln;:ard, quo l'avanl-propos est signé André 'l'heuriel. de
l'AciidiMuie française, et (ju'il est précédé d'une lettre pleine
(ICsprit (le .M. le sénateur Viger. nous n'avons plus rien à taire
(ju'a adresser à nouveau nos félicitations à l'heureiix ••réa-
teur do la Roseiaio de l'Hay et h l'engager vivomeni à persé-
vérer dans son ojuvre aussi utile (pi'agréable
1'. Hauiot.
Notes sur <' l'Ornementation des Jardins... par.M. Albert .\lau-
mené. 1 brocli. de ôi [lages. avec imo [il. hors texte et 11 fig.
Nos lecteurs connaissent tous les nombreux ouvrages et
publications de mon collègue au Jardin, M. .Mauniené.
Aimant les sujets iiratic|ues, les traitant toujours avec une
note personnelle et une compétence très appréciée des
connaisseurs. M. Maumené séduit par son style particulier,
cjui sait charmer en interprétant la nature.
La question qu'il vient d'étudier, cette fois, a di'jà élé traitée
par lui avec autorité en is'.is, au Congrès d'horticulture de
Paris, mais plus succinteinont ([u'aujourd'hui, dans un mé-
moire qu'il développe en l'accompagnant d'intéressantes
figures. Ce sont dos notes, dit-il, pour bien indiquer qu'il no
traite pas encore à fond, avec toute l'ampleur que le sujet
comporte, cette intéressante partie de l'ornementation des
jardins.
Mon jardin! Quel trésor cher à bien des personnes, considéré
soit au point do vue du charme, ou du repos ou du travail
au contraire ([u'il leur procure!
Uuelles satisfactions il donne pondant toute la vie, aux
enfants insouciants d'abord, aux honunes amis de la nature
ensuite, enlin aux vieillards dont il csl la tlernièro jouissance !
Uuel sont les doux éléments d un jardin ■' Sa création et son
ornemontation. Ces éléments sont aussi importants l'un que
l'autre et forment réunis une des branches les plus importantes
do l'horlicullure.
La création est un art, celui des architectes paysagistes,
art fort séduisant, poussé très loin à notre époipie et deman-
dant de longues études préparatoires; mais l'ornementation
est un art aussi, poul-ètre plus accessible, en ce sons ipie les
éludes préparatoires nécessaires à un créateur de jardin
paraissent rora placer l'ornemaniste par des sentiments artis-
tiques innés chez certaines personnes, spontanés dans la
nature, à l'exclusion de parterres ou de massifs pri.'sque tou-
jours ii'uvrede convcidion, se développant facilement par les
voyages et les conqjaraisons do jardins déjà ornés.
Ce sujet, rornenientation des jardins, me parait l'un des
plus séduisants à traiter.
Dans ces notes, i|ui n'ont pas la prétention de viser à un
ouvrage complet, M. Maumené, dans un intérêt général,
cherche et réussit à classer en trois parties tout ce qui a trait
à l'orneuM'utation des jardins :
La premières partie est consacrée au Slylt- iiiltnrcsijiie,
c'est-à-dire au groupement et à la disposition des végétaux
suivant leur distribution.
La soconilo conqircnd sous le titro La Mosaiculture. tout ce
qui a trait à la disposition des végétaux dans les jardins en
dessins géométri<iues, (ju il s'agisse de corbeilles, do plates-
bandes ou do bordures :
liM)
Ï.V. JARDIN
C'est \'anli|)odoiio l'ornonientation nalurclloou piUort's<|uo
éludiéo dans lu proiiiiére partie; c est à proprement parler,
une ornemenlulion do convention.
Enlin dans une troisii-nie partie, dont lo titre, Ornemenla-
lion florale, manque un peu do pn-rision et auquel je serais
tonte de substituer celui «le Or»i.-i<i<-iiM(iori j i m/. /i/ùv. l'auteur
étudie l'ornomeiilalion simple, pratii|ueo dans la plupart des
jardins, c'esl-ii-ilirc. un mode do pruc.-der intermédiaire, entre
l'ornomentalion naturollo ou pitloresijuo, et l'ornemenlation
convenlicinnollo de la mosaïque.
Dans L-elto ornenicnlation mi.\le, si je puis m'exprimer
ainsi, les corbeilles, pintes-bandes et bordures exislenl. mais
no sont pas disposéi^s en dessins géométriques.
Los plantes sont établies et placées dans les jardins sans
disposition régulière et les ellels décoratifs sont produits,
lant.M par des ilispositions de plantes d'un coloris unique ou
de coloris alternés, lunlét par des opiiosdions entre des
plantes basses et dos vét'élau.x i\ ti^'es éloveo.s.
Celte élude Ar lornemenlalion des jarilins faite sans aucun
parti pris, cl avec l'uniciuo désir par son auteur de rensei^'ner
ses lecteurs sur les diverses manières d'orner leur jardin,
portera certainement ses fruits.
Los lecteurs do M. .Muumcné classeront eux aussi dans
leur esprit les divers modes d'ornementation ; ils se rendront
compte i|u'il n'y a pas nécessité de choisir entre les modes.
l'un ou l'autre, à l'exclusion dos autres.
Sans doute, comme le «lit un commun proverbe, tous les
Roùts sont dans la nature, mais on peut allimorqu'en suivant
son (joùt do préférence, l'amnlour de jardin, peut appliquer
utilement les trois modes d'ornemenlalidn, suiv.Tnt la classdi-
cation de .\l. .Maumené, sans ((u'uneniesaïque, par exemple,
jure dans un jnrilin cultivé suivant le style pittoresque.
Co qu'il faut discerner, c'est la place i|ui convient dans un
parc ou dans un jardin a chaque exemple d'ornemcnlation;
Et mal^'ré la tentation qui me tciurmente de préconiser ici
l'ornementation pilloresquo, je dirai à mes lecteurs : tous
los modes d'ornementation pratiqués avec Roùl peuvent
donner d'excellents résultats; l'association et l'emploi simul-
tané do ces trois meules dans lo môme jardin peu\ eut être
utilement pratiqués, à In condition do mén.igeriles transitions
et de ne pas brutalement placer, ci'ile ii cc'de. dos cxcnq)les île
ces modes d'ornementation qui jureraient de leur voisinajre.
Quant los anuitours auront étudié, essayé, comparé, ils
arriveront peut-être à apprécier comme moi. i|ue c'est lo modo
d'ornementation piltorosipie iiui est lo plus séduisant, sans
imiter servilement la nature, sauf pour les scènes spontanées
de (dantes montaj.oiardes.
Tour ces scènes, formons sur les pelouses de ces lapis
d'une mémo plante, comme dame l'Iore sait on composer dans
les montagnes, îles lapis d'azur de (ii-nlhina (icaulit, dos
lapis roses de Primula farinosa, enlin des tapis blancs et
odorants do timirri.sses /loelicus.
.NMis en dehors de ces scènes spontanées, no laistms pas
de naturalisme à outramo, interprétons un peu dame nature,
apprenons a grouper les plantes naturellement, sans doute,
mais en multipliant autour d'elles les doux éléments les plus
précieux, pour les mettre on valeur c'ost-à-dire Tenu et les
rochers.
Nous obtiendrons ainsi des effols décoratifs adudraliles,
je dirai Budncieusemenl plus beaux que naturels; el ce ipieje
préfère dans la <lerniôre publication de M. .Maumené c'est
qu'elle Bugmonlora, je crois, sensiblement le nombre des amis
de grand art dans la décoration des jardins.
(i. \l a<;ne.
Alpen-Flora fur Touristen und Pflanienfreunde, tel est le litre
d'une nouvelle publication du II Jul. Hc^llniann. Ivlle est ven-
due en livraisons avec plusieurs planches à raipiarello dues
au pinceau do M. Hermann l'rier. La dernière livraison est
très intéressante, spécialement pour les connaisseurs. Cet
ouvrage est publié a Stuttgart, Verlag fur Nalurkunden.
lies produits horticoles aux Halles
La vente des Heurs est très calme; beaucoup de marchan-
dises invendues.
Nous avons relevé, le li mai los cours suivants :
Roses extra 1" choix valent : Marcclinl Sicl. de 1 fr. à 2 Ir. 50;
Piiul -NVi/roii do l il s fr. ; Ctijilaiit Clirisl;/. do 1 fr. à tî Ir. ;
La France, de 2 fr. à 0 Ir.; L'irich Brunncr, do 2 à .") Ir. ;
. Prcsidenl Carnot. do 2 fr. ."Mj à S fr. ; Niplictos, de 2 fr. 50 à «j fr. ;
Caroline Tesloul de 1 fr. 25 à 8 fr. ; Général Jacqueminot do
'1 fr. 25 à 'l fr. Sinnenir de la Malmaisnn de 1 fr. 25 à i fr. la
douzaine. Les Œillets de choix valent di' ô fr. IJU à 1 fr. ;
Colosse, de ;i Ir. a > Ir. la douzaine. I, Oranger vaut au détail
1 fr. ; le cent do boulons, la Giroflée i/miranlaine, de
0 fr. 15 à 0 fr. 251a botte. La Violette de Paris en moyen botle-
■ lage de 22 fr. ; le cent; lo boulot. 0 fr. Oo à i fr. la pièce; lo
polit bouquet, 12 fr, le cent. Le Muguet de serre ii fr. .50 à
0 fr. 75 la boite; de plein air do 0 fr. iO à 0 fr. 75 la grosse
botte. Les Llllum Hurrisii valent de r, fr. à 7 fr. ; rubrum. de
(i fr. la douzaine. Le Lllasen gerbe vaut 4 à 7 fr., sur courtes
liges, de 2 à .'I fr. la botte. Les Pivoines do 1 fr. 25 à 2 fr. la
botte de 5 douzaines.
Los prix des fruits de serre sont toujours assez soutenus.
Les envois du miili, do l'raisos ot de Cerises sont en raison
du mauvais temps. beaucou|> moins importants, mais par
suite de l'abondance dos récoltes, il faut s'attendre à des
arrivages assez torts, à l'exception des Abriiots en prove-
nance de la Vallée du Rhi'me dont la récolte s'annom-o comme
peu importante. Les cours des Fraises ol des Cerises sont
satisfaisants.
Les prix pratiqués le 14 mai sont les suivants :
Raisins de serre noirs de Ci à S fr. lo kilo, Fraises de sorre de
0 fr. 75 a 2 fr. 5o la caisse ; en provenance d llyeros de 2 à 'I fr. 50
la corlielllo; do Carpontras do I Ir. to à .' fr. 2i) le kilog.
Pèches do serre deO fr. 50 k T, fr., pièce. M«lons de 2 à 121r.
pièce.
Los Haricots verts d'.Mgérie arrivent en plus grande abon-
dance, on les vend assez facilemenl, mais il des prix peu
soutenus. Les ( '.houx-fleurs d'Angers sont peu abondants et
par conséquent de vente facile. Les Pois verls du .Midi ne
sont, en général, pas très beaux ; los envois du Lol-el-(iaronne
prendront d'ici peu do l'importance. Les arrivages d'.Vsperges
sont -lioaucKup moins importants, malgré cela los prix ont
été nullement iniluencés. d'où vente sensiblement plus
active. La Pomme de terre d'Algérie est de vente assez facile
& la condition qu'elle soit inlucle; les envois d'I^spagne et
de Harbeidane sont de plus en plus importants; celle des
environs de Paris commençant il arriver, il faut s'attendre ii
une baisse assez accentuée des coui>.
Artichauts de s ii 15 fr. le cent. Asperges doOfr. .50 à* fr.
la ImiIIi'. Carottes nouvelles de 4o a i<o li. les 100 bottes.
Choux-fleurs de 15 a .5<i fr. Oseille d<> '20 a .'10 fr. les liKl kilos.
Salades du erses de .1 a 12 Ir. le ceid Pommes de terre
«oi(rc//c.s de 2V il :J2 Ir. les 100 kilos. \ H.
I_A -rEI\/IF=ERAT"UFRE
Les indications ci-dessous sont relevées à Paris, nu (hermomctre centigrade.
M,n
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
il .
12"
1.3"
14°
1
:.- II. il i II. Mi.itin.
8 h. il 11 h. —
' Midi
II
11°
10"
0°
10°
11°
11°
6°
10°
11°
11°
.5"
11"
11°
12»
t."
10°
11"
12°
1>"
8°
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10°
7°
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10°
11°
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10°
0'
C."
Il"
11°
: ^ h. soir
Lib*» (t Imp" MMlk'>lti ê4*'», fti« A* OrcntlU — r«Bii
N° 367
LE JAllDI.N
5 Juin 1902
CHRONIQUE
Oiivionl (11' trouver un nouveau dt''l)i>ui'lii'' aux [cuillcs
(le TaNai'. Jusqu'ici elles s'en allaient ini-vilahlcmcnt en
futnoe, dorénavant elles s'iivanouiront (encore de inùme,
mais d'une autre mani('ro. Les ci'ites de Tabac, (|ue la
IWpie a la d(''|ilor,ilile manie d'introduire dans les
paquets (|u'elle vend fort (lier, sous le prtHe.xte que les
fuineiiis les recherchent, on a, à plusieurs reprises,
tonte do les utiliser en les faisant entrer dans la pàlo do
papier. Les résultats avaient toujours été défectueux,
parcequo le traitement chimique compromettait Iroj!
profondément la solidité des (ihres.Mais il parait que
de nouveaux essais ont permis de sup](rimer les mani-
pulations chimiques et que le prolilèmo est résolu. 11
suflit d'i'puiser les côtes de Tabac pondant deux jours
au maximum par de l'eau froide qui enlève les matiijres
gommoiisos et mucilagineuses, la nicotine, les produits
odorants et les sels. Un les fait ensuite bouillir sous
pression pour séparer les libres (|ui, dans ces condi-
tions, conserveraient leur ténacité primitive et leur
élasticité, donnant un excellent produit pour la fabrica-
tion du papier. Mais que vont devenir les fumeurs sans
leurs bonnes bûchettes'.' Toutes les illusions s'en vont
et ne nous menace-l-on pas de nous livrer bientôt un
tabac hygiénique sans nicotine, succédané de la feuille
do choux et du foin qu'on fumait jadis, au collège,
quand le pion tournait le dos!
• *
J'entendais, ces jours derniers, des coureurs de coui's
— c'est le nom qu'il faut donner à dos gens, nomlireux
à Paris, qui ont la douce manie d'assister à tous les
cours publics, qu'il s'agisse de mandchoux, de bota-
nique ou de toute autre malièro— se plaignant vivement
de ce que certains professeurs avaient le toupet de pro-
fesser à 8 h. 1/2 où à 9 heures du matin. Que diraient-ils
donc, les pauvres, s'ils savaient que Thouin faisait
son cours à 6 heures du matin, les lundi, mercredi, ven-
dredi et samedi do chaque semaine. 11 est vrai que ceci
«se passait dans des temps très anciens )) : c'élaitl'an XI
de la Ri'publique une et indivisible. Le cours que pro-
fessait Thouin avait pour sujet : /a culliire et la naliira-
lisiilioii des végétaux et rai/ (/ers, et avait lieu dans une
des orangeries du Muséum; et il commençait le 27 ther-
midor, autrement dit, d'après le calendrier que j'ai sous
les yeux, le 14 août. On n'allait pas à la mer, en l'an XI ;
aussi serais-je curieux do voir le nombre d'auditeurs
qui suivraient un cours fait au moisd'aoiit.
Ce n'est pas seulement l'heure et la date qui sont
intéressantes, mais le sujet même du cours, qui montre
que dans les première années du siècle qui vient de
(inir, on se préoccupait déj;i de la culture des végétaux
exotiques. On parlait moins do colonie, et de choses
coloniales sans le moindre doute, mais on ne s'en occu-
pait pas moins sérieusement.
A la même époque, l'an XII, le citoyen Jussieu —
avant 1789 et après la Révolution, M. de Jussieu —
donnait rendez-vous à ses élèves, pour l'herborisation
nu Bois de Boulogne, à 8 heures très précises du matin
« près la maison de la Muette, au bout de la grande rue
de Passy, » et il n'y avait pas de tramways.
• •
Si les temps pluvieux et froids continuent, les légumes
verts auront été un mythe en l'an 1002. Ce sera le cas
des petits pois qu'(m devrait récolter à profusion et qni
.s'obstinent a rester rares : ces excellents petits pois que
les Romains jetaient à leurs chevaux et que l'antiquité
a méconnus. Sous Louis XIV seulement, on commen(,a
à leur rendre justice et, comme le disait le spirituel
Charles Monseict, c'est à ce moment r|u' « ils brillent,
ils s'épanouissent aux rayons du Roi-Soleil. » M"" de
Maintenon pouvait écrire en iOyCi : « Le chapitre des
pois dure toujours; l'impatience d'en manger, le plaisir
d'en avoir mangé et la joie d'en manger encore, sont
les trois points que nos princes traitent depuis quatre
jours. Il y a des dames (|ui, ajirès avoir soupe chez le
Roi, trouvent des pois chez elles pour manger avant de
se coucher, au risque d'une indigestion. C'est une
mode, une fureur... n
* *
Pourquoi no parlerions-nous pas de Barnum'.'Barnum
agriculteur, ne laissera pas que d'exciter l'étonnement
et la surprise; et pourtant rien de plus vrai. Voici ce
qu'on lit dans ses mémoires adaptés par Jehan Soudan
i( Une fois je m'improvisai montreur do [>icl<-pockets
pour do l'argent, au bénélice de notre exposition de la
Société d'agriculture du Connocticut dont j'étais prési-
dent. Un voleur fut pincé sur le fait dans les jardins.
Arrêté, bien garrotté sur une chaiso, j'ordonnai de le
placer dans la salle des fruits. Le public venu pour
admirer poires, pèches et melons, fut admis a interviewer
le malfaiteur, moyennant vingt-cinq sous d'entrée. » Le
célèbre a iiiusefir des peuples, ajoute (C nous eûmes une
belle recette qui grossit le fonds de réserves de la
Société ». Que dites vous du procédé? Il n'est pas banal.
Nous le recommandons vivement aux Commissions
d'exposition, le jour où les tourniquets ne fonclionnent
pas assez. On trouverait bien un picU-iJOcket par
dévouement, un cornpère pour se faire voler tt un aulie
pour arrêter le voleur. Un tous cas on peut tenter un
essai loyal; ze n'est pas bien compromettant et il n'y
aura pas de passage à tabac.
Les faits les plus insignifiants en apparence, ontsou-
vent leur importance. C'est ainsi que la direction que
prennent dans le sol, les racines de la vigne agit plu.-^
ou moins favorablement sur la vitalité cl sur la pro-
duction des cépages. Cette direction, d'après les
recherches récentes de M. Guillon, est très variable avec
les races; el'e est plus ou moins oblique. Plus les
racines s'enfoncent dans le sol, en se rapprochant do la
verticale, plus elles pénètrent proff'ndément cl parsuilo
moins elles craignent l'humidité. C'est l'inverse qui a
lieu avec les cépages ;i racines traçantes s(! tenant plus
près de la surface du sol. Si les racines sont peu obli-
ques il faut enfouir les engrais profondément au pied
des ceps. M. Guillon a fait les remarques suivantes
relatives à un certain nombre de plantes fréquemment
cultivées dans le Sud-Ouest do la France. L'angle de
géotropisme (angle d'inclinaison des racines) est
d'environ 20 degrés dans le liiipeslris du Lot; il est de
25 à 35 dans le Berlandieri, de 75 àtO dans le Riparia.
«
» »
Lu dans un roman qui a fait beaucoup de bruit ces
mois derniers « nous glisserons parmi les Salsolas, les
Cactus des allées désertes «.Cela se passe, à l'époque
de la Rome impériale, avant la découverte do l'Amèii-
que et des Cactus. L'auteur nous montre ensuite « une
rangée do balustres dans le marbre desquels s'incius-
tent d'humbles physionomies de petits Dieux, absolu-
ment recouverts de Cobœa ». Et le Cobœa est encoro
américain. Nous pourrions encore citer la présence
dans l'Inde — dans les pages d'un roman, il est vrai — de
Paulownias géants, do Tournesols de pourpre et d'or, de
Verveines et de minuscules Anthuriums au pistil d'or.
P. II.VIUOT.
ir.5
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Distinctions honorifiques. — Palmks ahaukmivces.
— A l'occasion de rii.xposilion d'IIorlicullure notre
excellenl oollalioraleur M. Gilmult, le ilislingiiO biblio-
Ihécairedo la Soci«Hé Nationale d'IIorlicullure a reçu,
des mains du Ministre de l'Agriculture, les l'aimes aca-
démiques. Jamais distinction ne fut mieux méritée.
M. Marionnet du comité des 15eaux-Arls do la Suciélé
Nationale d'horticulture les a reçues également.
Mkuitk Aguiiule. — A l'ncciision du ci'iu-iiurs jicnéral
agricole de riixiiositiun d'horticulture de Paris et de
risxposition d'iiorliculturc de Lyon, les décorations
suivantes ont été cli-cernées :
Officiers : MM. Jean Beurior et Antoine Rivoire,
liorticulleurs.
riievaliers. •'WSl. Pierre Martre, constructeur do chauf-
fages à Paris; Chenu, horticulteur à Paris; C.ogneau,
jardinier à Draveil (Seinc-et-Oiso ; h'.villot 'Gustave-
Maurice), chef de culture au Valil'Aulnay (Seine :
Tillier (Louis-I'rançois-I''erdinand:, i)uliliciste et confé-
rencier horticole, professeur d'arlioriculluro de la ville
de Paris : pépiniériste à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or ; Joseph
Combct, ancien horticulteur; Hariet, architecte paysa-
giste a lîcully, et Darvieux, pépiniériste à Villeurbanne.
Association de l'ordre National du Mérite agri-
cole. — l'ne réunion <les membres de l'Associalion do
l'onlre National du Mérite Agricole aura lieu a Nevers,
le jeudi .'ijuin, à l'occasion du Concours régional agri-
cole; des affiches indiqueront l'heure et le lieu de la
réunion.
Les personnes désireuses do soumettre des questions
à la discussion scml priées d'en infornierdès maintenant
le Secrétaire gi-néral, Cd, boulevard liarbès à Paris.
Exposition de la Société Royale d'Horticulturj
et d'Agriculture d'Anvers. — La Société Royalo
d'Horticulture d'Anvers, tiendra, du 8 au 10 novem-
bre 1002, sa 17.V exposition. Un concours spécial de
Qirysanthcmes fait parti du programme.
■VI' Congrès des Rosiéristes Français. — Le
Cl' Congrc> de la Sociélc- fram.-.iise des lUisiéri>lcs, s'est
tenu .1 Marseille, le lf> mai, sous le patronage et avec
le bienveillant concours de la Société d'horticulture et
de botanique des Houehesdu-Hlicino qui avait, n cetlo
Occasion, organisé une trç-> jolio Expositiim, sur lo
cours du Chapitre.
Le r.ongros s'ouvre sous la présidence de M. lo pro-
fesseur lle<'kcl, président de la Société marscill;iise.
Lo bureau du Congrès est constitué par MM. Houssel,
de Montpellier, et P. (ïuillot, de Lyon, viro présidents;
Meyran, de Lyon, secrélrairo général, lîrcmond, de
Marseille, secrétaire.
Apres une charmante alluculicn do M. le professeur
Ilockcl scMiliailaiit la bienvenue aux congressistes, les
questions suivantes ont été traitées et ont donné lieu
Il do nombreuses et liilércssanles discussions.
Sur la riassillcalion des Itoses, analyse d'un travail
de M. Uravereaux, par M. Mi'vrnn. Sur le diniorphisme
cliei les Roses, par M. Gamon. /><■ /'n/iprécialion lics
Uimes nourclles, jiiir .V. Virhiiiil-Miuel. Sur la proloc-
lion de la propriété des iiiiiimiiitrs hoilicoloset surtout
des HoBcs, par M. Pernet-Duchor, sur les meilleures
variétés do Hosicrs lie Bourbon, par M. (iriflon.
1.0 Congres a décerné, a l'unanimité, la médaille
annuelle destinée à récompenser les services rendus à
la roséiculture, à M. Viviand-Morel, de Lyon, et a dé-
cidé de tenir sa prochaine session a Angers, en l'.tOS.
A la suite du Congres, les membres se sont réunis
pour examiner un certain nombre de Roses nouvelles
qui lui étaient soumises par M. P. Mrauer de San Hemo
(Ualie), et aussi de superbes roses d'une culluro bien
entendue, présentées par M. Rozan, de Marseille.
L'n grand nombre d'horticulteurs, non seulement
de la région, mais de Montpellier, d'Angers, de Lyon,
d'Alais, de Nice. etc. assistaient à cette réunion dont
tous ont emporté le meilleur souvenir.
Le compte-rendu in-extenso «lu Congrès sera publié
sous peu (^t adressé à tous les Sociétaires. Les per-
sonnes qui désireraient faire partie de la Société doivent
en faire la demaude au Secrétaire-Général, .V.l, Grande
ruode la ilroix Rousse à Lyon. l.vc.
Union commerciale des horticulteurs et mar-
chands grainiers de France. — Le jeudi :^;î mai
dernier a eu lieu, 81 rue de (irenelle, rAssemt)lée géné-
rale annuelle de l'Union commerciale des horticulteurs
et marcliands-grainiers de France, sous la présidence
de M. A. TriilTaul, président, assisté de M.M. Paillet
père, vice-président; Ahel Chatenay, secrétaire général
Thiébaut aîné, trésorier; G. Houcher, secrétaire-
adjoint.
L'assemblée comptait une soixantaine de membres
venus do tous les points de la Fr.inco. De très intéres-
santes discussions, a\ixqnellesonl pris part entre autres
M. A. Leroy et M. Braull. d'.Vngers, Vigneron. d'Or-
léans, Carriat, d'Anlibes, Martichon, de Cannes, Bruant
de Poitiers, Moser, de Versailles, Lapicrre, Millet, etc.
ont eu lieu sur des questions les plus importantes pour
le commerce horticole. I.'allranchisscmcnt des imprimés
les tarifs de chemins de fer, les projets de tarifs doua-
, niers allemands, elc, ont fait l'objet d'un certain
'nombre de décisions que nous ferons prochainement
coiinaitre.
A l'issue de l'assemblée, un déjeuner amical a cor-
dialement ri'Uiii les assistants au Palais d'Orsay.
Exposition de la Société Nationale d'Horticul-
ture. — (ietto année, ainsi que nous l'aN ions demandé
depuis l'.Hiu, l'exposition de laSoi'iété Nalionali- d'ilorli-
culture s'est tenue dans les serres du cours la Reine.
Bien que le local soit un peu exigu et que les parlerrcs
resserrés |)araissent y être à l'étroit, il y a lieu de se
féliciter li'un changement, qui a pour premier avan-
tage, celui de permettre de braver les inlemiiérics, el
qui met a l'abri d'accidents semblables à celui grâce
auquel, l'an dernier, l'exposition fut transformée en
établissement de bains froids.
Malgré le défaut de surface, auquel on avait en partie
suppléé, en construisant des tentes sous lesquelles
étaient logés les rosiers el les légumes, l'exposition
était très réussie, et il faut espérer que désormais c'est
là que SI' li-MnIroiit les réunions priidanii'res do la
Société Nationale d'IIorticullure.
L'inauguration do ri'',xpi>sition n'a pu être faite, comme
d'habituile, par lo Président de la République, M. l.ou-
bel se trouvant en Russie au moment nu elle avait lieu;
mais .M"" I. un bel a bien voulu appm ter ses<-ompliiMeids
aux exposants et aux organisateurs. M. .'ean Dupuy,
Ministre de l'.Vgriculluro, assisli- do M. Deirais,
Ministre îles (Colonies, a procédé it l'iiiauguralion ofO-
ciclle, il la suite do laquelle un déjeuner, présidé par
M. N'igiT et auquel ossistaieul M. lo Ministre do l'Agri-
culture, .M. Deloncle, chef do cabinet du ministre.
LR JAUniNI
103
MM. Vassilièro cl Caliaiel, iliiocleurs au minislùro, les
nicinliros du jury et du liuieau de la Société.
Aco (léjoMnt'r, M. Dupuy annonça son i)rochain déiiail
du Ministère ot voulut bien exprimer le dosirqu'il avait
de voir les horliiulteurs lui conserver, lorsqu'il serait
rentré dans le rang, les sympathies qu'ils avaient
témoignés au ministre.
Les applaudissements qui mit accueilli ces pardlcs,
ont pu lui prou-
ver que son vieu
était largement
réalisé et quels
droits à la recon-
naissance (lura-
lile dos Horticul-
teurs il s'était
créé, durant son
passage au Mi-
nistère.
Le soir du
môme jour avait
lieu lo grand ban-
quet traditionnel
sous la prési-
dence de M. \'i-
ger. Y assistaient
^L Deloncle dé-
légué du ministre
de l'Agriculture,
M. Weber pré-
sident du Conseil
général de la
Seine, M. Quen-
tin, membre du
Conseil munici-
pal, M. Tisse-
rand, ancien di-
recteur au minis-
tère de 1'. agricul-
ture, etc. etc., les
membresdujury,
de nombreux
membres de la
Société et quan-
tité de personna-
lités appartenant
à la presse horti-
cole, agricole et
politique.
Des discours
ont été pronon-
cés par MM. \i-
ger, Uelonclo,
Weber, Quentin,
TrulTault, Vache-
rot et liourguignon. I^es fûtes ont été très réus-sics; une
seule ombre au tableau : la variabilité du temps dunt
l'inclémence ne nous a guère laissé de répit.
Liste des principaux lauréats :
Grand pni.x u'iion.nklr :
Objet d'art <lo»>ié jiar M. le Président île la I!c/>ublique.
— M.\l. Choux et fils, pour llhodoilemlrons,
DtX'XlÉME CllANl) l'UlX DIIONNEIU :
objet d^arl doinié par M. le Ministre de rinstruclioi)
publique et des JHeau.r-.lrts. — M.M. Vilmori.n-A.ndhiel \
ET C", pour Lcgunies et Plantes annuelles.
Prix d'iionnelr :
Pri.r de M. le Ministre de V.igricuUure. — MM. I,i'.vi:iji r.
et fils, pour Rosiers.
Pri.r dit Ministre de \l'Aiiriciillure.
M'AI', pour Arbres Iruiliers (onnés.
Pri.r du n^fiartimenl île lu Seine. —
|iiiur Plantes nouvelles dintroduction.
l'ri.r de la l'ille de Paris. — .So<;iètk
lilN JaIIDI.MERS et lloHTI<n.LTKIRS DU
Seine, pour légumes.
Pri.r des Darnes palronnesses. — M
linuquots et garnilnr.''S.
Min
M.
isir.
,I;;an
.1.- I'
— .\I. NoMiiLOT-Bnu
- .\I. Truffalt (A.),
DE Sei:oirs mutuels
DÉCARI E.MENT DE LA
l'ONCEIlLANC, pour
Prixde MM. Vil-
morin - Andrieux.
— .M.VI.lesIOnfants
d'Antoine Ciiantin
pourl'lantesiitouil-
iuge (le serres.
Prix de M. I.e-
riirij-Dumesnil. —
M. I.KSl EIR (G.),
pour Orchidées.
Pri.r de M. le
Marèehal Vaillnnt.
— M. .\I(isi;r, pour
Hhododendroiis cl
Azalées.
Pri.r de M. le
D- Andr;/. — MM.
Lairent et C",
piiur Conifères.
Pri.r de M. Jou-
berl de llliher-
derie, — M. Koth-
UER(i (A.i, pour
Kosiers.
Pri.r donnés par
la .Société. — M. Si-
mon [C.ii.), pour
Phyilocactus.
Sociktk du Val
d'Osne, pour objets
d'arl pour lorne-
iiiontalion des jar-
dins.
La place nous
manquant nous
sommes obligés
de remettre au
prochain numéro
la suite do la liste
des récompenses.
L'exposition
de ralcool à la
galerie des ma-
chines. — Très
réussie et abso-
lument remar-
quable l'exposi-
tion des applica-
tions de l'alcool,
qui, sous l'inspiratiuii do -M. Jean l)ui)uy, ministre
de l'Agriculture, et sous la haute direclion de M. Vas-
silliére, avait été organisée à la galerie des machines,
par M. l)abat, commissaire général et M. Comon, com-
missaire général adjoint.
yi. Dabat avait tenu à présenter les différentes
sections du concours sous un aspect aussi élégant que
possible. 11 a réalisé do vérilables innovations, qui ont
fait que cette exposition sortait de la banalité ordinaire
des expositions de machines.
Les applications do l'alcool à la force motrice étaient
groupées dans une des ailes île la Galerie des Machines,
en deux lougues lignes parallèles, séparées par une
piste ovale, où tournoyaient, en une course sans lin, de
llUI'LV
V'.jr'it'iillur
101
LE JAHDIN
nonibrouses autotnoliilcs de toutes les formes et de
toutes les dimensions.
M. Dabnt se rapiielant le succès de l'IIorticullure, au
Concours central a^'ricolc du mois d'avril, avait voulu,
pour rehausser le cachet d'élégance de l'exposition, [air^
appel à l'art si décoratif des jardins. En conséquence, il
avait cimno a notre directeur, M. 11. Martinet, nommé,
à cet effet, commissaire archilocte-paysagiste du con-
cours, le soin de transformer en jardin lleuri le centre
de In piste des automobiles. La salle des fêles, où
étaient réunies les applications de l'alcool à l'i-clairage)
avait été également transformée en un ravissant par-
terre, de l'elTet le plus heureux, sous l'éclairage à (linnio
qui l'inondait de sa lumière. Il faut diie que toutes les
baies éclairant la salle des Fêtes avaient été bouchées,
le dôme vitré recouvert de toiles, de favoii à créer une
obscurili' complète permettant d'apprécierà leurs justes
valeurs les milliers de lampes à alcool, des types et les
systèmes les plus divers, qui éclairaient celte nuit
factice.
Cette innovation, et la façon dont elle a été réalisée,
ont conquis l'approbali(ui unanime du public qui se
pressait à cflte exposition. Nous avons retrouvé la tous
nos horticulteurs connus, les Vilmorin, les Moser, les
Croux, les Lelieux, les Defresne, etc , sans le concours
desquels il eût été difficile de mener à bien le projet ilo
décoration llorale. C'était, en réduction, une autre expo-
sition d'IIorticultre, une seconde édition de l'exposition
qui se tenait au mémo moment au cours la Heine.
L'abondani-e des matières nous empèclie de nous
étendre sur les utilisations de l'alcool en tant que
lumière, ou force motrice, etc., nous y reviendrons.
Les nouvelles serres du parc de la Tête-d'Or de
Lyon. — Les serres dont Le Junliii a, le premier,
publié les plans sont maintenant complètement amé-
nagées et déjà garnies de superbes collections de plantes
botaniques et hortieoles. Elles seront certainement très
visitées. Nous publierons, d'ailleurs, ultérieurement
une étude délaillie les concernant.
La fête des fleurs. — Nous rappelons à nos lecteurs
que la lëte des Heurs annuelle aura lieu au bois de
Houlogne le 7 et S juin : Les n-compenses suivantes
seront attribui'os.
Los médailles d'or, gravées par Roty, seront réservées
aux huit voitures les plus élégamment fleuries, qui
recevront également, comme prix rl'lionneur, une des
trente splondidcs bannières, semblables à celles des
grandes fêles de la Cote d'A/.ur, véritables (euvres
d'art, que le coiiiilo il'organisation a fait spécialement
préparer pour la proehaine fcle des /teins. Les vingt-
deux autres bannières seront remises, comme premiers
prix, aux voilures dont la décoration aura élé parli-
culiëroment remarquée.
Echos de la Martinique. — Nollet, ingénieur-agro-
nome, .'incien élevé de lliistitut .\grononiique, direc-
teur du Jardin botanique de Saint-Pierre, est mort à
son poste. Toute sa famille a péri avec lui. Uuel(|ues
jour» avant la catastrophe. Nollet voulut éloigner sa
femme. Mais .M'"' Nollet lui répondit : o Si lu dois mourir
ici, mieux vaut que nous mourrions ensemble » et elle
refusa di- partir.
Si nous avons ù d/çplorer ces perles, nous sommes
heureux d'apprendre que .M. Thierry, ancien élève de
ri-'.eolo do Versailles, ancien directeur du Jardin botn-
ni()uo de Saint-Fierre, a pu échapper ii la mort, mais
il a perdu tout ce qui lui appartenait. Le comité des
anciens élèves s'est réuni pour aviser aux moyens de
lui porter secours.
Transports en wagons ft-igoriques. — Nous annon-
cions dans un de nos ilerniers numéros qu'une société
importante allait établir sur la ligne de l'ouest un ser-
vice de wagons frigorifiques. Il est à supposer que nous
aurons bientùl rattrapé le temps perdu et qu'avant peu
nous serons au niveau des progrès accomplis dans cette
voie aux Etats-Unis et en Allemagne.
Voilà, en elTet, que la Compagnie d'Orléans vient de
soumettre à l'homologation un tarif G. V. n" 21 relatif à
la circulation des wagons réfrigérants. Il est à espérer
qu'une prompte homologation permettra très prochaine-
ment rex|doitation de ce mode de transport.
Le tarif soumis à l'homologation prévoit l'application
aux marchandises expédiées dans ces wagons, les
taxes ordinaires sans sujjplément, avec une condition de
tonnage de li.oOO kilog seulement, abaissé encore à
2.500 kilogr. pour les|viandes abattues non emballées.
Le retour des wagons aux points de chargement sera
eflectué ^gratuitement. Enfin une redevance de 0 fr. 02
par kilomètre de parcours à charge, est allouée par la
Compagnie aux propriétaires de ce matériel, redevance
supprimée toutefois quand les glacières sont installées
sur des wagons ap[)artenant à la Compagnie.
La culture fruitière en Hollande. — La Hollande
expédie, année moyenne, sur l'Angleterre 390.000 kilo-
grammes de pommes, 40.000 kilogr. de cerises,
13Ô.0OO kilogr. de poires, lôO.OOO kilogr. de prunes;
elle dirige sur l'Allemagne plus de :i50.OO0 kilogr. de
fruits divers.
La culture fruitière se pratique surtout dans le voi-
sinage des grandes villes, mais principalement près de
Leyle, de llaarlom, deGonda.
.M. Ch. Cla-- on, professeur national d'Agriculture
e>-lirne. qu'on dehors du verger réservé à l'usage domes-
tique, bien (|ue celui représente une surface qui ne
serait pas intérieure à 22.0iiO hcetares, la superficie des
ver;^er> consacrés aux cultures commerciales a une
étendue de plus de 160. OUO hectares. Les pommiers occu-
peraient a eux seuls <S.2iK) hectares, les pi. iriers 3.872. les
cerisiers S.-wO, les pruniers 750.
Expositions annoncées
Lille, mai ii septeiiilne. ICxposilimi internationale générale.
Moulins, l.'-l.'i juin. ICxpos. dèparlemonlale horticole.
Londres, .'Vl''j juin. Congres do Uosiérislcs et e.vposition
lie Ho-ps.
Beauvais, IV-:^;' juin. Exposition d'horticullure botani<iuc et
npiiiillnre
Amiens, 2.s-2S.:iO juin. Exposition de fleurs en pots et cou-
pée>. garnitures florales.
Dammartin (Seliie-et-Monie), aoiU. \■'.s\^. liorticolo cl des
ln'aii\ arts.
Melun, '.^-.'i août. Expos, générale.
Besançon, lV-17 aoM. Exposition générale.
Boulogne sur-Seine. >lu .'n an 2\ se|i|. E.vposition générale.
Pau, lui .seiilendirc (Congrès |ioinologiqnei de la Snciélé
pomologiqne do I''ranie ifruits do table) et do l'Association
franeaiso puniologiquo (fruits à cidre) et à ootle occasion
exposition générale et inlcrnalionnlo do fruits, plantes, ma-
tériel, etc.
Amiens, l'.'orlnbre. Congrès poniologicpie.
Angers. '-\6 iiovombro. 7-' Congrès do la Société française
do Dhrysnnlliomislcs et exposition spéciale de Chrysan-
Ihènies.
Anvers. — liu s au 10 novembre IWi, concours intorna-
lional do ClirysanlhoraPS.
Elbeuf s-tl Miivondjro. Exposition do ('.hrysnnlhèmos.
Armenticres. '.••lu novenibri'. Exposition do Chrysanthèmes,
de liuils l't li'guines.
Coutances, I, VI 7 novembre. Exp. do Chrysanthèmes et fruits.
Gand, Ih-'.'>' avril UHi.t. I-:xposilion internationale d'horti-
culture.
LE JARDIN
1(V5
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement
Choix et préparation des sujets
Xous n'avons pas besoin île ilirc qu'on no doit trans-
plantor qiio des arbres ayant une rerlaino valeur. Cola
va do soi. Ce serait on oITet faire des dispenses al)Solu-
mcnt inutiles, que de (airo subir celte opération à des
sujets d'une vogctatinn languissante, do forme dofei'-
tuouse ou atteints de maladies constitutionnelles, et no
présentant, par conséquent, que peu de chances do re-
prise. Il importe aussi de tenir compte do la situation
dos arbres à transplanter et de prendre do préférence
ceux dont toutes les parties sont habituées au grand
air, et au plein soleil, si l'opération a lieu à une expo-
sition do ce genre.
I >n se rond aisément compte d'avance de l'effet qui so
produirait, si niailro Pluidius venait à darder sos
rayons sur un arbre qui, jusque là, en avait été protégé
par ses semblables ou par dos bâtiments voisins.
Les arbres d'alignement et ceux isolés sur les pelouses
se trouvent rarement dans ce cas; ceux réunis en
groupes et massifs serrés, prcsertent, au contraire,
souvent cet inconvénient, mais ils peuvent néanmoins
être transplantés en leur donnant une situation sem-
blable à celle qu'ils quittent.
II n'est pas, non plus, sans intérêt de faiie remarquer
que ce sont les sujets qui ont été replantés qui doivent
être préférés, et non ceux semés à demeure et qui n'ont
jamais été déplacés.
Ces derniers ont souvent de très grosses racines
plus ou moins pivotantes, suivant les espèces, dont
l'ablation indispensable fatigue énormément les sujets
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Arbre poïivanl ctrc Iramplantc
Fi^, 79. — Arbre défeclueux iiov.r tranaiilantcr.
tl rend la reprise problématique, à moins de pratiquer
l'opération ci-après indiquée.
Du cernage
Pour exécuter avec tout le succè.s désirable la trans-
plantation de gros arbres qui n'ont jamais été changés
de place, ou déplacés depuis très longtemps, il est né-
cessaire de les cerner au moins un an ou deux d'avance.
C'est une opération qui consiste à pratiquer au pied
des arbres une tranchée annulaire distante de la base
de O^TS à 1 m. et plus, et à une profondeur de 0'75 à
l'"25, suivant la force du sujet. Les racines que l'on
rencontre en creusant la tranchée sont coupées nette-
ment, les plus grosses à la scie et parées a la serpette.
Toutes les ramilications radiculaires étant coupées
suivant le diamètre de la motte, on comble la fouille en
ayant soin de ne pas trop fouler la terre.
Pondant la végétation qui suit, les racines sectionnées
ne pouvant plus s'allonger, so ramifient et développent
un abondant chevelu qui assure la reprise de l'arbre
pour la transplantation qui aura lieu l'année suivante.
On arrose ensuite copieusement, et l'on peut renouveler
ce travail plusieurs fois dans le courant de l'été, sur-
tout si le terrain est d'une nature sèche et légère.
Il convient aussi, pour rétablir l'équilibre entre la
tète de l'arbre et les racines, de tailler les branches
plus ou moins, c'est-à-dire de restreindre la surface
évaporante proportionnellement aux organes d'absorli-
tion. 11 est bien entendu que dans le cas où, dans
l'opération du cernage, on n'aurait presque pas coupé
do grosses racines, pour ne pas rompre cet équilibre,
il suffirait de retrancher seulement les liranches qui
ont une mauvaise direction ou celles qui ont acquis un
trop grand développement par rapport à celui des
racines.
Enfin il est prudent, l'arbre cerné étant privé des
longues racines qui le fixaient solidement au sol, de le
166
LE JARDIN
consoliderarlificiellement pourqu'il ne soit pas renversé
par les vents violents, au moyen de trois flls de (er
attachés a l'insertion dos branches principales et fixés,
soit à de forts piquets fichés en terre, soit à d'autres
arbres placés à provimité.
Le cernage est une opération excellente et qui, si ce
n'était les dépenses élevées auxquelles elle donne lieu,
devrait être pratiquée pour tous les gros arlires à
transplanter; los insurci's seraient alors fort rares.
Epoques les plus favorables
On transplante des gros arbres pour ainsi dire toute
l'année et l'on y est souvent contraint parce que cette
opératiiiD est simultanée à l'exécution d'autres travaux
urgents. Ce sont de ces cas qui arrivent trop souvent et
qu'on ne doit pas rechercher quand il s'agit de travaux
de plantation. Il nous est impossible do ne pas faire
remarquer ici que ce serait une grave erreur de croire
que toutes les époques de l'année sont, au mt'me point,
favorables à la transplantation des grands arbres. Il y
a des différences trop grandes pour que nous ne les
signalions pas, et croire le contraire serait mécoiinaitro
les règles les plus élémentaires de la physiologie végé-
tale.
Les transplantations faites hors suisun nécessitent
beaucoup plus de soins d'arrachage, d'arrosage, de
bassinage des parties aériennes, etc., et les résultats
sont incertains.
Il y a lieu, en outre, de faire deux catégories bien
dislinrtes :
l" Les arbres à feuillage caduc, c'est-à-dire ceux dont
les feuilles tombent vers rnutomne;
2" Les arbres à feuillage [lersistaiit, y compris les
Conifères, qui conservent leurs feuilles l'hiver.
On comprend aisément que res végétaux, bien que
fondamentalement organises de la même façon, pré-
sentent cependant entre eux de grandes dilTérences
physiques qui modifient leur organisation particulière
et dont le mode do végétation est très distinct.
(>liez les premiers il se produit une sorte d'engourdis-
sement léthargique qui leur donne l'aspect de la mort
pendant une partie de l'année.
Les seconds, au contraire, par leurs feuilles per-
sistantes continuellement en fonctions, ont une vie active
qui s'exécute sans iiiterruplicm, et il est indispensable
de tenir compte de cette particularité pour le traitement
de ces végétaux, que dans la pratique on désigne sous
le nom d'arbres toujours verts.
F.poque a laquelle on doit faire lu Irdnsjiliiiilutioii
des tiras arbres à feuillage raduc. — C'est pendant
le repos do la végétation qu'il est préfi-rable c|e faire ces
travaux, c'est-à-dire d'octobre en mars, et même avril
pour quelques espèces tardives. Nous devons ajouter
que dans la plupart des cas, les transplantations faites
il l'automne sontoncore cellesqui donnentles meilleurs
résultats et nécessitent moins cle soins pour la reprise,
surtout lorsqu'il s'agit d'arbres qui n'ont pasété cernés.
Au printemps suivant, les arlircs ainsi traités ont
di-jii développ"' du chevelu et supportent bien plus
facilement l'action du hnle, plus ou moins inlc-nse, qui
se produit à cotte époque de l'année.
Mais il n'est pas douteux qu'il peut se pp'senter
d'assez nombreuses circonstances qui forcent à s'i'carter
de la règle que nous indiquons, et a exécuter des
travaux de celle nature ii la fin du printemps, lorsque
lo» feuilles sont déjà développées, ou en été quand les
arbres sont en pleine végétation.
Nous avons expliqué la possibilité de réussir daim
ces conditions, il l'aide do soins particuliers, ut le temps
aidant, car il ne faut pas perdre de vue le rôle considé-
rable que joue l'atmosphère dans la réussite des plan-
tations, et notamment ce qu'a de pernicieux pour elles
une température trop sèche. Mais nous n'engageons
pas moins, chaque fois qu'on le peut, à choisir une
époque favorable pour transplanter des gros arbres, et
de ne pas exécuter ce travail sans discernement, comme
on est enclin à le faire trop souvent.
Ce n'est pas une raison parce qu'on a obtenu un
succès une fois en opérant dans des conditions anor-
males pour en conclure que la chose est toujours
possible ainsi, ot qu'il n'y a aucune règle à observer.
Non, assurément.
I-'/ioilUc li Idijiielle on doit faire lu tniusjilaiitatioii
di's gros arlircs à feuillages jiersistaids. — Ces arbres,
nous l'avons dit, étant toujours en végétation, il convient
de choisir le moment où la température est suflisam-
mont élevée pour ne pas suspendre cette végétation.
L'ex|iérienco a démontré que l'époque la plus
favorable pour la transplantation de la plus grande partie
des arbres a feuilles persistantes, est du I.'j avril au
l.'j mai, c'ost-à-ilire quand la végétation entre en pleine
activité et qu'il n'y a plus à craindre son interruption,
ou bien a la fin de l'été, dans les derniers jours d'août,
lorsque la température est encore assez élevée pour
permettre aux arbres de reprendre et de pousser avant
l'hiver.
Cotte dernière époque iloit être surtout i)référée dans
les pays méridionaux, ainsi que dans certaines localités
de la Kranee centrale, dans lesquelles les printemps
sont géni'ralement secs et arides, oii le soleil très ardent
du m;itiii au soir, est souvent accompagné d'un vent
qui dessèche le sol et détermine une évaporation peu
favoralile aux végétaux.
Les limites que nous venons d'indiquer peuvent
certainement être dépassées dans quelques cas, mais en
général il est important, et mémo indispensable de les
observer, surtout pour certains arbres, .\insi il serait
imprudent de transplanter à la lin de l'automne ou au
comniencemenl du printemps, ceux à racines charnues
tels que les .Urt<7/(o//(/, alors que leur réussite est assurée
quand on opère au mois de n.ai.
(d suivre) J. Lrvrirr.
Les Chrysanthèmes précoces
Bien que cette plante, si recherchée aujourd'hui, ne
soit cultivée que pour sa lloraison automnale, il ne
serait pas banal, je crois, d'avoir de ces mêmes plantes
en llours au premier printemps. Déjà, si je ne me
trompe, il avait été question, l'an dernier, dans quel-
ques journaux horticoles, d'une petite exposition do
quelques variiHés cle i;iirysantlièmes ayant fleuri beau-
coup plus tôt qu'il leur habitude et le fait signalé était
même très intéressant. Au point de vue commercial, ce
résultat ne serait peut-être pas très goûté, car dans le
courant de l'été, les Heurs no manquent pas, et le C.liry-
sanllième passerait certainement inaperçu.
Mai--, priurun fanatique, amateur de cette plante, il
n'en est pas do même, ot certainement son plus grand
plaisir serait de pouvoir jouir de la lloraison do son
idolo pendant une gramle partie de l'anni'e.
Je viens de pouvoir con.stalor ce fait, accidentellement,
il est vrai, mais qui n'en 0!il pas moins réel.
Immédiatemciil aprus la floraison îles chrysanthèmes
en question, j'avais rabattu le» tiges Horales, cl divisé
les louHes de certaine» voriélés. Chaque .IriLM-rm enra-
l.F, JA1\DIN
Il 17
ciné, a.(5(é mis en Rodels de 7 coiilinuHros el placé sur
uiio planche près ilu vcrro dans une sorro Icmijénc,
ceci so p.i-isait lin ilécomlirc. Lorsque ](> coupai les prc-
micres Itouluros, jo laissai quoiques-uns do ces dra-
geons sans les pincer, et jo leur donnai un rempotage
en pois de 1"^ cenliniôtros dans un mélange de terreau
et de terre <lo jardin, auquel était adjoint un peu d'en-
grais Truflaut.Jo ne faisais plus attention à ces plantes,
lors(|u'un jour j'aperçus à l'extrémité do chacune do
lourtin" uni(|ue un hoittoii lentiiinil. Voyant qu'il était
très bien foimi', contrairement à ce qui arrive généra-
lement à cette l'poquo de l'anni'eot en serre, jo ne laissai
que le bouton central, et le il urril j'avais une Iloiir
de 14 centimèt. dedianulre sur la variété, jW/Zc .\/. liitn-
//t7b(/.s- ; s jdurs plus laid j'avais un S"' ilc jietHe (iniic,
do mémo <limension el un lini/oti/idu/ non moins joli.
Malheurouseniont, je n'avais conservé que les plantes
ainsi traitées et sur celte faible quantité '.i m'ont donne
de bons résultais, les autres ayant fleuri d'une façon
irrégulière. Les plantes avaient une hauteur de yï> à
30 centimètres et garnie do feuilles du haut en lias, et
cependant par moment, elles ont eu à supporter une
chaleur do 20 à 2.j' cent. Mal^'ré cela les liges sont res-
tées rigides et sans tuteur.
Les lleurs de .S"' de petite amie cl do lîayonnant
n'ont duré qu'une huitaine de jours, tandis que celle
Mlle M. Hoiitiel'oiis est encore très belle en ce moment.
l'out-etro les drageons de ces mêmes pilantes retleuri-
ronl-ils à nouveau en automne, c'est co que jo me
réserve d'observer.
TllIIllON.
'\A/\A/*
LA PRODUCTION ET LE COMMERCE DES FLEURS
dans les îles Sorlinjcues
Situées au Nord de la liretagne, sur le prolongement
de la presqu'île anglaise do Cornouailles cl à l'inlor-
section du Canal SlGeorges et de la Manche, ces ilos,
appelées «Scilly Islands ^) en Angleterre, jouissent,
sous rinfluonce du Gulf-Stream, d'un climat particuliè-
rement doux qui active la végétation et permet aux
habitants do pourvoir de fleurs pendant l'Iiivor, h^s
marchés anglais et même franeais.
C'est ainsi que de la N'oel a l'àques les cinq ilols(sur
quarante) particulièrement cultivés sont transfoi-més en
un parterre fleuri, fournissant une récolte de plus de
10 tons (ton = lOl.â kg.) de fleurs par jour pendant les
trois ou quatre premiers mois de l'année. Ce résultai
est d'autant plus remarquable que ces cinq ilols ne
présentent que 3.000 acres (acre =^ iO ares \~) de terre.
le reste étant composé de rochers. Mais le sol arable est
particulièrement fertile, si bien que le climat aidant, on
peut f.iire, par saison plusieurs récoltes de fleurs
sur les mêmes lieux. Ajoutons que la culture préilomi-
nante est celle du iS'arcisse, représentée par plus do
2O0 variéU'S dont plusieurs sont particulières à ces lies.
Au moment de la récolte, hommes, femmes el enfants,
soit 2000 personnes environ, sont employés à la coupe
des fleurs, à leur sélection, leur omballage el leur expc-
dilion.
Les envois de fleurs sont cflectués tous les deux
jours et varient de 20 à 35 tons; co laps de temps
adopté en vue d'éviter l'encombrement du marché aurait
donné, dit-on, les meilleurs résultats. La saison se
chilïre en moyenne par 200.000 colis, représenlanl un
total d'environ I.OoO Ions. Un service régulier de vapeurs
permet de diriger les envois sur les places importantes
|)ar Ponzance notamment, villo anglaise située àl'exlré-
miti' de la presqu'île de Cornouailles.
Ajoutons d'aiirès l'iHude de M. Liddicoati parue dans
le lliirdei/ers' Clironicle, et à laquelle nous empruntons
ces renseignements, que les vents prédominants de
ces îles viennent du Sud ol du Sud-Ouest, que la gelée
et la neige y sont inconnues, mais que dos tempêtes
fréquentes empêchent souvent les navires d'atterrir,
inlerroni|iant ainsi l'expédition des fleurs. En hiver,
grâce à l'influence du Gull-Streani, la température ne
descondrail pas au-dessous de 7°, si bien que l'Arum
blanc ou Hichardia pourrait pousser en [ilein champ.
Ces ilos sont alîermées par la Couronne à un proprié-
taire qui habite, ;ï Tresco, une vieille abbaye dont les
jardins renferment un grand nombre de plantes tropi-
cales et sub-tropicales croissant à l'air libre. Une iiar-
cello connue sous le nom de « Wilderness » (solitude)
contient not.immont une collection de l-'ougères de
toutes les parties du monde, y compris celles d'Australie
el de la N'ouvelle /.ôlande. Toutes ces plantes poussent
en plein vent, avec des Palmiers, des Cactées, des
Aloès, dos Fuchsias, dos Azalées et diverses plantes
rares.
A. l'itlLLRRW.
Cinérme hi/Mdû mulîiflore
La plante, dont la iilanche on couleurs ci-contre (prise
d'après naluro dans les cultures do M. Férard) représente
q uol q nos i 11 lloresconces de coloris différents choisis parmi
11110 centaine d'autres, n'a [las étt' sans intriguer beau-
coup il'liorticulteurs el d'amaleurs, qui la virent pour la
première fois au concours général agricole, une seconde
à la Société nationale d'horticulture (1), puis à la dernière
exposition d'horticulture de Pari.s. L'œil n'est pas fami-
liarisé, en effet, à voir dans les Cinéraires ces inflores-
cences ténues, graciles, bien dégagées, habitué qu'il
est à considérer la Cinéraire dans la forme classique de
ses inllorescencos plutôt corripactes, formant une masse
assez colorée, ou de tons doux et atténués do la série
dos roses de diverses nuances obtenues par M.Caulier,
rehaussées par la collerette d'un robuste et large feuil-
lage d'un vert intense.
Ce mouvement do surprise passé, on est bien obligé
do convenir que celte nouvelle forme, aussi dégagée et
élevée que les autres races sont étoffées et naniflées,
n'est pas dépourvue de mérite ;i divers points de vue.
Notons on premier lieu qu'elle possède certains tons
totalement distincts de ceu.K des races classiques du
Cinerarid .
Elle est d'un effet et d'une esthétique tout différents
i'\ nous ne doutons pas qu'introduite dans la liste des
plantes pour garnitures et produite à cet effet, elle ne
rende de grands services aux décorateurs, en émaillant
de ses douces couleurs et en allégissant de ses fines et
larges inflorescences les massifs et groupes générale-
ment trop compacts de serres, vérandas, antichambres,
escaliers, salons, etc. Il y a précisément à cette époque
do l'année peu de plantes d'une telle envergure pouvant
cadrer avec les plantes vertes de garniture. Les fleuristes
eux-mêmes ne sauraient la rejeter, notamment pour les
grandes corbeilles de plantes en hiver et au printemps,
dans lesquelles, associées à d'autres, elle ne pourra
manquer d'être appréciée. Peut-être sera-t-elle utilisée
également comme fleur coupée, dans les gerbes bou-
(ll Siaucc ilii 2i .iviil 1,10-'. oii ellr a <Mé rccoiiii)en.si'C d'une prime
lin iirpiiiiére classe.
1C«
LE JARDIN
quels, corlieillcs, car les innoresccnces légères el sou-
ples, portées par de longues tiges au port svelle et gra-
cieux (ont très bel elTel et ont le mérite de tenir fort
longtemps dans l'eau, tout au moins huit ou dix jours.
Au premier aboni on peut se demander si ces fleurs
coupées sont celles tU's Cinéraires, des Asters ou des
Galtonias.
Ajoutons encoie pour les personnes qui (ont à cette
plante un griel de sa taille élevée, que nous aurons, sans
aucun doute, d'ici peu une race jilus linsse qui con-
servera la finesse et la légèreté de ses fleurs et j.ermetlra
de généraliser l'emploi en
potées entières.
Ceci dit, nous croyon-
bon de donner sur cettu
Cinéraire dos renseigne-
ments d'un autre ordre,
que M. Férard, nous a
communiqués.
La Cinéraire hybride
multillore (Cineraria
cruenlti jtoh/nnlha ht/-
brida (l), provient de croi-
sements opérés il y a cinq
ou six ans en Angleterrr,
entre la Cinéraire hyliridi^
des jardins et des Se/iecio
mit/tifloriis (C. iiiiiltiflu, a
réintroduits des Canaries.
On croit même qu'il y a eu
des croisements, a uni'
génération quelconque,
avec le .S. platanifola (C
lanata).
Quoi qu'il on soit, cette
obtention a été sélection-
née par les horticulteurs
anglais, qui sont parvenus
àobtenir des nuances peut-
être plus variées, que dans
loCinéraire hybride des jar-
dins. M. Férard est le pre-
mier en Fraiii'o, qui l'ai
mise au commerce. Ivlli
nous arrive donc ainsi sou-
la forme d'une race tout-
créée et bien établie, avc'
de nombreux coloris.
La Cinéraire hybridi-
mulliflore se distingue
nettement des autres races
de nos cultures par ses paniculos corymbiformes ayant
une certaine élégance et une grande souplesse; 1rs
(cuilles sont assez grandes, pétiolées, engainantes, à
limbe platanifornie, légèrement duveteux. La tige ot ses
ramifications sont très allongées, velues, a corymbes
multillores. Les (leurs sont larges d'environ 2 centi-
mtlres; les rayons (ligules) sont de couleurs variant du
violet (once au blanc en passant par le rose; le disque
est noir. L'ensemble des inflorescences (orme au-dessus
de la plante une lèlo hémisphérique d'un diamètre va-
riant entre :iO el iO ci-iitinii-tres. La hauteur de la plante
tenue en pots est de «'.0 centimètres à 1 mètre Wn M).
Mise en pleine terre, elle peut présenter une réunion
d'inflorescones d'un diamètre total de W a M» centi-
mètres et atteindre une hauteur de 1"':.0 à 1"'.VI.
ili Déiiominaliiin iIhiiik^i' n ceM<< plnnlr |inr Ii'h iiwiliioiet rniKlnixi'n
i|iil l'iint mise au coiiiniiiicrce ilaiiit c<- imyn.
FIk. si. — Cinévairt tghridt muUiflorr.
La culture de cette Cinéraire est identique à celle de
la Cinéraire hybride des jnrdins et que nous résume-
rons : semis en juillet, en terrine ou mieux en pleine
terre, sous châssis à froid et ombragé : repiqua^ie de
même sous châssis froid; mise en pots el rentrée en
serre à l'automne, près du verre. Les Cinéraires hy-
brides iiiultiflores sont plus rustiques que les C. hybri-
des des jardins; en raison du grand nombre de fleurs,
la floraison ilure trois mois environ, de février à mai.
En outre, au printemps, celte race supporte (ort bien
la pleine terre. On peut donc en (aire de jolies corbeilles
en jilein air, en ellecluant
la plantation dos la fin do
mars, si le temps est beau.
Les sujets acquièrent ainsi
une robusticilé remar-
quable. Ce sera donc aussi
une plante précieuse jniur
les corbeilles hivernales
el de premier printemps
des jardins du littoral mé-
diterranéen. Au gracieux
effet des inflorescences, il
faut ajouter celui que pro-
cure la note gaie de l'ample
feuillage.
Nous avons cru devoir
nous reporter aux jour-
naux horticoles anglais
qui ont publié de nom-
breuses notes sur cette
plante afin de compléter
les indications ci-dessus.
Le Gardeners chroiiicle,
en 189G, notamment, est
rempli de communicalior)s
qui la concerne; mais, on
ne trouve rien de Irès-
I)récis ni de bien déflni.
Nous essayerons, néan-
moins de dégager de ces
notes les indications mé-
ritant d'être signalées.
Les Cinéraires des jar-
dins sont généralement
considérées comme étant
dérivées du Seiieciocrueii-
tiis, DC {S. hi/bridiis
Hort., Ciiieraria tiiirila
.\ndr., C. hi/hnila Willd.,
C. rrueiita, Mass.), originaire des Canaries.
Toutefois, beaucoup de botanistes el d'horliculleuis
anglais, principalement, leur croient une origine plus
complexe.
Ils seraient sortis d'hybriiiations entre :
S. cruenliis, S. pi>]iuli/uliiis 1)C. (C. popuUfolla L'ilé-
rlt.), et 6'. niu/liflonis l)t'.. (Ciiiennia mulliflora L'W-
ril., Doroiiicum liourgœi Schutt., Senecio M'ehhci
Christ.), espèce très voisine du S. cruenitts. Tous trois
originaires des Canaries.
Uabord introduit à Kew en 1853. On doit la réintro-
duction du .V. mulliflorus (Cinéraire multiflure) à
M. Walter (iardner, qui en a remis des graines au jar-
din bolanique de Cambridge, en revenant d'une excur-
sion de deux ans au (ianaries. Le S. miilliflurus type
(ul relriiuvé dans la grande Canarie, autour du « .Monte
i\o los Laureles u.
M.
LE JARDIN
109
Le Gardener's Chronicle (\] en a figure une sommité
fleurie, avec feuilles, dcssini'c sur îles l'xi'mplairps pro-
venant liu semis do ces graines. A la seule vue du dessin,
on est frappé de la similitude qui existe entre les
inflnresccnces, coiuprenanl au moins trois corymbes,
et celles des plantes do M. Kérard, ainsi qu'entre les
Heurs. On remarque toutefois cotte dilTérence, que les
ramifications de rinllorescence et celles de cliaqui-
corymhe sont plus allont.'ées dans les |il;Miles de.M. l''é-
rard et quc>, par conséquent, celle-ci s'étale bien davan-
tage.
La couleur du type représenté en couleur par notre
confrère anglais est lilas à disque noir.
La nouveauté do M. l''érard [irovient donc de croise-
ments opérés en Angleterre entre la Cinéraire des jardins
et des Senecio viidliflorus iirovenant de cette réintro-
duction. Depuis 1891), en effet, beaucoup de ces croise-
ments ont eu lieu dans ce jiays.
Devant la plupart des résultats, il a été impossible
de ne pas croire que le S. tnultiflorus no soit, au moins
à l'égal du S. criteiitiis l'origine des Cinéraires hybrides.
()n a croisé ces deux espèces et l'on a obtenu des Ciné-
raires exactement semblaliles à celles cultivées.
Ce résultat est moins probant lorsqu'on croise le
S. crueiiti's et le .S'. pojiutifuliKS. Plusieurs botanistes
et liorticulteurs anglais ont soutenu une autre thèse
(|ue nous ne croyons pas devoir partager : que les
Cinéraires hybrides des jardins seraient plutôt le pro-
duit des croisements entre le S. cruentus et le S. Ileri-
tieri DC (S. lanatus Hort. Hrit., Cineraria laiiati'
L'IIerit C.auritaWori.) encore originaire des Canaries.
iMifin, certains grainiers anglais, qui ont commencé,
à mettre au commerce la nouveauté que montre
M. Férard, prétendent qu'il y a eu aussi, par croisements
de l'influence du S. l'etasites DC. (S. platanifolius,
Hort., C. Pelasites, Sims. ; C. platanifolia Desf.), celui là
encore originaire des Canaries, mais aux gros corym-
bes, à capitules jaunes, à feuilles plus duveteuses
que les autres espèces; plus rustiques aussi (de plein
air l'été, sous le climat parisien, toute l'année sur le
littoral méditerranéen). Il est évident que nous enregis-
trons purement et simplement cette façon de voir sous
toutes réserves, car nous no la partageons pas.
Nous tendons plutôt à croire que toutes ces espèces
des Canaries, (irésentant beaucoup d'affinités entre elles,
s'hybrident, même naturellement, dans leurs pays
d'origine, leurs caractères spécifiques sont donc bien
peu solides et ne présentent pas de différences très
grandes. .Vussi est-il à peu près impossible de se for-
mer une opinion sur l'origine exacte des (Cinéraires
hybrides multifloros. Tout ce qu'on peut dire, c'est que
les apparences sont pour une prédominance en faveur
du S. crttentus, pour une participation très probable du
S. multiflorus, moins probable, du S. populifolius, et
plus hypolliélique, ilu S. platanif'oHus.
Il n'est cependant pas impossible qu'il y ait eu, pour
leur obtention, quelque influence du .V. plala^ifoUux,
soit comme mère, soit comme père, étant donnés 1" la
longueur des ramifications, 2° le caractère assez duve-
teux de l'épiderme, 3° le degré de rusticité un peu plus
grand que celui des Cinéraires hybrides à grandes
fleurs, toutefois, nous ne saurions rien affirmer à cet
égard. D'autre |iart, il est certain que la grandeur et
le nombre des fleurs sur les corymbes tiennent du
S. multiflorus.
Albert Macme.nb.
(Il 1896, vol. I, p. 460.
Les Bilets des derniers Iroids sur la végétatiOD
Le Jardin, dans sa précédente chronique, a signalé
déjà les funestes effets produits sur la végétation par
les froids qui sont, cette année, survenus si lardivement.
Cette chionique a signalé les N'ignes, les Pommes de
terre et les Haricots comme particulièrement atteints
par les gelées. 11 est à remarquer qu'il n'y a pourtant
pas eu, pour ainsi dire, de périodes continues de gelée.
Elle est arrivée par à coups, en des matinées isolées,
alors qu'il avait plu la veille et, qu'il pleuvait le lende-
main, le ciel s'ètant trouvé clair au lever du jour.
Ainsi, les accidents, si on a |>u en compter un peu
partout sur le territoire de l'Europe occidentale, n'en
ont-ils pas moins été essentiellement locaux, sur telle
ou telle emblave, alors que la voisine n'avait aucun
mal. Il en a été ainsi dans toute la région fraisière du
sud de Paris. Les Fraisiers ont été fortement endom-
magés dans les bas-fonds à Chàtenay, Bourg-la-Reine,
Verrières, Amblainvillicrs, Palaiseau, Igny, alors que
les plateaux n'ont pas subi de dommages. Au Mans,
les espaliers do Pêchers exposés au levant et au midi
ont été « grillés » en plusieurs endroits, alors que ceux
exposés au nord et à l'ouest restaient indemnes. A
Montlhéry, toutes les Pommes de terre plantées sur les
collines face au soleil levant ont vu leurs premières
pousses entièrement grillées. Il en a été de même dans
beaucoup de vignobles du contre, du Maçonnais, du
Beaujolais et surtout de la Champagne qui a été prin-
cipalement éprouvée. Les Chasselas non abrités de
Thomery ont été passablement atteints. Mais, en gé-
néral, les arbres fruitiers n'ont pas souffert de la gelée,
parceque leurs fruits étaient déjà noués.
Dans Paris, la végétation des arbres d'alignement
était fort avancée. Les quelques gelées enregistrées
vers la fin d'avril ont atteint quelques jeunes pousses.
C'est ainsi que, boulevard des Italiens, les feuilles du
sommet des jeunes bourgeons des Frênes ont été gril-
lées. La partie supérieure des Marronniers du boule-
vard Poissonnière a été, un moment, toute frisotée. Sur
les Platanes de l'avenue de Châtillon, de l'avenue de la
Reine, à Boulogne, une moitié des feuilles sont v cuites »,
alors que les autres sont indemnes. Mais ces accidents
n'ont pas nui à la croissance des bourgeons.
Là, comme partout, ce qui a le plus nui aux arbres
comme aux plantes, ce ne sont pas tant les gelées que
les pluies froides mêlées de neige et de grêle, qui les
ont suivies. Il y a eu arrêt dans la végétation. Et cet
arrêt a été d'autant plus funeste aux cultures qu'il s'est
produit tard. « Nos jardins sont dans un triste état —
écrivait, il y a quinzejours, M. Severi, jardinier-chef de
la ville de Rome, à notre collègue, M. Gibault. — Il
pleut, il neige et il grêle à Rome, comme si nous étions
en janvier. » On a vu la neige tomber, entre le 15 et le
2-3 mai, en Lorraine, sur les Vosges, dans le Beaujolais,
le Maçonnais, le Bourbonnais, le Lyonnais, les Cévennes,
et à Perpignan. Dans l'ouest et le nord-ouest de
l'Europe, le mauvais temps a été d'une persistance
telle (|ue k tous les matchs do cricket qui devaient se
jouer du !•'> au 20 mai dans la mer d'Irlande ont été
renvoyés à plus tard. »
Le centre de la l''rance a vu des chutes de neige. Le
matin du 13 mai, tout le plateau de la Heauce en était
couvert. Ce matin là, nous vimos, à la gare du Nord,
tous les trains, arrivant au lever du jour, couverts d'une
couche de neige. La veille même de l'Exposition d'hor-
ticulture de Paris, le mardi 20 mai à 10 heures, il est
tombé une grêle tellement lente à fondre que nous en
170
LE JARDIN
avons ramassé des poignées uno demi-heure apri-s.
sur des planches qu'on avait descendues au sous-sol
pour une installation industrielle. Le 21 mai, on télé-
graphiait que la Corse était sous la neige, et que le
froid était intense dans certaines parties do l'Algérie;
les colons des environs de Sétif sont, parait-il. dans la
désolation.
EnHa, à travers l'orage, qui a éclaté sur Paris K
:^J mai au soir, de lounls nuages, en crevant, ont laissé
tomber, aux portes mêmes do l'imprimerie du Jardin.
de véritaliles petits morceaux de glaee, informes et
transparents, liieri dilTerentsde la grêle.
L'apparition aussi tardive de tels refroidissements
ne peut que contrarier la marche de la végétation d'une
manière fâcheuse. Les observations que nous avons
recueillies à ce sujet sont les suivantes :
!■■ Ralentissement marqué dans la production de
primeurs et des lleurs forcées ou simplement hâtées
sous verre. Le soleil, auxiliaire indispensable, a fait
défaut.
Les Fraises sont mal colorées; elles sont arrivées
lard sur les marchés du nord, et, tnalheureusemenl,
celles du Vaucluse y sont arrivées en même temps.
D'où une grosse dépréciation. Les Roses fleurissent
mal : on l'a vu à ri''.xposilion ïl'horticuUure.
•>' Chute d'un grand numlire de fruits, et surloul do
Pèches, le refroidissement survenant au moment de la
formation du noyau. .V Montreuil, Ragnolet, Rosny,
Noisy, etc., on évalue la |ierle, de ce chef, à un tiers ou
à un quart de la récolte.
."î" l'roiluction trop tardive à prévoir, en primeurs do
pleine terre. Les Pcmimes do terre hâtive atteintes doi-
vent émettre de nouveaux bourgeons. Les semis de
Haricots sont presque partout jaunes, à moitié pourris,
et à recommencer.
4° I'"onle d'un grand nombre do plants de pépinières.
C'est ainsi qu'un nous signale, d'Orh-ans et d'Angers,
que des emblaves enlièrcs de semis ci'l'.glanliers (nit
pour ainsi dire disparu. A la faveur dos longues pluies
le « blanc » a envahi les feuilles avec une rapidité
touilroyanle, les a fait tomber, et s'est attaqué aux
jeunes tiges, dés lors perdues. Il a fallu tnut biner et
faire autre chose à la place.
Ajoutons que les garnitures estivales déjà plantées
dans les jardins « boudent ». yui no les a sorties qu'on
juin sera sans doute plus avisé.
Seuls, les Choux et les légumes de pleine terre seroi'.
en abondance. Leurs vendeurs ne sont pas, cependant,
soucieux de les oITrir à trop bon marché.
J. 1"'ii. Fav.mu).
La cloque du Pécher
Par li's temps froids et humides que nous venons de
traverser, beaucoup Je Pêchers en espalier, el tout par-
ticulioromenl ceux cultivés en plein vent, sont alteinls
do la cloque.
(lotte cloque est duo à un cryj'togamo, h'jiiiixiiis
ileformnnx, rjui attaque les fouilles el les jeunes
rameaux. Sons son influenci-, les feuilles s'épaississent,
se contournent, se boursouflent ot quand il proml un
iléveloppomont con'^idérnble, l'altération des tissus no se
porto pas seulement sur les (cullh'H, niais aussi sur los
jeunes rameaux qui dcvienni'nl épais ot charnus.
lin dehors de cette déformation, la feuille prend des
teintes -blanches, rouges cl rouges foncé et d'un
aspect velouté, peu à peu elle se de«si>rlii'. Il on est de
même du liourgeon. Les fonctions physiologiques de
l'arbre, privé de ses organes, s'arrêtent complètement,
l'arbre so dénude et péril ses fruits, qui à cette saison
commencent a être noués.
Co cryptogame n'apparaît qu'au printemps elest par-
ticulièrement engendré par les changements de temiié-
lature, qui viennent arrêter tout à coup laniarclie de la
végétation.
Lorsqu'aprés quelques beaux jiiurs, au moment où
les jeunes pousses du pécher commencent à s'allonger,
il survient un temps froid et pluvieux, on ne larde pas
à voir ce champignon faire ses ravages.
La température, presqu'hivernale, du mois qui vient
de s'écouler a été tout particulièrement propice à son
développement et les pêchers cultivés en plein air
n'ont pu résister à ses atteintes.
Il existe peu de remède pour combattre cette maladie;
les pêchers plantés en espaliers et protégés par des
abris, tablettes, paillassons y résistent davantage, mais
les pêchers en plein vent, qui sont en contact direct
avec les agents atmosphériques, sont vivement conta-
minés. On l'uraye la maladie, dés qu'elle fait son appa-
rition, (0 qui s'aperçoit facilement par la boursoullure
de quelques feuilles, en projetant sur le feuillage de la
poussière de charbon de bois.
L'action do cette poussière, qui est assez efficace, est
duo aux combinaisons potassiques qu'elle n-nferme, el
qui produit un effet corrosif sur les spores du champi-
gnon f|ui engendre la cl0(|ue. Ce remède d'un bon
marché exceptionnel est d'une application facile.
Mais si l'on a laissé développer la maladie il faut sans
retard ■supprimer toutes les feuilles atteintes en les pin-
çant, sans supprimer lo pétiole, on fait disparaître ainsi
los germe> qu'elles contiennent et l'on empêche la pro-
pagalicm ilu champij^non. 11 faul avoir soin d'enlever
toutes les fonillos desséchées. Toute cette petite série
d'opérations, a en môme temps l'avantage, d'éviter une
inutile déperdition île sève dont on a tant besoin, pour
redonner une nouvelle ailivito â l'arbre, en aiilanf le
développement dos jeunes pousses qui doivent rem-
placer celh's qui ont été détruites.
Il faut s'appliquer dans la suppression des feuilles â
no pas enlever lo pétiole, qui doit protéger et aider à la
formation de l'ieil qui se trouve ii son aisselle.
l.Ko.»; LoifiiAf.
L'EXPOSITION D'HORTICUliTURE DE PARIS
Plantes de serre
Nous devons tmil iliilionl sigrialir los lots do plantes
variées exposés par .M.M. Cluuitin. Opoi.v, Snllier, 'rruIlBiil el
.Madiel. liniis cchii de .\l. Chaiitin, nous avons reniarcpn-,
outre de beaux l'aliuiors et dos Aroïdées, \'Ani]ii>iiicris sor-
hifolia, un énorme exemplaire do Cnrcoloba pahf.ircns. etc. ;
dans cohii du Luxembourg, dû aux soins do .M. Opnix. dos
Crotons. des Nfpetillies. CarluJoviai liilifotia, Vrirxfii Glii:io-
rii do touto beauté, de nomltreiix Cypripcdiums liybridrs.
Aeriile.i lloulleli, Aniliuriiim r/icffoiuniiiii, etc. ; à .M. Tnif-
tsut, Arittui nuiD.striiosit, Drurirtia, GoMiVami. Atornsia Itu-
pinVnViMii. /.im(!i/ici(/i.r Pclicheri, l'tatijceriutn IhlU vnijnseic.
Dans In collorlion de M. Sallier: StfiKipa.itrr cimciima
i-liarroanl et exi|iiiK, lliihiis rrflfj-iis. Dracn-na Gmhcffiann.
.SowrKii'"'" </"i(inrti.vi\. Vitnda t'iiiirnieri, Mtisn ('nrfniiislni,
un Vanillier avec gousses. X'ilisf \'ciiiicri(inii, olr.; dans
cello de .\f. .Maillet: des Aroïdées nonilireuses (-4rt»/»iiriiiiii,
Caladiuiii, Alonixin, ,Vr/i/i(/i.v(i.v iiicturala. Me), îles .Mélasto-
macéos (Simi-rtlhi. /•.'i-iViin<-m<i, Hfrlotonia). Marnnta Kcnho-
tcana, el vitlala, Snnscciera anffolfnsis, Acriiles liciinieri,
Cnîlh-ua i^nsifnsis if. H'iirm'ci X }>urpurala, clc).
LE JARDIN
171
(lotiimo exemple do bsll<> riilturi' nous iivons a signaler li's
Callislfinoii lttnri'olalu.1. Mimosa paiiiilo.iii, Uoronia cUiiior
ol liflfriijilnilla (li> M. DiMiiildor, ctmiiiiants pclils arbusli's
oxcollonts pour lu iircorulioii ; les piaules do .\t. Truffaul :
lli/iliutugca linileiisis rosra do toulo boaulé, I.rorn Di.iidnn.
Aolliiirium Antlrcanmn var. Irtif/'auliaiiiim, iMium lami-
fulium rul>rum, lIiruKiiithiis fascinalor, etc.
Los ArJhufiiiiii Sflierzi'riitiium sont parfaitement repré-
sentés avec les ciillerlions do M. !.. I>uval;les ('nUulittui par
M. Porrollo; les ('rntnns par M. Cliantriei ilonl les spécimens
sont toujours irréproclialiles et merveilleux, et ipii exposait
on outre do très beaux ^»//ii<cii/i>i ; los Atitlinrium rj^'ulc-
meiit par M. lli'ranok ; les ( lactées llourios, les Plii/lUn mtus on
parliculii'i-, par M. CM. Simon cpii s'est (ait do la culture do
COS plantes uiio voritahlo spécialité.
Los plantes dites carnivores forment un joli lot, exposé
par .\l. Cliantrior : nous y trouvons des Surrufcnia, des Scpcn-
llu-s aux ascidies étranges. Lon|.;temps délaissés chez nous
ces curioux vogétaiix sendjlent devoir être do nouveaux
rocherchés ot les amateurs commencent à naître.
Les Calcéolaires lierbucéos <lo la .Maison Vilmorin, \osGlu.ii-
nia <le .\I. Vallerand, los Azalées do l'Inde de M. .Moser, no
peuvent être surpassés tant au point de vue do la bcaulo
des |)lantos <|ue de leur culture irréprochable.
A noter encore une collecliun intéressante d'.l'//«jî(('m
exposée par .\L llamelet.
Orchidées
Outre les Orchidées dissi'niinros dans los colleclioMS do
plantes do sorro dont nous avons parlé plus liiut. des lois
spéciau.x permettaient do voir d'admirables plantes. Ce sont
les séries de Lirtiii, de Cdltlei/d et de l.irliii-Cattleiiii de
W. Maron où les morvoilles abondent et se renouvellent
sans cosse ; les Orchidées do M. l.esuenr: ICpiplirnnilis ]'cit-
Wii, Ci/inhiilium Loiri (mrcum. l'Iiala'iHipsix Luililcinnn-
niana, Masderallia Vcilclii uriimli/lurd, Coi-/iliodc:i NoHziann,
Ci/pvipeiliuin Ito'zti X l'cutlalum. Angrcccxim Lcmiix, etc.,
parmi cent autres de même valeur ; celles d(> M. Dallcmaj^ni' :
Lœlia purpurata belta, sjdciulens et triutnpluins. Catllri/a
Mossifc albii nricstis, Ci/pripeiliiim pliilippiïiensc. (hlimto-
i/lossum Corwlinei, Oncidium Pcsratiirei, etc., elc ; d'autres
à NL Béranok : Pesratorea Klabocltorum et Daijtina. Millo-
niopsis lihuana aiireii, Vanda Uti'S sujicrha, Catascltim
alrutiiiii vraiment étrange, Odoiitmilossinn rrispum piinv-
talisisimian, MusdfraUiii Chimœra absolument déconcer-
tant, otc.
Et ce n'est pas tout. Il y a encore des Orchidées à .\L Ma^aie :
Miltonia /lavesccns, Cypripedium Geari/es Miigiie hybride
desC Itotscliildianiimei Yunii/ieunirm. plante do toute Ijcaiilo,
Epidendriim O'Bricniunum, Ctpnlmliuiii I.ovil. t)do»to</li)s-
sniii li)teo-j)urpurcum, etc.; à M. L. Duval : une belle si'nie
d'Odoiitoplossum crispiim en spécimens do choix, Lœlio-Cat-
tleija Oiii.i-, Caltlei/ii Mossiie reticulala, (kliintiHilnssuiii Rcichs-
teinii, hastilabiinii, etc.
N'oublions pas les toujours beaux P/iateno/).s/s do M. Hé-
gnier, un Vdnda lanu-Uata rteqnicri, etc., et les i)lantcs do
M. Halme.
Plantes nouvelles
.\1.\1. irulTaul, .Murou et liéranel; tiennent la palme; le pre-
mier avec un lût très bien composé oii nous remarquons:
HœmaiilhuH Dindeiiui ot fascinalor, Ili/dviiniico /loricusis
yoscii. Musa sapientitin sampiinca. Kentia Alberli, Ancmia
rolunilifulia, Iletlconia Tru //'antiana. Asparagus Duchesnii ilu
t;ongo, etc. ; M. .\laron avec le Brassolirlia Ilch'n, hybride
do lirassavolu Diijlijiana ot Lœlia tciebrosa dont il a déjà été
cpiestion dans le Jardin (l'M->, 20 mai p. IW) ; M. Béranel»,
avec le C;i/>rip,diinn Jeannette, \i\\ir\(\o des C. Yunfi!,ca»inn
ot bellatiduiii.
Encore à noter au chapitre des nouveautés : à .\I. .1. .^allier
VAdiantuin Capillas-Veiicris iinbriratnm, le Pelariiuniiim
Châtelaine de Xaudet, le Canna M" Kate Grai/. lo lli'hus
reftej-Ks etc.; à ^L Ramelct : los Adiantma Feruaiidi et
Itameleti et une variété du Draea'na Mai/i se colorant iléjà
sur les jeunes sujets; à M. Chantrier. dos Crotons; à .M. i'.\t.
Simon des Phijllficaetus.
Les nouveautés en Bégonias sont relativement nombreuses :
M. Cappo présente de très jolies plantes issues des lie.c et dé-
cora, telles i|ue I.a France, M. If. Martinet dédiéoà nolreexcol-
lenl Ptsynipathic|ue directeur, Gloire des Ardennes, Itémilhi
Af" de Saii)le-\'itlière, M. Albert Manmené à déilliace heu-
reuse ol bien méritée. M' de Sainle-Vtdière, M" l.ueie Itlan-
cltnii. .M. Berret, exposait le Bégoida La Jleaulé, issu vraiseni-
lilableiuenl do B. seniper/torens; ,\l. Boulanger, un hvbrido
presunu' dos //. (iraeilis et \'iin<in aui|ui'l il doimo lo nom
do lleoiilè Sevrienne. .\IM. Poirrier lils, Bondon ol Labiche
soumcttuieiil aux appréciations des visiteurs do nouveaux
l'élargoniums obtenus par eux.
.Signalons r-ncoro parmi los nouveautés, des Cuniui à grandes
Heurs de la nuiison Vilmorin, des Mhododondrons ol des
A/.alées de .\I.\!. .\loser et Croux; les l'ivoines ligneuses do
.\I. .\loser admirablement belles; un Hosier provenant d'un
croisement entre Crirnson-ltambler et Poli/anllia prandi/loni,
auquel l'obtenteur, .\l. Lovavassour, donne le nom dcpoli/an-
tlia remontant coccinea piirpurea — appellation un peu lon-
gue— ou de M' Norbert-Letaeasseur, ce (|ui vaut nneux.
N'oublions pas une charmante variété do Salvia splen-
dens, Siir/irise, caractérisée par la macule jaune au milii'u
des feuilles, exposée par M.M. Caycux et Le Clerc et lo
Deidzia i-ori/mbosa soumis pour la première fois au public
par .M. Oeorgos Boucher.
Tel est, autant (|ue nous avons pu nous en rendre compte,
lo bilan des nouveautés exposées cette année. S'il ne pré-
sonto i)as des numéros hors-ligne il n'en est pas moins inté-
ressant l't digne do tous éloges.
1'. Hariot.
Arboriculture d'ornement, Rosiers
h'.a rangs pressés, los lots de Heurs et d'arbustes lleuris
garnissaient copieusomenl les deux nefs des serres du Cours-
la-Ueine.
Dans l'une, les Hhododendrons en grands spécimens et les
A/.alécs rustiques de M. Crou.\ et do M. Moser garnissaient
onliéreraent chacun l'un des ci'ilés. Dans le lot de .\1. Croux,
Robert Croii.r, d'un beau rôugo laque, était U'és remarqué.
M. G. .Magne, amateur, exposait un lot d'Azalées de l'Inde
on variiHes de choix.
L'exposition dos Roses était très importante ; il étaitd'aulre
part, curieux de savoir, on raison du refroidissement do la
température, quels seraient los lots le mieux amenés à llo-
raison complète. Lo succès appartieid, sans conteste, à
M. Lévéfjuc, puis à M. Bothborg. Dans la première de ces
expositions, noté Empereur Nicolas II, thé garance rayon-
nante, éclairée de jaune.
Dans la grande serre, .M. Defresne avait aligné près de
deux mille Rosiers haute-tige, et avait une collection do thés
nains bien lleuris et un fort groupe de Crimson Itambler.
M. Boucher montrait uno provision analogue, avec de jeunes
sarniente\ix très lleuris ot fort bien faits. Signalons aussi les
lots, très choisis, do .M. Auguste Chantin et de AL Jupeau,
puis celui do .M. NiUlaus.
l'ne particularité horticole à signaler est la facilité avec
la(|uelle peut se forcer en pots, à froid, lo Rosier .S'oZc/i i/'or.
Les pots étant restés cet hiver à l'air libre, après taillo. puis
panneautés seulement il y a 1.") jours, ont donne une ample
production do brindilles portant chacune une ou doux fleurs.
Enlin, contrairement au H. Persian Vellinr, dont il est issu,
ce Rosi(>r remoido passablement. .M.\l. Lévéquo et Jupeau
en exposaient doux jolis lots.
Une importante collection, d'un genre bien dilTérent des
précédenles, el d'un caraitère bien curieux, était exposée
par .M. (jravereaux, lo rhodologuo qui a créé la Roseraie de
l'Hay. La série des li. ruç/usa était parlieulièremenl curieuse
à étudier.
Les impeccables Clématites de .M. Moser el de M. G. Bou-
cher, do beaux lots illli/dram/ea Hortensia, Otalisa. etc., do
M.M. Boucher, Hilliard et liarré, A.'l'rulTaut, Lévéque, Nonin.
liélos, etc., les l'ivoines diverses do .M.M. Defresne, Nom-
blot, Lévéque, Moser, ('.roux, Dessert, etc., la nundjreuso
collection d'es|ièces diverses, do .M.Nomblot, comijlétaient
l'importante part prise, à l'Exposition parlosarbusles fleuris.
Citons en particulier, parmi ces groupes, les magniflques
l'ivoines du Jap(m, aux corolles en gigantesques Tulipes
simples ou semi-doubles, tle .M. .Moser ; le très bel Ilydrangea
Hortensia rosea, de M. A. Trullaut ; elles Ilydrangea Otaksa,
de O'S.'j de diamètre, de M. Nonin, et enfin les Weigelia eu
n2
LE JARDIN
lioiilos sur ti(;os. couverts do fleurs, ilo M. Noiublot. A ce
propos, nous pensons qu'une exposition de Wt-igflia variés,
en grands spécimens, comme on le fait pour les Rhododen-
drons et les Azalées, serait sans doute très appréciée du
public.
I.es arbres verls éluiont représentés par une très impor-
tante exposition de M.M. I.uurenl et Cie. de Limoges. l'Ius
de 15t> Conifères très variées ornaient la terrasse entre les
deux serres. Noté do très beaux spérimens do rri/ploinet ia
iapoiiirii iMbbii. Ahies Mfrli-miana, do la série des 7"m/;/".
et Cfilrus allanin-a iiUtuca. I.es Cuprt'ssus, Wellintiliniia.
Tliui/d, etc., présentaient une vigueur de végétation ol une
intensité de coloruliim absolument remari|uablos. Les ménies
exposants montraient do (orls C/iamfrcopi et divers arbustes
Il feuilles (lersistantes.
Dans ce dernier genre d'arbustes, il faut louer M. Derudder.
de Versailles, pour ses spécimens de Lauriers d'.\piillon for-
més de difTi-rentes fa^.-ons et ses Fusains pnnacliés iliverse-
ment.
Floricultupe de plein air et plantes d'hivernage
La l'ioriciillure do pliiii air était iiuii uiuins bii'n ro|Mi ■
sontée (pie l'arboriculture d'ornement.' En plantes annuelles,
bisannuelles et vivaces en mélange, trois exposants avaient
do grands massifs qui se partageaient la faveur du public :
.\l.\l. Kérard, Cayeux et Leclerc, et Vilmorin-Andrieux et Cie.
Nous avons revu avec intérêt les Cinéraires mulliflores
(Cincrariii crueDla polyanllio), do .\1. Kérard, ih'ja admirés au
coni'ours agricole.
En plantes vivaces, trois exposants : MM. Gérand, 'l'iiié-
baul-I.egendre et Yvon fils se sont signalés. M. Gérand avait
de belles potées d'Aster alyiinus, T»cariillca Di-lm-tii/i, iino-
Ijnnli'ii arahictnn, Fut)kia Forlinu-i aux feuilles grasses et
recouvertes d'une pruino bleue, Consoude panachée, Cutnjta-
»ul<i {iloDii-rala spfciosa, etc. Mais la curiosité do ce lot nous
semble t^tre une Capucine do Lohb douhU' érarlatc. dont les
fleurs sont pleines à la façon des Balsamines Cainelliii.
.M. 'Iliiébaul-Legendre avait une nombreuse série do Molé-
nes de Pliénicio ( IVrixucwm Phœnireiim). aux tons vieux
rose, améthyste, grenat, etc., de nombreuses Ancolios
hybrides, de jolies Violettes cornues blcuo ol blanche, la
l'yri'lhro rose Pi'iu-lopc, presque mordorée, etc. Dans le lot
de .\l. Yvon, remarqué lo Géranium ntarror/ii:wi;i, aux fleurs
rarmin vif.
l'n amateur distingué et bien connu, .\L G. Magne, expo-
sait aussi une nombreuse collection do plantes vivaces et
surtout alpines, l'ne rocaille était garnie d'Edelweiss {Léon-
(../««/ii/i/i u//)iiiiit>i|lablan<'he fleur omblématiciuo des Suisses,
dont racclimalatiim et la culture ont été, ces dernières
années, l'un des grands succès do .M. .Magne. Rcinaïqué
aussi, sur cotte rocaille, les charmants Plilox gazonnants
setacea et subulata, VAlcIionilla tulf/aris, laBugle rampante
L.ijrjtiti'jn d horticulh'ic. Vue U'enseiiihlt d'unt icrrt.
l'ijT. S3. — Les arl/res naint Japonais.
{Ajugii replansu l'Aspérule odorante et do nombreuses
."Saxifrages.
A coté de la rocaille, s'étagenit un bon lot do Primevères
du Japon, du même exposant.
Signalons encore, en plantes bisannuelles l't vivaces, les
Eremurux himalairus et Elircsii de .M. Sallier et de .M. Gau-
guin, les Pensées de .M. l'alaise et do .\l. Hameau, les Onhi-
dées et Fougères rusliques de pleine terre ainsi «pio diverses
plantes vivaces de ^L Dugourd. les très beaux (Juillets de
M.M. Ileranek, Lévéque, .\lagno et Nonin, les QCillets Hasa
Ilonheiir, saumon lavé de rose, et Aima Tmlcma, blanc pur,
do M. Molin. les Iris de .M.M. Defresne, Valtier et Henaud.
la nombreuse série des (>azanias hybrides do .M. K. Thié-
baut, parmi lesquels Emile Thicbaul sans macule, la nom-
breuse collection de Joubarbes M. Simon, etc.
Les plantes pour la garniture estivale des jardins compre-
naient plusieurs lots importants. Citons tout d'abord les
deux grandes collections de Cannas de .M.M. Vilmorin-
Andrieux et G" et do M.M. Tiennes et Larigaldie; dans cette
dernière, signalons Sam/ gaulois, d'une largeur de Heur nt
d'un rouge sang incomparables, et SKrjirise, à largo fleur
ronde, du plus Ir.ini' carmin qu'on puisse trouver en ce genre
do plantes. .MM. Millard et Barré avaient seulement déposé
leur carte do visite par l'envoi de 25 nouveautés, parmi les-
quelles ". Flocon ncit/cux. plus blnnc f|ue Mert/cm Li^tabard;
Comtesse Gasto» Chandun de Sriailles, abricot uni liseré
d'or; Direclctir Putlier, chaudron uni; Séduisant, blanc
iTôme pointillé de carmin, et Eclaireur, carmin poupré h
reflets vcniiillon.
Citon- >iisuilo les iloux beaux lots de Bégonias liibéreux
de .M.M. Arthur Billiard et de
M.M. Vallerand frères. Dansiolui-
li, nous avons noté surtout lo
Bégonia f<i;ii7/iiii. beaucoup plus
lloritère (|U0 tous les autres et,
dont les Heurs, vermillon vil,
sont régulièrement et nettement
.striées de rayon?, blanc pur.
Enlin, nous avons revu avec
plaisir les Pélnrgoniums /.onés
de .M. Nonin et de .M. PoiriiT. Ces
deux exposants disposent leurs
coloris avec art, do manière à
obtenir de jolis contrastes. Chez
.M. Nonin, i-'esl en triangles et
en losanges; chez .M. l'oirier,
c'est en cercles concentriques et
on festons.
.M. Labiche, président do la
Société <riiorlicullure d'Iùire-et-
Lolr. exposait trois Pélargmiiums
/.onés il feuillage panaché de
blanc, parais.sant sortis du Mis-
tress l'arhrr, et a fli-urs doubles:
l'omiiuindiint A/i;<.ii, rouge Jco-
rise; Maiintte, larniin vif ; et itfd-
ttame Labiche, blanc pur.
LE JARDIN
ir.i
Si(^nalons i>ni'i)ri<, ilo M. Hundnn, I'it-siilr)it Ulanchciniiin.
Kem'c Uiindon, )'cuiine Favctiti; puis (lui-liiurs aiilros
viiriôli^s do M. Ilnnii Uiilmi-;, dn V''r-;iiillos, el do M. Mii/.i'aii,
do Cliiitou. •■\i
Fleurs coupées
l.a soctiiin dos flours coupées cnnipUil deux lois ini|inr-
tarils et à peu pros somlilahlos, tous dmix laractérisos par
de noMibri'usos Tulipos. Dans l'un d'iMix, a M. VallIcT. on
ronianpiait une jolio i olloitinn do Tulipes I>iiiti<iiiin:s ou J'cr-
roqi'i'ts; une Tulipe Daririn Lintiœux, pour ainsi dire nnirr;
puis onioro liU'u cilcslc... do jardinier.
Dans le lot do M. E. 'riiiélpaut, il faut si^'nalor uno jolio rol-
loclioi» d'Anomonos iloulilos, uno gmsso pyramide do lleiiis,
do la Tulipe Otoplurnc lilanc luaculi' di' rose, à revers plus
roso, puis dos Tulipos noiios à l'onvi : lléli-nc Estrulh cl
yigrcilo.
iia llosos coupées, ipiairo lioilcs exposées par \l. liolldiorg,
ot conlonant cent varii'lés do choix, (uit été admirées du
public, ainsi (juo la lulleclion des Pivoines coiipcrs de M. Dos-
sort, do Clienon<reaux,
Il UMUS reste à parler d'une curiosité i'XiiU(nio : les arliu>li'^
jaiionais exposés par M. liiii};. Ce sont, pour la pluparl, dos
Pinux /Ht) ri /lord, dos 'fliui/a (ibtu.sa iiaim et di'S Kr.iblos à
fouillos laiinioos ilo dilTérenlo pai\a(luiros. 'Inul lola ost
naidlié, bossilié à l'envi.
Ces " ijuasimodos ■■ sont 1res Ajiés ; le plus giand dos Pinu.i
/larci'/i'ora est, parail-il. dans sa 2'ii)' anni'O. Do tels résultats
sont dus surtout à dos suppressions continues dos grosses
racines, à dos rabattages sur troncs, à des torsions de
bramlios. à la privation do nourriture. Ainsi, un tronc
d'Krablo pourpre mutilé, portant do nondjrouscs cicatrii os,
gros d'un diainotro do lô centiinotres, porto seulement trois
ou (piatre rainoaux fouillus. Des Thuyas pygniées, hauts do
40 centimètres tout au plus, roposonl dans dos récipients de
7 à .s contimolres de hauteur.
D'oii peut être néo lolte esthriique particuliorc .' Au Japon,
les hommes sont polits; les constructions sont basses à
cause dos tremblements do terre et dos cyclones; les arbres
>iont naturellement tordus, échovelos, courbés sous l'oftort
des tourmentes. El comme, [larlout, l'art no consiste guère
qa'ii imiter la nature tout en la corrigeaid, les japonais
imitent celle do leur pays en la « corrigeant » à leur nuiMiérc.
Dans un sens opposé, nous agissons de mémo en donnant à
nos arbres uno (orme dressée et pyramidale, selon la lei.on
quo preml notre instinct devant les géants de nos calmes
forêts.
II. Lehiun.
Si. — Les Rhododendrons de MM. Crou.c cl fiU:.
l''ig. s.'). — I/crofalion d'une glarc par M. Dehrir Laclttu'inc
Arboriculture fruitière
Kn cntrani par la porte du l'ont dos Invalides, on remarque
tout d'abord quelques spécimens de plantes d'ornement, puis
tout de suite après, Tinslallalion du jardin fruitier disposé
sur 2 plates-bandes de 2"50 do largo à droite et à gauche de
l'allée.
Doux très belles expositions, celle do.\I. Noraldol-Biiineau
ot celle do MM. Cronx et fils, nous montrent les formes les
pins g(''ni'naleineiil (ImiMées aux arbres fruitiers.
Ici, des contre-espaliers sur
lesquels sont disjiosés allorna-
tivemenl des palmettes a bran-
' lies horizontales et obliques
plantation dite à la Cossonel),
là, des palmettes à bianchcs
verticales en V. double U. des
palmettes Verrier à :i, '(• .'5 et
li branches. Devant les contre-
espaliers 2 rangées d'arbres en
cordons. l'ius loin dos pyrami-
iles, des fuseaux.
Il ost inutile do dire que ies
arbres exposés (ud été cullivos
'Ml paniers spéiialemont, en viu>
(le l'Exposilioii. afin de pouvoir
être déplacé à la saison un nous
sommes, sans dommage pour
les fouilles et les fruits. Leur
mise on paniers a eu lieu en
février.
Heavicoup de ces arbres ont
de jeunes pousses do 0"20 et
o"2."> do longueur, (pu n'ont pas
l'air d'avoir souffert du dépla-
cement, pas une seule n'est
fanée. C'est assez dire comliion
la pré|iaration a été niinutii>uso
et entendue, combien le prin-
cipe de Talimentation est ici
17i
LR JARDLN
obsorvé ot ii|>|iro|irio à un ciibo do Iprro forcément limili',
combii'n d'aiitn* pari l'iirbro frtiili<>r furmi- si- prêle farilomoiil
aux traiispliintatioiis à tous les A^cs, combien il rcproiul fari-
lomonl, pousso. ot (ructilie.
M. Nombliil-Hruiipau nous a monln- un Amandier on pot.
variéli' à la /iiincfxsi; portant 15 amandes. Des .Xbriroliprs
•'•(lalempnt un pots rtiar;>i's de (ruils. le moins favorisé en a
2S. On Ciinnait les iliflii ullés do la culture on pots des aman-
diers et des .Vbricotiors. Nmis avons vu encore des Poiriers,
des Pommiers, îles Orisicrs, des POclieis en pot delà plus
belle venue.
Ncius avons admiré la belle venue des pyramides et fuseaux
do .\l.\l. Crou.x, ces arbres A>;és do 4 et 5 ans étaient vraiment
romaripiables.
Des arbres fruitiers nous passerons, par uno transition
toute naturelle, au.v fruits. Les apports étaient peu nombn'ux.
la saison no s'y prêtant guère. .Mais pour étro rares ils
n'étaient point sans mérite.
Un lot très beau.v de pèches, brugnons, prunes, li^rues, tous
fruits forcés, présentés par M. Parent, un autre par .\I. Knot.
A citer encore des fraises présentées par .M. Jarles et jiar
M. I''rank do Préaumont.
Enlin les ma^'nillques exhibitions do raisins conserves
Irais <|uo nous présentaient M\I. Halu. Andry. Herixoron.
Sadron. On ne peut rêver plus parfaite conservation, plus
appétissant aspect.
Légumes
Comme toujours le nombre dos exposants est rosheini ;
c'est uneremarr|uo (|ue nous avons déjà eu l'occasion do faire;
les horticulteurs-maraîchers semblent se désintéresser des
concours.
• Cependant le.vpositioM des lépiiues était intéressante.
.MM. Vilmorin et 0" présentaient un lot très important de
lénumes do toutes sortes : salades, chou.x, chou.\-lleurs, poi-
reau.\'. concoudjres, etc.
Très belles oxposilions encore, celle de la Société do
seiours mutuels di's jardiniers de la .Soino, ot col e do
lllospico de Itiiètro. dont l'haliile chef de culture esl .M. Lam-
bert. .M. Coudry, directeur do ll'xole horticole et profession-
nelle du I'lossis-Pi<|uel, avait réuni cl soumcllait nu inr\ on
très remaripialilo lot de légumes ilo tous genres.
Nous avons roman|ué deux beaux lots ilo melons. I.iui
était présenté par .M. Knol. laulri' par M. Franck do Préau-
mont.
A vitcr encore les Asperges de .M. Juignet, et un très
beau lot de champignons en uieides. présenté par .M. Viill-
leveau. L. T.
L'art floral
Los llcurislos s'étaient tout p.ii li. uliéromenl distingués celle
année et cotte partie do l'oxposilion, très importante, a été
une des plus visitée ot admirée. Nous los en félicitons tout
particuliOrement car ils ont donné là uno nouvelle preuve de
leur vilalili- et montré, uno fois do plus, ipielipics exemples
do leur talent.
La disposition dos cruvres florales, était fort bien dans
ces window; il est toutefois regrettable i|UO le manque de
place ait obligé i-erlains fleuristes à les masser un peu trop
au détriment de l'eflot général.
Nous n'en dirons pas autant dos présentations faites par
les amateurs (|ui étaient au-dessous de co qui a élé fait les
précinlentes années. (Juant au concours /lufciir (ô ironie des
mols'lde liou'(UPls, la façon dont on comprend son organisa-
tion n'est pas faite pour lui assurer le plus petit succès.
Celui-ci a lieu ilans un huis clos absolu et toute personne
qui veut ji-li'r un coupcTieil est regardée comme uno intruse
de la part du certains membres du Jury, qui le lui font
remarquer, fort poliment du reste. Nayant lion vu. nous n'en
dirons riun égalemerd : nous avions voulu y assislor mais
un membre du jury, nous a lait diro geulimeid i|UO nous
étions un profane. Comme ci-la i>sl vieux jeu!
Mais revenons aux présentalions plus intéressaides des
neurihleH..M. l'oni'eblanc exposait cini| motifs admirables d or-
donnance et remarquables kiissl bien dans leur composition
<|ue dons leur exécution, l'.'élnit d'abord un sujet en fleurs et
Iruits pour la décoration d'un biilTet. Dans le bas «h's fraises
et des corisp», parmi le»c|uclle» émergoieid quelcpies Orchi-
dées, formaient une petite corbeille au centre de laquelle
parlait une lige se terminant par doux bras sinueux en forme
de T; des As/xiranux Spn-ngeri serpentaient autour des tiges
de cette armature et cachaient le départ de nombreuses
fleurs et inflorescences d'Orchidées, iVii'Iotiloiilossinn et de
l'altli-jia principalement. Des grappes de raisin noir retom-
baient parmi celte floraison, en mettant çà et là comme
autant de taches sombres, tandis que do longues liges de
l.iliiim Itinci/oliuiii étaient lixées hoti/ontalemeut sur les bras.
C'était là une composition peu banale.
La gerbe d'Orchidées : Oncidium, OJontogliissvtn. Calllri/a,
Liliuin lancifoliiim. Roses: Eclair, Gt'iit'ral Jacqiieminat,
Mme Carnol. Glaire de I.iinn, montrait uno heureuse asso-
cialion de fleurs de formes diverses, encore rehaussées par
les feuillages îles A.ipnntgiix et du Troène à feuillage panaché.
D'une délicate tonalité blanc rosé était le grand panier de
Kalmins. et ili'Mliododendrons. on touffes, d'une exécution par-
faite. Un autre grand panier bondé de Hliododendrons et
Hortensias blanc. Azalées, I{;i<lrangea partirulaln et Erica,
parmi lesipiels s'ecluippaieid des I.ilium louijiflorum était
également admirable comme e.\écution.
Signalons encore, du même exposant un ex(|uis motif en
Orchidées : fjrliit, raltlei/a, ijdontnijlossuui. Ouridium. ctc,
dispersées paimi le nuage vert tondre des A^jiaragiis.
M. Debrie Lailiaume montrait, comme toujours, des com-
positions d'un grand caractère et d'un cachet artistique lout
particulier.
C'était d'abord une jardinière (fig. ST.) au devant d'une glace,
aux lignes un pou Louis .\V et (|ue neurissaicnt les Azalées
ponliques et hybrides, aux tonalités si douces, simplement
relevées de la liiie ilenlello des frondes d'.li/iar>^(i;i. Tandis
que l'un des ciMés restait bas, l'autre se relevait le long do la
glace. Nous avons entendu dire (|ui' cet arrangement était
lourd; il est probable ((ue los personnes c|ui l'mettaient cette
idée ne se rendaient pas compte de la conception de l'arlisto.
Celui-ci élait au contraire resté dans la note et avait réalisé
là un ensemble admirable et un exemple parfait. Di-ux cor-
beilles étaient placées au-dessus des pilastres disposés do
chaque cOti'> de cotte glaie.
I II serait trop long, dans le pou de place dont nous dispo-
sons, d'analyser les autres o'iivres florales de cet exposant
do même que celles di>s autres fleuristes. Nous y reviendrons
en des articles spéciaux car nous avons fait prendre des
photographies îles œuvres mur.|uaiites. quo nous reprodui-
rons dans ce jiuirnal, sachaid iiu'uii grand nombre do nos
lecteurs s'y inléressent d'une façon particulière.
Nous sign.-ilerons donc simplemont les motifs suivants :
un vase île bronze à long col d'où s'éihappail uno exquise
composition d'Orchidées; une aiilie composition d'Orchiilées
dans uno armaliire en Mambou; uno corbeille de Clématites
qu'estompait le feudiage robuste du Ji'uhiis re/le.rus; des
gerbes do beaux (ICillels, un granit panier de plantes : Hho-
dodendrons. Lis, llydrangeas et Clématites et un autre do:
.Xzalées, Hliododendrons et Hortensias.
Lo décoration de tablo Pompadour, du même exposant,
composée de mollis reliés par des guirlandes en Hoilensias
bleu ot rose, a été l'objet d'appréciations les plus diverses
el il i'sl vrai que dans cette grande lumière, cette association
du bleu paie et du rose, donnait plutôt 1 idéo d'un arrange-
ment de fleurs en papier; mais il parait que dans les pièces
moins spacieuses, 1 effet produit est différent.
Do M. Kdouard Debrie une riche décoration do table
empire de beaucoup d allure, qui était iiiio trouvaille el de
grond style; nous la décrirons plus lard en ilidail car elle
étnil odmirable. fort bien traitée et consliluail l'arrangement
floral le plus marquant el le plus original au poinl de vue
arlistiquo principalement, parmi toutes les «iMivres florales
de» divers fleuristes.
XL Seguin présentait un grand panier de Lihis blanc el uno
ivquise gerbe diris iiiauvo et di" Hoses rttriilitte Tesloiil-^
M. Miiîssa. une corbeille do Hnses surmontée d'Orchidées,
une bourriche do Tulipes TlimiKis Morris, d'un très joli ton.
un vaso dil'.illet et un autre iTAnthurium.Hrouiéliacéos el do
spathes de .sirrlil :iit.
.\ celé, M. Serveaii montrait uno belle gerbe de nosos
liiuneriii .iiiiiiistii-\'ii-loriii ot Eclair, une brouetU» d'osier
remplie d'I'^rica, el un panier de plantes et .M. Louis uno
LE JAllDIN
nô
(.'randf' corl)oillo d7/o(7i'>j.siii Pt uni' luilro dcpliinlos divorsos.
M. I.diiis Hoiissoiiu l'xposiiil uni> (,'rniiili' cnrlioillo dp plaiilos
fuit bien groupées; M. Camlirnn. un uirnnj;i'Mirnt de clnMiii-
néo, une (irando corluMllo d'ilorlcnsia. un vns(> do Hosos
varioos. i-t une yorbo do l.ilus Ijlunt; M. Bouziat, une grandi'
"■orbcillo <lo Ciiliiiliidn et uno grande corbeille do tablo on
Orchidt^os; M. (iurroau uno corboillo on Azalées roses el
rouges, un motif en Erira se ooinposani de trois corbeilles
superposùes, un panier d'Hortensias et ileux jolies gorbos do
Roses GUiirc l.ijtinnaisi'.
M. Henri avait exécuté une décoration de tablo surtout
intérossntdc par les deux niolifs de cliaifue bout disposés sur
une glace di'coupéo formant une (.dgantosipio virgnli» mais
dont le miitif central était quolipie pi-u chargé, à mitre avis.
Lorsque nous aurons signalé uno grande gorbo dans laqueili'
les feuillages dominaioid de M. Jean Kaysor, la décora-
tion de tablo de M. Fraysse, les gorbos de M'"" Ciascliing
et Raymond, les décorations de tables, plutél classi(iues de
M. Himaucourl. composées do coupes bondées do fruils au-
dessus desquels s'élevait une gerbe do fleurs et do M"' l.e-
bourgoois. nous aurons passé en revue, pout-étro trop rapi-
ilemenl. pour dos choses qui no [leuvi'nt étro appréciées
qu'autani qn'ollcs sont analysées en détail ot figurées, l'expii-
silion très importante des o-iivres florales.
L'architecture des jardins
Indépendamment des plans et vues de parcs cl jardins pro-
jetés et créés, qui avaient déjà été montrés, en partie, dans
do précéilentes expositions el i(ue présentaient .NI. M. lîodoiil,
Tûuret, .\Iasson, Holin, et Combnz, cette partie du programme
offrait surtout de l'intérêt par le concours spécial dont l'étude
du projet avait été élaborée l'n loge, ainsi que nous l'avons
précédemment annoncé dans I.e Jardin.
Nous avons constaté que pour un ballon d'essai (ju'était ce
concours, institué cette année seulement, il avait été cou-
ronné de succès au-delà des espérances.
M. liaudoin, qui a décroché le premier prix, avait un proji'l
très bien étudié, non exempt de (|uelijues [letits défauts,
mais parfaitement exécutable, el pour le(iuel ila tenu compte
du programme et dos agréments et comnuidités qu'un pro-
priétaire désire légitimement jouir. I.'aménagenionl est bon.
de belles allées de promenades et île jolies vues sont tra-
cées; deux entrées pi'rmettent, dans ce plan, de faciliter
la circulation entre la rue, l'habitation et les communs, l.a
basse-cour, l'emplacement du tennis et des autres jeux, delà
sa'le de repos au-dessus de la rc''serv<' aux outils et aux
engins de pêche, le jardin fleuriste ont été tort bien disposées.
Ajoutons que les profils, le jilan d'exécution indiquant les
mouvements di' terre ont été fort bien préparés.
1,0 projet de M- IJasin. sobre dans ses grandes lignes, per-
met aussi une promenade agréable. Lanlour a tiré également
un très bon parti de 1 emplacement, en s'astreignani moins
à dessiner dos pelouses aux ligures classi<jues ot au.x con-
tours assez réguliers comme c'est le cas dans les projets de
la majorité des concurrents, l'n petit parterre régulier se
trouve au devant de l'Iiabitalion et les jeirx sont situés à
proximité de celle-ci. Les communs, les divers édiculcs de
rejios ot d'agrément, le potager fruitier ont été placés conve-
nablement.
M. Loizeau semble avoir voulu de grandes surfaces de gazon
qui sont pcut-étie un peu nues; les allés suivent des
courbes gracieuses mais on serait porté à croire que le
coté promonade n'a pas été suffisamment considéré. En elTet
ces allées de l'hO nous paraissent étroites pour luio jiropriéti-
de cette étendue, et cola a été aussi, croyons-nous, l'avis du
Jury. La distribution des emplacements de jeux, des com-
uums, des divers édicules, a été étudiée judicieusement. In
parterre traité de la mémo façon ipie ilans le projet de
M. Basin et que nous retrouverons encore dans le plan suivant
a été étudié on avant do l'habitation.
.M. IJrehier a de plus iréi'' une terrasse et un parterre en
contre-lias près de l'habitation i|ui se termine par une rose-
raie, laquelle relie cette partie synn';tri(|no à la partie paysa-
gère. Bien que ce projet se soutient, qu'en exécution ces par-
terres seront fort joli, nous estimons cpio plus de simplicité
aurait été mieux en conformité avec le programme, les com-
modités do la promenade, et les exigences de la vie à la cam-
pagne. Los profils do co projet nr' sont peut-être pas non plus
étudiés d'une façon impeccable.
.M. Iteyssac. un jeune élèvi- do I.t ans ot demi, présentait
un projet <iui se iléfend par quelques bonnes idi'-es el .\l. Hieglor
un plan assez bon dans les grandes lignes; mais ayant lo
défaut d'élro trop morcelé,
AtiiEriT M.iu.Mii.M'i,
CONCOURS
porn
l'aménagement d'un jardin puilic à Valence-sur-Rhône
Nous avons parlé on son temps du concours public
ouvert pour ramén.igemenl du parc Jouvel à 'Valence-
sur-Rhône.
Ci-dessous lo procès-verbal officiel des opi'^rations du
Jury ; notre rédacteur en chef, M, II. Martinet, qui a
eu l'honneur d'elre désigne par le ( :onseil municipal de
■Valence pour faire [larti du Jury de ce concours, se
propose de publier prochainement une analyse des
projets primés.
Il L'an niii neuf cent deux, et le mardi, treize mai,
à neuf heures du malin, le jury a tenu sa première
séance.
« Etaient présents : MM. Chalamet, maire de la ville de
Valence, président du jury; Audra, artiste peintre,
directeur de l'Ecole d'Art décoratif et industriel de la
ville de 'Valence; Clerc, ingénieur en chef des ponts et
chaussées du di'|)artemeiit de laDrônie; lung, conseiller
municipal; Jouvet Théodore, propriétaire à Nalence;
Martinet, professeur à l'Ecole d'hor'iculturc de Ver-
sailles; Komiguiùre, arehilecte déparletnental, prési-
dent de la Société des Architectes de la Drônie et de
l'Ardèche ; Tavau, conseiller municipal ; Tézier Auguste,
horticulteur à "Valence; Villard Marins, architectevoyer
de la Ville.
« M. Villard Marins est élu secrétaire, et, en cette qua-
lité, il donne lecture du règlement du concours en vue
duquel le jury a été institué,
« Il est ensuite procédé au déballage des projets en-
voyés et à l'inventaire des pièces qui composent chacun
d'eux ; ces projets sont inscrits ci-après, avec leur épigra-
phe ou devise et dans l'ordre même de leur réception,
« Le Jury commence ensuite l'examen de ces projets.
« La première séance est levée a midi.
DEUXnC.ME Sli.VNtE
« Du même jour, à 2 heures et demie du soir,
« Le Jury continue l'examen des projets, el la séance
est levée à si.x heures du soir.
TROISniME SÉA.NCE
« Du même jour, à 9 heures du soir.
« Le Jury continue l'examen des projets, et prend les
décisions suivantes :
(I Sont éliminés pour des raisons diverses les projets
numérotés : 3, 4, 5, 8, 11, 12, 13.
« La séance est levée à minuit.
IJl ATRIlhlE Sliv.VCK
Du mercredi, 11 mai, à 'J heures du matin.
Lo Jury continue l'examen détaillé dos projets con-
servés, ot iirocede enTin a un nouveau classement qui
l'amène à retenir d'une façon définitive, trois projets
seulement, les n°" 1, (> et 0.
Le Jury, après avoir constaté l'excellence du concours
et la valeur générale des projets présentés, procède au
vote ainsi qu'il suit:
176
LE JARDIN
« Un premier vole des neuf membres présents
(M.Jouvet élant ab.«enl cl excusé), donne:
(I N'ombre de volants, 9.
« Majorité absolue, 5.
« Bulletin blanc, 1.
« l'rojet classe premier. — N" 0 par k voix.
i( Projet classé deuxième. — N°9 par 4 voix.
« Projet clas.sé troisième. — N° 1 par 7 voix.
« Le Jury constate qu'aucun des projets classés pre-
mier et second n'a réuni la majorité absolue : celte
conslalation s'explique par le mérite supérieur, mais
sensiblement égal, des deux projets n" l'i et 0, qui ne
permet pas de déterminer lequel de l'un deux l'emporte
sur l'autre.
« Dans ces conditions, le Jury regrette qu'il ne lui
appartienne pas, aux termes du programme du con-
ciiurs, d'attribuer deux premiers prix d'une valeur de
I.IKH) francs chacun; et, à l'unanimité moins une voix,
il décide, par un seeond vote, de demandera la ville de
Valence que les deux primes prévues respectivement
à I.OOO francs et 500 francs, soit 1.500 francs en tout,
soient partagées également entre les deux projets n" 0
et '.' qui, classés premiers ej--ipqiio, recevraient ainsi
un prix de T.jO francs chacun. *
« Il décide également qu'un troisième prix doit être
attribué au projet n" 1, et il prie la ville de Valence
d'accorder à ce projet une prime de ;i()0 francs, sous
réserve que l'auteur du projet en cédera la propriété à
la ville qui pourrait y puiser les éléments à sa conve-
nance.
« Passant ensuite à l'examen des trois autres projets
conservés, le Jury est unanime à leur accorder à chacun
une meiilion hunornh/c dans l'ordre suivant: n° 10,
n" 7, n" 2.
« De sorte que le classement définitif arrêté par le
Jury est le suivant :
« Premiers prix ex-n-quo (se iiarlageant les deux
primes prévues) : Projet n^'i ayant pour devise « Cuique
suum »; Projet n" '.i ayant pour devise « Naturam
Amplectimur Omnem. »
« Pas de seciiMil prix.
(( Troisième prix à créer : Projet n' I.
1" mention honorable: Prejet n" 10, ayant pour
devise " Lilium ».
« 2* mention honorable ; Projet n' 7, ayant pour
devise " Lasiocarpa ».
Cl :f Mention honorable: Projet n° 2, ayant pour
devise: « lîsperanza ».
La séance est levée à 1 1 h. 1/2 du malin.
( INVCIKMB SKANCK pUbliqUe
« Du même jour, à il h. t/2 du matin.
i( Le jury est au complet sauf M. Jouvel absent et
pxcusi^ .
K M. le président donne lecture du procès-verbal qui
précède. Après avoir constaté et fait conslater que les
plis cachetés contenant les noms des concurrents sont
restés intacts, M. le président procède ;i l'ouverture des
plis contenant les noms des auteurs des projets ou
ayant obtenu dos mentions honorables.
« Ces noms sont les suivants :
« Premier prix ex-œquo|: Projet n° 6 «Cuique suum»,
M. Jules Vachi'rot, architecte-paysagiste à Billancourt
(Seine , — Projet n" '.• Nataram amplectimur Omnem »•
M. Edouard Hedonl, architecte-paysagiste à Reims
(Marne).
« Pas de second prix.
« Troisième prix à créer: Projet n' 1. M. Eugène
Tourel, architecte-paysagiste à Paris.
« Première mention honorable: Projet n" 10 «Lilium ».
M. Marius Liiiossier, architecte-paysagiste à Paris.
« Deuxième mention honorable : Projet n" 7 « Lasio-
carpa )i, .M. Ar. Péan père, architecte paysagiste à
Paris, et M. P. Péan fils, élève de l'Ecole des Beaux-
Arls.
« Troisième mention honorable: Projet n" 2 « Espc-
ranza», l'auteur se fera connaître après la proclama-
tion du jury ».
La séance est levée à midi.
Société nationale d'Horticulture de France
séance du 22 mai 1902
CX)MITK DE FLORICCLTURK
De flirt belles Spalhes i\'A»tliuriiim Schcricrianum, pré-
sentées par .\1. ("adot, jardinier au ChAteaii do .Montgnbcrl
(Aisne) ; <|uel(|ues l llaieuls bien fleuris, <lo la race LoiiioIdo
et provenant do forçage apportés par .M. Hameau, de Lame
(Seine). Toi est le bilan des apports à cette séance de lende-
main do l'inauguration de l'Exposition.
Comité des Orchioébs
Un superbe Ilt-nanllu-ra Iinschooliana plante très rare ot
un MUltiniii lihuiiiui présentes par M. tiautier, jardinier
chez M. le D' l-'ournior. do Neuilly-sur-Soine.
A .\f. Fanyaii, do Lillo doux Oilutttntilossutn Adrinni fort
beaux, apparlennnt aux variétés Srluiliers el liiteo-elrganx.
.M. Dallemagno, de Hamliouillet. avait apporté un superbo
exemplairo do I^Flio-Cattlnja llinulirrli. rappelant par I en-
semble do ses caractères un jeune hrtia sniH-rhicns.
Comité h'.muiuriciltliu-: friitikrk
L'a polit arbre chargé do Prunes de Mtmsii-ur, on fort bel
état de fructiBralion : apport de M. Loizeau, do Senlis.
0>>MTK DK <:rLTl'RK P0T.\GÉRB
D'admirables l'raisos Ocnénil Chtinz;/ sont présentées par
(M. Jarlos, do Senlis, el d'autres, nppartcnanl a la variété
J)' Miirrrr, par .\f. Loizonii, do Senlis.
A M. Cadiil, (lu rliAloau <lo Montgobert (Aisne), des /litri-
cot.i tcrts ilr Cliiilanilrai/.
P. Hariot.
I_A TEf\/ll=ÉRA-rURE
l.cs indications ci-desxotts sont relevées à Paris, au thermomètre centigrade.
M.ni
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2 h. U'Ih.duDulia.
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4 h. soir
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15°
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19°
Ub" rt Imp" Mofiuolr». II4 **•, r»# d« Grmctif . — V»»n
N" 368
LE JAUbl.N
20 Juin 1902
AVIS IMPORTANT A NOS ABONNES
/'"/'/• éviter une hitei ni]dion diiiis le serrice tlii
Jardin, nous prions instiinnncnl nos alxmncs tUml
l'ulioniienicnl vient d'ej-pirer de nous faire jitirrc-
nir le plus toi possible le montant de leur renouvel-
lement en ini mandat-poste adressé à M. l'Administra-
teur dn Jardin, 8i l)is, rue de Grenelle, d Paris, accom-
pagné lie la blinde d'abonnement. — Dans la première
quinzaine du uiois courant, nous ferons présenter, à
toutes les jiersonnei qui ne nous auront pas encore soldé
le monta//t de leur renourelleuient, nue quittance de
12 fr. auj/nienlée des frais, qui se monteront à 0 fr. t'tO.
Xos abonnés ont donc intérêt à nous envoyer directe-
ment, avant celte date, le montant de leur réabonne-
ment, ce qui leur évitera ces frais de recouvrement .
CHRONIQUE
La cliioorée, dont tant do personnes ne sauraient so
passer dans leur café, et qui sert avant tout à dénaturer
ce dernier, serait-elle menacée dans son existence? On
peut être admis à le croire, en présence de la vogue
dont jouit depuis quelque temps le café de Fi^'ues. Ce
produit so faliriquo on Aulriclie-Hongrip, où il est très
apprécié, ainsi qu'en Allemagne. Ohle nu parla torréfac-
tion des figues, dont la consommation à l'élal frais est
dos plus aléatoires, il i)ermet de tirer un parti avanta-
geux d'une bonne partie de ces fruits qui souvent
seraient perdus. Sa valeur nutritive est, assurc-l-on,
considérable et do plus il colore le café, en corrige
l'amertume et le rond moins excitant. Autant dire qu'il
enlève au café ce qui lui donne son mérite et qu'il le
modifie au point de le changer du tout au tout. I, es vrais
amateurs n'admettront pas plus la Figue lorréfiée qu'ils
n'ont adopté la Chicorée. A un autre point de vue,
l'iniluslrie du café Je figues présente un réel intérêt.
l'',n Algérie, parliculièrement dans la région de Bougie
et dans celle do Tizi-Ouzou, la culture du l''iguier est
extrêmement développée. Aussi, ne serait-ilpasdifficile
de doter notre l)elle colonie africaine d'une source nou-
velle de richesse en y introduisant l'industrie de la tor-
réfaction des figues. Le gouvernement général s'en est
ému à bon droit et la question est actuellement sé-
rieusement étudiée. Des industriels sont allés en
Autriche et se sont rendu compte de ce qui pouvait
être fait. Deux usines existent maintenant en Algérie,
l'une à Bougie, l'autre à Aomar. Le café de l''igues va
donc entrer dans la circulation. Les classes laborieuses
de la colonie s'en trouveront liien; des femmes et des
jeunes tilles trouveront de l'ouvrage dans les usines,
mais le consommateur français sera menacé de boire
du café plus mauvais que celui qui lui est servi. Souhai-
tons — et le vœu n'a rien de désobligeant — que l'usage
du café de l''igucs reste localisé en Algérie, tout aussi
bien que l'alcool exécrable que l'on retire de ces fruits,
si agréables au goût quand ils sont frais.
s •
A propos de consommation de fruits, on sait que le
traitement parles vapeurs de soufre, à condition d'être
employé avec modération, rend de réels services et est
courant dans le monde entier. Ces vapeurs conservent
aux fruits leur aspect primitif, tout en adoucissant
légèrement leur coloris et en empêchant la fermenta-
tion de se produire. L'action d'ailleurs n'est que super-
ficielle et l'excès d'acide sulfureux, résultant de la
combustion, disparait rapidement sous l'influence de
l'air et du séchage. Mais il ne faut pas li'excus ; autre-
ment le proct'xlé pourrait ilevonirdangereux, d'iiioffcnsif
([u'il t'tait. 1,0 gouvernement des Etals-Unis vient île
s'occuper de colle question et a décidé que les cerises
el autres fruits conservés dans la saumure, no seront
admis on douane qu'autant iju'ils ne renfermeront pas
d'acido sulfureux on (|uantile nuisilile et que le traite-
ment au soufro aura élé pratiqué d'après un procédé
recommandé par le Département de l'Agriculture.
V.n môme temps, l'interdiction est prononcée pour
l'importation des comestibles traités par l'acide salicy-
lique, ou l'acide benzoïquo ou tous autres produits chi-
ques autres que l'acide sulfureux et le sel commun. De
plus, l'exploiteur devra cerlilicr qu'il se trouve dans les
conditions voulues et produire à cet effet un certificat
spécial. Mais nous no savons [las qui devra viser le dit
certificat et so i)ortor garant de la bonne foi ilu produc-
teur.
*
* #
L'iLillel rouge reviendrait-il en honneur, en Allemagne
(lu moins'? On serait tenté de le croire si ce que disent
les journaux allemands est vrai. Il ne serait ni plus ni
moins que la fiour favorite du Kaiser Guillaume 11. La
Gazette d'Augsbourg \e déclare nettement» bien que
les socialistes révolutionnaires l'aient choisi comme
emblème ». A sa fête et aux anniversaires de sa nais-
sance, de ses fiançailles, de son mariage, il reçoit tou-
jours avec plaisir un bouquet d'ieillels rouges de l'Impé-
ratrice.
Mais les sujets de l'empereur allemand ont-ils le droit
d'arborercet insigne? Il paraît que non. Le maire d'Aix-
la-Chapelle a trouvé bon d'inviter ses administrés à ne
pas orner leur boutonnière de la fleur rouge, dans le
but, bien louable, d'ailleurs, d'éviter les malentendus.
Les gendarmes auraient pa être induits en erreur et
dresser à chacun des amateurs d'Q'^illets, procès-verbal
pour exhibition d'emlilêmes séditieux. Et de l'autre coté
du Rhin on ne badine pas.
* «
A propos du Dattier, dont la culture est de la plus
haute importance pour notre colonie d'Algérie, signa-
lons ce fait intéressant que les habitants des Oas-is
du sud admettent que l'homme peut intervenir pour
changer le sexe d'un palmier. 80 pour 100 environ des
jeunes plantes sont nulles; il y aurait donc un grand
intérêt à ce que l'intervention du cultivateur fut couronnée
do succès. Le procédé consiste à déchirer toutes les
feuilles des pieds âgés de deux à trois ans, de façon que
la nervure médiane soit fendue en deux, depuis le
milieu jusqu'à la gaine foliaire. Le sentiment des
Arabes, d'accord avec l'hypothèse sexuelle de Schenck,
est que la déchirure amène une concentration du mou-
vement de la sève, comme dans l'incision annulaire et
produit une accumulation qui est plus nécessaire pour
les fonctions vitales de la plante femelle que pour celles
de la plante mâle. Aucune objection, en physiologie
végétale, ne peut être élevée contre celle assertion,
d'autant plus que dans des plantes encore jeunes les
organes ne sont pas encore différenciés dans leur des-
tination.
» m
Savez-vous où l'on trouve les plus beaux Platanes, ces
princes des arbres d'avenue'.' Ce serait dans le Bour-
bonnais où, d'après Emile Montégut « à une époque
précédente, une mode, en l'honneur de ces arbres
superbes, a sévi parmi les diverses édilités de la pro-
vince ». A Vichy il y en a qui forment une promenade
de l'effet le plus majestueux; il en est à peu près do
même à Cusset, mais les plus beaux existent sans
178
I.K JAUDIN
coniredil à Moulins. « Ces arlires, au Ironc roliusle et
liien pris, lisse et sans mruils ni rugosités il'aucuue
sorte, qui, somhlant déiiaignor comiiio une niit-vrerie
populaire le cliarmo et les caprices de la végétation,
relèvent haut à leur sommet leur verdure jiour s'en faire
une liautaino couronne, (lareils, sous la rol>e Manche
aux reflets verts de leur écorco, à une rangée de séna-
teurs vénéraljles. vous introduisent dans la ville aver
une gravité singulière. » C'est l'arbre fait par excellence
pour les villes; en rase campagne, dans un village, il
perd presque tout son prix. Dans ces conditions, il a
l'air comme égaré au sein du paysage « et les agrestes
peupliers, mieux en harmonie avec la nature amliiante,
reprennent sur lui tous leurs avantages. » Uien de plus
vrai r-l de plus juste.
P. IIaiuot.
Nouvelles horticoles
Au Ministère de l'agriculture. — Nous avions
annonei' dans notre dernier numéro la retraite do
M.Jean Dupuy, ministre de l'Agriculture remplacé par
M. Mougeot, (|ui,dans le ministère Valdcck-Housseau,
remplissait les fonctions de sous-secrétaire (rislal aux
Postes et Télégraphes.
M. .'ean Dupuy, après trois années passées au minis-
tère, prend aujourd'liui un repos bien mérité. Nos lec-
teurs savent combien la longue carrière de M. Jean
Dupuy (nous l'avons retracée dans nidre dédicace du
20 décembre l'JOO), a été utilement remplie. Son long
séjour au ministore a été une nouvelle occasion pour
lui do faire profiter ses concitoyens de sa haute con-
naissatu'e des hommes et des choses. Son passage à la
tèlo des services de la rue de Varennes laissera certai-
nement des traces profondes et durables. Grand tra-
vailleur, M. Dupuy avait rapidement acquis une con-
naissance approfondie des iiuportanlcs questions inté-
ressant le développement de notreagricullure nationale.
Il a toujours témoigné beaucoup d'intérêt et do bien-
veillance aux hortic\ilteurs dont la reconnaissance lui
est désormais acquise. Son successeur, M. Mougeot, a
aussi la réputation d'un travailleur énergique, à l'es-
prit actif et ouvert au progri's.
Nous espérons que comme ses prédécesseurs, M. Mou-
geot voudra s'intéresser aux choses horticoles et nous
prenons mémo la respectueuse liberté de lui signaler
une question dont la solution lui assurerait iinmédia-
Icmi'iil une grande popularité dans le monde liorticolc.
comme chez, tous les commerçants et industriels. Co
serait l'abaissement îles tarifs d'alTranchissement de3,
catalogues depuis si longtemps demandé par tous les
intéressés. ICspérons que le nouveau ministro do
l'Agriculture se souviendra des pétitions que no.s
divers syndicats et soiii-tos horticoles ont fait passer
Sous les yeux du Sou»-.Secrétaire d'Etat aux Postes et
Télégraphes.
M. Mougeot a constitué son cabinet, comme il suit :
chef du Cabinet, M. Hley, conseiller référendaire à la
Cour de» coniptes ; chef adjoint, M. Jean Le Vnyer;
chef du secrétariat, M. Kermorgant; chef adjoint du
secrétariat particulier, M. Maurice Mougeot.
Noire cxeellenl ami, .M. Delonele, suil .M. Dupuy
dan» sa retraite et repronil ses fonctions d'inspeeti'ur
général ilo Piseieulture et de muilre ilo conférences u
rinslitiil agronomique. A lui aussi, qui a donné do
nmolireusCH preuves d'intérêt aux liurlieulleurs, nous
adressons l'expres.oion do notre alfei'lueuse sympathie.
Mérite agricole. — M. Mougeot, ministre de l'Agri-
culture, a eu la bonne in.'-piiiition de conférer le grade
do commandeur du Mérite agricole à M.Jean Dupuy,
son prédécesseur. H est assez naturel que M. Jean Du-
puy, qui fut pendant trois ans le grand maître de
r< »rdre, en porte les fnsignes du plus haut grade.
O/'/icirr. — M. .Murtn' (Pierre), eonstruleiir de chniiflages
pour .serres ù Paris.
Chfvalirrs. — AI.\I. Chenu (Jules-I'aul), horticulteur il Paris;
Cogiienii (Cliarles-l'ierroi, jardinier à Draveil (Seine-el-Oise);
DoliiiMi (Vinieiil), lii>rliculleiir à l'"oix (.\riégO|; Désert
( Aliidei, liorliriilteur à Saint-Suuive (Nord); Pnsurt iLouis),
liortii:ulteur-grainleriiValoncicniiesiNord);Pellegrin(Jac<|ues),
préparateur an .Muséum d'Iiistoirc iiatiirolle à Paris; Picarl
(Loiiis-I'élixi, jardinier à IJoulogne-siir-Seine (Seine).
Association de l'ordre national du Mérite agri-
col'. — Une réunion dr rAssoeiatinn a eu lieu a Heau-
vais, à l'occasion du Concours régional agricole, hier,
l'J juin, dans une salle mise à sa disposition par
.M. le Commissaire général du Concours.
L'ii diner amical a réuni dans la soirée, sous la pré-
sidenc de M. Marcel Vacher, ancii'ii député, pri'sident
de l'.Vssoelation, tous les membres qui avaient assisté
à la réunion.
Primes d'honneur à l'horticulture. — Du palmarès
du concours régional de l^'^ix nous extrayons la liste
des recompenses accordées à l'Horticulture et a l'.Xrbo-
ricultnre.
IIORTICII.TI ttE
Prime d'honneur. — Objet d'art et 1,00(1 fr. : .M. Dupuy
(Piorrei, an li.irlol. banlieue do Puiiiicrs. .Médailles do bronzi-
cl ."iOO fr. : MM. l>elripii (Vincent), jardinier à l'oix ; Pancio
(Jacquesi, janlinier à Mirepoix. arrondissement de l'amicrs.
AltUOlUclLTlHE
Objet il'art : non décerné. .Médaille de bronze et 200 fr. :
M. Héiia/.nt (Pierre), pépiniériste à l'aniiers.
A propos de l'Exposition de la Société Nationale
d'Horticulture. — Dans notro compte rendu de l'expo-
sition de la Société Nationale d'Horticulture, par t-uile
d'une erreur à la mise en page, le paragraphe relatif à
l'exposition de M.M. Millet lils a été supprimé.
MM.. Millet et fils présentaient une très belle collection
de 100 variéli's do Fraisiers, dont le jury a reconnu le
mérite, en les plaçant au premier rang et eu leur dé-
cernant la plus haute récompense accordée: une grande
médaille de vermeil.
Liste des récompenses décernées à l'exposition de
la Société Nationale d'Horticulture ix(/i'('/
lions co.Ncoias AVE<: kklu'.itaiiuns nt' JLav
.MM. Oi-oix. pour plantes île serre; DKiiniK, pour ces dé-
corations florales.
.MkIi.MLLES d'oH AVEi: KÈI.II itations ne JIIIV.
Cil. Simon. poiirPhylIriracliis; I.aciikntetC", pnurConifèros;
Cnoi X KT Fii.s. pour Hliododendrons; .Mo.sKn. ponr Azalées;
('iiiA\ EiiEAi X. ponr UosiiTs botnniipies ; Vii.moiun-.Vniuueux
ET C . pour nii nnissif de plaiili's Hoiiries; lUi.r, .\M>n\,
BEiicirnKN. SAKnox, pour raisins eoii.servés ; I'ahem. pour
Pèriir» l.ili .i"^: .1 MO>IN D'e.SSAI I>E KoNAKRV, poin (niils ili's
inirjli. -
.MÉDAILLES ll'on.
.M.M. .\ . Tiii fKAlT, pour une pliudi< réccininenl iidruduito;
Mauon. pour Callleya; Cil. IIeiianek, pour Cypripcdiuni;
A.'I'ki ffai [. piiiir l'olli'rlinn dr planli's urni'nn'nlali's; A. Tiu'i'-
KAUT. piuir ciilliMliiin lie planli's 11eiirie>; .Maillet, les k.njaxts
d'Antoine C.mantin, pour rnlleilioii do plantes de serre; Les
F.NKASTS h'Antoine Ciiantin. pour iidierlion de Palmiers;
LCSIEUII. llAl.l.KMAliNE. IIeIIANEK. I)| VAL BT HLS. ponr Oivlii-
dées; Cil. Mahi>n. pour rolleelion de I.u'lia, f.nllleynet l.4i'lii>-
Catlli'yii; Pp.iuiF. Pi:aiiETTE. pour Calndiiim; CiivNTniEa KRÉnK,
pour Crotons ; Vii.MoniN-ANiniiEL'x et C". pour Calrénlaires;
LE JARDIN
119
AnTMin Billard, pour Ho^innias tiihiToiix; Tiennes et Lari-
OALrnE. pdiirCiiiinîis; l'oiniEn HLs.punr l'nliiiirniiiunis; MosEii,
piiiir li\ hiidc's; ('iioi X ET KiLs. pour l)i'lli' ciilliiri' ; l)i:iii iiiii:».
piiiii- l.iiiiiiiMs; Choix kt km. s. Moskh. pour lUiodoiloinlrons ;
(i. l)oL'<:iiKii. polir CliMiialilos fliMirii's ; Moskh, pour pivoim's
liHiii'iisos; IloTiiiiEiu:, I.kvki^ie et ni.s, Honohk Defuesne.
KILS, G. HoLciiKK, pour Hosiois ; HoTiiiiEiKi, pour Hosos
coiipi'ps; ('lÉnALii. 'l'iiiKUAiLT-I-EGENimE. pour pinnios viviuos
cl llullliMISCS ; VilMOIIIN-.VnDKIEIX ET l^*, I.OLIS l'ÉltAHD. pour
pinntos luMlmci'os; E. Tiiieiialt. H. Valtieii, pour llours
noupéos; Mme Maiuteaux, (.iiiiiili'uri pour liompiol ; Mme Com-
martin, Mlle Haymom), (aiuiili'urs) pour triMlms; Bolsiat.
K. DEllitlE, PONCElILANi:, pOlirilri-oniliOM llc llllil(>; PoNrr.lILAN':.
I.ousi, L. Rousseau, pour (li'conil ion iriippiirli'iuoiit ; Housiat.
pour (Icroriilioii i1p pnnii>rs.
PoNcEULANi:. pour (li'rorniinii lu lliMirs d'Orcliiiloos; PoN-
rEBLANc. pour sujols pour liJnK.nillos; Ponceblanc. pour di'-
roriilion de vasos ; Nomulot-Mhuneal'. Choux et fils, pour
nrl)ri>s fruiliors en pots ; Vilmohin-Anomieux kt (!!". Société
DE Secours Mutuels des Jauuiniers de la Seine. Hospice de
BicKTKE, (Laïuborl, iliof de culturo), pour léfjuiuos ; Vilmorin-
Andrieux ET C", pour plantos pri'parcos pour rpxpi'ditiou
aux colonios; Direction de l'Acricultuhe de l'Indo-Chine.
Direction de l'.\(iriculture de Madagascar, pour fruits sihs
d (iraine.s; Gaudoin. oomours il(> plan do jardin; Paul Duuos
ETCio, pour slatiios (^it ciiuont ; Société du Val d'Osne, pour
son pnsoiuldo do bron/.os; Dubois, DorlÈans, PniLiproN,
pour kiosqups rusiiifuos; Luvand, pour travaux piiiiiiicnl;
Kkry. pour serros ol cliAssis.
MM. Maître et fils, pour cliaulTatxo do scrros; Anckaux,
Dauhron, pour pompes; Kos. pour lIiermoniL'tro nouveau;
Ueusmer, pour iliariot transporteur.
Grande médaille de vermeil avec félicitations duji.'ry.
Salaire aîné, pour Pensées.
Grandes médailles de vermeil.
MM. Deruddeh, pour belle culture; Kamelet, pour Fou-
gèros ; Magne, pour Orcliidées; Ch. Simon, pour Cactées
fleuries; Arthur Billard, pour Béfionias lubéreux; Vilmo-
rin-Andrieux et C", pour Cannas: Croux et fils, ixuir plantes
nouvelles; (^roux bt fils, pour plantes obtenues par semis;
BiLLiARD F.T Barrè, pour Hydrangea Hortensia; .\. Cmantin,
Honoré Ddfrksne fils, Levùijue et fils, Hotiihbhg, pour
Hosiers; Caveux et Le Clerc pour un massif de plantes
fleuries; Yvon et fils, pour collection de plantes Alpines;
Henri Staffolani, pour décoration de tables; Gavrkau. pour
décoration d'appartement; Cambron, pour sujets pour lian-
çailles; Ivnot. pour pèches forcées.
.MÉDAILLES DE VERMEIL.
Jarlf.s. pour Praises; E<:ole horticole professionnelle du
Plessis-Prjuet (Coudry, directeur), pour lépumes; !_,. Enot,
pour Melons ; Juionet. pour .\sperpos; Iîasin. concours spécial
de plan de jardin; Thouveï, pour son exposition do plans;
Jamot ET Pozzoï.i, pour travaux en ciment; Plan(,on, pour
liiosipies rustiques; Pére.io. pour rochers en ciraenl ; Société
des ÉTiHLissEMENT-i Allez. pouT aniBublcments do jardin;
SciiWARTZ ET .Meureh, pouT grillos en fer et serres; Gaillet-
Pelletier Olivier. Perrier, Carpentier, serres et cluVssis;
Anfrov, DorlÈans, pour claies et paillassons, IUcarda.
PÉRiER, pour chaullaife deserres; Nègre, pour pompes.
Expositions annoncées. — Une exposilion des
produits do l'horticulture el des ohijels d'Industrie em-
ployés en liorticulturc aura lieu à Lagny (Seine-et-
Klarne) les 13, 14 et 15 septembre prochain.
L'Exposition d'horticulture à Boulogne-sur-Seine qui
aura lieu le 20 septembre dans le beau parc de la
mairie s'annonce comme un .irrand succès.
Nous conseillons aux horticulteurs et aux imluslriels
do se hâter d'adresser leurs demandes au président de
la Société à Boulogne-surSeim».
Une exposition horticole avec Congrès aura lieu à
Dusseldorf (Allemagne) les 27, 28 et 2'.tjuin courant.
La Société d'Horticulture d'Alger organise, pour les
14, !•') et 17 novembre prochain, une exposilion de Chry-
santhèmes, fruits, légumes et plantes industrielles.
Le programmes du concours sera envoyé à toutes les
liersoiiiics qui cii foroiit la deinaiido a M. Porcher,
rue Ilorare-Vornef. a .Musiapha.
Ecole d'Horticulture d'Antibes. — 1/éprouvc d'ad-
iiiissjoii à l'i'jiilc d'ilorticullure d'Antibes (Alpes-
.Marilimes) aura lieu à la Préfecture de Nice le iO juillet
/irochai/i.
L'Ecolo reçoit des «'lèves internes, des demi-pension-
naires et des externes; le prix de la pension comjjlèle
est do .500 francs.
Toutes les cultures méridionales sont représentées à
l'Mcole qui [jossède un itablisseineiit horlicule im|)orlant
dans lequel on se livn^ à la culture des Heurs el des
primeurs.
Exposition de l'enseignement horticole. — L'as-
S(]ciatioii dos professeurs do l'Eiiseigiieinent secondaire
de Hollande, organise une exposition d'objets servant
à l'enseignement do la géographie. Celle exposilion
aura lieu à Amsterdam dans les salles du musée de la
ville, durant les mois de juillet et d'août, une section
est réservée à la géographie horticole et agricole.
L'horticulture industrielle à l'étranger. — Plus
nous allons et iiliis nous voyons l'horticulture, obéis-
sant aux conditions économiques du siècle, prendre
les allures, les procédés et les formes industriels.
Nombre d'établissements d'importance moyenne
commencent à pressentir qu'ils seront battus en brè-
che, d'une pari, par les très grosses maisons dispo-
sant de moyens puissants, et répartissant leurs frais
gi'néraux sur un chiffre d'alTaires considérable, d'autre
part, par les toutes pelites maisons, dont le nombre
croit chaque jour, où l'on travaille en famille, oij le
chef, aidé de ses enfants et de quelques auxiliaires,
joint aux bénélices de la vente, ceux de son travail
manuel.
Il résulte des constatations faites que les établisr&e-
ments qui voudront résister à la concurrence et se
développer doivent asseoir leur exploitation sur des
capitaux importants.
Or, dans bien des cas les ressources d'un particulier
ne seront pas suffisantes pour réaliser un vaste pro-
gramme, ou, si ces ressources sont possédées, un par-
ticulier hésitera peut-être à engager la totalité de ta
forlune dans une seule afTaire. L'œuvre qu'un seul r:e
saurait, ou ne voudrait entreprendre, une association
peut la réaliser fructueusement. Une des formes d'as-
sociation qui réunit le plus d'avantage, dans ce cas, est
la Société anonyme.
Déjà quelques établissements, fondés dans ces
conditions, existent dans notre pays. Ils sont appelés
à devenir plus nombreux, ainsi que cela se produit à
l'étranger. Nous apprenons la transfoimation en société,
sous laraison sociale ïhoiii. Ilocheforl and Sons Climi-
tedd'undes plus grands établissements d't)utre-.Manchc.
1.0 capital est de 1 b7.ô 000 francs, divisé en actions de
12') francs. La totalité des parts reste cependant entre
les mains de la famille Uochefort.
On se rappelle que la maison Halcli a procédé de la
iiiôme façon, il y a quelc|ues années. Nous verrons ces
exemples se multiplier en France et à l'étranger.
La protection en Angleterre. — Le parlement
anglais vient de voler dos tlroils de douane sur les
produits agricoles suivants : froment, orge, avoine,
seigle, mais, sarrasin, petits pois (sauf en vert;, haricots
(sauf les Soissons) caroubes, lentilles, riz; les droits
sont de 3 pence par quintal anglais (soit environ OfrdO
par 100 kilogr). — l'ieur de farine, farines et autre pré-
paration des articles précédents, amidon, arrow-root.
18<>
LE JARDIN
cassara en poudre, lapioca. fécules, sagou, les droits
sont de 5 pern-e par quintal anglais (soit environ 1 fr.
par 100 kilogrammes).
Ainsi l'Angleterre renonce aux doctrines économi-
ques qu'elle a si longtemps prùnées et a recours aux
taxes ilouaniùres pour équilibrer son budjet.
Cette loi linamiére el proteitionisie a été l'objet
d'un long débat devant la Clianibro des Communes. Le
gnuvernenient a reconnu que rétablissement de celle
taxe impopulaire, el qui coûtera .si cher au rommerce
anglais, est nécessité par les lourdes charges de la
guerre Sud-Afriraino.
La Chambre des Communes a repoussé par 26i voix
contre 174, une proposition do M. Fowier demandant
l'ajournement di- la discussion. In amendement de
M. Clianning tendant à limiter la durée pendant laquelle
lataxedes blés sera perçue est également lejeté par
236 voix contre 173.
Les appréhensions de certains économistes anglais
sont, à mnn sens, pleinement justifiées : en effet, le
renciiétissement inévitable des produits anglais ne
peut que servir l'inJustric allemande el l'industrie
américaine. Ii.'jà les produits allemand.* sont d'un prix
de vente inférieur aux similaires anglais et l'on sait que
les Etals-Unis, depuis quelque temps déjà, ont pris
les mesures économiques nécessaires pour envahir
tous les marchés de la vieille Europe. L'Angleterre lut-
tera désormais avec des armes inégales.
Une fraise monstre. — Au cours d'une visite
faite récemment a l'Ecole Nationale d'Ilorliiulture de
Versailles, on nous a montré un fraisier, nouvelle
obtention do l'Ecole, portant des fraises énormes. N'ous
avons ou la curiosité d'en peser une, son poids était de
70 grammes. Elle mesurait K' conlimèlres dans sa plus
grande dimension et i..'> dans l'antre sens.
Celle fraise est issue de la fécondation du Daclew
Morére avec le pollen du Ovuéral Chu)i:ii. Par sa furmo
elle rappelle le Docleitr Marère, par ses pépins petits
espacés et surtout parle brillant de la peau elle ra|)pelle
le Général Chnnzy. Inutile de dire que la nouvelle
varii'lé est 1res vi;;nureuse.
Les Palmiers du Midi de la France. — L'attoTilion
du ministère de l'Agricullure a été ap|ielée sur l'inlérôt
qu'il y aurait à améliorer les l'almicrs-I laitiers cultivés
entre Toulon et la frontière italienne, lians cette région
bien abritée, le l)atlicr, qui est employé exchisivcmcnl
comme arbre ornemental se développe bien el fructilje,
mais ses fruits, durs cl peu sucrés, sont impropres à
la consominatiim.
L'administration a p-nsé que si l'on multipliait le
Dattier sur le liltoral français de la Méditerranée, au
moyen ilo drageons pris sur les variétés à bons fruits,
on piiurrait y obtenir des dalles comestibles et trans-
former ainsi un arbre purement ornemetdal en un
arbre de r.ipporl. Elle a, en conséquence, prié le
gouverneur général de l'.Mgérie de mellro à sa dispo-
sition le- rejetons nécessaires en vue d'essais.
Déférant à ro ili'sir, le gouverneur général vient do
(aire adresser au directeur de l'érole praticpio d'horlicul-
turo d'Ilyères uno certaine quantité do djebaru choisis
Iiarnii le-t moilloures variétés do l'oasis de liiskra.
Transports. — Les marchandises destinées a l'expor-
tation et tr.'inspiirlées en grande vitesse n'étaient, jus-
qu'à présent, l'objet d'aucune dispo.tilion spérinle sur
lu ré.-teau do l'Etat, au point do vue do la laxaiicm.
Depuis le 15 mai dernier, un nouveau tarif spécial
(i V. n" 3i) prévoit, pour les transports en question,
une réduction de LU p. lUUsur les prix du tarif général.
Celle réduction est consentie directement lorsque les
marchandises sont exportées par l'un des ports des-
servis par le réseau de l'Etat, et par voie de détaxe
lorsqu'elles sonl exportées jiar l'un des ports ou points
frontières desservis par les réseaux des Compagnies.
En raison de l'importance de l'abaissement des prix
de transport, ce tarif présente un réel intérêt; il facilitera
notablement l'exportation des produits agricoles origi-
naires de loute la région desservie par le réseau de
l'Etat.
Les conférences agricoles à l'armée. — L'Asso-
ciation Philomathique, dont le siège soeial esl 38, rue do
la "Verrerie, à Paris, poursuit activement son œuvre
d'enseignement agricole dans l'Armée de Paris. Afirés
les Conférences faites au lOS' régiment d'Infanterie,
voici le programme traité au 2' régiment de Cuirassiers
liar M.M. Philippe, licencié es sciences, préparateur au
Muséum d'histoire naturelle et Tuzel, professeurs a
l'Association.
l,'.\GHlGUI-TUItK.
Le siil. — Nature, eomposition, connaissance du tcirain.
amendeiuents.
Les finirais, — Leur r«'»lc ; engrais végétaux, nniniaux.
luixlcs, sidéralion ; classilication des engrais cliinii(|ues.
fabiicalion des engrais à la ferme, épandngo des engrais;
fraudes dans le commerce des engrais ; instructions pratiijues
sur l'acliul des engrais.
I.cs rutliircs. — tiénéralités sur les fonctions des plantes,
nssolcnients, cultures dérobées ; blé, sa pince dons I assole-
ment, préparation du sol, variétés, préparation de In semonce,
soins culturaux, rendements, accidents cl maladies du blé ;
orge, seigle, avoine, sarrasin, maïs (fourrage).
Les prairies, — Avantages, classiticntion, plantes des
prairies, moyen do modilier la llore, plantes nuisililes. Les
engrais sur les prairies; travaux, luzerne, sainfoin. Iréflo,
minette.
Li's eiiliiires sarrlées. — Pommes de terre, betteraves,
carottes fourragères.
Les etiiie»tis lie la culture.
Le jardin île la /erme. — Ce qu'il doit être, ce (|u'il doit
contenir.
yotions sur les nouveaux instruments agricoles.
Kolion.i sur les syndicats, les caisses de crédit ogrlcolc,
leur uliliti'
Expositions annoncées
Lille, mai à septembre. Exposition intcrnalionalo générale.
Londres, -'.">- iil juin. Congrès do Hosioristes cl exposition
.le lioses.
Amiens, 2H-.io juin. U.vposition de fleurs eu pots cl coupées.
gariiituic-s florales.
Oammartin (Seine-et-Marne), aortl, Kxp. Iiorlicolo et des
licaii.x arts.
Mclun, 3-T) aoftl. Expos, générale.
Besançon, l> 17 août. Ivvposition générale.
Boiilognc-sur-Seine. du 'ii) au :i\ sept. E.vposilion générale.
Pau, lin se|itend)ro (Congrès poiuologiipie) de la Société
pomologiipio de France (fruits de Inble) el do l'Association
française pomologique (fruits & cidre) et n celte occasion
exposition générale et inlernationalc do fruits, plantes, ma-
t. liel, etc.
Amiens, l'.i octobre. Congrès pomologique.
Angers. 7-16 novembre. 7" Congrès de la SoiicU- Irançaiso
de l'.hrysanihémisles el exposition spéciale de Cliryson-
llic lues.
Anvers. — Hu h nu lu novembre l'.iO:.', concours intorna-
lloiial de Clir\ sanlliémes.
Elbcuf "i-ll hiivendire. ICxposilion de (;iir> snnlliemes.
Armcnlitrcs, '.i-lo novendiro. Exposition do (chrysanthèmes,
di' (luils l't légumi'S.
Alger. Hl'icl \i'< novembre. ICvposilion do fleurs, fruits.
l'VUUM's, plantes inilusirlellos.
CouUnces, I.'>-I7 novembre, Kxp. deClirysanllièmos clfniils.
Gand, lH-:;ii avril 19U3. Exposition intcrnolionalc d'Iiorti-
cullure.
LE JAllDIN
181
Chronique florale
La fête des fleurs. — Les voitures fleuries. — La décoration
florale à bord du Montcalm
Malgré les menaces du temps, la pluie étant do tradi-
tion pour la fùlo dos fleurs annuelle parisienne, celle-ci
a eu néanmoins un prand succès. Le soleil s'est enfin
mis do la partie cl le défilé habituel des voilure.-; fleuries
a pu avoir lieu dans ralloo do LonRcliamp parée do
llours et do guirlandes pour la circonstance. Comme
bien on pense, si 1rs voitures étaient nombreuses, toutes
n'avaient pas le même cachet décoratif. C'est de colles
les plus arlistemont ornres que nous voulons entretenir
mont dissimulées. C'est une chose qu'il convient do
riiettro on (-videnco car l'on peut assez justement repro-
cher à beaucoup de décorateurs, lo défaut <lo cacher
fomplètemenl la voilure, do masser les fleurs |iour
iibtonir une ornementation voyante, au point qu'au lieu
de réaliser quelquechoso de joli, de gracieux, le résultai
ost peut-être d'avoir un arrangement riche par le nom-
bre des fleurs, mais manquant souvent complètement
d'élégance. Nous ne rejetons pourtant pas certaines ((im-
positions con(.'uos dans cet ordre d'idées, mais lorsque
les feuillages et les fleurs sont groupés avec goi'il. On
s'était nppliqué dans le cas présent .1 réaliser une déco-
ration idéale, et l'on n'avait pas fait une garniture, mais
de l'art.
Les Orchidées, comme on lo sait, se prêtent merveil-
Fitr. S6. — Dijcoration d'une Victoria en OiThidce:i
nos lecteurs, plutôt que do rendre compte de la fêle
elle-même.
N'otons que celte année le Comité de la fêle des fleurs
s'était mis en frais, car indépendamment des médailles
d'or gravées par Roty et délivrées aux prix d'honneur,
de fort jolies bannières décorées et aquarellées par
Aufossi, le peintre habituel des corsos niçois, étaient
décernées aux premiers prix.
Une voiture était remarquable entre toutes, d'une
décoration tout à fait sensationnelle et d'une richesse
inouïe. C'était la Victoria de Mme Cardeza admirable-
ment et fort artistement fleurie par M. Debrio-Lachaume.
Nous avons pu admirer cette voiture dans les ateliers
du fleuriste avant son départ pour la fête des fleurs
et nous pouvons dire qu'elle nous a ravi. Laconceplion
de son arrangement était d'une grande originalité en
même temps qu'inédite, croyons-nous, et mérite deservir
d'inspiration à maintes ornementations de ce genre,
([uand liien mémo les fleurs ulilisées ne seraient pas
des Orchidées, mais des Roses, des Œillets, des Iris,
des Hortensias, etc.
.Vinsi qu'on peut le constater par la Cg.8C), la Victoria
élait très bien dégagée et les lignes n'étaient aucune-
leusement aux arrangements légers et flous, mais pour
tirer d'elles tout l'eflet désirable il faut les grouper
d'une façon gracieuse, sur des supports dégagés et évi-
ter de les masser.
La décoration de cette voiture avait été étudiée avec
soin et réalisée de la façon suivante. Une légère arma-
ture en bambou, s'élevait do la voiture et formait une
série de courbes, de contrccourbes et de dessins très
gracieux, dont on peut apercevoir quelques lignes dans
notre photogravure. Elle élait soutenue par six mon-
tants ornemanisés, deux de chaque côté du siège du
cocher, deux de chaque côté de la banquette qu'elles
encadraient et enfin deux autres venant, en deux gran-
des et gracieuses courbes, se fixer à l'arrière. Cela for-
mait donc comme un vaste dijme, mais non un dôme do
forme compassée et régulif re, avec de larges vides qui
donnaient à l'ensemble un air dégagé. Aux croisements,
aux intersections et aux parties principales de celle
armature étaient fixés des tampons de mousse, lorsque
cela ne devait pas ùlro occupé par un flot de ruban.
L'armature étant bien étudiée et édifiée, le placement et
lo groupement des fleurs et des feuillages se trouvait
tout indiqué.
182
LE JAIU)L\
A l'avant du sièpe deux grands bambous, courbés en
formelle crosse, s'avançaient au-dessus de la croupe des
chevaux. L'idée est heureuse de faire i-oncourir l'arnia-
lure elle-méino à la décoration; le bambou s'y pnle
pnrlicullèrenienlet il y a dans cet ordre d'idées de nom-
breuses choses à trouver.
Aux parties principales de cette ossature étaient des
faisceaux de palmes de Keiititi et de Cocos, principale-
ment à l'arrière, qui relevaient le tout, et «.-à et là s'élan-
çaient les robustes rameaux du Uubus refleuiis, dont
les feuilles au coloris chaud rehaussaient les tons
adoucis et un peu mièvres de.''. Orchidées. Des fais-
ceaux de feuilla;.'os et des appliques de mousse, parmi
la fine verdure des Atlia/ilmn, des Selaginella aniœiia
et l'enlacement souple et vaporeux des rameaux d'.ls-
paraiiiis pliimosus, jaillissaient nerveusement, ou s'in-
clinaient mollement dans une pose naturelle, des
grappes A'(K:Unilo(iUissum aux (leurs éloilées, et des
Heurs do Cailleim aux si jolis tons mauves.
De légères guirlandes de Medeola jierlées do Meurs
d'Odoiiloi/lossiiin, rcliaienl, en de légers festons, les par-
ties principales de l'armature. Une autre liiie guirlande
avec des llours do Catlleya sertissait la bordure delà
capote et l'avant de la voiture. Do chaque coté du mar-
chepied élaient de vigoureuses toufïes de feuillages
lins et de fronilcs de Ke/iliti parmi la lloraiscm des Cat-
llei/a et des OdonltxjUissum, tandis que d'autres piquets
et piquets-gerbes s'étageaienl délicatement sur les
garde-boue en laissant ceux-ci apparents. Les roues
n'étaient pas dissimulées non plus. Une exquise jetée
guirlande de Ctill/ei/a était fort artistement fixée sur
les rais par un nœud do ruban bleu pâle.
Le faite de l'armature était surmonté par une très
jolie corbeille fixée sur une partie ml hoc cumposéc de
Liliinn la/ici/uliiiin,Caftlei/ii et (i<loiito<j/ossiim, formant
ainsi commo une sorte do panache <run elTet dos plus
heureux. lîniin çà et là quehjues nœuds et Ilots do ruban
bleu pâle mettaient une note vi>.'Oureuse. Le bleu avait
été choisi en raison de la nuance de la toilette de
Mme Dirdeza.
Aux traits, aux harnais, à l'extrémité do la llùcho
élaient simplement de gros (lots do ruban de mùiuo
nuance et aux œillères des chevaux deux nœuds rete-
naient un simple pii|uet d'Orchidées, ainsi qu'au fouet,
il(' façon à conserver tout l'altiait à la voilure elle-niénio
et former un contraste des plus séduisant. L'habit du
cocher et du valet de pied avaient été fleuris d'un piquet
d'Orchidées.
C'est dans cet écrin élégant, d'une esthétique idéale,
que trônait la triumphatrico du jour, dans une toilette
de mousseline de soie blanche et bleu ciel, avec un joli
bouquet de corsage en Orchidées, qui s'harmonisait
agréablement avec un chapeau bleu ciel, un écian do
mi-mo nuance, signé Lenlhéric, recouvert d't)rchidi'es
parmi les délicates frondaisons des A.spaiiitjus et des
A (lia II tu m.
La voiture qui obtint un second prix d'honneur est
colle do Mme do Solanges, avec son berceau fleuri
d'Hortensias, d'(|-!illets et do Hoses.
Les autre» voitures fleuries n'ofi raient rien de particu-
lier cl étaient on général une réédition des arrange-
ments, devenus maintenant classiriues, dont certaines
ont bien aussi un cachet particulier cl ([uo l'on admire
chaque année.
Une Victoria avait l'-lé arrangée d'une façon originalo
par NL Connols; ilerrlère la capole était une grande
gnrb<^ on l'ivoini's rose.s et Glaïeuls rouges cl a la place
des lanternes ot de chaque C"il6 du cocher ileux grandes
gerbes do Ulaiouls ol de i'ivoinos rouges ; le tour do la
capote, les garde-boue étaient sertis de guirlandes de
rameaux ile cerisier constellés de cerises vertes et
rouges; traits, colliers, sellettes, etc., avec les mêmes
guirlandes. Gros nœuds de ruban rouge cerise dans la
corbeille île la capote, aux gerbes des lanternes et à la
tète des chevaux.
Une Victoria gentiment décorée par M. Pelly dispa-
raissait sous l'enguirlandemont des fleurs exclusive-
ment blanches: Pivoines, Qiillets, Marguerites et Se-
ringals. Les harnais et les brancards étaient également
garnis et çà et là de gros flots de tulle blanc allégeaient
l'ensemble on lui donnant un caractère particulier.
Nous citerons pour terminer la vicloria de Mlles Mar-
connier qu'enguirlandaient les rameaux sarmenteux
des Chèvrefeuilles et des Hoses Criuisoti liamhler: la
voilure do Mme Daubermesnil convertie en un buisson
de Hoses et de Pivoines; le landeau de Mme Ileriol
qu'émaillaient les Orchidées; la vicloria de Mme de Ca-
leza toute fleurie de Hoses thé et de Hougainvilles, le
phauton à M. Livy avec une mâture en Hleuets et en
Marguerites; onlin le chariot dissimulé sous la paille et
les piquets de .Marguerites et do Bleuets, de M. Chasse.
•
» •
La décoration des labiés pour le ditier de gala abord
du Mui/li-iiltii lors du récent voyage du Président do la
Hépulilique eu Hussie a été fort appréciée par les per-
sonnes présentes et les journaux quotidiens en ont
également dit beaucoup de bien.
C'est à la maison Chenier que fut dévolu le soin d'assu-
rercetto décoration. Le matériel nécessaire fut embarqué
abord du Si/chel, tandis que les fleurs utilisées pour
l'ornementation des tables et pour la composition des
corbeilles de présent qui ont été oITertes par le Prési-
dent: Orcliidées, Bruyères de diverses nuances, Hoses
lier Miijestj/'s et La France, (l-lillets Gramle tliichesse
O/ijii, les feuillages obligés et les plantes furent embal-
lées dans des caisses capitonnées, emportées par
Mme Chenier en chemin de fer, et transbordées à bord
du Manlcdlm par un torpilleur détaché à cet eflet. Ces
précautions ont permis d'utiliser des (leurs dont la
fraîcheur était telle que si elles venaient d'être cueillies.
Mme Chenier nous a communiqué le détail de l'orne-
menlalion florale de la table dont M. Georges Bnurdun (1)
a donné l'appréciation suivante: « La lable est une
merveille. Les lleurs s'y étalent en traînées, s'y déploient
en corbeilles ». C'était» une œuvre de haulgoûtotd'inap-
préciable élégance. »
.Vu milieu de la table impériale était une glace
Louis W bordée do gros (Lillets Grnndc duchesse
01(111, â'odo/itoijlosstim. qu'estompait la fine verdure do
délicates variétés ^\' Adi<uitiiin. Presqu'aux exlp'mités
do colle glace, et sur deux cotés opposés s'élançaient
deux fusées d'Orchidi-es variées el retenues par des
nii'uds Liberty rose. Cette pièce principale était reliée
aux deux autres glaces par do longs rameaux ^VAspn-
raijus surlesquels étaient jetées des Orchidées ; o autour
de ces glaces ol s'y rrllélant comme dans l'eau d'une
rivière, se dressaient des jets gracieiix d'Orchidées (?)
blanches et mauves ». Au bout do la table élaient deux
pièces en argent bondées de Hoses lier Majesti/'s, le
tout relié par des rubans roses cl complété par un
semis d'inllorescences de Bruyères.
La longue l;ible des /.accouskas était occupée au cen-
tre par des surtouls d'argent de formes variies, (louris
ollernalivement en Orchidées, en Bruyères, en Aulhu-
riiim, en « l'.illels. parmi les élancés de frondes de Cocos
pl le feuillage tenu des .1.v"''rt.'/"< et des Adiiitilum.
Des rubans roses parlant do ces surtouls formant une
. (I) U Figaro, i\ mal 1002. — (21 Ibiil.
LK J.MUJIN
i>:i
si^rie (le V so raltachaicnl par un nu-ud coqiiol sur les
l)or<ls (lo la lalilo. l'artoul élaipiit jcli-s des rameaux di'
Bruyère ce qui rendait l'elTol charniant. Nous [m-
Plierons quelques Rravuros nionlranl celle décoration.
Los corl)oillcs offertes aux Impératrices par lo Prési-
dent étaient composées pour riinpératrico Alexandra:
de Bruyères, Orchidées, (l''.illels Gnuiile duclioxse Oliin,
et nouée de ruban ivoire; pour l'Impératrice mùro :
d'Orchidées cl de Roses La France ol enrubannée d(!
mauve.
AlukrtMaumenr.
Le Kitaibelia vitifolia wiiid.
'l'rop |i(.'ii connu, le Kitaihelia vHifuUd est un des
représentants les plus méritanls do la famille des
Malvacées.oii il se place pénériquemenl entre les Ualopc
et les Mlhœii, se distinguant des i)reniiers par ses
liractéoles nombreuses, souciées à la base et ses styles
stigmalifères au sommet, des seconds par ses carpelles
nombreux disposés en capitule. C'est donc plulnl des
Malope qu'il se rapproche.
Limité longtemps au seul Kildibelin rili/o/ùi Willd.
de la région danubienne, décrit par W'illdenow en ITU'J,
le genre Kilaibelia s'est enriclii en ISi'û d'une seconde
espèce, lo Kitaibelia liala/isœ Boiss., recueilli par
Balansa en Cilicie.
Cette jolie .Malvacée est vivace, à tiges dressées
herbacées, rameuses, formant buisson, poilues, vis-
queuses à la partie supérieure, hautes de l"'ôOà 2 mètres.
Les feuilles sont marquées do cinq lobes aigus, dentés;
les Heurs, qui s'épanouissent do juillet ;i septembre,
sont axillaires, pédonculécs.
Elle se plait dans tous les terrains et présente une
remarquable rusticité. Le semis est le principal
mode de multiplication : on peut W' prati(|uerau prin-
temps en plein air sur de vieilles couches. Lo semis
naturel n'est pas rare. On repique en pépinière et on
met on place à l'automne.
En raison mémo de ses grandes dimensions cette plante
convient admirablement pour les jardins paysagers, ou
elle produira le meilleur effet, isolée sur les pelouses.
On connaît depuis quelques années une curieuse va-
riété du Kitaibelia à feuilles panachées de jaune, obtenue
artinciolleinent par M. Lindemuth, en grefTant le type
sur VAIiiilitfiii Thompsoiii. La panachuro varie du jaune
blanchâtre au jaune d'or et so maintient, aussi liicn
en serre qu'à l'air libre, par le bouturage qui peut
s'elTectuer eu juillet-août. Le Kiluibelia panaché cons-
titue une excellente recrue pour le groupe des végétaux
à feuillage décoratif, pouvant remplacer les Abutilons;
il leur est mémo supérieur en ce sens qu'il est plus
rustique et peut supprirter l'air libre pendant l'hiver.
Le coloris est d'autant mieux marqué que la plante est
plus exposée au soleil.
Reste à savoir — c'est ce que la pratique et l'expé-
rience apprendront — s'il donne des graines fertiles
capables de n^produire îles sujets à feuillage coloré.
L'olitenliim du Kitaibelia à feuillage panaché, par la
voie de la grelïe, est des plus intéressante au point de
vue scientilique; elle offre unc^ preuve indiscutable et
remarquable de l'inlluence du sujet sur le grelTon.
Le Kilailtelia Ikilansœ Boiss., très voisin du précè-
dent avec lequel Boissier l'avait tout d'abord confondu,
se dislingue par ses feuilles profondément lobées,
ses stipules ovales, ses Ijracléoles oblongues-lancéolées
dépassant longuement le calice. P. Habiot.
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement '*
Description et manière de se servir des chariots
adoptés par la Ville de Paris
Le service des promenades de la ville de Paris pos-
sède, pour la transplantation, avec motte, des grands
arbres d'alignement et d'ornement, quatorze chariots
spéciaux de diverses dimensions.
Ces chariots répondent beaucoup mieux aux besoins
ilu travail pour lequel ils sont destinés que les appa-
reils utilisés avant leur invention.
i'iusieurs villes de l'"rance et do l'cHranger, ainsi que
lies particuliers, en ont fait construire de semblables,
sur les conseils et suivants les indications donnés par
le service précité.
Il est admis, qu'en conservant une molle de terre
suffisante autour des racines, on assure la reprise des
neufdixièmes des arbres transplantésavec ces chariots.
Ce sont là des renseignements officiels qui sont suivant
luius, au-dessous de la vérité. Il résulte on effet d'ob-
servations que nous avons faites, que lorsque l'opéra-
tion est exécutée convenablement, on peut espérer
obtenir la reprise dans la proportion de 19 arbres
sur 20.
M. Beusnier, charron à Saint (Jloud (Seine-etOise),
à qui l'administration de la ville de Paris a confié la
construction de ses chariots, vient d'en inventer un
qui permet d'incliner l'arbre à volonté et d'éviter ainsi
plus facilement les obstacles, dans le transport.
N'ous donnons plus loin la description et le fonction-
nement de ce nouveau chariot.
La circonférence de l'arbre détermine le diamètre de
la motte de terre à ménager, et à ces dimensions
doivent nécessairement correspondre l'ouverture et la
force à donner aux chariots.
Lo tableau ci-après indique la force des arbres qui
peuvent être transplantés avec les chariots appartenant
à la ville de Paris et le prix d'achat de ces véhicules.
y. i
o .=
Oini'i-hiri's
Circonférence ilo
l'arbre
DIAMKTHK
IMilX
û ■=
.1rs
incslirée à 1 met .
lie
des
=> r
l'.li.iriols
aii-clessiis du
la iiH.lle
Cliariots
^. i
cullcl tirs raiinrs
~D
1
2"G0
rso à 2-00
2-50 il 2-75
7000 fr.
«>
2-l.j
1-21 à 1-50
2-30 à 2'"40
4500 n
:i
2-ZO
0-91 à 1-20
2-00 !i 2-10
'mo .,
i
2"00
0-91 à 1-20
l'.SO à 1-90
3650 .
■ >
l"7u
II' 01 à 0-90
1-50 à 1-fiO
3400 ..
li
ICO
Odl ù U"90
1"'50 à 1-55
3150 ..
j
l"'.-)0
0"46 à 0"(jl)
1-35 à 1-45
2900 ..
•S
1-45
0"46 à 0-GO
1-25 à 1-40
2900 ■■
y
1-40
0-46 à 0"60
1-25 à 1-35
2900 -
•10
1-30
0-30 à 0-45
1-10 à 1-20
2050 ..
di
1-25
0"30 à 0-45
1-10 à 1-20
2650 ..
i2
1-20
0-30 il 0-45
1-10 à 1-15
2050 "
r.i
l-l.-,
iV-25 à 0"30
1-00 à 1-10
2400 ..
\i
l»uo
0-25 à 0-30
0-90 il 1-00
2400 ..
r^ota. — I.cs c'iiariots n- 1 à s ont (jHati'o treuils avec en^renaftcs
jilacés sur les eûtes laléiaiix, et cens (loitant les il" S) à l'i, deux
treuils à leviers placés en travers.
Au-dessus des dimensions indiquées comme gros-
seur de ligo, et auxquelles correspondent les cha-
riots ci-dessus désignés, on ne saurait compter sur
m Le Jardin, VJiri, pa^es IV.i et 10.").
1S4
LE JARDIN
le succès de l'opération. Nous ajouterons que l'un
considère génoralement comme étant une limite convc-
nalilo colle do l"'."jii de circonférence me-
surée à 1 mètre du collet des racines,
et ce n'est que dans dos circonstances
exceptionnelles que l'on peut avoir à
transplanter des arlires ayant acquis un
plus grand développement.
Lo chariot n° t a t'té construit pour ' ' • ~
ces cas particuliers.
Description d'un grand chariot i
Ce chariot se compose d'un liàtis en '
liois ou en (er a, b, c, d, supporté par ^- --
quatre roues (fig. .S7); sur la face anté-
rioure b, d, se trouve l'avant-train au-
quel on altùle les chevaux. Un coffre y '
est ménapé pour recevoir les outils et
les cordages servant aux manipulations.
La traverse postérieure e du liàlls,
ainsi que les tringles f, /\ <i, (flg. t-8)
sont moliiles et s'enlèvent à volonté pour ouvrir le pas-
sage de l'arlire. Sur les côtés latéraux sont placés
branis, se déplacent plus facilement, ce qui les fait
utiliser, dans liien des cas, do préférence aux autres.
k.
¥\ii. ^8. — .\rhre en rhargenitnl (vu de laprlèrp).
quatre treuils avec engrenages dirigés parallèlement au
grand axo do l'appareil ; ils servent a enlever l'arbre do
'l'excavation et à le descendre dans la nouvelle
(ouille, ou nouveau trou comme on voudra.
Les dimensions à donner aux chariots varient,
nous le disons plus haut, en raison de la force
dos arbres.
Il est certain que toutes les administrations, et
surtout les particuliers, no peuvent faire la dé-
pense d'un aussi grand nombre de chariots que
l'a fait la ville de Paris, mais dans la plupart
des cas les chariots n" 4 et 7 pouvont suffire. A
la rigueur il est possible, en coupant plus ou
moins, a la rencontre des traverses du chariot,
l'arrête du dessus do la motte, d'enlever avec un
chariot de dimension donnée, un arbre ayant
une motte d'un diamètre plus large que l'ou-
verture.
Les chariots munis seulement do deux In-uils
Il loviort. placés en travers idg. M») sont des-
tiné» aux arbres de faibles ditnensions, ainsi qu'a la
transplantation et nu transport en Imcs des arbres
•ux el grands arbrisseaux a feuilles persistantes
1 ' ;iduqu08. Ci-s chariots, plus légers el moins cncoin-
^
Fif.'. 87. — .\rhre rliargr (vue en |.|iico .
TRANSPLANTATION D'L'N ARBRE
Préparation de la motte
Si l'arbre a été cerné un an ou doux d'avance, il
suffit lie rouvrir la tranchée indiquée a l'article ceriiage,
on prenant toutes les précautions nécessaires pour no
pas endommager les jeunes racines qui ont dû se dé-
velopper du fait même do l'opération.
S'il s'agit, il'un arbre n'ayant jamais été déplacé ou
l'ayant été depuis longtemps, on procède comme pour
le cernage; par exemple, supposons par l'état de déve-
loppement (le l'arbre, que les extrémités radicnlaires no
soient éloignées de la lige que de l"'ôO au plus, on ouvre
alors une tranchée circu'aire naissant au point où les
extrémités radiculaires sont arrivées.
Cette tiaïuhée, afin que les ouvriers puissent
travailler, doit avoir au moins 0'"70 do large et une
profondeur variant de 0"'75 à i'°2b, suivant que les
racines s'enfoncent plus ou moins profondément dans
le sol. Ainsi que nous le disons plus haut, c'est la cir-
conférence de l'arlire qui, en général, délcimine le
diamètre de la motte de terre à ménager, el dans lieau-
coup de cas elle sert également de guide pour la pro-
fondeur à donner à la tranchée.
On dégrade ensuite la niolto et on la réduit en ayant soin
do conserver soigneusement les radicelles et de couper
V\f. i'i. — Chariot arte :! Ireuilt » leritri.
nettement les grosses racines qu'on aurait mutilées.
Entourage de la motte
Pour maintenir la terre pondant le trajet, la motio
LK JAUDIN
185
une fois dégagée, est enloun-e d'un clayonnage forme
le plus froquemnient de branches do lliuya, de genôt et
de triiôno commun; ces Ijranchages sont placés verli-
calemonl, très prùs les uns des autres et maintenus au
moyen do doux cordes serrées furlcmenl en les lurdaul
avec des liillols fig. ',)():.
Si lo siil est très meuMo, salijonncux nu siliceux, il
est ni'cessairi' de remplacer les liranchages i)ar des
Vdligos étroites entre lesquelles on ménage lo vide
nécessaire pour livrer passa^fo aux radicelles, et aussi
pour serrer plus furlom(>nt la moite avec des cercles
qui, cloués, lui donne la forme d'un hac.
Los racines conservées doivent être appliquées
lélemont aux treuils du chariot, deux traverses en bois
larges de 0"';iO environ, qui pemipllenl d'enlever l'arbre
Fig. 90. — Arftre en préparation et après exécution de la fouille.
contre la motte et recouvertes de manière à ne pas être
endommagées pondant le trajet.
Il arrive parfois que la lerre est tellement légère
qu'elle ne permet pas d'ouvrir la tranchée à la profondeur
voulue avant d'emballer la motte; il est alors indispen-
salilede faire cette opération progressivement, au fur
et à mesure de l'avancement do la fouille.
l'our ces cas particuliers nous conscillonsd'employcr
l'appareil très simple imaginé par M. Botte, conducteur
du service des promenades de la ville de Paris. Cet
appareil (fig. 04) se fait avec des plates-bandes en fi i'
cintrées et dont les extrémités, coudées d'équerre,
reçoivent une vis de rappel permettant de rapprocher
les deux extrémités des cercles pour serrer la motte.
On mets, :i ou 4 cercles suivant que cela est nécessaire.
Après l'entourage de la motte suivant les indications
qui précèdent, et afin de ne pas laisser de racines
adhérer au sous sol, la motte est minée par-dessous sur
tout son pourtour. On y glisse ensuite, et placées paral-
•*.'V
Kiir. 01. — Arbre cerné.
au moyen do deux chaînes indépendantes (fig. 90). Si
le sol est meuble on est quelquefois obligé de clayonner
lo dessous do la mo'.tepouréviter que laterre ne tombe.
Fij^. 9:;. — .\rbre charge (vu de fùle).
On peut miner sur quatre côtés et passer des planches
en dessous (fig. \^2) avant de mettre les planches de
fond du chariot.
186
LE JARDIN
Enlèvement et transport de l'arbre.
La molle élaiil proparoe comme nous venons do lo
dire, on place au-iiessus de la Irancliée annulaire deux
plats-bords, c'est-à-dire deux (orts et larges madriers
bardés, des deux côtés, de fer cornière, afin d'empr-cher
la déviation des roues du chariot (fig. 90 et 90). Ces
madriers qui portent sur les bords de la fouille, sont
placés parallèlement
et avec le même écar-
tement que les roues
du chariot.
On enlève ensuite
D g
maintenir fixement et pendant ce temps quatre autres
manœuvrent le.* treuils de favon a baisser l'arrière et à
élever l'avant; les haubans étant ensuite fixés solide-
ment l'arbre ainsi aliaissé peu, sans beaucoup de diffi-
cultés, franchir l'obstacle imprévu, mais aussitôt après
y avoir échappé il doit être ramené dans la position
verticale.
Le transport d'un arbre, avec obstacles, s'efTectueplus
facilement avec le nouveau chariot dont nous parlons
plus loin, imaginé par M. Beusnier.
Mise en place de l'arbre
La nouvelle place arrêtée, le trou de forme circulaire,
et d'un liianii'lre au moins égal à celui de la fouille
creusée pour l'arrachage, ayant été ouvert à l'avance à
FIg. 93. — Planches postées
sous l'arhre.
Fig. 9i. — Ctrele à
serrage.
les traverses mobiles de derrière et on recule le chariot
sur les plats bords, au moyen de fortes pinces, jusqu'à
ce que l'arbre se trouve au centre. Cela fait, on roplaee
las traverses mobiles, on attache les chainos indépen-
dantes à celles des treuils et on fixe à l'insertion des
branches principales les haubans h, h, h, h. qu'on at-
tache à des anneaux situés aux quatre angles du chariot.
Pour enlever l'arbre et lo charger, quatre hommes
manœuvrent lentement, à l'aide
do manivelles, les treuils autour
(lesquels s'enroulent les chaînes,
et l'arbre est ainsi monté jus-
qu'au moment où le dessous do
la motte est élevé à la hauteur
de O^Sô environ au-dessus du
sol; ils abattent ensuite les cli-
quets J,j (fig. S'J) qui, en buttant
contre l'engrenage empêchent
les treuils do tourner. Les hau-
bans fixés au chariot, au début
de la manii'uvre, ont du être
lâchés peu a peu pendant l'opé-
ration, mais être cependant lixi's
de fa^'on à maintenir l'arbre dans
une position verticale.
L'arbre étant chargé, le chef
d'atelier, ou une autre personne,
s'empare des limons et lo cha-
riot est peu à peu avancé a l'aido
de pinces que les ouvriers ma-
nœuvrent en faisant pesée en
arrière sous chacune des roues;
le chariot s'avance ainsi lente-
ment jusqu'au moment oii il échappe a l'excavation. On
attôlo les chevaux, au nombre do deux, trois, quatre
et plus, suivant la force du chariot et les diflicultés du
parcours, et l'arbre est transporté jusqu'à destination.
Si dans le trajet on a quelques obblacles a. éviter : la
voûte d'un pont, des fils télégraphiques ou télépho-
nique», le portail d'une grille, etc., il cr.nvient do cou-
cher l'arbre légèrement, c'osl-à-diro d'incllnorsa tète en
arrière. Pour exécuter cette opération on lâche les hau-
bans attachés b. l'avant, mais deux hommes doivent les
7^i
,.>^'
FIg. 97. — .libre en rhargtmtnl (vu <Io tacp).
Klg. Met 'X, — Kxlnmilé ri roupe d'un plal-bord.
une profondeur O^IO en plus que la hauteur de la motte,
on procède à la mise en place.
Pour cette opération on dispose, comme pour l'enlè-
vement, les deux plats-bords bardés de fer au-dessus de
la fouille; on fait ensuite reculer le chariot sur ces
madriers, à l'iiide de pinces, eomme nous l'indiquons
plus haut, et lorsque l'arbre est bien au-dessus du trou,
au centre, on dispose au fond un petit cône de bonne
terre ayant 0"':^0 de hauteur, ensuite on place Ifs
manivelles, on relève les cliquets et quatre hommes
tournent lentement les treuils
(|ui agissent en sens inverse.
L'arbre est descendu lo plus ver-
ticalement possible et lorsque sa
molle repose sur lo sommet du
cône, on enlève les chaînes et
on retire les deux traverses
qu'elles supportaient. Les hau-
bans ayant été amarrés solide-
ment, lo vide au-dessous de la
motte est ensuite rempli et tassé
fortement avec do la terre de
bonne qualité.
Après cette mameuvre, le cha-
riot est enlevé et les ouvriers
descendent dans l'espace vide,
entre la motte et la paroi exté-
rieure de la fouille, afin d'habiller
lesoxl rémités radiculaires qui au-
raient été rompues ou meurtries
pendant lo trajet; cette opéra-
tion est iiiilispensable pour faci-
liter lo développement de nou-
velles radicelles.
• In comble ensuite la tranchée
en utilisant la meilleure terre retirée à la surf.u-e du
trou, mais si cette terre i-tait de mauvaise qualité, il
conviendrait de la remplacer afin de favoriser le plus
possible l'émission et lo développement d'un très grand
nombre do radicelles.
Dans certains c.is on est obligé d'orienter l'arbre,
c'esl-à-diro d'exposer sa plus belle face aux regards du
public, ou bien de tourner du côté do la lumière uno
face dégarnie de ramilicalions, pour favoriser lo déve-
loppement lie nouveaux rameaux. On parvient à ce
LE JARDIN
187
résultai en disposant los plals-liords dans une direc-
tion délorminéo ou, lorsque celle manœuvre n'est pas
possililo, en attachant ot)llquempiil les cliaiiies dos
treuils quand la niotli' est d(''pos('M' sur le cùno de terri'
formé au fond du trou. ExPtn|ilo :
La cliaini' de l'angle a <lu liâlis (flg. S7) au lieu d'èlrf
altaclu'o à son extrcinilé inférieure »), est fixée en <//'
et celle du Irmil ilo l'angle h on >/i"; il suffit ensuite do
faire fonctionner los treuils ponimo pour idever l'arbre,
les cliaînos alors temlues fortement dans une position
oblique, recherclipiit la direction verticale en entraînant
dans un mouvement tournant l'arbre cl la m^llo, qui
peuvent ainsi décrire 1/5 de circonférence. Si l'on vont
tourner l'arbre un peu moins, on arrête le mouvement
en temps voulu, et si au contraire on désire le lournor
davantage, il suffit de recommencer la mand'uvre.
Pour réussir dans cette opération, les haubans doivent
être manoeuvres suivant les besoins, mais il est indis-
pensable que la lige de l'arbre no s'écarto pas de la
verticale.
{â suivre) J. LuyiET.
Lies Thunbengia
La Flore, qui figura dans .son premier volume,
page 15, le superbe Thunbenjia chrysops, dit que ce
nom générique a été dédié, par Linné fils, à Karel
Peter Thitiiherg célèbre botaniste et voyageur qui publia
plusieurs bons ouvrages de i7 73 à iSOO. A propos de
ce voyageur, élève de Linné, Lamarck nous apprend
qu'il lit un voyage au Japon en 1771, où il éprouva des
difficultés considérables. Quoique médecin, introduit
sous ce titre, la méfiance du gouvernement d'alors était
grande : comme la Chine c'était un pays fermé. Il
obtint, enfin, la permission do faire des excursions à
l'intérieur, mais on le força à être accompagné d'une
escorte si nombreuse de japonais qu'elle en était ruineuse.
Les dépenses excédaient ses moyens : il dut accélérer
le retour. Néanmoins, il récolta environ 1000 espèces
conservées en un Herbier précieux. Depuis, le Japon a
ouvert ses portes et d'autres collecteurs les Verscli, les
Siebold, les Fortune, suivirent les traces de Kœmpfcr
et de Thiinherg : ils dotèrent l'Europe de belles et
bonnes plantes, la plupart rustiques.
Mais arrivons au genre Thunbcrgia. Co n'est pas a
une plante japonaise, ni même à un genre du Cap, ou
Thunberg lit aussi un voyage, que Linné fils appliqua
ce nom célèbre : les Thunbergia sont tous, .sauf une ou
deux espèces, venus au monde aux Indes ou dans
V Afrique Tropicale.
Go sont en général des végétaux grimpants aux florai-
sons splendides, de haut intérêt pour les amateurs.
Nous l'avons dit et répété souvent : il y a chez les
plantes grimpantes un assaut de beauté comme lloraison.
Les Thunbergia peuvent concourir! Quoi de plus
beau que le rare Th. clirysops, llook. figuré page 15 do
la Flore? C'est du bleu marine au limbe, du bleu de ciel
au pourtour de la gorge et de l'or dans celle-ci! Où la
pullivo-t-on cette plante si remarquable, qui fleurissait
facilement en serre tempérée dans mon jeune temps.'
Son beau feuillage vert foncé faisait ressortir ses
magnifiques inflorescences. Cette plante est originaire
do la Sicrra-Leone, en Guinéj septentrionale, ou
M. Whilfield la trouva en courant de grands risques
et les dangers de cette contrée inhospitalière, à cette
époque.
Tout le monde connaît les Thunbergia alata aux
Jlpurs blauclips ou jaunes : Th. alnta nlba ou aliiiflorn
Th. alata aiirantiara; Th. alaia Doodsii îi feuilles i)ana-
chéos do blancs et à fleurs jaune d'or; Th. alata, Th.
Ilachcrifr, jaune à centre noir; Th. al. Fricryi, jaune
à centre blanc; Th. alata unicolnr, jaune pâle et Th.
alata, type j.uine d'or, à centre noir.
Les Tli. alata se cultivent comme plantes annuelles,
bien qu'elles pourraient passer l'hiver en serre chaude.
Le jeu n'en vaut pas la chandelle, sauf pour la variété à
feuilles panachées, rare du reste. Les graines coûtent
peu et on peut en récolter soi-même. Ces mignonnes
plantes, pendant l'été, garniraiPiiUgenliment au jardin,
les liges des rosiers à tôle; une clôture en bambou; le
piédestal d'un vase, ou la bordure de ce dernier. Elles
sont excessivement florifères L'Afrique tropicale est la
patrie de ces jolis Thunbergia.
Les Thunbergia laurifolia et Th . laurifolia alba, ainsi
que le Th. Ilarrisii ont fait fureur, jadis. Le lileu est
superbe et la variété montre des fleurs énormes, d'un
blanc très pur. L'enthousiasmer qui accueillit ces plantes
a disparu, hélas! avec les véritables amateurs.
Le Th. coccinea entre dans un sous genre nommé
Jle.racentris par Xées ; celte plante ainsi que VIlex.
iny.sorenasis produit des grappes énormes de fleurs
rouges, plus belles chez la seconde espèce. Ce nom
lle.racentris a été abandonné et ces plantes sont ratta-
chées au genre important Thunbergia. Ces dernières,
les lle.racentris, sont originaires des Indes Orientales.
Voilà donc toute une série de belles plantes presque
abandonnées. El cependant leur culture n'est pas diffi-
cile : une serre tempérée pour l'hiver, une serre froide
en été et même le plein air pour lienucoup d'entre elles
résument tout ce qu'il leur faut : la mode leur tient
rancune.
Lorsque ces plantes grimpantes sont en serre, elles
sont visiti'es par les insectes, si l'on n'y prend garde.
Pour cela, le traitement préventif et régulier, par un
bon insecticide amènera des plantes saines.
Comme sol, il faut leur accorder la terre de feuilles
additionnée d'un peu do sable ou do fin gravier et d'un
peu de bonne terre à l)lé.
En pleine terre, dans la serre, courant sur les colon-
nettes ou le long de fils de fer galvanisé, elles feront
merveille.
Voici les noms de quelques autres espèces, moins
connues: Th. affinis, Shoore; Th. angulata Hooker,
18i^.5, Madagascar; Th. capensis, L. F. 181G, Cap; Th.
cordala, Colla 1823, Brésil ; Th. dregeona, Presl. .\frique
tropicale; Th. erecVa, Andrews; Th, f'ragrans, Raxburg
1796, Indes orientales; Th. grandiflora, Roxb., 18&2,
Indes Orientales; Th. natalensis, Hooker, Afrique
tropicale; r/î. Vogeliana Bentham, Afrique tropicale.
Ces plantes sont de la riche famille des Acanthacées.
Ad. Van den Heede.
Utilisations de l'alcool
L'abondance des matières nous a obligé d'écourter le
compte-rendu que nous avons donné de l'Exposition de
l'alcool. La question de l'utilisation de l'alcool intéresse
beaucoup de nos lecteurs qui sont producteurs de cette
denrée, aussi croyons nous devoir y revenir.
Je ferai aujourd'hui très succinctement, l'exposé des
principes sur lesquels repose l'utilisation de l'alcool.
L'exi)osition du Champ de Mars nous mettait sous
les yeux trois utilisations principales: force motrice,
éclairage, chauffage.
188
LE JARDIN
Força motrice. — Los Moteurs fixes pour l'industrie,
los moteurs-loccimuliiles appliquc^s à Tagrirulture, aux
travaux publics, aux élévations d'eau, etc., s'offraient
en rang pressés à l'admiration ou aux critiques des
visiteurs, démontrant que l'alcool peut être employé
dans toutes les circonstances où il est besoin d'une
force motrice.
Il y avait m>-me une application de l'alcoolforce-
motrice à la musique : un piano, infatigatilc et liruynnt
jouant à l'alcool. Mais le Iriomplio de l'alcool moteur
est dans son application aux automobiles. Tout le monde
doit y trouver son avantage, les chauffeurs et les pas-
sants. Je no veux ni dire, ni penser que ces derniers
seront moins écrasés que parle passé, non, mais leurs
derniers moments ne seront plus empoisonnés par la
nauséabonde odeur des essences de pétrole.
Les machinob, qui servent à utiliser l'alcool, sont, à
quelques détails près, les mêmes quH celles employées
pour le pétrole. Le principe est absolument iden-
tique : introduire et faire détonner dans une chambre
dont l'une des parois est mobile un mélange de gaz ou
de vapeurs capables de faire explosion.
La chambre d'explosion, quelque soit sa forme et ses
dispositions est toujours l'organe principal, essentiel.
Les autres ont pour mission de transformer, en effort uti-
lisable, le choc qui a déplacé la paroi mobile do la
chambre, piston ou diaiihragme. ou encore do régler
l'introduction et la formation du mélange détonnant.
Pour obtenir le maximum d'effet utile, il est néces-
saire de carburer l'alcool, eo qui se fait par l'addition
de benzine do houille. Le liquide mi-partie alcool, mi-
partie benzine, est mélangé avec la quantité d'air exac-
tement nécessaire pour produire une combustion com-
plète, c'est-à dire sans résidu solide.
Dors et déjà l'alcool peut, sans désavantage, entrer
en lutte avec le pétrole, comme générateur de force
motrice. L'avenir ne manquera pas d'accentuer sa supé-
riorité.
Eclairage. — La question de l'éclairage intéresse un
peu plus tout le monde, elle est désormais résolue de
la façon la plus brillante ; c'est le cas de dire brillante
ou jamais.
Les exposants se comptaient par centaines, je n'en
nommerai aucun pour ne pas avoir à les nommer tous
et me contenterai d'indiquer le principe sur lequel
repose les lampes à alcool.
L'alcool a l'avantage: de dégagerenbrûlantune odeur
légèrement aromaticjue el agréable, qui rappelle celle
do la prune a l'eau de vie ; de ne pas produire de fumée ;
de ne jamais suinter comme le fait le pétrole ; d'offrir
moins de danger d'incendie et d'explosion.
L'alcool est brûlé pur, l'addition de benzine ou d'au-
tres liquides carbures lui forait perdre dans cette utili-
sation spéciale, la plupart do ses qualités.
Miis la flamme do l'alcool est peu éclairante, il faut
par une artifice lui donner l'éclat qui lui manque. Ce
moyen est connu depuis longtemps, il a été inventé au
commoncement du siècle dernier par un physicien alle-
mand, Bunsen; l'appareil est désigné sous le nom de son
inventeur el s'appelle bec Hunsen. Il a été perfectionné
el pop>.larisé de nos jours par Aucr, le bec Auer n'est
qu'un bec Uunsen perfectionné.
Dans une flamme, interposer une matière Incomlnis-
liblo, mai» capable do devenir incanilesconte cl d'émoi-
tro dos rayons lumineux. Tel est le principe des lampes
it alcool.
Ou tisse une polilo bonnette on filet de colon et on
la plonge dans un bain contenant en dissolution des
sais do métaux terreux, tlmlium, cadmium, etc. Le
colon s'imprègne des sels métalliques el constitue dès
lors cette coilTe on toile métallisée qui recouvre le bec.
Il s'agira maintenant de porter celte toile au niaximun
de température possible, i>our obtenir le maximum
d'éclairage. Pour arriver à la combustion parfaite de
l'alcool, il faut le vaporiser avant de l'cnllammer. On y
arrive très simplement.
L'alcool est amené à l'aide de mèches, par différence
de niveau ou par pression dans un petit réservoir chauffé.
C'est lie là que transformé en vapeur, on l'envoie au
bec brûleur.
Le chauffage du petit réservoir générateur de vapeur
peut être fait au moyen d'une minuscule lampe à
alcool ; plus élégamment et plus économiquement, il est
chauffi- par la llammo éclairante elle-même . Une tige
métallique soutient la bonette ; celte tige s'échaulTera
inévitablement, en soudant son extrémité inférieur au
réservoir génerateurde vapeur, on fournira à celle-ci une
quantité do chaleur largement suffisante pour produire
la vaporisation de l'alcool.
Les iilus petites lampes à alcool, acluellemenl dans
dans le commerce, ont un pouvoir éclairant de 40 bou-
gies et no brûlent à l'heure que 30 grammes d'alcool,
tandis que les plus grandes lampes brûlant 70 grammes
de pétrole donnent un pouvoir éclairant de 32 bougies
seulement.
ChnuilUye. — La solution du chaulTago par l'alcool
est résolue par les moyens employés pour l'éclairage.
Avec celle seule différence, que l'interposition dans la
flamme d'un corps mélalliquo incandescent est sans
objet.
L. TKlTSCHLEn.
Culture des Romaines d'automne et d'hiver
Intercalatlon dans les plantatlonsde Choux
et d'Artichauts
Los lUimaincs ilautoMine cl d'hiver se cultivent peu,
sans doute parcequ'on éprouve une certaine difficulté à
réussir leur culture. Le semis, le repiquage et la plan-
tation de ces variétés coïncident trop souvent avec de
fortes et âpres chaleurs. Une arrière saison chaude el
sèche peut faire aussi monter les Romaines d'automne
semées trop tôt.
Nous avons cependant réussi à obtenir de ces
Romaines bien pommées, en petite comme en grande
culture, par le procédé suivant.
Le semis s'opérera sur place, en planches comptant
Eculement cinq rayons. Les rayons sont tracés à 30 cen-
timètres les uns des autres, et à une profondeur de 7 à
8 centimèlrcs. Ils sont à demi-rcmplis, à la main, par
un lit d'environ 3 à 4 centimètres d'épaisseur de fumier
réduit, à demi-consommé, mais cependant encore gras
et nutritif. Le semis est ensuite opéré, clair, dans
chaque rayon. Enfin, les rayons sont terreaulés, puis le
lerrcaut.Tgo est appuyé avec le dos du râteau. En
grande culture, on peut économiser sur la main d'œuvre
en tapissant à la fourche et on tcrreautanl à la pelle
sur toute la surface du sol; mais alors, on dépense
davantage de fumier et de terreau.
Los graines do Romaines lèvent ainsi très bien, et
les plants acquièrent vite do la force. Dès que ces
plants ont trois ou quatre fouilles, on procède à l'éclair-
cissage, alisolument comme s'il s'agissait d'une culture
do Helleravos. Indépemlammenl des arrosages qui
doivent être donnés au semis et pendant tout le cours
do celto culture, par les temps secs, il est nécessaire,
LE JARDIN
iSU
dès que l'éulaircissayo csl opcro, il'apiiliqupr uiir
lioniio mouilluro pour « calor '> Ifs plantes rùspivocs.
Lorsque les Uomaines, lr6s dovoloppces, cimimcn-
cenl à u coiffer », c'osl-a-iliro à prendre leurs poiniiies,
il ost indis|ieiisalile ik> les lier. Les liens doivent être
(le paille ; ces variétés possédant, autour de leur pomme,
beaucoup plus defouilla^;e que les variétés piintanières,
toute autre sorte do lien jilus raido ou plus trancliant
que la paille abîmerait
les feuilles.
Les varioles d'automne
sont la Romaine h/onde
de llruiioi/. la brune an-
glaise li (/riii/ie blanche
et colle à çirahie noire;
VAlphani/e à graine
blanrlic et celle à .'//v//;/t'
nuire.
Ces deux dernières va-
riétés sont d'un grand
rendement; mais leur
feuillafie extérieur est
très abondant et très
étalé; elles sont surtout
bonnes pour cuire dans
les hospices, colonies
agricoles, pénitenciers,
et autres établissements
oii il y a beaucoup de
monde à nourrir.
Elles se sùmcnl en
juillet.
Les meilleures variétés d'hiver sont la Romaine
verte d'hiver, la roy<ile verte d'hiver et la rouge d'hiver :
celte dernière pomme très bien.
Les Romaines d'hiver si' sômenl en aoi'it-septcnilne.
Leur récolte a lieu généralement assez à temps pour
que le froid ne les atteigne pas. D'ailleurs, elles sup-
portenl alors assez facilement les premières gelées
blanches.
Nous avons dit que les planihcs, dans ce genre de
culture, ne devaient comporter que cinq rayons
espacés les uns des autres do :fO centimètres. Les deux
rayons extérieurs de chaque planche sont à 15 centi-
mètres seulement du sentier (fï.i:. 98). Les planches
ainsi tracées; n'ont que 1"'.'jO de largeur.
■Voici la raison de ces dispositions :
Pour que les divers travaux de cette culture soient
exécutés proniptement et proprement, il faut que la
personne qui les exécute ait le moins possible à mellio
les pieds dans la planche. Cello planche n'ayant que
I^.'jO de largeur, l'ouvrier, en conservant un pied dans
le sentier, porte l'autre dans le voisinage du rayon
central, comme le me; *rent les empreintes de pas de
la ligure 98. (^e faisant, il
tapisse, sème, terreaute,
éclaircit ou sarcle une
surface d'environ SU cen-
timètres devant lui. 11 se
déplace ensuite en se re-
portant au delà de ces
80 centimètres, fait ainsi
la moitié de la planche
en allant, et l'autre moitié en revenant, comme l'indi-
quent les flèclies do la ligure 08.
O.i peut combiner la culture des Romaines d'automne
avec celle des Choux d'hiver. Dans ce dernier cas, la
planche peut cire plus lar^'e et comporter sept ranj^s;
elle mesure alors 2"'lii do largeur, et l'on donne W ccn-
Fig. OS. — Portion de planclw pour culfître de l^on, aines d'atitoitine
et d'hirer en rayons.
.1. Huyuns. — II. Emiireinlcs de pas niicessilùs par lo Irav.iil.
limôlresdo largeur aux sentiers. I,o rayon central cl les
rayons du liord des sentiers sont [liantes en Choux,
quelques jours apre-s l'i'claircissago des Uomaines
semées dans les rayons intermédiaires. On obtient
ainsi la disposition que montre en profil la ligure 99.
Do cette façon, les Uomaines sont récollées av.int que
les Choux aient pu leur nuire en se dovelop[iant. l'eu
après, ces Choux, dont les rangs sont distants de
'."I centimètres, occupent
seuls le terrain. On [)eul
les butter à l'aise, et
mémo les arracher et les
coucher sur place pour
leur faire passer l'hiver
selon le procédé usité.
Les Choux d'hiver ;'i
grand développement,
tels que les Choux de
.Siiinf -Denis, de Itrunis-
irich, de llullande, (Jnin-
lat, les Choux do Milan
d'Aubervilliers, des Ver-
tus, de Pantoise et de
Xoricége, les Chcux
rouges, les Choux de
Rruxelles, se prélent par-
ticulièrement bien à ce
genre do travail.
Rappelons que ces va-
riétés do Choux se sè-
ment en pépinière en
planches à la lin de mai,
et qu'il n'est pas indispensable do les repiquer en
pépinière.
Uuant aux Romaines d'hiver, on peut intercaler deux
ou trois rayons entre les rayons d'une plantation
d'Artichauts, par exemple. Celte inlercalation se trouve
avoir lieu après que les dernières tèles d'artichauts ont
été récoltées, et Inen avant qu'on ait à songer au rabat-
tage et au buttngo des touffes. C'est un moyen de ne
ne pas perdre de lorrain.
J. l'a. Favaiid-
^^\yw
Les arbres nains japonais à l'hôtel Ûrouot
Le marteau du commissaire priseur a disper.-é la
curieuse colleclion de plus de 2-')0 exemplaires de végé-
taux nanifiés, importés il y a environ trois mois du
Japon, et dont quelques-uns ont été exposés en mai
dernier dans les serres du Couis la Reine. Une exposi-
tion spéciale de ces arbres avait également eu lieu chez
lilng, qui avait amené l'achat do quelques exemplaires,
précédant celle de la
)!oiliJ in gaucho de la planclic
lUyon crnlral .
a-ya
. l - û'^o
Fig. '.l'I. — Cnlturc eombinéede /,'oi).a<>ie a'uulomneet de Clmu d'h ec- (l'ioliii.
.\. Clioiix. — C. l'iOniaincs.
vente à l'Hôtel Drouot.
Ces expositions corres-
pondant avec la saison
parisienne, avaient suffi
pour que les personnes
on quête de nouveau s'en
enthousiasment, et qu'on
en parle dans les salons.
Aussi par snobisme, plutôt que par goût, une quantité
d'amaleurs se pressaient dans la salle 5, oii avait lieu la
vente dirigée par MM. Chevallier commissaire priseur
et Bing expert.
Chacun voulant posséder un de ces pygmées oiien-
laux, les 17:: numéros du catalogue et une trentaine
lOti
LE JARDIN'
d'autres sujets ont atteint pour la plupart, des prix que
nous aurions beaucoup de peine à croire exacts, tant
ils sont exagérés, si nnus n'avions assisté à la vente
qui a produit le beau chifTre de 2(> dJO francs.
Nous comprenons bien que quelques-uns de ers
arbres, plus que centenaires et dont la [orniation est le
résultat d'un travail continu, pour laquelle il faut Us
doigts caressants des japonais, leurs mouvements
menus et précis et surtout leur patience, aient des
amateurs et atteignent un prixi'-ievé; mais nous avouons
ne plus comprendre lorsque d'autres qui n'ont aucun
caractère et n'ont subi aucun dressafie sont payés
de 211 à l'tO francs.
Notez que dans les pépinières européennes on trouve
parfois des végétaux rabougris qui ne valent rien et
que les horticulteurs, dans un langage imagé, nomment
des 1' rossignols ». Ce sont des plantes semblables qui
complétaient la série des exemplaires vraiment origi-
naux. On ne donne aucune valeur à ces arbustes défor-
més, mais il a si'ffi qu'on en importe du Japon, qu'on
les mette dans des vases et qu'on les catalogue pour
qu'ils atteignent des prix aussi élevés.
Ce sont principalement les Conifères, et notammoiil
les Thuyas et après les Pins qui ont été les plus ilispiilés;
certains Thuyas, au début de leur formation, ont trouvé
acquéreurs a plus de Cfut francs.
A litre do curiosité nous donnerons la mise à prix et
celui auquel ont été adjugés les principaux spécimens.
Un Thuya mis à prix à 100 francs a atteint celui de
4ï3; un .lUlre a. 200 francs, Joijugé 530 francs; un Pin
100 francs, adjugé 300 francs; un arable nain 100 francs,
adjugé '^oO francs; un Podocarpe l.ôO francs, adjugé
300 francs, un Thuya 3ô0 francs, adjugé 030, etc. Mais
le record a été détenu par les spécimens suivants : un
Thuya, spécinion d'arrangemomonl Mikoshi, âgé
d'environ 200 ans a trouve preneur ;i 1.120 francs; le
Pin dressé par .Magoyemon. mis à prix à COO francs a
été ailjugé '.»oO francs, il él.iil calalogui- 2.."jOO francs à
l'exposition 13ing; enfin, un Thuya, spécimen d'arrange-
nicnt Jikki, qui était éliqucllc 2.OO0 francs chez Bing,
rois à prix a 000 francs a monté à 1.310 francs, c'est
vrai que le catalogue lui clonne 200 ans! Notons qu'il
faut ajouter à ces prix lo (i/o pour les frais. L'adjudica-
tion la moins élevée a été pour un C.i'risier puisqu'il
n'a atteint qiio 13 francs; il est certain que ce Cerisier,
comme beaucoup d'autres arbustes, d'ailleurs, n'olTrail
aucune particularité et n'avait d'originalité que de
figurer dans un catalogue sous un niimi-ro.
Nous avons voulu simplement, dans cette courte note,
constater sans esprit de critique, que si certains végi-
taux ont une certaine valeur, pour les amateurs, par
leur pittoresqui-, leur âge et cet art spécial et tradi-
tionnel do leur formation, il est regrettable que l'on ait
altnchi' du prix à des arbustes bûtivement préparés.
Nous faisons cette réserve car nous trouvons dans les
arlires nains bien dressés une certaine originalili' et
une empreinte de l'esthétique et de la vision des chuses.
bien diffi'reiitcs des noires, qu'ont les sujets du Mikado.
.\. M.
Quelques formes de Violettes
.M. Caufourior vient do publier, dans La héfcusc
ngrii-ole un article Intéressant relatif aux Violettes et
dont nous extrayons les pass.iges ei^senticls.
Dans In saiHnn <|ui disparnlt. In production do la Violette
dans notre région a atteint un ni.i.vimiim jintipiulurH inconnu.
C'est par millier que les colis postaux ont quitté notre gare
chaque jour.
Les formes de I.u.ronne l'emportent définitivemenl et les
derniers rultivatcurs de Victoria et autres formes à grandes
fleurs comme llaronni- île Itollisihilil, malgré leurlloribondité,
sont obligés do recnnnaitre que rien no peut lutter contre
l'extrèrao rusticité dos I,ii.roii)ics dont le feuillage ample et
abondant no |ieut-élro arrêté dans son développement <iue
par do 1res griinds froids.
Et cepondiint certains marchés, la Suisse notamment,
domandont do la violette « grandes fleurs. Los cultures de
Venco, i;iignes. o\i \'irtoria et Princesse de Galles ont un
débouché constant et rémunérateur et il nous mampie tou-
jours une violette ù grande fleur rusti(|ueot surtout liorifère,
en un mot. une I.u.ronne à fleurs do Princesse île flalles.
lin exaininaiil i.'àol là, ces jours-ci, dans les jardins i|uel(|uos
variations qui m'étaient signalées, j'ai cru remarquer une
plante qui paraîtrait inlormédiaiio entre une Princesse
Uéalri.r et une Princesse île Galles, plante très florifère et
hiUivo ce ipii n'est pas le cas des doux parents.
Ce serait donc un ébranlement de la Princesse Je Galles
et si cela était cela pourrait être le départ d'une série de
métis où l'on pnurrait trouver du bon. Nous le reverrons l'an
prochain.
A signaler une forme qui parait se rapproclier de la
Jiaronnc ilc Jlnlcliscliilil, et comme elle, assez délicate h la
reprise et une au bleu extrêmement foncé et qu'il serait
intéressant de multiplier rapidement pour bien la juger en
culture.
.Mais une niorvoille, (|ui est restée jusqu'alors étrangère au
commerce et i|ui est cependant loin d'être nouvelle, introduite
jadis par l'Htablisseinenl Hubert, elle est restée confinée en
quelques mains, c'est une violette à grandes fleurs rouges a
centre blanc. D'un feuillage ample glabre et transparent
comme celui do certaines violettes blanches très vigoureuses,
quoique passant assoz dillicilomeiit les étés secs dans cette
terre do grès rouge, cette variété est tout simpli-nionl splen-
dide et laisse loin derrière elle Amiral Atellan, ses dimen-
sions étant presque celles de Princesse de Galles.
l'ounpioi cette variété est elle restée ignorée et du public
et du commiTio ' Je dis variété c'est peut-être une erreur,
tout dans celte plante s'écartaiit do nos variétés ordinaires
et ce no poiit-êtro qu'un type introduit d'une région i|uel
con(|ue jadis par graines. C'est oxactemonl le cas de cette
violette mise au commerce dernièrement en Franco, sous le
nom de Comtesse de Sunwnle et qui existait on Italie depuis
plus de >|uinze ans. I^n tous cas ce sera une excellente plante
pour amateurs et lleurislos.
