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Full text of "Le journal des orchidées"

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LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 


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GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 
RÉDIGÉ       ET      PUBLIÉ 

PAR 

LUCIEN    LINDEN 

Administrateup-Direeteup    de     «  L'Hortieultupe     Internationale   » 
Secrétaire    de     u  L'Orcliidéenne  » 

AVEC    LA    COLLABORATION    DE    MM.   : 

J.  LiNDEN,  Comte  DU  Buysson,  de  Lansberge,  g.  Warocqué,  R.  A.  Rolfe, 

G.    MiTEAU ,    Ém.    Rodigas,    de    Puydt,    Funck,    E.   Wallaert,   a.    Linden, 

Comte  DE  MoRAN,  G.  JoRis,  A.  Van  Imschoot, 

Fr.  Desbois,  p.  Buquet,  E.  S.  Rand,  D''  Van  Cauwelaert,  E.  Bungeroth, 

Ch.  Vasseur,  James  O'Brien,  J.  Hye,  R.  Martin  Cahuzac, 

Dr  Capart.  Comte  de  Bousies,  R.  Johnson,  Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck, 

A.  Lallemand,  a.  Cogniaux,  Max  Garnier,  Paul  Otlet,  Em.  Pierret, 

P.  Silver,  j.  Moens,  g.  Rivois,  A.Dallière, 

F.  Kegeljan,  O.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.   DE  LA  Devansaye,   J.    Van  Mol,    Fl.   Claes, 

DE    Meulenaere,    E.    Haumont,    Ch.    André,  A.  Van    den    Heede, 

SiESMAYER,     H.     SCHUSTER,     Dr     G.     VON     HeERDT,     etc. 


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i'^    Année.    —    i8go 


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GAND 

IMPRIMERIE     EUG.     VANDERHAEGHEN  ,     RUE    DES     CHAMPS 


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LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

ClIDE   PRATIQUE   DE    CULTURE 

PUBLIÉ  AVEC   LA  COLLABORATION   D'AMATEURS   ET   DE   JARDINIERS   SPÉCIALISTES 


LUCIEN   LINDEN 

Athiiiiiistratenr-Direcleur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orghidéenne 


SOMMAIRE    : 

1.  Notre  programme 5 

2.  L'Orchidée  dans  les  appartements 6 

3.  Histoire  de  la  culture  des  Orchidées 9 

4.  Les  Laelia  anceps  à  fleurs  blanches 12 

5.  Rempotage  des  Orchidées 15 

6.  Les  Orchidées  de  rapport 17 

7.  Lai  plébiscite  parmi  les  amateurs  de  Cj'pripedium 19 

8.  Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  mars 19 


15    MARS    1890 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

Six  mois  :  6  francs.  —  Trois  mois  :  4  francs 
PAYABLES     PAR     ANTICIPATION 


Paraît   le    l""    et   le   \5    de    eliaqvie    mois 


AU  BUREAU  DU   JOURNAL,  100,  RUE  BELLIARD,  A   BRUXELLES 
DANS  TOUS  LES  BUREAUX  DE  POSTE  ET  CHEZ  TOUS  LES  LIBRAIRES. 

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XjJ!^^)~  Gand,  jmpr.  Eiig.  Vanderhaeghen.  l^j^^J        ] 


V.  I 


LINDENIA 


ICONOGRAPHIE  DES    ORCHIDÉES 

PUBLICATION     MENSUELLE     IN-FOLIO 

Chaque  liYraison  contient   quatre  belles   xDlanclies 

riclienient  coloriées 


Directeur  :   J     LINDEN 

Rédacteurs  en  chef  :  LUCIEN  LINDEN  et  EMILE  RODIGAS 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  d'avance 


Bureaux  :   100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


Le  plus  beau,  le  plus  exact  et  le  meilleur  marché  des  ouvrages  de  luxe 
périodiques  spéciaux  aux  Orchidées 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr.  —  2"^  Volume,  100  fr.  —  3""  Volume,  75  fr.  —  4™^  Volume,  65  fr. 

LES  QUATRE  VOLUMES  PRIS  ENSEMBLE  :  350  FRANCS 

gme  Volume  (en  cours  de  publication)  :  60  francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMERO     SPECIMEN    :     6     FRANCS 


AVIS  AUX  JARDINIERS 

Pour  faciliter  aux  Jardiniers  l'abonnement  au  Journal  des 
Orchidées,  il  leur  sera  loisible  de  régler  le  montant  de  leur 
abonnement  par  versements  mensuels  de  85  centimes,  en 
timbres  poste  de  tous  pays  ou  autrement.  Cette  faveur  n'est 
accordée  qu'aux  ouoriers-J arcli?uers  seulement. 

Chaque  Jardinier  qui  nous  aura  envoyé  six  abonnements 
aura  droit  à  un  septième  gratuit, 

^^^^^  Les  abonnements  partent  du  premier  de 

chaque  mois 


OFFRES    ET   DEMANDES  DE  JARDINIERS 

Annonces  gratuites  pour  les  Abonnés  du  Journal 


OFFRES 

Jardinier-Botaniste,  âgé  de  40  ans,  marié, 
3  enfants,  connaissant  bien  les  plantes  et  leur  mul- 
tiplication, demande  place  comme  Gérant  d'un  éta- 
blissement horticole,  ou  chez  un  amateur.  (Les 
meilleures  références.) 

Excellent  Jardinier  célibataire,  connaissant 
parfaitement  la  culture  des  plantes,  etc.,  désii-e 
place.  Bons  certificats. 

Un  bon  Cultivateur  d'Orchidées  désire  chan- 
ger. Références  sérieuses. 


DEMANDES 

Bon  Jardinier,  connaissant  les  diver.ses  cultures, 
est  demandé  pour  une  campagne  des  environs  de 
Bruxelles.  lExcellentes  références  exigées.) 


Un  maître  Jardinier,  connaissant  parfaitement 
la  culture  des  raisins  et  primeurs  en  serres  est  de- 
mandé pour  les  environs  de  Bruxelles. 


POUR  TOUS  RENSEIGNEMENTS  S'ADRESSER  AU  BUREAU  DU  JOURNAL 

Un  tableau  avec  offres  et  demandes  de  Jardiniers  est  affiché  dans  le  Hall  d'entrée  de 

L'Horticulture  Internation.\lë,  à  Bruxelles. 


FLEURS    D'ORCHIDÉES 

Nos  relations  avec  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées 
qui  vendent  des  fleurs  coupées,  nous  permettent  d'indiquer, 
en  tout  temps,  aux  intéressés  où  ils  peuvent  se  les  procurer. 
S'adresser  pour  la  Vente  et  I'Achat  au  bureau  du  Journal, 
qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir  sans  aucune  commission 
tous  les  renseia'nements  utiles. 


L'ORCHIDÉENNE 

SOCIÉTÉ    D'AMATEURS    D'ORCHIDÉES 

A 


Présidents    d'Honneur  : 

MM.  le  baron   de  BLEICHRÔDER,  consul-général  de  S.  M.   Britannique,  à  Berlin. 

pour  l'Allemagne; 
J.  LINDEN^  consul  général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auleur  de  (■Orchklop/iilc,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les 

Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :  100,  RUE  BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité   Directeur  : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Sccrélairc  :U.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  ou  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Comte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  Mètdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  a.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 


Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 


LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 


PUBLIE  AVEC   LA    COLLABORATION    D  AMATEURS   ET   DE    JARDINIERS 

SPÉCIALISTES 


LUCIEN    LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture   Internationale 
Secrétaire  de   L'OrchidÉenne. 


LIBRARY 

NEW  YORK 

BOT  A  MC  AL 

GAkOKN 


GAND 
IMPRIMERIE      EUG.     VANDERHAEGHEN 


RUE    DES    CHAMPS 


1890. 


15    MARS    1890 


NOTRE    PROGRAMME 

Il  n'est  plus  aujourd'hui  permis  à  personne,  amateurs  ou  jardi- 
niers, de  ne  point  connaître  la  culture  des  Orchidées.  C'est  même 
actuellement  pour  ces  derniers  une  question  vitale.  L'Orchidée  n'est- 
elle  pas  la  fleur  du  jour,  celle  de  l'avenir  ? 

Il  n'existait  pas,  jusqu'ici,  de  guide  pratique  de  culture  de  la  plus 
admirable  famille  végétale. 

En  créant  le  Journal  des  Orchidées  nous  venons  répondre  à  de  nom- 
breuses demandes  et  combler  une  véritable  lacune  dans  la  presse 
horticole.  Grâce  au  concours  effectif  de  tous  ceux  qui  s'intéressent 
à  la  Culture  des  Orchidées,  nous  espérons  rendre  incontestable 
l'utilité  de  cette  publication. 

Le  Journal  des  Orchidées  paraîtra  régulièrement  le  i"  et  le  15  de 
chaque  mois  en  seize  pages  de  texte.  Il  n'aura  aucune  prétention 
scientifique  et  n'ambitionnera  qu'une  chose  :  être  utile,  pratiquement, 
au  plus  grand  nombre,  en  donnant  le  plus  de  renseignements  possible 
sur  LES  SOINS  A  DONNER  AUX  Orchidées.  Il  s'cfforccra  de  tenir  les  ama- 
teurs et  les  jardiniers  au  courant  de  tout  ce  qui  intéresse  ces  nobles 
plantes. 

Tous  les  efforts  de  la  rédaction  du  Journal  des  Orchidées  tendront  à  le 
rendre  le  compagnon  inséparable  de  l'amateur  et  du  jardinier  moderne. 

Bruxelles,  mars  i8go. 

Lucien  Linden. 


LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


L'ORCHIDÉE  DANS  LES   APPARTEMENTS 

Mon  cher  Directeur, 

Vous  souvenez-vous  de  «  Picciola  ?  » 

Ce  n'est  pas  un  roman  comme  on  en  fait  aujourd'hui,  mettant  en  jeu  toutes 
les  mauvaises  passions  de  l'humanité,  et  il  n'est  pas  écrit  en  style  décadent. 

Il  n'a  plus  guère  de  lectrices  que  dans  les  pensionnats  de  jeunes  filles,  — 
mais  il  ne  m'en  a  pas  moins  impressionné  vivement,  et  le  souvenir  m'en  revient 
au  moment  où,  à  moi,  profane,  vous  avez  bien  voulu  demander  d'inaugurer 
votre  nouveau  journal. 

Comme  elle  est  bien  humaine,  cette  histoire  d'un  philosophe,  d'un  homme 
d'État,  dont  l'esprit  a  toujours  été  hanté  par  les  grandes  questions  sociales,  — 
qui  se  trouve  un  jour  plongé  dans  un  cachot,  et  qui  finit  par  trouver  les  conso- 
lations les  plus  douces  dans  les  soins  qu'il  donne  à  une  humble  fleur  éclose  entre 
les  pavés  de  son  préau  ! 

Le  vent  y  a  jeté  la  petite  graine;  elle  y  a  trouvé  un  peu  de  terre,  de  chaleur 
et  d'humidité  ;  elle  a  germé,  elle  a  grandi,  elle  s'épanouit  pour  la  joie  du 
pauvre  prisonnier.  Elle  a  répondu  à  ses  soins,  elle  est  devenue  sa  compagne,  et 
lui  fait  oublier  l'horreur  de  sa  situation  et  jusques  aux  soucis  des  problèmes, 
toujours  posés,  jamais  résolus,  de  la  science  sociale. 

Pourquoi  songé-je  à  ce  roman  de  pensionnaire,  quand  j'ai,  sur  votre 
demande,  à  parler  de  l'Orchidée  dans  les  appartements  ? 

C'est  que  tous,  tant  que  nous  sommes,  nous  nous  trouvons,  comme  le  héros 
de  «  Picciola,  »  les  prisonniers  de  nos  tracas  d'affaires,  et  que  bienheureux 
sont  ceux  qui  ont  trouvé,  dans  la  culture  de  quelques  fleurs,  un  apaisement 
toujours  efficace  à  leurs  préoccupations. 

Que  de  fois  n'a-t-on  pas  dit,  sans  que  pour  cela  on  suive  beaucoup  cette 
règle,  que  le  bonheur  ne  se  trouve  pas  dans  les  fêtes  mondaines,  mais  qu'il 
existe  dans  la  paix  du  «  home?  »  Encore  faut-il  que  ce  «  home  »  soit  arrangé 
avec  élégance  et  confort. 


15    MARS    1890  7 

Et  quelle  élégance  plus  charmante  que  celle  des  Orchidées  ? 

Elles  sont  aujourd'hui  à  la  portée  de  toutes  les  bourses,  depuis  les  Sabots  de 
Vénus  et  les  Flores  de  Majo,  qui  s'épanouissent  dans  les  collections  des  ama- 
teurs les  plus  modestes,  jusqu'au  splendide  Vanda  dont  le  riche  panache  de 
fleurs  embellit  les  palais. 

Elles  font  rêver,  avec  Bernardin  de  Saint  Pierre,  aux  harmonies  de  la 
nature.  Elles  jettent,  comme  un  chaud  rayon  de  soleil,  leurs  notes  gaies  de 
verdure,  d'or,  d'argent  ou  de  pourpre  dans  les  serres  comme  dans  les  salons, 
et  partagent  également  leurs  faveurs  entre  les  amateurs  et  les  profanes. 

La  fleur  d'Orchidée  dans  l'appartement,  c'est  la  flore  tropicale  à  domicile. 

Voilà  l'hiver  fini;  faisons  le  bilan  des  joies  que  la  Flore  d'hiver  des  Orchidées 
nous  a  successivement  procurées. 

Nous  avons  eu  tour  à  tour  les  Cattleya  maxima,  Percivaliana  et  Trianae,  aux 
tons  éclatants,  qui  nous  ont  fait  comprendre  la  splendeur  des  forêts  vierges 
Colombiennes;  les  Odontoglossum,  avec  leurs  longues  grappes  de  fleurs 
jaillissant  d'un  fouillis  de  feuilles;  les  Cœlogyne  cristata,  dont  la  plante  est  à  ce 
point  fleurie  qu'on  la  prendrait  pour  un  gros  bouquet  trop  pressé  ;  les  Vanda  et 
les  Saccolabium  sont  ensuite  venus  pour  nous  embaumer,  et  les  Oncidium  ont 
tiré  leurs  feux  d'artifice,  et  les  brillants  Masdevallia,  et  les  merveilleux  phalènes 
végétaux,  les  Phalaenopsis ,  et  les  grappes  cristalhsées  des  Dendrobium; 
puis  les  Laelia  anceps,  anUmmalis,  albida,  etc.,  sortant  de  leur  feuillage  sombre 
et  les  Cypripedium  Roezli,  dont  les  fleurs  se  renouvellent  sans  cesse  ! 

Tout  cela  a  tenu  dans  les  jardinières  placées  contre  les  fenêtres,  de  façon  à 
donner  aux  plantes  le  plus  de  lumière  possible  ;  tout  cela  ne  nous  a  guère 
coûté  que  quelques  francs,  un  peu  de  soins;  l'arrosage  des  pots,  le  bassinage 
des  feuilles,  la  chasse  aux  pucerons;  tout  cela  a  récréé  notre  vue,  occupé  nos 
loisirs,  distrait  nos  soucis.  Et  de  quelles  émotions  profondes  n'avons-nous  pas 
été  la  proie,  quand  au  matin  nous  avons  trouvé  épanoui  le  bouton  de  la  veille! 

Voici,  mon  cher  Directeur,  ce  qui,  à  mon  sens,  devra  être  une  partie  essen- 
tielle de  votre  journal,  et  non  la  moins  intéressante  pour  nous,  profanes. 

Apprenez  nous  quelles  sont  les  Orchidées  qui  se  font  le  mieux  à  notre  vie  ; 
dites  nous  les  soins  que  chacune  d'elles  réclame  ;  étendez  notre  domaine  en 
nous  faisant  connaître  les  espèces,  dont  nous  avons  cramte  d'aborder  la  culture 
dans  nos  appartements. 

Lorsque  le  visiteur  des  serres  de  la  Société  L'Horticulture  Interna- 
tionale s'arrête  en  contemplation  des  merveilles  qu'elles   contiennent,   il  ne 


LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


manque  pas  d'observer  que  dans  la  plupart  des  compartiments  il  ne  règne  ni 
plus  de  lumière  ni  plus  de  chaleur  que  dans  ses  appartements  ;  il  voit  que  les 
plus  belles  Orchidées  ne  réclament  pas  de  soins  spéciaux  ou  absorbants  ;  il  se 
demande  s'il  pousserait  l'audace  jusqu'à  en  aborder  la  culture  dans  les  condi- 
tions ordinaires;  il  n'est  arrêté  que  par  l'appréhension  de  les  voir  périr. 

C'est  lui  qu'il  faut  persuader,  en  lui  enseignant  cette  culture,  en  lui  mon- 
trant combien  elle  est  simple  et  facile,  en  lui  prouvant  qu'elle  n'est  pas  plus 
malaisée  que  celle  de  toute  autre  fleur.  Et  quand  il  aura  cédé  à  la  tentation  et 
qu'il  aura  obtenu  chez  lui  la  floraison  qu'il  admire  dans  vos  serres,  comptez 
que  vous  aurez  fait  un  heureux  de  plus. 

Vilmorin  a  fait  un  excellent  traité  sur  les  «  plantes  de  pleine  terre.  » 
Chacune  y  est  décrite,  et  le  traitement  qu'il  faut  lui  donner  est  soigneusement 
indiqué,  sans  que  rien  y  révèle  la  prétention  scientifique. 

Je  voudrais  que,  dans  une  série  d'articles,  votre  journal  fît  la  même  chose 
pour  les  Orchidées,  qui  sont  susceptibles  d'être  cultivées  dans  nos  appartements. 

Agréez,  avec  mes  plus  vifs  souhaits  pour  l'avenir  de  votre  journal,  l'expres- 
sion de  mes  meilleurs  sentiments  d'amitié. 

Un  membre  de  «  L'Orchidéenne.  » 

C'est  entendu,  mon  cher  confrère  de  L'Orchidéenne.  Le  moyen  de  vulga- 
risation que  vous  préconisez  est  excellent.  Le  Journal  des  Orchidées  publiera 
une  série  d'articles  sur  les  Orchidées  cultivées  en  appartements  et  s'attachera 
à  rendre  nos  plantes  préférées  aussi  populaires  que  possible. 


