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Full text of "Le jardin fruiter du muséum .."

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JARDIN FRUITIER 


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ICONOGRAPHIE DE TOUTES LES ESPÈCES ET VARIÉTÉS 


D'ARBRES FRUITIERS 


CULTIVÉES DANS CET ÉTABLISSEMENT 
AVEC 
LEUR DESCRIPTION, LEUR HISTOIRE, LEUR SYNONYMIE, ETC. 


PAR J. DECAISNE 


Membre de l’Institut, Professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle 


PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES 


DE S. E. M. LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE 


6490600 Materiæ tanta abundat copia, 
Labori faber ut desit, non fabro labor. 


PHÆDR. 


TOME CINQUIÈME 


PARIS 
LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C'° 


IMPRIMEURS DE L'INSTITUT DE FRANCE 
RUE JACOB, 56 


1863 


Droit de reproduction et de traduction réservé. 


LISTE SYNONYMIQUE 


FRUITS PUBLIÉS EN 1861-1862 


——0 0292 00— 
POIRIERS. 

AMIRÉ ROUX. COMTE DE FLANDRE. 
Archiduc d’été. Saint-Jean-Baptiste. 
Oignonet. 

CONSEILLER DE LA COUR. 

AUCH (5°). Baud de la Cour. ; 
Bon Chrétien d'Auch. Bo de la Cour. 
=— — turc. Duc d'Orléans. 
D'Amour (partim). Grosse Marie. 

Belle Bessa. Maréchal de la Cour. 

AUGIER. Maréchal Decours. 
Auger. CULOTTE DE SUISSE. 
Beauvalot. Bardée: 

BACHELIER. - Marbrée. 

Verte-Longue panachée. 

BERNARD. 

Riaulot. DES DEUX SOEURS. 

BONNE JEANNE. DUVERNIES (5e). 

BRIFFAUT. Duvernay. 


Beurré Duverny. 
CATINKA. —  Duvery. 


CLAIRGEAU. Délices Van Mons. 


Beurré Clairgeau. FONDANTE DE NOEL. 
Clairgeau de Nantes. Belle après Noël. 


Belle de Noël. 
Bonne de Noël. 


GIFFARD. 
Beurré Giffard. 


GROS BLANQUET ROND. 


Gros Roi Louis. 


GRUMKOVW (pe). 
Grumkower Winterbirn. 
Moriseau. 


HARDY. 
Beurré Hardy. 


IMPÉRIALE A FEUILLES 
CHÈNE. 


JULES BIVORT. 
Délices de Lovenjoul. 
— Lavienjan. 
—  Lavoyan. 


LESBRE. 
LIVRE (pe). 
LOUISE-BONNE. 


MONCHALLARD. 
Belle Épine fondante, 
Épine d'été ( partim ). 
MONTGERON (2e). 
Beurré de Montgeron. 
Vermillon d'Espagne. 


OEUF (»). 


Colmar d'été de Strasbourg. 


Strasburger beste Birn. 


ORANGE TULIPÉE. 


Poire aux mouches. 


POITEAU. 
Bergamote Poiteau. 


PRÉVOST. 


ORPHELINE D'ENGHIEN. 
Arenberg parfait. 
Beurré d'Arenberg. 
— Burchardt. 
— Deschamps. 
—  Hardenpont (D ). 
— des Orphelins. 
Colmar Deschamps. 
Crassane Steven. 
Délices des Orphelins. 
Duc d’Arenberg. 
Parmentier (DE). 
Petit Beurré d'Hardenpont. 


SAGERET. 
Bergamote Sageret. 


SAINT-ROCH. 
Doyenné Saint-Roch. 


SAINT-WAAST (ve). 
Beurré Beaumont. 
Besi Waët. 

— Va. 
— Vath. 
Wabhette. 


SANGUINOLE. 
Betterave. 
Grenade. 

Poire au vin. 
Sanguine d'Italie. 


SPOELBERG ( Vicomte p£). 
Beurré de Bruxelles. 


Beurré de Mons. VALLÉE (ne). 


Délices Van Mons. VAN MARUM. 


Calebasse Carafon. 
STUTTGARD (2). 


Bellissime de Provence. 
Rousselet de Stuttgard. 


— impériale. 
— Neckmans. 
— monstrueuse du Nord. 


—- royale. 


TOUGARD. 


Calebasse Tougard. Carafon. 


Grise-Longue. 


TRIOMPHE DE JODOIGNE. Grosse Calebasse. 
Frédéric Lelieur. 
TUERLINCKX. Triomphe de Hasselt. 
FRAISIERS 


(PAR MADAME V* L. VILMORIN). 


Fraisier des Alpes. Fraisier Deptford-pine. 
— Ananas. —  Roseberry. 


Paris. — Typographie de Firmin Didot frères, fils et Cie , rue Jacob, 56. 


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JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


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P. DE LIVRE. 


P. DE LIVRE. 


Fruit d'hiver, gros, ventru ; à queue assez grêle, oblique et 
ordinairement insérée au-dessous du sommet du fruit, 
qui offre de ce côté une sorte de bosse; peau épaisse, jau- 
nâtre, parsemée de très-gros points et de marbrures fauves 
plus ou moins nombreuses, quelquefois lavée de-rouge- 
brun du côté du soleil; chair blanche, assez sèche, sucrée. 
— Fruit à cuire. 


_ Arpre propre à former des plein-vent; à scions assez grêles, de 

couleur fauve, pubescents et blanchâtres au sommet, parsemés de 
lenticelles arrondies ; coussinets peu saillants , dépourvus ou accom- 
pagnés d’une arête décurrente; yeux petits, coniques, légèrement 
écartés du scion. 


Feviczes florales ovales-arrondies ou subcordiformes à la base, 
mucronées ou acuminées du sommet, presque entières, pubescentes 
sur les deux faces, blanches en dessous; les adultes de deux formes : 
celles des rosettes grandes, cordiformes, ovales ou ovales-arrondies, 
acuminées, presque entières ; celles des scions cordiformes ou 
ovales-elliptiques, à bords plus ou moins ondulés et dentés, épaisses, 
légèrement pubescentes en dessous, portées sur de courts pétioles 
ordinairement accompagnés de stipules. 


Freurs très-blanches, grandes, portées sur de courts pédicelles 
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P. DE LIVRE. 


tomenteux ou presque laineux ; calyce à divisions lancéolées, aiguës, 
étalées, très-blanches, rousses en dessus; pétales oblongs ou ellip- 
tiques, rarement ondulés, onguiculés, laissant des intervalles entre 
eux. 


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Frurr mürissant de novembre à janvier, gros ou très-gros, tur- 
biné, ventru, obtus, quelquefois un peu bosselé; pédoncule de lon- 
gueur variable , assez grêle, oblique, ordinairement inséré au-dessous 
du sommet du fruit, qui offre de ce côté une ou plusieurs sortes de 
bosses plus ou moins saillantes; peau jaunâtre, olivacée ou brune, 
épaisse, parsemée de gros points fauves et plus ou moins couverte 
de larges taches ou de marbrures rudes et fauves, quelquefois lavée 
de rouge-brun du côté du soleil ; œil moyen ou grand, placé à fleur 
de fruit ou au fond d’une cavité profonde, qui offre des zones con- 
centriques et parfois des côtes plus ou moins prononcées, à divisions 
persistantes rapprochées ou étalées; cœur dessinant une sorte de 
losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses 
granulations; loges moyennes, rapprochées de l’axe ; pepins noirà- 
tres ; lacune centrale subéreuse, atténuée vers l’œil. 


Car blanche, peu juteuse, très-àpre, quoique sucrée. — Fruit à 
cuire. 


« Poire de livre, quod volam impleant vulgo libralia. » Dalechamp, Histor. 
gen. Plant., 1. I, p. 307 [1587]. 


« Le Poirier de Livre, c’est la petite espèce de gros Resteau; il vient fort 
bien; il est appelé Poirier de Livre parce qu’une Poire pèse une livre; la pelure 
est rude et le fruit âcre, mais il s’adoucit dans la cloche, et fait un bou sirop.» 
CI. Mollet, Théâtre des Plans et Jard., p. 39 [1652]. 


«De Livre, est un peu plus grosse et plus ronde que Dame-Jeanne ; aueuns 


P. DE LIVRE. 


l’appellent Argentine, et c’est la Blanchâtre (*). IL y en a d’autre verte mar- 
quetée de gris. » Dom CI. S.-Étienne, Nouv. Instr., p.93 [1690]. 


. «La Poire de Livre ou Râteau gris est une très-grosse Poire brune, qui est 
bonne cuite. » Merlet, Abrégé bons Fr., p. 117 [1675]. 


« Cette Poire de Livre, que quelques-uns nomment gros Râteau gris, est 
fort grosse, témoin le poids qu’on lui donne : elle est peu longue pour sa gros- 
seur, ayant la peau rude et le coloris d’un roux fort obscur, la queue courte 
et l’œil fort enfoncé : elle fait une belle et bonne compote de quelque manière 
qu’on la fait cuire, soit dans la cloche, soit sous la cendre, soit autrement. » 
La Quintinye, Nouv. Instr., p. 254 [1690]. 


« Cet arbre est très-vigoureux étant greffé sur franc ; mais il ne réussit pas 
sur Coignassier. Le fruit est très-gros, ayant trois pouces huit lignes de hau- 
teur , et sur un côté trois pouces sept lignes de diamètre, et sur un autre trois 
pouces trois lignes. Ainsi il est aplati suivant sa longueur. Lorsque ce fruit 
est bien conditionné, il est pyriforme, obtus du côté de la queue, bien arrondi 
par la tête et sur son diamètre. Le côté de la tête est arrondi. L’œil est petit et 
placé au sommet d’une cavité profonde, large d’environ quinze lignes. Le côté 
de la queue diminue beaucoup de grosseur presque uniformément, et se ter- 
mine en pointe très-obtuse, au milieu de laquelle est un enfoncement étroit et 
profond, dont le bord est beaucoup plus élevé d’un côté que de l’autre; il re- 
çoit la queue, qui est un peu charnue à sa naissance, grosse, longue de seize 
lignes. La peau est verte, jaunit un peu lorsque le fruit mürit; mais elle est 
tellement tavelée de points et de taches rousses qu’on aperçoit à peine la 
couleur. La chair est très-bonne cuite, lorsque la maturité en a adouci l’eau. 
Cette grosse Poire mürit en décembre, janvier et février. » Duhamel, Arbr. 
fruit., p. 325 [1768]. 


«Gros Râteau gris est le nom qu’on donne dans plusieurs pays à une grosse 
Poire pyriforme couleur de noisette, et que je ne regarde que comme une va- 
riété abâtardie de la Poire de Livre. Beaucoup plus àpre, le fruit est à peine 
supportable, même cuit, surtout si l’arbre qui le porte est dans un terrain 
frais. » Calvel, Traité des Pépin., vol. IL, p. 13 [1805]. 


« Le fruit est très-gros, d’une belle forme, et assez constant dans ses pro- 


(*) C’est notre Angleterre d'hiver. 


P. DE LIVRE. 


portions : il a souvent jusqu’à treize centimètres de hauteur sur dix de diamé- 
tre; l’œil est enfoncé entre plusieurs côtes; la queue, longue de deux à trois 
centimètres, est renflée et charnue à son union avec le fruit. La peau est verte, 
rarement recouverte de grandes taches, mais elle est partout garnie de gros 
points roux, inégaux; elle jaunit un peu dans la maturité. La chair ne se mange 
pas crue, mais elle est très-bonne cuite, lorsque la maturité en a adouci l’eau. 
Cette belle et grosse Poire mürit en décembre et janvier. » Poit., Pomol. franc. 
[1846]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


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P. DE VALLÉE. 


Fruit de fin d'été, petit ou moyen, arrondi ou turbiné, pré- 
sentant souvent une protubérance autour de l’œil ; à queue 
droite ou oblique légèrement enfoncée dans le fruit; à 
peau jaune verdâtre ou jaune, lisse, parsemée de points 
et marquée d’une tache fauve autour du pédonceule; à 
chair cassante, sucrée, astringente. 


ArBre d'une grande fertilité, propre à former des plein-vent; 
scions assez gros, droits, de couleur fauve cendrée, parsemés de 
grosses lenticelles arrondies, à coussinets peu saillants; veux coni- 
ques, rapprochés du scion. 


Feuices florales ovales ou ovales-elliptiques, pubescentes; les 
adultes à peu près de même forme : celles des rosettes portées sur 
de longs pétioles blanchâtres; celles des scions ovales ou ovales- 
elliptiques, acuminées, arquées, à bords redressés, dentés en scie 
ou presque entiers. 


Fceurs grandes, blanches, portées sur des pédicelles légèrement 
tomenteux; calyce à divisions linéaires-lancéolées, aiguës, blondes 
en dessus; pétales grands, suborbiculaires, onguiculés, ondulés, 
laissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir mürissant en septembre, moyen, arrondi ou turbiné, offrant 
162 


P. DE VALLÉE. 


ordinairement une protubérance autour de l’œil ; à queue droite plus 
ou moins enfoncée ou insérée obliquement, cylindracée, de couleur 
olivâtre, lisse; peau jaune-verdâtre ou jaune, parsemée de gros 
points gercés, marquée d’une large tache fauve autour du pédon- 
cule, très-rarement teintée de rouge du côté du soleil; œil très- 
grand, à fleur de fruit, à divisions étalées, linéaires-lancéolées, 
aiguës ou tronquées, cotonneuses et blanches, entourées de petites 
protubérances; cœur dessinant une sorte de losange sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de granulations; loges moyennes ou 
grandes; pepins fuligineux; lacune centrale subéreuse. 


Cnam blanche, cassante, juteuse, laissant un peu de marc dans 
la bouche; eau sucrée, acidulée-astringente. 


Cette variété, dont on rencontre dans presque tous les villages 
des environs de Paris des arbres séculaires d’une grande fertilité, 
alimente nos marchés pendant plusieurs semaines. En effet, malgré 
le reproche que Merlet lui adressait au dix-septième siècle, nous la 
voyons encore apparaître en immense quantité dans nos rues, où 
elle devance de quelques jours une autre poire vulgaire, l'Angleterre. 

La Quintinye range la P. de Vallée au nombre des plus mauvaises 
variétés, mais je trouve, dans Ja liste qu’il donne de celles qu'il 
conseille de rejeter, la P. de Madame ou de Windsor, le Milan de 
la Beurrière ou M. Blanc, qui sont encore admises aujourd’hui au 
nombre de nos bons fruits d’été. 


« Le Poirier de Vallée vient fort promptement, et porte son fruict beau et 
bon, et en grande quantité; il n’est point délicat; il est fort propre pour rece- 
voir toutes sortes de greffes, à cause qu'il est grandement abondant en séve; 
vous le pouvez planter dans vos Vergers, c’est un fort bon Arbre, » CI. Mollet, 
Théâtre des Plans et Jard., p. 36 [1652]. 


P. DE VALLÉE. 


« Vallée, est rondelette, un peu plus grosse qu’une balle, toute jaune. 
Bonne. » Dom CI. S.-Étienne, Nouv. Instr., p. 39 (16701. 


« La Vallée ou Poire de Liquet est fondante, a beaucoup d’eau, mais âcre 
et rude pour l’ordinaire; ce qui fait qu’elle n’est plus en usage comme au 
temps passé. » Merlet, Abrégé bons Fr., p. 66 [1690]. 


« Fruit de moyenne grosseur, arrondi ou turbiné, d’un jaune verdâtre, lé- 
gèrement coloré du côté du soleil ; à chair cassante, peu fine, médiocre. Mürit 
vers la fin d'août. Arbre très-productif, ce qui le fait cultiver en quantité par 
les paysans des environs de Paris pour porter ses fruits à la halle. » Noisette. 
Jardin fruit., 2° édit., p. 1923 [1832]. 


« Le fruit est de moyenne grosseur, figuré en toupie ventrue, régulier, peu 
variable dans sa forme , ayant environ 6 centimètres de hauteur sur autant de 
diamètre transversal, un peu bosselé; la queue est longue de 34 à 36 millime- 
tres, menue, roide, munie de cicatrices et teinte de roux en partie et souvent 
insérée obliquement sur le fruit. La peau, verte d’abord, jaunit un peu dans 
la maturité; elle est marquée de petits points bruns, et ordinairement de ta- 
ches roussâtres vers la queue. La chair est blanche, un peu pierreuse , assez 
fondante, mais âpre à la gorge. L’eau est peu abondante, douce et sucrée. 
Cette Poire mürit vers le 20 acût. Elle tient le dernier rang de la médiocrité à 
cause de l’âpreté de sa chair, qui la rapproche des Poires à cidre. » Poiteau, 
Pomol. franc. [1846]. 


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JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


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P. SAGERET . 


Fruit d'hiver, arrondi ou ovale turbiné; à queue épaisse, 
renflée ou grêle et cylindracée à son insertion sur le fruit, 
avec lequel elle se confond ordinairement; à peau d’un 
vert jaunâtre ou jaune olivâtre, parsemée de gros points, 
quelquefois entremêlés de marbrures fauves ; à chair demi- 
fondante, ferme, sucrée , assez agréable. 


ARBRE pyramidal assez fertile, à scions droits, un peu grèêles, fauves- 
olivacés, parsemés de nombreuses lenticelles; coussinets peu saillants; 
yeux petits, coniques, bruns, plus où moins rapprochés du scion. 


Feuicces florales ovales ou ovales-orbiculaires, mucronées, pubes- 
centes, denticulées, étalées ; les adultes à peu près de même forme : 
celies des rosettes arrondies, presque entières, portées sur de longs 
pétioles; celles des scions ovales-elliptiques, arquées, à bords un 
peu redressés, à peine denticulés, crénelés ou entiers. 


Freuns blanches, petites, portées sur de courts pédicelles; calyce 
à divisions lancéolées, aiguës, étalées ; pétales obovales-elliptiques, 
laissant des intervalles entre eux. 


Fruir müûrissant de décembre en février, à pédoncule d'épaisseur 


(*) Augustin Sageret, né à Paris le 27 juillet 1763, mort dans la même ville le 23 mars 
1851. — On lui doit la Pomologie physiologique, Considérations sur la Taille des arbres 
fruitiers, Rapport sur les travaux de Sieulle, Moyens d'obtenir promptement du fruit sur 
les jeunes Poiriers, ete. —Son éloge a été écrit par Adrien de Jussieu. 

163 


P. SAGERET. 


et de forme variables, droit, cylindracé, inséré dans l’axe du fruit 
ou épaissi et coudé, et assez semblable à celui de la Virgouleuse, 
lisse ou verruqueux; peau d’un vert jaunâtre, mate, parsemée de 
très-nombreux points grisâtres, gercés, isolés ou entremélés de lé- 
gères marbrures, sans trace de coloration rouge; œil grand, placé 
au milieu d’un faible aplatissement ou à fleur de fruit, à divisions 
étalées, linéaires, aiguës, canaliculées, étalées sur le fruit et lége- 
rement pubescentes; cœur arrondi, entouré de petites granulations; 
loges grandes ou moyennes; pepins noir-fuligineux; lacune cen- 
trale étroite, subéreuse. 


Carr fine, demi-fondante ou ferme; eau assez abondante, sucrée, 
peu relevée. 


La P. Sageret se recommande par sa longue conservation, ainsi 
que par sa chair, dont la saveur et la finesse dépassent celles de la 
P. de Pentecôte. 

Il est essentiel de ne pas la confondre avec la P. Édouard, nommée 
par Sageret. 


« Voici quelques renseignements que M. Sageret a bien voulu me donner 
lui-même sur cette Poire: Étant dans le Gâtinais, M. Sageret à remarqué dans 
un jardin an très-vieux poirier, dont on n’a pu lui dire ni le nom ni l’origine. 
Il a seulement pu s'assurer que cet arbre avait été greffé. Il en a obtenu quel- 
ques fruits, qui mürissent en octobre et en novembre, et qu'il a trouvés bons. 
Il en a semé les pepins, qui ont produit des arbres qui avaient beaucoup d’é- 
pines dans leur jeunesse, mais qu’ils ont perdues. Les premiers fruits n’étaient 
pas très-gros, mais cette année (1833) il y en avait de dix pouces de tour; 
leur forme est généralement turbinée; la peau d’un vert tendre, qui s’éclaircit 
à l’époque de la maturité; la chair est fondante, beurrée, sucrée, d’une sa- 
veur très-agréable. On trouve que cette Poire a quelques ressemblances avec 
le Doyenné pour la forme, et que sa saveur a de l’analogie avec celle de la 


P. SAGERET. 


Virgouleuse. Sa maturité arrive en janvier et février, quoiqu’elle provienne 
d’un fruit qui mürissait en octobre et novembre, mais qui, autant que l’au- 
teur peut se le rappeler, avait des qualités qui se retrouvent dans sa nouvelle 
Poire. » Poiteau, Ann. Soc. hort. de Paris, vol. XII, p. 348 [1833]. 


« C’est un arbre vigoureux, même sur coignassier, ayant la belle forme 
pyramidale et l’aspect du poirier d'Angleterre, dont il se distingue toutefois 
par des rameaux plus gris, ses mérithalles un peu plus courts et moins ren- 
flés à chaque œil; par ses feuilles à bords entiers ou sans dentelures; par ses 
yeux moins saillants, ses fruits plus courts, mürissant plus tardivement. Le 
fruit est moyen, ovale-turbiné ou oviforme, parfois arrondi, ayant ordinaire- 
ment de 6 à 7 centimètres et demi de hauteur sur à peu près autant de lar- 
geur, sur des arbres en plein vent non soumis à la taille. Son épiderme est 
épais, vert pâle ou jaunâtre, abondamment pointillé et marbré, gris sur toute 
sa face, rarement lavé de rose sur l’un des côtés. Le pédoncule vert et brun 
est d'environ 12 à 25 millimètres. L’œil est petit, presque à fleur de fruit, à 
divisions ordinairement caduques. La chair est fondante, fine, un peu pier- 
reuse autour des loges; son eau est abondante, très-sucrée, très-agréable. 
Cette Poire est réputée devoir se conserver jusqu’en février et mars ; cepen- 
dant elle a toujours müri, à Rouen, de la fin de novembre à la fin de dé- 
cembre, et je n’ai pu en conserver au delà du 12 janvier. Cette Poire est d’un vc- 
lume très-ordinaire, et elle manque de coloris ; mais ses bonnes qualités doivent 
la faire rechercher et cultiver en pyramide et à haut vent. » Prévost, Pomol. 
Seine-Infer., p.105, et in Ann. de Flore et Pom., vol. XII, p. 10 [1844-1845]. 


« Arbre vigoureux, formant de belles pyramides. Rameaux verticaux, gros, 
lisses, grisâtres, gris plombé à leur base, fauves, verdâtres à leur sommet. 
Entre-nœuds courts, réguliers, Fruit moyen, ovale-turbiné ou arrondi ; pédon- 
cule vert dans le voisinage du fruit, brun à son origine, gros, court, pointillé 
de gris. Peau épaisse, vert pâle, abondamment granitée et pointillée de couleur 
brune sur toute son étendue, rarement teintée de rouge du côté du soleil. 
Chair blanchâtre, assez fine, fondante, sucrée, mais âpre quand elle est man- 
gée avec la peau. Lorsque l’arbre est cultivé en pyramide ou bien en haut 
vent, le fruit se modifie; sa chair est fine, fondante, et renferme une eau su- 
crée très-agréable et très-abondante. Sa conservation se prolonge jusqu'en 
février et mars. Cet arbre ressemble, par son port, au poirier d'Angleterre. » 
Willermoz, Poir., p. 467 [1849]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


SE 
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EN 
St DS 
us NS D 


MU, Tillant se. 


A , Tliocreux delle P à B RIFFAUT | 


P. BRIFFAUT . 


Fruit d'été, moyen, allongé, en forme de figue; à peau mi- 
partie verte et rouge, lisse, parsemée de points fauves et 
jaunâtres ; à queue longue, droite ou arquée, charnue, 
insérée dans l’axe du fruit, avec lequel elle se confond 
par une large tache fauve très-finement striée; à chair 
blanc-verdâtre, très-fine, fondante, sucrée-acidulée, lé- 
gèrement citronnée. : 


Argre très-fertile, pyramidal, à scions légèrement flexueux, de 
couleur olivätre ou fauve, parsemés de grosses lenticelles arrondies; 
à coussinets peu saillants; yeux petits, comprimés. 


Feuizces florales ovales, arrondies ou atténuées à la base, acumi- 
nées, denticulées sur les bords , légèrement pubescentes; les adultes 
à peu près de même forme: celles des rosettes très-longuement pé- 
tiolées, ovales ou ovales-elliptiques, arrondies ou atténuées à la 
base, denticulées; celles des scions portées sur des pétioles souvent 
teintés de rose inférieurement, ovales-acuminées , à bords redressés, 
fortement dentés. 


Freurs à pédicelles longs, grandes, blanches ou un peu rosées; 
calyce à divisions linéaires aiguës, blanches en dessous, couvertes 


* Briffaut (Jean-Louis-Joseph), né à la Villette, près Paris, le 2 septembre 1791. Jardinier 
de la direction de la Manufacture de Porcelaines de Sèvres. 
164 


P. BRIFFAUT. 


de poils blonds en dessus; pétales assez larges, suborbiculaires, 
laissant peu d'intervalle entre eux. 


Frurr commencant à mürir en août, allongé en forme de figue ; à 
queue longue, arquée ou droite, un peu charnue, très-finement 
striée, portant la trace de quelques bractéoles et se confondant avec 
le fruit par une large tache fauve; peau mi-partie verte et rouge 
foncé, très-lisse, fine, parsemée de petits points bruns sur le côté 
exposé à l'ombre, et de points jaunâtres sur la face exposée au so- 
leil, dépourvue de marbrures; œil à fleur de fruit ou placé au milieu 
d’une faible dépression, à divisions dressées, aiguës, persistantes ou 
caduques, cotonneuses ou glabres, quelquefois teintées de rouge et 
entourées de très-fines zones concentriques ou de côtes peu appa- 
rentes; cœur dessinant un losange sur la coupe longitudinale du fruit, 
entouré de très-petites granulations; loges moyennes ou grandes; 
pepins étroits, noirs ; lacune centrale large et subéreuse. 


Caur blanc-verdâtre , très-fine, fondante; eau très-abondante, su- 
crée-acidulée, peu relevée. 


J'ai longtemps hésité avant de considérer cette variété comme nou- 
velle. Son époque de maturité coïncidant en effet avec celle d’une 
Poire dont la forme est à peu près semblable à celle-ci, j'inclinais à 
la considérer comme l’ancienne P. de Saint-Samson; mais le port 
pyramidal et non divariqué de l’arbre, joint à d’autres légers carac- 
tères, m'a décidé à la décrire comme nouvelle en 1854 dans la Revue 
horticole. 

La Poire Briffaut est l’une de nos meilleures et de nos plus belles 
poires d'été; mais elle a au plus haut degré le défaut de passer très- 
vite : elle est effectivement déjà altérée au centre lorsque rien n’an- 
nonce au dehors ce degré de maturité. Malgré ce défaut, inhérent à 
toutes les poires d’été, l’excessive fertilité de l'arbre et le brillant 
coloris du fruit feront introduire la P. Briffaut dans tous nos jardins. 


JARDIN ERUITIER DU MUSEUM. 


À. focreux del, 


Me Z. Taillant se. 


A PAUCIURIR 0 


P. AUGIER. 


Fruit d'hiver, moyen, oblong, légèrement aminci aux deux 
extrémités; à peau verte, ou vert-Jaunâtre, parsemée de 
points fauves et de très-petites marbrures; à queue insé- 
rée obliquement et un peu en dehors de l’axe du fruit; 
à chair verdâtre, grossière, cassante et peu sapide. 


ARBRE assez pyramidal, à scions de grosseur moyenne, un peu 
flexueux, de couleur fauve-olivàtre, parsemés de lenticelles oblon- 
gues, jaunâtres; coussinets peu saillants, dépourvus d’arête; yeux 
petits, coniques, aigus, légèrement écartés du scion. 

Feuizzes florales ovales ou ovales-cordiformes, acuminées, pres- 
que entières, ciliées ; les adultes à peu près de même forme : celles 
des rosettes portées sur de très-longs pétioles, ovales, entières ; celles 
des scions ovales, oblongues ou oblongues-lancéolées, acuminées , 
arquées, planes ou à bords un peu redressés, à peine dentés. 


Freurs portées sur des pédicelles de longueur moyenne, grandes, 
très-blanches; calyce à divisions lancéolées-aiguës, étalées ; pétales 
obovales-oblongs , obtus, mollement onguiculés, laissant de larges 
intervalles entre eux. 


Fruir mûrissant de février en mars, oblong, un peu irrégulier 
et assez semblable de forme à la P. de Saint-Germain; à queue in- 
sérée obliquement un peu au-dessous du sommet et en dehors de 


l'axe du fruit, qui offre alors une petite bosse du côté opposé à 
165 


P. AUGIER. 


l'insertion du pédoncule; peau verte, parsemée de taches plus 
foncées, ou vert-jaunâtre, mate, parsemée de points fauves entre- 
mélés de très-petites marbrures de même nuance; œil placé au 
milieu d’un léger aplatissement, à divisions tronquées ou linéaires, 
étalées, canaliculées, glabres ; cœur dessinant un losange sur la 
coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations; loges gran- 
des; pepins fuligineux; lacune centrale étroite, subéreuse, atté- 
nuée vers l'œil. 


Carr cassante, sèche, peu sucrée et à peine sapide. Très-mau- 
vais fruit, qui, à mon avis, ne doit entrer dans aucune collection. 


La forme de la P. Augier est fort semblable au fruit décrit par 
M. Bivort sous le nom de Besi d'Esperen (Ann. de Pomol. belge, 
1857, p. 63). 


«En 18928, M. Férant, pépiniériste à Cognac, envoya au Jardin du Roi une 
branche et un fruit d’un égrain de Poirier provenu d’un semis fait dans sa pépi- 
nière, et qu'il avait conservé franc à cause de sa bonne mine. M. Férant dési- 
rait que ce fruit portât le nom de P. Augier, en l’honneur d’un négociant 
amateur d’horticulture à Cognac. — Je gardai cette Poire jusqu’en avril, et, 
après l’avoir dégustée, je lui trouvai une chair assez fine, c’est-à-dire plus fine 
que celle du Bon-Chrétien et moins que celle du Saint-Germain. Cette Poire 
peut donc être classée entre elles. C’est un beau et bon fruit que je recom- 
mande aux amateurs. » Camuzet, Annales de Flore et Pomone, p. 65 [1837- 
1838]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


A, Fivereux del, N ME 7, Taillant se. 


P7CULOTTENDE SUISSE 


P. CULOTTE DE SUISSE. 


Fruit d'automne, petit ou moyen, oblong ou pyriforme- 
obtus ; à peau fine, lisse, jaune, souvent lavée de rouge au 
soleil et coupée de bandes longitudinales de couleur 
verte; à queue longue, arquée; à chair blanche, ferme, 
sucrée, peu parfumée. 


ARBRE propre à former des plein-vent; à scions assez gros, 
droits, quelquefois d’un rouge violacé et marqués de bandes de 
couleur bronzée dans leur jeunesse, ordinairement de couleur fauve 
striée de vert olive; coussinets peu saillants ; yeux coniques, noirs. 


Feuizzes florales ovales, arrondies à la base, ou ovales-cordifor- 
mes, mucronées ou acuminées, denticulées, presque glabres ou 
ciliées sur les bords; les adultes à peu près de même forme : celles 
des rosettes lancéolées, ovales ou subcordiformes, acuminées, den- 
tées; celles des scions ovales, acuminées, faiblement arquées ou 
étalées. 

Freurs grandes, très-blanches; à pédicelles grêles, un peu longs, 
presque glabres et souvent flexueux; calyce à divisions réfléchies, 
recouvertes de poils blonds en-dessus; pétales ovales-orbiculaires, 
entiers, onguiculés, laissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir commençant à müûrir en octobre, petit ou moyen, pyri- 


forme ou oblong, obtus; à queue arquée, assez longue, lisse, 
166 


P. CULOTTE DE SUISSE. 


vert-jaunàtre ou brune, parsemée de lenticelles, quelquefois ac- 
compagnée de petits plis à son insertion sur le fruit; peau vert- 
jaunâtre ou jaune, lavée de roux au soleil, coupée de bandes 
vertes plus ou moins longues qui s'étendent quelquefois du pédon- 
cule jusqu'à l'œil, et parsemée de très-petits points fauves; œil 
placé à fleur de fruit, assez grand, à divisions linéaires-lancéolées, 
étalées en étoile, légèrement cotonneuses , blanchâtres ; cœur dessi- 
nant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré 
de nombreuses granulations ; loges moyennes, étroites ; pépins fuli- 
gineux ; lacune centrale étroite, subéreuse, 


Cam blanche, demi-fondante, granuleuse ; eau abondante, sucrée, 
peu parfumée ou de saveur herbacée. 


Cette poire, que tous les pomologistes s'accordent à regarder 
comme une simple variation de la Mouille-Bouche, en diffère cepen- 
dant très-sensiblement par le goût, et lui est de beaucoup inférieure. 
Il est essentiel de ne pas la confondre, soit avec la Bergamote pana- 
chée, soit avec l’Amoselle, que j'ai déjà publiée. 