Est-ce tout:" Cerlaiiiomont non. Il existe bien un peu par-
tout des variations qui pourraii<nt être merveilleuses, mais
qui la plupart du temps disparaissent perdues dans (a
masse immense des cultures.
Les noms des lieux habités
QUI TIRENT LEUH OHICINT.
du règne végétal*'
En général, la ilésinenco etum a servi, en latin clas-
sique, à former les noms de lieu dérivés du nom do
végétaux : ijufrciis, CUùne; (jiiercetiiin, chênaie ou lieu
(liante do Chênes. CasUiiiea, (Jhâlaigiiier; cnslonetiiui,
châtaigneraie. Juiictis, Jonc; Jitiircliiin, endroit où la
végétation se compose surtout do Joncs. Celle teiml-
naison elimi nollque l'abondance naturelle d'un végétal
ou sa culture par l'homme; elle correspond aux finales
françaises aie, ie, ois, n;/, ei/, oi/, i/- Mais elle a lléchi
suivant les régions cl les patois provinciaux de notre
pays; dans lo centre, cltnii est devenu <il, cl\ dans le
midi, et, cilv; dans le 6ud-oucst, ne; en Bretagne, ek,
ir,ec. Ceci explirpie les variantes du mol rasfaiietum
l.t Jardin, Wnii. |i. I.V..
LE JAIIDIN
101
(châtaigneraie), i)ar oxoniplo, qui a clonnc'' f'.liâlenay
(S. ol-( >., N'ii'vrp, etc),r,lialonoy L'iirct), Cli.'itain [Xièvrnl
Ghâdeniers (Gliarenlo-Iiiférioure), I,e (^liùlenat (Iiuiri'),
Caslanièrps (Nord), Caslaiiot, Castaiièdo (Ganl), Quis-
tinic (Morliilinn), toutes localilis dont les noms rniJ-
l)ollont des plantations de Oiiàlaigniers.
(ionjoinlomenl à la forme classique clirm, la termi-
naison en (irifi a clé employi'o quekiuefois : Catiiiabis,
Clianvre; curi/iKtriii, chonnevière, nom de quatre
communes et de treize liameaux français; Faha, l''ève;
l'iibttria, champ de Fèves, d'où sont sortis les Favières
et FaveroUes impars lians toute la I-'rance.
La fondation (les villes et des agglomérationshuniaini's
en pt'ni'ral remonte a une époque où le sol était en
partii' inculte et lieaucoup plus l'oisé qu'à l'étal actiipl,
c'est pourquoi les noms des plantes indigènes et iks
arbres forestiers ont servi à dénommer une foule de
localités. Les noms des lieux habili's rappelant le
souvenir d'anciennes cultures fruitières aliondeiit ausf-i
puis viennent ceux dérivés du nom do céréales, de
quelques légumes, des principales plantes textiles,
tinctoriales, médicinales et d'ornement.
Pour l'ensemble du territoire français, le nombre des
noms de localités tirés du règne végétal peut s'élever a
plusieurs milliers. Nous donnons ci-après quelques
exemples, choisis parmi les plus typiques, pour
chacune des plantes qui ontcontribué à la dénomination
des noms de lieux haliilés.
Arbres forestiers
Le Chêne, qui forme l'essence forestière dominante
des régions boisées de l'Murope temiiérée, est l'arbre le
plus précieux des forêts. On connaît ses emplois comme
bois do construction civile et navale, pour les travaux
hydrauliques, la menuiserie, le charonnage. Ses pro-
duits accessoires : bois de chauffage, écorce à tan,
glandée, sont encore très importants.
Le Chêne est en outre l'un des arlires les plus
majestueux des forêts. Son tronc et ses liranelics
robustes lui impriment un caractère de force qui a
frappé les hommes de tous les temps. Chez les Grecs et
les Komains, le Ghéne, symliole de force, était consacri'
à Jupiter, le maître des dieux. Les Gaulois, les Ger-
mains, les Scandinaves rendaient à cet arbre une sorte
de culte. Los druides étaient les hommes ilesGhènes; ils
considéraient le Gui du Ghéne comme un talisman,
une panacée, une chose sacrée. Leur nom dérive du
deru ou dru celtique ((.hène), mot analogue au sanscrit
dâru et au grec c//-«.s- qui signifient l'arbre en général
et plus spécialement le Ghéne, l'arbre par excellence.
Voilà beaucoup do raisons pour que le lihéne tienne
une place considérable dans la nomenclature des noms
de lieux habités.
Le Chêne commun (Qiien uspedii/iciilata) a donné son
nom il plus do trois cents localités françaises. Ce mot
Chêne est dérivé lui-même du Qucrrifs latin par l'inter-
médiaire du diminutif QKcrcinus corrompu vers le
\\' siècle en (Juesntts, Quessus, Casniis, étonnantes
transformations à peu près conservées dans les patois
provinciaux : Chêne se dit en picard Quesue; dans les
patois du centre C//rt!/«e, Cliâne; en gascon Casse, d'oii :
Le Quesnoy (Xord), Quesnay (Calvados), Quennois
(Belgique), La Chàgne(Ain, Vienne), Chagny (Ardenncs,
Eure, Saone-et-l,oire), La Chassaigne (Puy-de-Domcy,
Chessy (Aube, ILaute-Savoie, Rhône, Seine-et-Maiiif .
Cassagne, nom très commun dans le sud-ouesl;
Gasneuil (Lot-et-Garonne), Cassagnoles (Gard, Hérault;,
Casneda et Gasnedo, (Italie).
Se rapproihent de la forme primitive (jtierrus ol do
</iiercetii)n iliènaie): <Juers Haute-Savoie), Quesques
(Pas-de-Calais), (Juests (Isère). Uuercelo (Corse).
D.ins :i7 d('parleiiieMts on rencontre des localités dé-
nommées Le Chêne, Les Chênes; citons encore : La
Chesnaye (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire. Ille-el-
Vilaino ,Gljrniers (Creuse, Marne, Indre;, Cheny (Indre,
.Seine-cl-.Marne, Yonne), Chenailles (Loiret); quelques
noms comiiosés : Beauchèiie (Loire-Inférieure), Chêne-
bruns (l'iure), Chénedollés (Calvados).
Le Chêne rouvre, drillard, roure {Querctts sessiliflora)
est une espèce commune, de taille moins élevée et aux
raiiiificatiiins plus tortueuses que le Cliéne pédoncule.
Son nom latin lUihur et le dérivé loixirelum ou roUo-
raria ont dormi^ Itouvray nom de commune dans sept
déparlejnenls; de nombreux Hmiray, Rouvres, Rou-
vron, Riiuèrc^ etc. Le bois de Boulogne, près Paris,
est le dernier reste de l'antique foret de Rouvray.
Lequesnois, le chanois, la chassagiie, la cassagne,
la rourée, le rorojs sont les noms des cantons forestiers
où dominent soit le pédoncule, soit le rouvre.
Le dervec et le tannée sont les chênaies bretonnes.
Le Languedoc, les Cévennes et le plateau central ont
leurs garrigues, terrains où croissent les garrics,
nom celtique des Chênes à feuilles persistantes.
Ce sont des landes rocailleuses et ingrates peuplées
surtout do Chênes pubescents, variété du rouvre, le
meilleur des Chênes truffiers. d'Yeuses [Quercus Itex),
de C.hônes au Kermès ((Juercus coccifera). Ce dernier
est l'arbre spécial aux garrigues : il forme un épais
buisson de 2 ou 3 mètres de hauteur sur lequel vit le
Kermès vcrmilio, coccide qui a élé cmploy(' comme
substance colorante rouge pourpre depuis la plus
haute anti(iuité jusqu'à l'inlroduclion île la cochenille
du Cactus N'opal. La teinture par le Kermès était au
moyen âge une industrie llorissante à Marseille, Mont-
pellier, Gènes, etc.
Le Chêne garric a donné son nom à Garrigues
^Hérault, Tarn, Lot-et-Garonne), Garros (Basses-Pyré-
nées, Haute-Garonne, Landes, Tarn-ct Garonne, etc.),
Gars (Alpes-Marilimes), etc.
Une variante de garric a produit : Les Jarrys (Y'onne)
La .larrie 'Cher, Cliareiile Inférieure, Vienne, etc), La
Jiirrige (C.antal, Dordogne, C.drrèze, Puy-de-Dome, etc.),
Jarrousses Dordogne, llaiile-Vienne).
Le Chêne des druides, dru,dervus, armoricain derv,
déni, a encore laissé son nom à la ville de Dreux,
située en plein pays celtique, à Draveil (Seine-el-( )ise),
Derval, (Loire-Inférieure), Dréville (Loiret), Drévanl
(( ;iier), Le Der (Aube), à la foret du Der, en ( '.hampagne.
Un autre nom celtique ou kymrique du Chêne, tano,
bas-breton moderne tu nu, auquel nous devons le verbe
tanner est rappelé par Tliann (Haut-Rhin), Tenay
(Ain), Tannée y.Morbihan), Tannois (Meuse), Thenay
(Indre), Thenailles (Aisne), Taneoigné iMaine-et-Loire;,
Tan ville (Orne); par transformation du T en .S : San-
nois (Seine-et-Oise), Sannes iV'aucluse), etc.
Dans le lua-d, le mot ecl; entre fréquemment dans la
composition des noms de lieux habités; il vient du
germanique eike. Chêne; en allemand moderne eiche,
en flamand ecke, en anglais onk : Eecke, Esquehaquo
(Nord), Kcqucs, EcUe (Pas-de-Calais), Ecqloo, Eckc-
hout (Belgique), l'xquetôt lEure), l'icquevilliers Seine-
et-Oise).
Dans rh'.st, les localités nommées Esculaz, Culoz
(Ain), Escles Vosges', Ecueil Marne), ont le même ra-
dical que VAesciilux latin, autre nom du Chêne, proche
parent de Veirhe germanique par ses origines.
\^à siiivrc] (JHonGBS Gibal'Lt.
192
Lli JAUUIN
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du iJ juin iOO-i
Comité de floriccltcbk
M. Uapit lits, nionlrail iiiio bdlo sério do (llaimils |irovi^-
naiil ilo soniis do (ï. ijamlorensix fécondés par U. lA-ntoinri,
Uii'^lqiios variétés étaient intéressantes coinnie coloris et
l'une d'enlro elles nolnniinent était remaniuablo par la vipueiir
des hampes lloralcs et par ses fleurs amples nuancées de
carmin pille avee des rollels saumon.
Los Jli/ilraiigca llorli'iisia de M. Cniilaux étaient véritable-
ment remarquables par l'amiileur des ombelles, pour ceux
<ultivés on godets do lu ccntimctrâs, avec uno seule inflof-
rosceme. les autres à lige, à demi-lige, et en loufTc pour leur
forme parfaite.
Nous ritcrons encore l'apport de M. Launay. consistant en <
uniot de /Vii/.s/t'nioii dosoniis:ainsii|uequelques variétésd'.l/-
{l'i'Ki notamment VA. Shubcrli et l'.4. nrcojiliiitltDn a\\x llours
d'un rou;,'0 vineux, et un «ICillet dit (K. il'Iisp.ngne, à florai-
son continue se rapprocliant do l'G''. lion, de .\l.\l. (;ayeux
el 1.0 Clerc.
COMITK DKS OnoHIDÈKS
M. Page avait apporté des /Arliit purpurata tenchrosa dont J
quelques types étaient remarquables parleur coloris intense,
et une superbe loulTe abondamment fleurie de Sclinijifilium
cauilalum Wiillisii. .M. Caulliicr un Saccolabiiim ijiiltittuiii,,''
et un Cntuieluin Hiin(j,-rollii portant une hampe do lu fleurs, ,
plante r|uo Ton n'a pas toujours l'occasion de voir on aussi
beau sujet. <
QueUpics bonnes choses parmi d'autres plus ordinaires
dans l'apport do .M. Doin: Catflci/a Mossiœ \\'a(i»cri, blanc
pur. très beau, et diverses autres variétés do C. Moxsia-, '
Ijelio ciiltleiia letiehnisa Mossttr, CattUiia + Scmonliunn ■
(ai'n-ay <ji(iii.i Samleriana), intéressant et une belle variété
do C. Mei)deli.
Sei:tion des Uosns
La belle série île roses on fleurs coupées dans les sections ;
des Thés, hybrides do Thé, hybrides remontants, etc.. que pr^
sentait .\l. Hotheberg. contenait d exipiises variélrs Ur ni
quelques unes sont récentes elraérilent un place dans les col-
lerlions : M. Alfral Foulon, Pt-rles îles Panarlires. Girod (/<•
l'Ain aux pétales comme liserés do blanc, /••phirin Droiiin,
[^•uçhslerii simple rose pAle très joli, Clémence Marrhix { l'.WÛ)
nuance feu superbe, Trnni/sut). (ianlin //«(/iilsoii (1901) colo-
ris vineux vif inédit. Colonel Jn/fr. magnilique, G. Kahm-
iianil. l'ierre Afij/iion, Anluhie Ii'iroiie, GudrKin, etc.
Hemaripié aussi ime rose joliment panaché de la v.iriélé
/{eine Mtirie llenrirlle, provenant d'un accident lixé depui.s
4 ans, que .M. Lucien Holul avait envoyée.
Comité i>'Ani«)iu( iLTinK fri'itikhe
.M. Tarent présentait do jolis Brugnons /,or<i Sapiet; lldlif
lie Croiirels. des p{-chca Grosse )iiiijnini »e /i(i/irreldos Prunes
Heine Claude ; M. Enfer, des raisins Gradisltn. lloiirdiilès.
rrankenliil. Forster H'Iiilr Seedlintj et Chasselas de Fou-
lainehleau; .\f. .Nomblot t> variétés do Guigne, el M. Pélis-
siiT le lliiiiirieaii jiaiiarlu'.
(^INITR DE i:rLTl,nK POTAGIIIK
Ui'ii'irmes Choux-fleurs de la rnco i^cnormuni/ avaient r'.f
envoyés par .M. Uocidiou ; une caisse de fraises lAïuis Giin-
lliier. par .M. Jarles ; uno caisse d'ognons jaunes, belle con-
servation, par M. Iloulet, tandis que .M. Lambert présentait
cini| variétés do carottes cultivées sur couche : deini-loni/ue
Je Chantenaij, demi-longue fwir.tiie, rouge parisienne, demi-
courte de Guérande, grelot, courte de Bellot.
Rb.mî Raymond.
'WW
Les produits horticoles aux Halles
La vente des fleurs laiss'- beauioup à désirer; la marchan-
dise de plein air. étant très abîmée par les pluies, s'écoule
difficilement, quoique offerte à des prix très bas.
Nous avons relevé, le It juin les cours suivants :
Roses extra l" choix valent : Maréchal \iel. de 1 fr. à i fr. jl(;
PaulSci/ron do 2 i\ ti fr. ; Caplain Christ;/, de 1 fr. à 2 fr. ; La
France, de 1 fr. Tumi fr.; Ulrich lirunner, de 0 fr.5iJà2lr.;
Président Carnot. do 2 fr. à '.i fr. ; Xiphetos, de .'{ fr. 50 à 5 fr. ;
Caroline Tcstout de 'i fr. 25 à .5 fr.; Général Jacqueminot do
0 fr. T.'i à :( fr. Simccnir de la Malmaison do U fr. 75 à 2 fr. la
douzaine. i,es Œillets de choix valent «le 1 fr. 50 à 2 fr. 50 ;
Colosse, lie G fr. à S fr. la douzaine. I. Oranger vaut au détail
1 fr. .5(1; le cent de boutons. La Giroflée quarantaine, do
0 (r. 75 à 1 fr. la boite. Les Lillum llarrisii valent de (Ifr. à
7 fr. ; rubrum. 6 fr. la douzaine. I^e Lilas sur courtes liges
do 2 à .'! fr. la botte les Pivoines de :! fr. à 8 fr. la botte de
5 douzaines. Les Glaïeuls Cfihillc. de 0 fr. 75 à 1 fr. la
douzaine; <7(i(irfai't')i.?i.v do ;t à 5 fr. Les Iris valent suivant la
variété de 0 fr. 50 à 2 fr. la douzaine. I.^'s Pyrèthres valent
de 0 fr. 15 à 0 fr. 20 la bntle.
Les Cerises de la Vallée du Hhone, du Vuret du Card sont
peu abondantes: colles de Bourgogne commencont à paraître;
la vente en est assez bonne. Los envois de l'érhos d'Espagno
sont plus réguliers; celles de Perpignan vont paraître, la
récolte ilans cette région sera bonne, par contre la Vallée du
Hhéne s'annonce comme laissant ii désirer. Les Kraises sont
abondantes mais laissent, en général, à désirer comme bol
aspect, aussi la belle marchandise nminlienl facilement ses
prix.
Les prix pratiqués le IV juin sont les suivants :
Raisins lie serre noirs de 2 à 5 fr. "lO le kilo. Fraises do
série do 1 fr. à 2 fr. 50 la caisse; en provenance dlhires do
là5lr.la lorbeilie; de •'.arpentras de 0 fr. ,*<0 à I fr. ii) la
corbeille. Pêches de serre de u Ir. .5u à 'i fr. 5<ipièce. Melons
de 1 à 12 fr. 50 pièce. Cerises du Midi de 2 fr. 50 à i fr.
la corbeille.
Los Haricots verts des Bouches-du-Hliono commencent à
arriver, les envois du Var sont plus imporlants; ceux
d'Espagne et d'Algérie se terminent. Les Pois verts ilo Paris
ont fail leur apparition; les prix |>ratiqués tendent à baisser
on raison de l'importance des ariivages. Les cours do la
Pomme de terre sont en baisse. I^es .\sperges sont abon-
dantes el se vendent en conséquence ii des prix Ires modérés.
Les arrivages d'.Xrticliauts d'Angers elde Bretagne sont pou
inqmrlanls. les prix sont de ce fait Iris s.nilenus.
Artichauts de S à H Ir. le cent. Asperges de u Ir. V) à
1 fr. 75 la Imlle. Carottes nonvelli's de :i2 a :<i\ fr. les 100
bottes. Choux-fleurs <l<' Jk a 5o |r . Oseille de r, a lu Ir. les 100
Kilos. Salades diverses de .'( u lu Ir. le cent Pommes da
terre "^ ■ '">'.'> de is n ;;5 fr. les liHi kilos. Paricots verts de
55 a llo tr. Pois verts do '.'S à :i5 fr. les 100 kil...-.
V. I».
L-A TEIVI F» E RATURE
Les indicntioiis riilessi»/s sniil rcicvccs à Paris, au Ihennoinclre cenllçrnde.
Juin
1
2
3
4
5
6
14"
If.'
20'
21°
7
8
9
10
11
12
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14
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1
; -j h. Il 4 11. mutin.
Kh.nllli. —
Midi
1.:."
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5:7°
22°
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12°
■i b. soir
tib"* rt Imp" Hn»tk»lr«. §4*^, ri« ir Ufrrf iU — T»»»
N 369
LE JARDIN
5 Juillet 1902
CHRONIQUE
Enfin, il paraîtrait quo nous allons avoir bientôt la
Roso bleue, si co que nous lisons dans un journal du
matin est exact « Les bleuets sont bleus, les roses sont
roses... le vers eliarniant du poète n'est plus tout à fait
exîct. Voici qu'à l'inslar des bleuets, les roses seront
dorénavant bleues, ("est du moins ce que nous disent
les journan.\ anglais. Il paraîtrait qu'un liorliculleur
amàricain, M. Mac Donald, vient après de longues
expériences, de trouver le moyen de décolorer les roses
et de leur donner une charmante coloration d'azur. La
nouvelle roso bleue vient d'arriver à Liverpool, après
une heureuse traversée de l'Atlanticiuo. Lllo fera inces-
samment son apparition dans les jardins botaniques de
Kew. A quand les bleuets roses? »
Mais, cher confrère, les Bleuets roses ne sont pas un
mythe et nous n'avons pas à attendre leur apparition !
Ils sont connus et cultivés depuis Ionj,'temps déjii aussi
bien quo d'autres variétés à Heurs violettes, liianches ou
panachfos. Il est vrai que les mots « Ulcucl rose » jurent
quelque peu d'être accolés l'un à l'autre aussi bien quo
«Rose bleue». Enfin si ces dernières iloivcnt un jour
exister, souhaitons qu'elles fleurissent a. l'automne, car :
Une rose d'automne est plus i[u'une autre belle.
«
» •
On a, il différentes reprises, étudié l'action des vers de
terre sur le sol. Darwin a magistralement montré quel
était leur rôle dans le labourage de la terre, mais on ne
s'est jamais préoccupé de savoir à quel point de vue et
comment ils pouvaient agir sur sa composition chi-
mique et sur les substances minérales qui y sont ren-
fermées. M. Dusserre a tenté de résoudre le problème
et est arrivé à un très intéressant résultat. II place des
vers de terre dans une caisse remplie de terre de jardin
tamisée pour séparer les parties les plus volumineuses.
Au bout de quelque temps, il analyse comiiarativement
la terre ordinaire et les déjections laissées par les vers
et il trouve que la malirre organique est plus humiliée
dans ces dernières; sa nitrification sefai' cinq fois plus
vite que pour la matière organique de la terre normale.
La quantité d'acide phosphorique assimilable est en
même temps plus accentuée. La chaux, sous forme do
carbonate, a en même temps augmenté et passe sou-
vent de i,46 0/0 à i',79, pouvant même monter jusqu'à '.K
L'influence chimique, exercée par les vers, est donc
considérable. Darwin avait calculé que ces animaux
rejettent :^-'i 100 kilos de déjections par hectare, annuelle-
ment. Il y a donc do ce fait une augmentation cl une
régénération de calcaire qui n'est pas à dédaigner. En
supposant qu'elle soit de 1 0/0, ce serait donc chaque
année, dans chaque hectare de terrain, une rentrée do
25 'i kilos. Or, on sait que sous l'action des causes météo-
riques, le calcaire tend ;i disparaître du sol. Ce sont les
vers qui sont chargés de le restituer sans cesse. Ils
ne servent donc pas seulement à aérer le sol et à l'ameu-
blir; ils tranforment les matières végétales en humus,
dissolvent certaines matières minérales et régénèrent le
carbonate de chaux. Le fabuliste aura éteinellemcnl
raison :
On a souvent besoin d'un plus petit ([ue soi.
«
» #
Quelle est l'action du pollen sur les fleurs'.' Suffit-il,
comme on a tendance à le croire, de déposer du pollen
sur le stigmate d'une fleur pour que la fécondation
s'opère? M. Hartley, de Washington , qui vient de
s'occuper do cotte question a montré qu'on appli(|uant
la poussière fécondante au moment où l'on su[jprimo
les étamines, on réussissait parfois, mais qu'il était
loin d'en être toujours ainsi. Les fleurs de Taliac sont
tuées par une pollinisation prématurée; le pollen les
fait mourir et tomber. Il émet des tubes qui descendent
dans le pistil mais sans amener aucune fécondation,
lien est de même dans les Daluras; mais ici les fleurs
se contentent de se flétrir sans tomber. Le même effet
se remarque sur les (.Cotonniers et sur les Tomates. Par
contre, les fleurs de l'OrînigiT supiiortent parfaitement
et sans mauvais effet, le contact du pollen, même neuf
jours avant la maturiti'. On voit que les mystères de la
pollinisation sont encore loin d'être éclaircis; de nou-
velles observations s'imposent.
« «
Encore une supérioiilé qui est en voie do nous
échapper! La France jusqu'à ces dernières années four-
nissait à elle seule, les trois cinquièmes de la consomma-
tion de Smyrne, pour les l'ommes de terre. Les Italiens
se sont appliqués a nous faire concurrence et dès 1000
ils expédiaient .0010 sacs de tubercules alors que notre
importation tombait à l:iU(iO. 11 est à craindre que celte
concurrence aille on augmentant. D'où vient ce fâcheux
état de choses? tout simplement de ce quo l'Italie peut
faire une récolte plus précoce et expédier ses Pommes
de terre dès le mois de juillet. Nous, nous attendons
pour le faire, jusqu'en septembre. Les Pommes de terre
italiennes sont bien loin de valoir les nôtres, et malgré
cela, nous courons grand risque d'être dépossédés. 11
est donc de toute nécessité de se livrer pour l'exporta-
tion en Orient, à la culture des variétés hâtives, qui
réussissent fort bien dans certaines parties de la France.
*
» »
A l'époqui^ oii l'on cherche de plus en plus à inlro-
duire chez nous et à vulgariser la pratique de la créma-
tion, voici que dans l'Inde — le pays où cette coutume
des plus hygiéniques a régné jusqu'ici, et cela depuis un
temps immémorial — on propose de la supprimer, dans
un but agricole. « Il n'y a pas de substance au monde
plus riche en nourriture pourles plantes que le cadavre.
(Juand on le brûle, l'azote se perd dans l'air, h'.n l'esti-
mant 8 francs la livre, la chair et les os d'un homme en
contiennent pour huit roupies. Cela vaut donc la peine
dol'emmagasiner dans les racines des plantes au lieu de
le laisser se disperser dans l'air. » Voici qui est pra-
tique : avec la mort produire la vie, et le fait est
d'autant plus significatif que c'est l'opinion d'un
Brahmane. C'est le cas plus que jamais de <lire : Dead
is inoney.
«
» •
Les Asperges n'ont pas été trop abondantes cette
année et les amateurs ont du le regretter vivement. A
ce sujet, je vous apprendrai qu'au bon vieux temps, au
milieu du xvi' siècle, on n'aimait l'Asperge que fort peu
cuite. On la recherchait croquante et on se contentait
de la tremper un instant dans l'eau chaude. D'après
(Charles l''.stienne. en lô:!'.', quand on voulait exprimer la
promptitude avec laquelle une chose avait été faite, on
disait proverl)ialement que ça n'avait pas demandé plus
de temps qu'une Asperge à cuire. C'était aussi le temps
des salades bizarres et étranges qui demandaient, de la
part du consommateur, un estomac solide et de bonnes
dents. Une recette énumère dans leur composition :
Laitues, Fenouil, lîourrache, Persil, Cerfeuil, Menthe,
Escarolle, < irigan, fleurs de Sureau. Dans une autre, nous
trouvons l'emploi des oignons cuits assaisonnés avec
du vin doux!
P. Haiiiot.
i'Ji
LE JARDIX
Nouvelles horticoles
M. Mougeot. Ministre de l'Agriculture. — l''idèle
.1 uns Ir.kditioiis, rixus n'iiroduiscms ici, ainsi que nous
l'avons fait pour ses prédécesseurs, le portrait de
M. Mnugoot, le nouveau minislro de l'Apriculture.
M. Mouj.'eot est no à Montij;ny-li'-Roi (Ilaulc-Murne), le
10 novembre INjT. Propriélaire, avocat, il a été nc>n)iné
maire do Langres. en 188S. Elu député, pour la pre-
mière fois, en i^'J3, il n'a cessé, depuis, de siéger au
Palais Hourbon.
M. Miiugeot est très populaire dans son déparlcmenl,
comme il l'est aux Postes el Télégraphes, dont il a si
utilement amélioré et transformé la plui>urlcles services.
Nous avons toute raison de penser que le monde agri-
cole el horticole ne l'aura pas en moindre estime.
Il nous est d'ailleurs agréable de constater que
M. Mougeot n'est pas un étranger pour rilorticulture,
car il est depuis longtemps président de la Société
d'Horticulture de Langres.
Au ministère de l'Agriculture. — .Nous apprenons,
avec le plus ;:raihl |ilaisir, la noiiiinalion de M. Leroy,
le très aimable el sympathique ancien chef du secréta-
riat de ^L Viger, au ministère do l'agriculture, aux
(onctions de sous-chef du cabinet de M. Mougeot.
Grâce à la connaissance approfondie qu'il a acquise
des services administratifs du Ministère de l'Agricul-
Uire, grâce aussi à des qualités personnelles bien
servies par une grande activilé, AL Leroy saura,
certainement, se rendre très utile dans l'exerciee de ses
nouvelles fonctions, et .sa nomination sera évidemment
bien accueillie des horticulteurs, parmi lesquels il
compte de nombreux amis.
Distinctions à l'Horticulture. — Mérile agricole :
A l'occasion de la distribution des récompenses de la
Société Nationale d'Horticulture do h'rance, les nomi-
nations suivantes ont éti' faites, au grade de Chevalier
du Mérite .Vgricole :
M. Louis Deny, membre de la commission d'organi-
sation des expositions el secrétaire du comité de l'nrl
des Jardins, fils de l'archilecle-paysagisle bien connu;
M. Ilémard ^Honoré-Jean), membre assidu de plusieurs
commissions de la Société.
l'aimes aradémifjiiex : A la môme occasion, les palmes
d'Officier d'.Vcadômio ont étr- remises à M. Quénat, archi-
tecte-paysagiste, qui est, depuis de longues années,
un des membres les plus actifs de la commission des
expositions de la Société Nationale d'Horticulture de
France.
Ont encore éléprornus dans l'ordre du .Mérite .\gricole:
Orailc d'iif/iciei: — .\l. Mallévro (Alfroit-Jules). priifo.sseur
de zootechnie à l'Iiisliliil tiiiljoiuil agroruiiiiir|ue.
draitc ili' clu-ralicr. — M.\l. Tniussu (Cliories-Ilonry), agoni
comptiibln à l'Institiil nutionul ngronoini<|iie; l'orliiT ll'iiiili,
docteur un médecine, ré|iétileiir a l'Institiil natinnal agrom»-
miiiuo.
A tous nous adressons nos bien sincères (élicitalions.
Bureau de la Société nationale d'encouragement
à l'Agriculture. — La Société nationale d'eiicoiirage-
monl a r.Vgriciilture vient de renouveler son bureau
qui est ainsi composé : M.M. Caze, président; Casitiiir-
l'i-rier, Jean Dupuy, Gomol, Grandeau, Leglmlie, Le
Play, Itislcr, Honna, Tisserand, vice-présidents; de
Lagorsse, secrétaire général; Mornet, J. ('.azelles,
A. Couteaux, Nocard, Hossigiiol, Vacher, secrétaires;
liérnnger, L)elhau, trésoriers; Ledru, bibliolhécairo.
Amélioration des plantes fourragères en Algérie.
— Dans l'une des dernières séances île laSoeiéle Natio-
nale d'.Xgriculture, .M. Schribaux a entretenu la Sociél<
d'une question importante pour le développement de
l'Agriculture algérienne. Il s'agit de l'amélioration des
plantes fourragères susceptibles d'être cultivées avec
avantage dans notre belle colonie d'Afrique.
l'ourles terres irrigables, la Luzerne demeure la plante
par excellence, mais ces terres sont l'exception, el pour
les autres il faut trouver des plantes capables de sup-
porter la sécheresse.
Avec la logique el le bon sens qu'on trouve dans les
idées simpli's, M. .Schribaux se demande pourquoi on
ne ferait pas pour les barres méridionales ce qu'on a
fait ilaiis nos régions à climat lem|iéré.
D'où viennent les plantes que nous cultivons actuel-
lement dans nos prairies''
Elles apparliennent à la flore spontanée, comme ori-
gine, et c'est le long des chemins el des haies (|u'on les
a recueillies, pour les améliorer par sélection.
C'est en partant -do celle idée que M.M. Kiiill et
Hyf ont poursuivi de très intéressantes expériences; les
faits constatés sont encoui-agcants el font [irévoir des
résultats liien supérieurs à ceux lenli's par l'aeellmata-
lion do plantes étrangères, provenant de climats fort
dillérenls.
Au pesage de Longchamps. — Ce titre n'implique
nullement que nous soyions dans l'intention do vous
fournir des tuyaux sur le prochain gagnant. Le sport
n'est pas dans nos cordes et c'est horticulture que nous
voulons vous parler, comme toujours.
Le pesage de Longchamps est deveiiii un centre de
décoration horticole tellement intéressant, que nous
croirions manquer au devoir en n'adressant pas nos
félicitations au créateur, très probablement l'inspira-
teur aussi, des innovations que la .Société d'Encoura-
gement vient do réaliser sur les terrains qui lui sont
concédés.
Tous les ans, au moment des grandes réunions spor-
tives de printemps et d'automne, les jardins clu pesage
se revotent d'une brillante parure florale. Cette année
particulièrement, 'SI. Corneau, le distingué directeur
des parterres et plantations de la Société d'Encourage-
ment, a fait merveille. Tout le monde a ]iu admirer les
superbes massifs de Uhododendrons fournis en location
par.M. Moser, mais c'est surtout dans la composition
des corbeilles lie fleurs qu'il avait su donner une noie
très originale, très personnelle. Nousavonsnoté, en par-
ticulier, deux corlieilles d'Hortensias roses bordés de
Pélargoniunis el de laquelle émergeaient les tiges élan-
cées de noMilireuses Digitales fleuries blanches et roses.
Hien de plus harmonieux comme coloris, rien déplus
élégant el île plus nouveau que ces corbeilles pour la
confeelion desquelles nous félicitons .M. Corneau, qui
n'en est pas à son coup d'essai, el nos lecteurs tavciit
par les trop rares articles qu'il nous envoie de loin en
loin qu'il compte parmi les botanistes el les ornemon-
tistos français les ]>lus distingués.
Congrès et exposition internationale d'Horticul-
ture de Pau. — Ainsi que nous lavoiih déjà annoncé.
In ville de l'au organise, avec le concours des Sociékn
agricoles el horticoles locales, a l'occasion des Congrès
poniologiques qui doivent se tenir dans cette ville du
5;7 septeiiibro au '-' oclobro prochain, une I-^xposilion
inb'rnatioiiale de l'omologie el il'Horticultiire.
Le Comité d'organisation de colle exposition, préside
par M. H. Faisans, maire de la ville de Pau, a élaboré
LE JAUDIN
195
un programme très complot, ilmil voici les principales
divisions :
Fruits (ic taille; Fruits à ciilro; Horticulture d'orne-
ment; Culture maraichère; lùiscipHcmcnl liorlicolo;
i\.rts et industries se rattachant a l'IlurticuHure ; Api-
culture, etc.
\ji\ei impnrtance toute spéciale sera donnée auxcnu-
cours d'emballa^'e et de conservation des fruits, des
fleurs et des légumes.
Des rocomi)enses seront égalomeut altriliuécs .lUx
meilleurs mémoires traitant des questions inscrites au
programme, et se rapportant principalement à la cul-
ture fruitière, à la conservation dos fruits, au traite-
ment des maladies, à la destruction dos inscclrs, à la
eréati(ui des jardins sco-
laires, etc.
Knlin, une vaste enquête
est organist'o pour étidilir
la monographie des es-
pèces et varioti's déplantes
fruitières cultivées dans le
département des liasses-
Pyrénées.
Les congrès, organisés
sous le patronage et avec
le concours de la Société
Pomologique de France
pour les fruits de table et
l'Association française po-
mologique pour les fruits
à cidre, se tiendront pen-
dant la durée de TExpo-
sition.
Les séances des congrès
alterneront avec des excur-
sions dans la région py-
rénéenne Le programme
en sera public ultérieure-
ment.
Des démarches sont
faites auprès des Compa-
gnies de chemins de fer
pour obtenir, en faveur
des congressistes et des
exposants, les réductions
d'usage.
Pour tous renseigne-
ments, s'adresser, soit à
M. le président de la com-
mission d'organisation, à la Mairie de Pau, soit à
M. II. Martinet, commissaire général de l'exposition,
Kiî, lioulevard Saint Germain, à Paris.
Concours annoncés. — A l'exposition inlcrnalionalo
de Lille quo nous avons déjà annoncée et qui est
ouverte depuis mai dernier, la Société des Chrysanlhé-
niisles du nord de la France et la Société centrale
d'Horticulture du Xord organisent pour les li, 1.5, 1(1, 17
et iS novembre prochain des concours do Chrysan-
thèmes, de plantes ornementales, lleurs, fruits et
légumes. 'A.MO francs de prix seront distribués.
Les journaux horticoles anglais et la coronation.
— La plupart des journaux horticoles anglais ont
public des numéros spéciaux à l'occasion du couroime-
menl du roi, si malheureusement retardé par les dou-
loureuses circonstances que l'on connait. Nous félicitons
nos confrères anglais d'avoir voulu faire participer
l'horticulture à un événement historique et leur expri-
mons les regrets sincères que la maladie du roi soit
Clitlié l'îroii
.\t. \h'
Minisli'C do l
venue au dernier moment contrarier les projets et trou-
bler la joie de lout un peuple.
Les exportations des fruits et des graines des
Etats-Unis. — N"US relevons, dans les statistiques
publiées par lo Département ilo l'.Vgriculture aux Elats-
l 'uis,les chilTres suivants qui inliressent l'horticulture :
Valeur des exportations de fruits faites en Angleterre,
l.lin.OUi) dollars; en Allemagne -MliS.OUU dollars; au
Canada l.:r,li.O(lO dollars; en Hollande 1.222. OUI); en
Helgique, Ml.OOa dollars et en l''ranio, .098.000 dollars.
N'aleurs des semences et graines exportées : en Angle-
terre, 2.151.000 dollars; en Allemagne, l.fi04.O0O dollars;
au Canada, i.27J.O0O dollars; en Hollande l.llT.OOOdol-
lars; en France. 270.0UO
dollars et en Belgique
218.000 dollars.
L'Osier français. —
L'Osier d'origine française
est très apprécié à l'étran-
ger, et les documents pu-
bliés par l'administration
des Douanes accusent
une augmentation cons-
tante du chiffre de nos
exportations d'Osier :
1:î.(i03 quintaux métri-
ques en 1,S99; 14.387 en
l;)i)0 et i.5.2'J2en l'JOl. .Les
cinq premiers mois de 19('2
sont également en progres-
sion marquée sur la pé-
riode correspondante des
deux années antérieures.
Il y aurait lieu de se
féliciter d'un pareil résul-
tat, si l'on pouvait avoir
l'assurance qu'il n'est pas
l'indice d'une situation cri-
tique de la vannerie fran-
çaise. Au lieu d'exporter
l'Osier, qui est uik' matière
première, n'y aurait-il pas
plus d'avantages à le ma-
nufacturer nous-mêmes?
La vannerie, tout au
moins la vannerie com-
mune, est une industrie
agricole qui fournit, l'hiver surtout, des moyens
d'existence à un certain nombre d'habitants des cam-
paLines. Beaucoup de vanniers, du reste, exploitent
eux-mêmes les oseraies dont ils mettent en (ouvre
les Osiers, do telle sorte que plus leur travail prend pe
développement, plus la culture des Osiers s'étend au-
tour d'eux.
Marché annuel des Poires et des Pommes à cidre
;> Francfort. — Le Comité des Halles centrales de
l'i-.incfortsur-Meiii vient de décider de créer un marché
annuel de Poires et île Pommes à cidre.
Le premier niarchi' se tiendra vers la fin du mois de
-i plemliro (irochain et durera trois jours.
Le record de la moindre vitesse. — Si on en croit
M. Sarge, nos coiniiagnies de chemin de fer tiendraient
le record de la moindre vitesse en matière de transport
de marchanilises. A l'appui de son assertion, il apporte
les faits suivants :
Angleterre : trajet do Londres à Manchester, 397 kilo
I c.r.ox
.Vgriculluro
190
LE JARDIN
métros, ilélai un jour (la grande vilesse psI la marche
normak' «les (rains dans co pays-là); Franco : Mo
Roubaix a Reims 2i'i kilomèlrcs, l jours; Anplelerro :
do Londres à RoUast, -lOri kilcmiétrcs, 2 jours; France :
de Rouliaix à Rolfurt, ôf'.S kilomètres, 7 jours; Améri-
(|ue. Etals-Unis : do New-YiTk à Chicap", 1,4*8 kilo-
mèlrcs, 1 jiiurs ; l'"iance :dc Roubaix à N'ice, l,4i(i kild-
mélres, 13 jours.
l£n l''rani'e, lapclilo vitesse deseend parfois au-dessous
do iô kilnmi'tres par ji'ur, tandis qu'elle s'élève : en
Allemagne à L'OD kilomélres à jiartirdu deuxième jniir
(le premier jour, la vitesse n'est que île 100 kilomètres)
en An;;lctern' à 30i» et plus, et aux l'Uals Unis à 370.
Destruction de la Piéride du Chou. — Les Choux
sont cha(|uo année infestés par un pai>illon diurne <li-si-
pné sous le nom de Piéride, qui y dépose sa larve. Cette
larve eommel des ravages très grands. Il y a plusieurs
moyens d'atténuiM- le mal, mais le plus efficace est
celui que nous avons vu appliquer dans les cultures
potagères do l'Asile Sle-Annc par M. Daulhenay. Pre-
nez ilu superiihospliale de chaux très sec-, réduit en
poudre très fine, et rcpandez-le vers le soir, lorsque la
rosée conmience à paraître, alin que cette poudre se
fixe ilavanlago sur les feuilles légèrement humides.
Uuant à la quantité, on peut aller jusqu'à cinq kilogr.
par are sans nuire a la végilation.
Les fleurs comestibles. — Les Heurs jouent au point
do vue de l'ornementation et de l'embellissement des
végétaux, un rôle considérable, mis tréqui'Uiment a profit
par les iiorliculleurs et les paysagistes, pour le déve-
loppement des scènes paysagères, et la composition de
nombreuses corbeilles de plantes ou d'arbustes lleuris.
Leur utilité pour quelques-unes d'entre elles est tout
autre, car on peut, après leur avoir fait subir au pn-a-
lable quelques apprêts, les adjtiinilre a nos menus culi-
naires.
Parmi celles de nos pays nous citerons tout d'abord
colles du Robinier blanc, désigné le plus souvent, quoi-
que bien à lorl. sous le nom d'Acacia. Ses grandes, nom-
breuses et belles fleurs disposées en grappes pendantes,
s'épanouissent de la fin mai jusqu'en juin, embaumant
l'air d'un agréable parfum de fleur d'oranger; cueillies
a point c'est-a-dire au début de leur épanouissement,
on en fait de forts appétissants beignets.
Celles de la Capucine grande, qui varient du jaune
citron jusqu'au brun, servent à orner les salades, leur
communiquant do plus un goût assez a;;rcablo. luette
plante annuelle se sème en jdace auprès d'un mur à
bonne exposition, dès que les gelées ne sont plus à
craindre; elle y croit rapiilement, se couvrant i)ar la
suite d'innombrables nour>.
Les belles fleurs Idcucs de la Rourraehe s'emploient
également >oit seules ou associées aux préci'dentes et
pour h-> mêmes usages. Celte plante annuelle se sème
au printemps ou ii l'automne et le plus souvent >o res-
sème d'elle-même les années suivantes. Colles du Y.irca
j/loriosii sont blanclies, pendantes en forme de tulipe,
au nombre do 1.5(1 à 'JW sur une grosse tige pyramidale
haute de 0"'70 ;i l mètre; elles s'epaimuissent do juillet
à septembre. CJn les consomme soil seules, en salade,
ou associées avec un légume employé à cet usage; elles
communiquent ii l'ensemble un léger mais agré.ible goûl
de noisette.
Les pétales de fleurs d'Oranger, h fruit doux ou amer
ainsi qu(> celles des (atronniers, entrent dans lacompo-
silion d'exc-ollenle» conflluros digeslives cl agréabli>-
mont parfumées.
Il'lliii'iil l't iTILilie iiiiii'. recevoii!- cerlaines ciinliserie»
dont la Rose, la Violette elle Jasmin, plantes à parfums
suaves, font tous les frais.
Enfin un arbrisseau de l'Europe méridionale, l«
Câprier commun, rustique en Provence, où sa cullure
est assez répandue, produit en abondance de nombreux
boulons floraux qui, cueillis jeunes, avant leur épa-
nouissement et confits au vinaigre, sont ensuite livrés
au commerce sous le nom de « câpres ».
Et parmi les substances aromaliques employées dans
l'assaisonnement des mets, le clou de girofle n'est autre
chose que le bouton floral préalablement desséché du
Giroflier, Myrlacéearomatique originaire des Molnques.
iAffrirtilture modcrnf).
Nécrologie. — .M. Maiu: Mu.meli. Nous avons le
regret d'apprendre la mort do M. Marc Micheli, l'émi-
nent botaniste Genevois.
Savant très distingué, il s'était en dernier lieu spé-
cialisé dans l'étude des plantes rusti(|ues de l'Asie
occidentale, et tout récemment encore il nous faisait
connaître une plante très intéressante de ces régions,
le Fritillaria (iskabadeusis, dont il a elé déjà fait men-
tion dans le Jardin.
Il fut aussi un des i)remiers à vulgariser pour la mul-
tiplication des CUauthus i»rt»ip/er/ le greflago sur coty-
lédons de Colutea.
M. Micheli avait une réputation justement méritée
de courtoisie et d'aflabilité. Il sera regretté en France,
où il venait souvent prendre part aux travaux des jurys
de nos graniles expositions, et assister aux réuniiins
de nos principales Sociélés, notamment à celles de la
Société Nationale d'Agriculture et de la Société Natio-
nale d'Horticulture de France, dont il était membre
correspondant.
Indépendamment de nombreux articles publiés dans
les journaux horticoles, et ilont plusieurs ont paru dans
Le Jardin nous ilevons à M. Micheli divers travaux do
botanique pure, qui l'avaient depuis longtemps placé
aux premiers rangs des botanistes de notre époque.
Nous avons le regret d'annoncer la mort, à Saint-
.Martin du Touch, près Toulouse, de M. Simon Délaux,
vice-président de la Société Française des Chrysanlhé-
mistes de Lycm.
M. Simon Délaux était une personnalité dans le
monde horticole: il s'était particulièrement distingué
dans la culture des Chrysanthèmes, et on lui doit un
grand nombre de très belles obtentions.
Expositions annoncées
Lille, mai à soplembro. Exposition internationale générale.
Dammartin (Seino-cl-.\larne), acM'it. ICxp. horticole et des
heaiiN arts.
Mclun, i-'< noiM. lîxpns. générale.
Besançon, l'i 17 août. I^xpnsilinn générale.
Boulogne sur-Seine, du l'i) nu 'i\ sept. Exposition générale.
Pau. lin scpleniliro (Congrès pomologicpie) île la Société
poniologiipic do France (fruits do table} et de l'Association
française poniologiquo (fruits ù cidre) et à cette occasion
exposition générale et internationale de fruits, plantes, ma-
tériel, etc.
Amiens, l'.i nclobre. Congrès pomologique.
Angert. 7-16 novembre. 7"" Congrès do la Société française
de I '.lirysanlhémislcs et exposition spéciale de Chrysan-
llièuies.
Anvert. — I)u n au 10 novembre \Wi, concours Interna-
tional de Clir\saiithèmes.
Elbcuf s-ll novembre. I',.vposilion do Chrysanthèmes.
Armentitres, '.•■lu novembre. Kxpusilion de Chrysanthèmes,
(le Irinis it légumes.
Alger. U l'i et li'p novembre. H.vposilion do fleurs, fruits.
hViiuies, plantes industrielles.
Coutances, 15-17 novembre. Uxp. do Chrysanthèmes ctfruits.
LR JARDIN
197
lia culture en touffe du Ficus elastica
Il n'esl peut-être pas de planto (l'a()partemonl qui
soit, aux l'Itats-Unis, l'olijet (riini- plus larf;o pi plus
solitlo faveur que le » l^aoutrliour », si nous nous re-
portons il ro|)iiiioii (''mise par lo dardoninj.
Dans eliaquo collection linmestique, dit ce journal, on
F;g. 1 --). — Vints aijc de It.lit iiiois,
est sûr do trouver un et niomo plusieurs spécimens de
celle [)laiile. Par ses feuilles d'un beau vrrt, larges et
luisantes, par son port majestueux, par sa résistance
aux malailies, elle mérite certainement cette faveur.
Elle est une plante d'appartement idéale.
Dans les cinq dernières années, la vente a été consi-
dérable et toujours croissante, à tel point que les
demandes ont dépassé de beaucoup ce que le plus
enthousiaste producteur eut pu prévoir être vendu en
dix ans.
Heureusement que les nouveaux procédés de culture
ont permis aux horticulteurs de pouvoir être en mesure
de satisfaire aux demandes; et même, grâce aux faci-
lités offertes par les nouvelles méthodes, les prix se
jeunes plante». Colles à une seule lige de O^CS à O^OO
do hauteur, plantées dans un pot de (•'"l.'j sont toujours
très demandées. La forme raniiliée, l)asse et bnisson-
nante, portant de 3 à (i branches et mise dans des pois
de même grandeur est ('galenient très demandée.
Hobert (Iraig and Sons, de l'hiladelphie, se sont fait
une s|iécialilô do plantes de cette forme, durant les
doux anni'es qui viennent de s'écniilor. Les illustra-
tions cijoinles, reproduites d'après lo Garde/ti/it/, re-
présentent lies plantes mises en vente par cette maison.
Ces spécimens ont été bouturés en février. Doux
mois environ après le bourgeon central a été supprimé,
.lusqu'à la fin de mai les plantes ont été laissées en
serre et traitées à l'engrais.
La section de la tête fait partir les l)ourgcons laté-
raux, qui ne tardent [las à prendre un beau développe-
ment.
Vers la fin do juin les plantes sont mises en pleine
Fig. 102. — Ficus âgé de onze mois.
terre, avec un abri temporaire en toile. Celui-ci sera
supprimé en août. Ces plantes ainsi traitées seront à
l'automne la reproduction en miniature des plus be^ux
et des plus élégants sujets vieux de deux ans. La plante
représentée par la figure 100 a six branches, elle a
environ 0"'35 de hauteur et présente en largeur un dé-
veloppement égal.
La figure 102 représente un Ficus ramifié âgé de
onze mois. Il est dans un pot de0"'20 et a 0"'SO do haut; il
est naturellement buissonnant n'ayant pas été rabattu.
La figure 101 représente un autre Ficus âgé de 9 mois.
L. ÏRirscHLEn.
Fig. 11'!. — Ficus âge de nenf mois.
sont abaissés et la popularité des Caoutchoucs en a iti^
augmenti'e.
La variété la plus en laveur est le Ficus elastica var.
behjicd. Son nom lui vient de ce qu'elle est très culti-
vée en Belgique. Chaque année une grande quantité de
plants racines et même de simples boutures sont
importés.
C'est au commencement du printemps qu'arrivent les
Li'Ei^aeum maeranthum
h'Ejcacum maeranthum est une remarquable plante
de la famille des Gentianées, importée des montagnes
de Ceylan en 18.")2. Ce n'est donc pas une plante
nouvelle que nous signalons, mais une plante peu
répandue, pour no pas dire presque inconnue dans les
collections. Cependant ello est digne de prendre rang
198
LE JARDIN
avec les lirillantes plantes que sont les Lisiunthvs, les
Cliironia, etc., mais que l'on considiTe comme très
difficiles à cultiver et surtout à obtenir dans toute leur
licauté. C'est, sans aucun doute, celte soi-disant culture
didicile qui a empêché VKxticuin miicraiithttm «le
devenir ce que l'on peut appeler une plante " populaire n.
En eflel, en recevant une nouvelle introduclion, on
avait l'haliitude. ii cette époijuc, do la mettre en serre
chaude pour la faire pousser vite et pour làclior de la
multiplier prompteinenl. Tout en reconnaissant ce
qu'il y a tic loualile dans celle façon de faire, il faut
reconnaître, cependant, que ce système n'est pas appli-
cable à toutes les plantes, et surtout pour celle qui
fait l'objet de celle note; car celte plante ayant besoin
d'avdir ses tiges bien aoùlces à l'air, se détruit infailli-
blement après un séjour trop prolongé dans les serres.
L'Ej-acuin macrartthiim forme une plante herbacée,
d'un beau port, atteignant 0'"ôO environ de hauteur,
dont les feuilles glabres, sont opposées, ovales, d'un
vert clair brillant, parcourues par trois nervures prin-
cipales, convergentes \ers le sommet, à la manière des
Mélastomécs; les (leurs sont d'un beau bleu azuré, de
0"'(»5 enviriin de diamètre, à grandes étamines jaunes
et réunies on bouquets corymbiformes. axillaires et
terminaux.
On projiage cette plante par semis et par boutures.
On sème en avril, en pots ou en terrines, en terre de
bruyère sablbuse et sur la surface; on couvre simple-
ment les pots d'une feuille de verre, puis un les place
sur une couche, ou sur une douce chaleur de fond en
les maintenant humides et omltragi^es jusqu'à ce que
la germination s'opère. On peut appliquer enraiement le
procédé qui réussit aux Gentianées en général : On
remplit des pois de bonne terre de bruyère finement
tamisée; on place les pots en serre chaude, el, en les
seringuant souvent, il se forme une pelilc mousse à la
surface de la terre; alors, on sème les graines sur celte
mousse, on continue les seringuages, et. les semis
réussissent parfaitement bien; car cette mousse, en
enlrclonant une fraîcheur constante autour des graines
les fait germer promplcmenl, et. dans la suite, jeunes
semis et mousse végètent admirablement bien onsenilile.
Ouel que soit le système employé, lorsque les i>lanls
sont su flisam ment forts pourqu'on puisse les mani|iiiler,
on les repique dans des godets, en employant pour
cette opération, de même que pour les rempotages
successifs, un mélange de terre franche, de terre do
bruyère et de terreau en quantité^s ;i peu près égales. ( In
place ensuite les jeunes plantes sur une petite couche
où on les lien t. du reste, j)endanl l 'clé, mais on les laissant
a l'air libre dès le mois de juin, et en ayant soin de les
abriter ilu soleil. Vers le milieu de l'automne, on rentre
les plantes en serre tempérée, en prenant soin do les
placer dans un endroit bien éclairé, et ilo ne les arroser
que quand le besoin s'en fait sentir. Au printi'ipps
suivant, on les replace de nouveau sur couche, et,
lorsque la végétation a de nouveau recommencé, on les
rempote dans des pots de O^aO de cliamèlre, ou clle>
fleuriront.
Les boutures faites au printemps, dans des godets, u
raison de trois boutures par godet, que l'on place sur
couche, s'enracinent avec une grande facilité. I)ès que
lo9 boutures rommencenl à végéter, on les rempote dans
des pois, sans les séparer, allii d'à voir des fortes toulfes
pour la garniture >lu jardin, puisqu'on peut les mettre
Immédiatenienl en plein air, dans un euilroil ombragé-.
ou elles se ramifieront bien, tout en lleurissanl ilopuis
le mois de juillet jusqu'en automne. Os plantes sercuit
traitées comme celles provenant de semis, c'esl-à-dire
qu'on les rentre en serre tempérée pour i»asser l'hiver.
l»'ai)rès la culture facile que nous venons d'exposer,
nous ne craignons donc pas de recommander, aux
amateurs, r/i'.rnci/w) «i r/cz-rt ///// m »i, assuré d'avance qu'ils
trouveront, dans cette jolie Gentianée, un bijou de
plus pour l'orneiiienlalion des parties ombragées de
leurs jardins.
Henri Thecueb fils.
Une révolution chez les Bégonias
Les espèces do Bégonia sont nombreuses : plus de
500 ont été décrites. Les variétés en sont innombrables;
les praticiens en connaissent beaucou)), mais, beaucoup
plus leur sont inconnues.
Ce genre a incité quantité de semeurs, et des hybrides
remarquables ont été olitenus. Ce n'est pas dans le but
d'en faire le dénombrement que j'écris ces lignes, car
pour moi c'est un ti-avail surhumain.
Mais je tiens à montrer aux lecteurs de cette bonne et
utile publication, ce que les praticiens peuvent encore
espcTcr voir dans le genre lieijoiiia.
V.\ c'est clans le phénomène pléthorique nommé dupli-
catiire qu'il faut attendre des surprises.
Chacun sait ()uc, dans les lieiionia tuberculeux à
fleurs doubles, c'est seulement chez les fleurs mâles
que la dupli;ature est ol>servée.
Mais voici ([ue. dans un groupe de IJégonias diffé-
rents, nous assistons à une duplicalure d'une autre
nature.
M. V. Lcmoine, do Nancy, en produisant les Uegotiia
seiiijieriliireini à fleurs doubles a ouvert un champ
nouveau.
Il semble ([u'un trouble profond envahit ces plantes
et les porte vers VliCiinaphrodilis/ne. lùi attendant, ces
Heijo/iiii nous montrent des fleurs /emcl les parfaitement
doubles, chez, lesquolles l'ovaire se change en pétales.
/•,';/ (ii'iiéral, les fleurs doubles femelles n'ont plus
d'ovaire; souvent, il en reste une des parties ailées. Il
n'y a plus <le loges, il n'y a plus de graines.
Cet ovaire est infère dans tout le genre; en examinant
ces fleurs douilles femelles, il semble qu'un renflement
cherche à se former aux fllcls des stigmates. Celle per-
turbation augmentera certainement, et l'on peut, dès
aujourd'hui, se demander si l'ovaire ne va pas devenir
supère et si. des étamines survenant, il n'y aura pas
bieiitnt des fleurs parfaitement hermaphrodites.
Par la sélection et «les semis successits, on arrivera,
je pense, à ce plié-nomene intéressant.
Que tous les praticiens examinent les lieffotiin seiii-
per/l'ireiis à fleurs cloubles, afin d'être à même de pro-
fiter de cotte indication donnée par la nature.
Ad. V.^N DR.N IIrbdb.
Le5 Ceri5aies de Solliès-Pont (\'ar)
Nous revenons du pays des Cerises.
Elle mérite bien celte gaie appellation, la riante et
fertile région au centre de laquelle s'élève le coquet et
gros village de Solliès-Pont. Partout autour, et a perle
de vue, des plantations do Cerisiers de la plus belle
venue. Les unes s'étendent à l'ouest et au nord dans
l'agréable vallée qui monte vers le petit bourg de Melgon-
lier. Cette vallée, au fonil de laquelle la Gapeau roule
toute l'année une eau fraîche et limpide, ferait, par le
LE JAHDIN
199
vert foncé de ses arl)res et par les grosses prairies qui,
partout, couvrent lo sol, croire à un coin ilo la Nor-
mamlie, si ce n'étaient les rouges Cerises qui, lu, rom-
plai-ent les Pommes.
l'ne forêt de Cerisiers, foret do liion ilos centaines
d'tiectares, s'étend ensuite vers le sud et l'est, toujours
sur do plantureuses prairies abondamment arrosées.
Vers l'est, prairies et Cerisiers occupent les principales
surfaces sur un immense domaine justement appeli'
Moautiou. Il fut jadis l'apanafjte d'une Commanderie de
Templiers. Ces messieurs excellaient vraiment dans
l'art do choisir les sites ot les terres où ils devaient
élever leurs seigneuriales ilemeures.
Les premières récoltes ont été données par une variété
l'onnue dans la région comme dans tout le département
du \'ar, au reste, sous les deux noms de C. hiili/'ilc
liiilc et de C. Iidrif' du Liir. Cette autre variété est-elle
connue ailleurs sous une autre appellation? list-elle
d'origine locale ou régionale? A-t-elle été importée?
Malgré nos recliorclies de plusieurs années nous n'avons
encore trouvé de réponse à ces questions. Nous ajoutons
aussi que nous n'avons j.imais rencontré, au nord de
nous, colle variété, pourtant très intéressante par la
maturité très hâtive de ses fruits. Elle devance de huit
jours environ celle du Bigarreau lititi/' Jahoii/ni/ ou
hùlif d'Oiilli»x.
L'arlire du C. hntif de Brî/e est vigoureux et rustique.
Il grandit vile mais n'atteint guère, en général, qu'un
moyen développement. Son port est plutôt érigé et
sa structure est liien ramifiée. Le fruit, moyen ou petit,
ordinairement al)ondant, est d'un joli rouge; il devient
pourpre noir à maturité. Il est à long pédoncule. Celle
Cerise est estimée sur tous les marchés pour sa belle
couleur et pour la bonté de sa chair.
En l'ordre de maturité viennent à peu près ensemble,
dans le.-5 Cerisaies de Solliès-Pont, le très gros, très
beau et bon Bigarreau liàtif Jnlxntlny ou d'ûtitUns, el
l'excellente Cerise ou Guiijne noire hrilive que les cul-
tivateurs Solliès-Pontains nomment Moiirretle. Xos
ancêtres ont aimé cette Cerise, petite mais si abondante,
si douce quand elle est bien mûre et que portent des
arbres vigoureux aux larges tètes. Nous imitons nos
ancêtres.
Le Bigarreau Jahoiilai/ est originaire du Lyonnais,
l'une des régions de la France les plus riches en arbo-
riculture fruitière. Il y a plus d'un demi-siècle, un hor-
ticulteur, originaire du Daupliiné, notre excellent et
laborieux collègue et ami, F. Guillaud, attiré qu'il était
par le soleil provençal, venait après Rantonnet, avec
Ch. Hubor et d'autres encore, faire de l'horticulture à
Hyères. Il importa dans ses pépinières de Quitivlers,
domaine qui se trouve dans la richissime vallée de
Sauvehonne, etilrepandit.de là. le ii\ga.TTe'du Jaboulni/.
Aujourd'hui, les (ierisaies deSolliès-Pont possèdent en
quantité des arbres de cette très méritante variété, ot
leur production y Compte parmi les plus rémunéra-
trices.
L'arbre, on le sait partout, est vigoureux et très fer-
tile. Ses larges têtes aux grandes branches horizontales,
presque retombantes, donnent abondants, des fruits,
assez longuement pédoncules, gros et très gros, d'un
beau rouge bien foncé à pleine maturité. La chair de
ces fruits, bien ferme est exquise.
Nous devons ajouter que parmi les Cerises précoces
d'exportation, le Bigarreau Jaliouhnj possède particuliè-
rement un imporl.int mérite. Récolté dès qu'il devient
rouge, et emliallé en petite caisse ou en panier, il
arrive sur les marchés de ventes, au nord de nous, tou-
jours coloré à point. A SolIiès-Pont comme dans tout le
\'ar du reste, le C. Jnboulay a gardi- le nom de C. de
(juiliviers, en souvenir du nom (lu lieu qu'oecupait la
pépinière hyéroise, où, nous l'avons dit plus haut,
I''. (iuillaud impurla et propagea la précieuse variété.
Sous le nom l)niiériale jirccoce, 1 es Cerisaies de Si dliès-
Pont cultivent en très nombreux sujets, une varii'té qui
mérite bien la faveur dont elle jouit. Elle réunit en
effet de nombreuses et importantes qualités, la faisant
la digne émule de la précédente.
L'arbre est vigoureux et d'actif développement. Sa
grande tète se forme naturellement en pyramide écrasi'e,
;i très large base. La fructilication est très abondante.
Le fruit, un Bigarreau de grosseur presque égale, sou-
vent égale, de celle du Bigarreau Jiihovlfnj est aussi
bon que ce dernier, el à chair, nous a-t-il semblé, plus
ferme encore. La couleur est également d'un beau
rouge, atteignant le pourpre foncé lors de la complète
maturité.
(Je Bigarreau est-il une variété locale, ou est-il venu
par une importation aujourd'hui outjliée? Nous ne sau-
rions, du moins pour l'heure, éclairci celte question.
Mais, nous le répétons, la variété est largement plantée,
et nous estimons que ces arbres constituent la moitié
des Cerisaies de Solliès-Pont. Cela indique que ses
mérites sont, là. de longtemps connus puis appréciés.
Quelle que soit l'origine de la variété ; que celle-ci
ait ou non d'autres dénominations que celle qui lui est
donnée à Solliès-Pont, elle est, pour toules ses qualités,
l)ien digne d'être propagi-e ailleurs el surtout en Pro-
vence, comme variété grande et rémunératrice produc-
tion des fruits précoces d'exportation.
Avec cette variété, mais par un nombre de sujets
relativement restreint, est aussi planté, dans les Ceri-
saies de Solliès-Pont, un autre Bigarreau appelé ordi-
naire. Môme fertilité, couleur el chair pour les fruits;
mais ceux-ci sont plutùt moins gros et un peu moins
précoces que ceux à'hnjtêriale précoce; les arbres à
branches érigées sont aussi à têtes moins grandes en
général.
(à suivre) Naudï piiRE.
La nanisation des arbres au Japon
Causes physiologiques. — Esthétique japonaise — Les diverses
formes d'arbres. -— Les végétaux utilisés
La vente des arbres nains japonais à l'hùtel Drouot (1)
remet ce sujet d'actualité et nous pensons que certains
de nos lecteurs ne seront pas fâchés de connaître les
procédés mis en œuvre par les japonais pour obtenir
ces pygmées végétaux (2;.
Aux futaies majestueuses, aux ombrages séculaires,
au libre développement des végétaux, les japonais, qui
ontcréél'art derapetisserles choses, préfèrent lesarbres
minuscules, les forêts lilliputiennes, qui constituent
(1) Le Jardin, 20 juin 1902, p. 189.
(2) Nons avons oni bon, afin de nous dociinienler, de ne pas nous
en tenir a\i.\- rensci-jnemcnls venus en droite ligne du Japon el de
ne pas faire seulement élal de nos observations personnelles. Nous
avons donc consulté avec le plus grand intérêt les artiiles de
M. E. A. Carrière «Essais sur l'horlicullure japonaise» Rernc
horlicoU ls;S, p. 2T1 et .< Japonaiseries - ISSU, p. 374; de .M. Maury
(Sur les procèdes employés par les japonais pour oblenir des
arbres nains. Bulletin <te la sorièli- de botanique de J'ranre 1S89, p. 290i :
de M. J. Vallot iCauses physiologiques qui produisent le rabou-
grissemenl des arbres dans les cultures japonaises, Hiilleiin de ta
Société de holanique de Franec 1889 p. 2x4i et de M. Uyliowski it.e jar-
din japonais, La .\atiire 1.'<S9, 2- semestre, p. 2:!2i. Ajoutons que
.MM. E. A. Carrière et J. Vallot n'émirent guère que des hypo-
thèses qui pour la plupart, se trouvaient conformes à la réalité.
200
LR JARDIN
des élrangelées à nos yeux. Leurs aspirations, leurs
pouls sont différents des nôtres; cela tient autant aux
traditions de leur nation, qu'à leur i>stli(?tique et qu'au
milieu dans lequel ils vivent. I^n général, au Japon, les
hiimmes sont petits, les maisons aussi, — ces ilornièrcs
afin de mieux résister aux éléments, — des jardins
minuscules aux décors mi;,'iuins les entourent; les
grands arlires y seraient disproportionnés et aucune-
ment en harmonie avec la nature. On conçoit donc
que ces tinmmos aient la passion des arbres minus-
cules, (les plantes naines et de tout ce qui est contourné,
vu en raccourci, pnisque cela s'accorde mieux avec les
dimensions do leur petite personne. Pour obtenir do
tels résultats et contraindre de grands arbres à se trans-
former en nains, ce qu'il faut de soins, d'observation
constante, de patience et de ténacité
est inimaginable. Car si l'arbre nain
perd une de ses Iiranchcs, ou son
caractère par un rameau mal dirigé,
il n'a plus autant do valeur.
La nanisation ou, pour être plus
exact, l'atrophie do ces végétaux est
le ri'sultat de causes physiologiques
qui sont elles-mêmes la consé-
quence, soit des procédés culluraux
employés, soit du milieu où se
trouvent ces végétaux, soit des
deux.
L'altitude, la chaleur séd
les froids persistants,
l'insuffisance de nourri-
ture, l'espace restreint
pour les racines, le man-
que do nutrition dans le
jeune âge dos végétaux,
les vents qui les cou-
chent ou qui brisent l'axe, sont autant
de causes qui déterminent le rabougris-
sement des végétaux, que ^L A'allot a
fort bien décrites, que tout le monde
peut observer au cours d'excursions
dans les montagnes et dans les lieux
arides, et qu'il serait trop long d'énu-
mérer ici en détail.
Toutes les opérations culturales por-
tant sur le sujet et sur son alimentation,
(jui peuvent paralyser les fonctions vi-
tales, entraver la circulation de la sève,
ralentir la nutrition, provoquent fatalement un arrêt
dans la végétation et préparent la nanisation des plan-
tes. Cela serait surtout une alTaire de temps et do per-
sévérance, si les Japonais n'apportaient un certain art
au dressement de leurs arbres pygmées.
C'est pourquoi les mêmes sujets, mais moins manii'n's
dans leur ramure.se rencontrent à chaque pus dans la
montagne, dans les rochers et dans toutes les situa-
tions ou les végétaux luttent contre les éléments
naturels, pour leur existence. Les procédés emjiloyés
par les japonais ne sont donc pas aussi anti-naturels
qu'on tend à l'affirmer. Il ne faut pas oublier, en elfel,
qu'ils sont plus dos imitateur.s habiles et subtils autant
que des esprits avisés, que des créateurs, au sens com-
plet du mot; tout dans les industries et losarts nippons
le démontre d'ailleurs surabondamment.
On a dit que ces vejjétaux pouvaient être mis en
parallèle avec de» monstruosités ou avec des personnes
contrefaites; le rapprochement n'est pas toujours exact,
r.ir il y a une véritable contrainte exercée sur un
arbre, qui, non gêné dans son accroissement, se fui
développé librement, et l'on sent plutôt qu'une volonté
tenace et patiente l'a plié a ses exi^rences.
Le dressage des arbres nains se pratique depuis des
siècles au Japon et en Chiiieavec une véritable passion
d'art. On se transmet de génération en ^léniTation ces
produits d'une collaboration de l'homme et du temps, et
certains exemplaires parfaitement réussis, qui pré-
sentent soit une conformation particulière obtenue
d'après un plan initial, soit, en réduction, la silhouette
exacte qu'il a dans la nature, (^et art japonais a ses
écoles et ses célébrités, aussi bien amateurs que pro-
fessionnels, comme en Europe la peinture et la sculp-
ture, lîseki. Chokarô, Murano, (l-'.sopé, Magoyémon qui
était expert dans le dressage des Pins, la famille Ito
qui s'occupait de préférence des Cliatnœci/paris et des
Thin/a, ont formé à Tokio et dans les autres
centres des élèves renommés : Také, Ta-
naka, Takaghè, Terano.
Il ne serait donc pas exact de comparer
les plantes naines obtenues dans les cul-
tures européennes avec ces arbres minia-
ture que les japonais excellent à
dresser. Tandis que la «nanisation »
des plantes est poursuivie chez nous
par voie d'hybridation et de sélec-
tion principalement, auxquelles s'a-
joutent quelques opérations cultu-
rales, notamment les pincements,
afin d'approprier ces plantes a cer-
taines utilisations, elle est au Japon
le résultat d'un traitement spécial
et suivi, car telle semence provenant
d'un de ces pygmées, ne saurait en don-
ner d'autres directement. Nous pouvons
même ajouter que plus d'un de ces
« quasimodos » mis en pleine terre ne
tarderait pas à s'échapper des limites
étroites dans lesquelles il est enserré.
Indépendamment des efforts faits pour
conserver à certains arbres demeurés
nains leur fticies naturel, ils tendent à
obtenir des formes suivant des diagram-
mes de lignes et d'après une esthétique
bien défmie qui n'est pas étrangère à
l'esthétique de l'art lloral japonais.
La meilleure preuve, c'est que les
arbres nains sont classés en sept grou-
pes principaux bien définis qui ont reçu
les appellations suivantes :
noiisin : miniature d'un arbro ayant conservé son
port et son aspect naturels (flg. lo.t) [\ .
Mikfishi : arbre nain dont la base est dénudée et rap-
pelle les arbres à tige.
Kengaï : végétal surplombant un tertre ou dont la
ramure semble s'étendre au-dessus d'une roche (flg. 104).
Smashi: arbre nain aux branches penchées ou retom-
bantes.
Jihki : arrangement régulier de branches.
Xedznri : arbre ou arbuste dont on s'est attaché fi
mettre la partie supérieure des racines à nu 11g. )11.5).
Boiihdi : réunion dans un même vase de plusieurs
végétaux nains, formant soil un groupe, soit une scène
pittoresque.
On peut encore simplifier ce classement en l'établis-
sant en doux grandes sections.
1" Les arbres présentant une réduction exacte, ou à
lieu près, tout en conservant leur port et .leur fncle.t
naturel et qui consliluent une réduction photogra-
lli Notm (levons lo* photograpbica h l'obligciincc de M. BIng.
Fin. Iii3. — Unttemml Bontai
{Chamirryparit obluta).
LE JARDIN
201
pliiqup, si bien qu'on les oxaniiuant, sans autre puint
(le comparaison ils paraissent être vus par le gros bout
d'uuo lor^inelle.
2° l'.oux qui ont subi une modidcatioii do formes
dans leur dressemonl, suivant une théorie de lignes
faciles d'ailleurs à détor-
' niiiior.
Il est évident <|uo les ja-
ponais doivent choisir 1rs
essences
qui so prr
tout le
mieux à
colle iiani-
^if-
rix- 1'*''- — Spécimen d'à rrangc mm t licngoi
(Pin âgé de deu.i' renis ans).
salioii et h. la di'formationqu'on
leur fait parfois subir cii ten;iiit
compte do leur nature.
Ce sont les Conifères (|ui con-
stituent les végétaux do prédi-
lection pour la formation do
ces pygmées et parmi celles-ci les : Ounneecijparis ab-
tusa, C. o. brevircihiea, (que les japonais nomment
variété verte) C. o. filicoides aurea (désignée au Japon
sous le nom de variété d'or); Pinus densiflora, P. d.
albiflora (le Schiraga m'ats'su), P. parviflora, P. p.
brcvifolia- Podocarpiis Xageia, P. n. varieaata, (nom-
mée variété blanche), P. macrophyUa; Cryptomeria,
C;/;<;-evs/'.s' (Ibouki), otc, etc.
Cela pour plusieurs raisons, d'abord parce qu'ils s'y
prêtent mieux, qu'ils se contentent de peu de nour-
riture sans risquer de mourir brusf|uement, (|ue leurs
racines s'allongent rapiiiement et permettent d'en
constituer des tiges aériennes portant la ramure à une
grande distance du pot.
En général, les végétaux à feuillage caduc no pro-
duisent pas la même impression. Toute rapetissée el
rachitique que soit leur ramure, les feuilles tendent a
se développer assez grandes el ils paraissent alors dos
végétaux pour (|ui la loi des proportions n'existe pas.
Les Conifères donnent au contraire toujours l'illusion
do i)araitre, en dehors de tout point de repère t]ui
puisse révéler leurs dimensions réelles, de véritables
réductions d'arbres géants car le feuillage reste en
parfaite harmonie avec la ramure.
Les végétaux autres que les Conifères les plus uti-
lisés sont les : ri/ii/i/cosperunim jcipo?iicum, Kiyaki 1
(Planera Richardi), Chêne, Prunier (Pruuu» Mouvie
et P. Kai(lo), Erable {Acer Xegundo et autres espèces à
feuillage découpé , Tsukuyé et Satsughé (Azalea indica
et variétés' Xindow (Chèvrefeuille) Wistaria, Bambou,
Kaido, {Ci/donica japonica, Grenadier), (>erisier, clc.
C'est en 1878 que l'on vit pour la première fois en
France une collection d'arbres japonais, qui furent
apportés pour l'Exposition Universelle. En ItS'J une
(Il Nous conservons les noms japonais pour quelques arbres.
autre cidlection, moins importante, fut aussi exposée
tanilis qu'en 190(1, on n'en vit tpio quelques exemplaires
dans le jardin japonais an Trocadéro.
1,'importalion, dont les sujets ont été vendus en juin
à l'holel DniUdt, avait été faite en mars; Ions les sujets
étaient dans des caisses, ils ont éli' successivement rem-
potés <lans des jardinières polichns, plateaux.
Los .Vnglais sonddent se passionner pour ces arbres,
ce qui explique les frirpienles et importantes importa-
tions (|ui ont lieu dans ce pays depuis quelques années.
Le roi Edouard possède niénie dos exemplaires uniques
auxfjuels il s'intéresse particulièrement.
Nous examinerons dans un prochain article la forma-
tion matérielle de ces arbres.
Aluebt Maumrné.
-VA/W"
La flore australienne dans le nord de l'Afrique
Au cours d'une note 1), publiée dans le Bulletin de
« la Socii'té Nationale d'Horticulture de France, nous
« disions : « Les Eucalyptus, les Acacias el bon nombre
« d'autres espèces, originaires d'Australie, végètent
« fort bien dans le nord de l'Afrique, où ils jouissent
« d'un climat analogue à celui de l'Australie, qui est
« à peu près à la même latitude, dans l'hémisphère sud
« que l'Algérie, et la Tunisie dans l'hémisphère nord.
« Aussi, ces végétaux, résistant à la longue sécheresse
« des mois d'été s'accommodant des pluies relativement
(( froides de l'hiver, forment-ils le fond de l'ornemen-
« talion. ))
Kn eflot, nous estimons que cette similitude de
climat, qui a permis de multiplier d'abord, de planter
ensuite sur d'in}portnnlcs surfaces, ces remarquables
végétaux australiens, est le point de départ de toute
tentative d'acclimatation, considérant encore d'autres
conditions que nous avons exposées tout au long dans
la note précitée.
Il faut bien reconnaître qu'à part les régions monta-
gneuses formant le
domaine forestier,
dont la température,
basse l'hiver, peu éle-
vée l'été à une cer-
taine altitude, favo-
rise la croissance de
plusieurs de
nos espèces
connues en
France, le
nord de l'Afri-
que est peu
boisé, que
d'immen ses
espaces sont
entièrement
dénudés et
tristes.
Ces espaces, formés debonneterre
souvent, étant cultivables, c'est là
que le propriétaire-agriculteur, soucieux d'embellir les
alentours do son borj, (2), ou les abords de son do-
maine, plantera ces végétaux à croissance rapide qui,
en quelques années, auront transformé sa propriété en
une oasis de verdure el rendue ainsi plus agréable à
habiter.
(1) De l'.Vcclimatalion Jes végélan.v. Mars lOyi.
(2) Habitation, maison, dans une ferme.
fT^^
zafi \Cham<rcyparis obtusa
/ilicoides aurea}.
202
LR JARDIN
La flore arhustive indigène étant peu riche, puisqu'on
Tunisie nous n'avons le choix, après l'Olivier, qu'entre
le (Caroubier et le Jujubier; dans certaines répions
avoisinant le littoral qu'entre l'Aliricotier ou le I''i(;uier;
il faut donc avoir recours, tout au moins au dôliut. à la
flore arbustive australienne, qui se caractérise par une
végétation puissante, facile à olitenir en un temps
relativement tri-s court, et planter ces l-'.ucalypt>is si
souvent décriés, qui ont, en Algérie comme en Tunisie,
de chauds partisans et des ennemis irréconciliables,
mais auxquels on revient toujours faute d'avoir mieux.
F.nsuitp les Acacias, arbustes toujours inlércssanls par
leur feuillage, certaines variétés parleursinllorescences.
les t'.asuarina remarquables toujours par leur feuillage
(raiiiules) léger et grêle, etc.
La plupart de ces espèces ont le grave inconvénient,
a cause de leurs racines, qui s'étendent souvent fort
loin de leur point de départ, de paralyser la végétation
de toutes plantes placées près d'elles dans un rayon
d'environ cinq mètres. Le planteur se voit donc dans
l'obligation de grouper ces espèces entre elles et de les
planter de même force, c'est-à-dire jeunes d'un an de
semis; d'éloigner aussi, ces groupements des cultures
agricoles avoisinantes dont une partie ne donnerait
aucun résultat.
Il y a donc lieu de considérer ces boisements comme
momentanés, à charge de les faire disparaître quand
des espèces plus intéressantes, moins envahissantes,
pourraient les remplacer. Cette replantation ne devra
être faite qu'après avoir eu soin d'amender et de fumer
le terrain, toujours épuisé par ces plantes à croissance
rapide.
Les essences employées le plus fréquemment,
remarquables par leur vigueur et leur peu d'exigence
sur la nature du sol, sont :
Eiicnh/iitiis /•os.'/'a/n. Schelcht. Cette espèce, originaire
de l'Australie méridionale semble rechercher les terres
humides, à sous-sol argileux et peu perméable, l'.n
Tunisie, d'importantes plantations de cet arbre ont été
(ailes parla Compagnie BônoGuelma et prolongements
le long de ses voies ferrées.
Cette tentative a donné d'heureux résultats, mais les
oiseaux, les moineaux notamment, s'en servent de
refuge et, chaque été, à la maturité des grains, envahi-
raient les récoltes de céréales, si des battues bien
organisées n'arrivaient ii les faire fuir tout en en détrui-
sant une grande partie.
Eiicali/ptus robustn, Smith. — Aussi vigoureux ipie
le précédent, il peut être utilisé aussi dans certains
pays, à l'assi-chement des marais. Cette espèce est
décorative a. l'état adulte et, en jeunes plants, elle est
employée fréquemment, en France eomnie en Angle-
terre, isolée sur les corbeilles estivales, le dessin étant
occupé par dos plantes naines et fleuries.
lùirnh/iitux gln'uuhis. I.abill. — Espèce qui n'est
]ieut être pas plantée en Tunisie, autant qu'on le de-
vrait, vu les nombreuses qualités qu'elle a à son
actif. En oflet, on la considère comme assainissante
par son système racliculairo felirifuge par son feuillage
dont une Infusion peut guérir les personnes nlteintes,
et on estime que son écorce, qui se détache nalurel-
lemenl par plaques, contient une assez forte proportion
de tanin.
Kuralyptiis cornuln. Lablll. — Aussi vigoureux
que \'K. rosirtilii, celle espèce est vraiment remar-
quable par la rapidité île sa croissance, comme par la
leiiilo vernissée <le son feuillage.
Un peut recommander aussi la plantbtion de VKucit-
lyptu.s /encoj-i/lo», Muell, et do VE. (lomphocephala DC. ;
mais ce sont surtout ces quatre dernières espèces qui
sont plantées en plus grande quantité en Tunisie.
C'est surtout en groupement, dans des endroits où
il serait difficile de planter une autre essence, que les
Eiicahjplus trouvent leur i)lace. Dans ce cas, et en
pratiquant des éclaircies méthodicjues, on peut tirer
profit de certaines espèces, tout particulièrement de
\'K. rosi rti ta, lioul le bois est utilisé en Australie, jour
la menuiserie et l'ébénisterie.
(à suivre) I.. (uillcm mon.
Cultures intercalaires des Mâches
La graine de Mâche germe mieux lorsqu'elle est âgée
d'un an que lorsqu'elle vient d'être récoltée. .Vinsi, les
graines des Màehes monli'-es réeoltées ce printemps no
seront pas semées en juillet de cette année; on les bat-
tra lorsqu'elles commenceront a tomber d'elles-mêmes;
on les nettoiera et ensachera pour les conserver au sec
jusqu'au mois de juillet de l'année prochaine. Celle
année-ci, on se servira donc, pour opérer les semis,
des graines récoltées au printemps del'.K)|, ou achetées
comme telles.
La Mâche s'établit beaucoup mieux dans un terrain
tassé plutôt que trop meuble tel que sol simplement
ameubli à la surface par un erochelage, un hersage ou
un binage; ou labour di'jà ancien, ameubli de mémo
sur le dessus; ou encore un labour récent mais forte-
ment plombi', roulé, nu battu récemment par île fortes
pluies, puis ressuyé.
Enfin, la levée des semis opérés en plein été est plus
régulière et les plantes se développent beaucoup plus,
lorsque ces semis sont faits à la volée, au travers
d'autres cultures déjà établies, et dont le feuillage brise
la radiation solaire.
Ces trois conditions : graines levant mieux lorqu'ellcs
ont passé l'année, germination en terrain ballu, établis-
sement a la faveur d'une association de plantes, consti-
tuent un ensemble propre à la reproduction, dans la
nature, de beaucoup de plantes à l'état sauvage. C'est
que la Miiche n'a pas été sélectionnée dans le sens de
la plupart des autres salades, qui pomment comme la
Laitue ou la Romaine, qui prennent du iieur, comme la
Chicorée, mi qui bouclent comme la Scarole. Il existe
bien une variété de .Mâche n cœur plein, mais il y a
encore bien loin de ce Boi-<lisant « cœur plein » à ce
qui s'est produit pour les autres salades. Sur la Mâche,
la sélection s'est plutôt produite en sens inverse; c'est
la feuille verteque l'on goûte en elle; aussi possède-t-on
la Mâche rerte d'Elamiics, dont le feuillage consistant
résiste au soleil mieux que la Mâche ordinaire, et la
Mâche li lurj/es feuilles dite aussi d yrosses graiiiex,
dont la végétation, parfois très forte, donne un bon ren-
dement.
Les premiers semis de .Mâches seront donc opérés en
juillet, dans d'autres cultures, et a la volée. On com-
mence d'abord par en faire un dans la plantation des
Tomates. Los Tomates ont du être plantées fin-mai sur
un bon paillis, puis tuteurées on juin. On a même pu
(aire une première taille au commencement do juillet.
Le sol do cotte plantation est donc déjà passablement
battu, par les arrosements, par lo luteurage, par la pre-
mière taille; le paillis lui-mèmoso disjoint; les plantes
enfin projettent un peu il'ombrago. C'est alors que l'on
donne un binage â ce terrain, on manieuvrant l'iiutll
do manière à ne pas trop déplacer le paillis. Le semis
LE JARDIN
203
des Mâches se fait ensuite, et l'on termine l'opération
par uno bonne mouillure. La variéli' ù préférer est la
Màclie verte ti'Klaniiics.
On oxoiMito ;ï pou près le iiirmo travail, avec la même
varliUo, dans la plantation des l'otirons. Los lijjps des
l'olirons coinmoncont a courir sur lo sol. ( )ii donne un
binage un peu profond au terrain; on dirige les tigos
dans un sons convonablo, de maniùre a éviter la confu-
sion ; ci's tiges sont au besoin assuri'es sur la direction
qu'on leur donne au moyen de petites Ijuttes de terre
provenant du binage et sous lesquelles on fixe cer-
tains points des tiges : cette opération produit mémo
un marcottage naturel. Lorsqu'elle est terminée, on
si'-me les Mâches clair, à la volée, et on appuie le semis
par un arrosage qui sert en même temps à consolider le
travail fait sur les Potirons. On constatera plus lard
combien la levée des Mâches aura été excellente sous
l'abri dos Potirons.
Dans uno jeune Aspergerie, on sait que les ados
séparant les rangs d'Asperges sont ordinairement
utilisés iiour une culture de Fèves, de Pois, de Haricots
ou de Pommes do terre. Ces diverses récoltes s'enlèvent
dans le courant de l'été. Aussitôt après le départ des
unes ou des autres, et avant que le développement
des tiges de l'Asperge ne rempùclie, on exécute à fond
un binage de propreté. Sur ce binage, on scmo encore
de la Mâche clair, à la volée, autant que possible lors-
qu'on prévoit que le temps va se mettre à la pluie, car
les plantât ions d'Asperges ne s'arrosent pas. Le feuillage
des Asperges iirotégera plus tard la végétation di's
Mâches contre les ardeurs solaires. A l'entréede l'hiver
lorsque le rabattage des tiges d'Asperges aura été
opc'ré, le tableau sera complètement changé, et l'on se
trouvera en face d'un champ de Mâches.
Si l'Aspergerie est jeune, âgée de moins de quatre
ans, on peut, après l'enlèvement des Fèves ou des
Pois, qui s'opère de bonne heure, semer de la Màclie
verte d'ICIumpes. V.[\o pourra se récolter de bonne heure,
les jeunes tiges des Asperges ne présentant pas assez
de développement pour gêner les travaux. Mais sur
une plantation plus âgée, ou après des produits qui ne
s'enlèvent qu'en aoiît, on sème la Mâche rf (irandex
fcin'/les, qu'on trouvera prête à récolter au moment du
rabattage des Asperges montées.
On opère enfin d'une façon analogue dans la planta-
lion des Artichauts. Ln été, après la ncolte des dernières
tètes, et jusqu'à l'automne, avant qu'on ait à songer au
buttage des touffes d'Artichauts, on a tout le temps
d'y opérer un semis de Mâche dans les conditions
indiquées plus haut. La Mâche verte d'Etampes con-
vient pour un semis hâtif; celle à (irandes feuilles,
pour les semis tardifs.
Uuand â la Mâche verte à cœur plein, et à la Mâche
ronde parisienne elles sont de consistance trop tendre
pour être semées de bonne heure en été. ( )n les sème à
partir de la mi-août, seules â plein carré ou encore dans
les dernières plantations de Scaroles et de Choux-fleurs.
lia Mâche verte à cœur plein, de peu de volume,
mais d'excellente qualité, convient pour la maison bour-
geoise. La. ronde p/arisienne est préférée des maraîchers.
Enfin, la Mâche Régence, a. feuilles allongées, est
employée pour les semis les plus tardifs, en octobre,
en raison de la propriété qu'elle possède de monter
moins vite à graines que les autres au printemps.
J. Fk. F.VV.MUi.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
Plantes nouvelles ou peu connues
Zanthoxylum Bungel Planch.
ISiill, I. 11. s.,,-, lu-.,-. ,li iirhridl.. P.iO:.', p. i;i<i.
C'est un arbre ou un grand uitju.->lo loii](Hirs vcri, é]iineux,
onginiiire do lu Oliinc centrale, dusiiect très élégant. Sucrois-
sanin est rapide et il s'accommode de tous les terrains, se
plait il tontes les expositions. Les fouilles sont formées de
si.i; paires de folioles avec une impaire, do lointo vert gri-
siUro; il leur buse se trouvent trois fortes épines. La flo-
raison u lieu au printemps; les fruits sont |)elits. nondjreux,
ronds, noirs, ruppelunt des grains do poivre.
Hemerocallls citrina Baroul
Jlldicl. P. .Sur. Tii.^r. ili IJlliiidl.. V.HI-^. p. l'iU.
lîolln espèce do l'Asie centrulo découverte par lo père
Giraldi. C'est une plante qui fliHirit aliondamment, à fouilles
d'un beau vort clair, cunuliculées ol sillonn(''CS. La liuinpo est
rigide et porte un grand nombre do fleurs éléguntos, d'un
très beau c:oloris j.uine soufre.
Hemerocalis lutaa var. maculata Baroni
liullrl. It. Soc. Tosc. di Orticult., 1902, p. t'tl.
nistiint du typepar ses longues feuilles canuliculéos, pres-
(pie coupantes aux bords, dun beau vert clair en-dessus, un
peu glaurescenles, sillonnées cl nombreuses. Les hampes sont
plus élevées, les fleurs plus petites, plus nondjrcusesel plus
élégantes. Il est originaire <te lu (;iiiiie centrale et voisin do
V/li-yncroraltis Kicanso qui n'est lui-même qu'une forme do
1'//. fitlva.
Asparagus fillcinus Bueh.
Originaire de l'ilinialuy.i. eelte Asperge a été récemment
retrouvée en Mongolie el dans la Chine centrale; c'est une
plante i}|us curieuse que belle. f,os rameaux naissent tiori
/ontalemenl sur les tiges ijui pousscid nu printemps ; les
cludodos et les folioles sont disposées dota même fuçon. Les
lleurs sont très nombreuses, pédonculécs et brunâtres. La
plante atteint environ 1 mètre de hauteur.
Apistolochia pontica Lamk.
(i,nu/. c/irii,,., v.in->, p. :v.a.
Du Pont et du Caucase, celte Aristoloche est caractérisée
par ses tubercules globuleux, sa tige simple et dressée, ses
feuilles très larges, ovales et pubescenlos, ses fleurs très
développées qui apparaissent au commencement d'avril :
ces dernières sont courbées, colorées en pouriire vordâtre ou
olive, lie forme bizarre comme d'ailleurs dans la i)lupart des
espèces du genre; quelquefois elles sont jaunâtres ou d'un
pourpre pur. Leur odeur est forte.
Shoptia uniflora Maxim.
(7, /)•«/. Clirc»., V.nt-i. p. :i:'.7.
Cette jolie petite Dliiponsiacée, d'origine japonaise, rappelle
le .S', (lalacifoliii do la (Californie, mais elle lui est supérieure
et conslilue une des meilleures [liantes de rocaillos (ju'on
puisse imaginer. Les fleurs, qui peuvent être au nombre de
vingt-quatre sur de fortes touffes, sont en consistance de
cie. d'un blanc délicieux ou d'un bleu pAle, sufïusées de rose
sur le dos des pétales. Uuehiuelois les fleurs sont entièrement
colorées en rose brillant.
Iris attica, Boiss. et Heidr.
(hn-ilcti, 1902, p. 3.3.J.
Xouvelle espèce voisine des /. innnila et olbiensis, mais
de plus petites dimensions. L'ensemble des fleurs rappelle
l'/n'.v innnila mais elles sont moins larges el leurs extrénnlés
sont tout à fait réfléchies. Le coloris, difllcile à analyser, est
un mélange harmoiueux de pourpre, de bronze et de cuivré.
La plante est très florifère et croit comme VIris piumila. On
en connaît une variété à lleur blanc |)ur.
Fritillarla Whittallll Baker.
Gurdi-n, 1902, p. •'!:«'>.
Espèce voisine ilu Frilillaria Melcagris et originaire de
l'Asie Mineure, elle diffère de cette dernière plante par ses
bulbes plus petits, ses feuilles plus étroites, ses fleurs
olive ou jaune citron présentant un nectaire à la base de
chacun des pétales. Quoique intéressante, cette plante est
loin d'avoir le charme du Fritillaria Melcagris.
P. Habiot.
204
LE JARDIN
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement '
Soins à donner aux arbres transplantés
La trancliée annulaire esl comlilpc avec une terre favo-
rable il la vi^golallon, et on ne saurait trop insister sur
ce point d'une iniporlanco pour ainsi dire capitale,
puisque c'est de la qualiti- du sol que dépend en grande
partie la reprise et surtout la longévité de l'arlire.
Nous entendons par terre favorabli- celle qui est géné-
ralement nommée dans la pratique, terre franche, ten-e
véfft'tdle, terre ri l)lé, terre /lorninle ; elle est le plus sou-
vent de couleur jaune lirun et il est nécessaire qu'elle
soit sufnsamnicnl meulilo et douce au toucher. Elle doit
doit être de consistance moyenne, c'est-à-dire ni trop
compacte, ni trop légère. L'ne terre ar^'ilo-siliceuse, ou
silicoargileuse, contenant peu de caliaire. réunit les
conditions voulues.
On doit rejeter comme étant impropres à cet usage,
les terres légères do j^irdin ot surluut de marais for-
mées d'humus entièrement décomposé, lionnes pour la
culture do certaines plantes potagères et autres ;i végé-
tation fugare, mais tle composition par trop incomplète
pour dos gros arbres.
I.a tranchée étant comblée, on arrose aussitiM le sujet
en déversant au pied deu.\- a trois cents litres d'eau, en
tenant compte de la nature du sol et du sous sol, ainsi
que df la force de l'arbre. Ensuite on le consolide au
moyen de trois fils do fer, comme nous l'indiquons à
l'article ceriidije.
On laisse, si cela est possible, subsister au pied la
celle cuvette pour les arrosages ultérieurs qui doivent
être fréquents dans le courant de la première année de
plantation.
.Nous l'avons déjà dit, pour assurer la reprise des
loT. - C.Uli-.
gros arbres transplantés, certaines précautions sont à
prendre, surtout si l'opération a lieu jiendant la végéta-
lion. Lors(|u'elle ost faite au coinnienccment du prin-
temps, les arbres poussent lentement la première année
et ne développent souvent qu'une très faible quantité
de petites feuilles; ceux qui sont transplantés au mo-
ment de la végétation perdent généralement leurs feuilles
au bout de quelques semaines pour no repousser que
l'année suivante. Il arrive parfois aussi, qu'un arbro
transplanté végète suffisamment la prcinière année
pour qu'on puisse croire que la reprise est assurée, que
par suite des soins ne sont plus utiles, et qro l'année
suivante il soit mort précisément parce qu'on l'a négligé.
Deux, ot quelquefois trois ans, sont nécessaires pour
que la reprise soit complète ; jusque là les arbres trans-
plantés ont une vé;.'étation languissante et demandent à
être traités comme tels ; cet état provient île ce que les
racines tronquées no peuvent plus absorber dans le sol
l'huniidlle indispensable au remplacement de l'aciivo
évaporation des organes aériens. Il convient donc de
rétablir ré(|uilibre entre les racines el les branches
(nous en avons déjà démontré la nécssilé au ceritage).
On parvient à ce résultat par VhalUUage do la tôle do
l'arbre, opération qui consiste non si'ulement à enlever
les branches cassées ou fortement mutilées pendant la
transplantation, mais surtout à supprimer ou à rac-
courcir celles qui sont inutiles ou en excès, el propor-
tionnellement aux retranchements qu'on a du faire subir
aux organes radiculaires; il f.iui éviter, autant quepos-
siltle, de couper de trop fortes ramilirations pouvant
donner naissance à do grandes plaies qui ne se cicatri-
sent que très (lilfiiilenienl.
I Pour ralentir l'évaporation et empocher l'écorce de se
dessécher, principalement celle do In tige, il est bon
lorsque l'arbre est entièromenl exposé au soleil, d'en-
qui sert principalement nu tassement do la terre el a !„> tourer le tronc il'uno couche de paille longue, fixée avec
provoquer son atlliérence aux racines, af'n d'utiliser ^des osiers, et qu'on recouvre ensuite d'une toile d'em-
I
Fi|f. |()rt. — Arbre au Ironr entouré de loroni de pattU.
cuvolte (ou bassin) établie pour ce premier arrosage,
Ul Le Jardin, 1902, pnKd \'iO, IC3 ct'18.').
A
hallage (fig. !"•'•); pour activer l'absorption des racines
LE JARDIN
205
(111 peut arroser l'arliro tous les quatre ou cinq \ours.
jusqu'il co qu'il ail commencé h. t)ion végéter, mais on
no déversant qu'une assez faible quantité d'eau, pour
cviter la iliHcrioialion des parties radiculaires, car co
Fijr. 1<*S. — Vue intêriettt'e de l'apparcif \tits.'inn p^sé.
A. Plai|ni' lie rrcoiivi'cmrnt ilo l'npiiareil. — B. MhucIioii luis''
il'dir. — C. Couiiiiils d'air. — D. Siipporls à clavette. — E. Plaqiu's
d'assise. — !•". l'iqiicls ei> liois.
qu'il faut dans ce cas ce n'est que d'entretenir la frai-
clu'ur seulement. I',nfin une o|)ération excellente pour
la reprise des gros arbres, c'est le liassinage des
fouilles, une ou deux fois par jour, le matin et le soir.
Dans les sols argileux naturellemenl humides, il faut
bien se garder de pratiquer des arrosages fréquents,
l'eau en excès pouvant entraîner promptemcnt la pour-
riture des racines.
Si à la suite d'une transplantation et malgré les soins
donnés, les arl)res se maintiennent trop longtempsavec
une végétation languissante, cela provient généralement
do ce que les racines, ne pouvant remplir convenable-
ment leurs fonctions d'absorption, deviennent clian-
creuses, ou |)arce qu'^n leur a dnnné une trop grande
quantité d'eau en arrosage, ou encore pareo que le
nouveau terrain ne leur convient pas.
Il est possible de remédier à ce mal on enlevant la
terre de la tranchée, en coupant toutes les extrémités
radiculaires malades et en ayant soin de recouvrir les
plaies avec du goudron végétal ; si l'eau se trouve en
excès dans le sol, il faut établir un système de drainage
à l melre de profondeur environ, afin de la faire écouler.
Parmi les soins généraux à donner aux plantations
d'alignement et d'ornemeni, il convient de ne p.isoulilier
le binage a\i pied des arbres, surtout pendant les trois
ou quatre premières années de la plantation. Cette opé-
ration assurément plus nécessaire lorsqu'il s'agit de
jeunes sujets, a aussi son utilité pour des gros arbres
transplantés et doit être exi'cutée, partout où cela est
possible, deux fois par an, au commencement de juin et
dansle courant d'août. Elle facilite l'aération des racines,
et sert à rombaltre — de concert avec les arrosages —
l'ig. ion. — Appareil Mas.inn monte.
la sécheresse du sol en ameublissant la couche super-
ficielle, et permet, par suite, aux agents atmosphé-
riques d'exercer leur action jusqu'aux parties souter-
raines de ces arlires.
Dans les villes où les arbres d'alignement sont géné-
ralement planti'S surdes trottoirs ou sur d'autres empla
céments recouverts de bitume ou d'asphalte, on facilite
l'accès do l'air et de l'eau aux racines, en mettant au
pied de chaque arbre une grille en fonte d'un modèle
déterminé.
Cotte grille bien connue des Parisiens — presque tous
les arbres dos avenues et boulevards de la capitale en
sont pourvus — |est de forme circulaire tlg. Ib7) et son
diamètre varie de 1 à 2 mètres suivant remplacement
libre; il est toujours préférable d'adopter le plus graml
diamètre possible. Elle est formée de quatre iianneaux,
dont deux avec feuillure et deux sans; on laisse au
contie un vide circulaire proportionné à la grosseur du
collet de l'arbre et qui varie généralement de 0"'40 à
0"'S0 de diamètre.
A Paris, la fourniture de ces grilles est assurée par
un adjudicataire.
Le prix de revient, compris pose, d'une grille de
2 mètres de diamètre peut être ainsi fixé :
Poids, ilO kilos do fonte ;i 0 fr. 1.") Kr. l:},ôO
A déduire :
Habais moyen de 10 p. 100 i,'.iT,
Reste 12,1.".
l'ose, y compris fourniture do piquet 1.75
Ensemble i;i,90
Autour dos halles centrales et sur les grands boule-
^^^^
Fig. 110. — Appareil Masson posé.
vards de Paris, ou les arbres, avec les grilles ordinaires
seraient exposés à recevoir des liquides de toute nature
nuisiblesàla végétation, et à être souvent inondés d'eau,
on fait usage dei)uis déjà un certain temps de grilles spé-
ciales à surface pleine sur lesquelles il est possible de
faire les revêtements do bitume, d'asphalte etc. fig. 109
et 110). Ces grilles une fois posées, il n'apparait plus
que le manchon circulaire qui fait saillie d'environ ()"'(l('>
au pied de l'arbre. Ces appareils sont d'un prix plus
élevé que les grilles ordinaires et coûtent de 20 à
35 francs suivant leur diamètre; ils ont été imaginés par
M. Masson, de Paris.
(à suivre) J. Luquet.
^A/^/W ■
Saint-Pierre de la Martinique
Dans mon premier article sur les cultures coloniales,
je faisais savoir que le terrain de la Martinique était
en général de formation volcanique et qu'il était facile
de découvrir au bord de la mer des restes volcaniques
sous l'épaisse couche calcaire.
A la suite de ce drame épouvantable qui a commencé
à se dérouler le 8 mai dernier et, qui n'a peut-être
pas encore dit son dernier mot, il serait peut-être
intéressant de donner à nos nombreux lecteurs quel-
ques détails sur la belle ville de Saint-Pierre.
Saint-Pierre était bàlie dans une riche vallée entre
la mer ot une chaîne de montagnes, non loin du Mont
206
LE JARDIN
Pelé; aussi son emplacement était-il restreint comme
largeur.
En revanche, si la ville ne mesurait que quelques
centaines de mètres lie large, elle avait plusieurs kilo-
mètres de long. Une r-iute assez lielle la reliait à
Fort-de-France; il élail rare cependant que l'on se
rendit a Saint-Pierre par voie de terre, soit que le trajet
(lit plus long, soit qu'il fut trop pénible; on préférait
s'y rendre par mer, et deux petits vapeurs parlant
l'un le matin et l'autre le soir assuraient régulièrement
la communication entre Saint-Pierre et la capitale.
Uuoique la ville de Saint-Pierre ne lut point la
capitale de la Martinique, elle était ce[iendant beau-
coup plus peuplée et bien plus commerçaiile que Port-
de-France et l'on peut dire avec juste raison que Saint-
Pierre était le bureau du commerce et de l'industrie, ce
qui la rendait aux yeux des habitants du [lays et des
étrangers le " Paris de la .Marliniquo n.
Deux principales rues sillonnaient la ville dans le
sens de la longueur : le quai et la rue Vicloj-llugo.
Une halle fort magnifique qu'auraient certainement
enviées beaucoup de villes de France, se dressait sur
une petite place à quelques métros de la mer. I.e marché.
qui avait lieu tous les malins, élail bien approvisionné
et sans parler des fruits du pays, on y remarquait do
beaux légumes, Tomates, Aubergines, Choux, salades.
Asperges, etc.; mais on admirait aussi des fleurs variées
do toute beauté.
[,n principale culture des environs était outre la cul-
ture maraîchère, la canne à sucre, le catô, la vanille, elc,
on romirquail d'immenses propriétés admirablement
bien tenues, des usines de toutes sortes se dressaient
(.■à et là sur les bords de la mer ou dans des vallées.
Les familles envoyaient leurs enfants à Saint-Pierre,
aOn de leur faire donner une instruction supérieure,
car c'était également dans celle ville que se trouvaient
les écoles importantes, pensionnats, lycée, elc.
Malheureusement la rade do Saint-Pierre n'était pas
s'jre pour les navires car elle était ouverte à tous les
vents et les bâtiments n'avaient aucun refuge contre les
cyclones, c'est (lourquoi Forl-de-Frcnce est le pori
princiiial de la ^Iartiniq^le.
Par l'anéantissement do Saint-Pierre, un des plus
beaux et des plus intéressants jardins botaniques dis-
parait. Oh! qu'il était iiiagiiini|iie ce jardin avec ses
allées tortueuses, avec ses massifs d'arbustes ctd'arlires
s'encliovèlrant les uns dans les autres! on aimait à se
promener dans cet immense parc où l'on avait le plai-
sir d'admirer la luxuriance de toutes ces belles plantes
tropicales. Aujounlhui tout est enseveli sous la cendre,
tout est détruit, et. avec ces mervoillos de la nature.
iO.OOO victimes) ont trouvé une lin tragique.
Louis Tbrassb.
Vendons nos produits à l'étranger O
Nous continuerons aujouril'hui notre revue coiiimer-
clale des principalot places allemandes, par Urcslau et
.Manheiin.
Breslau. — L'importation des raisins de table s'élève
a Hreslau à environ L'-'. wagons par an. Ils proviennent
presque exclusivement de Hongrie et d'Italie. La qua-
lité des (nuls do l''ran<'e est connue des négociants, qui
ne font aucune difllcultéà proclamer leur supi'-rlorilé,
mais il paraîtrait que la clientèle locale les trouve trop
chers.
Nous pensons qu'il y a surtout ici dos habitudes cjm-
(Il Lt Jardifi, \9"i, |i. 1S8.
merciales difficiles à surmonter, sans doute, mais qui
ne sont pas invincibles.
Les raisins ici se vendent en caissettes de 5 kilos au
maximum (colis postal); du poids lirut pour net, c'est-
à-dire que remballage est facturé pour son poids au prix
du raisin.
Les paiements se font généralement au comptant
avec '^ 0/0 d'escompte.
Les principales maisons d'importations de fruits frais
sont les suivantes :
M.M. lîiu<: et Cahi. Schneider. Si,-li\veidnil/.erslrasse; W.
SciiiciiT. luiikernstriissc: Soiiva, Noue Scliwodnit/.erstrasse ;
Paui. Neic.f.balkii. Ohiauerstrasse; EituEn cl Kali.nke,
Ohiaiiorstrasse; IIiclsciikii, Henchesirasso l:i ; l'ori-K. Kaiser
Wilhoiiislrasse ; Sciiampel, Scliulilirûck 70; Scholz, Lusin-
gstrasse 1; S iioLz et Zedlf.r, l''reibiirgorslrasso 16.
Manheim — Les raisins et fruits forcés se vendent
peua Manlieim. dont la population est surtout ouvrière.
Cependant il en arrive quelque peu de Belgique.
La vente des raisins ordinaires de table ne commence
guère qu'en octobre, et la vente n'est jamais très con-
sidérable.
Les fruits sont reçus en caisse ou en panier. Les
paniers seuls sont rendus, on profile pour le retour
d'un wagon spécial qui part tous les jours pour Paris.
Pour les paiements à la fin du mois, on envoie un
relevé des livraisons et le règlement se fait à 30 jours
do cette date.
Par ordre d'importance, les principales maisons s'oc-
cupant de la vente des fruits sont:
.\IM. Hki.mucii TiiiiMOE ; UiM)Si:iii-n ; Gambikr (!•"): Joiian
Petkh ; Hou Hatoenwang ; Joii IIorneck ; (!onrai> r.Eirus-
BERUER ; Aiii. Uoss; Heimiicii Roihweiler; Joh. Hkcthe.
L. TuiTSCIII.KIl.
■> — i r»»ftj^^ fc->
Revue des Expositiops
Exposition d'horticulture de Lyon
L'exposili^n ipic la Snc-ieli' d'iicirlirnlline pr:ilicniodu Klii'ino
avait organisée en mal dernier sur le cours du .\lidi à l.yon,
élail parliculièrenieiil 1res réussie cl intéressaiilc a divers
points de vue.
Los belles collei'lions de plantes do plein air, de plantes
d'hivernage, l'arboriciilluro d'ornement et les Mosiers étaient
disposés dans les massifs d'un éli-gniit jardin syniélrirpic,
tandis ipie les galeries lulérali'S avaient été réservées aux
fleurs coupées et la lenle du fond au.\ plantes de serre et aux
arrangements floraux.
L'imporlani-edu cetlo exposition ne doit pas étonner, Lyon
étant un graïul centre liorliiole, mais on en iloit pas moins
féliciter la rommissinn spéi'iale d'avoir su grouper un nombre
aussi grand d exposants et réunir des colleclions aussi
variées à une époque ou l'on n'a pas coulume d'organiser
d'expositions priiilaniéres dans celle région.
C'est à .\IM. Hiviiire «pi'a été décerné avec juste raison le
grrnd prix il lionneur pour leurs noudireuses et belles collec-
lions de Piliiriiiinium :(iiuilf, /'. pflldliim. CoU-iis, l'Ianles
à mosaïcutiure, Climitliiis />(ii)i;ii'<-ci. C.aliéolaires herbacées,
rugueuses, liybridos, elc; leur imporlanlecollerlion de légu-
mes a rei.'ii on oiitro le prix d'honneur de la section.
Les autres prix d'honneur et médailles d'or ont été distri-
bués ainsi :
Prix de l'exposiliun cr n-qnti: .\IM. Lille, .\nloine .\lorel.
Prix d'Iionneur d'arboriculture : .M. ('.lande Jacipiier ; de Hi -
riculturo : .M. Jean Beurrier. Section des Itoses: M. l'ernel-
Kucher; Knseignemenl liorlicole; M.Dcville; d arts et indus-
tries horlicoles : MM. tldol et Drovel.
(irnndo iiiedaille d'or et (lip|l^rno d'honneur do In Société
nationale dlinrliciilluro do l''ronco : M. Uernaix (Ils. à Vil-
Icurbaniio. (irancloB médaillos d'or: MM. Ilarrel. liuisson et
Uivière, Purhamp, <iamoii,C. Drovel, prorrcGuilIol, .Malhian.
LE JAllDIN
207
MiVliiillosd'or: M\I. Tliotu is. l'iirriti. Siiiioti, Poisanl fn'ii-'s,
Otiii. J. l''orrol, t:i)rol, Hoziiin-Mouiharlat, Cliarnii'l, (irillrl,
Martin ot Masson, Hi'lpiiy, Croiliior, Sdiwart/ lils.
I-(' vaste" massif d» plaiilos do pli'iii air do M. Léonard
l.illo fiait adiniralilo. aillant par la dispiisiliim lrt>s artisliiiiio
di's plantes i|iii> par liMir choix, les uiios sélaiii.aril et sedéla-
clianl an-dessus dus autres. A noter priniipalenuMit Vlris
/idllida r<trifii(il<(, oxcollonle plante cpn nierilo d'avoir une
place dans les jardins, ol dont nous parlerons plus on détail
une autre lois.
De M. Hozain Moucliarlal : do belles collections <lo Pelnrijo-
niiiiit (/rantli/lonnii c[>\i' P. :onalf\ parmi ces tiorniers nous
avons romarquii les variùlés suivantes : Fleur ilc lliisc.
I.ibcrlt\ M" Gati:// (novembre l;«ii); d'autres belles collec-
tions do P. fjnintliflorum étaient oxposéi's par M. Ductiainp
et par M. Joan lii'urrier, et une autre collection do P. :onale
élait disposée a la façon parisienne par M. (lliairnot.
l'arliiulièremenl remanpialjles étaient les beaux pronpis
d arliusles irornenient et do Conifères, contenant chacun do
sn[ierbi-s spécimens et dont les exposants étaient MM. Simon,
Barret lils, Poisard,' J.-M. Porrier, Jacquier; du dernier
exposant une jolie collection d'iirables japonais, de Cléma-
tites ot de plantes vivaces, alpestres ol alpines.
Les Uoses. toutes en sujets nains, élaionl présentées par
M.\I. Jaccpiin, Pierre lluillot, Schwartz, Uernaix, Croibier.
P<>rnet-Ducher. Dnbrenil.Dervieux.Heyiuond, AndréGamond.
Torry. .Motion, etc.
Il faudrait ilos pages de ce journal pour mettre on relief
les plantes et les collections les plus remartjualiles. Nous
signalerons donc, pour terminer, la collection dOrihi<léos ol
de plantes de serre do M.\I. Hiossy et Combol cl Jean Beur-
rier; le salon délicatement orné do motifs floraux i)ar
M. A. Morel et la jolie collection ddOillots .Mignardises, con-
tenant quelques types ini'dds, et la jolie variété Jiuse de mai
de .M. Duchainp.
Uu.int il 1 industrie ot à l'enseignement horticole nous pou-
vons dire qu'ils étaient foit bien représentés.
.\l.liKHT .Maumkne.
L'Hopticu(ture à l'Exposition de Lille
CO.NCOUIIS TEMPOll.MUi; DU li JllN
Au milieu d'un jardin aux grandes lignes bien conçues on a
dressé une gramlc lente dans laquelle étaient groupées les
plantes, et les lleurs coupées, le public a pu y admirer les
collections de Pivoines herbacées de .\1.\I. Millrl ot Paillel,
les très jolis Iris de .M. Millet, un beau groupe d'Uiidramica
Otaksa. appartenant à M. Paillât; deux très jolis groupes
attiraient rallenlion des visiteurs, c'étaient les plantes
annuelles do .M.M. Vilmorin ot Férard, ces doii.x maisons
avaient rivalise d'entrain et de goût pour produire avec leurs
plantes annuelles si remarquables un effet merveilleux qui a
été très remari|ué.
On voyait aussi de jolis Anthxtr'uim Scherzerianiim \ivv-
sonlés par M. Arthur De Smet.
Dans une sorro, un exioUent cullivaleurM. Delesalle, olïrait
à la vuo des connaisseurs de très jolis /V^t7"(/o»ii(»H;i grandes
fleurs, dont une variété M. Liais était très remarquable
comme beauté et comme culture. M. Barlli Hos présentait
Ylsmcne calatJnna. celte très jolie Amaryllidée aux Heurs
blanches si coquettes et si pou connue malheureusement.
Dans une autre serre, la .Maison Croux et lils avait une
splendide collection de 170 variétés de Pivoines herbucc'M'S
et fleurs coupées qui ont excité l'admiration des nombreux
visiteurs.
M. Fanyau avait disposé sur uno des tables do la serre
tout un lot do splendides fkluntoijlossun Ale.randrir cullivi''S
dans le terreau do feuilles, puis dos Caltlci/a Mossid- ot
C. Mendeli, toutes ces plantes, parfaitement cultivées, ont
beaucoup intéressé les amateurs.
M.M.Duval et lils. avaient exposé sur la table opposée un
groupe composé d'Orchidées parmi lesquelles des Odnnto-
i/lossum o-i.s/iioii, Cattlei/a Mossid', C. Mrnd.cli, et ''. Ga.ihc-
liauia, Masdevalia Veitrlii, Plialir»oj)sis urandi/lora, Ejii-
dendrinii titellinura majus, etc., etc. M. .\Iulnard exposait
hors concours une jolie variété du Calcéolaire, Triomphe de
Versailles.
Quelques beaux massifs sont exposés au dehors dans la
composition desquels entrent des Hosiers, des Cannas ol
d'autres plantes, mais la mauvaise saison que nous venons
d'avoir en a paralys.^la vi'-gétalion; il faudra altendre, pour les
juger, qu'ils aient pris tout leur développement. Cependant
un très beau lot de légumes expnsi> au dehors par lu maison
Vilmorin a été très ailmiré et aussi entouré que s'il avait été
compose do plantes a Heurs; en réaliti'; l'oxposilioii de Lille
ne battera son plein, comme toutes les expositions, (|ii'aux
mois de juillel et suivants; il y aura encore des concours
horticoles, ils seront certainement beaucoup plus riches en
plantes do tous genres; nos collègues feront bien d'étudior la
question ; il y a là un centre, très riche, de nombreux ama-
teurs, ou de propriétaires suceplibles de le devenir; ce n'est
qu'en leur montrant do belles plantes qu'on développera
chez eux le goi'it et l'idée d'en voir chez eux de semblables.
Nous espérons donc au prochain concouis (pii aura lieu en
juillet constater (pie nos collègues auront tenu à montrer
aux Lillois qu'ils sont d'excellents cultivulours do force à
lutter avec ceux de l'étranger et surtout ceux do la Belgique,
qui no manqueront pas d'y venir en assez grand nombre
sans doute.
L. Dlval.
Soeiété flationale d'HoFticulture de f ranee
Séance du 2a juin i'J02
Comité dk FLonicuLTUiiu
Un loi abondant et parfaitement composé, est présenté par
la maison Vilmorin. 11 osl formé de : Godélias Duc de Fifc
nains, variété nouvelle; Pétunias à fleurs doubles hybrides
variés; Pentstemon Murrai/atrns f/randi/lorns en variétés;
Statice Sun-orowi ; Cliantlius Dampieri greffés et superbe-
ment fleuris, ot d'une nombreuse série do plantes dites
alpines que .\I. Mollet soigne et cultive avec passion. Nous
y avons romaniué, entre autres variétés : Phi/lei(ma cotnosiim,
Gala.r apliijlla, Rhododendron liirsutum et H Katuschaticiim ;
Sisyrincliium striatiim; Serapias cordiiiera et lingua; Cor-
nus SKecica, ravissante miniature en pleine tiuctilication;
Tupa salicifoUa; Paronijrhia erplialotes; liellium minuluin
gracieuse Composée naine; Eriycron glaxiciim; Calliprora
lutea: Dip/ii/lleia ci/inosa, Borbéridée étrange voisine des
Podophi/llmn; Iris Dflarai/i\ St'tliorlilœna Maranlœ. une des
l'"ougères les plus rares de la llorc fran(.aisc; Epilobinm
luteum, que la coloration fauve do ses (leurs distinguo bien
parmi ses congénères; Ilcliptennn Humboldlii; Hi/peric>itii
l>oIi/pUiilli<iii; Silène monaclwrum etc., etc.,
Remarqué aussi avec plaisir les fleurs de Caluchorliis, do
M. M. Delarne. de Cliovreuse : pour bien des membres do la
.Société, la Tulipe des Mormons était une inconnue. Souhai-
tons que la culture do ces jolies Liliacées du nord de l'Amé-
rique se propage en l'iance.
A signaler encore les PéKrgoniumsde semis de M. Dufois
et le petit lot de .M. Dugourd : des infloroscentos géantes do
Vlris Guldenstœdiiana, plante pas assez connue et pourtant
déjà cultivée au.x jardins do Kew, on 17SS; le Spirœa Filipen-
didinuii fleurs doubles; un Œillet appelé A'adi'a iacour, issu
issu de l'Œillet Xapoléon.
Comité des Orchidées
De M. L. Duval, un très beau Catllei/ir Mossiœ^ à fleurs
blanches et un loi absolument remarquable do Mas(/evnUia
{M. Ilarrijana, Leopoldi, iiinea, I.indeni, etc.), ces élégantes
et bizarres Orchidées qui mériloraient de fixer davantage
l'attention et d'exciter l'engouement des amateurs.
Comité D'ARUunicuLTunE fruitière
Un beau lot do 10 variétés de Cerises, à M. Nomblol, de
liourg-la-Reino; do non moins belles Pèches et des Brugnons
irréprochables, à .M. Parent, do Bueil.
(;k)MITÉ DE CULTURE MARAIUIIÈRE
Deux très beaux pieds d'un Fraisier provenant du croise-
ment des variétés D' Morère et Général CItaii:;/, présenté
par M. Mcslé, do l'oissy. Ses fruits, d'un fort volume, bien
LE JAFIDIN
colorés, onl été jugés excellents. C'est une obtention d'une
haute valeur.
L'no lielle collection île Choux, prêsonléo par M. Lambert,
jardinier do Ihospico do Bici''tre.
1'. HAnioT.
BIBLIOGRAPHIE
Les fleurs dn Midi (!) Tel est le litro du livre que M. 1'. lirangor
vient do publier et i|iril était qualilié pour écrire puisque sa
situation de botaniste de la marine, à Toulon, le pUno presque
dans le milieu oii ces fleurs sont produites.
L'n livre spécial et pratique sur les cultures florales indus-
trielles du littoral méditerranéen inan(|uail dans la bililio-
tliéque de l'amateur, du jardinier et du producteur. On doit
savoir pré à M. lîrnngor de l'avciir écrit.
La première partie de cet ouvrano est réservée aux fîéné-
raliti's : climatoloi,'ie méridionale, abris, utilisation des abris,
bâches et serres, étaldissi'nient des cultures, cueillettes,
cmballai;e, expéditions, etc. Nous eussions aimé voir cette
partie plus développée et plus fouillée; un chiipitre sur la
projiression des cultures florales pour la fleur coupée, leur
importjince commerciale acluelK' îles apori.us sur les amélio-
ratiims ii étudier, notamment, eut été très instructif pour les
personnes non initiées à ces cultures et aurait su^rpTé do
nondireuses réflexions aux producteurs. Des vues photofjra-
phi(|ues d'établissements et île rullures florales, reproiluites
en photogravure auraient aussi contribué probablement à
l'intelligence de ces ilonnées.
Mais nous espérons que ce n'est que chose remise car ce
livre mérite aussi plusieurs éditions et il sera toujours loi-
sible à l'auteur <|ui. nous l'espérons, ne nous tiendra pas
riguc>ur d'avoir exprimé notre avis, de compléter en ce sens
Son excellent travail.
La deuxième partie est imo revue, par ordre iilphabétique.
d>'S plantes à cultivr pour la production hivernale dos fli-urs;
les meilleures variétés sont examinées aussi pour la culture
et la cueillelle. La troisième partie est consacré aux arbres,
arbustes et arbrissi-aux à floraison hivernale, la quatrième
aux feuillages et verdures.
« •
Nous signalons aux amateurs de .Mosaïculture la récente
apparitiiin du livre : Les corbeilles, parterres ou traité de
Mosaïculture, par .\l. Soghors (l'i.
Le cillé du livre le plus intéressant est. ii notre avis, la revuo
des plantes qui peuvent élre utilisées pour la mosaïculture,
qui sont examinées en ditail. Si l'auteur avait cru devoir
compli'ter ces indications culturales par des listes de plantes,
classées par grandeurs et couleurs, et si les notions générales
sur l'étude et l'exécution dos corbeilles en niosaïculluro
eussent été plus développées, ce li\ re serait certainement un
des plus complets sur ro sujet.
A piirl ces remarques, nous pouvons diro qu'il mérite
d'élre lu cl rousulté souvent, cl qu'on retirera deces ler-lures
le plus grand profit.
«
II man'|uait dans la bibliothèque agricole et horticoh' un
III In viilume In-lS cnrlonné-loile de 371 pages avec 100 ligure;!,
pri» 4 Iranc», franco 1 fr. so.
('.'1 In vol. in-H d4 120 pogrji, tlliiittré de phiH do °J0O ligures, prix
franro 'i Ir. 00.
travail d'ensemblo sur les plantes nuisibles et leur destruc
lion, tel que celui .\L\!. Menault id H. Rousseau viennent de
publier (1). Nous sommes persuadé «pie ce livre sera souvent
consulté et rendra des services. LesSil planches en couleurs,
placées en regard du texte et reproduites li<lèlement d'après
nature, aideront puissamment à la déteiinination des plantes.
Uené Haymond.
lies produits horticoles aux Halles
La venlo des fleurs laisse énormément à désirer; les cours,
quoique très bas n'ont aucune influence sur l'écouleniont do
la mareliandise. dont de grandes quantités restent invendues.
Nniis avons relevé, le 1" juillet les cours suivants :
Roses 'extra 1" choix valent: Afiinr/m/ .Yii-/. do 2 fr. à 3 fr.
Paul Si-i/ro» do 3 à .5 fr. ; Captain Christij, de 1 fr. à 2 fr. ; La
France, 1 fr. .'Vl; Vlrich Brumicr, do U fr. î.'i ù 0 fr. 50;
Prt'sident Carnol. de 2 fr. 50; Si/iliclos, de 1 fr. à 1 fr. 25;
Caroline Testant 2 fr. ; Général Jacqueminot de 0 fr. 75 à
1 fr. 25; Soutenir de la Matmaison de o fr. ITt à 1 fr. la
douzaine, i.i's Œillets de choix valent de o [r. 75 à 1 fr. ;
Colosse, de 1 fr. 75 îi 2 [r. la douzaine. 1, Oranger vaut au ilélail
1 fr. .50 le cent de boutons. La Giroflée (juar^nlaine, do
0 fr. .50 à 0 fr. 75 la botte. Les Llllum /l'rrisii valent V fr. à
7 fr. ; rubriim. 5 fr. la douzaine. Le Lllas sur iourtes tiges
de 2 à .'1 fr. la botte, on gerbe. 0 fr.; Le.- Pivoines, do .'Jfr. à
8 fr. la liotte de 5 douzaines. Les Glaïeuls falnll,-. deO fr. 05
à 0 fr. 10 la douzaine; (7(iii</iiifii.'i/\ 1 fi . Les IpI» valent sui-
vant la variété de 0 fr. 20 à 1 fr. la douzaine. Les Campa-
nules valent de o fr. .10 ii 0 fr. iO la butte. Les Pieds d'Alouettes,
de 0 fr. 'M à 0 fr. .5(».
Les envois del'échos du Var et de Perpignan sont impor-
tants. Les Abricots du .Midi, dont la récolle est faible, arri-
vent par petites quantités. Les lïroseilles à grapi)es commen-
cent à paraître. Les Cerises de Paris sont peu abondantes,
les cours sont en conséquence assez soutenus.
Les prix pratiqués le 1" juillet sont los suivants :
Raisins de serre noirs, de 1 à i (r. le kilo, blancs, de 2 à
7 fr. le kilii. Fraises de Paris, de o fr. W ii 0 fr. 50 le kilo ;
en provenance d'ilyères. de 0 fr. .50à I fr. la corbeille; Pèche*
de serre de o fr. 50 à :) fr. pièce. Melons, de u fr. 5<i à 4 pièce.
Cerises ilu Miili. de ■.' fr. à 4 fr. la cnrbeille, ol de 0 fr. "lO k
U fr. '.m lo kilo. Groseilles A grappes, de n fr. :t5 ù 0 fr. 45
le kilo.
Les Haricots verts se vendent bien et à des cours élevés.
Los Pois verts arrivent par grandes quantités; les prix sont
en baisse. I.,03 .\sperges s'écoulent à des prix modérés. Los
.Vrlicliuuts sont de vente facile. La Pomme do terro étant
abondante, les prix faiblissent.
Artichauts. île pi à 20 fr. le cent. Asperges de 2 à 5 fr. la
boll.'. Carottes nouvelles, do 32 à 'i<i (r. les li»i boites.
Choux-fleurs, do 10 à :I5 Ir. Oseille, de i a lu Ir. les Phi Kilos.
Salades <li\erses, de i ii Is Ir. le cent. Pommes de terre
nuuiiiliw (le |ii a li'i fr. les 11» kilos. Haricots verts, de .~iO a
120 fr. Pois verts, do 10 à 22 fr. les Khj kil.i.s.
V. D.
il) I.m planitt nuinihlts tn agrirulluri il m horlirullurr, 1 vol, in-8
cartonné, de 3:i<'< |>agps, illustré de 80 planchas on couleur hors Icxlc
prix 1" (rnncît, franco en gare lu fr. (>i.
I_A TEIVIFaERA-rLJRE
I.cs uni iciilidiis ci-dessous siuit rcicices à I'<iris, <iii tlicrintiinetrc cailii/ratle.
Juin
16
17
18
19
20
21
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23
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4 h. soir
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N" 370
LH JAHDIN
20 Juillet 1902
CHRONIQUE
1,1! fruit — passablomonl insipide — du Néllior du
Japiin, est on passo, d'après M. lo D'' Tralnit, do rece-
voir une application. On |iouriait utiliser les fruits les
plus petits, provenant d'arbres de soniis et qui ne con-
tiennent guère que des pépins, en en retirant i)ar fcr-
nioiitalion une liqueur assez analogue au kirscli. Le
kirsch de Xélles du Japon lultera-t-il avec celui de
Cerises'/ Il est permis d'en douter. En tous <'as, il y a l;i
une intéressante tentative digne d'être encouragée cha-
leureusement. Cette liqueur alcoolique plusieurs pro-
cédés permettent do l'obtenir. Lo meilleur consiste a
broyer les Nédos, à enlever environ les doux tiers des
pépins et à laisser fermenter pendant quelques jours
dans un tonneau incomi)lètemci)t rcmi>li, recouvert
d'une toile, k La distillation, n'hcsito pas /i écrire le
D' Trabul, donne un kirsch parfait qui peut rivaliser
avec les meilleures marques obtenues avec les .Merises. »
Si rt)n veut augmenter lo rendement, on peut ajouter du
sucro que la fermentation transforme en alcool. Et mémo
si l'on n'avait pas assez de fruits à sa disposition, il n'y
aurait pas d'inconvc'uient à les additionner, après la
fermentation, d'une petite quantité d'alcool de bonne
qualité : au bout de quelques jours de macération, ou
distille lo tout. En ajoutant du sirop à ce kirsch do
Bibassos on obtient une crème très agréableau goût.
Bonne chance nous souhaitons au nouveau kirsch et
puisse-l-il devenir l'objet d'une importante industrie
pour notre colonie d'Afrique!
Les champignonnières crées et cultivées par des
fourmis, dans l'Amérique du Sud, ont fait l'objet de
recherches aussi ingénieuses que remarquables de la
part d'un savant allemand, le docteur Moeller, qui a
passé plusieurs années au Brésil. Les « Jardins do
champignons » — c'est le nom qu'il donne à ces cul-
tures — sont obtenus de la manière suivante. Certaines
espèces do fourmis dc'coupent des feuilles et, après les
avoir transportées dans leurs nids, elles les pétrissent
et en font des boulettes. L'opération no demande guère
plus de vingt minutes. Le champignon se développe
rapidement au sein do ces boulettes, quelquefois même
en moins do vingt-quatre liourcs. Voilà donc la matière
première nécessaire à la culture obtenue; mais d'oii
est venu l'ensemencement'.' Les spores existaient-elles
à la surface des feuilles employées, naturellement, tout
comme certaines levures sur les raisins et les fruits'?
ou bien le hirâdij; a-t-il été fait par les fourmis cham-
pignonnistes au moment où elles pétrissentles feuilles?
Les deux hypothèses sont parfaitement admissibles, la
seconde surtout. Dans ce cas, les fourmis agissent abso-
lument comme nos cultivateurs de champignons des
environs de Paris.
Si l'on examine un nid de fourmis, on y trouve une
masse spongieuse, verdàtre d'abord, puis l)rune, qui est
constituée par dos filaments stériles de cham[)ignons :
c'est là un véritable blanc. Cette substance qui est tou-
jours nettement séparée des parois, existe dans tous les
nids et parait être de la plus grande utilité pour les
insectes; si l'on détruit une fourmilière, on voit ses
habitants s'empresser de mettre en sûreté cotte masse
fongique. Un fait des plus remarquables est le suivant :
tant que les nids sont habités, lo champignon reste
stôrilo;dèsqu'on enlève les fourmis, il donne naissance
à des appareils fructifères variés. Chaque genre de
fourmis chanipignonnisl(<s produit et cultive un cham-
pignon dilTéronl. L'Amériiiue du Sud n'a pas seule le
monopole des jardins de fourmis; nous avons vu des
masses de blanc de champignon i-ecueillies au Soudan
dans des fourmilières géantes; mais nous n'avons pu
trouver aucun s|)écimen fructifie''.
m
m •
Ce n'est pas d'hier qu'on discute pour .savoir de quel
côté les mousses se fixent sur l'écorco des arbres et,
suivant les régions où les observations ont été faites,
les résultats varient. M. Henri Kraerner, do Ponsylvanic,
et -NL A. Mansion, dans lo llainaul, ont chacun de leur
côté, cherché à imciscr les exigences des mousses par
rapport au climat et au su|(port.
L'exposition à l'est, la plus recherchée aux Etats-Unis,
est tout à fait exceptionnelle en lielgique : on peut dire
sans exagération qu'elle est désertée. M. Mansion a
trouvé une seule fois deux espèces. La cause en est
dans la sécheresse et l'âpreté dos vents qui soufflent de
cette direction. L'exposition au nord, peu recherchée
en Amérique, est au contraire très favorable en Bel-
gique. La face nord dos arbres est habituellement
tapissée régulièrement, depuis la base jusqu'à plus do
doux mètres, de plaques conii)actos et serrées, veloutées
et d'un vert gai, formées d'un très petit nombre
d'espèces. On comprend parfaitement qu'il en soit ainsi,
étant donné l'état constant do fraîcheur qui règne sur
la face opposée au midi et maintient les plantes dans
une situation convenable à leur (irompt et rapide déve-
loppement.
L'exposition à l'ouest, peu favorable en Amérique,
l'est davantage dans le llainaut : les mousses s'y pré-
sentent on petits coussinets vert terne, noirâtres,
liomliés et isolés. Les vents de l'ouest sont dominants
en Belgique et soufflent avec violence : il faut donc,
pour y résister, des espèces robustes, capables de sup-
porter des alternatives répétées de sécheresse et d'humi-
dité. Quant à l'exposition sud, elle n'est recherchée
nulle part. Quelques espèces très résistantes do l'ouest
peuvent s'y rencontrer. Encore y forment-elles de
maigres coussinets rares et stériles, souvent en com-
plet état do dessiccation.
On peut conclure de ces observations que le maximum
de croissance dos mousses sur le tronc des arbres est
au nord en Belgique et le minimum à l'est. Au nord
poussent surtout des mousses pleurocarpos (à fructifi-
cation latérale); à l'ouest, ce sont surtout des acro-
carpes (fructification terminale). On peut donc, d'après
ces données qui paraissent assez précises, s'orienter en
Belgique. Quelques mousses, telles que Vlli/pntnii
cil pressi forme, sont indilTérentos et se plaisent à toutes
les expositions, mais lo nombre en est limité. Il est do
la plus haute importance, dans ce genre de recherches,
do noter exactement l'exposition des crêtes ou des
saillies ligneuses qui existent sur les arbres à écorce
irrégulière, (les vieux Ormes par exemple); sinon on
s'exposeraità des erreurs dedéterminationdans l'orien-
tation.
» •
Lu dans une lettre du poète Malherbe à M. de Bouillon-
Malherbe, son cousin : » Je dis un jour à la Reine,
mère du Roi, un mot qui la fit rire : qu'il n'y avait que
doux belles choses au monde, les femmes et les roses;
et deux bons morceaux, les femmes et les melons. »
P. H.\nioT.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses artieles qu'à
lu condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin
210
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Conseil supérieur de l'agriculture. — Par décret
du IlOjuiii, rendu sur lo rapport tlu ministre de l'Apri-
culture, uni (-té nomnii-s membres du (kmspil supérieur
do l'a},'ricullure en remplacement de MM. Jacques,
ancien sénateur; Million, ancien député; Nouctlc-
DolorniP, memliro de la Société nationale d'Agrieulluro
do Krance, et \Vel;er, membre de l'Académie do méile-
cine. décédés :
.\I.\I. l''a>:i>t, sénateur; Plissonnior. député; Kgrol prési-
ilonl du Syndicat des constructeurs de niucliines npricoles;
l,e Pointe (Jules), ajïriculleur. secrétaire du Symlicnl des
fabricants do sucre.
Distinctions à l'horticulture. — Lkc.ion d'munm.i h. —
l*ar décret en date du 11' juillet est nommé chevalier de
la I,é;,'ion d'honneur :
M. Gérard (llené-C.onslanl-Josepli), directeur du jardin
botanique de Lyon (Itliône), professeur ;i la Facullé des
sciences de Lyon. Président de la socit''té d'iiorliculturc
pratique cbi Hliùne. Vice-président de la société pomo-
lojiique de France. Auteur de nombreux articles scien-
tifiques et agricoles; y> ans de services.
Mkiutk acjhkolk. — Par décret en même date sont
promus dans l'ordre du Mérite agricole :
r.i«(iiiiiiin/fiii-.v: .\IM. Jeanninol (Cliristophe-lidouard), pépi-
niériste il Langres (ilaiilc-.\larnC|.
O/'/iriiTs: .MM. Iteiirrii-r (Jean-Claude-Mario), horticulteur à
Lyon (Ulii^nej ; Cliaruieux (François), lils. liorliciMIeur-vili-
cultcur à riioruery iSoine-ot-Marno); Cliovalier (Charles).
secrétaire général de la société d'horticulture de Seinc-ol-
Oisc; ("lautier (FdoHar<li. jardinier en chef du palais de I''on-
tainebleau Seineel Alarnei ; l^esage (Léon), docteur c>n droit,
avocat-conseil ilu niinislerode l'agriculture ; ManI in ((ieorgcs-
Antoine), publicisle et botaniste à Paris ; .M;iuderaain iGer-
inain-l''rançois-Nicolas), cultivateur à La Leihiviéro. com-
mune lie Higiiy iKuro-ot-Loirei; Hi voire (.\ntoine-lsaac),
horticulteur grainier à Lyon (HhiNne).
rhcKilier: Auguin iPiorre-.Marie), horticulteur à Hennés
(Ille-et-Vilaine); iJelagny (Léon-Arniandi, jardinier à. Maisons-
I.affltte iSoino ol-niseï ; Itarret l.Vntoinei, liorliculteur paysa-
giste à Lcully (llhc\no) ; Biiudricr-Doineau ijoseplp, pépinié-
riste ci Angers (.\!aino-ot-l..oiro) ; Hernagun (Piorre-Clauile-
Désiré), arcliileclo paysagiste à Villenionible (Seine) : HIanc
(Paulon) horticulteur à Sisleron (Ba.sses-Alpcsi ; lUi/.y .Jean-
Baptislci, janlinier horticulteur à (^tiarlevillo (Ardennos) :
(".aray (ICiuilo-Jean-Pierrei, horticulteur-viticulteur au l'as-de-
la-Paille (Pyrénécs-Hrientnlos) ; Ch.'dain (I.ouisi. horticnltrMir
amateur, li Voiron (Isérej ; Oonibet ijnseph), liorticulteur à
Lyon (HhAne-; Coutinol d.ouisi, liorticulteur à Uoctiefcit-
8ur-.Mer ((Uiarente-Inférieuroi ; Dolailre (Victor-i Hivii'r), entri'-
preneur architecte «le jardins à Clielles i.Seincet-.Miirne) ;
Denery Ijean-Joseph). chef jardinier à Cannes lAlpes-Mari-
tiiucs); Dorviou.v (l'^ranciscpie). horticult<-ur à f.yon tHInnie);
Doyen (Joseph-.Antoino), jardinier-pépiniériste à llcco\-sur-
Ource iCiHc-d'Or); Dudoit ( Amand-Arsi-ne). pidiliciste, h
Anûen» (Somme) ; Duru (Ilector-l.onis-.Mogloire). arboricul-
teur à .Monluiagny (Seino-et-Oisoi ; Keuillat iLnuis-lvlinond),
chef de culture a Cannes lAlpes-MaritiniCM ; l'"ornairon
(Klionno), hiirli<-ulteur-viliculleur a l-'lorensac iltérault: l'ou-
(|uel (l'ierro-l'Mmond), propriétaire viticulteur a l.nupiac
(Giromlo); l'°oui|UCt (Ltienne-CustJivei. fermier à .Moidiuirail
(Msrnei; liirard (Jeani, horticulteur 6 Antibes (Alpes-Mari-
times); ifirant iLoiiisi, architecte paysagiste à Nici'i.Mpes-
Marilimo!ii ; Ijirnrdin-I'leury, horticulteur, adjoint nu maire
d'Argenteuil (Soine-el-< liseï ; (irimui (Henri), jardinier en i-lief
de la ville de Dijon (d'ite-d'or) ; Cuillnl iKmile-Jean-llapliste),
agriculteur aux l'aimes, près Souhsc ( Tunisie i ; (iuilel i Henri),
leirticulteur, jardinier delà ville à l'oissy iSeinc-cti lise) ;
Janlin i Viclor-HippolytP). hnrliculteur a Vr'rnenil il-luro;
Jeanneau ijulien-(^liarle»i IiIk, pépiniérislu au .Mans iSnrlhe);
JoaiiM • I' rrei, liorticulteur pépiniériste a .SainlCyr-au-
Mont-d'Hr (Hhi'tne): Le fîoîc (Kugène-Léon-Pauli, lieutenant
de vaisseau à I.orient; l.oTellier (Albert-.Viigustin). chargé
du cours d'histoire naturelle au lycée de Caen; I.évy (Albert),
président de la chambre des courtiers assermentés deNancv
i.Meurthe-et-.Mnselle) ; l.eymarie (.Mphonseï, agriculteur,
pharmacien au Buisson (Dordognei ; .Martin (l.oiiis-Paul-Mau-
ricei, sylviculteur, horticulteur et |iubliciste à Toul (.Meurthe-
el-.\loselli>i; .Masclau(Jose|>li-Honrii,horticulteur-pépinieri>te :
Mascré (Césariem, jardinier llourisle à -Vugy (Oiseï: Nobicl
(Jean-Jules), prnpriétaire-agriculleur. greftier de paix àSainl-
Amant-de-Hoixo (Charente); Noguier (François), maire
do Tourettes-I.evens (.\lpes-.Maritiuies) ; Pantiot (Fdouard-
Siinoni, pépiniériste à Hrochon, canton do <ievrey-Chain-
bertin (Ci'*te-d'< Ir); Papinet, jardinier, chef de culture chez
M. lo comte Potocki, à Hambouilli't (Seine-et-t,»ise): De Pcl-
lerin de l.atnuclie (Gastoni. propriétaire, maire de l'ICtang In-
Ville (Seine-et-Oise); Pellieu.x (I.ouis-Paul-.\ugustei, jardinier
au chàte.'iii do .Monceau ii l.iverdy (Seine-et-.Marnc) ; lledon
f(iermain), jardinier-horticulteur a .Montmorency (Seine-et-
Oisci ; Houx (ICmilei, propriétaire-agriiulteur à Parlanges,
commune de Chabeuil (Drùnie) ; Salles (.Michel), jardinier à
Corneilla-del-Vorcol (Pyrénées-^ irienlales) ; .'^aiigoire père
(.\ntiiinei, cultivateur jardinier a Oullins (Ilhùnei; Santolli
(Toussaint), propriétaire à l.avatoggio (Corse) ; Sanlct (Pierre),
cultivateur à la Chapcllc-Pouilloux (Dcu.x-Sèvrosi ; Silveslre
(François!, horticulteur et agriculteur à Chamaraiule (Seim^et-
Oiseï; Vaccon (A.i, jardinier à l'ICglanlino, par les Olives-
-Marseille (Houches-du-Hhc'mei : Wallyn, maire à Hrayduncs
(Nord): reboisement de dunes.
Ont encore été nommés dans l'ordre du .Nférite Agricole:
Au (jrade d'officier, M. Habouin horticulteur à Laval.
Au grade de rheealicr, .M. .Mauger. ancien maraîcher.
Ecole Nationale d'Horticulture de 'Versailles. —
Par ar(eté niiiiislérii'l, M. .Mded l'élit a été luminié
jardinier principal a l'Fxole Nationale, en remplacement
de M. Itouland décéilé.
L'Horticulture aux concours régionaux. — .\u
concours régional de Heauvais, la prime d'Iionncur do
l'horticulture (un objet d'art de 300 francs et une primo
de .500 francs) a élé d(''cernée à M. Placide Leconte, à
Kornel; des médailles de bronze et .")00 francs de prime
ont été di'ceriies à M. Gustave Ooqnolle, de Saiiil-Just-
des-Marais et à M. Léon Picar<l, ilo Saint-Jut.t des-
Marais.
Au même concours, la prime d'honneur de l'arbori-
cullure, (un objet d'art de ;UK) francs et une prime de
iOO francs) a été décernée à M. Prenville de Saint-Just-
en-Chaunier. Une médaille de bronze et 600 francs à
M. l''rain'oisClercq, horticulteur il Coinpiègne; une primo
de iW francs et une médaille de bronze à M. llaonl
Ruelle, de Carlepoid; une médaille de bronze à M. Gas-
ton Itavid d'I'Itouy. Une médaille d'or a été accordée à
M. Labitte, do l'.lermunl, pour l'installation de sa ferme
fruitière.
Une méd.iillo d'argent et une médaille de bronze onl
élé attribuées ii M.M. Van den Gutteii et Uéreniy, jardi-
niers chez M. Labitte.
Au concours, ainsi que nous l'avons annoncé, élail
annexée une exposition d'horlicullure. Dans la liste doc
récomjienses nous relevons :
(IntiKts prix d'honneur : M.M. Gayeux et Lo Clerc,
Nomblol et lîruneau, do Vilmorin.
Mrilnil/eil'orcl niji/icldr médaille d'or: MM. Denaiflr,
do Carignan, de Vilmorin el C".
Au concours de Laval, aucun concurrent ne s'était
présonlé pour la prime il'honneur de l'iiortlcnlture.
La prime d'honneur de l'arboriculture un objet d'art
do .'KHI francs el une prime de 100 francs a été décernée
à .M. Félix Kabouin a Laval; médaille de briuize el
,'}Otl fr.Tiics a .M. Louis Lnvasseur à Mayenne; médaille
de bronze a .M. Joseph (iuicb;ird, aux Urosses do Salut-
LE JARDIN
211
liorllicviii. Une iiotild oxposilioii loiale cl.iil jointe au
concours.
Des iiiédiiilles ont été décernées pour li's produits
l'xposés : iiiédaillos d'or M. llonii Doiiaiffo, MM. ilo Vil-
iTiorin ot C."", Lelm'loii. Morvaii dit Larosp, Ualiouin el
l,i)>;i'aisII()udayGr.
La distribution des récompenses de l'Associa-
tion philomathique a eu lieu lo dimanclio, i:i juillet,
dans lo ^;raiiil ainpliillii-atre de la Sorlionno, sous la pri'-
sidenco de M. le géiioral André, ministre de la Guerre.
Dos ofliciors supérieurs it des militaires de tous
(,'rades des régiments où des conférences agricolfs et
horticoles ont été faites, assistaient à cctti' cérémonie et
sont venus à l'estrade recevoir des mains du Ministre
de la (iuerre les médailles, diplômes ou pri.\ décoinés
individuellement ou collectivement aux auditeurs les
plus assidus aux conférences.
Au sujet de cet enseignement aux militaires, le
général André a dit dans son discours :
« Je vous dois, comme chef de l'armée, des lemerci-
ments pour l'enseignement que vous avez donne aux
soldats; vous avez su leur oITrir une distraction utile,
l't je vous félicite du succès que vous avez obtenu ».
l'uislo Ministre a remis aux trois professeurs de l'asso-
ciation dos médailles de vermeil.
A ces récom[)ousos, il convient d'ajouter pour les
organisateurs de cet enseignement dans l'armée de
l'aris, MM. Hudelot. Philippe et Tuzet, tonles les féli-
citations des personnes intéressés à l'agriculture et
nos encouragements pour la bonne conlinuation de
leurs leçons.
La température. — Notre correspondant do la côte
d'azur nous écrit :
Quelques végétaux déjà, et cela non moins que de
trop nombreux élres du règne animal, semblent souf-
frir de la température extraordinairement chaude.
D'autre part, des inflorescences de végétaux exotiques
se di'veloppent, sous la chaleur actuelle, avec une rapi-
dité et une exhubérance que je n'avais jamais vues.
J'ai vu hier en fleur des Brii/ien edulis et li. Roeili
d'une bien grande beauté. J'ai remarqui' des inflores-
cences de Ikisj/lirioii (jlaiiciim et grdcilis, s'allongeant
de près d'un mètre en 2'i heures.
Au Jardin d'accliniatation d'IIyères, un Yurra, appelé
tanlnl fiiiialiciiliild ol tanbit filifcru, est représenté par
plusieurs sujets. Le plus élevé mesure 5 mètres de hau-
teur. La circonférence de son trône étant an niveau du
sol. est de 2"40, à 1 mètre au-dessus, elle atteint encore
l'"(iU. Après une première floraison qui s'estproduite il
y a plusieurs années la télé de cette plante, tête d'une
rare force, est ilevenue branchue. Acette heure, une des
branches a développi' une superbe inflorescence qui,
ainsi qu'il en (>st chez cette espèce, retombe absolument
hu lieu d'fitr(^ érigée comme il en est chez tous les
autres Yucca.
Ecole coloniale d'agriculture de Tunis. — Vien-
nent de sortir diplnmés de l'Ecole coloniale d'agri-
culture de Tunis :
M.\I. Martel (Jura). Dclaporto iJura), Mailferl (Céte-d'Ori.
lloux Emile (V'auehiso), lîailleau iSeinei, Arnaud ((lard),
Naudior {.Seine). Lelniehcr (Scinc-liiférieure), Ohassaing
(Loiret), Hardou ((Santal), I-'ourneau (Creusoi, Torryn (Seine),
Grognier (Oraii). Ducroux (.\lger), .Mahinc (Hhéno), Pantalon
(Loiret), Uonoiix (.\Ipes-.Maritimos), Nouetle-Delorme (Seine-
Ot-Oise). l'inlié le (Seino-el-.\Iarne) , Tiné (Oran), .\leddel)
(Tunisie), Cmyot (.Spinoi, Gliii:l; iSeinc-et-Oise). Izarii
lAvoyron), Houx Louis (Alger). Honaiil iSeiiic), Soulivcl
iSeino). -Non classe' : l'ari't iConslantinei.
Ont obtenu le cerlific'al d'études :
Olivier (l'iiy-do-I)émo), Mosenlecker (Soiiic-ln(érieurc),
i.ebello (Allier).
Il n'est pas sans inlérél do rappeler que l'Ecolo de
'l'unis, qui compte déjà quatre ans d'existence, a été
fondée spécialement pour les jeunes gens qui se desti-
nent à l'agrieulturie dans les colonies et plus particu-
lièrement dans le Nord de l'Afrique. Elle a augmenté
cette anuéi! encore ses moyens d'enseignement par la
eonstitutiiin de nombreuses collections, le dévelo|)pe-
luentde ses ateliers, l'agrandissement de son vignoble.
Le diplôme qu'elle accorde à ses élèves leur confère
le droit d'admission à l'Ecole supérieure d'agriculture
coloniale, au mémo titre que les diplômes délivrés par
l'Institut agronomique et les l'icoles nationales d'agri-
culture de h'rance.
Le iirochain concours d'admission à l'Ecole de Tunis
aura lieu les l''' et 2 septemliro, les demandes d'inscrip-
lion sont remues à la direction de l'Agriculture et du
Commerce, à Tunis, jusqu'au /."< «o''<, délai de rigueur-
Ecole pratique d'agriculture de Chatillon-sur-
Seine. — Les examens d'admission et le concours
liour l'altrilmlion des bourses à l'Ecole pratique d'agri-
culture de Chàtillon-sur-Soine auront lieu le 25 août
prochain, à 'J heures du matin, à la Préfecture de la Cote
d'Or k Dijon.
Les candidats devront faire parvenir leurs dossiers
dans le plus bref délai soit à M. le Préfet, soit au Direc-
teur do l'Ecole et être âgés de 14 à l'.i ans.
La durée dos études est do '.'< ans, un certain nombre
de bourses sont disponibles.
Les conditions d'admission el lo programme des
cours seront envoyés à toutes les personnes qui en
feront la demande au Directeur.
Jardin alpin d'acclimatation de Genève — M. IL
Gorrevon, directeur du jardin alpin d'acclimatation de
Genève nous informe que, à partir du l''' nctolire 1902, le
Jardin alpin sera transféré do Plainpalais à Floraire,
Ghéne-liourg, à |."> minutes de Genève en lrnm\\ay.
La Société des Chrysanthémistes du Nord tiendra
Sun Assenililée générale le dimanche 2;i mars, au siège
do la Société, 12, Grande-Place, à Lille.
.V cette séance, se fera la distribution des récompenses
aux lauréats de l'Exposition do Chrysanthèmes qui
s'est tenue, en novembre dernier, au Palais-Rameau.
Le bulletin au laboratoire régional d'entomologie
agricole(numoro lie juin) vient de paraître. A y signaler
spécialement une étude sur ii'//(/t'W(A' bolratut, co nouvel
ennemi de la vigne, et une autre étude sur les insectes
nuisibles aux fruits à noyaux.
La vente coopérative des fruits. — La revue aus-
li'alienne 'J'Iic .[tirifullii rai (la :ettc of X . S. IVrttespublie
les renseignements suivants, donnés par un des organi-
sateurs du « Bureau central coopératif californien pour
la vente des fruits frais » ^The California Fresh Fruit
F.xchange).
L'essai de vente coopérative des fruits frais tenté
tardivement (presque au moment de la récolte' a cepen-
dant donné des résultats satisfaisants.
Vu le manque de temps, des sociétés locales n'avaient
été créées qu'à Loovvis, Penryn, Newcastle et ultérieu-
rement, à Unmsey et Marceville; des chargements
furent aussi faits de Sacramenlo. o Le Bureau « avait
Irailé avec la Soiitlierti California Fruit Fj:cha>ige
212
LE JArj)IN
pour faire usa;;c ilo loulcs ses apcncos, dont lieaiicoup
manquaient dp l'expérience de la vente dos fruits autres
que les oranges et citrons, mais qui, cependant,
s'acquittèrent tiieii de leur tâche. Deux wagons seule-
ment, par suiti' d'une riHrigéralion défectueuse et de In
longueur du tr.insporl, ne donnèrent qu'un béiu-nce
niiniino.
Les recettes lirutes do la Califoriiia l'resh Fruit
/ijr/i<;«f;c's'clo valent, au ["novembre H»01,à 4 1.('>('0 livres
sterling, dont il faut déduire 2.t<00 livres de dév)enses.
Environ 2(IS wagnns complets furent chargés pour l'est,
et les ventes furent effectuées dans lis villes dilTéronles,
principaux centres commerciaux des Etats-Unis et du
Canada: 5S0 livres sterling ont été remboursées à une
société locale; les économies réalisées dans les achats
de matériel elles frais de chargement des wagons oilt
été remboursées aussi aux associations moins impor-
tantes.
IJieti que quelques mécomptes se soient produits, les
membres de la société coopérative en question recon-
naissent unanimement i|u"ils ont obtenu dis prix plus
rémunérati'urs que s'ils avaient fait vendre leurs fruits
par les maisons do commission. Partout où les charge-
ments ont été suffisamment importants, la [ireuvo a été
faite de l'avantage do la vente coopérative dos fruits
frais, et le succès sera certainement plus grand, à
l'avenir lorsqu'une extension sufnsante sera prise par
ce modo de vi'nli-.
Prix Bordin à l'Académie des sciences. — La
question pi'Sie par l'Aïadéniio «les .sciences pour le
grand jirix dos sciences physiques, à décerner en ll<03,
est le suivant:
Déinoiiirer, s'il ;/ a lien, intr l'étude de (iipes iiom-
tircu.r et rarics, la fféucratitc du jihd/iunié/ie de la
double [ëcondittioH du diyamie, c'est-à-dire de ta for-
mation ximulttinéc de l'œuf et d'un fropliime chez les
Angiospermes.
Nous rappelons que la valeur du prix à décerner est
do :{.i)00 francs.
La Société Royale d'Horticulture d'Angleterre,
fait appel aux horticulteurs anglais dans le but de
réunir la somme lid.OOi) livres, soit "50.0(10 francs,
qu'elle se pmpose d'alTecler à la construction il'un
hi'del doslini'' à loger les services de la société, et com-
prenant en particulier une immense salle d'Exposition.
10.01)0 livres étaient souscrites avant que l'appel no fui
lancée, et il n'est pas douteux, que les 20.000 livres res-
tant, ne Soient pronipleniont recueillies.
Importation des fruits en Angleterre. — Du
1" janvier au 30 juin il a été importe tl.'itl.'.iHl quintaux
de pommes, repri'sentant une valeur do .'iHS.dSi'i livres
soit 1I(.."j26.0'.i7 fr. 7."i. Go (|ui établit uno très considé-
rable moins value, par rapport aux importations de
l'année dernière durant la mémo période.
Los abricots ol les pèches au contraire, ont l'Ii' intro-
duits en plus grande quantité, It.'.i.'jO quintaux, repré-
sentant uno valeur de '.).'>'ir> livres ('..'il .(Kii'i fr. ÔO).
Los bananes sont aussi en très grande augmenta-
tion l.li':'.,7t«.'i n-;;iines, d'une valeur de 470. OSS livres,
soit I l.Sin.o.H. francs, l'cnilanl la péri ode correspondanle
do rJOl, il en élail arrivé seulement iio7..S"(i régimes
d'une valeur de ;!73.:îu, livres ;'.i.lL'7.40l (r. ."." .
Le poids des cerises ifnportécs a i-lé aussi (]iielquo
peu inférieur aux chiffres de l'an dernier 7t'i.072 quin-
taux il'uno valeur de li;i.l8.". livres 2.8:»7.'.)2I fr. u:>).
L'imjiurtation des raisins et colle des groseillers n
égaleirient baissé, l'our les raisins 3. 027 quintaux, d'une
valeur de i 470 livres (112. tXi? fr. 00). Il est a remarquer
que si par rapport aux six premiers mois de l'an der-
nier, il y a eu diminution de l'importation en tant que
poids, la valeur est à peu près la même.
Expositions annoncées. — La ville de Sedan orga-
nise i»our les s, 'J et U> novemlire prochain une exposi-
tion générale d'Horticulture.
La Société d'Horticulture organise pour les 14. iô et
16 novembre prochain une exposition de t'.hrysan thèmes,
fruits, légumes et plantes industrielles.
Voici le programme des concours : !"■ section : c<»/-
lertions de plantes vertes d'ornement; 2' section : collec-
tions de plantes fleuries; :i' section : collections deChry-
santhémes en pots; 4' section : collections de plantes
annuelles, bisannuelles cl vivaces de pleine terre;
ô' section : lois variés de plantes propres à l'approvi-
sionnenienl des marchés: G' section : collections de
Chrii.tanlhcntcs en fleurs coupées; 7' section collections
de fleurs confiées variées: H' section : décoration ou
ornementation en fleurs couj)ées;'.>' section : collections
d'arbres et d'arbustes d'ornement à feuilles persistantes
et à feuilles caduques; 10' section : collections d'artires
et d'arbustes fruitiers; U' section : fruits de la saison:
12' section : fruits frais conservés jiar le froid: llf sec-
tion : fruits .secs récoltés en Alijérie: 1 1' section : j//i'/»'-
sation des fruits; 1."j' section : léijumes de la saison;
lô' section : légumes secs ou de conserve; 17' section :
emballages; 1H« section : f'ruits oléagineu.r; i'.r section :
filantes te.rliles; 20' section : plantesà jin rfu m :2i' sec-
lion ; {liantes médicinales; 22' section \ plantes et ]n-o-
duits niellifcrcs; 2:i' section : i)roduilsdicersulilisables
dans l'industrie: 24' section : céramiijue et poterie :
25' section : plans de jardins, herbiers, publications et
ouvrages d'horticulture.
La Société centrale d'Horticulture de la !seiiie-Infé-
ricuro organise une exposition des produits de l'Horti-
culture qui se tiendra à Uouen du 5 au 9 novembre pro-
chain.
Petite nouvelle. — Le S juillet courant, une foule nom-
breuse se pressait en l'Eglise do Saint-Nicolas d'.\ntin
à Paris où se célébrait le mariage de M. Paul Vincey,
ingénieur agronome, professeur départemental d'agri-
culture de la ."^eine avec Mlle Adrionno Terray.
Le monde horticole, clont M. Paul Vincey a su con-
quérir l'estime et la sympathie, était largement repré-
senté il cette cérémonie. <Ju'il nous soit permis de pré-
senter nos félicitations et nos vieux aux nouveaux époux.
Expositions annoncées
Lille, mai ii septembre. Exposition inlornatinnale générale.
Dammartin (Seine-et-Marne), aoiU. Mxp. horticole et des
lieniiv Jiris.
Mclun, •,'-ri noill. lîxpos. générale.
Besançon, 1117 am'it. exposition générale.
Boiilogne-Bur-Seine. ilii '.'n iwx 24 sept. Kxpositinn générale.
Pau. lin septeinlire (Congrès poiiiologiipie) de la Société
pnmoliigiipic (le l'rance ifnilts do table) et do l'Association
française potnolngiqiio (fruits à cidre) ol & «•olle urcasion
exposilion générale ol internationale do fruits, plantes, ma-
li-riel, etc.
Amicni. 1t> octobre. Congrès pomologiquc.
Angcri. 7-16 novembre. 7" Congrès de la Soriélé frani;aiso
lie r.lirysanllii''misles et exposition spéciale de Chrysan-
lliénies.
AnTcrs. — l)u s an lo novembre 1002, concours interna-
tiiinal lie Clirv ssnllièmos.
Elbcofs-ll niivembre. l'.xposilinn do Chrysanthèmes,
Armcntitrc», '.'-In novembre. Kxpositinn de Chrysanthèmes,
ili> lllllls et li'-glimcs.
Alger. Hl"> et lii novembre. ICxpusilion do (lours, fruits.
|é;:uiiies. plantes industrielles.
Coutances, 15-17 novembre. Kxp. de Chrysanthèmes cl fruits.
LK JAIUJIN
213
Rose nouvelle Madame Drîout
Nous avons signalé, dornièroineiit. la i)ri''seiilalion k
uiio séanco de la Socirlo Nalioiialo d'Horliciilliire do
l''raiu'o (1) d'une Rose inédite Ipanaciu'e (|ui a (-li^ liés
appréciée, mais pour l:iquello la seclioii des Roses a
réservé son jugenienl pour nue nouvelle présonlatioii
q\ii doit lui être faite on aiitotiine. Deson coté M. Tliiriut
nous a adressé quekiui's fleurs de co gain, on niênie
temps que les renseignenionis qui vont suivre.
Celte nouvelle Rose, diuil notie [ihoto^Tavure (lij;. III)
reproduit le (lortrait, fui reninniuée en 189'.l, au cours
d'une visite de jardins,
par MM. 0(dut et "Ihiriat
qui l'ont multipliée. KWo a
été dédiée à M""' Drioul,
la femme de TlionoraMe
maire de Saint-Dizier,
dans le jardin de qui elle
a été trouvée.
La Rose .1/™ Drioul est
un sport de la variété
Reine Marie-IIeiiriette.
dont la fleur a eonservé la
même teinte rose saline,
mais d'une tonalité plus
tendre; c'est sur ce fond
que so détache la pana-
cliure rouge cerise, for-
mant une agréable opiio-
silion donU'enseniItlereste
d'une remarquai lie fraî-
cheur, (lello panachure est
l)ien fixée et presque rogu-
lièremonl égale sur toutes
les Heurs bien que, de ci de
là, elle forme une tache plus
grande et plus accusée ou
une slrie plus large.
Nous devons toutefois
ajouter, pour cire exact,
que la panachure est rela-
livement [ilus saillante au
printemps, lors de la pre-
mière floraison, c'cst-a dire
qu'à co moment le coloris
do celle-ci est plus vif,
plus foncé, se détache et ressort bien mieux. Mais il
faut attribuer cela aux rayons ardents du soleil, qui
atténue les teintes, plutôt qu'à une coloration incon-
stante, car celle particularité se produit aussi bien sur
nombre d'autres variétés pendant les mois d'été.
La Rose Af'"" Driout a toutes les qualités de la variété
mère; mais paraît loulefois un peu moins vigoureuse,
d'après ce que nous avons pu en juger sur les échan-
tillons que nous avons reçus. Elle se classera donc
parmi les meilleures variétés sarmenteuses rustiques
el constituera une bonne fleur coupée pour bouquets et
gerbes.
Parmi les très nombreuses Roses nouvelles, mises au
commiTce chaque année, ajoute encore M. Tliiriat,
certaines ont de remarquables qualités. Cependant, les
variétés très anciennes, telles : (lloire de Dijon, qui date
de 1853, Maréchal Xiel qui est de 18(i4, restent b)UJours
sans rivales à de nombreux points de vue. Aussi,
quand une Rose d'élite produit une variation, que l'on
appelle communi-ment un sport, en peut être assuré
(|ue ce nouveau gain, bien sélectionné, se classera lui-
mémo au premier rang el qu'avec lesqualités physiques
du sujet à qui il dut sa naissance accidentelle, il héritera
en mémo lemps de sa vogue el de sa popularité. C'est
co que nous souhaitons à ci'tle nouvelle venue.
AUlEBTMAU.MnNK.
Les Cerisaies de Solliès-Pont (Var)(U
Vis. m
n Si-ancf du 12 juin. I.e Jardin, l'l02, n- 30S, p. lOi.
Sous le nom de Cerisier Espayitol — pourquoi co
om? — on rencontre çà et là dans les Cerisaies clo
Solliès-Ponl, une variété
au.x arbres à grande et
largo tête, très garnie, ar-
bres vigoureux el rusti-
ques, d'activé venue. Ces
arbres sont excessivement
productifs d'un fruit polit,
très petit même, une Gui-
gne do teinte noire à ma-
luritt', el alors, do chair
très douce, agréablement
parfumée. Ce doit être un
fruit excellent pour li-
queurs et aussi pour la
fabrication des confitures.
L'arbre se multiplie, natu-
rellement et direclement,
par les drageons que ses
racines émettent.
Mn dehors des variétés
de Cerisiers que nous
venons de décrire, et d'une
autre encore dont nous
parlerons plus loin, on
rencontre dans les Ceri-
saies de Solliès-Pont, quel-
ques autres variétés, mais
en petit nombre d'arbres
de chacune. Ce sont spé-
cialement les variétés do
Bigarreau, appelées : à
courte queue, Mézel, Na-
poléon, lleuerchon, el enfin
une sorte aux fruits mar-
morés, 1res tardifs, très
.-ros, à chair bii'U ferme, exquise. Nous n'avons nulle-
ment reconnu celte dernière variété, aux fruits verts
encore. \ous les reverrons en temps utile.
Nulle iiart nous n'avons rencontré àSolliès-Pont,sauf
toutefois chez noire excellent collègue el ami Casimir
Arène, pépiniériste qui, cordial cicérone, nous a
savamment guidé dans notre visite aux Cerisaies de
Solliès-Ponl, le Cerisier pourtant si méritant appelé de
Montmorency . 11 vient cependant admirablement sous
les cieux du Midi.
La variété de Cerisier qui nous reste à signaler, parmi
celles que nous avons vues dans les Cerisaies de Solliès-
Ponl, est un Rigarreau. Klle y est tout particulièrement
estimée, el ses fruits exportés atteignent de hauts prix.
Ces fruits ne viendront à maturité que fin juin. Nous
irons les voir alors et tâcher do retrouver le nom vrai
d'un fruit justement vanté. La présence doucette variété
dans les cultures du Solliès-Ponl, où la grefle l'a par-
tout répandue, est sûrement duc à une importation.
(I) Le Jardin, IDUi, p. l'JS.
Rose Mttiiamc Driotit.
21 i
LR JAUDIN
Celle-ci remunte assez loin. 11 nous a été montré dans le
domaine de Beaulieu, plus haut nommé, trois vieux
Cerisiers, au déclin de la vie, et que l'on nous a dil itre
les premiers arrivés de leur variété, il y a un demi
siècle, dans le pays. (Jes arbres ont fourni les premières
grelTes qui ont propagé la variété dans le pays. A
Sollii-s-Ponl, le Cerisier dont nous parlons ici, est
appelé Iteiiie Uorleiise, niais nous pouvons aflirnier
qu'il n'est nullement la variété aux si beaux fruits
aussi, partout connue sous ce nom dans l'arboriculture
fruiliore.
L'emballage des fruits de surchoix cl de choix, sur-
tout do ceux pour les lointaines exportations, se fait
particulièrement on petites boites ajourées pesant,
pleines 2 kilos, ou en petites corbeilles de :! à 5 kilos
de i;erises. Les fruits courants partent en plus grands
paniers, contenant, en Cerises 10 kilos et plus. Les
exporlaleurs pour l'.^ngleterre ont adoplé un panier et
un modo d'emballage inlelligeinment simple. Le panier
en osier, rond et solide, d'une contenance en Cerises,
de 10 kilos environ, n'a pas de couvercle inutile. Les
fruits emplissent le panier, sans papier autour de son
intérieur; ces fruits sont recouverts par dessus d'une
feuille de papier. Sur relie feuille une garniture de
copeaux est assujettie et retenue par ileux traverses
placées en croix et faites île lattes légères et llexibles en
bois do l'.lmtaignier; elles sont piquées par leurs bo\ils
opposés dans l'osier des paniers.
Au cours do nos longues excursions de la matinée
du 20 mai, au travers des Cerisaies de Solliès-Ponl, et
encore au village dans l'après-miili du même jour, nous
avons pu voir, et avec le plus grand intérêt, l'exécution
des travaux de tri cl d'emballage iW Cerises. Les deux
travaux sont l'apanage des doigts légers et agiles de la
femme. L'art, celui de la coquetterie, préside particu-
lièrement il l'emballage des fruits de choix ; la coiffure
des petites caisses et des petites corbeilles, coiffure qui
est la pose du rang supérieur, est œuvre de fées.
Considérables sont les quantités de Cerises ainsi
expédiées journellement de Solliès-Pont. l-es quantités
atteignent en ce moment, 20-2.'> mai, déjà 12 à i-'i.UOo kilos.
L'apogée de l'exportation approche; selon la tempé-
rature, elle se composera pomlant 12 à 18 jours, de
quantités journalières variant entre 3ô et 30,ii00 kilos et
même plus.
Avant les voies ferrées, il y a cinquante ans. les
Cerisaies de SoUièsPont n'expédiaient qu'il Marseille.
Aujourd'hui agrandies, elles fournissent à l'Kurope du
Centre et ilu Nord.
A grands traits nous avons dit ce que sont et ce que
produisent a cette heure les Cerisaies, les printanières
pourvoyeuses du rouge frnil, qui plait à tout le monde.
.Nous reviendrons sous peu, un moment encore, en ce
coin enchanteur de la cote cl'azur, qui a nom Sollii-s-
Pont. Nous avons à y revoir une superbe r.iTiso qui
sera alors mi'ire.
A la lin de ruuloinno nous comptons y revenir encore
et pour y étudier, comme elle mérite, la 2' reproduction
annuelle d'une Figue provençale, la Ilenjensnlte ou
liiirga iisiil le .\ia.i\» la région Sollies-Punlainc, cetlo2'pro-
duction, 1res tardive, d'un excellent fruit, est déjà l'objet
d'importantes exportations de l''igue.s frairhes autom-
nales, l'it nous aurons vu partout ilans la région visée,
do nouvelles plantations d'une variété fruitière que l'on
croit de lucratif avenir.
Il est utile du la faire bien connaître, ('.'est ce que
nous nous proposons de faire ilans un prochain article
pour les lecteurs clu Jnniin.
NaIIUY HKRg.
Les iipplicntiiii^ du fi'oiil m iKirliiiilliin'
On sait que les Américains utilisent depuis long-
temps le froid en vue de la conservation des produits
agricoles altérables et qu'ils ont organisé notamment
avec succès des dépôts pour fruits, ainsi que le trans-
port il grande distance de primeurs provenant de t'.ali-
fornie, à destination des grands centres, tels que New-
York et même Lonilres. D'après certains renseigne-
ments, donnés par le CohI storage, ils auraient étendu
encore les applications de ce procédé, car un rapport
anglais nous apprenait récemment que le froid était
employé aux Ktait-l'nis ii retarder la pousse des arbres,
de siirto que le jardinier, disposant dès lors du froid et
do la chaleur, était ii même, dans la mesure des choses,
d'avancer ou de retarder l'époque des maturités, selon
les besoins du marché.
D'après les derniers essais, une bonne chamb;o froide
annexée a une exploitation horticole consisterait en une
pièce bien isolée, parfaitement oliscuro, amenée a la
température de 22" l''areidieil, soit — 5" centigrade, dont
les parois seraient munies d'étagères supportant une
légère couche do sable fin et sec, sur ce sable seraient
placés les bulbes et racines, particulièrement délicats,
qu'il serait ainsi possible de surveiller facilement. Ces
bulbes et racines pourraient de cette manière non seu-
lement être conservés dans de bonnes conditions, mai-
aussi être retanlés dans leur végélation. Les arbustes
soumis au même traitement auraient aussi leur lloraison
retardée, mais comme la végétation des arbres veris
exige do la lumière, la chambre froide devra être éclairée
par quelques carreaux de verre iloulde.
Quand il y aura lieu de (aire fleurir ces arbustes ou ces
racines, les premiers ne seront apportés au plein air
ou dans la serre qu'après avoir été transportés pen-
dant quelques jours dans des milieux de température
intermédiaire et graduellement ascendante. Pour les
racines, moins de précautions pourront être prises sous
l'inlluenco de la chaleur cl de l'humidité, la vie latente
est rapidement éveillée. C'est ainsi que les sommités
du lys des vallées ne metlraienl en général que six
semaines à fleurir. La croissance et la floraison des
racines seraient encore plus rapides, puisqu'elles ne
prondraieid pas plus d'un mois, en tenant compte natu-
rellement du plus ou moins de vigueur des plantes sou-
mises à l'expérience.
(>cs chambres froides pourront être utilisées en vue
do la conservation des fruits, pendant la saison chaude.
On estime qu'un moteur à gaz, a. pétrole ou a alcool
de ■') chevaux est suffisant pour actionner les appareils
destinés à la |iroduction du froid dans une petit<
chambre d'isolement.
Lorsque des expériences auront donné des résultats
concluants sur les retards possibles de la fruclificalion,
l'horticulture sera à même de prolonger la saison des
expéditions sur les marchés.
A. PllILLBIUr.
Une nouvelle Amaryllidée
ï\nirifc t'ttltll hi ntt iji'tt tuf < jlnt'il
M. Jean Uarlh-Hos, a i ivervocn près llarlem exposait,
au ciiiicours temporaire du 1<> juin dernier, à l'Kxposi-
tion internationale de Lille, section de l'Ilorliriilturo,
une plante nouvelle d'une beauté remarquable.
Cotte plante est une Amaryllidée de la section des
Ui JAKDIS
21.")
Pancralium ot lli/i/ic/iiicallis. Son nom est Ismene Calii-
IhiiKi iinii/tliflorn\ celle ospùcopsl originaire do l'Amc'-
riinu' (lu Suil, où elle croit ilans les parties ensoleillées.
Lii, portée par un Iri's j;ros oi^;non a tuiii(|ue l)riilie a
l'extérieur, elle iléveln|)pe an centre de liellcs feuillcs
éri;,'<;es, une lij,'e tloralo d'un port splendide. Deux a
six ^'randos Heurs la terminent; les périantlies scml
;,'rands el lonj,'Uornenl lubulés ; ils sont presque aussi
grands etlon^;» que ceux du Lilium Uarrisii.
(".os Heurs sont hlanclics et les six divisions sont
recourbées gracieusement. La couronne stamina1(^ est
énorme : c'est la que réside la splendeur do cette variét('.
Le type — Ismene cnlalliiiia — était déjà une liclle
plante : la variété lui est supérieure de beaucoup; sa
lijic atteint 0"'70 de hauteur au milieu do ses feuilles
([ui mesurent Û"'iO. L'cn-
somlile sinuile un gigan- ç — r— --^
lesque A muri/l/is a lleuis
blanc pur.
Nous insistons sur la
couronne staminalc do cet
fsme/n\ laiiuelle forme le
caractère spécial des ////-
itte/iocallis ol de la plupart
des Pancradnm.
Chez V Ismene calât hi //a
ffra/idi/lora, la couronne
stamiiiale domine telle-
ment qu'elle semble ètin
une corolle et les six divi-
sions paraissent être le
calice.
Cette couronne forme
une coupe allongée échan-
crée en six divisions au
limbe limbrié. Tout est
blanc, sauf deux lignes
vertes partant du fond du
pcriantho pour atteindre
la base des six étamines.
Celles-ci se recourbent
vers le centre (dus bas que
le stigmate du pistil. Les
anthères dorées tranchent
sur l'ensemble et un par-
fum délicieux s'exhale de
cotte fleur magnifique.
Ce parfum spécial aux
Piuicriitiunt, IlymenocnlUs et Ismene n'a rien qui
entête comme chez quantité de jilantes odoriférantes. Il
est suave, frais et vanillé, c'est de l'Héliotrope en plus
tioux, en plus fin.
La gamme de ces parfums s'écarte sensiblement de
ceux qui sont produits par les Jacinthes el les Lis.
L'odeur des (leurs iVIstiie/ie peut cire supportée par ii's
|)crsonnes les plus délicates : c'est une qualité notable
chez celte espèce qui résume tous les agréments, comme
toutes les beautés: Port, fraîcheur des nuances, formes
admirables el parfum délicieux.
Los Ismene sont cultivés en serre tempérée à la
lumière à l'instar des Olivia, des l'ancratiKm et des
llinnenocallis. Xous avons re(.'U, en mars, douze oignons
de cet Ismene, nous les avons fait empoter en pots de
0"'i8, en terreau additionné de terre franche dite ;i blé,
avec un peu de sable; ces pots furents enterrés sur
couche tiède.
Bientnt les feuilles se développèrent et les plantes
furent alors placées en serre tempTrée très claire. Le
12 juin, huit de ces oignons furent à point pour ligunr
a l'exposition, où un Jury, pou amateur des nouveautés
sans diiutc, leuraccorda un deuxième prix.
Ati. Van iiicn IIki!1>i:.
bcs Glaïeuls de bemoine
Fig. ll.>. — U
On a beaucoup écrit sur les (Uadioliis Lemoinei el
nnnceianus. La plupart des présentations qui en ont
été faites, soit aux grandes expositions, soit aux séances
de sociétés, imt provoqué dans la presse horticole de
tous les pays, l'apparition d'une série d'articles fort
documentés, où l'origine, les caractères principaux,
l'emploi et la culture de
ces races nouvelles étaient
étudiés d'une fac.on plus
ou moins approfondie : la
liste des variétés les plus
particulièrement remar-
quées accompagnait plu-
sieurs de ces notices. Nous
pourrions y renvoyer le
lecteur, mais comme le
lecteur ne se soucie pas
de faire de fastidieuses
recherches, nous a'ions en
quelques mots lui lafrai-
cliir la mémoire avant de
lui faire connaître les der-
niers résultats que nous
avons tout récemment ob-
tenus.
Tous ceux, qui cultivent
les Glaïeuls de Lcmnine,
savent qu'ils doivent leur
relative rusticité à l'un de
leurs ancêtres, le G. pur-
jwreo-auradis, qui, croisé,
il y a plus de vingt-cinq ans,
avec une belle variété de
G. gandavensis, produisit
les <r. hyb. Lemoinei el
Marie Lemoine, encore
cultivés aujourd'hui; ceux-
ci, métissés avec d'autres
Glaïeuls de Gand, croisés
entre eux, semés, sélectionnés de toutes façons, ont
créé la belle série qu'on cultive aujouM'hui, et qui,
après la suppression de toutes les formes intermé-
diaires, indécises ou inférieures, n'est composée que de
variétés de choix. Les fleurs sont généralement rondes,
leur coloris varie du blanc au rose, au jaune, à l'orange,
à l'écarlate et au violet, presque au bleu, les 3 segments
inférieurs sont rehaussés d'une macule très apparente,
souvent éclairée d'une bordure jaune ou crème qui les
caractérise de la fa(.'on la plus nette.
Une autre espèce rustique du Cap (toutes celles que
nous avons employées proviennent de cette région si
riclie en plantes bulbeuses), le G. Saundersiantis,
petite plante à fleurs pointues, rouge clair ponctué de
blanc, a communiqué aux Glaïeuls de Lemoine une
forme nouvelle; les segments se sont allongés et les
fleurs ont pris du premier coup des dimensions extra-
ordinaires, dépassant celles des plus grands G. ganda-
vensis; et ilans les Gladiolus nanceianiis, issus de ce
croisement, les macules aux contrastes violents ont été
remplacées par de fines ponctuations do couleur vive
■ ilathina tfrandiflora.
210
LE JARDIN
répandues sur un (oinl clair qui on (ail valnir loulo la
richesse. Los premiers en date dos Cilaieuls de Nancy
sont les variiHos Président Canwt ot Maurice de Vil-
morin, qui ont élo mises au commerce à la lin de
l'année 1889. Depuis celle époque, des progrès oloii-
nanls onl élo accomplis.
La liste des ospèct's liolaniques du genre Glailioltis
est presque iné]>uisal>le. L'une des mulns recherchées
est à coup sûr loG. ilracocephalus. Ses feuilles étroites,
ses hampes pou solides, ses fleurs à segments olruits,
rapprochés on forme de casque, d'une couleur jaune
fauve saille do lirun, n'ont rien de décoratif. Nous en
avons tiré une race nouvelle pleine do promesses, où
l'on pout trouver dès maintenant les formes les plus
curieuses, associées à des jeux de macules liizarres, à
des rencontres de coloris inattendues, à îles ponctua-
tions hétéroclites; avec cola un lion porl, une belle
tenue et une grande vigueur. L'avenirnous réserve plus
d'une surprise dans la série nouvelle dos (!. hyb. dra-
cocephalus; nous disons nouvelle, car les premières
remonlont à i'JÛO.
Deux espoces récemment inlnnluiles, le G. Leichtlini,
à petites Heurs écarlates, et le G. aitranliacus, à flours
orang<-es, à tube long ot à segments peu ouverts, se
font remarquer par leur pn'cocité. Par le croisement
avec nos sortes les plus luitives, nous avons pu en
obtenir une ra lont la lloraison devance, de près d'un
mois, celle des Glaïeuls do Lemoine les plus précoces.
Plantes on avril, les bulbes llouriss?nt déjà au mois de
juin; plantés en automne sous châssis, il di'veloppcnt
leurs lli'urs en môme temps que les G. Colci/lei; quatre
variétés de ce grouiio ont été mises au commerce à la
lin de l'année dernière; co sont les suivantes : Ecla:-
reiir, Messa(jer, l'Iciade et Précocité.
On a beaucoup iliscuté sur la rusticité des Glaïeuls de
Lemoine. On aurait lort de les considi'rer comme des
plantes vivaces qu'on pout laisser plusieurs années en
place sans s'en occuper. Sous noti'O climat du nord-est,
où les fortes gelées sans neige sont mallieureusomonl
trop fréquentes, on ne pourrait les cultiver de la sorte;
une légère couverlur ' de jiaille ou do feuilles en hiver
leur est nécessaire; de plus les bulbes auraient vite
épuisé les sulislaiices nutritives du sol. et devraient
être souvent dé[ilacés. Mais ce qu'on peut affirmer sans
crainte de contradiction, c'est qu'ils sont plus rustiiiuos
que les Glaïeuls que l'on cuitivail avant eux, en co
sens qu'ils se plaisent dans (ous les terrains, mémo
dans ceux ou la culture de ces plantes passe pour difll-
cile ot (|u'ils résistent bien mieux que les Glaïeuls do
Gand à la maladie cpii fait si souvent jaunir les fouilles
ot pourrir les tubercules. Pour assurer, aux variétés que
nous mettons au commerce, une constitution aussi
robuste el aussi rusli(|uo que possible, nous avons
recours à un procédé bien simple : la plupart de nos
si'inis, après leur première végélalion, sont replantés
eu automne, une légère couche de feuilles les abrite
lies froids rigoureux, ol l'hiver se charge de faire ilis-
paraitre les variétés délicalos ou sensibles. Conimo on
le voit, c'est là une sélection fort naturelle.
Des quatre variétés qui sont reproduites Ici en photo-
chromie, di'ux apparliennonl à la série des Lenioinci;
les deux outres sont des nanccia/nis; en voici la des-
cription :
N° 1. O. Lemolnei M"" Ferdinand Cni/eua-, Meurs très
grandes pour cotte couleur, tout a fait érigé'os, jaune
soufré, quatre ou cinq segments sont presque enlièro-
nient couverts par uno énorme macule rouge sang ou
marron (l'.MiO).
N" 2 II. Lemolnei Deml-ileiiil, flours moyennes, bleu
violac'-, doux segments et quelquefois trois violet
d'évoqué (ISOl»).
N° :! G. nii/iceitinus Pajilinrl, (leurs à grandes ailes,
magenta clair strié rose carniin, gorge et segments
inférieurs blanc crénu' finement picoté marron (Ib-','").
N"" i. (7. nani-eiantis Msitce-Lurrnine, larges fleurs
carmin teinté laque anglaise, macules rondes, jaune
paille, couvertes à la u'or^'o d'une ponctuation nmge
sang (IS'.'T).
L. Lbmoinb.
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement'*^
Arrosages subséquents.
Lorsque tous les organes souterrains el aériens des
arbres transplantés commencent à remplir activement
leurs fonctions d'absorplion, généralement dans le cou-
rant de la deuxième année do plantation, il y a lieu de
se rapprocher le plus possible des arrosages normaux,
c'est-à-dire d'arroser moins souvent et en plus grande
quantité.
L'arrosage dos grands arbres est une opération très
difricile dans les villes, et a toujours été l'une des prin-
' cipales préoccupations des agents chargés de l'entretien
des plantations.
^ En quelle saison doit-on pratiquer les arrosages?
, Quelle quantité d'eau à donner a chaque arbre'? Quels
Tsont les moyens à employer pour faiie arriver l'eau
jusqu'aux racines'.'
Telles sont les trois principales questions à résoudre.
La réponse à la première est facile, mais il n'en est pas
•'de même pour les deux autres.
I La saison
"1 II est nécessaire de commencer les arrosages au prin-
temps el do les terminer à l'automne; pour élre plus
récis disons ([U'ils doivent s'exéculer do la lin d'avril
la fin de septembre. M. Carrière a été plus loin et a
mis l'avis que dans plusieurs cas, on peut sans
nconvénieiit arroser les grands arbres pendant l'hiver,
ans êtreabsolumenl opposé à celle théoiie — en culture
fl n'y a rien d'absolu — nous devons cependant ajouter
[u'elle ne constitue qu'une rare exception et sur laquelle
lous ne croyons pas qu'il soit nécessaire d'insister.
Les arrosages du printemps, faits au réveil de la
'végétation, onl le grand avantage do provoquer le déve-
Îoppement des bourgeons, en un mot do forcer la végé-
ation à sortirdo son état d'engourdissement pourentrer
m pleine activité.
» Ceux de l'été, moins profitables, sont nécessaires
feour maintenir la végétation en bon état et permettent
linsi aux arbres do conserver longtemps leur feuillage,
jos arrosages tardifs ne siuit réellement utiles que les
• nnées de grande sécheresse, ol autrement, pour les
bjels languissants plantés dans un sot léger el dont le
ous-sol est très perméable. Us i)résentenl souvent dos
iconvénienls, surtout dans les villes où, à cause du
lilieu dans lequel elles se trouvent, plusieurs espèces
lerdont leurs feuilles prématurément, el dans ce coscos
arrosages provoquant une deuxième végétation qui ne
pout être que nuisible aux arbres.
Quantité d'eau à donner
„ C'est une question complexe ol qui ne peul être réso-
^lue d'une manière absolue.
Ej m r.« Ja,i,n, l'.ki.-, |.nK<!i IV.i, ir..1. tS.1 ot 20t.
I,!-: .lAUUlN
1. GLADIOLIS LEM<iISi:i M" l'KRDlN'ANI) CAYEIX
■Z, — — DEMI-UKI II.
3. — XASCEIANUS RAl'HAHr.
4. _ _ ALSACE-LORllAINI-:
LE JARDIN
217
L'arrosago osl uno opùralioii qui ronsislo à donner ii
l'arNro lo coniplomenl ilo l'oau qui lui manque pour
l)i(>n vogétor ol non pour le contrarier dans son évolu-
tion vitale, ainsi que cola arrive trop souvent.
Cotto opération doit étro faite en tenant compte des
observations suivantes :
1" Do la nature du sol; celle-ci jouant un grand rùlo
dans la circulation et l'alisorption de l'eau.
l'Ius le sol est léger et perméalile, plus les arrosages
doivent être fréquents, à la condition cependant que
le sous-sol soit également perméable.
2" Do l'état de la température.
On comprend très bien que s'il fait chaud et sec il
faut arroser plus souvent que si la température est
fraîche et humide.
3° Do la nature dos espèces.
Les Peupliers, les Platanes, les Murrduniers, les
Tilleuls, les Tulipiers, les Frênes, etc., qui exigent un
sol très frais, demandent plus d'eau pour bien végi'lcr
que les Allantes ou Vernis du Japon, les Erables planes
et Sycomores, les Paulownias, les Robiniers ou Faux-
Acacias, les Cedreliers, les Sophoras, etc., qui se con-
tentent pour croître convenablement d'un sol plus ou
moins sec.
i" De l'ùge des arbres.
On sait que les jeunes arbres, a cause do l'aclivilé de
leur végélalion, ont besoin do plus d'eau que les vieux.
La quantité d'eau à employer pour arroser les grands
arbres — les seuls qui nous occupent — varie de :.'00 à
.VJO litres, suivant la force du sujet et la nature du soi ;
on estime que dans un sol de consistance moyenne,
130 à l.")0 litres d'eau par mètre cube de terre sont
nécessaires pour que l'arrosage soit suffisant.
T'ne pratique qui doit être condamnée, est celle de
prétendre arroser un gros arbre avec 15 ou 20 litres
d'eau versés au pied tous les jours ou tous les deux
jours; mais par contre on doit se garder de faire des
arrosages trop copieux et qui lonstitueraiciit do véri-
tables lavages du sol.
(à suivre) J. Llijuet.
Semis potagers de pleine terre à l'arrière-saison
Depuis la fin de juillet jusqu'en septembre, il y a,
dans les cultures potagères de pleine terre deux sortes
de semis à effectuer; les uns sur place ii plein carré; les
autres en cultures dérobées.
Les semis sur place à plein carré s'effectuent sur les
parcelles du potager que laisse libres l'enlèvement suc-
cessif des récoltes estivales. Ces récoltes sont princi-
palement celles : 1° des salades diverses telles que
Laitues d'été [L. blonde d'été, L. Batavia diverses),
Romaines blondes maraichère, Ballon, de Bougival, de
Brunoy ; Chicorées frisées diverses (C. parisienne, C. de
Meaiix, C. de Rouen, C. de Picjnis), Scaroles (S. ronde,
s. blonde, S. Béglaise). — 2° des Choux de fin de prin-
temps et d'été (C. cœur de bœuf gros tardif, C. nantais
liàlif et tardif, C. Bacalan hâtif et tardif, C. de
Brunsicick à pied court, C. de Milan de la Sainl-Jea//,
C. de Milan très hàtif de Paris ei petit hâtif d'Ulm). —
3° des Choux-lleurs d'été [C.-Fl. dur de Paris, C.-Fl.
Lemai'lre et Lenormand.) — 4" des Carottes courte
hâtive, C. grosse de Guérunde, V.. demi-longue obtuse,
ninitaise,'dc Chantenaii ei pointue. — 5" des Pois tanlifs
(surtout ceux à rames, dont la végétation se proloii;^o :
/'. Sabre, P. Serpette, P. Téléphone, etc.) et Haricots,
divers et nombreux. — 6° des Ognons d'mitomne do
première récolle (0. soufre d'Ksixigne, 0. jaune des
Vertus . — 7" «les Pommes de terre hâtives et demi-
hâtives de pleine terre Marjolin ci ses dérivées Têtard,
Joseph Higaiilt ; Karly Itosc, (Ji>aranl/ii/.es diverses).
l»,ins les jardins potagers adroitement dirigés, bon
nombre de ces cultures sont combinées de telle manière
qu'une même emblave fournit successivement plusieurs
récoltes dans lo même temps qu'elle mettrait à ne
fournir que la plus lente à venir d'entre elles. C'est
ainsi fiuc, sur un même espace de terre, une plantation
«le l'une quelconque des salades citées plus haut, ainsi
qu'une interealalion en Chou-fleur d'été, le long des
sentiers peuvent avoir eu lieu sur un semis de Carottes
surplace. La dernière récolle faite est celle des Carottes.
Au fur et à mesure do leur arrachage, le terrain se
trouve liliro. Remué par cet arrachage, qui s'oiière à la
fourche, le sol se trouve passablement ameubli; un
léger labour suflil à lo « régler ». Ce labour fait
remonter ;i la partie supérieure du sol, et même quelque
peu à sa surface, le fumier qui a été enterré en hiver à
titre d'engrais actif pour les cultures de printemps. Ce
fumier, aux trois quarts consommé, mélangé ainsi inti-
mement au sol meuble, le rend éminemment favorable
il la bonne germination et à la bonne venue des nom-
breux semis qu'on peut elïectuer à cette époque. L'arra-
chage des diverses autres récoltes énumérées jdus
haut produit d'aillours le même effet.
Sur les emblaves ainsi libérées, se sèment à la
volée :
t Les Navets. Si l'on a en vue la production do
variétés à grand développement, comme ces variétés
sont celles dont la croissance est la plus lente, ce sont
elles qu'il faut semer les premières. Nous ne parlons
pas ici des Navets plutôt fourragers que potagers,
comme le Turnep, la Rave d'Auvergne tardive et celle
du Limousin, les Navets longs d'A Isace et du Palatinat :
cùs variétés doivent ôtresemccs entre lanii-juin etlaflii
do juillet. Mais, à partir de cette époque, les premières
variétés à semer sont If s .Xavets longs de Meaux et des
Vertus, les Navets bhnœ dur d'hiver et blanc globe à
feuille entière, ainsi que les Navels jaunes [de Mont-
iiiagny, de Finlande, de Malte) noirs [long, demi-long
cl rond], et gris de Morigny).
Un peu plus lard, au fur et à mesure que lo terrain
devient libre, on sème les Navels Marteau, petit de
Berlin et de Preneuse. Pour être bonnes à consommer,
ces variétés doivent être arrachées environ aux deux
tiers de leur develoiipement ; pas plus. Enfin, en appro-
chant de la fin d'août, on a la ressource, pour obtenir
des racines à consommer en dernier lieu l'hiver, de
semer les variétés à croissance la plus rapide; ce sont
les Navets plats [bla//c et rouge hâtif â feuille entière,
rouge plut de mai, rouge de Munich, violet de Milan).
Fn recouvrant, en hiver, ces derniers semis d'une
couche de feuilles, on les retrouve encore bons à récolter
au premier printemps.
2° Les Radis d'été. Les variétés de celle catégorie
[R. jaune d'été, blanc rond d'été, noir long et 7-ond
d'été) se sèment en plusieurs fois, au fur et à mesure
qu'on en trouve la place. Leur croissance ne demande
pas plus de six semaines à deux mois. Le Radis rose
d'hiver de Cliine se sème en même temps. Cette variété
est douée de bonnes qualités culinaires, et nous ne
saurions trop en recommander la culture. La chair en
est blanche, serrée, assez dure; elle possède à un degré
renforcé la saveur des Radis roses. Ce Radis se con-
serve bien, toutefois tant que durent les chaleurs, il
faut le récolter à peu près aux deux tiers de son déve-
loppement, sous peine do le voir creuser. Pour de
218
LE JAltDlN
^LTrandes exploitations, ou dans les établissements ou il
y a beaucoup de monde à nourrir pruilcnciers, hos-
pices, etc.), on trouve encore une grande ressource
dans le semis des Radis lilanc.< Oe .sivtliiurd et île
Strasbourg. (Juand aux Uadis d'hiver à prand dt-vi-lop-
pemenl, tels que U. blancs de Jiussie et d'Avasboitri],
noir loni) d'hiver, (iris de Laon et violet de (lournaii,
il est df'jà trop tard pour les semer.
On peut semer également à plein carré, à la volée,
les Epinards et les Mâches. Toutofois, ces deux pro-
duits jouissent delà propriété de réussir fort bion en
culture dérobéi'. La laison en est que l'ombre que leur
portent les cultures, dijà développées, dans lesquelles
on les intercale, en favuriseiit la levée. Ayant déjà a
ce point de vue, traité de la culture des Mâches dans lo
Jardin du .ô juillet dernier, nous n'y reviendrons pas.
•Juant aux Epinards, on peut les semer en lignes Inter-
calées dans les plantations d'Artichauts, de Laitues et
Romaines d'hiver, île Scarcilcs, de Ci-lerls, de tléleris-
raves, de l^houx et tUioux-fleurs d'automne l't d'hiver et
de Choux de Brit.rellcs. Les arrosemenls iieuvenl leur
être prodigués sans crainte ; les bassiiiagrs opérés
entre les rangs favorisent a un haut degré leur déve-
loppement.
Les premiers semis s'eflectuent avec les variétés les
plus lentes à monter à graines : lipinards lent à monter
et paresseux de Calithin. A la nii-aoûl, on peut encore
semer le bel et large Kpinard de Viro/lai/. Passé celle
époque, il faut choisir les variétés les plus rustiques :
A'. <le l'iatidre e\. d'Atitjlcterre (à graines piquantes .
l)ans ces sortes de semis, qui sont comme un cnm-
plément de culture de lin d'année, et qui sont eiïecti es,
comme on l'a vu, dans îles emblaves ayant été copieu-
sement fumées au printemps, nous ne faisons enlrrr
que très pou les considérations d'assolement. Disons,
toutefois, que la précaution élémentaire à prendre,
pour obtenir de bonnes récoltes, consiste à éviter la
répétition «les mêmes semis sur les mêmes parcelles
trois ou quatre années do suite.
J. Vu. I'avauii.
Les noms des lieux habités
OUI TIRENT LEUR OntGINE
du règne végétal"
Après le l'.hènc, le Hêtre est l'arbre le plus important
dos forêts. Les forestiers disent quelo Mètre est la mère
de la forêt comme le i^heno en est le père. Son biiis
est employé à divers usages. La ri'collo îles faines est
aussi -une source de proljl.s pour les riverains îles
hautes futaies do llùtres. Nous devons notre mol Iji'lre
au //e/.\'e/' allemand, qui sigiiilie lo grand arbro; c'est
on bllel le plus élevé des arbres feuillus de l'Europe
Heplontrionale et celui qui offre la ciiii'i la mieux garnie
do feuillagi>. Rien do plus imposant que les sombres
voùlos d'une haute futaie de Hêtres de cent ciiiquanlo
ans.
Du Ifei.sler germanique viennent certains noms do
lieux rommo Alhis, Elival, Elivnux, Andolot, Aulhenil.
Dans lo nord, le centre et le midi, lo latin fajjeiiini, ■<•
t'dijiis. Hêtre, csldovenu l-'aux et Le Faux dans 2i dépar-
temonts ; Laffaiix (Aisne), Le l-'aou (Finistère;, La l'ou-
lollo (Yonne), La Futolaye (Eure), Fagcollo (Qnitnl',
Faujas (l)rômo), Fagês (Li>t), Foussat (Lol-ot-Garonne',
it) /,«■ J.irilin, tOri, |>. IJ.-I fl l»i.
Le h'oux (Var. Gard). La l-'age, nom fréquent dans le
Midi, Le T'y, La Ivivelle, Les l''ayards, etc.
^Commo noms composés : Monfa ('rarn. Ardéche , Uel-
lays (Doubs;. Helfoux,(;ranfayes, Rougofayes,Faymont,
l''ouville.
Les cantons forestiers où le Hêtre forme l'essence
.dominante prennent le nom do la hâtée, les hatles,
l'atliie, la foutelaie, la faye, la fayetle, la fage. Farge,
transformation de la l-'age est un nom d'homme extrê-
mement répandu dans le Fore/., l'Auvergne, le Limousin.
Les noms île loealitr-s tirés du l-'réne, Fraxinus, et
dà fraxi/ietinn, lieu planté de Frênes, sont nombreux
surtout dans le nord de la l''rance : l'resnoy, b'renoy,
Freney, l''renières. Fresnes; Ferney (Ain , Fraissanges
(Haute-Vienne), Malafrêlaz'Ain;, Frêcheneourt Somme},
Fralignes (Aube^. Le Midi pn-fêre la forme l'"rayssinet,
Fraissinet, etc. Les Frasses ilIaute-.Savoie) ; ce dernier
nom se sent du voisinage de l'Italie oii le Frêne se dit
Frasso.
Du Charme {('arj)ii'us), arbre d'une grande ulililé,
très abondant dans les taillis épais, viennent : Cnrpi-
neto (Corse), Charmeil (Allier), Charmoisrs iMarne)^
Carme (Gard), Carnetin (Seine-et-Marne\ La Calmello
(Aude),Carnières (N'ord). Les taillis dont le peuplement
se compose surtout de (Charmes se nomment le char-
mois, le chamois, la charpcnne.
Lo Bouleau, lielula, mot d'origine gauloise adopté
par la langue latine, forme des forêts tiês étendues,
seul ou associé à d'autres essences; il se plait surtout
avec le Pin sylvestre. De col arbre viennent de nom-
breuses appellations : Roulaio, les Boulaycs, Houlay,
Boulêde, Bellay, etc.
L'Aulne commun, l'arbre du bord des eaux, des
plaines basses, humides et marécageuses, mérite que
l'on s'arrête davantage : Valnelum lalin, de .Mntis
Aulne, a donné deux formes : la première spéciale aux
environs de Paris età la région du nord-ouest : Aulnay,
Auiiay, Aunai, Launay; l'autre particulière au nord-
est, Aulnoy, .Vunois, l.aunois. Plus au sud et un peu
partout on a geni'ralcment préféré au nu-t latin le mot
Verne ou Vergue qui est d'origine gauloise; en bas-
breton moderne (iiceni ou Gtierno. Le Verne gaulois a
même donné son nom à une province de l'am-ienne
l''rance, l'.Vuvergno actuelle, l'ancien pays des .\rverni,
qui rappelle par son nom, <ir, article ci'Ite, et vern.
Aulne, les innombrables Aulnes qui poussaient sur son
sol. < hi trouve en l'rance et a l'étranger: Guernes
(.Morbihan, Seine-et-Oise), (iueruy (Eure), Le Guerno
(Morbihan), Vern (Ille-et-Vilaine . La \'ernado iGard),
Vernols (Gantai), Vernioz (Isère), Vernoy (Yonne),
Vernix i.NIanche), N'ernhes (Aveyron), Vernielte(S'»rthe),
Vergnies (Belgique), Verna (Lombardie), N'ernayaz
(Suisse), Verneil l'iémont), Vernes, Vernet (Espagne),
Vernio (Toscane). En com|iosilion : l''.nlreverneH
(Haute-Savoie), (japvern Hautes-Pyrénées", Louverné
(.M.'iyonne , Malivernay (Suisse), etc. Le midi nllreiionne
la (orme N'ornot, nom de localité d.ans sept di'parlenients
méridionaux, \ernel est aussi un nom d'homme très
répandu, de même que Verneuil, Duvernoy. ^'ornoiB,
Vergniaud, Lavorgne. Leguern, Penvern et autres, tous
dérivés du N'orne gaulois. On compte en France 1'.' com-
munes du nom do N'orneuil, dos X'ernon, \'ornouillel,elc.
Le flamand cssche ou <?/-<<•, Aulne, et le germanique air
ou elsc a produit dans les l'ays-Bas et on Allemagne:
Harlem, llirllngen, Erlaeh, I-^rlangen, Harlebecko.
Lo Tilleul (Tiliat est recherché surtout pour son
écorco souple et tenace appelée tille qui s'emploie ilnns
la fabrication îles cordes et des nattes. Tilietuui,
endroit où il y a des Tilleul», a donné Teil (.Vrdèche,
LE JAKDIN
219
Oeuse, etc.), Tliil [Ain, Aulie, F.iiri-). Tillny (Eurr-cl-
Loir', TilldV (Marne, Pa.s(Ip(Jalais, Somme), Lalilly
(Aisne , Monteils Calvado.s , Montillol Yunno , Nan-
lillé, Xantilly, Sarlilly, Vertilly, olc.
Le ^rermaniqup £//*f/. Tilleul, allemand moderne I.hi-
den, a fourni quelques noms français : Lindes Nord,
MauleLoire , La Linde Dordopno), Lo Lindois Cha-
rente), Lindeliii'ufs Seine-Inférieure).
L'Orme Ulmus) est un arbre plulôl cultivé que fores-
tier proprement dit. De temps immémorial on le i)laiilo
le long des routes et des avenues, et en quinconces
sur les places publiques, l'ne ordonnance de Henri 11,
du l'.i février l.")53 « fait commandement à tous ceulx
du réanime en général de planter des Ilormes le long
dos chemins sur peine d'amende ». |)ans l'ancifnno
l''rance, cet arbre était l'objet d'une vénération singu-
lière, ("était l'arbre de la justice; planté devant la
porte du château ou sur la place du village, le seigneur
féodal ren<lait la justice sous son omlins iii aussi, les
gens de la campagne traitaient les affaires. Le vieux
dicton II attendez-moi sous l'orme» doit dater de ré]]o-
que où Saint-Louis rendait la justice à l'ombre d'un
arbre.
(à suivre) Gkouges (iinAixr.
"j\f\j>^
Culture du Lœlia anceps à Nice
M. Roland liosselin vieul de publier dans lo bulloliii
de la Société d'Horticulture do Nice, un excellent arti-
cle sur la culture du L<vlia ancej>s sur le littoral Tnéili-
terranéen, dont nous extrayons les passages essentiels.
J'ai souvent été frappi". en visitant les établissements hor-
ticoles méridionaux, du peu do curiosité des jardiniers, qui
no cherchent pas à se rendre compte du modo d'e.\istenco
des espèces dans leur pays natal, ne cultivent fréquemment
que par routine, et caUpient. dans la région de l'Oranger, les
procédés mis en action dans les cultures du nord.
L'ne des Orchidées les plus connues et des plus belles, lo
Ixelia anceps. est aussi, à Nice, une des plus simples à bien
cultivor. I^a floraison hivernale en fait une plante précieuse
rivalisant de beauté avec beaucoup de ses congénères.
Les L. (im-i'ps sont essentiellement mexicains : donc de
notre hémisphère boréal, et par suite, n'ont pas besoin d'être
désaisonnés pour vivre sous le climat d'Europe. L'été et
l'hiver de leur pays natal coïncident avec les m'itres.
On les rencontre lixes à des troncs d'arbres, ou collés à
des rochers recouverts de mousses, toujours en plein soleil
dans des endroits ou régnent des vents violents.
f^a température moyenne y est très voisine de 15" centigr.
se rapprochant d'une façon sensible de celle de Nice. I.a
saison pluvieuse y dure pendant la moitié do l'année, com-
moni;ant en mai et finissant ;i la Toussaint. Les chutes d'eau,
qnutidiennes et abondantes, ont toujours lieu vers 3 heures
de l'après-midi, par température chaude ilont lo maximum
correspond à l'époque dos nôtres. La pluie tombe parfnis
plusieurs heures. La nuit est donc toujours humide. le
matin, dès l'apiiarilion du soleil, se lève un vent simviMit
violent, venant des sommets neigeux, toujours frais, souvent
froid, f^'excès d'eau quia baigné les |)lantes pendant la luiit
est vite évaporé, et les rayonsd'un soleil ardent aclièvent de
sécher feuilles, bulbes, racines et supports. Pendantsix mi>is,
presque à heure Dxe, se produisent les mêmes phénomènes.
Vers la Un d'octobre dans leur pays natal (ici plus tari).
les L. anceps épanouissent leurs fleurs, au moment où les
pluies deviennent plus rares, pour cesser peu de joursaprès.
Dans le courant de février, après trois mois de sécheresse
la plus absolue, par température très fraîche à ces altitudes
où il gèle parfois, il tombe pendant quelques jours une lirie
iduie lixe dont le résultat est de maintenir gonflés les bulbes
sur le point do se rider, sans faire végéter les plantes qui no
se mettront en mouvement ipi'en mai, a la reprise de la
saison pluvieuse.
Uuc'ls ensiùgnemcnls devons-nous liror do ce qui précède
uu point de vue do nos cultures nii.oisos ■'
1" Le /,. ancc/is devra être cultivé sur bùclios. A défaut do
très bon bois dur, à écorco bien adhérente, et ile.longuc con-
servation, le liège rcuid de grands services. C'est un support
très sain, crvuimode par sa légèreli'-, si on a la précaution
d'onleverau couteau, les plus fnrtcs aspérités cl do faire sté-
riliser à l'eau bouillante iiddilionnée d'un peu de borax.
2" Lo /,. iinccps devra, été comme hiver, être exposé aux
rayons directs du soleil, sans aucun abri.
;}• De uuii à novetubre, il devra être inondé d'eau à partir
do ■'! heures do l'après-midi. Seringuagos, trempage complet
dans un ba(iuot. Vers la hn de la journée l'excès n'est pas à
craindre.
4* D'octobre à mai, cesser les arrosages complètemenl.
Opendant pour imiter la nature dos lieux d'origine, on serin-
guera pemlant (piel(|ues jours de suite, légèrement dans les
premiers jours de février.
Voilà les quatre grands principes à observer pour réussir
sans tâtonnements. Ils demandent queliiuos explications.
Les spécialistes admettent dilliiilemont la culture sur
bûches. C'est cependant la seule rationnelle puisque nous
savons que, dans la matinée, le vent, aidé des rayons du
soleil, a desséché plantes et supports; ni avec des paniers,
ni surtout avec dos pots, on no peut obtenir ce résultat néces-
saire. Jamais, même avec de simples bûches et quelques
têtes do s|ihagnum sous les jeunes pousses, il no faut redou-
ter los vents secs du maliii. lui cas de mistral, au lieu do
mouiller à :i heures, on pourra scringuer plus lét. Ce sera la
grande excei)tion. Il faut tenir compte que la moyenne d'hu-
iiiidité relative est plus élevée ii Nice que dans le Nord. En
aucun cas il no faut arroser avant midi.
Il est bien entendu que je i)arle ici de plantes suspendues
en jdcin air, à tous les vents, soit au tronc d'un arbre peu
toulfu du côté du midi, soit accrochées à un mur, à dos
vignes en esi)alier par exemple. La situation la plus enso-
leillée sera la meilleure.
L'Inver. l'est-à-dire |)endant les six mois de sécheresse
obligatoire, l'idéid serait do laisser les plantes encore à tous
les vents, on les abritant seuloment des pluies par une toi-
ture vitrée. Ce serait bien plus rationnel que la serre froide,
troii fermée parfois, trop chaude souvent ou trop ombrée.
Avec un tel traitement, les pseinio bulbes deviennent gros,
ronds; los feuiles cmirtos, larges, prennent un ton bronzé,
dénotant leur vigueur et leur aoùtement complot. Les scapes
lloraux seront gros, rigides et doimeionl le maximum de
fleurs, selon les variétés. La coloration sera intense et les
dimensions remarquables.
Ces bons résultats seront dus, uniquement, à ce fail que
le cultivateur aura imité, autant que possible, les conditions
de vie à l'état sauvage.
On m'objectera que tel ou tel jardinier obtient des résul-
tats suffisants en suivant une méthode diamétralement oppo-
sée. J'ai vu l'été dernier à Nice quol(|ues L. anceps chez un
spécialiste, cultivés en pots, sur la tablette d'une serre
chaude, coudoyant des Ne/ienllics, dans une atmosphère
lourde, sans air, mais avec un ombrage de forêt vierge. Il
parait que ces malheureux Lo/Zia fleurissent dans cette étuvo.
C'est possible, mais ipi'ost-co i)\ie cela prouve, si non la
vitalité exceptionnelle de certaines Orchidées '.' On peut faire
fleurir aussi en serre chaude des l'clargunhon du Cap et des
Afieyatum du Mexique. 11 no viendra pourtant à lidi'e do per-
sonne de les soumettre à ce traitement illogicpie. Pourquoi
refuser aux ( irchidées les soins conformes à leurs habitudes
d'origine, ipi'on accorde volontiers aux autres plantes:'
Il est très possible que vivant dans une serre trop chaude,
les mauvais elTols ne se montreront pas dès la première
année, au moins pour un œil peu exercé. C'est au bout do
deux ou trois années, qu'il faudrait comparer des Lcclia ayant
vécûtes uns au soleil, dehors, et les autres en terre ombrée
sans air et fraternisant avec des plantes des forêts sombres
de l'archipel Malais. Nos abondantes rosées nocturnes ont
un élément de vie pour les /-. anceps. Il ne faut pas craindre
de les y exposer le plus têt possible. Ce n'est qu'après la
floraison, qui peut varier un peu d'époque, que lo repos
devra devenir complet et l'abri obligatoire.
R. ROLAND-GOSSELIN
220
LE JAIIDIN
Procédés japonais de nanisation des arbres
Semis et élucatiOD. — Arrangements des branches. — Suppres
sion des racines. — Dressement des vieux arbres. — Rôle du
greffage. - Simulacre de greffage. — Traitement des arbres
pygmées .
Le semis esl peut rlro lo moyen d'obtenir Jes arlircs
se pliant mioux aux exigences du jardinier japonais,
mais c'est aussi le plus long.
Les graines sont semées dans do loul polils pots et
dans une terre maigre. Aussilôt les jeunes plantes
levées, un pincement
est pratiqué au-dessus
des deux cotylédons
de façon à provoquer
la naissance de deux
bourgeons colylédon-
naires qui sont do
beaucoup moins vigou-
reux que le bourgeon
central, et dont le plus
cliétit esl seul conservé.
Le développement de
ce bourgi'on évolue
d'une façon très lente
dans ce vase de dimen-
sions restreintes avec
celte privation de nour-
riture cl les arrosa^res
distribués juste pourne
pas laisser la jeune
plante pi-rir. Dès qu'il
s'allonge, on lui fait
prendre la forme tour-
menlée d'un S ou on lo
contourne de dilTéren-
les façons; ou bien en-
core lorsqu'il se lignifie
et qu'on l'a rendu tn-s
flexible par une priva-
lion d'eau qui le fait
faner, on fait plusieurs
nu3uds comme s'il s'a-
gissait d'une ficelle.
Celle opération, surtout
pratiquée sur les Pins,
contrarie le di'veluppe-
mcnt et fait prendre des
proportions inusitées
au Collet. Dès que les
l''ig. 11.'. — t'in, aryaiitjetMni Jtfiiu rryu/ici
ramifications se dévelopi)piit,
celles conservées sont tordues, attacbécs do bonne lieure
et au furet à mesure de hur élongation, inire elles ou
au Irone, <ie façon à leur donner une direction irréj;ii-
lière, sinueuse, en zigzags, tout en les maintenant dans
un plan vertical oblique riu hori/.ontal, suivant la forme
visée .
Les pincements souvent ré|)élés el les liens nombreux
de fil de laiton prosqu'invisiblcB ou défibres do bambou
très fin aident la régularisation et le maintien de la
fornio que ces arbres doivent avoir.
Lorsqu'un rameau meurt on en < lioinll un autre ou
on pourvoit a son remplacement par lo greffage.
Dans beaucoup de cas et surtout pour les Conifères
il faut conlourner l'axe du jeune arbre autour d'un sup-
port, comme on le fait pour une plante volubile. C'ist
ce qui explique la direction en spirale qu'ont certains
Ironcs de fhfimœri/parts et surtout ceux clés Pins. Le
support employé esl, »oil un gros tronc de liainboii,
qui est ensuite enlevé, soit un tronc do Fougère, .«oit
encore un fragment de roclie poreuse, de polypier, i>e
madrépore, qui esl conservé, dont le faciès contourné
est en harmonie avec celui des arbres.
On conçoit qu'en opérant ainsi les vaisseaux s'alro-
pliienl en entravant la circulation de la sève. Dès lors,
le jeune arbre devient difforme ou plutôt prend uno
forme tourmentée ou telle ([u'on la désire.
Celle végétation rachilique est encore plus accusée
par la privation île nourriture el suiloul par l'espace
restreint dans lequel les racines s'allongent, i voluenl
el qu'elles onl vite fait de remplir, en s'éehappant même
au dehors. On les
change bien de vases,
à plusieurs années d'in-
tervalle, mais coux-ci
n'étant j:uèro plus
gramls, la végétation
ne s'en ressent aucune-
ment.