LA  «  LINDENIA,  »  Iconographie  des  Orchidées,  annonce  qu'elle  s'est  attaché 
comme  co-rédacteur  M.  Rolfe,  de  Kew  herbarium,  le  successeur  généralement 
désigné  du  D""  Lindley  et  du  professeur  Reichenbach  dans  la  dénomination 
et  la  description  des  Orchidées  nouvelles.  C'est  une  très  heureuse  acquisition 
pour  notre  grande  consœur. 


15   MARS   i8go 


HISTOIRE  DE  LA  CULTURE  DES  ORCHIDÉES 

Aucune  famille  du  règne  végétal  n'a  été  traitée  en  favorite  par  la  nature 
autant  que  celle  des  Orchidées.  Les  Palmiers  qu'on  a  nommés  avec  raison  les 
Rois  des  végétaux,  sont  confinés,  à  peu  d'exceptions  près,  dans  la  zone  des 
Tropiques  à  laquelle  ils  impriment  un  caractère  de  majestueuse  grandeur. 
Ceux  d'entre  eux  que  les  lois  de  la  dissémination  ou  les  caprices  de  l'homme 
viennent  à  égarer  en  dehors  des  limites  de  leur  aire  naturelle,  portent  les 
signes  d'une  extrême  décadence.  Devenu  acaule,  buissonneux,  le  colosse  n'est 
plus  qu'un  pygmée  que  son  feuillage  a  bien  du  mal  à  faire  reconnaître.  Deux 
autres  familles  végétales  ont  une  aire  de  dispersion  fort  étendue,  ce  sont  les 
Fougères  et  les  Conifères.  Ceux-ci  sont  l'ornement  des  régions  froides,  mais 
ils  sont  un  ornement  austère  comme  ces  régions  elles-mêmes;  ils  n'enlèvent 
point  aux  plaines  du  nord  leur  mélancolique  monotonie,  et,  dans  les  hauteurs 
alpestres,  ils  sont  l'indice  de  reffra3'ante  immobilité  de  la  nature  qui  accom- 
pagne les  neiges  éternelles.  Plus  heureuses  sont  les  Fougères.  Infiniment  plus 
variées  de  grandeur  et  de  forme,  elles  ont  leur  aristocratie  qui  porte  haut  la 
tête  et  qui  n'habite  que  les  pays  du  soleil;  elles  ont  leur  bourgeoisie  repré- 
sentée par  des  espèces  de  taille  moyenne,  mêlées  à  la  foule  ;  elles  ont  enfin, 
au  bas  de  l'échelle,  dans  l'extrême  nord  et  dans  les  contrées  australes,  des 
espèces  plébéiennes  tellement  réduites  qu'on  pourrait  leur  supposer  une  certaine 
affinité  avec  les  mousses  elles-mêmes.  Certes,  les  Fougères  dont  nous  admirons 
les  feuillages  si  finement  découpés,  donnent  au  paysage  des  climats  qu'elles 
habitent,  une  riante  fraîcheur,  quelque  chose  d'aimable  et  de  vivifiant;  mais 
que  serait  l'immense  ceinture  d'émeraude  dont  elles  entourent  notre  globe, 
sans  les  nombreuses  et  éclatantes  perles  que  nous  appelons  Orchidées,  et  qui 
répandent  parmi  ces  verdures  parfois  bien  sombres,  le  charme  de  la  vie,  l'éclat 
des  couleurs  prises  à  l'arc  en  ciel,  l'élégance  et  l'étrangeté  des  formes,  source 
inépuisable  de  la  plus  étonnante  variété? 

Ce  n'est  pas  nous  qui  voudrions  dénigrer  les  Conifères  ni  les  Fougères,  ni 
moins  encore  les   Palmiers,   au  profit  de  nos  fleurs  privilégiées.   Devant  les 


LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  cependant,  il  nous  serait  permis  peut-être  de 
médire  quelque  peu  de  tout  ce  qui  n'est  pas  Orchidées;  mais  nous  savons  trop 
bien  que  dans  la  sublime  harmonie  de  la  nature,  les  êtres  les  plus  disparates  en 
apparence  ont  besoin  souvent  les  uns  des  autres,  et  que  les  procédés  de  la  vie 
même,  que  nous  appelons  parfois  lutte  pour  l'existence,  struggle  for  life,  ne 
sont  que  des  phases  de  cette  incomparable  harmonie.  Bornons-nous  donc  à 
constater  que  richement  douées  dans  tous  leurs  éléments,  les  Orchidées  sont 
répandues  sous  tous  les  climats,  comme  à  toutes  les  altitudes  ;  si  leurs  grandes 
et  élégantes  fleurs  décorent  les  forêts  sombres  des  régions  équatoriales,  elles 
sont  aussi  représentées  dans  les  contrées  arctiques  ;  si  elles  sont  le  luxe  des 
plaines  des  tropiques,  elles  prodiguent  encore  leurs  inflorescences  jusque  dans 
ces  hauteurs,  aux  limites  des  neiges  perpétuelles,  où  l'homme  ne  résiste  pas 
aux  intempéries. 

Tel  genre,  comme  l'Odontoglossum,  est  distribué,  dans  les  conditions  les 
plus  diverses,  sur  une  aire  de  plus  de  sept  cent  cinquante  lieues  de  latitude; 
tel  autre,  comme  le  Dendrobium,  s'étend  depuis  le  nord  du  Moulmein  jusque 
dans  la  Tasmanie,  à  travers  le  Siam,  Sumatra,  Java,  et  les  côtes  orientales  de 
l'Australie,  sans  compter  les  îles  Philippines,  soit  sur  une  aire  de  plus  dix  sept 
cents  lieues  de  longueur;  tels  autres  encore,  comme  le  Cattleya  et  le  Laelia," 
ont  leurs  principaux  centres  de  dispersion  très  éloignés,  tout  en  étant  réunis  en 
nombre  considérable  dans  ces  milieux  mêmes.  Ces  deux  genres  habitent  de 
vastes  territoires  au  Mexique  et  au  Guatemala,  dans  la  Colombie,  l'Ecuador, 
le  nord  du  Venezuela,  la  Guyane  et  tout  l'est  du  Brésil  jusqu'au  30''  degré  de 
latitude  australe.  C'est  que  les  Orchidées  habitent  une  zone  de  quinze  cents 
lieues  de  long  et  de  neuf  mille  heues  de  tour.  On  conçoit  qu'une  telle  extension 
doive  forcément  donner  lieu  à  des  modifications  considérables  dans  la  structure 
et  la  manière  de  vivre  de  ces  végétaux;  aussi  sommes-nous  bien  plus  disposés 
à  admirer  l'unité  qui  persiste  presque  immuable  dans  les  éléments  primordiaux 
de  certains  types  naturels  que  rien  n'ébranle,  plutôt  que  les  variations  plus  ou 
moins  apparentes  auxquelles  l'horticulteur  applaudit  si  volontiers. 

Et  qui  nous  dira  le  nombre  des  modifications  produites  depuis  une  trentaine 
d'années  seulement  par  l'état  de  culture  des  Orchidées  ?  Quand  on  songe  que, 
il  y  a  un  siècle,  les  savants  connaissaient  à  peine  13  genres  et  que,  aujourd'hui, 
il  en  existe  370  nettement  définis,  on  a  le  droit  de  se  dire  dans  un  siècle  de 
progrès,  du  moins  au  point  de  vue  de  la  botanique.  Et  veut-on  savoir  à  quel 
chiffre  s'élève  actuellement  le  nombre  des  espèces  distinctes,  dont  les  descrip- 


15    MARS    1890  II 

lions  ont  été  publiées  par  les  orchidographes  ?  Nous  avons  eu  la  patience  d'en 
faire  le  relevé  dans  V Index  generum  de  Durand  :  ce  chiffre  dépasse  les  3,800. 

Dans  ce  nombre,  les  Dendrobium  figurent  pour  300  espèces,  les  Cœlogyne 
pour  50,  les  Bolboph3'llum  pour  100,  les  Cattleya  et  les  Laelia,  chacun  pour  une 
quarantaine,  les  Oncidium  pour  250,  les  Odontoglossum  pour  80,  les  Habenaria 
et  les  Epidendrum,  chacun  pour  400,  les  Vanda  pour  20  seulement.  Le  genre 
Cypripedium,  dont  la  vogue  est  actuellement  si  grande,  se  compose  d'environ 
50  espèces  bien  déterminées  et  caractéristiques.  C'est  à  dessein  que  nous  en 
parlons  en  dernier  lieu,  afin  de  signaler  la  quantité  considérable  de  variétés  que 
certaines  espèces  ont  produites  sous  l'influence  de  la  culture.  Ceux  qui  ont 
roccasion  de  lire  la  Lindenia,  se  rappelleront  sans  doute  que  cette  Iconographie 
des  Orchidées  a  publié,  dans  son  3™^  volume,  une  liste  de  430  espèces,  variétés 
et  hybrides  de  Cypripedium,  et  que,  dans  le  4'"'=  volume,  cette  liste  a  été  com- 
plétée par  l'addition  de  154  noms,  ce  qui  porte  le  nombre  des  variétés  et 
hybrides  au  chiffre  énorme  de  530  !  N'existe-t-il  pas  de  nos  jours  des  serres 
entières  garnies  âC Odontoglossum  crispuni  Lindl.  {Od.  Alexandrae  Bat.),  dont 
toutes  les  plantes  portent  des  fleurs  de  coloris  ou  de  nuances  plus  ou  moins 
différentes?  Cette  production  de  variations  n'a  pas  eu  lieu  seulement  pour  les 
Odontoglossum  et  pour  les  Cypripedium,  mais  pour  une  foule  d'autres  genres 
d'Orchidées. 

D'où  sont  venus  ces  lusus  ou  jeux  de  la  nature  ?  Bien  des  variétés  plus  belles 
que  le  type  ont  été  introduites  directement  des  lieux  d'origine,  c'est  à  dire  des 
habitations  primitives.  D'autres  et  plus  généralement  les  hybrides  se  sont 
produits  dans  les  cultures  aujourd'hui  bien  mieux  comprises  qu'autrefois.  Que 
de  progrès  accomphs,  sous  ce  rapport,  depuis  le  temps  où  Miller  écrivait 
dans  son  Dictionnaire  des  Jardiniers,  en  parlant  des  deux  ou  trois  Epidendrum 
qu'il  avait  reçus  d'Amérique  :  «  ces  plantes  ne  peuvent  par  aucun  mode  connu 
être  cultivées  avec  chance  de  les  voir  prospérer,  »  Il  est  vrai  qu'il  les  avait 
mises  avec  le  plus  grand  soin  en  terre  dans  des  pots  qu'il  plaça  ensuite 
au-dessus  d'un  appareil  de  chauffage;  les  pauvres  plantes  trouvèrent  en  elles 
assez  de  force  pour  fleurir,  mais  elles  périrent  aussitôt  après. 

.    Ém.  Rodigas. 

(Sera  continué.) 


12  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LES  LAELIA  ANCEPS  A  FLEURS  BLANCHES 

Un  amateur  gantois  bien  connu,  M.  Jules  Hye-Leysen,  exposait  au 
seizième  Meeting  de  L'Orchidéenne,  à  Bruxelles,  une  variété  délicieuse, 
de  Laclia  anceps  à  fleurs  blanches,  sous  le  nom  de  Laelia  anceps  var.  Lindeni. 
Toute  la  fleur,  très  étoffée,  était  d'un  blanc  pur,  sauf  le  labelle  légèrement 
touché  de  pourpre  vineux  et  de  jaune  clair  au  centre.  Elle  obtint  un  très 
grand  succès,  et  un  diplôme  d'honneur  de  i''^  classe  lui  fut  décerné,  à  l'unani- 
mité, par  un  jury  qui  ne  passe  pas  pour  généreux.  Cette  admirable  variété, 
à  grandes  fleurs  étalées,  a  été  peinte  et  figurera  dans  la  9^  livraison  du 
V^  volume  de  la  Lindcnia,  sous  le  nom  de  Laelia  anceps  var.  Hyeana,  son 
appellation  définitive. 

Nous  pûmes,  à  l'occasion  de  l'apparition  de  cette  variété  au  Meeting,  juger 
de  la  confusion  qui  règne  dans  la  nomenclature  des  Laelia  anceps  à  fleurs 
blanches.  Nous  croyons  donc  être  agréables  à  nos  lecteurs  en  donnant  ici  la 
description  des  quelques  variétés  blanches  les  plus  en  vue. 

Mais,  avant  tout,  disons  que  les  meilleures  variétés  sont,  à  notre  avis,  les 
Dawsoni,  Hyeana,  Sanderiana  et  Wllliamsi.  Les  Anglais  disent  beaucoup  de  bien 
aussi  de  la  variété  nommée  Ballantiniana.  Elle  a  les  fleurs  d'un  blanc  pur,  le 
labelle  marqué  de  riche  magenta.  La  forme  la  plus  distincte,  d'après  eux, 
est  le  L.  anceps   Veitchi,  qui  n'a  cependant  bien  fleuri  nulle  part  cette  année. 

Jusqu'en  1868  on  ne  connaissait  comme  Laelia  anceps  à  fleurs  blanches  que 
le  Laelia  Dawsoni.  Depuis,  ces  toutes  dernières  années  spécialement,  on  a 
introduit  des  quantités  de  Laelia  anceps  à  fleurs  blanches,  qui  ont  été  baptisées 
des  noms  des  lieux  de  production  ou  des  endroits  où  ces  plantes  ont  fleuri  en 
Europe.  Il  y  a  donc  une  telle  confusion  dans  la  nomenclature  de  ces  plantes, 
comme  dans  celle  de  tant  d'autres  du  reste,  que  le  cerveau  le  mieux  organisé 
ne  pourrait  s'y  reconnaître. 

Quand  le  Laelia  anceps  Dawsoni  fleurit  en  Angleterre  pour  la  première  fois, 
il  produisit  une  grande  sensation.  Tous  ceux  qui  importaient  des  Orchidées 
envoyèrent  des  collecteurs  au  Mexique  à  la  recherche  d'autres  pieds  de  cette 


15    MARS    1890  13 

merveille.  Mais  ce  ne  fut  que  douze  ans  après  qu'on  obtint  quelque  succès 
et  qu'on  parvint  à  en  découvrir.  En  1879  vint  le  Laelia  anceps  alha,  en  1880 
le  vestalis  et  le  virginalis;  en  1881  le  Hilliana;  en  1S83  le  Veitchiana,  puis  les 
Williamsi,  Schroderiana ,  Sanderiana,  Hilli,  Ballantiniana ,  Hyeana;  mais  il 
convient  de  faire  précéder  ces  noms  particuliers  par  la  dénomination  de  Laelia 
anceps  Daivsoni.  Ce  sont  toutes  sous-variétés  du  Daivsoni. 

A-t-on  eu  raison  de  tant  multiplier  les  noms  des  variétés  blanches?  Aux 
botanistes  à  répondre.  Malheureusement  la  monomanie  de  la  nouveauté  n'a 
pas  fini  de  sévir  et  celui  qui  possède  un  Laelia  anceps  blanc  croit  qu'il  a 
quelque  chose  de  si  particulièrement  remarquable,  de  si  choisi,  qu'il  mérite 
la  distinction  d'un  nom  spécial.  Comme  on  trouve  maintenant  les  variétés 
blanches  de  Laelia  anceps  par  centaines,  il  est  à  souhaiter  qu'on  ne  donne  pas 
un  nom  particulier  à  chacune. 

Mais,  ainsi  qu'on  le  verra,  en  prenant  une  dizaine  de  variétés,  il  sera  facile 
d'y  rapporter  les  appellations  fantaisistes  et  de  réduire  la  nomenclature  à  cette 
dizaine  de  noms.  L'effort  de  mémoire  nécessaire  pour  se  les  classer  dans  le 
cerveau  sera  suffisant.  Voici  la  description  de  ces  dix  variétés  types  : 

DAWSONI.  —  Lèvre  pourpre  foncé  avec  une  marge  blanche  vers  la  partie 

inférieure  du  sommet,  lobes  de  côté  rayés  de  pourpre  avec  petites  taches 

pourpres  aux  extrémités.  Tout  le  reste  de  la  fleur  blanc  pur. 
VESTALIS.   —  Sépales  et  pétales  blancs,  lèvre  avec  lobe  de  côté  à  rayures 

pourprées.  Gorge  jaune  avec  rayure  mauve  au  centre,  tachée  également 

plus  bas  de  mauve  sur  fond  blanc  pur. 
BALLANTINIANA.  —  Fleur  d'un  blanc  virginal,  labelle  marqué  de   riche 

magenta. 
WILLIAMSI.  —  Sépales  et  pétales  d'un  blanc  pur,  la  lèvre  n'a  pas  de  pourpre 

sur  le  centre.  Gorge  jaune  avec  ligne  pourpre  et  raies  comme  le  vestalis. 
VIRGINALIS.    —   Variété   ayant    des    raies    plus    claires    et    des   marques 

pourpres  de  chaque  côté  de  la  gorge  qui  est  jaune,    pétales  plus  larges 

et  plus  ronds  que  le  Williamsi,  ressemblant  au  Dawsoni  sous  ce  rapport. 
HILLI.   —  Macule  rose    sur  le   lobe  du  centre   de    la  lèvre,  lobes   du  côté 

jaunes  délicatement  rayés  de  pourpre. 
VEITCHI.  —  Sépales  et  pétales  blancs  légèrement  teintés  de  lilas,  le  labelle 

blanc  avec  les  parties  extérieures  des  lobes  pourpre  violet,  gorge  jaune 

avec  lignes  pourpres. 


14  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

SANDERIANA.  —  Sépales  et  pétales  blancs,  lèvre  maculée  de  pourpre  foncé 
sur  le  lobe  du  centre;  gorge  jaune  avec  lignes  centrales  pourpres,  lobes 
de  côté  jaunâtres  avec  lignes  pourprées. 

HYEANA.  —  Sépales  et  pétales  blanc  pur,  très  larges;  gorge  jaune  avec 
lignes  d'un  pourpre  vineux. 

ALBA.  —  Blanc  pur  sauf  la  gorge  qui  est  légèrement  jaune. 

Bien  que  toutes  les  variétés  décrites  ci-dessus  soient  belles  et  dignes  des  plus 
grandes  louanges,  elles  sont  alliées  de  très  près,  comme  on  voit,  au  Laelia  anceps 
Dai&soni,  dont  elles  ne  varient  que  par  l'étroitesse  ou  la  largeur  des  segments 
ou  par  la  tache  plus  ou  moins  pourprée  du  labelle. 

