m-^r-
■^-.. .
f * .
V--. * .' »
■<^-,
#;f-
». ^» - 4
^"^ r>
;■»*'.
/T .0?^^ (Mv^ùe^l
^
^ms>'h^
-^^tf^C^^9V_
^^Q'.
^À f5][mgc»gcigS'g5g555^5B5^5^555^5^55555'B5BS'^^'miCHJî3'mgci5gS'ggggggg[gg^ïg^
ziTifT^r^T^rrr^vrrifTjr^Tifrifr^i^Tifir^T^'r^T^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
^
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
RÉDIGÉ ET PUBLIÉ
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateup-Direeteup de « L'Hortieultupe Internationale »
Secrétaire de u L'Orcliidéenne »
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte DU Buysson, de Lansberge, g. Warocqué, R. A. Rolfe,
G. MiTEAU , Ém. Rodigas, de Puydt, Funck, E. Wallaert, a. Linden,
Comte DE MoRAN, G. JoRis, A. Van Imschoot,
Fr. Desbois, p. Buquet, E. S. Rand, D'' Van Cauwelaert, E. Bungeroth,
Ch. Vasseur, James O'Brien, J. Hye, R. Martin Cahuzac,
Dr Capart. Comte de Bousies, R. Johnson, Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck,
A. Lallemand, a. Cogniaux, Max Garnier, Paul Otlet, Em. Pierret,
P. Silver, j. Moens, g. Rivois, A.Dallière,
F. Kegeljan, O. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE LA Devansaye, J. Van Mol, Fl. Claes,
DE Meulenaere, E. Haumont, Ch. André, A. Van den Heede,
SiESMAYER, H. SCHUSTER, Dr G. VON HeERDT, etc.
^
i'^ Année. — i8go
t
GAND
IMPRIMERIE EUG. VANDERHAEGHEN , RUE DES CHAMPS
i i i i i ô 4 0
?, * /( ^ r" ^ .?, P 1 ? r : -' * ,r * P ^J' -/i
S'
<^
3
i i i i i i V
itï3iJi[ijL/ir^jiiirulmïlinr^l'ir^^rJlnr'JlJÎrJIfïGïï3IHï3nllïïfïli'iNCïï3ln^
K^^ÙP^
'"^-^=^6^^^^)^?^
^-%^>^
X.1
-X'63
fcfi) l-^*^ Année. Numéro 1. (>i? >
"^ I 1
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
ClIDE PRATIQUE DE CULTURE
PUBLIÉ AVEC LA COLLABORATION D'AMATEURS ET DE JARDINIERS SPÉCIALISTES
LUCIEN LINDEN
Athiiiiiistratenr-Direcleur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orghidéenne
SOMMAIRE :
1. Notre programme 5
2. L'Orchidée dans les appartements 6
3. Histoire de la culture des Orchidées 9
4. Les Laelia anceps à fleurs blanches 12
5. Rempotage des Orchidées 15
6. Les Orchidées de rapport 17
7. Lai plébiscite parmi les amateurs de Cj'pripedium 19
8. Travaux de la seconde quinzaine de mars 19
15 MARS 1890
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Six mois : 6 francs. — Trois mois : 4 francs
PAYABLES PAR ANTICIPATION
Paraît le l"" et le \5 de eliaqvie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
\é%. - . . . „ „ ., -^fe
XjJ!^^)~ Gand, jmpr. Eiig. Vanderhaeghen. l^j^^J ]
V. I
LINDENIA
ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque liYraison contient quatre belles xDlanclies
riclienient coloriées
Directeur : J LINDEN
Rédacteurs en chef : LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables d'avance
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. — 2"^ Volume, 100 fr. — 3"" Volume, 75 fr. — 4™^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPECIMEN : 6 FRANCS
AVIS AUX JARDINIERS
Pour faciliter aux Jardiniers l'abonnement au Journal des
Orchidées, il leur sera loisible de régler le montant de leur
abonnement par versements mensuels de 85 centimes, en
timbres poste de tous pays ou autrement. Cette faveur n'est
accordée qu'aux ouoriers-J arcli?uers seulement.
Chaque Jardinier qui nous aura envoyé six abonnements
aura droit à un septième gratuit,
^^^^^ Les abonnements partent du premier de
chaque mois
OFFRES ET DEMANDES DE JARDINIERS
Annonces gratuites pour les Abonnés du Journal
OFFRES
Jardinier-Botaniste, âgé de 40 ans, marié,
3 enfants, connaissant bien les plantes et leur mul-
tiplication, demande place comme Gérant d'un éta-
blissement horticole, ou chez un amateur. (Les
meilleures références.)
Excellent Jardinier célibataire, connaissant
parfaitement la culture des plantes, etc., désii-e
place. Bons certificats.
Un bon Cultivateur d'Orchidées désire chan-
ger. Références sérieuses.
DEMANDES
Bon Jardinier, connaissant les diver.ses cultures,
est demandé pour une campagne des environs de
Bruxelles. lExcellentes références exigées.)
Un maître Jardinier, connaissant parfaitement
la culture des raisins et primeurs en serres est de-
mandé pour les environs de Bruxelles.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL
Un tableau avec offres et demandes de Jardiniers est affiché dans le Hall d'entrée de
L'Horticulture Internation.\lë, à Bruxelles.
FLEURS D'ORCHIDÉES
Nos relations avec les amateurs et cultivateurs d'Orchidées
qui vendent des fleurs coupées, nous permettent d'indiquer,
en tout temps, aux intéressés où ils peuvent se les procurer.
S'adresser pour la Vente et I'Achat au bureau du Journal,
qui se fera un plaisir de fournir sans aucune commission
tous les renseia'nements utiles.
L'ORCHIDÉENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRÔDER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin.
pour l'Allemagne;
J. LINDEN^ consul général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auleur de (■Orchklop/iilc, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les
Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Sccrélairc :U. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS ou EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Comte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. Mètdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, a. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
PUBLIE AVEC LA COLLABORATION D AMATEURS ET DE JARDINIERS
SPÉCIALISTES
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'OrchidÉenne.
LIBRARY
NEW YORK
BOT A MC AL
GAkOKN
GAND
IMPRIMERIE EUG. VANDERHAEGHEN
RUE DES CHAMPS
1890.
15 MARS 1890
NOTRE PROGRAMME
Il n'est plus aujourd'hui permis à personne, amateurs ou jardi-
niers, de ne point connaître la culture des Orchidées. C'est même
actuellement pour ces derniers une question vitale. L'Orchidée n'est-
elle pas la fleur du jour, celle de l'avenir ?
Il n'existait pas, jusqu'ici, de guide pratique de culture de la plus
admirable famille végétale.
En créant le Journal des Orchidées nous venons répondre à de nom-
breuses demandes et combler une véritable lacune dans la presse
horticole. Grâce au concours effectif de tous ceux qui s'intéressent
à la Culture des Orchidées, nous espérons rendre incontestable
l'utilité de cette publication.
Le Journal des Orchidées paraîtra régulièrement le i" et le 15 de
chaque mois en seize pages de texte. Il n'aura aucune prétention
scientifique et n'ambitionnera qu'une chose : être utile, pratiquement,
au plus grand nombre, en donnant le plus de renseignements possible
sur LES SOINS A DONNER AUX Orchidées. Il s'cfforccra de tenir les ama-
teurs et les jardiniers au courant de tout ce qui intéresse ces nobles
plantes.
Tous les efforts de la rédaction du Journal des Orchidées tendront à le
rendre le compagnon inséparable de l'amateur et du jardinier moderne.
Bruxelles, mars i8go.
Lucien Linden.
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
L'ORCHIDÉE DANS LES APPARTEMENTS
Mon cher Directeur,
Vous souvenez-vous de « Picciola ? »
Ce n'est pas un roman comme on en fait aujourd'hui, mettant en jeu toutes
les mauvaises passions de l'humanité, et il n'est pas écrit en style décadent.
Il n'a plus guère de lectrices que dans les pensionnats de jeunes filles, —
mais il ne m'en a pas moins impressionné vivement, et le souvenir m'en revient
au moment où, à moi, profane, vous avez bien voulu demander d'inaugurer
votre nouveau journal.
Comme elle est bien humaine, cette histoire d'un philosophe, d'un homme
d'État, dont l'esprit a toujours été hanté par les grandes questions sociales, —
qui se trouve un jour plongé dans un cachot, et qui finit par trouver les conso-
lations les plus douces dans les soins qu'il donne à une humble fleur éclose entre
les pavés de son préau !
Le vent y a jeté la petite graine; elle y a trouvé un peu de terre, de chaleur
et d'humidité ; elle a germé, elle a grandi, elle s'épanouit pour la joie du
pauvre prisonnier. Elle a répondu à ses soins, elle est devenue sa compagne, et
lui fait oublier l'horreur de sa situation et jusques aux soucis des problèmes,
toujours posés, jamais résolus, de la science sociale.
Pourquoi songé-je à ce roman de pensionnaire, quand j'ai, sur votre
demande, à parler de l'Orchidée dans les appartements ?
C'est que tous, tant que nous sommes, nous nous trouvons, comme le héros
de « Picciola, » les prisonniers de nos tracas d'affaires, et que bienheureux
sont ceux qui ont trouvé, dans la culture de quelques fleurs, un apaisement
toujours efficace à leurs préoccupations.
Que de fois n'a-t-on pas dit, sans que pour cela on suive beaucoup cette
règle, que le bonheur ne se trouve pas dans les fêtes mondaines, mais qu'il
existe dans la paix du « home? » Encore faut-il que ce « home » soit arrangé
avec élégance et confort.
15 MARS 1890 7
Et quelle élégance plus charmante que celle des Orchidées ?
Elles sont aujourd'hui à la portée de toutes les bourses, depuis les Sabots de
Vénus et les Flores de Majo, qui s'épanouissent dans les collections des ama-
teurs les plus modestes, jusqu'au splendide Vanda dont le riche panache de
fleurs embellit les palais.
Elles font rêver, avec Bernardin de Saint Pierre, aux harmonies de la
nature. Elles jettent, comme un chaud rayon de soleil, leurs notes gaies de
verdure, d'or, d'argent ou de pourpre dans les serres comme dans les salons,
et partagent également leurs faveurs entre les amateurs et les profanes.
La fleur d'Orchidée dans l'appartement, c'est la flore tropicale à domicile.
Voilà l'hiver fini; faisons le bilan des joies que la Flore d'hiver des Orchidées
nous a successivement procurées.
Nous avons eu tour à tour les Cattleya maxima, Percivaliana et Trianae, aux
tons éclatants, qui nous ont fait comprendre la splendeur des forêts vierges
Colombiennes; les Odontoglossum, avec leurs longues grappes de fleurs
jaillissant d'un fouillis de feuilles; les Cœlogyne cristata, dont la plante est à ce
point fleurie qu'on la prendrait pour un gros bouquet trop pressé ; les Vanda et
les Saccolabium sont ensuite venus pour nous embaumer, et les Oncidium ont
tiré leurs feux d'artifice, et les brillants Masdevallia, et les merveilleux phalènes
végétaux, les Phalaenopsis , et les grappes cristalhsées des Dendrobium;
puis les Laelia anceps, anUmmalis, albida, etc., sortant de leur feuillage sombre
et les Cypripedium Roezli, dont les fleurs se renouvellent sans cesse !
Tout cela a tenu dans les jardinières placées contre les fenêtres, de façon à
donner aux plantes le plus de lumière possible ; tout cela ne nous a guère
coûté que quelques francs, un peu de soins; l'arrosage des pots, le bassinage
des feuilles, la chasse aux pucerons; tout cela a récréé notre vue, occupé nos
loisirs, distrait nos soucis. Et de quelles émotions profondes n'avons-nous pas
été la proie, quand au matin nous avons trouvé épanoui le bouton de la veille!
Voici, mon cher Directeur, ce qui, à mon sens, devra être une partie essen-
tielle de votre journal, et non la moins intéressante pour nous, profanes.
Apprenez nous quelles sont les Orchidées qui se font le mieux à notre vie ;
dites nous les soins que chacune d'elles réclame ; étendez notre domaine en
nous faisant connaître les espèces, dont nous avons cramte d'aborder la culture
dans nos appartements.
Lorsque le visiteur des serres de la Société L'Horticulture Interna-
tionale s'arrête en contemplation des merveilles qu'elles contiennent, il ne
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
manque pas d'observer que dans la plupart des compartiments il ne règne ni
plus de lumière ni plus de chaleur que dans ses appartements ; il voit que les
plus belles Orchidées ne réclament pas de soins spéciaux ou absorbants ; il se
demande s'il pousserait l'audace jusqu'à en aborder la culture dans les condi-
tions ordinaires; il n'est arrêté que par l'appréhension de les voir périr.
C'est lui qu'il faut persuader, en lui enseignant cette culture, en lui mon-
trant combien elle est simple et facile, en lui prouvant qu'elle n'est pas plus
malaisée que celle de toute autre fleur. Et quand il aura cédé à la tentation et
qu'il aura obtenu chez lui la floraison qu'il admire dans vos serres, comptez
que vous aurez fait un heureux de plus.
Vilmorin a fait un excellent traité sur les « plantes de pleine terre. »
Chacune y est décrite, et le traitement qu'il faut lui donner est soigneusement
indiqué, sans que rien y révèle la prétention scientifique.
Je voudrais que, dans une série d'articles, votre journal fît la même chose
pour les Orchidées, qui sont susceptibles d'être cultivées dans nos appartements.
Agréez, avec mes plus vifs souhaits pour l'avenir de votre journal, l'expres-
sion de mes meilleurs sentiments d'amitié.
Un membre de « L'Orchidéenne. »
C'est entendu, mon cher confrère de L'Orchidéenne. Le moyen de vulga-
risation que vous préconisez est excellent. Le Journal des Orchidées publiera
une série d'articles sur les Orchidées cultivées en appartements et s'attachera
à rendre nos plantes préférées aussi populaires que possible.
LA « LINDENIA, » Iconographie des Orchidées, annonce qu'elle s'est attaché
comme co-rédacteur M. Rolfe, de Kew herbarium, le successeur généralement
désigné du D"" Lindley et du professeur Reichenbach dans la dénomination
et la description des Orchidées nouvelles. C'est une très heureuse acquisition
pour notre grande consœur.
15 MARS i8go
HISTOIRE DE LA CULTURE DES ORCHIDÉES
Aucune famille du règne végétal n'a été traitée en favorite par la nature
autant que celle des Orchidées. Les Palmiers qu'on a nommés avec raison les
Rois des végétaux, sont confinés, à peu d'exceptions près, dans la zone des
Tropiques à laquelle ils impriment un caractère de majestueuse grandeur.
Ceux d'entre eux que les lois de la dissémination ou les caprices de l'homme
viennent à égarer en dehors des limites de leur aire naturelle, portent les
signes d'une extrême décadence. Devenu acaule, buissonneux, le colosse n'est
plus qu'un pygmée que son feuillage a bien du mal à faire reconnaître. Deux
autres familles végétales ont une aire de dispersion fort étendue, ce sont les
Fougères et les Conifères. Ceux-ci sont l'ornement des régions froides, mais
ils sont un ornement austère comme ces régions elles-mêmes; ils n'enlèvent
point aux plaines du nord leur mélancolique monotonie, et, dans les hauteurs
alpestres, ils sont l'indice de reffra3'ante immobilité de la nature qui accom-
pagne les neiges éternelles. Plus heureuses sont les Fougères. Infiniment plus
variées de grandeur et de forme, elles ont leur aristocratie qui porte haut la
tête et qui n'habite que les pays du soleil; elles ont leur bourgeoisie repré-
sentée par des espèces de taille moyenne, mêlées à la foule ; elles ont enfin,
au bas de l'échelle, dans l'extrême nord et dans les contrées australes, des
espèces plébéiennes tellement réduites qu'on pourrait leur supposer une certaine
affinité avec les mousses elles-mêmes. Certes, les Fougères dont nous admirons
les feuillages si finement découpés, donnent au paysage des climats qu'elles
habitent, une riante fraîcheur, quelque chose d'aimable et de vivifiant; mais
que serait l'immense ceinture d'émeraude dont elles entourent notre globe,
sans les nombreuses et éclatantes perles que nous appelons Orchidées, et qui
répandent parmi ces verdures parfois bien sombres, le charme de la vie, l'éclat
des couleurs prises à l'arc en ciel, l'élégance et l'étrangeté des formes, source
inépuisable de la plus étonnante variété?
Ce n'est pas nous qui voudrions dénigrer les Conifères ni les Fougères, ni
moins encore les Palmiers, au profit de nos fleurs privilégiées. Devant les
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
lecteurs du Journal des Orchidées cependant, il nous serait permis peut-être de
médire quelque peu de tout ce qui n'est pas Orchidées; mais nous savons trop
bien que dans la sublime harmonie de la nature, les êtres les plus disparates en
apparence ont besoin souvent les uns des autres, et que les procédés de la vie
même, que nous appelons parfois lutte pour l'existence, struggle for life, ne
sont que des phases de cette incomparable harmonie. Bornons-nous donc à
constater que richement douées dans tous leurs éléments, les Orchidées sont
répandues sous tous les climats, comme à toutes les altitudes ; si leurs grandes
et élégantes fleurs décorent les forêts sombres des régions équatoriales, elles
sont aussi représentées dans les contrées arctiques ; si elles sont le luxe des
plaines des tropiques, elles prodiguent encore leurs inflorescences jusque dans
ces hauteurs, aux limites des neiges perpétuelles, où l'homme ne résiste pas
aux intempéries.
Tel genre, comme l'Odontoglossum, est distribué, dans les conditions les
plus diverses, sur une aire de plus de sept cent cinquante lieues de latitude;
tel autre, comme le Dendrobium, s'étend depuis le nord du Moulmein jusque
dans la Tasmanie, à travers le Siam, Sumatra, Java, et les côtes orientales de
l'Australie, sans compter les îles Philippines, soit sur une aire de plus dix sept
cents lieues de longueur; tels autres encore, comme le Cattleya et le Laelia,"
ont leurs principaux centres de dispersion très éloignés, tout en étant réunis en
nombre considérable dans ces milieux mêmes. Ces deux genres habitent de
vastes territoires au Mexique et au Guatemala, dans la Colombie, l'Ecuador,
le nord du Venezuela, la Guyane et tout l'est du Brésil jusqu'au 30'' degré de
latitude australe. C'est que les Orchidées habitent une zone de quinze cents
lieues de long et de neuf mille heues de tour. On conçoit qu'une telle extension
doive forcément donner lieu à des modifications considérables dans la structure
et la manière de vivre de ces végétaux; aussi sommes-nous bien plus disposés
à admirer l'unité qui persiste presque immuable dans les éléments primordiaux
de certains types naturels que rien n'ébranle, plutôt que les variations plus ou
moins apparentes auxquelles l'horticulteur applaudit si volontiers.
Et qui nous dira le nombre des modifications produites depuis une trentaine
d'années seulement par l'état de culture des Orchidées ? Quand on songe que,
il y a un siècle, les savants connaissaient à peine 13 genres et que, aujourd'hui,
il en existe 370 nettement définis, on a le droit de se dire dans un siècle de
progrès, du moins au point de vue de la botanique. Et veut-on savoir à quel
chiffre s'élève actuellement le nombre des espèces distinctes, dont les descrip-
15 MARS 1890 II
lions ont été publiées par les orchidographes ? Nous avons eu la patience d'en
faire le relevé dans V Index generum de Durand : ce chiffre dépasse les 3,800.
Dans ce nombre, les Dendrobium figurent pour 300 espèces, les Cœlogyne
pour 50, les Bolboph3'llum pour 100, les Cattleya et les Laelia, chacun pour une
quarantaine, les Oncidium pour 250, les Odontoglossum pour 80, les Habenaria
et les Epidendrum, chacun pour 400, les Vanda pour 20 seulement. Le genre
Cypripedium, dont la vogue est actuellement si grande, se compose d'environ
50 espèces bien déterminées et caractéristiques. C'est à dessein que nous en
parlons en dernier lieu, afin de signaler la quantité considérable de variétés que
certaines espèces ont produites sous l'influence de la culture. Ceux qui ont
roccasion de lire la Lindenia, se rappelleront sans doute que cette Iconographie
des Orchidées a publié, dans son 3™^ volume, une liste de 430 espèces, variétés
et hybrides de Cypripedium, et que, dans le 4'"'= volume, cette liste a été com-
plétée par l'addition de 154 noms, ce qui porte le nombre des variétés et
hybrides au chiffre énorme de 530 ! N'existe-t-il pas de nos jours des serres
entières garnies âC Odontoglossum crispuni Lindl. {Od. Alexandrae Bat.), dont
toutes les plantes portent des fleurs de coloris ou de nuances plus ou moins
différentes? Cette production de variations n'a pas eu lieu seulement pour les
Odontoglossum et pour les Cypripedium, mais pour une foule d'autres genres
d'Orchidées.
D'où sont venus ces lusus ou jeux de la nature ? Bien des variétés plus belles
que le type ont été introduites directement des lieux d'origine, c'est à dire des
habitations primitives. D'autres et plus généralement les hybrides se sont
produits dans les cultures aujourd'hui bien mieux comprises qu'autrefois. Que
de progrès accomphs, sous ce rapport, depuis le temps où Miller écrivait
dans son Dictionnaire des Jardiniers, en parlant des deux ou trois Epidendrum
qu'il avait reçus d'Amérique : « ces plantes ne peuvent par aucun mode connu
être cultivées avec chance de les voir prospérer, » Il est vrai qu'il les avait
mises avec le plus grand soin en terre dans des pots qu'il plaça ensuite
au-dessus d'un appareil de chauffage; les pauvres plantes trouvèrent en elles
assez de force pour fleurir, mais elles périrent aussitôt après.
. Ém. Rodigas.
(Sera continué.)
12 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES LAELIA ANCEPS A FLEURS BLANCHES
Un amateur gantois bien connu, M. Jules Hye-Leysen, exposait au
seizième Meeting de L'Orchidéenne, à Bruxelles, une variété délicieuse,
de Laclia anceps à fleurs blanches, sous le nom de Laelia anceps var. Lindeni.
Toute la fleur, très étoffée, était d'un blanc pur, sauf le labelle légèrement
touché de pourpre vineux et de jaune clair au centre. Elle obtint un très
grand succès, et un diplôme d'honneur de i''^ classe lui fut décerné, à l'unani-
mité, par un jury qui ne passe pas pour généreux. Cette admirable variété,
à grandes fleurs étalées, a été peinte et figurera dans la 9^ livraison du
V^ volume de la Lindcnia, sous le nom de Laelia anceps var. Hyeana, son
appellation définitive.
Nous pûmes, à l'occasion de l'apparition de cette variété au Meeting, juger
de la confusion qui règne dans la nomenclature des Laelia anceps à fleurs
blanches. Nous croyons donc être agréables à nos lecteurs en donnant ici la
description des quelques variétés blanches les plus en vue.
Mais, avant tout, disons que les meilleures variétés sont, à notre avis, les
Dawsoni, Hyeana, Sanderiana et Wllliamsi. Les Anglais disent beaucoup de bien
aussi de la variété nommée Ballantiniana. Elle a les fleurs d'un blanc pur, le
labelle marqué de riche magenta. La forme la plus distincte, d'après eux,
est le L. anceps Veitchi, qui n'a cependant bien fleuri nulle part cette année.
Jusqu'en 1868 on ne connaissait comme Laelia anceps à fleurs blanches que
le Laelia Dawsoni. Depuis, ces toutes dernières années spécialement, on a
introduit des quantités de Laelia anceps à fleurs blanches, qui ont été baptisées
des noms des lieux de production ou des endroits où ces plantes ont fleuri en
Europe. Il y a donc une telle confusion dans la nomenclature de ces plantes,
comme dans celle de tant d'autres du reste, que le cerveau le mieux organisé
ne pourrait s'y reconnaître.
Quand le Laelia anceps Dawsoni fleurit en Angleterre pour la première fois,
il produisit une grande sensation. Tous ceux qui importaient des Orchidées
envoyèrent des collecteurs au Mexique à la recherche d'autres pieds de cette
15 MARS 1890 13
merveille. Mais ce ne fut que douze ans après qu'on obtint quelque succès
et qu'on parvint à en découvrir. En 1879 vint le Laelia anceps alha, en 1880
le vestalis et le virginalis; en 1881 le Hilliana; en 1S83 le Veitchiana, puis les
Williamsi, Schroderiana , Sanderiana, Hilli, Ballantiniana , Hyeana; mais il
convient de faire précéder ces noms particuliers par la dénomination de Laelia
anceps Daivsoni. Ce sont toutes sous-variétés du Daivsoni.
A-t-on eu raison de tant multiplier les noms des variétés blanches? Aux
botanistes à répondre. Malheureusement la monomanie de la nouveauté n'a
pas fini de sévir et celui qui possède un Laelia anceps blanc croit qu'il a
quelque chose de si particulièrement remarquable, de si choisi, qu'il mérite
la distinction d'un nom spécial. Comme on trouve maintenant les variétés
blanches de Laelia anceps par centaines, il est à souhaiter qu'on ne donne pas
un nom particulier à chacune.
Mais, ainsi qu'on le verra, en prenant une dizaine de variétés, il sera facile
d'y rapporter les appellations fantaisistes et de réduire la nomenclature à cette
dizaine de noms. L'effort de mémoire nécessaire pour se les classer dans le
cerveau sera suffisant. Voici la description de ces dix variétés types :
DAWSONI. — Lèvre pourpre foncé avec une marge blanche vers la partie
inférieure du sommet, lobes de côté rayés de pourpre avec petites taches
pourpres aux extrémités. Tout le reste de la fleur blanc pur.
VESTALIS. — Sépales et pétales blancs, lèvre avec lobe de côté à rayures
pourprées. Gorge jaune avec rayure mauve au centre, tachée également
plus bas de mauve sur fond blanc pur.
BALLANTINIANA. — Fleur d'un blanc virginal, labelle marqué de riche
magenta.
WILLIAMSI. — Sépales et pétales d'un blanc pur, la lèvre n'a pas de pourpre
sur le centre. Gorge jaune avec ligne pourpre et raies comme le vestalis.
VIRGINALIS. — Variété ayant des raies plus claires et des marques
pourpres de chaque côté de la gorge qui est jaune, pétales plus larges
et plus ronds que le Williamsi, ressemblant au Dawsoni sous ce rapport.
HILLI. — Macule rose sur le lobe du centre de la lèvre, lobes du côté
jaunes délicatement rayés de pourpre.
VEITCHI. — Sépales et pétales blancs légèrement teintés de lilas, le labelle
blanc avec les parties extérieures des lobes pourpre violet, gorge jaune
avec lignes pourpres.
14 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
SANDERIANA. — Sépales et pétales blancs, lèvre maculée de pourpre foncé
sur le lobe du centre; gorge jaune avec lignes centrales pourpres, lobes
de côté jaunâtres avec lignes pourprées.
HYEANA. — Sépales et pétales blanc pur, très larges; gorge jaune avec
lignes d'un pourpre vineux.
ALBA. — Blanc pur sauf la gorge qui est légèrement jaune.
Bien que toutes les variétés décrites ci-dessus soient belles et dignes des plus
grandes louanges, elles sont alliées de très près, comme on voit, au Laelia anceps
Dai&soni, dont elles ne varient que par l'étroitesse ou la largeur des segments
ou par la tache plus ou moins pourprée du labelle.
Maintenant, comme conclusion, nous n'engageons pas les amateurs à col-
lectionner les Laelia anceps à fleurs blanches. Une ou deux variétés, même non
dénommées, suffiront dans chaque collection. Que ceux qui aiment les variétés
blanches et peuvent se les payer, en possèdent plusieurs, mais qu'ils ne
recherchent pas les noms différents. Ils n'y trouveront aucun autre avantage
que celui de les payer plus cher.
OMBRAGE DES SERRES. — Le badigeonnage des vitres des serres est
encore employé comme ombrage par beaucoup de jardiniers. C'est un système
à déconseiller énergiquement. Il ne permet pas d'ombrer ou de désombrer les
serres suivant l'intensité des rayons du soleil, et la pleine lumière est de premier
principe dans la culture des Orchidées. Il empêche aussi de capter les eaux de
pluie qui tombent sur les serres et qui sont si nécessaires pour l'arrosage. Le
meilleur moyen pour ombrer est d'employer des stores en grosse toile de jute
dont les mailles laissent suffisamment passer le jour, ou des claies faites avec
des lattes de bois distantes les unes des autres d'environ un demi centimètre,
que l'on peut rouler ou dérouler à volonté.
Un bon ombrage, pratiquement établi, a une grande importance. Nous
recommandons aux jardiniers de ne pas ombrer leurs serres avant la levée du
soleil et de désombrer lorsqu'il aura disparu.
15 MARS 1890 15
REMPOTAGE DES ORCHIDEES
Avant d'aborder le rempotage des Orchidées en général, il nous paraît utile
d'insister sur le choix des matériaux à employer, comme sur les travaux pré-
liminaires indispensables pour que ce travail important soit exécuté dans les
meilleures conditions.
On rempote la plupart des Orchidées dans un compost où le sphagnum et
la terre fibreuse entrent à parties plus ou moins égales, suivant le genre
de plantes. Certaines Orchidées, nous les rencontrerons dans la suite de cet
article, ne sont rempotées que dans du sphagnum pur.
Le sphagnum est actuellement assez connu de tous les jardiniers pour
qu'il nous semble inutile de le décrire ici. On le nomme généralement mousse
blanche; on le rencontre presque partout dans les fossés des bois. Le meilleur
sphagnum se récolte au commencement du printemps et de l'hiver. Nous
donnons la préférence à la variété épaisse. Nous en tenons des échantillons,
au bureau du Journal, à la disposition des cultivateurs.
Avant d'être employé, le sphagnum sera nettoyé de toutes les herbes et
matières étrangères qui pourraient s'y trouver mélangées. On le lavera
ensuite plusieurs fois. Cette opération se fait en le trempant dans de l'eau
claire et en le pressant ensuite entre les mains pour écouler l'eau, qui entraî-
nera avec elle les insectes qui pourraient y avoir élu domicile. Le sphagnum
devra toujours être vivant. On aura donc soin d'étaler la provision à l'air
libre pour qu'il ne pourrisse ni ne s'échauffe. Nous conseillons beaucoup de
hacher le sphagnum à la longueur de un à deux pouces suivant le genre
d'Orchidées à rempoter. Nous les indiquerons en les abordant tantôt. Il vaut
mieux ne pas employer le sphagnum échauffé — il a perdu toute sa valeur.
La terre fibreuse de bonne qualité est plus difficile à se procurer que le
sphagnum. Heureusement, aujourd'hui, il y a des marchands qui en four-
nissent de très bonne à un prix qui s'est beaucoup réduit dans ces dernières
années.
Avant de l'employer, la terre fibreuse sera également nettoyée des rhizomes
l6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
de Fougères et de tout ce qui ne sera pas fibre pure. Elle sera lavée comme
il est indiqué, plus haut, pour le sphagnum, et séchée en l'étendant sur des
planches. Elle sera ensuite hachée dans les mêmes conditions que celles indi-
quées pour la mousse blanche.
Le cultivateur aura soin de préparer un grand tas de sphagnum et de terre
fibreuse, selon ses besoins, avant de se mettre au rempotage. Le compost ne
sera mélangé qu'au moment d'être employé, car ainsi que nous le verrons,
les proportions du mélange diffèrent suivant les genres de plantes.
Plusieurs amateurs ou jardiniers emploient encore le charbon de bois en
mélange dans le compost. C'est un vieux système qui n'est plus guère en
usage aujourd'hui. Nous le déconseillons.
Le drainage joue un rôle important dans le rempotage des Orchidées et
entre, dans les pots presque pour tous les genres, jusqu'aux Y^ du récipient.
Le meilleur drainage est le tesson de pots neufs; il est facile à se procurer et
est ordinairement livré gratis par les potiers. A défaut, on emploiera de vieux
tessons qui auront été trempés dans de l'eau bouillante et lavés soigneusement.
La propreté du drainage et de tous les matériaux employés est d'une im-
portance souveraine dans le rempotage des Orchidées.
Les pots à Orchidées devront être très poreux. Au grand jamais, il ne faut
employer de pots vernissés ou polis. Aucune forme spéciale de pots n'est
indiquée; mais la meilleure, à notre sens, est le pot de jardinier ordinaire,
muni d'un mince rebord qui permettra, à l'occasion, de suspendre les plantes
au moyen de fil de fer, et de les rapprocher du vitrage autant qu'on le voudra.
Si l'on emploie les vieux pots, il faut, de toute nécessité, les bien laver, les
frotter énergiquement, extérieurement et intérieurement et les sécher à fond.
On emploie aussi beaucoup actuellement pour le rempotage des Orchidées
les paniers ou corbeilles en bois de pitch-pin. On en fait de toutes les formes
et à des prix très modérés. Ils sont fort utiles pour être suspendus à la toiture
des serres et indispensables, ainsi que nous le verrons, pour certains genres
de plantes. Nous en tenons des modèles à la disposition de nos lecteurs.
Ces prescriptions préliminaires bien observées, nous allons aborder, dans
le prochain numéro, le rempotage des différents genres d'Orchidées, et dire
comment il se pratique et à quelle époque il faut le faire.
(Sera COI! tin né.)
15 MARS i8go 17
LES ORCHIDÉES DE RAPPORT
POUR LA GRANDE CULTURE
Nous passerons en revue, successivement, sous cette rubrique, les Orchidées qui sont les
plus recherchées comme fleurs coupées par les fleuristes pour la confection des bouquets et
des corbeilles et pour la décoration des appartements.
I. — L'Odontoglossum Alexandrae
Syn. Odontoglossinn crispiim et O. Blunti
De toutes les Orchidées, c'est celle qui est la plus recherchée, celle qui
produit comparativement le plus. On peut en placer un grand nombre dans
une serre de dimension restreinte ; elle ne réclame qu'une température peu
élevée, nécessite des frais de chauffage limités, des soins presque nuls.
En effet, nous connaissons une culture spéciale de cette Orchidée où un seul
homme suffit à soigner dix grandes serres d'une contenance chacune de deux
mille plantes.
Pourvu qu'elles soient bien ventilées, presque toutes les serres conviennent
pour la culture des Odontoglossum Alexandrae; elles doivent être aérées par
le sommet de la toiture et par le bas, car il est très utile qu'un courant d'air
puisse se produire. La serre peut être en bois ou en fer, quoique nous donnions
la préférence aux serres en bois. Elle peut être à double ou à simple versant.
Pour la bonne réussite de la culture, l'emplacement de la serre est de
grande importance. Il ne faut pas qu'elle soit située sur les hauteurs dans
un endroit déboisé, sec, exposé aux vents brûlants de l'été. Nous avons
toujours remarqué qu'une serre à Odontoglossum des régions froides, isolée
en plein champ, était mauvaise. Mieux vaut l'avoir à proximité des habi-
tations ou dans le voisinage immédiat d'autres serres, pour qu'elle ne soit pas
trop exposée aux aridités des temps chauds.
Les tablettes sur lesquelles seront posées les plantes, seront en bois, à
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
claires voies. Nouis ne recommandons pas de les recouvrir de cendrées ou de
gravier. Les bacs maçonnés ne sont bons que quand ils sont recouverts de
gradins où l'air peut circuler à flots. Les réservoirs à eau placés sous les
tablettes ne sont profitables à la culture que quand l'eau n'est pas stagnante,
et qu'elle est, au contraire, agitée par un courant d'air.
La serre à Odontoglossum, comme toutes les autres serres à Orchidées
du reste, devra être tenue très propre, d'une propreté rigoureuse; le vitrage
sera toujours très clair et toute la toiture sera lavée à grandes eaux, au moins
deux fois par an. Le cultivateur ne permettra jamais que des algues vis-
queuses viennent les recouvrir. Si c'est une ancienne serre que l'on désire
employer pour la culture de ces Orchidées, nous engageons beaucoup, avant
d'y mettre les plantes, d'y faire pendant une couple de jours une fumiga-
tion épaisse, puis de la laver soigneusement et de l'aérer ensuite pendant
quelques jours. Il ne sera pas superflu, non plus, d'enlever et de remplacer
la couche supérieure, d'une épaisseur de trois à quatre centimètres, du gravier
ou de la cendrée qui recouvre les sentiers de la serre, et de faire badigeonner
les murs. On s'assurera ainsi qu'aucune trace de vermine n'existe plus dans
la serre. C'est un premier point essentiel.
La serre aux Odontoglossum Alexandrae devra être maintenue, pendant
l'hiver, à une température moyenne de huit à douze degrés centigrades — pas
davantage. Une température plus élevée est plutôt nuisible. On aura soin
que les tuyaux de chauffage soient suffisamment éloignés des plantes, à
quatre-vingts centimètres au moins.
Pendant l'été, l'essentiel c'est que la serre soit tenue très fraîche, aussi
fraîche que possible, ce qui sera obtenu facilement si le jardinier a soin de
jeter de l'eau dans les sentiers et sous les tablettes, en grande abondance,
au moins trois fois par jour. Dès que le soleil commence à chauffer, même
légèrement, les feuilles, les plantes devront être protégées par des stores en
toile ou par des lattis. Aussitôt que le soleil aura cessé de briller, on donnera
aux Odontoglossum Alexandrae autant de jour que possible.
(Sera continué.)
15 MARS 1S90 ig
UN PLÉBISCITE PARMI LES AMATEURS DE CYPRIPEDIUM
Maintenant que les Cypripedium ont retrouvé toute leur vogue, grâce aux
éliminations faites parmi les mauvaises variétés, nous croyons le moment
opportun de poser aux amateurs les questions suivantes :
1° Quels sont les 25 meilleurs Cypripedium, espèces et variétés, par ordre
de mérite?
2° Quels sont les 25 suivants recommandés?
3° Quelles sont les 12 espèces ou variétés les plus convenables pour la grande
culture et la fleur coupée?
4° Quelles sont les espèces et variétés à éloigner de toute collection de choix ?
Nous publierons les réponses reçues dans le numéro du i" mai prochain.
Nous prions instamment nos aimables correspondants de nous faire parvenir
leurs réponses en temps utile et tout au plus tard le 20 avril. Ils rendront un
grand service aux jeunes amateurs de Cypripedium.
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE MARS
La seconde quinzaine de mars, avec ses changements brusques de tempé-
rature tourmentée par des giboulées de neige et des vents glacés, est une des
époques qui réclament le plus l'attention des jardiniers. Il importe que l'on
prenne toutes les dispositions nécessaires pour ne pas se laisser surprendre,
soit la nuit par la gelée qui est bien souvent intense, soit le jour, par le
soleil dont les rayons déjà ardents obligent à ombrer. Il conviendra donc
de réduire les feux en maintes circonstances ou de les activer, comme en
plein hiver, suivant le temps.
Serre froide. ^ Les Odontoglossum et les Masdevallia, actuellement en
pleine végétation, demandent une humidité constante, de fréquents bassinages
20 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
sur les tablettes, entre les pots, le long des murs et dans les sentiers, sans trop
mouiller les plantes cependant. Aérer la serre lorsque la température extérieure
atteindra cinq à six degrés centigrades au-dessus de zéro, et lorsque celle de
l'intérieur dépassera dix degrés. S'occuper également du rempotage qui reste
à faire des plantes qui se mettent en végétation, et renouveler la surface du
compost de celles qui en ont besoin, par des matériaux frais. Les Coelogyne
cfistata en floraison, demandent peu d'eau en ce moment. Tenir, du reste,
toutes les plantes en fleurs plus sèches que les autres et, si possible, dans une
serre moins humide pour prolonger la durée de la floraison.
Serre tempérée. — Dès que la floraison des Cattleya Trianae, chocoensis et
Percivalicina sera terminée, on remettra ces plantes en végétation, ce que l'on
obtient en les mouillant progressivement pour appeler le développement des
pousses. Les Cattleya qui n'ont pas encore fleuri, tels que les C. Mossiac,
Skinneri, Mendcli, etc., seront tenus un peu secs. Ceux de floraison automnale,
seront déjà en végétation et subiront le traitement qui leur est nécessaire;
on leur donnera assez bien d'humidité. Les autres Orchidées, telles que Odonto-
gîossum vexillarium et citrosmum, certains Oncidium et autres qui se disposent
à fleurir, devront être, aérées et tenues en pleine lumière, tout en les abritant
contre les rayons du soleil, si l'on veut en obtenir de belles floraisons. Ces
plantes demandent également une humidité modérée.
Serre chaude. — On commence le rempotage et continue le nettoyage, si la
nécessité s'en fait sentir, des Vanda, Aerides, Saccolabium et Angraecum, dont
la floraison est terminée. Si les plantes ne demandent pas à être rempotées,
il sera bon de surfacer le sphagnum en enlevant le vieux sur une épaisseur de
deux à trois doigts et en le remplaçant par du nouveau vivant. Quant aux
Phalaenopsis, dont la végétation se manifeste dès que les plantes ont fleuri,
on pourra, s'il n'est pas nécessaire de les changer de corbeilles, renouveler le
compost supérieur en détachant entre les racines, soigneusement pour ne pas
les blesser, la vieille terre fibreuse et le sphagnum, et en les remplaçant par
des matériaux frais. Les Dendrobium et Cypripedium dont un certain nombre
fleurissent en ce moment ou sont sur le point de fleurir, ne demandent aucun
soin spécial et seront traités suivant leurs besoins. Ceux qui ont fleuri pourront
être rempotés, ou la surface renouvelée; on leur donnera assez bien d'eau.
ANNONCES
Page ou division de page â louer
Case à louer
MAISON FONDKE EN 18 5 9
CH. BUSS
Rue <l'il.kk:ei>geni, ii" e9, GAMO
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Iiislallatioli coinplèlo de tous systèmes de
Seri'es, Pians et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
iSO MEDAlIiLEiS AUX. EXPOSITIOMS DIT
PAYIS ET DE I.'ÉTRAI%GER
d88b — Médaille d'Arjent à l'Eiposilion luiverselle d'Anvers — dSSS
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de constniction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVEBSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
C3-A.3SriD
Case à louer
r
^>)^ !"■ Année. Numéro 2. T^u^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
CllDE PRAT1(}IE DE Cl'LTlRE
K, £i ID I a- É ET F XT B L I É
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeiu' de LHiirticilture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. .1. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. Rolfe, g. Miteau, Ém. Rodigas, P. E. de Puydt, N. Funck, E. Wallaep.ï,
P. Gloner, g. Joris, A.Va.n Imschoot, Fr. Desbois, A.Linden,
E. S. Rand, D"" Va>- Cauwelaert, E. Blngeroth, Ch. Yasselr, elc.
^
r AVRIL 1890
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Six mois : 6 francs. — Trois mois : 4 francs
PAYABLES PAR ANTICIPATION
I*a.ï*aît le l'^'' et le lt> de cliaqvie mois
AU BUREAU du" JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
ei/i)
Giinil, iiniir. Eiig. Vanderliaeglien. (C>;*î;
p{,-^ — • '^JXTiPjXruyy^ • — ^ 'J"
LINDENIA
ICONOGM^Ar^HIB DES O ÏICI1II3 ]h]EB
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs en chef : LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées
Le prix des volumes j^ciriis de la n LINDENIA )> a élé fixé comme suit ;
1^^- Volume, 125 fr. — 2"" Volume, 100 fr. — 3'"'^ Volume, '/5 fr. — 4'"^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPÉCIMEN : 6 FRANCS
AYIS AUX JARDINIERS
Pour faciliter aux Jardiniers Tabou nement au Journal des
Orchidées, il leur sera loisible de régler le montant de leur
abonnement par versements mensuels de 85 centimes, en
timbres poste de tous pays ou autrement. Cette faveur n'est
accordée qu'aux oiùvriers-j ardiniers seulement.
Chaque Jardinier qui nous aura envoyé six abonnements
aura droit à un septième gratuit,
K^" Les abonnements partent dn premier de
chaqne mois
OFFRES ET DEMANDES DE JARDINIERS
Annonces gratuites pour les Abonnés du Journal
OFFRES
Bon chef de Culture, marié, connaissant très
bien la culture des Orciiidées, demande place chez
amateur. (Excellentes références.)
Excellent Jardinier connaissant parfaitement
la culture des Orchidées, etc., désire place. ^Bons
certificats.)
Un bon Cultivateur d'Orchidées désire chan-
ger. ^Références sérieuses.
DEMANDES
Bon Jardinier, connaissant les diverses cultures,
est demandé pour une campagne des environs de
Bruxelles. ^Excellentes références exigées.)
Un maître Jardinier, connaissant parfaitement
la culture des raisins et primeurs en serres est de-
mandé pour les environs de Bruxelles.
Un Jardinier, connaissant bien la culture des
Orchidées, Nepenthes, Sarracenia, etc., est demandé
pour la Russie.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL
Un tableau avec offres et demandes de Jardiniers est affiché dans le Hall d'entrée de
KHOETICULTURE INTERNATIONALE, à Bruxelles.
FLEURS D'ORCHIDÉES
Nos relations avec les amateurs et cultivateurs d'Orchidées
qui vendent des fleurs coupées, nous permettent d'indiquer,
en tout temps, aux intéressés où ils peuvent se. les procurer.
S'adresser pour la Vente et I'Achat au bureau du Journal,
qui se fera un plaisir de fournir sans aucune commission
tous les renseimiements utiles.
SOMMAIRE DU 2'"= NUMÉRO :
rages
Chronique Orchidéenne mensuelle 21
Histoire de la culture des Orchidées 25
Plus de fumigations 27
Rempotage des Orchidées 29
Les Orchidées à Kew 31
Les Orchidées de rapport 33
Travaux de la première quinzaine d'avril 35
L'ORCHIDÉENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
B R U :X^ E L L E S
Présidents d'Honneur :
MM. le baron ue BLEICHRODER, consul-général de S, M. Brilannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Conile DU BuYSsoiN, auteur de FOrchidophile, pour lu France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire :U. LUCIEN LINDEN, administraleur-direclcur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE ÏERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'HorticuUare Intcrnalionale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour Tannée 1890, sont
MM. Comte DE BousiES, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbep.s,
Massa?jge de Louvrex, m. Mltdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, a. Van Imsghoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
l" AVRIL 1890
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
NOUS COMMETTRIONS UN ACTE DE VERITABLE INGRATITUDE
si nous commencions ce second numéro du J-oiirnal des Orchidées sans remer-
cier les souscripteurs, déjà nombreux, du bienveillant accueil qu'ils ont fait
à notre nouvelle publication.
Nous sommes très sensibles aux marques de sympathie qu'ils veulent bien .
nous envoyer. Les nombreuses lettres d'encouragement qui nous arrivent
journellement nous font bien augurer de l'avenir du journal. Avec des conseils
aussi précieux et des promesses de collaboration, émanant d'amateurs aussi
compétents, le programme que nous nous étions tracé, en fondant le Journal
des Orchidées, est singulièrement facilité.
Nos abonnés ont parfaitement compris le but de l'œuvre entreprise : être
UTILE A TOUS ET PAR TOUS. Tous les articles qui auront de l'intérêt pour ses
lecteurs et qui seront du cadre du journal seront reçus avec une très vive
reconnaissance. L'article émanant de l'amateur ou du cultivateur qui a trimé
lui-même avant de connaître la culture de certaines Orchidées, est d'une utilité
grande et sera fructueux, plus que tous autres, à ceux qui veulent s'initier aux
soins à donner à nos plantes préférées.
Encore une fois merci à nos souscripteurs et merci surtout aussi à nos
nombreux correspondants qui ont souhaité la bienvenue au Journal des Orchidées
d'une façon si gracieuse.
* *
EXPOSITIONS IMPORTANTES, où les Orchidées seront dignement repré-
sentées, annoncées :
Berlin, exposition internationale, 25 avril au 6 mai prochain.
Gand, Société royale d'Agriculture et de Botanique, 11 au 13 mai.
Paris, Société nationale d'Horticulture de France, 21 au 26 mai.
UNE ORCHIDÉE QU'ON NE RENCONTRE PLUS SOUVENT est le
Trichoceros muralis. Existe-t-elle même encore vivante actuellement en Europe ?
22 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Nous en doutons. Ce n'était pas une Orchidée brillante. Oh! certes non, mais
si intéressante; on aurait dit une mouche vivante et sa tige était tellement
mince qu'elle paraissait imperceptible, tellement flexible que le moindre déplace-
ment d'air mettait la fleur en mouvement. Nous nous souvenons encore d'avoir
souvent attrapé, lors de notre prime jeunesse, les jardiniers et les visiteurs
des serres, en plaçant au milieu d'un groupe d'autres Orchidées fleuries quel-
ques Trichoceros muralis, disposés avec art, comme si c'étaient de vilaines
mouches prêtes à se jeter sur les plus belles fleurs. Il fallait voir les non initiés
leur donner la chasse.
Nous nous rappelons également avec plaisir, lors d'une visite royale, dans
les serres de l'Établissement J. Linden à Bruxelles, il y a quelque vingt ans,
qu'un des personnages les plus considérables de la suite fit à une de ces fleurs
de Trichoceros muralis une chasse mouvementée. Son ébahissement lorsqu'il
eut constaté que cette mouche, si admirablement mimée, était une fleur et
surtout une Orchidée, était inénarrable.
* *
LE TRICHOTOSIA FEROX, du moins la variété robuste qui atteignait
deux et même trois mètres de hauteur, et qui donnait une abondance de
longues grappes de fleurs, est aussi une de ces Orchidées de notre première
jeunesse, qui semblent avoir disparu des collections actuelles. Nous serions
très heureux qu'un de nos lecteurs pût nous citer les serres où ces deux vieilles
Orchidées sont encore cultivées à présent.
*
* *
L'EXPOSITION DU 18"^^ MEETING DE « L'ORCHIDÉENNE » aura lieu
les 13 et 14 avril prochain. La mesure, récemment prise, de prolonger cette
exposition d'un jour a été généralement vue avec plaisir.
Nous avons remarqué que les amateurs se donnent rendez-vous le lundi
matin, alors que le nombre des visiteurs est plus restreint. C'est le meilleur
moment pour les études.
*
* *
L'EMPLOI DES FLEURS D'ORCHIDÉES pour la décoration a pris, pen-
dant ces deux dernières années, une grande importance aux États-Unis. Des
sommes d'argent énormes sont consacrées, à chaque saison, à la décoration des
salles de fêtes, bals et banquets, et la plus grande partie de l'argent dépensé
I
!*'■ AVRIL 1890 23
pour cet objet est encaissé par les cultivateurs d'Orchidées. Un journal New-
Yorkais rapporte qu'une décoration de table, assez distinguée seulement, coûte
environ mille francs; mais on peut en avoir, de quelque effet déjà, pour cent
à deux cent cinquante francs. Les boutonnières et les bouquets de noce en
fleurs d'Orchidées sont également très emplo3'és en ce moment. Un bouquet
de mariage fait avec des Cattleya Trianae blancs, qui sont des plus rares, se
paie un prix fabuleux.
*
EN FLEURS OU EN BOUTONS, actuellement, dans la superbe culture
d'Odontoglossiiin Alexandrae, de M. Miteau, à Jette S* Pierre, plus de huit cents
exemplaires. Les variétés sont admirables et les plantes sont cultivées dans
la perfection.
..* ,.
CORTICOATZONTECOXOCHITL, tel était le nom primitif mexicain du
Cattleya citrina ! Comment pouvait-on prononcer un nom aussi terrible ? Et
que seraient devenues les variétés du Cattleya citrina, si la monomanie de
donner à chacune d'entre elles un nom spécial avait existé chez les Mexicains
comme chez nous? Voyez-vous deux à trois noms de pareilles dimensions se
suivre ?
* *
UN CATTLEYA TRIANAE A LABELLE BLEU. — On signale en Angle-
terre une variété de Cattleya Trianae nommé leucophoea qui aurait le labelle
bleu, du moins le plus bleu connu jusqu'à ce jour. Les pétales et sépales
seraient blanc pur. Le journal anglais, auquel nous empruntons cette infor-
mation, dit que l'effet produit par cette nouvelle variété est très grand. Nous
le croyons sans peine. Seulement est-ce du vrai bleu ou du bleu de jardinier que
signale notre confrère?
OMBRAGE DES SERRES. — Un correspondant, « enchanté de la naissance
du journal, qui lui souhaite de grand cœur le succès le plus complet et mérité, »
nous écrit que le badigeonnage des vitres lui paraît avantageux pour certaines
espèces de Coelogyne. Elles conserveraient ainsi bien mieux leurs feuilles et
celles-ci auraient un plus bel aspect. Il est rare, dit-il encore, qu'on puisse
empêcher, sous le simple abri d'une claie, les feuilles de se dessécher ou
de brûler.
24 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Si l'ombrage des serres au moyen de claies ne paraît pas suffisant à notre
aimable correspondant, pourquoi n'emploie-t-il pas des stores en toile épaisse?
Il pourrait ainsi ombrer et désombrer ses plantes à volonté. Il est évident
qu'un ombrage sombre fixe ne peut être profitable qu'à bien peu d'Orchidées.
*
* *
TEMPÉRATURE A DONNER AUX ODONTOGLOSSUM. — Nous avons
conseillé dans « Les Orchidées de Rapport » du i" numéro, de donner aux
Odontoglossum, pendant l'hiver, une température moyenne de 8 à 12 degrés
centigrades. Un de nos abonnés nous écrit pour nous dire que la température
est souvent tombée à zéro, dans sa serre aux Odontoglossum, et que ceux-ci
n'en ont pas souffert.
Cette observation est très exacte. Nous avons constaté maintes fois qu'une
légère gelée même, i à 2 degrés sous zéro, n'avait fait aucun mal aux Odonto-
glossum des régions froides. Il ne serait cependant pas à conseiller de renouveler
souvent cette expérience. Une température aussi basse peut être accidentelle;
mais rien n'indique qu'une petite gelée doive faire partie de la culture raisonnée
des Odontoglossum.. Nous maintenons donc la température moyenne indiquée.
*
* *
MISE EN VÉGÉTATION DES CATTLEYA. — Un souscripteur qui trouve
le Journal des Orchidées « très pratique et très intéressant » nous demande s'il
est avantageux de remettre les Cattleya en végétation dès que la floraison est
terminée.
Réponse : Oui, mais progressivement et très lentement, au moyen d'arro-
sages savamment espacés. Avant la floraison, les plantes auront déjà reposé
pendant quelques mois et les fleurs épuisant toujours plus ou moins les plantes,
il est inutile de provoquer davantage le refrognement des bulbes.
*
* *
ORCHIDÉES NOUVELLES. — Plusieurs abonnés nous écrivent pour nous
demander de renseigner les orchidophiles sur les Orchidées nouvelles « parais-
sant un peu partout. »
Nous n'avons rien à refuser à nos abonnés. Nous avons, en conséquence,
confié à notre savant collaborateur, M. Rolfe, de Kew, la « Revue des
Orchidées nouvelles ou peu connues » que nous publierons chaque mois à
partir du prochain numéro. Elle ne pouvait être, croyons-nous, placée en de
meilleures mains.
i^'' AVRIL i8go 25
HISTOIRE DE LA CULTURE DES ORCHIDÉES •
(Suite)
Par quels tâtonnements falUit-il passer pour arriver à quelques maigres
résultats ! Dix ans plus tard, en 177S, le D"" John Fothergill réussit à
conserver en vie le Linwdoriini Tankervilleae {Phajus grandifolius) et le Cym-
hidium ensifoliwn, qu'il avait rapportés de Chine. Peu d'années après, en
octobre 178g, il y a donc juste un siècle, quelques Epidendrum, tels que
VE. cochleatiim et VE. fragrans, jusqu'alors inconnus, fleurirent pour la pre-
mière fois dans les Jardins royaux de Kew. On les y tenait exposés à une
très grande chaleur, avec cette modification culturale déjà marquante, qu'on
avait soin de mettre à leurs racines des morceaux d'écorce en voie de décom-
position.
Les importateurs de cette époque étaient des capitaines de la marine mar-
chande que leurs affaires conduisaient aux Indes Occidentales. Tout ce qu'ils
pouvaient dire concernant la végétation de ces curieuses plantes, c'est qu'elles
croissaient sur les arbres à la façon du Gui sur les arbres de nos bois. Cette
notion erronée se grava tellement bien dans l'esprit de ceux qui avaient
l'occasion de s'occuper d'Orchidées épiphytes, qu'elle persista jusqu'au milieu
du siècle actuel, en dépit de l'enseignement contraire des Robert Brown et
des Lindley; elle fut longtemps préjudiciable aux progrès de leur culture.
D'après un travail récent de M. Harry Veitch, auquel nous empruntons ces
détails, l'amiral Bligh rapporta en 1793 des Indes Occidentales V Epidendrum
nutans. Le rédacteur du Botanical Register a soin de le signaler et il ajoute cette
remarque qu'il nous est permis aujourd'hui de trouver bizarre : « La culture
de ces végétaux parasites des Tropiques, dit-il, est depuis longtemps consi-
dérée comme impossible; c'est en vain qu'on essayera de fournir, dans les
limites d'une serre, des substituts aux divers arbres que chaque espèce
d'Orchidée réclame. »
Vers la fin du dix-huitième siècle, autre procédé. Nous le trouvons relaté dans
le Botanical Magazine, de Curtis, à la description du Cymhidium aloïfolinm. On
26 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
connaissait déjà alors l'étonnante vitalité de ces plantes, leur permettant de
rentrer en végétation deux ou trois mois après avoir été détachées des arbres
qui les portent. « A son arrivée, dit le Botanical Magazine, la plante fut mise
en terre dans un pot et plongée dans une couche de tannée chauffée par un foyer
ordinaire; elle poussa, mais sans fleurir. Un autre horticulteur, au lieu de
plonger le pot dans la tannée, tint la plante directement à proximité du feu;
de cette façon il réussit à avoir des fleurs. »
En somme, d'après les publications contemporaines, le traitement des
Orchidées au commencement de ce siècle consistait à les empoter en un
mélange de terre argileuse et de tourbe, et à les tenir constamment plongées
dans une couche de tannée chauffée au moyen d'un foyer ordinaire. Ce traite-
ment qui a- persisté pendant de longues années, devait être pour les plantes
un véritable supplice; ce fut la cause des pertes successives qui finissaient
fatalement par décourager les amateurs les plus intrépides.
On l'a dit avant nous, l'horticulture est un art de la paix. On comprend
dès lors comment les guerres napoléoniennes qui ébranlèrent les nations
durant les quinze premières années de ce siècle, arrêtèrent l'élan général.
RoxBURGH était alors dans l'Inde. En 1812, il envoya aux frères Loddiges,
à Hackney, le premier Vanda, le premier Aerides et le premier Dendrobium
en exemplaires vivants. La même année, ils reçurent d'un voyageur revenant
de Montevideo, un Oncidium hifolium qui, d'après lui, était resté sans terre,
suspendu dans la cabine et continuant de fleurir. Cette affirmation ne fut
accueiUie que comme un conte bleu. La culture de ces plantes aériennes était
une véritable énigme et le Botanical Register, de 181 7 dit en toutes lettres que
même en admettant que ces Orchidées possèdent la faculté de végéter étant
suspendues dans l'air, alors qu'elles sont privées de toute nourriture autre que
celle que leur fournit l'air ambiant, il faut cependant reconnaître que cet
isolement ne leur convient guère et que c'est tout au plus une situation qu'elles
peuvent endurer. Puis l'auteur compare la plante à une carpe retirée de l'eau et
qui, suspendue dans une cave humide, continuerait de donner des signes de vie!
Un jardinier de Claremont fit fleurir en 18 13 un Aerides odoratum qu'il
avait planté dans une corbeille avec de la vieille tannée et de la mousse; la
plante était suspendue dans une serre à Ananas, exposée au soleil en été et
chauffée en hiver au moyen d'un foyer ordinaire. Cinq ou six fois par jour,
la plante était plongée dans l'eau d'un vase placé auprès.
(Sera continué.) ÉM. RoDIGAS.
i" AVRIL i8go 27
PLUS DE FUMIGATIONS
PROCÉDÉ d'intoxication PERMANENTE DANS LES SERRES
L'emploi de déchets de tabac disposés sur les tuyaux des serres pour
remplacer les fumigations ne tardera pas à se généraliser.
Le procédé, bien que n'étant pas nouveau, est excellent ; il est aussi des plus
simples et c'est peut-être la raison, ainsi que cela a souvent lieu, pour laquelle
il n'a pas été mis plus tôt en pratique. Son usage devrait pourtant être adopté
par tous les cultivateurs soucieux de la santé et de la vigueur de leurs plantes.
Il a sur les procédés de fumigation et sur l'emploi de tous les insecticides
l'immense avantage d'être permanent et de ne répandre dans la serre que des
matières toxiques pour les ennemis des plantes, sans la remplir en même
temps de produits de combustion incomplète ou de gaz délétère, lesquels
tendent ou à s'emparer eux-mêmes de l'oxygène de l'air du local, ou à contra-
rier la respiration végétale, que nous savons être indispensable à la vie des
plantes.
Mais, sachons-le bien, c'est surtout parce que, dans ce procédé, le poison
est toujours présent qu'il agit avec tant d'efficacité. En effet, supposons que
dans une serre on ait pratiqué la meilleure fumigation et qu'on l'ait fait dans
les meilleures conditions de manipulation; il est certain, l'expérience est là pour
nous le prouver, qu'il y aura toujours quelque puceron, quelque thrips, quelque
cloporte, quelque limace, quelque blatte, quelque perce-oreille, quelque fourmi
ou tout au moins quelques œufs de ces dévastateurs qui auront échappé à l'in-
toxication. Or, l'opération étant terminée, on remettra les appareils de fumi-
gation en magasin, après les avoir frottés et nettoyés, et l'on n'aura plus que le
désir de donner le plus tôt possible de l'air frais à nos chères plantes. Ainsi,
soit un peu plus tôt, soit un peu plus tard, l'air de la serre sera purifié et les
échappés pourront reprendre leur œuvre de destruction. Ils auront bientôt
fait de reformer de nouvelles colonies de travailleurs de la mort, puisque le
puceron, par exemple, porte en lui des jeunes tout formés, lesquels à peine
28 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
sortis du corps des femelles, mettent au monde d'autres petits qui s'empressent
de suivre leurs parents dans la voie de la reproduction de leur espèce. Or,
quand ils se mettent à pondre des œufs, c'est, s'il vous plait, par couple de
mille qu'ils entreprennent cette besogne. De plus une fécondation suffit pour
deux années consécutives.
Quant aux poudres insecticides, il est encore plus malaisé de s'en servir
avec quelque succès. On peut dire que le procédé n'est efficace que pour autant
que le poison dont on se sert ait atteint le corps de l'ennemi qu'on veut tuer.
Aussi demande-t-il à être sans cesse renouvelé, et par cela même est toujours
bientôt abandonné.
Par le procédé que nous recommandons, la nicotine est toujours là, dans l'air
de la serre, et s'il y a un courant d'air, celui-ci en entraîne même une plus
grande quantité. Par conséquent si notre ennemi, car nous considérons comme
tel celui-là qui fait du tort à nos protégées, a échappé pendant un mois, ce
qui est invraisemblable, au poison que nous lui fournissons constamment, il
finira toujours par tomber sous notre persévérance à le poursuivre, lui et
les siens. Mais il y a plus à faire que de tuer les ennemis qui sont dans
la place, il faut encore empêcher ceux du dehors de s'y introduire, et pour
cela il faut veiller continuellement, garder toujours la place inabordable.
C'est ce qui a lieu par le procédé d'intoxication permanente. Les destructeurs
de nos aimées se garderont bien de pénétrer dans une serre de laquelle il se
dégage, par toutes les fissures, des émanations du mortel poison, et ainsi
la serre bien défendue sera préservée contre l'envahissement des ennemis du
dehors.
Pour obtenir ces résultats si précieux pour la santé et la vigueur des Orchi-
dées, il suffira de disposer, sur les tuyaux de chauffage, un lit de déchets de
tabac, soit les côtes qui sont rejetées par les fabricants. Pour empêcher que
ces débris ne tombent et ne salissent ainsi les eaux, les terres préparées ou les
chemins, on les enfermera entre -deux rubans de treillage métallique. On
arrose abondamment cette couche de tabac deux fois par jour, matin et soir.
On aura soin de la renouveler tous les deux mois.
Ch. Vasseur
Professeur de Sciences naturelles à l'Athénée royal de Namur.
l" AVRIL 1890 29
REMPOTAGE DES ORCHIDÉES
(Suite)
I. — Vanda et genres analogues.
A tout seigneur, tout honneur. Commençons par les Vanda et rattachons
à ce genre, le plus noble de tous, les Aerides, Angraecum et Saccolabium qui
ont avec les Vanda beaucoup d'affinité et se rempotent de la même façon.
Le rempotage de ces Orchidées se fait en mars-avril. C'est donc un travail
que l'on peut commencer dès à présent; le plus tôt sera le mieux. On aura
bien soin, avant de se livrer à cette besogne, de laver les plantes à fond à
l'eau bien claire ou même à l'eau légèrement teintée de jus de tabac, et d'en
détacher les pucerons, poux blancs ou bruns, qui auraient pu s'y fixer. Cette
opération assez délicate se fait avec un petit pinceau de bois, taillé en sifflet
et bien arrondi. Il faut prendre garde de ne pas blesser l'épiderme de la feuille
et surtout de ne pas croquer celle-ci. La plante perdrait son aspect et une
grande partie de sa valeur, si les feuilles venaient à être endommagées.
Les Vanda seront rempotées dans du sphagnum pur de grandeur naturelle.
Le sphagnum haché à un ou deux pouces de longueur ne convient donc pas et le
sphagnum menu moins encore. Il faut le laisser tel quel, dans son entier. Mais
pour ces Orchidées, plus que pour toutes autres, il importe que le sphagnum
soit absolument débarrassé de toute matière étrangère et soigneusement lavé.
Le drainage occupera environ le quart du récipient, que ce soit une corbeille
en bois ou un pot en terre bien poreuse. Kous donnons à ce dernier la pré-
férence sur la corbeille en bois, parce que, mieux que la corbeille, il conserve
l'humidité si favorable au développement des racines.
Pour enlever la plante de son ancien vase, si les racines n'adhèrent pas trop
aux parois, on plonge la main droite dans le pot de manière à arriver jusque
sous la motte qu'elles forment, et, de la main gauche on prend la tige. On soulève
alors lentement la plante avec précaution pour ne pas briser les racines et les
blesser le moins possible. Si l'on s'aperçoit que celles-ci se sont attachées trop
30 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
solidement au pot ou bien aux lattes de la corbeille, il ne faudra pas hésiter
à briser le pot ou à désagréger la corbeille. On détache ensuite chaque racine
une à une. On place alors la plante ainsi enlevée du pot avec toute sa motte
devant soi sur la table de travail. On rafraîchit les racines en coupant d'un
trait, au moyen d'un couteau bien tranchant, toutes les parties pourries ou
mortes. La section doit être nette; rien de mauvais comme une blessure faite
à plus d'une reprise avec un mauvais instrument et présentant une surface
inégale, toute hérissée de filaments. On raccourcira suffisamment le dessous
de la tige, dégarni de racines jusqu'à ce qu'on arrive à la tige munie à la fois
de feuilles et de racines saines; puis on descendra la plante ainsi renouvelée et
rafraîchie dans le nouveau récipient, l'établissant de façon que les feuilles,
partent du sommet du pot et que la plante soit garnie jusqu'à sa base. C'est
la beauté des Vanda de ne pas avoir les tiges dénudées de feuilles sur une
certaine partie de la base des tiges. Dans toutes les collections soignées, elles
sont ainsi raccourcies tous les trois ans.
On aura soin de choisir un pot suffisamment grand pour que la motte de
racines ne soit pas trop à l'étroit. On met dans le pot des tessons jusqu'au
quart de la hauteur, puis un lit de sphagnum de quatre doigts d'épaisseur, et on
y pose la plante déhcatement. On remplit alors le pot de sphagnum sans lais-
ser de vides entre les racines, de manière que la plante soit bien calée dans le
pot et conserve sa position franchement verticale. Il importe pour cela que
le sphagnum interposé entre les racines soit bien pressé également de tous les
côtés. Quand le pot est plein de sphagnum on bombe la surface en le tassant
lentement et légèrement, de façon que le centre soit d'environ huit centimètres
plus élevé que les bords du pot.
Certains jardiniers choisissent des têtes vertes de sphagnum pour surfacer.
C'est une erreur. Mieux vaut employer du sphagnum vivant tel quel, et avant
de l'employer, le tordre par mottes et le presser ainsi dans le pot pour donner
au rempotage un bel aspect et du fini. Nous disons de tordre le sphagnum; c'est
un excellent moj^en pour l'empêcher de se détacher. On obtiendra ainsi pour
la plante rempotée la fixité dont elle a besoin et dont nous parlons plus haut.
Avec le sphagnum tordu, pressé, et bombé, comme nous l'avons dit, on aura
une surface plus nette, qui permettra à l'air de pénétrer toutes les parties de
la tige et d'arriver même jusqu'aux premières racines.
Il est encore des jardiniers qui se servent pour le rempotage de ces Orchidées,
d'un mélange de sphagnum, de sable siliceux et de gros morceaux de charbon
l" AVRIL 1890 31
de bois, ou simplement de sphagnum et de charbon de bois. C'est absolument
inutile. Rien ne vaut le bon sphagnum, la grosse variété, bien vivant.
Autrefois, on allait jusqu'à faire bouillir le sphagnum pour tuer les insectes!
On est heureusement revenu de ces vieux procédés. En tuant les insectes, on
tuait naturellement aussi le sphagnum et l'on se servait alors pour le rem-
potage de tous matériaux morts. Or, tout le monde sait que la vie appelle la
vie. Cette maxime est surtout vraie pour les Orchidées. On peut constater
chaque jour que les Orchidées plantées en sphagnum vivant, bien vert, qui
croit et pousse, croissent et poussent, elles aussi, admirablement. On s'imagi-
nait alors que le sphagnum vivait aux dépens de l'Orchidée.
N'oublions pas de dire que les Vanda doivent être solidement tuteurées. On
enfonce un tuteur, ayant bel aspect, dans le pot contre la tige jusqu'au fond
du pot et on y attache ensuite celle-ci à deux ou trois endroits différents
suivant son élévation. Un système de fixage à recommander est d'employer
pour cet usage du raphia, d'entourer le tuteur de cette ligature, puis la tige,
et d'avoir soin en faisant le nœud de ne pas trop le serrer, de façon que la
sève de la plante ne soit pas arrêtée dans sa circulation.
On remplacera la surface du sphagnum quand celui-ci aura perdu sa belle
couleur verte et sera devenu plus ou moins roux. Un surfaçage bien entretenu
donne à toutes les Orchidées, et surtout aux Vanda, un aspect riant.
LES ORCHIDÉES A KEW (^'
Un des charmes de la collection de Kew, c'est qu'elle contient un grand
nombre d'espèces qu'on rencontre rarement ailleurs. Ce sont, il est vrai, des
Orchidées qui n'ont peut-être qu'un intérêt botanique; mais plusieurs d'entr'elles
ne sont cependant pas dépourvues de beauté, quoiqu'elles n'aient pas le mer-
veilleux coloris qui caractérise les espèces plus choyées. Ces dernières y sont
toutefois bien représentées, et les serres à Orchidées sont toujours une grande
source d'attraction pour les visiteurs. La mi-mars est encore trop tôt dans
(i) Le Jardin Royal de Kew, situé dans la banlieue de Londres, est le premier jardin botanique
du monde.
32 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
la saison, surtout en Angleterre où les Orchidées fleurissent plus tard que sur
le continent, pour en avoir une grande quantité en fleurs. Néanmoins il y a en
ce moment une bonne centaine de différentes espèces épanouies, dont un
grand nombre dans d'excellentes conditions.
Parmi les espèces rares, il y a plusieurs petites plantes très intéressantes :
le Sarcochilus Iimiferus est un petit bijou particulièrement attrayant, avec ses
gracieux racèmes de fleurs jaune vif pointillé de brun et ses nombreuses racines
vertes dans le genre de celles des Phalaenopsis, qui semblent remplacer les
feuilles généralement absentes. Cette curieuse plante a été figurée récemment
dans le Botanical Magazine. Signalons aussi une autre grande rareté le Xylohium
Colleyi, décrit comme Maxillaria Colleyi, en 1838, mais qui semble avoir été
perdu depuis lors. Les feuilles sont larges et coriaces, et son court racème porte
ordinairement quatre fleurs qui sont singulièrement pointillées de deux teintes
de brun. Elles ont une odeur de concombre. Le Xylohium corrugatum est une
espèce moins attrayante qui est également en fleurs. Une bonne plante du très
curieux Catasetum gnomus est aussi en fleurs avec un fort racème. Les Pleuro-
thallis sont rarement attrayants; cependant une exception peut être faite en
faveur des suivants qui sont certainement d'élégantes petites plantes : P. Bar-
■beriana est une des rares espèces qui sont belles quand elles sont bien culti-
vées, et la plante de Kew est en ce moment une véritable touffe de fleurs;
P. ornata, est plus rare et de dimension un peu moindre; elle a ce caractère
remarquable d'avoir les sépales bordés de poils blancs recurvés qui sont telle-
ment légers que le moindre déplacement d'atmosphère les met en mouvement.
Ces deux espèces ont été reproduites récemment dans le Botanical Magazine.
Les Irias picta, Eria Lindleyana et Cirrhopetalum pictnratum sont également de
très intéressantes petites Orchidées. UOdontoglossum Edwardi avec ses fleurs
violettes distinctes me paraît toujours être un des meilleurs Odontoglossum et
celui-ci, ainsi que les 0. Oerstedi et mirandnm fleurissent admirablement bien
en ce moment à Kew. Beaucoup d'autres sont certainement remarquables;
mais celles-ci me semblent être des espèces particulièrement dignes d'être
signalées.
R. A. ROLFE.
Mars 1890.
l" AVRIL 1890 33
LES ORCHIDÉES DE RAPPORT
POUR LA GRANDE CULTURE
I. — L'Odontoglossum Alexandrae (Suite).
On ne se servira pour les arrosages que d'eau de pluie de préférence à
toute autre. Les eaux de la ville, les eaux de puits, de rivière ou de sources
ne sont employées que pour rafraîchir la serre ou la rendre humide. Il est
donc de première nécessité de posséder un réservoir d'eau de pluie suffi-
samment grand pour ne jamais en manquer.
La pureté de l'eau de pluie est aussi un point essentiel. Il faut veiller soigneu-
sement à ce que les conduits ou gouttières qui amènent l'eau dans le réservoir
ne soient en aucun temps obstrués par les feuilles mortes ou par la boue.
Certains amateurs, pour conserver à l'eau de pluie toute sa pureté et la garder
toujours vivante, mettent dans leurs bassins des poissons qui débarrassent l'eau
de toute impureté et, l'agitant sans cesse, l'empêchent de se corrompre et de
pourrir. La meilleure espèce de poisson pour cet objet est la dorade ou poisson
rouge qui vit très bien dans l'eau de pluie et dans un bassin de quelque grandeur.
Cela donne en même temps de l'animation à la serre. Les dorades trouvent dans
l'eau du bassin assez de nourriture pour qu'il soit inutile de leur donner quoi que
ce soit d'autre. Éviter notamment de leur jeter du pain, pour ne pas rendre
l'eau aigre et aller ainsi à Rencontre du but qu'on se propose.
Avant de placer les Odontoglossum définitivement dans leur serre, il sera
bon de les laver soigneusement avec un mélange d'eau de pluie et de nicotine,
pour être assuré que tous les insectes qui pourraient les infester ont disparu.
Le meilleur moyen d'en éviter le retour, dans la suite, c'est de placer des
pédoncules et des côtes de feuilles de tabac sur les tuyaux de chauffage, ainsi
qu'il est indiqué dans un article spécial de ce numéro du Journal. Si ce
système est très bien observé, les plantes seront à tout jamais préservées des
atteintes de tous les animalcules, et un grand travail sera ainsi évité.
Pour le rempotage, qui pourra être commencé à la fin du mois d'août, on
34 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
se conformera rigoureusement aux prescriptions indiquées dans un article
spécial publié, le 15 mars dernier, dans le premier numéro de ce journal, sur la
terre fibreuse et le sphagnum, mélangés à parties égales, qui forment la base
principale du compost recommandé pour le rempotage des Odontoglossum.
Pendant l'époque de végétation les arrosages seront abondants, presque
quotidiens. L'eau est absolument nécessaire au gonflement des bulbes. Les
plantes dessèchent aussi beaucoup par le grand air que l'on est obligé de
donner à la serre pendant l'été.
Après la floraison les arrosages seront suspendus pendant une couple de
mois, ou du moins ne seront plus donnés que pour conserver au compost une
moiteur relative. On aura soin aussi de ne pas laisser fleurir trop longtemps
la plante ; elle s'épuiserait sans profit.
Pour la culture de rapport, le plus profitable sera d'établir soi-même des
plantes importées. Elles devront être achetées directement chez l'importateur
qui reste responsable de la variété fournie, car il y a parmi les Odontoglossum
Alexandrae, vendus aux enchères publiques, un grand nombre, si pas la
totalité, de variétés étoilées, dites moulins à vent, qui sont rejetées par les
acheteurs de fleurs et davantage encore par les amateurs. Le cultivateur
s'évitera donc beaucoup de déceptions en s'adressant, pour ses achats, à des
maisons honorables, là où il a pu constater que le type vendu est celui à
fleurs rondes, connu actuellement dans les cultures sous le nom de Pacho type.
Les plantes importées à'Odofitoglossum Alexandrae, comme toutes les Orchi-
dées, du reste, arrivées récemment de leur pays d'origine, devront être saines,
pas desséchées, et avoir conservé assez de sève pour ne pas être trop retardées
dans leur végétation. Il faut surtout que les plantes aient été soignées dès leur
arrivée, et qu'elles n'aient pas traîné dans les salles des « auction rooms » ou
salles de ventes, où elles perdent presque indubitablement toute leur vigueur.
Les bons types û' Odontoglossum Alexandrae d'importation valent, suivant leur
force, de trois à cinq francs pièce. De belles touffes composées de plusieurs
forts bulbes peuvent valoir jusqu'à quinze francs. Nous ne conseillerions pas de
faire l'acquisition de plantes offertes au-dessous de trois francs, à moins que ce
soit par faveur spéciale et avec garantie. Souvent rien n'est plus cher que
le bon marché. Il en est des plantes comme de toutes les autres marchandises.
U Odontoglossum Alexandrae en culture produit annuellement environ 30 %
du capital engagé.
U Odontoglossum Alexandrae importé, bien cultivé, met généralement trois
l" AVRIL 1890 35
ans pour produire. Le prix actuel pour les petites grappes, à moins de dix
fleurs, se calcule à raison de vingt-cinq centimes la fleur. Les grandes et
belles grappes se vendent, de première main, jusqu'à cinquante et même
soixante centimes la fleur. Nous connaissons plusieurs grandes cultures de
rapport où il n'y a jamais de déchets; les fleurs sont achetées au fur et à
mesure de leur épanouissement.
Un avantage sérieux qu'offrent aussi les Odontoglosswn Alexandrae, c'est le
grand nombre de belles variétés, de nouveautés même, qui peuvent être
trouvées, à la floraison, parmi les plantes importées. Nous engageons nos
lecteurs à envoyer au bureau dit Journal une fleur de toutes les variétés qui
sembleraient différer du type, soit par la coloration, soit par la forme.
Les fleurs d'Odontoglossiiin Alexandrae voyagent facilement et peuvent être
conservées fraîches pendant plusieurs jours.
La plante en fleurs se maintient pendant quelques semaines dans les appar-
tements qui ne sont pas surchauffés.
Annonçons aussi, à ceux que la chose intéresse, l'ouverture prochaine dans
les environs de Bruxelles d'une agence sérieuse pour l'achat et la vente des
fleurs coupées d'Orchidées. Elle se mettra en rapport avec les producteurs et
les acheteurs. Dès qu'elle sera organisée, nous en informerons nos lecteurs.
TRAVAUX DE LA PREMIERE QUINZAINE D'AVRIL
On continuera, pendant cette quinzaine, les différents travaux commencés le
mois dernier : rempotage des plantes, lavage et nettoyage général des serres.
L'aérage des serres, les arrosages, les bassinages ainsi que l'humidité de
l'atmosphère de la serre seront réglés suivant la marche de la température
extérieure. Avec le printemps, les insectes commencent à faire leur apparition
et exigeront une attention continue des jardiniers (voir ci-dessus l'article spécial
intitulé : Plus de fumigations).
Serre froide. — Les Odontoglossum crispum, Pescaiorei, etc., MasdevaHia et
autres Orchidées de serre froide continueront à recevoir le traitement indiqué
dans le premier numéro du Journal, en aérant davantage si le temps le
permet. On examinera si les Oncidiuui macranthum et aurosum, Odontoglossum
36 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Edwardi, irinmphans, Halli, etc., Ada aurantiaca, dont la floraison est terminée,
demandent à être rempotés; dans ce cas, il conviendra de le faire dès ce
moment; dans le cas contraire, il sera toujours bon de surfacer les plantes au
moyen de compost frais. Il en sera de même de toutes les Orchidées qui en
auront besoin.
Serre tempérée. — Rempoter et nettoyer les Cattleya Trianae, Eldorado,
superba, Percivaliana et autres, et surfacer les plantes auxquelles cela pourrait
être utile. Les Laelia anceps, L. alhida, L. antuninalis, qui, à cette date,
n'auraient pas encore été rempotés, devront l'être le plus tôt possible, sur un
bon drainage et dans un compost de terre fibreuse et de sphagnura, bien
mélangés, par parties égales. Ces plantes seront placées à la lumière, mais
toutefois à l'abri des chauds rayons du soleil. C'est également le moment de
procéder au rempotage et au nettoyage des Lycaste, Zygopetalum et autres
Orchidées terrestres, telles que Calanthe, Phajus, etc. Les Oncidium, Miltonia
et Odontoglossum à floraison estivale continueront à recevoir le même traite-
ment que pendant la quinzaine précédente.
Serre chaude. — Les Phalaenopsis qui fleurissent encore devront être tenus
à l'ombre; il sera bon de ne pas laisser se prolonger la floraison au-delà de
trois à quatre semaines afin de ne pas épuiser la plante. Continuer et achever
le rempotage ainsi que le nettoyage des Vanda et autres Orchidées analogues.
Les Cypripedium dont la flxoraison est terminée et qui se trouveraient trop
à l'étroit dans leur récipient, seront également rempotés et seront arrosés abon-
damment et maintenus dans un état constant d'humidité très prononcée. Les
Dendrobium en végétation, ou dont la floraison est achevée, recevront plus de
chaleur ainsi que des arrosements plus fréquents et plus copieux; ceux en fleur
ou sur le point de fleurir pourront être tenus dans la partie la moins chaude
de la serre.
Un point important pour obtenir de bons résultats dans la culture des Orchi-
dées indiennes, est de les tenir, à cette époque de l'année, dans une bonne
et chaude humidité atmosphérique avec beaucoup d'eau aux racines, sans
beaucoup d'air, à l'étouffée, suivant l'expression consacrée, jusqu'à ce que la
végétation soit terminée; après quoi, ces plantes pourront, soit pour fleurir,
soit pour être mises à l'état de repos, être tenues à une température plus basse.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEKIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chaussée de AAT^avre, BRUXELLES.
Case à louer
Case à louer
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
Case à louer
POUDRE INSECTICIDE
POUR LA DESTEUCTION DES
PUNAISES^ MITES^ CAFARDS
ET TOUS LES INSECTES NUISIBLES
GRAINES EMPOISONNÉES POUR SOURIS
La boite : 50 centimes
G. CASSOTH
DROGUISTE
15, rue Van Maerlant, BRUXELLES.
Pa()e ou division de page à louer
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Dîrecteiii* : jr. 1. 1 J^ O E 1%
ADMINISTRATEUR
REDACTEUR
EMILE ROOIOi%S
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payables d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à l'adminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
TO, rue Wîertz, à Bi*uxelles
ainsi que chez les i^rincipaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDINAIRES
\lA.\u St-LA»IBEItX Belgique)
58, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faiences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faience, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en cristal, 62 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se charge de faire exécuter tous les Iravaux
qui lui seront demandés, soit d'après des dessins ou d'autres
renseiffnemenls.
Case à louer
TERRE FIRREUSE_ ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits^ défiant toute
concurrence
Adolphe BRÂHY-MARCHÂL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HOKTICULTU RE INTERNATIONALE
à Bruxelles
MAISON FONDKE EN 1859
CH. BUSS
Rue d'Akkergeni, n° 69, GAIVD
Case à louer
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LEGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
«50 MI^UAlIiLEJS AUX EXPOiSlTIOMS DU
PAYS ET DE L'ÉTRAIVCiER
i885 — Médaille d'Argenl à l'Exposilion UoiTerselle d'Anvers — ISSb
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
Case à louer
ire Année. |5 AVRIL 1890 Numéro 3.
9'à^l
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orghidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. MiTEAU, Ém. Rodigas, p. E. de Puydt, N. Funck, E. Wallaert,
P. GlOiNEr, g. Joris, a. Van Imschoot, Fr. Desbois, A. Linden,
E. S. Rand, D"" Van Cauwelaert, E. Bi ngeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
R. Martin Cahuzac, D"" Capart, Comte de Bousies,
J. du Trieu de Terdonck, a. Lallemakd, a. Cogniaux, Max Garnier, P. Silver,
J. Moens, L. Lubbers, a. Dallière, Comte de Moran, 0. Ballif, C. Ellner, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
PAYABLES PAR ANTICIPATION
Paraît le 1«' et le IS de cliaqixe mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
f^AtiS)~ Gand, imiir. Eug. Vanderhai ■glien. (fc^iVj
XU^- ' ■ ^ro^J^S'J\|\r\y ^ »__^-jX
LINDENIA
lOONOGhl^Ar^HIB DES OUCHIIDÊIES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs en chef : LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
• périodiques spéciaux aux Orchidées
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
1"' Volume, 125 fr. — 2"" Volume, 100 fr. — 3"'^ Volume, ?5 fr. — 4'"*^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
B'"" Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN = 6 FRANCS
AVIS AUX JARDINIERS
Pour faciliter aux Jardiniers rabonnement au Journal des
Orchidées, il leur sera loisible de régler le montant de leur
abonnement par versements mensuels de 85 centimes, en
timbres poste de tous pays ou autrement. Cette faveur n'est
accordée qu'aux ouvriers-j ardi7%iers seulement.
Chaque Jardinier qui nous aura envoyé six abonnements
aura droit à un septième gratuit,
K3^ Les abonnements partent du premier de
chaque mois
OFFRES ET DEMANDES DE JARDINIERS
Annonces gratuites pour les Abonnés du Journal
OFFRES
Bon chef de Culture, marié, connaissant ti-ès
bien la culture des Orchidées, demande place chez
amateur. (Excellentes références.)
Excellent Jardinier connaissant parfaitement
la culture des Orchidées, etc., désire place. (Bons
certificats.)
Un bon Cultivateur d'Orchidées désire chan-
ger. (Références sérieuses.)
DEMANDES
Bon Jardinier, connaissant les diverses cultures,
est demandé pour une campagne des environs de
Bruxelles. (Excellentes références exigées.)
Un maître Jardinier, connaissant parfaitement
la culture des raisins et primeurs en serres est de-
mandé pour les environs de Bruxelles.
Un Jardinier, connaissant bien la culture des
Orchidées, Nepenthes, Sarracenia, etc, est demandé
pour la Russie.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL
Un tableau avec offres et demandes de Jardiniers est affiché dans le Hall d'entrée de
L'Horticulture Internationale, à Bruxelles.
FLEURS D'ORCHIDEES
Nos relations avec les amateurs et cultivateurs d'Orchidées
qui vendent des fleurs coupées, nous permettent d'indiquer,
en tout temps, aux intéressés où ils peuvent se les procurer.
S'adresseï a obten? la Vente et 1' Achat au bureau du Journal,
qui se fera un plaisir de fournir sans avxm^e commissiQ7i
tous les renseignements utiles.
SOMMAIRE DU S'"^ NUMÉRO
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 37
Histoire de la culture des Orchidées • 40
Guerre aux limaces 43
Correspondance 44
Les Orchidées en appartement" 47
La culture des Vanda à Mariemont 49
Travaux de la seconde quinzaine d'avril 51
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYssois, auteur de rOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas-
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale^ Parc Léopokl, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomtc DE BousiES, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, "f^LLEMAND, Louis Lubbers,
iMaSSANGE de LoUVREX, m. MeTDEPENNINGEN, g. MiTEAU, E. RoDIGAS, Air^AN hlSCHOOT
et E. Wallaert. ^'
Pour tous les renseio;nements s'adresser au Secrétariat
15 AVRIL 1890 37
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
Pour répondre au désir exprimé par un certain nombre de nos abonnés, nous
commençons aujourd'hui la publication des articles mensuels que nous annon-
cions dans notre dernier numéro, consacrés spécialement aux Orchidées nou-
velles. Toutefois, M. Rolfe, qui a bien voulu se charger de cette revue, nous
prie de faire remarquer qu'elle ne sera pas limitée strictement aux nouveautés;
certaines espèces autrefois connues, et qui se sont perdues, peuvent être retrou-
vées; d'autres, étudiées depuis longtemps par les orchidographes, mais non
importées jusqu'ici, peuvent être introduites dans les cultures; et dans les deux
cas on peut trouver matière à des observations très intéressantes. Certaines
plantes enfin, qui sont déjà cultivées, sont assez rares pourtant pour mériter
une hiention. Nous sommes donc convaincus de répondre au désir de nos
lecteurs en étendant un peu l'objet de cette étude ainsi que l'indique le titre que
nous adoptons.
* *
AERIDES AUGUSTIANUM, Rolfe, est l'une des dernières nouveautés
signalées cette année. Il a été découvert dans les Iles Philippines par M. AuG.
LiNDEN. Il produit une belle grappe de fleurs roses, et paraît être allié à
VA. Roebellenii Rchb. f., qui, lui, a des fleurs d'un blanc légèrement teinté
de vert. Il a été décrit dans le Gardeners' Chronicle du 4 janvier, p. 9. Il a été
également figuré dans le même journal, n° du 22 février, p. 233, fig. 36 et
dans la Lindenia, vol. V, p. 39, pi. 210.
*
* *
CYPRIPEDIUM X NIOBE, Rolfe, est un hybride très gracieux produit par
M. Seden, dans l'étal 'isement de MM. James Veitch and Sons, de Chelsea,
provenant du C. Spicerianum et du C. Fairieanum, ce dernier étant le porte-
pollen. Il a obtenu certificat de première classe de la Société royale d'Hor-
ticulture de Lonc.es, le 11 décembre dernier. C'est le troisième hybride tiré
38 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
du C. Fairieanum et dans les trois cas cette espèce a toujours servi de porte-
pollen. Gard. Çhron., 4 janvier, p. 10.
*
* *
ANGRAECUM ICHNEUMONEUM, Lindl., est une curieuse petite espèce,
produisant de longues grappes pendantes de fleurs blanches teintées de jaune,
qui paraissent avoir rappelé au docteur Lindley la mouche ichneumone;
l'éperon, gonflé, transparent et légèrement comprimé, rappelle celui de la
vessie d'un petit poisson. Mais l'espèce sera sans doute jugée plus curieuse
que séduisante par les horticulteurs. Son introduction comme plante de serre
paraît être relativement récente. Gard. Chron., 11 janvier, p. 38.
*
* *
CYPRIPEDIUM X CYTHERA, Rolfe, est un joli petit hybride, produit
dans la collection de M. R. H. Measures, de Streatham, provenant du
•C. spicerianum et du C. ptirpuratum, ce dernier étant le porte-pollen. Quoique
dans son ensemble, il se rapproche surtout du C. spicerianum, il semble avoir
la petite taille du C. purpiiratum; mais il ne porte pas trace de mosaïque sur
ses feuilles. Gard. Chron., 18 janvier, p. 73.
. *
* *
DENDROBIUM X XANTHOCENTRUM est un hybride produit dans la
collection de Sir Trevor Lawrence, provenant du D. Findlayanum et de
quelque autre espèce. Il ressemble un peu au D. X Schneiderianum. Il a reçu
un certificat de première classe de la Société royale d'Horticulture le 14 janvier
dernier. Gard. Chron., 18 janvier, pp. 87, 88.
*
DENDROBIUM X JUNO est le résultat du croisement du D. Wardianum et
du D. Linawianum, entre lesquels il tient à peu près le milieu. Il a été produit
dans la même collection que le précédent, et a obtenu un certificat de première
classe en même temps que lui. Gard. Chron., 1. c.
*
-* *
DENDROBIUM X LUNA a été également produit dans la collection de
Sir Trevor Lawrence et provient du D. Findlayanum et du D. Ainsworthii.
Il a également reçu un certificat de première classe avec les deux hybrides
précédents. Gard. Chron., 1. c.
* *
CYPRIPEDIUM X HERA, Rolfe. — Hybride produit dans la collection
de M. R. H. Measures, de Streatham; il provient du C. villosum et du
15 AVRIL i8go ■ 39
C. spicerianum, ce dernier étant le porte-pollen. Toutefois, il se confond avec
le C. X Lathamianum Rchb. f. Gard. Chron., 25 janvier, p. 105.
*
* *
CALANTHE X VEITCHII ALBA, Rolfe. — C'est un ravissant Calanthe
d'un blanc immaculé, produit dans la collection de Sir Charles Strickland,
de Hildenley, Yorkshire, avec les mêmes parents que le C. Veitchii, c'est-à-dire
le C. vestita et le C. rosea. C'est une forme d'une pureté irréprochable, sans la
moindre trace de couleur à aucune place, et par ce motif, c'est une acquisition
importante pour l'horticulture. Dans son port et sa couleur, il se rapproche
spécialement du C. vestita, tandis que dans le C. Veitchii c'est l'influence de
l'autre origine qui prédomine. Gard. Chron., i" février, p. 132.
*
* *
PHALAENOPSIS X CYNTHIA, Rolfe, est un hybride naturel du P. Aphro-
dite et du P. Schilleriana, dans lequel les vrilles du labelle rappellent particuliè-
rement ce dernier. Dans les autres hybrides produits avec les mêmes parents, le
P. X leucorrhoda, le P. X Casta et le P. X Sanderiana, ces vrilles sont longues
et grêles, comme dans le P. Aphrodite. Cet hybride a pris naissance dans la
collection de M. F. Vigan, de East Sheen, et a été pris d'abord pour le P. Schil-
leriana, jusqu'à l'époque de sa floraison, où l'on s'aperçut qu'il avait les grands
lobes latéraux du labelle semblables à ceux du P. Aphrodite. Gard. Chron.,
jer février, p. 132.
*
* *
CYPRIPEDIUM X NORTHUMBRIAN, N. E. Br. — Hybride produit dans
la collection de M. D. C. Drewett, de Mill-on-Tyne; il provient du C. X calo-
phyllum, fécondé par le pollen du C. insigne Maidei. Il est intéressant de
remarquer que l'élément femelle est lui même un hybride entre le C. barbatiun
et le C. venustum. Gard. Chron., 8 février, p. 160.
*
* *
CYPRIPEDIUM SIAMENSE, Rolfe. — C'est une espèce introduite par
M. J. Garden, de Bois-Colombes, près Paris, et qui vient des environs de
Bangkok (Roy. de Siam). Il est allié au C. Callosiim, Rchb. f., et une repro-
duction coloriée qui en a été donnée par le Moniteur d'Horticulture du 10 mars
suggère même des doutes sur la question de savoir jusqu'à quel point ils sont
scientifiquement distincts. Gard. Chron., 8 février, p. 161.
R. A. Rolfe.
Kew, avril 1890.
40 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
HISTOIRE DE LA CULTURE DES ORCHIDEES
{Suite, voir nos i et 2)
En 1819, Sir Jos. Banks imagina et pratiqua un procédé meilleur. Chaque
plante était mise dans un panier cylindrique formé de longs et minces rameaux
d'osier, entrelacés dans le bas et séparés dans le haut de manière à laisser la
plante s'appuyer au fond et se développer librement dans toutes les directions.
Le panier était suspendu au-dessus de l'appareil de chauffage; une mince
couche de terreau était étendue au fond du panier ; les racines étaient posées
sur ce terreau et recouvertes d'une légère couche de mousse assez épaisse
pour les abriter et conserver une humidité suffisante. Chez MM. Loddiges on
se servait d'un compost de bois pourri et de mousse avec addition d'un peu de
sable. Le système de chauffage était encore bien primitif. C'était un foyer ou
fourneau chauffant une cheminée en briques, au-dessus de laquelle était dressée
une couche de tannée conservée humide par des arrosages fréquents. II s'en
élevait une incessante buée; en outre, aucune aération n'était permise.
Partout le même insuccès suivit cette méthode; cet insuccès fut attribué
non pas aux défauts de celle-ci, mais bien à la nature même des Orchidées.
Heureusement Lindley surgit alors; ses premières expériences au jardin de
la Société d'horticulture de Londres échouèrent, il est vrai, mais ne le décou-
ragèrent pas ; elles l'amenèrent à rechercher les conditions de milieu où se
trouvent les plantes dans leur patrie. Le savant auteur de la Théorie de l'Hor-
ticulture, le même qui, en dix années de sa vie si active, devait déterminer
plus de trois cents genres d'Orchidées, le D' Lindley comprit qu'il fallait
avant tout connaître ces conditions, les reproduire autant que possible ou tout
au moins en fournir les équivalents, en un mot assurer à chaque genre ou
espèce la somme d'air, de lumière, d'humidité, de chaleur et d'aliments assi-
milables trouvés sous le ciel natal.
Devant l'observateur s'ouvrent promptement des horizons nouveaux. Des
renseignements incomplets fournis par les relations des voyageurs deviennent
la base d'une science qui sera approfondie dans la suite, mais dont les éléments
15 AVRIL i8go 41
suffisent pour établir une série de faits d'une réelle valeur et qui mèneront à
des lois. Il s'agit de la climatologie dans ses applications à la connaissance de
la vie végétale. Que de révélations imprévues ! On ne semblait vouloir tenir
compte de rien en dehors du degré de latitude. Une Orchidée provenait du
Mexique, vite elle était confinée en serre chaude, sans que l'on se souciât le
moins du monde de la hauteur supramarine à laquelle se trouvait son habitat.
On voulait bien se souvenir de la température moyenne d'une région, mais
sans donner un regard aux extrêmes de chaleur et de froid qui doivent avant
tout être pris en considération. On perdait de vue l'état hygrométrique de la
contrée et les circonstances spéciales qui fréquemment modifient les conditions
multiples d'un climat, et différencient de la sorte des locahtés d'ailleurs fort
rapprochées. L'altitude joue un rôle important, nous dirions volontiers un
rôle prépondérant dans la distribution géographique des Orchidées. Comme
le dit avec raison M. de Puydt dans son bel ouvrage sur les Orchidées, « les
quatre cinquièmes de ces plantes redoutent les chaleurs constamment élevées.
C'est à partir d'une altitude de 1000 mètres qu'elles commencent à devenir
abondantes. Elles le sont de plus en plus à mesure que le niveau s'élève et
l'on estime que c'est entre 2000 et 2800 mètres d'altitude qu'est la zone
favorite de ces belles plantes. La température de cette zone oscille entre les
extrêmes de 25 à 35° C. le jour, et 7 ou 8" et même 5° et moins la nuit. Les
gelées blanches ne sont pas rares à 2500 mètres. Jusqu'à 3000 mètres les
Orchidées ne manquent point et brillent encore d'un vif éclat, mais elles se
raréfient rapidement dans les zones d'extrême froid. »
Les Orchidées des régions intertropicales, en raison même des particularités
des climats, ne sauraient être traitées de la même manière, encore moins
confondues dans une même serre. Non loin de l'équateur, dans les plaines
basses, la chaleur moyenne est de 28°, rarement plus, tandis qu'aux confins
des régions tempérées, entre le 25^ et le 35^ parallèles, la chaleur des étés
dépasse souvent 35°, température inconnue sous les tropiques. Sous l'équateur
encore, l'altitude devient une donnée importante puisque la température décroît
à peu près d'un degré par 200 à 260 mètres; à 2000 mètres de hauteur, la
chaleur normale n'est plus que de 18° et l'observation directe a montré que
2000 mètres plus haut, elle est à peine de 8°.
La différence entre la chaleur du jour et celle de la nuit est plus notable
encore. Une température de 12° le jour tombe à -f- 2° la nuit et par un ciel
serein, sans brumes et sans nuages, par suite du rayonnement, la nuit donne
■ m '
42 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
le givre. A 4000 mètres, même sous l'Equateur, il gèle fréquemment et parfois
il y neige. Cela n'empêche pas les Orchidées d'arriver à des altitudes considé-
rables, là où s'arrêtent les dernières traces de la végétation. Ne trouve-t-on pas
VOncidmm nubigenum dans les Andes du Pérou jusqu'à 4260 mètres, c'est-à-dire
à 400 mètres à peine de la limite des neiges éternelles ?
Une autre donnée bien connue maintenant doit être prise en sérieuse consi-
dération, c'est la différence de la répartition des pluies à la surface du globe.
Dans les contrées tempérées ou froides, les pluies sont réparties pendant
l'année entière en quantités variables; dans les pays chauds, elles sont pério-
diques et l'année est partagée généralement en deux saisons, l'une pluvieuse
et l'autre sèche, parfois deux saisons sèches et deux pluvieuses. A l'époque
des saisons de pluie, il pleut chaque jour, presque à des heures fixes, et avec
une abondance dont nous ne pouvons guère nous faire une idée. Mais l'instant
d'après le soleil reparaît ; l'air se charge de vapeurs et au moindre abaissement
de température, elles se condensent en brumes épaisses. Ces alternatives de
pluies, de brumes et de soleil se succèdent ainsi tout une saison jusqu'au jour
où la sécheresse règne en maîtresse.
Se fait-on une idée de l'énergie d'une végétation que stimulent des chaleurs
intenses, des arrosements quotidiens et une atmosphère chargée de vapeur?
Les arbres s'élèvent à des hauteurs vertigineuses, des lianes grosses comme
le bras escaladent ces géants et les étreignent. D'autres arbres, pareils aux
chênes de nos forêts, forment le sous-bois. Puis viennent les herbes élevées
d'une ampleur remarquable. Sur tous ces troncs, grands et petits, depuis les
hautes branches jusqu'à la base, vivent des myriades de plantes épiphytes,
dont la variété égale l'étonnante profusion et dont les détails brillent par une
richesse inépuisable. A cette vie luxuriante suit, dans la saison sèche, la
torpeur d'un sommeil que les rosées et les brouillards n'ont plus la force
d'interrompre. Beaucoup d'arbres se dépouillent de leur feuillage, les épi-
phytes languissent, "se rident, se flétrissent; mais sous ce ciel si chaud, la mort
ne trouve guère sa place, et la pluie a bientôt ranimé ce qui semblait perdu.
Ém. Rodigas.
(Sera continué.)
15 AVRIL 1890 43
GUERRE AUX LIMACES
Parmi les ennemis des Orchidées, il n'en est pas de plus redoutable que la
limace; c'est à la fois le plus glouton et le plus gourmet des rongeurs qui
ravagent nos collections. Quel est l'amateur qui ne l'a pas maudite vingt fois,
lorsqu'après avoir entouré de soins sa plante favorite, au moment où le succès
allait couronner ses efforts, il constatait avec douleur, un matin, la disparition
des jeunes pousses ou du bouton à fleurs si impatiemment attendus! L'affreuse
limace était venue dévorer ce qu'il y avait de plus tendre, de meilleur; puis
elle s'était enfuie dans quelque retraite inconnue, à l'abri du soleil et aussi de
la juste colère de celui qu'elle venait de désoler. Parfois, avec un raffinement
de cruauté, elle avait rongé précisément la base d'une hampe florale dont les
boutons allaient éclore; et la pauvre tige, dont vous guettiez l'épanouissement
splendide, gisait flétrie au pied de la plante dont elle devait être la gloire.
Les limaces sont prudentes et se cachent bien; elles ne sortent guère de leur
repaire que la nuit, et leur couleur sombre les protège encore. A peine peut-on
en détruire quelques-unes en leur faisant la chasse à ce moment, avec une
lanterne sourde. Elles sont hermaphrodites, et cachent soigneusement leurs
œufs dans les tessons de drainage, dans le sphagnum, ou même dans les
bractées des plantes. Aussi les soins minutieux des jardiniers sont-ils presque
toujours impuissants à les supprimer.
Un procédé très répandu pour les chasser consiste à leur tendre un piège au
moyen de feuilles de laitue, de fleurs ou de feuilles de robinier, sous lesquelles
elles se réfugient en croyant se soustraire au danger. Les orchidophiles pré-
servent les hampes florales de leurs attaques en enveloppant d'ouate la base
du rachis. Un autre moyen, très efficace, de protéger les Orchidées contre
les ravages des limaces consiste à placer le pot qui les contient dans une
soucoupe en terre munie à son centre d'une petite colonnette, qui lui sert
de support et en quelque sorte de piédestal. La soucoupe est ensuite remplie
d'eau. Cette disposition a l'avantage d'opposer un obstacle infranchissable aux
approches de l'ennemi ; et si quelque limace ou quelque cloporte se trouvait
44 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
déjà dans un pot, du moins ils ne pourraient pas endommager les plantes
voisines, et l'on parviendrait bientôt à les découvrir.
En outre, l'évaporation de l'eau entretient autour de la plante l'humidité
nécessaire à une bonne végétation. Il est à remarquer, en effet, que la quantité
de vapeur d'eau en suspens dans l'atmosphère dépend bien de l'agitation de
l'eau ou du renouvellement de l'air en contact avec elle, mais aussi, et en
grande partie, de l'état de la surface mouillée. Or, la surface poreuse et
rugueuse des godets est très favorable à l'évaporation, comme on s'en aper-
cevra bientôt par la nécessité d'y ajouter de l'eau fréquemment.
Enfin, il n'est pas inutile d'ajouter que la forme de ces godets et leur
couleur peuvent contribuer à donner à la serre une élégance et une gaieté
nouvelles, et permettent de disposer des plantes à des hauteurs différentes en
faisant valoir leur taille et leur port dans un arrangement plus artistique.
Max Garnier.
CORRESPONDANCE
Monsieur le Directeur du Jotmial des Orchidées,
Les deux premiers numéros de votre journal nous ont paru, permettez-nous
de vous le dire, très intéressants, surtout parce que les articles publiés sont
pour la plupart éminemment pratiques. Nous vous serons très obligés de
persévérer dans cette voie et d'entrer, s'il vous plaît, pour ce qui concerne
la culture des plantes, dans les plus petits détails.
Les amateurs distingués dont vous vous êtes, à notre grande satisfaction,
assuré la collaboration n'ont peut-être pas, que dis-je, n'ont certainement pas
besoin de tout ce luxe d'enseignement, de préceptes, de remarques, de tous
ces infiniment petits de la culture des Orchidées. Ils voudront bien se souvenir
que le Journal des Orchidées n'est pas fait* seulement pour eux, qu'il est fait
aussi pour nous, commençants, qui sommes des ignorants en fait de culture,
mais ne demandons pas mieux que de devenir experts et savants comme nos
aînés. I^es moindres indications ont pour nous une souveraine importance et,
comme des écoliers, nous avons besoin qu'on revienne plus d'une fois à la
charge, qu'on nous remette en mémoire les choses déjà enseignées jusqu'à ce
15 AVRIL 1890 45
que nous soyons bien forcés de les retenir définitivement. Ne craignez pas
d'être prolixe. Mais ce que nous espérons par dessus tout, vous priant de
ne point vous offusquer de notre demande, car nous n'y mettons pas de malice,
c'est, dans votre enseignement, de continuer à être absolument sincère, comme
vous l'êtes, lorsqu'on vient vous demander conseil chez vous, de nous dévoiler
toute votre pensée, nous livrant tous les petits secrets de la culture des
Orchidées qu'une expérience sagace peut vous avoir appris à vous et à vos
estimés collaborateurs.
Avant de vous connaître, il m'est arrivé plusieurs fois, à moi qui ne suis
pourtant encore qu'au seuil de la science orchidéenne, d'acheter des plantes
d'un prix déjà honnête, d'en demander la culture à mes vendeurs d'alors et
de recevoir d'eux des indications qui, si je les avais suivies à la lettre, auraient
amené infailliblement la perte de mes plantes, ou de me les voir refuser sous
l'intelligent prétexte qu'ils ne voulaient pas dévoiler aux autres leurs secrets!
Tenez les sèches, très sèches, ne leur donnez pas une goutte d'eau, laissez
rider les bulbes, me disait-on, alors que les plantes ne demandaient qu'à être
saturées d'humidité. Une autre fois, — il s'agissait à'Odontoglosstim Alexan-
drae — on me conseillait de ne leur point donner d'air, de les tenir pour ainsi
dire à l'étouffée, alors que cette sorte d'Orchidée a besoin, je l'ai appris par vous
et vous le dites très bien dans l'article publié dans votre premier numéro,
d'air à flots, d'air encore et toujours. Il en est résulté que j'ai failli perdre les
plantes qu'on m'avait conseillé de tenir sèches, que j'ai perdu mes premiers
Odontoglossiiui Alexandrae qui, privés d'air et copieusement arrosés, n'ont pas
tardé à pourrir, et que les rares exemplaires que j'ai réussi à conserver ne
m'ont donné qu'une floraison maigre et insignifiante. Mais il en est résulté
encore autre chose : c'est que j'ai planté là les donneurs de tous ces beaux
conseils, et que je n'ai plus mis les pieds chez eux depuis lors. C'était bien
naturel; j'étais absolument découragé par mon peu de réussite, provenant,
je m'en suis aperçu trop tard, d'indications erronées, données à dessein pour
faire aller le commerce. Elles ont eu, comme vous voyez, un tout autre résultat
que celui qu'on s'en promettait. Il faut donc que nous puissions avoir, dans
votre journal, la plus entière confiance, qu'il nous indique, aussi conscien-
cieusement que possible, la vraie culture, et toute la culture de chaque espèce
d'Orchidée, enfin le traitement qu'il convient de donner aux plantes, comme
compost, température, aérage, humidité, époque de rempotage, etc., ne nous
laissant rien ignorer de ce que nous devons savoir.
46 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Permettez-moi d'ajouter que c'est la condition sine quâ non du succès de
l'œuvre que vous avez entreprise, succès que je vous souhaite de grand cœur,
que vous méritez, et que les numéros parus jusqu'ici de votre journal nous
autorisent à prévoir éclatant et durable.
Il sera peut-être utile dans l'intérêt des amateurs commençants de publier
cette lettre pour les mettre en garde contre les donneurs de conseils intéressés.
Agréez, etc. X.
Suivant le désir de notre aimable correspondant nous publions sa lettre,
quoique nous nous refusions à croire qu'il peut exister encore aujourd'hui
des horticulteurs assez arriérés ou assez peu consciencieux pour donner à
plaisir des conseils contraires à leurs clients. Ce serait aller à l'encontre de
leurs intérêts.
Pour nous, qui ne nous proposons que d'étendre les connaissances horti-
coles, et ne poursuivons que la vérité, nous nous sommes donné comme but de
recueillir et de grouper toutes les informations, d'examiner toutes les théories,
de les proposer aux expériences des cultivateurs ou au jugement des amateurs,
enfin de provoquer la discussion d'où naît la lumière. Nous publierons le
résultat de nos recherches et de notre pratique; mais nous ne nous donnons
pas comme infaillibles, et ne prétendons nullement professer ex cathedra :
notre rôle sera surtout de mettre sous les yeux du public toutes les pièces du
procès.
Pour cette raison, nos lecteurs comprendront que nous ne pouvons prendre
la responsabilité des articles signés de nos collaborateurs. Le Journal des
Orchidées est une tribune ouverte à toutes les opinions de culture raisonnables.
Par cela même la responsabilité est laissée entière aux signataires des articles
et de toutes les correspondances que nous sommes autorisés à publier.
Nous ne partagerons pas toujours toutes les idées émises dans les articles
que publiera le Journal des Orchidées; mais nos lecteurs pourront être certains
d'y trouver toujours la reproduction exacte de cultures pratiquées dans divers
milieux. Ce sera un des côtés intéressants du journal.
15 AVRIL 1890 47
LES ORCHIDÉES EN APPARTEMENT
I. — Cattleya citrina
Le Journal des Orchidées se propose de mettre à la portée du public les
principales notions de la culture des Orchidées en appartement.
Je suis heureux de l'occasion qui m'est offerte d'exposer à ses lecteurs le
résultat de mes soins et de mes recherches, car je trouve cette idée très pra-
tique et très féconde. Je serai enchanté si mon exemple et mon expérience
peuvent épargner des recherches ou des déceptions à quelques personnes, et
leur procurer la satisfaction de mener à bien la culture de quelque belle espèce.
L'une de celles dont je me suis le plus occupé dans ces derniers temps, et
avec un entier succès, était un Cattleya citrina, dont j'ai obtenu la floraison sans
que sa culture ait jamais exigé aucune disposition spéciale, aucun changement
dans l'aménagement intérieur de mon appartement.
J'ai eu ce Cattleya à la fin d'octobre 1888, et je l'ai laissé pendant tout
l'hiver dans une pièce exposée à l'ouest et sans feu ; il n'y gelait jamais
cependant, parce que j'avais fait placer une double fenêtre; mais la tempéra-
ture s'est souvent abaissée entre 1° et 5° centigrades. J'ouvrais la seconde
fenêtre quand les rayons du soleil donnaient dans la chambre, et j'ouvrais
complètement quand la température extérieure s'élevait à 12°.
Mon Cattleya avait trois pousses en voie de développement lorsque je le
reçus ; toutes les trois prospérèrent parfaitement, et l'une d'elles produisit
même un bouton; mais celui-ci s'arrêta dans sa croissance dans le courant
de mars.
J'ai remarqué d'ailleurs, au cours de plusieurs années d'expérience, que
le mois de mars est toujours le plus funeste pour les Orchidées ; cela tient
sans doute à l'adoucissement prématuré de la température, interrompu fré-
quemment par de brusques retours de froid.
L'été, cependant, s'est bien passé ; j'ai laissé mon Cattleya pendant toute
cette saison dans la même pièce, dont les fenêtres ont été ouvertes jour et
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
nuit presque sans exception ; je tendais seulement une toile comme abri lorsque
le soleil dardait ses rayons dans la chambre. Enfin, au mois d'octobre 1889,
je l'ai transporté dans ma salle à manger, où il a passé tout l'hiver. Il se
trouvait là placé dans des conditions peu favorables ; la température était fort
irrégulière, car le feu était toujours éteint à 1 1 heures du soir au plus tard,
et n'était allumé que vers 11 heures du matin au plus tôt; en outre la lumière
était peu abondante, le papier des murs étant sombre et l'unique fenêtre
donnant sur une serre dont les vitres sont blanchies.
Cependant le Cattleya a donné cette année quatre pousses, dont l'une a
fleuri au commencement de mars et l'autre porte un bouton très développé qui
s'ouvrira dans une huitaine de jours. De plus, il recommente à pousser des
racines qui ont quinze centimètres environ de longueur, et paraissent très
vivaces. Il n'a jamais réclamé d'autres soins qu'un seringage quotidien des
bulbes, des racines et du bloc de bois sur lequel il croît. Ce bloc de bois est
placé sur une table contre la fenêtre, et de chaque côté de cette fenêtre j'ai
disposé une planche portant des vases poreux pleins d'eau, sur lesquels
pendent mes Orchidées.
Par une disposition analogue, j'ai établi sur ma table un baquet de zinc
remph d'eau et contenant des briques à bâtir placées sur champ. Ces briques
supportent encore d'autres Orchidées, en pot ou sur bloc, ainsi que des
fougères et des palmiers.
J'ajoute que la constante aération de la salle, qui communique avec le jardin,
assure l'évaporation de l'eau placée dans les vases poreux, et par suite, le
maintien de l'humidité nécessaire à la végétation.
Cette installation n'exige qu'un espace très restreint et ne présente aucun
inconvénient, soit au point de vue du coup d'œil, soit au point de vue de
l'hygiène des habitants. Je ne puis que recommander aux amateurs d'orchidées
la culture en appartement des Cattleya, et leur assurer qu'ils seront bien
récompensés du peu de soins qu'elle leur coûtera par la satisfaction de voir se
former et éclore ces admirables floraisons.
C. Vasseur".
15 AVRIL i8go 49
LA CULTURE DES VANDA A MARIEMONT (^)
Nous cultivons, à Mariemont, les Vanda dans des corbeilles en bois, sem-
blables à celles dont le Journal des Orchidées a déjà conseillé l'emploi; ce
procédé présente, à nos yeux, le grand avantage sur la culture en pots, de
rendre inutile, lors du rempotage des plantes, le dérangement des mottes
de racines, et de ne pas exiger des manipulations toujours dangereuses. D'après
notre système, en effet, il n'est pas nécessaire d'enlever du pot cette motte
pour la replacer dans un autre, comme nous allons le voir tout à l'heure.
Nous rempotons, il est vrai, soit en petits pots, soit en paniers de dimen-
sions restreintes, les mignonnes espèces ou celles à végétation plus robuste, qui
n'auraient pas atteint la force jugée nécessaire pour être mises d'emblée dans
les grandes corbeilles, pour lesquelles nous avons adopté un modèle uniforme.
Quant aux espèces qui atteignent de grandes dimensions, et qui sont
d'ailleurs peu nombreuses (F. tricolor, suavis et leurs variétés, gigantea,
Batemanni et Lowi) elles ne demandent pas de soins spéciaux. Nous les
plaçons, dès qu'elles sont arrivées à 30 ou 40 centimètres de hauteur, dans de
grandes corbeilles, ayant de 40 à 50 centimètres carrés, afin de donner aux
racines l'espace nécessaire. Lorsque nous voulons renouveler le sphagnum
et rafraîchir les racines, voici comment nous opérons : nous détachons au
bas du panier une ou plusieurs des lattes qui le composent, nous enlevons le
sphagnum du fond et nous raccourcissons, autant qu'il est nécessaire, les
parties mortes de la tige et des racines. L'opération terminée, nous remettons
en place le drainage et le fond de la corbeille. Enfin pour masquer la base
de la tige, à mesure qu'elle se dénude, nous surélevons le panier en ajoutant
à la partie supérieure les lattes détachées en dessous, et le montons ainsi
de façon à compenser la hauteur perdue en bas. Nous remplissons la partie
(i] Les Vanda, comme toutes les autres Orchidées du reste, y sont merveilleusement cultivées.
Nous publierons prochainement Une Visite à Mariemont. On sait que les collections d'Orchidées
de M. Warocqué jouissent d'une réputation universelle. Réd.
50 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
reconstruite au sommet de la corbeille d'excellent sphagnum vivant. Comme
on le voit, nous ne touchons donc que peu à la motte des racines saines et la
plante se trouve replacée dans des matériaux aussi frais que si elle avait été
rempotée, sans qu'il ait été nécessaire de déranger les racines. Voilà ce qu'on
ne peut faire avec la culture des plantes en pots.
Nous employons d'ordinaire un bon drainage de tessons larges et plats. Ajou-
tons que pour les Vanda nous nous servons exclusivement du sphagnum pur.
Nous maintenons toujours, pendant l'hiver, dans les serres des Vanda une
température de 15 à 20° Réaumur. Nous ne faisons d'exception que pour les
Vanda coerulea, ieres, Cathcarti, Jenkinsi, imdulata, et les nouveaux Amesiana et
Kimballiana, auxquels suffit une chaleur tempérée, de 12 à 14°.
Il est bon d'arroser les Vanda très fréquemment avec de l'eau de pluie;
nous conseillerons de laisser séjourner cette eau dans la serre pendant quelque
temps, afin de l'amener à la température convenable. L'air doit être égale-
ment saturé d'humidité ; le mieux sera de le laisser se renouveler le moins
possible. Nous conseillons la culture à l'étouffée.
Pendant la période de végétation, il faudra mouiller les plantes chaque matin
et deux à trois fois par semaine seulement pendant le repos. Nous décon-
seillons les seringages. Malgré toutes les précautions prises l'eau s'introduit
dans le cœur des plantes et les jeunes pousses, étant excessivement tendres,
risqueraient beaucoup de pourrir.
Nous les lavons d'ordinaire quatre fois par an avec de la nicotine très diluée;
en employant ce procédé, nous sommes parvenus à produire des Vanda Lowi
qui atteignaient jusqu'à trois mètres de hauteur, sur une seule tige, sans avoir
perdu une feuille. Nous en possédons une vingtaine de spécimens ayant, de
un à deux mètres de hauteur.
Les V. teres, Cathcarti, Jenkinsi, undulata, Amesiana et Kimballiana n'ont
besoin d'être arrosés que deux fois par semaine pendant leur époque de végé-
tation et moins encore pendant celle du repos.
En ce qui concerne ces espèces, ajoutons encore une observation. Nous
avons eu fréquemment l'occasion de constater que l'éloignement plus ou
moins grand de la lumière influait sensiblement sur le coloris de leurs fleurs ;
aussi engageons-nous les cultivateurs à les rapprocher autant que possible
du vitrage, afin d'obtenir de meilleurs résultats, et même à les laisser en plein
soleil aussi longtemps que ses rayons ne seront pas trop brûlants.
G. Warocquê.
15 AVRIL 1890 51
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE D'AVRIL
L'hiver est presque terminé, et le moment est venu de faire dans les serres
les préparatifs de la saison d'été.
En étudiant la culture des Orchidées, on constate bientôt que la température
n'est pas tout, et qu'il est d'autres soins à leur donner. Les jardiniers qui savent
comprendre les besoins de leurs plantes ont tous remarqué, notamment, qu'elles
se portent mieux quand on les met à un certain endroit de la serre plutôt qu'à
un autre. Changez une Orchidée de place, mettez la à une nouvelle, mieux
appropriée à ses besoins, vous la verrez prospérer merveilleusement; ce sont
là des secrets de nature que l'observation seule peut faire connaître, et qu'il
faut noter attentivement.
Pendant la belle saison, il est très important de discerner les espèces qui se
plaisent à l'ombre, et celles qui aiment le soleil. Il sera bon de prendre à ce
point de vue des dispositions générales; nous ne saurions trop recommander
de procurer aux plantes l'ombrage ou la clarté nécessaires.
Serre froide. — On pourra si la saison- est assez avancée, replacer dans
la serre froide un assez grand nombre d'Oncidium et quelques Miltonia qui
ont dû être gardés en serre tempérée pendant l'hiver. Les Coelogyne cristata,
ainsi que les Lemoineana et alba vont entrer en croissance et demandent des
soins attentifs. En général, nous conseillerons les mêmes soins que dans la
première quinzaine; les arrosages seulement devront être plus fréquents et
plus abondants en raison de l'élévation de la température et de l'activité plus
grande de la croissance.
Serre tempérée. — Les Cattleya et Laelia seront en cas de nécessité rem-
potés au fur et à mesure qu'ils auront fini de fleurir. Les C. Trianae, qui ont
achevé leur floraison, vont entrer en croissance et devront être ou rempotés
ou surfaces. Plus tard viendra le tour des Mossiae et Mendeli, puis les autres
espèces de Cattleya à larges fleurs, tels que les gigas et aiirea.
Il convient de surveiller de près les Laelia elegans. Les diverses variétés de
cette espèce fleurissent à des époques différentes; un grand nombre s'épa-
52 . LE JOURNAL DES ORCHIDEES
nouissent en ce moment et pourront être rempotés sitôt la floraison terminée;
les autres viendront ensuite.
Il n'est pas indispensable, d'ailleurs, de rempoter les Cattleya et les Laelia
toutes les années; on peut les laisser deux ou trois ans dans les mêmes pots
sans inconvénient, et même avec succès, pourvu qu'ils soient bien empotés,
avec un bon drainage s'élevant jusqu'aux deux tiers du pot. On se contente
alors d'enlever soigneusement le vieux compost, et de le remplacer par du frais.
Les Miltonia vexillaria, Roezli et quelques autres souffriraient d'être tenus
trop renfermés et à une température trop élevée. On pourra les mettre en
serre plus froide dès que la bonne saison sera suffisamment prononcée.
Il en sera de même des Oncidiitm crispuin, Marshallianwii, concolor, dasistyle, .
Forbesi, varicosum, bifoliimi, tigriniim, ungniculatnm et autres, qui ont dû être
tenus en serre tempérée pendant l'hiver.
On procédera également au nettoyage et, si c'est nécessaire, au rempotage
des Cymbidium, Maxillaria, Lycaste et autres Orchidées dont la floraison est
terminée. Il sera bon de renouveler la surface du compost des Anguloa dont
les jeunes pousses commencent à se montrer. Ces plantes pourront recevoir
un peu plus d'humidité et d'engrais qui activeront la végétation.
Serre chaude. — Les Aerides, Vanda, Saccolabium, Phalaenopsis, etc.,
s'accommodent mal d'un excès d'humidité en hiver ou de sécheresse en été.
Dès ce moment, il conviendra de les arroser quotidiennement à l'eau de pluie,
et de leur procurer cet air chaud et humide que l'on reconnaît comme le plus
favorable en général à leur végétation. Nous renverrons nos lecteurs, à ce point
de vue, aux recommandations indiquées à l'article précédent.
Ne pas tarder à renouveler le compost des Phalaenopsis qui n'auraient pas
subi cette opération jusqu'ici. Il serait dangereux de la différer plus longtemps,
parce qu'on risquerait de briser les jeunes racines encore délicates.
Pour ce qui concerne les Cypripedium, on suivra les indications données
à leur sujet dans le numéro précédent. Ceux dont le pot serait devenu trop
petit, seront rempotés sitôt l'achèvement de la floraison et recevront ensuite
une abondance d'eau. Ils seront maintenus à une chaleur assez élevée, i8 à
2 2 degrés centigrades. On observera également les indications déjà données
pour les Dendrobium.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Échenil-
loirs. Sécateurs de toutes so.rtes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LilMDEKElMS
292, Chaussée de VTavre, BRUXELLES.
Case à louer
Case à louer
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
Case à louer
POUDRE INSECTICIDE
POUR LA DESTRUCTION DES
PUNAISES^ MITES^ CAFARDS
ET TOUS LES INSECTES NUISIBLES
GRAINES EMPOISONNÉES POUR SOURIS
La boite : 50 centimes
G. CASSOTH
DROGUISTE
15, rue Van Maerlant, BRUXELLES.
Pacje ou division de page à louer
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIOxNS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Oirecteiii*
j. i^ I r^ D e: rv
ADMINISTRATEUR
REDACTEUR
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payables d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à l'adminislralion de L'ILLUSTRATIOiN HORTICOLE
TO, rue Wîertz, à Bruxelles
ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDINAIRES
Y^il.L St-Lil.]!IIBE:RX (Belgique)
58, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faïences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faience, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en cristal, 62 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se charge de faire exécuter tous les travaux
qui lui seront demandés, soit d'après des dessins ou d'autres
renseignements.
Case à louer
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits^ défaut loule
concurrence
Adolphe BRAMARCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
KHORTIGULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
Case à louer
MAISON FONDEE EN 18 3!
CH. BUSS
Rue d'^il.kkergeiii, n» 69, OilLMD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
150 IIIKDAILLES AUX EXPOSITIOMIS ttV
PAYS ET DE L'KTRAMGER
1885 — Médaille d'Argent à l'Exposilioa Doiverselle d'Anvers — d885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Mertens, Faubourg d'Anvers
Case à louer
a
l'" Année. |" MAI 1890 Numéro 4.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GlIDE PRATIQIE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau, Ém. Rodigas, P. E. de Puydt, N. Funck, E. Wallaert,
P. Gloner, g. Joris, a. Van Imschoot, Fr. Desbois, A. Linden,
E.S. Raisd, D-^Van Cauwelaert,E.Bungeroth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D-^ Capart, Comie de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cogniaux, Max Garnier,
Em. Pierret, P. Silver, J, Moens, L. Lubbers, A. Dalliére,
Comte de Moran, O.Ballif, C. Ellner, F.Kegeljan, D.Massange de Lolvrex,
A. de la Devaîssaye, Fl. Claes, de 3Ieulenaere, Charles Aindré, cIc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
iParaît le Ic' et le IS cle chaque mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
. DANS TOUS LES BUREAIX M. PnSTE KT flIlKZ TOUS LF.S LIBRAIRES.
^ïti(J) Gand, iiiiin'. Eug. Vandprhaegln ii. (O*?^^ f
iK\y . ^rx r\ r, r. f\ r\ /vr ^ , ^ -OX /
LINDENIA
ICONOGM^Af^HIB DES Ol^CHllDlîlES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J- LINDEN
Rédacteurs en chef : LUCIEN LINDEN et EMILE RODIGAS
Abonnenient pour le Yolume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
BiS^" Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées
Le prix des volumes 2^ciriis de la « LINDENIA )> a été fixé comme suit :
i'' Volume, 125 fr. — 2""" Volume, 100 fr. — 3""^ Volume, 75 fr. — 4'"^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
5'"' Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE YOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPÉCIMEN : 6 FRANCS
AVIS AUX JARDINIERS
Pour faciliter aux Jardiniers rabonnement au Journal des
Orchidées, il leur sera loisible de régler le montant de leur
abonnement par versements mensuels de 85 centimes, en
timbres poste de tous pays ou autrement. Cette faveur n'est
accordée qu'aux ounriers-j ardiniers seulement.
Chaque Jardinier qui nous aura envoyé six abonnements
aura droit à un septième gratuit.
Les abonnements partent du premier de
chaque mois
OFFRES ET DEMANDES DE JARDINIERS
Annonces gratuites pour les Abonnés du Journal
OFFRES
Bon chef de Culture, marié, connaissant très
bien la culture des Orchidées, demande place chez
amateur. (Excellentes références.)
Un bon Cultivateur d'Orchidées désire chan-
ger. Références sérieuses.]
Jardinier diplômé, connaissant les diverses cul-
tures, demande un emploi en Belgique. (Excellents
certificats].
Jardinier, 32 ans, connaissant la culture des
Orchidées et des plantes de serre chaude, demande
un poste important en Belgique ou à l'étranger.
(Références sérieuses.,
Jardinier, parlant trois langues, connaissant les
diverses cultures, demande place en Espagne ou
ailleurs. Bons certificats.
DEMANDES
Bon Jardinier, connaissant les diverses cultures,
est demandé pour une campagne des environs de
Bruxelles. Excellentes références exigées.
Un Jardinier, connaissant bien la culture des
Orchidées, est demandé pour l'Allemagne.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL
Un tableau avec offres et demandes de Jardiniers est affiché dans le Hall d'entrée de
L'Horticulture Internationale, à Bruxelles.
SOMMAIRE DU r^ NUMÉRO :
Pages
Le Plébiscite sur les Cypripedium 53
Rempotage des Orchidées. — II. Gattleya et Laelia 63
Travaux de la première quinzaine de mai 66
L'ORGHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BI.EICHRODER, eoiisul-géiiéral do S. M. Bril;iiiiii(iii(', à Berlin, pom rAllennigno ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Bolgiiiiie;
Comte DU Blysson, auteur de rOrcIndophile, pour la Fi'ance;
UE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représenlanis de Belgique;
Secrétaire: M. LUCIEN LINDEN, adminislraleur-directeur de L'Horticnltnrc Intcriia'wnal,'.
Trésorier : M. .1. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et mres Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois d;ins le pavillon central de
L'HorticiiUure Iniernalionale, Parc Léopokl, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. MetdepeiNningen, G. MiTEAu, E. RoDiGAs, A. Van Imsghoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
I" MAI 1890 53
LE PLÉBISCITE SUR LES CYPRIPEDIUM
Avant de passer en revue les diverses opinions exprimées dans les réponses
adressées au journal, et de tirer de notre plébiscite la conclusion et l'ensei-
gnement qui doivent s'en dégager, nous croyons devoir faire connaître le motif
qui nous a amenés à organiser ce plébiscite, le but que nous nous sommes
proposé, et l'utilité que nous croyons pouvoir en retirer.
Les Cypripedium ont joui dans ces dernières années d'une faveur considé-
rable qui a pris, à une certaine époque, des proportions inconnues jusqu'alors.
La beauté, l'extrême variété de leurs fleurs, ainsi que leur durée, si précieuse
pour la décoration des appartements, méritaient sans nul doute une haute
estime; mais ces qualités auraient peut-être été moins appréciées, sans
la mode, qui leur donna sa consécration. Pas un amateur ne voulut voir
ses collections privées de ces favoris du jour; ce fut un engouement sans
exemple, qui entraîna une hausse énorme des prix.
C'était là recueil où pouvait sombrer cette vogue. La popularité sert parfois
les grandes nouveautés qui, sans elle, risqueraient de rester méconnues; mais
elle a ses retours, dont les meilleures Orchidées ont éprouvé l'injustice.
Combien de belles espèces se sont vues dédaignées, presque oubliées pendant
quelque temps, pour avoir été trop exaltées d'abord !
C'est ce qui se produisit pour les Cypripedium. Un jour vint où les ama-
teurs les plus passionnés reculèrent et commencèrent à s'inquiéter, en voyant
les prix s'élever si haut — on était arrivé à payer 8,000 fr. certains exem-
plaires ! — Puis, comme tout le monde avait voulu posséder des Cypripedium,
ceux qui n'avaient pu se procurer que des espèces inférieures (non sans
s'imposer encore des sacrifices) et ceux qui, faute de savoir choisir les espèces
et variétés, les avaient vues déprécier entre leurs mains, se plaignirent de leurs
déceptions, et furent d'autant plus prompts à dénigrer le genre qu'ils avaient
fondé sur lui de plus grandes espérances. Bref, une réaction se produisit, les
Cypripedium furent presque détrônés du Capitole, les prix s'abaissèrent, et
naturellement la dépréciation fut injuste.
54 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Aujourd'hui, l'ardeur de la lutte entre admirateurs et détracteurs s'est suffi-
samment apaisée; les espèces sont aussi mieux connues; le moment est donc
venu où l'opinion pourra prononcer son jugement de sang-froid, en pleine
connaissance de cause. C'est pourquoi nous avons pris l'initiative d'une consul-
tation qui rentrait parfaitement dans le programme que nous nous sommes
tracé.
Nous nous sommes proposé, en effet, en fondant le journal, de servir
d'intermédiaire entre tous les chercheurs, entre toutes les théories, pour popu-
lariser et faciliter à tous la culture des Orchidées. Il nous semble bien
conforme à ces vues de donner au public le moyen de connaître les espèces et
variétés vraiment dignes de son attention et de sa confiance, celles qui se
prêtent le mieux à certaines exigences spéciales, et celles, s'il s'en trouve,
qu'il convient de négliger et d'écarter des collections. C'est, à notre avis, lui
rendre service que de lui épargner des tâtonnements longs et coûteux en lui
apportant le résumé des expériences faites par des amateurs de goût et de
science éclairés. C'est lui rendre service aussi que de restituer aux Cypripe-
dium, injustement délaissés un moment, la place qu'ils méritent de conserver
à l'un des premiers rangs de la grande famille des Orchidées.
Dans le dépouillement des appréciations qui nous ont été adressées, nous
avons dû d'abord écarter un certain nombre de listes émanant d'amateurs qui,
visiblement, ne possédaient pas l'expérience et les connaissances nécessaires.
D'autre part, nous n'avons pas pu grouper dans un total les avis de quelques
autres personnes, qui nous ont adressé la liste de leurs préférences, sans les
ranger en ordre bien gradué. Nous nous sommes ainsi trouvés amenés à pré-
senter au public les résultats du plébiscite de la façon suivante. Nous publie-
rons une douzaine de hstes choisies parmi celles des amateurs les plus auto-
risés; nous donnerons ensuite le résumé de l'impression générale, telle qu'çlle
ressort de la lecture de toutes les réponses.
Nous nous occuperons tout d'abord des deux premières questions. Rappelons-
en le libellé :
1° Quels sont les vingt-cinq meilleurs Cypripedium, espèces et variétés,
par ordre de mérite ?
2° Quels sont les vingt-cinq suivants recommandés ?
l" MAI 1890 55
Liste de M. G. Warocqué
PREMIÈRE QUESTION. — i Stonei (spécialement le platytoenium), 2 caudatum, 3 Argus
Moensi, 4 Morganiae, 5 oenanthum superbum, 6 orphanum, 7 tessellatum porphyreum,
8 Leeanum superbum, 9 Schroderae, 10 Harrisianum superbum, 11 insigne (Chantini et
Maulei), 12 Elliottianum, 13 praestans, 14 Lawrenceanum, 15 villosum, 16 microchilum,
17 Sallieri, 18 bellatulum, 19 selligerum majus, 20 grande, 21 Curtisi, 22 vexillarium,
23 Arthurianum, 24 Sanderianum, 25 nitens.
DEUXIÈME QUESTION. — i hirsutissimum, 2 Ashburtoniae expansum, 3 ciliolare
Miteauanum, 4 albo-purpureum, 5 Germinyanum, 6 Sedeni candidulum, 7 callosum, 8 lo
Eldorado, 9 cardinale, 10 barbatum Warneri, 11 Boxalli atratum, 12 Spicerianum, 13 Lowi,
14 Crossianum superbum, 15 Godefroyi, 16 Druryi, 17 superbiens, 18 Fairieanum, 19 barbato-
Veitchi, 20 Tautzianum,. 21 politum, 22 loevigatum, 23 Mastersianum, 24 Schlimi, 25 Van
Houttei.
Liste de M. J. Hye
Cette liste est dressée suivant l'ordre alphabétique, à notre grand regret,
car nous aurions attaché un grand prix à connaître l'ordre exact des préfé-
rences de cet amateur érudit.
PREMIÈRE QUESTION. — Argus-Moensi, Arthurianum, Ashburtoniae expansum, bella-
tulum, Charles Canham, Crossianum superbum, Elliottianum, Harrisianum superbum,
Lawrenceanum, Leeanum superbum, Marshallianum, microchilum, Morganiae, oenanthum
superbum, orphanum, Sallieri var. Hyeanum, Sanderianum, Schroderae, selligerum majus,
Spicerianum superbum, Stonei, superbiens, tessellatum porphyreum, Wallisi, vexillarium.
DEUXIÈME QUESTION. — Albo-purpureum, barbatum superbum, callosum superbum,
calurum, caudatum, ciliolare, concolor, Curtisi, Dauthieri superbum, Druryi, Euryandrum
majus, Germinyanum, grande, hirsutissimum, insigne, leucorrhodon, Lowi, marmorophyllum,
nitens, niveum, oenanthum, praestans, regale, Tautzianum, Thibautianum.
Liste de M. R. Martin Cahuzac
PREMIÈRE QUESTION. — i Stonei platytoenium, 2 caudatum, 3 Leeanum superbum,
4 oenanthum superbum, 5 Morganiae, 6 Curtisi, 7 Fairieanum, 8 insigne Chantini, 9 Lawren-
ceanum, 10 microchilum, 11 ciliolare Miteauanum, 12 vexillarium, 13 Schroderae, 14 grande,
15 nitens, i5 orphanum, 17 praestans, 18 Sedeni candidulum, 19 bellatulum, 20 Spicerianum,
21 Harrisianum superbum, 22 Elliottianum, 23 hirsutissimum, 24 villosum, 25 superbiens.
DEUXIÈME QUESTION. — 1 Sallieri Hyeanum, 2 Van Houttei, 3 Mastersi, 4 Ashbur-
toniae expansum, 5 albo-purpureum, 6 callosum, 7 tonkinense, 8 Boxalli atratum, 9 Warneri,
10 Germinyanum, 11 niveum, 12 Godefroyi, 13 tessellatum porphyreum, 14 selligerum majus,
15 Sanderianum, 16 Rothschildianum, 17 Arthurianum, 18 lo Eldorado, 19 politum, 20 laevi-
gatum, 21 Lowi, 22 Schlimi, 23 Dauthieri, 24 calurum Rougieri, 25 Tautzianum.
Liste de M. Wallaert
PREMIÈRE QUESTION. — i Leeanum superbum, 2 insigne Chantini, 3 Spicerianum,
4 insigne punctatum violaceum, 5 tessellatum porphyreum, 6 microchilum, 7 Harrisianum
56 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
superbum, 8 Morganiae, 9 Stonei platytoenium, lonitens superbum, 11 bellatulum, 12 grande,
13 oenanthum superbum, 14 Tautzianum, 15 barbatum superbum, 16 vexillarium, 17 Elliot-
tianum, 18 Arthurianum, 19 caudatum Wallisi, 20 marmorophyllum, 21 Sallieri Hyeanum,
22 politum, 23 Ashburtoniae expansum, 24 selligerum majus, 25 Lavvrenceanum.
DEUXIÈME QUESTION. — i Leucorrhodon, 2 Boxalli superbum, 3 Sedeni candidu-
lum, 4 calurum superbum, 5 Euryandrum, 6 caudatum Warszewiczi, 7 barbatum Warneri,
8 Curtisi, 9 Schrbderae, 10 hirsutissimum, 11 oenanthum, 12 Fairieatnum, 13 melanophthal-
mum, 14 Rothschildianum, 15 praestans, 16 Roebelleni Cannarti, 17 cardinale, 18 Lowi,
19 purpuratum, 20 orphanum, 21 Druryi, 22 lo Eldorado, 23 Van Houttei, 24 ciliolare,
25 regale.
Liste de M. James O'Brien
PREMIÈRE QUESTION. . — i Stonei platytoenium, 2 Fairieanum , 3 Spicerianum,
4 insigne Chantini, 5 Lawrenceanum Hyeanum, 6 caudatum, 7 bellatulum, 8 Morganiae,
9 grande, 10 Lawrenceanum, 11 vexillarium, 12 Arthurianum, 13 Leeanum superbum,
14 Sedeni candidulum, 15 Schroderae, 16 oenanthum superbum, 17 proestans, 18 selligerum
majus, 19 Sallieri, 20 Lowi, 21 Curtisi, 22 EUiottianum, 23 Stonei, 24 laevigatum, 25 villosum.
DEUXIÈME QUESTION. — i Rothschildianum, 2 Lathamianum, 3 Sedeni, 4 superbiens,
5 Swanianum, 6 callosum, 7 hirsutissimum, 8 Measuresianum, 9 Charles Canham, 10 Daya-
num, II orphanum, 12 Van Houttei, 13 niveum, 14 Godefroyi, 15 concolor, 16 Peetersianum,
17 tessellatum porphyreum, 18 marmorophyllum, 19 Hookerae, 20 microchilum, 21 Harri-
sianum superbum, 22 barbatum grandiflorum, 23 Druryi, 24 argus, 25 Euryandrum.
Liste de M. G. Miteau
PREMIÈRE QUESTION. — i caudatum, 2 Leeanum superbum, 3 Harrisianum superbum,
4 oenanthum superbum, 5 Stonei platytoenium, 6 vexillarium, 7 Morganiae, 8 microchilum,
9 argus, 10 Ashburtoniae expansum, i£ nitens, 12 insigne Chantini, 13 Schroderae, 14 tessel-
latum porphyreum, 15 orphanum, 16 Lawrenceanum, 17 lo Eldorado, 18 Arthurianum,
19 Euryandrum, 20 Sanderianum, 21 EUiottianum, 22 grande, 23 Fairieanum, 24 Curtisi,
25 ciliolare.
DEUXIÈME QUESTION. — i Sallieri, 2 barbatum superbum, 3 barbato-Veitchi,
4 superbiens Lindeni, 5 praestans, 6 Crossianum superbum, 7 Sedeni candidulum, 8 Warneri,
9 Mastersi, 10 Boxalli superbum, 11 Spicerianum, 12 callosum, 13 cardinale, 14 selligerum
majus, 15 hirsutissimum coerulescens, 16 insigne albo-violaceum, 17 villosum superbum,
18 niveum grandiflorum, 19 melanophthalmum, 20 politum, 21 Thibautianum , 22 insigne
Maulei, 23 Druryi, 24 Barteti, 25 regale.
Liste de M. J. C. Moens
PREMIÈRE QUESTION. — i argus Moensi, 2 oenanthum superbum, 3 selligerum majus,
4 Morganiae, 5 Ashburtoniae expansum, 6 bellatulum, 7 caudatum Wallisi, 8 hirsutissimum,
9 hybridum, 10 Leeanum superbum, 11 villosum Moensi, 12 Measuresianum, 13 Arthurianum,
14 EUiottianum, 15 Schroderae, 16 caudatum, 17 insigne Chantini, 18 Curtisi, 19 nitens,
20 Sallieri, 21 superbiens, 22 orphanum, 23 ciliolare, 24 grande, 25 politum.
M. MoENS ne nous a pas adressé de réponse à la deuxième question, non
plus que M. Lallemand, dont la liste suit.
l" MAI 1890 57
Liste de M. A. Lallemand
I Stonei (platytoenium particulièrement) 2 insigne Chantini, 3 Leeanum superbum, 4 micro-
chilum, 5 Ashburtoniae expansum, 6 oenanthum superbum, 7 Sallieri Hyeanum, 8 caudatum,
g praestans, 10 argus Moensi, 11 Morganiae, 12 vexillarium superbum, 13 Schroderae,
14 Harrisianum superbum, 15 Spicerianum, 16 Arthurianum, 17 Curtisi, 18 nitens, 19 selli-
gerum majus, 20 Fairieanum, 21 Sedeni candidulum, 22 superbiens, 23 villosum, 24 Euryan-
drum, 25 barbato-Veitchi.
Liste de M. Fr. Desbois
PREMIÈRE QUESTION. — i Elliottianum, 2 Leeanum superbum, 3 Morganiae, 4 nitens
superbum, 5 oenanthum superbum, 6 Sallieri Hyeanum, 7 Van Houtteanum, 8 argus Moensi,
g Arthurianum, 10 Ashburtoniae expansum, 11 Harrisianum superbum, 12 Charles Canham,
13 Lawrenceanum Hyeanum, 14 microchilum, 15 macropterum, 16 bellatulum Mariae,
17 caudatum Wallisi, 18 villosum albo-marginatum, 19 tessellatum porphyreum, 20 grande,
21 insigne Chantini, 22 selligerum majus, 23 orphanum, 24 hirsutissimum, 25 villosum majus.
DEUXIÈME QUESTION. — i argus, 2 Ashburtoniae, 3 barbatum superbum, 4 Boxalli
atratum, 5 callosum superbum, 6 caudatum roseum, 7 Curtisi, 8 Hookerae, 9 Leeanum,
10 niveum, 11 Sanderianum, 12 Schroderae, 13 Sedeni candidulum, 14 cardinale, 15 Spiceria-
num magnificum, 16 albo-purpureum, 17 oenanthum, 18 superbiens, 19 vexillarium, 20 Druryi,
21 bellatulum, 22 superciliare, 23 villosum aureum, 24 insigne Moensi, 25 Lawrenceanum
Grenieri.
Liste de M. le D^ Van Cauwelaert
PREMIÈRE QUESTION.— i Stonei platytoenium, 2 Morganiae, 3 orphanum, 4 oenanthum
superbum, 5 Ashburtoniae expansum, 6 argus Moensi, 7 Leeanum superbum, 8 praestans,
9 Arthurianum, 10 Sanderianum, 11 ciliolare Miteauanum, 12 Harrisianum superbum,
13 Sallieri Hyeanum, 14 vexillarium, 15 grande, 16 Euryandrum, 17 caudatum giganteum,
18 microchilum, 19 Schroderae splendens, 20 Curtisi, 21 Elliottianum, 22 macropterum,
23 Fairieanum, 24 selligerum sanguineum, 25 Sedeni candidulum.
DEUXIÈME QUESTION. — i lo Eldorado, 2 superbiens Lindeni, 3 barbato-Veitchi,
4 albo-purpureum, 5 politum, 6 Spicerianum magnificum, 7 Druryi, 8 Godefroyi superbum,
g Boxalli superbum, 10 laevigatum, 11 Germinyanum, 12 nitens superbum, 13 bellatulum
majus, 14 regale, 15 niveum majus, 16 superciliare ornatum, 17 Dominianum, 18 C.rossianum,
ig villosum var. albo-marginatum, 20 Dayanum superbum, 21 Dauthieri superbum, 22 hirsu-
tissimum coerulescens, 23 Harrisianum nigrum, 24 barbatum Warneri, 25 Tautzianum.
MM. Masereel et Otto Ballif nous ont malheureusement indiqué leurs
préférences sans en dresser un classement gradué.
Liste de M. L. Masereel
Veitchi, Spicerianum, microchilum, niveum, Godefroyi, bellatulum, Leeanum, Morganiae,
caudatum, Druryi, Elliottianum, hirsutissimum, oenanthum superbum, tessellatum porphy-
reum, vexillarium, Harrisianum superbum, insigne Chantini, Stonei, orphanum, Sanderianum,
58
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Schroderae, selligerum majus, calurum, cardinale, Charles Canham, albo-purpureum, argus,
Arthurianum, Boxalli atratum, ciliolare, concolor, Crossianum, Dauthieri, Lawrenceanum.
M. Masereel recommande en outre, d'une façon générale, les Selenipedium
de la section Sedeni, ceux ayant des fleurs blanches, et les hybrides provenant
des espèces blanches et des Spicerianum, harhatum, Lawrenceanum et Veitchi.
Liste de M. Otto Ballif
PREMIÈRE QUESTION. — bellatulum, Curtisi, Druryi, Fairieanum, hirsutissimum,
insigne Chantini, niveum, Spicerianum, superbiens, villosum, Crossianum, Harrisianum,
Leeanum, nitens superbum, oenanthum superbum, vexillarium, Lowi, Rothschildianum,
Euryandrum, Morganiae, caudatum, grande, Schroderae, macranthum, spectabile.
DEUXIÈME QUESTION. — argus, concolor, Dayanum, Hookerae, purpuratum, SalHeri
Hyeanum, Arthurianum, Barteti, galatea majus, niobe, orphanum, tessellatum porphyreum,
Tautzianum, superciliare, Elliottianum, Haynaldianum, Sanderianum, macropterum, sellige-
rum, albo-purpureum, calurum, cardinale, Sedeni candidulum, vittatum, (uropedium) Lindeni.
La place nous manque pour citer encore quelques opinions moins intéres-
santes; arrivons à la liste définitive de classement, telle qu'elle résulte du
dépouillement de tous les votes. Nous ajouterons au nom de chaque espèce ou
variété quelques renseignements de nature à permettre à nos lecteurs de se
rendre un compte exact de leur origine.
LISTE DÉFINITIVE RESULTANT DU DEPOUILLEMENT
PREMIÈRE QUESTION
NOM. ORIGINE.
I. Stonei, dans ses belles variétés et spécialement
platytoenium Bornéo.
' 2. Leeanum superbum (i) hybr. insigne Maulei X Spicerianum.
3. Morganiae hybr. superbiens X Stonei.
4. argus Moensi (2) Philippines.
5. Oenanthum superbum (3) hybr. Harrisianum x insigne Maulei.
6. caudatum (principalement les C. Wallisi et
giganteum) (4) Pérou, Equateur.
7. insigne Chantini Indes Orientales (Sylhet).
(1) Figuré dans la Lindenia, vol. III, pi. CXXV.
(2) » >' vol, III.pl.CXXIX.
(3) » » vol. I, pi. XXXIII.
(4) Figuré dans la Lindenia, vol. II, pi. XCVI, et
vol. III, pi. CXXXI,
i" MAI i8go
59
8. vexillarium . hybr. barbatum X Fairieanum.
9. Lawrenceanum (i) Nord de Bornéo.
10. Schruderae (2) hybr. caudatum X Sedeni.
11. microchilum {7,) hybr. niveum X Druryi.
12. Harrisianum supcybiim{^) hybr. villosum X barbatum.
13. Elliottianum (5) Philippines.
14. Spicerianum Assam.
15. grande hybr. longifolium Roezli X caudatum.
16. tessellatum porphyrcuiii {6) hybr. concolor x barbatum.
17. bellaiulum {7) Indo-Chine.
18. Arthurianum (S) hybr. insigne X Fairieanum.
19. orphanum (9) hybr. barbatum X Druryi.
20. Ciirtisi {10) Sumatra.
21. praestans {11) Malaisie.
22. Sallieri Hyeamim {12) hybr. villosum X insigne.
23. nitens superbum {i i) hybr. villosum X insigne Maulei.
24. selligerum majus{i4) hybr. barbatum X laevigatum.
25. Ashburtoniae expansum hybr. barbatum X insigne.
DEUXIÈME QUESTION
26. Fairieanum Bhoutan.
27. Sedeni candidulum hybr. longifolium X Schlimi albiflorum.
28. superbiens (Veitchi) Java, Assam.
29. Hirsutissimiim Assam.
30. Sanderianum Malaisie.
31. ciliolare Miteauanum (15) Philippines.
32. villosum {16) Moulmein.
33. callosum{ij) Siam.
34. barbatum var. Warncri Archipel Malais.
35. Boxalli id.
36. Crossianum hybr. insigne X venustum.
37. Charles Canham hybr. villosum X superbiens.
38. Euryandrum hybr. barbatum X Stonei.
(i) Figuré dans la Lindenia, vol. I, pi. XLII.
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
(9)
vol. II, pi. LXIX.
vol. IL pi. L.
vol. m, pl.CXVIII.
v.IV.pl.CLXXXVI
vol. I, pi. XVIII.
vol.IV.pl.CXLIX.
vol. III, pi. CXXI.
vol. V, pi. CCVI.
(10} Figuré dans la Lindenia, vol. III, pi. CXL.
(II)
(12)
(13)
(14)
(15)
(16)
(17)
vol. III, pi. CIL
V. Il, pi. LXXXIV.
V. V, pi. CCXXIII.
vol. L pi. XXII.
vol. IV, pi. CXLVI.
V. m, pi. cxxxii.
vol. II, pi. LXXIII.
6o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
39. lo Eldorado hybr. argus X Lawrenceanum.
40. albo-purpunum hybr. Schlimi X Domini,
41. marmorophyllum hybr. Hookerae X barbatum.
42. Tautzianum hybr. niveum X barbatum.
43. Germinyanum hybr. villosum X hirsutissimum.
44. niveum Moulmein.
45. Rothschildianum Nouvelle Guinée.
46. politum hybr. d'origine mal connue.
47. cardinale hybr. Sedeni X Schlimi albiflorum.
48. calurum hybr. longiflorum X Sedeni. .
49. loevigatum. Philippines.
50. Lowiamim Sarawak (Bornéo).
Occupons nous maintenant des 12 Cypripedium qui conviennent le mieux
pour la grande culture et la fleur coupée, c'est-à-dire de la
TROISIÈME QUESTION
1. insigne. . . . ■ v. plus haut.
2. barbatum ; . . . id.
3. Lawrenceanum id.
4. Leeamim id.
5. villosum id,
6. Spiceriamim id.
7. nitens ..." id.
8. Harrisiantim id.
g. callosum id.
10. Sedeni id.
11. Dauthieri hybr. sub. var. Harrisianum.
12. Boxalli var. villosum.
Bien peu d'amateurs ont répondu à cette question; elle ne semble pas les
avoir beaucoup intéressés.
*
* *
QUATRIÈME QUESTION
Quelles sont les espèces et variétés à éloigner de toute collection de choix?
Un très petit nombre d'espèces ou de variétés ont été désignées par
plusieurs des votants ; six seulement paraissent subir une réprobation mar-
quée. Ce sont :
Le C. Bullenianum. Le C. Pearcei.
C. turpe. C. venustum.
Ç. Af"' Canham. C. javanicum.
I" MAI 1890 61
Viennent ensuite quelques plantes nommées une ou deux fois seulement,
notamment les C. Meirax , conchiferum, vittatum, pardinum, chloroneurum ,
obscurum, Dayanum , calophylluui , auroreum, albanense, Cooksoni, Reichenbachi,
Boisserianmn, melanophthalmum, etc.
Cette dernière question, d'ailleurs, a donné lieu à une manifestation des plus
intéressantes; elle a soulevé les objections, nous dirions presque les réclama-
tions d'un certain nombre d'amateurs, qui ont pris la défense de leurs plantes
favorites et ont refusé de nous fournir une liste de proscription. « Tous les
Cypripedium méritent d'être cultivés, nous écrit M. Otto Ballif; le modeste
Calceolus ainsi que le honteux tnrpe ont aussi leur charme. » — « Chaque plante
a son intérêt et son cachet, » dit M. Masereel. « Aucun ne me semble
mauvais, » déclare M. Van Cauwelaert, et M. Miteau exprime l'avis que
« tous les Cypripedium même les plus laids ont un mérite particulier. N'en
eussent-ils pas d'autre que de faire valoir les variétés réputées incontestable-
ment belles, qu'ils devraient encore être jugés dignes de trouver place dans
toute collection d'amateur. » Bien d'autres réponses encore nous ont apporté
des professions de foi semblables.
Cette impression générale, est-il besoin de le dire, n'a rien qui nous déplaise.
Comme nous l'écrivions au début de ce compte-rendu, notre but a été surtout
de fixer en quelque sorte l'opinion par ce plébiscite, de renseigner et de guider
les amateurs qui, après avoir subi l'entraînement de la vogue, se demandaient
si e^le était justifiée, si elle reposait sur une base sérieuse, ou si les Cypripe-
dium allaient être oubliés et disparaître dans l'ombre. Quelques personnes, peu
au courant des introductions nouvelles et des hybrides mis au commerce récem-
ment, ou mal guidées dans leurs tentatives, pouvaient avoir entrepris la cul-
ture d'espèces inférieures; il était utile de leur indiquer leur erreur, de les
mettre en garde contre les plantes mauvaises. Eh bien ! ces amateurs peuvent
être rassurés : la grande majorité des cultivateurs répondent avec l'autorité que
leur donne leur expérience, qu'il n'en est pas de mauvaises. S'il convient d'en
écarter quelques-unes, ce sont, comme l'écrit M. Wallaert, « celles à teintes
neutres ou incertaines, à moins qu'elles ne puissent fixer l'attention par des
formes étranges ou nouvelles. » C'est-à-dire que le genre est assez riche en
belles espèces ou variétés pour que nous puissions nous montrer difficiles
et n'accueillir que les plus saillantes. A ce point de vue nos lecteurs rece-
vront satisfaction complète dans la réponse aux deux premières questions, qui
leur fournira une liste autorisée de cinquante espèces ou variétés incontestable-
ment dignes de leur choix.
62 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Il était opportun, croyons-nous — et le dépouillement de ce plébiscite nous
confirme pleinement dans cette pensée — il était opportun de faire le départ
entre deux tendances, non pas opposées, mais différentes. Les acheteurs de
fleurs coupées ou même les acheteurs de plantes qui se préoccupent seulement
d'orner leur appartement ou leur table, n'ont pas tout à fait les mêmes préfé-
rences, les mêmes prédilections que nous autres cultivateurs, qui nous pas-
sionnons pour les conquêtes difficiles, pour les plantes que nous avons vues se
développer par nos soins, que nous avons sauvées parfois, ou introduites, ou
découvertes ou gagnées de semis. C'est, d'un côté, la recherche du gracieux, de
l'élégant, le goût de la parure, en somme, car S'^ Mousseline a étendu jusque
là son empire; de l'autre, l'amour de l'art, de l'inconnu, et un peu du mer-
veilleux. Or nous risquons peut-être, comme on risque aussi de l'autre côté,
de devenir insensiblement trop exclusifs. Habitués aux émotions, aux vives
jouissances des explorations lointaines, des cultures à instituer, des espèces
nouvelles à découvrir, puis à établir, nous nous laissons aller quelquefois
à négliger ce que d'autres admirent. C'est ainsi que Sir Trevor Lawrence,
un des premiers amateurs d'Angleterre, si pas le principal, nous exprime
l'avis que « les hybrides de Cypripedium encombrent nos serres plus qu'ils ne
les embellissent. Il y en a de très beaux, ajoute-t-il, tels que le C. Leeanum, le
C. Morganiae et d'autres ; mais la plupart n'ont qu'une valeur ornementale très
mince. » Nous en voyons en effet plusieurs occuper dans notre liste un rang des
plus honorables; et c'est justice, puisqu'il s'agit avant tout de rechercher les
cinquante espèces ou variétés les plus belles. Mais on ne peut se dissimuler
aussi que l'accroissement excessif du nombre des hybrides risque d'effrayer
un peu les amateurs et de les noyer dans une complication qu'ils renonce-
raient finalement à démêler. C'est une crainte dont nous trouvons également
l'expression dans la lettre de M. Martin Cahuzac, que nous regrettons de ne
pouvoir reproduire ici. Nous croyons utile d'appeler sur ce sujet l'attention
des amateurs d'Orchidées. De même aussi nous nous laissons parfois aller à
mettre au premier rang les espèces très rares ou les monstruosités botaniques,
au détriment de la grâce artistique ou de l'éclat du coloris. Nous risquerions
de ne pas être suivis dans cette voie.
En résumé, il ne faut pas que l'une des deux tendances dont nous parlons
risque de tuer l'autre ou même de l'effaroucher. Le domaine est assez vaste
pour que chacune puisse s'y satisfaire amplement. Il suffît de leur assigner leur
part. C'était là le but, et aussi, croyons-nous, la réelle utilité de ce plébiscite.
i*' MAI i8go 63
REMPOTAGE DES ORCHIDEES
II. — Cattleya et Laelia
L'époque la plus propice pour le rempotage de ces deux genres est celle qui
suit la période de repos, et où le retour de la vie se manifeste par l'apparition
de nouvelles racines. Il n'est pas possible par conséquent de fixer cette opé-
ration à une certaine époque de l'année, d'une manière générale, et de sou-
mettre toutes les plantes à cette règle, car les diverses espèces entrent en
floraison et en croissance à des dates très différentes, qui se répartissent sur
la plus grande partie de l'année. Le cultivateur qui veille sur ses plantes avec
sollicitude, et qui sait les observer, reconnaîtra sans peine le moment favorable.
Ajoutons cependant que cette transplantation peut parfois devenir nécessaire
en dehors de l'époque que nous indiquons. Lorsqu'une plante dépérit et s'affai-
blit pour des raisons quelconques, il peut arriver que le rempotage s'impose,
d'une façon exceptionnelle, comme une ressource extrême pour la sauver. Mais
il ne faut recourir à cette opération qu'avec la plus grande circonspection.
Lorsque le moment favorable est arrivé, il est bon, avant de rempoter les
plantes, de les laver avec une solution diluée de nicotine. Nous recomman-
derons de faire ce lavage très complet, très minutieux même, et de passer en
revue les replis des feuilles et les endroits couverts, où pourraient se dissi-
muler des insectes. On les chassera aisément par un lavage abondamment
pratiqué.
Quant à l'arrosage, il convient de le supprimer pendant quelques jours avant
le rempotage. Il arrive fréquemment que les racines se collent aux parois des
pots ou des corbeilles. On les détachera plus facilement quand le compost sera
bien sec. C'est une opération des plus délicates, et l'on devra y procéder avec
beaucoup de patience et de soin pour ne pas blesser les racines.
La plante étant alors enlevée du pot, on retire tout ce qu'on peut détacher
de compost, en observant toujours la même prudence; puis on retranche des
racines toutes les parties mortes ou pourries. Il faut pour cela se servir d'un
64 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
couteau parfaitement aiguisé, afin que les plaies présentent une surface aussi
petite et aussi nette que possible, et que, par suite, la cicatrisation se fasse
rapidement.
Pour les Cattleya et Laelia (à part le Laelia du Mexique, dont nous nous
occuperons plus loin) le meilleur compost consiste en un mélange de bonne
terre fibreuse pour les deux tiers, et, pour un tiers, de sphagnum frais, qu'il
sera bon de laver au préalable, s'il contient quelques impuretés. Les deux
matières seront hachées (pas trop fin cependant), puis mélangées ensemble, et
elles seront alors prêtes à être employées.
Lorsque l'on n'a qu'un espace restreint et que les matériaux sont exposés à
une température basse, il faut les placer quelque temps, avant de les employer,
dans l'endroit où se trouvent les plantes elles mêmes afin de les amener à la
même température qu'elles. C'est un point important; car il arrive fréquem-
ment que l'emploi de matériaux trop froids fait dépérir des plantes parfaite-
ment saines et vigoureuses au moment du rempotage; et comme ces fâcheuses
conséquences n'apparaissent pas immédiatement, la véritable cause du mal
reste la plupart du temps inconnue et inexpliquée, et l'accident est mis sur le
compte des pauvres plantes qui n'en peuvent mais.