Les mutilations des
racines principales me-
nées do front avec celles
de la ramure sont pour
beaucoup dans le résul-
tat. Même s'il n'était
pas fait de suppression
do rariiies, le pivot, ou
racine principale, gêné
dans son développe-
ment ne tarderait pas
.1 s'atrophier ou à être
détruit, les radicelles,
fiùnées également, ne
pourraient so dévelop-
|ier assez vile, pour
puiser dans le sol les
éléments nutritifs né-
cessaires il l'alimenla-
ticcn normale de la
plante,
l.a conséquence de
ce premier trailcnient
esl une réduction gé-
nérale très notable
dans le port de la plante
qui continue Ile aniiioins
à vivre, chétivemonl el
péniblement. Ce fait est
d'ailleurs observé,
d'une façon moins prccnoncéo, dans les cultures euro-
péennes iiour les plantes que l'on a négligé do rem-
poter en temps utile.
Malgré l'opinicitreté et la p;iticiice qu'ils npporloiil à
la lormalion des arbres obtenus do semis, les japonais
voulent, dans beaucoup de cas, aller plus vile en
besogne.
Ils roeherc-henl dans les montagnes, sur le flanc des
rochers et dans les parties boisées, des végétaux déjà
rabougris, tordus, échevelés, couchés sous l'eflorl des
tourmentes, auxquels la situation où ils croissent, a
déjà imprimé une forme curieuse on pittoresque, ou
bien encore ils clucississenl dans les cultures el dans
les pépinic'res quelques sujets qui paraissent se prêter
à un dressement qu'ils croient rationnel el se mettent
en devoir de les préparer.
('omme l'appareil ladiculairo cle ces végétaux esl de
beaucoup Irop clévcloppé pour tenir dans les vases
IJÎ JAUDIN
221
miiHi.'ji'ulos qui li'ur sont dostinos, toutrs les grusscs
r.K'iiies sonl suiiprimées ol los autres raccourcies nola-
hleincut. Lo bul ilo colto opéralion est lio iccliiin' am-
siiléiahlemenl la vi';;élation.
I''.n ii'mpotant ces jeunes arlires la pnsilion et l'aspect
qu'ils avaient /i l'état naturel sont conservés. Lorqu'ils
s'y prêtent une partie des racines est laissée hors du
pol. Puis, comme la majorité d'entre eux possèdent
(|uelques défauts, certaines branches sont supprimées,
d'autres sont courbées, tordues, les vides sonl comblés
de taçon que tout en conservanl le caractère pitto-
resque, la forme visée puisse être obtenue. Par la suite,
les pincements, torsions, contournements des rameau.\
sont pratiqués comme s'il s'agissait d'arbres obtenus
de semis. Comme ci's arbres se trouvent dans des pots
exigus, il est facile de leur conserver cette taille res-
treinte.
Pour beaucoup do véjiélaux les racines comprimées
dans les limites très étroites d'un vase, s'échappent et
font saillie au-dessus du sol ; en déchaussant celles-ci
davantage par l'enlèvement graduel de la lerre, le tronc
se trouve soulevé et le départ de la tige est donc soutenu
dans l'air par elles de 0"'iO à 0"'.")t) au-dessous de la
potiche à la façon des plantes épiphytes et des l'tin-
daiius dont la partie intérieure du tronc s'est trouvée
détruite. Ces racines démesurément allongées hors du
sol comparalivcnionl aux dimensions de l'arbuste sup-
portent, avec l'aide de tuteurs, une tige minuscule aux
ramifications rares, chélives et tordues.
Plus les végi'taux sonl vigoureux, plus nombreux et
plus radicau.x sont les suppressions, les raccourcisse-
ments des racines principales, ainsi que les privations
de nourriture et d'arrosages, les recépages du tronc,
rabattages et torsions dos branches.
Us n'arrêtent la vigueur des Pins qu'à la suite do
nombreux recépages, de torsions et de no'uds sur la
branche conservée, c'est ce qui explique ces moignons
et ces nodosités que l'on remarque sur certains Pins, et
d'où ne part qu'un frêle rameau, à la végétation languis-
sante ol au feuillage parsemé, se dirigeant en liélicn
(fig. I l'i) après avoir contourné ces excroissances et avoir
Flg. ll-i. — !• Dresseiuenl Bonsat. f P.« forme balcau, arranii,'„unl Sea^ari.
Fig. 11.'). — rin, arrungciticnt Jililii.
été replié plusieurs fois sur lui-même. Lesramilicalions
sont elle-mrmes repliées el Tnaintenues dans celle posi-
tion par une infinité de petites attaches.
La nuililalion des grosses racines souvent répétée
pour les arbres déjà âgés, dont on commence le drcsse-
nicnl, et l'atrophie partielle
des petites ])our ceux obtenus
de semis, établit l'équilibre
avec la ramure.
Quel que soit l'arbre' ainsi
dressé, les rameaux contour-
nés, repliés sur eux-mêmes
soit en serpentant, soit en hé-
lice, paraissent trois à quatre
fois moins longs qu'ils le sont
réellement et toutes ces con-
torsions mettent un obstacle à
la végétation, les vaisseaux se
trouvant écrasés dans cette po-
silion.
I.c greffage joue un rôle pré-
pondérant dans la formation
dos arbres pygmées. ainsi que
le simulacre de greffage de
deux genres distincts.
A force de tourmenter les
rameaux certains d'entre eux
meurent; pour les remplacer
les japonais ont recours au
greffage. Souvent même toutes
les branches sont coupées, el
sur le tronc noueux ils appo-
sent un certain nombre de
greffes afin de pouvoir di-
LK JAUlJlN
rifier cel arbre en harmonie avec leurs aspirations.
Mais c'est principalement pour le dressement îles
l'odocarpusque lo grelîajie est largement mis en iruvre.
Ils impriment à cet arbre la (orme pyramiilale un peu
ni<>plate avec les bonis relevés, re qui clonne vaguement
a sa partie essenliollo l'apparence d'un bicorne.
A cet elîet. des l'odocarin/s inaci-o/ilii/lliis, dont le
Ir.inc a d-ijà 0'"Otiii U"'10de diamètre, sont rempotas d.ins
des vases minuscules, décapitt^s à une hauteur de (i"'40
àO"HiO au-dessus du sol. Sur ce tronc absolument dénudé,
ils posent en tête cinq ou six greffes en couronne et sur
peesque toute la hauteur des grelTes de côt<' ou en appro-
che, en nombre suffisant et convenabîenirnl dislan-
cées pour uni' formation rationnelle, d'une autre espèce
ou variété, notamiin'nt île celle à feuillage panaché.
Les rameaux frôles sont attachés ensemble au fur et
a mesure deleur éloiigation, pinces, entrelacés, formani
dos pyramiiies plus ou moins régulières ayant l'aspect
d'un petit cha|ioau napoléonien.
Les l'irables sont surtout intéressants ii cause des
grelTigos qui sont appliqués. Deux Erables clo variétés
diOércntes sont plantés dans un môme vase. A U"'15 au-
dessus du sol, les deux sujets sont rapprochés horizon-
talement ot greffés par une série de torsades, suivant
la même ligne, reprennent leur direction verticale et
sont encore de nouveau soudés plus haut de la même
façon et à plusieurs reprises en formant ainsi comme
une suite de chaînons.
Arrivés à une certaine h.iuleur les japonais posent
encore une série de greffes par approche de nouvelles
variétés et obtiennent ainsi une giamle diversilé dans
la (orme et la coloration du feuillage d'un même sujet.
• •
Les Japonais s'appliquent surtout a dissimuler les
greffes normales; mais, par contre, il mettent bien en
évidence des semblants de greffage anormaux qui, aux
yeux des personnes non initiées, donnent l'illusion de
véritables soudures et représentent des anomalies et
des monstruosités. (_;'est ainsi que l'on a pu voir, parmi
les exemplaires mis en vente à l'hôtel Drouot. des l'ins
entés sur des Eral)Ios et rtciproquement, qui, en réa-
lité, étaient simplement le résultat d'un simulacre de
grelTago, fort îjien exécuté, d'ailleurs, puisque tout le
monde s'extasiait ilevant l'habileté et la science des jar-
diniers nippons.
iJans un même vase ils plantent côte à côte et greffent
en approche les deux sujets. Comme l'un îles tieux a
gnéralemont pliis<le vigueur, en poussant il entoure et
recou"'ro l'autre en partie, dont le pied ne parait presque
plus, de sorte qu'il semble être le résultat d'une véri-
table grclle.
Dans d'autres cas, on fuit contourner la tige de
THrable par celle du jeune fin plus llexible; comme on
le forait avec un osier et on les noue tous doux ensemble.
Avec lo temps la tige du Pin s'aplatit autour de relie
do ri\rabloct (orme un liourrclcl qui dissimule complè-
tement la base de cette dernière. Ils usent du même
stratagème pour lieux genres distincts do Conifères.
Il nous faut ajouter qu'en «'inspirant toujours de--
irièmes principes ils forment aus.-^i, dans un ^inlple pla
Icau, des jardins minuscules de quel(|ues di'ciinètres
carré», de petites scènes )>illorct-ques par une heureuse
disposition de diverse» plantes, sur un tertre en mi-
niature, parfois flanqué d'une roche; lo tout, on géné-
r.tl, Iden proportionné et montrant en réduction qucl-
qu*)» sites de jardin» japonais renommé».
• •
Il nous reste, maintenant, k examiner si ces vt'gétaux
peuvent vivre en Europe. Notre climat, pourtant dillé-
ront de celui du Japon, ne saurait malgré cela être un
obstacle à la conservation en bon état des arbres lilli-
putiens. Iteaucoup do personnes les considèrent abso-
lument comme des plantes d'appartement et c'est lii
une erreur qui entraînera la perte d'un certain nombre.
Ces arbres, au contraire, doivent être placés dans un
endroit mi-ombragé, soit au jardin, soit sur une terrasse.
Hien n'empêche de les porter de temps a autre et
d'une façon intermittente, dans le salon à titre de curio-
sité et pour tirer parti de leur caractère décoratif, mais
on doit les sortir ensuite.
Afin de conserver la forme primitive, il est nécessaire
de pratiquer, chaque printemps, des tailles rigoureuses
et, pendant l'été, des pincements sévères, principale-
ment sur les espèces à feuillage caduc dont quelques
bourgeons, malgré l'espace restreint réservé aux racines
tendent souvent à s'emporter au détriment des autres
et détruisent l'harmonie de la forme. On ne doit pas,
sous prétexte de leur fournir de la nourriture, les rem-
poter dans des récipients trop grands puisque ceux
dans lesquels ils vivent sont de grandeur suffisante, cl
encore moins les mettre en pleine terre; la nature aurait
alors vite (ail de reprendre ses droits et il n'y aurait
guère que les Coni'ères qui garderaient à peu près leur
forme minuscule. Pour que ces arbres restent nains, il
est nécessaire de leur imposer de continuelles tortures,
on un mot il faut qu'ils soulTrent. qu'ils « végètent ».
La terre dans laquelle s'étalent leurs racines doit être
maigre, les arrosages distribués judicieusement et
plutôt sobrement; par contre, les bassinages fréquents
entretiendront la propreté du feuillage.
Ces arbres peuvent sup)iorter la température exté-
rieure pendant la mauvaise saison; mais en raison des
vases qui les contiennent, ils se trouveraient plus
exposés à souffrir des atteintes du froid. 11 est donc
plus prudent de les hiverner dans un local où on ne
(ail pas lie feu, en ayant soin d'aérer fréquenr.ment, on
les sort de temps à autre lorsqu'il ne gèle pas et en
n'oubliant pas de le faire presque journellement dès lo
nioii» de février-mars, afin de ne pas iirovoquer une vé-
gétation trop hâtive qui serait iHiolée.
Aliiert M.M'.MENK.
Plantes nouvelles ou peu connues
Moschosma riparlum lloehst.
Labiée du sii<l <l ' I .\lrii|ui'. r|iii iu|>|ielle une Sauge ou un
Coléus il feuilles Imijinirs vertes. Los Heurs forment des
paniculcs terminales amples ot élégantes, atteignant jusqu'i
un métro do longueur. Kilos sont blanches avee les anthères
IDurpros. Les fouilles sont ovates-arrondies, profondéraonl
doutées. La ll'>r.iU .n a l'u'ii de iliMombro à fi'Vrior.
Crassula conjuncta N. I-'.. Mrown.
Cette nnuvolle Crassulaoéo a été introiliilte ilc l'Afriipio
Austrnlo, por M. Moc-Owan. Ses caractères extérieurs la
rapproi;lient du t^ra^siiUi prr l'oral a Tliunb., mais ses fleurs
sont il'iiii lil.'iM'' piirel non jaunes.
Ca;<ania montana S|)rengcr.
Un Natal, cette julio Conipiiséo parait être la plus petite
espèce du genre et lleurit d'avril ii la lin du juill'.'t. Les fonlIloH
sont persistantes, linéaires, lomonloiiscs en dessous; le»
llour» Hoiil jaune clair mari|uées à la base d'une tache blan-
che en forum d'anneau.
Lo O. iiinnl iiKi II déjà produit quelques hybrides avec les
fi. rilji'ns et >.ii ,
Myriosma myriarttha Siéb et /ucc.
Collo Sabiacéo, originairo du Jupon, do la Corée et de
LE JAIIDIN
223
i|iii|i|iirs points (II' la Chine, rossoniblo à une Spin-o. C'osI
un iirlinslo trosornonionliil.ii intlorosroncos fournies <loliir(.'e.s
piiiiiiulcs ra'iiilii'Ts qui so recoiivronl d'iino profusion <lo
|)Olili'S lloiirs jaune vordilln'. I,o .Ui/r/osind est un arluisto
U'orangorio (|udii pourra facilement sortir l'été à une linnni'
exposition.
Ribes vlllosum C'<l. Gay.
Groseillier du C.liili. plus connu sous les noms do II. rlii-
li-tisr C. Koch., H. Lavallci Hort.i'l rpii mériterait irétre plus
cultivé ipi'il no l'ost actuellement. Il foruio un arbrissiaii
dressé, touionteu.\,à feuilles iMitioros ou tr'^érement triloljics.
l,os Heurs sont disposées en grappes lylindriipies, serrées,
penchées, pédonculoos et il'un beau jaune d'or. Les fruits
violet noir et poilus, sont comestibles dans les Andos du
Chili, où ils sont 1res ri>c:lierchés.
Spiraea pubescens Turc/..
Korl jolie .Spiroo voisine du Spinrn Chunurdriifolid. dont
ollo se distinguo par ses feuilles nettement tomenleuscs, par
ses fruits (pii ne portent que i|uelqu(>s poils sur les bords et
surtout par les sépales fructifères dressés. Los llours sont
blanches et disposées on coryndjes liéinisphériquos. I^e
■S/iiiirn pithesccti.i osl d'ori^;ine chinoise.
Caipurnla lasiogynei:. Meyer.
r.éjjumineuse du Cap et do Natal où elle est comMuiiie.
mais ipii n'a l'Ii' introduite que tout récomment. Elle forme
un arbre à feuilles toujours vertes avec huit à neufs paires
de folioles. Les fleurs, disposées on longues grappes pen-
dantes, sont jaune d or et odorantes. Les ^'eusses, longues et
larges, renferment des graines qui rappellent celles des
Lupins. Ija plante tout entière, à l'exception dos fleurs, est
doui''e d'une odeur spéciale et désagréable (|ui se répand
quand on la froisse. La propriété (pio possède lo Calpitr-
nid de grimper, permet de l'utiliser pour la garniture des
murailles ((u'il recouvre rapidomenl.
P. IlAniCT.
Société l^ationale d'Hoftieulture de f rance
Séance du 10 juillet i002
Comité dk flobiculture
Abondants et remarquables apports de la maison Vilmorin :
Coquelicots et Pavots de toute beauté, (|ui ont été une révé-
lation pour bien des amateurs; rcnt.stemoii pimicens et
hybrides, luxuriants de floraison et île végétation; Cannas
Iloi llumhrrt /", disposés en un massif devant lequel on
s'est longuement arrêté. Cette 1res belle variété a tous les
mérites : coloris éclatant, ampleur et abondance des fleurs.
feuillage bronzé; robusticilé, durée do la floraison. I^e Canna
Uni Hiiiiibcrt l", obtenu par .\I. Spronger. provient du croi-
sement du C. Ilaicida avec une variété de la race Crozy.
A noter encore une collection de 20U fleurs d'/ri.s- Kacmpftn
en 10 variétés nommées. Pour être arrivé tard, l'Iridée japo-
nais a marché vile et maintenant elle n'a plus de rivales dans
le monde des Iris. Il ne faut pas non plus oublier les Lilii'ni
testoceuin isiihcllinnm et une composée sud-africaine, le
Gej-feira Jamesimi, qui faisait peu parler d'elle depuis
quelque temps. Celte plante, au coloris vif et distingué, jouit
du grand mérite do [louvoir rester en parfaite floraison pen-
dant au moins trois semaines consécutives.
l'ne belle collection d'OMllets, à M. Magne, do Houlogne-
sur-Seine; un O'.illct de semis, à M. (iuéry ; quelques touffes
d'une plante que l'on -ne rencontre que rarement dans les
cultures, le Statire lionilncllii^ curieuse Plombaginée à
fleurs jaunes et, c'est tout pour la Kloriculture.
Comité df.s Orchiuèes
.V M. .\laron, un petit, mais joli lot, composé de Lœlin-
Catttei/ii (Iiiipih'alricc ilc Ji'nssie, Marlinrti en deux spixi-
mens aussi distincts que possible l'un de l'autre, etc.);
Lœlia Diiilii/aiia; Cattlei/a Mossice alba Wagencri; Catllei/a
Gashcliitim allia, etc.
M. L)olaruo, do Chevreuse. présente une belle toufle de
Dendruhium Farmcri.
( '.oMlTK i)i;s UOSKS
Un lot fort intéressant de .M. Jupeau. du Krerolin-fiicôtro,
formé d'une soixantaine de variétés récentes et encore peu
ri'pandues, dllybridi^s de'I'hc'-; une Rose nouvelle du groupe
dos Hybrides romont<iiits présentée par M. Vilin, do Crisy-
Suisnes.
CoMiTii tj'.MUionicuLTUJiE d'ornkmb.nt
.\l. 'riili.-r. directeur do l'Ecole d'Arbr>riculture do f?aint-
Mandé. avait apporté un certain nombre de végétjiux inté-
ressants: Ja.iiiiininn af/inc, Ci/tisus siliipliai'nsis, Ilea iifi/i.
iiica. Dcsmadiitiii tiliirfnliuin, des séries do Millepertuis, do
Spiréos, île Maguenaudiers.
La Chaire de culture du Muséum présentait : Tilia mon-
i/olica, .Maxim., curieux Tilleul à feuilles de Vigno et l.iiius-
Ifiim i/uiinaijcnse, L. Henry, nouvelle espèce do Troène.
originaire du Yunnan, d'où clic a été envoyée en 1.S94 par
l'abbé Dolavay.
COMITi; d'aUHOBICULTURE KHtlTlÉHE
Un lieau lot do Cerises (on 2i variétés) de -M. Nomblol; do
superbes Itaisins. appartenant aux variétés Fronlicnlhal
et Fdstcm'irhitc seei/linii, do M. Cordimnier; dos (iroseilles
à grappe Cfri.sc et l'ersaillaisr blanrhc. à .\L Corion,
(lEpinay; une belle Fraise des quatre-saisons, semis de
.\1. liouctiol, do liessancourt, se reproduisant lidèlemcnt
tlopuis trois ans.
GOMITI; un CL'LTLUIC MAflAICIlÈRE
Là aussi, une Fraise de semis, appartenant aussi aux
quatre-saisons, de belle et bonne qualité, présentée par
M. Delorme, de Sceaux.
P. Habiot.
BIBLIOGRAPHIE
Notre distingué collaborateur, .M. Ad. Van den Heede, vient
de publier dans la collection dite « Bibliolhèijuo du Jardin n,
un livre dont l'importance pratique n'échappera pas aux ama-
teurs cl aux professionnels : L'Art de semer (1).
Ce nouvel ouvrage fait lo pondant de I.'.irt de bouturer;
il le complète et il apporte ainsi aux amateurs, aux jardiniers
et aux horliculleurs-multiplicateurs. les observations d'un
vieux praticien.
L'auteur s'est efforcé, après avoir parlé do la fécondation
et de l'hybridation, do mettre les lecteurs à môme de pro-
céder aux divers semis : repiquages, plantations, etc.. sans
crainte de mécomptes.
IjOS amateurs y trouveriml quantité de bons conseils qui
seront, pour les débutants surtout, d'un grand secours et
leur éviteront des échecs.
Bien que le manuscrit de ce livre ait été modifié et com-
plété après son examen, nous croyons devoirnéanmoins citer
quelques passages du rapport de M. Philippe do Vilmorin;
lequel fait remar([uer avec justesse que le semis el la ger-
mination des graines sont, pour certaines plantes, des opé-
rations fort délicates.
" C'est justement, dit-il, parce que M. Van den Heede pos-
sède à fond ces connaissanc-os qu'il a pu les condenser, les
rendre claires pour tous, et faire do son livre un ouvrage
appelé à rendre de réels services ".
En plus des nombreux chapitres relatifs aux semis, aux repi-
quages, etc.. cet ouvrage renferme do nombreux tableaux
•■ donnant pour chacun des genres cultivés, l'époque la plus
favorable au semis la meilleure façon d'opérer celui-ci el le
tenqjs approximatif que leurs graines mettent à germer ".
Le rapport de M. Philippe de N'ilmorin se termine comme
suit :
" L'impression générale qui se dégage de L'Art de semer
est celle d'une grande science expérimentale so mettaid avec
clarté et bienveillance à la portée des plus jeunes pour les
aider dans leur travail ». Des appréciations aussi flatteuses
(1) In vol. de ls2 pages, illuslré de 100 figures, prix : 2 fr. r.O
franco 2 fr. 7.»; relié demi-hasanc, jirix :î fr. 75. franrn 'i francs. Le
manuscrit de ce livre a été d'après te rapport élugieux d» M. l'hi-
lippe de Vilmorin récompensé d'une médaille d'argent par la Société
Nationale d'Horlicullnrede France.
22i
LE JARDIN
si>nl Icnicillour corlilicatà décerner à ce livre qui sera le railc
tiii-riim |iar oxcollencc des semeurs.
• •
La litléraluro liorlicoli- fraiii,-aise n'était giièro ri»-lie on
ouvrat;es spéciaux consarrés à celte praiuli' et vaste (uniillo
des Conifères: li- bel niivrago de Carrière : Traité général des
Conifères <|ui fait tmijoiirs aiilurité étant épuisé depuis lond-
Ifiiips. celui épalement bien tait au pi)int de vue sylvicole,
par M. do Kirwaii. no pouvait piioro servir; car nous consi-
dérons qu'il Mc> faut pas faire étal des livri'S sur le niénio
sujet publiés par MM. Dupuis et .Morlot, trop incomplets à
divers points tie vue.
11 n'est pourtant pas île nomenclature plusonibrouilléo que
colle des Conifères, do famille pour la(|uello le pépiniériste,
l'architecte-paysa^riste. le jardinier, l'amateur, aient le plus
besoin d'un jjuido si'ir qui leur fournisse aussi bien des
notions culturalos que des renseifinemonts leur jiermettant
do s'y reconnaître parmi les nombreux ^renrcs, espèces et
variétés synonymes.
Le livre «luo .\l. .Motlet vient do publier (I) remplit lo
but et nous parait fort bien compris dans son ensemble.
Il traite do : lliistoire, la description, la valeur décorative
et forestière, la culture et la multiplication des espèces et
leurs principales variétés introduites dans les cultures, les
maladies et insectes parasites.
La table des noms latins avec les synonymes, relie des
noms communs sont bien établies, permettent de trouver lo
renseignement cherché et de se (juider dans le dédale des
synonymes et dos ilénominations plus ou moins exactes que
l'on s'est plu à attribuer au Conifères.
Nous voulons aussi attirer l'attention de nos lecteurs sur
l'illustration do ce livri". constituée on grande partie par des
reproductions pholographii|ues dont la plupart sont do
l'auteur. Userait désirable i|ue la pholo^'raphie, dont les pro-
cédés sont maintenant à la portée île tous, soit mise davan-
tage il conlribuliiiii pour l'illustration des ouvrages modernes
d'horticulture; on a contesté lo caractère artistique de lO
genre de reproduction, souvent à tort; mais on ne peut nier,
on tous cas, son exactitude ainsi que la sincérité dos gra^"'
vures obtenues par ce procédé.
Saluons aussi l'apparilion do la soion<le édition du livre do
M. Gaston Honnier (2). qui est avant tout un ouvrngi' pra-
tique à l'usago des botanistes amateurs.
Lo plan de ce volume est simple et bien conçu. L'auteur
suppose des proinenados aux diverses époques de l'annéo :
printemps, été, automno, hiver, dans les prés, dans les bois.
lo long des routc's et dos vieux murs ou dans le voisinage
des étangs, et il nomme, ilécril et dessine les plaides ipi'on
rencontro dans ces dillérenlos lirconstances. C'est un oxcel-
lent ouvrage «le vulg.irisalion et <rinitiation : on se croyait
parti seul«'niont pour lo'rboriser, cl sans déclaration de |irin-
(ipes srientiliqui's préalables, sans classilicalion ariilcs, sui-
vant les progrès insensibles d'uno exposition, dont le style
II) Ltt Conlfrrtt il Ta-i-arém. traité élémenlairc cl |iralii|ni'. t vol
in-lR )é«ii», cnrlonnè-lollo de .'lOil pagcH, avec l:ii li)c<iri-s dans lo
texte, dont li>»> re|>ru<liiclion8 pliotoxrnpliiqucs ; prix 5 Iranci,
franro en «arc r> Ir. i».
tu t.ei planift dtt rhanijo êl det hoi», nouvelle éililion, 1902, I vol.
ii|.8 de ''OO pn>jo«. aver s;:t llKureiiel 30 pInnclieH, dont Si en cotiicurs ;
H franc», /'«•anro en (çaro li fr. Oi
no parait jamais loclmiqne, on so trouve avoir appris la
botaniijue.
Les planches en couleurs et les nombreuses gra\T)res
sont lo plus heureux complément que i-o livre pouvait cora-
porlor
Uknk Haymond.
lies produits horticoles aux Halles
La vente des fleurs ost toujours mauvaise; les fétos do
St-Kugène et do St-Henri n'ont eu aucune influence sur les
cours. Les lloscs moins abondantes se vendent à des prix
soutenus, mais peu élevés.
Nous avons relevé, le 1.") juillet les cours suivants :
Roses extra l" choix valent: AfitrrrluU Sirl.ûo 1 fr. à 3 fr.
Paul Sriiroii do 2 à fl fr. ; Caplain Clirisl;/, do 1 fr. a t fr. ; La
Fratiri;, i fr. ."jO à 4 fr. ; Vlrirli Urunncr, do U fr. .")() à 2 fr.;
Président Cariiol. de 2 fr.ôoà :ifr.; Xijiliclos, do 4 fr. a 5 fr.;
Caroline Tesloitt'.Ur. à.")fr. ; Grnrral Jacqueminolt\oO Ir.'^ à
3 fr. ; Sdin-i'iiir île la Malmaixon de 0 fr. T.", à 1 fr. '*) la
douzaine. ï^es Œillets de choix valent ilo 1 fr. T.') à 2fr. 50;
Colosse, de 5 fr. à s fr. la douzaino. I. Oranger vaut au détail
1 fr. ."iii le cent <lo boutons. La Giroflée (yiidiviriMim-, de
0 fr. 50 à U fr. 75 la botte. Los LIlium llarrisii valent i fr. ;
rubriim. 5 fr. la douzaine. Le Lllas sur lourlos lij.'es de i à
:i fr. la boite, en gerbe, (i fr.; Les Glaïeuls ro/ii7/.. .l'O fi . 15
à 0 fr. Ml la douzaine; ;/ii<i(/((i'fii.sis .'l fr. "io. I.is Campanules
valent do Ofr. 50 à Ofr.r.o la botte. Les Pieds d Alouettes, de
0 fr. le à 0 fr. GO. Los Dahlias de | fr. /". .-i 1 fr. 5" la boite;
La Reine Marguerite il'' 1 Ir. ;'5 a I fr. 5o la botte ; La Camo-
mille " fr. :;'• la bollo : Lo Galllardla 0 fr. i» la botte.
Los (Cerises et les Fraises de nos environs élanl abondantes
Ot les prix peu élevés, les Poches et les Abricots du .Midi se
sont écoulés diflicilenient. Lo Cassis et les (iroseilles sont
oncore peu recherchés; les achats des conliseurs n'ayant
pas encore roinmencé, il faut donc s'alteinlre il des cours
plus élevés. On attend pour d'ici peu les arrivages de Cerises
de la Chamiiagne ot des Ardennes.
Les prix pratiqués le 11 juillet sont les suivants :
Raisins do sorro noirs, de 2 il 0 fr. lo kilo, blancs, do 2 a
7 fr. lo kilo. Fraises de Paris, de u fr. 25 a 0 fr. so le kilo ;
on provenance de lioui-n. dol Ir. à 1 fr. 5o la lorbeille; Pèches
do serre de u fr. .5ii ii ^ fr. 50 pièce. Melons, île n fr. 5o à 1- '■' ■
pièce. Cerises ilu Miili, do 0 fr. M ii 1 fr. 40 le kilci. et do
0 fr. 25 il n fr. "Ki le kilo, en provenance de Paris. Groseilles
è grappes, de 0 fr. :I0 à 0 fr. 35 le kilo.
I.i's ai rivages do Haricots verts de la Loiro deviennent
plus abondants; les cours sont en conséquence moins sou-
tenus. Le Haricot beurre de V'auduso est do vente plus
ftu;i|p. Los Asperges i|iioiipio moins abondantes, se vendent
à <les prix très modérés.
Artichauts. de 2oà:îolr. leceid. Asperges de ofr. .50 à 5 fr. la
bolliv Carottes nouvelles, do 2s a :I5 fi . les 100 bottes.
Choux-fleurs, do 15 à .50 fr. Oseille, th' 5 a S fr. les |oa kilos.
Salades diverses, de 2 ii 7 fr. le cent. Pommes de terre
iwuvill,-- d.' --à i:! Ir. les liKi kilos. Haricots verts, do Tu a
130 fr. Pots verts, de s à 14 fr. les lOO kilo>-.
V. 1).
I_A -rErVIFSERATLJRI
/.(',\ nui n'tttunis >
>fii rcnrri'sd i'iiris. iiu I itciiinnnt(re crnfuJfdfU"
Juillet
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
22"
22"
23"
20"
2 II. il i II. matin,
Kb.ullli. —
Midi
l'.r
21"
21X'
l.'f
10»
11°
12"
r."
10"
14°
Iti"
20°
17°
Itl»
20"
If."
19"
21"
22"
21"
2;{'
20"
23»
go-
28-
22°
28°
:to°
.11°
25»
22°
21"
20°
a-i"
28"
27»
2;t°
25°
21)°
2'.»°
Vi"
2*°
27°
J2°
20"
21°
23°
20°
I»
19"
2tj"
■i II. soir
Lik" t1 Imf» HmIUoIci. •< '". r«« 4c OrtMlIc - Ti.u
N" 371
LE JARDIN
5 Août 1902
CHRONIQUE
Les phénoiiiones les plus communs sonlsouvont ceux
(lonl l'explication nous échappe le plus longtemps.
Sait-on liien par exemple ce qui se passe quand on fait
une infusion do thé'.' Sail-on comment se développe cet
aronio particulier qui dislingue le thé d'une vulgaire
tisane? ^L liamber vient de montrer que la transfor-
mation subie par les feuilles do l'arbuste asiatique était
une sorte d'oxydation. Les feuilles vertes, maintenues
dans une atmosphère d'acide carbonique ou dans le
vide, no s'altèrent jamais. De plus, on a fait voir qu'il ne
fallait pas chercher d'action microbienne, car les
fouilles fermentent [>arfaitemenl à 'i'.i", température à
laquelle les germes seraient détruits. Plus récemment
encore M. llarold 11. Mann, à la suite de recherches
habilement conduites, a roussi à isoler une (ui/dase,
ou ferment oxydant, qui non seulement serait la
cause du changement obtenu dans la nature de la
feuille, mais iniluencerait en outre le caractère du thé
produit. L'oxyilase en question a pu être préparée en
notable quantité. Une température de ôi" paralyse son
action; les acides agissent dilTérercmcnt suivant qu'ils
sont en solution plus ou moins concentrée. L'acide
sulfuriquo à 0,1 0/U et l'acide acétique à 3 0/0 la détiiii-
sent absolument, tandis qu'en solution plus éleinlue,
ils l'exaltent en lui donnant une nouvelle vigueur.
«
• •
-Vu pays de production du thé, dans l'Inde, les
disettes locales ne sont malheureusement que trop
communes et les indigènes en sont souvent réduits à
utiliser pour l'alimentation, tout ce qui se trouve à leur
disposition. C'est ainsi que les graines de Bambou sont
fort recherchées à l'occasion. Dire qu'elles valent notre
Blé si'i-ail iient-ètre exagéré, mais enfin on s'en trouve
fort bien. Dans certains districts des Indes Orientales,
la culture du Bambou dccujie près de 30,000 heclares :
c'est le cas dans la région de Dhawarin. l'oint n'est
besoin d'avoir recours à la faucille ou à la f.iux pour faire
la moisson, qui est de la plus grande simplicité. Ouand les
graines sont arrivées à maturité suffisante, on n'a qu'à
secouer légèrement les tiges pour les faire tomber. On
les soumet ensuite au battage et au broyage. La farine
ainsi obtenue , légèrement mouillée , porte le nom
iVKchaiiti et sert à fal)riquer des g.âteaux, assez nour-
rissants, appelés Chapatis. Mi'langéeauRiz Joicari, ello
est également consommée par les Hindous. Enfin les
gens pauvres ou ceux qui ont trop faim ne frmt pas
tant de manières et mangent les graines telles quelles,
sans leur faire suliir la moindre cuisson.
Deux femmes peuvent, parait-il, recueillir dans une
seule journée environ 'A kil. CiÙOde graines, qui donnent,
une fois réduites en farine, 2 kil. 700 de matière alimen-
taire. Avec cette substance, on peut confectionner
30 gâteaux d'un diamètre de près de O^IS, qui suffisent
à nourrir pendant six jours au moins un homme de
solide complexion.
«
• •
M. Saulini de Riols, dans le Naturaliste, nous donne
des renseignements fort intéressants sur les plus beaux
Platanes qui se trouvent actuellement en France. Dans
l'hôtel du Grrt//rf-7rt/'rf(« à Beaucaire. se trouve un arbre
qui mesure G^TO de circonférence a l'"20 du sol et
n'aurait que 9.j années d'âge. A (.;arpcntras, un antre
individu, àgéde 100 ans, mesure .")"'.'>ia 1 mètrede terre:
ce serait, parait-il, le plus beau Platane de France.
AuxCléons (Loire-Inférieure), on en eonnaitdeux autres
plantés en 1800, de chaque côté de la maison principale.
aux extémités do la terrasse du jardin. Ils sont hauts de
:t2 mètres avec près de 5 mètres de circonférence. A
Bayeux, sur la place du Palais-de-Justice; à Perpignan,
près du château; :i la Cour-des-Touchcs on Veniho; au
eliàteaude .Miilard (Dromej; dans le jardin des .Minimes
alssoudun, ou enpeul voir qui varient de circonférence
entre 3"". 15 et 'i"'87. Ce sont encore do beaux représen-
tants du genre, et il faut encore citer le Platane du lycée
do "Vendôme, planté a la pointe d'une ile du Loir, près
d'un mur de terrasse qu'il a plusieurs fois renversé et à
travers le(iuel il a fallu ménager une ouverture à ses
racines, pour qu'elles puissent plonger librement dans
la rivière. Les rameaux, qui s'étendent au loin, ont a
peu prés fait disparaître un quinconce de Tilleuls
plantés sur la terrasse.
*
* *
Il a ('lé ;i plusieurs reprises question des conférences
agricoles et horticoles organisées, pour les militaires,
liar M.M. Tuzet et Philippe. Ces causeries, très bien
vues des officiers des garnisons de Paris et de Ver-
sailles, ont eu un grand succès. Il y a été question >lu
sol, des engrais, des amendements, des cultures eu
général, des grands rendements par la culture raisonnéc,
de la nécessité do l'instruction agricole.
M. Tuzet a de plus voulu parler aux yeuxj et il a été
bien inspiré en déposant, dans chaque régiment, des
collections: des graines potagères lesplus usuelles, des
céréales, des plantes de prairies naturelles et artifi-
cielles, des plantes industrielles, avec notice sommaire
sur leur culture; des engrais chimiques avec note sur leur
provenance, leur usage, leur prix d'acliat. Des tableaux,
des lirochures, des clichés à projections ont été gracieu-
sement prêtés par la maison Vilmorin, par M. Sagnier,
par la Société des agriculteurs de France, parla Société
d'cncouragenionl, etc.
Cette œuvre des conférences agricoles et horticoles
dans l'armée, est moralisatrice et instructive au premier
chef. Le soldat s'y intéresse et est heureu-x de voir
quelques-unes de ses longues soirées d'hiver utilement
et agréablement occupées. Cela, à tous les points de
vue, vaudra toujours mieux que le séjour empesté de la
cantine et le peu ragoûtant champoreau.
« •
Et les jardins fleuris des quais 1 il y a longtemps
qu'ils ont fait parler d'eux. C'est qu'ils avaient à peu
près vécu : le projet du Directeur des jardins et planta-
tions de la Ville, d'établir les terrasses fleuries sur les
quais de la rive gauche, des Invalides au Champ-de-
Mars, n'avait pas eu la chance do plaire à la Compa-
gnie de l'Ouest. La Ville avait dû capituler et se retirer
la tète basse devant les bons parchemins signés et déli-
vrés à la Compagnie. Plus de voiites et par suite plus
de terrasses fleuries!
Mais le Directeur des travaux est tenace et ne se
décourage pas pour si peu : il est revenu à la charge, et
ne pouvant avoir des terrasses pour ses fleurs, il a
songea tourner la difficulté en créant desjardins le long
des quais. Le nouveau projet, après des pourparlers entre
la Ville et la Compagnie, est aujourd'hui admis parles
deux parties et va être mis à exécution. La Compagnie
a pris l'engagement de protéger ses tranchées par de
solides épaulements et des balustrades d'aspect déco-
ratif. Sur ces épaulements on appuiera les terres qui
serviront à cultiver des arbustes et des fleurs. De char-
mants rideaux île verdure, des plates-bandes et des
corbeilles cacheront les fosses béantes, à ciel ouvert, où
passent les trains de la ligne des quais. Tout est bien
qui finit bien et les Parisiens ne s'en plaindront pas.
P. Hariot.
220
LE JARDIN'
Nouvelles horticoles
Distinctions à l'horticulture. — A l'occasion do
iliviTses solennili's. k-s palmes d'oflicier d'acaiU^mir>
ont été dc'cerni-es ii M. Duvillard, professeur de culture
maraichère du ili'p.irtcnn'nt de la Seine, et ;i ni'lro
excellonl cnllaliorateur M. J. GiTônie. Nous applaudis-
sons vivement ;i ces distinctions très méritées, par
M. Duvillard, notre ancien professeur, qui met son
expérienee a la portée dos jeunes jardiniers et par
M. Gér(^me, notre rnllégue à 1' » Tnion F"ranc,aise de la
Jeunesse », qui, depuis douze ans, se dévoue à faire
des cours d'horticulture a cette Association A. M.
— Dans son numéro du 20 juillet dernier, le Jnrdinn
annoncé la nomination, comme chevalier de la Li-gion
d'honneur, de M. Uené Gi-rard, professeur à la l-'aculté
des sciences de Lyon cl directeur du Jardin liotaniquo
et des promenades de celte ville. M. 11. Gérard, est. en
outre, président de la Sociéti' d'horliculluro pratique du
Hhone, vice-président de la Société Pomolo;;iqui' de
Krance et rédacteur en chef de VHurtictilliirc Xourc/le.
Nombre de mémoires publiés par M. le professeur
Géranl, sur l'hybridation et la fécondation artilicielle,
notamment, intéressent à un très haut point l'horticul-
ture.
Aussi, la distinction dont vient d'être l'objet le sym-
pathique professeur a-l-elle été favorablement accueillie
du monde horticole.
Ecole Nationale d'Horticulture de 'Versailles. —
A la suite des examens de fin d'études de l'Ecole Natio-
nale d'Horticulture de Versailles, les élèves classés dans
l'nrdre suivant, ont été pro|jos(''s à M. le ministre do
l'Agriculture, les vingt-quatre premiers pour l'idilenlion
du diplôme et les suivants piiurle certificat d'études:
I Wyss; 2 Ciseaux; :! f^etebvre (Andréi; 4 .Mailluchon;
5 Gucorgniefî; li hauniin; 7 (iodot; K Kaynnud ; V lierlron;
lu Diii-liiron; Il Despalles; 12 Michel; i'-i Jouliot; 14 Testu ;
l."i Conrard; Iti ICidcr; 17 I.,iévin ; IN Unisson; V.> l'iilconis;
20 Oourbniid; 21 Montilroy ; 22 Bernard; 2.'l Clievulior;
2t Marlaiid; 25 Carroué; 2i'i André; 27 Ferré; 2.s Deibnr;
2!» Lafoy;
Dans sa séance du 12 juillet l'.i02, le Conseil des profes-
seurs n proposé h M. lo .Ministre do l'Agriculluro d'accorder
un sliigo dune année aux élèves Ciseaux et Lefobvre (André),
une Miéelaille d'or à l'élève Wyss (Suisse), une uii-dnillo
d'argent a l'élève Mailloclion, et une médaille do bronze à
l'élève fiiicor^'iiiefl ijiulgarie).
Le grand-prix d'honneur de l'Exposition des Chry-
santhèmes,— Quelques ilivergences de vues se sont
fait jour, au sein de la S. N. D. I'" , au sujet de l'allribu-
lion du grand-prix d'honneur de rExpnsition d'.iutomiie,
laquelle, on lésait, attire le public surtout i)arla parti-
cipation prépondérante iju'y prend le Chrysanthème,
n\ en vojjue aujourd'hui. De leur enté, les pépinli''rlsies
et les arboriculteurs producteurs de fruits mettent tous
leurs efforts à montrer leurs plus remar(|uabb's spéci-
nientt dans celle l'.xposilion. Un duallsnu- dans la lutte
pour riittrlbulion ilu grand-prix d'honneur e^l né de
cette sitiialion. (Jn nous dit que des chrysnnthémisles
voudraient (|ue le grand-prix fut toujours ri'servé aux
expi'sants de Chrysanihèno's. D'autre part, des pi'pinjé-
ristes voudraient, parait-il, ipie, sur le» affiches, le mol
V Ghrysanthèmcs » ne fut plus mis en vedette, et que
l'exposition fût dite slmplemeid « Exposition d'au-
tomne » devant lo public. Enfin, des comités i<ntilenian<lé
que le grand-prix soit attribni', une aniK'c à unchrysan-
Ihôni'-'". oiH. .'mire année à un [)épinlérivi,. ,.i, :, i,,,
arboriculteur. 1 lans sa dernière séance, le Conseil d'admi-
nistration de la S. N. D. l-"., à la suite de discussions
longues, et malheureusement irrilanles, a décidé de
maintenir le slotit ijiio. Pour notre pari, nous souhai-
tons ardemment que, de cha(|ue côté, on s'ingénie sur-
tout à rechercher un terrain d'entente plutôt que des
solutions appelées à diviser les esprits.
■Visite de S. A. le prince Ferdinand de Bulgarie
au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. — Le
12 juin ileriiier. Son Altesse le prince Ferdinand de
Mulgarie a visité le Jardin botanique de Saint-Péters-
buurg. Accompagné de sa suite et de M. le D'' Stan-
cholT, Agent diplomatique de Mulgarie, le Prince a été
reçu par M. A. S. VermolofI, Ministre de rAg'-iculture
do Russie, et par M. A. Eischer de W'aldheim, direc-
teur du Jardin botanique, qui lui ont montré succesi-
vement les principales serres, le Musée botanique, le
laboratoire de biologie végétale, le service de phytopa-
Ihologie, etc. Enchanté de sa visite, le prince Ferdinand
a exprimé sa vive satisfaction et s'est inscrit sur lo
registre d'honneur des visiteurs.
Ecole pratique d'horticulture d'Hyères. — Nous
avons reçu le Hegleniiiit et !e Programme des études de
l'Ecole pratique d'horticulture d'Hyères \'ht\ l'.etto
Ecole est destinée a former des jardinieis capables et à
donner une bcinne instruction professionnelle aux fils
de cultivateurs, jardiniers, horliculteurs pépiniéristes,
et, en général, aux jeunes gens qui se destinent à la
carrière horticole.
1,0 régime actuel île l'école est l'cxternnt ; toutefois, on
admet six internes. Lo prix do l'externat est de 30 francs;
celui de l'inlernal. de ."i(H) francs (par an). Indépendamment
de ces prix, les élèves versent, en entrant, une provisidn de
20 francs on garantie des objets qu'ils pmirraicfii perdre ou
casser. I>es bourses d'externat de tlOO francs et des bourses
d'internat sont attribuées, sons eertaines conditions, aux
jeunes gensoyant subi avec succès les examens d'admission.
Los exami'ns d'admission auront lieu le O octobre prochain.
Les pières à fournir sont les suivaides :
1- bemaiule des parents sur papier timbré do 0 tr, (iO. —
2' l'..\lrait ilo naissance du candidat. — .'!• Certificat de
vaicin. — 4' Certilicat do boiuio conduite, — l.cs candidats
pour loscpiols une bourse est dcmandéi' doivent joindre un
extrait du rôle des contributions et une délibération de la
commune où réside la famille, constatant l'insultisancc de
ses ressources.
I.'examen d'admission porte sur : i' Langue fran{-aisc
(orllioijiojihc cl .ihjli'): 2" ArillimiHiii%ic jiisiiu'aii.r propor-
lioii.i inriiisircnietit; X //l'stoi'iv l't iit-oj/mpliiv île In France.
Les i-andidats pourvus du certificat d'études primaires sont
rcrus de droit jusipi'à concurrence du nombre de plai'cs dis-
ponibles. Les candidats aux bourses, qui'ls que soient les
litres dont ils sont pourvus, doivent subir l'e.xamen.
L'enseignement est ii la fois Ihéoricpio et pratique. La durée
dos études est île deux ans. Elles so divisent en :
1' Cours d'Hiirlirulture;2' Cours de srienees et d'entomo-
logie hortiroji'; .'i Instruction morale et rivique, (jiiographio
l'iiramorciale horlirole, arithiiiélique, comptabililé, dessin,
arpi'iitage, géométrie appliquée, instruclion militaire, météo-
rologie.
I.'ensoigni'uient pratiipie rouq>rend l'exécution de tous les
Irovaux d"'S exploitations horticoles. Les travaux pratiques
sont effectués sous la direction du Directeur et sous la con-
duite des chefs de pratique.
Pour obtenir «les renseignements complémentaires, il
suffit de s'adresser au Directeur de l'Ecole, M. (i. Holh-
berg, h Hyères (Var).
M Foussat. professeur à l'Ecole pratique d'Hor-
ticulture d'Hyères. — Par arreli' en date du 17 jnd-
let l'.Hi'.', M. l'oussat (Jean-Hapliste). professeur d'Iiorli-
rullure a l'I'.ioli praliqni' iragricullnr'' " M.illii.n .h'
LE JARDIN
227
»
Dombasli- » (Mourtlic-ct-Mosellc), a été nommé prnfes-
seur ilo lio(aniqiio et (riiorliculltiro il VEcole il'hurti-
ndtiirc il' Il livres (Var), en rcmplaccmi'iil ilo M. liron-
liaril, di'taclié au service des lUudos locliniqui-s de la
diroclicMi lie rAgricnlturo. Tnus nos con)|ilimi'iils ii
M. Kous-al.
Exposition internationale de Lille. Concours
temporaires horticoles. — l.e [iroiliaiii concours tcni-
porairo horlicolo de ri''.x|iosilion internalkmale do Lillo
aura lieu io S aoùl prochain. In autre concours, très
important, so tiendra le 20 septcnilirc. Nous avons
appris avec plaisir la nomination de M. N'iger, pr(f'si-
dont de la SocifUT' N'ationalo d'IIorticiillure de France,
comme président d'honneur de tous les jurys, dont le
bureau elTectit est composé de : M. Mazurol, propriétaire.
Président; M. Kanyau, propriétaire. Vice-président; et
M. Saint-Léger, Secrétaire-rapporteur.
Ecole pratique d'Agriculture de Paraclet (Somme).
— Les examens d'admission à l'école pratique d'Agri-
culture et de Laiterie de Paraclet (Somme) auront lieu
à la Préfecture, à Amiens, le 2Saoût courant à 10 heures
et demie du matin. Les demandes d'admission doivent
être adressées au Préfet ou au Directeur de l'Ecole huit
jours au moins à l'avance; elles doivent être faites sur
papier timbré à 0 fr. tio et accompagné d'un extrait do
naissance, d'un certificat de vaccin et d'un certificat de
bonne conduite. Pour renseignements complémentaires,
et notamment pour ceux qui concernent l'obtentin des
bourses accordées par ri-'tat et les départements,
s'adresser au Direclcur de TMcole.
Société d'enseig'nement populaire de l'Agricul-
ture et de l'Horticulture. — Cette Société, dont le
but [irincipal e.-;! do réaj;ir par tous les moyens pos-
sibles, notamment en propageant les meilleures mé-
thodes de culture, par des cours et des conférences,
contra l'émigration des populations rurales vers les
villes, vient de se fonder.
Pour faciliter la colonisation en Algérie. — Une
longue expérience démontre que la prospérité do la
colonisation algérienneest étroitement liéeau choix judi-
cieux des concessionnaires et au succès même do leur
entreprise. Bien que toutes les disi)ositions propres ii
assurer la vie et le <léveloppeirient des centres aient iMo
prises par le gouvernement général, on ne peut se dissi-
muler que la nhissite de l'étnigrant en Algérie dépend,
avant tout, de ses qualités d'activité et de prévoyance,
de son esprit d'initiative, de son énergie morale, de
l'aptitude personnelle qu'il doit avoir an travail de la
terre, et des avances qui lui sont indispensaljles pour
hàtir et mettre ses fonds en rapport.
Pour renseigner efficacement à cet égard les cultiva-
teurs fran(,-ais, M. Révoil, gouverneur général do
l'Algérie, vient d'adresser aux présidents des princi-
pales associations agricoles de France une circulaire et
un livret contenant de nombreuses indications sur l'état
actuel des divers centres de colonisation algérienne.
M. Révoil demande aux Associations agricoles de la
métropole de lui désigner les familles qui seraient dési-
reuses de trouver en Algérie des chances de vie plus
large et d'avenir intéressant et qui leur sembleraient
aptes à tin^r un [larli véritablement fructueux d'une
concession.
La vente des collections de M. de la Devansaye.
— Le dimanche LA",, et le lundi 'Sj août, aura lieu, au châ-
teau de Fresne, par Xoyantle-Méon (Maine-et-Loire , la
vente des belles collections de plantes rares qui furent
recueillies ou obtenues el cultivées avec tant de passion
par fou M. A. île la Devansaye. Celle vrnie aura lieu à
2 heures de l'aprôs midi, .sous ladireclion de M. Auguste
Chantin.
De son vivant, M. do la Devansaye avait manifesté
l'intention déléguer, à sa mort, un certain nombre do
plantes rares au Jardin bot.iniquo d'Angers. l)éférant au
désir exprimé par son père, Mlle de la Devansaye a
fait don d'un cerlain nombre de ces plantes au Jardin
précité.
Les insectes sur les récoltes du Sud-Ouest; un
bon remède. — l'.n Loi ct-Gaionne, les i'runiers sont
dévastés par les chenilles; aussi la récolte des Prunes
sera-t-elle minime. Dans les vignes du Bordelais, on
coiislale, par contre, moins de Corhi/lis et A'Eudcmis
liiihana que l'année dernière; ce résultat est dû à
l'excellente campagne insecticide entreprise et con-
tinuée avec succès par M. Audiberl.
On a constaté aussi que les invasions île laGaléruque
do l'Orme sont moins étendues et moins violentes. A
ce propos, le bulletin de la Société des Amisdes arbres
signale un procédé de destruction des chenilles qui no
ilnit pas manquer d'efllcacité : on fait fondre du soufre
dans lequel on imbilio ensuite de vieux chiffons lors-
qu'il est en fusion, l'ne fois séchés, ces chiffims sont
réunis en tampons qu'on accroche aux dents il'une
fourche, el auxquids on met le feu. L'épaisse et sulfu-
ii'use fumée qui sort de ces torches improvisées
.asphyxie les chenilles, qui tombent et qu'on n'a plus
qu'à ramasser.
La récolte du Jasmin sur le littoral de la Médi-
terranée. — La récolte du Jasmin est commencée à
( irasse et surtout le littoral. On compte sur une produc-
liiin assez abondante, et elle l'eût été plus encore si les
[iluies froides et prolongées du printemps n'avaient pas
causé de dommages dans les jeunes plantations. Le
cours a débute a un taux assez élevé, grâce aux besoins
actuels de la parfumerie : de 3 francs a 3 fr. 2.'> le kil.
'l'outefois, ce cours n'est ([u'exceptionnel. Mais la cul-
ture en profite, et les ouvriers agricoles, comme ceux
(l3 la distillerie, sont pourvus, pour trois mois d'un
travail rémunérateur.
L'Horticulture au Yucatan. — Un de nos abonnés
du Yucatan Mexique), M. Gasné, nous a adressé une
correspondance remplie de détails intéressants sur la
végétation et l'horticulture en ce pays. L'observation
suivante do notre correspondant mérite l'attention des
horliculteurs qui pourraient avoir à faire végéter des
importations du ^'uratan :
Le sol n'est pour ainsi dire composé que de pierres; aussi
pendant la saison sèche, c'est-à-dire do décembre à juin, les
lil.intations vivent absolument do l'atmosphère parce que'
malgré la chaleur, les nuits sont très fraîches et produisent
une rosée très épaisse. Quant aux fleurs, très peu y poussent
bien, sauf cependant la (iaillarde, le Zinnia et presque tous
les Bégonias. J'ai eu des /.innias l'année dernière qui for-
maient de véritables arbustes. Ouelquos-uns ont atteint 1°50
ili' haut, et 2 et 3 mètres de circonférence.
Ouant à l'horticulture, son état est des plus rudi-
mentaires. On ne cultive guère qui^ l'Agave à « henne-
quen » (Chanvre du Mexique , dont la fibre est employée
a la fabrication des cordages et de quelques toiles. A
.Mérida, capitale du Yucatan, mais dont l'importance
est, dit notre correspondant, « au dessous de la moindre
petite ville de France », il y a très peu de jardins d'orne-
ment. On n'y compte que deux jardiniers français. Pour
ceux à qui l'on demanderait d'y venir occuper une place
228
LE JARDIN
commo dans loule l'Amérique centrale Ju reste, voici
les conditions :
" Il faut dcmandor ."jOO francs par mois et 200 francs pour la
nourriture, ce qui fait 70*1 francs par mois. Demander en plus
le logement, le modciin, et, s'il osl à la canipafjne. une voi-
lure, car il n'y a aucune facililo do couimunicutions. Sous
aucun prùtexte. on ne doit accepter d't'lre nourri, car on ne
saurait s'accommoder do la nnurriture. Il faut exiner lo paie-
ment tous les mois, on or, ou roi|uivalont ciiart^onl du pays,
mais au cours du change. Le jour du paiement, fl ne faut [las
oublier non plus que les frais do voyage pour le jardinier,
sa femme et sa famille, s'il en a, sont à la charge du pro-
priotairo (aller et retour) en seconde, tant sur terre que sur
mer ».
Avis aux amateurs.
Notes du Japon. — Notre correspondant a '\'oko-
hniiia, M. Théo Êckardl, nous irrit, en date du Ki juin:
«Les Iris Kfi'tiipferi, (ionl nous possédons une centaine
de variétés, sont en pleine fleurs; ils sont magniliques
et cerlaincs fleurs mesurent de 0'"2ô à QKiO de diamètre.
La production des bullies de Lilhini sera lari;ement
au-dessous de la moyenne à cause des pluies froides et
des gelées tardives. Les plus gros bulbes seront donc
1res rares et très recherchés ».
Au sujet de l'Ismene calathina. — Nous recevons
de n(dre collabor.ileur M. L. Duval, la communication
suivante :
« l)eux mots pour rectifier une petile erreur do noire
collègue M. \'an den lleede, à propos de Vhmene cala-
thina, présenté à l'exposition de Lille comme une
plante nouvelle, alors que cette plaide a été découverte
en 17'.iS, est connue dans la culture depuis plus do qua-
rante ans, a élo présentée à Gand puis à Dresde en 18%,
Le jury a donc eu raison de juger cette très jolie plante
pource(|u'olle valailcommeprésenlation, mais non pas
comme plante nouvelle ».
D'autre part, nous lisons, dans la Motlcr's Curlner
Zeitung, que Vlamene calathina est cultivé depuis >ine
douzaine d'années chez un certain nonibre d'horticul-
teurs allemands pour la fleur coupée.
Création à Brème d'une Société pour le com-
merce des fruits. — Il vient do se (nrmor à Brème
une Société ijui s'intitule « l'ruchlhandelgesellschafl »
(Société pour le commerce des fruits).
Biiin que la nouvelle Société ait avant tout pour but
d'importer des Oranges italiennes destinées non seule-
ment il la consommation locale brèmoise, mais aussi à
celle des grands centres voisins, tels que Hanovre, nos
producteurs, il semble, devraient faire leurs ellorls pour
s'assurer une iilaco dans ce commerce qui en est tout a
lait à ses débuis. Les chiffres ci-après, empruntés à la
(«lalistique brèmoise la plus récente démontrent, en
eflel, combien l.i siiuali<m est susceptible do s'améliorer,
.Mors que Hambourg importe environ .M) millions do
kilogrammes d'Oranges par an, il n'est arrivé a Urémo
en l'.IOl que 878. S27 kilogrammes de ces fruits, dont
T.'jO.liO venant île Handiourg et lO^.l'.i'i il'Anglotorre.
L'importation direib- d'Italie à Brome n'était encore
que do •.'!). 401 kilogrammes et celle d'Algérie était nulle.
Expositions annoncées. — Une lîxposltion générale
d'horticulture aura lieu a Monrg-la-Meine (Seine du l'-an
1 i .soplombre llKC. l'.tant donné la proximité de Paris et
l'miportance horticole de Bourg-la-Ueine, on peut pré-
voir que cette exposition sera un succès. Los doujandes
lie programmes et d'ailmisslon doivent être adresséosà
M. (^anJelot, maire «le Uourg-la-Uoine. président de
l'Exposition, avant le 'J5 août, dernier ihlai. Ajoutons
que le commissaire général de rExi"'silion i»! M. Nom-
blol, le pépiniériste bien connu.
Mémento des Expositions
Lille, mai à soptombrc. Exposition internationale générale.
Dammartin (Soino-ct-Marno), aoiU. Exp. horticole et des
beaux arts.
Besançon, IV- 17 août. Exposition générale.
Bourg-la-Reine, .lu t> au li sept. ICxposilion générale.
Bonlogne-sur-Seine. du 2il au 24 sept. Exposition générale.
Pau, lin septembre (Congres poniologique) de la Sociolo
pomologiquo do Franco (fruits de table) et do l'Association
fran(;uise poniologique (fruits à cidre) et à cotte occasion
exposition générale et internationale de fruits, plantes, ma-
tériel, etc.
Amiens, 19 octobre. Congrès pomologiquc,
Angers, 7-16 novembre. 7" Congrès de la Société française
de (Ihrysanlliémisles et exposition spéciale do Chrysan-
thémos.
Anvers. — Du S au 10 novembre 1902, concours interna-
tional lie Chrysanthèmes.
Elbeuf s-ll novembre. E.vposilion de Chrysanthèmes.
Armentiéres, '.'-lo novembre. ICxposition de Chrysanthèmes,
do fruits et légumes.
Alger. Ul.'i ot li'i novembre. Exposition de fleurs, fruits,
léj;uiiios, plantes industrielles.
Coutances, 15-17 nnvombro. Exp. do Chrysanthèmes et fruits.
Petites nouvelles
L'Ambigu jouo en ce nioniont une pièce nouvelle: La Fleu-
riste lies Iliillcs. l'n décor de cette pièce représente l'inté-
rieur d'une serre, pris sur nature par M. Jambon, chez, un
liorlicultour do .'^urosnes; l'effet de ce décor est saisissant.
Il résulte d'oxpérioncos pratiquées par .M. l'runet, et dont
.\l. Caston Bonniei a dornièrcmont rendu compte a l'Aca-
déniio dos Sciences, que lo traitement dos invasions pri-
maires du Hlack-rot est surtout eflicaco. Il est indispensable
de sulfater les Vignes dès lo développement dos feuilles ol
do dix on dix jours. Les effets des sulfatages sont meilleurs
lorsqu'il plout quelques jours après.
Dc>s progrc's importants s'acc<miplissent en ce moment au
Jarilin botanique do Saint-Pétersbourg, sous l'habile direc-
tion do. M. l'ischor de Waldhoim. C'est ainsi (|uo des Cours
féiiiiiiins d'Agriculture y ont été ouverts le 20 mai dernier.
Le nombre d'élovos admises est do 41. Lo Jardin a com-
mencé, dans des proiiortions considérables, dos expériences
sur Y EU'ctroculturc îles plantes potagères et autres, d'après
un système dil à l'ingénieur .\I. Pilsouilsliy. Enfin, on nous
annonce la nominalicm do .M. W. H. Lipsky, comme bota-
niste en chef du Jardin.
Nous lisons dans la FcuiUf iV Informations du .Ministère
do l'Agriculture cpio la récolte des fruits, en Bavière, sera
médiocre. Los fruits à noyau manqueront principalement.
Uuaiit il la Vigne, sa floraison est achevée, et son étal acttiel
promet une récolte appréciable,
A Porto-Rico, les Cafés sont superbes. On évalue la pro
duclioii prochaine à environ (JOO.iXÎO kilogr.
En .\uslralie, la sécheresse a été grande et prolongée.
Elle a exercé do nombreux ravages dans la Nouvelle-Galles
du Sud principalement, et elle persiste dans le Qucensland.
Lo Société d'horticulture de Seino-ol-()ise a décerné une
gronde méitaille do vormoil. pour les récompenser de leur
savoir ot do leur activité, à .NI. Lomaire, chef do culture de
M. Mosor, et à .\l. Cioyet, chef do culture «le M. TrufTaut.
Nous leur adressons nos sympathiques félicilotions.
Celte société a on outre décerné, pour longs et loyaux ser-
vices, une méilaillo d'or à M. Autin (Pierrei. jardinier clic/.
M, Auvra\ . à Uailly, ol a .M. Iloulogno. chez .\l. Danlier ; une
médaille de vermeil à M. Losorro (Louis) ; une d'argent à
.M. Arbey (Louis) ot ù .M. Tourel (Martin).
Nécrolog^ie. — Nous avons appris avec regret le
décès do .M. Charles Itovelli. horticulteur à Pallanza
Italie) et i ilui de M. (imer Docugis, le foml.iteur di'
l'importante maison do commission en fruits et pri-
meurs des Halles de Paris.
LE JAUDIN
229
Vibupnum Carlesii
l(■|ll^l
Notre excellent ami, M. Théo. Kckardt, nous a envoyé
récemment do Yokohama, la photographie (flg. llii)
d'inflorescences du Xiliunium Carlesii, Hemsl., espèce
nouvelle très intéressante et particulièrement décora-
tive qui, à notre connaissance, ne doit pas ctre cultivée
en France et dont il n'a pas été encore question dans
aucune pul)lication horticole française; les ouvrnprs :
Mouillefert, Traité des ar-
bres et arbrisseau. r fores-
tiers et d'orrieiiieiit; Uois,
Dictionnaire d'Horticul-
ture; Nicholson ^traduction
Mottet), Dictionnaire pra-
tique d'Horticulture et de
Jardiiiaçie, n'en font pas
non plus mention.
Cet arbuste a été iden-
tifié d'après les herbiers
des jardins royaux de Kew.
Voici d'ailleurs la descrip-
tion publiée dans le journal
de la Société Linnéenne de
botanique (1).
Vibiirnum (Euviburnum) Car-
lesii Hfinst, n. sp. (Corea, Clie-
mulpo, Caries), West Corca
(l'orry). Horbur. Kew.
Arljrisscau couvert d'un
lO)nfntion étoile, à rameaux
florifères cylindriques assez
grcles, glabrescents.
Fcidllcs couitement pétio-
léos, papyracécs, largctiunt
ovales ou arrondies, longues
de 1-2 jioiices ci cent. l\2 ix
5 cent.), nmcronulées, ser-
rées, tomenteuses sur les
deiiJ- faces, jirincipalement en-
dessous, plus p.-iles à la face
inférieure, à nervures do pre-
mier ordre, saillantes, se ter-
minant en dents do scie.
Cijiiies petites, disposées en
ombelles, terminales, briève-
ment pédonculées. Fleurs gla-
bres de toutes parts; dents du
calice ovales, très obtuses;
corolle hypocratériformo (en
entonnoir), à tube raido et
dressé, cylindrique, long do.") à 6 lignes (12 à 1.3 millimètres);
limbe à lobes arrondis, légèrement ondulés, d'environ i\9 de
pouce en diamètre (environ 3 millimètres de diamètre) ; éla-
mines incluses; stylo très court, épais; stigmate capilé.
Fruit non inùr glabre, très comprimé, sillonné, couronné
par le limbe du calice accrescent.
Il est ajouté à la suite de celle description : « en
feuillage et apparence générale, cette espèce ressemble
beaucoup a l'indien V. cotinifolium, duquel il se dis-
tingue seulement par la position strictement érigée du
tube de sa corolle. »
Dans la note qu'il nous adresse, notre correspondant
nous dit que cet arbuste à beaucoup d'analogie avec le
V. iilicalinn, avec celle différence que les feuilles sont
un peu moins larges.
La floraison a lieu au Japon en même temps que
(l)"Einimération Je toutes les plantes connuesdc la Cliino propri'.
de Fttrraose, de Il.'iïnan, de la Corée, de FArchipel Luclni et de.s
îles de llonK-Konjr, avec leur distpibnlifut et synonymie. •> Joiirn.
I.iun. Soc. (Uotany) London, vol. XXUl (lï>SG-88)i page 350.
Fit:. lU;.
relie du Cydonia japonica, c'est-à-dire en avril-mai.
Les (leurs très jolies, blanches, très odorantes, rappel-
lent, mais en plus grand, celles de liouvardia. Avant
leurépanouissemenl les boutons sont légèrement teintés
do rose. Los inflorescences que montrent notre photo-
gravure sont plus petites qu'elles ne le sont habituelle-
iiienl, car elles ont été coupées sur le pied mère qui
fournit les nombreuses boutures pour la multiplication
de cet arbuste. Ces boutures donnent elles-mêmes
des fleurs l'année suivante.
Indépendamment du rolo que ce Viburnum remplira
dans l'ornementation esti-
vale des jardins, il sera
très apprécié pour la fleur
coupée et il permettra à
nos liybridateurs de faire
quelques croisements dont
les résultats pourront être
très intéressants.
Rappelons que les Vibur-
num ne sont pas seulement
(l'excelleiils arbustes très
utilisés dans les plantations
arbustives des parcs et jar-
dins, mais que quelques
espèces et variétés ont eh
même temps de sérieuses
qualités comme arbustes
pour la fleur coupée.
Le \'.Oi>ulussterilis,^\\xs
connu sous le nom de Boule
de Neige, est forcé en
France l'hiver à la façon du
l.ilas sur une assez grande
échelle tandis qu'on lui pré-
fère en Allemagne le V. ma-
crocephalum (V. Fortu-
jie(M, principalement sa va-
riété V. m. Keteleeri {que
l'on désigne aussi sous
le nom de V. m. sterilis).
Celte dernière espèce a
mémo été l'objet de nom-
breuses expériences de for-
çage après avoir été sou-
mise ;ï l'action de l'éther,
et elle a donné ainsi d'ex-
cellents résultats.
Les corymbes à fruits rouges du V. Lantana, ceux
(la V. Opuliis, sont également associés couramment aux
fleurs, dans les compositions florales, par les fleuristes
allemands, pendant les mois d'août et de septembre,
principalement à celles de couleur rouge orangé : Tri-
l<i,na, Montbretia, Dahlia Cactus, etc., ce qui leur per-
met d'obtenir de très jolis eflets.
La Viorne Mancienne [\. Lantana] a des qualités
comme arbuste de sous bois et garnit fort bien le des-
sous des hautes futaies, où beaucoup d'arbustes ne
résistent guère ou ne donnent qu'un feuillage chétif et
une maigre végétation.
N'oublions pas que le Laurier-Tin est également un
Viburnum, le V. Tinus, et que cet arbuste, malheu-
reusement un peu sensible aux hivers rigoureux de la
région parisienne, est également précieux, aussi bien
pour les plantations des massifs que pour la culture en
pots et la vente dans ces conditions, pour les cimetières
aux approches des fêtes de la Toussaint et des Rameaux.
Viburnum Carlesii.
330
LK JARDIN
Son feuillage persistant et ses inflorescences aux bou-
lons carminés avant leurépanouissempnt,blanclieslors
decelui-ci, qui a lieu de l'automne au printemps, n'étant
inlorrompu que par les fortes gelées, sont très appréi'iés
(les fleuristes. Aliikht Mmmi:m':.
Blanchiment et conservation des Céleris
Il y a plusieurs manières de blanchir les (Céleris. Il
n'est pas inJilIérenl de ehoisir l'une ou l'autre : leur
adoption dépend, d'une part, de l'époque à laquelle le
Céleri se trouve ;i point pour être blanchi, et, d'autre
part, de celle à laquelle on veut le consommer.
Il existe, de même, plusieurs fac.-ons de conserver les
Céleris en hiver, et l'adoption do l'une ou do l'autre
dépond di- l'époque plus ou moins tardive à laquelle on
voudra les consommer.
Selon que les r.i'leris ont été sonn'S puis repiqués plus
ou moins tôt on sème do février jusqu'en juin leur
récolle commence en juillet pour se prolonger tout
l'hiver. I.e premier (iéleri qui se recuite est le Céleri
plein duré Cliemin, que les maraichcrsplantent sur leurs
couches ;i cloches, dos qu'elles sont débarrassées de
leurs derniers Choux-Hours et de leurs dernières
Carottes. Ce Céleri, par suite de la coloration jaune do
son feuillage — caractère d'éliolat habilement sélec-
tionné et lixé par l'habilo maraîcher dont il i)orte le
nom — a peu besoin d'être blanchi arliliciellemenl.
Tipulofois,oii pourra lui appliquer, le cas échéant, le très
simple pro<édé de lilancliinient que nous préconisons
pour tous les Céleris de première récolle. Avec ce Céleri,
les variétés qui se cultivent pour être récoltées les pre-
mières sont le Céleri iileiii hlanc d'aajeiil ( While l'iume
Céleri/ des Américains , le Céleri iilei/i hhinc court hiitif
et le Céleri jilei/i lilimc court à grosses ct'ites. l'Hiimerés
ici par ordre do pré'cocilé. Dans les cultures potagères
bien entendues, ces Céleris sont contieplanlés dans des
planches de salades à végétation plus rapide, telles
que Romaines ou Laitues d'été, Chicorées frisées et
Scaroles. Toutefois, les pieds do Céleris ainsi contre-
planlés peuvent être parvenus à [loint pourélre blanchis
avant l'enlèvemonl des salades. Il ne saurait donc être
question do « butter » les Céleris {ivec la terre qui les
entoure, sous peine de nuire ii la végétation enviroiinanle
et de la salir. Il n'en est pas plus question sur les
couches ou est planté le Céleri Clieinin\ le <léplacement
du terreau et du fumier aurait vile fait de le faner.
Aussi se sert-on souvent, pour en parfaire le blanchi-
ment, lie paille avec laquelle on recouvre la plantation.
Mais ni>u8 avons toujours trouvé dos inconvénients à
employer la paille, surtout sur les contreplantalions;
elle salit le jardin, elle se iléplacc au moindre coup de
vent, elle pourrit les salades quand il pleut. Aussi
avons-nous adopté le procédé suivant, pour tous les
Céleris que nous récoltons au mois d'aoï'it : nous eiire-
loiijKiiis chaque iiicd île Céleri d'un rieu.r Journal mnin-
teiiu par ili-ux liens do raphia, l'un un peu au-dessous du
sommet, l'autre près «le la base.
Une l'on no dise pas qui- le procédé est conti'ux : les
« bouillons » de vieux journaux, au poids, sont pour
rl(<n Uue l'on ne dis<- pas non plus qu'il est lent : il est
plus court, en somme, que los soins a apporter au
maintien et à l'onlevuniont de la paille, parfois mémo à
son renou\ ollcmont. Nous avons vu pour la premièro
fois employer ce procédé, il y a cinq ou six ans, par le
jardinier-chef de l'Asile Sainte-Anne, M. Daulhenay,
qui le tenait, m'a-l il dit. d'un « journaliste américain ».
l/cmploi de vieux jnurnau.\ i.onr lo blanchiment ilu
Céleri en été possède, en outre, le grand avantage d'en
éviter réchauffement. En effet, le blanc du papier pos-
sède la propriété de repousser les rayons solaires. On
Conçoit que si nous employons de vieux journaux, c'est
que, achoti' au poids, c'est le papier blanc le plus avan-
tageux. Nous ne conseillerons évidemment pas d'em-
ployer ilu papier blanc à bouquets, mais ce serait la
perfection mémo.
A la suite de ces cultures estivales de Céleris, vient
surtout celle du Céleri plein blanc court à ç/rosses cotes.
qui se récolte depuis septembre jusqu'à l'arrièro-saison.
Ce Céleri est planté à plein carré, ordinairement en
rayons ilistanis do 0'"30 environ, les pieds espacés de
t)"'3() sur les rangs, et en quinconces. Ils se trouvent
donc ainsi, dans le sens de la largeur, à O^CO les uns
des aulres. Cet écartemont permet le bultage de chaque
pied, en ramenant le plus liaul possible, lo long de la
plante, une quantité suffisante do la terre qui l'envi-
ronne.
Néanmoins, nous préférons planteren rayons distants
de O'".jo les uns des autres, et espacer, sur le rang, les
piedsiiO^ÏJ seulement, sans nous préoccuper d'observer
le iilacement en quinconces. Tour les cultivateurs qui
auraient encore du Céleri à planter en grand à l'heure
011 paraîtront ces lignes, nous conseillons jilutôt ce sys-
tème. Il facilite l'opération du butlage en ee sens que
l'ouvrier a moins à porter l'outil à droite et à gauche et
qu'il arrive plus vite au bout du carré. Mais il présente
surtout le grand avantage de permettre, pour ce budage,
l'emploi de la houe à bras Piller, à socs démontables,
variables suivant les travaux à opérer. Les socs à liulter
étant lixés à colle machine, que l'on passe tout d'une
haleine entre los rangs, son emploi produit une très
gramle économie de main-d'o'uvre. C'est encore dans
les cultures potagères de l'Asile .Sainte-Anne que nous
avons observé, il y a cinq ou six ans, lo bon fonction-
nement de celle inelhode.
Le Céleri qui so cultive de préférence pour la conser-
valhm hivernale est lo Cé'leri Turc grand, auquel on
peut ajouter le Céleri viole'.; on iieut encore les idanler
en ce moment. Ces varii'lés sont choisies à cause de
leur haute taille, parce que le meilleur moyen d'en
obtenir de la bonne salade en hiver est de les conserver
à l'abri on les enterrant en partie, ce qui donne du blan-
chiment sur une grande longueur. Voici comment l'on
procèile :
Une ]ilanclio du jardin est creusée à environ l)"'70 de
profondeur. L.i terre est rejelee, par moitié, sur les deux
cotés de la planche. Le fond do la fosse, ainsi formée,
est ameubli par un labour profond. Dans ce labour, les
pieds de Céleris sont mis Iransversalemenl en jauge,
peu inclinés — seulement pour que la terre contre
laquelle on les acrole lionne d'elle-même — en rangs
distants do 0"'-M les uns des aulres. Sur l'espace de
O^ifO ainsi réservé, on ajoute, entre deux rangs do Céleris
déjà jilacés. do la lerro prise au fur et a mesure sur les
cotes de la fosse, do manière que les pieds de Céleris se
trouvent enterrés a une profondeur de (l"'.30 environ. Le
feuillage de la partie supérieure des plantes émerge
ainsi au-dessus des jauges, à environ 0"';t(i de profon-
deur par rapport au niveau du sol, et 0"'('iO environ par
rapport a la bulle de terre qui entoure la fosse. Dos
«•clialas, pieux ou perches sont ensuite places au-dessus
de la losso transversalement, de mèlr<' en mètre, les
deux bouts de chaque pieu consolidés sous la ti-rro de
la liutle.
Tant que la lompôralure est douce, la fosse ot laisséi'
on cet étal. Dès que les gelées sont à craindre, on la
recouvre de paillassons, que supportent les pieux placés
Li-; JAUDIN
231
on travers et au-dessus. C'est soulenicnl si lo froi'I con-
tinue à sf^vir et si l'on craint que la couverture de pail-
lassons no suffise plus à préserver les C(''loris de In
fiflt'O, qu'on recouvre les planli's de paille en conililaiit
ainsi la fosse. Mais le point capital do la conscrvalioii
duCt'leri estd'enlovor toutecuuvorlure dès que le temps
redevient doux.
Parce procc^di-, nous avons vu dos fosses de C.iMori
continuer à vé^jéter (|uelqui' pou en plein hiver, et
donner, an fur ot à mesure dos besoins, de la salade
parfaitement saine bien qu'entit-remenl blanchie.
J. Fu. 1''avaiiii.
-t^ez^to-K^^i-
Le Pieea Omorika
Ladécouvprle en Kurope d'un arbre nouveau, surtout
si cet arbre appartient à la famille des Conifères, est
un des faits les plus intéressants au point de vue do la
géographie botanique et de la dispersion des végétaux
à la surface du globe. On se rappelle la sensation que
produisit l'apparition de VAhies Phisapo dans les
Sierras espagnoles; celle toute récente de la variété
gnllica du Jitniperus tlnirif'era, aux environs de (Ire-
noble, s'adressait plus spécialement aux botanistes.
(Juant au Picea Omorika, c'est vers 187(i qu'un bota-
niste serbe, Joseph Pancic, en lit connaître l'existence.
Sous le nom vernaculaire à'Omorika les indigènes con-
naissaient depuis longtemps un bel arbre, de grandes
dimensions, qui r('>pond aux caractères suivants :
Cyme pyramidale, à rameaux courts presque verti-
cilh's, les supérieurs dressés, les moyens horizontaux
et étalés, ceux de la base pendants avec les oxtrémilé's
arquées et ascendantes; ramulos hérissées; feuilles
solitaires, dressées ou incurvées, longues de 1 centi-
mètre environ, sensililement planes, rarement quadran-
gulaires, à nervure saillante sur les deux faces, acumi-
noos aiguës ou bien obtuses surmontées d'une petite
pointe cartilagineuse, remarquablement glauques à la
face supérieure; cônes petits ne dépassant pas 5 centi-
mètres, d'un beau violet dans lo jeune âge, puis à la
maturité brun-rougeàtre méli' de gris cendré, oblongs,
dressés sur des rameaux de longiieur variée, étalés ou
pendants, à écailles arrondies atténuées à la base,
striées sur le dos, denticulées aux bords; bractées
oliovales-cunéiforines, denticulées au sommet, beau-
coup plus courtes que les écailles; graines petites, obo-
vales, trois fois plus courtes que l'aile qui est obovale-
cuni'iforme, légèrement oblique, à bords entiers ou à
peu près.
Le caractère le plus saillant du nouvel arbre, c'est la
glaucescence de la face supérieure des feuilles, glau-
cescence due à la présence sur celte face de stomates dis-
posés en série linéaire. Le Picea orioitalis, auquel il
ressemble, ne présente pas cette particularité qui le
r.ipproche au contraire de plusieurs espèces de l'Asie
orientale, telles que Picea Gleh/ii et P. Àlcockiana. Du
di'rnier, qui lui ressemble le plus, le P. Omorika se
distingue par sa couronne conique, par la forme de ses
feuilles, par ses cônes plus petits. Outre l'absence de
b.indes glauques à la face supérieure des feuilles, lo
Picea orienlalis a ces derniers organes plus courts,
plus aigus, pointus et nettement quadrangulaires sur
une section transversale; dans le P. Omorika les feuilles
sont presque toujours obtuses et aplaties, elliptiques
sur la section. Il semble donc que le Picea Omorika
doive, non pas être considéré comme une forme du
P. orienlalis, mais bien comme une espèce propre. Il
faut ajouter que les caractères anatnmiques qui jouent
un rôle si important, dans quelques genres du moins,
au point de vue de la spécilicilé- des plantes, militent
en faveur do cette ilernièro opinion. Ce n'est d'ailleurs
qu'après avoir limgtomps hésité, que Pancic décrivit
celle remarquable plante, après l'avoir soumise à
l'appré'ciation cl à l'examen d'hommes tels que l'illustre
Al. liraun et C. Koch, lo mailrc incontesté de la Den-
drologie. l'ancic en fit un l'iiiua dans le sens que Linné
attribuait à ce terme générique qui renfermait avec les
l'ins, les Safiins, les l'',;Mcéas, les Cèdres et les Mélèzes.
Mais des caractères biologiques de premier ordre ne
permettent pas de sanctionner cotte réunion d'êtres
aussi dissemblables entre eux. C'est bien un Picea,
à cônes dans lesquels ])orsistenl les écailles, le « Ser-
vian Spn/ce » des botanistes anglais.
La répartition géographique de cette Conifère est des
plus remarquables. Découverte dans le sud-ouest de la
Serbie par l'aneic prés do Zaovina où elle est peu
répandue, on la retrouva plus abondamment à Crvena
Sierra près Raslis te puis ;i.)angac près deStula en Bosnie
et autour de la Tzernagora. Depuis elle a été revue par
tous les botanistes qui se sont oecupi's de la flore de
l'F.urope orientale, par Asehcrson, Bock, Bornmiil-
ler, etc., on Serbie, en Bosnie et dans le Monténégro
dû partout elle est connue sous le nom d'Oawrika. C'est
un arbre qui ne pousse guère au-dessous de 950 mètres.
A cette altitude il croit en compagnie des Pins d'Autriche
el sylvestre, du Ilètre, de l'Epicéa, du Tremble, do
VOstri/a, du Carpiaas di/inensis, du Coudrier, du Saule,
du Spirœa ca/ia. Le sol crayeux ne présente que 16 cent,
d'humus avec une température de lô" à 10 cent, de pro-
fondeur ; la température au soleil varie do 24° à 32°. Les
jeunes exemplaires sont nombreux.
Entre IKK) et 1120 mètres il fait sa société des mêmes
arbres que plus haut, du Sycomore, du Rhanunis J'al-
la.r, du Louicera alpigena, etc. Le sol est encore à base
de craie mais fornu; supérieurement d'humus noir
sur une épaisseur d'un demi-mètre. A midi et à l'abri,
la température atteint au mois de juillet 21°, au soleil 28°5
el descend la nuit à 15° 8. En hiver, on observe 16° au-
dessous de zéro. Quant au sol, ;ï une profondeur de
iO centimètres, le thermomètre y accuse encore une
température de 9° qui remonte à 14° à 10 centimètres.
Le Picea Omorika peut être considéré comme un des
rares survivants des temps géologiques, au sein do
l'Europe. Ce qui apporte une conlirmalion à celle hypo-
thèse c'est la découverte récente faite par le D'" AN'cber,
de Brème, dans les terrains anciens des marais d'Aue
tlans les montagnes de la Saxe, de feuilles, de cônes, de
pollen el de graines d'une Conifère qui présente les
plus grandes ressemijlances avec l'Kpicéade la Serbie,
de la Bosnie, du Monténégro et de la Bulgarie Orien-
tale. On a pu, à juste titre, donner à en végétal le nom de
Picea oiiiorikoides. l'.t puis la présence d'un représen-
tant d'un groupe asiatique en Europe est-elle plus éton-
nante que celle do colonies extrêmes au Cedras Lihaiii
en Algérie el dans l'Himalaya, où elles constituent les
Cedrus atlantica et Deodara ; que celle encore du Pinus
/'ewce, Gris., localisé en Macétloine;du Pinus excelsa de
l'Inde, qui pousse une pointe dans les montagnes de la
Grèce, fournissant à la flore européenne un représen-
tant du groupe de» Pins a cinq fouilles.
P. IIauiot.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la coixUlioit expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin.
232
Lli JAKDIN
L'Art dés décorations de table
Les idées nouvelles, la mode capricieuse ou imilative,
les besoins de chanpemonls, apportent dans l'arl lierai,
de continuelles modilicatintis. Les décorations détailles
sont comme les autres brandies de cet art, soumises à
ces évolutions successives. Comme caractère principal
nous si}.'nalerons que l'on s'impose moins de placer aa<-
centre le seul motif important. On ne se tient plus
exclusivement aux grandes corbeilles de Heurs et aux
volumineux surtouts fleuris d'il y a quelques années. De
ce coté on observe plus judicieusement l'aspect, la véri-
table fonction dos Ilours et des feuillages et l'on se mol
en harmonie avec les idées d'art moderne. Tout en
«'inspirant dos préciosités de la gracieuse époque,
quelques lleuristes créent des types de décoration qui
resteront, car ils ont le mérite de la nouveauté origi-
nale ou un charmant cachet de finesse et de distinction.
Certains d'entre eux ont innové un genre personnel de
beaucoup de caractère. M. Debric-Lachaume sait obtenir
avec les Orchidées, des compositions de grande allure,
qui gardent leur unité, malgré la liberté des lignes, dont
l'aspect llou et vaporeux, les nuances douces, les
formes délicates et souples et la grâce ondoyante,
impriment à l'ensemble un très grand charme. Sa déco-
ration de table on Orcliidées à la dernière exposition
d'Horticulture était merveilleusement ordonnancie et
l'un des bons exemples de ce genre.
M. Kdouard l»el>rie recherche des eflets dans les oppo-
sitions ou les harmonies de formes; il veut des lignes
pures, impeccaliles, inspirées par les essais d'art mo-
derne; mais il les cherche aussi dans l'interprétation
lie belles créations des époques Louis XV et du
I" Empire.
M"" Chénier procède diffléremment ; elle aime les
décors Pompadour un peu mièvres, de beaucoup de
gracilité, et elle obtient de fort jolies choses dans ses
discrètes associations d'étofles et de fleurs et dans ses
harmonieuses combinaisons de nuances.
C'est encore ^L Henri Slaffolani qui demeure original
dans dos créations où les objets autres que les llcurs
elles feuillages ont un rôle plutôt effacé. Le placement
des liges, des feuilles, des Heurs épanouies, cntr'ou-
verles ou en boutons, est étudié de façon à en tirer dos
eflets marqués résultant des oppositions do formes et
de couleurs. Sa décoration de table à la dernière expo-
sition d'Horticulture a été une révélation.
Ce sont là des genres aussi différents dans leur con-
ception que dans leur exécution et que nous aurons
l'occasion de mettre en relief en plaçant les exemples
sous les yeux de nos lecteurs.
L'arl moderne n'a pas été sans influer sur les ten-
dances des nouveaux arrangements. 11 on est de même
en ce qui concerne les progrès industriels et l'associa-
tion do la lumière électrique aux Heurs, dont quelques'
timides essais ont été tentés, et qui n'a pas encore dit son
dernier mot. Avec son aide bien des fantaisies si ront
permises et l'imagination des fleuristes n'est pas près
d'être tarie. Nous avons eu personnellement l'occasion
d'étudier et do faire exécuter de grandes décorations do
tables, pipur lesqu<'llcs nous nous sommes attaché à
obtenir des eflets «l'un autre genre, en traitant cela d'une
façon plus moderne.
•
• •
Noire planche on photuchromograviire repruduil
l'aspect assez exact do coinposjtion.s florales photogra-
phiées on Couleurs directemont d'après nature. Nous
aurons encore l'occasion de montrer prochainomonl
une autre planche, également en couleur, d'une superbe
gerbe.
C'est d'abord un bel essai d'art dans la décoration de
table Mmpire qui constitue une trouvaille de grand style.
M. Ivlouard Debrie a été fort heureusement inspiré
dans la conception et la mise en o-uvre, avec beaucoup
de pureté, di' la décoration des tables, des principes
d'art synthétisant ce style classique plutôt sévère, mais
qui a pranii air, et en son exécution parfaite empreinte
d'un grand sentiment de vérité.
Au centre de la table est une grande glace oblongue,
formant chemin de table et bordée d'une galerie en
bronze doré, sur laquelle se dressent trois sujets d'or-
fèvrerie, celui au centre plus important dont les cnné-
phoros supportent chacune une corbeille en forme do
coupe. Les Heurs sont fort bien assorties : la couleur
jaune vif des Oncidiian Marshalli s'harmonise avec
les tons mats du bronze, tandis qu'une habile opposi-
tion est obtenue par le mauve des Callleya et que l'en-
semble présente d'heureuses consonnances chroma-
tiques.
Dans chacune des corbeilles émergent, parmi la
vaporeuse verdure des As/iaragiis pltimosus, des Roses
Mai-échal A'/e/ et des Calllei/a tandis qu'en dessus
s'élèvent en jets capricieux, les multiples papillons
jaunes des inllorescences û'Onricliuin, dont la liberté et
la gracilité des lignes adoucit un peu la sévérité et la
raideur de celles du surtout; toutes ces fleurs se reflè-
tent agréalilement dans la (.'lace, planent au-dessus des
couverts aux armes napoléoniennes, ou, conme l'a fort
bien dit .M. Sauvage, tombent comme une pluie de
sequiiis d'or vers la nappe toute blanche. Cà et là, de
la galerie qui entoure la glace, jaillissent d'autres
grappes des mêmes fleurs, quelques Caltlei/a, tandis
que des rameaux d'.4,<7Jarrti/MS contiennent leurs élancés
capricieux.
Malgré ce semblant de liberté dans l'arrangement
des fleurs, les lignes principales ne sont aucunement
dissimulées, l'ornementation reste en complète har-
monie avec elles; les autres détails d'arrai;gement :
chaque couvert entouré d'une couronne civique en
feuil'age de Myrte perlé de boulon d'or, retenu par un
nœud de ruban mauve, les menus au chiflre impérial,
fleuris d'un piquet de boutons d'or et le retombé de la
nappe, serti d'une guirlande horizontale de Myrte dis-
posée avec une symétrie impeccable, accusent encore
plus ce souci de vérité.
C'est une décoration de grand style et de beaucoup
d'allure qui n'aura corlainement pas son application
partout ni souvent, mais qui est imposante et quelque
peu majestueuse.
Il faut en eifet se la représenter dans son véritable
cadre, c'est-à-dire dans une vaste salle à manger de
style Empire et non dans une serre et dans un espace
trop exigu pour sa mise en valeur, ou son clTct s«
trouve neutralisé par cette lumière crue trop uniforme,
sans aucun encadrement, tentures, meubles, objets,
d'artdu môme style, qui no jieuvent que rehausser l'en-
semble et mettre les détails en relief.
Nous voulons donc croire que les critiques qui ont
été émises à son sujet par un de nos confrères, résul-
taient surtout d'un examen trop liàtif, nullement rai-
sonné, insuffisamment approfondi, dû à la premicTe im-
pression. .Notons encore que ce n'est pas seulement une
pièce d'expo.'-ition ; que son exécution est réellement
prati(|uc et qu'aucun des objets qui la décorait n'était
gônant ni impossible.
Ce n'est certes pas dans un dinor familial ou amical
que l'on songera a exécuter une décoration de ce genre ;
l.l'. .1 \ltl>l\•
lM•:(;l)HA ri(i\ iii>; rAHLi'; aut miiihchxI':
DIOCdliAllnN m; TAlil.K IvMIMHI';
LR JARDIN
233
mais au conlrairo dans un dinor do ^'ala, de ccTÔmonio
ou une grande miso en scènii est de rigueur. Or, ces
dinors sont tellement expédiés rapidement que, inaigré
un service compliqué rien ni^ gène, môme pas la palme
couronnant les tons des couverts; rien n'est aliaissé ni
dérangé. I, 'ensemble garde celte liolle et grandio.siî
ordonnance, cette impeccaliilité du style qui ne peut
manquer de produire une impression de luxe, de goût
et <io grand art.
VA puis, (piand ce no serait exécutable que partielle-
nuMil, ne doit-on p;>s félicilrr ceux qui, à culéde choses
couramiEieiit applicables, f^nt l'éducation esllu'llque ilu
public en synllu'lisnnl l'art lloral et en montranl de si
i)elles composilions qui élèvent et affinent le goi'itVS'il
fallait se tenir aux choses courantes, et ne faire aucun
elTnrl, ne montrer que du déjà vu, on se lasserait, et ou
serait le progrès ?
* •
Cette seconde décoration do table vise moins le grand
effet et est destinée à figurer pour un diner plus intime.
Au lieu d'une table rectangulaire ou ronde, M. Edouard
Dobrie, qui en est également l'auteur, a choisi la forme
d'un losange aux coins arrondis. Le motif au lieu d'ètro
placé au centre de la table, comme c'est le cas habi-
tuel, se trouve sur l'un dos angles et projette ses fleurs
en avant. L'arrangement est conçu do telle façon qu'il
masque délicatement ce qui est derrière la table et que
tous les convives se trouvent en face des fleurs, la per-
sonne présidant ayant sa place dans l'angle vis-à-vis de
cette corbeille.
C'est ce qui explique l'importance de cet arrangement
qui n'aurait aucune raison d'être dans un autre cas.
L'armature de celte vaste composition est constituée
par des tubes de plomb courbés d'une façon élégante
et un peu d'après les lignes de l'art moderne, leur
extrémité, dans lesquelles sont des fleurs, dirigées vers
les convives.
Dans la disposition des fleurs et des feuillages, on
s'est tenu en dehors de la banalité habituelle désespé-
rante, et ces tubes qui ont l'air de vieux élainsne sont
pas dissimulés et apparaissent de place en place à tra-
vers les feuillages et les fleurs.
Les feuilles transparentes et fort délicieusement
colorées des Caladium du Brésil et du charmant C. ar-
gyriles s'enlèvent au-dessus et parmi de longs rameaux
iX'A'Hiarapus plumosus qui serpentent, vont jusque
sur la table, alors que les fleurs de Caltlei/a,de longues
grappes d'Oclontoglossiim crispnm s'élancent et s'in-
clinent élégamment, dominant cette masse d'une agréable
tonalité et y ajoutant leur teinte blanc carné. C'est la
encore une pièce d'exposition non dépourvue de carac-
tère pratique.
«
Mais, à part quelques tentatives, le genre moderne
des décorations de tables n'est pas encore suffisamment
indiqué, la formule n'étant pas définitivement trouvée,
car on semble se soucier plus du sentiment que des
règles. T'ne impression d'art en tout, voilà la princi-
pale amliilion des recherches actuelles. A défaut de
pouvoir formuler une esthétique particulière aux tcii-
ilances contemporaines et d'établir un classement cl
une critique suffisamment précis en ce qui concerneles
nouveaux arrangements, il convient de se borner à
signaler les essais en les complétant par les indications
suggérées par leur conception, leur ordonnance et leur
exécution, ce que nous ne manquerons pas de faire au
fur et à mesure que cela se présentera.
AlUEKT MAUMIiNl'c.
I_ies -A_ncolies
Los Ancolios [Aquileijia] sont <les plantes vivaces,
herbacées, la plupart rustiques, très ornementales
autant par la grandeur de leur tige fort élancée attei-
gnant jusqu'à U^SU de hauteur, que par les variétés du
cidoris et de forme de leurs fleurs, tantôt sidilaires,
tantôt paniculécs, avec pétales prolongés à la base en
éperons variant de longueur et quelquefois incurvés.
D'une culture très facile, sauf \'A . a/jjùm e[VA. pyrc-
lutica qui sont des plantes alpines, les Aqiiilenia
devraient figurer dans lo\is les jardins. Les variétés
horticoles à (leurs doubles que l'on voyait autrefnis chez
les amateurs, paraissent aujourd'hui diMaissécs, et, si on
rencontre des Aquilegia dans les collections, ce sont
des hybrides de l'.l. co:rulea au,\ formes et couleurs
élégantes, je le reconnais, mais qui n'ont pas pour moi
le charme de l'espèce type.
C'est dans les espèces montagnardes qu'il faut cher-
cher les fleurs aux couleurs franches et vives, qui ren-
dent ces plantes si séduisantes.
Les Aquilegia occupent dans le monde un vaste
domaine. Elles ont plusieurs patries : l'Europe d'abord,
puis l'Amérique du Xord, et enfin la région de l'IIima-
laya, enAsie; c'est en les groupant par patrie que nous
nous proposons de les étudier.
S L — Espèces européennes.
Celle qui se présente à la plus faible altitude dans
toute l'Europe et en Erance, estr.4. vulgaris dénommée
quelquefois Gant de Xotre-Dame, aux fleurs lileu foncé,
avec éperons très incurvés ; cette espèce se plait
dans les débris de rochers, et c'est dans des berges
rocailleuses en bordure des bois, à Conlrexéville, que
j'en ai recueilli lues premiers sujets.
L'.l. alpi/ia, plante alpine, se trouve à une beaucoup
plus haute allilude que l'.l. vidgaris, entre 1,S00 et
1,(500 mètres dans les lieux frais et ombragés des hautes
montagnes de Alpes. Les feuilles sont élégamment
découpées, avec des tiges florales d'une hauteur deO"'CO
environ, munies de grandes fleurs d'un bleu d'azur.
Ce qui distingue notamment r.4. alpina de VA. vul-
garis, c'est que les fleurs du dernier sont plus fermées
et plus petites que celles de l'.4. alpjina, avec pétales
courbés au lieu d'être droits.
La culture de l'.l . alpiiut est assez délicate ; il faut le
placer sur rocher à mi-ombre dans un sol poreux et
frais. L'.l. vulgaris, au contraire, peut se cultiver sur
pelouses sans précautions particulières.
Citons encore une autre variété spécialeaux Pyrénées,
plante de hauts sommets, VA. pyrenaica aux feuilles
crénelées munies de tiges florales grêles, ne dépassant
pasO™2.5; les fleurs, d'un bleu foncé, ont cinq sépales et
cinq pétales se prolongant en éperon.
La culture de cette plante assez délicate doit être
essayée sur rochers, en terre de bruyère, terreau de
feuille et sable. Citons encore en Europe, l'.l . olympica,
se trouvant en Grèce sur le Mont Olympe, aux grandes
fleurs bleu pâle aux pétales blancs; et l'.l. tlialictrifolia
originaire de Tyrol, plante pubescente avec petites
fleurs bleu foncé.
Parmi les espèces américaines, l'honneur revient à la
belle des belles, l'.l. cœrulea, aux fleurs bleu d'azur et
blanches, munies d'éperons de C^Uô de longueur, enfant
des Montagnes Rocheuses, et qu'il faut cultiver sur
rocailles comme l'.l. alpina et VA. chrysantha, aux
234
LR JARDIN'
fleurs jaunes teintées de rouge à rextrémilé, originaire
de la Californie. L'.l. fnrmosn est aussi une des plus
belles variétés, aux fleurs d'un beau rouge; l'.l. cniia-
(lensis. plante montagnarde, originaire du Canada,
aux feuilles glaucescenles, aux (leurs rouge mêlé de
jaune, avec cette particularité que les sépales sont
plus longs que le limlie des pétales. L'.l. Skitinei i, voi-
sin de l'.l. ctiiiadeiisis, avec Heurs plus grandes «le
couleur rouge et jaune.
Ces deux demii-res espèces sont peu délicates à la
condition de trouver un sol poreux, léger cuninic du
sable et de la terre de bruyère.
S.'i. — ICsiicces asiatiques
l.es espèces de Sibérie sont faciles à cultiver; nous
citerons d'abord l'.l. (jlnndulosa, d'un beau bleu avec
éperon très nuancé, espèce très rustique et remplaçant
souvent dans les collections l'.l. alpitia el l'.l. rœnilva,
moins faciles à acclimater; VA. airojjurpiirea aux
Heurs pourpres ou violet foncé, avec éperon droit et
sépales cle la longueur des pétales, plante égaletncnt
très facile à cultiver; l'.l. sibirica, aux fleurs lilas,
d'une culture moins facile, à essayera mi-ombre ilans
les rochers; enfin l'.l. viridi/lora, aux (leurs blanches
odorantes très appréciées.
Je citerai aussi deux espèces de l'Himalaya : L'.l . /'/■</-
flans iliMnandant le plein soleil, aux fleurs blanches,
queli|uefois pourpre pâle, aux éperons grcles, Ic^iè-
rement courbés; l'.l . ;il/iitc>i île même couleur, plus dif-
flcile à cultiver que le précédent. Il s'agit simplement
la des espèces que nous considérons comme les plus
intéressantes, car nous estimons qu'il faut cultiver en
rocailles les espèces alpines; en massifs ou isolées sur
pelouses les espèces alpestres, de préférence à toutes
autres espèces, parce qu'il n'en est pas de plus déco-
ratives.
La multiplicaliiin des Ancolies peut se faire trcs faci-
lement pour toutes les espèces alpeslrespar la division
des pieds, à l'automne ou au printemps.
La multiplication par semis est è^'alement très facile
et c'est la seule à employer pour les espèces alpines.
l'ne précaution indispensable a prendre, c'est de
p'anter les dilTérenles espèces et variétés d'.\ncolies
à une assez grande distance les unes des autres, si on
veut l'viler l'hybridation, très facile pour ces planles.
Kn prenant celle précaution, on conservera, par le
semis, les .\ncolies dans leur pureti- naturelle.
(i. Magne
-VA/W»
Les noms des lieux habités
OUI TIRENT LEUR ORIGINE
du règne végétal
(Il
La forme la plus ordinaire du nom do lieu tiré de
VUliinis latin est aujourd'hui (irmoy, nom do conimune
dans plusieurs départements. On renconlri- encore :
( Irmesson Seine, Olnict Ilérnull , I.rs llonis (inrd ,
Lormais Mure . ( irmeleau Indre, Oimcvlllo Kiire-cl-
I.,oir , Les Olmes iHhène , (Hmela, Olmi Corse , l'Im
(Allemagne).
La ville d'Ypres, en Flandre, doit son nom à une
variété d'Orme nommée l'Yprénu, de mémo la forêt de
N'ieppc dans le Nord; iep ou yeii}ieiihuometi, nom de
l'Orme on flamand.
Limiis ou Liiniis, nom gaulois do r< )rmp, s'est conservé
llj t.tJ,ird,n, 19u2, |>. IS.'., l»< cl k'l8.
dans Limes Corrèze, Loire, Lozère , Limays, Limeils
Seine-et-Oise), LimeravF Jiidre-el-Liure\ Limas
(Rhône).
Le Saule (Sali. r) a. produit d'innombrables variantes :
Saussay Eure-elLoire], Saussat (Ardennes, Bouches-
du-Rhône , Sauchys Pas-de-Calais , Saulx ('ôte-d'Or,
llaute-Saène, Meuse, Seine-et-Oise), Salicelo Corse),
Saulxures Haute-Marne, Meurthe, 'Vosges), Sauxemes-
nil Manche).
.\ l'Osier se rapportent Ozières Jlaute-Marne , Ose-
railles (Moselle', Aiizais Vendée , Auzal (.Vrdèche),
-Vuzilles (Loire-Inférieure). Le latin fe/V/cn, ( isier, qui a
survécu dans l'italien, dans l'espagnol ;/e/r/ifl, provençal
perça, vieux français paz-c/ie, perche, a donné Le Perche
(Cher, Lot-et-Garonne), Perclièdes Gers , Le Perchay
(Seineet-Olse). On jjeut aussi attribuer au mot Pertica,
le nom de l'ancienne province française dite Le Perche,
en latin l'erticus Sttltus.
Le Houx vient du haut allemand lliiliz, allemand
modeine Iliilse, qui a la même racine que le latin //ex.
On le trouve surtout dans les sols siliceux et les
granits humides. Il est très abondant en brctagne. Le
Morbihan compte onze villages ou hameaux du nom de
Uuellenec, de ijiielen. Houx, en bas-breton. Uuelen est
aussi un nom île famille très répandu en Rretagne.
Houssaye, La lloussaye sont des noms de lieux habités
ilans de nombreux départements; Housses (Landes),
Le Housseau Mayenne , llussars Creuse', Hussas
Hautes-Pyrénées), Oussoy (Loiret , Husll (Hol-
lande), etc.
Le Peuplier a produit deux dérivés : Peu[plingues
(Pas-deCalais), Popolasca iCorse). L)u Peuplier Tremble
viennent de nombreux Tremblay, Tremblois, etc.
Aoiibo, nom languedocien du Peuplier blanc, a donné
LesLoubiiliôres{lIérault). Les Peupliers, Saules, Aulnes,
elles arbres à bois blanc en général ont été appelés
aubier, aube, aubère, de alba, blanc; aussi on trouve :
Les .Vubrais (Loiret', Aubais (Gard), .\ubes iOrne\
.\ubarède (HautesPyrénées\ Dans le Languedoc, la
saussaie, plantation de Saules, s'appelle niib<iit'<le.
De l'Erable ou l'aux-Plalane, en vieux français J'hiiie,
sont dérivés: Plasnes (Eure, Jura', La Planée Doubs),
Plagnolos Haute-Garonne), Planés (Pyrénées-Orien-
lales\
Horblay (Si'ine-et-Oise), Arblay ('\'onne;, Rablay
(.Maine-et-Loire sont d'anciennes érablaies ou lieux
plantés d'Erables.
Le Sorbier Sorbus) nous a laissé : Sorbs , Hérault),
SorbofCorse),Sorbais (Aisne^, Sorbys (Meuse), Sorbiers
(Hautes-Alpes, Loire, etc.(. De l'Alisier, nous avons
Alizay (Eure .
L'If bas latin l/i/nis qui parait avoir une origine cel-
tique el germanique) a donné quelques noms : Ifs Cal-
vados', Iviers (.\isne , Ivoux Vosges , Los '^'velaux
(Orne), Iville (lùire . Le latin Taj-us Ifj ne se retrouve
dans aucun nom de lieu.
Le Pin el le Sapin formonl d'imporlanls maFtifs
forestiers localisés en certaines régions. J'iticlvm, dé-
rivé de Pi II lis. Pin, est la pineraic moderne, qui s'appelle
dans le .Midi l'espinnsse, la pinasse, la pignada, d'où
Pinas Hautes-Pyrénées , Pignon (Var ; Pins el le Pin
se trouvent dans seize départements; Pinays (Luire),
Plnons Aisne , Piney (Aube,. On trouve l'imis dans
quelques composés: llampignys (Aube , Montpiniers
(Tarn), i'ignicourls lAisne ; .Virolo Suisse vient
d'Arole, nom suisse du PinCembro.
Nous citerons, comme noms dérivc'-s du Sapin : Le
Sap (Orne , Le Sappey (Haute-Savoie, Isère), .Sapigni-
courts Marne, Sapignics l*as-do-Calais . L'Epicéa,
I.R JAIUJIN
835
appelé dans le Biigey Or/io« et Oj/o//, a nommé Oyonnax
lAinl.
Arbustes indigènes
D'autres vt'urtaux li),'ntnix iuili^'i-iioïi uni aussi cou
lril)ué à la forinalion des noms do lioux haliit(''s.
Le Huis parait indi^;ène sur les lorrains calcaires du
Jura, sur les schistes arpiloux des Pyrénées, dans le
Daupliinc, la Cote-d'Or, ou il alionde. Ailleurs, il parait
plutùt subspontané. Sont d'anciens hii.retiim ou lieux
plantés de Buis (lliixiis), de nomlirousos localités fran-
çaises: lîuis Drame, Isère, Saône-et-Loire), Le Huis
(Ardcche, (lard, Loire, etc.". Hoisses (Cliarento-lnfc-
rieure, Dordognc, Loir-et-Cher, elc.\ Boisseaux [Cha-
rente, Loir-et-Cher, Loiret', La Buissiore se trouve dans
27 dé|iartonicnts ; Boissy est aussi très répandu. Seinc-
et-()ise compte liuit communes de ce nom. Citons («ncore
Bussiare Aisne, Boussait Belgique', Boussoiti Nord ,
Boussès (Lot-et-Garonne' Boissieux (Ain, Cornzc,
Creuse', Busset, Bussouil, Bossy, etc., Busitt, en pays
breton.
Mais il est possible que de nombreux lîussy, Bucy,
Bucoy,Boissii'rps, Bu xeuil, etc., dérivent soil do lluciiis,
nom d'homme, soit de btixiaciim qui signifie bois.
Le Buis a dû être cultivé autrefois en ^.'rand pour les
usages religieux dans certaines localités qui ont con-
servé son nom. Un document conservé aux Archives
d'Arras est ainsi conçu: « année 1414, aux sergcans
pour avoir allé quérir chercheri le buich pour le
dimanche îles Hameaux, à la Buissièro, III suis ». 11
s'agit d'une commune du Pas-de-Calais, la Buissiiie,
prt'S de Bi'lhune; chose digue de remarque, le Buis
n'existe plus dans les bois île celte localité J).
De Corylus, Coudrier ou Noisetier, et de corylelu7n,
coudraio, sont dérivés Le Coudray et La Coudraio,
noms de communes et de hameaux très répandus en
l'rance. Corylin; a encore donné Coudroy (Loiret", Cou-
drot I Eure-et-Loir), Les Coudreaux Lure-et-Loir, lUe-
ol-Vilaine, Indre-et-Loire), Courroy (Oise, Yonne',
Corres (llaute-Saone), La Coudre (Aube, Charente,
Charente-Inférieure, Deux-Sèvres, etc.), La Queudre
'Nièvre', Caurres Basses-Alpes^ Corlay, Courlay, (\ot-
roy, Courrières, Courets, etc. Les cantons forestiers à
Noisettes portent d'ailleurs des noms analogues : la
corée, le corroy, la queille, la cœudre, la coudre.
,li>e/to«a. Aveline, d'Avella, ville d'Italie, a produit
l'Aveline (Vosges), Velines(Dordogne)AveIanges (Côle-
d'Or), Aulaines (Sarthe). Aulagners et l'Aulagner
^Hautes- Alpes).
liriisciiiii était le nom bas latin du Fragon épineux
iiu Pelil-Houx (Ruscus aculeatus), vieux français bn>s-
che, brusc, briig, bruz. Le mot a donni' Brusques
(Aveyron), Brux (Vienne). Brutelles (Somme), Bruslicn
((Jorse). La Ruscade Gironde)!, Rustiques (Aude) et
tous les Roussillon de l'Ain, l'Isère. Saône-et-Loire. etc.
La province de Roussillon parait lui devoir son nom.
Elle le tiendrait de l'anciemic ville nommi'O liitscinimi,
aujourd'hui ( -asteil-Roussillon.
Brogaria. endroit où il y a des Bruyères, a nommé
les communes do La Bruyère (Oise, Calvados, etc.),
Bruyères. (Aisne, Seine-et-Oise, Vosges), les Bruèrcs
Jndre-et-Loire, Nièvre). Le Bruel, Les Bréviaires,
Brugoas. etc.
.\ux terres incultes ou ingrates, couvertes de brous-
sailles, se rapportent aussi un grand nnnibre de noms
de famille français et étrangers: Buisson. Brousse,
Labrousse. Broussole, Dubreuil, Broglie, etc.
[à suivre) Geouges GuiAixT.
(1) B'(.'/. Soc. bot. de France, ISjfi, p. 516.
Plantes nouvelles ou peu connues
Prlnrtula viscosa .S/iri/iy lJc<n)l!/ llambro
)i,iii/, ■„,,■:,' chniiiicle. 1902, p. -^'JT
Hybride présuiui' du Pritnulu visrosa et de In variété
C. J. Pcrnj du l'rimula Auricula. Les feuilles soid un peu
plus ovales que celles du premier, mais crénelées de la
uiôiuo manière. Los (leurs, d'un rirhe pourpre tancé, ont le
centre teinté do crème.
PInus pindica l''ormanek
Ganleners' rhionirle, lit02, p. 302.
Conifèrc presque encore nouvelle, originaire du l'indo et
do rnlynii)0 de 'l'hessalie. Par ses caractères elle se rapproche
des P. Iciicoilermix et Laricio. iJu premier elle se dislinguo
par son écori-o crevassée, ses rameaux étalés et réllécliis, ses
feuilles étrnitemont canaliculées plus longues, ses slrobiles
jaunAlros, lalorniodos écailles ; elle diffère du second par ses
fouilles vort-piUo, profondément canaliculées, cuurtementacu-
minées, ses slrobiles à apophyse inégalement rhomboïdale.
Tullpa nitida J. Iloog
Gar<U'llr,■s^ i-lnoinrl,-,VM2. p. :m
Native dos hautes monlagnes de Bokhara. cette Tulipe est
voisine du T. Gcsneriana. Son pédoncule ne dépasse pas
.") à 7 cent, et est glabre; les fouilles au nombre de trois. sont
linéaires-lancéolées, plus ou moins falcitormes et lanalicu-
lées, glauipies àla face inférieure et non ciliées ; la llour lon-
gue de 4 cent., est campanulôo, à segments ovales ou obn-
vales, colorés on rouge vermillon très brillant, tachetés do
noir à la base interne; les segments extérieurs sont rouge
jaunâtre ;i la face extérieure. La floraison a lieu vers le milieu
d'avril.
Tullpa MIchellana J. Iloog
Gtirdf.icrs- Chvunide. 1902, p. .350
Cette jolie l.iliacéo se rapproclie par son feuillage du
T. Grclifi, la seule espèce du genre connue jusqu'ici comme
ayant dos feuilles panachées, mais elle s'en distinguo par
d'autres caractères : la face interne des écailles dos bulbes
est recouverte d'un ^ornc»(u»)î feutré ; le pédoncule est plus
robuste, les feuilles plus longues, plus glauques, moins ondu-
lées et plus nonces. Les feuilles sont lignées de brun au lieu
d'être maculées et ponctuées. La fleur est plus campanuli'o,
à segments externes ovales cuspidés, d'un loloris rouge dif-
férent, avec des taches basilaires plus larges et moins bor-
dées de jaune. Los anthères sont noires et non jaunes; le
pistil est vert au lieu d'être jaune.
Ungepnla trisphaera Regel
Voisin des /w/.-dj/.s- et des Spnki'Uc, entre lesquels il doit
être placé; le genre;?7))(;ern/a renferme trois espèces de l'Asie
Centrale et du .lapon. Colle dont nous parlons, originaire du
'l'urkerstan, du Kliorassan et do l'Afghanistan est la plus belle
et doitse cultiver comme les Li/coris. Les bulbes sont petits,
allongés, piriformos, brunâtres. La hampe, se termine par une
ombelle do (l-l'i Heurs, rose vineux dans le bouton puis d'un
coloris incarnat plus accentué au milieu des sépales. Les
étamines sont plus courtes que les pétales. La floraison a
lieu dans la seconde quinzaine du mois d'août et les feuilles
apparaissent en octobre.
Lycoris squamigera Maxim.
Du Japon, cette Auiaryllidée est certainement une dos plus
gracieuses de la famille. l'Ulo fleurit au mois d'août. Lebuibo
large, oblong, un peu piriforme. rappelle celui do VAmart/Uis
Belladona. Les feuilles, au nombre de six, sont longues,
étroites, glaucesccntos et se développent au mois d'octobre.
La hampe, haute do 30 cent, environ, porte de quatre à
neuf fleurs, odorantes surtout le soir, roses avec des reflets
lilas très délicats, avec le sommet des pétales bleu azuré, la
gorge jaune soufre ainsi que les étamines. Les pétales sont
ondulés, recourbés; le style est purpurin et plus long que
les étamines. Le Lijroris squamigera reste en parfait état
do lloraison pondant une dizaine de jours en plein soleil. Il
naraît être toujours stérile, même sous le climat de Naples.
' P. Haiîiot.
236
LE JARDIN
Transplantation des grands arbres
d'alignement et d'ornement
Moyens à employer pour faire arriver l'eau
jusqu'aux racines
Lorsqu'il s'agit d'arbres placés dans un parc, un jar-
din ou tout autre endroit dans lequel le sol est rendu
facilement ponnéable, et où il e^^t toujours possible de
pratiquer au jded une cuvette suflisante, l'eau d'arrc-
sage pt'iii'lre sans difliculté jusqu'aux racines et sans
l'aide d'aucun moyen artificiel.
Mais, au contraire, lorsque les plantations sont éta-
blies sur des emplacements continuellement foulés par
les piétons, ou revêtus de bitume, d'asphalte ou de
pavage, qui empêchent les eaux pluviales de pénétrer
dans le sol, comme cela a lieu dans les villes, il est
indispensable d'avoir recours à cnrlains procédés qui
permettent de faire arriver, autant que cela est possible,
l'eau d'arrosage dans le sous-sol et de manière à ce
qu'elle soit profitable aux racines.
Deux systèmes sont généralement usités : les cuvettes
Vig. 117. — Tuyaux eu hoit créotoU. liécij'ient en fnnte tnxcrt'
sur canal d'amenée.
et les tuyaux d'irrigation , mais tous les deux ne don-
nent que des résultats incomplets, malgré les diverses
améliorations apportées dans leur application.
N'ayant rien de meilleur, il faut s'eu contenter!
Arrosage au moyen de cuvettes
L'arrosage au moyen de bassins en forme de cuvettes,
no donne de bons résultats que pour des arbres encore
jeunes, dont les racines sont assez rai)prochécs du
collet; mais, lorsque les sujets sont déjà forts, et que
par conséquent les racines sont plus éloignées, les
cuvettes aont insuffisantes pour cette raison que dans
les villes, les besoins de la circulation empochent de
leur donner les dimensions voulues.
Ces cuvettes circulaires devraic-nt être établies on
prenant pour base l'étendue du terrain dans lequel se
développent les racines, étendue qui correspond géné-
ralement, étant donné la corrélation qui existe entre
les extrémités radiculnires cl la dislance extrême dos
branches, au plus grand diamètre transversal de la t<'te
de l'arbre.
Ce principe ne pouvant être mis en pratique à cause
do la gône qui on résulterait, on se ccmtonte do cuvettes
de l"''!»' à i;"i»0 do diainrire autour îles arbres, et ayant
0"'20 a 0'"2ô do profondeur; cotte profondourpeut s'obte-
(1) Le Jardm, lOU.'. ]it>if» \'i'.\ li'ô. 1S,1. Mi ri ailj.
"ir en creusant seulement de O""!© à 0"'12 dans le sol et
en formant un bourrelet autour avec la terre extraite.
A Paris, les cuvettes établies au pied des arbres
d'ali^tnement sont pour la plupart recouvertes d'une
grille en fonte du modèle décrit plus haut, et sont main-
tenues en perinanenoe.
l'illes sont insuflisantcs pour permettre d'arroser con-
Fig. lis. — Tuyaux en boit rréotolé. Assemblage d'un angle.
venablcmeiit des arbres déjàâgés, et elles ont, en outre,
l'inconvénient de retenir, l'hiver, un excès d'eau qui
peut être fort préjudiciable aux arbres.
Pour les plantations en ligne établies sur des empla-
cements sablés, et où la circulation n'est pas trop
intense, il est préféralile d'adopter un système de bas-
sins intercalaires, c'est-à-dire creusés sur la ligne entre
deux arbres. Ces bassins de forme rectangulaire (ou
ovale, le plus grand diamètre dirigé suivant la ligne do
plantation) peuvent avoir de I"'ô0 à 2"'00 de longueur
sur 0"'S0 à ^"OO de largeur et 0">i.") à 0'"20 de pro[on<lcur;
ils ont l'avantage do pouvoir faire arriver l'eau jusqu'à
la plus grande partie des racines. Aussitôt après l'ar-
rosage, ils peuvent être remblayés.
Arrosage au moyen de tuyaux d'irrigation
Ce système est encore le meilleur pour l'arrosage des
gros arbres transplantés. Il n'est certainement jias par-
fait, mais bien installé il peut fonctionner convenable-
ment encore assez longtemps.
L'installation de ce système d'irrigation (flg. 120) est
généralement faite à l'aide de tuyaux en terre cuite
placés dans le sol à une profondeur do 0"'30 à O'"-i0 et de
manière à foi mer un carré de 2"".")0 de côté. Ces tuyaux
ont 0"'05 et O'^OS de diamètre intérieur et une longueur
de O^Uï; ils sont alternativement emboîtés les uns dans
les autres et recouverts ensuite d'une couche do cailloux
ou de petit gravier d'environ O^IO d'épaisseur, pour
faciliter l'écoulement de l'eau dans le sol. Les angles
sont formés par des tuyaux coudés à angle droit; une
Flg. 110. — roUjK longiludinalt d'un rèclpienl en fonlt monirani
le mode de fermeture et la clef,
colonne moninnic composée d'un tuyau on forme de T
omboité au milieu de l'un des cotés du carré et se diri-
geant obliquement jusqu'à 0'"l(i environ au-dessous ihi
niveau du s(d, sert à l'Inlroiluction do l'eau d'arrosage
dans la canalisation. L'orillce de eetlo colonne mim-
tante ou tuyau d'amenée, est, lorsqu'on n'arro.'-e pas,
fermé par un bouchon on li-rri' cuite recouvert de terre.
I )n protège les joints^le ces drains en les recouvrant
LR JARDIN
837
de paille à raison do ^00 grammes par mèlre linéaire,
au minimum.
L'eau est amenée dans les tuyaux d'irrigation soit au
moyen do tonneaux, soit à l'aide do boyaux d'arroscmenl
montés succcssivomonl sur les liouchcs d'eau les plus
voisines.
Cette installation qui sort non sculemont à l'arrosage,
mais encorn à l'aérago des parties souterraines des
Fig. 120. — Installation de twjan.v d'irngalioii.
arbres, ne peut être faite que lorsque le tassement du
sol est entièrement effectué.
Oq no saurait trop s'élever contre la pratique heureu-
sement abandonnée aujourd'hui, mais qui a longtemps
prévalu pour les plantations d'alignement, d'établir co
système d'irrigation par réseaux ininterrompus (|ui [)ro-
snntaient entre autres inconvénients ceux de: 1" faire
périr toute une ligne d'arbres quand une fuite de gaz se
produisait ; '-i' priver d'eau une grande quantité d'arlircs
lorsqu'un tuyau venait à ne plus fonctionner; 3° noyer
un ou deux arbre.'^ placés au point lias d'un terrain en
pente alors que les autres ne recevaient que quelques
gouttes d'eau.
Cette solution de continuili' dans le système ancien
d'irrigation permettait, il est vrai, d'arroser toute une
ligne d'arbres d'un seul coup et facilitait l'aération du
sol; mais ces avantages n'ont pas une importance qui
puisse être comparée — dans un ordre d'idées con-
traire — à collo des inconvénients que nous venons
d'indiquer, et qui ne sont du reste pas les seuls que
présente ce système continu.
L'irrigation par arbre isolé donne les meilleurs résul-
tats et doit être préférée à tout autre système.
M. Xanot, l'ôminenl Directeur actuel de l'Ecole Natio-
nale d'Horticulture de Versailles, avait imaginé, lors-
qu'il était attaché au service des plantations de la ville
de Paris, pour remplacer le bouchon en terre cuite du
canal d'amenée, un récipient en fonte appliqué sur son
orifice. Ce récipient (lig. 110), dont l'emploi ne s'est pas
généralisé, se compose d'une boîte cylindrique, d'un
couvercle, et d'une chaînette de 0"':iO do longueur, des-
tinée à relier les deux parties ; une clé de forme spé-
ciale sort à enlever et à remettre le couvercle après
l'arrosage. La fermeture a lieu parun mouvement rotatif
de ce couvercle de gauche adroite, et le serrage s'opère
au moyen de petits taquets formant coins.
Avec cet appareil presque incassable et par consé-
quent de longue durée, on évite plus facilcmenl l'intro-
duction dans la canalisation, de terre, sable, immon-
dices, et on est moins e.vposé a, voir l'orilico brisé et
bouché, comme cela n'arrive que trop souvent lorsque
le bouchon est en terre cuite. Son prix n'est pas très
élevé, il n'est que do '.'> fr. 50.
La dépense d'tHablissement du système d'irrigation
à l'aide de tuyaux en terre cuite, peut être évaluée
comme suit, pour un arbre, d'après les prix de revient
applicables à Paris:
M. lin. d'ouverture de la tranchée, compris mise en
place des cailloux ou du gravier, pose des tuyaux,
fournituri' de paille, remblai et pilonnage dos terres:
11"2.'5 à u fr. .iii le métro :(.a8
Tuyaux de u-iw do diara. intérieur, DO à 115 fr. le 1000 :5.4.'>
— doO-O.J — _ ;jo ù 47fr. leluiM) 1.41
Coudes do O'OS — — 4 à 0 fr. 4<) l'un 1.(>J
TdoO'Oô — — 1 à 0 fr. 50 — -..50
Douclion en terre cuito, 1 ùOfr.lO «.lO
Cailloux bruis ou i,'iavicr 1.
l'rix total. . . 11. n
Il y a une quinzaine d'années, M. Nanot expérimenta
également, dans le service de plantation d'alignement
dont il était chargé, des tuyaux en Ijois créosote du
modèle employé par certaines compagnies pour la pro-
tection des cables électriques, (ils de commande de
disques et signaux, branchements do gaz, etc. Ces
tuyaux, certainement préférables aux drains ordinaires
en terre cuito par la durée et la régularité de leur fonc-
tionnement, ont été utilisés depuis, sur plusieurs points,
pour l'arrosaga des arbres, mais on a dû y renoncer a.
cause de la difficulté qu'on a éprouvée pour s'en pro-
curer. Ils étaient fabriqués à Bordeaux avec des Pins
maritimes provenant des Landes, et le marchand de
bois qui s'en était chargé trouva sans doute que cette
exploitation )rétait pas assez avantageuse, car il ne
consentit pas longtemps à effectuer cette fourniture.
.Mais il n'est pas impossible de trouver d'autres fabri-
cants.
Los tuyaux en bois créosote dont il s'agit ont 0"'l.'j
d'équarrisagc et sont assemblés aux angles (lig. 118) de
manière à former un carré ou un rectangle. Au centre,
est creusé un canal en forme de gouttière qui a U"06 de
profondeur. Ce canal est recouvert au moyen d'une
planche épaisse, vissée ou clouée sur lesbords fi;^. lïl).
L'introduction de l'eau a lieu par un canal, également
en bois créosote, amené au niveau du sol, et dont l'ori-
fice est muni d'un récipient en fonte ifig. 117 et ll'.i) qui
en fait la fermeture.
Pour permettre à l'eau de s'écouler extérieurement,
le fond de ces tuyaux est percé, tous les 10 centimètres,
de trous ronds de 0"'02 à 0"'03 de diamètre (fig. 121).
Il est bon, pour faciliter l'écoulement de l'eau, de
mettre également une petie couche de cailloux au fond
Fig. 121. — Portion de tuyau en bois créosotes
de la tranchée qui doit recevoir cette canalisation. Ces
drains, comme ceux en terre cuite, peuvent être installés
à une profondeur de O^SO à O^iO dans le sol.
La dépense d'installation d'un système d'irrigation à
l'aide do tuyaux en liois peut-être évaluée à 15 francs
par arbre; elle est donc supérieure de 3 francs environ
à celle qui en résulte lorsqu'on emploie des tuyaux en
terre cuite.
(à suivre) J- Luqibt.
2:58
I.R JARDIN
La flore australiBDDe dans le nori ie l'AIrip'"
De tous les Acacias, VA. ciirloiiis, AU. Cunn., tient
une place à part on Tunisie, où il est considéré comme
un des meilleurs à planter.
Mis en place en décemlire ou janvier, à l'état do
jeune planl, il pousse rapidement sous l'intluence do
quelques arrosapos on été et, vu sa végétation vipou-
reuse, peut former, en quelques années, un briseveiil
naturel, dnux et agréaliloà l'œil.
l'.n ne taillant que les jeunes branches do la base des
plantes et en laissant croilre librement celles de
l'extrémité, on peut faire avec l'.l. ri/clojiis une avenue
très ombrée formant berceau.
Pour obtenir un brisovenl d'une certaine hauteur,
soit deux mètres, voici comment l'on procède. Les
plants sont mis en place à un mètre de dislance;
lorque, dès la première année, ils ont environ 50 centi-
mètres, les extrémités sont taillées afin de favoriser le
développement des branches de la base.
L'année suivante, la tailU'Ost un peu plus énergique;
les branches latérales sont coupées de façon à donner
au lirise-vent une épaisseur d'environ .50 centimètres
et les t)ranches verticales sont écimées.
La troisième année, les branches ont vraisemblable-
ment atteint la hauteur désirée; elles sont taillées, et
ensuite, au printemps et à l'automne de chaque année,
le brise-vent est tondu à l'aide de cisailles, dans le
but de favoriser la venue de jeunes brancheltes qui,
par leur ensemble, forment un abri très utile à certaines
cultures en pots.
Au Jardin d'essais do Tunis, nous avons quelques
beaux spécimens de brise-vents végétaux en .1 . ci/clojiix
entourant nos carrés de multiplication.
Anicia cyaiiopinjlld, Lindl. — Chaque année, en
mars et avril, cette espèce produit des inlloresceiiccs
jaunes on chatons globuleux du plus remarquable
effet. Sa croissance rapide en fait un arbuste propre à
border une allée dans un jardin; ses branches s'inflé-
chissent pracieusement après trois ou quatre années
de plantation.
Gel Acacia est très recommandé en Tunisie, car,
comme la plupart de ses congénères, il réclaino peu
d'arrorages en été et, en quelque aimées, peut donner
déjà des résultats appréciables.
Acacia piicnanlhn, Benth. — Les inflorescences en
gloméniles sphcriques, denses, disposées en grappes
courtes, sont du plus beau jaune d'or; malheureusement,
placées à l'extrémité du branchage, elles sont difficiles a
atteindre pour les couper lorsque les plantes sont d'un
certain âge et qu'elles ont alors le port de certains Eiint-
Ijfliliis a branches verticales depuis leur point d'attache
sur le tronc.
Acacia relimiides, Schlochl. — ("est, en Tunisie, ce
que l'on appelle plus communément le Mimosa. Ses
fleurs en glomérulcs sphériques sont jauno piile, et
disposées à l'aisselle dus feuilles au sommet de
rameaux.
Cette floraison commence en mars et se prolonge jus-
qu'en mai et juin si la température ne s'élève pas trop
a cotte époque.
Acncla dcatbata, Link. — Nous ne parlerons do
cette espèce que pour mémoire, no ponsuiit pas qu'elle
oxlsle en Tunisie.
Les semis souvent répétésau Jardin d'K8saisdi)Tunii<.
dans d'autres établissements et chez quelques parli-
(ll t.t Jardin. I?*'/ y ■'''l
culiers n'ont donné que de piètres résultats. Kn outre
l'art. I" do la loi (I) du 2'.» janvier 1892, qui interdit
l'entrée do tout réijètnt virant un j/artie de recelai dans
la Régence, est une entrave à toute tentative île greffage
sur V.i.florihuiida, opération qui pensons nous, donne
rait des résultats de nature à encouraçer la propa-
gation cle celle intéressante espèce.
Parmi les < usiniiinii. c'est l'espèce C.tcniiissima qui
est la plus estimée en vue de plantations importantes.
Cette faveur est justifiée, l'arbre étant vigoureux et à
croissance rapide. Il se plait dans un sol profond et argi-
leux, mais donne ilc mauvais résidlats. planté dans les
terrains silicicux l't, en particulier, dans ceux de celle
iiaturi» qui avoisincnt la mer.
l'".n oiilri', ce Crsuarina résiste assez bien à une séche-
resse prolongée, mais végète d'autant plus vigoureuse-
ment qu'il est plus arrosé, loul an moins les deux
années qui suivent celle de la plantation.
Comme VJCtical/iiUus, par son syslème radiculaire très
lin et très développé, le Casttarina nuit à la végétation
qui l'entoure.
Pour une plantation en masse, les jeunes plants
(semis d'un an) tievront être de force égale an moment
de la mise en i)lace, qui en sera faite de préférence dans
uu terrain labouri' au préalable.
TcIIds sont, rapidement passcos en revue, les princi-
pales l'Spèces de végctaux australiens employées dans
le nonl de l'Afrique pour le reboisement. Nous avons
omis volontairement lion nombre il'autres espèces qui
concourrent plutôt, leur vigueur étant moindre, à l'or-
nementation des petits jardins.
L. GlILLOt iio.>.
Vendons nos produits à Tétranger (2)
Nous terminerons notre revue cninmerciale des prin-
cipales places allemandes par Brème et Hambourg.
Brème. — On évalue la consommation des raisins de
table à environ 2. .500 kilos.
On a constaté quo la vente des raisins devient beau-
coup plus considérable dès que les |irix s'abaissent au-
dessous cl'une certaine limite. La vente .i .5(1 ou (•(•pfen-
nigs (0 fr. 07 ;i 0 fr. 75 est difficile; à -SO ou ;W pf.
[0 fr. .50 ou 0 fr. ;!7) elle prend de l'ampleur.
Sur cette place, il existe des importateurs, mais il
est préféralilo do s'adresser aux agents plutôt qu'aux
maisons d'importations.
Nous donnons cependant leurs adresses.
Il sera bon, en particulier pour cette [ilace, car l'ob
servation suivante a un caractère général, de faire les
offres en marks et comme disent les anglais C. L l-'.
(clear, insuraiice, (ree c'est-à-dire net et franco de
port et d'assurance à Brème, afin que les négociants
lirômois puissent apprécier du premier coup d'o-il 1rs
avantages dos propositions qui leur sont faites.
Los emballages sont faits, en général, dans des caisses
eu l)ols. (lellos-ci no sont pas retournées aux expédi-
teurs.
Belativemonl au |iaiement, les habitudes de la place
11) Sur In dnimiiflc ilp M. l'U'hoii, ItrHidofil Gcni^rnl <lr l-'ranro
ti Tiinln, M. \'iiiln ln^«iM'rtrnr ilo la vflii-nltiiro, a é\r •icl^){iii< |tnr
M. le MliiiHlrc île l'ARriiiilliin-, |iniir i-lnlilir un rap|«irt Kiir Ioh
niodilirnlIiiiiH i|iii |iiiiirr<ilrnt i^trc apporlt'ca h colle loi niiii cl<< la
rendre ino.ns nAvAii< a IViçarcI deH cullivnleiint, ipil ne •iniil |in«
viticulleiir». I.. (S.
|«) r.« Jardin, 101)?, |i. V4i rt ÏOO.
LK JARDIN
2.»
sont: Acceplalion ii 3 mois contre remise des docu-
inciils!.
Les agents qui s'occupent delà vente des fruits frais
sont :
MM. A. '/XK Lindk; Heinhikh IUsi:ii ; II. A. Oni>E.\iAiM ;
S. Fkhu. KiiAMEit; Caui. Mkiscii.
Importateurs :
Geiiraiid GiEscniEN ; !.. Imikviik; Adhi.k SciiiLi'. ; r.,oo.'iE pl
Somma ; It. SciPio.
Hambourg. — Les statistiques IIamliour>.'ooises ne
<Iistiii;,'iienl pas ontro li's diverses sorlcs de fruits cl
le^nunies importés et donnent en l)lor le poids dos fruits
et des légumes. Ce poids s'éli-ve à 3(i. 111.900 kilo-
grammes.
Les Poires proviennent pour la plus grande partie de
i''r,iiico ; les Pommes de France et d'Amérique; les rai-
sins de table proviennent d'Espagne, de Portugal, de
Kranco et d'Algérie; les raisins forcés sont expédiés
par la Belgique.
Les ventes se font en général, ;i des négociants de la
place, au comptant contre 1 0/0 <rescomptc, ou par
traite acceptée à 3 mois contre remise des documents.
Mais souvent aussi les fruits et les légumes sont adressés
il des commissionnaires qui les achètent aussi très sou-
vent au comptant, ou versent d'importants à-comptes
sur la marchandise qu'ils vendent ensuite à la criée.
Les principales maisons sont:
Négociants :
.MM. Jenkeli. ctC , Hermfinnstrasso ; HEiMKfiuiNGErî, Nouor-
wall lit; .\Iii:nELSEN GR., Blciclieii 10; Inghirami et Block,
Noiierwall .'31; IOggehs Hei.se et G*, liermannslrasso 9; Olif
et l'ils, Hopfenmarkt :i; Wickebn et I.uuolimii, Cromon 2'J;
Sciip.vEDEB, Bergslrasso 7 ; Haiiz et Slagebaueh, Deiclis-
trasse; Guili.ealme cl C% Hatintrapi) 4.
( ".ommissionnaires :
.\I.\I. G. .Maugbas (0. Decugis) Deichstrasse ô; Richahij
W'oLK, Gi(. Relchenstu 3 ; iloFTEiM ot Brassât, Alto t!r(r-
niiigslr. 10;GAm. J. Schmiut, Xeuorwall :ji; HEiMERDiN<;i:ii,
Nouorwall, 3i ; I'et.ndt Frères, Neneburg 17 ; J. Hey, Nene-
burg l."): Meveu ot BovE, Herrliclikcil 10; P. Moller, Mal-
lontwicte 14; Ouart et Kopke. Halintrapp S; Timmann (Iails-
SEN, Bankslr. 42; Kahl Hopfenmarkt l'i.
L. TnirscHLEM.
EXPOSITION DE LILLE
Concours temporaire du 12 au 18 juillet
Le second concours temporaire de la section d'horticul-
ture de l'Exposition inlernationale de f.ille n'a pas été moins
intéressant que le précédent.
1,'ensoinlile dos produits e.xpos-és sons la grande tente pré-
sentait un coup d'ail charmant et la Commission en avait
fait le groupement d'une façon très entendue.
Il est bien rogrellable que l'on n'ait pu réunir dans un
ensemble toutes les plantes, et qu'une partie ail dû être casée
dans des anne.\es avec les tleurs coupées, l'effet eût été alors
splendide.
L'administration de cotte E.xposilion n"a pas compris son
véritable intcrct en ne mettant pas à la disposition de l'horti-
culture un emplacement suffisant et cependant il n'en a pas
été do même pour une autre section dont l'emplacement
était !U)ssi gratuit, la section des Beaux-Arts. Nous ne vou-
lons pas établir do comparaison, mais cependant l'horticul-
ture et les beau.\-arls proprement dits sont deux sonus et
l'une ne doit pas être favorisée plus que l'autre. Il est mémo
regrettable de voir, pendant presfiue toutes les expositions
de ce geni c, que l'Iiorticullure soit sacrifiée en partie.
La maison Vihiiorin-.Vndrioux et C," s'est signalée à nou-
veau par plusieurs massifs importants de plantes annuelles
et vivaces que l'on revoit toujours avec plaisir. Une magni-
fique collection d'7r/.s Kirwpfcri mérite surtout d'être
signalée.
M. Louis Kolesalle avait rpiehiues lots forts jolis do
Pi-lnr(jni}iiim divers remarquables par la vivacité dos coloris,
l'no i;inquantaine il'exenqdaires d'une jolie nouveauté ii
grandes llours d'un lilunc pur dénommée Kcnàe Delesallc
fera son chemin.
M. Delobel, horticulteur à Laon, exposait do très belles
plantes de serres, parmi lesquelles dominaient les Fougères
en arbre,
La Société d'horliculluro d'Armentières montrait un joli
choix do plantes do serres parmi lesijuelles une grande
|)artio de serres chaudes.
.\l..\Iulnard,tuirliciillenr à .Saint-.\faurice-Lille;.\I, Delahaye-
Lofobvro, de .\Iarcq-en-Barœul ; M. Petrick. de Gand, avaient
de bien jolis produits.
Dans les jardins de l'Exposition se trouvent deux serres
mndclcs dans lesquelles on avait disposé des apports do
plantes délicates.
Los Cnladiiim du Brésil do .M. H. Lemoinier, amateur dis-
tingué, à Saint- .Maurice-Lille étaient tout ce que l'un peut
rèvor de beau pour la saison.
On trouvait aussi, ilans les annexes, de belles collections
de lîosos. outre autres celle de Kelten frères, du Luxem-
bourg, des collections importantes de louilles, etc.
I,. .\Il LNAIU).
Soeiété Nationale d'HoPtieulture de f ranee
séance du 24 juillet 1902
Comité de floriculture
M. Millet, <ie Bourg-la-Ueine, présentait une belle collection
de Phlo.r, composée d'une soixantaine do variétés, dont quel-
ques-unes d'obtention nouvelle. M. Montagne, de Bois-
Colombes, avait apporté un lot de .'iO variétés d'ÛMllots fla-
mands de senus, en fleurs coupées, et M. .\Iagnleux, de
Puloaux, de gigantesques Hoses-Trémières, bien doubles et
de belle tenue.
M. Régnier, do Fonteiiay-sous-Bois. continuant ses semis
d'G^illets, soumettait une Heur il'uno variété remontante
à Heurs jaunes sous le nom d'(J';illet Alf.ranJri' Régnier.
Notons encore les Glaïeuls de M. E. David, doSavignv-sur-
Orge. M. E. David est un semeur opiniâtre qui, tous les ans,
présente quelques obtentions. Celte année, son apport ren-
ferme lô variétés à très larges fleurs pour la plupart, et de
coloris intéressants provenant de croisements opérés entre
les GIikUoIiih (landavensis, G. nanceianus et G. Lemoinei.
Toujours jolies les Reines-Marguerites de ,\l. Gravereau,
do Neaiiphle-lo-Chàteau. Les trois nouveautés (juo nous avons
vues : Heine îles Haltes érarlate. Comète E.rpress rose et
blanche, sont certainement de bonnes plantes, à avenir
assuré.
Enfin M.Nonin, de Cliàtillon-sous-Bagneux, nous émerveil-
lait avec une touffe do Pjirclhrum lacustre, à lleurs attei-
gnant 0"12 do diamètre. C'est, à cet état, une magniliquo
plante qui est appelée à se trouver bienti'it partout.
CoMiTii d'ariioricultuhe u'obnement
.\I. le professeur Clos avait envoyé du jardin botanique do
Toulouse, dos rameaux fleuris de l'Elirelia serrala, Borraginéo
arborescente, remarquablo par l'abondance do ses fleurs
blanches, auxipiclles, dans le Midi, succèdent de petites
drupes cliarnues. Il y a longlenips (pie nous avons remarqué
celte belle plante qui. cha(iue année, se couvre de fleurs,
au Muséum, l^lle est ruslii|U0 et n'a pas soulTerl des grands
hivers. Maign'' cela, en dehors do (juelques jardins bota-
niques, elle parait à peine connue, et rares sont les catalogues
qui l'inscrivent dans leurs colonnes.
Comité des Orchidées
A M. Dallcmagne, de Rambouillet : Cattleija SchiUeriana
X Gifias-.C. Viilraiii, hybride de C.Mossiœ et Scliilleriana;
Cattlei/i' hybride mais de parents inconnus.
M. L. Cappe, du Vésinot, présentait un ri/pripeiliiim M. Mar-
lin-Cahiaac, issu des C. lo (jramle et Charlesicortlii, remar-
quable par son sépale supérieur rond, très largo, son joli
coloris violacé.
LE JARDIN
Do M. néranoU, rue do Babylone, à Paris, un Pesriitorea
Lchmaniii slriata et un Cyiirifcdium Utirrisianum X Artjus.
Etilin .\r. Doin. le ilislinj.'ui' orcliiilopliile, avuil eu l'hcii-
reuse idée do luonlrcr le très joli cl curiiMix Disu iiramliflura.
qui a olé uno rovélulion mi-iuo pour bien dos aiuali'urs
d'Orchidées.
CoMITli DR CILTLRK MAIIAICIIKBB
Un lot do l'raisiers : tjimt,;-saisons, D' Morère, Saint-
Joseiih, à M. Uuvillard. d'Arcuoil, ol uiio assiello do très
boaux tuborcules do Corfouil bulbeux, prosoiiléo par M. Ma-
gnicn, do rEii>lo do Clri^'llon. Délirioux lo Cerfeuil bulbeux,
mais pouniuoi toujours aussi rare:?
•^ P. Haiuot.
BIBLIOGRAPHIE
Nous venons do lire avec lo plus grand intért^l, l'oxcellcnt
ouvrage de M. E. Durand : La culture fruitière moderne, prii-
duclion,rumnii-i-cf cl utitisiitiun tics /Vi(i(.s(l) et imuscroyons
devoir lo reioiinnnndor cliauileiuent aux personnes ijui
s'occupent de culture fruitière.
Lo but et lo caractère do ce livre, .\L Durand l'imliciue clai-
roniont dans sa préface et nous ajouterons (|ue le sujet n'avait
[las encore été abordé do cette façon. En offcl, jusiju'à pré-
sent les auteurs (jui ont écrit sur celte question, ont surtout
envisagé et ont presc|ue exclusivement visé le coté cultural.
Do cette partie : créations do vergers, de jardins fruitiers,
élevage, taille des arbres, etc.. on ne trouve que quclcjucs
indications sommaires, suffisantes puisqu'on peut se reporter
pour cela aux traités spéciaux. C'est au moment ou lo fruit
peut ètro cueilli pour être livré à la consommation que
l'auteur tranche dans le vif du sujet. Il examine donc succes-
vomont les questions concernant la conservation au fruitier,
lo commerce, remballage, la conservation des fruits par
divers procédés et leur utilisation. Nous ne pouvons entrer
dans lo détail de chaque sujet, mais il nous est permis
d'ajouter que toutes ces questions sont judicieusement trai-
tées et avec uno grande compétonco.
Nous ne saurions cependant pas résister au désir de citer
un passage do la préface do l'auteur. Aiirès avoir dit fort
justement ■• quo savoir produire abondamment est l'un des
ciMés du problème que le cultivaleurse pose durant toute son
existence", et que •■ tirer parti do la récolte >■ constitue lociMô
le plus complexe de la .(uostion qu'il " n'appartient pas tou-
jours au cultivateur de •• diriger ■■, il ajoute : - Dans l'homme
des champs, le cultivateur est en progrès, le commerçant et
rindustriol no sont qu'en germe. La production cependant
no peut continuer à s'étendre si elle n'est appuyée par une
organisation solide, comprenant les meilleurs moyens do
vente ot d'utilisation économique des fruits do la terre. Son
avenir est là ».
C'est précisément ce côté complexe do la question qui est
fort bien ot fort simplement traité, ot il n'est pas un jardi-
nier, un producteur ou un amateur i|ui ne saurait en tirer
|)rolit.
Les Jardin» ouvriers au point de vue économique et social c'),
tel est le rapport que notre ■•xcellont ot distingué collaborateur
Philippe Hivoire a présontéii la Société d'économie polili(|ueet
d'économie sociale de Lyon. La r|uesliondo8 jardins ouvriers
est toujours À l'ordre du jour et une do celles qui, à juste
titre, commencent h étro prises en considérations par les
sociétés sérieuses qui se préoccupent du sort des travailleurs
autrement quo par des excitations aux grèves.
Ce rapport admirablement présenté ot très documenté est
à lire en entier : il renferme l'historique ot l'état actuel do la
question.
• •
.M. L. Uunetcl, sccrélairo général de la Société d'Horticul-
turo dfj Neuilly-8ur-Soine. vient de réunir on un tirage h part
ot sou» lo litre : Note* sur l'Horticulture à l'Exposition Dniver-
lelle internationale de 1900 (:i). les rapport» publie.^ par lui dans
(I) 1 viil 'le ■-■7.' |inxo« nvor » llKures, prix 3 frnni-B ^ronco.
|J) 1 hroch. de :«3 pnge». I.yi.n, l!«n(.
|1| 1 vol. -lo «6 pi>Ke<. Illuiilré île noiidireUBc» llRurcH. Ncullly,
1901.
le Bulletin de la SociéU- d'Horticulture de Xeuillif-sur-
Seine.
Il est peu lie Sociétés qui ont publié un travail aussi com-
plet dans lequel se trouvent exposés ot résumés, l'ensemble
des concours temporaires et permanent.';.
C'est un travail iiu'on aimera à consulter et auciucl on se
reportera. Nous devons féliciter l'auteur de c^-t i>uvr.igo qui
représente uno grande somme de travail.
• •
Enlin,nous terminons cette revue en signalant les ouvrages
suivants, qui no peuvent manquer d'intéresser tous ceux qui,
à un litre quelconque, s'occupent de questions coloniales :
Rapport sur la culture et l'exportation des primeurs dans le
département d Alger et en Tunisie, par H. Schilling ( II. Ce
travail 1res documente a été l'ubjel d une analyse elogieuse
à la Société Nationale d'Agriculture.
La culture du Cotonnier, par C. l'annor, 1 vol. do 'A''> p. (2),
el le Guide du Colon en Nouvelle Calédonie (:i), par Ernost Der-
villé 1 vol. ilo -iUi |)ages. Ces ouvrages sont recommandables
au mémo titre.
Renk Raymond.
Les produits horticoles aux Halles
La vente dos lleurs laisse énormément à désirer; les cours,
quoique très bas n'ont aucune influence sur l'écoulement de
la marchandise, dont de grandes quantités restent invendues.
Nous avons relové, le 31 juillet les cours suivants :
Rose* extra 1" choix valent : Marcclial Sicl, de 1 fr. à 1 Ir. 2ô
Paul .V<'7)-o)i do 2 fr. jO ii '.i fr.; Captain Chnsti/. de 0 Ir. 7'i a
Ifr. ; Lit France, 1 fr.; L'iricli Brunticr, do 0 fr. .M) à 1 fr. 2ô;
Président Carnot, de 2 fr. 50; XiiJu'Ios, de 1 fr. à I fr. 25;
Caroline Tcslout 1 fr. ; GéncralJacqucminiit (\ci) Ir. M ai) fT.~'>;
Eugène Fursl de 1 fr. à 1 fr. 5U; Les Œillets de choix valent
de o fr. :io a 0 fr. 50; Colosse, de 0 75 a 1 fr. 50 la dou/.aino.
I. Oranger vaut au détail 1 fr. 50 le cent de boulons. La
Giroflée (juorantaine, de 1 fr. àl fr. 25 la botte. Les Llllum
album valent :< fr. .50; rubrutn,i fr. la douzaine. Li' Lllas >or
courtes tiges de :t à 4 fr. la botte, on gerbe, s fr.; Los Glaieuls
Colvillc. deo (r. o"i a o fr. 10 la dou/.aine; gandaccn.ii.sO Ir. "lO.
Les Pieds d Alouettes, lie ii fr. 75 à 1 fr. la botte. Los Soleil*
Vivaces de ofr. :;n ;i o fr. K'. Les Phlox, de 0 fr. 20 0 fr. 50.
La Relne-Marguerite do o fr. 05 à 0 fr. t'iO la botte.
Les fruits s'écoulent facilement et à dos prix soutenus. Les
Cerises et les Eraises étant beaucoup moins abondantes, les
Uaisins d'Algérie se vendent bien. Les Abricots sont rares et
très recherchés.
Los prix pratiqués le 27 juillet sont les suivants :
Raisins de serre noirs, do 2 à t fr. lo kilo, blancs, do 2 à
5 fr. lo kilo. Fraises de Paris, do o Ir. :»" à 0 fr. SO le kilo ;
on provenance de llouen. de 1 fr. à 1 fr. 50 la corbeille: Pèches
lie serre deOlr..50 à .1 Ir. pièce. Melons. île o fr. "i ji ; Ir. |iie. e.
Cerises, do n fr. (Vi à 0 fr. 70 lo kilo. Groseilles è grappes,
do 0 fr. ;'o .1 II (r. :tn le kilo. — Prunes, de 0 fr. Cm a 1 Ir. ."KJ
le kilo. Framboises, do o fr. V5 à 0 fr. 75 lo kilo. Poires, do
0 fr. :tO àO Ir. Ml le kilo.
Les Légumes sont très abondants, malgré cola leur écoule-
ment est assez facile. Los Choux-fleurs mantienncnt aisé-
ment leurs |)rix. Les Carottes sont assez roiherchécs.
Artlchauts.deliiuL'Ofr. le cent. Asperges don fr. .50 ii 2 fr. la
botte. Carottes nouvelles, do :t2 ii 'io Ir. les liHI bcdtes.
Choux-fleurs, do lo it V) fr. Oseille, do 5 a f. fr. h's Iim kilos.
Salades diverses, do 2 u 5 Ir. lo cent. Pommes d* terre
nouvelles di' 5 (I 12 fr. les 100 kilos. Haricots verts, de »o a
70 fr. Pois verts, do 15 à :i2lr. les 100 kilos. V. D.
Il) I hrorh. de 79 pnKc», liubliio par le» soin» de U dIrrclioD do
lagrlciilturo el dn runinii-rce m Tiinl».
(21 prli ."> franc», franm ."i Ir. .'>ii.
(:i| l'rli î fr. S", Adnro ï Ir. Su.
Correspondance
M. /'. II'., <i .1. UcUjiiiuc. — La culture do celle plante
sera traitée dans un prochain numéro.
Ul." ri ln.p- Hgrtixin. S» "•, nM 4. OrnalU. - r>MI
N» 372
LE JARDIN
20 Août 1902
CHRONIQUE
Que n'a-t-on pas dit déjii sur la conservation du pou-
voir geriiiinalif des graines? il est peu do physiolopislcs
qui ne se soient pas laissé tenter p:ir ce sujet. L'n de
nos chimistes les plus distinguos, M. le professeur
Maqueruie, du Muséum, avait montré, il y a quelque
tenips déjà, qu'il était pcissilile do (aire disparaître toute
manifestation végétait» chez les graines par dessiccation
et que celles-ii perdaient plus d'oau quand on les
desséchait lentement à froid que lursqu'on les porte a
une température capable de détruire leurs éléments de
nature diaslasique. 11 a pu maintenir, pendant plus de
deux années, des graines de Ricin, de Panais, de Navet
et de Blé, dans le vide à 40 degrés, sans que leurs pro-
priétés gorminatives fussent sérieusement abolies. Dans
ces conditions, ces dernières se conservent beaucoup
mieux qu'il l'air libre. ~'> graines de Panais ont fourni
37 germinations. La conservation, d'après M. Maquonne,
a donc été aussi p^irfaite que possible, et l'expérience
vient ainsi confirmer l'exactitude des vues qu'il avait
précédemment émises sur les rapports qui existent
entre l'eau hygrométrique des semences et l'alfaiblis-
semenl progressif do leurs facultés gorminatives. Des
essais de même nature vont être tentés avec d'autres
graines et nul doute que les intéressants résultats déjà
obtenus se confirment.
On a souvent parlé des greffes bizarres et pendant long-
temps encore on pourrait y revenir. Les auteurs latins
fournissent une mine dans laquelle il n'y a qu'à puiser.
Palladius attachait une grande importance au Platane
en matière de greffe. M. Santini do Riols a relevé les
passages suivants, qui ne manquent pas d'une certaine
saveur : k Le Pommier se greffe en février et en mars,
ainsi que dans les autres mois, sur le Pommier, le Poi-
rier, le Prunellier, le Sorbier, le Pêcher, le Platane, le
Peuplier et le Saule ». Plus loin encore : « on peut pro-
vigner lo Figuier avec ses branches; on l'écussonne et
on le greffe sur le Figuier sauvage, le Mûrier et le Pla-
tane ». Le Cerisier se greffe sur lui-même, sur le Pru-
nier, le Platane et selon quelques auteurs sur le Peu-
plier ». « L'Amandier donne des fruits rouges quand il
a été greffé sur le Platane ».
Palladius devient lyrique et son sujet l'enthousiasme.
(' Le Pommier, dit-il, force le Platane, aimé de Bacchus,
à étaler une fécondité vermeille... en s'unissant au
superbe Platane, chéri de Bacchus, dont les fertiles
rameaux ombragent nos tables d'un large feuillage,
le Figuier se plait à enrichir le sein qui l'adopta. Et
Virgile, le grand poète latin, écoutez-le : « on enle le
Noyer franc sur l'Ailuiusier; ainsi l'on a vu le stérile
Platane devenir un Prunier, le Hêtre se marier au Châ-
taignier, le Poirier lilaniliir de sa fleur le Prunier, et le
porc broyer le gland sous l'Ormeau ». On rira certaine-
mont de ces prétentions horticoles des anciens, mais
ii'a-t-on pas été ténmin île nos jours, de propositions
aussi saugrenues? La greffe de la Vigne sur la Ronce —
pas artificielle — n'a-t'elle pas été conseillée?
«
• •
Est-il des périodes où la croissance des arbres a lieu de
préférence à d'autres? M. Cranelied, aux Etats-Unis,
s'est occupé récemment de cette intéressante question
de physiologie. Il a mesuré dos branches d(^ Pommier,
.de Poirier, de Prunier, do Cerisier, tous les deux ou
quatre jours, jusqu'à ce que tout accroissement ait dis-
paru. Dans le \\'isconsin, dont le climat est assez rigou-
reux, la croissance cesse relativement de très bonne
heure. Lo Poirier ne s'allonge plus au l" juin; le Ceri-
sier fait de même dès le 27 mai, le Pommier le 4 juin,
le Prunier vers le 2.^ juin. En l'JOO, la période de crois-
sance s'est pr(dongi-o un peu plus longtemps qu'en
IS'.M. Certains arbres ccuitinnent à croître jusqu'au
i" octobre; d'aulres, qui s'arrêtent momentanémenl en
juin, reprennent en juillet. Il faudra encore de nouvelles
et nombreuses observations pour savoiràquoi tiennent
ces diffi'iences. pour arriver à donner des conclusions
un peu gi'nerales.
■ •
Le vol des fruits el i.i polémique entre journaux en
Suisse! — On lisait il y a quelque temps dans les Nou-
velles de Glaris : « La fabrique de gaz se plaint que des
individus mal intentionnés détériorent ses réverbères el
ses lanternes. Les auteurs de ces méfaits ne peuvent être
que des lecteurs du Nouveau Journal de Claris ». A
cette attaque le Nouveau Journal riposte : c On nous
informe que de nombreux vols de fruits so commettent
dans les environs de Tschachen et de Steg; les auteurs
de ces larcins no peuvent être que les lecteurs des A'om-
relles de Glaris ». Voilà qui est bien entendu; dans le
canton de Glaris, la population se [lartage nettement en
deux camps : les lecteurs des Nouvelles volent des
Pommes et les al)onn('S du Nouveau Journal tlénio-
lissent les lampes. Ne vaut-il pas mieux, entre journa-
listes, se battre sur le dos de ses lecteurs, que de se
traiter de voleurs, de crapules, de canailles et s'adresser
toutes sortes d'autres aménités de liant gont. Et puis je
nouveau procédé de presse supprime les duels!
• •
Sait-on que la feuille du Fraisier était jusqu'en ces
temps derniers, l'apanage des ducs et des duchesses
en Angleterre ? Ces derniers seuls avaient le privilège
très envié de la faire broder sur leurs habits de céré-
monie et de la porter en or, dans leurs armes. Mais
toutes les traditions ont été renversées et il a suffi pour
cela d'une prescription du Grand Maréchal de la Cour,
le Duc de Norfolk. Désormais comtes et comtesses, mar-
quis et marquises, voire même barons et liaronnes,
pourront arborer la noble feuille où bon leur semblera.
C'est ainsi que le comte pourra placer deux feuilles de
Fraisier en or entre les fleurons de sa couronne, que le
marquis aura le droit de remplacer quatre fleurons par
quatre feuilles de Fraisiers et le vicomte portera, si le
cœurlui en dit, une couronne de seize fleurons dont huit
feuilles de Fraisier. C'est de la part du roi Edouard VU,
un don do joyeux avènement qui comptera dans les
annales royales de la Grande-Bretagne. La chronique
scandaleuse et les mauvaises langues vont leur train et
l'on se conte complaisamment sous lo manteau, une
petite anecdote ([u'il est inutile de rapporter et qui se
serait passée, on allant cueillir la Fraise.
• •
Le hasard du bouquinage nous a fait tomber en arrêt
devant une curieuse afflilie de la tin du \\i\f siècle que
nous copions textuellement « Arrêt de la Cour du Par-
lement, qui condamne Charles Moulin à être attaché au
carcan par l'exécuteur de la haute-justice à un poteau
qui, pour cet effet, sera planté sur la place pulilique de
la ville de Coucy et y demeurera un jour de marché pen-
dant deux heures, ayant un écrit devant et derrière
portant ces mots Coupeur d'arores, et audit lieu, flétri
des 3 lettres GAI, ; ce fait, êtri> mené et conduit aux
galères du Roi comme forçat pendant trois ans ». C'est
égal, en l'an do grâce 1782, on n'était pas tendre pour
les mutileurs d'arbres !
P. Hauiot.
2-12
Li: JARDIN
Nouvelles horticoles
Distinctions à l'horticulture; Mérite agricole. —
l'ar déeicleii ilale ilu l"aoùl I'.'Ol', sont noniiués cheva-
liers du MiTilc a;.Ticole :
MM. IJi)C(|iiol (.Vinédoo), ciillivateur-pépiniérislo à Loos
(Nord); Miiio Cliouillel. n>'0 l.applanclio-liouin (l''rançoiso-
Liiuise), arboricidtoiiràSéli((Constantino);Coiiiporul(.\lbort),
horticulteur, à Samnroau iSoine-ot-Marno); Coupan Miaston-
Ciustavo-Honù). in(.'énioiir aj^ronome. ri-potileur à l'hislitut
aj;rononii<|uo à Paris; Huchi'sne il'jiiile), nionibro i\o l'ilorti-
colc cohinialo lï Itru.xollos; Forgol d'anl), iiii<mbro do la
Société Nationale d'Horticulture do l-'ranco à Paris; (îaldès
(Autîiisto), horlicultour-iiiaralchor à Hoiio (Algérie); .Marlinoaii,
jardinier du .Miiii.slro do rA^;riiiilluro; .Micliol-lirico ilîinilo-
Ih'iirii. arihilcrli'-paysajiisto à Itosanron iDoubs). niniibri'
ilii jury; l'oyrot (Josoph-Aniiaïul). horticiillour à .\h>iitfriii
(•'■ardi; Varaino (Auguste). Iiorlicultcur àOaniies (.\lpes-.\lari-
liuies); Vignos (|)oMiini([uoi, jardinier prin('i|ial (sorvircs des
promenades) à Houlogno-sur-Seino (Seine).
M.Chifnot. bien connu pour ses travaux d'entomologie
horticole vient d'ùtro promu officier 'le l'Instruction
puMi(|ue. Nmis lui adressons toutes nos folicil.ilions.
L'Exposition d'automne de Paris (Chrysanthèmes
et fruits . — Le programme de l'I'ixposition générale
d'aulomne de la Société Nationale d'Horticulture de
h'rance Chrysanthèmes, fruits, arbres fruitiers, plantes
lleurios et légumes de saison vient d'être publié. Cotte
exposition aura lieu du mercredi 1;.' au mercredi i'.i no-
vembre inclus, dans les serres du Gours-la-Ueine.
Les demandes d'admissions (bdvent être adressées
au président do la Société, 81, rue de Grenelle, Paris,
7""', avant le 27 octobre, terme de rigueur.
Exposition de Pau : M. 'Viger président des
jurys; les Congrès; las excursions; réductions sur
les chemins de fer. — Nous.ivons le plaisir d'annoncer
que M. N'iger, ancien Minisire d^] l'Agriculture, l'n'-si-
dent de la ."Société Nationale d'IIorliculture do France, a
été nommé Président des jurys de l'Exposition, ainsi
que Présitlenl d'honneur des Congrès.
A l'occasion do cotlo IvNposition et dos Congrès, doux
oxcursion.s à prix réduits sont, dés à présont, prévues au
prograniino : I Lo dimanche 28 soplombro : Matinée : Visite
aux vignoble» do Jurançon et aux vergers do (ian. Déjeuner
à <ian. — Apiès-nndi : Promenade en montagne : Vallée
id'Ossau, les l'^au-x -Chaudes, les I-;aux-nonnes.I)inorauxIîaux-
Bonnos. Iletour a Pau. — 2" I^e mardi soir -Vi sepleinbre. ou
o mercredi 1" oilobro : Péparl pourHayonne. Miarril/,, la fron-
tière o.spagnole. en vue do la visilo dos vergers du Pays
llasipio, dos établissements do culture forcée, etc.
Lo programme définitif, l'horaire et lo coiH de ces excui^
slons seront afQchés dans les salles do l'ivvposition et du
(Congrès. Prièro do faire connaître, à l'avance, à. M. le Comniis-
sairo (ïénéral, si l'on est disposé, on principe, à y prendre
part. Pourco <|ui con<!Orno lo séjouràPau, la listodosll.'itels,
av(^c indication dos prix réduits consentis en faveur des
Congrossitcs ot <lo8 l^xposants, sera adressée à toute per-
sonne (|ui en fera la demanilc l'i M. le Président de la Com-
mission d'nrgani.sation do l'exposition, ii la Mairie de l'uu
ou II M. .Martinet, 107, lioulovard Sninl-Corninin. à Paris.
Hnliii, des démarches ont été faites auprès des Com-
pagnies françaises de chemins do fjr en vue d'obtenir
la n-duclion do .'.1)0/", sur lo prix dos places, ainsi que
sur les tarifs do transport de» produits envoyés à j'ivx-
position. Plusieurs i:onipagnies ont déjà répondu favo-
rablement.
Los personnes qui déslreniient proliler do ces réduc-
tions devront i-n faire la demande avant le b scplembro,
dernier délai, soit a .M. lo Président de la Commission
d'orgnniitation de l'Exposition, a la Mairie de Pau, soit
pour les membres do la Société Pomologique de France
ot de l'Association Française Pomologique, aux Prési-
dentsde ces Sociétés. Ces demandes devront indiquer:
la gare de départ, lo ou les réseaux empruntés pour le
parcours, etc.
Concours pomologique et de fruits de table à
Amiens. — Fn même tem[is que lo concours pomolo-
gique d'Amiens, se tiendra un Cmicou/s de friiils de
table, organisé par la Société d'Horticulture do Picardie,
les 10, 17, 18 et 19 octoltre P.tti2. Pour renseignements
s'adresser à M. Jourdain, commissaire général, au siège
delà Société, rue Lonotro, tX).
Expositons annoncées. — L'Association horticole
et la .Socii'li'' vi^'neronne do l'.Vrrondissemont de Beaune
Cote d'i ir) organisent une l'Aposition à ISeaune les 5, 6
et 7 septembre I'.'Ul'. Pour reiiseignemenls, s'adresser
à .\I. A. Loiseau, rue des Plancholtes, lii, à Beaune.
La Société d'horticultuie du canton de Palaiseau, (;he-
vreuse et Limours tiendra une Exposition le l.'i, 14
et 16 soplombro prochain, à Orsay ^Seine-et-Oise);
adresser les demandes avant le S septenilire. La Société
d'horticulture do Bougival organise son Exposition
pour les in, 14, 15 cl 10 seplenibro. Les demandes no
seront plus reçues après le 11.
La Société centrale d'horlicnllure d'Ille-ol-Vilaine
organise une Exposition à Rennes, du 7 au 13 octobre
l'.K)2. Pour renseignements, s'adresser an Secrétaire
général. 5, rue de Robien, à Rennes, avant le \" sep-
tembre.
Cours municipal et dépai temental d'Horticulture
et d'Arboriculture de Saint Mandé. — In concours
I»our l'admission à neuf places d'apprenlis-élèves auia
lieu le 2(') septembre l'.Ht2à8 heures du mati n, avenue Dau-
mosnil, i l>is, àSaint-Mandé. Les candidats devront être
Français cl habiter Paris ou le déparlomenl de la Seine;
ils devront être âgés de li ans accomplis, présenter les
conditions d'aptitude idjysique constali'es par visite
méilicale, avoir obtenu le certiiicat d'études primaires
et avoir accompli une année de cours comi)lémentaire.
L'examen lomprend uno ilictéo, une composition sur
les quatre règles et le système métrique, et des questions
d'éli-mcnls do sciences et de botanique. Le régime du
cours est rexlernat. La durée «les cours est de trois ans.
Se faire inscrire au Secrétariat du cours, 74, route do
Saint-Maurice , Seine), do 10 à 5 heures. Les inscrip-
tions seront reçues jusqu'au 2.'> seidembre inclus.
Conseil technique d'agriculture coloniale. — Vn
décret en date du 2S mai l'.ii)2 a créé un Conseil techni-
que d'agriculture coloniale. Un arrêté du ministre des
Colonies, pris le .5 août, nomme pour cinq ans les mem-
bres de co C.onscil, qui est composé comme il suit :
}'ice-jirisiilriil.s : .Nf.M. Viger. sénateur, ancien nunistro ilo
l'Agriculture, et Kd. Porrior. diroclour ilu .Muséum d'histoire
naluri>lle. — Afi-tnbit-s ■■ .MM. Prillieux, (iodin, Dokor-David,
(Jirod, Henriipiedluluc, 'l'isserand. Mamelle. Ileckel.Cliailley-
Rert, Pelhorbo, Pebat. Ch. Doloncle, llureau, Coslantin, Sta-
nislas .Meunier, llouvier, Arnaud, Duhanl. Minger, Hloch,
VasBollc, llyliowslii. les directeurs ilo l'Institut agronomi(|uo,
do ri'li'olc ilagriculluro do tlrignon, et île l'fîcole d'horticul-
ture ilo Versailles.
Ecole Nationale supérieure d'Agriculture colo-
niale. — I .'liispcclion générale de l'Agriculluro coloniale
vient de communiquer les conditions d'ailmissjon à
ri''.cole Nationale supérieure d'Agriculture coloniale
située avenue de la Gabrielli'-Famillo a Ni>gent-8ur-
Marno, ainsi (|ue le programme des cours pour l'ann<''e
Hcolaire l'.'Ol'l'.H» :
Sont admis cumrao élèves réguliers los candidats tilu-
LE JAllDIN
213
luiros : du dipli'iiiio do rinstiUil niilioiial a^'i'Oiioiiiii|iio. dos
Ecoles natiiinalos d'A(ïriculluro, de 1 lOcolo d'Atiriculluro
colonialo do Tunis, do l'Kcolo d'Horticulliiro do Vorsaillos,
do l'Hoolo coliiiiialo, do IKcclo conlialo dos Ails ot Manu-
facluros, do IKcclo do l'Iiysiijuo ot do Chimie, do la liconco
ès-sciencos naUirollos ou os-scioncos |iliysiquos. F.os élovcs
libres sont admis par autorisation du Slinistro clos (".olonios.
l.a duréo do l'onsoignomont est d iino annoo. Adresser les
iloiuandos i M. le N'inislro dos Colonies le 1" octobre.
Los cours seront ccimiiiétc's par dos exercices pruti-
quos, dos démonstralioiis et dos travaux do lal,)Oratoiro.
École pratique d'horticulture d'Hyères. — M. Rous-
sel (Eugène;, ingénieur agronome, est nommé |inifos-
seur de sciences physiques chimiques el naturelles, et
M. Lombard (F. -M.), instilutour, est nommé instituteur
surveillant à l'Ecole d'horticulture d'Ilyèrcs.
Ecoles pratiques d'agriculture. — Les examens
d'adiiiission el les con<-(iurs jiour l'iilileiitiiin di- bourses
auront lieu, pour l'Ecole pratique d'agric\illuio ot iriior-
ticulture d'Oraison (Basses-Alpes), le 1'' oclobrc; pour
colle do Saint-Bon tlIaute-Marne), le 17 S(>i)tembre; pour
celle de Philippeville, le ïô août. Pour tous renseigne-
ments, s'adresser directement aux directeurs des
Ecoles.
Précieux souvenirs du Jardin botanique de Saint-
Pierre de la Martinique. — Le numéro du U août de
Lu Xtiture contient unarticlo do M. J. Dybowski, sur le
Jardin botanique do la Martinique, dans lequel il
relate que, par un hasard singulier, deux jours avant
que l'éruption de la Montagne Poli'o ne détruisit le
Jardin do .Saint-Pierre, une serre de transport, confiée
à un jeune Martiniquais se rendant en France pour
suivre les cours do l'Ecole supérieure d'Agriculture
coloniale, fut embarquée à destination du Jardin colo-
nial. Elle y arriva sans encombre, et lors qu'on ouvrit
cotte serre renfermant tout ce qui devait rester désor-
mais du Jardin do Saint-Pierre, on constata que les
plantes étaient toutes poudrées de cette poussière que
le volcan vomissait déjà avant leur départ.
11 n'est pas besoin d'ajouter que ces précieuses
reliques du Jardin disparu sont soignées, au Jardin
Colonial, avec la plus grande sollicitude. Elles seront
propagées et leurs rejetons seront envoyés dans les
colonies africaines.
La situation horticole. — D'après les nouvelles des
départements, que publie la Feuille d'Informations du
Ministère de l'Ayricvlture, les temi)ératurcs singu-
lières qui se sont succédées celte année, ont produit
des résultats bien différents selon les régions. Dans
rCJuest el dans le centre, la récolte dos fruits sera assez
niédiocre, tandis que les Pommiers de l'Aisne présentent
une belle apparence. Dans le Languedoc, les arbres
fruitiers ne donneront qu'un tiers de récolte. Les cul-
tures fruitières (le la région parisienne se sont amélio-
rées ; l'état de celles des Bouches-du-Rhone est satisfai-
sant. Sur les Vignes, le mildiou, l'oïdium et lo black-rol
ont fait, un peu partout, des apparitions tardives, ce
qui diminuera la récolte dans certaines régions, le Lan-
guedoc et la Pmvence notamment, alors que, dans l'hlsl,
la Vigne, quniqu'en retard, présente un furl bel aspect;
celle de la région parisienne a en partie cnulé. Finfin,
Ja récolte des Pommes de terre sera médiocre à peu
près partiiut, alors qu'on la prévoit abondante dans
l Aisne en particulier.
Situation des cultures de graines. — Les temps
plu\ ioux et froids du printemps ont causé aussi bien
en AUi'magne. en Hollande, en Belgique et en Anglo-
terre qu'en F'rance, un retard assez marqué sur la
récolte îles graines mais on compte, en général, sur
d'assez bons rendements. Los semis et plantations pour
la récolte de l'JOU ont lieu dans do bonnes conditions,
grâce 11 l'adoucissement de la température.
Un trust de cultivateurs de Fraises. — Los pro-
ducteurs de l''raises do Brel.igne. qui, ilopuisluiiglemps,
faisaient d'impurlantes expéditions on Angleterre sans
en tirer de grands bénéfices, se sont syndiqués pour
transporter et vendre leurs cargaisons à frais communs.
Ils ont affrété des bateaux el ont envoyé des agents en
Angleterre. Chaque jour une cargaison de Fraises, pen-
dant toute la saison, partait de Brest pour Plymouth; de
là, lo consignataire, au lieu de livrer sa marchandise
aux intermédiaires anglais, l'expédiait, après avoir reçu
des dépôclios des agents du syndicat, sur le marché où
il sait pouvoir la réaliser au meilleur compte. Cette
opération, sagement ot régulièrement conduite, a donné
d'cxcollonts résultats. Voilà un exemple que l'on no
saurait trop signaler à tous les producteurs français.
La production légumière et fruitière de la région
d'Hyères. — La région d'Hyères n'est pas seulomenl
privilégiée pour son admirable et abondante pruduction
florale. 11 s'y cultive aussi, sur une grande échelle, un
certain nombre do plantes potagères el de fruits.
Les h'gumes do primeurs sont les Artichauts, les
Asperges, les Haricots, les Pois et les Pommes de terre.
Les autres légumes, livrés cependantaussi àla consom-
mation du nord dans les saisons froides snnt surtout les
Cliicorées frisées et Scaroles, les Choux-fleurs el les
Laitues. Les Haricots semés en août-septembre donnent
do fines cosses exportées d'octobre en décembre; il en
est de même des Pommes île terre qui, plantées en
août-septembre, donnent en hiver de nouveaux tuber-
cules.
Los fruits sont les Cerises, les Fraises dos l)ids amé-
liorées cultivées sur d'immenses surfaces, les Pèches
américaines précoces Ansden's June et Précoce de
Haie et les Raisins. Ces trois derniers fruits sont à des-
tination spécialement du centre et du nord de la France
où ils arrivent comme fruits précoces.
La gare d'Hyères, qui est peut-être la plus importante
de toutes celles de la Provence pour le transit des
h'gumes et des fruits, voit partir, à certaines époques
de l'année, un train entier de légumes par jour, et, au
moment de la récolte des Cerises, jusqu'à 20 et 30 tonnes
par jour de ce fruit. Beaucnup de ces produits sont
exportés en Angleterre.
Le Sy>idicat de Défense agricole et horticole a com-
muniqué dernièrement à VOffice des renseignements
agricoles, une statistique de la production de cette
région et appelé la bienveillante attention de MM. les
Ministres de l'Agriculture et des Travaux publics sur
certaines améliorations à apporter dans les transports
desiiroduits agricoles par voie ferrée.
Le transport des fleurs et primeurs du littoral en
Allemagne et en Russie. — Los exportations de
llcurs du midi ew Allemagne el en Russie subissent une
dépréciation parce que celles d'Italie y arrivent avant
elles. Saisie de la question par deux de ses membres
M^L Carriat et Martichon, Wnion Commerciale des
Horticulteurs et marchands-grainiers de France iloil
faire une démarche auprès do M. le Ministre des Tra-
vaux publics pour olitenir de la Cio de Lyon qu'elle
laisse transporter les colis fleurs par ses trains ra[iiiles
de luxe pour Berlin et Saint-Pétersbourg. Nous appre-
nons d'autre part qu'un Congrès do tous les syndicats
agricoles et horticoles de la côte d'azur est en voie
d'organisation pour demander aux pouvoirs publics
244
LE JARDIN
toutes les (arilités m-cessaires au transport des fleurs
et [iriiiicurs par la lipiip Nire-Coni, qui doit desservir
l'Autriche. rAlleinaj.'iip et la Russie.
L'arboriculture fruitière au Japon — Le ^'ouvenie-
mciii japonais essaie, en ce nmment, d'établir l'indus-
trie fruitière au Japon. Une certaine quantité de Poi-
riers, do IVcliers et de Vignes de provenances curo-
pi-enne et américaine ont été plantés, et les premiers
résultats sont déjà satisfaisants. Dans le district de
llokkaido et dans les îles du Nord, les fruits ont une
belle apparence et un fort bon goût. On croit que cette
industrie va rapidement s'organiser.
Expériences sur la faculté germinative des
graines. — l>ans sa Cliroin'i/ue du prc--eiit numéro,-
notre collaliorateur. M. Paul Ilariot, relate les e.xpé--
rienccs di' M. .Maquonne sur la faculté germinative des
graines. M. Jules Poisson, aide-naturaliste au Muséum,
a fait, de son côté, îles expérionii>s analogues ; il
reconnaît aussi que la siccité de l'air a une im-
portance capitale, favorisant la durée de la vie hilenlo
des graines des plantes vivant dans un milieu normal.
Il faut faire exception, toutefois, pour les espèces dont
les semences ne peuvent attendre et germent immédia-
tement, ou peu de jours après leur maturité, au risque
de périr : Cacaoyer, Muscadier, Poivrier, Ilevea, etc. /
D'autres graines, au contraire, c'est la majorité, cori"-
servent longtemps leur vitalité si elles sont soumises à
une sorte d'élouffcment qui s'oppose aux actions des-
tructives de l'oxygène, de l'humidité et de la lumière :
celles, par exemple, qui sont enfouies dans le sol sous
des éboulements et qui, ramenées à la surface après de
nombreuses années, et même des siècles, germent
comme des graines récentes. L'auteur de la note insiste
sur une particularité contradieloire des semences de
plantes croissant naturellement en lieux humides, et
pouvant se conserver presque indéfiniment, dans ua
sol marécageux, contrairement aux espèces précédentes,
par suite d'une adaptation au milieu nécessaire aux
plantes aquatiques. Il cite, entre autres : ienMeni/anlIies,
les Klœoch'iris,, les Joncs aquatiques, le Careu- Cu/ie-
roides, rAuln(>. etc.
Ismene calathina et Ismene calathina grandi-
flora. — Nous avons rc(;uden<itre collaborateur, M. Van
den lleede, la communication suivante :
« Je viens do lire, dans le dernier numéro du Jardin,
la note de M. L. Duval, à propos de Vlumene caUiHiina.
L'observation n'est pas juste; je connais celte plante
depuis longtemps. Celle qui a été présentée à Lille, on
huit exemplaires, par M. liarth Ltos, est une variété
nommée grand iflora, c'est bien Vlstnene valathixa
l/ratidifloro et non l'ancienne plante. Ayant cultivé cotte
dernière, j'ai donc pu ajiprécier la différence ».
Désireux avant tout cle laisser exprimer à ces excel-
lents praticiens leur o|iinion dans le Jardin, il nous
parait établi aujriurd'hui :
l°Que la plante exposée à Lille est bi-în une variété
nouvelle de Vhmcne calathina: I. c. grandi flora;
2" Que l'espèce type Ismene calathina, qui a été
découverte en I7'.ii, est répandue dans les cultures
depuis une quarantaine d'années.
Les femmes jardiniers en Angleterre. — ,\u Col-
lège iriiorticulliire de Swaidey, l.i participation des
femmes aux cours et aux travaux de jardinage « pous-
sera les hommes dehors avant qu'il soit longtemps »,
dit le linrdeners'Magaiine. Los élèves femmes y devien-
nent tellement nombreuses (|ue rcnseignomenl du Col-
lège va bientôt leur être exclusivement consacré.
Mémento des Expositions
Lille, mai à septembre. Exposition iiitornationalo générale.
Dammartin (Seino-ot-Marne), août. Exp. horticole et des
biaiix arts.
Bourg-la-Reine. du ti au li sept. E.vposilion générale.
Boiilogne-snr-Seine. du -.Jo nii ?4 sept. Exposition générale.
Pan. lin septcniliro (Congrès poniologiquo) de la Société
pomoingiquo do I-'ranie (fruits de table) et do l'Association
franeuiso poniologiquo (fruits à cidre) et à celle occasion
exposition générale et internationale do fruits, plantes, ma-
tériel, elo.
Amiens, li' octobre. Congrès pomologique.
Angers. 7-16 novembre. 1" Congrès de la Société française
do Ctirysanlliémistes et exposition spéciale do Clirysan-
tllèliios.
Anvers. — Du ^ nu lu novembre 1902, concours interna-
lionul lie Clirysaiilhèmcs.
Elbeuf .~^-ll novembre. E.xposition do Chrysanthèmes.
Armentiëres, ".'-lu novembre. Exposition do Chrysanthèmes,
de fruits et légumes.
Alger. IH.". et ir, novembre. Exposition de fleurs, fruits,
légumes, plantes industrielles.
Coutances, 15-17 novembre. Exp. do Chrysanthèmes et fruits.
Petites nouvelles
Sous le nom de MuinclU- rurale Hyéroise, une Sociétéqui
a pour but (le créer une caisse do crédit agricole, est en for-
mation il llyères. Les fondateurs se proposent, en outre, do
créer de concert avec lo Si/ndiral des Producteurs-jardiniers
d'Hyèrcs, une Caisse régionale de crédit.
Un violent orage ayant, a ChAlon-sur-Sai"ine, ravagé les
établissements horticoles, les .Syndicats de Drfense agricole
et des Pro<liiileiirs-iiinliniers d'IIi/èrcs se sont unis dans un
mou vomont do solidarité auquel on ne saurait tro|> applaudir,
cl ont envoyé à ('.hàlon-sur-Sal^no une amplo provision de
plantes pour permottro aux sinistrés do remonter leurs cul-
tures.
Lo D' Lannelongue a rendu compte h r.\radémie des
Sciences qu'on a trouvé des traces d'appendicite sur dos
momies égyptiennes. L'éminent pro(e.ssonr établit que celle
maladie peut se gagner par invasion de microbes se trouvant
sur les feuilles des légumes mal lavés.
D'après les dernières statistiques, on estime (|uo plus do
17 millions do noix de cocos sont annuellement rérollées
dans les iles Seycliollos, 12..'iiK).(XK) environ sont transformées
en huile. l.t'KRi.CKiii on savon, 1 million exportées à l'état brul
et i millions absorbées par la consommation locale et les
besoins de la culture.
Le .Ministre do l'Agriculture vient d'adresser aux préfets une
circulaire les invitant à faire savoir à leurs adndnistrés qu'if
est absolument détendu do tuer les hirondelles, et leur pres-
crivant do stimuler le zèle du personnel de survoillanco en
vue do l'application rigoureuse do celle mesure.
Nécrologie. — Nous avons le regret d'enregistrer la
mort do .M. William Bull, l'horticulteur anglais bien
connu. M. \\'. Hull avait acquis une haute réputation
do connaisseur en lloriculturo. Il contribua à l'introduc-
tion et à la vulgarisation de nombreuses plantes orne-
mentales d'élite et obtint dos succès relontissants dans
les principales expositions internationales d'Horticul-
ture.
Ses serres de Cholsea, dans Ies(iuelles j'ai eu la bonne
fortune de pouvoir, pendant près d'un an, m'inilier à la
culture des plantes tropicales, contenaient toujours de
nombreuses raretés et quelques nouveautés sensalion-
nolles.
Lo premier arrivé- chaque jour à son bureau, il était
lo dernier à en partir et lia fourni au cours do sa longue
carrière, une somme do travail considérable. I, 'Horti-
culture anglaise perd en lui un de ses adeptes les plus
distingués. H. M.
LE JARDIN
25r.
Chrysanthemum lacustre " Étoile polaire"
N'olre phiilogravnro (fip. l"-'3) repivsenle ruliMcinonl
r.isprct (1 iiiH' iii'uvcllo v;iii'^t<'< Mo Chri/sfniHie/inini la-
custre, olitenue par M. Xonin, qu'il a
nommée Etoile polaire, et qui nous parait
être (l'un grand nu-rile. Elle provient, nous
écrit M. Nonin, d'une fécondation du
C. inaocimuiix par le C. l. filiferum.
Cette nouvelle venue se distingue des
espèces et variétés connues de ce groupe,
par ses capitules beaucoup plus grands
puisqu'ils ont au moins douze centimè-
tres de diamètre, très érigés, portés par
des liges rigides bien que moins grosses,
ce qui donne à la plante un aspect plus
gracieux et plus léger.
La fig. 122 montre précisément (avec une réduction
d'au moins un tiers un capitule deC. maximum\Ar.
Perfection [n" 1), pouriant ample, et un capitule de cette
nouvelle variété (n" 2), comme élément de comparaison;
ce qui permet de juger la différence sensible de grandeur.
L'amélioration qui distingue cette variété porte (kmc
principalement sur : la sveltesse des tiges, la longueur
et la largeur des; ligules également do moilloure forme,
et l'ampleur des capitules, ainsi que sur le port plus
nain que celui du V. lacustre. Indépendamini'nt des
avantages que cette variéti' présenli' à divers titres,
elle semliU^ avoir celui do se |)rôter particulièrement à
la culture en i)otées. M. Ximin se propose
d'essayer ce genre do culture et nous aurons
l'iiccasion d'en faire connaître le résultat.
Le groupe des : C. lacustre (syn. Leiicnn-
Iheminn latifoliina var. lacustre); C. Leucan-
tlieûnoii (syn. L. vul(/are]; C. maxAmum (syn.
L. ma.jcimum), celui-ci, forme très voisine du
priMnier, ainsi] que leurs variétés, sont parti-
culièrement appréciés pour la formation des
groupes dans les jardins, l'ornementation des
grandes plates-bandes et surtout pour la fleur
coupi'e. Ils ont, toutes les qualités ilésirables
l)Our ligurer dans les gerbes et autres compo-
sitiiins florales, par la bonne tenue des liges
et leur dun'o dans l'eau. Les premières années
que l'on apporta des capitules de Chrysan-
thèmes des lacs (C. lacustre) au.x Halles, ceux-
ci ont été vendus un assez bon prix qui se sou-
tient encore. Bien que très appréciés, ceux de
a grande Marguerite des prés (C. Leucauthe-
rnum) se, vendent toutefois
meilleur marché.
M. Léonard Lille a mis au
commerce ce printemps
une variété de cette der-
nière, sous le nom de Chrj--
santhème des prés à très
grandes fleurs, qui est éga-
lement très méritante. Cette
plante de provenance alle-
mande est, d'après M. Léo-
nard Lille, de plus grand
mérite pour la fleur coupée
que le C. maximum.
Bien que croissant natu-
rellement dans les sols hu-
mides et frais, ces divers
Chrysanlhèmes se compor-
tent fort bien à peu près
dans tous les terrains fer-
tiles, pourvu qu'on ait soin
de les arroser lors des cha-
leurs prolongées. Lorsqu'on
les destine à fournir des
fleurs coupées, il faut pous-
ser la végétation de façon à
obtenir de longues tiges et
de beaux capitules.
On ne tire pas assez parti
du Chrysanthème des lacs
pour la formation des gran-
des corbeilles. Il produit
pourtant Uès grand olïet
dans ces conditions, surtout
si on a soin de sertir toute
cette multitude d'étoiles
blanches, qui' se 'succèdent
jusqu'aux gelées, &e pïàntes à feuillage ou à fleurs rou-
ges, Nous avons vu il y a quelques années, à Bellevue, ■- ••-"'
une corbeille ain,s.i •■g^nie, ado§^J iin. grand mïissif
d'arbustes.; eUcVftTTsait, à justéS|i'trè,radrhiValion de tout
le monde. *
Albert Maumenk.
Fig. 123. — Chr'jsanthemnm lacustre Eloile polaire.
246
LE JAI^DIN
Au sujet du Car.ex aîba
Lorsqu'il s'agit du rinlio.luction d'une iilante nou-
velle pour l'horlicullurc, il psI important île sitrnalor
aussi liicn ses défaillances que ses succès, ses mauvais
points que ses lions points.
Celte anni^e, vers la fni île juin, les feuilles du Carex
alhd ont révéla vers leur extrémité une teinte jaune
et se sont ronnue reeroquovill.es. Cet état maladif a été
d'autant plus aecentué que la plante était en terrain plus
frais, et qu'elle était, en même temps, plus exi>osée à
l'action directe du soleil.
Ce phénomène a été observé aussi sur d'autres
plantes. C'est ainsi que îles vifiiierons de la région
méridionale de la France ont fait entendre des idaintes
sur la dessiccation de la Vigne.
M. Ravaz, le savant professeur à l'Institut Agrono-
miiiue, nous donne l'explication de co dépérissement.
Nous ne saurions mieux faire que de la reproduire (1).
La dessici-ation dos souches, dit-il, a porté d'abord sur lo
sommet «les rameaux, et, ensuite, a progressé plus ou moins
vers la base... Celle allure de la dessiccation est différonte
do celle des enets de la sécheresse, <iui. comme on sait, se
manilcsle sur les fouilles de la base, les feuilles du haut res-
tant intactes.
Aussi bien, la cause do ces nouveaux accidents n'est-elle
point la môme. En temps do sécheresse la plante souftro do
l'insuflisanto ((uantilé d'eau i|ue les racines lui fournissent.
Dans le cas dont il s'agit aujourd'hui, c'est la consommation
qui est e.vagéiée par suite d'une évaporalion très intense
produite par les vents secs qui, on se le rappelle, ont soufflé
pondant plusieurs jours consécutifs. Celte perle d'eau a été
favorisée, d'ailleurs, par les conditions dans lesquelles s'est
effectuée la végétation de la Vigne au printemps. On sait «luo
le printemps a été remarquablement pluvieux : le ciel est
resté couvert pendant longtemps, de telle sorte (pie le déve-
loppement do la Vigne s'est effectué dans une almosphoro
saturée d'Inimiililé comme sous une cloche, sous un châssis
ou dans uno serre. Dans ces conditions les plantes prennent
uno structure destinée à favoriser leur transpiration, feuilles
minces, stomates saillantes, etc.. Supposons maintenant
que ces conditions viennent à se renverser, qu'à un milieu
liumido succède un milieu soc -.vents violents, etc.. la plante
perd d'autant plus d'eau qu'elle est organisée à on prendre
beaucoup; rion de surprenant qu'elle en puisse perdre plus
quelle n'en rOi;oil : don dessiccation partielle ou générale.
V,n somme les Vignes se sont desséchées ici comme so dos-
sèchent, et sous l'intluonce des mêmes causes, los plantes
élevées sous châssis, ou en serre et iiu'on met brusquement
à l'air libre, c'est-ii-diro en milieu soc.
Ce sont des conditions alisoluinenl identiques qui ont
ilélorminé, cette année, le jaunissement du Carex alha.
Du V avril au 22 juin le temps a été constamment
pluvieux ou rouvert; d'uù défaut de chaleur et ilo
lumière. Puis est survenue, sans transition, uno quin-
zaine exceplionnellemenl chaude, avec Idso desséchante
du nord-est. Les feuilles minces et ler.ilres du Cnn'.r,
sous l'inlluence d'une transpiration exagérée, ont suld
uno deiiil-ilossiccatlon qui a déterminé lo jaunissement
dans tous le.s endroits exposés a l'action directe du
soleil; tandis que les plantations en lieux abrités, à
l'ombre i«u ii mi-ombre n'ont présenté aucun symptôme
do soufirance.
Les causes do l'accident étant connues, il est facile
d'en déduire le renièdo. Il consiste u équilibrer In
Imdget hygrométrique de la planle en diminuant la
dépense, soit la transpiration, et en augmentant l'absorp-
lion de l'eau jiar les racine».
Pour cela, comme Ioh fouilles sont, par excellence,
II) Hnvni, l.t l'rogrfi ÀgrIroU »( ViiiroU : ICdltlon do l'Kitt, ir <lu
■r. jiiiiii-i v^t.
l'organe transpiraloire de la plante, on les supprimera
en toutou en partie, selon la gravité du mal, par une
tonte; en niênu^ temps, on augmentera l'apport d'eau
par les racines au moyen d'un arrosage modère.
Sous l'influence de ce traitement, on ne tardera pas à
voir le gazon revêtir le sol. de nouveau, de la belle
toison verte.
Baron PeiiaïKn de la Bathik,
A propos de la culture des Orchidées
dans le Midi de la France
Lo Janliii a reproduit dans son numéro du 20 juillet
dernier, les passages essentiels d'une excellente i-tude
sur la culture du Lœlia iincejis sur le littoral méditerra-
néen. Nous avons pensé qu'il y aurait intérêt à provoquer
des expériences culturales dans lo sens qu'indique
M. Roland-Gosselin, non-seulement dans la région
niçoise mais encore dans d'autres parties du midi de la
France. M. Uoland-Gosselin, qui a bien voulu promettre
au Jdriliii de lui adresser une série do notes sur la cul-
ture générale des Orchidées dans sa région d'après ses
essais et seô observations personnelles, nous avait d'ail-
leurs suggéré cette idée. Nous nous sommes alors
adressés à M. Aymard, connu comme excellent cultiva-
teur de i>lantes de serre et d'Orchidées, et qui, habitant
Montpellier, se trouve placé dans une région horticole
bien caractéristique. Voici cequeM. Aymard nousécrit:
l'eu nombrmix sont les cultivateurs d'Orchidées à Mont-
pellier, soit que l'on y connaisse peu la valeur de ces plantes,
soit à cause dos diflicultês que l'on rencontre à leur culture
sous lo climat du Languedoc. Les eaux y sont très calcaires,
les vents souvent désastreux et, enlin, les amateurs pou
nombreux.
Ce n'i'st pas que la culture n'y soit pas faisable dans cer-
taines contrées du littoral; car beaucoup do personnes pour-
raient la faire avec chance de bons résultats; mais, je le
répète, les amateurs sont peu nombreux : c'est sans doute
qu'ils s'exagèrent les diflicultês de la culture, nu bien qu'ils
ont fait dos essais infructueux.
Chez moi. je cultive quelques Orchidées courantes : les
Cattlcija Trianiv, C. Mossiœ, C. autiimnnlis ; tous vont très
bien, do même que le Lœlia purpurala et les Ci/pripcdium
insigne. .Mais los Odo)ilO(jlossii ki et les Onciilium no font
pas merveille.
Nos Citilleiia fleurissent abondamment ; presque toute
l'année, on peut disposer do leurs fleurs. Leur culture est
aussi simple tpio possible : ils sont cultivés on pots, en
serre tompéréo et froide pomlant l'hiver, et jusqu'après lo
départ do la végétation prinlannière.
C'est alors le moment critique pour leur conservation et la
formation des pseudo-liulbos. Je place mes plantes en plein
air sons abri couvert do bruyères qui favorisent la lumière,
et où dos liassinagos sont donnés plusieurs fois par jour.
Les résultats sont satisfaisants.
La terre de fouille no nous donne pas d'aussi bons résul-
tats que dans lo nord de la l-'ranco : lo sphagnum, surtout
vivant, est préférable pour lo bon ontrotion do ces plantes.
Rnlln, nous arrosons le plus possible avec los eaux fluviales.
Je viens do commencer l'essai du proci-ilé proposé par
.\l. Holand-liossolin, «pii me parait normal, et je vous com-
munic|uorai avec plaisir les résultats obtenus.
Agrée/., etc.
J. AVMAIU).
Nous pouvons donc faire espérer à nos lecteurs la
publication do renseignements qui pourront servir de
guide pour bien cultiver les Orchidées dans lo midi do
la l-'rance, et nous accueillerons avec plaisir les commu-
nication» que vouilraient nous faire d'autres cultivateurs
d'( )rihidée8 dans co sens. A. M.
LE JARDIN
247
Création de variétés nouvelles par le gredage
Pi'ut-on oblciiirdos variélos houviUps parle ^iroffa^io ?
Los aiicipiis et les autours du iiioyiMi-àgo ont dit uni.
l'our la plupart, les nio-
dorni's, di'pviis l.e Gen-
dre, La Uuintinyo, I)u-
haiiiol du Monceau, ont
dit iioii.
Qu'y a-t-il do vrai ou
do faux dans chacune do
ces adirmations catéj;ori-
ques coiUraires? C'est ce
que le praticien a tout
autant d'intéri't à con-
naitro que lo bioloKiste;
c'est co q>io nous allons
oxauiinor dans une série
d'articles, en nous basant
sur un certain nomliredo
faits récents, qui sont
venus jeter un nouveau
jour sur la question et
qui forment actuellement
un faisceau de preuves
assez considérable pour
permettre :i chacun de se
faire une opinion moti-
vée.
Dans noire ]iremier
article, nous examinons
les procédés de grefïage
et la méthode à suivre
pour obtenir des variation
appropri('s.
I.a lijinlure
que lu soiiilure a otc cllectiiéc
a
la suite do greffages
I. Les procédés de greffage et la méthode
à employer
Il n'est pas indifférent, pour olitonir des variations
dans les plantes que l'on associe, do se servir d'un
modo do grolTago quelconque, ainsi que l'a démontré
l'oxpérionco. N'eus commencerons donc par donner ici
successivement, ceux
qu'ont préconisés les an-
ciens ot ceux que l'on a
employés récemment à
cet usage.
1. LkS GnUlM'AGES SIAMOIS
ou GnEFKAGBS
l'Ail RAI'l'llOCHEMENT
Les anciens se ser-
vaient principalement
des i/re/fiifie>i siamois ou
(irelfddcs pnr raiiproche-
tneiil pour ol)tenir dos
plantes nouvelles combi-
nant à la fois les couleurs
ou les saveurs des fruits
des plantes ainsi gref-
fées. C'est parce procédé
qu'ils auraient obtenu
des raisins pleins d'huile
après avoir marié la Vi-
gne et l'Olivier, la rose
verte après avoir réuni
le Rosier et le Houx, etc.
iju'est-ce donc que lo
greffage siamois, que
la grciio on appn.oh,. oïdinaiio. beaucoup de personnes
confondent avec le gref-
fage en approche? Celte opération consiste à rappro-
cher deux plantes voisines que l'on a de iirétércnce
124 et 125. — Greffagi- siamo's de Coleiis et d'h-csinr.
a (Hr cnloviH' a)ii'iSs Par le sevra^'e, celli! givll'o devient
Fig. 12l5. — Les Châtaigniers du Hont lUna.
248
LE JARDIN
ï..
entaillées en regard l'une de l'autre, et à les maintenir
dans cette position jusqu'à ce qu'elles soient soudées
(ng. 12i et 127).
On peut évidemment rapprocher ainsi, soit une
partie quelconque de l'apparoil végétatif (racines, tige
principale, brandies ou rameaux), soit même certaines
parties de l'appareil
reproducteur (inflo-
rescences, fruits, etc).
C'est [lar te procédé
qu'auraient été gref-
fés, ii une époque très
reculée, les céli-brcs
Châtaigniers du Mont
Etna, (flg. 12r.;. Les
forestiers s'amusent
souvent à réunirainsi
des arbres dans los
forêts: Millio-Chris-
tino et les frères Sia-
mois de la forêt de
l'ontaiiiebleau, par
exemple, étaient au-
trefois une curiosité
pour les promeneurs
parisiens.
On sait aussi que
des soudures natu-
relles de ce genre s'ob-
servent assez souvent
dans les bois, mémo
entre essences d'arbres de genres ou de familles diffé-
rentes : Chêne et Noyer; Chêne et Frêne; Sapin et Til-
leul, etc.
Or, le grcfTage siamois a été confondu avec le greflafie
en approche qui en dillère totalement après l'opcralion
du sevratie, c'esl-à-diro après que l'on a supprimé en
— Greffage siamois, par
rapprochtmtnl Je deuj- pètio'.es de
Fougère maie.
(âge siamois, sont simplement unies par certains de
leurs tissus (lig. 127), mais elles peuvent puiser cl.a-
cune leurs aliments dans le sol ou dans l'air, sans
avoir recours l'une à l'autre.
C'est bien différent pour les greffes en approche, où
le greffon puise sa nourriture dans le sol par les racines
,,^ _ du sujet.et oii lesujel
reçoit le carbone de
l'air par l'intermé-
diaire du greffon,
comme dans le gref-
fage en fente (flg. 128)
et autres greffages
analogues.
2. GllBFFAGES
PROI'IIEMENT DITS
Les procédés dont
se sont servis les mo-
dernes, surtout dans
ces derniers temps,
peuvent être désignés
sous le nom de greiJ'a-
çes proiireiiieiit dits,
à cause de leur union
physiologique beau-
coup plus intime.
Ces modes de gref-
fage, lessouls que l'on
utilise dans la prati-
que courante, doivent
être divisés en deux
uant lieu a des sym-
différentes comme ré-
grefl'ages ordinaires,
Fig. 128. — Ure/fagc en
fente ordinaire sur
ligtt {Chou).
rv
eux-mêmes
groupes don-
bioses très
sultats : les
Fig. Ijy. — Greffe
d'uîie rarine de Jetine
yavet sur tige de
jeune Chou venant
d'être faite.
(flg 125, 128. 129. 130), et les ffrefp'ges itii.rtes.
A. — Greffages ordinaires. — Los grellages ordi-
FIk- IW. — Oreffage d'une tige de Chou
dé Uitan iur rarine de ChoU'\avet.
Celle ifntle rai cnlUTcmcnt
«l*vclopp*c.
KIg. 131 cl 1S2. — Greffe d* Kavel tur Chou
entièrement développée.
A gaiiclic, crtio grcITi' eM montra sur unr pliifi
grande échelle.
133 cl 13t. — Greffe entre rarinet
(Panais sur Carotte).
A gniirho, cllr est vue de profil.
A droite, clic est vue de (ncc.
entier l'appareil absorbant du greffon et l'appareil
assimiintour du sujet (flg. i2.'ji.
En oITet, les deux plantes raiiprochées dans le gref-
naires sont ceux ou la symbiose comprend un grofTon
vivant exclusivement avec l'appareil absorbant du
sujet, et un .sujet vivant exclusivement ou presque ontiè-
LE JAIIDIN
849
romont à l'aido do l'appareil assimilatcur du greffon.
On peut prondrc, comme type des greffafjcs ordinaires,
le {,'relTage on ffiilo sur racines (fig. l.'iC) el l.'iT) ol mt me
celui sur ligo déiiourvue de pousses fcuillces (fig. I'.^8),
la grelTe on couronne, colle on ('•cusson, etc.
Le grolTago sur racines lilail liion "connu des nncicnB
qui s'en servaient, d'après Pline,
pour (/re/fer rcrlui/is /•(•ijélaii.v
domestiques sur les véiictati.r
sauvages, et on particulier pour
grelTer l'Olivier (Palladius).
Le giolTage sur tige est égale-
ment bien connu, et il n'a pas
besoin d'être décrit, quand il
s'agit du procédé généralement
employt'. Cependant, il présente
quelques modincations qui sont
nécessaires à connaître au point
do vue particulier où nous nous
sommes placi'.
Les grolTages de tiges sur raci-
nes sont en général assez faciles
à exécuter et ont été pratiqués
depuis longtemps. Les greffes
inverses ont été essayées seule-
ment dans ces derniers temps
par Vochting, en Allemagne,
sur la Betterave, et par nous on
France sur divers végétaux her-
bacés (fig. 129, 131, ^V.M\. Elles
sont assez difficiles à réussir et
demandent beaucoup do précau-
tions opératoires. Il en est do
mémo des greiîes entre racines
(fig. 133 el i:îi).
L'état, plus ou moins herbacé
du sujet et du greffon, a la plus
grande importance pour la réus-
peut opérer tout aussi facilement sur les plantes her-
bacées, Haricot) quo sur les arbres (Châtaignier, Chêne,
Marronnier, etc.). On prend la plante au moment où la
tige, morne la racine, est assez grosse pour être fondue
ou grolTéo, et on y applique un grolfon liorl)acé. Avec
lo lliricol, on peut en opinant sur couches, semer,
grelTcr et remettre a l'air reprise
faite, en 13 à 15 jours.
Le grellago des bourgeons à
Heurs consiste il se scrvlrcomme
greffon de jeunes pousses flo-
rales dont les bourgeons à fleurs
no sont pas encore visibles. Cela
revient à faire nourrir la graine
en majeure partie par une nour-
rice étrangère qui pourra lui
communiquer, peut-être, quel-
ques-unes de sespropriétés. Sile
greffon possède des parties ver-
tes, la reprise s'eflectue facile-
ment et les graines mûrissent
bien.
B. — Greffar/es mixtes. —
Qu'est-ce quo le greffage mi.xte?
C'est, comme le greffage siamois,
un procédé de greffagequi n'avait
point jusqu'ici été défini et dis-
tingué des autres procédés (2).
Il est intermédiaire entre le gref-
fage siamois et lo greffage ordi-
naire.
Il consiste à laissera demeure,
au sujet, des pousses fouillées de
façon que ce sujet reçoive à la
fois de la sève élaborée de la part
du greffon et de la sève élaborée
par ses propres feuilles. L'appa-
(1) Stiilgré celte publication, parue
Fig. 136. — Greffe mi.ili.
Le sujet seul
site de l'opération et
pour la production
de la variation. Pour
placer les greffes
dans ces conditions
favorables, nous
avons eu recours à
deux procédés non
encore employés
avant nous : le gref-
fage sur germina-
tions, et lo greffage
de bourgeons à fleurs
Fig. 13.">. — (h-effe île bourgeons à fleurs (fin-. 13.5'.
de Chnu-rave sur Chou de ilorlagne. xt...
Cette sre«e est complètement Nous avons essaye
développée. le premier procédé
en 1890, à Cliateau-
Gonlier puis au la boratoiro do Biologie végétale de
Fontainebleau. Les premiers résultats ont été publiés
en 1892 (1). Pour faire une greffe sur germinations, on
ie Vernon'a S'ir Xantliium.
porte des fruits.
dans lies comptes-ren-
dus do l'Association
française pour l'avan-
cement des sciences.
Congrès de l'au, 1892,
M. Slaxime Cornu a
prétendu, quatre ans
l»lus tard en lsl*5, avoir
inventé cette grefl'e.
(Voir la liste de ses tra-
vaux scientili[iues,(S96).
Lo fait est d'autant plus
suriireriaul (iue,en qua-
lité lie président de la
section do Botanique à
ce Congrès, M. Cornu
lut ma note en séance
et les comptes rendus
des séances ne men-
lionnout aucune récla-
mation do sa part. Bien
ijue la question d^
priorité ne puisse faire l'ot^/et d'atieun doute, quelques auteura mal
informés ont produit cette erreur dans diverses publications lior
ticoles.
(2) Voir: L. Daniel, La greffe mi.vie (C. R. 1897).
Fig. 137. — Griffe mixte de Choux-raves.
Le greffon unique est nourri par
deu.\ sujets.
250
LE JARDIN
reil absorbant reste simple; l'appareil assimilateur est
mixte (fig. 136). Ou binn on laisse ri demeure a.\i grelTon
seul des pousses feuillces, avi-c une partie de ses racines
qui, concurremment aver cellos du sujet, fournissent
aux parties vertes la sève brute du sol flg.!.!*). Dansce
cas l'appareil assimilateur restr unique quand l'appa-
reil absorbant est mixte.
Kn un mot, suivant la volonté de l'opérateur, on a une
association à sève brute uniquf et à sève ('laliorér de
deux origines dilTérontes, ou liien uni' sève brute ayant
deux origines distinctes mais donnant lieu à une sève
élaborée unique.
L'on conçoit que le premier de ces modes de grellaj,'e
se proie à une opération intéressante au sujet de la
nutrition mixte du fruit et de la graine.
On sait en effet que, une fuis la fécondation opérée,
le fruit noué et la jeune gr.iino appellent énergiqucmont
la sève élaborée pour tjrossir. Si sur le sujet etlogrellon
à la fois se développent des fruits et «les graines, il y a
toutes chances pour que la sève élaborée fabriquée par
chaque plante soit attirée, appeli-e parles propres fruits
de l'iiaeune d'elles, de préférence ;ï la sève élaborée par
son associée. Il n'y aura pas mélange de ces sèves dans
le fruit ou la graine.
Mais il est possible d'oljtenir ce mélange, c'est-à-dire
do faire nourrir les fruits et les graines du sujet ou ceux
du ^irellon par les deux sèves à la fois. Il suffit pour
cela, de supprimer avec soin les fleurs, soit du sujet,
soit du prelTon, suivant la plante dont on di'sire obtenir
les graines. L'appel devient alors unique et le mélan^re
a plus lie chances do s'ellectuer (fig. i.iO .
On ne confondra pas ce mode de grelTage où on laisse
li demeure des pousses feuillées au sujet, avec le (jrefpige
avec bourgeons ou ramenu.r d'a/ipel dans lequel ces
productions sont toujours laissées provisoireiiiei/l, et
correspondent à un but tout dilTérent (reprise de la
plante exclusivement) (1).
Dans nos prochains articles, nous étudierons les
ri-sultals de ces divers greffagi's ; nous verrons coniliien
sont nombreuses et varices les modllicalions qu'ils
peuvent amener, tant dans les plantes greffces elles-
mêmes que dans leur descendance; combien aussi sont
nombreuses et im|)ortantes les applications prati(|Uos
qui peuvent en résulter pourl'agriculturei'l l'horticulture
en particulier. L. Danikl.
Mailro ilo confi-n'iicos île ni)tnniijiirn|iplii|iiée
h rt iiivcrsili-ilo Rennes.
Forçage des plantes soumises à l'action de l'éttier
Après avoir relaté en détail les essais faits à l'clr.inper
ot les résultais obtenus dans le forçage des plantes
soumises préalablement a l'action do l'éthcr, du cliloro-
(orme et d'autres produits ayant les nicnies propriétés ^;>',
nous devons à nos lecteurs de les tenir au courant dos
intéressantes expériences faites en l'rance, par M. Ch.
Leblanc d'une part et par M.\I. Aymard d'autre part.
M. (^h. I.nblanc, a chloroformé des Aziilen mollis, ii
une dose moitié moins forte que colle d'éther; après les
avoir laissées quaranle-liuit heures sous l'inllucnce des
vapeurs do chloroforme, Il les rentra dans une serre, dont
(It C'eut lin (cr«'fl(\((i- mlilo qno Hr rnp|iriirlii<n( le» vrcfTiiKcsiInns
leK(|iielii nn |ilnri> gnr nn momc «iiji't iiliiilpiim KrelTunt ili- nnliin-
•linéronle. Opi-nitnnl un ne |m ni lilcolilliT roniiilitcnn-nl ci-h ilfiii
niKileit de nyinbliiHc, |iuii<i|ni-, ilann ci' ilernler cn-t, le mijul n'a«ii.
mile \M\» liil-m<>nio en >|nantlli'' nulnlile. LeM eirel» de ce )(reirnKe /i
liliislenrn Krt'fton* ont irailleiirii heniiroup de ni|ipnrt nverreni iln
Kreirnite mille, et penrent ne prCler nnt mi'nieit e»i«ni<i.
|ïl UJ,ii.l,n, r»l, page 371
la température était de 18°, le 21 février. (1)11 a constaté
sur ces arbustes, au nioment de leur sortie du local à
chlorofiirmisalion, un gonnement très prononcé des
boutons à fleurs et une bande verte de 0"'Otil entre chaque
écaille indiquait la tension et le déjiart do la végétation
dans les vapeurs excitantes. Le huitième jour les bou-
tons sont sortis des écailles, ils commençaient à s'ouvrir
le ."j mars et leur complet épanouissement a eu lieu le
8, tandis que les témoins ne fleurissaient que le 21.
Mais, par contre, les fleurs des arbustes chloroformés
n'ont pas atteint l'ampleur de celles des témoins.
A ce sujet, M. Leldanc émet quelques opinions que
nous croyons ilevoir reproduire en les résumant :
L'éthor, dil-il notamment, n'est pas un anesthésiquo pour
les plantes, puisi|uo ces deriiicres n'ont pas do système ner-
veux. L'éthor agit comme stimulant, coniino excitant des
réserves ommagusinées dans les parties avoisinantos et dans
les boutons à Heurs mémo.
Dans un arbuste, ajouto-t-il, il y a : 1' Le bourgeon, qui
produit des (euilles; 2' Le lioulor. à /leur.
Prenons t\(^t\x brandies présentant l'une, des bourgeons, et
l'autre des boulons à fleurs; mctlons-lcs dans l'eau et au
chaud. Uue so produit-il .' Los bourgeons roslcnl à peu près
tels, tandis i|U0 les boutons à fleurs s'épanouissent, preuve
que le boulon à flour est entouré d'une résorvc alimenlniro
et c'est sur cetlo réserve qu'agit l'étlier.
J'ai constaté, au cours do mes diverses expériences sur
des Lilas cl des Azaleit mullis, que, dans les plantes chloro-
formées ou élliorisées, le boulon à fleur entre en mouvement
et se développe avant le bourgeon ; que ce dernier n'entre en
végétation qu'une fois que la plante a été chaufTéo et que le
système radiculairc fomtionne.
J'ai étliérisé des Mosiers, jo n ai pas eu do succès; parce
que le bouton à llour n'e.\islo pas avec des réserves dans
le bourgeon; que re bouton so forme sur lo bourgeon en
voie do développement.
J'ai pris des Driilzin i/racilis et des D. Lctnoinei, dont la
terre des pots éluil gelée; jo les ai éthérisés malgré leur état
de congélation et. ni'nnmoins, j'ai obtenu do bons résultais.
D'autre pnrl, l'éthor no modilio pas lo repos, il excite un
animal, puis l'endort, son action est nulle sur les soi-disnntes
périodes do repos des plantes; il n'agit que comme stimulant
dos réserves florales, ."si nous prônons deux plantes éllié-
riséos en.seinble, d'après cette manière do voir, lo sommeil
va être activé, a|q)rofondl. abrégé, clcf^tiauflons immédiate-
ment une do ces plantes éthérisées, elle pousse selon les
conslalations di'jà faites. Mais si nous attendons doux ou
trois jours pour cluiufler la deuxième plante, elle ne pousse
plus, elle so comporte comme les témoins, clic rctiorl. Donc
rélhérisallon n'a pas eu d'action sur les périodes de repos
dos plantes. .\l. I''ran/. Lodien, exprime son avis en ce sens :
La plante ayant liiii son repos d'une telle manière, n'en
aurait plus besoin ot devrait pouvoir pousser après ce
moment chaque jour si elle retrouve les conditions néces-
saires pour la végétation. .Mais l'élal de la planloaprès l'éllié-
risalinn est tout uulro. M. Johannsen lui-même lo compare A
un enivromont . Deux ou trois jours après, les plantes n'ayant
pas trouvé l'air chaud ot liumido d'une serre, no peuvent
plus être forcées et elles dormo'it do nouveau Jusqu'au temps
ou elles demandent a être étliérisées pour le forçage.
Il est évident que les doses à utiliser doivent être étudiées
pour chaque nature do plantes. J'ai obtenu do très bons
résidlats avec mes Dculiia à dose moitié plus forte qu'à doso
ordinaire; par contre, les Lilas. à cette <lnso, ont boudé, ont
eu un counneniement d'asphyxie, roqiii lait que les témoins
ont fleuri avant les plantes étlicrisècs. J'ai bien réussi les
\'ihurn\im.
Par contre, dos Jacinthes éthérisées n'ont pas fleuri plutôt
c|UC les témoins alors quo «les /l;(i/cii iiii/icn traités de la
mémo façon ont donné d'excollonts résultais. Cela s'explique
BS807. aisément. .\I. Le .\Ionnier voit, dans l'action do letlu>r,
uno excitniion des réserves et estime quo si pour exciter les
réserves des boutons i\ fleurs d'un Lilas ou d'une A/.oléo il
faut 4H heures aux vapours d'éther ou de chloroforme, ces
(1) JUiUttin df ta Sofiéli etnlralt IThorlirullurt dt A'anrip, lIKtt, p. 39.