Maintenant,  comme  conclusion,  nous  n'engageons  pas  les  amateurs  à  col- 
lectionner les  Laelia  anceps  à  fleurs  blanches.  Une  ou  deux  variétés,  même  non 
dénommées,  suffiront  dans  chaque  collection.  Que  ceux  qui  aiment  les  variétés 
blanches  et  peuvent  se  les  payer,  en  possèdent  plusieurs,  mais  qu'ils  ne 
recherchent  pas  les  noms  différents.  Ils  n'y  trouveront  aucun  autre  avantage 
que  celui  de  les  payer  plus  cher. 


OMBRAGE  DES  SERRES.  —  Le  badigeonnage  des  vitres  des  serres  est 
encore  employé  comme  ombrage  par  beaucoup  de  jardiniers.  C'est  un  système 
à  déconseiller  énergiquement.  Il  ne  permet  pas  d'ombrer  ou  de  désombrer  les 
serres  suivant  l'intensité  des  rayons  du  soleil,  et  la  pleine  lumière  est  de  premier 
principe  dans  la  culture  des  Orchidées.  Il  empêche  aussi  de  capter  les  eaux  de 
pluie  qui  tombent  sur  les  serres  et  qui  sont  si  nécessaires  pour  l'arrosage.  Le 
meilleur  moyen  pour  ombrer  est  d'employer  des  stores  en  grosse  toile  de  jute 
dont  les  mailles  laissent  suffisamment  passer  le  jour,  ou  des  claies  faites  avec 
des  lattes  de  bois  distantes  les  unes  des  autres  d'environ  un  demi  centimètre, 
que  l'on  peut  rouler  ou  dérouler  à  volonté. 

Un  bon  ombrage,  pratiquement  établi,  a  une  grande  importance.  Nous 
recommandons  aux  jardiniers  de  ne  pas  ombrer  leurs  serres  avant  la  levée  du 
soleil  et  de  désombrer  lorsqu'il  aura  disparu. 


15    MARS    1890  15 


REMPOTAGE  DES  ORCHIDEES 

Avant  d'aborder  le  rempotage  des  Orchidées  en  général,  il  nous  paraît  utile 
d'insister  sur  le  choix  des  matériaux  à  employer,  comme  sur  les  travaux  pré- 
liminaires indispensables  pour  que  ce  travail  important  soit  exécuté  dans  les 
meilleures  conditions. 

On  rempote  la  plupart  des  Orchidées  dans  un  compost  où  le  sphagnum  et 
la  terre  fibreuse  entrent  à  parties  plus  ou  moins  égales,  suivant  le  genre 
de  plantes.  Certaines  Orchidées,  nous  les  rencontrerons  dans  la  suite  de  cet 
article,  ne  sont  rempotées  que  dans  du  sphagnum  pur. 

Le  sphagnum  est  actuellement  assez  connu  de  tous  les  jardiniers  pour 
qu'il  nous  semble  inutile  de  le  décrire  ici.  On  le  nomme  généralement  mousse 
blanche;  on  le  rencontre  presque  partout  dans  les  fossés  des  bois.  Le  meilleur 
sphagnum  se  récolte  au  commencement  du  printemps  et  de  l'hiver.  Nous 
donnons  la  préférence  à  la  variété  épaisse.  Nous  en  tenons  des  échantillons, 
au  bureau  du  Journal,  à  la  disposition  des  cultivateurs. 

Avant  d'être  employé,  le  sphagnum  sera  nettoyé  de  toutes  les  herbes  et 
matières  étrangères  qui  pourraient  s'y  trouver  mélangées.  On  le  lavera 
ensuite  plusieurs  fois.  Cette  opération  se  fait  en  le  trempant  dans  de  l'eau 
claire  et  en  le  pressant  ensuite  entre  les  mains  pour  écouler  l'eau,  qui  entraî- 
nera avec  elle  les  insectes  qui  pourraient  y  avoir  élu  domicile.  Le  sphagnum 
devra  toujours  être  vivant.  On  aura  donc  soin  d'étaler  la  provision  à  l'air 
libre  pour  qu'il  ne  pourrisse  ni  ne  s'échauffe.  Nous  conseillons  beaucoup  de 
hacher  le  sphagnum  à  la  longueur  de  un  à  deux  pouces  suivant  le  genre 
d'Orchidées  à  rempoter.  Nous  les  indiquerons  en  les  abordant  tantôt.  Il  vaut 
mieux  ne  pas  employer  le  sphagnum  échauffé  —  il  a  perdu  toute  sa  valeur. 

La  terre  fibreuse  de  bonne  qualité  est  plus  difficile  à  se  procurer  que  le 
sphagnum.  Heureusement,  aujourd'hui,  il  y  a  des  marchands  qui  en  four- 
nissent de  très  bonne  à  un  prix  qui  s'est  beaucoup  réduit  dans  ces  dernières 
années. 

Avant  de  l'employer,  la  terre  fibreuse  sera  également  nettoyée  des  rhizomes 


l6  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

de  Fougères  et  de  tout  ce  qui  ne  sera  pas  fibre  pure.  Elle  sera  lavée  comme 
il  est  indiqué,  plus  haut,  pour  le  sphagnum,  et  séchée  en  l'étendant  sur  des 
planches.  Elle  sera  ensuite  hachée  dans  les  mêmes  conditions  que  celles  indi- 
quées pour  la  mousse  blanche. 

Le  cultivateur  aura  soin  de  préparer  un  grand  tas  de  sphagnum  et  de  terre 
fibreuse,  selon  ses  besoins,  avant  de  se  mettre  au  rempotage.  Le  compost  ne 
sera  mélangé  qu'au  moment  d'être  employé,  car  ainsi  que  nous  le  verrons, 
les  proportions  du  mélange  diffèrent  suivant  les  genres  de  plantes. 

Plusieurs  amateurs  ou  jardiniers  emploient  encore  le  charbon  de  bois  en 
mélange  dans  le  compost.  C'est  un  vieux  système  qui  n'est  plus  guère  en 
usage  aujourd'hui.  Nous  le  déconseillons. 

Le  drainage  joue  un  rôle  important  dans  le  rempotage  des  Orchidées  et 
entre,  dans  les  pots  presque  pour  tous  les  genres,  jusqu'aux  Y^  du  récipient. 
Le  meilleur  drainage  est  le  tesson  de  pots  neufs;  il  est  facile  à  se  procurer  et 
est  ordinairement  livré  gratis  par  les  potiers.  A  défaut,  on  emploiera  de  vieux 
tessons  qui  auront  été  trempés  dans  de  l'eau  bouillante  et  lavés  soigneusement. 

La  propreté  du  drainage  et  de  tous  les  matériaux  employés  est  d'une  im- 
portance souveraine  dans  le  rempotage  des  Orchidées. 

Les  pots  à  Orchidées  devront  être  très  poreux.  Au  grand  jamais,  il  ne  faut 
employer  de  pots  vernissés  ou  polis.  Aucune  forme  spéciale  de  pots  n'est 
indiquée;  mais  la  meilleure,  à  notre  sens,  est  le  pot  de  jardinier  ordinaire, 
muni  d'un  mince  rebord  qui  permettra,  à  l'occasion,  de  suspendre  les  plantes 
au  moyen  de  fil  de  fer,  et  de  les  rapprocher  du  vitrage  autant  qu'on  le  voudra. 
Si  l'on  emploie  les  vieux  pots,  il  faut,  de  toute  nécessité,  les  bien  laver,  les 
frotter  énergiquement,  extérieurement  et  intérieurement  et  les  sécher  à  fond. 

On  emploie  aussi  beaucoup  actuellement  pour  le  rempotage  des  Orchidées 
les  paniers  ou  corbeilles  en  bois  de  pitch-pin.  On  en  fait  de  toutes  les  formes 
et  à  des  prix  très  modérés.  Ils  sont  fort  utiles  pour  être  suspendus  à  la  toiture 
des  serres  et  indispensables,  ainsi  que  nous  le  verrons,  pour  certains  genres 
de  plantes.  Nous  en  tenons  des  modèles  à  la  disposition  de  nos  lecteurs. 

Ces  prescriptions  préliminaires  bien  observées,  nous  allons  aborder,  dans 
le  prochain  numéro,  le  rempotage  des  différents  genres  d'Orchidées,  et  dire 
comment  il  se  pratique  et  à  quelle  époque  il  faut  le  faire. 

(Sera  COI!  tin  né.) 


15   MARS   i8go  17 


LES   ORCHIDÉES  DE  RAPPORT 

POUR  LA  GRANDE  CULTURE 

Nous  passerons  en  revue,  successivement,  sous  cette  rubrique,  les  Orchidées  qui  sont  les 
plus  recherchées  comme  fleurs  coupées  par  les  fleuristes  pour  la  confection  des  bouquets  et 
des  corbeilles  et  pour  la  décoration  des  appartements. 

I.  —  L'Odontoglossum  Alexandrae 

Syn.  Odontoglossinn  crispiim  et  O.  Blunti 

De  toutes  les  Orchidées,  c'est  celle  qui  est  la  plus  recherchée,  celle  qui 
produit  comparativement  le  plus.  On  peut  en  placer  un  grand  nombre  dans 
une  serre  de  dimension  restreinte  ;  elle  ne  réclame  qu'une  température  peu 
élevée,  nécessite  des  frais  de  chauffage  limités,  des  soins  presque  nuls. 
En  effet,  nous  connaissons  une  culture  spéciale  de  cette  Orchidée  où  un  seul 
homme  suffit  à  soigner  dix  grandes  serres  d'une  contenance  chacune  de  deux 
mille  plantes. 

Pourvu  qu'elles  soient  bien  ventilées,  presque  toutes  les  serres  conviennent 
pour  la  culture  des  Odontoglossum  Alexandrae;  elles  doivent  être  aérées  par 
le  sommet  de  la  toiture  et  par  le  bas,  car  il  est  très  utile  qu'un  courant  d'air 
puisse  se  produire.  La  serre  peut  être  en  bois  ou  en  fer,  quoique  nous  donnions 
la  préférence  aux  serres  en  bois.  Elle  peut  être  à  double  ou  à  simple  versant. 

Pour  la  bonne  réussite  de  la  culture,  l'emplacement  de  la  serre  est  de 
grande  importance.  Il  ne  faut  pas  qu'elle  soit  située  sur  les  hauteurs  dans 
un  endroit  déboisé,  sec,  exposé  aux  vents  brûlants  de  l'été.  Nous  avons 
toujours  remarqué  qu'une  serre  à  Odontoglossum  des  régions  froides,  isolée 
en  plein  champ,  était  mauvaise.  Mieux  vaut  l'avoir  à  proximité  des  habi- 
tations ou  dans  le  voisinage  immédiat  d'autres  serres,  pour  qu'elle  ne  soit  pas 
trop  exposée  aux  aridités  des  temps  chauds. 

Les  tablettes  sur  lesquelles   seront  posées  les  plantes,  seront  en   bois,    à 


LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


claires  voies.  Nouis  ne  recommandons  pas  de  les  recouvrir  de  cendrées  ou  de 
gravier.  Les  bacs  maçonnés  ne  sont  bons  que  quand  ils  sont  recouverts  de 
gradins  où  l'air  peut  circuler  à  flots.  Les  réservoirs  à  eau  placés  sous  les 
tablettes  ne  sont  profitables  à  la  culture  que  quand  l'eau  n'est  pas  stagnante, 
et  qu'elle  est,  au  contraire,  agitée  par  un  courant  d'air. 

La  serre  à  Odontoglossum,  comme  toutes  les  autres  serres  à  Orchidées 
du  reste,  devra  être  tenue  très  propre,  d'une  propreté  rigoureuse;  le  vitrage 
sera  toujours  très  clair  et  toute  la  toiture  sera  lavée  à  grandes  eaux,  au  moins 
deux  fois  par  an.  Le  cultivateur  ne  permettra  jamais  que  des  algues  vis- 
queuses viennent  les  recouvrir.  Si  c'est  une  ancienne  serre  que  l'on  désire 
employer  pour  la  culture  de  ces  Orchidées,  nous  engageons  beaucoup,  avant 
d'y  mettre  les  plantes,  d'y  faire  pendant  une  couple  de  jours  une  fumiga- 
tion épaisse,  puis  de  la  laver  soigneusement  et  de  l'aérer  ensuite  pendant 
quelques  jours.  Il  ne  sera  pas  superflu,  non  plus,  d'enlever  et  de  remplacer 
la  couche  supérieure,  d'une  épaisseur  de  trois  à  quatre  centimètres,  du  gravier 
ou  de  la  cendrée  qui  recouvre  les  sentiers  de  la  serre,  et  de  faire  badigeonner 
les  murs.  On  s'assurera  ainsi  qu'aucune  trace  de  vermine  n'existe  plus  dans 
la  serre.  C'est  un  premier  point  essentiel. 

La  serre  aux  Odontoglossum  Alexandrae  devra  être  maintenue,  pendant 
l'hiver,  à  une  température  moyenne  de  huit  à  douze  degrés  centigrades  —  pas 
davantage.  Une  température  plus  élevée  est  plutôt  nuisible.  On  aura  soin 
que  les  tuyaux  de  chauffage  soient  suffisamment  éloignés  des  plantes,  à 
quatre-vingts  centimètres  au  moins. 

Pendant  l'été,  l'essentiel  c'est  que  la  serre  soit  tenue  très  fraîche,  aussi 
fraîche  que  possible,  ce  qui  sera  obtenu  facilement  si  le  jardinier  a  soin  de 
jeter  de  l'eau  dans  les  sentiers  et  sous  les  tablettes,  en  grande  abondance, 
au  moins  trois  fois  par  jour.  Dès  que  le  soleil  commence  à  chauffer,  même 
légèrement,  les  feuilles,  les  plantes  devront  être  protégées  par  des  stores  en 
toile  ou  par  des  lattis.  Aussitôt  que  le  soleil  aura  cessé  de  briller,  on  donnera 
aux  Odontoglossum  Alexandrae  autant  de  jour  que  possible. 

(Sera  continué.) 


15    MARS    1S90  ig 


UN  PLÉBISCITE  PARMI  LES  AMATEURS  DE  CYPRIPEDIUM 

Maintenant  que  les  Cypripedium  ont  retrouvé  toute  leur  vogue,  grâce  aux 
éliminations  faites  parmi  les  mauvaises  variétés,  nous  croyons  le  moment 
opportun  de  poser  aux  amateurs  les  questions  suivantes  : 

1°  Quels  sont  les  25  meilleurs  Cypripedium,   espèces  et  variétés,   par  ordre 

de  mérite? 
2°  Quels  sont  les  25  suivants  recommandés? 
3°  Quelles  sont  les  12  espèces  ou  variétés  les  plus  convenables  pour  la  grande 

culture  et  la  fleur  coupée? 
4°  Quelles  sont  les  espèces  et  variétés  à  éloigner  de  toute  collection  de  choix  ? 

Nous  publierons  les  réponses  reçues  dans  le  numéro  du  i"  mai  prochain. 
Nous  prions  instamment  nos  aimables  correspondants  de  nous  faire  parvenir 
leurs  réponses  en  temps  utile  et  tout  au  plus  tard  le  20  avril.  Ils  rendront  un 
grand  service  aux  jeunes  amateurs  de  Cypripedium. 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  MARS 

La  seconde  quinzaine  de  mars,  avec  ses  changements  brusques  de  tempé- 
rature tourmentée  par  des  giboulées  de  neige  et  des  vents  glacés,  est  une  des 
époques  qui  réclament  le  plus  l'attention  des  jardiniers.  Il  importe  que  l'on 
prenne  toutes  les  dispositions  nécessaires  pour  ne  pas  se  laisser  surprendre, 
soit  la  nuit  par  la  gelée  qui  est  bien  souvent  intense,  soit  le  jour,  par  le 
soleil  dont  les  rayons  déjà  ardents  obligent  à  ombrer.  Il  conviendra  donc 
de  réduire  les  feux  en  maintes  circonstances  ou  de  les  activer,  comme  en 
plein  hiver,  suivant  le  temps. 

Serre  froide.  ^  Les  Odontoglossum  et  les  Masdevallia,  actuellement  en 
pleine  végétation,  demandent  une  humidité  constante,  de  fréquents  bassinages 


20  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

sur  les  tablettes,  entre  les  pots,  le  long  des  murs  et  dans  les  sentiers,  sans  trop 
mouiller  les  plantes  cependant.  Aérer  la  serre  lorsque  la  température  extérieure 
atteindra  cinq  à  six  degrés  centigrades  au-dessus  de  zéro,  et  lorsque  celle  de 
l'intérieur  dépassera  dix  degrés.  S'occuper  également  du  rempotage  qui  reste 
à  faire  des  plantes  qui  se  mettent  en  végétation,  et  renouveler  la  surface  du 
compost  de  celles  qui  en  ont  besoin,  par  des  matériaux  frais.  Les  Coelogyne 
cfistata  en  floraison,  demandent  peu  d'eau  en  ce  moment.  Tenir,  du  reste, 
toutes  les  plantes  en  fleurs  plus  sèches  que  les  autres  et,  si  possible,  dans  une 
serre  moins  humide  pour  prolonger  la  durée  de  la  floraison. 

Serre  tempérée.  —  Dès  que  la  floraison  des  Cattleya  Trianae,  chocoensis  et 
Percivalicina  sera  terminée,  on  remettra  ces  plantes  en  végétation,  ce  que  l'on 
obtient  en  les  mouillant  progressivement  pour  appeler  le  développement  des 
pousses.  Les  Cattleya  qui  n'ont  pas  encore  fleuri,  tels  que  les  C.  Mossiac, 
Skinneri,  Mendcli,  etc.,  seront  tenus  un  peu  secs.  Ceux  de  floraison  automnale, 
seront  déjà  en  végétation  et  subiront  le  traitement  qui  leur  est  nécessaire; 
on  leur  donnera  assez  bien  d'humidité.  Les  autres  Orchidées,  telles  que  Odonto- 
gîossum  vexillarium  et  citrosmum,  certains  Oncidium  et  autres  qui  se  disposent 
à  fleurir,  devront  être,  aérées  et  tenues  en  pleine  lumière,  tout  en  les  abritant 
contre  les  rayons  du  soleil,  si  l'on  veut  en  obtenir  de  belles  floraisons.  Ces 
plantes  demandent  également  une  humidité  modérée. 