« La Verte-Longue suisse ou panachée a les mêmes qualités que la Verte- 
Longue ou Mouille-Bouche. Son bois est rayé de jaune et de vert, et son fruit 
est fort panaché, et même une partie des feuilles. J'en ay fait la découverte 
l’année dernière à Baudeville, où ce fruit a esté trouvé aussi excellent que 
rare. » Merlet, Abrégé bons Fr., p. 74 [16901]. 


« La Verte-Longue panachée est une variété de la Mouille-Bouche, et ordi- 
nairement moins grosse. Les scions sont rayés de vert et de jaune. Lorsque 
le poirier est greffé sur coignassier, ou planté dans un terrain trop sec, il est 
assez ordinaire d'y trouver quelques feuilles panachées. La peau de cette 
poire est rayée, suivant sa longueur, de jaune et de vert, et tiquetée de brun 


P. CULOTTE DE SUISSE. 


ou de vert foncé; quelquefois les raies jaunes sont légèrement lavées de 
rouge du côté du soleil. Dans tout le reste elle ne diffère point de la Verée- 
Lonçue commune, » Duhamel, Arbr. fruit., p. 195 [1768]. 


« Cette variété forme un arbre moins grand que la Verte-Longue ou Mouille- 
Bouche ordinaire, et cela doit être si la panachure est un signe de maladie; 
ici les jeunes rameaux sont marqués de bandes jaunes, rougeâtres, et de 
bandes vertes. Les feuilles sont plus petites et plus pâles, et dans les terrains 
secs quelques-unes se panachent, Le fruit a la même forme que la Mouille- 
Bouche ordinaire, mais on le trouve communément un peu plus petit; il s’en 
distingue surtout par les bandes jaunes, inégales de haut en bas, quelquefois 
rougeâtres du côté du soleil. » Poiteau, Pomol. franc. [1846]. 


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Æ, Riocrera del, 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


PE SANGUINOIE. 


ME 7, Trillant se. 


P. SANGUINOLE. 


Fruit d'été, turbiné ou presque globuleux, à peau de cou- 
, presq 
leur de brique ou orangé terne; à queue oblique; à chair 
q ; ; 
blanche, pointillée de rose, demi-cassante, sucrée, peu 
parfumée. 


ARBRE pyramidal, peu fertile; à scions moyens, un peu flexueux, 
violet-noirâtre, parsemés de lenticelles jaunâtres, pubescents et blan- 
châtres dans la jeunesse; à coussinets peu saillants; yeux coniques 
ou arrondis, comprimés, noirâtres, légèrement écartés du scion. 


Feuizces florales ovales, à bords redressés, entiers, pubescen tes 
en dessus, blanches et cotonneuses en dessous, à pétioles teintés 
de rose; les adultes de deux formes : celles des rosettes ovales-lan- 
céolées, étalées; celles des scions ovales ou ovales-cordiformes , 
acuminées , presque entières, arquées, à pétioles teintés de rouge 
carminé. 


FLeurs moyennes, un peu rosées, portées sur des pédicelles 
très-tomenteux, assez courts; calyce à divisions lancéolées, étalées, 
très-blanches ; pétales obovales ou obovales-elliptiques, onguiculés, 
entiers ou échancrés au sommet, laissant peu d'intervalle entre 
eux. 


Fruir commencant à mürir en septembre, petit, globuleux, 
è 167 


P. SANGUINOLE. 


arrondi ou turbiné, souvent irrégulier; à queue oblique, cylindra- 
cée, plissée ou accompagnée d’une petite bosse à son insertion 
sur le fruit, olivâtre; peau de couleur terre cuite ou orangée à la 
maturité, quelquefois lavée de rouge au soleil, parsemée de petits 
points brunâtres, ordinairement dépourvue de marbrures ; œil pres - 
que à fleur de fruit, à divisions tronquées ou persistantes, étalées 
ou subconniventes, aiguës, cotonneuses; cœur arrondi, entouré de 
oranulations; loges petites, épaisses, de couleur rosée, presque tota- 
lement remplies par les pépins, qui sont de couleur fuligineuse; 
lacune centrale subéreuse, rosée ou de couleur carminée. 


CHar blanche, plus ou moins pointillée de rose, soit dans le 
voisinage de l’épiderme, soit autour du cœur et des loges, granu- 
leuse, demi-cassante, sucrée, peu parfumée. 


On confond sous le nom de P. Sanguines plusieurs variétés 
fort distinctes. J’ai réservé le nom de Sanguine à celle dont le fruit 
est à peau verte et à chair complétement rouge, et celui de Sanguine 
d'Italie à la poire dont la chair est abricotée et marbrée de rouge. 
La Sanguine belge se reconnaît à sa forme allongée. 


Les anciens attribuaient la couleur des poires sanguines à ja 
greffe d’un poirier sur le mürier noir : « Moropira, qua ex pyro 
mora insita nascuntur. Eleganti interioris pulpæ blandiuntur rubore. 
Arbor pauca fert, sed raritate commendantur, » (Jonston Histor. 
Arbor., p. 35); mais il est reconnu aujourd’hui que cette prétendue 
greffe ne réussit jamais. 


« La Poire Sanguinole est plus curieuse que bonne, ressemble assez à Ja 
Vallée, et est rouge dedans jusqu’au cœur : elle veut estre prise un peu verte, 


P. SANGUINOLE. 


autrement elle se passe promptement. » Merlet, Abrégée bons Fr., p. 67 [1690]. 


« Grenade. Cette poire n’est pas fort grosse, sa forme est un peu oblongue. 
finissant vers la queue, qui est de moyenne longueur, en pointe courte, res- 
semblant beaucoup au Sucré gris, soit pour la forme, soit pour la grandeur. 
Sa peau est unie, de couleur jaunâtre, et d’un côté ordinairement un peu 
vermeille. La chair en est moelleuse, tant soit peu pierreuse, et par-ci par- 
là de couleur de sang, doni la poire tire aussi son nom; au reste la chair est 
d’un goût savoureux assez agréable, mais pourtant pas fort relevé. L’arbre est 
très-fertile. » Knoop, Pomol., p. 107, tab. 6 [1771]. 


« Les rameaux lâches et diffus de cet arbre, le ton blanchâtre et la forme ar- 
rondie de ses feuilles, le font aisément distinguer parmi tous les autres poiriers. 
Il est d’ailleurs vigoureux et fertile. Son fruit est turbiné, constant dans sa 
forme et peu variable en grosseur : sa hauteur moyenne est de 3 à 4 centime- 
tres sur 2 à 3 environ de diamètre. Il a l’œil à fleur et quelquefois saillant, 
entouré de quelques petits plis. La queue, longue de 3 à 4 centimètres, est 
très-grosse en raison du volume du fruit. La peau est fort épaisse, d’abord 
d’un vert clair, puis roussâtre; des points de cette dernière couleur et de 
diverses grosseurs se manifestent çà et là, et forment de petites taches. Enfin, 
vers la maturité, le fruit est d’un fauve roux, lavé de rouge faible du côté du 
soleil. La chair est cassante, pierreuse, grossière, marbrée de rouge dans 
toutes ses parties et comme ensanglantée ; elle laisse beaucoup de mare dans 
la bouche. L’eau est sucrée, mais pas assez relevée. Cette Poire mürit du 15 
au 25 août. On ne la cultive guère qu’à cause. de la singularité de sa chair. » 
Poiteau, Pomol. franc. [1846]. 


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; JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À -hiocreu del. à Ml 7. Ua 


P. VAN MARUM. 


P. VAN MARUM . 


Fruit d'automne, gros ou très-gros, pyriforme-allongé en 
Calebasse ; à peau jaune, parsemée de nombreuses taches 
ou marbrures fauves, lisse, légèrement teintée de roux 
au soleil; à queue oblique, courte, grosse, plissée à son 
insertion sur le fruit; à chair blanche, sucrée, acidulée, 
demi-fondante. 


ARBRE assez fertile; à scions moyens, de couleur bronzée-olivâtre, 
un peu flexueux, conservant longtemps le duvet blanchâtre qui les 
couvre dans la jeunesse, parsemés de lenticelles; à coussinets plus 
ou moins saillants; yeux coniques, gros, bruns. 


Feuiiues florales ovales, acuminées, denticulées, pubescentes en 
dessous ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes 
portées sur de longs pétioles; celles des scions ovales-arrondies, 
acuminées, à bords fortement dentés et redressés. 


Freurs moyennes, blanches ou légèrement rosées, portées sur 
d’assez courts pédicelles tomenteux ; calyce à divisions lancéolées, 
très-aiguës, étalées ou réfléchies, recouvertes de poils blonds en 
dessus; pétales orbiculaires, mollement onguiculés, laissant peu 
d'intervalle entre eux. 


* Van Marum (Martin), savant hollandais, né à Groningue en 1750, s'établit à Harlem 
en 1776, où il mourut le 20 décembre 1837. : 
168 


P. VAN MARUM. 


FRuir müûrissant en octobre, atteignant quelquefois 20 centi- 
mètres de hauteur sur 32 à 34 de circonférence, assez variable , 
pyriforme, aminci aux deux extrémités ou en forme de calebasse : 
à queue charnue, oblique, courte, coudée et plissée à son insertion 
sur le fruit, lisse, de couleur fauve; peau verte, puis jaune ou 
jaunâtre, légèrement teintée de roux au soleil, parsemée de gros 
points et de marbrures plus ou moins nombreuses, de couleur 
fauve, portant souvent une large tache brunâtre et lisse autour du 
pédoncule; œil placé au centre d’une très-petite dépression régu- 
lière ou accompagnée de petites bosses; à divisions caduques ou 
persistantes, lancéolées, étalées, glabres ou pubescentes ; cœur 
grand, large, entouré de petites granulations; loges grandes, ar- 
rondies; pépins arrondis ou obovales-noirâtres. 


Caar blanche, peu granuleuse, se confondant avec le cœur, qui 
est d'un blanc d'ivoire, ferme ou demi-fondante, juteuse: eau 
sucrée-acidulée, peu relevée ou quelquefois très-légèrement mus- 


quée ou fenouillée. 


De même que chez plusieurs de nos très-grosses variétés, 1l 
est très-difficile de bien saisir le moment de la parfaite maturité 
de la poire Van Marum, mangée peu de jours avant son point de 
maturité elle est sans saveur et semblable à un fruit à euire. 
tandis que, passé cette époque, elle blettit très-rapidement sans 


changer de coloration. 


« Grosse Calebasse. Ce beau fruit, extraordinaire pour sa longueur, qui 
n’est pas moins de cinq pouces et demi, m'a été envoyé par M. Bonnet, ama- 
teur de pomologie à Boulogne-sur-Mer. Sa peau, d’un vert clair, lisse el un 
peu luisante, passe au jaunâtre à sa maturité; mais elle est couverte en grande 
partie de roux gris du côté du soleil, et piquetée de la même couleur du 
côté de l’ombre. La chair est blanche, demi-fine, fondante; eau abondante, 


P. VAN MARUM. 


sucrée, assez relevée. Mürit vers la fin d'octobre. » Noisetle, Jard. fruit. 
2e édit., p. 450, t. LXX [1832-39]. 


« Grise Longue ou Frédéric Lelieur, poire très-pyriforme, d’un gris mou- 
cheté, rousse près de l’œil et dans le voisinage de la queue. Sa hauteur est de 
14 centimètres, sa circonférence de 22. Sa maturité a lieu de septembre à 
octobre. » V. Pâquet, Journ. d’Hort. pratiq., p. 317 [1847]. 


« Fruit énorme, en calebasse, bosselé, haut de 16 centimètres sur 10 de 
diamètre; épiderme entièrement bronzé, légèrement coloré au soleil, et 
ponctué de gris roux; pédoncule ordinairement très-court, gros, charnu, 
parfois grêle et long de deux centimètres, placé dans une cavité étroite et 
peu profonde. Calyce petit, ouvert, placé dans un large enfoncement qui est 
arrondi, évasé et entouré de petites côtes; divisions noires, en partie cadu- 
ques. La chair est blanche, grosse, et contient quelques filaments; elle est 
demi-fondante; son eau est peu abondante, mais sucrée, et d’un parfum 
assez agréable. J'ai vu figurer cette poire à l'exposition de Louvain sous le 
nom de Zriomphe de Hasselt et de Calebasse monstrueuse du Nord. » Bivort, 
Alb. pomol., vol. 2, p. 157 [1849]. 


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#7 


JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


À. Tüocreux del. 


P. TOUGARD. 


Fruit d'automne, moyen, allongé, oblong ou pyriforme ; à 
peau verdâtre, plus ou moins couverte de gros points et 
de taches fauves rudes et squammeuses ; à queue arquée, 
coudée, plissée et charnue à son insertion sur le fruit; 
à chair plus ou moins rosée ou saumonée, fine, fondante, 
sucrée-acidulée. 7 


ARBRE de forme pyramidale, fertile; à scions gros et courts, de 
couleur fauve, brunâtre ou cendrée, parsemés de lenticelles assez 
grandes, arrondies, jaunâtres ; coussinets peu saillants; yeux gros 
ou moyens, coniques, aigus, noirâtres, un peu écartés du scion. 


Feuizces florales petites, ovales-lancéolées, aiguës, entières, à 
bords ciliés, presque glabres sur les deux faces; les adultes à peu 
près de même forme : celles des rosettes entières, portées sur de 
longs pétioles; celles des scions ovales ou ovales-elliptiques, acu- 
minées, dentées, légèrement arquées, épaisses, d’un vert très-foncé, 
portées sur d’assez courts pétioles. 


Freurs moyennes, portées sur des pédicelles pubescents, assez 


* M. Louis Leclerc, membre de la Société botanique de France, a bien voulu recueillir et 
me transmettre les renseignements biographiques suivants : 

« Tougard (Jérôme-Francois), fondateur et président de la Société d’Horticulture du dé- 
partement de la Seine-Inférieure, naquit au Havre le 30 septembre 1781 et mourut à 
Rouen le 1°° mars 1860. » 


169 


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ANNE 


P. TOUGARD. 
courts ; calyce à divisions étalées, aiguës, à pétales obovales-elhpti- 
ques, à peine onguiculés, laissant peu d'intervalle entre eux. 

Frur commencant à mürir en octobre, pyriforme, allongé, 
oblong ou en Calebasse, en général un peu bosselé, à queue arquée, 
cylindracée, assez longue, charnue, plissée et coudée à son inser- 
tion sur le fruit; peau jaune-verdâtre, terne, plus ou moins recou- 
verte de taches ou de marbrures fauves, squammeuses, rudes, entre- 
mêlées de gros points de même couleur, rarement teintée de roux 
du côté du soleil; œil à fleur de fruit ou placé au centre d’une 
faible dépression, à divisions épaisses, ou le plus ordinairement 
tronquées, glabres ; cœur. placé très-près de l’œil, arrondi, entouré 
de petites granulations ; loges grandes, à parois très-minces; pépins 
noirs ou brun acajou, assez petits; lacune centrale subéreuse. 

Car de couleur rosée ou saumonée au centre, très-rarement 
blanchâtre , teintée de vert à la circonférence, fine, fondante, 
remarquablement juteuse; eau sucrée-acidulée, très-agréable quoi- 
que peu parfumée. 


Cette smgulière variété mérite d’être cultivée, soit à cause de la 
couleur, soit à cause de la finesse de sa chair. On rencontre quel- 
quefois sur le même arbre des fruits à chair de couleur franchement 
saumonée et d’autres de couleur blanchâtre. Ils ont le défaut de 
passer très-vite. 


« Le fruit, moyen, souvent très-gros, ordinairement allongé en forme de 
calebasse, est quelquefois pyriforme, allongé-ventru et arqué. La plus grande 
hauteur à laquelle il soit parvenu est 12 centimètres, et son plus fort dia- 
mètre 7 à 8 centimètres; il est plus ou moins irrégulièrement bosselé et 
affecte des formes très-différentes les unes des autres, qui toutes cependant 
se rapprochent beaucoup de celle de la calebasse. La peau, rude, vert clair, 


P. TOUGARD. 


est tellement recouverte de rouille qu’elle est fort peu apparente. Cette 
rouille est elle-même largement maculée de gris et de brun. La maturité des 
fruits ne s'annonce pas par le changement de coloris, qui est peu sensible, 
mais bien par le ramollissement et le plissement de la peau autour du pédon- 
cuie. Celui-ci, qui est gros, brun-verdâtre, long de 4 4/2 à 2 centimètres, 
est placé un peu obliquement , dans une cavité très-petite, à la base du fruit, 
avec lequel il paraît souvent même ne faire qu’un corps. Le calyce, placé un 
peu de côté au sommet du fruit, est petit, assez régulier, étoilé, ouvert; les 
divisions, brun noir à l’intérieur, sont grises à l’extérieur, La chair, rosée au 
centre, jaunâtre à la circonférence et maculée de blanc, était, à son premier 
rapport, fine, fondante, demi-beurrée ; son eau, tellement abondante qu’elle: 
coule quand on découpe la poire, est sucrée et agréablement parfumée. Le 
cœur est petit, placé très-près du calyce, à environ un sixième de la hauteur 
du fruit. » Bivort, Album pomol., 1, p. 57 [1847]. 


« Cette variété, provenant des semis de Van Mons, a produit, pour la pre- 
mière fois, en 1845, trois ans après la mort du savant professeur. Le fruit est 
gros ou très-gros; à son premier et second rapport il était généralement 
calebassiforme; maintenant il est presque toujours pyriforme pyramidal. 
L'épiderme rude, vert clair, est en grande partie couvert de gris de rouille, 
panaché de brun, et ne jaunit que bien peu à l’époque de la maturité. Le 
pédoneule, gros, ligneux, brun-verdâtre, long de 15 à 20 millimètres, est 
implanté à fleur de fruit ou dans une très-petite cavité. Le calyce, petit, 
étoilé, est placé dans une cavité peu profonde et évasée; ses divisisions sont 
noires à l’intérieur et grisâtres à l’extérieur. La chair est rosée, fine, fondante, 
demi-beurrée; son eau est très-abondante, sucrée, et d’un parfum très- 
agréable. La Calebasse Tougard est un fruit de toute première qualité, dont 
la maturité a lieu vers la fin d'octobre et en novembre. » Bivort, Ann. de 
Pomol. belge, p. 95 [1855]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À Hiocreux del. 


P. DE SAINT - WAAST. 


P. SAINT-WAAST . 


Fruit d'automne, moyen, arrondi ou turbiné; à queue or- 
dinairement assez courte, épaisse, un peu oblique; à 
peau jaune à l’ombre, rouge au soleil, et plus ou moins 
recouverte de marbrures fauves; à chair demi-fondante, 
sucrée-acidulée. 


Asre fertile, propre à former des plein-vent; à scions de gros- 
seur moyenne, de couleur violacée comme ceux du Cornouiller, 
glabres, parsemés de lenticelles ; à coussinets peu saillants, très- 
légèrement décurrents ; yeux petits, noirs, peu saillants. 


Feuizues florales petites, ovales ou elliptiques, mucronées, en- 
tières, presque glabres ; les adultes à peu près de même forme, 
ovales ou ovales-arrondies , acuminées, à bords dentés, étalées ; à 
pétioles teintés de rose et accompagnés de stipules. 


Freurs moyennes , blanches , portées sur des pédicelles assez 
courts, pubescents ; calyce à divisions étalées, linéaires, aiguës, 
recouvertes de poils blonds en dessus ; pétales ovales-elliptiques, 
mollement onguiculés, laissant un peu d'intervalle entre eux. 


Frurr commencant à mürir en octobre et se prolongeant jusque 
vers la mi-décembre, de la forme d’un Doyenné ou d’un Chaumon- 


* Saint Waast, évêque d'Arras, mort le 6 février 539 ou 541, a donné son nom à une 
abbaye célèbre de l’ordre des Bénédictins, fondée à Arras vers 672 par Théodoric I‘ (Gallia 
Christ., éd. 1'°, vol. IV, p. 912). 


170 


P. SAINT -WAAST. 


tel, moyen, obtus, un peu bosselé ; à queue moyenne, assez char- 
nue, souvent oblique, lisse, brune, un peu renflée à son origine 
et accompagnée de quelques petits plis à son insertion sur le fruit ; 
peau jaune-indien à l’ombre, rouge vif ou rouge brun de Rousselet 
au soleil, parsemée de points fauves ou grisâtres, et de taches 
fauves plus ou moins étendues autour du pédoncule et de l’œil ; œil 
placé au fond d’une dépression assez profonde et plus ou moins irré- 
gulière, entourée de zones concentriques , à divisions conniventes, 
lancéolées , légèrement cotonneuses ; cœur dessinant un losange sur 
la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations ; loges 
moyennes, presque totalement remplies par des pepins de couleur 
roussâtre ; lacune centrale étroite , subéreuse. 


Car blanche, demi-fondante ; eau abondante , sucrée, assez 
relevée, quelquefois acidulée-astringente, ou rappelant un peu la 
saveur du Rousselet. 


Les fruits de cette variété me paraissent très-propres à entrer 
dans la grande consommation à cause de leur facile et longue con- 
servation, qui, cependant, ne paraît pas s'étendre aussi loin que 
le disent certains pomologistes. 

D'abord décrite sous le nom de Besi Vaet, cette poire a perdu cette 
désignation pour celle de Saint-Waast, sous laquelle Van Mons 
semble l’avoir mentionnée à la page 18 de son catalogue, et qu'ont 
adoptée les pépimiéristes. 


« The Besi Vaet. Dr. Van Mons considers it a variety of Chaumontel; the 
specimens received from M. Parmentier in 1820 had, however, a closer resem- 
blance to the Swan’s Egg (Œuf de cygne). It has fruited in the garden of Lord 
Henry Fitzgerald, at Thomas Ditton. It is of the form of Swan’s Egg but lar- 
ger, the eye little sunk, stalk rather more than an inch long, skin dull green. 
sprinkled with a little russet. Flesh yellowish, perfectly melting , remarkably 


P. SAINT-WAAST. 


sweet, and very agreeably perfumed. M. Parmentier states that it will keep till 
April ; I have, however, not found any that remained good beyond the end of 
November. The tree bears abundantly.» Turner, À Descript. of som new Pearse 
in Hort Transact., vol. V. p. 407 [18241]. 


« Arbre vigoureux, se formant bien en pyramide. Fruit moyen, turbiné ou 
arrondi, jaune pâle d’un côté, rouge clair de l’autre, et prenant quelquefois 
autour de l’œil, par la fusion de ces deux couleurs, une teinte fauve aurore. 
Le pédoncule est gros sans être charnu, l’œil petit, placé dans une cavité assez 
profonde. Chair assez fine, fondante, ayant quelques petites concrétions pier- 
reuses autour des loges; eau abondante, très-sucrée, parfumée, très-agréable. 
Mûrit en décembre, janvier et février. C’est un très-bon fruit; sa saveur est 
excellente; il se recommande en outre par sa durée; je l’ai toujours conservé 
jusqu’en février. » Prévost, Pomol. Seine-Infer., p. 127 [1839-1859]. 


« Ce fruit est gros, aplati, ventru, sensiblement bosselé; son pédoncule est 
gros, brun, long de deux centimètres, obliquement implanté. Peau fauve- 
clair, unicolore. Chair jaune-pâle, fine, fondante, un peu sèche, sucrée, re- 
levée d’un goût de Bergamotte. Le calyce est très-petit et placé au fond d’une 
cavité très-irrégulière environnée de plusieurs bosses. Cétte variété mürit de 
décembre en janvier. » Willerm., Ann. Soc. hort. Rhône, p. 187 [1848]. 


«Si nous en croyons la tradition, cette variété proviendrait des jardins de 
l’ancienne abbaye de Saint-Waast, où on l’aurait découverte vers la fin du 
XVII: siècle; son nom semble indiquer cette origine, admise par Van Mons, 
qui, le premier, a décrit cette poire dans la Revue des Revues, en 1830. — Le 
fruit du Besi Saint-Waast est moyen ou assez gros, arrondi, un peu rétréci vers 
sa base, presque aussi large que haut. L’épiderme vert foncé, fortement ombré de 
roux , est lavé de pourpre du côté du soleil. Le pédoncule est assez gros, court, 
renflé à son sommet, brun, placé dans une cavité large et bosselée. Le calyce, 
irrégulier, occupe une cavité également bosselée et plissée; ses divisions sont 
caduques. Sa chair est blanc jaunâtre, fine, fondante, beurrée; son eau, suf- 
fisante, sucrée, exhale un parfum qui ne peut être comparé à celui d’aucun 
autre fruit, La maturité de cette belle et bonne poire commence en décembre 
et se prolonge jusqu’en février. Elle n’est pas cultivée autant qu'elle le mérite, » 
Bivort, Ann. de Pomol. belge, p. 21 [1859]. 


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JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


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P. D'AUCH. 


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Fruit d'automne, oblong, gros ou très-gros, à surface bos- 
selée, profondément déprimé aux deux extrémités; à peau 
jaune et jaune orangé du côté du soleil; à queue courte, 
assez grosse ; à œil placé dans un enfoncement ordinaire- 
ment entouré de trois côtes plus ou moins saillantes ; 
à chair très-blanche, cassante, sucrée et peu parfu- 
mée. 


ARBRE peu productif et qui exige l’espalier sous le climat de Paris; 
à scions flexueux, de grosseur moyenne, de couleur fauve-cendré , 
pubescents au sommet, parsemés de lenticelles jaunâtres, oblongues; 
à coussinets peu saillants, dépourvus d’arêtes décurrentes ; yeux 
coniques , gros, brun-marron ou cendrés, écartés du scion. 


Feuizces florales ovales, arrondies ou légèrement atténuées à la 
base, acuminées ou mucronées au sommet, glabrescentes sur les 
deux faces, entières, ciliées et blanchâtres sur les bords ; les adultes 
de deux formes : celles des rosettes ovales, acuminées, à bords 
presque entiers, portées sur de longs pétioles; celles des scions 
ovales-arrondies ou subcordiformes, grandes, à bords crénelés ou 
dentés. 


Freurs assez grandes, blanches , portées sur des pédicelles moyens 
et tomenteux ; calyce à divisions étalées, linéaires, très-aiguës , pu- 
bescentes ; pétales obovales, mollement onguiculés, laissant un peu 
d'intervalle entre eux. 


Fruir commencant à mûrir en octobre et se conservant jusque 
A7A 


P. D'AUCH. 


vers la fin de novembre, oblong, gros ou très-gros , ordinairement 
ventru, rétréei et fortement déprimé aux deux extrémités, marqué 
de côtes et bosselé comme un cédrat à la surface ; à queue droite 
ou arquée, renflée à son origine, courte, assez grosse, enfoncée 
dans le fruit et accompagnée de bosses ; peau lisse, jaune vif ou 
jaune citroné, parsemée de points verdâtres ou fauves à l'ombre, 
de couleur orangée au soleil, ordinairement dépourvue de taches ou 
de marbrures fauves ; œil placé au fond d’une dépression très-pro- 
fonde , entourée de grosses côtes saillantes , souvent au nombre de 
trois, à divisions lancéolées , aiguës, blanchâtres ; cœur dessinant 
une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de 
granulations qui s'étendent jusqu'à la naissance du pédoneule ; loges 
moyennes ; pepins bruns ou blonds ; lacune plus ou moins large et 
subéreuse. 


Car très-blanche, se confondant presque avec le cœur, d’appa- 
rence moirée, cassante, peu juteuse, sucrée, à peine parfumée. — 
Fruit d'ornement. 


Ce beau fruit, déjà connu des pomologistes du dix-septième siècle, 
n’a absolument aucune ressemblance avec le Bon Chrétien ordi- 
naire , mais ses analogies sont manifestes avee la P. Tonneau, dont 
il diffère surtout par son époque plus tardive de maturité. M. Alfred 
Lejourdan m'en a envoyé de Marseille, en 1856, des échantillons qui 
mesuraient 0”.14 de hauteur sur 0.32 de circonférence. C’est un 
de ces exemplaires que j'ai représenté. Cette année M. Teyssier de 
Farges, propriétaire du château de Beaulieu, près de Jouy-le-Châtel 
(Seine-et-Marne), m'en a remis du poids de 603 grammes, et je 
dois à son obligeance les remarques suivantes, qu'il a bien voulu 
m'adresser en réponse aux questions que je lui avais faites : 


« Le poirier qui m'a donné ces fruits a été planté bien antérieurement à la 
prise de possession de la propriété par mon père, en 1802. Quant à moi, je 
l’ai toujours vu vieil arbre, ainsi que les plus anciens du pays. J’affirme qu'il 


P. D'AUCH. 


a plus de cent ans, et qu'il est greffé sur un cognassier qui produit annuelle- 
ment une multitude de rejetons. Ainsi les poiriers greffés et en espalier 
vivent et produisent plus longtemps qu’on ne le dit. Celui qui nous occupe est 
situé en plein midi, dans une-bonne terre franche de plus de deux mètres de 
profondeur. Son tronc mesure 0®.70 de circonférence à 12 centimètres au- 
dessus du sol ; son envergure est de trois mètres, mais il a été mutilé par ac- 
cident. 

«Presque tous les Poiriers qui se trouvent en espalier à la même exposition, 
et garantis par un chaperon, ont été attaqués par le tigre (Tingris pyri, Eabr.. 
tandis que les arbres exposés directement à l’air et dépourvus de chaperon 
ont été épargnés. Serait-ce que ces insectes recherchent les lieux abrités, où 
ils n’ont à craindre ni les pluies ni les effets du rayonnement nocturne ? Quoi 
qu'il en soit, mon poirier d’Auch a mieux résisté que les autres, d’où il faut 
conclure que l'observation de Merlet n’est pas absolument exacte en ce qui 
concerne mon jardin. J’ai cette même espèce au couchant, et je ne l’ai jamais 
vue attaquée par le tigre, que je détruis au surplus très-facilement au moyen 
d’un lait de chaux. 

« Quant aux pepins de la P. d’Auch, il est très-vrai qu’à Auch même, où 
je suis allé, les habitants sont très-fiers de leurs poires et qu’ils n’admettent 
comme étant la véritable espèce que celles qui sont sans pepins; mais cela 
est rare, et, pour ma part, j'ai plus souvent vu ces poires avec que sans graines. 

« J'ajoute en terminant que mon poirier produit annuellement des fruits. 


La plupart des pomologistes confondent aujourd’hui la P. d’Auch 
avec le Bon Chrétien ordinaire, la Belle Angevine, le Gracioli, etc., 
bien qu'elle soit une des mieux caractérisées et que sa forme, qui 
se manifeste dès ses premiers développements, ne laisse aucune 
hésitation dans l’esprit lorsqu'on l’a vue une première fois. Ces con- 
fusions et ces erreurs me paraissent dépendre d’abord de la rareté 
de la P. d’Auch, qui, ne se montrant que fort rarement dans nos 
expositions, reste inconnue des pépiniéristes; puis de la tendance 
qu'ont ces derniers, cédant à un désir immodéré de lucre, à reculer 
l’époque de maturité des fruits pour grossir leur catalogue d'espèces 
tardives, sans songer qu’ils altèrent ainsi les seuls caractères dis- 
tinctifs de quelques variétés ; enfin, de l'étrange erreur commise 
par La Quintinye et reproduite par Duhamel, qui prétend que « sur 


P. D'AUCH. 


«un même arbre dont les branches seroient de différentes forces, 
« différemment exposées, plus ou moins garnies de feuilles, etc., on 
« pourroit trouver du Bon Chrétien ordinaire, du vert, du doré, du 
« brun, du long, du rond , du satiné, celui d’Auch, celui d’Angle- 
« terre, celui de Vernon et enfin celui Sans-Pepin; » en un mot, 
toutes les variétés de P. de Bon Chrétien admises par les pépiniéristes. 
De telles erreurs ne se discutent plus, et j'en ai déjà fait justice en 
parlant de la P. de Beurré. 

Mais Calvel est tombé dans une autre erreur ; lui qui, le premier, 
a parfaitement décrit la P. d’Auch, il la distingue à tort du Bon 
Chrétien turc, dont il donne, quelques pages plus loin, une description 
sommaire , en assimilant cette Poire au Graciol. 

Loiseleur-Deslongchamps commet une erreur semblable en si- 
gnalant comme nouvelle sa P. Belle Bessa, qui n’est encore que notre 
P. d’Auch. 

Noisette et Poiteau, enfin, figurent très-exactement la P. d’Auch 
sous le nom de P. d'Amour, mais empruntent une partie de leur des- 
cription à Duhamel, qui avait en vue la Poire Belle Angevine, comme 
je l’ai démontré soit en parlant de ce fruit, soit en décrivant la P. Gilot. 

Voici, au surplus, la rectification de toutes ces erreurs : 


Poire Trésor, Amour (Duhamel) — P. Gilot et Belle Angevine. 
Trésor (Berryais) —= P. Gilot. 
Amour (Berryais) — P. Belle Angevine. 
Amour (Noisette et Poiteau) — P. d’Auch. 
Belle Bessa (Loiseleur) — P. d’Auch. 


Bon Chrétien ture (Calvel) — P. d’Auch. 


«Bon Chrétien doré ou d'Auche » Dom CI. Saint-Étienne, Nouv. Instr. bons 
Fruits, p. 152 [1670]. 


«Le Bon Chrétien d’Auche, qui est sans pepin, très-long, et le meilleur 
de tous à Auche, mais non en ce païs; il se colore comme les autres Bons 


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P. D AUCH. 


Chrétiens, suivant l'aspect qu’on leur donne, mieux en espalier qu’en buis- 
son. » Merlet, Abrégée bons Fruits, p. 113 [1675]. 