LE JARDIN
251
dorniors n'ùlanl |iroti''g6s dans ces doux planlos c|uo pur di'S
l'caillos do fuiblc T'imissour, il nuiuil (allu iioiil-i">tro doux i>ii
trois fois plus do loiiipsaux mi>nios vapeurs pnur poiiùlror a
travers les couchos très l'iiaissos d'ôcaillos (orinnnt Ifs
buibns (lo Jarintlios.
Nous avons tenu à reprnduiro la communicalioii di'
M. Leblanc, iiialgro que los opinions (•mises soient
quelque peu caloKoriques. ^L Leblanc estime que
les vi';,'étaux ne peuvent être aneslliésiés. Cependant a
quoi allribuer l'aclion des vapeurs d'éther sur les Scn-
silives{l), sinon qu'elles aj;issent sur leursensiliilité, ci'
que Claude Bernard a d'ailleurs fort bien démontré.
Nous estimons plutôt que le résultat et les conclusions
des éludes de ce j,'rand savant no sauraient ôlro mises
en doute. Nous ajouterons encore que l'anesthésie dis
personnes, aussi bien que l'action des vapeurs d'éther
sur les plantes ne peuventèlre que momentanées et loute
arj,'iiniontalion tombe devant ce fait. Kl puis, (jue l'élher
agisse cumnio aneslliésique, comme excitant ou comme
stimulant, cela n'a pour le producteur de lleurs forcées,
qui vise principalement le résultat, qu'une importance
secondaire. Mais les essais de M. Leblanc n'en sont
pas moins à relater.
m
m *
Les expériences tentées par M. Aynianl, et qui lui
ont été suggérées par l'article que nous avons pulilii^
dans le n'^ du 20 décembre l'.tOl du Jardin sont particu-
lièrement intéressantes et nous ne pouvons mieux faire
que do résumer ee qu'il a publié à ce sujet (2).
Nous avons placé pendant trente-six heures doux I.ilas
sous cloche, en faisant évaporer do l'élher; nous les avons
forcés et, effectivoment, tandis que les plantes témoins bour-
geonnaient comme d'ordinaire et tleurissaient vers le dix-
septième jour, nous vimes les Lilas éthérisés donner des
bourf;eons beaucoup plus gros ot fleurir vers le treizième
jour. Il v avait encore ceci de remarquable, ([ue les témoins
donnaient seulement do belles lleurs, alors que les Lilas éthé-
risés étaient aussi pourvus do belles et abondantes fouilles
et pouvaient ainsi être vendus comme plantes florales ot
décoratives. Ces expériences furent répétées cinq fois avec
autant do succès.
Mais comment apit l'élher? Employé en médecine comme
anesthésique et aussi comme excitant, ([uelle est celle des
doux propriétés qui agit sur les Lilas qui sont des plantes
ayant besoin do repos.' Avant le forçage le repos a liou dans
la nature sousl'induenco des gelées et de la [irivation d'humi-
dité; or. l'éttior, en s'évaporant, a une propriété physique,
due d'ailleurs au fait de l'évaporation, c'est de produire
un froid assez considérable. Est-ce par action frigorifique,
est-ce par action anesthésique que l'éther agissait ou bi<>n,
troisième point, est-ce par excitation? Afin de nous en rendre
compte, nous avons fait subir aux plantes des vapeurs anes-
thésiques, mais non excitantes en soumettant des Lilas et
des .Muguets à l'action du chloroforme et nous avons constaté
les résultats suivants : lorsque les Lilas furent sortis de lu
cloche au chloroforme ils avaient un triste aspect. Lo chlo-
roforme, on etict. est avide d'eau et il avait quelque peu
desséché les plantes; celles-ci furent cependant mises à
forcer; quelque temps après elles reprirent, et vers la fin
elles étaient aussi belles que les Lilas non chloroforiués.
Uuant aux .Muguets, ce fut surjircnant; non seulement ils
étaient plus beaux (|ue les Muguets témoins, mais plus
lieaux aussi que les Muguets éthérisés. Un fait à noter éga-
lement, c'est que chez les F^ilas. presque tous les lioutoiis
avaient avorté. Donc, pour les Lilas. le chloroforme était plu-
tôt nuisible, et cette plante soumise à un anesthésique ne
produit rien. Nous fimes ensuite des expériences avec lopro-
toxyde d'azote, gaz anesthésique, mais ces expériences,
répétées trois fois, donnèrent un résultat nul.
Par une nouvelle expérience, nous pûmes nous assurer
qu'il n'y avait pas d'action frigorifique. En eflet, ayant mis
(1) Le Jardin, 1902, p. 13i, Bif. 01, 62 et 63.
|2) Compte rendu d'e.xpériences sur l'action de l'itlior et autres
liquides dans le forçage des plantes, par M. Aymard lils. (Annotes de
la Huciélé d'Uorticulmre de l'Hcraull, Jauv. fév. 1902).
un lliorraometre dans lu cloche contenant les vapeurs d'élhor,
colui-ci no descenilit jamais au-dessous do 10", température
qui ne peut pas agir sur lu ]>lanlo au point do vuo du froid.
Nos expériences lurent reprises, avec de l'aldéhyde formique,
do l'acétone, ilu kélène méthyle, lesaliléliydos étant dos com-
posés provenant do l'oxydation incomplète de l'alcool, cl les
acétones i''tarit des aldéhydes des alcools se<rondaires.
(;es expériences, laites une soulo fois, nous ont poniiis do
faire ces romar(|ues : los Lilas témoins avaient do belles
grappes do (leurs roses ot quelques feuilles. Celui acétonisé
avait pris uni- cidoration blanche, les grappes do lleurs étaient
émaciées. ot los boutons terminaux do clia(|uo groupe n'ont
pas fleuri. Lo Lilas soundsà l'uldéhydo présentait les mêmes
phénomènes que l'acélonisé, mais encore plus accentués.
Certaines grappes do fleurs n'ont même pas fleuri du tout. Enfin
lo Lilas soumis au kélène avait gardé sa couleur rose. Les
grappes étaient superbes et toutes fleuries, mais pour los
trois l'avance sur lo témoin fut à peine d'un jour.
il nous reslo enfin à parler d'un dernier genre d'expérionces
faites avec la gazolino. Ce liquide est un étlicr de pétrole et
c'est ce ([ui nous a déterminé à l'essayer, l.o Lilas gazolino
prit une avance assez considérable sur lo témoin, mais, cepen-
dant, l'avance était moins grande pour lui (juo pour lo Lilas
étliérisé.
Il y a un fait que nous devons signaler, c'est que l'élhérisa-
tion ou autres saturations d'atmosphère ne doivent pas agir
sur les plantes plus ilo trente-six heures (quarante-huit au
maxinuim); sinon, leur influence est mortelle. Le fait a été
constaté |)ar nous pour les Lilas et les Muguets, qui, laissés
soixante-cinq heures sous les cloches, moururent tous.
Enfin. [)0ur tirer une conclusion de ces expériences, nous
pouvons affirmer que les éthers, excitants, donnent à la
plante uno avance considérable.
Los expériences d'étliérisation faites par M. Aymard
sont donc des plus concluantes. Il se propose de les
reprendre sur une plus grande échelle au mois d'octobre.
Mais dès à présent le résultat a une grande importance
et l'opinion émise par cet horticulteur, qui force chaque
année des milliers de plantes, a une haute portée au
point de vue de l'application de ce procédé.
ALliEM M.\.UJIE.NK.
IIOS BOi^l^ES VlEIIiIiES PhRpES
CLXXVIII
Cryptolepis longiflora Regel
Arbuste de si'rre tempérée très élégant, aux longues
feuilles acuminées, ondulées sur les bords, formant des
veriicillesréguliers et couverts, en juillet-août, de fleurs
blanc i)ur, dont los divisions sont contournées en forme
d'hélice ce qui donne a la fleur un aspect curieux et
intéressant.
Le Cnjptoleiiis longiflora [C. floribiotda] se cultive en
terre de feuilles, assez fine, additionnée de sable, en
pot le plus petit possible. Il ne faut pas négliger le
drainage, qui doit être épais de 3 à 4 centimètres.
Une lumière continue est nécessaire à cette plante
qui s'étiolerait à l'ombre. Pendant les mois chauds, on
ombrera en rapprochant les sujets du verre, le plus pos-
sible. Les arroscments seront un peu étudiés; presque
nuls en hiver, on les donnera copieux en été, sans exagé-
ration cependant. La plante s'emporte, si le jardinier a
négligé les pincements. Dans le cas contraire, il en
fera une jolie touffe régulière, qui fleurira en juillet-
août. Cette espèce, originaire des Indes orientales,
réclame une température de 8° à 15° -f- C, à peu près
en toute saison. On la multiplie très facilement en mars,
en serre tempérée chaude, par boutures courtes dans le
fin gravier. Elles s'enracinent en 20 à 2.5 jours.
Ad. 'Van de.n Heede.
858
LE JARDIN
Les Daphnés rustiques
Les Daphnés, de la (amille dfs Tliyméléacées, forment
un genre licimof.'èiie, composé d'asspz nomlireuses
espi'-ces d'arbustes, originaires de l'Europe, de l'Asie et
de i'Afri(|ue du Nord, aux (leurs ndoraiili'S, générale-
ment réunies plusieurs en petits bouqurts axillaircs
ou tortiiinaux.
Les espèces rusliijues de ces arliustes, que con-
naissent liicn les amateurs des plantes rares de notre
flore, sont très recherchées pour fiarnir les rocailles,
qu'elles émaillent au printemps d,e leurs tieurs gracieuses
et odorantes. D'autres espèces sont plutôt de serre froide,
mais nous ne voulons parler ici que des Daphnés rus-
tiques, de plein air.
Au point do vue de leur aspect, nous divisons les
Fig. 138. — I)ai>hne Ciuoium.
Daphnés en iloux j,'roui(os distincts : 1" les es-iieces à
feuilles caduques; 2" les espèces ii feuilles persistantes.
Daphnés à /eut lies caduques.
I,e I)aphné Bois-joli, Hois-genlil, Mézérion [Dnphtie
Mezereitm) fait partie de la flore montagnarde, jusqu'à
2.(X)0 mètres environ d'altitude ; on le rencontre néan-
moins dans certaines forets de plaines. Il s'acclimate
assez facilement dans les jardins; ses feuilles sont
caduques; il fleurit depuis le l.j janvier jusque vers la
fln d'avril, avant l'apparition des feuilles, d'où, sans
doute, le nom de « Bois-joli ». Il existe plusieurs va- _
riélés horticoles de cette espèce: les 1). M. varicgalitm,
à feuilles panachées de blanc, />. SI. nlbum, 1). M. flore
jiteiio. 11. M. alhutii plvnuiii, D. M. autiim/iale, co\ui-c\
fleurissant a l'automne, et le I). M. Xanlloiitei, à lleuis.
rose foncé et à feuillage vert pourpré, celui-ci fleurissant
en môme temps qu'apparaissent les feuilles.
Les autres espèces inlérossanlos ii feuilles caduque--
sont : le D.n/jiina, originaire des Alpes et des Pyrénées .
aux rameaux d'environ (•"'."jO, feuillus au sommet, avec •■
petites fleurs blanches et dont l'habitat est constaté
jusqu'à iSOO mètres; le D.tiltnicn, originaire de .Sibérie;
le D. hu-rifolia, de l'erse; le I). caucusica, cl le /;. .\ali-
c//'o/>Vi, originaires <lu (Caucase. Toutes ces espèces sont
à fleurs blanches.
Daphnés à feuilles persis tantes.
Le Daphné Lauréole {Z)rtp/y»e Laureola) estindigène;
on le rencontre même assez parfois dans les forêts de la
région parisienne. Ses feuilles sont persistantes. Ses
fleurs sont jaune verdâtre, et s'épanouissent avant celles
du Mc'/.éréon. l.a transplantation en est assez délicate
et la reprise difficile.
Le Thymélée des Alpes {Daphne Cneorum, flg. l.'W),
se trouve a l'état spontané sur les rochers des basses
montagnes, entre 800 et 2 000 mètres d'altitude, il y
forme de ravissants tapis. Il a le feuillage persistant,
les fleurs velues, d'un beau rose et d'un pénétrant par-
fum. Il jouit cle la propriété, lorsqu'il est exporté dans
le midi, de donner à l'automne une seconde floraison.
La hauteur de ses rameaux ne dépasse guère 0°'iQ cen-
timètres. Il se plaît dans la terre de bruyère mêlée d'un
peu de terre franche, à une exposition ensoleillée. Cette
charminte plante devrait se trouver ilans les rocailles
lie tous les jardins d'amateurs. Il
en existe deux variétés horticoles,
le D. C. album et le D. C. majus,
ce ilernier à fleurs de bien plus
grandes dimensions que celles
du type.
Nous estimons encore, dans
les esjièces à fleurs blanches : le
h. ISloiiaiiana, originaire de
Transylvanie; le D. Gnidium,
originaire de l'Europe, d'une
hauteur de O^HO; le D. Ponlica,
de l'Europe orientale, dont les rameaux atlei^'uent
quelquefois li^ôO; le D. l'hilippii, originaire clés Alpes;
puis, dans les espèces à fleurs roses, le D. rollhia,
originaire des Apennins, aux rameaux d'une hauteur
moyenne de O^.^O, et le D. Yerloti originaire des
Alpes.
Citons enfln le I). striuta. originaire dos Alpes orien-
tales et qu'on ne trouve en France qu'au l.autaret. Véri-
table arbuste alpin il ne se trouve qu'a l'altitude de
1700 mètres, ju.'-qu'à celle de 2.LiH) environ, choisissant
les endroits pierreux, autant que possible ; aux fleurs
odorantes, se rapprochant de celles du Rhododendron,
mais n'ayant pas de calice, avec une corolle à quatre
lobes seulement, alors que le Hhododendron en a
cinq, rappelant aussi celles du D. Cneorum mais non
velues comme celles de ce dernier.
Beaucoup do ces espèces poussent très lentement el
restent toujours à l'état de petits arbrisseaux rampants;
aussi est-il indispensabh' de les cultiver en rocailles
dans un sol composé do terre de bruyère et do terre
franche a la dilTércnce du l). Mezereum et du 1). Lau-
reola qui sont moins difliciles comme sol et poussent
très bien sous tous les grands bois et sur toutes les
rocailles.
Plusieurs espèces aiment le soleil, ce sont les J).
Cneorum, l>. -slriata, D. ulpina. Les D. Mezereum et
D. Laureola préfèrent l'ombre Ces arbustes se multi-
plient assez facilement par boutures, au moins pour
certaines espèces telles que le />. Cneorum; on peut
aussi multiplier les Daphnés par semis. Enfln, la greffe
est employée avei' succès pour les espèces do petites
dimensions et a pousse lente, comme lo> espèces alpines.
et on emploie comme porle-grofles les D. Mezereum et
le D. Laureola.
Ces arbustes n'ont pas seulement pour mission do
nous charnier par leurs fleurs au premier printemps;
ils sont utilisés en médecine, notamment contre les
rhumalhismos.
Georges Maonb.
LE JARDIN
253
Trois plantes potagères nouvelles
large, dans le ponroclu IT<irirnl(rRspafrnp,est,iimalurilé,
d'une li'inle franclii-mcnl noire. Colle vigoureuse et pro-
II s'apit d'une Courgp, d'un Haricot ot d'une Lailuo,
juste dp qu<ii constituer un excellent repas selon la doc-
trine v('gi'tarienne. Ces trois nouveautés (ont en ce
moment leurs preuves, principalement dans les jardins
du sud-est de la l''ranco. Klles ont été mises au com-
merce, au print(Mnps de cette année, par la maison
Léonard Lille, do l,y(m.
La Courpo. clite (rùs hâtive non coureuse du Dau-
phiiiv (fij:. i;i',i!, [ail partie de celle race non coureuse des
Cour^'es issues du Ciiciirhitit Pepo, L. iVinsi. cunlraire-
ment à la plupart des plantes do ce genre, dont les
tiges. <'omme celles des Polirons, rampent assez loin
sur lo sol. la Courge très lidtive du Dauiihiiié forme
une sorte île buisson peu encombrant, aux feuilles très
grandes, d'un verl foncé.
Les fruits sont gi'néralemonl réunis par deux ; ils
sont très hâtifs ;i se former, ils sont de forme allon^-'i'-e,
à peu près cylindriques, lisses, d'un vert foncé au ilélml
passant au jaune oraufie à la maturité, ils pèsent alors
dans les 4 à Ci kilog. chacun.
La Courge trèn luitive du Daujiïtuic présente l'avan-
tage appréciable d'être une des plus hâtives, et de iiou-
voir être consommée à toute venue. Jeune et à demi
formée, la chair en est blanche, fine; sautée au beurre,
elle a le goi'it de pomme; plus tard, lorsqu'elle est mûre,
la chair, plus ferme, devient jaune clair et peut alors ser-
vir a composer d'excellents potages.
Le Haricot fait partie do la série dos Mangetout, c'est
le beurre noir géant (fig. 140).
Originaire des environs de Lyon, il est certainement
l'un des meilleurs et des plus productifs que nous con-
naissions.
Vigoureux et de taille élevée, il a les tiges fortes et
le feuillage abondant, il est de précocité plutôt moyenne.
et donne durant toute la belle saison une quantité con-
sidérable de superbes cosses très longues et très larges,
FÎK- 130. — Courge très hâtive non cotireiisc itn Dauphit.é
épaisses et charnues, tout à fait sans parchemin et
d'une jolie teinte beurre frais ou jaune pâle, demi-trans-
parente et des plus appétissantes; le grain, gros et très
Fig. UO. — ïîarîcot heitri*e }ioir ijèant
lifiquo variété mérite certainement de prendre une
place importante dans les jardins.
Quant à la Laitue, c'est
une de ces variétés qui, il
est vrai, ne pomment pas,
mais fournissent aisément,
surtout dans le plus fort de
l'été, une salade extrêmement
tendre et rafraîchissante,
qu'on n'a, du reste, qu'à
couper au couteau, au ras du
sol. C'est la Laitue brune à
feuille de Chêne; elle forme
une largo rosette, très pleine,
atteignant un diamètre de
35 à 40 centimètres, com-
posée de feuilles très nom-
breuses, érigées, assez lon-
gues, découpées en lobes
arrondis, sinués et ondulés,
d'un vert foncé fortement
lavé de rouge-brun sur les
parties éclairées.
Cette variété est rustique
et très productive, elle passe
assez bien l'hiver et peut se
semer en toutes saisons.
C'est donc en tout point une
bonne Laitue pour la culture en pleine terre; elle re-
pousse bien après avoir été coupée. Sa graine est noire.
Georges Dl'moxt.
254
LE JAIIDIN'
Les Oixliidées an mois fVnonl
La liste des OrchicMes neurissanl pendant le mois
d'août n'est pas 1res longue. Nous y trouvons cependant
de Ires jolies planlos que toutes les collections devraient
comprendre. Le Cuttlei/a Dowian» et le C. niirea, les
plus lieau.x du f:enre, sont toujours admirés; la conilii-
naison de la couleur jaune crénie dans les divisions
avec le cramoisi ligné d'or du laltelle en fait de véri-
tahles joyaux. Leur culture est aussi facile que celle
de tous les autres Cattleya. Une lionne serre tempérée
leur suffit. Il leur faut de l'humidité sans excès aux
racines pendant la végétation.
Après la floraison, il leur faut moins d'eau aux
racines; cela leur procurera un repos salutaire. Si dos
rempotages sont nécessaires, il devront être faits au
départ de la végétation, c'est-a-dire quand les jeunes
pousses ont quelques centimètres do longueur et quand
les racines commencent a « travailler ».
Le Cattlfijn (jiijns (C. ^ya|■scelcic:;iiesi connu do tous
par ses dimensions, souvent énormes. Certaines de ses
variétés sont spleiidides.
Le Cattleijo (ji/tluta et sa variété Li'njioldi sont des
plantes de grandes dimensions, pouvant donner des
tiges florales de quinze à vingt Heurs sur des plantes
vigoureuses. Leur i-oloris est foncé avec des points
plus ou moins gros et brillants, selon les variétés.
Dans li's collections de luxe, on rencontre le Cattleya
Harilyana, splendide hybride naturel entre le Cattleya
atiren et le r. giç/as; certaines de ses variétés sont
absolument supérieures et atteignent de hautpri.x.
Le Cattleya LodiUiieaii est encore une plante a flo-
raison abondante, rlonl le rose tendre des divisions est
toujours joli. Dans les hybrides bi génériques, les
La'lio-Cattleya calliatoglossa et L.-C. Henry Greeiitcood
sont toute l'année en fleur. Le premier, issu d'un croi-
sement entre le Lielia iitirpiirata et le Cattleya ijiyas,
et le second, provenant desia'//rt elegans Utelzncriaiia,
et Cattleya Uanlya/ta, sont deux hybrides vigoureux
et jolis.
Le magnifique Vanda cœrulea commence sa floraison,
qui est de longue durée. Sa couleur bleue est unique
dans les Orchiilées: elle en fait une plante recherchée
de tous les amateurs.
h'Odo/itoglossuiii grande, à grandes fleurs jaune
maculé de brun, est une des bonnes plantes que l'on
trouve dans toutes les collections. Klle pousse dans
toutes les serres, soit la chaude, soit la tempérée, voire
même la serre froide. Toutefois la plus belle végétation
est obtenue en serre tempérée, conjointement aux
Cattleya. L' Odoaloglossum corinxtrium est une plante
bien rare, mais aussi bien belle, et certainement l'uno
des plus belles du genre. Originaire de la Nouvelle
Grenade, elle demande la serre froide.
Toute une collection d'Oticidiinn sont actuellement
on llcur. Citons les Onridium macranthum (Nouvelle
Grenade), de serre froide; (). incurvuni, originaire du
Mexique et de serre tempérée; O. Lanceaimm, «le
Guinée, à cultiver en serre chaude; O. /loematocfiilinii,
du Guatemala, en serre tempérée. Presque tous les
Oncidium sont a fond jaune plus ou moins brillant, et
plus ou moins poinlilléH et maculés de brun pourpre.
Les Zygn/ietaliim tnd.iillare et /. rosira tu m sont
également on fleur. Ce dernier, fleurissant plusieurs
fois pendant l'année est une plante assez rare et de
culture un peu plus délicate que le /. tiia.ritlarc, mais
tous doux méritent les soins qu'on leur donne. Dans les
Dendrobium, le U. formosum giganteum est en pleine
fleur à cette époque-ci de l'année. Ses grandes fleurs
mauves, très parlumé-es, sont vraiment remarquables.
Fleurissent encore en outre : le D. svcundum dont les
fleurs violet rougeàlre sont tournées du même coté sur
la lige florale, les D. Draco/iis, I). hif'ii/idibiiluui, D.
macrostacliynii) et qu?lques bons hybrides.
Le lirassavola Digbyana ou Lielia Digtiyana, origi-
naire du Honduras, et qui a servi déjà à olitenir de si
beaux hybrides, est en Heur pendant une partie de l'été;
quelques exompl.iires sont encore en Heur en août. Ses
grandes fleurs sont blanc venlàlre avec un labelle très
grand, de forme arrondie, et pourvues, tout autour, de
grands cils blancs. Ce sont ces cils qui, diminués de
longueur par l'hybridation, ont donné naissance à ces
franges délicieusement jolies que portent les labelles
des semis de D. Digbya/ia, principalement dans la
variété Impératrice de Hu.isie, variété issue du Cattleya
Meiideli fécondé par le B. Digbyana.
Les Epideiidrum à grande végétation sont en fleur;
citons les E. araclnwglossiim, K. album. !•'. erecttim,
E. filirieiii, K. elo/igalutn. E. radicans, qui, tous, sont
de coloris brillant avec des liges florales souvent très
longues. Les Ejiideiidram radiatiim, E. prismalocar-
jium, E. l'arkiitsoniaiium, E. nocturnum, méritent
néanmoins d'être cultivés.
Les personnes qui possèdent une serre froide doivent
cultiver les .V/csciei'rt/i'a ; ce sont de véritables bijoux;
quelques-uns sonl de couleur très brillante, tel le
M. Veitchii graiidiflora. La liste de ces charmantes
plantes est longue; citons un peu au hasard les Masde-
valia miiscofi'i, M. infracta, M. inftata.M. l'eristeria,
M. floribii/ida, M. gemmata et M. tridartylites; ces
deux derniers sont de vraies petites perles; le rare
M. Carderi, les M. .ra/ithiiia, Id. coriacea, M. lieiilw/i-
bachiaiia, M. Wai/eiieriaiia, M.Çlajdiyrantlia, M. Gai-
riaiia et conibien d'auties!
Le Disc gra/nliflora et ses hybrides sont des plantes
à citer; elles no s'oublient plus lorsqu'on les a vues en
fleur ; leur culture, bien que difficile, devrait être tentée
par tous les eullivateurs d'Orchidées. In châssis froid
avec beaucoup d'humidité à mi-ombre dans un endroit
frais, est ce qui leur convient le mieux, Au moment do
la floraison, il faut leur donner une vive lumière pour
augmenter l'intensité du coloris.
Les Cypripedium ne sont pas dans toute leur beauté;
cependant, avec les semis que l'on a faits à profusion
de Ions les cotés, et dont varie a présent l'époque de
floraison, l'on peut aujourd'hui en avoir des fleurs toute
l'année.
Cii. Maiion.
A propos des routes fruitières
Le Jardin a revu, d'un de ses abonnés d'Italie dont
le pseudonyme laehe une personnalité littéraire bien
connui', la lellic suivante, à piopos du mouvement qui
s'est dessiné en l'rance, en faveur des plantations
d'arbres fruitiers le long des routes. Son cminent cor-
rosponiant émet dos critiqui-s d'une certaine valeur
philosophique que nous croyons devoir reproduire:
-Je regretlo dovoiri|uo vous vouliez substituer, nux beaux
l'oupliors finni.'iiis, les arbres fruitiers sur les roules do la
l<'ranco. Os l'euiiliorc sont lelleiucnt liés à chaque souvenir
des provinces Irnni.aiseg, tant tl<* griiud.s peiulret, ont élf
cliarnu-s pur leur louillage, lour ombrage, li-ur linule sliiture.
que, en vérité, Iob détruire soriiil une o!.piTe «le crime. Ces
longues lignes <le venlurc, ce> liautivs futaies, ces colonnades
do troncs clairs en sentinollos sur la lilanclio poussière; tout
cola est irr6vo<:abloment' associé <i tous les souvenirs do la
LE JARDIN
955
campnffno en Franro. ot Diou sait cnmbion (l« pii'liins, fuli-
(,'iiùs ot trisips, ont béni lour abri bionlaisaiit ! Or, les urbros
fruitiers ne poiivi'iit pas offrir assez ddinbre, piiiscpie, pour
les roiidri- focomls, il est néc-ossairo di' les liiillorsansniiriin
é>;ard pour leur In-llo ramure; ot que, mi"'nio s'il est poriiiis
aux arbres (ruilieis il'alteiudro leur linuleur iialurello. eelte
liauteiir reslerail toujours fort au-dessous do l.i taille des
l'eupliers. Il y a, aussi, un autre ((Slé à cette question : r'i'st
celle tolérance de plaier la tentation des fruits niilrs sur li'
clioniin des pauvres. ICst-ri' (ju'on doit tenb'r, ainsi, les éco-
liers courant par un soleil de juin ou do juillet .' Vous dites
qu'il est certain cpie les piétons, jeunes ou vieu.x, n'y louche-
raient guèro. Alors, leur vertu uio semblerait absolument
surhumaine. Je no crois pas que la mienni' arriverait à cette
sublimité ; vous citez l'exemple du Luxembourg', do la liel-
pi(luo, il n'est pas nécessaire que la France imite les autres.
Je puis vous assurer que la solto habitude des Italiens d^'
planter les Vi(,'iies au bord dos routes, sans aucune protection
do mur ni do haie, est une des raisons les plus fréiiuoutes
do (|uerelles et do luttes. quel(|uefois mortelles ; ot cet usai;o
devrait être absoluiin^nt d'-fendu aux propriétaires et aux
paysans. L'homme doit résister à la tentation, direz-vous;
soit; mais, é^jalement, la lommuno ne doit pas mettre la
tentation sur ses pas. Pour vous et pour moi, à qui c'est
affaire do tous les jours do manger à notre aise les beaux
fruits de nos lorros, ou des ftraiuls marchés des grandes
villes, les fruits du chemin public n'oiïriraietil pas un attrait
irri''sistible ; mais au chemineau las, à l'cnfunt pauvre, au
pi'tit vagabond couvert do poussière et dévoré do soif .' —
Uu'on dirait Victor Hugo ' •
OUIDA.
Toutefois, nous ne croyons pas que la valeur des
arguments qu'on vient de lire puisse être mise en
regard des avantages que procureraient les plantations
fruitières le long des routes. Nous rcproiluisons ci-
dessous d'après les travaux de MM. Delaville et
L. Baltet, et de M. Pliilbert, les raison.s qui peuvent
être opposées à celles de notre éminent correspondant:
1" Pourquoi les Peupliers ne sont plus en faveur: Les cul-
tivateurs dont les champs avoisinent les routes se plaignent
du préjudice qui leur est causé par l'ombrage dû à la puis-
sante végétation des arbres forestiers, généralement do
grandes dimensions, les Peupliers notamment, et surtout
par leurs racines traçantes parfois drageonnantos. Ces
arbres exigent une dépense d'entrelien annuel qui n'est pas
compensée par la vente du bois provenant de cette opéra-
tion ; ils ne donnent un produit de quelque valeur qu'au
moment de labatage.
Aujourd'hui, le cultivateur a surtout besoin, pour résister
a la concurrence, d'ap|)orter tous ses soins à sa culture; ces
inconvénients le préoccupent plus qu'autrefois, c'est la loi
du Progrès: dura lex
2* Pourquoi Von préfère les arbres fruitiers: (1r, chez les
arbres fruitiers, le branchage, comme les racines, ne pren-
nent qu'un développement restreint, qui ne peut guère occa-
sioiuier de réclamations île la part des voisins.
Les arbres fruitiers, au bout do ipielque temps, donnent
tous les ans un revenu appriciable par la vente du fruit à
des adjudicataires (jui en tirent parti en approvisionnant lo
marché, le pressurage, la distillation.
:i' Pourquoi les arbres jruitiers donneraient encore asse:
it'ombre : On devra choisir des arbres dont la tige sera asse;
élevée et des espèces et des variétés à branchage drossé. Il
n'en manque pas, et, d'ailleurs, il ne s'agit aucunement de
planter, le long des routes, des arbres à petites formes. 11
s'agit d'arbres à tète poussant assez librement, tels que les
l'oramiersle long des routes de la Normandie, qui fournissent
assez d'ombre aux promeneurs.
V Pourquoi, si tentation il i/ a, le péché ne serait pas
<irave : S'il faut compter sur un certain déchet de la récolte
par suite do la cueillette de (juolques fruits par les passants,
il est bien éviilent que les arbres de nos routes ne sont pas
plus e.rposés éi i-e larcin que les vignes et les arbres plantés
dans les cliainps sur le bord de ces ménies routes.
Le jour où les 200.000 kilomètres de nos voies de cotninu-
nication seront couverts d'arbres fruitiers, le tnaraudaije
deviendra néijliiieable .
5" (jKC dirait Virlor Ihujn !
Peut-ôlre, s'il vivait encore, Victor Hugo aimerait-il
qu'on plantât dos arbres fruiliers le long dos routes,
pr6cis6m(;nl pour que le chemineau las, l'enfant pauvre,
le petit vagabond pussent étuncher leur soif...
J. Fil. Fav.Mii).
Plantes nouvelles ou peu connues
Kosteletzkya pentacarpa Le<Iob.
liiiU. Soi. Tosc. Orlicult., l'.iOÏ, p. W^.
.Malvacée ipii forme un arbuste ramifié ou une plante vivace,
originaire du midi de la Hussio et do la Perse. Sa taille est
d'un mètre environ; ses rameaux sont horizontaux, aux
fouilles, cordiformes, allongées, lobées, grossièrement den-
tées, longueuu'nt pétiolées. Les pédoncules floraux sont soli-
taires ot axillaires. Lo périantho est rose prtie et ligné jaune
pAlo dans lo fond. Les anthères forment une masse saillante,
jaune d'or. La floraison a lieu depuis la fin do juin jusqu'en
novembre.
Kalanchoe Kewensis J. D. Hooker
Garden, rjo2, p. 20.
Hybride obtenu aux jardins de ICow en croisant les/f. Ben-
ta et A", flammea. Ce dernier rappelle lo A', (ilaucesccns,
mais les fouilles sont charnues, crénelées, linguléos et les
fleurs sont colorées en rouge écarlate intense. Le A'. lientii
aies Heurs d'un beau blanc-. L'hybride, qui résulte du croise-
ment, a les fleurs rose brillant avec les fouilles plus ou moins
pinnatilîdes. En prenant le A'. Benlii comme porte-graines,
on obtient une plante à feuilles simples.
Primula grandis Traulw.
Garden, l'M2, p. 29.
Primulacée originaire du Caucase occidental, oir elle croit
à une altitude de 6 à lO.OÙO pieds. C'est une fort jolie plante
à larges feuilles, dont les bords sont brus(|ucmment con-
tractés en pétiole ailé, à pédoncule long do 0":iO environ,
quelquefois plus, à corolle jaune cylindri(|ue avec les lobes
dressés.
Soeiété Jlationale d'Hoftieulture de f ranee
séance du 14 août 1902
Comité de floricultube
Séance féconde en présentations île Glaïeuls : une grande
collection de M.\f. Caycux et Le Clerc, où se remarquent de
bien belles couleurs fraîches, comme Tsarine, Triomphe de
Pans, sombres, comme Ménélick, Tombouctou, éclatantes,
comme Pac/io; signalons un beau jaune à macule rouge, qui
nous parait avoir du sang de Gladiolus dracocephalus,
Mme P'erdinanil Cai/eu,T. A coté de cet important apport,
s'en place un autre qui l'est surtout au point <lo vue de la
nouveauté, de M. itaiiieau, à La Hue près L'Hay iSeine); il
s'y trouve deux obtentions fort remarquables : une variété
haute de l"0(j, à bois très gros, feuilles larges, fleurs do
dimensions inusitées, lilas violacé. M. Mougeot ; une autre
à fleurs blanc pur finement maculée d'un pur violet,
Mlle Charlotte Moui/eol. puis une trentaine d'autres semis;
signalons encore les lots de M. David, do Savigiiy, et de
M. Oudot, jardinier <le M. Victorien Sardou. Profitons aussi
de la circonstance pour réparer une omission : à la première
séance de juin, c'est M. Hameau et non -\r. Ragot, qui pré-
sentait des (ilai'euls forcés; depuis, il a pr(''senté aussi un
Gypsophila firandifiora candidissima, à panicules convenant
très bien pour la fleur coupée.
Une variété nouvelle de Montbretia à très grandes fleurs :
Exposition de l'.iOO, de M. \\'elkcr, a fait sensation; lo dia-
mètre est double de celui des variétés à fleurs les plus
grandes connues. M.M. Caycux et Le Clerc avaient une belle
256
LE JARDIN
exposition dp Phlox vivaccs liybridcs, plusieurs Echinacea
hybridos : atrnpurpurea, msiui •■lt\iiiiis cl lii/M<la,ccdcrn\0T
au disque curieusement reflélo d'oranRC, et ciilin un I'i(i/<i
cortiula, Pajiilii), aux pëlales comme ceux du Cyclamen de
ce nom. M. Purand, do Hrévannes, montrait deux Ileines-
Marguerites nouvelles, tenant de l'ancienne EtnperciirGt-a»lt'
des Allemands par la force, la vigueur et la raideur des
tinos : Elt-(jiinU; a fleur intermédiaire entre les Japonaises
et les Comète; et Colosse, do In race à fleurs <■ do Chrysan-
thèmes "; ces variétés sont excellentes pour la fleur coupée.
Citons encore les jolis et gros (lOillets do M. Couturier, de
Cliatou, VObelisrdfia piilcherrhua, le Podole/iis riracilis et
les Corro}tsis doubles do M. Magnieux, de l'uleaux, les
superbes Salpii/lossis hybrides, parmi lesquels de bien
beaux tons violets pourprés, de M. Dclarue, l'amateur déjà
bien connu do Saint-Hemy.
Comité des OnmiDÉES
Quelques présentations do plantes trop confinées dans les
collections botaniques, mais bion intéressantes pour les
amateurs du curieux : de M. l.osueur, do Bouloijne, le Cir-
yhopi-taliim Cummingii. aux fleurs rangées comme les ligules
d'une (;ompos6e. mais ne se tenant que par un lil. VAnijrœ-
riimjaponiciim, ([ui a vraiment tout ce (|u'il faut pour olro
japonais: petite taille, petites fleurs aux filaments tour-
mentés, petites fouilles panacliéos de blanc; \o DulboptuiUum
iimhellatutn, aux organes articulés. \e Galcandra flarcola :
do M. Hébert, de Neuilly, le l'aphinia cristata, à la fleur
tulipiforme, de divisions égales, aiguës, de couleur grenat
tossellé au centre, et un bon Millonia Blcuana.
Comité d'arboriculture fruitière
Les Cerises Belle Je Magnifique (et non Belle tnagni/lque,
et encore moins Belle de Chois;/ comme nous en avons vu
étiqueter) y trioiiipliaient. avec les apports do M. Augustin
Chevalier, do Hagnolet, et de .M. Joseph Ciuerro, de Hécon. Il
faut signaler les Kaisins Uoudalés. Miiscal d'Ale.ramlrie, Gra-
disha et Laili/ Dotrnè's Seeilling. présentés par .\I. ICnfer;
puis, de M. l-'auchcur, de Hagnolet, un panier de jolies l'ôclies
Précoce de Ilale et Grosse niignnonne liàlite.
0)M1TÉ 1>K (X'LTIHE POTAGÉRB
De la part de M.M. Ilivoiro. do Lyon, .M. Curé présentait
de beaux .Melons Préeoce de Treiou.r et Délice de la table,
qui paraissent avoir do l'intérêt pour la culture parisienne do
marchés, vu le peu de place que prennent les graines dans
le co'ur. .\l. Chemin présentait une Laitue brune d'été Chc-
tniti réellement inéilite, de gros volume et de pomme très
dure : presque comme un Chou nantais. On a pu enfin faire
une étude d'un grand nombre de formes do Âlelons et do
Concombres dans un lot de la maison Vilmorin.
J.-l-'n. I-'avaiid.
BIBLIOGRAPHIE
Nous avons reru le V*** fascicule du Dictionnaire iconographi-
qne des Orchidées (juin l'.xii), et de son supplément la Chroni-
que orcbidéenne. île .\I. A. Cogniaux. Cette livraison termine
la .■)• série du Dictionnaire. Llle contient lli jolies planches de
Cifpriprdiuin, Ijvlia, hrlin-faltleiia Galeandia, Odi.ntoiilos-
tum, Phiilirnopsis, Kln/nehosti/lis cl SnpIiro-Cattlei/n divers.
On no peut que recommander l'ouvrage de M. Cogniaux a
tous les amateurs d'Orchidées.
lies produits horticoles aux Halles
La vente des Heurs est légèrement meilleure; les i nurs se
sont on conséquence sonsiblement plus élevés surtr>ut sur I»
belle marchandise.
Nous avons relové, le i'A aoi'it les rours suivants :
Roses extra 1" choix valont : Miiié,li,d .Vii7, doï fr. à.'lfr. :?,"j
Paul Sei/ron de 5 fr. V) à lo fr. ; Captiim Clirisl;/, de I fr. 7"> A
2 (r. ; La France, .'J fr. 30; Vlricli Urunner, do :.' fr. M à .'I fr.;
Président Carnol, do 5 o 0 fr. ; Xiiilielus. de 5 fr. & 7 fr. ;
Caroline Testoxit^tT. ; Général Jacqueminot Ae\ fr. "Oà 1 fr.'IS;
Eugène Fiirsl de 1 fr. à 2 fr. 50; Les Œillets do choix valent
de o fr. .">ii à 1 fr . ; Colosse, de 2 à 2 fr, 50 la douzaine.
LOranger vaut au détail 3 fr. le cent de boutons. La
Giroflée quarantaine, de 1 fr. ji 1 fr. 50 la botte. Les Llllum
album valent :i fr. ; ruhrum.3 fr. '>» la douzaine. Le Llla» sur
courtes tiges de 4 à 5fr. la botte, en gerbe, !< fr. Les Glaïeuls
Colrille. do 0 fr. W à 0 fr. 40 la douzaine; gandavcnsis ."> fr.
Los Pieds d'Alouettes, <le o fr. 75 à I fr. la botte. Les Soleils
viva.cs il.' " fr. :;h h n fr. 4<i. Les Phlox, de 1 fr. à 1 fr. 50.
La Reine-Marguerite de 1 fr. à 1 fr. 2') la botte.
Los fruits sont de vente facile. Les Raisins d'Algérie se
vendent à des prix plus élevés; les Pyrénées-Orienlales et le
Var commencent à forcer les envois, en expédiant dos Rai-
sins bien miirs les prix seront soutenus; les envois do l'Hé-
rault et du Gard commencent a arriver. Les l'éches se ven-
dent bien. Los Prunes arrivent en plus grande abondance,
les cours sont en conséquence moins soutenus; la belle
Heine-Claude se trouvant accaparée pour l'Angleterre, on en
trouve difhiiloment sur le marché. Les l'oires de choix se
venilent très bien et à des prix assez, élevés. Les Abricots
sont très rares et s'écoulent à des bons prix.
Les prix pratiijués le 12 août sont les suivants :
Raisins do serre noirs, de2à 5 fr. 501e kilo, blancs, detà
s fr. le kilo; de plein air, de 0 fr. (>0 à 1 fr. lu le kilo suivant
provenance. Fraises île 1-saisons do 2 fr. à 2 fr. 50 le kilo;
en provenance de Kouen, de 1 fr. 25 a 1 fr. .'«O la corbeille;
Pèches de serre deo lr..5u à 2 fr. 50 pièce. Meions. île M fr. 5o à
2tr. .".Il iiièi e. Cerises, de 0 fr. 5*1 à u fr. Gii le kilo. Groseille*
à grappes, lie n fr. ;'5 ;i ii fr. 301e kilo. — Prunes, de 0 fr, 40
il I (r. Il- kilo. Framboises, do 0 fr, 45 a 0 fr. .so le kilo.
Poires, (le 0 fr. 15 à 0 fr. 40 le kilo.
Les envois do Légumes de toutes sortes sont, en raison
du temps relativement froid, assez restreints. Les Haricots
verts et à écosser sont d un écoulement facile. La Tomate
est de vente plus aisée.
Artichauts, do M à 20 fr. le cent Aubergines do 5 à S fr. le
cent. Carottes nnuvelles, de S' à Vi fr. les HKJ bottes.
Choux-fleurs, de 3o à .50 fr. Oseille, de li à s fr. les ltn) kilos.
Salades diverses, de 2 à 5 fr. le cent Pommes de terre
luiurrll, s de '.> à 12 fr. les 100 kilos. Haricots verts, ilc '-'o à
00 fr. Pois verts, do H) à 10 fr. les 100 kilos. V. U.
Correspondance
Muguet pour forçage. — 1,'éji. à M. Ed. d'A.. à M. l,Bel-
i/iijuc!. — \'uus [HUivez vnus adresser de notre part à
M. Hunilo. horticulteur à Wundsbcck, près Hambourg (.\lle-
magnc), qui pourra vous fournir îles turions de .Muguet par
grandes quantités pour le forçage.
Bép. à M. E. C à Angers- — Vous trouverez les rensei-
gncmeiils dont vous avez besoin sur l'Ecole nationale d'hor-
ticulture de Versailles, dans l'ouvrage Ecole nationale
d'Ilcilirullinr dr i'ersiiilles, (iuide à lusage des candidats,
par .MM. .N'anot et liolonclo, en vente aux bureau.x du Jardin,
prix. :t fr. ito franco.
Plantes vivaces pour bordures. — Uép. à M. L. C, à A.
[Charente). — I ■ ~ ne iljiiiris pl.iiites vivuees pour bordures
propres a roliiiir les terres des plates-bandes sont :
1" Au plein Soleil : Céraistes divers (Cerastium tomcnto-
sum, C. iirandi/hirum et C. Biebersteinii), Dentclaire de
Lndy I.arpenl (Pluinbaiin Larpenta'), I^'étiiquo Crin d ours
(Festiiea crinum-ursi), (ICillot Mignardise et (Juillet l*'lon,
Pyrélhre gazonnant [Pijrtthrum Tehihat.-heirii), Sédums di-
vers {Sediini acre, .S. dasi/phiitlimi, S. rupestre, S. 5(iri»ifii-
tosutn), ,Slatice Ciuon d'Olympe {.Slatice .,1 ("nu-riti), 'l'uni(|ue
cassepierre (l'un ira Sa-rifragai;
2 A mi-oudiri' et ombre : Aspérule Petit-Muguet (/t.v/<<Ti//<i
odoratu). Cruciani'llo(Crii>'i«rif//<t xtijlosa). Pervenches petites
(l'iiioi tninor et V, herbacca). Saxifrages (lazons turcs (.S'a j"i'-
fraga In/pnoidcs, ,s. geraiiioides,S. ctrspilosa, .v. tnuscoiiles);
3' A toutes expositions : Cermandrée [Teucriuni rhamoe-
tlri/s]. Iris nains, .Millepertuis à grandes Heurs {Ui/pericuin
cal!)Cinum et U.c. Afo.ïtfrùiiii'm), Stochyde laineuse (Slach;/s
lanala). l'hlaspi toujours vert ilberis senipcrcirens}.
N« 373
I.I'; JAHDIN
5 Septembre 1902
CHRONIQUE
l,.i 1 ullure (It- la Vanille t'sl à l'ordre^ du jinir, cdiiinio
d'ailleurs tout co qui csl colonial. Nos colonies d'Afri-
que l'ont oidi-ei>rise, quelques-unes depuis lonpteiniis
roninio la Uéunion, d'aulies beaucoup plus rcceninicnt
coMimo le Sullanal d'Anjouan. Dans les colonies alle-
mandes, à Cameroun el dans le Togoland. on s'en
préoi'cupe sérieusement. I,o Vtruilla plaiiil'olia, d'apros
un article de M. Blilzncr, paru dans les Tropeiipfla//-
zen, produit [lour la première (ois dans la troisième année
de sa plantation, cl est susceptible de fournir do trois à
cinq r('Colti>s. Les plantations demandent à être faites
dans des endroits abrités contre le vent et soustraits ii la
chaleur directe du solc>iI; la proximité d'un cours d'eau
est nécessaire aussi pour pouvoir faire des irrigations
pendant l'éti'. La lloraison a lieu d'août à noveinliro, et
la fécondation des Heurs doit être opérée à la main, co
dont les nègres s'acquittent d'ailleurs fort l)icn. La
(ructificalion a lieu d'août à juillet et les fruits deman-
dent environ huit mois pour mûrir. Les gousses, dont
on laisse habituellement :^0 à 30 sur chaque pied, sont
triées dès le lendemain de la cueillette, en trois lots
(]ue l'on place dans do grands pots, cliauffés à 80"
pendant 14 secondes, par de la vapeur d'eau. (.)n les
dispose ensuite dans des lioites doublées de laine où
elles passent une journée. On les essuie et on les sèche
dans des leurs à 80 ou 100 degrés, ou bien au soleil.
Après quoi on les emma;,'asine dans des cliambi-cs
spéciales ; linalemont on procède à l'empaquetage dans
des boites luctalliques. Ou voit quels soins donne la
préparation d'une gousse de Vanille.
« «
Aux Etats-Unis, on fait une incroyable consomma-
tion de sucre, si nous en croyons M. John W'addell.
Kn 18'JS on y en a employé plus de 2 millions de tonnes
sur 7 à 8 millions qui sont produites dans le monde
entier, soit prés de 28 kilos par habitanls, quantité
cependant dépassée quelque peu en Angleterre. Les trois
quarts du sucre employé aux Etats-Unis proviennent
de la Canne à sucre. Ce n'est que depuis ISiO que la
fabrication du sucre est connue aux Etals-Unis; la
première fabrique qui donna des résultats importants,
pour l'utilisation do la betterave, fut fondée seulement
en 1870 el réorganisée en 1S7'.I. Il y en avait 0 en 1807;
il y en a 36 en 1900, il en faudrait au moins .000. D'ail-
leurs la culture de la Betterave n'est pas égalenuuit
avantageuse dans les divers états de l'Union. Dans
l'Arkansas le pourcentage du sucre n'est guère que de 9,
tandis que dans le Nevada, il est en moyenne de 18.
En Europe, la fabrication du sucro de Betteravi>
remonte au 18' siècle. En 1747, Margraf démontra qu'on
pouvait retirer du sucre de la Betterave rouge, mais
l'extraction était par trop coûteuse puisiju'ello devait
se faire au moyen de l'alcool. En 1790 ,Acliard. en l'russe,
la lit passer nettement dans le domaine pratique et, la
lutte avec l'Angleterre empochant la Franco do recourir
au sucri' des colonies, c'est notre pays qui, jusqu'en
1830, produisit la majeure partie du sucre de Betterave
consommé dans le monde.
*
« •
La couleur des fleurs de la flore française! Tel est le
titre d'un mémoire fort intéressant que vient de
pulilier M. II. Coupin. L'auteur a employé trente-trois
teintes variant du bleu au violet pourpre en y ajoutant lo
î)rt/-(rt''i'tfet le /(i)//((co/o/-e;il conclut, do ses recherches,
que, on réunissant sous un même nom les teintes les
plus voisines, la couleur dos Heurs de la flore française
osl, par ordre do fréquence ;
1" L(!8 jaunes avec 808 représentants ; 2" les blanches
avec 087 ; 3° les rouges avec ."j05; 4" les vertes avec 313;
."/'lus bleues avec 1.''j7 ; 6" les variables avec 130; 7° les
violettes avec 122; 8" les multicolores avec G8. Si l'on
considère les coloris par rapport aux localités, on voit
que les fleurs jaunes ne gardent leur suprématie que
dans les rochers, les montagnes, dans les prés et les
champs et surtout les endroits incultes, tandis que
dans les bois et les forêts, les fleurs l)lanches sont les
plus nondjreuses. lui deuxièmi! ligne viennent les fleurs
blanches dans les rochers et les montagnes, les jaunes
dans les bois et les forêts, les blanches dans les prés et
les chami>s, les rouges dans les endroits incultes, les
blanches dans les endroits humides ainsi que sur les
bords de la mer. Quant à rabondaiice des fleurs de
même couleur, proportionnellement aux autres fleurs
croissant dans les mêmes localités, elle peut être classée
lie la façon suivante par ordre de fréquence décroissante:
Fleurs jaunes : l^rés et champs, endroits incultes,
ruchers el montagnes, bois et forêts, endroits humides,
burds do la nier. Fleurs hlunches : Bois et forêts, rochers
et miuitagnes, endroits humides, bords do la mer, en-
droits incuUes, prés et chamjis. Fleurs rouges : En-
<lroits incultes, prés et champs, rochers et montagnes,
l)ois cl forêts, bords do la mer, endroits humides.
Fleurs vertes : Endroits humides, bords de la mer, bois
et forêts, prés et champs, endroits incultes, rochers et
montagnes. Fleurs bleues : Prés et champs, rochers el
montagnes, bois et forêts, endroits incultes, bords de
la mer, en droits humides. Fleurs violettes : Bords de
la mor. prés el champs, rochers et montagnes, bois el
forêts, endroits incultes, endroits humides.
»
• •
(Jn a l'haliitudo do considérer les Guêpes comme des
insectes nuisibles et de les détruire en masse sans s'oc-
cuper si quelques espèces ne seraient pas au contraire
utile. Tel est le cas de la Scolie des jaidins sur laquelle
M. le D'' Trabut attire l'attention. Sa larve vit en para-
site aux dépens de gros vers blancs des terreaux et
dans les pays chauds ce sont des Scolies qui sont les
plus terrililes euiicniis des vers qui rongent les Coco-
tiers. L'adulto vivant solitaire, ne prélève qu'une part
de miel insignifiant.
Quelqu'un me parlait il y a quelques instants d'A-
nanas et, en même temps m'est revenue à la mémoire
une piquante anecdote dont la grande Racliel a été
l'héroïne. L'illustre tragédienne était entrée chez Che-
vet, au Palais Royal, pour acheter le dessert do son
dîner. Elle marchanda un magnifique Ananas que
Chevet lui fit 70 francs, et comme ce prix lui paraissait
un peu élevé, elle demanda à lo prendre en location jus-
i|u'au lendemain malin, ce que lo marchand accepta,
l'ille plaça l'Ananas dans une corbeille do fruits au
centre de la table et le diner commença. Il fut très gai.
Les vins étaient fins, la cuisine délicate. Rachel
éblouit les convives par son esprit; mais brusquement
on la vit pùlir. Ponsard, un des convives, avait étendu
la main vers le supcrlie Ananas, s'en était emparé et le
tendailàson voisin, le duc do San Théodore. Ce dernier
prit son couteau et l'enfonça dans lo fruit. Alors on
entendit un cri tragique, le cri d'IIermione ou de Camille
que poussait la grande artiste. Le duc de San Théodore
s'arrêta émuot Ponsard lui dit tout bas :
« Mademoiselle aurait-ello un Ananas à la place du
coeur? » — .S'( non e vero e beue trovato'.
P. II*riioT.
258
LE JAIIDIN
Nouvelles horticoles
Le nouveau tarif des valeurs à recouvrer. — Par
Miilc Je tiisiinsiliiiMS mises cii vigueur di'iiuis lo 1" .loûl
ilernier, la Uixc des valeurs à recouvrer par la Posleest
coMsidérableinenl abaissôp lorsqu'il s'agit du recouvro-
meiil de sommes importariles. Ainsi, d'après la iinuvclle
échelle des droits, une valeur de 1.000 francs qui, avec
l'ancien tarif acquittait un droit do iOfr. 2."]. no paie plus
que 1 Ir. 75. lîn outre, lo nombre de valeurs à recouvrer
comprises dans le même envoi est limité à 5 avec un
ma.Nimum de 2.000 francs.
La diminution de la taxe do recouvrement est impor-
tante et sera certes bien accueillie du public et des
commerçants principalement. Par contre, la limitation
(lu nombre des valeurs à recouvrer comprises dans un
mcme envoi ne i>cut èlro considérée autrement que
commo une clause plutôt gênante et onéreuse. Nous
admettons qu'en principe une restriction s'applique à
la valeur totale de chaque envoi, et nous trouvons rai-
sonnable d'en fixer le maximum à 2.000 francs. Toute-
fois, autant la limitation du montant a recouvrer nous
semble rationnelle, autant celle qui a trait au nombre
des valeurs nous parait discutable et contraire à rinti'rèl
du commerce. Ce serait une erreur de croire, en elTet,
que les commerçants, les journaux, les sociétés, etc.,
aii-nt rarement l'occasion de faire recouvrer plus de
cinq valeurs ;i la fois par un mrme liureau de poste. Le
contraire se produit fn'ciuemment, et cela s'ex|iliquo par
le fait que ce sont surtout les petites valeurs dont on
confie l'encaissement à la poste. Pour les autres, lé com=
merci' a plutôt recours a, l'intermédiaire des banques. Il
est a souhaiter ()ue cette partie des nouvelles disposi-
tions soit modifii'O dans un sens plus large. A cet égard,
les Chambres de commerce pourraient être utilement
consultées.
L'enseignement coloniale l'Université de Nancy.
— L'Université de .Nancy a reçu du gouverneinonl
général de l'indo-t^hine une subvention qui lui a permis
d'organiser une section d'études coloniales. Cette sec-
tion sera ouverte au mois d'octobre prochain; elle aura
deux buts spéciaux ; l'étude des forêts coloniales et
l'enseigpement colonial général. Plusieurs cours spé-
ciau.v viennent d'être institués à l'usage 'le ceux qui, à
des litres divers, sont on rapport avec les colonies ou
se ilestinent à la vie coloniale. Cet enseignement sera
aussi une bonne préparation pour les étudiants licen-
cii'-s ès-sciences. qui. de droit, peuveid passer une
année comme élèves réguliers ou r-l/'vos libres a l'Ki'ole
nationale supérii-ure d'agriculture coloniale du Jardin
colonial de ."S'ogent. Les auditeurs libres peuvent être
admis. Les cours commenceront le l.'> octobre pour la
section forestière et lo ■> novembre pour les autres
cours. La nouvelle section est distincte do l'Institut
agricole créé à l'Université de Nancy, mais elle le com-
plète; elle apportera une collaboration certainement
utile aux eflorts qui sont poursuivis pour le dévelop-
pement do l'agriculture coloniale.
Comice d'encouragement à l'agriculture et à
l'horticulture de Seine-et-Oise. — Le Comice il'en-
couragemeid a l'agriculture et a l'horticulturi! do .'^oino-
el-Oiso a tenu son concours du 11 au i:i juillet dernier,
ilans la ville d'Mtampos. Lo succès en a été coniplel.
Ciii(|uanle exitloitations agricoles et horticoles de
l'arrondissement ont été visili'es ainsi qu'une douzaine
il'école primaires. On sait (|uc de nombreux syndicats
horticoles do Seiiic-et-Uisesonl alfilh's a ce Comice.
Société d'enseignement populaire de l'Agriculture
et de l'Horticulture. — Nous avons, dans lo précédent
numéro du Jardin, annoncé la fondati<ui, toute réconte,
de cette Société qui a pour but de réagir par tous les
nioyens possibles, notamment en propageant et vulga-
risant les meilleures méthodes de culture du sol, contre
l'c/iiijjration des popu/atioiis des canijniy/ies vers les
villes. 'Voici les moyens d'action qu'elle compte em-
ployer:
•• La Société organisera dos cours et des conférences destinés,
soit à compléter l'instruction des jouncs gens <|ui sortent do
l'Kcolo primaire; soit à perfectionner les connaissances des
professionnels et dos amateurs. Elle encouragera par des
médailles et dos récompenses, les instituteurs ipii donnent
10 mieux l'enseignement agricole à leurs élevés et qui diri-
gent lo plus grand nombre d'entre eux vers la culture. l-;ile
cliercliora aussi à développer l'enseignement îles cultures
coloniales et à diriger vers nos colonies tous ccu.\' qui pour-
raient utilement mettre en valeur notre domaine d'outre-mor.
Elle créera onlin à Paris et dans les villes de province, dos
Musées Agricoles. Son siège est 7S, ruoTailbout, Paris (1'.»');
on peut s'y procurer les statuts.
En raison du butéminemment utile quo cette nouvelle
Société veut poursuivre, nous applaudissons sans
réserve à sa fondation.
Expositions annoncées. — Une Exposition-Con-
cours de Raisins aura lieu à Nice, les 12, l'A et 14
septembre prochain, par les soins do la Société centrale
d'Agriculture de Nice et des Alpes-Maritimes, au local
lie la Société, 113, promenade des Anglais. Les deman-
dosd'admission doivent être immédiatement adressées
au Prr'sident.
Fructification du Papayer au jardin colonial. —
M. Dybowski a envoyé au Jnidin un beau et gros
fruit du CdriciiPapaiia ayant mûri au Jardin cidonial ;
son aspect, à première vue, est celui d'une iMiorme
(Coloquinte meloniforme, d'une Courge ou d'un Melon
à côtes. Il est de bon goût et ses propriétés sont
digeslives.
L' " Art de semer » en Belgique. — Nous avons
eu le plaisir d'apprendre ([ue \'.\rl île semer, de notre
distingué collaborateur Si. Ad. 'Van don Ileedo, do
Lille, a été honoré d'une souscription à cent exem-
plaires du Ministère do l'Agriculture de Melgique.
Cession des Bégonias de M Crousse. — M. Crousso
horticulteur à Nancy, et universellement connu du
monde horticole, a vendu à M. Arthur Killard, horti-
culteur, 5'.^-ûi, avenue des Pages, au Vésinet, ,Seine-el-
Oise , sa collection coinplèto de Hégonias à fleurs dou-
bles provenant spi''nialement de ses obtentions, y compris
ses semis inédits à fleurs doubles, sans aueuio^ excep-
tion ni restriction.
Le transport des produits horticoles au mar-
ché par automobiles. — Non- lisons, clans le <;</»•-
deiiers'Miiijiici/ie, qu'à Ilounslow Middlesex;, qui est
le centre d'importantes transactions horticoles, un syn-
dicat de jardiniers de marchés vient d'adopter, comme
moyen de locomotion des produils en commun, une
automobile qui les transporto d'ilounslow ii Covenl
(jarden — la Halle de Londres, — en trois lois moijis
de temps que la traction a chevaux, l'jicore un progrès
11 sit:naler à nos cultivateurs.
Appréciations sur l'Art des Jardins dans la
Grande Presse. — Le (lnulois de dimancho dernier
contient, >ou.s la signature « Tout-Paris ». un article
très Inti-rossant et fort documenté sur les développe-
ments de l'Art des Jardins en l'rancc. Dans lo corps de
LE JARDIN
?5y
cet article, nous avons lelovo le passage suivant [larli-
culioremont flatteur pour lo Jardin :
" l'ii arrhitnctn pHysa^risto dos [>liis connus, M. H. MnrliiiPl,
(llri(;o un porio(lii|no Iji-riifnsuol, lo Jinliu, où M. AllnTt
Mauinonô. riinli>ui' ilo la Moxniiiilluvf ]>rnliqiie ol do l'.lrï
/tdi-iil (1 truii'is Us sirrlrs, doviso (•logiiiiimonl ilo l'art do
dôcoror los tables. C'i-st M. 11. Murliiiol quia cri'6 lo pan- ilo
Pau, cohii do la Hlionollo, à N'aloncionno.s; lo parc du doctour
(iuyon. à l''(HM>snaMl. ot lolui ilu primo lU' lîulpnrio, à Solia."
Les cultures fruitières de M. Lockroy. — Le
Mayaxin l'ilton-sque du l'i août dornior contient nn
article do M. II. Dautlionay sur la CtiUiire des (trhrcs
t'niiliers sur ha/co/is, dans Irquci nous relovons linlé-
rossanto inlerviow qui suit :
" l)i> 1800 jusipio poiidanl los promioros annoos qui sulvi-
ront la ),'iiorro do 1.S7(I, lo porc du doputo actuel, M. ICdouard
F.ockroy, possodail urio culture d'arbros fruitiers nu cini[uionio
étage d'uni' maison do la ruo do l'Oratoire du Houle, aujour-
d'hui rue Washington, (l'était un balcon-terrasse, long d'une
quinzaine do niéties, largo do ipuitro. Los arbres y étaient
plantés dans dos caisses, assez spacieuses, que l'on avait
confectionnées à leur intention. Ces arbres, savamment con-
duits ot adroitoments taillés d'après los conseils d'Alexis
I, opère, l'émérito praticien d'alors, présentaient d'élégantes
formes : en goni''ral, los tigos étaient contournées on spi-
rilos; c'était un moyen do leur faire occuper moins do place
et, en mémo temps, do leur faire donner dvi fruit, l'our los
abriter conlro los rigueurs do l'hiver, on construisait à chacun
une sorte de guéiito dont les quatre celés pouvaient s'ouvrir
à volonté. Unand lo lemps s'ailoueissait, on ouvrait le lôté
opposé au vent. .\l. I.ockroy père poussait la pratii[UO do ce
jardinage sans jardin jusqu'à toutes ses conséi|uences : une
pièce do l'appartement était spicialement affectée à un dépôt
do torros, ol mémo, en de certains moments, de guano.
-M. Lockroy. amateur e.xperl ot passionné d'horticulture,
prenait alors part aux concours horticoles parisiens et en
rapportait dos diplômes et dos mi''dailles. Vers l^t'û, sa ter-
rasse fruitière était dans toute sa splendeur:" Jcmerap|iollo
qu'alors, nous disait dernièrement .M. Ivlouard Lockroy, nous
en dégustions des l'oiros et des Pèches exquises. Cotait un
bien vif plaisir, pour la famille, do i)Ouvoir présenter à ses
amis do ces dessorts ayant poussé sur la terrasse; c'est là
un des plus charmanls souvenirs do ma jeunesse. ->
Dans la suite de l'artiele, l'auteur s'ingénie k mettre à
la portée de tout le momlo les rnnyens d'élever — sans
jeux de mots — los arbres fruitiers au 5'' élage; il con-
clut ainsi :
« Et puis, quelle agréable surprise ne procurera-l-on
pas aux convives, au moment du dessert, en faisant
apporter l'arbre sur la table, et on les priant d'y cueillir
les fruits eux-mêmes! C'est le fruit défendu devenu
permis, et avec toute sa saveur, encore. »
La médaille d'honneur 'Victoria. — Celle récom-
pense, très prisée de riiorlieulturo anglaise, a été
décernée à MM. John T. Bennett Poe, Georges Massée
et Ilcnry CannoU, par suilo du décès des titulaires
MM. G. J Wilson, William Bull et E. J. Beale.
Mémento des Expositions
Alger, li-l'i et hl novembre, exposition de fleurs, fruits,
légumes, plantes industrielles.
Amiens. 10 octobre. (Jongrès pomologique.
Angers. 7-10 novembre. ~i" Congrès de la Société française
des Chrysanthémistos ot exposition de Chrysanthèmes.
Anvers. — Du S au 10 novemJbro 1902, concours interna-
tional do Chrysanthèmes.
Armentières, ;>-10 novembre. Exposition de Chrysanthèmes,
do fiinis ot légumes.
Bonlogne-sur-Seine. du 20 au H sept. Exposition générale.
Coutances, 15-17 novembre. Exp. de (chrysanthèmes etfiuits.
Elbeuf N-11 novembre. Exposition do Chrysanthèmes.
Lille, Exposition horticole internationale. Dernier concours
temporaire: du iO au 2(i septembre.
Lille, Exposition de Chrysanthèmes, plantes ornementales.
llrurs. fruits ol légumes de saison, i'alais Kamcau, du H au
1> novembre.
Pau, du 'M sept, au 20 oct. Congrès pomologii|uo do la
Société pomologiipuî do Erame (fruits do tabin) ot de l'As-
sociation française pomologique (fruits à ci<lro) ; lOxposilion
inlornalionalo d'horticulture.
Petites nouvelles
l.a/'VinV/t' i/c liiii.ii'iijHi'tmnls de l'Of/ire ailoiiiol donne
les renseignements suivants sur lo commerco do laNouvolle-
Calédonie on Eruits ot (irainos. Importations : Augmeidation
di> M.'.ii francs portant i)rincipaloun3nt sur los fruits frais
importés d'Australie, les graines à ensomoncer venues do
l'ranco et les coprahs importés dos N'ouvellos-Ilébrides. —
E.\portntions : HéMcit do i:^.:iNil francs qui porte sur le coprah
ilniil rexplnitation est un pou délaissée depuis que los indi-
ginos trouvi'id du travail dans les ndnes dans dos condi-
tions exceptionnellement avantageuses. D autre part, la
sécheresse et les dégâts occasionnés par les rats ont motivé
une diminution sérieuse dans la récolte.
La culture du Riz occupe, en Rirmanie, près de:! millions
d'hectares. La production de cette année-ci est évaluée à
.'! millions do tonnes, soit une tonno par hectare; co rende-
ment est supérieur au rondement do 1001, ot bien au-dessus
do la moyenne. Le surplus disponible pour l'exportation
serait de près do •^.(loo.oiii) tonnes, dont beaucoup iront dans
l'Inde, en proie depuis longtemps à la disolte.
f,a région du Ralir-eir.azal, entre le Congo et lo Soudan,
fameuse par la luxuriance do sa végétation et ses peuplades
anthropophages, recèle ungrand nombre d'arbrosà caoutchouc
qui y constituent presque à eux seuls des forêts entières. H
y a là. dit le ISnard ofTradr, do Londres, d'immenses revenus
en expectalive.
A l'Académie des Sciences, M. Dehérain a décrit un non-
veau procède ipi'il a institue, en collaboration avec .\l. De-
nioussy, pour démontrer la décomposition do l'acide i-arbo-
nii|ue par les feuilles. On fait arriver pou à peu l'acide car-
bonique dans uni' cloche contenant les feuilles à expérimenter.
Au bout de quelques heures d'exposition à la lumière du
jour, l'atmosphère do cette cloche renferme 40 à 00 ilO d'oxy-
gène, démontraid ainsi, il'une manière bien nette, le i)héno-
mèno do déiomposilion île l'acide carbonique (pion qualilio
do « respiration des fouilles ».
Lo marché annuel de Poires et Pommes à cidre à Eranc-
forl-sur-le-Mein aura lieu lo 22, 2.3 et 2i septembre prochain.
La Chambre syndicale des fleuristes de Paris vient de
décider la fermeture, le dimanche, dos magasins de fleurs de
ses adhérents.
Lo .") août dernier, a été célébré le mariage do Mllo Mar-
cliand, fille de M. Marchand, l'horticulteur bien conmi, de
Poitiers, avec M. Courtois, négociant à Poitiers. Nous adres-
sons nos sincères félicitations aux jeunes époux.
Nécrologie. — Nous avons appris le décès, à l'Age de Si ans.
(lo .\1. Charles Joly, vice-président honoraire de la S.N.D.E.,
ancien vice-président de la commission des Expositions,
président de la commission de rédaction, etc. .\1. Charles Joly
s'est signalé, au sein de la Société, par son zèlo dans
l'exécution du service. 11 était chevalier de la Légion d'hon-
neur depuis janvier l.SOO.
A la grande surprise du monde horticole, la volonté du
iléfunt a été qu'aucune fleur ni couronne no fussent envoyées
à ses funérailles.
Un autre dévoué fonctionnaire de la, S.N.D.E. .M. Huanl,
est décédé fpiehjues iours après. Il on avait été le trésorier
pendant do longues années, et, ayant Aii renoncer à ces fonc-
tions pour cause do fatigue, il y a deux ans, il fut nommé
trésorier honoraire.
Nous avons à enregistrer aussi le décès de M. Ed. Marions.
|irofessour de M. Hippolyte Dellor, le créateur du fameux
jardin d'acclimatation de la Biocarde, à Hyôres, à l'Age do
7:1 ans; celui do M. Casimir Arène, Agé de 6'i ans, pépinii'Tislo
à Solliè.s-Pont (Var), ot l'un des plus ardents propagateurs
des Kakis du Ja|ion; et enfin celui de .M. Henri Ducliêne,
architecte-paysagiste à Paris, décédé lo 30 aoiM dernier.
260
LE JARDIN
La photographie des plantes et des fleurs
Nous avons reçu ilcrniiTomciit, d'un ilos fiilèles
Ipcteurs (lu Jardin, une iltMiuiniU- ilo renscignenicnls
ne se rallachaiit que par un colé aux questions Iraitôes
dans cellt! revue, mais qui esl susceptible d'intéresser
ceux, el ils sont nombreux, qui s'occupent ilo pliolo-
graphie.
On n'ignore pas, en effet, que la pholographio des
fleurs, des plantes, esl assez délicate, car la plaque
sensible ne reproduit pas. avec ndélité, la valeur do
certaines couleurs. Cela est surtout à considérer lorsque
l'on photographie un bouquet contenant <les llours el
des feuillages de couleurs différentes, un groupi' de
plantes, unecorlieille ou une plate-bande au jardin, Telle
Heur d'une tonalité bleu foncé apparaîtra plus pâle sur
l'épreuve plioto^;rapliique que telle autre plus claire
dans les couleurs : vert, rouge ou jaune par exemple.
Ces photographies ne produisent donc pas l'eflel
escompté el manquent d'exaclilude. f,'importaiiio de
celle défectuosité n'échappe pas. surtout lorsque les
photographies sont destinées a la re|iroduitinn cl à la
confection de photogravures pour rillustralion des
journaux, livres ou catalogues, pour lesquels la repré-
senlalioii la plus exacte possible esl pourtant nécessaire.
On doit, pour celte ulilisation, faire en sorte d'obtenir
de bonnes épreuves, car la photogravure remplit loules
les conditions réclamées par la vulgarisation, jointes a
l'exactitude, dans la plupart tles travaux.
Nous occnpanl. en amateur, do photographie depuis
plusieurs années el princiijalemenl de photographies
de : plantes, fleurs, arrangements floraux, vues de
jardins, destinées à la reproduction, cela nous permet
d'aborder la question posée.
En elle même, la pholograiihie des fleurs et des
plantes ne nécessite pas une inslallalion particulière; a
défaut d'atelier, on peut opérer dans une serre, un
hangar, une pii>co très éclairée ou en plein air. Dans ce
dernier cas, il esl pnférable que la lumière soit abon-
dante, sans admettre l'indiscrétion du soleil qui pro-
duit lies reflets, amène des écarts de pose, fausse sou-
vent lavaleurdes Ions et donne des choses dures à l'oeil.
Il esl généralement nécessaire que la composition
florale, la plante, ou même une corbeille ou un j;ronpe
de plantes dans le jardin se détache sur un fond qui
l'isole, surtout si la photographie est destinée a lillus-
Iration «l'une ])ulilicalion. .Si on ne prend i>as celle pré-
caution, dans la majorité des cas. on raison de l;i mise
iiu point très précise que l'on doit faire, le sujet se
confond avec ceux des abords. C'est ce qui se produit
lorsque l'on photographie un arrangement quekuuique
parmi un groupe, dans une exposition; ou encore, une
plante que l'on no peut pas déranger dans une serre.
Quelle doit être la couleur de ce fond'/ Une élofle très
sombre ou noire semble tout indiquée, ou mieux en-
core un panneau de velours de colon noir sur lequel les
dinérentes ton.ilités des fleurs et du feuillage s'onlôvcnt
vigoureusement et se détacheront merveilleusement,
surtout si on peut le placer assez loin du sujet. Cela
donnera de fort jolies jihotographies; mais si colles-ci
sont destinée» à élre clichées pour l'impression, ce fond
noir, généralement un peu <lur, fornio dans le texte un
placard qui n'est pas toujours harmonieux, et nous
estimons que. dans ce cas spécial, il faut acconler la
préférence ii un fond très pâle d'une nuance ;;ris bleuté,
sur lequel même les fleurs blanches se détachent suffl-
Hamnienl, sauf a, recourir au fonil de couleur foncée
lorsque les fleurs sont de teintes intermédiaires.
Nous supposons que l'on jjosséde un appareil qui
permette de faire la pose, lequel est muni d'un objectif
a court loyer pour photographier le sujet do pns. Il est
nécessaire de beaucoup diaphragmer el d'allonger le
temps de pose pour avoir de la finesse et des détails.
Ainsi que l'a dit fort justemeid M. Vieuillo, dans le
genre qui nous occupe, on ne saurait admettre la théorie
du flou, préconisée au point de vue artistique; il est
nécessaire d'obtenir des épreuves très fouillées et très
détaillées dont l'image soit absob\menl \)récise.
Nous arrivons à la question la plus intéressante : le
choix des pl.iques. Avec les plaques ordinaires, il esl
dillicile de rendre, avec une certaine perfection, les
valeurs de lentes les innombrables couleurs el teintes
des plantes et dos fleurs.
Si l'on veut obtenir le maximum d'effet, de rendu, el
les valeurs relatives des couleurs avec exactitude, il faut
se S("rvir do plaques préparées spécialement pour la pho-
lograiihie orlhochromatique des : plantes, fleurs, tapis-
series, tentures, peintures, aquarelles, etc. Ces plaques
sont sensibilisées a^ix radiations rouges, jaunes et vertes
par inimmersion dans des solutions de divers colorants
additionni's. Ivlles sont préparées par la Société Lu-
Tig. l'il. — noMUucl photographié afte ii«M plagne cliqutllt blmt.
(Pose : 4 secondes)
mièro. el leur sensibilité générale est la même que celle
à étiquettes bleues bien connues, de la même Société.
I,a pose nécessaire pour impressionner les plaques
orlliochromaliqucs doit donc être de même durée que
pour ces dernières, avec cette particularité que celte
sensibilité esl encore accrue pour les couleurs rouges,
jaunes, vertes. 11 esl donc nécessaire de prendre .lavan-
lage de pri'i>aulions avec ces pl.iqucs, lors du char^M
mont des châssis el du dévolopiiement, car la lumlèn
ronge trop vivo p(>nt les voiler.
Ces plaques sont île Inds sortes : orlliochromaliqucs
série A, sensibles au jaune et au vert; série H, sensililes
au rouge; panchromatiques, sensibles an jaune, au
ronge el avi vert. Cela imlique sufllsaminent que si l'on
doit pleitographier la vue générale d'un jardin, dans
lequel le vert domine, on une iilante à fleurs jaunes, on
choisira la série A; tandis qu'on accordera la préférence
à la série H pour des fleurs rouges el aux plaques pan
chromatiques lorsque les trois couleurs dési^imes si
trouveront dans le sujet à phologr.aiihier. Pour plus iL
simplicité ou peut se servir constamnienl de cette dei
nière série; c'est ce que nous faisons toujours el nous
nous on trouvons bien.
LE JAIIDIN
261
Mais cela 110 suffit p.is ot nous conscilions. ilo plus,
iiflii (l'ol)teiiir le iiiaxiiiium d'effet ortlKiclininiatiiiuo ot,
par ninsoquont, iiiieroproduclion i-i^;iiun'iisoiii('iil cxaclo
(les diflcrents tmis avec leurs valeurs, do se servir d'un
écTa.n jauno. Gel écran, qui doit ùtre ;i faies planes et
parallùlos, doit ùtro nclieté dans une maison sérieuse. On
le iilace siii- le passa;,'e des rayons luininoux, on avant
et dans le parasuloil do l'oljjectif. Il est muni a cet elTet
d'un barillet qui [jorniet do le poser cnminodém(>nt.
Nous avons dit qu'il fallait diaplira^nior beaucoup;
nous no saurions trop le répéter encore, si l'on veut
obtenir une perfection suffisante. Il ne faut pas craindre
non [dus d'exa;.'c>rer la iiose, quitte à corriger celte
surexposition au ileveloppomenl, en employant un bain
faiblo ot suflisaiiiinent linumirn. Avec l'écran jaune, lo
ici trois plioto^;ravures d'épreuves que, sur notre
demande, M.M. Lumière et lils ont fait pn'parer spécia-
lement pour notre article. Ces photogravures, bien que
la |>récisinn <ians les détails et dans la valeur dos tons ail
éb' amoindrie à la gravure, permettent néanmoins do se
n ndre comi)te des avantages qu'olTre la photographie
oi Ihoclironiatiquo.
Tandis que dans la figure l'il, la valeur des tons
n'existe pas; que lespanicnlos blotios rie l'Hortensia, les
lliiirs mauves avec macule pourpre des l'eliirt/oitium.
Iinindi/lontm, les fleurs ardoisées do la Pervenche .le
Madagascar et les lileucts, apparaissc^nt toutes dans la
ne me tonalité grise, et que l'ensemble manque de dé-
tail, la i)hotogravuro fig. H2 est plus détaillée et les
.li\ers tons des lleurs sii (iréseiiIcMl d.'j.i plus ex.acle-
Fig. 142. — Le mcinv, photographié avec une plaque oylhochfomaliqne
sans écran (Pose : 4 secondes).
temps de pose doit être augmenté suivant la coloration
do celui-ci. Avec tel écran il ne sera pas exagéré de
poser dix minutes, et l'on pourra mémo aller jusqu'à
quinze et vingt minutes avec des écrans plus foncés.
A ceux que pourrait ellrayer un temps de pose aussi
inusité, je leur dirai qu'un amateur américain, M. ^^'.
A. Fraser, occupé à photographier des lleurs et ayant
commencé une pose, fut dérangé; en revenant plus
d'une heure après il s'aperçut que son objectif était
resté débo'.iché. Il développa néanmoins la plaque dans
un bain très dilué ot obtint un cliché qui lui donna do
bonnes éprouves. Ajoutons qu(> le développement doit
être conduit très prudemment afin de ne pas heurter la
gamme des dillérentes couleurs; il ne faut admettre
que la lumière rouge et, pour plus de précaution, avoir
soin de recouvrir la cuvette d'un carton.
On conçoit que nous ne puissions nous étendre dans
les multiples détails inhérents aux manipuhdionset aux
opérations iihotographiques, le sujet étant trop spécial;
et puis, nous nous adressons principalement au.x per-
sonnes qui font déjà de la photographie.
Afin de montrer à nos lecteurs les différences obte-
nues dans la photographie des fleurs, nous reproduisons
Fig. 143.— Le minie, pholographic avec une plaque orUiochromatiqiw ,
avec écran Jaune foncé (Pose : 3 minutes 20 secondes).
ment avec leur valeur relative. Mais c'est encore dans la
photogravure 143 que la valeur exacte des tons appa-
raît plus franchement, l>ien que pas suffisamment dé-
taillée, ce qui est dii à un manque de pose pour les
lleurs, avec cet écran très foncé, et peut-être aussi
parce que le cliché n'a pas été suffisamment poussé et
fouillé au développement.
La tenture recouvrant le meuble sui' lequel le vase
repose, et qui a été choisie à dessein, permet d'ailleurs
de se rendre compte de la gradation obtenue dans les
trois épreuves, et montre l'excellence et l'exactitude, dans
la reproduction des différents tons, qu'offre la photogra-
lihie orthochroniatique.
Cette façon d'opérer [lermet également de combattre
les écarts de pose entre deux parties d'un même sujet:
des lleurs pâles et un feuillage foncé. Tandis que dans
la figure 141 la pose a été trop longue pour les coloris
signalés plus haut, elle est normale pour les autres. Dans
les deux photographies orthochromatiques, cet écart
de pose n'existe plus. Xous avons observé le même fait
ilernièrement encore; ayant photographié une touffe de
Oerauitnn platypelahon, les fleurs bleu violacé de
cette plante étaient trop posées et « voilées «sur la pla-
262
LE JARDIN
que, parco que, précisément, les plaques ordinaires sont
plus sensililes à cette couleur ; par contre, la pose avait
été normale pour le feuillage vert, qui s'impressionne
plus diffitilement et plus lentement et celui-ci iHait fort
bien venu (!}.
Les plaques ortliochromaliques et l'écran jaune ont
donc encore cet avanta;.'e d'uniruT l'impressioiincnient
des couleurs distinctes et de pallier aux écarts de iiose
qui pourraient se présenter entre doux couleurs d'un
même sujet.
Somme toute, pour réussir la photographie des fli'urs
il convient de : se servir do plaques orthocliroiiiatiques,
dont l'ellet est encore augnioiilé si l'on emploie un écran
jauni-; faiie une mise au point ri^iouivusemenl exacte;
avoir un bon éclaira^;o et, si l'on veut i)roriter du niaxi-
nuim d'eiTot par l'ortliochromatisme, le temps de pose
iloit être plutôt dépassé.
On obtiendra de cette façon des épreuves détaillées,
harmonieuses, fouilli'es en profondeur et dont les cou-
leurs distinctes ou les tons d'iiili-nsité ililTérento d'une
môme couleur se trouveront reproduites avec leur
valeur propre.
AliibiitMvumkni;.
'\Aruv>
L'Éther en horticulture
Les expériences faites récemment sur l'élhérisation
des plantes en vue du forçage, et relatées ih\ns\(' Jardin,
font espérer do lions résultats. Nous voulons, à ce
propos, faire connaître quelques rensei;.'nenients qui
pourront être utiles a. ceux qui se proposent d'essayer
ce nouveau procédé.
L'éther ordinaire, appelé aussi éther sulfurique,
marque, lorsqu'il est pur. Cm" a l'aréomélre Baume; on
peut même l'amener, par une rectification plus parfaite,
à marquer Ot'i", mais ce dernier i)roduit, employé Iros
rarement, n'a aucun intérêt pour les horticulteurs.
Ceux-ci trouveront dans le commerce deux sortes
d'éthers : l'éther à <'i."j", et l'éther à 52" qui n'est autre
chose qu'un mélange à parties égales d'éther pur et
d'alcool.
L'éther à 52°, dison.s-nous, contient de l'alcool, et
comme bien on le pense, l'administration des Contribu-
tions Iniliri-ctes ne jiord pas .ses droits sur cet alcool. 11
serait en effet d'une facilité enfantine de séjiarer par
une distillation sommaire, l'éther de l'alcool, et rien
n'empêcherait alors les fraudeurs de livrer celui-ci ii la
consommation sans acquitter les droits dont ce liquide
est frappé.
C'est pour emi>écher ces opérations fraudulejises que
le Ministre des l''inanci's a, par sa circula ire n' -lO-^ ilii
2'J décembre iOOO sur le Uéyime fiscal des Kthers à bas
degrés, réglé les formaliti's a reniplir par ceux qui
emploient les éthers mélangés d'alcool, parmi lesquels
.se classe l'éther à ."lî^. Los personnes (|ue la (piestion
Intéresse pourront prendre connaissance do cette cir-
culaire au bureau des Contributions Indirectes lopins
proche de leur domicile.
l)'aulre j)art. les horti<-ulleurs auront probablement
tout intérêt à employer l'éther pur qui, bouillant à i'&-
lll Tuiil »liiKiillrr i|uc icln piiUsi" |inrnilri>, il i-il iii'<<-i?i-ilrc ilo
|i<>H«r il.ivaiiUiji' |Mitir In ii|iiil<iKrn|>lil<< il'iin Iihiiiiik'I <U- llriir»,
• l'iiiif |ilnt)t<-, «'tr., [tari'o ipt IN -^ iin|ire!iAloiini'iit |ilii^ li'iili-iiii'iil.
1,(1 |ir«>(t>iuliMir exiK*' fKnIi-iiii-nl uiif pose pliin iiroloD^i'o. ni
l'on vtMil iililciiir uiio rpn'iivn fiiiiilli'i' v\ ilrlnllli'i' ilf l/i n'utiinn
«lu («MiilInKi* •!"' |*r<Siiciili* iiiir nmnNr |ihi<t itlirtciin* i*t pliir* priirnnilo
a iMriH'tror. Maih il t"«t iMM-CHn/ilri', punr ruia, <li' illn|ilit-.iKiut'r «lavaii-
Inir** p^Mir ulitnitr ci; n-niilUit t-t rvilrr tin Acari ilt* iiohi*.
Il f^t irallh-iir^ facile a l'iiiiipronilr*' ipriinc Htirrnri* unit' tiiii ne
prt'«<-- * ' ' -iiifiit t*l nu nii'-mt> plan t<i) plfint> liiiiiiiTt' h«' A\i*m
Iilti'- -lit <tur la plaifiit* plii>tofcrnphl>|iit', ipi un Hii]<-t tîitnl
i*« •' , .ilictt !tf pri<t*t.*iili'iit a pliiHit'ur«> plaii*t iliirt-ntiit^.
sera plus rapidement évaporé que l'éther à .">2^, dont
l'alcool ne peut avoir sur les (liantes aucune action
anesthésique, et n'a que l'inconvénient de relarderl'éva-
poration.
L'éther pur, qui n'est sujet à aucun contrôle de la
Régie, devni donc être préffré, pourlacidture, aux ôtliers
à bas ilegrés. 11 n'est soumis qu'aux formalités sur la
circulation, c'est-à-dire que chaque envoi doit être
accompagné d'un acquit-à-caution du prix fixe de
.JO centimes, quelle que soit la quaiitilé transportée.
Comme prix, l'éther à 65° acheté tlans les usines et
par quantités importantes ne doit pas être payé plus de
liKi francs les 100 kilos net; son prix, rendu à domicile,
Sfrait donc augmenté des (rais de transport. .Mais les
horticulteurs, pour le moment du moins, n'auront pas
besoin de si grandes quantités d'éther, de sorte que,
l'achetant au ilétail, ils le paieront naturellement plus
cher. En tous cas, ils pourront toujours se le procurer au
prix de 40 francs environ les 'A) litres, franco d'embal-
lage et de port tlans toute la France.
Le litre irélher à t'ô" pesant à peu tie chose prés
~'2Ù grammes, il est facile tIe calculer les poitls des
quantités à employer.
Les vapeurs d'éther forment avec l'air un mélange
ilétonnant ; on ne saurait donc prenilre tro]! de précautions
pour éviter les accidents. Ce mélange est si éminem-
ment explosible que nous avons vu, au mois d'octobre
moi, le toit tl'un bâtiment lie 52 moires de long sur 8de
largo soulevé i)resque d'un seul morceau à plusieurs
mètres de hauteur, par une explosion d'éther duo à
l'introduclioii d'une lanterne allumée, quoique cepen-
dant bien fermée, dans ledit bâtiment qui n'était plus,
quelques instants après, qu'un amas de décombres.
La lumière électrique seule peut être employée si
l'on a besoin d'éclairer les locaux où se fera l'éthérisa-
lioii, et encore ne devra-t-on faire usage que de lampes
à incandescence, les lampes à arc étant impitoyable-
ment proscrites. Il sera même prudent de placer, si
faire se peut, les fils, les interrupteurs et les coupe-
circuit à l'extérieur des bâtiments.
(Jue les lecteurs, surtout. nes'olTraient pas de cesjiré-
cautions;il n'y a là rien ijui puisse les arrêter dans
leurs essais. Mais les horticulteurs étant, en général,
peu familiarisés avec l'emploi île liquides aussi volatils
que l'éther, nous avons cru lion de les mettre en garde
contre les mésaventures que pourrait provoquer une
involontaire négligence.
E. Fos.
Arbres remarquables
Siuis ce litre, In Salure rnit connaître deux nouveaux
exemples d'arbres cmioiix àsigiinler. C'est «rnbord un (Mu'^iie,
situé tlans lu L'iiiniinuie de Ilols par Sniiil-(ieiiis tIe .'■^ninlonge,
(|iii mesure ii ras de terre (i m. 4o de tour; ii 1 ni. Su tic hnii-
leur il 11 Cl mtMres, tnnilis i|u'nu tiéparl tles principales bran-
ches il raesure 10 mètres.
l'Iiis oiirieiix encore est un vieux Snule planté en bortlure
de la route dt'-parleiiienlalo tle (iien à (^liAlillon-sur-l.oire.
Dans I énorme Irnuf ireiix île co ilernier. rempli de détritus
<|ui se sont amassés en formant un compost substantiel tpie
l'on ntimme terre do .Saule, une graine a levé et un jouiie
Tilleul s'est tlévoloppé rapitlemt<nt. île sorte t|u'a llieure
actuelle, il forme un arbre Irt's vigoiirt>ux, peussanl au som-
met tl un autre arbre. Le prnpriétnire, en t'Iaguant le Saule,
n eu soin de ménager et mt'-nio iTémunder la lige tlii Tilleul,
de sorte ipii> le tiernier présente bien tout son perl, tnpilé.
muni tl'un ample leiiillagn. Il n'y aurait tpi'iiii coup de vent
trop (orttpii paraisse susceptible do le déraciner.
RK.NK Raymond.
LR J.MU)IN
263
Les Chrysanthèmes à l'étranger
I.ES GENTIANES
L'Exposition de Chicago
I.a Sncii'lù aiiuricaino ilii Chrysaiitlioiiic {Tlie Clinj-
.■idiilheiniiiii Sticietij of Amerini), fondue il y a iiiio
ilim/.aiiio d'anni'Os, n'avait pus oto jusqu'ici, aussi
active dans ses travaux fini' ses socit'li's sd'urs d'Hu-
ropo. Jusqu'à cotto annéo-ci, ses npi'rations n'avaii'ut
puèri' consisté que dans la publication d'une i-ditioM
d'un catalogue de Chi'ysantlièmes cl dans le fonction-
nonient d'un comitc' llnral dans les diverses cités de
ri'nion, pour jufjer du mérite des nouveautés et leur
attribuer, le cas éihi-ant, des certilicats de mérite.
A la longuf, le Comité exécutif de la Société pensa
qu'une exposition annuelle de Clirysanthèmes était à
souhaiter. Cotte idée prit corps, et il voulut faire entrer
l'orfianisation d'une exposition dans la sphère de ses
opérations. Suivant alors l'exemple donné par les
sociétés françaises, il vient d'organiser celle de Chica^'o.
avec la coopération de la Société d'Iiortii-ulturo de eollo
importante ville.
L'ouverture on avait été d'aljnrd fixée au 4 novembre,
mais par suite du nondu-e considéraljle des demandes,
il a fallu modifier l'aménagement de l'Institut des
.Vrts, co qui en recule l'ouverture au 11 novembre. I,es
demandes de renseignements doivent être adressées à
M. Ivlwin Lonsdale. secrétaire, Chestnul llill, Philadel-
phia, Pa., ou à M. li. A. Ivanst, assistant secrétaire,
."niHi, Cottage Grove avenue, (lli'icago.
Nous avons en main la liste des prix. I)ans la plu-
part d(>s classi's, il y a trois prix dont la valeur varie de
2 à 'lO dollars. Le nombre des classes est de .jl, dont :il
pour la Heur coupée. Il en est une réservi'e à la plus
belle colh^ction des variétés d'origine française; la pre-
mière récompense de cette classe est un grand prix qui
consistera probablement en un trophée, l'ne classe simi-
laire est réservée au.x variétés d'origine anglaise.
On compte encore six classes pour les nouveautés,
comprenant les semis, les sports et les importations
non encore au commerce; et enfin 14 classes pour les
plantes en pots.
Apres tant d'années de travaux sans qu'aucune expo-
sition les ait montrés, on peut compter sur un grand
succès pour la Société américaine du Clirysantlièmiv
La Société Nationale anglaise de Chrysanthème
Le compte-rendu annuel des travaux de la Kntionat
Chrysai/fliemum Society of England a été dernière-
ment imblié. Il nous donne d'abord la composition du
nouveau conseil : sir Albert K. Rollit, président;
M. T. lievan, président du Comité exécutif; M. J. W.
Moorman, trésorier; M. J. H. Witty, vice-président;
M. D. B. Crâne, président du Comité de classification;
M. Richard Dean, secrétaire général; et votre serviteur,
M. C. Ilarman-Payne, secrétaire pour l'étranger.
L.i situation financière do la Sociéti' est excellente: de
nombreux prix en argent, sans compter la grande
quanlité habituelle de médailles, ont été délivrés aux
expositions de sociétés.
Dans la liste des certificats de mérite décernes par
le Comité floral, la variété française. Pluie d'Or, a,eu du
succès, en obtenant un certificat de l'''" classe, un des
jurés éminents étant M. W. J. Godfrey, dont les belles
nouveautés de la dernière saison ont été très appré-
ciées pour leur tenue et la beauté de leurs coloris.
C. 1I.\i(Man-Pai.\e.
Les Gentianes sont remarquées dos amateurs surtout
parla couleur franchornent bleue des fleurs de certaines
do leurs espèces, le vrai bleu étant rare chez les fleurs.
En elTet, ce (|u'on appelle « bleu » est souvent un viidel.
un lilas ou un mauve; re sont-là ce qu'Alphonse Karr
appelait des « bleus de jardinier ». Il existe toutefois,
dans les Gentianes, des espèces à lleurs jaunes,
blanches, pourpres et violettes.
Les Gentianes sont ri'pandues dans les régions tem-
pérées du monde entier. On les trouve en Europe sur-
tout dans les Aljios et les Pyrénées, puis en Asie, dans
le Turkestan et la Perse, et enfin dans l'Amérique du
nord.
La grande majorité des espèces sont montagnardes, à
des altitudes variant do l.'iOb à liOOO mèlres; la, elles
émaillont de leurs taiiis lleuris les pentes gazonnées. Il
en est bien dont l'habilat s'étend dans les pays de
plaines et dans les prés marécageux, mais ce sont là
dos e.iccoptions, et le genre (ientiano est, à juste titre,
rangé dans la cati'gorie des plantes alpines. On en
compte environ deux cents espèces, presque toutes
vivaces; quelques-unes seulement sont annuelles.
Quelques espèces {G. liitea^ G. cruciata, G. verna,
G. acaulis] fournissent une racine aux propriétés apéri-
tives et digeslives.
Nous diviserons les Gentianes qui peuvent se cultiver
dans les jardins en trois cati'gories, correspondant à
certaines particularités culturales ; celles d'Europe,
celles d'Asie, et enfin celles de l'Amérique du nord.
I. — Gentianes d'Europe
L'espèce la plus connue est le Geiitimia acaulis, si
apprécié pour la couleur bleu de Prusse intense de ses
grandes fieurs, et dont la variété G. a. vidijaris (fig. 144),
a toujours été culti-
vée dans les jardins
en roeailles et en
bordures avec assez
de facilité. Certains
professionnels ven-
dent, au printemps,
des bourriches do
cette plante, souvent
en nombre insuffi-
sant pour les ama-
teurs.
La culture du G.
a. viilf/aris est à
survoilier au point
de vue du sol et de
l'exposition, et de-
mande une pratique
sans laquelle les dé-
ceptions peuvent survenir. L'exposition au levant et
au nord <lans la rocaille ou en bordure, un sol léger do
terreau do feuilles, terre franche et terre de bruyère tels
sont les éléments do succès.
Dans la nature, cette plante, dont l'habitat varie entre
l.'iOO et 2-"iU0 mèlres, forme souvent des tapis azurés du
plus merveilleux eiïet.
Cette espèce est remarquable parles sépales lancéolés
devenant plus étroits de la base au sommet, avec les
feuilles pointues et opposées.
Parmi les variétés du G. acauUs, il faut citer le G. a.
excisa (Genliane découpée) différant du G. a. vulgaris
en ce que les sépales, étroits a la base, s'élargissent
Fig. 144. — (ientiana acaulis vulgaris.
204
LE JARDIN
plus liaut et se reci'iirlMiU au di'hurs. Sos feuilles sont
aussi plus larges et plus ol'tuscs. Le G. rtcrtw/i.s ronfiTine
encore d'autres variétés. A cet ùKard, lU'iclicnliach
parle, dans son dictionnaire, d'un G. o. .Sabauda.décoa-
vert au-dessus de Chamln-ry: un peut citer aussi le (I. a.
Cltisii, assez répandu en l'Yance dans la Tarcntaise ;
lo G. a. aiigttstifolia aux fleurs bleu d'azur sur des
ligos de iO centimclres se rencontrant surtout dans les
Alpes françaises, dans les pâturages élevés de l.MK) à
1S(X) mètres.
Parmi les autres espcoes de (Gentianes liasses et cespi-
teusen, la plus séduisante est le G. rertia. une des pre-
mières fleurs du printemps, plante qui se rencontre
depuis la plaine et les plus lias p;"ituragps des mon-
tagnes jusipi'à plus de 3t)00 mètres d'altitude. C|i,'\(|ue
tige a sa fleur solitaire et varie de ()"'0.'i à 0"'10 de hau-
teur. Les fleurs rellètenl alisolument l'azur du ciel et
sont les seules a posséder ce lun si pur. Les feuilles
inférieures sont plus grandesquelessuperieures.il faut
citer diverses varié'tés de (i. renia savoir : Le G. v. <ilha
h. fleurs blanches; le (/'. v. rialocea, à fleurs violettes;
le G. V. fjranili/lora aux fleurs plus développées que
G. iiividis (Gentiane des neiges) dont l'haliitat dans
les montagnes varie de 1,800 à 2,500 mètres; le (!. tjer-
viaiiica , remontant depuis la plaine jusqu'à liOOO mètres
d'altiliido, au.x fleurs lilas; le (t. (cuvlla (Gentiane déli-
cate) assez rare dans la nature, où on le rencontre dans
leséboulis de 2 à ;{,000 mètres.
Dans les Gentianes à hautes liges qu'on peut trans-
porter des montagnes dans nos jardins, nous citerons
d'abord le G. lutea (la grande Gentiane jaune, Gentiane
offlcinale, lig. l'iS) dont les liges atteignent quelquefois
1 mètre, aux corolles fendues jusqu'à la base, signe
distinctif de celte espèce, plante commune dans les
montagnes d'Europe et se rencontrant ilepuis lo pâtu-
rage à 1.000 métros, jusqu'à la limite dos neiges; le
G. jiiirptirca, très décoratif, avec ses liellos fleurs
rouges au calii-e fenilu, osjièce plus rare que la précé-
dente mais croissant sous la même altitude; le G. pau-
nonira, aux fleurs rouges pourpres ponctué'cs; enfin le
G. itunriata (Gr'nliane ponctuée) aux fleurs jaune pfdo
rosé, semé de taches foncées, se trouvant aux mêmes
endroits que les précédentes. Ces trois dernières espèces
sont d'un bel cllet ornemenlal.
li^^
fl> ^S^i
Fl(f. 145. — Gmtiana lulea.
Fig. 14C. — Gcntiana asclepiadea .
Fig. li". — Gentiana rrueiala.
celles de la plante type ; le G. v. azurea, variété horti-
cole à fleurs bleu clair.
Dans le môme groupe sont encore lo G. hrachyphtilla,
(Gentiane ii feuilles courtes), se trouvant sur les jientes
gazonnéos des Alpos do 2,000 à3,0(J0 mètres, aux fleurs
bleu, sur clair tiges hautes de 8 à 10 centimètn's, aux
feuilles infi'rieures plus grandes (|Uo les supérieures;
le G. Cduipestris (Gentiane des l'hamps) commune sur
les pelouses al|)iiies de 1500 a ;t000 mètres, aux fleurs
bleu lilas; le G. /ii/reiuiicci, spécial à la région des
l'yrénées. une des plus petites des espèces cespitouses,
puisque sa tige florale ne dépasse pas 0'"05, avec leurs
fleurs d'un bleu d'azur; le G. bavarica (Gentiane de
Bavière), celle qui, à coté des neiges élornelles, atteint
dans les montagnes la plus haute altitude, près de
'i,000 mètres, ol se plaisant dans un sol siliceux, aux
fleurs blo\i pur foncé, admirable avec ses toutes petites
feuilles dont les inférieures sont plus pcliles ()uo les
supérieures el affectent une disposition lmbri(|uéc;
c'est une dos espèces les plus dédicales n conserver; lo
<!. Kochlana, aux fleurs bleues sur des liges ne di^pas-
sant pas 10 contimèlres; le G. alpiiia aux fleurs bleu
d'azur, plante cespiteuse n'atteignant pas C^IO rie hau-
teur; lo G. ciliala (Gentiane ciliée) remarquable par
ses fleurs découpées, ne dépassant pas comme altitude
la limite supérieure de la région ilos arbres.
11 faut monliiinner aussi les espèces annuelles si
séduisantes: le G. utriculosa, s'élevanl dos prés maré-
cageux jusqu'à la limite do la région dos arbres; le
Il existe encore d'autres espèces alpestres de Gen-
tianes d'Europe, aux tiges moins élevées que colles des
espèces précédentes, mais qui ont la supériorité, sur
elles, de pouvoir être cultivées cl de fleurir à co\ip sûr
sur nos pelouses dans nos jardins, sans exiger do sol
particulier. (Vost d'abord le G. nsclepiailca (flg. 1 l('i\ à
la disposition si spéeale, avec ses fleurs bleues termi-
nales rapprochées, los axillaircs solitaires, et aux feuilles
ovales et lancéolées. Cette espèce est très décorative
avec ses tiges florales d'une hauteur moyenne deCO cen-
timètres; ses fleurs n'ont sans iloute pas la couleur bleu
d'azur du G. l'ec/in; néamoins, elles ont aussi la cou-
leur blouo si séiluisante; elles durent depuis la mi
juillet, jusqu'à la mi-septembre el c'est certainement une
des Gentianes les plus faciles à élever de semis.
l'ne autre espèce, très facile à culliver, esl le G. cni-
ciatn (llg. 117 , que j'ai élevé également à Boulogne et
en rapportant dos exemplaires récollés dans mes excur-
sions. Colle espèce, aussi facile à cultiverque le G.asrle-
pladen, préfère la mi-ombre et prospère on sol calcaire
tout en poussant bien ilans n'importe quel lorrain sain
et drainé'. Ses fle\irs, d'un bleu d'azur, s'ouvrent en
juillet el août, durent forl longtemps et produisent lo
plus bol eflol. Vu sa dimension d'environ COcentimèlrcs,
on peut cultiver ci'tte plante aussi bien sur pelouse que
sur rocaille. Les fleurs lerminalos et axillaircs sont fas-
clculéos; 808 feuilles sont lancéolées et toujours oppo-
sées on croix. Ses graines germent très facilement. Je
veux citer enfin une espèce des plaines marécageuses,
I.l'. J A 1(1 UN
>.^ yf^
(jKMIANA VlillNA
(JKNIIANA Af.Al'LIS Gli.NTIANA IIAVAHICA
Pbi.mlla SIllimcA
PlUMlLA MAHGINATA
ASEVliM' MM NMM'
LE JARDIN
865
ot qu'on rencontre iiiômo aux environs de Paris : 1p
(1. l'iiciDuoiiaiilhe (Pulmonaire îles marais), plante
d'iùirope ol do Sibérie. La hauteur moyenne île cette
espèce est île U"'iO; ses fleurs, il'un beau bleu foncé, se
montrent pendant quatre mois (juillet à scptcnilire).
(lotte espèce, encore plus facile à cultiver sur pelouse
que le (1. asclepiailea et le (!. crucialii, denianile un snl
humide et niarofa<,'eux. Ses Heurs terminales et axillains
sont péilonculoes, et ses feuilles ont la partieularili-
d'otre linéaires, spatulces, et obtuses.
II. — Gentianes asiatiques
La culture spéciale sur mchers. indiqui'O pour les
Gentianes basses et cespiteuses des Alpes ot des Pyrc-
noos, ri'ussit très bien dans les jardins, pourles espèces
orifjnaires de Sibérie, du Turkestan et de la Perse.
Je citerai, parmi les variétés acclimatées à Boulognc-
sur-Seine, le G. asccnde/is, originaire ilo Sibérie, aux
fleurs bleu clair, sur des tiges atteignant 40 centimètres;
lo G. decumbo's, aux fleurs bleues sur des liges do mémo
hauteur que l'espèce précédente, aussi originaire dn
Sibérie; le G. wu/c*vjp/!!/Z/a, de même origine, aux fleurs
bleues, piaule do plus petite dimension que les précé-
dentes, n'atteignant pas liO centimètres; le G. seiilem-
fida, aux Heurs d'un beau bleu foncé, ayant la même
hauteur et la même origine que l'espèce précédente; le
G. Wdlujetrii, aux fleurs bleuâtres, ayant môme ori-
gine et une hauteur moyenne de 20 centimètres; le
G. straminea, aux fleurs bleues sur des tiges de30 cen-
timètres; le G. Olivieri, aux fleurs bleu vif d'une hauteur
moyenne de 30 centimètres; et enfin le G. tibetiai
(Himalaya), aux fleurs bleuâtres sur des tiges d'une
liauteur de 3o centimètres.
III.
Gentianes américaines.
En dehors des espèces communes à l'Amérique du
Nord et à l'Europe, et qui se trouvent par conséquent
déjà citées, il faut signaler les espèces suivantes, spé-
ciales à l'Amérique du Nord, et qui peuvent être conser-
vées dans les jardins alpins des environs de Paris :
I-,e G. Andrewsii, aux grandes fleurs tubuleuses d'un
bleu vit divisées au sommet en petites dents, sur des
tiges atteignant 60 centimètres; le G. Digeloicii, aux
fleurs de même couleur; cette belle plante doit être cul-
tivée dans un compost pourvu largement de terre de
bruyère tourbeuse; le G. Saponaria, aux fleurs bleu
pâle et lo G. cordifolia, aux fleurs bleu foncé.
Culture des Gentianes
Les Gentianes recherchent généralement des pentes
gazonnées calcaires, bien que certaines espèces, comme
le G. bavarica et le G. alpma préfèrent un sol siliceux.
Leur acclimatation et leur culture dans les jardins
demandent des soins particuliers, sauf pour le G. acau-
lis, de culture assez facile, le G. cruciata, le G. ascle-
piadea et le G. rneumonanthe, se cultivant lo premier
en rocaille ou en bordure, et les autres sur pelouse
dans un sol bien sain avec drainage en dessous.
Les Gentianes à haute tige se cultivent sur pelouses
dans un sol calcaire profondément fouillé avec drainage
en-dessous, pour éviter l'humidité au pied des sujets.
Avec une exposition bien ensoleillée, on peut espérer
voir fleurir ces grandes Gentianes.
Toutes les autres se cultivent sur rocailles dans un
sol composé, de terreau de feuilles, terre franche et
sable calcaire ou siliceux suivant les espèces; une cou-
verture pendant la mauvaise saison est indispensable ;
une couche d'eau souterraine l'été inaintienlaux rocailles
une fraîcheur chère aux plantes.
A défaut d'eau souterraine, toutes ces e.spëces de
Gentianes à hautes tiges peuvent se cultiver dans nfis
jardins, sur pelouses en plein soleil, sur un sol sain
profondément fnuillô, avec un surfaçago de spha^'iium
et quelques pienes au pied de chaque plante pour main-
tenir une humidité analogue à colle de leur situation
dans la nature. Mais la grande difficulté est d'en obtenir
la floraison.
Qu.uit ;i la multiplication, le meilleur moyen est sans
loniredit lo semis. Bien que les graines de Gentianes
soient très longues à germer, on obtient d'excellents
résultais on exposant les graines à l'action de la neige,
surtout si on procède en ex|)i)sant à la neige qui vient à
tomber, des terrines ensemencées sans que les graines
soient recouvertes de terre; l'effet direct do la neige
sur les graines est étonnant : en quelques jours la ger-
mination est faite. Jo citerai, comme exemple, des grai-
nes de G. asrlepiadea, G. cruciata, G. pu»cUtta, G.
acaidis, semées sous la neige en décembre 1901 à iiou-
logne-sur-Soine et qui en mars 19U2 étaient déjà reiii-
(jués eu terrines, puis en godets.
La Gentiane n'aime pas à être déplacée; la division
des sujets après la floraison n'est pas exempte de dif-
ficultés Pour les espèces à racines longues et pi'ni'^-
trantes, il faut prendre en tout cas des jeunes sujets
arrachés en temps opportun dans les montagnes, mais
le mieux sera de no planter en place que des sujets de
semis élevés en pots.
Il faut remarquer que les Gentianes annuelles se
trouvent beaucoup moins dans les cultures que les
autres espèces alpines. Les graines en eflet sont plus
difficiles à germer que celles des espèces vivaces.
Les semis essayés h Boulogne-sur-Seine, sous la
neige, en automne l'JUl, n'avaient pas encore donné de
résultats au mois d'avril 1902. Quoiqu'il en soit, on peut
cultiver sur des rochers avec eaux souterraines, eaux
adjacentes, toutes les espèces des Gentianes cespi-
teuses des Alpes et Pyrénées sans trop de déconvenue,
dans des niches bien drainées, dans un compost cal-
caire ou siliceux suivant les espèces, et en ayant soin
de couvrir les niches d'un toit protecteur pendant la
mauvaise saison, do manière à laisser les plantes
exemptes d'humidité pendant la période de repos, rem-
plaçant ainsi pour ces plantes le manteau protecteur de
neige sèche que la montagne seule peut leur donner
pendant la période d'automne et d'hiver.
Voici maintenant les particularités culturales affé-
rentes aux trois groupes que nous avons établis.
Pour les espèces luiropéennes, j'éprouve plus de
facilité à cultiver et surtout à faire fleurir les espèces
basses et cespiteuses.
Quant aux espèces de Sibérie, de Perse et du Turkes-
tan, leur culture me paraît être la plus facile des trois
groupes.
Les espèces exclusivement américaines me parais-
sent faciles à cultiver, mais la floraison n'en est pas
régulière.
Quoiqu'il en soit, on peut dire qu'avec les soins par-
ticuliers indiqués au cours do cet article, la plupart
des Gentianes peuvent être cultivées dans nos jardins,
â condition de les placer, suivant les espèces, en
rocailles ou sur pelouses, toujours dans un sol sain et
bien drainé, avec beaucoup d'humidité pendant la
période de végétation et avec couverture préservatrice
pendant la mauvaise saison.
Les quelques difficultés qu'on peut rencontrer dans
leur acclimatation dans nos jardins n'en rendent la
possession que [ilus passionnante.
G. Magne.
266
LR JARDIN
Les noms des lieux habités
OUI TIBENT LEUR ORIGINE
du rè^ne vég^étal
m
On iloil il r.Vuliépine ou au Prunier sauvage, sjii/ifi.
épine, li'où xititielinti. liou planté il'Epines, les noms
(le nonibrpuses localilés: Mpinay (Seine, Eure, etr.),
F.pinello (Nord', lîpiiiouil l'^'onne). Epineuse (Oisoi,
l'ipenoy (I)oubs), Epinal .Vosges , l'Auln-spin Jura),
Epiniac (lUe-et- Vilaine), Espenel (Driime). Spineourl
(Meuse).
La racine celtique spern, épine, a «lu (ouniir les
Epernay ;('i'ite-il'(>r, Marne, etc.), Epernon lEurc-el-
Loir), etc.
L'Ajonc ou Jonc marin a donné Les Adjnts ((Charente).
Ajoux (Anlèclip), Val d'Ajol (Vosges), Val d'Ajon
Avoyron).
La Ronce se disait en vieux français roncq, rotiche,
rouge, rousse, de là Ronrqs (N'ord\ la Ronde (Cha-
rente-Inférieure). Rouges (F.ure). Rousses (Lozère'.
Ronceys (Manche). Ronchéres (Aisne. Yonne). Ronclmis
(Seine Inférieuri''. Roncenay (Aulie) Rosnay (Aulie,
Indre. M:irne. Orne, etc.), Rosny (Seine-el-Oise), Rous-
sennac (Aveyron). etc.
La .Mûre est le fruit île la Ronce et aussi du Mûrier ;
niius avons d'iniionil)raliles Murât. Mourat, Mourédes,
.Mourels, Mourioux. Moras. Moret. Mours. Mourioz.
Moreuils. Murieux. etc.
Le latin Juiiijienis, Genévrier, a donné La Genèbrc
(Dordogne). Genèves Drôme" Genièvres Deux-Sèvres",
Genebrière (Tarn-et-Garonnne) Genevray (Seine-et-
Marne', Génibrèdes (Lot), et autres.
Cfule, nom méridional ilu Genévrier, a produit Gailes
(Hérault), Cadars (.\veyron), La Cadière Var. Gard ,
Cadouls, Cadolles, C.adenet. On peut encore rattachera
ce mol d'origine gauloise: Cadix (Tarn). Cailnurnes
(Gironde). La C.uioire (Cotes-ilu-Nord''. Cadouéres
(Vendée).
Au Sureau (Samburus), vieux français seu, seiir, smi,
sur, SM.S-. se rapportent Seur (Loir-et-Clierl. Le Seur
(Charente-Inférieure). Seux (Somme), Sus (Rasses-l'yré-
nées, Pas-de-Calais'. Suzes (Dromel. Suzoy (Oise), puis
Suzay. Suzy, Suzette, Surianville, Suzémont.
Lesdiverses prononciations locales de Genisla. Genêt,
ont donné Genest (.Manche', le Genel Indre , laGenesIe
((^orrèze, Puy-de-D^mej.Genettes (Ciier. Puy-de-Dôme).
Genestellcs (Ardéche). Genestines (Corrèze, Puy-do-
Dnine), le Genestoux (Ilauto-Loire). Genetnuses (.Saone-
et-Loire). Ginestas (.\ude). Ginestys (Tarn), etc.
De Cornus et Coruiux, Cnriiouiller et Curmier vien-
nent florns Lol\ la Corne )Cûtes-du-Nord, Orne, etc.),
Cornas (Ardèche), Corneilles (Aube , Corneuils Eure),
Cornlcra (liante-Savoie, Lot-et-Caronno , Cnrnouls
(Aisne). Cornoy (Seine-et-Marne), Cornéjouls (Ariège'.
Comoz (Jura), Cournols (Puy-de-D(^mo) et autres.
Cormes (Ardèche, Charente-Inférieure, Sarlhe , Cnur-
mcs (.Mpes-Maritimes), Cormèdes (l'uy-dc-DAnie. Cor-
mollles (Eure, Oise, Seino-et-Dise) ; le Cormier, dans
sept départements, Cnrmiéres (Doux-Sèvres), Cormol
(CAlo-d'Or), etc.
Cogiiers (Sartho), Cogniores (F^aull•Sa^^no), Cognel,
Cougny (Nièvre), dériveni sans iloule du Cognassier.
Arbres ft-uitiers
Le Poirier (P/iM*) occupe aujoiird'hui une place im-
portante dans la culture agricole; mais, comme l'a
(1) Lt Jardin, \9iri, p. 1», |»l. Ï18 cl Z3t.
constaté M. Decaisne, celle culture semble n'avoir
laissé en France que des traces récentes si l'on en juge
par le petit nombre de hameaux qu'il a .servi à désigner
et par la forme moderne de leur orthographe nominale :
Les Poiriers (Loir-et-Cher, Loiret, Vienne, etc.). Le
Poiré N'endée), Les Poiroux l^ure-et-Lnir , Poiroux
^Vendée\ Poirol Nièvre'. Quelques-unes de ces localités
lui ont emprunté un nom qui rappelle un Poirier déter-
miné : le Poirier vert, le Poirier lleuri. le Poirier Cau-
dart; leur ap|iellation toute moderne prou\e que les
hameaux qui la portent ne doivent guère remonter au
delà du XV' ou du xvi' siècle. Les noms de lieux corres-
pondant à la présence de Poiriers et formés du latin
piretum sont rares si on les compare aux mots si ré-
pandus de pommeraie, cerisaie, coudraie. qui indiquent
une culture étendue et fort ancienne. (>e n'est qu'à
dater du xu'' siècle que le Poirier a joué un rôle dans
l'industrie agricole en s'associani au Pommier à l'épo-
que où le cidre commençait à remplacer la bière et la
cervoise dans le nord de la France (1).
Nous citerons cependant, en outre, Piroux (Manchel,
Pirys (Nièvre', Piriers (Calvados, Manche), Pires Jlle-
et-Vilaine), Parays jSeine-et-Oise, Saoneel-Loire'. i»e-
relli, l'oro et l'ori (Corse), etc. 11 ne faut pas confondre
ces mots avec les perraii et périers qui désignent les
lieux remplis do pierres {pclra\\ tels sont les lieux dits
Perrouse, Le Peyre, Pcyresq, Perreux, Peyrole. etc.
Le Pommier est très anciennement cultivé en France.
Il a fourni un très grand nombre de noms de lieux ha-
bités. Le latin l'io/noti ou l'otnus a donné Pmnarius
dans la basse latinité, d'où pomarelum. lieu planté en
Pommiers ou verger en général. Ce mot a formé Poma-
rèdes (Lot), Pomarez (Landes , Pomas 'Aude), Pomerols
(Gironde, Hérault), l'omets (Hautes-Alpes), Pomiers
(Gard), Pomys (Aude).
De bonne heure, et surtout dans le Nord, pomier a
pris deux m, d'où Pommiers, dans sept départements.
Pommerais Pas-de-Calais). La Pommeraie ("alvados,
Maine-et-Loire. Vendée', Pommereuils (Nord), Pom-
mereux (Seine-Inférieure), Pommerit (Cotes-du-Nord,
Finistère), Poniineuses (Seine-et-.Marne), Pommenvals
(Loire-Inférieure^, etc.
Malus (Pomme) est rappelé par Maies (Orne), Malays
(Haute-Loire, Saùne-ol-Loire;, Malaz Haute-Sa<'ine),
Malcls (Cantal, Cirunde, Indre). Le Aér'wr Mnlurius a
donné Mallorays, Mallerets, Malaret el autres.
Le gaulois nrallo ou nliallo. Pommier, bas-breton
avall, est resté dans Avallon (Yonne). En Bretagne, on
trouve quelques hameaux portant le nom d'Avallec
(pommeraie).
Le Prunier {Pru)ius .d'ow prunetum ei pruiinrclutu,
prunaie, se retrouve dans Pruniers (Indre), Prunières
(Hautes-Alpes, Isère. Lozère), Prunoy (Yonne), Pruiiay
(Aube, Marne, Seine et-l >i80, etc.', Pruines (Aveyron.
Prunets .\rdennes,i'.antal.etc.\ Prugny (Aube. Pruno,
Prunelli Corse ; Rrunoy (Seine-et-dise) et Premiers
(Suisse) sonl aussi d'anciens prutielutn.
re/*'7 ■<'/.<, Cerise, vieux français serise, cherise.a passé
par les formes (•(•rxiis, rcsiiu.i, chessus, d'où les noms
des localités suivantes: (Jers (Hérault), Cesses j.Meuse).
Chesses (Landes. Savoie), Cerseuil (Aisne), Cherisy
(Eure-et-Loir, Pas-de-Calais), Corisols (Ariège), Ceri-
siers (Alpes-Maritimes, Nord, Saône-ol-Loire. Yonne*,
puis encore Orlseaux. tlessiol, Cerisay, Cercy, (^essai-
gnes, (îerisé, etc.
l)e l'fi-sica. Pécher, vieux français /«v.v, procèdent les
lieux nommés Pers (Cantal, Deux-Sèvres, llaute-Saone,
Loiret).
Il) Flort dtt Sn-fft, I. XXIII. |i. i-H.
LE JARDIN
2r.7
Le latin Xiicariux, Noyer, nucaretum, lieu planté de
Xoyers, se retrouve dans Nocario, Noccto (Corso),
Xosay (Aul)e), Xo/.ays (Soino-InMrieuro, Seine-otOiso),
N'oziîircs (Gard), N'ousior (Creuse), Nogarèdo (llauto-
Garonno), N'nrroy (MiMirllio-i't-MosolIo . Xo^raré, Xoga-
roiio Ilalio), pic. Do inrino les noinlireux Xoisy du nord
<li' la Franco rappellent (rancionnos plantations do
Xiiyors. Kn l''landri'. il y a des lieux dits te Gogiiicr\
c'est le nom patois du Xoyer.
A Mesiiiliis, Xollier, se rattachent les localités nom-
mi'os Mespols (Tarn-et-Garonnc), Mcsiiouls (Lot), Nes-
pouls (Corrèzo', Mesplès (Gers), Nesploys (Loiret) et les
nombreux Meslays, Moiay, Melle, Mélisay, etc. Le
vieux mot fran(,'ais Meslier (Néflier) s'emploie encore
dans certaines provinces.
La Vigne ( Vinen) dont la culture est si ancienne et si
l'épandue se retrouve dans une foule de lieux sous les
formes modernes de Vignaux Haute-Garonne), Vi^niec
(Illo■et-^■ilainp), Le Vignan (Landes), ^'igny (Yonne,
Euro, etc.), Vigneux (.\isno, Soine-lnférieure, Seinc-el-
Oise \ Vinon iCher, Var), Vignale (Corse), Vincelles,
Voigny, Vinets, Vinax, etc.
A Olen ou Olirn, Olivier et ;i olivetnm, olivaie, se
rapportent Ollioules et Ollières (Var), Oletta (Corse),
Oletles (l^yrénôes-Orientales), Les OUières (Ardèclio).
Les localités api>oloes Ollières Haute-Savoie, Meuse)
doivent leurs noms, soit à des moulins à huile [oleum],
soit à la culture du l'avot. Olivet (Loiret, Mayenne),
Montolivet (Seine-et-Marne), Montolieux (Aude), ne
sont pas non plus d'anciens oliretmn ; ces noms se
rapiiortent a dilférents souvenirs religieux du Jardin
des Oliviers.
Du Figuier sont tirés les noms de Figairolles (Hérault),
Figarot (Alpes-Maritimes), Figuières (Hérault, Espagne),
Figareto (Italie). GroMsKs, un des noms de la Figue, a
donné : Grossa (Corse), Les Grosses (Ardècho), Grossaz
(Haute-Savoie), les Grossières (Rhône). De Caurnis,
sorte de Figuier, viennent Caunes, Caunettes (Aude),
Caunas (Hérault), etc.
Le bas-latin Grosstilus, Groseillier, a fourni quelques
noms : Groseilles (Pas-de-Calais), les Groseilliers (Deux-
Sèvres), Groslars (Indre), Grosloy (Seine-et-Oise), les
Grosliers (l'uy-de-Dome). On appelle r/rtde dans la liaiilo
Normandie, et (jadclle dans tout l'ouest de la Franco la
Groseille rouge, d'où probablement Gadets (Gironde), la
Gadelii'-re (Vienne, Eure-et-Loir), la Gadière (Ardècho).
Au Laurier (Lan rus), on peut rattacher Laures (Aude),
Lauras (Aveyron), Laurèdes (Landes), Loreto (Corse),
Lorottes, Lauris, Lauries, Laurets, etc.
(rt suivre] Georges Gibault.
Une belle culture d'OrcMdées
La proscription d'un insecticide
nornièremont, iinn commission de la Société nationale
(l'hoiliiullure de I-'rance visitait les cultures d'Orchidées do
M. Maroii, dont nos lecteurs ont certainement remnniué,
dans le piécédont numcTo, r.irticlo sur la floraison des
Orchidées en août. I.o rapporteur. ,\I. Auguste Cliantin, s'ex-
prime favobablenient, comnio on lo lira |ilus loin, sur certains
détails do la culture de M. Marnn ; il termine par des consi-
dérations spéciales à un insecticide; elles sont fort judi-
cieuses, et no manquent pas do saveur (1):
Toutes les plantes de. .M. Maron sont cultivées dans
un compost comprenant seulement du sphagnum et des
(l) Journ. de la Snr nal. d'horl. de France.
fibres de polypode; il les arrose à l'eau de phiie ; il ne
laisse jamais le compost à l'état sec, estimant que les
Ctilllenii prennent leur repos d'eux-nièinos ; lorsipi'une
planle indi(|iie. par son arrêt de croissance, rpi'olle est
à l'état que nous appelons état de repos, il lui donne un
|i<'U moins d'eau mais ne suspend jamais absolnmenl
les arrr)sements. D'après .M. Maron, cet état de repos
ne serait fin'apparont, la plante pri'paranl alors de nou-
veaux l'IiMiieuts pour la vr>gélatinn a venir.
M. Maron n'est pas partisan du lerrean ; et effective-
ment. on ne voit pas fju'un chaiigemcnldeculture pour-
rait lui donner des résultats meilleurs que ceux qu'il
nous montre. Cependant, il n'est pas niable que certains
cultivateurs obtiennent dos n'sullats très beaux en
cultivant les Orchidées dans le terreau. Sans doute il y
a terreau et terreau, car d'autres etilti valeurs de valeur,
après avoii' essayé le terreau, ont dû revenir au polypode
et au sphagnum, et d'autres cultivateurs, i)lns conser-
vateurs encore, sont restés partisans du mode très
ancien consistant a cultiver les On-hidées dans des pots
conlenant des lossi)ns sur les trois quarts de leur hau-
teur: aussi, il ne serait pas diflicile de voir la môme
espèce cultivée de ces diverses manièi-es iirésentant la
luème apparence do bonne santé. On voit même de très
belles plantes fleurissant abondamment sur planches,
sur bûches. Que conclure? sinon que l'eau, l'air, la
bonne lumière, les soins entendus du jardinier, senties
facteurs essentiels d'une bonne végétation chez les
Orchidées, que le sol n'a qu'une influence secondaire
dans la plupart des cas, et qu'à chaque nature de sol,
de support devrions-nous dire, corresipondentdes parti-
cularités de culture qu'il est im|)nrtant de connaître,
d'ol.)sorver.
M. Maron nous dit encore qu'il aère beaucoup ses
plantes ot qu'il n'est pas partisan des fortes chaleurs
en hiver; il cultive à température plutôt basse.
Nous avons aussi causé des insectes dont les plantes
des meilleurs cultivateurs ne sont pas exemptes.
M. Maron les combat comme tout le monde, par des
vaporisalicms fréquentes ; mais, un insecte qu'on observe
en abondance seulement depuis quelque temps, paraît
insensible aux fumigations de tabac ; le lendemain
d'une opération il reparaît en aussi grand nombre que
la veille : c'est la mouche du sphagnum. M. Doin nous
apprend qu'il réussit assez bien à didrviire bon nombre
d'individus de cette espèce de mouche, en faisant faire
des fumigations dans ses serres, au milieu de la journée,
quand la plupart des mouches voltigent à travers les
plantes. Il y a un remède autrement eflicace et d'un
emploi facile, que malheureusement, en France, il nous
est interdit d'employer: c'est le fameux insecticide
anglais X L AU. Tandis que chez nos voisins, en Bel-
gique et ailleurs, cet excellent produit circule libre-
ment, cliez nous il ne peut pas pi'tiétrer, on l'arrête à la
frontière. L'administration des douanes fra«çaises s'op-
pose au passage île cet insecticiilo incomparable, parce
i|U'ii, l'analyse on a trouvé qu'il contient une certaine
(piantité de nicotine et qu'alors son usage porterait peut-
être un préjudice aux manufactures de tabac qui nous
vendent leur jus de cuve. C'est à peu près comme si on
ihterdisait l'entrée en France de l'écorce de Quinquina
sous prétexte que dans notre pays, il y a déjà plusieurs
fébribuges comme la petite Centaurée, les feuilles de
Houx, la grande Eclaire et qu'alors les herboristes
seraient lésés.
AiGi:?TE Cha.ntix.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin.
268
LE JARDIN
Greffe îles lioutons à fleurs des Lilas en août
Le JaviHn lionl à tenir ses loclours un courant ilo tous los
progrés dont peulprolitor l'horticulturp. Aussi la Direction du
journal dépouille et lit do son mieux tout co qui arrive sous
SOS yeux, dos publications frani;aises et étrangères, et elle
reproduit, en citant leur source, les indications pratiques
qu'elle peut y trouver, sans pour cela réduire la place aflec-
tée à tous los travaux originaux de ses collaborateurs. Au
jourd'liui, il s'agit d'un procédé fpii pourra rendre dos ser-
vices, non souicment dans un but de diloltantismo horticole,
mais aussi pour aider ji la multiplication des variétés rares
«u nouvelles. On sait que les Lilas se multiplient, nonsoule-
Fig. 148. -
(jrt/fon de
Lilas av«r
houtonM à
fleurt ri
boutons ù
/.ois.
Fig. I.-.O. - />
siijel du Lilas
rulffaire (li(f.
li'.>). grrfT, ,-n
f'nle.
ment par séparation des rejets, mais aussi par couchage
souterrain et par greflago. Lo groHage décrit ci-dessous pré-
sonto un intérêt à cet égard.
Il y a quelques .innées, on pouvait voir, dans mon
jardin, un m.issif de Lilas en Heurs, greffes sur tige,
dont lo plus haut, Ihyrse compris, ne dépassait pas
30cenliinôlre8. «Ce n'estpas lianal, ça, disaient les gens
qui voyaient co massif. Ils ajoutaient : — Comment
faites-vous pour avoir des Lilas si nains?
— Je los greffe 1
Je greffe les boutons à fleurs, en août, sur les scions
de Lilas ordinaire; et voici comment j'opère :
Kmpotage des sujets. — Au cours de l'hiver, j'arrache
des rejetons de Lilas vulgaire, de la grosseur d'un Imim
porleplume ou d'un crayon ordinaire. Ces rejetons ont, à
leur base, quclqne.s racines : ils sont empotés en godets
do •»' pouces 1/2. On coupe leur extrémité, de telle sorte
qu'ils aient environ do S) ix.iTj renlimôtres de hnuli ur.
1,09 godets sont ensuite enterrés en plein jardin, p.ir
dessus le pot. On ne s'en occupe pas .luln-ment, jus-
qu'au moment du greffage, qui a lieu vers le milieu
d'août.
Clioi.r lies {/refTotis. — Les grodons sont choisis aux
extrémités do.s Lilas âgés, lesquels ont généralement
des boutons à (leurs et des boutons à bois. Les boutons
à llours des Lilas se reconnaissent aisi'ment .ivec un
peu d'iiabitude. Us sont moins pointus et plus déprimés
que les boutons ;i bois. Si l'on manque de connaissance
pour distinguer les boutons, il suffit d'en p.irtager
quelques-uns dans lo sens de la longueur. t)n aperçoit
do jeunes tliyrscs tout formés dans les boutons à fleurs
et on ne voit que des feuilles dans les autres.
On laisse aux greffons la longueur que l'on peut voir
sur la ligure 118, c'est-à-dire deux yeux a lleurs au som-
met et quatre yeux à bois à leur base.
On les taille en coin a la base et on coupe les feuilles
restantes au milieu du limbe.
G reff'iii/i' des sujets. — Les sujets, quand on les onlerre,
ont, à peu près, l'aspect de celui
"■ que représente la ligure 149. On
les mouille fortement avant de
les grelTer. Ils sont débarrnssi-s
des rameaux qui ont poussé,
sauf un (voir figure l.")0); lequel
sert lie tire-sève. Précisément,
en face de ce rameau tire-sève
on pratique une demi-fente,
ayant à peu près la longueur du
greffon.
Cette demi-fente est faite avec
un greffoir. Avant de sortir
l'outil, on y introduit le greffon,
qui a été taillé en coin (figure 148),
et on ligature solidement avec
un fll jcomme cela est indiqué
fig. 150.
Emplacement des Lilas çre/fes.
— On choisit un mur allant de
l'«stà l'ouest, et, du côté nord de
ce mur, abrité des rayons du
soleil, on place des cloches ou de
petits châssis. C'est sous ces
cloches que los Lilas greffés se-
ront enterrés; ils y resteront un
mois environ, après quoi ils pour-
ront ôrre mis en ph^in air. Comme
on n'a pas englué la greffe, on
voit très bien quand la soudure
du greffon est parfaite. On peut
refle avec de la cire à grolTer et
couper le lil (jui a servi à la ligaturer. Celte opération
n'est pas indispensable, mais elle préserve lo greffon
contre un décollage possible.
KjiiMjue mi il faut opérer. — J'ai toujours choisi le
milieu d'août pour faire ces sortes de greffes et je m'en
suis bien trouve. Peut-être pourrait-on opérer plus tôt
ou plus tard, c'est une question que l'expérience seule
pourra tiror au clair.
Les Lilas grellés décolle manière peuvent être forcés
en serre. Il y a quelques années, j'en avais remis plu-
sieurs sujets à un jardinier qui les a fait lleurir dans le
courant ilo janvier.
On peut en faire des massifs curieux à observer la
première année. Mis en grands pots, au bout de trois ans,
ils forment de très jolies plantes, qui se forcent admi-
rablement, comme du reste celles qui sont cultivées
dans les iiépinières pour être mises en pot.
Si on a soin do choisir de belles variétés à fleurs
simples et à lleurs doubles pour en grefler les boutons,
la plupart dos profanes sont très étoiiné.s de voir ili' si
belles grappes de Lilas dans des pots si petits.
ViviANi>-Monp.L.
(/.« Lyon-horliroU).
Ce rejot a re(;ii legrciTmi tig. l'is. t)n
lui laisse sa partio supérieure (ciiilliie.
alors mastiquer la
LE JARDIN
2G9
Deux bons Melons nouveaux
En vue d'en conlrùler les mérites, la maison Uivoiro
père et fils, do Lyon, envoyait, au prinlrmps do cette
année, à .NL J. Curé, secrétaire du syndicat des maraî-
chers de la région parisienne, des graines de doux
Melons nouveaux qu'elle mettait au commerce : M. Pro-
lifique de Trévoux et M. Délice de lu tuli/e. A la séance
de la Société nationale d'horticulture du 14 août,
M. (luré a présenté des fruits ilo ces deux nouveautés.
(( J'ai, a-t-il ilit à rassemblée, confié celte collection à
un bon maraîcher; elle a été faite dans uni; bonne terre
franche ayant doux années de culture maraichère.
Voici l'état de végétation de ces deux Melons: lisent
été semés le 1" avril, mis en place vers le 8 ou 10 mai.
Le M. Prolifique de Trécou.c (flg. 151) possède une
végétation luxuriante; il fournit l)eauciiup do mailles,
et par ce fait, il est facile à «arrêter», ce qui est une
très grande qualité pour un Melon di; primeur et sur-
tout dans des années comme celle-ci. où il a été très
difficile d' «arrêter» les Melons à cause du temps, qui
a été très contraire à cette culture. Sa maturité a com-
mencé entre le 20 et le 25 juillet, huit jours avant les
autres variétés cultivées dans les mêmes conditions.
Sa forme oblongue lui permet de devenir assez volu-
mineux, si l'on ne laisse qu'un fruit par pied; néan-
moins, sa végétation généreuse permet d'en obtenir
d'autres fruits qui « s'habillent » très bien. Son écorce
fine et lisse, un peu grisâtre, indique un Melon lin et
plein qui peut être cultivé d'assez bonne heure au prin-
temps. Unant à sa qualité, elle est excellente ; l'indice le
plus probant do cotte qualité, c'est qu'il a l'inconvé-
nient de se fendre quand il est arrivé a sa grosseur ;
cet inconvénient, tous les maraîchers connaissent le
nmyen do l'éviter : il suffit de tortiller la branche qui
porto le fruit ou de lui faire une incision pour éviter
l'excès de végétation quand le fruit est à son complet
développement. En un mot, cette variété est très
rocommandable pour les jardiniers qui. travaillant pour
Fig. 151. — Melon l'<ouft>juc de Tféi-ûu.e.
lo commerce, mettent les plantes on place dans la pre-
mière quinzaine d'avril.
Le M. Délice de lu tubie iflg. 152) est d'une végéta-
tion plus faillie, mais sa qualité est délicieuse; c'est un
Melon fin par excellence, digne d'être cultivé en extrême
primeur, c'est-à-dire dès février. Comme culture, la
plus grande qualité que je lui ai reconnue, c'est qu'il
se fa^'onne tout petit. En laissant même plusieurs fruits
par pied, tous « s'habillent ,\ également, et pas un ne
reste tendre ou « toquard». Si sa culture est faite dans
ime bonne teiTo franche, bien di'foncôe et ameublie, ces
premières plantations pourront donner une succession
de fruits tout le printemps al une partie de l'été.
Ce Melon à fond blanc, à écorce lino et lisse, ayant la
forme d'une Orange, est «l'un fort bel aspect; il a sa
place mar(|uéo même sur les tables les plus riclies.
Fig. 152. — ildoii Délice de la lable.
Il est donc très rccommandable pour les jardiniers
(|ui, cultivant pour la table de leurs maîtres, conduisent
des jardins particuliers ».
D'autre part, on lit dans le procès-verbal de la Société
d'IIoiiiculturo du Rhnne, séance du 12 août ISWS:
Mehni Proli/iijuc de Trécou.r: Lo fruit présenté pèse
2 kil. 2110 ; comme il est de grosseur moyenne, ce poids
prouve (jue la cliair est très dense, et que le fruit est bien
plein.
L'êcorco est lisse, blanche, dnréo du côté du soleil ; les
cêtes sont à peine marquées. En l'ouvrant, on constate que
l'écorce est à peu jiri's nulle; la cliair, dune belle couleur
rouge, remplit on effet tout le fruit, ne laissant presque pas
de place pour los graines. Cette chair, dégustée par les mem-
bres de la Commission, a été trouvée très fondante cl très
parfumée.
I^a |iroduction de ce Melon est considérable. Il peut donc
faire, à cet égard, un très bon Melon maraîcher tandis que,
en raison do son goût, il trouvera place dans tous les pota-
gers de maisons bourgooisos.
Il est attribué à cetlo nouveauté une médaille d'argent.
On voit que le Melon Précoce de Trévoux a déjà
dix ans d'existence. MM. Ilivoire en ont sorti, depuis,
le M. Délice de la lable.
Ces appréciations feront sans doute acquérir bientôt
le droit de cité aux Melons Précoce de Trévoux et Dé-
lice de la lable dans les cultures. On voit que le pre-
mier pourra rendre des services dans les exploitations
à grand rendement, et que le second se signale à l'at-
tention des primeuristes en particulier.
La cultur(> maraîchère parisienne s'était confinée jus-
qu'à ces dernières années, en fait de culture du Melon,
à la race des Cantaloups, et surtout à la sous-race Pres-
cott. Les sélections des praticiens ont tendu, dernière-
ment, à en faire disparaître les côtes et les gales, et à
en amincir l'écorce. Mais les maraîchers étaient restés
fermés aux es.sais do Melons de régions dillérentes. Il
n'en est plus ainsi aujourd'hui. Voila un essai fait pour
les encourager dans cette nouvelle voie.
GEORCnS DUMONT.
270
LE JARDIN
Les Iruits a l'étude au Congrès
ique
I.u W session ilo la Société pomolopiquo île l''raru-(>
se tiendra celte année à Pau, lo 29 septembre proclialii.
Parmi les sujets à l'ordre du jour du Conjurés, est
inscrite, comme d'h.iliitude, l'appréciation des fruits ;i
l'élude, dont voici le laMean.:
Abricots Polr«s
Gros Pflissi.r (Pflissiori. Alliance Frunat-Iiuss,:
Docliur Masrlr (l'élissien. JUn-illet-Ih-.wluitnpxiCoicUc).
Carltes Jlellc Gui-ratulnisc (l)ioni.
higarreau Maria Qauvhcr licyijamotc llenci' (Dion).
((■uiicher). licurré Kirilund.
Hii/ttrrfau à roiirtc qnrui.: Jlciirrr l'fiuiiiii (A. Varel).
lliiiarrcau de Houssicux. Uoii-Chrétien liunnainonr
Higarrcau à ijros fruits roti- (Uiiillotl.
ijt's. Charles de Gibelin (Daras île
Biyarreaii Tiiirè (Pélissior). Xnpliin).
Hiijatvenii blatte de Gritll. Doyenne Ciisiii (Koujîoro).
UitiarriituGanclierii'iauchcr). Kllis (oripino anioricaine)-
Giiigite liattiun Dlivu. Jeanned'Arc (Sannier).
Fraite* i groi frulU ^-" Veitdrentic (IC. dos
IIKMO.NTANTKS NollIlOS).
Oroioii ipour aiiiatoiirsi. Mme Ballet (Ballot).
stÀnl.>itte-<le-I'ailoue iThi- Mme Charles Gilbert (T. d.'
volet) (pour amateurs). Latin).
NON iiKMONTANTEs Mitie du Puis (Daras do Nu-
Gloire lie /,i/oii (.Viioiiti) pour pliin).
amateurs ol murcliés. Mère Perrier (Cli. Porriii).
Jlehttia (pour amateurs et Orpha (Sansaud).
niarcliés). Président Poui/er-Qucrtitr
Louis Vi/Kiorin (Hobino)pour (Collette).
amateurs. Professeur Uaùti ('l'ourassci.
Louis Gautier (Gautier) pour Soutenir de Valtttij (Hérault i.
amateurs. Triomphe de Xaittes (.\Iuraii).
Af«...vfi;/n<'Mr^'<.(<i-ni.T(Bois- Triomphe de Tuuraine {C\&-
solot) pour amateurs. vier).
.Vo6<f(I.nxloni pour nmrcliés. Triomphe de Tournai (Duras
Président Caritol (Lnpiorre) do .Naptiiii.
pour marchés. Pommes
Itotjal Siirereiijn (Laxtoii) Amaxia.
pour forrupe. Calcille Duauesnc (Duqiies-
.Sii6ri-"r (Cléments) pourama- „g)_
'''"■■s- Cntulile Sinapc (Var. russe).
sharpless pour marchés. Chau.r.
Victoria (rrollope)p(.uraniH- patorite Uilliam.
tours cl marchés. Lawver.
Stdpiee Ilarbc iValIcte). j^^^ Grosienor.
Framboise Mfulame Daujihin lVigiiul>.
Perpétuelle de llilliard. Monstrtieuse de Siliita.
Noisette liambour de Jlimbsel (Mur-
Herqeri ou Loms llen/er (Ja- nau).
cob Markm ). Ueinette Descardre (Des-
Nolx eardro).
Tre„ce (r.hulv ». ii".'":''' ''•!""" '^''«"""-
•' Teint frais.
'•*«'•'•• Vallaee lloter.
Belle de Seunlle (Jawpiet). U'agener
lUirliest itf Ail.
r > r I Ê Prunes
Ladii Iminlil.
1^1 France (Alexis Loporc). Abbat/e d Arton.
Superbe de Trerou.r. '<""" •'>7"'"'-
Swu/uehannah (firiflith). ^«'•'.•/ ^'ûron/f (Miversi.
Tnrdire //r./iK-Ml.unarot). Gloire d Kptna;,.
Triomphe dt Saint-Laurent. ^-^ Tsar.
Piohes Nectarines Raisins
Cardi:"d Hivcr^i. Chasselas Charlerie.
Karlii Htrcrs (Hivors|. Gamatj précoce.
LU !i Ballet (Lucien liiilloli. Templier.
Parmi les nombreuses variétés susmentionnées, on
en compte une assez grande quantité dont les mérites
ont du être reconnus pour le moins sufllsants; -ans
cela, on ne les trouverait pa.s pins sur la généralité des
catalogues que sur les mnrchi-s et dans la plupart des
cultures; telles sont : r.\bricol Pélissier, la Guigne
liamon Oliva, les Fraises Soble, Sharpless, Victoria,
la Framboise Per/>étiielle de Billiard. les Nectarines
Cardinal el Karhj Hivers, la Pomme Calrille Dmjiiesne,
les Prunes Abhai/e d'Arlmi, Anna Sjtath, le Uaisin
Chasselas Charlerie.
Nous savons bien que. d'après la règle en usage à la
Société poniolii;.'ique, les fruits mis u l'élude doivent y
rester cinq ans. Mais il en est plusieurs dont l'adoption
ou la radiation ont été reculées bien qu'ils soient par-
venus au terme de leur stage. D'autre part, certaines
variétés ne se sont trouvées mises à l'étude qu'alors
qu'elles étaient depuis longtemps connuis do loul le
monde. Pour collcs-làcomme pourles Fraises, incluses
depuis peu parmi les fruits, et dont de vieilles variétés
ont piu-tout drciit de cité, il nous semble qu'on pourrait
faire fléeliir la règle.
J.-Fr. Favahii.
HOS BONNES ViEIliliES PLANTES
CL.\\I\
Lagerstrcemia indica. L.
Ou reiicoiiln' le. Laucrslni ima imlira surtout dans
les établissemenls do l'Anjou et de la Touraine. (Jn l'y
cultive en serre (roiile ou en orangerie pendant l'hiver;
en été on le porte au jardin, où il llourit abondamment el
longtemps.
Dans lo Miili. il passe l'hiver dehors, ou il forme, en
|)leine terre, un agriable arbrisseau de quatre à cinq
mètres de hauteur et d'une belle envi-rgure.
11 y fleurit en mai-juin. Dans les cultures du centre,
c'est en jiilllet-aoïil.
Lo La<ierstra'iiiia indica el ses variétés L. i. viitlaceii
et L. i. elegans, se cultivent en toulTes ou en petits
arbres à tète en pois ou en caisses. Ils subissent faeilc-
nienl la taille et la forme qu'on veut leur donner.
La terre franche, additionnée de sable et de terreau lin
très cojisonitiié, de façon à la rendre légère, leur con-
vient bien. Il leur faut un rempotage annuel en mars-
avril.
La multiplication se fait par rejetons enracinés qui se
produisent à la base, ou par îles boutures faites en
lévrier-mars, en serre à multiplicatiim tempérée.
Le bouturage est fait en gravier lin on en vieille terre
de bruyère sablonneuse. L'enracinement demande d'un
mois à einq semaines. On rempote aussitôt la pelile
motte bien faite, et on [dace les boutures sur eoiieho
lièilo, où elles se préparent à èlro mises en plein air, vers
lo mois de mai.
Ces plantes ne croissent pas très vile, par suite île
leur lloribondilé. Ce défaut devient une (|ualite pour In
culture en pots: les sujets ne sont pas vite encombrants.
A. Van hkn IIehub.
1.05 fruits pour Pcxportation
1^,08 vallées lie la Loire el de la (iuroniio soni 1res favo-
rables n la eulluro du Prunier; on cilo des vergers iliml la
réi-olto sur pied a été vendue de .Vt à sn Iranrs par arbre.
Toutes les mesures destinées h favoriser rexportalliui l'I
la voiito iIps fruits m- peuvent manquer d'intéresser les pro-
ilurtcurs; r'csl dans co but que nous signalons le nouvrau
laril dexpiirlalloM que la Compagnie du rheniin do 1er d'Or-
léans a mis en appliralion i\ duler du lo juillet.
Nous résumons i;i-apri''8 les principales dispositions du
liirif on question, qui osl applicable à toutes les gares du
LE JA1U)IN
271
rûsoau d'Orli^ans, ù toutes li-s jiaros froiilioros ou collos des-
servant les ports (lu résouu du Nord, sous condition d'un
piircnurs d'uu moins "lOii kiloniétros.
n'est donc une tirando fiuilité donnée aux iléhouchés sur
l'Anf,'leterro. l'Alleinajtne, la lielt.'i<|UO et la Hollande.
La taxe est de 0 fr. Ili par tonne ol par liilonu''tre pour les
SIX) protniors kilomètres parcourus et do 0 (r. i'i par kilo-
métro au-dessus de SdO.
Los l'runes dites " Prunes bleues ■• bônéliciont d'uno
réduction do :itt 0|iJ sur les |)rix ci-dessus.
Les transports sont clTectués par des trains <i mardio
rapide spécialement désijinés, circonstance très appréciable,
pnvir la boimo tenue des fruits destinés à l'exportation.
.Mais un des principau.x avaritat,'es du nouveau larif con-
siste dans la facilité donnée aux ex|)édileurs do faire arrêter
la nuircliandise en (.'are de Paiis-Austerlitz, pour être sou-
mise à une vérilication.
(letto opération donne lieu à une porcoptioii tle 1 fi'. "iO par
loiuie, pour manutention supplémenlairo et de (i francs par
tonne pour renuse par camion au dieniin de for du Nord;
elle .se fait sur un cinplaccmenl désigné par le chef do gare,
sa durée est détormini'O et il on est tenu compte pour l'allon-
gomi'nt lies délais do transport.
Los fruits conservés après triage, soit jiour la consoniiua-
tioM locale à Paris, soit pour être réexpédiés sur une autre
destination à l'intérieur do la France, acquittent les prix des
tarifs ordinaires.
Nous appelons tout particulièrement l'attention di>s pro-
ducteurs sur ces avanlagos de vérification, constituant une
grande facilité doimée au commerce des fruits do dioix.
H. Tuzi:t.
Plantes nouvelles ou peu connues
Asparagus tennifollus .1. I). llooker.
But. Miuj. t. 7;iAV.
Cette Asperge, rocueillio |)Our la première fois au Nalal.
est voisine do V.ispnvaiius (Vt/iiopiciis dont M. Haker l'a con-
sidérée comme no formant (pi'uno variété. K\\o on diffère
cependant assez pour (|u'on puisse, sans trop de témérité,
l'élever au rang spccili(|ue. Les cladodes sont plus larges, les
racliis des grappes anguleux, les filaments stauiinaux plus
courts, les anthères oblonguos. Elle se rap[)rocIie aussi do
VAsiinraiius falciitiis. de Ceylan, mais s'en dislingue par ses
lleurs plus nombreuses et plus larges, le racliis des grappes
plus allongé et non lisse, les pédoncules non articulés au-
dessitus du milieu, les anthères plus grandes ot moins globu-
leuses.
C'est une plante grimpante, élevée, à tige grêle, à rameaux
flexueux, étalés ou réfléchis, à épines vulnéranles, longues
do ."j centimètres, à cladodes disposés i)ar :) à s.
Cattleya Whitei Ucich. f.
iii>!. Ma,/, t. ;;;•;.
Hybride naturel des Catlleija M'arneri et Schillcriana.
introduit de Haliia. 11 possède du premier les sépales et les
pélales, du second la largeur des fleurs et la forme du labello.
Heichonbach lils y voyait d'abord un croisement entre les
C. labiata et ScliiUcriana, mais on a dû écarter la parenté du
premier (|ui n'existe pas là ou l'hybride a été rencontré. Par
contre le C . Schillcriuna croissait sur le même arbre que le
C. M'hitci. Depuis on a pu le reproduire artificiellement et
son origine peut donc être considérée comme tout à fait cer-
taine.
Hesperaloe yuccaefolia Miigehn.
!!■■'. Mkj. I. '-,■>■;
Du'l'exas occidental mi elle aété découverte par C. W'riglit.
cette singulière plante rai)pelle un Yucca par son port, par
ses feuilles lilamenleuses sur les bords, par son scape, sim
pollen cl ses graines ; mais elle se rapproche des Aloe par
le périantho et par le style, des Ayavc par les filets stami-
naux adonés à la base des segments du périanthe ot géni-
culés au-dessus. Lo scape est haut de deux mètres et teinté
de rose. L'inflorescence, atteignant :iO contimclres et plus,
est étroite ot paniculée ; les lleurs sont disposées en fais-
ceaux. Elles ont les divisions étroites, obtuses, étalées au
sommet, les extérieures concolores sur les deux (aces, les
autres toinlôes intérieurement do jauno d'or.
Oendroblum HodgkInsonI Itulfo.
lu, t. Ma,/. I. 'li'i
Originaire de la .\ouvolle-(;uini''e, ce /Jcin/nifei'in/i est voisin
du /). iilrorlolaceum, do la méiiio région, dont il diffère prin-
cipalement par ses feuilles ellipti(|ui-s-Iancéolées, ses fleurs
sans macules, ses sépales acuminés, ses pétales lancéolés
ot le large callus qui existe sur le dis(|ue du labelle. Les
sépales et les pélales sont d'un vert pftle ; lo labello égale-
ment vert pdie ost marqué de lignes rayonnantes pourpres.
Le disque est blanc brillant.
Llllum Brownii var. leucanthum Baker.
Ji'il. Mail. t. 'i',->-i
Le type est connu depuis longtemps, puisqu'on lo culti-
vait dès avant ls:!7. La variété a été déi-rito récemment par
M. Haker, d'après un spécimen lloiiri à Kew et rencontre
dans la province do llupiieh par lo 1»' Henry. Les fouilles
sont plus larges que celles du ty|)e, les divisions florales
sont blancliàtres, niaripiées, sur le dos, d'une carène épaisse
ot verte, llans une autre variété d'origine japonaise (var.
rirididiim Haker), les pétales sont légèrement tcinlés do
Ijrun iiril(\
Robinia neo-mexicana A. (li-ay.
But. MiKj. t. 772<>.
Ce Robinier, qui commence à se répandre dans les cultures,
est très voisin, par ses caractères, du U. viscusa Vent. C'est
un buisson ou un arbuste, à rameaux hispides, à feuilles très
glabres après avoir été d'abord pubescentes à la face supérieure
et tomenleuses en-dessous. Les fleurs forment des grappes à
liedoncule court, à racliis glanduleux poilu; elles sont d'un
lieau rose. Les gousses sont longues do S à lu centimètres,
ailées étroitement, glanduleuses-hispidcs, à valves recou-
vertes do soies raides et dressées.
Le I{. »ico-)nt'.t('ea/irt marque la limite vers l'ouest do la dis-
persion du genre Robinia, ipii s'étend du versant oriental
lies Montagnes Rocheuses jusqu'au Nouveau Mexique.
P. HAnioT.
Soeiété l^ationale d'Horticulture de f ranee
Séance du -38 août 1902
Comité de flobiculture
Un coté tout entier do la salle de la rue de Grenelle était
garni par une véritable exposition de Glaïeuls, de la maison
Vilmorin. Noté ipielques variétés à lleurs en casque : Eldorado,
jauno paille; Mciiliistuphrlcs, vermillon maculé jaune, etc.;
luiis, comme pour contraster, de très grandes lleurs aux
divisions amples et étalées, superbes, où dominent les roses
{Anita, Garijaiitua, Barunesa Burdcll ffouA*, etc), les rouges
éclatants et veloutés [Corcorcin, ponccau; Abhc lioiicoiirl,
rouge turc; Général Duchcsne, caroubier); les pourpres, les
vieux roses (l^uée d'orage), les soiférinos et magentas [Lavui-
sicr. Magenta).
De la même maison, uno collection do plantes alpines, où
nous avons noté plusieurs plantes gazonnantes : Acœna
Biicliaiiani et A. incrmis, et surtout le très curieux Pratic
beiiuniifolia, formant un tapis extrêmement ras, jaune de
chlore sur lequel sont jetées ses fleurs, sortes de petites
boules globuleuses, purpurines, semblant des rubis éparpillés.
Signalons aussi deux bonnes petites plantes : Campanulu
i.w/iliylla ot Gcntiana tUtanijarica.
Enregistrons les (lelits lots do nombreux présentateurs:
de .M. 'l'allandier, de Nancy, des Bégonias tubéreux à très lar-
gos fleurs extrêmement doubles et imbriijuées; de M. Mahieu,
un (l-MUet-de-Chino dont le feuillage et surtout les bractées
entourant la fleur tiennent assez de l'Qullot de poêle ; de
M. lîarillet, de Brévannes, un Canna extraordinairement
vigoureux, issu, parait-il, de Cannas florifères, mais ayant
pourtant quelque chose du C. lilii/tora ; de M. Welker, un
Monthrelia crocosmice/tora Flambo;iant. d'un rouge feu
presque vermillon.
272
LE JARDIN
COMITK DES OhcHIDKBS
Deux présonlations soulement; l'une, do M. Doin, consis-
tant en un nouveau tœlio-Cattleija in jirande et large fleur
jaune paille avec labolle pourpre violacé, Gaston Doin il^rlia
ijrandis trnebrosa X CaltU-ija Ucj-). et en une énorme toude
très fleurie ilu iMrliti i-lraans Turneri Victor Doui/. L'autre
présentation, «le M. Héranok. comprenait plusieurs espèces
curieuses ol rares, à recliiTchcr par les amateurs : Hollcu
cwlfsHs, Pcscatorra Dai/ana, Kpidcndrum BrassavoUe, etc.
Section des Chrïsantiikmes
A signaler, une présentation de M. Durand, à Brévannes,
on Chrysanthèmes ultrn-précocos, on peut le dire. Parmi
eux, si on trouve Mme Ligcr-Ligneau, naturellonicnl très pré-
coce, on voit aussi Georges Daupias. Mme Kilouant lie;/,
Mme Baron-VeillarJ, Mme Taulier, ce (|ui dénote une prise
du premier bouton bien réussie. .M. Durand attribue ce succès
au riMe prépondéraid rpiil a donné à l'acide phosphoriquo
dans ses engrais.
Sectio.n des Roses
On a admiré une belle et nombreuse rolleclion de .\1. David,
de Savigny. Les Président Carnot, l'era llemMinos. Paul
Xaboniiaiul.Soucenir de Peruetjiére. Marquise de Vivins. oit:. •
y trônaient de toute la fraichour do leurs colnris. M. Villin,
do (jrisy-Suisnes, présentait trois nouveautés assurément
intéressantes, mais non encore dénommées.
OlMlTÉ DE rCLTlIlE POTACilBE
Lo .Melon Cantaloup maraielier ancien, à CiUes très mar-
quées et écorco galeuse, était représenté en fruits très
volumineux, par deux envois, du jardinier-chef de l'Asile
dos convalescents et de celui de Bicétre. Quant aux 'l'omalcs
Cliemin du nouveau jardinier de .Sainte-Anne, et qu'il dit
être " retour dos Indes ■•. elles étaient trop vertes pour élro
jugées. Nous avons vu aussi, d'un autre présentateur, un
Haricot blanc géant sans parchemin beaucoup trop jeune
pour élro jugé.
J.-I'n. Favaiid.
BIBLIOGRAPHIE
Un hortiiulteur spécinlisie, M. Paul l'allary, vient de pu-
blier, à la Librairie Hcirliroli'.un intéressant travail (|ui sera
bien acruoilli des liorliiulteurs, des ninateurs et dos jardi-
niers : Le Canna et ses variétés horticoles, ruiliire. hybridation
et emplois en l'ranie et en .\lg.rli' ili, ilans ln(|uel il examine
scrupuleusement, d'une favon détaillée et pratique, l'hislori-
quo du R-disier, la pluidation et la culture, la multiplication ; la
culture en pots pour lornementalion ou pour les marchés ; la
féconilalion et l'hybridation; le semis et les soins d'élova;;o ;
la floraison, ses irrégularités ; les variétés à floraison hi\cr-
nalo en Algérie; les varii'tés, leur classement et le meilleur
choix à faire; l'enqiliii du Italisier dans la décoration des
paris ol des jardins, etc., etc.
C'osI, en nn mol. un travail complet, qui arrive à son
lieure. en pleine vogue de lelle liollo plante, et qui sera C4)n-
sulté itar tout le nioniln avc-c iirolit.
I«. n.
- - - -O^riTmao I
lies produits horticoles aux Halles
l,e» affaires sur lo march'- aux Heurs s>inl extrêmement
mauvaises. Les arrivages élant des plus abondants et les
aeliats très restreirds, on coni.oit aisément que les cours
soient on général des plus bos.
Les ROMt suivant lo ilioix et les variétés se sont vendues
depuis II fr. 1" A 2 fr. la dou/.aine; ijuelquos extra, sur très
longues tiges, on variétés rechercliées, ol se faisant rares
ont atti'int le prix do r> frams In douzaine.
i.i'S Œlllttt de choix valent (li< i> fr. :*> à 1 fr. L Oranger
vaut au détail 1 fr. .'lO le cent île boutons. I,a Olroflé* ijunran-
taine, de 1 fr. & 1 fr. 25 la boite. Les Llllum nVunn valent
i fr. ; rubrum, i fr. 'iô la douxainn. Les OlaltuI* gandarensis
(1) I briicli. lie M pagci avec 10 ni;urP!>, pri\ 1 (riinc, franm I Ir. SU
deufr. 7j à 1 fr. la douzaine; Les Pieds d'Alouettes, do
0 fr. 75 à 1 fr. la butto. Les Solellt vivarrs de o Ir.iioaofr. W.
Les Phlox, do 1 fr. à 1 fr. 25. La Reine-Marguerite o (r. 50
à 0 fr. Ou la botte.
Les arrivages do Prunes du Périgord et de nos environs
sont très importants; il en résulte que les llaisins arrivant
insuflisammo(d niùrs s'écoulent difficilement et à des prix
moins élevés.
Les Pèches se vendent bien et à dos prix soutenus, prin-
cipalement dans la belle marchandise; colles en provenance
de Perpignan sont beaucoup moins abondantes.
Les Poires à couteau, do choix, étant assez rares, so
vendent bien.
Les apports do Mirabelles sont beaucoup plus importants
qu'on lavait prévu, il ne faut donc expédier que celles dont
la maliirilé ne laisse rion à désirer.
Raisins de plein air, de 0 (r. 3(1 à 0 fr. (V) le kilo suivant
choix. Pèches ili' serre de ii (r. 50 à 2 fr. 50 pièce. Melons, de
0 fr. 5m a :.' (i . |iioio. Prunes, do U fr. 10 à 0 fr. 2o lo kilo. Poires,
de 0 fr. 1". à 0 fr. 40 le kilo.
La vente des légumes laisse beaucoup à désirer.
Los Salades étant très abondantes s'écoulent très diflieile-
mcnt, nous avons même constaté que dos lots invendus laissés
par les cultivateurs, étaient ramassés par des marchands
ambulants au moment où les balayeurs s'apprêtaient à les
jelor dans les tomberaux d'ordures.
Les Choux pommés so vendent à des prix dérisoires.
Les Haricots verts et h écosser sont très abondants ot très
bon marché.
La Tomate de Paris étant en retard, celle du Midi et du
Centre so vend assez bien.
Les Choux-lleurs sont de vente difficiio quoique offerts à
des prix très bas.
Les .Melons do Paris élant trùs abondants ceux do Cavaillon
sont do vente diflicile.
Artichauts, do 5 à 12 fr. le cent. Aubergines de l à S fr. lo
cent. Carottes nouvelles, de 15 a :so (r. les li«i bottes.
Choux-fleurs, do 20 à 35 fr. Oseille, de 'i ^i i'> (r. les tookilos.
Salades diverses, do 1 à 3 fr. le cent Pommes de terre
ninii-,ll,>. il,. 7 11 lo fr. les 100 kilos. Haricots verts, de lo a
.'W fr. Pois verts, do lo à 20 fr. les liXI kilos. V. D.
Corrc.spoiidaiice
Pour bien faire fleurir les Cyclamens. — I}'-/:. à M. D.à
P.-le-P , (//.i '(. -.W<(i-)o). — l'i'iir bien faire fleurir les Cycla-
mens, il faut d'abord, les cultiver avec lo plus de rapidité
possible : semis en décembre sur couche chaude en aérant
dès la levi''0; repiipiage en terrines sur couche chaude; trois
rempotage.';, en lévrier en godets do i — en juin on godets
do 9 — en août on pots do 15; mise sur couche chaude nou-
VOllo à chaipie roni|)otage; ne jamais laisser avoir soif mais
arroser plidot souveid (|ue beaucoup à la fois. Liisuile, lors-
(|u'on a roidri- les (lyclamens en serre pour les faire fleurir,
il no faîit les arroser qu'avec parcimonie, soulemeid ipiand
on les voit comnioni.er à faner, ol très peu à la fois. Ccsi en
les laissant ainsi soulTrir un peu de la soif, qu'on on pro-
voque une abonilaide floraison, 'l'outefois, dès qu'on aperçoit
la sortie des premiers boulons, il faut re|irendre le cours
normal dos arrosonients.
Pour déplacer des Pêchers et des Vignes en plein été
— A'./;, li M. /(.-.v , li .v.-.V. (.Siiiii--//!/'. ri<-i//-.i, — l 'eiir di'iilal
cer on ce moment vos Pêchers ot mis Vignes, qui sont Agés
de trois et quatre ans. il faut les ofleuiller complèlemont, des
pieds à la tête. Ivn les replantant, vous devrez avoir soin :
!• De raccourcir de ini2 ou o*ii:i l'oxlrémité de toutes les
racines; 2" De rafraîchir parfaitement à la serpette toutes
tes plaies produites sur les racines par l'arrachage; .T Do
praliner absolument dans un copieux délayage de terre
franche et de bouse do vache ; i' Do maintenir, jusqu'à co
que la reprise soit bien évidente iipiand les yeux reparti-
ront), vos arbustes rouverts de toile d emballage, ou de claies
à ombrer, ou de paillassons légers; de les bassiner souvent
A la seringue, et encore plus souvent après la reprise ol jus-
(|U°à la lin de septembre ou dans les premiers jours d'ortobrn
si lo beau tonqis persiste. Il importe (juils ne subissent
l'action, id du soleil direct, ni de trop d'air.
UV" «t Imf 1
. ru< il« (irm^Uf ■
N" 374
LK JARDIN
20 Septembre 1902
CHRONIQUE
Les Cocasscrii'S do radiiiiiiislralion (rroiil encoro
rire lonjilemps. Vous savez prol)aljloiiuMil que, dans
certaines i)arlifs do la France, on utilise les fruits du
Corniii^r pour en fabriquer un cidre fort agréable. Lo
CorimU'Ianl un cidre, rien ne seniblo devoir s'opposer
à ce ([u'oii en lire de l'i'au de vie. La raison et lo bon sens
le veulent, mais pas l'^idiniiilslralidn des contributions
in<lirect('s. llcureusenicnt qu'il y a des juges en France :
le tribunal do Nantes et la Cour de Rennes ont donné tort
idadito administration, et déclare que le cidre de Corme
pouvait être distillé comme celui des Pommes. Dans
l'ouest de la France, où les bouilleurs de cidre sont
nombreux, cette question intéressait vivement les
gens do la cami)agne. Espérons que la Cour de cassa-
lion sera du même avis que les tribunaux subordonnés.
«
• •
Des expériences fort intéressantes, poursuivies
depuis 1878, par M. Gain, maître de conférences à la
Faculté des Sciences de Nancy, sur le Chanvre, et
relatives à la propagation des sexes chez celte plante
dioique, ont donné de curieux résultats : plus les
graines de Chanvre sont issues de latitudes élevées,
plus les pieds qui en proviennent sont iiri'coces, se
développent rapidement et acquièrent peu de poids
par la croissance; en même temps et sous notre climat,
la proportion des plantes femelles est de l'Ji pour 100
iiiales tandis que, dans nos racos fran(;aises ancienne-
ment cullivées, la proportion tombe u 00 ou 70 pour 100
au plus. Il ressort de cela ce fait du plus haut intérêt au
point do vue pratique, que, on fertilisant les races méri-
dionales avec lo pollen des races septentrionales, on
peut espérer arriver à obtenir une plus grande préco-
cité, une diminution do la durée de végétation et une
bien plus grande quantité de pieds femelles. Malgré
cela, la taille et le poids des individus de races septen-
trionales étant toujours plus faibles, il est probable que
ce métissage compensera peut-être imparfaitement l'infé-
riorité de taille do l'un des parents. Bien d'autres végé-
taux se prêteraient a des recherches semblables : avis
aux physiologistes.
m
» »
Est-il des arbres qui [)résentent une réelle immunité
contre la foudre? Des observations faites récemment
aux Etats-Unis paraissent démontrer que le Bouleau est
un arbro essentiellement mauvais conducteur de l'élec-
tricité, et le fait y sérail si connu que les Indiens, pen-
dant les orages, iraient chercher un abri assuré sous
son ombrage. Le Bouleau passe, dans le Tennessee,
pour n'être jamais frappé par la foudre. Mais de quel
Bouleau s'agit-il? Il serait très intéressant de préciser.
Il ne resterait plus, si le fait s'applique à une espèce du
Nouveau Monde, qu'à l'introduire, si ce n'est déjà fait,
et à en faire des [jlanlations jjara foudres. La chose est
en elle-niémo d'une importance suffisante pour qu'on
ne la traite pus trop ii la légère.
« »
Les essences retirées des végétaux seraient-elles on
passe do faire la jiige au sublimé corrosif? d'après un
médecin italien, M. Calvello, il on serait ainsi et le pou-
voir bactéricide de quelques-unes d'entre elles serait
absolument certain. L'essence de Cannelle est, parait-il,
aussi active qu'une solution de sulilimé à 1 pour iOOO et
son emploi pour la désinfection des mains rend les meil-
leurs services. L'essence de Géranium donne également
d'excellents résultats, aussi bien que l'essenco de
Thym. Une stérilisation absolue est mémo réalisée
quand on porto le litre de la solution (sous forme
d'omulsion plutut dans l'alcool), à '.) pour lUO pour l'es-
sence de Cannelle, a li! pour celle de Thym, à 18 pour
lo Géranium. Le Patchouli agit a peine — malgré son
liarlum pénétrant et tenace qui porterait à |)enser le
contraire — à la doso de 50 pour 100 : il est donc lout-
a-fait négligeable.
• •
l'ourqucii existe-t-ildes Raisins sans pépins et d'autres
qui on ont? Trois causes doivent être invoquées qui,
dans le fond, se ramènent à une seule, l'absonco de
fécondation îles ovules. Tantôt le lube polliidque pi'nèlre
bien dans l'ovaire, mais il s'arrèteavant d'arriver jusqu'à
l'ovule : lo fruit, tout en se développant, reste petit
et ne forme ni grains, ni pépins. C'est le cas des Raisins
appartenant aux variétés Aspirant, Pearl, (Jrobriesling
et du Raisin do Corinthe. Il peut arriver aussi que le
lulie pollinique, tout en pénétrant dans l'ovule, ne lo
féconde pas; le fruit atteint des dimensions assez fortes
mais no renferme qu'une très petite graine comme dans
le Sultunieh et certains eéiiages do Corinthe. Un troi-
sième cas est celui où le pollen est défectueux, l'ovule
étant capulilcde suliir la fécondation. Si le pollen germe,
le fruit se forme mais ne possède pas de pépins. Si, au
contraire, le pollen no se développe pas, aucun fruit ne
se produit, les fleurs se flétrissent de lionne heure et
tombent. Les choses se passent ainsi dans les variétés
Damas blanc, Madeleine angevine et Olivette noire,
qu'on peut parfaitement fertiliser en recourant à un
pollen fécond. D'une façon générale, ce qui caractérise
les Raisins sanspépins c'est leur précocité très marquée
qui est parfois un inconvénient, puisque, souvent trop
mûrs au moment des vendanges, ils sont exposés
aux attaques des insectes et des champignons. Les
grains sont également plus petits avec les parois
cellulaires plus minces, moins solides et le pédicelle
allai bli.
«
• •
L'acide- cyanhydiique se comporte vis-à-vis des
graines sèches d'une façon remarquable, en détruisant
les ennemis, du règne animal, qui les attaquent. Avec
des graines humides il n'en est plus de même : baignées
dans l'eau pendant vingt-quatre heures, elles ne germent
plus dans une atmosphère même pauvre en acide cyan-
hydrique; si le liain est plus court, la germination peut
se faire ilans un milieu plus riche. Mais ce qui est abso-
ment remarquable, c'est qu'en lavant les graines au
sortir du bain toxique, même prolongé, on ne leur
enlève en rien leur pouvoir germinatif. Il résulte de
ces expériences que, pour ne pas nuire à la vitalité
des graines, il faut les traiter à sec par l'acide cyanhy-
drique. Ces graines reslent-elles absolument saines? ne
présenlent-ellos aucun danger pour lo consommateur?
Le ri'sultat des recherches faites par M. Townsend a été
très satisfaisant. Elles n'acquièrent aucune propriété
toxique, si elles sont sèches; humectées, il faut les
exposer à l'air pendant qui'lques heures, sinon elles
seraient susceptibles de produire des troubles sérieux.
Voilà donc un nouveau débouché ouvert à l'acide
cyanhydrique; depuis 1886 on l'utilisait aux Etats-Unis
comme agent parasiticide dans la fumigation des serres;
plus récemment on s'en est servi pour la destruction
des insectes dans les plantations et les vergers; main-
tenant c'est pour la protection des graines ot comme
accélérateur du pouvoir germinatif qu'il va être mis en
usage.
P. Hariot.
274
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
A propos des recouvrements postaux. — Nous
avons prolisli', dans le ili'tnicr nuiiÉpro ilii Joi^tin.
contre la nouvelle clause qui limite à cinq le nonil)re
lies valeurs à recouvrer dans un même envoi. (>etle dis-
position, onéreuse pour tout le monde, l'était surtout
pour les associations, lorsqu'ell<'s ont à (aire recouvrer
leurs cotisations. Il en est de même pour les journaux à
lion marché, dont les abonnements n'occasionnent pas
de lourds liordereaux. Los Sociétés so sont plaint. Nous
apprenons que NL le Sous-Secrétaire d'Etat aux Postes
et Télégraphes s'est (iréoccupéde cette situation; il est,
en principe, décidé à maintenir au.£ Sociétés iVintcrét
général et philanthropiques le liénéfice du régime
postal antérieur, c'est-à-dire la faculté d'insérer dans la
mémo enveloppe un nombre do valeurs supérieur à
cinq?.
Il n'est pas possible que là seulement se bornent les
préoccupations de M. le Sous-Secrétaire d'Etal.
En abaissant considérablement la taxe! des valeurs à
recouvrer lorsiiue leur total dépasse ICUO francs, on
favorise les grosses transactions, lui limitant, même
pour de petites sommes, les bordereaux d'envois à cinq
valeurs, on entrave les petites. Peut-être que l'Associa-
tion de la Presse a;,'riiole pourrait se préoccuper utile-
ment de cette siliiation?
Exposition quinquennale de Gand en 1903: con-
cours scientifiques. — Dans cette exposition, la
Sot idé royale d'a;:ri(ulture et de botanique de Gand
réserve une place importante aux recherches scienti-
fiques et à renseignement. Les récentes découvertes
relatives au greflage, à l'action des végétaux crypto-
games sur la germination, la fécondation, la duiilicn-
ture,etc., àla reproduction «les parasites et à l'extension
des maladies qui en résultent, doivent être mises le
plus tôt possible à la portée des horlieiiltcurs et culti-
vateurs de tous genres. Nul doute que l'innovation qui
se prépare à Gand ne suscite à juste titre des imitations
dans les expositions futures.
Ouverture de bureaux de douane de la Corse à
l'importation des plantes de l'étranger. — Par décret
en d.ile du '> juin l'.'ii;^, pri> sur la proposition do
M.M. les Minisires de l'agriculture et îles finances, les
bureaux île douanes d'Ajaccio, IJastia et Calvi (Corse)
t*ont ouverts à l'importation des plantes et produits
divers des pépinières, janlins, serres et orangeries
venant de l'étranger.
La ferme fruitière de M. Labitte. — La Société des
Agricnlteiiis de France avait attribué, pour l'.tOri, un
prix agronomique pour un concours de fermes frui-
tières. I)eux (-ominissions rio eello Sociéti- (celle du prix
agronomique et celle des primes d'honneur) après avoir
visité la ferme fruitière do M. Labitte, située à (jler-
m<nit ((Jiso), ont iléposé des rapports favorables. NL La-
bitte a reçu, on conséquence, le prix agronomique
de l'.K)2 et une médaille d'or grand module.
A l'Exposition d'horticulture de Bourg-la Reine.
A l'Exposition lie Mourg-la-Ueinc, li-s janlins ouvriers
de Sceaux, fondés par un philanllirope, M. llenaudin.et
dirigés par M. J. Curé, les jardins scolaires de Monl-
rouge, organisés par M. ('•armignac, conseiller général,
le Refuge des larai-lites ilu l'Iessis-Piquot, iloiil la
belle culture est si bii-n adiniidstrée par le directeur
M. Coudry, ont obtenu un li'gilime succès.
Les Procédés de conservation du Raisin.— Nous
avons lo plaisir d'annoncer .1 nus lecl.uis «pie le Jnrilin
s'est attaché la collalioration de M. l-'rançois Charmeux,
lo distingué- viticulteur de Thomery. Des articles dont
la publication commence aujourd'hui même, traiteront
de tous les procédés de conservation du Raisin,
employés jusqu'à ce jour et de ceux qui sont en usage
aeluelleniont, en s'étendanl surtout sur les meilleurs.
Ce sujet n'a jamais été traité jusqu'ici d'une manière
complète ni approfondie. Aussi l'horticulture nepourra-l-
ello que profiter de la publication du travail de .M. Fran-
çois Charmeux et lui être reconnaissanlo de la peine
qu'il s'est donnée.
Service d'analyses de terres et d'engrais. — Afin
d'être utile a ses adhérents, l'Association du Mérite
agricole s'est assuré le service d'un excellent chimiste.
Les demandes de renseignements et les envois doivent
être adressés au siège do l'Association.
Expositions annoncées. — L'Association haul-
inainai>e d'horticulturo. de viticulture et de sylviculture
ouvriia à Langres, les S.'», 'M et 21 octobre l".i(i2, une
exposition gé^nérale des produits de rhorticulliire, et
des produits industriels qui s'y rattachent. Adresser
les demandes d'admission au Secrétaire de l'Association
à Langres, avant le 10 octobre, terme de rigueur.
Admission en franchise, en Russie, des appareils
servant à la destruction des animaux nuisibles. —
Le di'partement des douanes vient de publier la liste
suivante des appareils servant à la destruction des
animaux nuisibles dans les exploitations agricoles et
dont l'importation en Lussic en franchise de droits
d'entrée est autorisée à titre de mesure temporaire jus-
qu'au lS/31 décembre l'.lOli :
1' Les appareils pour l'aspersion dos plantes avec des
substances ciiralives lic(uiiles (asporsoirs, seringues, pulvé-
risateurs). — 'i' Les appareils pour l'injoclion de substances
i-iiratives dans le sol. — '.V Les appareils pour saupoudrer les
plantes de substances curalives en poudre Isoufllets, torpil-
les). — V Les bouilleurs pour la destruction des animaux nui-
sibles au moyen de l'eau bouillante. .■>■ Les appareils avec
leurs accessoires pour enduire les plantes do substances
curalivos li>]uides. — 0' Les gants mét«llii|ues pour la décor-
tication. 7' Les petites lampes et les torches pour la destruc-
lion des animaux nuisibles an moyen des llAniiiies. — S Les
petites lampes cl lanternes pour attraper les papillons nui-
sibles au moyen de la lumière. — 9 Les traquenards, les
pièges, oli-.. pour prendre les raaniDiilères et les oiseaux nui-
sibles. — lu Les filets pour attraper les insectes. —11' Les
nids nrliliciols pour les oiseaux insectivores. — 12" Les sacs
à raisin.
L'importation en franchise de droits d'entrée des
appareils sus-mentionnés est autorisée sur présentation
par les destinataires de la douane, pour eha()ue cas en
particulier, île ccrtilicals tlu dé^partemenl de l'agri-
cullure ou de comités de phylloxéra, ou bien d'agents
de ce déparlement ou de ces comités, que les appareils
commandés Ji l'étranger sont réellemeiil desliiii's au
but sus-indiqué.
Le bureau d'importation pour la vente en commission
do machines et instruments agricoles aux zemstvos
(communes agricoles 1 et aux agriculteurs do la province
de Galhorinoslaw invite les fabricants et les maisons de
comn:erce à lui envoyer leurs prix courants avec Indi-
cation do leurs conditions do vente, rabais, etc.
La protection des nouveautés horticoles. — Au
dernier ion^;res des Itosiéristes, qui s'est tenu it Mar-
seille au mois de juillet, M. Pernet-Duclier a é-mis l'idée
do (aire établir, dans la législation, une sorte île protec-
tion des nouveautés horticoles assez analogue a la pro-
priété littéraire et musicale. 11 faudrait, dit .M l'ernel,
(|ue les obtenleurs de nouveautés lussent assurés de la
propriété exclusive do leurs créations pour une durée
LE JAHDIN
275
dotertniiioo, quatre ou cinij ans par exemple. iJe celle
façon, s'ils produisaient îles varioles d'élilo vraiment
nouvelles, ils auraient clianre d'en tirer un gain lùgi-
linio. » MM. Aiitoini' Rivoire et X'iviand-MorcI ont ap-
puyé M. l'omet. M. Meyran, loul en se di-claranl favo-
rable à celle idée, a fait observer comliicn il est déjà
diflicile d'assurer, en matière commerciale, la pi-olectinn
des marques de faliriiiue.
Dans une lettre puliliéo par Lea Uosex, or;,'ano do la
Société frani.-aise des llosiéristes, M. l'aul N'alionnand
s'étend sur les difficultés évoquées i)ar M. Meyran,
mais se déclare prêt à coopc-rer à toute action qui ferait
prendre corps à l'idée do M. l'ernet. En attendant
qu'on puisse aboutir, il fait aux rosiéristes français la
proposition suivante :
" lOlnliorer une ciroiilairo (jui serait adressée ii tous les
rosiéristes français et étranj.'ors, en los priant de nous la
renvoyer avec leur approbation et signature. 11 y serait dit :
(juc tout rosiéristo s'engage à no multiplier les Itoses nou-
vollos mises au commerce par ses colii'gues, que pour leurs
besoins ou agronionl personnel, et non pour la vente, et
cela pendant iiualro ans, à dater du jour de la mise au
commerce. Il pourrait cependant vendre ces nouveautés, qui
seraionl fournies par l'obtenteur, mais celui-ci aurait la
pri'caution do faire accompagnoi- cliaquo pied livré dune notice
portant sa si;.'naturo et la griffe de la Société.
On réserverait, sur cette notice, une marge où les clients
du rosiéristo intermédiaire s'engageraient à leur tour a. n'en
faire aui-im conimerco jusqu'à l'expiration de la quatrième
année. De cette fai;on. l'obtenteur no sera certainouient pas
à l'abri dos fraudeurs peu scrupuleux, mais connue, sans
aucun doute, la plupart do nos collègues, ainsi que les
clients, dont l'honorabilitô no peut être suspectée, seront
engagés par leur promesse, on peut considérer le reste
comme (piantité négligeable. Ainsi, dans une sécurité presque
complote, l'obteideur pourra donc réaliser un bc/ic/Zce satis-
faisant, en faisant connaître ot admirer ses obtentions, soit
dans les expositions, congrès, sociétés, etc., bien avant que
le commerce s'en empare : et voilà le but atteint.
I>e plus, le nom de l'obtenteur et celui do ses gains ayant
eu le temps matériel de se graver dans l'esprit du public, il
sera très diflieile qu'un vulgaire contrefacteur lui porte pré"
juilice appréciable. »
L'idée deM. Xabonnand est à examiner, et, ou tout cas,
d'une application compliquée. Toutefois, voilà « lo
grelot attaché ». Esp'Tons que, de la polémique qui
s'ouvre, sortira un apim-cialdo résultat.
La récolte des fruits en Amérique. — La récolte
dos Prunes en Californie sera meilleure qu'un ne l'avait
pensé tout d'abord. On compte sur un rondement moyen.
Il y aura abondance de fruits de tous genres : les Péchos
et les Abricots donneront largement; le rendement des
Raisins secs para'il devoir être des plus favorables; la
récolte dos Amandes s'annonce double de la précédente^
et les Oranges viendront aussi en quantité notable sur
le marché vers la fin de l'année. Dans l'Etat de
Washington, le rendement sera satisfaisant en Prunes;
la récolte dos Pommes y sera bonne et abondante, et
donnera beaucoup pour les expéditions à l'étranger.
L'Orégon produira une récolte moyenne de Prunes.
Sur les cultures coloniales du Tonkin. — Nous
extrayons, d'une correspondance adressée à notre rédac-
teur en chef, .M. .Martinet, par un de ses amis actuelle-
ment agriculteur au Tonkin, M. L. Uoux, ancien élève
de l'Ecole d'Horticulture de Versailles, les intéressantes
données (jui suivent sur la situation des cultures colo-
niales au Tonkin :
" Il n'y a, ici. que deux choses à envisager. In rizière et la
montagne. La rizière n'est pas. selon moi, un but de coloni-
sation pour celui qui vraiment veut faire de la culture. C'est
une sorte d'opération commerciale, d'opération do banque, de
prêt avec usure, à lacpiollo se sont livrés les premiers colons
arrivés ici. l/opération s'est alors faite sur dos terrains
immenses, des <'oncessions do plusieurs milliers d'hectares
el \\ fauilniil aujourd'liui, pour faire do moine, iillor chercher
des terrains oxlrémemcnl loin dans des régions absolument
dépeuplées.
J'ai ou le temps, on trois mois, do parcourir les différentes
rc'gions du Tonkin, d étudier otdo comparer les avantages do
chacune dolles, ot les circonstances m'ont amené à me décider
beaucoup plus vite que jo ne lo pensais.
fj'examen dos cultures locales démontre vite l'inutilité
d'essayer de lutter avec l'.Vnnamile, qui, avec son genre de
vie et lo pou dont il se conlonlo, arrivera toujours à produire
meilleur marche'^ (pie lo colon.
11 faut donc chercher (pielquo chose qu'il ne fasse pas; le café,
dont la réussite au Tonkin est si discutée, ma paru être sus-
ceptible de donner ici les meilleurs résultats. Il a, il est vroi,
des exigences dont ceux ijui l'ont essayé ici no se doutaient
pas, ce (pii causa los déboires dont rm l'accuse; exigences
do terrain, do soins, de climat, qui font que son habitat au
Tonkin se trouvera forcément assez réduit.
Il lui faut on effet, ici, un sol très profond, très riche en
humus, ce qui est exceptionnel au Tonkin, et dos engrais en
quantité, ce qui force à allier l'élevage à la culture et ce qui,
par suite, demande des pâturages. Il n'y a. selon moi, que le
siul-ouost du Tonkin, la partie touchant à rArmam,qui puisse
réunir toutes ces conditions.
C'est là que je suis installé depuis peu, y ayant trouvé un
terrain admirablement situé, de 1.000 à d.iOO hectares, au
bord dune rivière et on coteaux qui conviennent particuliè-
rement à cette culture.
Somme toute, ce n'est pas la place qui manque. 11 y a
encore dans toute la région " Muong « et le Tan-Hoan. d'excel-
lents emplacements qui, dans ijuoli|ues années, lorsqu'on
aura ouvert des voies do communication, seront certainement
disputés. >• L. Houx.
Les observations que contient cette correspondance
ayant été faites de visu et, on le voit, avec soin, elles
peuvent présenter quelque intérêt pour les agronomes
ou les cultivateurs dont le désir est de coloniser.
La culture des Tomates en péril dans le Midi. —
On se plaint, en Provence, d'une baisse géii'Tale sur les
prix des légumes. Ainsi, les Tomates, qui avaient débuté
l'an dernier à 2 fr. 50 le kil., ont, cette année, débuté
avec beaucoup de peine à i fr. '>Q, et sont rapidement
tombées à 0 fr. 70,on ne les vend plus que 50 aujourd'hui.
Ces état de choses est dû a la concurrence algérienne.
Jusqu'ici, par suite les transports plus faciles et des
emballages mieux conditionnés, les Tomates du midi
avaiimt conservé le premier rang sur les marchés. Mais
voici qu'il y est arrivé, cette année-ci, d'Algérie, des
emballages irréprochables, contenant en général des
fruits de choix et bien triés. Les commissionnaires ont
pu ainsi mettre en vente, à 30 centimes, des Tomates
qui soutenaient parfaitement la comparaison avec colles
du midi. Aussi, les cultivateurs de Provence ont-ils lieu
de se préoccuper de la concurrence, sans cesse gran-
dissante, des produits algériens.
Le transport des fumiers. — La Compagnie P. L. M.
a soumis à rhomolo^:ation du Ministre des Travaux
publics la proposition d'apporter dans le tarit spécial
P. W. n° 22, les modifications ci-après :
Fumier par wagon do 10,000 kilos au minimum ou payant
pour ce poids. Frais de gare compris, chargement par l'ex-
péditeur; déchargement par le destinataire :
.lusqu'ii 2.5 kilomètres, 'i francs par tonne; de 26 à ."iO kilo-
mètres, par kilomètre on sus, -i centimes par tonne (2 fr. 75
par tonne à 30 kilom.); de .51 à bJO kilomètres, par kilomètre
on sus, 2 centimes par tonne (3 fr. 7.5 par tonne à 100 kilom.);
de 101 à :iOO kilomètres, par kilomètre en sus. 1 c. 5 par tonne
(.5 fr. 2.5 par tonne à 200 kilom.; 6 fr. 75 à 3iJ0 kilom.); au delà
de 300 kilomètres, par kilomètre en sus, I centime par tonne
7 fr. 75 par tonne à 400 kilom.).
276
LE JARDIN
Restriction à la culture des champs d'épandage.
— Sur l'avis du Conseil d'hyjiièiie, un arrèU- prétecloral
interdisait derniércmenl la cultun- des Radis, Laitues,
Chicor(''es, en un mot de toutes les plantes potagi'ics so
mangeant crues, dans les terrains servant à l'épandage
des eaux d'égnût. On prétend que la i-onlamination dos
plantes par les eaux d'égoùt peut transmettre dos
microbes pathogènes dans l'organisme liumain. Deux
bactériologistes, MM. Wurtz et Bourges, viennent de
démontrer que le bacille de la tuberculose vit à son
aise dans les cellules végétales. Aussi, sur l'avis du
Conseil d'hygiène publique, sommes-nous menacés
d'un nouvel arrêté, interdisant, dans les champs d'épan-
dage, la culture des Tomates et des Artichauts, parce
qu'on les mange parfois sans les cuire.
Identification d'un Champignon du pourridié des
racines. — Dans la séance de l'Académie des sciences
du 4 aoiit dernier, M. Prillieu.x a exposé les rcsultatsde
ses observations sur un Champignon parasite qui so
développe sur les racines des arbres fiuiliers et do la
N'igne et y cause la maladie connue sous le nom de
(1 pourridié». Les fructifications du Chamidgnon observé,
le Dematophora vecatrix-, sont en tous points sem-
blables à celles desSphériacées du genre iiosellhui. Par
suite, le Champignon du pourridié devra dorénavant
porter le nom de liosellina necatrix.
L'encombrement au quai aux fleurs. — Les arriva-
ges au quai, pcnii la Sainte-Marie, la Saint-Louis, et les
diverses fêtes qui ont suivi ont été, celte année, consi-
dérables. Le marché s'étendait par delà le l'ont au Cti.inge,
jusque sur le terre-plein du l'onl-Xeuf et se prolongeait,
jusque le long de la Belle Jardinière. L'abondance était
telle que nous avons vu céder aux revendeuses, par les
horticulteurs, des plantes en pots hautes de iK) centi-
mètres, couvertes do Heurs sur 30 ou 40 d'envergure,
telles que des Fuchsias par exemple, à 0 fr. '■>■> lo pied
alors qu'il n'est ])as exagéré li'évaluer leur prix de
revient à o fr. Ii5. .Nous laissons à penser l'encomhro-
mc'it qui s'est proiluit sur les iionts et sur les voies
parcourues par les tramways. A ce propos, poun|uoi
n'utilise-t on pas mieux ce que les horliculli'urs appgl-
lenl le « plateau », entre la Préfeilure de police et le
Tribunal de Commerce, àpeuprès ilésert. alors que l'eii-
vahissemenl ilu marché forain et du « mai'ch(' à cinq
sous » sur les voies fréquentées y gène absolument la
circulation?
L>a pluie bienfaisante dans le Midi. — Un se plaint,
à peu près partout, di' la persistance îles pluies. Il n'en
est pas de même, parait-il, sur le littoral méditerranéen.
Voici, on effet, ce que nous lisons dans la Ileviie de
Grasse :
« On OBt liouroux do noter que Inclion bl<-iifaisanln de la
pluio a été plus elllcace, plus complète qu'il n'élail permis
lie lo croire. Pour lu Vigne surtout, les cliosos se sont unié-
liorées do très heureuse façon. I)i-puis ces oniléos téccmdes,
IcK grains, qui étaient minuscules, grossissent n vue diuil
ol la vendange, que l'on considérait déjà comme eiilifreracnl
coœpromigu dans un grand iinmbrr- do (pinrlicrs, sera, sinon
bonne, du moins assez, salisinisaiile.
I-n monlnuno. d»ii.-> les Iniil jours cpii vicnnonlde découler,
a changé d'nspe<;l; les prnirii'S nuturellos, brûlées par deux
mois d'ardent soleil, ont revi-rdi. lesl'nmmes do terre cl les
plantes sarclées onl repris vigueur el donnent un rendement
moins tnilde que «i-lui i|u'on redoiilnit. .•
Un jardin sur les toits du Louvre. — Sur les toil.t
du musée du Louvre, une ccnlaini' do caisses, do loul(!
grandeurs, s'étalent entre des tonuelli's on treillages. Il
Y a dos Pêchers, des Poiriers, des Cerisiers et de la
Vigne. Lo possesseur de ce jardin aérien, M. Leblanc,
fonctionnaire du Musée, récoltait du Raisin tous les ans
el faisait même portera M. Loubet ses plus belles
grappes, assure le Matin. Mais cette année, la récolle
est nulle, lie la faute aux froides pluies ]irintanières,qui
oïd causé la « coulure ». M. Leblanc récolle aussi des
Asperges el joint l'agréable à l'utile, car des Rosiers,
des Dahlias et des Otnnas ornent le tout et sont encore
en pleine lloraison en co moment.
Mémento des Expositions
Alger, IH.") ol 10 novembre. Exposition do (leurs, fniits,
lépmnes. plantes industrielles.
Amiens. 1!' oclubre. Congrès pomologique.
Angers. 7-16 novembro. 7"' Congrès do la Société française
des t:iirysanlhémistes et exposition do Chrysanthèmes.
Anvers. — Du S au 10 novembro 1902, concours intorna-
lioiial de (Chrysanthèmes.
Armentières, ;i-10 novembro. Exposition de Chrysanthèmes,
do fruits et légumes.
Boulogne-sur-Seine, du 2il nu ik sept. Exposition généralo.
Coutances, 15-17 novembre. Exp. deChrysanlhèmes cl fruits.
Elbenf. s-ll novembre. Exposition do Chrysanthèmes.
Langres. du 2.j au 'il octobre. Exposition générale.
Lille, Exposition horticole intornationale. Dernier concours
temporaire : du 20 au 20 sei)tenibre.
Lille. Exposition de Chrysanthèmes, plantes ornementales,
fleurs, fruits cl légumes do saison, Palais Rameau, du 14 au
18 novembre.
Pau, du 20 sept, au 20 oct. Congrès pomologique do la
Société pomologique do France (fruits do table) et de l'As-
sociation française pomologique (fruits à cidre); Exposition
internationale d'horticulture.
Petites nouvelles
-M. Lecomte, directeur du laboratoire colonial du .Muséum,
a reçu de M. Auguste Chevalier, chef do la mission Chari-
Tchnd, un envoi fort intéressant do plantes du Congo (région
de la ciMe), qui vont prendre place ilans les galeries de bota-
nique du .Muséum.
Le .Sini, journal américain, nous apprend qu'une importante
découverte vieiulrnit d'ètri' faite à l'aide do l'électricité. On
serait parvenu à fixer l'azole do l'air. I.'azolo étant la base de
tous les engrais, si la découverte se confirme, la fertilité des
terres serait à tout jamais assurée.
Lo groupe dos députés de la Seine a décidé de s'opposera
la disparition de la Galerie dos Machines, tout on réservant
la ipii'stion de savoir si elle ne pourrrait pas être transportée
ailleurs.
La récolto dos Haisins de Corintho s'annonce commo une
des plus belles. On a remarqué une importante demande do
Haisins par plusieurs commerçants rounuiins ; les commer-
çants hellènes clieichint activement a créer en Roumanie un
sérieux délKUiché aux fruits do laCrèce. A signaler également
l'inslitulion d'une société dont le but serait la propagation
des raisins do Corintho on AnuViquo.
Les intempéries onl beaucoup entravé la cidturo du hou-
blon en Autriche-Hongrie. Lo rendement sera cependant
moyen. l.'.MIemngiie compte sur une bonne récolto.
Par iirrétc préterlornl, la comnume de Villeneuve-lès-.Ma-
guolone (Hérault) n été nulorisôe à créer un ninnlié de Hai-
suis de lalile tous les ans, du l.'i juillet nu l.'i seplembro.
Le 2 seplombre a été célébré à Crisy-Suisnes (Selne-ct-
Marnei, lo mariago do M. Achille (îuérin, llls do l'habile for-
ceur do Rosos, M. Henri Uuérin, do Servon. avec Mlle Eliso
Pnrvy.
Nécrologla. — L'horliciillure orlénnaiso a perdu un do ses
dojeii-.. .M. l->nosl-I.,aurenl Hénard, dérédé li lAge de 74 ans.
Mendire de In Sorii-lé dhnrlirnllure d'Orléans et du Loiret
depuis w\ demi-siècle. .M. Hénnrd était un dos plus lldèles el
des plus actifs collaborateurs do cette association.
La RtnACTiON.
LE JARDIN
277
Glaïeul M. Léon Mougeot
i_,ES KZ^^L^yni^û^
Notre phologravure (lig. lr>3) montre un Glaipiil do
taille ri'spoctalilo, ainsi que l'on peut facilement s'en
rendre compte. Cette nouvelle variiMé, qui sera peut ùtre
le point do d(^parl d'une race géante, a ('■1(5 présentée a
la S. N. II- I''-, ainsi que nous l'avons relaté en temps
utile (1) ot dcdi('o a M. I/'on Mouiioot, ministre de
rAtiriculluro. Rllo a été olilcnuo par M. L. Rameau liis,
horliciilleur à Laruo, dans les circonstances suivantes:
M. Rameau féconda quelques variétés remarquables
fl"/i(l(ire//si.s. 11 oMinl,
de GIddioliis Lcmoiiiei ot de (
dans ces semis, des plan-
tes superlies. Il croisa
donc en 18'.!'.) un semis re-
marquable de G. Lemoi/ici,
obtenu par lui, par un C.
giD/darensis mapnilique.
également de semis. C'est
des graines piovenant do
cette fécoudatiiin d'indi-
vidus non encore dénom-
més, que sortirent les trois
Glaïeuls géants que mon-
tre notre photogravure.
La hauteur de la variété
présentée à la S. N. II. F.
atteignait 1"'0(>, avec des
épis mesurant 0"'83 et des
neurs de 0"'18 de diamètre.
Les deux autres variétés
du même semis, moins
avancées, étaient encore
do taille sensiblemenl plus
élevée. tJhacuno d'elles a
émis deux autres inllores-
cences, panant dos der-
nières feuilles et épanouis-
sant leurs fleurs, lorsque
celles de l'épi principal se
sont fanées.
Le Glaïeul M. Léon Muu-
geot est liàtif, d'une bonne
tenue, à tige rigide, et d'un
ensemble bien propor-
tionné.
Le coloris des pétales
est d'un beau rose carné
tendre, strié do foncé à
l'extrémité des pétales,
tandis que le centre de la fleur est ('gaiement plus
foncé avec des rayures d'une intensité plus forte en('ori'.
C'est là une variété qui sera très appréciée en fleurs
coupées pour la confection des grandes gerbes. Des
inllorcscences de cette envergure et de cette forme,
manqiu'nt précisément en cotte saison, pour être asso-
ciées avec celles d'autres formes et lie haute stature.
Si, comme il est permis de le supposer, ces nouvelles
variétés se soumettent aussi au fiir(;age, ces longs épis
pourront être mélangés fort heureusement avec les lon-
gues fusées de I.ilas, si prisées en hiver.
Xous ne doutons pas (ju'une sélection très rigoureuse
ne nous fournisse des individus vigoureux et robus-
tes qui pourront cadrer avec certains épis d'Eremunis.
11 faut s'attendre, d'autre part, à l'obtention de coloris
tiien distincts et variés.
Albert Maumenk.
(1) Le Jardin. 190-', p. 255.
Cultivant les Kalmia en grande quantité dans notre
établissement, nous pouvons donner ici quelques ren-
seignements sur ces arbustes très méritants, afin de
les faire connaître davantage. Les soins à donner à ces
plantes sont à la portée de tous les amateurs ; ceux
d'entre eux qui s'adonnent à cette culture les appré-
cient beaucoup.
Los Kdlinia, originaires de l'Amérique du Nord, sont
certainement, après les Rhododendrons, les plus jolies
plantes à feuillage persistant de plein air et méritent
il'étro plus réi)andus dans
les jardins. Ces plantes
ont la qualiti) précieuse de
résister aux plus grands
froids do nos hivers et
donnent, dans le coûtant
du mois de juin, d'élégants
corymbcs terminaux de
très nombreuses et jolies
Heurs à corolles en forme
de coupe ou largement
campanulees, allant, selon
les variétés, du blanc pur
au rose vif. Ces fleurs sont
du plus gracieux eiïet et
ressortent admirablement
sur un beau feuillage très
vert d'un aspect un peu
lustré. Lorsque la floraison
est terminée, la plante n'en
conserve pas moins un
caractère très ornemental
par son feuillage.
La végétation de ces
plantes est assez lente,
mais leur culture en est
facile pourvu qu'on leur
donne de la terre de bru-
yère siliceuse, qui leur est
nécessaire pour prospérer.
L'air de la campagne, qui
est pur, leur convient
mieux que l'air générale-
ment un peu vicié de
beaucoup de villes. L'ex-
position qui convient lo
mieux aux Kalmia est le
nord ou la mi-ombre ; on
les plante soit isolés, soit en massifs ou mélangés parmi
les Rliododendrons et les Azalées de plein air. Cette
dernière manière de procéder est excellente, quoique
peu usitée ; on ne saurait trop la recommander.
La plantation peut se faire en toute saison. Toutefois,
à cause de la fragilité des jeunes pousses, la transplan-
tation en juin-juillet ne doit se faire qu'en cas d'urgence
et seulement lorsqu'on n'a pas un grand trajet à leur
faire parcourir. On enlève le sol sur une épaisseur
variable selon la force des sujets à planter. On place,
dans hî fond, une couche de cinq à dix centimètres de
sable lin. ou à son défaut, un lit de feuilles ; ensuite,
on étale sur lo premier lit les détritus provenant du
concassage de la terre de bruyère, qui doit être con-
cassée et non pulvérisée. Pour les spécimens qu'on
isole, on prépare le fond comme pour les massifs, et on
façonne le trou de telle sorte qu'il y ail 0"'20 à 0"°30 de
terre de bruyère autour des mottes.
Fig. 15:î. — Glaïeul il. Léon Mougeot.
278
LE JAIIDIN
L'épaisseur approximative do terre de bruyère néces-
saire est (le :
l'our les plantes de irV) à 0".*) do hauteur: 0"30 ù 0-:j5
— — 1-00 ù 1"50 — 0-40 H 0-45
— — l'ôO à 2-00 — 0-45 à U-50
Il exisie un certain nomlire d'espèces et de varioles
de Kalmia qui diffèront surtout entre elles par le degré
do cnliiration do la lorollc ou par les dimensions ot la
lormo de leurs diffiTcntos parties. Nous allons d'aliord
donner une liste des plus connues et les plus cultivées :
A', angiistifolia manjinala, fleurs petites nombreuses,
d'un beau rose, feuilles marginoes jaune d'or.
A', iiilermedia, espèce à beau feuillage et à belles
Heurs d'aspi'Ct intermédiaires entre le A'. ladfoUa et le
A'. /. mi/rlifblia.
A', latifoliii, c'est le Laurier dos montagnes de l'Amé-
rique du nord, espèce type, la plus vigoureuse et la
plus employée pour massifs. Belles et larges fleurs
roses ou blanclios teintées de rose dans la variété,
A. liilif'oliaalba. Elle peut atteindre 3 mètres de hau-
teur.
A'. Irtli/blia )iii/rli/o/ia, variété naine du A'. Inti/'olia,
remarquable parla potilcsse de ses fouillos; nombreuses
fleurs roses; conviont pour bordures de massifs de terre
de bruyoro.
K. lutifolia Paraidi, très belle variété nouvelle à
fleurs rouge vif. Avant leur épanouissement, les boulons
ont un éclat magnilique. Aussi vigoureux quels K.lnti-
folia.
K. latifolia superha rosea, nouveauté méritante et
reoommandalde obtenue par l'établissement Moser;
fleurs roses plus grandes que celles du type.
A. latifolia virijiiialis. Très belle variété à fleurs
blanc pur. Semis de l'établissement ^^oser.
En plus de ces variétés, il existe quelques espèces
flirt intéressantes, mais très pou cultivées, car elles ne
présentent qu'un intérêt purement lhitani(|ue. l'.e sont
les K.ciiiienta, I\. (//iii/cri, K. Iiirsidii, h.ijlaucii rtisma-
rini/bliti. A. oleifolia, A. atigiixdfoliaovnta.
l'our terminer cette petite étude, ajoutons quelques
mots sur la multiplication et le forçage de ces plantes.
Le mode de multiplication varie selon les espèces.
Ainsi, pour le K. latifolia, nous avons exclusivement
recours au semis, qui donne les sujets les plus vigou-
reux. Le bouturage pourrait également s'employer,
mais donne îles résultats trop mi'diocres pour quo nous
puissions lo recommander.
Lo greffage sur lo K. latifolia comme sujet nous
sert |iour multiplier les variétés dérivant du type:
A. /. mijrtifolia, A. /. l'avardi, K. l. su})erlHt rosea,
K. l. vir(jiiialis, et pour le A. intermcdia.
Le marcottage s'emploiera pour les sortes naines:
A', aiigastifolia îiiaruinata, A. an{/uslifolia ovatn,
K. htrsuta, K. cttneain, K. glauca, A. glaitca rosmari-
iiifolia, K. oleifolia.
Les varioles quo l'on force lo plus sont le A. latifolia
et ses variétés. Lo forçage en est facile mais assez, long.
Lo» plantes sont rempotées en hiver; à partir du mois
do janvier, on peut commencer à forcer progressivoinont
pondant soixanto à soixante-dix jours. L'n pou plus
lard, en mars, un mois do forçage suffit.
Ajoutons (pie les Kalmia sont appelés, jiar les .\iné-
ricains n Lnuriers-calicol » p.ir allusion il la contexluro
des pétales. On les croit vénéneux pour le liolail.
Marckl Moskii.
La Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la conililion expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'injii/uer qu'ils ont ét^ extraits du Jardin.
Culture du Saintpaulia ionantha
Le semis du Saintpaulia ionaritha doit se faire
aussitôt que la graine est mûre, en serre chaude, près du
verre, dans des terrines bien drainées, remplies de
terre de bruyère sableuse et recouvertes d'une feuille de
verre. Les a- rosages doivent être faits judicieusement; je
préfère pour cela l'emploi du pulvérisateur a l'arrosage
par trempage ou imbiliition. La levée se fait très vite
si la graine est nouvel'e, au contraire très lentement
et succossiveinent si la graine a quelques mois d'âge.
Dès quo les petites plantes ont 3 ou 4 millimètres de
diamètre, il est bon de les repiquer en terrines remplies
de terre do bruyère additionnée d'un tiers de terreau
d'aiguilles de sapin, le tout bien mélangé, finement
tamisé et légèrement lasso. Lo mouillage se fait au
imlvérisateur el de proféronco le malin; la feuille de
verre est maintenant inutile, mais lo voisinage du vitrage
est toujours bon.
Quand les plantes se touchent, on jirocèdo à un
second repiquage en terrines, toujours en serre chaude,
ou mieux à partir du mois d'avril sur couche chaude, à
plein châssis dans un compost fait par parties égales
de terre de bruyère et terreau d'aiguilles de sapin tenu
à 1.") centimotros du vitrage.
L'arrosage se fait cette fois à la pomme très fine tou-
jours de bonne heure lo matin, pour que l'eau s'évapore
lentement, car, malgré l'ombrage de rigueur en tout
temiis, il arrive que, par un arrosage fait trop tard,
toutes les feuilles, de vertes, deviennent blanches et les
plantes souffrent sans être brûlées pour cela. Il va de
soi que l'air donné doit être en proportion de la chaleur
extérieure, et toujours donné sitôt l'arrosage.
Los plantes peuvent rester ainsi jusqu'au moment où
elles montrent leurs premières fleurs; on les rempote
alors avec lo mémo compost t]ue précédemment dans
dos pots plutôt pelils ; les n°* '.i et 10 suffisent largement
pour celle promiéro année; juin est arrive, toutes les
serres leur conviennent alors, mais elles peuvent
également êlro mises sous châssis. Les arrosages
doivent toujours être très judicieux, car ces plantes
craignent beaucoup l'humidilé.
l'our l'hiver, une serre tempérc'e chaude ol sèche leur
est favorable, serre à multiplication de préférence pour
qu'elles soient assez près du vitrage; la végétation se
ralentit alors, mais ne s'arrête pas complèlemeid ol la
floraison continue toujours, plus ou moins abondante.
11 faut enlever, surtout l'hiver, les feuilles gàlées ot les
fleurs passi'os, cause do pourriture si on n'y veille
pas. Au printemps, pour conserver les plus beaux
spécimens, il est bon do les rem|ioler dans dos pots de
12 a li centimètres avec le même compost.
Les pucerons affoclionnenl le Saintpaulia ol lo font
rapidement périr; pour les di'lrulro, je profère le trem-
page au soringage; je prends pour cela une cloche de
jardin remplie d'eau nicotinéo au l'iO' et j'y plonge toutes
les piaules la tète en bas, jusqu'aux bords du pot; aucun
puceron no peut échapper.
L.'i miilliplicalion se fait surtout par le somis; mais
aussi par le bouturage do fouilles pour les belles
variétés; une plante desomis se lient mieux et fleurit
beaucoup plus vite qu'une plante do bouture.
l'our obtenir les graines, il faut féconder chaque fleur
arliflciellemont, la fécondation luiturelle étant presque
nulle ni souvent imparfaite, ('etto opération iloil se
faire do préférence le malin et se répéter chaque jour
sur chaque fleur jusqu'à ce quo la corolk- tombe; on est
ainsi plus certain d'avoir opéré sûrement a<i moment
LR JARDIN
279
viMilu, par la naliiro. Ji' fais colto fécomlalioii dans les
Iiii'miers jours do juillet pour que la urainc soil mûre
(in janvier CDinmt'Ucemenl do fi'vrier, (5|ioquo que jo
considôro conimo la moilleure pour faire le semis ol
avoir en juin dos plantes liien corsées et bien fleuries.
J'ai essayé la fécondation du Saintpaulid par le
Slrei>locttr/ius Kci)eiis/s\ l'ovaire a normalement grossi
ol mûri en môme lemiis que los autres fécondés entre
eux, mais je n'y ai [las tronvi- une seule graine fertile.
La féeondation par le liinnoiiilia devrait donner des
résultats; je m» l'ai pas essayée, faute de posséder des
Heurs de liaiitondin.
(Cultivant le Sainipaulia depuis son intpdduelion,
j'olilions maintenant tous les tons dans les Meus; les
rouges varient également beaucoup; les blanchâlros ne
sont pas encore la perfection puisque le blanc pur
reste à trouver.
J'ai eu aussi une plante h feuillage panaché et ;'i
Heurs bleues; j'ai essayé do la multiplier par boutures
de feuilles; toutes les plantes i)rovenant de ces bou-
tures se montrèrent vertes, corroborant ainsi les
e.xpériences de M. Roland-Gosselin sur les Agaves
panachées. Le semis no m'a pas mieux réussi; les
graines ont bien levé, les unes donnant des plantes
vorti's, les autres des plantes toutes blanches, ces
dernières mort-ni'os par l'absence de chlorophylle, et
pas une seule plante panachée.
Quelques plantes a fleurs doubles se sont égalenicnl
monln'os dans mes semis, mais cette duplicature n'est
pas constante et je n'ai pas encore réussi à la lixer.
Lkon C.\dot.
■■^ i '"':j'u'C~
La Fraise Sulpice Barbe
Chaque année, un certain nombre de nouvelles
variétés de Fraisiers voient le jour. Toutes ou presque
toutes dilïèrent plus ou moins de celles qui les ont
précédées, soil sous le l'apporl de la grosseur, de la
beauté ou do la qualité du fruit, soil sous celui de la
rusticité, do la précocité ou de la production. Toutefois
s'il est en général vrai que les mérites que semblent
prési'nter les obtentions nouvelles ne doivent être con-
sidérés, pendant un laps do temps variable selon les
espèces, quo « sous bénéfice d'inventaire h, cela est
surtout vrai ol très caractéristique pour les Fraisiers.
Il y a même, dans ce genre de plantes, beaucoup plus
à observer qu'en beaucoup d'autres, avant d'adopter
déllnilivcmont telle ou telle variété, car les propriétés
do ces variétés varient énormément selon la contrée où
on les cultive. Co qui s'est passé pour des variétés de
fonds comme la Fraise Uàricart de Thunj, par
exemple, très estimée dans la région parisienne alors
qu'elle est rejotée par les cultivateurs messins, se pro-
duit, à plus forle raison, pour les nouveautés. Aussi,
un praticien consommé, M. Dominique Lambert, a-t-il
pu écrire dcrnièromenl, dans le Lyon-horlicole, celle
phrase qui didt être considérée comme une véritable
règle : « Tous les Fraisiers ne prospèrent pas également
dans telle ou telle région, ("est au cultivateur qui
veut établir une culture do h'raises à s'informcn- des
variétés qui prospéreront le mieux dans son terrain
et sous son climat ».
C'est assez souvent après une longue période pon-
dant laquelle elle a paru oubliée, qu'une Fraise
nouvelle finit par acquérir quelque partie droit de cité.
C'est co qui a eu lieu pour la Fraise Sulpice Barbe
(fig. l.">''i), au sujet do laquelle M. Lambert a énoncé la
règle précitée.
La l''raise Sulpice liarhe était connue, depuis une
di/.aino d'anm^es déjà, à Chapnnost (Rhône), où elle
semble avoir été obtenue. Pou ou point do réclame
n'eut lieu à son sujet (1). Il y a environ six ans, sa cul-
turo s'en répandit dans le canton de Limoncsl, puis, de
l;i, dans la vallée do l'Azorgnes. Aujourd'hui, on la
trouve en quantité sur los marchés de Lyon, parmi les
préférées, à la fois dos cultivateurs et dos acheteurs,
l'illo est cultivée on grand dans tous los environs de
Lyon pour l'approvisionnement. Une do ses qualités
est une certaine fermeté qui la rond facilement trans-
liorlablo.
Colle variéli' est vigoureuse, rustique, fertile et pré-
coce. Les fruits produits en très grande quantité et
Fig. 154. — Fraise Sulpice Barbe.
pendant fort longtemps, mûrissent de l)onne heure, et
donnent mémo, dans des conditions favorables, une
certaine production à l'arrièrc-saison. Ces fruits sont
très gros, coniques ou en fornio do cœur assez régulier
et d'un rouge très foncé à la maturité; los graines sont
demi-saillantes et la chair en est ferme, rouge clair,
sucrée, juteuse et bien parfumée.
Ce qui ajouterait encore aux mérites du P'raisier
Sulpice liarbe, c'est qu'il parait se prêter fort bien à la
culture forcée, d'après des renseignements, que nous
avons recueillis. Nous la signalons donc à ratlention
des primeuristes.
Ajoutons que, lorsque la Société pomologique de
h'ranco a décidé d'incdure l'étude des Fraises dans colle
lies fruits, la Fraise Sulpice Barbe a été l'une de celles
qui ont été proposées los premières à son examen.
J. Fr. Fav.\rd.
(1) On indiiiufi généralement M. Boisselot comme étnnl l'obtenteur
de ccUo variété. Cependant, plnsieurs personnes la cmienl
obtenue par vm fruisiérisle de Chaponest, M. Valette, aiijourd'tiui
très âgé.
8>0
LR JARDIN
Le^ Orchidée^ terrestre^
Plus liunibles iralliire que les Orcliidées ôpiphytes,
celles de pleine terre n'en savent pas moins révt'ler des
cliarmes exquis aux amateurs. On les trouve en Eurupo,
dans l'Asie centrale et dans l'Amérique du Nord, où
elles habitent les plaines, les bois et les sols maréca-
t.'eux. Il est rcrlaines stations privilégiées sous ce rap-
port. Citons les \'osf.'es. Dans les villes il'eaux de cette
région, les fleurs d'Orchis servent de parure aux jeunes
lilles qui distribuent l'eau miniTale. On appelle i-es
(leurs, dans les campagnes, des « Pentecôtes » parce
que la venue de la l'entecôte est comme le signal do
leur éclosion.