Serre  chaude.  —  On  commence  le  rempotage  et  continue  le  nettoyage,  si  la 
nécessité  s'en  fait  sentir,  des  Vanda,  Aerides,  Saccolabium  et  Angraecum,  dont 
la  floraison  est  terminée.  Si  les  plantes  ne  demandent  pas  à  être  rempotées, 
il  sera  bon  de  surfacer  le  sphagnum  en  enlevant  le  vieux  sur  une  épaisseur  de 
deux  à  trois  doigts  et  en  le  remplaçant  par  du  nouveau  vivant.  Quant  aux 
Phalaenopsis,  dont  la  végétation  se  manifeste  dès  que  les  plantes  ont  fleuri, 
on  pourra,  s'il  n'est  pas  nécessaire  de  les  changer  de  corbeilles,  renouveler  le 
compost  supérieur  en  détachant  entre  les  racines,  soigneusement  pour  ne  pas 
les  blesser,  la  vieille  terre  fibreuse  et  le  sphagnum,  et  en  les  remplaçant  par 
des  matériaux  frais.  Les  Dendrobium  et  Cypripedium  dont  un  certain  nombre 
fleurissent  en  ce  moment  ou  sont  sur  le  point  de  fleurir,  ne  demandent  aucun 
soin  spécial  et  seront  traités  suivant  leurs  besoins.  Ceux  qui  ont  fleuri  pourront 
être  rempotés,  ou  la  surface  renouvelée;  on  leur  donnera  assez  bien  d'eau. 


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LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

CllDE  PRAT1(}IE  DE  Cl'LTlRE 

K,  £i  ID  I  a- É       ET       F  XT  B  L  I  É 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeiu'  de  LHiirticilture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE 

MM.  .1.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  Rolfe,  g.  Miteau,  Ém.  Rodigas,  P.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  Wallaep.ï, 

P.  Gloner,  g.  Joris,  A.Va.n  Imschoot,  Fr.  Desbois,  A.Linden, 

E.  S.  Rand,  D""  Va>-  Cauwelaert,  E.  Blngeroth,  Ch.  Yasselr,  elc. 


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Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

Six  mois  :  6  francs.  —  Trois  mois  :  4  francs 
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Directeur:    J    LINDEN 

Rédacteurs  en  chef  :  LUCIEN  LINDEN  et  EMILE  RODIGAS 


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Pour  faciliter  aux  Jardiniers  Tabou nement  au  Journal  des 
Orchidées,  il  leur  sera  loisible  de  régler  le  montant  de  leur 
abonnement  par  versements  mensuels  de  85  centimes,  en 
timbres  poste  de  tous  pays  ou  autrement.  Cette  faveur  n'est 
accordée  qu'aux  oiùvriers-j ardiniers  seulement. 

Chaque  Jardinier  qui  nous  aura  envoyé  six  abonnements 
aura  droit  à  un  septième  gratuit, 

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bien  la  culture  des  Orciiidées,  demande  place  chez 
amateur.  (Excellentes  références.) 

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la  culture  des  Orchidées,  etc.,  désire  place.  ^Bons 
certificats.) 

Un  bon  Cultivateur  d'Orchidées  désire  chan- 
ger. ^Références  sérieuses. 


DEMANDES 

Bon  Jardinier,  connaissant  les  diverses  cultures, 
est  demandé  pour  une  campagne  des  environs  de 
Bruxelles.  ^Excellentes  références  exigées.) 

Un  maître  Jardinier,  connaissant  parfaitement 
la  culture  des  raisins  et  primeurs  en  serres  est  de- 
mandé pour  les  environs  de  Bruxelles. 


Un  Jardinier,  connaissant  bien  la  culture  des 

Orchidées,  Nepenthes,  Sarracenia,  etc.,  est  demandé 
pour  la  Russie. 


POUR  TOUS  RENSEIGNEMENTS  S'ADRESSER  AU  BUREAU  DU  JOURNAL 

Un  tableau  avec  offres  et  demandes  de  Jardiniers  est  affiché  dans  le  Hall  d'entrée  de 

KHOETICULTURE  INTERNATIONALE,  à  Bruxelles. 


FLEURS    D'ORCHIDÉES 

Nos  relations  avec  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées 
qui  vendent  des  fleurs  coupées,  nous  permettent  d'indiquer, 
en  tout  temps,  aux  intéressés  où  ils  peuvent  se.  les  procurer. 
S'adresser  pour  la  Vente  et  I'Achat  au  bureau  du  Journal, 
qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir  sans  aucune  commission 
tous  les  renseimiements  utiles. 


SOMMAIRE    DU    2'"=    NUMÉRO    : 

rages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle 21 

Histoire  de  la  culture  des  Orchidées 25 

Plus  de  fumigations 27 

Rempotage  des  Orchidées 29 

Les  Orchidées  à  Kew 31 

Les  Orchidées  de  rapport 33 

Travaux  de  la  première  quinzaine  d'avril 35 


L'ORCHIDÉENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

B  R  U  :X^  E  L  L  E  S 


Présidents   d'Honneur   : 

MM.  le  baron  ue  BLEICHRODER,  consul-général  de  S,  M.  Brilannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Conile  DU  BuYSsoiN,  auteur  de  FOrchidophile,  pour  lu  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :U.  LUCIEN  LINDEN,  administraleur-direclcur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  ÏERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'HorticuUare  Intcrnalionale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  Tannée  1890,  sont 
MM.  Comte  DE  BousiES,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbep.s, 
Massa?jge  de  Louvrex,  m.  Mltdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  a.  Van  Imsghoot 
et  E.  Wallaert. 

Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


l"    AVRIL    1890 


CHRONIQUE  ORCHIDÉENNE  MENSUELLE 


NOUS  COMMETTRIONS   UN  ACTE   DE  VERITABLE    INGRATITUDE 

si  nous  commencions  ce  second  numéro  du  J-oiirnal  des  Orchidées  sans  remer- 
cier les  souscripteurs,  déjà  nombreux,  du  bienveillant  accueil  qu'ils  ont  fait 
à  notre  nouvelle  publication. 

Nous  sommes  très  sensibles  aux  marques  de  sympathie  qu'ils  veulent  bien . 
nous  envoyer.  Les  nombreuses  lettres  d'encouragement  qui  nous  arrivent 
journellement  nous  font  bien  augurer  de  l'avenir  du  journal.  Avec  des  conseils 
aussi  précieux  et  des  promesses  de  collaboration,  émanant  d'amateurs  aussi 
compétents,  le  programme  que  nous  nous  étions  tracé,  en  fondant  le  Journal 
des  Orchidées,  est  singulièrement  facilité. 

Nos  abonnés  ont  parfaitement  compris  le  but  de  l'œuvre  entreprise  :  être 
UTILE  A  TOUS  ET  PAR  TOUS.  Tous  les  articles  qui  auront  de  l'intérêt  pour  ses 
lecteurs  et  qui  seront  du  cadre  du  journal  seront  reçus  avec  une  très  vive 
reconnaissance.  L'article  émanant  de  l'amateur  ou  du  cultivateur  qui  a  trimé 
lui-même  avant  de  connaître  la  culture  de  certaines  Orchidées,  est  d'une  utilité 
grande  et  sera  fructueux,  plus  que  tous  autres,  à  ceux  qui  veulent  s'initier  aux 
soins  à  donner  à  nos  plantes  préférées. 

Encore  une  fois  merci  à  nos  souscripteurs  et  merci  surtout  aussi  à  nos 
nombreux  correspondants  qui  ont  souhaité  la  bienvenue  au  Journal  des  Orchidées 
d'une  façon  si  gracieuse. 

*  * 

EXPOSITIONS  IMPORTANTES,  où  les  Orchidées  seront  dignement  repré- 
sentées, annoncées  : 

Berlin,  exposition  internationale,  25  avril  au  6  mai  prochain. 

Gand,  Société  royale  d'Agriculture  et  de  Botanique,  11  au  13  mai. 

Paris,  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  21  au  26  mai. 

UNE    ORCHIDÉE    QU'ON    NE    RENCONTRE   PLUS    SOUVENT    est    le 

Trichoceros  muralis.  Existe-t-elle  même  encore  vivante  actuellement  en  Europe  ? 


22  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

Nous  en  doutons.  Ce  n'était  pas  une  Orchidée  brillante.  Oh!  certes  non,  mais 
si  intéressante;  on  aurait  dit  une  mouche  vivante  et  sa  tige  était  tellement 
mince  qu'elle  paraissait  imperceptible,  tellement  flexible  que  le  moindre  déplace- 
ment d'air  mettait  la  fleur  en  mouvement.  Nous  nous  souvenons  encore  d'avoir 
souvent  attrapé,  lors  de  notre  prime  jeunesse,  les  jardiniers  et  les  visiteurs 
des  serres,  en  plaçant  au  milieu  d'un  groupe  d'autres  Orchidées  fleuries  quel- 
ques Trichoceros  muralis,  disposés  avec  art,  comme  si  c'étaient  de  vilaines 
mouches  prêtes  à  se  jeter  sur  les  plus  belles  fleurs.  Il  fallait  voir  les  non  initiés 
leur  donner  la  chasse. 

Nous  nous  rappelons  également  avec  plaisir,  lors  d'une  visite  royale,  dans 
les  serres  de  l'Établissement  J.  Linden  à  Bruxelles,  il  y  a  quelque  vingt  ans, 
qu'un  des  personnages  les  plus  considérables  de  la  suite  fit  à  une  de  ces  fleurs 
de  Trichoceros  muralis  une  chasse  mouvementée.  Son  ébahissement  lorsqu'il 
eut  constaté  que  cette  mouche,  si  admirablement  mimée,  était  une  fleur  et 
surtout  une  Orchidée,  était  inénarrable. 

*  * 

LE  TRICHOTOSIA  FEROX,  du  moins  la  variété  robuste  qui  atteignait 
deux  et  même  trois  mètres  de  hauteur,  et  qui  donnait  une  abondance  de 
longues  grappes  de  fleurs,  est  aussi  une  de  ces  Orchidées  de  notre  première 
jeunesse,  qui  semblent  avoir  disparu  des  collections  actuelles.  Nous  serions 
très  heureux  qu'un  de  nos  lecteurs  pût  nous  citer  les  serres  où  ces  deux  vieilles 
Orchidées  sont  encore  cultivées  à  présent. 

* 

*  * 

L'EXPOSITION  DU  18"^^  MEETING  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  aura  lieu 
les  13  et  14  avril  prochain.  La  mesure,  récemment  prise,  de  prolonger  cette 
exposition  d'un  jour  a  été  généralement  vue  avec  plaisir. 

Nous  avons  remarqué  que  les  amateurs  se  donnent  rendez-vous  le  lundi 
matin,  alors  que  le  nombre  des  visiteurs  est  plus  restreint.  C'est  le  meilleur 
moment  pour  les  études. 

* 

*  * 

L'EMPLOI  DES  FLEURS  D'ORCHIDÉES  pour  la  décoration  a  pris,  pen- 
dant ces  deux  dernières  années,  une  grande  importance  aux  États-Unis.  Des 
sommes  d'argent  énormes  sont  consacrées,  à  chaque  saison,  à  la  décoration  des 
salles  de  fêtes,  bals  et  banquets,  et  la  plus  grande  partie  de  l'argent  dépensé 


I 


!*'■   AVRIL    1890  23 

pour  cet  objet  est  encaissé  par  les  cultivateurs  d'Orchidées.  Un  journal  New- 
Yorkais  rapporte  qu'une  décoration  de  table,  assez  distinguée  seulement,  coûte 
environ  mille  francs;  mais  on  peut  en  avoir,  de  quelque  effet  déjà,  pour  cent 
à  deux  cent  cinquante  francs.  Les  boutonnières  et  les  bouquets  de  noce  en 
fleurs  d'Orchidées  sont  également  très  emplo3'és  en  ce  moment.  Un  bouquet 
de  mariage  fait  avec  des  Cattleya  Trianae  blancs,  qui  sont  des  plus  rares,  se 

paie  un  prix  fabuleux. 

* 

EN  FLEURS  OU  EN  BOUTONS,  actuellement,  dans  la  superbe  culture 
d'Odontoglossiiin  Alexandrae,  de  M.  Miteau,  à  Jette  S*  Pierre,  plus  de  huit  cents 
exemplaires.  Les  variétés  sont  admirables  et  les   plantes  sont  cultivées  dans 

la  perfection. 

..* ,. 

CORTICOATZONTECOXOCHITL,  tel  était  le  nom  primitif  mexicain  du 
Cattleya  citrina  !  Comment  pouvait-on  prononcer  un  nom  aussi  terrible  ?  Et 
que  seraient  devenues  les  variétés  du  Cattleya  citrina,  si  la  monomanie  de 
donner  à  chacune  d'entre  elles  un  nom  spécial  avait  existé  chez  les  Mexicains 
comme  chez  nous?  Voyez-vous  deux  à  trois  noms  de  pareilles  dimensions  se 
suivre  ? 

*  * 

UN  CATTLEYA  TRIANAE  A  LABELLE  BLEU.  —  On  signale  en  Angle- 
terre une  variété  de  Cattleya  Trianae  nommé  leucophoea  qui  aurait  le  labelle 
bleu,  du  moins  le  plus  bleu  connu  jusqu'à  ce  jour.  Les  pétales  et  sépales 
seraient  blanc  pur.  Le  journal  anglais,  auquel  nous  empruntons  cette  infor- 
mation, dit  que  l'effet  produit  par  cette  nouvelle  variété  est  très  grand.  Nous 
le  croyons  sans  peine.  Seulement  est-ce  du  vrai  bleu  ou  du  bleu  de  jardinier  que 
signale  notre  confrère? 

OMBRAGE  DES  SERRES.  —  Un  correspondant,  «  enchanté  de  la  naissance 
du  journal,  qui  lui  souhaite  de  grand  cœur  le  succès  le  plus  complet  et  mérité,  » 
nous  écrit  que  le  badigeonnage  des  vitres  lui  paraît  avantageux  pour  certaines 
espèces  de  Coelogyne.  Elles  conserveraient  ainsi  bien  mieux  leurs  feuilles  et 
celles-ci  auraient  un  plus  bel  aspect.  Il  est  rare,  dit-il  encore,  qu'on  puisse 
empêcher,  sous  le  simple  abri  d'une  claie,  les  feuilles  de  se  dessécher  ou 
de  brûler. 


24  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

Si  l'ombrage  des  serres  au  moyen  de  claies  ne  paraît  pas  suffisant  à  notre 
aimable  correspondant,  pourquoi  n'emploie-t-il  pas  des  stores  en  toile  épaisse? 
Il  pourrait  ainsi  ombrer  et  désombrer  ses  plantes  à  volonté.  Il  est  évident 
qu'un  ombrage  sombre  fixe  ne  peut  être  profitable  qu'à  bien  peu  d'Orchidées. 

* 

*  * 

TEMPÉRATURE  A  DONNER  AUX  ODONTOGLOSSUM.  —  Nous  avons 
conseillé  dans  «  Les  Orchidées  de  Rapport  »  du  i"  numéro,  de  donner  aux 
Odontoglossum,  pendant  l'hiver,  une  température  moyenne  de  8  à  12  degrés 
centigrades.  Un  de  nos  abonnés  nous  écrit  pour  nous  dire  que  la  température 
est  souvent  tombée  à  zéro,  dans  sa  serre  aux  Odontoglossum,  et  que  ceux-ci 
n'en  ont  pas  souffert. 

Cette  observation  est  très  exacte.  Nous  avons  constaté  maintes  fois  qu'une 
légère  gelée  même,  i  à  2  degrés  sous  zéro,  n'avait  fait  aucun  mal  aux  Odonto- 
glossum des  régions  froides.  Il  ne  serait  cependant  pas  à  conseiller  de  renouveler 
souvent  cette  expérience.  Une  température  aussi  basse  peut  être  accidentelle; 
mais  rien  n'indique  qu'une  petite  gelée  doive  faire  partie  de  la  culture  raisonnée 
des  Odontoglossum..  Nous  maintenons  donc  la  température  moyenne  indiquée. 

* 

*  * 

MISE  EN  VÉGÉTATION  DES  CATTLEYA.  —  Un  souscripteur  qui  trouve 
le  Journal  des  Orchidées  «  très  pratique  et  très  intéressant  »  nous  demande  s'il 
est  avantageux  de  remettre  les  Cattleya  en  végétation  dès  que  la  floraison  est 
terminée. 

Réponse  :  Oui,  mais  progressivement  et  très  lentement,  au  moyen  d'arro- 
sages savamment  espacés.  Avant  la  floraison,  les  plantes  auront  déjà  reposé 
pendant  quelques  mois  et  les  fleurs  épuisant  toujours  plus  ou  moins  les  plantes, 
il  est  inutile  de  provoquer  davantage  le  refrognement  des  bulbes. 

* 

*  * 

ORCHIDÉES  NOUVELLES.  —  Plusieurs  abonnés  nous  écrivent  pour  nous 
demander  de  renseigner  les  orchidophiles  sur  les  Orchidées  nouvelles  «  parais- 
sant un  peu  partout.  » 

Nous  n'avons  rien  à  refuser  à  nos  abonnés.  Nous  avons,  en  conséquence, 
confié  à  notre  savant  collaborateur,  M.  Rolfe,  de  Kew,  la  «  Revue  des 
Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues  »  que  nous  publierons  chaque  mois  à 
partir  du  prochain  numéro.  Elle  ne  pouvait  être,  croyons-nous,  placée  en  de 
meilleures  mains. 


i^''  AVRIL   i8go  25 


HISTOIRE  DE  LA  CULTURE  DES  ORCHIDÉES      • 

(Suite) 

Par  quels  tâtonnements  falUit-il  passer  pour  arriver  à  quelques  maigres 
résultats  !  Dix  ans  plus  tard,  en  177S,  le  D""  John  Fothergill  réussit  à 
conserver  en  vie  le  Linwdoriini  Tankervilleae  {Phajus  grandifolius)  et  le  Cym- 
hidium  ensifoliwn,  qu'il  avait  rapportés  de  Chine.  Peu  d'années  après,  en 
octobre  178g,  il  y  a  donc  juste  un  siècle,  quelques  Epidendrum,  tels  que 
VE.  cochleatiim  et  VE.  fragrans,  jusqu'alors  inconnus,  fleurirent  pour  la  pre- 
mière fois  dans  les  Jardins  royaux  de  Kew.  On  les  y  tenait  exposés  à  une 
très  grande  chaleur,  avec  cette  modification  culturale  déjà  marquante,  qu'on 
avait  soin  de  mettre  à  leurs  racines  des  morceaux  d'écorce  en  voie  de  décom- 
position. 