« Le Bon Chrétien d’Auche, qui est sans pepin, très-long, est le meilleur de 
tous à Auche, mais non en ce païs; il se colore comme les autres Bons 
Chrétiens, suivant l’aspect qu’on leur donne, mieux en Espalier qu’en Buisson. 
Depuis que les tigres se sont déclarés si puissants ennemis de cet Arbre, il 
faut bien prendre garde de ne le plus exposer en plein Midy, mais bien au 
Levant, et même au Couchant, qui donne le Fruit plus verd, mais dure plus 
longtemps et jaunit très-bien en müûrissant..….. » Merlet, /. c., p. 99 [1690]. 


« Bon Chrétien d’Auch. C'est peut-être la plus grosse, la plus belle et la 
plus parfaite des poires, dans un terrain et à une exposition qui lui convien- 
nent; malheureusement il s’en trouve peu de favorables. Ce n’est qu’à Auch 
qu’on peut s’en faire une juste idée, et même tous les environs d’Auch ne 
sont pas également propres à sa culture. Ce fruit perd beaucoup de sa gros- 
seur et de sa qualité lorsqu'on le greffe ailleurs. Je n’en ai jamais pu obtenir 
à Toulouse qui pût approcher de celui dont j'avais tiré les rameaux pour 
écussonner. Cet arbre réussit mieux sur franc que sur cognassier, où il n’a 
qu’une existence éphémère; d’ailleurs son fruit est ordinairement sec et à 
une forte carrière sur ce sujet. Il vient bien en plein vent et en espalier, s’il 
est taillé long. Le fruit est plus gros dans cette dernière circonstance, mais 
moins parfumé. Bien cultivé et en bon terrain, le fruit est très-gros; j’en ai 
vu qui avaient au moins quatre pouces de diamètre et plus; comme tous les 
Bons Chrétiens sa forme est celle d’une calebasse ; il est quelquefois plus renflé 
d’un côté que de l’autre; vert d’abord, il jaunit insensiblement à mesure qu’il 
approche de sa maturité. La partie exposée au soleil se couvre d’un vermilion 
éclatant qui relève sa beauté. Son parfum avertit l’odorat de l’époque où ce 
fruit est bon à manger. Sa chair est cassante, mais d’une saveur douce, sucrée 
et relevée. Il lui arrive souvent d’être verreux, et il offre une particularité 
qui fait assez exception : c’est qu’il est communément sans pepins. Cette 
poire mürit, dans les départements méridionaux, à la fin de juillet, et à peu près 
trois semaines ou un mois plus tard ailleurs, suivant les climats. » Calvel, 
Traité Pépin., p. 298 [1805.] 


« Bon Chrétien turc. Cette variété, qui est au jardin du Muséum d’hist. nat., 
d’où elle s’est répandue, se rapproche beaucoup du Gracioli, dont il paraît 
qu’elle n’est qu’une sous-variété, quoiqu'il y ait quelques nuances dans la 
forme du fruit. Celui-ci mürit plus tard. Ses feuilles sont plus rondes, et 


P. D'AUCH. 
ses scions plus rougeâtres et liquetés de points roux. » Calvel, Z. e., p. 345. 


« La poire de Bon Chrétien d'Auck est un des plus beaux fruits de ce genre ; 
elle atteint quelquefois cinq pouces et plus de hauteur, sur quatre pouces 
trois lignes de largeur; elle a une forme pyramidale irrégulière qui a beau- 
coup de ressemblance avec une calebasse. Sa surface n’est pas unie ni régu- 
lièrement arrondie; elle est, au contraire, chargée de bosses peu élevées, mais 
très-larges et qui forment des espèces de côtes. L'œil est placé dans un enfon- 
cement très-profond, dont les bords sont chargés de bosses qui se prolongent 
plus ou moins sur le reste du fruit. La peau est d’un vert clair tirant sur le 
jaune pâle lors de la maturité, parsemée partout de petits points d’un vert plus 
foncé, et dont quelques-uns sont roussâtres. Sa chair est ferme, grenue, cas- 
sante, assez fondante cependant, pleine d’une eau sucrée et agréablement 
parfumée. Les pepins sont le plus souvent avortés. Cette poire mürit en no- 
vembre et décembre ; elle nous a été communiquée par M. Audibert. » Loise- 
leur, Nouv. Duham., vol. VI, p. 241 [1815]. 


« P. Belle Bessa. Cette Poire est fort belle , ayant quatre pouces de hauteur, 
sur trois de large dans son plus grand diamètre, qui est presque à la moitié 
de sa hauteur, les deux extrémités diminuant sensiblement, surtout celle du 
côté du pédoncule. Celui-ci est implanté un peu obliquement dans une cavité 
assez profonde et entourée de bosses. L’œil est de même placé dans un enfon- 
cement dont les bords sont inégaux ou bossus. En général, la circonférence du 
fruit est un peu arrondie. La peau est d’un vert très-clair, tirant faiblement 
sur le jaune lors de la maturité parfaite, et parsemée de petits points verdâtres. 
La chair est un peu ferme, douce, agréable sans être très-relevée. Ce fruit 
müûrit en novembre et décembre. » Loiseleur, Z. e., p. 241 [1815]. 


« P. d'Amour. L'arbre appartient au groupe des Bons Chrétiens par tous. 
ses caractères extérieurs. Le fruit a quelquefois six pouces en hauteur sur 
quatre pouces de diamètre à l'endroit le plus renflé; on le rencontre commu- 
nément moins haut, avec un ventre moins proéminent; toujours sa périphé- 
rie est bosselée, cannelée, tantôt simplement piquetée de gros points roux. 
et tantôt tavelée en couleur brune ou fauve. En mürissant la peau passe au 
jaune. La chair est blanche , tendre, cassante, exempte de pierres, et pres- 
que fondante lorsqu'elle est bien mûre. Son eau est abondante, douce et su- 
crée. La maturité de ce beau fruit commence en novembre et finit à la fin de 
janvier, etc. » Poiteau, Pomol. française [1846]. 


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| 
L 
| 


JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


A. Riocreux del. N à ME} Taillant ve | 


-P. LESBRE: 


P. LESBRE . 


Fruit de fin d'été, moyen, turbiné, obtus; à peau jaune- 
verdâtre, parsemée de gros points et de nombreuses mar- 
brures fauves, rudes ou sqammeuses ; à queue légèrement 
arquée et enfoncée dans le fruit; à chair blanche, fine, 
fondante et parfumée. 


Argre fertile; à scions flexueux, gros, de couleur fauve, glabres, 
parsemés de lenticelles arrondies ou oblongues, jaunâtres ; coussi- 
nets saillants, non décurrents ; yeux petits, aigus ; ceux de l’extré- 
mité supérieure appliqués contre le scion ; ceux de la partie infé- 
rieure, au contraire , très-écartés et presque horizontaux. 

Feuizces florales elliptiques ou lancéolées-elliptiques, légèrement 
arrondies à la base, très-aiguës au sommet, à bords entiers et ciliés, 
glabres sur les deux faces ; les adultes à peu près de même forme, 
épaisses , grandes, lancéolées, acuminées, un peu ondulées, 
arquées, à bords plus ou moins redressés, denticulés, très-légère- 
ment ciliés, d’un vert luisant et foncé. 

Freurs grandes, toutes blanches, portées sur d’assez longs pédi- 
celles, quelquefois semi-doubles ; calyce à divisions réfléchies, lan- 
céolées, aiguës, couvertes de poils blonds ; pétales obovales-orbicu- 
laires, onguiculés, laissant peu d’intervalle entre eux. 


* Fruit dédié par M. J.-L. Jamin à M. Lesbre, amateur d’horticulture et propriétaire à 
Ébreuil (Allier). 


172 


P. LESBRE. 


Fruir commencant à müûrir vers la fin d’août , moyen, obtus, en 
forme de Doyenné ou de P. Romaine ; à queue droite ou légèrement 
arquée , souvent insérée entre deux petites bosses , placée dans l’axe 
du fruit, de couleur olivâtre ou verte ; peau mate, à fond jaune 
verdâtre , parsemée de points gercés, arrondis, entremêlés de taches 
ou de marbrures fauves, arrondies, légèrement squammeuses ; œil 
placé au milieu d’une dépression large ou étroite, ordinairement 
peu profonde, à divisions caduques ou étalées, lancéolées , assez 
épaisses, canaliculées, glabres et vertes ; cœur large, arrondi, en- 
touré de petites granulations ; loges moyennes ; pepins noirâtres ; 
lacune centrale subéreuse. 


CHaiR un peu verdâtre à la circonférence, blanche, fine, très- 
fondante ; eau abondante, d’une saveur très-agréable, très-légèrement 
acidulée-astringente , parfumée, un peu fenouillée. — Excellent 
fruit. 


Cette variété, obtenue par l’un de nos meilleurs et de nos plus 
zélés pépimiéristes, M. Jean-Laurent Jamin, de Bourg-la-Reime, 
précède ordinairement en maturité les P. d’Amanlis, Double-Phihippe, 
avec lesquelles elle rivalise si elle ne les dépasse par la finesse de 
sa chair. 


JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


À, fiocreux del. ME. Taillant se 


P. THUERLINCKX. 


P. TUERLINCKX. 


Fruit d'hiver, très-gros, pyriforme-oblong ; à peau verte 
ou olivâtre, ordinairement parsemée de nombreuses ta- 
ches brunes un peu rudes; à queue droite ou horizon- 
tale, en général assez grêle, accompagnée d’un bourrelet 
charnu à son insertion sur le fruit ; à chair blanche, cas- 


z 


sante ou spongieuse. — Fruit à cuire. 


Argre peu fertile, assez divariqué et à scions de grosseur moyenne, 
‘droits, bruns, parsemés de lenticelles oblongues, jaunâtres ; cous- 
sinets peu saillants; yeux petits, coniques, comprimés, brun mar- 
ron, appliqués contre le scion. 


FeuiLes florales ovales ou ovales-elliptiques, arrondies à la base, 
acuminées , aiguës au sommet, entières, pubescentes sur les deux 
faces ; les adultes à peu près de même forme: celles des rosettes 
ovales ou suborbiculaires-acuminées ; celles des scions ovales, éta- 
lées, denticulées sur les bords. 


Freurs portées: sur d'assez longs pédicelles tomenteux; calyce à 
divisions réfléchies, longues, aiguës et blanches; pétales ovales-or-- 
biculaires, un peu ondulés, laissant peu d'intervalle entre eux. 


Frurr d'hiver, commencant à müûrir en décembre, gros, en forme 

de calebasse ou pvriforme-oblong, un peu bosselé; à queue droite 
to) 9) 9 

ou arquée, ordinairement assez grêle, fauve, accompagnée de 

quelques petits plis ou d’un bourrelet à son insertion sur le fruit; 


peau verte ou vert olivâtre, parsemée de gros points fauves, gercés, 
173 


P. TUERLINCKX. 


irrégulièrement entremêlés de taches ou de marbrures brunâtres et 
rudes; œil placé au milieu d’une dépression régulière, entourée de 
très-petits points jaunàtres , à divisions étalées, canaliculées, presque 
glabres; cœur dessinant une sorte de losange allongé sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations; loges 
moyennes, rapprochées de l'axe; pepins bruns ; lacune centrale très- 
large, subéreuse. 


Carr blanche, cassante, laissant du marc dans la bouche, sucrée, 
sans parfum. Fruit à cuire. 


Il est nécessaire de cultiver cette variété en espalier à cause de la 
facilité avec laquelle les fruits se détachent de l'arbre. 


« Ce beau fruit, que nous avons vu à Bruxelles pour la première fois à l’ex- 
position de 4848, a été trouvé par M. Tuerlinckx dans une campagne dont il 
avait fait l'acquisition. Il est pyriforme, pyramidal; sa plus grande largeur est 
de Â1 centimètres, et sa hauteur de 13 à 15. Sa peau est verte, marbrée de 
fauve, et ombrée de brun autour du calyce et du pédoncule; celui-ci, long 
de 35 millimètres, est ligneux, assez grêle proportionnellement à la grosseur 
du fruit, vert ombré de brun, placé dans une légère cavité. Le calyce, petit, 
irrégulier, se trouve dans un enfoncement moyen, évasé; ses divisions sont 
noires; la chair, qui est blanche, assez beurrée, manque malheureusement 
de sucre; son eau est peu abondante et sans parfum appréciable. L'époque de 
sa maturité arrive vers la fin de novembre et se prolonge jusqu’à la fin de dé- 
cembre. Le poids de son fruit, qui serait cause de sa chute au moindre vent, 
fera exclure cette variété des vergers pour la placer dans les jardins, où il 
conviendra de lui choisir une situation abritée et de l’élever en pyramide, et 
mieux en contre-espalier, car l’espalier, en augmentant probablement sa di- 
mension, ne pourra que nuire à sa qualité.» Bivort, Album pomol., vol. I, 
p. 99 [1849.] 


« Beurré Tuerlirckæx. Fruit énorme, pyriforme, pyramidal ou ovale-ventru. 
Épiderme vert clair, faiblement ponctué et taché de brun rouge. Chair blan- 
che, demi-fondante, demi-fine ; eau suffisante, sucrée, légèrement parfumée. 
Maturité de décembre à février. » Société Van Mons, p. 26 [1860.] 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


2) 


Sn A 


{ 


A .ioereuxæ del. Me FH, Taillant se. 


P. POITEAU. 


P. POITEAU. 


Fruit d'automne, maliforme, petit ou moyen, déprimé; à 
queue légèrement arquée, enfoncée; à peau jaune, plus 
où moins couverte de marbrures ferrugineuses, rudes ou 
squammeuses, rouge orangé au soleil; à chair très-fon- 
dante et parfumée. 


ARBRE pyramidal, productif; à scions droits, de grosseur moyenne, 
brun rougeâtre, parsemés de lenticelles; coussinets peu saillants : 
yeux petits, comprimés, noirâtres, presque cachés sous le pétiole. 


Feuiues florales ovales ou ovales-arrondies, mucronées, entières, 
ciliées sur les bords, glabres sur les deux faces; les adultes à peu 
près de même forme: celles des rosettes ovales ou suborbiculaires , 
un peu acuminées au sommet; celles des scions ovales ou ovales- 
elliptiques, acuminées, à bords fortement dentés, étalés ou redres- 
sés; pétioles teints de rose à la base. 


FLeurs moyennes, blanches, portées sur des pédicelles assez courts 
et colorés en rose; calyce à divisions courtes, élargies, pointues, 
couvertes de poils blonds en dessus; pétales orbiculaires ou ovales, 
légèrement concaves , daissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir mûrissant en octobre ou en novembre, maliforme, petit ou 
moyen, à queue arquée, enfoncée dans le fruit, un peu renflée aux 
deux extrémités, de couleur fauve olivâtre; peau jaune, pointillée 

474 


P. POITEAU. 


de brun et marquée de taches plus ou moins nombreuses, rudes ou 
squammeuses, roussâtres ou ferrugineuses, lavée de rouge orangé ou 
laqueux du côté du soleil; œil assez petit, placé au milieu d’une dé- 
pression régulière, à divisions courtes, en cuiller, plus ou moins éta- 
lées, glabres ou blanchâtres, entouré de zones concentriques; cœur 
ovale-arrondi ou dilaté transversalement, blanc, entouré de granu- 
lations ; loges obliques, assez grandes; pepins brun acajou; lacune 
centrale subéreuse. 


Carr blanchâtre, fine, remarquablement juteuse et fondante, peu 
granuleuse; eau sucrée, parfumée, rappelant un peu la saveur de la 
Crassane sans en avoir l’astringence. Excellent fruit. 


Cette variété, à laquelle on ne peut reprocher que son faible vo- 
lume, paraît avoir été obtenue, dans le jardin de la Société d'Horticul- 
ture de Paris, d'un semis fait, vers 1841, par Poiteau , à qui M. Jac- 
ques, ancien jardinier en chef du château royal de Neuilly, l’a dédiée. 


« Arbre vigoureux; jeunes rameaux fermes, dressés, à écorce d’un brun 
chocolat avec quelques petits points blanchâtres. Feuilles ovales-allongées, ai- 
guës , légèrement cordiformes à la base, à bords un peu redressés, assez ré- 
gulièrement dentés en scie, d’une consistance ferme et d’un beau vert; celles 
des rosettes portées sur des pétioles de longueur inégale, très-grêles. Fruit un 
peu déprimé, ayant un peu plus de diamètre que de hauteur; l’œil est placé 
dans une cavité arrondie, régulière, assez profonde; la queue est aussi placée 
dans une cavité étroite et régulière ; elle est légèrement arquée, assez grosse, 
d'environ 0,02 de largeur. La peau est assez fine, jaunâtre du côté de l’om- 
bre, légèrement tiquetée de grisâtre ; le côté du soleil est d’un rouge brunâtre 
avec des points un peu plus foncés. Les moyens ont environ 0,95 de circonfé- 
rence sur 0,23 de hauteur. La chair en est blanche, fine, beurrée, fondante, 
l’eau abondante, sucrée , légèrement musquée, relevée’d’un peu d'acide, ce 
qui la rend des plus agréables. C’est un fruit délicieux. La maturité a lieu du 8 
septembre au 15 octobre.» Jacques, Revue hort., vol. V, 3° série, p. 55 [1851]. 


2e 
ÿ = 
# 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À. locreuæ del. ME L Jaillant 1 


PP." GROS: BLANOULIMROND 


P. GROS BLANQUET ROND. 


Fruit d'été riforme, obtus:; à queue droite, assez lon- 
2 Y 2 2 q y 
gue, cylindracée, insérée dans l’axe du fruit; à peau 
jaune-blanchâtre, quelquefois faiblement teintée de rose, 
dépourvue de marbrures, mais parsemée de petits points ; 
P 2 2 
à chair blanche, demi-cassante, sucrée. 


ARBRE très-productif, propre à former des plein-vent; à scions 
moyens, droits, de couleur fauve ou fauve olivâtre, parsemés de 
grosses lenticelles arrondies , glabres; coussinets assez épais et 
saillants, dépourvus d’arêtes; yeux gros, coniques , très-écartés du 
scion. 

Feuies florales ovales ou ovales-oblongues , acuminées, aiguës, 
à bords entiers et relevés, glabres en dessus, pubescentes en dessous; 
les adultes de deux formes : celles des rosettes portées sur de longs 
pétioles, elliptiques ou elliptiques-oblongues, acuminées, à bords 
crénelés; celles des scions grandes, ovales ou ovales-elliptiques, 
étalées, à bords crénelés-dentés, à pétioles dressés, ordinairement mu- 
nis de stipules. 

Freurs moyennes, blanches, portées sur de courts pédicelles ; ca- 
lyce à divisions étalées ou réfléchies, linéaires, aiguës, tomenteuses ; 
pétales ovales-elliptiques, mollement onguiculés, laissant un peu 


d'intervalle entre eux. 
475 


P. GROS BLANQUET ROND. 


Fruir mürissant à la fin de septembre, petit ou moyen, pyriforme, 
obtus aux deux extrémités, à queue insérée dans l’axe du fruit, cy- 
lindracée, assez longue , portant souvent la trace de bractéoles, de 
couleur fauve ou _jaune verdâtre; peau jaune-blanchâtre ou jaune- 
citron, lisse, rarement lavée de rose du côté du soleil, parsemée de 
petits points arrondis, presque toujours dépourvue de marbrures ou 
de taches fauves; œil assez petit, à fleur de fruit, à divisions lancéo- 
lées, canaliculées, glabres, étalées ou conniventes ; cœur ovale, ar- 
rondi, entouré de granulations, blanc; loges petites, presque com- 
plétement remplies par les pepins de couleur brune; lacune centrale 
nulle ou atténuée vers l’œil et assez large. 


CHam blanchâtre, demi-cassante ou ferme, laissant un peu de 
mare dans la bouche; eau sucrée, acidulée ou légèrement astrin- 
gente, peu parfumée ou très-faiblement musquée. 


La grande fertilité de cet arbre me paraît être la seule qualité qui 
puisse le recommander, car ses fruits ont l'inconvénient, sinon de 
blettir, du moins de devenir vite pâteux, comme la plupart des petites 
poires qui mürissent en même temps. Poiteau l’a décrit et figuré par 
erreur sous le nom de Gros Blanquet. 


« La poire de Gros Blanquet rond est turbinée, c’est-à-dire de la forme 
d’une toupie; sa hauteur est de vingt-deux lignes, et son diamètre de dix-huit 
lignes. La tête est arrondie; l’œil est assez gros et très-peu enfoncé dans le 
fruit. Le côté de la queue forme une pointe obtuse, dont l’extrémité est sou- 
vent relevée de quelques bosses. La queue est grosse , longue de cinq lignes. 
Sa peau est d’un blanc jaunâtre à l’ombre, légèrement teinte de rouge du côté 
du soleil. Sa chair est un peu moins délicate que celle du Blanquet à longue 
queue. Son eau à du parfum et est plus agréable que celle du gros Blanquet. 
Elle mûrit vers la fin de juillet. Quelquefois elle ressemble un pee à la Poire 
Léchasserie. » Duham., Arbr. fruit, p. 130 [1768]. 


P. GROS BLANQUET ROND. 


«Le fruit du gros Rot Louis, ou gros Blanquet rond, est très-connu et estimé : 
il n’est pas gros; sa forme est un peu allongée, plus gros à la moitié de sa lon- 
gueur qu'aux extrémités; sa couleur est d’un jaune un peu blanc. Cette poire 
jaunit en mürissant. C’est lorsqu'elle change de couleur qu'il faut la manger : 
sa chair est cassante et de bon goût. L’arbre vient à toutes les formes; mais le 
plein-vent lui convient mieux comme à tous les petits fruits. Il est si fertile 
qu'il faut le débarrasser d’une partie de ses fruits, sans quoi il ne pousserait 
pas de nouveau bois. Le fruit mürit vers la fin de juillet. » Catron, Traile 
raisonné Arbr. fruit., p. 291 [1810]. 


« Pyrus albicans. Le fruit a deux pouces de diamètre, d’une forme ovale ou 
arrondie, peu constante, car assez souvent le sommet du fruit s'élève en ma- 
melon, et le côté de la queue s’allonge et diminue en pointe arrondie; alors 
la queue est grosse et longue de 6 à 8 lignes ; d’autres fois le fruit est presque 
rond et la queue extrêmement courte. La peau est épaisse, d’abord d’un vert 
blanchâtre, ensuite d’un jaune clair en mürissant et toujours marquée de 
beaucoup de points verts. La chair est cassante et laisse un peu de marc dans 
la bouche. L'eau est abondante, musquée, sucrée, agréable. Cette poire mü- 
rit dans les premiers jours d’août; ellen’est pas sans mérite parmi celles de la 
saison. » Poiteau, Pomol. franc. [1846]. : 


Ar. 3 


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JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


À, PRrocreur del, 


WI Trillants 


P. DE GRUMKOW. 


P. DE GRUMKOW. 


Fruit d'hiver, moyen, turbiné ou oblong, parsemé de gros- 
ses verrues; à queue droite ou oblique ; à peau verte ou 
olivâtre; à chair ferme, sucrée, peu juteuse. — Fruit à 
cuire. 


Angre très-productif, vigoureux, pyramidal; à scions moyens ou 
orêles, de couleur fauve olivâtre, parsemés de nombreuses lenticel- 
les arrondies; coussinets peu saillants ; yeux petits, coniques, ai- 
gus. 

Feurzes florales ovales ou ovales-arrondies, acuminées, glabres 
en dessus, pubescentes en dessous, à bords un peu relevés, en- 
tiers et ciliés; les adultes de deux formes: celles des rosettes ova- 
les ou suborbiculaires, subcordiformes à la base, courtement acu- 
minées, à bords entiers ou crénelés; celles des scions grandes, 
ovales ou oblongues-arrondies à la base, à bords étalés, dentés. 

Freurs un peu grandes, blanches, portées sur des pédicelles 
assez courts; calyce à divisions réfléchies, lancéolées, aiguës ; péta- 
les ovales ou obovales-elliptiques, onguiculés, laissant d'assez grands 
intervalles entre eux. 


Frorr mûrissant en hiver, pyriforme, turbiné ou oblong, moyen, 
obtus, quelquefois irrégulier, couvert de grosses verrues ou de bos- 


ses; à pédoneule assez gros, droit ou oblique, vert ou olivâtre, 
176 


P. DE GRUMKOW. 


parsemé de lenticelles, cylindracé, ou renflé à son origine; peau 
verte ou vert olivâtre, jaunissant à peine, parsemée de petits points 
bruns et portant quelquefois une tache de couleur fauve autour du 
pédoncule et dans le voisinage de l’œil, ne se colorant presque ja- 
mais de rougeâtre au soleil; œil placé au centre d’une dépression 
régulière, à divisions dressées, canaliculées, glabres et brunes; 
cœur dessinant un grand losange sur la coupe longitudinale du fruit, 
entouré de petites et nombreuses granulations; loges très-grandes ; 
pepins noirâtres ; lacune centrale étroite, subéreuse, atténuée vers 
l'œil. 

Car d’un blanc verdâtre, cassante, d’une saveur sucrée acidu- 
lée, peu relevée. Fruit de quatrième ordre et tout au plus bon à 
cuire. 


Van Mons a mentionné cette variété, à la page 55 de son catalo- 
gue, sous le nom de Poire d'hiver de Grumkow (Grumkower Win- 
terbirne), que j'ai adopté de préférence à celui de P. Morizeau, 
qu’elle portait au Muséum, mais dont je n’ai pu trouver la descrip- 
tion. Elle a été très-exactement décrite et figurée par M. Ed. Lucas, 
mais sa qualité est loin de répondre ici à celles qui ont déter- 
miné M, Lucas à la propager et à la recommander dans le Wur- 
temberg. 


« Cette variété se distingue par ses bosses et ses tubercules charnus. Sa 
forme est irrégulière (les fruits arqués diminuent sensiblement vers la queue); 
lenfoncement calycinal est irrégulier et garni de côtes et de bosses. La 
queue, grosse et charnue, longue ordinairement d’un pouce, est obli- 
que, et porte quelques plis circulaires. La peau, épaisse, d’un vert d’herbe au 
moment de la récolte, passe au jaune verdâtre à la maturité, et se colore ra- 
rement au soleil; le plus ordinairement elle se couvre de taches brunâtres sur- 


P. DE GRUMKOW. 


tout au sommet de la partie voisine du calyce. La chair, de couleur blanchà- 
tre, est ferme, et contient beaucoup de suc d’un goût excellent. La maturité 
de ce fruit a lieu au commencement ou au milieu du mois d'octobre, et il se 
conserve environ trois semaines. Il se vend très-bien sur les marchés, où il n’est 
pas rare d’en rencontrer dont le poids dépasse plus d’une demi-livre. Diel 
range cette variété parmi les poires d’hiver, bien qu’elle doive faire partie des 
fruits d'automne. Sa fertilité est si grande qu’un arbre de 31 ans a rapporté, 
en 4854, une somme de 13 florins. Il se plaît en terre argileuse et joue un rôle 
considérable dans l’arboriculture fruitière des régions basses voisines de la 
Vistule, d’où les fruits s’expédient à Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui elle s’est 
répandue en très-grande quantité par mes soins dans le Wurtemberg. » Ed. 
Lucas, Abbild. württembergischer Obstsort., chap. 5, p. 43 |1858]. 


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FRAISIER DES ALPES 


OÙ DES QUATRE SAISONS. 


Fruit petit, allongé, rouge vif; graines saillantes; chair 
blanche, fondante; saveur exquise, sucrée et parfumée. 


FLeurs petites et vigoureuses ; pétales blanc mat, quelquefois fes- 
tonnés sur les bords; étamines petites, jaune pâle; les filets, qui sont 
blancs , courts et soyeux au moment de la floraison, persistent et 
deviennent roides et rouges au moment de la maturité; stigmates 
nombreux, jaune pâle. 


Cazyce très-petit, presque toujours réfléchi au moment de la ma- 
turité. 


Hawres fortes, velues, ramifiées, portant presque toujours une 
feuille développée à l’axe secondaire. 


CouranTs nombreux, fins, rouges en dessus, développant souvent 
un rameau qui fleurit avant même que l’axe qui le porte soit enraciné. 


Feuizces petites, arrondies, à découpures assez profondes, termi- 
nées par un petit onglet qui est rouge dans la race primitive et 
blanc dans les variétés à fruit blanc; pétioles fins et fermes, velus 
et d’un vert blond et pâle. 


Pranre touffue, rustique, très-belle, mais de peu de durée, ayant 
besoin d’être souvent reproduite de coulants et mieux de graines. 
11 


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Fr ° Q 4 / 


FR. DES ALPES. 


L'origine du Fraisier des Alpes, ou des quatre saisons, est fort 
contestée depuis quelques années. Duchesne dit qu’il a été apporté 
en 1761 du mont Cenis par M. Fougeroux de Bondaroi, neveu de 
Duhamel; mais depuis quelques années déjà on connaissait un 
Fraisier qui ne différait du Fraisier des bois que par sa faculté de 
refleurir et de donner plusieurs fois des fruits dans l’année. Ce Frai- 
sier venait de Turin, où sans doute il avait été apporté des Alpes. 

Plusieurs fois j'ai semé des graines récoltées dans les Alpes et 
j'en ai toujours obtenu des Fraisiers semblables à ceux de nos bois; 
cependant au mois de septembre 1860, mon père trouva au 
pied du glacier des Bossons un très-jeune Fraisier portant quel- 
ques fleurs et un fruit mûr; il eut la bonté de me l’apporter avec 
beaucoup de soin. Je pensai, en le voyant si semblable à nos 
Fraisiers, que ce n'était encore qu'un Fraisier des bois qui n'avait 
dû qu’à la position si voisine des glaces où il avait erû de ne mürir 
ses fruits qu'au mois de septembre; mais j'ai été bien surprise de 
lui voir prendre , ainsi qu'aux coulants émis par lui, les habitudes 
de notre Fraisier des quatre saisons et donner comme lui plusieurs 
récoltes successives en 1861. C’est ce qui n’a engagée à conserver 
le nom de Fraisier des Alpes, sous lequel cette variété du Fraisier 
des bois est ordinairement cultivée. 


J'ai recu en 1851 eten 1852, par l'entremise de M" Krogg, deux 
formes de Fragaria vesca, l’une d'elles recueillie sauvage dans un 
petit bois à l’est de Christiania, l’autre venant des environs de 
Fridrieshall, qui toutes deux m'ont montré un peu de la disposition 
à refleurir du Fraisier des Alpes. Chaque année ces deux petits Frai- 
siers, comme trompés par la longueur de nos étés, donnent quelques 
fleurs et quelques fruits à l’automne. 

Le Fraisier des Alpes s’est répandu dans tous les jardins de l’Eu- 
rope et a été vite cultivé aux alentours des grandes villes. Je suis 
persuadée que plus de mille hectares sont employés en France à sa 


culture. 


FR. DES ALPES. 


Le Fraisier des Alpes a donné naissance à plusieurs variétés 
qui toutes ont acquis une fixité remarquable. La première va- 
ration a été celle à fruit blanc; la seconde, beaucoup plus 
importante, a été obtenue en 1811, à Gaillon, par M. Lebaube: 
c'est la variété sans filet, qui est fort estimée et qui a vite remplacé, 
pour faire des bordures, l’ancien Fraisier Buisson, qui ne donnait de 
fruits qu une fois par an, comme le Fraisier des bois. On a nommé 
cette nouvelle variété Gaillon. M. de Morel-Vindé obtint vers 1818 
le Fraisier des Alpes sans filet à fruit blanc ou Gaillon blanc, qui 
est le plus délicat et le plus parfumé des Fraisiers d’arrière-saison; 
moins acide que la variété à fruits rouges et demandant moins de 
soleil pour mûrir ses fruits, il prolonge de quelques jours, au 
mois de novembre, la saison des Fraises. 


‘ 79P Dn240011/ 


ME 77/7/2274 


NT RTL OT ALLO 


‘NAASAN AG HAILINUA NIŒAVE 


FRAISE DEPTFORD-PINE. 


Fruit gros, conique, allongé, rouge brillant et comme ver- 
nissé; chair ferme, zonée de rouge pâle; eau assez abon- 
dante, sucrée, et agréablement parfumée. 


Freurs à cinq pétales assez grands et d'un blanc argenté, fort 
écartés l’un de l’autre et laissant voir entre eux comme une grande 
étoile verte; étamines peu nombreuses; filets courts et très-fins; 
anthères d’un jaune vif. 


Cazyce vert pâle, très-élégant, appliqué sur le fruit. 
Hawres fortes, vert pâle. 
Courants nombreux, vert pâle, couverts de poils fins appliqués. 


FeuiLues très-crandes, à découpures arrondies, profondes; leur 
vert est extrêmement brillant, même pendant l'hiver. 


PLaxTE des plus rustiques, vigoureuse, très-fertile et assez 
précoce, remarquable par sa longue durée. 


Cette excellente variété a été obtenue en Angleterre, à Deptford, 
par l’infatigable semeur de Fraises, M. Myatt; sa culture commence 
à se répandre dans les champs des environs de Paris, où les cultiva- 
teurs trouvent qu'ellz supporte mieux la sécheresse que la Fraise 
Princesse royale. Le seul défaut que je lui connaisse est de donner, 
après ses premiers fruits, qui sont fort beaux, une quantité de petits 
fruits dont les derniers, tout en étant excellents, ne méritent pas la 


peine d’être cueillis. 
12 


21 


JARDIN ERUIIER DU MUSEUM. 