Les Orchidées terrestres sont de couleurs variées; on
y trouve du blanc, du rose, du pourpre, du jaune, avec
de fines et merveilleuses raies, taches et ponctuations.
Leurs formes sont souvent bizarres : c'est ainsi que,
par analogie avec des formes d'insectes, le vulgaire a
baptisé certains Orchis Aheille- Frelon, Mouche, Arai-
gnée. On a aussi le Snhot de Vénus (lig. iôô). l'Orcliis
liarhe-deboiic (fig. i'û) et mémo le \id d'oiseau, le
Hinije t'( V Homme pendu. Certaines espèces, enfin, sont
odorantes. Le Xiiiriletla suai\'iis possède l'odeur do la
Vanille (c|ui est une Orchidée tropicaleV
Il est donc tout naturel que l'on cherehe à acclimater
les Orchidées terrestres dans les jardins. Celle acclima-
tation est-elle possible? N'est-elle pas sujette à décep-
tions? Pour répondre a. ces questions il faut d'abord
faire une dislinclion parmi ces [>lantes, en se basant sur
leur situation géographique.
Le genre ( trchis se trouve répandu au centre et au
midi de l'Iùirupe et de l'.^sie, alors que le genre Serai)ias
et quelques Ophri/s croissent en Europe méridionale;
les autres Oiihri/s se trouvent en Europe centrale.
Les Sigritella sont des plantes alpines qui réclament
comme culture les précautions nécessaires aux plantes
de haute altitude difficiles à accliniater.
Le Calypso horca/is, originaire de l'Amt-rique du
Nord, est très difficile a conserver sous nos climats
pendant la mauvaise saison; riiumidité le fait périr et
les insectes éprouvent un très grand charme ;i dévorer
son unique feuille.
Les Ciijiripedium se trouvent au centre et au midi
de l'Europe ou dans l'Amérique du Nord, dans les bois
et à l'ombre.
Les Ceplia/anthera, les Kpipaclis et les Ilimanto-
;ilossu>ii se trouvent on Europe centrale et méridionale.
Les l'Ialanthera poussent dans toute l'hlurope.
.Si c'est dans les environs de Paris et sous un climat
temi)éri'' que nous voulons faire des essais ilo culture
1|^
f
J
Fin. 155. — Cyprijitixum araxiU (s'abol dt Vnii«|.
d'OrchIdéoa rustiques, (1 faut cultiver en pots sous
châssis frolil pondant l'hiver, dépoter et placer sur les
polousos, au retour du printemps, les espèces d'Europe
méridionale, comme les Serapias, quelques Ophnjs
ainsi que les genres alpins.
Cola permet de protéger ces |)lantos pendant l'au-
tomne et l'hiver contre l'humidité et la gelée.
On procédera de la manière suivante : on rempotera
au mois d'octobre dans un sol convenable, sablonneux
en général, avec un bon drainage, les plantes qu'on
aura laissé sécher dans un grenier, après la fioraison
Fin. l.'xl. — Uiaupe iii_',,„,.^ /„.•■■. .-... , I..,..
terminée et la fin do la végétation; puis on placera les
pots scius châssis froid en les arrosant le moins possible.
Au printemps, on transportera les jiots à la place que
ces plantes devront occuper dans les jardins pour pro-
duire des effets décoratifs, pour les enlever aussitiM la vé-
gétation terminée, et recommencer ainsi indéfiniment.
Poui' les Orchis, certains iijdiri/s, les Plutanthera, la
plupart dos Ci/iirijiediutii, en un mol pour toutes les
plantes de l'Europe centrale et de l'Amérique du Nord,
on peut affirmer que leur acclimatation en pleine terre
dans les jarilins est chose facilement n^alisalde sous le
climat de Paris, mais avec couverture pendant l'hiver
pour les Ci/pripcdium. Il est nécessaire en outre, de
donner à chaque plante, autant que possible, l'expo-
sition et le sol que la nature lui a concédés.
Deux modes peuvent être employés pour cultiver
ces Orchidées terrestres dans les jardins, la plupart
étant destinées à figurer sur les pelouses (fig. l.Vi et l.">8)
et quelques genres, peu nombreux, dans des rochers:
1° La transplantation dans nos jardins de plantes
recueillies dans les bois, dans les prairies, ou dans les
marécages; 2" Le semis de graines récoltées sur ces
mêmes plantes.
I''.tudions d'abord la transplantation qui est d'ailleurs
actuellement le mode le plus usité, j'allais dire le seul
usité.
H.»aucoup lie personnes en promenade ou en voyage
déplantent avec plus ou moins do soins îles Orchidées
terrestres pour les planter ensuite dans leurs jardins.
C'est l'arrachage : Toutes les précautions nécessaires
ont-elles été prises pour cette opération? Ave/.-vous
arraché en pleine végidation, sans enlever avec le
bulbe la terre ambiante, ou n'ayant obtenu qu'une frac-
tion do bulbe? alors vous n'avez fait qu'une mauvaise
besogne et même une mauvaise action, parce que vous
avez di'truit un sujet, et que vous ne pouvez espérer de
reprise dans ces conditions.
il faut eflectuer cette transplantation au premier prin-
temps, quand l't )rchidée entre en végétation, quand l'ex-
trémité dos feuilles sort de terre ; enlever le bulbe avec
sa motte et bien soigner la replantation dans un sol et
à iino exposition semblables à celui ou l'on a trouvé la
plante.
Ia' printemps se prête bien à l'arrachage des (ircliix,
qui sn montrent (nciloment aux yeux un iteu expéri-
mentés liés la fin do mars, smis bois et dans los marais.
La rcchiTche, à cotte époque, est beaucoup plus diffi-
cile pour los l)phri/s. pl.intes si mignonnes qui, en quel-
ques senviines poussent, fleurissent et sèchent sur les
LE JARDIN
281
coteaux pierreux et ousolcillôs. sans qu'n |)uisse les montées à
découvrir pnur ainsi dire avant leur llorai-
soii. Pour les Oiihriix. il faut iKnic les ctior-
clior liirsqu'ils sont lltniris et eu pleine vé-
gétation, et marquer les sujets pour n'ex-
traire les l)ulbes qu'à la (in do l'été. Ce
procédé est également applicaliloaux autres
sujets que l'on convoite, et qui sont replan-
tés quand la sève a disparu.
L'Oplirys est en outre d'une reprise plus
difficile que VOrehi.s, parce qu'on lui donne
moins facilement dans les jardins la place
que lui a choisie la nature, dans des en-
droits pierreux, très ensoleillés, mais en
même lemi)s très aérés.
Donc, l'arrachage réussit quand il est
pratiqué avec soin et aux époques propices.
J'ajoute qu'il doit être discrètement pratiqué
sous i)eine de voir disparaître ra[iiilenient
les espèces et les variétés ilans certaines
régions, surtout dans les contrt'es où l'on
procède au délioisemcnt et à la destruction
des prairies naturelles.
Mais des amateurs soigneux et discrets
peuvent satisfaire, par le mode de l'arra-
chage, leur goût d'acclimatation des Orchi-
dées dans les jardins.
l'',viter, de plus, de planter sur des pe-
louses fumées, car les engrais ne convien-
nent guère à ces plantes; c'est une pri'cau-
tion indispensable pour réussir.
Les amateurs qui n'ont ni la patience,
ni la [lassion d'aller eux-mêmes a la re-
cherche de ces jolies petites sauvages ont
une ressource : c'est d'acheter en été a la
lin de la saison, à des horticulteurs qui
en ont la spécialité, les bulbes d'Orclii-
dées pendant la période de repos.
Ces professionnels surveillent le moment
où la végétation cesse, arrachent les bul-
bes, les font sécher, et les conservent sur
du sable bien sec pour les planter à la fin
de l'automne en pots ou en pleine terre.
Passons maintenant à la culture par se-
mis. Nous avons ici une très grosse diffi-
culté à vaincre, c'est la germination des
graines.
Dans son album des Orchidées, M. Cor-
rcvon déclare qu'il n'a jamais essayé le mode de semer les plantes
Fig. 157. — Himanloglos-
suin hircinum {Orchis
Barbe-de-Bour).
graines danç dos pots qu'il plaçait en serre.
Puis, lorsqu'il voyait les capsules commen-
cer à s'ouvrir, il allait se promener sur ses
pelouses avec ces pots, qu'il secouait au
vont.
M. Moi^, jardinier-chef de l'Université de
Christiana (N'orwège), renqtlit des pots de
mousse sèche brisée, de terre de bruyère
et d'aiguilles de sapin mêlées; il plante
des mousses vivantes sur ce compost,
sème les graines d'Orchidées sur ce suli-
straliiiii, qu'il imprègne ensuite d'humi-
dité. J'ai essayé cela sans succès.
M. A. Wurtemberger sème au premier
printemps on caissettes drainées remplies
d'un compost fin et tamisé et recouvre le
semis de neige, puis de mousse hachée
quand la neige a fondu. Il recouvre enfin
(le verre, et lient humide en serre chaude.
iM. Dugourd, horticulteur à Fontaine-
bleau, sème aussitôt les graines mûres, sur
petites mottes de terre de bruyère tour-
beuse, (la partie de ces mottes qui était en-
terri'C retournée et mise ainsi à l'air), tenues
humides et ombrées, ainsi que garanties
contre les grosses averses.
Quant à moi, j'ai réussi mes semis en
adoptant le procédé de M. Dugourd. Je
place ensuite, à l'entrée de l'hiver, un cof-
fre à châssis sur les semis, et je laisse,
en hiver, la neige tomber dessus, le châs-
sis enlevé. Après la fonte, je recouvre de
sphagnum haché. Au reste, les détails re-
latifs à ma manière de procéder sont consi-
gnés dans un ouvrage que je ferai paraître
prochainement.
( )n prétend que ces plantes dégénèrent
au bout do pou d'années, poussent moins
vigoureusement, changent de couleur, pâ-
lissent plutôt et finissent par mourir, l'hu-
mulité (le la mauvaise saison étant néfaste
pour elles. Or, depuis cinq ans que je cul-
tive des Orchidées à Boulogne sur mes pe-
louses, je n'ai constaté aucune dégénéres-
cence de leurpart. Quant a l'humidité d'au
tomne elle peut bien faire périr un certain
nomlire de bulbes. Mais, n'est-ce pas la
une déception commune à presque toutes
vivaces '? Au surplus il y a un moyen de pré-
Fig. 158. — Disposition d'Orchidées en bordure de sous-bois.
comme moyen d'acclimatation do ces plantes. Le vi- server les Orchidées terrestres contre les inconvénients
comte du Buysson plantait les hampes d'Orchidées de cette humidité en les abritant des pluies pendant
282
LE JAIIDIN
la mauvaise saison h l'aide de cloches, de châssis el de
paillassons, laissant passer l'air.
Principales espèces d'Orchidées terrestres
iJi-fliis. — \>f ri'hirope coiilrulc: O. //i«d(/(i((i, an\ liollos
fleurs à maciilos pciurpres sur fond blanc ou rosé, aux ffuillo.s
laclieléos lie brun; on Lorraine, on en di>coro les maisons;
O. mtisfiila lO. uiàloi, n. siinia (O. Sinije) O. u.sliitiila ((1.
briili'). aux fleurs j)ur|)iirines, O. sayiibui-iim, » fliMirs jaunes.
m un sous-genre: llinuintuylossuin hircinum (O. hifiimi), -.x
fli'ur à (orme el odeur do barbe de bouc (fig.OOO). Dol'lvurojio
méridionale: n. /laiiiliouari-a. aux fleurs écarlates; O jirocin-
cia/ii, jaune; O. trùlenlnlo, rose.
Ophri/s. — De l'Kurope centrale : 0. apifera (0. Aboillo),
O. arachnit>:\ (0. I-'rélon). O. arttiiifera (O. Arai;;née), O. miix-
cifcra (O. Mouche». — De llvurope méridinnale : O. honibi/li-
llorii (O. Uourdonl. aux fleurs chocnlal; 0. liili-a, aux fleurs
Jaunes; O. speculinn. aux fleurs verdiUres.
Biiiptirtis. — D'Kuriipe elil'Orienl. ces espèces sont sédui-
santes par leurs épis floraux sur tiges munies de fouilles
ovales : A', alruruhois. Heurs pourpn-s sur tiges denvimn
Vt centimètres <lo liuuleur, plante proférant l'exposition séclio
ot onsiileilléo; E. Inlifolia, aux lleurs rosées. E. iialuxlris,
aux fleurs blanc ot rose; ces doux espèces se plaisent en
sols marécageux.
Ciniri/ifilitiin (.Sabot do Vénus). —Le C. Calceolus, répandu
en Kufiipe. se fait admirer par son sabot brun el jaune; le
C. s/ifrlubilc, de rAméri.|ue du nord, séduit par son sabot
rose vif. — Autres espi-ces originaires de rAmérii|U0 du
nord; C. acaule (lig. l.Vi|, petite plante à hampe florale pres-
<iuo nulle, au gros sabol rose vif; C.califiirniruni, aux petites
fleurs jaunAtres à labelle blanc ; C. rti)i<liilu>ii,iiux fleurs brunes
à labelle blanc; C fuscirulalum, aux petites fleurs jaunes ;
C. jiiirii/loriiiii, aux fleurs brunes avec labelle jaune ddr;
C.iiiibfscens.uux fleurs brunes avec labelle jaune piilo. Origi-
naire de Siliorie : C. rnarranihutn, au.\ lleurs roses.
Seultia. — .Y. niJus (tris (Nid doiseaui ainsi noiuuii'ii cause
de ronlrecroisement de ses racines. Driginaire d'Kurope et
d'Orient; celte plante est sans clilomphylle. h tigi'S brunes
se terminant par une grappe de fleurs do méiue couleur.
Les Sfitlliii vivent à roud)re sous bois et ne poussent pas
durant de longues aiun-es au même endroit. Le même phi —
noniène se produit quand on les transplante dans les jardins.
Cephalanllicra. — Lspèces rustiques: C. ip-aixli/ldra aux
fleurs jaunes sur lige de :v\ centimètres ; originaire dlMiropo;
C. rubrn ilo même origine, aux fleuis roses sur tiges de
IH) cenlimèlres.
Ilabenaria (ou G]imnadenia). — Se cultivent facilement
sous bois en terre de bruyère toiirlieuse. II. lorKi/iSfii aux
fleurs viololtes, en épis, odorantes sur lige d'envinm K) cen-
limèlres; originaire il'Lurope. //. tiriilc {Ca-loi/tossum riridc),
aux lleur jaunâtres on épi. sur tige de 30 centimètres; origi-
naire dliurope el d'Orionl.
l'Utanthera. — l'Iantos aux feuilles radicales et aux fleurs
disposées en épis. P. bifolia originaire d'Europe aux lleurs
vc>rdâlres sur liges d'environ :ju centimètres; /' i-iYiiin.s origi-
naire lie l'Amériiiuo du Nonl, aux fleurs jaunes formant pyra-
mide sur liges d une hauteur de .io conlinièlres. P. crtstala
ayant même origine, aux fleurs de même couleur mais plus
polilos, sur lige d'environ ;?•' cunlimètres. Ces plantes très
décoratives sous bois, préfèrent un sol humide et bourbeux,
le /'. hifitlia est d'espèce la plus rustiipie.
Siiiranlcs. — ICspi-ces ruslii|ues : .S', œstiralis aux fleurs
l>lancties sur tiges d'environ .'tu centimètres, originaire d'Lu-
ropo ; s.autuintuUis assez semlilablo au précédent avec fleurs
plus pi'liles; -S. cfriiuii aux fleurs blanches sur liges do
.{(I centimètres, originaire dol'Arnc'Tiiiuodu Nord. Os espèces
se cultivent sur pelouses humide, en lorro nourrissanto el
lorri" de bruyère tourbeuse.
l.istcra. — ' Kleurs vertes en épis sur liges garnies de
2 feiidles opposées, l.. ticdta, plante très commune sous bois
liumide; ^iir tige tl'environ Un i;entimètres; très facile à accli-
mai> i ■■ liiis. £,. con/.ifci, aussi originaire d'Kurope;
aux -saut |o centimètres, et beaucoup moins
(acil ipie le /.. oiiila.
Serni'iiLi. — .S'. /i>i(/Mi, originaire de I''rancoet dodroce sur
la crtle médilorranùenne; aux fleurs rougeiUres sur tigo
moyenne de I.") centimètres; .V. loniiipeta'.a, originaire «le
l'rance eld'A»ie .Mineure ; aux fleurs pourpri's sur liges d'en-
viron ÏX contimèlri's.
(Juand "Il aura réussi à élever par le semi.s lo»
Orelildéos terrestre», on aura vaincu une grosse diffl-
eulté. On a réceiniiienl ilécouverl iiiio la germination
des espèces épiphyles était f.ivoriséi- par l'interven-
tion d'une rryptoganie. i'eul-èlroen est-il de inèine pour
les espèces qui nous occupent. Nous ronliiiuerons a
nous livrer ù rétinlc île cette Imporante question.
Les Métlioiles aDCienoes de consenfation des RaisiDS
De tous temps, comme en tous jiays où se cultive la
Vigne, on a (ait do la « conserve » c'esl-ii-dire que. par
bien îles proci'dés basés sur des lois naturelles et que
nous examinerons au cours de cette étude, on a tou-
jours tenté de prolonger la durée des Raisins de table
en inainlenanl leurs (|ualiti-s conieslililes et leur appe-
lissanle fraichour.
Les vieilles rocotles abondent (1) el il esl curieux de
retrouver dans la|)lupar( d'entre elles, assez primitives,
une application rigoureuse des priiici|iesqui soiil encore
aujourd'hui les règles absolues observées dans les ins-
tallations de nos fruitiers modernes.
La découverte fait par noire bisaïeul Larpentcur ne
fut certainement pas due au hasard, cl la légende de la
carafe présentant en fi'vrier 1^48, sur sa cheminée, des
sarments munis de leurs raisins absolument frais, no
saurait nous égarer sur le mérite de cet observateur
profond, aiilanl que sur le but bien défini qu'il poursui-
vait, en se livrant à ses expériences, l'our ses contem-
porains qui surent s'enrichir de celle découverte, elle
fut on elTel attribuée au hasard, et, comme bien d'autres,
hélas, dont les éludes el l'initiative provoquaient des
moqueries ou de stupidcs jalousies selon qu'elles sem-
blaient bonnes ou mauvaises, il put à son tour méditer
le proverbe, nul n'est jirojilii'te en son pays. L'avenir
devait cependant lui donner raison el l«<«r millions de
bouteilles qui garnissent inainlenanl les fruitiers de
'l'Iiomery et dos environs en conservant, pour la venio
d'hiver des marchés parisiens, jirès de deux millions de
kilogrammes de noire fameux Chasselas (/o;-e, prouvent
surabondamment son mérite et ses droits à la recon-
naissance de ses compatriotes.
Parmi les vieilles méthodes antérieures à 1818, nous
citerons les suivantes qui méritent d'être exhumées des
vieux papiers auxquels nous les empruntons et que
nous reproduisons intégralement avec l'orthographe du
temps :
Nous relevons dans le Traité de MM. (^haptal. Abbé
Rozier, Parmeiitier et Jussicux ^l) les méthodes sui-
vantes :
n Suspendez les grappes à des cordeaux ou à des gaiilettes
do bois très sec. el île inanicre qu'elles no se touchent ni les
unes ni les autres. Uuelques personnes porleni I attention
jusqu'il lixer les grappes aux cordeaux et aux gaulettes avec
des fils attachés au petit bout de la grappe. Par ce moyen,
elles procurent à chaque grain un isolement précieux pour sa
conservation, (letto manière de garder le Itaisin esl la plus
simple et la plus conimiine; toutefois. <|uaiiil les circonsUmces
locales se trouvent d'accord avec les soins du surveillant, el
que celui-ci ne laisse séjourner h la grappe aucun grain
entaché, il n'est pas rare de posséder d'excellenls Haisins
après sept el huit mois de récolte.
2" I-'ailes faire une ou plusieurs caisses d'un luèlre en tous
sens, selon la ipiantité de Haisins ipi'on veut conserver;
faiU'S garnir leur iiilérieiir de gaulettes ou de Ijcelles aux-
quelles Vous suspendroih's grappes, sans ipielhis puissent se
toucher, l-'eriin'/. ces caisses, applique/, un endiiil de pl&lre
sur loules les jointures; faites-les transporter à la rave el
recouvrir de deux ou trois di-cimètres do sable lin et très
sec. I..0 Haiain se conserve ainsi très longtemps; mais. Bilot
que chaque caisse esl entamée, il faut prompleiiienl ron-
Bommor le fruit.
:<■ Choisisse/, un hoctolilrc qui ait conlenii du bon \\n;
arrange/.-y les grappes coiuiiie ci-dessus; refonce/, celle
pièce; introdiiise/.-la dans une secondo futaille; remplisse/, de
II) rrailr ihcori'iur tl pratique sur la niliur* de la V'gnr arcr IWrt
dtf fair* Ir rin, U» raii.r-df-rtf^ fiipril-rfr-rin, rin<ii|?r#ji Mtmptr» fl mm-
poifu. I>»ri!<. chez. Ilclnla^n lll», lilirairc, qiial ilcH AuKUHtlns, 2!);
lie l'Imprimerie do Mnrchant, nn IX. — ISOI.
LE JAHDIN
283
vin tout lo vido qui los si'-pnro 1 uno iln raiilro, ot bmiiln'/.
exndtomont. Colle iinHliodo osl dispoiulioiiso; rimis ollo con-
sprvo l(> Itaisin uno anni'e prcsquo enlii-ro.
4' On prond dos coiidros do surnionl bien tamisros; on los
di'Iri'tnpo on i-cmsislaiico do Ijoiiillio clairo; on y piniipo los
^nippes à dilToronlos reprises, juscpi'ù ce quo la coulour dos
crains no soil plus apparonlo; un les ranijo onsiiilodans uno
caisse, sur un lit dos inôiiios condrcs, mm mouilloos; on los
rocouvro d'un second ranj^; coUii-oi il'uno couclio do ii'ndios
soclios, cl ainsi do suite, jusqu'à co que la boilosoil roiuplii'.
Après l'avoir soi(jneuscnionl fornit'(>, un la dépose à la cavo.
Pour servir le fruil, il suflit de lo plon^'or ii plusieurs reprises
dans do l'oau fraicho; la condro s'en dolaclio faL-ilenn'nl, l'I il
s'osl conservé aussi Ijoau, aussi frais qu'au niomont où un
l'a cuoilll. Collo niolliodo porniot di' Taire usape d"un(> partie
dos Raisins sans nuire il la ronservalion du surplus.
5* On ensevelit qui>li|uofiiis lo Haisin dans do la menue
paille bien sèclio, lit par lit ; il se conserverait très bien ainsi,
s'il n'était exposé aux rava^^os dos souris.
()• Si l'on vont borner ses soins à la consorvalion d'un petit
nombre do Uaisins, il sutlil do les isoler sur uno planche, et
découvrir cliaquo grappe avec un vase creux do verre ou do
fai'enci% par oxonqilo avec dos cloirhes à .Melons; on les
onvelop|>e, on les surmonte dune couche de sable lin; et le
fruit s'y conserve exempt de toute espèce d'atteinte.
Le Dictionnaire de l'Industrie, manufacturière Com-
merciale et Af/ricole nous apprend aussi que les Rai-
sins peuvent être conservés dans des caisses au milieu
do fleurs de Sureau bien sèches (1).
«On peut encore laisser los Uaisins aux ceps, on renfermaiil
cha([uo grappe avant l'hiver dans deu.x sacs, l'un do papier,
cl l'aulre de toilo cirée qu'on lie un peu serré par lo haut.
Ces Raisins s'entretiennent au mieux sur leius ceps et ils y
sont à l'abri dos injures du temps et dos insultes îles animaux.
Quand lo froid est pi(|uant, on les couvre do paillassons;
mais s'il gèlo bii'ii fort, il faut les cucilllir pronqjlomenl : lo
Raisin ainsi soigné, se conserve quel([uefois jusqu'à la Pen-
tocôto ".
.V part les immersions ilans l'eau liouillante, la sau-
mure, lo vin, l'huile, li; miel et autres, que nous n'avons
jamais expérimentées et pour cause, il est évident que
nous retrouvons dans ces vieilles méthodes, dans ces
recettes séculaires, les règles fondamentales de notre
conservation nuiderne, qui amenèrent notre liisaïeul
Larpcnteur à rechercher le procédé de conserve à rùOe
fraîche. Ces règles, ces principes généraux peuvent en
elTet se résumer ainsi : pfl.s d'humidité, température
liasse, oliscurité, clôture hermétique du fruitier.
Qu'il s'agisse de conservation à ràlle sèche ou à râfle
verte, elles présideront toujours à l'installation de tout
fruitier et ne sauraient être négligées.
Les vieilles mt'thodes, vaguement décrites dans des
textes du xvni' siècle, sont l)ien antérieures à cette
(•poque. En efïet, si elles ne sont pas relatées dans les
premiers traités de viticulture (2), les plus anciens
auteurs de l'antiquité nous prouvent suraliondameiit
qui^ leurs contemporains pratiquaient la « dessicalion »
des fruits au soleil. Les textes de Flino l'Ancien, Caton,
Columelle et autres, précisent ces faits que nous pour-
rions confirmer par de nombreuses citations.
Il est certain cependant quo ces procédés s'appli-
quaient peu aux Raisins, mais bien plus spécialement à
tous les autres fruits, dont l'abondante récolte, en la
belle saison estivale, ne pouvait être consommée sur
place et encore moins e.v|)ortée, faute de débouchés.
Les curieuses recherches (,'i) par M. J. Dujardin no
(1) Dictionnaire de l'Industrie tnanufactltrière, Commerciale et Af/ri-
cole. Tome V. Paris. J.-H. nalliêre, 13 bis, rue de l'Ecole de Méde-
cine, isac.
i2) I.e plus ancien traité de vilicullnre que nous ayons eu en
Français paraît être celui (Uî Pierre ("receiizi auteur italien dont
l'ouvrage tut traduit par ordre do Charles V en lini).
|3I lierlicrrkcx rvtroiipcrtires ^itrr ta cidtvre de la \igne à Paris, par
J. Dujardin. (Société des viticulteurs tle France et d'Arnpélogra-
phiiM Unllelin n" ;!ct 'i de l'.ioi.
nous (lonnonl rien à ce sujet. On no conservait pas
encore au xvni'' siècle sous le climat do Paris. Il est
vrai que les négligences apportées dans les vendanges,
quant à la maturation des raisins, eussent été do gros
obstacles dans la réussite et quo l'on ne connaissait
pas encore lo Chasselas doré de Foulai i/ehleaii.
Loin <le nous l'intention di' vouloir faire ressortir ici
la simplicité primitive dos procédés d'autrefois en leur
opposant les coMteuses méthodes d'aujourd'hui Nous
ne les citons siicciutement tino pour mi'inoire, et pour
indiquer de quels secours ils furent dans bien des cas
pour nos devanciers comteniporains, qui, plus sages
que nous, trouvaient leurs avantages dans l'emploi
raisonné de précautions aussi simples qu'économiques.
Dessication
Le séchage s'est toujours recommandé, au pays
d'origine par sa simi)licité et son économie. Les fruits
qui y sont soumis conservent leurs qualités comestibles
pendant do longs mois. Malheureusement, ce procédé
ne saurait être pratiquement appliqué dans nos pays
tempérés et aussi trop pluvieux, comme cela se fait
depuis longtemps aux Etats-Unis.
En 18S2 (1), M. Ch. Joly appelait l'attention de ses
collègues sur l'importance de ces procédés de « dessi-
calion » employés par les Américains. Revenant sur cet
inliTossant sujet en octobre IS'.KJ, il publiait dans le
même journal les détails qui suivent sur la dessicalion
des fruits eu Californie.
« Pour donner imo idée de l'iinportani'O do l'Imlustrio dos
conserves en Californie, disait-il. jo donne la vue d'un champ
(le dessication où se trouvent reunies plus do dix mille
claies exposées au soleil. Il est bien entendu ipie ce modo
do dessication no s'emploie que dans la Californie du Sud
où les pluies sont rares; dans lé N'ord, comme dans les
Etat do New-YorU, de New-Jersey, Maryland, etc.. c'est
l'évaporation ordinaire qui ost le seul modo employé. ■>
Voici les chiffres de l'exportation dos fruits exportés de
Californie par chemin de fer seulement :
1890 1891 1802
Fruit secs : 32.2x8.000 32.540.000 29. .349. 000
Raisins : 20.560.000 22.477.000 2t). 552. 000
Ces chiffres ne comprennent, ni les Pèches, ni les Abricots,
ni les Pommes, dont la production et l'exportation sont
énormes : ils ne comprennent pas non plus la consommatiun
locale, ni les exportations par mer ■.
Ces procédés de dessiccation ne sont guère aiipliqués
en France à nos Raisins de table, qui ne peuvent être
d'une vente réiiumératrice, comme nous l'avons dit
ailleurs (2) (|u"aulant qu'on leur aura conservé leur
qualité de « fruits de luxe ».
Ce ne sont pas là, du reste à proprement parler, les
procédés de conservation à râtle sèche sur l(>squols il
conviendra de nous étendre dans cette étude, en raison
des services qu'ils rendirent avant la découverte de
Larpenteur, et de ceux qu'ils peuvent rendre encore
dans des contrées où la simplicité de celle vieille
méthode n'est pas même soupçonnée.
On supplée aujourd'hui aux difficultés du climat à
l'aide d'appareils spéciaux qui procurent la chaleur
artificielle nécessaire à cette dessiccation (3;. Elle
s'obtient, comme on le verra dans ces ouvrages, à l'aide
d'évaiiorateurs possédant une chambre de séchage où
sont places les fruits. traversi'S par un courant d'air
chaud d'une température moyenne de 100 degrés
centigrades.
FnA.N\ois Chaumeux.
(It Journal de la S. N. H. F. du 7 octobre IS^i.
(2) l'es meilleurs modes d'emballage de fruits nour leur transport en
France et à l'étranger (Congrès dllrticullure de l'J02). Librairie Hor-
ticole. Paris.
|:!i Traité pratique du séchage des fruits cl des légumes par J. Nanot
cl !.. Tritscliler.
284
LE JARDIN
Nouveau chariot de transplantation
Le chariot de transiilanlalion (flg. 159) que vient d'iii-
venterM.Beusnier, consIruileuràSaint-Cloud ,S.-et-0.),
est une transformation lieureuse de ceux dont nous don-
nons plus haut la description et le (onctionnemont.
Son usage est surtout à recommander dans tous les
cas où il est ni'cessaire — <laiis le transport — d'incliner
l'arbre pour éviter des obstacles tels que fils légra-
phiques ou téléphoniques, voûtes de pimts, etc., ainsi
que cela se pri'senle si souvent maintenant dans les
villes. Un seul homme suflit pour coucher un arbre jus-
que dans la position horizontale tant la manœuvre en l'st
facile, tandis qu'avec les anciens chariots il faut, pour
exécuter celte opération, six hommes, beaucoup do
temps et de pri'caulinns. C'est donc un véhicule très
porter un arbre verticalement s'il n'est pas nécessaire
do l'incliner.
Enlèvement d'un arbre à l'aide du nouveau
chariot.
L'arbre étant dégagé du sol et la molto préparée delà
môme manière que pour les anciens chariots, en ayant
soin de l'i-ntourer d'un solide clayonnagp si le sujet doit
être incliné pendant le transport, le chariot est installé
sur les madriers ou plats-bords bardés de fer cornière
qui ont été préalablement placés au-dessus de la tranchée,
puis on met les doux mailriers h (lig. 160). un do chaque
côté, sous lesquels on passe les deux chaînes de fond
a b qui viennent s'accrocher de chaque coté aux chaînes
de treuils (' j. Ensuite on place, verticalement, les
madriers C «', ordinairement au nombre de cinq, deux
à l'avant et trois à l'arrière, maintenus par les chaînes
Fig. 15'J. — \ouieau rliariol </« H. Ilei'snier.
avantageux comme économie de temps et facilité d'exé-
cution. Mais comme toute médaille a un revers, re cha-
riot n'est pas sans présenter quelques inconvénients
sérieux qui n'ont, il est vrai, pas trait à son fonction-
nement proprement dit, mais qui sont néanmoins de
nature à nuire à son ailoption. Son mécanisme solide,
compliqué, le ren<l très lourd, et en outre son prix est
très élevé. Suivant nous, son emploi doit se limiter au
transport des arbres de moyenne force, c'esl-a-din»
ayant de O'^'iO à 1 mètre de circonférence; au-dessus
do ces dlmension.s, ce véhicule tel qu'il est constitué
devrait avoir un poids cmisidérablo et gênant.
Les anciens chariots, plus légers et moins coûteux,
peuvent être utilisés comme par le passé; ils doivent
même être préférés lorsqu'il s'agit de très gros arbres,
et principalement pour tous ceux qui peuvent être trans-
portés dans la position vortiiale, c'est-à-dire dans les
cas où il n'y a aucun obstacle a craindre.
Le nouveau chariot do M. liousnior est également en
bois et fer. Une combinaison ingénieuse de cliaines
permet de soutenir la motte de terre dans son mouve-
ment de rotation, et un dispositif de treuils et do cor-
d.agos sert à coucher l'arbro et à le maintenir dans n'im-
porte quelle inclinaison.
( )n peut, avec ce charlnl, comme avec les autrep. Irans-
e /"dont les extrémités sont reliées par un cric (i placé
en avant de la motte pour faire le serrage du clayonnago
qui l'entoure.
Ces prépartifs étant termim-s. l'arbre est enlevé en
faisant mano'iivrer les quatre treuils jiar leurs croisil-
lons de Commando, à la hauteur suKisante pour per-
mettre do placer la chaîne centrale K qui est accrochée
à un anneau / fixé soliilement au bâti latéral du chariot.
On accroche ensuite la chaîne demi-circulaire >i a\i
tiers de la motte environ, à l'arrière; cotte chaîne étant
très lourde est suspendue par deux chaînettes o coulis-
sant sur la chaîne e du cric.
Ceci fait, on complète s'il est nécessaire le clayon-
nage do la motte, surtout en-dessous, puis on accroche
à la chaîne centrale A', sous la motte, au centre, les
chaînes r -r, et on laisse descendre l'arbre jusqu'à ce
qu'il repose sur iailite chaim- centrale, en ayant soin de
maintenir cette dernière autant que possible dans l'axe
de la motti'.
L'arbre étant ainsi soutenu solidement, on contourne
la motte avec h-s chaînes r .i\ une ii l'avant et l'antre à
l'arrière, qui viennent se relier toutes deux sur le dessus
par un levier >', servant à maintenir le clayonnage et
principalement à empêcher le déplacement do la chaîne
K lorsipio l'arbre est dans une position Inclinée.
LE JARDIN
286
Manœuvre pour incliner l'arbre
On flxosoliilcinoiilà l'arlirf: les cordages m m' (fig. 1('>1 j
qui vioniieiit soiiroulor aux Ireuils q ;• placés à l'avanl
du chariot, en passant sur lo cylindro (/ sur lequel ils
s'appuioiit pour donner une oliliquili' suflisaiile et aussi
pour ramener l'arlne à la position verticale.
Ensuite on retire la cliaîne de fond b (flg. 100), cl
l'arbre reposant ontièremonl sur la chaîne centrale A',
Fig. 16*). — youveau chariot, Arhve chargé (vue do cùté).
on fait agir le treuil / et la chaîne do fond ci; l'arbre
perd ainsi son équilibre et prend la position inclinée
voulue soutenu par les cordages m w' (fig. 161).
Dans le cas où l'arbre étant couché viendrait à tou-
cher la traverse t (fig. 160) do l'arrière du chariot et ne
serait pas suffisamment incliné, ou accouple les deux
chaînes de treuil J (fig. 102) avec celle de fond 6, puis on
accroche les deux chaînes d'arrêt P dans la première
maille i' des crochets des treuils; ces deux chaînes sont
indispensables pour cotte inano-uvrc, et il faut l>ien faire
attention do ne pas ouljlier de les accrocher. Pour empê-
cher le glissement de la chaîne des treuils, sur lesquels
viennent s'appuyer les madriers C d, en relève aussitôt
l'arlire, k l'aide des deux treuilsy, à lahauteiir suffisante
par les rensoigiiomenls suivants qui nous ont été donnés
par M. Beusnier :
Cliariot pour arbres do 1*50 à 2"00ilecircoiiforeiico: 11.000 fr.
— _ do 1-21 à 1-51) — 9.500 u
— — do 1"00 à 1-20 — 8.i)0<) ..
— — do 0-iM) à nu -- -.:«)0 "
— — do 0-.S0 à 0-iH) — C'.'m ■•
— — do 0-7Û il 0-85 — 6.:iOO u
— - do 0-50 à 0-70 — 5.5IX) ..
Ces prix |)arais8ent un peu exagérés, toutefois il y a
lieu de tenir compte de l'élévation notable du prix delà
Fig. IGl. — youveau chariot (vu de l'avanll.
main-d'œuvre dans ces dernières années, c'est-à-dire
postérieurement à l'achat des chariots que possède le
service des promenades de la Ville de Pris, et c'est évi-
demment l'une des principales causes qui ont obligé le
constructeur à augmenter lo prix de ces véhicules.
J. LryuKT.
Le ProteetionDiSQie allemanil et Tbortieulture
Le dernier Bulletin de l'Union commerciale des Hor-
ticulteurs et marcha uds-grainiers de France contient
une remarquable étude sur les tarifs douaniers allemands
Fi(f. 102. — lYoïii'i'O» chariot. — Arbre
charge dana une position presque hori-
zontale (vu (lo CÔl(S).
pour le dégager de la traverse (fig. 109) et lui donner
l'inclinaison voulue. On peut au besoin le mettre dans
une position entièrement horizontale en déroulant les
cordages m m' au fur et à mesure.
Pour ramener l'arbre dans la position verticale, il
suffit de faire manœuvrer les deux treuils q placés à
l'avant du chariot.
Prix de revient du nouveau chariot.
Ce prix est très sensiblement plus élevé que celui des
anciens chariots, ainsi que l'on peut s'en rendre compte
proposés pour l'IIortieulture. dans laquelle nous rele-
vons les passages suivants :
« On sait que la discussion, au Rcichstag, des nouveaux
droits proposés sur les produits horticoles à leur entrée en
Allemagne, demeure sus|)endue. Trois courants d'opinion se
sont manifestés en Allomagno sur cette question: certains
adeptes du grand parli agrarien sont proleclionistes à
outrance et demandent l'application do droits pour ainsi dire
prohibitifs; ce sont surtout les grands pépiniéristes et les
grands horticulteurs prussiens etpoméraniens, sufGsamment
outillés pour élever, bien qu'à grands frais, les plantes dont
ils approvisionnent les petits horticulteurs, les entrepreneurs
286
LE JARDIN
ilo jardins et les fleuristes, qui sont iiinsi leurs Iribulairos.
Ces derniers, au contraire, protestent énerRi(|uenient contre
l'élablisscniont do droits prohiliitifs, cor l'entrée des véj;i!-
laux étrangers leur permet actuel lenient de contrebalancer
la puissanco dos premiers, et d'offrir leur niarcliandiso au
public il des prix abordables ; ce sont surtout les horticul-
teurs et les fleuristi'S delaHesse, du Palatinat. des anciennes
villes libres et de tous les l'Uals do rAlleiiiairno du siul. Dans
cotte ilorniéro partie do rKiiipire et en Saxe, les prandcs
maisons do graines, très nombreuses, très imporlantes l't
qui exportent beaucoup, sont pluliU contre rétablissement
do droits prohibitifs parrequ'elles craignent dos représailles.
Knfin, un courant d'opinion intermédiaire s'est manifesté. L'n
groupe assez important do députés ne veut considérer, dans
cette alTaire. ipio l'intérêt général du pays pliiti'it que les
intérêts particuliers de telle ou telle corporation, et n'y
recherche qu'un moyen d'augmenter les ressources budgé-
taires. Ces députés proposent des droits plus modérés.
L'auteur de celte étude, entre ensuite dans le détail
•les eonsidérations qui ont guidé la eonnnission du tarif
des Douanes. C.os considérations, assurément, frappe-
ront l'esprit des horticulteurs frani,-ai.s, et surtout des
pépiniéristes :
Le commerce de la pépinière allemande souffre énormi>-
menl du bas prix et du libre tialic dos produits des pépi-
nières belges, hollandaises et françaises. Los plants les jdus
menus, et par consécpient les moins chers, sont importés en
telles ((uantités que la inultipliialion alfemande est absolu-
ment entravée. Le |>rojet élaboré i)ar la commission îles
douanes porto la taxe d'entrée à ti marks (7 fr. ."iO) par
KM) kilos.
On netablirait pas de différence entre les arbres en mottes
et ceux II racines nues, les envois se trouvant la plupart du
temps mélangés. Cette distinctiim rendrait d'ailleurs très
difficiles l't très longues les opérations de la douane, et cela
au détriment des plantes. L't'labiisxcmcnt tic la ta.rc jiroiiomr
ne laissi'i-iiit jilus ;/i(t'rc cnlnT qtie les rsprccs de valeur, la
plupart du temps envoyées avec leur motte; le droit do
7 fr. M serait donc suflisamnient élevé.
Iljiarait aujourd'hui nécessaire de protéger la production
inférieure des fruits frais, l'our les llaisins, l'Italie est princi-
palement visée; viennent ensuite la l-'ranco et l'Autriche-
Hongrie. Haisiiis de table ou do ven<langi> soni, actuellement
indistinctement, frappés du même droit. Les tarifs suivants
sont proposés par luu kilos : Raisins de table par colis-pos
taux de moins de .5 kilos: 4 marks {'> fr.). — Haisins frais
divers par rpiantités plus grandes : 10 marks (12 fr. ."iU). —
nnisins conservés ou séclic'>s, en tonneaux, hottes, cuves,
caisses, etc., avec ou sans pépins, fermentes ou non i marks
(5 fr.).
Pour les fruits frais, l'importation a été en moycimo par
an. de l.s;»ià lliH), de io.i.Wt't ipiintaux en chilTres ronds. Ces
fruits sont entrés en Allemagne, soit comme fruits de pres-
soir, soit comme fruits do table. Celb> dernière catégorie est
particulièrement visée, car les iniporlalinns ilos Abricots,
l'raisos, Pèches, Pommes et l'cdres do choix, bien embal-
lées, rendent stériles les efforts de la pomologie allemande,
réduite actuellement à l'état ilo petite culture. A l'étninger,
au contraire, de grands progrès so manifestent dans celle
branche di- riiorticullure ; des h-rmes fruitières s'établissent
en vue do l'approvisionnement lies marchés du monde i-idier.
l.'Allemtiiine (iiira, sous ce nijif^int. des améliovatiiins àoiijinr-
1er II su culline; la }irincii>iite .'cra un choix juilicicii.r des
rarié(i-s. .\tais il importe avant tout que la proiliiction iidi--
rioiire puissi- se développer ii la faveOr de l'élablisseniiiit
d'un droit di' douani' suffisant a onray<'r les importations.
On ne saurait trouver cette proposition injuste, les fruits do
choix n étant guère consoniinéii par la liasse des travailleur^.
La catégorie des fruits do pressoir, généraloincnl envoycs
Bans emballages soigm-s, simplement en sacs, tonneaux ou
caisses, est pluliM destinée k divers usages dépendant de
l'oconomio domestique, et notammiMd à la fabrication du
cidro, dont il est lait une grando consommation dans lo sud-
ouest de l'Allemagne, et aussi à celle de l'alcool et de con-
Horvos alimentaires. L'intérêt national étant du protéger ces
industries, il no saurait élro question d'nn entraver I essor
par I clablissement d'un droit d'entn'e sur les matières
premières. Déjà, d'ailleurs, les fruits du pays commencent à
être préférés aux fruits im|(ortés.
Les plantes de serre seraient frappées de droits pour
ainsi dire prohibitifs. Il y a, à cet égard, plusieurs pro-
positions déposées.
Seuls resteraient indemnes de droits : les ognons ù,
fleurs, les importations d'Orcliidées et de troncs do
Gycadées, et les graines de fleurs et de plantes pola-
gèrcs. Un droit minime frapperait les Graminées et les
graines de Hetteraves. On voit donc iiue les plantes
vivantes el l.i pépinière sont principalement visées.
Il est à souhaiter que la voix des petits horticulteurs
allemands et surtout du commerce des lleuristes, très
important on Allemagne, soit entendue. L'un des prin-
cipau.v lleuristes do Leipzig. M. Otto Sclileusener. a
publié un opuscule dans lequel il s'élève avec force
contre le protectionnisme agraricn. Il dit, entre autres
choses :
" Lo droit d'entrée apporterait la ruine de beaucoup do
marchands fleuristes, et on même temps celle de nombreux
petits jardiniers. Si le prix dos fleurs, déjà élevé, augmentait
encore, la plupart des gens no pourraient pas acheter ces
fleurs, et, avec l'argent <|u'on dépenserait pour elles, im acliè-
tcrail plutôt d'autres objets à bon marché.
Plusieurs cas ]>articuliers ont démontré que la culture dos
fleurs en Allemagne est iinpui.ssantc en face de certaines
eoiiililinns el i i) [lue nées alnwsidiériijues ; elle n'est pus n «lémc,
dans eerliiines éjioques, de satisfaire à la deinamle. Personne
ne peut vendre des fleurs s'il n'y en a pas. Do (|uoi donc
devront vivre le fleuriste et le marchand de fleurs, ipiand
l'article leur manquera, si l'importation des fleurs du .Midi
leur est rendue très diflicilo par la douane;?
Un marchand do fleurs en Allemagne reçoit chaque so-
maino,pendant lliiver.en moyenne pour 100 marcs 1 125 francs)
de fleurs du .Midi, qui ont un poids d'environ .''jU kilogram-
mes et ipii. par conséquent, seraient taxées do 1511 marcs
(1S7 fr. .50) de droit d'entrée. Il payerait donc ces fleurs, au
lieu de Uni marcs. 2.">0 marcs (212 fr. 5il). c'est-à-iliro plus du
double. Coninieiil pourra-t-il exiger ce prix du public? lit
quel prix devra-t-il vendre s'il doit payer G marcs (7 fr. .50)
par kilo, c'est-à-dire au total 400 marcs (•"«•H) francs) pour
.50 kilogrammes do fleurs? Où le jardinier pourra-t-il prendre
les fleurs pour les couronnes, les rameaux el les fouilles do
f^aurier. les feuilles de .Magnolia, etc. ? Lo public qui paie
aujourd'hui de 1 marc Ii2 (1 fr. .S7) à 2 marcs (2 fr. .50) pour
une couronne de Laurier ne paiera pas certainement de 0 à
8 marcs (de 7 fr. .50 à lO fr.) ;)Oi/r le même objet. Ainsi donc,
non seulement le droit d'enlrée sur les fleurs porte préjudice
aux poliles existences el au commerce des fleurs, mais il est
encore très nuisible aux jardiniers-producteurs eux-mêmes,
puisipio leur marchandise serait trop chère pour être
achelèe. ••
Ce raisonnement nous semble topique. Mallioureu.se-
mcnt, il ])arait cire celui de la minorité, du moins dans
les Chambres el les Conseils de l'Kmpire. Au.ssi croyons-
nous que les Syndicats, les Coopérations, les .Sociétés
horticoles de l''ranee, feront l)ien do se préoccuper, sans
larder, du danger qui menace notre exportation, et do
prendre, dès ;i pri'senl, toutes mesures utiles, tant |iar
l'organisation de la vente que par la création de nouveaux
délmucliés.pour p.ireriiii coup qui pourra nous etro porte.
Les .Vlloiiiands idanl les maîtres chez eux, eoniiiio
nous avons la prétention d'être les niailres chez nous,
nous nous garderons bien de leur donner des conseils
qui parailraienl intéressés, mais il ne serait peiil-éire
|ias inutile de leur rappeler, par le canal de nos Minis-
ton>s des AITairos Klrangères cl do l'Agrieullure, qu'en
malière économique ré(|ullil>re établi n'est jamais
rompu sans danger. L'attaque provoque toujours une
riposte. A nous d'aviser. H. .\I.mitim;t.
LE JARDIN
287
HOS BONNES ViEIliliES PLANTES
CL.WX
Arthropodium paniculatum
Celle cluirmanlo As|)lioiléléi',ori}iinairodi' laNouvollo-
Hollande. doit iMie ciillivoo en serro toinpérée, à la
grando lumièro. Si's fouilles sont glauques; elles sorlenl
d'une souche acaulo ol s'rlanconl vorlicalemenl en si'
ri'curvant jj;i-aciousGmpnl à l'cxInTriité. Elles sont larges
de trois conlimèlres à la hase, du quatre vers le haul,
et elles sont assez forloinent ranaliculées. La nervure
centrale furnic saillie au verso île la feuille.
La tonlîe se garnit de feuilles abondantes dont
l'aspeel glaucescenl est très agréable à l'ieil. l)e leur
centie s'élève, vers le mois d'avril, une lige florale
paniculée, se reeourbanl vers le milieu de sa course.
Los Heurs se montrent bientôt sur toutes les ramilica-
tions : ee sont des étoiles blanches et penchées. Les
étamines, jaunes, sont 1res visibles, car elles sont
duveteuses et réunies autour du pistil. Ces étoiles ont
environ deux contimélro.s de diamètre; l'ensemble est
fort gracieux.
Cotte i)lanle, trop oultliée, tiendrait une belle place à
l'étalage dos lleuristos. Nous la cultivons en terre de
feuilles, additionnée de salile blanc ou de fin gravier
de Seine. Les pots doivent être aussi petits que possi-
ble, caria plante n'est pas gourmande. Ce qu'il lui faut
surtout, c'est une lumière franche et de l'air quand la
température s'élève ;i plus de IS degrés.
Au. Va.N UKN lIlCKDE.
Plantes nouvelles ou peu connues
Typhonium giganteum Engl. var. Giraldii.
Bull. Soi: Tosc. Orticult., 102, p. 16S.
Aroïiléo introduite du contre do la Chine par le l^orc
(jiraldi. Lo tubercule est do taille moyenne. Les feuilles sont
très ornenieritale.s. cordiforinos, très largos, ondulés, vei-
nées, à lobes obtus, av'ec la cèle médiane saillante et d'un
beau vert ènienuule. Les llom-s n'ont rien de particulière-
ment reraaripiable l't leur spatlio est lirunàtre ou fauve. Les
pédoncules sont pourprés à la base, puis vert clair dans la
partie supérieure et tachetés de pourpre.
Bégonia Forgetlana Heml.
Espèce brésilii '11111' voisini' ilu Hioi m la »«(/i(/rt(a et recueillie
par M. Forgct. aux environs de Kio-de- Janeiro, f^a lige est
sous-frutescente, hante de ()0 centitnétres environ; les
feuilles sont glabres ainsi que tout le reste de la plante, char-
nues, distiques, lancéolées, longues de 15 ccnlimclres sur
i centimètres, ondulées aux bords et cordées à la base; les
llcurs sont blanches ou roses, disposées en bouquets axil-
laires, les rai\les et les fcm^llos entremêlées.
Ipomaea rubro caerulea Ilooker
Hl-vuc HorticoL; liiit.3, p. :i36.
Convolvulacéo réintroduite du .Mexique par lo regretté Marc
Michcli. C'est une espèce annuelle (vivaco en serre), pouvant
s'élever à :! ou i mètres. Les fouilles sont ovales conlifornies,
glabres, vert foncé. Les inflorescences axillaires et dicliu-
tomes, sont pédonculéos. Les fleurs ont la corolle blanche
avant d'être épanouies, avec le tube teinté de jaune intérieu-
rement et à la base, long de 0°ni, Le limbe épanoui est bleu
d'azur Ijrillant, passant bientAt au rose violacé; il est rotacé
et largo do 0"U7 à iros. La floraison a lieu en serre pendant
tout l'hiver.
Tulipa ingens J. Iloog
Giirdcn. Clironicic, 11)02, p. I.t.
Tulipe nouvelle des hautes montagnes do Hokhara, qui
doit se placer à ci'>té des Tulipa altaica Pall. et EiclileriReg.,
ù laquelle ses grandes fleurs ont valu le nom (prollo porto.
Le pédoncule est haut do 0"2.") cl iiubesccnt ; les fouilles au
nombro do trois sont ondulées, glauques, converties de petits
poils à la faco supérieure. Le périantlie est large do 0"1u, à
segments nblongs ou obovés-mucronés. rouge écarlate ver-
millon brillant, marqués à leur base d'ime lâche noire; les
segments externes sont parcourus extrérieurenient par des
bandos jauii.'Ures. Fleurit dans les premiers jours do mai.
Piaranthus Sprengerl Scliw.
liull. Soc. Tosc. articule., \Wi, p. 16S.
Ascléi)iailée originaire do la colonie Erythrée, où elle fut
découverte par le professeur Schweinfurth. Le genre /'i<()-an-
tliux appartient au mémo groupe quo les. S'tapc/»/, les //oi'cc-
rosiu et les lluernia do l'Africpie australe. L'espèce dont il
est ici question a lo port nain d'un Stapelia, avec do pellles
tiges armées de quatre rangées d'épines non piquantes. A
leur soiuniel et sur leurs flancs, apparaissent, depuis août
juscpi'iï lii lin do novembre, do nombreuses fleurs inodores,
de nuance chocolat, marbrées de jaune, avec les anthères
blanches.
P. IIaiuot.
Soeiété Nationale d'Hofticulture de f ranee
séance du ii .'icptouhre 1002
l'en de présentations. Au Comité de floriculture, une très
jolie collection de Phlox vivacos nains en pots, très variés
do coloris, de .\1. Lévèque qui a, pour obteiur d'aussi jolies
plantes basses, ramiliées et lloribondes. sélectionné, par le
semis, les l'hlox nains de Lenioine. l'nis, de .\l. Delarue. trois
beaux lots de choi.x : do Pétunias hybiides doubles fiangés
et dentés, en pots ; do tleines-Margueriles représentant toute
la série Comète; et d'(l''.illels-de-Chine, en fleurs coupées.
A la section des Chrysanthèmes, .M. Durand, do lirévannes,
continuait ses apports de variétés à grandes fleurs rendues
précoces, à tiges remarqualjlemenl solides. Un sport de
Mme Edouard liey, à fleurs blanches, a reçu un cerlilicat do
mérite de 1" classe. M. Chnient jjrésentait huit magnifiques
potées do la variété Princesse Alice de Monaco, aux fleurs
blanches, pleines, très bien faites et d'une tenue remarquable.
A la section des Itoses, un lot de .\L David, de Savigny, con-
tenait un Soutenir de Mme Eui/éne Verdier hors de pair.
Du coté culinaire, nous n'avons à signaler ijue les très
belles 't'omates Cliemln, parmi lesquelles des trochots mesu-
rant 19 fruits, une nouvelle )''raise remontante, obtenue par
M. Charollois, ilu Orcusot, par croisements entre Constante
Féconde et Louis Gauthier. Deux pieds de l'année, oxlrême-
mcnl vigoureux, couverts de flours et de fruits, ont fait
l'ailmiration de tout le monde. Les Fraises possédaient tout
leur aronie, malgré la saison. Signalons enfin la réapparition
do la l'runo Gloire ci'A'/nnai/, obtenue par M. Gorion on ISÏW,
et ([u'il a multipliée en ces derniers temps.
J.-l'R. I"'avahu.
lies produits horticoles aux Halles
Les fleurs sont abondantes, mais laissent à désirer comme
beauté. Les Roses do choix extra sont rares, les prix ont
en conséquence été plus élevés; en choix ordinaire, l'offre
dépassant la demande, les cours sont restés faibles. Les
Roses, suivant lo choix et les variétés, se sont vendues de-
puis U fr. :iO à :i fr. la douzaine; quelques e.xtra, sur très
longues tiges, en variétés recherchées, et se faisant rares
ont été payées de ."> à 10 francs la douzaine.
Les (ilaieuls s'écoulent difliiilement, il en est de mémo des
Liliuui. Les Dahlias ne sont pour ainsi dire pas demandés.
La vente a été en général très défectueuse.
Les Œillets de choix valent de Ofr. 60à0 fr. T.'j. f^ Oranger
vaut au détail 1 fr. 2'> lo cent de boutons. I.a Giroflée quaran-
taine, do 1 fr. à 1 fr. 2.t la botte. Les Llllum alhuni valent
1 fr. ; ruhrum, 1 fr. 2.') la douzaine. Les Glaïeuls gandacensis
deO fr. :» à 1 fr. la douzaine: Les Soleils vivaces de 0 fr. 20 à
Ofr. 30. Les Phlox. do 0 fr. 50 à 0 fr. iJn. La Relne-Marguerita
288
LE JARDIN
0 fr. 30 il 0 fr. 5i1 la bollo. I.a Violette do 10 à 15 fr. lo cent ilo
petits bouquets.
I,es envois «le Haisins i.nl iH.' assez réguliers, les prix
sont relativement faibles. Raisins tb- plein air, do 0 fr. ".î.t à
0 fr. (JO le kilo suivant choix. Pèches ilo serre Ao ii Ir. ■:>' à
1 fr. 2ô pièce. Melons, de o fr. 30 à 3 fr. pièco. Prunes, de
Ofr. 20àOfr. 50 le kilo. Poires, do 0 fr. lo àO fr. «0 le kilo.
Les arrivages de Prunes /^■lnc•-C/aw(/t• sont très diminués;
parconlre.oeuxdo A/i;-(iii7/<-eliV/(»isi"<'i<rsont plus importants.
Les Pommes commencent à arriver régulièrement, elles
sont pou recherchéos. Los l'oiros à couteau sont plus abon-
dantes ot les pri.\ moins soutenus. Les Noi.\ vertes arrivent
assez réfîulièroment depuis une dizaine de jours.
Los légumes de la région parisienne sont toujours 1res
abondants, leur écoulement laisse beaucoup à désirer, quoiquo
offerts à des prix très bas. Les (^houx punîmes ainsi que les
Cliou.\-fleurs sont magnifii|ues. malgré rola ils sont très bon
marché. La Tomato de l'aris étant abonilanle, colle du .Midi
trouve diflirilenient acheteur.
Artichauts, de i à is fr. le cent. Aubergines do 't k \2 fr. lo
cent. Carottes nouvelles, de 2o a .'i. (r. hs loo bottes.
Choux-fleurs, do S à 20 fr. Oseille, de s a !.". Ir. les Iih) kilos.
Salades diverses, de 4 à li Ir. le cent. Pommes de terre
noitffltfs de 7 à 11 fr. les 100 kilos. Haricots verts, de Vi ù
r.O fr. Pois verts, do 15 à 50 Ir. les 100 kilos. V. IJ.
Corre.<poiidatice
Destruction des rongeurs. — Hrp. à M. L.. aux C. par
V.-le-lt. {Sfine-ct-ilisc). — Les souris, rats, midols (ou cam-
pagnols) et surmulots, peuvent être détruits do trois tarons:
1" Par l'emploi d'apports arsonii|ués. On lait, par exenq)le,
tromper pendant deu.x heures, un décalitre do blé dans une
quantité sullisante d'eau ilans laquelle on a fait préalablement
dissoudre lOO grammes de mélas.se. On en relire le blé, qu'on
laisse so ressuyer jusqu'à co c|u'il devienne gluant, et on lo
saupoudre avec UO grammes d'arsonic, puis on lo praline, bien
remué, dans un kilogr. de farine de blé. Lnsuito, avec une
cuiller, on dépose (|uel<|ues grains dans cliaipie trou, puis on
reboucho lo trou avec assez de terre pour (|uo lo gibier et
les animaux domestiques ne goûtent pas aux grains. L'ar-
senic peut être remplacé par do la strychnine. Lo commerce
vond des pAtos spéciales toute préparéos.
2' On dispose de distance on distance, dans les endroits
infestés, des vases qu'on enfonce en terre jusqu'au roi et
qu'on remplit envinm à moitié d'eau. Le rcnllemont ilu vase
doit ètro tel qu'un rongeur qui y est tombé ne puisse y
remonter gràco iila courbe ronlrante très prononcée allant du
ronOemont au col : certains pots de grès, utilisés dan.s les
campagnes pour le bourro, les olives, la choucroute, pré-
sontont celte forme, mais le vase de nuit est co qu'il y a do
mieux. Au-dessus de cliaquo vase, on établit une sorte do
pont fragile, por exenq>l<' avec deux tiges d'avoine croisée,
les épis sur le milieu du vase. I,es rats vont quérir le grain,
tombent dans l'eau, no penveièt plus ronionler, ot so noient.
'.V L'Institut Pasteur, à Paris, met ii la disposition des inté.
ressés une sorte de paie miirobienne dont les rongeurs
sont très friands ; on en fait des tartines sur du pain et on
dispose ces tartines dans les endroits lréi|nenlés par les
rongeurs. Ceux cpii en mangent tombenl malades d'une
affection mortelle qui se répand par contagion sur leurs con-
génères et détruit ainsi dos colonies entières.
Blanc des Rosiers. — /?(•/<. d M. A., A A. {Nord). — Vos
llii.-,ierr, ont ot'' fortement atla(|ués par le » blanc -. l''airo
dossoulrages répétés dès l'Instant oii les feuilles coininencenl
à parallr4\ Il n'y a plu>» rion à faire relie année.
Traitement de la tavelure; engrais pour Poiriers. —
Hi-p. à MM. II. l'viri-.s, à S. (/,<>irc-/ii/".ri(i/ii'). — I. I.rs
meillours traitements d'hiver ot d'été contre la tavelure
sont :
1' l'nbadigonnnoge ou cliaulage hivernal avec une bouillie
bordelaise très épaisse t
Sulfate do cuivre.. 10 kilos
Chaux tu kilos
l'.ou loii liln-s
Ou fait diisoiidrc! le Hulfiili' île riiivn- d'uno part, "'
éb'indre la chaux d'autre part, puis on vorse lo tout dans lo
complémonl du volume d'eau indiqué.
2' Des pulvérisations après que les fruit.s sont noués et lors-
qu'ils sont il demi-grosseur, il la bouillie bourguignonne.
Sulfate de cuivre 1 kilo
Carbonate de soude 1 kilo
liaii iw litres
Faire dissoudre séparément , verser la solution de cristaux
de sonde sur celle do sulfate de cuivre, et compléter à
100 litres d'eau. Opérer immédiatement, et losoir ii la tombée
du soleil.
Aujourd'hui, il est trop lard. Lo traitement doit ètro pré-
ventif.
II. — l'ormulcs d'engrais pour Poiriers (i> l'hectare) :
( Superpliosphule de chaux (à 150/0 d'ac.
.. y phosph.) 400 kil.
,.1'.^!^'.^ { Carbonate de potasse (à 90 OyO do po-
•''• ^""' i tusso 200 ..
( ."^ulfato de chaux 400 »
., , Sulfate d'ammoniaque V-iO '"
. ' '*. 1 Superphosphate de chaux 400 u
'°/";',''''!"'' I Chlorure do potassium 100 »
«lolmi.-, ( Sulfate do chaux 200 ..
. .Superphosphate de chaux (ù 160/0). . . 5.50 ■■
„ \ Chlorure de potassium 160 »
d ai)res 1 , .
... ' / ou bien :
Wagner 1 i>||ospi,aio ,ie potasse 2:» »
f Chlorure do potassium 40 ••
.. 1 il l'hectare :
,, v'"^ .' Scories de déphosphoral ion 2ooo x
(irandeuu J ,- - ■,„ i- i
f Kainile 000 »
d« l'Agenda / 1" Superphosphate double .VX) gr.
horticole V (ou superphosphate ordinaire) . . . 14o0 "
de ; Nitrate do soude 400 »
I... Henry '\ 2- Phosphate de potasse 570 ..
(ftm arbres 1 Chlorure do potassium llK) ••
isolés) \ Nitrate de soude 500 »
1 Superphosphate double 200 kil.
!(/ y (nu superphosphate ordinaire) . . . .550 >•
ou bien ) Chlorure do potassium 1(J0 «
(par \ 2 Phosphate de potasse 230 •>
hectare) / Chlorure de potassium l.'IO »
\ Nitrate do soude 2iX) n
Lo nitrate de soudo s'eiiiploio seul au printemps. Si lo sol
est tri'S riche on humus, on ajoute du sulfate do chaux
(plûtre) il raison do .500 gr.ii 1 kil. par pied d'arbre.
Pour iloiinor un engrais .tux arbres, on leur f.Til une
large cuvette, dans laquelle on pratique quelques trous
profonds en enfonçant des pieux; on ri'pand île IKK) à
500 gr. (l'engrais par pied, cl on recouvre par un léger
binage. Les scories et la kainile s'appliquent ii raison
de 0 à 700 grammes île cliaque par pied d'arbre, enfouis
il la bûche.
Si vous voulez vous éviter de composer voire engrais
vous-même, essayez l'engrais Polysu spécial pour
arbres fruitiers, que nous olîions en prime.
Arbres fruitiers en paniers et en pots. — llrji. >> ilirers.
— r erlaiiie inuinlitc d'arbics IriiiliiTS formés sont cul-
tivés spr'cialenieiil en paniers par les pépiniéristes, afin do
pouvoir être dcplacés on toute saison avec leurs feuilles el
leurs fruits, beaucoup mémo avec des jeunes pousses do
0"20 el 0"25 de longueur qui. ainsi, ne fanont pas; c'est assez
diro combien la préparation on est minuliouso, combien l'ali-
mcntation doit être appiopriéo ii un cube de terre forcément
limiti', comme d'autre part, combien l'arbre fruitier formé se
prèle aux transplantations à tous les Ages, combien il reprend
facilement, pousse et fruclilie abondanimenl. Les expositions
des pépiniéristes démontrent la facilité avec laquelle les
orbres fornics, même Agés de s à lo ans reprennent.
Il en est de même des arbres en pots; les Abricotiers,
Amandiers. Pêchers, Poiriers, Pommiers, (lerisiers ot Pru-
niers sont très recliorcliés des amateurs pour orangeries,
petites serres, terrasses, balcons, etc.. où ils jouissent de
la plante, de sa Heur et de son fruit, sans compter le plaisir
«t la distraction do celle culture aussi facile iju'agréablo.
No 375
l.K JAUDIN
5 Octobre 1902
CHRONIQUE
La maladie clos Ormes causée par la gaUiruquo sorail-
oUe CM passe do dfs'enir un dangor naliimal? On serait
tenté do le croire, puistiuerarchitccto-conservalour du
cliâloau et des plantations do Versailles vient d(^
s'ailrcssor au Muséum et de demander la nomination
d'une commission do savants cliargés d'étudier les
moyens de destruction ilo co riMloutalilo insecte. Los
larves ne so contentent pas do s'attaquer au feuillage
dos arbres; cette année elles poussent l'auclace jusqu'à
pénétrer dans les maisons, ;i la toniliée de la nuit, pour
achever leur métamorphose. On a dû protégi>r le seuil
des nuisons avec un badigoonnage au chlorure de
chaux (lu'il a fallu renouveler dès que le produit, sous
rindurnco iju vent, de la pluie et de la masse des
inset'Ios, l'ul perdu de son efficacité. Contre l'insecte
parfait, il n'y a guère de remède applicable avec succès.
C'est donc au.\ entomologistes qu'est laissée la lùche de
se prononcer.
«
• •
Tout ce qui touche à la germination des graines pré-
sente le plus grand intérêt. M. Poisson, assistant au
Muséum, s'est occupé récemment de cette question. Il
résidte de ses observations que si l'humidité est préju-
diciable à la conservation (lu pouvoir germinatif, elle
l'est dans des conditions extrêmement variables et se
montre plus ou moins sensible. Dans certaines graines
la germination doit s'effectuer hâtivement, c'est le cas
pour le Poirier, le Muscadier, le Cacao, \ Hewea, etc.
D'autres au contraire conservent leurs propriétés pen-
dant do longues années, en les soustrayant aux influences
tàchouses des températures extrêmes, do l'oxygène, de
la lumière, au manque do siccité de l'air. Il en est qui
germent après un long sommeil : les Céréales en sont
un exemple classique, bien que le fameux blé de momies
soit loin de jouir de l'antiquité vénérable qu'on lui avait
attribuée. Miclialet, botaniste jurassien des plus dis-
tingués, a vu naître de nombreux pieds d'un Galiinn à
la suite d'un dépôt de sable qui n'avait pas été dérangé
depuis plusieurs siècles. Quand on pratique des coupes
do bois, se développent toujours quelques plantes qui
disparaissent ile nouveau quand la foret repousse et
devient touffue : Digitales, Campanules, Lathi/ri's Xis-
solia. Boisduval a pu faire germer des graines d'un
jonc recueillies dans des fouilles pratiquées dans la Cité
et datant certainement de la période romaine. Dans la
Somme, apparaissent habituellement des germinations
d'Aulnes sur les ados de fossés quand on fait des drai-
nages de prés. Des exemples du même genre sont nom-
breux et on pourrait en citer beaucoup d'autres. Ouelle
est la cause de cette immunité des graines? elle est à
peu près inconnue et la discussion à ce sujet reste
ouverte.
• >
Le Paulownia — universellement cultivé en France —
est d'introduction relativement récente et ce n'est qu'au
plus grand dos hasards qu'elle est due. C'est au Muséum,
nous apprend encore M. Poisson, que nous en sommes
redevables. En 1835, Xeumann père reçut du Japon, un
bibelot consistant en un vase de porcelaine qui renfer-
mait des graines à lui inconnues. Son premier soin fut
do les semer et sur trois germinations obtenues, deux
ih'périrent rapidement gràec à l'atmosphère trop chaude
de la serre où on les avait maintenues. La troisième
placée en plein air, à la place encore maintenant
occupée par le doyen des Paulownias français, en bas
lies serres, fut sauvée. Cet arbre qui, à 1 mètre du sol,
présente 3"'lô do circonférence, donna ses premières
Heurs en 1842, c'est-h-dire 8 années après lo semis dos
graines. N'eumann publia In première notosurcet arbre
dans la lieviie Horticole du mois d'août 18i3, en même
temps qu'il indlcpiait la façon de lo multiplier par le
bouturage des racines et des rameaux. Il n'est pas inu-
tile de rappeler fpio le /'«»/oîc«/V/ était un liignoitia pour
Thunberg i\\ un Iiicaroillea pour Sprengel, c'est-à-dire
une liigMoniacée. L'erreur était bien excusable. Que de
gens encore confondent les deux arbres, en l'absence
lie noraison !
• •
La Parthénogenèse — c'est-à-dire la formation d'un
embryon sans qu'il y ait ou do fécondation — a été niée
chez les végi'laux après avoir été signalée chez quelques-
uns. Il parait cependant, d'après do nouvelles recherches,
qu'elle existe réellement. M. James Overton a cité une
plante des Etats-Unis, le Thaliclrum Fe/idleri, qui
donne de bonnes graines cli l'absence de tout individu
mâle. Ces graines semées se comportent de mémo. Le
Thaliclrum Fcndlerl esi donc nettement parlhénogéné-
tique; il en est de même d'une autre espèce du même
genre, le Th. 2>iirpurasce>is. Malgré tout, les cas de par-
thénogenèse souttoul-à-fait exceptionnels chez les végé-
taux supérieurs. En dehors de ceux que nous venons de
faire connaître, on ne peut guère signaler qu'une Com-
posée européenne VAntennaria alpiiia étudiée par
MM. KerneretJucl et plusieurs espèces d'Alchemilles.
M. Murbeek qui s'est ocoipé de ces i)lantes, a remarqué
qu'elles ne produisaient pas du toul do pollen ou Ijien
que ce dernier no possède aucun pouvoir fécondant.
Alchemillos, Thaliclrum et Antennaria telles sont
les trois formes végétales qui présentent seules la par-
thénogenèse véritalile qu'il ne faut pas confondre avec
l'apogamie connue dans un assez grand nombre de
plantes. M. Overton conclut de ses observations que la
parthogénèse est peut-être beaucoup plus fréquente
qu'cm pourrait le croire.
*
* »
Jusqu'ici rAbsinllie passait — à tort ou à raison —
pour le grand abrutisseur national. La Commission de
l'alcoolisme à l'Académie do médecine va plus loin
encore : elle vient do décréter que les Amers et le Ver-
mouth étaient encore infiniment plus nuisibles. En
Imvant du Vermouth, on absorbe trois sortes de poi-
sons : un épileptisant, un convulsivant et un tétanisant.
Et ce n'est pas tout : les liqueurs de damos sont dange-
reuses quand on en prend régulièrement et parmi elles
la liqueur de noyau li('nt la tète. La Chartreuse, la Béné-
dictine, la Trappistine, lo Kummel, le Vespétro, le
Raspail etc., n'ont pas trouvé grâce aux yeux de mes-
sieurs les Coiiiniissaires. L'Anisetto elle-même est
proscrite et la maison Marie Brizard n'a qu'à bien se
tenir!
• •
Le Cèdre rouge, avec le bois duquel on fabrique les
crayons, diminue rapidement aux Etats-Unis, malgré
sa dispersion sous les climats les plus divers. La Flo-
ride, à elle seule, fournissait jusqu'à ce jour, les trois-
quarts des Juiiiperus virginiana et barbadensis con-
sommés dans le monde entier. La maison Faber en a
créé une forêt en Allemagne pour ne plus les faire venir
d'Amérique. 1mi pri'senco de la facilité de culture du
Genévrier de Virginie et de la rapidité de sa croissance
dans une grande partie do la Franco, l'e.xemple donné
par les industriels allemands serait peut-être bon à
suivre.
P. Hariot.
290
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Les Sociétés d'horticulture et les recouvrements
postaux. — Les remarquos que nous iivuns (ailes sur
les rccouvreiiicnis piistaux (1) nous onl valu une lellre
du président d'une sociùlé horlicolo importante, qui
nous demande si, par sociiHés « d'intérêt pt-néral » il
faut entendre les sociétés « d'utilité putjlique ». Evi-
demment non. Les sociétés reconiities connue etablisxe-
ments d'utilité publique sont régies |iar la loi du
10 juillet 18.j<3, par le décret du 11 juillet lH5i; et par les
articles 32 et3;{ de la lui du i'' avril 1S98. Ces sociétés, en
échange d'oliligations qu'elles doivent remplir envers
l'Etat, jouissent d'un certain nombre d'avantages tels
que : posséder et ac(iuérir, vendre et échanger des
imineuliles (1). Naturellement, lorsqu'une société
demande à être recimnue d'utilité publique, elle doit
pouvoir démontrer au Ministre de l'Iiilerieur que son
but est d'un intérêt sudisammcnt général et que son
organisation est suflisamnu'nt importante et fructueuse
pour justifier le décret qu'elle sollicite. Mais cela ne
veut pas dire (|u'en dehors des sociétés ayant ainsi
acquis un l'araelère officiel, il n'y en ait |)as d'autres
d'un intérêt aussi général (|ue celles-là. Il n'existe pas.
d'ailleurs, en législation, de catégories autres que :
1" les sociétés libres; 2° les soc-iétés dont les statuts
sont approuvés; 3° les sociétés d'utiliti' publique. Ainsi
donc taxer une société quelconque d'être « d'intérêt
général » est une simple affaire d'appréciation.
M. le sous-secrélairc d'Etal aux Postes et Télégra-
phes considérera, nous n'en douions pas, les sociétés
d'hurticultiiro comme étant d'un intérêt assez général
pour jouir de l'exonération do la clause qui limite à
cinq les valeurs d'un même envni. Ces sociétés, en
effet, contribuent, pour une large part, au progrès d'une
branche intéressante de l'agriculture.
Ecole coloniale d'Agriculture de Tunis. —
Viennent d'être admis à ri'Icole (^olimialc d'Agiiculliire
de 'l'unis à la suite ilu dernier concours :
.\I\t. Lacroix (.Mpuillio-ot-Muselle), Houppcrl(Seine). r.iiii-
glado (Soino). Wober (Soino-ct-Oiso), de Chalus (I-'inistére),
Hamel (Seine), Duport (Seine), Clornionl, (Snrtne-el-l,oiro).
Tliibault (Gtier), Viillord (Ornn), l'Ioquenol (Soinc-el-disp).
Dubois (Lniro-InfiTipiirc), Milloii (Hoiichos-du-Hlinno), Abdor-
rozak Sebbagli (Tunisie), Lépinny (Tunisie). Béry Jiini).
Bruneaux (Seine), Ctirislian(Vnr), Reynaml (Loire), Andrieiix
(Loire), Marie (Seine), Hnymond (Alpes-Maritimes), Mo^'iicz
(Soine-cl-()isc). Lnndrin (Seine), (Jucnardel (.Marno), Banilry
(Seine), do Ui>ny (Seine), Miiiard (.Seine), Noël (( »lse), Beilel
(Seine), .Martin (Alger), Vassal (Var).
L'Ecole reçoit en nombre illimité, dos auditeurs
libres qui sont admis à suivre les mêmes cours et Ira-
vaux pr.itiquos que les élèves.
Ecole supérieure d'agriculture d'Angers. — La
rentrée ii cotte ICcole aura lieu le à novembre prochain.
Dès maintenant, demander les conditions d'admission
au directeur do l'Ecole (.'1, rue Habelais), à Angers.
Cette année, pour les jeunes gens qui veulent obtenir
la dispense do deux ans de service militaire, on com-
mencera la préparation des certilicals de chimie
agricole, botanique agricole el zoologie agricole, en vue
de la licence e-i-scieines assun'e par ces trois i-erlilic.ils.
L'horticulture aux Concours régionaux agricoles.
— Au concour» régional do Cliambéry, un nombre
(I) f ' ' - n- X\. p. ï-l.
('.') I - <rinjrtiiiilliir<' piMirmienl rcuintiUor miiivriil nvrp
fniil !■ iiiijut det .{tâoriations affrirnUg, \inr \. Cuytinnt\ t*n
vi'iilii n In Liliroiri)' liurUcuIr, 8t bi$ nio do <ireiiollc, l'ariit, au
prix do ï (r. "O franco.
im|porlant de récompenses onl été décernées à l'horti-
culture :
l'nulidtsili- VliorticuUiirc cl dt- l'arlxiriculluiv. — .Médaille
d'or, .M. Biiichel, au.x .Marches (Savoie); médailles d'argent
grand module, M. U>iay (l''crdinand). à Cliambéry ; M. Mab-
boux (lianiel). à Cliambéry; médailles d'argent. .M. Pélraz
(I-'ranoisi|ue), à Cliambéry, .M. .Molin (Charles), place Belle-
cour, n' 8, à Lyon; médailles de bronze, .M. Combaz. a Cliam-
béry; .M. Pilaval (Joon), « Saint-Cenis-Terro-noiro (Loire).
Prniliiils iiiaraifliers. — .Médailles d'or, M. Doniengct (Fran-
çois), à Cliambéry; .MM. Vilmorin-.Viidrieux et C", à Poris ;
médailles d'argent granil module. .M. .Molin (Charles), à Lyon;
M. Perroiid (Joseph), à Cliambéry; médaille de bronze,
M. .Vcliaiil (Jiisopli), à Treigneux, par Ilaulerive (iJréme).
Produits fiircsliers. — Médaille d'or, .M. Pétraz (l-'ran-
cisi|ueh médailles do bronze, .M. Bollon (Hennit), à Cognin
(Savoie i; M. Voiron lils, boulevard delà Culoiine, 11. à Cliam-
béry : .M. Decroiix (Henri), à Bassons (Savoie).
Au concours de Gap, les récompenses suivantes onl
été décernées :
Ifiirlii'iilliirc. — Prime d honneur. Objet d'art et 500 fr.,
-M. .\lbert .Magallon, à Tallanl. — .Médailles do bronze el 000 fr.,
.M. l''ldéle Vé/.ian. à t'iap; — cl .")0o fr., M. Joai'liJHi Hoslan, a
Cliàleauroiix; et loO fr., .M. Pidèle Ferriéro, à Laragne.
Afhiirii-tiltiire. — Piimo d'honneur. Objet d'art et .'(00 fr.,
M. Jean-Haplisle Martin, k Cap. — Médailles do bnmzo et
:i,">0 (r., M. l-'rani.ois Heynaud, à Cap; — otiiXl fr., .M. Eugéne-
Antoino Pellegrin. à Ribiers; — el loO fr., M. .Marins Chnn-
loporilrix. à Kmbrun: — el ÔO fr., M. Jose|ih Lalil,à Hibiers.
Au concours deToul :
Grand dipléino do médaille d'or, pour leur exposition lior-
ticdlo : .M.\l. Louis l^imon, fn-rcs. à Bruyères Ic-Châlcl. —
.Médaille de brunzo. pour ses produits maraiiliers ; M. Léon
Cuillère, à Punl-ii-.Mousson. — Diplôme el médaille de ver-
meil, pour cépages américains greffes : .M.M. V,. Salomon et
fils, Il Tliomery (Seine-et-Marne). — Rappel do médaille d'or,
.M. Vulenliii. Iiorticiilleur-pépiniéristo, à l''resnes-en-\\'oévre.
Exposition annoncée. — La Société d'horticulture
de laSeine-lnféricure tiendra à l'hêfel de ville de Rouen
du •") au '.• novembre l'.i82, une exposition générale
des produits de l'Iiorliculture, et des produits indus-
triels qui s'y rattache. Adresser les dem;iiides d'ad-
mission au Président de la Société 10. rue Saint-Lô, à
Rouen, avant lo 2"> octobre, terme de rigueur.
Nos blés menacés. — Sous ce titre, un collaborateur
du Mai/asi/i jiitiurexque. M. Jouisse, jette un criiTalarine
que nous croyons amplement justifié.
Dopuis ([uolquo temps, dans quelques communes
de la Sologne, cl notamment à Sanibin (Loir-el-Cher),
on remarquait que le Ble était mange en herbe, et des
contestations s'élevèrent entre fermiers a propos de ces
dégâts, prétendus cau.sés par les lapins. Mais les bat-
tues prouvèrent qu'il (allait chercher ailleurs la cause
des dégâts, et l'on finit par découvrir que le Blé était
rongé par une larve, assez semblable au ver des fruits,
et, chose bizarre, on commençant toujours |)ar le haut
de la feuillet pour descendre jusqu'au collet, où elle so
dissimule en se transformant en nymiihe el en donnant
ensuite naissance à un nouvel insecte. Celle dangereuse
bestiole est un diptère de la famille des Némocèrcs,
tribu lies Tipules culiciformes. Les chrysalides sont
tout au plus grosses comme un charançon. Le Magnsiii
/'(f^on-M/f/c publie, d'ailleurs aussi. le dessin des larves,
de l'insecte parfait, mâle el (emelli>, el d'une touffe do
nié rongé. On a remarqué que les terres qui reçoivent
du fumier pailleux sont plus frappées que les autres.
Colles qui reçoivent dos engrais chimiques le sont
moins.
Il va falloir prendre des mesures prophylactiques
sérieuses pour enrayer cette invasion. M. Jouisse eroit
qu'il (audrait stériliser les (umiers a l'eau bouillante et
LE JARDIN
291
arrosor lo sol avec une solulicm, :i uti ^our cent, ilo
crésyl, do créolinc, ou do produils similaires.
On reste effrayé à la pensée qu'il faudrait, si le mal se
propageait, arroser ainsi les quatre cinquièmes du sol
français. lit pourtant, il faut sauver le pain!
Les Roses briardes aux Halles de Paris. — Les
rosiérislos do la ISrie sont mécontents clés passe-droits
qui so sont proiluits celle année, au sujet des places
qu'ils occupent aux Halles iiour la vente journalière
des Roses coupées. L'administration a élaWi un soi-
disant tour, i)Our que les mêmes vendeurs n'occupent
pas toujours le premier rang.
Or, les nisiéristes briards prétendent, non sans appa-
rence do raison, que la place doit appartenir au premier
occupant. Le placement dos paniers do Roses pouvant
se faire dès l'iiuvcrture des Halles, c'est-à-dire à
Il heures du soir, il y a lieu d'être étonné qu'on n'au-
torise pas les porteurs de paniers qui arrivent les pre-
miers à se placer tout do suite.
Le Syndicat des rosiérislrs briards s'est ri'iini a cet
elïet, et a fait portera M. le Préfet de police une [ilainlc
motivée.
L'importation des fruits en Allemagne. — L'Alle-
magne consomme beaucoup de fruits; mais, comme
le pays est loin d'en produire assez, il est obligé d'en
introduire de grandes quantités de l'étranger.
Ainsi, lisons-nous dans la feuille d'Informations du
Ministère de l'Agriculture, l'importation a représenté
en valeur, pour 1901 : G2 millions 1/2 de francs; pour
1900 : 60 millions de francs; pour 1899 : 7.5 millions do
francs.
V,i\ l'JUl, celte importation s'c>t décomposée de la
manière suivante :
Pntiiines frairlics. — Importatinn totale, l(i,2i7,0UO iiiarliS
provenant principaloraent d'Italie pour 2,IG1,000 marks, et
il'.Viitriilio-Hongrio pour 0.703.000 marks.
Piiirrs l'raicitcs. — Importation totale. 4,620.000 marks, pro-
venant principalement do Belgiciuo pour 607,000 marks, et
d'AutricIie-HoTigrio pour 1,71.'J,000 marks.
Fii'itssi'xlics^coupi's, vafioriscs, sales. — Importaticjn totale
20,0'.ll,000 marks, provenant principalement do Franco pour
2,:!<;i,000 marks, irAutriclie-Hongrle pour 4.100,000 marks, do
Serbie pour 3.9U'h000 marks, et des Etats Unis do lAinc ricpio
du Nord pour S,731,000 marks.
Si l'on considère l'énorme production en fruits de
l'ouest et du sud de la France, c'est là un état de
choses plutôt fâcheux et auquel nos cultivateurs pour-
raient remédier en s'associant pour la vente des fruits
et en faisant des offres par wagons à l'Allemagne.
En ce qui concerne les fruits séclu s, la part de la
France est plus considérable ; mais il est permis do
croire qu'elle pourrait l'èlro davantage. Ouanl aux
Etats-Unis qui, il y a quelques années, n'étaient pas
exportateurs do fruits, on voit quelle place énorme ils
occupent aujourd'hui.
Déficit des récoltes en Allemagne. — La siluaiion
générale des récolles eu -Mlemague est mauvaise,
d'après les renseignements publiés par les Feuilles
d' ht formai ioi/s du Ministère de l'Agriculture. Les pré-
visions sont très mauvaises pour les Pommes de terre
et pour les Betteraves, et on évalue la diminution de
récolte à 12 ou 1.5 0/0 de la moyenne.
La récolte des Amandes en Tunisie. — On l' value à
environ IT.'i.UUii kilo-r. d'Amandes, la récolte de 1902
dans la régence de Tunis. Un tiers de ce chilire est
absorbé par la consommation locale, tant à l'état vert
qu'a l'état sec; à noter également que bon nombre de
producteurs vendent d'avance leur récolte pendante; ce
n'est donc guèro que la moitié du stock signalé
ci-dessus que l'on peut considérer comme artuelleinenl
disponible. '
Los principaux centres producteurs sont : Sfax, qui
outre dansccM-hiffre pour 131)000 kllugrammes; Rizerie,
pour 21.000 et Sousse pour lO.O(M).
A Tunis, pour les alTaires de quelque importance, on
peut estimer a 1.5 francs les 1(0 kilogr. la valeur com-
merciale moyenne des Amandes vertes, colle des
Amandes sèches est sensiblement quatre fois supé-
rieure. Les Amandes décortiquées valent 205 francs les
l(iO kilogr. Le stock existant de la récolte précédente est
insigniliant; il peut être l'valué à -^.OiH) kilogr. environ.
Plantation automnale des Pommes de terre. —
Plusieurs journaux agricoles et horticoles ont publié' en
ces derniers temps, des articles assez sensationnels sur
la i)lanlation automualo des Pommes do terre. Les
tubercules doivent dater de l'année précédente; ils sont
stratifiés pendant tout lo printenqis et l'été qui sui-
vent, dans du poussier de charbon de terre, et égermés
de temps en temps. On opère la plantation en août-sep-
tembre; lorsqu'arrivont les froids, on butte et on recouvio
do paille, de litière, d'herbes ou de feuilles sèches. La
lécolte se fait do novembre à février. C'est ce qui se
\(ratiquc sur le littoral méditerranéen, mais on veut le
faire faire aussi dans le centre et sous le climat de
Paris.
Or, cette proposition n'est pas nouvelle. Xous nous
&0L1-. inons qu'il y a vingt-cinq ans, un nommé Telliez,
des environs do Palaiseau, voulut lancer la « Pomme
de terre d'hiver. » 11 fit des plaritations comme il est
indiqué plus haut; mais, en outre, il plaçait une poignée
de fumier dans lo trou en plantant et posait le tubercule
dessus, 11 fit imprimer une brochure. L'affaire fit du
bruit. La Presse s'en saisit. Des journalistes allèrent
même voir cette culture de Pommes do terre. Puis, un
beau matin, en plein, hiver, tout gela, et la Pomme de
terre d'hiver « tomba dans l'eau » au dégel suivant.
Mémento des Expositions
Alger, 14-15 et 10 novembre. Exposition de fleurs, fruits,
légumes, plantes industrielles.
Amiens, H) octobre. Congrès pomologiquo.
Angers. 7-16 novembre. 7"' Congres de la Société française
lies Chrysanthémisles et exposition de Chrysanthèmes.
Anvers. — Du .S au 10 novembre 1902, concours interna-
lional de Chrysanthèmes.
Armentières, 9-10 novembre. Exposition do Chrysanthèmes,
il» fiinls et légumes.
Eoiilogne-sur-Seine, du 20 au 24 sept. Exposition générale.
Coutances, 1.5-17 novembre. Exp. do Chrysanthèmes et fruits.
Elbcuf. 8-11 novembre. Exposition de Chrysanthèmes,
Langres, du 25 au 27 octobre. Exposition gLnérale.
Lille, Exposition horticole iidernatlonalo. Dernier concours
leniporairo: du 20 au 2() septembre.
Lille, Exposition de Chrysanthèmes, plantes ornementales.
Heurs, fruits et légumes de saison. Palais Pamcau. du 14 au
18 novembre.
Pan, du 20 sept, au 20 oct. Congrès pomologiquo de la
Sociêti'' pomelogique do Erance (fruits de table) et de l'As-
sociation française pomologiquo (fruits à cidre) ; Exposition
internationale d'horticulture.
Petites nouvelles
D'après llndid Uulibcr II'(iî7</, un succédané du caoutchouc
aurait été extrait du pétrole, au Texas. Une compagnie s'est
constituée à Heaumont (Te.xas) pour la production d'un
caoutchouc durci. M. Swope qui patronne cotte nouvelle
invention, n'a pas encore fourni tous les renseignements sur
cette invention.
Lo Conseil d'administration do la Société d'agriculture do
292
LE JARDIN
1 arrondissomonl do l'illiiviors a émis, ilans sa séance du
yi niai, lo Vd'U : Uu"i"i>> prime dencouranoraont do 'M francs
par liccturo soit accordée annuellement par l'Etal aux culti-
vateurs do safran.
Nécrologie. — I.un dos plus anciens chrysantliéniistes
du iinnl iii< la franco. .\I. Jides Lofebvre, vient do mourir à
lïigo do .sO ans. Un l'appoluit faaiilioron'.ent ■• lo pi-re Cliry-
santlioMie •■; il présida la Société des Clirysantliérnistes du
nord do la l-'ranco <le l.sîii ii 1900, avec autant do bons sons
et do tact que d'affaliilité. .Sa collection do Clirysantliènies
avait été couimcncûo en lsl3.
Revue des publications
Let tirs contre la grêle. — Nous avons lu, dans la plu-
part ilos publications lio la Muurgojrno, du Maçonnais et du
Uoaujolais. que les tirs lontro la grélo s'étaient en général
montrés ollicacos cette année.
Dans diverses revues, certains articles sont favorables à
l'emploi des fusées du D' Vidal, de préférence à celui dos
canons, alors que, dans d'autres, on reste partisan de ces
canons. Au Congrès do Grat/. (Autriche) qui s'est tenu cotte
année, les délégués comptaient un grand nombre de person-
nalités scientifiques. Los adversaires des tirs loniptaionl sur
leur interventicn pour faire échouer les divers systèmes pré-
conisés, et méiue l'idée. Il non a rien été. Toutefois, le Con-
grès s'est refusé à émettre un avis définitif dans aucun sens,
et a indiqué seulement les conditions dans lesquelles d ^vrortt
s'efferluer les tirs au canon pour qu'il soit possible île so
rendre compte de leur réelle eflicacité :
^^ Les canons doivent avoir une trumbo haute de 4 imires
et recevoir une charjie de ISO grammes de poudre do mine, à
laquollo on peut substituer do la poudre de tir de grain
moyon; — 2' La suporlicio du champ d'épreuve no iloit pas
être inférieure à 3.000 hectares ; — :(• La distance onlro
les canons ne devra pas 4Hre de plus de t'iixi à 1,000 mètres,
suivant les diCférences de région et do localité; — 4" Les
observations relatives au.x effets îles tirs contre tous les
orages devront être faites avec le pins do soin possible.
Il reste acr|uis, en outre, que les petits canons de 2 mètres
sont insuflisants [lour produire un effet utile.
Un nouveau Caféier. — Dans le Tfo/tcnp/htnzir, le
II' Walter Itusse ilis-ril une nouvelle espèce de Caféier,
découverte dans l'Alriciuo orientale allemande, le Cuf/'ia
.Schumanr.itina, qu'il dédie au D' .Schuniaiin, La description
est reproduite on fran<;ais dans la Hcvkc des Cullnres culo-
nulles. L'espèce so différencie du Co//ea arabica, mm seule-
mont par son port, mais encore parce (jue le Caféier d'Arabie
possède (les feuilles plus épaisses, a nervures latérales plus
nombreuses, qu'il est ]>\\i> llorifèro, qu'il porto de plus gros
fruits et possède de plus longues graines (|ue le Coffea
Scliumanniaiia.
Lo Coffca Schumanniana est la troisième espèce do Caféier
sauvage découverte jusqu'à co jour dans l'.Mrique orientale
allemando. Outre le Cof/'ea arabica dont la variété stulilinannii
Warli. fournil le " Calé de Itukoba ••, il faut encore riter lo
Cii//ca /.angucbariœ Lour. qui a été signah' dans lUsaramo,
olcela sans préjudice îles différentes espèces du .Mozanibiijuo
portugais, parmi lesquelles lo Ciifp-a Ibo, Froehner, (jui
Inurnit le Calé •• Ibo • .
il reste ù délerininer si cette nouvelle espèce de Caféier 80
prête à la cultun- ol si elln p'Mit donner un produit utilisable.
Un nouvel hybride de greffe. — La licvue vitirolc de
t'rjnclii -Cviiilr cl lie lUmriiinjDe enregistre la production
d'une variation obtonui- par le greffage chez un de ses cor-
respondants,
lin iH'^i, .M. Salins avait greffé un pied d'/«nM/c- avoc du
J'iiuLsanl; la .soudure o.it Ires visible et parfaite h un riieiro
du 8iil. Il y a trois ans, partit de dessus le greffnn. a vingt
centimètres du pnint di- greffago, un leil que .M. ."salins tailla
on vue lie ruiK'iiveler la bramlie priniitivi>; ce fut sur ce
rameau (pi'il établit sa taille en I'.ni;'; mais au débnurri'inent,
.M. Salins "«• rernnniil /ilus mou fciiilluyc habituel. (Test un
cxomplo merveilleux du I inlluonce du sujet sur le greffon.
car c'est bien do dessus le greffon de Poiihard à vingt cen-
timètres au-dessus du point de greffage ((u'est parti co
rameau nouveau, dont tous les sarments portent quatre ou
cinq vrilles continues avec des feuilles à tomfn^urii aranéeux,
deux caractères do T". Labrnsca absolument absents chez lo
l'diiUartl. Les sèves des doux variétés mises en contact par
la greffe ont donné naissance à une cellule nouvelle, qui a
produit un rameau qui so perpétuera par voie végétative
comme un hybride sexuel.
V Isabelle de l'oligny, lo Néllier do Rronvaux seront la
démonstration de la coalescenco des cellules végétatives, et
do la valeur de la théorie do M. L. Daniel, do la variation
dans la ^-rrff.'.
La végétation horticole au Laos, — Lo Laos, province du
Haut-'l'onkin. est fertile en plantes cultivées dont la nature
permet do supposer que cotte contrée pourrait être utilement
exploitée à l'européenne. La Géographie médicale ([u'édite la
lieiue hulo-chinoise nous apprend «pion y rencontre des
cultures de .Mel.)n. Potiron, Pastèi|ue, Igname, Navet, Pois,
Haricots, Piment. Ail, Ognon, Oscille, l'ourpier. Patate,
Ananas. Kn plantes industrielles, so rencontrent lo Bicin,
l'Arachide, la Sésame, le .Mûrier, le Cachou, le Tabac, etc.
Comme fleurs, on trouve lo Nénuphar, les Roses trémières,
lo Laurier-Hiise, les Acacias, les Hibiscus, plusieurs Uosiers
intéressants et dos Orchidées en abondance. lOtcela indépen-
damment (l'une foule d'essences à peino exploitées, que
recèlent les forêts du pays.
,Ay\/v\.
BIBLIOGRAPHIE
M. Potrat, ex-professeur technique de l'Ecole Lcpoloticr
de .Sainl-l'argeau, ancien jardinier-chef do S. A. le Prince
Murât, vient do présenter en un ouvrage il'uno haute valeur
pratique, la plus considérable ipiantité do notions de eulturo
potagère qu'il soit actuellement possible do réunir. Dans ce
Traité de Culture Potagère de Primeurs et de Plein air (1), sont
ciimpris, lorniaiit une Premii re juiilie : les i>réceples géné-
raux lie culUire potagère, une grande quantité de renseigne-
ments de détail sur le sol, les engrais et les amondoinonts,
avec dos consiilérations •• terre à terre ■• (jui no .se trouvent
pasordinaireinenl dans les traités de ce genre. Les conditions
détaillées <le l'établissement d'un bon potager, la valeur res-
poclivo dos engrais d'utilisation courante, sont notannnonl
traitées à fond. On y lira aussi des éludes approfondies sur
les paillis, les couches, l'arrusago et son matériel, les prin-
cipes généraux do la culture de primeurs avoi' l'élude du
matériel nécessaire, .Mais c'est dans la deuxième partie, do
beaucoup la plus considérable, et qui a traita toutes les cul-
tures s|iéciales, (|ue tout le monde, y compris les pratii-iens,
pourra recueillir d'utiles enseignements. Ainsi, pour cha<|uo
sorte de légiiines, l'auteur u envisagé successivement la rul-
luro do primeurs proprement dite, la culture simpleiiiont
hûtée, la culture maraîchère sous verre et de plein air, lacul-
lure de pleine terre au jardin, et onlin,locas écln-anl, la cul-
ture on granil. Tous ces genres d'exploitation sont présentés
on détail, avec lnuto lour évolution, et accompagnés do
nombreuses ligures.
.N'eus no sauriens trop signaler les détails relatifs aux cul-
tures ilo primeurs, cor nous no pensons pas «pie lo fon;ago
des légumes ait jamais lait l'objet d'un enseignement sem-
blable. Tout 10 qui concerne les moyens do tirer le meilleur
rapport de cha(|uo sorte de légume est indiqué. N'oublions
pas non plus la manière de choisir, de traiter cl de récoller
les porte-graines, ni les différents modes de conservation
des légunii>8.
lOn accordant ainsi la proinière place aux préoccupations
cultiirales, l'autour a certainement assuré le succès do son
ouvrage. C'est ce qui nous a permis île prétendre que co
livre apporte un élément nouveau o l'enseignement hnrticolo,
et il'i'ii recnmmander la possession a toutes les personnes qui
s'occupent de culture potagère ù quelque degré et en quelque
genre que co soil. A. M.
Il) I vol. Inl!' fort, lie SiStpaRrii, «ver ÏKl liKurc» dann lo leilc;
Lihrnlrii' liiiriici>li>. H hit, nu- >le Grenelle, l'nrl». "•. Urocbc : 7fr.;
rvani-o ; " fr :■». UcUé ; S fr. :*); franro : M Ir.lU,
LE JAilDIN
293
Sujets japonais en Davallia bullata
N'utro (>xcolli'iit ami rt conospcinilaiit a Yokohama,
M. Tlii'O I''.ckanll, a eu l'anialiiliU'^ do lums ailrcssor, il
y a qii('l(Hi(i tomps, îles pliolofirapliios de quelques
euridsili'S véj,'iHalcs uoniinc^es au .lapon Shhiohii i/o
tamma el des reiisoi^;tieiiioiits les coneornant.
Ou sait que l'iiTiaginaliou dos Japonais so comiilail à
dresser des arrangements de ce genre qui sont pour
eux autre chose que des olijcls d'aniusenieut. Ils les
aiment parce qu'à leurs yeux ils représentent un jiou de
cette naluro à laquelle ils sont attachés par les liens
sacres : l'hisloiro, les ani'icnnos mœurs, et indirecte-
ment, par leur culte religieux. Depuis longtemps ils en
font un (irneinent favori des auberges, des boutiques et
des habitations. Les premiers voyageurs les ont admi-
rés, ol quelques-uns en ont rapporti's en Europe cl sur-
tout en Anii'rique, comme curiosité japonaise.
Car c'est véritablement une curiosité que c(>s boules,
cercles ou ViJ.n-
rincs, représen-
tant des ani-
maux et do
préféronco des
singes, des gre-
nouilles, des oi-
seaux, des che-
vaux, ou bien
encore do peti-
tes construc-
tions : temples,
maisons, lettres
et enseignes de
boutiques, ou
des sujets di-
vers : vases, bi-
cyclettes, vélii-
cules, etc. Les
singes ont de 50
à60 centimètres
do haut et les
grenouilles 2.J a
HO.
Il ne faut pas
oubliernonplus
que les Japonais
sont dos imita-
teurs fort habi-
les; c'est même là le trait caractéristique de leur na-
tion. Ils ont pour ambition de reproduire, ce qui leur
en semble digne, aussi bien à l'aide de matériaux
inertes qu'avec des plantes. Leurs aspirations, leurs
goûts sont tellement difféi-enls des nôtres qu'il est fort
diflicile de juger sainement ce qu'ils sont, puisque l'es-
théliciue de leurs arrangements est totalement diffé-
rente de ce que nous concevons, et qu'ils procèdent dif-
féremment.
Acluellemenldesmilliersde «ShinoLu notamma» sont
confectionnés spécialement pour l'exportation. Ils sont
fort goûtés en Amérique, et la maison Louis Bœhmer
en expédie chaque année des quantités considérables,
au point que l'on craint que les forêts aux environs des
grandes villes se trouvent totalement démunies de la
Fougère utilisée pour cotte confection. On en a aussi
importé do nombreuses pièces en Allemagne, oii ils
sendjlent rencontrer assez de faveur.
Ces arrangements trouveront-ils quelques amateurs
eu Franco? c'est ce que nous ne saurions affirmer. Mais
nous pouvons ajouter que quelques importations en ont
iHé faites. On a pu voir, en elTet, ;i la dernière exposi-
tion d'IIortiiMilInre d(> Taris, des singes qui se l)nlan-
raiont au bout d'invisibles llls de fer. parmi les plantes
exposées par M. Sallier, et fpii étaient si bien imités
(|u'ils iiilriguaicnl la plupart dos visiteurs.
Los objets les plus simples qui sont coiifeclionnés
ainsi sont des ballons, ou grosses boules, comme ceux
que l'on voit souvent en sus|)ension dans les serres
européennes, faits d'une ou de plusieurs autres espèces
do Davallia.
Par contre, noire gravure (fig. lfi'3) moniro une série
d'objets de formes plus compliqn('cs et i)lus bizarres
les unes que les autres. (l'est d'abord umi enseigne :
celle do la maison Louis Iîii;hmcr; puis, au dessous, des
figurines diverses : singes cl oiseaux et môme l'imita-
tion d'un temple.
Les rhizomes de Davallia hullaln cjui alteignonl 1"'50
dans les forêts japonaises rampent sur le sol (coniinc
ibiiis nos boi-i indigènes lo Polypole vulgaire, avec
Fig. 163- — ^ojei& dticr& e,i DiU'aU'a buUaLa.
Enseigne de la maison Boehmer, temple, oiseaux, singes, etc.)
cette différence que ce dernier a de 1res courts rhizo-
mes) et s'enroulent autour des troncs il'arbres. En sep-
tembre-octobre, celte Fougère entre dans sa période do
repos et perd ses feuilles; c'est alors que ses longs rhi-
zomes sont recueillis. Ceux-ci en so fanant deviennent
souples et se prêtent à toutes les fantaisies.
Pour constituer ces objets, les Japonais façonnent des
formes variées, à l'aide de fil de fer, do fil do laiton et de
rameaux de bambou, qu'ils entourent d'un liourrelet de
sphagnum; les jambes sont formées de (ils de fer termi-
nés par des crochets (jui servent à les susprendre.
Les rhizomes sont alors fixés, les uns près des autres,
à l'aide de ficelles préparées avec des fibres de Palmier
qui ont l'avantage de ne pas pourrir avant trois ou qua-
tre ans. A partir d'octobre commencercxpédiliondeces
objets, qui peuvent subir un très long voyage sans
aucun inconvénient, car, à l'état sec, les rhizomes de
Davallia peuvent se conserver de six à huit mois.
Lors(pie les rhiznmes sont dans cet état, ces (dijels sont
très légers et ne comportent pas des frais onéreux d'ex
:."J4
LE JAIUJIN
|)t'dition. CVsl jicul-t-trc un pfii la cause do ce quo los
Amt-ricains on fonl un ^.'ranil coninierco.
D'avril à mai les Fon^.-èros entrent ilo nouveau en
véptUatiiui el il n'y a qu'à liassiner jdurnellenn'nt rlii-
ziinies cl mousse pour olitenir une très jolie venlure.
L'hiver on les laisse <lo nouveau reposer en espaçant
les arrosages et même en les supprimant pendant (|uel-
qucs jours.
J'ai encore vu do ces « Shinoliu no tamnia » dans le
jardin japonais d'un amateur à Boulopne-sur-Seine,
mais qui étaient confectionnés surplace. Le jardinier,
japonais également, se faisait expédier les rhizomes que
l'on emballait dans une simple caisse, quelque temps
après leur récolte, et qui arrivaient liien à l'état sec. Il
fa(.-o- liait alors îles carcasses représentant des liicy-
cletles, oiseaux, etc., en 111 de fer entouré de liourrelels
de mousse, ou Idon encore d'autres objets : châteaux,
voiturettes à l'aide de plancheltcs et de sphaj.'iuim sur
lesquels il fixait, avec des fibres d'Agave, des rhizomes
de Darallia.
Tout cela était véritablement eurii'ux lors de la végé-
tation de ces Fougères; j'ai vu notamment une bicyclette
ainsi confectionnée, qui était un modèle de patience.
Il est bon d'ajouter que le sphagnum se décomposant
.lu bout do quelques années, il convient de le reclianger
et, pour cela, de déplacer les rhizomes puis de les
arranger de nouveau.
Il ne faut compter aussi obtenir un bon effet avec les
importations qu'a partir de la seconde année, car ces
l-'ougèn-s donnent peu de feuilles la première année.
1,'liivernage de ces sujets en l-'ougères doit se faire de
préfi-renee en serre froide, les DuvaUiu suiiporlant
inûine assez facilement de petites gelées; mais il con-
vient alors de les arroser modérément. C'est iissez dire
qu'ils se comportcnl bien ilans les entrées éclairées,
dans les vér.inJas où l'on peut susprendre ces « singes
verls » au grand étonnement des visiteurs.
Avec les arbres nains, voilà de quoi satisfaire les
personnes qui aiment les choses curieuses ou bi/.arres.
-Kliibut .M.vumi.nk.
-f-«r5i-rfi»-»c^»»~
Culture et emploi des Abronias
Ce petit genre «le planle.s, de la famille des Nycta-
ginées. qu'on ne rencontre guère que dans les jardins
botaniques, mérite cependant de prendre place dans
tous les jardins. V.n effet, on ne peut guère s'expliquer
comment les Abronias sont si peu répandus, car ils
font partie des plantes que l'on admire dès qu'on en
voit une plantation dans un jardin, l'^n outre, ce sont des
plantes rustiques prospérant même dans les endroits
arides. C'est même dans ces conditions qu'elles sont
ravissantes, car, ce qu'elles redoutent, ce sont les terres
fortes et humides.
Les Abronias sont des plantes très ornementales ]iar
leurs Heurs au coloris brillant, et qui fonl ressembler
do loin à des Verveines; aussi les .\nglais les appel-
lent-ils Sniiil Vcrbeiiii Verveines clos Sables).
On emploie les .Vbronias pour garnir les rocailles, ou
comme plantes grimpantes pour l'ornementation des
balcons et des fenêtres, associés aux (Japucines, aux
C.iibéa», aux Haricots d'Rspagne, etc; on les emploie
égah<mont comme les Verveines, soit en corbeilles, soit
eti borilure des massifs, pourvu (|U(- l'exposition soit
bien ensoleillée et lo sol léger, sableux.
Le genre Ahroiila comprend une dizaine d'espèces,
vivaces en serre ou annuelles en pleine terre, dont nous
allons indiquer les principales :
A. uiiibell'ila. — Plante très élégante, à tige couchée
ou un peu ascendante, à rameaux allongés. Feuilles
ovales- lan<'éolées, faiblement sinuées, longuement
pétiolées. Ombelle compacte, pédonculc'e, entourée do
six bractées squaniiformes, composée de l.j à 20 lleurs
odorantes le soir. Fleurs tuliuleuses inférieuiement,
étalées au sommet en cinq loties échancrés, d'un beau
rose lilacé avec une teinte plus claire a la gorge.
Cette espèce, la plus anciennement connue et la plus
cultivée, a été introduite de Californie en li-'J'.^.
A. fi-agrans. — Plante de mtme port que la précé-
dente, éniettant de nombreux rameaux de jilus grandes
dimensions, pouvant atteindre O'"80del<mgueur. T'euilles
charnues et glabres, ovales ou ovales-oblongues. Pédon-
cules solitaires aux aisselles des feuilles, portant un
involucre composé de i)lusieurs grandes bractées ovales
arrondies cl courlement pointues au sommet. Ondielles
atteignant six à huit centimètres de diamètre. Fleurs
très nombreuses à l'ombelle, très odorantes le soir, d'un
blanc porcelaine, à tube très allongé (deux à trois centi-
mètres,, s'étalanl au sommet en un limbe à cin(| lobes
échancrées. Etamines incluses, didynames. Ovaire
oblique et glabre.
L'.l. fragrans fleurit dès les mois de mai juin.
Cette espèce fut introduite par Thompson, en 18<'>5, de
la Sierra-Nevada de Californie.
A. arenfiria. — Plante vivaco de 2ô à 'i."i centimètres
de hauteur. l'euillos ovales ou réniformes, courlement
pétiolées. l'Ieurs réunies en ombelle com|iacte, d'un
beau jaune citron, à odeur mielleuse, s'èpanouissant en
juillet.
.1. ;)(/?</)e;/^. — Plante de O""!.") de hauteur, à fleurs
roses, s'èpanouissant aussi en juillet.
A. rosen. — Plante de même hauteur que la précé-
denle, à lleurs roses, s'èpanouissant en juin.
Les Abronias se multiplient par graines dont on doit
enlever l'enveloppe extérieure avant de les semer, ou
par boutures, auxquels il convient d'apporter les soins
suivants :
On sème en août-septembre en pots ou en terrines,
ou bien en pleine terre. (Juel que soit lo choix, il ne faut
semer quo dans un sol léger très sableux. On sème
même en octobre, en pots ou en terrines sous châssis et
et encore lin octobre sur couche tiède. Dès que les
jeunes plants sont assez forts, on les repique dans des
godets de 0"'ii8 de diamètre, préalablement draitiés el
remplis de terre sableuse. On idace ensuite les godets
sous châssis ou en en serre froide, ou on les laisse jus-
qu'an moment de leur mise en place qui a lieu vers la
fin mai.
Lo bouturage des Abronias peut se faire on toute
saison, en n'employant, autant quo possible, quo des
pousses tendres. .Vlln d'avoir de bonnes boutures à sa
disposition, on place quehiues poti-cs ilans une serre
tempi'rée; au bout de peu do temps, elles fournissenl do
jeunes pousses quo l'on coupe el bouture au fur et à
mesure qu'elles se développent; on pique les boutures
dans des pois remplis de terre de bruyère très sableuse,
et on les place ensuite sous cloches, où elles s'enraci-
nent rapiilomcnt.
Les lioutures faites à l'automne, sont liivernées
comme les plants de semis, en serre ou sous châssis,
jusqu'au nionient de les conller à la pleine lerre.
Les Abronias sont, ainsi qu'on lo voit, dos plantes
méritantes dignes de figurer dans tous les jardins; leur
culture est a la portée de toul le monde.
Hrniii Tiibulibk FIL.1.
LE JAUniN
SuF roranpp et sa cultuFe sods le climat de Paris
Co sont los Porliipais, qui, proil-on, vors lo xvi' sirclo,
;lu rolotii- do loiirs pnMiiicrs voyago? ilaiis le Paciliqnr',
iniportiri'iil l'Oranger en Kiirope. Uuolqiu>3-uns, cpix'h-
ilanl, pensent qu'il ('-tait ciiilivô on Oriont ot qu'avant
il'otro importé par los Portugais, il nous sorail venu par
l'Italie. Toujours psl-il que, dès ce temps (xvi' siècle), la
oulture do l'Orangor i)rit une extension considérable,
non senleiiionlilans le midi, où il est rustique, mais aussi
àl'aris et dans les paysdu nord. Sa ronsorvation dansées
dernioros eoidri'os, fortement monaei'O par la gelée,
ni'cessita des aliris spéciaux, qui, à cause do leur alToe-
lation, furent appelés « Orangeries ». On vil de ces
cuMslruilions dans tous les grands domaines; les rois
pux-mémes les demandaient. Ainsi nous lisons dans
une correspondance d'IIonri IV ces mots : « Je vous
|(rie de fair(> liâlor la charpente et couverture de mon
( )rangerie des Tuileries, afin que cotte année je m'en
puisse servir». Ces Orangeries se perfectionnèrent si
liien qu'au xvu" siècle nous on avons qui peuvent être
regardi-es comme dos modèles do genre, témoin celle
do N'ersaillos.
L'Orangor n'a rien perdu de ses faveurs auiirès du
pulilic, mais il n'en est i)cut-êtro pas i\i^ mémo auprès des
jardiniers. On voit aujourd'hui lioaucoup trop d'Oran-
geries sans Orangers.
Los moyens de transport si faciles et si rai)ides sont
[lour beaucoup dans co délaissement. Ru effet on fait
venir riireclemont du miili les fleurs que l'un cullivait
sur place autrefois.
Une autre cause, c'est le soin que demande cet arbre.
Xos pères ne reculaient pas devant ce labeur, et recu-
laient d'autant moins qu'alors c'était un véritable diplôme
de bon janlinier que d'avoir do beaux Orangers.
Ils ne fuyaient pas la peine, et morne, ils s'en don-
naient inutilement.
Ils n'onq)loyaient pas moins do dix à douze matières
différentes dans leurs composts, et ils recommandaient
tiien do les laisser au moins quatre ans en tas avant de
les employer.
On peut cependant cultiver l'Oranger avec dos compo-
sitions très simples, telle que celles-ci :
Terre do jardin 50 0/0
Fumier do vaclio bien décomposé. ... 25 0/0
Terreau do couctio 25 0/0
Arroser co compost avec dos matières focales dans la
proportion d'un demi hectolitre par mètre cube de terri'.
l'asser le tout à la claie et laisser en tas pondant six
mois en recoupant tous les deux mois.
Aujourd'hui, l'entretien, intelligemment conduit, de
l'Oranger se réduit aux préceptes qui suivent :
Des caisses et île leur grandeur. — Les caisses doivent
ûlre de préférence à panneaux mobiles et en bois, en Chêne
autant que possible.
Los pieds en lonto sont néfastes aux Orangers; toute
racine qui los touche doit périr à cause des brusques clian-
nients do température.
Il faut proportionner la grandeur des caisses à la force et
à la vigueur do l'arbre, mais il vaudrait mieux cnq)loyor un
récipient plus polit que trop grand.
lieneaissage. — On rencaisse on mars ou avril, mais de pré-
férence en août ot encore en seplembro.
Le fond do la caisse est drainé avec des pliUras de démo-
lition sur lesquels on ajoute des déchets de terre de bruyère.
On jette ulurs tlans le récipient une (juanlité de lorre sufli-
santo pour ((uo l'arbre étant placé, le collet arrive à la hau-
teur du boni de la caisse.
On doit réduire la motte d'un tiers de sa grosseur, avec
une sorpolle pour les polila sujets ot avec une bêche bien
Inuichunlo pour los forls sujets. lùisuilo la mollo est poi-
gncV avec une serfouoUo ou une fnurche crocinio, los grosses
racines sont rafrulclncs ù la sorpotti-.
Enlln lo sujet est pesé exacloinonl dans le milieu do la
caisse et dans une position parfaitement vorlicalo; on comble
los vides avec do lu terre (pio l'on foulo avec lo manche d'un
outil quelconque puis on nivelle la surface; la terre doilalors
arriver à hauteur du récipient. Lo lassemord qui so produira
il la longue placera le sujet il la hauteur convenable.
Arr()sa<ies. — Les arrosages il l'Orangorio doivent être
donnés avec modération et à petites quantités. Pendant le
cours de la végcHalion los arrosages doivent être frériuenls et
copieux. Trois ou quatre arrosages il l'engrais peuvent être
donnés do juin à soplembro. Lo sang décomposé, la colom-
bino, le crottin de mouton très dilués produisent do bons
effets.
.Soins à donner dans l'Oranfierie. — Sous lo climat de
Paris, on rentre les Orangers du 10 ou 15 octobre suivant la
lompéraluro; il faut leur éviter les nuits froides qui les font
jaunir. Après la rentrée on aère le plus possible pour éviter
une transition trop brus<pio. Dans le courant de l'hiver on
n'aère pas par les temps humides, ni par les temps do gelée.
La lempéialure à maintenir varie entre 4 et .S degrés centi-
grades. On doit éviter avec un égal soin et l'huundité et lo
dessèchoment.
On sort los Orangers du 15 au 20 mai lorsque lo temps est
dou.v ; pendant los huit jours qui précèdent la sortie, il est bon
do donner grand air nuit et jour.
Taille. — La taille consiste à donner aux arbres une fornio
convenable ; celle (|ui convient le mieux est un cylindre
arrondi au sommet. Los arbres dont la tète est trop largo
se gênent dans l'Orangerie, ot leurs branches, en raison de
lour longueur, donnent beaucoup de prise au vont, qui on
casse assez souvent. Pour faciliter la circulation do l'air et do
la lumière dans la tète il est nécessaire do supprimer les brin-
dilles malingres et faibles qui poussent à l'intérieur.
La taille a lieu en mars ou en septembre; un pincement
se fait en juin. liion qu'on prenne les plus grandes précau-
tions pour conserver k la tète sa forme décorative, il arrive
c|u'un ci'ité s'emporte au détriment de l'autre, il faut alors
recourir au rapprochement, ijui se fait en avril ou mai juste
au moment du départ de la végétation. On revient sur les
grosses branches en conservant la forme primitive. L'Orangor
bourgeonne très facilement sur lo vieux bois et au bout de
quol((ues jours les branches qui ont été rabattues sont cou-
vertes de jeunes pousses. Cicatriser les plaies de ces
brandies avec du mastic ou de la cire à grelTor. Lo rappro-
chement ne doit en aucun cas être fait l'année du rencaissage.
Soins diverses. — Les binages ot sarclages de la surface
lie la caisse sont indispensables. Les paillis provoquent la
pourriture du collet; il est donc dangereux d'en placer sur
les caisses. Supprimer à l'hiver tous les petits fruits qui
épuisent les arbres et lors de la floraison une certaine partie
des fleurs lorsqu'elles sont en trop grand nombre.
Lorsque les caisses sont vieilles il peut se produire des
fissures entre les planches; boucher ces tissures avec dos
tringles de bois ou du mastic pour empêcher l'air de pénétrer
jusfju'aux racines.
Lorsque les lombrics sont en trop grande quantité dans
los caisses, on fait une décoction do brou de noix ou de mar-
rons et on arrose les arbres. Les vers no survivent pas.
Les poux s'attaquent aux Orangers; dos lavages et bros-
sages au jus de tabac les en débarrassent.
Eiilin los pucerons les atteignent souvent; pour les dé-
truire seringuer les arbres avec de la nicotine étendue d'eau.
L'Orangerie n'est pas souvent le local idéal pour con-
server les Orangers pendant l'hiver. En effet, l'air et la
lumière, ces deux agents si indispensables a la vie des
plantes, ne |)énètront qu'avec difliculté à l'intiTieur;
néanmoins on ne peut pas songer à construire des
serres spéciales pour les Orangers : les dimensions de
ces serres pour des arbres adultes, leur entretien ot
surtout le chauffage de ces grands locaux sont autant
d'obstacles insurmontables.
LOCIS LlïMOI.NB.
2yG
LFÎ JAIUJIN
Laitue brune d'été
La Laitue brune cl'élé, oblcnuo par M. Georges Oicinin,
manquait à la si-rio «les Laitues d'éti''. Non pas quo celle
série ne soit pas iionilirousc. tant s'en faut, mais lieau-
Cdup de ces variétés ne font l'objet que de cultures
locali's. et Mon pou ont Iroinô erâro devant les cxi-
^^^M
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1
k!^-- ■ ^^^^^^^H
l
k^M^.i^m
Fig. lOi. — Laitue bfunc d'iic.
gences du commerce maraîcher. Si les maraîchers sont
difficiles, c'est que, pour soutenir la conrurrenco. il leur
faut des salades alliant les maximums ]iossil>les de
volume, lie poids et do consjstanco; il faut qu'elles ne
montent que diincilement à graines, qu'elles voyagent
sans se dclcrioror, etc.
A ces difléronts points de vue, la Laitue hrune d'été
comble un vide. RUo no présente aucune analogie avec
la Laitue Merreille îles tjiialre saisons, excellente pour
maisons bourgeoises mais de consistance moindre, à
feuilles extérieures e-^pacées, fortement cloquées, très
ondulées, àf(^uilles intérieures s'imbriquant peu sur la
pomme.
Elle n'en présente pas clavantage avec la Laitue arosse
brune (élue, dont la pomme, très volumineuse il est
vrai, se détache boaucou|i des feuilles extérieures,
sujettes ii se détacher trop facilement dans les manipu-
lations. Enfin, elle ])rocède, comme « manière d'être )i,
dos excellentes Laitues Passion blanche et Passion
rouge (1), employées par les m^iraichors parisiens dans
les cultures hivernale» et prinlannières de ]ilein air. En
voici d'ailleurs la description :
Jeune plant vert franc assez foncé, rossofablnnl d'abord ii
celui (le la I^. Passion blanche. l'Uis tard, au lieu do devenir
plus lilnml comme dans relie variété, il lirunit au contraire
aux feuilles dressées, non dentelées, arrondies au sonimel.
l'Iante moyenne, assez large, bnsso, o|iplic|u6o sur le sol, à
contour un pou irrégulier, t feuilles extérieures largement
plissécs et conlournôcs, épaisses, vert foncé lavé do rougo
brun sur la dos et imprégnées de brun sur le dessus par
places. Pommo grii8.so arrondie, apinlin sur le dessus, très
(Il Ace aujrt, iilKnalons un mniriitonilii qui ro perpétue i lurl
onlrp le» mnrairhprx ri l>oaiirn(i|> do nmrctianilH Krolnlrr». Com-
c\ ilé'4iKn<iiit In l.iiltuo l'attion rouu* noiih 1i> nom ilf ï,. in-ttnr d'fnrrr
et lii /'■ l'ajcion hOtnefn H0U9 I)* iiura <!<> L. S'alatine. f^>ii.'int A la
viiri<''té ilo racf Patêion, vorlo nioiirlii'ti'C "If laclii'H liriincH, ((u'ilii
apprlli-iil Laitue Pattlon, c'rnt la /,. PaUiline drH ninralcliorti. Il
lierait vraiment iW^nirnblo quo Ica un* et Icit autre» K'ontcndont ptiiir
Iftlrv cPMor l'otte confusion.
dure et tros pleine. Los feuilles du dessus de la pomme la
recouvrent en s'iMibrii|uant bien à plat; leurs rebords dessi-
nent un tri.inglo eommo «tans le Clidu Milan ilcs IVi-fii.?. Le
dessus do la piminio est vert vil lavé de rouge-brun vif.
l'Ianto restant 1res longtemps pommée, e.xtrémemonl diffl-
cilo et lento li mentor à graines : la pomme se creuse et
pourrit il la longue si fm ne la fi>nd lias avec un couteau,
tjrnine d'un noir grisâtre.
V'oilii longtemps que >L Chemin avait entrepris la
fixation de cette nouvelle variété. Il y a dix ans, sur
une costière fraîchement emblavi'C de si,e mille |ilants
de Laitue Passion blanche, il en com]ila seiA qui bru-
nissaient au lieu de blondir, et les marqua. Peiil-étre
ces sept plants provenaient-ils de graines d'un capitule
ayant lleuri sur un pii'd afïeclé d'un s|iort, ce qui est
beaucoup plus fréquent quo l'hybridation chez les
Composées. Toujours est-il qu'il fallut dix ans à M. Che-
min pour sélectionner la nouveauté qu'il a présentée
pour la iiremière fois à la Société nationale d'horticul-
ture do France le 28 août 1902. Uui dit « sélectionner »
dit, en cette circonstance, semer tous les ans le produit
des pieds marqués, choisir, dans les plants nés de co
semis, ceux qui présentent le plus fortement la modi-
fication premièrement observée et supprimer tous les
autres. C'est alors (|u"intervlent la sagacité et l'esprit de
suite lie l'opérateur, car, en marquant les pieds qu'il
réserve pour graines, il est libre de « peser » en quel-
que sorte le degré des diftérentes modifications qu'il
observe, de donner plus d'imiiortance à celles-ci qu'à
celles-là, et de faire porter ainsi sa sélection dans un
sens qui sera bon, médiocre ou mauvais au point do
vue utile.
Comme nous l'avons dit, cela dure jiarfcds fort long-
temps. Aussi, lorsque nous voyons apparaître une
nouveauté prétendue obtenue du jour au lendemain
parmi des plantes qui en différent considirablemenl,
avouons-nous no pas nous défendre d'un certain scep-
ticisme.
J. Fn. Favaiid.
Do la ooiisei'>aliuii du llaisiii à ràlle sèche
Du Truitier. — Conservation sans sarment. — Récolte des Raisins.
Matériel. Outillage. — Epoque de la rentrée. - Hetucs
propices. Soins au fruitier. — Conservation avec sarments.
— Agencement du fruitier. — Utilisation de l'ouate de tourte.
— Nouvelies applications du procédé H. Rossignol.
Le procédé cle conservation du Raisin a rallo sèche
n'exige pas «le local spécial comme pour la conserva-
lion à ràlle fraîche. Toutes les pièces d'une habitation
pourront élro utilisées à la condition qu'elles ne soient
pas trop humides et qu'elles puissent être bien fermées.
Los fenêtres seront tenues constamment fermées dès
que tout le fruitier sera plein, et on matelassera toutes
les ouvertures avec des toiles remplies de paille, de
mousse, do varech, « d'ouate de tourbe ». dés l'appari-
tion des premiers froids.
Ces ouvertures ne sont utiles que jiour favoriser le
renouvellement do l'air et le nettoyage, pendant l'été,
lorsqu'il no se trouve plus de Raisins dans le local.
Les pièces les plus préconisées étaient autrefois celles
du premier éla^e et, autant quo possible, celles qui occu-
paient le niiliou de la maison. Ce choix, qui aurait
encore sa raison d'olre dans certaines habitations pour
la conservation à ralles verlos, nous semble bien
suranné. Nous pourrions citer en effet de nombreux
exemples de ces fruitiers, garnis do Chasselas en février-
mars, et sommairement installés dans des greniers, des
LK JAUIMN
297
liuandorios. vnire même (le simi)les han^rars liicn riidi-
menlairos. Il est toujours fucilc île [in-sorvcr cps locaux
d'un froid exci-ssif, cl, on n'a pas à y craindro la rou-
golatioii de l'eau dans les llacons, puisqu'il uo .s'^itil
là que do Haisins
étendus sur des
claies.
On combattra
au besoin les
grands froids, à
di^faut de poêle
ou do houclit' de
chaleur, par do
simples récliauds
ou mieux, et sur-
tout plus pru-
demnient (I), par
dos lampes à alcool ou à pétrole qui sont aujourd'hui
d'un usa;,'o courant dans tous les fruitiers de Thomcry.
Los Raisins destinés à la conserve sont coupés ;i
diverses reprises au fur et à mesure que mûrissent les
grappes.
On snit que cette maturité se répartit très inégalement
10 long d'un es-
palier, suivant la
nature du cé-
page et contrai-
rement aussi a
ce qui a été dit
par différents au-
teurs, suivant la
place qu'occu-
pent ces grappes
dans toute la hau-
teur du mur.
On commence
cette cueillette
par les grappes
lie la base qui
sont toujours les
premières à mû-
rir et les plus
exposées aux in-
tempéries, mal-
gré tous les abris
dont on aura usé.
11 ne faut pas ou-
blier que les Rai-
sins choisis pour
la conservation
no doivent pas
être mouillés par
les pluies. C'est
là une condition si»e qim non sur laquelle nous au-
rons occasion de revenir. Imparfaitement préservés de
ce danger, on crut longtemps à l'infériorité de leur
qualité de conservation sans en déterminer la cause.
Les perfectionnements apportés aujourd'hui dans
l'agencement de nos abris de verre ou de bois, prouvent
au contraire qu'ils valent tout autant que leurs congé-
nères des étages supérieurs.
Autrefois, les grappes étaient coupées à la serpette.
On emploie généralement de nos jours les ciseaux ou le
sécateur. Nous verrons plus loin de quelle façon celle
cueille doit être faite quand il s'agira de les couper avec
(1) De nombreux cas d'aspliy.xic turent causés dans noire répion
par l'emploi de ces réchauds qui so composaient simplement il'niii»
cliouditTO hors d'usage dans laquelle on maintenait en comhns-
lion du charbon de bois p\ilvérisé.
le sarment. Pour la consorvalion simple <loni il s'agit
ici, on observera do grandes précautions pour ne pas
meurtrir ciéflorer ou blesser en quoique ce soit les
grains, sur lesquels la moindre piqûre occa;~ioniierail
iê
y^
Fig. 165, — Conservation à rafle sèche par suspension à des traverses.
Fig. îlio. — Crochet pour transporter îe Ra'sln.
au fruitier unn pourriture contagieuse. La pruine si
délicate qui recouvre le Raisin doit être soigneusement
respectée; elle lui donne une grande valeur pour la
vente, et l'expérience a démontré qu'elle contribue
aussi à la conservation.
Celte pruine est d'tine adhérence relativement accen-
tuée sur les Chasselas, mais il n'en est pas de même sur
les Frariketithal, Gros Colinan, Tilack A(ica>/le ci in\\ros
variétés noires pruinées, qui doivent être maniées avec
d'excessives précautions si on tient à leur conserver
celle valeur, lîlle peut cependant leur être rosliluée au
fruitier dans une certaine niesiire, mais nous reconnai-
tronsavec lout le moDdo que c'etl là un fnnl artificiel
qui remplace médiocrement le premier.
Cette récolle ne peut êlro faite indifféremnicnl à toute
heure de la journée, de même qu'elle ne peut l'être par
tous les temps. On profitera donc d'un temps sec et en
môme temps, si possible, d'un ciel couvert. Nous ne
Fig. ir.7
Klaffère avec claies pour la conservation des Raisins.
Sommes pas, à ce sujet, de l'avis de certains auteurs
qui conseillent de proliler du soleil, la lumière simple-
ment dilïuse, sans radiation, olïrant le grand avantage
de distinguer plus facilement la teinte véritable du Rai-
sin et de constater son état de maturité.
298
LE JAIUDIN
Ces ronseils s'appliquent tout spécialement aux Rai-
sins d'espaliers qui, sous un soleil ardent, comme nous
l'avons encore à l'automne, jouissent, en raison do ta
n'-vorbération due à nns murnilles Manches, d'une cha-
leur excessive pendant laquelle imus avons constaté
qu'il est dangereux do les cueillir. Cet inconvi'-nient no
se présente pas lorsqu'il s'agit do Vignes en contre-
espaliers dont les fruits, pourvu qu'ils ne soient pas
niouilli'S, peuvent être avantageusement récoltés à toute
heure du jour.
S'il est un travail qui nécessite absolument n Tceil et
la main du niaitro » c'est-à-dire qui doit être scrupuleu-
sement opiTé par le proprir-taire lui-même, c'est bien
celui de la récolte. Indépend.imnient des soins si minu-
tieux qu'il exige dans tous ses détails, il est d'une
grande délicatesse et demande une grande attention
lorsqu'il s'agit de couper le Raisin avec son sarment.
Nous insisterons sur ce point ilans un autre article. Il
no s'agit ici. nous le répétons, que de la consiTvalion à
rafle sèche, sans sarment, telle qu'elle était pratiquée
avant 18ÎS.
('.elle cueillette se faisait alors clans des petits paniers
d'osier blanc, a doux anses, dont on garnissait le fond
avec des feuilles de Vigne et qui crjutenaient I k. 000 do
Raisin. Ils étaient transportés dujavdin au fruilier, sur
des crochets 'ii Raisins (fig. ltil'>) pouvant contenir en 12
ou 11" suivant les modèles.
Cette ligure montre bien toute l'incommfMlilé de ces
premiers crochets dont on retrouverait aujourd'hui très
difficilement un moiléle. Le poiils, dû aux planches
pleines dont ils étaient fabriqués, était excessif; aussi
furent-ils bienttM modifiés et construits assez légère-
ment pour être utilisés même par dos femmes et des
enfants.
Arrivées au fruitier, toutes les grappes sont soigneu-
sement visitées, éi)luchées et rangées dans des claies,
les unes i\ ciMé des autres et de manière à ce qu'elles
no se touchent que le moins possible.
Nous donnons [fig. l('«7i un dessin représentant ces
claies et les (•tagères sur lesquelles on les disposait,
garnies intérieuremetit de I"'ougère bien sèche ou de
paillode seigle. Ces boites, bien remplies, pouvaient con-
tenir une moyenne de 0 kilogs de Raisin.
Les soins quo l'on doit apporter aux Raisins ainsi
conservés sont incessants. Il serait en effet puiTil cle
croire qu'il suffit de les mettre an fruitier dans les con-
ditions pri'cilées, pour les retrouver intacts au jour de la
consommation. Ces soins consislentdans un épluchago
rigoureux des grappes altiTées par la pourriture. Les
grains gâtés sont soigneusement enlevés à l'aide de
ciseaux; on remplace toujours par de nouvelles
grappes colles qu'on aura ib'i enlever des claies comme
étani trop mauvaises. Ces remplacements ne concernent
pas seulement la coquetterie du fruitier, ils ont trait
surtout a son hygiène et nous verrons plus loin les
inconvénients que peut présenter une chambre ii Raisin
trop incomplètement remplie, dans les derniers nmis
de la conservation.
Dos perfectionnements ont éti- apportés depuis plu-
sieurs années dans ce procédé si simple et nous signa-
lerons tout particulièrement celui qui consiste dans
l'emploi do la « tourbe pulvérulente. »
M. H. Rossignol père, presiilenl de la Société horticole,
viticolo et botani(|uo do Seine-et-Marne informait en
février lS'.»i, la Socléti- Nnlionale d'ilorlieulluro do
France, qu'il venait de terminer une expérience pra-
tique di'moiilrant qu'il est facile do conserver ii l'i-lat
frais pendant un certain temps les Raisins et autres fruits.
Au moment do la dernière vendange, dit M. nossignol
des Raisins Chasselas récoltés sur des sou<-lies et non récoltés
on espalier ont été déposés dans une i-aisse sur un lit de
tourbe piilviTulenle, puis recouverts d'une antre couche do
tourl)e; cinq couclies de Itaisins et de poussière de tourbe
ont été ainsi successivement disposées.
Celte tourljo proveniiit de lialles de tourbe de litière
émietlée et ])assi''o à travers un tamis.
La caisse est resléo dans une pièce inhabitée, exposée aux
froids qui ont sévi alors, notamment du 1" au ti janvier.
A l'ouverture do la caisse, le Huisin c'tait en parfait étal de
ConservalloM, les grains ayant le volume double do ceux
conservés sur des rayons; la pellicule était nette et sans
aucune ride. Les membres de la Société horticole de .Meliin
ont pu constater par eux-mêmes quo le Raisin avait con-
servé un goût excellent.
Le procédé de M. Rossignol mérite d'être signalé à
l'attention clés amateurs souvent arrêtés dans leurs pro-
jets de conservation par les frais d'installation de noire
système do Thomery. Nous pourrons en confirmer tous
les avantages, les ayant constatés depuis plusieurs
annexes que nous nous livrons, avec celte tourbe pulvé-
rulente, il des expériences bien concluantes.
C'est même en poursuivant ces expériences que nous
fûmes amenés à expérimenter sur nos (Wiasselas
l'emploi i\e\'oi/(ile de tourbe dont nous allons parler.
A notre assemblée générale de janvier l'.'Ol, (Société
horticole viticolo et botanique de Seine-et-Marne)
M. Rossignol notre président, rendant compte des dif-
férentes expériences auxq^iellcs il s'était livré sur la
conservation des Raisins do table, résumait, quant aux
fruits qu'il pressentait, les constatations suivantes :
Pédoncules légèrement moisis, secs pour la plupart,
grains ratatinés, ridés et diminués de volume mais
ayant un goût très sucré.
Ces fruits avaient été soumis au traitement que nous
avons exposé, et ils devaient leur diminution de volume,
autant que leur aspect desséché, a un abus de l'acide
sulfuriqui' employé pour comballro l'humiclité du
fruitier, et surtout ii celui des mèches soufrées brûlées
aussi trop souvent dans un même but.
L'aliondancc de la récolte nous avait permis do tenter
une installation nouvelle au sujet de laquelle nous
donnâmes ce jour-la à nos collègues de Melun des indi-
cations précises. Nous leur présentions, à l'appui do
notre démonstration, des grappes de Chasselas munies
de leur sarment aussi desséché que la rafle et les
pédoncules des grains, mais avec ces grains absolu-
ment frais, et, point à remarquer, aussi tendus que leurs
pareils mis en conservation à rafle verte. Ils oITraient
même, sur c-es derniers, à la dégustation, une évidente
supcrioriti' tiui fut constatée par notre comité d'arbori-
culture friiitic'-re.
Voici de quelle fac/on ils avaient éU- obtenus :
Nous avions constaté depuis longtemps dans nos
fruitiers de conservation à râlle verle, à l'arrière saison
en mars-avril, des grappes superbes présentant tous
les caractères quo nous venons d'indiquer, pendues a
des flacons coniplètement vides de l'eau qu'ils devaient
normalement contenir. Cette absence du liquide indis-
pensable à la conservation était due a différentes causes,
bris de la bouteille, oubli de remplissage, évapora-
lion, etc. < '.elle observation était d'autant jilus intéres-
sante i|u'ello était faite ii une saison où, depuis
longtemps, la conserve- sc'che, sur claies ou par tout
autre (irocédé. était complètement l'-puisée, et ou le peu
qui pouvait rester do ces Raisins, si appréciés des
vrais amateurs et des gourmets, ne pouvait être dé-
cemment prc'senlé 8>ir nos tables ou sur nos marchés.
Dès l'automne suivant des inslallations basées sur
les indications présentées suivant la (flg. irvt) furent
LU JAHDIN
299
faites dans dos locaux inoccupés et li's résultais on
fiirenl exeoilenls.
Comme on \o voil d'après colle figure, los grappes
au lieu do reposer sur un ol)jcl quelconque : claie,
planeho, curlieille ou paillasson <'apalilo de leur
imprimer au liout de plusieurs semaines une déforma-
lion défoclueuso, pendoiil liliromont a leur sarmeni,
coupé d'une longueur suf lisante pour qu'il puisse reposer
sur ou sous les traverses.
Ces traverses sont disposées de lelle sorte que l'un
puisse, dans tous les sens, y suspendre des grappes
en telle quantité que l'on voudra, soit en passant les
sarments dans les anneaux de l>ois, de métal, ou do
caoutchouc, soit en les reposant simplement sur la
partie supérieure do ces traverses. Colle disposition
perinol en outre do sorror ou do desserrer à volonté
tnutes ces grappes pour en faciliter la surveillance.
Après plusieurs semaines d'oliservation donnant lie\i
à lies éliminations successives et qui permettent do
pouvoir présumer, pour le rosto, d'une bmine réussite,
on enveloppe ces travées de tourbe pulviTulente dont
nous parlions ci-dessus, en mentionnant le procédé
de M. Rossignol.
Cotte tourbe assez grossière, poussiéreuse, employée
sans inconvénient pour des Raisins, de qualité infé-
rieure comme aspect, et par conséquent dépréciés à la
vente, avait le défaut do froisser, do déflorer sinon de
marquer nos Chasselas do prix d'une couche de pous-
sière ou de pellicules adhérentes aux grains. Ces
inconvénients disparaissent avec l'emploi de l'ouate de
tourbe que nous utilisons déjà depuis plusieurs années
pour nos emballages et nos expéditions à l'étranger ^ I .
On en fait des manchons enveloppant totalement
les Raisins et les légers bâtis do menuiserie qui les
supportent. Cette ouate est en outre disposée de façon
que l'on puisse à volonté découvrir les grappes pour
on surveiller la conservation.
Les grappes ainsi conservées peuvent être suspendues
par leur extrémité à l'aide de lils de fer ou d'S de ces
fils. Ce procédé offre l'avantage d'écarter les grains
les uns des autres et de permettre ainsi leur facile
examen tout en diminuant los dangers de la pourriture,
mais nous avons toujours obtenu le même résultat en
usant de la suspension normale (par le pédoncule ou
le sarment) qui supprime la complication des attaches.
On évite aussi de cette façon de meurtrir ou de déflorer
les grains et surtout de voir se rompre la râOe, ou
simplement des ailerons do grappes, quand il s'agira
de les emballer ou seulement de los visiter.
Ces modes de conservation a rafle sèche ne sauraient
être rangés dans la catégorie des procédés ]irimitifs
dont nous avons parlé dans un précédent article.
Employés à Thomery comme ailleurs, dès l'origine
de la culture du Chasse/as, ils jouissent encore d'une
valeur relative confirmée par d'excellents résultats.
Ils offrent surtout cet avantage il'étre excessivement
simples cl d'une installation 1res économique. Nous
ajouterons qu'ils assurent aux Raisins ainsi conservés
une valeur comestible, un goût exquis que perdent
parfois los Raisins conservés à rafle fraîche eux-mêmes,
surlnut à l'extrême limite de l'époque de conservation.
Leur teneur en sucre el en eau comparée à celle de
ces derniers conlirmo cette appréciation.
On peut ajouter que les modes de conservation àrâllo
sèche sont à la portée de beaucoup de propriétaires.
François Ch.\rmeux.
(1) T)'" meilleurs modes d'emhallar/es des Fruits pour leur transjiori
en France et à l'Ktranger, par François CharmoLK. Congrès il'lloi-
liculture de 1902. Librairie Horticole Si his, rue de Grenelle.
HOS BONNES VIEILLES PLANTES
t'A.\".\7.V
Swainsonia galegifolla, Robert Brown
Dans la grande famille des l'apilionacécs, \d Siraiiiso-
nia est un genre fort intéressant, l'armi les espèces
qui le constituent, il faut signaler surtout le .v. f/a/er/i-
foUa, petit arbrisseau do la Nouvelle-Hollande; ses
variétés, peu abondanlos, niontrcnt dos lleurs roses,
rouges ou blanches. Ces dernières sont les plus belles
et les plus utilisées par les lleurisles. dans leurs com-
positions lloralos.
I,es feuilles, légères, sont à pennules nombreuses et
d'un vert très agréable. Comme la plante file facilement,
on y trouve dos branches à couper. I)ans les corbeilles
et les bouquets blancs, ces fleurs sont genlilles et leur
parfum do \'anille est très doux.
La culture des Swainsonia (lalcfiifolin est excessive-
ment facile. La terre de fouilles très sablonneuse leur
convient; la lumière abondante leur est nécessaire; la
serre froide les abrite pendant l'hiver : éviter simple-
ment les gelées; pendant l'été, on les place en plein
air, au soleil; les arrosements doivent être très modérés
à la mauvaise saison cl copieux en été. Il faut des pin-
cements à la formation. Ces plantes n'aiment pas les
grands pots, mais il ne faut pas, cependant, que les
racines soient trop pressées.
Le jardinier doit veillera ce que les Swainsonia ne
s'enracinenlpassouslepot. Les sujets, dans ce cas, lors-
qu'on les enlève, soutirent beaucouii et peuvent en
mourir, si l'enracinement est profond.
Le bouturage est fait au printemps; la repiiso est
facile en serre à multiplication tempérée. Ces lioutures
font do belles petites plantes pendant la première
année.
On connaît, encore, dans les cultures les S. coronil-
leefolia. Salisbury, le S. Greyuna, Lindley, et le
S. Oshornii, T. Moore.
Toutes ces plantes sont trop peu cultivées ; en petites
plantes bien faites, elles se vendraient sur les marchés.
Al). Van ue.n Huede.
L'eipéditioD des fruits et primeurs de Provence
EN AUL.EI\/IAGNE
Lo Jardin a parlé, dans son précédent numéro, des offorts
ipie tentent en ce moment les liortieulteurs du littoral médi-
terranéen jiour améliorer les conditions de loxportation do
leurs produits en Allemagne. Nous avons trouvé depuis,
dans lo liulleU» des liticulteurs de France et d Ampélo-
i).-ajiliie. une intéressante étude sur cette question; nous
croyons devoir en reproduire les i)rinripaux passages :
L'Allemagne [leut devenir, pour nos fruits et primeurs
de Provence, un débouché aussi important que Paris et
l'Angleterre. — Berlin, en particulier, est devenu une
place de consommation de premier ordre, et les villes
comme Cologne, Francfort, Hambourg et Leipzig ont
aujourd'hui des marchés luxueusement approvisionnés.
La consommation allemande en fait de fruits et do
primeurs, étant do beaucoup supérieure a la production,
le commerce se trouve dans l'obligation de s'approvi-
sionner la oii il le peut, c'est-à-dire tant en Autriche
qu'en Italie et en France. L'importation totale, qui s'éle-
vait déjà à ".-) millions de kilos en 1898. a atteint, en
1899, 100 millions de kilos. Sur ce chiffre, les 3/4 envi-
ron étaient de provenance italienne. Par suite des faci-
lités de transport que lui olïrent ses voies de pénétra-
300
LE JAUDIN
tion on Allemagne, on peul avancer que l'Italie se trouve
jus(|u°à un certain point dans une situation plus favo-
risée qui- nous. Cependant, ceux de ses produits qui
empruntent la lipiie du Saint-Ciotlianl sont obliges do
traverser la Suisse pour arriver dans les provinces occi-
dentales de l'Allemagne. l)ans ces conditions, les dis-
tances à parcourir peuvent être supérieures ou tout au
moins égales à celles qu'auraient à franchir, le cas
éclii'ant, les produits proveni.'au.\. La concurrence sem-
ble donc possible, facile mémo, et nous sommes loin
d'être les seuls à penser ainsi, puisque des commis-
sionnaires do Hcrlin venus à Avignon pour traiter des
affaires en l'rovenee, ont estimi', qu'en temps normal,
nos produits pourraient atteindre dans de bonnes con-
ditions la capitale allemande si nos Comi>agnies de che-
mins de fer s'y prétaie/it tant soit peu.
11 y aurait donc un elTorl à tenter dans cette voie pour
augmenter considérablement la richesse de notre pays.
Mais pour créer et soutenir ensuite ce nouveau débou-
ché, il faudrait avant tout que nos produit,'; puissent
arriver très rapidement sur les places allemandes, ce
qu'en l'état actuel des choses il n'est ])as possible d'es-
pérer. En elîet, tandis qu'il existe des services orga-
nisés pour Paris et l'Angleterre, /lotis n'en avons pas
un senlqiii ailledireclemcnt de Protcnceen AUema<jne.
Ceux de nos ])roduits qui sont acheminés sur les mar-
elles allemands subissent, en moyenne, un voyage de
quatre à six jours et no peuvent, dès lors, y arriver
dans un état de conservation parfaite. 11 faudrait donc
augmenter la rapidité du trans-ptirt en réduisant dans
une large mesure le temps qui s'écoule entre la cueil-
lette et la vente.
L'infériorité de la France ne provient pas de la mau-
vaise qualité de ses produits, rar is sont préférés à
tous autres sur les marchés allemands. Elle n'est pas
duo non plus à l'insufnsance de sa production, car celte
production spéciale est devenue si considérable dans
le midi, qu'a certains moments clic encondire 1rs mar-
chés métropolitains, notamment celui de l'aris. et y
provoque un avilissement des prix.
L'infériorité d'exportation delà France en AUomagno
est, en réalité, due à rinsuffisanco do ses moyens ilo
transport. En effet, les fruits et (irimeurs forment une
manhandisc très délicate cpii ne peut rcs-ter longtemps
en route sans se déprécier ni s'avarier.
Or, les expéditionssur l'Allemagne sonlacluellcmcnt
faites en grande [larlie par Paris [oii do grosses mai-
sons de commissions les réexpédient aux piincipaux
marchés allemands) ou bien \)n.r Dijon, où elles subis-
sent des retards considérables ainsi (|u'à la frontiiMO.
Le train n" 3.80i, le seul train ipii, en ce moment,
prenne nos expéditions directes sur 1 .Mlemagne, leur
luit perdre 2 h. 1/2 a Lyon, i heures à Dijon, et ne les
porte a la frontière qu'après la fermeture de la douane,
c'esl-ii-dire a li h. iidu soir. Ne pouvant en repartir que
le lendemain vers midi, elles y | erdent encore IS heures.
Il est absolument nécessaire de faire parvenir nos pri-
meurs sur les marchés allemamls par trains directs,
avec le moins d'arrêt possible en roule ou ii la frontière,
de iliminuor en un mol. dans la jdus large mesure, le
temps qui s'écoule entre la cueillette et la vente.
On pourrait objecter que le tonnage actuel de nos
ex|)orlations sur l'Allemagne ne légitime pas la création
do trains t-péciaux. Mais si nous n'exportons pas ila-
vanlage, c'est que justement on ne nous en donne pas
les moyens.
Ce (|u'il nous faut, c'est «//er vite.
Les Italiens ont pu, dans une seule année, et rien que
pour les Uaisins de table, pousser leur importation en
.Mlemagne de 71.707 quintaux en l'.'OO, à io:i.;i'.»S quin-
taux, soit le chargi'ment de ~'M wagons do 4.0<hi kjlog.
Ils étaient a.iisurémenl mieiix servis par leurs Compa-
gnies de chemins de for, qui ont établi des trains do
messageries spéciaux et dlreits a travers la Suisse, par
la ligne du Saint-tiothard et relie ilu Mrenner, et qui leur
ont ar'coidé pour leurs fruits le Iransporl en grande
vitesse et w.igons supérieurement aménagés avec sim-
ple tarif de petite vitesse.
Pourquoi la Compagnie P.-L.-M. ne nous aiderait-
elle pas par les mêmes moyens? H nous serait très
facile, une fois le courant établi, d'étendre nos cid-
tures, d'égaler et même de surpasser, pour notre expor-
tation sur l'Allemague, le tonnage fourni par l'Italie.
Or, ce tonnage représente en l'.tUl, rien que pour les
Raisins et légumes frais, le chargement de .'j.O'.d wagons
do 4.UU0 kilog. Et il augmente tous les ans de 20 0/01
Il y a là un élément de richesse trop considérable pour
ne pas attirer et arrêter l'attention et les efforts de la
Compagnie.
Pour nous permettre de prendre notre place légitime
sur les marchés allemands, nous demamlons à la Com-
pagnie l'.L.-M. de nous donner un train quotidien
direct, ce qui supprimerait tout retard ou transborde-
ment en évitant la voie longue et encombrée de Lyon-
Dijon-Besanvon, pour emprunter au contraire la voie
courte do Ly(m-Sathonay-Hourgl3esan(;on, ci pour abou-
tir soit à llelforl et Pctit-t'.roix, soit a Délie et Hâle.
Ce train devant emporter chaque jour les produits
vendus chaque malin sur les divers marchés d'Avignon,
Cavaillon, Carpenlras, Chàteaurenard, Le Thor, etc.,
ne peut pas partir d'Avignon avant i! heures du soir.
11 faudrait encore, après entente avec l'administration
allemanile des chemins de fer, que notre train puisse
correspondre avec les trains allemands du lendemain,
pour arriver à la vente le surlendemain matin sur les
marchés de la Haute-Allemagne.
Par ce train, qui dégagera notre marché de 15.000 à
20.000 tonnes, dès les premières années, la Compagnie
P.-L.-M. se créera une recette annuelle de plus d'un
million, sans compter les bénéfices indirects qui résul-
teront pour elle de la prospérité enfin revenue dans
notre région ».
Les observations qui précèdent sont fort justes. Toutefois
il no suini peut-être pas de demander des nuiélioratlons dans
les transports. Les exportateurs devront peu-ètro améliorer
leurs emballages et chercher une nouvelle clientèle on
France. .\ussi reproduisons-nous ici dejudicieuscs remarques,
(jue nous axons trouvées dans lo Journal de l'Agriculliivi',
sous lu sigiiuluri' •■ H. T. ».
« Les cours do la vente à Paris sont commentés avec
toute l'ardeur méridionale, et lorsque l'expéditeur no
les juge pas assez rémunérateurs, il déclare bien net
qu'il renoncera à cultiver W Raisin de lable, que loul
ira à la cuve pour faire du vin ou de l'alcool, les plus
intraitables déclarent qu'ils laisseront le Raisin sur
place.
Puis viennent les plaintes contre les transporteurs,
dont les tarifs sont trop élevés, conire les frais peri.'us
pour l'entrée et la vente dans les villes, et enfin contre
les prélèvements exagérés des interméiliaires.
Enfin, comme conclusion, l'inévitable intervention do
l'Etat pour faire ceci, cela et le reste. Très rarement on
entend dire: il est temps d'examiner autre chose et de
voir si la vente mauvaise ici ne sera jias meilleure
ailleurs.
Il conviendrait de ne pas attendre les echeleurs des
régions du Nord et de l'Ouest, ou le Raisin est un (ruit
que ne produit pas le sol, il serait bon de le leur offrir
dans de bonnes conditions.
La première condition susceptible de donner do
bons résultats est Valmndon des emballages .surannés:
billots, coquilles, lleins en cageots; les professionnels
comprendront ces désignations, lesquelles s'appliquent
à des emballages lourds, encombrants, coûteux, et qui
ne prolègent pas suffisamment la marchandise.
La corbeille rondo ou ovale, légère, contenant 20 à
2.J kilog. lie Raisins, s'imjiose, et comme conudémenl
l'utilisation de wagons aménagés en vue du transport
do cet emballage.
Les avantages les plus importants do cette façon do
procéder sont, tout d'abord, la diminution notable du
jtoids mort et des frais de triinsfiort du poids net, et la
meilleure tenue de la marchandise en cours de route.
Comme conclusion, nous engageons vivement les
exiiédileurs a éhidier ce moyen et a l'utiliser on vue do
placer une partie de la récolle de cette année ».
LR JARDIN
301
Les Chariots pratiques
Lorsqu'on n'a qui' quolques arbres à transplanter ii une
distance pou grande, et que l'on n'a pas sous la main
do chariots ordinaires, on peut se servir du chariot-
eiitourée d'un clayniinafro plus ou moins solide, suivant
le trajet a parcourir pour eenduiro l'arbre ii son nouvel
omplai'omi'iil.
La mise en place du chariot s'ellectue do la manière
suivante (llg. IGO) :
On dispose d'abord sous la molle les deux barres prin-
cipales, puis les deux transversales, et une fois ces quatre
traverses assemblées, on soulève les deux cotes, l'un
après l'autre, ;i l'aide d'un ciu do deux crics ordinaires.
Fig. les. — Chariot-li-aincau de M. Marcel.
traîneau imagim- par M. .Marcel, archilocle-paysagislo
à Paris. Cet appareil, plus simple, beaucoup moins
lourd et moins encombrant, est également d'une utililo
Fig. 169. — Manœuvre du rhariot-traincait.
incontestable pour les transplantations qui s'exécutent
dans les petits jardins de ville, où la plupart du temps
il n'est possible d'accéder que par un passage étroit no
permettant pas d'introduire un
autre chariot. La grande déclivité
du sol, des embarras de toutes sor-
tes, peuvent rendre indispensable
le chariot-traineau dont il s'agit.
Pour que cet appareil puisse être
réellement pratique, il est néces-
saire que ses dimensions soient
aussi réduites que possible. 11 se
fait généralement de 2'"20 à 2'"40
do longueur, sur l^'O à l"'8(l de
largeur. Il se compose de (juatre
traversesenl)ois (fig. 168) assemblées
et fixées par quatre boulons; deux --—
ou quatre autres traverses mobiles '^-:;;ii^
se placent dessus, dans le sens de -j^l—
la longueur, pour tenir la motte. '~- - -
Quand le sol est suffisamment com-
pacte doux de ces traverses suf-
fisent, mais s'il est sablonneux il
est nécessaire d'en mettre quatre. Il se complète par
deux rouleaux fretlés aux deux bouts et traverses
par une tige de fer servant d'essieu.
Son fonctionnement est sim[)le.
Après avoir creusé une tranchée circulaire d'une pro-
tondeur de 1""10 à l^SO, on dégage le sol sous la moite,
en laissant subsister un pivot do terre, d'environ le
tiers du diamètre de celle-ci, et ensuite ladite motte est
Fig. 170. — Placement de l'arhre sur le cimriul.
suivant la force de l'arbre, pour |)lacer les rouleaux et
les madriers; on fait tomber le pivot de terre avec une
bêche, et l'arbre se trouve alors complètement séparé du
Fig. 171. — Chariot à une roue de M. Beitsnier.
sol. Il est attaché entuile avec des cordes aux quatre
angles du chariot, aux anneaux qui y sont fixés, et il
est ainsi transporté à destination en faisant agir les
rouleau.x si^r les madriers (lig. 170).
On met l'arbre en place en levant un coté du chariot
avec les crics, et après avoir refait le pivot de terre.
Le chariot-traîneur est, comme ou le voit par ce qui
précède, d'une manipulation facile et permet, malgré
302
LE JARDIN
cela, do déplacer des arbres do fortes dimensions, ayant
jusqu'à l"'.')0 do circonfOrt'iice. 11 est on outre fort
simple, bien (|u'ingi>nieusenient constitué, et le prix de
revient en est peu élevé.
Chariot à deux roues
Ce chariot construit par M. lieusnier, est également
en for et bois; il est muni de ileux treuils sur les oolos
latéraux avec engrenages jilacés à rarrière(flg. 171\pour
enlever et dosocndre l'arbre.
Moins encombrant et d'un maniement plus facile que
cpux à quatre roues, le chariot dnnt il s'agit est com-
modo pour le déplacoment d'arbres n'étant pas très
forts, c'est-à-diro de 0"'3.t ù 0"V>0 do circonférence.
Los indications quo nous avons données pour la
transplantation des arbres à l'aide des grands chariots
utilisés par la ville de Paris, peuvent également servir
de guide lorsque cette opération a lieu avec un petit
ihariol il deux roues.
Los précautions à preii<Ire et les soins à donner aux
sujets sont à peu près identiques dans le.s deux cas.
J. LigctT.
Les noms des lieux habités
OUI TIRENT LEo'H OniGINi;
du règne végétal
(Il
Céréales et plantes alimentaires
Du l'romonl, la principale des céréales, procèdent
Froment (Nièvre), Fromental (Puy-de-Dùnie), Fromen-
teau (Indre-et-Loire), Fromcntiéres (Marne, etc.)
Uraiium, grain, semence des céréales, et, par exten-
sion, céréale quelconque, a produit un certain nombre
de noms tle localités: Grains, Granéjouls, Granec, Gre-
nelles, etc. De mémo .";pic«s, épi ou céréale, qui a formé
Epiais, Rsiiis, Epys, Isspiaux, Epiez, Epiods, etc.
La culture du Seigle (Sccalc) était très étendue autre-
fois; elle parait avoir donné son nom au pays de
Sologne, jadis nommé Scailtiiniifi, région du Seigle. Le
Seigle, en vieux franeais soile, seille, soye, a encore
donné les loms suivants: Soyes((;iier, Doubs), Soyères
(I)oubs, Suisse), Sellières (Jura), Sailly (Marne), Soyers
(Haute-Marne), Soilly (Marne), Segala 'Lot). Les sèçoins
sont des plateaux ou «les terrrains schisteux qu'on ion-
contre dans lo llouergue et lo Centre do la France; ils
se prêtent très bien à la culture du Seigle, d'où leur
nom de « ségala ».
Avoine (Avei)a), vieux français avaine, avéne, a
nommé Avesne (Aisne, Nord, l'as-de-Calais, Sarthe,
Loire-Inférieure, Somme), Avenay (Calvados, Marne;,
Aveine, .\venay, les Avènière». etc.
.W (7 /"//i, M il,. Mi Ilot, a donné Mils 'Haute Garonne), Mil-
liers (.Maine-et-Loire,, Millets iCôles-du-Nord, Gironde,
Tarn), Milliéres, Ntilieux, Milhas, etc. Les noniiireux
Milly parsemés dans toute In France sont plutôt dérivés
d'./w//(/i/'.>., nom d'homme. Lo Panic, autre sorte de
Millet, a laissé Panissières, Paneciôres, Pennessièrcs.
A l'Orge lliinlcuin], se rapportent Orges Jiaute-
Mnrne], Orgères (Furoet-Lolr, Mayenne, Orne, etc.),
Orgeix 'Ariège, Orgebray liuroJ.Orgeval (Aisne, Seinc-
olOise], Orgnville 'Kure).
La culture dos Fôvof», des Pois et des LcnlilleH élnil
extrêmement importanlo autrefois, car ces légunns
secs étaient une ressource contre les famines si fré-
quentes au nioyen-àge. (>elle culture est déjà mentionnée
dans les lois snliques qui cnndanjnc ut a une amende
(1) U Jardin, \9>>i, |>. ISû, l»l. i\i, -ÏS'i t'I iM.
de trois sous d'or ceux qui dérobent dans les champs
de Fèves, (le l'ois et de Lentilles.
Faha, Fève et fitharia, févière, ont servi à dénommer
les nombreux Favières, Favelles, l''avols, Favril,
Favède, I-'averolles, Favcraye dissémines un peu par-
tout. On trouve de mémo le Pois {Visum) dans Pizy,
Pizay, Pisicux. Pezai, Pezon, Pezènes, Pczcau, etc.
L'Oignon iCejia), d'où cepeium, endroit où l'on cul-
tive des Oignon.":, a nommé Cepel (Haute-Garonne),
Cepoix (Loiret), Chepoix (Oise}, Lézignan de la Cube
(Hérault).
De la Rave (h'ajia) ou du Nave' viennent lesRavièrcs
(Yonne, Loire).
De l'Ail {Mlium) : Ailles .Msne), Aulx (Haulo-
Saone), Aillss (Gironde), Aliièrcs (Isère), ele. Les loca-
lités nommées Ailly viennent plutôt d'.l//((/.s', nom
d'homme.
l)e la Fraise [Frafia : Fraizes (N'osgrs), F'rayols
(Ardècho), l''réjairollcs (Tain), F'rahicrs ilkule Saône),
Frazé (Eure-et-Loir), Frézat (Landes), etc.
Plantes industrielles, ornementales, etc.
La culture du (^hanvro et <\\i Lin qui date de l'époque
gauloise a laissé des traces nombreuses : Chenne-
viôres, La Cannebièro, Chanvres, Chamberia, Cambo,
(Jambon, etc., tous dérivés do Caimaliix, Chanvre, et de
Citvanaria, chennevière. Comme issus de Liiium, Lin,
nous citerons Lignières, qui se trouve dans onze dépar-
tements, Lignolles, Lignais, Linières, Liniers, Linoz,
Lignys, etc.
Le Houbhm (llinnulus se trouve dans La lloulilon-
nièro (Calvados;, lloublonville, La lloublonncrie, etc.
La Garanre est une plante tinctoriale dont la eulturo
est fort ancienne : Garancilles (Charente), Garancières
(Eure, Sarthe, .'~^eine-et-()ise, etc.)
La Luzerne a fourni La Luzerne et les Luzernes
(Manche), Luzernoz (Loire'.
La Rose {h'osa) a nommé de nombreuses localités en
France, en Italie, en Portugal, et surtout en Espagne.
Nous avons en Franco : Rosiers, les Rosiers, Mosay,
Rosoy, Hoseys, Rosets. Uosels, Rouziers, etc. Rosières
parait plutôt dérivé ilu germanique ros, rose;iu.
Lo Lis [Liliuiii\ a donné son nom à Lys (Bisses-
Pyrénées, Indre, Nièvre, Nord, etc.) Le Lys Oise, Seine-
et-Marne), Lirey (.\ubo\ Lirais Ariègei, etc.
La Violette (Vinla) a fourni Violes Vaucluso), la
Viole ;.\rdèche;, Violaines (Aisne, .Marne, Oise, ctc )
Violay ^Loire), Violot ;llaule-Marne .
A la Pervenche ( Viuca) se rapportent, Vences (Alpes-
Maritimes), Vinçals ( Pyrénées -Orii-ntalos), Vincey
(Vosges), Vincy, Vensac, Vensat, Vauchy. La forme
Peroinca a donné Pervcnchèros, Prévcnchères, Proven-
chèrcs.
Notons encore un certain nombre de plantes médi-
cinales :
Armoise (yi»7c»«/s/a) se retrouve dans les Grandes et
les Petites-Armoises îArdennes). .Menllie Mcnlhn),
dans Menlièros, .Manlega, .Mantes. .Mantiaux, Man-
luilles, etc. Mauve Malva), dans Mauves, .Malves,
Maves, Melves, .Mauvières. Lo Fenouil, dans Fonouil-
lèro (Hérault).
La grande .\clio J.crislicum of/tcinulc], bas-latin
Anaiiiiim, a i-té rendu en français par Aniiache ou
llaiiiiaclie, d'où llannaches^Oiso), Hannapos(Ardenncs,
Aisne, Nord).
Quelques plantes très communes et très répandues
ont aussi laissé leurs noms dans la liste si longue dos
noms de lieux habités tirés du règne végélal. La végé-
tation spéciale des lieux marécageux a jou<' parliculiè-
LE JARDIN
303
romenl un grand rùlo. C.o sont les Roseaux, les Joncs
et les Laichos nu («irox qui ont noniinù certains lieux
ilits Rosii-ros, Rosoy, Rosay, Joiiclières, Joiicquièros,
Jonclierays, Lcscliérrs, I.osclierolios, etc.
Les Foujjùres {Filir, il'où filicnriic) se roeonnaissml
bien dans Kougerolles (Indre-et-Loire),. I-'oupiierollos
(Lot-ot-(iaronne). Le Fougerais( Vendée), Kougeré^Maino-
et-Loiro), Kalguiéres (Gard, Aveyron, etc.), Feuclièrcs
(Ardennos), Feuquières (Oise, Somme), Fougères
(Indre, etc.).
A Z,ilv^<^, Jonc, en vieux frnnc.ais /if\ live, mot d'ori-
gine'Scandinave ou normande, se rapportent Le Lille
(Ciiles-du-Nord), Livots ((;alvados, lùiro, Mayenne,
Sarllie , Le Livet (Calvados, Manche, Orne, Eure , Li-
varot Calvados), etc.
Do Cfi/iiNi, Roseau, dérivent Cannes (Alpcs-Maritiinos,
Gard, ( iers, ote.;, le Canne! (Var\Canets, Canot, Cliannal,
Cihannay, etc.
Do la Prèle, herbe si abondante <lans les marécages,
nous avons Preslos, dans six départements, Pralay
(Haute-Marne), Presly (Cher). De l'Yèble (Kbuliis),
Sureau à tige herbacée : Yèbles, Yèbleron, Jobles,
Evol, etc. Du Chardon (Carduus) : Cardo, Chardct, la
Chanlie, Chardas, Cardons, les Chardons, Cardonnel,
Cliardonnet, etc. Le provençal Cattsside, Chardon, a
donné Caussidières Ilaule-Garonne}. La Nielle ou
Xigelle : Nesles, dans huit départements, Xelles (Pas-
de-Calais), Nivelles (Nord). L'Ortie [VHica], iirl/ret/nn,
lieu couvert d'Orties, se retrouve dans Orcet (Puy-de-
Dôme).
Nous arrêterons ici cette énumération très abrégée
mais suflisante pour démontrer le rùle important des
plantes indigènes et cultivées dans la formation des
noms de lieux habités du territoire français.
GeOUGES (illi.VULT.
Eî^positions de province
Concours temporaire horticole de Lille
Ce f|uatriènie concouis temporaire iliiturail la série do ceux
organisés à l'occasion de celte expcisition. Il avait surtoul
do t'ultraitpourlos présentations delleui'scoupées de ('■laïouls
et ilo Daldias Cactus et par colles de légumes et de fruits.
.\r.\f. Lemoiiio et CIs exjiosaient. comme c'est leur habitnde,
de fort belles séries de (ilaïeuls do leur obtention et trente
semis inédits de la plus graiulo beauté, dont notre phimo se
refuse à décrire les nuam es si variées.
D'autres beaux ("ilaïevils étaient présentés par .\I. (iravercau,
on mémo temps ipie des /innias, des Reines-Marguerites et
dos Immortelles, et par M. .Millet, qui montrait aussi des cnl-
lootions de Monlbrélias, d'Asters, dont un beau type nommé
Prcsident Kriir/er, do Phlo.r dccussata ainsi quo dos fraises
des quatre saisons et remontantes.
Les Datdias Cactus étaient représentés par une belle ccil-
loction do M. Paillet, dos massifs de .M.M. Muinard, Ilygole
et Vilmorin, et des fleurs coupées envoyées, par MM. Nagels.
A. Ilollert. Delessale et Cayoux. Nous avons surtout bien
adiniré la présentation très iirtisticpio de M. Delessale dont
les llours sont bien groupées dans dos vases se détachant
sur un fond do feuillage; les Chrysanthèmes Mme Guslurc
Uenr>f. disposés en un grand massif par le mémo exposant,
étaient do toute beauté et témoignaient d'une excellente
culture.
Nous avons beaucoup remarqué également : les Cléma-
tites do .M. Boucher, les plantes nouvelles do M. Dutrie, li-s
Hibiscus sitbciolareiis. très bien cultivés, les Eryttirines <'t
les Plumbaijo de M. Férard, les Pelatuinniuui :onale <le
senns et le massif do plantes variées do .M. DoIoIjoI, les
Célosios do M. .\lar(piant. etc., etc.
'très intéressantes aussi les collections fort complètes de
légumes exposées par la Société d'Horticulture d'Armenlièies
l'Union horticole du llaubourdin et par M.M. (iantois Vilmorin;
la suporljo collection de beaux fruits admirablement pré-
sentée de M. Julos Nisso; les autres belles collections de :
La Société d'Horliculturo d'Arnientièros, do l'L'nionHorlicolo
d'Ilaubourdin, de .\IM. Caslolain et ('.'•, de .\I.\[. Vroono,
Ilohitaillie, .losepli Aubert, Arthur C;ii'monl eldu docteur Jns.
Zawodny, et enlinles arbres en 'pots do .M. Dcnioy attiraient
partirulièremcnl les regards.
Quant aux plantes do serre elles no liguniient à ce concours
(pie par les présenlalions dos Ktablisseinents horticoles do
Houbaix-I'ourcoiiig (pii avaient constitué un fort beau
massif ot par un amateur Lillois, ,\1. Raymond Lemoinier (|ui
garnissait ccjmplélement une serre do sujets bien cultivés el
notamment do beaux spécimens d'Orchidées. Signalons
notamment un nouveau Selriiipcdiiitn fort intéressant, lo
S. Miiiiriciantnn {Ciiidlci/dniitit X''- "'"/"'"î-O- •\. -M-
Exposition de Boulogne
Nous avons été ravi du bol ordonnancouiont qui a présidé
il l'installation do cotte exposition et nous devons féliciter
do celalo [irésidont do cotte société, M. Magne. Il est vrai
(pie le cadre permettait de réaliser do jolies choses el met-
tait les corbeilles elles massifs bien en valeur. El puis il faut
bien dire (juo idusieurs horticulteurs ot amateurs avaient
apporté des plantes fort inlérossantes.
.\F. .Maron i>xposait uno très bollo série d'Orchidées
hybrides parmi los(piellos dos nouveautés et des plantes do
beaucoup do valeur notamnienl : lo nouveau Coltlei/a nommé
C. Magncana (C. ijKtlala X C. Mussaiana) dont l'ensemble
de la tlour est entièrement rubis avec lo lubelle rubis lavé
de carmin pourpre, ce qui le distinguo totalement des autres
C(itllci/ti, car cette teinte aussi chaude n'existe pas encore;
les C. Maroni (C. velutina y^ C . aurca) o\. C. Truffàutiana(C.
tenebrosa X C. aurea).
M. Chantrior montrait une fort jolio collection de plantes
do serre parmi lesiiuellos nous avons surtout noté les
Xepenthes Masleriana et jV. mixta sanijuinca en fort boau.x
sujets; Crotuti Comtesse d'Eu d'une coloration intense, lo
feuillage du bas entièrement carmin cerise et les feuilles
supérieures lavées d'orangé clair et chaud, C. G. Maync au.x
feuilles largement trilobées et joliment nuancées do jaune
frais; c'était encore à ci'jté do fort beaux Antl(urium cl sur-
tout un Tacca Cluiiitricri, cspèco réconte très méritante et
beauc'ovip moins fragile quo celles actuellement cultivées.
.M. -Magne avait tenu à former un beau massif do plantes
do serre à feuillage décoratif ot à fleurs : spécimens romar-
(jiiablcs do Bégonia Pcx, d'AtU/iuriuin, de Croton, d'Urchi-
d(''es : Cattleya aurea, Odontoylossum ç/randede toute beauté,
Ci/jirijwdiuiii Clialesirorthi. etc.
.\f. Langlois,(pii cxiiosait ailleurs de beaux motifs d'arrange-
ments de fleurs avait à l'entrée, do beaux groupes de plantes
à feuillage décoratif. Près do là, .M. Noullcz et M. l'annetrat
présentaient de jolis Pehirgonium zomde cultivés sur tiges
de 00 centimètres à plus d'un mètre de hauteur. Ces arbres
miniatures constellés de Heurs sont vraiment jolies.
Novis signalerons ensuite (notés au cours de notre visite)
les groupi^s et des massifs : de Bégonia Pcx et do plantes
vortos de M. Cresson; de B. sernper/lurens do M. Paintèche,
do B. bulbeux do ,\l. .lumelle; lo fort ioVi Pelargoniinn ::onale
Carmi-n Desjiart à feuillage panaché et à fleurs blanches do
M. Despart ; les superbes Caladiuni du Rrésil admirable-
ment cultivées par M. Courmontagne; les Amarantes et les
Dahlias de la maison Vilmorin; les Pétunia, Phlox decussata,
var. Innocence, et les Aubergines de M. Courbron; les
superbes arrangements à fleurs de M. Uarbot et de
M"' Hrodel; les arbustes. Conifères et belle collection de
fruits de M. Lecointo; les superbes Dahlias et les fruits do
.M. Croux, etc., etc.
Nous avons, de |)lus, beaucoup romari|ué dans la section
industrielle, les vaporisateurs à air comprimé hors pair do
.M. Muratori; le nouveau système d'anosoir fort commode do
.\1. A. Bourgeois; les divers instruments, cueilleuso de
fleurs nouveau modèle et seringue brouillard perfectionnée
do M. .Méténier; la modilication d'une nouvelle poignée elles
tasseaux-partins l'n fonte adaptés aux Ijois par Af. Andrieu.x;
les patins pour fer à 'i" fort bien compris et les bordures on
terre cuite de M. Passet; enlin les pompes et les tondeuses
réputées de M. Vidal-Boaumo.
Nous ajouteions que le comité d'organisation do cette expo-
sition, non le juiy, a eu l'amabilité de décerner une médaillo
do vermeil au Jardin et au Petit Jardin et une môme récom-
pense pour nos ouvrages. A. M,
Exposition de Lyon.
L'exposition d'horticulture et do viticulture organisée par
304
LE JARDIN
ÏAssociiitioti liorlicolr /.i/oiinnii.' s't^st oiivorlolii 11 soptoniliro
et l<»rnii''p le 1") après avoir rorii une (.'raiido atlluencedo visi-
teurs, lillo était bien réussn' et occupait coiiipletomeiil
l'imuioiisi' salle du Palais île (jlace avec ses galeries.
Los iioaibreux lois de plaiiti^s de serre contenaient beau-
coop do spécimens remarquables surtout par leur belle cul-
ture. Nous reraari|uoiis ijueUpies belles variétés inédites do
Crolons : M. J. (iinnl, M. J. l',iiiiud. Valais <l,- (iUicc: des
Orchidées bien fleuries; de beaux exemplaires de Nepeiillies,
une belle collection de Caladiuins a feuilles colorées, un très
beau Curcuiiia /{osrcana bien fleuri; etc.
Les lots de fleurs do pleine terre, surtout en fleurs coupùos.
sont encore plus nomuroux. Les Dahlias Cactus et autres
dominont avec les Iloses. l'arnii les variétés inédiles do
Dahlias nous remanjuons : Enfant de licllfi-onr, l'crlc des
Jllanrs, Lcon Cliciiaull, Le Xi'ijre,Jcaniu- Chtirmet, Tnrf'iltc,
Madame Lumière^ Monsieur Lumière, Atni Ai/mard. Los
Gîillcts nains remontants, les Cannas et les Glaïeuls étaient
bien copn'sentés: éj^aloraent, les Bégonias.
Quelciues pi-piniéristes exposaient de beaux lots do Coni-
léres ciiiilenaiil plusieurs espèces encore assez nouvelles.
Los ciilleclioiis de fruits, iionibrciises et bien étii|uelées,
étaient surtout rcraar(|uablcs. Vu un beau lot de Raisins do
producteurs directs — les Vignes do l'avenir.
Les collections de légumes étaient nombreuses et assez
complètes, on voit rarement mieux.
Le grand prix d'honneur de l'exposition a été attribué à
.\L Comte, horticulteur a Vaise-Lyon; les prix d'honneur do
la culture maraicliére et do la lloriculture ont été obtenus
par M. .\Iolin, marchand-grainier-horticulleur à Lyon.
Joseph I'aqlf.t.
Exposition de Vitry-tur-Seine
Au moment oii imus péiiétri'ns il.ins le magniliquo parc do
In .Mairie, l'aspect gi^néral ih- IKxposilion est superbe et dos
plus riants, c est comme un vasio kaléidoscope ou les par-
luius di-s Uulli'ls cl dos Kosos s'ajoutent au.v uiilles tons
variés. Le jour de l'ouverture, tiUOU visiteurs ont constaté
raméiiagoment parfait du Jardin, œuvre do M. Vincent fils.
La foule, générali'nient bon juge, s'est surtout arrêtée de-
vant les beaux iirbres fruitiers et les Conifères roniarcjuables
des maisons Deiresne, I ieorge.s, (iravier. otc; les Magmilias
ot les Huux de M. Hécignoul. de Nantes, les Conifères, de
M.\l. Denis UucNaux-Defossés. Tlinillor, d'Orléans les plantes
d'appartement île .\1.\I. Cliaron, l'anhard, Croult; les Itoses
et Oeillets de la maison I,évéi|ue, les Cannas do .\l.\l. Vil-
morin et Cie. Itilliurd et llarn'; les Orchidées et les Lilas
blancs de MM. Houx. Cretlé, l'atin, Niklaus; les fleurs cou-
pées do .MM. (iemen et Bourg, do Luxembourg, de NLM. l'oi-
rier. etc. On a beaucoup adiuiré les variées et superbes col-
lections do fruits do .MNI. liefresne, Cravior, Vincent, Louis
Groi;net;et enlin les ni.'igniliijues légumes do .MM. Limet, lla-
mello, Sadarnac, Niel. etc. 'l'ous ont travaillé, fait grand et
beau, et selon nous, contribué à augmenter la brillanlc répu-
tation do " Vitry-los-Arbros -.
R. Ansei.mk.
Plantes nouvelles ou peu connues
Lilium occidentale l'urJy.
De l'Amérique ilu Nor.l oii il r-'clierche les prairies tour-
lieuses, ce Lis rjippello le Lilium mnritimum. Le buibo est
rliizomateux ; les fleurs sont peu nombreuses, penchées cl
horizontales, avec les trois segments exti''rieurs révolulés,
bruns, maculés h la gorge et les trois internes cramoisi (onc S
étalés.
Cryptocoryne Griffithll Seliolt.
lUil. Ma(j. l. 7 719.
Curieuse aroidûc de la l'éninsule malaise, à fouilles péliolées
longues do 10 cent, environ, charnues, ovales, obtuses,
ondnic'es, d'un vert gai, striées do rouge et linemenl nerviées.
La Kpathe a le tube long de 7 cent., elle est l)lanclie, renflée
pui-. cv liii'lric|ue ot dilatée en un limbe recourbé, brun roux
tk l'interiiMir ; rinflorescenre. longue do 10 cent, environ est
Hurmohléo d'un nppemlici' clavifornio : la partie mâle est
grêle, Hlipitée, nldongue. la femellee^,t formée de huit ovaires
cornés et glaniluloux.
I'. llMll I.
Société Nationale d'Horticulture de franco
/.. J»pdln n'(ii<'<'ri'.»<' /i rrpriol'u'Unn de ses arlieles (/u'#i
tii i;iii:' ' ''" iKim de leurs auteurs
et il'ii ' ' Jardin.
/ ' ■ ! i meiitiinf reprmluclion
I ne snnt autorisétM que êur
i( 'I du Jardin.
Séance du ii septembre i902
OoHné. DE FLORICULTl'BK
Do jolis Penlstemons hybrides variés étaient présentés
par .M. Launay, ot une belle collection do Dahlias Cactus,
par M. Nonin. Dans la grande balle, tout un ci'^to était garni
d'une véritable pelile exposition do Dahlias Cactus, déco-
ratifs ot à fleurs simples présentés on fleurs coupées à la
manière anglaise, sur supports triangulaires montrant toutes
les fleurs do face, par la maison Vilmorin-.Vndrieux et Cie.
.M. Nonin présentait un joli l'elargoniiim à touille de Liorru
aux fleurs ijlunc d'argent avec macule palissaiulro, Mistres
lianks, issu do Mme Crousse. Citons encore la bonne et
variée collection des (ilaïeuls de M. David, de Savigny un
bol aster rose de .M. Gouchaull-'lurbut, et un très joli Xepen-
thés Mastersii rubra, do M. Gauthier.
Comité des Orchidées
Le triomphe do la journée a été pour M, Cli. .Marun, avec
sa nouveauté d'aujourd'hui, toujours transcendante: Cattleya
Magneana (C. i/ullata-LeojKiUiii X ('• Miuisuniana) aux
grandes fleurs absolument bien faites, d'un rubis intenso,
inusité. .M.M. Dallemagne présentaient deux jidis Cattleya :
C. l'iilcain ot C. llardyana. raco de Itatnbijuiltet. DeM.M. Du-
val otiils, do Versailles on admirait un très beau Cattleya
aurea, d'une ampleur et d'une intensité de couleur rares, im
fort spécimen do Xyiiopetalum Gautliieti, très fleuri, et
plusieurs hybrides et métis de Cyjaijiedium. M. Gauthier
montrait un IacUo Cattleya Pinelli X aurea et un Ilabena-
ria luilitaris et M. Du 'l'roniblay du .May, im Lœlia einna-
barina X maiatis, qu'il appelle Hiltrlia au lieu do iM'lia,
nous no voyons pas do raison pour corapli(|uer do cette nou-
velle méthode la nomenclature horticole.
Section des Roses
Importantes présentations; d'abord, do .M. Rothberg, sept
cent variétés île Roses do diverses sections, parmi lesquelles
absolument au-dessus do toutes, un véritable joyau, une
très largo ot consistanlo Rose cl'un blanc pur : Frau Karl
Druckli; puis, de M.M. Levavasseur et fils, un Rosier
Polyainllia très voisin du Crimson Rambler m&ia jouissant
en outre do la faculté de remonter : Mme S'orbert L<-vavasseur
et d'une collection do 4y variétés do choix, de M. Hmilo
Duval.
SE(mO\ DES CimYSANTIlÈMES
M. Desmadryl triomphait avec des fleurs coupées d'une
très grande largeur, parmi lesquelles Ilayvniuint ■• rayonnait »
d'une rare beauté. .M. (dénient montrait un lotde SfO variétés
do ctioix et .M. Durand obtenait un certilicat de mérito do
1" classe pour nii sport rose do Mme Edouard lley : Blanche
SoumiUard. .M. Nonin exposait des Chrysanthèmes décoratifs
en pots.
Comité ij'.MUioRicxi.Ti'nB fri'itiére
M. Cofligniez, jardinier en chef de l'orphelinat de l-'leury-
Moudon, préscnlail l'r> Poires et Pommes; .M. Chevillot do
beaux Raisins h'ranhcntluil ; .M.M. .\rnoull-Pélerin et Savart,
do superbes l'ommes.
Comité de cultuiie poT.\(;ÉnE
M. Chemin continuait la présentation do sa Laitue brune
d'été, sur lBi|ue|lo le Jardin publie aujourd'hui un article,
ainsi <luo très belles Chicorées frisées de liuuen et do Iaiu-
viers, ot Scarole verte. N'oublions pas les bollcs Aspergos
de M. Compoint.
J.-l'n. Favabd.
Correspondance (1)
Hép. .i M. C. à M. le II. (S..et-<K). — L'adroso do l'Institut
Paslour est ï"., rue Dulot, Paris, 1.5'.
(Il l'iiur louict» iIcm.iM'Ii'K do rcnsciitneiucnl» |mr In voie ilu
Journal, Juhelrc un llnilin* de II tr. I.'i pour rliai|tie c<uiHullnllon,
nlhi de iKiiiA cMiivrir ilos Tr.'di* il'oiivol À IIOH citllnliorAleun*.
I.ormui'on •Ic^irc nliicnîr l.i ré|ion!tc dirrrlemenl pnr lellro, on-
toyor e fr. I'' l'ii Ilinhrr^-poHlr.
Clia<|uc ceiisiiltAtlon <lolt (Ire doinan lAe sur un feuillet i^parii.
Joindre, & la lettre, la bande du Juumal.
N'^ 376
LE JAIVDIN
20 Octobre 1902
CHRONIQUE
I,a cDUtiiiiu', onooro nouvo, do so fairo niloiTcr sans
lleiiis l'I sans cniironnos , n'esl pas imo des ineillcurcs
ilo iioliii r'puciuo. On no sait sur quoi ello roposo cl (piel
inoliilo l'a fait nailro. Dans les siùclcs passés on iHail
moins bailiare ol les grands Immines ilii xvi" siùcle, tous
lu'lris d'antiquité {,'rccquoou latino nu dédaignaient pas
les llours à louis funérailles. l,'n dos liomnies les plus
illustres du siècle d(? la Ucnaissance, l(^ Troyen Jean
l'asseral, l'un dos écrivains de cet élincelantct merveil-
leux pamphlet do la Satyre Mdi/ipjide, recommandait
à SOS amis, avant di^ mourir, do jeter iioaucoup do lleurs
sur sa tnnihe mais do no pas y motlro de mauvais vers
qui poserairnt sur ses cendres. Des lleurs mais pas do
discours, telle serait la règle à suivre dans bien des cas
et tout serait pour le mieux!
Un nouveau déhouilu' s'ouvre au cidro fiançais a. con-
dition que les i)roductcurs sachent s'y prendre et soient
un pou plus roublards {passez-moi l'expression), qu'ils
le sont d'habitudes. Actuellement, on consomme à Cons-
tantinoplo, où le cidro était encore inconnu il n'y a pas
très longtemps, une certaine quantilc do cette boisson,
à tel point que lo prix en est plus élevé que celui du
vin. Mais il faut pour cela que les bouteilles soient
coilTées de papier doré ou argenté qui rappelle lo l'iiam-
liagne.Dans les brasseries turques on boit beaucoup de
cidre mousseux en guise de Champagne. La vogue n'en
fait que croître.
Il faut donc que les producteurs français logent leur
cidro dans do belles bouteilles bien habillées et bien
présentées : le contenu est peu coté, c'est le contenant
qui est tout. A Constantinople, le cidre anglais mous-
seux se vend, la bouteille d'un peu plus d'un demi
litre, ;i piastres et demi, environ 74 centimes. Très par-
fumé, très mousseux, ce cidre se sauve quand on le
débouche et une boniio partie est perdue, mais la jeu-
nesse dorée del'.onslanlinople trouve cela très distingué,
et s'en amuse beaucoup. 11 faut avouer que ces mes-
sieurs savent se contenter facilement et que les amu-
sements à Constantinople ne coûtent pas clier.
•
• •
Au .vx'-' siècle dans lequel nous sommes entrés tout
récemment, la question du Caoutchouc est uno décolles
qui so présentent avec lo plus d'importance. Aussi la
culture des arbres producteurs jouil-olle d'un intérél
tout particulier. Mon ami A. Chevalier, avait pu établir,
a la suite do son voyage d'exploration effectué de 18'.i'.i
à l'JOO, dans l'Afrique française occidentale, que le
Lin/du/iihia Ileiidelotii donnait à lui seul à peu prés
tout lo Caoutchouc de bonne qualité qui provient de ces
régions.
Dans une nouvelle expédition dirigée en vue de.l'explo-
ration du bassin du Tchad, le distingué voyageur a pu
commencer l'élude des espèces spéciales au Congo fran-
çais et à l'Afrique centrale. De son travail ressort ce fait
important que la culture du Maiiihot Ola:iovii — qui
donne lo Caoutchouc de Céara — no présente aucun
avenir et qu'il est plus sage d'y renoncer tout à fait. Au
Sénégal, dont le climat est trop soc, VHevea et le Ciis-
lilloa, n'ont aucun chance do réussite, tandis qu'au
Gabon ils pourraient vraisemblablement [)rospérer. Cor-
tains Ficus tels que les /•'. Vorjelii, laurifblioides et
un autre de l'estuaire du Cabon, donnent bien du
Caoutchouc mais de qualili' telleincnl inférieure qu'il ne
peut être vendu dans des conditions rémunératrices. Il
est à noter également que les jeunes pieds d'arl)rG à
Gutta, introduitsen l8'.iHau jardin coloni.il de Libreville,
ont tous disparu à l'oxcoplion «l'un seul qui persiste à
prospérer. C'est à nos coloniaux sérieux et véritable-
ment dignes do ce nom, do mcfllro à |nolit les observa-
tions do M. C,hevaliei-et de no pas s'archarner ii cultiver
des essences à caoutchouc là où elles no sauraient
venir. Ils devront surtout s'appliquer à ne pas suivre
les conseils sans valeur dos coloniaux en chambre,
beaucoup trop nombreux pour notre malheur et qu'on
est beaucoup trop porté à écouter.
*
• m
Auliofois, le .sucre était bon pour tout et pour tous.
On conseillait bien aux enfants do n'en pas trop croquer
pour no pas se gâter les dents, mais maintenant, tout
en reconnaissant qu'il constitue un élément, on vient de
s'apercevoir qu'il no faut pas en abuser. Un physiolo-
giste allemand, ^^ lîunge, nous apiirend rjuc lo sucro
pur manque de chaux et de for, corps qui sont absolu-
iiicnl indispensables à. l'entretien de l'organisme. Il est
préférable, d'après lui, do lo consommer sous la forme
de légumes ou do fruits riches en hydrates do carbone.
Le miel, lui aussi, no serait pas meilleur et pour la
même raison. On peut répondre au savant allemand,
qu'on n'a guère l'habitude do faire une consommation
exagérée de sucre, susceptible de présenter dos incon-
vénients. Et d'ailleurs, nous pouvons faire observer,
avec la Revue scientifique, que « étant donnés tous les
désavantages que tous les hygiénistes reconnaissent à
tous les aliments, ou peu s'en faut, il serait a peu près
inipossiblo do se nourrir, si l'on voulait conformer son
alimentation aux préceptes de l'école ». On ne saurait
conclure plus judicieusement.
• >
Savoz-vous arroser les Radis? Oui, allez vous me dire.
Ce n'esl pourtant pas aussi sûr que cela si nous en
croyons MM. Munson cl Shé[iard, deux Américains qui
ont méthodiquement comparé les dillérents ^irocédés
d'arrosages, sur des cullun^s de Radis. Le procédé tradi-
tionnel avec l'arrosoir ou avec la lance constitue le szir
arrt>S(t(/e, par opposition au sous ari'osaije, recommandé
par ces expérimentateurs. L'eau pénètre de suite en
profondeur au lieu de so répandre et souvent do se
perdre en grande partie à la surface du sol. Pour cela
on établit uno canalisation percée de trous, espacés
lilus ou moins, au-dessous de la surface, à une profon-
ileur qui varie avec la nature des cullures. Il suffit do
tourner un robinet et l'eau circule dans les canaux. La
main d'reuvre est simplifiée; on économise do l'eau. Le
sol restant soc à la surface, les limaces et autres
ennemis des cultures ne peuvent prospérer el leurs
déprédations deviennent nulles et insignifiantes.
D'un autre côté, le sous-arrosago serait éminemment
favorable aux végétaux. MM. Munson et Shépard, ont
cultivé comparativement, l'un à coté de l'autre, deux
carrés de Radis. Le rendement do la partie sous-arrosée
a été meilleur et le poids des Radis de 15 p. 100 supé-
rieur. La proportion des Radis de belle qualité s'est
trouvée de IG p. 100 supérieure. De plus les jeunes plan-
tules ne moisissent pas ou très rarement. D'une façon
générale le rondement a été double.
La question du sous-arrosage est certainement fort
intéressante, mais au point de vue économique, elle
devra être examinée très sérieusement. Les canalisa-
tiims doivent, ce nous semble, être fort coûteuses à
établir. Somme toute, y a-t-il avantage ou inconvénient,
c'est ce que l'avenir seul pourra nous dire, et, pendant
longtemps encore, on arrosera comme on l'a fait de
toûs temps. P. Hauiot.
303
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Distinctions à l'horticulture. — A l'oc-ca-uni lii-
ri'ixpo^ilioii de l'.iii, M. le Minislro ilo l'Agricullure
a chargé M. Vigcr, qui le repri'scnlail à l'Exposilion
au Congrès d'annoncer les nnminalions prochaines,
suivantes, ilans l'ordre du Mérile Agricole :
Au ijraile d'ii['/irii-r: M. Hn-il, prnfosstMir (li'-pnrtemenlul
il'agrirulliiro di's nasscs-l'yriMnVs :
Au iirmlc lit- clicciiticr : .M. l.nvigiie, adjoint au maire do
l'an; M. I^iniliert Mirât, propriétaire éleveur; M. I.uflitlP,
liortli'ulteur ù l'au.
Toules nus fijlirilaliuns aux nouveaux promus.
Nouvelle loi sur les brevets d'invention. — Nous
croyons devoir sigiiiilor à l'altcnlion dos inventeurs la
nouvelle loi (ranvaiso du 7 avril l'.(02, sur les brevets
d'invention promulguée par arrêté du 31 mai 1902. Un
certain noniliro de dispositions .siinpliflenl les forma-
lités autrefois exigées. Une plus grande facilité est
accordf-e pour le paioiiienl di' l'annuité. Nous engageons
les intéressés a lire .-ivec attention surtout les articles
11,21 et 32 de la loi, et les articles 2 et 3 do l'arrêté.
Le prochain Congrès pomologique. — Ce congrès
aura lieu, en l'.»03, a Clcnnoiit-I'orraud.
Cours publics et gratuits d'Horticulture et d'Ar-
boriculture à Paris. — M. Louis Tillicr, professeur
municipal et départemental d'arboriculture, commen-
cera ce cours le mardi 4 novembre, à l'hôtel de la
Société Nationale d'Horticulture, Si, rue do Grenelle, et
le continuera les mardis et vendredis, de S à '.i heures
du soir. Les candidats sont invités à se présenter le
dimanche 2 novembre, à 8 heures du malin, au cours
d'arlioricullure, 1 his, avenue Daumesnil, à Saiiil-
Maiidé, où il sera proeédi' à leur inscription et à
leur répartition dans les deux années. A l'issue du
Cours, une (commission d'examen proposera au Préfet
de la Seine de délivrer des Orlilicats d'aptitude aux
élèves qui rempliront les conditions indiquées au pro-
gramme d'examen.
Le cours public de Iloriculture cl d'arboriculture
fruitière à l'usage des amateurs et des professionnels,
professé à l'Union française de la Jeunesse (section du
l'antliéon), par MM. Albert Maumené et Claude Trc'-
bigiiaud, commencera le lundi 20 octobre et aura lieu
tous les lundis, de 8 li. 1/2 du soir l'i lOlicnrcs, 11, rue des
l''ossés-Saiiit-Jacques, Paris, V". Les lt(.'iii;s de cullnro
fruitière allorneront avec celles de culluie des plantes
d'appiTlement, do serre et do plein nir. Dus applica-
tions auront lieu au cours des séances.
Le cours d'horticulture professé à rAssoelnlion Poly-
technique {section de Grenelle) par M. II. iJauthcnay
commencera le dimatiche 2i') octidiro et aura lieu tous
les dimanches, de '.» h. à |n houresdu matin, aux l-'.colcs,
Place du (lommerco. Il y sera parliculiùren)ent Iralli'do
la eullure des |)lafitcs d'appartement et de balcons.
Questions horticoles au Congrès des Sociétcs
savantes. — .\u progninime ilo ce Congres, qui se
ticnilra à liordcaux en i'.'ii3, ont été inscrites les qucs-
lion.s suisanU» :
1 A <|ii»IU>H nItiludOB «ont nu |inuvoiil ^Iro perlées, rn
1^ . 'iilturc!! d'iirtii. 1 ii-8 arliilciulleB,
.: < l't du plantes i <•» ;
.' Il' .ii'iiisde Jardins u i'iu.i< s, jukums i uluniaux, Jarilins
CM inontrt^'ne, etr. ;
.'f .\liinii(;raphi« relative k la faune el h la (lore ilo» lors
Iram.aiH.
Concours horticoles entre instituteurs. — La
Société dos Agriculteurs de France a ouvert un concours
entre les instituteurs et institutricf s primaires commu-
naux ou libres des départemenis de VAi-ei/roii, du Lot,
de la Lozcre, du Canlal, de la Corrcze, de la Ilaute-
Vieiiiie, do la Creuse, du Pu;/ -de -home et do la Cha-
re/ile qui, par leur enseignement et par la U nue de leur
jardin, auront fait les plus louables efloits pour déve-
lopper chez leurs élèves le ^:owl de l'agriculture et auront
obtenu les meilleurs résultats. Les récompenses consis-
teront eu sommes d'argent, en médailles d'or, de ver-
meil, d'argent et do bronze et en diplômes.
Les prix seront |)roclamés en Assemblée générale de
la Société, pendant la session de l'.'U3.
Prix agronomique à l'horticulture. — Un prix
agronomique, consistant en un olijel d'art, sera décerné,
pondant la session de la Société, en l'.l03, ii l'auteur
d'une étude sur le Peuplier (Variétés, plantation, cul-
ture, maladies, remèdes, cxploitabilité, produits,
emplois divers). Les mémoires devront être adressés au
secrétariat avant le 31 décembre l'J02.
Concours pour la destruction de la pyrale. — La
Société des Viticulteurs de France el d'Ampelographio
vient d'offrir une médaille de vermeil, grand module,
ainsi quo plusieurs autres récompenses, pour être
décernée en son nom à l'un des lauréats du concours
organisé par la Société, d'horticulture de Màcon sur la
question suivante : La pyrale et ses dégâts. Des moyens
pratiques, économiques el ellieaces de la détruire. Lo
concours est ouvert entre tous les viticulteurs du Hliône
et de Saôno-et-Loire. Les mémoires devront parvenir lo
1" novembre prochain, dernier délai, au Secrétariat de
la Société, à Màcon, Uuf i nord, M.
Le Syndicat des maraîchers de la région pari-
sienne. — Le bureau du Synilieat des maraiehers do
la région parisienne avait convoqué tous les maraiehers
el prinieurisles du déparlement de la Seine à sa réunion
générale annuelle, lo 2 octobre dernier. Plus de huit
cents maraiehers ont répondu à son appel.
Après avoir entendu la lecture du compte-rendu
moral el linaneior des travaux du Conseil d'adminis-
tration, tous les membres présents qui n'nppartenaienl
pas encore au syndical s'y sont fait inscrire.
Toute la corporation, grouj éo autour do ce syndical,
pourra entreprendre de grandes réformes au point île
vue de la production et rtcherchera des nouveaux
débouchés commerciaux sur les marchés idrangers.
Amélioration dans le transport des fleurs en
Allemagne. — La Compagnie P.-L.-M. vient de faire
connaître aux Syndicats dos Producteurs cl des Jardi-
niers de Grasse et do Cannes, qu'elle opérera désormais
l'acheminemenl des colis do (leurs a destination do
l'Allemagne au moyen de ses trains rapiiles 10 el 12 el
qu'elle a, en outre, mis à Tt-Uide la question de l'admis-
sion des Heurs au train de luxe NicelJerlin.
C'est un très grand avantage pour les producteurs el
les expéditeurs de fleurs, et il faut es[iérer quo la Com-
pagnie P.-L.-M. complétera celle utile réforme en adop-
tant la meâiiro restée à l'étude. Son application augmrn-
lora certainement lo nombre des expéditions de llours
el contribuera ainsi a l;i prospérité el au développement
lie celte liiiluslrie.
Une vente d'Orchidées.— MM. Prolhoroo cl .Morri»
onl venilu dernièrement aux enchères, ou » Central
Auclion rooms « — rhôtel Droiiot de Londres — une
imporlanto colleelinn d'Orchidées élablie». Uuel(|ues
loLs onl réalisé des prix très ôlovés. Ainsi, une jolie
f.irm" iVOdoiiloylo^xttm erhptiin n élA vendue l.''iO gui-
I.l-; JAUIJI.N
307
»
ii('m.s(3'J00 francs) ;uiio autre, à maoules rouno vinoux vi(,
(iO Kuini'os (1.")^'! francs); un 0. c. /•ase////i. 'lO Kuiin'rs
(l.'i-^L) francs), clc.
Expositions annoncées. — La Socicté royale d'ii-
gricuïture et iriiurliculturo do Tournai (IJelfjiqui')
organise une Exposition (Je Glirysantlii-mes et piaules
d'ornement les i?3 et 2i novembre VM'J. Adn^ssor les lio-
maiides à M. Jean Vandorborglil, secriUaire, i, rue
Catrice, Tournai, avant le l.'> novembre.
La .Société centrale d'horlieiiiluro de Xancy organise
une Exposition particulière aux C.lirysanlhènies fruits
et lé^;iimes, du l.jau 17 novembre l'J02. ^Vdrcsser les
demandes du Président avant le 1"' novembre. (Les
autres produits horticoles ne seront admis (|u'en raison
de l'espace disponible).
La Société d'iiorliculture de l'arrondissement d'Abbo-
ville organise une Exposition de Chrysanthèmes,
plantes d'ornement, fruits, légumes, et industries hor-
ticoles du 8 au 10 novembre 1902. S'adresser, pour ren-
seignements, au Président ou au Secrétaire, à Abbevillc.
Les Jardins ouvriers en Allemagne. — Le Conseil
(rAdmliiistratiou de la mine do houille Xeuzelzsch, à
llolienmcelsen. fait preuve il'un esprit de bienfaisance
pratique :i l'égard de ses ouvriers. .j7 jardins de famille
ont été organisés pour les mineurs et ont été mis gra-
tuitement à leur disposition. Tous les ans des récom-
penses sont attribuées aux jardins les mieux tenus.
Un concours de maisons et fenêtres fleuries en
Allemagne. — A Dresde, rapporte le (laiie/iwe/t, une
association qui a pour but do favoriser o l'atlluence des
étrangers dans la ville », a pris l'initiative do faire
contribuer les habitants à la décoration de la ville, en
parant de fleurs les maisons privées, ainsi que les
I)arterres ou jardins entretenus devant leurs façades.
L'Association a donné des Prix aux plus belles déco-
rations florales de maisons d'habitation, lialcons,
fenêtres, portails, etc. En outre des prix en argent et
dos médailles, il a été distribué des objets d'art, des
ouvrages d'iiorticulluro, des plantes d'ornement. Pour
la décoration d'une façade de' maison, il y a eu trois
prix de lîO, 100 et Ih marks et autant pour les cours-
jardins.
Le phylloxéra à l'étranger. — D'après plusieurs
cominuiiiiations provenant de diverses parties de
l'Europe, et que nous lisons dans les Feuilles d'Infor-
mations du Ministère de l' Agriculture, le phylloxéra
s'étend considérablement sur certains points de la
Turquie d'Europe, de l'Asie Mineure et de la Syrie. On
essaie la plantation de cépages américains. En Bulgarie,
la situation a empiré; près de 2l.(i(J0 hectares sont
atteints sur un total de 110.000. En Espagne, où le gou-
vernement n'avait d'ailleurs pris aucune mesure do
défense, la province il'Alméria était ravagée presque
complètement, mais la culture des Raisins de Vignes
(2.168 hectares) et de table (2..')J0 hectares) se relève
grâce aux cépages américains. Les variétés américaines
do table, à peau très dure, sont exportées dans de la
sciure et en J)arils, au.x Etats-Unis, en Angleterre et en
Allemagne. Enfin, on Allemagne, Iiuit foyers d'infec-
feclion phylloxérique ont été découverts dans la vallée
du Rhin, où des mesures pro|ihylacliques énergiques
viennent d'être prises.
La mouche de l'Olivier. — Un oléiculteur do Sienne
a reniarqut'', depuis quelques années, que [lartout oii
les Oliviers se trouvent a [iroxiniité de sources sulfu-
reuses, ils échappent aux attaques de la «mosca olearia».
En conséquence, il a imaginé de traiter vingt arbres de
collo essence avec une solution composéi' d'une partie
do soufre pour cent parties d'eau. Il a a[)pli{iué celte
solution au moyen du pulvérisateur dont on se sert
pour la bouillie bordelaise; le traitement aété renouvelé
quatre fois dans une saison. Il a constaté ([ue les Oli-
viers traités parce procédé ont été exempts îles attaques
do la « mosca olearia » pendant deux années consécu-
tives. Avis aux cultivateurs provençaux.
La destruction des moineaux en Tunisie. — La
question de savoir s'il faut eonsiilérer le Moineau
comme utile ou comme nuisible ci-l toujours en sus-
pens. Il est indéniable que, dans la région parisic-nne,
les innombrables moineaux que la iiopulalion de Paris
entretient et aideii multii)lier, coTiiniellent des dépréda-
tions considérables sur les cultures environnardes . Uni
croirait qu'il en est do même en Tunisie'.' La destruction
des nids de moineaux est indispensable, dit la Feuille
de Ueiiseignemants agricoles de la Régence; elle a été
rendue obligatoire en Tunisie du 1""' avril au :iO juin,
par le décret du 24 mai 18'.i2, pour tous propriétaires,
fermiers, locataires, gérants ou autres faisant valoir
leurs propriétés ou celles d'autrui. C'est plus, en cflet,
eu ilétruisant les couvées qu'en s'attaquanl aux moi-
neaux eux-mêmes, qu'il est possible de lutter contre
ces oiseaux. Pendant la période précitée, les autorités
locales peuvent, par sommation écrite, mctlre les inté-
ressés en demeure d'effectuer cette destruction dans un
délai minimum de quarante-huit heures , à peine
d'amende et d'exécution à leurs frais des destructions
nécessaires.
Sur la chute et le renouvellement des feuilles. —
A la station de climatologie agricole de Juvisy,
M. Camille Flammarion a semé des glands de Chêne en
pots, qu'il a ensuite soustraits aux rigueurs de l'hiver.
Trois Chênes ainsi cultivés ont été placés en hiver, l'un
en serre de 18 à 23 degrés de chaleur, l'autre sous une
véranda, le troisième dans une serre à verres bleus, non
chaufléc. Les expériences, qui avaient pour but do savoir
d;ins quelle mesure lo repos hivernal pouvait être
réduit, durent depuis 18',)1. Elles ont parfaitement réussi
surtout dans le premier cas. Par l'hivernage en serre,
on a obtenu un véritable Chêne a feuillage persistaid.
Los nouvelles feuilles s'ajoutent aux anciennes, qui no
tnuibent qu'après un très long temps et peu à peu. Dans
la serre bleue, où le Chêne a subi des froids do 6 à
lô degrés au-dessous de zéro, les feuilles ne tombent
qu'eu avril-mai, alors que les nouvelles sont poussées.
Sous la véranda, lo froid a parfois fait tomber les feuille.'^,
m.iis il en naît de nouvelles quelques semaines après.
M. Flammarion pense qu'en supprimant les saisons
pour les plantes des climats tempérés, en leur donnant
ainsi les mêmes conditions d'existence qu'aux plantes
tropicales, on tour rendrait la persistance du feuillage,
comme à l'époque oii notre planète ignorait l'existence
des saisons.
La Reine des Belges et les fleurs. — La Reine des
Bjlges, Maric-llciirielte, qui est décédée dernièrement
à Spa, à l'âge ilo 00 ans, était grand amateur de fleurs.
C'est à elle que Levet dédia en 187S une des plus belles
Roses grimpantes qui existent, \a Reine ildrie-IIenriette
(variété à fleur rouge vif, issue do Mme liérard X ^'-'-
iiéral Jacqueminot).
La passion do cette femme de bien pour les fleurs
élait très grande. La Reine aimait a disiioser elle-mônic
dans ses appartements, les fleurs que ses jardiniers
lui envoyaient de Laeken.
308
LR JARDIN
L'importation des Raisins detable en Allemagne.
— Colle im|iorl;ilioii ai oiisiiliTablcinenl augiiu'iiU' pen-
ijaiit les dix derniores anin'cs. L)t> i'<'J.b.'>i quinlaux do
00 kilos en IS'.ii, elle osl moulée a 284.678 en IWI. C'est
d'Italie que vient la plus grande quantité de ces Kaisins.
lui 1901, les envois de co pays se sont élevés a
aOO.TyO quintaux; ils n'avaient été que de ;{0.8:;0 en 18".I1.
L'Espagne vient ensuite, elle a vendu 31.8Ô2 quintaux;
son importation n'était, il y a dix ans, que de S. 8'.i<) quin-
taux. L'Autriche tient le troisième rang avec 18.."»:S0i|uin-
taux. Enfin, la l''ranco a fourni 15.'i<'>0 quinlaux alors
qu'elle n'en livrait que 1.3'.iS en 18'J1.
Notre vente a relativeinenl beaucoup augmenté, mais
elle est luin d'atteindre les quantités importées par
l'Italie. Cependant il serait i)eul-élre facile de (aire pro-
gresser notre importation en Allemagne si nos produc-
teurs consentaient à rechorclier quelques commission-
naires sérieux pour s'occuper de la vente des Raisins
du Midi et d'Algérie.
Mémento des Expositions
Abbeville. Clirysanllicnios et liorliculluro générale, du ^ au
lu iiovciniire.
Alger. IV-lôcl K'i novembre, exposition do fleurs, fruits,
li'^UMii'S, pluntcs industrielles.
Angers. i-lB novembre. "'■' Congrès de la Société (raniaiso
des Clirysunlhéniislos cl exposition de Chrysunlliènies.
Anvers. — Uu ■'^ au lo novouibro ISHj^, concours inlerna-
lionul do Clirysanllièmes.
Annentières, '.'-lu novembre. Exposition de Chrysanthèmes,
do fruits il légumes.
Contances, 15-17 novembre. Exp. deChrysanthèmos et fruits.
EUieuf. s-11 novembre. E.\position do Chrysanthèmes.
Langres, du ï.j au 27 octobre. Exposition générale.
Lille, Exposdion de Chrysanthèmes, plantes ornementales,
fleurs, fruits et légumes de saison, l'alais Rameau, du M au
IS novembre.
Nancy, Chrysanthèmes, fruits cl légumes, du 15 au 17 no-
vembrf.
Paris, l%xposilion do Chrysanthèmes, arbres fruiliers et
fruits, légumes el fleurs de suisnii. uu Coiirs-la-Heine du \2
l'.> novembre.
Tournai, Chrysanthèmes et plantes d'omeuicnl, h'S i'-i et 24
novembre.
Petites nouvelles
A l'Académie des Sciences, M. Caston llonnier u analyse
une communicalioii do .M. Hrzozinski sur le cliancn' et sur la
gomme di>s urbri'S fruitiers. Il résulte, des e.Npériemes, que
ces maladies ne sont pas dues à des ihnmpignons, mais à
dos microbes (bactéries). Co sont toujours là des Cryplo-
gaiiii'S. M. lir/.czinski a inoculé la maladie et peut ainsi
iléiiioiitrer (|u'olle est contagieuse.
A l'Académie des sciences, .\l. Hudau.N a déposé sur le
bureau une communication do .M. Emile Laurent sur le.xis-
tenre, dans les baies, les graines et les plontules du Gui,
d'un principe toxique pour le l'oirier.
D'après nno communication de M. .Marin .Molliard. lue à
lAcaih'mio des sciences, il résulterait que la iliiplicotiire dos
Heurs serait duo on granile partie, sinon complètement, à
loclioii do chnmpignoiis microscopiques <iu de microbes. On
sait déjà qui' lo gi-rniiiiution des < (rchidées est fu'ilitéo par
In présence (riiin' ("rv plo).'uiiie, et qlle^a^<similalion de l'o/.otc
do l'air par les légiiMiiiieu-is est duo à \n présence de boc-
téries dans les nodosib .~ ri-marquées sur les racines. L'ave-
nir lions réserve sansdouto un grand nombre de découvertes
de ce goure.
1)0 dinérentcH sources arrivent des prévisions alarmistes
sur la récnlte des Iniils dans la l'ni.-ise rhénane. Lo fait sui-
vant donne une idée de l'opinion régnante. A l''ronl>i'ntlial,
d'oprès lo Giirli-niretl. la récolte de :i1\i) arbres fruiliers de
la commune a été adjugée aux enchères au prix dérisoire
de U marks (13 fr. 75).
A Camdcn, (New Jersey), un nouveau trust américain
s'est fonde au cajiital de 30 millions do dollars. Le but est do
fusionner toutes les maiscms ijui s'occupent du commerce
des consiTvos de fruits cl do légumes Un grand nombre
d'elablissonicnls font partie de co trust.
Celle année la récolte d'Asperges dans le nrunswickest de
i<i p. 0(1 inférieure il celle de l'.l.d. C'est la récolle la plus
petite (jue I on ait observée depuis que le Rrunswick cultive
en grand les Asperges. En 1',hi|, ,ili lo Gurd-mrclt. les pro-
ducteurs avaient élevé les prix ; lo débit des conserves d'As-
perges avait en conséquence décliné. Les crises financières
sont venues aggraver la situation; l'industrie on général a
périclité el le zèle des acheteurs s'est sensiblement refroidi.
Le Gmlcinri-ll rapporte une tentative de l'Association des
jardiniers allemands pour obtenir cerlains avantages quant
à l'accomplissenienl des périodes d'instruction dans l'armée.
Ils seraient convoqués en automne et en hiver. Les convoca-
tions en avril el juin ne leur seraient pas applicaliles.
L'auloriti- militaire a répondu qu'il était inqiossiblo do régler
les périodes d'instruction d'après les ilcsitlerala des diffé-
rentes corporations, mais qu'elle s'attacherait à l'avenir à
tenir compte, dans la mesure du possible, des convenances
particulières des jardiniers ({ui feraient des demandes indi-
viduelles.
On nous aiiprend, do Najilos, la faillite do la maison WuUo
et Cie, fondée après le départ do .M, Wullo de la maison
Herb cl AVulle. Passif: 280(KX) francs.
La Chambre de commerce do Cherbourg s'est récomment
associée a la proleslalion formulée par la iliambro de com-
merce de (,:hartros contre la démolition do la galerie des
.Machines, dans une délibération longuement motivée. Cette
délibération ayant été coiiimuni(|uee a la Chambre syndiado
des conslrucleurs de machines el inslrunients d'agriculture,
celle-ci a décidé d'envoyer uno circulaire à toutes les Cham-
bres de commerce et aux associations agricoles pour qu'elles
s'associent à cette protostalion.
Un Congrès international d'agriculture se tiendra l'année
prochaine après l'A(pics à Rome. Les manuscrits au comité
exécutif du congrès doivent être envoyés au plus lard avant
le 1.5 décembre. Les langues admises au cours de la discus-
sion seront : l'ilalien, le français, l'allemuiid el l'anglais.