Les  importateurs  de  cette  époque  étaient  des  capitaines  de  la  marine  mar- 
chande que  leurs  affaires  conduisaient  aux  Indes  Occidentales.  Tout  ce  qu'ils 
pouvaient  dire  concernant  la  végétation  de  ces  curieuses  plantes,  c'est  qu'elles 
croissaient  sur  les  arbres  à  la  façon  du  Gui  sur  les  arbres  de  nos  bois.  Cette 
notion  erronée  se  grava  tellement  bien  dans  l'esprit  de  ceux  qui  avaient 
l'occasion  de  s'occuper  d'Orchidées  épiphytes,  qu'elle  persista  jusqu'au  milieu 
du  siècle  actuel,  en  dépit  de  l'enseignement  contraire  des  Robert  Brown  et 
des  Lindley;  elle  fut  longtemps  préjudiciable  aux  progrès  de  leur  culture. 
D'après  un  travail  récent  de  M.  Harry  Veitch,  auquel  nous  empruntons  ces 
détails,  l'amiral  Bligh  rapporta  en  1793  des  Indes  Occidentales  V Epidendrum 
nutans.  Le  rédacteur  du  Botanical  Register  a  soin  de  le  signaler  et  il  ajoute  cette 
remarque  qu'il  nous  est  permis  aujourd'hui  de  trouver  bizarre  :  «  La  culture 
de  ces  végétaux  parasites  des  Tropiques,  dit-il,  est  depuis  longtemps  consi- 
dérée comme  impossible;  c'est  en  vain  qu'on  essayera  de  fournir,  dans  les 
limites  d'une  serre,  des  substituts  aux  divers  arbres  que  chaque  espèce 
d'Orchidée  réclame.  » 

Vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  autre  procédé.  Nous  le  trouvons  relaté  dans 
le  Botanical  Magazine,  de  Curtis,  à  la  description  du  Cymhidium  aloïfolinm.  On 


26  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

connaissait  déjà  alors  l'étonnante  vitalité  de  ces  plantes,  leur  permettant  de 
rentrer  en  végétation  deux  ou  trois  mois  après  avoir  été  détachées  des  arbres 
qui  les  portent.  «  A  son  arrivée,  dit  le  Botanical  Magazine,  la  plante  fut  mise 
en  terre  dans  un  pot  et  plongée  dans  une  couche  de  tannée  chauffée  par  un  foyer 
ordinaire;  elle  poussa,  mais  sans  fleurir.  Un  autre  horticulteur,  au  lieu  de 
plonger  le  pot  dans  la  tannée,  tint  la  plante  directement  à  proximité  du  feu; 
de  cette  façon  il  réussit  à  avoir  des  fleurs.  » 

En  somme,  d'après  les  publications  contemporaines,  le  traitement  des 
Orchidées  au  commencement  de  ce  siècle  consistait  à  les  empoter  en  un 
mélange  de  terre  argileuse  et  de  tourbe,  et  à  les  tenir  constamment  plongées 
dans  une  couche  de  tannée  chauffée  au  moyen  d'un  foyer  ordinaire.  Ce  traite- 
ment qui  a-  persisté  pendant  de  longues  années,  devait  être  pour  les  plantes 
un  véritable  supplice;  ce  fut  la  cause  des  pertes  successives  qui  finissaient 
fatalement  par  décourager  les  amateurs  les  plus  intrépides. 

On  l'a  dit  avant  nous,  l'horticulture  est  un  art  de  la  paix.  On  comprend 
dès  lors  comment  les  guerres  napoléoniennes  qui  ébranlèrent  les  nations 
durant  les  quinze  premières  années  de  ce  siècle,  arrêtèrent  l'élan  général. 
RoxBURGH  était  alors  dans  l'Inde.  En  1812,  il  envoya  aux  frères  Loddiges, 
à  Hackney,  le  premier  Vanda,  le  premier  Aerides  et  le  premier  Dendrobium 
en  exemplaires  vivants.  La  même  année,  ils  reçurent  d'un  voyageur  revenant 
de  Montevideo,  un  Oncidium  hifolium  qui,  d'après  lui,  était  resté  sans  terre, 
suspendu  dans  la  cabine  et  continuant  de  fleurir.  Cette  affirmation  ne  fut 
accueiUie  que  comme  un  conte  bleu.  La  culture  de  ces  plantes  aériennes  était 
une  véritable  énigme  et  le  Botanical  Register,  de  181 7  dit  en  toutes  lettres  que 
même  en  admettant  que  ces  Orchidées  possèdent  la  faculté  de  végéter  étant 
suspendues  dans  l'air,  alors  qu'elles  sont  privées  de  toute  nourriture  autre  que 
celle  que  leur  fournit  l'air  ambiant,  il  faut  cependant  reconnaître  que  cet 
isolement  ne  leur  convient  guère  et  que  c'est  tout  au  plus  une  situation  qu'elles 
peuvent  endurer.  Puis  l'auteur  compare  la  plante  à  une  carpe  retirée  de  l'eau  et 
qui,  suspendue  dans  une  cave  humide,  continuerait  de  donner  des  signes  de  vie! 

Un  jardinier  de  Claremont  fit  fleurir  en  18 13  un  Aerides  odoratum  qu'il 
avait  planté  dans  une  corbeille  avec  de  la  vieille  tannée  et  de  la  mousse;  la 
plante  était  suspendue  dans  une  serre  à  Ananas,  exposée  au  soleil  en  été  et 
chauffée  en  hiver  au  moyen  d'un  foyer  ordinaire.  Cinq  ou  six  fois  par  jour, 
la  plante  était  plongée  dans  l'eau  d'un  vase  placé  auprès. 

(Sera  continué.)  ÉM.    RoDIGAS. 


i"  AVRIL   i8go  27 


PLUS     DE     FUMIGATIONS 

PROCÉDÉ    d'intoxication     PERMANENTE    DANS     LES    SERRES 

L'emploi  de  déchets  de  tabac  disposés  sur  les  tuyaux  des  serres  pour 
remplacer  les  fumigations  ne  tardera  pas  à  se  généraliser. 

Le  procédé,  bien  que  n'étant  pas  nouveau,  est  excellent  ;  il  est  aussi  des  plus 
simples  et  c'est  peut-être  la  raison,  ainsi  que  cela  a  souvent  lieu,  pour  laquelle 
il  n'a  pas  été  mis  plus  tôt  en  pratique.  Son  usage  devrait  pourtant  être  adopté 
par  tous  les  cultivateurs  soucieux  de  la  santé  et  de  la  vigueur  de  leurs  plantes. 
Il  a  sur  les  procédés  de  fumigation  et  sur  l'emploi  de  tous  les  insecticides 
l'immense  avantage  d'être  permanent  et  de  ne  répandre  dans  la  serre  que  des 
matières  toxiques  pour  les  ennemis  des  plantes,  sans  la  remplir  en  même 
temps  de  produits  de  combustion  incomplète  ou  de  gaz  délétère,  lesquels 
tendent  ou  à  s'emparer  eux-mêmes  de  l'oxygène  de  l'air  du  local,  ou  à  contra- 
rier la  respiration  végétale,  que  nous  savons  être  indispensable  à  la  vie  des 
plantes. 

Mais,  sachons-le  bien,  c'est  surtout  parce  que,  dans  ce  procédé,  le  poison 
est  toujours  présent  qu'il  agit  avec  tant  d'efficacité.  En  effet,  supposons  que 
dans  une  serre  on  ait  pratiqué  la  meilleure  fumigation  et  qu'on  l'ait  fait  dans 
les  meilleures  conditions  de  manipulation;  il  est  certain,  l'expérience  est  là  pour 
nous  le  prouver,  qu'il  y  aura  toujours  quelque  puceron,  quelque  thrips,  quelque 
cloporte,  quelque  limace,  quelque  blatte,  quelque  perce-oreille,  quelque  fourmi 
ou  tout  au  moins  quelques  œufs  de  ces  dévastateurs  qui  auront  échappé  à  l'in- 
toxication. Or,  l'opération  étant  terminée,  on  remettra  les  appareils  de  fumi- 
gation en  magasin,  après  les  avoir  frottés  et  nettoyés,  et  l'on  n'aura  plus  que  le 
désir  de  donner  le  plus  tôt  possible  de  l'air  frais  à  nos  chères  plantes.  Ainsi, 
soit  un  peu  plus  tôt,  soit  un  peu  plus  tard,  l'air  de  la  serre  sera  purifié  et  les 
échappés  pourront  reprendre  leur  œuvre  de  destruction.  Ils  auront  bientôt 
fait  de  reformer  de  nouvelles  colonies  de  travailleurs  de  la  mort,  puisque  le 
puceron,  par  exemple,  porte  en  lui  des  jeunes  tout  formés,  lesquels  à  peine 


28  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

sortis  du  corps  des  femelles,  mettent  au  monde  d'autres  petits  qui  s'empressent 
de  suivre  leurs  parents  dans  la  voie  de  la  reproduction  de  leur  espèce.  Or, 
quand  ils  se  mettent  à  pondre  des  œufs,  c'est,  s'il  vous  plait,  par  couple  de 
mille  qu'ils  entreprennent  cette  besogne.  De  plus  une  fécondation  suffit  pour 
deux  années  consécutives. 

Quant  aux  poudres  insecticides,  il  est  encore  plus  malaisé  de  s'en  servir 
avec  quelque  succès.  On  peut  dire  que  le  procédé  n'est  efficace  que  pour  autant 
que  le  poison  dont  on  se  sert  ait  atteint  le  corps  de  l'ennemi  qu'on  veut  tuer. 
Aussi  demande-t-il  à  être  sans  cesse  renouvelé,  et  par  cela  même  est  toujours 
bientôt  abandonné. 

Par  le  procédé  que  nous  recommandons,  la  nicotine  est  toujours  là,  dans  l'air 
de  la  serre,  et  s'il  y  a  un  courant  d'air,  celui-ci  en  entraîne  même  une  plus 
grande  quantité.  Par  conséquent  si  notre  ennemi,  car  nous  considérons  comme 
tel  celui-là  qui  fait  du  tort  à  nos  protégées,  a  échappé  pendant  un  mois,  ce 
qui  est  invraisemblable,  au  poison  que  nous  lui  fournissons  constamment,  il 
finira  toujours  par  tomber  sous  notre  persévérance  à  le  poursuivre,  lui  et 
les  siens.  Mais  il  y  a  plus  à  faire  que  de  tuer  les  ennemis  qui  sont  dans 
la  place,  il  faut  encore  empêcher  ceux  du  dehors  de  s'y  introduire,  et  pour 
cela  il  faut  veiller  continuellement,  garder  toujours  la  place  inabordable. 
C'est  ce  qui  a  lieu  par  le  procédé  d'intoxication  permanente.  Les  destructeurs 
de  nos  aimées  se  garderont  bien  de  pénétrer  dans  une  serre  de  laquelle  il  se 
dégage,  par  toutes  les  fissures,  des  émanations  du  mortel  poison,  et  ainsi 
la  serre  bien  défendue  sera  préservée  contre  l'envahissement  des  ennemis  du 
dehors. 

Pour  obtenir  ces  résultats  si  précieux  pour  la  santé  et  la  vigueur  des  Orchi- 
dées, il  suffira  de  disposer,  sur  les  tuyaux  de  chauffage,  un  lit  de  déchets  de 
tabac,  soit  les  côtes  qui  sont  rejetées  par  les  fabricants.  Pour  empêcher  que 
ces  débris  ne  tombent  et  ne  salissent  ainsi  les  eaux,  les  terres  préparées  ou  les 
chemins,  on  les  enfermera  entre -deux  rubans  de  treillage  métallique.  On 
arrose  abondamment  cette  couche  de  tabac  deux  fois  par  jour,  matin  et  soir. 
On  aura  soin  de  la  renouveler  tous  les  deux  mois. 

Ch.  Vasseur 

Professeur  de  Sciences  naturelles  à  l'Athénée  royal  de  Namur. 


l"    AVRIL    1890  29 


REMPOTAGE  DES  ORCHIDÉES 

(Suite) 

I.  —  Vanda  et  genres  analogues. 

A  tout  seigneur,  tout  honneur.  Commençons  par  les  Vanda  et  rattachons 
à  ce  genre,  le  plus  noble  de  tous,  les  Aerides,  Angraecum  et  Saccolabium  qui 
ont  avec  les  Vanda  beaucoup  d'affinité  et  se  rempotent  de  la  même  façon. 

Le  rempotage  de  ces  Orchidées  se  fait  en  mars-avril.  C'est  donc  un  travail 
que  l'on  peut  commencer  dès  à  présent;  le  plus  tôt  sera  le  mieux.  On  aura 
bien  soin,  avant  de  se  livrer  à  cette  besogne,  de  laver  les  plantes  à  fond  à 
l'eau  bien  claire  ou  même  à  l'eau  légèrement  teintée  de  jus  de  tabac,  et  d'en 
détacher  les  pucerons,  poux  blancs  ou  bruns,  qui  auraient  pu  s'y  fixer.  Cette 
opération  assez  délicate  se  fait  avec  un  petit  pinceau  de  bois,  taillé  en  sifflet 
et  bien  arrondi.  Il  faut  prendre  garde  de  ne  pas  blesser  l'épiderme  de  la  feuille 
et  surtout  de  ne  pas  croquer  celle-ci.  La  plante  perdrait  son  aspect  et  une 
grande  partie  de  sa  valeur,  si  les  feuilles  venaient  à  être  endommagées. 

Les  Vanda  seront  rempotées  dans  du  sphagnum  pur  de  grandeur  naturelle. 
Le  sphagnum  haché  à  un  ou  deux  pouces  de  longueur  ne  convient  donc  pas  et  le 
sphagnum  menu  moins  encore.  Il  faut  le  laisser  tel  quel,  dans  son  entier.  Mais 
pour  ces  Orchidées,  plus  que  pour  toutes  autres,  il  importe  que  le  sphagnum 
soit  absolument  débarrassé  de  toute  matière  étrangère  et  soigneusement  lavé. 
Le  drainage  occupera  environ  le  quart  du  récipient,  que  ce  soit  une  corbeille 
en  bois  ou  un  pot  en  terre  bien  poreuse.  Kous  donnons  à  ce  dernier  la  pré- 
férence sur  la  corbeille  en  bois,  parce  que,  mieux  que  la  corbeille,  il  conserve 
l'humidité  si  favorable  au  développement  des  racines. 

Pour  enlever  la  plante  de  son  ancien  vase,  si  les  racines  n'adhèrent  pas  trop 
aux  parois,  on  plonge  la  main  droite  dans  le  pot  de  manière  à  arriver  jusque 
sous  la  motte  qu'elles  forment,  et,  de  la  main  gauche  on  prend  la  tige.  On  soulève 
alors  lentement  la  plante  avec  précaution  pour  ne  pas  briser  les  racines  et  les 
blesser  le  moins  possible.  Si  l'on  s'aperçoit  que  celles-ci  se  sont  attachées  trop 


30  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


solidement  au  pot  ou  bien  aux  lattes  de  la  corbeille,  il  ne  faudra  pas  hésiter 
à  briser  le  pot  ou  à  désagréger  la  corbeille.  On  détache  ensuite  chaque  racine 
une  à  une.  On  place  alors  la  plante  ainsi  enlevée  du  pot  avec  toute  sa  motte 
devant  soi  sur  la  table  de  travail.  On  rafraîchit  les  racines  en  coupant  d'un 
trait,  au  moyen  d'un  couteau  bien  tranchant,  toutes  les  parties  pourries  ou 
mortes.  La  section  doit  être  nette;  rien  de  mauvais  comme  une  blessure  faite 
à  plus  d'une  reprise  avec  un  mauvais  instrument  et  présentant  une  surface 
inégale,  toute  hérissée  de  filaments.  On  raccourcira  suffisamment  le  dessous 
de  la  tige,  dégarni  de  racines  jusqu'à  ce  qu'on  arrive  à  la  tige  munie  à  la  fois 
de  feuilles  et  de  racines  saines;  puis  on  descendra  la  plante  ainsi  renouvelée  et 
rafraîchie  dans  le  nouveau  récipient,  l'établissant  de  façon  que  les  feuilles, 
partent  du  sommet  du  pot  et  que  la  plante  soit  garnie  jusqu'à  sa  base.  C'est 
la  beauté  des  Vanda  de  ne  pas  avoir  les  tiges  dénudées  de  feuilles  sur  une 
certaine  partie  de  la  base  des  tiges.  Dans  toutes  les  collections  soignées,  elles 
sont  ainsi  raccourcies  tous  les  trois  ans. 

On  aura  soin  de  choisir  un  pot  suffisamment  grand  pour  que  la  motte  de 
racines  ne  soit  pas  trop  à  l'étroit.  On  met  dans  le  pot  des  tessons  jusqu'au 
quart  de  la  hauteur,  puis  un  lit  de  sphagnum  de  quatre  doigts  d'épaisseur,  et  on 
y  pose  la  plante  déhcatement.  On  remplit  alors  le  pot  de  sphagnum  sans  lais- 
ser de  vides  entre  les  racines,  de  manière  que  la  plante  soit  bien  calée  dans  le 
pot  et  conserve  sa  position  franchement  verticale.  Il  importe  pour  cela  que 
le  sphagnum  interposé  entre  les  racines  soit  bien  pressé  également  de  tous  les 
côtés.  Quand  le  pot  est  plein  de  sphagnum  on  bombe  la  surface  en  le  tassant 
lentement  et  légèrement,  de  façon  que  le  centre  soit  d'environ  huit  centimètres 
plus  élevé  que  les  bords  du  pot. 

Certains  jardiniers  choisissent  des  têtes  vertes  de  sphagnum  pour  surfacer. 
C'est  une  erreur.  Mieux  vaut  employer  du  sphagnum  vivant  tel  quel,  et  avant 
de  l'employer,  le  tordre  par  mottes  et  le  presser  ainsi  dans  le  pot  pour  donner 
au  rempotage  un  bel  aspect  et  du  fini.  Nous  disons  de  tordre  le  sphagnum;  c'est 
un  excellent  moj^en  pour  l'empêcher  de  se  détacher.  On  obtiendra  ainsi  pour 
la  plante  rempotée  la  fixité  dont  elle  a  besoin  et  dont  nous  parlons  plus  haut. 
Avec  le  sphagnum  tordu,  pressé,  et  bombé,  comme  nous  l'avons  dit,  on  aura 
une  surface  plus  nette,  qui  permettra  à  l'air  de  pénétrer  toutes  les  parties  de 
la  tige  et  d'arriver  même  jusqu'aux  premières  racines. 