À Jévereux del. 


IX MONCHCALIARD . 


P. MONCHALLARD,. 


‘ Fruit d'été, moyen, obtus aux deux extrémités ; à queue 
assez grosse, un peu arquée, légèrement enfoncée dans le 
fruit; à peau jaune verdâtre, pointillée, presque toujours 
dépourvue de marbrures, quelquefois lavée de rouge terne 
du côté du soleil ; à œil placé au milieu d’une légère dépres- 
sion régulière ; à chair fine, très-fondante et parfumée. 
Argre fertile, à rameaux légèrement divariqués; à scions de gros- 

seur moyenne, olivâtres, parsemés de lenticelles arrondies ou oblon- 
gues, pubescents au sommet ; à coussinets peu saillants; yeux petits, 
cachés sous le pétiole, comprimés, noirs. 

Feuirces florales elliptiques, mucronées ou acuminées au sommet, 
arrondies à la base, dentées, glabres en dessus, légèrement pubes- 
centes en dessous, portées sur des pétioles assez courts, teintés de 
rouge; les adultes à peu près de même forme, oblongues ou ellipti- 
ques, acuminées, à bords dentés et légèrement redressés, portées sur 
des pétioles colorés en rose et munis de stipules à la base. 

Freurs moyennes, ordinairement un peu rosées, portées sur de 
courts pédicelles; calyce à divisions étalées, linéaires, très-aiguës, 
recouvertes de poils blonds en dessus; pétales orbiculaires, ongui- 
culés, laissant peu d'intervalle entre eux. 

FruirT müûrissant en août, moyen, en forme de Doyenné allongé, 


obtus ou un peu déprimé aux deux extrémités ; à queue assez grosse, 
47 


P. MONCHALLARD. 


arquée, renflée à son origine, légèrement enfoncée et placée dans l'axe 
du fruit, lisse, brune ou verte; peau de couleur jaune citronné ou 
jaune verdâtre à l'ombre, parsemée de petits points gercés, presque 
toujours dépourvue de marbrures ou de taches, le côté du soleil 
quelquefois lavé de rouge terne, parsemé de petits points jaunâtres ; 
œil placé au milieu d'une légère dépression régulière, à divisions 
conniventes ou étalées, canaliculées, un peu charnues à la base, 
glabres, vertes ou rosées; cœur arrondi, entouré de granulations; 
loges moyennes ou pelites; pepins noirs fuligineux, assez petits; 
lacune centrale subéreuse, atténuée vers l'œil. 

Caair fine, remarquablement fondante, blanche ; eau très-abon- 
dante, sucrée-acidulée, d’une saveur particulière, 


Cet excellent fruit arrive depuis peu de Bordeaux sur les marchés 
de Paris, où il se vend en moyenne à raison de 25 cent. la pièce. Il 
devance nos belles variétés hâtives, mais il en a le défaut : il mollit 
très-vite. 

M. Gérand, pépimiériste et allié à la famille d’un arboriculteur dis- 
tingué de Bordeaux, M. Toussaint-Yves Catros, dont j'ai eu souvent 
à citer les ouvrages, a bien voulu me transmettre les détails suivants 
sur l’origine de la P. Monchallard. Voici ce qu'il m'écrivait à la date 
du 16 août 1861 : 


«Il y a environ vingt-cinq ou trente ans qu’un jardinier, nommé Jean Lami, 
rapporta cette Poire et qu’il la multiplia sous le nom d’É pine rose, nom que 
ses confrères changèrent en ceux d’Épine fondante, Épine d’été, etc. Lorsque 
plus tard j'eus, à mon tour, à m'occuper de cette espèce, je ne tardai pas à 
reconnaitre la complète inexactitude de ces dénominations; mais ce n'est 
qu’en 1859, à l’une des réunions du Congrès pomologique, que nous recher- 
châmes sérieusement la synonymie et l’origine de cette espèce, et que, grâce 
aux lumières de M. Buisson, président de la Société d’Horticulture de Bergerac, 
nous sûmes que ce Poirier avait été trouvé dans le département de la Dor- 
dogne, près du château de Maruel, et sur la propriété de M. Monchallard, dont 
il porte actuellement le nom. » 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À.tiocreux del, 


P. TRIOMPHE DE JODOIGNE. 


P. TRIOMPHE DE JODOIGNE . 


Fruit de fin d'automne, pyriforme, ventru, obtus, sou- 
vent irrégulier et un peu bosselé; à queue droite ou 
arquée, épaissie aux deux extrémités, mais surtout à 
son insertion sur le fruit; à peau vert jaunâtre, parse- 
mée de gros points et de taches brunes, quelquefois 
teinte de rouge du côté du soleil; chair fondante, su- 
crée-acidulée, parfumée. 


Argre très-vigoureux et fertile, pyramidal ; à scions de grosseur 
moyenne, flexueux, brunâtres, pubescents au sommet, parsemés de 
lenticelles arrondies; coussinets peu saillants, sans arêtes; yeux 
coniques, comprimés , appliqués contre le scion. 


 Feuizces florales ovales ou ovales-elliptiques, mucronées ou légè- 
rement acuminées, presque glabres ou pubescentes en dessous, à 
bords entiers et ciliés; les adultes de deux formes : celles des roset- 
tes grandes, ovales, arrondies à la base, acuminées au sommet, 
denticulées sur les bords, portées sur de longs pétioles; celles des 
scions ovales, acuminées, presque entières ou irrégulièrement den- 
tées, à nervures moyennes pubescentes, portées sur d'assez courts 
pétioles souvent accompagnés de stipules. 


FLeurs grandes, toutes blanches, étalées, à pédicelles assez courts, 
* Jodoigne ou Judoigne, en latin Judonia, Gildonacum, Gildornacum; flamand Gelde- 


nacken ; petite ville de la province de Namur, sur la Geethe. 
#77 


P. TRIOMPHE DE JODOIGNE. 


tomenteux ; calyce à divisions grandes, lancéolées, aiguës, réfléchies, 
couvertes de poils blonds en dessus ; pétales elliptiques, onguiculés, 
laissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir de fin d'automne ou d'hiver, de forme variable, gros ou 
très-gros, pyriforme, ventru, obtus, un peu bosselé et souvent irré- 
gulier; à queue droite ou arquée, verte ou fauve, renflée aux deux 
extrémités, mais surtout à son insertion sur le fruit, lisse, ou fine- 
ment gercée; peau d'un jaune verdâtre, parsemée de gros points 
fauves arrondis, entremêlés de marbrures ou de taches de même 
nuance et plus ou moins nombreuses, assez lisse, quelquefois co- 
lorée en rouge du côté du soleil; œil placé à fleur de fruit au milieu 
d'un très-faible aplatissement ou dans un enfoncement irrégulier, 
entouré d’une tache de couleur ferrugineuse ou de zones concentri- 
ques brunes; à divisions linéaires-lancéolées, canaliculées, étalées 
ou conniventes, presque glabres, entières ou tronquées; cœur des- 
sinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nom- 
breuses granulations; loges assez grandes; pepins bruns, souvent 
avortés; lacune centrale subéreuse , atténuée vers l'œil. 

Car blanchâtre, demi-fondante ou fondante, juteuse ; eau très- 
abondante, sucrée, parfumée, très-faiblement astringente et avec 
une légère saveur d'amande amère ou de pêche. 


La poire Triomphe de Jodoigne, comme la P. Clairgeau et une mul- 
titude d’autres grosses espèces de l’arrière-saison, doit être prise à 
point pour offrir toutes ses qualités; sa maturité s'annonce et se 
reconnaît d'ordinaire à un léger affaissement vers le pédoncule. II 
est également essentiel de la cueillir le plus tard possible. 

La Société d'Horticulture de Paris en a recu, dans sa séance 
du 10 octobre 1861, trois fruits qui mesuraient chacun 0°,36 de 
circonférence. 


« Triomphe de Jodoigne. C'est ainsi que l’on nomme une excellente, belle 


P. TRIOMPHE DE JODOIGNE. 


et grosse poire obtenue de semis par M. Bouvier. L'arbre se grefte et prospère 
parfaitement sur cognassier. Ses premiers rameaux s'étendent la plupart ho- 
rizontalement ou même s’inclinent, et sont garnis de dards épineux; les autres 
rameaux s’élèvent verticalement et sont dépourvus d’épines; les scions sont 
presque aussi gros au sommet qu’à la base, un peu géniculés, munis de len- 
ticelles blanches, arrondies; les yeux sont gros, divergents, rapprochés, ce 
qui indique un arbre fertile; les feuilles sont moyennes ou de petite grandeur, 
ovales-arrondies avec une pointe, et inégalement dentées, ou plus rarement 
oblongues, et alors sans dents apparentes, toutes fermes, coriaces, planes, 
luisantes, d’un vert foncé, à pétioles et nervures blanchâtres; enfin cet arbre 
abonde en caractères distinctifs extérieurs fort reconnaissables. Le fruit est fort 
gros, haut de plus de 10 centimètres sur 8 de diamètre à l’endroit le plus 
renflé, arrondi du côté de la queue, qui est insérée dans un léger eufonce- 
ment; cette queue est assez grosse, verte du côté de l’ombre, rougeûtre du 
côté du soleil et longue de 4 centimètres; l’œil est grand, comprimé, et ses 
divisions sont longues, laineuses, diversement déjetées; cet œil est presque à 
fleur, dans un aplatissement un peu concave ; la peau, jaunâtre dans l’ombre, 
est piquetée de gros points roux souvent réunis en taches; le côté du soleil se 
lave de rouge sur lequel les gros points se dessinent en gris cendré; la chair 
est d’un blanc jaunâtre, fine, fondante ; l’eau est abondante, très-bonne , avec 
une legère âpreté qui rappelle celle de la Crassane. » Poiteau, Ann. Soc. 
Hort. l'aris, vol. 37, p. 634 [1846]. 


« L’écorce des scions est d’un brun rouge, verdâtre en dessus et imitant celui 
de la P. Forelle (dite Foitée) (*), lisse, avec mouchetures oblongues. Ses feuilles 
sont ovales-lancéolées , aiguës; le fruit, forme du Goulu-Morceau, légèrement 
étranglé vers le haut, était en moyenne de 28 centimètres de hauteur sur 14 
de circonférence (**) et pesait 315 grammes; son pédoncule implanté droit, assez 
épais, ligneux, brun foncé, ponctué, logé dans une petite cavité, avec un 
bourrelet en éminence d’un seul côté, de 5 centimètres. La peau lisse, d’un 
jaune citron à l’époque de la maturité, bigarrée de rouge, marquée de quel- 
ques macules vert foncé se dessinant en auréole vert clair, mouchetée de roux, 
tavelée de même couleur, et un large calyce jaune et peu profond, à divisions 
brunes, sont les signes distinctifs de cette Poire. Sa chair est blanche, beurrée, 
sucrée, très-fondante et d’un goût exquis, très-franc, ne le cédant point à 


* Le texte dit foitée au lieu de truitée. 
** Je crois que ces deux mesures sont inexactes, et qu'il faut supposer, d’après la figure 
donnée par M. Bivort, 0",10 de diamètre. 


P. TRIOMPHE DE JODOIGNE. 


la P. de Rance pour la saveur et le parfum. Cette poire mürit vers la fin de 
novembre et s’est conservée jusqu’en décembre. » Bivort, Album pomol., vol. I, 
p. 53 [1847]. 


« Arbre très-vigoureux et très-fertile dans l’âge mür, pour haut-vent et py- 
ramide ; fruit très-gros, pyriforme, pyramidal; épiderme vert herbacé, ma- 
culé de brun et parfois de rouge vif; chair demi-fine, demi-beurrée, fon- 
dante; eau abondante, sucrée, d’un parfum agréable; de première qualité 
dans les sols légers. Maturité de novembre en décembre. » Société Van Mons, 
p. 44 [1854]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À 
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Done i P. GIFFARD. HE TES 
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: 14 


P. GIFFARD . 


Fruit d'été; moyen, pyriforme; à peau jaune ou vert Jjau- 
nâtre à l’ombre, pointillée et lavée de rouge laqueux au 
soleil; à queue assez grosse, insérée dans l’axe ou un peu 
sur le côté du fruit; à chair très-fine, fondante , juteuse, 
parfumée, sucrée-acidulée. 


Argre très-fertile et propre à former des plein-vent; à scions élan- 
cés ou légèrement flexueux, d'un brun violâtre ou brun marron, 
parsemés de lenticelles oblongues, jaunâtres; coussinets à peine sail- 
lants, accompagnés de légères arêtes décurrentes; yeux petits, coni- 
ques, bruns-noirûtres. 


Feuices florales ovales ou ovales-elliptiques, assez longuement 
acuminées, aiguës, entières, pubescentes sur les deux faces; les 
adultes à peu près de même forme, petites, ovales ou ovales-ellip- 
tiques, acuminées au sommet, à bords relevés et presque entiers, 
portées sur des pétioles assez longs, grèêles, blanchâtres ou un peu 
rosés, munis de stipules insérées au-dessus des points d'attache du 
pétiole. 

FLeurs assez grandes, blanches, portées sur de courts pédicelles 
tomenteux ; calyce à divisions longues, lancéolées-linéaires, aiguës, 
réfléchies, recouvertes en dessus de poils blonds ; pétales orbiculai- 
res, Onguiculés, laissant peu d'intervalle entre eux. 


(") Horticulteur à Saint-Nicolas, dans le département de Maine-et-Loire. 
479 


P. GIFFARD. 


Frurr commencant à mürir à la fin de juillet, petit ou moyen, 
pyriforme, régulier; à queue insérée obliquement un peu au-dessous 
du sommet ou placée dans l'axe du fruit, cylindracée ou légère- 
ment renflée aux deux extrémités, assez lisse, brune ou de couleur 
olivètre bronzée; peau jaune-verdâtre ou verte à l'ombre, parsemée 
de petits points, lavée de rouge laqueux au soleil et plus ou moins 
tachée de brun autour du pédoncule; œil assez petit, presque à fleur 
de fruit, entouré d’un pointillé très-fin ou de petites vergetures fau- 
ves, à divisions étalées ou conniventes, linéaires, glabres ou pubes- 
centes ; cœur ovale, entouré de granulations ; loges moyennes; pepins 
brun-acajou; lacune centrale subéreuse, atténuée vers l'œil. 


Cnai blanche, très-fine, fondante; eau abondante, sucrée-acidu- 
lée, non astringente, parfumée, d’une saveur qui rappelle la P. d’An- 
gleterre. Très-bon fruit. 


Le Poirier Giffard est très-fertile, quoique les auteurs de la Pomo- 
logre de Maine-et-Loire disent le contraire. 


« Rameaux un peu grêles, lisses, d’un rouge violacé foncé, parsemés de 
lenticelles blanchâtres et très-apparentes. Feuilles petites ou moyennes, lan- 
céolées, aiguës, atténuées, à bords entiers, réfléchies; pétioles blancs, gré- 
les, accompagnés de stipules. Fruit moyen ou gros, pyriforme, très-lisse, 
très-odorant, jaune herbacé, finement pointillé de gris du côté de l’ombre, 
presque entièrement couvert de larges points rouges du côté du soleil. Pé- 
doncule fauve, se confondant avec le fruit par une tache irrégulièrement fran- 
gée; œil à fleur de fruit ou au centre d’un large aplatissement. Chair fine, 
fondante; eau abondante, sucrée-acidulée. Ce bon fruit mürit fin juillet et 
paraît susceptible de blettir promptement comme la plupart des fruits d'été, 
mais il n’en est pas moins recommandable par ses bonnes qualités et par son 
époque de maturité, qui précède de quelques jours celle de la P. d’Épargne. » 
Prévost, Pomol. Seine-Infér., p. 161 [1849]. 


«Arbre vigoureux, peu fertile, à rameaux divergents, sans aucune ten- 
dance à former la pyramide, irrégulier ; jeune bois violet noirâtre , pointillé ; 


P. GIFFARD. 


yeux moyens, pointus. Feuilles longuement pétiolées, ovales-lancéolées, fine- 
ment dentées. Fruit pyriforme, de grosseur moyenne, à pédoncule de lon- 
gueur variable, plus ou moins oblique; œil presque à fleur de fruit, à divisions 
étroites, allongées, très-saillantes; à peau de couleur vert-pâle, rarement 
teintée de rouge, marbrée et tachée de brun autour du pédoneule; chair fine, 
blanche, fondante, juteuse, relevée d’un léger acide agréable. Ce fruit de pre- 
mière qualité arrive à maturité des premiers jours d’août aux premiers jours 
de septembre. » Pomologie de Maine-et-Loire, p. 13, tab. X [18592]. 


« Rameaux un peu grêles, lisses, à épiderme rouge violacé; les feuilles sont 
petites ou moyennes, lancéolées, aiguës, à bords entiers, à pétiole blanc, 
grêle et long, muui de stipules longues, étroites et persistantes. Les yeux 
sont petits, courts, aigus, coniques. Le fruit est moyen, haut de huit centi- 
mètres et demi sur huit de diamètre environ, pyriforme; son pédoncule, qui 
s'étend sur le fruit, est long et gros. L’épiderme, vert tendre avant la matu- 
rité, devient jaunâtre, se lave et se pointille de rouge au soleil. L’œil est à 
fleur de fruit ou un peu enfoncé dans une cavité évasée et très-peu profonde. 
La chair est fine, fondante , sucrée, ayant une eau abondante et légèrement 
acidulée. Cette Poire est une des meilleures de l’été. Elle mürit de juillet en 
août. » Rousselon, Pomol. nouv. Ann. Soc. hort. Paris, p. 33 [1854]. 


« Fruit moyen, régulier, pyriforme; peau fine, verte, assez régulièrement 
parsemée de points gris, quelquefois légèrement colorée en rouge du côté du 
soleil; passant au vert jaunâtre à la maturité. Il ne faut pas attendre que le 
fruit soit tout à fait jaune, car alors il est passé. Chair fine, fondante; eau 
abondante et sucrée. Si on pouvait reprocher quelque chose à la P. Giffard, 
ce serait de manquer un peu de parfum; ce n’en est pas moins un excellent 
fruit, et la première trés-bonne poire de la saison. Il est meilleur lorsqu'il 
s’achève au fruitier, après avoir été cueilli quelques jours avant sa maturité, 
qui a lieu du 40 au 30 juillet, suivant l’année. Il est de bonne garde pour un 
fruit d'été. » P. de M... (Mortillet), 40 Poires, p. 13 [1860]. 


Cette variété a encore été décrite et figurée en 1857 dans les Anna- 
les de Pomologie belge, p. 69. - 


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JARDIN ERUIT LR DU MUSEUM 


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A. locreux dl. 


M E. Taillant se. 


P. AMIRÉ ROUX. 


P. AMIRÉ ROUX. 


Fruit d'été, petit, turbiné, jaune lavé de roux du côté du 
soleil ; à queue longue, assez grêle, un peu renflée à son 
insertion sur le fruit, portant souvent des traces de l’in- 
sertion des bractées; œil à fleur de fruit, à divisions éta- 
lées; chair demi-fondante, juteuse, peu relevée, sucrée- 
acidulée. - 


Argre très-productif, propre à former des plein-vent; à rameaux 
divariqués ; à scions de couleur fauve-olivätre, parsemés de nom- 
breuses lenticelles jaunâtres ; coussinets assez saillants ; yeux petits, 
coniques , noirs, appliqués contre le scion. 


Feuizces florales orbiculaires ou ovales, acuminées, dentées, gla- 
bres en dessus, légèrement pubescentes en dessous et ciliées; les 
adultes à peu près de même forme : celles des rosettes ovales-ar- 
rondies , portées sur de longs pétioles blanchâtres ; celles des scions 
ovales, ou ovales-oblongues , acuminées, fortement dentées. 


Freurs grandes, toutes blanches, portées sur d’assez longs pédi- 
celles tomenteux au sommet ; calyce à divisions linéaires-lancéolées , 
aiguës, étalées ou réfléchies, couvertes de poils blonds ; pétales 
obovales-elliptiques, mollement onguiculés, laissant un peu d’inter- 
valle entre eux. 


Frurr commencant à mûrir vers la fin de juillet, arrondi ou tur- 
480 


P. AMIRÉ ROUX. 


biné, obtus; à pédoncule en général assez long, portant ordinai- 
rement quelques cicatrices de bractéoles, inséré dans l’axe et légè- 
rement renflé à son insertion sur le fruit, brun, très-finement strié; 
peau jaune ou jaunâtre à l’ombre , parsemée de très-petits points 
bruns, marquée de fauve autour du pédoncule, lavée de rouge brun 
du côté du soleil, fortement pointillée et assez épaisse ; œil à fleur 
de fruit, à divisions étalées , lancéolées, aiguës ou tronquées au 
sommet, un peu charnues à la base, glabres ou pubescentes ; cœur 
dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, 
entouré de nombreuses granulations qui s'étendent jusqu'au pédon- 
cule ; loges épaisses, moyennes ; pepins noirâtres ; lacune centrale 
très-étroite. 

CHaim blanchôtre, juteuse, demi-fondante, laissant un peu de 
mare dans la bouche ; eau assez abondante, sucrée-acidulée, légè- 
rement fenouillée ou rappelant un peu la saveur des prunes de 
Reine-Claude. 


Cette variété, inférieure à la Poire de Juillet, à laquelle elle cor- 
respond par son époque de maturité, a néanmoins le grand avan- 
tage d’être annuellement très-productive, de se conserver plus long- 
temps et de pouvoir enfin arriver sans altération sur nos marchés, à 
cause de l’épaisseur de sa peau. 


« Ce Poirier veut être greffé sur franc plutôt que sur Cognassier, où il 
pousse très-peu. Il est très-fertile. Son bourgeon est droit, de médiocre 
grosseur, cendré d’un côté, roussâtre de l’autre , tiqueté de très-petits points. 
Son bouton est court, large, plat, comme collé sur la branche. Sa feuille est 
grande, ronde, épaisse , terminée par une pointe aiguë , longue de trois pouces 
quatre lignes, large de deux pouces onze lignes. Les dentelures sont peu pro- 
fondes, très-écartées, excepté vers la pointe, où elles sont plus profondes et 
plus fines. Le pétiole est gros, long de vingt-deux lignes. La nervure fait un 


P. AMIRÉ ROUX. 


petit arc en dessous. Sa fleur à un pouce de diamètre ; le pétale est arrondi. 
La plupart des fleurs ont plus de cinq pétales : il y en a qui en ont dix. Son 
fruit est de moyenne grosseur, de hauteur et largeur égales, vingt-deux lignes, 
turbiné, aplati du côté de la tête, où l'œil, de grandeur moyenne, est placé au 
fond d’une petite cavité très-unie. La queue, droite, longue de onze lignes, 
bien nourrie sans être grosse, s’attache au fruit au milieu d’une très-petite 
cavité. Sa peau est lisse, brillante, jaune du côté de l’ombre, d’un rouge vif 
du côté du soleil. Sa chair est demi-cassante, souvent pierreuse. Son eau est 
relevée, d’un goût rosat. Ses pepins sont jaune-pâle ou blanchâtres. Ce fruit 
mürit à la fin de juillet et au commencement d'août. » Duhamel, Arbr. 
fruit., p. 135 [1768]. 


« C’est une poire d’été, d’une chair fine, demi-cassante, parfois un peu su- 
jette à la pierre ; l’eau en est relevée, rosate, fort agréable : elle dure environ 
quinze jours. L'arbre ne réussit que sur franc ; il est modéré, même lent dans 
sa pousse, mais d’une grande fertilité. » Mayer, Pomon. franconica, vol. 3, 
p. 246 [1852]. 


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3 


JARDIN VRUITIER DU MUSEUM. 


MER. Taillune SE 


A. Rioereux del. 


P_ DIS DEUX SŒURS: 


P. DES DEUX SŒURS. 


Fruit d'automne, oblong, ordinairement un peu rétréei 
aux deux extrémités; à peau Jaune verdâtre ou jaune 

* citron, plus ou moins parsemée de très-petits points, et 
en général dépourvue de taches ; à queue grêle ou char- 
nue, droite ou oblique; à chair fondante, juteuse, su- 
crée, mais peu parfumée. ; 


ArBre fertile, vigoureux, pyramidal; à scions assez gros, de 
couleur fauve olivacée, légèrement pubescents au sommet, parsemés 
de lenticelles oblongues, jaunâtres ; coussinets saillants, épais, 
accompagnés d’arêtes décurrentes, peu saillantes; yeux coniques, 
comprimés, appliqués contre le scion. 


FeuiLces florales ovales ou oblongues-elliptiques, mucronées, 
pubescentes en dessus, blanchâtres en dessous, à bords plus ou 
moins redressés et entiers; les adultes à peu près de même forme : 
celles des rosettes longuement pétiolées ; celles des scions ovales, 
acuminées, denticulées, à bords redressés, épaisses et portées sur 
des pétioles assez gros, accompagnés de stipules. 


Freurs moyennes, blanches ou légèrement rosées, portées sur 
des pédicelles assez courts ; calyce à divisions étalées, aiguës, re- 
couvertes de poils roux en dessus ; pétales obovales, entiers ou 
échancrés , onguiculés , laissant peu d'intervalle entre eux. 


181 


P. DES DEUX SOEURS. 

Fnurr commencant à mûrir vers la fin de septembre, moyen, 
oblong, quelquefois de forme assez semblable à celle d'un Saint- 
Germain, un peu rétréci aux deux extrémités ; à queue insérée dans 
l’axe du fruit, cylindracée et grêle, ou placée obliquement un peu 
au-dessous du fruit, assez épaisse, accompagnée ou dépourvue de 
plis ; peau d’un jaune citron plus ou moins vif, lisse, presque dé- 
pourvue de points sur la partie exposée à l’ombre, parsemée de 
quelques petites marbrures brunes du côté du soleil ainsi qu'autour 
du pédoncule ; œil placé à fleur de fruit ou au milieu d’une très- 
faible dépression régulière, à divisions dressées, canaliculées, légè- 
rement charnues à la base, conniventes, glabres ou pubescentes ; 
cœur blanc, dessinant une sorte de losange sur la coupe du fruit, 
entouré de très-petites granulations ; loges étroites, rapprochées de 
l'axe; pepins noirâtres, souvent avortés; lacune centrale étroite, at- 
ténuée vers l'œil. 


Car fondante ou demi-fondante , laissant un peu de mare dans 
la bouche ; eau abondante, sucrée, faiblement astringente et peu 
parfumée. 


Bien que recommandé par la plupart des pépiniéristes, ce fruit 
ne me paraît pas devoir être classé au rang des meilleures variétés. 
J'en ai recu des échantillons de Malines, de Namur, de Grenoble, 
de Lyon, etc., et je l’ai constamment trouvé, comme d’ailleurs ceux 
du Muséum, à chair très-fine, juteuse, mais presque sans parfum. 

Contrairement à ce qui arrive ordinairement, la maturité de cette 
variété, ou la coloration jaune qui l'indique, commence à se mani- 
fester du côté de l'œil, tandis que la portion voisine du pédoncule 
conserve encore la teinte verte des fruits non mürs. 


« Le fruitest gros, pyramidal, ventru, fortement et courtement rétréci. 
côté et bosselé vers le calyce ; il nous paraît procéder du Saint-Germain et de 


P. DES DEUX SCEURS. 


la Calebasse. Son épiderme, vert, maculé de brun, noir ombré de brun autour 
du pédoncule , ne jaunit presque pas à l’époque de la maturité du fruit. Le 
pédoncule, long de quatre centimètres, est grêle, ligneux, placé à l'extérieur 
du fruit et souvent dépassé d’un côté par une excroissance charnue. Le calyce 
est peu enfoncé et à divisions noires. La chair est fine, vert jaunâtre , beurrée; 
eau suffisante, fortement chargée de sucre et ayant un goût très-prononcé 
d’Amande et de Noisette. Cet excellent fruit mürit au commencement de no- 
vembre. Sa hauteur est de douze centimètres, et son diamètre de six et demi. 
n’a pas été trouvé par M. Esperen au nombre de ses semis, mais il a été 
soumis à sa dégustation, et les greffes lui ont été communiquées par un de ses 
amis, M. le D Tagliorelli. L’arbre-mère se trouvant dans le jardin des de- 
moiselles Knopp, à Malines, M. Esperen lui a donné le nom de P, des Deux 
Sœurs. » Bivort, Alb. pomol., vol. 2, p. 111 [1849]. 


Cette description a été reproduite dans les Annales de Pomologie belge, 
vol. V, p. 27. 


* 
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LATE, NAS 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


P. COMTE DE FLANDRE. 


P. COMTE DE FLANDRE. 


Fruit d'automne, gros ou moyen, pyriforme ou pyriforme- 
ventru, bosselé; à peau vert jaunâtre, plus ou moins re- 
couverte de marbrures et de points et portant autour 
du pédoncule une large tache fauve ; à queue un peu 
oblique, épaissie à son insertion sur le fruit; à chair 
ferme, juteuse, légèrement astringente et sucrée. _ 


ARBRE fertile, pyramidal; à scions assez gros, fauves ou un peu 
jaunâtres, légèrement pubescents au sommet, parsemés de lenticelles 
oblongues ; coussinets peu saillants; yeux coniques, rapprochés du 
scion. 

Feuizces florales ovales, arrondies ou légèrement atténuées à la 
base, mucronées, entières, pubescentes sur les deux faces, mais 
principalement en dessous ; les adultes à peu près de même forme : 
celles des scions ovales-elliptiques ou oblongues, un peu acuminées , 
crénelées ou entières, étalées ou à bords légèrement redressés. 


Fceurs blanches, grandes, portées sur des pédicelles un peu courts, 
pubescents ; calyce à divisions lancéolées, étalées, aiguës ; pétales 
elliptiques ou ovales-elliptiques, onguiculés , laissant un peu de vide 
entre eux. 


“ Philippe-Eugène, comte de Flandre, né le 24 mars 1837, fils du Roi Léopold 1°". 
4182 


P. COMTE DE FLANDRE. 


Fruir commencant à mürir vers la fin d'octobre, pyriforme ou 
pyriforme ventru, moyen ou gros; à queue droite ou oblique, très- 
légèrement enfoncée ou insérée à fleur de fruit, brune, lisse ou par- 
semée de quelques lenticelles; peau d’un jaune verdàtre ou vert oli- 
vâtre, légèrement teintée de rouge du côté du soleil, parsemée de 
points et de taches ou marbrures plus ou moins abondantes, rudes 
ou squammeuses, gercée et marquée d’une farge tache fauve autour 
du pédoncule; œil grand, placé au milieu d’une dépression très-régu- 
lière, entourée de zones concentriques brunes, fines et quelquefois 
peu apparentes, à divisions étalées ou conniventes, imbriquées, 
blanchâtres, lancéolées, cotonneuses, entières ou tronquées ; cœur 
assez grand, dessinant une sorte de losange sur la coupe longitu- 
dinale du fruit, entouré de très-petites granulations; loges nulles 
ou moyennes, dépourvues de pepins; lacune centrale subéreuse, 
atténuée vers l'œil. 


Car blanche, fine, fondante ; eau abondante, sucrée, acidulée, 
citronnée, parfumée. — Fruit de première qualité, remarquable 
par l'avortement complet des loges ou des pepins, caractère dont 
les pomologistes belges ne font nullement mention, mais qui n’a pas 
échappé aux auteurs de l’'Ilustrirtes Handbuch der Obstkunde. 


«Fruit gros, pyramidal, pyriforme ventru, bosselé et quelquefois côté vers 
le calyce ; peau rude, verte, jaunissant légèrement à la maturité, maculée de 
pourpre au soleil, lavée et striée de roux du côté de l’ombre, pointillée de 
même couleur sur toute sa surface ; pédoncule brun verdâtre, long de deux 
centimètres, gros, charnu à son sommet, placé obliquement et superficiel- 
lement sur le fruit. Calyce clos, saillant, à divisions épaisses, charnues, 
cotonneuses. Chair blanche, fine, fondante, demi-beurrée ; eau assez abon- 
dante, sucrée et délicieusement parfumée. La maturité de ce bon fruit, qui 
provient des semis de M. Van Mons, a lieu vers la mi-décembre. Sa premiere 
production date de 1843 ; c’est à cette époque qu’il fut soumis à la dégustation 


P. COMTE DE FLANDRE. 


de M. Simon Bouvier, qui, d’accord avec les fils de M. Van Mons, le dédia à 
S. À. R. le Comte de Flandre.» Bivort, 4/b. pomol., vol. 2, pag. 49 [1849]. 


« Gette variété doit se ranger parmi les meilleures ; elle joint à l’ampleur de 
la P. Diel une maturité tardive et les qualités du Passe-Colmar. Le fruit est 
gros ou très-gros, pyriforme, pyramidal, bosselé et parfois côté vers le calyce. 
Ses dimensions ordinaires sont de dix centimètres de hauteur sur huit de dia- 
mètre. L’épiderme, rude, vert, jaunit légèrement à la maturité ; il est parfois 
maculé de pourpre du côté du soleil, ombré, panaché et ponctué de gris roux 
sur toute sa surface. Les diverses nuances qui dominent la couleur primitive 
de l’épiderme sont bien plus intenses lorsque le fruit a été récolté sur Co- 
gnassier. Le pédoncule, long de quinze à vingt millimètres, est gros, charnu à 
son insertion et placé obliquement sur le fruit. Le calyce, couronné, parfois 
clos, ordinairement ouvert, est large et placé superficiellement ; ses divisions 
sont épaisses, dressées, gris blanc et en partie caduques. La chair est blanche, 
très-fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum 
des plus agréables. Cette Poire est vraiment un fruit délicieux, dont la matu- 
rité a lieu vers la mi-décembre, et ‘se prolonge jusqu’à la mi-janvier lorsqu'il 
a été récolté sur franc, mais commence dès novembre lorsqu'il est produit 
par un arbre greffé sur Cognassier. » Bivort, Ann. de Pomol. belge, vol. 2, 
p. 87 [1854]. 