.M. riiilippe Hoger. rédacteur an .Ministère de l'Agriculture,
ihargé spécialement du service du .Mérite agricoli" a été
nommé Sous-chcf de bureau, en remplaceinenl de .M. .Mellion
décédé.
Sous le nom de ■■ l'.Vbiflinée ■' vient de se fonder, à Nancy
une Société d'amis des belles plantes. Son but est de propager
le goût et la culture des plus beaux végi''taux rustiques sous
le cliiiuil lorrain, el particiilièremenl des (Ainitèn-s. Un arbu-
rfturn sera créé.
Le mercredi S octobre dernier a eu lieu, h Levollois-Perrol,
le mariage do .M. Georges Diival, ingéniour-agronome, pro-
priétaire di's pépinières Ausseur-Sertier, do l.ieusainl
iS.-ol-.M.), avec Mll<> Jeanne tjiiéhant. Nous adressons toutes
nos félicitations aux nouveaux mariés.
.M. Eugène Vallerand, riiorliculteiir bien connu, vient do
marier son lils, .M. Albert Vallerand, avec M"'Oclavie Lorainl,
Nous adressons nos sincères félicitations aux jeunes époux.
Nécrologie. — Un orcliidophilo et habilo chef de cultures
■ pii fol autrefois très connu, .M. Franvois Desbois, niS à
Ang''rr.. '•>! mort dernièremiMil en Belgique, à l'âge do
7.") ans. A|iri-s avoir longtonips dirigé plusieurs ciilturi's chez
.M. Louis Van lloutte, il lerminail sa carrière chez un aiiia-
leur conini, M. Madoux. On a, de lui, un ouvrage sur les
Ct/J'I'ifUfilUul.
Errata. — Uoelipios fautes typographiqui-s se sont glissées
dans notre précéilent numéro. 1*. 'Mi\, llg. 171. au lieu do
• litiriol à une mi/c lin- chaiinl à ilru.i r«i«-.ï, l'rrour ipio nos
lecteur» auront d'ailleurs rcclilloo deux-mêmes en regardant
la ligure; p,:t<i:i, col. 11, ligne l.'t, lire : C . I.indl<-yanum X C.
cauUiitum.
Lli JAUDIN
309
lies systèmes de conservation du Raisin
à rafle fraîche
Origine de cette conservation. — Légende Larpenteur. — Appli
cations Rose Charmeux, Valleaux. ~ Premiers appareils en
zinc. — Premières bouteilles en grès. — Systèmes divers.
Culto iiiéllioilo (lo coMscrvalion, iluo ii noiro hisaiiiil
I..it|ii'nlour, dalc dn IS'r.^. Vnicl co que raconte à co
siiji'l M. Huct, inslilulour piiMic à Thomery, dans son
volume sur TlHimery aticieii et moderne (1).
" Il y avait, à colto époque à Tlioraory, un liommo <|iii
s'nrn^lait à tniilcs sortes de fantaisies originales. M. liap
tislo Larpenteur prenait plaisir a contrarier la nature : il fai-
sait à sa faron îles gravures sur ses l'oinmes, ses Melons:
il donnait à ses arbres des formes bizarres, etc. Un jo\ir, il
eut l'idée de remplir d'eau une (jrando coupe i|ui élail sur sa
commode et do plonger dans cette oau des sarim-nts munis
de grappes de Raisin.
Il pensait justement r|ue ces grappes feraient aussi bel
elTet et dureraient au moins aussi longtemps que des fleuis
en l)ou(pn>t. Au nmis do février, il vit passer devant sa
porte, dans la rue d'IvITondré, deux hommes f|u'il savait avoir
l'amour de leur profession, cherchant tous les moyens de
raini''liorer. Ces hommes, jeunes alors, étaient .M.M. Hnso
Charmeux et (îeorges Valleau.x. Il les lit entrer chez lui et
d'un air lier et nanpiois leur montra ces Raisins |)en<latit
autour de la coupo, aussi charnus, aussi foinlanls et aussi
sucrés que lorsqu'ils étaient encore à la treille. I.o proci''di'
do conservation des Raisins à ràlles vertes était découvert;
cela n'était pas plus diflicile ipio do faire tenir un (eiif sur le
bout, moyen que Christophe Ccilondi enseigna à ceux qui le
I)laisantaient sur sa découverte de l'.\méricpie, mais il fallait
y songer. Rentrés chez eu.x.M.\l. Rose Charmeux et (icorges
Valleaux dc''cidèront do fabriquer des appareils en zinc, a
goulots par lesi|uels on introduirait l'eau et les grappes avec
leurs sarments, et d'appliquer ces appareils le long des murs
de leurs fruitiers. Les fabricants reçurent un grand nombre
de commandes; quel(|ues-uns mémo prirent des brevets;
mais on a reconnu l'inconvénient do co matériel sujet à se
dessouder, et .\I. Rose Charmeux, en l.'~ir)2. fit, le premier,
usage de bouteilles on verre qu'il emplit d'eau aux quatre
cinquièmes, mettant dans colto eau, pour en empocher la
corruption, uno cuillerée do charbon en pondre, ou plus
simplement un petit morceau de charbon. Aujourd'hui, c'est
par milliers que se chitïro la quantité de bouteilles vinidues
chaque anni''0 dans 'l'homery. Le plus humble artisan ne
s'estime heureux qu'autant que la paix règne chez lui et (|ue
^> Km v^
«^ ^jm
4
veut avoir sa chambre a Raisin. Los forts propriétaires, ot
ce sont' leux >|ui oïd à peino cln(| hectares de clos-vignes,
ont de 21) à 10 mille do bouteilles dans leurs locaux. •■
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FÏK- f*^. — Ap)y-iyeils imatfiru'S par M. Rose Charmeux pour la con.";!.
du Raisin à rafle fraîche.
En haut, en zinc. — En bas, eu (erre cuite.
son Raisin se conserve bien dans son fruitier jusqu au
moment où la vente se fait avantageusement.
L'ouvrier qui no possède qu'une dizaine d'arcs de jardin.
(Il Etude (réolni/ifjue, Historique cl Statistique sur Thomery ancien
cl moderne, par J. Iluet. Fiiiitamcl)lcau, Iiup. 13ourgcs. 1S92.
Vig. 172 — Tableau de divers stjstrmes de conscrrdion du Raisin
d rafle fraîche successivement employés à Thomery.
Nous avons entendu liien souvent raconter ces faits
I)ar nos parents, qui fournirent comnie nous-mêmes, à
l'auteur précité, tous les documents néces-
saires à la publication de sa notice.
Depuis, il nous a été possilile de reconsti-
tuer celte histoire delà conservation du Raisin
d'une façon plus précise et par conséquent
plus intéressante à l'aide du matériel qui
servit aux premiers essais de 1848.
Les figures 172 el 173, reproduisent aussi
exactement que possible les ingénieuses ins-
^ tallalions qui se sont succédées dans les frui-
B tiers de Thomery.
^, La coupe de I3apliste Larpenteur (ul rem-
^ placée dès l'hiver 18i0 par les luyau.x en zinc
Wk qu'imaginèrent Rose Charmeux et Georges
'^Ê 'Valleaux. Ils furent fabriqués sur leurs indi-
■'^^ cations par la maison Lecoq de N'emours.
Ces appareils [^"2, fig. 172 et fig. 173) d'un
laiion rnètre de longueur, étaient percés sur leurs
côtés de 24 trous, sur lesquels étaient sou-
dés des tubes de 0"'O3 de longueur sur U™02
de diamètre; un vingt-cinquième tube placé à l'une des
extrémités et à la [larlie supérieure, servait au rem-
plissage du liquide. Ils se plaçaient au bout les uns
des autres, reposant sur des traverses de bois ou sim-
310
I.IC JAllDlN
plomeiit accroclu'S aux montants du fruitier par dos
annoaux ile m(''lal soud(''s a leurs pxirémités.
Les incoiivénieiils do ce système sautent aux yeux
des moins initic's à ces installations spéciales. Les
soudures, plus ou moins bien f.iites, iio lardaient pas à
.s'all(^rer par suili- do l'oxydation du nn'tal, oi l'eau,
?'<^chappanl par mille fissures impencplililfs, toml^ait
des tulios supérieurs sur le Raisin superposé dans
toute la liauteur di's Iravi-c s. Le moindre c^branleniciil
produit sur l'un de res appareils, soit qu'il lui mal
accroché ou qu'il fut éloii^nô de l'hurizonlale oxij^'éopcur
sa piise, causait, au remplissage du liquide ou à l'ins-
tallation du Raisin dans les lulics, os dangers do
seniMaliIes arros.iges.
Ces accidents se multipliaient encore en cas dégelée,
car on olait alors moins diflicilc tians le choix des
locaux. Knlln, les tubes étaient beaucoup trop étroits,
ce diamètre de 0"H)2 étant à peine suflisant pour livrer
passage aux plus gros sarments de nos Chasselns, qui
buttaient contre les morceaux de charbon introduits
dans les appareils pour atténuer la corruption de l'eau.
L'extraction de ces sarments gonllés au cours do la
conserve ne se faisait pas non plus sans causersou vent
de sf-rieuses avaries aux points di- soudure de ces lubes.
Knfin, on ne pouvait exactement se rendre com^ito de
la hauteur du liquide, qu'il importait cependant de
maintenir à son degré réglementaire, pendant toute la
durée de la conservation.
Les résultats obtenus par Rose Gharmeux et ses inii-
talours de la i)remière heure, incitèrent bientôt tous les
viticulteurs de Thoniery à pratiquer cette méthode. La
maison Lecoq fabriqua des milliers de lubes en zinc cl
prit même un l)revel pour lesporfcclionnementsapportcs
dans leur construction. Ces appareils furent prinn's à
une Exposition d'Horticulture ilo Melun, en 18ti3.
Laissant ses compatriotes au légitime enthousiasme
que proviiquaient leurs premiers succès, Rose Ghar-
meux étudiait, dans son établissement déjà renomme à
cette époque, les moyens d'obvier pratiquement et sur-
tout avec économie aux nondireux inconvénients de ces
installations primitives. Un appareil en terre cuite
(n° 1 llg. \~2 et lig. 17.!i, parut lui donner de bons résul-
tats. Los soudures si délicates du précédent système y
étaient évitées, et une carafe (fig. I73j, que l'on renvi-r-
sall dans le grand orifice, après l'avoir complètement
rempli d'eau, assurait facilement le maintien clo ce
liquiile indispensable, a son niveau réglementaire.
Il dut être abamlonné à son tour en raison de son
poids, de sa fragilité, de sa conteuso fabrication et sur-
tout dos graves inconvénienlsque présentait la porosité
do celle poterie, dont les suintements répétés, au gré
des variations de la température, offraient encore un
excès d'humidité analogue a celui du système précédent.
Ces appareils datent de 1S.">0 et ils avaient été fabriqués
à l'usine ci'raniique des frères IJécart. a Monlereau.
Ivi 18."j2, ils furent délaissés par leur inventeur, qui
ne s'en servit plus que dans les expositions auxquelles
il prenait part, ou dans les inktallalions d'amateur, et
ils lurent remplacés par les premières bouteilles ou
llacons pouvant contenir en moyctine 125 grammes
d'eau. Kilos sortaient aussi do l'usine Bécarl frères,
lin grès, vornioB, de forme conique, presque sans gou-
lot, ouàouvcrlureélroite, elles furent tout il'abord ajus-
tées à O^IO d'intervalle sur do simples planchettes de 0"'U'
d'i'palssour et maintenues par le liourreletde luuroriline
dans des petites encoches domi-circul.iircs pratiquées
sur les liords do ces planclios.
(^08 planchettes, horizontaliinont disposées à (y"X> les
unes des nuiri's, maintenaient les llacons dans une-
position verticale et obligeaient malheureusement les
prap|>ps ;i rejioser sur leurs parois, dont elles recevraient
l'humidité, ou contre lesquelles elles se meurtrissaient.
f>n remplni;! ce système par lon".'<{liB. 172). puis on
moilifla l.i (orme conique des bouteilles, devenue inutile.
Les frères Bécart présentèrent le modèle en gros n° \.
C'était là un grand jirogrès ; le modèle, comme forme
et dimensions, était bien trouvé. Restait à remplacer le
gros dont l'opacité autant que la porosité, malgré le
vernis dont on le recouvrait, présentait toujours au
fruitier de graves inconvénients. Rose Gharmeux, qui
travaillait toujours opiniâtrement à ces perteelionne-
ments depuis 18.").', fit faire les premiers llacons de verre
en 18l').0, et ce ne fut guère qu'en lb67 que ses compa-
triotes les adoptèrent en supprimant leur coûteuse et
incommode tuyauterie de zinc. Les menuisiers du
pays, déjà fortement avantagés par l'extension d'un
commerce local qui leur procurait de fortes commandes
do caisses, s'ingénièrent à perfectionner les systèmes
porle-bouteilles des fruitiers qui leur étaient demandés.
Il en fut ainsi créé do nombreux modèles à cette
époque (1).
Le fil de fer allié au bois apporta, dans la construction
de ces fruitiers modernes, une certainecoquetteric,une
légèreté bien appréciables, mais on dut encore renon-
cer au fil de fer à cause de son oxydation trop rapide.
En l'employant galvanisé, non seulement il s'altérait
encore, mais il se couvrait à certains moments, suivant
la tenii)érature et l'humidité ambiantes, de gouttelettes
d'eau qui, au moindre ébranlement du mobilier, retom-
baient fort malencontreusement sur les grappes do
Raisin.
Les systèmes n" 7, 8 et 11, sont aujourd'hui géuérale-
nient pri'lérés. Ctn i)eut en constater clairement tous les
avantages à l'examen de la figure. Tout posés, ils re-
viennent, à Thoniery, à 70 francs le mille de trous à
bouteilles, ces dernières valant encore 0 francs le cent.
Les goulots de ces bouteilles ont été liien modifiés
depuis IS.")2. Les premières, de Rose Gharmeux. pré-
sentaient comme orifice la même étroitesse, et, par con-
séquent, les mêmes inconvénients que les tubes des
.anciens tuyaux de métal. Même avec la Chasselas, dont
les sarmenis sont relativement d'un diamètre bien ré-
duit, ils provoquaient souvent de grands efforts pour
l'introduction du bois dans les fiacons et exigeaient
presque toujours l'ablation des yeux inférieurs. On ne
(louvait y mettre qu'un sarment ou deux très petits;
quant au i'ranhoithal, dont le bois est généralement
très gros, il fallait y renoncer.
Ajoutons ici. pour atténuer la gravité de celte erreur
do construction ilue à l'inexpérience, que l'on croyait
llors a la nécessité de boucher aussi complètement que
possible les bouteilles ainsi remplies, de mémo que l'on
croyait également à l'efficacité d'un enduit de cire ou
d'un mastic quelconque sur l'extrémité des sarments.
L'inutilité ilo ces précautions a été démontrée depuis
longtemps, et ce n'est pas sans bonnes raisons que
nous recherchons aujourd'hui les bouteilles larges et
sans goidot.
Dans un prochain article, nous compléterons cet liis-
tori(|ue des procédés employés successivement à Tho-
niery pour la conservation ilu Raisin ii rafle fraiche, par
la <lescriplion du système, parmi ceux qui sont dus à
Rose Gharmeux, qui a été, par la suite, le plus appré-
cié, et pour le(|uel il prit un brevet.
Kn*NCOIS ClIMIMKUX.
(I) O'Ile rnlier limi i1'n|i|>niTilN et ilr lliirnnH flinirr niiJiKiril'hiil nu
Mil»*!' ilo In S.icliMc' lli.rUroli' Vllicnj.- .i ll..lni.i.|.i.' i\r S. iii.-.nl.
Mnriio, n l'IliMel île Vlllo <ln Mrlnii.
LK JAIiDlN
311
Les Chrysanthèmes en ce Standards »
l.(! ('.hrysjvnlliisino, par sa grande vipucur, csl uiio
pliinlo qui so prôlo à loulos les fantaisies du culliva-
ti'ur; on en a prt'âen It; de loules les formes inia^'inables,
m grosses Heurs, en buissons bas, on larges spéci-
mens, do toutes formes et h;iuteur>-;, jusqu'aux énormes
tiiiiffos japonaises aux iniiomlir.il'Ips petites fleuis;
quelques fois aussi en « standards » nutremonl dit en
i( ligo formant tôle ».
Depuis quelipies annnns, le [iul)lic semliie s'intéresser
à ce genre do présentation, surtout quand les tétos llou-
rios sont do coloris nets, bien tranchés. A nolro avis,
pour olitonir lo maximum d'olTot dans cette fnrmo do
plante, la grosseur de la fleur importe pou, le [irineipal
est que la loto soit bien garnie de fleurs de cmileurs
hrillantos.
La hauteur des tiges n'a d'im|>ortance que pour l'em-
ploi que l'on veut faire dos plantes ; ce qui est essentiel,
c'est que la tète fleurie sorte bien délaclice dans le
groupe do plantes où elle sera placée.
Pour les personnes qui seraient tentées d'en essayer
la culture, nous allons imliquer brièvement les dilîé-
rontes opi'rations nécessaires pour obtenir de beaux
sujets.
Il est facile de concevoir que lo temps né'cossaire pour
obtenir ces plantes est relativement long ; la hauteur de
la tige à atteindre d'abord, ]niis la formation de la tôle,
ensuite la floraison Ces ililTérentes opérations cultu-
rales demandent environ 10 à 13 mois.
En conséquence, il faut donc faire les boutures en
prenant de beaux drageons en décembre, les faire
reprendre et les élever soit sous châssis sur coucIk^
tiède, soit on bonne serre tempérée près du verre, leur
donner des rempotages successifs do façon que la végé-
latioii n'ait pas il'arrèt et que la hauteur (|uo l'on veut
donner à la lige soit alteinte en avril ou mai au plus
tard.
H l'st 1res important que la première ramiliualion av
forme naturellement, c'est-à-dire par ce qu'on est con-
venu d'apiieler une « percée », l'apparition d'un pre-
mier bouton forçant la plante à donner des ramilica-
lions do côté. La ramification obtenue ainsi est beau-
coup iilus solide que celle obtenue par pincement <Ie
la tète.
Pour obtenir cette percée à plus ou moins de hauteur,
il y a deux moyens faciles: 1° Choisir des variétés natu-
rellement liasses si l'on désire des demi-standarils,
2" traiter les plantes avec plus ou moins d'aération;
sous verre, la i)lanle continuera à monter; à l'air libre,
au contraire, la vi'>gélation sera plus dense cl le bouton
central fera ramilier la plante à une hauteur moindre.
Les branches obtenues ainsi seront pincées à trois ou
quatre feuilles; les suivantes également et cela autant
de fois qu'il sera possible et nécessaire pour l'obtention
de la tète désirée, à la condition toutefois que les der-
niers pincements soient donnés avant la fin de juillet.
Un bon moyen pour obtenir ces pincements répétés
en un laps de temps assez court est de mettre les plantes
en pleine terre pendant les mois de juin et de juillet;
les plantes sont dépotées et platdées dans un compost
riche en humus, ou encore sur do vieilles couches dont
les matériaux seraient bien consommés; les plantes,
dans ces conditions, prennent une végétation forte,
ra[)ide, qui permet do donner tous les pincements
désirés pour obtenir une tète do grande dimension.
Dans la première quinzaine d'août, les plantes seront
relevées, bien soignées aux ba~.'-inages pendant la
périoilo do reprise; puis oUos seront munies do bons
tuteurs pour soutenir la tige; la tôle entourée de quel-
ques cercles en fils do fer, pour pouvoir distancer les
branches et lui donner une belle forme l)icn nrr<mdio, il
n'y aura jibis qu'n ihmner les soins généraux : ariosages
aux cngi-ais, ébnutonnago, soufrage, enfin tout ce qui
pour assurer ;i la plante une végétation luxuriante.
Il ne nous reste plus (|u';i donner rpiolques noms do
variétés so prêtant le mieux à ce genre déforme, ce sont :
liaronne île Viiinlx. Chri/sunllirinhle Lnf'nrye, E'.oile Oc
Lyotu Ktoile de t'en, Marie Cnlval, .Vi/rto, M. K. Strad-
forl, Paris iUOO, Pliwhua, Vrcsideiii F. Sahut, Prin-
cesse de liratirovnn; Pride nf Madfort, Pyymnlion, liê-
verie, Soleil d'octobre. Souvenir de Pont d'Avignoti,
Vicomle de la Tour, William Tricher, Mme Gustave
Jfenri, Président Bulnilly, Thérèse Mazicr, Féerie,
liraise, Uanqiiise, Marie-Tltércse llèr/jmnn,Mme Charles
Krasts, Kmile Dcseine, ainsi que toutes les variétés
vigoureuses, dont la ramification est courte et solide.
A. NoNIN.
c--^-n-<i>Hrr>.a
Lselio-Cattleya nouveaux
I.(rlio-Catlle;ia Manjarilœ {Lœlia purpurata X ^- Mussiœ
ccsialis). — Celte planlo étant nia première obtention à
divisions du blanc le plus pur, je la dédie à ma lillc .Marguerite;
les pétales di'pusscnt neuf cenliiuètros de longueur et alfei-
gnenl presque trois contiuiètres de largeur. Ils no sont pas
roulés cl cnnlournés comme dans le L. purpurata; les
pétales sont présentés bien également avec six centimètres
(lo largeur; lo labcllo rappelle un pou certains L. purpurata
avec (les lignes derécs à la gorge; il esl ondulé et frisé sur
les bords avec un liseré blanc très apparent.
f.irUo-Catlli'i/it Sallicrn-fjifjas. — Plante obtenue par lo
croisonionl du Liclin-Calllciia Sallicri par lo Cattleya f/iyas;
le proraier parent (plante more) esl lui-mènie un hybride du
Ciittlei/a-LixIttii/eKii par le Lœlia pu.-purata.
Cotte intéressante nouveauté est de végétation très capri-
cieuse; cerlainos plantes sont restées bien en arrière des
autres et simt difficiles à faire pousser; la végétation de la
l)romière plante est foulTue avec beaucoup do bulbes, dont
les plus hauts n'ont guère (jue lô à l(i centimètres do hauteur ;
les fi'uilles ont une tendance à être portées par paires; les
(leurs sont do bonne dimension avec une tenture plus ferme
(pic lo Calllei/a jlifias. de coloris mauve pâle avec un labolle
frangé et ondulé sur ses bords; le coloris en est brillant et
la gorge esl blanc jaunâtre; lo centre est pourvu do stries
carminées qui vont en s'élargissant jusqu'au fond du labellc.
L'ensondjio do la fleur esl coquet et agréable.
Lœlio-Calttei/a ochrarca var. albiniœflora. — Le L.-C. ochra-
i-ca issu du Lœlio harpoplii/lln var. et du L.-C. .Sallieri, fut
présenté à la séance do la S.W.II.F. du 2Z novembre 1900;
plusieurs plantes do luéino semis fleurirent dans mes cul-
tures (loiniis colle éjjocpio et furent identiques à celte
première plante, c'osl-à-diro à divisons jaune brillant et ù
labolle ligné de pourpre plus ou moins foncé, mais toujours
très apparent; dans la variété fleurissant aujourd'hui et qui
a gardé tous les caractères de sa parenté, les divisions sont
(l'un jaune plus paie (|uo dans le type et le labellc est
entièrement blanc; il fait ainsi une charmante diversion
avec les autres Cattlei/a ou Lœlio-Cattle>ja qui ont tous le
labello plus fonci' (pie les divisions. Je constate que ces
formes d'albinos sont très rares, je n'ai jusqu'à ce jour obtenu
(pio"Io L. C. Ktiiil^ d'iir, (|ui présente cette particularité d'un
labolle do même coloris quo les divisions ou un peu moins
foncé.
C. Maron.
Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs
et d'indiquer qu'ils ont été e.rtraits du Jardin.
La reproduction de ceu.v suivis de la mention « reproduction
interdite » et celle tles t/ravures ne sont autorisées que sur
ilemande faite à l'Administration ■/" lanlln.
318
LI'. JARDIN
Le ïm:'iVj^i' (les iilaiilcs par Icllier
Nous avons à plusieurs reprises, dans le Janlhi,
appelé l'attention sur la remarquable dc^cduverte ilu
fori.ago des plantes par l'ither, par M. Jolianiisen, et
sur les expériences intéressantes qui ont été tentées à
cel épanl par diverses personnes(l>.
Il ne s'agit plus aujourd'hui d'un essai, mais l'ien
d'une api>lication.
Les expériences de M. Frédéric Harms
Los expériences de M. Frédéric Ilarms, qui est un
des foreciirs lis pins réituli's do Ilniiil-oiir.'. el (li."i i ■
Fiff. I7'i. — Lilat riiiirU-n .V non ilhcritit et illurisff.
A Sujets non élhérisés mis diins la forcerie lo 2") novondjre, photographiés le li
depnis lu jours dans la forcorio.
|l*hi<tiifrra|ihio prise dan.H IVInlilisMeim ni île M. Friklùric llarnis à lliimlioiirv'i
surface vitrée d<> rétablissement s'élend sur plusieurs
hectares, ont une haute porli'O praliipie puisqu'elli's ont
été entreprises pour la production ilaiis le liul cle con-
trôler celles tentées en premier lieu.
Nous reproduisons jireeisénu'iit des vues phologra-
phiquos. [>rises <lans cet élahlissement, ihmnant uni'
idée exacte des dillérences enlre les I.ilas élhérisi's et
ceux lorcés par la mélliodo ordinaire, et rendant suffi-
samment comi>lp du développement do chacun dos
groupes. Les Lila.s éihérisés {Souvenir de Louis Sjialh]
étaient garnis de feuilles et ndniirnMement Ih-uri
au liout do dixduiil jours do forçage. La figure 17i
montre, en A, des I.ilas non ethérisés, après vingt
jours dans la lorcerio (mis on vi'-gélalion le L'."> noveni-
liro, photographiés le l'i déc<'nilire), et on /j, des Lilas
éihi'risés depuis dix jour» dans la forei-rio (mis en
vin''lation le 4 iléeeniliri". pholo^-raphii-s le 14). Chi
remarque sur ces derniers, non seulenieni une avance
de dix jours, mais lo développement de plus de trois
(1) fr Jardtti. u ■ :i.v,, 3i'.4. :i:-.' el :i::i
fois autant de thyrses floraux sur chaque arbuste. La
ligure 17.") reproduit, d'après la photographie, en C, des
Lilas Charles \ ethérisés, mis en végétation lo 4 décem-
bre, photographies le 14; en D, des Lilas Charles \ mis
on végcHation lo 2.) novembre, comiilètenienl lleuris et
photographiés le 1 i ih-cembre. Au bout de vingt jours,
ces Lilas dont les thyrses sont luagnifiquos, sont com-
plètement épanouis et prêts i)our la vente.
Ce procédé se recommande surtout, nous commu-
nique M. Harms. pour les forçages très précoces en sep-
tembre et novendiro.
Pour l'ethérisation, les arbustes sont placés, dans son
établissement dans un coffre hermétiquement clos. On
se sert d'éther sulfurique pur — et non d'élhor addi-
'■onné d'.'ilcool, bien plus cher, ni d'éther de pétrole.
Ot éthcr est in-
troduit dans un
récipient large et
ouvert pour l'éva-
poration, sus-
pendu à l'inté-
rieur, à l'aide
d'un entonnoir el
par uno ouver-
inre ménagée à
Il partie supé-
I iiire de l'app.'i-
i.'il.
Les vapeurs
d'i'lher étant plus
lourdes que l'air,
descendent par-
tout, pénètrent
même dans la
'■rre des plantes,
i|ue l'on doit,
|iour empocher
relie pénétration,
tenir très sèche
il recouverlo île
>able.
La dose est
l'environ 4M) gr.
d'elher par métro
cube d'air; mais
elle varie avec la
saison et la nature
des plantes à for-
cer. .\insi, vers
le ndiieu de novembre, M. Harms a employé 8tK) à
<.K)0 gr,i es d'elher pour un cube d'air de *..'.:.^(KI litres,
tandis (pie vers la lin de déeendue, uni- dose d'un tiers
moins forte suflisait; lo résidtat a été sensiblement le
même.
I)ans ce réservoir, (Mi intercalant les petites plantes
entre les grandes, M. Ilarms a pu loger soixante-dix
plantes chaque fois.
Los arbustes restent généralement quaranle-huil
heures ilans ces vapeurs d'élhor, mais s'il s'agit d'es-
pèces sur lesipielles ces vapeurs ont nioins d'action, il
faut les laisser plus longtemps. On iloit également tenir
compte du degré de tenipiTaturo de l'intérieur île co
loc.'il : iilt degré centigrade pendant vingt-quatre heures
l'action de l'i-llier est sans effet et à 30", pendant le
même lenips, les ]>lantes sont abimées. La dose normale
de 'liK) grammes par métro eube ilemande, pour agir effi-
cacement, une tenqiérature de 17" a l'.f pouvant s'abais-
ser a I \" pendant la nuit.
I''lanl donne cpie les vapeurs d'élhor sont éminemment
Il Sujets ethérisés
Lie JAUKIN
313
itiflnnimables, il faut se garder do pi-nd-lrer avec de la
liimièro (ni sim]iloriiont aveo un cigare ou une cigarpllo,
dans le local alTccli' à rdlicTlsalioii, mi uiêino ilr» s'en
apiiriK-licr avec la luriiii-re lorsqu'il u'ost pas Ircirnoti-
quiMiu'iil clos
Après avoir oU' ôlliorisi's, les arliuslcs sonl reliras du
local cl rentrés eu serre cliaulTcc de Kl" à 20' comme
pour les forca|.'es ordinaires. Au boni ilo trois à quatre
jours, les Imulons floraux sVuivrcnl ; huit jours plus tni d
les ;;rappes sonl eoiiipléleiueut développées et l'é'pa-
Le procédé du docteur Joliannson mérite d'être étu-
dié pour son application aux autres plantes.
Il résidte f|ue le i)roc(-il(' do l'éllier clétermine une éco-
nomie notalile : 1" de travail. 2" de mati'riel, 3" le môme
résultat olitenu dans un laps île temps [dus court. 11 est
donc liieii di'Mjnutié aujourd'hui que la diciuiverto du
docteur Johannseu est pratique et présente d'énormes
avantaj,'es pnur h- fori.agc^ des Lilas et des autres
arlmsles.
Les fnrccurs fram.ais pourront repretler de n'avoir
Fig. 175. — L'intérieur d'une serre de forçage de l'établissement de il. Frédéric /7arm.s à Hambourg.
C Lilas Cliarlcs X ôthérisés le i décembre, photographiés le 14. — D Lilas Charles X éthérisés le 25 novembre, fleuri
et photographiés le 14 décembre.
nouissenient a lieu six à huit jours après. Les lleurs des
sujets ainsi préparés ont plus belle apparences, l'en-
semble n'ayant pas C(>t aspect souffreteux qu'ont parfois
les arbustes dont l'épanouissenu-nt est anlici[)é; mais,
au contraire, les inflorescences sont amples, robutes el
encadrées de belles feuilles vertes, ce (jni n'existe pas
sur les plantes non étliérisées.
L'emidoi des appareils do petites diniensiuns, ajuulr
^L Hainis dans une communicalion (1), s'a[iplique sur-
tout aux petits Lilas forcés en pots, commet Cida se lait
courauiment en Allemagne. Four l'éthérisation îles
Lilas a. haute tigo, il est nécessaire d'édifier dos cou-
slructioTis spé'ciales en briques et ciment.
il) .'^tôliers Deittsche Gartnir./.eitiimj, 19U2, n' 1, page 8.
pas d'ores et déjà, cette année, organisé chez eux le for-
çage des plantes soumises à l'action de l'éther. En ef-
fet, par suite des circonstances anormales de tempéra-
ture qui se sont succédées cet été, les Lilas destinés au
forçage, malgré qu'on les ait relovés de pleine terre
pour accentuer leur repos, ont continué à végéter plus
ou moins, en raison des pluies continuelles. Les bou-
tons floraux sont, dans la majorité des cas, mal for-
més et inconiplètement aoùtés; les thyrsos florales
« débourrent » mal dans les premières saisons et la
grappe sera courte.
Or, le forçage par l'iUlier, qui défie la mauvaise saison,
supprime do tels inconvénients. Môme aujourd'hui,
avec les Lilas qui se trouvent dans do mauvaises
314
LE JARDIN
conJitions pour le (orçape, mal préparés comnip ils lo
sont, ne procédé ferait « iléliourrcr » la Heur ilans de
meilleures conditions.
Li's forceurs français, s'ils ne se mettent pas promp-
lemeiil au courant du p:o^'rès. sur lequi-l nous avons
tenu à les renseigner dés l'origine, risquent fort de voir
I)ient6t, sur leurs propres marchés, les Lilas allemands
préférés aux leurs.
.\Li;i;i!r Maumknè.
L'EXPOSITION DE PAU
Ainsi que nous l'avinnsannonré. l'exposition de l'oniolngio
et d'Hiirticullure (le l'an n ouvert ses portes le 21 sepleinlire.
Installée dans les vnstes siiiji's du l'aliiis d'Iiiver ayant
acci'S sur le l'idiiiariiiin. planté de rares et lieaiix .spi'ciiuens
de végi'tnu.\ r.\iitii|ni-s. i-eltoe.xpnsilion se trouvait donc dans
un iradrc ina^riiili^pie.
Un i-erlain ncindirc d'exposants des environs do Paris, de
la 'l'ouraine. de lu Bmlagne. appurlant de superbes lois di'
Iriiits lie Udile et de fruits il cidre, élaiont venus se JDindro
mix nondireux i>riipriélairos et ruilivaleurs de la réginii
liéarnaise ipil avaient r. ponilu à l'ap|iel des organisateurs.
I.e programme cnniprenait deux grandes eati-gories : les
fruits de tnljle et les fruits à cidre, aver subdivisions rela-
tives à la formation et à la i-ullure des arbres, à la réi(ilt<'.
à l'endtallage et à la eonservallnn d<'s fruits, à la fabrication
des cidres, poirés et dérivés. ICnlin. une large pari était
réservée aux autres brandies de l'IIorlicultuie, à l'enseigne-
ment, aux arts el industries horticoles, à l'agriculture, etc..
Parmi les apports régionaux, nous citerons la superbe col-
lection de Itaisins de serre de .\I. 'l'iiiçliant. ili' liuétliary; la
collection de fruits de .M. Jusforgues. de l'au; et celle de
.M. Lapuyade, de .\tonein ; l'intéressante collection do Pommes
de .M. Itil|i>t, de Nay ; l'apport dn .\l. Lliosic-Léré, de Sainl-
l<'nust ; la belle collection de Itaisins de cnves exposi-e p;ir le
Syndicat do l^embeyo à ipd a (''le décerné l'objet oITeil par
M. le Ministre de l'.Xgricullure.
.\l. .Menjon. de Pan. exposait un joli lot de Chasselas
auprès ilui]uel, M. Prada^re, amateur, présentait do beau.x
jneds de Vigne chargés de lounli's grappes et (pi'il cullivo
sur ses balcons dans des pots de gn'S de forme orljjinale.
Signalons également les Itaisins de .M. do YermolofI, iiinsi
quo son lot do produits maraîchers; les nombreuses varé'tés
amélioréos de Ponnnn de terre quo présentai! .\l. Harraca,
d'Argelés, et les nouveautés maraîchères do .\l. Carassus, do
Lescar, la collection intéressante des Chasselas en pots de
.M. I.allite, horticulteur à Pau.
Uo la 'l'ouraine. .\I. Piiiguct-fîuindon avait apporb' une
importante et superbe collection de Poires el Pommes tandis
ipie, dans les janlins ipii entourent le Palais d'Idver, on pou-
vait voir son bel apport d'arbres frinliers en espaliers.
De 'f'homory, .M. .Salomon avait envoyé une magnili<pie cid-
lecllon de Itaisins qui, grâce ii un eniballagn perfectionné
dans de la poussière de liège étaient, malgré la dislance,
arrivés en parfait étot de Irali-heur et do conservation.
I,a Hretagne et la Normandie ne [louvaioni être mieux
représi'ntécs «pie par lo lot magnlllque île fruits de tout [iro-
mier choix qu'exposall M. le II Cuyon. ainsi quo les collec-
tions de fruits à cidre de .M. le I>' llantraye, de M. Ilesloiils,
do .M. Cliiuot, instituteur, ol di> .M. Krochard, do Mayenne.
Mois le " clou "de l'Kxposition fut certainement l'apport do la
Société d'Ilorticultiiri' do Montreull, lonl par l'importance du
lot quo par la beauté, le coluris et la grosseur des fruits. I|
obt intéressant de (aire remarquer que ces fruits, comme
ceux de .M.M. li> I)' ("iiiyon, Salomon, Pingiiel-tiuindon, Tiii-
clianl, etc., sont arrivi-. sans la moindre meurlri.ssnre, en
raison do leur emballa^'e smgné.
1.1 place nous manque pour reniimérallon de tons les lois,
pour la plupart très intéressants, pri'senlés à celle oxposi-
lion, dont le succès — solt dit à l'élogo des organisaleiirs —
a été complet,
I.e» concours d'emballage ont été 1res remplis et i .Ile «ec-
tion n'a pns été la moins intéres.sanle. On a pu ainsi appn'--
cior les meilleurs moyens à em|iloyor pour faire voyager,
dans de bonnes conditions, les fruits les plus variés.
Celte belle manifeslalion horticole est venue compléter les
conférences publirpiestpie. sur la demande de la municipalité,
M. .Martinet avait laites ces dernières anni''es pour appeler l'at-
tentii'ii di-scultividenrs régionauxsur le parliqu'lls pourraient
tirer d'une plantalion bien comprise et iruneoulliue rationnelle
des arbres fruitiers pour l'obtention de fruits de choix ou la
production intensive des fruits ib^ moyenne consommation.
C'est «pien elTet li> climat du Héiirn el du pays basipie se
prête admirablement à la culture fruitière; aussi est-il regrel-
lablc ((u'alorsque nous sommes encore tributaires de l'étran-
ger polir raliiiientalion en fruits de nos marchés, les frai, lies
et belles valh'es des Pyrénées no soient pas abondaniment
pourvues de cultures fruitières qui contribueraient loiiemeiil
ù augmenter la richesiso du pays.
L'exposition, organisée sous le haut patronage do .M. le
Ministre de l'Agriculture, élait présidée par.M. yigcr, ancien
ministre el di^lénué par .M. le .Minisire de l'.\gricnltiiro el qui.
avec sa bonne griice habituelle el sa grande compétence a
présidé également, assisté do M. Chatenay, secrétaire
général, les opérations du Jury et les réunions du t"".ongrès.
Pendant la durée do l'exposition, dose le ï octobre, des
conférences-promenades très suivies ont été faites par
M. Joni'dain, professeur déparloraental d'agriculture do la
Somme. .M. .Andoiiard, directeur de la station agronomique
deNanles, et M. Itaquet, sénateur de la Somme.
Pour les frnlls do table, notre directeur M. Marlinel, pro-
fesseur à riCcole Nationale d'Horticulture, a traité de la pro-
duction des fruits de choix el des soins à apporter à la
culture, à la récolle, & l'emballRgc et à la conservation des
fruits.
finlin .M, I.ayé, professeur déparlemontal d'agriculture du
Puy-ile-l)i\me, a appelé l'attention des cultivateurs sur la pro-
duction des fruits do moyenne ronsommation.
Nous terminerons ce rapide compte-riMidii par un extrait
du palmarès énuni.rant les plus hautes réc-ompensesdécernées.
Mais, au pri'-alable, nous sommes heureux de dire qu'en
souvenir de cette belle exposition, dont il était lo mniniis-
soire général, .\l. .Maillnet a icVu, de la pari de la Société
d'éducation populaire desHasses-Pyrénées.la médaille d'argent
grand module ijii'elle décerne à ceux qui ont rendu des
services signalés à la région pyrénéenne.
Prix d'Iiiiiiiiciir. — Objet d'art offert par la Ville de Pau :
Société régionale d'Iiorlicullure de Monlreiiil. Objet il'art
offert par .\l. le le Ministre de l'Agriculture : Syndiiat do
Lembeye. Objet d'art oflerl par la Société d'Iiorlicullure dos
Basses-Pyrénées: M. Pingiiet-Ciiindon, horticulteur h 'l'ours.
DipIl^me d'honneur et niédaillo d'or, olferlo par la Société
d'Iiorticiilliire de l''rance: .M. Tindiant propriétaire à (iuétliary ;
médaille d'or, offerte par la Société d'horticulture des Kasses-
Pyrénées:M. Ilc^idà Pau, médaille d'or offerte par le Syndical
des iigric-ulteurs des llasses-Pyri'uées, à la Section déparle-
monlale de la .Manche de l'Association française poniolo-
gique.
Les deux médailles quo la Société pomologiipie de l'rance
a continué de décerner chaque année au plus beau lot do
fruits et fi la collection la mieux élic|iic-tée ont été attribuées
fl la Société d'ilorliciilturc> de Monlreiiil et a M. Pingnet-
Guindon.
I''. IIespi.nov.
Revue des publications
Appréciation «ur le tir contra la grêla. — Un accident
j;rave s i>.-.l |irodiiit pendant lc> tir d'un canon paragrèle. près
du cl[;ile:iii de Vasoldsberg à (iratr. (Autriche). I.a foudre est
tombée Mirla station du tiret a fait sauter la provision do
pouilre. Deux domeslic|ue8 ont été grièvement blessés.
« Le tir paragn-le est employé avec excès en Aulriche-
Itongrie, dit le Oarlenircli. Ce n'est pas le premier nialln-ur
qa'il occosionne. Nous tenons toutes ces " tireries " pour
iAuliles. Cet abus est né il y a dix ans en Americpie. Un
.savant en délire pointa son artillerie contre le llrmanieiit pour
" provoquer « la pluie. .Maintenant, c'est pour " empêcher ••
la grêle que nos voisins dirigent, contre le ciel, le feu do
Lli JARDIN
Sir
mortiers do furl caliliro. Los fnlirirnnts do pniulro sont diins
lu jiiio. I,PS (oiiilorii'S (|iii (•nnslniiscnl cillo nrlillcric foiil à
l'ciivi tiinr (liiiis les Ivvpositiniis. Lu iimlcliaiiri'u voulu (|u un
joui-, ;i[)i-i'S iiiiii c;iii(itiniuli> foriiiiduljle, imi- ti'in|>i''li' d(> ^'ii'lo
survinl, ti'lli' quo li's plus amipiis piiiiui les haliitiuils iii'ii
nvaioiil jniiiiiis vu <li> |inri>ill(<. Hioii n'y fuit : on coiiliiuii' ii
liror en l'air, coniiuo auparavant. Jusi|u'ii co jour, cns
.' lirorii"S » n'avair-nt pas i-u <raulro consiViuorno i|uo l'inn-
(,'ration on iiiasso dos oisoaux chanteurs qui fuyaioni los
ro^inns suji'll'^s à co vacarnc. ..
rieurs d hiver pour appartements. — l.'Amcriciin l'Iorint
rcpriiduil lin iii.iiumii' de M. l'.. A. Sniith. lu à l'.Vssoci.ilion
canadioiinc dliiMliiullnn'. sur li'S plantes les plus usitéi-s en
ap[)artouient pour leur fleurs. On y voit ((u'aux !'',tats-llnis et
au Canada, les piaules lleuries lionnont, à ciMi' dos planles
vertes, une place plus prépoiidéranto (|u'ioi. Ainsi, les l'élar-
tïoniuius /.iini'S en pots, lleurissaiit en plein liivor après avoir
éto cullivés à cet odol on été, viennent on tiHe. Les Poin-
scttia et VKiiplinrbia JarijuittUr/lora sont très usités. L'aulour
oilo encore le Sctlria Scurlet Druiion. les linnrallia et les
Gosnériacéos. Uii.int aux Cinéraires, Cyclainons et l'rinie-
vores de Ctiine, ils jouissent do la luènio vogue quo chez
nous.
Le Floraison des Chrysanthèmes hors saison en Italie.
— La li'iristii iiiificola ritiininii a ronsa' ri' plusieurs articles
à cette iiiléressanto question tlo la lloraison des Clirysaii
thcuies à Jurandes fleurs en dehors de leur saison normale.
Los résultats obtenus en Franco et en Anfjlotorre dans ce
sons y sont relatés. On cite en particulier la culture do la
variété /,. Caiiiiiny. en Angleterre, jusqu'au 15 avril, et les
présentations, dans los expositinns françaises, par \l. Le-
niaire.do variétés d'autonino en plein [jriiitonips {Grf'nerirdid
ot similaires, ainsi quo celles, en juin 1901, par ,\1. Clément, do
variétés à ;;randos tleurs, telles (|uo Princesse Alice de Monaco,
Itdi/oniiiiiil. Mme Gustave Henri, Océana, etc. Des spécia-
listes romains conq)tent étendre ces procédés à la satisfac-
tion du public italien, dit « Pliiiiiis junior ».
Les maladies du Cerisier dans la Prusse rhénane. —
Le Garlciiirclt ro|iriiiluil les iiiilicatiniis sin\.-inles, données
par lo .Ministère de l'.Vgricullure au sujet des maladies des
Cerisiers. •• En attendant le résultat dos recherches entre-
prises pai' le D' Aderhokl, le .Ntinislèro signale plusieurs causes
de maladies relevées à la suite lie l'examen des arbres frui-
tiers. 1' La Manilia, maladie des Abricotiers résultant d'un
chanipipnon qui s'introduit dans les lleurs par leurs fentes,
pénètre dans leur tijre ol gagne ensuite la liranche. f.a partii"
do la branche qui se trouvp sur lo trajet de co champignon
se llétril, I/aspect de l'arbre raaiaile est tel que si un grand
nombre do pousses sur ses branches avaient été consumées
par lo feu. Sur ces branches mortes, le champignon se déve-
loppe maintenant en abondance par les temps liuraides. Les
S[>oros issues de co champignon contaminiMit les fruits c[ui
pourrissent. A la suite du grand développement de cette
végétatioti [>arasite, un été hunndo amènera une diminution
considérable de la récolte. Il sera Ijon do prévenir les liabi-
tants d'être attentifs et de les engager à couper tout do suite
ot à brûler les branches mortes à la suite do l'invasion du
champignon. — 2° La maladie du « balai do sorcière » des
Cerises appelée •< loup •< en pays rhénan. Le service sani-
taire (section de biologie) a donné une étude complète de
cette maladie. Ici encore, il est recommandé aux arlioricul-
Icurs do faire disparaître avec lo plus grand soin les branches
atteintes de cellr maladie. ,.
Une Campanule à fleurs jaunes. — Lo Garden publie une
illustralion ri'présenlant le rare Campanula sulpliurea, ori^ii-
nairo do l'alostine. Cette espèce n'est peut-être pas très orne-
mentale, ni vigoureuse et floribonde; elle n'atteint ton! au
plus quo '.Vi centimètres do hauteur. Ce qui on fait la rareti'.
c'est la couleur jaune soufre de ses fleurs, dans un genre
où n'ont été observées jusqu'ici que les couleurs do la série
cyanique (bleu, violet, rose, blanc).
Les cultures fruitières au TransvaaI. — Lo Gardencrs'
M(i<i<i:ine ét.ablit avec force combien il serait urgent et proli-
lablo d'installer des cultures fruitières au 'l'ransvaal, et siii-
tout dans l'immense prairie qui entoure Johannesburg.
Avant la guerre, cette ville avait lOO.UOO habitants, et nul
doute (pie la n-prise de l'oxlrai'tion do l'or no lui rondo sa
splendeur perdue. Il y aurait là un écoulonienl ccilain pour
la productiiin. .\1. \\. \\\ Adiam, curateur du Parc Jouborl
(Johamiesliurgi. a fait connailro ii la l'ressi-. ipiil a formé un
verger modèle dans ce pan;. D'après les nombreux exemples
cités par .\t. H. W. .\dlam, la prnduclinn est aussi assurée
que considérable, surliiul on l'échos el en Puires. Ui'ant il
leur ipialili', ainsi qu'à la production el à la qualité dos
autres sortes de fruits, co sera, comme partout, une question
de localiti'' ot d'exposition. Lo Gardencrs' Mn<i<i:i>ie félicite
^L Adiani do son essai, et souhaite vivement qu'il on résulte
un élan pi.ur le bien de celle nuilheiireuse conlri''e.
Les Reines-Marguerites Comètes aux Etats-Unis. — Dans
la W'celili/ ylorists' Itericir. SI. Clarenci» Meores-Woed énu-
mère les avantages qu'il y a, pour les lleurisles américains, à
introduire en grand les races dos Iteines-.Marguerites Coniclcs
dans leurs cultures. La raco (icantc, dit-il, s'ompleieà l'instar
du Chrysanthème gràco à ses tigos longues et rigides et à
ses gros capitules de pétales brillants. On s'en sert pour les
garnitures de vases japonais, et los compositions montées on
tubes de bambous. La raco naine garnit très facilement ot
avec beaucoup d'effet les jardinières. La transplantation s'y
opère on mottes, le drainage doit ètro bien assuré' ; dans
ces conditions, des groupes do ces Heines-Marguerites peu-
vent rester doux semaines en fleurs sans se détériorera con-
dition do no pas ètro exposés aux rayons directs du soleil
en été.
Remarques sur la façon de retarder le Muguet. — Doux
cultivateurs de Muguel ont écrit au Giirilencrs'Chroiiicle
pour signaler une faute (|ue l'on commet facilement lorsqu'il
s'agit de retarder la lloraison du Muguet. •> Jo crois — dit
l'un d'eux, M. Thomas Arnold — (|uo neuf fois sur dix, si on
no réussit pas à faire lleurirle Muguet retardé, c'est parco-
qu'on soumet los plantes à uno chaleur trop forte tout d'un
coiip. Il ne faut pas oublier, en effet, i(ue leur énergie vitale
a éti'^ suspendue pendant les mois où on les a tenues au froid,
après leur saison normale de floraison. Aussi, dès qu'elles
sont remises à chaleur humide, elles se mettent très vite à
partir vigoureusement el à lleurir.
l'our retarder le Muguet d(> manière qu'il ne lleurisse (juo
dans les mois d'été el d'automne, .M. Arnold se borne à
mettre les bottes de griffes en jauges sous châssis froid,
dans un endroit négligé du jardin, en les sortant de lacham-
bro froide environ .'iO à S.ô jours avant l'époque à laquelle on
veut les faire Ibnirir.
Vénénos'té du Gloriosa superba. — Cotte si jolie plante
ornementale serait vénéneuse, d'après une communication
de M. .1. Henry BurUett au Cci/lon Observer. Le Journal do
la Bombay Natural Histori/ Societ;/. V Indian Médical Galette,
VIndian Ganleninçj fournissent aussi à cet égard des ron-
scignemonts probants. Le Gloriosa superba fait partie de la
CI science hindoue des poisons », et le D' Suliramanya-Aiyar
indique la décoction do Gingembre comme antidoto do ce
poison.
Dlmorp.hotheca Ecklonl. — Le Gardeninçi Illuslraled rap-
pelle les mériles ornenienlaux do cette espèce qui, avec lo
D. pluvialis, cnnaVduiy ce que les Anglais appellent les «Capo
Marigolds » ou « Soucis du Cap ». Son aspect parait formé
d'une combinaison curieuse, le feuillage et les rameaux sem-
blant être ceux du Thlaspi. alors ([ue les lleurs ont le faciès
do celles dos Leucanthèmes, avec, en outre, une légère
nuance bleue. Le disque central do la fleur est d'un bleu très
foncé, sur leijuel rossortont los anthères jaune d'or. La florai-
son de cette espèce est d'un très bel effet au plein soleil.
Le Pou de San José. — Le Gardening (américain) contient
un ra[i|Mirt ditailli' île M. H. J. Ivoehlor, sur les traitements
qui ont du être applifiués à Koncy Park, Hartword, Connec-
ticut, pour débarrasser la végétation du Pou de .San Josi'-.
D'énormes quantités de savon d'huile de baleine ot de pétr(do
émulsionné ont été employées on badigeonnages hivernaux,
non seulement sur les arbres fruitiers — Pêchers compris —
mais sur la plupart des arbres et arbustes d'ornement. Lo
remède n'a nullement luii à la végétation t\os Rosa,Viburnum,
('ratd'ijus. St>rbus,Ti\ même à colle des Pinus sirobus, Tsuga
caitadensis, Picea crcclsa et Kalrnia latifoUu, malgré leur
feuillage persistant.
31G
LU JAUDIN
L'Opuntia leucotricha
M. lo D'' Wobcr, (jui s'occupe particulièrement, et
avec l'autorité ijuc roii sait, des Cactées et des plantas
grasses en gcncral, publie des études d'un grand intérêt
sur les Opuntia, (1) et principalement sur ceux à fruits
Fig. 17iï. — Ojmittia Ifurotrirhn.
(I)'0|ir(-H |ilicit(igra|>lii<r priKc an Jardin tlii llnninin, A .\lK<'r|.
cnmestililos. Ces études méritent d'otrc signal<'-es au
point de vue horticole.
Ainsi qui' M. le Ir Wclior le fait remarquer fort jus-
tement, la nomenclature <l la rlassilicalion des r;/. ;/«/<>/
sont encore fort omlirouillécs. Ku effet, lieaucnup
d'auteurs se sont basés, pour la classlllcalirin des piaules
de en genre, sur lus épines ou aii^uillcins, qui constituent
(Il llutUlin dt la Snririr d'Àrrlini'Ualinn : l.r KiK'iii'r ilr llnrluirio
o. /Vin ittdira). tW p. ino. — 1^. . Itiirn/iilllii » ili-!! Mi'\l('nln<
<<. Inirolrirhn |i c). I*«. p. IV. Niinii il<-ri>n-< In n'pDxInon !••.
\k ITrt A IT» a ri'ilri>inf olillirr-niirr ilr M. li' Il W.'Imt
un caractère extrêmement variable. C)r, les semis des
graines récDltécs sur une es|)èce donnent des types
absolument distiucls. De ce fait, les études de
M. le D' W'eber ont, à ce point de vue. un intérêt
spécial.
Le « Dura/.nillo » des Mexicains (O. /t'i/co/ricAa, DG.)
est une des belles espèces cultivées dans nos serres; les
i-rins blancs dont il est couvert dès son
jeune âge lui donnent un aspect décoratif et
original. Il croit et il frurtilie en plein air
sur lo littoral méditerranéen, dans la région
niçoise, en Algérie et en Tunisie, où il forme
(les sujt'ts d'assez haute stature. La fig. 170,
gravée d'a|irès une photographie prise dans
le Jardin d'essai du llaiuma, à Alger en i.S'JX,
en donne une Idée exacte.
Il résulte, d'autre part, d'une communi-
cation faite à M. le D'' Wcber par M. W.
'l'release, directeur du « Missouri Hotanical
Gardon », que cette espèce est très appréciée
dans l'iital ilo /.acatecas, au Mi-xi(iue, pour
la saveur exquise et la délic.desse des fruits
(Tunas; (li. Kilo habite, d'ailleurs, les hauts
plateaux îles régions centrales du Mexique à
une altitude d'envinm ISOI) mètres, surtout
dans les étals do San-Luis, Potosi, Zaealecas
et Durango. Les fig. 177 cl 178 munlrant,
celle-ci une plante entière, celle-là une partie
et di's fruits de celle plante, exécutées d'après
des photographies faites en lyoi à Gutierez,
au nord de Zacatecas. donnent une idée
exacte de la végétation de cet Ujuniliii dans
ces régions.
L'O. leucotricha, que l'on a classé dans la
section des C/v'/^Z/e/vr à cause de ses aiguil-
lons crinifornies dont il est couvert dans son
jeune âge, forme un buisson qui altcint licux
à trois mètres de hauteur.
Les articles oblongs qui ont en moyrni o
iO centimètres de longueur, sont recouverts,
lors de leur développement, d'une véritable
crinière blanche, sur les jeunes plantes, et
d'aiguillons plus courts et moins nombreux
sur les plantes adultes. Les fleurs, d'un jaune
citnm pâle, ont un diamètre de 8 i-enlimè-
tres; elles se montrent en grandes quantités
et s'épanouissent en juin. Le fruit forme une
baie sphéroidalc, (|ui a l'apparence d'une
petite l'éche. cl'environ 3 à -i centimètres de
dianiilre, tantnl jaune pâle ou blanchâtre,
tantôt rosi' et à peau lisse. La chair est ver-
dâlre, acidulée et sucrée, d'une saveur légè-
rement citronée, agréable et rafraichissanlc.
Les Mexicains distinguent deux variétés
do cet Opuntia: les DuruznUlo blanco
(0. leucotricha à fruit blanc) et I). coloiado
{(). leucotricha à fruit coloré); c'est la pre-
mière (|ui est la (ilus appréciée et la plus
• ultivée.
La culturelle ces variétés, ainsi que celles (jcs diverses
variétés des (i. Ficux indica, o. Cardoiia, 0. robu.ila,
toutes à fruits comestibles, est donc à recommander
par cela nii'ine dans les pays chauds à climat sec.
Après avoir passé en revue» \e& (i/nnilia [d. crinifcrn
PleilT., O. Srhccrii Web., u. pilifera W., O. ursinn
Wob.. O. Oosselinianti Web.), qu'en se basant sur les
caractères, purement accessoires, des épines, les ama-
II) Nom ilonni' au Mi-xiqiic prlnripalciunil aux friiilK cunirslilili-s
il'K/iHniia.
LIÎ JAUDIN
317
leurs ont classé à côté do VU. leucolriclia pour former
la soclion des Criiiiferœ, M. le D'' \N'el)or a été amené à
rapiinii'lior en \'0. hi/jilidcaiithti Wob., cspoce niexi-
caiiu' l'iicoro i)cu coiiiiuo, qui préseiilo avec elle des
aflinilés fondées sur les caractères de la fruelificalidii;
les fruits île ces espèces so ressi>mlilent, en oITet,
absoluniont.
J.'o. (ItisseliiiiiiiHi Widi. est une nnuvelle, ro-
nianiuablo et rare espèce orij;inaire du littoral tic
la Sonora, qui s'est Iniuvéo parmi Irs C.rictces re-
cueillies on 1N',)7, par M. l.i'oii llJ^;uol, explorali'ur
du Golfe do Californie. M. le D' Welu'r l'a dédic'c
à notre distingué eollahorateur, M. II. Huland
Gosselin.
Nous nous rangeons à l'avis de M. le D'' Wo-
l>or, qui désirerait que les jardins d'essais de nos
colunies indiquassent quelles sont les stations
<lans lesquelU's les opioil/d à fruits cnniostililes
atteignent leur déveluppcment complet.
l'iIlLIl'i'E LUI'AGIÎ.
Remarques sur l'Exposition
d'horticulture d'Erfurt
Outre les massifs qu'elles avaient semés au travers des
pelou.scs, elles avaient édifié îles pavillons particuliers
où elaicnl ri'unies leur.s planlis les plus rares.
l'nc parliciilariti' qui contrihuail Ijeauroup ii dunner,
dès rrntrce, une impressimi inniiblialilc, était la ilispo-
La caractéristique d(^ l'I-lxiiosilion d'Erfurt était
l'abseneo de toute récompense et, par suite, de
jury. Chacune des maisons importantes du pays
avait tenu à montrer ce qu'elle avait do mieux, et
cotte émulation avait produit de meilleurs résultats que
tous les concours lij;urant lialiituellenient dans les pro-
grammes. Je suis embarrassé pimr citer ces maisons
Fig. 177. — Opuntia Iftlcolrivha.
(D'après pliotographie prise à Gutierez (Me.vhpic).
par orrlro de mérite, puisque je n'ai pas de palmarès
pour nie guider: je mentionnerai donc par ordre alpha-
bétique les maisons Benary, Chreslenscn, I''. A. llan-e,
Ilaage et Schmidt, Liebau, Lorenz, Platz, Putz, J. G.
Schmidt, etc., qui toutes avaient rivali.sé d'cflorls.
Fiff. 17S. — Paftie de jilante et fruils de l'Opuntia leiicolrirha.
(D'iipri-s pliulugi-apliii- prise à Giilioroz (Me.xiquc).
sition très on penio du terrain : on embrassait ainsi d'un
soûl coup d'œil le tracé entier des pelouses, émalllées
do massifs multicolores, et encadrées, à droitt; et à gau-
che, do pavillons aux architectures bizarres
et variées. Du sommet du jardin, l'effet
n'était pas moins intéressant, et il est à sou-
haitiM-que [lareillc! disposition puisse s'imiter
en France, pour rompre avec la monotonie
do nos parterres habituels. 11 était do plus
assez rare que les massifs fussent do forme
régulière: plusieurs exposants avaient dis-
persé leurs plantes comme les rayons d'une
, lUoile, autour d'un poinl central formé do
•« plantes plus élevées : d'autres les avaient
^' grimpées et épariiillées de la façon la plus
lieureuse, faisant croire qu'elles avaient
poussé spoutatu'mcnt. Au centre, dans la
plus grande pelouse, une mosaïque, faite
d'i'troits cordons fleuris, comme c'est l'usage
on Allemagne.
Les lots composés de plantes iiotagères
riaient nombreux et variés; il y a lieu de
donner une mention spéciale a la disposition
adoptée par ([uehiues cxposaids, qui avaient
constitué sur les pelouses de V('ritables
mosaïques, agrémentées par des Choux frisés
ou panachés et des Courges d'ornement aux
formes bizaiTCs.
Si, au lieu d'entrer dans le jardin, lo visi-"
tour i)énétrait dans l'intérieur, il arrivait sur
un balcon, fermé par une barrière rustique,
d'oii il jouissait d'un spectacle admirable.
Comme sur une scène de théâtre, un vaste
paysage tropical, œuvre de la maison
Schmidt, étalait la flore laplus variée. Les Palmiers, en
grands spécimens, s'étageaient à droite et à gaucho : des
plantes plus basses disposées à leurs pieds sur un tapis
lie Sélaginelles, ménageaient une échappée de vue sur
un décor, d'une exécution remarquable, représentant
:tl8
LE JAllDIN
le iir-sort avec des pyrainiilos au lointain. La transition
cnlro les plantes vraies et ii'lles peintes nV'liiil nulle-
ment sonsilile: aussi l'eflot élailit vraiment féerique.
Noml)re iJe variétés nouvelles étaient disséminées
dans les divers lots dos concurrents... pardon des exi)0-
sants. J'ai conslati avec plaisir qu'une bonne partie
était d'oriyiiie lr.inçaiso. Les Allemands se tii'nnent
parfaitement au courant de nos olitciitinns. Le Dahlia
simple il collercllL' Président Vicier, les Lobelia Oerardi
ol Rivoirei, V lleliaiithnx grandi llortis lœti/lonispleiiu:>,
la Clémalito Yil/e de Lyon, lo Celosia plumosa mngni-
fica, les iiégonias divers de Lemoine et son Phlox
Eclaircur , liguraient en lionne place et étaient très
remarqués. Dans un lot, jo vis deux nouvelles variétés
de Dahlia a collerelle, olilenues par le semis des foraines
récollées sur les deux variétés existantes.
Je dois signaler un peu au hasard parmi les autres
mmveautés, d'origine alh'inande, ViVMoi llcddeiciijii
Boule de feu, lo Salvin Trioinjilie, les Hi-gonias simples
u lleurs frisées, arrivés à un grand degré de perfection,
les Glaïeuls de Gand à grande tleur jaune pur et blanc
pur, les Résédas Heine des Oranges, Oolialh et llif-
vitirrh, le littdliackia bicolor xuperha à fleur rayée et
celui a Heur semi-double, le l'hlox blanc pur Mlle de
Lassburg, \t> Listant hus lUisselliantis, planle ancienne
mais rare, divers l-'uschias curieux, nolnmmenl îles
F. triphylla nouveaux, comme Rabin et des formes
miniature, comme Countess of Aberdeen, des Slreplo-
carpus Veilchi roses et un admirable rouge carmin, le
Bégonia bulbeux Bacaria,i\'\i\\ grand effet pour massifs
malgré ses petites proportions, aux lleurs d'un rose lilas
brillant comme Gloire de Lorraine, lo ISegonia Mar-
tiana. trop délaissé en France, si curieux cepeiulant
par la disposition en bâton de ses fleurs roses, le Bégo-
nia semperflorens niagnifica, qui ne nous parut pas
sensiblement ditlérenl du Bégonia Vernon nain com-
pact, \o Scabiosa caucasica perferta, les Heincs-.Mar-
guérites Apollo et Comte de ^Y(lldersee, le Montbrct/a
Germania, le plus beau du genre, et cent autres espèces
ou variétés qu'il faudrait citer.
Jo vois quelque part un pot conleiiant un petit Rosier
piirtant un rrinieau fleuri, et étiqueté : Rosier Crimson
llamblcr remontant. Diable! Les fleurs sont bien île la
forme do la variété si connue, mais leur couleur est d'un
muge violacé et non do ce rouge crainnisi si éclalanl
qu'elle possède au printemps. Il serait intéressant do le
comparer à la nouveauté de M. I^evavasseur.
Il me faut bien aussi parler des Dililias (|ui occupaient
naturellonient une grande i)lace dans cette expusilion
organisée on leur honneur. Jo no puis mieux faire cpie
do citer en premier lieu la variété qui n obtenu lo plus
lie suffrages au plébiscite, Kricmliilile, Gactus do pure
forme, rose tendre à centre blanc : elle fut d'ailleurs
placée ])ar nous en première ligne également sur notre
bulletin do vote.
Encore un exemple à suivre que ce plébiscite, si
altach.'int pour 1rs visiteurs.
Sur une grande table se trouvent groupées une
siiixantainc de variétés fnrmnnl une première sélection,
prises dan» tous les lots; imus y remnri|uons quelques
variétés fraïK.Mi-^ch : Mine Vtin ilen llai'lf. Souvenir
df Mme Sili-ciil, ele. Gliaipin visiteur remplit, après
mur exaiiicji, un bullelin de vote on iuhcrivant par
ordre de mérite les cinq variétés qu'il ju^e dignes de
son suffrage. N'est-ce pas là la meilleure consi-cration
que puisse recevoir une nouveauté?
Je tiens a signaler aussi en passant une coutume que
j'avais déjà vu appliquer (i Dresde et qui me parait
devoir porter les meilleurs fruits; jo veux parler de la
visite — gratuite — que font, dans la matinée, les
écoles à l'exposition : c'est là certainement un excellent
moyen de donner aux enfants et aux jeunes gens le
goût des choses de l'horticulture, et do leur faire
prendre l'habitude de visiter, une fois l'âge mûr venu,
les expositiens organisées dans leur voisirago (1).
Pour en revenir aux Dahlias, citons, un peu au
hasard, les plus belles variétés remarquées : Sittei,
couleur délicate de Mme Yan den Larle, mais à
pétales plus pointus; Kdelireiss, blanc pur; Deaisriter
Zieger, grande (leur rouge sombre; Herpcntina, rose à
pointes lines; Symiihtva. d'un coloris original à deux
tons, jaune et orange; Borneman.s Liebling rose et
blanc; Tliuringia, rouge brique; //«rf.vow, rose et jaune;
Graf \Yaldcrsee, llolsntia, rouge; Direclor Bolau,i\oi-
nilre; Oda, rouge carmin vif teinté de pouriire, Gei-
selher, forme nouvelle à pi'tales minces, rose orangé aux
pointes amarante, à tiges rigides; Enipress of Austria,
rouge noir; f'ajitain Lans, jaune canari teinté de rose
aux pointes; lied liover, le (dus beau des écarlates;
Sylvia, rose teinté lilas; Die Jngens, blanc a peine
rosé, de forme excellente, etc.
Par ce rapide compte-rendu, établi de mémoire el
sans notes précises, mes lecteurs pourront, je l'espère,
se rendre compte que l'horticulture est très en faveur
on Allemagiieet qu'lsrfurl mérite toujours son beau titre
do Blunicnstadt, la « ville des fleurs ».
Pu. Rivcmii.
Culture Mtèe do Fraisier flans le Mifli de la France
L'immense plaine do la Grau, située au pied des
Alpines, entre les étangs do Martigues et la Méditer-
ranée, dans une vaste étendue inculte, aride el fauve, a
de tout temps éveillé la curiosité des naturalistes, jiar
son sol jonché de cailloux roulés jadis par la mer et
dont la composition est formée de couches de pou-
dingue el do calcaire. Les colmatages réitérés des eaux
de la Dnrance cl du canal de Graponne ont rendu riche
en potasse ce sol argileux.
Des Sociétés agricoles el horticoles se sont ciéées
progressivement dans celle admirable région où les
eidlures deviendronl fertiles. Par suite do l'aelivilo
conslanle des travailleurs et de l'application des con-
naissances pratiques dos chercheurs, on y rencontre des
prairies arlilivicllcs, des luzernières de toute beautés,
des céréales, des [dantes fourragères el industrielles,
des Chênes trufliers, des Vignes pour Raisins de table,
des fruits à imyaux. Melons el Tomates, des Fraisiers
i|ui sont tous l'objet do soins spéciaux.
Au domaine de la Canabanasse, qiialre-cent-soixanle
hectares sont mis en culture, diuil trois mille châssis do
l'raisiers comprenant : Docteur Morère, Xoble (do
Laxton). General t'Iiansy. lloyal Sotcereign, Shaipless,
Le Cîar,l'résidcnl Ciirnol et beaucoup d'autres vaiiétés
que nous passons sous silence el qui onl leur valeur.
Les fruits de ces l'raisiers hâlés sonl expédiés sur
Paris, Londres el jusqu'à Saint-Pi'tersbourg.
Près d'un abri fait de Gannes do Pruvence, pour bri-
ser lo vont du .S'nr.l. une bande de terre de 1 m. iO de
large esl pivp.ui'e par un défoncement à la charrue el à
la bûche, puis formée de deu.\ billons sé|inri'S par un
pelil canal d'arrosage ; on incorpore sur ceux-ci une
(Il ('.rln ■<•■ prnlli|iii- rnnrninini-nt ■*< l'nri)>, oi'i IfH K>|«mlU"iis île la
Soi'irtù iintlunnlo il'hdrliriiltiire Kiuit vUlU'-r?* fcrnliiHiMiii'iil, ri on
liiiili>, par lin Krniid nninlira il'AH'xirialioiiH cl (l'KliitiIlHti'nicnlH
J'i'tiHtMKKi'nii'iil de luiil tiviire ■■! iii^iik- iIp» l'cnle^ |iriiiiaircii. |.V.
d« l<i J{.).
LK JAUDIN
3i0
cli'mi-fiimiirc (fumii'r <lo ferini' pI lialiiyiiri's do M;ir-
soillc) Mil iiildilioiiMo les engrais cliimiqucs néccssairos
;iiix KraisiiTs; les slnlcms, npivs riUo pri' parât ion ihi'.i-
lalilc, sotil plantes .-(ii mois do scpleiidire avec soins el
distancés do 0 m. -^jeii Ions sens pliinlation en losange
puiseiiloui't^sdoplancliesdoSapinlrompiH's dans une su
liilion do sulfate ilocuivro. Vors la lin de novoinliio, les
châssis sont placés surdos |)lans roliustos cl vigoureux;
en janvier et février, on bassine deux fois au sulfate de
fer; (|iielqucs sarelaj^'ps sont faits en temps opportun ;
les IPiiclios sont aérées pendant les liolles journées et
i-eeouvertos chaque soir par des paillassons, lo ealo-
rique y étant suflisanl et tout naturel. Par une installa-
lion liion raisonnée, les canaux d'irri^'alions rayonnent
lie toutes parts et selon les besoins; la récolte des
l''raises a lieu do mars à la lin avril, el l'onslitue une
vi'ritable richesse horticole dans cet ancien désert in-
culte, qui fut surnommé « le Sahara l'"ran(.'ais ».
(;. l'i.ATliAi:.
*. » '^B^oJcr**^^
Plantes nouvelles ou peu connues
Echinocactus microspermus, W'elier.
liut. Miii/. t. Isii).
Colle plante est bien dislinto dos autres espèces du genre
et a des fjrainos très petites ressemblant à dos {grains do
poivre; elle est orif^iiiairo do la lléindjliquo Arpcntino. .Sa lijic!
est !iémisi)liori(iuo, lonj^ne do ."> h lu cont., sans côtes, poui-
vuo do mamelons spirales, libres et glabres; les épines
extérieures rayonnantes, au nombre de 12 environ sont inégales
et lon^çuos de 5 à S mill., tandis (juo colle du ccnlro, atloi-
(fnanl ï cont., est recourbée en hamec;on et rougc-brun. Los
Heurs, nombreuses, larges do '» cent, sord jaiwios ou orangées
à divisiims linéaires, disposéos sur plusieurs rangs.
Eranthemum atropurpureum Ilort. Bull.
liot. Maij. t. 7s.».
Colle belle Acanlhacéo, dos ilos Salomon, fleurit raromont
ipioiqu'ollo soit connue depuis déjà assez longtemps. C'est
un sous-arbrisseau très glabro dans tous ses organes
végétatifs, à feuilles rouge-foncé à la face supérieure et lui-
santes, vert-pùlo et teintées do pourpre en dessous. Les
nervures sont également pourprées. Los fleurs forment une
paniculo dressée, longue do l."> cont. envirim; la corollo est
blaiiclio, à peine courbée, pubesconto à l'intérieur.
L'A', atropurpureum est très voisin ilo doux autres espèces
do la mémo région, dont la floraison est inconnue, les iT.HiV/rwf/i
Lindl. il feuillage presipie noir et E. Maorei Ilort. Bull, dont les
fouilles sont largomeiil marginées do jaune avec lo fninl vcrl.
AIce pendens Forsk.
liul. Mug. t. 7S37.
Forskahl s découvert cet Aloës dans les rochers do Hadjch
dans lo sud do l'Arabie, ot lo D' Schwcinfurlt l'a récommunt
retrouvé sur lo Djebel liura, à uno attitude de près de
1000 niotros. Il est frutescent el penché, avec les feuilles
rocouibées, étalées, étroites, acununées, pou dentées et mémo
entiérc-s au sommet. Le scapo est grèto el ranuUé trois ou
quatre fuis. Los fleurs sont lougo-jaunàlre.
L'^1. pciitlens osl voisin de VAloc inermis Forsk. d'Arabie,
ainsi ([ue dos ,4. nùcrospertna et consohria Salni DyoU, de
l'Afriiiuo du Sud, qui tous ont des fleurs petites en grappes
allongées eldes feuilles étroites, ensiformes, sou vont maculées.
Aster Tradescanti L.
J{<it. Mn,/. I. 'S2Ô.
Nous ne parlons de cet Aster, très anciennement cultivé, (pie
pour signaler la confusion «pu règne dans les espèces de co
genre iuli mluites dans tes cultures : ses Heurs sont blanches.
SOS fouilles d'un vert foncé el très entières. Dans VAslcr
paniculittus Lamk, qui est fréquemment confondu avec lui. les
feuilles sont fortement dentées et plus nettement acumimes.
L'A. salivifolius Ait., a les fouilles plus courtes, souvent
scabros, veinées-réticulées, avec les ligules habituellement
pourpres ou violettes. I-.es Aatcr ilunioms L., rj'mno'i/.s
I^nm., ili/l'iisiis Ail. . ont leurs feuilles blancliAIres on dessous
et leurs bradées plus régidièrenient imbriquées, luin c-oriacos.
I'. lUuioT.
Société flationale d'Horticulture de f rance
séance du 0 octobre i002
r.E CONCOURS m: CuKYSANTllkMKS piu'xocKs. — Ce <(incnurs
nous a semblé beaucoup moins important que d'habitude.
Ses (^araitérisliqiies sont d'une part, la contribution de plus
en plus grantio des variétés à grandes fleurs do floraison
d'épO(pio moyenne, remlues à floraison préroco par la cul-
ture, el d'autre part, les efforts entri-pris par .\I. Nenin pour
remeltro en faveur, sous lo nom do décoratifs, les véritables
Chrysanlliénies do pleine terre pour massifs. .Son lot do co
genre était très important. Les variétés à fleurs liliinchos y
dominent de beaiicuup, mais on types bien différr'uts do
Mme (Uixtcir-Dcxijrntifics. Signalons ; Champ de Kciijes,
blanc d'argotd, h'stneralda, blanc nacré, La Veslalr, blanc
rosé, Stella, blanc soufré, lin jaune, Luciole paille à cojur
canari, ot très remarquable, ainsi que llubis bien dénommé,
dans les rouges et roses.
Dans les C.lirysanthèmes à grande fleur, un lot de
.\l. Desmadryl contenait de superbes Ilatjonnant, a diamètre
inusité, des /l'ért'J-ù', nombreux à juste litre, car c'est un dos
iiiiMlleurs {de Bonnefous, rose Oiillet pointé jaune d'feufi;
Marie Lii/er, Mme Gabriel Debrie, Mermaid, etc.
M. Clément exposait ses fleurs coupées à raison de six
par vase; remarqué : Mme Gérand, Oceana, Ami Ilené, Mer-
maid, Pride of Exmoitth, Mrs IVhite l'opham, Itêverie, etc.
.\I. Montigny avait un lot fort intéressant et très bien
étiqueté, dans lequel nous avons noté Souvenir du P. Clé-
ment (De Iteydellet), bronze, et Neveu Henr (du même),
magenta, tous doux do formo Rouet d'or; Fleur de Jeunesse
(Bruant), imbriipié à ligules acuminéos, rose carné, et Ira
Pat/ne (du mémo), paucifloro en lubules blanc d'argent lavé
de rose.
Un lot très remarquable par la grandeur de ses fleurs étaii;
celui do M. Fleury; une Mme Guslare Henri plus large
qu'une assiette y trônait, en compagnie de Edouard André,
Président Nnni», Docteur lloelier. Colosse Grenoblois, etc.
Plusieurs nouveautés intéressantes oui été présentées; de
i\I. Montigny. le n OSi, indjriqué enivre rouge à cœur intense,
cl lo n° 1902, rose tendre strié carmin; de M. Pinon. un
japonais incurvé nankin à revers paille, de M. liaguut,
quatre |)ots de semis, japonais à ligules indjriquées un peu
retombantes, rose tendre strié carmin; ilo AI. Ligcr-Ligneau,
une plante en pot, extrêmement floribondo, à grande fleur
jaune de chromo, genre Mme Liffer-Ligneau.
Comité de Fi.oriclltlre. — Préseidation intéressante de
M. Jarry-Dosloges : Antliuriuni Andreanum Géant rose
(liybrido), A. illustre, à très grande spathe blam-he, et un
excellent Asparagus crispus qui pourrait avantageusement
remplacer 1' A. S/jrengeri. — Kxposilion d'Asters nombreux
(35) et variés, avec de beau.x spécimens d'ilelenium autumnale
sujierbuin formant télo, par la maison Vilmorin. — l'résen-
tations de Ula'ieuls de semis, par M. David; de i'IIidalyoa
\J'creklei, par M. Grouillet; d'un joli petit Bégonia Elocon de
neige (li. gracilis-rosea X H- semper/lorens alba) par .\L Tré-
maux; et do plantes vivaces par M. Hoibian (Polygonum
amplexicaide, Seneeio pulclier, Campanula elegans, Sidalcea
malviefolia, etc. — Collection de Dalilias de .\L Paillel.
CoMcrÈ DE.s OaciiiiJÈES. —M. Duval avait apporté plusieurs
spécimens do Catlleya labiata, parmi lesquels des formes de
lout premier choi.x ; M. Doin présentait son obtention remar-
quable, Lwliu-Ç(illlei/a norminnanayc, aurea, ou labollo violet-
l'vèipio et aux divisions périanthales d'un beau bronze.
Section des Roses. — Nouvelle présentation, par MM. Le-
vasscur el lils, de leur obtention Mme Jsorberl Levasseur,
sorte de Crimson Itambler remontant.
.■\iu)Oiui;Li.TLiiE FHUITIÉHE. — Une splondido corbeille de
la Pèctie Opoi.i- était présentée par M. Gaillut. .\I. Chevreau
présentait aussi uiu? belle corbeille do sa belle l'écho Arthur
Chevreau. Citons encore les grosses et saines Poires /ieurre
Diet, et Duchesse d'Angoulême de M. Orive et do .M. Savart.
J.-Fn. Favahd.
320
LE JARDIN
BIBLIOGRAPHIE
A lii suite ilp l'arlu-li» |iublii' ilans Lr Jiiriliii sur In plidln-
^inipliio ilos piaules ot des fleurs, i|Uoli|UL's-uns lU- uns IfC-
lours nous oui ilcuiuuil"' ilo leur ili'.siuiicr «lui'liiuos bons
ouvra^'<■s ilc |iliiilo^rii|>lilo tliins li'S(|Uols ils pourraioiil Irmi-
viT J'ulilc's coMSoils. Cola a i'ié (acilo, car l'cdilour liicn
ciinnii. M. Charles Meiidcl a publié utio série tlextellenls
traités (1).
Traité ilémentaire de Photographie, l'i l'usofio îles anial''urs
et <li's ihliiilanls piu- M.'iulil i('.liarles), 5 édilimi revue el
aii|_'uieiil«'e. 1 vol. iu-10 ilo V-ii) paj/es, illustré de si) gravures,
1 fr. fnineii I (r. 1.5.
I,a ('iiii|uiénie éilitiun de ecl nuvratro est très deniamiée
par IfS iunali'urs ; c'est dire son succès et par conséi|iient sa
valeur. (letle éditiuti est au ciMiiant des furiuules nnuvelles.
Nul j,'uido praliipie n'est plus clairet uiieu.\ ordiuuié; il con-
duit lo débutant pas à pas. à travers li-s o|iérnlions photo-
Krapliicpies. lui inili(|uant lo uujde d'emploi de cluii|UO objet
et lie cliaipie produit, le nioNen de réussir avec économie.
C'est, on un nn>t, l'ouvrage par e.vcollenco pour les déltutaiits.
au.vijucls nous le recommandons.
Los lecteurs déjà au courant dos manipulations pliolo^'ra-
pliiipies et ipd désirent avoir entre les mains un traité |iliis
dévelnpp.'-, aiiiieiaienl à consulter le livre suivant :
La Photographie pratique, exposé complet do ce (pi il faut
savoir pour oLtlenir de bonnes pliotograpliies par I,.-l'. Clerc.
Un volume grend in-s do SM) paj.'es avec 17(1 gravures, l'rix :
3 fr. 'A), friini-o % fr.
Sans avoir voulu i)rétendre à la publication d'imo encyclo-
pédie, l'auteur, a groupé dans cet ouvrage, tous les rensei-
gnements ipie l'amateur doit si souvent rechercher dans des
monographies spéciales; il a surtout visé a l'éducation do
l'amateur cpii, trop rarement, et cela à son grand détriment,
so préoccupe do la raison d'être des nuinipulations aux<piolles
il so livre. Dégagé de toutes préoccupations d'ordre e.xclusi-
veraenl scientiliipio, .\1. Clerc s'est efforcé de présenter, sous
une forme aussi simple «pio possible et facilement acces-
sible il tous, les principes fondamentaux sur Ies(|uels est
basée la photograpliii-. A signaler notamment imo étude élé-
mentaire de l'objectif pliMtogi'aplii(]ue et des régies d<' la
perspective courante. Au contraire de beaucoup de pidilica-
lions analogm'S, cet ouvrage n'est illustré ipie de gravures
originales n'i'nipiuidant rien aux i-atalogues des divers fabri-
cants. Nous pouvons ajouter, sans crainte d'être démenti,
i|\n( rien n'a été proiluit juscpi'à co jour on librairie photo-
grnpliiipu> d'aussi importaid l't d'aussi original pour un prix
aussi inorliipie.
La Photographie artistique en montagne, par .\ntoiiie Mn/i'l,
.locteur es sciences, ancien président de la Société genevoise
de photographie, mend<ru du clidi alpin Suisse, 1 vol. grand
in-.S di3 ISV pages avec It planches hors lexti'. l'rix : li fr.
franco 6 fr. IK'.
I.un dos channos ilu livre do M. Mn/.el, co soid ses belles
gravures hors texte, ipii représentent, d'après les photogrn-
phli's de l'auteur, de magniliipies passages deij Alpes. Un
autre charme, c'est de sentir l'auteur profondément convaincu
ilo son sujet. .\l. .Mn/.el n'opère pas en amateur ordinaire, il
travaille en artiste. Il indi>|ue, d'nprès ses propres expériences,
de ipioi doit se composer le matériel du photographe alpiniste :
nvant tout, clianibre sur pieil; puis, comme appareil secon-
■ laire. uno chandiro à main pour les instaidaiiés, pas de pel-
licules, des phi'pies, nu moins deux dou/.aini'S en :iox*<' ou
siniplemer.t en I^X'-JV.
Il faut donc avoir la vocation pour pliotographier, ena^tlKl(^
b-s hantes cinu'S des Alpes. (lein dit, l'ouvrage île .M. .Ma/e|
est très instructif et il ne lit nvei- plaisir coniiui" tout ouvrage
écrit oonsciencieiisemerd par ipielipi'un tout .!.v..ii.- i ~..i\
sujet et très compétent.
ObicrTatiODS tur la grctiu : cxi>éricnccs de 1902 par I,. Iiaiiiel.
broi'huri' lie 17 pages et Sur l'utilisation des principes minéraux
par les plantes grcDécs, par I.. hnniel, brochure de .'■ pages,
il) Du I l'Ul m* |iriii.'iir'-r • .•- ...i\ r-i'i- i It |,t,r'i'i'' H'-riiciile^
^l'iK, rue lie (irpnolle.
travaux extraits du bulletin de la Société ScienliQiiuo et
médicale de l'ouest.
Ces nouvelles publications do notre excollont collabora-
tour renferment dos observations fort intéressantes ti con-
sulter, lilles contiennent lo résultat de nouvelles expériences
et des remarques fort curieuses pour toute personne s'occu-
pnnt de grelTage.
The FloristManual, par M. William Scott. 1 vol. do 2.15 pages
illustré de noudjreusos ligures. Tho florists publishing Com-
pany, éiliteur(l).
Voici un livre i|ui n'a pas encore son équivalent en langue
française ot c'est bien dommage; il est réservé aux procédés
culturaux des plantes et des fleurs destinées à l'appruvision-
ncmeid des marchés et des fleuristes.
" Hère is business book for business mon >■ (ceci est un
livre de travail pour les gens ipii travaillent) est-il annoncé
dans la reclame qui lui est laite en -Amérique, l'as do science,
ajouto-t-on encore, mais des notions pratiques; pas do clas-
sification botanique, mais des notions pratiques sur les
meilleurs procédés culturaux pour produire les plantes elles
fleurs Coupées pour les fleuristes et les marchés; pas do
listes de toutes les plantes qui so cidtivent, mais la recom-
mandation do celles (pii font le plus d'argent dans le com-
merce.
Kn un mol. il s'agit là d'un ouvrage pratique écrit par un
auteur pratique, que les |iersonnes qui connaissent l'anglais
consultoront avec prolit. IMautcs de plein air et plantes de
serre sont classées par ordre alphabétique.
Heiul- n > \ MoMi
lies produits horticoles aux Halles
I.n vente des fleurs s'est sensiblement améliorée.
Les Roses de l'aris sont relativement abondantes; les prix,
dans le choix extra, sur très longues liges, sont très élevés :
do 0 à 1'.^ francs la douzaine; en choix ordinaire, de 1 fr. iJà
.'i francs la douzaine.
Les Œillets lie l'aris. blancs, valent 0 fr. 7.") la douzaine;
on [irovenance du Midi, dont la beauté et la longueur des
liges laissent à désirer ; ils so paient de U fr. 10 à 0 fr. ïii la
botte.
LeLIIssest assez rare; on le vond, suivant la longueur
dos tiges, de 1 .i 12 francs la bollo.
I, Oranger maintient son prix de I fr. '>D lo cent de boutons :
Le Glaïeul i •iliill,-i. très rare, se vend 1 franc la douzaine;
Gdm/iii i //.SIS de 1 fr. TiO à 1 fr. 7'< la douzaine.
La Violette de Paris est d'un écoulement facile à loel Vi fr.
le cent de petits bouquets.
Los Lis, suivant les variétés, valent do3 fr. ."HJ à s francs la
douzaine.
Los Chrysanthèmes à fleurs énormes sont peu abondants;
on les paie de lu a |.'< francs la douznino ; à fleurs grandes,
de .5 à 7 francs la douzaine; en fleurs ordinaires, la vente en
est diflieile : don (r. .■>() à (l fr. 75 la botte.
Les Raisins sont de vento facile et h des prix soutenus ; il
faut s'attendre à uno augmentation graduée en raison de
l'abaissement des quantités expédiées.
Les Poiras de choix étjinl peu abondantes, leur écoulement
en est très n^giilior.
Les Prunes de nos environs, en raisonne l'iniporlnncc des
envois, se vendent a des prix modérés.
Los Figues, quoique abondantes, sonl de vente régulière
cl à des prix soutenus.
Los apjior'.s d Haricots verts do nos environs étant de
moins en iiinins iuq)ortanls, il en résulte iniu nmélioralion
sensible ilans hs prix.
Les Choux-fleurs sont trésabondants. quoique très beaux ;
les prix -mil lus hiibles.
I. Aubergine est très demandée, d'où hausse de cours.
Le Cresson, quoique très beau, ne trouve acheteur ipi'à
dos prix modères.
(Il l.n l.llirairlo horllcolo ne clinrgc ih- pmcurer cri nnvroRe mir
romiiiandi% prix 30 fr. franco.
N- 377
Lli JARDIN
5 Novembre 1902
CHRONIQUE
Lo grand puMic s'inlon'sso toujours ii la veiilo îles
Raisins ilo la treille iln Itoi, à l''ontainelileau, pi la presse
110 manque jamais (l'on parler. Celle aiini'O les enchères
i|ul ont ou lieu le inanii 14 ilu mois dernier, uni
produit le ehilire respeclablo de MKi francs. Etant
dcinno (lue la susdite treille avait fourni 2.jU0 kilus cl
l'.»SSOt,'rappes,cola fait du Uaisinà 1 fr.S'Jle Uilograinnie.
Le Raisin était moins doré que d'iialiilude, en raison
des froids piéniaturés ; néanmoins, il s'est bien vendu.
Pour quelques j^'rappes vériluliles combien qui n'en
étant pas seront ce|iendant vendues commo telles! il en
est du Raisin comme de la viande du bœuf gras.
> •
Aux sièi'les passés la Hollande était le pays privilégié
où sévissait la Tulipomanio : on s'en est guéri,
croyons-nous. Mais une autre maladie nouvelle est la
Narcissomanie qui fait acluellenient des ravages en
Angleterre, sans (ju'elle paraisse devoir passer le détroit.
C'est ainsi que dans un catalnyue anglais nous trouvons
une variété de Narcisse Trompette, Lord liuhetis, culée
25 livres (soit 62.j francs) l'oignon; Maggie M(iy cl
Moiiarch se vendent également 12 livres i.2 shillings
pièce; Big Bew 10 livres 10 shilligs; Weardale per-
fection 7 livres 7 shillings; Duke of lied/bnl 7 livres.
Quant au.x variétés qui trouvent acheteur de 'S'a. 10 shil-
lings, 11 eut été trop long et fastidieux de chercher à les
compter, lin France nous n'en sommes encore — en
mégalomanie — qu'aux Orchidées!
«
• »
Les Casernes fleuries! mais oui la chose existe et pas
plus loin qu'à Paris. A qui en doit-on l'idée? nous uo,
le savons pas; en tout cas on ne peut que félicitei- celui
qui a eu l'heureuse inspiration de transformer les
vastes cours, un peu bien arides, de la caserne de
la gartle républicaine du boulevard Henri IV, en gais
jardins avec parterres et pelouses. Cette caserne, un
des plus beaux représentants du genre qui existent en
France, gardait malgré tout un aspect rébarbatif qui
vient d'être corrigé de la plus heureuse manière par
l'innovation que nous venons de signaler. Voilà certes
do la bonne besogne, pouvons-nous répéter avec un
journal du matin. Tout ce qui contriliue a rendre la
vie militaire plus souriante au petit soldat ne peut
qu'être applaudi et chaleureusement encouragé.
» •
Après la plante anthropophage, voici venir la plante
canivore. Je dis bien canivore. Un voyageur assure —
mais tout voyageur a le droit de mentir — que la dite
plante existe et qu'il l'a vue sur les rives du lac Nica-
ragua [sic]. Ce voyageur qui ré[)Oiid au nom do Dunstan.
se [promenait en compagnie de son chien — Saint-An-
toine d'un autre genre plus relevé — sur les bords de
ce lac quand il fut tout a coup surpris par les cris de
douleur et d'effroi que poussait sa béte. L'illustralion,
à laquelle nous empruntons cette anecdote, décrit en
ces termes, le phénomène unique jusqu'à ce jour dont
fut témoin le susdit Dunstan. « U accourut, ainsi que
doit faire le bon maître d'un bon chien, et trouv.i ce
dernier retenu par trois lanières noires et gluantes qui
étaient collées à la peau de la bête et l'avait déjà
excoriée à tel point que le sang coulait. M. Dunstan
dégagea son chien puis liaptisa la plante (c'était le
devoir d'un bon chrétien). Il lui donna le nom de
pieuvre de terre. Elle consiste en branches flexibles
striées, noires sans fouilles, sécrétant un fluide vis-
queux, et est pourvue de tentacules petits et nom-
breux. Los indigènes lui donnoni le nom du piège
du diable. Il serait très désirable que M. Dunstan ait
rapporté un pied do ce monstre végét.d qui occupera
une place d'honneur parmi les végétaux as.sez dépravés
pour se nourrir do viandes, parmi les Diont'cs, les
iJroséras, les Néponihés, les Aranjia, (sic) et autres
corsaires du monde des [liantes ». C'est aussi le reiirocho
quo nous ferons a .M. Dunstan, reproche qui s'adresse
à tous les déeouvri'urs de phénomènes, qu'ils ont soin
do décrire mais qu'ils no font jamais voir. Il on est
ainsi depuis près d'un siècle pour le fameux ser|>ent
de mer que lo Co/islitulionncl n'a jamais pu montrer.
«
• ■
Et maintenant soyons sérieux « panlo majora cana-
miis » et attaquons-nous aux mouches. Les mouches
sont de vilaines botes, chacun sait ça: mais ce qu'on
no savait pas assez, c'est qu'elles sont des propagatrices
constantes des maladies les plus graves. Un a fait et
ajuste litre, le procès des Moustiques sous toutes leurs
formes qu'ils soient Culex, Stego»ii/ia ou Anophèles;
quant a la mouche on n'avait pas trop l'air de se douter
qu'elle put être malfaisante. C'est [pourtant le cas. Sir
James Crichlon Browue, président de l'association des
inspecteurs sanitaires anglais, s'est occupé tout récem-
ment de la mouche domestique, « la [ilus audacieuse
de toutes les créatures » comme il n'hésite [las à ra[)-
poler. Les cultures faites avec ses excréments ont donné
des résultats terrifiants. La dissémination de la fièvre
typhoïde dans l'Afrique du Sud doit être attribuée au
chétif insecte dont la fécondité est telle que son exter-
mination est à peu près impossible. Une seule femelle
peut engendrer vingt cinq millions de descendants en
une seule saison!
• »
Seriez-vous curieux d'appremlre quelle est la con-
sommation du thé en France? nous allons vous satis-
faire. En l'JOl on en a consommé 8(>1000 kilos, contre
8S4OÛ0 en 1S9'J et 1U93300 en lUOO : il y avait donc une
diminution, assez accusée sur l'année qui a précédé la
grande foire internationale. En 1837, la France n'a con-
sommé que lOU OUO kilos de thé ; en 1841, il y a une augmen-
tation importante puisqu'on trouve un chiffre de 154000.
Paris seul peut s'attriliuer annuellement 100 000 kilogr.
de thé, malgré la Camomille, lo Tilleul ou autres pro-
duits similaires plus ou moins en vogue, destinés à
faire des infusions théiformes. Les statisticiens ont
calculé que chaque Français usait 22 grammes de Thé
[jar an. La consommation française est tout à fait
négligeable si nous la comparons à celle qui se fait
en certains pays : elle est de liO millions de kilos en
Russie avec 2 k. 720 par habitant. En Angleterre
chaque individu en u.se 2 k. 410; aux Etats-Unis une
livre de 453 grammes, avec diminution, car l'emploi
du Café augmente de jour en jour; en Suisse 750 gr.
grâce aux tiiuristes anglais qui se sont abattus sur ce
joli pays; en Australie 470 gr. ; en Hollande 304 gr. ; au
Danemark 250 gr. ; en Suède 210 gr. en Turquie 205; gr.
Quant à l'Australie, en Espagne, au Portugal, en
Urèce, en Belgiqu,; la consommation varie de 80 à
110 grammes; en Italie elle est encore plus faible qu'en
Franco et elle se réduit au chiffre infime de 15grammes.
L'Asie eu utilise d'énormes quantités. Le monde entier,
à l'exception de ce dernier pays, en consomme
330 millions de kilos dont 250 pour l'Europe. Sur les
les 830 millions de francs que rapporte l'usage du
Thé, la France n'en peut guère revendiquer que 3,
tandis que l'Anglerre en prend pour elle 145.
P. Hahiot.
3?2
LR JARDIN
Nouvelles horticoles
Distinctions à l'Horticulture. — A l'occasion do
<liv('is siileniiitrs par ilccrcls rendus sur la pr(i|iosilion
du Minislro dp l'Afirlcullure. ont éti> nommés cliera-
lierx ilu Môrili" aprirole :
MM. nioiiiloaii. lloiijiiil (Ciilbrrl), (loiiristo ii l'aris ; Cahol.
cliot ili> ciilliiro il r.Asilo (li'pnrloniontul d'iilitSiK's du Jura,
Servoiiu (.MoMiinIro), lloiirislo à l'aris ol Saliiioii.
Nousapprcniins aussi que M. Bley, fhef du cabinet de
M. Miiujieot, Ministre de l'AgricviUure, a reçu la croix
di> l'ordre Salonion d'Mlliiopie.
TiMilo nos fclicilatioiis aux nnuvcaux promus.
Réorganisation du service de l'hydraulique agri-
cole ; nomination de M. Léon Dabat comme direc-
teur. — l»iins un rapport adrfssr au Président de la
Répulilique, M. Léon Moiipeol, ministre de l'Agricul-
ture, i>e propose d'imprimer, au service de l'hydrau-
lique agricole, une orientation plus nettement en rap-
port avec les besoins réels de l'agricullure. que ce n'a
été le cas jusqu'à [irésent. Le point de di'part de cette
réforme consiste, dit M. le ministre, à mcllre à la tète
de la direction un chef imliu des idées agricoles, au cou-
rant des progrès de l'économie rurale ol qui, par ses
antécédents, soit qualifié pour faire entrer le service
do l'hydraulique agricole dans la voie indiquée.
Par décret en date du 7 octobre 1".I02, M. Léon Dalia',
sous-directeur do r.\.gricullure, ancien chef de cabinet
de .\I. Viger, est nommé directeurdu service de l'hydrau-
lique agricole au Ministère de l'Agriculture.
Nous applaudissons au choix que vient de faire
M. Mougeot. F.n ellet, dans les diverses fondions qu'il
a successivement remplies, M. Léon Dabat s'est mon-
tr<' un excellent organisateur et ailminlstratour. Dans
le poste important qu'il va occuper, il rendra certaine-
ment des services à l'Horticulture, particulièrement en
facilitant le développement des irrigations dans cer-
taines régions niontagncusos du midi <lc la l''rance, où
nombre de cultures horticoles auraient bien besoin
d'ctro améliorées do fa(.on à pouvoir lutter avec succès
contre la concurrence étrangère.
L'n second décret aura pour but d'apporter à la direc-
tion actuelle les modilioations que doit entraîner la
transformation projetée et de donner ainsi satisfaction
aux vœux inainlos fois répétés du Parlement ot du pays.
L'Exposition des Chrysanthèmes et fV-uits.
Leçons-promenades. — L'ivxpipsillon des Chrysan-
thèmes, Heurs de saison, fruits et arbres fruitiers, que
la Sociéti'- nationale d'horticulture organise chaque
année à pareille épo(|uo, va ouvrir ses portes le mer-
credi 12 novendiro à 10 heures du malin, aux serres du
Cour»-la-Heine. Les prix d'entrée sont fixés à 5 francs
par personne les mercredi 12 ot vendredi li, à 2 francs
les jeudi 13 et samedi 15, ot a, 1 franc les jours suivants.
Le dimaiicho 10, par suitcd'uneententcentro M.Man-
uiehe, M. Tréliignauil ot M. Dauthenay, professeurs,
une U'von-promonado réunira les élèves ilo la section
du l'antheon ^de l'Union française delà jeunesse) et di-s
sections des 11" et l,"." arrnndissemonis ^do l'Associa-
tion Polytcchniquo). M. .Maiiinem- traitera du Chrysan-
thème an |ioint du vue do l'ornementation florale, ol
M. Daulhoiiay, au point do viiedo la culture; M. Trébi-
Riiauil traitera do l'arboriculture fruitière. Le remlez-
vou» est fixé à y heures précises, ti la porto prlncip.ile
des serres, bur lo Cours-la-Hcine.
L'horticulture IVançaise et les tarifs douaniers
allemands. — Nous Icnon" d'une personne digne do
foi, qui a eu l'occasion de voir dernièrement lo rappor-
teur même du projet de loi sur les tarifs douaniers
allemands, pour la partie qui concerne les plantes,
feuillages et arbustes, que les conclusions du rapiiort
tU la commission des douanes sont défavorables à l'éta-
blissement d'un droit d'entrée sur cesidijets. t^eltedéui-
sion aurait été prise k la suite de très nombreuses
réclamations formulées jiar les fleuristes allemands.
Espérons que le lleichsiag adoiitera les conclusions de
sa commission, et que cotte bonne nouvelle sera bientôt
coniirn.ée.
Les jus de tabac riches.— Le .Ministre des Finances
a lixi- comiMo suit le nouveau tarif de vente du jus de
tabac concentre : Aux débitants : bidons de :> litros,
8 francs; bidons de 1 litre, 1 fr. 60; bidons de 1/2 litre,
I fr. 30. — Aux consommateurs : bidons de 5 litres,
'J francs; bidons de 1 litre, 2 francs: bidons de 1/2 litre,
1 fr. 30.
Ecole supérieure d'Agriculture coloniale. — Nous
avons publié dernièrement les doi inuoiils relatifs à la
création do l'Ecide supérieure d'Agriculture coloniale do
Nogent-sur-Marno, ainsi que le iirogramme do rensei-
gnement de cette école, iilacée sous la direction de
M. Joa 1 Dybowski. L'ouverture des cours a eu lieu le
20 octobre dernier; il seront complétés par des exercices
pratiques, des démonstrations et des travaux dans les
laboratoires du jardin colonial.
Départ de M. Bois pour l'exposition de Hano'i. —
.M. 11. liids, as>i>taiit de la chaire de culture du Muséum
d'histoire natundle, professeur de cultures coloniales
à ri'k'ole <-nloniale et secrétaire-rédacteur de la Société
nationale d'horticulture de Franco, est parti pour
riiido-Chine, le mercredi 29 octobre dernier. ^J. iJpis
se ïcnd tout d'abord à l'Exposition universelle de
Hanoi, comme délégué du Muséum au Congres des
Orientalistes qui se tiendra dans celle ville, en niéi^e
temps que l'oxijosition. -Vprès avoir passé six semaines
au TonUiii, M. Uois fera des excursions dans l'ilo de
Java, avec le jardin botanique de Uuitenzorg commç
quartier géni''ral.
Nous faisons tous nos vo-ux pour que M. Uois accom-
plisse avec succès les missions dont il est chargé, et
qy'il nous revienne en bonne santé. Ajoutons que notre
oxcellont collaborateur et ami a bien voulu nous pro-
mettre de faire bénéficier les lecteurs du Jardin des
observations horticoles qu'il aura certes l'occasio^i
de faire, nombreuses et intéressantes, au cours do son
voyage.
Le forçage par l'éther en France. — .Vyaiit ludaiis
le Janli» du *J() octobre que la maison l''rédéric llarms,
de Hambourg, a déjà commencé la mise en pratique du
forçage des plantes par l'ollier, M. Aymani, horticul-
teur à Montpellier, nous annonce que toutes ses précau-
tions sonl prises pour faire de mémo, et qu'il va com-
men<;er incessamment l'étherisation de ses Lilas.
M. Aymard nous tiendra au courant des résultats ob-
tenus. Ceux déjànbtenus par M. Ilarms sont absolument
Identiques a l'eux qui ont éli' observés par voie expéri-
mentale chez. M. .Vymard, sauf peut être sur un seul
point, c'est que les Lilas allomamls ont mis l'.i jours à
fleurir (vimplètement. tandis que ceux île Montpellier
ont donné de bolh's grappes de llours au bout do !,'> à
16 jours. Peut. être est-ce dû a la dillérenco des cUmals
BOUS leB(|uels ont eu lieu les expériences.
La médaille d honneur du congrès en 1903. —
.\u congri;8 poiiiologique de l'.KJ3, qui s'est tenu à Pau,
ol dont nous rendons phis loin compte, c'est notre col-
LE JARDIN
323
logue et ami, M. G. lîouclicr, qui a l'^lo J(?si},'n(^, à l'unn-
nimilé dos sulTrafjPs, commis lauréat lio la rrutdaillo
d'Iuinneiir du Coiifiros. N'oiis lui adressons ici nos plus
vivos folii'itations.
Les concours régionaux agricoles en 1903. — Les
conciiurs rét;ioiiau\ iij;ricoles .luruiil lieu, eu l'.iOH,daus
les dt'-parli'UH'iils de l'Muro, du Gers, do la llaule-Loire,
de la llautoMarno el do la Vendée. Un arrèlr du
Ministre de IWgrieulture on ilatc du 2('i septembre a
ri'pai-ti comme suit, entre les inspecteurs gém-raux et
les inspecteurs de l'agriculture, la direolion de ces con-
cours. Ont été nommés coniMiIssaires généraux :
M. Uaniloing, pnur l'Eure; M. do Lapparent, pnur Ii-
Gers; M. do Brt'/.i'nnud, pour la llaulo-Loire ; M. Couion,
la Haute-Manie; M. Grosjoau pour la Vendée.
Conférences agricoles et horticoles dans les
casernes. — L'idée d'utiliser les inoiuputs de lilirrtéet
parfois do dangereux désœuvrement, avoiis-iio\is dit a
plusieurs reprises dans les « nouvelles " du Jardin, que
le service militaire laisse aux jeunes soldats pour les
instruire des choses de la terre ot leur donner le Koiit de
la profession asrii'olc. (letto idée n'est encore vieille que
de quelques nnnies.
l'iio circulaire que le ministre île la guerre vienl
d'adresser aux commandants de corps d'armée va en
multiplier les applications. Dans ce document, qui pré-
sente un vif intérêt, le général André cite l'exemple de
la Belgique, de l'Allemagne et de l'Autriche, où des
c<uifi'renies agricoles, données partout dans les casernes
et appropriées aux régions dans Insquelles se recrutent
les divers ri'gimeiits, ont procuré des résultats très
appréciables.
En France, le mouvement a eu iiour initiateurs quel-
ques coloiiels, qui ont réservé, dans l'ensemble des
coiitérences faites aux soldats, une place pour les cau-
series agricoles pratiques el raisonnées. Celte innova-
tion, fort bien a<'cueillic des troupiers, a été ensuite
encouragée par les votes de plusieurs conseils géné-
raux, qui ont inscrit à leur budget des subventions pour
les cours militaires d'agriculture. Des conférences pure-
ment horticoles ont mémo eu un succès marque.
N'oilà donc un nouveau champ d'action ouvert à nos
professeurs et à nos conférenciers.
Société mycologique de France. — Celte société a
tenu le 'Si el 'i\J octobre, a sou siège, H'i, rue de Grenelle,
une intéressante exposition de champignons. Celte
Société qui s'inlérc-so à tout ce qui a trait à l'étude des
(champignons, compren 1 actuellemenl environ trois
cents membres titulaires dont la cotisation annuelle est
do 10 francs. A l'aide des fonds ainsi reunis, elle publie
lia ISullelin scientifique trimestriel, envoyé gratuite-
ment à tous les membres titulaires.
Chaque année, à l'automne, elle organise des excur-
sions myeologiques auxquelles peuvent participer toutes
les personnes qui le désirent. Une exposition publique
do Champignons ouverte gratuitement au public et ins-
tallée dans la région même des excursions, se complète
de conférences de vulgarisation faites par les membres
de la Société.
Les Rosiers Crimson Rambler remontants. —
On a remarqui' que, dans ses (iliservat io/is sur rivNpo-
silion d'Eifurlli, parues dans le dernier numéro du
.liirdiii, ^L Philippe Rivoire a signalé la présence d'un
lîosier Criinson Ramtiler remnutant. Ce caractère est
dcija fixé en France, par robtention du Rosier Madame
Sorhert Leracasseur, obtenu par MM. Levavasseur et
fils et qui a d'ailleurs cHé présenté à la S. N. H. F.
Création d'un marché aux plants à Fontenay-aux-
Roses. — l.'ouvertur(ule ce nouveau marché, qui sera
analogue à celui qui se lient à Vitry-siir-.Soine, ot où so
vendront do jeunes Doucins, Paradis, Cognassiers et
autres petits plants intéressant les horticulteurs et
pépiniéristes, aura lieu le dimanche 23 novembre i',i02,
à.'') heures du matin, sur la (ilace do la Mairie. Ce mar-
( lie'' se lieiidi.i Ions les dimanches a la mérne heure.
Cours d'Horticulture à Maisons-Laffite. — La
Société d'Horticulture de Maisons-Laffitto a organisi-
lies Cours gratuits d'Arboriculture fruitière el de Cul-
ture potagère, qui auront lieu tous les samedis, à la
Mairie de Maisons-Laflilte, de 8 a 10 heures du soir. Ces
cours seront faits par M. Billaudelle et par .M. Thérouiu,
anciens élèves de l'Ecole Nationale d'Hortieulturo el
l>rofesscurs techniques à l'Ecole Tln'Ophile Roussel,
li'ouverlure des cours est fixée au samedi 8 novembre
prochain.
L'hôtel de la Société d'horticulture de Londres;
contributions royales. — La Jioj/al luirlicuHural
Societif. de Londres se développe considérablement de-
puis quelque temps. Ainsi, lo nombre de ses membres
qui était déjà de six mille, s'est accru de plus de mille
pendant l'année qui vienl de s'écouler. Cette société,
ainsi que nous l'avons iléjà dit, a ouvert une grande
souscription pour la construction d'un hôtel particulier
où serait établi son siège social, ot où so tiendraient
ses séances et ses concours. Les promoteurs ont fait
valoir, avec raison, qu'alors que les Sociétés nationales
d'autres pays lelles que la l''rance, la Belgique, la Hol-
lande et les Etals-Unis sont propiiétaires d'un immeulile
approprié à leurs travaux, il n'en est pas de même pour
relie d'Angleterre, pays qui, disenl-ils, est cependant
a la tète de riiorliculture à certains égards; Le « Hall »
de la Uiij/al hortic/dtural Society sera situé en face de
Vincent Square, \\'eslminster, elson inauguration aura
lieu on VMi, en commémoration du centenaire île la
fondation de la Société. La dépense est prévue pour un
minimum do T.ôO.ODO francs à un million; la moitié
environ — 47.5. (lOO francs — est déjà souscrite. De riches
amateurs d'ho ri i cul I ii re on t versi'il'i m [n niantes sommes.
.\l. Léopold de Rothschild, par exemple, a souscrit
;M)0 guinées (10.800 francs).
Pour marquer l'intérêt qu'il a prise à l'érection du
Hall de la Société royale, le Roi d'Angleterre a fait
remettre à Sir Trevor Lawrence la somme de 100 gui-
nées (2.1G0 francs), à laquelle lo Prince de fialles a bien
voulu joindre sa souscription personnelle de 50 guinées.
Les tirs contre la grêle. — Les comniissions admi-
nistratives lies sociétés de défense contre la grêle dans
le Beaujolais se sont réunies à Villefranche (Rhône)
sous la présiilence de M. Clialillon. Vingt sociétés
étaient représentées à cette réunion. Il résulte de nom-
breux apports qui y ont été lus, que, les résultats
obtenus au cours de la dernière campagne sont très encou-
rageants. La plupart des viticulteurs sont convaincus
que, grâce aux canons, on a plusieurs fois échappé à
des désastres certains. Les expériences de tir contre la
grêle méritent donc d'être continuées avec le plus
grand soin. Mais il est profondément regrettable,
lisons-nous dans le [irocès-verbal, qu'au lendemain de
quelques orages, certains journaux aient inséré des
comniuni(;ations erronées, bien souvent faites de mau-
vaise foi et proiires seulement, il est vrai, a semer le
découragenient chez ceux qui seraient tentés d'imiter
notre exemple » Avaul de so séparer, l'assemblée a tenu
à adresser (c aux braves artilleurs » qui ont fait si intré-
]iidemenl leur devoir, souvent pendant la nuit ou par
324
LR JARDIN
un temps affreux et très lonp sans prendre aucun repos,
ses félicitations les plus vives et ses reiuercienients les
plus sincères.
Le blanchiment du Céleri par enveloppes de
papier. — Noln^ eollaliorateur M. J.-l'r. l'av.iril a si>;nalc
clans le Jardin du ô août dernier, dans son article sur
le liliiiichimcnl cl In conxerrntiot) du Cc/eri, un jirocédé
lie lilancliiinent en usage aux Etals-Unis, et qui consiste
a envelopper les pieds de (Céleri avec du papier qu'on
maintient par du rapliia. Un do nos confrères cite a son
tour ce procédé, en ajoutant qu'il est en usage chez les
niaraicliers do HuCfalo. et qu'il serait intéressant de le
voir l'ssayer en Franco. A ce sujet, nous rappellerons
qu'il a été employé avec succès, do 1800 à 1)<98 par
M. Dautlienay, à cette époqur' jardinier-chef de l'Asilo
Sainte-Anne, dont la culture niaraichèro était alors
d'une certaine importance, puisque la moyenne des
productions annuelles était de 55.0tK) kilogrammes.
Astilbe chinensis Davidii. — Les journaux horti-
coles an^'lais signalent tous, avec grands éloges, l'appa-
rition d'une plante nouvelle qui parait intéressante,
VAsiilhe chhic/i.sis havidii. ("est une plante vivace rus-
tique, d'avenir pour nos jaidins; par son port, elle rap-
pelle, mais en plus grand. l'Aslilbc {lloleia ou impro-
prement Spifwa) japonica et atteint, étant en Heurs, une
hauteur d'environ l'".'iO. Son élégant feuillage est sur-
monte de très nombreux panicules do 0"'C>0 de longueur.
Les (leurs, très noniLireuses, sont à pétales blanis et
calice pouriire, de sorte que l'ensomlile parait d'un rose
lilacé.
("etle jolie nouveauté a été obtenue par MM. Veitch
et fils, qui l'ont exposée pour la première lois à Drill
Hall, le ô septembre dernier.
Mise en valeur de la Camargue. — Le ministre
de l'agriculture a du faire procéder a la mise en valeur
des plaines arides de l'ile de la Camargue. Le iirojet
comprend : 1° Le creusement de deux canaux collecteurs
établis au niveau de cinquante centimètres au-dessous
des plus basses mers, il" L'établissement de puissantes
pompes il'épuiseinent de icO chevaux de force, (lermet-
lant de régulariser les écoulements d'eau. 3" Le trans-
port de terres de rendtlai sur les terrains d'emprises
pour permettre les oncemencements. 4° La concession
de 3J.000 hectares de terres jusqu'ici réputées incultes,
situées en bordure des nouveaux canaux. L'enquête do
cotnmodo est ouverli' depuis le mois d'août.
'Vénénosité de l'Humea elegans. — Dans le journal
médical anglais Tlie Lti/icel, le D' llearndcn rapporte
que le contact, par frotlcnient, îles diffiTcnles parties de
Vlluinea elegans sur la peau, cause dos démangeaisons
vives et prolongées, souvent suivies d'éruptions vési-
culaires ou d'inflammations. On se souvient, sans
doute, du quelque bruit (|uo causèrent, de 18'J4 à 18%,
les constatations analogues faites avec le J'riintila obco-
iiicii. Les phénomènes d'irritation paraissent èlre les
mêmes. Nous connaissons des janliiders qui cultivent
l'Humea clcgiins ainsi que la Primevère obcoidqne,
sans avoir jamais vu leur épiderme incommodé par le
contact de co> deux plante». Néanmoins, les cas ilo vé-
nénositi- signalés sont réels, et le témoignage des per-
sonnes atteintes est indéniable. ( In peut donc en inférer
a priori, que le contact de Vllmnen clcuaiis, comme
celui du J'rimulfi ohronicti. n'est a craindre que par les
personnes prédispnséos aux maladies de peau.
L'exposition générale d'arboriculture fVuitiëre
de Stettin. — Cette exposition, qui a ou lieu a SIettin
du ^ au .'< octobre, a été la plus brillante manifestation
de ce genre que l'on ait vu depuis la grande exposition
de Hambourg. Le Grand duché de Hesso occupait le
rang le |)lus distingué, ensuite venaient les sociétés
agronomiques de la l'oméramie, du Brandebourg et de
la Prusse occidentale. Lesgrands pépiniéristes n'auraient
pu participer plus largement à cette exposition, l'n
compte-rendu suivra dans notre prochain numéro.
Mémento des Expositions
Abberille. Clirysaiitlièmcs et liorticullurc générale, du 8 au
10 noveinbri'.
Alger. 1-4 l'i et U'i novembre. Kxposilion do fleurs, fruits,
légumes, pliiiites industrielles.
Angers, 7-10 nuvenibre. 7"' Congrès de la Société française
des Chrysanltiéniisles et exposition de Clirysnntliènies.
Anvers. — Du s nu 10 novembre IW2, concours interna-
tional de Clirysaiithèmes.
Annentièrcs. !'-lo novembre. Kxposition do Chrysanthèmes,
do frmts it léguincs.
Coutances, 1.5-17 novembre. Exp. de Chrysanthèmes et fruits.
Elbeuf. >-ll nnveiiibre. E.vposition do Chrysanthèmes.
Lille. K.vpcjsilion de Chrysanthèmes, plantes ornementales,
fleurs, fruits et légumes do saison. Palais Hameau, du 14 au
IS novembre.
Nancy, Chrysanthèmes, fruits et légumes, du 15 au 17 no-
veuilire.
Paris, Exposition do Chrysanlhènies. arbres fruitiers et
fruits, légumes et fleurs de saison, au Coiirs-la-Heino du 12
l'.i ni)Veiidire,
Tournai. Chrysanthèmes et plantes d'ornement, les 2.3 et 8*
novembre.
Petites nouvelles
— Dnprès les comptes rendus de la Société nationale d'ac-
climatation, on consomme plus de lô.oiX) régimes de Itanancs
à Paris. M. Ilollier voudrait voir produire les Bananes on
Guinéii lrani;aisp, au lieu de les faire venir de Madère où la
douane exige un droit de sortie do 5 francs par loo kilos. Les
Itanancs pourraient être apportées à l'aris nu pri.\ de s francs
le régime et revendues 10 à li tr.incs.
En Angleterre, la consommation de Bananes est pins
importante ipien Erance. Uion que pour l..ondres, elle oscille
entre 50<J.i"io et (iOn.OdO régimes.
Sur In .Mosollo connue dans h's vallées voisines de Trêves,
la récolte des fruits prend une tournure très satisfaisante.
En conséipicnco le marché de fruits de la province sera
encore tenu pour cet nutonuic à Trêves et non, comme
d'hnbitudo à Cnlogne, parce ipie, sur le Rliin. la récolte laisse
beaucoup à désirer. Cependant les prix ne sont pas excessifs.
Ainsi, par exemple, les Poires à cidre se vendent î marks
50 pi. il :) marks iO pf. losr>0 kilogrammes. Les Pommes sont
entre :î et 4 marks, tandis que les fruits desliné.s à In conlisorio
ou à la taille sont payés de 5 à 12 marks, suivant leur ifunlité.
1/enlrelien des jardins dICms-les-Bains a été adjugé pour
une nouvelle période de dix années à la Société Siesniayer
frères, de l''rancfi>rt-sur-lo-.\Iein, et Bockenheim,
D'après .M. .Mn.vimilien Hingoluiann, directeur do la station
d'essais des mactiiiu's de lltislilut agroiiumiciue, il y n encore
on l''ranco, plus de 4 millions dlieclnrcs de terres incultes
et dans nos colonies un iituiiensc domaine de 43M nnllions
d'hectares dont la mnjeure partie est vierge ilo toute culture.
Heiidre ces terres productives, eu tirer les denrées i|ue nous
demandons actuellement il l'étranger sernit du même coup
nous aflrnnitiir d'an l.iurd tribut et répandre le bionêtre dans
un certain nombre de régions déshéritées. Un no saurait
trop foire coiuiallre. à cet eUel. les raeillenres uuichinos
agricoles pour In mise eu culluro des terres incultes.
Le catalogue du nouvel établissement suisse •• Elorairo »
dirigé par .M. Corrovon et ses lils, vient de paraître. Nous
lui accordons ici une mention spéciale parce «piil constitue
un répertoire des plus complots des plantes alpines, monta-
gnardes et snxntiles. et même vivaces de toutes sortes,
pouvant être umployées à l'orncmontalion dos jardins.
LK JAKDIN
325
Semis et élevage du Platycerium grande
espace d'au iiioitis un cuntimèlro entre la surface de
Cplloci Pl Ips liririN lie I'p1Ip-I:i.
L'élevaKO dos jpunes sujets, obtenus par le semis ilos
spores, de celle curicusp l'ou;.'ôie épipliyle est, nmi
sans raison, considéri' comme délicat et très diflicul-
tupux. Il exiiie, on elTet, des soins particuliers et con-
tinus. Il est d"al)ord assez difficile do se procurer dis
froiiiles fertiles qui ne sont, en général, émises que par
dos sujets très gros, âgés au moins d'iine quin/aine
d'années. Il est vrai qu'à partir de ce moment chaque
individu peut produire annuelleinont une fronde, quel-
quefois deux, fort curieuses, mais qui épuisent beau-
coup la plante, et qu'on ne doit garder qu'autant que
l'on veut procéder à l'élevage de cette espèce; mais
qu'il faut supprimer si, au contraire, on tient à con-
server ce beau spécimen, toujours très ori^sinal.
C'est à la base île la ou des frondes fertiles que les
sores s'étalent en de larges i)laques brunes. Los spores
sont recueillies précieusement dos leur maturité, qui
n'est complète qu'après un(> dizaine de mois. On pro-
cède alors immédiatement au semis.
Nous devons à .\I. Bultel. jardinier chef du château de
Mello, les renseignements relatifs à ce semis, et les
détails minutieux que l'élevage comporte. M. Bultel est,
en effet, le seul qui, à notre connaissanc, soit arrivé, a
force de patience, de soins particuliers et de ténacité a
élever, dans des ciinditions excellentes, des milliers de
sujets de Platycerium (irande.
Il est préférable que les matériaux utilisés soieni
stérilisés (1), l'eau et la terre libnuso prin<'ipalemeiil.
Cette terre, convenablement préparée, et débarrassée
des rliizoïnes de Poly]iode, est disposée sur une forte
l'hololype A. .M.
Kig. 17'J. — Platycerium grande.
(Spécimen haut de i rai-Ircs. photographié dnn.s les serres de la
Société des liaiiis do mer, a Monte-Carlo).
épaisseur de tessons dans une terrine, en laissant un
(1) Celte stérilisation a lieu par la chaleur, ce qui a été indiquée
il y a linéiques années, dans Le Jardin, par M. Opoix.
n.' i.i ,1 •■ A. M.
Fi"-. ISO. — Etccaijc d-: l'i.t[jri,-iv.,'i <jr m^'.- suf pl.in'hetles.
Ipar XI. Bullel, jardinier-chef du cb.îtcau de Mello).
Le semis des spores est fait su cette terre et les
terrines, recouvertes d'une feuille de verre, sont placées
sur do petits supports, au-dessus d'une soucoupe ou
d'un plateau rempli d'eau stérilisée et de telle façon
que la partie itifériouro soit en contact avec cette eau.
il importe, en effet, que les arrosages aient lieu par
capillarité et nullement superficiellement à l'aide de
seringue ou d'arrosoir h pomme. La terrine est placée
dans un coin ombré d'une serre dont la température
s'élève à 20 degrés centigrades environ, car il convient
de préparer une lumière diffuse, plutôt qu'un éclairage
trop vif.
Trois semaines environ après le semis, la terre se
couvre d'une imperceptible mousse verlo qui laisse
apercevoir, à l'aide de la loupe, les prothallos en voie
de formation. La feuille do verre, que l'on a soin
d'essuyer journellomont, peut alors •être légèrement
S0Ul0V('^0.
C'est à partir de ce moment que commence l'ère des
difficultés et des soins minutieux. Il s'agit, d'abord,
de repiquer les prolhalles dans de miniscules godets de
trois a quatre centimètres de diamètre, remplis de la
mémo terre stérilisée.
Cela constitue, on le conçoit, une oiiération aussi
délicate que nécessaire. Les prothalles sont enlevés
séparément, à l'aide d'une même baguette de bois effilée
très finement, et posés sur la terre des godets à raison
de quatre ou cinq pour chacun d'eux; après quoi les
godets sont placés sous une cloche toujours dans la
même serre.
320
LE JARDIN
Co qu'il faut d'nttenlion, de palienoo, yiour olTectuer
1-1' travail est inimaginable, car les jeunes prolhalli-s no
peuvent être ilislinjiur-s qu'à l'aide d'une assez forte
loape, ^nnnfl encore ils ne st> vontonf\efn\ ^ta avec la
inousse.
Huit mois environ ajirèsTe'BfTiiis. les |iremîèrcs petites
frondes (ippnr.iisseiit. Dansl'fnlre-teni|is l'arrosn^re doit
SI' faire avec circonspection en se servant d'eau iirénla-
lilenient bouillie. Il con>ienl de ne pas innuiller les
jeunes froniles et d'éviter que l'air «mViiant ne soit pas
tro|i cliaryt' di- vapeurs d'onu. C'est pnurqnoi on ne doit
pas laisser les cloches constatiiment ft'fmi'cs. Il con-
vient donc de les soulever âv temps a autre pour habi-
tuer les jeunes Platycerivm à l'air et à la température
de la serre.
MaljfT^' toutes les précaiitions prises : utilisation de
terre ayant subi l'action du feu, eau bouillie, etc., des
alK'ucs vertes apparaissent, recou\Tenl les pots avec une
incroyable rapidit*^, et feraient disparaître les jeunes
plantes comme par encliantement, si l'on n'y prenait
pardo.
C'est pour cette raison qu'il est prt-férable d'utiliser
des godels pourles repiquages plutôt que des terrines.
On peut ainsi enlever ces algues plus facilement, à
l'aide d'une petite spatule. On obvie également à l'enva-
hissemenl des algues par de fréquents repiquages el
toujours a raison de plusieurs petites plantes par godet,
jusqu'au moment où celles-ci sont assez fortes pour en
occuper chacune un.
Après dl.\-liuil mois de culture, les jeunes l'Inhi-
ceriinn peuvent être places sur des planeliotles de 12 à
18 centimètres di> côté. A cet edel, la petite niotte
enlom^e de terre fibreuse et de sphagnum est solide-
menl fixée à l'aide de fil de plomb ou de laiton.
Toutefois, M. Hultol estime que, si celle fa(,on d'opérer
permet de disposer les l'tafi/ceriuhi, dès leur jeune
âge, contre les cloisons, piliers, chevrons des serres,
(Ig. 180), et de les présenter d'une favon originale et
bizarre, elle a l'inconvénient d'être peu pratique quant
aux soins à leur donner, ceux réclamés pendant cotte
période de leur éducation étant nombreux. l)e plus, s'il
est vrai (ju'il s'agit là d'uno plante épiphyte el que les
sujets adultes prospèrent forlbien siuipletnent lixéssur
une bûche ou un tronc d'arbre, les jeunes sujets
demandent une nourriture relalivemenl abondante.
Aussi, vaut-il mieux laisser les plantes dans des terrines
pou profondes et ne les placer sur planehottes que vers
la seconde ou la troisième aimée, alors que la première
fronde cnractérisée commence a se développer. It'ail-
leurs, il est difficile de placer convi'uablemenl la jeune
plante sur la planchette avant le développementde colle
feuille, car on ignore quelle ilirection elle prendra.
t )u peut aussi, d'une façon très avantageuse qui, a
cause de «a bizarrerie, s'accorde avec le caractère de la
plante, ilisposerlosjounes l'Iiiti/rfriin» dans do petites
holles en liego, remplies d'un mélange de if/ll de terre
de bruyère fll>reuse, l/ll do sphagnum et de morceaux
de charbon de bols. Les feuilles, en se développant,
s'appliquent sur la partie supi'rieure (|u'olles con-
tournent. M. liullel, qui a également expérimenté ce
procédé, en est très satisfait ; il ne lui trouve qu'un petit
inconvénienl : celui d'occuper biMiucuup de placo.
D'autres sujets |ieuvi>nt aussi être rempidés progres-
sivement dans de plus yrandh vases ot l'on arrive, avec
dos soinn, (i posséder îles exemplaires magnifiques, qui
approchent de la tailla de celui llg 17V; que nous avons
pholo^riiphié, en IH'.f.i, dans les serres île la Société des
iiains de mer, a Monte-Carlo. Ce spécimen, donl ou trou-
verait peut-être iliflicilemenl l'équivalent comme lallle,
a été certainement remarqué, dans le magnifique groupe
de plantes exotiques, exposées dans une des grandes
serres à un eom-ours temporaire en l'.tUO, puis dans le
pavillon do la principauli- île Monaco. Ainsi que l'on
peut s'en rendre compte, une fronde enveloppe totale-
ment le pot, qui a pourtant au moins quarante cenli-
mùlies de diamètre.
Ainsi établies, sur biichos cle liège el sur planchettes,
colles-ci sont attachées aux chevrons des serres en
bois ou suspendues au-dessus des tablettes, el ne
réclan>enl plus que les soins d'arrosag?s et d'ombrage.
Les arrosages iloivenl être copieux en été, modérés en
hiver, le feuillage ne supiiorlant pas à cettle époque la
moimlre humiililé stagnante. Tout en aimant la lumière
directe, les l'ialiiccrium craicnenl les rayons brûlants
du siileil. Aussi doft-on voilier à l'ombrage.
Il y avait, dans les serres de Mello, lorsqu'on 1899,
nous avons pris la photographie de la fig. 180. quinze
cents plantes provenant de trois semis difïérents. lie
sont là des résultats qui, croyons-nous, n'avaient
jamais été obtenus jusque là et qui sont tout en faveur
du [iroeédé d'élevage décrit ci-dessus.
M. IJullel a, depuis, présenli- de ces Pluh/rerium sur
planehelles à une séance delà Société Naliimale d'Horti-
culluro de l''ranie el dans diverses expositions. Ces
plantes ont fuit l'admiration des visiteurs et des con-
naisseurs. Il nous faut ajouter qu'un cryptogame atta-
que souvent les jeunes frondes, prineiiuilement pendant
les mois d'automne ot il'hiver. Il forme d'abord une petite
tache noirâtre, qui s'étend rapidement, et fait périr, non
seulomenl la fronde, mais souvent la plante qui, si elle
en réchappe, se remet difficilement.
M. Bullel combat cette afleclion en projetant de la
poussière très fine ot très sèche de charbon do bois sur
la partie atteinte au-dessus comme au-dessous de la
fronde, dè> que la tache apparaît. Cola arrête l'envahis-
sement sur la fronde alleinte el permet de la conserver.
Il est à penser que des applications préventives de
poudre do charbon de bois empocheraient l'apparition
de Cl' redoutable ennemi.
Celte favnn de procéder nu semis ot à l'élevage des
Pliili/dihim Craiirle esl à préconiser en raison des
bons résultats qu'elle donne. Elle était d'autant plus à
signaler que MM. Bellnir ot Sl-Léper s'expriment ainsi
au sujet du semis des Plnli/nrium en général dans leur
ouvrage sur les plantes de serre, t Le semis n'-ussit
raremenl; nous l'avons vu lenler bien des fois sans
grand succès, bien qu'il Soll possible ».
La culture des plantes adultes n'a rien de bien diffl-
cultuoux. Kilos réclament une atmosphère humide et
do nonibreux bassinages ; mais, en mémo temps, un
milieu sain, sans quoi certaines frondes sont rapide-
ment attaquées parla pourriture. On se trouvera tou-
jours bien d'un compost léger et humcux. dans lequel
la terre fibreuse et le sphagnum entre pour une très large
partie, (jultivés sur bucheft ou dans de grandes hottes
ou iianiers de liège, ie.'< plantes de tournure bizarre
80 présentent dans toute ramplcur de leur caractère.
l'ji plus do l'originalité des Plalijceritim gronde que
l'on peut mettre en ('Videntsc dans les serres, par une
disposition appropriée, il y Aurait des bibelots fleuris
pas banals i\ composer, soit en arrangeant quelques
fleurs parmi les frondes bizarres, el des petits motifs
inédits de décorations do table à confcctionnor. Dana
co dernier cas, los jeunes Plntycerium, donl l'ensemble
des frondes forme un rendement adeilanl ras]iecl d'uno
holle, serviraient surtout comme porte-lleur».
Un de nos habiles llcuriHles nous monirera sans
doute cela un jour. Alhrut M.mmbm-:.
Lie JARDIN
327
Les Fraisiers remontants à gros fruits
Ce qu'il faut en penser. — Leur culture
Mien quo Ips promiôros Fraises remontantes soient
mises au ponimorcp depuis dix ans ii peine, on les ren-
contre ilf'jà dans presque tous les jardins Iden tenus.
Elles jouirent en effet, dès ledéliul, d'un vogue extraor-
dinaire, que l'on s'explique d'ailleurs facileineni, la
Kraise étant un des fruits les plus recherchés que l'on
allait être heureux di'sorinais, prâce aux variétés reninn-
lanlos, dj' pouvoir cunsoniiner toute l'année.
Mais cette vogue, loin do se maintenir, ne tarda pas
il diminuer : beauciuip ont tté déçus; ils comptaicnl
récolter pendant tout l'éti' unoquanlite de iM'lles l''raises,
et les variéti's remontantes n'oii n'ont donné chez eux
qu'une seconde tloraisoii, maigre, suivie d'une produc-
tion insignillanle; consi-quence toute naturelle : ils ont
abandonné les Fraises remontantes pour retourner aux
anciennes variétés. Ont-ils raison"? C'est ce que nous
allons examiner.
Que font lesamateurs (jui plantent des Fraises reiuon-
tantes? Ils en demandent à un horticulteur ou à un ami :
il arrive quelquefois (pie le plani sonlTre du transport;
puis la saison est souvent avancée, on est au mois de
novemlire et les giands froids sont à craindre : aussi,
pour que les jeunes planis souffrent moins, on les met
le long d'un mur, au midi, sans penser qu'au mois de
juillet et d'août suivants, époque à laquelle ils devront
produire, laelirdeurdu soleil les desséchera. D'autres les
plantent en mars-avril, les racines nues et sans motte;
alors le Fraisier, qui n'a pas le temps de raciner suffi-
samment avant l'été, reste chétif toute l'année. Certains,
croyant lieaucoup mieux (aire, les mettent en godets
dès qu'ils les reçoivent et les étiolent sous des châssis
priv^'s d'air avant leur planlaticm définitive.
Mais supposons que les filets rei.us en bon état aient
été plantés a temps dans une terre bien préparée. Ils
reçoivent îles soins jusqu'au mois de juin, on l'on fait
la première récolte. Ensuite on les laisse sans arro-
sage, ou bien, si on les arrose, on laisse croître les cou-
lants pour multiplier l'espèce. Le résultat n'est pas
douteux : on a peut-être des coulants, mais pas de fruits,
et il n'y a pas lieu de s'en étonner ni de rejeter la faute
sur les malheureux Fraisiers quo l'on a martyrisés.
La vérité est que les Fraisiers, comme toutes les
plantes, ont liesoin de soins raisonnes pour fructifier,
et le Fraisier remontant jihis que tout autre, pour cette
raison bien simple, que sa production continuelle qui,
en somme, est contre nature, se fait surtout a une
époque oii les {''raisiers anglais, dont il est issu, sont
dans une période de repos complet. Il faut donc, pour
les faire [iroduire tout l'c-té, lui donner artificiellement
ce que la nature prodigue d'elle-même au printemps
aux Fraisiers anglais :
i" Une période de repos, c'est-à-dire de non-produc-
tion, pendant laquelle il formera un feuillage vigoureux
et un puissant système radiculaire, capable de lui
donner une abondante nourriture en proportion avec la
récolte qu'on désire lui voir fournir.
2° L'humidité, et par cela mémo la fraîcheur du
printemps.
Maintenant que nous savons ce ([ue veut le Fraisier
remontant nous allons tâcher d'expliquer comment il
faut le lui donner pour en tirer le plus grand parti
possible.
Dans un précédent article, nous avons' dit quelques
mots sur la sélection des coulants de Fraisiers (1). Nous
(1) Le Jarilin, i'Mi, n» :«Vi i20 avril), page 122.
rappellerons seulement qu'il no faut les prendre que
sur les pieds les plus remontants île la variété cultivée.
Pour cela, on atlenrl le eommencemetil do juillet et on
les laisse venir sur les plantes chargées de fleurs ou
de fruits. On objectera peut-être qu'il est un peu lard
et que les i)remiers coulants seraient plus forts. Ceci est
vrai pour les Fraisiers non remontants, njais non pour le
cas qui nous occupe, les premiers filets étant, à moins
de soins spéciaux, souvent racines d'une façon incom-
plète; de plus, s'il est vrai qu'au printemps ils donnent
une petite récolle, celle de l'été est bien moins abon-
dante et leur vigueur est moins soutenue. On attendra
donc lo mois de juillet pour conserver les plants.
Si la sécher(^ss(! est trop forte, quelques arrosages
favoriseront l'émission des racines, chose essentielle, et
ils seront bons à mettre en place du 1.") septembre à
la fin d'octobre : plus tôt, la saison serait trop chaude;
plus tard, ils deviendraient moins vigoureux.
On plantera, de préférence après des Pommes de
terre, dans un sol abondamment fumé au printemps.
Il ne sera pas utile de labourer la terre, déjà remuée
par l'arrachage des tubercules; si l'on y tenait, il faudrait
le faire six semaines à l'avance, car les l''raisiers
redoutent également un sol « creux » et une fumure
récente. Il sera avantageux, avant la plantation, d'en-
terrer du superphnsiihato de chaux et du sulfate de
l)0tasse par un Ijinage (1). On plantera ensuite en plan-
ches de trois raies, à trente centimètres en tous sens.
Quant à l'exposition, il faudra rejeter celles du midi
et de l'ouest qui sont trop brûlantes, et celle de l'est
qui est trop sèche. Celle du nord est bonne d la condi-
tion d'éviter roiiihre, qui fait produire plus de feuilles
quo de fruits. Le meilleur est la plantation en plein
carré, à l'écart des arbres, dont lo voisinage immédiat
est funeste.
Maintenant, les plants sont en place et ils ont passé
l'hiver. La végétation s'est réveillée. On devra supprimer
sans regrets, non-seulement tous les coulants, mais
toutes les tiges de fleurs qui apparaîtront avant le
P'' juin : une récolte, même insignifiante au printemps,
compromettrait sérieusement celle de l'été : pour avoir
uu fruit on en perdrait vingt. C'est, pour le Fraisier
remontant, la i)ério(lo de croissance et de repos dont
nous parlions plus haut. Privé de ses fruits, il prendra
une vigueur exubérante, la tige se ramifiera et bientôt
au commencement de juin, avec quelques arrosages
et un paillis de bon fumier étendu dans le courant
d'avril, les touffes émettront des hampes florales. Il
faut accorder une grande im|iorlance au paillis, car il
a le triple avantage : 1" de supprimer complètement les
binages et sarclargcs; 2° de fournir une nnurriture
supiilémentaire; 3" do conserver pendant toute l'année,
l'humidité tout en permetlantdediminner les arrosages.
Il suffira, dos lors, d'arroser quelquefois et de sup-
primer tous les filets pour récolter des Fraises en
abondance jusqu'aux gelées. 1)q celte façon, la variété
Saint-Joseph, par exemple, arrive à produire, dans le
courant de l'été, une récolte supérieure à celle que four-
nissent au printemps les Fraisiers anglais les plus pro-
ductifs :
Je dois ajouter, pour être exact, que, si les Fraisiers
remontants donnent une récolte abondante pendant le
premier été et le priatemjjs de la deuxième année, leur
production, pendant l'été qui suit, est bien moindre quo
celle de la première année, à cause de leur vigueur moins
grande : d'où il résulte que les I-'raisiers remontants
donnent beaucoup le premier été et le second printemps.
(1) A raison d'environ 'iiM kil. ilu piciiiier et 2.V) kil. ilii second, &
l'hectare (.V. de ta ll.\.
3:;s
LK JAHDIN
Passé ce temps, il est pri'fiT.-ible de les reimuveler,
chose facile d'ailleurs, puisque, avec <loux planches, on
pnul avoir des Fraises loute l'année, la plus ancienne
fournissant la récolte du printemps et l'autre donnant
ensuite jusqu'aux pelées.
Pour terminer cette étude dans laquelle nous avens
cherché à donner l'exacte mesure de la valeur des Vrai-
siors remontants, nous dirons que si la variété SoinI
Antoine lie J'inluue \'eu\poT\o sur les variétés actuelle-
ment au commerce par sa ruslieilé el la grosseur de ses
fruits, Saint-Joseph lui reste supérieure pour la produc-
tion, surtout chez les personnes qui consentent à lui
donner des soins en rapport avec saferlilité. Deux .
variétés nouvelleso cependant, semldent «levoir sui-?
passer celle-ci comme rendement: La fontaine, donl,^
nous ne connaissons pas l'oLtonteur, variété dans
le genre de Saint-Joseph, mais qui nous a paru plus
remontante, el Cyrano. remarqui'e,dans nos semis, non
seulement bii'n plus remontante que Sa int-Josejih, mais
présentant sur celte dernière l'avantage de donner, la
seconde année, une récolle plus liello au printemps,
suivie d'une autre plus ahondanle en été.
l-ln résumé, il n'est pas permis, avec les variétés
actuellement répandues (Qui sait les surprises que nous
réserve peut être un avenir prochain!) d'espérer une
récolte de Fraises en été en abandonnant les plants à
eux-mêmes; mais on peut être certain d'arriver, avec
une culture intelligemment conduite, à un résultat
capable do contenter les amateurs les plus difficiles.
Gh. Simjien.
Le Congrès pomologique de Pau
Le 20 septembre dernier s'est tenue, à Pau, en mémo
temps que l'exposition horticole, la 43'' session de la
Société pomologique de France. Plus de 80 membres
de la Socii'té el délégués d'associations affiliées assis-
taient aux réunions, qui ont eu lieu dans la salle de
Ihéâtre du Palais d'hiver.
Le Con;.'rcs s'est ouvert sur des allocutions pronon-
cées par M. de I.assence, président de la Société d'hor-
ticulture des Hasses-Pyrénées, de M. Gabriel Luizel,
le nouveau président de la Société pomologique, et de
M. Viger, ancien ministre de l'Agriculture, di'léguô du
ministre de l'Agriculture, et président du Congrès.
Dans son discours, M. Vigera failappel au bon esprit
de tous les groupements horticoles pour imprimer, au
mouvement do perfectionnement qui se prcnlnilen I or-
liculturo, une impulsion uniforme. Il a dit qu'il consi-
di'rait sa nomination à la présidence comme un gage
de l'union qui doit régner entre la Société' pomologiciue
el la Société nationale d'horticulture, ainsi, il'ailleurs.
qu'entre toutes les sociétés horticoles de France.
.\prés une discussion approfondie, les décisions sui-
vantes ont été prises:
1° FIVUITI ADOPIÙ
Fraise roDinnlanto : Saint-Antoine de Padouc. — Fraises
mm romnnlanlos : Gloire de Lyon, Monseigneur lùnirtiiei;
Soble (pour imirctiés), llinjal Sorerciiin, Siibreur (pour nma-
lours). — l'i'i;lii>: f.ti Fnuice. — Poires: //ciiriv' }'iiuhan,
yudame Hnllet, Mndnine du l'uis. — Poinnio : Teint frais.
— Kaisins: Oamuy de juillet, S'oisetle Uergeri.
f rnum itAvks i>c tablf.ai: a i.'RTL'bE
l'ralses : (trrgon, llclrelia, fAïuis \'iltnorin, \'ietnriii. — Poi-
nts : Harilletltcsehnmps, Hrurrr Kirtland, Charles de Ghrlin,
Diii/enné Cusin. Kllis, Madame Ch. Gilhert, Triomphe de
T>iuriiine, — Poiumn : ('hiiu.r.
KRUnS MIS A l'étude
Fraises : lielle de Cours, Ko-nig Albert. Sensation, Eleonor,
Quatre-siiisvns de Millet. — Cerise: Hofmann Duki-. —
pèches: Arthur Chetreati, Belle île iMiireciennes, Opoix,
Précoce de liagnolet. — Poires: .Iniinii Gerrais. Doi/eniic
M" Cornuau, Ministre Viger. Professeur O/^oix. liemg
Chatenoij. — Pomme: Winter lianoua. — Pruno: Heine-
Claude hâtive. — Framboise : Superlctirc. — Cassis :>r /'ru i(
blanc.
Le Congrès s*os^ ensuite occupé du projet de nouvelle
classincation ; il a adopté les catégories suivantes :
Fruits (le lubie (variétés do choix); à cuire; do marché ou
locaux ; d'appiirat.
• Los variétés seront classées par ordre alphabétique
dans le catalogue, et un tableau indiquera la l'iassillca
lion des variétés adoptées, dans les différentes caté-
gories ci-dessus indiquées.
Enlin, il a élédé-cidé ([u'une liste des variétés rangées
par ordre de maturité suivrait la classification ci-dessus.
Le nouveau catalogue de la Société pomologique
paraîtra en 1904 avec ces modilicalions.
Avant la clôture de la session, le Congrès, à l'unani-
mité, a nommé M. Viger président d'honneur do la
Société pomologique de France.
L'attribution de la médaille d'honneur du Congrès a
eu lieu ensuite. Le lauréat, choisi a l'unanimité, est
M. Georges Boucher, auquel nous adressons ici nos
sincères félicitations.
La prochaine session de la Société pomologique de
France se tiendra, en 190,3, à (Jlermonl-Ferrand. Cette
proposition a été adoptée sur la demande de la Société
d'horticulture du Puy-de-Dôme présentée i)ar M. Lavé.
Le iiO scptemlire, un déjeuner familial a réuni les
membres du Congrès, qui so sont cordialement donné
rendez-vous pour l'année prochaine àClermont-Ferrand.
F. Dksim.noy.
Cattleya Magneana
Celte splendide nouveauté, (]ue représente la photo-
graphie en couleurs ci-contre, est l'une des plus bril-
lantes du genre ; elle a été obtenue par le croisement
du Calllcya ffutlala Léopoldi. variété su\iérieure, avec
le C. Massa'iana l'un dos plus beaux du groupe Har-
djiana. Plante haute d'environ .')(( centimètres (en
flour . l'seudo-liullies : de 25 centimètres do hauteur.
Feuilles longues d'environ 20 centimètres, larges d'en-
viron 7 centimètres, épaisses et coriaces, d'un beau vert
foncé.
' La lige florale porte quatre ramiflcations, et |)ar con-
séquent cinq fleurs. Ces fleurs, bien ouvertes, sont
d'une remarqiialile granileur; en elTet, le plus grand
diamètre constate est do neuf centimètres el demi.
Les sépales sont fermes, consistants, le supérieur est
remarquablement dressé, leur couleur est rubis clair.
Les pétales latéraux sont très larges, consistants,
ondulés sur les bords, et d'un rubis foncé intense.
Lolabi'Uc, déforme parfaite, très grand, bien ('talé,
et à larges ondulations est d'un rubis intense, renforcé
sur les ondulations, l'n peu de rcdets fauves loinlenl
le fond do la gorge, ainsi que son revers.
Très en avant sur la gorge du labello, le rostellum,
d'une grosseur notable, se montre avec l'aspect d'une
amande dccorliquéo.
La culture ne demande aucun soin parliculii'r ; une
bonne serre tempérée avec les autres Callleyas.
Cil. M.MION,
LE JAUDIN
:i-M
Revue des publications
Une nouvelle maladie du Cerisier. — Nous troiiYmis, dans
lo Hi'-Vfit ai/ficiiU' (le la Norniamlii: iino iiiliTossiiiilo fimi-
miiiiionlion ilo M. l'iiiil Nm'l, sur la diVouvorte, pur M. (lorboz,
il'Anrlpins. d'uno iiiiicusi- ol nouvello nialailio du Corisior,
iliii" il nn cliain|pif;non parnsilo, lo GixHiUniia eriitlirosloina.
Li's (euillos coiuruonci^iil à jaunir par placos dos lo coiu-
uicncoiiioiil do loti'; rrisuitc ios laclios dovioniu'tit liruucs
ot les fcuillos so dossochcnt pou à peu avant raut<Mnnn ou
senroulaul on dessus par les bords ol on s'iiiclituinl vers le
siil. Ces fouilles, ainsi dossoohoes prcinalurt^nipiit, ne
loudjont pas comme les autres à la lin de l'autunine, ollos
restent attaclioesà l'arbre pendant tout l'hiverot loprintonips
suivant. V,n los observant à ootte o|inque, on voit qu'elles
sont couvertes de très petits points noirs qu'on distint^uo
tacilemonl à l'œil nu et qui sont les porillièces ou huctilica-
lions du (iniiiinDiin crijIhfosluxM.
Cette maladie, dit .\l. Corboz, peut ^tro combattue faciloraent
par un moyen bien sinqilo qui est t<mt indiquù par sa
uian.ho ellc-uu''nie. En oITot. puisqu'elle so propa^ro d'une
aimooà l'autre par suite do l'infoi-lion des jeunes feuilles par
celles de l'annoo préix'donte (pii sont rostoes sur los arbres,
il sullit de faire tomber toutes ces fouilles malades pondant
l'hiver ot de lus brûler sur place.
Ce parasite attaque les fruits ot les détruisant complèle-
ment. ou on les laissant tout déformes, n'ayant qu'une partie
do leur pulpe dovolopi)ée, ce qui les rond inutilisables.
M. Corbo/. a constate que cela so remarque surtout dans les
saisons très humides, ilans les vergers bas et peu aérés, oii
les arbres sont plantes trop proches et ont des branches
trop basses. En revanche, cette maladie se voit rarement
sur dos corisieis isolés siiu.'s on plein champ.
Utilisation des graines de Coton. — Les graines de Colon
étaient considérées, il n'y a pas bien lontitomps encore, comme
sans valeur; elles étaient brûlées, enfouies ou éliminées do
toutes sortes de manières. Nous lisons, ilans la liecue ilcs
ruUurex cvloniaU's, que l'on a depuis pou reconnu (prune
tonne de graines pouvait fournir de -iô à iO livres d'huile
ot que le résiilu pouvait être utilisé. Actuellement on compte
au.K Etats-Unis 5U0 moulins, représentant un capital de
."i.OUO.UUO do livres sterling, produisant annuellement lu. 000.000
délivres. Au Texas, les propriétaires de moulins payent de
•i à:i livres la tonne de ces graines. On a inventé à Atlanta
(Géorgie) un procédé qui permet de fabriquer, avec les
enveloppes des graines, du papier de nieilleuro qualité que
celui olili'nu avec de la pulpe do bois. On a fondé une com-
pagnie pour installer des papeteries dans la Géorgie, Alabama,
.Mississipi, Louisiane, l'ioride ot Texas. Celte industrie
nouvelle augmentera dans une forte proportion la valeur des
récoltes ciilonniores américaii;cs.
La culture maraichère à Madagascar. — L'Agriculture
drs i>ai/s chauds contient un long rapport sur les résultais
obtenus, en culture uiaraicliéro, par la station d'essais do
Nanisana, à .Madagascar. De la lecture de ce document, il
résulte que la Tomate, le Concombre, les Courges, les Haricots,
l'Igname et le Dolique bulbeux réussissent très bien. Par
conlre, le Céleri, le Céleri-rave, le Cardon, le Choutleur. les
Ognons, n'ont pas, jusqu'ici, donné de résultat salislaisanl.
Quimt aux Artichauts, Aubergines, Carottes, Chicorées,
Choux. Laitues, Epinards, l'ois, etc., il s'attache à chacun
do ces légumes toute une étude afin de savoir comment il
faut le cultiver pour le réussir, par rapport à la saison chaude
et il la saison des pluies. Tous sont loin de so comporter de
la mémo f:i(;on.
Le Caroubier et son fruit.— M. Albert Vilco(| professeur
d'agriculture, a i)ublié, dans la .Vu<uic, une remanjualile étude
sur le (Caroubier ot sur rutilisalion, sans cesse grandissante,
de ses fruits. On sait que le Caroubier (Ceratunia silira),
grand arbre de la famille des Légumineuses, croit ii l'état
spontané en l'rovence. en .Vlgérie. on Italie, en Espagne, en
l.;jryjite, il des altitudes assez élevées, ot dans les sols les
plus divers et les plus médiocres. .\1. Vilcoq signale les
importantes cultures algériemies do Caroubier et rapporte
que la circonscription de Bougie exporto, à elle seule, une
uioyenno de 2o uiiO ipilntaux de Caroubes par an, représen-
tant une valeur de liiU uiNi francs.
La création des plantations se tait par la voie du si-mis
exéculi'' en pépinière, on bonne tenu meuble. Les plants
sont repiqués en pépinière, puis mis en place délinitive lors-
i|u'lls sont Agc'S de i ans. Ui.-s l'rtgo de .s ans, les jeunes
arbres conuiienci^nl il rapporter c!iai-un une lentaino do kilo-
grammes lie fruits. A 1.") ans, le minimum do production est
de ;iOU liil. par arbre.
Hemarque curieuse, le Caroubier no paraît sujet à aueuni-
attaipie dos parasites animaux ou végé-laux; comme, d'autre
part, sa longévité et sa résistance ii la séchoresso sont tri'S
grandes, cet arbre est l'une des plus précieuses essences
pour los pays ihamls.
Le finit du Caroubier est usité dans l'alimentation de cer-
taines populations du bassin méditerranéen, il contient une
assez grande porportion do sucroct entre, ()Our colle raison,
dans la pré^paralioii do certaines conlisories. ( In l'emploie aussi
comme remède rafraîchissant et pectoral. .Mais c'est surtout
dans la consonmiation animale que la Caroube est appcléo ii
rendre le plus de services.
« A Gibraltar el ii .Malle, dit M. Vilcoq, la cavalerie et les
mulots do l'armée anglaise en reçoivent journellement une
(|uantité notable. V,n Algérie, on Espagne, en Italie, on en
fait un usage constant. .V Naples, la ration des chevaux en
conq)orlorait ■") à (i kil. A la Compagnie algérienne dos
omnibus de .Saint-Eugène, on a remplacé, dans la ration des
chevaux, l'Avoine et l'Orge par 0 kil. de Caroubes. "
La Caroube offre donc aux régions sèches de l'Algérie el
de la Tunisie, uno ressource d'une très grande importance,
el M. lo duc d'Ayon,àla .Société des Agriculteurs do Franco,
n'a pas craint d'affirmor qu'elle y pouvait remplir le rùle do
la lioltorave en Franco.
La maladie des Œillets en Amérique. — L'Oeillet, en si
grande laveur aux 1-Uats-Unis, y esl sujet à uno pourriture
cryptoganiiquo ot microbienne de la lige qui, d'après ce que
MOUS lisons dans les journan.\ américains, semble bien ana-
logue, sinon identique, il colle qui sévit sur le littoral médi-
terranéen. Sa cause en est du moins identiiiue : nous lisons,
dans VAhierican Florist. quo le Professeur W'ood, de lîalli-
more, a netlemont démontre aux cultivateurs dUCillets quo
la maladie sévissait surtout dans les sols fumés au fumier
ou avec des mottes de gazon décomposé, selon la méthode
américaine, f^à. conmio ici, il faudra ne plus fumer les terres
pour rQ'',illol qu'au.x engrais chimiipies, et la poudre d'os
(phosphate do chaux) esl reconiniandi''e hautement par l'auteur
do l'article, M. A. M. Herr.
Les arbres fruitiers et la potasse. — La Deutsche
Lani/irirftschaticlie l' rcsse donne lo compte rendu d'expé-
riences effectuées on .Vllemagno sur la fertilisation des
arbres Iiuiliers par les engrais chimiques. Il résulte de ces
expériences, que le rôle le plus important est rempli par la
potasse. Les Cerisiers et les Pruniers en particulier, ont vu
leur rendement notablement augmenté. En outre, dans les
arbres fumes ii la potasse, lo tronc ot les branches se déve-
loppent davantage, le bois ac(|uiert une force de résistance
supérieure, les ramilles sont plus vigoureuses, les fleurs ot
los fruits loMibenl beaucoup moins. Enlin, le degré de rusti-
cité est augmenté.
La Noctuelle du Frêne. — L'annoo 190:? aura été féconde
en clienillos do tout genre. Avec los immenses dégilts causés
par la Galéruque de l'Orme, l"\'ponomeute dos arbres frui-
tiers el la chenille hlouse, qui a ravagé les Pruniers du Lot-
et-Garonne, il faut compter ceux du Bombyx processionnaire
du Chêne et du Liparis spongieux du Châtaignier. La Nature
signale, en outre, les ravages do la Noctuelle du Frêne
{Noctua fraxiiii) et do l'Arpenlouse (Abra-rcLs panilaria) sur
les Frênes. Dans certaines régions, des kilomètres entiers
de bordures routières ont été complètement effeuillés cet été
par ces chenilles.
On dirait (luela loi sur l'échenillage, dit l'auteur de l'article,
M. Aimi', est tombée en désuétude. «Puisque l'é'quilibre est
niuqiu, sans doute par suite do la destruction des oiseaux
utiles el do l'alisonce d'hivers rigoureux, il faut suppléer il la
nature par l'omploi do remodes énergiques, malgré les
grandes diflicultés qu'il pourra pn'sonler. "
a*»
LE JARDIN
Les meilleures variétés de Poires anciennes
d'oriRine belge
Lp mois do novemlirp est, généralement, lo plus Javo-
ralilo pour la plantation îles arbres à fruits à pépins, el,
c'est avant ce innineiit de l'année qu'on doit choisir les
variclt's qu'on veut planter, alin d'élre certain, en les
demandant de bonne heure, de les recevoir avant les
^'elées et aussi de les trouver facilement chez les pépi-
niéristes.
Le nombre des variétés de Pnires est eonsidérable.
Les commençants, les nouveaux amateurs,[je dirai même
la majorité de ceux qui font des plantations, sont
presque toujours embarrasés pour faire leur choix.
C'est pour ces personnes que nous avons écrit cet
article pluliM que pnur les connaisseurs émérites. Nous
faisons connaître aujounl'lmi les meilleures, parmi les
anciennes Poires d'ori;;iiie bclije. Ces variétés, du moins
la plupart, sont ri'pandues anjouid'hui dans Ions les
pays du monde où l'on cultive le l'oirier; nous les con-
naissons, nous les avons cultivées, nous savons ce
qu'elles valent. Il n'y a pas de variétés de Poires qui
réussissent éj;alpiiient bien •partout. Toutes elles ont
un sol, une situation qu'elles pnUérent, où elles vien-
nent mieux qu'ailleurs. Les variétés dont il est ques-
tion ci-après sont des variétés fertiles et (l'excellente
f/iinlité fifins la plupart dex sols, el nous donnons les
l>rincipales indications nécessaires pour en réussir la
culture. Nous les classons par ordre de maturité.
L'épotpie de maturité indiquée est à peu prés celle du
climat do Paris. Col article conlient la liste des variiHés
d'été et (t'atito)iiiie que l'on peut tjualifier de première
ou de toute première (pialiti'.
î*oires d'été et d'automne
Dotfeiiné de jinllil. Synonyme: Doi/rnué d'été. - Gojjiiéo
par Van Mons en 1S:^1. Joli petit fruit venant en bouniiel; de
preniiero qualité pour la saison : iiromière <[iiin2aine de
jiiillel. Ariire très fertile, peu vigoiirc\ix sur Coigiiassior,
vient il peu près égali'nicnt bien et de lionii(> qualité dans
tous les sols. Se nillive ordinairement en espalier au sud. A
cultiver en fuseau, ou autres petites formes, (juaiid il est
greffe sur Coi(jnassier; en pyramide ou en ijiandes lornies,
quand II est ^relTé sur franc.
h'ijiidiinle des Imis. En llaïuand : Busch-jn-i'r; appelée aussi,
Jli'llf des txiis, etc. — Aniienne variété boljie propagée par
Van Mons en I^IO. Très beau fruit, hths ou très (,'ros; do
première qualité, son seul défaut est lie passer un peu vile;
maturité ; soplemlire-oclobrc. .\rbro do bonne vi(j[UOur sur
( loi^nassier ; réussit ii peu près clans tous les sols. .\
cultiver on pyramide quand il est urelTô sur Coignossier et
on Imul-vnnt quand il est greffé sur franc.
.S'ri(/iit'i(r (/ /isyo'ir.i. Syiieny mes : Puirc Srignriir; Jifrgn-
mute lumilirr. — (iagnée i)ar le major l'.^peren, il Matines
en 1s*7. |'"ruil nssez uros. tri'S sucré et déliiinusenient par-
fumé; f'idn" din iticdlciirrs l'uirm; maturité : lin septi'tnlire
et octobre. Arbre rustique, très fortilo, de vigueur movenno
sur Cnignnssier. A cultiver en fuseau, en petites et moyiMines
(ormes, cpiand il est gr <flé sur Coignassier et en grandi's
formes rpinnil il est gn-fTé sur fronc; domanile l'abri du vent
pour les formes en plein vent.
i'rl)3iiixlr. Synonymes : lli-iirrr Pitjin-ri ; llt-mrr Dru/'ier.
— liagnée par de Coliuna fk Malinos en Isno. l-'ruil moven ou
assez gros, dune evrpiUn saveur; maturité : octobre. Arbre
pou précoce à la production, c'est lit son seul défaut, vigou-
reux, d'un beau port; réussit ii peu près partout. A cultiver
en pyramide et autres grandes formes i|uiiiid il est greffe sur
Coignossier et en li«ul-venl quant il est gri'ITé sur franc.
Ûnru-'I/oiUf. — (iagnée par l'abliè Duqiiosno ii Ntons
en IHl.'t. l°ruitasse7.gro!i; maturité : octolire. Arbre très fertile,
produisant tout le» ans, peu vigoureux sur Coignas.sier:
réussit à peu près |>artout, A cultiver en fuseau et autres
petites formes (|uand il est greffe sur Coignassier el on
pyramide ailée el autres grandes formes palissées, el sur-
tout en haut-vent, quand il est greffé sur franc.
Beurré Ddl;/. — Synonymes: lieurrè Delannni/; Poire de
Jolniii. — Gagnée par Pitly à Jolain, enTournaisis, vers 1S48.
Fruit assez gros, agréablement parfumé; maturité, octobre.
Arbre vigoureux sur Coignassier, réussit it peu près i«artoul.
A cultiver en pyramide <|uand il est grcHé sur Coignassier
et en haut vent quand il est greffé sur franc.
l'un Miirinn. Synonyme : Caleliosse ctirufim. nom sous
lec|ucl elle est le plus connue en Belgique. — Cagnéo par Van
.Mons en ls2o. Kruit très gros en forme de caleljasse, ii chair
verdAtre beurrée; de bonne <|ualité quand elle est cuoillio et
consommée ii point. En llelgique on cultive surtout cette
variété à cause tle sa grosseur extiaordinairo comme fruit
d'apparat, .■^rbre faible sur Coignassier, très ferlili' sur franc,
A cultiver do préférence en formes palissées ou en pyramide
ou situation alirilée du vent.
Poire de Tiini/res. \. D. Syncmyme : lieurrè liiirmideaii.—
Gagnée par Ch. L. I~)urondeau k Tongres-Notre-hanie (Hra-
banl) en ls2S. Très beau et gros fruit; souvent de première
qualité; maturité : octobre-noveiiibrp. Arbre de bonne
vigueur sur Coignassier; préfère les sols légers, ne réussit
pas dans les terrains compacts; la qualité de son fruit y
laisse ii désirer. A cultiver en pyramide cpiand il est greffe
sur Coignassier et en haut-vent quand il est greffé sur franc.
Délites' d'IItirdenpiint. — Gagnée par l'abbé .S'icolas Itar-
denpont il Mons en I7."i9. Fruit assez gros, d'un |iarfum
exquis; maturité: octobre-novembre, .\rbre de vigueur mo-
dérée, à port droit. A cultiver en espalier, en contre-espalier
et en fuseau h exposition rliamte.
Siihlal laboureur. — Gagnée par le major Esperen à Matines
verslsl.s. l-'ruil assez gros, d'une excellente saveur; maturité :
octobre-novembre. Arbre très fertile, vigoureux sur Coi-
gnassier, d'un beau port pyramidal. (Vest l'une des Poires
les plus populaires en Helgic|ue où on la trouve cultivéo on
pyramide dans presque tous les jardins. A cultiver cepen-
dant de préféreme en formes palissées ou ii l'abri du vent à
cause que son fruit est mal attaché.
Xapoléiin. Synonyme : Ileurrr Liart. — Gagnée par Napoléon
Liart il .Mons on isos. Fruit assez gros, mal allaclié; malnrlté:
première quinzaine de novendire. Arbre précoce au rapport,
peu vigoureux sur Coignassier. A cultiver en espalier ou
on conlro-ospalier de préférence ; adopter les petites formes
(piand il est greffe sur (Coignassier et les moyennes el
grandes formes (piand il est greffé sur franc; ne réussit bien
que dans les sols chauds.
Beurré Diimiml. — Gagnée par J. Dumonl à Es<|uelmo
(Tournaisis) en ls:tl. Tiès beau et gros fruit d'une saveur
exquise; maturité : oclobre-novembro. Arbre de bonne
vigueur sur Coignassier. d'un beau port pyramidal. A
cultiver en pyramide ipiuml il est greffé sur Coignassier el
on haut-vent quand il est greffe sur fran<-. C'est un bim fruit
de commerce.
l'un Moit.i. — Gagnée par I.éon l.eclerc ii Laval en |.s:?K,
Fruit assez gros; maturité : novendirc\ .\rbre île vigueur Irèa
moiléréo, il bois souvent chancroux sur Coigmissior, A
cultiver de préférence sur fronc en espalier ou en conlrc-
espolicr.
Triomphe de Jodoigne. — Gagnée par Antoine Honvier h
Jodoigne en lsl:j. Très beau fruit, gros, parfois très gros,
d'un parfum agréable; maturité : novembr(>-déceml)re. Arbre
do bonne vigueur sur Coignassier, très vigoureux sur franc;
réussit s\irtoul dans les terrains légers. .\ cultiver en pyro-
miile et en formes palissées quand il est greffé sur Coignassier
et en haul-vent quand il est grelTé sur franc.
Ser plut Meuris. Synonyme : Beurré d'AxJoii. — Gugni^
par Van .Mons vers Isj.l. I''rull assez gros, bien parfumé;
Diatiirilé : octobre-dérenibre. .\rbre assez fertile, de vigueur
moilérée, d'un bi'au port pyramid.il. A cultiver de préféri'nco
greffé sur CiMgniissIer en pyramide ou en espalier.
Nous donnnrons procliaiupmcnt la llslodos meilleures
Poires d'hiver d'origine belge.
Joseph Paquet.
I.l-; JAIUDIN
3M
I^e Verre ( ;al lu'^drale
Lo vpirf « c.illic'ilralc » osl un verre eoulo en paralli'-
lo(;raiiiniPS d'iino assp/. Idiiniie portée et iriiiio cerlainr
épaisseur. Sun opacilé l)riso diins une coitaino niosuro
raetinii luinineuso des rayons solaires, mais sans en
amoindrir l'action ealorique.
Au dernier congrès d'Iiorlicullure, M. Bruant ayant
demandé ce que l'on pensait du verre calliéilrale,
M. Opoix, jarilinior en chef du Luxembourj,' a répondu :
■■ Los rensoignemenls ipio j'iii recueillis de diverses parts
in'oiil conduit à penser cpiil n'y avait «uoun inconvénient, au
lonlriiire, pour la rulluro dos planli'S, à couvrir les siTres
eu verre calliédialo. J'ai d(Mic fait vitrer ainsi une serre de
in luiHros de lontj, el j'y cultive des Orchidées qui, aiq)ara-
vanl, élaieul cullivccs dans dos serres couvertes en verre
nnlinaire. J'y trouve un nvaidage, en ce sens (|mo j'ai plus de
chaleur, et, par couséipient une rcoiiotnif de rombustihlf. Nous
taisons l'aération à la fois par eu luuil el pur en bas, et 7iims
tirons tnuins de perte de cjuileur que jnir les joints des verres
aueiens, pitree que les verres ratlu'drale qui les remplacent
sont beaiteouji plus f/rands et neressileni moins de joints. La
végétation des Orcliidées est [lUis belle, les plantes son! plus
vertes et llourissi'id uiieux. elli>s paraissent moins éprouvées.
Uuarit à l'action du soleil, elle est toujours aussi énergique,
el il faut recourir aux ombrages. Mémo il a une inlluetice
plus proniplo el l'on risquorail bien plus de coups de soIimI
ipie sous le verre ordinaire.
Il v a un petit défaut; c'est que l'eau (jui se cundonso sur
In verre cathédrale à l'iidérieur est plus abondante, le verre
n'étant pas aussi uni ipu> lo verre? ordinaire, et tombe sur les
plantes.
l'ourles plantes vertes, telles ((uc Uatliors. Palmiers, Clia-
mœrops, Créions, elles sont cultivées sous verre cathédrale,
el la végétiitioM y ost aussi bonne ((ue sous le verre ordi-
naire. L'avantage est quo la leinle verte des plantes reste
l)ien plus constante ipie pour les plantes cultivées sous verre
ordinaire. Mais il f.iut toujours l'ombrage au dehors, avei;
des ilaies... l'our moi, je fais mou ombrage en badigeonnant
l'extérieur do la serre avec un simple mélange d'eau et
d'annilou.
Les plantes à fleurs, telles ijue Géraniums, Bégonias,
mémo les plantes à forcer, comme les Qiillets, s'étioleraient
davantage, et il y a lieu de continuer à les cultiver dans des
serres à verre ordinaire ».
M. Alliert TrulT.iut, qui présidait, a été plus catégo-
rique l'iicoro quo M. Opoix. Il a vérifié lui-même, dans
SOS propres cultures, lo bien fondé des intéressantes
observations de son collègue, et il a ajouté :
<i J'ai fait installer une série do serres do 1.000 mètres
superliciels, vitrés en verre cathédrale; deiiuis, nous avons
supprimi' les couvertures de paillassons : les cullurcs ne
laissent rien à désirer. Je suis donc de l'avis de M. Opoi.\
sur tous les points, i'our les plantes de serre chaude et les
plantes forcées, j'euqiloie le verre cathédrale; pour les autres
plantes, du verre demi-double do piéférence.
Un inconvénient du verre cathédrale ipio notre collègue a
remarqué, évideunuont, c'est que ce verre, ipii paraît résis-
tant, so fend de touq>s en temps. Cela tieid à ce (pi'il est
couh'. Ce défaut a une ci-rtaiue inq)ortance, étant données les
longues portées selon lesquelles il est fabriiiué. «
A la séance de la S. N. H. F. du &3 octobre dornioi',
M. Duval, de Versailli's, a fait part, à l'assemblée, de
ses observations personnelles tourdinnt lo verre cathé-
drale. Ces observations n'onl pas seuicnieal confirmé
les pr(''cédentes, mais ont mémo tendu à supprimer
l'importance des défaut.s signalés.
Avant tout, dit M. Duval, il faut savoir bien vitrer le
verre cathodralo. A cet elTet il est nécessaire de bien
emplir do mastic les angles des fers a T qui le sup-
portent. Pour augmenter la solidité desjiunts, M. Duval
ajoute 1 kilogr. do céruse par 10 kilogr. do inaslic.
Mastiques dans ces conditions, 1.300 mètres do
vitrage, chez M. Duval, n'onl présenté (|uo trois ca.s-
sures en citu] ans. Il esl donc permis de considérer ccl
inconvénient eomino négligealde, car les bris de verro
sont cortainoiiionl plus frécjuenls avec les autres qu'avec
celui-là.
II. l.niiiiL'N.
././v/v/v-
Le procédé Rose Charmeux
pour la conservation des Raisins à rafle fraîche
Pour conqiléter ce quo nous avons dit, dans un pré-
cédent article, (T sur les divers procédés de conserva-
tion à râllo fraiclio qui ont été successivement adoptés
à Tbomery, nous examinons aujourd'hui do quelle
façon Hoso Oliarmeux cmnpril cette conservation quand
il prit un brevet, lo 14 avril 1877, pour le système que
nous allons décrire. Pour plus do clarté! nous repro-
duisons, d'ailleurs, in-e.itenso lo mémoire descriptif
de ce brevet :
Inventeur du procédé employé à l'homery pour conserver
lo Haisin frais pendaril près d'une année el créateur de celle
industrie qui a fait la fortune do mon pays, et. qui livre à
la consommation à toute époipic de l'année ilu (Chasselas
dil (/<■ Foiitiiiiielileau, dans le môme état de fraîcheur que s'il
venait d'être» coupi'', j'ai<-herclié constamment à perfectionner
c(!Uo exploitation ol c'est ainsi quo j'ai imaginé le système
d'appareils dont je viens rovenili(pior la propriété par la
présente demande do brevet.
On sait que lo procédé de Thomery consiste à couper les
Raisins avec lo sarment, en laissant à celui-ci trois ou quatre
yeux au-dessous de la grappe et un (oil au moins au-dessus.
l.(ï sarment est alors plongé dans une bouteille contenant
de l'eau et du charbon on morceau, la grappe étant suspen-
due en dehors du vase.
Les appareils que j'ai combinés pormetlonl do disposer
les vases dans lesipiels plongent les sarinonls, d'une fa<;on
régulière, sur des cliAssis verticaux établis dans une chambre
convonablemcnt aérée.
Les bouteilles li (lig. l'^l), on verre ou en lerre, sont enga-
gées dans des trous percés dans un sup|iorl coudé, .'s, en bois,
oumioux en lole galvanisée; une fraction deces supporlsesl
représentée en vue longitudinale et en coupe transversale
(lig. ISii. 3 ot 7). La face supérieure do ces supports osl un
peu pencliéo vers l'avant, pour quo les bouteilles s'inclinonl
vers l'arrière et quo le Haisin ne louche pas à la bouteille;
quatre ou cinq sarments sont ainsi placés dans la mémo
bouteille, les grappes de Haisin pondant tout autour do
celle-ci.
On voit (fig. 1S4| que les bouteilles sont de deux sortes :
les unes B reposent par leur bourrelet supi'Miour a; les
autres Jl' sont munies d'un cordon b qui mainlienl les bou-
teilles surélevées, do telle sorte que les grappes se disposenl
à des hauteurs dillérentes et ne so gênent pas.
Les supports S peuvent avoir la forme d'anneaux comme
on lo voit en coupe et en plan (lig. l!s:i, J et 4).
Ces supports so fixent au moyen de clous ou do vis .sur
des cadres vorlicau.x cl lo long des murs.
J'ai représenté on coupe longitudinale et en plan dig- b"*!
et 182, 6"), puis en coupe transversale (lig. lS7),le diagramnu»
d'une chambre de conservation.
Deux portes P [ilacées aux extrémités servent à l'aérago
on peut d'ailleurs disposer des ouvertures convenables pour
la libre circulation de l'air.
Plusieurs chitssis verticaux C, espacés entre eux de l"40
environ, servent à disposer les sui>porls .S pour bouteilles;
ces derniers sont distants do 30 cenlimolres; des supports
sont égaleuienl lixés aux murs de la salle.
Lorsque le Haisin a été coupé pour être Servi sur uno
table, il peut arriver qu'on no le consomme pas lo même jour
En Résumé :
Je revendique, conformément à la loi, l'exploitation exclusive
(Il Le Jardin, t\' 37G (iO ocl. l'JOi), p. 309.
332
LE JAUDIN
du systt-me d'appareils que j'ai combinés pour l'application
du procédi' de lonsorvalion du Raisin frais, et dont jo suis
linveiitour.
Ce système d'appareils est caractérisé par la disposition
do bouteilles plus ou moins inclinées sur des supports
horizontaux, ces bouteilles contenant un nlélan^'e d'oau et
do charbon dans lequel plongent les sarments des Ilaisins à
conserver.
Jo revendique on outre l'application de vases inclinés sur
J
Fig-
IM et Ib'^. — Vlan ri cirt/M- d'uni' rhftmh
(181 : coupe lungltudinalc; laî .
>■ de eonserr>tiion.
pL-in).
Fig. IHl. — Himleiliet fixcrt tur leur tupparl coude.
i-oupos élu(:ôea ]>our conserver lo Huisin Irais sur la table. "
Au mois d'août do celte mônio année 1877, Rose Ghar-
meux ajoutait à ce brevet lo mémoire suivant, concer-
nant lies appareils [mrtatifs; nous le reproduisons
intégralement aussi, et accom|iagné do ses croquis et
dessins :
" J'ai décrit dans nii>ii brevet principal les nppan-lls qui'
j'ai coiidiinég pour ilispusi-r d'une façon ré^julicre iliins une
snllo de conservation, les bnuli-illi-H on verre ou en terre
dans lesquelles plongent lus sarments île Vigne, les grappes
ilellai^in pendant en di-liurs. Os iqipiireils ronvionnent plus
partii'iili''rnnii*nt à une grande exploitation viticole. Depuis,
l'ai eu l'idée de disposer des appareils pour lo classement
ib-g bouteilles qui puissent trouver pluie dans une pieco
(|uelconi|ue et se riingi-r dans un coin sans incupor beaucoup
de pl.ico; res appareils ronviondront surtout aux proprii'tuires
et borlicultcurs amateurs.
Pour satisfaire au.x conditions do sa destination, col appa-
reil doit être construit simplement et éconouuiiuemont ; dans
co but. jo l'établis avec dos fers feuillards rivés en haut et en
bas à des cercles également en fer; je lui donne la tnrme
d'un tronc de ci\ne (fig. 18.S).
."^ur cette carcasse ainsi constituée, je dispose des cein-
tures en nis lie fer ou en fors feuillards présentant des
anneaux fermés ou non do 5.'J millimètres environ, espacés
de S ù il centimètres de centre on centre pour recevoir les
bouteilles.
J^ , Le plus souvent lo
9^ ■^ fer employé sera gal-
vanisé pour le préser-
ver de l'oxydntion.
Ainsi constitué, mon
support peut contenir
un noudire quelconque
de bouteilles. 5H, 1(.H1,
1.50 ou plus. A litre
d'oxenqile j'en ai re-
présenté un sur lo
dessin démonstratif
annexé, qui peut con-
tenir loo bouteilles.
La fig. I (ls.S| est une
élévation do co sup-
port, la fig. 2 (192) on
est un plan ; il osl
formé do fers feuillards
(1 ipii s'assemblent par
rivuro ou autrement
aux cercles h et h' do
diamètres différents
de telle sorte que lo
support a la formo
d'un tronc de cAne et
repose solidement sur
lo sol.
Les lors a servent à
soutenir les tils lie ferc
qui présentent des anneaux d
fermés ou mm. pour recevoir
les bouteilles >*. Comme on lo
voit en détail llg. :t et i fisy et
iW) les fils de fer c se i>osent
sur les fers a; un fil do fer f
forme la ligature.
On peut, conmio jo l'ai re-
présenté lig. ."letC. (l'.il et m),
renqilacer li's lils de fer c par
di's bandes de fer feuillard ;/
foriiiaiit les anneaux qui se
lixont par \ issage ou par ri
vure sur les moulants ri.
Les anneaux d sont laits de
telle siirle que les bouteilles e
sont un peu inclinées vers l'ar-
rière, connue dans les appa-
reils décrits à mon brevet
prini-ipal, pour que les grappes
do nuisin soient librement susiiemliies et ne touchent ni les
bouteilles ni les supports. Le premier cordon d'anneaux est
à environ t<i centimètres du sol.
En résumé ; je revendique comme annoxo à nM)n brevet
principal, la disposition décrite d'un appareil de petites
dimensions, à l'usage îles hnrticulleurs el amateurs pour sup-
porter les bouteilles dans lesquelles on dispose les sarments
do Vigne, le ilil appareil i''tanl en forme do Ironc de cAne el
l'onslitué par des fers plats ou d'autre conliguralion réunis
par des cercles haut et bas et servant de soutien à des lils
de tor ou des fers feuillards présenlaid des anneaux fermés
ou mm pour re< evoir les bouteilles dans lesquelles on place
les sarmi'iils de Vigne.
Je puis établir ces supports tronconiqiies avec des fers
queli'onipii-s et i|e toutes diuieii.sions, pour contenir
.'lU, ICIU, '^iK) bouli'ill<-s ou davantage.
Je puis égaleme.'it recouvrir les fers de toulo peinture pré-
servât''' . "11 .1. r ,ll.|ll\.. i|||l'll .lllipil'. ..
Kig. 1S;1. —Supports à houlrilles.
{■'I: coupe; / : plan).
LE JARDIN
333
Nous tenions ii pr«5coniser co syslénio, qui n'est plus
couvert par son brovot, et (imil peuvent prolileraujour-
•riiui les nonilireux
amateurs qui s*a-
tlressent à nous
pour leurs installa-
lions de fruitiers.
L'emploi du fer,
dans ce système,
est sans grand in-
eonvénii'nl i)Our
ceux qui se conten-
tent d'nno conser-
vation de quelques
mois; ils [)euvent
aussi utiliser les
bouteilles des mo-
dèles les plus an-
ciens en usant d'un
procédé bien sim-
ple, que nous trou-
vâmes vers 18S0,
alors que nous ne
pouvions user dans nos expositions du brevet Rose
Fig. 185. — Système pcrfcclin,
(Retenues par des h
dont art.), oncore estampillées au nom de M. Salomon,
étaient rotenuos. comme nous l'avons vu sur les anneaux
de (il de for par un
renflement do leur
liartie mi'diane ou
supérieure. 11 s'a-
f-'issait ilonc de
iem|ilacer co fil de
for par un genre
d'attache qui ne
présr'nte plus d'in-
convénient. Nous
y arrivâmes en
adoiitant une sim-
pie bague de
caoutchouc plein
de 4 à 5 centi-
mètres do diamè-
tre sur 2 d'épais-
seur. Les figures
185 ci-contre, et
172 n" 10 du pré-
cédent article (1)
indiquent toute la simplicité et surtout la commodité de
son emploi. Ces bagues perniett:iient de
fixer la bouteille à une hauteur choisie, et
de lui donner, dans tous les sens, une in-
clinaison en rapport avec la grosseur, la
forme et le poids des grappes.
Nous ne saurions trop recommander
cette simplicité aux nombreux amateurs
en quête d'un système vraiment écono-
)i« de suspension des hoitteilles.
agucs en caoulcliouc).
4
a
^
Fig. 189.
u
Fig. 186.
Hj/sl. Rose Char-
meiix de suspen-
sion des honteiiUs.
(avec supports
en fer).
Fig. 188.
Charmeux, vendu à
la maison Salomon
qui, seule, pouvait
l'exploiter.
Les bouteilles spéciales (fig. 185 et 172 n" 9 du précé-
Fig. 19-'.
Fi^. 1S7 à 192. Apptii'eit li-oneoniqite imaginé par Éosc Charmevx pour la suspension des bouteilles .
(187 : élévation; 188 et 189, 190 et 19â, détails de rarmature ; 191 : plan).
Fig. 187. — Coupe transrersule
d'une chambre de conservation.
mique. Ils ont pu le voir appliqué, du reste, dans toutes
les expositions et concours d'Horticulture auxquels
nous avons pris part depuis vingt ans.
Flt.V.NÇOIS CuAUiMECX.
(Il I.e Jardin, n" 37f>, p. 309.
33 s
LR JARDIN
RudlDeckia laciniata flore pleno
Ce n'est plus une pinnte nouvelle ni rare que co liiid-
heckiii ;i llpurs ilouMos, car sa ililTiision dans les cul-
tures renionle ilfjà il six un sept ans; mais c'est une
ni:i|,Miiflqiio p'.anle vivare, s^ur laquelle nous voudrions
attirer l'attention, car ses mérites décoratifs sont excep-
tionnels.
Robuste al vigoureux, ce hudbeckid dépasse 3 mètres
de hauteur, et forme des loufTes volumineuses, qui se
couvreiil lilléralemcnt de Heurs depuis juillet jusqu'en
octobre, t'.elles-ci sont parfaitemeul doubles, rappi'lant.
pour la forme, celles d'un petit Dahlia décoralil, et sniit
d'un beau jaune vif.
beaucoup plus llorifère que les Soleils vivaces, la
plante a, sur eu.N, l'avantaiie très appréciable de ne pas
drageonner et de pouvoir rester longtemps en place
sans transplaiiLition ni d'antres soins qu'un bon tuleu-
rage. 0""'(luo dimble. co Hinlhechio produit queUiues
graine-i. qui peuvent être ulllisécs pour le propager,
mais l'édatage des fuites loulTcs, fait à l'automne ou au
printemps, sans soins spéciau.x. fournit en quantité suf-
lUante des plants qui, mis (oui cle suite en place, fleu-
rissent dès la première année.
La meilleure place ilu lindheckia Innninla flore
l>leno est en loufles éparses ^ur le milieu des plates-
bandes longeant les allées, mais on peut aussi lo
planter on sujets isolés ou ;;roupi's sur les pelouses. Ses
llours, pas trop lourdes m;il^,'ré leur duplicature. sont,
par leur extrême abondance et leur vive couleur, une
précieuse ressource pour la confection des gerbes et
bouquets de fleurs.
S. MOTTKT.
Plantes nouvelles ou peu connues
DIchorisandra ? Thysiana L. Linden.
/.■<■.■. ir^ii. l:.l.i,- ,1 ,-ir,i„,,,r,: l'.mi. p. i:«.
IManto Ires ornemeiilBle li fouilles très luisanlos et ilo
grande dimension, n pi'-liole canaliculé. velu, 'l'igo en zig-
zag, légèrement renlli'e. Ln détoriiiinalion géniTique de colle
Commélynacéi-, origlnairi> ilii ('ougn. ne peut élri' que provi-
soire, tant (pie li-s tLiii-- m .m >. r.iil |ias connues.
Houstonia caerulea L.
Hec. I/iitt. i'M2, p. :il'.'.
Hubinci'-o lierlmct'e. vivuce, de l'Aniéilipio du Nord. (!"e>l
iiii<> plante toiifTuc. Iiunto do lU cent., à port do l.obèlia, a
ligos nombreus'-s, grêles, simples ou rameuses, à feuilles
opjwsées, spalulécs, glabres, pêliolécs, à fleurs disposi'-os
par 1-.'!. bleues uu lilnnclics, loiigueiiicnt peitonculées, à
limbe dolai'orolle rtal''. nlitn^, >ival<'. Klor. en mai.
RIcotIa Lunarla D. ('..
Hcr. Ilori.. i'wiJ. p. .ll'.i.
CriicifiTi' annuelle, glabre, haute de îilii:t<(cont., à rameaux
l'ialfs puis ri'dressês; il leuillis railiuales en rosette les laii-
liiiaires piiinateparliles (ormi-os de r>-7 folioles pétinléi's, di'u-
Ices ou loljuli-e», il fleurs rose lilns disposées en grappi-s
nxlllnin-s. Los Hilii|Ui>s sont ovales, plates i ommc celles d'un
Luiiai-io. C.i-lti- curieuse petite Cniciforo, ilo Palestine, fliuril
de mai (I juillet.
Ceropegia Lugarda N. K. Brown.
Nouvi"lle psp-'e <lii,i.u\. 1 1 • ■ Il U'J** pt'ès du Inc Ngami l'I
Introdiiili' par le cnpitain<> l.iignrd'-. Klle est voi^ino du
f'. Thvitilcsii dont "'llo dilliii- a preiiiliri- vui- pur la i-ouleiii
des n<'u™. Ceflcs-ci «ont ili.-posées en ooibello par :*-ii.
Les si'-pnles sont glabres, vi-rU. niianrés de pourpre. I.u
corolle, langue do % cent., eKl Idnnrlu- ii U\ base, verte dans
la partie renflée ot Jaune soufre dans le liaul, nvi'c dis
niarules purpurines h la face externe dcK tubes. Le tub
tiMiilé do cramo'--i noiri'ilre i-l de jaune. La couroiiiio i'.\lir!'e
est pourpre foiirc couverte do longs poils lilancs >.ar la f«<o
interni'. I.a rouroniie interne présente la uièuie ctiloratiou à
la base, tandis que ses divisions sont jauges à lu partie
supérieure.
Neonicfiolsonia Ceorgel II. Dammer.
Palmier de liostn-Hica appartenant ii un nouveau genre
carai:t<-risé par li'S lili-ts des étamines soudés en un aniit^u
i-ourt, non slipité; les anthères longues sagiltées. ii con-
nerlit niim e et snlmlé; la première feuille pennée avec doux
pinnulcs lie clia(|ue c6lé du racliis. Ces caractères le dis-
lingiioiil lies Axtrroiji/ne et des f'iili/pirogj/ne aiixi|uels il
ressemble.
Le \.Oii>fi}/i est acaiile, à feuilles longues do I"ô0 environ;
il pétiole cpiadragiilairc: à racliis triangulaire portant de lu à
11 pinnulcs lancéolées, aruminées. trinerviées. t'.is piiinules
sont longues do :10 ù '.C> cent, sur 7 de largeur; la premièro
paire est opposée; les autres sont alternes et distantes Tune
de l'autre <le ."i à 10 cenliniétres.
ï,o .Y. ir(((.«o/(ii. de la même région, se distingue <lu pré<-é-
dent par ses feuilles plus longues atteignant jii>iprà :; mètres,
ses pinnules phi-^ .■il|..ii;ji'0'~. lu Iciniin.ile plus large.
Convolvulus macrostegius Oreen.
IM. Mtig. t. 7717.
Liseron, originaire do la Basse-Californie et étroitement
liée au C.st'piuin. ("est une très belle plante, tout t> fait rus-
tique et dont la durée de lloraison si' prolonge pendant
plusii-urs semaines. Klle est presque entièrement glabre, ti
feuilles ovales, rordiformos. longui-iuenl pétiolées, ondulées
dentées ou même lobulées ii la base. Les lli-urs. au nombre
do 1 a :t. portées sur des pédoncules axillaires. longs de 15 ii
2.5 cent., sont Manches teintées do rose, à tube en entonnoir
profond, entourées il leur base de deux larges bractées orbi-
culaircs.
Oipladenla eximia Ilemsl.
Ilot. Mail. t. 77l>0.
Cette très belle Apocynacée. introduite du BrésU en ls.stt.
par M. Sandcr, avec des I.ivlia purpurata, est pourvue
iliini' tige gréli- ot volubile. de couleur rose. Les feuilles
larges, ovales, obtuses. Sont très glabres, papyracées ot d'un
vert gai; les fleurs sont disposées en cyiiies pseo<lo..i\i|.
laires, assez longiieiu(>nt pédoiiculées ; les brai'tées sont
tointi'es do rouge-sang; la corolle a le tube long ilo 5 «enl..
cylindrique puis dilaté en entouuoir. poilu iiitérieuiement
vers lo iiiilioii; le limbe, largo de (> à 8 cent., est d'un rose
clair avec les loties ptins arrotiilis, oblns, apiculés.
Helenlum tenuifolium Nutl.
liut. M.vi. I. 77iJ.
Encore une dos iidnibreiisi's (lomposéos ornementales, que
riCiirope a tirées des LIats-Unis. C'est une plante herbacée,
drcssi'e, rameuse, fasligiée. très glabre, feuillêe, mulliflnre.
Les feuilles sont alternes, fasciculées par trois, étroitement
linéaires, sessiles, acuininées. Les pédoncules sont allon-
gés, très grêles el portent des capitules larges de iài eent.
Les fleurs de la péripliério sont nombreuses, ii tiibo court, k
ligule cunéiforme, Irilobéo, d'un beau jaune d'or, détlécliie
à la base, pubescoiile sur lo dos. Celtes du disipio sont
groupées en i.ne (■'■li- ^'lolmli-nse. jaune d'or.
Solanum giganteum Jaeq.
llllll. S. Tuar Orlirnl., \Wi. p. |l>7.
Sous co nom on trouve habiliiellenieiil dans les jardins le
S. auriculiidim de l'Asie tropirale. Le vi'-ritable .S. iiigun-
li'um est toiit-ii-fait distinct el vient des Indes Orienlides.
(Vnst un arbuslo ou un petit arbro haut de l à h mètres,
raïuilié et ligneux, épineux, a (enilles très larges, blancliAtres
et argentées ii la faee inférieure, veinées. l.i'S pédoncules et
I.T calice sont tomenteiix ; les fleurs reunies an nombre de
IW et plus en grappes denses, sont violettes. Le fruit est
une baie rouge ériirlate ou rariiiin, rarement blaiicbe.
Le .S. i/'.'/i' >>'<'">'■ est très ornemental, fluiirit ik'piiis mai
Jusqu'à la lin de novoinbro et mûrit bien m's fruits (pii sont
tellement abomtjinls. en Italie, qu'on a pu sur un seul pied
recueillir Ju-sipra is> grammes <le graines, et encore ces
,i..t,,,,.reu ..,,.,1-, 11. s ir.s Unes.
P. llAnioT.
l.V. JAUlJlN
335
Courrier de la Côte U'azur
L;i saison lloralo vient do s'ouvrir sur le littoral
iiiàilitiTraniM^n : los iiiareliôs do N'ice et ilo Cannes, i|iii
80 tiennent lonlf l'année, otit repris un pou de leur
animation do l'hiver, et celui d'Anlilios, tertno depuis
le mois ilo niai, a ouvert ses portos lo 15 octobre.
Peut-otre, un jour, aurons-nous l'occasion d'esquisser
pour les loeteurs du Jardin, un do ces niarclies aux
llours si originaux, relui de N'ice, par exemple, où, des
trois heures du matin, momo avant, vionuent s'entasser
(l''.illets. Roses. Gimlloes, \'iolettes, Am'monos, Nar-
cisses, Cyclamens, sur lesquels la lumière des lampes
met des reflets si étranges, si ondoyants, et moidrer,
en mémo temps, les allées et venues des commission-
naires, qui vont d'un cultivateur a un autre, achetant
à chacun ce qui leur convient, jusqu'au moment ou
l'amoncollement do fleurs du d(d)ut s'est dissijié comme
par enchantement.
(^ontentiuis-nous, ])0ur aujourd'hui, do diro qu'au
fort de la saison, c'est a-diro vers les mois de janvier-
février, il est des jours où les alTaires traitées sur ces
divers maichés no sont jias loin d'atteindi'o une
cinquanlaino de mille francs.
Et eo chiffre, queltiue ôlevo qu'il paraisse, n'a rien
d'exagéré, si l'on songe qu'à Antibes seulement, on
consacre à la culture sous verro de l'Œillet environ
200.000 châssis, représentant une surface vitréo de
■iOO hectares!...
C'est par milliers que l'on compte les hectares de
llosiers on ph'in champ, depuis Menton jusqu'à Saint-
Raphacl, sans parler des Rosiers que l'on force un peu
p.'irtout dans les grands établissements. Tandis quo
dans la culture forcée, c'est toujours le Maréchal Kiel
et le Paul Xeyron qui dominent, associés à VVlricli
Briiiiner — un nouveau venu en grande culture, mais
très apprécié — et à quelques bons vieux Rosiers comme
La France et (iabi-iel Liiizet, la pleine terre cultive,
surtout, le Paul Naborniand et le Safrano, auxquels
on ajoute le Papa (lontier, Marie-Henriette, et Marie
Van lloutte, mais en faible proportion.
A côté d'IIyéros, qui reste toujours en première ligne
pour la production de la Violette, quelques localités des
Alpes-Maritimes, notamment Vence, sur les premiers
coteaux qui liordentle littoral, se sont fait une véritable
spt'^cialité de cotte culture qui, avec celle des Roses,
surtout du Safratio, a déjà étendu leur ronomniéo
non seulement en Fr'ance mais encore à l'étranger,
principalement à Berlin.
Los plantes bulbeuses, telles quo Jacinthe, Narcisse,
Freesia, etc., quoique cultivées un peu partout sur lo
littoral, ont une importance particulière aux environs
do Toulon, dans les communes d'Ollioules et do Bandol,
où on les cultive à la fois pour la production des
bulbes et des fleurs coupées. Cette culture, qui menai;ail
de disparaître, il y a quelques années, à cause de
l'avilissement des cours, a repris une vigueur nou-
velle grâce aux efforts d'un syndicat de i)roducleurs,
disposé à so rendre acheteur dis récoltes, si le commerce
ne consentait jias à revenir à des prix normau.v.
D'une façon généi-ale, les apparences sont belles
pour les diverses cultui-es floi-ales auxquelles les pluies
abondantes des premiers jours d'octobre ont été
favorables; il n'y a pas jusqu'aux Œillets, épargnés
cette année par la maladie, qui ne fassent prévoir une
récolte magnilique.
Et, maintenant, que seront les prix'? Bien malin qui
pourrait le dire, comme nous le constatons depuis une
ilouzaino d'années quo nous suivons lo marché aux
llours, et ou nous voyons les pronosties que l'on fait
avaid chaqim saison se vé^-ifior rarement.
Ainsi, en c(! inomenl, oii les marcln-s no reçoivent
guère, pour commencer, que des (Eillots, nous Irouvont»
le cours do ces llours, dont on est obligé du so dé-
barrasser à des prix variant enlie lu et iî.j eeidimes
la dou/.aino, inférieur de moitié a celui de l'an dernier
à pareille époque, oii les (Eillets étaient enlevés d'as-
saut par les commissionnaires. Et, pourtant, comme
la saison florale 1!)01-1'.IU2 restera comme une des plus
mauvaises que nous ayons eues depuis longtemps,
il no faut rien vouhur inférer do l'espèce do malaise
qui semble i)0ser on ce momcnl sur lo marché-, ot
qui s'oxpli(|uo facilement par l'abondance de fleurs
quo l'on trouve encore dans le Centre et lo Nord de la
h'i-anco et, aussi, parla difficulté avec laquelle voyagent
ruis fleurs en cctt(> fin d'octobre, réellement [irintaidère.
JcLI'.S (illKC.
Soeiété flationale d'Hoptieultupe de f ranee
Séance du 23 octobre 1902
CoMiTi'; m; Floiucultuiie. — Notons tout d'abord les jolis
Cyclamens do M. (^aillauil, de Mandres, entre autres une variété
à fleurs hlancliesdélicatemont lirabriôes qui paraît bien lixée ;
los potées do liégoni.i Gloire de Lorraine, [irovoiiaiil do
houlures d'avril 1902 à M. Belvoaud, do la ()c>lle-St(;ioud ;
le charnuuil Aster Président Miiurice, plante naine biiis-
sonnanto, d'un avenir certain, à .\1. Durand, de Maisons-
Lidlitlo ; le Bégonia Phosphiirescenl,\>Téf,c\\W par .\t. l'iehot,
ilncliAtean de Clievreuse, excellonto variété très florifère, de
1 rnissniico régulière, so tenant bien, donnant des fleurs sim-
ples et seini-doidjlos d'un beau coloris vermillon.
Il faut encore signaler des rameaux lleuiis do Polt/yonum
molle, présentés par .M. G. Boucher. (letto Hennuéo est une
flirt jolie pl;\nle, à floraison très ornOMicntale ; elle est souvent
(.oidondue avec lo P. amplexicaule var. o.ri/jjlii/llum, (jui
appartient à une autre section du genre et se rapproche du
P. nistorta.
Lo Jardin colonial, par l'intermédiaire de son directeur,
M. J. Dyliowski, montrai! le premier régime développé en
lOurope du Bananier Fétiche, un nouvel Anlhcricinn du Congo
à feuilles panachées de blanc, auquel .\I. Hua a donné lo
nom d'A.Iiictieli, et lo Draeœna i/racilis. do Madagascar.
l.'.-l. Hiclieti, pourra être utilisé pour la garniture des serres.
l'.nregistrons onlin l'importante collection do Dahlias Cactus
do M.\I. (layeux et l.ecicrc, ainsi (juo leur Salcia splendens
panaché Surprise.
Comité DES CnnvsANTUKMEs. — Les Chrysanthèmes abondent.
La Maison Vilmorin avait apporté deux nouveautés do tout
premier ordre : Sœur de Charité et Rajah ; M. Xonin, des
plantes inédiles: M. Maurice d'Huiht, Président Caliour;/,
M. Gustave d'Aou.'il, liaronne de Sancij, le tout de tort belle
qualité ; M. 'l'raisnel, les variétés de sou obtention : Modame
Jiroi'ct, Pierre Traisnel, Jean Lainjé.
Il faut encore noter de beaux apports do grandes fleurs
faits par M.NL Lavau, do Crosne; Prou.st, de Chalou ; Bernard
l.aflitle, de l'au ; CUidot, de Marly ; .Mazier, de Triol ; Dau-
rclle, etc.
Comité ues Okcmidées. — Dans l'apport de M. Maron, on
roi Marquait : Calllei/alabiala CooA-4'0i)i bien blanc; C Maroni;
C. Vii/eriana, hybride dos C.mirea et C. labiala fiannnea; Jxelto-
Caltletja Salliero-giiias, etc.; dans celui de .M. Béranek;
Lœlioeatttei/a Luteeia, de beaux Cypripediums hybrides, des
]'anda ca'rulea, etc. ; chez NL Magno : Miltonia Moreliana
superba, Cj/jirijjediuru Dominianuui, CœUx/yne .Massamjcana,
des Lœliocaltleii<i, Cypripediums liybrides, Cattlei/a, etc. Lo
lot de M. L. buval était composé de bonnes variétés de
('(Utlei/a, d'Od()nto(jlo.tsum, do Cypripedium.
Comité d'Aiuioiuculture fruitière. — Un remarque la
Pècho Opoi.c présentée par M. Caillot, la Pèche Salway par
336
LK JARDIN
M. l'arent; puis par M. Michonnoaii, des l'oires Duchesse
d'Angoultme et Marie-lMuisc d'I'cclc; par M. Chevreau,
l'oiiiiuos Grand Ah-j-andfc; par M. t'iuuillard de beaux dit-
tillfs blnnrs.
Los Haisins ligurent avec les lois do M. Arlbur Andry et
<l.' M. Sa.lron, {Friiiikrndinl); do M. Clievillut, {Tciirfori di-
\'aurluse. DodreUihi, It'cul Witencia, Grailisliaol Canon IlnU).
Comité de clltuhk .MAiiAir.iiKRc — Do belles Asporjios
virrlos à M. Coni|it>int ; une collection do Cucurbilaci'is
[Palissons) à M. Laiiibort, do Hicolro, et des Fraisiers .Si'i/i f-
Antoinc-de-I'adouc, aiiiéliorés par lo semis, très rouuiiitaiits
et à IK'S gros fruits, présentés par lo •• lraj;ariiultoiir "
Millet, de Bourg-la-Hoine.
r. hmm.i.
BIBLIOGRAPHIE
Les produits horticoles aux jialles
Ceux de nos confrères qui s'occiipoiit de projection, nous
sauront },'ro do leur signaler l'exccilenl oiivraiioùe.M. Ku^'cno
Trutal, docteur és-siicnccs.
Traité général des projections (l). — Personne n'ignore <pio
.\I. Trutat est un des proniiors vulgarisateurs delà lanterne ù
projection et des conlérences illustrées.
L'auteur nous deiril en détail les procédés de fidjrication et
de montage des épreuves transparentes de toutes esiicces;
il nous indie aux trucs de la projection animée.
L'ouvrage n'est douc]>as seulement technique et descriiitif,
il est par dessus tout jiratiijuc. C'est un guide précieux pour
les Sociétés, les écoles, les conférenciers i|ui foid usage des
prtijections; c'est un conseiller avisé pour les personnes (jui
veulent apprendre à faire des conlérences. 'l'oute la tioisiénio
partie est lonsacrée à ce sujet.
Lo deuxième volume de l'importunt ouvrage <lo .\l. Trutal
élait impatiemment attendu par lesconférenciers-lanlernisles,
par les professeurs et, d'une fa";on plus générale par tous
ceux que leurs travaux ou leurs études orientent vers les
recherches scientiliques.
En effet, la lanti-rno à projections n'est pas seulement
employée pour donner des images agrandies d'épreuves [iho-
togrnphii|ues transparentes; elle peut servir aussi à projeter
Uirectenieiit des appareils de pliysicpie. de niécanirpie. eu
bien encore des réactions cliimiipics: Uien entendu, lo com-
plément obligé dans ces différents cas c^l l'épnnive photo-
graphique qui permet île faire passer rapidement sous les
yeux de laudltoire les résultats d'e.vpérionces semblables
(|ui, souvent, exigeraient un temps trop considéralile.
M. Trutat a assumé et accompli ccllo lAcho considérable de
réunir, de classer, de conden.ser cl. en quelque sorte, de
codilior tous les éléments do nos connaissances en matière
do projections scientiliques et micrograpliiquos; ce sera l'un
do ses plus beaux litres à l'estime et à la reconnaissance des
savants.
The Favorite Flowers of Japon (2), par Mary E. Uugor, 1 joli
volume avec texte acpiiinOlé d'une façon très artistique par
.M. ilasegawa, Yokoliama \'.n)i.
On ne peut concevoir un ouvrage plus hnrnionieusemi'iit
publié il la façon japonaise (pie ce magnifique ouvrage,
imprimé sur papier japon de Hostro et illustn- de gravures
en couleurs dui'S a lartisto-peinlrt' bien connu au Japon,
M. 1. Hasegawa. de 'l'okio. K'une façon siinpli' et concise, ci-
livre donne une idée dos belles plantes et des fleurs <|ui
croissent sous le gai soleil de l'enqiire du Japon. C'est un
petit bijou à moltre dans sa liibliolhé(|uo.
Lai plagai de la agricultuni, .Mexico lini:?, tonio I. l'iC pages
et une planche, tome II. l*.s pages, 1 planche et i tableaux.
Excellent travail publié par la Commission <le parasitologio
agricole par les soins du .Ministère de l'Agriculture et du
Commerce, et ipin nous analyserons en détail lorsipTil sera
terminé.
De rinitraction Populaire sur les Champignons, par M. I..
Holland, 1 brocb. de le pages, 1900.
lir.K6IlAVM0N|i.
(!) Toina I, 'i«i pngeii ol lfC> irraviireit. prix * (r. M, frawo 8 Irntn.i.
Tomr II, i!;i) paKe» et 137 gravure^*, prix 'i Ir. '<«, franm .'• franc*.
C'j PiililiA en oOKlaii*: la Librairie liorticulc |>rut pruciinT • r
Évrc. prix franco : ï francs.
Les Roses de Paris deviennent rares, elles valent suivant
lo choix et la variété do .') à K' francs la douzaine.
Les Rotes ilu .Midi font leur apparition, elles se vendent dif-
ficilement de o fr. 50 à 1 fr. la douzaine.
Les Œillets ne s'écoul<-nt pas très bien, on les paie de
0 fr. VI a I franc suivant le choix.
Le Réséda se vend mal, do 0 fr. 05 à u fr. 10 botte.
L Oranger l'st en hausse sensiJdo de 1 fr. 50 à 1 fr. 75 le
ceid lie Iroulons.
Les Llllum [leu abondants, maudiennent aisément leurs
prix de } à > francs la douzaine.
La Tubéreuse a fleurs doubles, moins abondante, so vend
1 fr. ■■!:> I.> ù branches; ii fleurs simph-s 1 fr. 50 les lï
branches.
Les Chrysanthèmes sont très abondants surtout dans les
fleurs ordinaires, aussi no les vend-on ipie U fr. 2U l'iO fr. 50
la botte; les ordinaires de choix valent de 0 fr. IS à 1 fr. la
botte; en grandes fleurs on paie de ;i à .s francs la douzaine;
en très grandes fleurs dont la quantité est restreinte, on
vend 10 francs la douzaine.
La vente des Raisins a été contrariée par lemauvais temps;
de plus, les arrivages étant plus importants, les prix ont
fléchi, de :W à .50 fr. les lOO kilos.
Les belles Poires do choix sont do vente assez facile do
40 à Ou fr. les bKi kilos; les ordinaires très abondantes,
valent de 12 ii 25 Ir. les 100 kilos.
Les envois de Noix sont plus importants, d'où baisse dos
cours.
Les Marrons et les Châtaignes sont peu demandés.
Les Oranges et les Citrons ai ',~|):ij;ne font leur apparition.
Les arrivaj.'es d'Ananas ■ I il'' Bananes sont très impor-
tants.
Les Pommes s'écoulent très lentement do 20 à 150 fr. les
100 kilos.
La vente dos légumes est peu active.
Los Haricots verts du .Midi arrivent plus régulièrement;
la vente en esl facile, mais les prix sont inférieurs; de '*> à
".tO fr. les loo kilos.
Les Choux de Bruxelles sont de vonto courante do 40 à
45 fr. les lim kil.is.
Les Choux-fleurs d.î Paris sont très abondants, ceux du
Pas-de-l.;alais étaid moins beaux so vendent en conséquence
plus diflicilenient et à de."; prix inférieurs.
Les Aubergines étant très recherchées sont en hausse
sensible, de 1". a 17 fr. le cent.
Les Endives, peu abondantes, se vendent do 70 a sO fr. les
100 kilos. V. U.
Correspondance ( 1 )
/i'<7). li Af. C. (i. à ./. {Allier). — Il est presque certain
<|uo vous avez lo droit d'enlever lo fumier de vos couches puis-
que vous pouvez prouver i|ue vous lavez acheté, et qu'il est
patent (|ue vous no cultivez pas do paille. Vous pourriez
prendre à cet égard l'opinion ilu grelliordo la Justice de Paix.
Vous pourriez consulter aussi lo l'ode île l>-(iislaliiiit rurale,
do Losage. en venb' à noire Librairie l/ranni; .'1 fr. ÎO).
Lo meilleur moyen de destruction des courlilières consislo
à injocti-r du sulfure de corbono à 10 centimètres de pro-
fondeur dans le sol à la doso île 40 grammes par mètre carré.
La dépense ne s'élève pas à plus de 1X5 francs à l'hectare,
et lo lorrain est immunisé pour une dizaine d'années.
Itèli. li M. J. O. à H. pur M. {S.-et-O.). — Nous supposons
«pie vous voulez p.irler do la Société dO pr<''V<iyance îles Jar-
diniers de l''iance. Le aiègo osl S», rue de Grenelle. (Pa-
ris, 7*).
Ili peur loiiloi ilemamleH lie rrniM-lKnoiiienl». Joliiilro un liinlin»
do Olr. !:> pour rhmpic i|iiOHt|iin illITérciile, iilln ilc iniiiit couvrir
<1«M« frni» iloiivol h non rollnliornlciim. Pour nlilcnir In r>^pon»e pnr
lettre, Pnvnycrit fr. 7r, en tliiihrr!»-|>nHtc. Juinilt-c in liainlc du Journal.
N" 378
LK JA1U)IN
20 Novembre 1902
CHRONIQUE
L'AllomaKiio vient, pour la promiôro fois, d'organiser
à Franfifort-sur-le-.Meiii. un marclii' aux fruits do pres-
soir. Le fait a son importance puisque les résultats ont
été satisfaisants. Les [irix ont varié entre 8 et 10 marcs
pendant les trois jours do vente. Les Poininospour talilo
se sont vendues IS marcs les Kio kilos ol les (Juetschs
15 marcs. Sur :!.'!S wagons de Pommes SI so sont
écoulés : co n'est pas énorme, direz-vous, mais c'est
dojii bien beau pour un essai. La fondation de co marché
suggère à M. A. Truelle — un spécialiste en cidricul-
lure — queb^ues réflexions qui nous paraissent fort
justes. C'est d'abord la protection do î'Arboricultun'
allemande qui est en vue puisqu'il est oxprcssémont
réservé aux produits allemands. Le prix des Pommes
est sensiblement le mémo, pour la même période, que
chez MOUS. L'entremise du comité du marché, pour
l'achat et la vente, est gratuite, d'où un important avan-
tage pour les intéressés. L'unité do vente est représentée
par les iOO kilos. Les fruits de [iressoir so sont
réduits aux Pommes; la Poire à poiré (Mostbirne) a
totalement manqué, peut-être par suite de l'état de la
récolte. l)i' tout cela, M. A. TruoUo eonelul « qu'il faut
nous montrer aussi soucieux de nos intérêts que les
étrangers le sont dos leurs, et que nous devons con-
centrer tous nos elïorts pour faciliter le dévclopiicnient
et le perfectionnement de l'industrie cidrière en organi-
sant, au plus tôt, la vente des produits cidricoles et
connexes par la création de marchés aux fruits de
pressoir et aux cidres. »
M. Raymond Pilet, vice-consul de Fnince à Rreslau,
signalait dcriiiorement le déveioppenienl qu'avait prise
il Ureslau, l'industrie des lleurs artiliciiUies, qui avait
été jadis exclusivement française. C'est lo Ministère de
l'Instruction publique du royaume do Prusse qui est un
des principaux acheteurs do ces lleurs que l'enseigne-
ment dos écoles emploie sous le nom de Flora contre-
l'acta. La Flora coiilrefactn a été commencée en lS8i
par deux éminents botanistes Goepport et Ferd. Cohn
et, depuis cette époque, elle so continue régulièrement.
Los 17' et 18" séries viennent d'être exécutées. Elles
comprennent des Bananiers et des Maniocs do gran-
deur naturelle, des Orchidées de diverses sortes, des
fruits, etc. Une seule maison do 15reslau a livré
23.000 exemplaires qui ont été achetés par l'Ftat pour
tous les gouvernements des provinces. Deiiuis 187U, les
fabriques de fleurs artificielles pour la toilette et l'orno-
mentation onl pris aussi un essor considérable, mais en
se conformant aux exigences de la mode de Paris — car,
malgré tout ce qu'on pourra dire — le goût est entière-
ment français et avant tout parisien. A Berlin, à Franc-
fort-sur-le-Mein, à Breslau, on germanise les modèles
qui ont été achetés à Paris et on inonde les marchés du
monde entier. Les étoffes employées dans la fabrication
des lleurs artificielles à bon marché, provieiment des
« Victoria Lawns » d'Angleterre; les batistes do l'Alsace
et de l'Allemagne du sud servent exclusivement a la
confection des lleurs très fines. Les plumes ont été
employées aussi comme fleurs et comme bouquets, mais
la mode en a passé.
« •
Notre oxcellont confrère, M. Daulhenay, signalait der-
nièrement un des plus curieuxjardins aériens qui aieni
jamais été plantés dans Paris. C'était au cinquiènjo
étage qu'il existait chez le père d'Edouard Lockroy.
■Voici au sujet do co jardin, une jolie anecdote à laquelle il
a donmi lieu. Un homme de lettres qui était allé lo voir,
un niatin. vers la fin do juin, a rapporté la conver-
sation suivante : « Bonjour mon enfant! Venez faire un
tour de jardin et cueillir des Cerises sur l'arbre ». El
conimo S' Georges (collaborateur do Lockroy) so levait
et faisait mine do nous suivn^ : « Restez où vous êtes,
mon cher ami, — riposta Lockroy — vous savez bien
que dans mes allées, il n'y a place que pour une seule
personne à la fois... et encore!! «
«
• •
t)n commence à se préoccuper — un peu lard cepen-
dant, mais mieux vaut lard que jamais — dos fausses
Prunes d'Agen dont la Serbie nous envahit, puisqu'elle
n'en oxpédi(^ annuelloment pas moins de 225 millions
do kilos. La Californie so contentait de nous envoyer
les fruits do ses Pruniers sous le nom do Prunes fran-
çaises; la Serbie est plus amlacieuse. Los Prunes de en
dernier pays sont, il est vrai, superbes et on peut les
confondre avec colles du Lot-et-Garonne, m'affirme un
indigène de Villeneuve-sur-Lot, qui m'a l'air de s'y con-
naître. Le gouvernement serbe n'admet à la sortie que
des produits d'une qualité irréprochable; malgré tout il
y a usuri)ation do nom, ce qui constitue un délit de cer-
taine importance et une tromperie sur le nom. La péné-
tration en Franco a lieu par Marseille, Cette et Bor-
deaux : on peut donc saisir les itroduits falsifiés qui
arrivent dans ces trois ports, car il ne faut à aucun
prix laisser la concurrence étrangère s'établir. Et pour
ce, le déparlement du Lot-et-Garonne devra veiller do
près, d'autant plus que la tacho lui est rendue depuis
quelques années do plus en plus difficile, en raison des
ennemis qui ont dévasté ses cultures de Prun.ers. La
chenillo flleuse a, cette année, non seulement très gra-
vement diminué la récolte, mais encore, vu l'abondance
avec laquelle elle so propage, elle a compromis les
arbres eux-mêmes.
«
m *
M. Danii^l, continuant ses très intéressantes recherches
sur la grelïo, est arrivé à de remarquables résultats.