Il  est  encore  des  jardiniers  qui  se  servent  pour  le  rempotage  de  ces  Orchidées, 
d'un  mélange  de  sphagnum,  de  sable  siliceux  et  de  gros  morceaux  de  charbon 


l"    AVRIL    1890  31 

de  bois,  ou  simplement  de  sphagnum  et  de  charbon  de  bois.  C'est  absolument 
inutile.  Rien  ne  vaut  le  bon  sphagnum,  la  grosse  variété,  bien  vivant. 

Autrefois,  on  allait  jusqu'à  faire  bouillir  le  sphagnum  pour  tuer  les  insectes! 
On  est  heureusement  revenu  de  ces  vieux  procédés.  En  tuant  les  insectes,  on 
tuait  naturellement  aussi  le  sphagnum  et  l'on  se  servait  alors  pour  le  rem- 
potage de  tous  matériaux  morts.  Or,  tout  le  monde  sait  que  la  vie  appelle  la 
vie.  Cette  maxime  est  surtout  vraie  pour  les  Orchidées.  On  peut  constater 
chaque  jour  que  les  Orchidées  plantées  en  sphagnum  vivant,  bien  vert,  qui 
croit  et  pousse,  croissent  et  poussent,  elles  aussi,  admirablement.  On  s'imagi- 
nait alors  que  le  sphagnum  vivait  aux  dépens  de  l'Orchidée. 

N'oublions  pas  de  dire  que  les  Vanda  doivent  être  solidement  tuteurées.  On 
enfonce  un  tuteur,  ayant  bel  aspect,  dans  le  pot  contre  la  tige  jusqu'au  fond 
du  pot  et  on  y  attache  ensuite  celle-ci  à  deux  ou  trois  endroits  différents 
suivant  son  élévation.  Un  système  de  fixage  à  recommander  est  d'employer 
pour  cet  usage  du  raphia,  d'entourer  le  tuteur  de  cette  ligature,  puis  la  tige, 
et  d'avoir  soin  en  faisant  le  nœud  de  ne  pas  trop  le  serrer,  de  façon  que  la 
sève  de  la  plante  ne  soit  pas  arrêtée  dans  sa  circulation. 

On  remplacera  la  surface  du  sphagnum  quand  celui-ci  aura  perdu  sa  belle 
couleur  verte  et  sera  devenu  plus  ou  moins  roux.  Un  surfaçage  bien  entretenu 
donne  à  toutes  les  Orchidées,  et  surtout  aux  Vanda,  un  aspect  riant. 


LES  ORCHIDÉES  A  KEW  (^' 

Un  des  charmes  de  la  collection  de  Kew,  c'est  qu'elle  contient  un  grand 
nombre  d'espèces  qu'on  rencontre  rarement  ailleurs.  Ce  sont,  il  est  vrai,  des 
Orchidées  qui  n'ont  peut-être  qu'un  intérêt  botanique;  mais  plusieurs  d'entr'elles 
ne  sont  cependant  pas  dépourvues  de  beauté,  quoiqu'elles  n'aient  pas  le  mer- 
veilleux coloris  qui  caractérise  les  espèces  plus  choyées.  Ces  dernières  y  sont 
toutefois  bien  représentées,  et  les  serres  à  Orchidées  sont  toujours  une  grande 
source  d'attraction  pour  les  visiteurs.   La  mi-mars  est  encore  trop  tôt  dans 


(i)  Le  Jardin  Royal  de   Kew,  situé  dans  la  banlieue  de  Londres,  est  le  premier  jardin  botanique 
du  monde. 


32  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

la  saison,  surtout  en  Angleterre  où  les  Orchidées  fleurissent  plus  tard  que  sur 
le  continent,  pour  en  avoir  une  grande  quantité  en  fleurs.  Néanmoins  il  y  a  en 
ce  moment  une  bonne  centaine  de  différentes  espèces  épanouies,  dont  un 
grand  nombre  dans  d'excellentes  conditions. 

Parmi  les  espèces  rares,  il  y  a  plusieurs  petites  plantes  très  intéressantes  : 
le  Sarcochilus  Iimiferus  est  un  petit  bijou  particulièrement  attrayant,  avec  ses 
gracieux  racèmes  de  fleurs  jaune  vif  pointillé  de  brun  et  ses  nombreuses  racines 
vertes  dans  le  genre  de  celles  des  Phalaenopsis,  qui  semblent  remplacer  les 
feuilles  généralement  absentes.  Cette  curieuse  plante  a  été  figurée  récemment 
dans  le  Botanical  Magazine.  Signalons  aussi  une  autre  grande  rareté  le  Xylohium 
Colleyi,  décrit  comme  Maxillaria  Colleyi,  en  1838,  mais  qui  semble  avoir  été 
perdu  depuis  lors.  Les  feuilles  sont  larges  et  coriaces,  et  son  court  racème  porte 
ordinairement  quatre  fleurs  qui  sont  singulièrement  pointillées  de  deux  teintes 
de  brun.  Elles  ont  une  odeur  de  concombre.  Le  Xylohium  corrugatum  est  une 
espèce  moins  attrayante  qui  est  également  en  fleurs.  Une  bonne  plante  du  très 
curieux  Catasetum  gnomus  est  aussi  en  fleurs  avec  un  fort  racème.  Les  Pleuro- 
thallis  sont  rarement  attrayants;  cependant  une  exception  peut  être  faite  en 
faveur  des  suivants  qui  sont  certainement  d'élégantes  petites  plantes  :  P.  Bar- 
■beriana  est  une  des  rares  espèces  qui  sont  belles  quand  elles  sont  bien  culti- 
vées, et  la  plante  de  Kew  est  en  ce  moment  une  véritable  touffe  de  fleurs; 
P.  ornata,  est  plus  rare  et  de  dimension  un  peu  moindre;  elle  a  ce  caractère 
remarquable  d'avoir  les  sépales  bordés  de  poils  blancs  recurvés  qui  sont  telle- 
ment légers  que  le  moindre  déplacement  d'atmosphère  les  met  en  mouvement. 
Ces  deux  espèces  ont  été  reproduites  récemment  dans  le  Botanical  Magazine. 
Les  Irias  picta,  Eria  Lindleyana  et  Cirrhopetalum  pictnratum  sont  également  de 
très  intéressantes  petites  Orchidées.  UOdontoglossum  Edwardi  avec  ses  fleurs 
violettes  distinctes  me  paraît  toujours  être  un  des  meilleurs  Odontoglossum  et 
celui-ci,  ainsi  que  les  0.  Oerstedi  et  mirandnm  fleurissent  admirablement  bien 
en  ce  moment  à  Kew.  Beaucoup  d'autres  sont  certainement  remarquables; 
mais  celles-ci  me  semblent  être  des  espèces  particulièrement  dignes  d'être 
signalées. 

R.    A.    ROLFE. 

Mars  1890. 


l"   AVRIL    1890  33 


LES    ORCHIDÉES    DE    RAPPORT 

POUR  LA  GRANDE  CULTURE 

I.  —  L'Odontoglossum  Alexandrae  (Suite). 

On  ne  se  servira  pour  les  arrosages  que  d'eau  de  pluie  de  préférence  à 
toute  autre.  Les  eaux  de  la  ville,  les  eaux  de  puits,  de  rivière  ou  de  sources 
ne  sont  employées  que  pour  rafraîchir  la  serre  ou  la  rendre  humide.  Il  est 
donc  de  première  nécessité  de  posséder  un  réservoir  d'eau  de  pluie  suffi- 
samment grand  pour  ne  jamais  en  manquer. 

La  pureté  de  l'eau  de  pluie  est  aussi  un  point  essentiel.  Il  faut  veiller  soigneu- 
sement à  ce  que  les  conduits  ou  gouttières  qui  amènent  l'eau  dans  le  réservoir 
ne  soient  en  aucun  temps  obstrués  par  les  feuilles  mortes  ou  par  la  boue. 
Certains  amateurs,  pour  conserver  à  l'eau  de  pluie  toute  sa  pureté  et  la  garder 
toujours  vivante,  mettent  dans  leurs  bassins  des  poissons  qui  débarrassent  l'eau 
de  toute  impureté  et,  l'agitant  sans  cesse,  l'empêchent  de  se  corrompre  et  de 
pourrir.  La  meilleure  espèce  de  poisson  pour  cet  objet  est  la  dorade  ou  poisson 
rouge  qui  vit  très  bien  dans  l'eau  de  pluie  et  dans  un  bassin  de  quelque  grandeur. 
Cela  donne  en  même  temps  de  l'animation  à  la  serre.  Les  dorades  trouvent  dans 
l'eau  du  bassin  assez  de  nourriture  pour  qu'il  soit  inutile  de  leur  donner  quoi  que 
ce  soit  d'autre.  Éviter  notamment  de  leur  jeter  du  pain,  pour  ne  pas  rendre 
l'eau  aigre  et  aller  ainsi  à  Rencontre  du  but  qu'on  se  propose. 

Avant  de  placer  les  Odontoglossum  définitivement  dans  leur  serre,  il  sera 
bon  de  les  laver  soigneusement  avec  un  mélange  d'eau  de  pluie  et  de  nicotine, 
pour  être  assuré  que  tous  les  insectes  qui  pourraient  les  infester  ont  disparu. 
Le  meilleur  moyen  d'en  éviter  le  retour,  dans  la  suite,  c'est  de  placer  des 
pédoncules  et  des  côtes  de  feuilles  de  tabac  sur  les  tuyaux  de  chauffage,  ainsi 
qu'il  est  indiqué  dans  un  article  spécial  de  ce  numéro  du  Journal.  Si  ce 
système  est  très  bien  observé,  les  plantes  seront  à  tout  jamais  préservées  des 
atteintes  de  tous  les  animalcules,  et  un  grand  travail  sera  ainsi  évité. 

Pour  le  rempotage,  qui  pourra  être  commencé  à  la  fin   du  mois  d'août,  on 


34  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


se  conformera  rigoureusement  aux  prescriptions  indiquées  dans  un  article 
spécial  publié,  le  15  mars  dernier,  dans  le  premier  numéro  de  ce  journal,  sur  la 
terre  fibreuse  et  le  sphagnum,  mélangés  à  parties  égales,  qui  forment  la  base 
principale  du   compost  recommandé  pour  le  rempotage  des   Odontoglossum. 

Pendant  l'époque  de  végétation  les  arrosages  seront  abondants,  presque 
quotidiens.  L'eau  est  absolument  nécessaire  au  gonflement  des  bulbes.  Les 
plantes  dessèchent  aussi  beaucoup  par  le  grand  air  que  l'on  est  obligé  de 
donner  à  la  serre  pendant  l'été. 

Après  la  floraison  les  arrosages  seront  suspendus  pendant  une  couple  de 
mois,  ou  du  moins  ne  seront  plus  donnés  que  pour  conserver  au  compost  une 
moiteur  relative.  On  aura  soin  aussi  de  ne  pas  laisser  fleurir  trop  longtemps 
la  plante  ;  elle  s'épuiserait  sans  profit. 

Pour  la  culture  de  rapport,  le  plus  profitable  sera  d'établir  soi-même  des 
plantes  importées.  Elles  devront  être  achetées  directement  chez  l'importateur 
qui  reste  responsable  de  la  variété  fournie,  car  il  y  a  parmi  les  Odontoglossum 
Alexandrae,  vendus  aux  enchères  publiques,  un  grand  nombre,  si  pas  la 
totalité,  de  variétés  étoilées,  dites  moulins  à  vent,  qui  sont  rejetées  par  les 
acheteurs  de  fleurs  et  davantage  encore  par  les  amateurs.  Le  cultivateur 
s'évitera  donc  beaucoup  de  déceptions  en  s'adressant,  pour  ses  achats,  à  des 
maisons  honorables,  là  où  il  a  pu  constater  que  le  type  vendu  est  celui  à 
fleurs  rondes,  connu  actuellement  dans  les  cultures  sous  le  nom  de  Pacho  type. 

Les  plantes  importées  à'Odofitoglossum  Alexandrae,  comme  toutes  les  Orchi- 
dées, du  reste,  arrivées  récemment  de  leur  pays  d'origine,  devront  être  saines, 
pas  desséchées,  et  avoir  conservé  assez  de  sève  pour  ne  pas  être  trop  retardées 
dans  leur  végétation.  Il  faut  surtout  que  les  plantes  aient  été  soignées  dès  leur 
arrivée,  et  qu'elles  n'aient  pas  traîné  dans  les  salles  des  «  auction  rooms  »  ou 
salles  de  ventes,  où  elles  perdent  presque  indubitablement  toute  leur  vigueur. 

Les  bons  types  û' Odontoglossum  Alexandrae  d'importation  valent,  suivant  leur 
force,  de  trois  à  cinq  francs  pièce.  De  belles  touffes  composées  de  plusieurs 
forts  bulbes  peuvent  valoir  jusqu'à  quinze  francs.  Nous  ne  conseillerions  pas  de 
faire  l'acquisition  de  plantes  offertes  au-dessous  de  trois  francs,  à  moins  que  ce 
soit  par  faveur  spéciale  et  avec  garantie.  Souvent  rien  n'est  plus  cher  que 
le  bon  marché.  Il  en  est  des  plantes  comme  de  toutes  les  autres  marchandises. 

U  Odontoglossum  Alexandrae  en  culture  produit  annuellement  environ  30  % 
du  capital  engagé. 

U  Odontoglossum  Alexandrae  importé,  bien  cultivé,  met  généralement  trois 


l"  AVRIL    1890  35 

ans  pour  produire.  Le  prix  actuel  pour  les  petites  grappes,  à  moins  de  dix 
fleurs,  se  calcule  à  raison  de  vingt-cinq  centimes  la  fleur.  Les  grandes  et 
belles  grappes  se  vendent,  de  première  main,  jusqu'à  cinquante  et  même 
soixante  centimes  la  fleur.  Nous  connaissons  plusieurs  grandes  cultures  de 
rapport  où  il  n'y  a  jamais  de  déchets;  les  fleurs  sont  achetées  au  fur  et  à 
mesure  de  leur  épanouissement. 

Un  avantage  sérieux  qu'offrent  aussi  les  Odontoglosswn  Alexandrae,  c'est  le 
grand  nombre  de  belles  variétés,  de  nouveautés  même,  qui  peuvent  être 
trouvées,  à  la  floraison,  parmi  les  plantes  importées.  Nous  engageons  nos 
lecteurs  à  envoyer  au  bureau  dit  Journal  une  fleur  de  toutes  les  variétés  qui 
sembleraient  différer  du  type,  soit  par  la  coloration,  soit  par  la  forme. 

Les  fleurs  d'Odontoglossiiin  Alexandrae  voyagent  facilement  et  peuvent  être 
conservées  fraîches  pendant  plusieurs  jours. 

La  plante  en  fleurs  se  maintient  pendant  quelques  semaines  dans  les  appar- 
tements qui  ne  sont  pas  surchauffés. 

Annonçons  aussi,  à  ceux  que  la  chose  intéresse,  l'ouverture  prochaine  dans 
les  environs  de  Bruxelles  d'une  agence  sérieuse  pour  l'achat  et  la  vente  des 
fleurs  coupées  d'Orchidées.  Elle  se  mettra  en  rapport  avec  les  producteurs  et 
les  acheteurs.  Dès  qu'elle  sera  organisée,  nous  en  informerons  nos  lecteurs. 


TRAVAUX  DE  LA   PREMIERE   QUINZAINE   D'AVRIL 

On  continuera,  pendant  cette  quinzaine,  les  différents  travaux  commencés  le 
mois  dernier  :  rempotage  des  plantes,  lavage  et  nettoyage  général  des  serres. 
L'aérage  des  serres,  les  arrosages,  les  bassinages  ainsi  que  l'humidité  de 
l'atmosphère  de  la  serre  seront  réglés  suivant  la  marche  de  la  température 
extérieure.  Avec  le  printemps,  les  insectes  commencent  à  faire  leur  apparition 
et  exigeront  une  attention  continue  des  jardiniers  (voir  ci-dessus  l'article  spécial 
intitulé  :  Plus  de  fumigations). 

Serre  froide.  —  Les  Odontoglossum  crispum,  Pescaiorei,  etc.,  MasdevaHia  et 
autres  Orchidées  de  serre  froide  continueront  à  recevoir  le  traitement  indiqué 
dans  le  premier  numéro  du  Journal,  en  aérant  davantage  si  le  temps  le 
permet.  On  examinera  si  les  Oncidiuui  macranthum  et  aurosum,  Odontoglossum 


36  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Edwardi,  irinmphans,  Halli,  etc.,  Ada  aurantiaca,  dont  la  floraison  est  terminée, 
demandent  à  être  rempotés;  dans  ce  cas,  il  conviendra  de  le  faire  dès  ce 
moment;  dans  le  cas  contraire,  il  sera  toujours  bon  de  surfacer  les  plantes  au 
moyen  de  compost  frais.  Il  en  sera  de  même  de  toutes  les  Orchidées  qui  en 
auront  besoin. 

Serre  tempérée.  —  Rempoter  et  nettoyer  les  Cattleya  Trianae,  Eldorado, 
superba,  Percivaliana  et  autres,  et  surfacer  les  plantes  auxquelles  cela  pourrait 
être  utile.  Les  Laelia  anceps,  L.  alhida,  L.  antuninalis,  qui,  à  cette  date, 
n'auraient  pas  encore  été  rempotés,  devront  l'être  le  plus  tôt  possible,  sur  un 
bon  drainage  et  dans  un  compost  de  terre  fibreuse  et  de  sphagnura,  bien 
mélangés,  par  parties  égales.  Ces  plantes  seront  placées  à  la  lumière,  mais 
toutefois  à  l'abri  des  chauds  rayons  du  soleil.  C'est  également  le  moment  de 
procéder  au  rempotage  et  au  nettoyage  des  Lycaste,  Zygopetalum  et  autres 
Orchidées  terrestres,  telles  que  Calanthe,  Phajus,  etc.  Les  Oncidium,  Miltonia 
et  Odontoglossum  à  floraison  estivale  continueront  à  recevoir  le  même  traite- 
ment que  pendant  la  quinzaine  précédente. 