La culture en pots est la plus recommandable pour les Cattleya, excepté les
C. Aclandiae, citrina, marginata, superba, Walkeriana, nohilior et quelques
autres espèces à petits bulbes. C'est également celle qui convient le mieux aux
Laelia des espèces vigoureuses, tels que les L. elegans, purpurata, Perrini, etc..
Quant aux espèces du Mexique, comme les L. anceps et autumnalis, la culture
en corbeilles donnera de meilleurs résultats. Ajoutons que, dans le compost, on
devra faire entrer moins de sphagnum, ou même le supprimer complètement,
car il a l'inconvénient de conserver trop longtemps l'humidité, ce qui amènerait
bientôt la pourriture des racines. Il faudra, pour la même raison, mélanger
à la terre fibreuse des tessons de pots, afin d'établir une porosité suffisante.
L'étude des conditions, climatériques et autres, dans lesquelles croissent ces
plantes fournira d'ailleurs sur ces divers points des indications précises et
complètes.
Les Laelia alhida, majalis, et quelques autres espèces à petits bulbes, ainsi
que les Cattleya Dayana, Pinelli, praestans, etc., prospèrent bien sur bloc.
Le point capital, pour réussir, consiste dans un drainage puissant; faute de
ce soin, il serait impossible de maintenir les racines en bon état; et la maladie
des racines met en danger la vie même de la plante. Des milliers de plantes
I^' MAI 1890 65
meurent prématurément, à cause de la négligence apportée à l'observation de
cette règle si simple.
Un second point d'une importance également considérable, c'est d'entretenir
la plus grande propreté. Il faut laver soigneusement les pots et les corbeilles
qui ont déjà servi; quant à ceux qui sont neufs, il faut veiller à ce qu'ils ne
soient pas trop secs, parce que leurs pores absorberaient rapidement toute
l'humidité et dessécheraient ainsi la plante. Aussi sera-t-il bon de les plonger
dans l'eau pendant quelques instants avant de les employer.
On remplira les pots aux deux tiers avec des tessons bien propres, que
l'on recouvrira d'une couche de sphagnum, pour empêcher l'engorgement du
drainage par de petits morceaux de terre fibreuse.
Il n'est pas bon d'employer des pots trop grands; il vaut mieux rempoter les
plantes tous les ans. Le renouvellement du compost a une importance bien plus
grande, pour leur croissance, que le grand espace donné aux racines. Beaucoup
de personnes croient en employait ce procédé donner plus de vigueur à leurs
plantes; c'est souvent le contraire qui se produit.
On exhaussera la plante dans le pot plus ou moins, selon sa grosseur, et l'on
aura soin de ne pas couvrir de terre la base des bulbes. Si la plante est trop
forte ou trop faible pour tenir solidement fixée dans le compost, on la conso-
lidera au moyen de tuteurs, que l'on disposera avec grand soin. Ils rendront
les plus grands services en facihtant notablement la croissance de la plante.
On place délicatement les racines dans le pot ou la corbeillle, et l'on empote
la plante assez solidement, selon sa grosseur et sa vigueur. Puis on arrose
légèrement la surface du compost, et on l'arrondit en la pressant avec le plan-
toir. Les vases acquièrent ainsi à peu de frais un aspect plus élégant et plus
propre.
Les Laelia cultivés sur bloc doivent être déplacés le moins souvent possible.
Ce n'est guère qu'en cas de nécessité absolue, quand le bloc est pourri, qu'il
faut le renouveler, non sans prendre le plus grand soin des racines. On couvrira
d'abord le bloc d'un peu de terre fibreuse et l'on fixera dessus la plante dans la
position convenable au moyen de fil de laiton ou de cuivre.
La plante une fois rempotée, il convient de prendre de grandes précautions
pour l'arrosage; un excès d'eau peut avoir promptement des conséquences
funestes. D'ailleurs, sur ce point encore, la pratique et une observation sagace
apprendront bientôt au cultivateur à discerner les besoins de ses plantes.
66 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE MAI
La période de repos a pris entièrement fin, et c'est plaisir de voir la vie
reparaître dans les cultures. Pour seconder ce retour d'activité, il faut aux
plantes un air frais, de la chaleur et de l'humidité, sans excès de l'une ni de
l'autre; car dans le premier cas la sécheresse ferait jaunir et rider les feuilles,
et dans le second cas, les taches ne tarderaient pas à apparaître. Il faut éviter
également de donner trop de jour, ce qui produirait le gonflement et la des-
quammation des feuilles. En abritant la serre à certaines heures, on conservera
l'humidité de l'atmosphère, et l'on protégera en même temps les plantes contre
les rayons directs du soleil.
Dans la serre des Odontoglossum, il faut de l'humidité, une lumière atténuée,
et très peu de chauffage, sauf la nuit, et dans le cas où la température exté-
rieure deviendrait exceptionnellement froide. En temps ordinaire, on peut à
l'époque où nous sommes, donner de l'air abondamment dans les serres.
On devra maintenir désormais la température un peu plus haute pendant la
nuit. On pourra la fixer, à six heures du matin, à 20° pour la serre chaude,
16° pour celle des Dendrobiwn et pour celle des Cattleya, 12° environ pour
celle des Odontoglossum.
Nous employons des désignations suffisamment claires, et faciles à retenir.
Il va sans dire que l'on peut établir d'autres divisions des serres, et régler la
température en conséquence.
Il est peut être utile d'indiquer ici que certaines espèces d'Orchidées semblent
réussir particulièrement dans des paniers peu profonds ou des corbeilles de
bois suspendues à la toiture de la serre, ou encore fixées sur bloc, et sus-
pendues d'une façon analogue. Il est même probable qu'avec la majorité des
épiphytes cette disposition donnerait d'excellents résultats. Toutefois nos
serres actuelles étant surtout aménagées en vue de la culture en pots, on
continue de la pratiquer dans la plupart des cas. Beaucoup de plantes s'en
trouvent bien, et il n'est pas besoin de changer leur traitement; mais il en
est qui paraissent rechercher l'air et la lumière; les Dendrobium, notamment,
sont toujours plus vigoureux et plus florissants, lorsqu'ils sont cultivés près
I" MAI 1890 67
du vitrage, que lorsqu'ils sont placés sur des tablettes dans des serres hautes
et vastes. Il en est de même des Phaloenopsis et de bien d'autres Orchidées.
— Celles là devront absolument être rapprochées des vitres.
Il résulte de ces observations que lors de la construction d'une nouvelle serre,
on devra s'attacher surtout à la faire aussi basse de toiture que le permettra
la hauteur des plantes qu'on se proposera d'y cultiver. De cette façon, il faudra
beaucoup moins de chauffage, et par suite l'atmosphère retiendra plus d'hu-
midité. Il est aussi fort bon d'élever les Orchidées sur des pots, sur des
colonnettes, ou par tout autre expédient, pour les rapprocher des vitres, et pour
le coup d'œil c'est d'un effet charmant, quand elles sont espacées et placées
avec goût.
Remarquons toutefois que les Orchidées qui sont près du vitrage se des-
sèchent plus rapidement que les autres; et comme elles sont plus difficiles
à surveiller, elles risquent d'être oubliées ou négligées. A cette époque de
l'année, il faut donc les examiner tous les jours. Il y en aura peu, sans doute,
qui ne réclameront pas d'eau; si on les laissait se dessécher trop, elles pour-
raient être retardées dans leur végétation.
Les Dendrobium, les Cattleya, quelques Laelia, les Phaloenopsis, les Aerides,
les Vanda, les Stanhopea, les Catasetum, les Acineta, les HouUetia et quelques
autres genres peuvent être cultivés parfaitement en paniers; les Cypripedium
et toutes les Orchidées terrestres doivent l'être exclusivement en pots.
Dans la serre chaude, celle des Aerides et des Vanda, on peut placer, en
cette saison, beaucoup de Cypripedium, quoique cette serre soit plutôt un peu
trop chaude pour eux et pas assez aérée, si elle est réservée spécialement à
ces Orchidées indiennes ainsi qu'aux Saccolabium et Phaloenopsis. La serre
des Cypripedium doit être intermédiaire entre la serre aux Vanda et celle des
Cattleya à cette époque de l'année. Dans la serre chaude, on devra les
mettre à l'endroit le plus ombragé, et l'on placera sous les tablettes de
grosses scories de houille ou du gravier, qui puissent retenir l'eau d'arrosage,
et entretenir une atmosphère constamment humide. Un certain nombre de
Cypripedium sont actuellement en fleurs ou en boutons. Dans cet état, il est
préférable de ne pas toucher à leurs racines; mais dès que les fleurs sont
passées, il faut se hâter de faire les rempotages nécessaires. L'époque de la
floraison et celle qui suit immédiatement, sont les seuls moments où la
croissance semble s'interrompre, où le repos paraît complet; c'est celle qui
convient le mieux pour le rempotage.
68 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Les C. Lowi, Stonei, Parishi, praestans, EllioUianwn, laevigattim et Haynal-
dianum sont des espèces vigoureuses, donnant des tiges de trois à sept fleurs.
On pourra les cultiver dans la serre chaude aérée ; mais les villosum, Boxalli,
caudatwn et hirsiUissimwn, ainsi que les variétés de barbatum, Dayanum, super-
biens, Sedeni, Schroederae, grande, Roezli, Dominianum, etc., réclament une serre
un peu plus tempérée. Les insigne, Sallieri, Arthur ianum, prospèrent dans la
serre froide, et fleuriront abondamment si l'on peut les mettre à la fin de l'été
dans un endroit où ils aient beaucoup de soleil.
Lorsque le moment sera venu de procéder à leur rempotage, on remplira les
pots à moitié avec des tessons, que l'on placera un à un, pour avoir un excel-
lent drainage ; on se servira ensuite de terre fibreuse et de sphagnum parfaite-
ment mélangés. On pressera modérément, pour que les racines puissent
pousser rapidement à travers les matériaux, et que la plante soit bientôt
établie. On arrosera abondamment dès que les nouvelles racines apparaîtront,
et à l'occasion l'on pourra asperger d'eau le feuillage.
Nous publierons prochainement quelques notes spécialement consacrées au
rempotage des Cypripedium.
Nous sommes, en mai, dans la grande époque de végétation de la plupart
des Orchidées. Les plantes devront être peu dérangées en cette saison. Les
seuls soins du jardinier consisteront dans la surveillance de l'humidité, de la
chaleur nocturne et de l'aération suivant l'intensité de l'atmosphère extérieure.
La propreté des serres, des plantes et des pots, sera surveillée d'une façon
très rigoureuse. Elle est de toutes les saisons.
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE. — L'importance des déve-
loppements pris par le Plébiscite des Cypripedium, dont nous donnons plus haut
le compte-rendu, nous oblige à supprimer pour cette fois la Chronique Orchi-
déenne mensuelle, et à remettre au prochain numéro plusieurs articles de nos
collaborateurs.
ANNONCES
AU PARC LEOPOLD
èi :^ fi X7 :x: £3 lui n.
DEMANDE A ACHETER
„, DE FORTS EXEMPLAIRES DE CYPRIPEDIUM f
rnrgçig.lgiJlJpCïïgCfiaiJifijLnpj[îîiaiHïaCiplCû3lJirg
ANNONCES
Page ou division de page à louer
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Oîrecteur : •!. L. I r%I O E I\I
ADMINISTKATEUR
REDACTEUR
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
'T^O, rue ^[Viertz, à Bi*ux:elles
ainsi que chez les princi'paux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDLNAIRES
\fAM^ St-Lil.llIBERX Belgique]
58, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faïences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faïence, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en cristal, G2 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se charge de faire exéculer loiis les travaux
qui lui seront demandés, soil d'après des dessins ou d'autres
rensei^nenicnls.
Case à louer
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Prix les plus réduits^ défiant toute
conciD'rence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
li. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDEE EN 1850
Atelier de construction pour Fojers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Priac et renseignements sur demande.
CH. BUSS
Rue d'Akkergem, no eo, Gil.IWD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Iiislallalion complèle de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRKS A VIGi\ES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
150 MEDAILLES WJL EXPOSITIOMS DU
PAYS ET DE li'ÉTBAIVGER
1885 — Médaille d'Argenl à l'Exposition Uoiverselle d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
\\m Merlens, Fauboui'y (l'Anvers
Case à louer
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Échenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LIIMDEKENS
292, Chaussée de Wavre, BRUXELLES.
a,
1- Année. 15 MAI 1890 Numéros.
^
LE
^
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE nm^m de culture
LUCIEN LINDEN
Adiïiinistrateur-Diiecteur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. LijiDEN, Comle du Blysson, de Lansbehge, (1. Warocqué,
R. A. ROLFE, G. MlTEAU, ÉM. RoDICAS, P. K. DE Plydt, N. Fl>ck, E. Wallaert,
p. GloiNer, g. JoRis, A. Van I.msciidot, Fr. Desbois, A. Lfnden,
E. S. Raind, D"- Van Calwelaert, E. BriNt.EROïH, Ch. Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. 3L\nTi.N Cahuzac, D-- Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Tiueu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, Max Garisier,
Em. Pierrët, p. Silver, J.Moens, L. Lubbers, A. Dalliére,
Comte de Morais, O.Ballif, C. Ellner, F.Kegeljan, D.Massange de Louvrex,
A. DE LA Devamsayë, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Parait le l^^' et le lî> de diaqiie mois
v^.
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES IJRRAIRES.
^) _^\^
xt,S)~ Ganil, inipr. Eiiçr. VaiuîerUaeghen. (C;i^J
LINDENIA
lOONOŒÏlAl^HIE DES OÏICÏÏLIDÉES
PUBLICATIOX MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient qiiatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
Voluiixie
Ai'iaiillins Lcoiiis, Aci'ides maciilosum var. l'orniosiim,
Acriilcs odovaliiin var. Dciiiidolli. Aeriilcs Keicliciiliaclii.
Aji'anisia tricolor. (^ialasetum discolor, ('«alascluiii lij;riiinm.
Caltlcva aiuca, (latllcya .;;iillala var. Icupardiiia. (lalllcya
Lawioiu'caiia. C-altleya Malouaiia. Catllcya niaxima var.
Hrul>yaiia. (laltlcya noliilior var. Hiif^iicnyi, Callleya l'crci-
valiana var. Hoiclicnljaclii. C-allIcya Trianac vai'. allia. <!alt-
Icva Trianao var. Aiiiiac. (^ilcisostuma Giiibcrli, r<ypri|)(uliiim
Drii'.yi. Ovpiippiliiim l,awroiiceaniiin var. Hyoaiuiin. (^ypri-
pciliiim (l'iiaiUliLiiii siipci-hum.tiyiii'ipediiini sollif^eriini luajus.
t'.\pripediiim lossollaluiii vai . porpliyreum. Dciidroliiiiiii Fal-
cuiicri. Deiidrobium •^Iraliulcs. Dondrohiiim llivrsilliirLiai.
Kpidcndnim p.uiicuhiliiin Masdcvallia Lindeiii vai'. graiidi-
llora. Masilcvallia lioc/li. Oncidiiiin I.aïK'oaiuim var. suppr-
Inini. Uiicidiiim l.iiiimin{j|iL'i. Odimloglossum Alexandrae.
Odoiitoglossiim iH'vadcfisp, OdoiitKglossum ramosissimuni.
()di)ntof,l()SMini rul)('sc('iis. (Jdoiiioglossuin RiK^keriamini.
Odoiiloglos.siim vexillariiim var. purpuroum, Odoiiloglossuiii
Wilckeamim alhens. Papliinia ci'islata var. Handi. Plialae-
iiu|)si.s Saiidcriana. l'Iialaonopsis Sluai'liana var. punclulata.
Uoslropia anti-iinircîra. Selciiipodiuni rcticndatum. Spatlio-
jilollis Aiigusloriim. 'rrii'liocuiilriiiii ligrimini var. splendens.
Trii'liopdia siiavis. Vanda Liosalli. N'andaDeiiiiisoniaiia. Valida
Sandcriaiia var. laliello viridi.
Angraeciim Ellisi, Angiiloa Unckfii var.
congot'nsis. BoUca pulviiiaris. Brassia caiidala. CalaiUlic
Rcgnieri, Calasoliim nnii{;r'r(>tlii. (ialasclimi sjalciiliiin. Call-
loya gigas. (îallloya Kimhalliaiia. (".alllcyi Mcinlcli. Oalllc^a
Schilloiiana var. Anialiaiia. r.oi'lofjyiic |iaii(liirala. (;y|ifi|ii'-
dium fallosiini, (Apripcdiiim inicrochiliim. {'-y|iri|)i'(liitiii
Salliri'i, Cypripodium toukinciisc. DciidroliiiiDi liiaclcosmii.
Deiidrobiiim inaiiditmii. Kpidcndiiim !«aiiiliaiuiiii. (ialcaiidia
Devdiiiana var. Dol[>liiiia. (Jalcamlra llavcnla. Laclia (•Icg.iiis
var. Hoiitteana. Masdovallia Wilclii. Millmiia spcclahilis var.
linonla. (Iiicidiiiiii ciicullahiin. Oiiciilitnn .loiicsianiiiii. Oiici-
«31,10 Voluiïie
modia. Ansellia 1 diuni Warscowic/.i. Odoiildalossuin .\loxandrao var. (aitse-
iiiiaimm. ()d(uil(i{;l(issiiin ('.(iradiiici granditlorum. OiloiilD-
jjldssiiiii grande. (Idoiildgldssiini Liiciaiiiaiuim. OdonUi-
j;ii)ssiim liilcii-piiipurciiiii. ((donlogliissmii U(j('zli. (Jdonlo-
j;li)ssiiiii Scliillcriaiiiini. l'Iialaciiopsis amabilis, IMialacnopsis
l.iiddciiiaiiiiiana. IMialacnopsis Sninalrana. Piluinna nubilis,
Saicnlaliinin giganlcuni \:>\-. illnslrc. Sclcnipidiuni candalnm
giganlcnni. Sclcnipcdinni Silir(idora<^ var. splcndons, Spa-
llioglnllis idicata. Slaninipca ligrina. Trichocenlrum ali)o-
pui'pnrcuni var slrialiiin. Vanda Lindcni. Vanda suavis var.
Lindi'iii. Zvgopclalnni nislralinii.
;çiii.. Vol lime
Acridcs Ficidingi. Ani'anllics grandiilora. Aerides Houllc-
lianum. Agaiiisia cyaiica, Angracnim Lillirnslacliys' Srdcni.
Angidoa iinillora. IJrassavdla ciicullala vai'. cuspidala. Hulho-
plivllnni granililldrmii. Calasolnm Biingcrotlii var. aurcuni,
(".alascluin Biingrrollii var. Pdllsiannni. ('ialas(>liim dccipions,
C.atasotuni pidclirnni. Calllcya (iilicziao. Caltlcya laliiata var.
aiilnninalis, C.illlcya virginalis. (lleisdsliima crassitVditini.
Cvpi'ipcdiuni Ai'ilinrianuni \ar. pallidnni. Cyjniih'diLini Can
Marliaiinm. ('-ypripi'<liiun Ciirlisi. (lypripodiiini liai risiannni
var. siiporijum. (;ypi'ipodiiim l.fcantmi. (lypripediiiin Moeiisi-
aiiiiin, (Ivpripctiinm praeslans. <'iypri|)cdiiim Van HoiiUca-
luini. f.vpripeiliiini villosiim. (Apripe(liuin Sclriiipedium)
Wallisi, Dendfdhiiiin inirpnreum var. candidulum, Deiidro-
l)iiini riilrit'(M-nm. DciidroldLim slrphloceras var. Rossiaiuim,
limopsis panicidala var. inaxima, Masdovallia macrura, Masdc-
vallia spcclriim. Millonia spcclabilis Moreliana, Oncidium
cliciroplioriini. Oiicidiiun papilio vai'. majus. Oncidium Pha-
laoii()|(sis. Odoiilogiossiiin cilmsinum var. Devansayeanum,
Odiinldgiossuni crispiini var. fastiidsiim. Odonloglossuni cris-
puni var.Triana.". Oildiiloglossiini ciispidaliim. Oilontoglossiim
llarryaniim . Oddiildglossiiin ddoraliiin var. bapliicantum .
Oilonldgldssiini triiimplians, Odinildgldssmn Uro-Skinncri.
Papliiiiia JJndciiiana. Pa|iliiiiia Moiligliaiiiana, Rodrignczia
Bungprollii. Vanda snpcilta.
^m. Volixiïie
Odonlogldssiim lalimaculatuni. Cypripediiun Mileauannm.
Nanodcs Medusae, Dendrdliiuin Bensoiiiac. Cypripediuin
bellalulitm. Acridcs qniiujuevulncrum. Odontoglossum Gld
nerianum. Oncidium macranllmm. Lycasic Skiiineri alba.
Mcsospinidium vulcanicum, E[)idpndrum ncnidralc. Warrca
Liiideniaiia. Odontoglossum Halli, Cypripctliuin Mastersia-
niini. Leptotcs bicolor, Vanda coerulca, Soplironilis gran-
dillora. Odontoglossum radiatum. Comparettia falcala ,
Oncidium Forbcsi maximum. Cirrhopetalum pulclirum ,
Cyj)ripcdium Harrisianum var. polychromum. Vanda tricolor.
Caltleva chococnsis var. Miss Nilsson. Oncidium irridifolium.
Polyslacliia piibescciis. Masdevallia tovarcnsis, Odontoglos-
sum Ccrvanlesi lilacinum. ('oelogyno crislata var. alba.
Selenipedium caudatum var. Alberlianum. Aiigraccum ses-
(]uipedalc. Miltonia (Odont.) X BIcuana. Odontoglossum
Bleicliroderianum. Odontoglossum Pcscatorei var. Lindeni.
Odontoglossum Rossi var. Mmiimi, Odontoglossum Waroc-
fpieanum, (latllcya Mossiae var. Bousiesiana, Cypripediuin
Ellioltiaiuim. Ucndrobium densillorum. Pliaius grandifolius.
Thunia Marslialli. Anguloa Cdowesi. Laclia majalis, Catllcya
Mossiae var. \Varoci[ueana.
Aerides Augustianum. Bolbophyllum Lobbi, Calantlic
Masuca, Calantlic Veitchi, Catasclum macrocarpum var.
chrysanlhum, Catllcya Trianac var. purpurata. Cattlcya
Trianae var. M"'« Martin-Caluizac. Catllcya Trianae var.
pallida. Cattlcya Trianae var. striata. Catllcya maxima va--.
Malouana, Cymbidium Mastersi, Cypripedium barbato-
Veitchianuni, Cypripedium nitens. Cypripedium orphanum,
Ucndrobium crumenatum. Dendrobium infudibulum. Den-
drobium Mirbelianum. Dendrobium Paxtoni. Dendrobium
Wardianum var. Lowi, Epidendrum prismatocarpum. Epi-
^me "Volume
en cours de publication, 10 livraisons parues)
dendrum vilcdliuuin. Gongora maculala. Houllclia Brockie*
liurstiana, l^aidia anceps var. Hyeana. f^aclia elcgans. Lycasle
costala. Masdevallia ignca. Millonia Blunti var. Lubbersiaiia.
Miltonia vexillaria var. superba. Oncidium aurosum, Onci-
dium concolor, Oncidium Marsliallianum. Odontoglossum
Boddacrtianum . Odontoglossum Duvivierianum. Odonlo-
glossum hastilabium. Odontoglossum maxillare. Plialaenopsis
Scliillcriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana, Zygo-
petalum intermedium.
Le prix des volumes pa^nts de la « LTNDFNTA » a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. — 2'"" Volume, 100 fr. — 3'"^ Volume, 75 fr. — 4'"^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPECIMEN : 6 FRANCS
SOMMAIRE DU 5"= NUMÉRO
Pagns
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 69
Orchids for ever 72
Plus de limaces 76
Les Orchidées de rapport 78
Coelogyne ochracea 82
Travaux de la seconde quinzaine de niai 83
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron ue BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYssoN, auteur de rOrchidophile, pour la France;
UE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M . LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Inlernationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomle de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, M. Metdepeinningen, g. Miteau, E. Rodigas, a. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseisrnements s'adresser au Secrétariat
15 MAI iSgo 69
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
LAELIA-CATTLEYA X HIPPOLYTA, Veitch. — Ravissant hybride pro-
venant du Laelia Ciiinabarina fécondé avec le pollen du CaUleya Mossiae. Il
tient le milieu entre les deux, et produit de grandes fleurs d'un beau jaune
indien analogues à celles du Laelia X flammea. Il a obtenu un certificat de
première classe de la Société royale d'Horticulture le 25 mars, et un autre
de la Société royale de Botanique de Londres le 26 mars. Gard. Chron.,
2g mars, p. 398, et 5 avril, p. 431.
*
* *
DENDROBIUM MIRBELIANUM, Gaudich. — Espèce très intéressante,
connue des savants depuis plus de soixante ans, mais qui n'a été que récem-
ment introduite dans les cultures par L'Horticulture Internationale, Parc
Léopold, Bruxelles. Elle est originaire de la Nouvelle-Guinée. C'est une espèce
robuste, aux feuilles elliptiques ayant l'apparence du cuir; elle produit de
longues grappes de fleurs vert-jaune, parsemées de façon variable de taches
pourpre foncé. Lindenia, V* vol., 6"^ livraison.
* *
CYPRIPEDIUM X OENONE, Rolfe. — Hybride provenant du C. Hookerae
et du C. superbiens, ce dernier étant le porte-pollen. Ses feuilles ressemblent
d'une façon frappante à celles du C. Hookerae, tandis que ses fleurs tiennent
davantage du C. superbiens, tout en ayant des caractères communs avec les
deux plantes. Il a été produit par MM. F. Sander et C'% de S'-Albans, et
c'est, paraît-il, le second spécimen qui fleurit dans leur établissement. Une
seule plante de semis a été sauvée du croisement; elle est passée dans la
collection de M. R. H. Measures, de Streatham, et c'est d'elle que provient
l'échantillon qui nous a servi pour cette description. Gard. Chron., i" mars,
page 260.
*
XYLOBIUM COLLEYI, Rolfe. — Ce n'est pas une plante nouvelle, mais
70 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
une plante qui a réapparu après un très long intervalle. Il a été décrit dès 1838,
par le docteur Lindley, sous le nom de Maxillaria Colleyi, d'après un échan-
tillon imparfait d'origine inconnue. Une plante envoyée à Kevv par le Jardin
Botanique de Trinidad (son pays d'origine n'est pas mentionné) a donné l'année
dernière des fleurs qui ont été reconnues comme étant celles de l'espèce perdue.
Quoiqu'assez intéressant au point de vue botanique, il est probable qu'il ne
sera pas très recherché des horticulteurs, car ses racèmes de fleurs brun rouge
n'ont guère d'éclat. Les Maxillaria à racème, comme on en trouve plusieurs
actuellement dans les cultures, rentrent en réalité dans le genre Xylobium, et
se rapprochent beaucoup plus des Bifrenaria que des Maxillaria. Gard. Chron.,
8 mars, p. 288.
*
* *
DENDROBIUM X ASPASIA, Veitch. — Bel hybride, provenant du
D. Wardianum et du D. atcretun, le premier étant le porte-pollen. Les sépales
et les pétales sont blancs, avec l'extrémité rose; la partie antérieure du labelle
a également cette couleur, tandis que la base en est jaune avec une macule
chocolat-cramoisi. Il a obtenu un certificat de première classe de la Société
royale d'Horticulture le 11 mars. Gard. Chron., 15 mars, p. 336. C'est la
plante décrite dans le même ouvrage le 20 avril de l'année dernière, p. 490,
sous le nom de D. Wardiano-aureum.
*
* *
CYPRIPEDIUM X NUMA, Veitch. — Hybride du C. Lawrenceanum et du
C. Stonei, ce dernier étant le porte-pollen. Il a obtenu un certificat de première
classe de la Société royale d'Horticulture, le 11 mars. Gard. Chron., 15 mars,
page 336.
*
* *
CYPRIPEDIUM X OTHELLO, Veitch. — Hybride du C. hirsutïssiinum et
du C. Boxalli, exposé au Meeting de la Société royale d'Horticulture, le
II mars. Gard. Chron., 15 mars, p. 336.
* *
ZYGOPETALUM (Bollea) WHITEI, Rolfe. — Nouveau Zygopetalum de la
section des Bollea, qui se distinguent par la longueur et la largeur de la colonne,
et l'ampleur de la crête qui semble gonflée. Il est natif de la Nouvelle Grenade,
où il fut trouvé parmi des Cattleya Mendeli par un collecteur de M. R. B. White,
de Arddorrock (Ecosse), qui l'importa. Il se rapproche tout spécialement du
15 MAI 1890 71
Z. hemixantha, Rchb. f. Il a les segments jaune crème et le disque jaune d'or,
formant entre eux un charmant contraste. Gard. Chron., 22 mars, p. 354.
*
* *
PHAIUS X COOKSONI, Rolfe. — Très bel hybride produit dans la col-
lection de M. Norman C. Cookson, de Wylam-on-Tyne, du P. Wallichi et
du P. tuberculosiis, ce dernier étant le porte-pollen. Il est très robuste, comme
un grand nombre d'hybrides d'ailleurs. Il produit de grandes fleurs aux sépales
et pétales d'un rose délicat à la base, et couleur saumon à la partie antérieure;
le labelle, rouge marron, porte à la gorge des traces de jaune et de brun
cramoisi. Une plante de P. Cooksoni, exposée à un meeting de la Société
royale d'Horticulture le 1 1 mars dernier, y a obtenu un certificat de première
classe. Gard. Chron., 29 mars, pp. 388, 389, fig. 57.
*
* *
ANGRAECUM X PRIMULINUM, Rolfe. — Plante très curieuse et très
charmante, que l'on croit être un hybride naturel de VA. citratiim et de
VA. hyaloïdes; son port est, paraît-il, absolument intermédiaire entre les deux
espèces, et ses fleurs ont certainement de grands points de ressemblance
avec les leurs. Elles ont la couleur de 1'^. citratiim, mais sont plus petites,
plus groupées, et le sépale dorsal est dressé au lieu de se recourber en avant
de la colonne. L'éperon est court, presque rectiligne, parallèle au pédoncule,
au lieu d'être courbé et pendant au dessous de la fleur. Tous ces caractères
rappellent visiblement VA. hyaloïdes.
UA. primulinum a été introduit par MM. Hugh Low et C'"^, de Clapton,
qui l'ont importé de Madagascar; c'est probablement le premier hybride
naturel qui soit apparu dans ce genre. Gard. Chron., 29 mars, p. 388.
*
* *
DENDROBIUM ATROVIOLACEUM, Rolfe. — Espèce ravissante et très
originale, parente du D. Macrophyllum, ou D. Veitchianum, comme le nomment
souvent les horticulteurs. Ses fleurs sont plus grandes, non velues, et d'un
coloris plus brillant. Les sépales et pétales sont jaune crème, avec de nom-
breuses taches pourpre noirâtre, et le labelle porte des taches violet sombre.
Il a été importé de la Nouvelle Guinée orientale par MM. James Veitch & Sons.
Il a obtenu un certificat botanique de la Société royale d'Horticulture le 8 avril.
Gard. Chron., 12 avril, p. 463 et 26 avril, p. 512.
R. a. Rolfe.
72 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
« ORCHIDS FOR EVER »
LA VOGUE DES ORCHIDÉES
En ma qualité d'ardent collectionneur, qui revient toujours à sa passion,
j'ai souvent occasion de recueillir les confidences et les demandes de conseils
d'amateurs plus jeunes et de débutants. L'une des questions que l'on me
pose le plus fréquemment est celle-ci : « La vogue des Orchidées est-elle
bien solide? est-il prudent de consacrer des sommes souvent importantes à
l'achat de plantes qui seront peut-être dépréciées dans quelque temps? »
Je crois qu'il est utile de rassurer les personnes hésitantes et de dissiper des
craintes que rien ne justifie. Certes, la « vogue » des Orchidées est durable,
parce qu'elle est légitime, parce que ses causes sont durables, et parce qu'il ne
peut pas se produire de surproduction.
Les Orchidées l'emportent de beaucoup sur les autres familles dans la faveur
des gens de goût et même du grand public. C'est qu'aussi elles leur sont bien
supérieures par la beauté, l'éclat, la durée, par tout ce qui fait des fleurs le
charme et la parure des serres et des appartements, quand les amateurs daignent
les y placer. Est-il rien de plus exquis que ces joyaux si élégants, si harmo-
nieux dans leur complexité, si frais de coloris et si virginaux, en quelque sorte,
qu'on tremble de les voir se ternir au moindre souffle, et s'évanouir sous le
contact comme le brouillard du matin? Est-il rien de plus précieux aussi pour
l'ornement des salons que ces fleurs, dont un grand nombre apparaissent en
plein hiver, quand tout ce qui nous entoure est sombre et désolé, et qui
restent épanouies pendant plusieurs semaines, parfois même pendant plusieurs
mois? En cultivant ces plantes admirables, on est assuré d'avoir pendant toute
l'année, sans interruption, des fleurs de toutes les formés, de toutes les couleurs,
de tous les parfums; chaque genre, d'ailleurs, chaque espèce a son prix et sa
valeur originale, qu'aucun autre ne peut égaler. Et n'est-ce pas encore un
mérite, que cette immense variété?
Elle explique suffisamment les variations du goût des amateurs, qui se porte
de l'un à l'autre genre, hésitant à choisir entre tant de merveilles, mais qui
15 MAI 1890 73
n'en abandonne jamais aucun complètement, et semble parcourir un cycle
régulier, sans que jamais les honneurs sortent de cette famille privilégiée.
En Angleterre elle est en faveur depuis plus de trente ans ! On m'a souvent
dit, et je le crois sans peine, qu'il y existe plus de 5,000 amateurs d'Orchidées,
Sur le continent ils sont nombreux aussi, et leur nombre s'accroît chaque jour.
Je me rappelle encore la vogue immense des Masdevallia et le temps où les
premiers exemplaires du M. Lindeni se vendaient à près de mille francs la
feuille. Les Vanda ont eu leur tour, et nos collections françaises ont été et
sont encore sans rivales. Ils semblent conquérir en ce moment une faveur
nouvelle, et je m'en réjouis sincèrement. Les Phalaenopsis, les Odontoglossum,
les Cattleya, sont recherchés depuis quinze ans en Angleterre; les Cypripedium
enfin, ont joui partout pendant cinq ans d'une immense popularité.
Le passé des Orchidées est donc des plus recommandables et je gagerais
que cette gloire ne fera que grandir, car, je l'ai constaté souvent, une fois
qu'on a commencé d'en cultiver, on oublie pour toujours les autres familles.
C'est une passion qui ne pardonne pas.
Il est souvent amusant, et toujours très intéressant, de se rappeler la première
opinion qu'on s'est formée sur une personne ou une chose qu'on est appelé
par la suite à fréquenter et à connaître intimement. Ma première visite dans
une serre d'Orchidées m'a laissé un souvenir très vivace; je voudrais que mon
exemple pût servir d'avertissement aux profanes qui n'auraient pas la même
persévérance.
Je faisais cette première initiation dans les serres d'un des plus grands
et des plus célèbres amateurs anglais, installées d'ailleurs, non pas avec
luxe, mais avec un dédain de l'économie vraiment grandiose. Lorsque je
vis les toitures très basses — je ne me doutais guère de leur utilité —
je fus un peu péniblement surpris ; cela me sembla disgracieux et mesquin.
Puis, comme je faisais une visite complète, j'avais eu le malheur d'entrer
d'abord dans une serre d'Orchidées fraîchement importées, et j'avais sous les
yeux de longues rangées de plantes sans fleurs et avec des feuilles fort laides ;
la première impression fut donc mauvaise. J'en éprouvai une meilleure, sans
doute, lorsque je vis, plus loin, les Cypripedium, les Cattleya, les Odonto-
glossum en végétation et en plein épanouissement; mais j'étais fatigué, j'avais
ce mal de tête qu'on ressent à voir passer devant ses yeux mille objets sans
pouvoir les fixer, et celui aussi que produit l'air chaud et parfumé des émana-
tions végétales.- Je ne prêtai aux dernières serres qu'une attention un peu
74 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
distraite ; en somme je ne compris pas, je l'avoue. Mais quelque temps après,
j'entendis faire des Orchidées de vifs éloges; je m'informai, je consultai des
livres; quand je retournai voir des serres, je n'étais déjà plus irrespectueux.
Je ne pus m'empêcher d'admirer quelques fleurs isolées que je rencontrai
d'abord; et quand je me trouvai devant un groupe d'Orchidées en fleurs, je fus
séduit, émerveillé, et définitivement conquis.
Je raconte sincèrement, naïvement, mes impressions; je n'ai éprouvé, il est
vrai, ni coup de foudre, ni révélation instantanée; mais n'arrive-t-il pas tous
les jours qu'un collectionneur découvre un Rembrandt, là où mille personnes
n'avaient vu de tout temps qu'un tableau sans valeur ? Il m'a fallu une prépa-
ration, une éducation; mais n'en est-il pas de même pour tout? En écoutant
un morceau de musique, vous appréciez la science de l'orchestration, l'effet de
tel ou tel développement, l'inspiration qui a produit telle phrase, vous accu-
mulez des impressions de détail ; à la seconde audition seulement vous pourrez
juger l'ensemble. Combien d'années de leçoïis, de prédications, d'auditions
a-t-il fallu pour former le goût du public à chaque progrès, et lui faire apprécier
Mozart, Beethoven, Wagner ?
Les Orchidées aussi ont attendu longtemps la gloire ; elles venaient de si
loin, leurs besoins étaient si mal connus, que l'on faisait courir sur elles
mille légendes, mille jugements erronés, bien faits pour inspirer au public de la
méfiance. Nous avons bien progressé depuis lors, et les cultures ont été, grâce
à quelques explorateurs, beaucoup approfondies et simplifiées; mais la foule ne
connaît pas encore bien les Orchidées, surtout chez nous, qui sommes loin
d'être aussi avancés que les Anglais et les Belges — et leur chentèle, par consé-
quent, loin de diminuer, ne peut que s'étendre considérablement.
L'une des raisons t{\ii devaient le plus contribuer à prolonger cette igno-
rance, c'était la cherté des Orchidées, et par conséquent celle des fleurs cou-
pées; les cultivateurs qui s'occupent de cette branche spéciale ont le très grand
tort, à mon avis, de se montrer trop exigeants, alors que leur intérêt serait
plutôt de chercher à étendre leur clientèle. Quinze à vingt centimes pour une
fleur d'Odontoglossum, quarante centimes pour une fleur de Cattleya, consti-
tueraient une rémunération suffisante; vendues dans ces conditions, elles
seraient bientôt dans toutes les mains. Actuellement leur nom seul effraie bien
des personnes, qui trouvent excessif de dépenser cent ou deux cents francs
pour un bouquet. Quand la fleur d'Orchidée sera dans tous les bouquets, la
plante elle-même sera dans toutes les serres d'amateur.
15 MAI 1890 75
Il est certain que leur culture était dispendieuse; elle l'est encore, quoique
beaucoup moins qu'autrefois; mais est-ce bien un défaut? N'est-il pas bon,
nécessaire même, d'avoir pour les collections de choix, pour les serres
luxueusement entretenues, d'autres plantes que celles de tout le monde ?
C'est l'avantage même des Orchidées de ne pas être vulgaires. Or, il est
certain que les prix, quoique considérablement réduits dans ces dernières
années, ne s'abaisseront pas.
Ils ne s'abaisseront pas, parce que le nombre des Orchidées introduites est
toujours inférieur aux besoins. Il est, en effet, à peu près impossible d'aug-
menter le nombre de ces plantes autrement que par importation. Elles ne se
divisent que dans une limite très restreinte; le semis est très difficile à pra-
tiquer, et ne produit des fleurs qu'au bout de plusieurs années. Il en résulte
qu'on est forcé d'aller chercher les plantes à leurs pays d'origine, ce qui
entraîne des frais et des difficultés considérables. De plus, il est à peu près
acquis aujourd'hui que certains genres s'épuisent et disparaissent même de
leur patrie, et que certaines régions sont déjà presque dévastées; telle espèce,
découverte d'abord dans une contrée, y est devenue absolument introuvable.
Puis, par quoi remplacerait-on les Orchidées?
Il faudrait revenir aux Camellias, aux Azalées, aux Dahlias, aux Fuchsia,
aux Bégonia, qui sont partout, dans toutes les maisons, et qui sont trop
connus pour exciter aujourd'hui grand intérêt. Je ne parle pas des disgracieux
Cactus, dont j'espère que justice est faite.
Les amateurs doivent donc être rassurés. Il peut se produire dans le marché
des fluctuations, des alternatives de hausse en faveur de telle ou telle espèce
ou mieux de tel genre; mais les Orchidées garderont leur rang de reines du
monde végétal, nous en trouvons l'assurance dans la faveur dont elles jouissent
auprès des reines du nôtre; car, on l'a dit souvent, une cause qui a les femmes
pour elles est une cause gagnée. L'Orchidée, comme le disait ce journal dans
son programme, est donc bien la fleur de l'avenir.
Aussi bien, le reproche de cherté est-il réellement fondé? L'expression ne me
semble pas exacte. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut disposer d'un petit capital,
d'une première mise de fonds; mais ce capital n'est nullement improductif :
avec des soins attentifs et une expérience suffisante, un amateur d'Orchidées
peut aisément augmenter la valeur de sa collection et lui faire produire des
revenus qui ne sont pas à dédaigner. Ainsi que l'écrit M, De Puydt dans son
remarquable ouvrage, « après trois ou quatre ans de culture intelligente, une bonne
yô LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Orchidée a doublé de prix ou donné des multiplications qui la représentent deux
fois. » A cet accroissement naturel s'ajoute le produit de la fleur coupée, qui,
dans certaines collections, compense et au delà les frais de culture. Ainsi, bien
loin d'avoir à craindre la perte du capital consacré à leurs plantes, les ama-
teurs pourront le faire fructifier et retirer un bénéfice de cette attrayante et
reposante occupation. ^^^^^ ^^ ^^^^^^^
PLUS DE LIMACES
Le n° 3 du Journal des Orchidées contenait un article très intéressant de
M. Max Garnier, sur les moyens à employer pour débarrasser et préserver
nos plantes de leurs plus redoutables ennemis, les limaces. Tout en recon-
naissant que les dispositions préconisées sont pratiques et excellentes, je
crois devoir signaler aux amateurs d'horticulture, aux orchidophiles particu-
lièrement, une expérience que j'ai faite il y a un an, et qui m'a donné un
résultat complet. La nouvelle publication relative à ces nobles plantes ayant
annoncé qu'elle se donnait pour but de propager les procédés utiles, par le
concours collectif des amateurs, je serais heureux d'avoir apporté ma petite
pierre à l'édifice commun, en appelant l'attention sur la mesure que j'ai prise,
et en la conseillant vivement à tous ceux qui auraient affaire aux limaces.
Ma serre, contiguë à un fossé, était constamment infestée par ces dépréda-
teurs; malgré les nombreuses salades que je leur offrais chaque soir, je ne par-
venais pas à m'en débarrasser complètement, car au fur et à mesure que je les
détruisais, il en arrivait d'autres de l'extérieur, et c'étaient toujours les jeunes
pousses, les hampes florales qui subissaient leurs atteintes. J'avais bien pensé
aux soucoupes pleines d'eau et munies d'une colonnette centrale émergeant du
liquide , mais cette disposition me semblait devoir exiger une surveillance
assidue afin de conserver toujours de l'eau dans le petit récipient; elle permet
aussi aux limaces d'habiter la serre, et de s'y multiplier avec d'autant plus de
tranquillité que la guerre qui leur est faite diminue d'acharnement en raison
de la sécurité qu'on ressent après avoir transformé ses Orchidées en forteresses
ceintes de fossés, ou en avoir fait des îles aussi inaccessibles que celle de
l'honneur, car :
« L'honneur est comme une île escarpée et sans bords ;
On n'y peut plus rentrer, dès qu'on en est dehors. »
15 MAI 1890 77
Il arrive alors que si l'ennemi ne peut plus atteindre l'objet de ses convoi-
tises, il n'en est pas moins voisin, caché soigneusement dans quelque retraite
introuvable, et en attendant qu'une soucoupe desséchée, un pot mis à côté de
son support livre à sa merci nos plus chères espérances, il se permet toutes
sortes de dégâts sur les plantes non isolées, laissant partout, sur les murs, les
pots, les tablettes, de gluantes traces de son passage.
Me souvenant avoir lu dans une revue horticole de 1877 que le sulfate de
cuivre était recommandé contre les limaces, pour préserver les plantes, les
arbres fruitiers, en les entourant de planchettes imprégnées de sa solution,
l'idée me vint de mêler au badigeon de chaux servant à blanchir les murs de la
serre, une certaine quantité de cet ingrédient. J'en ai donc fait dissoudre un
kilogramme dans cinq ou six litres d'eau, et me suis servi de ce liquide pour
diluer le lait de chaux; j'ai obtenu ainsi une pâte bleuâtre qui, étendue sur le
mur, redevenait presque tout à fait blanche en séchant, et depuis cette opéra-
tion, je n'ai plus jamais vu ni limace, ni trace de limace sur un mur. Bien plus,
ces vilaines bêtes pénétraient dans ma serre par les interstices d'une vieille porte
vermoulue dans le bas, et de là rampaient vers les murs qu'elles escaladaient
sans effraction, mais avec une préméditation évidente; lorsque ceux-ci ont été
imprégnés du badigeon au sulfate de cuivre, plus une limace n'a pu s'y poser
un instant, et on pouvait même, en suivant leurs traces, compter le nombre
de tentatives infructueuses qu'elles avaient faites. Il a suffi d'ailleurs de laisser
séjourner quelque temps de l'eau de sulfate de cuivre sur le pavement de la
serre, pour en rendre l'accès absolument impossible à tout mollusque du genre
qui nous occupe.
Contrairement à ce qu'on pourrait craindre, il n'y a aucune émanation appré-
ciable résultant de l'emploi du vitriol bleu, et il est hors de doute que mes
Orchidées, n'ayant jamais eu de contact direct avec ce produit chimique, n'en
ont aucunement souffert.
M. Van Mol, de L'Horticulture Internationale, a pu constater que
des plantes, reçues de cet établissement il y a environ un an, donc à l'époque
de la mise en pratique de mon essai, sont dans un état de végétation des plus
prospères, quelques-unes ayant au moins doublé le volume de leur précédent
pseudobulbe.
Si l'on observe que le sulfate de cuivre a été de tous temps, en certaines
régions, employé avec succès pour le chaulage des blés, qu'actuellement il
s'en fait de nombreuses et fortes expéditions vers le midi et le sud-ouest de la
yS LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
France, où il sert à combattre les ravages du Phylloxéra vastatrix, on com-
prendra qu'il puisse être un si puissant poison à l'encontre des limaces, et
constituer le plus sûr préservatif des pires ennemis de l'amateur d'Orchidées.
Que ceux qui en doutent essaient de mettre sous un verre renversé une limace
un peu grosse, et de la saupoudrer de son de bois, de sable, d'une poudre gros-
sière quelconque, humide de la solution cuivrée. Ils verront la bestiole, à peine
touchée par le toxique, se tordre dans des spasmes affreux, suinter une énorme
quantité de matières blanchâtres, et finalement mourir en se décomposant, en
perdant de gros morceaux de peau, de sorte qu'elle ne présente bientôt plus
aux regards de l'observateur qu'un horrible amas de viscosités informes.
Et il est à remarquer que les limaces étant toujours humides et gluantes,
il suffit qu'elles touchent un corps quelconque garni de sulfate de cuivre, même
sec, pour qu'aussitôt elles dissolvent elles-mêmes cet agent, et se trouvent ainsi
directement exposées à sa mortelle influence.
E. PlERRET.
LES ORCHIDEES DE RAPPORT
POUR LA GRANDE CULTURE
II. — Les Calanthe
La section des Calanthe à pseudo-bulbes diffère considérablement des autres
Orchidées terrestres connues. Elle se compose d'environ vingt-quatre variétés,
parmi lesquelles les Veitchi, vestita rubro-oculata, vestita luteo-oculata, Turneri et
Turneri nivalis, sont les plus répandues et les mieux appropriées pour la grande
culture; aussi nous occuperons nous ici exclusivement de celles-ci. Quand elles
sont bien soignées, elles rapportent beaucoup, car elles fleurissent pendant les
tristes mois de l'hiver, alors que les fleurs sont le plus chères, et l'on peut, au
moyen de quelques précautions, les conserver en fleur de la fin d'octobre à la
fin de mars. Pendant toute cette époque, on a besoin de quantités de fleurs
pour décorer les appartements et la table; elles rendent donc de très grands
services. Elles ont un éclat ravissant au milieu des Fougères et des élégants
feuillages. Les Calanthe ont aussi le grand avantage de n'occuper que peu de
place. Si même l'on a besoin d'espace dans la serre, on peut retirer les bulbes
15 MAI 1890 79
des pots en coupant les racines à deux pouces environ du pseudo-bulbe, et les
placer entre les pots. Les fleurs continueront à s'épanouir et resteront fraîches
pendant un temps considérable.
Pour les Calanthe livrés à la grande culture, il est commode de les diviser
en deux fournées, dont on prend l'une au commencement de février, et l'autre
après la floraison et la période de repos. On les retire des pots, et l'on enlève
bien le sable du milieu des pseudo-bulbes, puis l'on sépare les nouveaux
pseudo-bulbes de l'ancien ; on les débarrasse de tout reste de feuilles, et l'on
coupe les racines à un pouce et demi environ du tour de la base. On les éponge
soigneusement pour chasser les insectes nuisibles; ceci est très important,
car les Calanthe sont souvent envahis par les poux, et ce nettoyage vous
évitera de grands soucis dans l'avenir. Lorsque les plantes sont toutes prêtes
et bien propres, on prend des boîtes d'un demi mètre carré, ayant six pouces
de profondeur environ, pour celles qui ont les pseudobulbes longs, et l'on
place au fond à peu près trois pouces de terreau de feuilles, tamisé dans
un tamis à mailles espacées d'un pouce et demi, et que l'on presse modéré-
ment. Nous préférons le terreau qui a pourri naturellement dans les bois à
celui qui a été trituré et soumis à la fermentation. On dispose alors une
rangée de pseudo-bulbes, en les appuyant contre l'extrémité du récipient,
et l'on fixe les bulbes en pressant le terreau sur les vieilles racines. On place
une latte mince en travers de la boîte, pour y appuyer la rangée suivante,
en laissant à peu près trois ou quatre pouces d'intervalle, selon la grosseur
des bulbes, et ainsi de suite jusqu'à ce que la boîte soit pleine. Pour les
plantes de la section des C. vestita, il sera inutile de donner autant de profon-
deur aux boîtes, ainsi que d'appuyer les plantes, parce qu'elles ne sont pas
aussi longues ni aussi lourdes du haut que les Veitchi. Les vieilles racines
suffiront à les fixer à leur place.
On place ensuite les boites dans un endroit où la température s'élève à qua-
torze degrés centigrades la nuit, et à une vingtaine au soleil, et l'on maintient
l'humidité du terreau en seringuant pendant le jour. Il faut veiller très atten-
tivement à la présence des limaces, qui exercent souvent de grands ravages
dans les jeunes pousses.
Quand les plantes ont grandi d'environ un pouce, et sont hérissées de jeunes
racines de la même longueur (c'est-à-dire au bout de six semaines à peu près
quand le temps est propice), elles sont prêtes à être replantées dans les pots
où elles fleuriront. Quelques cultivateurs les laissent dans les pots de floraison
8o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
jusqu'au rempotage, mais nous ne croyons pas devoir adopter ce procédé,
parce que si l'on attend jusqu'au moment où elles poussent de jeunes racines,
on s'expose à endommager celles-ci quand il faut les retirer du vieux compost;
et d'autre part, si on les empote avant qu'elles aient commencé à produire
des racines, il peut arriver que le compost se gâte avant que les jeunes racines
en aient pris possession, ce qui cause des inconvénients irréparables.
Le compost que nous croyons le plus convenable se forme d'un tiers de
bonne terre fibreuse, séparée en morceaux de la grosseur d'un œuf de poule,
et les petits débris tamisés; un tiers de terreau de feuilles, comme celui dont
nous nous sommes servis précédemment; et un tiers de bouse de vache en
petits morceaux, bien desséchée pour détruire toutes les matières animales,
avec addition de débris de pots, de la grosseur d'une noisette, et d'un peu
de sable. Le pot et le drainage doivent être parfaitement propres. On place un
bon morceau de scorie poreuse sur l'ouverture, et l'on remplit le pot à moitié
de sa hauteur avec des tessons de pot bien raboteux. On étend une couche de
la partie la plus rocailleuse du compost sur le drainage, et l'on remplit ensuite
jusqu'à deux pouces des bords, en comprimant modérément.
Quand il s'agit des espèces qui ont de longs pseudo-bulbes, il faut avoir un
certain nombre de tuteurs, longs de vingt-cinq centimètres, et en planter un
dans chaque pot, un peu de côté, à l'endroit où se trouvera le bulbe. On met
alors celui-ci en place avec précaution, et on l'attache au tuteur, qui sert
à le soutenir jusqu'à ce que les racines soient fixées dans le compost. Quand
on a lié ainsi un nombre suffisant de pseudo-bulbes, on remplit le pot tout
autour, en couvrant à peine les jeunes racines, et on comprime modérément.
Les variétés qui ont des bulbes plus courts n'ont pas besoin de tuteurs.
Nous plaçons quatre pseudo-bulbes dans un pot de quinze centimètres de
diamètre, six dans un de vingt centimètres, et jusqu'à dix-huit ou vingt dans
un grand pot. C'est gaspiller les pots et l'espace que d'empoter les plantes une
par une dans des pots de douze centimètres, comme le font certains culti-
vateurs. Nous ne voyons à ce système aucun avantage ; nous avons vu cultiver
fort bien des C. Veitchi, ayant des pseudo-bulbes de trente centimètres de long,
et des tiges florales de un mètre de long, dans des pots de quinze à vingt centi-
mètres de diamètre.
Il faut veiller à ce que le compost soit suffisamment humide pour qu'il ne
soit pas besoin d'arroser peu de temps après le rempotage ; mettre les pots à
une température de seize degrés centigrades la nuit, de vingt à vingt-cinq
15 MAI 1890 81
au soleil, ventiler soigneusement en leur fournissant beaucoup de chaleur et
d'humidité. Les plantes seront placées sur une tablette à environ deux pieds
du vitrage, et l'on n'aura plus qu'à leur donner de l'espace à mesure qu'elles
grandiront. Il faudra les abriter quand le soleil sera trop chaud.
Pour arroser l'on se servira d'eau pure, à la même température que l'air
de la serre. Quand les pots seront bien remplis par les racines, on pourra
arroser avec des engrais, de la bouse de vache spécialement, qu'on emploiera
à doses d'abord un peu faibles, et de plus en plus fortes dans la suite. On peut,
par exemple, s'en servir une fois sur deux arrosages.
Le fumier de mouton donne de bons résultats, ainsi que celui des étables,
le guano et la suie.
A l'époque où la tige florale apparaît et commence à s'élever au dessus des
pseudo-bulbes, il convient de veiller davantage à l'arrosage, et de le réduire
graduellement, de façon que le compost se trouve absolument sec au moment
où les fleurs sont à moitié ouvertes. On peut alors transporter les plantes dans
une serre froide sèche, ayant une température de huit à douze degrés centi-
grades, comme celle des Odontoglossum.
Certains cultivateurs tiennent les feuilles fraîches jusqu'à la floraison, mais
nous n'approuvons pas ce système, parce qu'il retarde la maturité des pseudo-
bulbes, et s'ils ne mûrissent pas complètement ils ne pousseront pas aussi
bien à la saison suivante; nous croyons même que la bonne maturation est le
principal élément de succès.
On peut aisément faire grandir la tige en abattant les vieux pseudo-bulbes,
ou, dans certaines espèces comme le Veitchi, en les brisant à la place du collet
et en supprimant la portion supérieure. Un morceau de ce genre jeté dans une
boîte de terreau très peu profonde, et sans autre élément de nature à faciliter
la végétation, a produit un bulbe de vingt centimètres de longueur, lequel
donna une tige de quarante centimètres. Ajoutons que la plante ne souffre pas,
ou insensiblement, de cette amputation. Les Calanthe se multiplient de cette
façon et par division des bulbes. P. Silvek.
CATTLEYA TRIANAE. — La Lindenia publie dans son dernier numéro
quatre variétés également séduisantes de cette admirable espèce. Ce sont les
C. T. purpurata, C. T. M'"' R. Martin Cahuzac, C. T. pallida et C. T. striata.
Nos lecteurs nous sauront gré de leur avoir signalé ces magnifiques planches.
82 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
COELOGYNE OCHRACEA LINDL.
Un de nos abonnés néerlandais nous demande quelques renseignements sur cette
Orchidée. Les voici :
Le Coelogyne ochracea est une charmante petite Orchidée, déjà très ancienne,
répandue sur une très vaste région, au N. E. de l'Inde, et notamment dans les
montagnes du Bhoutan, du Michmy et la chaîne de l'Himalaya. L'époque de
son introduction n'est pas connue avec précision ; elle fut décrite par Lindley
dès 1846 {Bot. reg., 69).
Ses bulbes sont petits, de couleur vert clair, fascicules, et enveloppés à la base
de grandes écailles membranacées ; ils se terminent par deux ou trois feuilles
lancéolées, striées et subplissées, réunies à la base en un long pétiole.
Avant l'apparition des feuilles nouvelles, les jeunes pseudobulbes produisent
à leur sommet un pédoncule érigé, terminé par une grappe de 6 à 8 fleurs d'un
blanc pur; le labelle oblong, trilobé, à fond également blanc, est marqué de
deux taches d'ocre jaune en forme de fer à cheval.
Le Coelogyne ochracea croît de préférence sous le couvert des Fougères et
des grands arbres ; il se plaît dans l'ombre et l'humidité, à une température
de 12° à 15°. Il se cultive bien en pot, dans un compost formé surtout de
terre fibreuse, avec peu de sphagnum. Il répand en fleurissant un parfum
délicat et exquis.
Après le D"" Lindley, sa description a été faite par W. Hooker, Bot. mag.,
t. 4661, en juillet 1882. A. Van Imschoot.
CATTLEYA PARTHENIA. — C'est le nom d'un nouvel hybride de Cattleya
qui vient de fleurir chez M. A. Bleu, le semeur parisien bien connu. Le labelle
est blanc à la base, et pourpre-violet à la partie antérieure. Les pétales et
sépales sont blancs. Cette fleur nous a paru des plus remarquables, quoique
l'échantillon qui nous a été communiqué fût assez avancé.
15 MAI 1890 83
TRAVAUX DE LA DEUXIEME QUINZAINE DE MAI
Les mois de mai et de juin sont les plus beaux de l'année pour les serres
à Orchidées, où les fleurs sont plus nombreuses et plus variées qu'à toute
autre époque.
Afin de jouir plus pleinement de cette fête de la vue, quelques cultivateurs
prolongent la floraison des plantes en les transportant dans une serre plus
froide pendant cette période. Ce traitement peut être appliqué sans inconvé-
nient à celles qui émettent leurs fleurs des pousses de l'année dernière; quant
à celles qui ont leurs pousses actuellement en voie de développement, il sera
plus prudent de leur conserver leur milieu habituel, car en prolongeant la
floraison, on entraverait la croissance des bulbes, qui deviendraient moins
vigoureux et moins forts.
Serre froide. — On a dû cesser tout chauffage, même pendant la nuit. Il
convient, en outre, d'ombrer soigneusement dès le matin et jusqu'au coucher
du soleil, dont les rayons sont fort traîtres en cette saison, et auraient vite
causé un dommage irréparable. Les Odontoglossum crispuiii, grande, odoratum,
Halli, etc., les Ada aurantiaca, les Oncidium macranthuiii, serraUtui, super-
biens, etc., les Restrepia, MasdevaUia, etc., sont en pleine et active végétation.
Les Anguloa et L3'caste pourront être engraissés, avec de la bouse de vache
spécialement, une ou deux fois par semaine.
Il est nécessaire d'arroser copieusement les sentiers, les tablettes ainsi que
les plantes mêmes.
Les serres doivent être ouvertes et abondamment ventilées depuis quelque
temps déjà pendant le jour. On pourra laisser aussi quelques ventilateurs
ouverts pendant la nuit. Toutefois il est bon de placer dans toutes les ouvertures,
fenêtres, etc., un cadre de treillis léger ou de grosse toile. On évitera ainsi
de laisser passage aux abeilles, qui, en visitant les fleurs, pourraient souvent les
féconder. On sait qu'après la fécondation les fleurs passent très rapidement.
Serre tempérée. — Plusieurs Cattleya, notamment les Trianae, ont cessé
de fleurir. Il leur faudra un arrosage judicieusement pratiqué pour seconder la
végétation. Quant a.uxMendeli, Mossiae, Lawrenceana, etc., ils sont ou entrent
84 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
dans la période de floraison; on leur donnera actuellement bien moins d'eau
qu'aux précédents. De même pour les Laelia, notamment les L. purpurata.
Le chauffage sera supprimé pendant le jour, et conservé la nuit seulement
et sans excès.
Les abris devront être disposés sur la serre à partir de g heures du matin
et jusqu'à 5 heures ou 5 heures et demie.
Au moment où les arrosages deviennent forcément abondants, il convient
de s'assurer soigneusement du bon écoulement de l'eau. Veiller à ce que le
trou du drainage des pots soit bien débarrassé de tout ce qui pourrait l'obstruer.
En ce qui concerne les plantes empotées dans un mélange de sphagnum et de
terre fibreuse, éviter soigneusement de laisser pourrir les matériaux et les
remplacer par de nouveaux, dès qu'on apercevra des signes suspects.
Les insectes deviennent particulièrement nombreux et envahissants. Il faudra
leur faire une guerre incessante. On fera sagement d'arroser, une ou deux fois
par semaine, les sentiers des serres avec de l'eau dans laquelle on aura fait
diluer de la nicotine. Cette besogne sera faite le soir et on aura soin de fermer
les ventilateurs pendant la nuit.
Serre chaude. — On chauffera très peu pendant le jour et l'on ombrera
comme dans les autres serres. Beaucoup d'humidité est nécessaire, et l'on
arrosera au moins deux fois par jour sous les tablettes et dans les sentiers.
Les Phalaenopsis, les Cypripedium, les Dendrobium Ainsworthi, Pierardi, la
section des nohile et d'autres ont fini de fleurir et sont en pleine végétation;
on leur donnera une abondante quantité d'eau.
Ces plantes, du moins celles de petite ou de moyenne taille, peuvent être
cultivées en paniers avec avantage. Dans ce cas, les pousses sont souvent un
peu plus courtes, mais les bulbes sont plus solides et les fleurs plus abondantes.
La plupart des Vanda tricolor sont en pleine floraison; leur donner moins
d'eau que pendant l'époque de végétation.
Beaucoup d'Aerides et de Saccolabium sont en boutons; les tenir à l'abri
des ravages des limaces.
Nous recommandons, encore et toujours, l'extrême propreté des plantes, des
pots et des serres, et engageons les jardiniers à donner à leurs serres à Orchi-
dées un arrangement coquet. Placer les plantes en fleurs à l'entrée de la serre
en masquant les pots par des Adiantum, d'autres Fougères, et de petites
plantes à feuilles panachées.
AYIS AUX JARDINIERS
Pour faciliter aux Jardiniers rabonnement au Journal des
Orchidées, il leur sera loisible de régler le montant de leur
abonnement par versements mensuels de 85 centimes, en
timbres poste de tous pays ou autrement. Cette faveur n'est
accordée qu'aux ouoriers-j ardiniers seulement.
Chaque Jardinier qui nous aura envoyé six abonnements
aura droit à un septième gratuit.
OFFRES ET DEMANDES DE JARDINIERS
Annonces gratuites pour les Abonnés du Journal
OFFRES
Bon chef de Culture, marié, connaissant très
bien la culture des Orchidées, demande place chez
amateur. (Excellentes rél'éi'ences.)
Un bon Cultivateur d'Orchidées désire chan-
ger. .Références sérieuses.
Jardinier, 32 ans, connaissant la culture des
Orchidées et des plantes de serre chaude, demande
un poste important en Belgique ou à l'étranger.
(Références sérieuses.)
Excellent Jardinier, célibataire, bien au cou-
rant de la culture des Orchidées, des autres plantes
de serine, de la culture potagère et fruitière, etc.,
demande place. ;Bons certificats.)
Jardinier marié, 45 ans, connaissant toutes les
cultures et spécialement les arbres fruitiers et la
conservation des raisins frais, demande place en
France. [Excellentes références.'
DEMANDES
Bon Jardinier, connaissant les diverses cultures,
est demandé pour une campagne des environs de
Bruxelles. (Excellentes références exigées.)
Un Jardinier, connaissant bien la culture des
Orchidées, est demandé pour l'Allemagne.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL
Un tableau avec offres et demandes de Jardiniers est affiché dans le Hall d'entrée de
L'Horticulture Internationale, à Bruxelles.
ANNONCES
Division de paoe à louer
( TKLÉPHONK ) ^ L^^ (
ASCENSEUR
MENAGERE
PAjRIS, 20, Boulevard Bonne-Nouvelle, 20, PARIS
ON TROUVE RÉUNIS TOUS OBJETS CONCERNANT L'INSTALLATION DES
CHATEAUX, MAISONS, APPARTEMENTS, BUREAUX
PARCS, ÉCURIES, JARDINS, etc.
IMMENSES ASSOBTIMENTS d'AETICLES DE
MÉIVAGE, ÉCLAIRAGE, JARDIM
Ameublements, Literie, Tapisserie, Bronzes, Pendules,
Lampes, Suspensions, Fourneaux, Meubles et Batterie de Cuisine, Lessiveuses
baignoiresThydrothérapie
ARTICLES DE VOYAGE ET DE CAMPEMENT
i»iiiik: fixes
ENVOI GRATIS ET FRANCO DES CATALOGUES,
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE DHORTICULTURE
Oîi-ecteui* : •!. 1. 1 IV I> E I\l
ADMINISTRATEUE
LUCIEN LIIVOEIV
REDACTEUU
ÉmiILE RODIONS
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
>0, rue l^îertz, à Brux:elles
ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDINAIRES
VAL St-LA.A10ERX Belgique)
68, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faïences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faience, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en cristal, 62 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se cliarge de faire exéciiler Ions les Iravaux
qui lui seionl demandés, soil d'après des dessins ou d'autres
renseisnenienls.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs tVOrchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal (pii se fera un plaisir de fournir
sans aucune comniission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
P7'ix les plus réchiils, défiant toute
conciin-ence
Adolphe BRAHY-MARCHÂL
à, GHANLY (Belgique^
FOURNISSEUR DK
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLx^GES, POiNTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDEE EN 1850
CH. BUSS
Rue cl'il.kk:ergeii], ii° 60, Gil.TVD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
[nstallation complète de Ions systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIUNES, A OKCIIIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
ISO niKUAII^IiEiS AUX KXP08ITI0IVS DU
PAYS ET DE I^'ÉTRAIVGER
1885 — Médaille d'Arijent à l'Rïposition l'oiverselle d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubom (| d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES |
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Éehenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé. Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de 'Wavre, BRUXELLES.
ire Année. T' J U I N 1890 Numéro 6. "^1
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTIRE
R É 15 I G É ET P XT B L I É
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. .1. Li>;de>', Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau, Ém. Rodigas, P. E. de Plydt, N. Funck, E. Wallaert,
P. Glo.ner, g. Joris, a. Va.n I.msciioot, Fr. Desbois, A. Linden,
E.S. RA?iD, D''Va?« CalwelaerTjE.Blngekoth.Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jli.es IIye, R. 3Iarti.n Cahuzag, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cognfaux, Max Garnier,
Paul Otlet, Em. Pierret, P. Silver, J. Moens, L. Lubbers, A. Dalliére,
Comte de Moran, O.Ballif, C.Ellner.F.Kegelian, D.Massaisge de Louvrex,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles A:sdré, cIc.
Prix de rAbonnement : 10 francs par an
Paraît le 1<^' et le 13 de clxaqvxe mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
.Cl'î
(fl'5 ■
L
"v'-jT— Ganil, inipr. Eiig. A'anderbaetîlien. (Qr
LINDENIA
lOOISrOGM^^l^IIIB DES OÏIOHIDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er \rolriiïie
Acranlluis Leonis, Aerides maculosuni var. formosuiii,
Aei'ides odoratum var. Demidoftî. Aerides Rciilionl)nclii.
Aganisia Iricolor, Calasetum discolor, Catasetum tigrinum.
Cattleya aurea, Cattlcya gultala var. Icupardina. Caltleya
Lawrenceana . Cattlcya Malouana, Cattlcya maxinia var.
Hrubyana, Cattleya nobilior var. Huguenyi. Cattleya Perci-
valiaiia var. Rciclieiibachi, Cattleya Trianae vai-, alba. Catt-
lcya Trianac vai'. .\nnac, Clcisosloma Guibcrti, Cypripcdiitm
Druryi, Cypripediuni Lawrenceanum var. Hyeaniim. Cypri-
pedium œnanthum superbtim. Cypripedium selligerum majus,
Cvpripedium tessellatum vai. porphyreum. Dendrobium Fal-
concri. Dendrobium stratiotcs, Dendrobium tbvrsitlorum.
Epideiidrum paniculaluni Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora. Masdevallia Roezli. Oncidium Laiiceanum var. super-
bum. Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae.
Odonloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum.
Odontoglossum rubcscens, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vcxillarium var. purpurcum, Odontoglossum
Wilckeanum albens. Papbinia cristata var. Randi. Phalae-
nopsis Sanderiana. Piialacnopsis Stuartiana var. punctulata.
Restrepia antennifera. Selcnfpedium reticulatum. Spatho-
gloltis Augusiorum. Trichocentrum tigrinum var. splendens.
Trichopilia suavis. Vanda Roxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. labellu viridi.
amc Volume
Angraecum Ellisi, Anguloa Ruckori var. média. Ansellia
congoensis. liollca pulvinan's. Brassia raudaln. C,alanllic
Rpgiiicri. Calasetiiin Bungt-rollii. Calasctiim galeriltim. Calt-
leya gigas, Calllcya Kimltalliana, ("ialllcya Mondcli. i-alllcya
Schilleriana var. Amaliaiia. ('ioolugyno pandurala. (',y|>ri[io-
diiim callosum, (îyitripediniii niic'i'ochilum. (lypripcdiiim
Sallicii, (îypi'ipcMliiim lonkii)oiisp, Dciidrohium hiaclfosnin,
Dcndi'iil)iiiiii inaiiditiim. Epidciidiiiii) Handianiiin. (ialoandra
Dpvoniana var. Dciphina. (lalrainli-a llavcola. I.aclia r-lcgaiis
var. Hoiilleana. Masdevallia Vcilclii. Millonia .sprciahilis var.
lincata, Oiicidiuni cucoliatuin. Oiuidiuni Juncsiaiiiim, Onci-
dium Warscewiczi. Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
miaiuim. Odontoglossum Coradinoi graiidiflorum. Odonto-
jjlossnin grande, ((doiiloglossuin Luciaiiianum, Odonto-
glossum Inleo-purpni'cnm. Odontoglossum Roezii. Odonto-
glossum Schillctiannm. Plialacnopsis amabilis, Phalaenopsis
liiidd(Miianniana. IMialacnopsis Siimalrana. Pilumna nobilis,
Saccolahium gig.intoiim vai. illustre. Sclenipedium candatum
giganliMim. Sflcnipcdium IScliroderac var. splendens. Spa-
ihogloltis plicata. .Staniio[>ca ligrina. Tricliocenlrum alho-
f)urpnreum var strialum, Vanda Lindcni. Vaiida suavis var.
l.indeni, Zygo|)Clalum rostralum.
3me Voluine
Aeridcs Fieldingi. .Veranllics grandillora, Acridcs Houlle-
tianum. .\ganisia cyauea. .\ngraecum Lilhroslacdiys) Sedeni,
.\nguloa nnillora, Brassavola cncullala vai'. cuspidala. Bolbo-
phyllnm gTandillorum. Oataselum Bungorothi var. aurcum,
Catasclum Bungcrotlii vai'. Pottsianum. Calasclum dpcipinns,
("-alasetum pulcliinm. Catllcya Gilieziae, Calllcya labiala var.
aulumnalis, Calllcya virginalis. Cleisosloma crassifolium.
Cypripedium Artliurianum var. pallidum. Cypripcdium Can-
narlianum. Cypripcdium Curtisi. Cypripedium Harrisianum
var. superbum. Cypripedium Lceaiium. (Cypripedium Moensi-
anum, Cypripedium pracstans. Cypripedium Van Houtlea-
num. Cypripedium villosum. Cypiipedium (Selcnipcdium)
Wallisi, Dendrobium purpureum var. candidulum, Dendro-
bium rulril'erum. Dendrobium strebloceras var. Rossiauum,
lonopsis paniculata var. maxima, Masdevallia macrura, Masde-
vallia spectrum. Millonia speclabilis Moreliana, Oncidium
cheirophorum, Oncidium papilio var. majus, Oncidium Pha-
laenopsis. Odontoglossum eilrosmum var. Devansayeanum.
Odontoglossum crispum var. fasluosum. Odontoglossum cris-
pum var.Trianae. Odontoglossum cuspidatum. Odontoglossum
Harryanum , Odontoglossum odoralum var. baphicanlum ,
Odontoglossum triumphans, Odontoglossum Uro-Skinneri,
Paphinia Lindeniana. Papliinia Modiglianiana, Rodriguezia
Bungei'othi, Vanda superba.
Volixnic
Odontoglossum latimaculatum, Cypripedium Mileauanum,
Nanodes Medusae, Dendrobium Bensoniae. Cypripedium
bellalulum. Aerides (luinquevulnerum. Odontoglossum Glo-
nerianum. Oncidium macranthum. Lycasle Skinneri var. alba.
Mesospinidium vulcanicum. Epidendrum nemorale. Warrea
Lindeniana. Odontoglossum Halli, Cypripedium Mastersia-
num. Lépiotes bicolor. Vanda coeiulea, Sophronilis gran-
dillora. Odontoglossum radialum . Comparetlia falcala .
Oncidium Forbesi maximum. Ciirrhopetalum pulrhrum .
Cypripedium Harrisianum vai-. polychromum. Vanda Iricolor,
Callleva chocoensis var. Miss Nilsson. Oncidium iridifolium.
Polyslachia pubesceiis, Masdevallia tovarensis, Odonloglos-
siun Cervantesi lilacinum, Coelogyne cristata var. alba,
Sflenipedium caudalum var. Alberlianum, Angraecum ses-
quipedale. Millonia (Odonl.) X Bleuana. Odontoglossum
Bieiclirôderianum. Odontoglossum Pescatorei var. Lindeni.
Odontoglossum Rossi var. Mommi, Odontoglossum Waroc-
queanum, Cattleya Mossiae var. Boiisiesiana, Cypripedium
Klliollianum. Dendrobium densillorum. Pliaius grandifolius.
Thunia Marshalli. .\nguloa Clowesi, Laelia majalis, Cattleya
Mossiae var. Warocipieana.
^me Volume
(en cours de publication,
Aerides Augustianum, Bolbophyllum Lobbi. Calanthe [ >
Masuca, Calanthe Veitchi, Calasetum macrocarpum var.
chrysanlhum, Cattleya Trianae var. purpurata. Cattleya
Triauae var. M'"<^ Marlin-Cahuzac. Cattleya Trianae var.
pallida, Cattleya Trianae var. slriala. Cattleya maxima va--.
Malouana, Cymbidium Maslersi, Cypripedium barbato-
Veitchianum, Cypripedium nitens. Cypripedium orphanum.
Dendrobium crumenatum. Dendrobium infudibulum, Den-
drobium Mirbelianum, Dendrobium Paxtoni, Dendrobium
Wardianum var. Lowi, Epidendrum prismatocarpum. Epi-
10 livraisons parues)
dendrum vitellinum. Gongora maculata, HouUelia Brockle-
luirstiana, Laelia anceps var. Hyeana. Laelia elegans, Lycasle
coslala, Masdevallia ignea, Millonia Blunti var. Lubbersiana,
Millonia vexillaria var. superba. Oncidium aurosum, Onci-
dium concolor, Oncidium Marshallianum. Odontoglossum
Boddaertianum. Odontoglossum Duvivierianum, Odonto-
glossum hastilabium. Odontoglossum maxillare, Phalaenopsis
Schilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana, Zygo-
pctalum inlermedium.
Le ^jrzj; des volumes imrus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{'' YolQme, 125 fr. — 2'"'^ Volume, 100 fr, — 3'"^ Volume, 75 fr. — 4'"*^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
S^- ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPECIMEN : 6 FRANCS
SOMMAIRE DU 6"^ NUMÉRO
Pages
Chronique Orchidéenne mensuelle 85
Les grandes collections d'amateurs 88
Causerie sur les Orchidées .91
Maladies et parasites 95
La petite serre aux Orchidées 97
(]iilture des Orchidées réputées d'un traitement difficile 99
Travaux de la premièi'e quinzaine de juin 100
L'ORGHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRÔDER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYSsoN, auteur de VOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M, G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale^ Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, M. Metdepeinningen, g. Miteau, E. Rodigas, A. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
I" JUIN 1890 85
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
REMERCIMENTS A LA PRESSE. — Le Journal des Orchidées est arrivé
aujourd'hui à son sixième numéro, et déjà les encouragements, les nombreuses
marques de sympathie qui lui sont parvenus, lui apportent la récompense des
efforts accomplis et la certitude de l'avenir. Nous tenons à exprimer nos sincères
remercîments à nos collaborateurs d'abord, ensuite à tous ceux qui ont bien
voulu nous seconder et faciliter notre tâche par leur bienveillance, aux amateurs
ainsi qu'à nos confrères de la presse horticole et particulièrement aux journaux
suivants : Gardeners' Chronicle, Gartenflora, Garden and Forest, Journal de vul-
garisation de V Horticulture, Revue de l'Horticulture belge et étrangère, Revista
Hortîcola, Gardeners' Magazine, Journal of Horticulture, L'Orchidophile, Wiener
Illustrirte Gartenzeitung, le Moniteur d'Horticulture, Hamburger Garten- und
Blumefizeitung, etc.
* *
UN COELOGYNE LOWIANA MONSTRE. — Un exemplaire de cette magni-
fique espèce, qui se trouve actuellement dans les serres de M. le baron
ScHRODER, mesure environ i'"5o de diamètre; il a produit, le mois dernier,
vingt-neuf tiges florales, chacune ayant une trentaine de fleurs.
Ces fleurs se distinguent, paraît-il, par l'éclatant coloris du labelle.
*
* *
L'ODONTOGLOSSUM LILIFLORUM, en fleurs dans les mêmes serres, et
que l'on considère parfois comme une variété de l'O. ramosissimum, ne ressemble
guère à un Odontoglossum, et peut être pris au premier abord pour un genre
différent. Il produit une tige florale érigée, avec un panicule chargé de fleurs
qui sont tachetées de lilas.
*
* *
L'ORCHIDÉENNE. — Le dix-neuvième meeting de cette Société s'est tenu
le 1 1 mai avec un éclat tout particulier. Rarement une réunion aussi nom-
breuse de belles plantes avait été offerte aux yeux des visiteurs. Nous citerons
86 . LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
notamment une série de Cattleya Mossiae et Mendeli d'une splendeur merveilleuse,
ainsi que trois Orchidées nouvelles du plus grand mérite, que nous croyons
devoir signaler à nos lecteurs; ce sont les suivantes :
Cattleya Warocqueana Lind. — ■ Un nouveau Cattleya dont les caractères sont
assez nettement tranchés pour en faire une espèce distincte. Les fleurs sont
grandes et remarquablement belles, d'un violet tendre, avec le labelle d'une
riche couleur améthyste pourprée, portant une gracieuse bordure rose.
Dendrohiuni Galliceanum Lind. — Encore une nouveauté, également très
remarquable. Il produit une large grappe de fleurs bien développées, analogues
à celles du D. thyrsiflorum. Toutefois elles s'en distinguent par le labelle, qui est
plus grand et d'un orange plus éclatant, avec une belle bordure blanche. Les
pétales et les sépales sont aussi plus larges que dans l'autre espèce. Sera figuré
prochainement dans la Lindenia.
Odontoglossum amabile, exposé par M. J. Hye-Leysen. — C'est un hybride
naturel d'une réelle beauté. Il portait une hampe chargée de onze fleurs
d'assez grandes dimensions. Les sépales et les pétales sont blancs, pointillés
de pourpre-marron; le labelle, jaune, porte au centre plusieurs taches un peu
plus grandes.
Les plantes exposées à ce meeting étaient tellement variées et remar-
quables, que le jury, bien connu cependant pour sa sévérité, a distribué plus
de quarante mentions.
Un connaisseur, qui s'était rendu à Londres le lendemain pour le meeting
de la Royal Horticultural Society, nous écrivait que les Orchidées exposées
y jouaient un rôle bien inférieur à celui qu'il venait de voir à L'Orchidéenne.
* *
L'EXPOSITION DE GAND, ouverte le même jour que celle de L'Orchi-
déenne par la Société Royale d'Agriculture et de Botanique, a réuni un
grand nombre de plantes remarquables. Nous citerons spécialement deux
collections de quarante Orchidées exotiques de choix, exposées par M. Jules
Hye-Leysen, qui a obtenu un objet d'art comme premier prix, et par M. Alf.
Van Imschoot, qui a reçu une médaille d'or.
*
* *
CATTLEYA MENDELI. — On nous rapporte un fait assez curieux pour
être signalé ici, et dont ont été témoins MM. Vervaet & C'^ Ils avaient placé
un Cattleya Mendeli, dans leur serre, près d'un tuyau de chauffage de départ.
I" JUIN 1890 87
Quand on voulut retirer la plante quelque temps après, on s'aperçut qu'elle
avait poussé des racines qui étaient fortement adhérentes au tuyau; or, celui-ci
se trouvait pendant tout l'hiver à une température si élevée que l'on ne pouvait y
appliquer la main.
Ce fait n'est pas inconciliable avec ce que nous connaissons du milieu où ces
plantes croissent naturellement, sur les rochers où elles sont brûlées tout le
jour par les rayons du soleil tropical. Toutefois c'est un traitement qui diffère
quelque peu de celui que nous instituons ordinairement dans nos serres, et nous
ne prendrions pas sur nous de le recommander.
*
* *
UN MAGNIFIQUE SPECIMEN de Miltonia vexillaria est, en ce moment,
en fleurs dans les serres de L'Horticulture Internationale à Bruxelles. Il
porte 37 tiges, donnant un total de 187 fleurs épanouies à la fois,
La grande serre aux Cattleya, du même établissement, était magnifique
pendant la deuxième quinzaine du mois de mai : plus de douze cents fleurs de
Cattleya Mossiae, variétés remarquables, étaient écloses en même temps. C'était
un spectacle féerique !
L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS, ouverte aux Champs
Elysées du 21 au 26 mai dernier, a obtenu un très grand succès.
Nos plantes préférées y étaient admirablement représentées.
Le prix d'honneur du Ministre de l'Agriculture pour la meilleure collection
d'Orchidées est échu à MM. Sander et C'^ de Londres.
Un de nos collaborateurs, amateur sérieux, nous écrit que la plus haute
distinction pour les Orchidées revenait cependant à M. Peeters, de Bruxelles,
dont la collection était supérieure sous tous les rapports.
La collection de M"^ Block, de Bruxelles, était également fort méritante.
La grande attraction de l'Exposition était les Orchidées qui y trônaient en
reines comme partout.
* *
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE annonce la mise au commerce,
à partir d'aujourd'hui, du nouveau Cattleya Warocqueana, qui fit sensation au
dernier Meeting de L'Orchidéenne. C'est une des plus belles introductions
de ces dernières années.
88 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LES GRANDES COLLECTIONS D'AMATEURS
I. — Une visite à Mariemont
Mariemont est célèbre à bien des points de vue; il l'était autrefois à cause
de son château historique, qui a disparu. Il l'est aujourd'hui grâce à l'essor
de son industrie, si puissamment développée par la famille Warocqué. Il
l'est surtout, pour nous autres orchidophiles, en raison des cultures instituées
par M. G. Warocqué, et qui peuvent être citées comme modèle,
La culture des Orchidées, particulièrement, y a reçu une grande extension
et atteint une splendeur incomparable. C'est pour les amateurs un véritable
pèlerinage, aussi instructif que séduisant. Pour nous, nous sommes revenus de
notre visite réellement émerveillés. Nous avions eu, d'ailleurs, la bonne fortune
de la faire dans des conditions particulièrement intéressantes. Nous accom-
pagnâmes à Mariemont M. Warocqué, qui voulait bien nous faire les honneurs
de son domaine. Son premier soin, en arrivant, est d'aller promener partout
le coup d'œil du maître, et surtout de rendre visite à ses chères Orchidées ;
nous le suivîmes dans cette tournée, et nous pûmes constater, dès la première
serre, que' le président de l'Orchidéenne dirige lui-même ses cultures, qu'il
connaît admirablement ses plantes et leurs besoins.
Ce n'est pas une sinécure que l'état de millionnaire. Cette réflexion s'impose
immédiatement à l'esprit en descendant du train. Vous apercevez près de
vous, vous touchez de la main les bâtiments des mines, avec leurs hautes
cheminées enveloppées de fumée et les wagonnets emportant au loin le
charbon, et qui fonctionnent nuit et jour; vous êtes saisis à la gorge par une
vapeur épaisse, noire de suie. Puis vous faites quelques pas, vous êtes à la
porte du parc; vous entrez, et vous respirez l'air le plus pur, le plus frais,
le plus parfumé. Le château, il est vrai, est situé sur le sommet d'une petite
éminence, d'où la vue s'étend à l'infini; et puis une longue série d'arbres en
fleurs, qui encadrent les pelouses, envoient à tous les vents leurs effluves.
Mais nous ne pouvons pas croire que cela suffise à transformer si complète-
i" JUIN i8go 8g
ment l'atmosphère; il doit y avoir là quelque sorcellerie d'un magicien habitué
à voir réaliser tous ses désirs.
En tout cas, il est évident que les plantes se trouvent ici dans le miheu
le plus sain et le plus favorable à leur bien-être, et l'on s'explique aisément
que leur contemplation soit un véritable enchantement.
Les serres se trouvent derrière le château, groupées sur une vaste terrasse.
La première où nous entrons est celle des Cattleya, qui contient quelques
centaines de Cattleya Mossiae, en plein épanouissement, comprenant les plus
magnifiques variétés, notamment le Cattleya Mossiae var. M'"' Arthur Warocquê.
Les Mendeli, les Trianae, sont également en grand nombre. Toutes ces plantes
sont merveilleuses de vigueur et de beauté.
Une autre serre contient les Vanda, dont le Journal des Orchidées signalait
récemment la prospérité. Quelques uns atteignent des tailles extraordinaires,
et nous en voyons même un de trois mètres de hauteur; les plus beaux Vanda
Lowi et tricolor sont là en foule, et répandent un parfum pénétrant; là se
trouvent aussi un grand nombre de Cypripedium, environ i6o variétés parmi
lesquelles les plus récentes et les plus rares que nous connaissions.
La serre des Odontoglossum, où nous entrons ensuite, a un aspect surpre-
nant. Il y a là plusieurs mille représentants de ce genre, absolument chargés
de tiges florales, épanouies ou en boutons.
L'excellent jardinier de M. Warocquê nous dit qu'il pourrait couper cinq
mille fleurs dans cette serre sans que la différence fût visible; nous n'avons
pas de peine à le croire. Toutes les variétés les plus belles et les plus rares
sont rassemblées là; nous notons à la hâte les Od. Halli var. Lindeni, Bleich-
rôderianiim, Warocqueanum, etc. Cette collection d'Odontoglossum est assuré-
ment une des plus belles qui existent en Europe.
La serre voisine renferme les Camélias, formant des pyramides de trois
à quatre mètres de hauteur, d'une culture admirable. Ils produisent, nous
dit-on, à peu près une fleur pour deux feuilles.
Une petite serre est réservée aux Anthurium Scherzerianum, ayant un bon
mètre de diamètre et produisant un grand nombre de belles fleurs, qui se
détachent d'une façon ravissante sur un fond couvert de Clerodendron Balfouri.
La serre des Azalées se trouve près de celle-ci; elle renferme des plantes
ayant de un mètre à 1^50 de diamètre.
Nous nous rendons ensuite au jardin d'hiver; celui-ci ne comporte plus
aujourd'hui l'importance qu'on lui attribuait autrefois, alors que la culture des
go LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Orchidées n'avait pas encore à Mariemont l'importance qu'elle y a acquise
aujourd'hui. Mais il est admirablement compris, et disposé de façon à produire
le maximum d'effet qu'on peut en attendre. L'entrée en est véritablement
féerique. Autour d'un bassin surplombé par des rochers d'un effet très pitto-
resque, les plantes, petites et grandes, présentent un groupement des plus
artistiques. Les Philodendron, les Areca sapida, Baueri, etc., croissent auprès
des superbes Palmiers et des Fougères arborescentes , baignés dans une
lumière verte, transparente, qui tombe du toit vitré. Les murs sont ornés de
Ficus repens, qui ajoutent à cet effet ravissant. Il y a là un grand nombre de
plantes remarquables. Nous citerons spécialement un Livistona Olivaeformis
de sept mètres de hauteur, un Cibotiiim pr inceps, dont le tronc atteint dix mètres,
un beau Chamaedorea AugtisU et surtout un Sabal Blackburniana qui est à notre
avis un des plus beaux Palmiers existant dans nos cultures. Chacune de ses
feuilles pourrait abriter six personnes.
Nous visitons encore une petite serre dans laquelle se trouvent des Odon-
toglossum nouveaux, venus de pays encore inexplorés. Ils sont parfaitement
cultivés, et nous espérons qu'il se révélera parmi eux quelques espèces aussi
belles que celles que nous avons vues tout à l'heure ; ils se distinguent, en tout
cas, par un port et un caractère tout-à-fait différents de ce que nous connaissons
jusqu'ici.
M. Warocqué nous fait voir encore, avec une obligeance infatigable (infa-
tigable à tous les points de vue, car on fait beaucoup de chemin dans cet
immense domaine), des forceries pour les fleurs d'appartement, lilas, muguet,
roses, boules de neige, etc.. destinées à décorer les salons pendant l'hiver;
pour les fraises, qui fournissent abondamment depuis le mois de Mars; pour le
raisin, qui se renouvelle en toutes les saisons; pour les pêchers, dont les fruits
vont être mûrs dans peu de jours.
Nous jetons encore, avant de nous retirer, un coup d'œil à l'immense cor-
beille qui renferme, près de la sortie du parc, plusieurs milliers de rosiers
choisis parmi les plus belles variétés, et nous partons émerveillés de cette
réunion des plantes les plus rares et les plus splendides, et des prodiges de
culture qu'il nous a été donné de constater.
i" JUIN i8go gi
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
I. — L'Orchidée chez l'amateur
Le traitement des Orchidées dans les serres d'amateurs ne doit pas être le
même que dans celles des horticulteurs marchands, qui ont intérêt à ce que
leurs plantes soient toujours transportables. Celui qui, au contraire, tient à les
conserver, ne doit se préoccuper que de leur faire acquérir la vigueur néces-
saire à l'émission de leur maximum de floraison. Il n'y parviendra qu'en favo-
risant la sortie des racines et leur conservation indéfinie; car les Orchidées,
comme tous les végétaux, ne peuvent atteindre leur complet développement
qu'en raison du nombre et du bon état de ces organes indispensables à leur
existence. Chacun le sait, et cependant, à chaque rempotage, les plantes sont
tellement mutilées, qu'on est obligé d'avouer qu'un Cattleya, par exemple, arrivé
à une belle force, ne donne jamais plus l'abondance des fleurs qui ont précédé
le rempotage. Eh bien, nous avons des exemplaires de plus de cinquante
bulbes qui n'ont pas un vide dans le centre, qui ont été rempotés plusieurs fois,
et fleurissent chaque année dans leur progression normale; mais aussi leurs
racines intactes, et de près d'un mètre de longueur, pendent en tous sens autour
d'un panier de quarante centimètres carré, et, ce qui étonnera bien des gens,
joncé avec de la toile métallique galvanisée, à grandes mailles : c'est le meilleur
fond qu'on puisse donner aux paniers de Stanhopea, J'ai eu l'idée de tenter
cette innovation, en voyant le Ficus repeiis, qui tapisse toute ma serre, envahir
les membrures de fer du vitrage et s'y fixer aussi solidement que sur du bois.
J'ai aujourd'hui la certitude que la rouille seule nuit aux racines des Orchidées.
On est revenu du préjugé que les serres en bois étaient indispensables aux
Orchidées, et le moment n'est pas loin où les paniers de fer galvanisés rem-
placeront ceux de bois. Déjà je puis faire voir un gros cyhndre de toile métal-
lique, rempli de sphagnum et de charbon, entièrement couvert par un Burling-
tonia décora qui ne regrette pas son bloc de bois; et il en est de même pour un
Dendrobium pulchellum.
92 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Pour obtenir cette luxuriante floraison qui fait la beauté des Orchidées, trois
choses sont indispensables : i° le support le mieux approprié à la croissance;
2° les matériaux de plantation, et 3° le traitement qui favorise l'émission des
racines et leur conservation.
1° CHOIX DU SUPPORT
Excepté pour les Anguloa, Arpophyllum, Bletia, Bletilla, Calanthe, Cypri-
pedium, Cymbidium, Cyrtopodium, Disa, Limatodes, Lissochilus, Phajus,
Pleione, Selenipedium, Sobralia, Stenia, Thunia, Uropedium et Warscewiczella,
qui, d'après le résultat de nos études comparatives, se plaisent mieux en
pots ou, comme les Sobralia et Phajus, en pleine terre, où ils deviennent
énormes; pour toutes les autres espèces aériennes et à longues racines surtout
le pot doit être rejeté, parce qu'il rend les rempotages impossibles. Que
pouvez-vous faire, quand toutes ses parois sont tapissées, aussi bien en dehors
qu'en dedans, d'une réseau inextricable de racines, si solidement fixées qu'on
ne peut les détacher? On a beau le briser en menus morceaux, une mutilation
inévitable paralyse la plante pendant plusieurs années; voilà pourquoi elle perd
sa vigueur et sa floraison, et pourquoi on recule devant un rempotage jusqu'au
moment où il devient absolument nécessaire.
Avec le panier à claire-voie, tous ces inconvénients disparaissent, et comme
les racines n'y restent pas confinées, les Vanda, Aerides, Saccolabium et autres
espèces analogues resteraient dans le même toute leur vie, si la décomposition
n'obligeait à le renouveler. Car celui qui n'a pas la multiplication en vue n'a
pas besoin de rabaisser les tiges défeuillées, quand elles sont masquées par de
nombreux rejetons : il attend qu'ils soient assez allongés et fleurissants pour
supprimer la tige-mère, dont il fait un second exemplaire, et avec le panier
incorruptible, les enfants resteraient où vivait leur mère. Le fameux pitch-pin,
si préconisé aujourd'hui, ne vaut pas mieux que le Mélèze et ne dure que cinq
à six ans; l'Acacia Robinier seul est incorruptible et se conserve indéfiniment;
nous en avons en service depuis plus de trente ans, dont pas une pièce n'est
détériorée et si nous employons la toile métallique pour joncher nos paniers,
c'est uniquement à cause des lentes et minutieuses précautions qu'il faut
prendre pour fixer solidement les barreaux du fond dans un bois aussi dur, que
le clou fait fendre malgré les trous préalables ; avec les petits crochets
inventés pour ces toiles, elles sont rapidement fixées et ont le double avantage
I" JUIN 1890 93
de laisser passer les racines qui ne s'y collent pas, et de pouvoir être ouvertes
d'un coup de cisailles, dans les rempotages. En résumé, le pot ne doit être
employé que pour la reprise des éclats ou des sujets d'introduction.
2° MATÉRIAUX DE PLANTATION
Le compost de toutes les Orchidées, autres que celles dont nous avons
donné la liste, et quel qu'en soit le support, doit se composer uniquement de
sphagnum fraîchement récolté et de charbon de bois, n'en déplaise au directeur
du Journal des Orchidées, qui déconseille le charbon comme emploi rococo. S'il
avait fait comme moi des expériences comparatives pendant une série d'années,
avec des sujets de mêmes espèces et forces, que je faisais venir pour cela
d'Angleterre, de Belgique et de France : l'un que je laissais tel dans son
pot; l'autre mis à nu, les racines lavées et planté d'après mon système, le
charbon de bois en rouleau serait seul employé, aussi bien dans les pots que
dans les paniers, et nous allons dire pourquoi. Il a trois qualités appréciées des
Orchidées que n'ont pas les tessons, exclus maintenant de nos cultures, et que
le surcroît de poids qu'ils occasionnent dans les colis devrait seul faire mettre
à l'index de tous les horticulteurs :
1° Le charbon de bois est beaucoup plus hygrométrique que la terre cuite,
et conserve son humidité plus longtemps même que le sphagnum. 2° Il dégage
du carbone et de l'azote, gaz nourriciers de ces belles filles de l'air, et 3° par
cela même empêche le sphagnum d'aigrir, de fermenter et de se décomposer.
Aussi c'est sur lui que se dirigent immédiatement les racines, qui, trouvant
sur ce corps la nourriture et l'appui qu'elles réclament, s'y fixent solidement
et ne cherchent à atteindre les parois des supports que lorsque la motte est
complètement envahie, bien souvent au bout de trois ans. L'expérience en est
facile; mélangez des morceaux de charbon dans vos drainages et composts,
et quand vous verrez votre plante bien reprise, retirez-la de son pot : tous les
tessons tomberont, et il ne restera que le charbon, retenu par les racines.
Avec le charbon seul, la motte est facile à extraire, et si quelques racines la
retiennent, avec un couteau de peintre à lame flexible , on contourne le pot
et la plante ne souffre pas de cette minime perte. Mais il ne faut pas penser
comme cet horticulteur parisien, en visite chez moi, où, discutant sur la
variété d'une jeune plante qui fleurissait pour la première fois, avant que j'aie
pu le prévenir, il l'avait saisie par les bulbes pour mieux l'examiner, et le pot,
94 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
lâchant tout à coup, s'était brisé entre ses jambes. — Elle vient donc d'être
rempotée? — Mais non, regardez les racines, la motte en est si pleine que
rien ne tombe; et, replacée dans un pot semblable, elle ne se sentira de rien.
Peines perdues pour le convaincre; pour lui, comme pour tant d'autres, une
plante qui n'est pas solidement fixée au pot est mal empotée, et les bulbes sont
des anses par lesquelles on doit la saisir.
Pour en revenir ,à mon étude comparative, non seulement mes plantes
doublaient de vigueur, mais bien des espèces, comme l'a constaté également
mon voisin et parent, le comte de Chavagnac (qui a fait construire au château
de Chazeuil des serres magnifiques et bien mieux meublées que la mienne), et
surtout celles plantées dans ces composts terreux, à rhizomes de Polypodium,
crèvent infailliblement chez nous, si elles ne sont immédiatement débarrassées
de ces substances nuisibles.
Le choix du charbon est devenu nécessaire, aujourd'hui que l'on calcine des
troncs d'arbres entiers. Seul, celui de branches, formant des bâtons arrondis
de la grosseur du doigt et du double, que l'on brise de la longueur désirée,
convient à notre culture, et celui de chêne est préférable, parce qu'il est plus
dur et conserve mieux son humidité. Avant de l'employer, on le laisse tremper
quelques heures pour le débarrasser de sa poussière et bien l'humidifier.
Dans un pot de grandeur proportionnée au nombre des bulbes et non des
racines, dont généralement sont piteusement pourvues les plantes expédiées,
nous plaçons sur le trou d'égouttement un godet renversé, de grandeur à
atteindre le tiers du pot et tout autour on dispose verticalement des bâtons de
charbon de la longueur du godet. Alors on étend une couche de sphagnum
que l'on tasse pour bien recouvrir le drainage. Tenant la plante suspendue un
peu plus haut que les bords du pot, non au centre, mais sur un des côtés, où
on applique les vieux bulbes de façon à laisser tout l'espace à la génération
future, avec des morceaux de charbon et des pincées de sphagnum, disposés
convenablement pour ne pas briser les racines, on garnit tout l'intérieur, et sur
le tout on applique des plaquettes de têtes de sphagnum que l'on tasse et
égalise en dôme, qui s'y maintiendra vert et même y poussera, et dont la teinte
vous fait juger à première vue de l'état hygrométrique du compost.
(Sera continué.) Comtc F. DU BUYSSON,
I^'' JUIN 1890 95
MALADIES ET PARASITES
On a observé de tout temps, sur les feuilles des Orchidées, des taches
noires plus ou moins étendues et d'un très mauvais effet. On leur a assigné
pour cause l'imperfection ou les négligences de la culture et, par suite, la
pourriture des racines.
Est-ce dans le même ordre d'idées qu'il faut étudier d'autres misères que
j'observe non sans inquiétude, surtout depuis l'an dernier ?
Certaines espèces à feuilles minces et molles sont chez moi, et ailleurs aussi,
marquées, criblées parfois de petites taches, d'abord translucides, puis jaunes,
enfin noires. C'est d'abord sur la feuille, plutôt au-dessous, une piqûre telle
qu'en peut faire la pointe d'une aiguille. Tout autour de ce point noir, sur un
diamètre d'un à trois millimètres, le parenchyme, la couleur verte disparait,
comme sucée ou détruite par un agent chimique. Cette tache première est
translucide, on dirait une petite tache d'huile. Elle ne grandit pas, mais
devient bientôt jaune et souvent, non pas toujours, passe au noir. Je ne puis
voir là une maladie: tout semble indiquer l'action d'un parasite, d'un insecte
probablement, procédant par piqûres sur les feuilles naissantes et molles, soit
pour s'en nourrir par succion, soit pour y déposer ses œufs.
Mais si c'est un insecte, quel est-il ? Où se cache-t-il ? J'ai fait jusqu'ici de
vains efforts pour prendre l'ennemi en flagrant délit. Echappe-t-il à la vue par
quelque industrie ou par son extrême petitesse ? J'ai usé d'une loupe, puis
d'un microscope; je n'ai rien découvert qui eût vie et mouvement. Est-ce donc
un cryptogame microscopique ?
J'ai en ce moment une fleur à'Odontoglosstim Rossi majus qui est toute cou-
verte de ces taches huileuses, au point que sa couleur en est changée. Sur la
même plante, deux autres fleurs, attaquées sans doute dès le bouton, sont
crispées, contrefaites. Sur d'autres plantes de la même espèce, les fleurs n'ont
pas pu arriver à leur épanouissement. Mes Zygopetalum Mackayi et crinitum
ont eu le même sort, quoique les hampes soient sorties et aient grandi nor-
malement. L'ennemi gît donc dans la fleur bien avant son épanouissement. Je
vois le même mal se préparer sur les boutons d'un Chysis bractescens.
g6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Mais la détérioration ne se borne pas à des boutons à fleurs, d'apparence
très saine d'abord; la production foliaire de quelques plantes est également
atteinte. Des Oncidium zehrinum, jusque là très sains, ont commencé l'an
dernier à dépérir et à ne donner que des feuilles rabougries, contournées, et
surtout desséchées partiellement dès leur naissance.
Ici ce ne sont plus des piqûres ni des taches isolées, mais un dépérissement
du feuillage, tandis que bulbes et racines semblent bien sains. L'ennemi, dans
ce cas, coloniserait dans les boutons à fleurs et dans les bourgeons avant que
les feuilles aient brisé leur première enveloppe. Cet effet, dont le danger est
patent, a-t-il la même cause, les mêmes auteurs que les piqûres et les taches
limitées décrites ci-dessus ? Je ne constate pas leur coïncidence. Je suis tenté
cependant de croire à l'unité de cause, en ce sens que l'insecte, si c'en est un,
irait déposer ses œufs dans les bourgeons naissants, et que là, après avoir vécu
aux dépens de la fleur et de la pousse, il subirait sa métamorphose, se répan-
drait ensuite sur les feuilles développées, et les criblerait de piqûres pour
s'en nourrir.
J'ai pu observer jadis, sur des plantes d'autres familles, les ravages des
thrips et des acarus rouges. Je connais ces ennemis et je n'en ai jamais vu un
seul dans mes Orchidées. On ne signale cependant, dans rien de ce que j'ai lu,
et je hs beaucoup, nul autre parasite, ni animal ni végétal, qui réponde à ce
que je cherche.
Faut-il en revenir à l'idée d'une maladie ou plutôt de deux ou trois, provenant
de culture mal entendue ? Les symptômes en seraient bien étranges. Et puis
je ne serais pas seul intéressé dans la question : j'ai reçu depuis un an pas mal
d'Orchidées de diverses sources et des meilleures; et sur des exemplaires très
sains d'ailleurs, je reconnais ces taches inquiétantes. Bien plus, en examinant
un Cattleya du groupe pumila, importé depuis deux ans, ayant fleuri et poussé
parfaitement chez moi cette année, je constate que deux feuilles, venues telles
quelles du Brésil, sont à moitié jaunes, et que ce jaune provient de la juxta-
position d'une foule de piqûres semblables à celles que je vois naître chez moi.
L'ennemi, quel qu'il soit, serait donc importé avec la plante.
Je me borne à ces observations et je me garde de conclure, mais j'appelle la
sérieuse attention des amateurs, de ceux-là surtout qui sont mieux placés et
mieux outillés que moi.
En attendant, j'emploie le tabac et les seringages.
P. E. De Puydt.
JUIN 1890 97
LA PETITE SERRE AUX ORCHIDEES
Une serre à trois compartiments au moins est nécessaire pour entreprendre
une culture générale d'Orchidées :
1° La serre chaude. Sa température minimum est de 15 à 18° centig. On y
cultive les Vanda, Aerides, Cypripedium, etc. Elle réclame une grande humi-
dité atmosphérique et peu d'air; son séjour est ainsi le moins attrayant. 2° La
serre tempérée, plus aérée, moins humide et dont la température minimum
est de 12° centig. C'est ici qu'on rencontre les plus belles fleurs; les superbes
Cattleya et aussi les Laelia leurs frères, les Odontoglossum vexillarium, beau-
coup encore de Cypripedium, etc. 3° La serre froide enfin, avec un minimum
de température de 8° centig. Elle réclame de l'humidité et surtout beaucoup
d'air, et renferme des plantes de premier ordre, sur lesquelles nous nous
arrêterons plus loin.
L'amateur peut prendre l'ensemble de ces trois cultures, ou en choisir une
suivant son goût et ses moyens. Nous n'avons pas à nous préoccuper de
l'amateur riche, qui a l'argent à sa disposition et n'est jamais dans l'embarras.
D'ailleurs, il fait le plus souvent cultiver ses plantes par des mercenaires
et n'a besoin pour cela ni de conseil, ni même d'intelligence.
Bien plus intéressante est la classe des amateurs peu fortunés, devant tout
calculer, obligés de travailler par eux-mêmes et de mettre aussi leur intel-
ligence constamment en jeu. Cette classe est de beaucoup la plus nombreuse
et l'aider à posséder une serre aux Orchidées est à la fois lui rendre un service
véritable et populariser le goût de nos fleurs préférées.
Nous disons lui rendre un service véritable. En effet y a-t-il rien de plus
réellement agréable que le goût des Orchidées? On a chez soi ce qu'on aime
pendant tout le jour, sans embarras ni tracas; chaque soin donné est suivi
de sa récompense presque immédiate. Peu de plaisirs oifrent ces avantages.
Pour le petit amateur, la serre froide doit incontestablement être préférée,
parce qu'elle exige moins de dépenses et de soins. Quant à la dépense, on
peut d'abord approprier, à peu de frais, toute serre déjà construite, de façon
98 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
à pouvoir y cultiver les Orchidées dites froides. Il suffit d'ordinaire de pra-
tiquer des ouvertures destinées à laisser pénétrer l'air nécessaire. On pourrait
avoir mieux .sans doute en faisant neuf, mais enfin les plantes vivront bien
dans l'ancienne construction. Le chauffage coûte peu, la température obligée
n'étant pas d'un degré élevé.
Reste l'achat des plantes; il ne sera pas ruineux. Voyons d'abord quelles
espèces conviennent à la serre froide : les magnifiques Odontoglosswn Alexandrae
formeront le fond de la collection; ils ont l'avantage de fleurir toute l'année.
On peut en avoir de bonnes introductions de trois à dix francs la pièce. Viennent
ensuite les Odontoglosswn triumphans, Halli, luteo-purpureum etc., mêmes prix,
les Oncidium serratum, niacranthum, Sobralia macrantha, Laclia aiUumnalis,
Cattleya citrina, Epidendnim Vitellinum, Sophronitis grandiflora, Masdevallia,
les Cypripedium insigne et villosiim, etc., toutes plantes à très bas prix.
Cette liste pourrait être plus complète, mais voilà déjà de quoi garnir
parfaitement une serre, et si ces plantes coûtent peu, elles n'en sont pas moins
bonnes; beaucoup d'entre elles sont même classées au premier rang pour
la beauté.
Les soins à donner à la petite serre froide ne sont ni nombreux ni difficiles.
Supposons un amateur employé en ville et obligé de s'absenter une partie de la
journée : le matin avant son départ, il entre dans sa serre; quelques instants
lui suffisent pour jeter l'eau nécessaire sur les sentiers, arroser ses plantes et
vériiier la température; il donne ensuite ses ordres à quelqu'un de la maison,
pour ombrer et ouvrir les châssis à propos, si c'est en hiver, ou pour jeter
quelques pelletées de charbon sur le feu s'il gèle. Il peut alors rester dehors
une partie de la journée.
Les dépotements, nettoiements, etc., se feront dans les moments perdus,
peu à peu, et seront une distraction à laquelle on s'attachera de plus en plus,
car l'amateur aime d'autant plus ses plantes à mesure qu'il s'en occupe davan-
tage. Celui qui ne cultive pas lui-même ignore le plaisir de l'horticulture.
Telle est à peu près la petite serre froide. Nous engageons ceux qui ne la
connaissent pas, et pour lesquels elle aurait quelque attrait, à vérifier par eux
mêmes la justesse des quelques lignes précédentes.
Comte DE BousiES.
l" JUIN 1890 99
CULTURE DES ORCHIDEES REPUTEES D UN
TRAITEMENT DIFFICILE
I. — Laelia majalis
Ce magnifique Laelia, la Flor de mayo des Mexicains, si bien représenté
dans le IV^ vol., pi. 190 de la Lindenia, est la perle des Orchidées mexicaines.
Quoique ce soit une espèce des plus communes et des plus répandues dans son
pays d'origine, on ne l'introduit en Europe que par petites quantités, parce
que les importateurs trouvent rarement à les écouler. Cela provient sans
doute de ce que cette Orchidée passe pour être rebelle à la culture, la plupart
de nos jardiniers ne sachant pas la faire fleurir. Elle fleurit pourtant régulière-
ment chaque année dans nos serres, depuis que nous suivons un mode de
culture que nous avons vu pratiquer jadis, sur une grande échelle, dans un
établissement horticole de York (Angleterre).
Un des points essentiels pour bien réussir dans sa culture est de se procurer
des importations en très bon état, ayant de gros pseudo-bulbes, munis de bons
yeux de départ, et surtout n'ayant pas traîné dans les salles de vente. On les fixe
simplement au moyen d'un fil de cuivre sur des planchettes de pitch-pin car-
bonisées, sur lesquelles on étend une petite couche de fibres de polypode. On les
suspend depuis mars jusqu'au mois de juillet ou d'août, près du vitrage d'une
serre à Cattleya, dans un endroit bien aéré et légèrement ombré. Les racines
ne'tardent pas alors à se fixer sur les parties carbonisées, puis les plantes se
trouvent bientôt établies. Jusqu'en août les arrosements doivent être copieux,
mais à partir de cette époque, à laquelle les pousses sont terminées, ils doivent
être presque nuls et ont simplement pour but d'empêcher les pseudo-bulbes
de trop se rider. On les passe alors dans une serre froide, toujours bien aérée
et très peu ombrée, et on les y laisse jusqu'au mois de mars, époque où ils
entrent en végétation.
En suivant ces indications, les Orchidophiles seront certains de les posséder
en fleur chaque printemps et ne considéreront plus à l'avenir la Fleur de mai
des Mexicains comme rebelle à la floraison.
Otto Ballif.
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE JUIN
Nous avons peu de chose à ajouter aux indications publiées dans le numéro
précédent. Les soins à donner dans toutes les serres resteront à peu près les
mêmes jusqu'à la fin de l'été. Veiller à l'aération, à l'ombrage, au maintien
de l'état hygrométrique convenable, voilà quelles doivent être les constantes
préoccupations du jardinier; la question de température devient relativement
secondaire pendant la saison des chaleurs.
Serre froide. — Ici il faut s'efforcer avant tout de tenir la température aussi
basse et l'air aussi frais que possible. Ombrer les serres pendant tout le jour,
et arroser abondamment les sentiers.
Serre tempérée. — Les Lycaste, les Oncidium splendidum, tigrimim etc., les
Odontoglossum grande, Schlieperianum, Reichenheimi , Insleayi, les Phajus, les
Arpophyllum, les Maxillaria et Brassia sont en pleine végétation et réclament
beaucoup d'humidité. Beaucoup de Cattleya et de Laelia, les Calanthe, les
Zygopetalum, Acineta, Miltonia, Cymbidium, etc. finissent de fleurir et entrent
également dans la période active. Les Anguloa, en végétation depuis un mois
déjà, vont fleurir pendant cette quinzaine et demandent par conséquent moins
d'arrosages que les précédents.
Serre chaude. — Les Dendrobium thyrsiflormn, Devoniammi etc. ont terminé
leur floraison ainsi que la plupart des Cypripedium, des Vanda, des Aerides, etc.
Toutes ces plantes réclament beaucoup d'humidité. Chauffer très peu pendant
la nuit. Pendant le jour, on pourra donner un peu d'air aux serres.
Les Dendrobium qui fleurissent à l'automne devront être rempotés à cette
époque de l'année.
Quelques Saccolabium, notamment les guttatum, refusum, curvifolium, Blumei,
les Aerides virens, Larpentae, Fieldingi, pourront être rempotés également,
si leurs racines réclament plus d'espace; toutefois il ne faut recourir à cette
opération qu'avec une extrême réserve, car on ne pourra l'exécuter sans briser
quelques racines, et la plante se ressent toujours plus ou moins de ces blessures.
On pourra rapprocher du vitrage les petits Vanda, ainsi que les Aerides et
les Saccolabium.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICULTURE IITERiiTIOIiLS
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégi'a|)lii(iuc : LINDENIA, Bruxelles
Administrateur-Directeur
LUCIEN LINDEN
MISE AU COMMERCE
A partir du 1 ' Juin 1890
de la plus klle Orchidée introduite pendant ces dernières années
Catlleya Warocqueana
DIPLOME D'HONNEUR de V classe, décerné à <c l'unanimité » comme Orchidée
nouvelle, au Meeting du 11 Mai dernier de L' ORCHID ÉENNE, la Société
d'amateurs d'Orchidées établie à Bruxelles.
Le Cattleya "Warocqueana est un type de Cattleya, formant une section spéciale
comme les Cattleya Mossiae, Trianae , etc., parmi laquelle un grand nombre de variétés
se sont déjà déclarées. C'est une brillante introduction, entre toutes, qui provient d'une
localité de l'Amérique Méridionale, complètement inexplorée jusqu'ici, où l'on ne soupçonnait
guère que des Cattleya pourraient être rencontrés. Sa station naturelle est à une énorme
distance de celles d'où proviennent les Cattleya connus. Notre collecteur, M. Bungeeoth,
qui a été envoyé dans ces parages par M. J. Linden, écrit au sujet de cette grande
introduction :
« Je suis émerveillé par la beauté de ce Cattleya. Je rCai rien vie d'aussi beau ni en
« Colombie, ni au Venezuela, parmi les Cattleya Mendeli, Trianae et Mossiae. Uépi floral est
« énorme, beaucoup plus grand que chez ces derniers^ et le coloris est d'un éclat incomparable .
« J'ai vu de nombreuses variétés, plus brillantes les unes que les autres. On m'assure ici qu'il
«^ y a beaucoup de variétés à fleurs blayiches parmi ces Cattleya. C'est une espèce d'une floribonditè
« extraordinaire et portant cinq à six fleurs par hampe. »
Les plantes sont arrivées en Europe le 18 avril dernier en excellentes conditions. Celles
qui ont fleuri avaient formé leurs boutons dans les caisses pendant un voyage de près de
deux mois, et malgré cela elles ont émerveillé tous ceux qui ont pu les voir jusqu'ici!
C'est une espèce d'une grande robusticité. Feuilles très épaisses. Ce Cattleya sera d'une
culture particulièrement aisée. Les plantes, introduites il y a à peine un mois, sont déjà
parfaitement enracinées et en pleine végétation.
Imitant en cela les Anglais, qui ont dédié les Cattleya Latorenceana, Gaskelliana, Per-
civalliana, etc. à leurs grands amateurs, nous avons été heureux de dédier cette grande nouveauté
au principal amateur belge, M. G. Warocqtjé, président de L'Orchidéenne et l'un des admi-
nistrateurs de notre Société.
A en juger d'après les échantillons secs envoyés par M. Bungeroth, les fleurs de ce
Cattleya sont très grandes, beaucoup plus grandes que celles des C. Mossiae et Mendeli, dit-il.
Les pétales et sépales sont d'un beau rose violacé, tendre ou foncé suivant les variétés. Le
labelle, presque toujours allongé, très frangé, est chez telle variété magenta velouté pur, ou
bordé de blanc, ou marqué à son sommet par deux yeux jaunes ou blancs, variant suivant
les sujets, mais admirables toujours.
Nous engageons beaucoup les amateurs et cultivateurs d'Orchidées à acquérir plusieurs
pieds de cette grande nouveauté ; elle leur procurera d'agréables surprises. Des variétés
magnifiques et de grande valeur seront trouvées, nous n'en doutons pas, parmi ces Cattleya
"Warocqueana !
Nous avons voulu mettre, d'emblée, cette admirable nouveauté à la portée de tous les
amateurs en l'offrant à des prix très modérés.
Nous les offrons en bonnes plantes d'introduction, en excellent état, enracinées
et en végétation, aux conditions suivantes :
BONNE PLANTE 25 francs.
les 3 70 »
les 6 125 »
les 12 230 »
TRÈS BONNE PLANTE, beaucoup plus forte. ... 50 »
» » » les 3. . 135 »
» » » les 6. . 210 »
» » » les 12 . 375 »
PLANTE CHOISIE parmiles plus fortes 100 »
» » » a les 3. . . 275 »
n » » » les 6. , . 500 »
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Oîrecteui*
•I. L. I i%i D e: rv
ADMINISTRATEUR
REDACTEUR
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable davance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à Ladminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
yo, rue Wîertz, à Bruxelles
ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDINAIRES
VAL St-LA.AIBE:RX i Belgique]
58, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faïences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faience, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en cristal, 62 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se charge de faire exéculer Ions les travaux
|ui lui seionl demandés, soit d'après des dessins ou d'autres
renseignenienls.
FLEURS
D'ORCHIDEES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits^ défimit ioide
concurrence
Adolphe BRAHY-MARCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDEE EN 4859
CH. BUSS
Rue cl'il.kl£ei>geiii, ii» 69, Oi%.TVD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRKS A VIGIES, A ORCHIDÉES ET A Ml'LTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
TITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
tSO IUKDAII.L,C:iS AUX EXPOISITIOMlS Dir
PAY!« ET DE I/ÉTRAMGER
488» — Médaille d'Argent à l'Exposition Universelle d'Anvers — ■1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Hue MeiTens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES |
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande,
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echeni
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpette
Grefibirs, Pelles et Bêches pour jardinage
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fai
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAG|
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chaussée de "Wavre, BRUXELLEJ
i
!'<■ Année. 15 JUIN 1890 Numéro 7.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
ïl É D I G- É ET 1= XJ B U I É
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A, RoLFE, G. MiTEAU, Ém. Rodigas, p. E. de Puydt, N. Funck, E. Wallaert,
P. Gloner, g. Joris, a. Vain Imsgiioot, Fr. Desbois, A. Linden,
E. S. Rand, B^Wx's Calwelaert,E. Bl>geroth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
.h:i,Es Hye, R, Martin Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, .1. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cogniaux, Max Garnier,
Paul Otlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, L. Lubbers, A. Dalliére,
Comte de Moran, O.Ballif, C. Elliser, F.Kegeljais, D.Massange de Louvrex,
A. DE LA Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
I*a,x-aît le l"'' et le IS de chaque moi»;
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
1^^ coZ'ï:
m
V»P-J^ Gaiiil, inii)r. Eug. Yantlerliietilien. (fc/J
LINDENIA
IOONOGhIlA.P»IIIE DES OïlCHIDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraisoii contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonneraent pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
(( Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volume
Aeranllius Leonis. Acrides maculosum var. formosum,
Aerides odovatum var. Demidolli. Aeridos Reichenbachi,
Aganisia Iricolor, Catasetiim discolor. Calasetum tigrinum,
Cattleya aiirca, Caltloya gullala var. Icopardina. Cattleya
Lawi'cnceana , Cattleya Malouana, Cattleya maxima var.
Hruljyaiia. Cattleya iiobilior var. Huguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Rciclicnbachi. Cattleya Trianae var. alba, Catt-
levaTrianae var. Annae, Cleisostoma Guiberti. Cypripcdium
Driiryi. Cypripediuni Lawrencoamim var. Hyeanum. Cypri-
pcdium (ïiiaïUhum superbum. Cypripcdium selligerum majus,
Cypripcdium tessellatum vai . porpiiyreum, Dendrobium Fal-
coneri. Dendrobium stratiotes, Dendrobium tliYrsiflorum,
Epidendrum paniculatum Masdcvallia Lindeni var. grandi-
llora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanceanum var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum.
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruokerianum.
Odontoglossum vexillai-ium var. purpureum, Oilontoglossum
Wilckeanum albens. Paphinia cristata var. Randi. Phalae-
nopsis Sanderiana. Plialaenopsis Stuartiana var. punctulata.
Restrepia antennifera. Selenipedium retieulatum. Spatho-
glottis Augustorum. Tricliocentrum tigrinum var. splendens.
Trichopiliasuavis. VandaRoxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. laliello viridi.
Sme Volrime
Angraecum Ellisi. Anguloa Ruckoii v;ii'. modin. Aiiscllin
congoensis, Bollea pulvinaris. Bi'assia caiulata. Calaiitlic
Regniori, Calasclmn Bungcrotlii. (^<alasotiim galeriliiin. Ciall-
leya gigas, Callleya Kimballiana, Calllcya Meiidcli. C-atlIcya
Scliilloriana var. Amaliana. C-oelogync |iaiulinala. (',y|iri(M'-
(liiim callosum, Cypripctliiiin niicrucliiliiii). (ly|)ri|)r(liuiii
Sallieri, Cypripedium tonkinonso. Dcndroljimn lnactcosiiiii.
Dendrobium iiiauditiiin. Epidoiidrtim Haiidiantiin. (ialcaixlra
Devoniana var. Dcdpliina. (ialoaiidra llaveola. Laclia olcgaiis
var. Hoiitteana. Masdevallia Voitclii. Milloiiia spoctahilis var.
lincala. Oncidium riuullatmn. Oniidium .loncsiaiuiiii. Oiu-i-
diiim Warsi'cwiczi. Odoiiloglossum Alexandrao var. Ciilse-
miaiiuni. Odonloglos.sum (loradinci granditloriini. Odonlo-
j;li)ssiini graiido. Odoiitoglossum Lucianiamim. Odonto-
j;liis.siim InliM)-|)iir|)iii'(Miiii. Odoiitoglossiim HcKv.li. Odonto-
jjliissiiin Scliilli'i iaimni. IMialacmipsis amaliilis. Phalacnopsis
l^iiddemanniaiia. l'Iialaciiopsis Suniatraiia. Pilnniiia nohilis.
.Sarcolabiiim giganiciiin vai'. ilhislre. Selcnipodiiim <'aiidaUmi
gigaiileum. Sclcnipeditim Schroderac var. spicndciis. .Spa-
thogloltis plicala, vSlaiibojjea ligrina, Triclioceiilruni albo-
jjurpureum var striatiim, Vaiida Lindcni, Valida suavis var.
IJiideiii. Zyg<)p(?taliim i-itslratuiii.
3me Volvime
Aerides Fieldingi, Aerantlics graiidillora, Aerides Houlle-
lianiim. Aganisia cyanea, Angraecum Lithrostachys Sedeni,
.Vnguloa unilloia, Brassavola ciicullata var. cuspidala, Bolbo-
pliylUim grandilloruni. Cataseliim Biingerolhi var. aiii-euin.
Catasetum Bungerollii var. Pollsiaiuim, (^.alasetum decipiens,
Catasetum piilchrum, Cattleya Giboziae, Caltlcya labiata var.
aulumnalis, Cattleya virginalis, Cleisosloma crassifolium.
Cypripedium Arlliuriaiium var. pallidum. Cypripedium Caii-
nartiaiuim, Cypripedium Curtisi. Cypripedium Harrisianum
var. superbum, Cypripedium Leeaiuim. Cypripedium Mueusi-
aiuim, Cypripedium praeslans. Cypripedium Van Houtlea-
num. Cypripedium villosum, Cypripedium (Selenipedium)
Wallisi, Dendrobium purpureum var. candiilulum, Dendro-
l)ium rutriferum. Demlrobiimi strebluceras var. Rossianum,
lonopsis paniculata vai'. maxima, Masdevallia maerura, Masde-
vallia spectrum. Miltonia speetabilis Moreliana. (Jncidium
clieirophorum. Oncidium papilio var. nitijus, Oncidium Plia-
laenopsis. Odonloglossum ritrosmum var. Devansayeanum.
Odontoglossum crispum vai'. fasluosum. Odoiitoglossum cris-
pum var.Trianae. Odontoglossum cuspidalum. Odontoglossum
Harryanum . Odontoglossum odoratum var. baphirantum .
Oiionloglossum triuinpli.uis, Odontoglossum Uro-Skinneri.
Paphinia Lindeniana. Pa[)liinia Modiglianiana. Rodiiguczia
Bungerollii. Vanda superija.
4me Volume
Odontoglossum latimaculatnm, Cypripedium Miteauannm,
Nanodes Medusae, Dendrobium Bensoniae. Cypripedium
bellatiilum. Aerides quinquevulnerum. Odontoglossum Glo-
nerianum. Oncidium macranthum, Lycaste Skinneri var. alba,
Mesospinidinm vulcanicum, Epidendrum nemorale. Warrea
Lindeniana. Odontoglossum Halli, Cypripedium Mastersia-
luim. Lépiotes bicolor, Vanda coerulea, Soplironilis gran-
dillora. Odontoglossum radialum . Comparettia falcata ,
Oncidium Forbesi maximum, Cirrhopetalum pulchrum .
(iypripcdiuni Harrisianum var. polychromum. Vanda tricolor,
C-attleva chocoensis var. Miss >'ilsson. Oncidium iridifolium.
Polystachia pubescens. Masdevallia lovaiensis, Odontoglos-
sum Cervaiitesi lilacinum, Coelogyne cristata var. alba,
Selenipedium caudatum var. Albertianum, Angraecum ses-
quipedale. Miltonia (Odont.) X Bleuana. Odontoglossum
Bleiciirôderianum. Odontoglossum Pescatorei var. Lindeni.
Odontoglossum Rossi var. Mommi, Odontoglossum Waroc-
queanum. Cattleya Mossiae var. Bousiesiana, (jypripedium
Elliottianum, Dendrobium densillorum. Pliaius grandifolius.
Tiiunia Marslialli. ,\nguloa Clowesi. Laelia majalis. Cattleya
Mossiae var. Warocqueana.
^mc Volixnfie
(en cours de publication, 10 livraisons parues)
Aerides Augustianum. Bolbophyllum Lobbi, Calanllie
Masuca, Calanthc Veitchi , Catasetum macrocarpum var.
chrysanthum, Cattleya Trianae var. purpurata. Cattleya
Trianae var. M""' Martin-Cahuzac, Callleya Trianae var.
pallida, Cattleya Trianae var. slriata. Callleya maxima va--.
Malouana, Cymbidium Mastersi, Cypripedium barbato-
Vcitchianum, Cypripedium nilens, Cypripedium orphanum,
Dendrobium crumenatum, Dendrobium infuilibulum, Den-
drobium Mirbelianum. Dendrobium Paxtoni. Dendrobium
Wardianum var. Lowi, Epidendrum prismatocarpum. Epi-
dendrum vitellinum, Gongora maculata. HouUetia Brockle-
luirstiana. Laelia anceps var. Hyeana. Laelia elegans. Lycaste
coslala. Masdevallia ignea. Miltonia Blunli var. Lubbersiana,
Miltonia vexillaria var. su|>eriia. Oncidium aurosum, Onci-
dium concolor, Oncidium Marsliallianum. Odontoglossum
Hoddaertianum. (Jdontoglossum Duvivierianum, Odonto-
glossum liastilabium. Odonloglossum maxillare, Phalaenopsis
Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana, Zygo-
petalum inlermcdium.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. — 2'"^ Volume, 100 fr. — S"'' Volume, 75 fr. — 4'"^ Volume, 65 fr.
LES QUATRE VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 350 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN = 6 FRANCS
SOMMAIRE DU T' NUMERO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 101
Histoire de la culture des Orchidées 103
Causerie sur les Orchidées 106
Formons de bons jardiniers 109
Les Orchidées à l'exposition de Paris en mai 1890 111
Comment il faut hybrider 112
Travaux de la seconde quinzaine de juin 115
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYSSON, auteur de VOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, jwur les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONGK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Comte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Regeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. Metdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, a. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
15 JUIN 1890
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
CYPRIPEDIUM X APOLLO, Measures. — Hybride du C. X vexillarium
et du C. Stonei, qui a été exposé au Meeting de la société royale d'Horticulture
le 22 avril. Il appartient à la collection de M. R. J. Measures, de Camber-
well. Gard. Chron., 26 avril, p. 526.
*
* *
ODONTOGLOSSUM WATTIANUM, Rolfe. — Il n'est pas encore bien
établi si cette belle plante est un hybride naturel ou une espèce distincte.
La première hypothèse est la plus vraisemblable, en raison de ses caractères
intermédiaires entre le C. Inteo-purpiireum et le C. Lindleyanum ; ces deux
espèces, qui croissent communément dans les mêmes endroits, paraissent
l'avoir produit par hybridation. Il a été introduit par MM. F. Sander et C'^,
de S* Albans, et il doit en exister quatre ou cinq spécimens; mais ceci ne
prouve nullement qu'il constitue une espèce distincte.
Les fleurs sont grandes, jaune clair taché de marron. Gard. Chron.,
22 mars, p. 354.
* *
TRICHOPILIA PUNCTATA, Rolfe. — C'est une petite espèce gracieuse
et curieuse. Il est proche parent du T. taxa, mais il est remarquable par
cette particularité, que ses sépales et ses pétales sont couverts de nom-
breuses taches rouge pourpre. Ce fait n'avait jamais été signala jusque là
dans ce genre. Gard. Chron., 22 février, p. 227.
*
CALANTHE RUBENS, Ridley. — Cette plante est décrite comme une
espèce nouvelle et charmante, alliée au C. vestita, un autre Calanthe bien
connu; elle a le labelle pourvu de quatre lobes, comme celui-ci, mais les fleurs
roses, un peu dans le genre du C. rosea. Elle a été découverte par M. Curtis,
102 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
dans les îles Langkawi, à une certaine distance de la côte ouest de la péninsule
malaise. Il paraît que des plantes en ont été envoyées en Angleterre. Gard.
Chron.y lo mai 1890, p. 576.
*
* *
DENDROBIUM X VENUS, Rolfe. — Très bel hybride, produit par
M. Norman C. Cookson, de Wylam-on-Tyne ; il provient du D. Falconeri et
du D. nobile, celui-ci étant le porte-pollen, et il est à peu près intermédiaire
entre eux dans son port; d'une croissance vigoureuse, il produit un racème
portant deux grandes et belles fleurs, qui ont l'aspect et les caractères géné-
raux du D. Falconeri, sauf l'absence de jaune dans le coloris du labelle. C'est
un hybride qui donne de grandes espérances. Gard. Chron., 17 mai 1890,
page 608.
* *
CYPRIPEDIUM X NUMA, Veitch. — J'ai décrit complètement cet hybride
dans le Gardeners' Chronicle du 17 mai dernier, p. 608; il était déjà mentionné
dans le n° 5 du Journal des Orchidées, 15 mai, p. 70. La fleur a beaucoup
d'analogie avec celle du C. Stonei, qui dans le croisement est le porte-pollen;
l'influence de l'autre parent, le C. Lawrenceanum, apparaît dans quelques
points, notamment dans les raies du sépale dorsal. Comme port, il tient à
peu près le miheu entre les deux espèces.
*
* *
BULBOPHYLLUM LEMNISCATOIDES, Rolfe. — Espèce très remar-
quable; c'est le premier aUié du B. lemniscatum Parish (Bot. Mag., t. 5961),
qui ait paru jusqu'ici. Comme celui-ci, il présente trois longs appendices,
partant de l'arrière de chaque sépale, près du sommet, et qui pendent au
dessous de la fleur; mais ces appendices sont cylindriques et simplement
papilleux, tandis que dans le B. lemniscatum ils se composent de dix branches
plates longitudinales munies d'une crête, et rayonnant d'un centre commun.
II y a aussi quelques différences dans la nature des pseudo-bulbes, ainsi que
dans d'autres parties.
Cette plante a été importée de Java chez lui par M. van Lansberge,
président de L'Horticulture Internationale. Elle est très intéressante au
point de vue botanique, mais elle n'est pas très remarquable par sa beauté.
Gard. Chron., 31 mai 1890, p. 672.
R. A. Rolfe.
15 JUIN i8go 103
HISTOIRE DE LA CULTURE DES ORCHIDÉES
(Suite, voir no 3)
LiNDLEY, en présence des renseignements vagues ou erronés qu'il put
compulser, ne fut pas à même de déduire les règles de la culture qu'il fallait
aux Orchidées en raison de leur origine. L'écrit qu'il lut à la séance de
mai 1830, devant la Société d'horticulture de Londres, concluait à ce que
« une haute température, un ombrage sévère et une humidité excessive étaient
les conditions essentielles à la santé de ces plantes; » il indiqua, il est vrai, la
nécessité du drainage, mais ne mentionna pas même celle de la ventilation.
Et telle était l'autorité de l'illustre orchidographe que, plus d'un quart de
siècle plus tard, la règle indiquée par lui était considérée comme la seule
correcte et admissible, bien que l'éminent écrivain n'ait pas hésité par la
suite à revenir de son erreur et à recommander les modifications que des
renseignements plus précis motivaient. Il a fallu néanmoins de longues années
encore avant de parvenir à faire admettre que les Orchidées ont besoin dans
nos serres de ce même repos que la nature leur octroie dans leur patrie.
Les explorateurs avaient beau s'efforcer d'enlever aux régions lointaines et
d'importer en Europe toutes les superbes espèces que les journaux faisaient
connaître à mesure de leur introduction : Maxillaria du Brésil, Epidendrum,
Catasetum, Mormodes des Indes, Cattleya, Odontoglossum et Masdevallia qui
font aujourd'hui nos déhces, tout cela était voué à une destruction certaine
dans ces serres surchauffées, pleines de vapeur, sans ventilation aucune, et
où l'homme lui-même ne résistait pas. Suivant l'expression si malheureu-
sement vraie de Joseph Hooker, « l'Angleterre fut, durant plus d'un demi
siècle, le tombeau des Orchidées des tropiques. »
Sur le continent d'Europe les tâtonnements furent identiques dans le prin-
cipe, mais ils eurent bientôt des résultats plus heureux. Un explorateur intré-
pide, doublé d'un observateur, M. J. Linden, avait établi à Bruxelles des serres
où il menait à fleurs ses joyaux préférés. Il n'eut pas besoin d'attendre
l'exemple des cultures anglaises pour rendre les siennes florissantes et pros-
I04 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
pères. Pescatore en France, les Lamarche, les van den Hecke, les Cannart
d'Hamale, les Massange, en Belgique, se ressentirent de sa puissante im-
pulsion : avec lui on avait appris que les Orchidées peuvent toutes vivre
et fleurir loin de leur patrie. Mieux encore, n'a-t-on pas vu la Deutsche Garten-
zeitung publier la longue liste des 50 genres d'Orchidées que M. Ad. Hennig
cultivait avec un réel succès dans sa demeure, il y a une trentaine d'années?
Et vers la même époque, les expériences faites par M. Bouché, au Jardin
Botanique de Berlin, avec les Epidendrum tovarense, Acropera Loddigesi,
Lycaste Skinneri, Odontoglossitm grande, etc., cultivés sans abri durant tout
l'été, avaient démontré que les Orchidées tropicales sont beaucoup moins
délicates qu'on ne l'avait cru auparavant. M. J. Linden ne voulait plus pour
elles cette température dangereuse et débilitante de la jungle indienne; les
plantes trouvaient dans ses cultures une chaleur moins élevée, une atmosphère
plus pure et une douce humidité donnée par l'arrosement des sentiers. Le
drainage et l'empotage étaient l'objet des soins les plus minutieux.
Ayant consacré dix années de sa vie à parcourir ces régions tropicales si
diverses d'aspect, de climat et de tapis végétal, il lui eût été impossible de
confondre dans un seul ensemble, les produits de la vallée, ceux des versants si
accidentés, ceux des hauteurs alpestres. Il savait, comme l'a dit M. DePuydt('),
que les Orchidées des terres basses, des vallées profondes, exigent un minimum
de 15° à 18° de chaleur en hiver, réclament par conséquent la serre indienne ou
haute serre chaude et qu'elles sont dans la proportion d'un sixième des espèces
cultivées en Europe (200 sur 1200); que celles des régions de moyenne
altitude, auxquelles se joignent les plus rapprochées des tropiques, se conten-
tent d'une chaleur hivernale de 8° à 10°, celle de la serre tempérée; celles-ci
sont les plus nombreuses, soit environ 700 ; il savait que celles qui atteignent
ou dépassent 2000 mètres d'altitude, supportent un abaissement nocturne de
_|_ 5 ou -{- 6°, la température de la serre tempérée froide, pourvu qu'elles aient
8 ou 10° le jour. Elles sont au nombre de 300, y compris les espèces des
altitudes extrêmes, lesquelles ne redoutent pas chez nous des froids de
-|- 2 ou -j- 3°, mais que les chaleurs de nos étés font beaucoup souffrir.
Nous ne dirons rien des procédés de culture actuellement mis en œuvre ; ils
sont du domaine de la pratique, décrits dans les publications spéciales qui
(i) E. De Puydt, Les Orchidées, Histoire iconographique, etc. — Un vol. in-S^, avec vignettes et
chromolithographies. Paris, J. Rothschild, 1880,
15 JUIN i8go 105
s'occupent d'Orchidées, et font particulièrement l'objet de ce Journal. On sait
aujourd'hui d'où elles viennent; on connaît les conditions de sol, de chaleur,
de lumière et d'air que la nature leur offre ; leur mode de végétation n'est plus
un secret et leur fécondation n'est plus un mystère. Mais bien que celle-ci
ait lieu, dans leur patrie, par les voies ordinaires de la nature, elle sera
longtemps encore une grande difficulté dans les cultures européennes où, pour
cette raison, leyr multiplication demeurera toujours lente et hérissée d'obstacles.
Bien longtemps encore il faudra recourir aux importations, recueillir les nou-
veautés loin des routes fréquentées, aller retrouver dans leurs stations natu-
relles, au fond des forêts inextricables, dans les déserts où toute ressource
manque, dans la plaine torride ou sur le flanc des montagnes mal accessibles, ces
belles espèces dont nous ne voulons plus nous passer et que d'intrépides explo-
rateurs sont allés dénicher à travers mille dangers, souvent au péril de leur vie.
Les Orchidophiles me permettront de les entretenir quelques instants d'un
seul de ces hardis chercheurs qui parcourut d'immenses régions, mettant au ser-
vice de connaissances étendues une indomptable énergie et une ardeur indicible.
Après avoir terminé ses études, à l'âge de 19 ans, il est chargé d'une mission
scientifique par le gouvernement belge, part d'Anvers le 2 octobre 1835
(accompagné de Funck et Ghiesbrecht), et débarque à Rio de Janeiro le
24 décembre. Il explore les provinces de Rio, de Spiritu Santo, de Minas
Geraès et de San Paolo. Les collections rapportées par lui de ce pays, en 1837,
ont à Bruxelles les honneurs d'une exposition publique. En décembre 1837,
il parcourt le nord et l'ouest de Cuba. En 1838, il sillonne l'intérieur du
Mexique, malgré les dangers sans nombre auxquels l'expose l'état de guerre
dans lequel cette malheureuse république se trouve engagée; il visite le plateau
d'Anahuac, le volcan de Popocatepelt, le pic d'Orizaba et tout le versant
oriental de la Cordillère mexicaine. Après deux années de courses incessantes
et de recherches très fructueuses, il s'embarque à Vera-Cruz pour Campèche
d'où il étend ses investigations sur le Yucatan. Pendant une de ses expéditions,
à la Lagana de Terminos, il est frappé d'une attaque foudroyante de fièvre
jaune dont il est sauvé comme par miracle, mais qui est suivie d'une pénible
convalescence de trois longs mois. A peine rétabli, il se rend par mer dans
l'État de Tabasco; il explore ensuite les régions élevées de Chiapas, pénètre
dans le nord du Guatemala, en pleine révolution, et revient sur le golfe de
Mexique en appuyant sur les côtes de la mer du Sud.
(Sera continué.) Ém. RODIGAS.
Io6 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
I. — L'Orchidée chez l'amateur
(Suite, voir no 6)
Nous publierons prochainement un article sur le Sphaigne, la manière de
le récolter sans détruire, comme on l'a fait, les emplacements et où il devient
au contraire chaque année plus vigoureux et touffu, en formant de véritables
toisons, de cinq à six centimètres d'épaisseur, qui servent à tous nos empo-
tages; réservant les plus jolis morceaux pour les surfaces, elles y forment un
couvercle si tenace que rien ne s'en échappe, et donnent en même temps un
coup d'œil charmant. Et comme la vie appelle la vie, dit le directeur du
Journal des Orchidées, les nouvelles racines s'y précipitent. Voilà comment nous
obtenons des surfaces vertes jusqu'au moment du repos.
Nos plantes ainsi rempotées restent dans ce premier récipient jusqu'à ce
que, bien reprises et enracinées, on devra les placer dans les supports qu'elles
réclament. La motte facile à extraire, et dont on enlève seulement le godet,
qu'on remplace par une boule de sphagnum, sera placée dans un plus grand
récipient, préparé comme la première fois, si c'est un pot, et foncé avec du
sphagnum et de longs bâtons de charbon, si c'est un panier, en faisant toujours
attention de poser dans un angle, pour donner toute la place à la génération
future, à moins de placer dans le centre deux plantes en sens contraire :
manière d'obtenir de jolies potées symétriques.
Si c'est une vieille plante, armée de longues racines, que vous avez à
replanter, on la tient suspendue, on coupe les fils de fer des angles des paniers
et on enlève tous les barreaux qui peuvent s'enlever; on fait le tirage des
racines, qu'on attache avec un lien par petits faisceaux et on les fait passer
entre les barreaux du nouveau panier, présenté par dessous, dans le même
sens qu'elles occupaient dans l'ancien. Si vous n'avez pu l'extraire de son
ancien panier sans nuisance, laissez la dedans et opérez comme si elle n'en avait
pas : j'ai des paniers qui en ont déjà trois récipients de ce genre dans leurs
flancs. Le point essentiel est de ne pas briser les racines, et gardez-vous bien
15 JUIN 1890 107
de les raccourcir : supprimez tout ce qui est crevé et voilà tout. Les accidents
ne manquent pas pour les arrêter et les faire bifurquer. Les visiteurs sont si
tentés d'y porter la main, que si j'habitais près d'une ville, un écriteau devien-
drait nécessaire, comme dans celles de notre aimable professeur de Clermont-
Ferrand : que les fleurs qui portent crinoline ménagent celles qui n'en ont pas.
II suffît de toucher avec le doigt l'extrémité du suçoir visqueux qui les termine,
quand elles sont en végétation, pour qu'immédiatement la croissance soit
arrêtée à cet endroit et au-dessus; trois ou quatre jours après, on voit sortir
deux ou trois nouvelles racines, et si on répète l'expérience sur les nouvelles,
on obtient des faisceaux comme des glands de sonnettes.
Tout cela ne suffirait pas, si le gouvernement général de la serre ne venait
forcer les racines à chercher dans l'air ambiant ce qu'elles trouvent en moindre
abondance dans leurs supports. Les Orchidées fixées sur les arbres à l'état de
nature, et sur des bûches dans nos serres, nous en donnent l'exemple : là leurs
racines sont bien forcées de pendre ; mais nous ne recommandons pas ce genre
de support, promptement envahi, d'où l'on ne peut plus enlever les plantes sans
leur faire subir les mutilations des sujets d'introduction. A moins cependant
qu'elles ne soient artificielles comme celles que nous avons indiquées et dont
nous allons nous servir, en prolonges superposées, pour opérer naturellement
le transfert de la jeune génération de bûches complètement circonscrites.
3° TRAITEMENT DANS LA SERRE
Les racines des Orchidées se dirigent toujours vers les sources d'humidité,
de quelque côté qu'elle arrive. Pour en être convaincu, placez au dessus d'une
plante, suspendue dans un panier, un second remph de mousse que vous main-
tiendrez fortement humide; vous verrez toutes les racines de la plante se
contourner et monter vers ce panier. M. Thibaut, de Sceaux, a observé cette
anomalie dans ma serre, sur un Saccolabium Blumei, suspendu au dessous d'un
jambage en fer de la toiture, recouvert de Ficus repens, qui se saturait d'hu-
midité dans les seringages à la pompe. Si donc vous maintenez, par des serin-
gages et arrosements sur le sol et les chemins de la serre, son atmosphère plus
humide que le compost des supports, les racines en sortent pour se diriger vers
le sol et atteignent ces proportions qui doublent leur croissance et le nombre
de leurs fleurs.
Dans bien des serres, par un vice de culture, les composts sont maintenus
Io8 , LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
trop humides par des arrosages individuels journaliers, et on laisse trop secs le
sol et les murailles, qui dessèchent l'atmosphère. Qu'arrive-t-il? Les racines qui
ont tendance à sortir des supports y rentrent bien vite et la plante souffre de
cette réclusion forcée. Chez moi, je n'arrose fortement et individuellement mes
plantes qu'une seule fois par an, après l'époque du repos, qu'elles doivent toutes
supporter, à des degrés différents, sous peine de ne jamais fleurir. Dès que je
vois une plante au repos se remettre en travail, par le regonflement des tissus,
la teinte verte que reprend le feuillage, je favorise ce nouvel état par des serin-
gages progressifs et légers, et une fois bien en activité je la regarnis de sphag-
num vivant; c'est alors que je l'arrose à fond, par plusieurs seringages répétés,
ou si c'est possible, je la plonge quelques instants, dans le bassin de ma serre.
C'est alors également que mes hygromètres à graines d'Erodium me de-
viennent nécessaires : il faut que le matin je les trouve dressés, et pendant le
jour, s'il fait soleil, dès qu'ils font trois tours, vite avec un arrosoir à pomme
je mouille fortement les sentiers. De lin mars à mi-septembre, les jours lumineux
et de chaleur, avec une de ces pompes qui se placent dans les arrosoirs, je
lance jusqu'au faîtage une pluie fine qui mouille tout, et cela deux fois par jour,
le matin, au lever du soleil, et le soir à son coucher; et dans le jour, des arro-
sages sur les sentiers, autant de fois qu'ils sont nécessaires pour combattre la
dessication de l'air, qu'on doit admettre en grand, mais sans courant direct
sur les plantes.
Dès la fin de septembre, les seringages généraux à la pompe sont supprimés ;
le sol reçoit encore quelques mouillures, pour maintenir la vie aux racines et
amener graduellement la saison du repos, qui doit être complet pour les espèces
à gros pseudobulbes. Le créateur les a pourvus de ces organes nourriciers,
pour pouvoir impunément supporter, dans leurs stations naturelles, la dessi-
cation extrême que leur causent la chaleur et l'absence des pluies. Les bulbes
se rident, les feuilles jaunissent, quelques espèces les perdent complètement et
malgré cet état nécessaire à leur bonne venue à floraison, constaté par les
voyageurs et M. Linden tout le premier, je connais des gens qui ne veulent à
aucun moment voir prendre à leurs plantes la plus petite teinte morbide. Il les
faut toujours dodues et d'un vert noir; aussi, maigre floraison ou pas du tout.
Le repos est indispensable à tout ce qui vit et croît sur notre sphère, et l'être
épuisé ne retrouve ses forces que dans le sommeil.
En hiver, je ne fais jamais de seringages, ni sur les composts, si sur les
plantes; les bouches d'air chaud et chargé d'humidité, dégagé par mes poêles
15 JUIN i8go 109
d'eau, suffisent presque toujours, à moins qu'un soleil anormal me force à
répandre de l'eau sur les sentiers, sous lesquels circule un des tuyaux du ther-
mosiphon. J'ouvre plus ou moins les clapets du faîtage pour en faire partir
l'excès, me réglant encore sur mes hygromètres.
Règle générale : ne donnez à vos plantes que l'humidité juste nécessaire pour
maintenir verte la mousse qui recouvre vos supports, mais ne la marchandez
jamais dans l'atmosphère. Un compost trop mouillé se dessèche lentement et
peut engendrer la pourriture d'une plante indisposée; jamais de risques à courir
avec l'atmosphère.
Quant aux cultures spéciales, je n'ai rien à ajouter à ce qu'a commencé de
si bien dire et dira l'auteur instruit et pratiquant qui rédige ce journal : ses
serres ont fait mon admiration, de même que son aimable réception a conquis
ma sympathie. L'occasion est trop belle pour ne pas adresser aux amateurs et
horticulteurs belges, si français de cœur et de langage, mes meilleurs souvenirs
et je n'oublierai jamais l'accueil de 1880. C'^ F. du Buysson.
FORMONS DE BONS JARDINIERS
J'ai lu avec grand intérêt et avec grand plaisir l'article dans lequel M. le
comte DE MoRAN exposait, dans le n° 5 du journal, les causes de la faveur dont
jouissent les Orchidées et de la solidité de cette faveur. L'Orchidée mérite bien
le nom de reine du monde végétal et ne sera pas remplacée dans cette haute
situation, quels que soient les caprices de la mode. Mais savez-vous ce qui
m'étonne ? c'est qu'il soit encore besoin de l'apprendre à beaucoup de personnes;
c'est qu'à côté des amateurs passionnés, il y ait tant de gens de goût, de vie
élégante et luxueuse, qui ne connaissent pas les Orchidées et qui se contentent
encore des pauvres produits de nos jardins. A quoi tient donc cette ignorance ?
Je crois qu'elle doit être attribuée à deux causes. La première, signalée très
justement par M. de Moran, c'est la cherté des fleurs coupées. En diminuant
leur prix on en vendrait, j'en suis persuadé, trois, quatre, cinq fois davantage.
Cela ne vaudrait-il pas mieux? Les cultivateurs, comme le public, y trouve-
raient leur profit. En France, comme dans votre gracieux pays, on est passionné
de fleurs; il y en a dans les palais comme dans les mansardes. Quelle immense
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
clientèle on trouverait là ! Je ne puis pas comprendre qu'on ne songe pas à
la conquérir.
Mais il y a une autre raison, que je signale à regret, c'est l'ignorance des
jardiniers ou leur défaut d'ambition. Il en est beaucoup trop, chez nous — et ce
doit être chez vous de même — qui se bornent à tailler des arbres fruitiers et à
greffer des roses, et ne conçoivent rien au-delà du métier qu'ils ont toujours
pratiqué; ce sont eux, sans doute, qui contribuent beaucoup à retarder la
propagation des connaissances nouvelles.
Notez qu'il est extraordinaire que les Orchidées aient été étudiées et cultivées
si tardivement. Il y a 400 ans que l'Amérique est découverte; il n'y a que
80 ans qu'on en importe des plantes, et 20 ans à peine qu'on sait donner aux
Orchidées les soins convenables ; aujourd'hui encore il reste beaucoup à
apprendre, et chaque année apporte une somme considérable de progrès
nouveaux.
Du moins, maintenant que cette famille a fait ses preuves éclatantes, tous
les jardiniers devraient tenir à honneur d'être au courant de ces progrès; mais
les routiniers sont un peu effrayés, je crois, de ces cultures et de ces plantes
nouvelles, dont on leur dit sans doute des choses épouvantables; peut-être
faut-il dire aussi qu'ils ont peur de se donner beaucoup de peine.
Loin de moi, la pensée de médire d'une corporation que j'apprécie et que
j'estime très sincèrement. Le motif de l'ignorance dont je me plains, c'est peut-
être que les jardiniers commencent à travailler très jeunes, et qu'ils n'ont pas,
en général, de loisirs suffisants pour étudier beaucoup. Quoi qu'il en soit, le
mal existe et je crois qu'il serait temps de songer à y remédier. Trouver un bon
jardinier est une affaire des plus délicates; et l'on renonce parfois à agrandir
ses serres, à étendre ses cultures, faute de temps pour surveiller tout soi-même,
à défaut du chef expérimenté que l'on ne peut trouver. Eh bien, en attendant
la création d'écoles en plus grand nombre, ce qui est toute une affaire, ne
pourrait-on pas s'adresser aux amateurs, aux propriétaires de grandes cultures,
et leur dire : « formez des jardiniers. Laissez à ceux que vous employez, surtout
aux jeunes, le temps et les moyens de s'instruire; donnez leur des livres,
fournissez leur les éléments nécessaires et accordez leur des encouragements.
C'est un petit souci qui vous rapportera de grands bénéfices... »
Et j'ajoute que ce serait faire œuvre d'humanité. Je ne veux pas me lancer
dans des actualités brûlantes, mais enfin, la question des huit heures de travail
n'est-elle pas à l'ordre du jour ?.., Max Garnier.
15 JUIN i8go III
LES ORCHIDEES
A l'exposition de paris en mai i8go
Nous avons, dans la dernière « Chronique Orchidéenne mensuelle, » repro-
duit, au moment de mettre sous presse, le passage d'une lettre que nous
recevions d'un de nos collaborateurs français.
Cette reproduction nous vaut d'un de nos abonnés le reproche de ne pas
avoir cité tous les exposants. Il paraît attacher une importance toute particulière
à ce qu'on ait oublié son lot « comme ni Peeters ni Sander n'en ont jamais
apporté ! »
Nous ne pouvions forcément donner un compte-rendu complet de cette expo-
sition en six lignes. Tous nos lecteurs, non exposants, l'auront compris. Nous
avons dit le succès de cette exposition et l'importance des Orchidées exhibées.
En dehors des grands lots de MM. Peeters, Sander et de M™^ Block, d'autres
Orchidées remarquables méritaient certainement d'être mentionnées.
D'abord, en première ligne, les magnifiques hybrides de M. Bleu, son
superbe Miltonia Bleui, que la Lindenia a eu la bonne fortune de reproduire, et le
Cattleya Parthenia que nous citions dans un des précédents numéros de ce
journal comme une véritable perle.
Un lot réellement charmant de MM. Garden et C''^, à Bois-Colombes,
comprenant quelques fines Orchidées, notamment ses Cypripediimi Curtisi,
Phajus Humbloti, Vanda Parishi, Epidendrum ambiguitm, etc.
Une cinquantaine à'Odontoglossum crisptim et Pescatorei, en bonnes variétés,
de M. DuvAL, à Versailles; les introductions de M. Régnier, ses beaux
Aerides spécialement ; les Cattleya Mossiae virginalis et C. M. Wageneri de
M. Piret, à Argenteuil, nous dit-on.
Les Cypripedium, Cattleya et Odontoglossum rares de M. Massange de
LouvREX, à Baillonville.
Est-ce tout ? Que les exposants oubliés nous le pardonnent. Nos multiples
occupations ne nous ont pas permis, à notre grand regret, de visiter cette
exposition et nous sommes bien obhgé, malgré nous, de nous en rapporter à ce
qu'on a bien voulu nous en écrire ou nous en dire.
112 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
COMMENT IL FAUT HYBRIDER
Les hybrides sont sortis un peu maltraités du plébiscite des Cypripedium,
qui a semblé se terminer par une déclaration de guerre contre eux. Nous ne
venons pas protester contre l'opinion d'amateurs éminents : nous partageons
complètement leur avis sur le fâcheux encombrement causé par des produits
sans valeur. Mais il pourrait se faire une confusion fâcheuse. Le Journal des
Orchidées s'adresse surtout à des pratiquants et à des débutants, qui cherchent
un enseignement dans ses pages. Quelle conclusion pratique vont-ils tirer de
cette lecture, sinon que l'hybridation est mauvaise ?
Ce n'est pas là, certes, ce qu'il faut dire, ni ce qu'a voulu dire le Journal des
Orchidées. Il est donc nécessaire de distinguer et de bien dire qu'il y a hybridation
et hybridation. Il existe, assurément, quelques semeurs avisés, érudits, qui
poursuivent avec méthode, dans des expériences à longue échéance, un but
déterminé ; mais combien d'autres mélangent, combinent, compliquent sans
autorité, sans direction, sans utilité, pour le plaisir de faire du nouveau ! Car
on a toujours une tendance à admirer outre mesure le fait de produire des
hybrides; l'acte d'un jardinier qui, dans sa serre, avec un pinceau ou un morceau
de bois, crée une plante nouvelle, a étonné beaucoup dans les premiers temps
et parait encore un peu mystérieux au pubhc ignorant; et comme ce n'est
pas bien difficile, tous s'empressent d'en fabriquer. Puis, chaque cultivateur,
dans son amour paternel, exalte ses produits de préférence à toute autre plante.
Ajoutons que pour les Orchidées, les difficultés à vaincre étant bien plus
grandes, d'autre part la fécondation naturelle rendant des services plus pré-
cieux parce que la reproduction naturelle était défectueuse, on devait d'autant
plus se féliciter des résultats obtenus.
On est resté longtemps, et l'on s'attarde encore, dans cette première période
de l'admiration naïve, mêlée d'étonnement et de superstition. Ce sentiment là,
il faut le combattre énergiquement et le faire disparaître comme une dernière
trace d'ignorance. Il ne faut plus que des cultivateurs inexpérimentés, se
faisant gloire d'une distraction de cabinet, viennent nous encombrer de pro-
15 JUIN i8go 113
duits mal venus, faits au hasard, et réclamer pour eux une place dans la
classification, au grand détriment des botanistes, qui s'y perdent, de la nomen-
clature qui s'embrouille et s'allonge démesurément, au détriment de la science
elle-même, car on risque de rebuter des amateurs sérieux, qui ne verront avec
raison qu'un jeu d'enfant dans ces tripotages. Mais est-ce là de l'hybridation?
Non, pas plus qu'on ne pourrait appeler peinture le mélange des couleurs
d'une palette jetées au hasard sur une toile.
Mais il est une autre manière d'hybrider, et celle-là peut être utile. Elle
consiste à étudier les espèces, leurs quahtés de coloris ou de vitahté, à les
combiner de façon à avoir des plantes meilleures, et à perfectionner un genre
par une sélection intelligente en obtenant, soit un coloris plus pur et plus
éclatant, soit une plus grande robusticité, soit une faculté notable d'acclima-
tation; en hybridant, en effet, l'Orchidée de serre chaude avec celle de serre
froide, du même genre bien entendu, on peut espérer de produire des variétés
nouvelles, aussi éclatantes et aussi riches que la première, mais aussi faciles à
cultiver que la seconde et s'accommodant bien d'une température peu élevée.
Dans cette voie, le champ d'expériences est très vaste, et toutes les espé-
rances sont permises. D'une part les combinaisons d'espèces entre elles,
d'espèces avec hybrides et même d'hybrides entre eux seront extrêmement
nombreuses; d'autre part, il est certain que des progrès ont é.té faits déjà, et
que des résultats ont été acquis, assez probants, assez concluants pour encou-
rager amplement les innovateurs.
Un article récent du Gardeners' Chronicle mentionnait une hypothèse curieuse
à ce point de vue. En voici à peu près l'exposé.
Il existe un hybride, le Cypripedium Northumhrian, signalé récemment dans le
Journal des Orchidées par notre éminent collaborateur M. Rolfe, qui est issu du
C. X calophyllum et du C. insigne Maulei. Voici donc quelle est sa composition :
( 1/2 calophyllum = \ ''4 barbatum
C. Northumbrian = ; | i/'4 venustum
r 1/2 insigne Maulei
Or, l'on a remarqué que l'on obtiendrait une composition identique en mariant
ensemble les C. Crossianum et Ashburtoniae. On aurait en effet les éléments
suivants :
1/2 Crossianum = j j/;J t^enust^um ) 1/2 insigne
. . > = 1/4 barbatum
1/2 Ashburtoniae == | J|4 j^^^'^^^ne ^ | ^/^ venustum
114 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Il serait curieux sans doute qu'une tentative fût opérée en vue de réaliser ce
croisement ; il y aurait un extrême intérêt à comparer le produit qui serait ainsi
obtenu avec le C. Northwnbrian.
Le seul obstacle que l'on craignait autrefois, c'était la difficulté qu'il y aurait
peut-être à croiser des hybrides entre eux. Elle n'est pas insurmontable, si l'on
se rapporte au cas du nouvel hybride de M. Veitch, dont les parents sont deux
hybrides, et dont l'un des grands parents est également un hybride. Voici la
série des générations :
Cyp. X Harrisianum superbum j c. x oenanthum superbum
Cyp. insigne Maulei ■ )
> hybride de M. Veitch.
C. X Harrisianum superbum )
Ainsi l'hybridation répétée n'affaiblit pas la faculté de reproduction ; et
remarquons qu'il en est de même de la consanguinité, puisque nous voyons ici
la même plante être à la fois le père et le grand-père de celle qui nous occupe.
D'autre part, M. J. Mac-farlane publiait dans le Gardeners' Chronicle du
3 mai dernier, le résumé d'études faites au microscope et d'où il ressort, d'une
façon presque certaine, que les hybrides sont, non seulement dans leur port et
leur habitus extérieur, mais même dans leur structure intime, le résultat d'un
mélange et une sorte de moyenne entre les deux parents. Il y a là des observa-
tions des plus intéressantes.
Ainsi l'on pourrait, en approfondissant ces recherches, en procédant avec
choix et avec suite, espérer d'arriver à régler la formation des plantes nouvelles,
à doser les éléments dont elles seraient composées, en faisant dominer à son gré
telle ou telle influence. N'est-ce pas une véritable source d'amélioration de la
race végétale ? Et l'hybridation ne serait-elle pas élevée à une haute dignité si
elle apparaissait comme le moyen de donner aux plantes les qualités que l'on
préférerait, et, en prenant de chacune ses avantages principaux, de former des
composés de toutes les perfections?
L'EXPOSITION DU VINGTIÈME MEETING de L'Orchidéenne, ouverte
les 8 et 9 juin, a obtenu, comme ses devancières, un plein succès. De nom-
breuses Orchidées méritantes étaient exhibées. Nous engageons nos lecteurs
étrangers à visiter ces expositions; elles sont des plus instructives.
15 JUIN 1890 115
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE JUIN
Les mois de juin, juillet et août sont l'époque la plus favorable pour peindre
les serres à l'intérieur, quand elles en ont besoin. On pourra donc, dès ce
moment, commencer ce travail là ou il est nécessaire, et profiter de la bonne
saison pour procéder à un nettoyage complet. Les plantes auront préalablement
été enlevées de la serre, et ne pourront y être rentrées que lorsque la peinture
sera bien sèche. Les replacer au même endroit où elles étaient auparavant,
autant que possible, si l'expérience et les résultats ont montré qu'il leur était
favorable.