« Fruit à queue forte et grosse, longue ordinairement de 3/4 de pouce, 
ligneuse, entourée d’un bourrelet charnu. Peau un peu sèche, d’un vert jau- 
nâtre, jaunissant encore en mürissant, parsemée de petits points bruns, le 
côté du soleil coloré en rouge pâle, marquée de taches fauves plus ou moins 
nombreuses autour de la queue et du calyce. Chair fine, d’un blanc jaunûtre, 
fondante, un peu beurrée, succulente, sucrée et délicatement aromatisée 
lorsque les années sont favorables. Cœur entouré de petits grains, mais je l’ai 
trouvé tout à fait dépourvu de pepins dans six fruits que j’ai examinés, ce 
qu'on ne dit ni dans l’A/bum ni dans les Annales de Pomologie. Sa maturité a 
lieu de décembre à la fin de janvier. » F. Jahn, Uustrirt. Handb. der Obstk., 


p. 531 [1860]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. £ 


A. Riocreux del. ; ME }}. Jaillant se 


P.. PREVOST. 


P. PRÉVOST. 


Fruit d'hiver, moyen ou petit, obtus aux deux extrémités ; 
à queue ordinairement droite et insérée dans l’axe du 
fruit ; à peau jaune plus ou moins vif, lavée de rouge au 
soleil, parsemée de points et marquée de quelques taches 
fauves ; à chair blanchâtre, cassante, sans parfum, sucrée, 
un peu astringente ou faiblement musquée. 


ARBRE très-fertile, pyramidal; à scions gros ou assez gros, bruns 
ou fauve-olivâtre à l'ombre, brun rouge au soleil, parsemés de 
lenticelles arrondies ; coussinets peu saillants, sans arêtes; yeux 
coniques, assez petits, comprimés, rapprochés du scion. 


FeuiLres florales ovales, acuminées, denticulées, pubescentes et 
blanchâtres en dessous, presque glabres en dessus ; les adultes à 
peu près de même forme, grandes, ovales-oblongues, acuminées, 
à bords dentés et plus ou moins redressés, portées sur de gros 
pétioles. 


FLeurs moyennes, blanches ou un peu rosées, portées sur des 
pédicelles assez courts, tomenteux ; calyce à divisions lancéolées, 
étalées ou réfléchies, recouvertes de poils blonds en dessus ; pétales 


* Prévost (Nicolas-Joseph), né à Rouen le 27 septembre 1787, mort dans la même ville 
le 24 septembre 1849, a publié plusieurs notices sur le jardinage et fut chargé par la So- 
ciété d'Horticulture de Rouen de la rédaction de la Pomologie de la Seine-Inférieure 
[1839-1850]. Cet ouvrage, in-8°, accompagné de figures lithographiées, peut être considéré 
comme | une de nos meilleures pomologies. 

1855 


P. PRÉVOST. 


ovales- elliptiques , sensiblement onguiculés, laissant des intervalles 
entre eux. 


Frur mürissant en hiver, obtus, en forme de Doyenné, variant 
de grosseur, mais toujours de même forme; à queue cylindrique, 
droite ou arquée, insérée dans l’axe du fruit, lisse, de grosseur 
moyenne, parsemée ‘de lenticelles, quelquefois un peu renflée à son 
insertion sur le fruit ; peau très-lisse, jaune de Naples vif, jaune 
citron ou jaune verdâtre, lavée de rouge du côté du soleil, par- 
semée de très-petits points bruns et de taches brunes surtout autour 
du pédoncule ; œil grand, placé au milieu d’une faible dépression 
très-régulière, à divisions étalées, canaliculées, entières ou tron- 
quées ; cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, 
entouré de granulations ; loges moyennes ou grandes: pepins 
brun acajou ou noirâtres ; lacune centrale subéreuse. 


Cnarr blanchâtre, ferme ou cassante, d'apparence grossière, peu 
; ; D ; 
juteuse; eau astringente, peu sucrée, quelquefois légèrement par- 
fumée et musquée. 


J'ai constamment trouvé la P. Prévost de qualité inférieure et 
devant être plutôt classée parmi les fruits à cuire que parmi les 
fruits à couteau. Son seul mérite, à mon avis, est de se conserver 
jusqu'au printemps. 


Je ferai observer que le nom de P. Prévost n’est pas nouveau en 
pomologie ; Dalechamp, en 1587, avait déjà signalé sous ce nom 
(P. Lateriana, a colore laterum, vulgo P. Prévost), une variété de 
poires qui nous est inconnue et qu'il serait fort difficile d'identifier 
avec celles qui existent aujourd'hui. | 


« Le plus grand nombre des fruits sont moyens, quelques-uns assez gros, 
mesurant 9 centimètres en hauteur sur 8 centimètres en largeur, ovales 
arrondis, presque en forme de Doyenné. Peau mince, lisse, vert clair pas- 


P. PRÉVOST. 


sant au jaune d'or à sa maturité, fortement colorée de roux carminé au 
soleil, légèrement pointillée et maculée de roux clair du côté de l’ombre. 
Pédoncule long de 2 à 2 centimètres, un peu arqué, ligneux, de gros- 
seur moyenne, brun foncé, implanté dans une petite cavité et parfois at- 
taché superficiellement. Calyce irrégulier, placé dans une cavité peu pro- 
fonde, arrondie et très-évasée. Divisions roides et noires. Chair blanche, 
fine, mi-fondante, demi-beurrée ; eau assez abondante, sucrée, fortement 
parfumée ; cœur petit, ouvert, cordiforme ; pepins brun marron. — C'est un 
excellent fruit, dont la maturité, commencée dès la fin de décembre, s’est 
prolongée jusqu’en avril. Par sa forme il se rapproche beaucoup des 
Doyennés, tandis que par.sa saveur, qui est presque identique à celle du 
Rousselet de Reims, il se classe parmi les Rousselets. Nous l’avons dédié 
à notre savant collègue M. Prévost, rédacteur des Annales de Pomologie de 
la Société de Rouen. » Bivort, Album de Pomologie, vol. 2, p. 19 [18491]. 


«..... La poire Prévost, récoltée dans de bonnes conditions, est un ex- 
cellent fruit parmi les plus tardifs; sa maturité a lieu de mars en mai, rare- 
ment plus tôt. Il n’a plus rien de sa saveur primitive, celle du Rousselet, 
mais il est toujours plus musqué récolté sur cognassier que sur franc. » 
Bivort, Ann. Pomol. belge, vol. 7, p. 85 [1859]. : 


« Prévost, qui sans être de première qualité tient bien sa place, car c’est 
une très-jolie poire, et l’arbre est d’une grande fertilité. » Ann. Soc. hort. 
Gironde, p. 81 [1861]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


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A.Aéocreux del. NÉE. Tullant L 


P. VICOMIE DE SPOELBERG. 


P. VICOMTE DE SPŒLBERG. 


Fruit de fin d'automne, turbiné, moyen; à queue charnue, 
brune et se confondant avec le fruit, droite ou oblique; à 
peau jaune ou jaune citron, parsemée de très-petits points 
verts, quelquefois marquée de brun autour de l'œil; à 
chair blanche, fine et musquée. 


ARBRE assez vigoureux, pyramidal; à seions moyens, flexueux, 
lisses, brun fauve, parsemés de lenticelles arrondies et jaunâtres ; 
coussinets saillants, épais, accompagnés d’arêtes ; yeux coniques, 
courts, gros , brun marron, écartés du scion. 


Feuizces florales ovales ou ovales-lancéolées, mucronées, denti- 
culées ou crénelées, légèrement pubescentes sur les deux faces ; les 
adultes à peu près de même forme : celles des rosettes oblongues- 
elliptiques, acuminées ; celles des scions ovales-lancéolées, à bords 
plus ou moins étalés. 


Freurs assez petites, blanches, portées sur d'assez courts pédi- 
celles ; calyce à divisions lancéolées , aiguës , réfléchies, couvertes de 
poils blonds en dessus ; pétales elliptiques ou obovales, onguiculés, 
laissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir commencant à müûrir en novembre, moyen, turbiné, à queue 
droite ou un peu oblique, charnue, quelquefois un peu plissée, por- 
tant la marque de quelques bractéoles, de couleur olivâtre ou fauve 
et se confondant complétement avec le fruit ; peau jaune de Naples 

184 


P. VICOMTE DE SPOELBERG. 


ou jaune citron, quelquefois légèrement colorée en rose du côté du 
soleil, parsemée de très-petits points verdâtres, marquée de fauve 
autour de l'œil ; œil placé au milieu d’une légère dépression ou 
d’une petite cavité , à divisions lancéolées, canaliculées, pubescen- 
tes, rapprochées par leur base, puis étalées, quelquefois caduques ; 
cœur se confondant presque avec le fruit, entouré de petites granu- 
lations ; loges assez larges ; pepins gros, brun acajou ou bistres ; 
lacune centrale subéreuse, assez large. 


Car très-blanche, fine, fondante ou demi-fondante , à peine gra- 
nuleuse; eau abondante, sucrée, plus ou moins musquée. Très-bon 


fruit. 


« De Spælberg. Fruit moyen, turbiné, ventru, bosselé, terminé en pointe 
un peu recourbée du côté du pédoncule ; celui-ci est long de deux centimètres 
et demi, grêle dans le milieu, charnu à ses deux extrémités ; la partie im- 
plantée dans le fruit est recouverte d’un mamelon très-saillant, qui laisse 
dans la bouche un goût agréable quand on le mâche. La peau est jaune 
tendre, tachée de vert foncé, rugueuse, et recouverte en partie de taches 
brunes. La chair est très-blanche, fine, crépitante ; son eau est sucrée, re- 
levée, très-bonne. Le calyce brun, irrégulier, à divisions caduques, placé 
dans une cavité assez évasée, irrégulière. » Willerm., Observ. genre Poir. 
Bull. Soc. hort. Rhône, p. 1 (201) [1849]. 

« Le fruit est moyen ou gros, turbiné, fortement renflé, aplati vers le ca- 
lyce et rétréci vers le pédoncule ; il ressemble beaucoup à la P. Frédéric de 
Wurtemberg, mais il n’est pas. aussi coloré ; sa hauteur moyenne est de 7 
centimètres et son diamètre de six. La peau est lisse, très-légèrement fla- 
gellée de rouge au soleil ou fortement ombrée de roux fauve dans cette 
partie ainsi qu’autour du calyce et du pédoncule ; elle est en outre panachée - 
et ponctuée de roux, et tachée de vert du côté de l’ombre. Le pédoncule, 
long de 3 centimètres, est gros, un peu charnu, cannelé, arqué, brun 
noisette en dessus, brun roux en dessous et renflé à ses deux bouts ; il est 
placé à fleur de fruit. Le calyce, couronné, ouvert, se trouve dans une très- 


P. VICOMTE DE SPOELBERG. 


petite cavité, souvent placé superficiellement ; ses divisions sont très-courtes, 
charnues, roux brun. La chair est blanche, fine, fondante, beurrée; son eau 
est abondante, sucrée, fortement parfumée et musquée; quelques granu- 
lations entourent les loges, mais n’ôtent rien au mérite du fruit, qui est ex- 
cellent. A l’époque de sa maturité, qui a lieu de novembre à décembre, la P. 
de Spœlberg répand une odeur musquée. » Bivort, Album pomol., vol. 3, 
p. 157 [1830]. 


«Fruit moyen, pyriforme, haut de 7 à 9 centimètres sur 6 à 8 de dia- 
mètre. Épiderme lisse, jaune herbacé, ponctué de vert foncé et à son extré- 
mité supérieure d’un gris fauve. Pédoncule gros, charnu, long de 3 centi- 
mètres, un peu courbé, strié gris fauve, pointillé de blanc. OEïl petit, placé 
dans une cavité étroite et peu profonde. Chair blanche, demi-fine, peu fon- 
dante ; eau abondante, sucrée, musquée, non acidulée. » Const. Lesueur, 
Pomol. Seine-Infér. p. 201 [1850]. 


« Le fruit est moyen, turbiné; l’épiderme lisse, vert clair, est très-légè- 
rement flagellé de rouge ou ombré de roux fauve du côté du soleil, ainsi 
qu'autour du calyce et du pédoncule ; il est panaché et ponctué de roux, ma- 
culé de vert du côté de l’ombre, et prend une teinte jaune clair à l’époque 
de la maturité. Le pédoncule, long de 3 centimètres, placé à fleur de 
fruit, est gros, un peu charnu, arqué, brun noisette, renflé à ses deux extré- 
mités. Le calyce, couronné, ouvert, occupe une très-petite cavité, où sa 
position est superficielle; ses divisions sont très-courtes, charnues, roux 
brun. La chair est blanche, fine, fondante, beurrée ; son eau est abondante, 
fortement parfumée et un peu musquée. Les pepins sont gros, renflés, ovales 
pointus, brun noir. La P. Vicomte de Spælberg se comporte bien en es- 
palier ; son fruit y devient très-gros ; il mürit dans cette condition dès le 
commencement de novembre.» Bivort, Ann. de Pomol. belge, vol. 5, p. 35 
[1857]. 


« Fruit à queue forte, longue de deux pouces, presque droite, souvent 
assez charnue, et souvent aussi courbée au sommet. Peau jaunissant à la ma- 
turité, rarement teintée de rouge brun du côté du soleil, parsemée de petits 
points bruns et de taches de rouille, surtout autour du calyce et du pédoncule. 
Chair médiocrement succulente, fine, granuleuse autour du cœur, un peu 
fondante, sucrée, accompagnée d’une acidité agréable; mais comme elle 
n'offre pas des qualités supérieures, même dans les années chaudes comme en 


P. VICOMTE DE SPOELBERG. 


1357 et 1859, elle a trop de rivales parmi les fruits de table. Cependant elle 
se conserve un peu plus longtemps que beaucoup de ces derniers. Sa matu- 
rité commence souvent en septembre; dans les années ordinaires on cueille 
ce fruit dans la première quinzaine d'octobre ou même en novembre. Elle se 
conserve quelques semaines après la récolte. » Obeadieck, Zlustrirt. 
Handb. der Obstkunde, vol. 2, p. 485 [18601]. 


4 
: 
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JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


A. Jüocreux del. f Pb 


:CATINKA e AP faillant ve 


P. CATINKA. 


Fruit d'automne, arrondi ou turbiné; à queue droite ou ar- 
quée, insérée obliquement dans l'axe du fruit; à peau 
jaune verdâtre ou jaune pale, parsemée de gros points 
arrondis , ordinairement dépourvue de marbrures; à chair 
fine, fondante, sucrée, acidulée, parfumée. 

ARBRE fertile, vigoureux, pyramidal; à scions droits, moyens, 
de couleur fauve un peu cendrée, presque dépourvus de lenticelles ; 
coussinets peu saillants, accompagnés d’une faible arête décurrente; 
yeux coniques, grisâtres, courts, légèrement écartés du scion. 


FeurLzes florales elliptiques ou lancéolées, acuminées, très-aiguës, 
légèrement arrondies à la base, entières et ciliées sur les bords, 
glabres en dessus, un peu pubescentes en dessous, à bords redressés 
ou étalés ; les adultes de même forme; celles des scions lancéolées 
ou elliptiques, presque entières, assez épaisses, légèrement pubes- 
centes sur les bords. 


Freurs grandes, blanches, portées sur des pédicelles moyens, 
grêles, verts et cotonneux ; calyce à divisions lancéolées, étalées ou 
réfléchies, blanches; pétales obovales ou suborbiculaires, laissant 
peu d'intervalle entre eux. 


FruiT commencant à müûrir à la fin de septembre, de grosseur 


moyenne, turbiné ou arrondi, légèrement déprimé aux deux extré- 
185 


P. CATINKA. 


mités ; à queue ordinairement insérée dans l’axe du fruit et accom- 
pagnée de petites bosses, fauve olivâtre, lisse; peau vert pâle ou 
jaune de Naples, très-rarement teintée de rouge du côté du soleil, 
parsemée de gros points arrondis, olivâtres, ordinairement dépour- 
vue de marbrures, mais marquée de brun autour du pédoncule et 
de l'œil ; œil placé au fond d’une dépression régulière peu profonde, 
entourée de petites zones concentriques formées de points brunâtres, 
à divisions conniventes ou dressées, glabres ou pubescentes, persis- 
tantes ou caduques ; cœur assez grand, ovale, blanc laiteux, entouré 
de granulations ; loges moyennes ; pepins fuligineux ou noirs; la- 
cune centrale subéreuse, assez petite. 


Cnam blanche, fine, fondante, beurrée, très-juteuse ; eau sucrée 
un peu acidulée, astringente, relevée, d’une saveur fort agréable et 
qui rappelle quelquefois un peu celle de l’Amande amère. 


Cette variété, ordinairement de très-bonne qualité, a cependant le 
défaut de blettir très-vite et ne m'a jamais présenté le caractère de 
longue conservation signalé par M. Willermoz, qui, je dois le recon- 
naître, semble avoir changé plus tard d'opinion quand il dit que la 
P. Catinka « a beaucoup promis et peu tenu. » Bull. Soc. hort. 
Rhône , p.168 [1852-53]. 


« Catinka. Ce fruit n’a pas de synonyme ; il est moyen ou gros, irrégulière- 
ment ovale, turbiné, un peu bosselé, aminci du côté de la queue, qui est grêle, 
longue de trois à quatre centimètres, arquée, brun roux, implantée dans l’axe 
et à fleur de fruit; on remarque à son implantation une petite bosse latérale. 
Peau vert clair, passant au jaune herbacé à sa maturité, relevée de nombreuses 
tiquetures brunes, et lavée de rouge carmin du côté du soleil. Calyce brun 
foncé, régulier, à lames courtes, obtuses, irrégulièrement disposées en 
couronne. Chair blanche, mi-fine, fondante, et pleine d’un suc riche, sucré, 
se rapprochant du parfum de la Crassane. L'arbre est très-fertile et très- 


P. CATINKA. 


vigoureux, même sur Cognassier, on le taille court pour l’empêcher de s’é- 
puiser ; il prospère en haut vent, en pyramide et en espalier planté au levant 
ou au couchant. Cette belle et excellente Poire mürit et se mange pendant six 
semaines, de novembre en décembre. » Willermoz, Bull. Soc. horticult. 
Rhône, vol. 2, p. 195 [1848]. 


«Fruit gros, ovale turbiné; épiderme vert clair, jaunissant légèrement à la 
maturité, largement maculé et ponctué de brun clair et ombré de même cou- 
leur autour du calyce. Pédoncule grêle, ligneux, brun, long de 15 millim., 
implanté un peu de côté dans une cavité étroite et profonde. Calyce irrégulier, 
clos, cotonneux, placé dans une cavité assez profonde, évasée, et dont l’oritice 
arrondi est parfois irrégularisé par quelques bosses. Chair blanc jaunâtre, un 
peu grossière, ayant quelques granulations autour du cœur, mais bien fon- 
dante, sucrée, et d’un parfum agréable. La Catinka est un fruit qui n’est pas 
sans mérite, inais que nous regardons comme de seconde qualité; il mürit 
dans les premiers jours d'octobre et se conserve jusqu’en novembre. Il appar- 
tient aux semis du major Esperen.» Bivort, Album pomol., vol. 4, p.39 [1851]. 


sAe 


À Rocreux, del: 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


CONSEILLER: DE LA COUR. 


ME. Taillant se. 


P. CONSEILLER DE LA COUR. 


Fruit d'automne, pyriforme , moyen ou gros, obtus ; à queue 
arquée, ordinairement insérée un peu en dehors de l’axe 
du fruit et placée entre deux petites bosses ; à peau jaune 
terne ou jaune verdâtre, légèrement lavée de rouge au 
soleil, parsemée de points et de marbrures brunes plus 
ou moins nombreuses ; à chair très-fondante, sucrée, aci- 
dulée, astringente. 


ARBRE très-fertile, de forme assez régulière; à scions vigoureux, 
de couleur olivâtre, parsemés de lenticelles, légèrement pubescents 
au sommet; coussinets épais et peu saillants; yeux petits, coniques, 
bruns ou grisâtres, rapprochés ou un peu écartés du scion. 


Feuizces florales ovales ou obovales, acuminées, aiguës ou ob- 
tuses, denticulées, glabres ou légèrement pubescentes, à bords 
étalés ou redressés ; les adultes ordinairement de deux formes : celles 
des rosettes plus ou moins obovales ou suborbiculaires, acuminées, 
denticulées ; celles des scions assez épaisses, ovales ou ovales-ellip- 


tiques , légèrement atténuées à la base, à bords un peu redressés, 
munies de stipules.” 


Freurs grandes, étalées, blanches, portées sur de courts pédi- 
celles pubescents; calyce à divisions lancéolées, aiguës, couvertes 
de poils blonds en dessus, réfléchies ; pétales elliptiques ou oblongs, 
entiers ou échancrés, laissant de grands intervalles entre eux. 

186 


P. CONSEILLER DE LA COUR. 


Frurr commencant à müûrir en octobre, pyriforme, obtus, gros ou 
moyen, quelquefois oblong, à queue assez courte, arquée, cylin- 
drique, lisse, insérée un peu obliquement en dehors de l’axe du 
fruit et accompagnée de petites bosses; peau jaune terne ou jaune 
olivâtre, légèrement teintée de rouge au soleil, parsemée de points 
sercés, arrondis, entremêlés de marbrures fauves plus ou moins 
larges, et marquée de brun autour du pédoncule et de l'œil, œil 
placé à fleur de fruit ou au milieu d’une faible dépression régulière , 
à divisions lancéolées ou ovales, entières ou tronquées, assez épais- 
ses, pubescentes, étalées ; cœur dessinant un losange sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de granulations, blanc d'ivoire ; loges 
grandes , allongées, rapprochées de l'axe; pepins noirâtres ; lacune 
centrale étroite, subéreuse, atténuée vers l’œil. 


Car blanche, fine, peu granuleuse, ferme ou fondante, remplie 
d’une eau sucrée, acidulée, parfumée, rappelant la saveur de la 
Crassane, mais quelquefois aussi trop astringente ou acide. 


Cette variété présente les mêmes qualités et les mêmes défauts que 
la P. Théodore Van Mons, à laquelle elle correspond encore par 
l'époque de sa maturité. 


« Maréchal de Cour. Fruit assez gros, turbiné , très-aplati autour de l'œil , 
se rétrécissant brusquement vers les deux tiers ou les trois quarts de sa hau- 
teur, pour se terminer en une pointe courte et obluse. La peau est d’un vert 
clair du côté de l’ombre, lavée de fauve très-peu rougeâtre du côté du soleil ; 
elle est, du reste, tachée et marbrée de rouille, entremêlée de nombreux 
points gris. Une large tache fauve entoure la queue, qui est longue de 18 à 20 
millimètres, de couleur brune, parsemée de quelques lenticelles; elle est 
implantée presque droite dans une cavité irrégulière, étroite, très-peu évasée. 
Calyce petit, placé dans un enfoncement peu profond , à divisions étroites, 
petites, persistantes, noirâtres. Chair demi-fine, blanche, fondante, beurrée, 
ayant quelques granulations autour des loges. Eau très-abondante, sucrée , 


P. CONSEILLER DE LA COUR. 


vineuse, excellente. Cette Poire a un peu de l’äpreté de la Crassane, et rappelle 
le goût du Beurré. Elle jaunit à peine à l’époque de la maturité.» Bivort, 
Alb. pomol., vol. 1 [1847]. 


« Duc d'Orléans. Fruit moyen ou gros, pyriforme, renflé vers son milieu et 
rétréci vers les deux bouts, mais plus fortement vers le pédoncule; peau rude, 
verie, passant au jaune doré à la maturité, largement maculée de brun roux 
et de brun noir, ombrée de fauve autour du calyce et du pédoncule, qui, grêle, 
ligneux, brun, long de 35 millim., est placé dans une cavité moyenne, entourée 
de quelques petites gibbosités. Calyce très-petit, situé dans une cavité 
profonde, à divisions caduques. Chair blanche, fine, fondante ; eau très-abon- 
dante, sucrée, vineuse, bien parfumée. La Poire Duc d'Orléans est un fruit 
exquis, dont la maturité a lieu pendant le mois de novembre et se prolonge 
jusqu’en décembre. » Bivort, Album pomol., vol. 3, p. 41 (18501. 


« Conseiller de la Cour. Cette variété, dédiée par Van Mons à son fils, con- 
seiller à la Cour d’appel de Bruxelles, est certainement un de ses meilleurs et 
de ses plus beaux gains. — Le fruit, un des plus gros dans les variétés dites 
Poires à couteau, mesure ordinairement, quand il est le produit d’un plein- 
vent, placé dans un sol peu riche, 9 à 10 centimètres en hauteur sur 8 de dia- 
mètre; quand il provient d’une pyramide convenablement placée, il acquiert 
jusqu’à 12 centim. sur 10. Sa forme est régulière, pyriforme, renflée vers son 
centre, rétrécie vers les deux bouts, mais plus fortement vers la base que vers 
le sommet. L’épiderme, vert clair, jaunit très-légèrement à l’époque de la 
maturité; il est finement ponctué et panaché de brun roux, ombré de même 
couleur autour du pédoncule; celui-ci, grêle, ligneux, verdâtre, un peu arqué, 
long de 20 à 25 millimètres, est placé à fleur de fruit ou dans une cavité peu 
profonde. Le calyce est irrégulier et assez enfoncé; ses divisions sont noires et 
souvent caduques. La chair est blanche, fine, demi-fondante, demi-beurrée ; 
l’eau est suffisante, sucrée et d’un parfum très-agréable. La maturité a ordi- 
nairement lieu vers la fin d'octobre, mais les fruits de grosseur moyenne et 
les plus petits peuvent se conserver dans un bon fruitier jusque vers la fin de 
novembre.» Bivort, Ann. de Pomol. belge, v. 1, p. 9[1853]. 


La description et la figure de cette variété ont été reproduites 
dans le tome 3 des Annales de Pomologie belge, p. 67; elle est éga- 
lement très-bien décrite par F.Jahn dans l’Iustrirtes Handb. der 
Obstk., page 477 [1860]. 


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ele fi. Taillant 


À. Riocreux, del. 


BACHELIER.. 


JE 


P. BACHELIER . 


Fruit d'automne, gros, ventru, obtus, un peu bosselé; à 
queue courte, grêle, insérée obliquement et en dehors de 
l'axe du fruit; peau jaune verdâtre ou jaune, parsemée de 
très-petits points entremèlés quelquefois de légères mar- 
brures fauves; chair fine, fondante, très-juteuse. 


ARBRE assez vigoureux, étalé ; à scions flexueux, de couleur oli- 
vâtre ou fauve, parsemés de lenticelles, légèrement pubescents au 
sommet; coussinets saillants ; yeux petits, coniques, appliqués contre 
le scion. 


FeurLces florales ovales, entières, mucronées, arrondies à la base, 
glabres sur les deux faces ; les adultes à peu près de même forme : 
celles des rosettes ovales, acuminées ou mucronées, entières ou cré- 
nelées; celles des scions ovales ou ovales-cordiformes, acuminées, 
aiguës , fortement dentées, assez épaisses, étalées ou un peu arquées, 
munies ou privées de stipules, et souvent accompagnées de jeunes 
bourgeons chargés de feuilles elliptiques ou lancéolées , atténuées 
aux deux extrémités. 


Freurs moyennes, blanches, portées sur des pédicelles moyens, 
glabres ; calyce à divisions courtes, ovales, aiguës, étalées, pubes- 
centes en dessus ; pétales obovales ou ovales, arrondis au sommet, 
laissant peu d'intervalle entre eux. 


* M. Louis-Francois Bachelier, né à Dunkerque le 16 septembre 1774, horticulteur à 
Cappellebrouck, commune du canton de Bourbourg, département du Nord. 


187 


P. BACHELIER. 


Fruir mûrissant en novembre, gros, ventru, obtus, quelquefois 
bosselé et de forme assez semblable à la P. d’Arenberg ou à la P. 
Duchesse d'Angoulême ; à queue petite, grêle, arquée, lisse, fauve, 
toujours insérée en dehors de l’axe du fruit, quelquefois un peu ren- 
flée au sommet et placée au milieu d’une dépression irrégulière ; 
peau lisse, jaune verdâtre, onctueuse, parsemée de petits points en- 
tremêlés de quelques taches fauves, sans indice de coloration rouge 
du côté du soleil ; œil placé au fond d’une dépression plus ou moins 
grande, entourée de vergetures ou de petites zones brunes, à divisions 
glabres, étalées ou conniventes; cœur dessinant une sorte de losange 
sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations ; loges 
moyennes; pepins bruns; lacune centrale subéreuse et atténuée 
vers l'œil. 

Carr blanche, fine, très-fondante, juteuse, sucrée, mais peu 


relevée. 


J'ai déjà eu occasion de faire remarquer que la P. d’Arenberg figu- 
rait quelquefois dans les expositions horticoles sous le nom de Beurré 
Bachelier, que j’ai vu récemment travesti en Poire Chevalier. 


«La Poire obtenue par M. Bachelier est un fruit magnifique, qui justifie tout 
l'intérêt qu'y attache le Comice horticole de Bourbourg. Il n’est pas rare d'en 
rencontrer du poids de 630 à 650 grammes. On peut la comparer pour la for- 
me à la Duchesse d'Angoulême. La queue en est courte, forte, implantée dans 
une dépression profonde. Sa peau, épaisse, unie, d’un vert clair, jaunit à la 
maturité, qui a lieu en décembre. La chair en est ferme, succulente, fondante 
et beurrée, son eau sucrée. Le mérite de ce beau fruit ne consiste pas seule- 
ment dans sa grosseur et sa saveur, mais il le tire encore de deux autres qua- 
lités qu'il importe de signaler : c’est la facilité de l'arbre à se mettre à fruit et 
la propriété que présente le fruit de se conserver jusqu’au milieu de décembre. » 
L. De Meunynck, lettre datée du 13 Décembre 1851. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


A Riocreux del. ME 7, Taillant se 


P. DE DUVERGNISS. 


P. DE DUVERGNIES. 


Fruit d'automne, moyen, pyriforme, obtus ; à queue courte, 
verruqueuse, placée au milieu d’une petite dépression ; à 
peau fine, jaune citron, lavée de roux au soleil, parsemée 
de points et de marbrures fauves; chair très-fine, fondante, 
sucrée , parfumée. 


ARBRE pyramidal, très-fertile ; à scions de grosseur moyenne, les 
plus robustes d’un brun fauve ou brun violâtre, légèrement cendrés à 
la base, parsemés de lenticelles arrondies, droits, les plus grêles 
souvent flexueux, glabres ; coussinets peu saillants ; yeux petits, co- 
niques, noirâtres, légèrement écartés du scion ou cachés par le 
pétiole. 

Feuizes florales ovales ou ovales-lancéolées, mucronées, à bords 
entiers, ciliés, relevés ou étalés, glabres sur les deux faces ; les adultes 
à peu près de même forme : celles des rosettes ovales-obtuses ou ovales- 
acuminées, presque entières; celles des scions ovales, acuminées, 
faiblement dentées ou crénelées, portées sur de courts pétioles munis 
de stipules. 


Freurs moyennes, blanches ou rosées, portées sur des pédicelles 
assez courts, tomenteux; calyce à divisions réfléchies, ferrugineuses 
en dessus ; pétales oblongs ou elliptiques, onguiculés, laissant de 
grands intervalles entre eux. 


Fruir müûrissant vers la mi-septembre, moyen, assez semblable 
188 


P. DE DUVERGNIES. 


de forme à la P. Saint-Germain d'été ou à la P. Cassante de Brest; à 
queue assez courte, droite ou faiblement arquée, verte ou fauve, 
verruqueuse, placée en dehors ou dans l’axe du fruit, cylindracée ou 
accompagnée de quelques plis, légèrement, enfoncée ou placée à fleur 
de fruit; peau fine, à fond vert jaunâtre, citronnée ou jaune de Naples 
vif, lavée de roux du côté du soleil, parsemée de nombreux points 
et marquée de taches fauves plus ou moins rudes autour du pédon- 
cule et de l’œil ; œil placé à fleur de fruit, quelquefois légèrement 
saillant ou au contraire un peu enfoncé; à divisions persistantes ou 
caduques, cotonneuses ; cœur blanc, dessinant un ovale sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de granulations ; loges moyennes, plus 
ou moins obliques; pepins bruns ou ferrugineux; lacune centrale 
étroite, subéreuse, atténuée vers l'œil. | 


Carr remarquablement fine et fondante; eau très-abondante, su- 
crée , légèrement astringente, parfumée et d’une saveur particulière. 
— Fruit très-bon et même exquis dans les années chaudes. 


On ne devra pas confondre cette variété, inscrite à la page 60 du 
Catalogue de Van Mons, avec la poire décrite en 1858, dans les Annales 
de Pomologie. belge sous le nom P. Devergnies. Celle que je viens de 
décrire est ordinairement désignée par les pépiniéristes sous le nom 
de Beurré Duverny où P. Duvernis. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À. Riocreux del. 