Serre  chaude.  —  Les  Phalaenopsis  qui  fleurissent  encore  devront  être  tenus 
à  l'ombre;  il  sera  bon  de  ne  pas  laisser  se  prolonger  la  floraison  au-delà  de 
trois  à  quatre  semaines  afin  de  ne  pas  épuiser  la  plante.  Continuer  et  achever 
le  rempotage  ainsi  que  le  nettoyage  des  Vanda  et  autres  Orchidées  analogues. 
Les  Cypripedium  dont  la  flxoraison  est  terminée  et  qui  se  trouveraient  trop 
à  l'étroit  dans  leur  récipient,  seront  également  rempotés  et  seront  arrosés  abon- 
damment et  maintenus  dans  un  état  constant  d'humidité  très  prononcée.  Les 
Dendrobium  en  végétation,  ou  dont  la  floraison  est  achevée,  recevront  plus  de 
chaleur  ainsi  que  des  arrosements  plus  fréquents  et  plus  copieux;  ceux  en  fleur 
ou  sur  le  point  de  fleurir  pourront  être  tenus  dans  la  partie  la  moins  chaude 
de  la  serre. 

Un  point  important  pour  obtenir  de  bons  résultats  dans  la  culture  des  Orchi- 
dées indiennes,  est  de  les  tenir,  à  cette  époque  de  l'année,  dans  une  bonne 
et  chaude  humidité  atmosphérique  avec  beaucoup  d'eau  aux  racines,  sans 
beaucoup  d'air,  à  l'étouffée,  suivant  l'expression  consacrée,  jusqu'à  ce  que  la 
végétation  soit  terminée;  après  quoi,  ces  plantes  pourront,  soit  pour  fleurir, 
soit  pour  être  mises  à  l'état  de  repos,  être  tenues  à  une  température  plus  basse. 


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Secrétaire    de    L'Orghidéenne 

AVEC     LA    COLLABORATION     DE 

MM.  J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  MiTEAU,  Ém.  Rodigas,  p.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  Wallaert, 

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Rédacteurs  en  chef  :  LUCIEN  LINDEN  et  EMILE  RODIGAS 


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payables  par  anticipation 


Bureaux  :   100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


Le  plus  beau,  le  plus  exact  et  le  meilleur  marché  des  ouvrages  de  luxe 
•  périodiques  spéciaux  aux  Orchidées 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

1"'  Volume,  125  fr.  —  2""  Volume,  100  fr.  —  3"'^  Volume,  ?5  fr.  —  4'"*^  Volume,  65  fr. 

LES  QUATRE  VOLUMES  PRIS  ENSEMBLE  :  350  FRANCS 

B'""  Volume  (en  cours  de  publication)  :  60  francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    =     6     FRANCS 


AVIS  AUX  JARDINIERS 

Pour  faciliter  aux  Jardiniers  rabonnement  au  Journal  des 
Orchidées,  il  leur  sera  loisible  de  régler  le  montant  de  leur 
abonnement  par  versements  mensuels  de  85  centimes,  en 
timbres  poste  de  tous  pays  ou  autrement.  Cette  faveur  n'est 
accordée  qu'aux  ouvriers-j ardi7%iers  seulement. 

Chaque  Jardinier  qui  nous  aura  envoyé  six  abonnements 
aura  droit  à  un  septième  gratuit, 

K3^  Les  abonnements  partent  du  premier  de 

chaque  mois 


OFFRES   ET   DEMANDES  DE  JARDINIERS 

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OFFRES 

Bon  chef  de  Culture,  marié,  connaissant  ti-ès 
bien  la  culture  des  Orchidées,  demande  place  chez 
amateur.  (Excellentes  références.) 


Excellent  Jardinier  connaissant  parfaitement 
la  culture  des  Orchidées,  etc.,  désire  place.  (Bons 
certificats.) 

Un  bon  Cultivateur  d'Orchidées  désire  chan- 
ger. (Références  sérieuses.) 


DEMANDES 

Bon  Jardinier,  connaissant  les  diverses  cultures, 
est  demandé  pour  une  campagne  des  environs  de 
Bruxelles.  (Excellentes  références  exigées.) 

Un  maître  Jardinier,  connaissant  parfaitement 
la  culture  des  raisins  et  primeurs  en  serres  est  de- 
mandé pour  les  environs  de  Bruxelles. 

Un  Jardinier,  connaissant  bien  la  culture  des 
Orchidées,  Nepenthes,  Sarracenia,  etc,  est  demandé 
pour  la  Russie. 


POUR  TOUS  RENSEIGNEMENTS  S'ADRESSER  AU  BUREAU  DU  JOURNAL 

Un  tableau  avec  offres  et  demandes  de  Jardiniers  est  affiché  dans  le  Hall  d'entrée  de 

L'Horticulture  Internationale,  à  Bruxelles. 


FLEURS    D'ORCHIDEES 

Nos  relations  avec  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées 
qui  vendent  des  fleurs  coupées,  nous  permettent  d'indiquer, 
en  tout  temps,  aux  intéressés  où  ils  peuvent  se  les  procurer. 
S'adresseï  a  obten?  la  Vente  et  1' Achat  au  bureau  du  Journal, 
qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir  sans  avxm^e  commissiQ7i 
tous  les  renseignements  utiles. 


SOMMAIRE    DU    S'"^    NUMÉRO 


Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 37 

Histoire  de  la  culture  des  Orchidées • 40 

Guerre  aux  limaces 43 

Correspondance 44 

Les  Orchidées  en  appartement" 47 

La  culture  des  Vanda  à  Mariemont 49 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  d'avril 51 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYssois,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas- 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale^  Parc  Léopokl,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomtc  DE  BousiES,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  "f^LLEMAND,  Louis  Lubbers, 

iMaSSANGE    de    LoUVREX,  m.  MeTDEPENNINGEN,   g.    MiTEAU,   E.   RoDIGAS,  Air^AN  hlSCHOOT 

et  E.  Wallaert.  ^' 

Pour  tous  les  renseio;nements  s'adresser  au  Secrétariat 


15    AVRIL    1890  37 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

Pour  répondre  au  désir  exprimé  par  un  certain  nombre  de  nos  abonnés,  nous 
commençons  aujourd'hui  la  publication  des  articles  mensuels  que  nous  annon- 
cions dans  notre  dernier  numéro,  consacrés  spécialement  aux  Orchidées  nou- 
velles. Toutefois,  M.  Rolfe,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de  cette  revue,  nous 
prie  de  faire  remarquer  qu'elle  ne  sera  pas  limitée  strictement  aux  nouveautés; 
certaines  espèces  autrefois  connues,  et  qui  se  sont  perdues,  peuvent  être  retrou- 
vées; d'autres,  étudiées  depuis  longtemps  par  les  orchidographes,  mais  non 
importées  jusqu'ici,  peuvent  être  introduites  dans  les  cultures;  et  dans  les  deux 
cas  on  peut  trouver  matière  à  des  observations  très  intéressantes.  Certaines 
plantes  enfin,  qui  sont  déjà  cultivées,  sont  assez  rares  pourtant  pour  mériter 
une  hiention.  Nous  sommes  donc  convaincus  de  répondre  au  désir  de  nos 
lecteurs  en  étendant  un  peu  l'objet  de  cette  étude  ainsi  que  l'indique  le  titre  que 
nous  adoptons. 

*  * 

AERIDES  AUGUSTIANUM,  Rolfe,  est  l'une  des  dernières  nouveautés 
signalées  cette  année.  Il  a  été  découvert  dans  les  Iles  Philippines  par  M.  AuG. 
LiNDEN.  Il  produit  une  belle  grappe  de  fleurs  roses,  et  paraît  être  allié  à 
VA.  Roebellenii  Rchb.  f.,  qui,  lui,  a  des  fleurs  d'un  blanc  légèrement  teinté 
de  vert.  Il  a  été  décrit  dans  le  Gardeners'  Chronicle  du  4  janvier,  p.  9.  Il  a  été 
également  figuré  dans  le  même  journal,  n°  du  22  février,  p.  233,  fig.  36  et 
dans  la  Lindenia,  vol.  V,  p.  39,  pi.  210. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  NIOBE,  Rolfe,  est  un  hybride  très  gracieux  produit  par 
M.  Seden,  dans  l'étal  'isement  de  MM.  James  Veitch  and  Sons,  de  Chelsea, 
provenant  du  C.  Spicerianum  et  du  C.  Fairieanum,  ce  dernier  étant  le  porte- 
pollen.  Il  a  obtenu  certificat  de  première  classe  de  la  Société  royale  d'Hor- 
ticulture de  Lonc.es,  le  11  décembre  dernier.  C'est  le  troisième  hybride  tiré 


38  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

du  C.  Fairieanum  et  dans  les  trois  cas  cette  espèce  a  toujours  servi  de  porte- 
pollen.  Gard.  Çhron.,  4  janvier,  p.  10. 

* 

*  * 

ANGRAECUM  ICHNEUMONEUM,  Lindl.,  est  une  curieuse  petite  espèce, 
produisant  de  longues  grappes  pendantes  de  fleurs  blanches  teintées  de  jaune, 
qui  paraissent  avoir  rappelé  au  docteur  Lindley  la  mouche  ichneumone; 
l'éperon,  gonflé,  transparent  et  légèrement  comprimé,  rappelle  celui  de  la 
vessie  d'un  petit  poisson.  Mais  l'espèce  sera  sans  doute  jugée  plus  curieuse 
que  séduisante  par  les  horticulteurs.  Son  introduction  comme  plante  de  serre 

paraît  être  relativement  récente.  Gard.  Chron.,  11  janvier,  p.  38. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  CYTHERA,  Rolfe,  est  un  joli  petit  hybride,  produit 

dans  la  collection  de    M.   R.    H.   Measures,    de   Streatham,    provenant  du 

•C.  spicerianum  et  du  C.  ptirpuratum,  ce  dernier  étant  le  porte-pollen.  Quoique 

dans  son  ensemble,  il  se  rapproche  surtout  du  C.  spicerianum,  il  semble  avoir 

la  petite  taille  du  C.  purpiiratum;  mais  il  ne  porte  pas  trace  de  mosaïque  sur 

ses  feuilles.  Gard.  Chron.,  18  janvier,  p.  73. 

.  * 

*  * 

DENDROBIUM  X  XANTHOCENTRUM  est  un  hybride  produit  dans  la 
collection  de  Sir  Trevor  Lawrence,  provenant  du  D.  Findlayanum  et  de 
quelque  autre  espèce.  Il  ressemble  un  peu  au  D.  X  Schneiderianum.  Il  a  reçu 
un  certificat  de  première  classe  de  la  Société  royale  d'Horticulture  le  14  janvier 

dernier.  Gard.  Chron.,  18  janvier,  pp.  87,  88. 

* 

DENDROBIUM  X  JUNO  est  le  résultat  du  croisement  du  D.  Wardianum  et 
du  D.  Linawianum,  entre  lesquels  il  tient  à  peu  près  le  milieu.  Il  a  été  produit 
dans  la  même  collection  que  le  précédent,  et  a  obtenu  un  certificat  de  première 

classe  en  même  temps  que  lui.  Gard.  Chron.,  1.  c. 

* 
-*  * 

DENDROBIUM  X  LUNA  a  été  également  produit  dans  la  collection  de 
Sir  Trevor  Lawrence  et  provient  du  D.  Findlayanum  et  du  D.  Ainsworthii. 
Il  a  également  reçu  un  certificat  de  première  classe  avec  les  deux  hybrides 
précédents.  Gard.  Chron.,  1.  c. 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  HERA,  Rolfe.   —  Hybride  produit  dans  la  collection 

de   M.    R.   H.    Measures,    de   Streatham;   il  provient  du   C.  villosum  et  du 


15   AVRIL   i8go   ■  39 

C.  spicerianum,  ce  dernier  étant  le  porte-pollen.  Toutefois,  il  se  confond  avec 
le  C.  X  Lathamianum  Rchb.  f.  Gard.  Chron.,  25  janvier,  p.  105. 

* 

*  * 

CALANTHE  X  VEITCHII  ALBA,  Rolfe.  —  C'est  un  ravissant  Calanthe 
d'un  blanc  immaculé,  produit  dans  la  collection  de  Sir  Charles  Strickland, 
de  Hildenley,  Yorkshire,  avec  les  mêmes  parents  que  le  C.  Veitchii,  c'est-à-dire 
le  C.  vestita  et  le  C.  rosea.  C'est  une  forme  d'une  pureté  irréprochable,  sans  la 
moindre  trace  de  couleur  à  aucune  place,  et  par  ce  motif,  c'est  une  acquisition 
importante  pour  l'horticulture.  Dans  son  port  et  sa  couleur,  il  se  rapproche 
spécialement  du  C.  vestita,  tandis  que  dans  le  C.  Veitchii  c'est  l'influence  de 
l'autre  origine  qui  prédomine.  Gard.  Chron.,  i"  février,  p.  132. 

* 

*  * 

PHALAENOPSIS  X  CYNTHIA,  Rolfe,  est  un  hybride  naturel  du  P.  Aphro- 
dite et  du  P.  Schilleriana,  dans  lequel  les  vrilles  du  labelle  rappellent  particuliè- 
rement ce  dernier.  Dans  les  autres  hybrides  produits  avec  les  mêmes  parents,  le 
P.  X  leucorrhoda,  le  P.  X  Casta  et  le  P.  X  Sanderiana,  ces  vrilles  sont  longues 
et  grêles,  comme  dans  le  P.  Aphrodite.  Cet  hybride  a  pris  naissance  dans  la 
collection  de  M.  F.  Vigan,  de  East  Sheen,  et  a  été  pris  d'abord  pour  le  P.  Schil- 
leriana, jusqu'à  l'époque  de  sa  floraison,  où  l'on  s'aperçut  qu'il  avait  les  grands 
lobes  latéraux  du  labelle  semblables  à   ceux  du  P.  Aphrodite.  Gard.  Chron., 

jer  février,  p.  132. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  NORTHUMBRIAN,  N.  E.  Br.  —  Hybride  produit  dans 
la  collection  de  M.  D.  C.  Drewett,  de  Mill-on-Tyne;  il  provient  du  C.  X  calo- 
phyllum,  fécondé  par  le  pollen  du  C.  insigne  Maidei.  Il  est  intéressant  de 
remarquer  que  l'élément  femelle  est  lui  même  un  hybride  entre  le  C.  barbatiun 
et  le  C.  venustum.  Gard.  Chron.,  8  février,  p.  160. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  SIAMENSE,  Rolfe.  —  C'est  une  espèce  introduite  par 
M.  J.  Garden,  de  Bois-Colombes,  près  Paris,  et  qui  vient  des  environs  de 
Bangkok  (Roy.  de  Siam).  Il  est  allié  au  C.  Callosiim,  Rchb.  f.,  et  une  repro- 
duction coloriée  qui  en  a  été  donnée  par  le  Moniteur  d'Horticulture  du  10  mars 
suggère  même  des  doutes  sur  la  question  de  savoir  jusqu'à  quel  point  ils  sont 
scientifiquement  distincts.  Gard.  Chron.,  8  février,  p.  161. 

R.  A.  Rolfe. 
Kew,   avril  1890. 


40  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


HISTOIRE  DE  LA  CULTURE  DES  ORCHIDEES 

{Suite,  voir  nos  i  et  2) 

En  1819,  Sir  Jos.  Banks  imagina  et  pratiqua  un  procédé  meilleur.  Chaque 
plante  était  mise  dans  un  panier  cylindrique  formé  de  longs  et  minces  rameaux 
d'osier,  entrelacés  dans  le  bas  et  séparés  dans  le  haut  de  manière  à  laisser  la 
plante  s'appuyer  au  fond  et  se  développer  librement  dans  toutes  les  directions. 
Le  panier  était  suspendu  au-dessus  de  l'appareil  de  chauffage;  une  mince 
couche  de  terreau  était  étendue  au  fond  du  panier  ;  les  racines  étaient  posées 
sur  ce  terreau  et  recouvertes  d'une  légère  couche  de  mousse  assez  épaisse 
pour  les  abriter  et  conserver  une  humidité  suffisante.  Chez  MM.  Loddiges  on 
se  servait  d'un  compost  de  bois  pourri  et  de  mousse  avec  addition  d'un  peu  de 
sable.  Le  système  de  chauffage  était  encore  bien  primitif.  C'était  un  foyer  ou 
fourneau  chauffant  une  cheminée  en  briques,  au-dessus  de  laquelle  était  dressée 
une  couche  de  tannée  conservée  humide  par  des  arrosages  fréquents.  II  s'en 
élevait  une  incessante  buée;  en  outre,  aucune  aération  n'était  permise. 

Partout  le  même  insuccès  suivit  cette  méthode;  cet  insuccès  fut  attribué 
non  pas  aux  défauts  de  celle-ci,  mais  bien  à  la  nature  même  des  Orchidées. 
Heureusement  Lindley  surgit  alors;  ses  premières  expériences  au  jardin  de 
la  Société  d'horticulture  de  Londres  échouèrent,  il  est  vrai,  mais  ne  le  décou- 
ragèrent pas  ;  elles  l'amenèrent  à  rechercher  les  conditions  de  milieu  où  se 
trouvent  les  plantes  dans  leur  patrie.  Le  savant  auteur  de  la  Théorie  de  l'Hor- 
ticulture, le  même  qui,  en  dix  années  de  sa  vie  si  active,  devait  déterminer 
plus  de  trois  cents  genres  d'Orchidées,  le  D'  Lindley  comprit  qu'il  fallait 
avant  tout  connaître  ces  conditions,  les  reproduire  autant  que  possible  ou  tout 
au  moins  en  fournir  les  équivalents,  en  un  mot  assurer  à  chaque  genre  ou 
espèce  la  somme  d'air,  de  lumière,  d'humidité,  de  chaleur  et  d'aliments  assi- 
milables trouvés  sous  le  ciel  natal. 