Nous conseillons encore de recueillir actuellement en abondance l'eau de
pluie de façon à ne pas être pris au dépourvu pendant les chaleurs caniculaires.
Il est nuisible de laisser l'ombrage sur les serres après le coucher du soleil.
L'excès d'ombre donne aux plantes, il est vrai, une belle couleur verte; mais
beaucoup d'Orchidées, comme les Cattleya, Laelia, Odontoglossum et d'autres
produiront ainsi des pseudo-bulbes non aoûtés et ne fleuriront que peu ou mal.
Maintenant que les Odontoglossum ont presque tous achevé leur floraison,
on les épongera et les lavera avec de l'eau de pluie. On continuera à leur
donner les mêmes soins que pendant la quinzaine précédente. Les Odon-
toglossum aiment bien la lumière, mais il faudra éviter de les exposer aux
rayons directs du soleil. On les arrosera copieusement ainsi que les Masdevallia
qui ne peuvent souffrir, à cette époque spécialement, la sécheresse du sol, là
forte chaleur et l'aridité de l'air.
Les Disa qui fleurissent ordinairement de juin à juillet, et sont placés dans
l'endroit le plus frais de la serre froide, seront arrosés à grande dose le soir,
mais on aura soin de ne pas seringuer le feuillage pour ne pas mouiller les
fleurs qui se maintiennent pendant quatre à cinq semaines.
Les Cypripedium insigne, Ada aurantiaca, les Sophronites et autres Orchi-
dées de serre froide suivront le même traitement que les Odontoglossum.
Les Laelia Dayana, praesfans, marginata et autres formes naines, qui
produisent de très gracieuses fleurs et sont à ce point de vue des plus dignes
d'être cultivés, réclament une attention constante pour l'arrosage. Les Laelia
Il6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
mexicains, tels que les L. anceps, autiimnalis, albida, etc., se 'trouveront bien
d'être tenus dans un endroit très éclairé, et devront recevoir également des
seringages abondants pendant leur végétation, qui a commencé en mai.
Les Cattleya gigas et aiirea recevront, en ce moment, moins d'eau que les
autres Cattleya. Un léger arrosage leur sera donné de façon à maintenir la
partie supérieure du compost humide et à activer le développement des pousses
et des racines. Les Cattleya Lawrenceana, Skinneri et Mossiae, les Laelia piir-
piirata et cinnabarina, qui viennent de fleurir, seront rempotés ou surfaces
suivant que l'exigera l'état de ces plantes. Celles-ci. devront recevoir des arro-
sements plus abondants. Quant aux espèces à floraison hivernale, il est néces-
saire de leur donner aussi de l'eau en assez grande quantité.
Les Miltonia vexillaria dont la floraison est terminée pourront être rempotés
ou surfaces, mais avec soin pour ne pas abimer les jeunes pousses.
Continuer à donner le même traitement aux Orchidées de serre tempérée,
en végétation, mentionnées dans le numéro précédent. Beaucoup d'humidité
et assez bien d'aérage ainsi que de l'ombrage quand ce sera nécessaire.
Les Cypripedium recevront beaucoup d'eau. Il n'est pas bon, en les rem-
potant de les élever trop au-dessus du bord du pot; on constatera qu'ils
réussissent mieux lorsqu'ils sont empotés à un demi centimètre plus bas que
la partie supérieure du récipient. Les petites plantes qui ont très peu de
racines reprennent très bien dans de petits pots placés, eux-mêmes, dans
d'autres pots plus grands, remplis de sphagnum. Elles conserveront ainsi plus
d'humidité sans avoir besoin d'être journellement arrosées.
On soignera les Aerides, Dendrobium, Vanda, Saccolabium ainsi qu'il a
été indiqué pour la quinzaine précédente. Ces plantes pourront recevoir assez
bien d'eau aux racines. Quant aux Phalaenopsis, auxquels il conviendra de
donner toute la lumière possible, en les tenant près du verre, ils pousseront
vigoureusement et beaucoup mieux dans une atmosphère moite et étouffée.
Il sera toujours bon d'aérer de temps en temps la serre chaude, lorsque la
température extérieure le permettra et que la chaleur à l'intérieur aura dépassé
22° centigrades.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTI
1
j
m
Li ,.
RE liTERiiTIOMLi
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lclÔ!ira|)lii(|iie : LINDENIA, Bnixclles
A dministrateur-Di recteur
LUCIEN LINDEN
>»^ <
MISE AU COMMERCE
Depuis le 1 Juin 1890
de la plus klle Orchidée introduite pendant ces dernières années
Callleya Warocqiieana
LiND.
DIPLOME D'HONNEUR de V classe, décerné à « l'unanimité » comme Orchidée
nouvelle, au Meeting du 11 Mai dernier de L'ORCEIDÉENNE, la Société
d'amateurs d'Orchidées établie à Bruxelles.
Le Cattleya "Warocqueana est un type de Cattleya, formant une section spéciale
comme les Cattleya Mossiae, Trianae , etc., parmi laquelle un grand nombre de variétés
se sont déjà déclarées. C'est une brillante introduction, entre toutes, qui provient d'une
localité de TAmérique Méridionale, complètement inexplorée jusqu'ici, oii l'on ne soupçonnait
guère que des Cattleya pourraient être rencontrés. Sa station naturelle est à une énorme
distance de celles d'où proviennent les Cattleya connus. Notre collecteur, M. Bungeroth,
qui a été envoyé dans ces parages par M. J. Linden, écrit au sujet de cette grande
introduction :
« Je suis émerveillé par la beauté de ce Cattleya. Je nai rien vu d'aussi beau ni en
« Colombie, ni au Venezuela, parmi les Cattleya Mendeli, Trianae et Mossiae. Uépi floral est
« énorme, beaucoup plus grand que chez ces derniers, et le coloris est d'un éclat incomparable
« J'ai vu de nombreuses variétés, plus brillantes les unes que les autres. On m'assure ici qu'il
« y a beaucoup de variétés à fleurs blanches parmi ces Cattleya. Cest une espèce d'une floribondité
« extraordinaire et portant cinq à six fleurs par hampe. »
Les i)lantes sont arrivées eu Euro))e le 18 avril dernier en excellentes conditions. Celles
qui ont fleuri avaient formé leurs ])outons dans les caisses pendant un voyage de près de
deux mois, et malgré cela elles ont émerveillé tous ceux qui ont pu les voir jusqu'ici!
C'est une espèce d'une grande robusticité. Feuilles très épaisses. Ce Cattleya sera d'une
culture particulièrement aisée. Les plantes, introduites il y a à peine un mois, sont déjà
parfaitement enracinées et en pleine végétation.
Imitant en cela les Anglais, qui ont dédié les Cattleya Latorenceana, Gaskelliana, Per-
civalliana, etc. à leurs grands amateurs, nous avons été heureux de dédier cette grande nouveauté
au principal amateur belge, M. G. Waeocqué, président de L'Orchidéenne et l'un des admi-
nistrateurs de notre Société.
A en juger d'après les échantillons secs envoyés par M. Bungeroth, les fleurs de ce
Cattleya sont très grandes, beaucoup plus grandes que celles des C. Mossiae et Mendeli, dit-il.
Les pétales et sépales sont d'un beau rose violacé, tendre ou foncé suivant les variétés. Le
labelle, presque toujours allongé, très frangé, est chez telle variété magenta velouté pur, ou
bordé de blanc, ou marqué à son sommet par deux yeux jaunes ou blancs, variant suivant
les sujets, mais admirables toujours.
Nous engageons beaucoup les amateurs et cultivateurs d'Orchidées à acquérir plusieurs
pieds de cette grande nouveauté ; elle leur procurera d'agréables surprises. Des variétés
magnifiques et de grande valeur seront trouvées, nous n'en doutons pas, parmi ces Cattleya
Warocqueana !
Nous avons voulu mettre, d'emblée, cette admirable nouveauté à la portée de tous les
amateurs en l'offrant à, des prix très modérés.
Nous les offrons en bonnes plantes d'introduction, en excellent état, enracinées
et en végétation, aux conditions suivantes :
BONNE PLANTE 25 francs,
» » les 3 70 »
» » les 6 125 )'
» » les 12 230 »
TRÈS BONNE PLANTE, beaucoup plus forte. ... 50 »
» » » » » les 3. . 135 «
» » » » » les 6. . 210 »
» » » » » les 12 . 375 »
PLANTE CHOISIE parmi les plus fortes 100 »
» » » i> les 3. . . 275 »
» » u » les 6. , . 500 »
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Oîi-ectem- : •!. L. 1 i^ D E I%ï
ADMINISTRATEUR 1 RÉDACTEUR
I^UCIEIV LIIVDEIV { ÉmiILE: RODIONS
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoj'ées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
T9, rue "Wîertz, à Bi*ux:elles
ainsi que chez les princi'paux libraires de Belgique et de V étranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
SPECIALITE DE
CRISTAUX RICHES
ET ORDINAIRES
58, Montagne de la Cour
BRUXELLES
GRAND ASSORTIMENT DE FANTAISIES
ARTICLES DE SAXE
Porcelaines et Faïences Françaises,
Anglaises, Belges, etc.
Services de Table en faience, 77 pièces
depuis 35 francs
Services de Table en crislal, 62 pièces,
depuis 30 francs
La Maison se charge de faire exécuter tous les travaux
qui lui seront demandés, soit d'après des dessins ou d'autres
renseisnements.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés oii
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Prix les plus réduils, défiant foule
concurrence
Adolphe BRAHY-MÂRGHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE lî^TERNATIÛNALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et cliauifage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDEE EN 18 59
CH. BUSS
Rue d'AlckergeiM, 11° 69, GAIVO
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Iiislallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRi:S A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
150 1MI<:DAII.LE$^ aux E)XPO.mTIOIVS DV
P.4VJÏ) ET nE 1.'ÉTRAMC1ER
1885 — Médaille tl'Aryenl à l'Evposition Universelle d'Anvers — d885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de oonstmction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourcj d'Auvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCLVLTTÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs^ Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Grefïbirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEPJE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de "Wavre, BRUXELLES.
n^ l.e Année. P' J U I LLET 1890 Numéro 8. ^f
'^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIOIE DE CULTIÎRE
ï?, É ID I G- É ET I^ XJ B L I Ê
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. LiiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G, Warocqué,
R. A. RoLFE, G. MiTEAU, Ém. Rodigas, p. E. de Puydt, N. Funck, E. "Wallaert,
P. Gloiner, g. Joris, a. Van I.msghoot, Fr. Desbois, A. Linden,
E. S. RA^'D, D'IVAN Cal\velaert,E. Blngeroth,Gh.Vasselr, James O'Brieis,
.Iules Hye, R. Martin Cahuzag, [)■■ Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. dv Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cognfaux, Max Garnfer,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silyer, J.Moeins, G. Rivois, A.Dalliére,
Comte de Moran, O.Ballif, C.Ellner, F.Kegeliain, D.Massange de Louvrex,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, elc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
I*ai'ait le l'"'" et le 1^ «le cliaqvie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE PnSTK ET CHKZ TOUS LES I.IBRAIRES.
A7j^^J^~ GuikI, impr. Eu;:. Yand erli.ieghon. (C;5i_»
-^/^j^i
LINDENIA
lOONOaR^f'IIIB DES O Ï^OHIID l5]E S
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
ricliement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
(( Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
Volume
Acranlhns Leonis, Aerides maculosuni var. formosum,
Aerides odoralum var. Demidodi. Aerides Reielienliachi,
Aganisia Iricolor, Catasclum discolor, Catasetuni tigrinum.
(iattleya aurea, Catlleya giillala var. leopardina. Cattleya
Lawrenceaiia , Callleya Malouana . Caltleya maxima var.
Hrubyana. Catlleya noijilior var. Hiigiienyi, Callleya Perci-
valiana var. Heicheiil>achi. Callleya Trianae var. alba. Calt-
leva Trianae var. Annae. Cleisosloma Giiiberli, Cypripedium
Druryi. Cypripedium I^awrenceamim var. Hyeanum, Cypri-
pedium œnantlium superbum. Cypripedium selligerum majus.
Cypripedium tessellalum var. porphyreum. Dendrobium Fal-
coneri. Dendi'obium stratioles, Dendrobium thyrsiflorum,
Epidendrum paniculatum Masdevallia Lindeni var. grandi-
tlora. Masdevallia Roezli. Oncidium Lanceanum var. super-
bum. Oueidinm Limmingiiei, (Jdoiiloglossum Alexandrae.
Odonloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum.
Odontoglossum rubescens, Odonloglossum Kuckeriauuni.
Odonloglossum vcxillarium var. purpureum, Odonloglossum
Wilckeanum albens, Paphinia crislala var. Raudi. Plialae-
nopsis Sanderiana, Phalaenopsis Sluarliana var. punclulala.
Restrepia anlennif'ei-a. Selenipedium reliculaluni. Spallio-
glollis Auguslorum. Ti'icliocenlruni ligrinum var. splendens.
Trichopiliasuavis. VandaBoxalli, YandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qmo Volume
Angraccum Kllisi. An{;nl(ta Hnckeri vai'. média. Anscllia
rongoensis. Hollea jmlvinaiis. Iti'assia caudala. C.alandic
Regnicri, (ialasclmn Hiingcnillii. C.alascliim j^alciilimi, (lall-
l(!ya gigas. Ciattlcya Kimljalliana, ("-atlleya Mcndcli. Ciatllcya
SchilhM'iana var. Ainaliana. ('.nelogyiic |iandiu'ala. (',y|(ri(n'-
diiim callosiim, (".v|)ii|){Mliiiin niicrocliiliiin. (ly|)i-i|i('diiiin
Sallicii. ('iy|)ii|>i'diiini loiikiiiciisc. Dciidi'idjiiiin liraclcnsiiiii.
Doiidr'dliiiiiii ii)anditiliii. K|ii<l('ii<lriiiii Handiaiiiiiii. (ialcaiidra
Ucvoiiiana var. Delpliina. (ialcaiidra llavcola. I.aclia clcgaiis
vai'. Houltcaiia. Masdevallia Vcitclii. Miltonia spcclaliilis var.
lincata. Oncidium ('ucnllatuiii. Oncidium Joiicsiammi. Oiici-
diiim Warsccvviczi, Odoiiloglossum Alcxandrac v.ir. failsf-
iniaiuim. Odiiiiloglossuiii (îoradinci grandillorum. Odunto-
jjlossum grande. Odonloglossum Liirianiainim. Oiloiilo-
j'Jossiim Iuleo-purpiireiiiii. Odonloglossum Roc/.li. (Jdonto-
jjlossnm Scliilleiiaiium. IMialacnopsis amaijilis. Phal.ienopsis
Liiddemaiiiiiaiia. Plialaenopsis Snmalraiia. Pilumna noliilis.
S.iccidahiiini giganleum var. illuslre, Sclenipediiim caiidatiini
j;i;;aiiteiim. Selenipediuni Sclirodcrac var. s|)lendens. Spa-
iliDglollis piieala. Stanliopoa ligriiia. Triclioccnlriiin all)o-
l)iM-|)iirenm var slrialum, Vanda Linrleni. Vanda suavis var.
Lindeni. Zvgopelaltim rostratum.
;^mp Volume
.\erides Fieldingi. Acraiillies grandillora. .Vcridcs Houllo-
lianiim. Aganisia cyaiica. Angraecum 'Lilliroslachysi Sedeni.
Angnloa nnillora, Brassavola euenllata var. cuspidala. Boll)o-
|)livlliiiii graiidillonini. C.alaselnni Biingcrolhi var. aiireiim.
(îaiasetiim Hungerollii var. PoUsianiun, ('<alaSclum decipicns,
(lataselum pukiirum. Callleya Gibeziae, Caltleya labiala vai'.
aiituninalis, (-attleya vii'ginalis. Cleisosloma crassifoliiim.
Cypripediuin Artliurianum var. pallidiim. Cypripediiim (laii-
narliamtm. (lypriitedluni Ciirlisi. C-ypripedium Harrisiannni
var. supcrbiim, Cypi-ipediiun Leeaiium. (lypripcdium Moensi-
aiuim. Cypripediiim pi'aeslans. Cypri|)ediiini Van Houllca-
niim. Cypripediiim villosum. Cypripcdiiim (Selenipedium)
Wallisi, Dendrobium ptirpiireum var. candidahim. Dendro-
liiiiin riUrireruni. Deiuli'obium streliloceras var. Rossiaiuiin.
lonopsis paniculata vai'. niaxima. Masibîvallia maeriira, Masde-
vallia speclrum. Millonia speclabilis Morcliana, Oncidium
clipiropliorum. Oncidium papilio var. majus. Oncidium Plia-
laenopsis, Odonloglossum citrosmum var. Dcvaiisayeanum.
Odontoglossiim crispum var. fasluosum. Odonloglossum cris-
|mm var.Trianae. Odonloglossum cuspidalum. Odonloglossum
Harryaniim. Odonloglossum odoraUini var. bapliicantum ,
0<lonloglossiim lrium[)lians, Odonloglossum Uro-Skinneri,
Papliiiiia Lindeniana. Papliiiiia Modiglianiana, Uodriguczia
Bungerolhi. Vanda supeiba.
4"" Volume
Odonloglossum lalimaculalum. Cypripodium Mileauanum.
Nanodes Mcdusac, Dendroltium Bensoniae. (^.ypripedium
bellalulum. Aeriiles quinquevulnerum. Odonloglossum Glo-
nerianum, Oncidium macranlliiim, Lycasle Skinneri var. alba,
Mcsospinidium vulcanicum, Epidendrum nemiwale. Warrca
Lindeniana. Odonloglossum Halll, Cypripedium Maslex'sia-
num. Lefitolcs bicolor. Vanda coerulea. Sophronilis gran-
dillora. Odonloglossum radialum. Comparellia falcala .
Oncidium Forbesi maximum, Ciriliopelalum pulclirum .
Cypripediuin Harrisianum var. polychromuin. Van<la Iricolor.
Callleya chococnsis var. MissNilsson, Oncidium iridifolium.
Pidyslacliia pubescens. Masdevallia lovarensis, (odonloglos-
sum Cervanlesi lilacinum, Coelogync crislala var. alba.
Selenipedium caudalum var. Alberlianum, Angraecum ses-
(|uipedale. Millonia (Otlont.) X Bleuana. (Jdonloglossum
Bleichrôderianum, Odonloglossum Pescalorei var. Lindeni.
(Idonloglossuni Rossi vai'. Mommi, 0(1onloglossum \\'aroc-
(|iieanum. (jatlleya Mossiac var. Bousiesiana, ("/ypripedium
Klliollianum. Dendrobium densillorum. Pliaiiis grandifolius.
Tliunia Marshalli, Anguloa Clowesi, Laelia majalis. Callleya
Mossiae var. Wai'ocqueana.
^nic Voliiiiae
Ada auranliaca, Aerides Auguslianum. Angraecum cilralum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bit'renaria Harrisoniae.
Bolbophyllum Lobbi, Calanlhe Masuca. Calanlhe Veilchi,
Catasetum macrocarpum var.chrysanlhum, (Callleya Trianae
var. purpurala. Callleya Trianae var. M"'"" Marliii-Cahuzac,
Callleya Trianae var. pallida, Callleya Trianae var. slriala,
Callleya maxima va*-. Malouana, (îymbidium Maslersi, Cypii-
pedium barbalo-VeilcIiiaiuim, Cypripediuin nilens, Cypri-
pedium orphanum, Dendrobium crumenalum, Dendrobium
infudibulum, Dendrobium Mirbelianum. Dendrobium Pax-
toni. Dendrobium Wardianum var. Lowi. Epidendrum pris-
nialocarpum, Epidendrum vilellinum. Gongora maculala.
Houllelia Brocklehursliana, Laelia anceps var. Hyeana.
Laelia elegans. Lycasle coslala. Masdevallia ignea. Millonia
Blunli var. Lubbcrsiana. Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum. Oncidium concolor, Oncidium Mars-
hallianum, Oncidium sarcodes. Odonloglossum Boddaerlia-
nnm, Odonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum liasli-
labium, Odonloglossum maxillare. Odonloglossum odoratiim
var. slrialum. Odonloglossum Sclilesingeriaiuim . Pbalac-
nopsis Scliilleriana. Rodriguezia rcfracla, Vanda Kimballiaiia,
Zygopelalum inlermedium, Zygopelalum Jorisianum.
Le prix des volumes imrus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
1" Volume, 125 fr. ; 2"'^ Volume, 100 fr. ; S""- Volume, ?5 fr. ; 4"^ Volume, 70 fr, ; 5'"^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRLS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6'"* Volume(f livraison paraîtra le l'^' août 1890) : 60 francs
ON PEUT S'ABO^^NER POUR CHAQUE YOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS
SOMMAIRE DU S'"^ NUMÉRO
Pages
Chronique Orchidéenne mensuelle 117
Histoire de la culture des Orchidées 120
Causerie sur les Orchidées, II 123
Culture des Odontoglossurn 127
La chasse aux insectes 130
Odontoglossurn hybridum Leroyanum, Hort 131
Travaux de la première quinzaine de juillet 131
L ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRÔDER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYSSON, auteur de l'OrchidophUe, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique ;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central du
L' HorticuUiwe Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, M. Metdepenningen, G. Miteau, E. Rodigas, A. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Pour tous les renseignements s'adresser au Secrétariat
I" JUILLET 1890 117
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
L'ODONTOGLOSSUM VEXILLARIUM tend, de plus en plus, à se placer
au premier rang parmi les Orchidées recherchées pour la décoration des appar-
tements. On nous cite notamment un grand dîner donné le mois dernier en
Angleterre, et pour lequel la table était ornée uniquement de cette fleur
mélangée avec quelques grappes à'O. Alexandrae; le fond était formé de
feuillage d'Adiantum. L'effet produit était, paraît-il, excessivement gracieux.
*
* *
APPEL AUX AMATEURS. — Nous demandons à nos abonnés qui s'occu-
pent des Orchidées et surtout à ceux qui cultivent par eux-mêmes, de nous
signaler les faits intéressants de culture, les floraisons anormales ou extraordi-
naires, ainsi que les particularités qu'ils pourraient observer et les procédés nou-
veaux qu'ils auront expérimentés. C'est en vulgarisant ces observations qu'on
réalise des progrès; il y va de l'intérêt de la culture des Orchidées elle-même.
*
* *
UN NOUVEAU CYPRIPEDIUM qui paraît appelé à un grand avenir, le
C. Aylingi, a été exposé à Londres le mois dernier. C'est un hybride provenant
du C. niveum et du C. ciliolare, mais qui ne possède, paraît-il, aucun caractère
commun avec ce dernier. Le sépale dorsal est ovale, long de trois centimètres
et demi et aussi large à la base; les pétales sont longs et effilés. Les uns et les
autres sont blancs, avec une foule de petits points pourpre cramoisi, serrés et
disposés de façon à produire l'apparence de veines. Le labelle, analogue à celui
du C. niveum, est poli, et d'un blanc d'ivoire. Le staminode, arrondi, porte
quelques veines vertes et une frange de cils pourpre foncé sur le bord.
NOUS OFFRONS A TOUT ABONNÉ qui nous en fera la demande un
exemplaire de la brochure publiée par M. Rodigas, directeur de l'Ecole
d'Horticulture de Gand, et intitulée : « Une visite à l'Horticulture Internationale. »
S'adresser au bureau du journal.
Il8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
La description de cet établissement, spécialement monté pour la culture des
Orchidées, par un auteur d'une compétence bien connue, ne peut manquer
assurément d'intéresser nos lecteurs.
*
* *
LA FAVEUR DES CYPRIPEDIUM ne semble pas approcher de son déclin,
comme on l'a dit. Récemment encore, un C. Morganiae vendu à Londres, salle
Protheroe et Morris, a atteint le prix de 1150 francs.
On se rappelle que ce bel hybride arrivait au troisième rang dans la liste de
dépouillement de notre plébiscite.
*
* *
PAS DE POLÉMIQUES DE PRESSE. — Nous croyons devoir- prévenir
certains de nos aimables confrères que nous sommes résolus à ne pas donner
place dans notre journal à de stériles polémiques de presse.
Nous n'avons pas besoin d'articles de remphssage et préférons publier des
notes d'étude et de culture.
Nous sommes persuadés que la moindre d'entre elles fera bien mieux l'affaire
de nos lecteurs que des discussions avec des confrères, même amis, décidés à
blâmer notre journal de parti-pris.
Quant aux conseils, nous en faisons grâce à ceux de ces journaux qui veulent
bien nous en donner; nous ne leur en demandons pas. Qu'ils les mettent en
pratique chez eux, ils en ont plus besoin que nous.
Il est facile de critiquer, de dire : Je ne ferai pas ceci — je ne veux pas de
cela, — et de jouer du pronom je sur toutes les gammes. Pour avoir le droit de
pontifier ainsi, il faudrait avoir derrière soi des cultures qui pourraient
témoigner de ce qu'on sait faire. Pour déclarer, d'un ton souverain, tel ou tel
cultivateur supérieur à tel ou tel autre, il faudrait donc, avant tout, pouvoir être
compté soi-même parmi les bons cultivateurs d'Orchidées.
Mais, qu'on le sache bien, il est inutile d'essayer de nous faire sortir du rôle
que nous nous sommes tracé.
Nous n'avons aucun goût pour les polémiques de presse.
*
* *
NOUS ENGAGEONS NOS LECTEURS à visiter, le plus souvent possible,
notre vaste champ d'expérience. Que ceux qui doutent de l'efficacité des conseils
de culture que nous publions, viennent voir et se rendre compte par eux-mêmes
sur place, comment nous les appliquons à l'Horticulture Internationale.
l" JUILLET 1890 119
Nous n'en donnons aucun que nous n'ayons pratiqué nous même, expérimenté
depuis plusieurs années sur de nombreux sujets.
Une visite à cet établissement est donc des plus instructive. Le directeur
comme les chefs de culture se tiennent toujours à la disposition des amateurs
pour répondre à leurs questions. Les serres, ouvertes chaque jour, peuvent être
visitées en tous temps.
UNE SOCIÉTÉ NATIONALE D'ORCHIDÉES à Londres. Une société
d'amateurs de ces nobles plantes serait, paraît-il, sur le point de se constituer
dans la capitale de l'Angleterre. Toutefois le Journal of Horticulture, qui men-
tionne ce bruit, dit que rien de définitif n'est encore arrêté à ce sujet.
*
DEUX BOUQUETS DE VANDA TERES. — A l'occasion de la visite de la
reine d'Angleterre à Waddesdon Manor , résidence du baron F. de Rothschild,
celui-ci a remis à Sa Majesté un magnifique bouquet composé uniquement de
fleurs de Vanda teres.
A ce propos, un ancien jardinier du duc de Northumberland raconte que la
première fleur de Vanda teres qui s'ouvrit en Angleterre, et qui apparut en 1833
dans ses serres, fut offerte par la duchesse de Northumberland à sa pupille la
princesse Victoria, aujourd'hui reine d'Angleterre, qui avait alors treize ans
environ et vivait avec sa mère à Kensington Palace.
Il est curieux de voir le Vanda teres choisi encore, cinquante-sept ans plus
tard, par le baron de Rothschild, comme la fleur la plus digne d'être offerte à
Sa Majesté.
LE CYPRIPEDIUM FRASERI, hybride des Cypripedium hirsutissimum et
barhatum, obtenu chez M. Fraser, de Derncleugh, près d'Aberdeen, en Ecosse,
et n'ayant jamais fleuri jusqu'ici, s'est épanoui récemment chez M. Jules Hye,
à Gand. Nous l'avons fait peindre pour la Lindenia. C'est une très gracieuse
variété qui sera très goûtée. Elle a obtenu un diplôme d'honneur de première
classe au dernier meeting de l'Orchidéenne, à Bruxelles.
*
UN CATTLEYA MENDELI ADMIRABLE est actuellement en fleurs chez
le D'' Van Cauwelaert. Les sépales et les pétales sont blancs, avec les bords
et l'extrémité d'une belle nuance rose violacé marbré. Le labelle est blanc, avec
la gorge jaune d'or et la partie antérieure pourpre violacé; les bords en sont
frisés et frangés d'une façon exquise.
I20 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
HISTOIRE DE LA CULTURE DES ORCHIDEES
[Suite et fin, voir n" 7]
A la fin de 1840, les fièvres le retiennent à Guadelupe de Frontera, d'où il se
rend aux États Unis en passant par Campèche et la Havane. En 1841 il revient
en Belgique où il prend quelques semaines de repos, qu'il consacre à se préparer
au grand voyage qu'il projette de faire en Colombie. Heureuse chance, il est
mis en rapport avec l'illustre savant Alex, von Humboldt, une des gloires
du dix-neuvième siècle. Humboldt connaissait cette riche terre colombienne,
les belles vallées de Caracas, le rivage de la mer avec son ciel éternellement
serein, et ce bassin de l'Orénoque où la végétation déploie toute la splendeur
de la nature tropicale. Un épais tapis de verdure y enveloppe les troncs des
arbres gigantesques, qui naissent de toutes parts d'un sol arrosé par des
sources abondantes; et parmi cette verdure étincellent, comme de brillants
papillons, les fleurs des plus belles Orchidées. Ici le vert riant de la canne
à sucre tranche sur le feuillage obscur des Cacaoyers qui abondent dans les
vallées chaudes et humides du Venezuela; là, les huttes des Indiens sont
entourées de Bananiers, de Maïs, de Vignes et de fleurs.
Ce tableau charmant était fait pour exciter chez notre jeune explorateur
un nouvel enthousiasme. Humboldt pourtant lui avait dit que « de cette
plénitude de vie organique, on passe brusquement à la hsière d'un désert
dépourvu d'arbres, l'œil rencontre des steppes qui bornent l'horizon dans un
lointain infini. Pas une colline, pas un rocher ne s'élève dans l'immense espace.
Ca et là seulement des couches horizontales brisées, nommées mesas, sont
sensiblement plus élevées. Lorsque les astres, dans leur ascension et leur
abaissement rapides, éclairent la lisière de la plaine, ou lorsqu'ils réfléchissent
leurs lueurs tremblantes dans la couche inférieure des brouillards flottants, ou
croit avoir sous les yeux une mer sans rivages. Comme l'océan, la steppe
saisit le cœur du sentiment de l'infini. » Dans les llanos l'herbe haute cache
le jaguar à la peau mouchetée; au bord du marais fangeux, sort de dessous
terre un énorme serpent ou un crocodile cuirassé, faisant fuir tout ce qui vit.
l" JUILLET 1890 121
Puis la région des Cordillères, où la température est extrêmement inconstante,
où les orages sont fréquents et épouvantables; les plateaux découverts alter-
nant avec les forêts impénétrables, les rochers abrupts et souvent inaccessibles
avec les petites vallées, aux nombreux lacs alpins, bornées par des glaciers
et par des neiges perpétuelles : là bas la vie, ici l'éternel silence.
Le 27 décembre il arrive à la Guayra. A peine débarqué, il explore les flancs
de la Cordillère du littoral vénézuélien, dont la base est caressée par les vagues
de la mer des Antilles et dont les crêtes se perdent dans la région des nuages.
Il parcourt les versants élevés du Cerro de Avila, fait l'ascension de la Silla
de Caracas, consacre ensuite trois mois à explorer dans tous les sens la pro-
vince de Caracas; de là il se dirige vers l'ouest par la délicieuse vallée
d'Aragua en passant par San Mateo, lieu de naissance de Bolivar, le Libé-
rateur. De Valencia il marche vers le nord, et ayant gravi de nouveau les
montagnes, il descend à Puerto-Cabello, d'où il part pour la province de
Barquisimeto, en passant par la forêt de San-Felipe, dont les émanations
morbides sont extrêmement redoutables.
Il traverse la steppe de Quibor. Au pied des premiers contre-forts des Andes,
il est arrêté par le Rio Tocuyo que les pluies ont changé en torrent, il en force
le passage au prix de quelques mules et des collections faites depuis San
Felipe. Il continue de gravir les flancs de la Cordillère et s'arrête à un rancho
situé à 2750 mètres d'altitude, où, malgré le froid vif du matin ( — 2°), s'étale une
riche flore alpestre. A ces hauteurs, il trouve plus d'une fois la terre durcie par
la gelée, et malgré cela fait d'abondantes récoltes. Il franchit le redoutable
Paramo de Macuchies, situé à 4012 mètres au dessus du niveau de la mer, et
arrive à Merida, chef lieu de la province de ce nom. Il consacre plusieurs mois
à l'exploration fructueuse de cette province et de celle de Trujillo ; il passe le
Rio Tachira et pénètre par la province de Santander dans la Nouvelle Gre-
nade, se dirige au sud, parcourt les provinces de Soto, Socorro et Vêlez, et
arrive à Bogota en octobre 1842. Il visite le haut plateau et les montagnes
environnantes. En décembre, il descend des régions froides vers le bassin du
Rio Magdalena, qui, en face de Melgar, à une distance de 350 lieues de son
embouchure, a déjà 100 mètres de large; il passe ce fleuve à la nage avec
sa caravane, traverse les grandes plaines de l'Espinal et s'arrête à Ibagué,
chef lieu de la province de Mariquita, situé au pied des montagnes de Quindiu
et du majestueux pic de Tohma dont la cime neigeuse domine toute la Cor-
dillère orientale de la Nouvelle Grenade. Il fait l'ascension du Tohma dont il
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
atteint la limite des neiges et où il campe le 5 janvier 1843, à une altitude
de 4930 mètres. Pendant plusieurs semaines, il explore ces parages élevés, puis
il pénètre dans les immenses forêts du Quindiu et de là dans les basses régions
de la vallée du Cauca, poussant jusqu'aux rivages de la mer du sud. Le 17 août,
il rentre à Caracas; il part le 16 novembre de la Guayra pour Puerto-
Cabello d'où il se rend à Rio-Hacha, sur la côte de Nouvelle Grenade, dans le
but d'explorer la mystérieuse Sierra Nevada de Santa Marta qu'il parcourt
dans tous les sens. Après des dangers sans nombre, il atteint le sommet du
Nevado, à 4800 mètres d'altitude, voyant de ce point culminant la mer des
Antilles, le lac de Maracaybo, toute la péninsule de la Goajira, les hautes
montagnes de la province d'Ocana, le fleuve Magdalena et les basses forêts du
Darien. Il fait ensuite une excursion non moins périlleuse à l'intérieur de la
Goajira habitée par des Indiens féroces et anthropophages. Il s'embarque à Rio-
Hacha pour la Jamaïque et de là il se rend à l'île de Cuba dont la partie
orientale, couverte de hautes montagnes, n'avait pas encore été explorée
scientifiquement ; pendant six mois, il parcourt ces parages, qu'il quitte après
le terrible ouragan qui dévasta cette île en octobre 1844; il retourne aux
États Unis et rentre définitivement en Europe en février 1845.
De ses lointaines et longues pérégrinations, la botanique et l'horticulture
ont retiré d'immenses bénéfices. Des milliers d'espèces nouvelles appartenant
à tous les genres du règne végétal, voilà ce que la science doit aux infatigables
et persévérants labeurs de M. J. Linden !
Parmi ses découvertes les plus brillantes, les Orchidées occupent une très
large place; et si parfois, se reportant à un demi siècle en arrière, M. J. Linden
se souvient qu'il a pu faire l'expérience de l'ingratitude ou de l'indifférence
des hommes, ses fleurs bien-aimées, ces fleurs si nobles et si belles qui sem-
blent avoir en elles quelque chose d'immatériel et de céleste, ces fleurs lui
promettent une éternelle reconnaissance !
Ém. Rodigas.
i^' JUILLET i8go 123
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEEg
II. — Le charbon de bois déconseillé dans le rempotage des Orchidées
Le Journal des Orchidées s'est déclaré être une tribune ouverte à toutes les
opinions de culture raisonnables, à toutes les discussions. Je crois remplir le
but du fondateur du journal en venant attaquer, courtoisement, les théories
de culture présentées, dans ses deux derniers numéros, avec son grand talent
d'exposition, par M. le comte du Buysson. Je ne partage pas ses opinions au
sujet de la culture des Orchidées et je me permets de venir crier casse-cou
avant que beaucoup d'amateurs ne soient tentés de les mettre en pratique.
Je déconseille, avec le directeur du Journal des Orchidées, l'emploi du charbon
de bois dans le rempotage des Orchidées. C'est, à mon avis, un agent inutile,
d'un emploi rococo, comme dit en badinant M. le comte du Buysson. Et je
vais essayer de le prouver :
J'ai dans ma carrière, déjà bien longue malheureusement, beaucoup étudié la
manière de vivre des Orchidées. Je ne suis pas un botaniste, mais un amateur
praticien comme lui.
Je ne croirai jamais que les racines des Orchidées se fixent sur un objet,
n'importe lequel, pour y rechercher une nourriture. Ce n'est pas là leur mission,
du moins dans toute leur longueur. Il n'y a que le bout, la tête, comme on dit
en termes jardiniques, la partie verte, tendre et spongieuse de ces racines, qui
soit pourvue des organes nécessaires à la nutrition. Or, la tête n'est jamais
collée, ni enfouie dans le support où les racines se sont attachées.
Elles recherchent, avant tout, un endroit où se fixer, se cramponner, et un
point d'appui. Les Orchidées ne sont pas, comme beaucoup se l'imaginent, des
parasites vivant aux dépens des arbres où elles se sont fixées, mais simplement
des épiphytes (terrestres chez certains genres). Aériennes, elles vivent suspen-
dues aux arbres ou fixées sur les rochers, non pour y rechercher une nourriture
quelconque à leur détriment, mais pour être soutenues, fixées, et vivre de
l'air, de l'air saturé des émanations des corps eh décomposition, de la rosée, de
la pluie, des humidités et des gaz de toutes espèces.
Si les racines s'attachent sur les morceaux de charbon de bois, ce n'est donc
124 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
pas parce que celui-ci leur fournit de la nourriture; elles y recherchent le
même point d'appui qu'elles vont trouver sur les tessons du drainage ou sur
les parois du pot.
Le Journal des Orchidées citait, dans une de ses chroniques orchidéennes
mensuelles, le fait d'un Cattleya Mendeli, dont les racines avaient été se cram-
ponner, abondantes, sur un tuyau de chauffage, toujours à haute température.
Je demanderai respectueusement à M. le comte du Buysson de bien vouloir me
dire quelle espèce de nourriture pouvait leur fournir le fer retiré de ce tuyau
constamment brûlant ?
Chacun de nous a vu les racines des Orchidées se coller, tracer sur des murs
cimentés, même secs, incapables de procurer la moindre nourriture. Cette
démonstration vient à l'appui de ma théorie : la mission des racines est
de fixer la plante à un certain endroit, de l'empêcher d'être voyageuse. Si
elle n'était pas retenue par ses racines, l'Orchidée, à l'état naturel, serait
promenée au gré des vents. Mais j'ajoute que chacune de ces racines est
pourvue d'une tête qui puise l'alimentation dans l'air.
J'ai voulu prouver à mes lecteurs, et spécialement au savant auteur de
« l'Orchidée chez l'amateur », que ce n'est pas parce que les racines se fixent
et entourent les morceaux de charbon de bois, qu'il faudrait en conclure
qu'elles y trouvent une nourriture. Je lui ai cité le fait du tuyau de chauffage
et du mur cimenté. Je lui dirai aussi que l'expérience qu'il préconise en
conseillant, comme preuve de la préférence des racines à se fixer sur le
charbon de bois plutôt que sur les tessons, n'est pas concluante : il est évident
que si on retire la plante du pot, les tessons tombent plus facilement que les
charbons de bois ; mais c'est par la simple loi de la pesanteur des corps. N'en
déplaise à M. le comte du Buysson, je soutiens qu'une Orchidée empotée
dans du bon fibre et du sphagnum croîtra bien mieux que celle placée dans du
sphagnum et du charbon de bois. Je n'ai jamais eu l'honneur de visiter les
serres de M. le comte du Buysson, mais je gagerais que ses plantes doivent
ressembler étonnamment à celles que l'on rencontre dans la plupart des jardins
botaniques, à en juger d'après ses conseils de culture qui me paraissent appar-
tenir encore à l'ancienne époque. Je gagerais que ses plantes sont jaunes et
fleurissent de misère. Je prie M. le comte du Buysson de me pardonner ma
liberté de langage. Je défends la culture de mes plantes préférées.
Je suis d'une tout autre école, celle qui a été fondée par M. Linden et qui a
produit de si excellents élèves. Ils sont aujourd'hui répandus un peu partout, et
l" JUILLET 1890 125
cette école a fini par prévaloir même en Angleterre. J'aime les plantes vigou-
reuses, les feuilles d'un vert noir et les bulbes luisants de santé. Leur floraison
est autrement puissante et les coloris sont autrement prononcés. Elles semblent
appartenir à des variétés supérieures.
Cette école ne cherche pas à retarder le rempotage, à laisser la plante dans
le même récipient pendant dix, quinze ans, en ayant recours à des agents de
conservation, au charbon de bois par exemple, pour empêcher les matériaux de
rempotage d'aigrir ou de pourrir. Non, ce système n'est recommandable que
pour l'amateur qui s'effraye d'un peu plus de besogne ou qui ne peut donner
le monde nécessaire pour soigner convenablement ses plantes.
L'Orchidée, traitée au sphagnum et au charbon de bois, a un aspect peu
réjouissant; elle vit et grandit certainement, mais en enfant anémique; et quel
contraste avec la vigueur procurée par l'autre école, avec celle dont j'apprécie
journellement les mérites chez moi ou que j'ai pu admirer presque partout, lors
de mon dernier voyage en Belgique, à l'exposition de Gand, en mai dernier, au
meeting de l'Orchidéenne, ou avec celle si remarquable de l'Horticulture
Internationale, à Bruxelles!
J'ai comme le directeur de ce vaste établissement, si supérieurement tenu,
comme tant d'amateurs et de cultivateurs, comme les Warocqué, les Hye,
les DE Cannart, les Van Imschoot, les Vervaet, les Desmet-Duvivier, les
Kegeljan, les de Bousies, les Miteau, etc., supprimé, depuis longtemps, le
charbon de bois dans le rempotage de mes Orchidées et je m'en trouve bien.
Je dois ajouter que mon système de culture est tout autre que celui recom-
mandé par M. le comte du Buysson. Mes plantes sont constamment dans
des matériaux frais. Je les rempote, avec de multiples précautions, tous
les deux ans au moins. Plusieurs même poussent avec une telle vigueur que je
me vois obligé de les rempoter parfois toutes les années. Mes Cattleya et mes
Odontoglossum sont dans du bon fibre et du sphagnum vert mélangés à parties
égales; mes Vandées et Phalaenopsis dans du sphagnum pur. Le drainage
occupe, pour les uns et les autres, 1/3 du récipient. J'ai des bulbes d'Odonto-
glossum ayant la grosseur de mon poing, et j'ai la main forte; mes bulbes de
Cattleya sont gros comme le bras d'un enfant. J'oubliais de dire que je surface
mes plantes deux à trois fois par an, non pour leur donner une plus grande
abondance de nourriture — je ne pense pas que les aériennes y soient particuliè-
rement sensibles — mais parce que des matériaux vieux, aigres ou décomposés
ne leur conviennent pas.
126 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Si M. le comte du Buysson éprouve de la difficulté à cultiver ses plantes
dans de la terre fibreuse, c'est évidemment qu'elle est de mauvaise qualité. Ou
bien encore, c'est, comme je m'en doute, qu'il ne renouvelle pas suffisamment
les matériaux de rempotage. Il est clair qu'après deux ou trois ans déjà le
fibre, soumis au filtrage des nombreux arrosages qu'il a fallu donner aux Orchi-
dées, ne peut plus être qu'en de très mauvaises conditions. Les vieux matériaux
sont aussi des nids à insectes et à malpropretés de toutes espèces.
L'arrosage joue un grand rôle également dans la conservation de ces maté-
riaux et des racines. Il est très mauvais d'arroser constamment, même les
plantes qui demandent beaucoup d'eau, sans laisser au compost le temps,
d'étape en étape, de se dessécher complètement. Je conseille à l'époque de
végétation, lors des plus grands arrosages, de ne pas donner d'eau aux
Orchidées, tous les quinze jours, pendant trois à quatre jours, pour que le
compost puisse devenir entièrement sec. Retremper ensuite la plante et recom-
mencer ce système quinze jours après. On s'en trouvera excessivement bien.
J'ai pratiqué bien des procédés avant d'adopter la culture belge, celle, comme
nous l'apprend notre éminent collègue, M. Rodigas, dans son histoire de la cul-
ture des Orchidées, qui a été fondée par M. J. Linden. J'ai, autrefois, cultivé les
Cattleya et les Dendrobium sans fibres ni sphagnum, en les fixant simplement
autour d'un cercle suspendu au sommet de la serre. Je dois avouer qu'ils
ne poussaient pas mal, ils émettaient un chevelu de racines inimaginable, lon-
gues de plus d'un mètre et enchevêtrées les unes dans les autres; mais les
plantes restaient jaunes et n'avaient pas la santé de celles que je cultive
maintenant.
L'expérience m'a démontré que ce grand nombre de racines, non enfoncées
dans le compost, ne donnaient aucune vigueur à mes plantes, au contraire. Je
crois même que cette abondance de racines aériennes, dans nos cultures artifi-
cielles, se produit au détriment de la végétation du restant de la plante. J'ai
souvent remarqué — je faisais encore cette constatation à ma dernière tournée
en Belgique sur les plantes exposées à Gand par MM. Vervaet, Hye, Van
Imschoot, etc., à l'Orchidéenne ou chez l'Horticulture Internationale,
à Bruxelles, que les Cattleya moins enracinés hors du compost, mais beau-
coup à l'intérieur, sont plus vigoureux que ceux qui ont les racines hors du pot
ou du panier.
' Je compte revenir prochainement à ce sujet, si je n'abuse pas de l'hospita-
lité que veut bien m'offrir, d'une façon si généreuse, le Journal des Orchidées,
i" JUILLET i8go 127
et renverser bien des théories admises encore dans la culture, au sujet des
racines.
Je prie mes lecteurs, qui partagent mon opinion au sujet des racines trop
longues et trop abondantes, de me faire parvenir, par l'intermédiaire du direc-
teur du Journal, le fruit de leurs expériences à ce sujet. Je les réunirai avec
les miennes en un travail condensé, qui pourra être, je crois, de quelque
utilité pour mes lecteurs.
Je ne partage pas, non plus, la théorie de l'honorable comte du Buysson sur
le repos. Un repos, parfois même prolongé, est utile pour la plupart des
Orchidées; mais faire durer ce sommeil au point de produire une anémie serait
une faute capitale. Laissez dormir l'Orchidée, en la surveillant, cher lecteur,
mais croyez moi, ne poussez pas trop loin ce repos. Dans les pays d'origine,
sous le soleil brûlant des jungles et des pampas, même à l'époque des
grandes sécheresses, il y a des nuits de rosées bienfaitrices. Quand elles
manquent pendant certaines saisons, les Orchidées prennent un aspect ridé,
maladif et désolé que je ne vous engage pas à vouloir imiter dans vos serres.
L'Orchidée doit être soignée toujours, même dans son repos. Ce qui fait le
charme de sa culture, c'est le soin continuel qu'elle réclame. C'est celle dont
la culture réputée difficile a été vaincue qui devient notre préférée. N'en est-il
pas de même avec nos enfants ? Celui qui a été le plus longtemps souffreteux,
celui qui nous a coûté le plus de peine à élever, est-il le moins aimé ?
J'aurais encore bien des critiques à soulever contre « l'Orchidée chez
l'amateur » laisser trois paniers de bois décomposé, évidemment remplis
d'insectes, dans le flanc d'une plante, ne me dit rien qui vaille; mais le temps
et la place commencent à me manquer...
Comte DE MoRAN.
CULTURE DES ODONTOGLOSSUM
Les Odontoglossum ont été introduits en si grandes quantités depuis nombre
d'années, que ce sont sans aucun doute, parmi les Orchidées, les plus répan-
dues et les plus riches en belles variétés. Dans cette multitude, il est inévitable
que quelques unes réclament des soins un peu différents des autres et une
128 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
mention particulière. Mais en général, on peut dire que les Odontoglossum
sont des plantes de serre froide.
L'étude des climats fournit à ce point de vue des indications concluantes.
On les rencontre dans les régions montagneuses de l'Amérique tropicale,
du Pérou au Mexique, à des hauteurs variant entre 1500 et 3600 mètres,
et notamment certaines espèces au dessus de la limite de la région végétale;
l'atmosphère, dans ces hauteurs, est toujours saturée d'humidité grâce à
l'évaporation considérable produite par l'Océan Atlantique; cette humidité,
se condensant sur les cordillères, produit des pluies fréquentes; les rosées sont
très abondantes également. Dans ces conditions, il n'existe pas à proprement
parler de période de repos ; la végétation est ininterrompue d'un bout à l'autre
de l'année. Enfin le plus grand nombre de ces plantes se trouvent au bord des
baies et des torrents, en pleine lumière et exposées à des courants d'air très vifs.
Les Odontoglossum en général réclameront donc une température assez
basse, avec beaucoup d'humidité, un air pur et vif, et beaucoup de lumière.
Il faudra éviter cependant les rayons brûlants du soleil pendant l'été, ainsi que
l'action directe de l'air, qui nuisent aux plantes et donnent aux feuilles un
mauvais aspect.
Nous avons dit que la plupart des Odontoglossum doivent être cultivés
dans la serre froide, sensiblement la même que celle des plantes d'ornement ;
cependant quelques espèces, comme les Rossi, OErstedi, Krameri, citrosmum,
cordatuni, maculatuin, Roezli, grande, bictonense, cirrhosiim, phalaenopsis, réus-
sissent bien dans la serre des Orchidées mexicaines. Quelques unes doivent
être cultivées en paniers, placées près du vitrage; nous citerons les O. OErstedi,
citrosmum, coronarium, Rossi, Cervantesi, etc.
Un point important est l'ombrage des serres. On peint fréquemment les
vitrages avec un mélange de farine et d'eau ou de lait, assez transparent pour
laisser passer la lumière du soleil. Nous n'aimons pas plus que le directeur
du Journal ce système défectueux, et préférons un lattis disposé sur la toiture,
à quelques centimètres du vitrage, qui peut être aisément déplacé selon les
besoins, et qui donne un jour plus vif et plus gai.
La ventilation devra être soigneusement entretenue, mais opérée de préfé-
rence pendant les temps frais ou couverts, car il faut éviter de dessécher l'air;
par la même raison, il convient de ne pas ouvrir le haut des serres lorsque
le soleil les frappe de ses rayons. Pendant l'été, l'on devra s'efforcer d'abaisser
la température autant que possible.
l" JUILLET 1890 129
Les arrosages devront être fréquents, nous l'avons dit ; toutefois on peut
de temps en temps laisser le compost devenir presque sec pendant une couple
de jours; cette diète paraît être très favorable aux plantes.
On ne se servira que d'eau de pluie, qu'il faudra toujours employer à la
température de la serre. Le procédé le plus commode, à cet effet, est d'avoir
dans la serre même un réservoir dans lequel on recueille la pluie, et on la
laisse séjourner au moins 24 heures à l'avance.
Moyennant l'observation de ces règles très simples, les Odontoglossum sont
d'une culture facile, et produisent tous les ans des hampes de belles fleurs
d'une exquise élégance. Cette floraison se produit à des époques de l'année
très variées ; les uns fleurissent lorsque leurs pseudo-bulbes sont parfaitement
mûris, comme le grande ; d'autres, comme le Schlieperiamtm, pendant leur crois-
sance ; les uns au printemps, d'autres en été ou en hiver ; les plus beaux, les
O. Alexandrae et Pescatorei, pendant tout le cours de l'année; quelques espèces
seulement paraissent un peu réfractaires. Le coronarium, surtout, qui, cultivé
en corbeille, nous a toujours donné une végétation très prospère, ne fleurit
que difficilement, une fois tous les deux ans ; le hlandnm, le pardinum, sont
également difficiles.
Disons un mot des plantes nouvellement importées. Après les avoir net-
toyées et débarrassées des vieilles racines, on coupe les pseudo-bulbes pourris,
et on couvre la plaie de poussier de charbon bien sec, afin d'arrêter l'écoule-
ment de la sève et de hâter la cicatrisation. Puis on les étale sur une couche
de sphagnum un peu humide, jusqu'à ce qu'elles commencent à produire des
racines fraîches; on les empote alors, sans trop tarder, car cette opération
brise fréquemment les jeunes racines, et l'on s'expose à causer ainsi des
pertes irréparables.
Le compost sera formé de terre fibreuse et de sphagnum hachés, avec un
fort drainage; la plante, élevée à trois centimètres environ des bords, sera
empotée assez solidement pour ne pas pouvoir être ébranlée par les dépla-
cements du pot. Pour les plantes étabhes, on emploiera des matériaux un peu
plus gros.
Gaston Rivois.
130 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LA CHASSE AUX INSECTES
La destruction des insectes qui s'attaquent à nos plantes tient une place
importante dans les préoccupations des amateurs d'Orchidées, si nous en
jugeons par le nombre des demandes de renseignements qui nous sont adressées
chaque jour à ce sujet.
Nous croyons donc être agréable à nos lecteurs en leur communiquant la
la lettre suivante, que nous livrons à leur appréciation :
Mont St Amand, izo juin 1890.
Mon cher Directeur,
Je n'ai pas encore expérimenté le procédé d'intoxication des serres recommandés dans le
deuxième numéro du Journal des Orchidées.'M.dàsy&i employé, au moins en ce qui concerne les
Vanda, Aerides, etc., un préservatif contre les insectes qui m'adonne des résultats excellents,
et qu'il serait peut-être intéressant de signaler aux amateurs.
J'avais eu le malheur de placer autrefois des Stephanotis dans ma serre chaude; vous savez
combien il est difficile d'empêcher les insectes d'envahir ces plantes; tous mes soins y sont
échoué. La vermine s'est répandue ensuite sur mes Orchidées; quand j'ai enlevé les Stepha-
notis, il était trop tard; la maudite engeance était implantée sur les Saccolabium, les Aerides,
les Vanda, logée dans les interstices des feuilles, d'oià mes lavages réitérés ne parvenaient pas
à la chasser. Heureusement le hasard, le Dieu des inventeurs, me vint en aide.
Il y a deux Ans, j'avais fait un grand nombre de petits pots de Pteris; j'en plaçai beaucoup
entre mes Vanda et mes Aerides, tant pour gagner de la place que pour égayer la serre et y
produire une humidité plus abondante. Tous les Kermès abandonnèrent aussitôt leurs victimes
pour se porter sur les Pteris, et mes Orchidées sont restées, depuis lors, parfaitement propres
et saines.
Je coupe, de temps en temps, les feuilles des Pteris couvertes d'insectes pour les brûler, et je
me débarrasse de ceux-ci à peu de frais.
Je vous signale le procédé pour ce qu'il vaut, heureux s'il peut être utile à quelque confrère
en Orchidomanie.
A. Van Imschoot.
Ils est toujours bon d'avoir plusieurs ressources à sa disposition, et nous ne
doutons pas que le récit de cette expérience puisse servir d'utile enseignement.
i" JUILLET i8go 131
ODONTOGLOSSUM HYBRIDUM LEROYANUM, hort.
Un hybride d'Odontoglossum remarquable vient de fleurir en France chez
M. le baron Edmond de Rothschild. Il provient de l'O. crispum et de
ÏO. luteo-purpureum, et a reçu le nom d'O. hybridiim Leroyamim, en l'honneur de
M. Leroy, directeur des cultures de M. de Rothschild, Les sépales et les
pétales sont à peu près égaux; les premiers ont le fond jaune pâle; les pétales
sont plus clairs et deviendront peut être tout à fait blancs. Les sépales portent
trois larges raies brun-rouge; les pétales ont les bords ondulés, avec une large
macule au centre, deux plus petites sur les côtés, et quelques autres plus petites
encore à la base. Le labelle est blanc, avec une large macule rougeâtre, et la
crête jaune profondément découpée sur un fond rouge.
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE JUILLET
La dépression atmosphérique qui règne actuellement sur l'Europe centrale
exige des soins particuliers pour la culture des Orchidées tropicales. On aura
moins à se préoccuper d'abaisser la température et d'établir une atmosphère
aussi humide que possible dans les serres froides, que de maintenir la chaleur
nécessaire dans les serres chaudes.
Tant que le soleil se montrera, il faudra veiller attentivement à la ventilation
et à l'ombrage; il est essentiel de donner assez d'air pour que l'atmosphère
soit toujours fraîche et pure.
En ce qui concerne les serres tempérée et froide, l'abaissement de la tem-
pérature et l'abondance d'humidité dans l'air dispenseront en grande partie
des arrosages. En particulier il faudra user de la plus grande circonspection
dans les seringages lorsque le temps sera sombre; cette opération est excellente
dans les jours de grand soleil, mais dans la mauvaise saison elle peut faire
beaucoup de tort aux plantes.
132 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
La provision d'eau de pluie a pu être renouvelée ces jours-ci; il faut la
conserver pour l'arrosage et les lavages des plantes, et se servir d'eau de
source ou de rivière pour les autres emplois.
Serre tempérée. — Les Cattleya, Laelia, Oncidium, etc., ne craignent pas
beaucoup les rayons du soleil, et l'ombrage doit être relativement peu épais ici,
mais il faudra surtout veiller à la ventilation. Il faut donner de l'air en quantité
suffisante, mais il vaut mieux diminuer l'ouverture des ventilateurs dans les
temps variables.
Serre chaude. — Il n'est plus nécessaire de chauffer beaucoup les serres,
mais il faudra, là encore, veiller à la ventilation, et n'ouvrir que juste assez
pour renouveler l'air. Les Dendrobium qui fleurissent de bonne heure, comme
les D. nohile, Wdrdianwn, etc., devront recevoir beaucoup d'eau aux racines,
car s'ils se desséchaient, il pourrait se produire à la base de jeunes pousses,
qui dérangent la plante de l'époque régulière de floraison, et nuisent aussi
aux pousses de l'année précédente.
Il faut avoir soin de détruire les insectes, qui se montrent surtout par les
temps sombres, et causent souvent beaucoup de dégâts aux jeunes racines des
Aerides, Phalaenopsis, Vanda,' etc. — Il est nécessaire de leur donner la
chasse tous les jours.
Il ne faut pas arroser le feuillage des plantes, à moins que le soleil soit
assez chaud pour assurer une évaporation suffisante.
Les Calanthe devront être placés dans la partie la plus chaude de la serre,
pour pouvoir terminer leur végétation; éviter les seringages, qui pourraient
détériorer les feuilles.
Il est nécessaire de se rappeler qu'un certain nombre d'Orchidées pour-
raient souffrir d'une ventilation excessive; ce sont notamment les Phalaenopsis,
Paphinia, Coryanthes, et tout le groupe des Huntleya, comprenant les Bollea,
Pescatorea, etc. Il faut les placer dans un endroit où ils ne puissent pas se
trouver sous l'influence directe des courants d'air.
Enfin il faut veiller constamment à entretenir la propreté des plantes, laver
les feuilles, les pots et les tablettes. C'est un point qui ne doit être négligé
à aucune époque de l'année.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTURE IITERMTIOMLI
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse Iclégrapliiqiie : LINDEMA, Bruxelles
Acliniiiistrateur-Directeur : LUCIEN LINDEN
MISE AU COMMERCE
Depuis le f Juin 1890
de la plus belle Orchidée introduite pendant ces dernières années
Callleya Warocqueana
LiKD.
DIPLOME D'HONNEUR de V classe, décerné à « l'unanimité » comme Orchidée
nouvelle, au Meeting du 11 Mai dernier de L'ORCHIDÉENNE, la Société
d'amateurs d'Orchidées établie à Bruxelles.
Le Cattleya Warocqueana est un type de Cattleya, formant une section spéciale
comme les Cattleya Mossiae, Trianae , etc., parmi laquelle un grand nombre de variétés
se sont déjà déclarées. C'est une brillante introduction, entre toutes, qui provient d'une
localité de l'Amérique Méridionale, complètement inexplorée jusqu'ici, où Ton ne soupçonnait
guère que des Cattleya pourraient être rencontrés. Sa station naturelle est à une énorme
distance de celles d'où proviennent les Cattleya connus. Notre collecteur, M. Bungeeoth,
qui a été envoyé dans ces parages par M. J. Linden, écrit au sujet de cette grande
introduction :
« Je suis émerveillé par la beauté de ce Cattleya. Je ti'ai rien vu d'aussi beau ni en
« Colombie, ni aie Venezuela, parmi les Cattleya Mendeli, Trianae et Mossiae. L'épi floral est
« énorme, beaucoup plus grand que chez ces derniers^ et le coloris est d'un éclat incomparable
« J'ai vu de nombreuses variétés, plus brillantes les unes que les autres. On '^n'assure ici qu'il
<i y a beaucoup de variétés à fleurs blanches parmi ces Cattleya. C'est une espèce d'une floribondité
« extraordinaire et portant cinq à six fleurs par hampe. »
Les plantes sont arrivées en Europe le 18 avril dernier en excellentes conditions. Celles
qui ont fleuri avaient formé leurs l)outons dans les caisses pendant un voyage de près de
deux mois, et malgré cela elles ont émerveillé tous ceux qui ont pu les voir jusqu'ici!
C'est une espèce d'une grande robusticité. Feuilles très épaisses. Ce Cattleya sera d'une
culture particulièrement aisée. Les plantes, introduites il y a à peine un mois, sont déjà
parfaitement enracinées et en pleine végétation.
Lnitant en cela les Anglais, qui ont dédié les Cattleya Latcrenceana, Gaskelliana, Per-
civalliana, etc. à leurs grands amateurs, nous avons été heureux de dédier cette grande nouveauté
au principal amateur belge, M. G. Warocqué, président de L'Orchidéenne et l'un des admi-
nistrateurs de notre Société.
A en juger d'après les échantillons secs envoyés par M. Bungeroth, les fleurs de ce
Cattleya sont très grandes, beaucoup plus grandes que celles des C. Mossiae et Mendeli, dit-il.
Les pétales et sépales sont d'un beau rose violacé, tendre ou foncé suivant les variétés. Le
labelle, presque toujours allongé, très frangé, est chez telle variété magenta velouté pur, ou
bordé de blanc, ou marqué à son sommet par deux yeux jaunes ou blancs, variant suivant
les sujets, mais admirables toujours.
Nous engageons beaucoup les amateurs et cultivateurs d'Orchidées à acquérir plusieurs
pieds de cette grande nouveauté ; elle leur procurera d'agréables surprises. Des variétés
magnifiques et de grande valeur seront trouvées, nous n'en doutons pas, parmi ces Cattleya
"Warocqueana !
Nous avons voulu mettre, d'emblée, cette admirable nouveauté à la portée de tous les
amateurs en l'offrant à des prix très modérés.
Nous les offrons en bonnes plantes d'introduction, en excellent état, enracinées
et en végétation, aux conditions suivantes :
BONNE PLANTE 25 francs.
les 3 70 »
les 6 125 »
les 12 230 »
TRÈS BONNE PLANTE, beaucoup plus forte. ... 50 »
» » » » » les 3. . 135 »
» » » » » les 6. . 210 »
» » » » » les 12 . 375 »
PLANTE CHOISIE parmi les plus fortes 100 »
» » » JD les 3. . . 275 »
» » » » les 6. . . 500 »
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Directeur
•I. i^ii^oe:]^
ADMINISTKATEUE
REDACTEUK
EMILE ROI>IOil.S
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune fraiico par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
TO, i*ue 'Vi/^îei'tz, à Itmix^elles
ainsi que chez les princi'paux libraires de Belgique et de V étranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Bon Jardinier, 31 ans. au courant des Orchidées
et muni de ti'ès bonnes références, demande place.
Adresse au bureau du journal.
Case à louer
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les reLations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune coinmission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits, défiant toute
concwrence
Adolphe BRAHY-MÂRCHÂL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE LnTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Paie des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDÉE EN 1859
CH. BUSS
Rue cI'AliUergeiM, ii» Gî>, GJAIVO
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Iiîslallalion complèle de Ions systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHEBS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
fSO iMIODAIM^KS Alix KXPO.<$ITIOIVS DV
PAYJ^ ET ne li'KTRAIVGER
1885 — SIMaillc d'Aryenl à rKiposilion llimcrscllc d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVEBSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Eclienil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bôciies pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer c/alranisr, Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chaussée de W^avre, BRUXELLES.
Sn
'(^(V-si — • ^/\/\r\f\j\r\/\/^ — - — ■ , .
1^ ire Année. | 5 J U I LLET I 890 Numéro 9. ""^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
R É 33 I G É ET T TJ B L I :É
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. J. Li>i)EN, Comte du Buysson, de Lainsberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. MiTEAU, Ém. Rodigas, p. E. de Puydt, N. Funck, E. Wallaert,
P. Gi.oner, g. Joris, a. Van Imschoot, Fr. Desbois, A. Linden,
E.S. Ra>i), D'"Va>' Cauwelaert,E. BL>i(.EROTH,CH.VASSEUR, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D"^ Capart, Comie de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cognl^ux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em.Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
Comte DE MoRAN, O.Ballif, C.Ellner, F.Kegeljan, D.Massange de Louvrex,
A. DE la Devansaye, Fl. Claes, de 3Ieulenaere, Charles André, etc.
Prix de TAbonnement : • 10 francs par an
Paraît le 1'^'' et le IS de cliaqvie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
'o^^r* Gand, inipr. Eug. Vanderhaeglipn. Tçj^jr*
y^:^^__^ _ ^ -^/xAriPjVW^- ♦— ^ -"^X
^È)
LINDENIA
IOONOGm^r»HIE DBS OI^OHIDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur : J LINDEN
Rédacteurs : LUCIEN LINDEN, EMILE RODIQAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
tt^ (( Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er "Volixine
Aeraiillms Leonis. Aerldes maculosiini var. t'ormosum,
Aeriilcs odoratum var. Demiclofli. Aerides Reichenbachi,
Aganisia Iricolor, Calaselum discolor, Catasetum tigriiium.
Caltleva aiirea. Cattleya guttala var. leopardina. Caltleya
Lawrciu^eana . Cattleya Malouana. Cattleya niaxima var.
Hrubyaiia. Caltleya nobilior var. Hiiguenyi, Caltleya Perci-
valiana var. Reichenbachi. Cattleya Trianae var. alba. Calt-
leva Trianae var. Annae. Cleisostoma Guiberli, Cypripedium
Driiryi. Cypripediiim Lawrenceaniim var. Hyeannm. C-ypri-
pedium œnanthum superbum. Cypripedium selligeriim majus,
Cypiipedium tessellatum vai. porpliyreuni. Deiidrobium Fal-
coneii, Dendrobium stratiotes, Dendrobiuni ihyrsillonim,
Epidendriiiii paiiiculaluni Masdcvallia Lindeni var. grandi-
tlora, Masdevallia Roezii, Oncidium Lanceanum var. super-
bum. Oncidiuni Limniinghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum iievadense, Odontoglossum ramosissimum.
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckcanum albens. Paphinia cristata var. Randi. Phalae-
nopsis Sanderiana. Plialaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera. Selenipedium reticulatum. Spatho-
glottis Augustorum.Trichocentrum tigrinum var. splendens.
Trichopilia suavis. Vanda Boxalli, VanaaDeniiisoniana,Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
S"« Volume
Angrapcum Ellisi. Anguloa Riickcrl var. média. Ansellia
congoensis. Bollea pulvinaris. Biassia caudala. Calaiillie
Regnieri, Calaselum Bungcrollii. Calaselum galciiluin, (lalt-
leya gigas, Callleya Kimballiaiia, (îallleya Mondeli. (ialticya
Schilleriana var. Amaliana, Coclogvitp pandurala, (îypripc-
diiim callosum, Cypripedium microcliilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium toiikineiisp. Df-ndrobium brapleosum.
Dendruhium inauditum, Epidendruni Handiaiium. (ïaleaiidra
Uevoniana var. Delpliina. Galeaiidra tiaveola. Laelia (degans
var. Houtteana. Masdevallia Ycildii. Miltonia spectahilis var.
lineala, Oncidium lucullatum, Oncidium Jonosianum, Onci-
diiim Warsocwiczi. Oilontoglossum Aloxandrao var. Cutse-
niianum. Odoiiloglossuni Coradiiici granditlonini, Odonto-
{jldssiiin graiiiic. Oduiildgliissum Lurianiaiium. Odonto-
fjldssum liiteo-piir|)urciim. ()d()iitogl(j.ssuni Roezii. Odonto-
j|lcissiini Sidiillcriamim. l'Iialaciiopsis ainabilis. Phalacnopsis
Ijuldcniaiiniaiia. l'Iialaciinpsis Sumalraiia. Pikimna nobilis.
S;i(ciilabiuni gi{;aiitf'iim var. illustre, Soleiiipedium (•audatuni
gijîaiiloiini. Scb'iiipcdiutii .Scbmderao var. s|)lendens, Spa-
tliiigloltis plicata. .Siaiibopea ligriiia. Tri(diocentruin albo-
purpiireum var slrialum, Vaiida [^indciii. Vanda siiavis var.
Liiidcni, Zygopetaliim rostratum.
3me Volume
Aeridcs Fieitlingi. .\eranthes granditlora. Aerides Houlle-
liaiiuin. Aganisia cyanea. Aiigraccum Litlirostacbys Sodcni.
Anguloa unitlora. Brassavola cuoullata var. cuspidata. Bollxt-
phyllum graiidilloruni. Catasetum Bungerotlii var. aureiim,
Catasetiim Bungerotlii var. Pottsianuni. C.atasctum decipiens,
(jatasetum pulchruiii. Callleya Gilxv.iac (lattlcya lai)iata var.
autumnalis, (laltleya virgiiialis. (".Icisostoiiia crassirolium.
Cypripedium Arthuriaiium var. palliduiii. Cypripedium Caii-
nartiaiuim. Cypripedium (kirtisi. Cvpripedium Harrisiaiumi
var. superbum. (^.ypripedium Leeaiium. CypiipeiJium Moensi-
anum, Cypripedium praeslans. (ivpripedium Van Houllea-
num. Cypripedium villosum, Cypripedium Selenipedium)
W.illisi. Dendrohium purpureum var. eandidulum. Dendro-
ipium rulrilcrum. Uciidroiiium slreliloceras var. Russianum,
Ii)ii()()sis paniculala var. ma\ima, Masilevallia macrura, Masde-
vallia spcetrum. Milloni;! speclabilis Moreliana, Oncidium
cliciroplniruiii. Oncidium |)a|)ilio vai-. niajus, Oncidium Piia-
lafMojisis. Oilontoglossuni <'ilr(ismum vai'. Devansaveanuni.
Odonloglossum ci'ispum var. t'aslu(jsuni. Odontoglossum cris-
pmn var.Trianac. Odontoglossum cuspidatum, Odontoglossum
H.'irryaiium . Odontoglossum odoratum var. baphicantum .
Odontoglossum triumplians, Odontoglossum Uro-Skinneri.
l'.ipliiuia Lindeniana. Paphinia Modiglianiana. Rodriguezia
Huiigprollii. Vanda superba.
4me Volume
Aerides quinquevulneruni, Angraecum sesquipedale. Angu-
loa Clowesi. Callleya chocoensis var. Miss Niisson. Callleya
Mossiae var. Bousiesiana, Callleya Mossiae var. Warocipieana.
Cirrliopetalum pulclirum. Compareltia t'alcata. Cypripedium
bellatuium. Cypripedium Ellioltianum. <^,ypi-ipedium Harri-
sianum var. polychromum. Cypripedium Masiersianum. Cy-
pripedium Miteananum. Coelogyne cristata var. alba. Den-
drobium Bensoniae. Dendrobium deasillorum. Epidendruni
nemorale. Laelia majalis. Lépiotes bicoloi'. Lycasle Skiniieri
var. alba, Masdevallia tovarensis, Mi ltonia(Odonl.)XBIeuana.
Mesospinidium vulcanicum, Nanodes Medusae, Odonloglos-
>um Bleicliriiderianum. Odontoglossum Cervantesi lilacinum,
OibjMlojjlossum (ilonerianum. Odontoglossum Halli. Odonlo-
î'Jossum Pescator-ei var. Lindeni. Odontoglossum latimacu-
hiliini. Odonloglussnm radialum. Odontoglossum Rossi var.
Mnnimi, Odontoglossum Warocqueanum. Oncidium Forbesi
niaximum, Oncidium iridifolium, Oncidium macranlbum,
Pliaius grandil'olius. Polystachia pubescens, Selenipedium
(Miidalum var. .\lberlianum. .Soplironitis grandillora. Thunia
Maislialli. Vanda coeiulea, Vanda tricolor. Warrea Lin-
deniana.
"Volume
.\da au ranliaca, Aerides Augustianum. Angraecum cilratum,
.\ngiaecum eburneum var. superbum. Bil'renaiia Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi. Calanlhe Masuca. Calanlhe Veitilii.
Cataselum macrocaipum var.chrysantluim, Callleya Trianae
var. purpurala. Cattleya Trianae var. M""" Marlin-Caliuzac,
Callleya Trianae var. pallida. Cattleya Trianae var. striala.
Callleya maxima va--. Malouana. Cymbidium Mastersi, Cypri-
pedium barbalo-VeilcIiianum, Cypripedium nitens. Cvpri-
pedium orphanum. Dendrobium crumenalum. Dendiobium
inliidibulum. Dendrobium Mirbelianum. Dendrobium Pax-
toni. Dendrobium Wardianum var. Lovvi. Epidendrnm pris-
malocarpum. Epidendrnm vilellinum. Gongora niaculala,
Houlletia Hrockleliurstiana. Laelia anceps var. Hveana.
La( lia elegans. Lycasle coslala. Masdevallia ignea. Mdlonia
Blunti var. Lubbersiana. Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oin-idium sarcodes. Odontoglossum Boddaertia-
niim. Odontoglossum I)u\ivieiianum. Odontoglossum liasli-
hdjiiiÉn. Odontoglossum maxillare. Odontoglossum odoratum
var. slrialum. Odontoglossum Sclilesiugerianum . Plialac-
niipsis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopelalum intermedium, Zygopetalum Jorisianum.
Le prnx des volumes pa7nis de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
l^"- Volume, 125 fr.; 2'"'^ Yolume, 100 fr. ; 3""^ Volume, 75 fr. ; 4'"" Volume, 70 fr.; 5""^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6 "' Volume (l^*^ livraison paraîtra le 1"' août 1890) : 60 francs
a:^ ON PEIJT S'ABONNER POUR CHAQUE YOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPECIMEN : 6 FRANCS
SOMMAIRE DU 9"^ NUMÉRO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 133
Les Cypripedium 136
Les grandes introduclions nouvelles. — 1 139
L'importation des Orchidées 141
Arrosement des Orchidées 143
Traitement des Orchidées importées 146
Travaux de la seconde quinzaine de juillet 147
L ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYssoN, auteur de rOrcliidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100. RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
PrésidetU : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIFJN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale^ Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Comte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, M. Metdepeinningen, g. Miteau, E. Rodigas, A. Van Imschoot
et E. Wallaert.
Jg;;^=^ XjGs Meetings sont siispendus chaque année pendant les
mois d'été de juillet et août.
15 JUILLET 1890 133
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
MASDEV ALLIA LOWI, Rolfe. — Belle petite espèce appartenant à la
section des Saccolabiatae, et importée de la Cauca par MM. Hugh Low et C'^.
Les sépales sont un peu étroits et resserrés, et le labelle pourpre marron clair,
remarquablement charnu. Ces caractères la distinguent nettement des autres
espèces du même groupe. Gard. Chron., 5 avril, p. 416.
* *
ZYGOPETALUM CAULESCENS, Rolfe. — Espèce très intéressante et
très remarquable, appartenant à la section Euzygopetalum. Ses fleurs sont
plus petites et plus pâles que celles du Z. Mackayi, Hook., dont il est évidem-
ment parent; quant à son port, il diffère totalement de celui de toutes les
autres espèces que nous connaissons. La tige est caulescente, haute de vingt
cinq à soixante centimètres, recouverte par la base engainante d'un grand
nombre de vieilles feuilles, et produit les racines à la partie inférieure. Le
caractère singulier auquel cette espèce doit son nom indique quelque particu-
larité dans son habitat; peut être faut-il croire qu'elle grimpe aux troncs des
arbres. Les feuilles sont distiques, longues et un peu étroites.
Le Zygopetalum catdescens est natif du Brésil, d'où il a été introduit par
MM. F. Sander et C'% de S'-Albans. Il est entré aujourd'hui dans beaucoup
de collections privées. Gard. Chron., 3 mai 1890, p. 544.
ODONTOGLOSSUM X LEROYANUM, Castle. — Hybride artificiel très
intéressant produit par M. Leroy dans les serres de M. le baron Edmond
DE Rothschild, à Amandvilliers, près Paris. Il fut obtenu, il y a environ
cinq ans et demi, par la fécondation de VO. crispuui à l'aide du pollen de
VO. luteo-piLrpureum, et il est exactement intermédiaire entre ces deux espèces.
Il offre un intérêt spécial par cette raison qu'il est le premier hybride
artificiel d'Odontoglossum ayant fleuri, et en outre à cause de sa parenté
134 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
avec ÏO. X Wilckeanum. Celui-ci a toujours été considéré comme un hybride
naturel entre les deux mêmes espèces, et VO. X Leroyanum, tout en étant
peut-être assez distinct au point de vue de l'horticulture pour conserver son
nom, est identique avec lui au point de vue botanique. Gard. Chron., y juin,
p. 704.
* *
ZYGOPETALUM JORISIANUM, Rolfe. — Belle espèce très distincte,
appartenant à la section Euzygopetalum, mais ayant le labelle trilobé et
fimbrié, et les ailes de la colonne également fimbriées. Le labelle est d'un
blanc crème, avec les lobes latéraux largement bordés de jaune, et la crête
pourpre; les segments sont verts, marqués de larges taches brun pourpré.
Le port est à peu près le même que celui du Z. interinedinm, mais les pédi-
celles sont beaucoup plus longs.
Cette plante, introduite par MM. Linden, de L'Horticulture Interna-
tionale, Bruxelles, a été dédiée à M. G. Joris, un des commissaires de cette
société. Gard. Chron., 7 juin, p. 704. Lindenia, vol. V, pi. CCXL.
*
* *
CALANTHE X MYLESI, Williams. — Hybride produit par M. Myles,
de Ryde (île de Wight), entre le C. vestita tiivalis et le C. X Veitchi. Toutefois
il ne porte guère trace de l'influence de ce dernier. Il produit des fleurs d'une
blancheur immaculée, de la même grandeur que celles du C. vestita, avec la
gorge jaune citron. Warn. et Will. Orchid Album, IX, t. 402.
*
* *
CATTLEYA LABIATA, Lindl. var. WAROCQUEANA, Rolfe. — L'une
des nombreuses formes qui, au point de vue botanique, se groupent sous le
nom général de C. labiata, Lindl. II est très variable, et son classement par
rapport aux autres formes de cette belle section n'est pas encore nettement
établi, mais il semble être aussi distinct que les C. Mossiae, Mendeli, Trianae,
et autres que les botanistes considèrent comme des variétés géographiques du
C. labiata. Il a obtenu un diplôme d'honneur de i'"'' classe au meeting de
L'Orchidéenne du 1 1 mai dernier, sous le nom de C. Warocqueana, Linden,
et fera probablement beaucoup parler de lui. Il parait qu'il provient d'un
district tout à fait nouveau. Gard. Chron., 14 juin, p. 735. (Voir l'article
spécial, plus loin.)
15 JUILLET 1890 135
CATTLEYA X INTRICATA, Rchb. f. var. MACULATA, Rolfe. —
Charmante variété, qui porte sur les pétales et les sépales des taches rose
pourpre, en assez grand nombre. Il a été collecté dans la province de Santa
Catarina (Brésil) et se trouve aujourd'hui dans la collection de M. Malcolm
CooK, de Kingston Hill. C'est évidemment un hybride naturel entre le C. tnter-
media et une forme de C. guttata. Gard. Chron., 21 juin, p. 763.
*
CYPRIPEDIUM X AYLINGI, Castle. — Très bel hybride produit par
M. Ayling, jardinier de M. A. J. Hollimgton, d'Enfield, par la fécondation
du C. niveiim avec le pollen du C. ciliolare. Il ressemble beaucoup, comme
port, au C. niveum, mais la forme des segments est modifiée dans le genre du
C. ciliolare. Le labelle est d'un blanc pur, et les segments blancs avec une
foule de taches pourpre clair, disposées sensiblement en lignes. Il a obtenu
un certificat de i'^^ classe de la Royal Horticultural Society, le 10 juin, et
un certificat botanique de la Royal Botanical Society le lendemain. Joîirn. of
Horticulture, 12 juin, p. 480, fig. 74; Gard. Chron., 14 juin, pp. 747, 748;
28 juin, pp. 729, 797, fig. 131.
*
* *
CYPRIPEDIUM X VIPANI, Rolfe. — Encore un très bel hybride, dans le
genre du C. X Aylingi, quoique tout-à-fait distinct. Il a été produit dans la
collection du capitaine Vipax, dé Wansford, par la fécondation du C. Philip-
pinense au moyen du C. niveum. Le labelle est blanc, comme dans ce dernier,
mais il est plus replié sur les côtés, et les segments sont plus étroits et blancs.
Le sépale dorsal porte onze hgnes longitudinales d'une couleur pourpre écla-
tante, et chacun des pétales en a neuf. Les caractères du C. niveum se re-
trouvent d'une manière frappante dans cette plante, comme dans tous les
hybrides à la production desquels il a contribué. Gard. Chron., 28 juin, p. 792.
R. A. Rolfe.
136 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LES CYPRIPEDIUM
Bien que les Cypripedium ne soient pas, au point de vue du coloris, l'un des
genres les plus remarquables de la famille des Orchidées, aucun n'a bénéficié
plus qu'eux de la faveur du public. Nous sommes donc certains d'intéresser nos
lecteurs en consacrant à ces plantes une étude, forcément un peu sommaire,
mais dans laquelle nous nous efforcerons d'indiquer leurs caractères généraux,
et les causes de la vogue dont ils ont profité.
Les caractères généraux des Cypripedium sont aisément reconnaissables et
les différencient nettement des autres Orchidées ; il n'est pas possible de s'y
méprendre, même quand les fleurs n'ont pas encore fait leur apparition. Les
espèces sont nombreuses, mais elles se relient toutes entre elles par certains
traits communs que l'on arrive bien vite à distinguer. Cette fixité, bien rare dans
les autres Orchidées, a même donné naissance à une hypothèse d'après laquelle
l'origine des Cypripedium remonterait à une date beaucoup plus ancienne que
celle des autres membres de la famille ; Darwin, dans son ouvrage intitulé :
« La fécondation des Orchidées, » confirme et complète cette explication : « Une
multitude de formes intermédiaires, dit-il, doivent avoir disparu par extinction. »
Il est impossible, en effet, de retrouver dans aucune variété le souvenir de la
simplicité originelle.
Les Cypripedium possèdent, comme toutes les autres Orchidées, les pétales,
les sépales et le labelle, ainsi que la colonne d'étamines et de pistils disposés
comme à l'ordinaire, mais au sommet de la colonne, un peu au delà de l'entrée
de la lèvre et à la place qu'occupe habituellement l'anthère, se trouve une plaque
charnue qui en diffère par la forme et la grandeur; c'est le staminode, qui est
considéré généralement comme une étamine dégénérée ou sans fonctions.
Au-dessus se trouve une plaque stigmatique qui se projette au devant de la
colonne, et par derrière sont deux anthères, une de chaque côté de la colonne.
Le sépale dorsal est beaucoup plus élevé et plus voyant que les autres parties
de la fleur, et paraît destiné à attirer les insectes; il a d'ordinaire une couleur
15 JUILLET 1890 137
plus brillante et qui se trouve souvent disposée suivant des ligues qui se dirigent
vers le labelle, comme pour servir de guide aux visiteurs ailés.
La forme du labelle également est exceptionnelle; elle a donné à ces plantes
leur nom aussi bien dans la nomenclature scientifique que dans le langage du
peuple qui les appelle : « pantoufles de Vénus, » et en Amérique : « fleurs de
mocassin. » Le calcéolaire est connu pour présenter la même forme de poche;
elle ne se rencontre que dans un très petit nombre de plantes.
On ne peut évidemment imaginer l'apparition d'un organe tel que le labelle du
Cypripedium que comme le résultat d'une très ample série de transformations.
On ne peut, non plus, s'empêcher de se dire que cette forme si bizarre, si artifi-
cielle en quelque sorte, doit être adoptée à un but spécial, aux besoins d'une des
principales fonctions vitales; et l'on est bientôt amené à penser qu'elle seconde
en effet la fonction la plus essentielle, celle de la reproduction. L'utilité du
labelle apparaît, en efl"et, dans le mécanisme de la fécondation par les insectes.
Il forme une sorte de trappe, qui retient l'insecte une fois entré et ne lui laisse
d'issue qu'à la partie postérieure de la fleur, près de la colonne. Il se trouve ainsi
forcé de rencontrer la masse pollinique, dont il emporte avec lui la plus grande
partie.
Remarquons, d'autre part, que quand l'insecte s'introduira dans une autre
fleur, il rencontrera le stigmate avant l'étamine, et nous aurons mis en lumière
les conséquences singuhères, et d'une si grande importance, qui résultent de
cette conformation. Il est évident que dans cette espèce l'auto-fécondation
deviendra l'exception — et nous ajouterons : que les fécondations croisées
pourront être très fréquentes.
Il semble en effet que la nature ait tout disposé en vue de ce résultat; l'auto-
fécondation est rare parmi les Cypripedium, et rarement des importateurs ont
reçu des spécimens portant des semences. C'est une cause importante d'extinc-
tion, car le développement par la croissance est lent, et ne doit, en tous cas,
conserver les espèces que dans une aire très limitée. Bien mieux : il existe une
variété qui se reproduit beaucoup par semence directe, et sa propre fécondité la
met en danger de disparaître. Nous parlons du C. Schlimi, chez lequel on a
remarqué la faiblesse des plantes importées et des semis, lorsque ces semis ne
proviennent pas du croisement avec une espèce plus forte.
Il semble donc que la nature ait mal armé les Cypripedium en vue de la lutte
pour la vie; en revanche la culture artificielle les reproduit aisément par
semence, et on obtient en abondance une foule de croisements ; le nombre de
138 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
leurs hybrides est déjà beaucoup plus grand que dans toutes les autres espèces
d'Orchidées connues.
Les Cypripedium se groupent en deux catégories bien distinctes :
1° Ceux qui ont les tiges courtes, les feuilles disposées par deux, et qui ont
les racines ordinaires ; ce sont toutes des espèces des pays chauds et inter-
tropicaux, qui sont cultivées en serre;
2° Ceux qui ont des tiges herbacées plus longues et des racines tubercu-
leuses; ce sont ceux qu'on trouve dans l'Amérique du nord et l'Europe.
Ces derniers demandent nécessairement à être cultivés d'une manière spé-
ciale et ont une valeur horticole toute différente. Mais bien que les espèces qui
exigent de la chaleur, avec leurs nombreuses variétés et leurs hybrides, soient
bien plus nombreuses et beaucoup plus estimées par les amateurs, quelques-
unes des espèces rustiques, surtout le C. spectabile, quand il se trouve dans de
bonnes conditions, ne sont pas non plus à dédaigner.
Quelques Cypripedium ont des feuilles très intéressantes et très belles. Les
C. Lawrenceanum et Hookerae ont d'exquises diaprures de vert clair et de vert
foncé ; chez d'autres, du type C. concolor, les feuilles sont épaisses comme du
cuir, et présentent de gracieux dessins recouverts d'une sorte de vernis trans-
parent et cristallin.
L'une des particularités les plus précieuses que présentent les Cypripedium
est la surprenante durée de leurs fleurs; celles du C. insigne, coupées et mises
dans l'eau, durent jusqu'à plus de trois semaines; d'autres espèces sont en fleur
presque toute l'année, notamment le C. Sedeni.
Ces fleurs, de forme si bizarre, ne se prêtent pas toujours bien à être combi-
nées avec d'autres, quoiqu'elles soient beaucoup employées, aujourd'hui, dans la
confection des corbeilles et même des bouquets; mais seules, avec un feuillage
convenable, elles produiront un très bon effet. Les teintes sombres y dominent,
notamment le brun, le vert et le pourpre cramoisi. La couleur rose jette un
peu plus d'éclat dans les espèces rustiques comme le C. spectabile, ou dans les
espèces de l'Amérique du Sud, comme les Selenipedium, et surtout les hybrides
de ce groupe, les C. Sedeni, calurum, Schroederae, cardinale, etc.
(Sera continué.)
15 JUILLET 1890 13g
LES GRANDES INTRODUCTIONS NOUVELLES
I. — CATTLEYA LABIATA lindl. var. WAROCQUEANA n. var.
Au Meeting de la Société ro3'ale d'Horticulture de Londres, tenu le 13 mars
dernier, M. Lucien Linden, de Bruxelles, exposait un Cattleya nouvellement
importé, sous le nom provisoire de C. Warocqueana; mais comme les fleurs ne
s'étaient épanouies qu'au cours du voyage de Belgique en Angleterre ('), et
surtout que la plante n'était pas encore établie, elle n'était guère en état d'être
jugée.
Au point de vue botanique, c'est une forme du C. lahiata, en employant le
mot « forme » dans son sens le plus large, mais il est difficile de décider quelle
est sa relation exacte avec les autres formes existantes. Il paraît qu'elle provient
d'une partie de l'Amérique du Sud non encore explorée, quoique je n'aie pas la
moindre idée de la partie que cela peut être. C'est M. Bungeroth, célèbre par
son Catasetum, qui l'a collectée, et il exprime l'opinion qu'elle représente une
nouvelle forme distincte de grande beauté; il a qualité pour en juger, ayant
beaucoup voyagé dans les districts des Mossiae, Mendeli et Tnanae.
Les échantillons qui nous en sont envoyés par M. Lucien Linden sont consi-
dérables; ils se composent de : deux fleurs (sauvages) séchées, une photographie
de la plante en fleurs, cinq dessins coloriés, un racème de belles fleurs vivantes,
et une plante vivante portant un racème de trois fleurs; la dernière est gracieu-
sement offerte à la collection de Kew.
Ces échantillons offrent une série assez étendue de variations, et M. Bunge-
roth parle d'une douzaine de variétés bien tranchées, dont une blanche. Les
fleurs sauvages séchées ont plus de seize centimètres de diamètre, et pré-
sentent beaucoup de ressemblance avec le C. labiata originel ; les sépales et les
pétales ont une teinte mauve-rosé; le lobe antérieur du labelle est pourpre
(i) Ce renseignement n'est pas complet. C'est pendant le voyage d'Amérique en Belgique que les
boutons s'étaient formés.
140 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
cramoisi, et porte à l'arrière une aire bien limitée jaune foncé, s'étendant le
long du disque ; les lobes latéraux sont mauve-rosé. Deux des lîeurs figurées
sur les dessins coloriés ressemblent beaucoup aux précédentes, mais ont le
bord ondulé du labelle beaucoup plus pâle. Une troisième a la même partie très
foncée, et ne présente ni le bord pâ^e ni le disque jaune. Une quatrième a le
disque jaune bien développé, avec une très petite macule pourpre cramoisi, et
le reste du labelle d'un coloris beaucoup plus pâle. La cinquième est presque
blanche, à part la petite macule pourpre et le disque jaune très petit.
La plante destinée à Kevv avait un racème de trois fleurs, dans lesquelles la
disposition des veines du labelle rappelle beaucoup le type chocoensis, mais
beaucoup plus foncées de coloris ; elles sont un peu parfumées. Le racème de
cinq fleurs est de coloris plus sombre, et le disque jaune n'y apparaît pas. Enfin
la photographie montre un racème de quatre fleurs, dont le labelle est très
gracieusement ondulé.
Les fleurs apparues après l'importation sont beaucoup plus petites que les
fleurs séchées, ce qui montre la fatigue résultant d'un long voyage.
Telle est cette plante variable, mais très belle, qui peut provisoirement être
désignée sous le nom indiqué plus haut, en l'honneur de M. G. Warocqué,
président de L'Orchidéenne, de Bruxelles, et l'un des administrateurs de
L'Horticulture Internationale. Il est très difficile de déterminer son classe-
ment par rapport au C. labiata, à cause de la série de variations qu'elle
présente et en l'absence de renseignements sur son habitat ; il faut attendre,
pour décider de cette question, que la plante soit complètement établie.
R. A. Rolfe.
{Gardeners' Chronicle, 14 juin 1890.)
*
Un de nos amis nous annonce que le C. Warocqiieana aurait été introduit
directement en France, ces jours-ci, chez un amateur.
Nous sommes convaincus que ce ne peut être cette plante.
Notre Cattleya provient de contrées inexplorées, absolument perdues dans
l'intérieur, et où aucun Européen n'est établi. Il ne nous appartient pas de
divulguer d'où provient cette grande introduction, mais nous pouvons affirmer •
que ce n'est pas du Venezuela, et que l'endroit d'où elle est originaire s'en
trouve, au contraire, très éloigné.
15 JUILLET 1890 141
L'IMPORTATION DES ORCHIDEES
Un déballage à « L'Horticulture Internationale »
C'est à l'œuvre qu'il faut juger ces vastes organismes, de même qu'il faut
voir la mer pendant la tempête pour saisir sa beauté farouche, de même qu'il
faut, pour comprendre la forge, aller voir le marteau-pilon alors qu'il broie la
fonte blanche; — ou, si l'on veut me permettre encore cette comparaison, de
même que dans les jardins zoologiques on va contempler les grandes fauves au
moment de leur repas. Ainsi, pour comprendre la vie de ces grandes maisons
d'importation, qui fouillent les recoins du monde, il faut s'y trouver le jour où
arrivent les introductions. C'est leur nourriture à elles, ces plantes que des
collecteurs érudits, infatigables, et cuirassés d'un triple airain, vont recueillir
au-delà des mers, par centaines ou par milliers, et qui sont bientôt absorbées,
englouties sans qu'il en reste guère de trace.
Lorsqu'un de ces envois énormes est annoncé, le visiteur distinguerait dans
la ruche une agitation, toujours parfaitement réglée, mais qui contraste avec
les habitudes. Comme les fourmis, lorsqu'un intrus se présente dans la fourmi-
lière, parcourent les galeries en tous sens, vont et viennent, échangent en se
croisant des signes d'inteUigence, puis courent à d'autres occupations, ainsi
tout ce personnel, grave et absorbé dans sa continuelle activité, montre ce
jour-là, à des signes imperceptibles, l'attente inquiète d'un grand événement.
Enfin les camions arrivent, portant les précieux colis. En un clin d'œil ils sont
déchargés ; d'une porte sortent en toute hâte dix, quinze, vingt jardiniers et
ouvriers; les caisses sont descendues, emportées, déposées dans la longue
galerie du travail, où l'outil les attaque aussitôt. Avant que j'aie le temps de
pénétrer dans la salle, elles sont déjà ouvertes et laissent voir les plantes entas-
sées dans leurs flancs, que dix mains saisissent aussitôt pour les étaler sur les
tablettes voisines. MM. Linden sont là au premier rang, qui vont de l'une à
l'autre, surveillent le déballage des plantes, examinent en connaisseurs les plus
remarquables, et souvent mettent, eux aussi, la main à la besogne.
142 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
C'est que ces arrivages ont, dans une exploitation de ce genre^ une impor-
tance capitale, bien supérieure encore à celle de la culture, si compliquée pour-
tant et si féconde en miracles; c'est que des intérêts considérables de divers
ordres sont en jeu et vont être tranchés par cet examen : d'une part, l'intérêt
commercial, la récupération des capitaux très importants engagés dans ces
vastes entreprises; d'autre part, celui de la science et de l'art horticole, qui
peuvent trouver dans chacun de ces envois l'occasion de conquêtes nouvelles
et de précieuses acquisitions. Parmi ces plantes récoltées au loin, dans des
régions presque toujours inexplorées, il se trouvera certainement des spécimens
d'espèces rares, ou même inconnues jusque là, qui enrichiront notablement les
serres d'amateurs et les herbiers des savants. •
Aussi de telles entreprises peuvent-elles rendre de grands services; mais ce
n'est qu'à la condition d'être conduites avec une expérience très sûre, et une
connaissance approfondie des' climats et des conditions de la vie des diverses
plantes, comme elles le sont par MM. Linden. Chacune de ces conquêtes repré-
sente une somme considérable d'efforts, de fatigues, de sacrifices accomplis
avec persévérance par des hommes qui maintes fois risquent leur existence
dans ces contrées lointaines; mais tous ces efforts, toutes ces dépenses resteraient
infructueux si la saison et le lieu de l'exploration n'étaient pas bien choisis et
déterminés d'avance par ceux qui ont dû prévoir les résultats et les incidents
même de ces voyages, en bâtir entièrement le plan, et qui les dirigent en réalité
de leur cabinet. Dans ces découvertes, comme dans presque toutes, le hasard
ne joue qu'un rôle bien secondaire.
Ce qui peut causer des déboires, ce qui explique surtout l'impatiente curiosité
et l'émotion de tout ce monde à l'arrivée des plantes, ce sont les risques consi-
dérables auxquels elles sont exposées dans le voyage. Les plantes une fois
recueillies, il faut encore les transporter dans le port voisin, non sans peine, et
de là les envoyer en Europe; et pendant ce long trajet, malgré les soins
extrêmes qui président à l'emballage, le manque d'air ou de lumière, l'excès du
froid, ou la sécheresse, ou la moisissure, ou même les dégâts commis par les
insectes en font fréquemment périr un certain nombre. Il peut donc se produire
de grandes déceptions à l'ouverture des précieux colis.
Le jour de ma visite, une cinquantaine de caisses étaient là; chacune ayant
un mètre cube à peu près, cela représente un joli total. Sur ce nombre énorme
de plantes qui avaient fait un voyage de près de deux mois, une couple de cents
à peine étaient mortes ou gravement endommagées. Le reste offrait le coup
15 JUILET 1890 143
d'œil le plus satisfaisant ; un certain nombre avaient produit des boutons, deux
ou trois même avaient fleuri dans les caisses.
Le premier aspect, néanmoins, n'est pas de nature à flatter beaucoup la vue
des personnes inexpérimentés. .Les plantes, qui sont forcément froissées et
dérangées de leur port naturel, se présentent mal, avec leurs racines coupées
ou desséchées. Mais il ne faut pas bien longtemps pour les remettre. Le lende-
main elles sont toutes nettoyées, prêtes à être placées, après quelques jours
de convalescence, dans leur pot ou leur corbeille. Elles ne tardent pas à prendre
racine, un peu plus ou moins rapidement, selon les espèces. Dans le courant
d'une année, elles auront fleuri et repris leur apparence de santé parfaite,
comme d'anciennes acquisitions ; mais aussi bien il n'en restera plus guère,
car elles seront dispersées dans les serres des collectionneurs à tous les coins
de l'Europe et du monde. Max Garnier.
ARROSEMENT DES ORCHIDEES
L'arrosement est un point d'une importance capitale dans la culture des
Orchidées. Il arrive fréquemment que des plantes dépérissent, puis meurent,
par suite d'arrosements excessifs, ou au contraire défectueux; malheureuse-
ment les symptômes morbides n'apparaissent que peu à peu, lentement, et
comme il reste en somme beaucoup d'inconnu dans l'existence et les besoins
des Orchidées, on ne discerne pas ces fâcheux indices, ou l'on se trompe sur
leur origine.
La partie directement intéressée dans cette question, ce sont les racines.
Ce sont elles qui restent privées de nourriture si l'eau manque, et qui pour-
rissent et sont asphyxiées si elle est en excès et ne trouve pas à s'écouler.
C'est donc sur l'état et la force des racines qu'il convient de se régler.
Sont-elles peu nombreuses, comme dans les plantes importées, par exemple,
ou bien sont-elles faibles et maladives, il ne faut donner l'eau qu'avec beau-
coup de prudence. Il n'est pas toujours facile de vérifier l'état des racines;
mais comme l'excès est plus funeste que la privation, on peut prendre pour
principe que les plantes en végétation devront toujours être humides, mais non
pas baignées. C'est une règle qui s'applique d'une façon générale, en dehors
de toute distinction d'espèce, de climat ou de météorologie.
144 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Ce qui varie davantage, c'est la quantité d'humidité atmosphérique néces-
saire; le cultivateur doit la maintenir en aspergeant régulièrement les sentiers
et les tablettes. Il faut aussi remplacer par des seringages l'eau perdue par
évaporation, et qui est nécessaire à la croissance des plantes; toutefois à
l'époque où elles produisent de jeunes pousses, il ne faut procéder à cette
opération qu'avec beaucoup de réserve, surtout pour certaines espèces, dont
les feuilles tendres seraient exposées à se pourrir, dans les temps frais ou
sombres. Une fois que les jeunes bulbes ont atteint à peu près la moitié de
leur développement, on peut arroser plus abondamment.
La nature du compost a aussi, naturellement, une grande importance au
point de vue de la fixation de la quantité d'eau nécessaire. Lorsque les maté-
riaux sont, comme ils doivent être en général, de substance assez grosse pour
que l'eau puisse facilement s'écouler au travers, on peut arroser largement,
sans crainte d'excès; il convient même de mouiller fréquemment en été, non
seulement la surface, mais aussi la base du pot. Si au contraire les matériaux
sont fins et livrent difficilement passage à l'eau, il est bon de ne la dispenser
qu'avec modération, car en séjournant autour des racines, elles les ferait
pourrir rapidement. Mais il est plus prudent d'employer en général un com-
post moins fin et de ne pas le comprimer trop fortement.
Les plantes en corbeille ou sur bloc demandent des soins spéciaux, surtout
en été. Il est nécessaire de les plonger dans l'eau, environ deux ou trois fois
par semaine, selon les cas. Lorsqu'elles sont exposées aux rayons du soleil, il
est bon de les seringuer, mais avec quelques précautions et en évitant toujours
l'excès, qui entraînerait promptement des conséquences funestes.
Il est utile aussi, pour écarter tout risque de ce genre, de sécher un peu les
serres en pratiquant la ventilation une fois par jour. Il est vrai que les Orchi-
dées sont exposées, dans leur pays natal, à une humidité très abondante et
très longtemps prolongée pendant la saison des pluies; mais elles ne peuvent
se comporter dans nos serres absolument de la même façon qu'à l'état de
nature; l'assimilation complète est impossible en raison des changements de
milieu considérables, et il faut tenir compte notamment de ce fait, que dans un
endroit clos l'évaporation est très lente et très incomplète.
Nous partageons entièrement la manière de voir de notre collaborateur, le
comte DE MoRAN, sur la nécessité de laisser se dessécher le compost pendant
deux à trois jours toutes les deux semaines environ, et même à l'époque de la
grande végétation. Pour être saines, les racines doivent être blanches et
15 JUILLET 1890 145
fermes; celles qui sont vertes et tendres sont déjà à moitié pourries. En
tenant la plante sèche pendant ces quelques jours on leur permet de mûrir,
ou plutôt de durcir leur épiderme.
La couleur des racines fournit toujours des indications précieuses sur la
quantité d'eau nécessaire à chaque plante, et qu'il est extrêmement difficile
d'apprécier autrement. Tant que les racines ne verdissent pas ou ne se piquent
pas, on peut être certain que l'eau n'est pas en excès.
Il est bien entendu que nous ne parlons pas de la tête des racines, qui
est toujours verte.
Pour l'arrosement des Orchidées, il faut employer l'arrosoir à bec, et jamais
la pomme, et l'on devra donner l'eau aux plantes une à une. Nous avons déjà
dit que la meilleure eau qu'on puisse employer est l'eau de pluie. Il est donc à
peu près indispensable d'avoir dans chaque serre un bassin pour la recueillir.
L'installation en est d'ailleurs peu coûteuse; il ne faut que quelques briques
et du ciment. L'eau d'arrosage doit être amenée exactement à la même tempé-
rature que la serre; aussi pourra-t-il être utile, dans la serre chaude, de faire
passer un tuyau de chauffage à travers le bassin. En tout cas, on ne peut se
servir de l'eau que vingt-quatre heures au moins après qu'elle y a été amenée.
C'est une règle d'une très grave importance, et dont l'inobservation a seule
causé une grande partie des déceptions des débutants.
Il n'est pas possible d'éviter que la provision d'eau de pluie n'arrive parfois
à s'épuiser. Dans ce cas, on se procurera autant que possible de l'eau de
rivière pour y suppléer. L'eau de source est la plus mauvaise de toutes, car
elle est presque toujours ferrugineuse et calcaire, et elle laisse sur les feuilles
en s'évaporant d'affreux dépôts blancs, très difficiles à enlever, et qui sont cer- ,
tainement nuisibles à la santé de la plante; il n'est pas douteux qu'elle fait
également du tort aux racines. Certaines personnes ont cru devoir la recom-
mander pour l'arrosement des Cypripedium; nous ne saurions approuver une
pareille théorie, quel que soit le genre dont il s'agit. En principe, et toutes les
fois que c'est possible, on doit employer de l'eau de pluie; et si la provision
diminue et approche de sa fin, le mieux sera de la mélanger avec de l'eau de
rivière, ou de l'eau de source si l'on ne peut pas en avoir d'autre.
Quant aux tablettes et aux sentiers, il va de soi qu'on pourra les arroser
sans inconvénient avec de l'eau claire de n'importe quelle espèce.
146 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
TRAITEMENT DES ORCHIDÉES IMPORTÉES
Lorsqu'un amateur se propose d'entreprendre la culture des Orchidées d'une
façon active et instructive, en mettant lui-même la main à la pâte, il a avan-
tage, après avoir franchi les premiers pas et fait sa première école, à se pro-
curer des importations nouvelles. Il y trouve d'abord une économie notable,
et la satisfaction de voir éclore la plante, en quelque sorte, entre ses mains, ce
qui doublera plus tard la jouissance qu'il éprouvera à la contempler dans sa
splendeur; de plus, il court la chance de trouver, parmi les individus qu'il
achète, une variété ou tout au moins une forme nouvelle et particulièrement
remarquable. Je. dirais même que cette attente et cette espérance ajoutent un
intérêt passionnant au plaisir de la culture.
Toutefois les Orchidées d'importation réclament quelques soins spéciaux
sur lesquels nous allons donner des indications générales.
Après un voyage qui est toujours d'une assez longue durée, les plantes
présentent toujours quelques parties malades ou mortes; les racines sont des-
séchées, et parfois les insectes ont causé, malgré toutes les précautions prises,
des ravages assez importants. Il faut, dès qu'on reçoit les plantes, retrancher
tout ce qui est mauvais, supprimer des racines les parties irrémédiablement
perdues, enfin ne conserver qu'une plante parfaitement saine. Les sections
des racines devront être faites avec un couteau bien aiguisé, afin que les plaies
soient nettes et sans déchirure, et se cicatrisent promptement.
On lavera également les plantes, afin de les débarrasser de tous les insectes
qui pourraient y rester attachés; puis on recouvrira toutes les parties coupées
de poussière de charbon de bois, qui absorbera et séchera l'écoulement de la
sève et aidera à refermer promptement la blessure.
On déposera ensuite les importations dans une serre obscure, étalées sur
des tablettes, sans trop de chaleur ni d'humidité. Quelques personnes recom-
mandent de les placer sur une couche de sphagnum. Cette précaution ne peut
qu'être utile, mais elle n'est nullement indispensable.
Une fois que les plantes seront séchées, on leur donnera peu à peu une
quantité croissante d'humidité, afin de les amener progressivement à l'état
15 JUILLET 1890 147
de végétation; on pourra également laisser pénétrer plus de lumière. Il faut
que la transition du repos à la pleine activité soit ménagée graduellement; un
changement brusque serait assurément funeste.
Après un temps très court, qui varie selon les saisons, mais qui ne dépasse
pas huit jours, les bulbes commencent à se regonfler, les plantes reviennent à la
vie active, parfois même des racines commencent à faire leur apparition. Il faut
alors les mettre en pots ou en paniers sans retard; si l'on attendait que les
racines fussent assez nombreuses, on risquerait de les briser dans l'opération de
rempotage, et de telles pertes affaiblissent toujours sensiblement les végétaux.
On peut employer immédiatement, pour ce premier empotage, les mêmes
matériaux que pour les plantes établies.
La plante réclamera dès lors beaucoup d'humidité; pendant la première
année elle pourra, dans de bonnes conditions de culture, former un ou même
deux petits bulbes, et elle pourra fleurir dès l'année suivante.
Il est bon de renouveler la surface du compost , chaque fois que cette
opération sera jugée nécessaire.
La première période d'établissement donne lieu à des déceptions et à des
pertes assez fréquentes. Aussi est-il peut-être plus prudent de n'acquérir que
des plantes à demi établies. Il est nécessaire de ne s'adresser, pour en acheter,
qu'à des maisons dignes de toute confiance, car les plantes vendues aux
enchères publiques sont presque toujours des rebuts.
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE JUILLET
Serre chaude. — Le temps incertain qui règne encore actuellement exige
la plus grande surveillance dans les serres chaudes au point de vue du chauf-
fage. Si les feux ont été éteints il faut se tenir prêt à les rallumer prompte-
ment dans le cas où cela deviendrait nécessaire. Divers Dendrobium, comme
les D. stratiotes, Mirbelianum, strebloceras, Bensoniae, bigibbum, Dearei, etc.,
qui ont été tenus secs pendant l'hiver, réclament une humidité abondante et
une température élevée pour terminer leur croissance. Le Dendrobium Cain-
bridgeanum, qui a presque fini sa végétation, devra être transporté dans un
endroit plus frais, et recevoir moins d'eau aux racines pour que la maturation
148 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
des bulbes s'effectue régulièrement. Les Cyrtopodium et les Galeandra, qui sont
en croissance ou en fleur, demandent beaucoup d'eau et une exposition chaude,
ensoleillée, jusqu'à ce que le développement des bulbes soit achevé et les
feuilles bien mûries; ensuite on leur donnera de l'eau, à intervalles espacés,
jusqu'au retour de la végétation.
Serre tempérée. — Les Cattleya Gaskelliana et les différentes formes de
C. gigas sont en fleur; il est bon de les placer dans la partie la plus fraîche de
la serre pour prolonger la durée de leurs fleurs. Les C. citrina entrent en
activité ; il faudra les suspendre dans l'endroit le plus éclairé, et les arroser
abondamment tous les jours, mais seulement pendant la partie la plus chaude
de la journée, car les jeunes pousses pourrissent aisément. Le meilleur moment
pour rempoter les Odontoglossum vexillarium est celui qui suit l'apparition des
jeunes pousses. Une fois les plantes rempotées, il convient de les tenir davan-
tage à l'ombre, et de leur donner une atmosphère un peu plus humide. Mais
ne pas les arroser trop abondamment jusqu'à ce qu'elles aient terminé leur
repos. Il faut aussi veiller avec soin à écarter les insectes par des lavages
d'une solution légère de nicotine.
Serre froide. — Il faut veiller particulièrement à l'arrosage et à l'ombrage;
toutefois ne pas trop tenir les plantes dans l'obscurité, ce qui affaiblirait les
jeunes pousses. Parmi le sphagnum en bon état de croissance, il se trouve
souvent des tiges de Polypodium, qui poussent des feuilles; il est bon de les
enlever. On peut aussi, de temps en temps, couper les têtes du sphagnum que
l'on utilisera pour orner d'autres pots. Les feuilles de Fougères devront être
enlevées autant que possible, car lorsqu'elles sont trop touffues les jeunes
pousses des Orchidées en sont affaiblies. Il faut soigner, à cette époque de
l'année, le surfaçage de toutes les plantes, et nettoyer en même temps celles
qui pourraient en avoir besoin, ainsi que les pots et les tablettes.
*
Fumigations. — Un abonné nous demande à quel moment il faut arrêter les
fumigations, et quelle densité il faut atteindre.
Nous ne sommes pas partisans de la destruction des insectes par des fumi-
gations consistant à brûler du tabac dans les serres. Nous en avons vu tant de
conséquences funestes que nous ne pouvons que les déconseiller absolument.
Nous avons indiqué, dans notre deuxième numéro, page 27, un excellent
procédé à leur substituer. Nous y renvoyons nos lecteurs.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTORE liTlRNlTIOIALl
1
PARC LÉOPOLD
A BRU XELLES
Adresse (élégrapliiqiic : LlNDElMA, Bruxelles
Administrateur^Directeiir : LUCIEN LINDEN
> ^«^ <
MISE AU COMMERCE
Depuis le 1" Juin 1890
de la plus klle Orchidée Introduite pendant ces dernières années
Caltleya Warocqiieana ukd.
DIPLOME D'HONNEUR de 7" classe, décerné à ^' l'unanimité » comme Orchidée
nouvelle, au Meeting du 11 Mai dernier de L'ORCHIDÉENNE, la Société
d'amateurs d'Orchidées établie à Bruxelles.
Le Cattleya Warocqueana est un type de Cattleya, formant une section spéciale
comme les Cattleya Mossiae, Trianae , etc., parmi laquelle un grand nombre de variétés
se sont déjà déclarées. C'est une brillante introduction, entre toutes, qui provient d'une
localité de l'Amérique Méridionale, complètement inexplorée jusqu'ici, où Ton ne soupçonnait
guère que des Cattleya pourraient être rencontrés. Sa station naturelle est à une énorme
distance de celles d'oii proviennent les Cattleya connus. Notre collecteur, M. Bungeeoth,
qui a été envoyé dans ces parages par M. J. Linden, écrit au sujet de cette grande
introduction :
« Je suis émerveillé par la beauté de ce Cattleya. Je n'ai rien vu d'aussi beau ni en
« Colombie, ni au Venezuela, parmi les Cattleya Mendeli, Trianae et Mossiae. L'épi floral est
« énorme, beaucoup plus grand que chez ces derniers^ et le coloris est d'un éclat incomparable
« J'ai vu de nombreuses variétés, plus brillantes les unes que les autres. On m'assure ici qu'il
'^ y a beaucoup de variétés à fleurs blanches parmi ces Cattleya. Cest une espèce d'une fioribondité
« extraordinaire et portant cinq à six fleurs par hampe. »
Les plantes sont arrivées en Europe le 18 avril dernier en excellentes conditions. Celles
qui ont fleuri avaient formé leurs boutons dans les caisses pendant un voyage de près de
deux mois, et malgré cela elles ont émerveillé tous ceux qui ont pu les voir jusqu'ici!
C'est une espèce d'une grande robusticité. Feuilles très épaisses. Ce Cattleya sera d'une
culture particulièrement aisée. Les plantes, introduites il y a à peine un mois, sont déjà
parfaitement enracinées et en pleine végétation.
Imitant en cela les Anglais, (]ui ont dédié les Cattleya Lawrenceana, Gaskelliana, Per-
civalliana, etc. à leurs grands amateurs, nous avons été heureux de dédier cette grande nouveauté
au principal amateur belge, M. G. Waeocqtjé, président de L'ûrchidéenne et l'un des admi-
nistrateurs de notre Société.
A en juger d'après les échantillons secs envoyés par M. Bungeroth, les fleurs de ce
Cattleya sont très grandes, beaucoup plus grandes que celles des C. Mossiae et Mendeli, dit-il.
Les pétales et sépales sont d'un beau rose violacé, tendre ou foncé suivant les variétés. Le
labelle, presque toujours allongé, très frangé, est chez telle variété magenta velouté pur, ou
bordé de blanc, ou marqué à son sommet par deux yeux jaunes ou blancs, variant suivant
les sujets, mais admirables toujours.
Nous engageons beaucoup les amateurs et cultivateurs d'Orchidées à acquérir plusieurs
pieds de cette grande nouveauté ; elle leur procurera d'agréables surprises. Des variétés
magnifiques et de grande valeur seront trouvées, nous n'en doutons pas, parmi ces Cattleya
Warocqueana !
Nous avons voulu mettre, d'emblée, cette admirable nouveauté à la portée de tous les
amateurs en l'offrant à des prix très modérés.
Nous les offrons en bonnes plantes d'introduction, en excellent état, enracinées
et en végétation, aux conditions suivantes :
BONNE PLANTE 25 francs.
» » les 3 70 »
» » les 0- 125 »
» » h's 1-J 230 »
TRÈS BONNE PLANTE, beaucoup plus forte. ... 50 »
» » » » M les 3. . 135 M
M » . » » » les 6. . 210 »
» ), » » » les 12 . 375 »
PLANTE CHOISIE parmi les plus fortes 100 »
» » » .) les 3. . . 275 »
,) » » » les 6. . . 500 »
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE UHORTICULTURE
Difeeteui* : «f. I^irVDE^IV
ADMINISTRATEUK j RÉDACTEUR
LUCIEIV I^IMDEIV ÉMILK ItOI>IOil.S
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envovées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à Fadminislration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
79, rue Wîertz, à Bi*ux^ elles
ainsi que chez les pri^icipcm.v libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Bon Jardinier, 31 ans, au courant des Orchidées
et muni de très bonnes références, demande place.
Adresse au bureau du journal.
Case à louer
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits, défiant toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MÂRCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE lîs^TERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Fojers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDEE EN 18 59
CH. BXJSS
Rue €l«il.kkergeii], 11° 69, Gil.MD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
150 :iii^u.%ii,Li:s AUX e:xpo.<^itioi%s dv
PAV$« ET DE li'ÉTRAMGER
4885 — Médaille d'Argent à l'Exposition Universelle d'Anws — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens^ Faubourg d'Anvers
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES '
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de Wavre, BRUXELLES.
/\r-^^^—» ■ '\pj\rj\nj\r^ • r«v^^ \
1- Année. 1' AOUT 1890 Numéro 10.
^^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
ïl É ID I a- É ET I^ XJ B IL. I É
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
.J. Li:nde>', Comte uu Buysson, de Lansbeiu.e, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Mheau,Ém.Rodigas, ue Pl'ydt,Fuinck,E."Wallaert, A.Liisden,
Comte DE MouAN, P. GloiNEr, G. Joins, A. Vam Lmschoot, Fr. Desbois,
E. S. Rainu, D'' Van Cai]\velaert,E. Blm(;eroth,Ch.Vasseur, .Iames O'Brien,
.fiLES Hye, R.Martin Câhuzac, D'^Capart, Comte de Bousies,
Alk. Bleu, i. nu Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cognlxux, Max Garnier,
PaulOtlet, E.m. Pierret, P. Silver, .I.Moens, G. Rivois, A.Dallière,
F. Kegeuan, 0. Rallie, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE LA Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
ï*a,i*aît le l^" et le IS <ie eliatiiie moi»»
0]% S'ABOIVIVE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHKZ TOUS LES LIBRAIRES.
,^/54— Gand, impr. Eug. Yanilerliapglipn Jj^Aj
y
LINDENIA
lOONOaH^r^HIB DES oï^ohidiSes
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
(( Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées )>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volume
Aeranthus Leonis. Aerides maculosum var. l'ormosum,
Aorides odoralum var. Demidofli. Aerides Reichenljachi.
Aganisia Iricolor, Catasetiim diseolor, Cataselum tigrinum,
Cattleva aurea. Caltleya giUtala var. leopardina. Callleya
Lawrenceana , Cattleya Malouaiia. (lallleya maxima var.
Hrubyaiia, Cattleya nobiliur var. Hiigiienyi, Caltleya Pcrci-
valiana var. Reichenbachi. Cattleya Trianae var. alba, Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Guiberli, Cypripedium
Drui'yi. Cypripedium Lawrenceamim var, Hyeanum. Cypri-
pedium œnantliumsuperbum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellatum vai . porphyi'eum. Deiidroi)ium Fal-
eoneri, Dendrobium stratiotes, Deudrobium thyrsillorum.
Epidendruni paiiiculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora. Masdevallia Roezii. Oneidium Lanceanum var. super-
bum. Oneidium Limminghei. Odontoglossum Alexandrae,
Odoiiloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum.
Odontoglossum rubcseens, Odontoglossum Ruekerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilekeanum albens, Papliiuia cristata var. Randi. Phalae-
nopsls Sanderiana. Phalaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera. Selenlpedium reliculatum, Spatho-
giollis Auguslorum. Trlchocentrum tigrinum var. splendens.
Trichopilia suavis. Vanda Boxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana vai-. labello viridi.
Qmc Volume
Angraeeum Ellisi. Anguloa Ruckeri var. média. Ansi-llia
congoensis, Boliea pulvinaris. Brassia caudata, Calaiilhe
Regnieri, Catasetum Rungerothi. Cataselum galeritum. Catt-
leya gigas, Caltleya Kimballiana, (cattleya Mendeli. Cattleya
Scbilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata. C-ypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinensc;. Dendrobium bracleosum,
Dendrobium inauditum. Epidendruni Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delpliina. (Jaleandra llaveola. Laelia elegans
var. Houlleana. Masdevallia Veilelii. Millonia speclabilis var.
lineata. Oneidium eueullatum, Oneidium Jonesianum. Onei-
dium Warseewiezi, Odontoglossum Alexandrae var. Culse-
mianum, Odontoglossum Coradinei granditloium, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lueianianum. Odonto-
glossum Iuleo-purpureum. Odontoglossum Roezii, Odonto-
glossum Sebillerianum. Pbalaenopsis amabilis. Phalaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis.
Saceolabium giganteum var. illustre. Selenipedium eaudatum
giganteum. Selenipedium Selirôderae var. splendens. Spa-
ihoglottis plicala, Sianhopea ligrina. Triehoeentrum albo-
purpureum var striatum. Vanda Lindeni. Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopelalum roslratum.
^m" Volvime
Acridos Fioldingi. Aoraiillios graiididorn. Aci'idos Hoiillo-
liaiuiin. Aganisia ('yanca. Angiaccum I,itlirosIacliys Scdcni.
Anguloa iinilloia. lîrassavdla cticullala var. ciispidala. IJollxi-
phylluni giaiidilldiuni. (.alasoliim lUingorollii var. aiircum.
('iaiascliim IJimocnillii vac. l'oUsiaiiuiii. Calascliini dccipiciis,
Cula.scliiiii iMiIcliiiiin, Catticya (libe/.iac. Calllcsa laliiala vai .
autuiiinalis, Cattloya viigiiialis. Cloisostoma crnssifoliiim.
Cypri|i('iliiiiii Arlliuiiaiuim var. pallidimi. (',y|)ri|)i'iliiiiii (lan-
nartiaiiiiin. (',v|iii|)C(liiiiii (airlisi. Cypripcdiiuii Hai i-i>iaiHim
var. supei'Inim. ('.ypiipodiiiin l^ocannm. (lypripodiimi Mocii.si-
anuni, Gypripcdiuni piaoslaiis. (lyiJiipodium Van Houllca-
niim. Cypripodiiini villnstiiii. (lypiipcdiuiii Sclcnipodium)
Wallisi, Deiidioliiiini piirptiioiini var. candidulum. Dendro-
l)iiiin riitriforum. Ucinli'obium strchlorcras var. Hossiauum.
Iiiiiopsis pani(uila(a var. maxima. Masdcvallia niacriii-a, Masdo-
v.illia sppctrum. Milluiiia s|)('ctal)ilis Morcliaiia. Oiicidiiim
clirirophoi'iim. Oncidiimi papilio var. iiiajiis. Oiicidiiim Plia-
I.Miiiipsis. ()<l(iiiti)j;l(issiiiii ciliosiiiuiii var. Dcvaiisaycaiiiim.
()ili)nl(igl()ssiim cris|)um var. l'asluosum. Odoiitoglossum cris-
|iuiii var.Triaiiac. (Jdniitoglossumcuspidatum.Odontoglossum
Hanvaiuim . 0<l(nilngi(issiim odoralum var. baphieantum,
Odoiiloglossuni triiini|ilians, Odontdgiossum Uro-Skinneri,
Papliiiiia [Jndciiiaiia, l'apliiuia Modi{;liaiiiana, Rodriguczia
Biiiigfrollii. Vamla suporha.
4mp Volume
Aeridesquiinpiovuliipriun. .Viigraorum s('squi|iodale. Angu-
loa Clowesi, (uiUlcya rhncocnsis var. Miss Nilsson. (^atlleya
Mossiae var. Honsicsiaiia, CaltloyaMossiacvar. Warocqueana.
Cirrhopctalum pulclirnm. (îoclogvno rrislala var. alba. Com-
parellia l'alcata, (^ypripcdium liollaluliim. Cyinipcdiuni
Elliolliaiium. Cypripcditini Harrisiaimni var. polycliromiim.
Cypripcdiiini Mastorsianuni. (lypripcdiiini Milcanaïuim. Ucii-
drobiiini Liciisoiiiac. Deiulnibiiiin dciisilliii'iim. Kpidcndriim
neinorale. Laelia majalis. Lépiotes bicobir. I.vraste Skinnori
var. alba, Masdcvallia tovarensis,Miltonia(Ùd()iit.)X'^''^^'''"'>''-
Mosospinidiiim vnicanirum. Nanoib-s Modiisao, Odontdgbis-
SUI11 Itloiciinidcriaiiiim. Odonlogbtssum (^/Crvanlcsi lilacinum,
Odontoglossum Gb>iieriaiuim. Odontoglossum Haili. Odonlo-
î;ii)>suni Poscalorei var. Liiideiii. Odontogbjssum latimacu-
latiini. Odontogbjssum ra<b'atiini. Odontoglossum Rossi var.
Monimi, Odontoglossum Warocqueaiuim. Oncidiuni Forbcsi
maximum. Oncidiiim ii'idifolium. Oncidium macrantlium,
l'Iiains grandii'olius. Polystaeliia |)ubescens, Selenipedium
( aiidatum var. Albertianum. Sopiiicjuitis grandillora. Thunia
Marslialli. Vanda roeruiea. Vanda tricolor. Warrea Lin-
deiiiana.
e-^mo "Voliiine
Ada auranliara, AeridesAugustianum. .Vngraecumcitratum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bifrenaria Hari'isoniae,
Bolbophyllum Lobbi. Calantlic Masuca. Calantbe Vcitciii,
Catasctum marrocarpum var.chrysantluim. (lattleya Trianae
var. purpurata. Cattleya Trianae var. M""" Martin-Cahuzac,
Caltleya Trianae var. pallida. C.altleva Trianae var. striata.
(-attleya maxima va»'. Maloiiana. (-ymbidium Mastersi. Cypii-
pedium barbato-Veitchianum, (lypripcdium nitens. (^yi>ri-
pedium orphanum. Dendrobium crumenatum. Dendiobium
inl'udibulum, Dcndrobîum Mirbclianum, Dendiobium Pax-
toni, Dendrobium Wardianum var. Lovvi, Epidendrum pris-
maloiarpum, Epidendrum vitellinum. Gongora maculala,
Houlletia Brocklehurstiana, Laeiia auceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle costala. Masdcvallia ignea, Miltonia
Blunti var. Lubbcrsiana. Miltonia vcxillaria var. superba,
Oncidiuni aurosum. Oncidium concolor, Oncidium Mai's-
liallianum. Oncidium sarcodcs. Odontoglossum Boddaertia-
nani. Odontoglossum Duvivierianum. Odontoglossum liasli-
labium, Odontoglossum maxillarc, Odontoglossum odoratum
var. striatum. Odontoglossum Schlesingerianum . Plialae-
iiojisis Scliilleriana. Rodriguezia rétracta, Vanda Kimballiana,
Zygopelalum intermcdium, Zygopetalum Jorisianum.
Orne Volvmxe (une livi'aison parue)
Coelogyne ocellata var. maxima. Coryanthes Bungerothi, Dendrobium Galliccanum, Selenipedium grande.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. ; 2'"^ Volume, 100 fr. ; 3'"^ Volume, 75 fr. ; 4'"'^ Volume, 70 fr. ; 5'"*^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gnie Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPECIMEN = 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU lO'"^ NUMÉRO :
Pages
Chronique Orchidéenne mensuelle 149
Les Cypripedium 152
Los Orchidées en appartement. — II I55
La culture des Masdevallia 158
I^es fleurs d'Oi'chidées pour fleuristes ^ ItiO
Serres en fer ou en bois? 162
Travaux de la première quinzaine d'août 1(53
Petite correspondance 164
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
B R u :x^ e: L L. e: s
Présidents d'Honneur :
IMM. le baron de BLEICHRODER, consul-général do S. M. Brilanniquo, à Berlin, pour rAllemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYSSON, auteur de l'OrcliidophUe, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général dos Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G, WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Comte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemaind, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. Metdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, A. Van Imschoot
et E. Wallaert.
^;g=^ JjGs Meetings sont suspendus chaque année pendant les
inois d'été de juillet et août.
l" AOUT 1890 149
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UNE ORCHIDÉE SENSITIVE. C'est le Masdevallia muscosa, importé de la
Nouvelle Grenade vers 1875, et dont Reichenbach fit la description la même
année. La curieuse particularité qu'elle présente, et qu'on n'observe guère que
dans deux ou trois autres genres, montre une fois de plus l'extrême variété des
ressources que la nature sait mettre en œuvre pour assurer la reproduction des
espèces.
Le labelle de cette fleur est pourvu d'une crête dans laquelle réside le siège
de sa sensibilité : le moindre contact suffit pour le mettre en mouvement, et
lorsque ce contact est prolongé, le labelle s'élève vivement et se projette contre
la colonne. Si donc un insecte vient à se poser sur la fleur et à toucher la crête
du labelle, il est aussitôt emporté et enfermé dans la prison formée par le labelle
appliqué contre la fleur. Il ne peut s'échapper que par une étroite ouverture
située près de l'anthère et il emporte avec lui les masses polliniques, qu'il ira
déposer sur une autre fleur.
Il est à noter, d'autre part, que les ovaires et la hampe florale sont recouverts
de cils abondants qui servent évidemment à empêcher les insectes rampants de
pénétrer dans la fleur.
* *
LE MANUAL OF ORCHIDACEOUS PLANTS, l'intéressante publication
de MM. Veitch, vient de s'augmenter de la sixième partie, qui a paru le mois
dernier. Le nouveau fascicule est consacré aux genres suivants : Arundina,
Bletia, Broughtonia, Calanthe, Coelogyne, Chysis, Diacrium, Epidendrum,
Ipsea, Nanodes, Pachystoma, Phaius, Phaiocalanthe, Pleione, Spathoglottis,
Thunia et Trichosma.
*
* *
UN CATALOGUE D'ORCHIDÉES vient d'être publié par notre collabo-
rateur, M. Alf. Van Imschoot, de Mont-S'-Amand, près Gand. Il comprend
les espèces cultivées actuellement chez cet amateur éclairé, et se compose de
seize pages.
150 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
UN CATTLEYA MOSSIAE ALBA, vendu récemment à Londres aux
enchères publiques, a atteint le prix de 3,250 francs. On voit que les Orchidées,
surtout à coloris blanc, sont toujours hautement appréciées par nos voisins
d'outre-Manche.
Les Cattleya, plus que tout autre genre peut-être, méritent bien cette faveur
par la beauté de leurs formes et de leurs couleurs. Ils nous réservent encore
bien de merveilleuses surprises.
* *
DES PRIX ÉLEVÉS ont été payés également pour diverses Orchidées
à une vente récente, salle Protheroe et Morris. Nous relevons notam-
ment : un Cypripedium porphyrochlamis de 3 pousses, vendu 1450 francs; un
Cattleya Gaskelliana, 12 10 francs; un Cypripedium Tautzianum, 2 fortes pousses,
1185 francs; un Cypripedium villosum aureum, var. Studley House, iioo francs;
un CypyipediwnMarshallianum, i pousse, 950 francs; un Odontoglossiim Edwardi,
825 francs; un Cypripedium leucorrhodum, 735 francs, etc. Dans cette vente
seule, 71 plantes ont dépassé le chiffre de 250 francs chacune.
*
* *
UNE COLLECTION D'AQUARELLES D'ORCHIDÉES par Durham a été
mise en vente, toujours en Angleterre, au mois de juin dernier. Elle se compo-
sait de 286 figures de grandeur naturelle, réunies en 22 volumes; elle a réalisé
le chiffre de 8,750 fr.
*
UN DISA GRANDIFLORA (ou UNIFLORA) se trouvait en fleurs derniè-
rement chez M. le Comte de Germiny, près de Rouen. Il portait plusieurs
centaines de fleurs d'un effet admirable. Cette plante est cultivée en serre tem-
pérée et reçoit une ventilation abondante jour et nuit.
D'autres Disa viennent également de fleurir le mois dernier, notamment le
D. tripetala, petite espèce très élégante, quoique moins belle que la précé-
dente, et le D. racemosa, qui, dans son port, ressemble beaucoup au D. tripetala.
Ses fleurs sont d'un blanc crème, tacheté de rose vif.
*
* *
LES MEETINGS DE L'ORCHIDÉENNE, la société d'amateurs bien connue
de Bruxelles, sont momentanément suspendus. La plus grande partie de leur
brillante clientèle se trouvant aux bains de mer ou à l'étranger pendant l'été, le
i^*" AOUT i8go 151
comité directeur a décidé de supprimer, chaque année, les expositions de juillet
et d'août.
La réouverture aura lieu les 14 et 15 septembre. Espérons que les amateurs
auront bien employé ce repos, et que la rentrée nous ménagera une exposition
aussi remarquable que celles des mois d'avril, mai et juin derniers.
* *
LE LAVAGE DES POTS, sur lequel nous consultent plusieurs de nos
lecteurs, doit être fait fréquemment avec le plus grand soin. Ce n'est pas
seulement un luxe de propreté, mais aussi et surtout une précaution hygiénique
indispensable, car les algues verdâtres et la vase qui prennent naissance sur
les parois et les recouvrent sont un véritable poison pour les racines.
Certains cultivateurs croient pouvoir échapper à ces inconvénients ou rendre
les lavages plus faciles en employant des pots vernissés; ce système est égale-
ment mauvais ; le vernis ferme les pores du pot, et dès lors l'air ne circule plus,
l'évaporation est supprimée; le remède est donc pire que le mal. Il faut, au
contraire, que les pots soient très poreux.
*
* *
M'^ B. S. WILLIAMS, qui vient de mourir dans les derniers jours de juin,
à l'âge de soixante huit ans, était connu de tous les amateurs d'Orchidées
comme un excellent cultivateur de ces plantes, et surtout comme l'auteur d'ou-
vrages remarquables sur leur culture. Il a notamment publié l'Orchid Growers'
Manual, dont le succès fut très grand, et l'Orchid Album; il a également
rédigé le texte dans la publication illustrée de M. Warner, Select Orchi-
daceoiis Plants.
Il sera vivement regretté par tous ceux qui le connaissaient, et qui rendaient
hommage à la loyauté et à la grandeur de son caractère en même temps qu'à
sa haute compétence pratique. Pour honorer la mémoire de M. Willianis,
un Comité vient de se former à Londres, avec mission de formuler un projet
de nature à satisfaire au vœu de ses nombreux admirateurs. Telle était la
sympathie qu'avait su se conciher cet excellent homme, que le principe de
cette manifestation a été arrêté unanimement dans la semaine qui a suivi
son décès.
Il est question de fonder un prix sous la forme d'une médaille qui serait
décernée au nom du défunt.
152 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES CYPRIPEDIUM
(Suite et fin, voir no 9.)
On rencontre les Cypripedium répandus depuis les contrées chaudes et
humides de Bornéo jusqu'aux climats froids et secs des États Unis du nord et
de l'Europe. Nulle part ils ne sont en grande quantité; mais on les trouve surtout
dans la partie intertropicale de l'Asie orientale, y compris les Phihppines et la
Malaisie, jusqu'au Burmah et au Népaul d'un côté, et jusqu'à Hong Kong de
l'autre. Presque toutes les espèces qui viennent.de cette région réclament une
température élevée et beaucoup d'humidité. Elles n'ont pas de saison de repos,
parce qu'elles n'ont pas de pseudo-bulbes et n'ont pas besoin par conséquent
d'une certaine période pour les mûrir.
Deux espèces venant de Bornéo méritent une mention spéciale : le C. Stonei
platytaeniiim à cause de sa beauté et de sa grande rareté, et le C. Lawrenceanwn
pour sa robusticité et son utilité. La première fut importée de Sarawak en 1863,
en un seul exemplaire; aucun autre n'a été découvert depuis, et c'est de cet
unique échantillon que proviennent tous ceux qui figurent dans les collections.
Il est peu probable cependant que la plante ainsi obtenue accidentellement
provienne d'une variation exceptionnelle de semis; néanmoins ce n'est pas
absolument impossible.
Le C. Lawrenceanum a été trouvé par M. F. W. Burbidge, au nord de
Bornéo, en 1878. Il n'existe donc en Europe que depuis une dizaine d'années;
mais il s'y est répandu très rapidement, grâce à la belle apparence de ses fleurs.
Il existe encore deux autres espèces de l'ancien monde, toutes deux fort belles,
qui n'ont été découvertes qu'une seule fois à l'état sauvage; tous les exemplaires
qui les représentent dans les collections proviennent de la première importation.
Ce sont le C. Fairieanum, introduit par M. J. Linden, et le C. superbiens
(C. Veitchi), introduits tous deux il y a trente ans environ, recherchés depuis
lors sans succès, et qui doivent avoir à peu près disparu à l'état sauvage. Le
premier, un peu délicat, est beaucoup plus rare dans les cultures que le
second. Ses fleurs ont un gracieux coloris; le sépale dorsal, veiné et réticulé
de pourpre, se détache vivement sur le fond clair. Quant au C. superbiens, il a
i" AOUT i8go 153
une fleur d'une élégance remarquable; les sépales en sont rayés de vert; les
pétales présentent de nombreuses taches foncées.
Un groupe originaire de l'Asie, et qui comprend plusieurs variétés inté-
ressantes, est celui qui va du C. concolor au C. niveum, en passant par une
gradation dont les C. Godefroyi et bellatuhim marquent les étapes. Chose
curieuse, leur disposition climatérique offre également cette gradation ; le
C. concolor vient du nord et le C. niveum du sud de la péninsule Malaise, tandis
que le C. Godefroyi et probablement aussi le C. bellaUilum occupent la région
intermédiaire.
Entre le jaune C. concolor et le blanc C. niveum, de nombreuses espèces ont
été introduites, qui présentent aux yeux d'une façon saisissante la transition
d'une espèce à l'autre; il y a là un sujet d'étude des plus intéressants, en dehors
même de la valeur horticole des plantes en question.
Dans la plupart des Cypripedium de l'ancien monde, les pétales dépassent
les sépales d'une longueur de trois ou quatre pouces au plus; ils présentent
néanmoins un allongement considérable dans le C. Parishi, le C. laevigatum,
et surtout le C. Sanderianum. Ces trois espèces se rapprochent sensiblement du
groupe des Selenipedium, très éloignés géographiquement. Elles forment la base
d'une sorte de transition entre l'ancien et le nouveau monde.
Le groupe des Selenipedium, que plusieurs autorités ont considéré, avec
raison, comme une section distincte ('), se trouve principalement au nord et
à l'ouest de l'Amérique du sud. Il se distingue surtout des Cypripedium de
l'ancien monde par la disposition des ovaires, qui ont trois loges, et dans
lesquels les graines se trouvent au centre au lieu d'être sur la paroi. Le plus
connu est le 5. caiidatum, qui a des pétales longs et étroits, atteignant jusqu'à
soixante-quinze centimètres, et qui, après l'épanouissement de la fleur, gran-
dissent parfois à raison de quatre ou cinq centimètres par jour jusqu'à leur
complet développement. Le S. caricinum et le curieux Uropedium Lindeni
présentent des particularités analogues. Ce dernier, qui avait d'abord été consi-
déré comme un genre, distinct, est aujourd'hui classé comme une variété de
S. caudatum, dans laquelle le labelle, au lieu de présenter la forme de poche,
est étroit et allongé comme les pétales de ce dernier. En outre, il possède
trois anthères sur la colonne.
(i) Voir l'article Selenipedium grande, de notre collaborateur M. RoLFE, dans la Lindenia,
^me vol., ire livraison.
154 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Nous citerons encore parmi les Selenipedium, les 5. Schlimi, longifolium et
Lindleyanum.
Les espèces herbacées terrestres, aux racines tuberculeuses, viennent presque
toutes de l'Amérique du nord; toutefois on en rencontre quelques-unes au Japon
et l'une d'elles, le gracieux C. calceolus, décrit autrefois comme Calceohcs Mariac,
se trouve même dans plusieurs parties de l'Europe. Il est devenu très rare en
Angleterre, et plusieurs auteurs de ce pays le donnent comme disparu.
Au point de vue de l'habitat, les Cypripedium présentent des variations nom-
breuses; on en rencontre sur les arbres, sur les rochers calcaires, et même dans
les marais ou sur leurs bords. Aucune espèce ne paraît appropriée à la culture
sur bloc adoptée pour les Orchidées épiphytes ; la terre fibreuse et le sphagnum,
et pour quelques unes un peu de pierre calcaire, sont les milieux qui leur
conviennent le mieux. Les espèces terrestres préfèrent un léger compost de
terreau de feuilles et de terre glaise, avec un peu de pierre calcaire. Quant au
C. calceolus, il demande une exposition plus sèche.
Hybrides. — Nous ne dirons que quelques mots des hybrides ; la matière
est trop abondante, et cet article en serait démesurément augmenté. Indiquons
seulement que quelques-uns des plus beaux et des plus précieux d'entre eux
ont été obtenus par la fécondation artificielle croisée.
Ces croisements ont été facilement obtenus entre les espèces de l'ancien
monde, ainsi qu'entre les Selenipedium, mais ils ont présenté jusqu'ici plus de
difficulté d'un groupe à l'autre. On a obtenu de la semence, on a pu élever les
plantes qui en provenaient; mais aucune d'elles n'ayant produit de fleurs
jusqu'ici, il est impossible de juger s'il y a eu véritablement hybridation.
Pour une étude complète des hybrides, nous croyons devoir conseiller à nos
lecteurs de consulter l'excellent ouvrage de MM. Veitch, qui contient, avec des
notes descriptives et historiques, le compte rendu de leurs expériences en
hybridation.
Nous leur rappelons également la liste publiée dans le numéro 4 du Journal
des Orchidées (p. 58) à la suite du Plébiscite sur les Cypripedium; ils y trouveront
le choix des cinquante plus belles espèces, parmi lesquelles un certain nombre
d'hybrides figurent dans les premiers rangs.
i" AOUT i8go 155
LES ORCHIDEES EN APPARTEMENT
II. — Les fleurs d'Orchidées dans les salons
Chaque fois que nous parcourons nos serres à Orchidées en oubhant un
peu nos préoccupations pour nous laisser aller, comme les profanes, au plaisir
d'admirer les fleurs, nous ne pouvons nous empêcher de penser que leur utilité
et leur charme ne sont pas bien compris. Nous nous arrêtons à considérer
chacune isolément, uniquement, nous nous perdons dans sa contemplation en
oubliant le reste de la serre et le milieu où elle se trouve; et, ne voyant plus
en elle, à vrai dire, une plante, mais un objet d'art d'une délicatesse infinie,
nous nous disons que sa place ne serait pas dans ce cadre grossier, mais
au milieu des draperies et des ornements les plus luxueux, et sur une sorte de
piédestal.
Les fleurs d'Orchidées semblent, par l'élégance et la pureté de leurs formes,
leur coloris varié et magnifiquement nuancé, l'extrême fraîcheur et la délicatesse
de leur structure, être faites pour apporter, dans l'architecture un peu froide
et sombre, une note claire et gaie sans être papillotante et tapageuse. Placez-y
d'autres fleurs, si belles qu'elles soient, vous aurez peut-être l'éclat des cou-
leurs et même le parfum, mais toujours avec un peu de lourdeur et trop de
correction dans les formes. Mettez-y au contraire des Orchidées, le coup d'œil
sera admirable, d'une sobriété, d'un chiffonné gracieux ou d'une perfection de
lignes qui concordera complètement avec l'aspect luxueux de l'ensemble, et
d'un cachet artistique exquis.
Il y a, à notre avis, la même différence entre ces deux décorations qu'entre
un beau bronze ou un marbre de prix, la Vénus de Milo, le Penseroso ou le
Moïse de Michel Ange, et les bibelots chinois, les petits bonzes ou les sta-
tuettes de Saxe dont on couvre des étagères, et dont le fouillis ou la grimace
amuse, mais sans pouvoir prétendre à produire un effet ornemental.
Les Orchidées offriraient pour l'arrangement des appartements des ressources
inépuisables, et pourraient fournir des combinaisons exquises pour une concep-
tion supérieure de l'art de la décoration.
156 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Ainsi la grappe élégante des Odontoglossinn crispum ou Pescatorei, d'un
blanc si délicat, adoucit gracieusement les lignes droites et les angles des
salons, le panache exquis des Cattleya les remplit de sa majesté souveraine,
les fleurs des Vanda, d'une forme si décorative, cadrent merveilleusement, par
leurs teintes un peu amorties et d'un délicieux- contraste, avec les peintures
des boiseries et des meubles. Tel, comme le Dendrohiuui thyrsiflorum, semble
exactement inventé pour s'harmoniser avec les appartements blanc et or de
l'époque du Roi Soleil; tel autre, comme le Vanda cocrulea, est destiné de
préférence à se mêler aux couleurs poétiques des boudoirs de jeunes filles.
Quelques-uns, comme les Angraecum, les Anguloa, les Lycaste, d'une allure
plus sérieuse et plus impeccable encore, semblent avoir leur place naturelle
dans une pièce plus sombre et plus grave, dans un cabinet de travail par
exemple, où leur contraste donnera plus de valeur aux vieilles boiseries et aux
bronzes.
L'extrême variété des Orchidées permettrait d'ailleurs de suivre aisément les
caprices de la mode, et de diversifier, mais en même temps elles pourraient,
grâce à leur durée, être conservées en place assez longtemps, ce qui n'est pas
un faible avantage ; car il n'est rien de fâcheux comme de voir disparaître
et s'effeuiller si tôt ces pauvres fleurs auxquelles nous commencions à nous
attacher, et qui, au lieu de la gaieté et de l'enchantement de la vie, ne nous
représentent plus que la mort inévitable.
En exposant nos impressions, nous craignons que l'on nous arrête au premier
mot avec ce reproche si fréquemment entendu : « Ce n'est plus la nature. Il
faut voir les fleurs à leur place; et vous les abaissez en en faisant un décor. »
Nous croyons que ce reproche ne serait pas fondé. Nous sommes absolument
d'accord avec nos contradicteurs sur ce point, que chaque chose doit être vue
dans son cadre et à sa place. Les Roses, les Œillets, les Camellias, etc. nous
semblent admirables dans un jardin; mais peut-on y mettre les Orchidées?
Outre que leur santé ne le permet pas, nous sommes convaincu qu'elles y
seraient déplacées, perdues au milieu du fouilHs des autres fleurs plus touffues,
plus épaisses, plus tapageuses et qui sont faites, elles, pour régner en plein
air. Mais les Orchidées ne sont pas créées pour ce milieu; en les contemplant
on ne pense pas à une chose cultivée dans la terre, arrosée à coups d'arro-
soirs, exposée à tous les vents ; on sent nettement qu'on est en présence
d'une essence supérieure, plus délicate et plus élevée, plus artistique enfin.
Les professeurs de rhétorique nous enseignent qu'il existe dans les arts
I" AOUT 1890 157
plastiques plusieurs degrés; il y a d'abord la sculpture et la peinture, puis
l'architecture, et enfin l'art des jardins. En plaçant les Orchidées dans une
autre catégorie que les plantes banales de nos climats, en les associant à
l'architecture, nous les élevons donc à une dignité plus haute, et nous ne
pouvons être soupçonné de méconnaître la nature en lui attribuant des qualités
artistiques égales à celles que l'homme s'efforce de produire avec son génie.
Nous croyons, quant à nous, que cette conception permettrait de donner aux
appartements un charme, un éclat et une splendeur incomparables. Au point
de vue du parfum même, elle aurait des avantages; car l'émanation des Orchi-
dées, généralement si douce et si discrète en comparaison des autres fleurs, n'est
pas encombrante et fatigante comme les leurs; il semble, quand on traverse une
serre de Cattleya, par exemple, que l'on aspire l'air pur des hautes montagnes.
Ce système aurait en outre l'avantage de rendre éminemment utiles des
fleurs qui sont, il me semble, un peu inutilisées actuellement. La plupart des
collectionneurs ne les coupent pas, et laissent leurs plantes dans les serres, où
ils ne profitent pas pleinement (à supposer même qu'ils les visitent souvent) de
ce magnifique coup-d'œil. Ils auraient avantage à les transporter dans leurs
appartements au moment de la floraison, et, celle-ci passée, à les remplacer par
d'autres. Ils en jouiraient ainsi plus déhcatement et plus longtemps, et en
feraient partager l'agrément à un plus grand nombre de personnes, car le
nombre des visiteurs et des amis que l'on conduit dans ses serres est toujours
assez restreint.
Cela se comprend aisément, du reste. Les dames éprouveront toujours un
peu de répugnance ou d'effroi en pénétrant dans des serres forcément étroites
et basses, où la température est trop haute, où l'atmosphère est chargée
d'humidité; et si elles admirent les fleurs, elles seront moins charmées par les
plantes qui n'en ont pas. Cela prouve qu'il faut voir chaque chose à sa place,
et les fleurs d'Orchidées dans un cadre élégant et artistique.
Leur possesseur, d'ailleurs, en profitera ainsi davantage, car elles se conser-
veront beaucoup plus longtemps dans l'air sec et frais d'un salon que dans
l'atmosphère humide de la serre. Telle fleur de Cattleya, par exemple, qui, sur
sa tablette, se couvre de piqûres et noircit au bout de quelques jours, dure
trois à quatre semaines dans la serre des Odontoglossum ; elle gardera sa
fraîcheur plus longtemps encore quand elle se trouvera dans un appartement.
158 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LA CULTURE DES MASDEVALLIA
Les Masdevallia sont des plantes alpines; ils se cultivent en serre froide, avec
les Odontoglossum et les Oncidium.
Dans leurs contrées d'origine, au Pérou, au Brésil et dans la région septen-
trionale de l'Amérique du Sud, ils croissent dans des endroits très variés, dans
les crevasses des montagnes, sur les arbres, sur les toits des constructions,
partout sans grande quantité de matière végétale. Il faut par conséquent les
traiter en épiphytes et leur donner un excellent drainage, s'élevant à la moitié ou
aux deux tiers du pot. Il convient de laver très soigneusement les tessons ou
d'en emplo5^er de neufs, afin d'éviter la présence de poussières, ou de toute
autre matière étrangère qui pourrait nuire aux racines. En outre, il est bon de
disposer une couche de sphagnum au dessus du drainage, pour empêcher le
compost de l'obstruer et d'arrêter l'écoulement de l'eau.
Le compost sera d'un tiers de sphagnum, et de deux tiers de terre fibreuse,
soigneusement nettoyée et débarrassée des rhizomes de fougères.
Quelques cultivateurs croient utile d'employer pour ces plantes des pots de
grande dimension; nous estimons ce système dangereux en raison de la stagna-
tion de l'eau, qui risque de faire pourrir les racines.
Nous procédons au rempotage, soit en hiver, de janvier à février, soit en
automne, dans le courant d'octobre.
Il est à remarquer d'ailleurs que les Masdevallia, dans leur patrie d'origine,
n'ont pas de saison de repos. De cette particularité découlent des consé-
quences importantes au point de vue de l'arrosage, qui ne devra jamais être
complètement interrompu. Il suffira de le diminuer légèrement d'octobre en
avril, pendant la période où cesse la végétation. Nous conseillerons d'arroser,
en été, tous les deux jours ou tous les jours, et en hiver, tous les quatre ou
cinq jours. L'eau de pluie nous paraît toujours préférable à toute autre pour
cet usage, ainsi que le journal l'a dit pour toutes les Orchidées en général.
En outre, l'on devra humecter abondamment, et plusieurs fois par jour,
les sentiers ainsi que les tablettes sur lesquelles sont disposés les pots. Par
I" AOUT 1890 159
ce procédé, et au moyen d'une ventilation abondante, l'on arrivera à établir
en été dans la serre une température un peu inférieure à celle de l'extérieur.
En hiver, la température doit être maintenue entre 8° et 12° centigrades;
on peut aérer dès qu'elle s'élève au dessus de 12° à l'intérieur ou de 6° à
l'extérieur.
Il convient également d'abriter les serres dès que les rayons du soleil com-
mencent à chauffer, c'est-à-dire du mois de mars jusqu'à la fin d'octobre.
Toutefois, la plupart des Masdevallia recherchent la lumière. Il sera bon de
rapprocher du vitrage toutes les plantes de faible dimension, qui peuvent être
déplacées aisément.
La culture en panier leur convient d'ailleurs parfaitement; on peut la recom-
mander pour la plupart des espèces, et particulièrement pour les M. hella,
Wallisi, chimaera, sceptrum, Hoiitteana, Backhouseana, Benedicti.
Une des grandes difficultés de la culture des Masdevallia est la destruction
des thrips et des autres insectes qui s'attaquent à ces plantes avec un acharne-
ment particuher. Quelques cultivateurs s'en débarrassent au moyen de lavages
au savon noir. Nous avons obtenu les meilleurs résultats de la méthode signalée
dans le deuxième numéro du Journal des Orchidées, c'est-à-dire de l'intoxica-
tion de l'air des serres par le tabac. Elle permettra de préserver les plantes
de toute atteinte.
Signalons en terminant la disposition spéciale de l'inflorescence dans la
section des chimaera etc., qui produisent leur tige florale à la partie inférieure,
comme les Stanhopea. Il convient d'employer pour ces plantes des paniers dont
les lattes soient assez espacées pour pouvoir livrer passage à la fleur.
Ces dernières espèces se trouvent en général à des régions un peu moins
élevées, et partant un peu plus chaudes que les autres du genre. On pourra,
au besoin, leur réserver pendant l'hiver une place plus tempérée dans la serre,
ou même les mettre dans la partie la plus fraîche de la serre des Cattleya, en
ayant soin toutefois de leur fournir toujours beaucoup de lumière et d'air.
Les Masdevallia ont été longtemps considérés comme étant d'une culture
difficile; on les rendait, comme il arrive souvent, responsables des mécomptes
provenant uniquement de soins mal entendus. Sous prétexte qu'ils provenaient
de l'Amérique tropicale, on leur donnait une chaleur excessive; une fois soumis
au même traitement que les Odontoglossum, ils ont parfaitement prospéré.
Bien cultivés, ils donnent des fleurs en abondance, et fleurissent même deux
fois par an.
l6o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Les espèces les plus remarquables au point de vue de la floraison sont les
M. Harryanci et ses variétés ; les M. Veitchiana, et M. Lindeni, auprès des-
quelles se rangent un grand nombre de formes voisines dont le classement n'a
pas encore toute la clarté et la netteté désirables.
C. Ellner.
LES FLEURS D ORCHIDEES POUR FLEURISTES
Il y a peu d'années que les fleurs d'Orchidées sont offertes en vente en quan-
tités importantes ; le goût du public acheteur varie peu, et n'accueille en général
les nouveautés qu'avec une extrême prudence; aussi, malgré les qualités d'élé-
gance, de couleur, de durée, parfois même de parfum que possèdent celles-ci, il
se passa longtemps avant qu'elles pussent sortir d'un cercle très restreint
d'acheteurs raffinés. Beaucoup de personnes leur préféraient, en hiver, les
Roses, les Gardénia, les Camellia, qu'elles avaient toujours connus.
Les Orchidées ont fini par s'imposer au goût du public, comme toutes les
choses réellement belles ; on ne conçoit plus aujourd'hui de bouquets vraiment
élégants et riches sans qu'il s'y trouve quelques fleurs d'Odontoglossum Alexan-
drac ou Pescatovei, de Phalaenopsis, de Cattleya, etc. Mais le nombre des espèces
qui ont conquis droit de cité est encore singulièrement restreint, par rapport à
l'immense variété des plantes cultivées. C'est qu'elles ne sont pas assez connues.
Il reste beaucoup à faire de ce côté, et nous croyons qu'on pourrait citer un
grand nombre d'espèces qui se prêtent admirablement à cette utihsation, et que
les producteurs auraient avantagea offrir au public; elles seraient bientôt en
faveur, et nous ne doutons pas que les cultivateurs seraient amplement récom-
pensés de leur peine.
Il serait facile et fructueux, par exemple, d'avoir plusieurs serres remplies
uniquement d'Odontoglossum de serre froide, qui demandent peu de soins, peu
de chauffage, et sont assurés de trouver toujours un excellent accueil auprès
du public. Les 0. Alexandrae, Pescatorei, citrosiniim, grande, Rossi majus
fleurissent presque toute l'année abondamment, et malgré les coupes pratiquées
tous les jours, l'aspect des serres, avec leurs centaines de grappes recourbées,
présentant les dispositions les plus variées et tous les degrés de développement,
sera extrêmement gracieux et séduisant.
I^"" AOUT 1890 161
Les Cattleya, par leur éclat et leur grandeur, méritent une mention spéciale,
surtout ceux à floraison hivernale; ils pourront être cultivés en grandes
masses ; leurs fleurs sont à juste titre très recherchées surtout à l'époque
des étrennes.
Parmi les Orchidées fleurissant également en hiver, il faut citer les Dendro-
bium Wardianum, nobile, Dearei et Jamesianum, et les Calanthe Veitchi, vestita,
V. oculata gigantea, Fournieri, etc.
On peut recommander encore les Laelia purpurata, anceps, Perrini, aidumnalis
et albida, les Coelogyne ocellata et cristafa, qui donnent un grand nombre de
belles fleurs blanches, les Oncidium, précieux pour la longue durée de leurs
fleurs et parmi lesquels beaucoup d'espèces peuvent être choisies, les 0. sar-
codes, varicosum, tigrinum, Jonesianum, Forbesi, Marshallianum, etc.
D'autres genres d'Orchidées méritent d'être signalés aussi dans cette
énumération des plantes décoratives. Ce sont d'abord les Phalaenopsis amabilis,
Stuartiana, grandiflora, Schilleriana, très beaux et très recherchés, qui peuvent
être cultivés en grand nombre dans une petite serre chaude, placés sur les
tablettes ou accrochés au vitrage de la serre, les Lycaste et surtout les Lycaste
Skinneri, ertfin les Cypripedium, dont le Journal des Orchidées a déjà opéré
le classement à ce point de vue. Rappelons que les plus appréciés dans le
plébiscite, pour la fleur coupée, étaient les C. insigne, barbatum, Lawrenceanum,
Leeanunii villosuni, Spicerianum, nitens, Harrisianum, callosum, Sedeni, Daiithieri
et Boxalli.
Cette liste ne comprend que des noms d'espèces dignes de figurer dans la
décoration des appartements et des tables. Elle est assez longue pour fournir
un aliment suffisant à l'activité d'un cultivateur installé grandement.
Pour nous, nous ne cesserons pas de croire qu'un fleuriste pourrait, en se
faisant une spéciahté des Orchidées, réaliser d'importants bénéfices. Nous
avons eu déjà, dans ce journal, l'occasion de signaler aux cultivateurs les
progrès considérables qui restaient encore à faire. Nous faisons des vœux
pour que les articles spéciaux que nous publions à ce point de vue atteignent
le but que nous nous sommes proposé, et pour que l'Orchidée, si rare encore
chez les fleuristes, y soit à l'avenir représentée comme elle mérite de l'être.
C'est l'intérêt des cultivateurs, car, il faut le rappeler souvent, l'Orchidée est
la reine des fleurs et celle dont la culture est le plus profitable.
l62 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
SERRES EN FER OU EN BOIS?
Un de nos abonnés nous demande s'il est préférable de construire les
serres d'Orchidées en fer ou en bois.
Cette question nous ayant été déjà posée à plusieurs reprises, nous croyons
utile d'y répondre dans nos colonnes pour tous nos lecteurs.
Nous sommes convaincus que le bois est de beaucoup préférable au fer,
et voici pourquoi : le fer est très bon conducteur de la chaleur, tandis que le
bois ne l'est sensiblement pas. Il en résulte que le fer refroidit notablement
l'atmosphère en hiver et l'échauffé trop en été, inconvénients que ne possède
pas le bois.
En second lieu, par le même motif, la vapeur d'eau contenue dans l'atmos-
phère des serres se condense abondamment, en hiver, sur les mernbrures de
fer froides, et elle retombe sur les plantes en gouttes glacées qui font beaucoup
de tort aux plantes. De plus, dans les serres de fer, il est à peu près impossible
d'éviter la rouille. Les gouttes d'eau déposées aux endroits rouilles seront
chargées d'oxyde, et produiront des taches affreuses sur les feuilles.
Cette rouille ne tardera pas aussi à compromettre la solidité des charpentes,
qui s'écarteront et se disjoindront rapidement. Pour éviter cet inconvénient,
il faudra les faire peindre au moins une fois l'an; et cette opération est désa-
gréable à cause des dérangements, de la malpropreté et de la mauvaise odeur
qu'elle entraîne. Elle ne suffit pas, d'ailleurs, à empêcher absolument toute
oxydation.
La serre en bois n'a qu'un défaut, c'est d'être un peu plus coûteuse que la
serre en fer. Mais cette différence, répartie sur un aussi grand nombre d'années,
n'est guère importante. Et peut-être, bien entretenue, dure-t-elle aussi long-
temps que l'autre.
Les bois de chêne et surtout de pitchpin sont les plus recommandables pour
la construction des serres.
l" AOUT 1890 163
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE D'AOUT
Serre froide. — Il faudra, comme pendant les mois précédents, veiller à
l'arrosage, à l'ombrage et à la ventilation. Si quelques plantes paraissent
dépérir à cause du drainage défectueux ou par d'autres raisons analogues, on
les rempotera sans tarder et on leur donnera les soins convenables.
Avoir soin d'arroser les importations récentes qui poussent, et de les pré-
server contre les attaques des insectes, mais éviter les excès d'arrosage.
Si le temps se mettait au beau et que la température s'élevât d'une façon
durable, il faudrait arroser abondamment les sentiers et les tablettes.
Serre tempérée. — Les Cattleya gigas et autres, dont la floraison est ter-
minée, doivent être rempotés actuellement s'il est nécessaire, et placés dans
un endroit bien éclairé. Les C. aurea et Dowiana, qui sont en fleurs, devront
être surveillés de près, car ils font généralement leurs jeunes racines après la
floraison. Les Laelia purpurata, une fois leur floraison terminée, seront mis
en repos pendant quelque temps. Les Cattleya Trianae et Mossiae achèvent leur
croissance, il faudra éviter de les laisser se dessécher aux racines.
Les Onciditmi Jonesianum étaient primitivement cultivés sur bloc ; il est
reconnu aujourd'hui que ce traitement ne leur convient pas. Ils réussiront bien,
cultivés en paniers avec un drainage abondant.
Serre chaude. — Si la température reste basse, il faudra donner très peu
d'eau dans les sentiers ; pour régler les soins nécessaires de ce côté, il est
indispensable de se guider d'après le temps.
Le chauffage ne peut pas être entièrement supprimé dans cette serre. L'air
y est souvent très froid le matin; en faisant un peu de feu, l'on peut sauver la
vie à une plante de valeur, et c'est une compensation suffisante à la faible
dépense que ces soins nécessitent.
Un certain nombre de beaux Cypripedium nouveaux de la section praestans
ont fait leur apparition depuis quelque temps ; les plantes sont aujourd'hui bien
établies, et l'on peut constater dès maintenant qu'elles sont de culture facile,
très florifères et très recommandables.
164 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Les Agatiisia cyanea, actuellement en fleur, doivent être cultivés en paniers,
avec un faible compost de sphagnum et de terre fibreuse, et suspendus près
du vitrage, de façon à avoir assez de lumière, mais sans être exposés aux
rayons les plus chauds du soleil. Les fleurs sont très grandes relativement
aux dimensions de la plante, et elles sont de longue durée.
Les Dendrobium à feuillage annuel, qui auront bientôt terminé leur crois-
sance, devront être placés dans un endroit plus frais et plus sec; les autres,
comme les D. densiflorum et thyrsiflonim, se trouveront bien également de ce
traitement quand leur végétation sera achevée; mais ces derniers réclament
plus d'eau que les précédents.