Après avoir fait remarquer que les habitudes des plantes
sont modifiées de dillerenles façons par de.s procédés
artificiels (la floraison peut avoir lieu à une époque
anormale; une plante annuelle devient facilement bisan-
nuelle; elle remonte, etc.), il a fait voir que la grelle
agissait de même en créant des états nouveaux, suite
de modifications plus ou moins profondes. C'est ainsi
que lo Tabac greffé sur Tomate devient bisannuel, le
Salsifis sur Scorzonère plurannuel, le Haricot noir de
Belgique sur Boissons gros, remontant, etc. Le Scopolia
carniolica — Solanftcée plus intéressante au point do
vue botanique que comme plante ornementale — greffé
sur Tomate est devenu remontant directement; greffé
en pleine voie de décrépitude sénilo il a repris sa vigueur
d'antan. Que ne peut-il en être de même dans l'espèce
humaine? les greffeurs exercés auraient de la besogne et
du pain sur la planche.
Ce qui est surtout intéressant, au point de vue de
la Scopolie ol de la Tomate, c'est que ces deux plantes
appartiennent à deux titres différents à la famille des
Solanacées; la première est en effet une Hyoscyaméc,
tandis que la seconde se recommande des Solanées pro-
prement dites. Elles ont donc l'une et l'autre des habi-
tudes passablement dilTérontes. La facilité avec laquelle
Scopolies et Tomates se sont unies — par les liens de
la greffe — semble donc indiquer que la similitude des
habitudes du sujet et du greffon n'est pas une condi-
tion absolue do réussite ile l'opération.
P. H.\HIOT.
338
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Mérite Agricole : Distinctions à l'Horticulture. —
Al'uccasioii du diverses solcnnilf.s, et paidivurs décrets
rendus sur la pruimsition du ministre de l'agriculture,
la dfcoralion du Mérite agricole a été cuuluroe aux
personnes ci-aprés désignées:
Grade il'uf/icier: M. Uoussoau (Auguslu), horliculleur à
Ustissuc (Aube).
Grade de clievalier: M.\I. Asselin (Louis), horticulteur it
Troyps (Aube); Burre (Aloxanilre-Miiurice), pépiiiiéristo a
Vitry (Seine); Bernay (Lnuis-l'ierre), rosiériste il Villour-
baniio (Uliùtie) ; liouidal (Luui.s dit Auguste), jardinier en
cliel des pures de Vicliy (Allier) ; Hourgey (Jean), jardiiiior ii
Villeurbanne lUInmej ; Uolpecli (Jeuiu, pépiniériste à Saiiil-
Maurin (Lot-et-Oaronne) ; Onignel (Jules), liorliculteur rosié-
riste a Vitry-sur-Seine (tjeine); Luflitto (Uernardj, horticul-
teur à Hilk-re (Bassos-l'yréneos); Lille (Jean-Mariei, liorlicul-
leur à Villeurbanne (Hlniiie) ; Marre, jardinier cliel di- la ville
d'Agen (Lolel-Ciaronne) ; Nicklauss (Tlieopliilo), liorticullcur-
rosierislo u Vitry-sur-beinc (Seine) ; l'Iiquc (Louis-Jeun-iJa|)-
lisle), luarcluind-gruinier a Vitry ^t>eine) ; l'oirier (Ediuond-
Jean-Josepli;, horticulteur à Vitrysur-Seine (Seine); Uaby
(Eugène), horticulteur à Nouville-sur-Vannes (Aube) ; Uuflin
(Jean-Kuiilo), pépiniériste à Monségur (Gironde); Uamonet
(Honri-Louis), horticulteur-paysagiste à Vitry -sur- Seine
(Seine) :
Toutes nos félicitations aux nouveaux promus.
Nous avons appris avec plaisir que M. 1''. Burvenich,
l'émineut pomologue gantois, a été créé, par le gouver-
nementbollandais, chevalierde l'ordre d'Orange-Nassau.
Dans ses conférences comme dans ses écrits, M. Bur-
venich s'exi)rime non-seulement en français et en 11a-
mand, mais aussi eu pure langue hollandaise, dont le
flamand n'est, d'ailleurs, qu'une déviation.
Nous félicitons vivement notre éminent lonfrère
pour cette distinction.
L'Exposition des Chrysanthèmes. — L'Exposition
d'automne ;ClirysanlheiMes et Iniits), organisée aux
serres du Cours la Reine parla S. N. il. F. a été ouverte
le 12 novemlire, par la visite de M. le Président de la
République et de M"" Loubet.
Le chef de l'Etat, qui était accompagné du général
Dubois, de MM. Comliarieu, Henri l'oulet et du com-
mandant Kraisse, a été re<.u ])ar M. %'iger. président,
entouré de MM. Truflault, premier vice-président; Ahel
Cliatonay, secrétaire général, et Vacherol, |présidcnl de
la eommissinii (l'organisation des expositions. Un grand
nombre de personnalités accomiiagnaicnt le l'résident;
nous avons remarqué M.\l. Chanmié, ministre des
colonies; Bérar<l, sous-secrétairo d'Etat aux postes et
télégraphes; Mmes Vallé, Cliaumié, Mougeol, Ahel
Conibarioii, de Selves, Aulrand; MM. do Selves, préfet
do la Seine; Lépine, préfet de police; l'rlijieux, séna-
teur; Autrand, seerétairo général de la préfecture do la
Seine; Gay, syndic du Conseil municipal ; rouny, direc-
teur do la police municipale, etc.
M. Loubet s'est montré tout à fait enchanté de sa
visite et a félicité un certain nomlire d'exposants. Avant
rio quitter l'Exposition, il a remis les décorations sui-
vantes :
Officier du mérite aijricole : .M. Hiigéne Lambert clii'f jar-
dinier do l'Hosplco do Hici'^trc;<7icr.i/icr.v .• .M. Desniadi yl,
amateur à Xogonl-sur-Mornc ; .M. Clénionl , horticullcur à
Vonvo»; .M. Orivo, arburlculleiir ii Villeneuve-le-Roi , et
.M. Hormcl, présidonl-londatour du syndicat viticolo do Mau-
récourl.
Officier d'Anulrmie : Mlle Louise I>ouppe, artiste-peintre.
Nous adressons ici nos vives et sincèro» lélieitations
aux nouveaux promus.
L'Exposition a eu un franc et légitime succès. Tout y
a eontriliué : la température et l'organisation. Le beau
temps exceptionnel avait permis, le jour de l'ouverture,
l'aftluence d'un grand nombre de visiteurs de marque.
Le pourtour intérieur des serres, surélevé, et descen-
dant en pente douce \ ers le centre, |)erinettail aux visi-
teurs de jouir du rutilant coup d'ieil produit jiar les
Chrysanthèmes, dont, cette fois, la tonalité générale a
paru moins uniforme. C'est grâce, sans doute, au ton
verdâtre du cadre lui-même. Mais la disposition lapins
houreuso est assurément la conjonction des deux
serres par une tente, le public n'ayant plus à sortir
d'une serre pour rentrer dans l'autre. La commis-
sion des Expositions doit être félicitée jtour ces heu-
reuses iniKivations. Ajoutons-y celle qui consiste à
placer ses memlires hors concours.
Après une expérience aussi concluante, il est permis
de penser que les serres du C^ours la Reine sont défini-
tivement consacréesaux Expositions de Chrysanthèmes.
Ajoutons qu'un a remarqué, à celle-ci, une iiarlicipa-
tion plus grande des amateurs et des jardiniers de
maison bnurgeniso.
Les principales récompenses attribuées sont les sui-
vantes :
Grand jirij- d'/ionneur. objet d'art donné par .\l. le J'rési-
denl de la l<épubli<|ue: M.\I. Vilniurin-Andrieux et Cie. pour
Chrysantlièines et légumes.
Prix d'Iminieui-, objet d'art oITert par M. le Ministre do
l'Instruction i>ubliquc et des Beaux-Arts: MM. Croux et fils,
pour fruits et arbres fruitiers.
Grande inidaitte dur, offerte par le département de la
Seine: M. l^eccjuonard. jardinior-clief chez M. le comte de
Chuiscul, pour Chrysanthèmes.
McdaiUes d'Iiunneur, oderlos par Af. le .Ministre de l'Agri-
culture: .\l. A. Nomblot, pour arbres fruitiers, M. Ci. Magne,
pour Chrysanthèmes.
Médailles d'Iiunneur de la Société: M. Calvat, pour Chry-
santlièines, et M. Wliir, pour Raisins.
Médaille de la Ville de Paris: W. Moscr pour arbustes
d'ornement.
Nos lecteurs trouveront dans le corps du présent
numéro, les divers comptes rendus de celle Expo-
sition.
Concours général agricole de Paris. — Le Con-
grès général ,i;^rienle d'animaux gras et reproducteurs,
et de produits agricoles et horticoles se tiendra à Paris,
du lundi '.I mars au mardi 17 mars 1903.
A ce Concours sera annexée une exposition d'instru-
ments et lie machines agricoles et horticoles.
Les demandes d'admission seront reçues au minis-
tère de l'Agrieultiire jusqu'au 'M janvier.
A propos de la Galerie des Machines. — Nous
avons à plusieurs reprises parlé du projet d'établisse-
ment d'un jardin public au Clianip-de-Mars, et de la
démolition de la (ialerio des Machines qui en serait la
préface, puisque dans ce projet, la façade de l'Ecole
militaiie doit être ilégagéo. Toutefois, et avec raison,
le monde agricole regrette la disparition de ce vaste
hall, qui était si commode pour la tenue des Concours
généraux a>;ricoles et île toutes les grandes expositions
de ce genre. Des cliambrosd'agriculture et decommerce.
des conseils généraux ont, en grand nombre adressé,
à diverses reprises au ministre do l'agricullure, des
protoslatious contre la disparition probable de la
Galerie de» Machines. Bien n'y fait, et la Chambre des
députés vient île voler à mains levées, après décla-
ration «l'urgence, le projet de loi approuvant la
convention relative à la remise des terrains du Cliamp-
ile Mars à la Ville de Paris. Le seul palliatif a été l'émis-
LE JARDIN
339
sion par la r.liambro de la motion suivaiito proposée
par M. (ieorgcs Berger :
La Clianibro invite lo gouvornomont h aviser, d'acrord
avec lo Conseil municipal do Paris, aux voies et moyens do
la conservation de la (Inlerie des Machines, et, s'il est pos-
sible, il son transpurl ainsi <|u'n sa réédilication sur l'un dos
terrains que la suppression des forlilications rendra disi)o-
niblcs aux abords do la porte Maillot.
Mais ce n'est là qu'un vœu, par conséquent sans
sanction obligatoire. Il sera sans doute cher et diffiiul-
tueux do démonter la galerie des Machines et de la
remonter autre part. Et pourtant, il est vraiment permis
(le s'inquiéter pour l'avenir : si on ne transporte pas ce
hall quelque part, voilà donc bientôt le Ministère do
l'Agriculture sans local pour la tenue des concours
agricoles. Xe pourrait-on surseoir au sacrillce jusqu'à
ce qu'on ait enfin construit délinitivemenl un local
approprié"?
Ecole nationale supérieure d'agriculture colo-
niale. — 'Voici la liste des iti élèves admis à suivre
pendant l'année i'J02-19U3 les cours do l'Ecole d'agri-
culture coloniale do N'ogeut-sur-Marne.
Etrvcs rri/uliers : Brunet (Alger), Buis (Drôme), Dauzier
(Hérault), Uucliaufour (Seine), l''loriraonil (Seine), Halot
(Loire-Inférieure). Laroyenne (Seine), Latioro (Var), Le
Cozannot (Finistère), Lesesne (Seine), Lo Testu (Calvados),
Naudier (Yonne), Nouguès (Nouvelle-Calédonie), Soulivet
(Seine), Vitalis (Turquie).
Elèves Ubrt'x : Bignault (Seine), Blin (Indre-et-Loire), de
Mey (Suisse), Dclak (Seine). Kiquenet (Seine-et-Oise), Lolong
(Seine), Mesnard (Dordogne), l'élissier (Seine-et-Oisc), Pic-
quenot (Seine-et-Oiso) Van dcr Breggen (Indes Orientales),
W'addy (.Martinique).
Ecole Nationale d'Horticulture de 'Versailles. —
La rentrée des nouveaux élèves à l'Ecole de Versailles
a eu lieu le deuxième lundi d'octobre. Le Jury du con-
cours d'admission a constaté, une fois de plus, que le
niveau de l'instruction des candidats s'élevait chaque
année davantage. Ce résultat est dû à ce que le recrute-
ment se fait, en grande partie, parmi les premiers
élèves des écoles pratiques d'agriculture, des écoles
primaires supérieures et des écoles professionnelles.
■Voici, sur les 74 candidats qui ont pris part au con-
cours, les noms de ceux qui ont été admis :
Lamsfus (Basses-Pyrénées), Belay (Dordogne), Gourdin
(Loire-Inférieure), Couteau (Loire-Inférieure), Bouchardeau
(Aisne), Chillou (Haute-Vienne), Hébrard (Puy-dc-Di'ime),
Marquet (allier). l'igé (Loire-Inférieure), Serveau (Seine),
Geoftray (Gironde), Meunier (Vienne), Poussibet (Alpes-
Maritimes) Beyssac (Seine), Lebon (Nord), Pelé (Maine-et-
Loire) , Jobert (Allier). Poirrior. Fernand (Eure et-Loir),
Géranlon (Drôme), Bories (Seine), Callu (Seine-et-Marne),
Brohand (Loire-Inférieure), I-'illieu (Var), Berne (Ain), Leconte,
(Seine), Kenimerer (Tarn-et-Garoniie), Doux (Ardèche), Bigot
(Alpes .Maritimes). Golomès (Hautc>s-Pyrénécs), Prax (Tanu
et-Garonne), Duniont (Creuse), ^\■iirselirl (Savoie), Avignon
(Bouches-du-Rlii>no),Anciaux(Corrèze),.Morle(Saùne-el-Loiie),
de Langenhagen(Soine-et-Oiso),Grimaud(Arilèche), Bouteillié
(Ardennes), Soret (Sine-et-Oise), Coutard (Seine), Uiiin
(Seine), Vandernotto (Nord), .Margoulis (Russie), Ferai (Tarn-
et-Garoiino).
Le nombre total des élèves est actuellement de 120,
parmi lesquels '.i Russes et i Luxembourgeois, à titre
d'élèves libres.
Date des concours régionaux de 1903. — Le
Ministre de l'Agriculture vient, par arrêté, de fixer
l'époque des concours régionaux aux dates suivantes :
Aucli, du 2Ô avril au 3 mai. — La Hoche-sur-Yon, du 16 au
2't mai. — Chaumont, du 30 mai au 7 juin. — Le Puy, du 20
au 2S juin. — Evreux, du 6 au 14 juin.
Société d'horticulture de Tunisie. — Dans sa réu-
nion trimestrielle du ^0 oclobro dernier, celte société
a procédé au renouvellement de son Bureau, ainsi com-
posé pour l'année l'J03 :
Président :.M. Ciraud ; ric(;-;)rt'ii(/<;)i< :M. Dollindu l'rosnol;
Secrétaire génrral : .M. Guillochon, Secrétaire général-
adjoint : M. Cliaro/.é; Trrsorirr : .M. Beau.
La viticulture au congrès des Sociétés savantes.
— Lo prochain Congrès des Sociétés savantes se
tiendra en 1903 à Bordeaux. Parmi les questions prévues
au programme, nous relevons la suivante : culture de
la Vigne. Etude des ferments et de la fermentation.
Maladies de la Vigne (!t du vin.
L'état des cultures en octobre. — La tompéralure,
lisons-nous dans le liuUclin des Cullivaleiirs de graines,
ne favorise guère les derniers semis de pleine terre, et
cotte saison bizarre est préjudiciable aux cultures.
Sur les marchés, les prix des légumes sont absolu-
ment dérisoires et c'est là une des conséquences de
riainiidilé qui n'a cessé de régner pemlanl tout le mois
dernier, puisque les jardins parliculiers sont toujours
très garnis.
Les Pommes de terre ont particulièrement souffert.
Leur rendement est très faible et beaucoup sont atteintes
do maladie. Il est dès à présent certain que, dans beau-
coup d'endroits, le produit de la vente ne couvrira pas
les frais d'arrachage.
Les affaires de graines se traitent assez difficilement;
les cultivateurs ne trouvent guère l'écoulement de leurs
récoltes.
La récolte des Haricots sera très faible; ceux qui ont
été semés tardivement mûrissent iliflicilement et pour-
rissent. Il faut s'attendre, tout au moins pour certaines
variétés, à des prix élevés, 'foulefois, les Haricots Cent
pour Hii l't Soir de Belgique seront moins rares.
Exemptions de droits d'importation pour les ins-
truments agricoles; concessions de terres. — Une
série de mesures viennent d'être prises en vue de faci-
liter le développement de l'agriculture dans la Répu-
blique Dominicaine. Un décret déclare exempts (.le tous
droits d'importation, pendant une période de vingt-cinq
années, les machines et instruments agricoles, 11 en
sera de même des matériaux pour la construction d'éla-
lilisscments agricoles, ainsi que du matériel roulant ou
fixe des chemins de fer servant à l'exploitation de ces
établissements.
Les terrains appartenant à l'Etat et qui se trouvent
inoccupés pourront être concédés gratuitement à tout
individu ou toute compagnie qui en fera la demande,
sous réserve de certaines dispositions. Les produits
des établissements agricoles fondés sous les auspices
de ce décret ne pourront être grevés d'aucun droit
d'exportation pendant une période de vingt-cinq années.
Le dernier meeting horticole de Gand. — Au der-
nier meeting de la Chambre syndicale des horticulteurs
belges et de la Société royale d'Agriculture et de Bota-
nique de Gand, qui s'est tenu le 3 novembre, 28 certifi-
cats de mérite ont été accordés à des Orchidées, et 4 à
des Chrysanthèmes. Parmi les premières nous remar-
quons le LselioCattleya Ifenri/ Crreenwood de M. Maron,
présenté par M. G. Vincke; dans les seconds, le Chry-
santhème Marie Liger, de M. Liger-Ligneau, d'Orléans,
présenté par M. Fierons.
Parcs et jardins à l'étranger. — La création d'un
« Parc du Nord w a Berlin est chose décidée. A Leipsik,
des crédits importants — 175.000 francs environ — ont
été alloués à l'embellissement du parc et des prome-
nades de la ville. A Christiania, un grand parc de près
340
LE JARDIN
de 200 hectares est projeté. Un devis a été préparé par
M. James Whiton, régisseur-chef du parc communal de
Glascow.
La protection des oiseaux insectivores. — Le
mini.slre des Travaux [jublics vient d'ailn-sser aux
préfets une circulaire leur prescrivant la détonse
absolue do tuer les hirondelles ot les invitant à slinniler
le zèle du personnel de surveillance, en vue de l'appli-
cation rigoureuse de celte mesure. Nous lisons à ce
propos, dans le Ilullctin de V Axsociation du Mérite
nijficole, que l'administration des eaux et forùls de Bel-
gique vient (le prendre la décision suivanlo, originale,
mais pratique :
Los insectes nuisibles sont multipliés à l'infini ilans
les sapinières, qu'ils font dépérir. D'autre part, les Sa-
pins n'olTrent que peu d'endroits propices à la nichée
des oiseaux insectivores. Il a donc été résolu d'y placer
des nids artificiels, qui permettent aux oiseaux de
trouver le couvert en même temps que le vivre.
La récolte des Prunes en Bosnie. La Prune violette
commune ou Quetsche il'Alsace csl cultivée d'une
manière très importante dans tonte la Bosnie, mais en
particulier dans la région nord-est traversée par la Save
et dénommée Possavine. Le centre du commerce est
Brcka (so prononce : Beurtchka) petite ville de l'i.nOO
habitants sur la Save, station du chemin de fer vicinal
hongrois Vinkovce-Brcka et escale do la Société de
navigation à vapeur du Danube.
D'après des renseignements absolument dignes de
foi, la production atteinilrait ot dépasserait même cette
année ;-!,(iO0 wagons, alors qu'elle ne s'était guère éle-
vée à plus de l,.j(iO wagons en l'.iQl.
Les négociants indigènes do Brcka font peu d'alTaires
directes avec l'étranger. La plupart dos transactions
se font avec quelques maisons importantes de Vienne
ou de Sest, qui réexportent ensuite en Angleterre,
Allemagne, Hollande, France, Italie, Russie et aux
Ltats-Unis.
Les pruneaux sont sèches en général dans des fours
d'un système particulier au pays et aussi [pour quel-
ques-uns dans des fours du système Ciizenille.
Les modes d'emballage en usage dans la contrée
sont les caisses, sacs et tonneaux de 50, 12.j et 2il.'< kil.
les boîtes ou caisses en bois de 12 kilogr. 1/2 et de
25 kilogr. pour les qualités fines ; enfin les boites en
métal de 1/2. 1 et 5 kilogr. pour les qualités extra ou
de dessort.
Le transport à destination de France pourrait se faire
de Brcka a Fiume par voie ferrée et ensuite do Fiumo
il Marseille par mer (service hebdomadaire do Fiume à
Marseille), ou bien de Brcka par Vinknvce. Budapest
et la Suisse voie la plus rapide, mais la plus coûteuse.
{Feuille d' I II /'ortna lions du Minislvrede l' Aiiriciillure).
Les jardiniers à la procession du Lord Maire. —
On sait qu'à l'occiision de l'élection annuelle du Lord
Maire lie Londres, une procession est organisée jiar les
différente» corporations do la Cité. Otto année la con-
tribution, à ce cortège, do la corporation des jardiniers
de Londres, aura un éclat inaccoutumé. Vu char Moral
représentera les divers attributs îles spécialités de
l'horticulture, et sera surmonté des armoiries de la cor-
poration. L<-s fleurs les plus rares sont en ce moment
requises pour la décoration do ce char monumental.
Petites nouvelles
A r.\c«iléMiio lie» Sciences, .\l. li. Itennior. a (iiit conniillro
dos oxpériencos do M. Itichcr sur la geriiiination du jiollon.
Il en résulte que les stigmates énicllent une mnliérc sucrée
qui, seule, rond possible la germination des grains do
pollen.
l'ar l'examen d'unestatistiquopubliéepar YIndian Gardcning
on voit (juo c'est la Chine qui exporte la plus grande quantité
do thé. Toutefois son exportation diminue irunnéo en
année, car tandis ipi'en ls9S elle o.vporlait encore plus
de la") millions de livres, on 1900, l'exportation n'a guère
dépassé lst.rM3.cKlO livres. Au Japon, rexportation a égale-
ment baissé en ItHK). par rap|)ort à IS'.'i*; par contre, les
Indes anglaises, Ceylan et Java voient leur exporinlion de
thé augmenter d'année en année; c'est à Ceylan ipie celte
ex|)orlulion prend le plus d'extension. En ISiCt. elle dépassait
de plus (le 7 millions de livres colle de ISiiH; en 1900, la
liitalilé du thé exporté atteignait IV.'.Stij.OOO livres, c'est-à-
dire plus de 19.Go:i livres de plus qu'en IS'ili. Cela n'empêche
pas rindoustan d'être toujours en proie à la disette.
Le comte Harrasch fait actuellement établir une station
botanique privée Ai\ns\aMonta4iiic des Gentils pour faire dos
expérioiices culluralos. l'ondée aux frais du comte celte sta-
tion sera voisine <les sources de l'I^lbe. Le fondateur a formé
le projet il'y entreprendre des essais de culture de plantes
septentrionales et alpestres qui n'ont pas encore été accli-
matées dans les monts Sudètcs.
Cette année la maladie connue sous le nom de " Monilia ■■,
a fait des ravages importants parmi les .\bricoliers. I.a pré-
sence de la .Monilia est facile à reconnaître. Chez, les arbres
atteints les sommités dos branches so flétrissent en sorte
que l'aspect do ces arbres est le mémo que si les extrémités
dos pousses s'étaient trouvées calcinées par le feu.
La station agronomique do la Saxo grand-ducale a organisé
un oflice do courtage pour favoriser lailial et la vente dos
fruits. Cet oflice fonctionne provisoironienl et à litre d'expé-
rience. Il s'occupe, pour débuter, du placement des fruits
provenant des arbustes baccjféres. L'office se charge des
frais depuis la station de chemin de for du départ. On lui
paye 10 marks pour cent par quintal do Uroseillos, baies do
Ronces, ou Framboises. Pour les l'raises, la commission est
do 2.') marks. Les matériaux d'ondiallage, caisses, corbeilles
ou tonneaux, ont été fournis gratuitement par les acheteurs
en proportion dos approvisionnements.
La Société végétarienne de France (1.3, ruo Froissarl,
Paris. .■?') organise dos Conférences-Causeries qui seront
données pendant la saison ISKt^-liHl.'l. ruo des .Mathurins. ;W,
as h. 12 précises du soir aux dates ci-après : lit décembre
liKii, 10 janvier i;iO:{, 14 février lilKt, U mars liWJ, 18 avril
liHi.'l et '.I mai lt>0:t. Ces réunions sont publiques.
Nécrologie. — Un dos publicislcs et on mémo temps des
pratiriens les i)lus en renom dans le monde horticole,
.\I. l'.mile Hodigas, est décédé lo 14 novembre à Ciand, à
l'Age de 71 ans.
F.milo Hodigas faisait partie, avec Hubert Van Huile. Hdouard
Pynaert et l''rédéric Hurvenich, du fameux " Trèfle à ipialre
feuilles ■• qui symbolisa l'Horticulture belge. Peux folioles.
Van Huile ni Pynaert, en sont déjà tombées; avec Itudigas
tondju la troisième; Hurvenich nous reste. Ces quatre vail-
lants s'entendirent merveilleusenu-nt autrefois pour donner,
par une plume savante et verveuse. miso au service de con-
naissances pratiques approfondies, un essor admirable au
développement de l'Horticulture belge. La licrue df Vllorti-
culturcbchic.U' ItxdUliitd'ArlioricxiUurcdc Gatid. et plusieurs
autres publications de celte contrée sont renqilis de leurs
eiiseigiiements. Depuis quelque temps. .M. Hodigas. après
avoir pulilié im certain nondire d'ouvrages, un Traité de
euttiii-f jtutaijife, entre autres, s'était confiné dans la réduc-
tion du llullcti» (/'Xr6ericii//urc. Après avoir été longtemps
<lirecteur do l'Ecole d'Horliculture do I Etat, à (iand. il en
était resté directeur honoraire, ainsi que du Jardin xoologique
ilu Cniid. .M. Hodigas était aussi vice-consul du Venezuela, ot
décoré d'un grand nondire d'ordres ; il était notamment oflirior
de l'ordre de I.éopold et du .Mirile civique de Helgiquo, offi-
cier d'.Vcudéiuie et chevalier du Mérite agricole.
— Au moment de mettre sous presse, nous approniins la
mort de .M. Cari Lackner. directeur des Jardins Impériaux
d'Allemagne, décédé à l'ilge de 71 ans. .M. I.arkner a occupé
uno place importante dans l'Horticulture d'Uutrc-Hhin.
LE JAllDIN
341
Les Primevères de montagne
l'rosquo toutes los Primevères do moiila;,'nos sont ori-
f,'iiiairos crturopo ot d'Asie, et croissent à l'onibro ou à
ini-oniljro; les ospùcos alpines se plaisent dans les
fontes des rochers. Le coloris do ces diverses l'rinie-
vères varie en un grand nnmliro de nuances du rose
carni- clair au pourpre violacé, et du jaune verdfdre au
Ideu violacé.
On a classé les Primevères de montagnes de diffé-
rentes façons. Dans l'énumération que nous donnons
ci-dessous de leurs espèces, nous suivons celle du doc-
teur Pax, que.M. II. Correvon a suivie dans son ouvrage:
Les plitiitcs alpines et de rocailles.
1" Section : Auricula. — Colto section a commo type lo
Pritnula Auricula connu smis les noms d'Auricnln ot
d'Orollle (l'OiM'S. Ses liges iittoigniiiit en moyenne O'IO de
lnuil sont pmirvues do lleiirs d'un lie;ui jaune, très odorantes,
avec feuilles épaisses ot pruinouses; sou liabilal se trouve
dans les rochers calcaires des nioulagnos d'Europe, entre
2,()IM) a ism uièlres.
A ciMé do cetloespèce très connue et ipii se renconiro assez
souvent dans nos janlins, il faut citer les espèces ci-après :
P. aljtina, au.x Heurs pourpre violacé ot au.x fouilles dentées
et pruineusos, originaire des Grisons, avec tige d'environ
0"10; P. beUuneiisis, originaire d'Italie, aux grandes llours
jaunes, sur tige d'environ 0" 10 avec feuilles dentées et ciliées;
/'. Hcrninae, originaire des Al[)es Orienlalos aux fleurs lilas
sur hampe d'environ O^IO; P. bi/lora, ayant même origine
([\io le précédent et aux fleurs tle mémo couleur, charmante
petite plante do rocaille ne di'passant pas 0"0:i do hauteur;
P. Ciili/ciiKi, originaire des Alpes do Loinljardio, aux Heurs de
couleur pourpre ot aux fouilles aigi'jes, vertes en-dessus et
grisAtros en-dessous, d'une hauteur moyenne de iflO; P. car-
niolira, aux fleurs bleu à gorge blanche sur liges d'environ
0"'10 et aux feuilles allongées et luisaides, originaire dos
Alpes iirientales; P. crctiata (syn. mitri/inula), iiriginairo dos
Alpc^s h'rançaises jusipi'à une hauteur de 2.000 mètres aux
petites llinirs lilas sur tiges d'environ 0"10 avec touffes do
feuilles grises et bordées de dents blanches; P. (/laurcsce^is,
originaire d'Italie, aux fleurs violettes, rougAtros, sur tiges
d'environ U"10, croissant à une hauteur do l.OOi.) à 2.000 mètres ;
P. hirsuta, originaire des Alpes ot des Pyrénées, aux fleurs
violettes; P. Oùifiisis, origiiiairo des Alpes-Orientales, aux
llours d'un violot foncé ot dont l'habitat varie do 2.000 fi
:i.iM)(» mètres, aux potitos feuilles visqueuses; P. /ifdctiton-
liitui, ori^'iruiire des Alpes piéraontaisos, aux fleurs rouges
sur tiges n'atteignant pas (rlO; /'. li/i;,le,isix, originaire des
.\lpes tyroliennes, donl l'habitat varie entre l.OOo à 2.000 mè-
tres, petite plante dont les tiges no dépassent pas O'i aux
llours lilas foncé avec œil Idanc et aux petites f.>uillcs
Kig. lui.
roupement de Pritnula et dt plaule.-i aljnriL'.^ 2}ai-ini If.
f Jardin de M. Magne).
carmin vif, et dont l'habitat aura entre 1.200 et 2.000 mètres,
avec sa variété horticole P. h. iiivea, [syn. nicalis), aux
fleurs d'un blanc de neige admirable s'ouvrant au premier
printemps.
P. intfiirifolia, petite plante dont la tige atteint une hau-
teur meyermo de 0"u5, aux fleurs lilas rose, avec petites fouilles
ciliées, et dont l'habitat se rencontre à 2.000 nièlri>s; P. lnli-
folia, originaire des Alpes et des Pyrénées, aux fleurs roses
sur hampes d'environ 0"10; P. mininia, petite espèce ne dé-
passant pas 0"o:i, originaire dos Alpes Orientales, se ren-
contrant de 1.500 ù 2.500 mètres, aux jolies petites fleurs
Flg. 195. — Groupe de Primula farinosa dans un rocher,
épaisses et dentées; P. villosa, originaire des Alpes, dont
l'habitat varie entre 1..500 à 2.000 mètres, au.x fleurs roses,
avec fouilles dentées; P. viscosa, originaire des Alpes
et des Pyrénées, dont l'habitat est le niènio que celui du
P. villosa. aux fleurs roses, avec centre blanc et aux feuilles
ovales otvisr pieuses, sur tiges atteignant 0'"10; P. U'ulfeniana
petite plante no di'passaiil pas 0'"05 do haut, aux petites
llours de couleur carmin, originaire des Alpes.
Les observations faites sur la culture et l'acclimata-
tion des plantes do cotte section, donnent les résultats
suivants :
Pour les espèces vraiment alpines, telles que : P. mar-
ginata, P. viseosa, P. hirsuta, P. (h'//ens/s et P. Wul-
l'eniana. il faut les cultiver perpendiculairement aux
rochers dans les fentes exposées au levant, avec une
situation fraîche.
Les niches des rochers garnies de sphagnum et de
mousse, avec quelques petits cailloux,
entretiennent aux pieds de ces plantes
une fraîcheur salutaire. Toutes les autres
espèces préfèrent la culture en niches
bien drainées, mais non verticales, avec
un sol tourbeux et trais. Leur culture est
donc beaucoup plus facili! que cello des
espèces vraiment alpines. Le semis, pour
la multiplication, est lo meilleur mode à
employer, car la division des pieds peut
amener la perle des plantes, souvent de
très petites dimensions.
2" Section : Auriculata. — La plus rocher»
chéo parmi les espèces de ce groupe est lo
/'. rosea, originaire de l'Himalaya, aux admi-
rables fleurs d'un rose très brillant avec œil
jaune au centre, d'une largeur de 0"025 do
diamètre avec feuilles brillantes ot deidées,
sur tiges d'environ 0"10 avec sa variété à grandes fleurs
P. r. qrandiflora.
11 faut encore citer parmi les espèces de ce groupe, les
P. auriculata, originaires du Caucase, à fleurs pourpres avec
teil blanc au contre sur tige d'environ 0'"10; P. luteola (ayant
même origine), aux fleurs jaune soufre sur tige d'environ 0"20.
Ces plantes préfèrent un sol humide, mais en même
temps une exposition lumineuse au nord et à l'est et
des niches munies d'un compost de terre franche, ter-
reau do feuilles ot de sable. La multiplication s'obtient
rorhcA.
342
LE JARDIN
de semis comme pour les espèces de la section attri-
cula.
'.V S&.TioN : Capltata. — La plus rochcrclir'o des espi'ccs
de cotlo soclion Psl le P. caiiitala, onpinairo de l'Himalaya,
aux jolies fleurs vraiment bleues, sur li^ços d'environ ir^,
très sr-duisantes ù cause de la couleur admirable clos ses
fleurs.
Il faut y ajouter le P. denticulala, ayant même oriKinr, aux
fleurs lilas, sur tiges d'environ 0*2t), avec sa variété ii fleurs
blanches P. d. nirea.
Au point do vue de la culture, le P. capitala est une
plante difflcile à cultiver, préférant le soleil, mais
aussi la fraîcheur, avec un sol de terreau de feuille,
terre de bruy«^re et sable siliceux, qui n'est pas néces-
saire pour les autres espèces de cotte section.
4* Section : Cordifolia. — On cite dans cette section le
P. iiranilis ori|iinaire du Caucase, au.v fleurs jaunes sur
hampes allongées, atteignent 0"20.
Cotlo espèce est connue pour la grande dimension de
ses fouilles et la petitesse do ses fleurs. Sans être diflicilo sur
le sol, elle demande a la fois un emplacement frais et le mi-
soleil comme les plantes do la section précédente.
5' Section : Fapinosae. — La plus connue dos espèces do
celte section est le P. farinosu, aux jolies petites fleurs
roses, si printannièros sur tiges d'environ 0-15 etaux feuilles
allongéos poudreuses et farineuses, originaires d'Europe,
d'Asie et d'Amérique septentrionale, et dont l'habitai s'étend
depuis les pâturages de la plaine, jusqu'il une hauteur de
près de 3.000 mètres dans les montagnes.
Puis nous citerons, dans celle section, les espèces
suivantes : P. frondosa, espèce voisine de la précédente ori-
ginaire des montagnes de Tlirace, aux fleurs roses, sur liges
d'environ O'I.'J et aux feuilles plus rondos quo celles du
P. fiirinosa mais non farineuses en dessous. P. lomii/lara,
originaire du Dauphiné, du Piémont et du Tyrol et (|ui paraît
élre un agrandissement du P. farinosa, aux fleurs roses,
allongées, sur hampes de 0"10 et dont l'habitat varie entre
l.SOO A 2.Ô00 mètres ; P. sibirica (originaire de Sibérie), aux
hampes de 0"0S, aux petites fleurs d'un blanc lilas.
Ces plantes s'acclimatent de préférence en rocailles,
dans des niches fraîches, mais avec un peu de soleil.
Le semis est le meilleur moyen de multiplication,
dans le compost dont nous avons déjà parlé, pour les
espèces de la section précédente.
6' Section : Nivale*. — Les quelques espèces composant
celte soclion sont les suivantes : /'. tiicalis (originaire du
Caucase) aux fleurs de couleur pourpre sur liampes d'en-
viron 0*15, aux feuilles glabres farineuses et denliculées,
/'. Stuartii (originaire do l'Himalaya, aux fleurs d'un beau
jauno d'or sur tiges atteignant quelquefois U"30 de long.
P. uurpurca (syn. P. .Sluartii purjiurca) aux fleurs do cou-
leurs pourpres et aux fouilles blanches en dessous, origi-
naire do l'Himalaya. /'. sihitimensis (ayant mémo origine) aux
fleurs d'un jauno pâle, sur liges d'environ 0"4<) aux feuilles
ridées cl obtuses.
Toutes ces espèces sont assez difficiles ii cultiver, et
ne se conservent qu'en rocailles dans le coniposl léger
dont nous avons déjà parlé et avec exposition au mi.
soleil. La multiplication, moins facile que celles des
espèces des sections précédentes, se fait également par
le semis.
T Section : PPOlUer». — La plus répandue dos espèces de
cotlo soclion est le P. jajmnica (originaire du Japon), aux
fleurs de couleurs variables, mais carmin vif dans le t\po,
avec coloris très variés dans les nombreuses varioles hurli-
coles .
Cultivées en plantes aquatiques, les plantes de cette
espèce se garnissent dt> hampes florales atteignant ()'"(X)
do hauteur; ces plantes, très belles ot très rustiques,
80 plaisent aussi très bien dans une bonne lerrc fr.inche
à uno exposition humide.
Citons, à côb', les /'. Parriji, originaire des mnnlagiios
rocbousos, aux fleurs pourpres ù a<il jaune, sur hainpo d'en-
viron 0":iO; et p. Poissoni, aux fleurs lilas rouge, originaire
du '^'unnan sur tiges d'i'nviron 0"40.
A la différence du P. Jnponica qui est 1res facile
à cultiver et très rustique, le /'. Poissoni demande une
couverture pendant la mauvaise saison.
8* Section : SInenses. — Le plus répandu dans nos cultures
parmi les espèces de ce groupe est le P. Corlnsnidcs origi-
naire de Sibérie et du Japon aux fleurs roses disposées en
ombelles sur hampes d'environ ir^ô aux feuilles crénelées,
avec ses nombreuses variétés horticoles répandues dans nos
jardins. Citons encore le P. mollis originaire de l'Himalaya,
aux fleurs carmin vif sur hampes d'environ 0":tO et le P. Siè-
bohli. originaire de Chine et du Japon aux fleurs carmin sur
hampes d'environ 0"20, ti feuilles dentées et cénclées avec
ses nombreuses variétés horticoles, si décoratives.
Ces plantes demandent quelques soins pour élre pré-
servées pendant la mauvaise saison contre l'humidité.
Le mi-ombre dans les rocailles. avec de la lumière
toutefois, et un sol composé de terre Iranclic. de terreau
de feuilles et de sable leur conviennent très bien.
Le semis réussit aussi bien, pour la multiplication,
quo pour les espèces de la section Proliferœ.
9' Section : Vernalet. — ho Primula iir(iufis,Ie plus connu
do cette section est une plante cosmopolite, vivant en Kurope,
au Canada et en Orient, fleurissant au premier printemps.
Tout le monde a vu ses fleurs jauno pâle, grandes, sur
hampe d'environ o"ur) avec ses nombreuses variétés horti-
coles, aux fleurs de coloris divers.
Il faut citer encore dans cette section : les P. rarpalhica,
originaires dos monts Carpathes, aussi aux fleurs jaunes sur
hampes ne dépassant pas 0-15; P. •.•/««ior originaire d'Europe
plante do bois connue sous le nom do Coucou des bois, aux
fleurs soufre verdAtre sur tiges velues d'une longueur de (r30,
avec ses nombreuses variétés horticoles. Enlin lo P. of/l-
rinalis, vulgairement nommée Coucou des prairies, aux
fleurs odorantes de couleur jaune avec tache orange k la
base, sur tige d'environ 0"20 originaire d'Europe.
Toutes les espèces de cette section se cultivent sur
les pelouses, sans sol spécial, avec la plus grande
facilité, et se multiplient parla division des piods après
la floraison.
En résumé, la plupart des espèces décrites ci-dessus
sont, à part de rares exceptions énumérées au fur et à
mesure de la nomenclature de ces plantes, faciles à
cultiver, ii la condition de se servir de niches drainées
dans les rocailles, avec l'exposition qui convient à
chaque plante. Il faut aussi faire, avec des châssis main-
tenus sur les rochers pendant la mauvaise saison, un
manteau protecteur contre l'iiumidité.
Mais ces précautions sont inutiles pour les espèces
de la section veniales qui, elles, n'ont besoin d'aucun
soin particulier et se cultivent sur pelouses.
C'est une véritable joie pour les amateurs de plantes
alpines a la lin de mars, et après l'enlèvement du
manteau ])rotecleur, de voir tous les rochers se couvrir
do ces petites llciirs, aux nuances vivaees et si variées
qui nous annoncent la venue du printemps.
Los espèces que je cultive à BouIogne-sur-Seine sur
mes rocailles sont fort nombreuses, prises dans toutes
les sections a l'exception de celles de la section nivales,
que je n'ai jamais essayées. Deux espèces seules ont
été jusqu'ici rebelles : ce sont le P. capitata et lo
P. mi'/ii;/ia, dont je tenterai à nouveau l'acclimatation
en augmentant encore les soins à leur donner.
Plusieurs des espèces cultivées sur mes rocailles ont
été recueillies par moi à l'état de plantes dans les
montagnes. Les graines récoltées d'autres espèces
ont germé facilement, malgré leur réputation mauvaise
n cet l'-gard, grâce à l'intervention do la neige.
Parce mode de |)rocôdé de semis sous la neige J'ai
obtenu on l'.'Ol, en quinze jours, des plantules des
LE JARDIN
343
ospèces suivantes : /■*. /'(irhiosa, P. /'roinlosn, /'. l'nrryi,
P. sibiric'j, P. Japonica, P. viscosa, P. Sieboldi,
P. cortusoides.
Enfin, en 1902, le contact direct de la neige avec les
graines m'a donné on quinze jours des planlulos des
espèces ci-après : /'. verlicilliita, jolie plaiilo originaire
d'Aliyssinie, aux Heurs jaunes, doniandant la serre
froide pendant la mauvaise saison;/', monachensis,
P. piihescetis et P. hirsuta.
Aussi pour ces plantes, comme pour beaucoup
d'autres plantes montaj,'nardos, ayant à la fois des
espèces alpines et alpestres, je recommande la multi-
plication par le semis en soumettant les graines à
l'action directe de la neige.
Il n'y a aucun mécompte à redouter, et les amateurs
auront pendant quelques semaines au printemps,
l'illusion bien douce de la montagne sur les rochers
arliliciols de leurs jardins.
G. Magne.
vyWAA.
L'Exposition d'automne de la S.N.H.F.
Les Chrysanthèmes
Los Clirysanthémos. dans l<>s expositions, doivent ètio
envisagés à deux points de vue difirients : 1' les plantes en
pots, où la culture se décèle des piods à la tcto des sujets,
et dans laquelle l'extension ilu diamètre dos fleurs a pour
limilo la nécessité de conserver une tenue convenable à
toute la plante ; 2' les fleurs coupées, où cette seconde condi-
tion no peut être envisagée par le visiteur.
Chrysanthé.mes en pots
Comme d'tiabitude, ce sont à pou près les mêmes expo-
sants <|ui triomphaient :
M. Nonin. placé cette fois hors concours comme membre
do la commission des Expositions, MM. Vilmorin-Andrienx
et Cie, auxquels est dévolu, cette année, le Grand Prix
d'hoimour. Ajoutons-y cependant, cette année, M. Cavrfin,
horticulteur à Cherbourg, dont les présentations, absolument
hors do pair, ont été fort remarquées.
Nous n'avons pas besoin de dire que la culture de ces
exposants est impeccable. Mais, ce qui caractérisait surtout,
à notre avis, les lots de M. Nonin, c'est la recherche des for-
mes tranctiées et des coloris rares. Forcément un pou au
hasard, nous y avons noté Merédilh, japonais incurvé nan-
kin furtivement lavé do carmin à la base ; Claremont, aux
ligules rubannées, d'un rouge marron brillant comme de la
soie, et lisérés de bistre par suite d'un mince repli de leurs
revers; Mattem iÎMis<.'/i, incurvé comme une boulo do billard,
marron à la base, puis feu, et se dégradant en jaune doré
jusqu'au sommet; Attraction, imbriqué abricot; lAizcrta^
imbriqué torro cuite vernissée, etc. M. Xonin travaille aussi
beaucoup à mettre en faveur les Chrysanthèmes décoratifs
pour pleine terre comme pour culture en pots, et nous avons
pu constater, une fois de plus, les mérites exceptionnels do
Baronne de Vinols dans cotte catégorie.
L'e.xposition do MM. Vilmorin-Andrioux était surtout romar-
([uable par la force et la beauté des spécimens en tous
genres ; il y avait de véritables arbustes aux tètes colossales
et remarquablement bien faites, grâce aux merveilleuses res-
sources de cet établissement. Les plus beaux spécimens
étaient disposés sur un tapis de Séinginelles, ce qui les fai-
sait admirablement ressortir.
Les plantes, très bien faites et de formes variées do
M. Cavron, étaient disposées dans le mémo style, conve-
nablement distancées sur une garniture de Fougères. Il est
à remarquer que beaucoup de ses plantes pouvaient se
passer do tuteurs. A signaler aussi ses diverses variétés
greffées sur le même sujet.
Parmi les lots d'amateurs, celui, très important, do
M. Magne, et qui lui a valu, d'ailleurs une médaille d'honneur
tenait assurément la tète. Il se trouvait, dans son lot, do
fort bonnes plantes à '3-5 tiges pourvues do fleurs d'imo
grosseur raisonnable.
Vonaionl ensuilo d'importants lolsdo.MM. Pionnos ot Lari-
galdio, présentant des cultures diverses; doM.M. Lévéquoet
lits, où se reraarc|uail un groupe do jeunes liges uniflores;
do M. fiérand. en plantes se tenant tort bien; do l'Fcolo pro-
(cssionnollo horticole du Plossis-Piijuct, où les plantes étaient
d'une très bonne culture, bien pourvues ilo fouillago en bas,
et il bonnes grosses fleurs; do M. Debrio-I.aidiauuio, en
plantes do '.i-T> tigos portant do grosses fleurs on variétés do
choix pour la fleur coupée ; de .\l. Loconlo, do Paris, on
variétés do choix, etc.
Citons oncore les lots do MM. Vialatle, Renaud, Vallier,
l^aunay; celui des Frères do Saint-Nicolas d'Igny ; celui de
MM. Cayoux et Le (^lorc, consistant on un joli tapis du
Chrysanthème nain rustique Pluie (/'or; celui do .\I. Uernard,
en Chrysanthèmes greffés sur Anthémis, etc.
Fl.EL'RS COUPÉES.
Nous avons compté .'17 lots do Chrysanthèmes en fleurs
coupées, sur lesquels 14 appartenaient à des jardiniers-chefs
de maison bourgeoise ot fO à dos amateurs. On voit donc
que l'art do produire do la grosse fleur passe dans le domaine
public. Certains exposants ont obtenu des résultats analogues
à ceux fjuo montre toujours .\f. Calvat. Les lots des semeurs:
Calvat, Chanlrier, de Heydollot, Héraud, sont d'ailleurs à
considérer plutcH au point de vue nouveauté. Citons parnn
les envois îles horticulteurs, le très joli lot de M. Rosette,
do Caen, où l'original Vice-président Couitlard, rayonnant
gris perle, a été remarqué. L'écueil que le Chrj-santhème doit
éviter, c'est do rester, dans l'avenir, la fleur trop régulière
déforme; s'il ne veut pas lasser la modo, son salut sera
dans 1 originalité do forme comme do couleur. Par l'abon-
dance dos lots d'amateurs et de jardiniers, la rareté des
grosses fleurs baisse; pour la remonter, il faudra donc
donner aux " malins " dos formes plus difficiles à faire.
Mais revenons à notre revue. Noté encore, dans le lot do
M. Rosette, Alfred ya^e, imbriqué chamois passant au cuivre
rouge intense, et uiio Heur bien faite du Mme Edmond Poger,
vert lumière, puis, dans les lots de .MM. Coulonges, doGar-
ches ; Grégoire, de St-Maur; Derbois, du Mans; Ragoût, de
Croissy ; Mazier, do Triel ot Molio, de Lyon, un certain nom-
bre de fleurs bien faites.
Parmi les amateurs, après M. le marquis de Pins, dont i'
est parlé aux « Nouveautés », M. Hollert, do Boulogne-sur-
mer et M. Gaborit, do la Rochc-sur-Yon, méritent une men-
tion spéciale pour la perfection de leurs fleurs; puis aussi
Mme de Laboulayo, M.\f. Larue, Larquet, Leconte, Méténier,
Moméjà, Toussaint, etc.
Mais le succès est sans conteste pour les jardiniers de
châteaux, à commencer par M. Pecquenard, jardinier de
M. le comte Horace de Choiseul, qui montrait d'impeccables
fleurs, parmi lesquelles nous avons noté, pour leur forme
peu commune. Tourbillon, vieux rose chamois et bistre, aux
ligules extérieures retombant en crosses, et Comtesse Ht'nri/
d'Yanville, énorme fleur jauno canari, aux ligules retom-
bantes sur une grande longueur, en plumet. 11 faut signaler
aussi les fleurs très bien faites de MM. Fleury. jardinier
chez M. Henoch, à Chatou ; Laveau, jardinier-chef du châ-
teau do Crosnes ; Champlaine, jardinier chez M. Hugo
Obensdorffer, à Chatou ; André Rolli, chez ^f. Sauerbach, à
Bougival; Colin, chez Mme la comtesse de Lanpey, à Louvc-
ciennes; Vazou, jardinier-chef du château de Moyeux (Soine-
el-Marne) ; Sadarnac, de l'Asile de Vincennes, etc. Nous
souhaitons qu'ils s'attaquent maintenant à des fleurs plus
difficiles à obtenir que le Colosse Grenoblois, par exemple,
qu'on voit partout.
J.-Fn. Favard.
Fleurs de saison et arbustes
La grande lloralie automnale n'est pas exclusivement
réservée aux Chrysanthèmes et aux fruits; les plantes
fleuries de saison y ont aussi leur place. Nous y avons parti-
culièrement remarqué les Bégonias tuberculeux hybrides de
plusieurs races et variétés exposés par MAI. Vallerand, qui
montraient également de suporbos l\œgeUa et de belles
séries de Cyclamens, et par M. Billard. La note vive de ces
Bégonias tranchait sur les teintes pluliit ternes des Chry-
santhèmes. Fort bien présentés par M. Page, en un massif
duquel s'enlevaient quelques beaux spécimens, supportés
344
LE JARDIN
par (les montants on fer autour desquels s'enroulaient des
Asparagus Sprcngeri, dos Bégonias Gloire de Lorraine, s'i'pa-
nouissant dcliciouscmont.
C'étaient ensuite les beaux Cyclamens, exposés par
M. Beaulier; les ÛMllots ilo MM. Vaclierot, Nonin, Molin.
Beranok et principalemont ifux de race n tige do fer " de
M. Lévéquo, superbes de floraison ot do grosseur de fleurs,
parmi lesquels nous nvnns noté Professeur Hellf, Princesse
FIK' 19t>- — ^'ix géniraUd» l'une des Ècrrfs de VExpotitiot des Chrysanthèmes de iOOÎ.
Hiul:icHl, Amélie Sauvait, Ernestine de Guiiinc qui iitti-
raiont la vue.
Los Orchidées était également représentées; M. BéranoU on
avait un beau mitssif, parmi lesquelles lo curieux Cirrhnpe-
taluiiï nteilitsie: ainsi que : -MM. Duval ot fils dont elles agré-
mentaient un beau groupe de planli>s à feuillage décoratif.
M. Lesuour dont nous avons remar(|ué les beaux Vandu
rerulea ot le Cœlogyne Strar.iana, M. .Magne, .M. Jlégnior,
M. Dclarue qui présentait aussi des Bégonias Tîi'.r.
Les derniers Ddhlias Cmliis do la saison exposés par
.MM. Paillet, Molin, Cayoux, faisaient bonne figure dans ce
dédale do lloraisuns automnales.
Citons onlin, la nouvelle Rose de .M. Ouillaud : Auguste
Guillaud. qui nous parait très inlércssante; les superbes mas-
sifs do plantes vortos do sorrc, lo romar<|uablo spécimen de
iMtitnia borixinica ot sur-
tout les massifs do végé-
taux do plein air à fi-uil-
laf(o ornemental et à fruil s
décoratifs en superbi-s
exemplaires exposés jjar
M. Mosor. Nous devons
une mention particulier''
aux diverses variétés de
Pernetlija tniicronattt :
nlba rulira. lilacina rosea,
qui no sont pas assez
utilisés pour l'ornementa-
tion des jardins, ul les
rameaux, clmrgés de
baies, dans la garniture
des vases.
L'art floral
Les fleuristes étalent
peu nombreux, co qui est bien douimiige. M.
iirie, qui continue ses reclierelies pour la d
tables
dessous éclairaient par transparence. Six motifs lumineux en
vert mat. - Loïe Fuller " aux reflets mauves, étaient posés
dessus, tandis qu'une légère armature en bambou, suivant
les courbes du centre de la table, semblait soutenir un large
éventail dressé ilans le milieu do cotte table et constellé do
petites lampes éclairait doucement les grappes de Vanda ne-
rulea et celles tlOnridium (|ui les dominaient. De cette
légère armature en bambou argenté, reparlaient il'autres inflo-
rescences, parmi les
t'i/pripeditims, les feuil-
lages nébuleux des As-
paragus, celui velouté
des kubus. et les sou-
ples rameaux des Clô-
malites.
.M. Gabriel Debrio de-
meure personnel dans
ses C4)Hipositions d'Or-
chidées et nous avons
beaucoup remarqué une
exquise gerbe confec-
tionnée de grappesd'On-
eidium, de Vdnda ru'-
riilea, d'Odontogtossum,
elc, |>armi lo feuillage
ténu de VAsparagus
Spretigeri et que re-
haussait le chaud co-
loris des fouilles do
Crotons.
I.,es arrangements] de
M. .Maissa ont un carac-
tère particulier et il y
avait beaucoup d'idée
dans coite grande et
forte bourriche d'embal-
lage, au-dessus do la
quelle .s'épanouissaient de volumineux capitules de Chrysan-
thème jaune el (|ue traversait un large ruban île même leinto.
l'ort originaleaussi colle gerbe de Clirysanthèmos blancs, dans
un vase aux roflcls niétallii|uos, traversée par des raun-aux
do Cissus discolor si joliment nuancé.
ALIlKnT Maumené.
L'arboriculture fruitière
Les arbres fruitiers ont bénélicié, celle année, d'une fort
heureuse façon, du largo espace compris entre les Serres et
le pont des Invalides. De larges ot longues plates-bandes
parallèles entourées d'allées spacieuses ont permis aux visi-
teurs d'étudier comme il convenait les formes perfectionnées,
voiro mémo artistiques, dans l'importante exposition do
M. Croux. ot dans les grands lots de M, Norablol, de M. Bou-
Vig. 11)7. — I^t h'ruitâ armoirict à l'Kxpoiilion dtt Chi-]i$anlhffie$.
Kilouard Dé-
coration des
montrait son arrangement fort original, s'iiispirant
do l'art moderne, et consliluanl une heureuse association
dos fleurs ot de lu lumii-rc électrique, Lo milieu do la table
était occupé par une n\iuiO qao dos lampos adaptées nu-
chor, do Mmo Paillet, Citons aussi un petit lot, do .M. Le-
cointo, où nous avons remanjué un cordon do Pommiers
drossés sur plan obli(|ue.
L'exposition des fruits a rarement été aussi belle. La aussi,
comme dans les Chrysanthèmes, on s reconnu facilement les
ollots d'uno émulation féconda, Los amateurs so sont signa-
LE JARDIN
345
lés, ot l'un doux, M. l'nulaillor, s'est placé hors do pair pour
la beauté ot la (îrossoui- <lo sos fruits. M. Opoix, jar<liiMi'i- on
cliof du Luxoiuljourfj;, avait organisé unooxpositiou rolloctivo
Flg. 1!I8. — L'un des Chtysanihcmes greffés tle M. Cavron.
(Plusieurs A-ariétos sur un même pied).
do fruits obtenus par les auditeurs de son cours d'arborioul-
luro fruitioro. Il y avait là de tort beaux échantillons de
.\I. Mottlioau. de M. Paijçnard, entre autres.
Parmi les amateurs, signalons encore les lots do M. Bro-
cliard père et de Mme la com-
tesse do Ctiolet.
l'armi les arboriculteurs qui
font le fruit do choix pour la
Halle et les restaurateurs, il
faut citer en première ligne
M. l'"auchcur, de Bagnolet, avec
do monumentales Poires Cliar-
les- Iirncst et Passc-Crassane;
puis MM. Passy, Pathouol,
Orivo, Kmile Epaulard (fruits
armoriés), lig. IHT Kve, Savart.
Michonneau, Gorion. Valaud,
Bouziot, Pigache, Lodoux, etc.
Les pépiniéristes en renom
avaient chacun une exposition
très caractérisée; M. Croux,
par ses corbeilles de fruits
agrémentées de baies ornemen-
tales rouges [Skirninia. Bcr-
lii-ris, Cratœgus, Ole), SUT feuil-
lage vert intense du Ruscits
aculeatus, avec baies blanches
de Symphorino et fruits socs
pelucheux de la Clématite des
haies; excellents modèles de
corbeilles de fruits pour déco-
rations de tables.
L'exposition do M. Boucher était caractérisée par un éti-
quetage tout à fait soigné et documenté. Chaque sorte .le
fruit était accompagnée d'une étiqui'tte, portant les noms et
synonymes, les indications do qualité et de maturité, celles
de l'origine et des observations diverses. C'est ainsi ([u'on
IJiiuvait voir si telle ou tollo variété était le résultat d'un
iroisi'Uient entre doux variétés distinctes, ou bien d'un
diuuirphisiuo ou sport fixé, ou encore si l'orÏKino de la dite
variété était duuteuse ou inconnue.
l'In grands lots dei-ollection. signalons ceux dol'Kcole pro-
fessionnelle du Plessis-Piquet ot de l'Kcole Saint-Nicolas
il Igny. hji Maisins, le .Syndicat dos viticulteurs ilo 'l'honiory,
it lie \I. SaloMiiin. puis les lots plus restreints, mais île choix,
lie .\I.\I. Whir. 'l'uzet, .Micliin, Victor Buisson, etc. Un viti-
rultour, M. HergeroM, exposait une fort intéressante collec-
tion do plants de Vignes françaises do table greffées sur
1 l'pagos américains, 'l'orminons en signalant les inacliines ù
produire le froid pour la conservation des fruits ot légumes,
ot les chambres réfrigérées do MM. Corblin et Douanne.
CiKoaGES DUMONT.
Les légumes
Les légumes, rangés le long de la tinte qui reliait les
lieux serres, étaient placés [iiMir que lnul te mimile les vit, et
te facile volume des miuibreux Polirons qui les émaillaient
ilo leur ri'iliiiiilaïue Irui' a pnicuré un succès marqué. Ça été
te triomptie des Cui inljil.icées, iliiiit le |)lus beau lut était
exposé par M. Lambert, jardinier do l'hospice de Bicétro.
La spécialité do M. Lambert, en ce genre, est de sélec-
tionner une forme particulière de Ciraumons ou « Bonnets
do Turc " il chair fine et fortement colorée, excellente pour
potages. Ce même exposant montrait une collection do
Pommes do terre avec leurs fanes, comme si elles venaient
d'être arrachées, ce qui permet de mieux juger de leur
valeur cullurale.
Un autre tut remarquable était celui des beaux ot parfaits
(llioux de Miliiii liâtifs d'Auhcrmlliers, do la société dos
luaraichers de la Seine. Une exposition générale de légumes
était dressée par la maison Vilmorin-Aiulrieux et C", et une
autre, presque aussi générale, venait immédi.alement après
elle comme iTii|)iirtaiice ; imus voulons parler de celle do
l'asile de Ville-I'^vrard, remarquable pour la franchise et la
beauté (les pruituits. Signalons encore, dans le mémo genre,
la belle expusition de l'Ecole ilu Plessis-Piquet, dont le sol
doit être sablonneux, à voir ses admirables Carottes.
Citons encore les légumes cultivés par les enfants de l'asile
de Vaucluse, les l'^raisiers en pots de la « Fraiserio « d'Ar-
cuoil, la nombreuse collection des Pommes de terre de
M. Ricois, do Moresvitle, les légumes de Saint-Nicolas
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Fig • 199. — TiitHfilrlic de Chrysanlhémet.
d'igny, et les belles Asperges'di^M. Compoinl. Les présen-
tations de ce « trunclc tarmer" parisien sont toujours très
belles; aussi, les Ilots de rubans dont il les agrémente n'ajou-
tent pas beaucoup à leur valeur.
H. Lebrun.
346
LE JARDIN
Les Dieilleores Poires d'iuver d'origine tielge
Dans un précédent article (i), nous avons fourni «Ii-s
renseignements sur les meilleures Pnires d'clé et il'au-
tonuie d'origine lielpe. Nous terminons aujouril'liui par
celles d'Iiiver de môme oripine. Hap|)elons que si nous
avons li'DU a signaler les Poires belges, c'est qu'elles
représentent le contingent des variétés les meilleures à
cultiver.
hetirrr Dicl {Prononce/. :/)i/i). Synonyme : Heiirrr ymiiini-
fiijue. — Trouvée par Van Mons à la ferme dos Trols-'lours
(l'ercli), pri'S de Vilvordo, vers ISOiX Fruit gros, ordinalri--
mont do première qualité ; maturité : novembre-décembre.
Arbre rustique et très fertile, de bonne vitfiieursur Coignas-
sior; dans les sols et les situations humides les fruits sont
très sujets à la tavelure. A cultiver sur Coigiiassier, en espa-
lier de préférence, dans les sols sains et les sltuulicms
aéi-ées. C'est une des Poires les plus ostiméos en Belgi<(ue,
où on la trouve cultivée en espalier dans presque tous les
jardins.
Heurré Six. — Gagné par Six à Courtrai en 1815. Fruit
assez gros ou gros, délicatemenl parfumé; de première qua-
lité; maturité : décembre. Celte Poire doit être cueillie de
bonne heure et surveillée. Arbre trapu et ramilié, de vigueur
modérée sur Coignassier . A cultiver de préférence sur
(^>lgnassipr en espalier et en contre-espalier, mais réussit
aussi en plein vent sous toutes les formes et a peu prés dans
tous les sols.
Passe- Calmar. — (iagné par l'abbé N. Hardenpmit il .\lons
en 17.5S. Fruit moyen, riclienicnt parfumé; de toute premicio
qualité; maturité : déceinbro-janvior. Arbre très fertilf , de
préférence en espalier, en grandes formes. C'est une des
i'oires les plus estimées.
Beurré d'IIanlt-npont. Synonymes : Beurré tl'Arenbertj;
Goulu morceau. — Gagné par l'abbé N. llurdenpont il Muns
en 1759. F'ruit assez gros ou gros, en forme do Coing, d un
parfum distingué; maturité : décembre-janvier. Arbre vigou-
reux sur Coignassier mais délicat. A cultiver en espalier au
midi ou au levant. C'est une des Poires les plus estimées et
aussi l'une des plus recherchées i)ar le commerce.
Butine de Matines. Synonymes : S'élis d'hiver; Calmar
Nèlis. — Gagné par Nélis il .\lalines vers 1815. F'ruit petit ou
moyen ; do toute première qualité ; maturité : décombre-jon-
vier. Arbre précoce au rapport et bien fertile, à bois faible,
très peu vigoureux sur Coignassier. A cultiver en formes
paliss<-es.
Soitvelle Fuliie. — Oagnée par Olivier Grégoire à Jodoigno
en IH.51. Peau fruil. assez gros, richement aromatisé; do
toute première qualité; maturité ; di'-cembre-févriiT. Arbro
de bonne vigueur, mais d'un mauvais port et difllcile ii con
duire. A cultiver en espalier et en contre-espalier quand il
est greffé sur Coignassier et en haut-vent quand il est greffé
sur franc.
Beurré Uubuisson. — Gagnée par 1. Dubuisson ii 'l'ournay
vers \KVi. Fruit gros; de première qualité; maturité: janvier
février. Arbre peu vigoureux sur Coignassier dans Son jeune
âge, demande le 8urgrenage,(orme de belles pyramides.Héusî^il
surtout bien en espalier au couchant; on peut le cultiver en
fuseau quand il est greffé sur Coignassii-r et en pyramide
quand il est surgreflè.
Joséitliitic de Maline.t. — Gagnée par le major Esperon à
.Matines en Is-'ki. Fruil moyen, au parfum do rose; maturiti' :
janvier-mars. Arbre do bonne vigueur sur Coignassier, d'un
mauvais port. A cultiver en formes palissées quand il est
greffé sur i;oigna8si<>r et en haut-vent quan<l il est greffé sur
fronc. La ficine des I'oires d'hircr.
Doyenné d'hiver. Synonymes : Bertjanwte de Ui Penteeole;
Beurré de l'iiques. — Gagnée par les (Capucins do l.ouvain.
Fruit grog ou très «ros, n ctiair beurrée fondante d'une exctd-
lenlo saveur acidulée; maturité : novembri--nvril. Arbre de
peu lie vigueur sur (^lignassier, de bonne vigueur sur franc,
detnande le aurijre/liKje jmur donner île Ixms résiilat.f. A cul-
tiver en espalier ii bonne nxiiosition. C'est peut-être la xariéltS
de Poirier dont la i ulturecst la plus dilll<'ile;e||e eslatta<|uéo
lll !.< Jardin, n- 3". p. 3»U.
par la tavelure et par le puceron lanigère et ne doit pas être
plantée dans le voisinage des Pommiers. La jAus connue des
Poires d'hicer et la plus recherchée par le coinmerce.
Berijamole Esperen. — Gagnée par le major Esperen à
Malines vers IS,to. Frui! moyen, bien parfumé; maturité :
mars-mai. Arbre de bonne vigueur sur Coignassier. d'un
beau port pyramidal. Demande un terrain riche et une bonne
situation. A cultiver de préférence en espaliei a bonne expo-
sition.
Fortunée. — Gagnée par Fortuné de Paisme i» Enghien
vers ISîO. Fruit moyen; maturité : lin de l'hiver. Arbre do
vigueur moyenne venant mieux sur franc (]ue sur Coignas-
sier. A cultiver de préférence en espalier au midi; on peut
le cultiver en fuseau quand il est greffe sur Coignassier et
en pyramide ipmnd il est greffe sur franc. Ce fruit doit être
cueilli le plus tard possible.
Berijanuite Ilcrtrich. Synonyme : Berijamote de Strieker.
— Gagnée par F'r. Parmentier ii Knghien vers 18.35. Fruil
petit ou moyen; de toute première ipialité pour la saison;
maturité lin d'hiver et prinlemi)s. Arbre de bonne vigueur sur
Coignassier, d'un beau port pyramidal; vient à peu près
partout. A cultiver de préférence en espalier mais réussit
aussi en pyramide à bonne exposition.
JOSEPU Paqoet.
Trois plantes nouvelles remontantes
Ce sont : Polygonum baldschuanicum, Paeonia lutea
et liuddleia varialiilis.
Ces trois belles plantes — que l'on me permette de le
rappeler — ont été introduites par le Muséum de Paris,
la première en ISS.'), la seconde en 18ï<7 et la troisième on
1897. J'ai eu la bonne fortune d'observer leur première
floraison, ce qui m'a permis d'en assurer la primeur au
Jardi» (1805, p. 2.31; iS97, p. 210; 1897, p. 212) et de les
recommander a l'attention de nos horticulteurs français,
qui les ont reçues du Muséum et en ont tiré bon profil.
Tout a clé dit sur le Polygonum lu/ldschiiniiirum
Regel, celle sujterbe liane du "Turkeslan dont les jour-
naux horticoles ont, à l'envi, vanté les mérites; tout,
sauf ceci : c'est que la lloraison en est à peu près inin-
terrompue de mai à octobre. Après son remarquable
épanouissement priiilanier, à peine la plante se repose-
l-elle pendant trois ou quatre semaines, et encore, du-
rant ce temps, esl-elle couverte de ses jolis fruits ailés,
décoratifs presque autant que les lleurs. et donne-t-elle
do ci, del.-i, quidques inlloroscences. Dès la fin de juillel,
elle recommence à fournir, en grand nombre, ses belles
grappes pendantes, pour ne plus s'arrêter qu'aux pre-
miers froids. Et combien charmantes ces nouvelles éclc-
sions estivales et automnales! Les lleurs (irennenl une
teinte rosée qui s'accentue ii mesure que s'avance la
saison. Celte année, à la date du 28 août, mon carnet do
notes porte [: Le Polygonum bnldschnnnicum est
admirablement lleuri pour la seconde fois; cette
deuxième lloraison est aussi abondanlo que la première;
la piaule est redevenue de toute l>eaulé. Et nous sommes
en pleine pi-riode de vacances, c'est-à-dire à l'époque où
l'on jouit surloul des jardins. Quelle espèce précieuse! •
Vers le 20 octobre, malgré les brouillards, ntalgré les
pluies froides et torrentielles do la dernière quinzaine,
le Polygonum baldschuanicum produisait encore un
certain eflel décoratif.
La Pirohie jaune (Pironla lutca I"'ranchet), originaire
du Yunnan et dont le Jardin a, le premier, donné une
planche coloriée et une description complète (1897,
p. lMC)), n'a point démenti les promesses de sa première
floraison : elle s'est montrée île plus en plus inléres-
snnle. Depuis l'élude que j'en ai donnée ici mémo,
j'ai remanjué diverses particularités bien spéciales.
LE JARDIN
347
D'aliord la plante, qui va parfailomont en pleine terre,
drageonno beaucoup (l). lùisuito, los fleurs sccrètenl
une sulistanco siiori'O, sorte do sirop, parfois tellement
aliondaiit qu'il tomlie en gouttelettes sur le sol. I",iifln
depuis deux ans, j'ai constaté qu'à la fin de l'été los
plantes ont une tendance marquée à relleurir. L'an
dernier déjà, plusieurs lioutons s'étaient montrés on
septembre. Celte année, le môme fait s'est reproduit et
ces boutons se sont parfailonieiit épanouis vers le com-
mencement d'octobre.
Le fait vaut la peine d'être signalé. La Pivoine jaune
est, en effet, surtout intéressante par les croisements
auxquels elle peut servir; il y a lieu de penser que non
seulement elle sera le point do dé[iart do coloris nou-
veaux, mais qu'elle permettra d'obtenir une série do
Pivoines roiuontantes.
Il n'est pas inutilede rappeler que, contrairement ii ce
que sont tentés de croire maints amateurs et horticul-
teurs, la Pivoine jaune est une e.s|)i'jc9 très dis-
tincte; qu'elle est ligneuse comme la Pivoine en arlire,
et non herbacée; enfin que le coloris en est jaune vif et
lustré comme celui du Caltha palustris. Il existe une
autre Pivoine jaune, la Pivoine de Wittmann {Pœo>iiii
Wittmaniiiana Bot. Reg.); mais celle-ci est d'un coloris
très p;"de, plutôt jaunâtre que véritablement jaune, et
bien loin du jaune éclatant qui caractérise l'espèce chi-
noise. D'autre part, la Pivoine de Wittmann est rigou-
reusement herliacée-
Le Bitddleia variabilis Hemsl., introduit du Thibet
depuis 1893 seulement, s'est répandu avec une rapidité
rare. C'est qu'en outre de ses mérites, signalés pour la
première fois dans le Jardin (1897, p. 212), la plante se
propage spontanément avec une facilité plutôt gênante :
si l'on n'y mettait bon ordre, elle no tarderait pas à
envahir le terrain dans lequel on l'a admise.
Ses très longues grappes spiciformos, arquées, lila-
cées, agréablement odorantes, sont fort décoratives.
Les abeilles les visitent avec ardeur.
La floraison en est très soutenue; elle commence en
mai et se prolonge jusqu'en septembre, les grappes
secondaires s'épanouissant successivement et de plus
en plus tard à mesure qu'elles sont plus éloignées de
la grappe terminale.
Celte persistance dans l'épanouissement n'est pas le
moindre mérite de cette belle espèce qui, jusqu'ici, ne
semble pas encore avoir donné de variétés bien tran-
chées.
L. Hk.nrï.
Le Chrysanthème en Angleterre
Variétés nouvelles
Nous avons maintenant eu le temps d'examiner la
floraison îles nouveautés de 1902, car toutes ont été
exposées aux étalages du commerce, aux Expositions,
et aux réunions des comités floraux.
Il y a tellement de nouveautés aujourd'hui qu'il est
réellement ini[)ossibIe de préjuger de l'avenir de beau-
coup d'entre elles. Toutefois, pour mon goût personnel.
je choisirais, parmi les obtentions qui proviennent des
colonies, Mrs. T. W. Pockett, japonais très caractéris-
tique d'une disposition de ligules très étagée, aux lon-
gues ligules retombantes et de couleur jaune canari, AV.
R. Church, magnifique japonais récurvé d'aspect cnn-
sistant, avec de grosses ligules coulissées d'un rose cra-
(1) Cela ne veut point dire qu'il y a là un moyen de multiplier
celte espèce, diflicile au gretlage. Les drageons, bien que sortant
à une assez grande distance du pied, ne s'enracinent pas, ou m-
s'enraciueut que dilticilement.
moisi parliciilièrement intense, à revers bronze; .U/'.v
Harry Eminerton, jaune brillant, et Lord Hopelown,
cramoisi rotigeâtre foncé à revers or.
D'autres introductions récentes peuvent être ajoutées;
Général Ifiiton, japonais large et de (orme ilélicate, aux
ligules longues et canaliculées, rose; J. J. Wright,
japonais il ligules pointues, cramoisi intense pointé
jaune d'or et à revers bron/e; variété très distincte et
do coloiis tranché.
Parmi les olitonlions de M. (iodfrey, les plus riches
en couleur et do clisposilion massive sont: (lud/'rei/'s
Master pièce, Godfrci/'s l'rize. Sensation, Exinouth
Cri m son cl Godfrey's Triumph.
D'autres obtenteurs anglais ont naturellement con-
tribué, pour leur part, aux apports de nouveautés;
quelques-unes, en dehors de celles signalées ci-dessus,
sont encore attrayantes, mais je no puis guère prédire
celles (|ui se maintiendront dans l'avenir. Des obten-
teurs français, nous n'avons pas encore eu d'envois,
mais nous avons vu, do M. Calvat, M. T. S. Vallis; ce
nouveau japonais jaune a été très remarqué au Royal
Aquarium, ainsi que Mme Paolo Radaelli, laquelle a
été récompensée d'un certificat de mérite de 1" classe.
Citons encore, jiour la forme et pour la richesse de
coloris Mme W'aldeck- Rousseau. Otahi'i, Louis Leroux,
Mme L. Clievrarit, La Fusion. Plusieurs autres obten-
tions de ces années-ci ont on outre été observées, mais
n'ont pas encore pris de position exceptionnelle.
Cette année a probablement vu les plus ardentes com-
pétitions qui se soient produites dans les présentations
de nouveautés, et, parmi toutes celles qui inondent à
présent les marchés, nul ne saurait prévoir celles qui
survivront. C. Herm.w Pay.so.
A la National Chrysanthemum Society
Les 4, ") et 11 novembre, la X. C. S. a tenu sa grande fêle
annuelle et sa grande Exposition, pour la dernière fois au
Royal Aquarium, qui vient d'être vendu.
Une étendue considérable de fleurs coupées arrangées en
vases avec Fougères et divers feuillages , appartenait à
M. H. J. Jones, récompensé d'une grande médaille d'or. Une
de ses plus intéressantes nouveautés est Afisi Mildrcd Ilarc,
large japonais d'un riche bronze rosé. Parmi d'autres semis,
principalement d'iui nouvel obtentour anglais, M. Henry Per-
kins, nous avons particulièrement noté: Earlof Harroicby,
Editli Smith, Colonel Garnit, Lady Acla»d, Henry Perkins,
Primrose Dame, etc.
MM. Henry Cannell et fils avaient luie charmante disposi-
tion, d'un arrangement plein de goût, et avec des nouveautés
bien faites, où nous avons noté, de M. Calvat, Marquis \'is-
conti Venusta, Loui.'S Leroux, Mrs C. Nagelmaekers,
MmePaolo Radaelli, laijuello triomphe décidément partout,
M. T. S. Vallis un des meilleurs de la saison, et enfin AfmcZ,.
Chevra/tt.
En variétés d'autres cultivateurs, et qui étaient remar-
quables au milieu de beaucoup d'autres, citons : W. R.
Church, Ij}rd Ilopetoirn, Mrs Coombes, Miss MUlicent Ri-
chardson, Mrs Mac-Kinley.
L'exposition de M. Godfrey consistait en plus grande
partie dans ses nouveaux semis, à peu près tous aux
formes délicates et aux coloris intenses, dans les jaunes et
les cramoisis: les plus beaux étaient : Kimberley, Bessie
Godfrey, Godfrey's Pri</« (très grande fleur). Exmoulh Crimson
(lorme é\ég&nle),Godfi-ey's King, Godfrey's Triumph (monu-
mental), .Sedxaù'oH, Z,OB*/int'ss, et d'autres égalementélégants.
Ils étaient montrés en groupes de 9 à 12 capitules do chaque
variété, ce qui produisait un effet merveilleux.
M. Norman Davis avait un lot d'un très grand effet, des
Fougères et des feuillages doCrotons étant interposés entre
les Chrysanthèmes, parmi lesquels les plus jolis étaient
Mme Paolo Hadaelli, qui suscite toujours une grande admi-
ration. Ce cultivateur est toujours noté pour ses Mme Carnot,
montrés une fois de plus, en un stylo splendide.
C. H.-P.
348
LE JARDIN
Observations sur les Fusains panachés
et sur leur emploi
blanches
arbustes
chés. A
nous les
Parmi les végétaux à fouilles persistantes sur les-
quels l'hiver attire avec plus de force notre atlenlion,
il on est pou qui soient aussi attrayants que les I''u-
sains panachés du Japon. Chez ces variéti's de Vk'ro-
ni/uius jn/ioiiirus, en eftot, le feuilla;»'e n'a plus cotte
tonalité sombre et triste du prototype; il s'éclaire et
s'égaye do panacliures, de macules, do marges
ou jaunes dans tous les tons. Aussi ces
sont-ils très reclier-
la saison d'aulomno,
voyons se grouper au
voisinage des maisons, dans les
janlins urbains, et pénétrer jus-
que dans les vestibules, les vi'-
randas, où leur rolo est loin
d'être efface', au milieu des
compositions dicoratives dont
ces locaux sont l'objet.
lîn Anj,'loterre, au jour de Xod,
il est fait une grande consom-
mation de I*'usains panachrs, et
nos collègues de Londres sacri-
fient souvent dos plantes en-
tières dont la ramure est couiire.
raséo, pour garnir une potiche
ou entrer dans la composition
d'un bouquet.
Sous le climat do Paris et du
nord de la France, les parcs se
trouvent assez modérément gar-
nis do l-'usains parce que ces
arbustes sont sensibles aux
froids, à tel point ciuo des jar-
diniers, des horticulteurs, s'as-
Iroignenl à les traiter comme
des plantes d'orangerie. Ils cons-
tituent, malgré cola, d'excellents
végétaux pour les sous-bois mi-
ombragi'S et, dans ces condi-
tions de milieu, on les trouve
plus aptes à résister aux gelées.
Il faut attribuer cette plus grande
robustesse, d'abord aux arbres voisins, qui protègint
toujours un peu les Fusains, puis à co fait, que ces-
arbustes, ne faisant généralement pas do pousses d'ar-
rière saison, portent des branches mieux aoùtées, sur
lesquelles les gelées d'hiver ont moins de prise.
Mais tous les Fusains ne conviennent pas égMlemenl
pour la plantation des sous-bois, même lorsque ces
sous-bois sont demi-éclairi'-s. Les variétés ])nnachées
do jaune A". J. aurco-maculatlx (llort.) K. j. /'nxllffliitu
nurea (Hort.) E.j. siil l'ureo-murjji ixtl is (llorl.) s'y déco-
lorent et y deviennent à peu près uniformément verles.
Nos Fusains panaché.s de blanc, au contraire, y pren-
nent une panachure plus binnclie encore ipi'à l'insola-
tion. 1.08 /'.'. j. e/ei/ttiis (llort. I A', j. arijenteo-iiDiriii-
vatis (llort.), E. Iiilifolid iilliD-inartlIiinlis (llort.), K. j.
rrrsidciil (laiitliier sont dans ce ras.
Il faut convenir aussi, iiuo les Fusains panachés de
jaune se décolorent en partie tout au moins, quand on
les cultive dans des terres, riches et copieusement
pourvues d'eau ; au contraire, leur couleur doréi'
s'exalte dans les sols secs, maigres et peu arrosés.
On reproche, il est vrai, aux variétés panachées de
Fig. 000. — l\roni/unis 'ttponictu Prêsûtcnt Gauthii^r
blanc leur croissance toujours lente. A ce point de vue,
il convient de faire quelques distinctions.
L'A'. J. cletiaiif;, qui reste le plus brillant, le plus
panaché do tous les l'usainsdu Japon, est certainement
celui i|ui croit lo plus lentement et dont la productii>n
présente le plus de difllcultés : La lenteur dans la crois-
sance est inhérente, précisément, à l'étendue de la
panai'hure, qui laisse très peu de matière verte pour
l'elabor.ition do la sève et la nutrition do la plante.
La difficulté dans la production provient de ce qu'on a
dû renoncer à propager l'A'. J. elegans par bouturage,
les boutures no reprenant pas toutes, il s'en faut, et
celles qui s'enracinent procurant des individus rabou-
gris, difformes.
Le groflage sur E. japonica
permet d'obtenir des E. J. ele-
tjaiis moins ehétifs et moins
déjetés, mais ce grelTago est
une comi)licalion. Or, il existe
un Fusain panaché qui ne fait
pas beaucoup moins d'effet
que l'A". 7. eletjatisiA no présente
pas tous les inconvénients de
ce dernier; c'est le Fusain du
Japon Président Gautier, ob-
tenu par M. Derudder, de Ver-
sailles, et représenté fig. 200.
A la vigueur du Fusain Duc
d'Anjou, dont il est une dévia-
tion, le Fusain Président Gau-
thier joint un port toujours ré-
gulier et élancé, une vigueur
au-ilessus de la moyenne, une
croissance rapide et un bou-
turage facile.
L'origine du I-'usain Prési-
dent Gautier est aussi, pro-
liablement, celle du F'usain élé-
Nous le pensons, du moins,
car nous cultivons actuelle-
ment un E. J. eleijans qui a
donné spontanément un ramisiu
ayant tous les caractères du
F'usain Duc d'Anjou : feuilles
légèrement crispées et maculées
de jaune verdâtre au centre.
Il va sans dire que les diverses variétés (ont, comme
le type, d'excellents sujets en bacs.
Groiioes Bkll.xir.
A'^ ( ;lii-ys;inlhrmos nonv(\inx
à l'Exposition d'automne de la S. N. H. F.
I,os <;hry.snntli''nii>s noiiveniix oxpnsés cette année siml
bien noiiilireiix ; plus de cin<piaiile ont étécertiliés et poiirtanl
on s'est iiioiilré en ni-iiérnl pins sévère ipie les années pré-
cédentes diins l'atlrlliiition îles corlillcals de mérite.
Il est bien diftliile île dénnuer dés il presniit l'élite de ces
noiivenulés. l'uiirlant. dans le loi de .M. ("alval, les variétés
siiiviintes paraissent les meilleures : Jciin Ciilriit, énnniio
fleur ronge h ri'vers jaune; M. i'iflcr, rose à revers ar^'ent;
M. llitslft, jauni" li'gèreTuenl llniiinié rou^'e; puis Ksllier.
Dans celui de .\l. Nonin, Clinrlcs .ScAirrn/, par sa coiMeur
rare rnu(;e ncajcm, attirait l'atlerdinn de tous les rminais-
geiirs. ain-iiipio Af//c >'if>»inc rurArro*, blanr Arenlre verdiUre
el S'alliidic Hoiir.tfud. jaune paille à contre canari. Il (luil
aussi nommer Cluirlts Fichât brnnzo h centre jaune d'or.
LE JARDIN
349
Un somour anintoiir, \U lo iimr<|iiis do Pins, so clnssp, pour
SOS débuts, parmi los nlitonloiirs los plus liouroux ; citons,
parmi sos variùti'S los plus bollos, Nouicnir tir la Coiiilissr
de Hcillf, ma){nili<|uo llour loso nu rovors ar^jont; Marie
Garêrc, biniic à jinaiid contre vort dos plus pronomos;
Vierne Moiitbruiioi\f lilanc incuivo superbe, et Trioïiijitir
de Montbruii, bollo incurvée. Une variété bien duvoleuse.
LaSai»t Martin, osl aussi dos plus séduisaiitos.
Dans los nouveautés ilo M. (Ihantrior, on reniari|uo parti-
culiériMuont : I.v Qiiina, très belle Heur incurvée do couleur
chamois; M. Borcltij, dont lo coloris roujfo cramoisi usl fort
admiré; Mlle Jules Vaelierat, jauno llammé rou^jo, ot J/nix-
seau d'Arijei.r, jauno lé^çorement flammé d(> rougo.
Dans les plantes exposées par M. de Hoydellet, le doyen
dos soraours français, il faut neter Mme Grrand inére. ver-
millon à revers bnin/.o, belle incurvée île furmo spéciale à
(Çrando fleur, [{ei>ie du Jupon fleur Ijlancho à centre paillo
d'un genre nouveau analogue aux ('hrysantliémos cliovelus.
mais il grandes lleurs;
cet obtenleur avait ex-
piisé aussi nii Chrysan-
Ihèrao à fleurs simples
Aracline, dont los lieu
rons lubulésel conloui
nés en crosse sont foil
curieux.
La figure 201 ropn''-
sonto ces doux fleurs
originales, cpii seront
peut-être le point do dé
part de nouvelles lor
mes ; c'est de co ciMi ■
quo tous les efforts des
semeurs devraient se
tourner ainsi quo sur
l'obtention de coloris
nouveaux, et en parti-
culier, sur la nuance
" rouge éclatant >> beau-
coup trop rare dans les
Clirysanttié[nes. où le
jaune, le blanc et le rose
dominent généralenienl.
Bornons-nous à citer
ces variétés et souhai-
tons que l'avenir ne dé"
mente pas ces espéran-
ces comme il l'a fait
déjà pour tant de va-
riétés api)arues sous
les plus brillants auspices et qui ont dû céder le pas à
d'autres, dont les débuts avaient été bien moins remarqués.
Avec lo fantas(jue Chrysanthème, les prophètes ont sou-
vent tort.
R. jAnnv-DESLOGES
M. Vigor a ensuite signalé les importantes questions quo lo
Congrès allait avoir à étudier, et notamment les expériences
de M. tJ. Ti nffaul sur les engrais à applicpier au Clirysanlhènip,
la renianiuable élude d.- M. Chifflol sur les parasites du Chry-
saidhèiiie et leur d.siruilion. et la préi)aralion d'un réper-
toire des couleurs (lar .\I. Daulhenny.
M. Cliilllot. était ninllieureusemenl absent; aussi M. Viger
a-t-il prié M. (!(•; la Hoclietcrio il'èlre son interprèle et cidui du
Congiès auprès de M. Chilllol pour le lélii:ilerile ses travaux,
puis nu nom du Ministre de l'Agriculture, il a aiuKuieô à
MM. Dubreuil, trésorier de In Société des Chrysanlliémistes,
et (;asti>ii Clément, secrétaire de la section des Chrysanllié-
mistes de la S. N. H. I''., qu'ils seraient do la prochaine pro-
motion (lu .Mérite agricole.
r.a (lisiussion du mémoire de M. Chifllut a été remise é. la
prochaine session.
M. Calvat a donné ensuite lecture de son mémoire sur la
nature des engrais utiles aux Clirvsnnthémrs. f.'éniinont
■,'01. — Ara h,.
rt/iianlfun(cs vriginav..'' ile M, de RcijilelLei. lif nr ttu Japon,
Le Congrès des Chrysanthémistes
Le 7' Congrès des Chrysanthémistes fiançais s'est ouvert
à Angers lo 7 novembre sous la présidence do M. Viger
ancien ministre do l'Agriculture. Président de la Société
Nationale d'Horticulture de France, assisté do M. Max de la
Rocheterie, Président de la Société française des Chrysanthé-
mistes, et de M. 1..-A. Leroy, Président de la Société d'Hor-
ticulture de Maine-et-Loire. Avaient pris place au bureau :
M.M. Albert Truffaut, premier Vii-e-président et Abel Cha-
tenay. Secrétaire général de la S. N. H. F. ; M.\f. Calvat et
Bruant. Vice-présidents et M. Philippe Rivoiro, Secrétaire
général do la S. F. D. C.
Dans son discours d'ouverture, M. Viger a remercié M. do
la Rocheterie de l'avoir invité à la présidence d'honneur du
Congrès de 1902. « Ma présence, a-t-il dit. vous sera j'espère,
un gage do concorde et de travail fructueux. >> M. I^eroy et la
Société d'Horticulture d'Angers n'ont point été oubliés par
-M. Viger, (|ui sait quel concours précieux ils ont apporté en
la circonstance à la Société des Chrysanthémistes.
semeur, le maître, on le sait, de la très grande fleur.
n'attribue quo fort peu d'importance au nMe des engrais
dans la culture du Chrysaiilhèiue. Il n'en faut que peu. a-t-il
dit, et dans des cas déterminés; ipiant à lui, il s'en est servi
le moins possible, ce qui no l'a pas empêché d'obtenir les
résultats ((ue l'on sait.
L'opiiiiuii (le M. Calvat a été combattue par .M. Clément
qui, pour prouver ses dires, a montré de très intéressantes
planles. 11 a rajiporlé les expériences do Chrysanthémistes
organisées par la commission des engrais de la S. X. H. F.
puis celles dont M. Dolbois, d'.Angers, avait bien voulu se
charger. M. Vigor a résumé la discussion en quelques mots.
«Dans des situations privilégiées et des mains adroites, a-t-il
dit, lo Chrysanthème peut peut-être se passer d'engrais, mais,
en général, il eu faut. »
La ville de Lille a été ensuite choisie comme siège du
Congrès en 1903. La médaille d'honneur du Congrès a été
attribuée, au scrutin secret, à M. Lacroi.v, par .50 voix sur
71 votants. Une médaille d'.irgont a été offerte à chacun des
dix expérimentateurs d'engrais, et une d'or à M. G. 'l'ruffault.
Dans la 2* séance qui s'est tenue le 8, sous la présidence
de M. de la Rocheterie, assisté de NfM. Rozain-Boucharlat,
vice-présidenl. Philiiipe Ilivoiro et Dulirouil, a été lu le mé-
moire de .\I. Chiftlot. sur cette (|uestion: <• Pour qu'un Chry-
santhème produise plus facilement des graines, vaut-il mieu.v
le cultiver à la grande fleur ou le laisser à l'état naturel sans
supi>ression de rejets et de boutons ? ■> puis celui de M. Cié-
Hjonl « sur les différents for(;ages du Chrysanthème "
350
LE JARDIN
s'étcndanl sur la culture do cplte fleur au printemps et on été.
M. Daulhenay a ensuite montré son travail de préparation
d'un « Répertoire pour la détermination des couleurs des
(leurs, des feuillages et dos fruits. •> Kn une conférence «[ui
a vivement intéressé tous les auditeurs, il a expli<|u<' la
méthode suivie et les nombreuses diflicullos rencontrées.
Le nombre des planches est de 200 à 4 teintes chacune, soit
>tOO teintes. La série des jaunes est à peu prés terminée;
celle des roupes, déjà avancée. L'auteur du travail a craint
de comprendre, dans son Répertoire, trop de nuances crues
et i|ui ne si- rencontrent que peu ou point en horticulture.
.Mais .M. Oberlliur, i|ui a bien voulu se charper de l'impres-
sion, constatant que liniportance du travail est telle qu'il
pourra se répandre non seulement en horticulture mais dans
la peinture, la teinturerie et beaucoup d'autres branches, a
déclaré voir le llé|)ertoire plutôt complet.
M. de la Rochelerie a adressé les vifs remercimcuts du
Congrès à .M\f. Oberthur et Dautlienay, aux applaudisse-
ments de tous les assistants.
Il a enfin été décidé, à la suite de la lecture d'un mémoire
de »M. Cocliot.de Montpellier, que des restrictions à la sura-
bondance des nouveautés, et une plus grande part à l'origi-
nalité des fleurs, seraient discutées à fond au prochain
CongKrs. J.-Fn. Favaro.
Revue des publications
iAA/\n-
Ii'Exposition des Chrysanthèmes d'Angers
L"E.xposition des Chrysanthèmes organisée à Angers par la
Société d'horticulture du .\faine-et-Loirea obtenu un légitime
succès grice au zèle de son distingué président, M. Louis
Leroy, et de ses dévoués collaborateurs, Nf M. (jaston Allard.
Verrier-Cachet, Millet, etc.
Dès l'entrée, le groupe de M. Focquereau-Lonfant a fait
l'admiration de tous les connaisseurs. Le jury lui a décerné
le grand prix d'honneur pour l'ensemble de sa collection
dans laquelle tous les genres do culture du Clirysanthiriie
étaient représentés. Los plantes spécimens étaient do toute
beauté, et la collection des variétés fort bien composée.
A côté, MM. Vilmorin-Andrieu.x ot C" avaient <i déposé
leur carte de visite ••, avec une collection do très beaux
spécimens ot une belle série de nouveautés.
M. Leloup, du Mans, exposait une très belle collection de
Standards, parmi les(|uols un Comte Durani, spérimen
absolument remarquable, d'un rose tendre cxcfuis.
Le groupe hors concours de M. Oberthfir était tout simple-
ment merveilleux, aux plantes et fleurs superbes, énormes
et do nuanc:es multiples. Nous avons compté sur un
Mtne Edmond Itoiier 70 (leurs. Les fleurs à couper de
.M. Oberthfir sont à citer également.
Unamatourangovin, .\(. Dolbois, s'est signalé en très bonne
place avec une fort belle exposition; ses fleurs coupées lui
ont valu le '>' prix d'honneur, mais ses spécimens en pots
n'étaient pas moins fort remarquables.
flans la section di-a nouveautés .M. Calvat, de Grenoble,
8 est distingué également, avec un V prix cl'honneur,
pourdi' merveilleuses obtentions, entre autres : Mme DuhamA
(blanc), Jean Calvat, Horace (jauno globuleux), Cltarret. etc.
M. Chantrior, do liayonne. avait im lot également très
remarqué, notamment pour deux obtentions d'un ton nou-
veau : /.<• (Juitisii (jaune paille clair) et Mme de Joli/.
Lo niarriuis do l'ins, qui s'est tout récemment révélé
semeur éniérite, montrait une série do nouveautés de pre-
mier onlre aux| tons chauds ot rutilants, lieiue d'Espiii/>i,,
MerreilU dr Mo>\tbrun, entre autres.
Uno véritable exposition d'oxpi-riencos d'engrais avait él.''
organisée par .M. (i. 'l'ruflaut, et les visiteurs ont pu facile-
nicnl 80 rendre compte du résultat ilo ces expériences.
Dans les lots do fleurs roupi'ns, celui de .M. (;harvet, ama-
teur à yVvranches. étaient très remar<|uable par ses fleurs de
dimensions colossales; citons encore ceux de .M. Conseil, île
Bayeux, et de .M.M. Horie, do Hoydcllel, l'oiirnier, etc.
Terminons ce rapide aperi;u sans oublier Mme Verrier-
Cachot, pour ses charmants dessus de table, garnitures
d'Orchidées, cl corbeilles île Chrysanthèmes, disposées avei-.
fort bon goût. J.-Fr. Kavaud.
Remarques sur l'hybridation.— Dans VAmerican Florist,
M. Georges llollis, do Toronto, fait part des diverses remar-
ques qu'il a fuites dans sa pratique des croisements. Il dit,
entre autres choses :
« Pour obtenir quelques succès, il faut cultiver une grande
quantité de plantes, mais no i>as perdre de vue (jue les
spécimens cultivés intensivement dans un sol riche, a uno
seule tige à grosse fleur, ou encore comme spécimens en
pots, ne sont pas ceux qui donnent lu plus do pollen, car les
fleurs qu'ils portent ne donnent guère que des pétales stériles.
Au contraire, les plantes mises en pleine terre en sol pauvre
donnent du pollen dans la plujiarl des variétés, elles plantes
porte-graines seront plus fertiles dans un local à atmosphère
plus aride que ne l'est ordinairement la serre a Chrysanthèmes.
Je fertilise toujours plutôt les variétés bien pétalées,
telles que Viviand-Morcl par l'errin, plutôt que Perrin par
Viviand-.Morel. Par ce moyen, je n obtiens (juo peu de fleurs
simples ; par la voie inverse, on en obtient beaucoup.
En croisant les Œillets, il faut avoir soin de no faire
grainer (|ue les plus vigoureux et les plus sains spécimens.
Les variétés qui ne grainent pas ressemblent en général a
leur parent mâle. Il y en a d'autres desquelles il est impos-
sible de supporter l'origine. Il en est de mémo chei les
Chrysanthèmes.
Avec les iteine-Marguerites, il faut beaucoup et longtemps
•■ s'essayer la luuin. » La plupart des nouveautés sont lo
résultat des sélections faites sur les variétés elles-mêmes
plutôt que des croisements ".
Le Raitln et les odeur*. — Le Journal de la Société d'hor-
ticuHinc di- 1:1 ila.sse-Alsace rapporte que dos Haisins qui
avaient été récoltés sur des ceps attachés à des échalas
créosotes, ont acquis le goût do la créosote. Le vin fait avec
ces Raisins a présenté lui-même ce goCit. Ce n'est pas la
première fois, du reste, que l'on constate quo le voisinage
de la créosote est funeste à toute végétation. A l'ICxposition
de ItHK), les Rosiers plantés aux Invalides le long du pavé
de bois furent longtemps et gravement incommodés par
l'odeur de créosote qui son dégageait.
Le Telfair et la Chayote en Algérie. — La Jletue des
cultures cutaiiialiw conliciil un aitii le de M. Ch. Rivière,
directeur du Jardin d'I^Cssais du llaniiiia. à Alger, sur le
Telfair (Telfuiria jiedala) et la Chayote {Secliium eduU).
Nf. Rivière s'y met d'accord avec .M. le D' Heckel, directeur
du Jardin botanique de Marseille, pour déconseiller la culture
en grand, en .Mgérie, de ces deux Cucurbitacées. .\près avoir
énuméré les diverses causes d'insuccès l'auteur de l'article
conclut ainsi :
n Chaijotc et Telfair ne sont donc pas des Cucurbitacées
propres a ragriculluro do n'importe quelle partie do notre
Afrii|ue du Nord, Algérie, Tunisie et même des régions saha-
riennes y attenantes : In première n'a pas de rendement
économique cl la deuxième disparaît (juand la température
s'abaisse quelque peu.
On doit ajouter >|ue. dans toutes nos colonies africaines où
domino le climat steppien, ces Cucurbitacées n'ont aucun
avenir; elles sont exigeantes en chaleur et en eau, et ont
besoin do conditions exceptionnelles pour se développer. En
effet, pour soutenir leurs immenses lianes, uno végétation
arborescente asseï proche leur est absolument nécessaire :
elles l'envahissent et la chargent de leurs nombreux et
posants fruits.
S'il (allait créer artiflcicllomont ces supports, la dépense
ne serait pas compensée par lo rendement el, dans ce cas,
d'autres cultures seraient mieux iiidi<|uées pour l'alimentation
du bétail et même pour la production d'une maliéro grasse
comme celle recherchée dans les grosses graines du Telfair.-
La Franolsoe* calyclna. — Nous trouvons, dans la Midler's
ileutsrlii- (iiifl:, II- /rituiiii un excellent article do .M. I^. K.
Zeigor, fleurislo a Hambourg, sur le franciscea rolt/ritta et
sa culture. Cette plante, aux (euilles lancéolées, semblables
Il dos lanières do cuir, aux grandes fleurs violettes apparais-
sant au nombre de 5 à '.>, sur cliai|iie pousse, (ut introduite
dans les jardins européens dés l!^, I.elirésil nousl'a fourni;
LI'; JAHDIN'
351
h'Mc floiirit alionduiiimcnt, do In lin do mai au comiin^ncomoiit
<!<> juillet. Ki'tuillù au coMiuiouccinont do suptouiliro, le
l'ninciscca so trouve do nouveau on ploino llorâisoii en
octoliro.
<■ Il y II Irontc ans onviron, dit M. /io^;o^, jo lis l'aciiuisition
do co t'rnDcisccu. Jo taisais déjà d'assez bonne afiaires avec
cotto plante, mais je dus on délaisser lu ctdturo, purtte iju'à
la suite d'un traitement défectueux, lo puceron huileux y
péiiélra et, so logeant entre les IjKutims, perdit totalement le
piod ullai|ué. Le mal venait de ce (|uo je cultivais mes
plantes dans un local chaud. .Mais, quand les prix do nos
autres plantes vinrent à décliner de plus en plus, et i|u'en
particulier la culture do la Hoso (ut à un si haut point on
siiuflranco, jo chorchai à mo pourvoir do nouveau du Frmi-
ciscca, dont la culturo m'a depuis, bien réussi.
La multiplication lie celte planloest diflicilo ; on a fréquem-
monl un déchet consiilorable, mais on ne doit point se
docouraj^er pour cola et il faut, ù diflérontes époijues do
l'annéo, moltro des boutures en terre.
Si on échoue uno fois, on réussit dans uno nouvelle tonta-
tivo. Ici encore c'est la persévérance qui nous fait alleindro
le but. D'après l'expérience (pio j'ai acquise louchant cette
plante, elle aime l'onibro en été cl il lui faut encore de l'air
et de lliuiniililé. Il lui faut un arrosage assidu principalement
jusqu'au lenqis do la lluraison. Uno bonne terre do feuilles
est, ainsi ((ue jo l'ai éprouvé, co qui lui convient lo miou.x.
Cn a dos pieds en Heurs du printemps à la On do l'automne,
surtout si l'on sait conserver les vieilles plantes. Chez ces
dernières, aussitôt que do nouvelles pousses sont sorties, on
voit de nouveaux boutons so développer cn quantité. Lo
Franciscfii cnhjcina, soigné, se conserve bien en apparte-
ment. >'
Plantes nouvelles ou peu connues
Kalanchoe kewensis
Oardcn, l'M2 p. Xis.
Hybride obtenu en croisant lo K. /lainmca, introduit
récemment du Somaliland avec uno espèce à larges fleurs
blanches, lo /v. Jleiilii du sud de l'Arabie; plante drossée, à
ligo simple, haute de 1 mètre, à feuilles opposées, charnues,
cylindrii|ues. Le croisement inverse avec le K. Bculii comme
porte-graine, a donné une plante à feuilles simples et cylin-
driques.
Ornithogalum kewense
Ganlci, J'JU-' p. :i,ï;».
C'est le résultat du croisement de VO. thyrsoides avec l'O.
aureum qui n'est [leul être qu'une forme du premier, n'en
difîéranl que par le coloris jaune fauve do ses fleurs au lieu
d'être blanc verdiUre. L'hybride rappelle l'O. tliijrsoidcs
mais la teinte des fleurs est jaune chamois tondre.
Cymbidium phodochilum Waipur.
GiU-ilcn, l'.NL', p. XV.K
Uapporléo do Madagascar, cotte Orchidée a les pscudobul-
bes ovales [lourpre-foncé, étroits, les feuilles arquées, l'épi
dressé long de 00 cent., portant uno douzaine de fleurs, vert-
pomme lachcléos do brun; le labello est crispé cramoisi-
brillant.
Saxifraga apiculata Engler.
Un des plus jolis .Saxifrages i\ cultiver comme plante à
rocaille ; il fleurit dès le mois de février. Son origine est
ancienne et parait devoir résulter de l'hybridation des
•V. srordica Gris, et i'. arciioides f.apeyr. Il forme un gazon
conqiact ras ; les feuilles sont persistantes, vert-foncé,
linéaires, aiguës; les tiges hautes de 5 à 10 cent, au plus,
sont velues et portent des fleurs, au nondire do 5-.S disposées
en cynics terminalos, assez grandes et jaune clair.
Le i'. ayiicidata est encore connu sous lo nom deS. ^((eo-
viridis Scholt, qui devra probablomenl rester.
Passif lora Actinla Ilook.
Gard, c/rro,). V.»i-^ p. I.j.
Très jolie Passiflore, réintroduite récemment du lîrésil. Les
feuilles sont largement ovales, arrondies et émarginées au
sommet ; les pétioles sont munis de 6 à 8 glandes sessilos.
LcB fleurs. Solitaires et entourées do larges bractées ovales,
«•ordées à la base, ont los pétales blanc vcrilAtre à la face
intfirno, obloiigs-obtus. Los sépales, do mémo longueur, sont
blanc crème. La couroiuio oxtc'-rieure est blancho rayée do
vioJol-bleuiUro.
Mamlllarla vlvlflora Ilaw.
Jlii'. M.uj. I. ■;7is.
("est des .Montagnes Hocheusos (juc nous osl venue celle
(iK^tacéo ix ligo courte, déprimée-globuleuse, liabituellement
simple et d'un verl-jaunAlre. Les tubenules qui la recouvrent,
Nonl olilongs-ovoi'dos, lAclies. lisses ou légèrement silloimés.
Los aiguillons, au nombre do \i à :m, sont grêles, longs île
I c-ent., droits, rigides, los extérieurs très étalés, rayonnants,
blams ou pourpro-foncc-, cou.\ du centre plus robustes. Les
fleurs ont .'i cent, de diamètre : leurs sépales sont linéaires,
bruns, liinbriés; les pétales sont roses, linéaires ou lancéolés,
illuminés, limbriés aux bords, pourvus de soies au sommet.
Los fruits sont constitués par des baies ovoïdes, vertes, à
graines de couleur fauve, obovées et profondéraont alvéolées.
Gerbera Jamesonl var. illuftris
ISi'Il. s. Tiisc. Orlirul. I!t02, p. Hil.
Varii'li'' plus robuste (|uo lo type, à tige florale plus.déve-
loppée, il caiiilule plus largo, plus régulièrement constitué,
à coloris [ilus vif.
Plectranthus saccatus Benth.
Jlot. Mag. t. 78M.
Celle Labiée du N'atal, <locouverlo onlS.'iG par Drègo n'a été
introduite que tout récemment. Ses fleurs brillamment colo-
rées en bleu-azur la rendent très ornomenlale. C'est la plus
grande espèce du genre, remarquable iiar le port horizontal
des rameaux, (jui alloignenl jusi(u'ii :30 cent, de longueur.
P. Hariot.
Soeiété l^ationale d'HoPticulture de f ranee
Séance du 33 octobre 1902
COMnÈ DE Floriculture. — Un très bel apport de M. Jarry-
Desloges, composé de 18 espèces ou variétés i\c Ne/ienthes,
parmi lesquelles nous avons remarqué : N. lialfouviana,
N. Northiana pulchra.N .Burkei e.rcellens, X. }J'iUei,X. Tiveyi,
N. Clwlsoni excellens qui sont des nouveautés -V. cineta.
.Y. sanijuinea, .V. mi.i-ta, X. Mastersi. X. Veitcliii, X. rci-
tricosa,eU:. Certaines urnes ont atteint jusqu'à 40 centimètres
de largeur.
A signaler encore un loi, do M. Dugourd : Asters de
semis , TrolUus asiaticus, Arrlotis grandis, etc.
Comité des Oiumidées. — Unseid apport fait par M. Driger:
un Caltlei/a hybride, d'origire douteuse, très vigoureux et
très florifère.
Comité des Chrysanthèmes. — Quelques semis à M. Laffite.
de Pau cl une belle série de grandes fleurs, représentant
:^1 varii'^tés présentées par M. Siniond, delà Vorenne-Sainte-
Ililairo.
Comité dArboriculture fruitière. — Dos Poires Dnyenné
lin Cuiiiire, Dicl.C/dirles Ernest, à. M. Coffigniez; des Beurré
Diel, Bei'.rri- Bachelier et Charles Ernest à .M. J. Guerre;
do belles Pèches Tardive d'uclobre à M. A. Chevreau, des
lorbeilles de Chasselas doré et do Franhenthat k .NINI. A.
Andry et .Sadron.
P. Hariot.
BIBLIOGRAPHIE
Après l'Art de bouturer eiVArtdesemerdfW. Ad. Van
den Ilcede, la Culture forcée des Ognons à /leurs do M. J.
Rudolph, et, tout récemment, le Canna et sa culture, de
P. Pallary. la Culture potagère forcée cl de jdein air de
M. C. l'otrat, etc., etc., la Librairie horticole, 84 bis, rue do
('■ronelle, Paris. 7', édile lesouvrages suivants, qui viennent de
paraître :
Nouvelle méthode de culture forcée par l'action de l'Ether et
du Chloroforme, par .\lbert Macmené, brochure de 8-j pages
352
LE JARDIN
iri-10 avec i:i lipuros dans lo texte. Broché : 1 fr. .Vt, franco
I fr. "0 ; rolio domi-basaiio : i fr. 75. franco 2 fr. 8.").
Dans co polit livre, .\I. .Maumoné a rassemblé tous les docu-
ments concernant la découvorto du fori;aj;c des arlnistos ot
plantes par l'action de l'élher, di'i au professeur Joliannsen,
de Cuponlia|rue, et les divers essais ipii ont été tentés dfpuis
en Allemagne et en l-'rance. Cette découverte et ces essais
sont récents; il y a eu en même temps c|uel(|uos expériences
de torçape par l'action du chloroforme. C'est dire <|ue M. Mau-
mené ne pouvait avoir pour but d'enseipner une méthode do
forçaj;e acquise, mais de (aire connaître au public horticole
l'oritçino et l'état actuel do la question. lit la meilleure ma-
nière de lo faire était de placer sous ses yeux les résiillats
mêmes des expériences, commentés par leurs auteurs nn'-mcs.
II s'y ajoute d'ailleurs cette constatation: que le forçape par
l'éther est entré aujourd'hui dans le domaine ilo la prali(|uo
ihez lies horticulteurs nlleniands. Les (orceurs français
feront donc bien de lire la brochure de M. .Maumené. S'ils no
veulent pas so laisser distancer par l'étranger sur leurs pro-
pres marchés, il est juste temjis qu'ils so renseignent et
prennent les dispositions nécessaires.
De l'Ensachage des fruits, pai- L. Loiskac, arboriiiiltour. Bro.
chure de la Bibliothèque du Jardin. in-H'i do V, pagi'S avec
au ligures dans lo ti'xte. Broché ; I fr. .".0. franco 1 fr. IV).
Ce petit livre est d'un praticien, et il lui a valu une médaillo
d'or au Congrès pomologi^iuo de l'au. en l'.'o;'. .M. l.oiseau
prétond avec raison rjuo l'arboriculture française, bien (|uc
la première du monde, a sans cosse besoin do se perfectionner
si elle veut lutter avec succès contre la concurrence étrangère
et il indic|ue. comme un porloctionnemenl malheureusement
loin d'être adopté partout, l'ensachago des fruits. Cette
opération préserve les fruits de la l'yralo, do la tavelure,
des grêles légères; elle en afiine la chair et l'épiderme; elle
en (acilito à l'automne la coloration; elle en augmente lo
volume; elle rond enfin possible, en plein vent ou à mauvaise
oxpositi(m, la culture de variétés do choix. Toute la tochniipio
de l'ensachage est ensuite décrite avec soin, cl avec de
nombreuses ligures à l'appui. Cet ouvrage n'est pas seule-
ment utile à consulter par les professionnels : les amateurs
y trouveront rensoignoment nécessaire pour obtenir, chez,
eux, de beaux et bous fruits, pareils à ceux qu'ils.ailmiront
dans les expositions.
Les arbres nains japonais, par .\i.bKi\T .\1almknk, plaipiette
in-s format modorne, sur papier du Iuxo,('i0 pages avec
10 ligures dans le texte. Broché, avec couverture en simili-
Japon, tirée on couleurs : 2 fr.. franco i (r. 20.
Depuis quelques années, à la faveur des relations nmii-
diales ilevenues plus faciles, il a été donné aux Ivuropéeiis
de pouvoir comparer, aux produits do leur horticidtiire. ceux
do l'horticulture japonaise. On a vu dans les Expositions,
depuis colle do l'.totl, dos spécimens révélant une culture et
un art floral étranges. .Mais c'est surtout à <-olle de XWi quo
l'attention a été sollicitée a un haut degré, par la présence do
tout un lot d'arbres pygmées. Los Jaiionais. peuple dn pelite
taille, vivant dans une nature rabougrie par la furi-ur clos
éléments, ont une esthétique essentiollomont différonto do la
niHre, ot qui leur fait préférer h's paysages minuscules aux
majestuouses futaios.
Dans son ouvrage, .\L Maumené a réussi à di'-gagcr cette
(esthétique particulière, (irilce à dos relations personnelles
qu'il possède au Japon, il y indique par lo menu li's pro-
ÔAdég culturaux employés on Hxtréme-t (rient pour obti-nir la
nanisation des arbres, et ce, /i un tel point que les arbres
pygniéos sont rtgês do plusiours sièclos après avoir i-lé
noignês de pore en lllg dans la mémo famille,
La plaquotio do M. .Maumi-né est une tiMivro à la (ois
artistique et culturalo. Imprimée sur papier île luxe, ornée
de photogravures originalos, paréod'une couverture au tles^in
modorn-stvle, olle constihie un petit volume de biblio|iliilo
qui pourra êiro mémo oflerl. on modeste cadeau de Jour de
l'an, iiH\ porsonno» qu'intoiossont les arts horticoles.
Agenda horticole, éilition de 1903. rovm' ot augmentée, par
L. IIeskv. format do poche, avi-c 17o pages de lexlo. Brocîn-:
I (r., franco 1 fr. 'iT,; l'artnnné toile 1 (r. ."«o, franco 1 fr. Tri;
relié cuir 2 (r., franco 2 (r. i'>.
L'élngo de l'Agnnda horticole do L. Henry n'est plus à (aire ;
on sait qu'il occupe une première place parmi les travaux de
ce genre et qu'il est, ù tout instant, d'un secours précieux,
au milieu île leurs travaux, pour tous les amateurs ot prati-
ciens. On y retrouve toutes les formules, toutes les opéra-
lions, tous les calculs i]ui échappent à la mémoire ou sur
lesquels on est insulisaminent renseigné. Uappelons seule-
ment que cet aide mémoire, méticuleusement établi, contient,
entre autres choses : les i>roccdcs tic conscrtalion ila tnalé-
ricl horticole, l'clablissetncnt des csjialicrs. U's niesurespoar
les plantations, les quantités de (jraines à setner et les ren-
dcinents, les fanitules d'cnyraispoiir arbres, légumes. /liantes
de serre, fleurs de pleine terre, les iirocédés de destruction
des insectes et des parasites, lo trace des corbeilles, pe-
louses, etc.. sans compter de nombreux renseignements sur
les diverses administrations, pour tout ce cjui concerne les
transactions horticoles.
Correspondance (1)
Contre les poux des plantes de serre. — Hep. à M. J. à
.M. {S, i,u-, l-')i.scj. — Un cli'siail toujours, dans les serres,
avant qu'on y voie aucun insecte, (aire dos pulvérisations sur
les plantes, à l'eau nicotinée au 5' avec des jus (aiblos
(10 à 12' Baunié), au dixième avec les jus concentrés, ainsi
que dos (umigations en jetant de la nicotine sur dos plaques
de for ou dos bri<iues chaufTées. l)o même, pouréviter l'entrée
des maladies cryptogauuques, on devrait toujours, préven-
tivement, faire des pulvérisations au sulfate de cuivre à
rais<m do "lOO grammes par hectolitre d'eau (au minimum).
Ces opérations si faciles devraient prendre placo dans les
travaux réguliers do la culture des serres sans atlendro dO
voir les insectes ou les parasites s'y établir. On opère de
grand malin ou bien lo soir, do manière à éviter les bn'dures
par lo soleil.
Destruction delà bruche de* Pois et des charançons. —
Iiél>. à M. H., chez M. I!.. à G. par V. {Oise). — Le soûl
moyen efficace lio détruire la bruche des Pois et les charan-
çons des grains est de les asphyxier au sulfure de carbone,
mais l'emploi do col ingrédient nécessite do sérieuses pré-
cautions.
Los grains sont déposés et étalés en uno couche de 'M à
W centimètres d'épaisseur, dans un grenier ou local quel-
conque isole de l'hab>tation. Sur celte couche, on dispose, à
un mètre ot demi de distance les uns des aidros, des n''cipioids
remplis de 2.">o grammes «le sulfure do carbone et liion bou-
chés; on so sert do bocaux, pots vides de coiditures. Ilacons
vides de conserves, olc. l'important est cpiils soient à largo
ouverture. Ces récipients sont enfoncés aux trois ijuarts dans
Fa couche de grains, do manière (|u"étant ainsi accotés, ils ne
puissoid so renverser. On les débouche alors /»v.v rapidc-
tnent et l'on ri'couvre le tout d'une ou de plusieurs bAches
qu'on a eu le soin d'apjiorler tout près à l'avance. On se
roliro alors le plus vite possible en (ermanl soigneusement
les portes, (enétres, vasistas, i-tc.
Uualre ou cini| jours après, la brui-ho ou les charançons
sont détruits; on pénètre dans le local <■" laissant la jMirte
ouverte puis en ouvrant les fenêtres. Los diverses pn-cau-
lions soulignées sont nécessaires, les vapeurs de suKuro do
carbone étant dangereuses à respirer. Il (aut aussi bien se
garder de fumer ni do se servir do lumière.
La bruche des l'ois, à l'état d'insecte parfait, dispose ses
œufs sur les ovaires des Heurs dès (pio la féconilation a été
opérée. Les jennos larves qui naissent deceso-ufs pénètrent
alors dans les grains à peine formés et s'y dévoloppont à la
faveur du déM-loppoment <les grains eux-mêmes, ipii n'en
souflri-nt ilu reste pas; il est même curioux que l'insecte ne
compromette pas le germe du grain, l'our éloigner la bruche
du Pois <h' la fleur, il (audrait (ipc-rer à ce monu-nt, sur les
plantes, des pidvérisations avec uno solution <|ui à notre
connaissanio, n'a pas encore été proposée. Il (audrait essayer
la nicotine au dixième (au maximum), l'Aloôs, lAbsinthc,
l'Armoise ou le tjuassia bouillis. Encore cela n'est-il guère
praticable ipion petite culture.
(Il Pour loiilc» ilcninnclo!» do ri'ii-icitrniMiicnlH. jolmlrc un lliiilin<
de lllr. !.■> pour chacun' ipie^tlmi illiriTcnlc, nlin ilr nmiB couvrir
lien frni» d'envol à no» collnlioralcum. Pour olilrnir In n'-ponHo par
lollro,«nï»yorOfr. "ri on thnhrrvpoutc. Joindre In bniidc du JuurnnI
N» 379
LK JAHDIN
5 Décembre 1902
CHRONIQUE
Los blessures survenues aux végétaux peuvent être,
dans certains cas, l'occasion de mcidilii'alions ((u'il
sérail intéressant de fixer. M. D. Faircliild a remarqué,
au prinlonips dernier, à l'alras, sur un jeune Peupliei-,
une liranclio dont la précocité attira son attention.
Alors que les arlires ne faisaient encore que commencer
à étaler leurs feuilles, ces dernières, sur le rameau
dont il s'agit, étaient arrivées ;i leur entier développe-
ment et tout iï fait ouvertes. On eût ilil, tant le fait était
saillant, qu'une tnulTe de jiui s'était implantée sur un
jeune Peuplier. Uuello était la acuse de cette différence
si niartiuée dans la végétation en deux points aussi
rapprochés.' M. l''aircliild avoue qu'il fut fort embarrassé
de primo abord, mais il fait observer que la branche
douée do précocité prenait naissance au voisinaged'une
région qui avait été alTectée d'une forte blessure, occa-
sionnée par le brancard d'une charelte. La cicatrisation
s'était opérée en de bonnes conditions. De là à se
demander s'il n'y avait pas île relation entre la précocité
et lo traumatisme, et par suite, si l'on ne [)ourrait modi-
fier les végétaux en les blessant arliliciellemenl ci
volontairement, il n'y avait qu'un pas. La pncocité dis-
paraitra-t-elle l'an prochain, dans di.x ans, dans vingt
ans, une fois que les ellets immédiats du traumatisme
n'existeront plus? 11 nous semble que la greffe pourrait
répondre à la question ; il serait bien simple eu tous
cas d'essayer.
*
La Vigne va tle nouveau faire {larlcr d'elle. Après le
Phylloxéra, le Mildew, lOidnini et tant d'autres fléaux
qui se sont abattus, en dévastateurs, sur notre beau
vignoble français, voici que la pourriture causée par
le Botnjtis cinerea s'apprête aie ravager. Aussi appren-
dra-t-ou avec satisfaction que M. Denis, député, et plu-
sieurs de nos honorables ont demandé à la Chambre de
vouloir bien instituer un prix de 10 UOO francs, en faveur
de celui qui trouvera le moyen d'empêcher le Bolrytis
d'étendre ses ravages. La proposition a été renvoyée à
la Commission du Budget. Celle question du Botrytis
cinerea est fort intéressante, car ce petit champignon
se comporte de deux façons absolument différentes au
point de vue de l'interprélation : d'un coté c'est un
destructeur qu'il faut supprimer à tout prix ; d'un autre
il constitue la Pourriture noble qui donne aux raisins
de certains crus, une valeur spéciale telle qu'on ne fait
le vin que quand les grappes sont atta(|uées. Vérité en
deçà des Pyrénées, erreur au-ilelà... ce sera toujours
vrai.
«
* *
L'obscurité la plus complète a longtemps régné sur
la patrie du Marronnier d'Inde. V.Esculus Hiiipocas-
tanurn a passé pour être originaire d'Orient; on l'a
cherché dans l'Inde et on ne l'a pas trouvé malgré le
nom vulgaire qui lui a été attriljuc. Au xvi° siècle, Charles
de l'Ecluse, qui parle pour la première fois de ce bel
arbre, destiné à un tel succès de culture, en avait reçu
les graines do Constantinople, par l'intermédiaire de
l'amlMSsadeur do France. On en avait prématurément
conclu que le Marronnier pouvait bien être indigène de
Grèce. Kn 1878, au Congrès do botanique tenu a Paris.
M. de Hcldreich, botaniste distingué et directeur du
jardin botanique d'Alhenes, affirmait ne pas l'avoir
rencontré sur le Piiide, ou Nymann le signalait. Mais
l'année suivante, il le trouvait dans le nord de la Grèce,
au Mont Chélidoni, à une altitude de 3,.500 pieds, dans
les gorges escarpées qui avoisinent la ville do Mikro-
chonia. Le type sauvage ne parait différer de l'arbre
cultivé que par ses feuilles un peu plus étroites, ce qui
no présente aucune inqiortance. La patrie du Marronnier
d'Inde, ost donc maintenant parfaitemeol lonnnp. C'est
un arbre d'origine européenne.
• •
D'une intéressante statistique entreprise sur les plan-
talions fruitières dos routes nous extrayons les ronsei-
gnemonls (jui suivent. Les plantations n'ont pas tou-
jours été fait(!S intolligemment; ainsi on a parfois
arrachi' dos arbres do toute beauté pour les remplacer
par d'autres qui ne viennent que difficilemeid. Actuel-
lement on compte environ .000,000 sujets sur les routes
de France. C'est la région de l'Est qui est la plus
favorisée : les départements do Meurthe-et-Moselle,
Ardennes, Meuse, Vosges, Haute-Marne tiennent la tôle,
en compagnie de la Haute-Saône et du Doubs. Viennent
bons derniers, la Chareide- Inférieure, les Pyrénées-
Orientales, la Nièvre, la Savoie, l'IIéraull, le Puy-do-
Dome, la Côte d'Or, la Gironde, la Sartho, le Lot-et-
Garonne, lo Jura, le Rhône, l'Allier. Il est curieux de
voir aussi éloignés l'un de l'autre, au point de vue des
plantations fruitières, <les départements géographique-
iiient aussi rapprochés, la Cotc-d'Or et la Haute-Marne
d'un coté, le Jura ot lo Doubs d'un autre. Le premier
groupe à lui seul a planté, autant qu'on peut l'évaluer,
environ 400,000 sujets.
Xous avons à diverses reprises parlé du régime végé-
tarien, de ses avantages, de ses inconvénients. Si ce que
la presse rapporte est exact, ce serait le régime par
excellence favorable aux pratiquants des sports athlé-
tiques. Dans le match de marche, organisé récemment
entre Dresde et Berlin, — avec un parcours de 200 kilo-
mètres — les six premières places ont été occupées par
dos végétariens. Aucun instant n'avait été accordé pour
le sommeil, une heure avait été donnée pour les repas.
Karl Mann, le premier arrivant, est soumis au régime
végétarien, dont il ne s'est jamais départi depuis dix
années, et il est âgé de 2S ans. Il a battu le renord en
2() heures 53 minutes et est maintenant le champion
marcheur du monde. Ce doit être un excellent client pour
les maraîchers et les fruitiers, mais ce que les bouchers
no doivent pas l'aimer!
•
« *
Les graines souffrent-elles, dans leurs propriétés ger-
niinatives, à être exposées à la lumière solaire '?M.Jodin,
qui s'est occupé récemment de cette importante ques-
tion, est arrivé, à la suite de nombreuses expériences à
d'intéressants résultats. La résistance des graines pa-
raît plutôt dépendre de l'action calorifique que de celle
de la lumière. Non desséchées elles perdent leur pou-
voir germinatif en quelques semaines, qu'elles soient
cultivées, comme l'a fait comparativement M. Jodin, en
tubes transparents ou opaques. Desséchées, elles résis-
tent plus longtemps. Dans ce cas, la résistance était
encore de 69 0/0, dans des expériences mises en train
le 27 mars 1896 et continuées jusqu'au i août 1902. El
encore aurait-il été possilile,avec quelques précautions
spéciales qui n'avaient ])asété prises au début, d'arriver
à un résultai encore plus favorable.
Ce n'est pas dans les journaux purement scientifiques
qu'il faut toujours chercher les notions les plus exactes.
Ainsi dans une revue très estimée, peut-on lire « L'ne
Orchidée nouvelle, très imprévue, le Taillundria
Diivali, obtenue à Versailles, a fait sensation ». Il faut
lire Tillandsia et Broméliacée.
P. Hariot.
354
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Distinctions à l'horticulture. — L'émincnl orcliiJo-
pliilo, ProfossourCopnianx, a reçu la cniix de l'ordre de
Lt-o|i<(ld. Sir 'Ircvor Lawn'iicp, Mon connu iiour les
;;raiiJs services qu'il a rendus ii l'Iiorlicullure aiiplaiso,
a élé fait chevalier comniaiideur de l'ordre ilc Nicloria.
Nous leur adressons, à ce sujet, nos vives et sincères
fc'licitalions.
Les remarquables recherclies sur la greffe île notre
disliiipu.' collalior.ilour M. L. Daniel viennent, sur le
rapport di' M. Ga*li>n Itonnior, meinlire de l'inslitul,
iVrlrc honori'i's de la médaille d'or à l'effigie d'( Mi\icr
do Sern-s, par la Socièlc nalioiialo d'Agriculture <le
France. La Soelélé des Agriculteurs cle ['"rance de son
Cillé, avait, en mars dernier, décerni' a M. l)aniel un
diplùMie d'Iiiiniicur dans les mêmes cniiililions.
Au ministère de l'Agriculture.— l'ar arrêlé en date
du lô novendiro i'.Mi2. M. Pierre Sarrien, secrétaire par-
ticulier, est nommé elief adjoint du secrétariat particu-
lier. M. Henri Colin, attaché du cabinet, est nommé
secrc'laire partieulier.
La nouvelle réglementation des recouvrements
postaux. — Le Jardin est l'un des [iremiers jotirnaux
qui mit f lil remarquer combien serait onéreuse pourles
soeiétés, les syndic.its. les journaux et, en gênerai, les
petits particuliers, la nouvelle réglemeiilalion concer-
nant les mandats de recouvrements. La |ielite campagne
qui a eu lieu dans la presse commence à porler ses
fruits. Après un examen bienveillant do la question,
M. le sous-secrétaire d'Etal dos postes et lélégraplies
vient de prendre la décision suivante :
f,e nombre des valeurs (i|iiltt!inres. factures, billots,
Iraites, etc.) rerouvrables nu prelit d'une même personne ot
dans la circ-onscriptinn postale d'un mémo bureau est lixé
au inuximuni il cin(| par envoi affranchi izi cenlinies (déirot
du f juillet JW2); toutefois, le nombre des valeurs est rlevc
(le eiiiqà qitime )>ar envoi lorsque le montant tl'aucuneii'ellcs
n'est siip'-rieur à six franes (décret du 20 novembre iWi\.
ICn auiun eus, le uKintant global des valeurs renformées,
dans une uiènio enveloppe no doit dépasser 2.000 francs
(décret du V juillet 1902).
Go nouveau décret, qui facilitera le recouvrement des
cotisations et des abonnements, sera applicable à partir
du lô décembre.
La prochaine Exposition de printemps à Paris.
— Nous avons appris qu'en raison du succès île la der-
nière Lxposilion (|iii vient d'être organisée aux serres
du Cours la Heine, les heureuses améliorations qu'on y
a couslati'es seront conservées et même augmentées. La
lente reliant les deux serres sera maintenue, mais avec
des baies donnant vu(^ sur la Seine ot qui pourront être
fermi'08 à volonté. C'est sur les cotés de celle lento que
seront plai^ées les Roses.
Eu outre, si l'adminislration d(^ l'Exposition de IDOO
aboulil eidln ii débarrasser le terre-plein eidro les serres
et le pont des Invalides, une seconde grande lente occu-
pera la ligne médiane de ce terre-plein de manière à
pouvoir conduire à l'abri les visiteurs jusqu'aux serres
des l'eiilrée située à cnli- même du poni des Invalides.
L'Exposition quinquennale de Gand en 1903. —
La Soi'ieiê royale d'Agriculture et de Liolanli|ue do
Gand fait actuellenicnt prncéder à la construction des
locaux temporairi'- qui serviront à ri-'.xpnsition inler-
nationale qui aura lieu en lUdll, dans les jardins du
Ca-<ino. L'annexe principale oceupeni une surfaee do
4 01 tu mètres carré». La superlicie loiiiU- i|os constructions
lemporalros mesurera 4.V25 inelrcs, alors qu'elle n'élall
que de :!.I0.". en l^'JS.
Institut national agronomique. — Le Ministère de
l'Agiiculluri' \ ient de lixer les contlitions princiiiales
suivantes du concours d'admission à l'Institut agrono-
mique en iWi.
Sauf avis contraire, le concours d'admission à l'Institut
national agronomique commencera, en l'.Hiil. le lundi s juin.
Les jeunes gons qui désirent prendre part à ce concours
devront juslilier que, le i" janvier VMi. ils auront atteint ou
dépassé rage de 17 ans révolus. Toute doniaiule d'admission
sera faite sur papier timbré et adressée avant le 2il mai VMi,
terme de rigueur, au Ministre do l'.\griculturo. Les épreuves
écrites auront lieu les K. '.• et 10 juin dans les villes ci-après
désignées, au choix des candidats: .\lger. Amiens, Angers,
liordeaux. Caen, Clermont. Dijon. I^on, Limoges, l^yon,
.NJarseillo. Nancy, Nevers. NInies, Paris. Rennes, Toulouse
et Tuurs. Elles seront au nombre do six. l^es épreuves
orales seront subies à Paris dans le courant du mois do
juillet.
Les candidats peuvent se procurer le programme
complet du concours en adressant unodomande spéciale
auMinislêre de l'Agriculture , direction de l'Agriculture,
premier bureau, Enseignement agricole).
Propagation des machines agricoles françaises.
— Un Siniilical d'i//ili(ilirc jKiiir l" vnhjarisntioii des
vutchiiies a<jricoles de fabrication française \-\cn\ d'être
fondé. Son but est la vulgarisation des machines et
instruments agricoles, notamment par la création à
Paris d'un Office de renseignements et la fondation
d'une revue mensuelle illustrée Les Xuiirelles agricoles,
qui sera puldiée sous le patronage de la Chambre syn-
dicale des conslrucleurs.
Les membres rlu Conseil d'administration élus par
celte assemblée sont :
.M.M. J. Hariat, président; A. l':grot, vice-président;
Lcfehvre-Albaret, secrétaire; Dard, trésorier; Jules Japy,
Vidal-Beaumo, A. Simon, Cussac, Chaussadont. membres.
Le siège social pn visoire do ce nouveau .Syndicat est:
10. ruo de Lancry, à Paris.
Don à la Société nationale d'Agriculture. — La
classe :{8 de l'Exposition universelle de HXX) possédait
un reliquat. .M. "Tisserand, son présidenl, en a remisa
la S. N. A, une partie, à litre de don. Les intérêts de
celle somme, capitalisés pendant cinq ans, seront mis
à la disposilion do savants, expérimentateurs, profes-
seurs, etc., pour les aidera poursuivre leurs recherches.
Une autre fraction de ce reliquat a élé nnds a l'Asso-
ciation de la Picsse agricole pour sa caisse de secours.
Le nouveau hall de la Société royale d'Horticul-
ture d'Angleterre — Les journaux anglais sont una-
nimes a ex|)iimer du désappointement à la vue dos
plans du nouveau local proposé pour la Royal horticul-
tural Society « 11 est délicat, dit à ce propos le Garden,
pour les profanes de discuter les concejilions des
arcbitcctes; pout-étro aussi que l'asiiect de ce hall une
fois construit sera meilleur que sur le papier. 11 est
inconteslable que de rorncmentation. cela coule, mais
à part cotte question, le dessin du monument lui-même
parait bien pauvre )i. Un grand nombre de critiques sont
ensuite faites, sur lesq\ielles nous aurons occasion do
revenir.
L'Institut colonial de Nantes. — Un ancien élève
do l'I'Lcole d'Iiorliculture do Versailles, .M. 11. Navel, a
été récemment nommé dircclinr des cultures de
rinslilut colonial do Nantes. M Navel avait fait précé-
liemmenl un stage assez long en .Angleterre, d'abord
dans les cultures de M. Wliiloley, puis pendant un an à
Kew. Avant do prendre possession do son nouveau
poste, il avait passé quelques mois au jardin colonial
de Vincennos, sous la direction do M. l)ybo\vski.
M N.ivel est un des vaillants membres de la .Sociélé
LE JARDIN
3M
française (riiorliculliiro Jo Lomlros, dont il a Ole vic'c-
pri'isidonl. Il a puisé, dans renseignement qu'il a rei.-u
à Kew, l'initiative largo et féconde qui lui permettra do
donner, à l'Institut colonial de Nantes, un essor en rap-
port avec les nécessités de la vulgarisation des entre-
prises culturalos aux colonies. Nous n'avons pas besoin
d'ajouter que nos confrères d'ouIre-Manclie sont [larti-
culiiTemenl llatlés do voir un ancien élevé do Kow
ap|)olé à co poste. La SociiHo française d'iiurliculture
do Londres, qui a déjà fourni tant de piniiniers à l'iiorti-
culturo, poiil l'olro .'vussi.
Le transport des colis fleurs du midi en Alle-
magne. — 11 parait que les efforts tenaces et réitérés
des sociétés liorticoles du Midi n'auront pas encore
amené cette année l'organisation d'un transport direct
do produits français sur les niarcliés allemands par
l'otit-Croix.
Des diflicullés, qu'on prétend insuriiKintables , ont
surgi au dernier moment, et l'on prend maintenant le
parti d'organiser untj communication plus rapide avec
l'Alleinagno par \'intimillo et l'Italie.
Réussira-t-on donc cotte nouvelle tentative"? Pour les
colis de graniie vitesse, il est à prévoir que le trajet
par l'^iris conservera cette a'nnéo la i)référenco.
Le régime de la culture du Tabac en France. —
Le groupe agricole do la Chambre des députés s'est
occupé de la question de la culture du Tabac. Il a
adopté un vœu tendant :
1 A accorder l'autorisation do lacultuiedii'i'abac à tous les
départements dont lo sol est favorable à cette culture et à
employer les doux tiers des crédits budgétaires à l'achat des
'l'abacs indigènes ;
2 A adopter un nouveau type do Tabac composé entièrc-
nionl do Tatjac français.
Le bureau du groupe a été chargé île transmettre ce
vcBU au ministre des finances.
Enquête sur la récolte des Pommes de terre. —
Le Ministre do l'Agriculture a adressé aux [irofosseurs
d'agriculture une circulaire dans laquelle il leur
demande les renseignements suivants :
f La nouvelle maladie existo-t-ollc dans votre département
ot, dans l'aflirinative, a-t-ellc pris un dévoloppement plus
considérable (juo l'année dernière, ou bien, au contraire, a-l-
ollo causé moins de dégiUs?
2' La récolte dépasscra-t-elle les besoins do la consomma-
tion locale, ou bien sorable-t-elle déficitaire?
'i A combien peut-on évaluer soit l'excédent do production,
soit lo déficit"?
4" r,o départemental sera-t-il on état d'exporter des tuber-
cules do souience, exempts de toute maladie cryptogamicjue,
ou bien sora-l-il importateur?
Ty Quels sont les personnes, syndicats, sociétés ou toutes
autres collectivités agricoles qui ont pu vous être signalés
comme désirant soit acheter, soit vendre dos tubercules do
semonce et on belle quantité ?
Etant donné le caractère tout à fait irrégulier de la
récolte do cette année, les résultats de cette enquête
seront très utiles a connaître.
Les jardins d'ouvriers à la Société nationale
d'Agriculture. — A cette Société, M. Vigcra eu l'occa-
sion de faire ressortir la haute portée sociale de la créa-
tion de jardins d'ouvriers tels que ceux qu'il a observés
à Amiens et ceux qu'a fondés à Beaune, M. Fontaine,
inspectourdes ponts-et-chaussces en retraite. Avec une
dépense de quelques centaines de francs, M. Fontaine a
pu venir en aide à quarante et quelques familles
d'ouvriers, qui ont pris le goiit et l'habitude de cultiver
en légumes potagers profitables au ménage, le petit
jardin loué pour chacune d'elles. M. Nivoil a rappelé que
c'est à Sedan que do tels jardins furent créés tout
d'abord, sur la généreuse initiative de M"""" Hervé.
L'Association française pomologique; Congrès
et concours de 1902 et 1903; son office de rensei-
gnements. — L'abondance des matiorts nous a empê-
chés de parler, dans le dernier numéro du Jardin, des
récents congrès et concours pomologiques qui se sont
tenus à Amiens du 1 i ,iu l'.i octobre dernier. Ces assises
de l'Association française pomologique, qui se sont
tenues sous la présidence de M. Legludic, sénateur, ont
l'té très intéressantes, particulièrement pour t(put ce
qui louche à la culture du l'ommier et du Poirier en
vergers et la productinn des cidres. Les discussions et
les expositions ont fait ressortir les progrès accomplis
non seulonu'nt en Normandie et on Bretagne, mais
aussi dans lo Perche, le Maine, la Picardie, la Tliié-
rache, etc. Voici les 25 meilleures Pommes à cidre
recommandées par l'Association :
Ambrelle, Amère petite de liray, Anjile, J3edan, Binet
blanc ou I)(>r('\ Itinet rouge, liinel violet, Blanc Mollet,
Jtratatot ou Martin Fcssard,Doux Gcslin ou Rcinedes Pommes
Doux Normandie, t'ri'quin rouj/e, Grise Dieppois, Launette,
Marabot, Mt'daille d'Or, Moussel roux, Muscadet de lo. Heine-
Infcrieure ou Antoinette, Omont ou Faux Caillouel, La
Panneterie, Heine des lltitives. Housse de l'Orne ou de la
Sarthe, Saint-Laurent, Tardive de la Sarthe.
En outre, gràco à la Société dhorliculturc do Picardie,
une fort bollo exposition do fruits de table, était adjointe
au concours. Los variétés de premier ordre remarquées
sont :
Poires Olivier de Sei-res, Passe-Crassane, Beurré magni-
fique iVommes de Calvilleblanc, lieinctte du Canada, Grand
Alexandre, Double Pomme. Cetlo dernière, est très cultivés
dans les vergers du Nord ; elle donne lieu à un commerce
d'oxportaliun assez important avec l'Angleterre.
Parmi les exposants observés en première ligne, il
faut citer MM. Gannet, Hecquet, Omont, Hérissant,
Loisoleur, etc. Le prix d'honneur do l'Association a été
décerné à M. Omont, de Bourgthoroulde (l'iuro).
Le prochain Congrès do l'Association pomologique
aura lieu, en liXi3, à Bernay (Eure). Le programme en
sera prochainement publié, avec celui du concours
pomologique qui aura lieu en même temps.
Enfin, cette Association, tout dernièrement, vient
d'organiser à son siège administratif, lÛO, rue Saint-
Lazare, à Paris, un Office do renseignements cidricoles,
qui centralisera tous les renseignements relatifs à la
culture des fruits de pressoir et à l'industrie du cidre. Il
comptera dans chaque département producteur plusieurs
correspondants pris parmi les membres de l'Associa-
tion. Cet otiice fonetioiino d'ailleurs déjà.
La récolte des fruits au Canada. — Bien que
n'atteignant pas les chiffres extraordinaires de 1896, la
nouvelle récolte des fruits au Canada, d'après une com-
munication du Consul de France à Liverpool, insérée
dans la Feuille cV in formations du Min istèrede l'Agricul-
ture, était très satisfaisante et, actuellement, à l'aide des
appareils réfrigérants qui fonctionnent sur les grands
navires canadiens, les envois arriveront certainement
en excellent état.
Les plaintes qui s'étaient précédemment élevées au
sujet de la mauvaise condition des arrivages ne se
renouvelleront pas, grâce au « Canadian Fruit Marlcets
Act » qui a été voté par le Parlement du Dominion
dans sa dernière session, a l'instigation do son ministre
de l'Agriculture.
Cette loi prohibe l'exportation des fruits désignés
comme de première qualité, si une proportion de 90 0/0
de l'envoi n'est pas conforme à un spécimen type. En
cas d'infraction, on ne peut arrêter le départ du char-
gement, mais le ministre de l'Agriculture se réserve le
droit de poursuite contre les délinquants. Une iiispec-
356
LR JARDIN
lion rigoureuse csl faite par les agents du Dominion,
non soulemenl au port d'embarquement, mais encore ii
l'arrivée à Liverpool.
Lo Canada a exporté en \Wl, à destination de la
Grande-Bretagne, pour 7.<'i-i8.82ô francs do Punîmes et
67.8511 francs de Poires alors que l'exportation de France
en (jrandc-Brelagne pour les mûmes fruits a été de :
1.781.17Ô francs do Pommes et 4.851.350 francs do
Poires.
Mais les cultivateurs canadiens s'attachent à la pro-
duction plus en grand des Poires, et prétciulenl déjà
qu'ils obtiennent une Poire Di/rliesse d'A/ujuitlétiie i\\ii
remporte on couleur et en saveur sur celle do l''rance.
Uuoi qu'il en soit, il est certain quo la création
récente d'un nouveau service de vapeurs donnera uno
recrudescence à l'exportation des fruits du Canada. 11
est à craindre que ce soit au détriment de nos produc-
teurs nationaux. C'est donc a eux de perfectionner
encore la (|ualité et la beauté de leurs fruits, ainsi (|ue
d'en améliorer le trafic et do s'organiser très sérieuse-
mont pour la vente.
La crise de la Prune d'Agen. — Lesnonvellesdescul-
turrs fniilièrcs de rA;;ciiaissiiiitdfcidéMi('nt mauvaises.
Le producliiin do la Prune subit une décroissance <les
plus regrettables. Celte situation est assurément due on
premier lieu aux dégâts considérables causés par les
clionillos. l'Arpenteuso notamment, et aussi par les Sco-
lytes. Mais elle s'est trouvée peu à peu aggravée par la
négligence des cultivateurs. La lutte contrôles insectes
nuisibles ainsi que la protection des oiseaux insecti-
vores sont restées pour ainsi dire nulles. Or, la crise
que traverse la culture du Prunier dans l'Agenais ne
pourra trouver do remède que dans l'application en
grand, énergique et persistante, de traitements insecti-
cides. Et il y a d'autant (ihis urgence (|u'uno concur-
rence à la Prune d'.Vgen s'organise formidablement du
celé do l'Europe orientale : en Bosnie, on Serbie, en Bul-
garie, en lllyrio. Si les cultivateurs do Loi ol-Garonno no
veulent pas voir prochaine la ruine de leur induslrio. il
est grand temps que, se réveillant de leur torpeur, il.t
prennent d'énergiques mesures à cet effet.
Découverte de gisements de nitrate. — Des
gisements considérables de nitrate viennent irélro
découvert en Californie, dans les districts d'inyo
et Bernadino, sur une surface de l'iOO hectares, et l'on
suppose que le rendement annuel pourra atteindre à
2:i millions de tonnes. La propi>rlion d'i'léments fertili-
sants, qui varie de 15 ;i iO 0/0, fait de ces nitrates un
engrais d'aussi grande valeur que les fameux gisements
de guanos du Pérou et du Chili, aujotird'liui é'|iuisés.
Les arbres commémoratifs en Angleterre. — A
l'occasion de la visite de l'I''.niperour d'Allemagne au
Boi Edouard VU, tt)ute une série d'arbros commémo-
ratifs ont élé (liantes ii Saiidrigham. On est, en AiigU'-
terro, lldôli- a cette coutume, qu'il serait bien désirable
de voir adoptée partout, en ces temps de di'boisiMiients
il outrance, ot no fût-ce que ixiiir appromlro aux gé-néra-
tions futures qu'elles n'en plantoront jamais assez pour
faire face ii l,i dévorante fabriralion clu papier.
A propos de l'emploi de l'éther en horticulture;
importante rectification. — Dans le numéro du Jnniin
du •'> seplenibro dernier, il s'est glissé une erreur typo-
graphique dans l'article de M. E. Fos sur l'emploi de
l'étlicr en horticulture. Il y est dit, ilerniëre ligne do la
1'* colonne de la page 'Jt')2, que l'é-ther jiur bout à
(V) degrés, alors que le point d'ibullition de col élhor
est .{^ degrés. Il était important que celte rootiflcalion
fiil faite, ol .M. !•; Fo» avait bien écrit « '.f2 » degrés.
Exposition d Horticulture de Nancy. — A cotte exposi-
tion , oiivoilo lo ITi iiovi-mbro ilornior. les exposants étaient
assez nonibreux, et une large part a élé réservée aux f.liry-
sanlliéiiiisles. Il faut signaler en premier lieu M. Ciranjonn,
liorliciilteiir. auquel le prix d'honneur, médaille d'or offerlo
par M. lo .Ministre do l'Agriculture, a élé décerné. Puis
ensuite : .M. Ilol. horticulteur, hors ooiioours; un jardinier
aiiintour, .\l . Dorget ot M. Uirardin. do Cette. M. Vergeol,
liorticulloiir, présentent un lot de de Bégonia Trioviiilu- de
Jeanne d'Arc très roiiiarqui'-. Los plantes, d une liautour de
45 à .">0 coiiliiiiétros, ont un fouillago vert olive en-di-ssus. et
rougcAIro à la face inférieure; rappelant un pou les fouilles
de certains B>>gonias iv.r. f^cs fleurs torminanl les hampes
sont très noiiihrousos, ixrosses, d'un blanc carné, et d'un
effet très décoratif. A mon avis, celte nouvelle variété dif-
fère pou du H. CiiiKli-lubii', misau commerce par M. Lomoine.
.M. 'l'alliiiidior, horlicultonr, montrait des Cyclamens magni-
llques. et un joli massif do II. Gluirc de lAtrraine.
B'autros exposants soraionl à signaler, à ilifférenls titres :
.\l. l'icoré il M. .Millier pour les fruits; .M.M. Adam et Zaegcl,
pour les légumes ; M. Coquelin pour ses corbeilles florales, etc.
TlllIlION,
Petites nouvelle.s
Au iiionioiil ili' iiiotiro sous presse on nous annonce lo
cours do M. Noiiiblol ; nous on publierons le détail dans notre
prochain numéro.
Lo niinislic do l'Agriculture d'Italie organise uu concours
do séchoirs pour lo Maïs. Bien qu'appartenant à l'Agriculture
propremonl dite, c'est non soulomont d'un encoiiragoinonl aux
inihistriols. mais au plus liant dogré d'une o'uvro liautemcnt
humanitaire qu'il saj;it. Ce concours a pour objet de favori-
ser l'assainissomoiil du .Maïs qui, d'une iiiaii valse qualité duo
à l'humidité, occasionne la jielliKjre trop étcndiio dans cer-
taines do nos campagnes et qui jiroduit parlois la folio. Son
Excollenco M.Guido liaccolli. Ministre derAgriciilturo. qui a
su imprimer à son minisliTO un mouvonionl progressif nscon-
lionnol très sonsihio. et dont on consinio partout avec satis-
faction lin vrai progros dans les applications culluralos mo-
dornos. a aussi jeté un regard sur les conditions économiques
cl hygiéniques dos cultivateurs; avec le concours très réussi
ipii vient d'avoir lion à Home, il adonné une nouvelle prouve
do l'intérot qu'il porto à la cause dos Iravailliuirs. .\. Skvkiii.
Lo Jiiillelin iltt Musrum contient une roniarqualilo étude
do -M. lo D' Wobor, bien connu pour ses rcchorclies relatives
aux Cactéos, sur colles do Costa-Bica ; il existe, dans celte
contrée, beaucoup plus d'espèces nouvelles qu'on no se le
ligurait.
D'après lo linard of Trade Journal, l'exportation di' la
Bamie augmente considérablement on l'-hine, par suite des
deiiiandos sans cosse grandissantes de l'Allemagne, l^es prix
ont par coiisé(pient haussé.
La Socii'lé nationale d'agriculture a décerné une médaille
d'or à l'olligio d'Olivier do Serres à M. Charles Ballet pour
son livre Iax Pi'pinii^re.
Nous avons appris le mariage do M. Lucien Bolut, horti-
culteur, a Chauniont, secrétaire général do la .Socii''té tl'Hor-
ticulluro do la Haute-Marne, avec Mlle Iviiima l'ost.
I^a roviio Sent/icrrircns énunièro les diUérentos fleurs em-
ployées par li's Chinois pour parfumerie Thé, Ce sont: Gar-
deniii nitliritn.i, Jasininunt Sainhar, Aiiliiia oiliinila, Terns-
Ir-cmia jaitonica. Camellia Sasanijua ot ()t,\i fraiirans. Les
fleurs do la dernièro espèce sont surtout les plus employées.
Dans lo Thé désigné .■ Ticnsja ■■ ol destiné surtout A l'oxpor-
tatinn. on iiiélnngo souvent uno certaine tpianlité de fouilles
lie .V.ifi.i ii//)<i.
Nécrologie. — Nous avons à enregistrer le décès survenu
inopinémi-iit de M. lOniilo Sohind. président île la Société
d'Iiorticulturi" de Iiouai. Aiiialour très compi'tont, il s'était
voué, pendant ces dernièri'S années, h aider ol (i seconder lo
comité des janlins ouvriers dans son u-iivro si njéritoiro; lo
développement ol la propagation dos jardins ouvriers. Actif,
zélé, rhorliciilliiro perd en lui un do ses plus fervents
adeptes.
Nous avons appris aussi le décès do M. JCrnost Schmidl
do rimporlante maison dcgrainesllaage et >Sclimidt, <ri'>hirt.
LE jai;din
3.57
Chronique florale
Préparation des Roses. L'état actuel du commerce des fleurs.
— Les feuillages colorés dans les compositions florales.
Avant d'ôlre ulilist''os dans les compositions floralos,
les (leurs subissent une préparation plus ou moins
savante : arrangement des pétales, montages do celles
il liges trop courtes, drossement cl soutien dos tiges
insuflisaiiiinent rigides, lîien que l'on attache plus, à ces
petits trucs de métier, la môme im-
portance qu'il y a quelques années,
grâce aux lleurs utilisées aujour-
irhui, plus api)ropriées à ces tra-
vaux, les lleurisles y ont cepen-
dant journellement recours afin
de parer ii certaines petites défec-
tuosités.
En ce qui concerne les Roses, il
arrive fréquemment que les pé-
tales se détachent, lorsqu'elles
sont trop avancées ou qu'elles ont
voyagé, lîeaucuup seraient inutili-
sables, si on ne retenait ces pétales
et si on ne leur donnait un seniblanl
de regain de fraîcheur on traver-
sant la corolle de doux fils do fer
en croix lorsque la Uosc se tient
assez bien, de trois (ils de fer dont
les extrémités rayonnent régulière-
ment, si la Rose est
grosse et très avancée.
Cela fait, ces fils de fer
sont rabattus et appli-
qués le long (lu calice et
l'un, ou deux d'entre
eux, est enroulé on spi-
rale, en retenant les au-
tres autour de la ligo.
Mais, quelle que soit
l'habileté avec laquelle
cette manipulation est
faite, ce montage so voit
toujours et, dans la| ma-
jorité des cas il a l'in-
convénient do rabattre
totalement et d'écraser
les sépales.
C'est pourquoi l'on a
substitué à cette prépa-
ration, lorsque les Roses
ne sont pas trop avan-
cées, une autre méthode
qui est un peu plus longue à appliquer. Par contre,
elle a cet avantage que le fil de fer est à peine visible
et que les feuilles calicinales (sépales) se présentent
dans leur position normale.
Cette méthode consiste à piquer les sépales en môme
temps que les pétales (b, lig. 202) un peu au-dessus de
l'ovaire et un peu en biais dans la direction de haut en
bas avec trois à six épingles, de la forme de celles
dites à cheveux {a lig. 2ii2), de façon que l'extrémilé
arrive à l'ovaire. Lorsqu'elles sont complùtemenl enfon-
cées l'œil exercé seul peut les apercevoir (<•. fig. 202);
ces épingles so rouillent intérieurement; elles tiennent
ainsi fort bien les pétales en empêchant la Rose de
s'épanouir plus qu'il ne convient.
On donne à ces épingles faites à la pince avec du lil
do fer fin de 0'""'28, une longueur de un centimètre et
demi à doux centimètres selon la grosseur et les va-
riétés do Roses.
L'année qui s'écoule, écrit-on, dans « die Bindo
kunsl » n'a pas été très favorable pour les fleuristes en
Allemagne. Xous croyons qu'il en a été ainsi on Franco
pour un certain nombre. A quoi tient celte diminution
de demandes?
L'étal actuel dos choses résulte principalement do la
démocratisation des lleurs que, dans les grandes villes
comme Paris, l'on offre à bon
compte dans les rues, puis au
très grand nomliro do llouris-
tes et au goût do la clientèle,
qui a subi îles modifications
prcjfondos.
Auparavant, nonilire de ma-
gasins de lleurs étaient installés
miidestement et, par ce fait, les
frais généraux n'étaient pas
considérablement élevés. Au-
jourd'hui la clientèle n'est plus
aussi fidèle et les lleurisles doi-
vent retenir celle-ci et s'attirer
de nouveaux clients par une
publicité bien organisée. (Jr, la
meilleure réclame est la présen-
tation à l'étalage de jolies com-
positions, de fleurs et de plantes
de choix. Mais, cela implique
un magasin spacieux,
Fig. 202. — MoHta(/e d'une Ro$
Idcn aménagé, avec une
grande devanture, d'ap-
parence luxueuse et par-
faitement éclairé le soir.
De tels magasins ont un
loyer élevé, l'inslallation
y ost coûteuse, et l'entre-
tien dispendieux. Si on y
ajoute que beaucoup de
(leurs exposées, ainsi,
qu'une partie do l'assor-
timent, que l'on doit avoir
en tous temps, no sont
pas vendues, on conçoit
que cola constitue une
perte réelle, dont l'éva-
luation est assez diffi-
cile, qui grève lourde-
ment les frais généraux.
Cela est particulièrement
sensible pendant les pé-
riodes do morte-saison,
où l'on doit cependant approvisionner le magasin, sans
grande chance d'écoulement rapide de celte délicate
et éphémère marchandise que sont les fleurs et les
feuillages coupés.
C'est dans les grandes villes, on le conçoit, que cette
perle ost d'autant plus sensible, puisque les fleuristes
ne possèdent pas, à l'instar de leurs confrères de pro-
vince, de jardins où ils peuvent couper au fur et à
mesure des besoins les fleurs nécessaires, celles-ci
devant être achetées à cet effet. Les fieuristes parisiens
ont bien la faculté do commander celles dont ils ont
besoin, aux commissionnaires et aux négociants en
fleurs, qui, grâce au téléphone, les leur livrent un ins-
tant après; mais cela n'est qu'un maigre p.alliatif.
11 faut aussi considérer qu'au fur et a. mesure que
les fleuristes élèvent l'art floral, le goût du public
358
LE JABDIN'
s'affine, celui-ci devient plus connaisseur et a de nou-
velles exi^rences. Il demande actuelleraent des fleurs
de choix qui sont en môme temps plus coûteuses.
C'est au fleuriste à savoir tirer le meilleur parti de
l'état de choses actuel et des ressources qu'il iirésente,
puisqu'il ne lui est pas possiMe, comme dans plusieurs
penres de cumiiierce, lie favoriserun écoulement rapide
à l'aide de l'aliaissenient des prix et d'une très grande
publicité. 11 dnit. au contraire, sans trop se soucier
de la concurrence, vendre à des prix rémunérateurs
et sérieux, en s'attachant à fournir consciencieusement
chaque client, ce qui est une preuve d'hahileté et
d'honnêteté, et à ne livrer qu'un travail soigné et di'
bon goût. Le client sera ainsi retenu car il craindra de
|iorter ses commandes à une maison, chez laquelle il
pressent un goût moins sûr, des fleurs de choix infé-
rieurs, et moins de fini dans le travail.
Ce serait donc un mauvais calcul imur le chef de
maison que d'être paninionicux dans ses achats de
plantes, de (leurs, et de feuilla^'cs on ne s'attachant pas
à la qualité, en réduisant la variété de ses assortiments,
alors que la clientèle désire de belles choses et veut
pouvoir choisir, hji cipi'rant dans de justes mesures il
fera quelques économies sur ses achats en s'approvi-
sionnant seulement do la quantité de rnarchanilise qu'i!
aura à employer pour sa montre et les ventes éventuelles.
Il surveillera la préparation et les soins à donner a
celle en réserve en appliquant à chaque fleurs le traite-
ment qu'elle comporte : les unes se tiennent très bien
dressées dans dos vases remplis d'eau, d'autres se
conservent mieux couchées dans des paniers, en les
privant d'air qui provoque toujours un avancement
dans leur épanouissement. Il limitera ainsi le déchet et
empêchera le gasi)lllage et le di'sordre.
D'autre part, une installation par trop primitive
éloignerait le client plutôt qu'elle l'attirerait. Celle-ci
doit être convenable, luxueuse môme dans certains
quartiers, avec une montre contenant de un ou deux
beaux motifs et de charmants bilielots, plutôt qu'une
multitude irarrani/enients, sans caraclore. lin effet,
nombre de fleuristes élèvent sensiblement leurs dépenses
pour montrer quantité d'objets, et en obtiennent un
assemblage confus, alors que la présentation d'une com-
position à effet intéresserait beaucoup mieux. Ajoutons
que celte montre doit être brillamment éclairée le soir.
En procédant ainsi la clientèle sera attirée et retenue
par le cachet du bon faiseur.
• •
Nous devons signaler la tendance actuelle à utiliser
les feuillages colorés et panachés de plein air et de serre
otsurtoul ceux que l'autonme revél des nuances les plus
variées et les plus exquises. Jusqu'en ces dernières
années, les fleuristes qui dirigent un jieu la mode
avaient été visiblement réfractaires ii l'emploi de ces
éléments décoratife. Nous avons, à diflércnles reprises,
attiré l'attention des gens de goût sur les jolies compo-
sitions que l'on pouvait réaliser avec ces feuillages et
nous avons la satisfaction de ne pas avoir vainement
écrit sur ce sujet, puisque nos conseils ont élésuivis par
plusieurs grands llcuristes.
Il nous a été donné de remarquer à divers étalages
dos arrangeiiM-tits dans lesquels les feuillagesmordorés,
brunis, lavés de carinin ou d'or, par l'automne, jouaient
lo même rôle que les fleurs et produisaient un effet très
artistique et particulièreinent original ipii ne jieut
manquer de séduire les ^ens do no(\l. Ces feuillag(<s ,\i'
toutes sortes étaient associé» aussi bien aux Orcliidées.
aux Lis, aux Itoses, aux (Chrysanthèmes (|u'aux autres
fleurs de la saison.
Cela est d'une esthétique sûre, que de tirer ainsi parti
des frondaisons automnales que la nature patine do
tons les plus chauds et les plus variés et qu'elle produit
avec une incroyable prodigaliti'. 11 eut été re^'rettablo
que les amateurs se soient seuls engagés dans celte
voie. Nous en ilirons autant clés feuillages panachés et
colorés ilistribués à i)rofusion dans nos jardins dès le
printemps et en été et des riches feuillages de serre,
parmi lesquels ceux des Crolons tiennent la première
place. M. Cl. iJebrie nous a précisément fourni à l'expo-
sition de Chrysanthèmes, l'exemple de ce qu'une sem-
blable association avait d'exquis, avec une gerbe idéale
composée irt)rchidées se détachant sur un faisceau île
feuilles et de rameaux de Crotons.
Que de choses originales d'un caractère hautement
décoratif à faire dans col ordre d'idées !
Aliieiif M.^CMKNI!.
Les engrais du Chrysanthème
A la séance de la S. N. II. K. du 23 octobre dernier,
M. Georges Truflaut a rendu compte, à titre de secrétaire
de la commission des Engrais, des expériences faites
chez plusieurs chrysanthémistes sur les indications de
celte commission. Voici la substance de ces expériences
et les résultats :
Six pieds d'une même variété, cultivés de la même
manière, ont été traités comme suit :
La distribution a eu lieu successivement de deux
façons, au cours de la culture : 1° sous forme d'intro-
duction dans le compost, d'engrais à décomposition
lente; 2° sous forme d'arrosages à l'engrais à décompo-
sition rapide ^dose ordinaire, 2 gr. par litre d'eau], ^'()ici
la composition de l'engrais complet avec le tilrage des
éléments en regard :
l Guano de poisson 25 0,0 ) Azoto 4 a G. Po-
, 1 Sang desséché 16 » f lasso 11 a 11'. Acide
') Sulfate do potasse 2* >• ^ pliosphori(|uo 15
( Superphosphate double. . . 35 •> l a 16.
., Phosphate do potasse. . 54 0/0 ( ^,^°[° /'.^ Potasse,
2 < v;t„.i„ H« o 11 Ai- i 14.04. Acide phospio-
I Nitrate de soude 46 » ^ ^jq^p jjq 5., ' »^
Voici maintenant les résultats (11g. 203, première ex-
périence observée sur plantes non lleurics. Résultats
identiques sur pieds fleuris) :
1° Sansoigrcis (témoin). — Mauvais résultats. Plantes
maigres et chetives, très peu feuillues k leur base.
2" Avec enf/rais complet, duxe ordinaire. — Très bon
résultat : tiges rigides, grosses; feuillage ferme et
étoffé, se maintenant bien dès la base. Fleurs étoffées.
'i" Avec engrais complet, double dose. — Mauvais et
irréguliors résultats. On constate parfois des atro|ihies,
des avorlements; les plantes sont mal faites. D'autres
fois, la double dose a paru simplement inutile. Dans
quelques cas seulement, par exemple lorsqu'il s'agit
de culture ii la très grosse fleur ou do variétés vigou-
reuses par elles-mêmes, le résultat n'est pas mauvais.
4'' Sans azote. — Plante ressemblant beaucoup au
témoin, mais la tige est dure et rigide; les feuilles
sont fermes. Les fleurs sont souvent creuses.
5° Sans potasse. — Résultat assez bon, mais incom-
|ilel: les feuilles, bien qu'éloflées, manquent «le fermeté.
Le haut des tiges florales est passablement dénudé.
La forme des lleurs est mauvaise.
C" Sans aride phnsphoriqtie. — Résultats médiocre.
L'absence de cet engrais semble causer un manque- do
formation de l.i chlorophylle. Les fleurs sont minces.
Les résultats li-dessus l'noncés sont du moins ceux
que nous .■i\ oiiN observés île visu, sur un certain iioinbrn
LE JARDIN
359
d'essais faits clioz plusieurs clirysaiilli(''mislcs, et aussi
sur «liversos variiU(^s. Ajoulons quo les romarquos
(ailes sur lies piaules exclusivement cultivées dans du
sable pur par NI. Clément, sont i<lentiques. l'infln, nous
les avons observes do nouveau à ri'',xposiliipn d'An>;ers.
" liolc du sol. — Sur dix lorros, sept étaient riches en azolo ;
au-dessus do 2 p. lui), l'a/.ote s'est cepondiuit nioiitré odicam
5 fols sur 7. 'rrois terres l'iaiont riches on acide phosplm-
rlipie, cot élément ajouté dans ce cas a été inutile. Trdis
étaiiMil richi'S on potasse, la potasse cependant a été ulilo
2 fois sur li. Sur ces dix terres, cinq étaient [lauvres on po-
tasse, cot élément s'est montré oflicaco dans les i-inq cas.
Sept étaient pauvres en acide pliosphoiicpie, (> fois sur 7 cet
élément s'est moidré oflicaco.
On peut donc tirer les règles suivantes :
Pour <pie l'addition d'enj^rais complémentaire soit inutile
dans un compost destiné à la culUiro des Chrysanthèmes, il
faut ipie celte Icrro contionno au moins :
I>eux grammes 1,2 d'azote par kilogramme;
Un gramme 1,2 d'a-
cido phosplioriquo;
L'n gramme et iiunrl
de pidasso.
Pour cultiver des
Chrysanthèmes d'une
manière à la lois ra-
tionnelle et économi-
([ue, l'analyse du com-
post s'impose; cotte
opération, aujunnlliui
sérieuse et ra|)ido, évi-
tera aux cultivateurs
des lAtonnomonts et des
dépenses inutiles. "
Toutefois, de ce
que l'engrais complet
ci-dessus a produit,
sur le Chrysanthème,
un excellent effet,
comparé à des en-
grais incomplets, s'en-
suit-il que d'autres formules d'engrais, voire même en-
tièrement à d(''composition lente, ne produisent pas un
effet analogue'.' Toutes les personnes qui s'intéressent
à la culture de celle plante savent que certains cliry-
santhémistes distingués se servent avec succès d'en-
grais composés par eux-mêmes, et dont, sans doute, la
composition n'est pas partout la même. Il y a de ces
engrais qui jouissent d'une 1res lionne réputaliim. L'en-
grais Polysu par exemple est très estimé par heaucoiip
de personnes. Cette année-ci, autant que nous avons pu
le savoir par divers exposants, beaucoup do lots qui
leur ont valu des récompenses avaient été fertilisés par
l'engrais Polysu. Nous croyons que les bons résultats
obtenus avec cet engrais sont indéniables. II. Lebku.v.
il nous faut rappeler comment on opère In séleclion dos
graines. C'est selon qu'on veut conserver les caractères
d'une variété, lois qu'ils sont déjà établis, ou bien lirer,
de celle variété, une amélioration ou une modification
(pielconque, observée sur un ou plusieurs de ses inrli-
vidus. Dans le [iremii'r cas, on marque tous les indi-
vidus qui repri'seidenl chacun une somme sufllsanto des
caractères a conserver; on les di''planle, et on va les
replanter dans une situation où ils ne pourront être
sujets à la fécondation croisée avec des endiiaves d'indi-
vidus do la même variété non sélectiomiés; alors cette
fécondalion croisée pourra s'o])éror seulement entroeux,
(_)n peut aussi laisser sur place les pieds marqués,
pourvu qu'ils se trouvent suffisamment séparés d'une
1 ullure semblable non sélectionnée, et, dans ce cas, on
rasG radicalement, à la binclte ou au piochon, tous les
indiviilus non marqués. Ce premier cas est ce qu'on
appelle de Vépiiratio».
Sans
engrais
Engrais Engrais complot Sans Sans Sans
complet (doiLble dose) azote potasse acide phosph.
Fig. 203. — Expériences d'engrais svr le Chrysanthème.
Nouvelle méthoile de production des porte-graines
Do remarquables expériences, faites récemment sur
la Betterave à sucre, sont appelées à ouvrir une nou-
velle voie à la production des porte-graines en général
et plus immédiatement do ceux des plantes potagères.
Ces expériences, faites par M. (iorain, à Offekerque, par
M. Jules IIélot,à Xoyelles-sur-ri'^scaut, et aussi à l'Ecole
de Grignon, consistent à bouturer ou à greffer des
plants sélectionnés de Betterave à sucre de manière h
en augmenter les rendements en graines.
M. Albert Vilcoq, professeur d'Agriculture, a donné
sur ce sujet, d'amples renseignements dans La Nature.
Mais avant de faire connaître ce qui nous en intéresse,
Dans le second cas, celui de l'amélioration ou de
modification qu'il s'agit de fixer, on marque de même
les individus choisis, et on les isole aussi par une plan-
tation àpart; les graines deces différents pieds marqués
sont encore récoltées ensemble. C'est là de la sélection
ordinaire. Mais si, au lieu de laisser opérer la féconda-
tion croisée entre ces individus, cl si au lieu d'en récolter
les graines en bloc, on isole complètement clinque indi-
vidu, si on récolte les graines de chaque individu àpart,
si on réi)ète l'opération les années suivantes par un
seul individu provenant d'un individu déterminé, ainsi
isolé, on fait alors de la généalogie; c'est ce que les
Anglais appellent pedigree. La création d'une nouvelle
variété est ainsi serrée du plus près possible. Parmi les
plantes qu'il est nécessaire de traiter d'aussi méticu-
leuse façon, se place en première ligne la Betterave à
sucre et voici pourquoi : plusieurs individus peuvent
présenter des caractères extérieurs identiques, mais il
est un caractère inlerne qui peut malgré cela varier de
l'un de ces individus à l'autre, c'est la richesse en sucre.
Par des procédés qu'il sortirait de noire cadre do décrire
ici, on est arrivé à doser la richesse en sucre de chacun
des individus choisis, et l'on prend celui qui est le plus
riche comme souche d'une fdiation, pendant la gi-néa-
logie de laquelle on continuera à obtenir le plus pos-
sible de richesse saccharine, jusqu'au moment où les
analyses des divers plants issus du semis démontreront
que chez eux tous, la plus haute richesse en sucre est la
môme partout et bien acquise. Alors seulement, on
abandonnera la méthode généalogique pour faire de la
360
LE JARDIN
soleclion ordinaire, el. plus lard, simploinenl de l'rpu-
ralioii.
Cela dit, l'i'linli' de M. Vilcoq débute par celle
remarque judicieuse :
" I-os somoncos uMoniies do lu sorte sont grevt'os deki
jirands fruis qu'ellos no peuvent otres livrées à Ja vent(>: elles
doniR-nt dos " planchons» qui, cultivés la seconde unni'O (1),
dovlonnent la soui-ln> dns graines commcrciiilos. Par les
procédés orilinairos, le rendement moyen des plants est rela-
tivomenl faible, il n'excède pas lî.VI à .'t'H) grammes nu maxi-
mum. S il était possible d'augmenter la puissance prolilitp^e
des planchons, do la pousser, par exemple, à i4 ou i'> kilos,
on conçoit ijuo l'on aurait réalisé de très gros progrès dofes
la voie économi(|ue des semences. De cette iilée sont noes
les nouvelles niélhndos de reproduction qui consi.-^lcnlj a
multiplier les Hetleraves à sucre par bouturage, groflago, ftt
sectionnement ». ;
Voici comment on opère: j
•• Lors(pie. vers le mois do février, le chimiste a déterminé
la teneur en sucre des sujets déjà sélectionnés sous le ia^>-
port de leurs caractères extérieurs, on installe les raiines
clioisies à plat, sur un plan incliné aménagé dans une sonyo
chaufféo au therniosiphon, il une température constante d'en-
viron !.■> degrés ; on les recouvre légèrement de terre et çn
arrose tous les jours. Sous l'innuenco do la chaleur et de
l'humidité, les bourgenns ne tardent pas se développer. -■;'•
Ces IjourgeoTis fournissent des lioulures que l'on
traite couinie des boutures herbacées ordinairi's. Il ya
plusieurs fa(.-ons de préparer ces lioulures: en leur lais-
sant ou non un lambeau de l'épidermo de la racine. !
" Quand la reprise est assurée, un transplante le jeune
végétal en pleine terre. La racine se forme, et celle-ci,
récoltée l'automne suivant, est conservée en silo pour donner
des planchons l'année d'après. .M. (iorain retire ainsi en
moyenne, do cliaque raiine, une diiuzaine de boutures (jui
fournissent des graines la mémo année ».
Au lieu de se servir des bourgeons développé.'»
comme on l'a vu plus haut, comme boutures, on peut
s'en servir comme greffons. Dans ce cas :
" On détache do la Iteltoravo d'élite, h l'aide d'une govigo,
une trentaine de greffons foliacés pour les implanter sur une
Hetlerave faisant office do sujet. Les greffons sont enlevés
avec un morceau de chair conitpic d'environ iU millinulros
do long sur S millimètres do largo. Le sujet, recruté parmi
des planchons du poids moyen de Ï5(l à .'JOO grammes, est tr^s
éiiergirpiemcnt décolloto avant de recevoir les greffes. L'ih-
serlion se fait, soit sur lo cùté, soit dans une région voisine
du sommet, soit à quelques cenlimèlres du bnrd extérieur.
Les sujets ainsi grellés sont ensuite plantes en serre
à 20 centimètres en lojis sens, et maintenus ilans les
conditions de chaleur et d'humidité pn'citées jusqu'à
reprise complète. La soudure devient exlrémement
intime. On pliinte cnlin ces porte-graines d'un nouveau
genre en pleine terre.
De plus, les racines qui ont fourni des boutures ou dos
grefles peuvent encore être sectionnée» ; ch.'ique frag-
ment de racine qui porte un bourgeon conslitiio encore
une plante de plus.
Telle est la substance des expériences dont il s'agit;
les résultats obtenus jusqu'à prissent semblent jusipi'ici
faire ressortir la supériorité île ee nouveau mode ile|iro-
dui-timi des porte-graines. Il n'y a aucune raison, pen-
sous-niius. iiour qu'il ne soit pas applicable, dès à pré-
.sent, aux Betteraves potagères. Les ri'ienls travaux de
M. Daniel nnus iicrmetlenl de croire (pi'il pourrait être
appliqué aux Choux et aux Choux-llours. l'our ee qui
est de cerlainert racines, telles que la tJarotte, le
Chou-Navel, le Céleri-rave et le Navel, où la llnes.se
du ciiUel c»l un caractère reclienlié comme un indice
de prériicilé, il y n peul-ôlre des réserves à faire. Néan-
moins c'est uni' voie nouvelle indiquée aux chercheni-s.
J. Fn. Pavaiui.
Il) Apr<'* qiin !■'• ('aracl<'rcii ont AtA «unUamiuonl IlirHM'ciileiiil.
Une ciillure deLufl;! ;in Japon
Pour la culture du Ltiffa petela (Leufah) les graines
sont semées au printemps sur des couches spéciales et
on enlevant en lenips utile les plantes les moins forles,
ce qui donne, aux meilleures d'entre elles, l'espace pour
se développer au mieux.
•Juand les plantes sont assez fortes, on les transplante
alors en planches qui sont bien remaniées el engrais-
sées jtour celle culture.
Les plantes sont espacées à peu prés à 1 mètre en tous
sens, de manière qu'un terrain de 300 Tsubo (environ
13('w mètres) contiendra environ l.">00 pieds.
Pour soutenir les plantes et les fruits, les japonais
construisent au dessus des planches un treillage hori-
zontal ;semblalde à celui qui sert pour les Glycines).
On enfonce des poteaux d'une hauteur à peu près de
1 m. l/2à2mètres, el, en posant là-dessus des bambous
horizonlalement, les croisant en angle droit, on cons-
truit des carrés qui ont à peu prés 30 cent, de largeur.
Par des tuteurs on guide la lige de celte plante grim-
I)anle au treillage el on l'y attache convenalilement. Lo
fruit lorsqu'il a grossi est aussi attaché s'il est besoin.
Quand les fruits sonl bien murs on les coupe el on les
met dans de l'eau pour en lais.ser putréfier la matière
molle, en ÎS jours â peu près. Il ne restera que le sys-
tème fibreux ; alors on enlève les fruits de celte eau pour
les étaler dans de l'eau courante bien claire. Ceci pro-
duit un nettoyage parfait; quand ce nettoyage est
terminé on fait sécher le fruit à l'air et au soleil ; il est
ainsi prêt pour le marché. Le prix d'un beau fruit de
première qualilé est de 2 à 3 cents {^> à 7 centimes 1/2).
On voit que la culture est des plus simples el aussi
que la plante n'est généralement sujette ni it des mala-
dies, ni aux attaques des insectes.
TUEO ECEARDT.
,/V\AA*
Bégonias rex-decora nouveaux
Les Bégonias à feuillage ornemental ont subi ces
dernières années, tout comme les autres genres, de
nombreuses transformations, el on ne reconnaît plus
aujourd'hui les vieux lieoonia rc.r au feuillage massif,
lourd avec des tons grisâtres qui les ont fait traiter de
plantes on zinc ou de i)lanles artificielles.
Le croisement dos Jleyo/iia rex avec différentes
espèces, telles que les li. discolor, It. siibjtellata et H. dia-
detna, a produit do très beaux résultais, et si les ama-
teurs voulaient accorder aux Bégonias seulement une
partie dos soins dont ils enlouront les CaUidiiim, les
Crolons ou autres plantes à feuillage coloré, ils pour-
raient facilement réunir un joli choix do variétés dis-
tinctes et méritantes qui leur procurerait do réelles
satisfactions.
La dernière série de Bégonias hybrides obtenue, celle
des /}. re.i- décora, est bien, do toutes, la plus riclio en
feuillages distincts et en brillants coloris. Lu l.Md'i, nous
avons inauguré cette série on la présentant aux lecteurs
du Jiirdiii comme nous réservant de nombreuses sur-
prises (l). Peu do temps après, M. Laridan, jardinier-
chef au château de Loiigi>onl, exposait a Paris un lot
de plante» de semis du même croisement qui contenait
des variétés .ibsolument ravissantes, véritables bijoux
végétaux, tr.ip délicats hélas I car une grande partie
n'a pu ôtro conservée. M. Comte, de Lyon a i-galemont
obtenu dans ce genre, quelques belles variétés.
C'est maintenant M. Jarry-Deslogos qui vient d'ob-
||) ;,« Jai-di-, l«yi'>, n- iXt, |>«go «7.
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LK JARDIN
361
tuniruii autre groupe do variiHrs dépassant en ricliesse
de coloris tnut ce qu'on pout imaginer de plus l)oau
dans le genre He</o/iia. Les plantes, que nous avons
étudiées depuis un an, sont roliusios, vigoureuses ol
d'une rôgularili" de coloration admiralile, aussi l»ion
dans les petites que dans les gramles feuilles. La pho-
tographie ci-jointe peut d'ailleurs donner une idée do
cette coloration qui se trouve, dans la reproduction,
plutôt atténuée, car dans la réalité, les coloris rouges,
liruns et ardoisés sont en général encore plus intenses.
Xous ne doutons pas que ces magnifiques variétés ne
remettent en faveur les Hi'gonias à feuillage quelque
.jeu délaissés de nos jours.
Voici une description de ces nouveautés, qui sont
mises au commerce par M. E. Ca|)pe.
N" 1. MmedeSaiiite-Valiùre. liraml feuillage avec uno
large zoni< rouge carmin glacé, liordio de nomlireiix
points ciliés, lilancs et pouri)res, sur fond vert niarginé
brun ; pétioles complètement couverts de longs cils
rouge carmin lirillant ; extra.
X° 2. La France. Variété liors ligne, très vigoureuse ; à
feuillage grand, lirun au centre, avec une zone d'un
l)eau rouge violacé, bordée de blanc, entourée d'une
large bordure vert clair sablée de gros points blancs
ciliés et marginée de brun pourpre.
X° 3. M. .Ube/7.Urt!;/;/ie«t'.Variélétrèsélégante, vigou-
reuse, à feuillage petit et moyen, présentant l'aspect
d'une agréable mosajquo formée d'une partie ardoisée
et pourprée à centre brun et entourée d'une large zone
vert clair marginé brun, le tout recouvert de nombreux
points blanchâtres avec cils rouges.
N°-4.G/o(/-e(/es.l/Y/e«/;e.s-.Variétérecommandalilepoar
le commerce, formant des touffes compactes, régulières.
Feuilles moyennes avec une largo zone carmin glace à
centre brun et bordure vert clair semée de nomlireux
points blancs et pourpres, le tout mar;^iné brun.
N° 5. M. Iloiri Marthiel. Plante compacte, robuste,
à feuillage arrondi, de texture solide, gris à reflets
bronzés et pourprés avec une petite partie brune au
centre et une zone régulière en bordure, vert somlirc
marginée brun et semée de nombreux points lilanc
grisâtre avec cils rouges.
N° 6. Remilly. Feuillage moyen blanc laiteux lavé de
carmin, lirun au centre et entouré d'une fine bordure
carmin vif du plus joli effet.
N° 7. M. de Sauite-Yalière. Feuillage grand à centre
brun velouté se fondant en violet carminé, avec une
zone blanche entourée de vert sombre semé de nom-
breux points blancs et pourpres, le tout marginé brun
rougeâtre.
Louis Cai'pic.
lia villa Umberto I, jadis Bopghése
Un événement de la plus haute importance en Italie
est lacessioti de la Villa Borghèse que le Gouvernement
aura certainement fuite à la municipalité de Rome au
moment où paraîtra ce numéro du Jardin, après l'avoir
achetée pour trois millions de francs.
Cette Villa, d'une renommée universelle, a fait l'objet
des descriptions les plus lirillantes de tous les voya-
geurs, qui n'ont jamais manqué de la visiter et je rap-
pellerai seulement Le Misson qui, en 1688, dans son
Xoitveaii voyiige d'Italie, raconteque cette Villa était la
plus jolie et la mieux entretenue do celles qu'il avait
vues.
Un France, tout spécialement, la Villa Borghèse doit
être favorablement connue, car beaucoup de souvenirs ne
sont pas encore oITacés; des tournuis y furent donnés en
septembre 1853 par les dragons de la division française
d'Italie; dans la suite, jusqu'en 1862, c'est dans cette
villa qu'était passée en revue la garnison do Rome.
Cette \'illa remonte à l'année 100'.), oii le (Cardinal Sci-
pionc Borghèse qui, comme le dit de son oncle Paul V,
De Stendal, avait le génie d'un grand seigneur, com-
mença à la construire sur les dessins ilo Dominique
Savino da Monteimlciano, surintendant dos villas du
Cardinal, et en exécuta tous les travaux et les planta-
tions. Pendant la vie du Borghèse, elle s'agrandit peu à
peu; mais, après sa mort, on n'y apporta pas de change-
ments importants pendant un siècle. Elle était alors
divisée en quatre parties bien distinctes séparées entre
elles par des murailles couvertes de Citronniers, d'Oran-
gers, de Grenadiers, i]o Pru/nis Lauro-Ccrasus, de Lau-
riers, de VibuniDii Tinits, etc. Exception laite iluParc
qui était distribué en collines, vallées, plaines, ])ois et
bosquets sur le style paysagiste moderne, le reste était
tracé régulièrement avec allées, rond-points, statues,
bancs, fontaines placées symétriquement. Les Ulmus
vampestria, les Quercus lieu:, les Plalainis orientalis,
les Morttx alba. les Cupressus pyraniidalis, les Pinus
Pinea, les Abies divers, les Laurus noOilis et les autres
essences qui formaient les allées et les bois d'alors
existent en grande partie encore aujourd'hui et consti-
tuent les beautés les plus recherchées de cette char-
inaiite promenade.il resteencore des traces des anciens
cs[ialiers de Biixus sempervire/is, de liliamnus Ala-
ter/ru!i,àe Jxti/perus, d'Ai'buttis l'nedo, ào Jasminutn,
ainsi que d'autres plantations d'arbustes, qui formaient
avec beaucoup des plantes sus nommées, les sous bois
des bosquets. On trouve quoique part rappelé trois
Pliœnix dactylifera dont une à fleurs mâles ou stamini-
fèro : ces trois spécimens n'existent plus.
La culture des jardins de la Villa pendant les siècles
passés eut uno certaine imporianco : on y cultivait des
Orangers et Citronniers en grand nombre d'espèces et de
variétés; les fleurs à bulbes étaient particulièrement
reclierchces tels que les Jacinthes, les Anémones, les
Jonquilles, les Tulipes, et certains bulbes des variétés
plus rares étaient parfois payés jusqu'à 500 écus ou
plus de 1.500 francs; on y cultivait toutes les plantes
les plus rares qu'on se procurait à grand frais. Le
verger et le potager produisaient les fruits les plus
choisis et particulièrement les meilleures variétés de
Figues, Poires, Prunes, Fraises; en un mot rien n'y
manquait y compris les animaux de volière et de
chasse.
(j'est vers la moitié du xviii^ siècle que la Villa
Borglièse fut transformée presque complètement ; la
Piazza di Sierra, le Temple d'Esculape, la Chapelle et
d'autres embellissements que nous pouvons encore
admirer aujourd'hui nécessitèrent une dépense de jtlus
de deux millions de francs. De nouveaux aménage-
ments furent exécutés dans la suite et, en dernier lieu,
on dota la Villa de la splendide entrée auprès de la
porte du Temple. Pendant tous ces travaux divers, les
clôtures internes furent démolies et on conserva seule-
ment ceux de certaines parties plus réservées.
La Villa Borghèse va changer son ancienne dénomi-
nation en Villa Umberto I, car c'est ici que va être élevé
un monument à sa mémoire ; les travaux pour la relier
directement au Pincio, qui vont être entrepris et con-
duits à ternie dans le plus bref délai, vont en faire une
promenade vraiment unique et d'un charme incompa-
rable.
N. Severi.
362
LE JARDIN
I^es soins î\ donner an rrnifior
dans la conservation du Chasselas à rafle frai'che
Les soins à donner .111 fruitier consistent excliisi\ f-
monl à prendre toutes les précautions voulues contre
toute humidité et à maintenir uni" température au?-si
basse et aussi constante que possilile, ainsi qu'une obs-
curité absolue.
La clôture hermétique du fruitier est de toute nrccs-
sité à dater du jour où l'on y a entièrement terminé
l'installation des Raisins de conserve. Disons cepen-
dant qu'il serait imprudent d'agir avec tro)! de précipi-
tation et que l'on doit tenir compte du temps et des
conditions dans lesquelles la récolte a été faite,
aussi bien que des premiers soins qu'elle exige au
fruitier. L'entrée du fruitier est rigoureusement inter-
dite il tout visiteur autre que le propriiHaiic, qui, seul,
décide des soins à y appurtcr et des opérations à y
faire. Encore doit-il choisir son temps et ses heures
pour y travailler. Il lui faut surtout redoubler do pré-
cautions pendant les périodes d'humiiiité ou de dégels,
pour ne pas \, introduire ces redoutables facteurs de
la pourriture. Toutefois, la consigne est moins rigou-
reuse pour les fruitiers secondaires, dans lesquels nous
renfermons les Raisins destinés à être écoulés dès les
premiers mois d'hiver, au fur et à mesure des com-
mandes qui nous sont adressées. Ces chambres « enta-
mées » servent aussi à entretenir, à l'état plein, les frui-
tiers de conscrvalicn tardive. Ce «complet » est néces-
saire, car il est reconnu que les trop grands vides pro-
iluits par l'enlèvement des grappes suspectes, doivent
toujours être comblés par de nouveaux fruits que l'on
choisira naturellement parmi les plus beaux et les plus
sains des fruitiers voisins « entamés » ou trop chargés.
Ces fruitiers de « livraison courante » peuvent être
éclairés, mais non pas aérés, lorsqu'on aura à y craindre
et à y soigner un « coup do pourriture » ou comme on
dit vulgairement à Thomery « un coup d'eurdrit )i. Dans
ce cas, on profitera d'un temps clair et froid et des
heures favorables, pour procéder à une minutieuse
inspection de toutes les grappes. Celles qui occupent
les étages supérieurs dos travées, seront descendues
dans les places vacantes des rangs inférieurs, où il sera
plus facile et moins pi'uible de les surveiller.
Elles s'y trouveront aussi plus fraîchement, surtout
quand la chambre presque vide de Raisins, et snus
l'influence de la lumière produite par l'ouverture clés
volets, aura, sa température beaucoup plus élevée.
On n'hésitera pas ii transporter les dernières grappes
dans un fruitier voisin .si elles devaient attendre par
trop longtemps l'heure de la consommation.
Les mois pluvieux sont les plus à craindre. Si bien
fermés qu'ils |iuissont ôtre, les fruitiers ont toujours à
soulTrir de cette humidité extérieure que l'on y Intro-
duit forcément malgré toutes les plus minutieuses pré-
cautions. Le froid, si rigoureux soitil, est le plus sou-
vent désiré, malgré l'inévitable dégel dont il est suivi
et qui cause encore un moment critique, mais le ther-
momètre, comme l'hygromètre, autant que la prévoyance
exercée du propriétaire, permettent d'obvier à tous les
dangers.
Les étages supérieur» et principalement ceux qui
ron(ermont dos Raisin» de coiilre-i'spalior aux grappe»
non ciseléo» et par conséquent compaclos et bien ser-
rées, sont les premières à souffrir dos intempéries.
Là surtout, on doit redoulilcr de surveillance et no
pas »o reposer sur un épluclinge pi'riodiquo capable
d'amener les plus désagréables surprises. L'examen
au contraire, doit être incessant, surtout si les locaux
sont vastes et peu divisés.
Toute grappe trop atla(|uée de pourriture doit être
enlevée ou tout au moins amputée de ses ailerons
malades. Il en sera de même de celles qui présenteront
des râllcs jaunies, piquées d'une moisissure humide,
et dont la chute sur le parquet à travers les rangs infé-
rieurs des travées causerait de graves dégâts. C'est en
vain que l'un tenterait d 'arrêter cette pourriture, co
suintement de la rafle et des pédicelles des grains, en
y projetant une poudre astringente. On n'obtiendrait
du reste, en admettant que cet effet puisse se produire
régulièrement, qu'une dcssicalion complète de la râllo
qui retirerait au Raisin toute sa valeur commerciale.
Des gouttelettes d'eau peuvent encore être maladroi-
tement répandues sur le Raisin, quand on veut retirer,
des bouteilles, les grappes contaminées do pourriture
avec leurs sarments respectifs, soit pour les éplu-
cher à la lumière, soit pour les retrancher déliniti-
vemeiil du fruitier. Cette pratique ancienne est très
mauvaise. Maigre toute l'adresse que l'on peut apporter
dans ce travail a l'aide du torchon dont on enveloppe
le sarment mouillé à sa sortie tlu flacon, il arrive
fatalement des accidents qui ne sont constatés que
plusieurs jours après, dans les étages inférieurs, où
l'on découvre de nouveaux foyers do pourriture.
Le mieux est donc de soulever le sarment et de le
couper au niveau de sa partie humectée et au raz du
goulot. Les fragments do bois qui restent dans les
bouteilles sont déversés à la fin de la saison, quand on
procède au nettoyage complet du fruitier.
La pourriture occasionnée par une blessure du grain,
piqûre, ou morsure d'animal ou d'insecte, n'est jamais
dangereuse, à moins qu'elle ne soit dans un milieu
travaillé liantes ferments. L'ablation des grains malades
suffit à assainir les grappes.
l\ n'en sera pas de même avec l'autre pourriture, que
nous désignons à Thomery sous le nom « d'eurdrit »
[œilde perdrijt], qui se produit pour ainsi dire sponta-
nément, et tout d'abord d'une façon assez bizarre, dans
des rangs bien déterminés du fruitier à l'exclusion
des autres.
Celte dénomination locale (eurdrit) s'explique par
les signes extérieurs do ce véritable fléau, qui peut en
quelques heures, et en dépit de tous les romédos et
de tout le mal qu'on pourra se donner en épluchago,
détruire totalement des fruitiers de plusieurs milliers
de liouteilles.
Le mal survient presque toujours pendant une période
d'humidité et surtout au di'gel. Il se traduit par une
apparition soudaine do points microscopiques sur les
grains les plus tendus dos grappes les plus belles. Ces
points tout d'abord jaunâtres s'agrandissent rapide-
ment, changeant do couleur, pour être bientôt enve-
loppés d'un corclo plus pâle qui figure assez exactement
(d'ieil de perdrix.» Le raisin se gonfle et sa pelliculo
cède, fendue, éclatée, dans la iiartio iiourrio de ce cer-
cle, laissant l'i-happer sur les grappes inférieures un
jus abondant qui m-célère la contamination de tout le
fruitier. Ce résultat qui se manifeste par des change-
ments brusques de température, lorsqu'une humidité
surabondante a pénétré dans le fruitier, est identique à
celui (|ui 80 produit sur les Prunes et les Cerises, lors-
qu'elles sont mouillées par les pluies aux approches do
leur maturité. Leur déchirement est alors du comme
l'on sait, au phénomène de l'endosmose.
Parfois la gm-rison s'opère d'elle-même, avant qu'on
ait pu constater la maladie. Les grains attaqués de-
viennent tout rouges et se détachent d'eux-mômen au
LE JAllDIN
363
moindro altoiichcmpiil ilo la prappe. Il importe alors de
pracodur nu plus vite à un nouvel épluclinfio ol d'as-
sainir lo fruitiorparlcs nioyoïisquo nousavoiis indiquas
ailleurs (sou(r(\ cliaux, otc).
Ouand lo mal osl trop grand pour qu'il soit possililo
d'en ùtro lo luaitre, le mieux est d'en « faire la part »
alors il n'y a pas une minute a pordro :
On jotle au liaquct, pour en faire une boisson, les
grappes lutalomont perdues; et on expédie clc^ suite
aux Halles Centrales, pour la vente du Icndeniain,
celles qui sont jugées capables de suppurler l'emballage
et un voyage de quelques heures.
Nos commissionnaires parisiens connaissent bien ces
accrocs du métier, qu'ils ciuistatcnt avant l'ouvertvire
des colis, aux traces humides laissées sur les bascules
ou sur leurs taldes do vente. — Cette marchandise
avariée est vendue au bas cours, et consommée de suite,
sous peine d'itro totalement p.'rdue le lendemain.
Tout fruitier atteint d'eurdrit perd do sa valeur. Les
grappes amputées de leurs plus lieaux grains, privées
do leur pruine, diminuées de leur poids, dé'torniées, se
prêtent mal à un emballage de choix. — Ces raisins ne
peuvent plus composer l'extra, lo seul dont la vent(>
est vraiment rémunératrice.
On doit redouter les accidents pemlant touto la duriT
do la conservation et dans les fruitiers les mieux
agencés. Il est assez difficile d'en déterminer exacte-
ment les causes, mais on peut affirmer qu'elles sont
presque toujours le résultat d'une négligence. Ils scronl
d'autant plus à craindre que le raisin sera liien frais
et bien tondu.
Le mal est encore introduit dans les fruitiers avec des
raisins trop tardivement rentrés, et qui ont pu le gagner
par les brouillards ou les pluies fines et battantes d'au-
tomne, mouillant les espaliers les mieux alirités.
Il est dû parfois aussi, croyons-nous, au champignon
de l'Oïdium Balsamii décrit il y a quelques années par
M. G. W. Smith dans le Gardeners' Cliroaicle. Très
différent et moins nuisible que VOÏdiiim Tucheri, 11 se
manifeste surtout sur les rafles des grappes et aussi
sur les grains, qui finissent par être complètement
enveloppés d'une épaisse couche de mycélium, sorte
de toile humide sous laquelle ils se gonflent et pourris-
sent en quelques jours.
Le dessèchement des grains, malgré la belle appa-
rence verte des rafles, cause presqu'autant do préjudice
aux conservateurs, par la perte de poids et le peu do
valeur à la vente que pri'scntent ces raisins déprimés,
ridés et pourtant excellents. Les fruitiers trop chauds,
mal fermés, trop aérés et éclairés, produisent ces alté-
rations, qui se propagent dans toutes les rangées de
bouteilles d'un même local, après quelques semaines do
conservation. On en constate aussi les effets dans les
fruitiers presque vides, mais dans ce cas, on y remédie
facilement en transférant les grappes restantes dans
dos locaux voisins et intacts (1).
Fhançois CiiAnju;f.\.
Transplantation des arbres en tiacs
Ce qu'on entend par ce mode de transplantation.
Indé^pcndamment de la transplanlatiun des grands
arbres à l'aide de chariots et suivant les indicalimis
que nous avons données, il en est une qui, tout en ne
(1) I/annéc est particuliiTpmenl propice à lï-ludede l.ipourritmc
d<" la rAlle et du dessc-eliemcnl des pédicelles des grains, ([iil cau-
sent act\iollemenl de grari'ls ravages rians les lï\ii tiers réputés les
lucilleurs.
présentant pas les m^^mos difficultés d'exécution, a
également une grande impf)rtanco et s'exécute beaucoup
plus fri''quommenl. C'est la transplantation des Coni-
fères de miiyenno force et des arbrisseaux et arbustes
on très grosses toulTes et en mottes.
Celte Iransplantalioii s'est faite longtemps en plaçant
le sujet dans un iianier fabriqui' <le la mémo façon que
ceux encore en usager [inur les arbustes plus petits,
mais ce récipiiMit n'a pas assez do résistance et la mntte
était presque toujours plus ou moins ébranh^o on la
mettant dedans ou pendant le transport.
Cet inconvénient n'est pas à craindre avec lo système
de bac autour de la molle (fig. 20i) tel qu'il se pratique
maintenant dans les pépinières, ol dont les premières
ap|ilications eurent lieu dans le service du jardinage
do la villo do Paris, qui emploie couramment une si
grande quantité de forts végétaux ligneux pour la plan-
tation do ses pares, squares cl jardins.
Végétaux pouvant être transplantés en bacs.
Ce système do bacs faltriqués sur place, permet en
outre des Conifères et gros arbrisseaux en touffes à
feuilles persistantes et caduques, tels ([uo Magnolia,
lliiux commun et ses nombreuses variétés [Ilex Aqui-
l'olium 1..), Alatcrne Jiimmnus Alalermis L.), Bour-
gène [Rhamiius Franyula L.), Fusain du Japon et ses
nombreuses variétés {Evoriymus jajianicus Thunb.),
Mahoiiid, diverses espèces cultivées; Troènes (Ligtis-
trum) divers, Laurier-Tin [Vibunnim Tinus L.), la
Houle de Neige ( V(ti»»-«z<m Opulus h. slerilis), les Vi-
l)/(nn(7n Laiitana L., laiitanoidcs Michx., et macroce-
phahon Fort., Aticuba, Buis [Buxus sempervirens) va-
riétés arborescentes, Buisson-Ardent lie Lalande (Cra-
lœgiis Pyracantha Pers. Lalandei) et plusieurs autres
espèces du même genre, les Filaria [Phillyrea], les
Eleeagniis arge>iteaPu.Tsh.,refle.j:a Bcne., SimoniCa.Tr.,
Laurier-Cerise {Cerasus Laxro-Cera.ms Loisel.), Lau-
rier do Portugal [Ceya.sus Iv.sitaiiica Loisel.), etc., etc.;
de transplanter en assez gros exemplaires des arbres
de troisième grandeur élevés sur tige ou en pyramide,
dans les genres Sorbiis, Mespilus, Crataegus, Cerasus,
Kegundo, Pavia, Magnolia ; lo Faux Ebénicr [Cytisus
Labur)ium] ; Pommiers d'ornement {Malus baccaia
Desf., M. spectabilis Desf., M. ce/'«.s(7e/-a Spacli.) ; le
Prunier de Pissard [Prunus Pissardi Carr.), les Bou-
leaux (ZJe^«to); Frênes (i^rrta;jH««); HèirQs (Fagus) \ \&
Noyer à feuilles laciniées (Juglans regia L. laci-
7iiata) ; le Noyer hétérophyllc {J. regia heterophylla),
et d'autres espèces ou variétés du même genre et des
deux genres voisins Caryael Pterocarya; Liquidambar
slyraci/li(a ïj. ; des Ormes [Ulmus) d'ornement, etc.;
ainsi que do forts arbrisseaux élevés sur basses tiges :
Hibiscus syriacus L., vulgairement Althéa ; Citrits tri-
t'oliata L. ; Cytisus purpiireits Scop. ; Boule de Neige
(Viburnum Opulus sterilis); Photinia serrulata Lindl.
[Ph. glabra Ilort.) ; Cerisiers du Japon {Cerasus japonica
Loisel.); Prunier trilobé [Prunus triloba Lindl.); les
Troènes [Ligustrum] ; les Lilas [Syringa), etc.
Description de l'opération.
On commence, quand il s'agit do Conifères ou d'arbustes
en touffes, par attacher les plus longues branches avec
des liens quelconques, paille, ficelle, jonc, roseaux, ce
qu'on a sous la main, afin de pouvoir circuler librement
autour du sujet à transplanter, et ensuite on ouvre, delà
mémo façon que pour les gros arbres .à enlever au chariot,
une tranchée circulaire qui a généralement 0'"».0ài°'10de
profondeur, en tenant compte de la force de l'arbre ainsi
que de l'abondance et do la grosseur des racines; cette
tranchée se fait plus largo d'un coté pour permettre
364
LE JARDIN
ïf^
l'installation de la presse à cercler lo bac et do l'ouvrier
qui la fait manœuvrer.
On ménage une motte de terre de forme conique,
mais dont le diamètre ilo la base est pluspetit que celui
du sommet; les petites racines qui dépassent sont con-
servées soigncuseiiienl et les plus grosses coupées net-
tement a la serpette. 11 est difficile d'indiquer exacte-
ment quelle doit être la circon-
férence de la motte, dont les
dimensions devraient se déter-
minersuivanl la grosseur du
sujet, sa nature, l'aliondance
et la force de ses racines; mais
le plus souvent on ne se base
que sur la force de l'arbre, el
nous ajouterons que la circon-
férence moyenne, c'est-ii-diro
prise à nii-hanteur de la motte,
varie ordinairement de l'"50 à
2"'ô0.
(Jn continue l'opération en
dis[iosant autour do cette
motte, dans le haut, une corde
ou grosse ficelle peu serrée,
destinée à confectionner le bac
de la manière suivante :
Après s'otro préalablement
procuré des douves do vieux
tonneaux do ciment ou autres.
ou des voliges, des cerceaux
ordinaires en Châtaignier, des
planches pour former le fond,
du fer feuillard et des clous,
on coupe les douves ou les voliges suivant la hauteur
delà motte, on les met à tout touche entre la corde et
la motte, puis on les serre avec une presse (fig. aOM du
modèle de colle employée par les tonneliers, et ensuite
on les entoure d'un cer-
ceau en Châtaignier que
l'on cloue à chaque
douve ou volige.
On opère de la
môme façon à la partie
inf('rieure et la moite
se trouve ainsi en-
tourée soliilemeiit. On
la renverse 'pour j)la-
cer le fond, de forme
ronde bien entendu,
fait avec dos plan-
ches assemblées et
reliées par deux lames
de fer feuillard; on
laisse dépasser les
bouts do ce fer de quel-
ques centimètres qu'on
redresse et que l'on
cloue sur les dou-
ves.
Le bac se trouve alors
entièrement constitué
(fig. 20i) ot l'arbre, ou l'arbuste, peut ôlre enlevé.
Si le HUjot est gros, l'enlèvement a lieu en glissant
sous lo bac un mailrier incliné el à l'aide d'une corde
passée autour du bac.
On ulllisf avantageusement pour la manipulation des
bac», un crochet iv poignée rumine iclul représenté par
la (Ig. 80fi. Ce crochet, ou un autre <lu même genre, donne
plus do prise pour soulever le bac et permet de l'enlever
Mise en hac d'un arbre {Conifrre)
Kig. iiC-. — l'rtâêi à etrrXtT lu ban.
et de le transporter facilement à une certaine distance.
S'il s'agit d'un très gros bac, l'enlèvement et le trans-
port se fnnl ;iu moyen d'un chariot.
Mise en place des sujets et soins
à leur donner.
L'arbre, ou l'arbuste, arrivéà destination et étant a la
place (pi'il iloit occuper défi-
nitivement, si la mniic est
solide on retire le fond du bac,
dans le cas contraire on lo
laisse <lans le trou, sous la
plante; on coupe en plusieurs
endroits les cerceaux ou cer-
cles, el on enlève ensuite, avec
précarution, les planches ou
douves. Les radicelles qui dé-
passent sont étalées conve-
nablement, et on commence à
combler le trou avec de la
bonne terre meuble. Pour faci-
liter la reprise, il est néces-
saire que cette terre soit mise
en quantité sufnsante autour
de la motte. Le trou comblé,
on fait une cuvette circulaire
d'un diamètre plus petit que
celui do la motte, pour éviter
que l'eau s'écoule presqu'en-
tièrement autour de celle-ci au
lieu de pénétrer dedans, et on
arrose fortement.
Il est bon d'arroser copieu-
sement et souvent la première année.
Les végétaux il'une certaine force, surtout ceux élevés
sur liges qui peuvent être ébranlés parle vent, doivent
être haubanés solidement. On se sert pour cela de trois
lils do 1er lixés aux premières grosses
branches pour les arbres el arbrisseaux
à tiges, el à trois piquets fichés en
terre ;i une certaine distance du pied de
la plante, pour les végétaux en pyra-
mide ou on touflo les fils de fer sont
allachi's a mi-liauteur de ces arbres.
Prix de revient d'un bac.
Les bacs pour la transplantation des
Conifères el autres végétaux sont faits
sur plai'e, par les ouvriers clés pépi-
nières, au fur et à mesure des besoins.
C'est un travail facile, il suflit d'avoir
il sa disposition, outre le bois el le fer
feuillard nécessaires, un marteau, une
scie et des pointes, c'est-à-dire un outillage des plus
ordinaires.
Le prix de revient d'un bac moyen, soit pour une
motte de 2 mètres a 2'"2."> de circonférence et(l"'<'iO de hau-
teur, peut être évalué ainsi :
Douves (lo vieux tonneaux de ciment ».S0
Orceiuix (!<■ Châtaignier "15
I-'onil en bois ».20
Ker feiiilliird pour attacher ut llxcr lo fond aux
douves ».10
Cli.us . . ».10
Mnin-d'o'uvre.. . . l.*t
ToTAi. : a.">
Fig. »«■>.— Crorhel
à poignée pour
soulecrr Un baeit .
On peut se procurer une presse a cercler, ou presse
de tonnelier, au prix de 2<l francs. .
J. Ll'vl-ET.
LR JARDIN
365
Revue des publications
Ji4Sî%
Un vignoble dans Paris. -- Lo A/id/d.sin l'itluri'sijiie pu\)\\o,
do M. IaIiiiuihI Cluir, un ailielo ri'liilif à un lorrain planté ilo
Vinno qui oxislo oncoro, à Monlmartro. M. Kd. Char nous
livro, surco ■■ crû Lamarck •> coruiuo il l'appoUo, les curioux
diHails suivants, accompagnés do la liguro roproduilu ci-
dosscius ili^'. '.^07) :
" lîllc ne se LOMiposo pas, coniiup la faniouso Iroillo lUi mi,
do l'ontainobloau, d'un soûl cop incsurant. à lui soûl, un Uilo-
nii'lri' ot douii do lonu ot produisant plus do doux mille kilo-
Hnuuraos do raisin; cllo consliluo un vi;;noblo, un viTilahlo
vijîuol'lo conimo n'en ont pas beaucoup de petits pniprié-
toiros ruraux on l''rance.
Tout le monde peut la voir, on plein Paris modorno, au
coin dos rues
Damroniont, La-
marck ot des
Grandes -Carriè -
ros, alignant ses
cinq cents pieds
qui viennent
d'ètro vendangés.
Ce vignoble
comprend au
moins cinq cents
pieds do vigne
qui dniuiont des
Uaisiris blancs ol
noirs do l'espèce
connue en Bour-
gogne sous le
nom de Trous-
seau ; cela, sans
préjudice des
ceps (pii tapis-
sent les murs et
la palissade, ol
(|ui donnent du
.Muscat.
Los plants sont
d'un bon rende-
ment, et. même
celle année où lo
temps a été jjar-
ticulioromentpri-
judic'iablo à la
ni a l u r i l é des
grains, il est des
pieds qui sont
ctiargés de quatre
ot cinq kilogram-
mes de grappes.
Malheureuse-
ment, il en est pas mal d'autres dont le grain a pourri, ce(iui
fait quo la production totale n'atloint pas plus do trois cents
kilogrammes, production qui va jusqu'à sept ot huit cenis
kilogranimos dans les bonnes années.
Quand la vendange a été bonne, on peut tirer jusqu'à di'ux
pièces de vin de co oii'i unique ot ce n'est point là une parti-
cularité banale que d'avoir en cave du vin <|ui a été récolli'^
contre lo bitume des tioUoirs do la capitale. »
La coloration des feuilles en automne. — La Retue ijrnO-
rale de /'.l^Cici'/d'/v ilit i[iio M. AI1)itI Woods, le botaniste
anglais si célèbre, vient déludior ce phénomène. Suivant lui,
la coloration verte des feuilles fraîches est lo résultat d'une
combinaison de plusieurs pigments. Lo rougo est l'un dos
éléments constitutifs; il se présente sous forme liquidodans
la sève qui circule dans les cellules des feuilles. Li^ jaune-
est la couleur naturelle des grains répartis dans les cellules.
le brun est la couleur des parois dos cellules. Quand à l'au-
tomne les feuilles des plantes, el notamment de la Vigne,
deviennent rouges, c'est à la suite de la destruction des pig-
ments autres (jue lo pigiuent rougo, qui est très résistant.
Les feuilles brunisseid ipiand elles sont mortes et que tous
les pigments sont détruits; la coloration des parois collu-
lalros subsiste seule. Les gelons favorlsonl la coloration des
Ic-uilles en provo(|uant une augniontalion du forment chimique
ipn oxyde les couleurs composées pour fnrmer lo pourpre,
l'oronge, etc., etc.. Les feuilles qui renferment du sucre,
commo colle de l'Krable, sont celles qui doimenl le plus beau
rouge. Los feuilles t|ui contiennent beaucoup do tanin commo
colles du C.hôno, sont colles qui se Iransfonnont le moins
facilement.
Un nouveau tir contre la grêle. — Continuons à marfjuer
les coups... Voici (|uolo ItidU'tin ite la Surirlr il'horticullure
(l'E/iiTiia^ apporte un ir-moignago (|ui parait probant sifr un
certain emploi do bombes :
" Trois moyens d'action contre les nuages ont été appli-
qués sur divers points du territoire el dans diverses condi-
tions. 1, 'emploi des canons, des fusi'os, ot des bombes
explosibles dans les nuages. Do ces trois systèmes, celui
Fig. 207. — Vn vignoble dans Paris « Le cios Lamarck ».
qui parait, au point do vue pratique comme au point de vue
économique, donner le résultat lo plus satisfaisant, lo plus
complet, est l'emploi des bombes lancées dans l'air avec un
tube ou canon d'nn prix minime.
L'explosion produit, au-dessus du point de tir, une Irouéo
très sensible à travers laquelle le ciel se découvre avec arrêt
instantané de la grélc ot do la pluie, et préserve dans un cer-
tain rayon toutes les cultures qui occupent la surface du sol
au-dessous. Nous en avons constaté les effets aussi bien lo
jour (jue la nuit. La nuit, nous avons brisé des nuages et vu
les étoiles ([u'ils nous cachaient.
Nous venons d'apprendre que le i septembre, un orage
qui s'était déchaîné dans l'Allier, dans la direction do Saint-
Germain-dcs-l"'ossés, Cussct, Vichy et a fait do grands
ravages, n'a pas atteint Cusset. préservé par un propriétaire
qui a lancé queli|ues bombes. Alors que des centaines de
coups de canons sont nécessaires pour détourner ou détruire
des orages, trois ou quatre bombes les annihîlenten quelques
minutes. L'organisation de cette défense contre la grêle doit
assurer uno évolution économique dans la culture. Elle no
peut que prendre de larges proportions, les plus favorables
aux intérêts agricoles. »
3G6
LE JARDIN
La protection des nouveautés horticoles
Au dernier congrès ilos Hosiorislos qui s'est tenu ct-l
6lé a. Marseille. M. Poriiel-Dinlier a lancé une idée qui
csl éviijcniinent à creuser, <t'lle de créer pour les nou-
veautés hiirlicoles, quelque chose d'aualo^'uo à la l'ro-
pricli- littéraire el musicale, ou à celle des marques d.'
fnlirique. M. IVniet voudrait voir deuiander une lui
assurant aux olitentcurs la propriété exclusive de leurs
;;ains pendant une périodo do quatre années.
M. l'ernel exprimait ensuite le désir do voir la So-
ciété des Robiéristt's ouvrir une soito d'enquête sur
cette question, recueillir les avis des intiTcssés i)our
essayer d'un tirer la réalisation d'un projet prali(|ue.
A cela M. Ant. Rivoire a ajouté qu'il y aurait lieu
d'étudier avec soin la législation concernant les eonvon-
tions internationales sur la propriété littéraire et musi-
cale el voir comment on pourrait l'appliquera la pro-
priété horticole. .\I. Viviand-Morel s'est montré absolu-
ment du même avis. Mais M. Moyran,a fait remarquer
coiulilen la prcdeclion des marques de faliriques est
diffieile à exercer.
M. Ileekel a expliqué aussi que la protection des mar-
ques de fabriques est sous la dépeiulaiiie de la Conven-
tion Internationale de iJerne, et que c'est le Bureau île
celte or>.'aiiisation qui fait toute dilit;ence nécessaire
pour réprimer et arrêter la contrefaçon. Il y aurait lieu
lie s'i'uquérir auprès de ce Bureau, alin de préparer un
projet donnant satisfaelion aux intéressés.
Le premier rosiérisle qui ail exprimé ensuite son opi-
nion et envoyé une proposition est M. Paul Nabonnand,
qui propose d'adresser luic circulaire à tous les Kisié-
risles français et étrangers, qui auraient à la retourner
revêtue de leur signature. Cette circulaire porterait que
le signataire s'engage à ne multiplier les obtentions
mises au commerce par ses collègues que pour ses
besoins personnels mais non pour la vente, pendant une
période de quatre années, à date du jour de la mise au
commerce.
Toutefois, l'horliculleur ainsi engagé pourrait néan-
moins vendre ces obtentions, mais seulement ii des per-
sonnes qui s'engageraient à leur tour à n'en faire aucun
commerce jusqu'à l'expiration de lu quatrième année.
A cet effet, l'obtenleur auquel son confrère achèlerail
lies spécimens de sa nouveauté aurait soin de faire
accompagner chaque pied livré d'une notice portant sa
signature el la grille de la société des rosiéristos. On
reunirait, sur cidte notice, une marge où les clieids ile
l'acheleur des i)lanles ainsi envoyées inscriraient leur
engagement de ne pas en faire commerce avant quatre
an».
Voici mainlenanl les opinions de M. (iuillaud cl de
M. Mayer, de Ni<'e, que nous relevons dans le Bitlletin
(le 1(1 Sociclc <les Jiusiérisles :
" Ln durée do quatre ans, doinandoo pur .M. l'oriiot-liiicInT
et apiiii'. • •■ imr M. Nubonnaiid. fhl loyalomont et prntiipn'-
niiMil /.-. ICii effel, chnipie maison bourgeoise sera
liicil> ' r (li's iiouveaiitéa pour les faire mullipliei a
son jarUiiiior, pour les passer eri.suitc à la propriété voisine
cuiniuu cudi'QU, celin-ci irautunt plut uppiei i» que le^
roHJéristc.t el liorliculteurs ne pourront pus en vendre.
Comment, au.Hsi, rofui^er il un client sérieu.v queUpies piiils
do laveur, et cotntuctit eiupèdierle j.'irdinicr de les uiultipli'i '
Il a été ilit ipi'on pourrait les faire ei>;.'a^'er h nn pas li> faire'
Pour ce qui cuncorne nin petite cnnniiissioire <lu iiond<', ji'
no crois pas que l'on puisse trouver uni> lorniulu sérieuse
pour rel engagement.