P. CTATRGEAU. 


P. CLAIRGEAU. 


Fruit de fin d'automne ou d'hiver, gros, pyriforme allongé, 
souvent courbé ou inégal; à peau jaune vif à l’ombre, 
d’un rouge brillant au soleil, dépourvue ou parsemée de 
points et de taches fauves ; à queue droite ou très-oblique, 
delongueur moyenne, charnueet seconfondant avec le fruit; 
à chair demi-fondante , très-juteuse, sucrée , parfumée. 


ArBre de vigueur moyenne, peu fertile; à scions gros, un peu 
flexueux, parsemés de grosses lenticelles, quelquefois gercés trans- 
versalement, de couleur fauve olivâtre à l'ombre, brun rouge au so- 
leil, pubescents au sommet; coussinets peu saillants; yeux petits, 
bruns, plus ou moins écartés ou empâtés dans le scion. 


Feurzzes florales ovales, mucronées ou acuminées, denticulées, 
presque glabres ; les adultes de deux formes : celles des rosettes ova- 
les ou ovales-orbiculaires, acuminées, presque entières ou crénelées ; 
celles des scions ovales-elliptiques, acuminées, arrondies ou atté- 
nuées à la base, à bords denticulés et plus ou moins relevés, por- 
tées sur des pétioles teintés de rose, accompagnés ou dépourvus de 
stipules. 


Fzeurs portées sur de courts pédicelles, moyennes, rosées sur le 
bouton; calyce coloré en rouge vineux, à divisions réfléchies, gla- 
bres, aiguës; pétales elliptiques, laissant des intervalles entre eux. 


Fruit commencant à mürir en octobre, et se conservant quelque- 
189 


P. CLAIRGEAU. 


fois jusqu’en janvier, pyriforme allongé ou en calebasse, souvent 
courbé d'un côté ; à queue dressée, oblique ou horizontale, se con- 
tinuant avec le fruit, plus ou moins charnue, de longueur variable, 
brune, parsemée de quelques lenticelles ; peau lisse, jaune brillant 
à l'ombre , rouge vif ou orangé du côté du soleil, pointillée de brun 
et plus ou moins parsemée de taches ou de marbrures brunes ou 
ferrugineuses, marquée de fauve autour du pédoneule et de l’œil ; 
œil assez grand, placé à fleur de fruit ou au milieu d’une dépression 
régulière et peu profonde, à divisions étalées, lancéolées, pubescentes, 
persistantes ou caduques; cœur dessinant un losange sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de petites granulations ; loges moyen- 
nes, rapprochées de l'œil, légèrement obliques ; pepins fuligineux 
ou acajou, souvent avortés ; lacune centrale très-étroite. 


Caatr blanche, fine, fondante ou un peu ferme, très-juteuse ; eau 
sucrée, très-faiblement musquée ou rappelant un peu la saveur de 
la Bergamote. — Très-bon fruit. 


Ce beau fruit, qui a été présenté pour la première fois par M. J. De 
Liron d’Airoles à la Société d'Horticulture de Paris le 14 novembre 
1850, varie beaucoup de grosseur et d’époque de maturité ; j'en ai 
vu en effet dont le poids dépassait 600 grammes, et dont la maturité 
parfaite a eu lieu le 16 septembre en 1861 et le 25 janvier en 1856; 
mais sa maturité a lieu ordinairement vers la mi-novembre. 


« Gette poire nouvelle a été obtenue de semis par M. Pierre Clairgeau, jar- 
dinier-pépiniériste à Nantes. Le pied mère fait actuellement partie de la col- 
lection de M. de Jonghe, à Bruxelles. Le fruit, très-gros, pyramidal, turbiné 
pyriforme, parfois aplati d’un côté et arqué, mesure onze centimètres de 
hauteur sur neuf de diamètre. L’épiderme, jaune d’or à l'époque de la matu- 
rité, fortement coloré du côté du soleil, est presque entièrement panaché et 


P. CLAIRGEAU. 


ponctué de brun roux du côté de l’ombre. Le pourtour du pédoncule et celui 
du calyce sont ombrés de même couleur. Le pédoncule, très-gros, sans être 
charnu, très-court, brun, est implanté obliquement dans une petite cavité. Le 
calyce, couronné, ouvert, parfois irrégulier, est placé dans une cavité peu 
profonde et très-évasée; ses divisions sont noires. La chair est blanche, fine, 
fondante, beurrée; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus 
agréables. Le Beurré Clairgeau est un fruit exquis, qui a quelque rapport de 
goût et de forme avec la Poire de Tongres, obtenue de semis, dit-on, aux 
environs d’Ath (Hainaut), par le jardinier Durandeau. » Bivort, Album pomol., 
vol. 4, p. 143 [1851]. 


«Peu de fruits nouveaux ont joui d’une vogue aussi rapide et aussi méritée 
que celui-ci. Sa grosseur, la beauté de sa forme et de son coloris, la finesse 
et l’exquise qualité de sa chair satisfont également la vue et le goût; aussi sa 
culture est-elle déjà répandue dans les deux hémisphères et son mérite est 
reconnu aussi bien aux États-Unis qu’en Belgique et qu’en France, sa patrie. 
Si quelques doutes existent encore en Angleterre au sujet de sa qualité, ce ne 
peut être que par suite de la dégustation d'exemplaires défectueux. Le Beurré 
Clairgeau est très-gros, ordinairement pyramidal, turbiné , un peu arqué vers 
le sommet et comprimé sur une de ses faces, mais parfois il est arrondi, 
moins élevé, et se termine en pointe obtuse et régulière. Il atteint souvent onze 
centimètres de hauteur sur neuf de diamètre. L’épiderme, jaune d’or à l’époque 
de sa maturité, fortement coloré du côté du soleil, est presque entièrement 
panaché et ponctué de brun-roux du côté de l’ombre. Le pourtour du pédon- 
cule et celui du calyce sont ombrés de même couleur. Le pédoncule, très- 
gros sans être charnu, très-court, brun, est implanté obliquement dans une 
petite cavité ou à fleur du fruit. Le calyce, couronné, ouvert, parfois irré- 
gulier, est placé dans une cavité moyenne, arrondie et évasée; ses divisions 
sont roides, courtes, dressées, grises ou noires. La chair est blanche, fine, 
fondante, beurrée; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus 
agréables. Cette poire exquise commence sa maturation dans les premiers jours 
de novembre et se prolonge jusque vers la fin du même mois et même au delà. 
Ayant pu apprécier, par plusieurs dégustations successives, que les fruits du 
Beurré Clairgeau, provenant de l’arbre type, cultivé chez M. de Jonghe, étaient 
meilleurs que les fruits récoltés sur un arbre greffé sur cognassier, et ayant 
même trouvé dans la chair de ces dernières bon nombre de concrétions pier- 
reuses qui annihilaient en partie ses bonnes qualités, nous conseillons de le 
cultiver habituellement en pyramide sur franc, et, si quelque amateur désire 


P. CLAIRGEAU. 


l'avoir en espalier, nous croyons devoir lui désigner les expositions du levant 
et du couchant comme les plus convenables à la nature du fruit. » A. Bivort, 
Ann. de Pomol. belge, vol. 2, p. 103 |1854]. : 


« Jusqu'à ce jour, comme toutes les poires nouvelles, le Beurré Clairgeau 
a varié dans sa forme; celle qu’il affecte le plus communément, et nous en 
avons eu plus de 600 au fruitier, est celle des Calebasses. Ce superbe fruit, 
couronné à Paris d’un premier prix, en 1851, par la Société d’Horticulture, 
pèse quelquefois 750 grammes et plus; il mesure ordinairement 15 à 20 
centimètres de hauteur, 9 à 10 en diamètre. Son pédoncule, très-court, 
quelquefois de 5 à 10 millimètres, est gros, presque charnu et plissé, im- 
planté à fleur de fruit un peu de côté. Le calyce ouvert, à 5 divisions brunes, 
légèrement cotonneuses, est placé dans une cavité régulière. Sa peau est fine, 
presque entièrement couverte de larges plaques roux-fauve ; à sa maturité, 
qui arrive de novembre en décembre, il prend les plus riches couleurs de jaune 
et de vermillon. Sa chair est fine, fondante; son eau abondante, très-sucrée 
et très-parfumée ; 1l ne mollit pas. C’est un arbre d’une vigueur remarquable, 
qui forme vite de belles pyramides et qui réussit fort bien en espalier au le- 
vant et au midi. Il se met très-vite à fruit et est d’un grand rapport. » J. De 
Liron d’Airoles, Notice pomolog., p. 1, fig. 1 [1853]. 


Ce beau fruit a été décrit et figuré par Rousselon dans la Pomolo- 
gie française publiée en 1854 par la Société d'Horticulture de Paris. 


A. iocreux’ del’. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


Be MOIUMESMBINOIENE 


ME FE. Taillant SE 


P. JULES BIVORT. 


Fruit d'automne, moyen ou gros, oblong, obtus aux deux 
extrémités ; à peau jaune ou jaune verdâtre, terne et char- 
gée de marbrures fauves et squammeuses, légèrement frot- 
tée de rouge brun du côté du soleil; à queue droite ou 
arquée, coudée et insérée entre de petites bosses ; à chair 
très-fondante, sucrée, parfumée. 

ARBRE vigoureux; à scions de grosseur moyenne, bruns ou fauve 
olivâtre, légèrement flexueux, pubescents au sommet, parsemés de 
nombreuses lenticelles ; coussinets peu saillants ; yeux petits, coni- 
ques, bruns, un peu écartés du scion. 


Feuies florales lancéolées ou lancéolées-elliptiques, atténuées 
aux deux extrémités, très-aiguës au sommet, à peine denticulées, 
pubescentes ou glabres; les adultes de deux formes : celles des ro- 
settes lancéolées ou elliptiques-lancéolées, légèrement arrondies à la 
base, acuminées et aiguës au sommet, à bords finement dentés et 
portées sur de très-longs pétioles ; celles des scions ovales-elliptiques, 
acuminées, à bords crénelés et plus ou moins relevés, portées sur 
des pétioles munis de stipules insérées un peu au-dessus de leur 
base. 


FLeurs à pédicelles. moyens ou un peu courts, blanches, de gran- 
deur moyenne ; calyce à divisions lancéolées, aiguës, étalées, to- 
menteuses ; pétales elliptiques, laissant un peu d'intervalle entre eux. 

190 


P. JULES BIVORT. 


Frurr de grosseur variable, commencant à mûrir vers la fin de 
septembre, oblong, obtus aux deux extrémités, à queue assez longue, 
grêle, droite ou arquée, coudée à son insertion sur le fruit et placée 
ou enfoncée entre de petites bosses, brune, parsemée de lenticelles 
et portant quelquefois la trace de bractéoles; peau terne, à fond 
jaune olivâtre ou jaune verdâtre, lavée de brun rouge du côté du 
soleil, parsemée de points et de nombreuses taches ou marbrures 
brunes, rugueuses ou gercées circulairement soit autour du pédon- 
cule, soit autour de l’œil; œil petit, placé à fleur de fruit ou au 
milieu d’une légère dépression, à divisions persistantes ou plus ou 
moins tronquées , lancéolées, glabres ou pubescentes; cœur dessinant 
un losange assez large sur la coupe longitudinale du fruit, entouré 
de quelques petites granulations ; loges moyennes ou grandes ; pepins 
noirâtres ; lacune centrale plus ou moins large, subéreuse , verdâtre. 


Cuair blanchâtre, très-fine, fondante, juteuse; eau sucrée, lé- 
sèrement acidulée, relevée, très-faiblement musquée ou fenouillée. 
— Fruit de première qualité et quelquefois exquis. 


Les pépiniéristes, qui ignorent les règles de la nomenclature bota- 
nique, sont dans l'habitude de réunir sous une seule désignation le 
nom du fruit et celui de l’arboriculteur qui l’a fait connaître; c’est 
ainsi qu'ils nomment Jules Bivort le fruit que M. Bivort a désigné 
sous le nom de Poire Jules, et que nous trouvons encore dans les 
catalogues les P. Seigneur Esperen, Vineuse Esperen, Édouard Sa- 
geret, Knights Edward, Théodore Van Mons, Capucine Van Mons, 
etc., etc., qu'Esperen, Sageret, Knight et Van Mons se sont bornés 
à désigner ou à décrire sous les noms de P. Seigneur, P. Vineuse, 
P. Édouard, P. Théodore, ete. Cependant, afin de ne pas laisser 
d'incertitude sur le fruit qui nous occupe, je lui ai conservé le nom 
de P. Jules Bivort, fils du pomologiste qui le premier l’a fait con- 
naître. 


« Fruit gros, ovale, obtus aux deux bouts et presque aussi large à la base qu’au 


P. JULES BIVORT. 


sommet; peau lisse, vert obscur ponctué de brun, légèrement colorée au soleil 
et ombrée de fauve autour du pédoncule et du calyce. A l’époque de la matu- 
rité le fruit jaunit fortement, le coloris devient plus vif, et les points passent au 
brun rouge. Le pédoncule, long de 25 à 30 millimètres, est grêle, brun clair, 
ponctué de gris roux; il est placé dans une cavité assez profonde, étroite, et de- 
venue irrégulière par de légères gibbosités. Le calyce ouvert, couronné, souvent 
irrégulier, est placé dans une cavité peu profonde et très-évasée ; ses divisions 
sont roides, noires, rougeâtres extérieurement. La chair est blanche, jaunâtre, 
fine, fondante, demi-beurrée ; son eau est abondante, sucrée, vineuse, et d’un 
parfum délicieux. La Poire Jules mesure neuf centimètres et demi en hauteur 
sur huit en diamètre; elle mûrit vers la fin d’octobre et se conserve jusque vers 
la mi-novembre; c’est un fruit exquis, auquel j'ai donné le nom d’un de mes 
fils. » Bivort, A/bum pomol., vol. 3, p. 77 [1850]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À 


À. Riocreua del 


MF. Jaillané se. 


P. HARDY. 


Fruit de fin d’été, oblong, obtus ou pyriforme; à peau jaune 
olivâtre, plus ou moins recouverte de larges taches brunes 
ou ferrugineuses, quelquefois lavée de rouge orangé du 
côté du soleil; à queue droite ou insérée obliquement; à 
chair fine, fondante, parfumée ou faiblement musquée. 


Argre assez fertile, pyramidal ; à scions droits, vigoureux, assez 
gros, bruns ou rougeâtres, pubescents au sommet, parsemés de 
grosses lenticelles arrondies; coussinets un peu saillants ; yeux coni- 
ques, pubescents, bruns. 


Feuizees florales ovales, acuminées ou mucronées, entières, pu- 
bescentes et blanchâtres en dessous, glabres en dessus, à bords 
étalés ou un peu redressés ; les adultes à peu près de même forme : 
celles des rosettes portées sur d’assez longs pétioles ; celles des scions 
ovales, crénelées ou dentées, assez épaisses, luisantes, arquées, à 
nervure médiane violacée. 


Freurs moyennes, blanches ou faiblement rosées, portées sur des 
pédicelles courts et tomenteux; calyce à divisions lancéolées, très- 
aiguës, recouvertes de poils blonds en dessus; pétales obovales ou 
suborbiculaires, mollement onguiculés, entiers, laissant un peu d'in- 
tervalle entre eux. 


(*) Julien-Alexandre Hardy, né à Briis (Seine-et-Oise) le 24 mai 1787, ex-jardinier en 
chef et professeur d’arboriculture au jardin du Luxembourg, membre de la Société d’Agri- 
culture, auteur d’un excellent Traité de la Taille des arbres fruitiers. 

491 


P. HARDY. 


Frurr commencant à mûrir vers la fin de septembre ou en octobre, 
assez gros, oblong, obtus ou pyriforme ; à queue droite, insérée dans 
l'axe du fruit, un peu enfoncée, quelquefois presque horizontale et un 
peu de côté, charnue, brune, légèrement verruqueuse, marquée de 
stries très-fines ou tout à fait lisse; peau à fond jaune olivâtre, pres- 
que totalement recouverte de larges taches de couleur ferrugineuse, 
mate et rappelant la couleur de la P. Bosc, parsemée de petits points 
gercés, épaisse et un peu rude, quelquefois teintée de roux du côté 
du soleil; œil placé au milieu d’un léger enfoncement régulier, en- 
touré de zones concentriques fines et serrées ; à divisions rougeâtres, 
lancéolées, étroites, aiguës, étalées ou dressées, plus ou moins 
entières; cœur dessinant une sorte d’ellipse sur la coupe longitu- 
dinale du fruit, entouré de petites granulations; loges assez grandes, 
allongées, rapprochées de l'axe; pepins noirâtres; lacune centrale 
étroite. 


Cair blanche, très-fine, fondante, peu granuleuse ; eau abondante, 
sucrée, parfumée ou très-légèrement musquée. — Très-bon fruit, 
mais qui a le défaut de devenir très-vite pâteux. 


« La P. Hardy provient des semis de feu M. Bonnet, pomologiste 
à Boulogne-sur-Mer; elle fut donnée avec plusieurs autres à M. J.-L. 
Jamin, avec l'autorisation de les dédier à ses amis. » Hardy, #n 
htt., 31 mars 1862. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


= 


A. fiocrèux del. ME. Tuliant se. 


P. BONNE JFANNE. 


P. BONNE-JEANNE. 


Fruit d'été, arrondi ou turbiné, jaune et rouge brillant: 
1 ? 

à queue assez grêle, arquée, droite ou oblique, accom- 

pagnée de plis à son insertion sur le fruit; à chair cas- 
sante, sucrée, peu parfumée. 


Argre de plein vent, remarquablement productif; à scions légère- 
ment flexueux, lisses, de couleur fauve cendrée, parsemés de lenti- 
celles arrondies; coussinets peu saillants; yeux coniques, bruns, un 
peu écartés du scion. 


Feuizces florales ovales, arrondies à la base, acuminées au som- 
met, à peu près glabres, à bords ondulés, ciliés, presque entiers, 
portées sur des pétioles très-grêles; les adultes à peu près de même 
forme : celles des rosettes portées sur de longs pétioles cylindri- 
ques, blanchâtres; celles des scions ovales-oblongues, assez épais- 
ses, luisantes en dessus, à bords un peu ondulés et dentés, plus rare- 
ment entières à la base. 

Fceurs grandes, blanches, portées sur des pédicelles assez courts, 
glabres ou pubescents dans le voisinage de l’ovaire; calyce à divi- 
sions grandes, étalées, linéaires, blanches ou blondes en dessus; pé- 
tales obovales ou suborbiculaires, mollement onguiculés, ne laissant 
pas d'intervalle entre eux. 


Fruit petit, commencant à mûrir vers la fin d'août, turbiné ou 
arrondi, obtus; à queue cylindracée, ordinairement grêle et arquée, 


épaissie et ridée à son insertion, souvent oblique et placée en dehors 
192 


P. BONNE-JEANNE. 


de l’axe du fruit, de couleur olivâtre; peau jaune citroné ou jaune 
plus ou moins vif à l'ombre, rouge orangé ou laqueux au soleil, 
assez semblable à la coloration de la P. Truitée, lisse, parsemée de 
petits points fauves entremêlés de quelques légères marbrures, et 
marquée souvent d’une tache autour du pédoncule; œil placé à fleur 
de fruit, entouré d’une tache formée de très-légères zones concen- 
triques de couleur fauve, à divisions conniventes ou étalées; cœur 
dessinant une sorte d’ovale sur la coupe longitudinale du fruit, 
entouré de granulations blanchâtres; loges moyennes; pepins noirs; 
lacune centrale subéreuse, atténuée vers l'œil. 


CuaiR blanchâtre, cassante, laissant un peu de marc dans la 
bouche; eau peu abondante, sucrée, rappelant faiblement la saveur 
de la P. de Rousselet, ou mieux celle de certaines Pommes douces. 


Ce Poirier est cultivé en grand aux environs de Paris; les com- 

munes de Gagny, Champigny, Ceuilly, en possèdent des arbres 
plus que séculaires et dont les fruits se vendent en quantité consi- 
dérable sur nos marchés, où leur brillant coloris les fait surtout 
rechercher des enfants. La fertilité de cet arbre est telle que j'ai 
souvent compté plus de 20 poires sur des rameaux dont la lon- 
gueur n’atteignait pas 25 à 30 centimètres. La poire Bonne-Jeanne 
ressemble par son coloris aux poires Carrière, d’Abondance, Matou, 
que je ferai connaître plus tard. 


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CNAMSAN AC HALEINE NICHIV( 


FRAISIER ELTON. 


Fruit très-beau, gros, ovale, rouge vif; à grains fins et nom- 
breux, d’un jaune vif; chair pleine, rouge de sang, acide 
et peu sucrée; saveur exquise, relevée, riche et parfumée. 


Freurs moyennes ; pétales blancs, peu allongés vers l'onglet; vingt- 
cinq étamines jaune vif, entourant un mamelon fort petit, composé 
des pistils, qui sont d’abord faibles et très-ramassés. - 


Cazvce petit, vert pâle, appliqué sur les pétales, se refermant 
après leur chute, et plus tard comme collé sur le fruit. 


Hawees courtes et velues, d’un vert très-pâle. 


CouLanrs peu nombreux, courts, vert pâle en dessous, rouges en 
dessus. 

Feuizces nombreuses, très-petites, à découpures arrondies, très- 
fines, glabres sur la surface supérieure, à nervures de la surface 
inférieure très-velues; ces feuilles sont d’un vert foncé presque 
bleuâtre pendant l’été; en automne, celles qui sont au bas de la 


touffe se colorent de jaune et de rouge vif, comme le font l’érable et 
les chênes d'Amérique. 


PLanre rustique, très-productive et, en général, d’une longue durée. 
J'ai vu, à Verrières, faire une bonne récolte dans un champ planté 
en fraisiers Elton depuis huit années. 


Cette Fraise me semble être la seule qui puisse nous donner une 


13 


FRAISIER ELTON. 


idée d'un type perdu, le Fragaria tincta, de Duchesne, ou Old 
Black, des Anglais. 


Le fraisier Elton est un des plus précieux et des plus remarqua- 
bles parmi ceux que les Anglais ont obtenus; il le fut vers 1827, 
par M. Thompson. Cultivé d’abord à Versailles, il se répandit lente- 
ment en France. Sa description ne parut qu'en 1840, dans le Bon 
Jardinier; en 1842 il était cultivé dans tous les jardins et ne tarda 
pas à l'être dans les champs des environs de Paris, d'où il vient 
approvisionner le marché quand toutes les variétés précoces , telles 
que la Princesse Royale, le Comte de Paris, la Vicomtesse Héricart 
de Thury, la Deptford-Pine, ont cessé de produire. Cent vingt à 
cent trente hectares sont employés à sa culture dans les communes de 
Verrières, Chatenay, Sceaux, Fontenay-aux-Roses, Ruel, Marly, etc. 
On estime surtout les fruits d'Elton récoltés sur les coteaux de Bou- 
gival, où cette fraise acquiert des dimensions et un coloris qu'on ne 
retrouve dans aucune autre. 


Beaucoup de variétés ont été proposées et essayées avec quelque 
succès pour remplacer la Princesse Royale, mais aucune encore n’a 
été jugée digne d'entrer en lice avec l’Elton. 


« La fraise Elton est très-volumineuse et d’un beau rouge, de beaucoup 
préférable à la Princesse Royale pour la saveur et pour le gout. Sa section 
longitudinale présente un conduit intérieur rempli de petits grains rougeâtres. 
Elle est très-succulente, et donne, quand on l’écrase, une pulpe assez liquide 
pour couler et même pour filtrer sans addition d’eau. Son seul défaut est 
d’être un peu acide; mais cette acidité même n’est pas sans agrément, sur- 
tout quand elle est corrigée par le sucre. » (Buignet, Examen chimique de la 
Fraise, p. 9.) 


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ROSEBERRY. 


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FRAISIER ROSEBERR Y. 


Fruit moyen, très-allongé, ayant un cou très-prononcé ; 
peau rouge clair; graines jaunes, demi-saillantes; chair 
pleine, croquante, acidulée, de peu de parfum. 


Freur large ; pétales blancs, d’une texture très-légère; étamines 
peu nombreuses, à anthères déliées; filets fins et longs; stigmates 
grêles, d’un jaune très-pâle. - 

Cazyce élégant, fin, souvent appliqué, quelquefois tout à fait. 
réfléchi, comme des pétales de cyclamen. 


HamrE très-courte, se ramifiant beaucoup; pédoncules grèêles et 
très-longs, ce qui explique pourquoi les premiers fruits semblent 
sortir de la souche du fraisier, tandis que les derniers mûrissent à 
la hauteur des feuilles. 


Courants fins, d’un vert pâle. 


FeuiLzes moyennes, d’un vert très-foncé, minces, très-fortes, à 
découpures grandes et profondes; chaque division de la feuille a un 
pédicelle fort allongé. 


PranTe vigoureuse , prodigieusement fertile, peu difficile sur le 
choix du terrain, et donnant souvent une seconde récolte à l’au- 
tomne. 


Ce fraisier naquit, vers 1808, sous un buisson de roses, chez 
M. Robert Davidson, à Aberdeen; son nom lui vient du lieu où 
14 


FRAISIER ROSEBERRY. 


germa la plante originale. Une figure et une excellente description 
en ont été publiées dans les Annales de la Société horticulturale de 
Londres (Transactions, vol. V, p. 260). Une plante toute semblable 
na été envoyée du Canada par M. Sterry Hunt, qui m’a assuré 
l’avoir trouvée sauvage. Cette plante et la Roseberry sont si forte- 
ment caractérisées que peut-être un jour on en formera une espèce 
à côté du Fragaria virginiana, auquel nous l'avons toujours réunie. 
Je ne peux m'empêcher de croire que la plante qui naquit par hasard 
chez M. Robert Davidson, amateur, dont les relations étaient fort 
étendues, provenait d’une graine mêlée à un envoi de plantes de 
l'Amérique du Nord, d’où les différentes formes du Fragaria vir- 
giniana sont toutes originaires. 


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 NOASAN QG AALLINNA NICHVE 


FRAISIER ANANAS. 


Fruit rond, quelquefois un peu ovoide, rose jaunâtre très- 
brillant, graines grosses, brunes, saillantes, peu nom- 
breuses; chair légère, très-blanche, ayant au centre un 
grand creux rempli par une mèche molle qui reste 
adhérente au calyce lorsqu'on le détache du fruit; saveur 
peu prononcée, mais fine et très-sucrée, ne devenant 
jamais amère, même lorsque le fruit est trop mür. 


FLeurs énormes, à 6 ou 7 pétales, les plus grands du genre frai- 
sier ; ils sont chiffonnés dans le bouton, qui est fort court, se dé- 
ploient lentement et deviennent d’un blanc transparent, brillant et 
comme argenté; leur onglet est teinté de jaune; étamines très-bien 
constituées; stigmates longs et d’un jaune pâle. 

Carvce grand; sépales minces, teintés de rouge à l’époque de la 
maturité; pédoncules très-grèêles, mais très-fermes. 

Hawre fine et vigoureuse, portant beaucoup de fleurs qui nouent 
toutes dans de bonnes conditions; on compte quelquefois jusqu’à 
15 fruits sur une même hampe. 

Courants peu nombreux, fins, longs, teintés de rouge en-dessus. 

FeuiLres moyennes, ayant l’aspect de celles du fraisier de Vir- 
ginie, mais plus grandes et d’un vert plus foncé. 


Prare fertile, vigoureuse et rustique, durant fort longtemps. 
15 


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FRAISIER ANANAS. 


Vers l’année 1758 deux fraisiers fort distincts se répandirent 
dans les jardins sous le nom de fraisier Ananas; Duchesne les con- 
nut et les dessina tous deux, et le Muséum possède les deux remar- 
quables figures qu'il en fit en 1760; il les désignait sous le nom de 
fraisier Ananas, indiquant que l’un était le fraisier Ananas de Miller 
et des catalogues hollandais, et que l’autre, envoyé à Trianon par 
M. de Jansen, était fort différent. Plus tard, lors de la publication 
de son article Fraisier dans l'Encyclopédie, il ne parla plus de ce frai- 
sier, qui a peu de mérite et qui a presque complétement disparu, et 
dont nous n’aurions pas parlé, ne nous occupant que du véri- 
table fraisier Ananas, l’un des plus anciens et des plus précieux 
types, si cet autre fraisier Ananas n'avait été décrit et figuré par 
M. Poiteau, dans sa Pomologie française, comme étant le seul de ce 
nom, tandis qu’une circonstance que nous expliquerons plus bas 
lui faisait méconnaître le vrai fraisier Ananas, auquel il donnait le 
nom de fraisier de Caroline à fruits ronds. 

Ph. Miller est le premier qui ait mentionné le véritable fraisier 
Ananas, en 1760; il en publia une bonne figure (Miller, fig., tome I, 
page 192). Elle avait été dessinée par J. Miller, le 25 juin 1759, et 
portait pour désignation : Fragaria foluis crenatis nervosis, calycibus 
mazimis. Dans les catalogues des marchands hollandais de cette 
époque on le nommaïit Fragaria Chiloensis ananæformis, et la variété 
à feuilles panachées, qui existe encore, fut annoncée presque en 
même temps que le fraisier Ananas lui-même dans ces catalogues. 

L'incertitude qui règne aujourd'hui sur l’origine de cette plante 
existait déjà à cette époque. Ph. Miller disait en 1760, dans son 
Dictionnaire : « Cette sorte n’a été introduite que depuis peu d'années 
« dans les jardins de l'Angleterre, mais nous serions fort en peine 
« de dire d’où elle est venue. Quelques personnes m'ont assuré 
« qu’elle a été apportée de la Louisiane, d’autres de la Virginie; 
« mais j'en ai recu d’un honnête curieux d'Amsterdam, qui m'as- 
« sure les tenir de Surinam. » 

Après avoir décrit la plante en la comparant au fraisier Écarlate 


FRAISIER ANANAS. 


et au fraisier du Chili, Miller ajoute : « Je ne prendrai pas sur 
« moi de déterminer si ce fraisier est une espèce distincte ou une 
« variété obtenue de graine, puisqu'il a de l’affinité avec deux ou 
« trois espèces. » AE 

Duchesne décrivit ce fraisier en 1771, mais son article Fraise 
Ananas parle des deux plantes qu'il cherche pour ainsi dire à réunir 
dans l'Encyclopédie; il n’est plus question, pour lui, que du fraisier 
Ananas, qui s'était vite répandu et avait déjà, à cette époque, une 
grande importance. 


Duhamel, en 1768, dans son Traité des Arbres fruitiers, page 244, 
consacra au fraisier Ananas le meilleur article qui ait été écrit sur 
lui. Malheureusement il ne dit de son origine. que les quelques 
mots suivants, qui excitent la curiosité sans la satisfaire : « Si l’on n’a- 
« vait vu naître ce fraisier des semences de la fraise du Chili, on au- 
« rait difficilement soupconné son origine, ayant moins de ressem- 
« blance avec son auteur qu'avec l'Écarlate de Bath. » L'article 
Fraisier de Duhamel est accompagné de plusieurs figures dessinées 
par Le Berryais, et toutes assez médiocres; Duhamel, qui s'était 
apercu de leur inexactitude, termine l’article Fraise Ananas par cette 
note fort précieuse pour la question qui nous oceupe :« Nota. La figure 
« de ce fraisier (l’Ananas) ne représente qu’une feuille de moyenne 
« grandeur et une feuille naissante, et les fruits, attachés à une tige 
incomplète, ne sont pas de la forme la plus ordinaire à ces fraises. 
Elle peut être suppléée par la fiqure du fraisier de Caroline, dont la 
« tige et les fruits, un peu plus gros qu’ils ne sont ordinairement, repré- 
« sentent bien ceux du fraisier Ananas. » 


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À 


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M. Poiteau n’aura pas remarqué cette note, et, comparant le frai- 
sier Ananas avec les planches de Duhamel, il aura été tout natu- 
rellement amené à trouver qu’il ressemblait plus au fraisier de Ca- 
roline qu'à l’Ananas, et il a donné au vrai fraisier Ananas le nom de 
Caroline, réservant le nom d’Ananas au vieux fraisier Ananas, à pé- 
doneule renflé, qui a toujours été fort rare et qui n'existe plus main- 


FRAISIER ANANAS. 


tenant que dans deux ou trois collections, où il porte le nom d’Ana- 
nas des Indes. Le fraïsier Ananas vrai porte, en Angleterre, où il 
a presque cessé d’être cultivé, le nom de Surinam. C’est sous ce nom 
que Barnet le décrivit en 1826, dans son remarquable travail inséré 
dans les Transactions de la Société horticulturale. 