Il est bon de remarquer que l'on ne doit pas laisser le compost se dessécher
entièrement. Il faut donner un peu d'eau aux plantes de temps en temps pour
maintenir les pseudo-bulbes pleins et gonflés, car s'ils se ridaient, la croissance
des pousses s'en ressentirait l'année suivante.
PETITE CORRESPONDANCE
M"" G. E., à Wasmes. — 1° Ne disposant que d'une serre tempérée froide
(8° à 12°), peut-on cultiver avec succès, sans l'intermédiaire d'une serre chaude,
les Cattkya Mossiae et Trianae?
Réponse : Il faudrait assurer un minimum de 10° la nuit et de 13° à 14°
le jour pendant l'hiver. L'été la température sera toujours assez haute.
2° Les Orchidées bien établies, placées dans un milieu convenable et traitées
avec tous les soins désirables, doivent-elles fleurir chaque année ?
Réponse : Oui en principe, mais il ne faut pas trop s'étonner si quelqu'une
commet des infractions à cette règle. Il arrive parfois qu'une végétation trop
puissante épuise momentanément la vitalité de la plante et empêche la pro-
duction de fleurs; il arrive aussi qu'une Orchidée ayant abondamment fleuri
une année, semble avoir perdu la force de fleurir l'année suivante. Il ne faut
pas être trop exigeant; mais pour les plantes les plus rustiques, on peut
répondre affirmativement à votre question. Par contre, certaines plantes fleuri-
ront deux et même plusieurs fois par an.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICULTURE INTERNATIOMLI
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégraphique : LINDENIA, Bruxelles
Administrateur-Directeur : LUCIEN LINDEN
COLLECTIONS D'ORCHIDÉES
A PRIX RÉDUITS
Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à
fleurir; elles s^adressent spécialement aux amateurs commen-
çants, à ceux qui veulent s^essayer dans la CULTURE DES
OECHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la
culture de ces admirables plantes.
Première Collection Deuxième Collection Troisième Collection
10 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 70 et
125 francs.
Cattleya citrina.
» Mossiae.
Epidendrum vitellinum.
Laelia anceps.
Masdevallia Harryana.
Odontoglossum crispum.
» Pescatorei.
» Rossi majus.
Oncidium Schlieperianum.
Sophronitis grandiflora.
10 espèces de serre tempérée et
de serre chaude pour 75 et
130 francs.
Aei'ides affine.
Calanthe Regnieri.
Cattleya Percivaliana.
Cypripedium Lawreiiceanum,
» barbatum grandiflo-
rum.
Dendrobium thyrsiflorum.
1) nobile.
Lycaste aromatica.
Laelia autumnalis.
Oncidium varicosum Rogersi.
10 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 100 et
150 francs.
Anguloa Ruckeri.
Catasetum species.
Laelia cinnabarina.
» purpurata.
Masdevallia amabilis.
Cypripedium callosum.
» villosum.
Cattleya Mendeli.
Odontoglossum vexillarium.
Oncidium cucullatum.
Les premiers prix indiqués se rapportent à de bonnes plantes ; les
seconds à des exemplaires plus forts
Lies trois collections prises ensemble : S30 et 3SO francs.
Quatrième Colleclioii
10 espèces de serre tempérée et
de serre ehaude pour lOO et
20(i francs.
Bioughtonia saiiguinea.
C.itasetum macrocarpum.
Cypripedium Hairisianum.
» Boxalli.
Dcndrobium densiflorum.
» secundum.
Cattleya Eldorado.
Oncidum eoncolor.
Stanhopea species.
Oncidium ampliatum majus.
Cinquième Collection
1 0 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 100 et
200 francs.
Aiiguloa Clowesi.
Odontoglossum coronarium.
» odoratuni.
» Pescatorei.
Laelia purpurata.
Cattleya Mendeli.
» gigas.
Masdevallia Yeitchi.
Oncidium eoncolor.
Zygopetalum intermedium.
Sixième CoUeclion
10 espèces de serre tempérée et
de serre chaude pour 100 et
200 francs.
Aerides odoratum.
Cattleya P^dorado.
» Mossiae.
Cymbidium Lowi.
Cypripedium callosum.
Laelia purpurata.
Odontoglossum hastilabium.
Oncidium Jonesianum.
» flabellulatum.
Vanda tricolor.
Septième Collecliou
12 Orchidées de serre froide
et de serre tempérée pour
150 et 225 francs.
Cattleya Mendeli.
» gigas.
Anguloa unitiora.
Laelia purpurata.
Masdevallia cliimaera.
Lycaste gigantea.
Odontoglossum crispum.
» Pescatorei.
» vexillarium.
Oncidium cucullatum.
» ampliatum majus.
Zygopetalum intermedium.
Huitième Collection
12 Orchidées de serre tempé-
rée et de serre chaude pour
150 et 225 francs.
Aiigraecum sesquipedale.
Laelia purpurata var. allm.
Cattleya aurea.
» gigas.
» Percivalliana.
Cypripedium Harrisianum nigrum.
Dendrobium Paxtoni.
Saccolabium Cambodgeanum.
Phalaenopsis grandiflora.
Vanda suavis.
» tricolor.
» Batemani.
Ces deux collections ne renferment que des plantes florifères en
exemplaires choisis de double et de triple force
AUTRES COLLECTIONS SLR DEMAINDE
PLANTES ÉTABLIES
OU D'IMPORTATION DIRECTE
Pn'éP très modères. — Choix immense.
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Dîï-ecteur : J. 1. 1 J\f O E ]%r
ADMINISTRATEUR 1 RÉDACTEUR
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable davance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à radminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
^9, rue YVîertz, à Bruxelles
ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Case à louer
ON DEMANDE Â RACHETER
INTACTS ET COMPLETS
LES DEUX PREMIERS VOLUMES
DE
LA LIN DE NIA.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURXAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les j^his réduits, défiant toute
concurrence
Adolphe BRÂHY-MARCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
MAISON FONDÉE EN 18 59
CH. BUSS
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallation eomplèle de Ions systèmes de
Serres, Plans et Devis
SEHRES A VIGNES, A OUCIIIDÉES ET A JIULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
130 MUUAILLEIS AUX RXPO.<^lTIOMS DU
PAYJSi ET DE L'ÉTRAMGER
dSSS — Médaille d'Argeiil à rExpositioii liciverselle d'Anvers — ISSb
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Une Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Échenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greilbirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de W^avre, BRUXELLES.
1 ^tï3^ Ce^."' \
I 1"^ Année. 15 AOUT 1890 Numéro 11.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GlIDE PRATIOIE DE CILTIÎRE
lî, £; X3 I a- fi ET F "O" B L I É
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Diiecteui' de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lan'Sberge, G. AYarocqué,
R. A. Rolfe, G.Miteau,Ém.Rodigas, de Plydt,Fl->ck,E. Wallaert, A.Linden,
Comte DE MoRAN, P. Gloner, G. Joris, A. Vain Imschoot, Fr. Desbois,
E. S. Kksïi, D'' Van Cal-welaert,E. Bln(;euoth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A, Lallemaisd, A. Cognl\ux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE la Devainsaye, Fl. Claes, de Meulexaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Pai'aît le !«'• et le lî5 cle cliaqxie mois
0]V S'ABOIV^E
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
(pI'5>
, > VP Gaïul, inipr. Eu?. VanderhaegUen. {bAj
LINDENIA
PUBLICATION MENSUELLE IN-IOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
« Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
Acraiillnis Leonis, Aerides niaculosum var. formosum,
Aci'ides odoratum var. Domidoni. Acridos Rciclienliachi.
Ajjanisia li'icolor, Catasetum discolor, Catasotum tigrinum,
Caltlcva aurea, Cattleya guttala var. leopardina. Cattleya
Lawrciiccaiia. Callleya Malouana. Callloya maxima var.
HrLd)yaiia. Cattleya iiobilior var. Hugiienyi, Callleya Pcrci-
valiana var. Reiclieuhachi. Callleya Trianae var. alba, (^-att-
IcyaTriauae var. Aiinae. Cleisostoiiia Giiiherti. Cypripedium
bruryi. Cypripediuin Lawrenceaniim vaiv Hyeaiuun. Cypri-
pedium (Tiiantlium superhum. Cypripedium selligerum majus.
(îypripetlium tessellatum var. porpliyreum. Dcudrobium Fal-
coueri. Dendrobium slratioles, Dendrobium lliyrsillorum.
Qme Volume
Epidendrum paniculalum, Masdcvallia Lindeiii var. grandi-
llora, Masdcvallia Roczli, Oncidium Lanceaiium var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odonloglossum Alexandrae,
Odonloglossum nevadense, Odonloglossum i-amosissimum.
Odonloglossum rubescens, Odonloglossum Ruckcrianum.
Odonloglossum vexiUarium var. purpureum, Odonloglossum
Wilekeanum alljens. Paphinia ci'istala var. Randi. Phalae-
nopsis Sanderiana. Plialaenopsis Sluartiana var. punctulata.
Restrcpia anlennifera. Seleiiipedium reliculalum. Spatho-
o'IoUis Auguslorum. Trichoecntrum tigrinum var. splendens.
Trichopilia suavis. Vanda Boxalli. VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. laljcllo viridi.
Angraecum Ellisi. Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
eongoensis, BoUca pulvinaris. Brassia caudala. Calanllie
Reguieri, (Catasetum Bungerolhi. Catasetum galerilum, Catt-
leya gigas. Cattleya Kimballiana, Cattleya Meiulcli. (^iattleya
Scliilieriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata. Cypripe-
dium callosum, Cypripedium mici^ocbilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium lonkineiise. Dendrobium braeteosum,
Dendrcdiium inaudilum. E|>idendruni Raudianum. Galeandra
Di'viiniana var. Del|)luna. Calcaiidra llave(da. Lnelia clcgans
var. Houtlcana. Masdevallia N'eilclii. Millonia speetabiiis var.
lineata, Oncidium cucullatum. Oncidium Jonesianum. Onci-
dium Warsccwicv.i. Odonloglossum Alexandrae var. Culse-
mianum. Odonloglossum Coradinei grandillorum. Odonlo-
glossum grande. Odonloglossum Lucianianum. Odonlo-
glossum luteo-purpureum, Odonloglossum Roezii. Odonlo-
glossum Schillerianum. Plialaenopsis amabilis. Plialaenopsis
Luddemanniana. Plialaenopsis Sumatrana, Pilumna nobilis.
Saccolabium giganleum var. illuslre, Selenipedium caudatum
giganteum. Selenipedium Sclirodcrae var. splendens. Spa-
llioglottis plicala. SlaiiJKtpea ligrina. Trichocenlrum albo-
purpureum var slriatuni. Vanda Lindeui. Vanda suavis var.
Lindeni. Zygopelalum l'oslratum.
3nifi Volvimo
Apridcs Fioldiiigi. Acranihcs ;;r;iii(lill()ra. Aoridcs Hoidlc-
tiamini. Ajtanisia cyaiioa. Aiijjraccuin Ijitlii'dstacliys Scdciii.
Angidoa iiiiilloia, Brassavola ciicidlala var. ciispidata. liollici-
|)hylliim grandilloriim. Calascliim Buiijjf^rollii var. aiuviiiii.
CalascUim lîiingcrolhi var. Pollsiaiuiin. Calasclmii <lcci|iu'iis,
Calaseliim pulcliium. Callloya (nlic/.iac, Caltlcya labiata var.
aiittiiniiali.s, Callleya vir{;iiialis. Cdcisosloma crassifolium.
Çypiipcdiiiin Artliuriaimm var. |)alli(liim. (;y|)ri|icdiiim Caii-
iiailiaiiiinK ('.ypri|)cdiuni (lurli.si. ('-y|)ri|)cdiiuii Hairisiaiuim
var. supcrbum, Cypripedium Locaïuini. (lypripediiim Moensi-
anum, Cypripedium praestaiis. (;ypri|)t'diiim Vaii Houtlea-
luim. Cypripodium villo.sum. Cypripedium [Scdcnipedium)
Wallisi, l)(!iidroliium piirpurnum var. candiduliim. Dcndro-
hlinii riilririM-uni. DeiidrobiMm slrebloceras var. Hossiauum,
l(tii()().si.s j)auic,ulala var. maxima, Masdevallia macruia, Masde-
vallia speclrum. Miitonia spectabilis Moreliana, Oiicidium
cliiirophoruni. Oiicidium papilio var. majns, Oncidium Pha-
lacMiopsis, Odontogbjssum citrosmum var. Dcvausaycanum,
Odontoglossum crispuin var-. fasluosuni. ()d(jnl()gb)ssuin cris-
piiin var.Trianao. Oduuloglossum cuspidaUim, Odontoglussum
Harryaiium, Oiluiiliiglossum odoiatum var. baphicaiiUim ,
Odoutogbjssum Iriuiuphans, Odoiildglossum Uro-Skiuiicri.
I'a|)liiuia Liudcniaria. Papliiiiia Modigbauiana. Hodriguczia
Buiigerollii. Vanda suporba.
^me Volunie
Aeridcs quinquevuhierum. Angraccum scsquipedalc. Angu-
loa Cbjwesi, Callleya choroeiisis var. Miss Niisson, Cattleya
Mossiae var. Bousiesiana, CallIeyaMossiacvar.Warocqiieana,
Cirrhopetakim pulchrum. Coelogyue cristala var. alba, Com-
parettia t'aleata, Cypripedium lieilatuium. Cypripedium
KlboUiauum, Cypripedium Harrisiaiuim var. polyehromum,
CiVpripedium Mastersianum. Cypripedium Mileauauum, Den-
diobium Beiisoniae. Deudrobium deusiilorum. Epidendrum
nomorale, LaeUa majalis. Lefitoles bicolor. Lycaste Skiuiieii
var. alba, Masdevallia tovarensis,Millonia(Odout.)XBleuana,
Mesospinidium vuleanicum. Nanodes Medusae, Odontoglos-
sum Blciclirôderiauum, Odonloglossum Cervaulcsi lilaeinum,
Odontoglossum Gloncrianum, Odonloglossum Halli, Odonlo-
glossum Pcscalorei var. Lindeni. Odonloglossum lalimacu-
lalum, Odontoglossum radialum. Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum Warocqueanum. Onridiuni Foibesi
maximum. Oncidium iridil'olium, Oncidium macranlliiuii,
Piiaius grandil'olius. Polyslachia pubeseens, Sfdcnipedium
eaudalum var. Alberlianum. Sophronitis grandillora. Tliunia
Marsballi, Vanda coerulea, Vanda tricolor, AVarrea Lin-
deniana.
^mc ^Volume
Ada aurantiaca.AeridesAuguslianum. Angraecumcilratum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bit'renaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, Calanlhe Masuca, Calanlhe Veilchi,
Calasetum maerocarpum var.chi-ysanthum, Callleya Trianae
var. purpurata. Callleya Trianae var. M'"" Martin-Cahuzac,
Callleya Trianae var. pallida. (iatlleya Trianae var. striata,
Cattleya maxima va*-. Malouana. Cymbidium Maslersi, Cypri-
pedium barbalo-Veilchianum, Cypi'ipedium nilens. Cypri-
pedium (uplianum. Dendrobium irumenatum, Dendrobium
inCudibulum. Dendrobium Mirbelianum. Dendrobium Pax-
toni, Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epidendrum pris-
matocarpum, Epidendrum vitellinum. Gongora maeulata,
HouUelia Brocklehursliana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle coslala, Masdevallia ignea, Millonia
Blunli var. Lubbcrsiana. Millonia vcxillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liailianum. Oncidium sarcodes. Odontoglossum Boddaertia-
num. Odonloglossum Duvivierianum. Odontoglossum liasli-
labium, Odonloglossum maxillare. Odonloglossum odoralum
var. striatum, Odonloglossum Sclilesingerianum . Plialae-
nopsis Schilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopetalum inlermedium, Zygopetalum Jorisianum.
6™o Volume (une livraison parue)
Coelogyne ocellata var. maxima, Coryanlhes Buugerothi, Dendrobium Galliceanum, Selenipedium grande.
Le 'prix des volumes payais de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{"' Volume, 125 fr. ; 2""^ Volume, 100 fr. ; 3™^ Volume, ?5 fr. ; 4""^ Volume, 70 fr. ; 5™^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
@me Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPECIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 1 r^ NUMÉRO
Pages
Revue des Orchidées nouvelles on peu connues 165
Causerie sur les Orchidées. — III 168
Les serres d'un amateur débutant 171
Les eaux d'arrosage 174
Culture des Oncidium. 17.5
Travaux de la seconde quinzaine d'août 177
Petite correspondance 179
L'ORCHIDÉENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'AlIemugne ;
J. LJNDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYssoN, auteur de l'Orchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M . LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
L' Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORCHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Comte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemaind, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. Metdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, A. Van hiscHoof
et E. Wallaert.
JLes Meetings sont suspendus chaque année pendant les
mois d'été de juillet et août.
15 AOUT 189b 165
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
EPIPHRONITIS X VEITCHI. — Cette plante est un hybride bi-générique,
produit par M. SEDEN,et qui présente un grand intérêt. II provient du Sophronitis
graiidiflora et de VEpidendrum radicans; ce dernier est le porte-pollen. Il lui res-
semble beaucoup dans son ensemble, mais il est beaucoup plus petit, car il n'a
jusqu'ici que 23 centimètres de hauteur. En outre ses fleurs sont d'un coloris
plus foncé, et disposées par quatre ou cinq sur une hampe terminale.
Le nom générique est formé de ceux des deux parents.
La plante a obtenu un certificat de première classe et un certificat botanique
au Meeting du 24 juin dernier de la Royal HorticuUitral Society. Gard. Chron.,
28 juin, pp. 799, 800; 5 juillet, p. 20.
*
LAELIO-CATTLEYA X EXIMIA. — Bel hybride produit par M. Seden
pour MM. James Veitch & Sons, entre le Cattleya Warneri et le Laelia piirt>ii'
rata. Les sépales et les pétales sont lilas, de grande dimension et de consistance
assez épaisse; le labelle est très grand et étalé, d'une belle couleur pourpre
avec une bordure lilas. Il a obtenu un certificat de première classe à un Meetino-
de la Royal HorticuUural Society le 24 juin dernier. Gard. Chron., 28 juin,
page Soc.
LAELIO-CATTLEYA X CANHAMIAE. — Exposé par MM. James Veitch
& Sons le 24 juin dernier à un Meeting de la Royal Horticultural Society, où il
obtint un certificat de mérite. Il est indiqué comme un hybride provenant du
Cattleya Mossiae et du Laelia purpiirata, par un croisement inverse de celui qui
a produit le L.-C. X Canhamiana. Sépales et pétales lilas pâle, presque blancs,
labelle tacheté de pourpre. Gard. Chron., 28 juin, p. 800.
l66 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
SARCOPODIUM GODSEFFIANUM. — Cette plante est un très proche
parent du S. Dearei ou Bulbophyllum Dearei, quoiqu'elle en diffère, paraît-il, dans
son port et dans quelques parties secondaires de la fleur. Elle a été exposée par
MM. F. Sander et C'% de S'-Albans, à un Meeting de la Royal HorticiUtural
Society, le 24 juin dernier, et a obtenu un certificat de première classe. Gard.
Chron., 28 juin, p. 800.
* *
MOOREA IRRORATA, Rolfe. — Nouveauté remarquable, et si distincte,
que la création d'un nouveau genre a été jugée nécessaire pour la recevoir.
Il est allié au genre Houlletia, dont il a à peu près le port, mais il s'en dis-
tingue par divers détails du labelle. Les fleurs ont cinq centimètres de
diamètre et sont disposées sur un racème érigé; les sépales et les pétales
bien développés, d'un brun rouge éclatant, se dégradent jusqu'à devenir
presque blancs à la base, et présentent un cercle de couleur pâle d'un très bel
effet. Le labelle est trilobé, avec le lobe antérieur long et étroit, les lobes
latéraux larges et arrondis, couleur paille, avec des lignes radiées de pourpre
noirâtre. En fait il ressemble à un papillon attaché par la tête,
La plante a fleuri au Jardin Botanique de Glasnevin, Dubhn, dirigé par
M. F. W. MooRE. Gard. Chron., 5 juillet, p. 7,
*
CYPRIPEDIUM X ELINOR, N. E. Br. — Hybride produit dans la col-
lection de M, Drewett, de Mill-on-Tyne, entre le C, superhiens et le C, X selli-
gerum majus; ce dernier est le porte-semence ; la plante a avec lui une
ressemblance frappante, Gard. Chron., 12 juillet, p. 38,
* *
CYPRIPEDIUM X YOUNGIANUM. — Hybride produit par MM. F, Sander
& C^^, de S'-Albans, entre le C. snperbiens et le C. Roeheleni, ce dernier étant
le porte-pollen. C'est une fleur d'un coloris délicat, et à peu près intermédiaire
entre les deux précédentes. Elle a obtenu un certificat de mérite de la Royal
Horticultural Society le 8 juillet dernier, Gard. Chron., 12 juillet, p, 51;
19 juillet, p. 81.
* *
MASDEV ALLIA SCHROEDERIANA. — Exposé par le baron Schroder
à un Meeting de la Royal Horticultural Society, le 8 juillet dernier, où il obtint
15 AOUT 1890 167
un certificat de première classe. Les fleurs sont décrites comme étant d'une
belle couleur cramoisie, et blanches à la partie inférieure. Il se rapprocherait
du M. Rothschildiana, espèce que je ne connais pas non plus. Gard. Chron.,
12 juillet, p. 51; 19 juillet, p. 81.
ZYGOPETALUM CRINITO-MAXILLARE. — Hybride produit dans la col-
lection de Lord Rothschild, à Tring. D'après la description, le labelle est
violet avec quelques places blanches, les sépales et les pétales sont verts avec
des taches d'un brun vif. Il a été exposé à un meeting de la Royal Horticnl-
tural Society, le 8 juillet dernier, et a obtenu un certificat de mérite. Gard.
Chron., 12 juillet, p. 51.
* *
AERIDES X J'ANSONI, Rolfe. - Introduit du Burmah par MM. Hugh
Low et C'*^; il est intermédiaire entre l'.-l. odoratnm et VA. expansuni, et l'on
suppose que c'est un hybride naturel entre ces deux espèces. Gard, Chron.,
19 juillet, p. 66.
* *
MAXILLARIA LONGISEPALA, Rolfe. — Charmante et très gracieuse
espèce, introduite du Venezuela par MM. Linden, de L'Horticulture Inter-
nationale à Bruxelles. Les fleurs sont très grandes, les sépales et les pétales
brun pourpré pâle, légèrement striés de couleur plus foncée, le labelle beaucoup
plus court et plus vert. Cette plante sera figurée dans la 2"'^ livraison du
VI™^ volume de la Lindenia. Gard. Chron., 26 juillet, page 94.
*
* *
MASDEV ALLIA ROLFEANA. — Très élégante petite espèce, aUiée au
M. demissa, mais produisant des fleurs beaucoup plus grandes, qui sont d'un
brun-cramoisi foncé avec les extrémités jaunes. Elle a été exposée par
MM. F. Sander et C'^, de S'-Albans, à un Meeting de la Royal Horticultural
Society, le 22 juillet dernier, et a obtenu un certificat de mérite. Gard. Chron.,
26 juillet, p. 106.
R. A. Rolfe.
l68 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES
III. — L'introduction du Catasetum Bungerothi.
Le 29 mars dernier, nous adressions à M. le D'" Masters, directeur du
Gardeners' Chronicle, la lettre suivante :
« Veuillez me permettre, à l'occasion de la publication du Catasetum Bun-
« gerothi dans la livraison 1 1 du 2™^ volume de la Reichenbachia que je reçois
« à l'instant, de protester contre le nom de pileatum que Reichenbach prétend
« lui avoir donné dès 1882. Quelque temps avant sa mort, il m'écrivait que le
« Catasetum Bungerothi était l'espèce que nous lui avions envoyée en 1882 et
« qu'il avait nommée pileatum. Je répondis que jamais, ni mon père, ni moi,
« ne lui avions adressée à n'importe quelle époque une fleur d'une Catasetum
« ayant quelque ressemblance avec le Catasetum Bungerothi.
« C'est ce que je viens encore affirmer ici. Je ne puis me rappeler quel était
« le Catasetum que nous avions envoyé à Reichenbach; toujours est-il que ce
« n'est pas le Catasetum Bungerothi, N. E. Brown. Cette espèce est assez
« extraordinaire pour que le souvenir nous en soit resté, à mon père et à moi.
« Si je proteste contre la prétention de Reichenbach de confondre le
« C. Bungerothi avec le C. pileatum, c'est exclusivement pour conserver à cette
« plante le nom de Bungeroth, qui l'a bien mérité.
« Je ne veux pas approfondir le mobile qui a poussé le prof. Reichenbach
« à revendiquer comme sienne l'espèce décrite par M. N. E. Brown; j'ai le
« respect des morts et je laisse ce soin à d'autres. Quelles qu'aient été ses
« erreurs, volontaires ou non, le prof. Reichenbach a, par ses travaux colos-
« saux, suffisamment mérité de ceux qui ont la passion des Orchidées pour
« lui passer certains travers de caractère. »
Le Gardeners' Chronicle reproduisit la première partie de cette lettre dans
son numéro du 17 mai, en l'accompagnant des réflexions suivantes :
Le Catasetum pileatum a été décrit par le prof. Reichenbach dans ces
colonnes le 15 avril 1882, et de nouveau le 13 novembre 1886. Ce que Reichen-
bach disait de ce C. pileatum en 1882 était assez pâle en comparaison de
la véritable sensation que produisit à Londres l'apparition du C. Bungerothi :
« Espèce curieuse, comparable au Catasetum cernniim. II a des fleurs assez
15 AOUT 1890 169
« grandes, analogues à celles du C. naso. Les sépales sont étroits, légèrement
« teintés de rouge; toutefois ils peuvent avoir été verts avant de se dessécher,
« comme cela arrive parfois. Les pétales sont larges, oblongs aigus, blancs.
« Le labelle est largement développé, avec un angle presque obtus, blanc, et
« se termine en tronc de cône. La colonne porte un éperon très long et deux
« vrilles. Cette intéressante espèce a été introduite du Venezuela par le
« directeur Linden, et a fleuri à la Compagnie Continentale d'Horticulture,
« Société Anonyme, Gand. »
Le 13 novembre i886, le professeur décrivit de nouveau dans nos colonnes
une plante sous le même nom comme une espèce nouvelle, sans mentionner en
rien la description précédente. Peut-être avait il oublié qu'il avait déjà décrit
cette plante (ou nue plante sous le même nom) plus de quatre ans auparavant?
Voici le second article :
« Curieuse "espèce, qui par la largeur et la couleur ivorine du labelle, ainsi
« que par son coloris blanc, rappelle le Mormodes luxatum. Il a des fleurs un
« peu plus grandes que celui-ci. Les sépales sont étroits, longs, ligules aigus,
« légèrement teintés de rouge. Toutefois je ne suis nullement certain que
« cette couleur soit naturelle, et ne provienne pas de la dessication. Les pétales
« sont larges, oblongs, aigus et blancs. Le labelle est largement développé,
« presque triangulaire avec un angle obtus, se terminant vers la base en
« tronc de cône. La colonne, blanche, porte un éperon très long apicilaire, et
« deux vrilles bien développées. Un spécimen nous en a été gracieusement
« envoyé par MM. Linden. »
Cette seconde description, et surtout la comparaison avec le Mormodes
luxatum, donnent une reproduction plus exacte du C. Bungerothi que la note
précédente, mais les omissions y sont encore très sensibles.
Le 16 décembre 1886, au moment où le Gardeners' Chronicle allait être mis
sous presse, on nous priait d'aller en toute hâte chez M. Stevens pour voir
un Catasetum merveilleux. Nous y trouvâmes une plante envoyée en vente par
MM. Linden, et nous prîmes à ce sujet quelques notes qui furent publiées
dans notre numéro de cette date, p. 785. Elle produisit sur nous une impres-
sion d'autant plus vive que nous avions vu auparavant, si nos souvenirs sont
exacts, le dessin fait par le collecteur; en tout cas, nous devions certainement
en avoir vu la reproduction dans la Lindenia, où elle fut publiée à une date
antérieure en 1886, et nous en avions causé avec M. N. E. Brown, qui fit la
description de l'espèce, à ce qu'il nous parut à ce moment, d'après un spé-
lyo LE JOURNAL DES ORCHIDEES
cimen un peu insuffisant. Il est certain que la plante était beaucoup plus belle
que la peinture qui en avait été faite.
Le 29 janvier 1887, nous avons publié une page entière d'illustrations repré-
sentant cette espèce d'après la première plante qui fleurit en Angleterre, et
qui se trouvait dans la collection de M. F. G. Tautz. En même temps nous
publiions une description, tirée de nos propres notes, de la première plante
ayant fleuri en Europe, et qui avait été achetée par le baron Schrôder chez
M. Stevens ; nous formulions également l'hypothèse qu'elle devait présenter
des variations considérables, hypothèse qui s'est amplement vérifiée.
Cette figure était, croyons-nous, la première reproduction de cette plante,
en exceptant l'ébauche faite par Bungeroth et publiée dans la Lindenia. Nous
relevons ces dates et ces indications historiques, parce qu'il est remarquable
que le prof. Reichenbach, avec qui nous étions cependant en correspondance
suivie, ait laissé publier ces dessins et ces notes sans appeler liotre attention
sur son C. pileatuui, publié antérieurement. Mais il paraît qu'il signala le fait
à M. Linden, et qu'il informa M. Sander que « le baron Schrôder lui avait
envoyé, par l'intermédiaire de Ballantine, une énorme inflorescence de Cata-
setuui pileatuui. » Cette dernière lettre était datée du 8 août 1887, et les fleurs
en question provenaient de la plante exposée chez M. Stevens.
(Sera continue.)
UNE QUESTION QUI AVAIT SOULEVÉ RÉCEMMENT UNE ASSEZ
VIVE ÉMOTION dans le monde horticole belge vient d'être tranchée par
M. le Ministre de l'Agriculture à la satisfaction générale.
M. BiNOT, horticulteur importateur brésilien, disposait depuis quelques
années, au Jardin Botanique de Bruxelles, de locaux où il exposait et mettait
en vente des Orchidées en grande quantité, dégrevé de frais locatifs, de patente
et de contributions, etc Cet abus, signalé au ministre par la Chambre du
Commerce horticole Bruxellois, avait donné lieu dans ces derniers temps à une
polémique assez vive, et l'on avait même vu en dernier lieu les adversaires de
cette Chambre introduire dans la discussion des éléments quelque peu extra-
parlementaires.
La décision ministérielle qui a mis fin à cet abus, conformément aux règles
du droit et de la justice, a été accueillie partout par une approbation unanime.
15 AOUT 1890 171
LES SERRES D UN AMATEUR DEBUTANT
Pour satisfaire à un désir qui nous a été exprimé par plus d'un abonné depuis
l'apparition de ce journal, nous commençons aujourd'hui la publication de notes
sur les Orchidées les plus faciles à cultiver et à obtenir en fleurs. Nous dirons
quelles sont celles qui conviennent le mieux aux débutants qui ne peuvent entre-
prendre d'emblée les cultures les plus difficiles, et qui, en faisant leur appren-
tissage pour acquérir l'expérience nécessaire, désirent cependant ne pas se priver
de la satisfaction de voir leurs serres embellies par la floraison de ces plantes.
En procédant à ce choix, il est à peu près nécessaire d'indiquer aussi de
préférence les espèces ou variétés les moins coûteuses, comme il convient pour
servir à des tentatives, dont quelques-unes forcément seront malheureuses. On
ne peut éviter, en effet, dans les tâtonnements du début, quelques accidents qui
feront comprendre la culture mieux que tous les préceptes du monde; on ne
peut, dit le proverbe, faire d'omelettes sans casser des œufs. Or, il est évident
qu'on ne peut pas sacrifier, pour ces expériences, des plantes d'un prix élevé.
Toutefois, en limitant ainsi leurs ambitions, les amateurs dont nous parlons
ne seront nullement obligés de renoncer aux belles Orchidées. Des espèces du
plus grand mérite se rencontrent, en effet, parmi les plantes les plus faciles à
cultiver, celles qui demandent le moins de soins spéciaux et qui s'accommodent
le mieux de nos climats ; et quant au prix des plantes, on sait qu'il ne varie
nullement en raison de leur beauté; les plus chères sont les plus rares, les plus
nouvelles, celles qui n'existent dans les cultures qu'à un petit nombre d'exem-
plaires. Pour un prix très modéré, ne surpassant même pas celui de certaines
fleurs de pleine terre, on peut se procurer plusieurs des plus merveilleuses
formes connues.
I, — Les Odontoglossum
Nous commencerons cette série par les Odontoglossum; ils méritent le pre-
mier rang à tous les égards.
Les Odontoglossum sont des Orchidées de serre froide, sauf des exceptions
peu nombreuses. Ainsi que nous le disions récemment (v. n° S du journal) la
172 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
plupart d'entre eux sont de culture extrêmement aisée. La principale préoccu-
pation du jardinier devra être de leur donner en été une atmosphère aussi
fraîche et aussi pure que possible ; en veillant soigneusement à l'ombrage, à la
ventilation et aux arrosages, on n'aura pas à craindre les malaises inexplicables
qui causent parfois tant de soucis aux horticulteurs.
Nous ne citerons pas ici toutes les espèces dont la culture est facile; il serait
plus court d'énumérer les exceptions. Disons seulement que les plus précieuses
et les plus belles sont les suivantes :
0. Alexandrae ou crispum (voir n°^ i et 2 du Journal des Orchidées). Cette
espèce, la plus populaire peut-être des Odontoglossum, et la plus riche en
variétés de toutes sortes, est d'une extrême élégance avec ses grappes gracieu-
sement fléchies de dix à quinze fieurs, d'un coloris délicat et d'une forme très
élégante. Elles sont généralement blanches, souvent avec une légère teinte
mauve rosé, rarement jaune, et plus ou moins tachetées de rouge ou de brun;
le disque du labelle est jaune et porte ordinairement quelques stries rougeâtres
sur les bords.
Cette espèce, importée en très grandes quantités depuis quelques années,
peut s'obtenir à des prix très modérés. Elle fleurit pendant tout le cours de
l'année.
O. Pescatorei, belle espèce analogue à la précédente. Les fleurs se produisent
surtout du mois de mars au mois de mai. Grand nombre de variétés.
0. cordatuin, aux sépales et pétales jaunes tachés de brun vif, au labelle
blanc avec des tâches brunes au centre et sur les bords. Plusieurs variétés
également intéressantes.
O. Edimrdi, très remarquable, avec ses fleurs violet pourpre, groupées en
thyrse et déhcieusement parfumées, qui s'épanouissent en février ou mars.
Cette espèce, d'introduction relativement récente, n'est pas encore très ré-
pandue.
0. gloriosiim, très variable, mais généralement jaune, tacheté de brun pâle;
il possède un parfum prononcé d'aubépine.
O. grande, très belle espèce à fleurs immenses, pétales et sépales jaunes
maculés de brun, labelle relativement petit en comparaison des autres parties
de la fleur. Fleurit à l'arrière saison.
0. Halli, jaune marqué de larges taches brunes; le labelle est blanc avec la
gorge jaune striée de blanc et de jaune orange, et la surface couverte de taches
pourpre-brun.
15 AOUT 1890 173
0. Harryanum, pétales et sépales bruns maculés, labelle blanc tacheté de
pourpre. Très attrayant.
0. Insleayi, aux segments jaune verdâtre, barrés de brun rouge ; le labelle,
jaune vif, est bordé d'une série de taches rouges. Plusieurs variétés.
0. laeve, espèce très variable, mais très gracieuse, qui produit une longue
panicule de petites fleurs jaune-vert tachetées de brun ; labelle très réduit, rose
lilacé ou blanc.
0. Inteo-purpureiim, et ses nombreuses variétés; les fleurs sont en général
jaunes, avec des taches brunes de très grande taille, le labelle blanc ou jaune
avec une tache brune en avant du disque.
O. maculatum, gracieuse espèce dont les fleurs se produisent généralement
en mars, et conservent leur fraîcheur très longtemps; sépales bruns, pétales et
labelle jaunes tachetés de brun.
O. naevium, aux fleurs blanches tachetées de rouge-pourpre foncé, aux
segments longs et étroits.
O. nehulosum, belle espèce dont les fleurs sont blanches, couvertes au centre
d'une foule de taches rouges, ou rouge-brun.
0. odoratum, fleurissant pendant l'hiver, et répandant, comme l'indique son
nom, un parfum agréable; jaune avec des macules rouge brun.
0. tripudians, de couleur assez variable, mais généralement jaune avec des
taches brunes très étendues; le labelle blanc ou jaune clair tacheté de rose;
fleurit en automne.
0. triumphans, avec plusieurs variétés; fleurs jaunes tachetées et barrées de
rouge et de rouge-brun ; labelle blanc à la base, et rouge-brun vif à la partie
antérieure.
O. Uro-Skinneri, jaune verdâtre tacheté de pourpre-brun; le labelle est violet
pourpré, tacheté de blanc, et la colonne, orange à la partie supérieure. Il fleurit
aux mois de juillet et d'août, et ses fleurs sont de longue durée.
O. Wallisi, brun tacheté et bordé de jaune, surtout apparent dans les pétales;
labelle blanc avec une large tache rose pourpré à la partie antérieure.
Les 0. Roezli et vexillarium, deux espèces admirables, ont été définitivement
classés parmi les Miltonia. Nous les retrouverons en parlant de ce dernier
genre.
(Sera continué.)
174 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES EAUvX D'ARROSAGE
Monsieur le Directeur,
Dans chaque numéro de votre journal vous recommandez l'emploi de l'eau
de pluie pour l'arrosage des Orchidées. Vous avez grandement raison; mais
il arrive assez souvent que l'eau de pluie fait défaut; or, comme vous le dites,
l'eau des puits ou fontaines, et même aussi des cours d'eau, occasionne sur
les plantes des plaques ou des taches blanches qui ressemblent à des incrus-
tations.
Lorsqu'on est forcé d'employer l'eau d'un puits ou d'une fontaine, on doit
préalablement faire tomber le calcaire. Ce carbonate de chaux n'est dissous
qu'à la faveur de l'acide carbonique en excès; en enlevant cet acide carbonique,
le calcaire tombe. L'eau ne fait plus alors de dépôts.
Premier procédé
Ajouter à l'eau pour chaque hectolitre cinq ou six grammes de chaux
éteinte; elle se combine avec l'acide carbonique et tombe en entraînant le
calcaire. Un excès de chaux serait nuisible; on ne peut cependant indiquer la
quantité exacte nécessaire, car cela varie selon la qualité de l'eau, c'est-à-dire
selon les localités.
Deuxième procédé
On peut se servir aussi d'une solution de savon, de préférence de savon
vert à base de potasse. On ajoute une quantité de savon dont on tient compte,
jusqu'à ce que, l'eau étant agitée dans une fiole, il se forme une mousse
persistante; alors on ajoute un peu d'eau et le tout ne tarde pas à s'éclaircir.
Il reste dans l'eau un excès de potasse, corps fertilisant.
Troisième procédé
Mais le moyen le plus facile consiste à verser dans le réservoir dix-huit à
vingt grammes d'ammoniaque du commerce (non empyreumatique) par hecto-
htre d'eau. En agitant, l'eau devient laiteuse, puis s'éclaircit peu après. Il reste
15 AOUT 1890 175
dans l'eau ainsi traitée un peu de carbonate d'ammoniaque et accidentelle-
ment un peu d'ammoniaque. Ni l'un ni l'autre ne sont nuisibles.
Le calcaire précipité tombe au fond du réservoir. Quand il y en a une petite
quantité, on peut remplacer l'ammoniaque une fois sur deux par de l'acide
azotique (ou nitrique) ou de l'eau forte pour le faire disparaître; en mettre
très peu, dix grammes environ par hectolitre. Il en résulte un nitrate qui
favorise la végétation.
Mais on sait que les eaux de puits ou de fontaine, en repos dans nos
bassins, deviennent vertes. Cette vilaine couleur est due à la naissance de
cellules microscopiques, isolées d'abord, qui se forment ensuite en chapelet,
et produisent ces filaments verts nommés conferves. Cette eau, en contact
avec un corps exposé à l'air, finit par l'enduire de moisissure, non pas sur les
feuilles, mais sur les pots, le compost et les racines. En lieu propre cette
moisissure grandit et devient mousse, et mousse fort vivace, puisqu'elle
recouvre parfois et étouffe le sphagnum lui-même.
I.e traitement que j'ai indiqué ne corrige pas ce défaut.
P. GOSSART
Directeur du Jardin Botanique d'Arras.
CULTURE DES ONCIDIUM
Le genre Oncidium est un des plus anciens et des plus vastes de la famille
orchidéenne. Il a donné son nom dans la nomenclature de Lindley à une
sous-tribu des Vandées qui comprend également les Odontoglossum. Ces
deux genres, en effet, présentent entre eux des analogies si étroites qu'on ne
peut arriver à les distinguer que par l'habitude. On notera cependant, comme
caractère particulier, que beaucoup d'Oncidium produisent leurs fleurs sur une
hampe de très grande dimension, et plusieurs autres en grappes serrées. En
outre, les pseudo-bulbes diffèrent beaucoup, gonflés et pleins chez les Odon-
toglossum, plus aplatis et creusés de sillons chez les Oncidium.
Toutes ces plantes proviennent d'ailleurs des mêmes régions, c'est-à-dire de
l'Amérique Méridionale et Centrale, et du Mexique.
Les Oncidium se rencontrent principalement dans les chaînes de montagnes
176 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
qui bordent l'Océan Pacifique et traversent l'isthme de Panama pour se diviser
et s'épanouir dans les plateaux mexicains. Ils apparaissent en général à des
hauteurs de 1000 à 2000 mètres, où ils reçoivent un air pur et vif, presque
toujours chargé d'humidité. La plupart réussissent donc parfaitement en serre
tempérée; un certain nombre d'espèces, qui croissent à des altitudes de 2400 à
4000 mètres, devront être cultivées en serre froide; quelques autres, qui vivent
dans les parties basses, au-dessous de 800 mètres, trouveront place dans la
serre chaude.
Les Oncidium de serre froide doivent être traités de tout point comme les
Odontoglossum; on leur donnera beaucoup' d'air, beaucoup d'ombrage en été,
et beaucoup d'humidité. Plusieurs espèces réclameront un peu plus de séche-
resse pendant la saison du repos, notamment les 0. aemulum-superhiens ,
0. aurosuni (ou excavahtm), O. Cavendishianuin , 0. cucnllatiun. Cette dernière
espèce fut trouvée par M. J. Linden, il y a quarante-sept ans, dans un
endroit élevé de plus de 4000 mètres, à peu de distance de la limite des neiges
éternelles, et où le thermomètre descend fréquemment au-dessous de zéro. Elle
produit de charmantes fleurs d'aspect très gracieux. L'O. incurvum, VO. macran-
thum, une des plus belles espèces du genre, qui produit des fleurs de grande
dimension et d'un coloris remarquable, demandent le même traitement; il
faudra avoir soin de préserver ces deux derniers des attaques des insectes, et
notamment des pucerons, qui en sont particulièrement friands. •
L'O. ornithorhynchmn, VO. tigrimmi, seront également cultivées en serre
froide, ainsi que VO. zehrimim, espèce très curieuse qui atteint parfois une
hauteur considérable.
Oncidium de serre tempérée
Dans la serre des Cattleya on peut placer VO. aliissimum, qui produit une
petite fleur jaune à grandes grappes, VO. ampliatum et sa variété ampliatum
majus, l'un des plus beaux Oncidium existants; VO. Batemanni, VO. corni-
gerum, très florifère, VO. crispum, très belle espèce brésilienne, qui prospère
bien sur bloc et demande beaucoup d'humidité, VO. concolor, VO. Forbesi, très
proche parent du crispum, de petite taille, mais d'une réelle beauté; VO. fusca-
tum, que plusieurs auteurs inscrivent sous le nom de Miltonia Warscewiczi,
VO. divaricatum, d'une grande floribondité, VO. Jonesianum, belle espèce qui
provient du Paraguay et réussit bien en corbeille, suspendue près du vitrage, ou
sur bloc, avec une très faible quantité de terre fibreuse; elle demandera beau-
15 AOUT 1890 177
coup d'eau pendant la végétation, de mars à octobre, et très peu pendant
la période' de repos; VO. Liinininghei, espèce très petite qui réclame la même
culture que la précédente; VO. pubes, VO. sphacelatuin, très florifère; VO. spleti-
didum, espèce très belle et très rare se rapprochant du tigrintim; VO. varicosiim
Rogersï, espèce remarquable qui fleurit pendant l'hiver.
Oncidium de serre chaude
Ceux-ci sont beaucoup moins nombreux que les précédents; ils devront être
cultivés à la même température que les Vanda, en paniers ou sur bloc.
Nous citerons notamment VO. Lanceanum, belle espèce qui n'a pas de pseudo-
bulbes; elle est souvent considérée comme étant d'une culture difficile, mais
nous l'avons toujours vue prospérer admirablement en panier, suspendue près
du vitrage comme les Phalaenopsis, ou sur bloc, et notamment sur des mor-
ceaux de fougère. Cette espèce, bien que d'introduction ancienne, est encore
aujourd'hui très recherchée.
Nous cultivons encore en serre chaude VO. Krameri, et VO. Papilio, espèces
bien connues, très curieuses par leur coloris éclatant et leur forme, qui rappelle
celle d'un papillon. Elles fleurissent tout l'été en donnant des fleurs qui ne
durent qu'une quinzaine de jours, mais qui se succèdent sans interruption
jusqu'à l'automne. Elles seront cultivées sur bloc ou en corbeille.
P. SiLVER.
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE D'AOUT
Les jours diminuent dès maintenant assez rapidement et la température
commencera bientôt à s'abaisser. Nous arrivons à l'époque où les soins généraux
à donner aux serres commencent à se modifier et où de nouveaux traitements
doivent être institués en vue de la mauvaise saison, dont il faut déjà prévoir
les approches.
Serre froide. — Pendant les trois derniers mois, où le soleil s'élevait au-
dessus de l'horizon de six heures du matin à six heures du soir, on ne pouvait
trop se préoccuper d'ombrer les serres ; c'était le point principal. Aujourd'hui
178 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
il n'en est plus de même et l'excès serait dangereux. Il faut toujours abriter les
plantes contre les rayons du soleil au moment le plus chaud de la journée, mais
il faut aussi leur ménager la lumière nécessaire.
L'humidité atmosphérique, ainsi que les arrosages, pourront être légèrement
diminués, à moins que le temps soit très chaud.
Quelques Orchidées qui ont passé en serre froide le temps de leur floraison,
pourront être placées dans un endroit un peu plus chaud dès que le temps
deviendra décidément plus sombre. Le Miltonia ve.xillaria est de ce nombre. On
pourra procéder, dès la fin du mois et au commencement de septembre, au
rempotage des Odontoglossum crispmn et des espèces voisines.
Serre tempérée. — Les Cattleya, Dendrobium, etc., sont en pleine végéta-
tion. Il faudra les laisser profiter des rayons du soleil tant qu'ils ne seront pas
trop brûlants. Plus les plantes auront reçu d'air et de lumière, mieux elles
fleuriront l'année prochaine. Le D. Wardiamun, notamment, demande à être
placé très près du vitrage. Les Cattleya Warneri, Mossiae, Warocqueana,
Mendeli, etc., devront recevoir moins d'eau désormais; on les arrosera deux
ou trois fois par semaine, et pour les fortes plantes, en grand pot, une seule
fois ; le C. Trianae, un peu plus souvent que les espèces précédentes.
Il faudra mettre les plantes à l'abri des attaques des insectes, limaces, clo-
portes, etc. Ceux-ci ont pu pénétrer dans les serres, grâce à l'ouverture des
ventilateurs. Il faut leur faire une guerre acharnée pour éviter qu'ils ne commet-
tent de graves dégâts pendant l'hiver. Les côtes de tabac disposées sur les
tuyaux de chauffage et quelques lavages à l'eau de nicotine en auront géné-
ralement raison.
Serre chaude. — Ici encore l'ombrage devra être beaucoup diminué. L'excès
de soleil est peut-être préférable à l'excès contraire, car il ne pourrait que
noircir et crevasser quelques feuilles. Veiller à la ventilation, qui doit être
désormais réduite de plus en plus.
Nous nous guidons pour nos indications sur le climat de la Belgique. Il est
évident que ces prescriptions ne seront pas les mêmes pour les pays chauds. Le
jardinier intelligent comprendra qu'il devra ombrer ses serres là où le soleil est
encore puissant.
Dans la serre chaude, la place occupée par chaque espèce a maintenant une
grande importance; un certain nombre ont besoin de beaucoup de soleil, de
chaleur et d'air pour mûrir complètement leurs pousses et se préparer à bien
passer l'hiver. Les Phalaenopsis, Angvaecnm, Cypripedinm, etc., réclameront
15 AOUT 1890 179
plus d'ombre que les Vanda teres et Hookeri; les Cattleya superha et Eldorado,
qui sont de terre très chaude, pourront être suspendus près du vitrage, bien
exposés aux ra3^ons du soleil pendant presque tout le cours de la journée.
PETITE CORRESPONDANCE
Il sera répondu, sous cette rubrique, dans le plus bref délai possible, à toutes
les demandes de renseignements qui nous seront adressées par nos abonnés.
* *
M"" R. N., à Paris. — Un cultivateur d'Orchidées m'a conseillé, il y a
deux ans, lors d'un voyage que j'ai fait en Belgique, de placer mes pots dans
des soucoupes pleines d'eau, en les y faisant baigner jusqu'à 7q de leur hauteur
environ. J'ai suivi ce conseil pour mes Odontoglossum; mais depuis, ils ne
m'ont donné qu'une floraison très médiocre, et ils ont l'air de dépérir. Est-ce
que ce traitement ne convient qu'à certaines espèces, ou aurais-je mis trop
d'eau dans mes soucoupes?
REPONSE : Le conseil qu'on vous a donné est détestable, et vous ferez
sagement de supprimer vos soucoupes sans retard. Il n'est pas une Orchidée
qui résisterait à une pareille noyade. Il faut de l'eau plus ou moins souvent,
selon les espèces, mais jamais en permanence. Autrement les racines ne
peuvent manquer d'être asphyxiées et de se pourrir.
Le drainage, qui est indispensable dans l'empotement de toutes les Orchi-
dées, n'a pas d'autre utilité que d'empêcher précisément l'eau de rester
stagnante.
Nous avons peine à comprendre qu'un « cultivateur d'Orchidées » ait pu
vous donner des indications aussi fausses et aussi funestes pour les plantes,
à moins qu'il ait fait une confusion à propos de l'emploi des soucoupes à
colonnette dont nous avons parlé dans notre numéro du 15 avril. Ces sou-
coupes, qui sont destinées à arrêter l'invasion des insectes, contiennent de
l'eau dans le récipient inférieur; mais elles portent à leur centre une colonne
sur laquelle est placé le pot, et celui-ci se trouve par suite à une hauteur
de sept ou huit centimètres au-dessus de l'eau.
l8o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Nous VOUS conseillerons, bien plutôt que ce bain perpétuel, le procédé
indiqué dans les n°^ 8 et 9 du journal, et consistant à laisser de temps en
temps le compost se dessécher pendant deux ou trois jours.
* *
M"" H. E., à M — — Nous recommandons l'arrosoir à bec, de préférence
à l'arrosoir à pomme, parce qu'il est dangereux de verser de l'eau dans le
cœur des plantes, ce qui amène presque infailliblement la pourriture des
jeunes pousses. Les seringages, par la même raison, ne devront être pratiqués
qu'avec beaucoup de prudence tant que le temps ne sera pas plus chaud et
l'air plus sec.
*
M"" C. L., à Narbonne. — 1° Les racines de mes Cattleya et Laelia deviennent
si encombrantes, elles s'enchevêtrent tellement à travers les barreaux des
paniers que les changements de paniers deviennent très difficiles, pour ne pas
dire impossibles. Je voudrais savoir si, sans danger pour la plante, on peut
couper et raccourcir quelques racines, de celles, bien entendu, dont le bout
n'est pas vert et vivant.
REPONSE : En coupant les fils de laiton qui retiennent les baguettes, on
peut généralement démonter celles-ci l'une après l'autre et défaire le panier
sans blesser les racines, surtout si l'on a soin de faire cette opération l'hiver,
alors qu'elles sont bien solides et affermies. Il faut éviter autant que possible
de les briser; mais quant à celles qui sont desséchées et hors d'état d'apporter
à la plante des éléments nutritifs, on peut les retrancher sans inconvénients.
2° La fibre de bruyère doit-elle être lavée et nettoyée, ou seulement débar-
rassée de tous les corps étrangers et passée sur un crible pour en secouer toute
la poussière?
REPONSE : Il suffira généralement de la secouer, à moins qu'elle soit
humide; dans ce cas la terre ne s'enlève pas aisément, et par suite il est
nécessaire de laver la fibre. Mais il faut avoir soin de la laisser sécher par-
faitement avant de l'employer.
La fibre doit être de couleur claire, brun-jaune (couleur tabac). Si elle
était noirâtre, il serait prudent de ne pas s'en servir, car elle contiendrait
probablement des corps étrangers souvent nuisibles. Elle doit être légère, assez
résistante et élastique à la pression.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTl
J
u ..
RE liTERMTlOiiLl
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégraphique : LliNDENIA, Bruxelles
Administrateur-Directeur : LUCIEN LINDEN
COLLECTIONS D'ORCHIDÉES
A PRIX RÉDUITS
Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à
fleurir; elles s'adressent spécialement aux amateurs commen-
çants, à ceux qui veulent s'essayer dans la CTJLTTJRE DES
ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la
culture de ces admirables plantes.
•Première Colleclioii
10 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 70 et
125 francs.
Cattleya citrina.
» Mossiae.
Epidendrum vitelliiium.
Laelia anceps.
Masdevallia Harryana.
Odontoglossum crispum.
« Pescatorei.
» Rossi majus.
Oncidium Sulilieperianum.
Sophronitis grandiHora.
Deuxième Collection
10 espèces de serre tempérée et
de serre chaude pour 75 et
130 francs.
Aerides affine.
Calantlie Regnieri.
Cattleya Percivaliana.
Cypripedium Lawrenceanum.
» barbatum grandiflo-
rum .
Dendrobium tliyrsiHorum.
u nobile.
Lycaste aromatica.
Laelia autumnalis.
Oncidium varicosum Rogersi.
Troisième CoUeclioii
10 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 100 et
150 francs.
Anguloa Ruckeri.
Catasetum species.
Laelia cinnabarina.
» purpurata.
Masdevallia amaliiiis.
Cypripedium callosum.
» villosum.
Cattleya Mendeli.
Odontoglossum vexillarium.
Oncidium c-ucullatum.
Les premiers prix indiqués se rapportent à de bonnes plantes ; les
seconds à des exemplaires plus forts
Les trois collections prises ensemble : S30 et 3SO francs.
Quatrième Colleclioii
10 esprccs de serre tempérée et
de serre chaude pour lOO et
200 francs.
Broughtonia sanguinca.
Catasetum macrocarpum.
Cypripedium Harrisianum,
» Boxalli.
Dciidrobium densiflorum.
» sccundum.
Cattleya Eldorado.
Oncidum coiicolor.
Staiiliopea species.
Oncidium ampliatum majus.
CiiKjuième Collection
1 0 espèces de serre froide et de
serre tempérée pour 100 et
200 francs.
Anguloa Clowesi.
Odontoglossum coronariuni .
» odoratum .
» Pescatorei.
Laelia purpurata.
Cattleya Mendeli.
gigas.
Masdevallia Veitchi.
Oncidium concolor.
Zygopetalum intermedium.
Sixième Collection
10 espèces de serre tempérée et
de serre chaude pour 1 00 et
200 francs.
Aerides odoratum.
Cattleya Eldorado.
» Mossiae.
Cymbidium Lowi.
Cypripedium callosum.
Laelia purpurata.
Odontoglossum hastilabium.
Oncidium Jonesianum.
» flabellulatum.
Vanda tricolor.
Septième Colleclion
12 Orchidées de serre froide
et de serre tempérée pour
150 et 225 francs.
Cattleya Mendeli.
» gigas.
Anguloa uniflora.
Laelia purpurata.
Masdevallia chimaera.
Lycaste gigantoa.
Odontoglossum crispnm.
» Pescatorei.
» vexillarium.
Oncidium cucullatum.
» ampliatum majus.
Zygopetalum intermedium.
Hiiilième Collection
12 Orchidées de serre tempé-
rée et de serre chaude pour
150 et 225 francs.
Angraecum sesquipedale.
Laelia purpurata var. alba.
Cattleya aurea.
» gigas.
» Percivalliana.
Cypripedium Harrisianum nigrum.
Dendrobium Paxtoni.
Saccolabium Cambodgeanum.
Phalaenopsis grandiflora.
Vanda suavis.
» tricolor.
» Batemani.
Ces deux collections ne renferment que des plantes florifères en
exemplaires choisis de double et de triple force
AUTRES COLLECTIONS SUR DEMANDE
PLANTES ÉTABLIES
OU D'IMPORTATION DIRECTE
Prix très modères. — Choix immense.
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTKODUCÏIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Oîrectewi* : •!. l^IJ\[DErv
ADMINISTRATEUR
LUCIEN LIIVOEIV
REDACTEUR
ÉMIEE RODIONS
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de 1 abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute lunion postale, 30 francs
On s'abonne à l'adminislration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
'î'O, rue 'l^iertz, à Bruxelles
ainsi que chez les j^riticipaux libraires de Belgique et de Vétranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Case à louer
ON DEMANDE Â RACHETER
INTACTS ET COMPLETS
LES DEUX PREMIERS VOLUMES
DE
LA LIN DE NIA.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNDM
Prix les plus 7\^duiis, défiant toiUe
conciDTcnce
Adolphe BRAHY-MARCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTEHNATlOxXALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GPJLLxUiES, PONÏS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDÉE EN 18^0
CH. BUSS
Rue tl'Akkergeni, no GO, GAl^O
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallalion complète de Ions systèmes de
Serres, Plans et Devis
SKRRKS A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
150 ItIUUAILLE«$ AUX EXPOISITIOMS DII
PAYS ET DE li'ÉTRAIVGER
1885 ^ Médaille d'Afgenl à l'Eïposition Uoiverselle d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVEBSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greflbirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisi', Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chanssée de ^Vavre, BRUXELLES.
/:
ire Année. P/ S EPTEM BR E I 890 Numéro 12. ^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
ClIDE PRATIQIE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Ixternatioxale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, ue Lansberge, G, Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Rodigas, ue Plydt, Funck, E. Wallaert, A. Linden,
Comte DE MoRAN, P. Gloser, G. Joris, A. Van Imschoot, Fr. Desbois,
E. S. Rand, D"- Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R, Martin Cahuzac, D' Caparï, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cognl\ux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliere,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de TAbonnement : 10 francs par an
Pax-ait le l^^^' et le 1Î5 de cliaqvie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
VtS^S) Gaod, iiiijir. Eiig. Vauderhaeghen. "7L*Î*V* 1
LINDENIA
lOONOai^AJPHIB DES OHOELIDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er "Volunie
Aeranthus Leonis, Aerides maculosum var. forniosum,
Aerides odoratum var. Demidoffi, Aerides Reichcnbachi,
Aganisia tricolor, Calasetitm discolor, Catasetum tigrimim,
Caltleya aurea, Caltleya gultala var. leopardiiia. Cattleya
Lawrenceana. Catlleya Malouaiia, Caltleya niaxima var.
Hrubyaiia, Caltleya nobilior var. Hiiguenyi, Caltleya Perci-
valiana var. Reichcnbachi. Caltleya Trianae var. alba, Calt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Giiiberli, Cypripedium
Druryi. Cypripedium Lawrenccamim var. Hyeanum, Cypri-
peiliiim œnanthum superbum. Cypripedium selligerum màjus,
Cypripedium lesseliatum var. porphyreum, Deudrobium Fal-
coneri, Dendrobium slralioles, Dendrobium thyrsitlorum,
Epidendrum paniculalum, Masdcvallia Lindeni var. grandi-
Hora, Masdcvallia Roczli, Oncidium Lanceanum var. super-
bum. Oiicidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odonloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
nopsis Sanderiana. Phalaenopsis Stuartiana var. punclulata,
Restrepia antennil'era. Selenipedium reticulatum, Spalho-
plottis Auguslorum. Trichocentrum ligrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vanda Boxalli, VandaDennisouiana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qme "Volume
Âigraecum EUisi. Anguloa Ruckeri var. média. AnseUia
congoensis. BoUea pulvinaris, Brassia caudata, Calanlhe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Calt-
leya gigas, Catlleya Kimballiana, Catlleya Mcndeli. Caltleya
Scliilleriana var. Amaliana, Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracleosum,
Dendrobium inauditum. Epidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphiiia, Galeandra llaveola. Laelia elegans
var. Houtteana. Masdcvallia Veilchi. Millonia spectabilis var.
lineala, Oncidium cucullalum, Oncidium Jonesianum. Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Culse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum. Odonto-
glossum luteo-purpureum. Odontoglossum Roezli, Odonto-
glossum Schillerianum. Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana, Phalaenopsis Sumatrana, Pilumna nobilis,
Saccolabium giganleum var. illustre, Selenipedium caudatum
giganleum. Selenipedium Schrôderae var. splendens, Spa-
ihoglotlis plicata, Staiihopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var slrialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni, Zygopetalum rostralum.
3me Volume
Aeridcs FieKlingi, Aeranllios {^laiHlilloia, Aoi-iiles Houllf-
liaiium, Aganisia cyanea, Angraocum iLilliroslachys! Sedeiii,
Anguloa unillora, Brassavola nicullala var. ciispitlala. Bolbo-
pliylluni grandilloi-um, Catasclmn Buiigoiollii var. aiiroiim.
CatascUini Buiigi-rothi var. PoUsiaiiiim. Calascliim <l('ri[)ioiis,
Catasotuin pulchruin, Catllcya Gllx-ziac, Catllcya laliiala var.
autumnali.s, Caltleya viigiiialis. (llcisosloma ciassirolium.
(îypripedium Arthuriaiuim var. palliiliini. (".y|>ripo(liiiiii Caii-
nartiaiuim, Cypripcdium (uirli.si. (lypripediiim Hai lisiamini
var. superbum, Cypripediuni l.ceaiinm. Cypripcdiiun Mocnsi-
anum, Cypripedium praeslans. Cypripediuni Vaii Houllca-
num. Cypripedium villosum, r.y|)rip(;diuiu Selcuipediiini)
Wallisi, Dcndroliium iini'puroum var. raiididuluni. Doiidio-
hiiiin rutrit'crum, Dcndrobium strebloceras var. Rus.siaiiuin.
loniipsis paiiiculata var. iiia\ima. Masdcvallia macrura. Masde-
vallia spcrtruni. Millonia spcrtabih's Moreliana. Oniidiuni
(•lii'ii()j>h()riini. Oiicidiiiiu pa|)ilio var. niajus, Ôucidiuiu IMia-
I; opsis, OdoMloglossuiii citrosmum var. Dcvansayi-aïuim,
Ocliinloglossuin ciispum vai'. l'astuosum. Odoiiloglossuni cris
pnm var.Triaiiac. Odontdgbjssumcuspidalum.Odontoglossuiii
llarryanuiii . Odoiiloglos.sum odoratum var. bapliicanlum .
Ddonloglossuiii IriuMipbans, Odontoglossum Uro-Skinneri.
l'apliiiiia Linderiiaua. Papliiaia Modiglianiaiia, Rodriguezia
Buiigerolhi. Vaiida superba.
"Volume
Aei'idcsquiiiquevulneruni. Aiigraccuni sesqui|)edale, Angu-
loa ("dowcsi, Caltleya chocoeiisis var. Miss Niisson, Callb^ya
Mossiac var. Bousiesiana, Catllcya Mossiae var. Warocqucana,
Ciirhopelaiura pulclirum. Coelogyiio crislala var. alba, Com-
pai'eltia faleala, (cypripedium bellalulum. Cypripedium
Elliullianiui). Cypripedium Harrisiauum vai'. pulyciiiomum.
(îypripedium Maslersianum. Cypripedium Miteauaiium, Deu-
drobium Bensoniae. Dendrobium deusitlorum. Epidendrum
nemorale, Laelia majalis. Lépiotes bicolor. Lycasle Skiuneri
var. alba, Masdevaliiatovarensis,Miitonia(Odoiil.)XBleuana.
Mesospinidium vulcanicum, Nauodes Medusac, Odonloglos-
suni Bleiclirodcrianum. Odontoglossum Cervantcsi lilacinum,
Odontoglossum Glonerianum. Odontoglossum Halli. Odonto-
glossum Pes(al(jrei var. Limleni. Odontoglossum latimacu-
laliim. OdoMloglossiim radiatum. Odontoglossum Rossi var.
Mdiiimi, Oilontoglossum Warocqueanum. Oncidiimi Forbesi
in.ixiinum. Oiicidiiim iridilolium, Oncidium macranllium,
Pliaius grandilolius. Polyslachia pubcscens. Selenipedium
caudatum var. Ali)ertianum, Sophronitis grandiflora. Tluinia
Marshalli. Vanda rocruica, Vanda tricolor, Warrea Lin-
deniana.
Volume
Ada aurantiaca, Aerides Augustianum. .Vngraeciimcilratum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bilrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, (-alanllie Masuca, (^alantbc Veitclii,
Calaselum macrocarpum var.chi-ysanthum, Ciatticya Ti'ianac
var. purpurata, Callleya Trianae var. M""' Marlin-Cahuzac,
Caltleya Trianae var. pallida, <lattleya Trianae var. striala,
Cattleya maxima va-'. Malouana. Cvmbidium Mastersi, (Apri-
pedium bai'bato-Veiteliianum, Cvpripediiun nilens. C-ypri
pedium orphanum, Dendrobium ciumenatuin, Dendrobium
infudibulum, Dendrobium Mirbelianum, Dendrobium Pax-
toni, Dendrobium Wardianuin var. Lowi, Epidendrum pris-
nia(ocarpum , Epidendrum vitellinum, Gongora maculala,
HouUelia Broeklehursliana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans. Lycasle coslala, Masdcvallia ignea, Millonia
Blunli var. Lubbersiana. Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianuni, Oncidium sarcodcs, Odontoglossum Boddaerlia-
num. Odonloglossum Du\ivierianum, Odontoglossum liasli-
laliiiuTi. Odonloglossum maxillare. Odonloglossum odoratum
vai-. slriatum. Odontoglossum Schlesingerianum . Plialae-
no]isis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kindjalliana,
Zvgopelalum inlermedium, Zygopelalum Joiisianum.
6™e "VoluMie (deux livraisons parues)
Coelogyne ocellala var. maxima. Coryanthes Bungerolhi, Dendrobium Dovonianum, Dendrobium Galliccanum, Maxillaria
iongisepala, Oncidium Krameri, Selenipedium grande, Selenipedium Sedeni candidulum.
Le prix des rolumes 'parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
l-^^' Volume, 125 fr. ; Z""- Volume, 100 fr. ; 3'"'^ Volume, 75 fr. ; 4'"^ Volume, 70 fr. ; ô"-^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs^
m PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 12'"^ NUMERO :
Pages
Chronique Orchidéenne mensuelle 181
Causerie sur les Orchidées. — III . 184
Greffage des Orchidées .... - 186
Les serres d'un amateur débutant 187
Rempotage des Odontoglossum 190
La question du charbon de bois 192
Travaux de la première quinzaine de septembre 193
Petite correspondance 195
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEIGHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BuYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGl% ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Prêsidnit : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre dos Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Les MEETINGS et EXPOSITIONS MENSUELLES de belles et rares Orchidées
ont lieu les deuxièmes Dimanche et Lundi de chaque mois dans le pavillon central de
LHorlicullare Internalionale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE L'ORGHIDÉENNE, pour l'année 1890, sont
MM. Gomte de Bousies, A. Goor, Jules Hye, Kegeljan, Lallemand, Louis Lubbers,
Massange de Louvrex, m. Mltdepenningen, g. Miteau, E. Rodigas, A. Van Imschoot
et E. Wallaert.
l" SEPTEMBRE 1890 i8l
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UN CATTLEYA GIGAS MONSTRE est signalé dans le Gardeners' Chronicle.
Il a produit récemment deux tiges, dont l'une portait six fleurs et l'autre cinq.
La plus grande de ces fleurs mesurait près de vingt-quatre centimètres dé
diamètre d'un pétale à l'autre, les autres avaient vingt-deux centimètres
et demi.
Ces dimensions sont extraordinaires, et nous ne croyons pas que cette
espèce, l'une des plus belles cependant de la famille orchidéenne, ait jamais
atteint jusqu'ici une pareille splendeur.
*
* *
UN VANDA LOWI VAR. LINDENI était, le mois dernier, en fleurs dans les
serres de l'Horticulture Internationale, à Bruxelles.
L'inflorescence était vraiment merveilleuse ; elle se composait de deux
longues tiges pendantes, portant l'une trente-et-une, et l'autre vingt-huit fleurs,
qui, comme on le sait, présentent une particularité curieuse, dont on a déjà cité
des exemples dans d'autres genres. Les deux premières fleurs de chaque hampe
ont les pétales et les sépales d'un beau jaune citron, avec une bordure de
points rouge-brun, tandis que les autres ont les segments vert-jaune pâle,
couverts d'épaisses taches rouge-brun, très serrées surtout à la base, et un
peu plus espacées vers le centre. La tige est revêtue de poils épais de couleur
brune, s'harmonisant avec les taches qui recouvrent les fleurs.
Le V. L. Lindeni se distingue du type par la grandeur exceptionnelle des
fleurs et la vigueur du coloris des macules. C'est une variété très rare et peu
connue.
*
LE CORYANTHES BUNGEROTHI, dont la Lindenia vient de publier une
belle reproduction, est une des espèces les plus curieuses de ce genre si
extraordinaire. On sait que le labelle a la forme d'un seau, et porte à la base
un appendice en forme de capuchon. En outre, près de la colonne se trouvent
l82 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
deux glandes en forme de cornes qui sécrètent, tant que la fleur est épanouie,
un liquide incolore, légèrement visqueux et très parfumé, qui tombe à l'in-
térieur du seau. Il est probable que c'est l'odeur de ce liquide qui attire les
insectes; en tout cas, ceux-ci tombent fréquemment au fond du seau, et n'ont
alors pour s'échapper qu'une étroite ouverture placée en avant de la colonne.
Ils sont forcés de faire effort pour y passer, et détachent en même temps les
étamines qu'ils emportent avec eux et vont bientôt déposer sur une autre fleur.
C'est un des mécanismes les plus curieux que la nature ait mis en œuvre pour
assurer la fécondation des Orchidées.
*
* *
UN EPIDENDRUM VITELLINUM DOUBLE est signalé par notre colla-
borateur M. RoLFE dans le Gardeners' Chronicle. Il porte un grand nombre de
fleurs qui, toutes, présentent les particularités suivantes :
Le labelle est remplacé par un pétale, semblable aux deux autres, qui sont
un peu plus étroits que les sépales, La colonne est entièrement supprimée,
et remplacée par six petits pétales indépendants, dont les trois extérieurs sont
plus grands que les trois intérieurs, et atteignent à peu près la moitié de la
longueur des pétales ordinaires. Ils ont la même couleur que ceux-ci, sauf la
ligne du milieu qui est jaune, comme le labelle et la colonne de la fleur nor-
male. La colonne semble donc s'être partagée en six étamines virtuelles, qui
se sont changées en pétales, et le stigmate parait avoir disparu. Dans ces
conditions il serait impossible de reconnaître une Orchidée dans la fleur en
question, si on la voyait isolée.
*
* *
LA NOMENCLATURE DES ORCHIDÉES, qui réclame impérieusement
une réforme, serait notablement éclaircie et garantie contre le renouvellement
des confusions anciennes, si tous les introducteurs et cultivateurs d'Orchidées
voulaient adopter certaines règles précises et s'y conformer strictement. En
voici plusieurs, qui ont été formulées au mois de mai dernier par la Royal
Horticultural Society, de Londres, et qui nous paraissent excellemment faites
pour rétablir l'ordre et la régularité.
L — Pour les Genres, Espèces, Variétés bien tranchées et Hybrides
NATURELS, se conformer aux Lois de la nomenclature botanique, telles qu'elles
ont été formulées par le Congrès Botanique International de Paris en 1867.
La personne qui exposera pour la première fois une plante désignée par
jer SEPTEMBRE 189O 183
un nom latin, sera invitée à faire connaître le nom du botaniste qui en aura
fait la description.
II. — Hybrides artificiels entre genres. Nom générique latin, formé
de la combinaison des noms des parents, et nom spécifique, également latin,
séparé du premier par le signe d'hybridité X.
III. — Hybrides artificiels entre espèces. Nom latin avec addition du
mot hybridus, ou du signe X.
IV. — Hybrides artificiels entre variétés. Nom tiré de la langue
indigène du pays où l'hybride est produit.
Le Comité déclare qu'il refusera de reconnaître tout nom donné en contra-
diction avec les règles ci-dessus. Tout nom correct une fois donné ne devra pas
être modifié.
Une plante non dénommée, ou dénommée d'une façon irrégulière, pourra
obtenir une mention dans les meetings du Comité, pourvu qu'elle reçoive un
nom correct dans un certain délai déterminé par le Comité. Toute récom-
pense donnée dans ces conditions sera suspendue jusqu'à l'exécution de cette
condition. Ces règles ne recevront pas d'application rétroactive.
Le Comité exprime le vœu que les cultivateurs d'Orchidées fassent faire des
dessins ou des photographies de toutes les Orchidées nouvelles et récom-
pensées, et les déposent à la librairie de la Société, pour servir de références.
Il appelle également l'attention des cultivateurs sur l'intérêt qui s'attache
à la conservation de spécimens de chaque plante, pour fournir ultérieurement
des références et des sujets de comparaison, et il propose, dans ce but, que
des spécimens soient envoyés, chaque fois que ce sera possible, au Directeur
des Jardins Royaux de Kew.
* *
L'ORCHIDÉENNE, la Société d'amateurs d'Orchidées établie à Bruxelles, va
reprendre ce mois-ci son fonctionnement régulier. Son vingt-et-unième meeting
aura lieu les 14 et 15 septembre, et promet d'être d'une beauté exceptionnelle.
Nous croyons devoir engager les amateurs de belles Orchidées à s'y rendre :
ils trouveront dans ce meeting l'occasion de contempler des plantes remar-
quables comme culture et comme floraison.
Les expositions des meetings de L'Orchidéenne ont lieu dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale; le jury se réunit dans la matinée
du dimanche; les plantes sont ensuite exposées pendant l'après-dinée et toute
la journée du lundi.
184 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
III. — L'introduction du Catasetum Bungerothi
{Suite, voir no 11)
« En octobre 1887 (p. 431) nous annoncions, dit encore le Gardeners' Chro-
nicle, la floraison du Catasetum Bungerothi à Kew, et nous fîmes, depuis lors,
plusieurs fois mention de la plante, toujours sous le nom de Bungerothi. C'est
sous le même nom qu'elle a été figurée dans L'Illustration Horticole, 1887,
t. 10, dans le Botanical Magazine, t. 6998, 1888, dans le Garden, 1888, p. 388,
et dans V Orchid Album, VIII, t. 352.
« D'après M. Rolfe, qui conserve également ce nom (voir Gardeners' Chro-
nicle du 26 octobre i88g, p. 466), des spécimens de ce Catasetum, collectés
par Spruce, sont restés plus de trente ans au Jardin botanique de Kew sans
être reconnus et dénommés. Il est étonnant, s'il en est ainsi, qu'il ait échappé
aux yeux de lynx du professeur Reichenbach; cela tient peut-être à ce qu'il
était placé à tort au milieu d'un autre genre.
« Quand il s'agit d'une plante si distincte et si bien connue, la confusion
.provenant d'une double dénomination a moins d'inconvénients que pour des
plantes plus obscures. Nous pouvons, ou nos successeurs peuvent attendre
patiemment que l'herbier du professeur soit ouvert, dans un quart de siècle,
à Vienne, pour établir d'une façon certaine quelle était la plante que lui
avaient adressée MM. Linden, et l'on peut conclure que l'usage, comme il
arrive souvent, est plus puissant que les lois de priorité.
« En terminant, nous croyons devoir appeler l'attention sur les notes publiées
relativement aux variations sexuelles de ces plantes par M. N. E. Brown
le 13 avril i88g, p. 461, fig. 83, et par M. Rolfe le 26 octobre 1889, p. 467,
et sur les très importantes observations présentées par ce dernier devant la
Société Linnéenne le 21 mars 1889, comme nous l'avons annoncé dans nos
colonnes le 30 mars 1889, p. 407. »
D'autre part, M. N. E. Brown, de Kew, publiait dans le même journal,
le 14 juin, les réflexions suivantes sur le même sujet :
« Je crois que les motifs invoqués en faveur du changement demandé, du
jer SEPTEMBRE l8gO 185
nom de Catasetum Bungerothi en Catasetum pileatum, sont d'un ordre tout à fait
insuffisant.
« Le professeur Reichenbach vint à Kew vers l'époque où je fis la descrip-
tion du C. Bungerothi ; je ne puis pas me rappeler exactement si j'avais déjà
adressé ma description à M. Linden à ce moment, ou si j'étais occupé à la
préparer, mais je crois que je venais de l'envoyer. En tout cas, je me souviens
bien d'avoir parlé de cette plante à Reichenbach, de lui avoir montré, soit le
dessin de Bungeroth, soit un décalque de ce dessin, et de lui avoir demandé
son opinion sur le Catasetum. Sa réponse fut qu'il n'avait jamais rien vu
de pareil.
« Quelques semaines après la publication du C. Bungerothi, Reichenbach
publia sa seconde description du C. pileatum, sans faire aucune mention de sa
première, ni du C. Bungerothi.
« Or il me semble que quand il publia cette seconde note, il devait savoir
si le C. pileatum avait quelque analogie avec le dessin de Bungeroth, qui,
sans être bien bon, l'est assez cependant pour qu'on ne puisse pas confondre
la plante avec une autre, alors surtout que j'avais appelé spécialement son
attention sur ce dessin peu de temps auparavant. Eh bien, non seulement il
n'y fit aucune allusion à ce moment, mais plus tard, lorsque la plante devint
bien connue, il ne réclama jamais pour elle le nom de C. pileatum. Et cepen-
dant ceux qui connaissaient bien Reichenbach reconnaîtront à peu près tous
qu'il n'était pas capable de laisser donner la prééminence à un autre nom sur
un des siens, s'il avait pu prouver que les deux étaient synonymes — et dans le
cas dont nous parlons, si c'était exact, il pouvait le prouver très facilement.
La seule preuve que nous ayons, pour le moment, de l'identité du C. pileatum
et du C. Bungerothi repose sur l'affirmation de Reichenbach dans deux
lettres privées. Je suis bien éloigné de vouloir dire que cette affirmation est
fausse, mais, jusqu'à ce qu'elle puisse être vérifiée, je crois qu'il convient de
l'accueillir avec quelque réserve.
« Dans la description originelle, le C. pileatum est comparé au C. cernuum et
au C. naso, qui tous deux sont très différents du C. Bungerothi ; de plus, nous
avons le témoignage de MM. Linden père et fils, déclarant qu'ils ne se sou-
viennent pas d'avoir envoyé à Reichenbach une fleur ressemblant à celle du
C. Bungerothi; et M. Lucien Linden m'a écrit, depuis lors, qu'ils n'avaient
pas de collecteur au Venezuela à cette époque. Il y a aussi la réponse que
me fit Reichenbach, qu'il n'avait jamais rien vu de pareil ; et la mémoire de
l86 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Reichenbach était d'une ténacité si extraordinaire, qu'il semble impossible de
croire qu'il aurait décrit une ileur (d'après un spécimen évidemment frais,
quoique légèrement fané) d'une espèce aussi remarquable que le C. Bungerothi,
et qu'il ne l'aurait pas reconnue ensuite sur le dessin.
« Pour toutes ces raisons, il me paraît peu probable que le C. pileatum soit le
même que le C. Bungerothi ; s'il en avait été ainsi, le silence de Reichenbach
sur ce point me paraîtrait incompréhensible. Mais, comme la preuve ne pourra
être faite, dans un sens ou dans l'autre, que dans vingt-quatre ans, et qu'il y a
certainement bien des raisons de douter, je crois que le mieux est de conserver
à la plante le nom de C. Bungerothi, jusqu'à ce qu'il soit clairement établi
qu'elle est identique avec le C. pileatum. »
GREFFAGE DES ORCHIDEES r
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
J'ai lu déjà partout que les Orchidées ne peuvent pas être greffées. A-t-on essayé? Ce n'est
pas bien certain ; il semble qu'en dehors des croisements, on n'a pas beaucoup fait d'études
sur la famille. Mais ne croyez-vous pas qu'on doit pouvoir greffer au moins des espèces comme
la plupart des Epidendrum et des Cattleya? Il est facile de détacher un œil avec une portion
de rhizome, et il doit être facile aussi de le substituer à un autre sur une autre espèce ?
Je vous soumets cette idée parce qu'elle me trotte en tête et parce qu'il me semble qu'au
moins on ne risquerait pas beaucoup à l'essaj'er. C'est peut-être une sottise, d'ailleurs;
mais il n'y a personne pour montrer autant d'audace que les débutants.
Recevez, etc.
Un de vos lecteurs assidus.
Nous ne pensons pas, en effet, qu'on ait déjà fait des essais de greffage des
Orchidées, cette question n'ayant été réservée jusqu'ici qu'aux charges d'atelier
que les jardiniers se font entre eux. Mais, qui sait? elle est peut-être plus
sérieuse qu'on ne croyait. Nous engageons notre correspondant à faire lui-
même des essais et à nous tenir au courant des résultats obtenus. Seulement
nous ne voyons pas bien quels avantages présenterait la greffe si elle pouvait
se produire, autres que ceux de réunir plusieurs espèces ou variétés sur un
raême pied ?
l" SEPTEMBRE 1890 187
LES SERRES d'uN AMATEUR DÉBUTANT
{Suite, voir n" 11)
0. citrosmuni, charmante espèce au coloris délicat, qui fleurit en juin, juillet
et août, et répand un parfum délicieux. Les segments sont blancs, teintés de
rose clair; le labelle est rose ou lilas clair, et la crête jaune, tachée de rouge.
0. cirrhosum. Sépales et pétales blancs tachetés, les premiers surtout, de
rouge-marron; labelle de la même couleur, avec un large disque jaune strié
de rouge; fleur assez variable.
O. bictoniense. Sépales et pétales jaune-vert tachetés de brun; labelle blanc
ou rose pâle. Plusieurs variétés.
0. hastilabium, aux fleurs parfumées, de couleur claire, vert-jaune ou blanc
crème, rayées et tachetées de pourpre, avec le labelle pourpre foncé sauf le
lobe antérieur, largement développé, qui est blanc. Fleurit pendant les mois
de juin, juillet et août.
O. Œrstedi, blanc sauf la base du labelle, qui est jaune, et le disque, qui
est jaune tacheté d'orange.
Cette espèce, ainsi que nous l'avons dit dans notre article spécial, devra
être cultivée en panier, près du vitrage. Elle produit des fleurs de petite taille,
mais très abondantes, et d'un parfum très agréable.
0. Rossi. Sépales jaune vert barrés de brun, pétales blancs avec une tache
pourpre à la base; crête jaune striée de rouge.
Cette espèce comprend un très grand nombre de formes diverses et
de variétés, toutes de grande beauté.
II. — Cypripedium
Un grand nombre de Cypripedium satisfont aux conditions que nous avons
indiquées en commençant. Ce sont surtout les suivants, qui réussissent bien
en serre froide tempérée :
C. barbatum, belle espèce, comprenant un grand nombre de variétés de
grande valeur. Le pavillon, qui atteint une dimension remarquable, est blanc,
l88 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
avec des lignes pourpres et vertes, les pétales sont pourpres et couverts de
longs cils noirs au bord supérieur. Le labelle est brun pourpré sombre. Les
fleurs se conservent très longtemps.
C. Boxalli. Sépale dorsal verdâtre, avec une large bordure blanche et des
taches pourpre noirâtre vers le sommet; pétales vert jaune, marqués de veines
rouge brun; labelle vert jaune, légèrement teinté de pourpre.
C. insigne. Sépale dorsal large, verdâtre à la base, et tacheté de pourpre
brun, blanc à la partie supérieure; pétales et labelle verts plus ou moins
teintés de brun. Fleurs de très longue durée; variétés très nombreuses et très
remarquables.
C. villosîtm. Toute la fleur offre un mélange de rouge pourpre et de vert;
le pavillon est vert, plus sombre à la partie inférieure. Les fleurs se conservent
également très longtemps.
Les quatre espèces qui précèdent sont celles qui se recommandent princi-
palement aux commençants. Elles sont au nombre des plus anciennes, mais
aussi des plus faciles à cultiver et des plus belles (voir le classement du
Plébiscite des Cypripediimi, n° 4 du Journal des Orchidées).
Nous citons encore les suivantes :
C. Harrisianum, hybride du C. villosum et du C. barbatum, grandes fleurs
aux pétales pourpre violacé, au labelle plus clair teinté de vert, avec le
pavillon très large, pourpre tacheté de blanc.
C. Hookerae, dont les fleurs sont plus petites, avec les sépales jaunâtres,
verts au centre, les pétales verts avec des taches pourpres, et le labelle vert
teinté de pourpre-brun sombre.
C. Lawrenceanum, espèce très belle, aux pétales verts teintés de pourpre à
l'extrémité, couverts de verrues noirâtres, au labelle brun pourpré, au pavillon
très large, blanc avec de nombreuses lignes brun pourpré.
C. venustum. Labelle jaunâtre teinté de pourpre, et veiné de vert ; sépale
dorsal verdâtre, parsemé de lignes pourpres; les pétales pourpres avec des
lignes vertes.
C. argus. Sépale dorsal blanc avec des lignes longitudinales de différentes
longueurs, vertes et brun pourpré; pétales ciliés sur les bords, blancs, avec des
veines vert pâle, et pourpres au sommet; labelle brun pourpré sombre. Classé
au quatrième rang dans la plébiscite du Journal des Orchidées.
C. Ashbu'rtoniae, hybride du C. barbatum et du C. insigne, très remarquable
aussi et classé également en bon rang dans le plébiscite. Il a le pavillon
l" SEPTEMBRE 189O 189
vert, avec des veines brunes et une large bande blanche au sommet, les
pétales ciliés, rouge-brun avec des veines brunes, plus pâles à la base et
marqués de taches noirâtres; le labelle rouge-brun foncé. Le staminode, jaune,
porte au centre des taches vertes. Belles variétés.
C. callosiim, remarquable par le développement exceptionnel du sépale
dorsal, blanc avec de nombreuses veines qui sont vertes à la base et rouge
vineux à la partie supérieure. Pétales vert pâle teintés de pourpre, ciliés et
tachetés de noir sur les bords. Labelle brun-pourpré, vert à la partie inférieure.
C. Dauthieri, hybride du C. villosum et du C. barhattim, et sous-variété du
C. Harrisianum, déjà indiqué, dont il ne se distingue que par le coloris. Le
pavillon est brun au centre, et passe au vert aux extrémités. Les autres seg-
ments sont plus pâles que dans le C. Harrisianum.
C. Spicerianicm, très belle espèce d'introduction récente. Sépale dorsal de
grande dimension, replié au miheu, de coloris assez variable, mais générale-
ment blanc avec une bande longitudinale cramoisi-pourpre au milieu, et à la
base une macule verte tachetée de rouge sombre. Les pétales sont verts,
tachetés de rouge sombre, avec une ligne longitudinale rouge-cramoisi au
miheu, et très ondulés sur les bords; le labelle, brun teinté de cramoisi,
et le staminode de la même couleur, avec les bords blancs.
(Sera continué.)
ARROSEMENT DES ORCHIDÉES, — A en juger d'après plusieurs
questions qui nous sont posées, il y a lieu de croire qu'un certain nombre de
nos lecteurs n'ont pas bien saisi Vétat sec que nous conseillons, avec le comte
DE MoRAN, de donner aux plantes en végétation pendant une couple de jours
chaque quinzaine. C'est après avoir ménagé les arrosements pendant deux à trois
jours qu'on devra laisser la plante sèche pendant une couple de jours; de cette
façon l'humidité du compost arrive à disparaître presque entièrement; les
racines mûrissent et prennent une consistance plus ferme, et celles qui avaient
subi quelque dommage par suite d'un excès d'eau, et qui commençaient à être
compromises, échappent au danger qui les menaçait et recouvrent la santé.
igo LE JOURNAL DES ORCHIDEES
REMPOTAGE DES ODONTOGLOSSUM
Le moment de l'année où nous nous trouvons est le plus favorable pour
soumettre à c-ette opération les Odontoglossum dont la végétation est terminée
et qui réclament plus d'espace dans leurs pots.
Les Odontoglossum doivent être empotés, comme la plupart des Orchidées,
dans un mélange de terre fibreuse et de sphagnum.
Le Journal des Orchidées a déjà indiqué, dans son i" numéro, ce que c'est
que le sphagnum ou mousse blanche. Quant à la terre libreuse, il faut, avant
de l'employer, la nettoyer soigneusement en la débarrassant des feuilles,
débris de bois ou rhizomes de Fougères.
La fibre sera alors hachée soigneusement, de façon à se composer de mor-
ceaux de deux centimètres de longueur environ. Le sphagnum, préalablement
lavé et débarrassé des matières étrangères, ainsi que des insectes qui pour-
raient s'y trouver cachés, subira la même manipulation; puis on mélangera les
deux matières par parties égales.
Outre le compost ainsi obtenu, les pots devront contenir un drainage formé
de débris de tessons bien poreux, dont on place une certaine quantité au fond
des pots pour assurer le bon écoulement de l'eau.
Le bon drainage a une très grande importance dans la culture des Odonto-
glossum. La propreté parfaite des tessons employés est indispensable; aussi
ne doit-on employer en général que des morceaux de pots neufs, et qu'on
pourra, en outre, passer encore à l'eau avant de les utiliser. Il faut que l'air
puisse y circuler aisément pour assurer l'évaporation rapide de l'eau d'arro-
sage, et que les racines, qui parfois s'insinuent au milieu des tessons, ne
puissent pas être incommodées par des matières étrangères.
La grandeur des pots sera calculée en raison de la force des plantes. Il
ne faut pas qu'ils soient trop petits, car la plante y serait comprimée et arrêtée
dans son développement. Mais il ne faut pas non plus qu'ils soient trop grands,
car dans ce cas la masse du compost arrête l'air, qui ne peut pas pénétrer
jusqu'aux racines; l'évaporation est également moins complète, et l'humidité
reste stagnante au grand détriment de la santé de la plante.
I^'' SEPTEMBRE 1890 I91
Le meilleur système est de choisir le pot un peu plus large que la plante
même; on appuie alors l'une des extrémités de celle-ci contre le bord, et on
laisse libre la partie où se produisent les nouvelles pousses. Celles-ci peuvent
ainsi se développer sans obstacle.
On ne doit rempoter les Odontoglossum que quand les pousses nouvelles
ont occupé tout l'espace resté libre, et que le pot est ainsi devenu trop
petit. Voici comment on procédera :
Le mélange de sphagnum et de terre fibreuse étant bien préparé comme nous
l'indiquons plus haut, on place dans les pots des débris de tessons jusqu'à la
moitié de la hauteur environ, puis on les recouvre d'une couche de sphagnum
afin d'arrêter les poussières du compost qui pourraient être entraînées par l'eau
d'arrosage, et qui obstrueraient les interstices ou les pores du drainage.
On retire ensuite la plante, avec précaution, du pot qu'elle occupait, on
enlève le compost ancien, en ayant soin de ne pas blesser les racines, puis on
met la plante en place, en appuyant contre la paroi l'une de ses extrémités,
celle qui ne produit pas de jeunes pousses, et en l'élevant au niveau des bords.
J'insiste encore ici pour proscrire l'emploi du charbon de bois dans le rempo-
tage des Orchidées. J'ai dit dans un précédent article combien cet agent était
inutile. J'aurai du reste lieu d'y revenir très prochainement.
Avant de rempoter les Odontoglossum, il est bon d'examiner l'état des
racines, et de les rafraîchir en coupant toutes eelles qui sont mortes. On peut
ainsi mettre les plantes dans des récipients relativement plus petits, ce qui est
toujours préférable.
Quant à celles qui sont actuellement en fleurs ou en végétation, il sera pré-
férable de ne pas les déranger.
Il est bon de choisir pour la surface un compost haché un peu plus fin, et
du sphagnum bien vivant, ce qui donne aux plantes un aspect plus riant.
Le surfaçage devra être renouvelé de temps en temps, deux fois par an à peu
près. Les meilleures époques pour cette opération sont le commencement du
printemps et l'automne.
Le rempotage terminé, les plantes seront placées dans une serre bien aérée,
aussi près du vitrage que possible.
Il n'est pas à recommander d'arroser abondamment les Orchidées nouvelle-
ment rempotées. Je crois, au contraire, que c'est une grande erreur. On ne
devra commencer à donner beaucoup d'eau que quand les plantes auront fait
de nouvelles racines dans le compost frais. Comte de Moran.
ig2 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LA QUESTION DU CHARBON DE BOIS
Nous avons publié, dans nos numéros 6 et 8, des articles de MM. les
comtes DU Buysson et de Moran, dont l'un recommandait et l'autre pros-
crivait l'emploi du charbon dans l'empotage des Orchidées. Fidèle à notre
programme, nous avons laissé à chacun de nos collaborateurs la liberté de
défendre sa thèse dans une question très controversée.
Nous sommes heureux de constater que ce débat a vivement intéressé les
lecteurs du Journal des Orchidées. Nous avons reçu, en effet, un grand nombre
de lettres de nos abonnés, prenant parti pour un système ou l'autre, ou nous
demandant quel est notre avis dans la question.
Avant de le faire connaître, nous désirerions adresser un appel à l'expérience
de tous ceux qui peuvent apporter des renseignements et des avis utiles. Il
s'agit, en effet, d'un point déhcat, sur lequel les cultivateurs ne sont pas encore
entièrement d'accord, et de part et d'autre on peut citer de bons résultats
à l'appui des théories opposées. Au lieu de prononcer en juges, il nous paraît
plus instructif et plus conforme au but que nous nous sommes proposé
de recueillir tous les faits intéressants, toutes les opinions autorisées et de
faire trancher le litige par nos lecteurs eux-mêmes, par ceux qui ont cultivé
des Orchidées. Il faut souvent plusieurs années d'expériences pour révéler
le côté faible d'un système, et ceux des pratiquants qui ont essayé tour à
tour les deux procédés, et qui ont pu en comparer les résultats, sont mieux
à même de juger, après ces tentatives, de la préférence à accorder à l'un
ou à l'autre.
Nous posons donc à nos lecteurs cette question, à laquelle nous les convions
tous à répondre :
L'emploi du charbon de bois dans le compost des Orchidées
donne-t-il de bons résultats, et doit-il être recommandé ou
rejeté ?
Nous ferons connaître dans le numéro du i" novembre le résultat du
jer SEPTEMBRE 1890 I93
dépouillement des réponses que nous aurons reçues, et les principaux faits
ou arguments allégués en faveur des deux opinions (').
Nous espérons que ce résumé de l'expérience générale produira ce que nous
nous proposons de réaliser, c'est-à-dire un enseignement utile pour tous, et
surtout pour les nombreux débutants qui nous ont exposé leurs doutes, et
une règle, sinon absolue, du moins appuyée sur des résultats et des avis
autorisés.
Au moment de donner le bon à tirer de ce numéro, nous recevons un très
intéressant article de notre éminent collaborateur, M. P. E. de Puydt, sur la
matière. Nous en commencerons la publication dans notre prochaine livraison.
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE SEPTEMBRE
Serre froide. — La saison actuelle est peut-être la plus favorable aux
plantes de serre froide ; la température est généralement douce et l'air assez
frais. On peut laisser les ventilateurs ouverts tout le jour et presque toutes les
nuits. Un certain nombre d'Odontoglossum et d'Oncidium demandent à être
rempotés; on pourra procéder à cette opération dans le courant du mois
{voir plus haut l'article spécial). En outre il est bon de surfacer à peu près toutes
les plantes.
Les Anguloa, qui mûrissent actuellement leurs bulbes et sont sur le point
de terminer leur croissance, devront être placés dans une partie de la serre
bien claire et bien aérée, de préférence auprès du vitrage. Les plantes prennent
moins de développement dans ces conditions, et deviennent plus compactes
et plus vigoureuses.
Un très grand nombre de Masdevallia viennent de fleurir, notamment les
M. Lindenî, trochilus, Veitchi, Harryana, ignea, amabilis, etc. On pourra
également les rempoter. Beaucoup de ces plantes, qui paraissent faibles et
(i) Ceux de nos correspondants qui voudraient garder l'anonyme n'auront qu'à nous faire connaître
leur désir et à indiquer un pseudonyme que nous reproduirons.
ig4 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
produisent au centre des feuilles de petite dimension, se trouvent trop com-
primées dans les pots; on les divisera, en laissant à chaque groupe au moins
six ou sept feuilles.
Serre tempérée. — Ici encore on peut procéder, s'il est nécessaire, au
rempotage de quelques plantes, notamment des Cattleya gigas, qui viennent de
fleurir et commencent à produire des racines à la base des bulbes nouveaux,
des Miltonia Roezli, etc. Toutes les plantes, qui mûrissent actuellement leurs
pousses, réclament beaucoup d'air et de lumière, mais la fraîcheur des nuits
est déjà à craindre, notamment pour les Phaius tuheradosus et Humbloti.
Les arrosages dans les sentiers et aux racines doivent être un peu diminués,
et même suspendus parfois si le temps n'est pas assez chaud, notamment les
jours de pluie qui deviennent assez fréquents. On ne peut en aucun cas arroser
abondamment lorsqu'une ventilation parfaite ou un temps chaud et sec ne
permet pas une évaporation suffisante. Il faudra donc, si le temps est mauvais,
chauffer parfois la serre pour pouvoir ouvrir les ventilateurs. Ces observations
s'appliquent également à la serre chaude.
Serre chaude. — Beaucoup de Cypripedium sont encore en fleurs actuel-
lement, notamment les gracieux hybrides de la section Sedeni, qui décorent
agréablement les serres. Les Aerides, notamment les A. odoratum et leurs
variétés si remarquables, parfument déhcieusement l'air en même temps qu'ils
charment la vue. Quelques Saccolabium, 5. Blumei, S. miniatum, etc., sont en
fleurs ainsi que les derniers Calanthe.
Il faut veiller avec soin aux variations de la température, si redoutables
cette année. Pendant ce mois surtout la chaleur et le froid se hvrent de conti-
nuelles batailles; il sera parfois bon d'ouvrir tous les ventilateurs dans la
journée, et parfois il sera nécessaire de chauffer.
Pendant la nuit cette précaution est toujours indispensable.
Donner beaucoup d'humidité quand le temps sera beau, mais la modérer
soigneusement par les temps sombres.
L'époque actuelle est la plus favorable pour le nettoyage intérieur et extérieur
des serres; il se forme fréquemment des amas de mousses et de conferves à la
jointure des vitres et à toutes les parties saillantes; on devra les enlever com-
plètement. Laver aussi les feuilles, ainsi que les pots et les tablettes sur
lesquelles ceux-ci sont disposés.
l" SEPTEMBRE l8go 195
PETITE CORRESPONDANCE
M"" M., à Bar-le-Duc. — i° Les plantes énumérées dans la Revue des Orchi-
dées nouvelles ou peu connues sont en général mentionnées par nous deux mois
environ après la floraison. Pour en connaître à peu près l'époque, lorsque le
texte ne l'indique pas suffisamment, vous pouvez vous guider sur la description
dans le Gardeners' Chronicle, dont nous donnons presque toujours la date. Celle
de la floraison est antérieure à celle-là d'une ou deux semaines en moyenne.
2° Nous avons pris bonne note de votre désir, et nous publierons prochaine-
ment une étude sur le repos des Orchidées. Toutefois l'abondance des matières
nous obhge à en différer encore l'insertion. D'ailleurs il n'aurait pas une appli-
cation immédiate, car la saison du repos est encore assez éloignée.
* *
A. D. 3, à Milan. — En disant que les importations mises en vente aux
enchères publiques sont presque toujours des rebuts, nous sommes bien éloignés
de vouloir faire du tort à qui que ce soit. Nous ne contestons pas qu'il puisse
exister des exceptions, mais vous voudrez bien admettre que les Orchidées qui
étaient bonnes à leur arrivée ne tardent pas à dépérir à force de tramer
dans les salles, exposées à la sécheresse et aux manipulations de toutes
sortes, et privées des soins nécessaires.
*
N. V. O. — Vous nous avez déconseillé de placer les pots dans des sou-
coupes contenant de l'eau, et je reconnais la parfaite justesse des arguments
que vous donnez à l'appui de cet avis. J'ai même adopté, depuis plusieurs
mois, l'habitude de mettre mes pots sur de la cendre, pour éviter les incon-
vénients que vous signalez. Mais mes plantes ne sem.blent pas s'en trouver
beaucoup mieux. A quoi cela tient-il?
RÉPONSE : Cela tient à ce que le cendre obstrue, non seulement l'ouver-
ture, mais aussi tous les pores de la base du pot, et annuUe en partie
l'efficacité du drainage. Il faut que l'eau puisse s'évaporer rapidement, et que
ig6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
l'air circule, non seulement autour des feuilles, mais autour du pot, sur toutes
les parties autant que possible, et pénètre jusqu'au compost.
L'usage de la cendre est donc nuisible, et il faut y renoncer absolument.
Placez vos pots sur des tablettes de lattis bien espacés, et éloignez-les de
quinze à vingt centimètres les uns des autres. Vous trouverez prochainement
des renseignements détaillés sur cette matière dans un article relatif à l'éva-
poration.
*
G. G., Lyon. — i° UOncidiwn carthaginense est blanc, VO. C. roseum, rose
et VO. C. sanguinetim, brun-rouge.
2° Les Oncidium teretifoliés sont notamment les 0. juncifoUum, O. Sprucei
et Jonesianum.
3° Parmi les espèces naines il faut ajouter les O. ptdchellum, blanc et rose,
O. iriquetrum, blanc et rouge et 0. lemonicinum, jaune.
*
* *
Disa. — Les Disa forment peut-être, en effet, une exception dans la
famille orchidéenne; ils réclament une abondance d'eau aux racines et des
seringages très fréquents. Mais nous aimons mieux encore les arroser deux
fois par jour que de les plonger en permanence dans l'eau.
*
O. P., Cologne. — Nous donnons à la iin de la Chronique Orchidéenne
mensuelle les renseignements que vous nous demandez au sujet des Meetings
de L'Orchidéenne. Le mieux serait d'envoyer vos plantes de façon à ce
qu'elles arrivent la veille. Elles seront déballées, soignées et réemballées par
les agents de la Société à votre entière satisfaction.
* *
C. N., Vienne. — Le Saccolabium céleste est au contraire une Orchidée admi-
rable, particulièrement recommandable. Nous vous engageons certainement à
en cultiver quelques bonnes plantes. C'est une des belles introductions de ces
derniers temps.
Nous sommes obligés de remettre au prochain numéro, faute de place,
plusieurs questions que veulent bien nous poser nos abonnés.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICULTORl liTlRMTIOMLl
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégrapliiquc : LINDEMA, Biiixcllcs
Administrateur-Directeur : LUCIEN LINDEN
-> ^♦*- <
ORCHIDÉES POUR AMATEUR DÉBUTANT
Toutes les plantes offertes ci-dessous sont très saines, parfaitement cultivées
et toutes de force à fleurir.
OJDOnSTTOa-LOSSXJTN/d:
Odontoglossum crispum :
3-4 liulbes, belle variété fr. 5
4-5 « » .< "8
5-6 » » » » 10
Très belle plante » 20
Forte plante ... » 30
Odontoglossum Pescatorei :
8-4 liulbes, bonne plante fr. 5
4-6 .. » ■> » 10
Très belle plante » 20
Odontoglossum cordatum :
3-4 bulbes, bonne plante fr. 7
5-6 » .. « » 12
Forte plante » 20
Odontoglossum Edwardi :
3 liulbes, 1 pousse fr. 25
4-5 » 1 » .50
Odontoglossum gloriosum :
3-4 bulbes, bonne plante fr. 10
4-5 » " ........ .. 15
5-6 » » » 20
Odontoglossum grande :
3-4 l)ulbes, bonne plante fr. 7
5-6 » » » ,, 10
Odontoglossum Halli :
4-5 bulbes, bonne plante fr. 12
» » 25
6-8
12-4
forte
Odontoglossum Harryanum :
3-4 bulbes, belle plante fr,
4-6
50
15
Odontoglossum Insleayi :
4-6 l)ull)es, l)elle plante fr. 10
5-8 o .. .. ., 15
Odontoglossum Insleayi leopardinum :
4-6 bulbes, bonne plante fr. 20
Odontoglossum laeve :
3-4 bul])es, belle plante fr. 10
4-5 » .. .. ,. 15
Forte plante » 20
Odontoglossum luteo-purpareum :
3-4 bulbes, belle plante ...... fr. 10
5-6 » » » « 15
8 .. .. » 25
Odontoglossum maculatum :
3-4 bulbes, belle plante fr. 7
5-G » » » 12
Forte plante «20
Odontoglossum nebulosum :
3-4 Inilbes, belle plante fr. 7
5-6 » .. » .^ 12
7-8 .. » » » 15
Odontoglossum odoratum :
3 4 bulbes, belle plante tV. 7
5-6 » » » » 10
7-8 ). « » » 15
Odontoglossum tripudians :
3-4 Inilbes, lielle plante fr. 10
5-6 » » » » 15
Odontoglossum triumphans :
3-4 bulbes, bonne plante fr. 15
5-6 .. belle « » 25
7-8 » forte » » 35
Odontoglossum citrosmum :
3-4 bulbes, bonne plante fr. 8
7-8 « «12
Forte plante > 20
Odontoglossum oirrhosum :
8-4 liulbes, bonne plante fr 12
6 " belle variété > 20
Odontoglossum bictoniense :
3-4 liulbes, bonne plante fr. 8
Odontoglossum hastilabium :
3-4 bulbes, belle plante fr. 10
4-5 » .. .. "15
Forte plante > 25
Odontoglossum Csrvantesi :
lîunne jibinte fr. 5
Délie .. ..10
Odontoglossum CErstedi :
15 bulbes, belle plante fr. 15
Odontoglossum Rossi :
Bonne plante fr. 5
Belle -.10
o^ï'i^ï^ii^eidixj:]^/^
Cypripedium barbatum :
2 tiges, bonne plante fr. 4
4 » » "8
Cypripedium Boxalli :
2-3 tiges, l)onne plante fr. 12
4 » » » » 15
Cypripedium insigne :
6-8 tiges, bonne plante fr. 5
10-12 tiges, belle plante » 10
15-20 » forte « » 20
Cypripedium villosum :
3-4 tiges, bonne plante fr. 10
6-8 .. .. » 20
Cypripedium Harrisianum :
2-3 tiges, l)onne plante fr. 10
4-5 tiges, belle plante » 15
Forte plante » 25
Cypripedium Hookerae :
2-3 tiges, belle plante fr. 5
4-5 « » » " 10
Forte plante » 15
Cypripedium Lawrenceanum :
2-3 tiges, belle plante fr. 4
4-6 » » » » 10
Forte plante 7 > 15
Cypripedium venustum :
2-3 tiges, bonne plante fr. 7
4-5 .. lielle » « 15
Cypripedium Argus :
2 tiges, Ijonne plante fr. 5
3-4
» »
5-6
forte
» 15
Cypripedium Ashburtoniae :
2 tiges, bonne plante fr. 10
8 » belle » » 15
Cypripedium callosum :
2 belles tiges fr. 10
3 » » » 15
4 tiges, forte plante « 20
Cypripedium Dauthieri :
1 belle tige fr. 10
2 belles tiges » 20
Cypripedium Spicerianum :
2 tiges, bonne plante fr. 10
3 » belle
4 »
» 15
.. 20
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE UHORTICULTURE
Dîi-ecteui- : a. I^ I M D E rv
ADMINISTRATEUR
LUCIEIV LIIVDEIV
REDACTEUR
ÉmiILE ItOI>IGil.S
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à l'administration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
>0, rue Wîertz, à Brus^elles
ainsi que chez les pri^iciitaiix libraires de Belgique et de Vétranrjer
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Case à louer
ON DEMANDE Â RACHETER
INTACTS ET COMPLETS
LES DEUX PREMIERS VOLUMES
DE
LA LIN DE NIA.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Prix les plus 7x^duUs, défiant toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Fojers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
P7nx et renseignements sur demande.
MAISON FONDÉE EN 1859
CH. BUSS
Rue cl'AkUergem, 11° ©9, GA.1VI>
USINE A vapï:ur pour la
CONSTRUCTION DE SERRES
Iiislallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
flSO I*IEDA1I>LEIS Alix KXPOJ^ITIOIVS UV
P.%YI§ KT DE E.'KTRAMGEK
1885 — MAlaille d'Anjeiit à l'Rviiosilion liaiverscllc d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUK
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merleiîs, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUK ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEEIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chaussée de ^Vavre, BRUXELLES.
îg
"^^ 1- Année. I 5 S EPTEM BR E I 890 Numéro 13. """^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Gomlo DU BuYSsoN, iiE Lansberge, g. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Roi)igas, de Puydt, Funck,E. Wallaert, A. Linden,
Comte UE MoRAN, P. Gloner, G. Joris, A. Van hiscHooT, Fr. Desrois,
E. S. Râind, D-" Van Calwelaert, E. Bungeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D-^ Capart, Comie de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cognl\ux, Max Garnier,
PaulOïlet, Em. Piërret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Parait le 1<"^ et le IS «le chaque mois
OIV S'ABO]V]VE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
(i\S) Gand, inipr. Eiig. A'anderhneghen. fcT
-^ — » ■uuu auwv , — -
y
LINDENIA
lOONOGhïl^I^HIE DES O IIOI11I3 ÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
l'"" T'olvime
Apranthus Leonis, Acrides maculosum var. formosum,
Aeiides odoralum var. Domidotti, Aerides Reiclienbachi,
Agaiiisia Iricolor, Calasclum discolor, Cataselum ligrinuni,
Callleya aurea, CaUlcya giiUala var. loopardina. Catlleya
Lawroiiccaiia. Galtleya Malouana. (laltlcya maxima var.
Hriibyaaa. Caltleya nobilior var. Hiiguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Ueiclienhachi. Cattleya Trianac var. alba. Calt-
leya Trianac var. Annae, Cleisostoma Ciiiberti. Cypripedium
Driiiyi. Cypripedium Lawrenccaniim var. Hyeamim, Cypri-
pedium œnanlluim superbum, Cypripedium sclligerum majus,
Cypripedium tesseliatum var. porpliyreum, Dendrobium Fal-
coucri, Dendrobium stratiotos, Dendrobium thyrsillorum,
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
(lora. Masdevallia Roezli. Oncidiuni Lanccanum var. super-
bum. Oncidium Limmingbei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristala var. Randi. Phalae-
nopsis Sandeiiana. Plialaenopsis Sluartiana var. punctulata,
Rcstrcpia anlennilera, Selenipedium loticulatum, Spatlio-
glottis Augustorum, Trichocentrum tigrinum var. splendcns.
Triehopiliasuavis, VandaBoxalli, VandaDcnnisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello vii'idi.
Volinne
Angraecum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis. BoUea pulvinaris, Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Calasctum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium eallosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditnm. Epidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina. Galeandra llaveola. Laelia elcgans
var. Houtleana. Masdevallia Veitchi. Miltonia spectabilis var.
Jineata, Oncidium cucuUatum, Oncidium Jonesianum. Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum. Odonto-
glossum luteo-purpuroum. Odontoglossum Roezli. Odonto-
glossum Schillerianum. Plialaenopsis amabilis. Pbalaenopsis
Luddemanniana, Pbalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudalum
giganteiim. Selenipedium Sclirôderac var. splendens. Spa-
ihoglollis plicala. S(anliopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpurcum var siriatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopetaluni rostratuin.
3"»'' Volume
Aerides Fieldingi, Aerantlios fjrandillora. Aei-idos Hoiillo-
liaiium, Agaiiisia cyaiioa. An{jraociim Lillii-dslacliys SodcMii.
Aiijjidoa unillora, Brassavola ciiciillata var. ciispidala. Mollxi-
|ilivlliiiii graiidilloi'uin. Catasclimi Bun{;(>iutlii var. aiirciiiii.
C-atascliini l{iiii{;'cn)tlii var. l'otlsiamim. (lalasplum d('ci()i<iiis,
Calast^lum jnilrliiiim, (^allloya (Jilicziac, Catllcya lal)iala var.
aiitiiiiinalis, Cattlc^ya virginali.s, (îlcisosloiiia crassiiolium,
Cypripcdium Arlhiirianum var. pallidum. Cypripcdium Caii-
iiartiaiiuin. (",vpripc(linni Curlisi. Cypri podium Harrisiammi
var. suporljimi. Cypripodium Loeaniim, (lypripcdiiim Mdciisi-
anum. Cypripcdium praeslans. ('<ypripcdimn Vaii Houtloa-
iium, Cypripcdium villosum, Cypripcdium (Sclcnipcdium)
Wallisi. Doiiilroliiiim piiipiircum var. candidulum. Dcndro-
liiiim riitrilcruin. Dciidroiiiiiin sli-chliiccr'as var. Rossiaiuun.
loiiopsis iianicidata var. maxiiiia. Masdcvallia maci'ura, Masdc-
vallia s|)crlrum. Miltmiia spcctaliilis Morcliana. Oncidiuiii
cliciroplioriiin. Oiicidiuiii |>apilii) var. niajus. Oiicidiuiii IMia-
laciiopsis, ()d()iil(){;ii)ssuni cilrosmum var. Dcvansaycainim.
Odontoylossiim crispiiiu var. t'asUiusum. Odontoglossum cris
pum var.Trianac. Odoiiloglossumcuspidalum.Odoiitoffldssmn
llarryanum. Odontojjlossiim odoralum var. I)apliicaii(uni .
OdoiUoylossum Iriumplians, Odonloglossum l'io-Skiimcri.
l'apliiiiia Liiideiiiana. Papliiiiia Modigliaiiiaiia. Uodrigiic/.ia
Bungerothi, Vanda superba.
4'"' Volume
Aerides quiiuiuevidiierum.Aiigraccum scsqiiipedale. Angu-
loa Clowcsi, Caltleya chococnsis var. Miss Nilssoii, Caltlcya
Mossiac var. IJousicsiana, Catllcya Mossiac var. Warocqucana.
Ciri'iKipctaium puiclirum. Coclogyiic crislata var. alba. ("jom-
parettia falcala. (<ypripcdium licllatulum. Cypripcdium
Elliultianum. (^^ypripedium Harrisianum var. pulychromum.
Cypripcdium Maslcrsianum. Cypripcdium Milcauanum, Ucii-
drohium Bcnsuuiac. Dcndrobium dcnsiliorum. E|)idciidrum
nciDoralc. Laclia majalis. Lcptotcs bicolor. Lvcaslc Skiniicri
var. alba, Masdcvalliatovarensis,Millonia(Odonl.)XBleuaiia.
Mcsos|)inidium vulcanicum, Nanodcs Mcdusae, Odontoglos-
sum Blcichn'xlcnanum. Odonloglossum Cci'vaiitcs
Udontoglossum Ghjucriaiium. Odonloglossum Ha
glossum Pcscalorci var. Lindcni. Odonloglossun
la(um. Odontoglossuui racHatum. Odonloglossum
M(jmmi, Odonloglossum Warocqucanuin. Onridi
maximum, Oncidium iridilolium. Oncidium m
Pliaius grandit'olius. Polyslacliia pubi'scms. Se
caudalum var. Albcrliaiium. Soplironilis grandilb
Marsiialli, Vanda cocrulca, Vanda tricolor, \V
deniana.
i lilaciniun.
Ili. Odonlo-
I lalimacu-
Hossi var.
uni Forlicsi
acranlhnm.
Icnipcdium
na. Thiinia
arrca Lin-
Smo Volvime
.\da auranliaca, Aerides Auguslianum. Angraecumcitralum,
Angraecum cburnciMii var. superbum, Bifrcnaria Harrisoniac,
Boibophyllum Lobbi, Calanllic Masuca, Calantlie Vcilchi,
Catasclum niaciocari)um var.chrysanlhum, Calllcya Ti'ianae
var. j)urpurala. Caltlcya Trianae var. M""' Marlin-Cahu/.ao.
(Caltlcya Trianae vai-. pallida. Caltleya Trianae var. striala.
C-alllcya maxima va--. Malouana, C-ymbidium Mastcrsi, Cyi)ri-
pedium barbalo-Vcitcliianum, (^-ypripedium nitcns, Cypri-
pcdium orpliaiium, Dcndrobium crumenalum, Deiidiobiuni
infudibulum. Dcndrobium Mirbelianum, Dcndrobium Pax-
loni, Dcndrobium Wardianum var. Lowi, Epidendrum pris-
malocarpuni, Epidendrum vitcUinum, Gongora maculata,
Houllelia Brocklehurstiana, Laclia anccps var. Hveana,
Laelia cicgans. Lycasle coslala. Masdevallia ignca, MÎIlonia
Blunli var. Lubbersiana, Miltouia vexillaria var. suj)crba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
hallianum. Oncidium sarcodes, Odonloglossum Boddacrtia-
nuni, Oilonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum liasli-
labium. Odonloglossum maxiliare. Odonloglossum odoralum
var. slriaUim. Odonloglossum Schlesingerianum . Plialac-
nopsis Scliillcriana. Rodriguczia rciVacla, Vanda Kindialliaiia.
Zygopelalum inlcrniedium, Zygopetalum Jorisiaiium.
O™" Volume (cleux livraisons parues)
Coclogyne occllata var. maxima. Coryanllics Bungcrollii, Dcndrobium Dcvcmianum, Dcndrobium Galliccaïuim, Maxillaria
longiscpala, Oncidium Krameri, Selenipedium grande, Scleni|i(!dium Scdeni candidulum.
Le prix des volumes j^orus de la « LINDENIA w a élé fixé comme suit :
l^'- Volume, 125 fr.; 2""^ Volume, 100 fr.; 3'"'- Volume, ^i 5 fr. ; 4'"^ Volume, 70 fr.; 5'"^ Volume, 65 fr,
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6'"" Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEET S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT. ,
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU IS-"^ NUMERO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 197
Causerie sur les Oi-chidées. — IV 199
Le charbon de bois déconseillé 202
Évaporation et transpiration 204
De la coloration des fleurs d'Orchidées 207
Culture des Orchidées réputées d'un traitement difficile. — II 209
Ti'avaux de la seconde quinzaine de septembre 210
Petite correspondance 211
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
bru:x.e:li^e:s
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
.1. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Gomle DU Buysson, auteur de rOrcliidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétain' : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 12 et 13 octobre prochain, dans le pavillon
central de L'HorlicuUure Inlernationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
SCS^ L'Assemblée Générale statutaire annuelle aura lieu DIMANCHE 28 SEPTEMBRE, à
10 1/2 heures, dans un des locaux de v'Hofticuttui'e gniet'naiioiêai^, à Bruxelles.
15 SEPTEMBRE 189O I97
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
DENDROBIUM GALLICEANUM, Linden. — Très belle Orchidée, ayant
le port du D. thyrsiflorunt, auquel elle est évidemment alliée. Les sépales et les
pétales sont blancs, et le labelle, jaune serin, avec les bords fimbriés. Il a été
introduit par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles.
Lindenia, vol. VI, t. 241.
*
* *
EPIDENDRUM VITELLINUM FLORE PLENO. — C'est un cas de dupli-
cature très intéressant qui s'est présenté dans une Orchidée bien connue,
VEpidendrum vitellinum. Une plante de la collection de M. Raphaël, de
Castle-Hill, Englefield Green, produisit récemment cinq racèmes, dont chaque
fleur était double et parfaitement régulière. Le labelle était remplacé par un
pétale ordinaire, et la colonne était partagée en six petits segments analogues
à des pétales, qui occupaient le centre de la fleur, et produisaient une fleur
double régulière de douze segments. Il reste à savoir si cette particularité
sera permanente. Gard. Chron., 26 juillet, p. 103; 2 août, p. 123.
*
* *
MASDEVALLIA COSTARICENSIS, Rolfe. — Gracieuse petite espèce,
originaire de Costa Rica. Il est allié au M. Reichenhachiana et au M. marginella,
à ce dernier surtout, car ses fleurs ont à peu près le même coloris, blanc avec
les pointes et les nervures des sépales latéraux jaunes. Le pédoncule porte
deux ou trois fleurs l'une après l'autre. Gard. Chron., 16 août, p. 183.
*
* *
CORYANTHES BUNGEROTHI, Rolfe. — Très belle espèce de Coryanthes,
digne de rivaliser avec le C. Fieldingi, dont le D"" Lindley disait que ses fleurs
étaient les plus grandes fleurs d'Orchidée connues. Il a été envoyé du Vene-
zuela en 1888 par M. Bungeroth à MM. Linden, de L'Horticulture
Internationale, Bruxelles, et a fleuri dans cet établissement au mois de mai
igS LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
de cette année. C'est une des Orchidées les plus remarquables qui existent,
tant au point de vue de la conformation de la fleur qu'au point de vue de
l'économie de la fécondation. Il est décrit dans la Lindenia, qui en donne une
belle reproduction (vol. VI, t. 244). Il est également décrit dans le Gard. Chron.,
23 août, p. 210.
* *
MASDEV ALLIA X AMESIANA. — Hybride du M. Veitchi et du M. tova-
rensis, exposé au meeting du 12 août de la Royal Horticultural Society par
MM. F. Sanders et C°, de Saint-Albans. Les fleurs sont décrites comme
colorées de jaune abricot. Gard. Chron., 16 août, p. 197.
* *
MASDEV ALLIA LOWI, Rolfe. — Cette espèce distincte et assez gra-
cieuse de la section des Saccolabiées (mentionnée déjà p. 133) a obtenu un
certificat de première classe de la Royal Horticultural Society le 12 août.
Gard. Chron., 16 août, p. 197.
* *
CYPRIPEDIUM X H. BALLANTINE. — Hybride provenant du C. pur-
puratwn et du C. Fairieanum, exposé par MM. James Veitch et Sons, de
Chelsea, au meeting du 12 août de la Royal Horticultural Society, où il
obtint un certificat de première classe. Il est de très petite taille; le sépale
dorsal a sensiblement la même réticulation que le C. purpiiratum; les pétales
sont d'un brun verdâtre, avec des lignes cramoisies, et le labelle est de la
même nuance. Gard. Chron., 16 août, p. 197.
*
* *
PHALAENOPSIS MICHOLITZI. — Nouveau Phalaenopsis, assez voisin
du P. tetraspis, et qui a été exposé par MM. F. Sander et C° au meeting du
12 août de la Royal Horticultural Society, où il a reçu un certificat bota-
nique. Les fleurs sont d'un blanc verdâtre, le labelle blanc avec des filaments
épais et la crête blanche; les feuilles sont ovales, d'un vert brillant, et ont
environ dix-huit centimètres de longueur. Gard. Chron., 16 août, p. 197.
*
* *
CYPRIPEDIUM X YOUNGIANUM, Rolfe. — Ce bel hybride, mentionné
dans notre numéro du 15 août dernier, p. 166, est complètement décrit dans le
Gard. Chron. du 16 août, p. 183.
R. A. Rolfe.
15 SEPTEMBRE 189O IQQ
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
IV. — Avant, pendant et après
J'étais, d'expérience, quelque peu sceptique à l'endroit des méthodes abso-
lues ; les très intéressantes discussions que j'ai lues dans le Journal des
Orchidées ne m'ont pas converti. Mettrai-je du charbon de bois ? Le proscrirai-je
comme inutile sinon nuisible ? Je suis trop vieux pour recommencer les expé-
riences, et la raison me dit que le mieux est de m'approprier les procédés qui
font les succès des autres. Oui, mais les maîtres de la science ne sont pas
d'accord; on condamne ici ce qu'on loue là-bas, et chacun s'appuie sur les
brillants résultats de ses cultures. Les uns et les autres ont donc raison en fait.
En faut-il conclure que les méthodes sont indifférentes ? Ce serait absurde.
Ce que l'on ne peut contester, c'est que la culture, celle des Orchidées
surtout, n'est pas une affaire toute simple et soumise à des lois quasi mathé-
matiques. D'abord l'horticulture des serres vit âJ équivalents . Les Orchidées ne
végètent, chez elles, ni dans le sphaigne, ni dans les fibres radiculaires de
Polypode. Si cette dernière matière venait à manquer (elle est déjà presque
introuvable aux environs de Mons), serions-nous réduits à abandonner nos
chères épiphytes ? Personne ne le croira.
Il y a, comme cela, une foule de petits problèmes d'ordre secondaire, dont
les solutions ne sont que provisoires. Il n'y a pas dix ans, des autorités de
premier ordre indiquaient des composts différents des nôtres, et si l'on a
conservé le nom de terre fibreuse au chevelu des Polypodes, ce n'est plus
qu'une façon de s'exprimer; les fibres restent, mais la terre n'y est plus.
Le fait est que, du jour où nous sont parvenues les premières notions exactes
sur la manière de vivre des Orchidées tropicales, des épiphytes surtout, on
s'est ingénié à les appliquer le moins mal possible, mais il était clair que l'art
devrait suppléer à ce que la nature nous refusait, et que nous serions réduits à
chercher des équivalents pour tenir lieu de ce qui nous manquait. Tout n'était
pas mauvais dans ce qu'on a essayé, et plus d'un cultivateur a pu enregistrer des
succès, ce qui ne veut pas dire que, depuis, on n'ait fait d'immenses progrès.
Il n'est pas moins intéressant de jeter de loin en loin un coup d'œil sur les
200 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
tâtonnements successifs par où cette culture a passé. On a parfois obtenu des
résultats satisfaisants de moyens abandonnés depuis; n'y a-t-il rien à remettre
à l'étude dans ces tentatives de nos devanciers ?
J'ai été le témoin émerveillé des premiers essais tentés pour introduire
dans nos serres la culture des Orchidées, il y a une soixantaine d'années.
Après les collections, si importantes pour l'époque, de M. Jos. Parmentier, à
Enghien, j'ai pu admirer celles de M. le duc d'Arenberg, de M. Reynders,
de M. Van der Maelen, à Bruxelles, de MM. Alexandre Verschaffelt et
Auguste Mechelyck à Gand, de Lambert Jacob-Makoy, à Liège. J'ai vu se
former et grandir les collections inestimables d'HENRi Galeotti et surtout de
M. J. Linden, à Bruxelles. Moi-même, chétif, j'ai tenté, il y a plus d'un demi
siècle, de prendre rang parmi ceux qu'on a nommés les Orchidophiles. J'ai
fait bien des écoles, laissé mourir nombre de plantes favorites, et cependant
j'ai eu, dès lors, des succès que j'ai peine à retrouver. Il y avait donc du bon
dans ce que nous faisions dans ce temps-là.
Certes on en sait beaucoup plus à cette heure. Les Orchidées ont été
étudiées sur place par de savants etsagaces observateurs; des cultures modèles
sont sous nos yeux, et cependant on discute encore, même sur des questions
fondamentales. Par exemple, quelle est au juste la fonction des racines ?
Comment et à quelles conditions ahmentent-elles la plante ? Pour les uns, le
signe de la santé et de la vigueur des Orchidées est dans une abondante pro-
duction de racines rampant à la surface d'un compost vigoureusement tassé,
ou flottant à l'extérieur, tandis que d'autres s'efforcent de les enfermer dans le
pot où elles trouveront une nourriture appropriée.
Survient un tiers qui demande combien de temps vivent ces racines que
chaque bulbe apporte au début ou à la fin de sa croissance. Il avance qu'elles
ne durent pas au-delà de deux années, et là-dessus il demande de quoi et
comment s'alimentent les pseudo-bulbes ou les tiges aériennes qui n'ont plus
une racine vivante. Ce sont, nous le voulons bien, des réservoirs de matière
élaborée qu'ils cèdent aux pousses nouvelles, mais n'empruntent-ils rien à
celles-ci pour se conserver pleins et verts pendant des années ?
Pourquoi les jeunes pousses détachées de la souche avec un et surtout deux
ou trois bulbes anciens végètent-elles aussi bien, sinon mieux, qu'avant cette
séparation ? Pourquoi, d'autre part, de vieux bulbes sans racines ni feuilles,
demeurés inertes depuis des années, émettent-ils des pousses nouvelles quand
ils sont réduits à eux-mêmes ?
15 SEPTEMBRE l8gO
A-t-on remarqué la couleur verte, ou très rarement cuivrée, des pseudo-
bulbes ou des tiges ascendantes ? N'est-ce pas qu'après les feuilles tombées,
l'action chimique de la chlorophylle s'y maintient, et que leur inertie est plus
apparente que réelle ? On pourrait citer ainsi vingt questions d'un intérêt réel,
sur lesquelles les opinions abondent, mais non les démonstrations.
Je disais tantôt qu'entre deux savants praticiens qui se contredisent, tous
deux peuvent avoir raison. Il faut tenir compte des milieux et des circonstances.
Tel qui s'efforce de suivre exactement l'exemple et les enseignements des
maîtres est tout surpris d'essuyer des échecs, tandis qu'un autre, avec une
méthode à lui, obtient de meilleurs résultats. Il n'y a rien d'absolu dans toutes
ces façons d'imiter la nature. Trop d'éléments y concourent; il y a l'empla-
cement, l'exposition, la forme de la serre, ses mo3^ens de ventilation, etc.;
il y a surtout la pureté de l'atmosphère, l'humidité ou la sécheresse du sol;
viennent ensuite les matériaux de plantation, la qualité du sphagnum vivant
ou mort, la terre fibreuse, qui est loin d'avoir partout la même valeur; enfin
les eaux d'arrosement et l'usage plus ou moins opportun qu'on en fait. Que
peuvent, dans tout cela, quelques morceaux de charbon de bois de plus ou
de moins ?
Les Orchidées sont des plantes montagnardes. Celui qui peut fixer ses
pénates à quelques cents mètres d'altitude, au voisinage des forêts, loin des
usines et des eaux calcaires, a les bonnes chances de son côté, mais combien
peu sont ainsi favorisés ! Moi, je cultive dans une des villes les plus enfumées
de Belgique, sous le vent de vingt charbonnages et de mille foyers, à cent
mètres d'une grande station. Mon jardin est sur une pente desséchée en été,
et l'hiver le soleil me manque. Certes je ne donne pas ma culture pour
modèle, mais pas mal de plantes viennent ici comme ailleurs. Je le dis pour
ne décourager personne.
P. E. DE PUYDT.
{Sera continué.)
L'ORCHIDÉENNE tiendra, le dimanche 28 septembre prochain, son
Assemblée Générale statutaire annuelle, dans laquelle il sera procédé, comme
de coutume, à l'examen de la situation financière et des travaux de la Société
et à la nomination de douze membres du Jury des meetings et de six membres
suppléants.
202 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LE CHARBON DE BOIS DÉCONSEILLÉ
Je me proposais de revenir sur cette matière à l'occasion de la question
posée par Iq Journal des Orchidées ; mRis un article récent de VOrchidophile,
dans lequel on pourrait reconnaître la plume de M. le comte du Buysson,
me semble exiger une réponse un peu plus complète, et je ne veux pas la
différer.
Je crois devoir, avant tout, protester contre l'assertion que j'aurais employé
« des termes vifs. » S'ils ont pu sembler tels à l'auteur de l'article en question,
c'est sans doute que j'étais très convaincu et un peu trop passionné par mon
sujet; il est bien entendu que les personnalités demeuraient complètement
étrangères à ceCte discussion toute théorique, dans laquelle j'ai cité, bien
plutôt que mon exemple, celui de cultivateurs habiles et célèbres, et l'expres-
sion aurait bien malheureusement trahi ma pensée si l'on pouvait croire que
j'ai oublié un seul instant dans mon article les sentiments de sincère déférence
que je professe à l'égard de M. le comte du Buysson. C'est dans le même
esprit que je me propose de répondre aujourd'hui aux arguments de L'Orchi-
dophile, qui, je l'avoue, ne m'ont pas convaincu.
Il est bien vrai que le charbon de bois possède à un très haut degré la faculté
de condenser et d'absorber les gaz, notamment l'acide carbonique et l'ammo-
niaque, ainsi que la vapeur d'eau; mais il me semble que c'est un grave défaut,
car il les absorbe et ne les rend pas, et la plante est ainsi privée de ces élé-
ments éminemment nécessaires à sa nutrition. C'est même la condamnation de
la théorie de M. du Buysson, et celui-ci le reconnaîtra sans aucun doute, car
le principal argument qu'il invoquait en faveur du charbon (n° 6 du journal)
était qu'il dégageait du carbone (') et de l'azote, gaz nourriciers, etc. S'il les
absorbe, au contraire, comme je n'en doute pas, l'argument se retourne contre
(i) Je reproduis textuellement les termes employés par l'auteur; il est évident qu'un lapsus a
altéré sa pensée, et que carbone se trouve ici à la place à' acide carbonique.
C. DE M.
15 SEPTEMBRE l8gO 203
lui; car je ne pense pas qu'on puisse dire en même temps que le charbon
condense les gaz et qu'il les dégage.
Il est vrai que l'eau, à son tour, dissout une énorme quantité d'ammoniaque,
équivalant à cent fois son volume. Par suite elle peut retirer ces gaz du charbon
quand elle y pénètre, mais on sait que les pores du charbon sont fort étroits et
que l'eau n'y circule pas aisément. Une fois qu'elle s'y est introduite, elle y
reste ; la plante ne profite donc pas encore de ces gaz, qui sont toujours perdus
pour elle. Et je crois pouvoir encore invoquer sur ce point l'autorité de M. le
comte DU BuYSSON lui-même, qui écrit, dans son article cité plus haut :
le charbon de bois conserve son humidité pins longtemps même que le sphagnum.
N'est-ce pas en outre un réel danger que cette humidité stagnante entretenue
autour des racines, et qui les expose fréquemment à pourrir ?
Reste la condensation qui se produit à la surface de tous les corps solides, et en
particulier des métaux, même polis. Je veux bien accorder que cette condensation
existe, mais il me paraît difficile d'admettre qu'elle ait lieu sur un tuyau de
fonte chauffé ; car, outre que la fonte est connue pour laisser passer très facile-
ment les gaz, surtout quand elle est chaude, il est évident que le rayonnement,
et le mouvement produit par l'air échauffé à son contact, s'opposent à la conden-
sation de gaz quelconques à sa surface.
Je laisse de côté, d'ailleurs, la question du tuyau de fonte, qui est ici tout à
fait secondaire. Je n'en avais parlé que pour réfuter l'argument tiré de ce fait
que les racines d'Orchidées s'accrochent au charbon. « Elles se dirigent immé-
diatement sur lui et s'y fixent; donc elles y trouvent avantage, » disait M. le comte
DU Buysson; et je répondais : ce n'est pas la nourriture qu'elles y recherchent,
mais seulement un soutien.
Aussi bien il n'est pas démontré que les racines se dirigent avec tant d'em-
pressement sur le charbon. Tous les cultivateurs d'Orchidées savent, au
contraire, que plusieurs espèces s'en éloignent obstinément tant qu'elles trouvent
place dans le reste du compost.
Je crois avoir répondu aux arguments allégués dans L'Orchidophile en faveur
du charbon. Je n'hésite pas à ajouter, en laissant de côté la théorie et la chimie,
que ce qui doit surtout, à mon avis, peser d'un grand poids dans la balance, ce
sont les résultats de la pratique. Or, ces résultats sont absolument défavorables
au système recommandé par M. du Buysson. L'auteur de l'article auquel je
réponds dit « qu'il ne voit pas que ce choix doive être rebuté aussi vite que je le
voudrais. » Qu'il me permette de lui dire que la question me semble tranchée
204 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
depuis longtemps. On a beaucoup employé le charbon autrefois ; il y a vingt ans
encore, l'usage en était général. Mais peu à peu le progrès s'est fait jour, et les
principaux cultivateurs l'ont abandonné, après avoir constaté que leurs plantes
prospéraient mieux sans lui; de telle sorte qu'il y a dix ans au moins qu'il est
rebuté. Cela est si vrai que je ne connais pas une collection importante dans
laquelle on ait conservé son emploi; il en existe peut être, mais je croirais volon-
tiers que ce sont seulement les plus anciennes, dans lesquelles on a maintenu
les vieilles traditions, les vieilles routines.
Partout ailleurs, le charbon est abandonné, et cette révolution est pour moi
l'indice certain de sa défectuosité ; c'est une véritable condamnation, prononcée
parle suffrage universel, et par un suffrage éclairé.
Tout au plus pourrait-on en placer au fond des pots ou des paniers, comme
supplément de drainage, car il est poreux comme les tessons; mais ceux-ci
absorbent l'eau plus vite et la font évaporer plus promptement; ils me semblent
donc de beaucoup préférables.
Comme complément à ces réflexions, j'avais annoncé l'intention d'adresser à
notre obligeant directeur une étude sur les racines des Orchidées; quelques-uns
de mes lecteurs ont bien voulu me rappeler cet engagement. Je l'exécuterai
très prochainement.
Comte DE MoRAN.
EVAPORATION ET TRANSPIRATION
Nous avons parlé récemment des arrosages nécessaires aux Orchidées.
Quelques notes complémentaires sont indispensables pour établir quelle est
l'utilité de l'eau, comment elle se comporte dans la plante et comment elle est
élaborée.
L'eau que reçoivent les plantes par arrosage sert à divers usages, dont deux
surtout sont très importants : i° elle fournit à leur nourriture des gaz dont une
partie sont dissous en elle, et une partie sont entraînés par sa chute et portés
aux racines; ces derniers proviennent soit de l'air, soit du compost; 2° elle est
en partie assimilée et se distribue dans toute l'économie, au moyen d'un courant
15 SEPTEMBRE 1890 205
qui part des racines et se termine aux extrémités, c'est-à-dire aux feuilles et
aux bulbes.
Ce sont les parties larges de la plante qui, en raison de l'étendue de leur
surface et de leur contact avec l'atmosphère, éliminent l'humidité restant en
excès, au moyen de l'évaporation.
La transpiration est le résultat mécanique de l'exhalaison des résidus
gazeux. Ceux-ci arrivent jusqu'aux stomates, s'échappent à l'extérieur et
entraînent en même temps une certaine quantité de vapeur d'eau.
Lorsque l'eau, emportée par le courant de la circulation, a parcouru toute
l'économie, et baigné toutes les parties de la plante, une petite quantité qui reste
inutilisée s'arrête à la surface, où peu à peu elle est supprimée par l'évapo-
ration et la transpiration. Il faut ensuite fournir à la plante une nouvelle pro-
vision d'eau, qui suivra le même trajet et ira ahmenter tous les organes. Si les
arrosages sont trop réduits, ou s'ils sont supprimés, et qu'ils ne suffisent pas à
nourrir la plante, celle-ci emprunte le reste d'une part à l'atmosphère, d'autre
part à sa propre substance.
Les feuilles, en communication avec l'atmosphère par leurs pores et leurs
stomates, servent à maintenir l'équilibre entre elle et la plante. Celle-ci contient-
elle de l'eau en excès, les feuilles l'exhalent par toute leur surface et la répan-
dent dans l'air. A-t-elle besoin d'eau, au contraire, les feuilles la pompent et
l'aspirent à l'intérieur, où elle se distribue promptement par capillarité ; les
bulbes remplissent également la même fonction, quoique d'une façon très
secondaire.
Lorsque l'atmosphère est trop sèche, l'humidité contenue dans la plante est
attirée plus activement et l'évaporation s'accélère; par suite il faut des arrosages
plus abondants; si la plante ne les reçoit pas, elle se dessèche, consomme ses
réserves, dégonfle ses bulbes, et finit par mourir si le remède n'arrive pas
à temps.
Si au contraire l'atmosphère est trop saturée d'humidité, celle-ci tend à
envahir la plante et exerce une pression qui s'oppose à l'évaporation et à la
transpiration. Par suite les canaux s'engorgent, l'économie ne peut plus éliminer
les résidus de la nutrition ; la plante souffre, et doit finir par périr encore.
On voit qu'il est indispensable de régler avec le même soin la quantité
d'humidité donnée à la plante et celle fournie à l'atmosphère. Elles doivent
être en rapport constant l'une avec l'autre. La nourriture et la vie même de la
plante dépend de ces soins.
2o6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Une autre évaporation a également une grande importance dans la culture
des Orchidées. C'est celle qui a son siège à l'extérieur de la plante; nous
voulons parler de l'évaporation des gouttes d'eau projetées sur les feuilles et les
tiges dans les seringages. Elle donne lieu à deux observations principales.
L'eau qui s'introduit dans le cœur des jeunes pousses produit parfois de
graves accidents, si elle ne peut pas s'évaporer rapidement. Elle fait pourrir les
feuilles tendres, et cause des dégâts irréparables surtout dans certaines espèces
de Cypripedium à feuilles épaisses et charnues, comme les C. praestans, laevi-
gatum, Lowi, Rothschildianum, etc.
Lorsque le mal qu'on ne soupçonnait pas fait son apparition, il est presque
toujours trop tard pour y porter remède; une tache jaune huileuse, qui apparaît
d'abord à la nervure centrale d'une feuille, s'étend et gagne peu à peu, arrive
jusqu'à la pousse nouvelle et la fait bientôt périr. Dès lors la plante est perdue.
Il est donc imprudent d'opérer des seringages toutes les fois que le soleil est
caché, ou que le temps n'est pas très chaud. Il faut que l'eau soit promptement
séchée; autrement elle constitue un grave danger.
Quant aux gouttes d'eau qui tombent sur les feuilles, elles produisent en
s'évaporant un refroidissement très sensible, car elles empruntent à la plante
la chaleur qui est nécessaire pour produire le travail de l'évaporation; par
suite celle-ci pourrait souffrir considérablement si l'on se servait d'eau déjà
froide. Il ne faut donc employer, comme le Journal des Orchidées l'a déjà
recommandé à ses lecteurs, que de l'eau à la même température que la serre
ou de deux ou trois degrés plus chaude.
Enfin il n'est pas bon de faire des seringages alors que les plantes sont
exposées aux rayons directs du soleil, car les gouttes d'eau forment des len-
tilles grossissantes qui concentrent la chaleur sur la surface des feuilles et
y produisent autant de brûlures.
Il faudra donc seringuer le matin et pendant les heures les plus chaudes de
la journée, pour assurer la prompte évaporation de l'eau, mais en même
temps ombrer les serres afin d'échapper aux inconvénients dont nous parlons.
En employant un abri léger, et de préférence un lattis de bois assez étroit, on
évitera les dangers des rayons directs du soleil, tout en laissant pénétrer
jusqu'aux plantes, avec la chaleur, le jour clair et lumineux qui leur est
indispensable.
[Sera continué.)
15 SEPTEMBRE l8gO 207
DE LA COLORATION DES FLEURS d'oRCHIDÉES
M'occupant depuis un certain nombre d'années de la culture spéciale des
Orchidées, j'ai été à même de remarquer diverses variations d'une année à
l'autre dans le coloris de leurs fleurs. L'époque de l'année à laquelle elles s'épa-
nouissent influe sûrement sur l'intensité de leurs teintes, car la température, la
ventilation, la lumière etc., auxquelles les plantes sont soumises, varient égale-
ment suivant les saisons.
Au printemps de 1887, je fis l'acquisition de quelques Cattleya Warneri
d'importation; l'un de ces pieds fleurit à contre-saison, et cela dès novembre
de la même année. Il développa deux fleurs de toute beauté, d'un coloris si
intense, qu'un de nos premiers connaisseurs de Paris croyait avoir devant lui
une de ces fameuses plantes de Cattleya labiata auiujnnalis var. atrorubens. Ce
sujet avait épanoui ses fleurs à une époque où il n'avait reçu aucun ombrage
depuis plus de six semaines. Gardé en observation, il a fleuri de nouveau en
mai 1889 et 1890, mais un fait à peine croyable est qu'il n'a donné que des
fleurs d'un coloris tout à fait ordinaire. Pendant ces deux dernières floraisons,
il était soumis aux soins d'ombrage et de ventilation qu'exige à cette époque une
serre à Cattleya.
J'ai fait également cette année une curieuse remarque sur un Laelia elegans
alba, qui a très bien fleuri deux fois blanc, mais dont les pétales sont devenus
rose lilacé à la troisième floraison. Les deux premières floraisons ont eu lieu en
août, tandis que cette troisième s'est effectuée en juin.
Un des faits les plus anormaux que j'aie observés est celui-ci : un fort pied
à'Odontoglossuni Alexandrae, qui avait déjà fleuri plusieurs fois en hiver sans
produire de fleurs colorées, a épanoui en juin dernier des fleurs presque aussi
foncées que celles de la y Rviété fastuosum, figurée dans le troisième volume de la
Lindenia (pi. 115), mais qui sont devenues blanches au bout de huit à dix jours.
Des effets opposés se produisent souvent, par exemple, sur les fleurs de
Cattleya Loddigesi et speciosissima , qui sont parfois blanches lors de leur épa-
nouissement, mais qui se colorent au bout de quelques jours. Cette teinte rosée
revenant au coloris blanc est certainement une rare exception.
2o8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
A quoi faut-il attribuer ce jeu de coloration ? Un grand nombre de nos
lecteurs ont dû certainement remarquer que les macules sont très sujettes à
varier d'une année à l'autre sur les fleurons de VOdontoglossum Alexandrae.
Si tous les orchidophiles voulaient se donner la peine d'inscrire régulièrement
la floraison de leurs plantes, accompagnée de quelques observations, je suis
persuadé qu'ils seraient souvent étonnés d'y remarquer des différences très
sensibles.
Otto Ballif.
PROPRIÉTÉS FERTILISANTES DE LA SUIE. — Parmi les substances
fréquemment recommandées comme engrais, et qui peuvent être employées,
dans certains cas, pour la culture des Orchidées semi-terrestres, il convient
de citer la suie. On sait que cette matière est composée surtout de carbone
excessivement divisé, qui est entraîné par la fumée dans les combustions
incomplètes. Elle contient en outre une certaine quantité d'ammoniaque, de
sulfites et de sulfates d'ammoniaque, gaz qui proviennent de la combinaison de
l'azote mis en liberté avec l'hydrogène (AzH^), puis de cet ammoniaque avec
l'acide sulfureux et les autres composés oxygénés du soufre (on sait que beau-
coup de charbons de terre renferment des produits sulfureux). La suie qui,
comme tous les charbons, absorbe dans ses pores une quantité notable de gaz,
contient jusqu'à deux et deux et demi pour cent d'ammoniaque; c'est de ce
corps surtout que viennent ses propriétés fertihsantes ; car il est mis en liberté
lorsqu'on répand la suie en poudre sur le compost, et les eaux d'arrosage le
dissolvent et le portent jusqu'aux racines.
*
* *
MOYEN DE DÉTRUIRE LES LIMACES. — Excès de biens ne peut pas
nuire. — Voici un procédé très efficace pour se débarrasser des limaces et
des limaçons qui rendent visite à nos serres. On- broie de l'iode dans l'eau,
de façon à les mélanger aussi intimement que possible, et l'on répand le
liquide sur de la terre, de la sciure de bois ou un corps de ce genre, que l'on
dépose dans la serre, de préférence dans un pot que l'on enfouit au niveau du
sol. Les limaces, par l'odeur alléchées, courent au piège qu'on leur a préparé,
et on peut les y recueillir au bout d'un jour ou deux par dizaines.
15 SEPTEMBRE 189O 20g
CULTURE DES ORCHIDÉES RÉPUTÉES d'uN
TRAITEMENT DIFFICILE
II. — Disa grandiflora
Cette belle espèce est généralement rare dans les cultures du continent; elle
est cependant très curieuse et digne d'occuper une place honorable dans la
famille orchidéenne; mais elle date de 1825, et les introductions incessam-
ment renouvelées font rapidement tomber dans l'oubli les espèces anciennes.
Le D. grandiflora est rarement bien cultivé, quoique son traitement soit
des plus faciles; il se rencontre à l'état naturel dans des terrains tourbeux
constamment humides, au bord des lacs et des ruisseaux, où l'atmosphère est
souvent chargée d'épais brouillards. Il réclame une abondance d'humidité
pendant sa croissance, c'est-à-dire depuis le mois de mars jusqu'à l'époque de
sa floraison; on devra l'arroser deux fois par jour, et, dans les journées les
plus chaudes, jusqu'à trois et quatre fois.
Le compost sera le même que pour la plupart des Orchidées, c'est à dire
un mélange de sphagnum et de terre fibreuse, dans lequel on peut cependant
mettre de cette dernière substance un peu plus que de 'coutume. Les récipients
seront disposés sur des tablettes au-dessus d'un réservoir d'eau; il est bon
d'employer des pots percés de plusieurs trous sur les côtés, en raison des
arrosage abondants et pour permettre aux jeunes pousses de se produire par
les ouvertures.
Le D. grandiflora fleurit en juillet; une fois la floraison terminée, on peut
donner moins d'eau aux racines, mais elles ne doivent jamais être laissées
sèches, autrement la plante ne tarderait pas à périr. Il réussit parfaitement
en serre froide, avec une ventilation abondante. Il se reproduit très aisément
par division. Il y a avantage, lorsqu'on cultive cette belle Orchidée, à placer
plusieurs plantes ensemble dans un même pot; on obtient ainsi des touffes
superbes, et, au moment de la floraison, des bouquets d'un effet admirable.
G. Rivois.
2IO LE JOURNAL DES ORCHIDEES
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE SEPTEMBRE
Le temps se rafraîchit de plus en plus, quoique le soleil soit encore chaud.
Cette saison de l'année donne heu fréquemment à des variations considérables
du thermomètre et du baromètre. Aussi le jardinier doit-il consulter très sou-
vent l'un et l'autre, et être toujours en éveil afin d'éviter un désastre.
Les abris peuvent être en général placés un peu plus tard qu'au cours de
l'été, et retirés un peu plus tôt. Il faudra les relever complètement à certains
jours, mais les remettre en place dès qu'apparaitront des rayons brûlants.
Il est donc utile plus que jamais d'employer des lattis faciles à déplacer, ou
qui se roulent sur le vitrage des serres. Les cultivateurs qui n'ont que des abris
fixes, et qui les auront enlevés à cette époque de l'année, devront seringuer
abondamment les murs, les sentiers et les tablettes lorsque leurs serres se
trouveront exposées aux rayons directs du soleil.
Serre froide. — Les Odontoglossum, Oncidium, Masdevallia, etc. réclament
à peu près le même traitement que par le passé.
Il faut aérer beaucoup les serres; l'air frais de cette saison convient parfaite-
ment aux Orchidées alpines. Ombrer très peu, mais éviter les coups de soleil;
les plantes qui ont été rempotées, notamment, craignent les rayons trop chauds
pendant quelque temps.
On continuera le rempotage des Odontoglossum qui en ont besoin.
Serre tempérée. — Les fleurs sont assez rares dans cette serre actuelle-
ment; il ne resta que quelques Cattleya et Laelia, les C. maxinia (et surtout la
variété Backhousi), C. Gaskelliana, avec ses belles variétés, C. Schilleriana,
C. gigas, C. aurea, C. Leopoldi, etc., et les L. elegans, L. marginata,
L. Dayana, etc. Veiller avec soin à la bonne maturation des bulbes, arroser
peu et donner plutôt l'humidité dans l'atmosphère.
Ombrer très peu également; les rayons du soleil ne causeront pas grand
dommage en cette saison, tandis que la privation de lumière pourrait avoir des
conséquences funestes.
Les insectes sont très nombreux et très nuisibles à l'automne. Il faut les
15 SEPTEMBRE 1890 211
poursuivre assidûment. Les procédés ne manquent pas pour les détruire, mais
le plus efficace est une surveillance continue.
Serre chaude. — Quelques beaux Vanda forment actuellement leurs bou-
tons; il est bon de les rapprocher autant que possible du vitrage et de les
placer dans un endroit bien éclairé; les fleurs en seront plus belles.
La saison de repos est la meilleure pour chasser les insectes; il faudra exa-
miner attentivement les Dendrobium, qui sont surtout attaqués.
Surveiller également les plantes qui sont en retard dans leur croissance, et
les mettre à un endroit plus chaud et très clair pour hâter leur végétation.
Les Phalaenopsis, dont plusieurs viennent de fleurir, pourront être sur-
faces, ou plutôt nettoyés par l'enlèvement du vieux compost aigri ou devenu
impropre à la végétation.
Il sera rarement nécessaire d'abriter la serre chaude, sauf peut-être pendant
deux heures au milieu de la journée; en revanche, il faudra fréquemment
chauffer, et ce sera même indispensable pendant la nuit. Dans ce compar-
timent, plus encore que dans tout autre, il faut aux Orchidées une température
constante et régulière.
PETITE CORRESPONDANCE
M. Max Garnier. — Merci de votre bonne intention, cher collaborateur,
mais nous ne croyons pas devoir insérer votre lettre ; les médisances de
concurrents jaloux ne méritent pas une réfutation. Toutes les grandes entre-
prises sont soumises à des tentatives de démolition de ce genre; combien les
grands Magasins dtc Louvre et le Bon Marché, à Paris, ont-ils soulevé de
colères chez leurs impuissants rivaux! Elles n'ont jamais rien rapporté, et
ce sont les maisons attaquées, au contraire, qui en ont profité.
Le directeur de L'Horticulture Internationale n'a donc pas à défendre
ici cet établissement contre des racontars dont la fausseté se démontre d'elle-
même; tous les amateurs, qui peuvent le visiter chaque jour, emportent de
cet examen une impression qui contraste singulièrement avec les insinuations
perfides dont vous parlez. Une Société qui, en dehors d'amortissements consi-
dérables, distribue chaque année lo % de dividende à ses actionnaires, n'a
2)2 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
pas à discuter des calomnies auxquelles le public, le meilleur juge en somme,
donne sans cesse un éclatant démenti.
Plus L'Horticulture Internationale progressera, plus elle suscitera de
jalousies et de haines envieuses.
La meilleure réponse qu'elle puisse leur faire, c'est la fidélité de ses clients,
qui s'adressent à elle avec une confiance absolue, à cause de son bon marché
extrême, et parce qu'ils ont pu constater souvent que les plantes qu'elle leur
vendait dépassaient leurs espérances et réalisaient bien plus qu'elle n'avait
promis. Ceux qui l'ont quittée sur la foi de quelques médisances intéressées,
et qui se sont adressés ailleurs, n'ont pas tardé à revenir, édifiés par la com-
paraison.
Bien faire et laisser dire, telle a toujours été notre devise ; il y a longtemps
que nous sommes bronzés contre les machinations de l'envie.
Nous nous refusons d'ailleurs à suivre nos détracteurs sur ce terrain, et à
leur répondre avec les mêmes armes. Comme directeur de L'Horticulture
Internationale, nous avons toujours défendu à nos vendeurs d'user de pro-
cédés semblables vis-à-vis de nos concurrents; et si des faits de ce genre
étaient commis par nos employés, nous y mettrions bon ordre.
Quant à la Lindenia et au Journal des Orchidées, ils n'ont pas non plus
besoin de se défendre; le nombre des abonnés, toujours croissant, prouve bien
l'impuissance de leurs adversaires et la sympathie qu'ils ont conquise auprès
du public, qui ne se préoccupe que d'être bien et régulièrement servi.
*
* *
M'' E. A., Cousances-aux-Forges. — Doit-on rempoter tous les ans, et si
oui, à quelle époque, les Odontoglossum, particulièrement les O. Alexandrae et
les Cypripedium?
RÉPONSE : En ce qui concerne les Odontoglossum, vous aurez trouvé
dans le n° 12 du Journal tous les renseignements utiles; les 0. Alexandrae ne
font en rien exception à ces indications générales. Pour les Cypripedium, la
meilleure époque est celle qui suit la floraison, et qui précède le retour de la
végétation active. Quant aux jeunes plantes qui ne fleurissent pas, on doit les
rempoter de préférence à la fin de l'hiver.
Il ne faut pas oublier, d'ailleurs, le principe fondamental de ne rempoter les
Orchidées que quand elles en ont besoin, c'est-à-dire quand les racines ont
remph entièrement le pot ou quand le compost est devenu mauvais. Aucune
espèce ne doit être rempotée tous les ans.
SOCIÉTÉ ANONYME
L10RTIC0LT0RE INTERiiTIOMLl
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégrapliique : LINDENIA, Bruxelles
Administrateur-Directeiir : LUCIEN LINDEN
ORCHIDÉES POUR AMATEUR DÉBUTANT
Toutes les plantes offertes ci-dessous sont très saines, parfaitement cultivées
et toutes de force à fleurir.
OnDOISTTOGI-IjOSSXJJVs/^
Odontoglossum crispum :
3-4 bulbes, belle variété fr. 5
4-5 » » » » 8
5-6 » .) » >y 10
Très belle plante » 20
Forte plante » 30
Odontoglossum Pescatorei :
3-4 liulbes, bonne plante fr. 5
4-6 .) « » 10
Très belle plante » 20
Odontoglossum cordatum :
3-4 bulbes, bonne plante fr, 7
5-6 » » « 0 12
Forte plante » 20
Odontoglossum Edwardi :
3 bulbes, 1 pousse fr. 25
4-5 » 1 « „ 50
Odontoglossum gloriosum :
3-4 bulbes, bonne plante fr. 10
4-5 .. .^ ........ ,. 15
5-6 » » » „ 20
Odontoglossum grande :
3-4 liulbes, bonne plante fr. 7
5-6 » I) ,) 1) 10
Odontoglossum Halli :
4-5 bulbes, bonne plante fr. 12
» ■> 25
6-8
12-4
forte
Odontoglossum Harryanum :
3-4 bulbes, belle plante fr.
4-6 ., ,, « „
Odontoglossum Insleayi :
4-6 bulbes, lielle plante
5-8 n „ ......
50
15
fr. 10
» 15
Odontoglossum Insleayi leopardinum :
4-6 bulbes, bonne plante fr. 20
Odontoglossum laeve :
3-4 bulbes, belle plante fr. 10
4-5
Forte plante
15
20
Odontoglossum luteo-purpiireum :
3-4 Inillios, l)ellp plante fr.
5-0 .. » -> «
8 .. .. -> »
Oclontogiossuni mciculatum :
3-4 liulbes, l)elle plante fr.
5-G ') » » »
Forte plante »
Odontoglossum nebulosum :
3-4 Imllies, liello plante fr.
5-G .. -' » »
7-8 » " ■' »
Odontoglossum odoratum :
3- 4 liullics. helle plante fi'.
5-6 .. » " »
7-8 » " ' »
Odontoglossum tripudians :
3-4 bulbes, belle plante fr.
5-(j » » » "
Odontoglossum triumphans :
3-4 bulbes, bonne plante
5-G •' belle '^
7-8 » iorte »
fr.
10
15
25
7
12
20
7
12
15
7
10
15
10
15
15
25
35
O^STÏ'PlIï'
Cypripedium barbatum :
2 tiocs, bonne iilante fr. 4
4 » .. » 8
Cypripedium Boxalli :
2-3 tiges, l>oune iilante fr. 12
Cypripedium insigne :
6-8 tiges, bonne plante fr.
10-12 tiges, belle plante »
15-20 » forte «
15
10
20
Cypripedium villosum :
3-4 tiges, bonne jjlante
G-8 " » » .
fr. 10
» 20
fr,
Cypripedium Harrisianum :
2-3 tiges, bonne plante fr. 10
4-5 tiges, lielle plante
Forte plante
Cypripedium Hookerae :
2-3 tiges, belle plante
4-5 " » " "
î'orte plante "
Cypripedium Lawrenceanum :
2-3 tiges, belle plante fr
4-6 » » " "
Forte plante "
15
25
10
15
4
10
15
Odontoglossum citrosmum :
3-4 bulbes, bonne plante Ir. S
7-8 " 12
Forte [)lantc •■ '1)
Odontoglossum cirrliosam :
3-4 bulbes, bonne plante fr 12
(i " belle variété » 20
Odontoglossum bictoniensa :
3-4 bulbes, boinie plante fr. 8
Odontoglossum hastilabium :
3-4 bulbes, Ijelle plante fr. 10
4-5 .. » .. » 15
Forte plante » 25
Odontoglossum Cervantesi :
l'xinne iilante fr. 5
Belle .. » 10
Odontoglossum Œrstedi :
15 bulbes, belle plante fr. 15
Odontoglossum Rossi :
Bonne plante fr. 5
Eolle .. » 10
Cypripedium venustum :
2-3 tiges, bonne plante ir. 7
4-5 .. belle » "15
Cypripedium Argus :
2 tiges, bonne plante fr. 5
3-4 » » " "8
5-6 » forte » » 15
Cypripedium Ashburtoniae :
2 tiges, bonne plante fi'. 10
3 » belle » » 15
Cypripedium callosum :
2 belles tiges • • • ^''- ^^
3 » .) » 15
4 tiges, forte plante » 20
Cypripedium Dauthieri :
1 belle tige fr. 10
2 belles tiges « 20
Cypripedium Spieerianum :
2 tiges, bonne plante fr. 10
3 » belle » '^15
4 » » " - 20
OfTi'es sui' demande.
L ILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES
DES INTRODUCTIONS NOUVELLES
ET DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS DE L'HORTICULTURE
Directeur
•r. ]:.irvDE:iv
ADMINISTRATEUR REDACTEUR
LUCIEIV LIIVOEIV I EMILE RODIONS
COLLABORATION DE BOTANISTES ET HORTICULTEURS ÉMINENTS
Prix de l'abonnement, payable d'avance :
Par volume de 12 livraisons (de janvier à décembre) envoyées chacune franco par la poste
Pour toute l'union postale, 30 francs
On s'abonne à ladminislralion de L'ILLUSTRATION HORTICOLE
TO, rue \^îertz, à Bruxelles
ainsi que chez les principaux libraires de Belgique et de V étranger
Envoi franco d'une livraison-spécimen sur demande affranchie accompagnée de 3 francs
en timbres-poste.
Case à louer
ON DEMANDE A RACHETER
INTACTS ET COMPLETS
LES DEUX PREMIERS VOLUMES
DE
LA LIN DE NIA.
FLEURS
D'ORCHIDÉES
Les relations du JOURNAL DES
ORCHIDÉES avec les amateurs et cul-
tivateurs d'Orchidées qui vendent des
fleurs coupées, lui permettent d'indi-
quer, en tout temps, aux intéressés où
ils peuvent se les procurer. S'adresser
pour la Vente et l'Achat au bureau du
Journal qui se fera un plaisir de fournir
sans aucune commission, tous les ren-
seignements utiles.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus rédiiils, déliant toute
concwi'ence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIO.XALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDÉE EN 18 59
Atelier de construction pour Fojers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
CH. BUSS
Rue cl'il.kkei*gein, ii» 69, Oil^MD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Inslallation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
«50 JHED.%II.I.KJIi AUX EXPOiSITlOIVJiï DU
P.%Y!9 ET »E L,'KTR.4IVeER
1885 — Médaille d'Argent à l'Exposilion loiterselle d'Anvers — ISSS
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de constructioii de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVEBSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
a--A.Isr3D,
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUmCAILLEEIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de ^A^avre, BRUXELLES.
r>
£?
:^
ire Année. T^ OCTOBR E I 890 Numéro 14.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
Gl'IDE PRATIfjlE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Rodigas, de Pl'ydt,Funck,E.'Wallaert, A.FjInden,
Comte de Moran, P. Glo.ner, G. Joris, A. Vais Imschoot, Fr. Desbois,
E.S. RAiND, D'^Vaïn Calwelaert,E. Bungeroth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martiîn Cahuzac, D"^ Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cognl\ux, Max Garmer,
PaulOtlet, Em.Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F, Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de TAbonnement : 10 francs par an
Paraît; le l^"" ot le IS de cliaqiie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
GaDtl, impr. Eug. A'anderhaeghen.