Je souliailcrai» (pio tous les Journau.x horticoles accordcnl
une largo place do ]iubliclté gratuite ù toute les nouvoautoH
(|uclle que soit leur provenance, cl que celle publicité soit
renouvelée do trois mois en trois mois la iircmière année de
la mise au commerce, en décrivant les qualilrs et les (h'fnuts
et en y ajoutant à la lin les récompenses obtenues. L'obten-
leur, pour avoir ilioit à colto publicité, devra envoyer au
moins trois pieds dans tout jardin public à désigner. Do celle
manière, diucpie obtenteur sera jugé et sa nouveauté sera
forcée Je so vendre surtout si elle est méritante et si son
prix est abordable, u A. (îcillald.
" La proposition de M. Nabonnand a pour moi lo défaut
détre trop coniplic|uée. Certainement, beaucoup d'horticul-
teurs refuseraient de signer la circulaire el de se lier, alors
ceux qui auraient accepté seraient victimes. Lt. do l'aveu
même de .\l. Nabonnand, l'obtenleur no serait pas complè-
tement à l'abri des fraudeurs peu scrupuleux.
Voici ma proposition que je soumets à la crili(|UO.
Uue so passe-t-il ? Vous recevez un catalogue (je parle en
aciieteut ici) avec l'aïuionco de variétés miritiques, prix :
iô francs; vous vous fendez, el ipinnd la (leur vient, vous
ôtos souvent, je no dis pas toujours souvent désappointé, et
vous vous diles : •■ une autre fois j'attendrai qu'elle soit à
quarante sous ". C'est ce qu'ont très Itien compris les
élrungors. qui achètent queli|ues pieds mères (ju'ils multiplient
et vendent à lias prix. lili bien! baltons-les avec leurs
propres armes, car s'ils font ce Iralic-là, c'est qu'ils y trouvent
leur compte. Uuo les obteriteurs, avant do lancer une nou-
veauté, la multiplient en masse, et la mettent ensuite en
vente dans les prix do 3 à 4 francs. Ce procédé aurait le grand
avantage d'enqièclier la mise au commerce d'une foule de
variétés insignilianles et qui vivent ce que vivent les Roses!
En effet, l'obtenleur no se lancerait pas dans une multiplica-
tion en grand duno variété qui ne serait pas très méritante.
Cet argument, j'en ai peur, no sera pas du goût de tout le
monde. >• N. MAVsn.
Le Jardin continuera à reproduire les opinians qui
seront émises par les rosiéristes, mais il estime, puis-
que cotte question de la proi)riélé horticole des nou-
veautés est posée, qu'elle ne saurait concerner seulo-
ment les Roses, mais doit embrasser toutes les nouveautés
horticoles. Il est donc à la disposition do ses abonnés
pour enregistrer, dans ses colonnes, les idées qu'ils
auraient a lui communiquer sur celle question.
L'École d'horticulture d'Hyères
Si nous disons Ecolo d'horliculturo el non Ecole
d'agriculture, c'est qu'il nous semble y être pleinement
autorisé. En eflel, nous voyons M. le .Nlinistre de
l'Agriculture, en organisant la récente ouverture de cette
Ecole, s'occuper tout particulièrement de poursuivre la
réalisation il'un onseignement plus spécialement horti-
cole. Et, c'est rationnel : L'horlicullure, dans la légion
du Midi et plus particulièrement sur la ('oto d"a7ur,
prend chaque année, une place de plus en large dans
l'exploitation du sol. Ses produits alimentaires hiver-
naux ou précoces, ses Heurs d'hiver et ses plantes exoti-
ques il feuillage ornemental, fournissent en partie lo
centre et lo nord de l'Europe. Aussi l'Ecclo spéciale
ouverte il Ilyères devra-t-ello faire, pour le Miill, do
bons praticiens.
l'no délégation do huit horticulteurs, dans les diverses
branches des cultures horticoles de la région, s'est ren-
due le M novembre au domaine de la IJindonne près
Ilyères, domaine sur lequel est installée la nouvelle
lùole.
La Ilindonno, domaine d'une surface de 20 hectares,
d'un seul tenant, a été léguée il la ville d'Hyères par un
citoyen d'adoption, le très justi'ment regretté Klondal.
Le legs a été fait sous la condition expresse que ledit
domaine servirait ii la cn'<alion d'une Ecolo d'agriculture
et d'horticulture professionnelles pour le Midi. Et
LE JARDIN
367
Riniui.il, qui (ut ;i la fois un savant cultivateur méri-
diiiiial ol UM pliiliiiitrope, a ajouto coinino condition spé-
ciale à son legs, que ri'k-ole qu'il ilot(< « devra recevoir
surtout les orphelins. .>
L'Ecole d'horticulture d'IIyères est en possession do
tous les moyens usités pour atteindre une pleine réus-
site et |)our rendre, par son cnsoignenient professionnel,
les plus grands services aux progrès horticoles méri-
dionaux. Nous avons i)leine confiance que cet enseigne-
ment visera tout particuliorenicnt la poursuite de ces
progrès.
Le domaine de la Dindonno présente, en sa grando
surface, des variantes de sols et d'orientations très pré-
cieuses pour les diverses cultures spéciales ou compa-
ratives d'enseignement. Une pompe puissante actionnée
par une machine de la force do 18 chevaux, peut élever
à l'heure 50 mètres cubes d'eau. Cette eau est refoulée
dans un vaste réservoir construit sur la partie la plus
haute du domaine. Facilement de là, l'eau esldistrihuéo
sur toute la surface do ce domaine pour tous les arro-
sages ou en irrigations.
Un jardin paysager, créé à l'entrée do rotahlissomenl,
constitue iléja, avec ses plantations de végétaux indi-
gènes et do végétaux exotiques, les uns et les autres
d'ornement, un intéressant arboretum.
La culture maraîchère progressive occupe de larges
surfaces dout lo bon état doit être loué.
Intéressantes et déjà importantes, sont aussi les cul-
tures fruitières et viticoles, ayant pour but un ensei-
gnement professionnel méridional.
L'Ecole d'horticulture d'Hyères rendra, par son ensei-
gnement, de grands services à l'horticulluro. Pour cet
enseignement, d'autre part, professeurs et élèves trou-
veront toujours aide sympathique dans les cultures
horticoles hyèroises, toutes gracieusement ouvertes aux
visites de l'Ecole.
N.\IU)Y l'KHE.
Plantes nouvelles ou peu eonnaes
Davidia involucrata Baill.
Cette très curieuse plante de la famille dos Haniaméli<lacées,
a été introduite tout récemment du Se-Tenliuc, par M. JSI. de
Vilmorin. C'est un arbre qui peut atteindre jusqu'à 20 mètres
il rameau.x glabres et arrondis, à feuilles rappelant celles
du Tilleul, poilues en dessus et velucs-roussàlres on dessous.
Les fleurs sont entourées d'un involuore, formé do deux
bractées membraneuses, longues de 7 à S centimètres dentées
en scie et pourvues de nervures brunes. Les fruits blets se
mangent on Chine. Il existe dans les herbiers, une autre espèce
du mémo genre, lo D. thibelana David.
Astllbe Davidii l''ranchet.
Espèce voisine ou peul-ètio [uènio variété seulement do
l'A. chinen.iis Maxim. C'est une plante pouvant ^atteindre
et mémo dépasser 1 métro. Les fleurs sont disposées (>n
abondantes paniculos, formées d'épis serrés, avec lo racliis
pubescont et ciilnn' en rose, f.a teinte dos fleurs est rose-
ilas.
Vernonia arkansana D. C.
niill. It. Soc. Tusc. d'OrtiruUtira l'.)Ul [.. :ill.
Cotte jolio Composée, originaire dos Etats-Unis, n'est pas
nouvelle mais elle est restée rare dans les jardins. lOllo est
vivace, à racines fibreuses, épaissies et donne naissance à
des liges nombreuses, hautes de 1 à 2 mètres. Les fouilles
sont petites, lancéolées, inciséos-donlées, d'un beau vert.
I. intlorosconco forme une cymc composée do luimbreux
fascicules do fleurs purpurines. On en connaît une variété
à fleurs blanches beaucoup plus rare encore.
Desmodium tillaefollum I)iiij.
Arbuste de 2 ù ;i mètres, buissonnnnt, ramifié, ù ramOHU.v
retombaids, à fiMiilIcs Irifoliolécs, avec les folioles suburliicu-
laires, obluses, arrondies il la base, pubérulentes a la face
supérieure, t\ nervures anastomosées en réseau. Les fleurs
sont disposées en corynibos, |>nr fascicules 2 à 0 flores. La
corolle longue do 1 cent., environ, est rose lilacé-clalr avec
la carène blanche. Lo 1). lilia-fuliuin, très dislincl dos autres
espèces du geinc, est oritrinairo de l'Himalaya.
Cotoneaster Francfieti D. Bois
J{. Ilurl. 10 août 1002.
Cette nouvelle espèce do Co/odcn.vffr, ciriginairo du Yunnan,
où elle a été recueillie par l'abbé Dolavay, en 1SS9, est très
voisine des C. pa»t)0.s<i h'rancliot et .Vinion.v('i Bak. i'Illo diffère
du premier par ses feuilles plus grandes, à pétiole plus
court, à face supérieure lustiée ; par ses llours groupées en
corynibe par ."> à 10, à pétales dressi'S, tachés de rougo il la
lace externe; par ses fruits orangé-jaunàlre, oblongs, ren-
fermant trois noyaux.
f^e C. Sitnonsii a los feuilles presque glabres à l'état adulte;
les Heurs solitaires ou groupées par 2 ou :i, avec lo calice
peu lomonteux.
Lo C. Fraiic/ieti est très oriiomontal. 11 a fleuri et fructifié
pour la première fois che/. M. Maurice de Vilmorin, au
friiticetum dos Harros (f.oiretj.
P. Hariot.
Courrier de la Côte d'azur
Los horticulteurs qui souhaitaient du froid pour aider au
rolèvenient dos cours ont été adndrablement servis : la neige
est tondjéo dans la nuit et la journée du 31, non seulement
sur les hauts sommols dos Alpes-Maritimes, mais sur les
coteaux avoisinanl Nice et Cannes, iiFréjus, à Saint-Uaphaël ;
co qui est extraordinaire pour la saison et, au dire de beau-
coup do gens, présagerait un hiver très rigoureux.
Dans tous los cas, l'ellot du froid n'a pas tardé ;i se faire
sentir sur le marché, où tous los prix ont presque augmenté
du tlouhle.
La hausse, surtout celle sur l'Oiillet et la Rose, se main-
tiendra-t-oUc? N'ous lo souhaitons sans l'espérer; due, on
effet, il la brus(iue apiiarition du froid, lequel s'est produit
justement à la veille des fêtes do Sainte-Cécile et de Sainte-
Catherine, c'est-à-dire à un moment où les besoins étaient
considérables, ello no so maintioniira que si les froids per-
sistent et vont même en s'accenluaid. Cela est si vrai que,
jusqu'à présent, la hausse no s'est fait sentir que sur los
expéditions et les ventes particulières, et nullement sur la
vente à la comndssion.
Le commerce des primeurs est insignifiant on co moment :
la Tomate d'hiver n'a pas encore fait son apparition sur le
marché et il faut encore deux mois avant que la Fraise so
montre.
Sur lo marché do Nice on coiiHuenoo à apercevoir quelques
paniers d'Oranges, mais il y a encore loin, do là, à l'amon-
celleniomont do « fruits d'or » que l'on rencontrera dans
quoique temps, quoique la culture de l'Oranger ait pordu
bien du terrain à Nice dans ces dernières années.
A propos do Xico, disons que la Société d'Agriculture de
celte ville, ijui tond à remplacer ses grandes expositions par
de moins considérables, moins coûteuses, mais plus rappro-
chées, tenues dans son nouveau et magnifique local de la
Promenade des Anglais, a organisé, dans le courant
lie novembre, une Exposition do Chrysanthèmes et de fleurs
et fruits d'automne. La culture du Chrysanthème parait offrir
peu do chance do s'étendre dans le Midi, non pas tant au
point de vuo du climat que île la mévente de cette fleur, trop
encombrante à expédier. Uemdrqué, à coté des Chry-
santhèmes, de beaux Bégonias exposés par M. Bouttau, hor-
ticulteur à la Villa do Cessolo, à Nice.
Au froid et à la neige vient do succéder un soleil magni-
li(|ue, un vrai soleil du Midi, à la hauteur de sa réputation.
Jules Ghec.
368
LE JABDIN
Société Nationale d'Horticulture de France
aéance du i'7 noiemhie i'J02
CoMiiÉ DE l'YoRicL-LTiRE. — M. Jarry-Uoslogos présente
di' siipiTbos sputlios d'^iif/iKCiiiHi. pnrrui lesquelles nous
reuianiuotis, outre «les somisln-sintéressanls encore inétlils.
ics A. rhodochloni m, A. JJaynn Oustme C/itindvn, A. <ia>'tl''-
ti-nse,bicolor etc.; un rameau abondamment lleuridu curii ii.\
et paradoxal Aristolochia ornithocf)ihalii : des tiges iVAs/ia-
rtigux crixpus et A' A. Sicheriniius. ce dernier hybride îles
A. crispas et It'miissitnus et on parfait étal défloraison.
.\ signaler les lots de Bégonias Gloire tte Ijirraittr à
-M. Ma.ximo Jobort; Jl. Gluire de Lurrainc et li. ScUar/iaiui il
.\l. Dubois, du cliiUeau do (^ouranccs ; li. Geori/cs PuircI à
M. l'..ir.l.
.M. Dubois avait aussi apporté do belles (leurs coupées
dŒillels.
Comité des CiinYSANTUÈMEs. — Les dernières fleurs do
Chrysanthèmes do la saison avec les lots do M.\l. Kuon, do
Moudon ; Mot. de Croissy ; Laveau. de Crosnes; Simon, do
La Varenne-St Hilairo et l'aurelle, de Vi^neu-x. Toutes ces
présentations sont belles et dignes d'éloges.
Comité IjEs Oucuidèes. — A .\l. L. Duval. do Versailles,
un hybrnlo présumé ou second degré, trouvé dans une
importation et paraissant provenir du croisement t['Oiloiito-
ijUissiim crispum X ;lloriusu>n par (Jd. crisjiutn. l,es fleurs
sont légèrement soufrées et rentrent bien dans lo type
d'O. suliiliurfuiii. .\1. L. Uuval présentait, on outre, un pied
do Comi>arotlia inacroplcetron. jolie plante, do rullure (arile,
(|u'i>n rencunlre trop rarement.
.M. .Maron avait apporté un Lœlio-Caltleya amtcnii, hybride
des Urlia liarpophi/lla et Cattlri/a Ehlitrado atba, remar-
i|uablo par la belle coloration jaune orangé de ses fleurs.
Dans un fort beau lot de M. .Magne, nous voyons : Ln'Uo-
■CatlU\i/a Occ'ii, provenant du croisement des Ijelia Pcrrini
et Ctittli'jfii aiiri'a; Ci/pripcdium SaitJcrir et CttllU'yii lioir-
rinyitiHo X li'biala ; dans celui de .\l. Héranek ; Cultleya
SchilUriana, Cj/iitbiiliinn etf</a»s, CirrhopcUtliun Mc<lu.sii\
f'i/prijii-iliuni Haiulcrif et Ijo:lio-CattU;/it Pcrrini X Alussia'.
A .M. 'l'réyéran, de Bordeaux, un bel hybride do CatlUijn
ISussiir par Liclia tcncbrosa, présenté sous lo nom de J.. c.
Euijcne Ctmlin.
Comité ue iiltuiie POTACÉFtE. — Dos pieds do Cclcri
blanc, do toute beaulé, traités uu jus do tabac, ot do Cricri
Ilacc amfliurc ilc Paris, à .M. C (^^liomin ; dos bottes d'yl.v-
pcnies certes et hlanclics ù M. Ccniipuint et une curieuse
variété do Courgo d'origine américaine pré.scntée par
.\I.\I. Cayeux et Le Clerc, Courgo C'ciir i/'nr, vigoureuse,
généreuse, à tiges robustes ot coun-uses.
Comité u'Aui^iiicultihe fiiiitiéhë. — .\ .\l. Cbovillot. de
belles rorboilles do CliasseUts dore et do gros Culitiitn ; à
M. (jorion, uno l'ommo nouvolle d'un semis de hasard.
I*. IIauiot.
BIBLIOGRAPHIE
Vient de paraltr>>, I Almanach des jardiniers au .w' siècle par
J. Nanot, ingénieur-agroniime, clirortour do léiolo nalinnale
d'horliculluro do Vorsaillos, avec la collaboration de noni-
bruux spécialistes, el uno pn-faco de Charles Delonrio; un
vol. in-<S" de lï.s pages do texte francn, d fr. tV», à la Libruirio
horticole, Kt bis ruo do Crenolle, i'aris, 7'.
Cet alinnnach est divisé en doux parties distincles :
V La (\tii:,-ric liiirlicotc, ipii comprend toute une siTio
d'artii les tiail.inl des f|uusliiins de jarilinoge nouvelles cm a
l'ordre du jour.
i" I.'Aide-mcmoirc. ipii contient toutes les recettes il
tiiutos les formules dont les jardiniers font journellement
UHage. 11 comprend on particulier : la liste des meilleurs
fruits de table et de pressmr n lultiver. un calendrier ilcs
semis avec épo(|uos do floraison nu do récolte pour les
fleurs et les légumes, lo» tracaiij- mensuels d\i jitrdin fruitier
lo Irnitement des nuiladies cl la dcstructinn des insectes cl
ilct >iiioiiiiii.r nuisibb-s aux cultures.
La Pépinière fruitière, forestière, arbustive. vigneronne et
coloniale, par CuAriLKS Haltet, 1 volume in->' clo sio pages,
avec :^^s hgurcs dans lo texte. lin vente à la librairie horti-
cole ^ francs, franco S fr. GO.
Uuol(|ues ouvrages excellents ot sérieux ont été publiés
sur la pépinière mais presque tous sont épuisés ou ne sont
plus au courant des progrès mndernes. il était désirable
qu'un ouvrage mis à jour parût. Ce guide vient .lnm- à son
heure.
Il comprend trois grandes divisions :
I. — Orijanisalion, inslallatiiiii el c.rploilation de laPcpi-
nière. — Travaux de plantation, d'entretien, d'élevage, do
dressage des arbres; de déblave, d'emballage et d'expédition
des végétaux, sous verre, cloche, bAcho, serre, abris el
ombrelles. Lmpotagos, accessoires, étiquetage. liivernagc,
Sulfatage.
II. — Procèdes de miiltiplicatinn îles cciictnn.r liiineux. —
Semis, choix des graines, stralilication, repiquage: marcot-
tage; bouturage par tige, rameau, leil ou herbacé; greffage
par approche, par rameau, par bourgeon ; travaux complé-
mentaires. Opérations à l'air libre, à l'utelior ou sous verre.
III. — Arbres, arbrisseaux et arbustes cletcs à la Pépi-
nière. — Plusieurs centaines de genres, espèces et varioles
classés dans leur ordro alphabéti<pie, depuis la Caprifoliacéo
Abi'-lia jusiju'au /amia. Cyiadéo africaine. A chaipio plante
sont indiqués : son emploi, les procédés détailles do sa
multiplication et sa culture en pépinière, sol, distance, recé-
page, élagagi», cohlre-plantalion. etc.
Près de .'ioo ligures illustrent le texte : procédés de multi-
plication, scènes <le cultures ou d'exploitation, et purtrails
de beaux arbres do différents points du globe. Ce travail
important et instructif sera certainement bien accueilli par
tous ceux qui s'occupent des travaux do pépinières.
Nous av'ins rei;u la Biographie iLe7ensbericht> de Jacob
Heinrich Krelage. par .M. II. W'iite, opuscule do W pages, en
langue néorlainlaiso. avec portrait, publié chez M. E. J. Brill,
éditeur à Le\i|i' n.ciden). Hollamle.
Du louage des gens de service à gages, gardes-chasses,
jardiniois, rliefs d.' cidlure, nuvriers ruraux, domestiques,
l'no brocliuri' do l('> pages, prix 0 fr. .SO,
Voici un polit travail (|ue nous conseillons de lire à tous
ceux ipii emploient du personnel, et au personnel employé.
Il les lixera sur leurs droits el atlrilnilinns et évitera, par
consé(juent, des contestations loujuurs désagréables.
A signaler aussi l'apparition de la Cidrerie Moderne ou art
de faire le bon cidre, par (îKono.Es Jacviemin et Henhi Ali.iot,
I vol. do 7:1.") pages, illustré do nombreuses ligures prix 10 fr.
Des meilleurs modes d'emballage des fruits pour leur transport
en France et à l'étranger, par 1'iia.n>.ois Cuaumi:! \. Hroch. do
1.-) pag. ot 5 llg. dessinées par l'autour, 0 fr. 7.''>, fco o fr. S."i.
Mené Raymond.
lies produits horticoles aux Halles
Fleurs.— Les arrivages do Roses du Midi sont très impor-
tatds, mais en raison du temps doux el pluvieux elles laissent
beaucoup ù désirer. Lo .Mimosa, peu abondant, se veiul as.sez
bien et a dos prix soutenus. LesUCillels do Niceel d'.Vntibos
tiennent assez bii'n leurs prix, malgré riuq>or(ance des envois.
Lo Lilas devenant abondant est en baisse. La Viiilolte qui se
vendait assez bien, s écoule ces derniers jours difliiilemonl
malgré uno baisse sensible des cours. Les derniers Chry-
santhi'nies se vendent à dos prix Ires modérés.
Fruits. — La vente des l'ruils est très lonte. Los Raisins
s'écoulent en général, dans le choix, ii des prix assez élevés.
Les l'nires el les l'unîmes do choix li<Minenl Iri's bion leurs
prix, l'ii i nnstalo luome un légor mouvement de hausse.
Légumes. — La l'i>ninio île terre s'écoulo assez bien ot à
des prix souloniis. Los Haricots verts d'Alriipio sont abon-
dants et de veht<' assez larile. Les salades 80 vendonl, malgré
l'abondance relative, a des prix plus élevés. Los Choux-
fleurs, laissant à désir(>r comme beauté ot qualité, se vendent
très bon niairln-. tandis ipie le choix fait do bons prix. Les
Articlmuls d'Algérie s'écuulenl plus lacilomrnt et à dos prix
plus élevés que ceux provenant de Brelaijno. V. D.
N» 380
LE JAllDIN
20 Décembre 1902
AVIS IMPORTANT A NOS ABONNES
L'èchèancc de fin décembre étant la plus chariiée de l'année,
nous i}rions inslaniniey.t nos abonnés dont l'abonnement se
termine avec le présent (le nous faire pareenir le nwntanl
(le leur renoucellement dès maintenant, acantle 1" janvier.
l'iie quittanee d'abonnement sera présetitée dés les />re-
miers jours de l'anvier à ceux qui n'auront pas donné un
ordre contraire.
CHRONIQUE
Voici rovenir los (êtes do Noël et avec ellos, chez nos
voisins d'outro-Manolie, la consommation iln Gui. Le
Mislleloo, coninio on rappelle là-bas, n'est pas coinnuin
en Anjiletorre, aussi faut-il lo faire venir do France, il
chatiue anm^e li's ports do Ciranville ot de Sainl-Malo
on expédient d'énornies quantités. Mon ami, M. Ciiliault,
a l)ien voulu me cominunii|uer des reiiseit;nenienls par-
tii'uliers à ce sujet, que lui a fournis un correspondant
do tjranville. Il est parti en l'JOl, de ce dernier port
pour l'Angleterre, 2900 harasses pesant 170500 l<ilog.
de Gui, représentant une valeur de 40000 francs. Ces
40 000 francs en produisent au minimum 150 000 en An-
gleterre. Quel dommage que les Peupliers do Cham-
pagne soient si éloignés d'Albion I
* *
L'Arsenic, il y en a partout, c'est plus que jamais lo
cas do lo ilire, et pour un peu Rasi)ail aurait raison, lui
qui en voyait jusque dans lo crin du fauteuil où (Hait
assis le président des assises au pmcès do .Madame
I.allarge. l'iaisanterie à part, l'Arsenic est universelle-
ment répandu, c'est un des corps simples les [ilus fré-
quents dans la matière animale, végétale et inorga-
nique. ^L Gautier, de l'Institut, en a trouvé dans les
végétaux riches en iode, les algues marines et terres-
tres, jusque dans les bogheads, les charbons à longue
flamme qui sont, on le sait, d'origine végétale et même
cryplogamique. Mais d'où ces organismes peuvent-ils
bien tenir leur arsenic? l'eau de mer en contient tou-
jours et c'est de là que les animau.x et les végétaux
marins le retirent. Mais on ]ieut être plus curieux et on
a lo droit de se demander ou l'eau de mer a bien pu le
prendre. M. Gautier, qui a répondu aux objections et
a.iix ilemandes, va nous le dire. C'est que l'Arsenic
existe dans les terrains primitifs. Il n'y en a pas des
quantités mais enfin il y en a : témoin lo granit do Vire
qui en contient six ccnlièmes do milligramme par cent
grammes de matière. De cette présence partout, on
peut conclure avec l'éniinent chimiste, que « l'Ar-
senic parait jouer un rôle universel comme l'azote et le
phosphore..., il semble jouer dans les cellules où on le
trouve un rôle analogue à celui du phosphore, mais à
un degré (hnineiit ». Il est probalde qu'il y en a dans le
pain. Devant ces révélations, la médecine légale n'a
(lu'à marcher droit et à s'entourer de la plus prudente
circonspection.
•
» *
Le vin est vraisemlilablement un poison puisque lout
le monde, ou presque, ne lioit plus que de l'eau, moi le
premier. Ce n'est pourtant pas ce que semble croire lo
D'' Mauriac (|ui, au congrès de l'AFAS, à Montauban,
au mois d'août dernier, vantait les propriétés antisep-
tique de la purée septembrale que chérissait i^abelais.
L'action antiseidique du vin dont la médecine a tiré
empiriquement prolil pendant des siècles, a été scien-
tificiucment ilémontrée par des expériences faites à
l'Institut d'hygiène de Vii'nne et de .Modène, à l'Office
sanilaire do IJerlin. Los recherches do l'ick ont démontré
quo lo vin tuo intégralement les bacilles du choléra en
cinq minutes ot qu'une eau chargée de ces microbes in-
fectieux peut être bue sans danger, si elle se trouve
depuis cinq minuti'S en contact avec un tiers do vin. Je
vc^ux bien le croire, mais je no m'offre pas pour renou-
veler l'expérience. Ouoi(|uo buveur d'eau, je préférerais
mi- résigner, quoiqu'il put en advenir, à boire mon vin
pur, et jo suis sur de trouver île nombreux imitateurs.
*
• ir
Puisque nous [larlons du vin, nous pouvons faire
savoir à nos lecteurs qui l'ignoreraient — c'était mon
cas il n'y a que quelques minutes — que la France pos-
Fi'dait en 1001 plus d'un million et demi d'hectares
plantés en vignoble, en chiflre exact 1009353. 'Vous
figuroz-vous bien ce quo peut représenter ce chilTre res-
pectable d'iiectares, rien moins que seize milliards do
mètres carrés : un carré qui mesurerait d'une seule
pièci! 127 kilomèlres de long sur autant de largeur. Le
vignoble français s'étendrait sans interruption, avec
Paris pour centro, jusqu'à Beauvais au nord, au sud
jusqu'à Klampes; il atteindrait à l'ouest la jolie petite
ville de Vernnu ot Meaux lui servirait de limite à l'est.
Eu admettant pour la France une moyenne de 7315 pieds
à l'hectare, le sol français nourrirait le nombre fabuleux
de 11 milliartls 0414 millions do ceps de vigne, (|ui,
plantés à un mètre les uns des autres, feraient trois
cents fois le tour du globe, soit douze millions de kilo-
mètres. La production du vin peut aller à soixante-huit
millions d'hectolitres, ce qui fait plus de six milliards
de litres qui exigeraient, pour être logés, une cuve
d'une jolie capacité. Les statisticiens ont trouvé que
ladite cuve aurait (185 mètres do hauteur avec une base
représentant la place de la l'.rmcorde. Son prix ne dé-
passerait guère un milliard et demi de francs. Excusez
du peu !
• •
Les Bretons de la région de RoscolT viennent de
donner un bon exemple qui ne demande qu'à être suivi.
Ils cultivent et récoltent, par suite, beaucoup d'Ognons,
qu'ils se contentaient d'envoyer, just|u'à ces derniers
lemps, à Londres par l'intermédiaire d'agents qui s'oc-
troyaient la meilleure part du bénéfice, [lensant que
cliarilé bien ordonnée commence par soi-même. Mais
ce qui est plus fort, c'est quo les dits commissionnaires,
dt'daignant les intérêts de leurs clients, délaissaient la
pluiiart du temps les produits français pour vendre des
produits d'origine allemande. Roscoll l'a trouvé mau-
vaise et a pris le parti do faire ses affaires directement
sans plus recourir désormais à des intermédiaires d'une
délicatesse douteuse. Les UoscolTiers vont eux-mêmes
à Londres au milieu do l'été et vendent leurs Ognons
sur le marché ou en détail de maison en maison. Mes-
sieurs les commissionnaires à leur tour no sont pas
contents.
• «
Les amateurs de Poivre sont dans la jubilation. Les
craintes de la disparition de l'agréalde condiment sont
dos moins à redouter. M. Ileckel, professeur à la Fa-
culté des sciences de Marseille, vient de faire connaître
un nouveau Poivre sous lo nom de Piper Famechoni.
Il est originaire du Kissi, dans la Haute Guinée, et
son nom rap[)elle celui de l'explorateur qui a mis la
main dessus. Ses grains très petits et podicellés don-
nent une poudre rougeàlre très parfumée d'un arôme
spécial. C'est une épice et un condiment grâce à sa ri-
chesso en pipérine ot en huile volatile. Et on osera
dire que nos colonies ne nous rapportent rien!
P. Hariot.
370
LE JARDIN
Nouvelles horticoles
Mérite agricole. — Aux n'-centes noiiiinalioiis dans
l'or.lro (iu Mi-rito ajjricole, nous avons à ajouter celle de
M. l\u;;oiie Uord, jardinier en ctief du l'Iessis-Fiquet,
a qui nnus adressons nos félicitations.
Élections à la Société nationale d'Horticulture
de France. — Le reii<<uvellenient (tarliel clu liureau el
du Conseil de la S. N. H. F. a eu lieu jeudi dernier
11 dé<embre. Par suite des nouvelles élections, le liu-
reau est constitué de la fa^on suivante :
l'rcsiJfnt : M. Vigor. — Premier virf-prrsiilenl : M. AI-
bi'rl Truflaul. — \' Ire-présidents : MM. Muurico do Viliuo-
riii, (Ipiiix, Léon Diival et Jules Vadierol (i-os dou.v derniers
reniplacenl M.M. Salonion et Defresno, surtants. — Sccrè-
toire iiènèral : M. Abi'l Ctialenny. — Secréttiire génèraU
ailjiiiiit : M. Alfred Noinblot (remplace M. Bertnnan iléeédé
il y a nn an». — Secrétaires : M.M. Le Clerc, Ozanne. Tillior
ot Keny lils (ces diMi.v derniers reniplacenl M.M. (i. Trurfaut,
Sortant, et Nondilot, minime secrétaire général-adjoint). —
Trésorier : .M. l.elKeuf. — Trésorier-iuf joint : M. C. .Marcel.
— JUbliot/iéeaire : .M. ticnrges Gibanll. — Jlibhutln'cairc-
ûuljoint : M. l'aul Hariot.
Le Conseil se trouve composé, par ordre de nomina-
tions, de :
.M.M. lion, .Ma^rnien, Villanl, Nonin, Gabriel Iiebrie, Itiivil-
laril, Vitry. Lévèqui'. HoudnT, Eiij,'i'tie Vallerand, Angnste
Cliantin, Honoré Oefresne, Salonion, llanoteau. Lolliou.x el
Férard (les si.v derniers romplaconl .M.M. ('.roux. Nanot ol
Deny, sortants, .Mussat décodé, L. Dnval el J. Varli.rot,
nommés viee-présidents).
Un comité des fleuristes à la S N. H. F. — La
créaliiin de ce nouveau eumilé vient d'élre décidée. Il
aura i)our liul, non seulcmenlde juger les coinposilinns
florales qui lui seront soumises, mais aussi d'étudier
el d'indiquer, avec les plantes, fleurs el feuillages qui
lui seront présentés, leur eniploi dans les Ijouquets,
gerlies. ornementations florales diverses, el dans la
décoration des appartements.
Décisions de la Commission des Expositions de
la S. N. H. — Dans sa réunion du 10 décembre, cette
commission a pris les décisions suivantes :
La prochainif Exposition «le printemps aura lieu aux
serres ilu Cours-la-Heine; elle s'ouvrira le mercredi
21 mai. veille do l'Ascension, et durera jusqu'au lun<li
2C> inclusivement.
L'Exi)osilion des Chrysanthèmes aura lieu du i au
8 novembre inclusivement.
La Commission «les Expositions a également étudié
la possibilité «l'organiser doux grands concours pulilics,
l'un au premier printemps, pour les plantes bulbeuses
el de floraison précoce; l'autre, en septembre, pour les
Dahlias, Bégonias, fleurs diverses el fruits de saison.
Syndicat central des primeuristes français. —
Dans sa dernière as&embléogéniirale, loSyndical ceiilral
des primeuristes français a renouvelé son bureau, qui
80 trouve constitué de la favon suivante pour trois ans :
Président : .M. Kl. Salonion; /" firr-présideiit : .\t. \.
Conlonnior; Vin-Présidenls : .M.M. Narcisse Laurent et .Mai-
giillin; Seerelaiie (jenénil : .M. J. .M. Iluissnn; Serrétaire-nd-
joint: M. l.i'Oii l'nrenl; Trésorier : .M. IL W'hir.
Association de la Presse agricole. — L'assemblée
générale de l'Association do la Presse agricole a eu
lliu le 9 décembre dernier sous la présidence do
M. II. Sagnior, rninpl.içanl .M. Li-gludic, empêché. D.ins
un rapport fort lubTcssanl ot très documenté, le secré-
taire général, M. Charles Deloncle, a rendu compte
des travaux du comité dire< leur. Le trétoric r, M. Du-
breuil, |a exposé rexcellonle situation financière de la
Société.
r)'imporlanles décisions ont ensuite été prises rela-
tivement 1" il : la liniilalion à .'iOO du nombre des socié-
taires: 2" la fondation d'une caisse de secours; 3° la
création d'un service spécial destiné à faire cesser la
reproduction des articles sans en indiquer les sources.
M. SiU a été nommé secrétaire en remplacement de
.M. de Loverdo, démissionnaire. Tous les autres memlires
du bureau et du comité- directeur ont été réélus. La
proi-liaine assemblée générale aura lieu en mars i'J03,
pendant le concours général agricole.
Exposition internationale deGand. — Comme nous
l'avons déj;i dit, la XV exposition internationale d'iiorli-
culluro de la Soiiélé royale d'Agriculture et de Bota-
nique do Gand aura lieu, en 1903. du 18 au 20 avril. Les
demandes de programmes doivent être adressées à
M. E. Fierens, secrétaire-général à Gand. Les demandes
d'inscription ilevront lui jiarvenirau plus tard le2:.'mars
avant 7 heures du soir. Les envois seront reçus au
Casino, du 11 au 10 avril a midi, excepte pour les com-
positions llorales qui pourront être reçues jusqu'au
17 avril à '.> heures du malin. Le nombre des concours
est do 070 répartis en 2S groupes. Ce programme, plus
vaste encore qu'il ne le fut jamais, auquel une section
scientifique a éle adjointe, fait présager aux disciples
de la belle horlicullure, un de ces succès qui ont rendu
si justement rélebres 1rs floralies gantoises.
Exposition internationale de Saint-Louis. — Une
Exposition internationale s'ouvrira i» Saint-Louis, aux
Etals-Unis, au mois d'avril IVOl. Celte Exposition est
destinée ii célébrer le centenaire de la cession par la
France à l'Union américaine du vaste territoire de la
Louisiane. Le Gouvernement français a accueilli avec
empressement l'invitalion liu Gouvernement des Etals-
Unis le conviant à participer officiellement à colle Expo-
sition, et le Parlement a volé les crédits nécessaire.
L'organisation de la participation française ii l'Ex-
position de Saint-Louis est placée sous l'autorité du
Ministre du Commerce. Le Comité français des l'.xposi-
tionsàrélrangor, association reconnue d'utilité publique
a été chargé, par décret en date du lô avril 1902, de
recruter, d'admettre et d'inslaller les exposants, sous
le contrôle du Commissaire général.
Les personnes susceptibles de prendre part à celle
Exposition peuvent prendre des renseignements auprès
M. Michel Lagrave. commissaire général du (iouver-
nomi'nl français aux Ivlats-Unis, à l'occasion de l'Ex-
position de Saint-Louis, au Ministère du commerce.
Cours public et gratuit d'Arboriculture fruitière.
— Des cotibreiices tlnorifpies et pratiques, publiques
el gratuites, sur r.Vrboriculturc fruitière, auront lieu en
l'.MKl dans les j.irdins du C:ours .Municipal et Départe-
mental d'Horticulture et d'Arboriculture, sis avenue
Daumesnil, n" 1, à Saint-Mandc-, les Dimanches a.
9 heures du matin, aux dates cl après: 18 ol 2."> janvier;
1, 8, 15 el 22 février; 1 et 8 mars; 3, loel 31 mai; 7 in in,
par M. Alfred Nomblol, professeur.
Projet de création de Chambre d Agriculture. —
.M. .\Iougoot, ministre de l'.Xgnciilture. vient de déposer
un projet de loi portant creali le Ch.iiii lires agricoles.
Ce projet comporte la création d'unoChanibro <r,\gri-
culliiro par déparlomenl, avec socUons d'arrondis»©-
mont.
Los élections se feront ,iu scrutin do liste par arron-
disBomenl. Les femmes elles-métncs seront électeurs.
Soûls, pour le moment, les électeurs, ouvriers comme
patrons, du saxo in-isiulin •.nronl idigibles.
LE JARDIN
371
La reconnaissance, comme établissements d'utiiilô
])iil)li(luo, do ces Cliambres, leur pcrniottra d'acquérir,
recevoir, posséder et aliéner; elles pourront créer tous
établissements agricoles, provoquer l'installation de
caisse régionales de crédit et aider à l'exéeulion des
travaux publics intéressant l'agriculture. Elles auront
voix consultative sur les questions d'ensoignenn'iit
agricole, do stations agronomiques ou œnologiques, do
loires et marchés, etc.
Il y a déjà eu des projets similaires déposés, pendant
les iirécédentes législatures, et celui de M. Mougeot
complote bien la demi-douzaine. Malheureusement, les
Chambres terminaient toujours leurs mandats sans les
avoir examinés ou votés. Cette fois-ci, nous croyons
savoir que la Chambre actuelle se montre très disposée
à en finir.
Aussi bien, l'adoption de la proposition de M. Mougeot
réaliserait un progrès considérable, en meltaul un
terme à la llagrante inégalité qui existe entre le
traitement accordé au commerce, et à l'industrie et
et celui réservé à l'agriculture. Si l'on devait tenir
compte des objections qui sont faites à co projet, il fau-
drait <lonc supprimer les Chambres do commerce? Eta-
blir l'équilibre est, au contraire, faire (ouvre de justice.
Un cri d'alarme. — Combien de fois U'JdnI'it n'a-t-il
pas signalé les progrès incessants de la concurrence
étrangère? Combien do fois n'at-il pas montré, ici, les
importations croissantes des Pommes d'Amérique; là,
le mauvais conditionnement des emballages ou la façon
défectueuse de présenter les produits; autre part,
l'inertie coupable des producteurs, qui laissent envahir
leurs cultures par les insectes ou les parasites ; autre
part encore, un débouché qui leur est facilité mais dont
ils ne profitent pas? Il n'est pour ainsi dire pas cle
numéro du Jardin où, dans ses Xouvelles horticules, on
ne voie rapporté quekiue fait de ce genre.
Aussi est-ce avec la plus vive satisfaction que nous
nous faisons l'écho du cri d'alarme que jettent, dans le
Journal, M.M. G. llanotaux et Pierre Baudin. sur la
situation de plus en plus menacée du commerce français
à l'étranger, faute d'une organisation et d'une représen-
tation suffisantes.
Nombreuses et justifiées sont, à cet égard, les remon-
trances de nos consuls à l'étranger. Il ressort de la lec-
ture de leurs communications que nous no savons pas
nous plier aux désirs des pays où nous essayons
d'exporter, parce que nous négligeons de chercher à
concevoir leurs nionars et leurs habitudes. Mais ce que
l'on reproche do toutes parts aux négociants français,
c'est la mauvaise et insuffisante organisation de leur
jiroimgande.
« I^a vente de nos produits agricoles, dit M. Pierre Haudin
dans un réiont article, soutire des mêmes vices d'organisa-
tion. S'il est un pays naturellement désigné pour les recevoir,
c'est bien l'Angleterre. Nous lui envoyons .'52 0 0 do nos
légumes verts et 2i> 0 0 do nos farineux. La Normandie cl la
Bretagne lui exportent du beurre pour près de 40 millions de
francs, pour 12 millions et demi d'onds frais. Co sont déjà de
jolis chiffres. Mais ce ne sont pas ceux que nous devrions
obtenir, ni ceux (|uo nous avons obtenus. Nous sommes, là,
en concurrence avec le Danemark, la Hollande, le Canada
et même la Russie et leur supériorité de propagande semble
s'y aflirmer de jour en jour. Le rapport de notre agent à
Londres marque la gravité de notre décroissance. Il sollicito
des producteurs do s'associer en syndicats de vente. Los
paysans danois et hollandais sont représentr'S en Angleterre
par dos bureaux de vente très actifs et le gouveriinment
russe a envoyé récomment une mission (jui a pour tâche ilo
créer un organisme spécial d'exportation agricole. C'est une
entreprise coloniale rpd en vaut bien une autre.
Enhn, tout le monde s'accorde à dire en Allemagne que dos
tarifs de chemins do fer appropriés et des associations do
marchands do fruits et do primeurs français (oraicnl pénétrer
dans co pays les produits de la Provence et do l'Algérie.
Nos maisons françaises ont restreint à l'onvi le nouibre do
leurs agents, leurs frais do roule, leurs remises, et, ainsi,
lomproMiis le rayonnemoiil de leur action.
Ivlles pri''(èront odrir leurs services par correspondance.
Nos consuls sont tniariimes à leur conseiller do renoncer ù co
syslèmi" dont leurs advcTsaires liront facilement pr<ilil.
Par ce qui est reproché, avec beaucoup de raison, au
commerce français pro[)rement dit, qu'on juge de ce qu'il
y a à faire pour organiser sérieusement l'exjjortation
de nos produits agricoles, fruitiers et horticoles! Plus
(lue jamais il devient indispensable que l'espiil de nos
cultivateurs s'ouvre aux idées nouvelles; il faut qu'ils
aliandoiuient absolument les méthodes d'ollrcs et de
demandes individuelles; il faut qu'ils se constitueid en
syndicats d'exiiortation, et que ces syndicats aient, à
l'étranger, des corresiiondants pour les renseigner, des
voyageurs pour olïrir leurs produits, des agents [lour
vendre ces mêmes produits, et enlin des inspecteurs
pour contrôler ces diverses opérations. D'où la nécessité
absolue do grands syndicats, constitués d'une manière
puissante, iiour l'exportation en commun.
Démolition de la Galerie de Machines. — Le SéruTt
a adopté sans discussion le projet de loi volé par la
Chambre approuvant la convention iclalive à la remise
des terrains du Champ-de-Mars occupés par l'Exposi-
tion universelle de lUOO, à la ville de Paris. La Galerie
dos Machines va donc être démolie.
Toutefois, M. E. Boulanger, rapporteur de la (Commis-
sion des finances du Sénat, a exprimé, dans son rap-
port, le vif désir qu'il soit prélevé immédiatement une
somme suffisante, sur le produit de l'aliénation du
Champ-de-Mars, pour l'édificalion d'un palais des
expositions agricoles; cela est possible, car la vente
des terrains peut produire 18 à 20 millions. M. Bou-
langer a ajouté que le gouvernement est trop soucieux
(les intérêts agricoles pour ne pas prendre toutes les
mesures nécessaires afin de ne pas laisser les concours
sans abri.
La protection des oiseaux utiles. — M. du Périer
de Larsan a déposé une proposition de loi pour assurer
et encourager la protection des oiseaux utiles; l'urgence
de l'examen de ce projet a été d(-clarée.
Le voyage de M. D. Bois en Extrême-Orient. —
Nous avons reçu de Port-Said, puis de Colombo, d'ex-
cellentes nouvelles de notre collaborateur et ami M. D.
Bois, qui accomplit les étapes successives de son
voyage dans les conditions les plus favorables.
M. Bois doit être arrivé à Hanoï depuis six ou sept jours.
Nous faisons des vo'ux pour que son voyage se termine
à sa complète satisfaction et pour le plus grand bien
des sciences horticoles.
Témoignages de sympathie à M. F. C. Harman-
Payne. — Notre distingué collaborateur et ami M. F.
C. Harman-Payne, dont les lecteurs du Jardin appré-
cient sans nul doute les Soles d'Angleterre, a été der-
nièrement, l'objet d'une sympathique manifestation de
la part do la Société française d'horticulture de Londres,
dont il est membre honoraire. M. Ilarman Payne ayant
été promu officier du Mérite agricole, la Société lui a
remis,enséanceextraordinaireprésidéeparM Schneider,
son président-fondateur, les insignes d'officier en bril-
lants. Des collègues anglais, parmi lesquels des amis
personnels du nouveau promu, MM. Bevan, W itte,
Waterer, l'ont complimenté. M. Ilarman Payne a chau-
dement remercié la Société de celte délicate allenlion ;
nous nousassocions de grand coeur à celte manifestation.
372
LE JARDIN
Jardins d'ouvriers. — La Société d'Horticulture de
Valoiicipiwies, pn-siJée, depuis de longues années, par
M. W'i'ill-Mallpz, ancien (Irpnlé, cl qui a pour secrétaire
fîénéral l'actif cl infatigalile M. Leniaille, a résolu de
prendre l'initiative de la création et de l'organisation de
jardins d'ouvriers, dans toute l'étendue de sa cir-
conscription sociale, et dans les conditions suivantes :
La contenance de chaque jardin serait au niininuim
de 250 mètres carrés. Les jardins seraient mis à la ilis-
position des familles, sans redevance d'aucune sorte.
Ils ne feraient pas rol)jet d'une cession, donation ou
location ; par suite, ils pourraient être retirés si besoin
en était et no pourraient en aucun cas ùtre cédés par
les titulaires. Ils seraient spécialement affectés à la
culture maraîchère pour les besoins de chaque famille.
Tout jardin mal entretenu serait retiré à l'ociuiiant.
Faire oublier dans le travail sain et réparateur du
jardin les fatigues do l'atelier et de la mine, combattre
les habitudes résultant du vice de l'alcoolisme, telles
sont les raisons qui ont «lécidé celte Société à prendre
dans sa région, l'initiative de. cette œuvre bien-
faisante.
La protection des nouveautés horticoles. — A la
dernière assemblée de la S<icii-te d'horticultun' d'Alger,
son président M. le D'' Trabut, a ex|)i>sé le projet de
M. l'ernel-l)uiher, relatif à la iirotection des nouveautés
hiirticoles, et qui fait le sujet il'un article dans notre
précéilent numéro. L'état de choses actuel, a dit M. le
D' Trabut, est certainement préjmlicialile aux |irogrès
de riiiMliculturo. Kl il a invilé les membres de la Société
à faire cunnaitre les propositions qu'ils auraient à pré-
senter sur cette question.
Cotoneaster ang-ustifolia. — Cette nouveauté, pré-
sentée le 15 novembre dernier à la S. N. H. !•'. par
M. Maurice do Vilmorin, parait être une acquisition
horticole de premier ordre. Voici le texte de la note
manuscrite du présentateur :
l,,- Cdloni-iisifr aiigusiifoliii l-'ranch. {PlanUe Delavai/ante,
l.Syo) présente luu- analogie irenseiiible avec le Pi/raauillia
an-rine» Ha-m. et i-n particulier nvec la variété connue géné-
roli'nient sous le nom cle Cralfri/us iMluntlei; ccpcnilaiit ses
rameaux uilullis pri'nni'nl bien plut'M une direction obli(pie
ou iiiii'n.\ étalée. Le bois est brun roiigeàtre, raiilc> ; braiii|ie.s
raiiiiliécs ilès la base de l'urbuste. ijui peut atteindre cii'ii.v
mélns di' hauteur sur i à :t de large. Hunieaiix serondaires
nombreux et louris, portant îles corynibcs de fleurs blan-
ches, petites, aux(iuols succèdent des baies nondjreuses,
d'aboril verli-s i-t se colorant assez tard (vers lo courant de
niiviiubre), d'abord en jaune pAle, puis en jaune orangé
brillant. Cette coloration se maintient tout l'hiver. Les fruits
sont plus durables i|UO ceux du C. I.alatidci ipii brunissent
parfois dans li- courant ih- noveudire. Les rameaux sont
abonilamment garnis d'un feuillago persistant, allongé, étroit,
vert paie r'ii ilosgnus; les rameaux avortés sont terminés par
des pointes aeéri'es qui rendent l'arbuste très défensif.
Il paraît avoir une rusticité égaloà celle du Ituisson ardent <le
l.shihdi'; il so nniltiplii- facilement de grauics et aussi do
boutures.
Co t^otoncaster nouveau a fait l'objet d'un certificat
do ni-rito de pretniùre classe.
Les plantations fruitières sur routes. — Au der-
nier con;:res pomologique qui s'est tenu à .Vinlens,
NL Wagner, délégué du grand-duclié do Luxcndiourg,
a donné dos détails très complets sur lo développement
pris par les plantations d'arbres fruitiers en bordure
des routes dans ce pays. On sait, par les étuch's que
M. Wagner a déjà publiées, que, depuis une trentaine
d'anni'cs, les essences fruitières ont, dans cette contrée,
(irogresslvement remplacé les essences forestières,
naguère exclusivement employées sur les bords des
roules.
Petites nouvelles
Les Cours féminins, au Jardin botanique de Saint-Pétoi'S-
bourg, ont très bien réussi et so sont terminés le 1(> (?.') août.
Le nombre d'élèves était de 40 et celui des professeurs do
2.">.II y a eu pendant ces cours, outre les excursions, 4-H heures
de lectures tliéori(|ues cl pratiques. L'année prochaine, ces
cours seront renouvelés étant donné leur succès.
.M. Maurice Violette, a déposé, a la ('hambrc des députés,
une proposition do loi tendant à compléter l'article '^Vî du
code de priK-édure civile et à orgoniser l'insaisissabilité par-
tielle du domaine du cultivateur cullivnnl lui-même sa torrc.
La Société nationale d'horticulture de Krance a reçu doux
dons pour la création do prix ù décerner chaque année : l'un
de M. Gittvoreaux. lo distingue rosiériste de l'Hay, à accorder
aux présentateurs des plus beaux Uosiers nouveaux; l'autre,
de la Chambre syndicale des architectes paysagistes, pour
les meilleurs travaux d'art paysagiste.
Cet automne, le Jardin botanique de Saint-l'étersbourg a
préparé un (juarlier d'essai pour les plantes infectées artili-
ciellement et pour l'élude des mesures à prendre pour com-
ballro ces infections. Les essais toucheront en premier lieu
la rouille des (iraminées et surtout celles des céréales. Ce
quartier d'essai est une dépendance do la Station centrale
phytopalhologii|ue du Jardin.
.Mme veuve Jarry-Clément vient de céder l'établissement
de son mari, horticulteur et architocte-paysagisle à Limoges,
décédé, à M. Félix Gaudoin, architecte-paysagiste.
Nécrologie. — Un éminenl agronome, dont lo nom est
inliineiiiciit li(' à loulo l'histoire de l'agriculture et do la
physiologie végétale depuis près d'un demi-siècle, M. P. P.
Oeliérain, vient do s'éteindre à l'Age de ~ri ans.
M. Uehérain débuta do bonne heure dans l'élude des
sciences agricoles. Sorli du collège Chaptal avec ses bacca-
lauréats ès-sciences et ès-leltres, il suivit tout d'abord assi-
dûment les leçons do chimie organl(|ue de M. Frémy, au
.Muséum. Il lui ensuite préparateur de zoologie appliquée à
l'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers et so lit
alors recevoir docteur ès-sciences, avec une étude sur l'emploi
des phosphates, élude qui déjà le lit distinguer dans le
monde agronomique.
Pehérain avait ■^.' ans. C'est alors ([u'il fut chargé d'un
coursa l'Fcide do Grignon; il était, en même temps, profes-
seur au collège Chaptal, poste qu'il occupa pendant 'i\ ans.
M. pehérain entra au Muséum on 1.S72 comme aide-natura-
liste do M. Pecaisne, dont il dirigea plus spécialemetit le
laboratoire do culture. C'était à répoi]uo où la campagne do
Georges Ville en laveur dos engrais cldmiques faisait le plus
de bruit. Uehérain, qui avait travaillé au Conservatoire avec
Doussingaull, s'eflorçail alors do mettre au point certaines
données, et nomeltail pas de rappeler i|ue la méthode avait
été pressentie par Houssingault. (pi'il remplaça à l'Académie
des sciences, en lss7; il avait, en ls.so. été nommé profes-
seur do physiologie végétale au .Muséum. Il a conservé sa
chaire de Iirigii4>n jusipi au dernier jour.
Les travaux de Dehérain sont en nombre considérable;
citons seulement ceux relatifs à l'assimilalion dos matières
minérales |>ar les plantes, à la transpiration des fouilles, h
l'assiniilalion du carbone par les végétaux, l'i la prali(|uc
rationnelle des labours, hersages, drainages, etc. ; à la nilri-
ticatinn, et enlin ii la fixation do l'azote de l'air por les légu-
mineuses sous l'inlluenco des micro-organismes de leurs
racines.
Depuis qucl<|uc temps, les foncs de M. Pehérain, lui qui
no s'était Jamais reposé un instant, s'affaiblissaient visible-
mont, si sa «lisparition était appréhendée par ses proclu-s,
elle no les a pas moins frappés doulo\ireusomcnt ainsi que le
monde agronomique tout entier.
— Nous avons aussi h enregistrer le décès, à l'rtge do
M ans, do .M. l'élix 'l'assin, ilief dos cultures de In propriété
•■ La Vii'torine ... et, i l'Age dc> m;J ans. de .M. Karl Sie.,ma\ er,
directeur «lu Jardin Impérial do la Tauride; M. .Siesmayer,
(pii avait élé autrefois chef de culturi' i:lie/. MM. Van Iloutle,
ovoit conserv beaucoup de relations dons le monde borlicoln
belge et fratiçais.
LE JAHDIN
373
Les nou\'oanx An l h ii liii i
1 1
Il y <i liioiilnl viiif-t-ciiKi ans, les Aiilhnrium à grantl
feuillage luillaii'iil dans loutos les collcclidiis; l'.l . (•>•//.>;-
talliniim avait paru ; les Culadhnn
ilu Bri'sil, Iravailli's i>ar M. Hleu, sr
ri'paudaieul dans toutes les cultures;
les Aloaisiri prenaient leur essor;
les Die/fe/ilxirliia et les J'hi/mlc//-
droit étaient do mémo cultivés par-
tout. Mais, en 1880, une ère lumvello
fut marquée dans l'évolution des
Aroidées, par l'apparition de \'A»-
thitrium Aiidreniiinn, à grandes
fleurs.
Tandis que les spi'iialistes enri-
chissaient leurs collections d'une
série de nouveautés obtenues dans
les A. Scfierze-
riai/inn, d'autres
présentèrent bien-
tôt les brillants
résultats do leurs
hybridations d'.l.
Andreaiium. En
1884, furent mis
au commerce :
les A. canieum.
A . /errierense,
A. Iloidedaniiui,
A. Chantrieri et
.1. Eduardii. Pa-
rut ensuite, en
1888, l'.l. Lrtîcre;/-
ceannm, qui se
distinguait des
précédents par
son coloris plus
vif.
La vigueur de
ces plantes, leur
croissance rapide,
leurs propriétés
de fi'Conditi' et
surtout le\irs suc-
cès engagèrent à
continuer les re-
cherches; vers 1891, on admirait, dans les expositions,
les fleurs, considérablement agrandies, des A. Goliath,
couleur vermillon carminé très foncé; celles des .1.
Baronne Chtindon, non moins grandes mais de couleur
saumonée; celles des A.John Lah/g.do forme arrondie.
Les semeurs cherchaient surtout à obtenir la couleur
blanche des sjjathes; ou l'obtint enfin en 1S98, avec le
magnifique A. Andreanuni. album, du blanc le plus
pur (15, lig. 20S).
Depuis quelques années, la culture do ces plantes
étant devenue générale, nous constatons sans cesse
de nouvelles obtentions (nouvelles formes de spathes
plus grandes encore, coloris plus foncés, tenue plus
avantageuse, disposition élégante des spadices) dans
nos expositions annuelles, chez nos collègues, chez
tous les grands amateurs. Tels sont les A. Fournieri,
de M. le D'' Fournier, de Xeuilly; A. Monarque, de
M. Page; .1. Baron Seillière, de M. Bultel ; puis les
magnifiques semis de M. Jarry-Desloges et de M. Four-
nier, de Marseille; et ceux encore qui furent présentés
dernièrement par M. Valvassori, d'Italie, à la S.N.H.F.
Fig. 208. — Anthuriiims hybrides.
A, .1. Charles Joly. — 13, A. Andreanum album.
— Cj A. (ioîiaih. — D. A. Baronne Chandon.
Depuis, des notables perfectionnements se sont pro-
duits dans nos cultures. En 1900, nous fûmes frappés
par le plK'noméiic que présentait l'inflorescence de l'un
do nos semis. Dés la première feuille, celui-ci avait loji-
jours eu, sur les autres, l'avantage d'une végétation
beaucou)) plus vi-
goureuse. Son
feuillage, très élé-
gant, avait to>i-
jours été de dévn-
loi)poment plus
précoco et de cou-
leur [dus foncée.
Sa fleur nous sem-
bla si originale
que nous craignî-
mes to\it d'abord
ne ))0sséder
qu'une unique
bizarrerie et que
nous altcndimes
qu'il en vint plu-
sieurs autres
avant de la faire
décrire. Voici la
description que
l'on nous a don-
née :
" Spallio étalée,
terminée en pointe,
il lobes laléraii.\-
très développés,
arrondis, ondulés,
séparés par un si-
nus protond et ar-
rondi, à bords rele-
vés en coupe, à
nervures courbes et rameuses. I.e spadice, inclini- obli-
rpiement. y prend naissance juste au milieu. Uuant au
coloris, il révélo le plus brillant effet de viroscenco ijuc
l'on puisse rêver : rose de Cliino au sommet passant gra-
duellement au vert léger sur les lobes latéraux. »
Ces fleurs deviennent énormes; nous en avons qui
mesurent 0""20 de longueur sur 21 mètres de largeur.
L'A. Andreanum rhodochlorum (tel est le nom
qu'il porte) procure donc à l'amateur les avantages
d'une plante à la fois décorative et très originale. Il
offre en outre, aux hybridateurs, un type nouveau
et curieux. A cette variété de premier mérite, nous
joignons les .4. Goliath (flg. 208 C et 209), A. Charles
Joly (A, fîg. 208) et .1. Baronne Chandon (D. flg. 208).
Une autre nouveauté, dont nous voulons dire quel-
ques mots bien qu'elle ne soit pas au commerce, mais
parce qu'elle est très intéressante au point de vue scien-
tifique, est le résultat d'un croisement de l'.l . .l«d/-e«?/2<»i
par l'.l. Schérzerianuni. Cette plante, qui participe
également de l'un et de l'autre, a conservé la nature de
l'.l . Scherzerianurn en accusant la forme de l'.l . A ndrea-
man. Elle a le port ot le feuillage de ce dernier, mais
elle reste naine, et ses feuilles, beaucoup plus épaisses
et plus résistantes, sont d'une dimension plus petite.
Les spathes ont la forme d'un cœur parfait; elles sont
lisses comme celles do l'-l. Scherzerianurn et de cou-
leur cramoisie. Le spadice est érigé et long. Cette
plante, en son ensemlde. est très jolie et présente l'avan-
tage de ne pas s'allonger. Peut-être aura-t-elle aussi,
dans l'horticulture, une heureuse influence, puisqu'elle
tend à réunir les meilleurs dos caractères particuliers
et les qualités les plus grandes de deux espèces.
J. ClIANTRIER.
Fig. 209. — AnOmrimn Goliath.
374
LE JARDIN
Le forçage des plantes
L'Iiabitude prise île (orcor, on toulos saisons, des fleurs
que l'on aime à avoir sous les yeux et la nécessité
fie produire ces fleurs en quantité, en plein hiver et
surtout aux approches des (êtes de Noi-l et du nouvel
an, ont donné à la culture forcée industrielle une impul-
sion et une importance considérables.
Cela ne se résoud cependant pas facilement, car la
nécossiti' d'intervertir l'ordre des saisons en faisant
épanouir dos fleurs aux époques les plus inopi)ortunes
pour elles, ne va pas sans quelques difflcultés et exi):e
un matériel assez perfectionné aOn de pouvoir produire
d'une fai.-on rémunératrice.
Pour la plupart des plantes une vive lumière est
indispensable; et, comme celle-ci n'est ^'uèro abondante
pendant certaines journées d'hiver déjà bien courtes,
il faut que l'installation : serres, bâches ou châssis
destinés au forçage, n'en intercepte pas encore une
trop jjrando partie. D'autre part, la chaleurqui constitue
une des conditions essentielles pour mener à bien
toute culture de ce genre doit pouvoir être fournie
convenablement, régulièrement comme on le désire et
sans a coup. L'aération doit aussi pouvoir être donnée
comme il convient.
l'"n faisant ediner un groupe de serres spécialement
destinées au forçage des plantes, pour réjiondre à des
demandes toujours croissantes, M. Albert Truflaut,
s'est efforcé de réunir les conditions favorables à de
telles cultures et de répondre à ces multiples exigences.
Ces serres, dont la figure 210 montre la coupe, la
flgure 211 une vue perspective et la façade, ont été
construites dans une partie nouvelle adjointe à son éta-
blissement et qui se trouve surélevée. La serre du milieu,
de dimensions plus vastes que les autres, et les deux
serres de charjue c6lé font office de serres chaudes et
les deux de chaque bout du groupe, de serres tempérées
froides. Un couloir réunit les différentes serres à
l'extrémité cl permet de pc^nétrer de l'une dans l'autre,
sans avoir à sortir les plantes qui doivent être passées
de l'une dans l'autre.
Un thermiisiphon avec deux puissantes chaudières.
Des vannes permettent d'arK'tor cette circulation dans
l'une ou plusieurs des serres et de ri'glcr ainsi très
normalement le degré de température que l'on désire
avoir. C'est un des points essentiels à observer dans le
forçage pour lequel la régularité de température est une
des conditions de succès.
Ainsi que nous l'avons dit, la lumière pénètre abon-
damment dans ces serres, grâce à une charpente légère
en fer et au cnmble entièrement vitré.
Des rliàssis d'aiTation également établis au sommet
permettent de laisser passer un lilet d'air, même par
les temps frnids, lorsque cela est ni-ressaire, sans que
cet air vienne frapper directement les plantes et
refroidir notablement l'intérieur do la serre.
Ajoutons que les eaux de pluie sont recueillies dans
un vaste bassin transversal, de sorte que la prcr%ision
d'eau de pluie pour l'arrosage est toujours assurée. Les
tablettes latérales rendues mobiles par un dispositif
ingénieux et simple peuvent être, selon les plantes
qu'elles supportent, rapprochées près du verre, ou au
contraire baissées à la demande, ce qui est excellent.
Lorsque nous avons visité ces serres, dans la pre-
mière quinzaine de décembre, elles étaient entièrement
remplies do plantes soumises au forçage, et destinées
à fleurir pour les jours do Noël et du nouvel an. 11 ne
nous parait pas inutile de citer les |)rinci|)alcs, puis-
qu'elles constituent un choix des meilleurs se prêtant
à la floraison aussi hâtée.
Ce sont d'abord, dans l'ordre de nos notes, des Ih/dran-
gea Otahsa, aux vcdumineuscs ombelles, d'un blanc
nacré et verdàiro lavé de rose en celle saison ; les sujets
forcés proviennent de boutures faites en mars, cultivés
en pleine terre et donnant une floraison échelonnée
d'octobre à avril. l)es Liliiim lancifoliuin, ayant été
conservés pendant six mois dans des chambres froides,
mis en végétation dehors, en plein air. s'étant déve-
loppé ainsi d'une façon robuste, ayant été rentré avant
les premiers froiils et qui s'épanouiront pourNod. Des
Poinsellia piilrherrima, provenant des boutures (ailes
en juin, aux amples bractées rouge éclatant et d'autres
à bractées plus ])elilcs et rose vif.
Des variétés hâtives d'Azalea indien sont disposées,
les unes (celles les plus avancées) dans les serres tem-
Flg. 210. — Coup4 du frru noiirelltt d forc*r <U VElabliêsemenl dt il. A. Trt'Ifaut.
assure le chnulTage de ce groupe de serres; les tuyaux
do chauflage sont évidemment plus nombreux dans
les serres chauilcs que dans serres tempérées froides,
afin de multiplier les surfaces «le chauffe. I.a circulation
d'eau chaude est celle du système de ('iimpensalinn qui
assure une régularilc parfaite, aussi bien dans le»
serres latérales tpie dans celle centrale el malgré le
chauflage unique et les même» départs. Kn effet, le
retour se fait après que l'eau chaude, ayant circulé
dan» les tuyaux d'une serre, a été conduite a l'extré-
mité des tuyaux de la serre la plus éloignée.
pérées (roiiles; celles qu'il faut forcer davantage dans
les serres chaudes. Nous avons noté les variétés :
Mme AhelChrtlciitt!/,n\ix fleurs rose-chair, s'épanouis-
sant fort bien en première saison ; yervacncana, rose
saumoné; /Jei/f.«7)t' /'e//e, fleurs blanches, très hâtive
et très appréciée pour les forçages en première saison;
J'tiuliiir Miiriliier fleurs roses très abondantes; Yersi-
color, honuo variété aux fleurs rouges, roses panachées
et striées ; Comte de Kcrchnve. saumoné, très hâtive ;
TalIxmfiH, bien double, saumoné liseri' cl<' blanc, etc.
Grâce aux conditions excellentes dans lesquelles ces
LE JARDIN
375
w.^.
Fij. 211. — V'Ht; f^é craie du groupe lie nouvelles serres à foncr de V IClabtissirnent de M. A. Trulfaut.
plantes se trouvent elles sont admirables et les bou-
lons se préparent tous à s'ouvrir, sans qu'un seul reste
stationnaire ou sèche, aussi bien que s'il s'ngiss^ait d'une
floraison simplement avancée en toute dernière saison.
La grande serre chaude qui est remplie de très forts
sujets à tiges et d'autres en pyramide est superbe à
voir. Des Lilium lo)/giflorum sont disposés entre ces
Azalées qu'ils remplaceront, alors qu'ilsfleuriront plus
tardivement.
M. Truflaut me dit qu'il doit ces résultats, d'abord à
la disposition de ses serres, à l'ample circulation d'air
assuré à l'intérieur, à la lumière abondante et aussi à
une température régulière qui se tient entre 18 à 20 de-
grés dans cette serre chaude.
Il est, en etiel, préférable de ne pas chauffer trop
fort dans les premières saisons, quitte à commencer le
forçage plus tût. et à éviter les brusques alternatives de
chaleur élevée et basse qui font sécher, tomber et
avorter les boutons et qui provoquent une végétation
inégale. Dans les serres tempérées-froides, le thermo-
mètre se tient généralement, en cette saison, entre 10 et
12 degrés. En opérant ainsi, l'appareil radiculaire peut
fonctionner tandis qu'il reste inerte si on chauffe trop
fort tandis que la partie aérienne entre en végétation.
Kn plus des Azalées qui se trouvent dans ces der-
nières et dont certaines sont en plantes greffées et
d'autres en plantes basses obtenues de lioutures, ces
dernières très appréciées par les fleuristes, nous avons
encore noté des Prunus triloba, P. sinensis, Glycine,
Corchorus a, fleurs doubles, Spirsea 2'htinbergi, sont
mis en végétation. Ce dernier arbuste qui est en même
temps un de ceux à floraison la plus hâtive en plein
air, se prête admirablement Ijien au forçage; quelques
jours après être rentré en serre, les pousses et les bou-
tons apparaissent et il entre francliement en végéta-
lion, pour fleurir à cette température plutôt basse en
moins do trois semaines. Il semble en être de même
pour la Corète du Japon.
Sous les tablettes de ces différentes serres, des
arbustes en pots Prunus triloba, P. sinensis, Spirwd
Thunbergi, Glycine, etc., des Lis, sont couchés ou
dresses et se préparent aussi à entrer doucement et
normalement en végétation, pour cire au fur et à me-
sure de leur avancement, des besoins, et de l'espace
libre, disposés à leur tour sur les tablettes et en pleine
lumière.
Les autres serres froides sont entièrement bondées
de : Bégonias Glorie de Lorrai>ie et de la charmante va-
riété nouvelle à fleurs blanches Turn/'ord hall; de Cy-
clamens, superbes comme types, grandeurs, couleurs
et nomlire de fleurs, eu plein épanouissement et que
l'on empêche de trop s'avancer en les maintenant dans
ces serres à un degré peu élevé. Quelques bonnes varié-
tés de Camellia sont également forcées dans ces serres.
Colles-ci, avec leurs cultures intensives, méritent
d'être visitées à cette époque. C'est la meilleure leçon
de choses que l'on puisse prendre sur la culture forcée
moderne, rationnelle et raisonnée, dont les procédés
mis en oeuvre sont de lieaucoup supérieurs à ces moyens
empiriques encore en usage ailleurs.
ALUERT M.VUMK.Nli.
Les Nepenthes
Divers procédés culturaux ; semis. — Espèces, variétés
et hybrides intéressants.
Profanes et connaisseurs admirent ces étrangesvégé-
taux que sont les Xepent/ies, dont les urnes aux formes
et coloris si divers frappent l'imagination par leur
aspect insolite.
Trop rarement rencontrés dans les serres, on leur a
fait à tort une réputation de difficile culture : certes ils
exigent une température élevée ; mais pas plus, repen-
dant, que bien d'autres plantes de serre chaude qui
n'ont pas leur mérite et demandent des soins bien plus
minutieux.
Sans doute il y a des variétés délicates, mais beau-
coup poussent avec une vigueur extrême, si on ne leur
ménage pas l'eau des arrosages et une atmosphère
humide. Les Xepenihes redoutent les rayons directs du
376
LR JARDIN
soleil et demandent à vivre au milieu d'une température
aussi réfîulièro que possiblo : 15 degrés comme mini-
mum et 20, comme maximum suflisenlen hiver, ce qui,
on le voit, 'n"a rien d'excessif, et, à cette température
relativement modérée, tous les S'ejieiithes se portent à
merveille. Kn été, la clialeur solaire fera monter tout
naturellement les nxui-i/iiii ; mais il faut prendre garde
que le thermomètre ne descende pas le matin au-dessous
de 15 degrés — li par exception — trois ou quatre fois
par an penilant quelques heures, et encore cela est
à éviter. C'est le seul ennui de leur culture, qui réclame
du feu la nuit de bonne heure à l'automne, et lard pen-
ilant le printemps.
D'ailleurs si ces chutes de température sont fatales
aux .\e]ienllies, elles ne le sont pas moins aux autres
plantes; les mauvais effets n'en sont i)as aussi rapides,
voilà tout.
Ou cultive les iVepc«/;i« de plusieurs manières. Kn
Fig. 212. — \*ptnllift IToohrrinna.
Angleterre, en général, on les met en panier dans un
compost formé de terre de polypnde et de splla^;nuIn ;
on obtient .linsi des plantes courtes et de belles urne» ;
mais si le» plantes s'élancent moins, elles exi^'cnt
benuroup do soins et d<'s atmsagos très fréquents, par-
fois trois par jour; car le ccmipiist des Xe/H'iithes dnll
tnuj'iurs être complètement mouillé, surtout en été, au
moment on la végétation est très active. I,n culture- en
pots me parait prétérable, mais en pots troués ; le com-
post devra élre .lussi modifié : un tiers d'humus cic terre
do bruyère, un tiers terre de pol\ pode, un tiers do spha-
gnum; il est bon de ne pas réduire la terre en poussière;
on doit la laisser en petits morceaux. Le tout bien mé-
langé formera un excellent compost, plus riche que
celui des anglais, retenant bien l'humidité; les plantes
demandent moins d'arrosages, et cependant le drainage
avec les pots troués ne laisse rien ;i di'sirer. Les
Kepeiillics ainsi traités poussent avec une extrême
vigueur; les ascidies sont nombreuses et énormes;
mais il faut les pincer fréquemment ; en eficl, les belles
urnes se forment rarement sur les rameaux ayant plus
de 7.') centimètres de hauteur, et il faut s'ingénier à
taire ])artir les drageons d>i bas do la planti'. On les pin-
cera, a leur tour, dès qu'ils auront atteint la hauteur
voulue et le nombre de feuilles que l'on désire ; de cette
manière, on a de belles plantes bien garnies du bas et
toujours couvertes d'urnes. La multiplicntion se fait
par boutures, en ayant soin do prendre du bois bien
aoûlé. Le moment préférable est le jirintemps; néan-
moins, on peut bouturer en
tout temps. Le point impor-
tant est lie donner aux bou-
tures une forte chaleur do
fond bien régulière : on les
faisant à l'étoulTee en petits
godets et sphagnum pur ou
légèrement mélangé à de la
terre de polypode. Les ra-
cines de certaines variétés
sont lentes à se montrer, et
la (lourriture est à craindre,
même parfois après l'appari-
tion des racines.
On doit rempoter les Se-
pc/ithes à peu près tous les
ans, vers le mois de janvier;
comme il est nécessaire do
débarrasser les racines de la
vieille terre décomposée, on
■■j^j^ I trempe la motte dans un seau
""^^ x I d'eau de pluie, amende a une
\ ^r ^^1 température de 20 degrés; en
^ WÈJ agitant la plante, le compost
^^f usé reste dans l'eau.
L'hybridation a donné de
\ superbes résultats on Angle-
y terre et en Amérique. En
France, la réussite des pre-
miers semis ne remonte
guère, !i ma connais.sance, à
plus de deux on trois ans. En
elTet, les pieds femelles de
Xe/ieiitlies sont excessive-
ment rares ; il semble que les
Anglais les conservent pour
eux avec un soin jaloux.
Maintenant, nous avons quel-
ques pieds femelles, malheu-
reusement trop faciles à
compter : on peut citer les
.Xejie/ilhes Dickxniniiana et
S . Itintitn de M. ("hantrier, le
iV. Sor'hiatia de .M. le D'' I'",.
Fournier, et un .V. Tivei/i que
j'ai à Hemilly.
Il ne suffit pas d'avoir des
.\i'l>fiillics femelles, mais il
faut aussi des mâles lleuris-
voulu. Le pollen no parait pas se con-
lloraison ne s'effectue que siir des sujets
soins spéciaux; on ne cloil pas pincer
ces plantes, et elles ne tardent pas à prendre des pro-
portions gigantesques, aussi encombrantes que .lisgra-
ciouses, car les urnes, comme jo l'ai dit plus haut, no
se forment bien (pie sur les jeunes pous.-ses. et celles
qui se montrent sur des plantes hautes de plusieurs
mètres sont petites, de coloris terne et Ires souvent en
forme de trompette.
Les graines mettent de quatre a cinq mois pour
7
sant à point
server, et la
soumis il des
LE JARDIN
377
arrivor à maturité, suivant In saison et la clialour; lo
semis ilos graines iHait entonri' jusqu'à pri'scnt d'un
monu, iiumus do tcrro de bruyère et do polypode ot
l)roportions (opales; les promières graines li'nciit au
iiciul ilo six semailles; six mois après, il en lève encore.
Huant à l'elevan<( dos semis, mos résultats sont
moins coniluants ol il ne m'a pas éti- possiljle de dé-
mêler clairomoiil tous les avantanes ot inconvénients
(les repi(pia;;es précoces. Quand les semis lèvent trop
serré ji> coiiseiller.ii do no pas attendre, ot île repiquer les
plus vigoureux; ensuite on laissera dans la terrine do
semis ceux qui ne se gôneni pas. Quand les jeunes sujets
ont trois ou quatre petites fouilles, toujours terminées
par des urnes miiiiiseules, on pourra tous les repiijuer
en torriiies, et
eçsuile au bout ^^^ii
de (iuclf|ues mois ^'
on petits g<idels.
Bien di'licat, ce
repi(|ua^o à faire
toujours sous do-
cile et à liante
t e m p (■• rature,
mais quel inti'rèl
palpitant !
Il y a déjà en
France plusieurs
hybridations iné-
ilites, promollant
Pip. 2irî. — ycpenilifs en suspension dans un panier à claire-voi'
(Culture anglaisel.
véritable mystère. Les graines de -Ve-
jientlies ne levant pas facilement,
chacun gardait son petit secret, et l'on
semait un peu au hasard. Je n'ai pas
hésité il semer les graines, que j'avais
en abondance, dans dix composts
différents, et je m'en félicite.
Des graines ont germé dans tous les
composts, mais la levée n'a été abon-
dante que dans deux. Tandis qu'il
n'en germait qu'une seule dans la ter-
rine composée de spliagjuim pur et
dans celle de terreau de feuilles pur.
il en levait phis de 20 dans !a terrine
d'humus de terre de bruyère pur ou
mélangé de lerre do polypode en pro-
portions égales. Le spliagnum a pro-
duit un effet néfaste dans tous les
composts où 11 entrait. Vu la diffi-
culté d'obtenir de la bonne terre d'hu-
mus de liruyère, le deuxième com-
post, qu'on trouve plus facilement,
me iiarait pn-férnblc. Mais combien
les résultats varient d'après les modes
d'arrosage"? Tandis que l'arrosage par
capillarité n'a donné que des mé-
comptes, celui par pulvérisation extra-
fine, avec un petit Muratori à main, a
parfaitement réussi. En résumé : se-
mis sous cloche, les graines appuyées sur
non recouvertes même très légèrement
faits en recouvrant les graines ont donné de mauvais
résultats); température de 25 à 30 degrés, arrosages par
pulvérisation à l'eau de pluie, compost haché très
Fii{. 2l'i. -
(nemi
la terre et
(dos essais
de donner des plan-
tes de grande va-
leur; citons celles
de M. Chantrier;
-Y. Dicksoniiiana X
cincta ; celle réussie
par M. Gautier chez
M. le D'- E. Four-
nier: .V. Xorthiana
y^'inixia, et la mienne X. Ti-
veyii'XmicBta.
Parmi les plus beaiix hy-
brides obtenus à l'étranger,
il faut nommer le .V. mixta
provenant du XorthianaY^
Curlisii; X. Tiveyi {lanata
X Curtisii superba] ; .V. Dick-
sonniana (Rafflesiana X
lanata) ; X. Maxtersiana
(Khasiana X sanguinea);
X. Balfouriaiia (Maiilersiana X inixtà); X. Chelso/iii
{Hookeriana X Domini); X. Chelsonii eœcellens {.Y.
ChelsonuyClta}'fle.nana);'X. Wittei [Curtisii et variété
inconnue); -V. cuclindrica [hirsuta X lanata).
Il faut aussi donner le nom du tout nouvel hybride
Xepcnihes Dichsonuiana,
grandeur naturollo).
378
LE JARDIN
Sir William Thiselton Dyer S. mixta X Dickson-
niajia). N'ouMioiis pas le beau .V. Doi-maiitiiana, dont
les parents paraissent inconnus, et l'hybride naturel .V.
\cincla, trouvé dans des j;raines ini)M>rtées, et dent li-s
ascendants ildi vent cUeS..\uilftia/niy^albo-t/iarçi>iala.
Les espèces de -VeyH'//^/(<?s découvertes dans les réj;ions
tropicales sont nombreuses; une quarantaine scml con-
nues, niais non toutes importées; parnii ces dernières,
il faut inalheurouscmont citer les plus belles varidts;
celles qui poussent eut re^iliUOetauou mètres d'altitude sur
le mont Kina Italu, à Bornéo, sont célèbres. Elles furent
découvertes en 1801 par. Sir Hugli Low, ol de nombreuses
expéditions ont tenté de les iniporlcr; toutes ont échoué,
car, bien que Uurbid^ic ait réussi, en ib'l, a envoyer en
Angleterre des graines de la variété liajali, on ne put
élever ces jeunes semis qu'en très petit nomlire, et, sans
doute à l'heure actuelle, toutes ces plantes, ou à peu
près, ont cessé de vivre. On s'est entêté, en effet, dans
les commencements, à cultiver ces yejjentlies en serre
chaude, tandis qu'ils exigent impérieusement la serre
Iroide dans le genre de celle à ûdunloglvssum, mais
avec, de temps en temps, des courants d'air chaud. Ces
variétés, d'ailleurs, sont très délicates; vivant à de si
hautes altitudes, elles périssent forcément pendant la
traversée de l'equateur; il ne faut compter les intro-
duire qu'a l'état de graines. Espérons que quelque
audacieux explorateur, voyageant dans ces montagnes
au climat si particulier, nous fera parvenir un jour des
graines île ces plantes si désirées, et souhaitons que
l'on sache mieux les cultiver que i)ar le |>assé.
Voici les noms de ces .\epeiilhes -.N. J-Jdirardsiana, le
géant du genre, dont les urnes colossales atteignent
00 centimètres de longueur; .V. Loicii, à la forme étran-
glée si extraordinaire, le .V. villosa, le .V. liajah.
Sur les monts Kina Balu. à une altitude moins élevée,
on trouve le .V. lamtta (1) im|)orté d'ailleurs depuis
longtemps, mais dont la culture difficile et le bouturage
deiical ont empêché la dissémination; c'est une plante
remar(|uablement belle et de forme unique, avec ses
grandes urnes poilues à gorge bronzée i norme, élaho
verticalement en forme d'éventail.
i'armi les plantes poussant sur les montagnes, le
A', saiiguiiiea que l'on trouve sur le mont Ophir, dans
la presqu'île de Malaeca, ii une altitude d'environ
fc><K) mètres, est sans doute, avec le précédent, une des
plus belles variétés connues; malheureusement, il est
tout aussi rare et pour les mêmes raisons. J'ai en ce
moment, à Uemilly, une urne de cette variété atteignant
3)S centimètres de longueur. (Test, avec une ascidie de
.V. Licksuniiia/ia, obtenue chez M. le D' E. Eournier, a
.Neuilly, les dimensions d'urnes les plus grandes, à ma
Connaissance du moins.
Malheureusement, l'on dirait que les jYepc«//)e5 d'alti-
tude élevée ne si' plaisent que très médiocrement dans
nos serres. J'ai remarqué que les urnes se forment en
hiver, et je crois qu'ils réclaineiaient plus d'air, moins
de chaleur et d'humidité que bs autres varii'tés; il est
fort regrettable qu'a cause do leur extrême rareté, l'on
n'ose tenter des essais de culture en serre lemiiérée
chaude et très aérée. Si je parviens à les multiplier, je
n'hésiterai pas à faire des essais, qui me paraistent
devoir être du plus grand intérêt.
Les Kepeiithes poussant dans les plaines ou sur des
collines peu élevées sont bien plus nombreux que les
variétés montagnardes : citons le .V. Hiirkei un des plus
remaniuabli's. aux grandes urnes étranglées au centre;
\o .\.]{<tfflesiii/i(i et surtout le si rare A'. Uafflexiatin insi-
{/nisaux énormes ascidies globuleuses; le A'. Xorlfuiinii
dont l'iinporlalion tient ilu roman ; on en connaît une très
belle variété nouvelle, aux urnes rouges d'un elTet mer-
veilleux ; ap|)elons-ln A'. SnrlhiniKi /iii/r/ira ; le .V. liurkci
cxcelle/is, iiytx urnes etrangli'es courte» cl larges, et snr-
tout le SI remarquable .\'. ventricosa tout réi-emmenl
importé, dont les ascidies i-trangleps vers le centre et a
gi'r(.'e horizontale sont d'un aspect lomplètemcnl nou-
veau; n'omettons pas lo .V. Ctirlisii qui a servi adonner
do beaux hybrides; le A'. IJookerfana.
(Il A|<p<-Ur aiiiml .Y. Vntrhii.
Tous \es Xepe/itlies ne forment pas leurs urnes aussi
facilement ni en aussi grande quantité les uns que les
autres. Tandis que le A'. Uurkei, par exemple, bien
cultivé, donne de grandes urnes à presque toutes les
feuilles, j'en ai en ce moment un pied portant plus de
30 asciilies de £1) à 28 centimètres de longueur; d'autres
ne les font qu'en petite quantité et diflicilement; le
superbe \.saiiguinea peut être cité jjarmi ces derniers.
Certains sont délicats, ne poussent pas; il en est au
contraire qui montent beaucoup trop et que l'on est
forcé de pincer constamment, et beaucoup de ceux-ci
repartent diflicilement du bas, et même meurent parfois
après le pincement. Le choix est difficile, les plus
beaux étant souvent les plus délicats. Le débutant
devra commencer par les A". Maslcrsiaiia, \. Uurkei et
A', mijcta, plantes vigoureuses donnant des urnes énor-
mes et en quantité, pas trop grimpantes et repartant
bien du pied. Le bel hybride A'. Mastcrsia/ia provient
de varii'tés poussant à îles allitades élevées; il exige
moins de chaleur que les autres; une serre tempéréo
chaude peut lui suffire, si sa culture est bien comprise.
Voici à mon avis les espèces les plus remarquables
par ordre do mérite J'ai fait suivre leurs noms de
quelques notes pouvant guider le débutant dans son
choix, et aussi sur la culture de ces plantes :
A", sanijuitiea, délicat, forme ses urnes difficile-
ment;A'. \orthia»a jtiilc/ira, un peu délicat, nouveauté;
A'. Burkei, vigoureux, forme beaucoup d'urnes; X.
mixta, comme le précédent; A', /fl^'«^^ délicat, pousse
très lentement en général; A', ventricosa, nouveauté,
parait délicat; .V. Xorlhiana, un peu délicat, pousse
lentement; A', lin/'/lesiana i/isignis, monte beaucoup;
ses ascidies se forment avec peine et sont souvent on
forme de trompette; repart difficilement du pied; X.
Dickson /lin /la, comme le précédent; A'. Uurkei excel-
le/is, nouveauté, parait bien se comporter; .V. Bttlfou-
riaiia, nouveauté vigoureuse et donnant des urnes nom-
breuses; A'. Mnxlersiana, vigoureux ; forme beaucoup
d'urnes; .V. Chelsoiiii excelteiis, nouveau, parait bien
se comporler, sauf qu'il repart peut-être diflicilement
du pied; X. ï'ii'eî/i, nouveau, monte beaucoui), repart
difficilement du pied, un peu délicat; A'. Ka/'flesiana,
vigoureux forme beaucoup d'urnes; A'. Dormanniana,
belle et bonne plante; A', cincta, assez belle et bonne
plante; A'. Chetsoiiii, comme le précédent ; A'. W'iitei,
curieuse espèce à urnes longues et étroites.
Comme grandeurd'urnes voici les dimensions »)(7x/»)<i
en centimètres, quej'ai notées chez moi : X. sanyuinea :
38; .V. mixta : 32, a atteint 36 chez M. Chantrier; X.
l)icksoii>iimia:32, a attcint38 chez M. le D' E. Fournier;
A'. Xorthiana piilchra ; 30; A", hiiiala : 29; .V. Uurkei :
29; A'. Mastersiaiia : 28. Comme je l'ai clit, ce sont lii des
maj-imn qui sont rarement atteints. ()n doit compter
ordinairement sur un moiinlre développement.
U. Jaiihv Deslix:bs.
Les meilleurs fruits de table
pour le commerce
La culture des fruits de table pour le commerce
prend de jour en jour un <iéveloppement qu'il est à
souhaiter de voir devenir considérable pour le bien
de l'industrie fruitière, menacée par la concurrence de
l'étranger. Ces fruits sont cultivés chez nous de deux
façons dlllérentes: avec l'intention d'ôtres vendus à la
pièce, ou pour être vemlus au poids.
L'art d'obtenir ces fruits de choix pour être vendus à
la|)iècoest de première importance. En efTcLsi la vente
de ces produits est rémunératrice, il faut bien recon-
naître que rarboriciiltoiirdoit apporter une surveillance
toute particulière dans les soins qui leur sont néces-
saires.
Tout d'abord lo choix d'un très bon sol, le défonce-
LE JARDIN
379
ment bien fait, ainsi que les apports d'enprais orpani-
qtios ot cliimiques s'imposent pour une bonne planta-
tion. I,'('lovalion do murs et l'olnblisseiiienl, sur ces
ilorniors. do chaperons et aliris divers pour certains
fruits, est indispensable (^fralciiicnt. I/application di'
travaux assidus, tels que taille, ébourpeoniicniont, |iin-
ceinont, etc., la sélection restroinle de beaux fruits ;i
conserver sur chaque sujet et l'onsacha^'e, le paillago à
la surface du sol, les arrosages pou nombreux mais
copieux pendant les grandes sécheresses de l'étt', les
pulvérisations à l'aide d'eau fraîche le soir à la suile do
jourtu'Bs très chaudes, de même que l'emploi des insec-
ticides contre les maladies cryptoganiiques et les
insectes, sont autant de considérations dont il faut
tenir compte pour obtenir de superbes fruits, comme
pour ménager roxistenco des sujets.
Un autre genre de culture des fruits do table, bien
que plutôt vendus aux cent kilos, est applicable à une-
autre cati'gorie d'arbres fruitiers élevés sur tiges en
plein vent, tels que: Abricotiers, Pruniers, Cerisiers
et quelques variétés de Poiriers et Pommiers.
Nous no prétendons pas que réiuuuération succinto
et judicieuse des fruits que nous allons citer ci-dessous,
soit applicable dans sa généralité, pcuir toutes les ré-
gions do la France, mais nous la considérons comme
très recommandablo dans la région [>arisienno, ainsi
que dans celles du centre, de l'est, de l'ouest et du
nord, tant pour l'approvisionnement de la capitale que
pour l'exporiation. Toutefois, certaines de ces va-
riétés pourront être remplacées, dans telles ou telles
contrées par d'autres plus avantageuses, spéciales à
leur région. Nous ne prétendons pas non plus répudier
d'une façon complète beaucoup d'autres variétés sans
doute aussi méritantes à plusieurs points de vue. II est
en elïet indéniable que tout amateur désirant approvi-
sionner sa taille en fruits le plus longtemps possible,
trouvera, dans tous les genres, une foule de variétés de
très bonne qualité et se succédant dans les époques de
maturité. Ainsi, par e.xemple dans les Poires, en faisant
choix de André Desportes pour la fin de juillet, il
pourra, avec hoyeiuié du Comice pour octobre-novem-
bre, apprécier la qualité réelle d'un excellent fruit, et
enlin les variétés Olivier de Serres en janvier-mars, de
même que Doyenné d'hiver pour mars-mai, lui rappel-
leront qu'elles doivent occuper un rang prépondérant
dans sa collection.
En plantant, comme Pommiers, Astrakan roi(ge ou
même Borovitskij, pour maturité de fin juillet, il conti-
nuera par la série des meilleures variétés d'automne,
et se souviendra que Reinette grise du Canada., en
mars et même Calville blanc en mai ne sont pas à dé-
daigner.
Dans les Pèches, l'adhérence au noyau de Amsden,
mûrissant fin juin , sera vite oubliée et remplacée par
d'autres non adhérentes, comme Alexis Lepére, vers la
mi-septembre, puis la Pêche Baltet et la Pèche Opoix
pour la première quinzaine d'octobre.
Abordons maintenant l'examen des fruits de com-
merce classés en variétés de premier et de second
mérite.
Poires
FiuiTS DE PREMIER MERITE. — Doycïinc du Coitiice, fruit
d'octobreiiovombre, grosseur et qualité extra; à bon droit
considéré comme le meilleur des fruits; l'arbre manque un
peu de fertilité.
Doi/enné d'hiver, gros fruit à chair blanche, do toute pre-
mière qualité; demande le mur et des abris.
Beurré d' Arenbery ou iXIIardenpont, maturité on décem-
bre-janvier; fruit de moyenne grosseur, à chair fine et bien
juteuse; est en tous points recommandable, quoique réussis-
sant méiliocromont sous le climat do Paris, mais très bien
en Normandie.
Passe-Craxsatxe. fruit gros i peau épaisse et parfuis tachée
do roux; ihair mi-fondante, est une des meilleures variétés
commerciales mûrissant de janvier on mars.
Bciirrr lie .Ykj/Aih, fruit gros, à cliair fondante et Irt'S
juteuse. d(> maUirité tardive, et d'avenir, parall-il. pour lo
comiiieri-i'.
l''iaiTS i)K DEUXIEME MERCrE. — Bon-Chrrden Williams,
fruit assez gins ou gros, jaune paille, chair juteuse et très
fine, à grand rendement, tiés apprécié pour l'exportation.
Liniisc-boune d'Avranches, fruit assez gros, pyriformo;
chair line, très juteuse et sucrée, de première ([ualité; matu-
rité, septembre.
Diirhex.ie il'Anijniilèine, fiuit très gros, d'automne, variété
très productive, se conservant très laien en frigniiliquo.
Bi'urrr Diel ou II. maniiifique, fruit gros, jaune doré : cliair
j.iun.Ure, mi-fondante, juteuse et sucrée; variété bien méri-
tante, do novembre-décembre.
Josrpliine de Matines, fruit moyen, de janvier à mars, à
chair très lino et parfumée, de première qualité; en général
très apprécié.
Bergamote Espcren, fruit moyen, à chair fine et juteuse,
variété tardive de très bonne production.
Pommes
l'"nLiTS DE PREMIER MERITE. — Grand Alea-andre, fruit très
gros, ordinairement très coloré, variété d'automne la plus
appréciée à cette époque.
Calville blanc, fruit gros et très gros, à chair line, ferme
et très sucrée, do qualité extra; d'hiver et do printemps,
tenant le record comme fruit do commerce.
Jîeinettc de Caii.x', fruit assez gros ou gros, de première
qualiti'', d'Iiiver et de printemps, variété à très grand rende-
ment.
l''nuiis DE SECOND MÉRITE. — Sans pareille de Peasgood,
fruit gros ou très gros, peau jaune pâle strié de cramoisi à
l'insolalion ; chair tondre et sucrée; de première qualité;
maturité, uclobre-novembre.
Reinette blanche du Canada, gros ou très gros, à peau jaune
d'or souvent lavé de rouge au soleil, chair tendre et sucrée,
variété très considérée.
Reinette grise du Canada, fruit gros, peau presque entiè-
rement lavée de gris brun; do très bonne qualité.
Belle de Puntoise, fruit très gros, mûrissant dans le courant
de l'hiver, à chair blanche, lino et juteuse.
Dans un prochain article nous continuerons parl'énu-
mération des meilleurs fruits à noyau pour le com-
merce.
OcTAVB Opoix.
Les Raisins d'Algérie en Allemagne
Les Raisins d'Algérie pourraient réussir à Ham-
bourg s'ils arrivaient avant les expéditions d'Italie, qui
commencent à la première huitaine du mois d'août, et
si le prix de vente était sensiblement le même que
celui des Raisins italiens, même à 10 0/0 plus cher les
100 kilos.
Les achats se fonten général à raison de 35/40 francs
les 100 kilos de marchandise emballée en caisse de
5 kilos sur rail Marseille.
Les Raisins de talile acquittent à leur entrée en Alle-
magne un droit de douane de 4 marks les 100 kilos,
mais ils sont exonérés de tous droits pour les arrivages
par colis postaux de 5 kilos, quel que soit le nombre
des colis groupés dans une même expédition.
Les envois partiels do Raisins par 100 kilos de Mar-
seille-Joliette à Hambourg coûtent 22 fr. 10 et les envois
de 5.000 kilos par wagon complet sont réduits à 19 fr, 60
les 100 kilos.
380
LE JARDIN
Hôtel projeté île la " Royal horticultural Societj '"
I.o 21 mars 1902, une trrande assemblée de la Société
royale d'Horticullure d'Angleterre a<lopta presque à
runanimité la proposition d'édifier un liolel qui serait
la propriété et le siège do la Société, et qui. en consi-
quence, conipremlrait un vaste hall pour les expnsitions,
des locaux pour les séances des cutnités et des commis-
sions, une liililiothéque, etc. L'érection de ce liâtiment
doit avoir lieu en commémoration du Centenaire de la
tuunn uimiin unuci i
uuuinu.in. untoiiuu uinuHn
'UtlU
iruw
(UWIl
tiiuiii
FIg. 2ir>. — Pliin de Vhnlrl prqfrlè ilt In SnrU-lf i-ot/ali- d'IiorlieuUurt d'Angltterrr
l. ]<!■/ ilr-cliaii8iir<'. — ■.'. l'n-iiiiiT ••InBc — 3. Kmvli'nu- t-l(\K<"-
Sociélé, en 1904. La situation elioisio a été Vincent
Square, quartier de Westminster, à Londres.
Nul ne saurait contosler(|ue le local dit « Drill Hall n,
il Kuckinglium Gale, était de dimensions trop oxigues
pour l'imporlanco des expositions actuelles, et, d'ail-
leurs, trop mal l'clairé.Tout le monde sait aussi que les
liiin-aux delà Société, silués Victoria strool, ne <'c)n ve-
naient plus pour la Miltliotliéque et le secrétariat.
Les memlires de la H. II. S. sont maintenant on pos-
session dos plans dressés par l'arcliilcclo, M. 1'.. Sluldis,
et approuvés par le Conseil do la Société. Des listes de
souscriptions ont circulé ol elreulenl encore. Le mon-
tant des dépenses a été évalué a iO.fXHl livres sterling
(un million), sur lesquelles 18.000 (•i60.0<Ni francs ont été
rapidement souscrites; le Jardin a déjà eu l'occa-
sion dédire avec quel empressement de hautes notabi-
lités du Hoyaume-l'ni avaient répondu à l'appel qui
leur avait été adressé (1).
Les journaux horticoles anglais se sont empressés
de publier, dés qu'ils en ont eu connaissance, les iles-
sins représentant l'élévation et les plans de rilétel pro-
jeté; nous nous les sommes procurés aussi, grâce à
l'obligeance de notre confrère \o (lurdeneis' Mayazhie
auquel nous empruntons, d'ailleurs, la substance du
présent article.
La façade (fig. 217' comporte,
à son milieu, une large et haute
porte d'entrée donnant accès
à un spacieux vestibule (en-
tra ncc hall, 1, 11g. 215), où se
répartissent, une large porte
d'entrée dans la salle des ex-
positions iexliibition hall, 1,
lig. 215 et 210) et des entrées la-
térales pour les deux annexes
éclairées par les fenètri's, au
sommet arrondi, du rez-de-
cliaussée. Des entrées secon-
daires sont également aména-
gées à gauche et à droite de
l'entriM' principale. Il existe
enfin une porte de sortie et de
ilégagenieiil sur le coté droit
du grand hall (fig. 215 et 217).
Le premier étage du bâtiment
est spécialement aCTecté, au
centre et à gauche, aux salles
de comité {comiltee rooms) et,
. à droite, au cabinet de lecture
[lecture rooi», 2, lig. 21ôj. Au
~ deuxième étage sont placés, à
gauche, la bibliothèque {li-
hrary, 3, lig. 215), au centre,
les dilIériMites sections du se-
crétariat, et, il droite, la cham-
bre du conseil [couitcil cham-
licr, :i, fig. 215).
Lo projet do M. Stubbs n'a
pas été sans soulever quelques
critiques. Lo Oarde/i parait
les avoir condensées dans les
lignes suivantes, sous la signa-
ture de M. A. Dean :
•• Nous ne désirons pas ilisciiler
Ic's plans et l'élévation <lo l'InMol
proposé (lovant Vinrent Sipiare,
parce (pi'il est iniijonrs délient,
pour un profane, «In crilicpn^r le
travail il'uii iirotessionnel dans
iiMO aulre partie, mais nous n'aimons pas l'aspect do cotte
construction telle <|u'ello est vue île Hell streel. tliiello^inio
soit son np|iareni-e ipinnd ollo sera i-rigéo, rélévalion, sur le
papier, en est singulièrement niio et mémo laide. Un plai-
dera, sans doute, ipie l'ornementalion coûte clier, mais lo
ilessin, toute (piestion d'ornenieiitalion à part, sendilo néan-
moins très pauvre. I.o pesante charpente do fer qui siiiilieiit
la toiture do la grande salle vitrée semlilo tout l'i (ait laide,
l't ne parait pas avoir été destinée à cola. Séremenl un
arcliiteclo accoulumé l'i l'éroclion de grandes serres aurait
lait mieux. l'our(|uoi ne pas s'élro inspiré do la toilnro si
splendido, si grneleuge et si éclairée du vieux Conserva-
toire de Soulli Kensinglon ' I.e pincement en arrière du
liAlinient e-.|, je le concède, oldigaloirc; mais je trouve
aussi ipu' les grilles en avant do la (ni;ade sont sans néoos*
|1| t.f Jardin, t*ii. |>. XiH.
LR JARDIN
381
site, ot qu'on auriiit pu s'oii dispoii-
sor. Los feiuHros, on génùriil, c\
particulioiomont colins du ro/.-do
chausséo, sunl trop couitos cl doii-
nont au bAtinuvit l'aspoct d'un ma-
f^asin.... »
M. A. Doan compare la supei-
lioic du iiduvoau hall, do l.TODii
pieiJs carri's fcn eliilTios roudsi
à collo de Drill llall, qui n'est
que do 7000 piods, ot constate
quo li'i, il y a un jirand gain, qui
sera très appri'ciablo dans les
expositions fuluros. Voilà le soûl
avantage ((ue l'autour de cette
critique trouve à l'adoption des
plans proposés. C'est un avan-
tage capital, il est vrai, mais
qu'on aurait pu so |)rocureravcr
toute autre conslruclioii.
Un ('(H respondant du (laj-
deners' Mfigii:i/n' (jualitie ]r
projet lie : « C.onstruetion te-
nant le milieu entre un maga-
sin do la Cité ot uno gare de
ville do province de deuxième
classe ».
Le Gardeiiers' Chronicle, plus discret, critique plutôt
quelques distriljutions intérieures; il espère que des
modifications désirables pourront sans doute être ap-
portées à cette conception. « Dans l'inlervalle île temps
qui va s'écouler avant lo commencement des travaux,
dit notre confrère, le projet pourra offrir, largement, de
meilleures distributions que celles qui sont actuelle-
ment proposées. Selon toutes probabilités, le Conseil
Fig. 21G. — Vue intérieure du, grand hall de Vh'del projeté de la Société royale d'horticulture d' Angleterre.
voudra bien prendre en considération certaines criti-
ques qu'a suggérées la publication du plaii.l'n premier
pas, très important, n'en a pas moins été fait ».
Il semlilo r(!sultcr, en somme, de la leeturi^ des jour-
naux horticoles anglais, que l'opinion publique est peu
l'avorable au projet présenté et réclame l'ouverture d'un
cimcours public entre les architectes anglais.
Tf. M.MITIMÎT.
Fig. 217. — Vue d'ensemhlt de l'hôtel projeti de la Société royale d'h-nicullure a'Anylete,
382
LE JARDIN
lies Orchidées dans la région de Hice
Généralités sur leur culture
Les grands éli-moiits de succiss pour l'acclimnleur
résident dans la connaissance prOcisc du lieu d'origine
des plantes et dans l'cludo sôrieuso de la climatologie.
Ce sont là deux facteurs imlispensaldes sans l'aide des-
quels rien n'est à tenter.
Au contraire, lo cultivateur sachant exactement les
besoins d'une plante dans son pays d'origine, n'a rien
à chercher. Il lui suffira de suivre ii la lettre les pres-
criptions de la nature pour la voir prospérer.
Les Orchidées exotiques, qui vivent dans des milieux
si variés, devaient, comme tant d'autres familles, exciter
la curiosité des acclimateurs. Bien des essais de cul-
ture en plein air ont été tentés et n'ont pas souvent, à
ma connaissance, donné de résullats satisfaisants, au
moins dans le sud-est de la France, malgré la douceur
des hivers.
Meaucoup d'Orchidées peuvent, cependant, vivre
livrées, toute l'aniiee, aux intempéries, sans aucun ahri.
Plusieurs d'entre elles résistent plusieursannées, tleuris-
sant normalement d'abord, niais dépérissant ensuite, len-
tement, si le cours des saisons est normal, ou brusque-
ment par un liiverfiu par un éléàtompi'-rature extrême.
Sauf quelques exceptions dont je me réserve de parler
plus tard, je ne crois pas possible de revêtir nos arbres
ou nos rochers d'Orchidées exotiques, sans abri, i>endant
toute l'année, malgré quelques arrosages pendant les
chaleurs.
La raison en est que nos hivers sont trop humides et
nos étés trop secs, que toutes ces Orchidées exposées a
l'air libre, croissent l'été et ont besoin de repos sec
l'hiver.
L'abaissement de la température n'est nuisible qu'aux
espèces indienne de serre. Il est dans bien des cas favo-
rable à des espèces américaines réputées frileuses,
mais à la condition de comciilcr avec la sécheresse
atmosphérique.
Or, a Nice, nos hivers sont particulièrement humides.
I)'octobre à février, les rosées nocturnes sont d'une
abondance extrême, les journées sont chaudes des que
le soleil brille, et aucune plante hygrométrique, comme
le» ( )rchiilées, ne pourra demeurer on repos en plein
air pendant cotte pi'riode de l'année si elle s'y trouve
exposée. l.'i'S décembre la végétation reprendra. Ce mois
est ordinairement un dos plus ensoleillés de l'année; le
thermomètre monte parfois à :^^ au soleil olili(|uo du
solstice d'hiver, et cette poussée de sève sera très préju-
diciable, les froids lui venant très bruscpiemont le plus
souvent, dans les premiers jours de janvier, plus ou
moins prolonges, mais durant, normalement, entre un
mois et six semaines.
Les Orchidées devront donc être souslraitesà l'humi-
dité pendant la périorle nécessaire à leur repos. L'usaj^o
des serres plus ou moins cliauflées ost général, ici
comme dans le nord, mais on obtiendrait do meilleurs
résultats pour beaucoup d'espèces en établissant de
simples abris vitres laissant souiller à pleins poumons
le vont |>ar les quatre cotés, ou sur trois seulement en
cas d'adossement. Cette dernière forme, sans contredit
la meilleure, éviterait la nécessité d'un i-cran supplé-
mentaire on toile par vents du nord tardifs, nocturnes
ou matinaux, souillant parfois avec violence dans les
premiers jours de mars.
Ces abris peuvent être, che/. les amateurs, aménages
avec grand goût. Les Orchidées, suspendues, voisine-
ront avec des plantes mexicaines telles (\\\e\'An(ij;(iiinn
lejiliii>us, ou brésiliennes telle» que la Srhubei'tia yran-
iliflorn, <|ui enlaceront les piliers .^.outcnant le vitrage et
lleuriront d'autant plus abundamment en été que l'eau
aura éti' scrupuleusement eviléo l'hivor. I)es parterres
llouris d'espèces déMcates orneroni l(< sol, et pres(|uc>
toutes les Mroméliacées, beaucoup d'Aroidi'es y trouve-
ront avantageusement place. Un cours d'eau artificiel
avec un rocher qui fleurit, permettra, en été, après enlè-
vement des châssis mobiles do la toiture, de maintenir
une humidité salutaire par l'ouverture d'un simple
robinet. L'ensemble constituera un des coins préférés
du jardin, en toute saison.
Le cultivateur professionnel, cherchant seulement à
tirer profit de ses cultures par la vente de ses plantes
ou fleurs, diminuera les frais d'installation, et se
bornera à de vastes abris vitrés a 3 ou 4 mètres du
sol, où, suspendues, vivront les Orchidées au-dessus
de diverses cultures de rapport. De nombreux bassins
entretiendront pendant l'été l'humidité au gré du pro-
priétaire et suivant le besoin des espèces en culture.
Les sentiers couverts d'une couche épaisse do matières
poreuses et saines, fortement mouillées, contribueront,
par l'évaporation, à entretenir la vigueur des plantes
pendant la période des chaleurs seclies.
Durant l'i-lédes claies remplaceront le vitrage hivernal.
Dès que viendra l'automne, amenant les trombes
d'eau, dites de la Saint-.Michel, tout arrosage cessera;
on laissera agir la nature. Jusqu'à novembre la tempé-
rature est assez douce pour que rien ne soit à redouter
de sa part. «Juelques espèces, pourtant, exigent à partir
d'ocloiire une sécheresse absolue, facile à leur donner
en commençant à couvrir partiellement de châssis
vitrés.
Je citerai, bien que ne voulant ici traiter la culture
dos Orcliidies a Nice que dans ses généralités, (|u°une
seule plante, indieinie. comme type des résultats que
l'on obtient, même sur des plantes réputées difficiles.
Le Valida leres, celte admirable plante, montre une
vigueur surprenante et fleurit abondamment en juillet,
quand :
1" Il est abandonné à l'air libre d'avril ;i novembre,
dans l'endroit lo plus chaud et le plus humide possible
avec, contre les rayons brûlants du soleil d'éii', l'abri
de quelqu'autre plante placée en écran du coté du sud.
Les arrosages et bassinages doivent être biquotidiens.
2° On le soustrait dès octobre à toute chute d'eau,
même à la moindre goulle tombant d'une seringue.
S" On le place de novembre à avril, aux plus chauds
rayons directs du soleil, en plein vent, là ou l'on sera
(ibsoluineiil assuré que le thermomètre ne descendra
pas plus bas que 8" centigrades. En cas d'hiver exceji-
tionnel il peut être obligatoire de rentrer les Xaiida leres
pcnilant quelques jours dans n'importe quel lieu clos,
pourvu qu'il soit éclairé et sec, et qu'il n'y ait pas de
feu.
Le cultivateur, par ces moyens d'une simplicité édé-
mentairc. sera récompensé jiar une floraison régulière
et abondante qu'il n'obtiendrait jias souvent en serre
chaude, et par une vi-gétalion si vigoureuse qu'en deux
ou trois saisons les Vaiida atteignent des dimensions
inusitées, parfois gênantes.
Je ne saurais trop engager les amateurs et profession-
nels do la Franco méridionale à tenter quelques essais
raisonnes d'acclimatatitm on plein .air. Ceux que j'ai
faits ne sont intéressants que pour la ré^;ion niçoise.
Ce qui est vrai, ici, pourra ne pas l'être a Pau, ou à
Montpellier.
Il est à souhaiter que îles habitants <le toute la cote
méditerrani enne et des iiarties les plus tempérées du
sud-ouest donnent des indications sur les résultais par
eux obtenus. Les premiers essais d'acclimatation
devront porter sur des espèces mexicaines des terres
tenqiérées, puis sur des plantes de Colombie pour les
stations moins si'ches que Nice en été. Quelipies <mci-
dium, et qiU'lques I.wlia du Brésil austral roussissent
ici et peuvent, par consc<|Uent, réussir partout où il ne
gèle pas.
Une condition ilo réussite s'impose à tous. Il no faut
jamais entre|)rendre l'acclimatalion de plantes établies
sortant de serre, mais de [liantes bien sainos et vigou-
reuses fraichement importées.
La cullure dos Orchidées, aujourd'hui, ne constitue
pas un luxe spécial, entraînant à des frais considé-
rables d'achat et «l'entretien.
Pour celui qui sait acheter et qui s'appliquera à cul-
LE JARDIN
383
livor rationnelloment, les plus belles espèoos courantes
d'un prix ni' sont pas onéreux. Miiis j'insiste sur les
proli.iliilitôs il'un prompt (■clipe si l'on achète des plan-
tes élalilies en serre, très liellos, sans iloute, de variéti'S
peut-être extra, mais inaptes à racclimatation.
11 est aussi très important de liion clniisir l'époque
d'importation.
J'ai vu liien souvent tenter ces essais infructueux avec
des plantes arrivant ici trop tard, au moment où il fau-
drait les mettre en repcis.
Mieux vaut importer trop tôt au printemps que trop
lard. ( (n peut toujours retarder la vépètalion jusqti'aux
beaux jours, mais il est fort difficile de l'empôelier vers
la lin de l'été. Les pousses, trop jeunes ipiar.d viendront
les mauvais jours périront infailliblement; tandis (pie
l'automne dore et rougit, en les durcissant, les bulbes
nésau printenqis; la lloraison on sera abondante et les
couleurs brillantes.
11. ROLAND-GOSSIXIN.
Couches potagères d'hiver
Une importante [iroduetion peut être tirée, selon
l'exemple que nous donnent les maraîchers de la n'gion
parisienne, de couches confectionnées vers la fin de
décembre ou dans les premiers jours de janvier.
Ces couches doivent être montées à plein carré,
c'esl-à-diro d'un seul tenant, sans que l'on réserve de
sentiers de terre entre chaque ligne de eolTrcs. Les
seuls sentiers qui existeront lorsqu'elles seront ter-
minées seront constitués par les seuls intervalles que
l'on est obligé, bien entendu, de ménager entre chaque
ligue de collrcs, pour la facilité du travail, et (|ui ne
doivent présenter que la largeur sutlisanle pmir circuler.
ICIIes doivent être montées mi-partie en fumier» cuit «^
qui a été mis en tas pendant l'éti' et a ainsi atteint un
assez haut degré de siccité, et mi-partie en fumier
« neuf» sorti depuis peu de l'écurie. Le mélange intime
de ces deux sortes de fumier produit une chaleur uni-
forme (18 à 20 degrés) et d'un dégagement continu. La
hauteur totale du montage doit être, en pleine saison
d'hiver, d'environ 60 centimètres; cette épaisseur
s'alTaisera d'ailleurs peu à peu.
Les coffres, qui doivent être de la moindre profondeur
possible (')'":^2] sont ensuite placés en lignes sur la
couche, que l'on charge alors d'une épaisseur d'environ
20 centimètres do terreau neuf et absolument piopre,
et seulement dans les coffres. Lorsque les coffres sont
ainsi garnis, on continue à monter les sentiers, avec
du fumier neuf, jusqu'à l'arête supérieure des coffres.
Il va sans dire que ce travail ne doit pas être opéré
lorsqu'il gèle. Le sol ni le fumier ne doivent être gelés,
ni en partie, ni en tout.
Les couches, ainsi prc'parées, reçoivent successive-
ment: 1° un semis de (Carottes; des Laitues avec quel-
ques Radis; 2" une plantation de Laitues; 3° plus tard,
une plantation de Clioux-fleurs ; 4" lieaucoup plus tard,
une plantation do Céleris.
Semis de Carottes. — Le terreau est préalablement
battu à la batte ou à la planche. Les graines sont
ensuite semées à la volée et assez dru : avec un litre de
graines persillées, on peut semer cent panneaux; un
peut compter aussi à raison de un gramme i)ar mètre
carré, soit prés de deux grammes pour un panneau de
dimensions courantes i^l"'30 sur i"'3.0). Le semis est
ensuite recouvert d'une légère épaisseur (1 à 1 centi-
mètre et demi de terreau (in, et toujours très propre,
que l'on répand aussi uniformément ipie possible en
le faisant passer au travers d'un tamis. En celte saison.
ce semis no s'arrose point, car il y aura, les jours qui
suivront immédiatement l'opération, toujours assez de
la condensation de buée produite par la chaleur de la
couche pour le tenir suffisamment humide. La variété
de Carotte à employer est la (Carotte Grelot ou rouge
très courte ii c/idssis.
Nous avons dit que le semis de Carottes devait
s'opérer assez, dru. Lo princii)0 n'est pas on effet le
mémo ici qu'en pleine terre. En hiver, sur couche et
sous châssis, la Carotte a besoin d'être « tirée d pour
tourner plus rai)idi)ment, et elle est « tirée » davantage
en poussant assez serré.
l'IantiitioH (les Laitues. — Sur ce semis, on fait im-
médiatement une plantation do Laitue dite noire, variidé
qui est l'apanage des maraîchers, et à laquelle la Laitue
Cotte à. graine noire du commerce n'est pas toujours
semblable, tant s'en faut. La vraie Laitue noire des
maraîchers a la feuille plus lisse et plus grasse; cette
salade possède l;i précieuse propriété de vivre, sous
les châssis, pour ainsi dire sans aération. On remar-
quera aussi que nous n'avons pas prescrit d'attendre
quiî la couchi^ ait jeté son « coup de feu ». Les raisons
en sont : i" que la couche n'ayant pas été arrosé'e, sa
fermentation ne produira qu'un coup de feu atténué ;
2° que la Laitue noire, i)our reprendre rapidement sans
faner, — condition indispensable de réussite — a préci-
sément besoin de ce «polit coup de feu. »
Cette plantation s'opère à l'aide de la planche à plan-
ter que nous avons décrite dans le n" 366 du Jnnlin de
cotte année (1) et coupée de manière à pouvoir être ma-
meuvée comme nous l'avons indiqué, à l'intérieur du
coffre. Celte opération tasse le semis de Carottes et écono-
mise ainsi un second battage. Le nombre de Laitues
a planter |iar panneau est de 30. Plantées en cette
saison, elles deviennent assez volumineuses etse gêne-
raient si elles étaient en plus grand nombre.
On sèmo souvent les graines do Radis clair à la volée
dans le semis de Carottes. Nons ne sommes pas d'avi.s
d'opérer ainsi. Il vaut mieux «piquer» les graines de
Radis au doigt, à raison de 5 ou 6 par petit trou, et à
raison de 3 ou 4 trous dans le milieu de l'espace entre
les Laitues. La raison de cette manière de faire est
qu'ainsi les Radis « tournent » bien, alors que tous ceux
qui, par le semis à la volée, pourraient se trouver sous
le feuillage des Laitues, s'étioleraient sans tourner.
Au fur et à mesure que la plantation des Laitues et
le piquage des Radis se terminent, il ne reste plus qu'à
couvrir les colïres avec les châssis. Ceux dont le cailre
est en bois et dont les traverses sont en fer à T sont
préférables aux châssis tout en bois ou tout enfer; ceux
tout en bois laissent i>asser moins de lumière ; ceux
tout en fer, même lorsqu'ils closent lierméliqucment,
sont trop vite refroidis quand il gèle.
Soins conscci'ti/'s. — La levée des Carottes a lieu de
11 ;i 15 jours après lo semis. A partir de ce moment, on
peut donner un peu d'air lorsque le temps le permet,
d'abord la crémaillère (ou la cale) à plat sous le châssis,
puis progressivement do champ, et enfin debout; on
aère du coté opiiosé au vent.
Quand les plants ont de 5 à 7 centimètres de hauteur,
on opère l'éclaircissage. Cette opération « déchaussant»
forcément pas mal de jeunes Carottes, on «rechausse »
en répandant du terreau fin à la main. On en profite
aussi pour cueillir les Radis, s'ils ne l'ont déjà été au
fur et à mesure des liesoins do la consommation.
Après celle des Radis, la première récolte qui suit
est celle des Laitues; elle arrive en mars. On les arra-
che doucement, en secouant le terreau d'après les ra-
(1| Le Jardin, 10U2, page loi.
384
LE JARDIN
cini's, et en ayant soin d'ciik'vpr aussi les feuilWs
fanées, tachées ou mortes qui se trouveraient plaquée^
sur le terreau.
Dans un prochain article, nous indiquerons comment
on continue à utiliser ces couches pendant tout le
reste de l'année et jusqu'à ce que, une (ois comph'-
tement réduites en terreau, on relève ce terreau en
chaînes pour la préparation des couches automnales.
Disons seulement que le travail va se continuer par
une plantation de Chou.x-fleurs, que suivra, en été,
après leur récolte, la plantation d'une première saison
de Céleris.
J. Fr. Favahd.
Société Nationale d'Horticulture de France
Revue des publications
La maladie delà gomme des Citpone. — '.'Ilalia luiriniln
très siivaimiiiril ilirij.'i'i> |iai \I !■' |.nili'S.seur baron de Unsa,
<lo Naples, (Icmiie d inléressniiles inloiiiiations «lues ù .\I.\I. les
professeurs Hiccinrdi etl'.onies, sur l'orij^liio de lelle mnladie.
d'mi il résullo (lu'elio serait ncensioniioe d'après les analyses
<-liinii«|ues di-s fruits malades, à un ilvfi>ul do potasse: elle si'
manifeste repi-ndant à rorcnsion di' chan^re^lenls extraordi-
naires et instardanés de température et parliculièrouienl par
la gelée et ledéi^el.Or, les plantes les plus sujettes sont ^'éni-
ralement celles ilont les tissus sont faibles et ai|ueux à «-anse
particulièrement du défaut de [lotasse qui, cnmmo pour la
Vigne, constiluc la base des tissus di'S (litrons en remlant
les tissus moins tendres et conséquemment plus résistants
à la maladie. N- Severi.
L'Astragale à café ou Café du Mexique. —J.'Aijricolturn
IViii'fa, ilirigie avi'C beaucoup Ar lOMiputence par M. le pro-
fesseur Titi) l'ojîgi. rapporte Jes nsultats de la culture, daes
le bas Véronèso, do cette platde léguniineuse qui ne demande
pas un terrain bien fertili' et qui s'accommode bii-n des lor-
rains légers et sablonneu.\. l.e semis se fait nu mois do mars,
exige pou do travaux et un seul sarilagi'; le café mûrit à la
fin de juin ou les premiers joins de juillet et il ne faut !■■
réoidtor (pie bien sec. Pour ensemencer un hectare de ter-
rain, *) à X) kilos de graines sufliseid et la récolte nioycnic-
touche les 1."» quintaux. Celte plante craint beaucoup les
brouillards et certains pou.Y, qui on réduisent sensiblement la
récidte. N. Severi
Le Salsifis Mammouth. — .M. Pélissié, directeur honoraire
ilecolc indigène en retraite, a fait un don <le graines à la
Socièlô d'Horticulture d'Alger. M. l'élissii- a en outre donin'.
dans la /ïcri/c hortiaile dr /',lf(/('ric des indications concer-
nant l'épocpie des semis et la culture do différents légumes;
nous y remarquons le Snisills blanc Af<iiii»ini4lli. Celte
variété, d'origine américaine, est d'un volume notnblenient
supérieur il celui des Salsilis ordinaires, et nous ne saurions
trop conseiller aux cultivateurs français do l'essayor.
La production du Café. — La production du Cnféautiua-
leinala, serait ilapri's li'S renseigni'meids fournis par le
lliitivd iif Iriulr de beaucoup inférieure h colle de 1 ann<e
précédente. Un compto 4'l ou <lo moins; l'estimation porte
la récolte totale ii *s<mhhi ipiinlaux. Les nouvelles du t'.afi- a
Java ne soid guère plus fovorables, on signale partout des
maladies. iHitre autres une maladie des feuilles ipn en dind-
nuo bi-aucoup li> nombre et occasionne mémo la mort îles
rameaux et des bourgeons terminaux, ce qui va de pair avec
la chute des Iruil». Par contre, los cultures <lu Café au
Nfexiquo prennent une grandi- extensii^n. La •■ I^guna Chica-
a en culture on ce moment Ïï.'i.ihh) « :afc-ier8 qui ont donni-
deux récoltes. I.a culture du Café dans l'IOtatdo Coloimaest.
paralt-ll. tn-s florissante, la plante y vient Irés bien et frui-
tille abondammerd; le produit est <ie pronnèro classe. L'une
de» plantations les plus imporlnnte» est celle do San .\ii-
lonio. on y compte :1'1.'">.0<H» Caféiers dont S«Mi.(XNi peuvent
donner de<i fruits. Ilans la plantation de C.nostcconialan II \
a iï.).ix)ii Caféiers qui ont produit li.4ou kilos de Café.
Séance du ii décembre i902
CouiTÈ iiE FLonicuLTUBE. — Do bellcs potéos do Cyclamens,
présentées par.M. I-'érard, grainierii Paris. Il s'agit d'hybrides
dos C. l'apilio et C /iinbriclu sjilfiijftix. Les fleurs sont plus
graniles que dans la dernière et la tenue meilleure quo dans
la première.
CoMiTK iiE-i Chiiysasthkmes. — .M. Laveau, do Crosnes, avait
apporté un lot do vingt Chrysanthèmes, en grandes fleurs
coupées. Ce sont certainement les dernières de l'an J'-xi^.
Comité ues ORcniDKKs. — .\I. l'ournler, de .Marseille, avait
envoyé un Ijicliocattleya Murgucrite Fournier. do toute
beauté, hybride des Callleiia Uibiatu aulumnalis et l/rlia
Digbiiana. et de plus deux produits do croisemeid entre les
Cypripcdiinn Ciirlisii et bclL'Iulum, auxquels il donne le nom
do C. Copfmani var. Louis Fournier.
M. Cautior, jardinii-r chez. M. le D' Fournier, à Neuilly,
présentait un (hlontixilossum D' foi/riiii'r provenant d'hybri-
dation opérée entre les 0. lulcopurpurcum et 0. crispum.
Comité d'aruoricl'ltcre d'oiineme.st. — A. M. (iravii-r, do
Vilry. un lot île SH) arbustes ou arbrisseaux d'ornements
représentés par ses rameaux. On rcmar(|uait particulièrement
une série do 20 Houx et au centre de lii Aucubas.
Comité de clltlue MAitAiciiÉitE. — Do belles bottes d'As-
perges do .\l. Compoint.
Comité DAnnoRici-LTuni; Fru'iTiÉnK. — .M. Emile Chovallier,
de Bngnolet, avait apporte- de belles Poires do Doi/ennt'
i/'/iirei- et .M. (iorion. une Pomme do semis qu'il soumettait
de nouveau à l'appréciation du Comité.
P. Hariot.
Les produits horticoles aux galles
Fleur*. — Les produits du .Midi arrivent, par suite do
l'abaissement de la tempi-ralure, dans de nieillouros condi-
tions. Les (Ivillets ddllioules sont abondants, mais de vente
diflicilo malgr.'; iino baisse très sensible dos prix : ceux
d'.\nlibes étant de beaucoup préférés on raison de la beauté
des fleurs, so vendent en conséquence à des prix plus élevés;
néanmoins, l'importance des arrivages dépassant de beau-
coup les besoins de la place, do grandes quantités restent
invendues à cha<|ue murehé. Les Hoscs s'écoulent difllcile-
meiit ; la pins grande partie se vend à des prix inférieurs à
ceux praticpo'S sur le marché de Nice. L'Oranger se vend à
un cours plus élevé. Le .Mimosa de choix est de vente facile,
don une hausse accentuée dos prix. Le Lilas s'écoule à des
prix modérés. Les thchidées devenant plus rares, la hausse
des cours s'aicentue tous los jours. La \'iolotte de Paris so
vend bien ot à des prix élevés ; en provenance du .Midi
récoiilemenl on est diflicilo, malgré qu'olle soil ofTerto a des
prix très modérés.
Fruits. — La veide des fruits est en général pins satisfai-
sante. Les Poires et les Pommes s'éi-oulent lentement mais
à dos prix très soutenus. I..es Oranges et l<<s .Mandarines
.•-ont abondantes mais do vente peu active. I^es Haisins, dont
les apports soiil moins importants, s'écoulent à des prix
plus élevés.
Légumes. Les Choux-fleurs do Paris deviennent ran's.
ceux de Itrelagni- coiumi'ncent il arriver régulièremenl. Les
envois d'.Mgérie a ilestination de notre place, par suite des
grèves do .Marseille. iloiv(>nt être dirigés sur Porl-Vendres
ot prendre la ligne d'Orli-ans au lieu de colle de Lyon, eo
(pii cause des retards Ires préjudiciables pour los expédi-
teurs dont les ninrcliandiseii arrivent avarii-es.
I^es Laitues ilii Midi siuit tri-s belles, on les vend en con-
séipience asse/. lacilcmenl et ii dos prix très élevés. Iji
Pomme do terre élaiil à caiiso du (roiil. peu abondante sur
la place, se vend à des cours Ires soutenus. LesCImux pom-
més ipioiquo abondants so vendent bien.
V. |t.
LE JARDIN
JOURNAL D'HORTICULTURE GÉNÉRALE ILLUSTRÉ
Paraissant le 5 et le 20 de chaque mois
(±6 .A.:N"nNrÉE)
TABLES GÉNÉRALES
ANNEE 1902
PARIS
LIBRAllllI-: l'IT IMPRIMERIR HORTICOLES
84 bis, lUE DK (;renelle, N4 his
1902
TABLE DES AUTEURS
ANsnLMK (II.). Uxposilioii il<3 Vilry-siii-Si<ino. 3(11.
AnTKiiKNAVE (Homyi. — Clmlif-tçuiiiui. :i:t. — (;iiayi)l(>, 12(>.
AvMAiiii (J.l. — (àiiliiro lies i )ri!iul(îOs ilniis lo Midi clo l.i
l''ranco. 2\6.
Kellaim ((ii'orgos;. — Observations sur los Kiisains piuui-
clios, :m.
(^Ai)or {Looii). — Cultiiro ilii Saintiiitiilia ioiiantha, 27S.
(Iai'I'E (Louis), — Boi^nnias /{i:r-<lcciira, MiO.
CiiANTiN (Auguste). — l'uo biMlo culturo il'drchidéos, 207.
CiiANTiiiEn (J.). — Nouveaux Anll]iiiiuni.s, !)7.'t.
CiiAitMËL'X il'rançois). — Conservulion (lu lliiisin à riMlo
soclio, i'.'O. — Miitlioilos aiiciennos ilo consorvalion (li;"S
lluisins, 2.S2. l'ro<o<lé Hoso Cliiiruioux piiiir conservalioii
tics llaisiiis il lAllo fruiclio, ÏU. — Soins à iloiinor au fruilirr
ilaiis la conservulion du (Chasselas à rAlli' (raidie, :!(12. —
Syslèinos do conservation du Raisin à ràllo fraiclio, HO'.I.
CoUahanilfiirs iliccr.i (Hevlk ije-i 1'lulications),:U'1', :!29, M."),
:w4.
Uaniri. (L.). — Création do variétés nouvelles par le gre(-
tage. 247.
Dei.avieu (Victor). — Produits horticoles aux Halles: dans
cluii|U0 numéro.
Denaiffe. — Haricots do Liraa, ."ii, 75.
Despinoy, (1''.i. — Congrès poniologiquo de l'au,:i2.S. —Expo-
sition do Pau, .31i.
DuMONT (Georges). — Arboricultuie fruitière, :31."). — Melons
nouveaux, 2ti9. — Phintes potagères nouvelles, 253.
Dl\ al (Léon). — Broméliacées hybrides, S, 27. — Not("S sur
les progrés accomplis parles semeurs d'AntIuirium depuis
1S75, 107, 118. ^ Revue des E,\pos:lions, 2()7.
Eckardt (Tliéodorei. — Culture du LuITa au Japon, 3G0. —
Variétés de Kaki, 134.
Pavabd (J.-l-'r.). — X propos dos routes fruitières, 255. —
Hlanchimenl et conservation dos Céleris, 2.30. — Congrès
des Chrysantliémistes, 349. — Couches potagères d'hiver,
383. — Culture di> Romaines d'automne et d'hiver, 188. —
Cultures intercalaires do .MAchi^s, 202. — Exposition d au-
tomne lie la Société N'ationalo d'Horticulture de l''rance. 343.
— Exposition de Chrysanthomes d'.Vngors, 3.")(). — l''raise
Suljiice Liarbe. 279. — Froid sur In végétation. 170. — Fruits
à 1 étude au congrès pomologique, 270. — Lailu3 brune
d'été, 290. — Nouvelle méthode do production des porte-
§ raines. :i59. — Planche a planter. 151. — Semis potagers
6 pleine terre à l'arrièic-saison, 217. — Société Nationale
d'Ilorticulturo de France, 271. 2S7. .'304, 319.
Forain (Victor i. — Ci/perim Pupi/i-tm, 5.
Fos (E.). — Ether on horticulture, 262.
FoussAT (J.). — Culture de i(uelques légumes en primeur sur
couche à l'air, 77.
GiBACLT (Georges). — Carte d'adresse d'un jariliniertleurislo
à la lin du xviu* siècle. 3S. — Noms des lieux habités ijui ti-
rent leur origine du règne végétal, 155, 190, 218. 234, 200, 302.
Grec (Jules). — Courrier de la COle d'Azur. .535. 307.
Grignan (G. T.). — Comité des Orchidées à la Société Natio-
nale d'Horticulture de France, 10, 31, 48,6'i, 79, 95, 112, 128.
— 0, 44, 09, 84, 92, 102, 103.— rviipœidumi)ataq(jnictim,i'J.
GuiLLOr.HON (L.). — Floro australienne dans le nord de
l'Afrique, 201, 238.
Hariot (P.). — (chronique, Revue des plantes nouvelles et peu
connues et Société Nationale d'horticulture dans chaque
numéro. — Exposition d'Horticulture de Paris, 170. — Kitni-
Ijelia rîtifulia, 1.S3. — Ficcd Omoriha. 231.
Harman-Pavne [0.]. — Chrysanthème en Anglelerr.\ 3i7.
Henry (L.). — Plantes d'ornement au Concours général agii-
cole, 120. — Plantes nouvelles remontantes, 31G.
IcHEs (Lucien). — Galéruque de l'Orme, 13.
Jarry-Desloges (Ri. — Chrysanthèmes nouveaux. 348. —
Dahlias et Cannas nouveaux, 20. — Kepenthes, 375.
JoctN (E). — NéQier de Brouvaux, 21.
Lebrun (H.). — Culture estivale des plantes molles pour la
floraison hivernale. 157. — Engrais pour Chrys-anthèm''s,
358. — Exposition d'Horticulture : Fleurs coupées', (loriculluro
de plein air, 173. — Légumes, 345. — Verre cathédrale. 3.'il.
Lemoinb II'"-.). — Glaïeuls de I.omoine, 215.
Lemoine (H.). — Culture AoV Hibiscus Rosa sinenxis , 'tr>, 72. -
Plantes ornementales à isuler sur les pelouses, 51, 9(1. —
Lemoine (Louis). — Culture hâtée de la 'l'omale, .'!7. — Oranger
et sa culturo sous le climat de Paris, 295.
Lepage (Philippe). — Opuntia leucotriclia, .'ilG.
Lio.NEL. — Jardin alpestre, 150. — Orchidées, 143.
Loiseau (Léon). — Cloque du Pécher, 171.
LugUET (J.). — Chariots pratiques, 301. — Nouveau chariot
de transplantation, 2K'i. — Transplantation des arbres en
bacs, 363. — fransplaiitalion des grands arbres, 149, 105.
1.83, 2(J4, 210, 230.
.Magne (<i.). — Ancolies, 2.'f3. — .Mlas colorié île plantes do
jardins, 1(17. — liibliogropliie, 1.59. — (Culturo et acclimata-
tion des plantes alpines, lu. — Daphnés rusliiiiios, 2.52. —
(ieiitianes, 203. — Orchidées torrcslrcs, 2.S0. — l'rimovèro»
do inonlagiie, .'141.
.Maron (Ch.). — CalUci/a Magtnana, 328. — VrVio-Caltlcya
n'Mivoaux. 311. — Orchidées au mois d'aoï'il, 25t.
Martinet (Henri). — A pri>pos do rintrodiiction du Primxtla
obconica, 127. — Hiblnigraphie, 95. — lloiticulliiro et les
contributions directes, 51, 70. — L'hiilel projeté de la ■> Royal
horlicultural Society ", .'WO. — Orthographe des noms do
plantes, 100. — Protectionismo allemand et rijorticulture,
285.
.Mai.menk (Albert). — Action des anesthésiniies sur les
plantes, 124. — Arbres nains japonais à l'hôtel i)ioiiol 1H9. —
Architecturo des jardins, 175. — Arrangenienls de fleurs ot
de fruits nu concours agricole. 121. — Ait lierai il l'exposi-
tion (l'automne. 344. — Art floral il l'exposition dliorli-
ciilture. 17i. — Hiblingraphie. 47, 02. Oii. 292. — Cinéraire
hybride mulliliore, !(i7. — ( Chronique florale, .59, 1(J0. 151,
18'1, 'Xù. —Compositions florales, 04, 80, 95, 112. — Chru-
sanllicmum luruslrc liloile jialairc, 245. — Décorations do
table. 232. — Ivxpositions de Province, 303. — Forçage des
plantes, 374. — Forçage dos plantes par l'éther, 2.50, 312. —
(iln'ieul Af. I.t'dn Maùçicot. 277. — Nanisation des arbres au
■lapon, 199. 220 — Nouvel hybride d'Orchidée, 149. — Orne-
mentation florale, l.'i7. — Photographie des plantes et <les
lleurs, 200. — Primevères en Angleterre. 110. — Rose nou-
velle Miulainc Driout, 213. — Semis et élevage du Ptal;/-
rcriu)n grande, 325. — Sujets japonais en Davallia hul-
lala, 293. — Suppoits pour fleurs <i Floral Aid », 71. —
]'il)urin<iii Carlcsii, 229.
MiLi.ET. — Fraises sur nos tables toute l'année, 36, 88, 104.
iNIosER (Marcel). — Kalmias. 277.
MoTTET (S.). — Cnlrus tliyrsùiilcus, 130. — Hémérocallo du
Japon, loi. — Plantes annuelles pourlalleur coupée, 24. —
Itudbechia Uu-iniata jlorc pleiui. 334.
Mocii.LEi'ERT (P.). — .\bricotiers nouveaux, .50. — .Vrbrcs
étrangers il introduire dans nos forêts et nos plantations, 138.
MuLNARu (L.). — Exposition de Lille, 239.
Nanot (J.) Dessicalion des fruits, 141.
Nahi)\ père. — Célosie Tliiiuipsimi maqnifica. 123. — Ci;risaics
(le Solliès-Pont, 198. 213. — Cnlluio hivernale du Réséda
sur la côte d'azur, 80. — Ecole d'horticulture d'Hyères,
3()6. — Maturité des Kakis, 14.
NoNiN (.'V.). — Chrysanthèmes en « Standards >>, 311.
Oi'oix ((Octave). — Les meilleurs fruits do table pour le com-
inerco, 378.
Paqiet (Joseph). — Exposition de Lyon, 303. — Meilleures
variétés de Poires belges anciennes, 330, .346.
Peiuuer DELA Bathie (Baron). — Carc.r nlba, 24'. _
PiNGUET-GuiNDON. — Création d'une pépinière. 11, 73, 104.
Plateau (C). — Culturo liAléo du Fraisier dans lo .\Ii li de la
France. 318. .
l'uiLLERAY (.\.|. — Applications du froid en horticuHure,
•;15. _ iiroduction et commerce des fleurs dans les Iles
Siu lingues. \('û.
Raymonu (René.) — Arbres remarquables, 15, 262. — Biblio-
graphie, 32. 8(1, 111. 143, 208, 224. 240. 272. 320, 3.'!G. .308. -
Ca leniix fleuris pour P:'iquos, 99. — Château de la Muette,
..><) _ Culture do la Tomate en serre, 117. — Floraison tar-
dive du Clirysanthème, 1:33. — S. N. d'H. de France, 192.
RivoiBE (.\nloine). — Horticulteurs et les chemins de fer,
42, 00, 74. lOS.
Rivoihe (Philippe). — Congres des Chrysantliémistes, «. —
Exposition d'Iiorticulturo d'Erfurt, 317.
Roger iHavmondI. — Vie parasitaire chez les vegotaux supé-
rieurs. 25, 41.
RouND-Go.sELiN (R.). — Culture du Uelia anceps à Nice,
219 — Les Orchidées dans la région do Nice, 382.
Uldolpii (Jules). — Alliu),i florifères, 43. — Nanification des
races horticoles. 126. — Œillets à gros bois. 74. — Poiréo
il carde du Brésil, 20.
Severi (N'.). — Jardins en Italie. 108. — Villa Umberto 1,
jadis Borghèso, .'iOl. _ _
SiMMEN (Ch.). Fraisiers remontants à gros fruits, 32(. —
Sélection des Fraisiers, 122.
Simon (.Vndré). — Droits de douane, 141.
Titrasse (Louis). Suint-Pierre do la .Martinique, 20.5.
TiiEL-LiER (Henri). — Bégonias Jean Lotte et Marcelle Lotte.
40 — Culturo et emploi des Abronias, 294. — Exaciim
7nacrantl,um. 197. — ICxp. d'horticulture, 173. — Nouveautés
de .M. Deuaiffo lils. Si.
'l'iiiRioN. — Chrysanthèmes précoces, 100.
LK JARDIN
TnÉBiGSAiD (ClauUo). — Poires, l:JV. — Plantation dos ji'utics
arbres. 3s. . , ■ . ..
TniTîicHLEn (L.)- — Culture on loufles du Ficus elastica, Wi.
— Pessirntion des fruits, IH. — l'ruits et K-puiiies au
Concours agricole. \\i. — Logunios de lExposition tlHorli-
culture. t7:i. — riilisiilinns do l'alconl. Is7. — Vendons nos
produits à riarann»!-. l:î'.>. I5S, 2i)fi. 2:!s.
L-ZET (H.>. — IViiils pour l'exportation. ?'l.
Tlzet
Vallerand. — Culture de quelques (îesnériacées, 5?, 87.
Van i>en iiKEtiK (Ad.). — ClUtuthus Danipierx. 119 — Nos
bonnesvi.Mllesplnntes.fi:!. 110. Ï5I.270, 2S7, 29!». — Nouvelle
Amai ylliiUV. ïl'i. — Tliunberfîias, l!<7. — Une révolution
chez r,'S li.jjoiiias. l'.'S.
Vidai, it) l!.i. — Tir contre la croie. l.">.
ViviANU-MoiiEL. — (IreUe dos boutons & fleurs des Lilas en
aoiit, ïtvs.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
1 PLANCHES EN COULEURS
En photochromie dii-octomcnt ilainvs nature et daprcs lt;s aquarelles de .\1.\1. tJo.^.-~L;.\.s, Maucel Blocii, etc.
Abricotiers nouveaux
Ant'nnDtv iiiientiiiui
Ueqnnia IU:i-ieci,ra : 1. Madame de Sainto-Valière; 2. La
I'ranre;:t. M..\lborl M«uraené;i.t"iloiredes .Vrdennes;
5. .M. Martinet ; C. Ueniillj' ; 7. M. d«' Saiiilo-Valioro. . .
CallU-iiii Mii(i»,;in<i
Cinéraire livliride niultitlore
Chrysanthèrno r/i<i«i7i<)n (Nonin) (planche noire)
Chrysanlhomo Président Scalarandis
V/à/'^ Coleus thijrxoiileus 136/
204/ Décoration do table art moderne 232.^
Décoraliiin île table Knipire ?38 ^
Gentianes: G. oi-aiilis : G. Iinriirira ; G.rcriiit VA y
360/ Gladiolits I.r„ioinci: 1. M" l''er<linand Cayenx; 2. Demi-
32H_^- deuil ; 3. NanceianusUapliaël ; 4. Alsace-I.orraine. . . 216/
lus.'' Pe/<ir.'7()n 11(1(1 tonale: 1. Var. Marcel .Martinet; 2. Var.
72 . Geortfos Grijrnan iOi^
S y^ Primnïa: P. marginata; P. sibirica . -'l'I
2" FIGURES NOIRES
s les
CIIÉ,
\gea
ùl
378
183
ISi
IS.-.
Hm
ISi
1S.-J
221
165
63
En photogravure et en gravures sur bois dapri
les dessins de M.\I. Chaxtesvis. Paul Fou
Valeuï et les buis de L. Toi:zeiiy.
Pi
Acêratum nain bicolore
Allium iilhtiiii neapolitainnii
Antliuriuius livbridns : .1. ^(((/iv(i(i((((i idbuw. Baronne
Cliiiiiiliin. Charlex July, Goliath. . ."
Arbro cerné • • •
Arbre chargé (vu en place)
Arbre cliarné (vu de ciMé)
Arbre di-tectupux pour transidanter
Ail>re en rhartieiin'iil
Arbro on préparation et après exécution de la touilli'. .
Arbres nniiis japonais ,• • • • 1^-, ^iX), 201, 220,
Arbre pouvant être transplanté
Arctolis grandis
Appar.Mr(ri(îorili.(uo Corbliii et Douane pour la conser-
vation dos fruits ■ ■ ■
Appareil frigorill pie pour la conservation des fruits . .
Héjroniû Jritn Loltr
lif){(inln Mitrtille Lutte
HerKUiaii (KriiosI) , 1 ' "
liouquot ph(>l<>j.'r.iphiô ovec une placiuo éti<|notlo bleue.
Ikiui|uet photographié avec une plaque ortliochroma-
tiquo avec écran jauno
Bouquet photo;{rapliié avec uno plaque orthochroma-
tiipie sans écran
I{oii"-"i-' •'■ ' irvsanlliénies
Ui
Hrn ,
Capilul. .-. ilir Chijisanthemutn tna.rimum et do CUtinsirc
Etoile iHtlaire
Carte il'ailresse d'un jardinier fleuriste nu xvin' siècle.
C.hAliH du Jardin alpin des Schachen
(;iiuriiil (vu do lavant) •
Chariul : .\rbro charKÙ dans uno position horizontale
(vue do Ci"ité) -'^j
Chariot ; Arbroeliar(.'é(vue de crtté). . . 2X5
Chariot h uno roui- do .\l. HciiBnier. . . :tOi
Chariots avec deux tri'uil.s u leviers 18t
Chariot ili' .M. Ilmisnicr 281
Chariot prati<|uo : Chariot-tralnoau do .M. Marcel, ma-
noMivro du chariot-traîneau, placoinont de l'arbro sur
lo chariot -'Ol
Châtaigniers du .Mont l'.lii» -''*
Chou (Fe IJruM-lles très finin do Lyon •"
Ch' '- ' ' ' /''/(/KK-C. .
Cil
Clir ^i.iiidard .
Chrysiiiitlii'iiie lUiItu Stropua. .
Chrysanlhi'iue Gratianapoiis.
3
2liO
2r.l
261
3V5
1 i'.t
i
2*5
:»
l.Vj
2s.->
■ i'.'
photograidiies de M.M. Albeht Mau-mené, Taton, etc. ;
M.u\CEL LJlocii. a. L. Rkgnieh. J. Mouillefert et
Patfcs
Chrysanthèmes greffes 3*5
Chriisiinlliemum Iticustre Etoile polaire 245
Chrysantlii'iiie Maiiali 25
Chrysantlieiiies nouveaux 7
Chrysanthème Heine du Japon ,149
Chrysiiiilhènie Qiio Vadis 45
Clirj santlièine Standard Marrjuise de Pains 8
Itinéraire hybriile niultiflore 108
Roses dan;
un bambou 152
73
94
121
297
3:12
Colonne dr
Composition florale exéculéo avec lo <i I''loral Aid». 71,
Concombre bronzé di' Russie
Concours agricole 120,
Conservation du Haisin : Crochet pour transporter lo
Raisin
Conservation du Raisin : Elaffère avec claies 21*7
Conservation du Raisin à rAfJO sèche par suspension k
des traverses 2îl7
Conservaliiui du Raisin : Appareils cl systèmes divers
pour la conservation à riUle fraîche 3051
Conservation du Raisin : Plan et coupo d'une chambro
do conservation. Supports à bouteilles, Bouteilles
fixées sur leur support comlé
Conservalion du Raisin ; Système perfeilionné do sus-
pension dos boutoilles.Sysl. Rosi' (.liai nii'iixdi' suspen-
sion do bontoilles. Coupe transversale dune chambro
de conservation, .\piiareil tromoniquo Rose Charmeux
pour la suspension des bouteilles 333
Corbeille dans le parc de .Monisnuris 1:17
Corbeille de Roses Mai/na Charta Inii
Corbeille détail). ■ . ." 1.5:1
Cour^'o Iri's li.ilive non coureuso du Dauphiné 2.53
Cralivi/o-Me.spih''. Dnrdari 23
Cr(tUiiio-Mesiiiliis M. Joies d'Asniéres. ....,.,. 21
Crochet ù ponj > pour souli>ver les bac8 364
Culture couibiiiéo de Romaine d'automiio ol do Chou
dhiver 189
r,/,,yi '■■ raille 280
Ihipl m 252
Dai-'t M en sujets divers 2t)3
Déoiirulioii il une ylaco 173
Décoration iriiiio Victoria en (Irchldéos isi
l)Ai>hii.ium silniieum hybride loG
|>iili(pii- a fleur blancliO" 1^ Kiancéo». . '.•!
IHipo- ' -■■ 1<'.3
/'.Vi lifloriis elatior lo7
P'.v^il 'iir la dessicAlinn dos fruits 140
i-;xpiTi<'iiti'.-, iri'ntfrnis Hurle Chrysanthème .'Cfl
Exposition de cTirysonthomo». ' :J44
LK JARDIN
Exposition d'Horllcultiiro 172
/ffodi/i/iK.s- /(i/<oHi('i(,s- l'rrsident Gauthier 'MS
Keuil(i)(Ji' Si'iisiliso 124
Ficus rtj^'ii lie" hiiil mois l'.'7
FiCHs à^'i" (lo noiif mois 197
Ficus i\n<'' (lo onze mois 1!>7
Floral Aid 70
Kiiiiso /;■ Morcre 10.")
Fraiso Mariiucrilc 10.")
l''riii.so Sutjiicc Ilarbc 279
Fruits niinorii>s ù rHxposition do Chrysantliomos. . . . H4-1
Fraisior h'Hi/c de Trccoux M
Fruits du Ni'llii^r do BroiiVBUX 22
Funliiii suOt<irditUt loi
tiaiiliirdo pointe ù grande fleur 24
UakVu(iuo de lOrme 1.}
Gentiana acaulis vuli/aris 2i):i
Genliana asclejjtadca 204
Gentiana cruciala 204
Gentiana lutea 204
Gorbo de Roses l.')2
Gesneria rnbusla perfecta K7
Glaïeul à épi rond Triomphe de Paris as
Glaïeul M. Léon Mouijcot 277
(irelTujfO d'une lige do Chou de Milan sur racine de (;iuiu-
Navet 24.S
GrelTa^e en tente ordinaire sur tiges 24.S
Greflago siamois do C(dcus et d'Iresine 247
CirelTage siamois par rapproiliement des deux pc'liolos. 2'i8
(îreffe de bourgeons à Heurs de Cliou-ravc sur Cliou do
.Morlagne 249
tirolTe de Navel sur Chou entièrcnient développé. . . . 2iS
lirofîo d'une racine do jeune Navel sur tige de Chou. . 24.S
Greffe entre racines 248
Cirefle mixte de Choux-raves 249
Cireffo mi.Klo de l'crnonia sur Xdirthiutn 249
Greffon de Lilas avec boulons à fleurs et à bois. . . . 208
Groupe de Primuta farinosa dans un rocher .■i41
Croupe de Vriesca liybrides 9
Groupement do Primula et de plantes alpines parmi
les roches 341
Gunnera manicata .")7
Haricot beurre noir géant 25:!
Haricot do Lima à rames ."4
Haricot du Cap marbré 5.">
Haricot do Lima nain 55
Haricot Lyonnais à rames 20
hidalgoa M'ercklei 01
llima'ntoglossum hircinum 281
Hôtel projeté do .la « Royal horticullural Society ». 380, 3S1
Ismene calathina (/randiflora 215
Isoloma 50
Jardin alpin des Schachen 156
Laitue brune d'éW 290
Lilas C/in»7<'.v .V non 6lli6ris6s Ot étliérisés :tl2
Lilns vulgaire greffé en fenio 208
Lilas vulgaire planté on pot ^>(is
I^rli(ic<iltli-i/it X liifllu/ano-Afossiu' K>
Machine à peliT les fruits IM
Melon Drlirc de la table 209
\\c\on Proli/iqu,- de Trévoux gco
Mise en bac d'un arbre .'i04
Moulage d'nno Rose ;i57
Montanoa lieraelcifolia ."><)
Mougeot (M. I^éon) 195
Nejiciithes en suspensions; N. Dichsonniana, N. Hoo-
keriana 37c, 377
Opuntia leucolriclia 3I6, 317
Orchis fusca sur pelouse 2so
Orchidées en bordure do sous-bois 281
Pavot dos Alpes lacinié 63
l'rosso à cercler les bacs 3^4
Phi/lloeactus plDillanthtiides 37
l'Iantalion au moyen de la planche à planter 151
l'Iantation au chariot ; l'Ianches passées sous l'arbre,
Cercle à serrage, Kxtrémité et coupe du plat-bord,
Arbre en chargement (vu do face) l.so
l'Ianto et fruits do l'Opuntia teucotricha 317
Plalyceriurn granie 3:^0
Platticcriiiiti grande sur i)lanchottes, 325
Poirés atteintes par la Cecidomyio noire (Calribasscs) . 135
Portion do planche pour culture de Romaine 189
Roiiu'-.Marguerite Comète géante 93
Reine-Marguerito, Madame II . Martinet 79
Rhododendrons de .\t. Croux et lils 173
Rose Madame Driuut 213
Rudheekia jiurpurea 109
Saugo éclatante Surjirise 89
Sensitive à l'état de contraction 125
Sensitive placée dans uno atmosphère éthérée 313
Serre do 'I ornâtes 117
Serres à forcer de l'Etablissement A. Truffant . . . 374, 375
Site au bord du ravin, jardin alpin des Schachen. . . . 157
Tillandsia sjilojdens 27
Transplantation des grands arbres : arbre au tronc
entouré de torons de paille. Grille, Vue intérieure de
r.ippareil Massnn, sa pose ol son montage .... 204, 205
Transplantati(m dos grands arbre.= , Tuyaux en bois
iréosoté, Uéi-ipients en fonte. Tuyaux en' bois créosote,
Coupe longitudinale d'un récipient en fonte, Inlalla-
tion de tuyaux d'irrigation, Portion de tuyaux en bois
créosote 2.'i6, 237
Tyd'£a hybride 53, 88
Vanda Sandcriana 103
Viburnurn Carlesii 229
Vignoble dans Paris, Lo «Clos Lamarck» 305
TABLE DU TEXTE
Abri<otiers nouveaux 50
Abronias (Culture et emploi des) 294
Absinthe (Dangers de 1') 289
Académie des sciences 98
Acclimatation ((Juestioiis d'j 83
Acide carboniipie (Sa décomposition par les feuilles), . 259
Acide cyanliydriquo dans la conservation des graines. . 273
Action do l'ether sur les plantes 147
Action des anosthésiijue sur les plantes 124
Admission en franchise en Russie des appareils servant
à la destruction des animaux nuisibles 274
Agapanthus eaulescens 92
Agace Trelcasei 12
Alcool industriel de F'igues sèches 131
Alcool (Utdisalion) 187
Allemand (Le tarif douanier) .")0
Allium llorifères (Lo.-^) < 43
Allie pendens ^ 3Hl
Alpinia (Les) 110
Amandes en Tunisie (La récolle des) 291
Amaryllidée (Uno nouvelle) 214
Amélioration des plantes fourragères en Algérie. . . . 194
Ancolies (Les) 233
Anecdotes horticoles 209,241, 257
Anesthésiquos sur les plantes (Action des) 124
Angélique 33
Angleterre (Importations des fruits en) 130
Angleterre (Jour des Primevères en) 116
Angleterre (Les femmes jardiniers en) 244
Annales do la Société des Chrysanlhémistes du Nord de
la France ,S2
Anthol!/::a Schiceinfurthiana 102
Anthuriunis depuis 1875 (Notes sur les progrès accom-
plis par semeurs d) 105, 148
Anthuriunis nouveaux 373
Apéritifs (Nocivité des) 289
Appareils servant à la destruction des animaux nuisi-
bles (Admission ou franchise) 274
Applications du froid en horticulture 214
Applicidions du Iriiid industriel en îigiiculturo 82
A propos des droits de douane. . 141
Arboriculture fruitère au Japon 244
Arbres commémoratifs on Angleterre (Les) 356
Arbres (Croissance) 241
Arbres do commémoration II5
•
VI
LÉ JARDIN
' Pages
Arbres rtratigors à introduire dans nos forêts et nos
pluilttiliriiis 138
Arliri>s l'ii bacs (Trnnsplanlnlion dcsi. . 363
Arliri'S (ruili<>rs iCliaiiirP) . :ïl
Arliri's (ruitiors l(;iianiri' ot gomnip) Hns
Arlirc's fruitiers ou pniiiers ot on pots 2^>*
Arliri's (niiticrs cl la pulasso il.osi 3-",'
Arbres (Mutileurs <l"). ... 2H
Arbres nains jaixiiiais. ... . .ISî», 19ii. iiO
Arlires pnratoinires J?"-'!
Arbres remnrijuables 1"). !!'J2
Arbres au cliarint et en mottes (Transplantation des)
iw, US. i>», 2ot, ?iii, sai;
Aristohichia nantira ?n:j
Aristoloche fiybride (Une nouvelle) \\i
Arrnsa(;es par irri^'aticm 305
Arsenic (Sa pn-seiicei 'it'iV
Art des di'-coralions do tables 832
Art de semer en Hel(;inuo 258
Art dos Jardins dans la grande Fresso (Appréciations
sur) 2^5
Arihropndium piiviculnliim 2S7
Arlicliaut (Sa fi'to en Italie) W>
Asp(ir(i(ius /itiriinis 203
Asjparai/tis tcriiil'olius 271
Aspcrues (Ancienne fai;on de les manger). . Iit3
Asper^'os (llécolle en Allemapne) :t08
Asscicintifin amicale des anciens 6K'V0s do l'Institut
anri>nomi(|iie .'*2
Association des anciens élèves tle l'Iîcolo de Versailles. "Al
Association de l'ordre national du .Mérite aj/ricole. i:*',
Itiï, 17tt
Association de la Presse agricole 370
Assiiciation pomoloiriiiue 114. 3.">,5
Association licirticolo lynntiaise 3.'i
Assurame lies récoltes' do fruits 07
Aster Trade.tcauli 31'J
Aslilbe cliincnsis DariJii 32t, Wl
Astragale à café .'îx't
.\u sujet de Caif.r iiIImi 2i6
Avenir lie la Canne â sucre h2
A/.aléo pontiiiuc (Vénénosilé) '81
Azote «le l'air (Kixation par 1 électricité) 27<i
.\/.(ite de l'air (fixation par les légumineuses) 30H
Hactérii'S ot les l'alniiers (Les) 34
nallon tombé dans d>'S cultures .'13
ISaudtou (Kmploi couiestiblo des graines aux Indes). . . 225
Bananes (Consoniniation) 324
lli-/u»ia Forticliaiia 287
llégonias dr.M. Crousse (Cession des) 258
Bégonias ycdii Lotte ci Murcellc Lotte 40
llii)i)ii)n He.i-tlcrnrit SKl
Itigoiiias iCne révolution chez los) l'.iS
Bibliorrapbie.
Ai.-1-ii.ri ifc.rlicole pour I9<«, 10. — Afrcnila Horticole de 1903, :«2. —
Aliiinii;ich ilf-i jnrdinlors nii Jtx' slcclc. .V^s. — Alpcn-Flora lïir
Toiirislcn uii>l Pllaii/cii (reiiiMie, li'i<>. — Aiiii.iIps île riimlittit n.i-
llorinl npri'TMitiiiiiii'v (7. — Itililioifrniiliir df Jacnli llcinricli Kri'-
Inw ■ ' I l.iiil.s .1.' ),ir.lili. 1117. — Diillflin clr
l'A . <lr ri-!coI<- iiatiolinlet) Morliciillnre
(Ir \ ■ flu''l)|(M|if|IIC et t4}'ll«>|iyn)il|llC <ll>8
pi ' ■niiiH-H ili- Irrri", l'.'i. — (Uiruiiiipu' orclii-
il. iiiimIi rni' ou nrl dr fniri' li- Imn ciilir,
;(!> , ■•■le. NI. — l>i' raniéliiirnlimi !iy>itématliiiif
de» \ari<'li ^ il.iiib li .•. vr({/'lniu. l'ii. — l>e I KiiNnilinKe dis
(ridU, 'iM. — 1)1' riiiHlriirliiiii l'opidnin' kiu' Iih CliniiipiKiioiis,
835. — l>eH iiM iii> iir.. I<^ ileiidMill/iffC des fniilM pinir li-iir
tranupurl en I ncer. ^■>>'. — Dlilioiiiiairr iiiiniii;ia-
plilrpie ile-i i' llii' ii:ikle<-i'lii'ii kiilliireiiirii liliiii
ifi'ii der Neii/. ,.. ,,, 1> ii.i({e ili's cens ilr service A u"Ke'^,
S"*. — Geielmlt» Kiirn-spomlrn/ (iir (f''rlner, IVi. — (iiilile prali
«iii> île I \ifri<nlt"iir iininleiir. III. — la eiilliire ilii Colimiiier.
VV t (riiiiiere inuilerne. **4ii. — \a llore de I liele
«I MH (priTH. tV*. — l.ji fiiiiMire rnlinnnelle di-s
ni I I ■! f'/'iiitiiére fniiliére. foreslliTf. :irlinif(M..
\ j - l.a riiotoKriipliii" > Il
ni l'Ilie |iralli|lle, Itl*". — I
rii ' 'II' sellier, i"..M. — Iji^ , i
111 »''l. — l.e Oiniia l'I H
le oloii en Xoimlli- C.iili
I,. illilll.'KI \ . '.I' l.es .1 ; ' ■
Jni ' — l-es *i'i Im'iU.'^.
II.' I i s lleiirs ilii Miili,
Jli . ^..Ile on l.vl.ii.l ,,
A^. Il poinl di
no, U. - l.e. .
rliiiiui " '
ft en I.
l.v« - ■
n..i
Klli! riilli •, > ilj iL'j;. :!.;ii. l'rllt lll.lliuil 'lu J'p |Ti' l'Ull- iIm
culUiur, m. — t'niitiirtlon dus plantru, 1^4. — Hariiies riiiirniKen">
Paifes
•t Choux rniirra(tors,lll. — Itnpporl sur la cnlturcetivtpnrfntion
des primeurs il.ins le ilf^pnrteiiient d'AIjser et en Tunisie. ^V. —
itilisatioii lies principes iiiiiuT;m\ p.ir li'S plantes itreftees,
830. — Traité de culture l'otntiirre de Primeurs et de plein air,
t9i. — Traité éUiiientaire île l'Iiiilofjrapliie. ItiM. — traite rlé-
nienlaire et pratique île Ixitniiiipn' acrieole, III. — Traité Keiiérnl
ilis t;oni(i res. L'x'i. — Triiité général îles projections, Xlrt. —
Tepi'h lii:aTliierei, 47. — The tavorito Flowers ot Japon, XT<. —
The Klori-l Maiiiial. MO.
Bibliothiipie liorlicole île M. de la Devansaye 1*7
Black-rot. (Iiuilement) 22S
Blanc des Hosiers . . . 2H8
Blanchiment et conservation des Céleris 2-'». '.<i%
Blés menacés (Les) 2W»
Blessures sur les plantes. (Modificalions par les) . . . .'113
Bleuets roses 193
Bordures. (Plantes vivaces poui) 2.t0
Botryli.i cinerea sur la Vigne . 353
Bouleau. (Immunité contre la foudre) 1Î73
Brevets d'invention. (Nouvelle loi sur les) 308
Broméliaei'os hybrides S, 27
Bruche des Pois cl des l'.liaraie.ons. (Destruction de la), :15)J
Bulletin du latioraloire régional d'eidomologie agricole. 211
Bureau de l'Industrie agricole el horticole des Etats-
Unis ll'>. 131
Bureau de douane de la Corse à l'iniportalinn des
plantes à l'ilraiiger. (onvcrtuie des) _. 274
Bureauji de Sociétés 34. t>7, S:i
Cactées ( Kliide du D' Weber sur les) i'ifl
Cadeau du Tsar H*
Cadeaux Heuris pour PAipies '.'9
Café (t;uUure et production du '--"<. -W
Café de l'i
17
Caféier (L'n nouveau) 2;»2
Californie il-'ruils on) l'W
Cali'Urnia lasiniji/ne 223
Campanule à fleiirs jaunes (Une) •'Il-""
Cannas et Daldias '-0
Canne à sucre d, 'avenir de la) i^'i
Care.r nVm t\\\ .sujet du) 3KJ
Caroubier ol son fruil (Le) ^129
Caoutchouc: l'iunlosii, 305. — (Production), 259. — (Un suc-
cédané) 25M
Capriliealion des l'igues (La) <t
Carciuftilaln (l-'éte des Artichauts) 145
Carte d'adresse d'un jardinier fleuriste k la fin dn
xviii' siècle 3S
Casernes fleuries ... 3'.?1
CasfiZ/«(j il caoutehouc -îip.j
Catalojiue de Poses '15
Calaslrophe de la .Martinique 116
Catllti/aX Ch/ininc .■ ♦♦
Cnttli'iia Miiiitieana -K.S
Cattle'nit Uliitci 271
Cèdre rouge pour crayons îîfl'
Céleris (IJIanehiment et conservation des) 230, 324
Céleri (Culture aux Klals-Unis) 113
Célvsie Thomjisitni inatjni/lea 123
Ccrcus iiiii/iivi'nxis *'>9
Cerisaies de Solliés-Pont (Les) l'.'S. 213
Cerisier dans la Prusse Itliénano (Les maladies du). . . 315
Cerisier (Nouvelle maladie <lu) 329
Ctiiipfjiiii J.ii(]iirilir .134
Ossioii des Bi-gonias de .M. Crinisso 25S
Chaire de ltotanii|iie de l'Kcole d'agriculture de Rennes. 116
Chaire de culture au Muséum (La) 1
CliAlif-fioumi (Le) ,»
Chambres d'agriculture (projet de création) HO
Chambre syndicale des Horticulteurs do la région
Lyonnaise «• • • • '^
Champignons comeslibles (I lianes stérilisés). 17. — {Tricluh-
UiiiHi ou Pied lileui, 17. — (.Morille, .Mousserons), 145. —
(l'roduclion du blanc pour les fourtuis). ....... 20!»
Champignon du Pourridié des racines (Idonlincalion
ipignc
d'un
Chancre îles arbres fruitiers
Chanvre (Kemanpies sur sa fécondation)
Chariot de transplantation (Nouveau . .
Cliariots praliijue (Les), . . .
ChAlenii lie la .Mui'lle (Le). . .
l'électricité
I a)
!■• l'-lfair en .M
'I les 1
dui, l.v>.
f/<»iJ .S.
M. Nonin,
Précoce».
27r,
. .'O, 3(H
. . . 27.'t
. . . 2S4
. . 301
... -f.i
.115
... .121'.
.\:*\
Les). . .42. iiii. 74. loS
Aiigli I I . ;17. — (l'Ioraison tardive
• giais lin,, ;i.«N. — (Mnladiesi. I. — l'nsi-
. H. — A l'étrangi-r (Les. 2<i:i. -- De
l-.n - Standards », 311. — Nouveaux. :««.
H»
I-.
LE JARDIN
vn
Glirysantli<^mislos (Conpros îles) -,'
Chr'jisatillietituiit lacuilre " l'Moilc polaire .< 2i5
(Iliulo (l'un Imlliin dans les ciilluros ;il
Chnlo ol rcniiuvollonjonl dos (ouillrs (Sur In) 3ii7
Cidre do Odiini's 2":{
ilidre (nineiiis à Conslanlinuple liOri
Cinéraire liyliriile iiiiillilloro ICiT
("ilrnns ((loninie des) lis'i
Cli(i>il/<"X Diimiiii-ri {1.0) Il'.t
CliMiiie du IVilior (r,a) Iji
Cochylis (I.ulle contre la) H')
Cdliii.i Cii/iiiiiii (Le) ^ ;
Coliiis tlii)yniiiilfus I:>.
Collrlht Idnijispina 'l'i
Colonisation' on Alj^érie (Pour faciliter lu) 'ii!
Coloration artiliciolle de Heurs l;i:î
Coliiration des feuilles en automne ([-.a) 'M'C,
Comice d'encourafjeincnt à l'auriculturo et à riiorlicul-
(tire de Seine-et-l lise 2'i>>
( '.oinnierco de lleurs II .'l'tal aciuel tlu) :i.'J7
Connnerce liorlicole de la France avec rAlIeniagne.. . . (i7
Commerce et production des fleurs dans les îles Horlin-
pues li)7
Compositions florales intéressantes, 5!). — Les feuillages
colori'S dans les) 357
ConcoiuLiro bronze de Russie (Culture en pleine terre
du) Ot
Concours annoncés !!).">
Concours : De maisons et fenêtres fleuries en Allemagne,
307. — De moteurs à alcool, 35. — De moteurs et d'appa-
reils utilisant l'alcool dénaturé, 9S. — De plans de janlins,
IIC). — Isnire fiarçons jardiniers, 9S. — Ceni'ral auni-nle, 2,
:ti, :i:!s. — llénéral agricole (l'Horliculluro au), ',«, liO. —
Général atxricole. (Vœux au sujet du), I:i0. — Horticoles
entre instituteurs, .'{UG. — l'omologiciuo et de fruits du
table à .\miens, 2ii. — four la destruction de la l'yrale.
3t)G. — l'our l'aménagement d'un jardin public à Val'eiK^e-
sur-lîliùne, ÏW, 175. — Hégionau.x, ."il, 130. — Ilégionau.x
agricoles. (L'horticulture aux), 2110. — Régionaux agricoles
en l'.iÛ3. -.m, lïiii
Conférences : Agricoles à l'armée, 180. — Agricoles et horti-
coles dans les casernes, 225, '.VZ'.i. — Promenades à l'E-Kpo-
sition de l'aris, 110. — Sur la Tunisie (3(i
Congrès . Des Chrysanthémisles. 2. 7, 'M'J. — Du commerce
et do l'industrie, S2. — Dos l^osiéristes, 114. — Des Rnsié-
ristcs français (vi*), IG2. — Dos Sociétés savantes. (Uues-
lions horticoles au), 300. — Dos Sociétés savantes (La
viticulture au), 3.'!;». — lin 190:!. — (Médaille d'honneur du).
:i22. — lit exposition internationale d Horticulture de l'au,
lili. — Horticole on 1902, 132. — International d agriculture,
308. — Pomologique. (Fruits à l'élude au), 270. — l'omolo-
gicjue do Pau, 328. — Pomologique (Prochain) .... 300
Conseils : Supérieur de TAgriculture, 210. — Technique d'a-
griculture coloniale 242
Conservation: Des Céleris, 230. — Des fruits pondant l'hiver.
113. — Des fruits. (Action du soufre), 177. — Des Raisins
à ràlle fraîche. (Procédé Rose Charmeux pour la), 27 't, ;ii)9,
3:U. — Des Raisins. (.Méthodes anciennes do), 282. — Du
Chasselas. (Soins à donner au fruitier dans la), 302. — Du
Raisin à ràlle sèche. (De la). 290. — Par le froid. . . 5
(Contributions directes et l'horticulture. (Les). . . . 51, 69
Cum'olriilus iiiacrostcghis 334
Cormier. (Cidre de) 273
(2(110 d'azur ((Courrier de la) 335, 307
Culinieastcr anj/ustifulùi, 372. — Francheti 31)7
Couches potagères d'hiver 3S:^
Couleurs des ilours 257
(Couleur ((Juestions de) 2
Courrier do la Ci'ito d'azur .'Î35, 307
Cours : D'apiculture, 98. — D'arboriculture et doculluro maraî-
chère en Relgique, 110. — D'arboricultuie fruitière, 19. —
De liotanique à l'Ecole nationale d'hortiiuilluro de Ver-
sailles, 98. — Do botanique et de culture d'autrefois, 161. —
De culture au Muséum, tiO. — De cultures mi'ridionalos et
<-oloniales, 19. — D'entomologie. 19. — D'ilorliculluro à
Maisons-fjalitte, 323. — Municipal et départemental d Horti-
culture et d'Arboriculture do Saint-.Mandé, 2i2, 370. —
Publics et gratuits d'horticulture et d'arboriculture à
Paris .'iOO
Crassula vonjuncta 222
(Création à Brème d'une Société pour le commerce dos
fruits 228
Création de variétés nouvelles par le grelTage 247
Création d'une pépinière 73, lOi
Cri/filocori/iic GriflHIiii. 304
Cri/ptdlfpis loiuii/lora Regel 251
Cultures : De la Tomate en serre, 117. — De Vllilii.tcus Unsa
sincnxlti, 45, 72. — De l'Oranger sous le climat de Paris
l'aices
295. — Do rOrtio tlo fChine, STi. — Do quelques Gesnériaccea,
.52, 87. — iJe (|uel(pies li'gumos en primeur sur couclio à
l'air. II. — Dos l''raisier» n'uiontants à gros fruits, .'(27. —
Des Haricots do Lima, 75. — De» Lis au Japon, 2. — Des
(irihidé-es dans le Miili de la l'rance, 24<i. — Des plantes
alpines. (Nouvelle station d'essais), 3i0. — Des Romaines
d'.(uton(ne et d'hiver. |88. — Des Tomates en péril dans lo
.Midi (Lai, 275.— D'Orchidées (Une belle). 287.— Du (Chalif-
(ioumi, Ï3. — Du (Concoiidire bronzé do Russie, 94. — Du
CjHienis Piiiii/iii.i, 5. — Du Fraisier dans lo .Midi do la
l''iance, 31S. — Du f.d'lui am-eps à Nice, 219. — Du l.ufla au
.lapon, 300. — Du SniulpauUa iiinanllia, 27S. — Du labao
en l''iance (Lo i(''gime do la), 3.55. — lin grand des Cliry-
s.inthi'iues, 19. — lin toulTes du Ficus etastira. 197. —
lislivale des plantes molles pour la floraison hivernale,
157. — .\cclimatalion des plantes alpines et alpestres. 10. —
lit ( uiploi dos .Mji'onias, 294. — l''ruilière en Hollande, 104. —
Hàl(''0 do la Tomate, 37. — llivernalo du Héseda, 80. —
Maraîchère h Madagascar, 329. — (Coloniales au Tonkin
(Suc les), 275. — lin ((ctobre (L'élat des), 339. — Fruitières
au 1 ransvaal, :îl5. — Fruitières do .M. Lockroy (Les), 259. —
Intercalaires des MAches 2(J2
(Cinieuse stalisti()ue 130
Cyclamen jisi'iiilii-ilxiirtim 92
(Cyclamens (Pour bien faire llcurir les) 272
Cymhiiliinn rliniloc/iîluiii 351
Ci/mliidiiim tigriniiin 102
Cijpcrux Piipi'/rux (Culture du) 5
C'upripcdium X Cliarlc.ticorllii-Lciiiiiiitn 09
Ci/pripcilniiii X (iloiierianuin 00
Dahlias et Cain(as 20
Daplinés rusti(|ues 2,52
Dalier ((ihangemenls de sexe) 177
/Jura//('ai»//((((( (Sujets japonais en) 293
Dntidia involiicrala 307
D('MOration florale à bord du Muntcjbn 181
Décoralions l8, 65, 82, 114
Dé(rorations de tables 232
Découverte de gisements de nilrale CJ-5(3
Délicit dos récoltes en Allemagne 291
Dclphiniiiiii silnricutn hybride 107
Dendriiblum Ilodi/Jinisnui 271
Dfndrobii'm ]]'iiiiliaiiiihi Fovicri 92
Di-sriuidiuhi tiHir/'idiinn ;i07
Dessication des fruits (La) 140
IJestructions : De la Bruche des Pois et des (Charan(.ons. 3.52.
— Do la Piéride du (Chou, 190. — De la Pyrale (Concours
pour la), .'i(J(i. — Des Insectes (Pièges lumineux jiour la),
131.— Des Moineaux en Tunisie, 307. — Dos Rongeurs, 288.
Diclmrisinidra Thi/siana 334
DimoritlK il liera Eckloin 315
Dipladenia eximia 3.34
Distinctions à l'horticulture. 102, 194, 210, 220, 228, 242,
306, 322, 354, 356
Distribution do graines et de plantes faites par le .Mu-
séum 146
Dons pour travaux horticoles 354, .372
Droits (le douane (A propos dos) 141
Duplicature des fleurs 308
Ebenus crcticiis 142
EchinocactKs microspermus 319
Echos de la Martinique Iji*
Kclaircio des Poires 134
Ecohîs: Coloniale d'.Xgriculture do Tunis, 211,290.— D'Horti-
culture d'Antibes, 179. — D'Horticulture Lo NiMre, 51. — Na-
tionale d'Agriculture coloniale, 242.— Nationale d'Horticul-
ture de Versailles. 3. 210, 220, 250, 339. — Nationale supé-
rieure d'Agriculture coloniale, 322, 3.39. — Prati(]uo
d'.Vgricullure do (Chatillon-sur-Soino, 211. — Pratique
d'Agriculture do Paraclot, 227. — Pratique d Horticulture
d'Hvères, 22(5, 243, 300. — Pratiques d'.\griculture, 243. —
Suij'érieure d'Agriculture d'Angers, 290.
Edelweiss.. *'....... 97
Eglantier sans épines (Rosa canina inermis) 115
Elfels des derniers froids sur la végétation 109
ElTels dos froids printaniers 1*7
Electricité et la végétation, 18. — Pour fixer l'azote de l'air,
270. — Sur la végétation (Prix à l'auteur du meillenr mé-
n(oiro relatif à l'influence de), 114.
lilcctroculluro à ."^ainl-PétorsIiourg ^^
lincondjremenl du (|uai aux Fleurs ^76
lingrais appropriés aux jeunes arbres. 38. — Du Chrysan-
thème, 358. — Humain aux Indes, 193. — Pour Poiriers,
288.
Enseignement : .\grioole à l'école primaire, 97. — Colonial, 130.
— Colonial à TlJniversité do Nancy, 258.
Epandago (Les microbes dans les légumes dépandage). 113
Eraiithemuin aimpurpuyeiita 319
TIII
LE JARDIN
Pages
Eriyeron grandiftorus cVitior 107
Eriijt'ron neutncricaniis 123
Kssonces vi^j/i^lali'S aso|>ti(|uos 273
Ktalilisseiiif^iit H<nri Corrpvon et lils 50
ElliiT i>n Hoiliculluri'. 2tW. — (A propos tlo l'emploi de l'i,
.'lô<'i). — (iMii-.-aHo dns plunlps soiimisos n Tnclion do 1'), 250,
'•W'i). — ActiDii sur ii's |ilanles, 117.
ICtranRor (Veinions nos produits ù 1) . . . 139, 158, 206, 2'!8
Eucaliijitus ficifolia " es
Kucalyptus rustiques 2
Eiiilemis boirana in la Cochi/lis (l.ulto conlr» 4') . . .' . 11".
Exiiciim tiiaffaiitlium i;i7
Exemptions de droits d'importation pour instruments
agricoles 339
Expédition des fruits et primeurs do Provence en Xlle-
manne 29t
Expériences sur la (acuité (;erminative dos trrainos. . • 2*9
Exjjortation : (T) française menacée. 371.— (Les Fruits pour).
2,0. — Pommo do terre, 193. — De fruits et des praines dos
Elnls-L'nis, V.li. ■- Ognons bretons à'fl
Expositions : A Aix, 19. — A Crasse, .3.5. — D'Alcer, 40 —
Dautomno do In S. \. d'H. F.. 243, .343. — Do'nudapost,îi9.
— De Clirysantli.'înif's. :»S. — Do Clirvsantlioraos au Japon.
35. — Do Clirysantlirnios (Le (jrand p'rix d'honneur, 220. —
D'IIanoî iDopart do .\l. Bois pour V), 322. — do la Sorirto
Nationale cl Horticulture, 102. 17S. — Do l'alcool a la (îalorio
dos machines, 103. — De la Société royale d'IlortiiMjlturo et
d'AKriculluro d'Anvers, IW. _ Do 1 cnseiiinoniont horti-
cole, 179. — De Lille, [S. 114, 227, 2;i9. — Do Pau. 242. 314.
— Dos Clirysanthomes ilAnj^ors, 350. — Des Chrvsanthènios
Pt fruits, :i22. — D Uancî, i'>t>. — D'Horticulture,' 9!i, 114. —
D'IlorliiuUure de Bourj;-l.i-Hoine. 274. — d'Horticulture do
Lyon, 51J, 200. — D'Horticulture do Nancy, 35G. — D'Horti-
culture de Paris; 170. — ITHorliculturo d'Erturt (Homarquos
sur), 317. — Générale d'arboriculture fruitière do Stetlin.
324. — Horticole et artistique, 35. — Quinquennale de Garni
en 1903 2Vt, ;{54 370
Exposition intornationale de Saint-Louis 37O
lOxposilions annoncées, 17, 3.5, 51, 60,67. 8'{, 99, ■114 116
131. 132. 140, 148, 104, 179, ISO, 198, 212, 228, 242 258
•-2'*, 290 ; 307
Exposition (.Moyen original d'augmenter les récoltes). 161
Expositions do province 30:)
l'acuité germinative des graines I Expériences sur la). . 244
Faillites 3()j^
l''éi;ondalion par parthénogenèse 2S9
l''ommos jardiniers on Ant;lolerre ] 244
l'oiniiii's (Los) et 1 Horticulture . 22S
Fenêtres fleuries en Allemagne (Un concours do mai-
sons et do) .307
Ferments végétaux 49
I''errae fruitière de M. f^abitte (La) . . . . 274
Fête des fleurs, 164, 181. — Dans le midi do ia Franco
(Lu) 100
l-'étes franco-russes 82
Feuillages colorés dans les corapositions florales. . . :i57
Feuilles (Respiration) 2.59
Ficus à caoulclniuc ;j05
Ficus eltislirit (culture iii loulTe) ' 197
Figues (l.a caprillcation dos), 34.— Pourcafé, 177. — Sèclios
(.\lcoiil industriel de) 131
Fleuristes (Comité dos) ' .-,;)
Fleurs : A couper (nouveau clioix),.59. — (Los plantes annuelles
pour), 24. — artilicielles on .MIoinagiie. :J37. — Aux luiié-
radlos ((Causes do la prosrriplion des), ,59. — Comestibles,
l'.K"). — D'hiver pour apparlenic-iils, 315. — Du Midi on Alle-
mafino (Transport ih>s). :).55. — El couronnes 1. 305. — (La
Homo dos Holges ot les), 307. — l'roduclionde leur diiplica-
liire ;j()s
Floraison des Chrysanthèmes hors saison on Italie, 315. — Tar-
ilivo du Chrysanthème i;}:i
Floral nid (.Supports pour fleurs) "1
Floro atislrulionno dans le nord do l'Afrlqno. . . .201, 33.S
l-'or.,age di'S plantes, :t74. — Par l'action <lo l'éther, 2.50, 312. —
Par lélhor on France, 322. — (.Muguet pour) 2.VI
Forélg parisiennes 3:t
Foussat (.M.), profos.Heur& l'Ecolo pratirpie d'Horticulture
d'Hyèros 226
Froiso monstre (Une) l,So
Fraise, Fraisiers: Sulpice Uarbe (f^a), 27î>. — Sur nos tnbh's
toute l'nnni'", .W .SH. lo4. — iTo Inisl il.- iMiltivali'urs dci,
243. — Coiiiiiio .•iiiblémo, 241. — Dans lo Midi (Culluro du).
318. — Henionlanla à gros fruits, 327. — (Sélection dos). Ui
Fi'itneiscca ciili/rina (Lo) ;C1
yrecsia Armslrnnqii ', j
Irène (Ln NoiIuoIIp du) :;,".)
^ritillariadsIuilMulcnsif, 102. — F. \f'/iittalli%. . . ..''n
l'agcs
Froid : (Conservation par loi. 5. — Industriel en .Agriculture
(Applications (lui. s.'. — En horticulluro u\l)|)liialions du) 214
Froiils printaniers (Los oITets), 147. — Sur la végétation
(ElTols dos derniers) 169
Frucliliinlion du Papayer au Jardin colonial 2.58
Fruitier (Soins à donner nu) 302
Fruits : Au Caiia<la (Hécollo des), 2.55. — A l'étude an Congrès
pomologique, 270. — Commerce en Allemagne). 2.59. —
(Conservation p(>ndanl l'hiver, 113. — De gardo (action du
soufre), 177. — De l'Inde on .Amérique (Les). 35. — De Pro-
vence en Allemagne (L'Expédition dos), 299. — Du Cap
(Les), 82. — En Anglotorro (Importation des). 212. — En
Californie, 130. — l'rançnis en Angleterre, 18. — (La des-
sicalion desi. 140. — Pour l'oxportalion. 270. — Récolte en
Allomaj^ne. 228. .'J08, 324. — Secs (Le zinc dans ceux
d'Amérique). 275. — De table (Les meilloursi 378
Fumiers (Le 'fransporl dcsi. 275. — (Règlements concernant
les) 336
Fusains panachés (Observations sur les) .348
Galerie dos machines (Sa disparition). . . 276, 308,338, 371
Galéruquo de l'Orme 13, 289
Gtiziinia nxmlana 222
Gentianes I Los) 263
Géraniums zones 104
Gerbera Ja»iesiiiii ,351
Germination des (Irchidérs .308
Genévriers pour crayons 280
fîosnériacéos (Uuelqiios) 52, 87
Glaïeul M. Iau» Mout/cot, 277. — de Lemoino (Les). . . 215
Glariiisa siipcrhii (Vénc''nosilé du) .315
Gomnio dos arbres fruitiers 308
Gomiilincarpiis tcxlilis 142
Graines de Coton (Utilisation des), :J29. — (Faculté ger-
minalive) 241. 24-4. 273,289, 3.\3
Greffage (Création do variétés nouvellrs pour le). . . . 247
G roffos: Dos boulons il fleurs des Lilas en aoOI.2(S. — Bizarres,
241. — Herbacées 337
Grèlo (Tir contre) 1.5,51,292,314, .H'i
Guêpes (Une espèce utile) 257
Gui 308, 369
Halles de Paris (Les Roses briardes aux) 291
Haricots de Lima (Culture des) .54, 75
Harninn-Payne (Témoicnoge do sympathie à M.). . . . 371
llelcnium lloopcsii. 142! — H. tcniiil'ulium .'134
llémérocallo du Japon 101
{[cmcrociillis cilriitn. 2()3. — //. lulca 20.3
Ilcsjicratuï- niicrœfotia 271
Uerca à Caoutchouc 305
//i/>i'.s-cus*'co(M23. —//. /^ixasiiicnsi'i (Culture de L"), 45. 72
Hirondelles (Protection) 244
Horticullours et les chemins de fer (Les) . . .42,60,74, 108
Ilorliculluro il riCxposIlion de Lille 207
Horliculture : .Vniéricaine. 19. — Au Concours général agricole,
;w, 120. — \\\ Japon (L). 84. — Au lliéAlre, 228. — Au
Yucataii (L). 227. — .\ux Conc(Uirs régionaux (L), 210. —
et les contributions directes (L), 51, 69. — VA le service
militaire (L'). .34, 51. — En Améri(iue, 35. — Française on
Egypte (L'), 66. — Française ot les tarifs douaniers alle-
maiicls, .■i22. — Industrielle li l'étronger, 179. — (Le Protec-
lionnisnie .illeuiand et 1), 2.85. — (L'Elher en), 262. — Prix
ngroiiomiguo à 1) 306
HiMel projeté delà « Royal Horticullural Society ». . . . .'1.80
Houblon (Production) 276
lloustunia cierulca X\\
I[iiiiica <r/<T;/aH.s- (Vénénosité de I') 324
Hybridation (Homarquos sur 1') XiO
ll\ bride d'Orchidée (Un nouvel), 149. — Do gretlo (Un
niiuvel) 2ÎI2
/ hot/it • 14
Iinpiitiens psiltacina 92
Importations : Dos fruits on .Mloningno, 2iM. — Des Raisins do
table on .Mlomagiu', il"». — De plantes à l'élranger (ouvor-
turo dos bureaux de douane de la Corse A 1), 274. — De
fruit en Anghlorro 115, 1.30, 212
Imision annnl.'iiro sur les Chysanthènics 34
Indo-Chine il. i-s (rançaison) 8
Innuonce l'électricilé sur In végétation (Prix n l'auteur
du mi-illeiir moinoire relatif). 114
luseotes; Pièges lumineux pour leur destruction, 131. — Sur
les récoltes du Sud-Ouest. Un remède 227
Iiiseiticido (Ln l'roscription d'un) 267
liispi'clioii do l'Apirulture 3
liislidils : Colonial do Nantes, XA. — National ngronomi(|U0,
X,%. — Pasl.'ur 30»
Instruments iigricolns (Exemptions do droits d'iiiipurta-
lion pour los) 'Xrj
Iiilroductioiis: d'Ornngnrs en Australie, 147. — Du Primula
ohciinicit (A propos de 1') 127
LE JA1\D1N
Invasion dos saulorcllos 117
I/ioiiitea ruhru-cœrulca i>*'
Iris itllira ï"'!
Iiiilabililo des |ilimtcs l'i"'
Isinciie calathina (Au sujet de), 2iH. — 1. cnluthina et /. •■.
jinttxili/loi'u -t'^
Itidii) (I, es jardins en) I"t
Japon: (Arlioriculturo fruitiéro an), ■2M. — (Ciilluro de lis aui,
•}. — irilortlculhiro au), St. — (Nanisalion des arbres am.
1S".>, i'M, -iM. — ((Note du) ï-'s
Jardins : Alpestre (l'n), 150. — Alpin d'accliniation de Genévi'.
211. — Hotani(|ue de Saint-l'ierre de la Marliniiiue (l'ié-
cioux souvenirs du), :^l!t. — Impérial l)(il«iili|ue de Saiiit-
IV'tersl)our(j. l:!l, 'i^x. M2. — l'nlilic à Valonce-sur-HIn'ino
((Wincours |iiiur l'aniénayenienl d'un), 175. — Moval de
Kew. l:U. — l';i\ Italie, hts. — Ouvriers, .•(07, :t:i5, lUl. —
Parisiens (Les quais), 22Ti. — l'uldlcs en .\llemngno,3:?'i. —
Sur balcons à l'aris, XM. — Sur les Inits du Louvre. . 27(1
Jardiniers: .\ la procession du Lord-.Mairo, '.iW. — (Los) et la
loi niilltiiire (Mi .\llemagne .'iOH
Jasmin (Hr'ciille ilu) -27
Jour d(<s Primevères on Antilelerro (Le) 110
Journau.x horticoles anjjflais cl la coronation (Les). . . . 1!)5
Jurisprudence !•!-
Kakis: (Au sujet des variétés de), 134.— (Maturité des fruits
de). 14.
Kiitiiiichoe kmccnsis 235, 351
Kalmias (Les) 277
Kitnibi'lia vitifoUa (Le) ISii
Kostcltlslu/a jH-ntacarpa 255
Livlio-Caùleya 311
Lœlia Diyby'ana (Les hj'brides du) St
La(jcrstrn'»tia indica, XL "^70
Laitue brune d'été ~l"i
Li'iuliiljiliia h caoutchouc 3U5
Législation : Dépùts de fumiers, 330. — Distillation do cidre
ifo tîorme 273
Légumes : Causant l'appendicito. 2ii. — D'épandage (Microbes
iliuis les), 113. — Ue primeurs sur couche à l'air (Culluie
de fiui'lijues), 77. — Et fruits do carèmo, 97. — Légumes
verts et microbes 132
Légumineuses (Fixation de l'azote de l'air) 3US
Leiuoint» (Victor) 1
Lettres (Adresses des)
Lilas {(jrelTe des boutons il fleurs îles) . 20s
Liliiiiii linnrnii var. Leucanmum, 271. — L. KcUngfjii. 44. —
L.orciiU-ntale !.. 304
Lis (Culture des) au Japon 2
Loi sur les brevets d'invention (Nouvelle) 300
Loiiiatia luixjifulia OS
Luflaau Japon (Culture) 30(t
XmVU^ Q,on[.TO y Kudemis holrana ci\a Cochylis 115
Lycoris squamigera 235
MAchus ((Cultures intercalaires des) 202
Machines agricoles françaises (Propagation des) .... 354
Maïs (Lo séchage en Italie du) 350
Magasins de fleurs (Fermeture le dimanche) 2.511
MaUnlii'S : De la Vigne (Une nouvelle). 115, 3.53. — Dos (ICil-
lets en Américpie, 329. — Du Cerisier (L'ne nouvelli'). ^^211.
— Du Cerisier dans la l'russe rhénane 315
Mdmillaria vifi/tora 351
Maniliol à eaoulchouc 305
MaraiclK'rs do la région parisienne (Le Syndical des). . 300
Marchés : .\nnuel dos Poires et des Pommes à cidre de Iraiis-
■ fert, 195. — Aux plants à Fcinleiiay-aM.x-Rosi^s iCrealimi
d'un), 323. — Aux fruits, 324, 337, 340. — Aux Raisins do
table 270
Mariages 2, 212, 259, 276, 308, 350
Marronnier d'Inde (sa patrie) 353
Maturité des fruits de Kaki 14
Médaille d'honneur Victoria 259
Meeting horticole de Gand (Le dernier) 339
Meilleures Poires d'hiver 3i0
Meilleures variétés de Poires anciennes 330
Melons (Deux bons) 269
Mémento dos Expositions. 228, 244, 259, 270, 291, 30S, 324
Mérite agricole. . . . 18, 34, .50. 05, 114, 146, 178, 338, 370
Mérite do cpielques Gesnériacées 52, 87
Méthodes iinciinnes do conservation des Raisins. . . . 282
Microbes et les légumes verts (Les) 132
Miel vénéneux . '. 81
Ministère de l'Agriculture (.\u), 19, 178. 194, 354. — (Nonii-
nalions dans le personnel du) 308
Mise on valeur do la Camargue 324
Mission horticole 140
Moineau (l.a question du) ^1
Monilia (La) sur les arbres fruitiers 340
Morille 145
-Mort d'un gi'-ant végétal 58
Mosr/iiisiini l'i'/iHrirron 222
Mouche do l'Olivier, 307. — (Propagation do maladies
par la) 321
.\Iougeot, niinistri' de l'Agriculture 194
Miuisses des arbres (leur orii-ntalion) 05, 209
Muguet (liritlis de), 3. — l'our forçage, 2.50. — (Hi'iunrques
sur les fai.on.s do retarder le) 315
.Multiplicalion di'S Orchidées par le gcctionnomenl. ... 0
Muséum (La chaire de culture au) 1
MyridSiiia inyrintillKi 2'22
Nanillcalion îles races horticoles 120
Naidsalion îles arbres au Japon 199, 220
Nariissomanie 321
Nécrologie: .\rè?ie (Casimir), 2.59. — Bénard (Ernest-Lnuront),
270. — iJergman (Ernest), 3. — Hoizard, 132. — Hruneau
(D(''.siré), 4. — Bull (William), 244. — Collant (l'i.Tro), 50.
— Daras de Nagliio (Charles). .51. — Dehérain (P. P.), 372.
— Delaliaye (l'Iriiest Auguste). 116. — Délaux (Simon), 190.
— Dcsbo'ls (l''ra((çois), 3()S. — Duchéne (Henri), 2.59. —
Hiwird, 259. — Jaquior-lioii.v (Claude), 116, — Joly (Charles),
259. — Klinge (J.), 110. — l.ackrier (Cari.), 340. — Larba-
létrier (.Mberl). 116. — Lefebvro (Jules), 292.— Lesno (A.),
99.— .Marlensd'M.j. 259. — .Vlicheli (.Vlarc), 190. — Mussal
(Victor), 07. — Ohisen (D' Charles), 110. — Paillel (Louis),
4. — Rebut, 99. — Renou (Eiuilien-JeaM). 110. — Rodigas
(Emile), 340. - Rouland (Louis), IhJ. — Schmidl (Ernest),
356. — Siesmayei, .■i72. — Soland (Emile), 356. — Tassin
(Félix). 372. — Vanderliiiden, 51. — Verder (Eugène), 99, —
Vimont ((ieorges), 07.
Néllieis: DoBrotivaux (Le), 21. — Du Japon (Varioles cornes
tildes) 209
Xciiiiirliolsonia Georgei 334
S'c'jH'iilhcs 375
Nocluelle du Fréno 329
Noix de Cocos (Productions) • 244
Nomination d'un ancien élève de Versailles 2
Noms des lieux habités qui tirent leur origine du règne
végétal (Les) 155,190,218,234,200, 302
Notes : Du Japon, 228. — Sur les progrès accomplis par les-
semours d'Anthuriums depuis 1875 105, 118
Nouveau catalogue de Roses 132. — Tarif des valeurs _à
recouvrer 258
Nouveautés horticoles : (Fleurs el plantes d'ornement). Agé-
ratdiii nain bicnlore, 02. — Arrlolis grandis, ()2. — liégonia
Bcrliiù iiiiiii i-dni/iact, 93. — bégonia .sempcrflorins Houle
d'or, 40. — li. bniicratricc de Russie, 47. — B. tubéreux à
grande tleur crispée, 78. ^ Cidniiyrlio» spceiosiiiti (Iponiée
géante blanche). 40. — Centaurée déprimée bleu pur, 02. —
Chrysanthèmes Magali, Dotlo S(ro/)/.a, 30. — O'Tahiti. Gra-
tianopolis, Qho Vadis, A'o.ssi (Baron J.), Roialin<U, Waldeck
iiousseaii, Valli.t {M. F. S.), 40. — Cinéraire hybride
polyanlha varié, 78. — Cu/ihea mini/Ja nain blanc, 02. —
Dardias à collerette, 40. — Dolique à fleurs blanches « La
Fiancée ». — Esclischollzia hybride prinlanier, 110. —
C.laïeuls à épi rond, 02. — Gv()SOphilo élégante blanc do
Neige, 109. — Hidalg a Wcrc'Idei, 03. — Lobclia Riroirei,
" tJriflamme >■■, 47. -Myosotis des Alpes Pygméo blanc, 79.
— .M. Victoria très njun indigo, 1 10. — (l'.illet de Chine
double étoile., 02. — (J'',. Enfant de Nice hiUif à très grandes
fleiirs, 93. — CE. perpétuel « rEtinoolant », 02. — Pavot
des Alpes lacinié, 02. — Pensée à très grande fleur cré-
puscule. — Plii/Uorarliis plii/Uaulliuidi'S Deiitsclie Kaiserin.
?j7. _ Pois de senteur nain liu issu nxant, 110. — Primevère
de Chine findjriiniéo rosea magnifica. 47. — Reine-Margue-
rites il aiguilles, Mlle Fernande Vii/er, Moscr, Atiue Charles
Deloncle, Abel Chateiiat/, 94. — tomète géante bleue à
centre blanc. R. .\l. Con'ièle grenat foncé. 1?. M. Imbriquée
e.n-elsior, 'Xi. — Mme H. Martinet, La Dame à tleur de
Comète violol liseré. Plume d'Autruche \.vi'& nain, Blanche
liàtive, .\(. lmbri(|uée pompon pourpre brillant, 78, 79. —
Hudbeckia purpurea, 109. — Sauge éolunlanle Surprise,
1)1.. _ Verveine ériiioide blanche. 109. — Violetlo-Pens(.'0
cornue, 02. — V.-P.iornue à grande fleur 62
Légumes : Chou de Bruxelles très nain de Lyon, 30. —
Chou-fleur Brocoli tardif de mai, 7s. — Chou nain extra
hùtif Pygmée, 78. — Courge h<Uive la Uarbarosquo. <s.
— Fraisier des (Juatre-Saisons " Erigé de Trévoux, 30. —
Haricot Lyonnais à rames. 30. — H. nain très liAliJ à fleur
rouge, 78.— Laitue Batavia verte géante. 78, i9. —A
grosse pomme frisée, 79. — Brune d'été, 296. — Navet écar-
lale plat li.'itif. 79. — Pois E(upcreur Nicolas. 93. — P. 1res
nain hàtif à gros grain « ridé Le superbe », 110. — Tonuito
grosso lisse jaune d'or, 110. — T. rouge l'Inépuisable. 110
Nouveautés horticoles (La protection ,des) 3oG
LE JAUDIN
PaKOS
Nmivpllos serres du Parc de In Tèle d'Or de Lyon. . lOi
Uiillelsà (,'ros bois (Les), H. — En Aniéri(|uo (La maladie
des), :t:S'. — UC. rouge i|irix pour) 3
ll-^uvre (ranc,'aiâo à letrariuor lli
Otlontoqltissiiiii Miiliix v.ir. hfttcnimcnse !12
Ollice de ronseij;iieiiieiiU a|rricoles V/l
Ognuns bretons ii'xpiirtalion) 309
Uisi-aux insectivores (l'roteclion des) M)
Oiseaux utiles (l'rutoelion) 24i
Olivier (La mouche de) :(u7
Opuntia leucotricha :tl6
Oranger: Culture sous le climat de Parie, 293. — En Australie
ilnlrodiulion d) 147
Orchidées : Actualités, st. — (Anomalies). (5. — .\u mois
d'a<nU(LPS), 'Î'A. — (Culture des), 2W. 2(>7; dans la ropion
nivoiso, 3S2. — Kn Angleterre (Ventes d). Ii7. — lOii llours,
19. — Germination, :iU.S. — Hybrides du hrlia Di{ibi/iiiia,
Si. — Hybrides (Nomenclature des), 1U2. — (.Multiplication
par sectionnement), 6, — .Nouvelles, S4. — O. terrestres (Lesi,
2S'). — (Une vente), 30C. — (Un nouvel hybride d). . . IW
Orme ((ialéru(|U(> del') 13, 2S9
Ornementation florale (Quelques exemples d') 137
Ornithogutum Kcurense .'iôl
Orthographe des noms de plantes 1(10
Ortio de Chine S»;
Osier français (L') 195
l'aimes aeadéiniijues ,S2
Palmiers du .Midi do la l-'rance (Les) 180
Papier (Le Tabai- dans sa fabrication) 161
Parfums (Leur fabrication), 128
Papayer (l'Vuetilication du) 259
Parcs':l)i'la'ri>ted'ordeLyon{Kouvellesserres),lBi.— Et jardins
à ri'tranger ' 339
Parthénogénéso 2.S9
Passiflora Aciiuia 331
Pasteurisation agricole, 51
Paulownia (Introduction) 2.S9
Pi^chors : Cloijue, 170. — Pùchers et Vignes en plein été
(Pour déplacer dos) 272
Pépinière (Création d'une) 11, 7.'J, lOi
Pesage do l.ongctianips (.Vu) 19i
Petites nouvelles, 212. 22S, 2», 259, 276, 291, 308, 32t, 340, 3M
P/'iCcni.r ilactiilifera (Changements do sexes) 177
Photographie des plaides et des fleurs (La) 2G0
Phylloxéra il l'étranger, 307. — En Espagne (Le) .35
Piaranthus Sprengeri, Î!<1. — Picea Omor\ka(Lo).. . . 2;jl
Pied bleu 17
l'ièges lumineux pour la destruction des insectes. . . . i31
Piéride du Chou I Destruction de la) 196
Piment (sa consommation) 65
Piniis '.piiidicu 235
l'Innche à planter 151
Plantations : Automnale des Pommes le terre, 291. — Ites
jeunes arbres, 3S. — Fruitières sur route. . . . 353, 372
Plantes : Alpines et montagnardes (Un répertoire de), 324. —
Alpines (Nouvelle station d'essais), 34<J. — Carnivore. 321.
— .\lpines et alpestres (Culliiro et acclimalalion), lu. —
Annuelles pour la fleur à CMU|)or (Los), 24. — De jardin
(Allas colorié île») 107. — De serre (Contre les poux des)
.'152. — Du Congo au Muséum, 27.'t. — Et dos Heurs (Photo-
graphie des) 2(10
Plan(i'S fourragères 2
Plantes modiliées par trauniatisino 353
Plantes : .Molles (Culture estivale des), 157. — Hemontaiites
(Trois), 3W1. — Oflicinales, 2. — Ornementales à isoler sur
les ppl()usi>s, 57, 90. — Potagères (Trois nouvelles), 2.53. —
Pour parfumer le thé, 3.5<). — (Système nerveux des), li.5.
— Vivaces pour bordures 2.")(J
Plantes nouvelles ou peu connues (dans tous les numéros).
Platane (Les plus belles avenues), 177. — (Beaux spécimens)
225
Platycerium qrande (Semis et élevage de) 25
Plertr ■• ' '.f fiom 123
Plecli aliis Xtl
Pluio : 1 , le dans lo Midi, 276. — Obtenue par l'éloc-
tricilé 129
Plumbago coecineœ 93
Pdiréo il carde ilu Bré.sil 90
l'iiires : D'nngiiio belge (Meilleures variétés do), .330. —
(Iv lairrii< dos), 134. — 0 hiver (Les mollleuros), 34<>. —
I Ires tardives çi7
poiriers ilMigniis pour), 888. — (Toxicité du gui). ... .'WH
l'ois il.eur vogue 80U8 Louis XV) ICI
l'di vie nouveau 309
Pollen (La germination du), .3V>. — iPolIInlsntlon). . . . 193
Piininii-s cle terre: De nrinuMir iProiédé é<'oiiomi(|uo pour
obtenir des), 131. — (Eni|uéio sur la récolte de»), ;J5.). —
(Exportation), 193. — (Plantation automnale 2*.)1
Paifes
Pommes et Poires de Tosmanle 147
Pommiers (Chancre) 33
Porte-graines (Production des) 259
Pou do San José (Le) 315
Poulet aux Chavoles 37
Pour bien faire fleurir les Cyclamens 272
Pourridié des racines (Idenl'ilication d'un cliampignon). 276
Pourriture noble do la Vigne ;t53
Poux dos plantes de serre (Contre les). . . • 392
Primes d'encouragement à la culture du Safran .... 252
Primes d'hotineur a l'horliculturo l'78
Primeurs de Provence en .Vlleniagne (L'Expédition des) 299
Primevères: De montagne (Lesi. 341. — hn Angleterre (Le
jour des). Ibi. — P. grandis, 255. — P. tncgast'irfulia, \x>.
— P.obcunica (.\ propos do l'introduction du), 127. — P. ris-
rusa 2^15
Prix agronomique à l'horticulture, 300. — Hordin de l'Aca-
démie des sciences 212
Procédés: Econoniicjue pour obtenir des Pommes déterre en
firimour, 131. — De conservation du Haisin, 274. .'109. —
lose Chariuoux pour la conservation dos Itaisins. . 3'tl
Production : Des porte-graines (Nouvelle méthode dei. ;C>9. —
Et commerce des fleurs dans les lies Sorlinguos, 167. —
Légumière et fruitière de la région d'Hyères 243
Produits :.\ l'étranger (Vendons nos), 13'.i, 15S, 206, 23.S. —
Horticoles au marché par automobiles (Transport des), 258.
— Horticoles aux Halles (Les), 16. 32, 4S, 64. 80, 96, 112,
128, IH, 160, 192, 20s, 224, 24<), 256, 272. 2S7, .'(20, :i'«i, :«8
Protection: De la Vigne, 35. — Dos nouveautés horticoles, 274,
.■j<36, 371. — Des oiseaux insectivores (La), 340. 371. — En An-
gleterre 179
Protectionnisme allemand et l'horticulture 285
Prune d'Ageii (Concurrence de la Serbie) 337
Prune d'Agen (La crise do la) 3.56
Prunes en Bosnie (La récolte de) 240
Quais fleuris 223
Quai aux fleurs (L'encombrement du) 270
Quelques exemples d'ornementation florale 137
Quelques foryies de Violettes 190
Questions d acclimatation • . . . . 83
Uaces horticoles (La nanilication des) 126
Kadis (.Vrrosage souterrain) 305
Kaisins : d'-Vlgérie en Allemagne, 379. — Conservation. .'It©.
— Et les odeurs (Le), ;)5il. — Les procédés do la conser-
vation du), 274. — A rAfle fraîche (Conservation des), 331.
— A rafle sèche, 2i»6. — (Conservation dos), '2X2. — Do
Corinthe (production des), 276. — (Des rendements en
vin), 81. — De table en Allemagne (Importation des), :W8.
— De table (Nouvoau marché, 276. — Sans pépins, 273. —
(Vente des) de la Treille de Roi 321
Ramie (exportation) 356
Récoltes: Des anian<les en Tunisie (La). 291. — Des fruits on
Amérique (La), 275. — Des fruits au Canada. ;156. — Dos
Ponimes do terre (Enipièle sur lo), 355. — Des Prunes en
Bosnie (La). 3W. — Du Jasmin sur lo littoral de la .Médi-
terranée, 227.
Récompenses : Décernées à l'Exposition de la ."Société natio-
nale d'Horticulture, 178, — Do l'Association pliUoniatiquo.
211.
Record de la moindre vitesse 195
Ilecouvremeiits postaux et les Sociétés d'Horliculluro (Les),
290. — (Niuivello réglementation des), 274, :{54.
Reine (les Belges et les fleurs (La) 307
Iteiiies-.Marguerites (Comète aux Etats-Unis 313
Renseignenieiits agricoles (t)ftiio de) 127
Itc'séda (Culture hivernale du) SI
Itespiration des plantes 259
jtostrielion à la culture des champs d'épaudage .... 276
Rhubarbe (.Méthode de forcer lu) 147
/{ibi's viltosuni 223
liirliardia Sjirenyeri 153
Picolia Lunaria.' 334
lliibiiiia ne()-t)n:ricana 271
Romaines (Culture des) 1H8
Itoiigour» (Destruction des) 288
//(«(i f lin I lia iiKTmi'.ç (Eglantier sans épines) 113
Roses : Bleue, 193. — Jeann,- Putilins, k\. — Mute Driout, 813.
— Briardes aux Halles de Paris (Les), 2S'l. —(Catalogue de),
132. — .Soui-iiiir (/<■ l'i.rrr Sulling, 115. — Dans la décora-
tion (Les), 151. — (Préparation des), .■<.57.
Rosiers ; le Blanc, 2SS. — rrim.voM Unnbler remontants .323
Routes fruitières (.\ propos des) 2.'>4
Hiidliechin InritiiaUi flore pteno. ... .'J.'14
Hueltia tjirent:iana ... 102
Sahal uri.iiii'ii . . . • 12
Safran (priini' à sa culture) 292
Sainlpiiiilii' iiiiHinllui (Culture iliiî . . 278
.Saint-Pierre de la Mortiniqu'' . 205
LE JARDIN
XI
Pages
Salsilis " Mammoull) » 384
Sitxil'raija uj>icutata . . . ' 351
Si'cln>ressi" en Auslrulie 'i'i>^
Soclion d'Hiirtirulliiri' cl de l'omnlojjio ù U Société des
Auriculleurs do l-'iiuice (Vœu oxpniiio par la) IW
Séloclion dos l-'raisiors i~''
Soiiiis: S.ol éleviii^o du Plali/ccrium grande, :i2ô. — l'olat;ors
lie pleine lorro à l'arrière-saison iH
Sorros à forcer -Hi
Servii.i'S : D'analyses do terres et d'onj^rais, 274. — Do l'hydrnu-
li(|uo auricolo (Héorjîaiiisalion du), '.i22. — Militairi' dps
jardiniers on Allemagne, :iOS. — Militaire et l'iiorticulturo
(Lo). . :H .")1
Shurliii iniitUira 20^i
Simpln melliodo do forcer la Rhubarbe 147
Situaliiin ; Des cultures do graines, 24:i. — Horticole, 243.
Sociétés : Do liolaniiiuo do lîelgiciuo, 1. — D'ensoigMoniont
piipulairo de l'agriculluro et de Vhorticulluro, 227, 25H. —
Des .Vgrii-ulteiirs de? l'rance. 3.5, — Des Chrvsanthémislcs
du Nnrd, 114, 211. -- 1) Hiirli(-ulluro d(> Londres (I.'IhMoI do
lai 32:!. — D'HurticuUiire de Tunisie, 'SA'.f. — D'HurlirulUiro
d'Orléans et du Loiret, S3. — D'Horticulture du Doubs, 'M.
— l''oroslière fraMi;aisc des Amis des .irbres, 9.H. — Kraii-
(.aiso il'Horliculture de Londres, 40. — Krigorilicjuo, 132. —
Horticole d'Aix-los-Bains, 34. — Mycologii|ue de Fraiiie,
323. — Nationale d'Agriculture, 1, Wi. — Nationale d'Hnrli-
culture de France (Les séances de la), 16, 18, 30, 47, 03, 79,
82, 95, m, 127, 143, 170. 192. 207, 223, 2:î9, 255, 271, 287,
304, 319, 335,3.51, 368, aH4; (Bureau.x), 31, 370; Comité des
lleuristes, commission des E.xpositions, 370; l'omologifjuc
do France, 1. — Pour le commerce di'S fruits (Création
à Brème d'une), 22.H. — Koyale d'Hortiiulluro d'.Vngle-
terre, 212. — Royale d'Horticiilturr d'Angleterre (Le nou-
veau liall de la), 354. — D'Horticulture et les recouvrements
postaux (Les), 290. — Horticoles, diverses, 244, 308, .330. —
Végétarienne de France, 340.
Soins à donner au Iruitior dans la conservation du
Chasselas 302
Sùlanum yiganteion, 3^. — S. Xaxti 1U2
Solidarité horticole 244
Sjiini'H iiiillefolivin, 92. — S. pubvscens 92
Station agronomicjue d'Auxerre. — Station agronomique
nouvelle 35
Stérilisation des terres par cuisson 113
Substance imperniéabilisanle nouvelle 35
Sucre (Pauvreté nutritive), 305. — (Production et consomma-
tion) 2.57
Sujets japonais en Dacallia bullata 293
Supports pour fleurs 71
Syndicats : ceidral des agriculteurs de France, 00. — Central
des horticulteurs de France, 130. — Des maraîchers de la
région parisienne, 300. — Des primeuri.stes .'(70
Systèmes de conservation du Raisin à railo fraîche. . . 309
Sicainxonia ijalcgifolia Robert Broirn 299
Tabac (Nouveau débouché, 101. — Riches (Les jus do). 322
Tticca Chantricri 12
Tarifs douaniers allemands (L'horticulture française et
les) 50, 322
Tavelure (l'raitcment) 2.S8
Telfair et la Chayote en Algérie (Le) 3.50
Température (La), 15, .32, 48, 04, 80, 90, 112, 128, 144, 100,
176, 192,208, 211, 224
Pages
Terres : Division par les vers, 193. — Incultes en Franco
et aux Colonies, 324. — Stérilisée, .35. — Stérilisalicm jiar
cuisson li:j
Thé (Consommation), .321. — (F^xportalions), .340. — (Plantes
pour lo paifunior), 350.— (Son ferment) 225
Thunbeigias If.es) IsT
Tir contre la grêle 10, .M, 292, 314, .32.3, :J05
Tomate (Culture de la Tomate) :{7, 117
Traitomenl de la tavelure 288
Transplantation dos arbres, 149, 1(>5, l.Ki, 204, 210, 2:«j, 3*13. —
(Nouveau chariot de) 284
'Transport : des colis do fleurs du Midi en Allemagne, :t55. —
Des fleurs en .Mleniagno (Amélioration dans loi. :i03. — Des
fleurs ot primcMirs du littoral on .Mleniagne et on Rrssio,
243. — Des fumiers, 275. — Des produits horticoles, 148,
180. — Des [)ro(luils horticoles au marché par automobiles,
2.58. — Fn wagons frigoriliques 104
Trauniatisrae (Nlodificalions des végétaux par) 3.53
Treille du Roi .Vl\
Tricholiima nuduni 17
Tropœlum patagonicuin 29
Trust do cultivateurs de Fraises (Un), 24'!. — Des conserves
en Amériiiue .308
Tulipa inijens 2.S7
Tulipa Micheliana 2.'J5
Titlqia nitiila 2.'15
Tulipomanie .321
Ti/plioniutn (jiganteunn 287
l 'ne révolution chez les Bégonias 197
rnçiernia Irispliœrn 2.'15
Union commerciale des horticulteurs et marchands grai-
niers de France 102
Ttilisations des graines de Croton, .329. — De l'alcool. 187
Vanille (Sa culture) 2.57
Variétés do Kaki (Au sujet des) 134
Végétarisme ;i.53
Végétation liorticolo au Laos (La) 292
Vihurnuni Carlrsii 229
Vers de terre (Leur action dans le sol) 193
Verre «Cathédrale » ' 231, 331
V'ondons nos produits à l'étranger .... 139, 1.58, 206. 2.'i8
Vente aux enchères dos collections Alfred Bleu. 131. — Coopé-
rative des fruits (Les), 211. — Des collections de M. De-
vansaye 227
Vernotiia Arechacaleiœ. 44. — I'. arkansdna 307
Vie parasitaire chez les végétaux supérieurs (La) . . 25, 41
Vigne : Influences sur la production, 161. — Le Bolnjtis
c/nercu (sur la), 353. — la Pourriture noble, 353. — iNouvello
maladie do la), 49, 115. — (Sulfatage). 228. — Et Pêchers en
plein été (Pour déplacer des) 272
Vignoble dans Paris (Un), 365. — Etendue des vigno-
bles français 309
Villa Umberto I jadis Horghéso (La) .301
Vin (Mérite du) :iG9
Violettes (Quelques formes de), 19il. — I'. ll'/7.wn ... 81
Visite de S. A. lo prince do Bulgarie au Jardin bota-
nique de Saint-Pétersbourg 220
V'oituros fleuries 181
Wagons frigorifiiiiies (Transports en) 164
JCiiiithii-vi/lutii liitngei 203
Lib'* et Imp" Horticolcl, &4 ••'•, rue de Grenelle. — l'*Ri>
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