Ehrhart l’érigea en espèce sous le nom de Fragaria grandiflora , 
et, sur la foi de quelques mots de Miller, lui donna Surinam pour 
patrie. M. J. Gay, avec son savoir et sa verve habituels, releva cette 
erreur dans ses recherches sur la végétation du fraisier : « Il est encore 
« un fraisier qu'une ancienne tradition rattache à l'Amérique et qui 
«aurait sa patrie à Surinam. Un fraisier entre les tropiques, à 
« 5 degrés de latitude nord, et sans doute au niveau de la mer, 
« c’est comme si l’on faisait croître un palmier à Reikiavik ou à 
< Hammerfest! II n’en faudrait pas davantage pour discréditer le 
« Fr. grandiflora d'Ehrhart, s’il ne l’était déjà comme espèce. C'est 
« le fraisier Ananas de Duchesne et des jardiniers, qui paraît n’être 
« qu’une race très-altérée du Fragaria Chiloensis. » 

Le fraisier Ananas a seul approvisionné de gros fruits la ville de 
Paris pendant plus d’un demi-siècle; ce n’est qu’à l'apparition des 
variétés anglaises Keen’s seedling et Elton que sa culture a com- 
mencé à se restreindre; la fraise Princesse royale le fit presque en- 
tièrement abandonner aux environs immédiats de Paris; mais il a 
continué d’être cultivé sur une très-grande échelle dans les vignes 
des environs de Bordeaux, d’où, grâce à sa faculté de rester frais 
plusieurs jours et de bien supporter le transport, grâce aussi aux soins 
que les cultivateurs du Médoe mettent à l’emballer, il vient en pri- 
meur approvisionner les glaciers , les confiseurs, puis les fruitiers, 
etenfin le marché de Paris, où on l’apporte dans de grands paniers 
arrondis, les fruits, presquetous égaux, étant admirablement rangés en 
lignes concentriques. Ce fraisier est cultivé en grand dans les fertiles 
plaines de Saint-Laud pour l’approvisionnement de la ville d'Angers, 
qui en expédie des quantités considérables à Paris. Elles y sont parti- 
culièrement recherchées des confiseurs, qui trouvent avec raison 


FRAISIER ANANAS. 


que ce sont les meilleures de toutes les fraises pour faire des con- 
fitures. Ces fraises ont peu de graines, et leur chair est assez ferme 
pour que le fruit reste entier après la cuisson. On a besoin d’ajou- 
ter à ces confitures, qui seraient d’un rouge pâle fort terne, le jus 
] P 2 d 
de fraises très- colorées et très-savoureuses, comme l’Elton. la 
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Thom’s Seedling ou Australie, etc. 


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FRAISIER DE BATH. 


Fruit rond ou légèrement allongé, blanc rosé; à chair légère, 
spongieuse, d’un blanc jaunâtre, contenant peu de jus, 
d’une saveur très-fine, mais devenant désagréable lorsque 
le fruit est trop mür. 


FLeurs très-grandes; pétales d’un blanc transparent, grands et 
écartés; étamines moyennes, paraissant bien constituées ; stigmates 
grands, jaune pâle. Deux ou trois fleurs par hampe nouent bien ; 
les fruits qui viennent ensuite sont incomplets ou fort petits. 

Cazvce très-grand, pâle, appliqué sur le fruit. 

Hawre forte et dressée, couverte de poils fins, appliqués. 

Couzanrs longs, vigoureux, très-gros. 

Feuiizes nombreuses, grandes, découpées de grosses dents, d'un 
vert bleuâtre et luisant en dessus, d’un vert mat très-frais en dessous. 

PLanTe très-vigoureuse, ne faisant jamais de grosses touffes; elle 
affectionne les terrains frais, mais végète assez bien dans les terres 
sèches. 


La fraise de Bath, dont l’origine est absolument inconnue, est 
fort anciennement cultivée dans les jardins des amateurs; elle n'est 
pas fort productive, mais il lui faut peu de soins; la couleur blanc 
rosé de ses fruits la fait rechercher pour décorer les desserts. Elle 
n’a jamais été cultivée pour le marché, mais il y a peu de potagers 
où elle ne se trouve encore. 

C’est le Fragaria calycina de Duchesne. 


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JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


À. Jocreux del, | DL elle Z. Tailant. se. 


P. LOUISE BONNE. 


P. LOUISE-BONNE. 


Fruit de fin d'automne, moyen, oblong, obtus; à peau d’un 
vert blanchâtre, mate, parsemée de points entremèélés de 
quelques marbrures fauves; à queue assez épaisse, ordi- 
nairement renflée et accompagnée de plis à son insertion 
sur le fruit ; à chair très-fondante, sucrée, peu parfumée. 


ARBRE très-propre à former des plein-vent; à scions forts, un 
peu divariqués, de couleur cendrée ou fauve olivacé, parsemés de 
lenticelles arrondies, jaunâtres; coussinets peu saillants; yeux co- 
niques, pointus, écartés du scion. 


Fevrcres florales lancéolées, arrondies à la base, acuminées ou 
mucronées au sommet, presque entières, glabres; les adultes à peu 
près de même forme : celles des rosettes portées sur d’assez longs 
pétioles blanchâtres; celles des scions oblongues-lancéolées, ar- 
quées, à bords redressés, dentés, portées sur des pétioles munis 
de stipules. 


Freurs grandes, blanches, portées sur de longs pédicelles gla- 
bres; calyce à divisions lancéolées, aiguës, réfléchies, recouvertes 
de poils blonds en-dessus; pétales orbiculaires, laissant peu d’inter- 
valle entre eux. 


Frurr commencant à màrir en octobre et se conservant quelque- 
fois jusqu’en janvier, moyen ou petit, oblong, obtus; à queue 
ordinairement assez courte, placée à peu près dans l’axe et accom- 

193 


P. LOUISE-BONNE. 


pagnée de plis charnus à son insertion sur le fruit, brune, fine- 
ment gercée dans sa longueur, lisse ou parsemée de très-petites 
verrues ; peau mate, jaune verdâtre, vert pâle et blanchâtre, parsemée 
de points roux plus où moins nombreux, arrondis, gercés, entre- 
mêlés de quelques légères marbrures, ordinairement marquée de 
fauve autour du pédoncule, sans indice de coloration rouge du côté 
du soleil, légèrement onctueuse à la maturité; œil placé un peu en 
dehors de l’axe et à fleur de fruit, assez petit, à divisions étalées, 
un peu rousses en-dessus, entières ou tronquées, glabres ou un peu 
cotonneuses, quelquefois complétement caduques ; cœur dessinant 
un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses 
granulations; loges grandes, rapprochées de l’axe, à cloisons assez 
épaisses; pepins de couleur acajou ou fuligineux; lacune centrale 
étroite, atténuée vers l’œil, subéreuse. | 


Cuair d’un blanc verdâtre vers la circonférence du fruit, très-fon - 
dante, sucrée, un peu acidulée, peu relevée. 


En général ce fruit manque de parfum dans nos départements sep- 
tentrionaux, mais j'en ai recu de la Provence de très-savoureux, et 
qui pouvaient lutter avec nos meilleures poires d'automne. La poire 
Louise-Bonne, qui a l'avantage de pouvoir se transporter à d'assez 
grandes distances sans blettir, arrive souvent en très-grande abon- 
dance sur nos marchés, où elle se vend à raison de 5 francs le cent. 


« La Loüise-Bonne, est une grosse Poire très-longue et en Perle, blanchas- 
tre, et très-bœurrée, quand on ne se presse pas de la manger, n’estant pas su- 
jette à cotoner, ny à mollir; elle vient de la Terre des Essars en Poitou : la 
Dame du lieu se nommoit Louise, laquelle avoit une amitié particulière pour 
ce Fruit, qui luy a mérité le nom de Loüise-Bonne.» Merlet, Abrégée bons Fr., 
p. 103 1675]. 


« La Loüise-Bonne est d’une figure assez approchante de celle de la Saint- 
Germain, et même de la Vertelongue d'Automne, hors qu’elle n’est pas tout à 


P. LOUISE-BONNE. 


fait si pointuë; on en voit de beaucoup plus grosses, et plus longues les unes 
que lesautres; les plus petites sont les meilleures, la queuë en est fort courte, 
un peu charnuë, et panchée, l’œil petit et à fleur, la peau fort douce, et fort 
unie, le coloris verdastre, tiqueté, et devenant blanchastre en muerissant, ce 
qui n'arrive point aux grosses : la première marque de sa maturité est donc 
cette blancheur, mais elle ne suffit pas, il faut encore qu’en luy apuyant le 
pouce auprès de l'œil, on le sente un peu enfoncer : au reste son mérite consiste 
en ce qu’elle est-merveilleusement féconde, qu’elle fournit près de deux mois, 
Novembre et Décembre; que sa chair est extrêmement tendre, pleine d’eau, 
et cette eau assez douce et un peu relevée, qu’elle ne devient point mole, 
comme la pluspart des autres, et surtout qu’elle plaist beaucoup à Sa Majesté ; 
mais cela s'entend, pourvû qu’elle ait toute la bonté qu’elle peut avoir, car elle 
est, ce semble, comme les enfants qui sont nez avec de bonnes inclinations, 
desquels il est vray de dire. que s'ils sont bien élevez, ils se perfectionnent, 
et que s'ils le sont mal, ils se corrompent; de même les fonds humides ren- 
dent cette Poire fort grosse, mais en même temps fort mauvaise, ayant un 
goust de verd et de sauvage, et une manière de chair particulière, qu’on ne 
sauroit définir qu’en disant, qu’elle est à peu près comme de l’huile figée ; aussi 
est-il vray que cette chair ne fait point de corps, ses parties ne tenans non 
plus l’une avec l’autre que des grains de miel, ou de sable moüillé; mais en 
revenche le plain air luy est très-favorable, et le seroit bien davantage, si elle 
tenoit à la queuë un peu plus qu’elle n’y tient; partant il est facile de con- 
clure, que ce qu'on en voit de bonnes, sont venués dans des terrains secs, ou 
qu'elles ont esté fort soigneusement cullivées dans d’autres. » La Quintinye, 
Instr. Jardin., p. 312 [1690]. 


« La Loüise-Bonne est une poire Heurrée, qui, par sa figure, ressemble assez à 
l’Épine d'hiver, mais qui n’a pas l’eau si relevée : elle vient très-bien en buis- 
son comme en espalier et en plein vent, et même elle est meilleure et a plus 
d’eau en plein vent et y dure davantage.» (Robert.) Observations cult. Arbr. 
fruit, Paris, Jacques Collombat [1718]. 


« Le fruit est gros, long, ayant deux pouces sept lignes de diamètre, et 
trois pouces six lignes de hauteur. Il est ordinairement meilleur, lorsqu'il 
n’est que moyen. Il ressemble assez au Saint-Germain; mais il est plus uni, 
plus arrondi par la tête ou l'œil, qui est petit est à fleur du früit. Si l’autre 
extrémité était plus pointue, il serait de la forme d’une perle en poire. La 


P. LOUISE-BONNE. 


queue est courte, n’ayant quelquefois que trois lignes de longueur; elle est 
plantée à fleur du fruit, charnue à sa naissance, souvent buttée d'un gros 
bourrelet charnu. La peau est douce, très-lisse, tiquetée de points et de peti- 
tes taches, verte, devient blanchâtre lorsque le fruit est mûr. La chair est demi- 
beurrée et très-bonne dans les terres sèches; elle n’est pas sujette ni aux pierres 
ni à mollir. L'eau est abondante, douce, relevée d’un fumet agréable. Cette 
Poire mûrit en novembre et décembre. C’est un fruit très-médiocre dans les 
terrains froids et humides. » Duhamel, Arbr. fruit., p. 227 [1768]. 


« La Louise-Bonne ressemble beaucoup pour la forme au Saint-Germain , 
et elle est aussi à peu près de la même grosseur; mais elle est loin d’avoir une 
saveur aussi parfaite et aussi excellente ; elle en diffère encore parce que sa peau 
est d’un vert tendre qui devient blanchäâtre lors de la parfaite maturité, et 
parce que les points dont elle est couverte sont très-petits, peu foncés, et qu’ils 
ne l’empêchent pas d’être lisse. Sa chair est demi-fondante, fade ou relevée d’un 
parfum un peu musqué, mais qui souvent a un goût comme de moisi quand 
l'arbre est planté dans un terrain froid et humide. Les pepins sont bruns, bien 
nourris et pointus.» Loiseleur Deslongch., Nouv. Duham., p. 215, tab. 67, 
fig. 4 [1815]. 


«Bel arbre vigoureux, bien droit, à écorce lisse, grise el peu crevassée. Le 
fruit est gros, allongé, obtus, légèrement ventru vers la tête; sa hauteur est 
d'environ trois pouces, sur deux de diamètre. Sa forme varie très-peu ; l’œil 
est placé à fleur; ses divisions sont étroites, étendues en étoile, etilest entouré 
d’une tache rousse. La queue est grosse, courte, charnue et gonflée à son in- 
sertion avec le fruit; la peau est douce, lisse, luisante, d’un vert clair qui 
blanchit un peu vers le temps de la maturité, tiqueté de petits points roux peu 
nombreux, et quelquefois marquée de petites taches de même couleur. Cette 
peau est épaisse et se râpe aisément. La chair est demi-beurrée, très-fondante, 
quoique d’un grain assez gros. Son eau est douce et abondante. Cette poire 
mürit en novembre et décembre. Il ne lui manque qu’un peu plus de finesse 
dans la chair et un peu plus de parfum dans son eau pour en faire un excel- 
lent fruit . Elle aime les terrains chauds et secs; ailleurs elle est toujours de 
médiocre qualité. » Poiteau, Pomol. franc. [1846]. 


F 
F 


A ocreux del: 


P: 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


FONDANTE DE NOËL. 


HE Z Trillant. se. 


1:\ 


P. FONDANTE DE NOEL. 


Fruit de fin d'automne, arrondi ou turbiné; à peau lisse, 
d’un beau coloris jaune et rouge, onctueuse, parsemée 
de très-petits points fauves; à queue insérée dans l’axe 
du fruit, droite ou arquée, à chair demi-fondante, aci- 
dulée, sucrée, parfumée. 


ArBRE pyramidal; à scions ordinairement assez gros, flexueux, de 
couleur fauve olivacé ou fauve jaunâtre, pubescents au sommet, 
parsemés de lenticelles arrondies; coussinets peu saillants; yeux 
coniques , bruns, rapprochés du scion. 

Feuirces florales elliptiques ou lancéolées-mucronées, atténuées à 
la base, finement denticulées, légèrement pubescentes en dessous; les 
adultes à peu près de même forme : celles des rosettes à bords éta- 
lés, entiers ou denticulés; celles des scions entières ou denticulées, 
portées sur des pétioles de longueur variable, grêles ou épais, mu- 
nis ou dépourvus de stipules; stipules étalées, redressées ou ar- 
quées. 

Fzeurs assez grandes, blanches, tomenteuses et verdâtres; calyce à 
divisions lancéolées, réfléchies, recouvertes de poils blonds en des- 
sus; pétales subelliptiques , un peu concaves, étalés, laissant un cer- 
tain intervalle entre eux. 

Fruir commençant à mûrir en décembre et se conservant jusque vers 
la mi-janvier, arrondi ou turbiné, lisse; à queue insérée dans l'axe 
. du fruit, cylindracée, légèrement arquée, un peu enfoncée dans le 
194 


P. FONDANTE DE NOEL. 

fruit, de couleur fauve olivâtre, presque dépourvue de lenticelles; peau 
brillante, mi-partie jaune citron et rouge vif orangé, presque com- 
plétement dépourvue de points sur la face exposée à l’ombre, parse- 
mée de quelques points squammeux et brillants du côté du soleil, mar- 
quée de fauve autour du pédoneule, onctueuse à la maturité du fruit; 
œil placé au milieu d’une très-faible dépression régulière, à divisions 
linéaires, aiguës, rapprochées par la base, étalées à l'extrémité su- 
périeure, pubescentes ; cœur grand, blanc, dessinant un ovale arrondi 
sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granula- 
tions ; loges grandes, un peu obliques; pépins noirâtres; lacune cen- 
trale plus ou moins élargie et subéreuse. 


Cuarr blanchâtre, ferme ou demi-fondante, fine, quoique granu- 
leuse autour du cœur; eau abondante, sucrée, parfumée, quelque- 
fois un peu astringente comme celle de la Crassane, quelquefois d’une 
odeur très-franche de jacinthe. — Très-bon fruit. 


Je ne crois pas pouvoir rapporter à la P. Fondante de Noël le fruit 
pyriforme et allongé décrit sous ce nom dans le journal de Flore et 
Pomone, t. XIV, p. 5, de 1845 à 1846. 


«Fruit petit ou moyen, arrondi, en forme de Bergamote, ordinairement plus 
large que haut, d’autres fois turbiné, et sa hauteur dépassant sa largeur. Peau 
lisse, verdâtre, légèrement colorée au soleil, maculée et marbrée de taches de 
rouille ou vertes, passant au jaune doré à la maturité. Pédoncule assez gros, 
arqué, ligneux, brun, long de 4 à 5 centimètres environ, implanté oblique- 
ment à la base du fruit sans solution de continuité. Calyce peu régulier, placé 
dans une cavité peu évasée et régulière. Chair fine, fondante; eau abondante 

“et d’un parfum exquis. Sa maturité a lieu vers la fin de décembre et se pro- 
longe jusqu’en janvier. Nous reslituons à cet excellent fruit le nom qui lui a 
été primitivement imposé en 1842 par le major Esperen, son inventeur, qui 
nous paraît non-seulement plus convenable, mais qui désigne aussi particu- 
lièrement le jour même où il a été dégusté pour la première fois; celui de 


P. FONDANTE DE NOEL. 


Belle après Noël convenant moins, attendu qu’il existe une foule d’autres fruits 
de la même époque qui sont plus beaux. On peut cultiver cette variété indiffé- 
remment sur franc ou sur Coignassier, en haut-vent ou en pyramide; elle 
prospère également sous ces diverses formes et sur ces deux sortes de su'ets. » 
Bivort, Album pomol., vol. II, p. 35 [18491]. 


«.… Le fruit récolté sur pyramide est moyen, arrondi-turbiné; sur espalier 
il est très-gros, turbiné et bosselé. L’épiderme, jaune clair à l’époque de la 
maturité, est légèrement ponctué et panaché de gris roux et fortement coloré 
de rouge vif du côté du soleil. Le pédoncule, long de 4 à 5 centimètres, gros, 
ligneux, brun, est implanté dans une cavité moyenne, dont lorifice est bos- 
selé. Le calyce irrégulier, demi-clos, occupe une cavité profonde et étroite, 
différant en cela du fruit récolté sur pyramide, dont le calyce est placé dans 
une cavité peu profonde et évasée ; ses divisions sont dressées, jaunâtres à leur 
base, noires au sommet. La chair est assez fine, fondante; son eau est abon- 
dante, sucrée, d’un parfum des plus agréables. Nous avons remarqué qu'on 
n'obtient pas toujours de bons résultats de sa greffe sur branches latérales 
d'anciennes pyramides, et qu'il est nécessaire de la cultiver en sol léger et 
chaud; en sol argileux elle sera souvent médiocre. » Bivort, Ann. Pomol. belge, 


p. 07 [18591]. 


À Riocreux del’, 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


P. ORPHELNE 


D’ ENGHIEN. 


MEL Tailunt 


P. ORPHELINE D’ENGHIEN. 


Fruit d'hiver, ovale, obtus, à peau épaisse, d’un jaune 
verdâtre, parsemée de gros points, de marbrures rudes, 
et marquée de fauve autour du pédoncule; à queue droite 
ou oblique, charnue, assez courte; à chair fine, ferme ou 
fondante, sucrée-acidulée, parfumée. 


ARBRE fertile, de vigueur moyenne; à scions assez gréles, un peu 
flexueux, de couleur fauve ou fauve cendré, parsemés de nombreuses 
lenticelles grisâtres; coussinets peu saillants, accompagnés d’ane légère 
arête décurrente; yeux petits, coniques, cendrés. 


Feuizces florales ovales, entières, mucronées, légèrement pubes- 
centes en dessous, ciliées, à bords un peu relevés et ondulés, portées 
sur des pétioles verts ou roussâtres ; les adultes à peu près de même 
forme : celles des rosettes elliptiques, acuminées, presque entières, 
portées sur de longs pétioles blanchâtres; celles des scions arquées, 
ovales-elliptiques, légèrement cordiformes à la base, atténuées au 
sommet, à bords crénelés, étalés ou un peu relevés. 


Fceurs moyennes, portées sur de courts pédicelles pubescents; 
calyce à divisions courtes, linéaires-lancéolées, un peu obtuses, rous- 
sätres en dessus; pétales ovales-elliptiques, obtus ou suborbiculaires, 
mollement onguiculés, laissant peu d'intervalle entre eux. 


Fruir commençant à mürir en novembre et se conservant souvent 


jusqu’au printemps, ovale, obtus, rarement pyriforme ou turbiné, 
à queue assez courte, grosse, charnue, de couleur fauve ou brune, 


195 


P. ORPHELINE D ENGHIEN. 


mate, droite ou oblique, ordinairement insérée en dehors de l’axe du 
fruit et accompagnée de petites bosses; peau un peu rude, épaisse, 
d’un jaune verdâtre, mate, parsemée de points fauves, plus ou 
moins recouverte de marbrures ferrugineuses, et marquée d’une large 
tache autour du pédoncule; æl petit, placé dans une dépression assez 
profonde , régulière, entourée de zones concentriques de couleur brune, 
à divisions caduques ou tronquées ; cœur blanc, dessinant une sorte de 
losange sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de granulations; 
loges moyennes ou grandes; pepins noirs, fuligineux ou bruns; lacune 
centrale subéreuse , atténuée vers l’œil, quelquefois très-étroite et pres- 
que oblitérée. 


Car fine, ferme ou fondante, très-juteuse; eau sucrée-acidulée, 
quelquefois légèrement astringente, parfumée, non musquée. — Très- 
bon fruit. 


J'ai adopté pour cette espèce le nom définitivement admis par la 
Commission de Pomologie belge en 1855 afin de couper court à tout 
malentendu. En décrivant en effet la poire Goulu Morceau (Beurré 
d’Hardenpont des pépiniéristes français ), j'avais déjà cherché à faire 
apprécier les avantages d’une nomenclature rigoureuse et scientifique 
appliquée à nos fruits. Sans parler ici des onze noms qui ont été donnés 
à l’Orpheline d'Enghien, le tableau ci-dessous mettra de nouveau en 
lumière l’inextricable synonymie dont nos pépiniéristes seuls savent 
profiter. Ainsi : 


Beurré d’Arenberg des Belges. — Orpheline d'Enghien. 

Beurré d’Arenberg des Français. — Beurré d’Hardenpont ou Goulu 
Morceau. , 

Beurré d'Hardenpont des Français. — Beurré d’Arenberg des 
Belges ou Orpheline d'Enghien. 

Beurré d’Hardenpont des Belges. — Beurré d’Arenberg des Français 
ou Goulu Morceau. 


P. ORPHELINE D ENGHIEN. 


Cette confusion inextricable de noms a donné lieu, on le conçoit, 
non-seulement à de nombreuses discussions soit sur les qualités, soit sur 
les époques de maturité, suivant que l’on avait sous les yeux l’une ou 
l’autre espèce, mais elle est encore la cause de déplorables déceptions ; 
ainsi, un de mes amis, M. le D' Aubertin, qui habite les environs de 
Bar-sur-Aube, s’est trouvé possesseur de quarante poiriers Goulu 
Morceau, en croyant avoir acheté des espèces distinctes. Au surplus, 
je donne ici la première description que Van Mons a faite du fruit qui 
nous occupe. 


« Pyrus Arenbergia, sativa, fructu majori, dilute viridi, maculis fulvis ob- 
sito, in ore liquescenti, brumali. — Le Beurré d’Arenberg a été gagné à En- 
ghien par M. Pabbé Deschamps, dans un jardin appartenant à l’hospice des 
orphelins de cette ville. Son inventeur eut la complaisance de m’en commu- 
niquer le fruit à son premier rapport; c'était alors un superbe Passe-Colmar, 
doué de toutes les qualités éminentes de ce premier des fruits. Je l’inserivis 
du nom, si naturellement propre, de Colmar-Deschamps, et j’en fépandis de 
nombreuses greffes sous ce nom. J’ai depuis rencontré le même fruit sous le 
nom de Délices des Orphelins, que sans doute la modestie de son inventeur 
lui aura imposé en considération du lieu où il a été obtenu. Il a depuis reçu 
le nom de Beurré d’Arenberg. À Paris le Beurré d’Hardenpont porte le nom 
de la poire qui nous occupe. — A son second et troisième rapport sur 
Parbre-mère l’Arenberg avait considérablement perdu en volume et avait 
éprouvé un changement non moins grand de forme et de qualité. Ce n’était 
plus ce Passe-Colmar athlétique qui m'avait engagé à lui donner son inven- 
teur pour patron. Il a conservé cette altération de forme, cette diminution 
de volume et cette dégénération de qualité dans ses premières propagations 
par la greffe. C’est un inconvénient qui arrive fréquemment aux variétés nou- 
velles dans les diverses espèces de fruits, quand du régime de la nature elles 
passent à celui de l’art. Le temps et le greffage répété ont fait revenir l4- 
renberg à sa grosseur native et à ses premières qualités; mais il persiste dans 
ses aberrations de forme et semble de plus en plus se eomplaire dans les 
écarts qu'il a faits de ce chef. — Le port de l’Arenberg est imposant el ma- 
jestueux. Lorsqu'on l’exempte de taille il s’élance dans Pair à la manière du 
peuplier. Son bois, qu’il porte droit, est sans coude aux articulations. Il est 


P. ORPHELINE D'ENGHIEN. 


lisse, un peu anguleux, jaune de noisette, parsemé de tiquetures blanchâtres 
et inégalement répandues. Les yeux qui le garnissent y sont distribués par 
groupes de très-distants et de très-rapprochés. Ces yeux sont obtus, écartés 
du bois par leur.centre et repliés vers lui par leur sommet; un support sail- 
lant et plus large que l’œil les porte. Des écailles bigarrées de noir et de brun 
les enveloppent : ceci est pour le bourgeon de l’année. Sur le bois de deux 
ans, les yeux, sans sensiblement s’allonger, se détachent de la branche et 
perdent leur support. La couleur de ce bois est le gris verdâtre; ses tique- 
tures , en devenant proéminentes, le rendent rude au toucher. Les yeux à 
fruit conservent la forme de ceux à bois. Ils ne se gonflent pas considérable- 
ment ; ils ne restent pas plus de deux ans à se former au complet, même sur 
attache des lambourdes, sur lesquelles l’arbre porte le plus habituellement 
son fruit. Ces lambourdes se développent vers et sur le sommet de branches 
courtes, mais qui ne doivent pas précisément être des branches à fruit; ce sont 
des yeux de l’année qui leur donnent naissance, et un an après ils sont déjà 
en rapport. Les mêmes lambourdes naissent sur les branchettes grêles qu’ont 
produites sur tiges des sous-yeux oblitérés. Des yeux nombreux, rudiments et 
présages d’un futur rapport, percent tant des rides de l’écorce que des ap- 
pendices du fruit; souvent ils forment un cercle autour de la base du bout 
ridé. J’ai rencontré des appendices du fruit qui avaient les mêmes rides que 
le bourrelet du bois. Les plus avancés de ces yeux, vers le bout, fleurissent 
la seconde année après leur explosion; les autres, la troisième année. Ces lam- 
bourdes répondent ainsi tantôt à du second bois et tantôt à du troisième bois. 
Un bourgeon s’élance quelquefois du sommet de la lambourde, et c’est alors 
que le fruit est singulièrement bien nourri. — Les feuilles de l’Arenberg sont 
planes, longues, étroites, pointues, souvent même effilées, vers le pétiole 
comme vers le sommet. Les nervures secondaires sont aussi apparentes que 
l’est celle centrale. Si celle-ci se rétrécit, la feuille se frange ou se fronce à 
ses bords, et ne se plie pas en gouttière. Le contour de la feuille est peu pro- 
fondément, mais uniformément incisé. Un pétiole menu et long de la moitié 
de la feuille porte celle-ci, dont la couleur est le vert tendre. — La forme à 
laquelle le fruit semble s'être arrêté définitivement est celle qu’affecte la sous- 
espèce Beurré qu’on rencontre dans les bois er sur les collines. Il est d’une 
belle grosseur, renflé avec bosses, surtout vers son milieu; un enfoncement 
en forme de rainure joint le pédoncule à l’ombilic; celui-ci est médiocre et 
peu enfoncé. Le pédoncule, notablement gros et plié en coude vers le milieu 
de sa longueur, est logé dans une cavité profonde, et que bordent des émi- 
nences sillonnées. La peau est rude, verte, tavelée de roux grisâtre, flagellée 


P. ORPHELINE D ENGHIEN. 


et richement tiquetée en la même couleur, mais qui est plus broyée de noir. 
Sous cette peau se trouve une chaire beurrée, fondante, sucrée et agréable- 
ment parfumée, sans muse et sans grains aucuns. Son vert jaunit modéré- 
ment à l’époque où le fruit mürit; cette époque coïncide avec la dernière 
moitié de décembre et peut aller au delà de la première moitié de janvier. 
Cette poire est done décidément un fruit d’hiver. — L’Arenberg pousse son 
fruit par trochets de cinq et de six grosses poires, ce qui augmente encore 
le riche rapport de cette variété, par elle-même déjà si fertile. » Van Mons, 
Revue des Revues, vol. INT, p. 63, tab. 1 [1830]. 


« L’Orpheline d’Enghien est un arbre fertile, dont les branches et les ra- 
meaux affectent généralement la direction verticale ou celle oblique très- 
ascendante; il se forme bien en pyramide. Rameaux droits ou non flexueux, 
présentant sous chaque gemme une pelite face plate et trois lignes ou stries; 
leur épiderme est vert grisâtre obscur, tirant sur le brun pâle; il est parsemé 
de petites lenticelles grises ayant souvent du relief. Boutons épais , saillants, 
irès-courts, coniques, pointus, à base ventrue; ils sont marbrés brun et noir. 
Feuilles moyennes, ovales, lancéolées, aiguës, arquées, à bords relevés en 
gouttière, la serrature régulière, très-fine, sur les feuilles du sommet des ra- 
meaux. Pétiole court, blanchâtre. Stipules falciformes, élargies au milieu. 
Fruit moyen, turbiné, quelquefois court, plus ordinairement oblong-pyrami- 
dal, obtus, märbré et en grande partie couvert de taches gris-roux ou fauves, 
sur fond d’abord vert, passant au jaune, et souvent parsemé de marbrures 
noires. Pédoncule gros, brun, long de vingt-cinq à trente millimètres. OEil 
petit, placé au fond d’une cavité étroite; divisions caduques. Chair fine, 
fondante ; eau abondante, très-sucrée et parfumée. Mürit de novembre à jan- 
vier. J’ai remarqué que l’arbre qui produit cette excellente poire est suscep- 
tible de prendre une écorce galleuse dans les situations élevées, très-ouver- 
tes, et en terre forte. C’est donc dans les jardins abrités qu’il faudra cultiver 
de préférence l’Orpheline d’Enghien. » Prévost, Pomol. Seine-[nfér., p. 148. 


« Beurré d’Arenberg. Fruit moyen, turbiné, bosselé du côté de l’œil, va- 
riant dans sa forme plus ou moins allongée. Pédoneule court, gros, charnu 
à ses deux extrémités, bosselé, implanté obliquement ou très-obliquement à 
fleur, au milieu de plusieurs petits mamelons et de plis. Peau vert pâle, pas- 
sant au jaune pâle à sa maturité, prenant une teinte plus foncée du côté du 
soleil , brillante et lisse sur le milieu, rude du côté du pédoncule, relevée de 
taches brunes et grises, assez grandes et assez nombreuses. Chair fondante, 


P, ORPHELINE D ENGHIEN. 


blanchâtre , pleine d’un jus très-riche, relevé et parfumé. OEil très-petit, ir- 
régulier, noirâtre , à divisions caduques, placé dans une cavité très-profonde, 
étroite, irrégulière, couronnée par deux ou trois bosses saïllantes. Cette poire 
mürit de novembre en janvier. L’arbre est moyen, d’une grande fertilité; il 
faut l’élever en pyramide et en espalier, à l'exposition du levant ou au midi. » 
Willermoz, Bull. Soc. hort. Rhône, p. 172 et 214 [1849]. 

« Orpheline d'Enghien. Nous avons admis de préférence cette dernière dé- 
nomination afin d'éviter toute confusion. Le fruit est gros, ordinairement 
turbiné, mais parfois oblong ou pyramidal. L’épiderme, rude, vert clair, 
passe au jaune d’or à l’époque de la maturité; il est ponctué et marbré de 
gris-roux sur toute sa surface et ombré partiellement de larges macules fauves. 
Le pédoncule, long de vingt à vingt-cinq millimètres, est gros, parfois charnu 
et cannelé, brun clair; il est implanté un peu obliquement à fleur du fruit 
ou dans une cavité de médiocre profondeur. Le calyce, petit, irrégulier, 
est placé dans une cavité moyenne et évasée, ses divisions sont noires et or- 
dinairement caduques. La chair est blanche, fine , fondante, beurrée ; son 
eau est abondante, sucrée, vineuse et d’un parfum très-agréable. Le fruit de 
l'Orpheline d'Enghien produit par espalier est de toute première qualité. » 
A. Bivort, Ann. Pomol. belge, vol. IT, p. 85 [1855]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


À Püocreux del, 


1x 


E 


MEL. Trillant se. 


BERNARD. 


P. BERNARD. 


Fruit d'automne, maliforme, moyen ou petit, déprimé; à 
queue courte, grosse, enfoncée dans le fruit; à peau lisse, 
jaune, lavée de jaune-orangé au soleil et marquée de 
brun autour du pédoncule, ordinairement dépourvue de 
marbrures; à chair fine, fondante, très-juteuse, sucrée et 
parfumée. 


ARBRE assez vigoureux et fertile; à rameaux dressés; à scions 
droits, de couleur fauve ou fauve-olivätre, parsemés de quelques 
lenticelles arrondies ou oblongues, grisàtres, et présentant ordinaire- 
ment une sorte d’anneau d’une teinte plus foncée au niveau de l'œil; 
coussinets peu saillants, sans arête décurrente ; yeux coniques, lé- 
gèrement écartés du scion. 