VJ'/VTjy GaDtl, impr. Eug. \anderhaeghen. [QJ^J I
LINDENIA
lOONOGm^JPHIE DES O IICÏ11I3 ÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
« Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées »
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
l<.r "Volume
Acranllius Leonis, Aerides maculosum var. formosum,
AcriHcs odovatum var. Dcmidotli. Aerides Reicliciiliaehi,
Aganisia tricolor. ("-atasetiim discoloi', Catasoluin ligriiium.
Cattleya aiirea, (L'Ulleya gullata var. leopardina. (lallleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana. Cattleya maxima var.
Hrubyana, Cattleya nobilior var. Huguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reiclienbaclii, Cattleya Trianae var. alba. Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoiiia Giiiberti, Cypripedium
Driii-yi. Cypripedium Lawrenceanum var. Hyeaiium, Cypri-
pedium œnanthum supcrbum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellalum var. porphyreum, Deudrobium Fal-
coneri, Dendrobium slratiotes, Deudrobium ihyrsitlorum,
Qme Volixme
Angraecum EUisi. Anguloa Ruckeri var. média, Aiisellia dium Warscewicz
congoensis, Bollea pulvinaris', Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas. Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogyue pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microcliilum, Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkiuense, Dendrobium bracleosum,
Dendrobium inauditum. E]iidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Del|)liina, Galeandi'a llaveola, Laelia clegans
var. Houtteana. Masdevallia Veitchi. Miltonia spectabilis var.
lineala, Oncidium cucuUalum, Oncidium Jonesianum. Onci-
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora. Masdevallia Roezli, Oncidium Lanceanum var. super-
bum. ()iHi<lium Limmingliei, Odontoglossum Alexandrae,
Odonloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubesccns, Odontoglossum Ruckerianum,
Odonloglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
uopsis Sanderiana. Plialaenopsis Sluartiana var. punctulata,
Restrepia anlennifera. Selenipedium reliculatum. Spatho-
olottis Augustorum. Trichocentrum ligrinum var. spleudens.
Trichopilia suavis, Vanda Boxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum, Odonto-
glossum luteo-purpurcuni. Odontoglossum Roezli. Odonto-
glossum Schillerianum, Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudalum
giganteum. Selenipedium Scliroderae var. splendens. Spa-
thogloltis plicata, Stanhopea ligrina, Trichocentrum albo-
purpureum var sti'iatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni, Zygopelalum rostratum.
3">« "Volvune
Aeridcs Fielilingi, Aeranlhcs giaiulillora, Acridcs Houlle-
tianum, Aganisia cyaiiea. Angraocum l^illiroslacliys Sodoni,
AiigLiloa unillora, Brassavola cuciillala var. inispidata. Bolho-
phylluni graiidilloruni. Catasctiini Hungerolhi var. aureiini.
Cataselum Bungcrollii var. Pollsiaiuini. (latascliini dccipicns,
Catasctuni pulchrum, Callleya Gibc/.iac, Calllcya lahiata var.
autumnalis, Calllcya virginalis, Cloisostoma ( rassit'olium,
Cypripedium Arlhurianum var. pallidiiin. Cypripcdiiim Can-
iiartiaiium, Cypri[)t'diuni Ciutisi. (îypri|)ediiim Hairisiaiium
var. superbum, Cypripedium Leeaiuim. (Àpiipeiliiiiii M(jensi-
anum, Cypripedium praeslans. Cypripedium Van Houtlea-
num, Cypripedium viliosum, Cypripedium (Selenipedium)
Wallisi. Demlrobinm pnrpureum var. randidulum, Doiidro-
liimn rulrit'erum. Dcndrubium slrebloccras var. Rossi.iiuim,
loiiopsi.s paiiiculala var. inaxima. Masdevallia macrura. Jlasde-
vallia spcclrum. Miltonia speclabilis Moreliana, Oncidium
(heirophornm, Oiiridiuin papilio var. majus, Oncidium Pli.t-
laciiopsis, Odoiiloglossum citrosmum var. Devansaycaïuini,
Odonlogldssum ci-ispum var. fasUiosum. Odontoglossuni cris
puni var.Tiiaiiac. Odonloglu.ssumcuspidalum.Odontogiossum
Harryanum. ()dont(iglos.siim odoralum var. bapliicaiitum .
Odoiiloglossum lrium|)lians, Odonloglossum Uro-Skinncri.
Papiiiiiia Lindeniana. Papliinia Modiglianiana, Rodriguezia
Bungerothi. Vanda superba.
4me "Volume
Aeridesquinquevuluerum, Angraecum sesquipedale. Angu-
loa Clowesi, Callleya chocoensis var. Miss Nilsson, Callleya
Mossiae var. Bousiesiana, Callleya Mossiae var. Warocqueana,
Cirrhopelalum pul(;iirum, Coelogyne cristala var. alba. Com-
parellia falcala, (jypripedium bellalulum. Cypripedium
Elliollianum. Cypripedium Harrisianum var. polycliromum,
Cypripedium Maslersianum. Cypripedium Mileauaiuim, Den-
drobium Bensoniae. Dendrobium densillorum. Epidcndrum
nemorale, Laelia majalis. Lépiotes bicolor, Lyeaslc Skiiineri
var. alba, Masdevallia tovarensis, Millonia(Odonl.)X Bleuana.
Mesospinidium vulcanicum. Nanodes Medusae, Odonloglos-
sum Bleichrôderianura. Odonloglossum Cervantesi lilacinum,
Odonloglossum Glonerianum, Odonloglossum HallI. Odonlo-
{;li)ssuni Pcscalorci vai-. Lindeni. Odonloglossum latimacu-
laUim, Odonloglossum radialum. Odonloglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum Warocqucanum. Oncidium Forbesi
ni.iximum, Oncidium iridifolium. Oncidium macranlhum,
Pliaius grandit'olius. Polyslachia pubcsccns. Selenipedium
cMudalum var. Albcrlianum. Soplii'onitis granditlora. Tiiunia
Marshalli, Vanda coei'ulea, Vanda Iricolor, Warrea Lin-
deniana.
^mo "Voluine
Ada auranliaca, AeridesAuguslianum. Angraecum cilralum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, Calanthe Masuca, Calanlhe Veilchi,
Calaselum macrocarpum var.chrysanlhum, Callleya Trianae
var. purpurala, Callleya Trianae var. M'^e Marlin-Cahuzac,
Callleya Trianae var. pallida, Callleya Trianae var. slriala,
Callleya maxima va--. Malouana, Cymbidium Maslcrsi, Cypri-
pedium barbalo-Veitchianum, Cypripedium nilens, Cypri-
pedium orphanum, Dendrobium crumenalum, Dendrobium
infudibuluni, Dendrobium Mirbelianum, Dendrobium Pax-
loni, Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epidendrum pris-
matocarpum, Epidendrum vilellinum, Gongora maculala,
Houllelia Brockleliursliana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle coslala, Masdevallia ignca, Millonia
Blunli var. Lubbersiana, Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes, Odonloglossum Boddacrtia-
nnm, Odonloglossum Duvivierianum, Odonloglossum liasli-
labium. Odonloglossum maxillarc. Odonloglossum odoralum
var. slrialum. Odonloglossum Schlesingerianum . Plialac-
nopsis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
ZygopetaUim inlermedinm. Zygopetalum Jorisianum.
G™« Volume (trois livraisons parues)
Calanlhe veralrifolia. Coelogyne ocellala var. maxima, Coryanthes Bungeiollii, Cypripedium praeslans var. Kimbal-
lianum, Dendrobium Dalhuusieanum. Dendrobium Dovoniannm, Dendrobium Gallicoanum, Masdevallia Reichenbachiana,
Maxillaria longisepala, Oncidium Krameri, Selenipedium grande. Selenipedium Sedeni candidulum.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
1^' Volume, 125 fr.; 2'"^ Volume, 100 fr. ; S'""^ Volume, î5 fr. ; 4"'^ Volume, 70 fr.; 5"'^ Volume, 65 fr,
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
Qme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 14"^ NUMÉRO :
Pages
Chronique Orchidéenne mensuelle . . . . , 213
Causerie sur les Orchidées. — IV 217
Les grandes collections d'amateurs. — II 220
Évaporation et transpiration , - 223
Culture des Orchidées réputées d'un traitement difficile. — III 226
Travaux de la première quinzaine d'oetobi^e 226
Petite correspondance 227
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
biiu:x^e:i^i.e:s
Présidents d'Honneur :
MM. lo baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour TAIIemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de VOrchiâophilc, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEIV, adminisirateur-direcleur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 12 et 13 octobre prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bru.xelles.
nr\M I ADniKIlCD ^^ ^^^' ^^^ courant des Orchidées et muni de très bonnes références, demande
bUn uAKUlNItri^ place. — Adresse au bureau du journal.
l" OCTOBRE 1890 213
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UN CATTLEYA SUPERBA SPLENDENS, signalé récemment par le
Gardeners' Chroniclc, aurait produit des fleurs de quinze centimètres de dia-
mètre, à segments très larges, et très parfumées. Cette variété est bien supé-
rieure à la forme 'type comme grandeur et comme coloris. Elle se rencontre
sur les bords du Rio Negro, tandis que le C. superba se trouve surtout dans
la Guyane anglaise; elle est particulièrement abondante auprès des rivières,
dans des terrains fréquemment envahis par les inondations. Dans cette région,
les pluies durent de décembre à juin presque sans interruption; aussi cette
plante réclame-t-elle beaucoup d'humidité. Elle doit être cultivée de préfé-
rence sur bloc et recevoir beaucoup de soleil.
UNE VARIÉTÉ D'ODONTOGLOSSUM HARRYANUM des plus remar-
quables a fleuri le mois dernier dans les serres de L'Horticulture Inter-
nationale. Dans cette variété les sépales et les pétales sont d'un jaune ver-
dâtre et portent des macules d'un brun clair transparent, s'étendant jusqu'aux
deux tiers de la longueur. Le labelle a les macules d'une teinte violette moins
éclatante que dans la forme type. La fleur, dans son ensemble, est beaucoup
plus éclatante et plus gracieuse que VO. Harryanum.
*
* *
UN LAELIA CRISPA A FLEURS JAUNE CLAIR fleurissait au commen-
cement du mois de septembre chez M. le D' Van Cauwelaert, un des membres
les plus zélés de L'Orchidéenne. Les segments portaient un reflet verdâtre
des plus curieux, et la gorge du labelle présentait la même nuance beaucoup
plus foncée, tandis que la base était d'un pourpre intense.
Cette très intéressante variété, dédiée à Madame Van Cauwelaert, a reçu
le nom de Laelia crispa Cauwelaertiae, et sera prochainement figurée dans la
Lindenia,
* *
L'ORCHID ALBUM, la publication illustrée qu'avait fondée, en collabo-
214 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
ration avec M. Warner, le regretté B. S. Williams, vient de publier sa
102^ livraison, et nous sommes heureux de constater que la mort du célèbre
orchidophile n'a pas entrainé la disparition de ce bel ouvrage. Aux noms de
M. Warner et de M. H. Williams, fils du défunt, est venue s'ajouter celui
de M. GowER, l'orchidographe anglais bien connu.
*
* *
M. A. BLEU, le créateur de tant de beaux semis, visitait récemment L'Hor-
ticulture Internationale à Bruxelles, où nous avons eu le plaisir de causer
longuement avec lui.
L'honorable secrétaire général de la Société nationale d'Horticulture de France
a bien voulu nous faire au sujet des études qu'il poursuit actuellement des
communications des plus intéressantes. Nous pouvons notamment annoncer
à nos lecteurs, sans commettre d'indiscrétion, la floraison prochaine de plu-
sieurs formes nouvelles, et notamment d'un hybride de Cattleya gigas et de
Laelia purpurata, qui, comme on peut en juger par les noms des deux parents,
promet d'être une magnifique acquisition. En même temps que ces travaux
pratiques, M. Bleu poursuit ses intéressantes observations sur la production
et la constitution des hybrides; il est arrivé notamment, à établir d'une façon
à peu près certaine-que, dans la grande majorité des cas, on obtient le même
produit en renversant le croisement et l'on peut prendre indifféremment chacune
des espèces comme porte-semence ou comme porte-pollen.
Il est à souhaiter, dans l'intérêt de l'horticulture en général, que ces tra-
vaux soient prochainement portés à la connaissance du pubhc. Nous aurons
d'ailleurs l'occasion d'y revenir et de signaler encore plus d'une importante
nouveauté, provenant de ses semis.
*
UN CERTAIN NOMBRE DE CATTLEYA TRIANAE étaient en fleurs, le
mois dernier, dans les serres de L'Horticulture Internationale. C'étaient
des plantes importées au début de l'année dernière, et bien établies actuelle-
ment; leurs fleurs, d'une pureté de formes et de coloris remarquable, se distin-
guaient aussi nettement que possible du C. Gaskelliana, avec lequel on aurait
pu être d'abord tenté de les identifier en raison de l'époque tardive de cette
floraison.
Il sera très intéressant de constater si cette curieuse particularité se repro-
duira l'année prochaine; dans le cas où elle serait permanente, la forme nou-
l" OCTOBRE 1890 215
velle constituerait une heureuse acquisition. Le collecteur l'avait renseignée
comme appartenant à une variété fleurissant vers la fin de l'été.
*
■ * *
L'ORCHIDÉENNE avait annoncé sa rentrée pour septembre, et d'après les
nouvelles recueillies de divers côtés au commencement du mois, on pouvait
espérer une exposition superbe ; mais le temps nous ménageait un de ses
bons tours; subitement il s'est remis au beau; le 10, le soleil brillait et
chauffait plus qu'il n'avait daigné le faire au mois de juin. Si bien que les
pauvres baigneurs, peu favorisés cette année, ont repris le chemin de la mer
pour profiter en toute hâte de cette dernière joie; le 12 la débâcle était générale,
et les membres du jury de L'Orchidéenne, ainsi que les exposants, étaient
pour la plupart dispersés sur les plages ou faisaient la guerre aux perdreaux.
A la demande générale, le Comité directeur s'est donc vu forcé de supprimer
le meeting de septembre ; et c'est ainsi que L'Orchidéenne a été victime du
beau temps. Mais patience; tous les déserteurs ont promis de réparer cette
défection en donnant au prochain meeting l'éclat des deux réunis ; l'exposition
des 12 et 13 octobre surpassera sans doute les splendeurs de celles du prin-
temps dernier.
* *
M. R. A. ROLFE, notre savant collaborateur, vient de faire imprimer sous
forme de brochure un mémoire qu'il avait adressé l'année dernière à la Linnean
Society, et qui traite des différentes formes sexuelles des Catasetum. Cette
matière est encore fort obscure, et l'auteur a l'occasion de rectifier des erreurs
nombreuses commises par Darwin , Lindley et plusieurs autres orchido-
graphes qui avaient mal su discerner les diverses espèces dans leurs deux
formes sexuelles. C'est ainsi que les fleurs femelles des C. barbatiun, C. cernuum,
C. cristatum, etc., étaient classées comme appartenant à différents Monachan-
thus et souvent confondues entre elles. M. Rolfe a joint à son intéressante et
très curieuse brochure un catalogue indiquant ces dénominations, et qui sera
d'une grande utilité pour rétablir l'ordre dans cette partie de la nomenclature
orchidéenne.
* *
LES RÉPONSES A NOTRE QUESTION DU CHARBON DE BOIS nous
sont déjà parvenues en si grand nombre que nous nous voyons forcés d'en
avancer la publication pour éviter l'encombrement. Nous commencerons dès le
prochain numéro à insérer quelques consultations, dont le pour et le contre
2l6 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
semblent devoir intéresser nos lecteurs. Nous commencerons par celle de
M. VAN Lansberge, un des présidents d'honneur de L'Orchidéenne.
*
* *
UN CYPRIPEDIUM SUPERBIENS MONSTRUEUX, exposé récemment à
Londres, portait trois fleurs dont deux étaient munies de labelles doubles, et
la troisième avait deux pétales jumeaux. Nous empruntons ce renseignement
à l'intéressant journal anglais, le Gardeners' Magazine, qui ajoute que le docteur
Masters considère ces malformations comme pouvant résulter indirectement
de l'hybridation.
*' *
UNIFICATION DU THERMOMÈTRE. — Nous répondons au désir de
quelques-uns de nos abonnés et nous croyons être agréables à beaucoup
d'entre eux, en leur indiquant le moyen de convertir aisément les indications
du thermomètre centigrade en Réaumur ou Fahrenheit, ou inversement.
Nous désignerons par C les indications du centigrade, par R celles du
Réaumur et par F celles du Fahrenheit.
Voici donc six formules permettant de passer : les deux premières, du
Fahrenheit au Réaumur et au centigrade; les deux suivantes, du Réaumur au
centigrade et au Fahrenheit; les deux dernières, du centigrade au Fahrenheit
et au Réaumur.
co F = 2 C + ^2 6û R = 4 Q
^5 5 .
Un exemple : Supposons que le thermomètre Fahrenheit marque 60°. Pour
avoir l'équivalent en centigrades et en Réaumur, nous remplaçons F par 60
dans les deux premières formules et nous avons
R = ^X4 = i20,444-- C=^X5 = i5°.555--.
y y
Donc le thermomètre centigrade, à la même place, marquerait 15°, 5 5 et le
Réaumur 12°, 44.
Il serait trop long de faire la démonstration de l'exactitude de ces formules.
On les vérifiera d'ailleurs aisément.
I^' OCTOBRE 1890 217
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
IV. — Avant, pendant et après
{Suite et fin, voir no 13)
L'histoire ancienne de la culture des Orchidées mérite qu'on y revienne ; elle
est curieuse et parfois instructive. Van Houtte a cité un jardinier du jardin
botanique de Rio Janeiro, qui, à deux pas de la nature, plantait des bulbes
d'épiphytes sous le sol, comme des oignons de Lys. Les premiers qui en ont
possédé en Europe n'ont pas fait beaucoup mieux. On eût dit que les Orchidées
tombaient de la lune. Et comme ces pauvres « filles de l'air » succombaient
sous ces traitements barbares, on les déclarait incultivables. Le vieux Miller
nous apprend qu'au siècle dernier, on réussissait quelquefois à faire fleurir des
Epidendrum des Antilles en plongeant leur pot dans la tannée de la serre
chaude, mais qu'ils mouraient ensuite.
On se doutait pourtant, dès l'époque de Miller, que ces curieuses plantes
avaient une façon de vivre qui leur était particulière, mais les notions étaient
vagues et confuses, et les moyens de les appliquer restaient dans l'enfance.
Miller conseille de planter le Vaniller dans la caisse d'un arbuste vivant, par
exemple VHernandia sonora, auquel il s'attacherait, mais à titre d'espèce
grimpante.
Vers 1820, le Botanical Cabinet de Loddiges pubhe quelques figures d'Orchi-
dées épiphytes, qu'il conseille de planter dans un compost de mousse (?), de
sciure de bois pourrie et de terre de bruyère sableuse. Ailleurs il propose de
mettre dans le pot un morceau de branche d'arbre et de remplir avec mousse,
sciure et sable. Un Dendrobium a réussi planté sans terre contre un mur
humide.
On avance, mais à tâtons. Le meilleur compost est encore à trouver, mais
la réforme des serres s'impose et l'on n'en parle pas encore.
Dix ou quinze ans plus tard, les Orchidées ont décidément conquis une place
dans nos cultures. De courageux et savants naturalistes sont allés les étudier
■ dans leurs solitudes natales, et sont revenus avec des centaines d'espèceç
21 8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
nouvelles et des notions exactes sur leur mode de croissance et sur les climats
où elles vivent. La culture rationnelle est enfin fondée.
C'est aussi vers ce temps que le thermosyphon nous délivre des conduits
surchauiïés et des filtrations de gaz délétères. On construit des serres à deux
versants auxquelles on peut enfin donner la pleine lumière, une chaleur égale
et saine et l'humidité nécessaire. Alors aussi on se persuade qu'une bonne
partie des Orchidées n'aime qu'une chaleur modérée et veut sortir des serres
étouffées, etc.
Les matériaux de plantation et la manière de les employer devaient donner
lieu à plus de tâtonnements. Il s'agit là de découvrir les meilleurs équivalents
à ce que la nature nous refuse et la façon la plus sûre d'en user. Ici le champ
des découvertes demeure toujours ouvert.
A propos de charbon de bois, qu'on me permette de rappeler un souvenir :
J'étais, il y a huit ans, à Liège chez notre si regretté et si regrettable ami
Edouard Morren. Nous causions d'Orchidées. — « Avez-vous visité, me
dit-il, la collection de M. M...?»
Je ne la connaissais pas.
« Il faut l'aller voir. Elle est d'un grand intérêt, et sa culture réalise à mes
yeux la meilleure application de nos connaissances. »
M. M..., avait, à l'extrémité nord de la ville, non loin du fleuve, une belle
serre chaude où je pus admirer la robuste végétation d'une riche collection
de Cattleya, de Dendrobium, etc. L'aimable propriétaire me montra complai-
samment comment ses Orchidées étaient — j'ose à peine dire : plantées. Il n'y
avait dans ses pots ni drainage, ni compost quelconque, rien que de longs
morceaux de charbon de bois, remplissant à peu près l'espace, sans tassement,
sans mousse interposée. Les racines couraient librement entre les charbons et
s'y attachaient. Dans ce milieu où l'air circulait, où rien ne retenait l'eau, la
pourriture n'était pas à craindre. Quant à la nourriture, il faut croire qu'elle
ne faisait pas défaut, puisque les plantes croissaient et fleurissaient. J'ai noté
que la température de la serre était assez élevée et l'atmosphère humide.
De retour chez moi, je voulus essayer sur quelques plantes ce genre de cuir
ture; le résultat fut négatif; ma serre, je crois, n'était ni assez chaude ni assez
humide, et peut-être n'arrosais-je pas suffisamment. Je n'ai pas poussé l'expé-
rience plus loin, sauf pour un Cattleya amethystina, qui n'a pas été rempoté
depuis 1882. Cette année encore sa végétation est satisfaisante, et de trois
exemplaires de la même espèce, il est celui qui a fleuri le mieux.
jer OCTOBRE 1890 2ig
Près de cinquante ans auparavant, j'avais vu, dans la serre chaude de
M. Reynders, à Bruxelles, des Orchidées cultivées dans des pots assez larges,
qui ne contenaient que quelques grosses racines de bruyères (Erica vulgaris);
ni drainage, ni mousse, sauf une mince couverture. Le vase, d'ailleurs, n'était
pas à demi plein de ces racines. Les plantes étaient d'une bonne venue et il
y en avait en fleurs.
J'étais tout au début de ma carrière d'orchidophile; dès que j'eus quelques
plantes à empoter, je voulus appliquer à ma manière les notions acquises et je
les plantai dans les morceaux de bois de chêne cariés, tels qu'on les trouve
dans les démolitions, aux bouts des poutres engagées dans les murs. Faute de
cet élément, j'employais le même bois recueilli dans les vieilles souches de la
forêt et leur écorce rugueuse. Point de tassements, peu ou point de mousse,
et pour drainage un seul fragment de poterie. J'ai élevé de cette étrange façon
plus d'une belle plante, et obtenu des floraisons que j'ai peine à reproduire
maintenant.
Je n'engage personne à refaire ces écoles, mais je tiens pour utile de les
remettre en mémoire. Rien ne devrait se perdre de ce qui a été reconnu bon.
En remontant à moins de dix ans, on trouve dans les meilleures publications
des indications et des conseils fort peu d'accord avec les pratiques consacrées
aujourd'hui. On ne cultivait pas niai alors, on cultive mieux à présent; ce
n'est pas une raison pour s'arrêter ni pour condamner en bloc les pratiques
d'autrefois. Il reste encore des difficultés à vaincre, des simplifications à
réaliser, des théories à confirmer. Ce sera l'œuvre excellente du Journal des
Orchidées de servir de tribune à toutes les discussions courtoises, à tous les
chercheurs de ce progrès — qui ne s'arrête jamais.
P. E. DE PUYDT.
Le CATTLEYA WAROCQUEANA, la grande introduction que nous avons
signalée ce printemps à l'occasion d'un meeting de L'ÛRCHmÉENNE où elle obtint un
diplôme d'honneur de i""^ classe, va prochainement fleurir; la plupart des plantes qui
se trouvent encore dans les serres de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles,
sont couvertes de boutons, prêts à s'épanouir; on signale la même prospérité chez
divers amateurs; les plantes s'annoncent comme étant d'une floribondité exception-
nelle. Nous pouvons nous attendre à la révélation de quelques formes nouvelles, à
floraison automnale, destinées à faire époque.
Selon toutes probabilités quelques exemplaires seront en fleurs pour le prochain
meeting de L'Orchidéenne,
220 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES GRANDES COLLECTIONS D'AMATEURS
II. — Les serres de M. van Lansberge, au château de Duno
Le château de Duno se trouve près d'Arnhem, dans cette région, l'une des
plus florissantes et des plus pittoresques des Pays-Bas, qui est bornée par les
monts Véluviens et arrosée par le Rhin et la Meuse. Les serres de M. van
Lansberge, président de L'Horticulture Internationale, sont situées d'une
façon gracieuse au versant d'une haute colline et tournées vers le Midi, ce
qui leur assure un air pur et sain,, et la jouissance des moindres rayons de
soleil en hiver ou par les temps sombres. Leur construction, à vrai dire, n'a
pas laissé de présenter quelques difficultés; il s'agissait de les établir sur une
pente assez prononcée, et couverte de vieux taillis touffus. Il a donc fallu
procéder à un véritable défrichement, et d'autre part il n'a pas été possible de
faire toutes les constructions sur le même plan. Mais s'il est nécessaire de
gravir quelques marches pour passer d'une serre dans l'autre, c'est un incon-
vénient de peu d'importance, et cette disposition concorde merveilleusement
avec le paysage accidenté dans lequel elles se trouvent encadrées.
Le plan d'ensemble des constructions se compose d'une galerie centrale,
divisée en plusieurs serres, et donnant elle même accès dans six serres laté-
rales. Nous avons eu la satisfaction de retrouver là une disposition tout à fait
analogue à celle des bâtiments que nous avons créés à L'Horticulture
Internationale. A l'extrémité méridionale se trouve une grande serre haute
de six mètres et demi, longue de dix mètres et large de six mètres, sans
banquettes, destinée à abriter les Palmiers, les Fougères arborescentes et
autres grandes plantes qui ornent les pelouses pendant l'été. A l'époque de
notre visite, elle renfermait un certain nombre d'Orchidées tropicales, qui
attendaient là l'achèvement de la serre qui doit leur servir d'habitation ordi-
naire. Les Vanda, notamment, étaient représentés par soixante-dix ou quatre-
vingt plantes parmi lesquelles figuraient à peu près toutes les -espèces cultivées;
nous avons noté dans le nombre plusieurs spécimens remarquables de V. tri-
color et de V. suavis.
l" OCTOBRE 1890 221
Cette grande serre est flanquée, à droite et à gauche, de deux autres, longues
de onze mètres et larges de sept mètres, dont l'une doit renfermer des plantes
de serre chaude, telles que des Broméliacées, Maranta, Croton, etc., et l'autre
abrite les Camellia, Azalées, etc. pendant la mauvaise saison. La première
était remplie de Dendrobium, de Cattleya Trianae, C. superba, C. Dowiana,
C. gigas, C. Warocqueana, de Calanthe et surtout de Phalaenopsis, qui forment
là une admirable collection de plantes splendides, et resplendissantes de vigueur
et de santé. Toute cette serre était remplie de fleurs ou de boutons.
Nous montons quelques marches pour passer à la seconde section de la
galerie centrale; cette partie, longue de vingt mètres, haute de trois et demi
et large de sept, contient plus de 600 Cattleya, parmi lesquels il convient
de noter un certain nombre d'espèces et de variétés de grande valeur; les
tablettes latérales portent d'autres Orchidées de serre tempérée, Oncidium,
Epidendrum, Anguloa, Miltonia, et notamment un magnifique spécimen de
Milton ia vex illaria .
Des deux côtés de cette serre, et vers le milieu de sa longueur, se trouvent
deux petites serres froides de onze mètres de longueur sur trois de largeur.
L'une contient les Odontoglossum et Masdevalha, l'autre est réservée aux
Laelia et Lycaste.
Toutes ces serres sont de véritables modèles au point de vue de la culture, et
offrent aux yeux une merveilleuse végétation. Nous ne doutons pas que, comme
le dit le châtelain qui voulait bien nous faire, avec son obligeance accoutumée,
les honneurs de son domaine, l'exposition de ces serres n'y contribue pour
une part assez importante ; il paraît même que des faits très probants ont été
observés, et que telle espèce, qui se montrait rebelle dans son ancienne habi-
tation, ou qui est réputée pour fleurir difficilement, a produit au Duno des
pousses vigoureuses et une abondante floraison. Mais nous croyons que le
principal mérite de ces métamorphoses revient à peu près toujours à celui qui
donne aux plantes les soins qui leur conviennent, et sait deviner leurs besoins.
La galerie centrale aboutit, au Nord, à la galerie de travail, où l'on arrive
en montant encore trois marches. Celle-ci, longue de sept mètres et large de
quatre, renferme l'appareil de chauffage. En outre elle donne accès dans deux
serres chaudes, de onze mètres de longueur sur sept de largeur, dont l'une est
destinée aux Orchidées indiennes, et l'autre donnera asile à la magnifique
collection d'Anthurium et de Fougères qui se trouve actuellement disséminée
dans divers bâtiments, et qui mérite assurément un local spécial et une place
LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
d'honneur. Nous avons pu, en effet, admirer dans notre rapide promenade à
travers les serres des spécimens hors ligne, et de dimensions extraordinaires,
à' A. magnificum. A. Warocqueanum, A. Veitchi, etc.
Les serres, avons-nous besoin de le dire? sont admirablement ordonnées et
tenues avec un soin qui révèle partout la direction d'un amateur de premier
ordre, sachant le prix de tous ces détails qui paraissent souvent aux profanes
des minuties. Mais le souci d'une bonne culture s'y concilie avec le goût raffiné
d'un maître de maison grand seigneur. Tout y est élégamment et harmo-
nieusement disposé; les chemins, dans les serres, ont un mètre et demi de
largeur; l'élévation des plafonds, l'ornementation artistique en font enfin le
digne complément de cette merveilleuse habitation, et un lieu où les visiteurs
qui profitent de cette exquise hospitalité peuvent venir admirer des fleurs
splendides, sans avoir à craindre les fâcheux contacts, ou les impuretés d'un
air renfermé.
M. VAN Lansberge, ayant habité longtemps les tropiques et en dernier lieu
les Indes Néerlandaises, dont il a été pendant six ans le Gouverneur général,
ayant droit" de vie et de mort sur plus de vingt milhons d'individus, a puisé
aux bonnes sources quels sont les besoins des Orchidées, qu'il cultive admi-
rablement. Au château de Duno elles prospèrent dans la perfection.
DESTRUCTION DES INSECTES. — Parmi les moyens propres à amener
la destruction des thrips, araignées rouges, et autres insectes qui causent
parfois tant de préjudice à certaines espèces d'Orchidées, on nous recommande
l'emploi du liquide suivant :
Eau 2 litres
Tabac à fumer 25 grammes
Savon noir 60 »
Fleur de soufre 110 »
On mélange et on fait bouillir le tout quelques minutes, puis on ajoute
six litres d'eau, et on sert froid, en seringages ou en bassinages, qui, nous
assure-t-on, ne causent aucun dommage aux feuilles.
i^"" OCTOBRE i8go 223
EVAPORATION ET TRANSPIRATION
(Suite et fin, voir n° 13)
Nous avons parlé de l'évaporation comme fonction vitale de la plante, et de
celle qui se produit à l'air sur les feuilles. Il nous reste à mentionner celle qui a
lieu dans le compost et qui a pour effet de supprimer l'eau en excès autour des
racines.
Les Orchidées doivent recevoir beaucoup d'arrosages pendant leur crois-
sance, pour fournir à la nutrition ; mais il est indispensable que l'eau qui n'est
pas absorbée, après avoir livré une partie de ses gaz à la plante, s'écoule et ne
séjourne pas dans le compost. Les racines pourriraient si elles en étaient
constamment baignées, et elles seraient en même temps asphyxiées parce que
l'oxygène ne pourrait arriver jusqu'à elles.
Le drainage a pour utilité d'assurer l'écoulement de cette eau, et comme il
est toujours formé de matériaux très poreux, il en facilite également l'évapora-
tion. Les ventilations, tout en renouvelant l'air des serres, servent aussi à
rendre cette évaporation plus active; elles sont surtout nécessaires, à ce point
de vue, lorsque le soleil est voilé; aussi faudra-t-il ventiler assez fréquem-
ment lorsque le temps sera sombre, en chauffant davantage, s'il en est besoin,
pour éviter un trop grand abaissement de température.
Le point important, indispensable, c'est que les racines soient baignées d'air,
et qu'elles puissent l'aspirer de tous côtés comme à l'état de nature, car les
Orchidées — tout au moins les épiphytes, c'est à dire la grande majorité —
croissent sur les arbres ou sur les rochers et émettent leurs racines à l'air
libre.
Les plantes cultivées en paniers, qui ont un compost peu abondant et se
trouvent entourées d'air de tous côtés, se trouvent "dans des conditions très
favorables au point de vue que nous examinons, et nous n'avons pas à nous en
occuper. Quant aux plantes en pots, il faut veiller constamment à ce qu'elles
ne puissent être étouffées.
224 "^^ JOURNAL DES ORCHIDEES
Il arrive fréquemment que l'on comprime le compost d'une façon excessive ;
dans ce cas l'air ne peut plus y circuler; c'est donc un procédé qui peut avoir
de graves inconvénients. Il faut serrer le compost assez pour que la plante
soit solidement fixée, mais le laisser assez élastique et assez lâche pour que
l'aération puisse s'y faire aisément.
Voici un mode d'expérience qui permet de vérifier si ces conditions sont bien
réalisées. On plonge le pot dans l'eau jusqu'au niveau des bords, et on l'y
maintient le temps nécessaire pour que le compost soit entièrement imbibé et
que l'humidité apparaisse à sa surface. On le retire alors brusquement; si le
compost n'est pas trop serré, l'eau doit s'écouler très rapidement, à torrents,
et en même temps l'air doit rentrer en abondance, en produisant une sorte de
sifflement. Si au contraire l'eau s'échappe difficilement, il faut enlever la plante
du pot et la rempoter d'une manière plus convenable.
En second lieu, il faut disposer les pots sur des gradins, espacés et isolés
de façon que l'air puisse circuler librement autour d'eux.
On employait beaucoup autrefois un procédé consistant à les placer sur des
tas de cendre. Nous ne nous souvenons plus des motifs que l'on pouvait bien
alléguer en faveur de ce système, qui est encore employé par certains cultiva-
teurs; mais il est certainement très funeste et ne peut être que déconseillé,
parce qu'il empêche l'air de baigner le dessous des pots. Il faut, au contraire,
placer ceux-ci sur des lattis étroits, très espacés, de façon à obstruer les
pores le moins possible.
Enfin nous conseillerons, en vertu du même principe, d'employer des pots
aussi petits que possible. Moins le compost aura d'épaisseur, plus il sera per-
méable à l'air, et mieux, par conséquent, la plante pourra respirer. Il suffit de
laisser à la pousse nouvelle assez d'espace pour se développer à l'aise ; l'autre
extrémité pourra être appuyée contre les bords du pot.
Pour éviter d'employer des récipients trop vastes, il est parfois commode,
lorsqu'une plante est très développée en longueur, de la fixer sur un bloc de
bois, et d'empoter seulement la base de ce bloc et celle de la plante.
On se sert parfois de pots percés à la base de plusieurs trous, ce qui
permet une aération un peu plus abondante. C'est un procédé intermédiaire
entre la culture en panier et la culture en pot.
Nous avons parlé jusqu'ici principalement des Orchidées épiphytes. Les ter-
restres et semi-terrestres, comme les Calanthe, Spathoglottis, Anguloa, etc.,
pourront recevoir sans inconvénient un compost plus compact et plus serré.
i" OCTOBRE i8go 225
Leurs besoins ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux des précédentes, et
les matériaux à employer sont même un peu différents.
SOINS DE PROPRETÉ
Les soins de propreté que nous avons déjà recommandés sont le complément
nécessaire des indications précédentes. Il est évident, en effet, que si les pots
sont couverts de poussière ou de vase, les pores s'en trouvent obstrués et l'air
n'y circule plus aisément. En outre, ces diverses matières, conferves, pous-
sières ou débris de corps en décomposition, sont un véritable poison pour les
racines. Il faut donc laver fréquemment les tablettes et les pots, et surfacer
lorsque la partie supérieure du compost paraît morte et sujette à se décomposer.
Nous avons vu parfois des amateurs reculer devant la dépense de temps et
de travail exigée par les netto3^ages; elle est cependant beaucoup moins forte
qu'il ne semble d'abord. Une fois qu'on a établi partout une propreté parfaite,
il en coûte peu de l'entretenir, surtout dans les serres d'Orchidées où les
plantes, les tablettes et les sentiers reçoivent des arrosages continuels.
LA CHIRURGIE VÉGÉTALE est une science qui n'existe encore qu'à l'état
rudimentaire, surtout en ce qui concerne la famille orchidéenne ; aussi nous
faisons-nous un devoir de signaler à nos lecteurs une curieuse tentative de ce
genre, et, qui plus est, une tentative heureuse; elle intéressera certainement
beaucoup d'amateurs.
M. Dallé, l'horticulteur parisien bien connu, a présenté récemment à la
Société d'Horticulture de France un Cattleya gigas portant deux tiges avec
neuf fleurs. Ce Cattleya avait été piqué par une mouche importée d'Amérique
(probablement le redoutable Isosoma Cattleyae), qui avait déposé ses larves dans
les yeux. Lorsque les pousses se développèrent, elles apparurent déjà endom-
magées et menacées de mort par l'ennemi qu'elles renfermaient en elles.
M. Dallé eut alors l'idée de les inciser, et de verser dans la fente un peu
d'une solution de nicotine concentrée; cette matière détruisit immédiatement
les larves, et les pousses ne souffrirent pas sensiblement de cette opération,
à en juger par la magnifique floraison exhibée par leur sauveur, quoiqu'elles
eussent conservé de larges et profondes cicatrices.
226 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CULTURE DES ORCHIDEES REPUTEES D UN
TRAITEMENT DIFFICILE
III. — Catasetum Bungerothi
Le Catasetum Bungerothi, dont l'excellent Journal des Orchidées vante à juste
titre la merveilleuse beauté, n'est pas une plante des plus faciles à cultiver.
On en réussit cependant la culture sans trop de peine quand on s'y prend bien
et à temps. J'en possède sept exemplaires qui, tous, me fleurissent chaque
année depuis quatre ans, et dont plusieurs ont même deux tiges florales.
Voici comment je procède. A partir de septembre, je ne donne plus une goutte
d'eau à mes Catasetum, et les laisse suspendus, dans leur panier, tout près
du vitrage, se dessécher autant qu'ils veulent. Dès février, je leur offre un bon
compost, deux tiers de terre fibreuse, un tiers de sphagnum sur un fort drai-
nage de gros tessons, et je mouille le tout une première fois énergiquement.
Les racines nouvelles ne tardent pas à se montrer. A partir du moment où je
les aperçois, j'entretiens l'humidité de la plante sans jamais, permettre au
compost de se dessécher si peu que ce soit, mais aussi sans l'inonder outre
mesure. Mes Catasetum Bungerothi sont suspendus dans la partie la plus
chaude de ma serre aux Cattleya, à proximité de la chaudière et tout près du
vitrage, exposés le plus souvent et le plus longtemps possible aux rayons du
soleil printanier. Je recommande, dans l'arrosage, de ne point, autant que
faire se peut, mouiller la base de la tige florale, surtout lorsqu'elle commence
à poindre. Elle pourrit assez facilement.
Le Catasetiini Bungerothi doit se trouver dans toutes les collections choisies.
G. MlTEAU.
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE D'OCTOBRE
Après les pluies, les orages et les froids prématurés de septembre, le temps
semble s'être remis au beau, et la température s'est relevée; mais on ne peut
pas avoir grande confiance dans cette amélioration passagère; les nuits sont
l" OCTOBRE l8gO 227
déjà fraîches, et dès que le soleil sera voilé, le froid ne tardera pas à reparaître.
La saison du repos approche, et la plupart des espèces ont à peu près fini
leurs bulbes; on commencera presque partout à réduire les arrosements.-
Serre froide. — Peu de changements dans les traitements indiqués précé-
demment. Quelques Odontoglossum qui réussissent bien avec la ventilation
abondante de la serre froide pendant l'été,- réclament en hiver.^ne température
un peu plus élevée et pourront être placés en serre tempérée; ce sont notam-
ment les 0. grande, 0. Insleayi, O. naevium majus, 0. OErstedi, etc. Il en est
de même des Sobralia, et de quelques Masdevallia, surtout ceux du groupe
Chimaera. Ombrer peu, et seulement au milieu de la journée.
Serre tempérée. — Ici les arrosements doivent être déjà sensiblement dimi-
nués; les Cattleya gigas, C. Dowiana, C. bicolor, C. Leopoldi, qui viennent de
fleurir, les Laelia elegans, L. purpurata, etc., ont tous à peu près mûri leurs
nouvelles pousses, et les spongioles des racines commencent à blanchir ; le
repos s'établira progressivement. Les ombrages peuvent être à peu près com-
plètement supprimés, et la ventilation devra être ménagée prudemment.
Serre chaude. — Les Vanda, surtout ceux qui ont formé des pousses laté-
rales, peuvent avoir perdu quelques feuilles à la base. Il conviendra de les
descendre un peu plus bas dans leur pot ou dans leur panier, pourvu toute-
fois qu'ils aient suffisamment de racines le long de la tige. Avoir soin de
leur donner un drainage abondant en procédant au rempotage. On les mettra
ensuite à l'abri, car les rayons directs du soleil leur seraient préjudiciables
pendant quelque temps après cette opération.
Le reste de la serre demandera très peu d'ombre. Arroser très modérément,
et ventiler seulement au milieu de la journée. Surveiller le chauffage avec le
plus grand soin, surtout pendant la nuit, où les chûtes brusques du thermo-
mètre peuvent causer de grands dommages.
PETITE CORRESPONDANCE
E. H. — Les noms à' Odontoglossum Alexandrae et 0. Blunti ont ét*é donnés,
dans l'origine, à deux formes d'O. crispum, dont les fleurs étaient d'une gran-
deur exceptionnelle; toutefois les différences étaient très peu sensibles, et l'on
228 . LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
emploie aujourd'hui indifféremment les noms d'O. crispum et O. Alexandrae
pour désigner l'espèce en général. Les nombreuses variétés O. A. Cooksoni,
O. A. giganteum, O. A. Veitchimiiim, 0. A. virginale, etc., se distinguent peu
de l'espèce type, et beaucoup d'horticulteurs renoncent, non sans raison, à en
faire la classification.
L'O. excellens est, selon toute probabilité, un hybride naturel entre l'O. Pes-
catorei et l'O. tripudians. C'est une forme très rare et très remarquable.
L'O. Wilckeanum, à fleurs très grandes, est exactement intermédiaire entre
l'O. Alexandrae et l'O. luteo-purpureum, et considéré généralement comme un
hybride naturel entre ces deux espèces.
Cette opinion vient d'être confirmée récemment par la floraison de l'O. hyhri-
diim Leroy antùin, dont nous avons signalé l'apparition. Les fleurs de cet
hybride et celles de l'O. Wilckeamim paraissent être absolument semblables, et
si cette identité est confirmée par la comparaison des deux plantes (compa-
raison que nous n'avons pas «pu faire), il y aura lieu de les considérer comhie
de simples synonymes.
* *
R. M. — J'ai lu dernièrement dans une Revue horticole belge un article
consacré à la fécondation artificielle des Orchidées et dans lequel la colonne
portait le nom de gymnostème; j'avais cru d'abord à un lapsus, mais le mot est
répété dix fois avec la même orthographe. Est-ce donc ainsi qu'il faut l'écrire?
REPONSE : En aucune façon; le nom véritable est gynostème; il contient
le radical gyno, venant de yvv^], qui signifie femelle, et n'a rien ,de commun
avec gymno {yv^ivo) qui figure dans gymnastique.
*
* *
M. C, à Montpellier. — i° Il est difficile d'empêcher que l'eau qui a lavé les
toits et les gouttières entraîne quelques germes organiques; le meilleur moyen
d'y remédier consiste à placer dans votre citerne certaines espèces de poissons,
et de préférence des tanches; les conferves disparaissent alors complètement.
2° Il est bon que les bassins soient traversés par les tuyaux de chauffage, ou
que ceux-ci, tout au moins, passent à une faible distance de la surface de l'eau;
l'évaporation est ainsi notablement activée.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTORE lITIRMTIONiLl
I
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégrapliique : I.INDENIA, Bnixelles
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendîtes à plus de 50 pour cent de Rabais
Nous avons ouvert depuis le 15 septembre une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION.
Nous nommons ainsi une petite serre clans laquelle les amateurs trouveront constamment des Orchi-
dées qui par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque
temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que des impor-
tations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour
pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous fournissons communément. Nos belles et
nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une
quantité de très bonnes plantes.
Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent cette SERRE D'OCCASION;
nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils
pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes sera indiqué sur chaque
exemplaire.
MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter
l'Etablissement.
Comme nous ne fournissons à prix fort que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges
dans ce que nous appelons les PLANTES REFORMEES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRI-
TABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures COMME SANTÉ ET
COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinairement par les maisons concurrentes ou aux
enchères publiques.
La plupart (\.qs, plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri ; il pourra se trouver parmi
elles des variétés supérieures de grande valeur.
Nous publierons fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les amateurs
qui ne peuvent venir les visiter à l'Établissement.
^^=^ Les ORCHIDÉES D OCCASION sont vendues au comptant ou à trente
jours et sans escompte.
DEUXIÈME LISTE
N""
Fr.
Nos
Fr.
Nos
215. AcroperaLoddigesi.
3
0.
279.
Cattleya Mossiae. .
5
0
344.
Odontoglossum Alexan-
216. y *
3
»
280.
» »
5
drae .
217. Aei'ides affine. .
2
»
281.
» Percivaliana
.5
»
345.
» »
218. » » . .
2
»
282.
» »
5
»
346.
» »
219. » y> . .
2
»
283.
» »
5
»
347.
» »
220. » s. . .
2
»
284.
» »
5
»
348.
» »
221. » odoratum
2
»
285.
» superba. .
6
»
349.
> »
222. » >
3
»
286.
» 3>
6
»
350.
» »
223. » »
3
»
287.
» »
6
>
351.
» Harrya-
224. » crispum Lind-
»
288.
» J>
6
num .
leyanum
5
î>
289.
» Warocqueana
12
»
352.
* hastila-
225. Acampe species. .
5
»
290.
» »
12
bium .
226. » » . .
5
»
291.
» »
12
•>
353.
» »
227. Aganisia cyanea. .
8
»
292.
» »
12
»
354.
» » .
228. > > . .
8
»
293.
» >
12
»
355.
» »
229. Angraecum sesquipe-
»
294.
» »
12
>
356.
» coi'ona-
dale.
8
»
295.
» 3>
12
rium .
230. » >
8
»
296.
» »
12
»
357.
» »,
231. AnguloaClowesi. .
5
»
297.
> i>
12
»
358.
» » .
232. » *
5
»
298.
Gymbidium Lowi .
5
»
359.
> » .
233. » Ruckeri .
8
»
299.
» »
4
»
360.
* Rossi
234. » »
6
»
300.
Gypripedium barbatum
2
majus
235. » )^
6
»
301.
» »
2
»
361.
» » » .
236. » »
8
»
302.
» »
2
»
362.
» » > .
237. » » médis
i 10
»
303.
» »
1
j>
363.
» > » .
238. » > »
7
»
304.
» »
1
»
364.
» » » .
239. Goelogyne cristata.
3
»
305.
» »
i
»
865.
» » > .
240. 5> »
3
»
306.
> Lawren
»
366.
» Gervan-
241. » »
3
ceanuiï
i 3
tesi .
242. » »
3
>
307.
» »
3
»
367.
» » .
243. » »
3
»
308.
» »
3
»
368.
» > .
244. > »
3
»
309.
» »
3
»
369.
» » .
245. » Lowi(imp.)
6
»
310.
» »
3
»
370.
» » .
246. » » »
6
»
311.
» »
3
»
371.
» » .
247. Broughtonia sanguines
i 2
»
312.
» callosum
5
»
372.
» grande.
248. » »
2
»
313.
» »
5
»
373.
» »
249. Catasetum macrocar
»
314.
» insigne
2
»
374.
» »
pum.
4
»
315.
» »
2
»
375.
» »
250. > >
4
»
316.
Dendrobium thyrsiflo
»
376.
» Schliepe-
251. » species (di
i
rum
3
rianum .
Mexique
) 2
»
317.
» »
3
»
377.
> »
2.Ô2. ^ »
2
»
318.
» »
3
»
378.
» Reichen-
253. Cattleya aurea . .
7
»
319.
> »
3
heimi .
254. » > . .
7
>
320.
» nobile.
3
»
379.
» »
255. » Dowiana .
6
>
321.
> »
3
»
380.
» >
256. » »
6
»
322.
» >
3
»
381.
» Londesborou-
257. » Gaskelliana
5
»
323.
» Bensoniae
3
ghianum .
258. * »
5
»
324.
Galeandra Devoniana
4
»
382.
> »
259. » gigas . .
6
»
325.
» »
4
»
383.
» cordatum.
260. » »
6
»
326.
» >
3
»
384.
> citrosmum
261. » »
6
»
327.
Epidendrum vitellinun
i 2
»
385.
» »
262. » »
6
>
328.
» »
2
»
386.
» Edwardi .
263. » imperialis
6
»
329.
» »
2
»
387.
Oncidium incurvum .
264. » »
8
»
330.
» >
2
»
388.
> »
265. ?• maxima.
8
»
331.
» »
2
»
389.
» »
266. » »
8
»
332.
» »
. 2
»
390.
j. »
267. » »
8
»
333.
» scepti'uni
4
»
391.
» »
268. » »
8
»
334.
» »
4
»
392.
» ornithorhyn-
269. » Mendeli
4
»
33.i.
Gongora species. .
2
chum . .
270. » »
4
»
336.
» » . .
2
»
393.
» Lanceanum.
271. » >■>
4
»
337.
» » . .
2
»
394.
» >
272. » »
4
»
338.
» » . .
2
»
395.
» »
273. 3> »
4
»
339.
Odontoglossum Alexan
»
396.
» »
274. » »
4
drae
. 2
»
.397.
» cucullatum.
275. » Mossiae.
5
3>
340.
> »
2
»
398.
» »
276. » »
5
»
341.
» »
2
»
399.
>^ »
277. » »
5
»
342.
» »
2
»
400.
» »
278. > *
5
»
343.
> »
2
>
401.
» »
Fr.
Nos
Fr.
Nos
Fr.
Nos
Fr.
402. Oncidium cucullalnm
. 4
0. 436.
Laelia pm-purata .
4
0
470.
Vanda Batemanni .
5
403. » ti-iclio(ie.s
3
» 437.
» aiiLumnalis .
5
»
471.
» »
5
404. » >
3
» 438.
» »
5
»
472.
» »
.5
40.5. »
3
» 439.
3> peduncularis
3
»
473.
» .suavis. .
5
406. » »
3
» 440.
» »
3
»
474.
» »
5
407. » Rogoi'si .
2
> 441.
» flava .
5
»
475.
" »
5
408. > »
. 2
» 442.
» anceps . .
3
»
476.
>' tricolor .
5
409. > Jonesianum
3
» 443.
» » . .
3
>
477.
» »
5
410. > »
2
s. 444.
» j> . .
3
»
478.
» 3>
5
411. » concolor .
2
» 445.
» » . .
3
»
479.
» »
4
412. » »
3
> 446.
* » . .
3
»
480.
» teres
2
413. » flahellulatun
1 3
» 447.
» » . .
3
ï
481.
Zygopetalum crinitum 3
414. 3. »
3
» 448.
Stanhopea .species.
3
»
482.
» s>
3
415. MasdevalliaBriickinuI
» 449.
» »
3
»
483.
Warscewiczella disco
leri .
3
> 450.
» »
3
lor
3
416. » » .
3
» 451.
» »
3
»
484.
» »
2
417. » » .
3
» 452.
Gattleya Eldorado .
6
»
485.
Trichopilia suavis.
4
418. > civilis .
4
» 453.
» »
6
>
486.
» »
4
419. » >
4
» 454.
» »
6
»
487.
» species
5
420. » HaiTvana
3
» 4.55.
» »
6
»
488.
Trichocentrum albo-
421. > »
3
» 456.
» citrina. .
3
purpureum . .
. 5
422. » »
3
» 457.
» » . .
3
»
489.
Paphinia Lindeni
10
423. » >
3
» 458.
* » . .
3
»
490.
Oncidium sarcodes
2
424. » Lindeni
6
» 4.59.
» » . .
3
»
491.
Laelia majalis .
4
426. Sophronitisgrandiflors
3
« 460.
Saccolabium illustre
5
»
492.
» >
4
426. J. »
3
» 461.
» >
5
»
493.
Oncidium trichodes
3
427. » >
3
» 462.
» »
2
»
494.
> >.
3
428. » »
3
> 463.
» >
2
»
495.
» »
3
429. » ^
3
> 464.
» Cambod-
»
496.
» >
3
430. > »
3
geanura
6
»
497.
» s>
3
431. Laelia purpurata .
4
» 465.
» >
6
»
498.
S> î.
3
432. s. » . .
4
» 466.
» 2.
4
»
499.
5> »
3
433. » » . .
4
» 467.
Vanda Batemanni .
5
»
500.
> »
3
434. » * . .
4
» 468.
» »
5
435. » »
4
» 469.
* >■>
5
8:;^= Pour ne pas confondre cette liste D'ORCHIDÉES D'OCCASION avec celle des BELLES
ORCHIDÉES A PRIX RÉDUITS, nous prions nos acheteurs de faire précéder chaque
numéro de la lettre O (occasion) en nous adressant leurs commandes.
RECOMMANDATION IMPORTANTE. — Nos acheteurs sont priés de nous dire de quelle manière
ils désirent recevoir leurs plantes, si c'est en pots ou sans pots. Nous leur rappelons que sans pots, les
plantes peuvent voyager dans de bonnes conditions également, à raison de :
Belgique fr. 0-50 les cinq Mlogrammes.
_ ( » 1-00 les trois »
France
( . . . » 1-95 les cinq »
Allemagne » 1-00 les cinq »
Autriche » 1-50 les cinq »
Suisse » 1-50 les trois »
Pays-Bas » 1-00 les cinq »
Italie » 1-75 les trois »
On peut de cette façon expédier beaucoup d'Orchidées à des frais de transport très réduits.
Ceux-ci sont à charge des acheteurs.
Nous enverrons nos autres listes ainsi que des offres spéciales à toutes les personnes qui
nous les demanderont.
TERRE FIBREUSE ET SPHâGNUM
Prix tes filus réduits^ défiant toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MÂRCHÂL
à, CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT^
Rue des Douze Chambres, 127, Gand <^
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FÉR
GRILLAGES, PONTS, etc. ^
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres ^
Prix et renseignements sur dematide. |
MAISON FONDÉE EN 18 59
CH. BUSS
Rue d'il.kkejrgeii], n» 69, GAIVO
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MILTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ARRIS
VITRÉS MORILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
159 II1KDAII.I.EIS AVJL EXPOJSITIOIVS DU
PAYS ET DE li'ÉTRAMGER
488d — Médaille d'Arijenl à l'Eïposition Uoiverselle d'AnTers — <88S
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de constmctioii de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Échenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LIIMDEKENS
292, Chaussée de W^avre, BRUXELLES.
ire Année. I 5 OCTOBR E I 890 Numéro 15. ^'
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GlIDE PRATIOUE DE CULTURE
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeiu' de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comto DU BuYssoN, itE Lansberge, g. Warocqué,
H. A. ROLKE, G. MnEAU,EM.H0DIGAS, ItE PLYr)T,FuNCK,E.WALLAERT, A.LlMDEN,
Comte DE 3I0RAN, p. Gloaer, G. Jouis, A. Vain Imschoot, Fr. Desrois,
E.S. Rand, D^Van Calwelaert,E.Bln(;ekoth,Ch.Vasseur, James O'Rrien,
Jules Hye, R.Martln Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, 3Iax Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére, '
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ell:ser, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE LA DEVA>iSAYE, Fl. ClAES, DE MeULENAERE, CiIARLES AnDRÉ, clc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Pax'ait le 1^^ et le lt> <le cliaque mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
I t^Zt\J) Gaud, iiiipr. Eiig. Vandcrliapj^licu. TC?îS^
LINDENIA
lOONOGhH^P^HIE DES OUCHIDÉIES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
Volumie
Acranthns Leonis. Aerides maculosum var. formosum,
Aeriflcs oiloraliim var. DcmidoUi, A(;rides Reichcnhachi,
Agaiiisia tricolor. CatascUim discolor, CatascUun tigrinum.
Calllcya aiirea, Caltloya giiUala var. Icopardliia. Callleya
Lawroiiccana, (laltlcya Malouana, Cattleya maxima var.
Hruhyana, Callleya nobilioi' var. Hiigiiciiyi, Callleya Perci-
valiana var. Reichcnbaclii, Callleya Trianac var. alba, Call-
leya Trianae var. Annae, Cleisosloma (îuiberli, Cypripediuni
Drui'yi. Cypripedium Lawrenceaniim var, Hyeaniim. Cypri-
pcdium œnanlhum supcrbum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellaUim vai . porphyreum, Deudroliium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsillorum,
Epidendriim paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanceanum var. super-
l)iim. Oiicidiuni J^imminglici, Odoiiloglossum Alexandrae,
Udonloglossiun nevadense, Odonloglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Ôdoiitoglossum Ruckerianum,
Odonloglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia crislala var. Randi. Phalae-
nopsis Sanileriana. Phalacnopsis Sluartiana var. punclulata,
Reslrcpia anlcnnit'era. Selenipcdium reliculalum, Spatho-
f;loUis Augusloruni. Trichocenlrum ligrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vauda Boxalli, VandaDennisoniana,Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qmc "Volume
Angraccum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média, Anscllia
congoensis, BoUca pulvinaris, Bi'assia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Rungerolhi. Calasclum galerilum, Call-
leya gigas, Callleya Kimballiana, Callleya Mendcli. Callleya
Scliilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurala, Cypripe-
dium callosum, Cy|)ripcdiiim micro(dHlum, Cypripedium
Sallieri, Cypripedium lonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inandilnm. Epidendrum Randianum, Galeandra
Dcvoniana var. Delphina. Galeandra llaveola. Laelia elegans
var. Houlleana. Masdevallia Veilchi. Millonia spcclabilis var.
lineala, Oncidium cucuUatum, Oncidium Jonesianum. Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odonloglossum Coradinei grandillorum, Odonlo-
glossum grande, Odonloglossum Lucianianum, Odonto-
glossum luleo-purpureum, Odontoglossum Roezli. Odonlo-
glossum Scliillerianum, Plialaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana, Plialaenopsis Sumalrana. Pilumna nobilis.
Saccolal)ium giganteum var. illustre, Selenipcdium caudaUim
giganteiim, Selenipcdium Scliroderae var. splendens. Spa-
thogloUis plicala, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var strialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni. Zygopelalum rostratum.
3me Vol-UlKie
Aerides Fieldingi, Acranthcs grandiHora, Aeridcs Houllc-
tianum, Aganisia cyanea. Angraccum fLithrostacliys Scdcni,
Aiijjiiloa unitloia, Brassavola cucullata var. cuspidala. Boll)o-
|ili\lliim giaiiditloi'um, Calasclum Hungeiothi var. aurciim,
(;,ii;isotam Liiiiigorotlii var. Pollsianum. Calaseluni dccipicns,
(lalasolum pnicliiiuu. Cattlcya Gihcziac, Caltleya laljiala var.
autumiialis, (laltloya virgiiialis, Cleisoslonia crassitolimn,
(lyiJiipediuiii Artliurianuin var. pallidiini. Cypripcdiuni Caii-
iiailiainmi. (^ypiipodium (<urlisi, (lypripcdiiim Harrisiaiuim
vai'. superl)uiu, CypripcdiumLeeaiium, (^ypripedium Moensi-
aiiiiin, Cypripcdium piacstans. Cypripedium Van Houtlca-
luim. Cypripedium villosum, Cypripedium (Selenipedium)
Wallisi, Dcndrobium purpuroum var. candidulum, Dondro-
liium rutril'erum. Dendrobium slreliloccras var. Rossianuin.
lonopsis paniculala var. maxima. Ma.sdcvallia macrura. Masdc-
vallia spcclrum. Millonia spe(;laljilis Moreliana, Omiiliuin
cheirophorum. Oncidium papilio var. majus, Oncidium l'Iia-
laf'uo[)sis, Odontoglossum rilrosmum var. Dcvansaycanuiii.
Odonloglossum crispum var. f'asluosum. Odontoglossum cris
puni var.Trianae. Odonloglossum cuspidalum, Odontoglossum
Ibirryanuni . Otiontoglossum odoralum var. Iiapliicanlum ,
Odontoglossum triumplians, Odontoglossum Uro-Skinni'ii.
Paphiuia Lindeniana, Papliinia Modiglianiana. Kodriguozia
Huiigerothi. Vanda suporba.
4me Voluine
Aerides quinquevulnerum. Angraecum sesquipedale, Angu-
loa Clowesi, Caltleya cliooocnsis var. Miss Nilsson, Cattleya
Mossiae var. Bousiesiana, Cattleya Mossiac var. Warocqueana,
Cirrliopetalum pulclirum, Coelogyne cristala var. alba, Com-
parettia falcata. Cypripedium bellatulum. C-ypripedium
Elliottianum. Cypripedium Harrisianum var. pcdyohromuni.
C\pripedium Master.sianum. Cypripedium Miteauanum. Ueii-
drobiiuii Bensouiae. Dendrobium densillorum. Epideudrum
nemorale. Laelia majalis, Lépiotes bicolor. Lycasle Skinneri
var. alba, Masdeval lia tovarensis, Millonia (Odon t.) Xl^leuana,
Mesospinidium vuicanicum; N'anodes Medusae, Odontoglos-
siuii Bleichroderianum. Odonloglossum Cervaiitesi lilaeinum,
Odontoglossum Glonerianuni. Odonloglossum Halli. Oilonto-
j;l()ssum Pcscaloiei var. Lindeni, Otionloglossum lalimacu-
latum, Odontoglossum radialum. Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odontoglossum Warocqueanum. Oncidium Forbesi
maximum. Oncidium iridifoiium. Oncidiiuii mncianllium.
l'Iiaius grandibdius. Polyslacliia pulicsceiis. Scleni|)fdium
caudatum var. Alberlianum. Soplironitis graiidiliora. Tliunia
Marshalli, Vanda coerulea, Vanda Iricolor. Wairea Lin-
deniana.
^mc Voliime
Ada aurantiaca. Aerides Augustianum, Angraecum citratum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, Calantbe Masuca, Calanlhe Veitcbi,
Calasetum macrocarpum var.chrysanthum, Cattleya Trianae
var. purpurata, Cattleya Trianae var. M""' Marlin-Cahuzac,
Cattleya Trianae var. pallida, Cattleya Trianae var. striata,
Cattleya maxima va»-. Malouana. Cymbidium Mastersi, Cypri-
pedium barbato-Veitchianum, Cypripedium nitcns. Cypri-
|)Ç(lium orplianum. Dendrobium crumenalum, Dendrobium
int'udibulum, Dendrobium Mirbclianum, Dendrobium Pax-
loui. Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epideudrum pris-
matocai'pum, Epideudrum vitellinum. Gongoia maculata,
Houllelia Brockleburstiaiia, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle costata, Masdevallia ignea, Millonia
lîlunli var. Lubbersiana, Millonia vexillaria var. superba,
(Jncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes. Odontoglossum Boddacrtia-
num. Odonloglossum Duvivierianum, Odontoglossum basti-
labium, Odontoglossum maxillare, Odontoglossum odoralum
val', striatum, Odontoglossum Schlesiiigerianum. Plialae-
nopsis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimjjalliana,
Zygopetalum inlermedium, Zygupctalum Joiisianum.
6™o "Volviiiie (trois livraisons parties)
Calanlhe veratrifolia, Coelogyne ocellata var. maxima, Coryanthes Bungerothi, Cypripedium praeslans var. Kimbal-
liaiuim, Dendroijium Dalhousieanum, Dendrobium Devouianum, Dendrobium Galliceanum, Masdevallia Roichenbacliiana.
Maxillaria longisepala, Oncidium Krameri, Selenipedium grande. Selenipedium Sedeni candidulum.
Le 2^'>^ioc des volumes parus de la « LINDENJA » a été fixé comme suit :
{"'' Yolnme, 125 fr. ; 2'"^ Volume, 100 fr. ; 3'"'^ Yoluffle, 75 fr. ; 4"'^' Volume, 70 fr. ; 5"^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6'"*^ Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN *• 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 15"^^ NUMÉRO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 229
Causerie sur les Orchidées. — V , • 232
La question du charbon de bois. — Réponses 234
Le repos des Orchidées . . . . , 236
Les Orchidées divinisées 238
Culture des Orchidées réputées d"un traitement difficile. — IV 240
Les Orchidées populaires. — I , 241
Travaux de la seconde quinzaine d'octobre 243
Petite correspondance 244
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
ORUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 9 et 10 novembre prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas^ D'" Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wingqz.
15 OCTOBRE 1890 229
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
MASDEV ALLIA GUTTULATA, Rolfe. — Petit Masdevallia qui présente
assez d'intérêt, et qui a été cultivé pendant très longtemps. Son habitat
naturel n'est pas connu. Il a fleuri au jardin botanique de Glasnevin, ainsi
qu'à Kew. Il fait partie du groupe tovarensis auquel le rattachent ses pédon-
cules triquètres, qui produisent deux ou trois fleurs successivement*. Ces fleurs
ont à peu près la moitié de la grandeur de celles du M. tovarensis; elles ont
un coloris blanc jaunâtre, tacheté et légèrement teinté de pourpre clair. Le
nom de la plante fait allusion aux nombreuses petites taches de la fleur. Gard.
Chron., 6 septembre, p. 267.
*
* *
CYPRIPEDIUM X ALFRED, N. E. Br. — Hybride produit dans la col-
lection de M. D. O. Drewett, de Mill-on-Tyne, au moyen de la fécondation
du C. venustiim par le pollen du C. philippinense (C. laevigatiùm). Il est exacte-
ment intermédiaire entre les deux parents. Le scape ne porte actuellement
qu'une seule fleur. Les sépales et les pétales rappellent, comme dimension, le
C. philippinense, tandis que le labelle ressemble plutôt à celui du C. venustum.
La plante a obtenu un certificat de première classe de la Royal Horticultural
Society le 26 août dernier. Gard. Chron., 30 août, p. 252; 13 septembre, p. 294.
CYPRIPEDIUM X ALICE, N. E. Br. — Hybride produit dans la même
collection que le précédent, du C. Stonei fécondé par le C. Spiceriannm. Il res-
semble étroitement, comme forme, à cette dernière espèce; toutefois le labelle
rappelle plutôt celui du C. Stonei. La. hampe produit deux fleurs, d'un coloris
pâle et délicat. Gard. Chron., 30 août, p. 252; 13 septembre, p. 294.
CYPRIPEDIUM X CONSTANCE, N. E. Br. — Hybride de la même
origine que le précédent, et provenant encore du C. Stonei, fécondé par le
230 Le journal des orchidées
C. Ciirtisi. Il est intermédiaire entre les deux parents; son labelle présente
à peu près la même forme que celui du C. Stonei. Les sépales sont d'un blanc
laiteux, teinté et nervé de pourpre, les pétales sont jaune pâle, avec de nom-
breuses petites taches brun pourpré, La tige porte deux fleurs. Gard. Chron.,
30 août, p. 252; 13 septembre, p. 294.
*
* *
MASDEV ALLIA FULVESCENS, Rolfe. — Gracieuse petite espèce intro-
duite de la Nouvelle Grenade par MM. Fred. Horsman et C'% de Colchester.
Il paraît être allié au M. infracta, Lindl., mais ses fleurs ont un coloris plus
éclatant; elles sont jaune chamois clair, passant au brun pourpré sur les
bords plissés de la gorge. Il est décrit et figuré dans le Gard. Chron., 20 sept.,
p. 325, fig. 65.
* *
MASDEV ALLIA X STELLA, Rolfe. — Petit hybride très gracieux
produit par le capitaine J. C. Hincks, de Thirsk (Yorkshire)', et provenant de la
fécondation du M. Estradae par le M. Harryana; il a fleuri pour la première
fois cet été. Il est absolument intermédiaire entre les deux parents; la longueur
des scapes, la forme des sépales latéraux et le coloris général rappellent le
M. Harryana] les feuilles, ainsi que les autres caractères de la fleur, se rap-
prochent davantage du M. Estradae. C'est une forme bien distincte et assez
élégante. Gard. Chron., 20 septembre, p. 325. •
*
* *
LAELIA X JUVENILIS, A. Bleu. — Bel hybride provenant du Laelia
Perrini fécondé avec le pollen du L. pnmila (L. Pineli), dans la collection de
M. Alfred Bleu, de Paris. Il est tout à fait intermédiaire entre les deux
parents par les caractères des organes de la végétation et de la fleur; toutefois
celle-ci porte un peu plus nettement la marque de la parenté du L. Perrini.
Les sépales et les pétales sont rose lilacé, ainsi que les lobes latéraux du
labelle; la gorge est blanche, et le lobe antérieur carmin foncé. Le pédoncule
porte une fleur unique. Orchidophile, août i8go, p. 240, avec planche.
*
* *
LAELIO-CATTLEYA X PROSERPINE, Rolfe. — C'est un intéressant
petit hybride produit dans l'établissement de MM. James Veitch et fils, à
Chelsea, par M. Seden, au moyen de la fécondation du Laelia pumila Dayana
par le Cattleya velutina. La fleur a près de huit centimètres de diamètre, et ras-
15 OCTOBRE i8go 231
semble nettement comme forme au porte-pollen; le coloris et le port de la
plante rappellent plutôt l'autre parent. Il a obtenu un certificat de mérite de la
Royal Horticultural Society le 26 août dernier. Gard Chron., 27 sept., p. 352.
*
CATTLEYA GASKELLIANA PICT A, Rolfe. — Variété remarquable
qui fait partie de la collection de M. Chamberlain, de Birmingham. Les
pétales ont une large bande centrale pourpre clair, avec quelques nervures
rayonnantes, sur un fond lilas. Les sépales sont panachés des mêmes couleurs
mais d'une façon moins distincte. Gard. Chron., 27 septembre, p. 352.
R. A. Rolfe.
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L'ORCHIDÉENNE, qui
s'est tenue le 28 septembre dernier, clôturait le second exercice de cette
Société ; les résultats en sont très brillants. Quoique trois meetings aient été
supprimés à la demande de beaucoup d'exposants en villégiature, et qu'il n'en
ait été tenu que neuf, au lieu de onze l'année précédente, le nombre des
plantes exposées et celui des récompenses décernées montrent une augmen-
tation sensible. Dans la liste des distinctions, les premiers rangs ont été
vaillamment disputés, et plusieurs amateurs ont atteint des chiffres élevés;
c'est assurément un bon signe, et nous souhaitons bien sincèrement que ce
progrès s'affirme et s'accentue encore dans l'avenir, car, ainsi que le dit très
justement le rapport du comité directeur, le. but de la Société n'est pas de
procurer à ses adhérents un plaisir égoïste, mais surtout de faire œuvre de
propagande et de perfectionner la culture des Orchidées; aussi serons-nous
heureux d'applaudir à tous ses succès.
Ont été nommés membres du Jury des meetings, pour l'année iSgo-iSgi :
MM. le Comte de Bousies, Jules Hye-Leysen, F. Kegeljan, A. Lallemand,
D. Massange de Louvrex, G. Miteau, J. Moens, E. Rodigas, D'' van
Cauwelaert, a. van Imschoot, E. Wallaert et A. Wincqz.
Les membres suppléants sont MM. O. de Meulenaere, A. Huybrechts,
Edm. Morren, g. Van Noten, Ch. van Wambeke et Ch. Vasseur.
Le i" meeting du 3™'= exercice a o^ heu le 12 octobre courant; nous en parle-
rons dans notre prochain numéro.
232 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
V. — Formons de bons jardiniers
Je signalais dernièrement dans ce Journal l'ignorance et les tendances rou-
tinières de beaucoup de jardiniers, qui n'osent pas entreprendre la culture des
Orchidées parce qu'ils n'en ont pas encore cultivé, et je constatais que cette
apathie empêche malheureusement tout progrès.
Un voyage que je viens de faire en France m'a confirmé avec une singulière
netteté dans cette conviction. Les doléances de quelques amateurs, les timidités
des autres m'ont vivement surpris et désolé.
On ne peut concevoir le nombre des personnes qui n'osent pas entreprendre
la culture des Orchidées parce qu'elle est trop difficile. Bien des gens, entretenus
dans ces croyances par des jardiniers ignorants, se figurent encore que ces
plantes merveilleuses sont des végétaux fragiles, délicats, qui ne vivent pas
à moins de vingt-cinq ou trente degrés de chaleur, et qui meurent quand on
les touche. Ce sont là des préjugés d'un autre temps, qui seraient bien vite
dissipés si l'on essayait avec un peu de bonne volonté; mais on n'ose pas, par
suite de je ne sais quelle crainte superstitieuse. Quand on a fait une ou deux
tentatives, condamnées d'avance à l'insuccès, étant donné la façon dont elles
sont conduites, on renonce à les poursuivre et l'on condamne les pauvres
Orchidées.
Difficiles à cultiver ? mais presque aucune ne l'est, et les soins qu'elles
réclament sont si simples, que quand on s'est bien pénétré de deux ou trois
principes élémentaires, on peut obtenir des résultats satisfaisants avec presque
toutes les espèces.
Il y a quinze ou vingt ans encore, ces craintes pouvaient se comprendre ;
mais aujourd'hui, alors que les exemples abondent, que tous les renseignements
désirables sont mis à la portée de tous, que des journaux spéciaux comme le
Journal des Orchidées, surtout, répandent partout les connaissances nécessaires
sans aucune restriction, sans aucune arrière-pensée de monopole et d'acca-
parement, il n'est pas permis, ce me semble, de considérer cette culture comme
une science mystérieuse et secrète, inabordable aux profanes.
15 OCTOBRE 1890 233
Je sais bien que, comme le disait récemment M. de Puydt, les autorités
ne sont pas toujours d'accord, et parfois l'une recommande un procédé que
l'autre condamne. Mais n'est-ce pas justement la preuve de la souplesse des
Orchidées et de leurs qualités d'accommodation ? Il est surprenant de voir
avec quelle complaisance elles se prêtent à tous les essais de débutants ou
de novateurs souvent inexpérimentés. On parle du chauffage ? Quelqu'un cite
des Odontoglossum qui ont vécu plusieurs jours à une température de 2° au-
dessous de zéro, et qui y ont résisté. — D'arrosage ? on vous dira que les
Orchidées tenues sèches pendant quelques jours ne s'en portent pas plus mal.
S'agit-il de rempotage ? voici un amateur qui conserve ses plantes dix ans
sans les changer de récipient; en fait de matériaux, les uns condamnent le
charbon, d'autres allèguent qu'ils ont obtenu de bons résultats en l'employant.
La question des serres même est sujette à mille controverses. Une foule
d'Orchidées prospèrent en serre froide chez un amateur, en serre tempérée
chez un autre, voire en serre chaude chez un troisième. On voit même toutes
les espèces réunies dans une seule serre à la température ambiante, comme
elles étaient encore lors de ma dernière visite, il y a deux ans, au Jardin Bota-
nique de Bruxelles, et elles résistent pour la plupart à ce traitement, ou à cette
absence de traitement. Comme le disait tout récemment un journal français, on
obtient ainsi des élèves qui ne seraient pas admis sans doute chez un horticulteur
belge, mais qui peuvent suffire à un amateur peu exigeant; ils ont peut-être
les bulbes jaunes, les feuilles sont parfois brûlées, mais les plantes vivent, elles
fleurissent même, et quelquefois mieux que dans les cultures académiques.
Il n'est pas permis de considérer comme délicates des plantes qui sont
apportées de l'Amérique méridionale ou de l'Extrême Orient sans eau, sans
compost, et qui supportent un voyage de deux mois dans ces conditions ; qui
sont pour la plupart épiphytes, et ne réclament à leurs racines d'autre nour-
riture qu'un peu de fraîcheur et d'humidité; qui peuvent même vivre un grand
nombre de mois privées de racines. Quelles plantes de pleine terre, parmi les
plus faciles à cultiver, supporteraient toutes ces causes d'affaiblissement ?
Les Orchidées, au contraire, sont peut-être les espèces qui se prêtent avec
le plus de complaisance aux tâtonnements des débutants, car elles résistent
mieux que toutes les autres à leurs maladresses et à leurs imprudences. Mais
si grande que soit leur patience, elle ne peut être éternelle. Elles laissent à
l'ignorant le temps de s'instruire, mais encore faut-il qu'il soit capable de
profiter de l'expérience. L'art du jardinier se compose avant tout d'une longue
234 L^ JOURNAL DES ORCHIDEES
et perspicace observation, et c'est en quoi il mérite le nom que nous lui donnons.
Il est fait d'une foule de nuances qu'il faut recueillir et noter sans cesse, et
qui linissent par constituer une science en quelque sorte instinctive, composée
de préceptes qu'on ne saurait pas toujours démontrer ni motiver, mais qui ne
trompent pas; il exige beaucoup de tact et une grande finesse d'observation;
celui qui n'est pas doué de ces qualités ne peut pas aspirer au titre de jardinier.
Il pourra être manœuvre, il saura même planter et piquer des choux, mais il
est incapable d'entreprendre une culture exigeant quelque délicatesse.
Il n'est pas douteux pour moi que ce sont les mauvais jardiniers, ceux qui
s'entêtent dans leur ignorance, et n'ont pas l'intelligence assez ouverte pour
savoir modifier à l'occasion leurs habitudes en les conformant à des faits
nouveaux, ce sont ceux-là qui créent et font durer la légende des Orchidées
impossibles à cultiver. Au lieu de rechercher les causes de leurs erreurs, et de
profiter des conseils d'autrui, ils se découragent trop tôt et s'excusent de leur
paresse en rejetant la faute sur lés malheureuses plantes. Et ce qui me chagrine
le plus, c'est de voir que le plus souvent ils entraînent leurs maîtres dans leur
erreur, et que bien des personnes qui désiraient cultiver des Orchidées et qui
commençaient à y prendre goût, sont rebutées par ces difficultés imaginaires
et renoncent à cette distraction si intéressante et si aimable, faute d'avoir su
prendre un bon jardinier.
Max Garnier.
LA QUESTION DU CHARBON DE BOIS
I. — Réponse de M. J. van Lansberge, Président d'honneur
de « L'Orchidéenne »
L'emploi du charbon de bois est-il utile ou non?
Je n'hésite pas à me prononcer pour la négative. Depuis que je cultive des
Orchidées, j'ai reçu, surtout d'Angleterre, un grand nombre de plantes dans
le matériel desquelles le charbon fournissait un contingent considérable. Moi-
même, me laissant guider par les conseils donnés dans les manuels, j'ai, au
commencement, fait largement usage du charbon; petit à petit j'en suis
cependant revenu. Jamais je ne me suis aperçu que cet ingrédient fût plus
15 OCTOBRE 1890 " 235
profitable aux plantes que le compost ordinaire dans lequel on les cultive, ou
que les racines le cherchassent de préférence. Au contraire, dans les paniers et
pots dont le drainage se composait de tessons entremêlés de morceaux de
charbon, je me suis aperçu que les racines adhéraient plus volontiers aux
tessons ou aux parois du pot en délaissant le charbon. Dernièrement j'en ai eu
encore mainte preuve en rempotant un assez grand nombre de plantes; j'ai
gardé comme pièce de conviction un tas de morceaux de charbon complète-
ment libres de racines, et qui tombaient immédiatement aussitôt le panier
démoh, tandis que les tessons étaient retenus par les racines qui s'y étaient
attachées.
Par contre, il m'est arrivé plusieurs fois de m'aperce voir que la présence de
morceaux de charbon faisait pourrir le matériel et nuisait par conséquent aux
racines. Dernièrement même j'ai été obligé de rempoter une plante venue
d'Angleterre, et dont le matériel émettait une forte odeur de conduite de gaz
tandis que les racines, devenues toutes noires, étaient en train de pourrir.
Eh bien, en la sortant du panier où elle se trouvait, j'ai vu que matériel et
drainage se composaient principalement de morceaux de charbon surfaces d'un
peu de sphagnum.
Voilà les motifs pour lesquels je crois que l'emploi du charbon de bois
dans le compost ou le drainage est inutile, sinon nuisible.
J. VAN Lansberge.
* *
II. — Réponse de M. Otto Ballif
Le charbon de bois est un agent facultatif, utilisé comme compost pour la
culture des Orchidées.
Maintes fois j'ai observé que les plantes reposant sur un bon drainage de
tessons et rempotées simplement dans des fibres de polypode et du sphagnum,
étaient plus saines que celles pour lesquelles j'avais employé du charbon, soit
dans le compost, soit comme drainage.
En outre, j'ai remarqué que le sphagnum vivant que l'on emploie pour le
surfaçage des Orchidées indiennes, telles que les Vanda, Aerides, Saccolabium,
Phalaenopsis, etc., perdait beaucoup plus vite sa vitalité, lorsqu'il reposait sur
un drainage composé de tessons et de charbon de bois, que si ce dernier ne
consistait qu'en débris de briques ou de tessons de pots.
Otto Ballif.
236 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LE REPOS DES ORCHIDEES
L'une des conditions essentielles de la vie des Orchidées est l'observation
d'un repos périodique" annuel, et c'est un des points sur lequel les amateurs
pèchent le plus fréquemment, faute d'être bien éclairés sur les besoins et
l'existence de ces plantes.
Le repos est nécessaire aux Orchidées, comme à la plupart des autres
végétaux, comme à tout ce qui vit, pour réparer les forces dépensées et
échapper au surmenage. Il faut, après une certaine période de production et de
développement, que l'activité se ralentisse et qu'elle s'applique à un autre objet.
On pourrait sans doute la prolonger et forcer les Orchidées à se maintenir
toute l'année en pleine croissance; mais elles seraient fatiguées et n'auraient
plus la même vigueur; elles fleuriraient moins bien et donneraient des pousses
moins fortes la seconde année; et si l'on recommençait cette épreuve on s'expo-
serait à tuer la patiente. L'homme aussi peut se priver une ou deux nuits de
sommeil; mais s'il essayait de s'en passer longtemps, il atteindrait bientôt la
limite de ses forces.
Un guide infaillible en cette matière, comme dans beaucoup d'autres parties
de la culture des Orchidées, c'est l'observation de leur existence dans leurs
pays d'origine. Il est évident qu'il faut avant tout s'efforcer de reproduire le
même milieu et de leur fournir les mêmes éléments dont elles sont entourées
naturellement. Or, un grand nombre de ces plantes croissent dans des régions
où les saisons ne comprennent que deux alternatives : l'une sèche, l'autre
humide. Après la saison des pluies régulières, quotidiennes, et plus abondantes
qu'on ne peut se le figurer ici, arrive la saison de sécheresse, où l'eau manque
presque totalement, et n'existe plus dans l'atmosphère qu'à l'état de vapeur
provenant des rosées du matin ou apportée de l'Océan par les vents alités.
Pendant la première période les plantes soumises à ce régime avaient produit
une végétation luxuriante, émis force bulbes et fleurs; quand la seconde arrive,
elles s'arrêtent, la vie semble se suspendre en elles, comme chez les animaux
hivernants; elle ne reparaîtra qu'au retour de l'humidité, et éclatera alors
avec une force nouvelle.
15 OCTOBRE 1890 237
Toutes les espèces qui se trouvent dans les régions brûlantes de l'Asie, de
rOcéanie, et dans certaines contrées de l'Amérique réclament impérieusement
un repos annuel; ce sont la plupart des Orchidées : Cattleya, Laelia, Vanda,
Dendrobium, Anguloa, Angraecum, etc. ; celles qui vivent dans les parties
montagneuses de l'Amérique centrale ou méridionale, où la chaleur est
moins intense et où elles sont baignées d'une humidité continuelle, ont un
repos beaucoup moins marqué, et leur croissance reste à peu près ininter-
rompue ; nous citerons particulièrement parmi ces dernières les MasdevaUia
et les Odontoglossum.
Nous avons comparé ce repos au sommeil de l'homme ; mais la vie n'est pas
supprimée chez l'homme pendant qu'il dort; la circulation continue d'alimenter
tous ses organes, et plusieurs de ses fonctions ne cessent pas de s'exercer ; le
cerveau fonctionne encore, quoique dans des conditions particulières. Il en est
de même des Orchidées. Elles ne cessent pas de vivre, mais elles cessent
presque complètement d'acquérir, et la vitalité se concentre en elles à l'inté-
rieur. C'est alors qu'elles élaborent et s'assimilent définitivement la nourriture
absorbée pendant la saison précédente, et que les bulbes déjà formés, mais
encore tendres, se mûrissent et prennent une consistance plus ferme. La plante,
à cette époque, ne reçoit sensiblement pas d'éléments nutritifs. Il suffit qu'elle
soit placée dans une atmosphère assez humide pour pouvoir résister à l'éva-
poration et ne pas se dessécher. L'évaporation ne peut cependant pas être
complètement arrêtée; aussi la plante perd-elle un peu de l'eau qu'elle contient,
et l'on voit les bulbes se dégonfler et se rider quelque peu pendant le repos.
Quelques amateurs, à leurs débuts, croient voir dans ces symptômes l'indice
d'un dépérissement; ils craignent de priver leurs Orchidées et se hâtent de leur
rendre l'humidité. Cette compassion, qui part d'un bon naturel, peut produire
des résultats funestes, en faisant renaître la végétation et en privant les
plantes du repos dont elles ont besoin. Sans doute il ne faut pas les laisser
trop se dessécher en supprimant complètement les arrosages ; mais il faut les
réduire au minimum indispensable, et ne pas s'inquiéter d'une diminution de
substance qui provient en partie d'une sorte de tassement, et qui d'ailleurs
disparaîtra aisément au printemps, quand on rendra l'eau aux racines, sans
laisser aucune trace fâcheuse.
Le repos, nous l'avons dit, coïncide naturellement avec la sécheresse qui
se produit pendant la saison des grandes chaleurs. Pour nous, qui cultivons
les Orchidées dans des serres où elles jouissent d'une température constante,
238 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
nous pouvons à notre gré fixer ce repos à l'époque qui nous convient. Il est
plus commode de le produire pendant l'hiver, où les journées sont plus courtes,
et le chauffage plus coûteux et plus difficile à régler. On a donc adopté l'usage
de mettre les plantes en repos pendant notre mauvaise saison, c'est-à-dire à
partir d'octobre ou novembre. On réduit alors les arrrosements au minimum
nécessaire à la vie, et jusqu'au mois, de février ou mars, il suffit de donner de
l'eau tous les huit jours environ, et en p'etite quantité.
LES ORCHIDEES DIVINISEES
Les voyageurs qui, par goût ou par profession, entreprennent la rude tâche
d'aller collecter des Orchidées dans leurs pays d'origine, ont parfois l'occasion
d'assister à des scènes de mœurs curieuses. Les lecteurs du Journal des
Orchidées trouveront peut-être quelque intérêt au récit d'un des incidents si
fréquents dans ces explorations ; ils pourront, en le lisant, se faire une idée
de l'intérêt et de l'étrange poésie que présente parfois l'observation de peuplades
encore à demi sauvages; ils pourront aussi se rendre compte des périls conti-
nuels auxquels sont exposés les voyageurs.
A l'époque de la floraison du Coelogyne asperata, je m'étais rendu sur les
bords de la rivière Amboan, où cette Orchidée croît en abondance. Je fis
halte, vers le soir, devant une maison indigène, où je me proposais de passer
la nuit, et j'ordonnai à mes hommes de veiller sur les armes et de faire les
préparatifs du souper.
Les Dayaks étaient occupés à ce moment à trier le riz pour les semailles ;
hommes, femmes, enfants, étaient réunis dans le Kampong et travaillaient
avec ardeur, car les graines devaient être semées le lendemain. Ils m'ac-
cueillirent bien, néanmoins, et je m'installai pour prendre le repos dont j'avais
grand besoin. Vers dix heures du soir, un vacarme affreux me réveilla ; il
semblait qu'une foule fût assemblée devant la maison et s'efforçât de faire le
plus de bruit possible ; au bout de quelques instants je vis apparaître une
dizaine de vieilles femmes qui frappaient sur d'énormes gongs en forme de
casseroles ; elles étaient suivies de quinze ou vingt jeunes filles, portant dans
leurs mains de gros bouquets de Coelogyne asperata et ayant dans les cheveux
15 OCTOBRE 1890 239
des guirlandes de ces fleurs. Cette singulière procession entra dans l'habitation,
sans cesser un instant son assourdissant tapage; on plaça devant les femmes
des caisses remplies de riz, et les jeunes filles déposèrent leurs bouquets à
gauche, et à droite les grappes qui ornaient leur tête. Deux fillettes de cinq
à six ans s'avancèrent alors, et ramassèrent ces fleurs; puis elles les répan-
dirent, celles de gauche dans les caisses qui contenaient les graines, celles de
droite devant ces caisses.
La musique se tut ; la cérémonie paraissait terminée. Je pus alors me ren-
seigner auprès des Dayaks sur cette pompe qui m'intriguait fort, et voici ce
que j'appris. Dans ces populations naïves, qui font toujours volontiers des
dieux des objets naturels qui leur Sont utiles, les semailles, comme la moisson,
sont une des grandes fêtes de l'année, car l'existence de la famille en dépend.
Or, la joie était d'autant plus grande ce jour là que les Coelogyne asperata
avaient produit des fleurs en abondance, ce qui, selon la croyance des Dayaks,
est le présage d'une bonne récolte.
Cependant les femmes avaient laissé là leur moisson ; le parfum qui s'en
exhalait était si puissant, que je fus obligé de quitter la maison et d'aller
passer la nuit dans ma chaloupe.
Quelques jours plus tard, en revenant de mon expédition, je repassai dans
cet endroit vers le soir, et je m'arrêtai devant le même Kampong pour
y diner. J'avais fait une récolte fructueuse, et ma chaloupe était chargée
d'Orchidées, notamment de Coelogyne asperata; dès que les habitants aperçurent
ces plantes, leur attitude vis-à-vis de moi se modifia brusquement. Les femmes
et les jeunes filles surtout donnèrent les signes de la plus vive agitation;
beaucoup d'entre elles se mirent à pleurer et à crier ; d'autres manifestaient
une violente fureur, et je ne sais ce qui serait advenu si je ne m'étais pas hâté
de partir, en distribuant autour de moi des pièces de monnaie et une bonne
provision de tabac. Je regagnai mon bateau et m'éloignai sans retard, heureux
de sauver à peu de frais mes plantes et peut-être même ma vie; car les Dayaks,
qui paraissent avoir un culte spécial pour ce Coelogyne, et considérer leur
existence comme hée à la sienne, ne m'auraient pas laissé emporter ma car-
gaison , la première surprise passée , et peut être m'.auraient-ils fait payer
chèrement ce sacrilège.
Dans des circonstances de ce genre un instant d'hésitation peut tout perdre;
un sang-froid à toute épreuve, et une grande connaissance des mœurs et du
langage des indigènes, sont indispensables pour échapper aux mille dangers
240 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
qui menacent le voyageur; l'audace et la résolution suffisent parfois à leur
imposer; mais parfois aussi la prudence est le meilleur guide, et quand le
fanatisme de ces populations superstitieuses est irrité, mieux vaut user de ruse
ou prendre la fuite que d'essayer d'ouvrir les yeux à ces aveugles volontaires
ou de lutter seul contre cent.
Charles André.
CULTURE DES ORCHIDÉES RÉPUTÉES d'uN
TRAITEMENT DIFFICILE
IV. ~ Vanda Hookeriana
Le Vanda Hookeriana est une espèce très belle, mais qui paraît s'accom-
moder difficilement de notre climat. Longtemps on l'a considéré comme impos-
sible à introduire en Europe; toutes les plantes collectées mouraient pendant
le voyage. On est parvenu cependant à l'importer en assez grandes quantités.
Mais il continue de faire le désespoir des cultivateurs par la rareté et la maigreur
de sa floraison ; aussi croyons-nous intéressant de reproduire les notes suivantes
publiées par le Garden au sujet des conditions dans lesquelles il vit à l'état
naturel.
« Le V. Hookeriana ne croît que dans un seul district du Perak, celui de Kinta,
qui ne diffère des autres que par l'existence de nombreux affleurements de pierre
calcaire. Ce district, ainsi que plusieurs autres de l'Etat de Perak, est couvert
d'un grand nombre de marais, qui sont remplis de broussailles épaisses et
basses, ne dépassant pas i'"5o de hauteur, et ne contiennent à peu près aucun
arbre. Le Vanda Hookeriana se rencontre dans certains de ces marais sur le
sommet des broussailles; sa fleur apparaît toujours à la partie supérieure, sans
aucun abri contre les rayons du soleil; il ne semble pas qu'elle se forme jamais
à l'ombre. La plante fleurit toute l'année.
« Il n'est pas rare, chez les habitants du district de Kinta, de voir pour les
repas la table couverte de fleurs de cette Orchidée, et jusqu'à mille fleurs
placées dans des vases tout autour de la salle ; on en renouvelle une partie tous
les matins, sans que les marais semblent dégarnis le moins du monde.
15 OCTOBRE i8go 241
« Le V. Hookeriana est si commun dans ce district, qu'on l'appelle l'herbe du
Kinta. Ses tiges atteignent jusqu'à la grosseur d'un crayon; ses fleurs se
conservent plusieurs jours quand on les place dans l'eau; elles ne commencent
à changer de couleur qu'au bout de dix jours environ.
« Les marais où croissent ces plantes ne se dessèchent jamais.
« Nous avons dans notre jardin beaucoup de V. Hookeriana, les uns dans un
endroit élevé et sec, les autres dans un terrain marécageux; ils sont soutenus
au moyen de tuteurs ordinaires. Ils croissent tous admirablement, mais ceux
qui se trouvent dans la partie la plus élevée sont beaucoup plus beaux que les
autres. Ils sont constamment ornés de fleurs, de très grande dimension; leurs
racines sont plantées dans le sol. Il semble donc qu'il ne soit pas nécessaire
de cultiver ces plantes dans des marais, comme on les trouve toujours à l'état
sauvage.
« Nous croyons qu'il n'est pas bon de les fixer à des blocs de bois; il vaut
mieux que les racines plongent dans un bon sol argileux; il convient aussi de
placer des tuteurs sur lesquels les tiges pourront grimper.
« La température la plus haute observée à l'ombre a été 29° le 9 avril, la
plus basse 14° le 23 décembre. La plus grande pluie de l'année a été de 3™9o
et la plus faible, de i'"6o. Le maximum de température a coïncidé avec le
minimum de pluie, et inversement. »
LES ORCHIDEES POPULAIRES
I. — Laelia purpurata
Nous ne pouvons mieux commencer cette série d'études, consacrées aux
espèces les plus belles et les plus précieuses pour la culture, que par le Laelia
purpurata, cette admirable plante, surnommée parfois la reine des OrchidécvS,
et qui mérite bien cette qualification. Son éclat, sa rusticité, sa floribondité,
l'extrême variété de ses formes lui donnent tous les droits à être placée au
premier rang.
Le Laelia purpurata est une des espèces de la famille qui atteignent les
plus grandes dimensions. Ses bulbes s'élèvent parfois à une hauteur de plus
242 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
d'un mètre; ils sont très longs, fusiformes, plus ou moins renflés dans le milieu,
ou plus rarement grêles et affectant la forme de baguettes; une variété naine
a été également signalée; mais elle est encore très rare. Les fleurs ont de
quinze à vingt centimètres de diamètre; elles sont largement ouvertes, avec les
sépales linéaires, étroits, et les pétales ovales, fréquemment repliés sur les
bords. Le labelle a les lobes latéraux roulés au-dessus de la colonne, qu'ils
recouvrent, et le lobe antérieur largement étalé et frisé sur les bords. Quant
au coloris, il est très variable. Les segments sont, tantôt d'un blanc crème,
tantôt blanc d'ivoire, tantôt veinés de rose pâle, parfois même entièrement
teintés de rose. Le labelle a le lobe antérieur d'une riche couleur pourpre,
souvent avec une aire blanche ou rose à la partie antérieure, et souvent aussi
bordé de blanc ou de rose pâle, et la gorge jaune est en général striée d'un
grand nombre de lignes rouge cramoisi. Il existe aussi des variétés dans les-
quelles le lobe frontal, au lieu d'être rouge pourpre, est rose pâle plus ou moins
veiné de couleur plus vive ; d'autres affectent une teinte violacée; chez d'autres,
enfin, le lobe antérieur a la forme arrondie et le coloris du Pelargonium zonale.
Aucune description ne saurait donner une idée de l'éclat splendide de ces
diverses colorations, et rien n'égale la beauté des serres au moment de l'épa-
nouissement des Laelia purpurata. On peut s'en rendre compte en visitant en
ce moment l'étabhssement de L'Horticulture Internationale, où se trou-
vent un grand nombre de ces Orchidées, importées cette année, et de la santé
la plus florissante. Ces plantes ont commencé à fleurir il y a trois semaines
environ (avec un retard de quatre mois, dû aux privations du voyage), et elles,
se succèdent depuis lors sans interruption, avec une profusion merveilleuse.
Ces centaines de fleurs distinctes forment un spectacle admirable, et l'on ne
sait à laquelle de ces belles formes s'arrêter.
Le L. purpurata provient du Brésil, et particulièrement de la province de
Sainte Catherine, où il a été découvert en 1847. Il avait été expédié depuis lors
en Europe en quantités considérables, et son prix s'était abaissé pendant quel-
ques années. Toutefois, il semble devenir beaucoup plus rare, et d'après des
renseignements communiqués par les collecteurs, il y a peut-être lieu de craindre
que, comme beaucoup d'Odontoglossum et d'autres genres très recherchés, il
ne disparaisse peu à peu de son pays d'origine.
15 OCTOBRE 1890 243
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE. D'OCTOBRE
L'hiver approche rapidement, et tous les soins du jardinier doivent tendre
à préserver leurs plantes du froid et à les faire profiter des derniers rayons
du soleil. Il convient de passer en revue toutes les serres et de donner à
chaque plante la place qui lui convient le mieux; c'est un principe excellent
de ne pas déranger les Orchidées une fois qu'on a trouvé un endroit dans
lequel elles paraissent prospérer; mais les places chaudes et humides l'été ne
le sont pas toujours l'hiver, et bien des modifications sont souvent nécessaires
par ce motif.
Serre froide. — Peu ou pas de changements, sauf en ce qui concerne les
abris, et parfois la ventilation, que l'on doit surveiller très prudernment.
Faire une guerre incessante aux insectes, surtout dans la serre des Masdevallia.
Serre tempérée. — Les Cattleya en fleurs actuellement sont rares ; il reste
à peine, çà et là, quelques Cattleya glgas. et C. aurea retardataires, les
C. Bowringiana, très florifères, et assez gracieux malgré leur petite taille, et les
diverses formes de C. guttata ; toutefois les premiers C. Warocqueana viennent
de faire leur apparition et déjà l'on signale parmi eux quelques modèles splen-
dides. Ce sera sans aucun doute un merveilleux Cattleya à floraison hivernale.
Les DendrobiwH formosum, giganteum etc., qui viennent de fleurir, seront placés
près du vitrage et mis en repos peu à peu; ils passeront l'hiver presque sans
eau; les D. nobile, D. heterocarpuin, etc., qui vont former leurs boutons, doivent
être lavés et épongés dans une solution de nicotine avant leur apparition, car
il serait difficile de le faire un peu plus tard. Les Thunia, Galandrea Baueri, etc.
qui auront perdu leurs feuilles devront avoir le même traitement. Les Calanthe
Veitchi, C. vestita, qui ouvrent leurs fleurs , seront placés près du vitrage, ainsi
que les Cymbidium et recevront peu d'arrosements.
Serre chaude. — Ici il est nécessaire de chauffer désormais tout le jour,
et surtout la nuit. La plupart des Vanda, Aerides, Saccolabium etc. sont à peu
près en repos et ne recevront que des arrosements très modérés. Les Phalae-
nopsis Esmeràlda, avec leurs gracieuses variétés, P. antennifera, etc., com-
mencent à fleurir et doivent être traités à peu près comme par le passé.
244 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
PETITE CORRESPONDANCE
M"" G. L., à.Narbonne, — i° J'ai un Cattleya imperialis qui n'a pas été rem-
poté depuis plus de trois ans; il est très à l'étroit dans un panier en forme de
vase. Y aurait-il de l'imprudence à le rempoter ces jours-ci, et faut-il ren-
voyer cette opération en mars-avril?
RÉPONSE. — Il est certainement préférable d'attendre au printemps. Si le
rempotage- dérange la plante et cause un léger arrêt dans sa végétation, comme
cela arrive fréquemment, ce petit retard sera aisément regagné à l'époque où
elle développe ses nouvelles pousses et où la vie déborde en elle, tandis qu'à
l'époque, de l'année où nous sommes, et où son activité est très atténuée, elle
en souffrirait plus gravement, et aurait peine à mûrir ses bulbes, ce qui pour-
rait compromettre sa santé pendant toute l'année suivante.
2° Le compost des Odontoglossum convient-il aux Oncidium, Cymbidium,
Cypripedium, Lycaste et Anguloa?
RÉPONSE : Pour les Oncidium, oui. Pour les Cymbidium et les Cypri-
pedium, ajouter un peu plus de fibre; quant aux Lycaste et Anguloa, il leur
faut un compost beaucoup plus lourd, contenant des débris de tessons, peu de
sphagnum, et même, pour ces derniers, un peu de terre de bruyère ordinaire.
*
M. François D. P., à Como. — i° Nous avons reçu votre communication
avec grand intérêt, et nous en ferons part volontiers à nos lecteurs.
2° En ce qui concerne la fécondation artificielle, nous en publierons très
prochainement une étude détaillée.
Il arrive très fréquemment que les Orchidées fécondées forment des graines
qui sont stériles et ne portent même pas de germe; on peut s'en assurer au
microscope avant de les semer, et s'éviter ainsi une peine inutile.
Quant au temps que demandent les graines de chaque genre pour lever,
il n'est rien de plus irrégulier, et nous ne saurions vous renseigner là-dessus
d'une façon générale. On-peut dire seulement que les Cypripedium sont beau-
coup moins difiiciles que la plupart des autres genres.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTURE liTERMTlOMLl
E
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendues à plus de 50 pour cent de Rabais
Nous avons ouvert récemment une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION.
Nous nommons ainsi une petite serre dans laquelle les amateurs trouveront constamment des Orchi-
dées qui par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque
temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que des impor-
tations, qui ariivées cependant en hon étai, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour
pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous fournissons communément. Nos belles et
nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en reforme une
quantité de très bonnes plantes.
Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent cette SERRE D'OCCASION ;
nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils
pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes sera indiqué sur chaque
exemplaire.
MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter
l'Etablissement.
Comme nous ne fournissons à prix fort que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges
dans ce que nous appelons les PLANTES REFORMEES. M]M. les amateurs peuvent faire de VERI-
TABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures COMME SANTÉ ET
COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinairement par les maisons concurrentes ou aux
enchères publiques.
La plupart des p)lantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri ; il pourra se trouver parmi
elles des variétés supérieures de grande valeur.
Nous publierons fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les amateurs
qui ne peuvent venii' les visiter à l'Etablissement.
SI3* Les ORCHIDÉES D OCCASION sont vendues au comptant ou à trente
jours et sans escompte.
DEUXIÈME LISTE
Nos
Fr.
Nos
Fr.
N"«
215. AcroperaLoddigesi.
3
0
279.
Cattleya Mossiae. .
5
0
344.
Odontoglossum Alexan-
216. » »
3
»
280.
> »
5
drae .
217. Aei'ulea afflue. . .
2
»
281.
> Percivaliana
5
»
345.
» »
218. » »...
2
»
282.
» »
5
»
346.
» »
219. r> »...
2
»
283.
» »
5
»
347.
» »
220. » »...
2
»
284.
» »
5
»
348.
» »
221. » odoralum .
2
»
285.
» superba. .
6
»
349.
» »
222. » »
3
»
286.
» »
6
»
3.50.
» »
223. » »
3
»
287.
» »
6
»
351.
» Harrya-
224. » crispum Lind-
»
288.
» »
6
num .
leyanum
5
»
289.
» Waroequeana
12
»
352.
» hastila-
225. Aeampe speoies. .
5
»
290.
» »
12
bium .
226. » » . .
5
»
291.
» »
12
»
353.
» » .
227. Aganisia cyanea. .
8
»
292.
j> »
12
»
354.
» »
228. » » . .
8
»
293.
s> ■»
12
s>
355.
» » .
229. Angraeenm sesqiiipe-
»
294.
» »
12
»
356.
» corona-
dale.
S
»
295.
» »
12
rium .
230. » »
S
»
296.
» »
12
»
357.
» » .
231. AnguloaClowesi. .
5
»
297.
» y
12
»
358.
» » .
232. » s>
5
»
298.
Cyiiibiditim Lowi .
5
»
359.
» » .
233. s. Ruekeri .
S
»
299.
» »
4
»
360.
» Rossi
234. » »
6
»
300.
Cypripediumbai'baluir
i 2
maju
235. » »
6
»
301.
j> »
2
»
361.
» » » .
236. » »
8
»
302.
» 3>
2
»
362.
» » » .
237. » » medici
10
»
303.
» »
1
»
363.
» > » .
238. » » »
7
»
304.
» »
1
»
364.
» » » .
239. Coelogyno crislata.
3
»
305.
» »
1
»
365.
» > » .
240. » s.
3
»
306.
> Lawren
t>
366.
» Cervan-
241. » »
3
ceaniin
1 3
tesi .
242. » »
3
»
307.
» »
3
s,
367.
» » .
243. » »
3
»
308.
» »
3
>
368.
» » .
244. » »
3
»
309.
> »
3
»
369.
» 3> .
245. » Lowi(imp.)
6
»
310.
» »
3
»
370.
» » .
246. » » »
6
»
311.
» »
3
»
371.
» * .
247. Brouglitoniasanguiner
i 2
»
312.
» callosum
5
»
372.
» grande.
248. » »
2
»
313.
> j>
5
»
373.
» »
249. Cataselum inacrocar
»
314.
» insigne
2
»
374.
» »
pum.
4
»
315.
» »
2
»
375.
» »
250. » »
4
»
316.
Dendrobium thyrsiflo
»
376.
» Schliepe-
251. » species (di
i
mm
3
rianum .
Mexique
) 2
»
317.
» 3>
3
»
377.
» »
252. 5» »
2
»
318.
» »
3
»
378.
» Reichen-
253. Caitleya aurea . .
7
»
319.
^ »
3
heimi .
254. » t. . .
7
»
320.
» nobile.
3
»
379.
» »
255. » Dowiana .
6
»
321.
2> »
3
»
380.
» >
256. » »
6
»
322.
» »
3
»
381.
» Londesborou-
257. » Gaskelliana
5
»
323.
» Bensoniae
3
ghianum .
258. » »
5
»
324.
Galeandra Devoniana
4
»
382.
» »
259. » gigas . .
6
»
325.
5> »
4
»
383.
» cordatum.
260. » » . .
6
»
326.
> >
3
»
384.
» citrosmum
261. » » . .
6
»
327.
Epidendrum vitellinun
1 2
»
385.
» »
262. 2> » . .
6
»
328.
» »
2
»
386.
» Edwardi .
263. » iiiiperialis .
6
»
329.
» »
2
»
387.
Oncidium incurvum .
264. » »
8
»
330.
» »
2
»
388.
» s>
265. » maxima. .
8
»
331.
» »
2
»
389.
» »
266. » »
8
»
332.
» »
2
»
390.
» »
267. » »
8
»
333.
» sceptruiïi
4
»
391.
» »
268. » »
8
»
334.
» »
4
»
392.
» ornitliorhyn-
269. » Mendeli .
4
»
335.
Gongora species. .
2
chum . .
270. » »
4
»
336.
» » . .
2
5>
393.
» Lanceaaum.
271. » »
4
»
337.
» » . .
2
»
394.
s> »
272. » »
4
»
338.
» » . .
2
»
395.
» »
273. » 2.
. 4
»
339.
Odontoglossum Alexan
»
396.
» »
274. »
4
drae
2
»
397.
» cueullatum.
275. » Mossiae. .
. 5
»
340.
» s>
2
»
398.
> »
276. » »
. 5
s>
341.
» »
2
»
399.
» »
277. »
5
»
342.
> »
2
»
400.
» »
278. » *
. 5
»
343.
» >
. 2
»
401.
» »
Fr.
N'-^
Fr.
Nos
Fr.
Nos
Fr.
0. 402.
Oncidium cucullalnm
4
0. 436.
Laelia purpurata .
4
0
470.
Vanda Batemanni .
5
» 403.
» Irichodes
. 3
» 437.
» aulumnalis .
5
»
471.
» »
5
» 404.
» »
. 3
» 438.
» »
5
•»
472.
» »
5
» 405.
s> »
. 3
» 439.
» peduncularis
3
y>
473.
» suavis. .
5
» 406.
» »
. 3
» 440.
» »
3
»
474.
» »
5
s. 407.
» Rogorsi .
2
» 441.
» flava . . .
5
»
475.
?• »
5
^ 408.
» 3>
2
» 442.
» anceps . .
3
A
476.
>' tricolor
5
* 40'.>.
?• Jonesianuin
.' 3
» 443.
» » . .
3
»
477.
» »
5
s 410.
■» ■»
. 2
» 444.
» » . .
3
»
478.
» »
5
» 411.
» concoloi' .
. 2
» 445.
» » . .
3
»
479.
» »
4
» 412.
» »
. 3
3. 446.
» » . .
3
»
480.
» tere-s
2
» 413.
» tlaLellulalui
1 3
> 447.
» » . .
3
»
4SI.
Zygopetalum crinilim
3
^ 414.
» »
. 3
> 448.
Stanhopea species.
3
»
482.
> »
3
» 415.
Masdevallia Bi'iickmiil
» 449.
» »
3
»
483.
Warscewiczella disco
leri .
. 3
» 450.
s> >
3
lor
3
» 416.
» »
. 3
» 451.
» »
3
»
484.
» »
2
» 417.
■» »
. 3
» 452.
Cattleya Eldorado .
6
»
485.
Trichopilia suavis.
4
» 418.
3> civilis .
4
» 453.
» »
6
»
486.
» »
4
y> 419.
» i
. 4
» 454.
» »
6
»
487.
» species
5
* 420.
s> HaiTvana
. 3
» 455.
» »
6
»
488.
Tricliocentrum albo-
» 421.
» »
. 3
> 4.56.
» cilrina. .
3
purpureum . .
. 5
» 422.
» »
. 3
» 4.57.
» » . .
3
»
489.
Paphinia Lindeni
10
* 423.
» »
. 3
s. 458.
2> » . .
3
»
490.
Oncidium sarcodes
2
s. 424.
» Lindeni
6
» 4.59.
» » . .
3
»
491.
Laelia majalis .
4
s. 425.
Sophronitisgrandiflor
i 3
» 460.
Saccolabiuin illu.slre
5
»
492.
» »
4
» 426.
» »
. 3
» 461.
» »
5
»
493.
Oncidium trichodes
3
» 427.
» >
. 3
» 462.
» 5>
2
»
494.
» ■>,
3
. 428.
» »
. 3
> 463.
» »
2
>
495.
y. T>
3
» 429.
>. »
3
» 464.
» Cambod-
»
496.
>^ »
3
» 430.
» »
3
geanum
6
»
497.
s. >>
3
» 431.
Laelia purpurata .
. 4
» 465.
» 5>
6
»
498.
* »
3
^ 432.
» >
4
> 466.
J> T>
4
3>
499.
» »
3
» 433.
» »
. 4
» 467.
Vanda Batemanni .
5
»
500.
» i-
3
» 434.
» ■»
4
» 468.
|> » . .
5
V 435.
y, »
. 4
» 469.
» » . .
5
g:^= Pour ne pas confondre cette liste D'ORCHIDÉES D'OCCASION avec celle des BELLES
ORCHIDÉES A PRIX RÉDUITS, nous prions nos acheteurs de faire précéder chaque
numéro de la lettre O (occasion) en nous adressant leurs commandes.
RECOMMANDATION IMPORTANTE. — Nos acheteurs sont priés de nous dire de quelle manière
ils désirent recevoir leurs plantes, si c'est en pots ou sans pots. Nous leur rappelons que sans pots, les
plantes peuvent voyager dans de bonnes conditions également, à raison de :
Beh/lutie.
France
Allemagne
Autriche.
Suisse .
Faijs-Bas
Italie.
fr. 0-50 les cinq làlogramincs.
>■> 1-00 les trois »
» 1-05 les cinq -'
» 1-00 les cinq »
» 1-50 les cinq »
» 1-50 les trois »
» 1-00 les cinq »
» 1-75 les trois »
On peut de cette façon expédier beaucoup d'Orchidées à des frais de transport très réduits.
Ceux-ci sont à la charge des acheteurs.
Nous enverrons nos autres listes ainsi que des offres spéciales à toutes les personnes qui
nous les demanderont.
TERRE FIBREUSE ET SPHâGNUM
Prix les 2'^lus réduits^ défiant, toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MARCHÂL
à, CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDEE EN 1859
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
CH. BUSS
Rue d'il.kkei'gein, n» 60, GiHIVD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systènics de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCIUDÉES ET A MILTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
iSO MEU.%II.LE$$ AVUL EVPOlSITIOMS DII
PAYiS ET DE li'ÉTRAlVGER
dSSb — Médaille d'Argeul à l'Exiiosition Universelle d'Anvers — 4885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Hue Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEEIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LIIMDEKEIMS
292, Chaussée de Wavre, BRUXELLES.
1- Année. I ' N OVEM BR E I 890 Numéro 16.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-L^irecteiir de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
.1. l.iNDEN, Goinl(3 DU BuYssoN , iiE Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau, Ém.Rodigas, de PuydTjFunck, E.Wallaeht, A. Linden,
Comte DE MoKAN, P. Gloner, G. Joris, A. Vain Lmschoot, Fr. Desrois,
E.S. Rand, D"" Vais Cal"welaert,E. Bu>'(;eroth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martiin Cahuzac, D' Capart, Comlc de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Gognlvux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliere,
F. Kegeljan, 0. Rallie, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de la Devainsaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, elc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
lc*araît le !'"• et le 1*5 «le cliaquc iiioii^
0]% S'ABOIVrVE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIRRAIRES.
L:^ià) Gaiid, iiiipr. Eiiff- A'an<I(;rh;ip;;licii. fc»?!'»
''j^^
7 y
LINDENIA
icoistog^i^^^i^iïie: des or.ciiidéies
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient qiiatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
S3" (( Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées )>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er "Volume
Aeraiilhns Leonis, Aerides maculosum var. formosum,
Aeridcs odoraUim var. Dcmidofli, Aerides Reichenbachi,
Aganisia Iricolor, Calasetum discolor, Catasetum tigriiium,
Cattleya aurea, Catlleya guttata var. leopardina, Cattleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana. Cattleya maxinia var.
Hrubyana, Cattleya nobilior var. Hiiguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reichenbachi, Cattleya Trianae var. alba, Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Guiberti. Cypripedium
Driiryi, Cypripedium Lawrenceanum var. Hyoaiuim, Cypri-
pedium œnanthum superbum. Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum, Dendrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsitlorum.
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindcni var. grandi-
llora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanceanum var. super-
bum. Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae.
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
nopsis Sanderiana. Phalaenopsis Stuartiana var. punclulala,
Restrepia antennifera. Selenipedium reticulatum. Spatho-
ûloltis Augustorum. Trichocentrum tigrinum var. splendcns,
Trichopiliasuavis, Vanda Boxalli, VamlaDennisoniana.Vanila
Sanderiana var. Inbello viridi.
Angraccum Ellisi. Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, Bollea pulvinaris. Brassia caudata, Calanlhe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, (Apripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, (jypripcdium toiikinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum. Epidendrum RaïKJianuni. Galeandra
Devoniana var. Delpliina. Galeandra llaveola, I^aelia elegans
var. Houtteana. Masdevallia Veitchi. Miltonia speclabilis var.
lineala, Oncidium cucullatum, Oncidium Jonesianum, Onci-
Qmc Volume
diuni Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei granditlorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum. Odonlo-
glossum luteo-purpureum. Odontoglossum Roezli, Odonto-
glossum Schillerianum. Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis.
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudatum
giganleum. Selenipedium Schroderae var. splendens, Spa-
thoglotlis plicata, Slanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var striatum. Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopetalum rostratum.
<imo Volume
A(Mi(lcs Ficl(liii{;i. AcimmIIics [;i;iii(]illni;i. Acriilcs Hoiillc-
liaiiimi. Ajjaiiisia (;yanca. Aiijpaccimi Ijtlii'oslacliys Sodcni.
Aii{;nl(ia uiiillora. Brassavola cuciillala var. ciisiiiilala. liolbo-
|ili\lliim ([lanilillonim. Calascliirn Himjjciollii var. aiin'imi.
(laiasclimi r.imjfiTiillii var. l'dtlsi.iiuiiii. Calascliiiii (lrii|M(!ns,
Calasoliiiii pulclinim. (lalllcya (iilic/iac. Calth'va laliiala var.
autumnalis, Callleya virf;inalis. (îlcisdsldina ciassirolium,
Oypii|icdium Arlliuiiaiuiin var. pallidiiin. (".ypiipcdium Can-
iiarliaiium, (lypiipodiiim (airlisi. (".ypripcdiiiin Hairisianiim
var. superijuni, (",y|)iip(Hliiim I.ci'anum. (^ypiipcdiiim Moensi-
aiuim, Cypripodium pracslaiis. Cypiipcdiiim Van Houtlca-
nuni. Cypripctlium villosum. (A'piipi'diiini (Solonipediiun)
Wallisi. Dciididhiiiiii piii'piiiciiin var. raiidididimi. D<'n(lro-
l)iiim nilrilcriiiii. Dciidrnhiiiin slrohloccras var. Hossiaiuun.
lonopsis paiiicidala v.ir. iiiaxiina. Masdcvallia niacriira, Masde-
vallia spcclnim. Milloiiia spcclaliilis Morrdiana. Oncidiiini
clicirDplioriim. Oiicidiiiin papiliii var. majiis. Oncidiiim Pha-
laciiopsis. ()d((iil()j;l()ssmn cilnisimmi var. Devaiisayi-aiumi.
Odoiilojjlossmn ci-ispum var. f'asluosiim. Odontoglossum cris-
[)nm var.Triaiiai!. Odoiilofjlossum cuspidatum.Odonloglossuin
Hari-yanuni. OdoiUojjlossum odoratuni var. Ijapliicanluni .
Odontoglossum Iriiimplians, Odontcjglossuin Uro-Skinnori.
I*apliinia Lindeniana, Papliinia Modiglianiana. Rodrigue/.ia
Hungerolhi. Vanda siiporlia.
4""' VoluiMe
Acridcsquinqupvulnoriim. Aiigracciim scsquipedalc. Angii-
loa (^ilowesi, Callleya cliocoonsis var. Miss Nilsson. Caltleya
Mossiae var. Bousiesiana, CattIcyaMossiac var. Warocquoana.
Ciri'iiopclaliiiu pulclirum. Coelogyiic cristata var. alba, Com-
pareltia Caicala. Cypripodium iicllaUiltmi. Cypripcdiiini
Kiliôttianiim. (',y|iripciliiim Harrisianiiin var. polycliromiim,
(lypripcdiam Maslcr.sianum. Cypri[K'diuni Mileaiianum. Dcn-
drol)iuni Bensoniae. Dcndrobium densilloriim. Epidendrum
nemorale. Laelia majalis. Loploles hicolor. Lycasto Skinneri
var. alba, Masdcvallia tovarcnsis,Millonia(Otlont.)Xl^leuana.
Mesospinidium vulcaiiicum, Nanodcs Mcdusae, Odontoglos-
sum Blpichrodrriaiinm. Odontoglossum ('crvantesi lilacintim,
Odontoglossum (ilonerianuni, Odontoglossum HallI, Odonlo-
{;lossum Pcscatorei var. l^indeni. Oilontoglossum latimacu-
laluni, Odontoglossum radiatum. Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odontoglossum Warocqneanum. Oncidium Forbosi
maximum. Oncidium iridifolium. Oncidium maci'antlium.
Pliaius grandifolius. Polyslachia pubescens, Selenipedium
caudatum var. Albertianum, Sophronitis granditlora. Thunia
Marslialli, Vanda coerulea, Vanda Iricolor, Warrea Lin-
deniana.
^me Volmne
.\da aurantiaca, Acriilcs Augustianum. Angraecumcitratum,
Angraecum cburncum var. supcrbum. Bifrenaria Harrisouiac,
Bolbophyllum Lobbi, (îalantlic Masuca, Calanthe Veilchi,
Catasctum macrocarpum var.chrysantbum, Cattleya Trianae
var. purpurata, Cattleya Trianae var. M""' Marlin-Cabuzac.
Cattleya Trianae var. pallida. C-attlcya Trianae var. striala,
Cattleya maxima va--. Malouana. Cymbidium Mastersi, Cypri-
pedium barbato-Vcitchianuni, Cy|)ripcdiiuii nitcns. Cypri-
pedium orpbanum, Dcndrobium crumenatum. Dendrobium
infudibulum. Dendrobium Mirbelianum. Dcndrobium Pax-
loni. Dcndrobium Wardianum vai'. Lovvi. Epidendrum pris-
malocarpum, Epidendrum vitellinum, Gongora maculala,
HouUctia Brockleliurstiana, Laelia anccps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycaste costala, Masdevallia ignea, Miltonia
Blunti var. Lubbersiana, Miltonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liailianum, Oncidium sarcodes, Odontoglossum Boddaertia-
num. Odontoglossum Duvivierianum, Odontoglossum liasti-
labium. Odontoglossum maxillare, Odontoglossum odoratuni
var. sti'iatum. Odontoglossum Schlesingerianum. Plialac-
nopsis Schilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopetalum intcrmedium, Zygopetalum Jorisianum.
0™<= Volume (quatre li~vi*a,isojijS parues)
Calanthe veralrifolia, Cirrhopelalum Mastersianum, Coelo-
gyne ocellata var. maxima. Coryanthes Bungerothi, Cypri-
pcdium Fraseri. Cypripodium praestans var. Kimballianum,
Dendrobium Dalliousicanum , Dendrobium Devonianum ,
Dendrobium Galliceanum, Masdevallia Reiclienbachiana.
Maxillaria longisepala. Oncidium Krameri, Pliaius Hum-
bloti, Selenipedium grande, Selenipedium Sedeni candidu-
lum, Stanliopca oculata.
Le prix des volumes pmnis de la « LTNDENJA » a été fixé comme suit :
1^' Volume, 125 fr. ; 2'"^ Volume, 100 fr. ; 3'"^ Volume, 75 fr. ; 4""^ Volume, 70 fr. ; 5""^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON VEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN •• 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 16'"'= NUMÉRO :
Pages
Clirouique Orcliidéenne mensuelle 245
Causerie sur les Orchidées — VI 247
Le 21"io Meeting de « L'Orchidéenne » 250
Les Orchidées de rapport 253
La question du charbon de bois 255
Travaux de la première quinzaine de novembre 259
L ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICIIRODER, consul-général de S. M. Brilanniqiie, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchido-pliile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100. RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
SecnHairc : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 9 et 10 novembre prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Inlernationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas,, D'" Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wincqz.
l" NOVEMBRE l8go 245
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UN NOUVEL HYBRIDE DE CYPRIPEDIUM a excité beaucoup de curiosité
à une exposition récente de la Société d'horticulture du Massachusetts, aux
États-Unis ; c'était un produit du C. concolor et du C. Veitchi, tenant le milieu
entre ses deux parents. Il présentait cette particularité qu'ayant été semé il y a
deux ans seulement, il avait fleuri en un délai beaucoup plus court que celui
qu'exigent d'ordinaire les hybrides d'Orchidées, et cette croissance rapide est
d'autant plus faite pour surprendre que, comme le fait remarquer le journal
Garden and Foresi, le C. concolor pousse lui-même très lentement.
*
* *
LES ORCHIDÉES D'OCCASION, c'est un titre bien fait pour encourager
un grand nombre de personnes qui admirent ces belles plantes, mais qui
n'osent pas entreprendre leur culture parce qu'elles craignent des frais trop
élevés ; ces amateurs pourront aisément satisfaire leur goût et faire de belles
acquisitions à prix très modérés dans la serre spéciale ouverte récemment à
L'Horticulture Internationale. Cet étabhssement était, plus que tout
autre, à même d'entreprendre une propagande de ce genre; ses vastes impor-
tations et l'importance de ses cultures lui permettent de sacrifier toutes les
plantes qui ne sont pas irréprochables. Leur vente dans les conditions si
avantageuses qui sont annoncées au public ne rapporte assurément aucun
bénéfice, mais elle encourage grandement les débutants, qui peuvent se procurer
là de belles espèces, dans un état de santé excellent, à des conditions extrême-
ment favorables. C'est le complément nécessaire de l'œuvre de vulgarisation
que nous poursuivons depuis tant d'années et les résultats acquis dès aujour-
d'hui permettent de penser que ce moyen de propagande ne sera pas le moins
efficace auprès du public.
*
M. JAMES BACKHOUSE, l'horticulteur anglais si réputé, est mort le 31 août
dernier, à l'âge de 65 ans. Il avait cultivé avec beaucoup de succès les Coni-
fères, les Fougères, et les Orchidées, dont quelques belles espèces ou variétés
246 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES •
lui ont été dédiées. Sa mort est une grande perte pour l'horticulture anglaise,
si cruellement éprouvée déjà au cours de cette année.
*
* *
M-- J. BARBOSA-RODRIGUES, directeur du Muséum botanique de l'Ama-
zone, a été nommé directeur du Jardin botanique de Rio de Janeiro, dont
l'organisation a été modifiée par décret du 23 juin dernier.
Nous adressons à M. Barbosa Rodrigues, qui s'est occupé spécialement
des Orchidées brésiliennes, nos sincères et cordiales félicitations.
*
* *
LE DENDROBIUM PHALAENOPSIS, une merveilleuse Orchidée qui était
malheureusement très rare jusqu'ici dans les cultures, vient d'être importé en
d'excellentes conditions par L'Horticulture Internationale à Bruxelles.
C'est une espèce alliée aux D. bigibbum et D. Macfarlanei, mais qui leur est
bien supérieure pour la grandeur et l'éclat de ses fleurs ; celles-ci sont mauve
pourpré, d'un coloris plus foncé sur les bords des segments, et ont le labelle
d'un beau rouge pourpré sombre, trilobé, avec le lobe antérieur plus pâle.
Elles se produisent en longues grappes du plus élégant effet, pendant les mois
d'août, septembre et octobre.
Cette magnifique Orchidée va donc être bientôt répandue dans toutes les
collections de choix. Le prix en est d'ailleurs fixé par ses importateurs à un
chiffre des plus modérés.
*
* *
UN SELENIPEDIUM SEDENI qui se trouve dans les serres de M. F. Della
Porta, horticulteur à Como (Itahe), a produit cette année une double mon-
struosité. Il portait deux tiges florales, dont l'une se terminait par une fleur
munie de deux labelles, et l'autre par une fleur plus singuhère encore. Dans
celle-ci, les sépales avaient pris la place des pétales, tandis que le sépale
dorsal était remplacé par un pétale unique. Un Cypripedium Spicerianum
splendens, qui vient de fleurir chez le même horticulteur, a produit une fleur
dépourvue de labelle, tout en ayant la colonne parfaitement régulière.
Il est curieux que ces anomalies soient beaucoup plus fréquentes dans le
genre Cypripedium que dans tout autre; on peut remarquer aussi que le
C. superbiens, ainsi que le 5. Sedeni, sont tout particulièrement sujets à pré-
senter des monstruosités de ce genre.
l" NOVEMBRE 1890 247
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
VI. — Les Cattleya Warocqueana et la presse horticole anglaise
Nous mentionnons plus loin l'apparition des premiers Cattleya Warocqueana
et leur très vif succès au 21^ meeting de L'Orchidéenne. Ce succès a reçu
une éclatante consécration au meeting de la Société Royale d'Horticulture de
Londres, tenu le surlendemain, et dans lequel les Cattleya Warocqueana ame-
thystina et Cattleya Warocqueana fiamniea obtenaient chacun un certificat de
première classe. Le jugement prononcé par le jury belge a donc été confirmé
avec une singulière précision par celui de juges anglais d'une compétence
indiscutable et dont la sévérité est bien connue.
Nous avions projeté de donner aux lecteurs du Journal des Orchidées une
description de ces merveilleuses nouveautés; il nous paraît préférable de repro-
duire les portraits qu'en ont faits des témoins qui pourront sembler plus désinté-
ressés. Voici des extraits des comptes-rendus du meeting de Londres, tirés des
principaux journaux horticoles anglais.
Le Gardeners' Chronicle s'exprime de la façon suivante :
« Quelques Orchidées intéressantes étaient présentées, parmi lesquelles figu-
« raient au premier rang une série de variétés du nouveau Cattleya Warocqueana,
« envoyées des serres de L'Horticulture Internationale; lorsqu'on péné-
« trait dans la salle, au sortir du brouillard qui a régné toute la journée, ils
« produisaient une impression splendide. Le C. Warocqueana delicata est une
« forme élégante, avec les sépales et les pétales rose pâle; le labelle, qui dans
« la plante type est d'un coloris très riche, contrastant d'une façon saisissante
« avec les pétales et les sépales blancs, est ici plus pâle et a la macule égale-
« ment de dimension réduite. La variété C. Warocqueana regalis a les fleurs
« roses, avec les pétales très larges, et le fond du labelle plus sombre. Le
« suivant est le C. Warocqueana flammea, avec les fleurs mieux formées, d'une
« teinte générale rose carminé, nuancée de lilas ; le labelle a presque la même
« couleur que le reste de la fleur, et porte sur le lobe antérieur une macule
« centrale cramoisie; mais c'est la variété nommée C. Warocqueana amethystina
248 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
« qui a entre toutes le plus riche coloris; ses fleurs bien formées, sont d'un
« rose cramoisi foncé, et le labelle très étalé est d'une teinte rose lilacé plus
« foncée que les sépales et les pétales, sauf une étroite bordure qui est colorée
« comme ceux-ci. Au total, c'est une ravissante série de plantes, et les fleurs
« ont un coloris distinct qui est tout à fait particulier — »
*
* *
Voici l'appréciation du Garden :
« La série de variétés du C. Warocqueana, exposées par M. Linden, pré-
« sentaient de grandes variations. Le Cattleya Warocqueana amethystina a les
« fleurs d'une grande ampleur, et qui ne laissent pas que de ressembler comme
« allure à celles du C. gigas; leur coloris est très riche ; les sépales sont d'un
« rose chaud, et les pétales larges et massifs ont la même couleur intense; le
« labelle est d'une teinte plus sombre encore, relevée par quelques lignes d'or
« dans l'intérieur de la gorge. Quelques plantes de cette variété donneraient
« à une serre d'Orchidées un éclat considérable à cette époque de l'année.
« Le C. Warocqueana flammea est un superbe Cattleya, à fleurs presque aussi
« larges que celles du précédent, mais qui n'est pas tout à fait aussi massif;
« il est exceptionnellement florifère, car il avait une forte grappe portant cinq
« fleurs. Celles-ci sont d'un rose chaud, très distinct et très séduisant. Le
« labelle frisé a une riche teinte jaune dans la gorge et en avant, et porte une
« macule centrale et des stries pourprées sur un fond rose pâle. A côté des
« variétés primées étaient le C. Warocqueana regalis, belle variété aux fleurs
« d'une riche couleur rose, avec le labelle très élégamment frisé, pourpre
« foncé à la partie antérieure; le C. Warocqueana delicata, qui fait penser au
« C. speciosissima, et qui est extrêmement florifère ; la fleur est rose pâle, sauf
« le labelle qui est blanc au dessus, jaune à l'entrée de la gorge, et cramoisi
« foncé relevé de lignes blanches à l'extrême base, La partie antérieure est
« pourpre foncé, excepté la bordure qui est rose et abondamment frangée. »
*
* *
Le Journal of Horticulture n'est pas moins élogieux :
« M. Linden exposait un groupe d'Orchidées remarquables, parmi les-
« quelles étaient plusieurs plantes de Cattleya Warocqueana, qui présentaient
« des variations considérables dans la grandeur et le coloris des fleurs. Deux
« de ces variétés ont été choisies, comme les plus distinctes et les plus méri-
« tantes, pour recevoir des certificats, mais l'opinion générale était que la
l" NOVEMBRE 1890 249
« série des formes qui rentrent dans le type Warocqueana seront précieuses
« comme Cattleya à floraison hivernale. Le C. Warocqueana flammea est une
« belle variété... très vigoureuse et très florifère. Le C, Warocqueana amethys-
« tina, de fleur un peu plus petite que le précédent, mais d'un plus splendide
« coloris, les sépales et pétales cramoisi éclatant, le labelle d'un riche rouge
« magenta. Très impressionnant. »
* ^î;
Le Gardeners' Magazine s'exprime de la façon suivante :
« Les Orchidées comprenaient un nombre considérable de nouveautés impor-
« tantes, au premier rang desquelles les variétés du Cattleya Warocqueana;
« le C. Warocqueana amethystina, forme distincte et superbe, avec ses fleurs
« d'une extrême ampleur, les pétales et les sépales d'un riche rose cramoisi,
« et le labelle d'un splendide améthyste pourpré; le C. Warocqueana flammea,
« très belle variété, aux fleurs grandes et superbement formées, avec les
« sépales et pétales d'un rouge éclatant, le labelle plus pâle, teinté d'améthyste
« avec des macules orange. »
*
* *
Enfin citons encore le compte-rendu du Gardening World :
« Le C. Warocqueana amethystina a les sépales et les larges pétales ellip-
« tiques uniformément teintés d'une riche couleur rose foncé. Le labelle est
« ample, bifide, d'une riche couleur pourpre, strié de lignes jaunes dans la
« gorge. La plante exposée par M. Linden avait deux fleurs de grande dimen-
« sion, et cependant ce n'est que la première fois qu'elle fleurit. Le Cattleya
« Warocquea7ta flammea a les sépales ainsi que les larges pétales ovales d'un
« rose plus délicat et plus doux que ceux du C. Warocqueana amethystina. Le
« labelle très ample a le lobe antérieur bifide orbiculaire, ondulé sur les bords,
« et d'une couleur pourpre clair, avec des stries et, au centre, une bande de
« nuance pourpre foncé. Des deux côtés de la gorge se trouvent deux macules
« jaunes. »
*
* *
Nous ne voulons ajouter à ces descriptions aucun commentaire. Nous aurons
d'ailleurs l'occasion de reparler du Cattleya Warocqueana, sur lequel il reste
encore beaucoup à connaître. Une vingtaine de plantes à peine ont fleuri,
et les autres promettent une riche floraison qui s'épanouira pendant les mois
de novembre et décembre. A ce point de vue, non moins que par sa mer-
veilleuse beauté, le Cattleya Warocqueana est donc une acquisition des plus
250 . LE JOURNAL DES ORCHIDEES
précieuses; non seulement il embellira les grandes collections d'amateurs, dans
lesquelles il a sa place marquée dès aujourd'hui, mais il rendra les plus grands
services aux fleuristes, car sa floraison à une époque où les Cattleya sont
extrêmement rares lui donne un prix tout particulier.
En terminant, signalons une particularité inattendue ; une demi-douzaine
de fleurs, qui sont apparues ce mois ci parmi les C. Warocqiceana, ressemblent
d'une façon saisissante au fameux Cattleya labiata autumnalis, si recherché
depuis de longues années, et dont l'habitat est demeuré inconnu, pendant
cinquante ans, malgré des recherches opiniâtres. Serait-il donc retrouvé?
En tout cas, si c'est bien lui qui vient d'être exhumé, c'est lui notablement
embelli et augmenté d'une série de formes voisines d'une splendeur et d'un
éclat inconnus jusqu'à présent. L'Horticulture Internationale avait
exposé dans ses locaux, les 25 et 26 octobre, une vingtaine de belles variétés,
presque toutes distinctes, qui ont fait sensation.
LE 21"' MEETING DE '^ l'oRCHIDÉENNE •?
La première réunion de la 3"^ année a eu lieu le dimanche 12 octobre 1890,
dans le Pavillon central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold,
à Bruxelles. Cent deux Orchidées y étaient exposées, parmi lesquelles plusieurs
nouveautés, et les Cattleya Warocqiieana, qui ont fait sensation.
Le Jury, présidé par M. J. Linden, un des Présidents d'honneur de L'Or-
chidéenne, se composait de MM. Rodigas, secrétaire, Kegeljan, Moens,
G. MiTEAU, A. WiNCQZ, Massange de Louvrex et D"" van Cauvv^elaert.
Le Comité directeur était représenté par MM. Lucien Linden, secrétaire,
et du Trieu de Terdonck, trésorier de la Société.
Parmi les Orchidées les plus remarquables, il convient de citer :
Deux Odontoglossum Alexandrae et un 0. Alexandrae guttatum, d'une grande
perfection de formes; des Cypripedium admirablement cultivés, Cypripedium
oenanthum, spécimen portant 27 fleurs, Cypripedium hybridum, 23 fleurs, et
Cypripedium Curtisi, et surtout le Cattleya exoniensis, hybride de tout premier
ordre, de M. G. Warocqué;
UOncidium Forbesi, variété magnifique, de M. le comte de Bousies;
l" NOVEMBRE 1890 25 I
Le Cypripediimt Van Molianum, hybride intéressant, de M. G. Miteau ;
Les Cattleya Gaskelliana pallida et C. Forbesi Houzeauana, variété très
distincte, de M. Houzeau de Lehaie;
Les beaux Cypripedium Sallieri, C. villosum alho-marginatiim et C. villosum
aureum, Aerides Fieldingi et Pilunma nobilis, de M. Moens;
Les Cattleya Warocqueana var. flammea, C. Warocqueana var. amethystina,
C. Warocqueana var. regalis, et C. Warocqueana var. delicata; le C. du Bnys-
soniana, espèce nouvelle, le Catasetum Bungerothivar. Randi; l'intéressant Den-
drohium inauditnm; le Gakandra d' Escragnolleana, VOncidium Lansbergeanum,
nouveauté analogue au gracieux 0. tricliodes, mais de dimensions très ampli-
fiées et de coloris plus éclatant, et le Mormodes maculatum, toutes Orchidées
nouvelles, d'introduction directe, très remarquables; les Laelia grajididissiina et
elegans var. Turneri, le Masdevallia macrura, bien fleuri; les Cattleya gigas;
les Phalaenopsis Lowi et Esmeralda var. candidiila, ainsi que toute une série
de Laelia purpurata, variétés nouvelles, de ]\L Linden;
Le magnifique Cattleya aurea Lindeni, variété hors ligne, bien supérieur au
type; VOdontoglosswn Insleayi et le Cypripedium œnanthum superbum de AL le
D"' Van Cauwelaert, tous trois récompensés par le jury et formant un lot de
premier ordre;
Le superbe Cypripedium callosiim et la très belle variété du Cattleya bicolor,
de M. VAN Lansberge ;
Un charmant Odontoglossum Alexandrae, de M. le D"" Capart;
Les Cypripedium, et surtout le remarquable C. expansum, de M. Wallaert;
UOncidiiim aiirosum, d'une superbe floraison, de M. H. Schmitz;
Les Laelia elegans var. Turneri, variété d'une très grande beauté, et Cattleya
Gaskelliana, de MM. Vervaet et C'^;
Les Cypridedium marmorophyllum et œnanthum superbum, Miltonia candida, et
les belles variétés de Cattleya Gaskelliana, de M""* O. Block;
U Odontoglossum grande, admirablement fleuri, de M. Stepman ;
L,' Odontoglossum Schlieperiannm, de M. A. Wincqz.
Le jury a décerné les récompenses suivantes :
Diplômes d'Honneur de i''^ classe aux Cattleya Warocqueana var. Amethys-
tina, de M. Linden, à l'unanimité ; Cattleya Warocqiceana var. flammea, de
M. Linden, à l'unanimité; Cattleya du Buyssoniana, de M. Linden, à l'unanimité;
Catasetum Bungerothi var. Randi, de M. Linden, à l'unanimité; Cattleya Waroc-
queana var. regalis, de M. Linden ; Cattleya Warocqueana var. delicata, de
252 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
M. Linden; Caitleya aurca var. Lindeni, de M. le D'' Van Cauwelaert et
Aganisia discolor, de M. Linden.
Diplômes d'Honneur de 2'"" classe aux Galeandrea d'Escragnolleana, de
M. Linden; Laelia purpurata var. delicata, de M. Linden.
Certificats de Mérite de i'*^ classe aux Cypripedium callosuni, de M. van
Lansberge, à l'unanimité; Odontoglossum Alexandraevar., de M. G. Warocqué,
à l'unanimité ; Cypripedium œnanthum superbuui, de M. le D"" Van Cauwelaert,
à Vunaniniité; Laelia elegans var. Turneri, de MM. Vervaet et C'*", à l'unani-
mité; Laelia grandidissima , de M. Linden, à l'unanimité; Oncidtum Forbesi,
de M. le comte de Bousies; Masdevallia macrura, de M. Linden; Cattleya
exoniensis, de M. G. Warocqué; Cypripedium Van Molianum, de M. G. Miteau;
Cypripedium expansum, de M. Wallaert et Laelia elegans var. Turneri, de
M. Linden.
Certificats de Mérite de 2'"'' classe aux Cypripedium villosum var. albo-
marginatum, de M. Moens; Cattleya granulosa, de M. Linden; Odontoglossum
Insleayi, de M. le D'' Van Cauwelaert et Odontoglossum crispum, de M. le
D"" Cap'art.
Certificats de Culture de i'" classe aux Cypripedium aenanthum, de
M. G. Warocqué, à l'unanimité et par acclamation; Cypripedium hybridum,
de M. G. Warocqué, à l'unanimité et par acclamation; Oncidium flabellulatum,
de M. G. Warocqué; Oncidium aurosum, de M. H. Schmitz et Oncidium flabel-
lulatum, de M. Linden.
Le nombre des récompenses décernées est assez considérable, et cependant
le jury, d'après l'opinion unanime des visiteurs, s'est montré très sévère; telle
était la beauté des plantes exposées, que presque chacune paraissait digne
d'obtenir une distinction.
Rarement les meetings de L'Orchidéenne avaient réuni autant de nou-
veautés magnifiques, et de spécimens de culture remarquable. Les amateurs qui
montrent une émulation de plus en plus grande, s'étaient surpassés cette fois.
Il est permis d'ailleurs d'espérer que le progrès ne se ralentira pas, et que
les réunions prochaines ne seront pas inférieures comme beauté aux merveilles
que nous venons de citer. Cet hiver garde encore aux amateurs d'Orchidées
beaucoup d'éclatantes surprises, et nous ne saurions trop engager- les étrangers
à venir assister à quelques-uns des meetings mensuels de L'Orchidéenne;
ils sont des plus instructifs.
I^*" NOVEMBRE l8gO 253
LES ORCHIDEES DE RAPPORT
POUR LA GRANDE CULTURE
III. — Les Cypripedium fleurissant en hiver
Parmi les Orchidées qui fleurissent pendant l'hiver il en est peu qui présentent
plus d'avantages que les Cypripedium, si répandus aujourd'hui, si peu coûteux
relativement, et si faciles à cultiver. Les espèces et les hybrides spécialement
propres à embellir les appartements entre novembre et mars n'exigent du
cultivateur ni grandes dépenses, ni soins bien considérables. Dans l'état actuel
du marché des Cypripedium, il serait facile de dépenser une grande fortune à
acheter des nouveautés, mais il faut mettre à part ceux qui ne coûtent cher
qu'à cause de leur rareté; je ne m'occuperai ici que des plantes vraiment belles,
et de celles qui n'exigent pas une trop forte dépense, qui sont de culture
aisée, et qui peuvent produire beaucoup comme fleur coupée.
Les Cypripedium sont particulièrement avantageux à cultiver dans les
grandes villes, parce que leurs fleurs résistent bien aux effets pernicieux de
l'air enfumé, si funeste en général aux fleurs des Orchidées. Les brouillards,
qui détruisent à la fois les boutons et les fleurs des Cattleya, des Phalae-
nopsis, n'ont jamais endommagé les fleurs des Cypripedium.
Pour cultiver ces plantes au point de vue de la floraison, soit en été, soit
en hiver, il n'est pas besoin de grandes connaissances, tant cette culture est
peu compliquée dans tous ses détails. La préparation du compost qu'elles
réclament est le point le plus important ; je recommande la terre fibreuse et le
sphagnum. La terre fibreuse devra être débarrassée de la presque totalité des
fins débris qu'elle contient avant d'être employée. Elle sera mélangée avec le
sphagnum en proportions égales.
Les Cypripedium demandent beaucoup d'humidité pendant la saison de
croissance, et modérément aux autres époques; comme il arrive pour la plupart
des Orchidées, une humidité stagnante aux racines leur est funeste, et l'on doit
prendre des dispositions pour faire écouler rapidement l'excès d'eau. En
général, les pots, petits ou grands, doivent être remplis de tessons à 1/3 environ
254 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
de leur hauteur, et couverts d'une couche de sphagnum; la grosseur des tessons
sera proportionnée au diamètre des pots.
Le printemps est la meilleure saison pour rempoter les plantes dont les
racines réclament plus de place, par cette raison que les racines deviennent
actives, et se trouvent alors dans les meilleures conditions possibles pour
s'établir dans le nouveau compost. En rempotant, on enlèvera de la surface
et sur les côtés de la motte tout ce qu'on pourra détacher de vieux sphagnum
et de terre fibreuse sans risquer de blesser les racines, pour fournir à la plante
le plus possible de nouvelle matière sans augmenter le volume du pot. Pour
un certain nombre il suffira d'enlever à la surface la matière épuisée, et de la
couvrir simplement d'une couche du nouveau compost. Jusqu'à la fin de la
croissance, il faudra une grande quantité d'eau aux racines et dans l'atmos-
phère, mais le reste du temps une humidité modérée suffit. Quand les plantes
seront en fleurs, on les placera autant que possible dans l'endroit où l'air est
le plus sec. Cette précaution sera spécialement nécessaire pendant l'hiver,
où l'humidité est nuisible aux fleurs de toutes les espèces.
En ce qui concerne la température, les Cypripedium demandent des trai-
tements variés, mais à part quelques exceptions, tous exigent la tempé-
rature de la serre tempérée. Le C. Spicerianum, qui prospère dans celle-ci,
réussit parfaitement aussi dans la serre chaude, que l'on peut considérer comme
celle qui lui convient en réalité le mieux. Le C. insigne et ses nombreuses
variétés, si robustes également, croissent et fleurissent parfaitement dans la
serre froide, ainsi que dans la serre chaude, et manifestent une grande puis-
sance d'accommodation aux divers milieux. Il est peut être utile d'ajouter que
les Cypripedium n'ont pas, comme les Cattleya, Dendrobium et autres Orchi-
dées à pseudobulbes, une provision de nourriture sur laquelle ils puissent
vivre pendant la période de repos; par suite il n'est pas possible de les laisser
se dessécher aux racines et rester quelque temps dans cet état.
Parmi ceux que l'on peut obtenir en plein épanouissement pendant l'hiver,
l'on doit citer au premier rang le C. insigne, qui est très répandu, mais qui ne
manque ni de beauté ni de caractère. Ainsi que je l'ai dit plus haut, il peut se
cultiver en serre froide.
Les horticulteurs qui disposent de ressources assez étendues ne manqueront
pas de se procurer aussi le C. insigne Sylhetense, qui se distingue par la teinte
dorée de ses fleurs ; le C. insigne Maulei, variété des plus remarquables, dans
lequel le sépale dorsal a une large bordure blanche, et le C. insigne Chantini,
l" NOVEMBRE 189O 255
belle variété connue aussi sous le nom de C. insigne piinctatum violaceum, dont
« les fleurs ont le sépale dorsal richement orné de taches pourpres. D'autres
espèces encore produisent des fleurs pendant l'hiver : le C. Harrisianum,
hybride vigoureux et de grande valeur qui deviendra probablement aussi abon-
dant que le C. insigne; le C. Lawrcnccanuni, qui est plutôt une plante de
printemps qu'une plante d'hiver, mais dont quelques pieds donnent des fleurs
en abondance vers la fin de la mauvaise saison ; le C. Leeanum, qui provient
d'un croisement entre le C. Spicerianinn et le C. insigne, et que l'on ne saurait
trop recommander pour la beauté de ses fleurs; le C. Sedeni, qui en fait, est
toujours en fleur ; le C. Spicerianum, si séduisant que les premiers spécimens
qui en furent importés furent vendus immédiatement 2.500 francs pièce; enfin
le C. villosum, à bon droit populaire, dont le prix est tombé si bas aujourd'hui,
qu'il n'est pas un cultivateur d'Orchidées à qui ses ressources ne permettent de
l'acheter. Il produit de très belles fleurs, qui se conservent fort longtemps et
sont beaucoup demandées par les fleuristes.
Les autres bonnes espèces et variétés pour la fleur coupée sont les suivantes :
Boxalli, Dauthieri, barbatum, Argus, callosum, etc.
Les fleurs de Cypripedium se vendent généralement de cinquante centimes
à trois francs et même davantage suivant leur beauté. Elles sont très deman-
dées et forment une grande culture très profitable.
LA QUESTION DU CHARBON DE BOIS
[Suite et fin, voir no 15)
Réponse de M. G. Miteau
Je suis de tous points de l'avis du comte de Moran dans la question du
charbon de bois ; je trouve qu'il est plutôt nuisible qu'utile et je l'ai proscrit
absolument de mes cultures.
J'estime, en outre, que le charbon fortement mouillé et conservant indéfini-
ment pour ainsi dire toute son humidité devient par ce fait même à peu près
imperméable à l'air et par conséquent empêche celui-ci d'arriver aux racines des
plantes. Il se tasse dans le compost infiniment plus que les tessons, lesquels
256 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
à raison même de leurs formes et de leurs angles fort nombreux sont loin
de s'adapter, comme le charbon, les uns aux autres et facilitent singulièrement
la circulation de l'air dans le compost.
Cette question de la circulation de l'air dans le compost même est des plus
importantes. Il faut par tous les moyens arriver à la faire aussi considérable
que possible. Pour cela, détail accessoire mais plus utile qu'on ne serait tenté de
le croire au premier abord, il convient d'élargir notablement l'orifice inférieur
des pots à Orchidées.
Je n'emploie, en somme, le charbon de bois qu'à l'état de poussière aussi
fine que faire se peut, pour cicatriser les plaies des plantes et en arrêter la
pourriture,
G. MlTEAU.
* *
Réponse de M. P. Silver
Je partage entièrement l'opinion de M. le comte de Moran en ce qui concerne
les inconvénients du charbon de bois- dans le compost des orchidées. J'ai pu
constater très fréquemment que dans l'intérieur des pots ou paniers, les racines
s'éloignent des m.orceaux de charbon, et que celles qui se trouvent en contact
avec eux ne tardent pas à pourrir ; je suis absolument persuadé que l'eau, une
fois qu'elle a imbibé le charbon, ne s'évapore qu'avec une extrême lenteur, et
c'est à mes yeux un inconvénient des plus graves qui doit faire condamner l'em-
ploi de ce corps.
Et cependant, il est à remarquer que certaines espèces, notamment des
Phalaenopsis, prospèrent parfaitement sur des blocs de bois carbonisés à la
surface.
Pour moi, l'exphcation de cette différence se trouve dans le peu d'épaisseur
de la couche de charbon ainsi formée ; elle condense quelques gaz, mais elle les
laisse aussi dégager assez facilement ; et surtout elle permet à l'eau de s'éva-
porer assez vite, plus vite que le bois employé à l'état ordinaire et qui a une
substance plus dense, moins poreuse que le charbon. Il en est tout autrement
des morceaux de charbon cylindriques, d'une grande épaisseur; les tessons
ordinaires me paraissent infiniment préférables.
P. Silver.
*
* *
NOVEMBRE 1890 257
Réponse de M. A. Bleu, secrétaire-général de la Société Nationale
d'Horticulture de France
Lorsque j'ai commencé à me permettre la culture de quelques Orchidées —
c'était en 1866 — je trouvai celles que je me procurai rempotées avec un drai-
nage de charbon dans du sphagnum, auquel étaient mélangées de petites mottes
de terre de bruyère fibreuse. Ce procédé étant pratiqué par les maîtres de
cette époque, je le continuai lorsque je jugeai mes plantes en état d'être chan-
gées et j'obtins de bons résultats. J'opérai ainsi pendant deux ou trois ans,
puis, désireux de voir si cet agent de drainage était vraiment avantageux et
profitable aux Orchidées, je le supprimai en le remplaçant par des tessons. Je ne
tardai pas à constater que la végétation était au moins aussi vigoureuse.
Poursuivant ces expériences pratiques, je fis usage de mâchefer, de morceaux
de bois et même de copeaux de sapin, de hêtre, etc. — (pour toutes les Orchi-
dées épiphytes, je préfère la culture en paniers, qui me semble plus en rapport
avec leur modus vivendi et leur laisse davantage leur caractère aérien) — je dois
dire que la vigueur des espèces ainsi traitées ne laissait rien à désirer.
Depuis plus de huit ans, j'ai supprimé tout drainage pour celles que je tiens
en paniers et je m'en trouve très bien. Ce n'est donc pas au charbon qu'étaient
dus mes succès. A. Bleu.
* *
Autres réponses
...Je ne parlerai pas de la question des gaz absorbés ou dégagés; mais je
crois que le charbon de bois est utile comme drainage, car les tessons laissent
souvent entre eux beaucoup d'espace, tandis que les morceaux de charbon se
rangent facilement les uns auprès des autres, et que toute l'eau peut s'écouler
en eux de cette façon. Il est possible qu'elle ne s'évapore pas de là aussi vite que
des tessons, mais il n'y a alors qu'à mettre une épaisseur de plusieurs morceaux;
ce seront ceux d'en bas qui absorberont tout, et les racines ne toucheront pas
l'eau ; donc, si le charbon n'est pas meilleur que les tessons, je crois qu'il n'est
pas plus mauvais, pourvu qu'on l'emploie bien.
Le charbon de bois est aussi plus commode parce qu'il est moins lourd; en
outre les racines s'y accrochent plus facilement à cause du peu de grosseur et de
la rondeur des morceaux, tandis qu'elles ne peuvent pas bien se fixer après les
débris de pot, qui sont plats. Mas de Vallia.
*
258 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Je n'ai pas eu l'occasion d'observer d'accidents provenant d'un excès d'humi-
dité retenue par le charbon ; mais je puis joindre mon témoignage à celui de
MM. VAN Lansberge et Ballif en ce qui concerne la rapide décomposition du
sphagnum ; j'ai eu souvent l'occasion de constater qu'il pourrissait et devenait
brun noirâtre quand il était mélangé de charbon, et j'ai renoncé à employer
celui-ci par cette raison, quoique je n'aie pu découvrir la source de cette
influence funeste. Vanda.
*■
* *
Plusieurs de nos correspondants nous adressent des réponses dans lesquelles
sont reproduits à peu près les mêmes arguments ; mais la plupart se réfèrent
simplement aux plaidoyers pour et contre que nous avons déjà publiés.
Dans ces conditions, il ne nous restait qu'à faire l'addition des voix, et à
dire que le référendum ouvert par le Journal des Orchidées a donné au total un
résultat nettement défavorable à l'emploi du charbon de bois.
Conclusion
Nous nous sommes toujours défendus de toute prétention à l'infaillibilité
doctrinaire, à l'enseignement ex cathedra. A notre époque de lumières il sied
bien de faire trancher par la controverse publique les questions scientifiques
où chacun autrefois s'en tenait opiniâtrement à son opinion. C'est la seconde
consultation que le Journal des Orchidées organise parmi les amateurs d'Orchi-
dées, et nous n'avons qu'à nous féliciter des résultats instructifs qu'elle a
produits.
L'article d'où est né ce débat, nos lecteurs s'en souviennent sans doute,
faisait mention des convictions du directeur de ce journal; bien que nous
eussions été amenés depuis longtemps, en effet, à nous former une opinion
contraire à celle de M. le comte du Buysson, nous n'avons pas songé un
instant à lui refuser notre hospitalité ni même à formuler des réserves, per-
suadés que l'exposé d'une théorie même discutable par un esprit aussi éclairé
et aussi judicieux que notre honorable collaborateur serait toujours profitable
pour nos lecteurs. Nous nous sommes fait un devoir d'accueillir également,
dans la suite, la plaidoirie contraire de M. le comte de Moran, sous le
nom duquel nous savions trouver un des amateurs les plus distingués du
continent; et ce débat ayant excité un vif intérêt chez beaucoup d'amateurs,
qui nous exprimaient le désir de le voir aboutir à une conclusion définitive,
NOVEMBRE l8go 259
nous avons consulté tous les pratiquants, et nous les avons appelés à apporter
eux mêmes leurs observations et le résultat de leurs expériences quotidiennes,
La conclusion qui ressort de ce plébiscite est nettement défavorable à l'em-
ploi du charbon de bois. La grande majorité des cultivateurs d'Orchidées ont
été amenés à le supprimer après quelques années d'essais, et presque tous les
avis peuvent se ramener à celui de M. Bleu, qui nous écrit : « Je me suis arrêté
« depuis plus de quinze ans au mélange de sphagnum vivant et de terre de bruyère
« fibreuse. »
En soumettant aux lecteurs du Journal des Orchidées ce résultat de notre
second plébiscite, nous sommes bien éloignés de chercher à nous prévaloir du
triomphe d'une opinion qui est la nôtre; comme le disait avec raison M. le
comte DE MoRAN, nous estimons que toute préoccupation personnelle doit être
écartée de débats de ce genre ; mais nous croyons pouvoir nous féliciter d'avoir
contribué à élucider une question qui passionnait beaucoup d'orchidophiles,
à en juger par les nombreuses lettres qu'elle nous a values, et d'avoir, une
fois de plus, fait sortir la lumière de la libre discussion.
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE NOVEMBRE
L'hiver est commencé, et le repos est établi partout maintenant. C'est à
l'époque où nous sommes qu'il devient nécessaire de modifier complètement
les traitements généraux institués dans presque toutes les serres et d'inaugurer
décidément les soins particuliers appropriés à la mauvaise saison.
La température dans les serres ne doit pas être trop élevée; s'il en était
autrement, les plantes qui sont actuellement en repos entreraient en végéta-
tion, et celles qui croissent encore donneraient des pousses allongées et faibles;
par suite, elles seraient toutes exténuées à la saison suivante, et ne donne-
raient qu'une floraison médiocre. Il faut donc maintenir une température
modérée, surtout lorsque le temps est sombre.
Il est important également de régler l'humidité de l'atmosphère d'après les
fluctuations de la température, et de la diminuer lorsque celle-ci s'abaisse.
Quant à l'arrosement des sentiers, il est bon de le faire le soir, vers cinq
heures et le matin de bonne heure.
2 6o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Serre froide. — L'humidité du compost doit toujours être entretenue, ainsi
que celle de l'atmosphère, quoique moins abondante lorsque la température
s'abaisse. Chauffer la nuit, et se tenir soigneusement en garde contre les gelées;
ventiler toujours, mais chauffer en même temps. L'air est ici indispensable.
Serre tempérée. — Les Cattleya Mendeli, Mossiae, Trianae terminent leur
croissance; on reconnaît qu'elle est tout à fait achevée lorsque l'enveloppe
des bulbes se sèche et devient mince et papyriforme; toutefois les racines sont
encore actives à ce moment et, jusqu'à ce que cette enveloppe se fende, la
végétation n'est pas complètement suspendue.
D'autres espèces, comme les C. gigas, C. Gaskelliana etc. fleurissent avant
que le pseudobulbe ait complètement fini sa croissance. Toutes, d'ailleurs,
réclament le même traitement, à part quelques diiTérences dans les arrosages.
Beaucoup de Dendrobium, D. Wardianum, D. nobile et d'autres, sont encore
actifs aux racines, et continuent à développer leurs pseudobulbes jusqu'au
moment de la formation des boutons; ceux-là ne devront pas avoir un repos
complet.
Serre chaude. — Les Aerides, Saccolabium, etc. sont en repos à peu près
complet; arroser peu, et éviter avec soin de laisser tomber des gouttes d'eau
dans le cœur des pousses, qui risqueraient de pourrir; il est bon de les sur-
veiller attentivement au moment des arrosages, et d'enlever l'eau qui pour-
rait y être tombée, au moyen d'une petite éponge placée au bout d'un pinceau.
Température des serres. — Voici les températures moyennes à établir
dans les différentes serres à cette époque de l'année. Le chiffre le plus bas
est celui qui devra être atteint pendant la nuit ; le jour, le thermomètre
s'élève toujours un peu plus haut.
Haute serre chaude .... 190 à 22° centigrades (15° à 18° Réaumur)
Serre chaude ordinaire . . . 15° à 18° » (12° à 14", 5 » )
Serre tempérée 10° à 14° » ( 80 à 11° » )
Serre froide 70 à 100 » ( 5° à 8° » )
Nous commencerons d'ailleurs à partir du i^'' décembre à publier un
tableau contenant des indications précises sur la température normale qui
convient à chaque Orchidée, ainsi que quelques renseignements complémen-
taires sur les soins à lui donner.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICULTURE liTlRMTlOMLÎ
K
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse Iclégraplmiue : LINDENIA, Bruxelles
CATTLEYA WAROCÛOEANA mn
« Le plus beau des Catlleya à floraison hivernale »
PLUSIEURS VARIÉTÉS MAGNIFIQUES DÉJÀ RÉVÉLÉES -=^M
4 Diplômes d'Honneur de 1" classe au 21'"' Meeting de
L'Orc/iidéewie (12 octobre 1890)
2 Certificats de 1" classe au Meeting de la Société royale
d'Horticulture de Londres (14 octobre 1890)
g:^^ "Voir l'article spéeiol clans le corps de ce nuiiiéro du JTournal
CAUSERIE SUR UES ORCHIDÉES
Les prix de ce merveilleux Cattleya sont actuellement fixés comme suit :
, Do7ine plante 75 frcoics
rLAnlLo \ 3 Bonnes plantes 200 »
n'ayant pas fleuri i P^^^^t<^ vi^s forte . .
3 Plantes plus fortes
100 à 200 »
260 à 500 »
Spécimens^ Plantes en boutons^ en Heurs ou variété extra
Prix et détails par correspondance.
CATTLEYA LABIATA AUTUMNALIS
EN FLEURS
IBO à 260 francs, suivant force.
(Horlieiiliîire liileriiatioiîa
DENDROBIUM PHALAENOPSIS Fitz
« D. STATTERIANUM » de SÂNDER (de l'Australie)
Le Dendrobium Phalaenopsis est une (l(>.s plus admirables espèces du
genre. Il se rapproche des D. bigibbum et D. Macfarlanei, mais il leur est
supérieur par la grandeur et l'éclat des fleurs. Celle-ci ont de sept à neuf centi-
mètres de diamètre et sont mauve pourpre, plus foncées sur les bords des segments.
Le labelle est d'un beau rouge pourpré sombre, avec le lobe antérieur d'une teinte
plus pâle, parsemé de veines foncées.
Le D. Phalaenopsis fleurit au mois de septembre et se couvre d'élégantes
grappes portant chacune une quinzaine de fleurs du plus éclatant coloris. C'est assuré-
ment une des plus belles Orchidées connues et une des plus recherchées en Europe
où elle n'avait été introduite jusqu'ici qu'en très petites quantités. Les plantes établies
sont excessivement rares.
PLANTES DIM PORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 20 à 50 francs
Les (rois pUDiAcs 50 à 120 »
DENDROBIUM BIGIBBUM Lindl. (de l'Australie)
Voici comment cette belle Orchidée est appréciée dans VOrcIdd Album de
Warner et Williams :
« Le D. bigibbum appartient à l'un des genres les plus magnifiques et les
« plus populaires, l'un des plus éclatants et des plus beaux de toute la famille orchi-
« déenne; c'est une espèce d'un caractère remarquablement beau et splendide.... Ses
« fleurs se conservent en perfection pendant un temps considérable. »
Cette superbe plante produit de longs racèmes de grandes fleurs dune riche cou-
leur rose pourpre. C'est uh des plus précieux ornements de la serre des Orchidées
Indiennes.
PLANTES D'IMPORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 10 à 20 franes
Les trois plantes 25 à 50 »
S:S= Ces plantes peuvent voyager facilement par colis postaux à peu de frais.
Emballage contre le froid.
L'Hoi'liciildiiT liileniatiofiale
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendues à plus de 50 pour ceul de Rabais
Nous avons ouvert récemment une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION.
Nous nommons ainsi une petite serre dans laquelle les amateurs trouveront constamment des Orchi-
dées qui par siiite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque
temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que des impor-
tations, qui arrivées cependant en Ijon ciat, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez; belles pour
pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous fournissons communément. Nos belles et
nombreuses importations nous permettent d'êtie très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une
quantité de très bonnes plantes.
Nos clients et les amateurs sont doue vivement engagés à visiter souvent cette SERRE D'OCCASION;
nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils
pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes sei-a indiqué sur chaque
exemplaire.
MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter
l'Etablissement.
Comme nous ne fournissons à prix fort que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges
dans ce que nous appelons les PLANTES REFORMEES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRI-
TABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures COMME SANTÉ ET
COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinairement par les maisons concurrentes ou aux
enchères puMiqncs.
La plupart àes x>lantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas Henri ; il pourra se trouver parmi
elles des variétés supérieures de grande valeur.
Nous publierons fréquemment une liste avec prix des ORCHIDEES D'OCCASION, poui- les amateurs
qui ne peuvent venir les visiter à l'Etablissement.
g|;2^ Les ORCHIDÉES D OCCASION sont vendues au comptant ou à trente
jours et sans escompte.
Nous publierons très prochainement une 3'"' liste d'Orchidées d'occasion.
LAELIA PURPURATA (du Brésil)
Provenant d'une localité inexplorée jusqu'ici
ET
ANGRAECUM SESQUIPEDALE (de Madagascar)
La Société vient de recevoir des importations de ces deux admirables Orchidées en PLANTES MAGNIFIÇUES
bien en feuilles — comme il n'en est jamais arrivé en Europe
PRIX JET RENSEIONEMENTS SUR DEMANDE.
TERRE FIBREUSE_ ET SPHâGNUM
PiHx les j)lus réduits^ défiant toute
concurrence
Adolplie BRAHY-MÂRCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
MAISON FONDÉE EN 1859
CH. BtJSS
rtue d'ilLkkergeni, n° 69, Gi%.IVD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
«S« niEDAILI^ElS AUX KXPOSITIOMS DU
PAYS ET DE L'ÉTR.%NGEIi
1885 — H(;daille d'Aryeiil à l'Eiposilion Universelle d'Anvers — 188b
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERPvES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Mertens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
ANDRÉ PÈRE et FILS
MAITRES DE FORGES
à COUSANCES-AUX-FORGES (Meuse)
FRANCE
Dessous de pots à Orchidées en
fonte inoxydable - inaltérable préser-
vant les plantes contre les invasions
des insectes.
I*i'îx fV, 0,^0 la pièce.
I
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Paraît le 1<"^ et le 1^ de ehaqvie mois
1- Année. 15 NOVEMBRE 1890 Numéro 17.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
CllDE PRATIQUE DE CULTURE
E. É ID I O É ET F "CJ B Ij I É
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqlé,
R. A. ROLFE, G. MiTEaU,Ém.R0DIGAS, de PL"YDT,FL■^;CK,E.^YALLAERT, A, LiNDEN,
Comte DE MoRAN, P. Gloiner, g. Jouis, A. Van Lmschoot, Fr. Desbois,
E. S. Rand, D"^ Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE LA DeVANSAYE, Fl. ClAES, de 3IEULENAERE, ChARLES AnDRÉ, ClC.
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
_ L^iJJ Gand, impr. Eug. Vaaderhaeghen. rcîîC»
LINDENIA
ICONOaH^f^HIB DES O Il.OillI3 :ÉE)S
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
riclienient coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, R.ue Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées >^ '
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volume
Aeranthiis Leonis, Aerides maculosum var. formosum,
Aerides odovatiim var. Dpinidofli, Aerides Reichcnijachi,
Aganisia Iricolor, (lalasetum disrolor, Calasetum tigrinum.
Cattleya aurea, Caltleya gullala var. Icopardina. (kiltlcya
Lawrenceana. Cattleya Malouana. Cattleya maxima var.
Hrubyana. Caltleya nobilior var. Hiigiicnyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reichenbachi. Cattleya Trianae var. alba. Catt-
leya Trianae var. Annae. Cleisosloma Guiberti. Cypripedium
Driiiyi. Cypripedium Lawrcnceanum var. Hyeanum, Cypri-
pedium œnanthumsuperbum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum. Dendrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thvrsitlurum.
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
tlora. Masdevallia Roezii, Oncidium Lanceanum var. super-
bum. Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi. Phalae-
nopsis Sanderiana. Phalaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera. Selenipedium reticulatum, Spatho-
jî'lottis Augustorum. Trichocenlrum tigrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vanda Boxalli. VandaDennisoniana.Yanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qmc VoluTne
Angraecum Ellisi. Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, Boliea pulvinaris. Brassia caudata. Calanthe
Regnieri, Calasetum Bungerothi. Catasetum galerituni, Calt-
leya gigas, Callleya Kimballiana, Cattleya Mendeli. Cattleya
Schillcriana var. Amaliana. Coelogyne [landurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum, Epidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina, Galeandra tlaveola, Laclia elegans
var. Houtteana. Masdevallia Veitchi. Millonia spectabilis var.
lineala, Oncidium cucullatum, Oncidium Jonesiauum. Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum. Odonto-
glossum lutco-purpureum. Odontoglossum Roezii, Odonto-
glossum Scliillerianum, Phalaenopsis amabilis. Phalaenopsis
Luddemanniana, Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudalum
giganteum. Selenipedium Schroderae var. splendens, Spa-
ihoglottis plicata, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpurcum var striatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopetalum rostratum.
3ni« Volume
Aci-idos Ficlilingi. Aoranllios gr'aiidilloia. Aoridcs Houllc-
tinniini. Ag.inisia cyanca. Aiiyraccmn l.illirostacliys Sedeni.
Aiijfuloa tiiiillora. Brassavola cuciillala var. ciispidata. Bolbo-
pliylliim granditlorum. CiatasoUim lUiiigcM'ollii var. aurciim,
Catasctiim Biingcrotlii var. PoUsianum. Calaselum decipiens,
Catasetum |)iilrliriim. Cattleya Gihoziao. Calllcya labiala var.
autumnalis, (latllcya virgiiialis. (îlcisdstoma crassifolium.
(ïypripcdiiim Artlmriaiium var. pallidiim. Cypripcdiiim Caii-
nai'tiaiium, Cvpripcdiuiii (".iirlisi. Cypi-ipcdiiiin Hairisianiim
var. supcrhiim. Cypripcdiuin Locanum, (Apripodium Moensi-
anuni, Cypripedium piaoslaiis. Cypripedium Van Houllea-
num. Cypripedium villosum. Cypripedium (Selcuipedium)
Wallisi, I)endi'ol)iiim piirpuroiim var. eandidulum. Deiulro-
l)iuin nilrifcruin. Deridrobium slrcltloceras var. Rossiaiuim,
loiiopsis paiiiculala var. iiiaxiina. Alasdevallia macrura, Masde-
vallia speclruin. Milloiiia speclaijilis Moreliana. Oiicidium
clioiroplioriim. Oiicidium papilio vai-. majus, Oncidiuni Pha-
laeiiopsis, Odoitloglossuni (ilrosmiiin var. Devansayeaiium,
Odonloglossiini crispiiiu var. fasluosiim. Odonloglossum cris-
piMli var.Trianae. Odontoglossuiii ciispidalum.Odonloglos.sum
Harryaiuiiii . Odonloglossum odoiatiim var. l)aplii(anlum ,
Odonloglossum trium|)iiaiis, Odonloglossum Uro-Skinneri,
l'apliinia Limlcniana. Papliinia Modigliauiana. Kodriguczia
lUmgerollii. Vanda superha.
4™« Voluiine
Aei'iilesquinquevulnerum. Angraecum sesqui|)cdalc. Angu-
loa Clowcsi. (^-attleya chocoensis var. Miss Nilsson. Callleya
Mossiae var. Bousiesiana, Calllcya Mossiae var. Warocqueana.
Ciirhopctalum pulclirum. Coelogyne rrislala var. alba. Com-
pareltia falcala. Cypripedium bellatulum. Cypripedium
Elliollianum. Cypripedium Hairisianum var. pohchromum.
Cypripedium Mastersianuni. Cypripedium Mileauaiium. Den-
drohium Bensoniae. Dendroliium densillorum. Kpidendrum
ncmorale. Laelia majalis. LepUilcs bicolor. Lvcasle Skinneri
var. alba,Masdevallialovarensis.Millonia(Odont.)XBIeuana,
Mesospinidium vulcanicum. Nanodes Medusae, Odonloglos-
sum Blcichrodcrianum. Odonloglossum Cervantesi lilacinum,
Odonloglossum Glonerianum. Odonloglossum HallI, Odonlo-
!;lossum Pescalorei var. Lindeni. Odonloglossum latimacu-
lalum, 0<lonloglossum radialum. Odonloglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum \\'aroc(]ueannm. Onridium Forljesi
maximum. Oncidium iridilolium. Omidium macranllium,
l'haius grandil'olius. Polyslarhia pubescens. Selenipedium
I audaUim var. Alberlianiini. Sophronilis grandillora. Tluinia
Marslialli, Vanda coeruloa. Vanda iricolor, Warrea Lin-
deniana.
^mc Voluine
.\da aurantiaca, Aerides Auguslianum, Angraecura cilratum,
.\ngraecum eburneum var. supcrbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi. Calanllie Masuca. Calanthe Veilclii,
Calaselum macrocarpum var.elirysanlhum, Callleya Trianac
var. purpurata. Cattleya Trianac var. M">e Martin-Caluizac.
Callleya Trianae vai-. pallida, Ciallleya Trianac var. slriata.
Cattleya maxima va»-. Malouana, Cymbidium Maslersi, Cypri-
pedium barbato-Veitchianum, Cypripedium nilens. Cypri-
pedium orpiianum, Dendrobium erumenalum. Dendrobium
int'udibidum. Dendrobium Mirbelianum, Dendrobium Pax-
loni. Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epideiidrum pris-
matoearpum, Epidendrum vilellinum. Gongora maculala,
Houllelia Brocklehursliana, Laelia anceps var. Hveana,
Laelia elegans. Lycaste coslala. Masdevallia ignea, Mîltonia
Ltlunli var. Lubbcrsiana. Milloiiia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
hallianum, Oncidium sarcodes, Odonloglossum Boddaertia-
num, Odonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum hasli-
labium, Odonloglossum maxiliare. Odonloglossum odoralum
var. striatum. Odonloglossum Sehlesingerianum . Plialae-
nopsis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopetalum intermcdium, Zygopelalum Jorisianum.
6™= Voluine (quatr-e li'vx'a.isoxis parues)
Calanlhc vcralrifolia. Cirrliopelalum Mastersianum. Coelo-
gyne ocellata var. maxima. Coryanthes Bungerothi, Cypri-
jK'dium Fraseri. Cypri|iedium praeslans var. Kindiallianum,
Dendrobium Dalliousieanum , Dendrobium Devonianum ,
Dendrobium Galliceanum , Masdevallia Reichenl)aciiiana,
Maxillaria longisepala, Oncidium Krameri, Pliaius Hum-
l)loli, Selenipedium grande, Selcuipedium Sedeni eandidu-
lum, Slanhopea oculala.
Le prix des volumes imtks de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
i'- Volume, 125 fr.; 2""^ Volume, 100 fr.; 3'"- Volume, 75 fr.; 4" Volume, 70 fr.; 5"^-^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6"^'' Volume (en cours de publication) : 60 francs
S:^- ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 17"^^ NUMERO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 261
Causerie sur les Orchidées. — VIL . 263
L'Hybridation des Orchidées 267
Les Orchidées chez elles 270
Les Orchidées et l'engrais 271
Hypnotisation 274
Travaux de la seconde quinzaine de novembre . . . , 275
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de fOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire: M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 14 et 15 Décembre prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas^ D'' Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. WaLLAERT et A. WiNCQZ.
15 NOVEMBRE i8go 261
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
SOBRALIA LOWI Rolfe. — Charmante espèce naine, introduite de la
Nouvelle-Grenade par MM. Hugh Low et C'^, de Clapton. Il s'élève à une
hauteur de trente à quarante-cinq centimètres, et ses fleurs, très abondantes,
sont d'une teinte uniforme pourpre éclatant. Il est allié au vS. sessilis et au
5. décora. Gard. Chron., 4 octobre, p. 378.
*
* *
CATASETUM BUNGEROTHI var. RANDI. — Superbe variété jaune,
exposée par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles,
au 21^ Meeting du 14 octobre de la Royal Horticultural Society, où elle a
obtenu un certificat de mérite. Gard. Chron., 18 octobre, p. 447.
*
* *
CATTLEYA AUREA IMSCHOOTIANA. — Magnifique variété ayant
les pétales et les sépales d'un blanc pur, et les fleurs un peu plus petites que
d'ordinaire. Il a été exposé par M. le baron Schroder au Meeting du 14 octobre
de la Royal Horticultural Society, où il a obtenu un certificat de première
classe. Gard. Chron., 18 octobre, p. 447.
*
* *
SOBRALIA WILSONIANA Rolfe. — Belle espèce introduite de l'Amé-
rique centrale par MM. F. Sander et C'^, de S' Albans, avec le S. leucoxaniha.
Il a fleuri dans la collection de M. A. Wilson, Esq. à Westbrook, Sheffield.
Il paraît être allié au 5. Warscewiczi, et a le port et la taille du 5. leucoxaniha.
Les sépales et les pétales ont dix centimètres de longueur et sont blancs teintés
de rose pâle ; le labelle est rose vif, plus pâle à la partie postérieure, et a le
disque et la gorge jaune vif. Gard. Chron., 4 octobre, p. 378.
*
MASDEV ALLIA X MEASURESIANA Rolfe. — Gracieux petit hybride
produit par MM. Sander et C'% de S' Albans, de la fécondation du M. tovarensis
262 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
par le M. amahilis. Son port et ses pédoncules cylindriques rappellent le
second ; la taille et le coloris des fleurs ressemblent davantage au premier.
Le périanthe est blanc avec les bords et les nervures lilacés, et les pointes
plus foncées. Gard. Chron., 4 octobre, p. 379.
*
CYPRIPEDIUM X H. BALLANTINE. — Joli petit hybride produit par
M. Seden chez MM. James Veitch & Sons, entre le C. purpuratum et le
C. Fairieannin. Il est tout à fait intermédiaire entre les deux parents, et se
rapproche plutôt, comme taille, du C. purpuratum. Le sépale dorsal a les lignes
pourpres de cette dernière espèce, avec les réticulations transversales du
C. Fairieanum. Gard. Chron., 11 octobre, p, 408.
*
* *
CATTLEYA AUREA LINDENI. — Magnifique variété aux sépales et
pétales jaune foncé, avec le labelle rouge-brun foncé. Il a été exposé par
MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles, au Meeting
du 14 octobre de la Royal Horticultural Society, et y a obtenu un certificat de
mérite. Gard. Chron., 18 octobre, p. 447.
* *
CATTLEYA WAROCQUEANA FLAMMEA. — Magnifique variété à
fleurs rose carminé, teintées de lilas, avec le lobe antérieur du labelle marqué
d'une macule centrale cramoisie. Il a été exposé par MM. Linden, de L'Hor-
ticulture Internationale, Bruxelles, au 21^ Meeting du 14 octobre de la
Royal Horticultural Society, et y a obtenu un certificat de première classe.
Gard. Chron., 18 octobre, p. 447.
*
* *
CATTLEYA WAROCQUEANA AMETHYSTINA. — Autre superbe va-
riété à coloris très riche ; les fleurs sont d'un rose lilacé foncé, le labelle est
plus foncé, avec une étroite bordure plus pâle. Il a été exposé à Bruxelles et à
Londres, par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles,
en même temps que le précédent, et a obtenu également un certificat de
première classe. Gard. Chron., 18 octobre, p. 447.
R. A. Rolfe.
15 NOVEMBRE 189O 263
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
VII. — Les débuts d'un amateur dans la culture des Orchidées
On écrit beaucoup aujourd'hui sur la culture des Orchidées; mais on est loin
d'être toujours d'accord à ce sujet. Nous nous trouvons souvent en présence de
récits d'expériences diverses, de systèmes contradictoires et de discussions plus
ou moins concluantes.
Les expériences et les discussions ont assurément d'excellents résultats .pour
les orchidophiles expérimentés. Elles les aident dans la réalisation de progrès
qui s'accentuent chaque jour, progrès dont on est loin encore d'avoir atteint
le terme.
Mais que devient, au milieu d'avis opposés, le petit cultivateur novice, auquel
nous avons voué nos sympathies ? N'est-il pas exposé, en cherchant son éduca-
tion dans les écrits, à tomber dans des indécisions, ou dans des erreurs si
préjudiciables que les résultats en seraient, pour lui, décisifs ?
Nous voudrions à ce sujet lui donner quelques conseils préliminaires, afin de
le mettre dans la bonne voie.
Tout d'abord, un débutant doit se rendre un compte exact de la nature de ses
plantes, de leur lieu de provenance, de leur climat primitif et de toutes leurs
conditions d'existence dans leur patrie. Il aura alors quelques notions sur les
exigences qu'elles imposent dans la serre européenne. Il apprendra ainsi que les
Cypripedium viennent des contrées équatoriales, humides et chaudes, qu'ils
vivent sous d'épais ombrages, à l'abri d'un soleil brûlant et d'un air trop vif,
que les conditions climatologiques du pays ne provoquent pas un repos prolongé
et très accusé dans la végétation.
Connaissant les changements de climat, suites des différences d'altitude et de
réloignement de l'équateur, il saura que les Cattleya, habitant d'autres régions
où les saisons s'accentuent davantage, réclament moins de chaleur, un repos
plus marqué, un air plus sain, une absence complète d'humidité stagnante.
De même pour l'Odontoglossum, provenant de régions élevées, immédiate-
ment inférieures aux neiges de la Cordillère, exposé à la lumière, à l'air vif des
264 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
montagnes et mouillé presque sans cesse par la condensation des vapeurs,
suites de la fonte des neiges supérieures.
On doit savoir aussi que l'Orchidée, par sa nature, ne peut souffrir ni séche-
resse atmosphérique, ni dessèchement complet de ses racines, ni humidité trop
forte et prolongée des matériaux de plantation, ni rayons directs d'un soleil trop
chaud, ni courants d'air accentués.
Ces données préliminaires sont devenues banales et nous ne les reproduirions
pas ici si elles n'étaient absolument indispensables et le plus souvent inconnues,
nous l'avons constaté, chez beaucoup de commençants.
Avec leur aide, l'amateur est en possession d'une certaine théorie et d'une
base pour son système de culture, puis, comprenant l'obligation de trois serres
pour la culture générale des Orchidées, correspondant aux trois milieux d'où
on les exporte, il saura choisir ses plantes, suivant son genre préféré, et ne
mettra pas un Vanda avec un Odontoglossum ou un Aerides avec un Sobralia.
Mais l'étude la plus sérieuse reste à faire ; il s'agit à présent d'entrer dans la
pratique.
Pour cela, notre ami se rendra chez un horticulteur renommé pour ses bonnes
cultures d'Orchidées. (Il n'y en a pas un très grand nombre et il faut savoir le
bien choisir.) Il y sera certainement bien reçu et obtiendra toutes les explica-
tions demandées. Là il verra comment on se conforme aux règles données, les
résultats, tous les moyens employés, etc.
Mais de quelle façon se fera cette visite ? Sur quoi porteront les investigations
du visiteur? Voilà pour celui-ci deux questions importantes.
D'abord il examinera la mise en pots, le drainage, les matériaux de plantation,
de quoi ils se composent. Ce sera la première leçon. Puis, il s'informera du
degré de température nécessaire, pour le genre de culture choisi et passera
ensuite aux arrosements : Quelle est la quantité d'humidité nécessaire 1° dans
l'atmosphère, 2° dans les matériaux de plantation ? Comment l'obtient-on ?
D'ordinaire, on s'informe du nombre d'arrosements par jour, par semaine, mais
cela ne suffit pas; nous dirons pourquoi.
Le visiteur demandera ensuite quand il faut ouvrir les châssis. Quel est
le degré d'ouverture? Quand faut-il ombrer? A quelles heures du jour? A quelles
époques de l'année? Et surtout, enfin, comment reconnaît-on le moment propice
pour appliquer toutes ces choses ?
Ces questions doivent se faire, mais il faii>t tenir plus compte des résultats
obtenus par les moyens indiqués, que des moyens eux-mêmes. Ces résultats doivent
15 NOVEMBRE 1890 265
être examinés avec un soin extrême, pendant la visite. Ceci est d'une impor-
tance capitale, car c'est surtout sur cet examen qu'il faut se baser.
On observera donc l'état des plantes. Quel degré d'humidité leur est-il donné
au moment de la visite ? De combien est-il modifié avant ou après l'arrose-
ment ? Quels sont les signes qui appellent celui-ci, qui indiquent la sécheresse
atmosphérique ? On se rendra compte non-seulement des ouvertures, mais
surtout de la quantité d'air à introduire, suivant la température extérieure, la
force du vent et sa direction, l'époque de l'année. Quant aux ombrages, ils
sont réglés par la chaleur du soleil et ses effets, que l'on reconnaît au toucher
des feuilles. En un mot il s'agit, après avoir écoute ce qu'il faut faire, d'apprendre,
par l'examen, comment on fait.
Les visites chez l'horticulteur peuvent se renouveler, on aura toujours soin
de choisir un établissement en renom, d'y demander le maître, ou le chef
de culture et non le premier venu pris dans le personnel.
Il faut bien se pénétrer de cette idée. La conduite d'une serre ne se règle
pas automatiquement, avec la ponctuahté d'une horloge. Les conditions dif-
fèrent sans cesse : telle serre est humide par nature et sera peu mouillée, telle
autre est sèche et sera saturée d'eau; l'exposition de l'Est réclame la couver-
ture à une heure plus matinale que l'exposition du Midi ; les saisons changent
et la culture d'été ne ressemble en rien à la culture d'hiver, etc.
Voilà pourquoi le cultivateur doit se faire une éducation spéciale, dans
laquelle entreront à la fois la théorie, la pratique, l'observation et l'intelli-
gence. Cette éducation est d'ailleurs à la portée de tous. .
Lorsqu'elle est acquise, comme nous venons de le dire, l'amateur novice
doit choisir le genre de plantes qu'il désire cultiver et commencer à marcher
seul. Donnons lui ici un important conseil, en lui recommandant une exces-
sive prudence. Presque tous les commençants tombent dans l'excès, ils donnent
ainsi trop de chaleur ou trop d'air, mais surtout trop d'arrosements. Ce dernier
défaut est surtout celui dont ils ne peuvent se défendre et leur fait perdre
beaucoup de plantes.
Les Orchidées redoutent l'humidité exagérée, surtout l'hiver, et sous ce
rapport le Cattleya exige particulièrement une attention scrupuleuse pendant
son repos; son compost doit être tenu moite, mais non mouillé, par des arro-
sements superficiels; ses racines du fond vivent très bien, pendant la période
hivernale, dans un miheu presque sec. Si après l'hiver quelques bulbes sont
ridés, on ne perd du moins pas la plante, et plus tard, quand l'expérience sera
266 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
venue, on sera plus hardi dans le traitement. N'oublions pas non plus que
l'Orchidée demande des soins suivis; toute négligence lui est bientôt fatale.
En agissant ainsi on s'évite bien des mécomptes. S'il en arrive quelques
uns, on examine soigneusement ses procédés de culture et ses plantes et l'on
reconnaît souvent, de soi-même, la cause du mal. Au besoin on a de nouveau
recours à l'horticulteur initiateur.
Quant aux différents systèmes préconisés, aux récits d'expériences, l'ama-
teur novice n'en tiendra aucun compte, s'ils ne proviennent de personnes pra-
tiquant la culture aujourd'hui adoptée et pouvant montrer des collections
en parfait état. Un essai isolé ne prouve rien, et les expériences doivent être
abandonnées à ceux qui peuvent perdre impunément quelques plantes pour
augmenter leurs connaissances.
Pour les systèmes recommandés, nous dirons que la culture des Orchidées
est aujourd'hui bien connue. Dans presque tous les grands établissements,
on la pratique sur un mode uniforme, adoptée après des études expérimentales
longues et concluantes, et il suffit d'en voir les résultats pour se convaincre
qu'elle se fait d'après les principes de la vraie science ; on ne peut donc trouver
de meilleur modèle. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, ceux qui conseillent
de s'en écarter sont dans le faux. Il suffit de visiter leurs cultures pour s'en
convaincre.
Tels sont les quelques avis que nous pouvons, après expériences, donner
aux débutants. Nous serons trop heureux s'ils peuvent servir à quelques-uns.
Comte DE BousiEs.
LE 22^ MEETING DE « L'ORCHIDÉENNE » a eu lieu, le g novembre,
avec un très vif succès. Les principaux amateurs belges, notamment
MM. G. Warocqué, président de L'Orchidéenne, comte de Bousies, Van
Imschoot, g. Miteau, Moens, Wallaert, D'' Van Cauwelaert, D"" Capart,
M"^ O. Block, y ont apporté des lots splendides et se sont encore surpassés.
Le Cattleya Warocqueana a remporté de nouveaux triomphes, et les quatre
variétés de cette magnifique espèce qu'exposait M. Linden ont obtenu quatre
diplômes d'honneur de i'^ classe.
Nous reviendrons, dans notre prochain numéro, sur cette réunion de L'Or-
chidéenne, qui est du meilleur augure pour cet hiver.
15 NOVEMBRE 189O 267
l'hybridation des orchidées
L'hybridation offre un intérêt particulier dans la famille orchidéenne, où la
fécondation naturelle fait défaut et où la reproduction par division est elle-même
très limitée. C'est une façon charmante de s'intéresser à ses plantes que de les
inventer soi-même, de les créer, de les voir naître, grandir et enfin fleurir, ce
qui représente plusieurs années d'espérance, c'est-à-dire de bonheur ; et par-
fois on obtient ainsi des acquisitions merveilleuses. Toutefois l'éducation de ces
élèves demande des soins si longs et si délicats que bien des personnes reculent
devant un tel effort ou y échouent.
Nous nous proposons de donner à ceux que l'hybridation pourrait tenter
quelques indications sur la façon dont elle s'opère ; après avoir traité de la
fécondation même et de l'éducation des semis, nous consacrerons quelques
notes aux cas particuliers formant exceptions, ainsi qu'à l'examen détaillé de
la structure des fleurs et des organes de la reproduction dans les divers genres.
Le choix même des sujets à employer réclame quelques observations
spéciales, que nous développerons ultérieurement; il en est une cependant,
dont l'importance est telle que nous devons la mentionner avant d'aller plus
loin, c'est qu'on ne peut opérer qu'avec des espèces ou variétés (ou des hybrides)
du même genre, ou de genres extrêmement rapprochés. Ainsi l'on peut faire
un croisement entre Cattleya et Laelia, ces deux genres n'étant séparés que
par une différence presque invisible; les Phajus et les Calanthe, ceux-ci et les
Limatodes, les Sophronitis et les Epidendrum, les Cypripedium et les Seleni-
pedium pourront être fécondés respectivement les uns par les autres ; mais il
serait impossible d'opérer l'hybridation d'un Cattleya avec un Cypripedium,
ou d'un Dendrobium avec un Vanda. Les mêmes motifs produisent dans le
règne animal les mêmes impossibilités.
Ceci dit, passons à l'opération mécanique de la fécondation. Les organes
de la reproduction, dans les Orchidées, sont faciles à trouver et bien recon-
naissables. Nous ne nous étendrons pas ici sur les particularités qu'ils présentent
dans telle ou telle espèce. Il suffit de savoir qu'au lieu d'être séparés comme
dans les autres familles, où les étamines, portant le pollen, ou poussière fécon-
268 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
dante, sont distinctes des pistils où se trouvent les stigmates qui doivent le
recevoir, les deux organes mâle et femelle se trouvent réunis sur le corps
allongé et charnu placé au centre de la fleur et nommé colonne ou gynostème.
Le pollen, au lieu d'être à l'état de poussière, est aggloméré en petites masses
solides, de couleur jaune, de nombre variable, qu'on appelle les pollinies. Elles
se trouvent à l'extrémité de la colonne, un peu en dessus, et sont recouvertes
d'une sorte de capuchon, qui tombe au moindre frottement. Quant à l'organe
femelle, c'est-à-dire au stigmate, il se trouve placé à peu de distance au
dessous des pollinies; c'est une surface légèrement creusée, qui secrète une
matière transparente et visqueuse.
Notons que les Catasetum, et peut-être quelques autres genres, font exception
à ces règles de structure et produisent des fleurs mâles et des fleurs femelles.
Cette matière est d'ailleurs très obscure encore aujourd'hui ; on y trouverait
assurément la cause de bien des faits de dimorphisme et de bien des cas de
stérilités restés inexpliqués jusqu'ici.
Quoi qu'il en soit, on comprend aisément que la fécondation naturelle est
impossible dans les Orchidées. La nature semble n'avoir rapproché les deux
organes que pour mieux les séparer. Les pollinies sont cachées par un capuchon,
et placées à la même hauteur ou plus bas que le stigmate ; si même un choc
accidentel les fait tomber, elles ne peuvent tomber sur lui.
L'opération de la fécondation artificielle est très simple. On recueille, avec
un pinceau ou un morceau de bois effilé, le pollen de la fleur qu'on a choisie
comme mâle et on le dépose sur le stigmate de l'autre. Le pollen de plusieurs
espèces, notamment de la plupart des Cypripedium, est de consistance visqueuse
et s'enlève très aisément; le stigmate étant d'ailleurs constamment lubrifié d'une
substance gluante, les pollinies y resteront fixées sans peine.
En même temps qu'on les dépose sur le stigmate de la fleur choisie, on peut
enlever ses pollinies, afin d'être certain qu'elles ne viendront pas en contact
à leur tour avec l'organe femelle ; mais ce soin est à peu près superflu, puisque
l'auto-fécondation ne peut se produire sans le concours des insectes ou de
l'homme; il est vrai qu'au bout de quelques jours la fleur se fane et s'affaisse,
et qu'alors le contact peut se produire ; mais à ce moment il est trop tard pour
qu'il ait des inconvénients, car la superfétation n'est plus possible. Nous estimons
donc inutile de déplacer les pollinies, d'autant plus qu'en les enlevant on s'expo-
serait à les secouer et à amener soi-même le résultat qu'on se propose d'éviter.
On n'est pas exactement renseigné sur la structure du pollen et du stigmate,
15 NOVEMBRE 1890 269
et cette ignorance entrave évidemment pour beaucoup les travaux des nova-
teurs, qui se voient forcés d'opérer un peu à l'aventure. Ainsi, il est certain
que les organes mâle et femelle doivent être arrivés à leur complet développe-
ment pour que la fécondation réussisse bien, et le moment propice est difficile à
discerner. On peut cependant poser en principe que le pollen devra être pris
deux ou trois jours après l'épanouissement de la fleur, ou même d'une semaine
pour les espèces dont la fleur a une très-longue durée. De plus, on a remarqué
fréquemment qu'il est préférable d'opérer par un temps clair et chaud, et vers
le milieu de la journée.
Lorsque le pollen est déposé sur le stigmate, il se produit diverses actions
encore mal expliquées ; il est très probable que le liquide dont l'organe femelle
est enduit exerce sur le pollen une stimulation particulière qui lui fait atteindre
son complet développement et un état d'activité parfaite ; d'autre part, la pré-
sence du pollen produit une excitation mécanique des tissus du stigmate et de
l'ovaire, indépendante de ses propriétés fécondantes par rapport à ce dernier.
Il arrive, en effet, assez fréquemment que l'ovaire se gonfle et forme une cosse
qui atteint toute sa croissance et mûrit, sans que la fécondation ait eu lieu;
lorsqu'on ouvre l'enveloppe on la trouve complètement vide de graines.
Dans les conditions normales, la fécondation réussit généralement; elle
se manifeste au bout de quelques jours par un léger affaissement de la
colonne, puis des segments; le rostellum se gonfle peu à peu; enfin la fleur
se flétrit et tombe; toutefois elle persiste fort longtemps dans quelques espèces.
Elle s'épaissit alors, se raccornit et se dessèche en prenant une couleur
brunâtre. Il reste à attendre que la graine se forme et mûrisse; cette attente
peut être de très longue durée, parfois douze, quinze et jusqu'à dix-huit mois.
Lorsqu'enfin la capsule est tout à fait sèche et s'entrouvre sous la pression de
la main, on la détache de la tige, on recueille la graine et on la sème immé-
diatement; il ne sera pas inutile, cependant, d'examiner au préalable si elle
est en état de produire.
La floraison même, et à plus forte raison la fructification, semblent être
souvent des efforts un peu excessifs pour les forces des Orchidées de nos
serres; c'est ainsi que s'explique, notamment, le temps très long qu'exigent
les graines pour se former. Aussi n'est-il pas surprenant qu'un grand nombre
d'entre elles avortent; Darwin écrivait qu'il en avait trouvé à peine une bonne
sur les milliers que contient une capsule.
(A suivre.)
270 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES ORCHIDEES CHEZ ELLES
I. — Les Vanda Batemanni & V. Lindeni.
Les espèces, au nombre de trente-cinq à quarante, dont se compose le
splendide genre Vanda, se trouvent répandues dans l'Asie tropicale, jusqu'à
cette limite formée par la chaîne géante de l'Himalaya, où ne se rencontrent
plus que les Dendrobium et quelques genres de climat plus tempéré, et dans
l'archipel malais. Ces régions privilégiées méritent une mention spéciale dans
la géographie de l'orchidophile pour l'abondance et l'éclat tout particulier des
espèces qui en sont originaires.
Les nombreux groupes d'îles qui composent la Malaisie présentent un vaste
champ aux explorateurs botaniques. Malheureusement un grand nombre de
ces îles sont entourées de bancs de corail blanc qui en rendent l'accès
très difficile.
Lorsque je fis l'exploration de cet archipel, je m'efforçais en général de
passer le plus près possible des bancs de corail et je cherchais à découvrir
ce que contenait chaque île à l'aide de mes jumelles de voyage, surtout lors-
qu'elle était trop petite pour y entreprendre une descente, ce qui, comme je le
disais , est toujours fort difficile.
Ce fut de cette manière que je fis la rencontre du Vanda Batemanni. Il crois-
sait, presqu'à fleur d'eau à la marée haute, sur les rochers qui affleurent fré-
quemment à une certaine distance dans la mer. Dans la petite île où je le vis
pour la première fois , il se trouvait en grande quantité et en beaux spécimens
très droits. Les plus belles plantes étaient celles qui croissaient contre les
arbrisseaux et sur les rochers isolés ; j'en vis plusieurs qui atteignaient plus
de deux mètres, et portaient, de chaque côté, de quatre à huit hampes florales
desséchées. Parmi les Vanda, j'aperçus un certain nombre d'autres Orchidées;
aucune de eelles-ci n'était en fleurs, de telle sorte que je ne pus en déterminer
le genre; toutefois, une d'entre elles me laissa un vif souvenir, ce fut le Bidbo-
phyllum grandiflorum. Il recouvrait entièrement de ses fleurs un petit arbris-
seau, et faisait, à quelque distance, le plus remarquable effet.
15 NOVEMBRE 189O 27 1
Le Vanda Lindeni, que je découvris dans une des îles de cette région, croît
d'une tout autre façon. Il se rencontre presque toujours sur les branches
mortes des grands arbres, à la lisière des petites forêts ou sur les arbres
abattus au bord des rivières ou des ruisseaux, mais toujours à une certaine
distance du sol. Cette remarquable espèce apparaît par touffes de 50 à 200
tiges, et même davantage. La récolte en est très difficile, car les fourmis
rouges, un des fléaux de ces beaux pays, recherchent toujours ces touffes pour
y établir leur nid. Les indigènes ont une grande frayeur de leur morsure,
qui produit de fortes ampoules persistant souvent plusieurs jours; aussi se
décident-ils difficilement à grimper sur les arbres pour arracher les plantes.
Pour les recueiUir, je fus obligé d'employer un autre moyen; j'attachai plu-
sieurs bambous bout à bout, et je fixai un crochet à l'extrémité de la longue
perche ainsi obtenue; par ce procédé je parvins à détacher quelques lambeaux
de touffes. Une fois les plantes amenées à terre, nous les traînions en toute
hâte jusqu'à l'eau, où nous les baignions pour les débarrasser des terribles
hôtes dont elles étaient souvent recouvertes.
La floraison du Vanda Lindeni est extrêmement abondante. Je vis des
touffes où il y avait certes plus de mille hampes florales, la plupart d'entre
elles ayant de vingt à vingt-cinq fleurs chacune. Malheureusement les spéci-
mens de cette merveilleuse Orchidée que je parvins à ramener vivants en
Europe ne donnent qu'une idée très incomplète de ce que la plante est à l'état
naturel, tant au point de vue du développement des sujets qu'au point de vue
de la floraison. Auguste Linden.
LES ORCHIDÉES ET l'eNGRAIS
Beaucoup de cultivateurs d'Orchidées, surtout dans ces dernières années,
ont adopté l'usage des engrais, et beaucoup, il faut bien le dire, en ont obtenu
de mauvais résultats. J'ai eu l'occasion de recueillir les doléances de plusieurs
d'entre eux, et je crois qu'il est utile de signaler les graves inconvénients de
ce procédé.
Les expériences qui ont été faites dans ce sens depuis 1885 ont abouti
d'abord à des succès éclatants : floraisons merveilleuses, développement
272 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
extraordinaire des pousses, etc. Cette fécondité s'est à peu près maintenue
la seconde année; mais la troisième, les plantes ont décliné, fleuri à peine,
et donné des signes d'épuisement; la quatrième année, elles sont mortes à peu
près toutes. Alors les personnes qui avaient adopté l'engrais sur la foi des
premiers résultats se sont demandées avec stupeur si c'était bien la même
cause qui avait produit une telle fertilité et un pareil désastre.
Il n'est pas douteux, en effet, que la ruine prématurée était la conséquence
même du magnifique essor qui l'avait précédée ; on s'expliquera aisément ces
effets opposés, en examinant la façon dont agissent les engrais.
Quand on cultive des plantes de pleine terre, on doit se préoccuper de
restituer au sol les éléments nutritifs dont il se dépouille à la longue. C'est ce
qui a donné lieu à la culture intensive et à l'usage des engrais végétaux ou
chimiques. Mais doit-on agir de même avec les Orchidées? Je ne le crois pas.
Il y a lieu de tenir compte d'une différence considérable dans la nutrition des
unes et des autres.
Les Orchidées en effet, sont en général épiphytes; le compost ne leur
fournit par lui-même aucun ahment; leurs racines sont aériennes, et leur
nourriture paraît se composer uniquement de gaz et d'eau. Il n'est donc pas
besoin, en ce qui les concerne, de suppléer aux pertes du compost; les seuls
éléments que l'engrais leur fournit sont des éléments gazeux, de l'ammoniaque
surtout, qui ne peuvent pas, de quelque façon qu'on les administre, s'accu-
muler en réserve dans le compost, mais qui sont uniquement destinés à être
absorbés directement par la plante.
Or ces gaz ne constituent pas pour elle une nourriture au sens propre du mot;
car alors elle n'absorberait que le nécessaire, et continuerait de vivre comme
par le passé. Ce sont des excitants, ainsi que le prouvent ces floraisons extra-
ordinaires et ces croissances exagérées.
Qu'arrive-t-il donc lorsqu'on emploie ce traitement ? la plante ainsi stimulée
commence par montrer une activité extrême; mais sa nature ne lui permet pas
de la maintenir, et elle faiblit et meurt épuisée par cet effort excessif, comme
meurt un alcoolique ou un morphinomane.
L'excitant, en effet, ne crée pas en elle des forces nouvelles; il lui fait seule-
ment dépenser en un an ou deux toutes celles qu'elle possédait. Ainsi les res-
sources qui devaient être employées lentement, graduellement, en quatre ou
cinq années sont usées brusquement trois fois plus vite; il ne lui reste plus
la force de vivre.
15 NOVEMBRE i8go 273
Voilà quelle est la cause de ces catastrophes qui ont causé tant de déceptions
à beaucoup d'amateurs. On ne peut pas forcer la nature; les végétations excep-
tionnelles, surnaturelles ne s'obtiennent qu'aux dépens des années suivantes.
Chaque année de splendeur en coûte deux au moins de langueur et d'épuise-
ment; et lorsqu'une plante est soumise deux ou trois années de suite à ce
régime, elle meurt de cet effort même.
Peut-être, cependant, la théorie de l'engrais ou excitant chimique avait elle,
à l'origine, pris son fondement dans une observation exacte. Il est possible, en
effet, que l'air que reçoivent les Orchidées dans leur pays natal, ait une compo-
sition un peu différente de celui qu'elles respirent de nos climats; mais cette
différence est certainement très faible et la faculté d'acclimatation de ces plantes
est telle, qu'elles paraissent s'accommoder très suffisamment de nos serres. Il
n'y a donc pas de nécessité bien démontrée de se donner tant de peine ; et en
revanche il est très imprudent de prétendre manipuler l'air et le droguer sans
avoir déterminé par des analyses précises le dosage des éléments qui doivent
y être renfermés. On arrive toujours à dépasser la mesure.
La première cause de ses erreurs, il faut bien le reconnaître, c'est sans doute
l'inexpérience des jardiniers, que signalait justement le Journal des Orchidées
dans un de ses derniers numéros. La chimie, la botanique même leur restent
un peu étrangères, parce que le temps leur manque pour faire une éducation
complète, et ils se laissent peut-être trop vite émerveiller par les miracles qu'on
leur montre sous une étiquette scientifique.
La science a réalisé bien des progrès, elle a bien transformé l'univers,
surtout depuis un siècle, et il n'est guère permis de condamner à l'avance un
système quelconque en le déclarant invraisemblable; néanmoins je crois qu'on
peut sans crainte adopter les conclusions suivantes, sous forme de conseils
aux jardiniers :
1° Il ne faut pas trop croire aux prodiges, ni espérer de faire gagner à une
plante trois années en une seule. Les hommes les plus habiles peuvent tout,
comme on dit en Angleterre, sauf de changer un homme en femme.
2° Quand on vous recommandera un nouveau système, soit d'engrais, soit
de culture, essayez-le consciencieusement sur une plante ou sur dix plantes ;
mais ne vous bornez pas à une seule année; attendez deux et trois ans, et
ne changez pas sans des raisons sérieuses les pratiques qui vous ont donné
de bons résultats jusque-là.
(A suivre.) Comte DE MORAN,
274 ^"^ JOURNAL DES ORCHIDEES
HYPNOTISATION
J'étais bien à Bruxelles , et cependant je me trouvais dans une forêt tropi-
cale. Des Palmiers lançaient leurs tiges jusqu'au ciel; les frondes gigantesques
des fougères retombaient vers le sol, mon pied foulait les mousses et les lyco-
podes et je parcourais le sentier sinueux.
Tout à coup se dressa un majestueux Livistona Sieboldiana , étalant l'éven-
tail de ses feuilles, garnies de longs filaments. Les cicatrices de son tronc
marquaient son âge. Ce devait être le patriarche de la forêt, celui au pied
duquel les indigènes, faisant circuler le calumet de paix, tiennent leurs pala-
bres. Ce n'était plus de mousses et de lycopodes que le sol était couvert.
Il était émaillé des tons les plus vifs et les plus riches: des Sonerilas, des
Adiantum et des Fittonia étalaient les teintes bigarrées de leur feuillage , au
travers duquel circulaient vagabondes, les branches d'Oncidium incurvum et
d'Odontoglossum grande; et comme un cortège de courtisans, richement parés,
se dressaient les hampes de fleurs fantastiques. Ici, le Cypripedium ouvrait
ses petits sabots, comme s'il attendait, pour les chausser, les fées, ses chentes;
un autre recroquevillait, comme un hussard autrichien, sa longue moustache
blonde; plus loin le Cattleya aurea faisait miroiter l'or de ses labelles, ou le
Masdevallia Lindeni piquait dans le feuillage un point rouge, comme l'étincelle
d'un brasier ; ou la hampe de VOdontoglossum crispum se dressait gracieusement
avec sa moisson de fleurs blanches, tachetées de fines maculatures, comme si
le créateur avait voulu aviver davantage l'ivoire de ses pétales. Et puis, c'était,
sur le tronc même de l'arbre vénérable, toute la famille des épiphytes; à travers
les branches partaient, comme des fusées, les gerbes des Oncidium Forbesi ou
des O.flabellulatum, jaunes et transparentes comme l'ambre, ou brunes comme
le teint d'une marquise Andalouse, ou blanches comme la neige fraîche éclose,
ou roses comme la joue d'une jeune fiancée.
Et autour de l'arbre sous la fine découpure des Phœnix, à travers la
lumière tamisée par leur frondaison, comme de graves magistrats revêtus
de la pourpre, tout un conciliabule de Cattleya Warocqueana!
15 NOVEMBRE 189O 275
Toutes ces plantes me regardaient, curieuses et étonnées de voir un
étranger violer leurs retraites mystérieuses. Étais-je venu troubler une céré-
monie de leur culte ?
Au milieu de cette solitude — si peuplée cependant, — j'étais pris d'émo-
tion, la tête alourdie par les parfums qui s'échappaient de toutes les corolles.
Je voulais fuir et me sentais cloué au sol; je voulais appeler, au risque de
voir arriver, à travers la forêt, un cannibale, vêtu de plumes d'oiseaux.
Dieu soit loué ! le voilà !
C'était M. Linden qui venait me faire les honneurs de son exhibition des
Cattleya Waroqiieana, dans le pavillon central de L'Horticulture Interna-
tionale.
G. JORIS.
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE NOVEMBRE
Serre froide. — Les Odontoglossum grande, 0. Rossi majus, 0. hictonense,
0. Roezli, et divers 0. crispum, Oncidium Forbesi, O. Marshalliamim etc.,
viennent d'entrer en fleurs, et la serre des Orchidées froides garde encore un
éclat incomparable.
Les Odontoglossum en général poussent mieux l'hiver que l'été ; ils devront
donc recevoir des arrosages assez copieux pendant cette saison pour entre-
tenir cette végétation si active, et fournir les sucs abondants dont se gonflent
les bulbes charnus. Ce serait affaibhr les plantes que de les mettre en repos
forcé actuellement; il vaudrait mieux, à notre avis, les faire reposer pendant
un ou deux mois de l'été; ce système produit des résultats notablement supé-
rieurs à ceux obtenus par l'ancienne méthode. C'est une particularité de la
culture des Odontoglossum qu'on a peu observée jusqu'ici ; nous y reviendrons
prochainement dans un article spécial.
UOncidmm tigrinum, qui réussit parfaitement dans la serre froide, sera tenu
sec à partir de la fin de la floraison jusqu'à l'apparition des nouvelles pousses,
c'est-à-dire jusqu'au mois de Mars.
Serre tempérée. — Les Cattleya fleurissant à cette époque de l'année sont
rares, et par cete raison seule assez recherchés. C'est ce qui donne un prix
inestimable aux nouveaux Cattleya Warocqneana, qui sont actuellement épa-
276 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
nouis et portent encore une foule de boutons promettant une moisson splen-
dide jusqu'au mois de Janvier. Le classement des diverses variétés ne peut
pas encore être opéré; ce n'est d'ailleurs que leur première floraison; mais
c'est assurément une des espèces les plus éclatantes du genre entier.
Les C. Bowringiana, très gracieux, mais à fleurs de très petite taille,
C. Harrisoni, C. gramdosa, C. Loddigesi sont à peu près les seules espèces
restant actuellement en fleurs. Les espèces à longs bulbes presque cylindriques
sont parfois un peu difficiles à cultiver; mais elles prospéreront parfaitement
dans un compost très humide.
Serre chaude. — Parmi les plantes en fleurs ici, il convient de citer le
Calanthe Veitchi, d'une extrême élégance, le Pliaius tuberculosus , qui réclame
une humidité modérée pendant tout l'hiver, plusieurs Angraecum, et des
Cypripedium parmi lesquels l'un des plus beaux est le C. Spicerianum, aux
formes si parfaites et si curieuses, avec le sépale dorsal blanc taché de vert
à la base, et gracieusement replié de part et d'autre de la nervure médiane.
Les Vanda Hookeri et V. teres, qui ont terminé leurs pousses, suspendus
auprès du vitrage, peuvent être maintenant placés dans une partie un peu
plus fraîche et peu à peu mis en repos. Quant aux Angraecum, ils réclament
beaucoup de chaleur humide ; on devra veiller aussi à les préserver des atta-
ques des insectes.
Beaucoup de Dendrodium devront passer l'hiver dans un état de sécheresse
presque complet, ce sont la plupart de ceux qui perdent leurs feuilles, et notam-
ment les D. Wardianum, D. crassinode, D. nobile, D. Falconeri etc. Les D. den-
siflorum, D. thyrsiflorum, D. Farmeri et autres espèces vivaces peuvent être
actuellement transportés, après la fin de leur pousse, dans la serre tempérée.
Ils fleuriront mieux dans ces conditions, pourvu que leur compost soit tenu
presque sec. Toutefois ce n'est qu'après la fin de leur pousse; ceux qui ne
l'auraient pas encore complètement mûrie devront recevoir beaucoup de chaleur
et d'humidité, particulièrement les D. Bensoniae, D. Devonianum, ainsi que le
beau D. Dalhousieamun, dont la Lindenia donnait dernièrement une excellente
reproduction.
Il en est de même de VEpidendrum bicornuttim, belle espèce qui a été long-
temps un peu méconnue et qui doit figurer dans toutes les collections de choix.
U Angraecum sesquipedale forme actuellement ses boutons, et va épanouir
bientôt ses magnifiques fleurs. C'est un des plus précieux ornements de la serre
chaude en cette saison.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTORE lITERilTlOMLE
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégraphique : LINDElMA, Bruxelles
CATTLEYA WAROGÛUEANA
ROLFE
a Le plus beau des CatUeya à floraison hivernale »
^:^^ PLUSIEURS VARIÉTÉS MAGNIFIQUES DÉJÀ RÉVÉLÉES
8 Diplômes d'Honneur de 1" Classe aux Meetings de « L'Orchidéenne »
(12 octobre et 9 novembre 1890)
2 Certificats de 1" Classe et la « Silver Flora Medal » aux Meetings de la
Société royale d'Horticulture de Londres (14 et 28 octobre 1890)
Les prix de ce merveilleux Cattleya sont actuellement fixés comme suit :
i Bonne plante 75 francs
PLA]MLl!5 ] 3 Bonnes plantes 200 »
100 à 200 »
260 à 500 »
n'ayant pas fleuri I f""/" "'"' f"-"/ ■
•' * 3 Plantes plus fortes
Spécimens, Plantes en boutons, en fleurs ou variété extra
Prix et détails par correspondance.
CATTLEYA LABIATA AUTUMNALIS
EN FLEURS
180 à 260 francs, suivant force.
L HorticuHure Internationale
DENDROBIUM PHALAENOPSIS Fitz
« D. STÂTTERIANUM » de SÂNDER (de l'Australie)
Le Dendrobium Phalaenopsis est une des plus admirables espèces du
genre. Il se rapproche des D. bigibbum et D. Macfarlanei, mais il leur est
supérieur par la grandeur et l'éclat des fleurs. Celle-ci ont de sept à neuf centi-
mètres de diamètre et sont mauve pourpré, plus foncées sur les bords des segments.
Le labelle est d'un beau rouge pourpré sombre, avec le lobe antérieur d'une teinte
plus pâle, parsemé de veines foncées.
Le D. Phalaenopsis fleurit au mois de septembre et se couvre d'élégantes
grappes portant chacune une quinzaine de fleurs du plus éclatant coloris. C'est assuré-
ment une des plus belles Orchidées connues et une des plus recherchées en Europe
où elle n'avait été introduite jusqu'ici qu'en très petites quantités. Les plantes établies
sont excessivement rares.
PLANTES D'IMPORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 20 à 50 francs
Les frais plantes 50 à 120 »
DENDROBIUM BIGIBBUM Lindl. (de l'Australie)
Voici comment cette belle Orchidée est appréciée dans VOrcIiid Album de
Warner et Williams :
« Le D. bigibbum appartient à l'un des genres les plus magnifiques et les
« plus populaires, l'un des plus éclatants et des plus beaux de toute la famille orchi-
« déenne; c'est une espèce d'un caractère remarquablement beau et splendide — Ses
« fleurs se conservent en perfection pendant un temps considérable. »
Cette superbe plante produit de longs racèmes de grandes fleurs d'une riche cou-
leur rose pourpre. C'est un des plus précieux ornements de la serre des Orchidées
Indiennes. «
PLANTES D'IMPORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 10 à 20 francs
Les (rois plantes 25 à 50 »
g^^ Ces plantes peuvent voyager facilement par colis postaux à peu de frais.
Emballage contre le froid.
L'Horticuldire Internationale
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendues a plus de 50 pour cent de Rabais
Nous avons ouvert récemment une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION.
Nous nommons ainsi une petite serre dans laquelle les amateurs trouveront constamment des Orchi-
dées qui par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque
temps de culture pour se refaii-e et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que des impor-
tations, qui arrivées cependant en bon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour
pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous fournissons communément. Nos belles et
nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une
quantité de très bonnes plantes.
Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent cette SERRE D'OCCASION;
nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils
pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le prix des plantes sera indiqué sur chaque
exemplaire.
MM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter
l'Etablissement.
Comme nous ne fournissons à prix fort que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges
dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRI-
TABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures COMME SANTÉ ET
COMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinairement par les maisons concurrentes ou aux
enchères publiques.
La plupart àes plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri ; il pourra se trouver parmi
elles des variétés supérieures de grande valeur.
Nous publierons fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les amateurs
qui ne peuvent venir les visiter à l'Etablissement.
Jg;^=^ Les ORCHIDÉES D OCCASION sont vendues au comptant ou à trente
jours et sans escompte.
Nous publierons très prochainement une 3'"' liste d'Orchidées d'occasion.
LAELL\ PURPIIRATA (du Brésil)
Provenant d'une localité inexplorée jusqu'ici
ET
ANGRAEGUM SESQUIPEDALE (de Madagascar)
La Société ïient de recevoir des importations de ces deux admirables Orcliidées en PLANTES MAGNIFIQUES
bien en fenilles — comme il n'en est jamais arrivé en Europe
PRIX ET RENSEIONEMENTS SUR DEMANDE.
TERRE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
Prix les plus réduits^ défiant toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MÂRCHÂL
à, CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDEE EN J859
CH. BUSS
Rue tl'AUkergem, n» ©9, OAlIVD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
f50 IIIEDj%ILIit;S AUX EXPOJSITIOMS »1J
PAYS ET DE L'ÉTRANGER
1885 — Médaille d'Argenl à l'Exposition Doiverseile d'Anvers — 188b
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
P. DURIE
KUE DU NOYER, BRUXELLES
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
ANDRÉ PÈRE et FILS
MAITRES DE FORGES
à COUSANCES-AUX-FORGES (Meuse)
FRANCE
Dessous de pots à Orchidées en
fonte inoxydable - inaltérable préser-
vant les plantes contre les invasions
des insectes.
I»rîx fr. 0,^0 la pièce.
ire Année. P» D ÉCEM BR E I 890 Numéro 18. ^f
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
K £: r) I C3- É ET F TJ B L I É
PAR
LUCIEN LINDEN
4
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. ROLFE, G. MlTEAU,ÉM.RoniGAS, DE PuYDT,Fl'NCK,E.\VaLLAERT, A. LlISDEN,
Comte DE MoRAN, P. Gloiser, G. Joris, A. Van Imschoot, Fr. Desbois,
E.S. Raind, D^Vain CAUWELAERT,E.BuiVGEROTH,CH.VASSEUR, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martln Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, Max Garmer,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljais, 0. Ballif, C. Elliser, D. Massange de Louvrex, P. Gos^art,
A. DE LA Deva>'saye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de TAbonneinent : 10 francs par an
Pai-ait le 1<" et le IS de cliaqvie mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
i «_Ajn Gand, inipr. Eiiir. AaiicleilmeKlifii 7tjî*V« 1
V xi?^ __-.,vAArjwv — -^^x y
LINDENIA
icoNoan^jPHiB DES oi^ojeiid:ées
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^^
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er 'Volume
Aeranthiis Leonis. Aerides maculosum var. formosiira,
Aerides oduiatiun var. Dcmidoni, Aerides Rcic'lienl>achi.
Aganisia Iricolor, Calasetum discolor, Calaselum ligrinum.
Cattleya aurea, Cattleya gultala var. leopardina. Callleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana, Cattleya niaxima var.
Hrubyana. Cattleya nobilior var. Haguenyi, Cattleya Perei-
valiana var. Reiclienhachi, Cattleya Trianae var. afba. Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Guiberti, Cypripedium
Driiryi, Cypripedium Lawrenceanum var. Hyeanum, Cypri-
pedium cpnanîluim superbum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum, Deiidrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsitlorum.
Epidciidrum paiiiculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora. Masdevallia Roezli. Oncidium Laiiceanum var. super-
bum. Oiicidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odoiiloglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum. Odontoglossum
Wilekeanum albcns, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
nopsis Sauderiana. Plialaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Resirepia antennilera. Selenipedium reticulatum. Spalho-
olottis Augustorum. Trichocentrum ligrinum var. splendens,
Tiichopilia suavis. Vanda Roxalli. VandaDennisoniana.Vanda
Sauderiana var. labello viridi.
Qmo Volumie
Angraccum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis. Rollea pulvinaris, Brassia caudata. Calanthe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Calasetum galeritum, Catt-
leya gigas. Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendcli. Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkiiiense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum. Epidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina. Galeandra llaveola, Laelia elegans
var. Houttoana. Masdevallia Veitchi. Miltonia spectabilis var.
lineala. Oneidium cucuUatum. Oncidium Jonesianum. Onci-
dium Warscewiczi, Od.ontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum. Odontoglossum Coradinei granditlorum, Odonto-
glossum grande, Odontoglossum Lucianianum. Odonto-
glossum luteo-purpureum. Odontoglossum Roezli. Odonto-
glossum Scliillerianum, Plialaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana. Plialaenopsis Sumatrana. Pillimna nobilis.
Saccolabium giganleum var. illustre, Selenipedium caudalum
giganteum, Selenipedium Sclirôderae var. s|ilendens. Spa-
thoglottis plicata, Stanhopea ligrina, Triclioccntrum albo-
purpureum var strialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopctalum rostratum.
3me Volume
Aci'iilos Ficldingi, Acrantlios graiidillora, Acrides Houlle-
liaiiiim. Agaiiisia cyaiiea. Angracciim F.illirostaeliys Sedeiii.
Anguloa imilloia, Brassavola (•uciillala var. cuspidala. liollx)-
pliylliim grandilldiMim. ("valasoUim Buiigcrollii var. aiirciim.
Catasctum lîungcnillii var. Potlsiaiium. C.alasolum doci|)ien.s,
C-alasctiiiii |Mil(linmi. Cattlcya (iil)c/.iao. Callleya laliiala var.
autiimiialis, (lallloya virgiiialis. (llcisosloma cra.ssifolium.
r.ypripcdium Art lui ri a nu m var. pallidiim. (',y|)iip(Mlium Can-
iiarliaiiuni. Cypripcdium Curtisi. Cypripcdiiim Hairisiaiuim
var. supcrhiim, (-ypripodium Loeanum, (^ypripedium Moensi-
aniim, Cypripodium |)raeslans. Cypri|)cdium Van Houtlca-
niim. Cypripodium viliosum. Cypripedium (Selcnipedium)
Wallisi, Dcndrol)ium piirpiircum var. caiididulum, Dcndro-
liiiim rutriCeriim. Dendrohium strchloceras var. Rossianum,
lonopsis pauiculala var. niaxima, Masdevallia macrura, Masde-
vallia spoclruni, Millonia spectabilis Moreliana, Oncidium
(■lifir()|)li()rum. Oucidiiim papilio var. niajus, Oncidium Pha-
lacuopsis. Odonloglossum citrosmum var. Dovansaycaiium,
Odoiiloglossam crispum var. fasluosum. Odonloglussum cris-
pum var.Trianae. Odonloglossum cuspidatum, Odonloglossum
Harryaiuim. Odonloglossum odoralum var. baphicanlum ,
Odonloglossum Iriumphans, Odonloglossum Ui'o-Skinneri,
l'aphinia Lindeniana, Papliinia Modiglianiana, Rodriguczia
Hungerollii; Vanda supcrl)a.
4me Volume
Aei'idcsquiuqucvulncrum. Angraccum scsquipcdale. Angu-
loa Clowosi, Callleya cliouocnsis var. Miss Niisson, Callleya
Mossiae var. Bousiesiana, Callleya Mossiae var. Warocqucana,
Ciiiliopplalum pulchrum, Coelogyne cristala var. alba, Com-
jiarellia l'alcala , Cypripedium Ijellalulum. Cypripedium
Ellidltianum, Cypripedium Hariisianum var. polychromum,
Cypripedium Maslersianum. Cypripedium Mileauanum, Den-
diohium Bensoniae. Dcndrobium densillorum, Epidendrum
nemorale. Laelia majalis. Leploles i)icolor, Lycaslc Skinneri
var. alba, Masdevallia tovarensis, Millonia (Odonl.)XBleuana.
Mesosjiinidium vulcanieuni, Nanodes Mcdusae, Odonloglos-
sum Bleiebroderianum, Odonloglossum Cervantes! lilacinum,
Oilonloglossum Gloncrianum, Odonloglossum Halli, Odonlo-
f;lossum Pcscalorei var. Lindeni. Odonloglossum lalimacu-
lalum. Odonloglossum radialum. Odonloglossum Rossi var.
Momini, Odonloglossum Warocqueanum. Oncidium Forbesi
maximum. Oncidium iridifolium, Oncidium macranlhum,
Phaius grandil'olius. Polyslachia pubescens, Selcnipedium
caudalum var. Alberlianum, Sophronitis grandillora, Thunia
Marslialli, Vanda coerulca, Vanda tricolor, Warrea Lin-
deniana.
^mc Volume
Ada auranliaca, AeridesAuguslianum. Angraecumcilralum,
Angraecura cburneum var. superbum, Bil'renaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, (^alantlie Masuca, Calanlhe Vcilclii,
Calasetum macrocai'pum var.chrysanlhum, Callleya Ti'ianae
var. purpurata. Callleya Trianac var. M'"*" Marlin-Caluizac.
Callleya Trianae var. pallida, Callleya Trianae var. sliiata,
Callleya maxima va''. Malouana. (^-ymbidium Maslcrsi, Cypri-
pedium barbalo-VeilcIiianum, Cypripedium nilens, Cypri-
pedium orphanum. Dendi'obium crumenalum. Dendrobium
infudibulum. Dendrobium Mirbclianum, Dendrobium Pax-
toni. Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epidendrum pris-
matocarpuni, Epidendrum vilellinum, Gongora maculata,
Houllelia Brocklehursliana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elcgans, Lycasle coslala, Masdevallia ignea, Millonia
Blunli var. Lubbersiana. Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolur, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes, Odonloglossum Boddaerlia-
num. Odonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum liasli-
hibium, Odonloglossum maxilJare. Odonloglossum odoralum
var. slrialum, Odonloglossum Schlesingerianum, Phalae-
nopsis Scliillcriana. Rodriguezia refracla, Vanda Kimballiana,
Zygopelalum inlermedium. Zygopclalum Jorisianuni.
(jmc Voluiue (ciuq livraisons parues)
Calanlhe veralrifolia. Calasetum Rodigasianum , Chysis
aurea, Cirrhojiclalum Maslersianum. Coelogyne ocellata var.
maxima. Coelogyne |)eltastes, Coryanlhes Bungeioliii, Cypri-
pedium Fraseii. Cypripedium praeslans var. Kimballianum,
Dendrobium Dalliousieauum , Dendrobium Dovonianum ,
Dendrobium Galliceanum , Masdevallia bella, Masdevallia
Reichenbachiana, Maxillaria longisepala, Oncidium Krameri,
Phaius Humbloli, Selenipedium grande, SclenipediumScdeni
candidulum, Slanhopca oculala.
Le priœ des volumes pmnis de la « LINDENIA « a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. ; 2""" Volume, 100 fr. ; 3'"'^ Volume, 75 fr. ; 4"^ Volume, 70 fr. ; 5'"^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE YOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 18"^^ NUMERO :
{•âges
Chronique orchidéenne mensuelle 277
Causerie sur les Orchidées. — YIII 280
L'Hybridation des Orchidées 283
Le 22"^*= meeting de « L'Orchidéenne » 286
Les Orchidées et l'engrais 288
Tempéi'ature des serres 289
Travaux de la première quinzaine de décembre 291
Petite correspondance 292
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de l'Orchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas,
SECRÉTARIAT ; 100. RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique ;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M, J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 14 et 15 Décembre procbain, dans le pavillon
central de UHoriicullure Inlernalionale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MiM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas^ D'" Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wingqz.
l" DÉCEMBRE 1890 277
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
M. LE COMTE DU BUYSSON nous informe qu'il avait dans ses serres, à
la fin du mois dernier, entre autres plantes de choix, un Laelia Perrini portant
quatorze fleurs sur cinq tiges et un Cypripedium selligerum d'une beauté excep-
tionnelle ; ce dernier produit régulièrement deux fleurs sur chaque tige, et ses
fleurs sont d'un coloris remarquablement brillant. Le sépale dorsal est d'un
blanc pur, strié de pourpre noir, avec une légère teinte de vert à l'onglet ; les
pétales, très longs et bien retombants, sont brun pourpré, parsemés de stries
plus foncées, et couverts de nombreuses verrues noires.
*
* *
LES SUPPORTS A COLONNETTE en terre cuite dont nous avons eu
l'occasion de signaler les avantages aux lecteurs du jfournal des Orchidées
viennent de recevoir une apphcation qui nous paraît destinée à un grand succès;
M. E. André, de Cousances-aux-Forges (Meuse), en a fabriqué un modèle en
fonte inoxydable, très léger, pouvant également contenir de l'eau dans la
soucoupe inférieure, et qui rendra sans doute de grands services. Les amateurs
surtout trouveront avantage à se servir de ce support, beaucoup plus durable
que ceux employés jusqu'ici. Son prix est d'ailleurs des plus modiques ; il est
fixé àfr.0,50 la pièce, ou fr. 0,45, pris en grandes quantités.
*
UNE PETITE SERRE suffit à contenir beaucoup de belles choses quand
son propriétaire est un amateur passionné d'Orchidées. C'est ce que disait
récemment un journal anglais, qui citait l'exemple suivant : une petite serre
de 4 mètres de long sur 2^75 de large contenait vingt-quatre Cattleya en fleurs,
quatorze Odontoglossum, six Oncidium, huit Epidendrum et deux Laeha, tous
munis de belles tiges florales.
Le journal ajoutait comme commentaire, avec beaucoup d'à-propos, selon
nous, un proverbe anglais qui a son équivalent en français, et sans doute dans
toutes les langues : « Vouloir, c'est pouvoir. »
278 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LAELIA SCHRÔDERI DELICATA. — Voici dans quels termes M. James
O'Brien apprécie, dans le Gardeners' Chronicle du 18 octobre dernier, cette
magnifique Orchidée, qui a fleuri récemment :
« M. Lucien Linden nous adresse une inflorescence magnifique, composée
« de cinq fleurs, d'une variété du Laelia Schrôderi qui peut être désignée du
« nom ci-dessus. Elle appartient au groupe des L. purpurata.
« Les fleurs de cette superbe variété ont plus de quinze centimètres de
« diamètre; les sépales et pétales sont blancs avec une très légère teinte de
« jaune-soufre ; les sépales ont en outre une faible nuance rosée à la face
« externe. Le labelle est blanc, avec des lignes pourpre d'un bel effet rayon-
ci nant de la base jusqu'au centre du lobe antérieur, où elles se confondent
« dans une aire teintée d'une couleur lavande, dégradée jusqu'au sommet du
« labelle. La fleur a un parfum très agréable, et c'est, en résumé, une variété
« remarquable. »
* *
LE CATTLEYA DU BUYSSONIANA, qui a obtenu au 21^ Meeting de
L'Orchidéenne une distinction éclatante, est une espèce nouvelle des plus
remarquables, introduite cette année, et que MM. Linden ont dédiée à M. le
comte du Buysson, auteur de L'Orchidophile et l'un des collaborateurs de ce
journal.
Le Cattleya Du Buyssoniana est voisin du C. gramdosa, mais ses fleurs, de
très grande taille, ont les segments jaune-paille; quant au labelle, il est blanc
pointillé de carmin, comme dans l'espèce citée ci-dessus. Ces fleurs ont une
très grande et très belle allure.
Cette nouvelle acquisition a du reste été jugée avec la même faveur à
Londres qu'à Bruxelles, car elle a obtenu un certificat de mérite au Meeting
de la Royal Horticultural Society, le 14 octobre dernier, en même temps que
le Catasetum Bungerothi var. Randi et le splendide Cattleya aurea Lindeni.
*
* *
UN VANDA LOWI qui figurait au dernier meeting de L'Orchidéenne,
où il était exposé par M. J. Moens, l'amateur bien connu, a excité l'admira-
tion de tous les visiteurs par sa superbe floraison. Il avait deux longues grappes
portant chacune vingt-quatre fleurs de grande taille et surtout d'une fraîcheur
et d'une intensité de coloris incomparables.
Cette magnifique plante a obtenu un certificat de culture de i^^ classe.
l" DÉCEMBRE 1890 279
M. JAMES O'BRIEN, secrétaire du comité des Orchidées de la Royal
Horticultural Society, de Londres, et l'un des premiers connaisseurs d'Orchi-
dées de notre époque, qui était venu récemment à Bruxelles, où il a présidé le
22^ meeting de L'Orchidéenne, vient de publier dans le Gardeners' Chronicle du
15 novembre un compte-rendu des plus intéressants, et disons-le aussi, des plus
élogieux, de sa visite à L'Horticulture Internationale. Il s'en montre
enthousiasmé, et aussi émerveillé de la beauté des plantes et du grand nombre
d'Orchidées nouvelles que de leur magnifique végétation; il a également admiré
le choix des plantes exposées au meeting de L'Orchidéenne, et les dispositions
pratiques adoptées.
*
L'EMPLOI DES DÉBRIS DE TABAC, que nous avons recommandé dans
le deuxième numéro du journal pour remplacer les fumigations usitées autrefois,
donne les résultats les plus satisfaisants à tous les points de vue ; toutefois
l'application de ce procédé a embarrassé quelques-uns de nos lecteurs, à qui
nous croyons devoir donner des indications plus détaillées.
Le mieux est de disposer un petit grillage lâche au dessus d'un tuyau de
chauffage, dans toute la longueur des côtés de la serre, et d'y étendre une
couche de deux ou trois centimètres d'épaisseur, de côtes de tabac séchées ; on
les arrose deux fois par jour, et l'évaporation de l'eau produit l'intoxication de
l'atmosphère. L'odeur est parfois un peu forte le premier jour, mais elle
s'atténue très rapidement; une ventilation abondante la dissiperait d'ailleurs
sans peine ; au bout d'un à deux mois, la provision doit être renouvelée.
*
* *
L'ODONTOGLOSSUM NOEZLIANUM Lind., exposé par MM. Linden au
meeting de la Royal Horticultural Society de Londres, le 1 1 novembre der-
nier, 5^ a obtenu un botanical certificat. C'est une nouvelle espèce des plus remar-
quables, et qui donne de brillantes promesses. Les segments, ainsi que la
colonne et le labelle, sont d'un beau rouge écarlate teinté de jaune; les fleurs,
portées sur un long pédicelle, sont très nombreuses. La plante exposée n'était
introduite que depuis quelques semaines à peine. D'après un dessin de M. Jean
NoEZLi, qui l'a découvert, les fleurs ont la taille de celles de VOdontoglossum
Pescatorei. L'O. Noezlianum sera une des grandes découvertes de ces dernières
années. Les plantes introduites vont parfaitement, et pourront fleurir l'année
prochaine dans des conditions normales.
28o LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
VIII. — Cattleya labiata autumnalis et Cattleya Warocqueana
Nous avons adressé à M. W. H. Gower la lettre suivante :
Bruxelles, le i6 novembre i8go.
Monsieur,
Le dernier numéro du Garden contient un article sur les Cattleya labiata, portant
votre signature, dans lequel je suis nommé et que je ne puis laisser passer sans protes-
tation. Il y est dit, notamment, que j'ai envoyé récemment en Angleterre quelques
Cattleya pour être vendus sous le nom de C. labiata, mais qui n'avaient rien de
commun avec cette espèce, et que ces plantes ont été désignées ensuite sous le nom
de C. Warocqueana.
Cet article appelle un commentaire que je crois devoir vous fournir moi-même, et
je le fais d'autant plus volontiers qu'il me paraît nécessaire de mettre fin aux légendes
qu'on veut mettre en cours au sujet du Cattleya Warocqueana.
Non seulement cette espèce a « quelque chose de commun » avec le vrai C. labiata,
mais je vous serais très obligé de me faire connaître les différences qui existent, à
votre avis, entre les deux. Au dernier Meeting de L'Orchidéenne, M. Alfred Van
Imschoot, de Gand, exposait un Cattleya labiata autumnalis (C. labiata rubra var.
Pescatorei), et M. le Comte A. de Bousies, de Mons, en exposait un également. Nous
y présentions nous-mêmes cinquante-quatre plantes en fleurs du Cattleya Warocqueana,
parmi lesquelles une quarantaine étaient semblables au C. labiata autumnalis, à
ce point que le Jury, présidé par M. James O'Brien, et composé de presque tout
ce que la Belgique compte d'amateurs connaisseurs, a unanimement reconnu cette
similitude.
M. James O'Brien, que vous voudrez bien reconnaître avec moi comme un des
premiers connaisseurs d'Orchidées de notre époque, a exprimé à plusieurs reprises son
opinion à ce sujet de la façon la plus nette ; vous me permettrez d'ailleurs de vous
mettre sous les yeux ce qu'il écrit dans le dernier numéro du Gardeners' Chronicle :
« Parmi ces Orchidées, le Cattleya Warocqueana, qui fleurit l'hiver, est une des
« plus extraordinaires de ces derniers temps. En Angleterre il a été vivement admiré,
« mais en Belgique c'est la plante du jour. Nous en avons trouvé plus de cinquante
« plantes en fleurs, et des spécimens en boutons et en spathes à tous les degrés de
« développement, dont l'examen ne permet pas de douter que ces magnifiques fleurs
l" DÉCEMBRE 1890 281
« rose et cramoisi se produiront pendant tout le cours de l'hiver. Certaines variétés
« sont si exactement semblables au vrai labiaia aiitumnalis que d'excellents juges,
« après les avoir comparées avec la plante authentique et scrupuleusement examinées,
« n'ont pu trouver un point par où ces formes de la nouvelle introduction pussent se
« distinguer d'elle ; il y a lieu de supposer d'ailleurs qu'elles proviennent de la même
« localité que la plante originale. Certaines de ces variétés ont le labelle largement
« développé, avec le coloris du C. gigas; l'une d'elles a les sépales et les pétales teintés
« de bleuâtre, et le labelle d'un riche coloris cramoisi velouté, comme le Cattleya
« exoniensis X> mais elle est plus ample que cet hybride. Les variétés du C. Wa-
« rocqueana, C. W . amethystina et C. W .flainmea, sont splendides, et l'espèce paraît
« être désirable dans toutes ses variations, non seulement pour la culture en grands
« spécimens, mais aussi en plantes plus petites, en grand nombre, à cause de la variété
« et de la beauté de ses fleurs, qui apparaissent à une saison où nous en sommes
« le plus privés. On a remarqué, à ce propos, au Meeting de L'Orchidéenne du
« 9 novembre, alors que plus de cent Orchidées étaient exposées, qu'en dehors des
« C. Warocqueana, le seul coloris éclatant et intense était fourni par un exemplaire
« de l'ancien C. labiata aiitumnalis. »
En outre du Jury de L'Orchidéenne, je puis encore citer l'opinion de M. W. White,
chef des cultures chez Sir Trevor Lawrence, qui m'écrit dans les termes suivants :
« Je dois vous dire que je suis véritablement très satisfait des Cattleya Wa-
« rocqueana, spécialement de la première plante qui a fleuri ici. Elle valait certai-
« nement l'ancienne variété de Cattleya labiata aiitumnalis; en effet, nous avons
« eu les deux variétés en fleurs à la même époque, et il n'y avait guère de différence
« entre elles, s'il y en avait. Le labelle du C. Warocqueana était peut-être le plus vif
« des deux. »
J'aurais bien d'autres citations de ce genre à vous faire, notamment celle de ma
conversation récente avec un horticulteur-importateur bien connu d'Angleterre à
qui je demandais, au Meeting de L'Orchidéenne, quelle diff"érence il apercevait
entre le C. labiata autiimnalis et le Cattleya Warocqueana, et qui me répondait :
« Je ne pourrais pas en indiquer, mais cela ne peut pas être la même espèce » {sic).
Je me contenterai d'alléguer encore l'avis d'un juge dont la compétence ne sera, je
crois, discutée par personne, celui de mon père, M. J. Linden, l'homme d'Europe qui,
sans aucun doute, connaît depuis le plus longtemps les Cattleya labiata autumnalis,
car les plantes qui figuraient autrefois dans la fameuse collection de M. Pescatore,
formée par mon père, avaient été acquises par lui, il y a une quarantaine d'années,
chez M™e QuESNEL, qui possédait alors une belle collection d'Orchidées au Havre. Il
paraîtrait même, d'après ses souvenirs, que c'est chez cette dame, et non en Angle-
terre, que les premières plantes avaient été introduites (je parle des plantes cultivées,
et non de celles introduites en herbier).
Vous dites que l'ancien C. labiata émet invariablement des spathes doubles ; cette
particularité ne le distinguerait en rien des C. Warocqueana, dont la plupart la
présentent également ; mais le fait n'est pas exact. Je me souviens parfaitement
282 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
d'avoir eu en fleurs, il y a quelques années, un C. labiata autumnalis dont un bulbe
avait la spathe double , tandis que l'autre en portait une simple ; et je puis vous
montrer, si vous le désirez, que deux des plantes que nous avons en fleurs actuel-
lement présentent aussi des spathes simples et des doubles sur la même plante.
Au point de vue de la fleur, l'identité est donc généralement reconnue ; en ce qui
concerne le port des plantes, vous établissez encore une distinction ; mais je me per-
mettrai de vous faire remarquer que sur ce point les éléments d'appréciation font
défaut. Vous n'avez pas pu comparer aux bulbes importés du C. Warocqueana des
bulbes importés du C. labiata autumnalis; or, c'était la seule comparaison qui eût
pu être probante. On ne pourra faire de parallèle entre le port des deux types que
quand les nouvelles plantes introduites auront formé une pousse nouvelle dans les
conditions normales de végétation sous nos climats ; et il est aisé de constater dès
maintenant que les bulbes formés cette année par les C. Warocqueana diffèrent nota-
blement de ceux d'importation, ainsi que les feuilles, qui sont plus minces et sem-
blables à celles du C. labiata autumnalis.
Quant à l'analogie du C. Warocqueana avec le C. Gaskelliana, c'est une plaisanterie
qui ne saurait être prise au sérieux ; le premier a d'ailleurs été trouvé à plus de 1200
miles de l'endroit où croissent les seconds.
Pour me résumer, je vous dirai franchement mon opinion ; elle sera, j'en suis per-
suadé, ratifiée par tous les connaisseurs impartiaux : c'est que le C. Warocqueana
est bien le C. labiata autumnalis, mais que parmi les plantes introduites il s'en est
trouvé beaucoup constituant des formes bien supérieures aux anciennes connues depuis
un demi siècle. La seule différence qui ait pu être relevée, c'est que le coloris d'un
grand nombre de ces variétés était beaucoup plus intense que celui des formes de
C. labiata autumnalis classées jusqu'ici parmi les meilleures connues, et que d'autres,
comme les C. Warocqueana flammea, amethystina, Victoriae etc., s'en écartent par
le développement bien supérieur des fleurs dans toutes leurs parties, notamment le
labelle, et par une coloration distincte et plus éclatante.
Je sais bien que mon opinion est combattue avec un acharnement passionné par
les horticulteurs qui ont l'ancien C. labiata en stock, et qui craignent de voir diminuer
notablement le capital représenté par ces plantes. Mais de telles considérations ne
peuvent évidemment pas influer sur l'opinion des juges de bonne foi, qui ne se préoc-
cupent que d'établir scientifiquement le classement de la nouvelle espèce dans la
nomenclature orchidéenne.
Je me propose, quant à moi, de conserver son nom au Cattleya Warocqueana,
puisqu'il se trouve dans le nombre des variétés qui sont tot^ilement nouvelles, et pour
éviter l'inconvénient d'avoir toujours à employer le terme labiata vera pour le dis-
tinguer de l'autre. Il faut s'attendre, d'ailleurs à voir apparaître bientôt, aux ventes
publiques, bien des contrefaçons de collecteurs qui voudront tous avoir découvert
l'habitat de la plante qui fait tant de bruit, et qui produiront des Cattleya labiata
ordinaires, ou même des Cattleya Gaskelliana, comme étant des C. Warocqueana
véritables. Un de ces marchands m'annonce déjà l'arrivée prochaine de plantes sem-
l" DÉCEMBRE 189O 283
blables, et me cite comme endroit de provenance une localité d'où l'on introduit
depuis des années le C. labiata ordinaire !
Pour ceux-ci, la distinction sera facile, et les différences apparaîtront sans peine;
mais je tiens à bien établir que le Catileya Wdrocqueana provient d'une localité
absolument distincte, et à mettre les amateurs en garde contre les faux C. Wa-
rocqueana, tant qu'il ne sera pas prouvé qu'ils ont la même origine.
J'espère que votre loyauté vous fera un devoir d'insérer la rectification de l'article
publié dans le « Garden, » et je vous prie, Monsieur, de recevoir mes salutations
distinguées.
Signé : Lucien Linden.
LE « JARDIN, » de M. Godefroy-Lebeuf, publie la note suivante dans
son numéro du 20 novembre :
L'Horticulture Internationale, de Bruxelles, a exposé du 13 au i5 no-
vembre dernier, Salle du Jardin, une magnifique série de variétés du fameux
Cattleya Warocqueana. Cette espèce est très remarquable, et si elle persiste à
fleurir en novembre, elle sera une rivale dangereuse pour les fameux C. labiata
autumnalis, qui se vendent au poids de l'or.
Les amateurs d'Orchidées feront bien d'acquérir cette espèce avant qu'une
hausse, facile à prévoir, ne se manifeste.
l'hybridation des orchidées
{Suite, voir no 17)
On pourra s'assurer de la qualité des graines en les plongeant dans du
vinaigre et en les examinant au microscope; chacune doit contenir un germe
se présentant sous la ^rme d'une petite tache noire; s'il fait défaut, les graines
sont stériles et peuvent être jetées.
A quelle époque convient-il de les semer? Nous avons dit plus haut : immé-
diatement après les avoir recueillies ; à ce sujet un amateur très compétent
nous écrit qu'il a obtenu de bons résultats en semant des graines de Cypri-
pedium un an après les avoir récoltées. Nous soumettons le fait à l'appréciation
284 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
et aux expériences des chercheurs, mais jusqu'à ce que des observations assez
concluantes et assez nombreuses aient mis en lumière des motifs sérieux
d'adopter un nouveau système, nous ne croyons pas qu'il y ait lieu de modifier
le procédé employé partout jusqu'ici avec les meilleurs résultats, et probable-
ment le plus conforme au vœu de la nature.
Pour semer les graines reconnues fécondes, il convient de prendre de grandes
précautions; les graines d'Orchidées sont excessivement ténues et légères, et
comparables à une fine poussière. Elles ne germent qu'à la condition de ne pas
être recouvertes ; il faut donc les déposer à la surface du compost et veiller à
ce qu'elles ne se perdent pas dans les touffes du sphagnum. Pour les Cypri-
pedium, les Lycaste, les Calanthe et autres espèces semi-terrestres, et même
pour les Cattleya, il serait possible d'user d'un mélange plus compact et plus
homogène; la terre fibreuse, suffisamment comprimée, remplirait peut-être les
conditions nécessaires ; mais elle a l'inconvénient de se recouvrir très rapide-
ment de conferves; en somme, il paraît préférable de semer dans tous les cas
les graines sur le compost d'une plante du même genre que les parents, qui
doit leur fournir évidemment un milieu mieux approprié à leurs besoins que
les divers mélanges que l'homme pourrait imaginer.
Lorsqu'on a soigneusement choisi le récipient sur lequel devront être dépo-
sées les graines, on secoue la capsule qui les contient auprès de la surface du
compost, afin d'éviter qu'elles soient lancées au dehors ; puis on met la capsule
de côté, dans un endroit sec, et au bout de quelques jours on recommence la
même opération pour recueillir un certain nombre de nouvelles graines qui ont
pu mûrir dans l'intervalle. On les arrose ensuite avec précaution, pour ne pas
les chasser hors du vase; au bout d'un temps assez court, elles se gonflent, puis
forment une protubérance qui, peu à peu, devient une petite pousse; les racines
viennent un peu plus tard. Au bout de huit à dix mois, en général, la jeune
plante devient visible; mais ce délai est assez variable, et s'étend parfois à un
an et demi ; pendant toute cette période, il faut éviter de repiquer les semis ;
en procédant trop tôt à cette opération, on risquerait d'en perdre un grand
nombre. Une fois qu'ils ont poussé quelques petits bulbes, ou pour les Cypri-
pedium deux ou trois feuilles, et qu'on peut les manier sans danger, on les
déplante et on les repique sur les bords d'un pot ou d'un panier qu'on place
aussi près que possible du vitrage; il faut avoir soin de ne pas les laisser se
dessécher. Une fois qu'ils ont été replantés et qu'ils ont poussé des racines
dans leur nouveau compost, leur existence est à peu près assurée ; les pousses
l" DÉCEMBRE 1890 285
deviennent de plus en plus fermes, et les bulbes plus vigoureux et plus forts.
Au bout de quatre ans certaines espèces donnent déjà des fleurs; mais un grand
nombre d'autres exigent six ans, et même davantage; les plus lents sont les
Cattleya et quelques autres Orchidées à bulbes durs, qui ne fleurissent parfois
qu'au bout de dix à quinze années.
Quoique ces conditions varient beaucoup d'une espèce à une autre, et même
pour une seule espèce, en raison des soins donnés aux semis, de la vigueur des
parents, de la plus ou moins bonne maturation des graines, etc., il est inté-
ressant de citer des observations faites par un cultivateur qui s'est spécialement
occupé d'h3'bridations ; voici quelques indications au sujet du temps que
demande la croissance des semis :
Le Dendrobium aureum X D. nohile fleurit après trois à quatre ans ; les
hybrides de Phaius et de Calanthe, de même; de Chysis et de Masdevallia, après
quatre à cinq ans; de Z3^gopetalum, après cinq à neuf ans; àe Zygopetalum
Mackayi X Z. maxillare et inversement, après neuf ans; de Lycaste, après sept
à huit ans; de Laelia et Cattleya, après dix à douze ans environ (cependant le
Laelia triophthalma fleurit huit ans après avoir été semé; en revanche le L. calo-
glossa prit dix-neuf ans); enfin le Cypripedium Sedeni n'a pris que quatre ans.
Dans le genre Phalaenopsis, la graine présente au bout de quatre mois un
renflement considérable, et une protubérance centrale en forme de pointe ; au
bout de neuf mois elle porte un rudiment de feuille et de racine ; après quinze
mois, une feuille développée et une racine naissante; le vingt-deuxième mois,
deux feuilles et une longue racine; le vingt-septième, trois feuilles et deux
racines ; elle augmente ensuite régulièrement et rapidement.
Les Cypripedium présentent une feuille et un commencement de racine au
bout de six mois; au bout de neuf mois la feuille et la racine sont bien formées,
et une seconde feuille apparait ; le douzième mois, c'est la troisième, et des
racines nouvelles se produisent; à seize mois, quatre feuilles sont complètement
développées.
Les Dendrobium ont une feuille à sept mois, deux feuilles et une racine à un
an ; puis une pousse latérale apparait ; à dix-huit mois elle est développée ; à
deux ans, la plante a déjà un petit bulbe et une pousse assez longue.
Les Cattleya forment une feuille entière en neuf mois; en un an, quatre petites
feuilles et deux ou trois pointes de racines; en dix-huit mois, cinq grandes
feuilles et plusieurs fortes racines, sur une seule pousse ; la seconde pousse
apparait à la fin de la seconde année.
286 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Quant à la durée de la maturation des graines, voici le relevé de quelques
observations :
Cattleya du groupe lahiata, onze à treize mois.
Cypripediuni Spicerianitm, onze à douze mois.
Cypripedium insigne, dix mois.
Laelia piirpurata, neuf mois.
Phalaenopsis Schilleriana, six mois.
Masdevallia, quatre mois.
Calanihe, trois à quatre mois.
Zygopetalum Mackayi X Z. maxillare, six mois.
Odontoglossum niaculatum, douze mois.
Dendrohium aureum, douze mois.
Anguloa Clowesi, douze mois.
Chysis bractescens, douze mois.
Bifrenaria Harrisoniae, douze mois.
On trouvera également des renseignements du même genre dans les travaux
d'un semeur des plus experts, M. A. Bleu, Secrétaire général de la Société
Nationale d'Horticulture de France, qui a pratiqué avec des succès très brillants
un grand nombre d'hybridations.
(Sera continué.)
LE 22-^ MEETING DE « l'oRCHIDÉENNE »
Le vingt-deuxième meeting a eu lieu le 9 novembre 1890, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, et a obtenu comme les précé-
dents un très vif succès. Les envois faits par un grand nombre des principaux
amateurs belges étaient à peu près tous du plus haut mérite, et rarement le
jury a décerné un nombre proportionnellement aussi grand de récompenses ;
les Odontoglossum, les Cypripedium et les Cattleya ont particulièrement brillé;
parmi ces derniers, les C. Warocqtteana, les triomphateurs de tout les concours
depuis trois semaines, ont poursuivi le cours de leurs éclatants succès.
Le jury, présidé par M. James O'Brien, secrétaire du Comité des Orchidées
de la Société royale d'Horticulture de Londres, se composait de MM. Rodigas,
secrétaire, J. Linden, comte de Bousies, Massange de Louvrex, F. Kegeljan,
E. Wallaert, Alf. Van Imschoot, G. Miteau, J. Moens et D'IVAN Cauwelaert.
l" DÉCEMBRE l8gO 287
Le Comité directeur était représenté par MM. Lucien Linden, secrétaire,
et DU Trieu de Terdonck, trésorier.
Nous citerons, parmi les plus remarquables des plantes exposées :
Les superbes groupes d'Odontoglossum crispiim en variétés et 0. Pescatorei,
les Cypripedium Sallieri var. Hyeanum, C. Argus var. multicolor et C. nitens,
ainsi que le précieux Odonioglossum Duvivierianum, de M. G. Warocqué;
La magnifique série à.' Odonioglossum Alexandrae, le Cypripedium Argus var.
et le Zygopetaluin Mackayi, de M. G. Miteau;
Les superbes Cypripediuin calurum var. Wallaerti et C. tonsum, de M. Wal-
laert;
Le Vanda Lowi, variété admirable, remarquable également par sa belle
floraison, les Cypripedium almmn, C. selligerum majus et C. Schrôderae splendens,
de M. J. Moens ;
Le beau Cattleya aurea var. et les Cypripedium Arthurianum, C. regale et
C. Thetis, de M. le D"" Van Cauwelaert;
Les Cattleya Warocqueana, C. lahiata autumnalis et C. maxiina peruviensis,
de M. le comte de Bousies;
Le Dendrohium PJialaenopsis, en grappes bien fleuries, d'un coloris améthyste
pourpré éclatant; les nouvelles variétés, bien distinctes et non moins belles
que les précédentes, du Cattleya Warocqueana, dont quatre, C. Warocqueana
Victoriae, C. Warocqueana fulgens, C. Warocqueana délecta et C. Warocqueana
formosa, étaient exposées pour le diplôme d'honneur; VOncidium incurvum var.
album, les Odontoglossum grande, O. Alexandrae, Masdevallia sp., Phaius grandi-
folius, Selenipedium grande, Burlingtonia sp., et le Cattleya granulosa var. Rus-
selliana, de M. Linden;
Le beau lot de M. Van Imschoot, comprenant les Cattleya Warocqueana,
C. labiata rubra var. Pescatorei, C. praestans, Masdevallia ludibunda, Pilumna
tortilis var. alba, Coelogyne Massangeana, Oncidium trulliferum et le superbe
Odontoglossum Insleayi var. splendens;
Le Camaridium ochroleucum, de M. van Lansberge ;
Le Cypripedium oenanthum superbum et la belle forme d'Odontoglossum Insleayi,
de M"^ O. Block;
Les Odontoglossum variés de M. le D"" Capart;
Les Sophronitis coccinea et Odontoglossum grande, de M. Ch. Vasseur;
Cette belle exposition, l'une des plus réussies qu'ait organisées L'Orchi-
déenne, a été vivement admirée par la foule élégante qui n'a cessé de se
288 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
presser dans les jardins d'hiver de L'Horticulture Internationale. A cette
époque de l'année, la réunion d'un pareil nombre d'Orchidées de choix est un
tour de force qui fait le plus grand honneur aux membres de la Société.
Le jury a décerné les récompenses suivantes :
Diplôme d'Honneur de 1""^ classe aux Cattleya Warocqueana var. Victoriae,
de M. Linden, à l'unanimité; Cattleya Warocqueana var. délecta, de M. Linden,
à l'unanimité; Cattleya Warocqueana var. fui gens, de M. Linden, à l'unanimité;
Cattleya Warocqueana var. formosa, de M. Linden.
Certificat de Mérite de v^ classe aux Odontoglossum Insleayi splendens, de
M. Van Imschoot, à l'unanimité; Dendrobiiim Phalaenopsis, de M. Linden,
à l'unanimité; Cattleya aurea var., de M. le D'' Van Cauwelaert, à l'una-
nimité; Cattleya granulosa var. Russelliana, de M. Linden, à Vunanimité;
Cypripedium Sallieri var. Hyeanum, de M. G. Warocqué; Cypripediiim Argus
multicolor, de M. G. Warocqué; Cypripedium nitens, de M. G. Warocqué;
Odontoglossum Alexandrae, de M. G. Miteau; Odontoglossum Duvivierianum,
de M. G. Warocqué; Odontoglossum crispum, de M. G. Warocqué; Cypri-
pedium Arthurianum, de M. le D"" Van Cauwelaert; Cypripedium calurum
Wallaerti, de M. Wallaert; Cattleya Warocqueana, de M. le comte de
BousiES; Laelia praestans, de M. A. Van Imschoot; Cattleya lahiata rubra var.
Pescatorei, de M. A. Van Imschoot.
Certificat de Mérite de 2^ classe aux Odontoglossum Insleayi, de M""^ O. Block;
Odontoglossum crispum, de M. G. Warocqué; Oncidium incurvum var. album,
de M. Linden; Camaridium ochroleucum, de M. van Lansberge; Masdevallia
ludibunda, de M. A. Van Imschoot.
Certificat de Culture de i^^ classe aux Selenipedium grande, de M. Linden,
à l'unanimité; Odontoglossum Pescatorei, de M. G. Warocqué; Vanda Lowi, de
M. J. Moens.
LES ORCHIDEES ET L ENGRAIS
{Suite, voir n^ 17)
J'ai parlé de l'usage des engrais chimiques, ou plutôt des excitants chimiques
dont on s'est servi pour traiter les Orchidées, et j'ai condamné ce système.
Il me reste à compléter cette étude en signalant certains engrais qui peuvent
être, dans quelques cas, recommandés.
DÉCEMBRE l8go " 289
Ce que je crois devoir condamner, ce qui est certainement funeste à la santé
des plantes, ce sont les excitants. Mais les engrais proprement dits, c'est-à-
dire les produits destinés uniquement à restituer au compost les éléments
nutritifs qu'il contenait et qu'il doit fournir aux plantes, peuvent être utiles pour
certaines espèces, à savoir pour les espèces terrestres ou semi-terrestres, qui
puisent réellement une partie de leur nourriture dans les matériaux d'empotage.
Pour les Anguloa, les Lycaste, les Calanthe, par exemple, il est bon
d'employer de temps en temps, et à certaines époques, des matières fertili-
santes, telles que du guano, de la bouse de vache, etc. qui seront mélangées
en faible quantité à l'eau d'arrosage et restitueront au compost les produits
azotés dont il se dépouille à la longue. Mais ces engrais ne devront être utilisés
qu'avec précaution, en quantité modérée, et l'on comprendra aisément combien
est grande la différence entre ces pratiques et celles que j'ai déconseillées
dernièrement. Les matières dont je parle, en effet, n'agissent pas avec la même
énergie que le carbonate d'ammoniaque et les autres excitants gazeux dont
l'usage a été si fort prôné depuis cinq ans; on ne risque pas de produire des
désastres si l'on en augmente un peu la dose, et la plante traitée à l'engrais
n'est pas forcée comme celles dont je parlais. Il ne s'agit que d'entretenir un
compost fertile, et amplement fourni d'aliments dont la plante n'absorbera
que la quantité dont elle aura besoin.
L'existence et la nutrition des plantes de ces deux catégories sont très
distinctes, et il n'est pas surprenant qu'elles réclament des soins différents;
mais le principe est toujours le même : donner à chaque espèce les matériaux
et la situation qui lui conviennent et, lorsqu'elle prospère sous l'influence d'un
traitement déterminé, lui conserver ce traitement en entretenant le compost
dans le même état : c'est-à-dire lui restituer uniquement ce qu'il perd, et
ne pas le surcharger d'éléments qu'il n'a jamais contenus.
Comte DE MoRAN.
TEMPERATURE DES SERRES
Ainsi que nous l'avons annoncé récemment, nous commençons aujourd'hui
à publier des données relatives à la température qu'il convient d'établir dans
chaque serre, et indiquant les Orchidées qui prospèrent dans chacune d'elles.
ago
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Les chiffres que nous indiquerons représentent la moyenne des tempéra-
tures dans les serres, telle qu'elle résulte de longues observations ; ils
constituent donc des données suffisamment exactes et indépendantes de toute
variation accidentelle du temps ou du chauffage.
1° Serre froide
Température d'octobre à mars : nuit 6° à 8° centigrades.
jour 8° à loo »
Voici les principales Orchidées à cultiver dans la serre froide
Acineta Barkeri.
Acropera divers.
Ada aurantîaca.
Aerides japonicum.
Anguloa Clowesi et variétés.
» eburnea.
» unifiera et var.
» Ruckeri et var.
Arpophyllum divers.
Bonatea speciosa.
Barkeria elegans.
» Lindleyana.
» Skinneri et var.
» spectabilis.
Cattleya citrina.
Cymbidium ensifolium Lowi.
Cypripedium Boxalli.
» barbatum et var.
» insigne.
» villosum.
Disa grandiflora.
» racemosa.
» Barelli.
» megaceras.
Tous les autres Disa.
Epidendrum atropurpureum.
» evectum.
» Catillus.
» cnemidophorum,
» criniferum.
» Friderici Guilielmi.
» leucochilum.
Epidendrum glumaceum.
» paniculatum et var.
» myrianthum.
» syringothyrsus.
» trachychilum.
» vitellinum.
» » majus.
Evelyna Kermesina.
Gongora maculata et var.
Goodyera japonica.
» macrantha.
» Mensiezi.
» procera.
» pubescens.
» pusilla.
» repens.
» tesselata.
» velutina.
Hartwegia divers.
Helcia sanguinolenta.
Isochilus graminifolius.
» linearis.
Kefersteinia graminea.
» leucantha.
Kollensteinia ionoptera.
Laelia acuminata.
» albida.
» anceps.
» Barkeri.
» Dawsoni.
» autumnalis.
{Sera continué.)
I^"" DÉCEMBRE l8gO 29 1
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE DÉCEMBRE
Serre froide. — La place qu'occupent les plantes a en cette saison une
importance particulière. UOdontoglossum nehulosum, par exemple, qui réclame
beaucoup d'air, réussira mieux si on le suspend au vitrage, tandis que pendant
l'été il pouvait rester sans inconvénients sur les tablettes à côté des autres
espèces. Les 0. Rossi et 0. Cervantesi, autres belles espèces, doivent également
se trouver près du vitrage.
On donnera, à cette époque de l'année, le plus de clarté possible aux
Odontoglossum, comme du reste aux autres Orchidées. Le vitrage des serres
devra être tenu très propre.
Serre tempérée. — Les Laelia alhida, L. anceps, L. autumnalis, L. purpti~
rata qui sont cultivés sur blocs doivent être plongés dans les bassins dès que le
bloc devient à peu près sec. L'excès d'humidité n'est pas à craindre pour ce
genre de culture, qui ne réclame que peu ou pas de compost, les racines de
ces plantes s'étendant le plus fréquemment dans l'air; ces espèces forment
actuellement leurs longues tiges florales, et ne vont pas tarder à fleurir. Il est
bon d'empêcher leurs tiges de se coller contre le vitrage, car il s'y trouve
toujours une couche de vapeur condensée, qui ferait pourrir les boutons.
Les Pleione lagenaria ont terminé leur floraison; il sera bon de les rempoter
sans perdre de temps, et on pourra les placer ensuite dans la serre tempérée-
froide, et leur donner très peu d'arrosages jusqu'au commencement de mars.
Les Barkeria finissent de fleurir; ces gracieuses espèces, auxquelles nous
consacrerons très prochainement un article spécial, réclament beaucoup d'air,
de lumière et d'humidité. UOdontoglossum Londesborotùghianuin devra être mis
en repos absolu pendant trois mois dans un endroit très sec.
Serre chaude. — Les Calanthe Veitchi, C. vestita, Vanda, Phalaenopsis,
Saccolabitim giganteum etc., embellissent encore les serres de leur floraison.
Les Dendrohium chrysanthum, D. glwnaceum, qui forment actuellement de
nouvelles pousses doivent être replacés dans le compartiment chaud et recevoir
des arrosages modérés.
Parmi les plantes qui sont en fleurs à cette époque, il convient aussi de
292 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
citer le Cymhidiiim Lowi, qui produit de longues grappes de fleurs d'une belle
allure, d'un coloris un peu sombre ; si les plantes semblaient souffrir des racines,
il serait bon de les examiner et de les rempoter si le compost est en mauvais
état; peu arroser pendant les cinq ou six jours suivants, pourvu que les maté-
riaux aient été employés suffisamment humides. Les Cymbidium eburnewn et
C. Mastersi sont également en fleurs ; il convient de donner encore à ces espèces
assez d'eau aux racines.
PETITE CORRESPONDANCE
M. A. M., Bonn. — I. Faut-il ménager les arrosements : i° aux Coelogyne
cristata et Zygopetalum Mackayi qui commencent à fleurir; 2° aux plantes qui
ne devraient pas fleurir en hiver et qui produisent accidentellement des boutons
en ce moment, par exemple un Cattleya Trianae?
RÉPONSE : Les Orchidées qui fleurissent en hiver ne font pas exception
à la règle et ne réclament pas pour cela un traitement spécial, soit que leur
floraison soit normale, soit qu'elle ait lieu accidentellement. Les Coelogyne
cristata, Zygopetalum Mackayi et Cattleya Trianae devront donc être mis en
repos et recevoir des arrosages réduits, tous les quatre jours, lorsque le com-
post sera à peu près entièrement sec.
II. Un Laelia purpurata montre actuellement de jeunes pousses. Peut-on
retarder sa croissance jusqu'au printemps?
RÉPONSE : Il est nécessaire de faire une distinction très importante : si
la plante provient d'une importation récente et est en voie de s'établir, il faut
assurer sa prompte reprise en favorisant le développement de la pousse,
quitte à lui donner ensuite un court repos quand cette croissance sera terminée.
Mais s'il s'agit d'une plante déjà établie qui, après avoir terminé sa pousse de
l'année, en forme une nouvelle par suite d'un excès d'arrosage, il convient de
la priver d'eau et d'arrêter cette croissance qui la fatiguerait et nuirait à la
floraison de l'année prochaine.
* *
M. H. B., Versailles. — Le prix de la brochure de M. Rolfe, sur les Formes
sexuelles des Catasetum, est de 2 francs, port compris. Veuillez vous adresser à
M. Rolfe, aux Jardins Royaux de Kew, près Londres.
SOCIÉTÉ ANONYME
L'HORTICOLTORE INTERMTIOiALE
PARC LÉOPOLD
A BRUXELLES
Adresse lélégrapliiqiie : LINDENIA, Bruxelles
CATTLEYA WAROCQUEANA ml»
(( Le plus beau des Callleya à floraison hivernale »
^o^ PLUSIEURS VARIÉTÉS MAGNIFIQUES DÉJÀ RÉVÉLÉES -^^M
8 Diplômes d'Honneur de 1" Classe aux Meetings de « L'Orchidéenne '>
(12 octobre et 9 novembre 1890)
2 Certificats de 1" Classe et la « Silver Flora Medal » aux Meetings de la
Société royale d'Horticulture de Londres (14 et 28 octobre 1890)
Les prix de ce merveilleux Cattleya sont aetiiellement fixés comme suit :
Bonne plante
75 francs
PLANTES 5 5 bonnes plantes 200 »
n'ayant pas fleuri I
5 Plantes plus fortes
260 à 500 »
Spécimens^ Plantes en boutons^ en fleurs ou variété extra
Prix et détails par correspondance.
LHorticullure Internationale
DENDROBIUM PHALAENOPSIS Fitz (de l'Australie)
Le Dendrobium Phalaenopsis est une des plus admirables espèces du
genre. Il se rapproche des D. bigibbum et D. Macfarlanei, mais il leur est
supérieur par la grandeur et l'éclat des fleurs. Celle-ci ont de sept à neuf centi-
mètres de diamètre et sont mauve pourpré, plus foncées sur les bords des segments.
Le labelle est d'un beau rouge pourpré sombre, avec le lobe antérieur d'une teinte
plus pâle, parsemé de veines foncées.
Le D. Phalaenopsis fleurit au mois de septembre et se couvre d'élégantes
grappes portant chacune une quinzaine de fleurs du plus éclatant coloris. C'est assuré-
ment une des plus belles Orchidées connues et une des plus recherchées en Europe
où elle n'avait été introduite jusqu'ici qu'en très petites quantités. Les plantes établies
sont excessivement rares.
PLANTES D'IMPORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 20 à 50 francs
Les trois ]jlantes 50 à 120 »
DENDROBIUM BIGIBBUM Lindl. (de l'Australie)
Voici comment cette belle Orchidée est appréciée dans YOrchid Album de
Warner et Williams :
« Le D. bigibbum appartient à l'un des genres les plus magnifiques et les
« plus populaires, l'un des plus éclatants et des plus beaux de toute la famille orchi-
« déenne; c'est une espèce d'un caractère remarquablement beau et splendide — Ses
« fleurs se conservent en perfection pendant un temps considérable. »
Cette superbe plante produit de longs racèmes de grandes fleurs d'une riche cou-
leur rose pourpre. C'est un des plus précieux ornements de la serre des Orchidées
Indiennes.
PLANTES D'IMPORTATION
arrivées dans les meilleures conditions
La plante 10 à 20 francs
Les trois plantes . 25 à 50 »
g:S^ Ces plantes peuvent voyager facilement par colis postaux à peu de frais.
Emballage contre le froid.
LllorticuKiire Internationale
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendues à plus de 50 pour cent de Rabais
Nous avons ouvert récemment une SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION.
Nous nommons ainsi une petite serre dans laquelle les amateurs trouveront constamment des Orchi-
dées qui par suite de légers accidents (feuilles déchirées, brûlées, jaunies, etc.) auraient besoin de quelque
temps de culture pour se refaire et pouvoir être vendues aux PRIX ORDINAIRES, ainsi que des impor-
tations, qui arrivées cependant en hon état, ne seraient pourtant pas dans des conditions assez belles pour
pouvoir être vendues au même prix que les exemplaires que nous fournissons communément. Nos belles et
nombreuses importations nous permettent d'être très sévères sur ce point, et de mettre en réforme une
qiumtité de très bonnes plantes.
Nos clients et les amateurs sont donc vivement engagés à visiter souvent cette SERRE D'OCCASION;
nous ne doutons pas qu'ils n'y trouvent fréquemment des PLANTES RARES, de reprise rapide, qu'ils
pourront acquérir à PLUS DE 50 POUR CENT de rabais. Le pris des plantes sera indiqué sur chaque
exemplaii'e.
MIM. les amateurs voudront bien se rappeler qu'il n'est pas nécessaire de faire des achats pour visiter
l'Etablissement.
Comme nous ne fournissons à prix fort que des plantes de tout premier choix, nous sommes très larges
dans ce que nous appelons les PLANTES RÉFORMÉES. MM. les amateurs peuvent faire de VÉRI-
TABLES TROUVAILLES parmi elles, car beaucoup de ces plantes sont supérieures COMME SANTÉ ET
COJMME FORCE, à la généralité des plantes vendues ordinairement par les maisons concurrentes ou aux
enchères xnibliqucs.
La plupart àas plantes réformées, vendues comme occasion, n'ont pas fleuri ; il pourra se trouver parmi
elles des variétés supérieures de grande valeur.
Nous publierons fréquemment une liste avec prix des ORCHIDÉES D'OCCASION, pour les amateurs
qui ne peuvent venir les visiter à l'Etablissement.
^g=^ Les ORCHIDÉES D OCCASION sont vendues au comptant ou à trente
jours et sans escompte.
Nous publierons très prochainement une 3"" liste d'Orchidées d'occasion.
LAELIÂ PIRPIRATA (du Brésil)
Provenant d'une localité inexplorée jusqu'ici
ET
ANGRAECUM SESOUIPEDALE (de Madagascar)
La Société vient de recevoir des importations de ces deux admiral)les Orchidées en PLANTES MAGNIFIQUES
bien en feuilles — comme il n'en est Jamais arrivé en Europe
PRIX ET RENSEIONEMENTS SUR DEMANDE.
TERKE FIBREUSE ET SPHÂGNUM
P7nx les plus réduits^ défiant toute
C07icurre7ice
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDÏT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDEE EN 1859
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
CH. BUSS
Rue cl'i%.kkergein, n» 60, GA.IWD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Installation complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
tSO lllED;%lI.IiES AVX^ EXPOSITIOM!^ DU
PAYS ET DE L'ÉTRAMGER
1885 — Médaille d'Argenl à l'Exposition Universelle d'Anvers — 1885
\
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Merlens, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRl : DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEEIE GÉNÉRALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKEIMS
292, Chaussée de "Wavre, BRUXELLES.
ire Année. |5 DÉCEMBRE 1890 Numéro 19.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
PAR
LUCIEN LINDEN
Administi-ateur-Directeur de L'Horticulture Lnternationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Rodigas, de Puydt,Fuinck,E.Wallaert, A. Linden,
Comte DE MoiiAN, P. Gloner, G. Joris, A, Van Imschoot, Fr. Desbois,
E. S. Rand, D'' Vain Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moeins, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljxn, 0, Ballif, G. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE LA Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, Charles André, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Paraît le 1<='" et le IS cle diaque mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
_Xi\S)~ Gand, impr. Eiig. Yaiulerliaegheti. (L)^_»
LINDENIA
ICONOGhI^A.JPIIIE DBS O IlOll 113 ld]ES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le Yolume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
81:^=" (( Le plus beau^ le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
"Volume
Acrantlms Leonis. Aerides maculosiim var. forraosum,
Aei'ides odoratum var. Demidoffi, Atu'idcs Reicheid)achi,
Aganisia Iricolor, Catasetum discolor, (iataselum tigriuum,
Cattleya aurea, Cattleya guttala var. loopardina. Cattleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana, Cattleya maxima var.
Hrubyaiia, Cattleya nobilior var. Hiigiienyi, Cattleya Pcrci-
valiana var. Reichenbachi, Cattleya Trianae vai'. alba. Catt-
leya Trianae var. Annae. Cleisostoma Guiberti, Cypripediiim
Druryi, Cypripedium Lawrcnceanuni var. Hycaniim, Cypri-
pedium œnanthum siipei-bum, Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tesseliatum vai. porphyrcum,Dendrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium tliyrsitlorum,
Epidendium paiiiculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
Hora. Masdevallia Roezii, Oncidium Lanccanum var. super-
]>um. Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata vai'. Randi, Phalae-
nopsis Sanderiana, Phalaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera, Selenipcdium reticulatum. Spatho-
glottis Augustorum, Trichocentriim tigrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vanda Roxalli. VandaDcnnisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qmc Volume
Angraecum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, Bollea pulvinaris. Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli. Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogync jiandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum. Epidcndiiim Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina. Galeandra tlaveola, Laelia elegans
var. Houtteana. Masdevallia Vcitchi, Miltonia spectabilis var.
lineata, Oncidium cucuUatum; Oncidium Jonesianum, Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonto-
glossum grande, Odontoglossum Lucianianum. Odonto-
glossum luteo-purpureum, Odontoglossum Roezii. Odonto-
glossum Schillerianum. Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudatura
gigantcum, Selenipedium Schi'ùderae var. splendens, Spa-
thoglottis plicata, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var striatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopetalum rostratum.
3me Volixime
Aci'idcs Ficlilingi, Aoranllics graiidillora, Aeridcs Houllo-
liaiuim. Aganisia ryanca. Anjjraociim liithroslacliys Sodciii,
Angulou imillora, Biassavola cuciillata var. cuspidata. Bolho-
phyllum grandilloruiu. Calasotiiin Biingerollii var. aureiim.
Cal'aselum Buiijjr'rollii var. l'oUsiaiiiiin, (^alascliuu dccipioiis,
Calasoluin |jul(lirum. Caltlcya (liljo/.iac, Catllcya laliiala var.
aulumnalis, Calllcya viryiiialis. CIcisostDina crassiroliiiiii.
Cypripediiim ,\rtliuriaimm var. pallidiini. Cypripediiuii Ciaii-
nartianum. Oypri|>o<liiim (airlisi, Cypripcdium Harrisiaiuun
var. siiperl)iun, Cypripcdium l.ceaiuim. (lypripediiim MoiMisi-
anum, Cypripcdium praeslans. Cypripcdium Van HouUca-
num, Cypripcdium villosum. Cypripcdium (Sclenipcdium)
Wallisi, l)ciidrul)ium purpurcum var. caiididulum, Dcndro-
hinrn riilrilcrum. l)ciuir()l)iiim slrcliloceras var. Ro.ssianum.
iouopsis panii'ulala var. niaxima. Masdcvallia macrura, Masde-
valiia s|)(ï(;lruni. Miltunia .spcclabilis Morcliana, Oiicidium
(•li('iro|iiioriim. Oiuidium papilio var. majus, Oncidium Plia-
la(Miu|)sis, Odoiiloglossum cili-(ismum var. Ucvansayoaiium.
Odoiiloglossum crispum var. fasluosum. Odoiitoglossum cris-
piim var.Triaiiae. Odunloglossum cuspidalum. Oiloiitoglossum
Harryaiium, Odontoglossum odoralum var. baphicanlum ,
Odontoglossum Iriumphans, Odontoglossum Uro-Skiiincri.
l'apliiiiia Lindcniana. Papliinia Modiglianiana. Rodriguezia
Buiigerotlii, Vanda supcrba.
4me "Volume
Aeridcs quiiiquevuliicrum. Aiigraccum scsquipcdalc. Angu-
loa Clowesi, Callleya chocoensis var. Miss Nilsson, Catllcya
Mossiae var. Bousicsiana, Catllcya Mossiae var. Warocqucana,
Cirrhopctalum pulcliriim. Coclogyiic cristala var. alba, Com-
paretlia falcala. Cypripcdium bcllalulum. Cypripcdium
EllioUianum, Cypripcdium Harrisianum var. pulychromum.
Cypripcdium Maslcrsianuni. Cypripcdium Milcauaiuim, Ucn-
drobium Bcnsoniac. Dendrobium densitlorum. Epidcndrum
nemorale, Laclia majalis. Lcplolcs bicolor, Lycasle Skiiineri
var. alba, Masdcvallia lovarensis,Millonia(Odont.)XBleuana.
Mesospinidium vulcanicum, Naiiodcs Mcdusae, Odontoglos-
sum Blcichrodcrianum. Odontoglossum Ccrvantcsi lilacinum,
Odontoglossum Gloncrianum, Odontoglossum Halli. Odonto-
glossum Pcscalorci var. Lindcni, Odontoglossum lalimacu-
latum, Odontoglossum radialum. Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odontoglossum Warocqucanuni. Oncidium Forbcsi
maximum. Oncidium iridifolium. Oncidium mat-rantluim.
Phaius grandifolius. Polyslachia pubescens, Sclenipcdium
caudatum var. Albertianum, Soi)lironitis grandillora. Tliunia
Marslialli, Vanda cocrulca, Vanda tricolor, Warrca Lin-
dcniana.
^mc Volixme
Ada auranliaca,AeridesAuguslianum, Angraecumcilratum,
Angraecum eburneum var. supcrbuni, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi. Calantlic Masuca, Calanthe Veilchi,
CalascUun macrocarpum var.clirysanllumi, Catllcya Trianac
var. purpuiala, Callleya Trianac var. M'"*" Marlin-Cahuzac.
Callleya Trianac var. pallida. (^^allleya Trianac var. slriata.
Catllcya maxima va'-. 5lalouana, Cymbidium Mastersi, Cypri-
pcdium bai-bato-Veitchianum, Cypripcdium nitcns, Cypri-
pcdium orplianuni, Dendrobium ci'umenatum. Dendroljium
infudibulum. Dendrobium Mirbelianum. Dcndroijium Pax-
loni, Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epidcndrum pris-
malocarpum, Epidcndrum vitellinum, Gongora niaculala,
HouUetia Brocklchursliana, Laclia anceps var. Hyeana,
Laclia elegans, Lycasle costata. Masdcvallia ignea, Miltonia
Blunli var. Lubbcrsiana, Miltonia vexillaria var. supcrba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes. Odontoglossum Boddaertia-
nuni, Odontoglossum Duvivierianum. Odontoglossum liasti-
iabium. Odontoglossum maxillare. Odontoglossum odoralum
var. striatum. Odontoglossum Schlesingcrianum . Plialae-
nopsis Scliillcriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kiml)alliana,
Zygo|ielalum intermedium, Zygopclalum Jorisianum.
0™° "VolviMie (cinq livraisons parnes)
Calanthe veratrifolia. Calasetum Rodigasianum , Cliysis
aurea, Cirrhopctalum Mastcrsianum. Coelogyne occllala var.
maxima. Coelogyne |)ellasles, Coryanthes Bungerotlii, Cypri-
pcdium Frascri. Cypripcdium praeslans var. Kimballianum,
Dendrobium Dalhousicanum , Dendrobium Devonianum ,
Dendrobium Galliceanuni , Masdcvallia bclla, Masdcvallia
Reichcnbachiana, Maxillaria longisepala. Oncidium Krameri,
Piiaius Humbloti, Sclenipcdium grande. Sclenipcdium Sedeni
candidulum, Stanhopea oculata.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{'' Volume, 125 fr. ; 2'"'^ Volume, 100 fr. ; 3""^ Volume, 75 fr. ; 4'"'^ Volume, 70 fr. ; 5™*^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
ON PEIJT S'ABONNER POUR CHAQUE YOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN ■• 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 19*"^ NUMERO :
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues ■ . 293
Causerie sur les Orchidées — IX 296
Les serres à Orchidées. — 1 298
Un nouveau système d'aéralion 301
Les serres d'un amateur débutant 303
Culture des Orchidées réputées d'un traitement difficile. — V 306
Travaux de la seconde quinzaine de décembre 307
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
B R u :sL E 1. 1. e: S
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de VOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 11 et 12 Janvier prochain, dans le pavillon
central de U Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE o L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules IIye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE LOUVREX, G. MlTEAU, J. MoENS, Ém. RoDIGAS^ D'' Van CauWELAERT, A. VAN ImSCHOOT,
E. Wallaert et A. Wincqz.
15 DÉCEMBRE 189O 293
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
■ ANGRAECUM HENRIQUESIANUM Rolfe. — Jolie petite espèce pro-
venant de l'île de S' Thomas, Afrique Occidentale, et qui a fleuri au Jardin
.Botanique de l'Université de Coïmbre (Portugal) en i88g, et à Kew en 1890.
Il est allié étroitement à VA. bilohum, mais il est beaucoup plus petit dans
toutes ses parties. Gard. Chron., 25 octobre, p. 466.
* *
CATTLEYA LINDENI Rod. — C'est une magnifique forme alliée au
C. X Hardyana, et probablement un hybride naturel entre le C. gigas et le
C. Dowiana aurea. Les sépales sont roses, les pétales rose lilacé, avec des
veines plus claires; le labelle est d'un cramoisi très riche, avec deux macules
latérales jaunes à la gorge. Un certificat de mérite a été décerné pour cette
plante à M. Linden, de L'Horticulture Internationale, Bruxelles, au
meeting du 28 octobre dernier de la Royal Horticultural Society. Gard. Chron.,
i"nov., pp. 507, 508.
*
. * *
MASDEVALLIA O'BRIENIANA Rolfe. — Gracieuse petite espèce, attei-
gnant environ cinq à huit centimètres de hauteur, qui est apparue dans la
collection de M. R. J. Measures, de Cambervvell. Elle est très voisine du
M. simula, mais elle a les fleurs beaucoup plus grandes, et mesurant près d'un
centimètre et demi en longueur. Ces fleurs sont jaune clair tacheté de marron
et très élégantes. Gard. Chron., 8 novembre, p. 524.
* *
ONCIDIUM LEOPOLDIANUM Rolfe. — Oncidium très beau et de haute
valeur, introduit par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale,
Bruxelles. Il appartient à la section Cyrtochilum, et est allié à VO. corynephoruni
Lindl. Le pédoncule atteint, paraît-il, une hauteur de plusieurs mètres, et
porte jusqu'à 300 fleurs: celles-ci sont blanches, avec le disque pourpre sur les
294 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
sépales et les pétales, et le labelle violet pourpré. Il est dédié à S. M. Léopold II,
roi des Belges, Gard. Chron., i6 novembre, p. 556.
* *
CATTLEYA O'BRIENIANA. — Une plante a été exposée sous ce nom
au meeting de la Royal Horticultural Society du 1 1 novembre dernier par
MM. F. Sander et C'^, de S'-Albans. Il paraît qu'elle a les sépales et les
pétales pourpre clair, et le labelle parsemé d'aigrettes cramoisies. D'après une
fleur que j'ai vue je soupçonne que ce n'est qu'une forme pâle du C. Harrisoniae.
Gard. Chron., 15 novembre, p 556.
* *
ODONTOGLOSSUM DUVIVIERIANUM Rchb. f. — MM. Linden, de
L'Horticulture Internationale, Bruxelles, ont obtenu un certificat de
mérite pour cette plante au meeting du 1 1 novembre dernier de la Royal Horti-
cultural Society. Ce doit être un hybride naturel entre VO. nehiilosiim et VO. ma-
culatum. Gard. Chron., 15 novembre, p. 570 et 22 novembre, p. 602. Lindenia,
V, p. 55, t. 218.
ODONTOGLOSSUM NOEZLIANUM. — Nouveauté charmante et de port
gracieux, à fleurs d'un vif coloris écarlate. Il a été exposé par MM. Linden,
de L'Horticulture Internationale, Bruxelles, au meeting du 11 novembre
dernier de la Royal Horticultural Society, et y a obtenu un certificat bota-
nique. Je ne l'ai pas vu jusqu'ici. Gard. Chron., 15 novembre, p. 570 et
22 novembre, p. 602.
* *
SOPHRO-CATTLEYA X CALYPSO Rolfe. — Bel hybride produit par
M. Seden, pour MM. James Veitch & Son, Chelsea, par la fécondation du
Sophronitis grandiflora au moyen du pollen du Cattleya Loddigesi var. Harri-.
soniae. Les sépales et les pétales sont d'un rose pourpré brillant, et très ana-
logues comme grandeur à ceux du Sophronitis; le labelle rappelle beaucoup
celui de l'autre parent comme dimension; il est jaune clair, et passe au rose
sur les bords des lobes latéraux, et au jaune foncé à la base du lobe antérieur,
dont l'autre moitié est cramoisi pourpré. Gard. Chron., 22 novembre, p. 588.
*
CATTLEYA GRANULOSA VAR. DU BUYSSONIANA O'Brien. — Variété
splendide, ayant les pétales et sépales jaune-paille, et le lobe antérieur du
15 DÉCEMBRE l8gO 295
labelle rose cramoisi avec des marques jaunâtres. MM. Linden, de L'Horti-
culture Internationale, Bruxelles, en ont exposé une plante au meeting
du 14 octobre de la Royal Horticultural Society ; elle y a obtenu un certificat de
mérite. Gard. Chron., i8 octobre, p. 447, et 22 novembre, pp. 588, 58g, fig. 1 16.
*
DENDROBIUM X CASSIOPE Rolfe. — Très gracieux hybride produit
par M. N. C. Cookson, de Wylam-on-Tyne, par la fécondation du D. japo-
iiicum au moyen du pollen du D. nohile albiflonun. Ses fleurs sont blanc pur,
avec la gorge du labelle marron pourpré clair. Il peut être comparé assez
exactement au D. X euosinuin et au D. X endocharis, deux des plus élégants
petits hybrides qui aient été produits jusqu'ici. Gard. Chron,. 29 nov., p. 620.
* *
CYPRIPEDIUM X ARNOLDIANUM Manda. — Gracieux hybride distinct
produit entre le C. superbiens et le C. concolor, par M. Joseph Manda junior,
de Short Hills, U. S. A. On indique qu'il a fleuri moins de deux ans après avoir
été semé, ce qui est le temps le plus court observé pour un Cypripedium.
Les fleurs sont jaune citron, avec des nervures pourpre vineux dans le sépale
dorsal, des taches foncées sur les pétales, des veines et des points pourpre
vineux foncé sur la partie antérieure du labelle. Le staminode est jaune citron,
avec une bordure pourprée. Gard. Chron., 29 novembre, pp. 632, 633, fig. 123.
CIRRHOPETALUM MASTERSIANUM Rolfe. — Belle petite espèce
introduite des Indes Néerlandaises par MM. Linden, de L'Horticulture
Internationale, Bruxelles. Il est alhé au C. gainosepaluin Griff. Ses pédon-
cules sont cramoisi rougeâtre, et les fleurs sont jaune orange, avec des lignes
cramoisi brun, sauf sur la moitié supérieure des sépales latéraux; le labelle est
brun pourpré. Lindenia, VI, p. 33, t. 255.
* *
SOBRALIA SANDERAE Rolfe. — Très beau Sobralia, introduit de l'Amé-
rique centrale par MM. J. Sander et C'% de St-Albans. Les fleurs sont plus
grandes que celles du S. leitcoxantha, et n'ont pas les marques oranges de la
gorge ; elles sont plus petites que celles du S. xantholeuca. Les segments
ont neuf centimètres de longueur, et sont d'un blanc légèrement soufré, avec
la gorge du labelle d'un jaune clair éclatant. Gard. Chron., i" novembre,
p. 494' R. A. Rolfe.
296 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
IX. — Les Orchidées d'un classement difficile.
Nous recevons de notre éminent collaborateur, M. P. E. De Puydt, la lettre
suivante :
Mon cher Directeur,
J'avais commencé pour le Journal des Orchidées une simple note en faveur d'un
groupe de Laelia ou Cattleya nains à grandes fleurs, très jolis, très faciles et fleurissant
régulièrement sur chaque pousse et deux fois l'an. Je veux parler des piimila, Pineli,
marginata, Dayana, praestans, etc.
Mais qu'est-ce que tous ces noms ?
J'ai en ce moment six plantes fleuries de ce groupe. Deux ont été achetées, il y a
quelques années, sous les noms de pumila et de Pineli; elles sont en tout semblables.
J'ai demandé à L'Horticulture Internationale, il n'y a pas un an, le Dayana; il
est en fleurs, c'est un quatrième exemplaire de la même espèce.
Je me suis assuré que ce dernier Dayana est bien le vrai. Mais puisque le Laelia
de M. Day a mérité un nom spécial, ce n'est donc pas le pumila primitif.
Le Pineli, à son tour, n'est-il qu'un synonyme du pumila, ou une variété ?
Il y a trois ans, j'ai vu fleurir chez M. P. un Laelia du même type, à labelle
pourpre riche nettement bordé de blanc; je l'ai considéré comme le vrai marginata.
Il n'a pu me le donner alors, mais l'an dernier il m/en a cédé un exemplaire qui a fleuri
au printemps dernier et fleurit encore. Ce n'est pas le marginata que j'attendais, mais
une grande et belle fleur bien étalée qui me parait répondre à la description du
praestans, mais qui diffère de celui figuré dans la Flore de Van Houtte (t. 18, p. 127)
par la nuance générale moins foncée et par la marge du labelle, qui est rose et non
blanche.
En même temps que ce dernier praestans ou variété de praestans ou... autre chose,
fleurissait et va fleurir encore une autre espèce vraie ou prétendue, reçue de Gand
sous le nom de C. Regnelli, qu'on donne comme synonyme de C. Schilleriana.
Or, je ne vois, entre ce Regnelli et mon prétendu marginata, aucune différence
appréciable.
M. du Buysson décrit le C. Regnelli var. de Schilleriana, comme ayant les longs
pseudobulbes du C. Acklandiae, avec des fleurs à division vert cuivré, etc. Si cette
description est exacte, je ne vois pas que son espèce appartienne au groupe dont je
m'occupe, dont la rapproche cependant sa double floraison au printemps et à l'automne.
15 DÉCEMBRE 1890 297
En résumé, j'ai dû jeter au feu la note que je préparais; impossible à moi de voir
clair dans cette synonymie. J'ai soupçonné un instant que le Cattleya bulbosa
(Walkeriana ?) pouvait rentrer dans le groupe des puuiila ; je ne le connaissais que de
nom. J'ai vu, depuis, ranger les C. dolosa et C nobilior, parmi les variétés de
Walkeriana. Je cultive avec peu de succès ces deux derniers, qui s'obstinent à ne
pas fleurir, et qui ne sont certes pas des pumila.
Pour mon compte, je m'étais pris d'affection pour ce petit groupe, si distinct, si
gentil et plus florifère qu'aucun autre, et voilà que sur six plantes je constate une
variété, le Dayana, et un praestans douteux. Je n'ose plus demander ceux qui me
manquent, de peur de voir venir un quatrième Dayana. »
Recevez, etc.
P. E. DE PUYDT.
Nous sommes heureux de saisir l'occasion qui nous est offerte d'essayer de
débrouiller pour nos lecteurs l'un des écheveaux les plus compliqués delà nomen-
clature orchidéenne. Ce que nous avions fait précédemment, dans notre premier
numéro, pour un groupe deLaelia anceps, il faudrait le faire pour presque tous les
genres, et toutes les réglementations seront impuissantes à rétablir l'ordre, tant
que les amateurs ne vérifieront pas les indications erronées qu'on leur fournira
et ne prendront pas énergiquement le parti de réviser eux-mêmes leurs cata-
logues. Ce sont le plus souvent les étiquettes des horticulteurs qui perpétuent les
confusions une fois commises, et qu'il serait assez facile de faire disparaître.
En ce qui concerne le.L. pumila, décrit sous ce nom spécifique par Hooker
en 1839, il est identique avec le L. margiiiata de M. Pinel (1842) et avec le
L. Pineli de Lindley (1844). Il fleurit en septembre et octobre.
Le L. Dayana décrit par Reichenbach comme une espèce distincte {Gard.
Chron., 1876) est généralement considéré aujourd'hui comme une variété du
précédent. Il s'en distingue, d'après le professeur allemand, par un coloris plus
sombre, surtout sur les bords ; en outre, sa floraison paraît être un peu plus
hâtive.
Le L. praestans, décrit par Reichenbach comme une espèce distincte (Laelia
praestans 1857; puis Bletia praestans) est également considéré comme une variété
du L. pumila. Il s'en distingue par des dimensions un peu supérieures et par
la forme du labelle, qui est un peu moins rectiligne.
Le Cattleya Regnelli, décrit en 1865 par Warner, n'est qu'un synonyme du
C. Schilleriana, créé par M. Warner, et n'est plus guère nommé aujourd'hui.
Le C. Schilleriana, qui diffère notablement des précédents et ne peut être
placé dans le même groupe, a les pétales et les sépales de couleur assez
29B LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
variable, tirant fréquemment sur le vert cuivré, et tachetés de brun comme le
C. gîiUata, et tient à peu près le milieu entre celui-ci et le C. Acklandiae.
Enfin le Cattleya Walkeriana, dont le C. bulhosa de Lindley est un simple
synonyme, se distingue nettement dans la section des pumila et de toutes les
autres espèces de Cattleya par la forme de ses segments et surtout du labelle;
il possède en outre cette particularité de produire sa tige florale, non pas au
sommet des bulbes, mais à l'extrémité d'une courte pousse qui se forme sur le
rhizome près de la base des pseudobulbes. Les C. dolosa et nohilior sont des
variétés supérieures du précédent.
Pour résumer et rendre plus frappante cette énumération des divers avatars
du L. pumila. nous croyons utile de donner le tableau de son état-civil et de
celui de ses variétés; la lecture en est édifiante au point de vue de l'état de
confusion où se débat la nomenclature orchidéenne :
Laelia pumila Rchb. in FI. des Serres, IX (1853), p. 102. Warner, Select
Orch., II, t. 32. Belg. hort., 1878, p. 27g. — L. praestans, Bot. Mag., t. 5498. —
Cattleya pumila, Hook. Bot. Mag., t. 3656 (1839). Bot. Reg., 1844, t. 5. —
C. marginata Paxt. Mag. Bot., X, p. 265 (1843). The Florist, 1850, t. 34. —
C. spectabilis, Paxt., FI. Gard., I, p. 44(1851). — C. Pi^ieli, Lindl. Bot. Reg.,
1844, sub. t. 5. The Florist, 1851, t. 44. — Bleiia pumila, Rchb. Xen. Orch.,
II, p. 44.
Laelia pumila var. Dayana. FI. Mag., 1877, t. 249. L. Dayana, Rchb.,
Gard. Chron., 1876, p. 772. Williams, Orch. Alb., III, t. 132.
Laelia pumila var. praestans. L. praestans, Rchb. Berl. Allg. Gartzt., 1857,
p. 336. Van Houtte, FI. des Serres, XVIII, t. igoo (1869-1870). — Cattleya
pumila major, Verschaffelt Illustr. Hort., 1859, t. 193. — Bletia praestans,
Rchb. Xen. Orch., II, p. 43, t. 114.
LES SERRES A ORCHIDEES
I. — Construction et aménagement
Le mode de construction et l'aménagement intérieur des serres ont une grande
importance quand il s'agit de cultiver des Orchidées, en raison de leurs exigences
particulières en ce qui concerne les points suivants : excellente aération et expo-
15 DÉCEMBRE 1890 299
sition très ensoleillée. On ne saurait trop appeler l'attention des cultivateurs sur
les conséquences funestes de la moindre négligence à ces deux points de vue.
Les Orchidées ne sont pas difficiles à cultiver, et ne demandent guère plus
d'ingéniosité et de science que les autres familles; mais si les soins qu'elles
réclament ne sont pas plus compliqués, ils doivent, peut-être, être donnés avec
une plus grande régularité que pour tout autre. Le jardinier ne doit jamais se
relâcher de sa surveillance, ni négliger aucune des prescriptions à observer ; la
moindre négligence peut tout compromettre.
Deux choses, nous l'avons dit, sont surtout nécessaires aux Orchidées : beau-
coup d'air, une atmosphère fréquemment renouvelée, et en second lieu beaucoup
de lumière et de soleil. Ce sont les deux nécessités qui doivent présider à la
construction des serres et que l'on devra avoir constamment en vue en procédant
à leur aménagement.
Tout d'abord il faut choisir l'endroit où elles seront édifiées; il est préférable
que ce ne soit pas dans un grand centre, car l'air y est généralement plus ou
moins corrompu et chargé de vapeurs, de fumées et d'impuretés de toutes
sortes dont l'influence est très pernicieuse pour la culture. Dans les grandes
villes, où l'atmosphère est presque constamment chargée de brouillards, on a
remarqué que plusieurs genres avaient peine à fleurir et qu'un certain nombre,
les Odontoglossum notamment, se fanaient en très peu de temps; les Cypri-
pedium étaient à peu près les seuls qui n'en fussent pas incommodés.
Il sera donc prudent d'installer ses serres, sinon à la campagne, ce qui n'est
pas toujours facile, du moins aux environs des villes, dans un endroit abrité
contre les grands vents et de préférence entouré d'arbres, où l'air sera suffi-
samment pur pour convenir à la végétation.
Quant à l'exposition des serres, elle variera selon les espèces qui devront y
être cultivées. Les Orchidées de serre froide réclament plus de lumière que de
chaleur, et les rayons les plus chauds du soleil, au milieu de la journée, risque-
raient de les incommoder; leur serre devra donc être orientée du nord au sud,
de façon à être éclairée par les premiers rayons et par les derniers, et à éviter
les vents trop froids ou trop brûlants du nord ou du midi. La serre chaude, au
contraire, sera plutôt exposée au midi, afin de bénéficier de toutes les brises
chaudes et des moindres rayons du soleil pendant l'hiver.
Nous avons eu déjà l'occasion de parler dans ce journal (0 des matériaux à
(i) Voir Journal des Orchidées, n° lo, ler août i8go.
300 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
employer dans la construction, et nous avons expliqué les motifs qui nous
paraissent devoir faire préférer le bois au fer dans les charpentes.
Il n'est pas bon d'employer pour les Orchidées des serres adossées et closes
d'un côté, car ce côté est privé de soleil et presque de jour pendant certaines
heures; en outre la serre entière reste dans l'ombre tout le temps que le soleil
se trouve caché par la muraille. Nous ne saurions trop recommander l'usage de
serres entièrement vitrées, où la lumière peut pénétrer largement sans obstacles
et baigner les plantes de tous côtés; il faut même écarter les serres du modèle
employé fréquemment pour les forceries et qui ont une face verticale et l'autre
arquée ; la forme rectiligne se prête mieux aux besoins de la culture des Orchi-
dées, parce que ces plantes doivent être placées aussi près que possible du
vitrage. Or on ne peut arriver à ce résultat si la charpente est en forme de
voûte, et si elle était verticale, on n'aurait d'autre ressource de mettre les
plantes dans des paniers et de les suspendre le long des vitres, ce qui présen-
terait beaucoup d'inconvénients, notamment celui d'un aspect très disgracieux.
Le système le plus répandu, le plus simple, consiste à faire la serre à deux
versants rectilignes reposant sur deux murs de même hauteur ; de cette façon la
toiture vitrée se rapproche sensiblement de. la forme des gradins qui supportent
les plantes.
C'est une singularité à peu près inexplicable de la culture des Orchidées, que
cette nécessité de les rapprocher autant que possible du vitrage ; il semblerait
que le soleil dût exercer sur les plantes la même action à travers les vitres qu'à
l'air libre. Cependant l'expérience établit de la façon la plus certaine qu'il est en
quelque sorte arrêté par cette clôture. Peut-être s'agit-il là d'une action chi-
mique particulière; les rayons caloriques ne sont pas absorbés, en tout cas,
comme les rayons lumineux. Il est très probable que la composition du verre
employé doit influer pour beaucoup sur ces résultats.
Ce que nous venons de dire explique également l'utilité des serres basses.
Sans doute il n'est pas toujours possible de les employer pour les genres qui
prennent un très grand développement, comme les Cattleya et les Vanda par
exemple; dans ce cas, le meilleur système est de disposer les plantes sur des
gradins, et en établissant la toiture sur deux versants à peu près parallèles à
ceux de l'échafaudage, on pourra donner à toutes également la quantité de
lumière nécessaire.
La lumière devant circuler abondamment dans toute la serre, il est évident
qu'il y a avantage à donner le moins de place possible à la maçonnerie. Les
15 DÉCEMBRE iSgO 301
murs qui supporteront le vitrage seront donc très bas, et ne devront en aucune
façon arrêter le jour. Le mieux est de leur donner une hauteur de quatre-vingts
centimètres environ, et de placer les tablettes immédiatement au-dessus, de
façon que l'on puisse atteindre les plantes et les manier commodément, et
qu'elles ne soient pas abritées.
Au dessus du mur s'élèvera des deux côtés une cloison vitrée verticale, de
faible hauteur, seulement le nécessaire pour permettre aux Orchidées de déve-
lopper librement leurs feuilles et leurs tiges florales. C'est sur cette cloison que
reposera la toiture en forme de plan incliné double, formant au sommet un angle
variable selon la largeur de la serre et selon qu'elle contient ou non des gradins
dans sa partie centrale.
(Sera continué.) MAX GaRNIER.
UN NOUVEAU SYSTEME D AERATION
Pour bien cultiver les Orchidées, notamment celles qui proviennent des
régions élevées, il est nécessaire de leur donner une atmosphère humide et
fréquemment renouvelée; mais en été, ou plutôt lorsque l'air extérieur est sec,
son introduction dans la serre peut donner lieu à des inconvénients résultant de
son action desséchante sur les organes de la végétation.
Chacun sait en effet, que la quantité de vapeur d'eau tenue en suspension
dans l'atmosphère est proportionnelle à la température, que plus celle-ci est
élevée, plus celle-là augmente; lorsque le temps se refroidit, l'air abandonne
les vapeurs qu'il ne peut plus supporter, et il y a production de brouillards;
lorsqu'au contraire, l'air s'échauffe, il lui manque de l'eau, quoiqu'il en
contienne déjà bien plus que lorsqu'il est froid, et il va la prendre alors à tous
les corps capables de lui en fournir. Dans une serre ce sera aux sentiers, aux
tablettes, aux plantes, et il est à craindre qu'un libre accès de l'air extérieur,
chauffé par le soleil, ne soit défavorable aux végétaux, surtout à ceux dont les
racines exigent une moiteur permanente.
Les grandes quantités d'eau qu'on répand en été dans les serres viennent,
sans aucun doute, remédier à cet inconvénient, mais ne serait-il pas préférable
de n'admettre dans le local, à l'aide d'une disposition spéciale, qu'un air déjà
humidifié ?
302 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Partant de cette idée, j'ai imaginé un système de ventilation pour lequel je
sollicite l'hospitalité du Joiirnal des Orchidées espérant ainsi vulgariser un pro-
cédé qui m'a donné d'excellents résultats, à bien peu de frais, et sans nécessiter
de grandes pertes de temps.
Voici en quoi il consiste : dans le bas-mur de la serre, j'ai fait pratiquer
des ouvertures de 50 centimètres sur 35 en hauteur; j'avais ainsi un trou
rectangulaire, dont j'ai couvert la face inférieure, soit l'épaisseur du mur,
d'un lit de morceaux de verre à bouteilles, concassés à la grosseur de petites
noisettes; sur ce lit j'ai disposé une toile métallique (à mailles un peu plus
étroites que les morceaux de verre); cette toile en fil de fer galvanisé avait
été préalablement repliée plusieurs fois sur elle-même, à ses extrémités
seulement, de sorte que placée sur les débris de verre elle ne touchait ceux-ci
que par ses replis formant saillie en dessous, et ménageait ainsi un espace libre
d'un centimètre de hauteur; j'ai couvert alors la surface de la toile métallique
d'un nouveau lit de verres concassés, sur lequel j'ai placé une deuxième toile,
semblable à la première, recouverte à son tour d'une troisième couche de
fragments vitreux, et ainsi de suite jusqu'à garniture complète du trou.
En projetant de l'eau sur cet ensemble, on obtient un courant d'air qui pénètre
parfaitement humidifié dans la serre, car il est obligé de passer sur une grande
surface de corps mouillés, et comme ceux-ci sont imputrescibles, la pureté de
l'air n'est altérée en rien. J'ai remarqué que cet air était notablement plus froid
que l'air de l'extérieur, et je crois cette circonstance plutôt favorable que nuisi-
ble, surtout à la culture des espèces alpines qui redoutent les chaleurs de nos étés.
Il me reste à dire que pour empêcher l'introduction dans la serre des insectes,
limaces, et cloportes, etc., j'ai placé verticalement sur chacun des trous carrés,
mais du côté de l'ouverture à l'intérieur de la serre, une toile métallique en
cuivre ne s'oxydant pas, et très serrée, cimentée sur la maçonnerie.
Quelques personnes trouveront peut-être que c'est une corvée de devoir plu-
sieurs fois par jour projeter de l'eau sur les morceaux de verre, mais ce n'est
qu'une petite habitude à prendre ou à faire prendre. Tout horticulteur aimant
ses plantes ne leur marchandera pas la plus grande somme de bien-être pos-
sible, fût-ce au prix d'un petit effort; celui-ci d'ailleurs n'est pas très grand,
car avec une bonne seringue on a vite fait d'envoyer une potée d'eau à chaque
trou, et quand on estime que cette eau va se résoudre en vapeur bienfaisante,
si utiles à la santé des belles captives qui regrettent leur humide patrie, on la
trouve fort légère à porter ! Em. Pierret.
I5DÉ CEMBRE l8go 303
LES SERRES d'uN AMATEUR DÉBUTANT
(Suite, voir n^ 12)
Cypripediuiii Crossianuin. Hybride du C. insigne et du C. venustwn, Sépale
dorsal vert pâle bordé de blanc, avec des veines vert foncé et des taches noires
vers la base; pétales jaune-brun, avec la base verte et la nervure médiane
rouge-brun. Labelle brun verdâtre orné de veines très apparentes.
C. Stonei, l'un des plus beaux, sinon le plus beau des Cypripedium, et le
triomphateur du Plébiscite. Sépales hnéaires, longs de douze à quinze centi-
mètres, portant quelques taches noires pourvues de cils, jaunes clairs tachetés
de cramoisi sombre et entièrement envahis par cette couleur au dernier tiers
de leur longueur; sépale dorsal blanc, orné de deux, trois ou quatre lignes
longitudinales d'une belle nuance cramoisi sombre; labelle rose foncé, veiné et
réticulé de cramoisi.
C. Sedeni, hybride provenant du C. Schlimi et du C. longifolium et l'un des
plus gracieux ornements de la serre chaude. Le sépale dorsal est d'un blanc
d'ivoire teinté de rose pâle, plus foncé à la base; les pétales sont ondulés et
tordus, teintés de rose sur les bords et au sommet. Le labelle est rose vif, et les
lobes latéraux à l'intérieur sont d'un blanc d'ivoire, tachetés de rose. Plusieurs
belles variétés, mais qui sont beaucoup plus rares et plus coûteuses.
C. Roezli. Sépale dorsal vert pâle avec des veines roses et une teinte rose au
sommet; pétales jaune-vert pâle bordés de rose vif; labelle jaune-vert teinté
de brun avec les lobes latéraux jaune-vert mouchetés de rose pourpré.
C. stiperciliare, hybride du C. bavhatinn et du C. superbiens. Sépale dorsal
blanc teinté de pourpre vineux, et sillonné de veines vertes. Pétales vert
pâle, avec la nervure médiane et les extrémités rose pâle ; labelle brun
pourpré.
C. bellatulnm. Pétales et sépales ovales, blancs ou légèrement jaunâtres,
tachetés de brun pourpré ; labelle petit et comprimé de la même couleur que
les autres segments, mais avec des taches plus petites. Fleur très curieuse et
très élégante comme coloris. (Voir Lindenia, IV, p. 149.)
304 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
C. Lowi. Sépale dorsal vert jaunâtre, avec des veines brun pourpré à la
base ; pétales jaunes tachetés de noir, teintés de violet aux extrémités. Labelle
de forme presque cylindrique, brun avec les lobes intérieurs jaunâtres.
C. Haynaldianiun, très analogue au précédent. Il s'en distingue par le
staminode plus long et de couleur différente, et par les sépales qui sont plus
larges et plus tachetés. En outre il a les feuilles plus amples et plus épaisses.
III. - Cattleya
Les Cattleya méritent une place d'honneur dans les serres du débutant.
Eclat, beauté, élégance et ampleur des formes, ils ont au plus haut degré
toutes les qualités que l'on apprécie dans la famille orchidéenne, et l'on ne peut
concevoir une collection, si modeste fût-elle, qui en serait privée. Ils sont
d'ailleurs de culture facile en général. La plupart des espèces se cultivent en
pots; on peut aussi les placer en paniers et les suspendre près du vitrage;
enfin quelques espèces de petite taille réussissent bien sur les blocs, notam-
ment le C. citrina.
Le genre Cattleya, déjà très nombreux, s'accroît encore chaque jour de
riches acquisitions; les variétés y abondent, et suffiraient à remplir une serre
de taille ordinaire. Cette ampleur de choix et l'attrait des nouvelles découvertes
font oublier quelque peu les espèces anciennes, que l'on peut ainsi se procurer
à des prix peu élevés, quoiqu'elles ne le cèdent en rien à plusieurs des plus
récentes.
Nous citerons particulièrement les suivantes :
C. Trianae. Sépales et pétales violacés, labelle de même couleur avec la
gorge jaune ou orange et le lobe antérieur d'un beau rouge-pourpre, plus ou
moins vif. Cette espèce magnifique fleurit pendant l'hiver. Elle comprend un
très grand nombre de variétés, dont quelques-unes sont très remarquables. (Voir
notamment celles figurées dans la Lindenia, I, p. 29 et 31, et V, pp. 229, 230,
231, 232.)
C. Mossiae, remarquable par la grandeur de ses fleurs qui, au point de vue du
coloris, présentent des variations infinies; les pétales et les sépales sont d'un
rose lilacé plus ou moins pâle, parfois même blancs; le labelle porte une large
bande centrale jaune striée obliquement en avant de pourpre et de lilas; le lobe
antérieur est d'un beau rouge pourpré, veiné également de lilas. Fleurit en mai
et juin. Variétés en nombre considérable. (Voir Lindenia, IV, pp. 185 et 192.)
15 DÉCEMBRE l8go 305
C. Mendeli. Sépales et pétales blancs, plus ou moins teintés dé rose mauve
pâle. Labelle de même couleur, avec le disque jaune rayé de lignes rouges
divergentes et nettement séparé du lobe antérieur, qui est d'un beau rouge
pourpré. (Voir Lindcnia, II, p. 55.)
C. Gaskelliana, d'introduction récente, mais actuellement très répandu. Les
sépales et les pétales sont en général pourpre violacé clair, plus ou moins
tachés de blanc, le labelle a la même teinte, avec le disque jaune ou orangé,
portant des deux côtés deux larges macules blanches, et le lobe antérieur
pourpre violacé. Fleurit en juin.
C. \Narneri, très belle espèce fleurissant en juin et juillet. Les sépales et
les pétales sont rose violacé pâle; le labelle a la même nuance, avec le disque
jaune brun ou orangé, strié de blanc et de mauve, et le lobe antérieur d'un
beau rouge pourpre, veiné et bordé d'une teinte plus pâle. Les fleurs, très
amples, se produisent pendant l'été.
C. Percivaliana, belle espèce, particulièrement accommodante au point de
vue de la température, et qui fleurit pendant l'hiver; elle est donc doublement
précieuse pour la culture. Les sépales et les pétales sont rose lilacé, les der-
niers fréquemment plus foncés que les sépales; la gorge, très ample, est jaune
orangé, rayée de rouge, et le lobe antérieur du labelle est pourpre-cramoisi
teinté de brun, avec les bords frisés et frangés, et d'un coloris beaucoup
plus clair,
C. Eldorado, sépales et pétales rose pâle tirant sur le blanc; labelle rose
pâle avec une macule pourpre, et le disque jaune orangé ou parfois jaune d'or,
entouré d'une large zone blanche. Les lobes latéraux forment un tube plus
marqué et plus étroit que dans les autres espèces. Ces fleurs présentent de très
grandes variations. (Voir Lindenia, VI, p. 262.)
C. aiirea, magnifique espèce aux sépales et pétales jaune d'or, au labelle
très large, d'une riche couleur pourpre cramoisi velouté et traversé de lignes
radiées d'un beau jaune d'or. (Voir Lindenia, I, p. 28.)
C. citrina. Espèce curieuse et très distincte provenant du Mexique, tandis
que toutes les autres se rencontrent dans l'Amérique du Sud. Elle a passé
longtemps pour être d'une culture diflicile, mais elle prospère parfaitement
dans une serre froide, placée sur bloc et suspendue près du vitrage. Les fleurs,
d'un beau jaune citron, sont peu ouvertes, et le sépale supérieur se recourbe
en avant. Le labelle est bordé de blanc à la partie antérieure,
(Sera continué.)
3o6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CULTURE DES ORCHIDEES RÉPUTÉES D UN
TRAITEMENT DIFFICILE
V. -- Les Barkeria
Les différentes espèces de Barkeria sont des Orchidées encore peu connues,
car il est rare de les trouver cultivées avec succès dans nos serres. Ces plantes,
d'une croissance très vigoureuse dans leurs stations natives, se rencontrent
dans des endroits très humides, en plein soleil, mais à des altitudes très élevées,
où elles sont saturées pendant la nuit par la rosée et les brouillards. Elles
vivent presque toujours en épiphytes, à l'extrémité d'épais buissons, ou à fleur
de terre sur les débris des arbres abattus par les tempêtes, mais constamment
exposées à l'ardeur du soleil.
Nulle part nous ne les avons vues aussi bien cultivées que dans un établisse-
ment horticole de York, en Angleterre, où leur floraison s'obtenait régulièrement
avec le plus grand succès et sans trop de peine, tandis que la majeure partie
des Orchidophiles ne parviennent que rarement à les faire pousser, et encore
moins à les faire fleurir.
La méthode suivie consistait simplement à les mettre en paniers propor-
tionnés aux plantes, dans un mélange de tessons et de sphagnum vivant, puis
de les placer dans une serre à Cattleya bien aérée, à une exposition très légère-
ment ombrée. Pendant les chaleurs estivales, on leur donnait plusieurs bassi-
nages par jour, tandis qu'ils étaient tenus presque secs en hiver. C'est grâce
à cette culture rationnelle qu'on obtenait ces spécimens fleuris de toute beauté,
qui excitaient l'admiration des Orchidophiles.
Le genre Barkeria ne renferme guère qu'une dizaine d'espèces ou de variétés
bien décrites, parmi lesquelles les quatre suivantes seulement méritent de
figurer dans nos collections ; les autres sont au point de vue décoratif des
orchidées plus ou moins insignifiantes.
Barkeria elegans est une mignonne Orchidée mexicaine ; ses pseudo-bulbes
ont environ o"'i5 de hauteur, et sont garnis de feuilles d'un vert pâle. Les inflo-
15 DÉCEMBRE l8gO 307
rescences naissent à l'extrémité des pseudo-bulbes et supportent de six à huit
fleurs, d'un blanc rosé avec le labelle maculé de pourpre.
B. Lindleyana et sa variété centerae, espèce la plus vigoureuse. Ses bulbes
atteignent de trente à quarante-cinq centimètres de hauteur, et se garnissent de
feuilles de huit à dix centimètres de longueur. Les fleurs, qui naissent en épi
terminal, sont d'un beau pourpre dans le type, tandis qu'elles sont violacées
dans la variété centerae. Elle est originaire du Mexique et de Costa Rica.
B. Skinncri a de gros pseudo-bulbes à l'extrémité desquels se développent
de nombreuses fleurs lilas pourpré. Elle croît en abondance au Guatemala.
B. spectabilis est la plus belle espèce, connue des indigènes du Guatemala
sous le nom de Flor de Isabel. Ses pseudo-bulbes, longs de vingt centimètres,
supportent des racèmes de huit à dix grandes fleurs, rose lilas ou rose tendre,
larges de six à neuf centimètres avec le labelle jaunâtre.
Otto Ballif.
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE DÉCEMBRE
Il y a maintenant peu de changements à indiquer dans le traitement des
plantes jusqu'au retour de la végétation, c'est-à-dire jusqu'en février-mars.
Les Orchidées qui fleurissent à cette époque de l'année, particulièrement beau-
coup d'Odontoglossum, ne réclament aucune différence de traitement, et ne
doivent jamais être laissées sèches; après la floraison seulement, on pourra
leur donner un repos partiel.
Serre froide. — Peu de changements à signaler. On peut diminuer légère-
ment les arrosages donnés aux Masdevallia pendant cette saison et jusqu'au
mois de février, mais éviter avec soin tout excès dans ce sens, car les Mas-
devallia sont les Orchidées alpines qui réclament le plus d'humidité aux
racines.
Veiller à la ventilation, qu'il est quelquefois malaisé de pratiquer pendant
la saison froide; les courants d'air froid qui frappent directement les plantes
sont particulièrement dangereux, et c'est en grande partie à leur influence
qu'est due l'apparition des taches noires qui envahissent souvent le dessous
des feuilles des Masdevalha.
Les fumigations produisent les mêmes mauvais eftets; il est toujours dan-
3o8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
gereux de les pratiquer; nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises, et surtout
dans cette saison, où les ventilations sont forcément plus rares, il est prudent
de les supprimer tout à fait.
Serre tempérée. — Les Miltonia spectabilis , M. virginalis, M. rosea,
M. Moreliana entrent actuellement en croissance; on pourra les surfacer en
enlevant le vieux sphagnum, mais un rempotage les incommoderait et risquerait
de les retarder; les M. Clowesi, M. Regnelli prospèrent bien également dans la
serre des Cattleya; le M. candida doit être placé dans un endroit un peu plus
chaud que les précédents.
Parmi les plantes en fleurs, il faut citer encore le Maxillaria grandiflora,
dont les fleurs exquises peuvent presque lutter avec celles du Lycaste Skinneri
alba, et l'élégant Pilnmna fragrans ou Piluinna nohilis, car les deux formes,
qui ne diffèrent que par l'ampleur des fleurs, n'ont guère de titres réels à porter
des noms spécifiques distincts.
Serre chaude. — Les Phalaenopsis amabilis et Schilleriana entrent actuelle-
ment en floraison, et leurs grappes de fleurs d'une forme et d'un coloris admi-
rables offrent le plus merveilleux spectacle. Le rare et beau Vanda Cathcarti,
dont les boutons sont en voie de formation depuis le mois d'août ou de sep-
tembre, s'épanouit actuellement; ce dernier doit recevoir un peu moins de
chaleur que les autres espèces, car une haute température aiderait au déve-
loppement des insectes qui lui font le plus grand tort.
Certains Cypripedium, particulièrement ceux de la section des C. barbatum,
C. superbiens, C. ciliolare, etc., avec ses beaux hybrides, demandent beau-
coup d'humidité. Le chauffage doit être soigneusement surveillé pour éviter les
brusques chûtes de température de la nuit ; on peut également couvrir les
serres de nattes pendant la nuit dans le même but.
PETITE CORRESPONDANCE
En raison de l'abondance des matières, et pour ne pas diminuer la part de
nos lecteurs en général, nous publierons désormais les réponses aux questions
qui nous sont adressées à la septième page de la couverture, sous la même
rubrique « Petite correspondance. »
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
SERRE D'ORCHTdÉËT D'OCCASION
Vendues à plm de 50 pour ce?7l de Bahais
Xos
501.
502.
503.
504.
505.
506.
507.
508.
509.
510.
511.
512.
513.
514.
515.
516.
517.
518.
519.
520.
521.
522.
523.
524.
525.
52G.
527.
528.
529.
530.
531.
532.
533.
534.
535.
536.
537.
538.
539.
540.
541.
542.
543.
544.
545.
546.
Acropera Loddigesi
Aerides affine .
n odoratum
» crispum Liiid-
leyanum
Angraecum sesquipedale
Anguloa Clowesi
n >>
» Ruckeri
» » média
» n »
Broughtonia sanguinea
» »
Coelogvne cristata
Fr.
3
. 2
. 2
. 2
2
. 2
o
Lowl.
Catasetum macrocarpum
» species .
» Bungerothi
Cattleya aurea .
» Dowiana .
» »
» Gaskelliaua
)) )>
» gigas .
>i iraperialis
Cattleya maxima .
N"^
547.
548.
549.
550.
551.
552.
553.
554.
555.
556.
557.
558.
559.
560.
561.
562.
563.
564.
565.
566.
567.
568.
569.
570.
571.
572.
573.
574.
575.
576.
577.
578.
579.
580.
581.
582.
583.
584.
585.
586.
587.
588.
589.
590.
591.
592.
Cattleya Eldorado
Holfordi
»
Dormaniana
»
Bowringiana
Mendeli
Fr.
7
6
6
6
6
6
6
6
Mossiae
» Percivalliana
» »
» Leopoldi .
» ».
» intermedia
» ».
Cattleya superba .
» labiata
Cymbidium aloëfolium
Cypripedium barbatura
» Lawrenceanum
Cypripedium Lawren-
ceanum.
» ))
» callosum.
XE
N"^
0. 593.
» 594.
» 595.
» 596.
« 597.
» 598.
» 599.
» 600.
» 601.
» 602.
.. 603.
» 604.
» 605.
» 606.
» 607.
» 608.
» 609.
» 610.
» 611.
» 612.
» 613.
» 614.
■) 615.
» 616.
» 617.
» 618.
» 619.
» 620.
» 621.
» 622.
« 023.
» 624.
■> 625.
« 626.
« 627.
» 628.
» 629.
» 630.
» 631.
» 632.
.. 633.
» 634.
» 635.
» 636.
» 637.
« 638.
Dendroljium tliyrsifîoi
Fr.
um 3
» nobile
» »
» fbrmosum
» I)
» »
'■ Wardianum
» /)
» »
» »
» suavissimu
*> »
» Bensouiae
Galeandra Devoniana
» »
•> D'Escragnolleana
» u
Gongora species .
" »
» »
Epidendrum vitellinum 2
» sceptrum
Laelia purpurata .
(6 pi
ira p.
G39.
640.
G41.
G42.
G43.
644.
645.
646.
647.
648.
649.
650.
651.
652.
653.
654.
655.
656.
657.
658.
659.
660.
661.
G62.
663.
664.
665.
666.
667.
668.
669.
670.
671.
672.
673.
674.
675.
676.
677.
673.
679.
680.
681.
682.
683.
684.
685.
686.
687.
688.
689.
690.
691.
692.
693.
Fr,
Laelia purpurata
aiiceps.
autumnalis
» peduncularis
» »
o »
« majalis
n Perrini
» »
» cinnabarina
Lycaste Skinneri .
» »
n »
» »
» aromatica.
Masdevallia Harryana
« civilis .
Maxillaria iiiffresceus
Oclontogloss. Alexand
» grande
» »
» liastilaV)ium
» Halli. .
» coronarium
» tripudians
8 0,
694.
695.
696.
607.
698.
699.
700.
701.
702.
703.
704.
705.
706.
707.
708.
709.
710.
711.