Feuizes florales ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, ciliées, 
presque glabres en dessous, entières et légèrement ondulées, à pé- 
tioles rosés; les adultes à peu près de même forme : celles des ro- 
settes portées sur de longs pétioles grêles , blanchâtres; celles du scion 
arquées, ovales, acuminées, denticulées, portées sur des pétioles assez 
gros, munis de stipules demi-persistantes et accompagnés de bourgeons 
axillaires à feuilles lancéolées. 


FLEURS moyennes, portées sur des pédicelles rougeätres, assez 
courts et peu tomenteux ; calyce à divisions étalées ou réfléchies, at- 
ténuées, aiguës , presque glabres en dessous ; pétales blancs ou rosés, 

196 


P. BERNARD. 


elliptiques ou ovales-elliptiques, onguiculés, laissant peu d'intervalle 
entre eux. 


Fruir de fin d’automne, maliforme, mürissant ordinairement en no- 
vembre, petit ou moyen; à queue courte, cylindracée, fauve ou 
bronzée, enfoncée dans l’axe du fruit; peau jaune de Naples assez vif 
à l'ombre, lavée de rose ou de jaune-orangé au soleil, parsemée de 
points et de quelques petites marbrures gercées ou squammeuses, ef 
présentant autour du pédoncule une tache assez étendue de couleur 
fauve; œil petit, presque à fleur de fruit ou placé au milieu d’un léger 
aplatissement, entouré de zones concentriques fines, brunes et peu 
apparentes, à divisions tronquées ou blanchâtres, deltoïdes ou persis- 
lantes, complétement caduques; cœur arrondi, entouré de petites 
granulations , blanc ; loges assez grandes, placées vers le milieu du 
fruit; pepins rougeàtres ou bruns ; lacune centrale étroite, atténuée 
vers l’œil, lamelleuse ou à peine subéreuse. | 


Cuair blanche, très-fine, à peine granuleuse, très-fondante, ju- 
teuse; eau sucrée-acidulée, un peu astringente et rappelant beau- 
coup, dans les années chaudes , la saveur de la poire Crassane. 


Cette excellente poire, dont le seul défaut est d’être trop petite, 
portait dans les anciens catalogues du Muséum le nom de P. Bernard 
ou P. Riaulot. Je la trouve en outre indiquée, sous le nom de Bergamote 
Bernard (Bonnet), à la page 6 du Cataloque des Noms donnés aux Poires, 
publié en 1856 par M. Willermoz. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


Te ES x 
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À. iocreux del. 


PP DE STUTEGARI. 


P. DE STUTTGARD. 


Fruit d’été, petit ou moyen, pyriforme, obtus; à peau vert 
jaunâtre du côté de l’ombre, rouge terne ou vineux du côté 
du soleil, parsemée de quelques petits points; à queue lé- 
gèrement oblique et insérée à peu près dans l’axe du fruit, 
un peu renflée à son origine; à chair fondante, sucrée, 
d’une saveur particulière. 


Arsre vigoureux, fertile, propre à former des plein-vent; à scions 
glabres, un peu flexueux, assez grêles, de couleur brun-marron ou 
violâtre, parsemés de quelques lenticelles arrondies; coussinets peu 
saillants, presque dépourvus d’arête; yeux remarquablement petits 
et n’apparaissant qu’à l’extrémité supérieure du scion. 

Feuizces florales ovales , arrondies à la base, acuminées, à bords 
relevés, entiers et ciliés; les adultes de deux formes : celles des ro- 
settes portées sur de très-longs pétioles, ovales, cordiformes , mu- 
cronées , presque entières; celles des scions ovales-oblongues, à bords 
relevés , presque entiers ou à peine crénelés vers l’extrémité. 


FLeurs moyennes, très-blanches, portées sur d'assez courts pé- 
dicelles; calyce à divisions réfléchies, linéaires-lancéolées , aiguës, 
recouvertes de poils jaunâtres en dessus; pétales suborbiculaires , 
mollement onguiculés, laissant un peu d'intervalle entre eux. 


Fruir commençant à mürir vers la mi-août, petit ou moyen, ré- 
gulier, pyriforme, obtus, un peu plus allongé que le Rousselet; à 
queue assez courte, droite ou légèrement arquée, verdâtre , lisse, 

197 


P. DE STUTTGARD. 


renflée à son origine ; peau mate, mi-partie vert jaunâtre et rouge foncé, 
terne ou vineux, le côté jaune parsemé de petits points roux, le côté 
exposé au soleil parsemé de points arrondis, blanchètres, ordinairement 
dépourvue de marbrures ; œil à fleur de fruit, à divisions étroites, étalées 
ou dressées, écartées les unes des autres, un peu colorées en rouge 
à la base, glabres ou légèrement cotonneuses, quelquefois accompa- 
gnées de petites bosses; cœur ovale ou dessinant une sorte de losange 
sur la coupe longitudinale du fruit, entouré de quelques granulations ; 
loges grandes; pepins fuligineux ou fauve-jaunâtre ; lacune étroite, 
subéreuse. 


CHaiR blanchâtre, demi-fondante ou fondante, assez juteuse; eau 
abondante, sucrée, d’une saveur particulière qui rappelle assez bien 
celle du raisin muscat ou d’une légère infusion de sureau, plus rare- 
ment celle du Rousselet. 


Cette variété portait au Muséum le nom inédit de Bellissime de 
Provence; je lui ai préféré celui de P. de Stuttgard, sous lequel elle a 
été décrite et figurée par M. Ed. Lucas, dont je reproduis l’article tra- 
duit de l’allemand. 


« Stuttgarter Gaishirlenbirn. Petite poire pyriforme ou en perle, arrondie 
à sa partie supérieure, légèrement tronquée à sa base, longue de deux pouces 
et demi environ, assez variable; calyce ouvert, étoilé, à divisions aiguës et 
appliquées sur le fruit; queue courte, ordinairement accompagnée d’un petit 
bourrelet à son point d’attache; peau fine, d’un jaune verdâtre passant au 
jaunâtre à la maturité ; le côté du soleil est ordinairement d’un rouge sanguin, 
parsemée de points bruns et marquée de fauve autour du calyce. Chair blan- 
che ou légèrement jaunâtre, très-succulente, beurrée , d’une saveur exquise, 
sucrée et cannellée. Ce fruit mürit vers la fin et souvent même dans la pre- 
mière quinzaine du mois d’août. Il ne dure qu'environ dix jours et doit être 
récolté avant sa parfaite maturité ; sans cette précaution il perd de la finesse 
de sa saveur. D’après M. Diel c’est une poire d’été de première qualité. — 


P. DE STUTTGARD. 

L'arbre est très-remarquable par sa haute taille pyramidale et par la couleur 
rouge foncé de ses jeunes rameaux. Cette variété donne dès sa jeunesse une 
riche récolte et forme dans les pépinières de très-jolies pyramides. On le 
greffe plus volontiers sur sauvageon que sur coignassier. Il s’'accommode de 
tous les terrains, mais il préfère les sols marneux. Sur nos marchés on préfère 
ses fruits à toutes les autres variétés d’été. On peut l’éplucher et le faire sé- 
cher et en obtenir des fruits secs d’une excellente qualité. Je recommande 
vivement cette variété même à ceux qui n’ont que de petits jardins. » 
Ed. Lucas, Abbildung. württembergischer Obstsort:, p.38, tab. 4 [1858], 


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JARDIN FRUITIER DU MUSÉUM. 


ME}; Jaillant. se. 


_P. DE MONTGERON. 


P. DE MONTGERON. 


Fruit de fin d’été, ventru, obtus ou déprimé aux deux extré- 
mités; à queue très-longue et grèle, assez droite, portant 
les traces de quelques bractéoles, brune, placée dans l’axe 
du fruit ; à peau de couleur jaune assez brillant à l’ombre, 
d’un beau rouge au soleil, parsemée de points; à chair 
fondante, sucrée, légèrement astringente, parfumée. 


ARBre assez fertile; à scions de grosseur moyenne, de couleur fauve- 
olivâtre, parsemés de quelques lenticelles arrondies , jaunâtres; cous- 
sinets saillants, accompagnés d’arêtes ; yeux coniques, courts, presque 
cachés sous la base du pétiole. 


FEuices florales ovales, arrondies à la base, acuminées, presque 
glabres sur les deux faces, denticulées ; les adultes de deux formes : 
celles des rosettes portées sur de longs pétioles , ovales, acuminées, 
denticulées; celles des scions oblongues ou ovales-elliptiques, acu- 
minées , à bords étalés et dentés, portées sur de longs pétioles grêles, 
blanchâtres ou un peu rosés à la base. 


Feurs blanches ou un peu rosées avant leur épanouissement, 
grandes, portées sur de longs pédicelles presque glabres; calyce à 
divisions réfléchies, lancéolées, aiguës ; pétales suborbiculaires ou 
obovales-elliptiques, entiers ou échancrés, onguiculés, laissant peu 
d'intervalle entre eux. 


Fruir mürissant vers la fin de septembre, ventru ou turbiné, ar- 
rondi, de grosseur moyenne, déprimé aux deux extrémités ; pédoncule 
198 


P. DE MONTGERON. 


très-long, grêle, brun fauve ou olivâtre, portant la trace de quelques 
bractéoles, parsemé de lenticelles, cylindracé, droit ou légèrement 
arqué, un peu épaissi à son insertion sur le fruit; peau d’un jaune vif 
à l'ombre, parsemée de points fauves, fortement colorée en rouge 
laqueux ou en rouge-brun du côté du soleil, pointillée de blanc, 
presque complétement dépourvue de marbrures, mais offrant quelque- 
fois une tache fauve autour du pédoncule ; œil placé au milieu d’une 
dépression régulière, pointillée ou marquée de légères zones concen- 
triques brunes, à divisions étalées, canaliculées, glabres ou coton- 
neuses, assez grandes et souvent colorées en rouge foncé à la base; 
cœur dessinant un ovale sur la coupe longitudinale du fruit, entouré 
de petites granulations; loges ovales-arrondies ; pepins bruns; lacune 
centrale assez large, subéreuse. 


Car blanche, fondante; eau abondante, sucrée , légèrement as- - 
tringente, assez relevée, non musquée. 


Les pépiniéristes ont beaucoup varié d’opinion au sujet de ce fruit, 
par la raison qu'ils ont donné le nom de Beurré de Montgeron à trois 
poires complétement différentes, et en particulier à la P. Frédéric 
de Wurtemberg. 


« Le fruit est moyen, régulièrement pyriforme ; l’épiderme est vert, coloré 
de rouge orangé du côté du soleil, ombré de brun autour du pédoncule et 
marqué de taches noires ; à l’époque de la maturité il ne jaunit que partielle- 
ment et conserve de larges taches vertes. Le pédoncule, long de quatre cen- 
timètres, est ligneux, brun, arqué, renflé à sa base comme à son sommet et 
aminei vers son milieu ; il se trouve parfois placé un peu de côté à fleur du 
fruit. Le calyce , étoilé, ouvert, est placé dans une cavité large et peu pro- 
fonde: ses divisions sont roides, vertes à leur base et brunes à leur sommet. 
La chair est blanche, demi-fine, demi-beurrée, fondante; son eau, suffisante, 
sucrée, a un léger goût de Rousselet. » Bivort, Album pomolog., p. 159 [1850]. 


« Cette poire, juteuse et fondante, un peu variable selon les terrains, est 


P. DE MONTGERON. 


généralement de celles que nous mangeons sans nous en plaindre et sans 
les louer. Mais, d’un autre côté, elle est mûre en même temps que la 
P. Williams, à la fin d'août ou au commencement de septembre, et cette 
précocité est un avantage incontestable auquel s’ajoute celui de la beauté 
la plus rare, d’une forme agréable et d’un coloris carminé qui la rendent la 
plus jolie de nos poires de table, et, bien que sa grosseur soit seulement 
moyenne, une des plus attrayantes pour le commerce. On a confondu, dans 
des ouvrages sérieux, la P. de Montgeron avec d’autres variétés ; j'espère que 
les explications suivantes écarteront tout doute sur son origine. 

« En 1830, un de nos collègues, M. Guyot, de Villeneuve, connu comme 
ayant formé plusieurs collections horticoles remarquables, aperçut dans la 
haie de clôture d’un verger dépendant de la ferme de Bois-la-Dame, com- 
mune de Saint-Léger, arrondissement de Sancerre ( Cher), un poirier vieux 
et malingre dont les fruits méritaient l’attention. Il en emporta des greffes 
à Montgeron | Seine-et-Oise }), où était une propriété de sa famille, et dix ans 
plus tard il vint en montrer des produits sensiblement améliorés par la 
greffe à M. J.-L. Jamin, notre habile et expérimenté collègue, ainsi qu’à 
Dalbret, chargé de la culture des arbres fruitiers au Muséum. Ces Mes- 
sieurs, ne pouvant rapporter ce fruit à une variété connue, lui donnèrent, 
sur la demande de M. Guyot, le nom sous lequel il est actuellement connu. 
M. Jamin fut autorisé à exposer ces fruits, au mois de septembre 1840, 
dans l’orangerie du Luxembourg. » Michelin, Journal Soc. hort. Paris, 
vol. VIII, p. 224 [18692]. 


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44 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


P. ORANGE TULIPÉE. 


P. ORANGE TULIPÉE. 


Fruit d’été, moyen, arrondi ou turbiné, jaune à l’ombre, 
lavé et panaché de rouge foncé au soleil; à queue de 
grosseur variable, cylindracée, droite, insérée dans l’axe 
du fruit; à chair demi-cassante, sucrée, juteuse, peu 
relevée. : 


ARBRE vigoureux, propre à former des plein-vent, fertile ; à scions 
de grosseur moyenne, flexueux, olivâtres à l'ombre, violätres ou 
brun-cendré au soleil, parsemés de nombreuses lenticelles arrondies 
ou oblongues, glabres; coussinets un peu saillants, accompagnés d’a- 
rêtes décurrentes ; yeux coniques, à écailles acuminées, grisàtres ou 
noires, légèrement écartés du scion. 


FeuiLces florales ovales, acuminées, entières, pubescentes en 
dessous ; les adultes à peu près de même forme : celles des rosettes 
longuement pétiolées, ovales-arrondies ou ovales-cordiformes, acumi- 
nées, bordées de petites dents aiguës; celles des scions épaisses, 
ovales, cordiformes ou ovales-oblongues, acuminées , à bords étalés, 
munis de dents aiguës, irrégulières , portées sur des pétioles redressés, 
munis ou dépourvus de stipules, et quelquefois accompagnés de 
feuilles axillaires lancéolées, inéquilatérales. 


FLeurs grandes, blanches, portées sur de courts pédicelles rosés; 
calyce à divisions ovales-lancéolées, blondes en dessus ; pétales sub- 
orbiculaires, mollement onguiculés , étalés ou à peine concaves, lé- 
gèrement rosés avant leur épanouissement, laissant peu d'intervalle 
entre eux. 


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JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


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P. SAINT-ROCH. 


Fruit de fin d'été, moyen ou gros; à queue courte, légère- 
ment enfoncée dans le fruit; à peau lisse, jaune, à peine 
lavée de jaune orangé du côté du soleil, marquée de fauve 
autour du pédoncule; œil placé dans une cavité évasée, 
mais assez profonde et entourée de petites côtes; à chair 
demi-cassante, sucrée, peu parfumée. 


ArgrE très-vigoureux et très-fertile; à scions gros, dressés, de 
couleur fauve, ou fauve-violâtre au soleil, parsemés de nombreuses 
lenticelles jaunâtres, glabres; coussinets peu saillants, souvent ac- 
compagnés de fines arêtes décurrentes; yeux coniques, comprimés, 
ordinairement recouverts d’une sorte de bourrelet ligneux plus ou 
moins épais. 


Feuizces florales ovales, mucronulées, pubescentes en dessous, 
glabres en dessus, à bords relevés et dentés; les adultes de même 
forme, grandes, épaisses, ovales-elliptiques, acuminées, arrondies 
ou un peu attenuées à la base, arquées, à bords un peu ondulés ou 
flexueux, fortement dentés en scie, portées sur de courts pétioles 
accompagnés de stipules subulées. 


FLeurs moyennes, un peu rosées dans le bouton, portées sur des 
pédicelles très-courts ; calyce à divisions lancéolées, un peu réfléchies, 
blondes en dessus; pétales suborbiculaires, mollement onguiculés, 
étalés, laissant peu d'intervalle entre eux. 


200 


P. SAINT-ROCH. 


Fruir mürissant en septembre, gros, obtus, déprimé autour de la 
queue, qui est très-courle, assez charnue, fauve ou olivätre, légèrement 
enfoncée dans le fruit ; peau lisse, jaune vif ou jaune citron, très-faible- 
ment lavée de rose ou de jaune orangé du côté du soleil, presque dé- 
pourvue de points du côté de l’ombre, ordinairement privée de 
marbrures, mais constamment munie d’une large tache brune autour 
du pédoncule ; œil placé dans un enfoncement très-évasé, régulier, 
marqué de fines zones concentriques et accompagné de légers sillons 
qui s’avancent quelquefois jusqu’au delà de la dépression, à divisions 
un peu charnues, jaunätres, conniventes, un peu cotonneuses; cœur 
dessinant une sorte de losange sur la coupe longitudinale du fruit, en- 
touré de granulations; loges moyennes; pepins roussätres; lacune 
centrale atténuée vers l'œil , subéreuse. 


Caar blanche, fine, demi-fondante , assez juteuse ; eau très-sucrée, 
mais peu relevée. 


Ce beau fruit, dont la précocité est une des principales qualités, en 
a aussi les défauts; il passe très-vite, et présente quelque analogie, 
sous le rapport des phénomènes qui se manifestent à la maturité, avec 
d’autres grosses poires, telles que la P. Nouveau Poiteau. 

Le Poirier Saint-Roch paraît être très-répandu dans le département 
de la Gironde à cause de sa fertilité et de la vogue dont jouit le fruit à 
l’époque de l’année où il fait son apparition sur les marchés; l’a- 
cheteur est séduit par sa belle apparence, mais c’est une poire de 
second ordre (1). 


(1) Voir le Rapport sur les travaux de la Commission pomologique, année 1858, dans les 
Annales de la Soc. horticult. de la Gironde. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


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À Riocreux del. MZ. Jaillant se. 


P. IMPÉRIALE À FEUILLES DE CHÈNE. 


P. IMPÉRIALE A FEUILLES DE CHÉNE. 


Fruit d'hiver, moyen, ovale ou ovale-arrondi, turbiné, ob- 
tus ou déprimé aux deux extrémités; à queue droite ou 
arquée, moyenne, plus ou moins enfoncée dans le fruit; 
à peau jaune-verdâtre ou jaune terne, parsemée de gros 
points fauves, marquée de brun autour du pédoncule; 
à chair cassante, sucrée, — Fruit à compote. 


ARBRE très-VigOureux ; à rameaux un peu divariqués ; à scions assez 
gros, olivatres cendrés, un peu flexueux, parsemés de grosses lenti- 
celles jaunâtres , arrondies ; coussinets peu saillants ; yeux petits, co- 
niques, aigus, comprimés , rapprochés du scion. 

Feuizses florales ovales, cordiformes, mucronées, denticulées , lé- 
gèrement pubescentes en dessous, glabres en dessus, portées sur 
d’assez courts pétioles ; les adultes de deux formes : celles des rosettes 
grandes, ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, à bords unis ou à 
peine ondulés, portées sur de longs pétioles blanchâtres ; celles des 
scions grandes, ovales ou ovales-cordiformes, acuminées, à bords cris- 
pés ou très-ondulés, irrégulièrement dentés ou crénelés, épaisses, 
d’un vert très-foncé, portées sur d’assez courts pétioles blanchätres, 
dépourvus de stipules. 


FLeurs à pédicelles très-courts, blanches ou à peine rosées , étalées, 
moyennes ; calyce à divisions courtes, lancéolées , aiguës, presque 
glabres; pétales obovales, entiers ou échancrés, onguiculés, laissant 
un peu d'intervalle entre eux. 

201 


P. IMPÉRIALE A FEUILLES DE CHÈNE. 


Fruir mürissant en hiver et se conservant quelquefois jusqu’au 
printemps, de forme variable, ovale-oblong, turbiné ou presque 
pyriforme, ordinairement déprimé à l’insertion du pédoncule ; à queue 
assez courte , cylindracée , brune, droite ou légèrement oblique, ordi- 
nairement insérée dans l’axe du fruit; peau d’un vert päle, passant 
au jaune mat à la maturité, terne, parsemée de nombreux et 
gros points fauves, gercés, méniscoïdes , et de quelques marbrures de 
même couleur, souvent marquée de brun autour de la queue; œil 
assez petit, à fleur de fruit ou placé au milieu d’une faible dépression 
régulière, à divisions ovales, tronquées, étalées, brunes, presque 
glabres, rarement caduques; cœur dessinant un losange sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de petites granulations; loges moyennes 
ou grandes, souvent conniventes ; pepins allongés, bruns; lacune cen- 
trale large, percée de manière à communiquer avec les loges et à 
montrer les pepins. 


Cnam verdätre à la circonférence du fruit, cassante ou demi-cas- 
sante , peu granuleuse; eau sucrée-acidulée, peu relevée. — Fruit à 
cuire ou à compote. 


Je n’ai souvent rencontré, comme Duhamel et Poiteau, que trois 
loges confluentes dans les fruits de l’Impériale à feuilles de Chêne. 


« L'Impériale à feuilles de Chêne est une poire qui ressemble à une 
moyenne Virgouleuse, aussi verte : avril et mai. » Nouvelles Poires, Catal. 
Pépin. des Chartr., p. 43 [1752]. 


« Impériale à feuilles de Chéne. La feuille est très-grande , longue de quatre 
pouces, large de deux pouces quatre lignes, dentelée peu régulièrement, tel- 
lement froncée et ondée par les bords qu’elle parait comme découpée, et 
ressemble à une petite feuille de Chou frisé plutôt qu'à une feuille de Chêne. 


P. IMPÉRIALE À FEUILLES DE CHÊNE, 


Son pétiole est long d’un pouce. La fleur a quinze lignes de diamètre ; les pé- 
tales sont longs, aigus par les deux extrémités. Le fruit est de grosseur 
moyenne, long; son diamètre est de deux pouces trois lignes , et sa hauteur 
de deux pouces neuf lignes. Il est de la forme d’une moyenne Virgouleuse. Le 
côté de la tête est arrondi, et l'œil, qui est petit, y est placé dans une cavité 
très-peu profonde ou un aplatissement. L'autre côté diminue de grosseur 
presque uniformément, et son extrémité est obtuse. La queue, longue de six 
lignes , assez grosse, surtout à sa naissance, est plantée au milieu d’un apla- 
tissement. La peau est très-unie et lisse, verte; lorsqu'elle approche de la 
maturité elle se ride, ensuite elle devient jaune. La chair est demi-fondante. 
sans pierres. L’eau est sucrée et bonne, mais inférieure en bonté à celle de 
la Virgouleuse. On ne trouve ordinairement que quatre loges dans ce fruit. 
Cette poire mürit en avril et mai. Quoiqu'elle ne soit pas excellente, elle a 
beaucoup de mérite dans cette saison. » Duham., Arbr. fruit., p. 228, tab. 54 
[1768]. 


« Le fruit de l’Impériale à feuilles de Chêne est ovale, turbiné, obtus du 
côté de la queue, arrondi du côté de l’œil, qui est placé dans un très-léger 
enfoncement; sa forme et sa grosseur varient très-peu ; il a deux pouces et 
demi de hauteur sur autant d'épaisseur ; la queue, assez grosse et longue 
d’un pouce , est plantée au milieu d’un petit aplatissement. La peau, d’abord 
d’un vert très-pâie ou blanchâtre, jaunit dans la maturité; elle est souvent 
nue, sans points ni taches remarquables; quelquefois aussi elle a des macu- 
les formées de gros points roux, et le côté du soleil se lave d’une légère 
teinte rougeâtre. La chair est blanche, demi-cassante, d’un grain gros. L’eau 
est abondante, sucrée, assez agréable. Cette poire mürit en février et mars. 
Ce n’est d’ailleurs qu’un fruit à compote et peu multiplié dans les jardins. 
Je l’ai souvent trouvé à trois loges. » Poiteau, Pomolog. franc. [1846]. 


JARDIN FRUITIER DU MUSEUM. 


PH" DACHDIRe 


P. D’ŒUF. 


Fruit d’été, petit, ovoide, vert jaunâtre à l’ombre, lavé ou 
taché de rouge-brun au soleil, pointillé et marqué de 
fauve autour de la queue; à queue cylindracée, légèrement 
arquée; œil à fleur de fruit ou un peu proéminent, en- 
touré de très-petites bosses, à divisions conniventes; chair 
demi-fondante, juteuse, sucrée, acidulée, relevée. 

ARBRE vigoureux, propre à former des plein-vent; à rameaux 
dressés ; à scions de couleur brune ou violätre , pubescents au sommet, 
légèrement flexueux, parsemés de lenticelles ; coussinets peu saillants, 
accompagnés de faibles arêtes décurrentes ; yeux petits, noirs, plus 
ou moins appliqués contre le scion. 


Feuizces florales ovales-cordiformes ou orbiculaires, entières, mu- 
cronées ou acuminées, pubescentes et blanchätres sur les deux faces; 
les adultes de même forme, petites, ovales ou ovales-cordiformes, 
acuminées, denticulées , étalées , portées sur de courts pétioles accom- 
pagnés de stipules subulées ou linéaires, denticulées. 


FLEurs moyennes, étalées, blanches, portées sur des pédicelles 
assez courts, tomenteux ; calyce à divisions lancéolées, aiguës, étalées, 
couvertes de poils blonds en dessus; pétales orbiculaires-elliptiques, 
onguiculés, entiers ou échancrés, laissant peu d’intervalle entre eux. 

Fruir mürissant à la fin d’août, petit, ovoïde; à pédoncule inséré 
dans l’axe du fruit, portant ordinairement quelques cicatrices de brac- 
téoles, cylindracé, brun ou verdâtre ; peau vert-jaunâtre à l’ombre, 

202 


P. D OEUF. 


parsemée de points et marquée de fauve autour du pédoncule, lavée 
ou tachée de rouge-brun du côté du soleil, accompagnée de petites 
taches fauves, un peu rudes et squammeuses ; œil à fleur de fruit ou 
proéminent, entouré de petites bosses ; à divisions charnues à la base, 
dressées ou conniventes, aiguës ou tronquées, cotonneuses et blan- 
châtres; cœur assez grand , dessinant une sorte de losange sur la coupe 
longitudinale du fruit, entouré de nombreuses granulations qui s’éten- 
dent jusqu’à la naissance du pédoncule; loges grandes; pepins brun 
noirâtre ; lacune centrale subéreuse, étroite. | 


Ca blanche, très-juteuse, demi-fondante; eau sucrée, acidulée, 
parfumée, d’une saveur particulière , fort agréable. 


Cette variété paraît être fort répandue dans tout l’est de la France. 
Elle est fréquemment cultivée dans le Dauphiné, suivant M. Gus- 
tave de Linage, qui m’en a envoyé des spécimens sous le nom de 
Poire Grise. On l'estime particulièrement en Alsace, où elle porte le 
nom de Beste Birn (la meilleure des poires). Valér. Cordus en parle 
sous le nom de Pyrum Auqustanum et d’ovatum, et assure l’avoir 
fréquemment rencontrée dans la Hesse et la Saxe; Mayer en a donné 
une très-bonne figure dans sa Pomona Franconica, en y ajoutant les 
synonymes de Colmar d’été de Strasbourg ou de Würtzbourg. 


Je trouve en outre dans dom Claude Saint-Étienne la citation d’une 
Poire Grise dont il dit : « La Grise est quasi toute grise par marques, à 
fond blanchâtre, à la queue longuette et moyenne. — Très bonne. » 
Mais cette phrase est trop insuffisante pour me permettre de l’appliquer 
à la P. Grise du Dauphiné. 


« Eyerbirn, id est ovata , a figura nomen invenerunt, quæ illis est utrinque 
brevis.ovi instar turbinata ; alioquin etiam a potimis proportione et forma non 


P. D OEUF. 


multum differunt, paulo tamen minora existunt; colorem habent flavum, 
punctis conspersum ; sapore Rostia æmulantur, simulque modice adstringunt; 
odorem spirant admodum suavem ; matureseunt cum potimis, citoque pu- 
trescunt. Habentur et hæc Islebii et vicinis oppidis. » Val. Cordus, Hist. des 
Plant., hb. TE, p. 178, verso [1561]. 


« In Than et Entzen, Alsatiæ superioris oppidis, habentur Pira quæ 
Stümpffling vocant, quasi curta vel manca dicas : Volam quædam implent, 
alia etiam minora sunt ; aliquid commune habent cum ovatis dictis Eyerbirn , 
adeo carne sunt molli, dulci, atque suavi : verum non utrinque turbinata 
sunt ut illa, sed ad pediculum tantum, ut circa pythmena lata et sessilia, 
rubentia, punctata, pediculo alias brevi, alias longiusculo. Ex his majora 
pauca aut nulla habent semina, quasi horum materia in Piri alimentum et 
accrementum esset absumpta. » Joh. Bauhin, Æéstor. gener. Plant., p.54, n° 54 
[1650]. 


« Son fruit est petit, à peu près de la forme et de la grosseur d’un œuf de 
poulette, ovale, un peu pincé par le petit bout. Son diamètre est de quinze 
lignes , et sa longueur de dix-neuf lignes. L’œil est placé dans un petit enfon- 
cement dont le bord est un peu plus relevé d’un côté que de l’autre. La 
queue menue, d’égale grosseur dans toute son étendue, garnié de quelques 
petites pointes vers l’extrémité par laquelle elle s’attache à la branche , et se 
pliant un peu en crochet par cette extrémité, est longue d’environ un pouce 
et plantée dans un petit enfoncement en entonnoir. Sa peau du côté de 
l’ombre est verte, un peu jaune , comme la Verte-Longue, mais semée de 
taches rousses de couleur de son; d’un rougeâtre mêlé de vert du côté du 
soleil. Sa chair est fine, demi-fondante, comme le Rousselet; quelquefois 
tendre et demi-beurrée. Son eau est sucrée, douce, un peu musquée, d’un 
goût agréable, sans âcreté. Cette poire mürit entre la mi-août et le commence. 
ment de septembre, avec le Roi d’été (Gros Rousselet) et l’Épargne. » Duham., 
Arbr. fruit., p. 157 [1768]. 


« Cette poire est de moyenne grandeur, de forme ovale, dont elle emprunte 
le nom. Sa queue est médiocrement longue , et son œil peu ou point enfoncé. 
Sa peau est unie, sa couleur d’un vert jaunâtre et mouchetée légèrement; sou- 
vent elle est encore nuancée ou rayée un peu d’un rouge-brun pâle. La chair 
est remplie de petites pierres, pourtant moelleuse, fondant sur la langue, 
succulente, d’une saveur agréable et d’un goût parfumé particulier à cette 


P. D'OEUF. 


sorte. Cette poire ne devient pas facilement blette et mérite d’être cultivée. 
Elle est originaire de la Suisse. On en trouve principalement beaucoup aux 
environs de Bâle, où cette poire est fort estimée. L'arbre donne de fort et 
bon bois, devient grand et est extraordinairement fertile. » Knoop, Pomol., 
Poires, p. 89, tab. 3 [1771]. 


« Cette variété ne réussit bien que sur le franc. Ses bourgeons, bruns, co- 
tonneux et coudés, sont courts et grêles. Ses boutons sont aplatis, ainsi que 
leurs supports: La fleur est petite, à pétales concaves. Ses feuilles sont ron- 
des, d’un vert pâle et repliées en dessous. Le fruit a presque la forme et la 
grosseur d’un petit œuf, verdâtre à l’ombre et parsemé de points grisâtres. 
La peau est d’un vert jaunâtre , se colorant de rouge au soleil. La chair est 
cassante, et a une eau abondante, sucrée et d’un goût relevé. Cette poire se 
blettit promptement. Elle mürit à l’époque du Gros Rousselet, » Calvel., Traité 
des Pépinièr., vol. If, p. 304 [1805]. 


« Arbre pyramidal, très-propre à former une belle quenouille. Le fruit 
varie peu ou point en forme et en grosseur; il est gros comme un œuf de 
poule et en a à peu près la forme , sinon que le côté de la tête est moins ar- 
rondi, qu'il s’allonge un peu de ce côté, où l’œil est saillant, charnu à sa 
base et ordinairement entouré de cinq petites bosses alternes avec les divisions 
calycinales, qui sont courtes et conniventes. La peau passe du vert au jaune 
dans la maturité, elle est parsemée de gros points roux; le côté de la queue 
est couvert d’une tache frangée de la même couleur, et le côté du soleil se 
lave quelquefois d’un rouge terne. La chair est blanche , un peu cassante ; elle 
passe vite et devient pâteuse si on tarde à la manger à point. L’eau est peu 
abondante, légèrement musquée , assez relevée et acidulée. Cette poire a du 
parfum, et c’est son seul mérite ; elle mürit dans la première quinzaine de 
septembre. » Poiteau, Pomol. française [1846]. 


Cette poire se trouve décrite et figurée en outre par M. Jahn, dans 
l’Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, p. 39 [1860]. 


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