712.
713.
714.
715.
716.
717.
718.
719.
720.
721.
722.
723.
724.
725.
726.
727.
728.
729.
730.
731.
732.
733.
734.
735.
736.
737.
738.
739.
740.
741.
742.
743.
744.
745.
7-16.
747.
Fr.
Odontoglossum tripudians 8
n bictoniense . 4
... 4
» nebulosum . 4
... 3
.1 Ehrenbergi. 1
... 1
... 1
» cordatum . 3
.3
.3
I) » .3
» Cervantes! . 2
.. I) . 2
2
... 2
... 2
» Rossi majus 2
... 2
>■, . 2
.^ . 2
» Londesborou-
o'hianum .
Oncidium incurvum .
.. ornitliorynclium
» Lanceanum.
cucuUatum
trichodes
). concolor .
» ..
.) truUiferum
» Jonesianum
). '.
.. flabellulatum .
.. ..
» praetextum
Nos
748.
749.
750.
751.
752.
753.
754.
755.
756.
757.
758.
759.
760.
761.
762.
763.
764.
765.
766.
767.
768.
769.
770.
771.
772.
773.
774.
775.
776.
777.
778.
779.
780.
781.
782.
783.
784.
785.
786.
787.
788.
789.
790.
791.
792.
793.
794.
795.
796.
797.
798.
799.
800.
Oncidium praetextum 2
>. varicosum. 2
2
» ampb'atuni uiiijus 3
Soplironitis grandiflora 3
Stanhopea Wardi
Rodriguezia Bungerotli
Saccolabium illustre
.. Cambodgeanum
Vanda Batemanni
■^ tricolor .
Saccolabium coeleste
Zygopetalum Gautieri
.. crinitum
Trichopilia suavis .
Vanda teres .
Epidendrum lanipes
» ciliolare
Laelia flava . . .
Warscewiczella discol
Paphinia Lindeni .
Tricliocentrum albo
purpureum .
Cattleya citrina
Oncidium micropogon
Epidendrum species
3
3
3
3
3
3
i 5
4
5
5
5
5
5
4
7
7
8
6
3
4
2
2
3
4
5
or. 3
2
PETITE CORRESPONDANCE
II. S., Paris. — Parmi les formules que vous avez
données pour l'unification du thermomètre (n" 14), j'ai
remarqué que les deu.^ premières contiennent F — 32.
Que faudra-t-il faire dans le cas oîi le Fahrenheit
marquera moins de 32, c'est-à-dire où F sera plus
petit que 32 ?
RÉPONSE : Dans ces cas, vous retrancherez F de
82, et vous mettez le signe — devant le reste ; le résul-
tat de l'opération sera donc négatif, c'est-à-dire que le
chiffre obtenu, en degrés centigrades ou Réaumur,
devra être compté au dessous de zéro — ce qui est par-
faitement logique d'ailleurs, puisque le 32 du thermo-
mètre P'ahrenheit correspond au 0 des deux autres
graduations.
* *
G. B. A. M. — J'emploie, pour assainir une serre à
Orchidées trop humide, de la chaux vive que je place
dans un nombre plus ou moins grand de récipients.
Cette chaux, dans l'atmosphère humide de la serre,
s'éteint en quelques jours. Peut-il arriver des accidents
aux plantes par suite de l'évaporation de cette chaux,
et y a-t-il un moyen plus sûr?
RÉPONSE : La chaux n'exhale aucun gaz et ne pro-
duit aucune évaporation, et nous ne voyons pas que sa
présence dans la serre puisse causer aucun accident, ni
nuire aucunement à la culture. Elle n'est pas d'un
maniement très facile ; on pourrait employer aussi bien
l'acide sulfurique concentré, à peu près pur, que l'on
déposerait dans des vases très larges, offrant une grande
surface à l'air, ou encore le chlorure de calcium, corps
solide qui agirait comme la chaux sans en offrir les
petites incommodités.
Toutefois ce qui nous paraît mauvais, ce n'est pas
d'employer tel ou tel procédé pour absorder l'humidité,
c'est bien plutôt d'être obligé de l'al)sorber. Les Orchi-
dées réclament presque toutes beaucoup d'humidité,
mais en même temps un air très pur et très frais ;
l'humidité stagnante, soit dans le compost, soit dans
l'atmosphère ne leur convient pas parce qu'elle entraîne
toujours de la moisissure.
11 est prolial)le d'ailleurs que cette humidité provient
de murailles, et nous ne saurions jamais conseiller de
donner à la maçonnerie beaucoup de place dans la
construction d'une serre ; il faut que la lumière arrive de
toutes parts ; le soleil fait mûrir les pousses et apporte
avec lui la santé, il est indispensal)le aux Orchidées.
Nous croyons donc qu'il serait impossible de remédier
par des palliatifs aux inconvénients de la serre dont
vous parlez, qu'il vaut mieux y faire résolument les
réparations nécessaires pour l'assainir, ou la consacrer
aune autre culture que celle des Orchidées, à moins de
pouvoir donner beaucoup d'air et la chauffer en même
temps.
M. L. C, Paris. — I. Quelle est la proportion de jus
de tabac quil faut mêler à l'eau pure pour le lavage des
feuilles et des bulbes "?
RÉPONSE : A peu près un dixième. Le mieux est de
préparer à l'avance une petite quantité d'une solution
(le nicotine concentrée, très épaisse, et d'en verser un
peu, de temps en temps, dans l'eau des lavages. Il suffit
que l'eau soit teintée de jaune.
II. Je ne dispose que des eaux de la ville de Paris,
et je compte verser dans le réservoir environ vingt
grammes d'ammoniaque par hectolitre. Mais l'effet
dure-t-il longtemps? Faut-il renouveler la quantité
d'ammoniaque, ou bien peut-on employer, jusqu'à la
dernière goutte, l'eau du réservoir ?
RÉPONSE : L'effet une fois produit subsiste, c'est-
à-dire que le calcaire, une fois précipité à l'état de car-
l)0uate d'ammoniaque, ne se transforme plus et reste au
fond. Par suite on peut employer toute l'eau du réservoir
sans la traiter de nouveau.
M. C. Montpellier. — Nous préférons de beaucoup
la peinture au goudron pour la préservation des tuyaux
de chauffage. Employer d'abord une ou deux couches
de minium, qui empâte mieux, et ensuite la couleur
définitive, que l'on laisse sécher complètement avant
de remplir le bassin. Dans ces conditions l'eau n'est
chargée d'aucun gaz ni d'aucun produit nuisible à la
santé des plantes.
On noies demande Vinsertion de la lettre suivante :
M.R...N, à Périgueux. — J'ai pris grand intérêt à la
lecture de votre article sur la ventilation, et je me pro-
pose d'expérimenter votre système ; mais j'avoue que
jusqu'ici mes habitudes se trouvaient en complet dés-
accord avec les principes que vous exposez. Je ne
ventile en hiver que dans la serre froide, et à peu près
jamais dans la serre chaude, parce que je crois que la
chaleur artificielle du thermosiphon n'est pas aussi
saine que la naturelle, et j'obtiens ainsi d'excellents
résultats.
Il y a là un point des plus intéressants à examiner, et
sur lequel, comme presque toujours, je crois bien que
la pratique devra décider.
Au sujet des engrais, vous m'avez trouvé un peu
absolu; j'avoue que je l'étais de parti pris. Je crois
qu'il est bien moins nécessaire de pousser à leur emploi
Jes amateurs novices en useront toujours trop) que de
signaler les inconvénients de l'abus, ce terrible danger
si difficile à faire comprendre aux ignorants ; et pour
moi ce péril doit l'emporter de beaucoup sur les avan-
tages possibles. Je ne doute pas que les engrais ne
puissent être utiles, soit pour certaines espèces en quan-
tités modérées, soit pour stimuler une plante malade ou
mutilée, quitte à réduire progressivement la dose après
le rétablissement; mais il faudrait d'abord être bien
renseignés sur le dosage et la composition des engrais à
employer, et jusqu'ici aucune expérience complète n'a
été faite dans cette voie. Vous rendrez assurément un
grand service aux cultivateurs d'Orchidées en leur four-
nissant des indications exactes, et je serai très heureux
de connaître le résultat des essais que vous annoncez.
C. DE M.
lADHIKilCD ^^"^: ayant dirigé grande exploitation, connaissant les fleurs, fruits, légumes, parcs,
UnllU I IN I Lri paysagers, etc., demande place Belgique ou étranger. Références excellentes. — S'adresser
au bureau du journal.
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
P7Hx les 2^lus réduits, dépant toute
concuD'ence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
Atelier de construction pour Fojers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseigneynents sur demande.
MAISON FONDÉE EN 1859
CH. BUSS
Rue d'Akkergem, no eo, Oil.lWD
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Tnslallatioii complète de tous systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATION
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PÊCHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
tSO MÛUAILLEIS AUX EVPOISITIOMIS DU
PAYS ET DE Li'ÉTRAMGER
4883 — Médaille d'Argent à l'Exposition Universelle d'Anvers — i885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
rouH
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
CHAUDRONNERIE EN FER
MEDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Rue Mcrleiis, Faubourg d'Anvers
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRIiNES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Échenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes. Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage, Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLEEIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
292, Chaussée de Wavre, BRUXELLES.
:"t- 1. Année. V JANVIER I 89 I Numéro 20. ^f
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEiN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Wauocque,
H. xV. Roli-e, G.MnEAU,ÉM.RoDiGAS, de PLYDï,FuiNCK,E.WALLAEm, a. [.i>de>-,
Comte de Mop.an, P. Gloner, G. Jouis, A. Van Imschoot, Fr. Desiîois,
E. S, Ra>d, D-" Va?j Cauwelaert,E. Bungeroth,Ch.Vasseur, James O'Brien,
Jules Hye, R. Martin Cahuzac, D' Capart, Comte de Bousies,
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemand, A. Cogniaux, 3Iax Garnier,
Paul Oïlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A. Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Elliner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. DE la Devansaye, Fl. Claes, de 3Ieulexaere, j. Vax Mol,
Charles AxDRE, A. van den Heede, Si essayer, H. Schuster, G. vox Heerdt, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Paraît le 1"='^ et le IS de chaque mois
OIV S'ABOIV]VE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE l'OSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
ç^ '*.ij) Gand, inipr. Eug. A'anderhacghen
LINDENIA
lOONOGM^Af^HIB DBS 0I10111I3ÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Ohaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux
100, Paie Belliard, à Bruxelles
Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
Volume
Aeraiithus Leoiiis, Aerides maculosum var. formosum,
Aei'icies odoratum var. Dcmidoffi, Aerides Reichenbachi,
Aganisia tricolor, Cataseliim discolor, Cataselum ligrinum,
Cattleya aurea, Cattleya gultala var. Icopardina. Callleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana, Cattleya maxima var.
Hrubyana, Cattleya nobilior var. Hiiguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reichenbachi, Cattleya Trianae var. alba, Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Giiiberti, Cypripedium
Druryi, Cypripedium Lawrcnceaniim var. Hyeaniim, Cypri-
pedium œnanthum siiperbum. Cypripedium sclligcrum majus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum, Dendrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsitlorum,
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
Hora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanccanum var. supcr-
bum. Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubesccns, Odontoglossum Ruckerianum.
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi. Phalae-
nopsis Sandcriana, Phalaeiiopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia anteunifera. Selenipedium rcticulatum, Spatho-
glottis Augustorum, Trichocentrum tigrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vanda Boxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sandcriana var. labello viridi.
Angraecum Eilisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, BoUea pulvinaris. Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Buiigerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mcndeli. Cattleya
Schilleriana var. Amaliana, Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchiktm. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracleosum,
Dendrobium inauditum. Epidendrum Randianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina. Galeandra tiaveola, Laelia elegans
var. Houtteana, Masdevallia Veitchi. Miltonia spectabilis var.
lineata, Oncidium cucuUatum, Oncidium Jonesianum, Onci-
"Voluine
diiim Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinci granditlorum, Odonto-
glossum grande. Odontoglossum Lucianianum, Odonto-
glossum luteo-purpureum, Odontoglossum Roezli, Odonto-
glossum Schilicrianum, Phalaenopsis amabilis, Plialaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumatrana, Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudalum
giganteum, Selenipedium Schrôderae var. splendens, Spa-
ihoglottis plicata, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var slrialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni, Zygopelalum rostratum,
3me Volume
Aeridcs Fieldingi, AeraiUlies [jiaiidillora, Acrides Houllc-
lianuin, Aganisia cyanea. Angraecum Lilliioslacliys Scdeiii,
Aiigulou iiiiiilora. Brassavola cucullala var. cuspidala. IJulljo-
])liylluiii graiidilloium, Calaselum Bungerollii var. aureum.
(hilaselum Buiigcnillii var. Pottsianuni, Cataseluni ducipieiis,
Calasetiini pulclirum, Caltleya Gibeziae, Caltleya labiala var.
autumnalis, Caltleya virgiualis, Clcisostoma crassifolium.
Cypiipedium Arllmriaiium var. pallidmn. Cypripcdium (".aii-
nartianum, Cypripedium Cuilisi, Cypripediuni Hairisiaiuiiu
var. superbuni, (Cypripedium Lceanum, (Cypripedium Mocnsi-
anum, Cypripedium praestans. Cypripedium Vau Houtlea-
iium, Cypripedium villosum. Cypripedium (Seleiiipedium)
Wallisi, DeiKJroijium purpureum var. caiididulum. Dciidro-
liiuin rulril'eruiii. Ueiidrobiiiin .slrcliloieras var. Ilossiaiiuiii.
loiiopsis paniculata var. iiia\ima. Masdevallia marriira. Masde-
vallia spectrum. Miltoiiia spoclabilis Morciiaiia. (Jiicidlmn
ciiciropiioruni, Oucidiiiiii papilio var. majus, Uucidiuiu Plia-
lacuopsis. Odonloglossum cilrosmum var. Devansayeaimm,
Odonloglossum crispum var. fasluosum. Odonloglossum cris-
pum vai'.Triaiiac. Odonloglossum cuspidaUim, Odonloglossum
Harryaiium . Odonloglossum odoralum var. bapliicanlum .
Odonloglossum Iriumplians, Odonloglossum Uro-Skinneri,
Papliiuia Lindeniana. Paphinia Modiglianiana, Rodriguezia
Buiigerolhi, Vanda superba.
^me Volume
Aeridcs quinquevulnerum, Angraecum sesquipedale, Angu-
loa Clowesi, Caltleya chocoensis var. Miss Nilsson, Caltleya
Mossiae var. Bousiesiana, Caltleya Mossiac var. Waroccpieana,
Cirrliopetalum pulclirum. Coelogyne cristata var. alba. Com-
parettia falcala, Cypripedium bellatulum. Cypripedium
Ëlliollianum. Cypripedium Harrisiaimm var. polychromum.
Cypripedium Maslersianum, Cypripedium Mileauanum. Deii-
drobium Bensouiac. Uendrobiuui densitlorum, Epidendrum
nemorale, Laelia majalis. Lépiotes bicolor, Lycaslc Skinneri
var. alba, Masdevallia lovarensis, Millonia(Odout.)X Bleuana,
Mesospinidium vulcanicum, Nanodes Medusae, Odonloglos-
sum Bleichrôderianum, Odonloglossum Cervantesi lilacinum,
Odonloglossum Glonerianum, Odonloglossum Halli. Odonlo-
glossum Pescalorei var. Lindeiii. Odonloglossum latimacu-
ialum, Odonloglossum radialum. Odonloglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum Warocqueaiium. Oncidium Forjjcsi
maximum. Oncidium iiidifolium, Oncidium macranlluim,
Pliaius grandifolius. Polystacliia |)nbescens, Selcnipediuni
caudalum var. Alberlianum. Soplironitis grandillora. Tlumia
Marshalli, Vanda coerulea, Vaiula tricolor, NVarrea l,in-
deuiana.
^me Volume
Ada auraYitiaca, AeridesAugustianum, Angraecum citratum,
Angraecum eburneum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, Calanlhe Masuca, Calanlhe Veilchi,
Calaselum macrocarpum var.chrysanlhum, Caltleya Trianae
var. purpurata, Caltleya Trianae var. M'»^ Marliu-Cahuzac,
Caltleya Trianae var. pallida. Caltleya Trianae var. striala,
Caltleya maxima va--. Malouana, Cynibidium Mastersi, Cypri-
pedium barbalo-Veitcliianum, Cypripedium nilens, Cypri-
pedium orphanum, Dendrobium crumenatum, Dendrobium
inl'udibulum, Dendrobium Mirbelianum, Dendrobium Pax-
toni, Dendrobium Wardianum var. Lovvi, Epidendrum pris-
matocarpum, Epidendrum vileliinum, Gongora maculala,
Houlletia Brocklehurstiana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle costala, Masdevallia ignea, Millonia
Blunli var. Lubbersiana, Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
hallianum, Oncidium sarcodes. Odonloglossum Boddaerlia-
num, Odonloglossum Duvivierianum, Odonloglossum liasti-
labium, Odonloglossum maxillaie. Odonloglossum odoiaUim
var. slriatum. Odonloglossum Schlesingerianum . Plialao-
nopsis Schilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimlialliaiia,
Zygopetalum inlermedium, Zygopelalum Jorisianum.
6™e Volume (six livx*a.isoiis pa.rues)
Calanlhe veratrifolia, Calaselum Rodigasianum, Caltleya
Eldorado, Chysis aurea, Cirrliopetalum Maslersianum, Coelo-
gyne ocellata var, maxima, Coelogyne pellasles, Coryantlies
Bungerotlii, Cypripedium Fraseri, Cypripedium praestans
var. Kimballianum, Cypripediuni superbiens, Dendrobium
Ualliousicanum, Dendrobium Devonianum, Dendrobium Gal-
liceatium, Dendrobium superbum var. anosmum, Masdevallia
bella, Masdevallia Reichenbachiana. Maxillaria longisepala,
Oncidium Krameri, Phaius Humbloli, Phalaenopsis Esme-
ralda var. candidula, Selenipedium grande, Selenipcdiuni
Sedeni candidulum. Stanliopea oculata.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fiœé comme suit :
^'- Volume, 125 fr.; 2"^*^ Volume, 100 fr.; 3'"^ Volume, ? 5 fr.; 4™^ Volume, 70 fr.; 5"'^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : QO francs
1^^ OiN PEUT S'ABONNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMENT.
UN NUMERO SPECIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 20'"^ NUMERO :
rages
Chronique orchidéenne mensuelle 309
Causerie sur les Orchidées. — X 313
L'Hybridation des Orchidées 315
Un conseil 317
Le 23™« Meeting de L'Orchidéenne . .' 318
Les grandes introductions nouvelles. — II. ' 320
Miscellanées 321
Culture du Miltonia Roezli - 322
Travaux de la première quinzaine de janvier 323
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEIGHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J, LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Paj-s-Bas.
SECRÉTARIAT ; 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES'
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M, LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 11 et 12 Janvier prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas^ D'' Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wincqz.
i" JANVIER i8gi 309
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UNE DES PLUS IMPORTANTES COLLECTIONS D'ORCHIDÉES D'AN-
GLETERRE, celle de M. Harvey, a été vendue récemment aux enchères
publiques. Parmi les chiffres les plus élevés qui aient été atteints, citons un Cypri-
pediiim tesselatum porphyreiun , vendu 1,916 francs ; un Cypripediiim Morganiae
Bîtrfordiense, 1,338 francs; un Laelia elegans var., 1,312 francs; un Laelia
anceps var., 840 francs; un Laelia anceps Dawsoni, 787 francs; un Vanda coertdea
et un Coelogyne cristata alba, chacun 7S7 francs, etc., etc.
Le produit total de la vente a atteint le double du chiffre que fixaient les
prévisions les plus optimistes.
On voit que la faveur et la valeur commerciale des Orchidées se maintiennent
toujours au même niveau; les collections de cette importance sont encore rares
sur le continent; mais il est visible que le goût et la connaissance des Orchidées
y progressent depuis quelques années très rapidement, et tout permet de croire
que, si nous sommes encore inférieurs par le nombre, nous ne le sommes plus
par la qualité à nos voisins d'outre-Manche.
*
* *
LE BILL MAC-KINLEY, qui établit des droits exorbitants sur un grand
nombre de produits de l'ancien continent à leur entrée aux États-Unis, n'atteint
pas les Orchidophiles; en effet, les Orchidées, ainsi que les Palmiers, Azalées et
autres plantes cultivées en serre pour la fleur coupée ou pour tout autre usage
décoratif, restent jusqu'ici exempts de droits.
*
* *
LA TEMPERATURE a eu le mois dernier des variations d'une brusquerie
et d'une intensité exceptionnelles. Voici quelques chiffres relevés à Bruxelles,
à 3 heures du matin. Le 24 novembre: 11° centigrades; le 25, 3° Yj; le 26, — 3°;
le 27, — 8° Yzî J^e 28, —12° Ya; le 29, — 10°; le 30, — 5°; le i" décembre,
— 9°Y2; le 2, — ô^Y^; le 3, —3°; le 4, — o°,5; le 5, — o°,5; le 6, 0°;
le 7, —2° Y^; le 8, id. : le 9, —6° 1/2; le 10, —7° Y^; le 11, — 10°; le 12,
3IO LE JOURNAL DES ORCHIDEES "
— 11°; le 13, —10°; le 14, — 9° 7^ ; le 15, —12° 7^ ; le 16, — 14°,5 ; le 17,
— 12° 'l-.; le 18, —7° '1^; le ig, —9°; le 20, —2°.
*
* *
LES GOUTTES D'EAU qui tombent des charpentes des serres, surtout
pendant les temps froids, importunent souvent les visiteurs, et peuvent être
dangereuses pour la santé des plantes lorsque ces charpentes sont construites
en fer. Un amateur des plus distingués, M. A. Van Imschoot, nous com-
munique un procédé qu'il a employé avec beaucoup de succès pour éviter cet
inconvénient; il consiste à tendre du haut de chaque charpente jusqu'en bas
une simple ficelle; l'humidité en se condensant vient se déverser sur la corde;
celle-ci l'absorbe et, faisant l'office de siphon, la dépose à son extrémité.
* *
CATTLEYA REX. Voici une nouveauté qui fera sensation à la saison pro-
chaine. C'est une espèce tout à fait distincte de toutes celles connues jusqu'ici,
et qui est appelée à les éclipser. La fleur a les segments d'un blanc crème, les
pétales très larges et d'une forme extrêmement gracieuse; le labelle, de la
même nuance, a la gorge jaune légèrement orangé; quant au lobe antérieur,
c'est la plus admirable combinaison d'or et de pourpre velouté que nous ayons
jamais contemplée.
M. J. LiNDEN a réussi, après cinquante années d'efforts, à introduire cette
merveille, et le nom de Cattleya rex lui a été donné pour exprimer l'éclatante
supériorité de la nouvelle espèce; il est pleinement justifié.
Ajoutons que, comme il était facile de le prévoir, comme on l'a fait jadis
pour le Bégonia rex, quelques personnes ont déjà protesté contre ce nom et fait
remarquer avec beaucoup de justesse que si un homme s'appelle rex, une femme
s'appelle regina. Reste à savoir s'il y a ici un sexe, ou seulement un genre,
comme on le croyait généralement; et encore si, le sexe étant admis, un
Cattleya serait mâle ou femelle. Nous n'hésitons pas à préférer, quant à nous,
le nom de C. rex, qui est court, très net et très euphonique, et nous paraît bien
plus pratique que l'autre ; l'incorrection, si c'en est une, est si bien dans la
nature, ou dans la tournure de notre esprit, que personne ne songe à dire :
une Cattleya, une MasdevaUia.
* *
S. M. GUILLAUME III, Roi des Pays-Bas, qui est décédé le mois dernier et
à qui la population d'Amsterdam a fait de si magnifiques funérailles, était un
l" JANVIER 1891 311
protecteur éclairé de l'horticulture; les serres qu'il avait fait installer à son
château du Loo étaient célèbres en Europe et renfermaient des spécimens
remarquables des principales plantes des tropiques.
M. DE TCHIHATCHEFF, le naturaliste bien connu, qui est décédé récem-
ment, a laissé par testament une somme de 100,000 francs à l'Académie des
Sciences de Paris pour être consacrée à des encouragements aux explorations
scientifiques dans les régions les moins connues de l'Asie.
*
* *
LA CULTURE SANS DRAINAGE est-elle un progrès ou un de ces retours
au passé dont parlait si justement AI. de Puydt ? Beaucoup de personnes
inclineraient à penser qu'elle a dû être expérimentée au début... et écartée, il
faut bien le croire. Cependant nous trouvons dans le Gardening World du
6 décembre le compte rendu d'essais de ce genre faits par deux amateurs sur
des Odontoglossum Alexandrae, et qui, nous dit-on, ont produit d'excellents
résultats. Les plantes étaient empotées dans du sphagnum, de la terre fibreuse
et des feuilles de Rhododendron (celles de chêne ou de hêtre conviennent
également, paraît-il), et la seule différence observée était qu'elles réclamaient
des arrosages plus prudemment ménagés pendant l'hiver.
Il ne reste plus qu'à attendre à une échéance plus éloignée les effets de ce
procédé. Disons seulement qu'il n'est pas entièrement nouveau; déjà, dans le
numéro 16 de ce journal, M. A. Bleu mentionnait qu'il avait, depuis long-
temps, supprimé tout drainage pour toutes les Orchidées cultivées en paniers;
il est aisé de concevoir, en effet, que pour ces dernières les tessons soient
beaucoup moins indispensables.
Au fond, d'ailleurs, y a~t-il bien là des théories opposées? S'il s'agissait de
terre, ce ne serait pas douteux; mais lorsque le compost employé comprend
du sphagnum et des fibres, qui se gonflent quand ils sont mouillés, et que l'on
peut tasser très peu, le drainage n'est pas indispensable, par ce que ce com-
post lui-même fait l'office de drainage. Les personnes qui ont visité nos serres
pendant ces derniers mois ont pu voir plusieurs Orchidées, et notamment un
Cattlcya Warocqueana, cultivées dans l'air libre, suspendues simplement à un
fil de cuivre près du vitrage. Si une Orchidée vit et fleurit très bien dans ces
conditions, il est clair qu'elle doit être peu exigeante sur la nature du compost,
pourvu qu'elle ne soit pas no3-ée.
312 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
EXPOSITIONS ANNONCÉES. — Une exposition jubilaire sera organisée
en 189T par la Société Néerlandaise d'Horticulture et de Botanique, pour la
célébration de son centenaire; elle se tiendra à Amsterdam du 23 au 25 avril,
et doit avoir, paraît-il, beaucoup d'éclat.
La Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand tiendra les 10,
II et 12 mai i8gi une exposition horticole dont le programme comporte un
grand nombre de prix, dont vingt-quatre réservés aux Orchidées.
*
* *
NÉCROLOGIE. Nous devons encore signaler ce mois-ci deux pertes cruelles
pour l'horticulture, celle de M. José Triana, le naturahste bien connu, auteur
de la Flore de Colombie, qu'il ne put malheureusement pas achever entièrement,
et celle de M. Shirley Hibberd, directeur de l'important journal anglais
The Gardeners' Magazine, l'un des membres les plus compétents de la presse
horticole d'Outre-Manche, et l'un des hommes qui, à tous égards, l'ont le plus
honorée.
*
* *
LE JOURNAL DES ORCHIDÉES commencera dans son prochain numéro
une série d'études de botanique élémentaire sur les Orchidées, dues à la plume
d'un auteur des plus autorisés, et qui trouveront, nous en sommes persuadés,
un accueil favorable auprès de nos lecteurs.
Ainsi se trouveront tracées d'une façon complète les grandes lignes du
programme que nous nous proposons de remplir, et qui n'est encore qu'ébauché,
tant la matière est vaste.
Nous espérons que nos lecteurs, dont nous avons reçu déjà tant de marques
précieuses d'intérêt et de bienveillante attention, voudront bien nous conserver
la même faveur, et nous prions instamment ceux d'entre eux qui verraient dans
le Journal des Orchidées une lacune à combler, une amélioration à réaliser, de
nous exprimer leur désir; nous serons toujours empressés à leur donner satis-
faction dans la mesure du possible.
18Q1
Lucien Linden
I^"" JANVIER 189I 313
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
X. — Inutilité des serres spéciales pour la culture des Orchidées
Les Orchidées, connues et admirées depuis si longtemps, sont les plantes
qui ont eu le plus de peine à se faire apprécier des amateurs. Tout semblait
conspirer contre elles. D'abord la chaleur que chacun exagérait à l'envi; dans
le principe, l'étuve semblait nécessaire; aussi, les Orchidées y mouraient en
foule. Plus tard, la culture fut mieux connue, on chauffa moins, on aéra davan-
tage et les plantes prospérèrent. Nos voisins, nos maîtres en Orchidocultiire,
profitèrent de ces données, progressèrent chaque jour et longtemps, pendant
trente à quarante ans peut-être, furent presque seuls à cultiver les Orchidées.
Le reste du continent, enfin, s'adonna à cette intéressante culture et peu à peu,
depuis vingt ans environ, de belles collections s'y établirent. Néanmoins on ne
peut dire, pour le Nord de la France, que cette culture se vulgarise: beaucoup
d'amateurs ont encore peur des Orchidées.
Ils en ont peur, parce que des légendes ont été répandues autrefois au
sujet de cette culture, et que ces fables ne sont pas encore assez nettement
condamnées.
On leur a dit d'abord qu'il fallait à ces gracieuses filles de l'air une tempéra-
ture énorme, c'était faux; puis qu'un jardinier spécial était nécessaire, ce n'était
pas exact; un jardinier intelligent en sort toujours; puis, enfin, qu'il faut des
serres spéciales, c'est encore une erreur. Sans doute, l'horticulteur trouvera
avantage, pour l'ordre et le règlement de son établissement, à séparer ses
Orchidées, s'il en possède suffisamment, des autres plantes. Il fera ses serres
aux Orchidées comme ses serres à Palmiers, à Fougères, à Camellias, aux
Azalées, aux plantes molles, aux plantes de la Nouvelle Hollande, etc.
Mais l'amateur n'est pas dans le même cas, il a une serre ou deux, même
trois. Il cultive pour le plaisir des yeux, n'est-ce pas? Eh bien, ne croyez-vous
pas qu'il lui est possible de cultiver les Orchidées d'importation ou établies,
qu'il a achetées, avec ses autres plantes ?
Je ne doute pas, quant à moi, que les autres plantes réclamant la même
314 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
température vivront en bons camarades avec les Orchidées. Prenons par
exemple la serre à Orchidées Indiennes ou des tropiques, de l'Amérique et des
îles. Avec les Vanda, les .Angraecum, les Saccolabium, les Aerides, les Den-
drobium, les Phajus, les Cyrtopodium , les Vanilles, les Cypripedium, etc.,
l'amateur pourra élever pour en orner la serre le Cissus discolor, cette liane miroi-
tante, les Dioscorea, les Cyrtodeira, les Adiantum, les Maranta, les Dieffen-
bachia, les Sonerila et les Bertolonia, les Calamus et bien d'autres Palmiers de
haute température , les Philodendrum, les Pothos et bien d'autres Aroïdées, en
particulier les superbes Anthurium. Bien d'autres plantes tropicales y tien-
draient une belle place et ne gêneraient en rien les Orchidées. Le joli Oplis-
menus garnirait le tout de ses gracieuses tiges colorées de blanc ef de rose.
Des Cocos Weddelliana et différentes Sélaginelles apporteraient de la légèreté au
groupement.
Dans la serre tempérée, des Ficus, des Palmiers, des Fougères, entr'autres
les Pteris — lesquels, paraît-il, se chargent volontiers des insectes — des
Broméliacées aux coloris chatoyants, des Alpiniées, des Bégonia, des Trades-
cantia, des Graminées exotiques, etc., viendraient embellir l'aspect peut-être
un peu sec des Cattleya, des Laelia, des Oncidium, des Odontoglossum, des
Lycaste, des Orchidées en général, lorsqu'elles ne sont pas en fleurs. Dans la serre
froide les Masdevallia, les Odontoglossum crispuni, les Epidendrum, etc., ne
seraient pas incommodés d'avoir comme compagnes des Mélastomacées, surtout
les gracieux Monochaetum ; les Gaevillea et les Boronia y seraient à leur place,
car il ne faut pas oublier qu'une serre froide à Orchidées ne doit jamais
descendre à ^éro comme température.
Les Bégonia suffrutiqueux les pareraient de leurs nombreuses fleurs, pen-
dant la saison hivernale, le Rogiera cordata au doux parfum, les Aspageria aux
fleurs éclatantes, les Pimelea aux fleurs soyeuses, les Ruellia, les Strelitzia, les
Pancratium, les Crinum, les Chvia, que sais-je encore, y apporteraient leur
tribut de fleurs et de pittoresque.
La seule difficulté — c'en est une plus forte pour celui qui n'est pas
soigneux, — c'est la propreté à donner constamment à tout ce mélange. Pour
facihter ces soins, n'entassez pas trop vos plantes, mes chers lecteurs, et
achetez, n'achetez que du bon et du beau.
Ad. Van den Heede,
Vice-Président de la Société régionale d'Horticulture du
Nord de la France,
l" JANVIER i8gi
315
L HYBRIDATION DES ORCHIDEES
(Suite, voir p. 283)
Voici notamment quelques chiffres que nous relevons dans une note commu-
niquée par M. Bleu à la Société nationale d'horticulture de France en 1884. Ils
se rapportent au temps nécessaire pour la complète maturation :
Angraemm sesquipedale, sept mois.
Cattleya amethystina, douze mois,
» labiata, treize mois.
» Loddigesi, dix mois.
» bicolor, dix mois.
» gig^s, seize mois.
» labiata Pescatorei, dix-sept mois.
» Mossiae, onze mois.
» Percivaliana, dix mois.
» Warneri, dix mois.
Cypripedium Bullenianimi, huit mois.
» Chantini, treize mois.
Laelia purpurata, de neuf à dix mois.
Laelia crispa, onze mois.
» Perrini, dix-huit mois.
» Pineli, vingt mois.
Lépiotes bicolor, douze mois.
Lycaste ieiragona, cinq mois.
Odontoglossinn vexillariiim, huit mois.
» grande, six mois.
Oncidium Papilio, dix mois.
Peristeria data, huit mois.
Phalaenopsis aviabilis, six mois.
» grandiflora aurea, six mois.
» Schilleriana, cinq mois.
Stanhopea oculata, cinq mois.
On ne doit pas perdre de vue, cependant, que ces données sont approxi-
matives, et que la graine se formera et mûrira plus ou moins rapidement selon
que la plante sera plus ou moins vigoureuse, et surtout selon la quantité de
chaleur et de lumière qu'elle aura reçue pendant cette période. Il est indis-
pensable, en effet, qu'elle soit bien exposée au soleil depuis la fécondation
jusqu'à la maturité complète; c'est le soleil qui fait les graines.
Mentionnons également une particularité peu connue, que M. Bleu a vu
confirmer par des observations répétées, c'est que le simple enlèvement des
pollinies produit sur la fleur dans laquelle on l'a opéré un effet analogue à
celui de la fécondation elle-même, mais toutefois plus lent à se manifester.
Quelques jours après qu'on a enlevé les masses polliniques, la fleur referme
ses sépales et ses pétales, et elle ne tarde pas à se faner.
Enfin le même auteur a observé que le temps nécessaire pour le complet
3l6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
développement de l'ovaire et la formation de la capsule est équivalent au tiers
du temps exigé pour son arrivée à maturité; il est donc intéressant de noter
la date de la fécondation pour pouvoir prévoir à peu près l'époque où la graine
sera mûre; il arrive parfois, en effet, qu'une capsule déhiscente, à ce moment,
s'entrouvre et laisse échapper une grande partie de la semence, et on doit
redoubler de surveillance dès que la coque est à peu près sèche, afin d'éviter
un accident de ce genre ; le mieux est de l'entourer d'un cornet de papier à sa
base pour recueillir les graines.
II. — Particularités tenant au choix des plantes
La fructification étant pour les Orchidées qui vivent sous nos climats un
effort excessif et que bien peu parviennent à accomplir en moins d'une année,
il est indispensable de choisir pour les y soumettre des plantes particulièrement
vigoureuses; mais qu'on ne s'en rapporte pas, à ce point de vue, aux indices
fournis par la frondaison ou le nombre des pousses. Il arrive fréquemment
qu'une plante qui a fait pendant une saison une croissance luxuriante ne fleurit
pas à la saison suivante; ses forces ont été absorbées par les pousses; à plus
forte raison ne saurait-elle former des graines.
Il faut donc choisir des plantes dont la croissance n'a pas été trop abondante,
pourvu que ce ralentissement ne soit pas une preuve de faiblesse. Il serait
peut-être utile, toujours au même point de vue, de retrancher les fleurs non
fécondées pour réserver au profit des autres toute l'activité de la sève.
Nous avons indiqué plus haut une des règles à observer en ce qui concerne
le choix des sujets dans un même genre, ou dans deux genres très rapprochés.
En ce qui concerne les hybrides, c'est une opinion généralement répandue
qu'ils sont stériles, et il arrive assez fréquemment qu'ils le sont en effet dans
d'autres familles végétales; toutefois il n'en est pas ainsi dans la famille Orchi-
déenne, autant du moins que les faits déjà acquis permettent d'en juger. Un
grand nombre d'exemples, notamment dans le genre Cypripedium, sont venus
établir que les hybrides étaient tout aussi féconds que les espèces naturelles; il
existe même, comme le Journal des Orchidées le signalait récemment, des cas
concluants de consanguinité.
Mentionnons également que dans la plupart des espèces, on obtient iden-
tiquement le même résultat de deux croisements inverses, c'est-à-dire en
prenant chacune tour à tour comme porte semence et comme porte-pollen. Il
l" JANVIER 1891 317
est nécessaire assurément de réunir un grand nombre d'observations pour pou-
voir établir sur ce point une règle assez précise; il y a lieu d'espérer, ainsi que
l'a annoncé le Journal dans son n" 14, que cette lacune sera prochainement
comblée.
Une autre matière qu'il serait intéressant d'approfondir, c'est la fixité des
hybrides. Les produits ainsi obtenus seront-ils susceptibles de se perpétuer
par semence? Quelques faits permettraient d'en douter. Nous avons entendu
rapporter, par exemple, que des graines de Calanthe Veitchi avaient donné
naissance à des plantes qui, en fleurissant, reproduisirent le C. vestita, l'un
des parents auxquels la plante-mère devait son origine.
(Sera continué.)
UN CONSEIL
Ne jetez jamais aucun morceau d'Orchidée susceptible de végéter, c'est-à-
dire ayant ce qu'il faut pour pousser, avant de l'avoir vu fleurir, dûssiez-vous
attendre pendant plusieurs années la floraison de la plante.
Lorsque, il y a quatre ans, je commençais à m'occuper d'Orchidées, je reçus
un jour d'un mien ami tout un lot de menus morceaux de plantes de toute
espèce. Il y en avait de si malingres et de si chétifs qu'une personne, qui
visitait ma serre, m'engagea vivement à les jeter purement et simplement,
affirmant qu'il me faudrait attendre dix ans avant d'en voir la floraison, si
jamais la floraison devait se produire. Dans le nombre se trouvait une plante
de Laelia purpurata assez misérable et dont la vie ne paraissait tenir qu'à un fil.
Je ne sais pourquoi je ne suivis pas le conseil assurément désintéressé et
sage que me donnait cette personne d'une compétence incontestée en fait de
culture. Toujours est-il que je ne jetai rien et laissai mes bouts de plantes végéter
à la grâce de Dieu. La première année mon Laelia purpurata, condamné par
la Faculté, me donna une toute petite pousse, un tout petit bulbe. La seconde
année il me produisit deux bulbes plus forts que celui de l'année précédente.
Enfin, la troisième année, la plante qui ne devait pas fleurir avant dix ans
me fleurit avec quatre fleurs sur une bulbe d'une taille fort présentable, et me
donna une seconde pousse assez forte pour me permettre d'espérer l'année
prochaine deux tiges florales de belles dimensions. Pour comble de bonheur
3l8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
la variété est remarquablement belle, une variété tout à fait de choix, laquelle,
dans un des meetings de L'Orchidéenne, a obtenu un certificat de Mérite de
première classe à l'unanimité sous le nom de Laclia ptirpiirata var. Nelisi.
D'autres de ces menus morceaux de plantes dont je parlais tout à l'heure
m'ont fleuri avant le Laelia purpurata en question, quelques-uns après un an,
d'autres après deux ans de culture ; tout le reste est en bonne voie et fleurira
très certainement l'année prochaine. G. Miteau.
LE 2y MEETING DE -^ L ORCHIDEENNE ??
Le vingt-troisième meeting de L'Orchidéenne a eu lieu le dimanche 14 dé-
cembre, par un temps très froid; néanmoins un assez grand nombre d'ama-
teurs n'avaient pas craint d'y envoyer un choix de leurs plus belles plantes, et
si la quantité a été un peu inférieure à ce qu'on avait admiré dans les dernières
réunions, la qualité ne laissait place à aucun regret ni à aucune comparaison
désavantageuse. Il convient de citer particulièrement :
Les Cattleya Warocqueana distincts et de coloris merveilleusement nuancé,
le beau Vanda Sanderiana et les Cypripedium de culture magnifique, notam-
ment un superbe C. Arthurianum, portant seize fleurs, dé M. G. Warocqué ;
La série des Cypripedium en fleurs coupées, tous de variétés supérieures
comme dimensions et comme coloris, C. callosum siiperhimi, C. Argus, C. insigne
Chantini, C. Dauthieri, C. barbato-Veitchi, C. nitens, C. Leeannm superbum,
C. microchilum, etc., de M. du Trieu de Terdonck ;
Les Odontoghsswn Boddaerti, 0. Rossi majus, variété remarquable, O. Claesia-
num, 0. Coradinei splendens, deux formes d'un coloris exquis, Cattleya Wa-
rocqueana, C. superba splendens, d'un coloris exceptionnel, Calanthe Veitchi,
abondamment fleuri, Masdevallia Veitchi grandiflora, Angraecum pellucidum,
Ansellia Congoensis, Scuticaria Hadweni, Cypripedium Leeannm superbum et
C. Spicerianum, et le Saccolabium illustre, de M. Linden ;
Le Cypripedium insigne var. Margaritae, variété bien distincte, au sépale
dorsal curieusement nuancé, de M. Wallaert;
Le Cypripedium Leeanum var. Burford Lodge, de M. G. Miteau;
UOdontoglossum Halli leucoglossum bien fleuri, et le beau Cypripedium
t>eeanum superbum, de M. de Lansberge;
I" JANVIER 1891 319
Le Laelia albida Mariae, portant trois belles grappes, de M. Martin-Cahuzac;
Les Cypripedium barbato-Veitchi, C. Barteti, C. SalUeri Hyeaniim, C. insigne
maximum, et les beaux Odontoglossum, notamment un bel hybride, de M. le
D'' Van Cauwelaert.
Le jury, présidé par AL J. Linden , l'un des présidents d'honneur de la
Société, se composait de MM. E. Wallaert, secrétaire, Massangede Louvrex
et G. Miteau.
Le Comité directeur était représenté par MM. G. Warocqué, président,
Lucien Linden, secrétaire, et J. du Trieu de Terdonck, trésorier.
Le jury a décerné les récompenses suivantes :
Certificats de Mérite de i^^^ classe aux Cypripedium insigne Cha7itini, de
M. du Trieu de Terdonck, à l'unanimité; Cypripedium œnanthum superbum, de
M. DU Trieu de Terdonck, à l'unanimité; Cypripedium nitens, de M. du Trieu
de Terdonck, à l'unanimité; Cypripedium insigne Margaritae, de M. Wallaert,
à l'unanimité; Cypripedium barbato-Veitchi, de M. Van Cauwelaert, à l'ima-
nimité; Cypripedium Leeanum Burford Lodge, de M. Miteau, à l'unanimité;
Cattleya Warocqueana, de M. Warocqué, à l'unanimité; Cattleya Warocgueana,
de M. Warocqué, à l'unanimité; Cattleya Warocqueana, de M. Linden, à l'una-
nimité; Cattleya superba splendens, de M. Linden, à l'unanimité; Laelia albida
Mariae, de M. Martin-Cahuzac, à l'unanimité; Odontoglossum Claesianum, de
M. Linden à l'unanimité; Laelia Eyermanniana, de M. Linden; Cypripedium
Argus, de M. du Trieu de Terdonck; Cypripedium Leeanum superbum, de
M. DU Trieu de Terdonck; Vanda Sanderiana, de M. Warocqué; Odonto-
glossum hybride, de M. Van Cauwelaert; Odontoglossum Halli leucoglossum,
de M. DE Lansberge; Odontoglossum Coradinei splendens, de M. Linden.
Certificat de Mérite de 2"^^ classe aux Calanthe Veitchi, de M. Linden;
Odontoglossum Alexandrae, de AL Warocqué.
Certificat de Culture de i''^ classe aux Cypripedium insigne Maulei, de
M. Warocqué, à l'unanimité; Cypripedium Arthurianum, de M. Warocqué,
à l'unanimité; Cypripedium Spicerianiim, de M. Linden, à V unanimité; Cypri-
pedium Leeanum superbum, de M. Warocqué; Cypripedium Leeanum superbum,
de M. DE Lansberge.
Certificat de Culture de 2^ classe aux Angraecum pellucidwn, de AL Linden;
Cattleya Holfordi, de AL Linden.
320 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
LES GRANDES INTRODUCTIONS NOUVELLES
IL — CATTLEYA REX lind.
Lors de ma récente visite à l'établissement de L'Horticulture Inter-
nationale, au Parc Léopold, Bruxelles, mon attention fut attirée par un petit
groupe de Cattleya dans l'une des serres d'Orchidées nouvelles. L'aspect général
de ces plantes suggérait l'idée de quelque forme extraordinairement grande
et élancée de C. labiata; mais on me dit que c'était un Cattleya entièrement
nouveau à grandes fleurs, qui, bien que connu deWALLis et décrit par lui comme
le plus splendide des Cattleya, et vu également auparavant par M. J. Linden
au cours de ses voyages, n'avait jamais été importé à l'état vivant. M. Linden,
cependant, avait envoyé à plusieurs reprises des collecteurs à sa recherche
depuis son retour en Belgique. Enfin l'un des collecteurs de L'Horticulture
Internationale réussit dernièrement à découvrir la plante, et en introduisit
un certain nombre d'exemplaires en bonne santé; l'un d'eux a fleuri, et a
pleinement justifié les éloges qu'on en avait faits. Je viens de recevoir une
partie de l'inflorescence composée de six fleurs, et une aquarelle de celle-ci;
je n'hésite pas à dire que cette plante est une des plus magnifiques que la
section si estimée des labiata nous ait présentées jusqu'ici.
Les sépales ont neuf centimètres de longueur et deux centimètres de largeur;
ils sont blancs, teintés de jaune pâle (jaune primevère). Les pétales ovales ont
neuf centimètres de long et cinq trois quarts de large ; ils sont d'un blanc crème,
avec les bords ondulés et légèrement dentelés. Le labelle, qui est obscurément
trilobé, est une merveille de coloris. Les lobes latéraux repliés, formant le tube
autour de la colonne d'un blanc immaculé, sont d'un blanc crème sur les bords,
et jaune strié de rouge à la partie inférieure. L'intérieur du tube et l'avant du
lobe antérieur sont du plus éclatant cramoisi, veiné d'une façon magnifique de
jaune d'or. Le lobe antérieur, qui est gracieusement étalé, et bordé d'une
frange blanche, est d'une teinte cramoisie allant du rose au pourpre en passant
par des nuances qui forment une riche marbrure.
Au premier coup d'œil, je ne puis mieux comparer la nouvelle plante qu'au
C. Imschootiana, pour lequel M. le baron Schroder a reçu récemment un cer-
l" JANVIER 1891 321
tificat de première classe, à la Royal Horticultural Society; toutefois elle est
différente de celui-ci, et infiniment supérieure sous tous les rapports. Il y a aussi
dans le coloris du labelle quelque chose qui fait penser à une belle forme de
C. uiaxima. Comme port, le C. rex est certainement distinct; ses pseudo-bulbes
minces ont souvent trente-cinq centimètres de hauteur, et la feuille unique
oblongue qu'ils portent est à peu près de la même longueur.
James O'Brien.
MISCELLANEES
CALANTHE. — Un certain nombre de belles formes du genre Calanthe,
notamment les C. Veitchi, C. porphyrea, sont en fleurs actuellement, et entreront
en repos dès que leur floraison sera terminée.
Il est à remarquer que le repos est plus prononcé chez ces espèces qui perdent
les feuilles que chez beaucoup d'autres Orchidées, notamment celles de serre
froide. Les plantes qui auraient besoin d'être rempotées pour avoir plus d'espace
pourront être retirées du compost et placées dans un endroit sec; les bulbes
passeront bien l'hiver dans cet état, et même renfermés dans un sac de papier,
comme les Gloxinia, à condition qu'on les ait nettoyés soigneusement et placés
dans un endroit suffisamment sec, à une température de 5° à 10° centigrades.
On les replantera au mois de mars, et la végétation reprendra vigoureusement
à cette époque.
* *
PRÉCAUTIONS CONTRE LE FROID. — L'hiver, qui a débuté si brusque-
ment, paraît devoir être fécond en surprises et en alternatives de chaud et de
froid. Il est prudent de prendre des précautions contre les chûtes inopinées de
la température ou les accidents qui pourraient survenir dans l'appareil de
chauffage, et d'avoir toujours un ou plusieurs poêles disponibles qu'on installera
en cas de besoin. Une perte de temps de quelques heures, en pareil cas, peut
avoir de graves conséquences.
Nous avons eu souvent l'occasion de dire combien la lumière est nécessaire
aux Orchidées, et nous avons recommandé de placer les paniers ou les pots aussi
près que possible du vitrage. Il peut cependant y avoir quelque inconvénient à
les placer trop près pendant les grands froids, et dans la saison rigoureuse que
nous traversons les cultivateurs feront bien de s'assurer que leurs plantes ne
risquent pas de geler, les vitres étant toujours extrêmement froides en hiver.
322 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
En tout cas cette disposition n'ayant plus aucune utilité pendant la nuit,
nous conseillons à ceux de nos lecteurs qui craindraient quelque accident de
ce genre de déplacer tous les soirs les plantes qui sont contre le vitrage et de
les descendre jusqu'au matin dans une partie plus chaude de leur serre.
* *
CONSERVATION' DES ÉTIQUETTES DE BOIS. — Un des moyens les
plus propres à conserver les étiquettes employées pour inscrire les noms des
plantes consiste à les injecter d'une solution de sulfate de cuivre. C'est un
corps très répandu dans le commerce, et qui se vend à un prix très modéré.
On en mettra environ 20 grammes dans un litre d'eau, de façon que le liquide
ait une couleur bleue assez foncée.
Il ne suffit pas que le bois en soit mouillé à la surface, il faut que la solution
le pénètre également à l'intérieur ; pour cela, il est bon de le laisser plonger
assez longtemps, et il est préférable encore de le mettre dans un récipient où
l'on comprime le liquide, au moyen d'une presse hydraulique par exemple.
Toutefois ce n'est pas toujours très facile; on peut du moins choisir un bois
mou et poreux, comme le sapin, qui sera aisément injecté ; les bois durs,
comme le chêne, ne se pénétreraient que très difficilement.
CULTURE DU MILTONIA ROEZLI
Cette charmante Orchidée, que connaissent et apprécient tous les orchido-
philes, est rarement cultivée comme elle devrait l'être. Dans mes cultures elle
donne les meilleurs résultats; elle croît avec vig^ueur et fournit une floraison
abondante. En communiquant aux lecteurs du Journal des Orchidées le procédé
que je suis pour ce Miltonia, mieux connu chez nous sous le nom d'Odonto-
glossum, je n'ai pas l'intention de leur faire la leçon ; je désire simplement les
rendre attentifs à une culture spéciale qui trouvera peut-être son application
pour d'autres espèces.
J'emploie pour la plante qui m'occupe, comme pour les Odontoglossum en
général, moitié terre fibreuse et moitié sphagnum vivant; un quart des pots
est rempli de tessons bien lavés. Les plantes sont placées sur une tablette, près
du vitrage, sur des pots vides ayant dix à douze centimètres de hauteur; de
cette façon elles sont bien dégagées et l'air circule librement autour d'elles.
I®"" JANVIER 1891 323
Le Miltonia (Odontoglossum) Roezli demande beaucoup de chaleur, soit de 15 à
20° c. en hiver. Durant la végétation, les arrosages seront fréquents; mais au
moment de la floraison on les diminue beaucoup et l'on suspend les seringages.
Il arrive souvent que la grise se produit sur les feuilles; pour la faire dispa-
raître, on trempera la plante dans un mélange de moitié eau et moitié jus de
tabac avec addition d'un peu de soufre en poudre. Après l'opération, on tient la
plante couchée pour la faire égoutter et laisser sécher les feuilles; il ne faut pas
que le jus de tabac aille jusqu'aux racines auxquelles il serait funeste. Les
feuilles ne supportent pas bien le lavage; elles sont fort délicates; le frottement
affaiblirait la nervure centrale et déterminerait leur inclinaison.
Après la floraison et un peu avant la nouvelle pousse, j'ai soin d'arroser les
plantes à l'engrais liquide. Cet engrais, qui produit le meilleur résultat, se
compose de cinq litres purin ou bouse de vache et deux litres gadoue (ou engrais
humain) mêlés dans trente litres d'eau; le tout est mis dans une cuvelle en bois
et y séjourne de trois à quatre semaines avant qu'on en fasse usage. Lors de
l'emploi, le mélange est bien remué, et immédiatement après, la plante est
légèrement bassinée à la pomme ou à la seringue. J'ajoute que cet arrosage
à l'engrais peut être répété deux ou trois fois dans le courant de l'année.
Je sais parfaitement que beaucoup d'orchidophiles redoutent l'emploi des
engrais pour leurs plantes de prédilection, et il est certain que tous les engrais
ne conviennent pas aux Orchidées; le fait est que celui que je viens d'indiquer
est le seul qui m'ait donné des résultats aussi favorables et le Miltonia {Odonto-
glossum) Roezli doit à ce traitement l'état de prospérité constante qu'on peut
lui voir dans mes cultures.
Une longue expérience me permet d'ajouter que toutes les Orchidées
n'exigent pas cette nourriture; mais je pourrai ultérieurement en indiquer une
série d'autres qui s'en trouvent fort bien jusqu'à présent. Je soumets au même
traitement les Miltonia vexillaria tout en leur ménageant plus d'air et moins
de chaleur. A. Dallière.
TRAVAUX DE LA PREMIÈRE QUINZAINE DE JANVIER
Serre froide. — Aucun changement à signaler. Les indications données pré-
cédemment s'appliqueront jusqu'à la fin de février.
Les principales plantes en fleurs actuellement sont les Odontoglossum Rossi,
324 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
crispum, Pescatorei, grande, Andersoni, Harryanwn, constricUim, triptidians,
Lindleyanuin, Boddaerti, bictonense, Cervantesi , etc. ; Masdevallia Wagneri,
Veitchi, Chimaera, ignea et M. tovarensis, d'un blanc immaculé, Mesospinidium
viUcanicum, Cypripedium insigne et ses nombreuses variétés, Sophronitis grandi-
jlora, Oncidinin macranthmn, cheirophoruin, ornithorhynchum, cuciillaUtm, tigri-
num, MaxiUaria picta, d'un parfum si pénétrant, etc.
Serre tempérée. — Les Cattleya Trianac forment actuellement leurs boutons
et ne vont pas tarder à fleurir; c'est une des espèces les plus riches en belles
variétés, hes Laelia puuiila, praestans, etc., finissent au contraire leur floraison.
Les Cattleya et Laelia devront recevoir des arrosages un peu plus fréquents,
mais encore très prudemments dispensés, lorsque leurs jeunes racines commen-
ceront à pousser. Surveiller attentivement les insectes, notamment les pucerons
verts, dont l'apparition coïncide souvent avec celle des jeunes pousses, et qui
pourraient leur causer de grands dommages.
Serre chaude. — Donner un peu plus d'eau que par le passé aux Dendrobium,
notamment D. Wardianum, qui forment actuellement leurs boutons.
Les Cypripedium caudatum, C. villosnm, C. Dominyi, C. Roezli, croissent
vigoureusement dans une atmosphère très humide, et chauffée modérément
pendant l'hiver.
Les Cattleya Warocqueana continuent à embaumer les serres et à les embellir
de leur merveilleuse floraison.
Le Cattleya Warneri, une des plus belles espèces fleurissant l'été, commence
à former ses pousses et ne devra pas être tenu trop sec.
Les Phalaenopsis sont actuellement les plus beaux ornements de la haute
serre chaude. Pour bien les cultiver, il est indispensable de leur donner beau-
coup d'humidité; ils réclament d'ailleurs beaucoup moins d'air que les autres
Orchidées, et le local qui leur convient le mieux est une serre petite et basse,
où ils pourront être placés aussi près que possible du vitrage et tenus à l'étouffée.
Les Vanda Hookeri, V. teres, V. Vandarum réussissent bien sous le même
traitement, mais doivent être seringues assez fréquemment.
Il est bon de couvrir les serres pendant les nuits froides pour éviter la conden-
sation d'une grande partie de l'humidité sur les vitres.
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
SERRE D'ORCHIDÉES D'OCCASION
Vendues à plus de 50 pour ceiit de Rabais
XROISIÈME I.ISXE
No.
Fr.
Nos
Fr.
N«s
Fr.
501.
Acropera Loddigesi .
3
0.
547. Cattlej
a Eldorado . .
7
0.
593. Dendrobium thyrsiflorum 3
502.
n
»
2
»
548.
»
»
6
1)
594.
»
. 3
503.
Aerides affine . . .
2
I)
549.
»
»
6
»
595.
„
. 3
504.
»
» ...
2
»
550.
»
»
6
I)
596.
„
. 3
505.
n
» ...
2
1)
551.
»
Holfordi . .
6
«
597.
«
. 3
506.
«
odoratum . .
2
»
552.
»
«
6
1.
598.
u
. 3
507.
»
crispum Lind-
»
553.
0
Dormam'ana .
6
»
599.
«
nobile . 3
leyanum
5
»
554.
»
»
6
1)
600.
«
. 3
508.
Angraecum sesquipedale 8 |
»
555.
»
Bowringiana .
5
»
601.
»
. 3
509.
»
»
6
»
556.
»
Mendeli . .
4
»
602.
»
. 3
510.
»
»
7
»
557.
«
1)
4
»
603.
)l
f'ormosum . 5
511.
Anguloa
Clowesi . .
5
»
558.
»
»
4
0
604.
„
. 5
512.
»
.> . .
5
»
559.
«
»
4
I)
605.
1)
. 4
513.
»
Ruckeri . .
6
n
560.
B
»
4
1)
606.
1)
. 4
514.
»
»
6
»
561.
»
»
4
»
607.
)•
Wardianum <
515.
»
»
6
»
562.
»
Mossiae .
5
»
608.
1)
. 4
516.
»
. .
6
»
563.
»
»
5
1)
609.
))
. 4
517.
»
» média
7
»
564.
»
»
5
»
610.
»
. 4
518.
»
«
7
«
565.
»
•>
5
»
611.
M
suavissimum 4
519.
Bi-oughtonia sanguinea
3
»
566.
»
»
5
»
612.
„
. 4
520.
>.
»
3
«
567.
»
..
5
»
613.
»
» . 4
521.
Coelogy
ne cristata. .
4
0
568.
a
Percivalliana
. 5
..
614.
„
» . '
522.
»
.. . .
4
»
569.
«
1)
5
1)
615.
U
Bensoniae . '
523.
»
"
4
»
570.
)>
Leopoldi .
. 6
1)
616.
„
» . c
524.
»
»
4
"
571.
»
»
. 5
n
617.
Galeandr
a Devoniana . ^
525.
11
« . .
4
«
572.
»
intermedia
. 5
i>
618.
u
1) . ^
526.
»
« . .
4
»
573.
»
»
. 4
i>
619.
') D'Escragnolleana l
527.
I)
Lowi . . .
8
»
574.
II
»
. 3
»
620.
n
» . 1
528.
»
'> . . .
7
»
575.
Cattleya superba .
. 6
1)
621.
Gongoi'a
species . . i
529.
»
» . . .
6
))
576.
n
»
. 6
»
622.
»
» . . i
530.
Catasetum raacrocarpu
m 4
«
577.
»
labiata
. 6
»
623.
>,
» . . 1
531.
»
species .
3
n
578.
Cymbidium aloëfoliun
1 6
«
624.
Epidendrum vitellinum
532.
»
»
2
»
579.
Cypri
pediumbarbatui
n 2
11
625.
„
»
533.
»
Bungerothi
8
»
580.
11 1)
. 2
«
626.
„
»
534.
Cattleyi
1 aurea . .
7
»
581.
» »
. 2
»
627.
„
„
535.
1)
»
. 7
..
582.
» «
. 1
.,
628.
n
»
536.
»
Dowiana .
. 6
»
583.
1) »
. 1
»
629.
»
»
537.
»
»
. 6
»
584.
» 1)
. 1
»
630.
»
sceptrum
538.
»
Gaskelliana
. 5
»
585.
» Lawrencean
um 3
»
631.
»
»
539
M
»
. 5
»
586.
1) n
. 3
..
632.
Laelia purpurata , ,
540
1)
gigas . .
. 6
»
587.
1) n
. 3
»
633.
1)
1) ,
541
»
«
. 6
»
588.
n 1)
. 3
»
634.
1)
1)
542
"
imperialis
. 8
1)
589.
Cypr
pedium Lawrer
1-
II
035.
..
(6 pi.
543
«
»
7
ceanuni
. 3
imp.)
544
. Cattlej
a maxima .
. 8
»
590.
» »
. 3
»
636.
„
545
»
»
. 8
»
591.
» callosum
. 4
1)
637
0
„
546
.
»
. 7
»
592.
» »
. 4
»
638.
»
•>
639.
040.
()41.
042.
643.
644.
645.
646.
647.
648.
649.
650.
651.
652.
653.
654.
655.
656.
657.
658.
659.
660.
661.
GG2.
663.
664.
665.
066.
607.
008.
009.
070.
671.
672.
673.
674.
675.
070.
677.
673.
679.
680.
681.
682.
683.
684.
685.
686.
687.
688.
689.
690.
691.
692.
693.
Laelia purpurata
anceps.
» autumnalis
» peduncularis
.. majalis
« Perrini
» »
« cinnabarina
Ly caste Skinneri .
» u
» M
» aromatica.
Masdevallia Ilarrjana
» civilis .
Maxillaria nigrescens
Odontogloss. Alexaiid
rande
» hastilaliium
1) »
» Halli. .
« coronarium
1) tripudians
Fr.
8
8
8
8
8
8
N«»
Fr.
Nos
Fr.
694.
Odontoglossum tripudians 8
0
748.
Oiicidium praetextum
2
095.
«
bictoniense
4
>.
749.
» varicosuin.
2
090.
0
1)
4
«
750.
»
2
007.
»
nebulosum
4
»
751.
» aiiipliatiini luijus
3
698.
»
»
3
«
752.
Sophronitis grandiflora
3
699.
»
Ehrenbergi
1
1)
753.
» »
3
700.
n
»
1
»
754.
» »
3
701.
»
»
1
»
755.
Stanhopea Wardi . .
3
702.
»
cordatum
3
..
756.
.) . .
o
703.
..
..
3
»
757.
» M . .
3
704.
»
»
3
.'
758.
n 1) . .
3
705.
»
»
3
..
759.
Rodriguezia Bungerothi
5
706.
..
Cervantesi
2
»
760.
Saccolabium illustre .
4
707.
..
■^
2
1)
761.
n »
4
708.
»
»
2
»
762.
».
2
709.
..
.)
2
»
763.
>' Cauibodgeanum
6
710.
«
»
2
..
764.
»
6
711.
»
Rossi majus
2
•■
765.
» »
0
712.
..
»
2
..
766.
>■
4
713.
»
»
2
.)
767.
»
o
714.
»
«
2
»
768.
Vanda Batemanni . .
5
715.
..
»
2
1)
769.
» )) . .
5
716.
»
..
2
>)
770.
» » . .
5
717.
.,
Londesborou
-
»
771.
» suavis
5
ghianum
3
»
772.
...
5
718.
..
..
3
..
773.
» " ...
5
719.
..
1)
3
.>
774.
tricolor . . .
5
720.
Oncidi
um
incurvura
2
»
775.
...
5
721.
«
..
. 2
»
776.
.) ...
4
722.
»
»
2
»
777.
Saccolabium coeleste .
7
723.
»
..
2
..
778.
,,
7
724.
«
ornitlioryncliun
1 2
»
779.
Zygopetalum Gautieri
8
725.
»
Lanceanum
4
«
780.
,.
G
726.
»
»
2
»
781.
» criuitum.
3
727.
»
n
2
»
782.
Trichopilia suavis . .
4
728.
«
cucuUatum
4
«
783.
Vanda teres ....
2
729.
«
«
4
»
784.
» » . . . ,
2
730.
n
»
4
»
785.
Epidendrum laiiipes .
3
731.
»
)i
4
.,
786.
» ciliolare .
4
732.
>
»
4
»
787.
Laelia tlava ....
5
733.
»
trichodes
2
o
788.
Warscewiczella discolor
3
734.
M
1)
2
II
789.
n »
2
735.
»
»
2
»
790.
Paphinia Lindeni . .
8
730.
»
»
2
»
791.
Trichocentrum albo-
737.
M
1)
2
purpureum . . .
5
738.
»
»
2
»
792.
Cattleya citrina . .
3
739.
»
concolor
3
»
793.
» » . .
3
740.
»
»
2
,.
794.
1) » . .
2
741.
»
truUiferum
3
»
795.
« . .
2
742.
1)
Jonesianum
2
..
796.
Oncidium micropogon.
3
743.
»
»
2
»
797.
» I)
2
744.
»
flabellulatum
3
»
798.
Epidendrum species.
3
745.
»
»
3
»
799.
» »
3
740.
»
praetextun
1 2
I)
800.
» » .
3
747.
»
»
2
PETITE CORRESPONDANCE
M. A. 10. — Nous ne sommes nullement surpris du
fait que vous nous citez ; un Oncidhon ornithorhynchum
actuellement en fleurs chez M. Miteau porte 676 fleurs
sur (juati'e grappes ramitiées ; ce n'est d'ailleurs qu'une
petite plante ayant onze bulbes de dimensions très
ordinaires.
* ' *
M. C. — Nous ne saurions vous , renseigner d'une
façon précise au sujet d'un cas particulier sans avoir
sous les yeux la plante dont il s'agit ; mais en principe,
et d'une façon générale, lorsqu'on veut hâter la florai-
son d'une plante, il convient de lui donner beaucoup
de lumière et de soleil, et de la soumettre à une tem-
pérature un peu plus élevée que d'ordinaire.
Pour retarder la floraison, au contraire, il faut mettre
la plante dans une serre un peu plus froide ; il en est
de même des fleurs que l'on désire conserver longtemps
fraîches.
Il n'est pas mauvais de tenir les plantes un peu
sèches avant la floraison ; lorsque les boutons sont
formés, on peut recommencer à donner des arrosages
modérés.
Nous ne saurions, en aucun cas, conseiller de tenir
les plantes à l'ombre, les Orchidées ont liesoin de
lumière en tout temps, mais surtout au moment de la
formation des boutons ; les fleurs avorteraient ou
seraient très mal venues si la plante avait été privée de
lumière et de soleil.
* *
H. W. — 1° C'est le Maxillaria picta, espèce de serre
tempérée, qui produit un très grand nombre de fleurs
de forme et de coloris très gracieux, mais malheureuse-
ment un peu cachées par le feuillage, au-dessus duquel
les tiges ne s'élèvent pas. Elles sont jaunes à l'extérieur
et orangées à l'intérieur, avec des bandes de points
bruns sur une grande partie de leur surface. Elles
répandent un parfum très pénétrant, assez agréable.
2" Il n"est pas très vraiseml)lable, en général, que les
graines d'Orchidées soient emportées iDien loin de la
plante-mère, malgré leur légèreté et leur finesse, com-
parable, comme on l'a dit très justement, à celle des
grains de poussière qui voltigent dans un rayon de
soleil. Notez que les Orchidées croissent généralement
dans des endroits al)rités contre les grands vents, soit
sur des troncs d'arltres dans les forêts, soit dans des
bas-fonds tapissés de hautes herbes, où l'air ne pénètre
guère, car l'atmosphère s'y maintient saturée d'une
vapeur humide. Les graines tombent cependant, car les
capsules de presque toutes les espèces sont déhiscentes,
et que le moindi'e mouvement suffit à les précipiter,
mais elles tombent sur le pied même de la plante, ou
tout au plus à quelques mètres, parmi les autres plantes
de la même espèce, et dans le même tei-rain.
, *
* -4
X. Z.— On écrit, eu effet, Cirrhopetalum ou Cirrope-
talum, mais l'usage est beaucoup plus répandu d'adopter
la première orthographe.
Quelques puristes ont cependant entrepris de réfor-
mer cette coutume, quoiqu'à vrai dire le motif et l'utilité
de leur réforme n'apparaissent pas bien clairement.
L'utilité est nulle; peut-être pourrait-on alléguer que
l'orthographe actuelle prête à croire que le mot vient
de cirrhus, alors (ju'il vient d'un mot grec qui a un tout
autre sens; mais il est vi'aisemblable que peu de per-
sonnes se poseront de ces questions, et que celles qui
sont assez curieuses pour se les poser sauront les
résoudre. Quant aux motifs sur lesquels on s'appuie, ils
ne sont pas fondés ; les deux orthographes peuvent se
justifier, mais Cirrhopetalum est en somme plus correct.
AI. M. 2. — Le sel répandu sur les tablettes est, en
efl'et, un excellent préservatif contre les limaces, et le
procédé n'a que l'inconvénient d'exiger beaucoup de
peine, carie sel est souvent renversé pendant les dépla-
cements de plantes ou dissous par l'eau des arrosages,
et l'on aura besoin de le remplacer plusieurs fois par
semaine.
On se sert quelquefois de camphre en poudre dans le
même but, et c'est un moyen encore plus efficace ; mais
il n'est pas entièrement démontré que son emploi ne
causerait pas de préjudice aux plantes sur le compost
desquelles il pourrait être projeté.
P. M., à Nogent. — Le meilleur moyen à essayer
pour faire fleurir votre Odontoglossum, c'est de le
laisser à peu près sec, autant qu'il sera possible sans
l'incommoder, et cela après la formation de la pousse,
au moment oîi le bulbe se dessine, et commence à se
durcir. L'époque actuelle convient très bien.
Il n'est pas utile de changer pour cela la culture que
vous avez adoptée jusqu'ici, et qui a donné de très bons
résultats. Vous ne réussiriez peut-être pas aussi bien en
plaçant votre plante sur bloc ou en la divisant.
11 arrive parfois qu'une Orchidée refuse de fleurir
sans qu'il soit possible de deviner la cause de cette
j)articularité ; en la privant d'eau on réussit d'ordinaire
à faire apparaître les boutons : nous ne voyons pas
d'autre procédé à vous conseiller.
*
* *
B. F. — Parmi mes Cattleya Warocqueana, plusieurs
ont fleuri admirablement depuis deux mois ; mais il en
est quelques-uns qui ne montrent encore aucun bouton.
A quoi cela tient-il, et que faut-il faire? Fleuriront-ils
seulement l'hiver prochain?
RÉPONSE : Nous ne doutons pas que le C. Waroc-
queana ne renferme des variétés fleurissant au i)rin-
temps, et celles dont vous parlez rentreront sans doute
dans cette catégorie.
En outre, il est extrêmement probable que les plantes
de cette espèce fleurissent deux fois par an dans leur
pays d'origine. Plusieurs de celles qui ont été importées
au mois d'avril venaient de fleurir ou portaient des
boutons, et elles ont refleuri cet hiver.
Toutefois, cette double floraison serait une fatigue
excessive sous nos climats, et il faut mieux empêcher la
formation de la pousse après la floraison de l'hiver, pour
ne laisser recommencer la végétation qu'au printemps,
TERBE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Prix les plus réduits^ dépnnt tnulc
concurrence
Adolphe BRAHY-MÂRCHÂL
à CHANLY (Belgique
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
H. D'HONDT
Rue des Douze Chambres, 127, Gand
CONSTRUCTEUR DE SERRES EN FER
GRILLAGES, PONTS, etc.
MAISON FONDÉE EN 1859
CH. BUSS
Rue cl'AkUei-gem, ii» 60, GAIVO
USINE A VAPEUR POUR LA
CONSTRUCTION DE SERRES
Atelier de construction pour Foyers, Fourneaux
et chauffage en tous genres
Prix et renseignements sur demande.
[nstallation complèle de Ions systèmes de
Serres, Plans et Devis
SERRES A VIGNES, A ORCHIDÉES ET A MULTIPLICATIOIV
COUCHES A LÉGUMES ET A FLEURS. — ABRIS
VITRÉS MOBILES POUR PECHERS
Claies et lattis roulants de tous modèles et grandeurs
«5« Mi:».%ii.rr:« aix RXPO.<mTio.i[.^ du
l*.%Y!ii ET nv. I/ÉTRAIVOKR
d88o — Médaille d"Ari)enl ii rFxposilion l'niverselle d'Anvers — 1885
CONSTRUCTION
D'APPAREILS DE CHAUFFAGE
A EAU CHAUDE ET A VAPEUR
POUR
SERRES & BATIMENTS
Atelier de construction de Ponts
et Serres en fer
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
CHAUDRONNERIE EN FER
MÉDAILLES OBTENUES A DIVERSES
EXPOSITIONS
ED. VAN HEDDEGHEM
CONSTRUCTEUR
Hue Mertens, Faubourg d'Anvers
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
GRANDE SPÉCIALITÉ
D'OUTILS ET INSTRUMENTS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Seringues, Arrosoirs, Coupe-bordures, Echenil-
loirs. Sécateurs de toutes sortes, Serpettes,
Greffoirs, Pelles et Bêches pour jardinage et
drainage. Râteaux, Rasettes, Plantoirs, Fau-
cheuses, etc.
QUINCAILLERIE GENERALE
ARTICLES DE MÉNAGE ET DE CHAUFFAGE
Fil de fer galvanisé, Clous, etc., etc.
M. LINDEKENS
!292, Chausséç de "Wavre, BRUXELLES,
l^Année. 15 JANVIER 1891 NuméroSl. ^^
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
PAR
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. Llnden, Comte du Buysson, de Lansberge, G, Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Rodigas, de Plydt,Funck,E.AYallaert, A. Fj.nden,
Comte DE 3IoRAN, P. Gloker, G. Joris, A. Van Imschoot, Fr. Desrois,
E.S. Ra>d, D'Vais Cauwelaert,E.Bun(.eroth,Ch.Vasselr, James O'Rriein,
J. Hye, R. Martin Cahuzac, D"- Capart, Comte de Bousies, R. Johnson
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cogniaux, Max Garnjei!,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de la Devansaye, Fl. Claes, de Meulenaere, J. Van Mol,
Ch. André, A. van den Heede, Siesmayer, H. Schuster, D-^ G. von Heerdt, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Paraît le l'"' et le IS die clia<xvi.e mois
0]V S'ABOIVIVE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
{*?j>~ Gaod, impr. Eug. Vanderbacghen. "Tcî*S'*
M^P^- « ^AAnAA/vv^
"— ^
LINDENIA
lOONOGhï^^P^IIIB DES ORCJEllI3:ÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 liyraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
fflls^* (( Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volume
Aeranthus Leonis, Aerides maculosum var. formosum,
Aerides odoratutn var. Demidoffi, Aerides Reichenbachi,
Aganisia tricolor, Catasetum discolor, Catasetum tigrinum,
Cattleya aurea, Cattleya guttata var. leopardina, Catlleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana, Cattleya niaxima var.
Hrubyaaa, Cattleya nobilior var. Huguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reichenbachi, Cattleya Trianae var. alba, Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Guiberti, Cypripedium
Druryi, Cypripedium Lawrenceanum var. Hyeanum, Cypri-
pedium œnanthum superbum. Cypripedium selligerum majus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum, Deudrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsitlorum,
Epidendrum paniculatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
flora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanceanum var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrae,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
nopsis Sanderiana, Phalaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera, Selenipedium reticulatum, Spatho-
glottis Augustorum, Trichocentrum tigrinum var. splendens,
Trichopilia suavis, Vanda Roxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Qmc Volixine
Angraecum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, BoUea pulvinaris, Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catl-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriana var. Amaliana, Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum, Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum, Epidendrum Raiidianum. Galeandra
Devoniana var. Delphina, Galeandra llaveola. Laelia elegans
var. Houtteana, Masdevallia Veitchi, Miltonia spectabilis var.
lineala, Oncidium cucullatum, Oncidium Jonesianum, Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei granditlorum, Odonto-
glossum grande, Odontoglossum Lucianianum, Odonto-
glossum luteo-purpureum, Odontoglossum Roezli, Odonto-
glossum Schillerianum, Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana, Phalaenopsis Sumatrana, Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium eaudatum
giganteum, Selenipedium Schrôderac var. splendens, Spa-
thoglottis plicata, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var striatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni, Zygopetalum rostratum,
3mc Volume
Aeiidcs Ficldingi, Acranllics giantlillora, Aeridos Houllc-
tianum, Agam'sia cyanca. Angraecuni Lillirostachys Sedeni.
Angnloa unitlora. Brassavdia cnciillala vnr. ciisiiidata. Hollio-
pliylluni grandilloriini. Calasctiim Buiigcrollii var. aurciiiii.
Calasetum Buiigerollii var. Pollsiamim. C-alasotnm drcipieiis,
Catasetum pulchruni, Catlleya Gibeziae, Caltlcya labiata var.
autumnalis, Caltleya virginalis, Cleisosloma crassifolium.
Cypripcdiuni Artliuriaiium var. pallidum, Cypripcdium Caii-
nartianum, Cypripcdiuni Curlisi, Cypripedium Harrisianum
var. siiperbum, Cypripedium Leeanum, Cypripedium Moensi-
anum. Cypripedium praeslans, Cypripedium Van HouUca-
num. Cypripedium villosum, Cypripedium (Selenipedium)
Wallisi, Dcndrobium purpureum var. candidulum. Dendro-
hium rutril'eruni. Dcndrobium strcbloceras var. Rossianum.
Iiinopsis paniculala var. niaxima. Masdevallia marrura, Masde-
vallia .spectrum. Miltonia speclabilis Morcliana, Oncidium
clieiropborum, Oncidium papilio var. majus, Oncidium Pha-
iaenopsis, Odontoglossum cilrosmum var. Devansaycanum,
Odontoglossum crispum var. fastuosum. Odontoglossum cris-
[lum var.Trianae. Odontoglossum cuspidatum, Odontoglossum
Harryanum , Odontoglossum odoratum var. baphicanlum ,
Odontoglossum Iriumphans, Odontoglossum Uro-Skinneri,
i'apliinia Lindeniana. Paphinia Modiglianiana. Rodriguezia
Bungerotiii, Vanda superba.
4me "Voluine
Aeridesquinquevuliierum, Angraecum sesquipedale, Angu-
loa Clowesi. Catlleya chocoensis var. Miss Nilsson, Caltlcya
Mossiae var. Bousicsiana, Catlleya Mossiac var. Warocqucana,
Cirrhopetalum pulchruni, Coelogyne crislata var. alba. Com-
pareltia falcala, Cypripedium bellalulum. Cypripedium
Elliûltianum, Cypripedium Harrisianum var. polychromum.
Cypripcdiuni Mastersianum. Cypripedium Mileauanum, Dcn-
drobium Bensoniae. Dcndrobium densillorum, Epidcndrum
nenioralc, Laelia majalis. Leptotcs bicolor. Lycaste Skinneri
var. alba, Masdevallia tovarensis, Miltonia (Odont.)X Bleuana,
Mesospinidium vulcanicura, Xanodes Mcdusae, Odontoglos-
sum Bleichrôderianum, Odontoglossum Cervantesi lilacinum.
Odontoglossum Glonerianum. Odontoglossum Halli. Odonlo-
j;lossum Pescatorei var. Lindeni. Odontoglossum latimacu-
lalum, Odontoglossum radialum, Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odontoglossum Warocqucanum. Oncidium Forbcsi
maximum. Oncidium iridiiolium. Oncidium macrantiium.
Phaius grandifolius. Polysiacliia pubescens, Selenipedium
caudatuni var. Alberlianum, Soplironitis granditlora. Thunia
Marshalli, Vanda coerulea, Vanda tricolor, AVarrea Lin-
deniana.
^me "Volume
Ada aurantiaca, AeridesAugustianum, Angraecum citralum,
Angiaecum cburncum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lol)l)i. Calantlie Masuca, Calanthe Veitchi,
Calasetum macrocarinnii var.chrysanthum, Catlleya Triauae
var. purpurata. Caltlcya Trianae var. M'»" Martin-Cahuzac.
Caltlcya Trianae var. pallida. Catlleya Trianae var. striala,
Catlleya maxinia va--. Malouana, Cymbidium Mastersi, Cvpri-
pedium barbato-Veilchianum, Cypripedium nitens. Cypri-
pedium orplianum. Dcndrobium crumenatuni, Dcndrobium
infudibulum. Dcndrobium Mirbelianum, Dcndrobium Pax-
toni, Dcndrobium Wardianuni var. Lowi, Epidendrum pris-
matocarpum, Epidendrum vitellinum, Gongora niaculata,
Houlletia Brockleliurstiana, Laelia anceps var. Hveana.
Laelia elegans, Lycaste costala, Masdevallia ignea, Mîllonia
Blunti var. Lubbersiana, Miltonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes, Odontoglossum Boddaertia-
nuni, Odontoglossum Duvivierianum. Odontoglossum basti-
labium, Odontoglossum maxillare. Odontoglossum odoratum
var. striatum. Odontoglossum Schlesingerianum, Phalae-
nopsis Scliilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopetalum intermedium, Zygopetalum Jorisianum.
0™<= Volume (six li\^r*aisoiis parues)
Calanthe veralril'ulia. Calasetum Rodigasianum, Caltlcya
Eldorado, Chysis aurca, Cirrhopetalum Mastcrsianum. Coelo-
gyne ocellata var. maxima. Coelogyne peltastes, Coryanthes
Bungcrothi, Cyprijicdium Fraseri, Cypripedium praestans
var. Kimballianuni, Cypripedium superbiens, Dcndrobium
Dalhousicanum, Dcndrobium Dovonianum, Dcndrobium Gal-
iiccanum, Dcndrobium superbum var. anosmum, Masdevallia
bclla, Masdevallia Reichenbachiana. Maxillaria longisepala,
Oncidium Krameri, Phaius Humbloti, Phalaenopsis Esmc-
ralda var. candidula, Selenipedium grande, Selenipedium
Sedeni candidulum, Stanhopea oculala.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
{''■ Volume, 125 fr.; 2'"^ Volume, 100 fr. ; 3'"^ Volume, Î5 Ir.; 4™^ Volume, 70 fr.; 5'"*^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
Qme Volume (en cours de publication) : 60 francs
IC^ ON PEUT S'ABOINNER POUR CHAQUE VOLUME SÉPARÉMEiM.
UN NUMÉRO SPÉCIMEN : 6 FRANCS.
SOMMAIRE DU 2r^ NUMÉRO :
Revue des Orcliidées nouvelles ou peu connues 325
Causerie sur les Orchidées. — XI • 327
Un album d'amateurs d'Orchidées 331
Études de botanique élémentaire sur les Orchidées 332
Un moyen simple de débarrasser les serres des fourmis 335
Les serres à Orchidées. — 1 336
Orchidées cultivées sans drainage 337
Miscellanées 338
Travaux de la seconde quinzaine de janvier 340
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
.1. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de rOrcfiidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire: M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura heu les Dimanche et Lundi 8 et 9 Février prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, J. Moens, Ém. Rodigas^ D'" Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wincqz.
15 JANVIER i8gi 325
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
CYPRIPEDIUM INSIGNE var. MACFARLANEI Rolfe. — Belle variété
jaune, ressemblant beaucoup comme coloris à la variété Sanderac, mais très
différente comme forme. Le sépale dorsal est beaucoup plus étroit, et porte une
aire blanche' plus petite; les pétales sont plus étroits, mais la bractée est beau-
coup plus longue. La plante appartient à la collection de M. R. H. Measures,
de Streatham. Gard. Chron., 6 décembre, p. 655.
*
* *
CYPRIPEDIUM X ANTIGONE Rolfe. — Très élégant hybride, produit
par M. Seden, dans l'établissement de MM. James Veitch & Sons, de Chelsea,
au moyen de la fécondation de C. Lawrcnceamcni par le C. nivenm. Il se rap-
proche beaucoup, comme port, du premier, mais ses fleurs sont blanches,
parsemées de nervures et de veines pourpre clair, et rappellent par là
davantage le porte-semence ; comme forme il est à peu près intermédiaire
entre les deux. Ses feuilles sont très élégamment panachées. II a reçu un
certificat de première classe de la Royal Horticultural Society, le 1 1 novembre
dernier. Gard. Chron., 20 décembre, p. 716; 15 novembre, p. 570 et 22 no-
vembre, p. 602.
CYPRIPEDIUM X DORIS Rolfe. — Gracieux hybride produit dans la
collection de M. N. C. Cookson, de \\'\Iam-on-Tyne, entre le C. venustum et
le C. Stonci. Il a en grande partie la physionomie du premier, et l'influence du
C. Stonei est plus effacée que d'ordinaire. Toutefois il paraît qu'une seconde
plante s'en rapproche davantage.
Il a obtenu un certificat de mérite de la Royal Horticultural Society le
II novembre dernier. Gard. Chron., 20 décembre, p. 716, 15 novembre,
p. 57a, et 22 novembre, p. 602.
* *
326 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LAELIA ANCEPS var. THOMSONIANA O'Brien. — Décrit comme une
variété exceptionnellement grande et colorée, analogue à la variété Aniesiana.
Les segments sont d'un rose bleuâtre tendre, et le labelle d'un coloris très foncé.
Il a fait son apparition dans la collection de M. W. J. Thomson, de S' Hélens,
Lancashire. Gard. Chron., 20 décembre, p. 716.
*
* *
CYPRIPEDIUM X LEEANUM var. GIGANTEUM Rolfe. — C'est une
forme de dimensions exceptionnelles, produite par MM. Heath, de la féconda-
tion du C. Spiceriannm par une grande forme de C. insigne. Le sépale dorsal a
plus de sept centimètres de diamètre ; les pétales ont sept centimètres et demi
de longueur, et près de deux et demi de diamètre à l'extrémité. Gard. Chron.,
20 décembre, p. 718.
* *
CYMBIDIUM TRACYANUM HoRT. — Grande et superbe espèce, que je
crois être une variété du C. grandiflorum Griff. (C. Hookeriannm Rchb. f.),
ayant les sépales et les pétales rayés comme un C. giganteum foncé. Il s'en
rapproche aussi à d'autres points de vue. Les fleurs ont quatorze centimètres de
diamètre.
La plante a été exposée par M. H. A. Trac y, 'de Twickenham, au meeting
du 9 décembre dernier de la Royal Horticultural Society, et y a obtenu un
certificat de première classe. Quelques jours après, elle a été vendue 1968 francs.
Gard. Chron., 20 décembre, p. 718, et 15 décembre, p. 702.
*
MASDEVALLIA SCHRÔDERIANA Hort. — Ce gracieux Masdevallia,
décrit dans ces colonnes, p. 166, est figuré dans le Journal of Horticulture du
25 décembre, p. 557, fig. 74.
CYPRIPEDIUM X DEBOISIANUM Ch. de B. — Hybride produit par
MM. Edm. Vervaet & C''', de Mont-St-Amand, par le croisement du C. venus-
tiiin et du C. Boxalli atratuni. Il a reçu un certificat de mérite de la Société
Royale d'Horticulture de Gand et de la Chambre Syndicale des Horticulteurs
Belges. Gard. Chron., 27 décembre, p. 747. R. A. Rolfe.
15 JANVIER 1891 327
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
XL — Les Orchidées « hors de chez elles » sous l'Equateur
Les lecteurs du Journal des Orchidées trouveront peut-être quelque intérêt à
savoir comment les Orchidées se comportent dans notre région d'été perpétuel
et d'humidité, à Para, situé dans le delta de l'Amazone à quatre-vingt miles
environ de l'Océan et à la même distance au sud de l'Equateur.
Pendant les dix dernières années, j'ai collecté un nombre immense d'Orchi-
dées, et je possède ou j'ai possédé des échantillons de presque tout ce qu'on
peut se procurer qui soit digne d'être cultivé. Je ne me suis pas borné aux
espèces de serre chaude, et j'ai entrepris la culture de beaucoup d'Orchidées
froides, car j'ai reconnu par expérience que la pratique est le seul bon moyen
de réussir dans toutes les circonstances. Si l'on m'avait demandé s'il est
possible de cultiver des Odontoglossum ou des Masdevallia sous l'Equateur,
me fondant sur ce que je connais de leurs exigences et sur mes essais antérieurs
aux Etats-Unis, où les trois mois d'été leur font beaucoup de tort, j'aurais
répondu que c'est impossible. Néanmoins, je résolus d'en faire l'essai, et j'ai eu,
à différentes époques, à peu près quatre-vingts espèces d'Odontoglossum et trente
de Masdevallia ; le résultat peut être exprimé en peu de mots : les seuls Odon-
toglossum que je réussis à cultiver sont les suivants : 0. citrosnmm, 0. Londes-
horoughiamini, 0. grande, et 0. Insleayi; le seul Masdevallia, le M. infracta,
espèce à petites fleurs, des environs de Rio de Janeiro. Il est possible également
que l'O. Harryaniun réussisse, mais les plantes n'ont pas trop bonne mine. Le
groupe d'Odontoglossum rentrant dans le genre Miltonia, comme les Roezli et
vexillarinin, résistent quelque temps, mais finissent par succomber.
Je ne voudrais pas que l'on crût que les espèces que je dis cultiver réussissent
aussi bien que dans un climat plus froid ; mais elles sont en bonne santé et
elles fleurissent, ce qui est le principal.
Les Oncidium de serre froide, dont un certain nombre viennent de la
Montagne des Orgues, au-dessous de Rio de Janeiro, comme les 0. concolor,
O. dasystyle, ne réussissent pas, et une quarantaine d'espèces ne peuvent pas
328 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
être cultivées, ou si mal qu'il vaut mieux y renoncer. Les 0. Forbesi, 0. crispuni,
O. Gardnerianum et autres du même groupe croissent et fleurissent bien pendant
quelques années, puis meurent graduellement; toutefois comme j'en trouve des
provisions près de moi, je puis en être toujours fourni. L'O. sarcodes est très
singulier ; il fait de bonnes pousses, montre une santé parfaite, et produit des
grappes immenses qui porteraient un nombre inlini de fleurs si les boutons
s'ouvraient; mais pas un bouton ne termine sa croissance; les grappes restent
vertes pendant des années, mais je n'ai jamais eu de fleurs jusqu'ici. Si di;
moins je pouvais cultiver les Oncidium à larges feuilles sans pseudobulbes,
les Lanceanum, haeuiatochilnm , liiridtun, roseuin, carthaginense , Cavendishi,
bicallosuin, je renoncerais volontiers aux autres. Ces espèces poussent à mer-
veille, et donnent une superbe moisson de fleurs. Au moment où j'écris
(novembre) la saison de floraison de VO. Lanceanum commence, et j'ai déjà
environ soixante-quinze plantes en fleurs ; beaucoup d'autres suivront, et
j'aurai des fleurs jusqu'en juillet prochain ; certaines plantes en portent une
centaine. L'année dernière, j'avais une grappe de quatre-vingt-treize fleurs,
et d'après le volume de la tige florale de cette année, ce nombre va peut-être
être dépassé. Les feuilles sont très grandes, quelques-unes mesurent près de
cinquante centimètres de long et vingt de large. Les fleurs sont très amples et
varient beaucoup dans le labelle, dont le coloris va du blanc pur au piourpre
foncé. Un petit nombre de plantes ont des fleurs à labelle blanc et d'autres à
labelle pourpre sur le même pied. La plupart de mes plantes sont de la variété
du Rio Negro, mais j'ai aussi le type de Surinam ; il se distingue par les
moindres dimensions de toutes ses parties; sa tige florale est relativement peu
fournie, et il fleurit difficilement.
Le nom brésilien de cet Oncidium est Orelha do bnrro ou oreille d'âne, à cause
de la longueur de ses feuilles.
L'O. Cavendishi, qui fleurit à la même époque que le précédent, forme un
gracieux contraste avec lui ; il pousse bien, et produit des fleurs en grand
nombre.
Un autre groupe d'Oncidium qui réussit bien est celui des 0. altissiiiwin et
sphacclatwn. Je les cultive généralement sur les branches de gros arbres, car
ils poussent rapidement leurs racines hors des pots. Ils sont en fleurs en ce
moment, et j'ai des grappes de plus de trois mètres et demi de longueur; les
plantes sont couvertes de fleurs par milliers. Lorsqu'on se promène sous les
troncs d'arbres et qu'on lève les yeux, il semble voir l'intérieur d'un nuage doré.
15 JANVIER 1891 329
L'O. papilio et VO. Kramerianum sont en fleurs toute l'année, et le groupe
des O. cebolleta, dont le meilleur est VO. Sprncei, prospère parfaitement.
Les Phalaenopsis réussissent en général ; ils sont cultivés dans de petites
corbeilles suspendues aux branches inférieures des arbres, mais toujours avec
une abondance d'air et de façon à profiter amplement du soleil le matin. Les
P. grandiflora et ses nombreuses variétés, P. amabilis, P. Sanderiana et
P. Stuarti fleurissent abondamment, mais les grappes ont rarement plus de sept
fleurs chacune et ne se ramifient pas. Le P. rosea ou equestris et le P. violacca
fleuriraient jusqu'à leur dernier souffle. Le P. Luddenianniana pousse assez
chétivement et ne fleurira pas, et le P. Snuiatrana ne va pas bien. Mais le plus
décevant de tous est le splendide P. Schilkriana ; il croît très bien, donne de
grandes feuilles richement colorées, et supporte le plein soleil; ses tiges florales,
produites à profusion, atteignent souvent un mètre de longueur et se ramifient ;
les bractées où doivent se former les fleurs apparaissent, mais aucun bouton ne
se produit, et après un certain temps, au bout de chaque tige ou ramification,
une feuille se développe et donne naissance à une nouvelle plante; je n'obtiens
même pas une fleur de la profusion que la grappe semblait promettre; j'ai eu,
ainsi, jusqu'à trente plantes sur une tige. C'est en vain que j'ai essayé d'3^
remédier et que j'ai fait diverses tentatives pour arrêter cet excès de propa-
gation. Le feuillage est d'ailleurs splendide, et l'on ne saurait posséder trop
de P. Schilleriana.
Les Angraecum réussissent généralement et fleurissent bien, sauf VA. citra-
tnui et VA. Sanderiantun qui forment de longues figes florales, mais n'ouvrent
jamais un bouton. Les gracieux petits A . hyaloides et A . distichum sont toujours
en fleurs. UA. Scottianum fleurit très abondamment. U'A. falcatiim, de serre
froide, va merveilleusement bien. L'un des plus beaux et des plus curieux est
VA. funalc, de la Jamaïque, qui n'a pas de feuillage, et n'est qu'une masse de
racines charnues en vrille, d'où s'élancent les grappes chargées de fleurs d'un
élégant coloris blanc, avec de longs éperons et deux longues cornes recourbées.
Mes grandes plantes sont rarement dépourvues de fleurs, et celles-ci conservent
tout leur éclat pendant trois semaines.
Des Aerides j'ai environ trente espèces, parmi lesquelles des plantes im-
menses, et je n'ai encore jamais en, une fleur. Les plantes croissent vigoureuse-
ment, mais ne fleurissent jamais. Les \"anda et les Saccolabium, au contraire,
croissent et fleurissent bien, et j'en ai un grand nombre d'espèces. Les Dendro-
bium, dont je possède à peu près toutes celles qu'on peut se procurer, poussent
330 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
et fleurissent généralement bien. Ceux qui font exception sont quelques espèces
Australiennes, et le D. nobile, que je ne puis pas mettre suffisamment en repos
dans ce climat humide pour qu'il forme des boutons.
Les Cattleya, que j'ai par milliers, réussissent bien, excepté le C. citrina,
pour lequel le climat est trop chaud. Quant au C. Mossiae, on pourrait croire
que tout débutant dans la culture des Orchidées réussira à le faire fleurir;
cependant je n'y réussis pas, quoiqu'il végète assez bien. Je ne sais à quoi
attribuer ce défaut, car si c'était le manque de repos qui empêche les spathes
de se remplir, les espèces voisines ne fleuriraient pas non plus par le même
motif.
Les Laelia, excepté le L. monophylla et le L. majalis, vont très bien, et, à ma
grande surprise, le nouveau L. Gouldiana promet une forte pousse et est en
belle floraison.
Les Cypripedmm en général ne réussissent pas. Le groupe barbatum pousse
et fleurit, mais pas de façon à rhe satisfaire complètement ; la section niveum,
concolor, bellatuliun etc. croît et fleurit bien; ceux du type C. laevigatum (ou
philippinense) végètent admirablement, mais fleurissent très parcimonieusement.
Le C. Curtisi réussit bien, ainsi que le C. Dayanum, mais le C. Stonei ne me
donne pas satisfaction. Le C. Lowianum fleurit très abondamment, et le
C. Lawrenceaimm va dans la perfection. Le C. insigne, dans ses nombreuses
variétés, ne veut pas fleurir, quoique poussant bien. Mais c'est des Selenipedium
que j'obtiens les meilleurs résultats. Tous vont bien, et j'ai des plantes im-
menses, des espèces anciennes, qui ne sont jamais sans fleurs. Les nouveaux
hybrides promettent de surpasser leurs parents comme taille, de même qu'ils
les surpassent en beauté, lorsqu'ils en auront eu le temps.
Je pourrais continuer ce compte-rendu de mes essais pendant plusieurs cha-
pitres, mais je m'arrête, craignant que mon récit soit plus fatigant qu'agréable
aux lecteurs. Edouard S. Rand.
LA LINDENIA, iconographie des Orchidées, va publier, à partir du i" février
prochain, une édition rédigée en Anglais; cette seconde édition, absolument
conforme à l'ouvrage actuel, comme format, comme planches et comme rédac-
tion, sera la traduction de celui-ci. Elle aura également comme rédacteurs
MM. LiNDEN, Emile Rodigas et R. A. Rolfe.
15 JANVIER i8gi 331
UN ALBUM D AMATEURS D ORCHIDEES
Le directeur delà société L'Horticulture Internationale vient de prendre
une initiative des plus intéressantes et des plus gracieuses, et je suis heureux de
me faire son interprète en la recommandant au bon accueil des lecteurs du
Journal des Orchidées. Il se propose de former un album des portraits de tous
les amateurs d'Orchidées, album qui serait conservé dans ses bureaux et qui
constituerait dans ses archives un document des plus précieux.
On l'a dit avec justesse, un goût commun, à plus forte raison une passion
commune, est un puissant motif de rapprocliement; la passion des iîeurs, l'une
des plus aimables qui existent, doit posséder le même privilège et surtout celle
des Orchidées qui impose plus de sacrifices, de zèle et d'étude à ses servants.
Dans cette branche de l'horticulture,, où les éléments d'information et d'appré-
ciation sont si rares, où il est difficile de connaître des plantes qui ne sont repré-
sentées parfois que par quelques exemplaires, l'entente et l'union de tous les
amateurs est particulièrement désirable, et je. crois qu'il est utile de seconder
par tous les moyens l'établissement entre eux de ces relations courtoises de
croyants du même culte; la création de l'album dont je parle ne pourrait-elle
pas servir de base, comme une sorte de présentation, à la formation de ce lien
sympathique? La société L'Orchidéenxe a déjà commencé cette œuvre qui, je
n'en doute pas, sera féconde en résultats pratiques excellents.
L'établissement de L'Horticulture I:^ternationale, celui même où L'Or-
chidéexne a pris naissance, me paraît tout indiqué pour servir de centre à
cette concentration.
Je fais donc appel à tous les amateurs d'Orchidées, pour les prier de vouloir
bien adresser au bureau du Journal leur portrait, dans le format qui leur
conviendra.
Tous les portraits seront reliés en un album avec une inscription mentionnant
les nom et adresse de chaque amateur ; lorsque l'album sera terminé, le Journal
des Orchidées aura le plaisir de convier ses abonnés à en prendre connaissance
à l'établissement de L'Horticulture Internationale, où ils peuvent tou-
jours être assurés de recevoir l'accueil le plus empressé.
Comte DE MORAN,
332 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
ÉTUDES DE BOTANIQUE ELEMENTAIRE
SUR LES ORCHIDÉES
La structure de la fleur des Orchidées est toute spéciale et ne rappelle que
de loin celle des fleurs ordinaires. Au premier abord, les organes de la fécon-
dation (étamines, pistil), de beaucoup les plus importants pour l'étude scienti-
fique des plantes, ne s'y reconnaissent pas. Aussi un grand nombre d'amateurs
d'Orchidées, peut-être la plupart des admirateurs de ces plantes splendides,
n'osent pas aborder l'étude de leurs vrais caractères distinctifs ; ils ne se sentent
pas le courage de le faire, parce qu'ils se figurent que cette étude est longue,
pénible et ne peut sortir du domaine des botanistes de profession.
Ceux-ci ne semblent pas toujours avoir fait de bien grands efforts pour se
mettre à la portée du public horticole; ils paraissent parfois, au contraire,
avoir pris plaisir à être aussi peu que possible compris par le vulgaire, qui ne
voit ainsi le savant qu'au sommet d'un piédestal, et doit nécessairement croire
que la science botanique est à peu près inabordable, ou du moins seulement
accessible à quelques privilégiés.
Dans les pages qui suivront, nous nous proposons de montrer que la
connaissance scientifique des Orchidées n'est pas entourée d'obstacles insur-
montables, n'est pas même beaucoup plus difficile que celle de la plupart des
autres végétaux.
A tous ceux de nos lecteurs qui ne connaissent pas encore la structure
remarquable de ces belles plantes, qui ne peuvent donc les distinguer par leurs
caractères scientifiques parce qu'ils ne sont pas à même de comprendre les
descriptions que les botanistes en ont données, nous voulons montrer un
chemin facile pour acquérir toutes ces connaissances.
Nous devons toutefois bien faire remarquer, en insistant même sur ce point,
que si l'on se bornait à nous lire, on apprendrait peu de chose; peut-être même
nous trouverait-on bien ennuyeux. Pour atteindre au but indiqué, il faut de
toute nécessité suivre nos prescriptions; il faut toujours avoir entre les mains
la fleur mentionnée et nous suivre pas à pas, en la décomposant méthodique-
15 JANVIER 1891 333
ment : c'est ce travail pratique seul qui conduira à un résultat sérieux. Il
faudra de l'attention et parfois une certaine patience pour arriver à bien isoler
des organes délicats; mais à ceux qui voudront bien nous suivre, nous croyons
pouvoir promettre beaucoup de satisfaction, par suite des connaissances
sérieuses qu'ils parviendront à acquérir en peu de temps.
Il sera bon de commencer par se munir d'un matériel d'étude qui n'est pas
très compliqué : un canif bien tranchant; une aiguille emmanchée, pour écarter
certains organes, afin de les distinguer mieux (une simple aiguille à coudre,,
enfoncée dans un petit manche de bois, peut suffire); une petite pince en fer
ou en cuivre (brucelles), pour saisir les objets très délicats; enfin, dans certains
cas, il sera utile de se servir d'une loupe, comme on en trouve maintenant à
fort bon compte chez tous les opticiens. Remarquons, à ce sujet, que ce ne sont
pas les loupes de plus large diamètre qui conviennent le mieux, au contraire,
car ce sont ordinairement celles qui produisent le plus faible grossissement
des objets.
Mais notre préambule est déjà fort long; mettons-nous de suite au travail.
I. — Structure de la fleur des Orchidées
Les Odontoglossum étalent maintenant leurs fleurs à profusion; parmi les
nombreuses espèces de ce genre, VO. grande attire spécialement notre atten-
tion par ses très grandes fleurs en partie jaunes, avec de larges macules d'un
brun rougeâtre.
Cueillons une de ses fleurs et observons-là du côté inférieur, celui qui est
tourné vers la queue, que les botanistes nomment le pédoncule : nous voyons
que la grande masse de la fleur est formée de six folioles, attachées dans toutes
les directions, comme les rayons d'une roue. Les six folioles sont disposées
sur deux rangs : il y en a trois à l'extérieur, puis trois autres plus intérieures
et placées chacune entre deux des premières.
Détachons d'abord les trois pièces extérieures, en les coupant à leur base :
ce sont les sépales. L'un d'eux, nommé sépale supérieur, parfois aussi postérieur
ou dorsal, tourné vers le haut, est notablement plus large que les autres; les
deux autres {sépales latéraux) sont dirigés vers le bas, l'un à droite et l'autre
à gauche.
Les trois pièces qui restent sont fort dissemblables. Deux d'entre elles,
étalées à droite et à gauche, et légèrement relevées vers le haut, ont à peu
334 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
près les dimensions du sépale supérieur et se nomment les pétales (Reichen-
BACH les nommait tépales). La troisième, tournée vers le bas, est presque arrondie
et à peu près moitié plus courte que les deux premières; elle porte le nom de
lahelle et a une grande importance pour la distinction des espèces, par suite
des innombrables formes qu'elle peut revêtir. Le labelle de notre fleur est
longuement rétréci à la base, où l'on observe, sur la face supérieure, une
énorme masse charnue, terminée en avant par deux gros tubercules en forme
de mamelons presque coniques; en arrière de la masse charnue, on trouve
encore deux pointes beaucoup plus petites.
L'ensemble des six pièces examinées jusqu'ici forme le périanthe, nommé
aussi périgone.
x\yant enlevé les deux pétales et le labelle, il ne nous reste qu'une masse
centrale charnue, une sorte de gros pivot ayant un peu plus d'un centimètre
de longueur, en grande partie jaunâtre, arrondi et un peu plus grêle inférieure-
ment; dans sa partie supérieure, il est muni en avant de deux ailes minces,
arrondies et densément velues (vues à la loupe); on nomme cet organe central
le gynostèuie, ou parfois la colonne.
La face antérieure du gynostème présente, entre les deux ailes et un peu en
dessous du sommet, une large cavité, remplie d'une matière gluante presque
liquide : c'est le stigmate.
Tout au sommet du gynostème, se trouve une espèce de capuchon (opercule)
un peu pointu en avant, rappelant dans son contour la forme d'une tête d'oiseau,
et qui se détache au moindre choc lorsque le développement de la fleur est
assez avancé : on voit alors en dessous deux petites masses jaunâtres, presque
translucides, ovoïdes, longues de près de deux millimètres et placées parallèle-
ment; elles ont reçu le nom de masses polliniqiies ou pollinies. Les pollinies
s'attachent par leur base pointue à un support unique, grêle et transparent
{pédicelle), terminé en avant par un léger renflement (rétinacle, disque visqueux ou
glande) de couleur fauve et assez gluant; de sorte que, lorsque tout l'ensemble
se détache, le rétinacle peut se coller aux corps qui le touchent et y fixer ainsi
les pollinies. La réunion de l'opercule et des pollinies qu'il contenait forme
V anthère; lorsque celle-ci s'ouvre par un opercule, comme dans tous les Odon-
toglossum, elle se nomme anthère operculiforine. L'anthère, avec ses pollinies,
était plongée, au sommet du gynostème, dans une petite fossette qui porte le
nom de clinandre ou parfois à'androcline.
Remarquons encore, entre l'anthère et le stigmate, un repli dans lequel le
15 JANVIER 1891 335
rétinacle venait aboutir, lorsque les pollinies se trouvaient encore en place;
ce repli constitue le rostellum, nommé aussi la bursicule.
Notons enfin que la partie supérieure du pédoncule, étant coupée en travers,
nous montre une cavité centrale, dans laquelle des granules extrêmement fins
sont attachés sur trois rangées; cette portion constitue l'ovaire, et les granules
sont les ovules. Si la fleur a été fécondée, l'ovaire deviendra plus tard le fniit,
et les ovules formeront les graines.
Comme l'ovaire de la fleur que nous venons d'analyser est placé en dessous
de tous les autres organes floraux, on dit qu'il est infère.
Nous avons dû, à notre grand regret, employer un grand nombre de termes
scientifiques; mais nous espérons qu'on nous les pardonnera : nous n'en donne-
rons plus guère d'autres, et il est indispensable de connaître tous ceux qui
précèdent pour être à même de comprendre les descriptions d'Orchidées.
(Sera continué.) A. COGNIAUX.
UN MOYEN SIMPLE DE DEBARRASSER LES SERRES
DES FOURMIS
Monsieur le Directeur,
Permettez-moi de signaler à vos lecteurs un moyen des plus simples et des plus
efficaces de supprimer les fourmis, et avec elles bon nombre des hôtes incommodes
de nos serres.
Déposez dans l'endroit qu'elles fréquentent un pot à confitures, au quart rempli de
sirop de poires. Vous le trouverez le lendemain plein de foui^mis, de cloportes et de
cancrelas ; les premières surtout se prennent en foule à ce piège.
Je recommande ce système, dont j'ai constaté l'excellence, aux cultivateurs d'Orchi-
dées et à tous ceux qui ont des serres. Je crois qu'il est préférable de mettre le sirop
dans un pot en verre ou en porcelaine assez profond, plutôt que dans une assiette ou
une soucoupe ; les visiteurs ne peuvent s'en retirer.
Je suis heureux d'apporter mon modeste concours au Journal des Orchidées, si
précieux aux pratiquants, et déjà répandu chez tous les orchidophiles. Je vous adresse
pour le prochain numéro, une Causerie sur les ennemis des Orchidées.
Recevez, etc.
D"" G. VON Heerdt.
336 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LES SERRES A ORCHIDEES
I. — Construction et aménagement (Suite)
La charpente proprement dite devra être aussi restreinte que possible, afin
de ne pas empêcher la lumière de pénétrer dans les serres; mais d'autre part
on ne peut donner aux vitres de très grandes dimensions sans compromettre la
solidité de la construction, et sans augmenter considérablement les frais, car
en cas d'accident il serait beaucoup plus coûteux de les remplacer. Il faut
prendre une moyenne entre ces diverses exigences, et faire les membrures en
bois aussi mince, et en même temps aussi résistant que possible; elles seront
d'ailleurs soutenues par les raccordements et les clefs de voûte en fer forgé;
et dans une serre assez étroite et peu élevée, le poids de la toiture sera assez
faible; quant au vitrage, on le choisira d'une grandeur un peu au-dessus de
la moyenne, d'une verre double assez épais pour ne pas se briser aisément,
mais on aura soin que cette épaisseur ne nuise pas à la clarté.
On s'est souvent préoccupé de l'action des verres colorés sur la végétation;
plusieurs couleurs ont été reconnues très nuisibles comme absorbant une partie
de la lumière; d'autres, le jaune notamment, augmentent peut-être le pouvoir
desséchant du soleil, ce qui n'est pas désirable. Le verre vert est employé
parfois pour ombrer légèrement les serres, mais ce qui est bon au milieu de
la journée ne l'est souvent pas le matin, ou le soir, ou pendant l'hiver, et nous
ne saurions recommander un ombrage inamovible. En somme, le meilleur verre
à employer est le verre incolore même sous une certaine épaisseur.
Les vitres doivent être mastiquées avec beaucoup de soin, pour que l'eau
des lavages ou des pluies, ou l'air froid de l'hiver, ne puisse pénétrer nulle part.
Comme on ne saurait songer à les réunir par des lattes, qui enlèveraient trop
de lumière et nuiraient à l'écoulement des eaux, on se contentera de les super-
poser à leur extrémité, ce qui n'a d'autre inconvénient que d'interposer de
place en place une épaisseur double de verre ; il suffît qu'elles chevauchent
l'une sur l'autre de i centimètre à i 1/2 centimètre, mais il va sans dire que
ces raccords devront être opérés avec la plus grande exactitude.
15 JANVIER 1891 337
II arrive fréquemment que la poussière s'amasse à ces jointures ou sur le
bord des vitres et y forme des lignes noirâtres, qui obscurcissent beaucoup les
serres; il faut avoir soin de les laver dès que cet inconvénient apparait.
A propos du vitrage, disons un mot des abris. Il est souvent nécessaire,
en été, d'ombrer les serres au milieu du jour, pour protéger les plantes contre
les rayons les plus brûlants du soleil ; mais d'autre part, elles doivent profiter
de sa chaleur et de sa clarté le matin et le soir, et pendant les journées d'hiver
toutes les fois qu'il se montre. Il serait plus nuisible qu'utile de les abriter d'une
façon permanente, et c'est pourquoi nous ne saurions approuver l'emploi des
badigeons dont on recouvre parfois les vitres.
Nous avons vu fréquemment peindre le vitrage en blanc au moyen de chaux
délayée dans de l'eau ou du lait; c'est un procédé qui absorbe moins de
lumière que les autres, mais il vaut toujours mieux se servir d'abris mobiles.
Dans certaines saisons, notamment aux mois de mars et d'avril, il y a grand
avantage à pouvoir découvrir les serres pendant une heure où le soleil est
voilé, les ombrer au moment où il recommence à darder ses rayons brûlants,
et lui donner de nouveau libre accès deux heures plus tard en cas de besoin.
Deux systèmes d'abris mobiles sont fréquemment employés : le premier
se compose d'un treillage formé de lattes articulées ensemble, qui est fixé au
sommet de la toiture de la serre et se relève en s'enroulant au moyen d'un jeu
de poulies et de ficelles. Le second consiste dans des claies, de grandeur
variable, qui sont appliquées sur le vitrage et peuvent être facilement enlevées
et replacées en quelques minutes selon les changements de temps.
(Sera continué.) MaX GaRNIER.
ORCHIDEES CULTIVEES SANS DRAINAGE
Le Journal des Orchidées mentionnait dernièrement (p. 311) des tentatives de
culture sans drainage, notamment à propos à'Odontoglossum Alexandrae. La
question, assurément, n'est pas nouvelle. Je connais plusieurs amateurs qui,
de longue date, les cultivent de cette façon avec succès, et moi-même j'ai
fait depuis un an et demi des essais analogues qui ont très bien réussi.
Toutefois j'ai remarqué une particularité sur laquelle je crois utile d'appeler
l'attention des amateurs qui voudraient adopter ce svstème. Toutes les plantes
3 3^ LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
que j'ai, empotées sans drainage ont donné des pousses vigoureuses et formé
des bulbes très beaux, mais pas de fleurs ou à peu près; fait plus remar-
quable encore, j'avais un O. Alexandrae, que j'avais reçu d'un de mes amis,
cultivé sans drainage, et qui n'avait formé l'année dernière que sept fleurs;
je l'ai rempoté, en ajoutant des tessons selon le i)rocédé ordinaire; j'ai obtenu
cette année deux belles grappes de onze fleurs chacune.
Il semble donc que le système de culture sans drainage ne nuit pas à la
végétation, mais diminue notablement ou même supprime la floraison.
Je crois qu'on pourrait trouver facilement l'explication de ce fait dans la
conservation d'une plus grande quantité d'humidité dans le compost non
drainé. Cette abondance d'eau donne aux plantes une consistance robuste,
développe la végétation et par suite contrarie la floraison. Je ne doute pas,
aussi, qu'elle ne crée au cultivateur quelques difficultés pendant l'hiver.
Les Odontoglossum Alexandrae sont d'ailleurs de nature si accommodante que
j'en cultive dans de la grosse terre de bruyère ordinaire, sans mélange de
sphagnum; ils y prospèrent parfaitement et forment chaque année des bulbes
très forts.
C. Ellner.
MISCELLANEES
BULBES DE CALANTHE. — Nous disions récemment comment les
Calanthe peuvent être retirés de leur pot pendant la période de repos et passer
l'hiver dans un état de sécheresse absolue; les Pleione, au moins la plupart des
espèces, admettent le même traitement. Les deux genres sont d'ailleurs très
voisins et appartiennent à la même tribu, celle des Coelogyneae.
Les Calanthe particulièrement fournissent l'exemple d'une rusticité bien
frappante chez des Orchidées, plantes que l'on se figurait autrefois si délicates
et si fragiles. Non seulement leurs bulbes peuvent être privés pendant l'hiver
de toute humidité et de toute nourriture, mais encore ils peuvent être divisés
en morceaux et replantés, et donner naissance à autant de plantes nouvelles,
comme les pommes de terre.
C'est aussi l'un des genres pour lesquels nous croyons qu'il peut être utile
d'employer parfois de l'engrais, soit pour faire développer des arrière-bourgeons
15 JANVIER 1891 339
OU rétablir une plante affaiblie, soit simplement pour stimuler la végétation, par
petites quantités et à des intervalles assez éloignés. Le purin ou les engrais
d'étable donnent dans ces conditions de très bons résultats.
LES ÉTIQUETTES DE ZINC sont préférées par beaucoup de jardiniers
aux étiquettes de bois, qui ont l'inconvénient de pourrir assez vite. Mais il
arrive généralement que les inscriptions qui y sont faites ne tardent pas à
s'effacer et à disparaître dans la couleur grisâtre qui envahit l'étiquette entière.
On peut obtenir une marque indélébile en écrivant avec un acide très dilué,
par exemple en mélangeant à de l'encre ordinaire une petite quantité de
sulfate de cuivre.
Un crayon un peu mou ferait d'ailleurs presque aussi bien l'affaire ; mais il
est nécessaire, avant de s'en servir, de décaper soigneusement le métal,
c'est-à-dire de le nettoyer de la couche d'oxyde dont il est recouvert au bout
de peu de temps de service, ainsi que des corps gras ou des saletés qui
empêchent d'écrire sur sa surface; pour cela on le trempera dans de l'acide
azotique étendu d'eau (eau forte) ou, au besoin, dans du vinaigre fort. Moyen-
nant cette préparation, le crayon laissera sur le zinc des traits durables et
très visibles.
*
* *
LA VENTILATION cause de grands soucis aux cultivateurs d'Orchidées
pendant l'hiver. Nous aurons l'occasion d'étudier ultérieurement cette question
d'une façon complète ; signalons seulement une défectuosité grave qui se
rencontre souvent dans les serres installées modestement, et qui n'ont de
ventilateurs qu'à la partie' inférieure. L'air froid restant toujours dans les
couches basses de l'atmosphère, celles-ci seules se renouvellent régulièrement,
et l'air chaud qui se trouve au sommet de la serre n'est jamais déplacé. Il en
résulte qu'au moment des ventilations le bas de la serre se trouve parfois à une
température de 3° ou 4°, alors que le haut est à 10" et plus. Cette différence de
situation peut faire souffrir beaucoup certaines plantes.
Il faut donc pouvoir ventiler en même temps près du sol et au sommet
du vitrage. En hiver, on aura rarement besoin de renouveler l'air aussi
abondamment.
340 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE JANVIER
Les travaux dans les serres sont actuellement très restreints. Les arrosages
doivent être assez espacés, et bornés à ce qu'il faut pour tenir le compost
élastique et légèrement frais. Ce résultat sera obtenu soit par des seringages
directs, soit par des aspersions fréquentes d'eau sur les tablettes et dans les
sentiers, qui entretiendront dans l'atmosphère une humidité abondante.
On doit s'occuper, dès que le temps le permettra, de préparer les lattis, les
provisions de sphagnum et de terre fibreuse etc., tout ce qui sera nécessaire pour
les rempotages et les grandes installations lorsque la végétation va reparaître.
Serre froide. — Les Odontoglossum Alexandrae, Pescatorei etc. qui fleurissent
de nouveau en abondance, sont souvent endommagés par les limaces, qui s'at-
taquent toujours de préférence aux tiges florales. Il faut leur faire une guerre
opiniâtre. On s'en débarrassera assez facilement en plongeant les pots tout
entiers dans l'eau pendant quelques instants, et on évitera le retour de l'ennemi
en se servant des supports à colonnette dont la soucoupe inférieure est remplie
d'eau. Le M. tovarensis, qui produit actuellement ses fleurs en abondance, les
forme très fréquemment sur la tige florale de l'année précédente, et elles sont
peut-être plus nombreuses dans ce cas. On pourra cependant en retrancher
quelques-unes, car une trop grande floribondité épuiserait les plantes.
Serre tempérée. — Les Cypripedium qui finissent maintenant de fleurir
devront recevoir des arrosages assez fréquents; le repos est peu marqué pour les
Orchidées non pourvues de bulbes. Les Barkeria sont encore en fleurs, et se
conservent un temps très long en bonne condition. Ces gracieuses espèces ne
doivent pas être tenues trop sèches pendant l'hiver, autrement elles perdraient
leurs feuilles.
Serre chaude. — Les Calanthe vestiia, C. Veitchi etc., qui ont terminé leur
floraison pourront être dépotés et mis à part dans un endroit sec, comme
l'indiquait récemment le Journal des Orchidées. Les C. Turneri et C. nivalis
fleurissent plus tard et devront être tenus près du vitrage jusqu'à ce que leurs
fleurs soient formées. Les C. Masuca,. Dominyana et veratrifolia ne tarderont
pas à entrer en végétation et l'on devra veiller aux arrosages à ce point de vue.
iR
UiiilEj
J..
RE Dl JIHDIIS
SERRES ET JARDINS D'HIVER
La Société L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, désirant donner satisfaction
aux incessantes demandes de sa clientèle, a ouvert, depuis deux ans, un bureau spécial
d'architecture de jardins et de construction de serres.
La direction de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE a acquis, par une
pratique de chaque jour, une expérience toute particulière de la construction et de
l'aménagement des serres. Elle a d'ailleurs été consultée, pendant ces dernières années,
sur la plupart des grands travaux d'architecture paysagiste et sur l'organisation des serres
les plus importantes de l'Europe; l'installation, notamment, de grandes serres au domaine
royal de Laeken et du vaste établissement modèle de L^HORTIGULTURE INTER-
NATIONALE, à Bruxelles, est une garantie de la bonne exécution des travaux qui lui
seront confiés. Elle a attaché spécialement à ces différents services plusieurs architectes
de talent.
Cette situation particulière lui permet d'entreprendre la construction des serres dans
les conditions beaucoup plus avantageuses que ses concurrents. Elle garantit une
économie de plus de 50 pour cent sur les prix cotés partout.
Ses serres, et surtout les serres à Orchidées, ne sont pas seulement construites
solidement et économiquement; elles sont encore adaptées de la faÇOn la pluS
prati(][Ue aux besoins de la culture qui doit y être exercée.
Elle se chars;e éo;alement des
PLANS, TRACÉS
TRANSFORMATIONS ET PLANTATIONS
DE PARCS ET JARDINS
ID.AulsrS T O XJ T E L'E XJ ï^ O IP E
ENVOI DE SERRES DÉMONTÉES DANS LES PAYS D'OUTRE-MER
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
(ÉTABLISSEMENT LINDEN)
SOCIÉTÉ ANONYME
PARC LÉOPOLD — BRUXELLES
SPÉCIALITÉ D'ORCHIDÉES
PLANTES ÉTABLIES ^ IMPORTATIONS DIRECTES
Orchidées Nouvelles
Les collections d'Orchidées de la Société sont actuellement
les plus importantes de F Europe; quarante-deux serres spa-
cieuses leur sont attribuées et leur culture n'est surpassée
nulle part.
Palmiers, Broméliacées, Oycadées, Nepenibes^ Fougères,
Pandanées, Aroïdées, Plantes panachées. Plantes à fleurs.
Plantes décoratives en grands exemplaires pour Jardins
d'Hiver, Plantes pour appartements, Plantes nouvelles, etc.
OFFRES ET CATALOGUES COMMUNIQUÉS SUR DEMANDE
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Prix les plus réduits, défiant toute
concurrence
Adolphe BRAflY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
PETITE CORRESPONDANCE
Un ccrlain nomlire de personnes nous adressent, des
demandes d'abonnements nouveaux à partir du P'" jan-
vier, et d'autre paît plusieurs abonnés nous envoient
déjà le renouvellement de leur abonnement au Journal
des Orchidées.
Nous croyons devoir rappeler que le premier volume
du Journal, qui a commencé à paraître le 15 mars 1890,
sera terminé le l*""" mars 1891, et que ce n'est qu'à cette
date que les abonnements devront être renouvelés.
D'autre part, le succès du Journal des Orchidées, qui
a dépassé nos espérances, nous oblige à ne pas dé-
pareiller les collections du premier volume, dont il est
dès maintenant certain que le nombre sera insuffisant.
Nous nous trouvons donc obligés de prier les per-
sonnes qui désirent s'abonner cette année de vouloir bien
faire partir leur abonnement du 15 mars dernier, ce
qui leur permettra de recevoir le premier volume entier.
A. M., à Bonn. — Nous nous ferons un plaisir de
vous donner satisfaction en publiant dans notre pro-
chain numéro quelques notes sur le « peat •> et le « loam »
des Anglais. Le loa7n est très peu employé dans la cul-
ture des Orchidées, seulement pour les Calanthe et
quelques autres espèces semi-terrestres.
Le surfaçage a pour objet de fournir aux plantes un
compost frais et vivant en remplacement de celui qui
ne se trouve plus dans ces conditions. Il doit être opéré
surtout à deux époques de l'année : au printemps, parce
que le repos de l'hiver a desséché et fait mourir la
couche supérieure de sphagnum ; à l'automne, parce que
les arrosages abondants de l'été y déposent souvent des
conferves qui en obstruent la sui'face.
Quant au rempotage, il doit avoir lieu, non pas tous
les ans, mais seulement lorsque c'est nécessaire, soit
que les racines ou les bulbes aient rempli entièrement
le pot, soit que le compost soit gâté ou pourri à la
partie inférieure. Nous vous prions de vouloir bien vous
reporter à ce que nous avons déjà dit à ce sujet, pp. 29,
63, 78 et 190 du Journal.
Les malformations et les monstruosités comme celles
dont vous nous parlez sont fréquentes en effet dans le
Selenipedium Sedeni, ainsi que dans quelques hybrides
du même groupe. Mais celle du Cattleya Loddigesi est
très rare.
M. E. A., Cousances aux Forges. — Le seul moyen
de prolonger l'existence d'une fleur coupée consiste à
plonger sa tige dans l'eau, et à la placer dans un endroit
où la température ne soit pas trojî élevée. Les fleuristes
additionnent souvent l'eau de sel ordinaire avant de
l'employer ; nous ne croyons pas que ce mélange ait
une autre utilité que celle d'empêcher l'eau de se
corrompre. Certaines espèces, comme les Cypripediuni,
les Odontoglossum, se conservent ainsi très longtemps ;
d'autres résistent moins bien, notamment les Cattleya
et Laelia, qui ne durent guère plus de deux jours.
La plante dont vous nous parlez était peut-être
ouverte depuis quelque temps ; en outre la température
do la salle était peut-être sensiblement jdus élevée que
celle de la serre où s'était dévelo^ipée la fleur; nous ne
voyons pas d'autre explication au fait que vous nous
avez signalé.
M. F. M., à Bonn. — Vous conseillez de placer le
grillage sur le tuyau de chauffage ; faut-il le mettre
directement dessus, ou à une légère distance, et les
tuyaux ne seront- il s pas endommagés par l'eau qui
s'écoulera des côtes du tabac ?
RÉPONSE : Le grillage peut être déposé directe-
ment sur les tuyaux, débordant des deux côtés de
ceux-ci, et nous ne croyons pas que l'eau puisse les
détériorer en quoi que ce soit, pourvu qu'ils soient
recouverts d'une couche solide de peinture, ainsi que
nous le disions récemment.
M. E, à Wasmes. — 1" Doit-on enlever chez les
vieux spécimens de Dendrobium, Laelia autumnalis ,
ainsi que chez la plupart des Odontoglossum, les
anciens bulbes qui ont fleuri ?
2" A quelle époque ce sectionnement peut-il se faire ?
RÉPONSE : Il ne faut pas les enlever, à moins qu'ils
soient complètement desséchés, vidés ou pourris ; dans
tout autre cas leur suppression affaiblirait les plantes
sans aucun profit.
On avait prétendu autrefois que les Dendrobium, ou
au moins certaines espèces de Dendrobium, prospéraient
mieux lorsqu'on sectionnait les arrière-bulbes; la ques-
tion a été très controversée, mais aucun fait concluant
n'a été allégué en faveur de cette méthode.
Toutefois on peut diviser les plantes pour les repro-
duire, en détachant quelques bulbes anciens, ou, dans
le Dendrobium nobile et quelques autres espèces, les
ieuues bulbes adventifs qui se forment sur les anciens,
bu obtient ainsi deux plantes au lieu d'une ; elles se
trouvent d'abord un peu affaiblies par cette opéra-
tion, mais elles reprennent rapidement. La meilleure
époque pour diviser est le retour de la végétation, au
printemps.
* *
M. G. M., à Jette St-Pierre. — La Lindenia n'est pas
en retard, comme vous semblez le croire, car son année
commence le 15 août. La première livraison ayant paru
à cette date, en 1890 comme les années précédentes, la
sixième ne devait paraître que le 15 janvier 1891, et
elle a paru le 8, c'est-à-dire avec quelques jours d'avance.
Tous les numéros ont paru dans ces conditions.
*■ :^
M. H. K., à Barmen. — Le Cymhidium Loivi ressem-
ble en eff"et beaucoup au C. giganteum, mais il s'en dis-
tingue par la forme de ses feuilles, par la dimension
sensiblement supérieure de ses fleurs, et par la couleur
jaune des lobes latéraux du labelle, qui sont rouges dans
le C. giganteum. Les fleurs que vous nous avez envoyées
sont celles du C. giganteum.
JARDINIER
diplômé et récompensé aux Expositions, excellentes références, demande place Belgique ou
étranger. Marié sans enfants. — S'adresser au bureau du Journal.
AUX ABONNÉS DU
JOURNAL DES ORCHIDÉES
L'Administration do L'ILLUSTRATION HORTICOLE met à la disposition des
abonnés da Journal des Orchidées, jusqu'au 15 mars 1891 :
Les quatre Yolumes de la cinquiènie série (grand format)
DE
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
(ANNÉES 1887 A 1891)
Pour 60 francs au lieu de 120 francs
Et les cinq volumes antérieurs (petit format)
(ANNÉES 1882 A 1887)
Pour 75 francs au lieu de 150 francs
ou 115 francs les 9 volumes au lieu de 270 francs
Payables 25 francs en faisant la commande, 40 francs clans trois mois
et 50 francs dans six mois
C'est une occasion exceptionnelle d'acquérir, à un prix excessivement réduit,
la collection des neuf dernières années de L'ILLUSTRATION HORTICOLE, qui a
reproduit pendant cette époque les portraits des 300 plantes les plus saillantes en tous
genres introduites ou produites de 1882 à 1891.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE est un ouvrage admirable pour les salons et
les bibliothèques, et est rempli de renseignements utiles et de notes de culture indis-
pensables.
r.
%
-~j\r\S\Pj\J\t^^'^-
à? i
lr« Année.
r^ FÉVRIER 1891
Numéro 22.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
pt É ID I O É ET I^ TJ B Ij I É
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. LiNDEN, Comte du Buysson, de Lansberge, G. "Warocqué,
R. A. RoLFE, G. Miteau,Ém.Rodigas, de Puydt,Fu!sck,E.Wallaert, A. Linden,
Comte DE MoRAN, G. Joris, A. Van hiscHooT, Fr. Desbois, P. Buquet,
E. S. Rand, D-" Van Cauwelaert,E. Buni.erotHjCh.Vasseur, James O'Brien,
J. Hye, R. Martin Cahuzac, D-'Capart, Comte de Bousies, R. Johnson
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdonck, A. Lallemakd, A. Cogniaux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em.Pierret, P. Silver, J.Moens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A.delaDevansaye,J. Van Mol,Fl.Claes,de Meulenaere,E. Haumont,
Ch. André, A. van den Heede, Siesmayer, H. Schuster, D"" G. von Heerdt, etc.
i
Prix de TAbonnement : 10 francs par an
Paraît le l""" et le IS de chaque mois
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
—j\r\j\Pj\f\r^r—
Gand, impr. Kug. Vanderhaeghen.
--^ -JK J
LINDENIA
ICONOai^A.r»H[IB DES OIlOillI3:ÉBS
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient quatre belles planclies
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le volume en cours : 60 fr. pour les 12 livraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
fi3=" (( Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^^
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er ■Volu.lMe
Âeranthus Leonis, Aeridcs maculosum var. formosum,
Aerides oiloralum var. DcmiJoffî, Aerides Reichenbachi,
Aganisia Iricolor, Calasetum discolor, Catasetum tigrinum,
Cattleya aurea, Cattleya guttala var. Icopardina. Cattleya
Lawrenceana, Cattleya Malouana, Cattleya niaxima var.
Hrubyana, Cattleya nobilior var. Huguenyi, Cattleya Perci-
valiana var. Reichenbachi, Cattleya Trianae var. alba, Catt-
leya Trianae var. Annae, Cleisostoma Guiberli, Cypripedium
Druryi, Cypripedium Lawrenceanum var. Hyeanum, Cypri-
pedium œnanthumsuperbum, Cypripedium selligerummajus,
Cypripedium tessellatum var. porphyreum, Deiidrobium Fal-
coneri, Dendrobium stratiotes, Dendrobium thyrsillorum,
Epidcndrum paniciilatum, Masdevallia Lindeni var. grandi-
llora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lanccanum var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odontoglossum Alexandrac,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odontoglossum rubescens, Odontoglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia cristata var. Randi, Phalae-
nopsis Sanderiana, Phalaenopsis Stuartiana var. punctulata,
Restrepia antennifera, Selcnipedium reticulatum. Spatho-
glottis Augustorum, Trichocentrum tigrinum var. splendens,
Trichopiliasuavis, VandaBoxalli, VandaDennisoniana,Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
Voliiine
Angraecum Ellisi, Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis, BoUea pulvinaris, Brassia caudata, Calanthe
Regnieri, Catasetum Bungerothi. Catasetum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriana var. Amaliana. Coelogyne pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium niicrocliilum. Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkinense, Dendrobium bracteosum,
Dendrobium inauditum, Epidendrum Randianum, Galeandra
Devoniana var. Delphina. Galeandra tlavcola, Laclia clegans
var. Houtteana, Masdevallia Veitchi, Millonia spectabilis var.
lineata, Oncidium cucuUatum, Oncidium Jonesianuni, Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alexandrac var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei granditlorum, Odonto-
glossum grande, Odontoglossum Lucianianum, Odonto-
glossum luteo-purpurcum, Odontoglossum Roezli, Odonto-
glossum Schillerianum, Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana, Phalaenopsis Sumatrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selcnipedium caudatum
giganteum, Selcnipedium Schrôderae var. splendens, Spa-
thoglottis plicata, Stanhopea tigrina, Trichocentrum albo-
purpureum var striatum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopelalum rostratum.
3me Voluitie
Acridos Fieliliiigi, Acranllios graiulillora, Aeridcs Houllc-
liaiiimi, A{;aiiisia cyaiica, Aii[;i'a('(iiiii Lithroslacliys) Scdoni,
Aiigulua iiiiilloia, Biassavola cucullala var. cuspidala. Bolbo-
pliylliim graiidillorum, Catasetum Bmigerothi var. aurciim,
Calasolum Buiigerollii var. Potlsiaiuiin. (^alaselum decipiens,
Catasetum piilclimm, Catllcya Gibo/.iae, Cattloya labiata var.
autuninalis, Cattleya virgiiialis, Cleisostoma crassifolium,
Cypri|)cdiiiin Artliuriauum var. pallidum, Cypripodium Can-
iiârliaiiuin. Cypripcdium Ciiitisi, Cypripedium Hairisiaiuim
var. superbum, Cypripedium Leeanum. (îypripedium Moeusi-
anum, Cypripedium praestans. Cypripedium Vau Houtlca-
num, Cypripedium villosum, Cypripedium (Seleiiipediumj
Wallisi, Dendi'oijium piirpureum var. caiididulum, Dendro-
bium rutritei'um. Deudrobium strebbjceras var. Rossianum,
luKopsis paiiiculata var. luaxima, Masdevallia macrura, Masde-
vallia spectrum, Millonia spectabilis Moreliana. Oncidiuin
cbciro{)horum. Oncidiuin papilio var. niajus, Oucidium Pha-
laenopsis, Odoiitoglossum citrosmum var. Devansayeanum,
Odontoglossum crispum var. fasluosum. Odoutoglossum cris-
pum var.Trianae, Odontoglossum cuspidatum. Odontoglossum
Harryanum, Odontoglossum odoratum var. bapliicanlum ,
Odontoglossum Iriumphans, Odontoglossum Uro-Skinneri,
Papliiiiia Lindcniana. Papliinia Modiglianiana, Rodriguezia
Bungerotlii. Vanda superba.
4me Volume
Aeridesquinquevulnerum, Angraccum sesquipedale, Angu-
loa Clowesi, Cattleya eliocoensis var. Miss Nilsson, Cattloya
Mossiae var. Bousiesiana, Cattleya Mossiac var. Warocqueana,
Cirrliopetalum pulclirum, Coelogync cristata var. alba. Com-
parettia falcata, Cypripedium bellatuhim. Cypripedium
Elliottianum. Cypripedium Harrisianum var. polychromum.
Cypripedium Mastersianum. Cypripedium Miteauanum, Deu-
drobium Bensoniae, Dendrobium densitlorum. Epidendrum
nemorale, Laelia majalis, Leptotcs bicolor, Lycaste Skinneri
var. alba, Masdevallia tovarensis,Miitonia(Odont.)X Bleuana.
Mesospinidium vulcanicum, Nanodes Medusae, Odontoglos-
sum Bleichrôderianum, Odontoglossum Cervantes! lilacinum,
Odontoglossum Glonerianum, Odontoglossum Halli, Odonto-
{;lossum Pescatorei var. Lindeni. Oilontoglossum latimacu-
latum, Odontoglossum radiatum. Odontoglossum Rossi var.
Mommi, Odontoglossum Warocqueanum. Oneidium Forbesi
maximum. Oncidium iridifolium, Oncidium macranthum.
Pliaius grandifolius. Polystachia pubescens, Selenipedium
caudatum var. Albertianum, Sophronitis grandillora, Thunia
Marshalli, Vanda coerulea. Vauda tricolor, Warrea Lin-
deuiana.
S™<= "Volixme
Ada aurantiaca, AeridesAugustianum. Angraecumcitratum,
Angraecum cburneum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbophyllum Lobbi, Calanthe Masuca, Calanthe Veit(;hi,
Catasetum macrocarpum var.chrysantlium, Cattleya Ti'ianae
var. purpurata, Cattleya Trianae var. M""- Martin-Cahuzac,
Cattleya Trianae vai'. pallida, Cattleya Trianae var. striata,
Cattleya maxima va*'. Malouana, Cymbidium Mastersi, Cypri-
pedium barbato-Veitcliianum, Cypripedium nitens, Cypri-
pedium orphanum, Dendrobium erumcnatum, Dendrobium
infudibulum, Dendrobium Mirbelianum, Dendrobium Pax-
toni, Dendrobium Wardianum var. Lowi, Epidendrum pris-
matocai'pum, Epidendrum vitellinum, Gongora maculata,
Houlletia Brocklehurstiana, Laelia anccps var. Hveana,
Laelia elegans, Lycaste costala, Masdevallia ignea, Mîltonia
Blunti var. Lubbersiana, Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodes, Odontoglossum Boddaertia-
num, Odontoglossum Duvivierianum, Odontoglossum liasti-
labium, Odontoglossum maxillare. Odontoglossum odoratum
var. striatum, Odontoglossum Schlesingerianum, Phalae-
nopsis Schilleriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopetalum intermcdium, Zygopetalum Jorisianuni.
6™o Volriiiie (sept livraisons parues)
Calanthe veratrifolia, Catasetum Rodigasianum, Cattleya
Eldorado, Cattleya Rex, Cattleya Warocqueana var. ame-
thyslina, Cliysis aurca, Cirrhopetalum Mastersianum, Coch-
lioda Noezliana, Coelogyne ocellata var. maxima, Coelogyne
peltasles, Coryanthes Bungerothi , Cypripedium Fraseri,
Cypripedium praestans var. Kimballianum, Cypripedium
superbiens, Dendrobium Dalhousieanum, Dendrobium Dovo-
nianum, Dendrobium Galliceanum, Dendrobium superbum
var. anosmum , Masdevallia bella , Masdevallia Reichen-
bachiana, Maxillaria longiscpala, Oncidium Krameri, Peris-
teriaaspersa, Pliaius Humbloti, Phalaenopsis Esmeralda var.
candidula, Selenipedium grande, Selenipedium Sedeni can-
didulum, Stanliopea oculata.
Le prix des volumes 2^a7n(s de la « LINDENIA « a été fixé comme suit :
{"' Volume, 125 fr. ; 2™" Volume, 100 fr. ; 3'"" Volume, 75 fr. ; 4""' Volume, 70 fr. ; 5"*^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
Qme Volume (en cours de publication) : 60 francs
La Li7idema publie également une
Piûx^ de l'abounenieiit ii eliaq[ue volume six moiS; ; S» shillings.
SOMMAIRE DU 22""^ NUMERO :
Pages
Chronique Oi'chidéenne mensuelle 341
Causerie sur les Orchidées. — XII ' 345
Les Orchidées chez elles. — II 348
Culture des Dendrobium .351
Polypode ou Peat 353
Culture des Orchidées réputées d'un traitement difficile. — VI 354
Travaux de la première quinzaine de février 356
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comle DU BUYSSON, auteur de r Orcliidophile , pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique ;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 8 et 9 Février prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JUKY DE o L'ORCHIDEENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comle A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. Rodigas^ D' Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. VVallaert et A. Wincqz.
l" FÉVRIER l8gi 341
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
LA GRANDE EXPOSITION JUBILAIRE de la Société Néerlandaise d'Agri-
culture et de Botanique, qui doit se tenir cette année du 23 au 26 avril et
promet d'être très remarquable, aura lieu non pas à Amsterdam, comme nous
l'avons annoncé par erreur, mais à Utrecht, au Parc Tivoli. Les demandes
d'inscription doivent être adressées à M. Th. Waller, secrétaire, Heeren-
straat, à Utrecht.
* *
LA VENTE DES FLEURS D'ORCHIDÉES a été particulièrement fruc-
tueuse cet hiver, et dans quelques grands centres, à Paris notamment, l'offre
n'a pu suffire à la demande.
Nous ne saurions trop conseiller aux horticulteurs installés dans des localités
où les moyens de transport ne font pas défaut d'entreprendre cette branche du
commerce horticole, qui leur offrirait actuellement une source de bénéfices
considérables. Le Joninial des Orchidées a déjà appelé l'attention des cultivateurs
d'Orchidées sur ce point ; l'hiver est la saison la plus favorable à ce point
de vue.
*
* *
UN SUPERBE CATTLEYA TRIANAE VAR. ALBA était en fleurs, au
commencement de janvier, chez M. le docteur van Cauwelaert. Les fleurs,
de dimensions extraordinaires, avaient un coloris splendide, comparable à
celui de la neige ; elles étaient, en outre, d'une consistance charnue et solide,
et d'une vigueur remarquable, car elles sont restées en pleine fraîcheur, une
fois coupées et placées dans l'eau, pendant douze jours entiers.
*
UNE FACHEUSE MÉSAVENTURE est arrivée récemment à un de nos
abonnés, amateur passionné d'Orchidées. Il avait reçu d'un de ses amis une
petite plante de Cypripedium, élevée de semis, et dont il se réjouissait vive-
ment de pouvoir attendre la floraison. Il déposa la petiote dans une serre, puis
se livra comme d'ordinaire à ses occupations, et alla se coucher. A son
342 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
réveil, sa précieuse acquisition lui revint aussitôt en tête, et c'est par elle qu'il
commença sa tournée. Mais, ô douleur! il ne restait pour ainsi dire plus de
trace de la pauvrette. Une limace traîtresse en avait fait son repas, sans souci
de la douleur que cette perte devait causer au propriétaire.
Il n'est pas douteux que l'ennemi s'était introduit en même temps que le
Cypripedium, et qu'il était déjà caché dans l'intérieur du pot, car notre ami
nous écrit qu'il n'a jamais, dans ses serres, de dégâts causés par les limaces.
A tout ceci nous ne voyons qu'une conclusion, c'est que les cultivateurs
devraient, quand ils reçoivent des plantes d'autrui, en passer l'inspection de
la façon la plus rigoureuse, examiner si elles n'ont pas besoin d'être rempotées,
et s'assurer que le compost ne renferme pas quelque insecte caché.
*
* *
L'ONCIDIUM ORNITHORHYNCHUM est, sans aucun doute, une des
espèces de ce genre qui produisent leurs fleurs avec la plus grande prodigalité.
Nous citions tout récemment, dans la Petite Correspondance, une plante de
cette espèce, de très petite taille, qui avait donné quatre grappes portant
ensemble 676 fleurs; cet exemple de floribondité est bien surpassé par une
autre plante, appartenant comme la première à M. G. Miteau, de Jette-
St-Pierre, et qui porte 1328 boutons, quoiqu'elle ne remplisse pas entièrement
un pot de quinze centimètres de diamètre.
Plusieurs autres espèces d'Oncidium montrent une floribondité presque égale
à celle de l'O. ornithorhynchum, notamment VO. incurvnui, qui forme souvent
des grappes de deux mètres de longueur, et VO. trichodes, dont les fleurs sont
un peu moins fournies, mais attrayantes cependant par leur coloris jaune d'or
et vert mousse ou vieil or.
* *
LA PETITE CORRESPONDANCE, dans laquelle nous répondons aux
nombreuses demandes de renseignements que veulent bien nous adresser nos
abonnés, a dû être reportée, en raison de l'abondance des matières, à l'avant-
dernière page de la couverture du Journal, Cette disposition, que nous avons
adoptée depuis le 15 décembre dernier, a donné lieu à des erreurs de la part
de quelques personnes, qui ont cru que la Petite Correspondance était supprimée.
Nous leur signalons ce changement.
*
* *
LA LINDENIA, bien connue de la plupart de nos lecteurs, paraît à partir
l" FÉVRIER 1891 343
d'aujourd'hui avec une seconde édition rédigée en anglais. C'est une tentative
peut-être assez hardie, car il est toujours difficile de faire agréer ses efforts
en présence de rivaux qui ont l'avantage de leur présence et de leurs relations.
Les Anglais, notamment, ont ce caractère particuher (faut-il dire cette qualité ?)
d'être plus fermés que tout autre peuple à ce qui vient du dehors et de croire
les produits étrangers inférieurs à ceux de leur pays, au moins jusqu'à preuve
du contraire. Mais ils sont en même temps trop pratiques pour refuser ce qui
serait réellement meilleur, et quand on a mis de son côté le plus grand nombre
de chances possible, en apportant à son œuvre tous les soins, toutes les amé-
liorations désirables, on peut la soumettre au public avec une pleine confiance.
Quel que doive en être le résultat, l'éditeur de la Lindenia ne regrettera pas
d'avoir tenté cette entreprise.
*
LE CYPRIPEDIUM DESBOISIANUM est un très bel hybride obtenu par
MM. Vervaet et C'^, horticulteurs à Mont-St-Amand, et dédié par eux à
M. Fr. Desbois, l'un des vétérans de l'horticulture, auteur de la très intéres-
sante Monographie des Cypripedinni, et que nous sommes heureux de compter
au nombre des collaborateurs de ce journal.
Il provient du C. venustuui, fécondé par le C. Boxalli atraiuni. Voici la des-
cription que veut bien nous en donner M. Fr. Desbois :
Le sépale supérieur est de fond vert jaunâtre nuancé de blanc, fortement
maculé noir foncé et légèrement bordé de blanc crème. Le sépale inférieur est
d'un blanc paille avec une ligne vert foncé, les pétales larges, ondulés à la
partie supérieure, jaune clair à la base, rouge acajou à reflets cuivrés en
dessous, sont assez fortement marqués de gros points noirs au centre et à la
base. Le labelle est volumineux, allongé, marron rougeâtre vers l'ouverture,
vert olive, veiné de vert émeraude à l'extrémité et bordé de jaune d'or à
l'orifice. Staminode rose chair au centre, marqué d'hiéroglyphes vert foncé au
milieu et bordé de jaune crème.
Le feuillage est beau, large, court et robuste, et rappelle celui du C. Cros-
sianuin ; il est très fortement pointillé de rouge brun à la base.
Le C. Desboisiannui a obtenu un certificat de mérite par acclamation au
Meeting de la Société Royale d'Horticulture de Gand et de la Chambre Syn-
dicale des Horticulteurs Belges le 8 décembre iSgo.
LES ACCIDENTS DE CHAUDIÈRES sont toujours à redouter, surtout
344 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
pendant l'hiver, et peuvent entraîner des conséquences graves dans les serres
d'Orchidées, où la température doit être maintenue à un niveau constant. C'est
pourquoi nous avons, tout récemment encore, conseillé à nos lecteurs de se
prémunir soigneusement contre des accidents de ce genre en tenant toujours
prêts des poêles que l'on installera en quelques instants si le chauffage fait
défaut.
L'utilité de ces précautions a été constatée ces jours-ci à l'établissement de
L'Horticulture Internationale ; une des grandes chaudières s'étant percée
du fond, on l'a aussitôt enlevée et remplacée par une autre ; les serres étaient
chauffées, dans l'intervalle, par de grands poêles, dits « belges, » qui avaient
été tenus en réserve en prévision d'un accident de ce genre. Le mal a été réparé,
sans que les plantes eussent souffert un seul instant; quoi qu'aient bien voulu
dire quelques charitables confrères, trop empressés à faire d'un œuf un bœuf,
pas une Orchidée n'a seulement perdu une feuille, et l'expérience est, à ce
point de vue, des plus concluantes.
Nous tenons à la disposition de tous les cultivateurs des poêles semblables
à ceux employés, et qui ont merveilleusement suffi aux exigences spéciales du
chauffage dans les serres. Ce sont des poêles de fonte, chauffant admirablement
et sur la partie supérieure desquels on place un réservoir rempli d'eau pour
fournir la quantité de vapeur nécessaire à la santé des plantes; ils peuvent être
employés sans difficulté avec des tuyaux en zinc galvanisé d'une longueur de
cinq mètres, qui chauffent parfaitement sur toute leur étendue.
Ce léger accident a eu l'heureux résultat de permettre d'apprécier, par
expérience, ce que valent certains systèmes de chauffage, et de faire des com-
paraisons utiles. Nous pubherons prochainement une étude sur les chaudières
à employer pour chauffer les serres à Orchidées.
*■*
LES TRAVAUX DE LA QUINZAINE vont prendre à partir de la fin de
ce mois beaucoup plus d'importance; la fin de l'hiver et le commencement du
printemps amènent le retour de la végétation dans toutes les serres d'Orchi-
dées; c'est l'époque des grands rempotages, des nettoyages et des grands
aménagements en vue de la belle saison.
Nous nous proposons donc de consacrer de plus grands développements à
ces matières tant que durera cette saison, et de donner à la rubrique : Travaux
de la quinzaine l'espace de trois à quatre pages au moins dans les prochains
numéros.
i" FÉVRIER i8gi 345
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
XII. — Nos ennemis
Les insectes qui s'attaquent aux Orchidées sont nombreux, et d'autant plus
redoutables que ces plantes sont assez délicates, et que cette circonstance même
rend parfois assez embarrassant le choix des moyens à employer pour les com-
battre. Certaines fumigations, qui seraient assurément efficaces, doivent être
interdites par un motif de ce genre; l'introduction de certains agents chimiques
très actifs dans le compost doit être aussi déconseillée.
L'un des procédés généraux qui sont souvent appliqués avec succès consiste
à barrer la route aux assaillants, c'est-à-dire à les empêcher de pénétrer dans
les serres. Dans cet ordre d'idées rentre l'emploi du sulfate de cuivre, de la
sciure de bois ou du sel contre les limaces, de la glu ou du sirop contre les
fourmis, d'obturateurs en toile lâche ou en grillage métallique contre les
mouches et autres insectes ailés. Mais cela ne suffît pas complètement ; et
d'ailleurs un seul insecte qui s'introduit en profitant d'un moment de négligence,
ou qui se trouve apporté dans la terre fibreuse, peut souvent en produire des
centaines dans un temps très court. Il faut donc organiser la défense à l'intérieur
des serres.
Les fourmis sont peut-être, parmi ces hôtes importuns, les plus envahissants
et les plus difficiles à combattre. Elles ne causent pas, il est vrai, de grands
dégâts, mais elles bouleversent le compost et nuisent à la propreté des locaux.
Comme je le disais dans le dernier numéro du journal, le sirop les détruit
radicalement. La glu, déposée sur leur route, les arrête absolument, paraît-il.
On peut aussi charger de leur destruction trois de nos plus utiles auxiliaires,
la grenouille, l'orvet et la tortue.
La tortue est très précieuse dans les cultures ; elle dévore tous les insectes,
et comme elle a un appétit des plus robustes, elle arrive en peu de temps à
débarrasser une serre de cette détestable engeance. On devra choisir de préfé-
rence la tortue de rivière, qui est noire, marquée de jaune; la tortue commune
ne possède pas ces qualités au même degré.
L'orvet {angiùs fragilis de Linnée) est un auxiliaire précieux de la tortue.
346 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
Il se nourrit principalement de limaçons et en absorbe de grandes quantités.
L'orvet se trouve en abondance dans certains pays, et ne doit pas être coûteux;
il a, de plus, l'avantage d'être très propre, très élégant même, et de ne pas
se faire remarquer dans les serres.
La grenouille verte est également très appréciée; elle absorbe tous les jours
plusieurs fois son volume de limaces et d'autres insectes. Elle a cependant deux
défauts importants : elle est assez chère, et elle ne supporte pas une tempé-
rature élevée.
Elle en a même un troisième, dont il serait cependant injuste de lui faire un
crime, c'est de se laisser manger elle-même par la tortue; de sorte qu'on ne
peut guère employer ensemble ces deux appareils dévorants.
Revenons à nos insectes ; il en reste un certain nombre à énumérer. Toute
une catégorie peut être chassée assez facilement par des lavages pratiqués- au
moyen d'eau de savon sur les feuilles; ce sont les thrips, les araignées rouges,
les mouches vertes (aphis) et les scales. Ils apparaissent en général lorsque la
température est trop élevée ; en transportant dans un endroit plus frais les
plantes attaquées, on les délivrera presque infailliblement de cette vermine.
Le même traitement supprimera les pucerons et poux blancs, verts et noirs.
Les grillons s'introduisent parfois dans les serres ; ils ne semblent pas être
nuisibles.
Les cloportes, au contraire, font le plus grand tort aux plantes ; ils sont
d'ailleurs prolifiques, et se multiplient très rapidement dans les endroits frais
et un peu humides. Toutefois ils ne vivent pas dans l'eau; en plongeant les pots
dans un bassin, on les expulsera sans peine, et on pourra les détruire à mesure
qu'ils se montreront. On peut encore les attirer en préparant des pièges faits
avec des morceaux de légumes et particulièrement de pommes de terre, ou au
moyen du sirop déjà signalé.
Les forficules ou perce-oreilles brisent les racines et causent à ce point de
vue de grands dégâts ; il faut également leur faire une guerre acharnée. De
même pour les charançons noirs, qui apparaissent quelquefois dans les serres,
et mangent de préférence les fleurs, surtout celles des Phalaenopsis.
Les araignées, et en particuHer les araignées noires, font une grande consom-
mation de plusieurs de ces insectes; les mouches vertes, les petits limaçons et
limaces, les cloportes sont leur proie quotidienne. Nous n'osons pourtant pas
recommander de les laisser enchevêtrer leurs toiles dans les serres.
Enfin un grand nombre de coléoptères et notamment des scarabées, blattes,
l" FÉVRIER 189I 347
cancrelas, etc., indigènes ou importés avec les plantes, détruisent beaucoup de
feuilles, de fleurs, et de jeunes racines d'Orchidées. Ils sont très prolifiques,
surtout à une haute température, et très difficiles à supprimer. En plongeant
les pots dans l'eau jusqu'aux bords, on noiera ou on fera sortir la plupart de
ces ravageurs. On peut aussi leur tendre des pièges avec du borax ; ce moyen
réussit généralement.
La poudre de pyrèthre, bien préparée, est un excellent insecticide; toutefois
l'humidité lui fait perdre en peu de temps toutes ses qualités, et c'est un incon-
vénient particulièrement sensible lorsqu'il s'agit des serres d'Orchidées.
Enfin, lorsqu'une plante semble souffrir gravement du fait des insectes, on
peut la dépoter et inspecter soigneusement le compost et les racines, afin de
mettre fin au mal.
Un certain nombre de poudres et de mélanges toxiques ont été, depuis
plusieurs années, mis à l'essai chez les horticulteurs ; il en est qui donnent de
bons résultats; toutefois il semble que les insectes comprennent leur destination,
et qu'ils les évitent au bout de quelque temps, comme le perdreau civilisé fuit
devant le fusil du chasseur.
Les côtes de tabac disposées sur les tuyaux de chauffage incommodent visi-
blement nos ennemis, et si ce procédé ne réussit pas toujours à les détruire ou
les chasser complètement, c'est tout au moins un bon palliatif, dont l'emploi
est d'ailleurs commode et peu coûteux.
Les rats sont encore des ennemis contre lesquels les cultivateurs ont parfois
à se défendre; il paraît que ces terribles rongeurs ont, parmi les Orchidées, des
espèces de prédilection, et un correspondant du Gardeners' Magazine écrivait
récemment à ce journal que des rats entrés dans ses serres n'avaient dévoré que
des Dendrobium Wardianmn, et avaient respecté tout le reste.
Nous ne saurions cependant conseiller d'employer cette belle espèce comme
appât dans les pièges; messieurs les rats ne méritent pas tant d'honneur; un
peu de farine, de fromage ou de lard produira le même résultat à peu de frais.
Il est d'ailleurs assez rare, heureusement, que l'on ait à se plaindre de l'in-
vasion des rats dans les serres à Orchidées. La propreté qui y règne les chas-
serait bien vite, et il suffira de faire boucher leurs trous pour s'en délivrer.
Enfin la conclusion de ces recherches est qu'une surveillance incessante et
une propreté méticuleuse sont encore les moyens les plus efficaces et les plus
sûrs de garantir les Orchidées contre tous les maux ; le reste viendra par sur-
croît : Aide-toi, l'insecticide t'aidera. D"" G. von Heerdt.
348 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
LES ORCHIDEES CHEZ ELLES
II. — L'habitat de l'Odontoglossum Alexandrae
UOdontoglossum Alexandrae, a son habitat naturel dans cette partie de
l'Amérique du Sud qui est le berceau de la presque totalité du genre Odonto-
glossum. Il est particulièrement répandu dans la Nouvelle-Grenade, aux envi-
rons de Pacho, village assez important, mais dont le nom, si connu aujour-
d'hui, ne serait probablement jamais sorti de l'obscurité s'il ne s'était trouvé
associé au nom de cette admirable plante.
La découverte de VO. Alexandrae est due à Charles-Théodore Hartweg
et à J. Linden, et date de 1842; il fut également signalé, dans la suite, par
Warscewicz, et en 1863 par Schlim, voyageur de Linden, qui réussit à en
importer les premiers spécimens vivants. Dès son apparition il souleva les
convoitises de tous les amateurs, et il n'a pas cessé d'occuper un des premiers
rangs parmi les plus magnifiques représentants de cette grande famille. C'est
que, s'il est précieux par l'éclatante beauté de ses fleurs, il ne l'est pas moins
par sa rusticité, qui le rend particulièrement propre à s'acclimater et à se vul-
gariser dans nos cultures.
Malheureusement l'avidité égoïste de certains collecteurs, ou peut-être leur
désir d'accaparement, ont fait peu à peu disparaître presque complètement
VO. Alexandrae de ces régions; aux environs de Pacho, où il a été recueilli
par centaines de mille exemplaires, les plantes ne restent plus qu'en petit
nombre, et il est à craindre qu'elles ne se renouvellent plus dans beaucoup
d'endroits, où le vandahsme de quelques spéculateurs a été jusqu'à détruire
par le feu ce qu'ils ne pouvaient pas emporter.
Pacho est un village assez important, quoique sa population ne s'élève
pas à mille âmes; il se compose principalement d'une grande place où se
concentre à peu près toute l'activité, car elle sert d'emplacement au marché
hebdomadaire, qui est la seule affaire importante, et elle est encadrée par les
bâtiments qui logent toute l'administration, toute la vie publique et sociale :
le tribunal, l'église et la municipalité, autorité beaucoup plus effective et plus
l" FÉVRIER 189I 349
étendue que je ne me le figurais d'abord, et dont l'obligeance m'a été d'un
grand secours dans plus d'une occasion lors du voyage que j'ai accompli,
envoyé par MM. Linden, de L'Horticulture Internationale, tant pour
l'exploration de certaines régions de la Nouvelle-Grenade que pour des travaux
d'architecture.
Le marché, qui se tient tous les samedis, est assez fréquenté, et les Indiens
s'y rendent d'endroits éloignés des environs. Le principal commerce qui s'y
pratique est celui du miel et des boissons fermentées, guarapo et chicha, qu'ils
fabriquent avec des cannes à sucre, et qui mélangées au miel, suffisent à les
nourrir pendant des journées entières; en outre, on y vend du rhum, du maïs
et des panelas, sortes de pains de sucre provenant de la canne.
De Bogota, chef-lieu des États-Unis de Colombie, on peut se rendre en
voiture à Cipaquira, chef-lieu de l'État de Cundinamarca, ville assez connue
à cause de ses mines de sel gemme; la route est bordée des deux côtés par de
grandes plaines et parfois par des prairies plantées de seigle ou de maïs. On va
de là à Pacho à dos de mulet, et lorsque le terrain n'est pas trop bourbeux
et défoncé par les pluies, le trajet dure environ cinq à six heures; il faut fran-
chir la ligne des Cordillères, puis descendre dans la belle vallée où se trouve
situé Pacho, dominé de tous côtés par les montagnes. On est alors arrivé dans
le domaine de VOdontoglossuiii Alexandrae.
Pour le rechercher, on se divise ordinairement par groupes de cinq à dix
hommes; chaque compagnie collecte séparément de son côté, et s'enfonce
dans la forêt. L'O. Alexandrae se rencontre généralement dans les clairières,
les espaces vides par suite de la chute de quelque vieil arbre terrassé, et où
l'air et la lumière peuvent pénétrer; il croît de préférence sur les troncs
d'arbres, rarement sur les branches, et seulement sur les plus grosses. Il est
difficile de l'y recueillir, car les indigènes montrent une très grande répugnance
à grimper sur les arbres, à cause des scorpions et des mille insectes qui s'y
cachent, notamment des fourmis, dont la piqûre est très cuisante.
On n'a donc, en général, qu'une ressource; c'est d'abattre l'arbre, ce qui
n'est pas toujours facile; parfois toute une journée est nécessaire à quatre ou
cinq hommes travaillant ensemble, et lorsque enfin la besogne est terminée, et
qu'on peut mettre la main sur ces trésors, on s'aperçoit quelquefois que la
précieuse Orchidée ne s'y trouve pas, et que tous ces efforts ont été dépensés
en pure perte.
Aussi les récoltes sont-elles beaucoup moins fructueuses qu'autrefois; on
350 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
peut estimer le produit, dans les conditions ordinaires, à vingt ou vingt-cinq
plantes par jour, avec dix hommes; nous sommes loin des énormes moissons
d'il y a cinq ans !
D'autre part, si le butin devient plus maigre, les indigènes apprennent
à connaître les bonnes variétés et se rendent mieux compte de la valeur qu'y
attachent les Européens ; ils sont quelquefois tentés d'en détourner ou de
réserver pour eux leurs trouvailles, et les voyageurs sont obhgés de se tenir
souvent sur leurs gardes quand ils ont affaire à des inconnus.
Les expéditions durent en général une quinzaine de jours, et l'on emporte
des provisions pour tout le temps du voyage; les indigènes se nourrissent de
viande séchée, de sucre en pains et de rhum; en outre ils sont toujours munis
de leur fusil, ce qui leur permet d'ajouter à leur ordinaire quelques pièces de
gibier, oiseaux, etc., qui se rencontrent fréquemment dans la forêt. Ils couchent
soit dans un hamac, soit sur un lit de bambous, recouvert d'un feuillage épais
de bananier ou de palmier.
Il est très difficile, au cours de ces tournées, de conserver une notion exacte
du temps. Les Indiens sont incapables d'apprécier l'heure, comme font nos
paysans, d'après l'état du ciel ou la hauteur du soleil, et lorsqu'on les consulte,
après avoir longuement regardé leur ombre, puis le soleil, ils répondent in-
variablement qu'ils ne sauraient rien affirmer; pour les distances, il en est de
même, et les renseignements qu'ils donnent au hasard ne doivent jamais être
pris au sérieux. J'avais l'habitude de noter sur un calendrier chaque jour
écoulé; sans cette précaution, je n'aurais bientôt plus pu savoir le mois dans
lequel j'étais.
A mesure que les plantes sont collectées, on les amasse sous une tente, dans
un endroit soigneusement fixé pour servir en quelque sorte de quartier-général.
On les nettoie, on les essuie complètement pour éviter qu'elles conservent un
peu d'humidité, qui les ferait pourrir rapidement. Enfin, . lorsqu'on en a
recueilli une quantité suffisante, et que le voyage est terminé, on les enferme
dans des caisses que l'on charge à dos de mulet, et que l'on transporte au point
d'embarquement. Le trajet prend à peu près cinq jours, dans les circonstances
ordinaires, et dans la saison favorable; mais il faut toujours compter avec
l'imprévu, et surtout avec les pluies, si abondantes dans ces régions, et qui
transforment, en quelques heures, les ruisseaux les plus inoffensifs en torrents
impétueux. Aussi arrive-t~il parfois que l'on est obligé de jeter des ponts artifi-
ciels sur les cours d'eau brusquement enflés, et de faire porter les caisses sur
I^'' FÉVRIER 189 1 351
l'autre rive à bras, tandis que les mules, débarrassées de leurs fardeaux, passent
le mieux possible à la nage.
Le point de départ des navires est la ville de Honda, dans l'état de Tolima;
de là ils se rendent, en suivant le cours du Magdalena, jusqu'à Barranquilla,
point où le fleuve se divise en deux branches, le haut Magdalena et le bas
Magdalena, et forme des rapides très dangereux. Là les caisses sont reçues par
le chemin de fer, et transportées par cette voie à Savanilla, où elles sont em-
barquées sur les transatlantiques, à destination de l'Europe.
La traversée de l'Océan et le transport sur les voies ferrées jusqu'à desti-
nation durent un mois et demi, parfois deux mois; mais ce long voyage est
peut être moins funeste aux Odontoglossum que le trajet de Honda à Barran-
quilla, pendant lequel ils sont soumis à peu près constamment à une chaleur
torride; c'est à ce moment qu'ils ont le pliis à souffrir, et un certain nombre
de plantes se trouvent déjà en putréfaction lorsqu'elles arrivent à la côte.
On voit combien de temps, d'efforts et de frais de toutes sortes exige le
collectage; bien des amateurs, qui ont fait leurs premières tentatives avec
cette admirable Orchidée, ne soupçonnent pas ces difficultés. Il est d'ailleurs
surprenant que son prix soit si peu élevé, quoique la demande soit très consi-
dérable; mais elle était encore surpassée par l'offre dans ces dernières années.
Il y a lieu de prévoir à ce point de vue une révolution très prochaine, car
l'O. Alexandrae devient de plus en plus rare, et sera bientôt introuvable. Déjà
une hausse sensible se produit sur les prix, et elle ira sans doute en augmen-
tant rapidement.
Fl. Claes,
Architecte-paysagiste de L'Horticultuke Internationale,
Chargé d'une mission par elle dans la Nouvelle-Grenade en 1890.
CULTURE DES DENDROBIUM
Voici un court abrégé de ma méthode de cultiver les Dendrobium. Je l'expo-
serai aussi clairement que possible ; mais je dois dire qu'un jardinier a beaucoup
de petites pratiques de détail qu'il n'est guère possible d'indiquer dans de brèves
notes comme celles-ci.
Ma serre à Dendrobium est une serre adossée assez élevée, et très exposée.
352 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Je cultive mes plantes en pots et en paniers, mais je préfère ce dernier procédé,
parce que les racines y profitent de la lumière et de l'humidité atmosphérique
mieux qu'elles ne peuvent faire en pot.
Beaucoup de celles que je cultive en paniers ont des racines longues de
soixante-cinq centimètres, pendant de toutes parts des corbeilles.
Le compost que j'emploie se compose de bon peat fibreux et de sphagnum,
avec du charbon frais et des tessons. Je fais les rempotages de préférence quand
les plantes sont en repos, ou au moment où la floraison est sur le point de se
terminer. La saison de végétation va de mars à septembre. Tout dépend de ces
sept mois. Nous commençons par élever la température des serres de façon à
atteindre i8° à 20° la nuit, 20° à 26° le jour, 26° à 32*^ et même 35° au soleil.
Je fais des seringages le matin des belles journées depuis mai jusqu'en août,
en projetant l'eau sur les plantes par en haut. Je crois qu'il vaut mieux seringuer
le matin que l'après-midi, car cela permet aux plantes de se sécher avant que
le soleil disparaisse. Je tiens également la serre aussi humide que je le puis, en
arrosant les sentiers jusqu'à quatre fois par jour, et en maintenant toujours
pleins d'eau les bassins d'évaporation.
La ventilation est un des points les plus importants de la culture des Den-
drobium. Je ventile plutôt du bas que du haut, et je laisse toujours, la nuit,
assez d'ouvertures pour maintenir un courant d'air frais à travers la serre.
Je mets les plantes en repos dans une serre à vignes fraîche, d'octobre à
décembre, sans laisser jamais le thermomètre descendre au-dessous de 10°.
J'examine avec soin, une fois par semaine, si elles ne présentent aucun signe de
faiblesse provenant du manque d'eau. La majorité des espèces peuvent rester
plusieurs semaines sans recevoir d'arrosage.
Je m'attache à faire fleurir mes Dendrobium autant que possible dans les
trois premiers mois de l'année, de façon que les plantes aient la plus belle
saison pour faire leur pousse.
Nous cultivons, à Stand Hall, à peu près toutes les plus belles espèces, mais
à mon avis toutes les espèces du genre méritent bien d'être cultivées. Voici
celles que je considère comme les meilleures :
D. Cooksoni, D. Leechianum, D. Ainsworthi, D. Ainsworthi roseum, D. nohile
Sanderianum, D. nohile nohilius, D. Griffithianum, D. Mac Carihiae, D. Goldci,
D. Dearei, D. Dominyanum, D. Statterianum, D. Schroderae.
Robert Johnson,
Jardinier chez M. Thomas Stattek, à Manchester.
l" FÉVRIER 1891 353
POLYPODE OU PEAT
Laquelle de ces deux matières est la meilleure pour la culture des Orchidées?
C'est une question qui m'a été souvent posée. Les avis sont assez partagés
sur ce point, mais je crois qu'il importe avant tout de consulter l'expérience
des intéressés.
Définissons d'abord exactement les matières en question.
La terre fibreuse, comme on le sait, se compose de racines et de rhizomes
de Polypodium vulgare, qui sont généralement recueiUis sur les troncs d'arbres
à l'état vivant, et par suite forment un compost frais et sain, dans lequel ne
se trouve presque aucune matière en décomposition.
Le « Peat » est formé également de racines et de rhizomes de Fougères,
mais généralement d'espèces plus grossières (Bracken), mélangés avec d'autres
débris végétatifs selon l'endroit où ils ont été recueillis; comme ils viennent
du sol même, ils sont toujours mélangés d'une quantité plus ou moins grande
de fine terre brune, très pauvre, et qui ne peut être employée dans le compost
des Orchidées.
Ma conviction est que le Polypode est préférable au Peat, et voici pourquoi :
d'abord ses racines fibreuses contiennent une proportion de nourriture beau-
coup plus forte que celle qu'on trouverait dans la terre fibreuse la meilleure
possible; en second lieu, le Polypode conserve sa fraîcheur et sa santé bien
plus longtemps que la terre fibreuse, ce qui est d'une extrême importance pour
établir des importations ou pour rétablir d'autres plantes.
La principale cause de cette supériorité marquée semble résider dans ce
fait, que les fibres du Polypode sont d'une structure beaucoup plus poreuse
que le « Peat. » L'excès d'eau, qui cause souvent des échecs avec les plantes cul-
tivées dans le « Peat » fera rarement du tort à celles qui sont empotées dans le
Polypode. Celles-ci réclament de l'eau en plus grande quantité pendant l'été,
et même un petit peu plus pendant la période de repos, mais cette exigence
me paraît constituer un avantage, parce qu'elle permet aux cultivateurs peu
expérimentés d'en entreprendre la culture. Un autre avantage, qui n'est pas
sans importance, c'est que les plantes produisent une masse plus grande de
354 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
racines, et que le compost se conserve plus longtemps en état de fraîcheur et
de santé; par suite il n'est point nécessaire de rempoter la même plante
aussi fréquemment.
Le « Peat » des anglais semble conserver l'humidité plus longtemps; il se
gonfle comme une éponge ; l'humidité reste stagnante autour des racines, et
celles-ci sont exposées à pourrir, ce qui ruine la santé de la plante. Je me
souviens d'une grande collection anglaise dans laquelle, il y a quelques années,
le Polypode était employé exclusivement, et avec un succès complet. Ce
procédé fut modifié, mais sans aucun avantage, surtout en ce qui concerne
les Odontoglossiun crispum, qui étaient cultivés là en grand nombre. Le résultat
fut saisissant; à partir de ce moment les 0. crispum allèrent en dégénérant.
Je ne saurais recommander ce système.
H. SCHUSTER.
CULTURE DES ORCHIDÉES RÉPUTÉES D UN
TRAITEMENT DIFFICILE
VI. — Odontoglosssum coronarium
UOdontoglossum coronarmin est une des plus belles espèces de la Nouvelle-
Grenade d'autant plus précieuse que ses fleurs se conservent très longtemps.
Toutefois, il a, pour quelques-uns, un grave défaut, c'est d'être d'une culture
difficile, et beaucoup d'amateurs y ont renoncé par ce motif, sans faire peut-
être les essais nécessaires. Les plantes ne meurent pas d'emblée, mais elles
vivotent, et si elles forment des feuilles, elles ne fleurissent presque jamais
chez eux. Et pourtant, quelle agréable compensation ils trouveraient à leurs
peines! L'O. coronarium est une Orchidée admirable, une des plus belles.
La principale difficulté consiste à établir les plantes d'importation. L'O. coro-
narium est beaucoup plus long que toute autre espèce à former des racines, et
c'est le motif pour lequel il fait le désespoir de tant de cultivateurs sans
patience, car son existence n'est jamais complètement assurée avant la venue
des racines, et se trouve pendant une longue période à la merci du moindre
accident. . •
l" FÉVRIER 1891 355
Voici quelques notes sur un procédé de culture qui nous a donné des résul-
tats très satisfaisants :
L'O. coronarium se cultive en panier ou sur bloc. Lorsqu'on le cultive en
panier, il est nécessaire, de prendre des récipients de forme spéciale, car les
bulbes se produisent très espacés sur un long rhizome rampant. Il faut donc
des paniers peu profonds, de forme très allongée; le compost sera formé de
terre fibreuse et de sphagnum, avec un bon drainage de tessons, et recouv^ert
d'une couche de sphagnum. Le sphagnum est la matière qui convient le mieux
pour cette espèce, et il devra dominer dans le mélange.
La plante sera fixée dans le panier au moyen d'un fil de fer galvanisé.
On peut encore cultiver VO. coronarium sur bloc; on choisit pour cela une
planchette de bois très dur (chêne ou hêtre) et l'on y fixe la plante au moyen
d'un fil de cuivre accroché à des clous que l'on plante sur les côtés; on dispose
sous le rhizome une couche mince de sphagnum, en ayant soin de le laver
soigneusement au préalable. On peut alors suspendre la planche près du
vitrage ou la planter dans un pot ordinaire rempli de tessons, avec une couche
de sphagnum à la surface, le tout placé de façon que le dernier bulbe ou la
dernière pousse se trouve en contact avec le sphagnum.
La serre qui convient pour cette culture est une serre froide ordinaire, la
même que pour la grande majorité des Odontoglossum. Quelques personnes
croient devoir donner à VO. coronarium une température un peu supérieure;
je ne crois pas que ce soit utile. L'atmosphère et le compost devront être
maintenus très humides pendant tout l'été; il ne pourra être qu'avantageux
de bassiner les feuilles de temps en temps.
Lorsque la plante a augmenté de longueur et dépasse les dimensions de la
planche sur laquelle elle est fixée, on peut agrandir celle-ci en y clouant avec
précaution une rallonge; cela vaut mieux que de déplacer la plante et de la
transporter sur un autre support. On peut d'ailleurs choisir le moment favo-
rable, et il n'est pas besoin de se hâter, car VO. coronarium peut avoir sans
inconvénient une végétation aérienne.
Le point important, à mon avis, c'est de lui donner beaucoup d'air, beau-
coup de lumière et beaucoup d'humidité. Suspendez les paniers ou les plan-
chettes le plus près possible du vitrage, aérez fréquemment, et seringuez deux
ou trois fois par jour en été, quatre fois même si la plante est sur planche;
vous obtiendrez à coup sûr d'excellents résultats.
Ernest Haumont.
356 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
TRAVAUX DE LA PREMIERE QUINZAINE DE FEVRIER
L'hiver approche de sa fin, et les froids exceptionnels qui nous ont causé
tant de soucis depuis plus de deux' mois vont cesser très prochainement. On
pourra en profiter pour nettoyer l'extérieur des serres, laver les vitres et ven-
tiler dans les moments les plus favorables
La végétation ne va pas tarder à reparaître dans toutes les serres, et déjà
dans beaucoup d'endroits on peut commencer à augmenter légèrement la
quantité d'eau donnée aux plantes, pour les ramener graduellement en activité.
Préparer également tous les matériaux pour les grands rempotages qui com-
menceront dans la prochaine quinzaine.
Serre chaude. — Un certain nombre de Saccolabium et d'Aerides pourront
être rempotés ces jours-ci. Celles de ces plantes qui ont perdu quelques feuilles
du bas peuvent être descendues plus profondément dans leur pot, de façon
que l'on puisse cacher ces plaies; au besoin, on raccourcira la partie de la
tige qui se trouve dans le vase, en coupant l'extrémité qui est morte.
Entretenir soigneusement l'humidité atmosphérique, mais ventiler très peu
jusqu'à ce que les plantes soient de nouveau établies. Arroser peu également.
La chaleur artificielle fait souvent développer beaucoup d'insectes sur les
Cypripedium; on les chassera en lavant le dessous des feuilles, soit avec de
la nicotine très diluée, soit avec de l'eau ordinaire ; on pourra également
seringuer de temps en temps le matin; mais les espèces à feuillage épais,
comme les C. laevigatnm, C. Parishi, C. concolor, succombent fréquemment à
la suite des seringages, et il est prudent de ne pas y procéder pour ces espèces.
Le Coelogyne pandurata ne va pas tarder à entrer en végétation. Lorsque
la pousse est assez avancée, la tige florale apparaît au centre, et ses curieuses
fleurs vertes et noires produisent un effet |rès attrayant.
Serre tempérée. — Le Coelogyne cVistata est sur le point de fleurir; éviter
un excès d'humidité qui produirait rapidement une foule de taches noirâtres
sur les feuilles.
Serre froide. — Aucun changement à indiquer. Les arrosages pourront
être un peu plus abondants que par le passé lorsque le soleil se montrera. La
ventilation pourra être également pratiquée d'une façon plus régulière.
iR
UllllllJ
J..
RE DE JâRDIlS
SERRES ET JARDINS D'HIVER
La Société L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, désirant donner satisfaction
aux incessantes demandes de sa clientèle, a ouvert, depuis deux ans, un bureau spécial
d'architecture de jardins et de construction de serres.
La direction de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE a acquis, par une
pratique de chaque jour, une expérience toute particulière de la construction et de
l'aménagement des serres. Elle a d'ailleurs été consultée, pendant ces dernières années,
sur la plupart des grands travaux d'architecture paysagiste et sur l'organisation des serres
les plus importantes de l'Europe; l'installation, notamment, de grandes serres au domaine
royal de Laeken et du vaste établissement modèle de L^HORTICULTURE INTER-
NATIONALE, à Bruxelles, est une garantie de la bonne exécution des travaux qui lui
seront confiés. Elle a attaché spécialement à ces différents services plusieurs architectes
de talent.
Celte situation particulière lui permet d'entreprendre la construction des serres dans
les conditions beaucoup plus avantageuses que ses concurrents. Elle garantit une
économie de plus de 50 pour cent sur les prix cotés partout.
Ses serres, et surtout les serres à Orchidées, ne sont pas seulement construites
solidement et économiquement; elles sont encore adaptées de la façon la pluS
pratique aux besoins de la culture qui doit y être exercée.
Elle se charge également des
PLANS, TRACÉS
TRANSFORMATIONS ET PLANTATIONS
DE PARCS ET JARDINS
ID A. 1^T s T O XJ T E Ij'E XJ 1=1 O I' E
ENVOI DE SERRES DÉMONTÉES DANS LES PAYS DOUTRE-MER
L'HORTICDLTDRE INTERNATIONALE
(ÉTABLISSEMENT LINDEN)
SOCIÉTÉ ANONYME
PARC LÉOPOLD - BRUXELLES
e--^>t5*^èi#D>â^-^
SPÉCIALITÉ D'ORCHIDÉES
PLANTES ÉTABLIES ^ IMPORTATIONS DIRECTES
Orchidées Nouvelles
Les collections d'Orchidées de la Société sont actuellement
les plus importantes de l'Europe; quarante-deux serres spa-
cieuses leur sont attribuées et leur culture n'est surpassée
nulle part.
Palmiers, Broméliacées, Cycadées, Nepenihes^ Fougères,
Pandanées, Aroïdées, Plantes panachées, Plantes à fleurs.
Plantes décoratives en grands exemplaires pour Jardins
d'Hiver, Plantes pour appartements. Plantes nouvelles, etc.
OFFRES ET CATALOGUES COMMUNIQUÉS SUR DEMANDE
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
PiHx les plus réduits, défiant toute
concurrence
Adolphe BRÂHY-MARCHÂL
à CHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
à Bruxelles
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
PETITE CORRESPONDANCE
G. B. à M. — La fleur que vous nous avez envoyée
est malheureusement arrivée trop gelée pour qu'il fût
possible de la reconnaître. Quoique les couleurs fussent
presque effacées, il semble à i3eu près certain que
c'était un Tricliocentrum, très voisin du T. albo-pur-
pureiim, à moins cependant qu'un débris de tige qui se
trouvait détaché fît partie de l'éperon , qui dans ce
cas serait très long. Le T. alho-purpureum a un éperon
très court.
En tout cas, il serait nécessaire de pouvoir examiner
une nouvelle fleur pour la déterminer.
M' D., à S*-V. (Nièvre). — Nous avons été heureux
de prendre connaissance de votre lettre ; nous approu-
vons complètement le programme que vous nous indi-
quez, et qui nous paraît, en effet, très pratique, et nous
donnerons très prochainement les indications que vous
désirez.
En ce qui concerne les plantes dont vous nous parlez :
1° UOncidium Pupilio fleurit pendant tout l'été, et
et doit être cultivé en panier près du vitrage avec assez
d'humidité; il sera mis en repos au début de l'hiver
jusqu'au mois de mars ;
2° Le Zijgopetalum Gautieri fleurit en octobre, et
peut être mis en repos aussitôt après, jusqu'à la fin de
février. Il croit généralement sur des troncs d'arbre
autour desquels s'enroule le rhizome allongé ; il ne doit
jamais être tenu complètement sec.
R. B., à Pallanza. — L'inflorescence que vous nous
avez adressée appartient à une bonne forme à^Odonto-
glossum Rossi; cette espèce est assez variable comme
coloris.
*
L. C, à Paris. — Le rempotage des Odontoglossum
se fait généralement au printemps et à l'automne, soit
en février-mars, soit en septembre.
En ce qui concerne notamment les Odontorjlossum
Alcxandrae, qui fleurissent pendant toute l'année, et
que nous conseillons plutôt de mettre en repos pendant
l'été, l'automne convient aussi bien que le printemps.
Quant aux autres espèces, on les rempotera plutôt à la
fin de février ou au commencement de mars, parce
qu'à la fin du repos les racines se détachent plus facile-
ment du pot, et que la plante ne souffre presque pas
de ce dérangement.
N. D., à Khai'kow. — 1" Il existe peu d'espèces d'Or-
nithidium et VOrnithidium praetextum nous est totale-
ment inconnu. D'autre part, il nous est difficile de
juger, d'après vos indications, si la plante dont vous
nous parlez est un Oncidium ; il serait nécessaire d'at-
tendre qu'elle fleurit pour pouvoir la déterminer.
2" Les bourgeons qui se forment sur votre Dendro-
binm Wardianiim sont probablement des boutons, et
non pas des pousses ; s'il en était autrement, la grande
quantité dont vous nous parlez serait surprenante ; mais
ce serait un danger pour la plante, qui risquerait fort
d'être épuisée.
Pour empêcher vos Dendrobium de produire de nou-
velles pousses, à la fin de l'automne, le seul moyen
à employer est de les tenir très secs ; mais il ne faut pas
que la température soit trop élevée dans les serres,
autrement ils souffriraient l;>eaucoup delà sécheresse.
Nous vous conseillerons de transporter les plantes, à
partir de la fin d'octobre jusqu'à la fin de février, dans
une serre tempérée, chauffée à 12" environ. Là, pourvu
qu'elles soient tenues très sèches, elles formeront des
boutons en gi'and nombre ; une fois ceux-ci assez formés
pour qu'il n'y ait pas de doute sur leur nature, on peut
recommencer graduellement les arrosages.
3" Aerides affine, A. Fieldingi,A. crassifoliiim, A. cy-
lindricum, A. Lobbi, A. Larpentae, A. suavissinium.
Angraecum sesquipedale , A. bilohum, A. caudatum,
A. articidatnm, A. eburneum, A. Kotschyi, A. pellu-
cidnm, A. pertiisiim, A. Scottianiim.
Il convient de remarquer, en outre, qu'un très grand
nombre d'autres Aerides fleurissent au mois de mai et
pendant les deux mois suivants.
AUX ABONNES DU
JOURNAL DES ORCHIDÉES
L'Administration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE met à la disposition des
abonnés da Journal des Orchidées, jusqu'au 15 mars 1891 :
Les quatre Yolumes de la cinquième série (grand format)
DE
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
(ANNÉES 1887 A 1891)
Pour 60 francs au lieu de 120 francs
Et les cinq volumes antérieurs (petit format)
(ANNÉES 1882 A 1887)
Pour 75 francs au lieu de 150 francs
ou 115 francs les 9 volumes au lieu de 270 francs
Payables 25 francs en faisant la C07nmande, 40 fra7ics dans trois mois
et 50 francs dans six mois
C'est une occasion exceptionnelle d'acquérir, à un prix excessivement réduit,
la collection des neuf dernières années de L'ILLUSTRATION HORTICOLE, qui a
reproduit pendant cette époque les portraits des 300 plantes les plus saillantes en tous
genres introduites ou produites de 1882 à 1891.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE est un ouvrage admirable pour les salons et
les bibliothèques, et est rempli de renseignements utiles et de notes de culture indis-
pensables.
n
'X<^r?^ — • —-^^\r\f\rj\pj\r- » -^T^y
r-ivf^;
^^ ire Année. |5 FÉVRIER 1891 Numéro 23.
C?^'»
(wo.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orghidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. Li>iDE>', Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqlé,
R. A. RoLFE, G.Miteau,Ém.Rodigas, de Puydt,Funck,E.Wallaert, A. Fjnden,
Comte de Moran, G. Joris, A. Va.n Imschoot, Fr. Desbois, P. Buqlet,
E. S. Rand, D"" VA>i Calwelaert,E. Bl>geroth,Ch.Vasseur, James O'Briek,
J. Hye, R. Marti.n Cahuzac, Di^Capart, Comte de Bousies, R. Johksgn
Alf. Bleu, J. du Trieu de Terdoxk, A. Lallemand, A. Cogniaux, Max Garnier,
PaulOtlet, Em. Pierret, P. Silver, J.3Ioens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Bali.if, C. Ell>'er, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A. de laDeva>saye, J, Van 3Iol, Fl. Claes, de Meulenaere, E. Haumom,
Ch. André, A. van den Heede, Siesmayer, H. Schuster, D"" G. vo> Heerdt, etc.
Prix de TAbonnement : 10 francs par an
Paraît le !<"• et le IS cle cliaqvic nxois
0]V S'ABOIVIVE
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
7*,â) Gand, inipr. Eug. VanderhaegUen. Tc5î*V« I
ity^ ^ A nr.nr, /\/>- ^ ^-^X J
LINDENIA
ICONOai^^JPIIIB DES OI10111I315ES
rUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque lÎTraison contient quatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Abonnement pour le Yoliime en cours : 60 fr. pour les 12 lîYraisons
payables par anticipation
Bureaux : 100, Paie Belliard, à Bruxelles
(( Le plus beaUj le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^>
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volixme
Acranlliiis Lcoiiis, Acrides maculosum var. forniosum,
Aeriiles oiloralum var. Domidofli, Aeridcs Reichenbachi,
Aganisia Iricolor, Cataselum discolor, Calasetiim ligrinum,
Caltleya aurea, Calllcya giiltala var. leopardina, Catlleya
Lawrenceana , Calllcya Malouana. Calllcya maxima var.
Hrubyaiia, Calllcya nobilior var. Hiigucnyi, Calllcya Perci-
valiana var. Reichenbachi, Caltleya Trianac vai'. alba, Call-
lcya Trianac vai'. Annae, Clcisosloma Gnibcrli, C.ypripedium
Driiryi, Cypripediiim Lawrenceanum var. Hycaniim, Cypri-
pediiim œnanlhum superbuni, Cypripedium sclligerum majus,
Cypripedium tcsscllatiim var. porphyrcum. Dcndrobium Fal-
coneri, Dcndrobium slralioles, Dcndrobium ihyrsillorum,
Epidcndrum paniculalum, Masdcvallia Linden! var. grandi-
llora, Masdcvallia Roczli, Oncidium Lanccanum var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odonloglossum Alexandrae,
Odontoglossnm nevadense, Odonloglossum ramosissimum,
Odonloglossum rubescens, Odonloglossum Ruckerianum,
Odonloglossum vesillarium var. purpureum, Odonloglossum
Wilckcanum albens, Paphinia crislala var. Randi, Phalae-
nopsis Sandcriana, Phalacnopsis Stuarliana var. punclulala,
Reslrepia antcnnifera, Selenipcdium rcticulaUim, Spalho-
glollis Auguslorum. Trichoccnlrum ligrinum var. splendens,
Trichopiliasuavis. VandaBoxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sandcriana var. labello viridi.
S"o Volume
Angraccum Ellisi, Anguloa Ruckcri var. mcdia. Ansellia
congoensis, Bollea pulvinaris, Brassia caudata. Calanlhc
Regnieri, Calasclum Bungcrolhi. Calasclum galeriUini, Call-
lcya gigas, Calllcya Kimballiana, Calllcya Mcndcli. Calllcya'
Schillcriana var. Amaliana. Coelogyne pandurala, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microchilum, Cypripedium^
Sallieri, Cypripedium loukinense, Dcndrobium bracleosum.
Dcndrobium inandilum. Epidcndi'um Randianum, Galcandra
Dcvoniana var. Dcl|)hina. Galcandra tlaveola. Laclia elegans'
var. HouUeana. Masdcvallia Veilclii. Millonia speclabilis var.
lincala. Oncidium cucullalum. Oncidium Joncsianum, Onci-
dium Warsccwiczi, Odonloglossum Alexandrae var. Culse-
mianum, Odonloglossum Coradinei granditlorum. Odonlo-
glossum grande, Odonloglossum Lucianianum. Odonlo-
glossum lutco-purpureum, Odonloglossum Roczli, Odonlo-
glossum Schillcrianum, Phalacnopsis amabilis, Phalacnopsis
Luddemanniana, Phalacnopsis Sumalrana, Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illuslre, Selenipcdium caudalum
giganlcnm. Selenipcdium Schrôdci'ac var. splendens. Spa-
thoglotlis j>licala, Slanhopca tigrina. Trichoccnlrum albo-
purpureum var slrialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var,
Lindeni, ZygopetaUim rostralum,
3me Volume
Aerldcs Fieldingi, AcraiUlics granJillora, Aeridcs Houllc-
liannm. Agnnisia cyanea. Angraocnm fl.illiroslaoliysi Scdoni.
Aii;;uliia uiiillnra. Brassavola ciuMiUala var. cuspidala. H((ll)ii-
pliylUiin giaïKlillonini. CatascUini IJmigorollii var. aunnim,
Calasctum niiiijjcrollii var. Pollsianum, Calaselum dcoipicns,
Cataselum pulcliiuin. Callleya Gibcziac, Caltlcya laljiala var.
aulumnalis, Calllcya virginalis, Cloisosloma rrassifolium.
Cypripcdium Artliurianum var. pallidiim. Cypripedium Caii-
nartiaiuiiii, Cypri[)cdiuni (lurlisi, Cypripcdium Harrisianum
var. supcrbuin, Cypripedium Lccanum. Cypripcdium Moensi-
anum, Cypripcdium praeslans. Cypripedium Van Houtlca-
nuni. Cypripedium villosum, Cypripedium (Selenipedium)
Wallisi, Dcndrobium purpurcum var. candidulum, Dcndro-
liium rulriferum. Deiidi-obium slrebloccras var. Rossianum.
lonopsis paniculata var. niaxiina. Ma.sd<'vailia macrui'a, Masdc-
valiia spcctrum. Millonia spcclabilis Moreliana, Oncidium
clicirophorum. Oncidium papiiio var. majus. Oncidium Pha-
laenopsis, Odonloglossum cilrosmum var. Dcvansaycanum,
Odontoglossum crispum var. fasluosum. Odonloglossum cris-
|)um var.Trianae. Odonloglossum cuspidalum, Odonloglossum
Harryanuin . Odonloglossum odoraUim var. bapiiicanluni ,
Odonloglossum Iriuniplians, Odontoglossum Cro-Skinnr'ri.
Paphiuia Lindcniana. Papbinia Modigliauiana. Uodriguczia
Bungerothi. Vanda superba.
^me Volu-ine
Aeridcs quincpievulnerum, Angraccum scsquipedale. Angu-
loa Clowcsi. Catlleya chocoensis var. Miss Nilsson, Caltlcya
Mossiac var. Dousiesiana, Caltlcya Mossiae var. Warocqueana,
Cirrliopclalum pulchrum. Coelogyne cristala var. alba. Com-
parettia falcala. Cypripcdium bcUatulum. Cypripedium
Ellioltianum. Cypripedium Harrisianum var. polychromum.
Cypripcdium Mastcrsianum. Cypripcdium Milcauanum, Dcn-
drobium Bensoniae. Dcndrobium densillorum. Epidcndrum
iicmorale. Laclia majalis, Lépiotes bicolor. Lycaste Skinneri
var. alba, Masdevallia tovarensis, Miltonia(Odont.)X Bleuana,
Mcsospinidium vulcanicum, N'anodes Medusae, Odontoglos-
sum Blciciirodcrianum. Odonloglossum Ccrvanlcsi lilarinum.
Odonloglossum Glonerianum, Odontoglossum Halli. 0<lonto-
j;lossuni Pcscalorei var. Lindcni, Oilontoglossum lalimacu-
latum, Odonloglossum radiatum. Odonloglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum Warocqueanum. Oncidium Forbcsi
maximum. Oncidium iridifolium, Oncidium macranthum,
Pliaius graiidil'olius. Polystacbia pubescens. Selenipedium
caudalum var. Albcrlianum, Sophronilis graudillora, Tliunia
Marshalli, Vanda coerulea, Vanda tricolor, Warrea Lin-
deniana.
^mo Volume
Ada auranliaca, Aeridcs Augustianum. Angraecumcitralum,
Angraccum eburneum var. supcrbum. Bifrenaria Harrisoniac,
Bolbopiiyllum Lobbi, Calanlhc Masuca. Calanlhe Veilchi,
Cataselum macrocarpum var.chrysantlium, Cattleya Trianac
var. purpurala, Cattleya Trianac var. M""' Marlin-Cahuzac,
Caltlcya Trianac vai-. pallida. Calllcya Trianac var. striata,
(^iallleva maxima va--. Malouana. Cymbidium Maslersi, Cypri-
pcdium barbalo-Veilcliianum, Cypripedium nitens. Cypri-
pcdium orphanum, Dcndrobium crumenatum. Dcndrobium
infudibulum. Dcndrobium Mirbclianum, Dcndrobium Pax-
loni, Dcndrobium Wardianum var. Lowi, Epidcndrum pris-
malocarpuni, Epidcndrum vitellinum. Gongora maculala,
Houllelia Brockleliursliana, Laelia anccps var. Hyeana,
Laclia elegans. Lycaste coslala, Masdcvallia ignea. Millonia
Blunli var. Lubbersiana, Millonia vcxillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
liallianum, Oncidium sarcodcs, Odonloglossum Boddacrlia-
num. Odonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum liasli-
labium, Odonloglossum maxillare. Odonloglossum odoratum
var. strialum, Odontoglossum Scblesingerianum . Plialac-
nopsis Scliillcriana. Rodriguezia réfracta, Vanda Kimballiana,
Zygopctalum inlcrmcdium, Zygopetalum Jorisianum.
0™° Volviiiie (sept livraisons parues)
Calanlhe vcralrifolia, Cataselum Rodigasianum, Cattleya
Eldorado, Calllcya Rex, Calllcya Waroccjucana var. ame-
lliyslina, Chysis aurea, Cirrhopclalum Maslersianum. Coch-
lioda Noezliana, Coelogyne occllala var. maxima. Coelogyne
pcllastes, Coryanthes Bungerothi, Cypripedium Frascri.
Cypripcdium praeslans var. Rimballianum, Cypripedium
superbiens, Dcndrobium Dalhousicanum, Dcndrobium Devo-
nianum, Dcndrobium Galliccaiium, Dcndrobium supcrbum
var. anosmum , Masdcvallia bella , Masdcvallia Rcichen-
bachiana, Maxillaria longis(>pala, Oncidium Krameri. Peris-
Icriaaspersa, Pliaius Humidoli, Phalaenopsis Esmeralda var.
candidula, Selenipedium grande, Selenipedium Sedcni can-
didulum, Slanhopea oculata.
Le prix des volumes parus de la « LINDENIA » a été fixé comme suit :
V'' Yolume, 125 fr. ; 2'"^^ Volume, 100 fr. ; 3"" Volume, 75 fr. ; 4""' Volume, 70 fr.; 5"" Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
gme Volume (en cours de publication) : 60 francs
La Lùidenia publie également une
ÉIDITIOlsT ^nsrC3-L^ISE
ET UNE AMÉRICAINE
I*x'ix de l'aboiiiieinent à cliacfue volume six mois : S» sliillings pour
l'édition anglaise, et O dollars pour l'édition américaine.
SOMMAIRE DU 23"° NUMÉRO
Pages
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues 357
Causerie sur les Orchidées. — XIII 359
Culture des Phalaenopsis 362
Éhules de botanique élémentaire sur les Orchidées 365
Travaux de la seconde quinzaine de février 369
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
BRUXELLES
Présidents d'Honneur :
Mi>I. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de rOrchidophile, pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRÉTARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 8 et 9 Mars prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDÉENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE Louvrex, g. Miteau, j. Moens, Ém. PiODiGAs^ D'' Van Cauwelaert, A. van Imsghoot,
E. Wallaert et A. Wincqz.
15 FÉVRIER i8gi 357
REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU
PEU CONNUES
CYPRIPEDIUM X « MURIEL HOLLINGTON » Rolfe. — Gracieux petit
hybride provenant du C. niveinn fécondé par le C. insigne dans la collection
de M. A. J. HoLLiNGTON, d'Enfield. Il a reçu un certificat de mérite de la
Royal Horticultural Society le 1 1 novembre dernier. Comme tous les hybrides
produits par le C. niveum, il porte d'une façon dominante les caractères de
cette espèce, mais les taches du sépale dorsal et son enroulement au sommet,
ainsi que les nervures des pétales et les feuilles, sont modifiés dans le sens
du C. insigne. La fleur est blanche, avec le labelle, les pétales et le sépale
dorsal veinés de pourpre clair d'une façon exquise; le sépale dorsal porte un
disque vert jaunâtre. Gard. Chron., 3 janvier, p. 10.
*
* * ■
RESTREPIA STRIATA Rolfe. — Belle espèce très distincte, ayant le
port du R. antennifera et des autres plantes de ce groupe. Seulement les sépales
latéraux, au lieu d'être tachetés, sont rayés de sept lignes marron bien tran-
chées sur le fond jaune, et un peu plus étroites que les intervalles qui restent
entre elles; le nombre, toutefois, en paraît variable.
Cette espèce existe dans deux ou trois collections. Schlim la rencontra il
y a longtemps, et en envoya quelques plantes à M. Linden, à Bruxelles.
MM. H. Low et C'^ en introduisirent ensuite de la Chaîne du Cauca, Nouvelle
Grenade; elles fleurirent en janvier i8go; mais il en avait fleuri, un an aupara-
vant, à Glasnevin, probablement de 1^ première introduction.
C'est une charmante petite espèce. Gard. Chron., 31 janvier iSgi, p. 137.
* *
CYPRIPEDIUM X ALCIDES Rolfe. — Grand et gracieux hybride, pro-
duit dans l'établissement de MM. F. Sander et C'^, de S*-Albans, entre le
C. insigne et le C. hirsutissinmm. Il est à peu près intermédiaire entre eux,
mais l'influence du porte-pollen, le C. hirsutissimuni, prédomine dans la forme
358 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES .
du sépale dorsal, des pétales et du labelle. Le coloris est plus délicat qu'on
n'eût pu s'y attendre a priori. Gard. Chron., lo janvier 1891, p. 40.
*
* *
CYPRIPEDIUM INSIGNE var. LONGISEPALUM Rolfe. — Variété dis-
tincte et remarquable de l'espèce bien connue C. insigne. Elle a fait son appa-
rition dans un lot du modèle ordinaire, importé par MM. F. Sander et C'^,
de S*-Albans. La principale particularité qu'il présente consiste dans la lon-
gueur des sépales étroits, qui mesurent six centimètres de longueur, et deux
et demi seulement de largeur. En outre le sépale dorsal est dépourvu de taches
et a l'aire blanche du sommet extrêmement réduite.
*
* *
CYPRIPEDrUM X CELIA Rolfe. — Gracieux hybride produit dans la
collection de M. W. S. Kimball, de Rochester, New-York, probablement entre
le C. Spicerianiiin et le C. tonsmn. La note du croisement avait été perdue,
mais il est amplement évident que le C. Spicerianum y a contribué; d'autre
part les caractères du second apparaissent dans les feuilles, le sépale dorsal
et le staminode, et peut être aussi dans les pétales, et on sait que les deux
espèces avaient été croisées ensemble. Gard. Chron., 24 janvier 1891, p. 104.
*
* *
CYPRIPEDIUM X BERENICE Rolfe. — Superbe hybride, produit dans
la collection du capitaine Vipan, de Wansford, entre le C. Roeheleni (variété
du C. laevigatuni) et le C. Lowi, porte-pollen; c'est, par conséquent, le premier
hybride obtenu entre deux parents appartenant au groupe à fleurs en grappes.
Il est à peu près intermédiaire entre les deux, et réunit leurs divers traits
d'une façon très gracieuse. Les pétales sont tombants, étroits, longs de près de
treize centimètres, et enroulés en spirale. Gard. Chron., 3 janvier i8gi, p. 136.
*
* *
DENDROBIUM NIVEUM Rolfe. — C'est le D. MacFarlanei Rchb. f.,
à qui, malheureusement, il est nécessaire de donner un nouveau nom, car
il existe une autre espèce du même nom, décrite sept ans auparavant par
F. MuLLER, provenant également de la Nouvelle-Guinée, et appartenant à la
section Aporum. Le D. niveum est une magnifique espèce d'un blanc immaculé,
aux fleurs ayant plus de onze centimètres de diamètre. Il a été réintroduit
de la Nouvelle-Guinée, cette fois par l'amiral Fairfax. Gard. Chron., 24 jan-
vier 1891, p. 104. R. a. Rolfe.
15 FÉVRIER 1891 359
CAUSERIE SUR LES ORCHIDEES
XIII. — Leur croissance
Pour pouvoir entreprendre utilement la culture des Orchidées, et être à même
de la modifier à l'occasion et de l'approprier aux circonstances, il est nécessaire
de posséder des notions parfaitement exactes de la vie de ces plantes et des
phases dans lesquelles elle évolue.
La végétation des Orchidées comporte les trois périodes suivantes : croissance
de la pousse, maturation de celle-ci, et floraison. Ces trois actes se renouvellent
indéfiniment et la plante parcourt toujours ce cycle régulier, complété par le
repos, plus ou moins prononcé, qui interrompt l'étape, tantôt avant, tantôt
après la floraison, par une immobilité apparente et toute extérieure.
Il convient d'ajouter que la floraison peut parfois ne pas se produire; chez
certaines espèces, elle est très irréguhère et n'a pas lieu tous les ans, au moins
dans nos climats; chez d'autres au contraire, elle se répète plusieurs fois dans
l'année. Mais on peut considérer en principe comme une règle que chaque
plante produit une pousse tous les ans, et que cette pousse donne des fleurs.
Certaines espèces fleurissent immédiatement après avoir fait leur pousse,
d'autres en même temps qu'elles la développent; d'autres enfin ont leur repos
après la croissance, et fleurissent seulement à la saison suivante, c'est-à-dire
immédiatement avant la pousse.
Il y a un grand intérêt, au point de vue de la culture, à distinguer entre
ces diverses espèces, pour savoir exactement à quelle époque les arrosages
doivent être réduits ou augmentés. C'est ce que nous nous proposons de faire,
après avoir donné quelques explications préliminaires indispensables.
Les Orchidées caulescentes ne se comportent pas de la même façon que les
Orchidées à pseudobulbes. Occupons-nous d'abord de celles-ci, qui sont de
beaucoup les plus nombreuses.
Les pousses se produisent à la basa des pseudobulbes, d'abord sous la forme
de bourgeons qu'on appelle des yeux, et qui apparaissent au nombre d'un ou
deux, parfois même davantage, sur chaque bulbe.
360 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
La plante donne, selon sa force, un, deux ou plusieurs nouveaux jets; mais
elle n'a jamais la vigueur nécessaire pour ouvrir tous les bourgeons que portent
les bulbes. Peut-être aussi est-ce l'effet d'une sage prévoyance de la nature.
En effet les yeux qui restent inutilisés constituent une véritable réserve.
Il peut arriver que par suite d'un accident, d'un coup de soleil, par exemple,
ou par le fait des insectes, la pousse ou les pousses commencées se trouvent
détruites. La plante serait perdue, dans ce cas, si elle n'avait pas conservé
des yeux disponibles. Le plus rapproché, c'est-à-dire le moins ancien, entre
alors en activité, car il profite de toute la sève devenue sans emploi ; une ou
plusieurs nouvelles pousses se forment et assurent l'avenir de la plante.
En dehors de ce cas exceptionnel, les yeux qui n'ont pas produit dans la
saison suivant leur formation restent définitivement stériles; chaque année
écoulée en forme de nouveaux qui deviennent les premiers à s'ouvrir, et
diminue par suite les chances des précédents d'entrer en activité. Au bout d'un
délai asse2 long, les yeux inutilisés s'atrophient et disparaissent.
Revenons à la pousse normale. Celle-ci grandit pendant un temps plus ou
moins long, quatre ou cinq mois en moyenne; puis sa croissance se ralentit,
et en même temps elle se gonfle, durcit et passe à l'état de bulbe. Il ne reste
alors que deux ou trois feuilles à la base et une ou deux à la partie supérieure.
Pendant la formation du bulbe, la plante demande des soins plus attentifs ;
il faut veiller à ce que son développement s'accomplisse dans les meilleures
conditions et à l'époque convenable, car la vigueur du sujet en dépend..
Le bulbe a une très grande importance dans l'économie de la plante. S'il
venait à manquer, ou s'il avortait, il faudrait que l'accroissement s'effectuât par
un des yeux anciens. Il y aurait une perte de temps, d'autant plus grande que
le nouveau rejeton serait beaucoup plus lent à se développer.
Il faut donc donner de grands soins à sa formation ; le bulbe doit être mûri
dans le cours d'une saison, car une fois que cette période est écoulée, et qu'une
nouvelle pousse a commencé de croître, il ne grossit plus, et reste sensiblement
stationnaire. — Pour achever sa maturation, on devra stimuler l'activité de la
plante en lui donnant en abondance de l'air et du soleil, et surtout de l'eau,
qui gonflera les cellules.
Peu de temps après l'achèvement du bulbe, la tige florale apparaît, soit à sa
base, soit à son sommet, selon les espèces. Les Odontoglossum produisent
leurs hampes ordinairement à la base et parfois exceptionnellement à l'extré-
mité des bulbes.
15 FÉVRIER 1891 361
Une fois que les boutons sont formés, la croissance des feuilles se ralentit
ou même fréquemment s'interrompt, l'activité de la plante étant absorbée
d'autre part. Il est donc nécessaire de diminuer notablement les arrosages.
Cependant chez les espèces de serre froide, les Odontoglossum surtout, la végé-
tation persiste en même temps que la floraison; mais la plupart des autres
espèces fleuriraient mal ou ne fleuriraient pas si elles recevaient à cette époque
autant d'humidité que d'ordinaire.
La floraison terminée, la croissance recommence de nouveau; le bulbe dont
nous avons suivi la croissance a produit à sa base un ou plusieurs yeux ; ceux-ci
deviennent actifs à leur tour l'année suivante, et produisent presque tous des
pousses qui accomplissent la même évolution.
Il nous reste à parler du repos, qui, chez presque toutes les Orchidées, vient
interrompre la série de manifestations que nous venons d'exposer. Ce n'est,
à vrai dire, qu'une période complémentaire de cette série ; elle se place soit
avant, soit après la floraison. Pendant cette période, l'organisme semble se
recueilhr, et la vie paraît suspendue, mais elle ne l'est qu'à l'extérieur, tandis
qu'à l'intérieur s'accomplit le travail d'assimilation définitive des acquisitions
de la saison antérieure ; c'est à ce moment que se mûrissent les bulbes et que
toutes les forces de la plante se préparent et s'organisent pour la production
à venir.
Quant aux bulbes anciens, ils restent inactifs, et ne donnent, dans la plupart
des espèces, ni feuilles ni fleurs. Ils conservent en général une ou deux feuilles;
elles se dessèchent et disparaissent au bout de quelques années.
Quelle est, à cette période d'inactivité, l'utilité des bulbes? C'est un point
que la science n'a pas encore éclairci.
Ils servent probablement à constituer des réserves de sucs qu'ils cèdent peu
à peu aux pousses et aux bulbes suivants; et comme ils n'acquièrent plus, que
la sève n'a plus en eux qu'une circulation très ralentie, ils se vident et
s'épuisent par le secours qu'ils fournissent à la plante.
C'est pourquoi nous ne conseillerons jamais de sectionner les anciens bulbes
avant qu'ils soient complètement desséchés. Nous en avons vu faire l'expérience
par un cultivateur d'Orchidées très compétent. Il avait retranché l'année der-
nière les arrière-bulbes de beaucoup de ses Odontoglossum pour les reproduire;
cette année toutes les amputées avaient les bulbes maigres, flasques et ridés ;
l'opération qu'elles avaient subie les avait, sans aucun doute, afl"aiblies consi-
dérablement. , ,
(Sera continué.)
362 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
CULTURE DES PHALAENOPSIS
Le genre Phalaenopsis est un des plus splendides de toute la famille des
Orchidées; la beauté majestueuse des formes, la grâce exquise de certains
détails du labelle, le coloris merveilleux de la plupart des espèces leur donnent
un prix inestimable, qui s'accroît encore en raison de l'époque où se produit
leur floraison, en plein hiver. Les Phalaenopsis auraient donc tous les titres
possibles à être à peu près les préférés des amateurs d'Orchidées, si leur cul-
ture était mieux connue. Elle donne encore lieu, chez beaucoup, à des tâton-
nements et à des méprises regrettables, qu'il serait facile d'éviter. Grâce aux
observations faites depuis quelques années, la culture des Phalaenopsis est
actuellement presque aussi facile que celle de la plupart des Odontoglossum.
Nous allons donner quelques indications sur un système appliqué à L'Horti-
culture Internationale, et qui produit d'excellents résultats.
On peut employer la culture en pots ou en paniers; mais ce dernier pro-
cédé nous paraît bien préférable, et c'est celui-là que. nous recommanderons.
Le bois de pitchpin est supérieur à tout autre pour la confection des paniers;
en le plongeant quelques instants dans l'huile bouillante avant de l'employer,
on obtiendra un bois moins sujet à absorber l'humidité et à se couvrir de
champignons.
Le compost doit être formé de terre fibreuse, que l'on choisira en longs
fragments et que l'on lavera soigneusement, et d'une quantité égale de sphag-
num légèrement haché, que l'on disposera de préférence à la partie supérieure.
Le choix de la serre a une grande importance; il convient de choisir une
serre adossée, ou une petite serre basse, étroite, où la culture se fera à
l'étouffée, dans une température de 20° à 25° centigrades, très près du vitrage,
avec le moins d'air et le plus de lumière qu'il sera possible d'avoir, et une
atmosphère assez humide.
Nous avons vu cependant des Phalaenopsis réussir très bien dans une serre
ordinaire assez large, grâce à une disposition particuhère très pratique, et
que nous recommandons aux amateurs qui n'ont qu'une ou deux serres. Sur
les tablettes, au dessous des paniers, on place un bassin de zinc étroit plein
15 FÉVRIER 189I 363
d'eau, dont l'évaporation entretient constamment l'humidité atmosphérique
nécessaire. Il n'est pas besoin de donner à ce bassin une grande profondeur :
5 centimètres suffiront, et il sera ainsi plus facile à déplacer.
Une autre recommandation, qui a une grande importance : surveiller atten-
tivement la vermine qui envahit fréquemment le compost, et lui faire une
chasse acharnée. Le mieux est de déposer sur les tuyaux de chauffage une
couche de côtes de tabac, et de les arroser trois ou quatre fois par jour; dans
ces conditions les insectes ne tardent pas à disparaître, et il n'en survient pas
de nouveaux du dehors.
Lorsque la tige florale apparaît, dressée verticalement, on peut descendre
légèrement le panier pour lui permettre de se développer. Dès ce moment, on
donnera un peu moins d'eau jusqu'à la fin de la floraison; celle-ci terminée, la
plante devra être tenue aussi sèche que possible. Le repos durera six semaines
à deux mois; pendant toute cette période les arrosages doivent être réduits
au strict minimum, et l'humidité nécessaire pour empêcher le sphagnum de
mourir et les feuilles de se rider à l'excès sera plutôt fournie par l'atmosphère
ou par de légers seringages sur le bois des paniers que par des arrosages directs.
Lorsque les feuilles semblent se rider et se faner d'une manière assez pro-
noncée, il est bon de donner à la plante un peu plus d'eau.
Tous les arrosages seront faits de préférence avec de l'eau de pluie, comme
pour toutes les Orchidées,
Nous parlons en général, et notamment des P. aiimbilis, P. grandiflora,
P. Stuartiana, P. Schilleriana, qui sont les espèces les plus remarquables et
les plus populaires. Une autre, le P. Loivi (dont la Lindenia donnera dans son
prochain numéro une belle reproduction), mérite une mention spéciale, à cause
d'une particularité qui a causé bien des inquiétudes aux cultivateurs : elle
perd ses feuilles tous les ans après sa floraison, et beaucoup de jardiniers,
croyant les plantes mortes, les jetaient en constatant cet état lamentable;
c'était une erreur, que nous croyons utile de signaler.
C'est à la fin du repos, avant le retour de la végétation, que se présentent
les circonstances les plus favorables pour procéder au rempotage. Les racines,
qui pendant la végétation sont fixées contre les parois du panier et crampon-
nées contre les baguettes, se détendent, en quelque sorte, et se décollent pen-
dant le repos; à la fin de cette période elles se détachent très aisément, et
par suite on peut rempoter sans craindre de les blesser.
Le rempotage se fait, en principe, lorsque la plante a remph son panier et
364 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
manque d'espace; on prendra donc un panier plus grand que le précédent,
mais non pas trop grand. Il vaut mieux s'en tenir au strict nécessaire, car
les racines manqueraient d'air dans un panier trop vaste. On choisira des
morceaux de fibre très longs, et on les disposera d'abord dans le panier, sans
drainage. Il est avantageux de les rouler en petites boules, l'air circule mieux
de cette façon et le drainage se fait dans de meilleures conditions.
La plante peut alors être mise en végétation. On commence par donner de
l'eau modérément les premiers jours, et on augmente progressivement les arro-
sages jusqu'à atteindre, au bout de quinze à vingt jours, la quantité normale.
Lorsque le sphagnum croît vigoureusement, il produit souvent de longues
pousses qui atteignent un développement considérable et forment au-dessus
des bords du panier une sorte de dôme assez élevé. Nous conseillons vivement
de couper la plus grande partie de cette végétation, qui nuirait aux racines ;
les Phalaenopsis sont les plantes qui réclament le plus d'air aux racines, et
celles-ci s'étendent toujours en dehors du compost; lorsqu'elles sont recou-
vertes par le sphagnum, elles ne tardent pas à être envahies par des dépôts
verdâtres qui forment une couche épaisse sur toute leur surface et empêchent
la transpiration et l'osmose de s'accomplir comme elles le devraient. Il est donc
très utile de supprimer de temps en temps, avec des ciseaux, les têtes de
sphagnum qui s'élèvent au-dessus des bords des paniers. Cette opération peut
se faire trois ou quatre fois par an.
Pour la culture des Phalaenopsis en pot, on emploiera le même compost.
Les conditions de culture sont à peu près les mêmes, mais nous avons constaté
plus d'une fois que, si l'on obtient en pots de grandes et fortes feuilles, on n'a
que peu de floraison. Les mêmes plantes de P. Schilleriana qui donnaient à
peine une courte tige, cultivées en pot, en ont fourni trois et jusqu'à quatre
en panier. C'est ce procédé que nous recommanderons exclusivement.'
Et surtout, une atmosphère très saine, très pure, et suffisamment humide.
Une bonne atmosphère assure une belle végétation.
On sait que les fleurs de Phalaenopsis se conservent plus longtemps que
celles des autres genres. Nous en avons vu fréquemment rester de deux à
trois mois en pleine fraîcheur. Au point de vue de la végétation, les plantes
possèdent la même robusticité; elles peuvent être transportées dans un appar-
tement bien chauffé pendant la durée de la floraison, et résistent mieux que
la plupart des autres Orchidées à ce changement.
Jules Van Mol.
15 FÉVRIER i8gi 3^5
ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE
SUR LES ORCHIDÉES
(Suite, voir p. 332)
Avant d'aller plus loin, on fera bien de s'exercer à reconnaître les divers
organes dont nous venons de parler ; on analysera d'autres Orchidées ayant
à peu près la même structure, en commençant par différentes espèces du
genre Odontoglossum, où l'on n'aura que des modifications peu importantes
à constater et où il sera donc facile de se retrouver.
Si l'on choisit, par exemple, V Odontoglossum crispum (0. Alexandrae), voici
les particularités que l'on observera : les sépales et les pétales sont à peu près
égaux et terminés en pointe. Le labelle est presque triangulaire, un peu déchi-
queté sur les bords, brusquement rétréci à la base, et muni, dans sa partie
médiane, de deux crêtes longitudinales terminées en pointe en avant; à droite
et à gauche de ces crêtes, on voit deux autres appendices très petits. Le
gynostême est long de près de i 7^ centimètre, arrondi du côté postérieur,
et muni en avant de deux rebords latéraux ailés qui forment antérieurement
une sorte de gouttière longitudinale; dans la partie supérieure, les deux ailes
latérales sont déchiquetées sur leurs bords. Entre ces ailes, on voit facilement
la cavité du stigmate, rempHe de matière visqueuse. Les pollinies sont presque
identiques à celles de la première espèce, mais le rétinacle est brun foncé. Le
chnandre est profond et divisé en deux par une légère cloison médiane.
U Odontoglossum Pescatorei diffère assez notablement de VO. crispum par la
forme des pièces du périanthe, et le labelle est soudé inférieurement, sur une
longueur de 4 millimètres, avec le gynostême; mais celui-ci a presque iden-
tiquement les dimensions, la forme et la structure de l'espèce précédente.
Certaines fleurs, qui paraissent au premier abord s'écarter beaucoup du type
précédent, en diffèrent réellement assez peu. Ainsi examinons une fleur de
Masdevallia ignea : les trois sépales, d'un beau rouge orangé et longs de
4 à 5 centimètres, sont soudés en tube sur une longueur de i 72 à 2 centi-
mètres ; les sépales latéraux sont obliques, semi-ovales et aigus, tandis que le
"365 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
dorsal est triangulaire à la base, puis prolongé en une très longue pointe fili-
forme. Si nous fendons le tube et que nous enlevions les sépales, nous voyons
que les deux pétales, oblongs et arrondis au sommet, n'ont qu'une longueur
de 8 à 9 millimètres; le labelle, un peu plus court encore, est porté sur un petit
support presque filiforme, au sommet duquel il bascule facilement. Le gynos-
tème, long de 7 millimètres, est profondément creusé en gouttière du côté
antérieur. Dans cette gouttière, il est facile de trouver le stigmate; puis, un
peu au-dessus, tout au sommet mais antérieurement aussi, l'anthère, munie
d'un opercule fort petit et rougeâtre, abritant les deux pollinies. Celles-ci,
longues à peine d'un millimètre, sont ovoïdes, appliquées l'une contre l'autre
et dépourvues du moindre" appendice, ni pédicelle ni rétinacle.
En somme, nous retrouvons, dans la fleur de toutes les Orchidées que nous
avons examinées, les mêmes organes que dans celle des autres plantes ; mais
quelques-uns de ces organes sont profondément modifiés. Le calice est formé
de trois sépales. La corolle comprend les deux pétales et le labelle. Il y a une
seule étamine fertile, dont le filet est confondu dans la partie postérieure du
gynostème, au sommet duquel l'anthère apparaît; et les grains de pollen sont
soudés entre eux pour former les masses polliniques. Le pistil comprend un
ovaire situé sous la fleur; le style forme la partie antérieure du gynostème,
vers le haut duquel on voit le stigmate.
II. — Division de la famille en tribus
1° LES ÉPIDENDRÉES ET LES VANDÉES
L'immense étendue de la famille des Orchidées a nécessité son partage en
un certain nombre de grands groupes ou tribus, nom sous lequel on désigne
les divisions primaires établies dans une famille de plantes. Pour reconnaître
les caractères de ces tribus, nous allons analyser quelques espèces de chacune
d'elles; ce travail nous permettra en même temps d'apprécier les principales
variations que peuvent présenter les divers organes floraux reconnus précé-
demment. On procédera comme nous l'avons déjà dit, en ayant toujours soin
d'isoler chaque organe à mesure qu'on l'examinera.
Miltonia vexillaria. — Cette espèce était autrefois rapportée au genre
Odontoglossum, et elle se rencontre encore souvent sous le nom d'O. vexilla^
rium. Ses grandes fleurs sont d'un blanc rosé, lavé de jaune à la base du
labelle. Son périanthe ne nous présente comme particularité que les dimen-
15 FÉVRIER 1891 367
sions exceptionnelles du labelle : il est presque arrondi, échancré au sommet,
et il présente à sa base deux petits lobes tournés vers le haut de la fleur.
Le gynostème, de couleur rosée, est très- court, privé du gros pied charnu
que nous avons observé dans les espèces analysées antérieurement; à cause de
cela, on dit qu'il est apode (mot qui signifie sans pied). On voit, à sa face anté-
rieure, la grande cavité visqueuse du stigmate; puis, au-dessus, une sorte de
petit tubercule jaunâtre, qui est la glande ou rétinacle des pollinies; enfin, tout
au sommet, l'opercule. Si nous enlevons celui-ci, nous voyons qu'il recouvrait
deux pollinies jaunes, demi-transparentes, se rattachant à un pédicelle et ter-
minées par un rétinacle : elles sont identiques à celles que nous avons obser-
vées chez les Odontoglossum. En les coupant avec le canif, nous voyons que
leur substance a l'aspect de la cire; d'où le nom de pollinies cireuses qu'on
leur donne.
Zygopetalmn crinitimt. — Remarquons d'abord que le pédoncule de chaque
fleur est muni d'une petite feuille, longue de i Ya à. 2 centimètres, bien diffé-
rente des feuilles proprement dites, et portant le nom de bractée. Les sépales
et les pétales, d'un fond vert avec de larges macules brunes, sont à peu près
placés sur le même rang extérieur; mais, outre leur position, nous les distin-
guons facilement, car les sépales sont aigus et les pétales obtus. Le labelle,
un peu soudé par sa base avec le pied du gynostème, forme d'abord une grosse
saillie inférieure, puis se replie en haut vers le gynostème, et présente une
épaisse crête transversale charnue, arquée en forme de mâchoire; il s'étale
ensuite en un large lobe arrondi, blanchâtre, parcouru de nombreuses veines
longitudinales, pourpres et couvertes de poils.
Le gynostème est très gros et charnu; le stigmate visqueux n'a pas moins
de 7 millimètres de largeur; au-dessus, le rostellum forme une large saillie.
Au sommet, l'opercule de l'anthère est muni de deux loges ou cavités, empri-
sonnant chacune deux poUinies superposées : il y en a donc quatre en tout.
Celles-ci, d'un blanc jaunâtre et luisantes, sont ovoïdes-comprimées, et leur
volume considérable (2 '/j millimètres sur 2) permet de constater facilement
leur consistance cireuse. Elles se rattachent directement à un seul rétinacle
brunâtre, semi-circulaire, très aplati, large de 2 72 millimètres.
Laelia anceps. — Chaque fleur est munie d'une bractée fort longue, entou-
rant le pédoncule {engainante), qui est enduit d'une matière visqueuse. Le
périanthe, d'un beau pourpre violacé tendre, a ses divisions très distinctement
sur deux rangs; il est donc facile de distinguer les sépales des pétales. Le
368 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
labelle, d'un pourpre intense supérieurement, est plus pâle vers la base, où il
est strié de lignes obliques d'un pourpre foncé ; il est divisé en trois lobes, dont
les latéraux entourent le gynostème, sans cependant se souder avec lui.
Le gynostème, d'un blanc verdâtre, a une longueur démesurée, près de
2 7^ centimètres; il est un peu creusé en' gouttière sur la face antérieure, vers
le haut de laquelle le rostellum forme une forte saillie. Soulevons l'opercule
volumineux qui se trouve au sommet : nous voyons que, du côté intérieur,
il est divisé, par des cloisons minces, en huit petites cavités contenant un même
nombre de pollinies. Nous devons employer l'aiguille pour extraire celles-ci,
et nous constatons alors qu'elles forment deux rangées parallèles: il y en
a donc quatre supérieures et quatre inférieures. Chaque pollinie supérieure
est reliée à l'inférieure correspondante par un mince cordon aplati, mais il n'y
a pas de rétinacle; elle sont jaunâtres, translucides et cireuses. Le clinandre,
profond, est bordé d'une membrane un peu déchiquetée, présentant une forte
dent postérieure.
Au lieu de l'espèce précédente, si c'était le Laelia albida, à fleurs blanches,
que l'on aurait sous la main, on constaterait absolument la même organisation.
Notons seulement que le gynostème est notablement plus court, ayant
environ 17 millimètres de longueur, et creusé d'une gouttière antérieure plus
profonde; les cloisons intérieures de l'opercule sont aussi mieux marquées.
Sophronitis grandiflora. — Petite plante à fleurs écarlates. Pétales beaucoup
plus larges que les sépales. Le labelle, soudé inférieurement avec la base du
gynostème, présente trois lobes : le lobe terminal est étroit, tandis que les
latéraux sont fort larges et arrondis; ils enveloppent le gynostème, de manière
à le cacher. Celui-ci, long de 6 à 7 millimètres, est épais et blanchâtre,
excepté les ailes entourant le stigmate et le clinandre, qui sont pourpres. En
enlevant l'opercule, on enlève en même temps les huit pollinies, que l'on
extrait avec la pointe de l'aiguille, tout en tenant l'opercule avec les pinces,
car les pollinies y adhèrent assez fortement. On reconnaît alors, pour l'oper-
cule et les pollinies, exactement l'organisation que nous avons signalée plus
haut dans le genre Laelia.
Calanthe vestita. —- Fleurs blanches, dont les bractées et les sépales, sur leur
face extérieure, sont couverts d'un fin duvet, lequel devient beaucoup plus long
sur le pédoncule et sur l'ovaire. Les sépales et les pétales sont tous dirigés
plus ou moins vers le haut; le labelle seul est tourné vers le bas. La partie
inférieure et rétrécie {onglet) du labelle est soudée avec les ailes du gynostème,
15 FÉVRIER 189 1 369
de manière à former une sorte de godet, comprimé par le côté et profond de
près d'un centimètre; sa base se prolonge en une espèce de tube grêle, forte-
ment arqué, fermé à l'extrémité et long de près de 3 centimètres, qui porte le
nom d'éperon : on dit que le labelle est éperonné.
A l'aide du canif, nous devons fendre les ailes du gynostème, pour l'isoler du
labelle et voir le stigmate, caché entre elles. Au sommet, nous observons
l'opercule, très pâle, aplati et un peu pointu en avant. Il se détache avec les
pollinies, qui sont au nombre de hiut, quatre dans chaque cavité de l'anthère;
elles sont jaunâtres, cireuses, longues de i 7^ millimètre et atténuées infé-
rieurement en une pointe aiguë par laquelle elles tiennent quelque peu
ensemble; il n'y a ni pédicelle, ni rétinacle.
Si nous comparons maintenant entre elles les fleurs que nous avons ana-
lysées jusqu'ici, nous reconnaissons qu'elles présentent différents caractères
communs : toiùtes ont un large stigmate visqneitx placé à la face antérieure du
gynostème; l'anthère operculiforme termine le gynostème, et les pollinies forment de
petites masses cireuses. Mais dans les Odontoglossum, les Miltonia et les
Zygopetalum, les pollinies, prolongées ou non en pédicelle, sont munies d'un réti-
nacle visqueux, par lequel elles se trouvaient d'abord attachées dans le rostellum;
tandis que dans les Masdevallia, les Laelia, les Sophronitis et les Calanthe,
les pollinies n'ont jamais de pédicelle ni de rétinacle et sont entièrement libres. Les
genres de la première catégorie et les autres genres qui présentent la même
organisation forment la tribu des Vandées; ceux du second groupe et leurs
analogues composent la tribu des Epidendrées.
On comprend que les noms de ces tribus dérivent de ceux des genres
Vanda et Epidendrum, qui en font partie.
A. COGNIAUX.
{Sera continué.)
TRAVAUX DE LA SECONDE QUINZAINE DE FÉVRIER
L'hiver approche de sa fin; le temps s'est notablement adouci après les
froids extraordinaires qui avaient marqué la période du 20 novembre au
20 janvier ; la végétation va bientôt reprendre une activité nouvelle dans les
serres d'Orchidées, et tout doit dès maintenant y être préparé pour cette
époque, où les soins quotidiens d'arrosage, de chauffage et de ventilation
370 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
absorberont toute l'attention des jardiniers. Aussi devra-t-on, dès aujourd'hui,
profiter du premier jour de soleil pour exécuter les grands nettoyages, toute
une série de petits travaux d'aménagement des serres, qui rapporteront dix
fois plus qu'ils n'auront coûté, et qui constituent, au fond, une bonne partie
de ces grands secrets de culture dont on parlait jadis.
L'amateur qui possède plusieurs serres peut aisément faire exécuter ces
travaux ; celui qui n'en a qu'une seule, mais divisée en compartiments, peut
aussi débarrasser chacun d'eux tour à tour et l'aménager sans incommoder les
plantes qui sont dans les compartiments voisins; mais celui qui n'a qu'une
serre sans compartiments rencontrera quelques difficultés, car il est nécessaire
de transporter les plantes ailleurs pendant les travaux de nettoyage et de
peinture qu'on ne peut négliger de faire au moins une fois par an.
Une fois la serre ou le compartiment évacué, on bouchera hermétiquement
toutes les ouvertures, portes, lucarnes et ventilateurs; puis on prendra une
certaine quantité de côtes de tabac mouillées qu'on déposera sur des briques
ou sur un petit fourneau, et qu'on fera brûler doucement pour produire une
fumigation énergique. Comme quantité, à peu près un seau ordinaire pour
150 mètres cubes. On laissera la fumée de la combustion se dégager dans la
serre et y séjourner pendant plusieurs heures, afin qu'elle puisse bien pénétrer
partout où des insectes pourraient être réfugiés.
Les cendres, escarbilles ou gros graviers dont on recouvre d'ordinaire le
dessous des tablettes, et parfois les tablettes elles-mêmes, auront été enlevés
auparavant, car les insectes s'y cachent et souvent y font des nids.
On profitera également de cette occasion pour nettoyer les bassins d'éva-
poration. Après avoir enlevé une certaine quantité d'eau qu'on mettra de côté,
(car la provision d'eau de pluie ne peut pas se renouveler à volonté), en videra
le fond et on enlèvera soigneusement la vase et la mousse qui pourra s'y être
amassée,
La fumigation terminée, on ouvrira les portes et les fenêtres, et l'on ventilera
abondamment pendant une couple de jours. On peut alors repeindre, ou, si
c'est nécessaire, remplacer les tablettes. Le meilleur système est de les former
de lattes en bois de huit à dix centimètres de largeur, espacées de deux centi-
mètres environ entre elles. Les tablettes à claire-voie sont de beaucoup pré-
férables aux autres, car elles permettent à l'air de circuler autour des pots.
Examiner en même temps les tuyaux de chauffage, ou les conduites d'air
chaud, si l'on n'a pas de thermosiphon, et s'assurer qu'aucune pièce, aucun
15 FÉVRIER 1891 371
point n'est endommagé. Si ces conduites sont mal disposées, il est bon de
profiter de cette occasion pour exécuter les travaux nécessaires. Les tuyaux
ou conduites de chauffage ne doivent se trouver ni trop près, ni trop loin des
plantes; la bonne distance est de 80 centimètres environ.
On doit s'assurer aussi que le vitrage n'a pas été endommagé par la glace,
et remplacer toutes les vitres qui seraient brisées. On les fera laver à grande
eau à l'extérieur, puis à l'intérieur des serres.
Vient ensuite la peinture des lattes et des chevrons. La couleur vert d'eau
est fréquemment employée. Elle a le double avantage d'être solide, de bien
empâter, et de plaire à la vue, car elle fait bien ressortir le feuillage vigoureux
des plantes. On devra veiller avec soin à l'enlèvement de toutes les taches
de rouille; lorsqu'une partie métallique n'est pas recouverte par la peinture,
la condensation de l'humidité constamment répandue dans la serre y produit
une oxydation rapide, et les gouttes d'eau qui tombent de cet endroit sur les
feuilles leur font des blessures dangereuses et d'aspect très désagréable. Il
faut éviter de laisser s'étendre cette oxydation, et nous recommandons de
passer deux couches de peinture, au besoin, sur toutes les parties métalliques
pour éviter qu'elle se renouvelle.
Puis on badigeonnera légèrement les murs et les cloisons de sulfate de
cuivre pour écarter les limaces (voir page 76), et on remettra en place les
scories fraîches et le gravier.
Après ces travaux, il est bon de laisser la serre pendant deux ou trois jours
ouverte à tous les vents, pour que la peinture puisse sécher de la façon la plus
complète. La serre sera alors dans les conditions les plus favorables pour une
bonne culture.
Tous ces conseils paraissent bien minutieux, aucun d'eux n'est cependant
inutile, et nous avons vu beaucoup de cultivateurs obtenir les meilleurs résul-
tats en s'y conformant à la lettre. Au fond, ils se résument à peu près tous
en un mot : propreté. La propreté est le point le plus important de cette cul-
ture, qui passait autrefois pour être si difficile. Elle exige des soins incessants,
mais elle accomplit des miracles. C'est la qualité-maîtresse du cultivateur
d'Orchidées.
Rempotages. — Avant de rentrer les plantes déménagées, on fera bien de
procéder aux rempotages et aux surfaçages. Ces opérations ne peuvent guère
s'exécuter dans la serre, et c'est pourquoi nous engageons tous les cultivateurs
d'Orchidées à avoir, autant que possible en communication avec celle-ci, un
372 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
local spécial réservé aux travaux de ce genre, pour que les plantes ne soient
pas manipulées en plein air.
Nous avons déjà parlé longuement des rempotages, et nous y reviendrons
souvent. Disons ici qu'il est bon d'exposer le sphagnum et la terre fibreuse à
l'air libre pendant quelques jours, en les disposant par couches peu épaisses,
de 10 à 15 centimètres; le froid et le grand air auront bientôt détruit les
insectes qui pouvaient s'y trouver.
Ces mêmes matières s'emploient généralement hachées en fragments assez
petits; il n'est pas indifférent d'exécuter ce travail sur du bois quelconque; si
la table sur laquelle on hache le sphagnum est en bois mou, celui-ci sera
entamé par les instruments, et, par suite, formera une petite quantité de
sciure qui se mélangera au compost. La présence de ce corps étranger est
nuisible, et nous ne doutons pas qu'elle ne contribue à la formation des cham-
pignons qui empoisonnent les racines.
Il est bon, en même temps que l'on rempote, de laver les feuilles des
plantes, et de s'assurer, en examinant le compost, qu'il ne renferme pas de
limaces ou d'autres insectes. Puis on les disposera à la place convenable, le
plus près possible de la lumière. Toutefois, il ne faut pas les accrocher trop
haut, ni les serrer trop les unes contre les autres; le jardinier doit toujours
pouvoir les prendre en main et les regarder de près ; sans cela il ne pourrait
se rendre compte de l'état de chacune, devrait arroser à l'aveugle, et ferait,
par suite, de mauvaise besogne.
Les rempotages doivent commencer dès cette époque, notamment pour les
Odontoglossum qui n'ont pas été rempotés au mois d'août ou de septembre,
les Cattleya qui viennent de fleurir pendant la dernière saison, les Vandées, les
Cypripedium, les Masdevalha, les Coelogyne, la plupart des Oncidium, les
Phalaenopsis, etc.
Rappelons qu'il faut prendre de grandes précautions, en retirant les plantes
du pot, pour ne pas blesser les racines. Avoir soin de laver abondamment les
tessons et les pots, avant de les employer, et n'en .prendre que de neufs, autant
que possible. Ecarter absolument les pots en terre vernie, qui se prétend mal à
l'évaporation de l'eau et à la circulation de l'air dans le compost. Hacher et
mélanger ensemble le sphagnum et la terre fibreuse, après les avoir bien lavés
et examinés pour les débarrasser des insectes.
Après le rempotage, augmenter graduellement la quantité d'eau donnée aux
plantes pour les remettre en activité.
iR
uiulllj
J..
RE DE JARDIIS
SERRES ET JARDINS D'HIVER
La Société L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, désirant donner satisfaction
aux incessantes demandes de sa clientèle, a ouvert, depuis deux ans, un bureau spécial
d'architecture de jardins et de construction de serres.
La direction de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE a acquis, par une
pratique de chaque jour, une expérience toute particulière de la construction cl de
l'aménagement des serres. Elle a d'ailleurs été consultée, pendant ces dernières années,
sur la plupart des grands travaux d'architecture paysagiste et sur l'organisation des serres
les plus importantes de l'Europe; l'installation, notamment, de grandes serres au domaine
royal de Laeken et du vaste établissement modèle de L'HORTICULTURE INTER-
NATIONALE, à Bruxelles, est une garantie de la bonne exécution des travaux qui lui
seront confiés. Elle a attaché spécialement à ces ditï'érents services plusieurs architectes
de talent.
Cette situation particulière lui permet d'entreprendre la construction des serres dans
des conditions beaucoup plus avantageuses que ses concurrents. Elle garantit une
économie de plus de 50 pour cent sur les prix cotés partout.
Ses serres, et surtout les serres à Orchidées, ne sont pas seulement construites
solidement et économiquement; elles sont encore adaptées de la façon la plus
pratique aux besoins de la culture qui doit y être exercée.
Elle se charge également des
PLANS, TRACÉS
TRANSFORMATIONS ET PLANTATIONS
DE PARCS ET JARDINS
33 A. IST s T O XJ T E L'EXJltOI^E
ENVOI DE SERRES DÉMONTÉES DANS LES PAYS DOUTRE-MER
L'HORTICULTURE INTERNATIONALE
(ÉTABLISSEMENT LINDEN)
SOCIÉTÉ ANONYME
' PARC LÉOPOLD — BRUXELLES
GRANDE IMPORTATION
DE
CYPRIPEDIUM HOOKERIANUM
Le C. Hookerianum convient admirablement pour la grande culture
et la fleur coupée. C'est une gracieuse espèce aux fleurs de taille moyenne,
ayant le sépale dorsal obcordé, terminé en pointe, blanc-jaunâtre avec une
aire verte à la base, les pétales spatules, verts avec des taches noires , et
teintés de pourpre sur les bords et à l'extrémité ; le labellc est brun-pourpré
teinté de vert, avec les lobes repliés brun clair tachetés de pourpre-rouge.
Plantes arrivées dans les meilleures conditions
La douzaine 25 francs
Le cent 165 francs
Les cinq cent 700 francs
Le mille llOO francs
TERRE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Pîijo les plus 7'édiiits, défiant toule
concurrence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE KTERNATIONALE
à Bruxelles
P. DURIE
RUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur demande.
PETITE CORRESPONDANCE
Ce numéro étant Pavant- dernier de Tannée, nous prions nos abonnés
de vouloir bien nous couvrir du montant de leur abonnement pour le
prochain volume, afin d'éviter tout retard dans la réception du Journal.
Un certain nombre d'amateurs ont bien voulu répon-
dre à l'appel que nous leur avions adressé, et nous
envoyer leur photograpliie. Qu'ils nous permettent de
leur exprimer nos remerciements par la voie du Journal.
Prof. D"" F. M., à Graz. — Nous croyons qu'il est
préférable de recouvrir les chevrons des serres d'une
ou deux couches de peinture à l'huile, pour les mettre
complètement à l'abri de l'humidité. Autrement les
parties métalliques, qu'il n'est guère possible de suppri-
mer, se rouilleront rapidement, et les gouttes d'eau
chargées d'oxyde, qui tomberont sur les plantes, leur
feront beaucoup de tort.
Nous ne saurions iaire de différence entre le vernis
et la laque au point de vue de l'hygiène des serres. Le
mieux serait de consulter un peintre marchand.
M. C. B., àHasselt. — 1" Vous pouvez nous adresser
vos fleurs, nous vous en indiquerons volontiers les noms.
Nous vous prions seulement de les couper peu de temps
après leur épanouissement, afin ciue nous puissions les
recevoir en bon état.
2» Vos Coelogyne ont été probablement placés dans
une serre trop chaude ; c'est très souvent par ce motif
que les fleurs avortent. Peut-être aussi les plantes
étaient-elles encore un j>eu faildes pour produire cha-
cune deux tiges florales.
Les seules règles que l'on puisse indiquer en général
pour favoriser la floraison des Orchidées sont les sui-
vantes : diminuer les arrosages et donner aux plantes
autant de lumière et de soleil que possilde. Le soleil a
malheureusement fait bien défaut depuis deux mois et
demi, et les floraisons seront moins Ijelles que d'ordi-
naire.
3" Les Odontoglossïon Alexandvae fleurissent plu-
sieurs fois par an, et il n'est pas rare de les voir former
une pousse, immédiatement après, ou en même temps
que les fleurs. Cette fécondité ne doit nullement vous
inquiéter ; néanmoins il est bon d'assurer aux plantes
un court repos, soit en été, comme nous le croyons
préférable, soit en hiver.
4° Les fleurs de VOncidium trichodes ont environ deux
centimètres et demi de diamètre. Elles ont les sépales
vert mousse teinté de vieil or, les pétales jaune d'or et
le labelle de la même nuance. Elles se rapprochent
beaucoup, comme forme et comme nuance, de celles de
ro. flecmoHum, mais elles sont i^lus grandes.
5" Même réponse que pour les Coelogyne. 11 est très
difficile de vous renseigner d'une façon précise sans
avoir vu les plantes et leur installatioUj car î'avortement
des fleurs peut être dû à vingt causes différentes, excès
d'eau, ou chauffage desséchant (ce qui se produit souvent
quand on emploie des calorifères), ou air vicié etc.
* *
M. R. B., à Gerdauen. — 1" Les Paphinia réclament
une température élevée et une atmosphère très humide ;
ils sont très sujets à souffrir d'un excès d'eau ; par suite,
il convient de les cultiver de préférence dans des paniers
de liois suspendus au vitrage, et de leur donner un
drainage excellent. Le compcjst sera formé de sphagnum
et de terre fibreuse bien mélangés, en parties égales.
Après la fin de la croissance, mettre les plantes en repos
progressivement, sans jamais les laisser se dessécher
tout-à-fait.
Les espèces les plus répandues dans les cultures sont
les P. rugosa, P. Rundi, P. cristata et P. grandis, ces
deux dernières surtout. Les plantes sont de très petite
taille, et produisent des fleurs de grande dimension,
atteignant jusqu'à dix ou douze centimètres de diamètre,
quoiqu'elles ne soient pas très étalées.
2*^ Les Warrea se cultivent en pot dans la serre
chaude, à peu près dans les mêmes conditions que les
Calanthe.
* *
C. L., à Narbonne. — 1" Les tiges de Masdevallia
rongées par une souris ne repousseront pas, mais d'au-
tres feuilles ne tarderont x>as à apparaître à la base, et
remplaceront les premières.
11 sera prudent, seulement, de ne pas arroser la plante
au centre jusqu'à ce que les feuilles soient développées,
car elles pourriraient facilement si Teau séjournait au
c<eur. On peut seringuer les bords, ou plonger le pot
dans un liassin quelques instants, de façon à humecter
le compost sans mouiller les jeunes pousses.
2'^ Le « Peut ■> est surtout employé par les anglais ;
en Belgique, et en France aussi, croyons-nous, on lui
préfère avec raison le Polypode. Quant à nous, nous
n'usons que de cette dernière matière, et l'article de
M. ScHUSTER exprime bien notre opinion.
3'^ Veuillez vous reporter au Journal des Orchidées,
n" 20 (le»" janvier IbOl), dans la Petite Correspondance.
Vous y trouverez précisément la réponse à votre ques-
tion.
Nous ajouterons seulement qu'aujourd'hui la saison
est trop avancée pour modifier le traitement donné à
votre plante. La végétation doit reprendre partout.
B. P. — Le catalogue de L'Horticcltuee Interna-
tionale paraîtra le 15 mars prochain, et nous nous
ferons un plaisir de vous l'adresser aussitôt.
AUX ABONNES DU
JOURNAL DES ORCHIDÉES
L'Administration de L'ILLUSTRATION HORTICOLE met à la disposition des
abonnés du Journal des Orchidées, jusqu'au 15 mars 1891 :
Les quatre volumes de la cinquième série (grand format)
DE
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
(ANNÉES 1887 A 1891)
Pour 60 francs au lieu de 120 francs
Et les cinq volumes antérieurs (petit format)
(ANNÉES 1882 A 1887)
Pour 75 francs au lieu de 150 francs
ou 115 francs les 9 volumes au lieu de 270 francs
Payables 25 francs en faisant la commande, 40 francs dans trois mois
et 50 francs dans six mois
C'est une occasion exceptionnelle d'acquérir, à un prix excessivement réduit,
la collection des neuf dernières années de L'ILLUSTRATION HORTICOLE, qui a
reproduit pendant cette époque les portraits des 300 plantes les plus saillantes en tous
genres introduites ou produites de 1882 à 1891.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE est un ouvrage admirable pour les salons et
les bibliolhèqucs, et est rempli de renseignements utiles et de notes de culture indis-
pensables.
^ 1. Année. T' MARS 1891 Numéro 24.
LE
JOURNAL DES ORCHIDÉES
GUIDE PRATIQUE DE CULTURE
LUCIEN LINDEN
Administrateur-Directeur de L'Horticulture Internationale
Secrétaire de L'Orchidéenne
AVEC LA COLLABORATION DE MM. :
J. Llndein, Comte du Buysson, de Lansberge, G, Wahocqué,
H. A. RoLFE, G. Miteau,Em.Rodigas, de Puydt,Fuinck,E.Wallaert, A. Linden,
Comte de Moran, G, Joris, A. Van Imschoot, Fr. Desdois, P. Blquet,
E. S. Rand, D'' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch.Vasseur, James O'Brien,
J. Hye, R. Martin Cahuzac, D-^ Capart, Comte de Bousies, R. Johnson
Alf. Bleu, J.-du Trieu de Terdonck, A. Lallemanu, A. Cogniaux, 3Iax Garnier,
J. Hatos, Em.Pierret, P. Silver, J.Mgens, G. Rivois, A.Dalliére,
F. Kegeljan, 0. Ballif, C. Ellner, D. Massange de Louvrex, P. Gossart,
A.delaDevansaye, J. Van Mol,Fl.Claes,de Meulenaere,E. Haumont,
Cil. André, A. van den Heede, Siesmayer, H. Schuster, D-- G. von Heerdt, etc.
Prix de l'Abonnement : 10 francs par an
Paraît le 1<" et le IS de cliaque nioii!»
AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES
DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE ET CHEZ TOUS LES LIBRAIRES.
^_ Jt,Qi) Gaiiil, inipr. Eiig. "\ anJerliaeglien
Ù t. 'î\»Jj uaiiil, inipr. Kiig. > anaernaeghen JcTAii f
y ^u^^ ■- -^^w^.pjwx. ^ -^^x y
LINDENIA
ICONOGM^^i^IIIB DES OÏ^OHllDÉES
PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO
Chaque livraison contient qiiatre belles planches
richement coloriées
Directeur: J. LINDEN
Rédacteurs
LUCIEN LINDEN, EMILE RODIGAS et
R. A. ROLFE
Bureaux : 100, Rue Belliard, à Bruxelles
'^ Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe
périodiques spéciaux aux Orchidées ^^
COMPOSITION DES LIVRAISONS PARUES
1er Volume
Acraiilhns Leonis, Aerides maculosum var. formosum,
Acricles odoralum var. Domidofli, Aerides Reichenbaclii,
Agaiiisia Iricolor, Catasetum discolor, Cataselum ligrinum,
Cattleya aurea, Callleya gultala var. Icopardina. Cattleya
Lawrenceana . Cattleya Malouana, Cattleya maxima var.
Hrubyaiia, Cattleya nobilior var. Hugiionyi, Cattleya Pcrci-
valiana var. Rcichenbachi, Cattleya Trianae vai'. alba, (-att-
leva Trianac var. Annac, Cleisostoma Giiibcrti, Cypripedium
Druryi, Cypripedium Lawrenccanum var. Hycanum, Cypri-
pedium œnanlhum superbum, Cypripedium selligcrum majus,
Cypripedium tessellatum vai . porphyreum, Deiidrobium Fal-
coiieri, Dendrobium stratiolcs, Dcndrobium thyrsitlorum,
Epidendrum panirulatum, Masdcvallia Lindeui vai'. grandi-
llora, Masdevallia Roezli, Oncidium Lauccauum var. super-
bum, Oncidium Limminghei, Odonloglossum Alexaiidrac,
Odontoglossum nevadense, Odontoglossum ramosissimum,
Odonloglossum rubescens, Odonloglossum Ruckerianum,
Odontoglossum vexillarium var. purpureum, Odontoglossum
Wilckeanum albens, Paphinia ci'istata var. Randi, Plialac-
nopsis Sandcriana. Phalaenopsis Stuartiana var. punctulala,
Restrepia antennifcra, Selenipedium reliculatum, Spatho-
gloltis Auguslorum, Trichocenlrum tigrinum var. splendcns,
Trichopiliasuavis, VandaBoxalli, VandaDennisoniana.Vanda
Sanderiana var. labello viridi.
S™° VoliiMie
Angraecum Ellisi. Anguloa Ruckeri var. média. Ansellia
congoensis. Bollea pulvinaris, Brassia caudata, Calanlhe
Regnieri, Catasetum Bungcrotbi. Cataselum galeritum, Catt-
leya gigas, Cattleya Kimballiana, Cattleya Mendeli, Cattleya
Schilleriaiia var. Amaliana, Coelogync pandurata, Cypripe-
dium callosum, Cypripedium microcliilum, Cypripedium
Sallieri, Cypripedium tonkineiise, Dendrobium bracleosum,
Dendrobium inaudilum, Epidendrum Randianum, Galcandra
Devoniana var. Delphina, Galeandra llaveola, Laelia elcgans
var. Houtleana, Masdevallia Veitchi, Miltonia spectabilis var.
Ijtjeala, Oncidium cucullatum, Oncidium Jonesianum, Onci-
dium Warscewiczi, Odontoglossum Alcxandrae var. Cutse-
mianum, Odontoglossum Coradinei grandillorum, Odonlo-
glossum grande, Odontoglossum Lucianiaiium. Odonto-
glossum luteo-purpureum, Odouloglossum Roezli, Odonlo-
glossum Scliillerianum. Phalaenopsis amabilis, Phalaenopsis
Luddemanniana. Phalaenopsis Sumalrana. Pilumna nobilis,
Saccolabium giganteum var. illustre, Selenipedium caudatum
giganteuni, Selenipedium Scliroderae var. splendens, Spa-
thogloltis plicata, Stanliopca ligrina. Trichocenlrum albo-
purpureum var strialum, Vanda Lindeni, Vanda suavis var.
Lindeni, Zygopelalum rostratum.
S-no Volume
Acrides Fieldingi, Aeranllies graiiditlora, Aeridos Houllo-
liaiuiiTi, Aganisia cyanca, Angi'aociim (Litiiroslatdiys) Sodeni,
Anjjiiliia miitlora, Brassavola ciicullala var. ciispidala. Hullio-
|)liylliini giandillonim. Catascliim lUiiigorollii var. aurciiin.
(valasctuni Biingcrotlii var. l'otlsiaiuiiu. ('.alasplmii dccipicns,
(lataseliim pulcïiruin, (-allloya Giljoziao, Caltlcya laliiala var.
autuiiinalis, Callloya virgiiialis. C-lcisostoiiia (rassil'oliuin,
Cypripedium Artliurianum var. pallidum, Cypri|)cdliim Caii-
narliaiiiiin, (jypripcdiuni (airli.si, (lypripediiiin Hairisiaiiiim
var. snperbiim, Cypripediuin Lccanum, (^ypripediuin Moensi-
anuni, Gypripedium piacstans, Cypripediuin Vaii Houtlca-
iu)i>i, Cypripedium villosum, Cypripediuin (Sclenipcdium)
Wailisi, Dendrohium purpurcum var. candiduluni, Dendro-
bium rulrileruin, Dcndrobium strobloccras var. Bossianum,
Ionoj).sis paniculata var. maxima, Masdevailia macrura, Masde-
vallia spectrum. Millonia spectabilis Moreliana, Oiicidium
clicirophoruin. Oncidiuin papiiio var. majus. Oiicidiuiu Plia-
laeii()|)si.s, Odoiil(jglossum cilrosnuini var. Dcvaiisaycaiiuni.
Odoiitoglossuni crispurn var. l'asluosum. Odoiilogbjssum cris
puni var.Trianae. Odonloglossum cuspidatuni, Odonloglossum
Harryanum, Odonloglossum odoralum var. baphicanlum ,
Odonloglossum lriunij)hans, Odonloglossum Ui-o-Skinneri.
Papliinia Lindeniana. Papliinia Modiglianiana, Ilodriguezia
Bungerollii. Vanda supcrba.
4me Volume
Aeridesquinquevulnerum, Angraecum sesquipedale, Angu-
loa Clowcsi, Catlleya chococnsis var. Miss Nilsson, Cattleya
Mossiae var. Bousiesiana, CatllevaMossiae var.Warocqueana.
Cirrliopelahun pukdirum, Coelogyne crislata var. alba. Com-
paretlia falcata, (^-ypripcdium bellaUilum. Cypripedium
Elliotlianum, Cypripedium Hairisianum var. polychromum,
Cypripedium Mastcrsianum. Cypripedium Mileauanum. Den-
drobium Bensoniae. Dendrobium densillorum, Epidendrum
neniorale, Laelia majalis. Leploles bicolor. Lycasle Skinneri
var. alba, Masdevailia lovarensis,Millonia(Odonl.)X Bleuana,
Mesospinidium vulcanicum, Nanodes Medusae, Odonloglos-
sum Bleichroderianum, Odonloglossum Cervanlcsi lilacinum,
Odonloglossum Glonerianum, Odonloglossum Halli. Odonlo-
glossum Pescalorei var. Lindeni. Odonloglossum lalimacu-
latum, Odonloglossum radialum. Odonloglossum Rossi var.
Mommi, Odonloglossum Warocqueanum. Oncidium Forbcsi
maximum, Oncidium iridil'olium, Oncidium macranllium,
Pliaius grandilolius. Polyslacliia pubescens, Sel(;nipedium
caudatum var. Alberlianum. Sophronilis grandillora, Thunia
Marslialli, Vanda coerulea, Vanda tricolor, Warrea Lin-
deniana.
3mc Volume
Ada auranliaca, AeridesAuguslianum. Angraecum citralum^
Angraecum eburneum var. superbum, Bifrenaria Harrisoniae,
Bolbopliyllum Lobbi, Calantbe Masuca, Calanlhe Veilchi,
Cataselum macrocarpum var.chrysanlhum, Callleya Trianae
var. purpurata. Callleya Trianae var. U"'« Martin-Cahuzac,
Catlleya Trianae var. pallida, (Callleya Trianae var. slriala,
Ciallleya maxima va--. Malouana. Cymbidium Maslersi, Cypri-
pedium barbalo-Veilchianum, Cypripedium nilens, Cypri-
pcilium orphanum. Dendrobium crumcnatum, Dendrobium
int'udibulum. Dendroijium Mirbelianum. Dcndi'obium Pax-
loni, Dendroijium Wardianum vai'. Lovvi. Epidendrum pris-
matocarpum, Epidendrum vitellinum, Gongora maculata,
Houllelia Brocklehursliana, Laelia anceps var. Hyeana,
Laelia elegans, Lycasle coslala, Masdevailia ignea, MÎltonia
Blunli var. Lubbersiana, Millonia vexillaria var. superba,
Oncidium aurosum, Oncidium concolor, Oncidium Mars-
hallianum, Oncidium sarcodes, Odonloglossum Boddaerlia-
num. Odonloglossum Duvivierianum. Odonloglossum hasti-
labium, Odonloglossum maxillare. Odonloglossum odoralum
var. striatum. Odonloglossum Schlesingerianum . Phalae-
nopsis Schilleriana. Rodriguezia refracla, Vanda Kimballiana,
Zygopelalum iulermedium, Zygopelalum Jorisianum.
Omo Volume (huit livraisons parues)
Calanlhe veralrifolia, Calasetum Rodigasianum, Cataselum
saccatum. Callleya Buyssoniana. Callleya Eldorado, Callleya
Rex, Callleya Warocqueana var. amelhystina, Cliysis aurea,
Cirrhopelalum Mastcrsianum, Cocblioda Noezliana, Coelo-
gyne ocellata var. maxima, Coelogyne pellasles, Coryanlhes
Bungerolhi, Cypripedium Fraseri. Cypripedium praeslans
var. Kimballianum, Cypripedium superbiens, Dendrobium
Dalhousieanum . Dendrobium Devonianum, Dendrobium
Galliceanum, Dendrobium superbum var. aiiosmum, Masde-
vailia bella, Masdevailia Reiclicnbachiana. Maxillaria longi-
sepala, Odonloglossum X Claesianum. Oncidium Krameri,
Pcrisleriaaspersa, Phaius Humbloli, Phalaenopsis Esmeralda
var. candidula, Phalaenopsis Lowi, Selenipedium grande,
Selenipedium Sedeni candiduluni. Slanhopea oculala.
Le prix des volumes j^arus de la « LINDENI A « a été fixé comme suit :
1^'- Volume, 125 fr.; 2'"*^ Volume, 100 fr. ; 3'"^ Volume, Î5 fr.; 4""^ Volume, 70 fr.; 5'"^ Volume, 65 fr.
LES CINQ VOLUMES PRIS ENSEMBLE : 400 FRANCS
6"^" Volume (en cours de publication) : 60 francs
La Li?idenia publie également une
ET UNE AMÉRICAINE
I*rix de I'»l>oi)neiiieiit à chaque volume six mois] : ÎS» shillings pour
rédition anglaise, et 6 dollars pour l'édition américaine.
SOMMAIRE DU 24"" NUMÉRO :
Pages
Chronique orchidéenne mensuelle 373
Causei-ie sur les Orchidées. — XIII 377
De la culture des Calanthe à feuilles caduques 379
Étude sur les sphaignes 380
Culture des Anaectochiles 383
Travaux de la première quinzaine de mars 384
A nos collaborateurs et abonnés 389
Table des matières 391
L'ORCHIDEENNE
SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES
A
Présidents d'Honneur :
MM. le baron de BLEICHRODER, consul-général de S. M. Britannique, à Berlin, pour l'Allemagne ;
J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique;
Comte DU BUYSSON, auteur de V Orchidophile , pour la France;
DE LANSBERGE, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises, pour les Pays-Bas.
SECRETARIAT : 100, RUE BELLIARD, BRUXELLES
Comité Directeur :
Président : M. G. WAROCQUÉ, membre de la Chambre des Représentants de Belgique;
Secrétaire : M.. LUCIEN LINDEN, administrateur-directeur de L'Horticulture Internationale.
Trésorier : M. J. DU TRIEU DE TERDONCK, propriétaire.
Le prochain MEETING ou EXPOSITION MENSUELLE de belles et rares
Orchidées aura lieu les Dimanche et Lundi 8 et 9 Mars prochain, dans le pavillon
central de L'Horticulture Internationale, Parc Léopold, à Bruxelles.
LES MEMBRES DU JURY DE « L'ORCHIDEENNE » pour l'année 1890-1891
sont MM. comte A. de Bousies, Jules Hye, F. Kegeljan, A. Lallemand, D. Massange
DE LouvREX, G. Miteau, J. MoENS, Ém. Rodigas^ D'" Van Cauwelaert, A. van Imschoot,
E. Wallaert et A. Wincqz,
l" MARS 1891 373
CHRONIQUE ORCHIDÉENNE MENSUELLE
UN SPLENDIDE LAELIA ANCEPS, exposé par M. G. Warocqué au
24^ meeting de L'Orchidéenne, y a excité l'admiration générale. Cette
plante, qui atteignait i"5o de diamètre, portait 205 fleurs en grappes de
quatre à cinq chacune; c'était un spectacle merveilleux que celui de cet
énorme massif chargé de fleurs roses, au centre desquelles se détachait seule-
ment le labelle, finement strié de jaune d'or et de pourpre, avec le lobe anté-
rieur d'une teinte plus sombre. Elle n'a cessé d'exciter l'étonnement des visi-
teurs qui, pendant toute la durée de l'exposition du dimanche et du lundi, se
pressaient autour d'elle.
Ajoutons qu'elle n'était pas seulement remarquable comme spécimen de
belle culture, mais aussi comme choix; c'était, en effet, une belle variété et les
membres du jury de L'Orchidéenne, non moins enthousiastes que le public,
lui ont décerné par acclamation un certificat de culture de première' classe.
• *
* *
LES GRANDS SPÉCIMENS D'ORCHIDÉES, comme celui cité plus haut,
sont bien faits pour montrer les Orchidées dans toute leur splendide beauté, et
justifier la haute faveur dont elles sont de plus en plus l'objet; malheureuse-
ment ils sont extrêmement rares. Nous ne saurions trop engager les amateurs
à s'efforcer de cultiver de ces grands exemplaires. Réunis en groupe d'une
vingtaine, ils produiraient aux expositions une impression bien supérieure
à ces étalages de quelques centaines de petites plantes peu variées, de qualité
plus qu'ordinaire, que l'usage se répand malheureusement d'apporter depuis
quelque temps aux floralies, notamment à Paris, comme le constatait avec
raison UOrchidophile dans un de ses derniers numéros, et qui ne peuvent
donner qu'une médiocre opinion de la magnificence des Orchidées.
L'AIR SALIN doit convenir à beaucoup d'Orchidées, si l'on se règle sur
les conditions dans lesquelles elles croissent naturellement dans leur patrie.
Toutes les espèces qui habitent les îles de l'Océan Pacifique, les Indes Néerlan-
374 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
daises ou les côtes de l'Asie et de l'Amérique du Sud, c'est-à-dire beaucoup de
Cypripedium, de Phalaenopsis, de Dendrobium, de Grammatophyllum, de
Phajus, de Pleione, de Saccolabium, de Vanda, etc., se trouvent, à l'état
de nature, baignées par les brises venant de la mer, et l'on doit supposer, par
conséquent, que les vapeurs salines ne peuvent que leur être favorables.
Cette hypothèse est pleinement justifiée par les expériences qu'a faites un
amateur gantois distingué, M. A. Van Imschoot, qui nous les citait tout
récemment. Il a fait employer de l'eau salée, dans ses serres, pour l'arrosage
des sentiers ainsi que pour l'humectation des côtes de tabac disposées sur les
tuyaux. Les résultats ainsi obtenus sont excellents.
* *
A PROPOS DES COTES DE TABAC, relevons l'affirmation, faite en
février dans une conférence à Bruxelles, que leur emploi dans les serres aurait
été inventé, il y a deux ans, par le conférencier lui-même.
Les lecteurs du Journal des Orchidées se rappellent assurément que M. Ch.
VAsSEUR,en recommandant ce procédé dans notre second numéro (voir page 28),
déclarait qu'il n'était pas nouveau.
Nous serons plus précis encore, au risque d'enlever au conférencier en cause
une nouvelle et agréable illusion. Le procédé est si peu nouveau, qu'il était en
usage, il y a quarante ans, dans les serres de M. J. Linden; puis il fut délaissé
à cause de la difficulté qu'on avait à cette époque à se procurer la qualité de
tabac nécessaire, et des inconvénients que présentait l'odeur insupportable des
tabacs inférieurs.
Nous croyons même savoir qu'il est venu tout d'abord des Etats-Unis, où il
est depuis très longtemps répandu dans les forceries de fruits ou de fleurs.
*
* *
QUELLE QUE SOIT SON ORIGINE, le système d'étaler des côtes de tabac
sur les tuyaux donne d'excellents résultats, et nous le recommandons encore
une fois à nos lecteurs ; mais nous saisissons cette occasion pour faire remarquer
que l'intoxication n'est pas nécessairement permanente ; on pourra de temps
en temps enlever les côtes, et la suspendre pendant un mois sur trois.
Beaucoup d'amateurs, d'ailleurs, en ont fait l'expérience depuis que notre
collaborateur M. Vasseur a signalé dans le Journal des Orchidées comment il
était employé à L'Horticulture Internationale, et si nous ne pouvons
prétendre à l'honneur d'avoir inventé ce perfectionnement, déjà si ancien, le
i" MARS 1891 375
Journal des Orchidées se félicite du moins d'avoir contribué à le répandre parmi
les pratiquants, conformément à la règle qu'il a toujours suivie de signaler
tous les progrès et de répandre la lumière par tous les moyens en son pouvoir.
*
* *
L'ÉDITION ANGLAISE DE LA LINDENIA, dont le premier numéro a paru
le mois dernier, reçoit l'accueil le plus favorable de la presse spéciale. Le
Gardeners' Chronicle déclare « qu'il souhaite tout succès à la nouvelle publi-
« cation. » Le Gardcn s'exprime ainsi : « malgré l'existence de plusieurs
« ouvrages anglais analogues, celui-ci mérite d'exciter un intérêt plus qu'ordi-
«. naire. L'information est bonne, les planches coloriées excellentes, et
« l'ouvrage, d'une impression simple, mais distinguée, est d'un excellent
« papier. Les deux plus belles planches sont les deux Cattleya, C. Rex et
« C. Warocqueana var. amethystina, dont la Lindenia donne de belles repro-
« ductions. Nous n'avons pas vu de fleurs vivantes du C. Rex, mais nous le
« considérons comme une splendide acquisition. Une autre magnifique planche
« est celle du C. Warocqueana amethystina... »
Le Northern Gardener dit ce qui suit : « Nous souhaitons la bienvenue à un
« ouvrage qui est appelé sans doute à prendre place partout où s'exerce la cul-
« ture des Orchidées. Les cultivateurs ont aujourd'hui une foule de livres et
« de journaux à leur disposition, mais la difficulté est de choisir le meilleur
<c-et le plus pratique. La Lindenia, telle qu'elle existe depuis six ans, a été
« remarquable à la fois comme texte et comme planches, et il sera aussi
« instructif qu'agréable pour cette classe de cultivateurs de donner de bonnes
« reproductions de toutes les Orchidées populaires. »
Le même journal écrit, le 21 février : « — La Lindenia est tout à fait une
« édition de luxe de reproductions d'Orchidées. Elle peut être comparée avec
« avantage à nos ouvrages anglais les plus soignés, en ce qui concerne les
« illustrations, et son exécution typographique vaut largement, comme impres-
« sion et comme détails, certains de nos ouvrages anglais les plus prétentieux. »
Enfin nous lisons dans le Gardeners' Magazine: « La i''^ livraison contient
quatre planches coloriées, remarquables autant par leur mérite artistique que
par la fidélité et le naturel — La Lindenia formera un album somptueux pour le
salon, aussi bien qu'un ouvrage précieux de référence pour le cultivateur. »
Nous exprimons ici tous nos sincères remerciements à nos éminents
confrères et à nos nombreux abonnés anglais pour leur accueil courtois.
*
376 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
L'HUMIDITÉ DES SENTIERS doit être soigneusement entretenue, non
seulement en été, mais aussi en hiver dans la plupart des serres, pour empêcher
les plantes en repos de se dessécher complètement. Mais les amateurs en sont
un peu incommodés quand ils rendent visite à leurs Orchidées, et beaucoup
recherchent un moyen de ne pas se mouiller les pieds en marchant dans l'eau
qui recouvre les chemins. On emploie fréquemment pour cela un dallage à
rainures qui forme des gouttières très nombreuses, ou encore une sorte de mar-
queterie avec des dessins en relief formés par un métal quelconque. Mais le
meilleur procédé, à notre avis, consiste à couvrir le sol de gravier de grosseur
moyenne, comme on en trouve aisément un peu partout.
*
* *
PRÉCAUTIONS CONTRE L'EAU FROIDE. — Dans la plupart des serres
à Orchidées bien aménagées, les gouttières sont disposées de façon à permettre
de recueillir l'eau de pluie dans des bassins, où elle s'amasse pour être employée
selon les besoins; on sait, en effet, que l'eau de pluie est préférable à toute
autre pour l'arrosement des Orchidées.
Toutefois ce procédé exige certaines précautions particulières pendant l'hiver.
Quand la neige amoncelée sur la toiture se met à fondre, ou quand se produit
une pluie abondante et de quelque durée, la température de l'eau des bassins
se trouve subitement abaissée d'une façon notable, et il serait dangereux d'ar-
roser à ce moment. Il faut donc attendre que l'eau se soit échauffée suffisarn-
ment, et cette attente ne sera pas longue si l'on a la précaution de faire passer
dans les bassins un ou deux des tuyaux de chauffage, pour y maintenir la même
température que dans l'atmosphère des serres.
*
UN CATTLEYA WAROCQUEANA VAR. ALBA a fleuri, dans le courant
du mois de janvier dernier, dans les serres de M. Warocqué, à Mariemont.
C'était une splendide variété d'un blanc pur, sans aucun mélange de rose;
elle a excité la plus vive admiration chez les amateurs qui ont été admis à la
contempler.
Cette variété nouvelle, qui ne s'était pas encore montrée jusqu'ici, du moins
à notre connaissance, complète de la plus heureuse façon la merveilleuse série
des Cattleya Warocqiieana,
I" MARS 1891 377
CAUSERIE SUR LES ORCPIIDEES
XIII. — Leur croissance.
{Suiie, voir page 359).
Plus une Orchidée possède de bulbes, plus elle est vigoureuse; c'est pourquoi
chaque bulbe doit être, à l'état normal, plus volumineux que le précédent.
Lorsqu'il est plus petit et plus chétif, on peut être certain que la plante n'est
pas en bonne santé, à moins que ce soit une importation nouvelle; dans ce cas
il se produit toujours un certain affaiblissement résultant de la fatigue du
voyage.
Il arrive fréquemment, par exemple, que les jeunes pousses d'une Orchidée
périssent pendant le trajet, par suite de la pourriture, de la sécheresse, de la
chaleur ou du froid, ou sont brisées par les manipulations. Il faut alors qu'un ou
plusieurs des yeux anciens se développent pour les suppléer ; il en résulte une
perte de temps, et jamais la pousse nouvelle n'a la vigueur de celles qu'elle
remplace; elle n'était pas destinée à croître, et elle conserve quelque faiblesse;
il semble que la sève prend difficilement sa nouvelle route. Si elle fleurit, ce
n'est qu'au bout de plusieurs années.
Après un assez long temps, le bulbe perd peu à peu sa vitalité; il prend une
consistance fibreuse, la matière charnue et lymphatique diminue de plus en
plus ; dans certaines espèces même, il se dessèche et se vide intérieurement
comme un bambou (notamment dans les Chysis et les Cyrtopodium). Enfin il se
pourrit ou se fendille, et perd toute utilité; il peut être alors supprimé sans
inconvénient.
Disons enfin quelques mots des Orchidées caulescentes. Ces dernières s'ac-
croissent par l'allongement de la tige centrale et par la production de nouvelles
pousses, soit à la base, comme dans les Masdevallia et les Cypripedium, soit à
différentes hauteurs, comme dans les Vanda et les Dendrobium.
On peut retrancher ces pousses, quand elles ont acquis un certain dévelop-
pement et formé des racines; on les coupe et on les empote dans des récipients
de petite taille où elles ne tardent pas à s'acchmater. Cette division est parti-
378 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
culièrement utile en ce qui concerne les Vanda. Si on laissait trop longtemps
se développer les pousses latérales, les feuilles de la base de la tige se dessé-
cheraient et tomberaient, et la plante perdrait ainsi beaucoup de sa beauté.
Les Vanda produisant sur toute leur hauteur un grand nombre de racines
adventives, il est facile de les diviser; on peut même sans inconvénient couper
une partie de la tige et la replanter, tandis que la plante mère se prolonge au
moyen d'une pousse latérale.
On voit que la reproduction, dans la famille Orchidéenne, s'opère de préfé-
rence au mo3^en de la gemmiparité (production de bulbes ou de pousses latérales).
Cette constatation a une assez grande importance au point de vue de la culture.
La nature emploie, pour perpétuer les races dans le règne végétal, différents
moyens qui se partagent d'une façon générale en deux ordres distincts : gemmi-
parité et séminiparité. Un certain nombre de végétaux se reproduisent par
semence, d'autres par des rejetons, des bourgeons, des pousses latérales qui
forment en quelque sorte le prolongement et la continuation perpétuelle de la
même plante. La plupart, d'ailleurs, offrent l'assemblage des deux systèmes,
mais toujours avec prédominance de l'un ou de l'autre; dans les Orchidées, le
second prédomine d'une façon très sensible, et le premier n'est qu'accessoire.
Chaque bulbe transmet la vie au suivant, et la plante poursuit par eux son
évolution.
C'est pourquoi, dans le balancement de la vie organique des Orchidées, la
floraison et la fructification sont un peu secondaires et sacrifiées ; ce n'est pas
là que se porte l'effort de la vie. Plus les pousses seront nombreuses, plus la
végétation sera puissante, toutes proportions gardées, moins la floraison sera
abondante.
D'autre part, on voit que l'usure n'arrête pas la vie dans ces plantes, comme
dans les arbres par exemple, car les organes nouveaux sont indépendants des
anciens, et la vie se transmet de proche en proche; quand un des vieux bulbes,
desséché, disparaît et tombe sous l'effort du temps, la perte qui se produit est
insensible et la plante n'en est pas diminuée, car depuis longtemps cet organe
ne rendait plus aucun service, et était remplacé par un ou plusieurs autres.
Les Orchidées à bulbes ne meurent donc pas, au sens vulgaire du mot ; en
revanche, elles meurent par parties chaque année, comme tous les êtres doués
de vie ; car la vie n'existe pas sans la mort.
Au fond on peut en dire autant de tous : la mort n'est qu'une transformation,
mais rien n'est supprimé, rien ne se perd. Une chenille semble mourir quand
l" MARS 1891 379
elle se fait chrysalide, et une chrysalide semble quitter la vie quand elle devient
papillon. La graine qui s'envole au vent est encore, sous une autre forme, la
continuation de la plante qui meurt.
Ainsi que nous l'avons dit en commençant, nous croyons qu'il peut être d'un
certain intérêt pour la culture de distinguer entre les Orchidées qui fleurissent
avant de former leur pousse, ou après, ou en même temps. Nous publierons
prochainement une étude sur cette matière.
DE LA CULTURE DES CALANTHE A FEUILLES
CADUQUES
Il y a deux ou trois ans mon jardinier, ayant observé que des bulbes de
Calanthe venant de Java portaient les traces d'avoir été extraits d'un terrain
argileux, imagina d'essayer de planter un Calanthe Veitchi dans de l'argile pure,
par dessus le drainage de rigueur.
Or cette plante, loin de se trouver mal du milieu dans lequel elle était placée,
poussa tout aussi vigoureusement que celles qui étaient plantées dans le
compost ordinaire. Sa floraison fut même tellement belle que, désirant faire
quelques essais d'hybridation, c'est elle que je choisis comme sujet. Je fécondai
donc quelques-unes de ses fleurs avec le pollen du Phajus Bluinei, et trois mois
après, elle me donnait autant de gousses remplies de graines arrivées à matu-
rité. Cependant cette opération fut cause que la plante ne fut ni soumise au
repos habituel ni rempotée à son temps. Elle resta donc dans le pot dans lequel
elle se trouvait et fut oubliée parmi les autres plantes rempotées au printemps.
•Aussi, quel ne fut pas mon étonnement de voir vers la fin de l'été les vieux
bulbes en émettre de jeunes qui poussèrent très vigoureusement et donnèrent
une très belle floraison.
L'été passé, tous mes Calantlie avaient été plantés dans le compost indiqué
il n'y a pas longtemps dans le Journal des Orchidées, mais par l'une ou l'autre
cause, dont je ne me rends pas bien compte, ce compost s'étant aigri, les
plantes commencèrent à dépérir. Je pris alors la résolution de les rempoter de
nouveau et je profitai de cette occasion pour faire quelques expériences rela-
tivement au compost qui leur convient le mieux.
380 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
J'en plantai donc deux dans du sphagnum pur, quelques-unes dans du terreau
de feuilles mêlé de bouse de vache desséchée et d'un peu de sphagnum, d'autres
dans le compost ordinaire, et enfin un petit nombre dans de l'argile pure.
Voici le résultat de l'expérience. Les bulbes plantés dans le sphagnum n'ont
donné que des sujets chétifs et peu florifères; ceux qui étaient plantés dans du
terreau se sont un peu mieux comportés ; ceux qui avaient reçu le compost
ordinaire ont donné une floraison normale ; enfin ceux qui étaient plantés dans
de l'argile ont produit des plantes très vigoureuses, qui ont fleuri les premières
et ont donné des fleurs plus nombreuses et plus colorées que le reste.
Il semble donc avéré que pour les Calanthe à feuilles caduques, une terre
argileuse est un excellent compost, sinon le meilleur. Il est à noter que la terre
que j'ai employée est une argile d'alluvion dure comme de la pierre lorsqu'elle
est sèche, mais absorbant l'eau assez facilement. Peut-être vaudrait-il mieux
attendre, pour placer les bulbes dans l'argile, qu'ils aient déjà émis des racines
dans une terre plus légère.
Outre les Calanthe, il y a encore plusieurs Orchidées terrestres ou semi-
terrestres qui, à en juger par la terre qui y adhère lorsqu'elles viennent de leur
pays d'origine, doivent pousser dans des terrains argileux, par exemple les
Pleione, quelques Catasetum, etc. Les expériences auxquelles je les ai sou-
mises ne m'ont cependant pas donné le même résultat satisfaisant.
J. DE Lansberge.
ÉTUDE SUR LES SPHAIGNES
Les Orchidées, en général, réclament pour croître vigoureusement dès leur
entrée en végétation un degré plus ou moins grand d'humidité qu'elles trouvent
dans les pluies, l'atmosphère ou le sol de leur pays natal. Dans nos serres, nous
sommes donc obhgés d'imiter ces conditions naturelles en leur procurant cette
humidité par un moyen quelconque, si nous voulons les voir prospérer. La
culture des espèces terrestres, plantées pour la plupart dans un compost ter-
reux, ne présentait aucune difficulté; mais les espèces épiphytes, collées aux
troncs et aux branches des arbres, exigeaient un traitement spécial qui a
demandé des études.
On a d'abord placé ces espèces d'Orchidées sur des écorces rugueuses, puis
l" MARS 1891 381
sur des troncs de Palmiers et de Fougères arborescentes. On n'a pas tardé à
remarquer que ce genre de support convenait pour certaines espèces qui ne
demandaient qu'une humidité atmosphérique modérée, mais que pour le plus
grand nombre, il fallait une moiteur plus constante et plus forte. Les serin-
gages répétés étaient souvent la cause de la pourriture des bulbes et des jeunes
tiges, par l'infiltration de l'eau entre les feuilles et sous les tuniques, et occa-
sionnaient le dépérissement ou la perte de la plante. On a donc essayé diverses
substances poreuses et de lente décomposition, pouvant conserver aux racines,
le plus longtemps possible, l'humidité qui leur était indispensable. La mousse
présentant toutes ces qualités , on a choisi les espèces qui gardaient le
mieux l'eau dont elles étaient imprégnées, comme les Hypnnm cuspidatum et
pariun. ou bien V Hylocomium triquetriim, que l'on trouve partout, dans les bois,
dans les prés, dans les haies. Faute de mieux, on peut les employer pour la
culture des Orchidées, mais elles présentent un grave inconvénient, c'est de
trop pousser et de prendre en peu de temps un développement tel, que les
bulbes des Orchidées se trouvent trop enfouis. On a beau les tondre, elles n'en
poussent que plus dru.
Les Sphaignes, ou mousses de marais, connues également sous le nom de
mousses blanches, parce qu'elles prennent en séchant une teinte d'un blanc
plus ou moins franc, ont été reconnues les plus propices à cette culture, à
cause de leur hygroscopicité constante, de leur incorruptibilité et des variations
de teintes qu'elles prennent progressivement en se desséchant, qui éveillent de
suite votre attention.
Je ne donnerai pas, dans cet article purement horticole, la description des
nombreuses espèces et variétés de Sphagnum que l'on trouve en Europe, descrip-
tion qui nous entraînerait trop loin. A ceux de nos lecteurs que cette étude
pourrait intéresser, je citerai l'ouvrage qu'a publié à Gand, imprimerie Annoot-
Braeckman, 1886, ^L Jules Cardot, ouvrage qui traite de cette famille de
main de maître et répondra à tous leurs désirs. Il ne s'agit ici que de leur utilité
pratique au point de vue où se placent naturellement les lecteurs du Journal des
Orchidées. Pour nous jardiniers, et c'est le seul point qui nous intéresse, nous
diviserons les Sphaignes en deux classes bien distinctes : 1° celles à feuilles
larges, serrées, imbriquées, formant de grosses têtes, molles comme de petites
éponges; 2° celles à feuilles étroites, raides comme des crins, qui se dessèchent
promptement et se brisent, par conséquent impropres à notre service. Toutes
les espèces de la première catégorie répondront à nos besoins, sans plus ample
382 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
description : on les trouve croissant en touffes épaisses et souvent d'une grande
étendue, dans les parties humides des bois et des prés, où elles ne poussent que
dans l'humus pur ou la tourbe. Leur couleur varie du vert gai au vert jaunâtre
ou blanchâtre, quelquefois glaucescent, avec des têtes souvent colorées de
jaune, de brun rouille ou violacé.
Toutes les parties des Sphaignes peuvent être utilisées pour la confection des
composts : les bases, avec les radicelles de végétaux qui les traversent, gros-
sièrement hachées, servent mêlées à de la terre iibreuse, des morceaux de
charbon de bois et de briques, pour les espèces semi-terrestres ou demi-
épiphytes, qui croissent dans les creux et crevasses des rochers, qui exigent
une humidité constante aux racines, et qu'on cultive en pot. La plante en
place, on recouvre la surface du compost d'une couche de têtes de sphagnum.
Les têtes des Sphaignes doivent être employées, exclusivement à toute autre
partie, dans les paniers des espèces épiphytes. Les têtes se conservent intactes
pendant cinq à six ans et plus, tandis que les bases sont décomposées au bout
de deux ans. Aussi depuis plusieurs années je n'emploie plus que des têtes,
et leur récolte, comme je vais l'indiquer, loin de détruire les emplacements
des sphaignes, qui ont déjà disparu en bien des endroits, les rend au contraire
chaque année plus vivaces et plus épais.
Au printemps, après une forte gelée qui retient les bases dans la glace, on
profite du premier jour de dégel, et au moyen d'une pelle ou d'une racloire en
fer, comme celles qu'on emploie pour enlever la boue des villes, on détache les
têtes, qui s'enlèvent facilement et se trouvent presque nettoyées. Si c'est en
été, on se sert de cisailles à tondre les haies, et l'année suivante la place est si
bien regarnie que c'est là que se porte votre choix. Quand, dans les forêts de
l'Etat ou des particuliers, les gardes ne permettront que ce mode de cueillette,
les sphaignes ne risqueront plus de disparaître, et surtout si les Orchidophiles
convaincus n'achètent plus que des têtes.
Si vous avez dans vos bois, votre parc, vos prairies, un emplacement qui
vous semble propice à la venue des sphaignes, voici comment il faut opérer
pour en assurer la reprise. En mars-avril on enlève, sur les bords des gisements,
ces mottes de sphaignes courts qu'on y trouve toujours, avec le plus de terre
possible, que l'on dispose avec soin dans des caisses pour les transporter; à la
place où on veut les mettre, on nettoie et égalise la terre; on y pose la motte,
que l'on arrose à la pomme, pour la faire adhérer; on les espace, et si le sol
leur convient, elles se sont bientôt rejointes. Si une espèce ne réussit pas, une
l" MARS 189I 383
autre peut s'y plaire, il ne faut pas se décourager, car toutes ne vivent pas
dans les mêmes conditions.
Les Sphaignes que l'on veut conserver vivants pour la culture des Orchi-
dées doivent être déposés à l'ombre dehors, sur un sol sec que l'on arrose de
temps en temps, et en couche pas trop épaisse; tandis que, s'ils sont placés dans
un endroit humide et sans air, ils moisissent, fermentent et meurent. Sous un
hangar ils blanchissent très promptement, malgré les arrosements; il vaut
mieiix les garder en sac à la cave, où ils se conservent sans soin pendant deux
et trois mois. Comte J. du Buysson.
CULTURE DES ANAECTOCHILES
Les Anaectochiles, ces mignonnes Orchidées, sont des merveilles d'élégance,
tant leur feuillage est gracieusement nuancé et réticulé d'or et d'argent; leur
nom vient de anectos, ouvert, et chilos, labelle, et se rapporte à la forme étalée
de cet organe.
Ce sont des plantes tropicales, à feuilles épaisses, qui proviennent des forêts
de Ceylan, des Indes Néerlandaises, de la Cochinchine et des îles PhiUppines.
Pour les cultiver avec succès, il faut leur choisir dans une serre un endroit
bas, du côté de l'ombre, car ils craignent le soleil, mais cependant près du
jour. On les place dans un compartiment vitré bas, et on leur donne l'hiver
une température de ig° à 23° centigrades la nuit et de 23° à 28° le jour; l'été,
elle peut s'élever jusqu'à 30° à 33° centigrades.
Le point le plus important est de leur donner toujours un air chaud et
humide. Ils doivent être mis à l'abri des rayons du soleil, sauf pendant les
mois de décembre et janvier.
Le rempotage des Anaectochiles doit se faire deux fois par an, chaque fois
après la floraison, et à peu près de la fin de février au commencement de
mars, et du milieu de septembre au commencement d'octobre.
Les pots dans lesquels on placera les plantes doivent être lavés de la façon
la plus minutieuse, puis remplis jusqu'à moitié de débris de tessons également
propres, au-dessus desquels on dispose un peu de sphagnum, afin d'empêcher
les poussières et la terre d'être entraînées. Elles végéteront parfaitement dans
un mélange de i part de sphagnum, 72 ^^ grosse terre de bruyère, un peu de
384 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
tessons en morceaux très fins, et le reste, de charbon de bois. Il est nécessaire
d'élever beaucoup la plante dans le récipient. On recouvre ensuite la surface
de sphagnum. Je n'admets dans les cultures que le sphagnum bien vivant.
L'arrosage doit être très modéré lorsque les plantes viennent d'être rem-
potées, et surtout on doit veiller avec grand soin à ce que l'eau ne pénètre
pas dans le cœur des feuilles. De cette façon, lorsqu'elles seront plus tard en
pleine végétation, elles ne présenteront pas la moindre tache.
Lorsque les Anaectochiles seront en activité, il conviendra de les tenir très
humides, et de leur donner la température très élevée que nous avons indiquée
plus haut.
Le repos se produit après la floraison, et ne dure que trois semaines environ,
pendant lesquelles on peut ne leur donner qu'une quantité modérée d'humidité.
Sous l'influence de ce traitement, les Anaectochiles prospèrent admirable-
ment, et je puis dire que j'ai obtenu ainsi les résultats les plus satisfaisants.
Il n'est pas rare que j'aie des vases contenant ensemble cinquante à soixante
plantes, élevées dans le compost, et qui produisent un effet vraiment splendide.
J. Hatos,
Jardinier en chef de S. A. L et R. l'archiduc Joseph.
TRAVAUX DE LA PREMIERE QUINZAINE DE MARS
L'hiver rigoureux qui se termine actuellement a fait sentir plus vivement que
jamais aux amateurs d'Orchidées le charme de leur passion; alors que tout au
dehors était gelé sous la neige, et que toute végétation avait dû s'interrompre,
leurs plantes favorites étalaient toujours les splendeurs de leur floraison. C'est
là une jouissance exquise, et qui compense largement les quelques efforts qu'elle
a exigés.
Le froid, cependant, n'a pas tout à fait épargné les serres d'Orchidées, mais
ce n'est qu'aujourd'hui qu'en apparaissent les conséquences. Le chauffage arti-
ficiel, en effet, a dû être augmenté notablement, et cela ne va pas sans fatiguer
quelque peu les plantes ; beaucoup réclameront ces jours-ci un surcroît de soins.
Nous avons parlé dans notre dernier article des aménagements de la serre ;
une fois les Orchidées replacées ou en procédant même à leur replacement, il
1" MARS 189I 385
faudra les passer attentivement en revue et bien examiner l'état dans lequel
elles se trouvent, et les progrès accomplis; c'est à ce moment en effet que l'on
peut observer les résultats de l'année, comparer les plantes soumises à divers
traitements ou placées à divers endroits des serres, en un mot juger de la
valeur du traitement suivi, pour le modifier et l'améliorer si c'est nécessaire.
Nous indiquerons, notamment, un certain nombre de points sur lesquels doit
porter l'attention du cultivateur au moment de cet examen :
1° Composition du compost. S'assurer qu'il est en bon état, qu'il n'a pas
besoin d'être surface. Vérifier, si le même compost n'a pas été employé pour
toutes les plantes d'une espèce, quelles sont celles qui ont donné les meilleurs
résultats.
2° Dimension des pots. Il ne faut pas que ceux-ci soient trop petits, ni
qu'ils soient trop grands; nous avons déjà indiqué les inconvénients de ces
deux excès, et les moyens d'y remédier.
3° Examiner si la plante n'est pas placée trop haut ou trop bas dans le pot;
4° Si les racines sont en bon état, ou, dans le cas contraire, quelle est la
cause du mal ;
5° Si les tessons sont bien propres, ou si au contraire les arrosages y ont
formé des dépôts ou entraîné des poussières et des corps nuisibles, soit à la
circulation de l'eau, soit à la santé des racines ;
6° Si les arrosages ont été suffisants pendant la végétation, et si la pousse
a été convenablement mûrie ;
7° Si le repos a été assez long et assez complet ;
8° Si la floraison a été abondante ou médiocre, et quelles sont les causes de
ces divers résultats ;
9° Si le nombre de pousses produites au cours de l'année n'a pas été trop
considérable, ce qui pourrait causer à la plante une fatigue excessive;
10° Si la qualité d'eau employée pour les arrosages convient bien aux plantes;
1 1° Si celles-ci ne sont pas trop éloignées du vitrage, et reçoivent assez de
lumière ;
r2° Si le compost ne renferme pas de fragn>ents agglomérés et envahis par
un dépôt imperméable à l'eau, qui amène la pourriture des racines en contact
avec ces parties ;
13° Si la buée des serres ne se condense pas spécialement à certaines parties
de la toiture, et ne tombe pas en gouttes sur les plantes situées en dessous,
ce qui serait nuisible au bon aspect, et même à la santé de ces plantes;
386 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES
14° Si la ventilation est suffisante et convenablement pratiquée;
15° Si les plantes cultivées en paniers ou sur blocs n'ont pas besoin de voir
changer leur support.
Nous reviendrons en détail sur plusieurs de ces remarques.
L'attention se porte tout spécialement en ce moment sur la serre froide, où
la vie renaît de toutes parts, et où l'on peut dès maint :nant ventiler abon-
damment toutes les fois que le temps n'est pas trop mauvais. Le rempotage des
Odontoglossum doit être déjà à peu près terminé. Rappelons que les matériaux
employés devront avoir environ un à deux centimètres de longueur, et se com-
poser de deux tiers de fibre pour un tiers de sphagnum.
Dans le compost, c'est la terre fibreuse surtout qui fournit la nourriture à la
plante. Toutefois, elle serait trop comprimée dans l'intérieur d'un pot; le
sphagnum sert à l'aérer, à la rendre plus perméable, et c'est pourquoi les
racines se dirigent toujours de préférence vers lui. On pourra profiter de cette
particularité en disposant une couche de sphagnum au fond des pots, au-dessus
du drainage ; grâce à cette précaution, les racines se dirigeront vers l'intérieur
au lieu de s'étendre au dehors.
Il est d'une très grande importance de connaître les proportions exactes de
ces matières qui doivent être employées pour chaque espèce ; on arrivera à les
connaître par la pratique et l'observation. L'excès de l'une ou de l'autre produit
des effets particuliers dont il est facile de se rendre compte.
Si par exemple on rempote une plante dans du sphagnum pur, elle donnera
d'abord une belle végétation, mais elle languira ensuite, s'affaiblira et finira
par jaunir et s'anémier au bout d'un temps plus ou moins long. •
Les Vanda et genres analogues, cependant, font exception à ce point de
vue ; ces espèces à grosses racines axillaires , qui dans leur pays natal
croissent au-dessus de bas fonds baignés d'une vapeur chaude et humide, ne
réclament presque aucune nourriture ; elles réussissent parfaitement dans du
sphagnum pur; d'ailleurs la plus grande partie de leurs racines sont émises à
diverses hauteurs le long de la tige et pénètrent moins dans l'intérieur du pot.
D'autre part, il n'est pas bon de cultiver une Orchidée dans de la terre
fibreuse pure, sans mélange de sphagnum, ainsi que nous le disions plus haut.
Il est cependant à remarquer que c'est ce système qui se rapproche le plus
des conditions où végètent les Orchidées à l'état de nature. Il est rare en effet
que les fibres de Fougères où plongent les racines soient mélangées d'une
mousse analogue au sphagnum. Mais il ne faut pas oublier que ces fibres sont
l" MARS 189I 387
presque toujours des radicelles ou d'autres parties vivantes; elles sont donc
très peu serrées les unes contre les autres, et par suite très aérées. Si quelque
accident les comprime, leur élasticité naturelle les ramène bientôt à leur place.
Les racifies mortes que l'on emploie dans les cultures européennes n'ont pas
cette élasticité, ni la fraîcheur des matières vivantes, et c'est pourquoi il est
utile d'y mélanger du sphagnum.
L'air est indispensable aux racines, et les premiers cultivateurs d'Orchidées
l'avaient si bien compris qu'ils employaient d'abord des pots percés de mille
trous. C'est pourquoi nous recommandons d'employer une poterie très poreuse,
et non pas glacée, comme le font certains fabricants en lissant la surface, mais
raboteuse et bien perméable à l'air.
Arrosages. A partir du commencement de mars, on doit remettre en végé-
tation la plus grande partie des Orchidées, en observant quelques précautions
indispensables ; les plantes on été tenues presque sèches tout l'hiver, et l'on ne
peut pas arriver d'emblée à les arroser abondamment; il faut ménager peu à
peu la transition, de façon à atteindre au bout d'un mois environ la quantité
que l'on donne à la plante en pleine activité.
Rappelons qu'il faut employer de l'eau de pluie, et que cette eau doit être à
la même température que l'atmosphère de la serre, ce qu'on obtient facilement
en l'y laissant séjourner pendant vingt-quatre heures avant d'en faire usage.
Un jardinier scrupuleux doit avoir constamment un thermomètre dans le
réservoir. Il va sans dire qu'une différence de deux ou trois degrés n'a pas
d'importance.
Le jardinier expérimenté n'aura pas de peine à discerner le moment où ses
plantes auront besoin d'être arrosées. La vigueur de la plante, l'aspect du
compost, lui indiquent aisément si elles doivent recevoir de l'eau, beaucoup
d'eau immédiatement, ou seulement au bout d'un ou plusieurs jours. Pour un
débutant, l'opération est plus délicate. Règle générale : une Orchidée en pleine
croissance demande beaucoup d'eau, et peut être arrosée tous les deux jours,
asse2 abondamment pour que le pot devienne humide et bien rouge. En effet,
quand la partie inférieure du compost se dessèche, on voit la base du pot se
couvrir d'une sorte de nuée blanche.
Les cultivateurs conscrits qui n'ont qu'un petit nombre d'Orchidées pourront
également prendre les pots en main, et les soupeser; leur poids indique faci-
lement si le compost est sec ou détrempé.
Les racines souffrent toujours promptement des excès d'arrosage. Lors-
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
qu'elles se trouvent continuellement en contact avec un compost humide, elles
finissent par prendre une couleur verte spéciale, semblable à celle de la mousse;
en même temps elles se gonflent, et commencent bientôt à se pourrir. Ces
accidents se remarquent surtout fréquemment dans les Cattleya, qui sont par-
ticulièrement sensibles à l'humidité stagnante.
Dès qu'on aperçoit ces symptômes, on ne doit pas hésiter à suspendre les
arrosages pendant quelques jours pour enrayer le mal, et si l'on n'a pas trop
attendu, ce remède suffira parfaitement. Les racines se sécheront et mûriront,
et recouvreront la santé.
C'est pourquoi il est toujours prudent, lorsqu'on a arrosé pendant une quin-
zaine de jours une plante en végétation, de la laisser trois ou quatre jours
complètement sèche, de façon que l'épiderme des racines puisse redevenir
ferme et blanc, ce qui est l'indice d'une bonne santé.
Aération. — On peut, au mois de mars, aérer dans la plupart des serres
toutes les fois que le temps est clair et que la température n'est pas trop basse.
Mais il est prudent, jusqu'à ce que le printemps se soit bien affirmé, de n'ouvrir
que les ventilateurs de la partie supérieure ; de cette façon l'air ne se mélange
que peu à peu, par l'effet de la différence de température; si l'on ouvrait au
contraire les ventilateurs du bas, les couches d'air les plus froides envahiraient
la partie inférieure de la serre, alors que toute la chaleur se porterait au sommet
du vitrage, et les plantes ne pourraient manquer de souffrir beaucoup de cette
situation. Quant à ouvrir à la fois le haut et le bas, ce serait très imprudent;
on créerait ainsi un courant d'air trop froid qui nuirait beaucoup aux plantes
en cette saison.
Ombrages. — Dans le courant du mois de mars, on aura peut-être à ombrer
certaines serres; si l'air est encore frais, le soleil prend déjà beaucoup de
force. Pour reconnaître le moment où il devient dangereux, voici un moyen
mécanique infaillible. Il suffit de prendre en main les feuilles des plantes
placées près du vitrage. Si ces feuilles sont chaudes au toucher, il est temps
de disposer les ombrages. Il ne faudra pas laisser le soleil trop longtemps sur
les Odontoglossum et Masdevallia.
M. E. BUNGEROTH, le collecteur habile que tous nos lecteurs connaissent,
nous adresse, au moment de mettre sous presse, un article des plus intéressants
sur les conditions dans lesquelles les Orchidées croissent à l'état naturel. Nous
l'insérerons dans notre prochain numéro.
l" MARS 1891 389
I
A NOS COLLABORATEURS ET ABONNÉS
En terminant aujourd'hui la première année du Journal des Orchidées, nous
avons le devoir d'adresser l'expression de notre gratitude à tous ceux qui nous
ont secondé dans l'accomplissement de notre œuvre.
Nous remercions de grand cœur nos collaborateurs, élite des amateurs et
des cultivateurs d'Orchidées, du précieux concours qu'ils nous ont apporté
dans notre tâche de vulgarisation.
Nous remercions 'également nos abonnés, dont l'empressement a dépassé
toutes nos espérances, de la faveur qu'ils nous ont témoignée, des marques de
satisfaction qu'ils ont bien voulu nous adresser.
Nous nous attacherons constamment à perfectionner le Journal des Orchidées
en y apportant toutes les améliorations, toutes les additions qui pourraient
paraître désirables; nous continuerons à paraître avec la même régularité que
jusqu'à présent, à tenir nos lecteurs au courant de toutes les nouveautés, et
à leur indiquer, au sujet de la culture des Orchidées, toutes les théories, tous
les renseignements, tous les procédés qu'une expérience déjà longue et des
traditions plus anciennes encore nous ont mis à même de connaître.
C'est là, en effet, le principal mérite que nous désirons invoquer, certains
que ce sera notre meilleur titre aux yeux de lecteurs qui nous demandent,
avant tout, d'être pratiques. Nous ne négligerons, bien entendu, ni l'informa-
tion, ni l'exactitude botanique, ni même l'exposé et l'examen des grandes
théories scientifiques; nos abonnés de la première année savent assurément
que nous avons à cœur de satisfaire à tous les désirs qu'ils nous expriment.
Mais nous donnerons, comme par le passé, la plus grande place dans nos
colonnes aux conseils et aux renseignements de culture.
Nous saisissons cette occasion pour déclarer que nous ne nous défendons
nullement, comme ont cru devoir le faire pour leur compte quelques-uns de
nos confrères, d'avoir derrière nous un grand établissement horticole : L'Hor-
ticulture Internationale. Bien au contraire, nous nous en faisons un titre
390 LE JOURNAL DES ORCHIDEES
à la faveur de nos lecteurs, et nous sommes persuadés qu'ils préféreront l'exposé
des résultats de notre expérience pratique aux théories des horticulteurs en
chambre. La culture des Orchidées est encore peu répandue, et peu d'amateurs
l'exercent sur une échelle très vaste. Ce qui manque donc à beaucoup, c'est
une pratique étendue, et , un champ d'expériences suffisant; c'est la raison
d'être de ce journal de subvenir à ce besoin.
Nous continuerons également à faire connaître les principales Orchidées
nouvelles ou rares, et peut-être pourrons-nous, à ce point de vue, encourir
parfois le reproche de faire de la réclame à l'Établissement que nous dirigeons,
qui n'est pas cependant le propriétaire du journal, et qui introduit chaque
année un grand nombre de nouveautés; mais que nos abonnés veuillent bien
relire notre premier volume, et notamment la Revue des. Orchidées nouvelles; ils
constateront aisément que cette partie d'information est traitée avec une
impartialité absolue. Nous ne nous en départirons jamais; mais nous serons
naturellement amenés à parler des cultures que nous dirigeons, à citer les
Orchidées que nous avons sous les yeux ; si ces exemples paraissent à nos
lecteurs présenter quelques inconvénients, nous les prions de vouloir bien les
excuser, car il ne nous est pas possible de les éviter.
De même que notre ligne de conduite, notre programme, pour l'année qui
commence, ne sera pas modifié. Les grandes lignes en ont été déjà presque
entièrement tracées; l'édifice est à peu près dessiné; mais avant qu'il soit fini,
plusieurs volumes sans doute seront nécessaires. La matière, en effet, est des
plus considérables, et se renouvelle constamment, tant il reste encore
à apprendre.
Nous faisons appel, pour continuer notre tâche, à nos collaborateurs, dont le
précieux et dévoué concours ne nous fera pas défaut, nous en sommes certain
d'avance, et à nos abonnés, à qui nous demandons de nous accorder la même
bienveillance qu'à nos débuts.
Nous les prions de ne pas hésiter à nous consulter sur les détails qui
pourraient les embarrasser, et de nous communiquer les faits intéressants ou
curieux qu'ils observeront. La pratique commune d'un art aussi gracieux que la
culture des Orchidées doit créer entre ses adeptes une sorte de confraternité
aimable ; nous considérerions comme un nouveau titre d'honneur pour le
Journal des Orchidées d'avoir contribué à développer ces bonnes relations.
LUCIEN LINDEN.
l" MARS 1891
391
TABLE DES MATIÈRES
A
Aération (Nouveau système d') . . . . 301
Album d'amateurs d'Orchidées (Un) . . . 331
Anaectochiles (Culture des! 384
Arrosage (Eau d" 174
Arrosement des Orchidées. . . . 143, 189
Avant, pendant, après 199
B
Botanique élémentaire (Etudes de) . . 332, 365
Bulbes de Calanthe 338
» (sectionnement des — de certains
Dendrobium) 377
C
Calanthe 78, 321
» (Culture des) 379
» (Bulbes de) 338
Catasetum Bungerothi (Introduction du) 168, 184
> (Culture du) 226
Cattleya (Rempotage des) 63
> citrina 47
» Warocqueana . . 139, 219, 247, 280
» » et la presse horticole
anglaise .... 247
» labiata autumnalis et C. Waroc-
queana 280
» (Les) 304
» rex 320
Causerie sur les Orchidées 91, 106, 123, 184, 199,
217, 232, 247, 263, 280, 296, 313, 327, 345,
359. 377
Charbon de bois (Question du) . . . 234, 255
» (déconseillé) . . . .123, 202
Chasse aux insectes 130, 222
Chirurgie végétale 225
Chronique mensuelle 21, 85, 117, 149, 181, 213,
245. 277, 309, 341, 373
Coelogyne ochracea 82
Collections d'amateurs (Les grandes) . 88, 220
Coloration des fleurs d'Orchidées .... 207
Conseil (Un) 3^7
Construction et aménagement des serres 298, 336
Croissance des Orchidées .... 359, 377
Culture des Anaectochiles 383
» des Calanthe à feuilles caduques . 379
» des Dendrobium 351
» des Masdevallia 158
» du Miltonia Roezli 322
» des Odontoglossum 127
» des Oncidium ^75
» des Orchidées (Histoire de la) 9, 25, 40
103, 120
» des Orchidées difficiles 82, 99, 209, 226,
240, 306, 354
» des Phalaenopsis _ 3^2
» des Vanda à Mariemont .... 49
Cypripedium fleurissant en hiver. . . . 253
(Les) . . . 136, 152. 187, 303
» (Plébiscite des) . . • . I9> 53
D
Débuts d'un amateur 263
Dendrobium (Culture des) 35^
» (Du sectionnement des bulbes
de) 377
Destruction des insectes 222
392
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Détruire les limaces (^Nouveau moyen de) 208
Disa grandiflora 209
Drainage (Orchidées cultivées sans) . . . 337
E
Eau d'arrosage 174
Engrais (les Orchidées et 1') . . . 271, 288
Ennemis (Nos) 345
Étiquettes de bois (Conservation des) . . 322
» de zinc 339
Études de botanique élémentaire . . 332, 365
» sur les sphaignes 38 1
Évaporation et transpiration . . . 204, 223
F
Fleurs d'Orchidées pour fleuristes . . . 160
Fourmis (Moyen de débarrasser nos serres des) 338
Fumigations (Plus de) 27
H
Habitat de l'Odontoglossum Alexandrae . 348 _
Humidité des sentiers (L') 376
Hybridation des Orchidées. . . 267,283,315
Hybrider (Comment il faut) 112
Hypnotisation 274
I
Importation des Orchidées 141
Importées (Traitement des Orchidées) . . 146
Insectes (La chasse aux) 130
» (Destruction des) 222
Introductions nouveLes.(Les grandes) . 139, 320
Inutilité des serres spéciales 313
J
Jardiniers (Formons des) 109
L
Laelia anceps à fleurs blanches .... 12
» majalis 96
» purpurata 241
» (Rempotage des) 63
> (Un splendide) 373
M
Maladies et parasites ........ 95
Masdevallia (Culture des) 158
Meetings de l'OrchidÉenne . 250, 286, 318
Miscellanées 321, 338
N
Nécrologie :
James Backhouse 245
Shirley Hibberd 312
S. M. Guillaume III, roi de Hol-
lande 310
J. Triana 312
B. S. Williams 151
O
Odontoglossum Alexandrae .... 17, 33
» » (L'habitat de 1'). 348
» coronarium 354
» (Culture des) 175
» hybridum Leroyanum . . 131
» (Rempotage des] .... igo
Oncidium (Culture des) 175
Orchidéenne (Meetings de 1') 250, 286, 318
Orchidées à Kew (Les) 31
» à l'Exposition de Paris (Les) . . m
» chez elles (Les) .... 270, 348
» (Croissance des) .... 359, 377
Orchidées de rapport pour la grande culture
(Les) .... 33. 78. 17. 253
» divinisées (Les) 238
» d'un classement difficile (Les) . 299
» en appartement (Les) . . 6, 47, 155
» et l'engrais (Les) . . . 271, 288
» hors de chez elles sous l'Equateur
(Les) 327
» importées (Traitement des) . . 146
» populaires (Les) 241
» réputées d'un traitement difficile
(Culture des) 82, 99, 209, 226, 240, 354
Orchids for ever 72
l" MARS 189I
393
P
Petite correspondance 164, 179, 195, 2ii, 227,
244, 292
Petite serre aux Orchidées (La) .... 97
Phalaenopsis (Culture des) 362
Polypode ou Peat 353
Précautions contre le froid 321
Programme (Notre) 5
R
Rempotage des Cattleya et Laelia ... 63
» des Odontoglossum .... 190
» des Orchidées 15
> des Vanda 29
Repos des Orchidées 236
Revue des Orchidées nouvelles ou peu
connues 37, 69, loi, 133, 165, 197, 229, 261,
293. 325. 357
S
Serre aux Orchidées (La petite) .... 97
» en fer ou en bois 162
» (Les) 298, 336
» d'un débutant . . . . 171, 187, 303
» (Température des) 289
Sphaignes (Etude sur les) 381
Suie (Propriétés fertilisantes de la) . . . 208
T
Travaux de quinzaine, 19, 35, 51, 67, 83, lOO,
115, 131, 147, 163, 177, 193, 210, 226, 243,
259. 275, 291, 307, 323, 34or356. 369. 384
Température des serres 289
V
Vanda (Culture des — à Mariemont) . . 49
> (Rempotage des) 29
Ventilation (La) 339
Chronique Orchidéenne mensuelle
Air salin (L') 373
Accidents de chaudières (Les) 343
Appel aux amateurs 117
Barbosa Rodriguez (M.) 117
Bleu (M. A.) 214
Bill Mac Kinley 309
Catalogue d'Orchidées 149
Cattleya du Buyssoniana 278
» gigas monstre 181
» Mendeli admirable 119
» Mendeli 86
» Mossiae alba 150
» rex .... 310
» superba splendens 213
» Trianae à labelle bleu .... 23
> » var. alba (Un superbe) . 341
Cattleya Trianae (Un certain nombre
de) 214
« Warocqueana alba ..... 376
Coelogyne Lowiana monstre 85
Collection d'aquarelles d'Orchidées . . . 150
Collection d'Orchidées ^Une des plus impor-
tantes d'Angleterre) 309
Comte du Buysson (M. le) 277
Corticoatzontecoxochitl 23
Coryanthes Bungerothi 181
Côtes de tabac (A propos des) 374
Culture sans drainage 311
Cypripedium (Un nouveau) 117
» (Faveur des) 118
> Fraseri 119
» superbiens monstrueux. . . 219
> Desboisianum 343
394
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Débris de tabac (Emploi des) 279
Dendrobium Phalaenopsis . . . . . . 246
Disa grandiflora 150
Édition anglaise de la Lindenia . . . . 375
Emploi des fleurs d'Orchidées 22
Epidendrum vitellinum double .... 182
Expositions importantes 21, 312
Exposition de Gand 86
Exposition d'horticulture de Paris ... 87
Gouttes d'eau (Les) 310
Grande exposition jubilaire (La) .... 341
Guillaume III (Sa Majesté) 310
Humidité des sentiers (L') 376
Hybride de Cypripedium (Un nouvel) . . 245
James Backhouse (M.) 245
James O'Brien (M.) . 279
Laelia anceps (Un splendide) ..... 373
Laelia crispa à fleurs jaune clair .... 213
» Schrôderi delicata 278
Lavage des pots 15"
Lindenia (La) 342
Magnifique spécimen (Un) 87
Manual of Orchidaceous plants .... 149
Mésaventure (Une fâcheuse) 341
Nécrologie 312
Nomenclature des Orchidées 182
Nouveau Cypripedium 117
Odontoglossum Harryanum (Une variété) . 213
» liliflorum 85
» Noezlianum 279
Odontoglossum vexillarium 117
Offert à tout abonné 117
Ombrage des serres 23
Oncidium ornithorhyncum 342
Orchidée qu'on ne rencontre plus souvent . 21
» sensitive 149
Orchidées d'occasion 249
Orchid album 213
Orchidéenne .... 22, 85, 150, 183, 215
Petite correspondance. (La) 343
Petite serre (Une) 277
Précautions contre l'eau froide .... 376
Prix élevés 150
Remerciement à la presse 85
Réponses à la question du charbon . . . 215
Rolfe (M.) . . . 215
Selenipedium Sedeni. . 246
Société nationale d'Orchidées (Une) . . . 119
Spécimens d'Orchidées (Les grands). . . 373
Supports à colonnette 277
Tchihatcheff ^M. de) 311
Température (La) 309
Trichoceros muralis 21
Trichotosia ferox 22
Travaux de la quinzaine (Les; 344
Unification du thermomètre 216
Vanda Lowi (Un) 278
> » var. Lindeni 181
» tercs (Deux bouquets de) . . . . 119
Vente des fleurs d'Orchidées (La) . . . 341
Williams (M. B. S.). . 151
l" MARS i8gi
395
Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues
Aerides Augustianum 37
> X J'Ansoni 167
Angraecum ichneumoneum 38
» Henriquesianiim 293
» X primulinum 71
Bulbophyllum lemniscatoides 102
Calanthe X Mylesi . 134
» rubens loi
» X Veitch! alba 39
Catasetum Bungerothi var. Randi . . . 261
Cattleya aurea Lindeni 262
» » Imschootiana 261
» Gaskelliana picta 231
» X intricata var. maculata . . . 135
» granulosa var. du Buyssoniana . 294
» labiata Warocqueana .... 134
» Lindeni 293
» Warocqueana var. flammea . . 262
» » var. amethystina . 262
Cirrhopetalum Mastersianum 295
Coryanthes Bungerothi I97
Cymbidium Tracyanum 326
Cypripedium X Alcides 357
» X Alfred 229
» X Alice 229
» X Antigone 325
» X Apollo loi
» X Arnoldianum 295
» X Aylingi 135
» X H. Ballantine . . 198, 262
» X Bérénice 35^
» X Célia 358
» X Constance 229
» X Cythera 38
» X Desboisianum .... 326
» X Doris 325
Cypripedium X Elinor 166
X Hera 38
» insigne longisepalum . . . 358
» insigne Macfarlanei. . . . 325
» X Leeanum var. giganteum . 326
» X Muriel Hollington . . . 357
» X Niobe 3-
» X Northumbrian .... 3g
» X Numa 70, 102
» X Oenone 69
» X Othello 70
» Siamense 39
» X Vipani 135
» X Youngianum . . . 166, 198
Dendrobium X Aspasia 70
» atroviolaceum 71
» X Cassiope 295
» Galliceanum 197
» X Juno 38
» X luna 38
» mirbelianum 69
» niveum 358
» X xanthocentrum .... 38
» X Venus 102
Epidendrum vitellinum flore pleno . . . 197
Epiphronitis X Veitch! 165
Laelia X juvenilis 230
> anceps var. Thomsoniana. . , . 326
Laelio-Cattleya X Canhamiae .... 165
» X eximia 165
» X Hippolyta 69
» X Proserpine .... 230
Masdevallia Amesiana ....... 198
» Costaricensis 197
» fulvescens 230
» guttulata ....... 229
396
LE JOURNAL DES ORCHIDEES
Masdevallia Lowi 133, 198
» X Measuresiana 261
» O'Brieniana 293
» Rolfeana 167
» Schrôderiana . . . . 166, 326
» X Stella ■ . . 230
Maxillaria longisepala 167
Moorea irrorata 166
Odontoglossum Duvivierianum .... 294
» X Leroyanum . . . . 133
» Noezlianum 294
» Wattianum lOi
Oncid^um Leopoldianum 293
Phaius X Cooksoni 71
Phalaenopsis X Cynthia ...... 39
» Micholitzi 198
Restrepia striata 357
Sarcopodium Godseffianum 166
Sobralia Lowi 261
» Sanderae 295
» Wilsoniana 261
Sophro-Cattleya Calypso .... * . 294
Trichopilia punctata lOl
Xylobium Colleyi 69
Zygopetalum caulescens 133
» crinito-maxillare .... 167
» Jorisianum 134
» Whitei 70
AR
uni 1 El
j..
RE DE JiRDliS
SERRES ET JARDINS D'HIVER
La Société L'HORTICULTURE LNTERiNATlONALE, désirant donner satisfaction
aux incessantes demandes de sa clientèle, a ouvert, depuis deux ans, un bureau spécial
d^architecture de jardins et de construction de serres.
La direction de L'HORTICULTURE LNTERNATIOiNALE a acquis, par une
pratique de chaque jour, une expérience toute particulière de la construction et de
l'aménagement des serres. Elle a d'ailleurs été consultée, pendant ces dernières années,
sur la plupart des grands travaux d'architeclure paysagiste et sur l'organisation des serres
les plus importantes de l'Europe; l'installation, notamment, de grandes serres au domaine
royal de Laeken et du vaste établissement modèle de LTIORTICULTURE INTER-
NATIONALE, à Bruxelles, est une garantie de la bonne exéculion des travaux qui lui
seront confiés. Elle a allaché spécialement à ces dilTércnls services plusieurs architectes
de talent.
Celte situation particulière lui permet d'entreprendre la construction des serres dans
des conditions beaucoup plus avantageuses que ses concurrents. Elle garantit une
économie de plus de 50 pour cent sur les prix cotés partout.
Ses serres, et surtout les serres à Orchidées, 'le sont pas seulement construites
solidement et économiquement; elles sont encore adaptées de la façon la pluS
pratique aux besoins de la culture qui doit y être exercée.
Elle se charge également des
PLANS, TRACÉS
TRANSFORMATIONS ET PLANTATIONS
DE PARCS ET JARDINS
IDA.nsrS T O XJ T E ILr'E XJ I^ O I^ E
ENVOI DE SERRES DÉMONTÉES DANS LES PAYS D OUTRE-MER
L'HORTICDLTURE INTERNATIONALE
(ÉTABLISSEMENT LINDEN)
SOCIÉTÉ ANONYME
PARC LÉOPOLD — BRUXELLES
1ji-S&-»^>â^->
GRANDE IMPORTATION
DE
CYPRIPEDIUM HOOKERIANUM
Le C. Eookerianum convient admirablement pour la grande culture
et la fleur coupée. C'est une gracieuse espèce aux fleurs de taille moyenne,
ayant le sépale dorsal obcordé, terminé en j)ointe, blanc-jaunâtre avec une
aire verte à la base, les pétales spatules, verts avec des taches noires , et
teintés de pourpre sur les bords et à l'extrémité ; le labelle est brun-pourpré
teinté de vert, avec les lobes repliés brun clair tachetés de pourpre-rouge.
Plmites arrivées dans les meilleures condilions
La douzaine 25 francs
Le cent 165 francs
Les cinq cent 700 francs
Le mille 1100 francs
TERKE FIBREUSE ET SPHAGNUM
Pïnx les 'plus réduits^ défiant toute
concurrence
Adolphe BRAHY-MARCHAL
à GHANLY (Belgique)
FOURNISSEUR DE
L'HORTICULTURE I^^TERNATIONALE
à Bruxelles
P. DURIE
EUE DU NOYER, BRUXELLES
FABRIQUE DE POTERIES
SPÉCIALITÉ DE POTS POREUX POUR ORCHIDÉES
TERRINES, SOUCOUPES, etc.
Prix et échantillons sur deinande.
PETITE CORRESPONDANCE
Nous avons riionneur de rappeler à nos abonnés que la
première année du Journal expire avec ce numéro, et de les
prévenir que nous mettrons en recouvrement, à partir du 5 mars
prochain, le montant de l'abonnement pour la deuxième année.
I\I. G. M., à Jelte-S*^ Pierre. — Vous avez ])arfaite-
nient raison, la cassonade la plus commune serait tout
aussi efficace que le sirop de poires pour la destruction
des fourmis , et nous ne doutons pas qu'une foule
d'autres matières sucrées rendraient à peu près le même
service.
Nous regrettons beaucoup que l'aliondance des ma-
tières nous ait empêchés de mentionner votre note au
sujet de l'espèce particulière que vous avez observée.
C'est un renseignement fort intéressant, que nous
aurons assurément l'occasion d'utiliser.
* .
M. DU Trieu de Tepdoxck. — Votre Cijpripedinm
vernixium était d'une grandeur bien supérieure à tous
ceux que nous avons observés jusqu'ici, et méritait
certainement d'être classé comme une variété spéciale
sous le nom de maximum.
M. le Comte de Bousies, Mons. — Les Cattleya
Trianae que vous nous avez envoyés appartiennent à
d'excellentes variétés, les pétales sont très larges, les
labelles très étalés et très arrondis, d'un coloris très
vif et élégamment nuancé ; ce sont des modèles di primo
cartello .
.. *.
J. E, — L'article de M. Cungeroth , que nous
annonçons plus haut, fournit précisément les renseigne-
ments que vous désirez, et contient beaucoup de détails
sur la façon dont les Orchidées sud-américaines vivent
et sont logées à l'état naturel.
Au sujet de l'article récent de M. Rand, veuillez
remarquer qu'il y a un très grand intérêt pratique à
savoir comment les Orchidées que nous cultivons se
comportent sous le climat tropical, car il en ressort
des indications très concluantes sur les effets d'une
température trop élevée. Beaucoup do jardiniers ont
une tendance à chauffer trop leurs serres; ils peuvent
se convaincre, en lisant les curieuses ol)servations d'un
cultivateur et d'un botaniste des plus compétents, des
inconvénients de ce système.
Beaucoup d'amateurs nous ont exprimé, comme vous,
l'intérêt qu'ils prenaient aux études de ce genre, que l'on
trouve rai'ement dans les journaux spéciaux. Nous conti-
nuerons de leur réserver une place dans nos colonnes.
G. B. D. — Nous vous fournirons volontiers les plans
que vous nous demandez. Nos serres, construites depuis
plusieurs années, nous ont donné entièrement satisfac-
tion, et nous ci'oyons que le mieux, en effet, est de les
copier exactement.
B. F., Paris. — Vous voulez bien nous demander
pourquoi nous n'avons pas continué la série : Tempé-
rature des serves. En voici la raison : L'Horticulture
Internationale va publier dans quelques jours son
nouveau Catalogue , qui donne ces renseignements de
la façon la plus complète. Nous préférons y renvoyer
nos abonnés, qui recevront le catalogue sur leur
demande, que de continuer cette liste, d'une lecture nn
peu aride, et qui prenait trop de place dans nos colonnes.
P. M., à Bar-le-Duc. — Nous vous exprimons tous
nos remerciements pour les éloges que vous voulez bien
adresser au Journal des Orchidées. Voici quelque notes
en réponse à vos questions :
1" Pour le Cattleya citrina qui se développe au-delà
des bords du bloc sur lequel il est fixé, il ne serait pas
prudent de le changer de support; mais vous pouvez
fort bien allonger celui-ci en clouant deux courtes lattes
par derrière et en y fixant une planche qui servira de
prolongement au bloc ancien.
Choisissez de préférence un bois dur, hêtre, buis ou
chêne.
2" Il est toujours difficile de dire, sans avoir vu les
conditions dans lesquelles les plantes sont cultivées, à
quoi doit être attribué l'avortement ou l'absence des
fleurs. Peut-être votre serre était-elle trop chauffée, ou
vos deux Laelia étaient-ils trop faibles pour fleurir.
Il n'y a pas lieu d'interrompre le repos, en augmen-
tant les arrosages, pour les Orchidées qui fleurissent
en hiver. Néanmoins les indications de votre lettre
permettent de penser que les plantes en question ont
peut être été tenues trop sèches.
3" Ainsi que vous le dites très justement, c'est un
grand avantage pour les amateurs qui ne possèdent pas
de serre chaude de pouvoir cependant cultiver au moins
un représentant du genre Aerides. ISA. Japonicwn e^t
d'ailleurs très gracieux; il donne des grappes de huit à
dix rieurs, qui sont de charmantes miniatures.
40 II existe dans les cultures un ceitain nombre de
variétés de la plante dont vous nous parlez; mais ces
distinctions ne reposent que sur des bases très incer-
taines. La seule variété tranchée et Ijien définie est celle
qui porte le nom de grandiflora.
lEIlIKIC IJ^^My|[I ^'^Ige, 27 ans, jardinier diplômé, sérieux, parlant trois langues, connaissant par-
U L U IN L n U IVI IVI L faitement la culture des Orchidées et plantes de serre, demande place Belgique ou
étranger. Excellentes références. — Adresse au bureau du Journal,
AUX ABONNES DU
JOURNAL DES ORCHIDÉES
L'Adminislralion" de L'ILLUSTRATION HORTICOLE mcl à la disposition des
abonnés du Journal des Orchidées, jusqu'au 15 mars 1891 :
. Les quatre Yolunies de la cinquième série (grand format)
DE
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
(ANNEES 1887 A 1891)
Pour 60 francs au lieu de 120 francs
Et les cinq volumes antérieurs (petit format)
(ANNÉES 1882 A 1887)
Pour 75 francs au lieu de 150 francs
ou 115 francs les 9 volumes au lieu de 270 francs
Payables 25 francs en faisant la commande, 40 francs dans trois mois
et 50 francs dans six mois
C'est une occasion exceptionnelle d'acquérir, à un prix excessivement réduit^
la collection des neuf dernières années de L'ILLUSTRATION HORTICOLE, qui a
reproduit pondant cetle époque les [)ortraits des oOO plantes les plus saillantes en tous
genres introduites ou produites de 1882 à 1891.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE est un ouvrage admirable pour les salons et
les bibliothèques, et est rempli de renseignements utiles et de notes de culture indis-
pensables. ^
New York Botanical Garden Librar
3 5185 00267 0204
tn^i^'X ^ ^-^l
^M^.
^^^.
l»-,--