Devant  l'observateur  s'ouvrent  promptement  des  horizons  nouveaux.  Des 
renseignements  incomplets  fournis  par  les  relations  des  voyageurs  deviennent 
la  base  d'une  science  qui  sera  approfondie  dans  la  suite,  mais  dont  les  éléments 


15   AVRIL   i8go  41 

suffisent  pour  établir  une  série  de  faits  d'une  réelle  valeur  et  qui  mèneront  à 
des  lois.  Il  s'agit  de  la  climatologie  dans  ses  applications  à  la  connaissance  de 
la  vie  végétale.  Que  de  révélations  imprévues  !  On  ne  semblait  vouloir  tenir 
compte  de  rien  en  dehors  du  degré  de  latitude.  Une  Orchidée  provenait  du 
Mexique,  vite  elle  était  confinée  en  serre  chaude,  sans  que  l'on  se  souciât  le 
moins  du  monde  de  la  hauteur  supramarine  à  laquelle  se  trouvait  son  habitat. 
On  voulait  bien  se  souvenir  de  la  température  moyenne  d'une  région,  mais 
sans  donner  un  regard  aux  extrêmes  de  chaleur  et  de  froid  qui  doivent  avant 
tout  être  pris  en  considération.  On  perdait  de  vue  l'état  hygrométrique  de  la 
contrée  et  les  circonstances  spéciales  qui  fréquemment  modifient  les  conditions 
multiples  d'un  climat,  et  différencient  de  la  sorte  des  locahtés  d'ailleurs  fort 
rapprochées.  L'altitude  joue  un  rôle  important,  nous  dirions  volontiers  un 
rôle  prépondérant  dans  la  distribution  géographique  des  Orchidées.  Comme 
le  dit  avec  raison  M.  de  Puydt  dans  son  bel  ouvrage  sur  les  Orchidées,  «  les 
quatre  cinquièmes  de  ces  plantes  redoutent  les  chaleurs  constamment  élevées. 
C'est  à  partir  d'une  altitude  de  1000  mètres  qu'elles  commencent  à  devenir 
abondantes.  Elles  le  sont  de  plus  en  plus  à  mesure  que  le  niveau  s'élève  et 
l'on  estime  que  c'est  entre  2000  et  2800  mètres  d'altitude  qu'est  la  zone 
favorite  de  ces  belles  plantes.  La  température  de  cette  zone  oscille  entre  les 
extrêmes  de  25  à  35°  C.  le  jour,  et  7  ou  8"  et  même  5°  et  moins  la  nuit.  Les 
gelées  blanches  ne  sont  pas  rares  à  2500  mètres.  Jusqu'à  3000  mètres  les 
Orchidées  ne  manquent  point  et  brillent  encore  d'un  vif  éclat,  mais  elles  se 
raréfient  rapidement  dans  les  zones  d'extrême  froid.  » 

Les  Orchidées  des  régions  intertropicales,  en  raison  même  des  particularités 
des  climats,  ne  sauraient  être  traitées  de  la  même  manière,  encore  moins 
confondues  dans  une  même  serre.  Non  loin  de  l'équateur,  dans  les  plaines 
basses,  la  chaleur  moyenne  est  de  28°,  rarement  plus,  tandis  qu'aux  confins 
des  régions  tempérées,  entre  le  25^  et  le  35^  parallèles,  la  chaleur  des  étés 
dépasse  souvent  35°,  température  inconnue  sous  les  tropiques.  Sous  l'équateur 
encore,  l'altitude  devient  une  donnée  importante  puisque  la  température  décroît 
à  peu  près  d'un  degré  par  200  à  260  mètres;  à  2000  mètres  de  hauteur,  la 
chaleur  normale  n'est  plus  que  de  18°  et  l'observation  directe  a  montré  que 
2000  mètres  plus  haut,  elle  est  à  peine  de  8°. 

La  différence  entre  la  chaleur  du  jour  et  celle  de  la  nuit  est  plus  notable 
encore.  Une  température  de  12°  le  jour  tombe  à  -f-  2°  la  nuit  et  par  un  ciel 
serein,  sans  brumes  et  sans  nuages,  par  suite  du  rayonnement,  la  nuit  donne 


■  m  ' 

42  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

le  givre.  A  4000  mètres,  même  sous  l'Equateur,  il  gèle  fréquemment  et  parfois 
il  y  neige.  Cela  n'empêche  pas  les  Orchidées  d'arriver  à  des  altitudes  considé- 
rables, là  où  s'arrêtent  les  dernières  traces  de  la  végétation.  Ne  trouve-t-on  pas 
VOncidmm  nubigenum  dans  les  Andes  du  Pérou  jusqu'à  4260  mètres,  c'est-à-dire 
à  400  mètres  à  peine  de  la  limite  des  neiges  éternelles  ? 

Une  autre  donnée  bien  connue  maintenant  doit  être  prise  en  sérieuse  consi- 
dération, c'est  la  différence  de  la  répartition  des  pluies  à  la  surface  du  globe. 
Dans  les  contrées  tempérées  ou  froides,  les  pluies  sont  réparties  pendant 
l'année  entière  en  quantités  variables;  dans  les  pays  chauds,  elles  sont  pério- 
diques et  l'année  est  partagée  généralement  en  deux  saisons,  l'une  pluvieuse 
et  l'autre  sèche,  parfois  deux  saisons  sèches  et  deux  pluvieuses.  A  l'époque 
des  saisons  de  pluie,  il  pleut  chaque  jour,  presque  à  des  heures  fixes,  et  avec 
une  abondance  dont  nous  ne  pouvons  guère  nous  faire  une  idée.  Mais  l'instant 
d'après  le  soleil  reparaît  ;  l'air  se  charge  de  vapeurs  et  au  moindre  abaissement 
de  température,  elles  se  condensent  en  brumes  épaisses.  Ces  alternatives  de 
pluies,  de  brumes  et  de  soleil  se  succèdent  ainsi  tout  une  saison  jusqu'au  jour 
où  la  sécheresse  règne  en  maîtresse. 

Se  fait-on  une  idée  de  l'énergie  d'une  végétation  que  stimulent  des  chaleurs 
intenses,  des  arrosements  quotidiens  et  une  atmosphère  chargée  de  vapeur? 
Les  arbres  s'élèvent  à  des  hauteurs  vertigineuses,  des  lianes  grosses  comme 
le  bras  escaladent  ces  géants  et  les  étreignent.  D'autres  arbres,  pareils  aux 
chênes  de  nos  forêts,  forment  le  sous-bois.  Puis  viennent  les  herbes  élevées 
d'une  ampleur  remarquable.  Sur  tous  ces  troncs,  grands  et  petits,  depuis  les 
hautes  branches  jusqu'à  la  base,  vivent  des  myriades  de  plantes  épiphytes, 
dont  la  variété  égale  l'étonnante  profusion  et  dont  les  détails  brillent  par  une 
richesse  inépuisable.  A  cette  vie  luxuriante  suit,  dans  la  saison  sèche,  la 
torpeur  d'un  sommeil  que  les  rosées  et  les  brouillards  n'ont  plus  la  force 
d'interrompre.  Beaucoup  d'arbres  se  dépouillent  de  leur  feuillage,  les  épi- 
phytes languissent, "se  rident,  se  flétrissent;  mais  sous  ce  ciel  si  chaud,  la  mort 
ne  trouve  guère  sa  place,  et  la  pluie  a  bientôt  ranimé  ce  qui  semblait  perdu. 

Ém.   Rodigas. 

(Sera  continué.) 


15    AVRIL    1890  43 


GUERRE  AUX  LIMACES 

Parmi  les  ennemis  des  Orchidées,  il  n'en  est  pas  de  plus  redoutable  que  la 
limace;  c'est  à  la  fois  le  plus  glouton  et  le  plus  gourmet  des  rongeurs  qui 
ravagent  nos  collections.  Quel  est  l'amateur  qui  ne  l'a  pas  maudite  vingt  fois, 
lorsqu'après  avoir  entouré  de  soins  sa  plante  favorite,  au  moment  où  le  succès 
allait  couronner  ses  efforts,  il  constatait  avec  douleur,  un  matin,  la  disparition 
des  jeunes  pousses  ou  du  bouton  à  fleurs  si  impatiemment  attendus!  L'affreuse 
limace  était  venue  dévorer  ce  qu'il  y  avait  de  plus  tendre,  de  meilleur;  puis 
elle  s'était  enfuie  dans  quelque  retraite  inconnue,  à  l'abri  du  soleil  et  aussi  de 
la  juste  colère  de  celui  qu'elle  venait  de  désoler.  Parfois,  avec  un  raffinement 
de  cruauté,  elle  avait  rongé  précisément  la  base  d'une  hampe  florale  dont  les 
boutons  allaient  éclore;  et  la  pauvre  tige,  dont  vous  guettiez  l'épanouissement 
splendide,  gisait  flétrie  au  pied  de  la  plante  dont  elle  devait  être  la  gloire. 

Les  limaces  sont  prudentes  et  se  cachent  bien;  elles  ne  sortent  guère  de  leur 
repaire  que  la  nuit,  et  leur  couleur  sombre  les  protège  encore.  A  peine  peut-on 
en  détruire  quelques-unes  en  leur  faisant  la  chasse  à  ce  moment,  avec  une 
lanterne  sourde.  Elles  sont  hermaphrodites,  et  cachent  soigneusement  leurs 
œufs  dans  les  tessons  de  drainage,  dans  le  sphagnum,  ou  même  dans  les 
bractées  des  plantes.  Aussi  les  soins  minutieux  des  jardiniers  sont-ils  presque 
toujours  impuissants  à  les  supprimer. 

Un  procédé  très  répandu  pour  les  chasser  consiste  à  leur  tendre  un  piège  au 
moyen  de  feuilles  de  laitue,  de  fleurs  ou  de  feuilles  de  robinier,  sous  lesquelles 
elles  se  réfugient  en  croyant  se  soustraire  au  danger.  Les  orchidophiles  pré- 
servent les  hampes  florales  de  leurs  attaques  en  enveloppant  d'ouate  la  base 
du  rachis.  Un  autre  moyen,  très  efficace,  de  protéger  les  Orchidées  contre 
les  ravages  des  limaces  consiste  à  placer  le  pot  qui  les  contient  dans  une 
soucoupe  en  terre  munie  à  son  centre  d'une  petite  colonnette,  qui  lui  sert 
de  support  et  en  quelque  sorte  de  piédestal.  La  soucoupe  est  ensuite  remplie 
d'eau.  Cette  disposition  a  l'avantage  d'opposer  un  obstacle  infranchissable  aux 
approches  de  l'ennemi  ;  et  si  quelque  limace  ou  quelque  cloporte  se  trouvait 


44  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

déjà  dans  un  pot,   du  moins  ils  ne   pourraient  pas  endommager  les  plantes 
voisines,  et  l'on  parviendrait  bientôt  à  les  découvrir. 

En  outre,  l'évaporation  de  l'eau  entretient  autour  de  la  plante  l'humidité 
nécessaire  à  une  bonne  végétation.  Il  est  à  remarquer,  en  effet,  que  la  quantité 
de  vapeur  d'eau  en  suspens  dans  l'atmosphère  dépend  bien  de  l'agitation  de 
l'eau  ou  du  renouvellement  de  l'air  en  contact  avec  elle,  mais  aussi,  et  en 
grande  partie,  de  l'état  de  la  surface  mouillée.  Or,  la  surface  poreuse  et 
rugueuse  des  godets  est  très  favorable  à  l'évaporation,  comme  on  s'en  aper- 
cevra bientôt  par  la  nécessité  d'y  ajouter  de  l'eau  fréquemment. 

Enfin,  il  n'est  pas  inutile  d'ajouter  que  la  forme  de  ces  godets  et  leur 
couleur  peuvent  contribuer  à  donner  à  la  serre  une  élégance  et  une  gaieté 
nouvelles,  et  permettent  de  disposer  des  plantes  à  des  hauteurs  différentes  en 
faisant  valoir  leur  taille  et  leur  port  dans  un  arrangement  plus  artistique. 

Max  Garnier. 


CORRESPONDANCE 

Monsieur  le  Directeur  du  Jotmial  des  Orchidées, 

Les  deux  premiers  numéros  de  votre  journal  nous  ont  paru,  permettez-nous 
de  vous  le  dire,  très  intéressants,  surtout  parce  que  les  articles  publiés  sont 
pour  la  plupart  éminemment  pratiques.  Nous  vous  serons  très  obligés  de 
persévérer  dans  cette  voie  et  d'entrer,  s'il  vous  plaît,  pour  ce  qui  concerne 
la  culture  des  plantes,   dans  les  plus  petits  détails. 

Les  amateurs  distingués  dont  vous  vous  êtes,  à  notre  grande  satisfaction, 
assuré  la  collaboration  n'ont  peut-être  pas,  que  dis-je,  n'ont  certainement  pas 
besoin  de  tout  ce  luxe  d'enseignement,  de  préceptes,  de  remarques,  de  tous 
ces  infiniment  petits  de  la  culture  des  Orchidées.  Ils  voudront  bien  se  souvenir 
que  le  Journal  des  Orchidées  n'est  pas  fait*  seulement  pour  eux,  qu'il  est  fait 
aussi  pour  nous,  commençants,  qui  sommes  des  ignorants  en  fait  de  culture, 
mais  ne  demandons  pas  mieux  que  de  devenir  experts  et  savants  comme  nos 
aînés.  I^es  moindres  indications  ont  pour  nous  une  souveraine  importance  et, 
comme  des  écoliers,  nous  avons  besoin  qu'on  revienne  plus  d'une  fois  à  la 
charge,  qu'on  nous  remette  en  mémoire  les  choses  déjà  enseignées  jusqu'à  ce 


15    AVRIL    1890  45 

que  nous  soyons  bien  forcés  de  les  retenir  définitivement.  Ne  craignez  pas 
d'être  prolixe.  Mais  ce  que  nous  espérons  par  dessus  tout,  vous  priant  de 
ne  point  vous  offusquer  de  notre  demande,  car  nous  n'y  mettons  pas  de  malice, 
c'est,  dans  votre  enseignement,  de  continuer  à  être  absolument  sincère,  comme 
vous  l'êtes,  lorsqu'on  vient  vous  demander  conseil  chez  vous,  de  nous  dévoiler 
toute  votre  pensée,  nous  livrant  tous  les  petits  secrets  de  la  culture  des 
Orchidées  qu'une  expérience  sagace  peut  vous  avoir  appris  à  vous  et  à  vos 
estimés  collaborateurs. 

Avant  de  vous  connaître,  il  m'est  arrivé  plusieurs  fois,  à  moi  qui  ne  suis 
pourtant  encore  qu'au  seuil  de  la  science  orchidéenne,  d'acheter  des  plantes 
d'un  prix  déjà  honnête,  d'en  demander  la  culture  à  mes  vendeurs  d'alors  et 
de  recevoir  d'eux  des  indications  qui,  si  je  les  avais  suivies  à  la  lettre,  auraient 
amené  infailliblement  la  perte  de  mes  plantes,  ou  de  me  les  voir  refuser  sous 
l'intelligent  prétexte  qu'ils  ne  voulaient  pas  dévoiler  aux  autres  leurs  secrets! 
Tenez  les  sèches,  très  sèches,  ne  leur  donnez  pas  une  goutte  d'eau,  laissez 
rider  les  bulbes,  me  disait-on,  alors  que  les  plantes  ne  demandaient  qu'à  être 
saturées  d'humidité.  Une  autre  fois,  —  il  s'agissait  à'Odontoglosstim  Alexan- 
drae  —  on  me  conseillait  de  ne  leur  point  donner  d'air,  de  les  tenir  pour  ainsi 
dire  à  l'étouffée,  alors  que  cette  sorte  d'Orchidée  a  besoin,  je  l'ai  appris  par  vous 
et  vous  le  dites  très  bien  dans  l'article  publié  dans  votre  premier  numéro, 
d'air  à  flots,  d'air  encore  et  toujours.  Il  en  est  résulté  que  j'ai  failli  perdre  les 
plantes  qu'on  m'avait  conseillé  de  tenir  sèches,  que  j'ai  perdu  mes  premiers 
Odontoglossiiui  Alexandrae  qui,  privés  d'air  et  copieusement  arrosés,  n'ont  pas 
tardé  à  pourrir,  et  que  les  rares  exemplaires  que  j'ai  réussi  à  conserver  ne 
m'ont  donné  qu'une  floraison  maigre  et  insignifiante.  Mais  il  en  est  résulté 
encore  autre  chose  :  c'est  que  j'ai  planté  là  les  donneurs  de  tous  ces  beaux 
conseils,  et  que  je  n'ai  plus  mis  les  pieds  chez  eux  depuis  lors.  C'était  bien 
naturel;  j'étais  absolument  découragé  par  mon  peu  de  réussite,  provenant, 
je  m'en  suis  aperçu  trop  tard,  d'indications  erronées,  données  à  dessein  pour 
faire  aller  le  commerce.  Elles  ont  eu,  comme  vous  voyez,  un  tout  autre  résultat 
que  celui  qu'on  s'en  promettait.  Il  faut  donc  que  nous  puissions  avoir,  dans 
votre  journal,  la  plus  entière  confiance,  qu'il  nous  indique,  aussi  conscien- 
cieusement que  possible,  la  vraie  culture,  et  toute  la  culture  de  chaque  espèce 
d'Orchidée,  enfin  le  traitement  qu'il  convient  de  donner  aux  plantes,  comme 
compost,  température,  aérage,  humidité,  époque  de  rempotage,  etc.,  ne  nous 
laissant  rien  ignorer  de  ce  que  nous  devons  savoir. 


46  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Permettez-moi  d'ajouter  que  c'est  la  condition  sine  quâ  non  du  succès  de 
l'œuvre  que  vous  avez  entreprise,  succès  que  je  vous  souhaite  de  grand  cœur, 
que  vous  méritez,  et  que  les  numéros  parus  jusqu'ici  de  votre  journal  nous 
autorisent  à  prévoir  éclatant  et  durable. 

Il  sera  peut-être  utile  dans  l'intérêt  des  amateurs  commençants  de  publier 
cette  lettre  pour  les  mettre  en  garde  contre  les  donneurs  de  conseils  intéressés. 

Agréez,  etc.  X. 

Suivant  le  désir  de  notre  aimable  correspondant  nous  publions  sa  lettre, 
quoique  nous  nous  refusions  à  croire  qu'il  peut  exister  encore  aujourd'hui 
des  horticulteurs  assez  arriérés  ou  assez  peu  consciencieux  pour  donner  à 
plaisir  des  conseils  contraires  à  leurs  clients.  Ce  serait  aller  à  l'encontre  de 
leurs  intérêts. 

Pour  nous,  qui  ne  nous  proposons  que  d'étendre  les  connaissances  horti- 
coles, et  ne  poursuivons  que  la  vérité,  nous  nous  sommes  donné  comme  but  de 
recueillir  et  de  grouper  toutes  les  informations,  d'examiner  toutes  les  théories, 
de  les  proposer  aux  expériences  des  cultivateurs  ou  au  jugement  des  amateurs, 
enfin  de  provoquer  la  discussion  d'où  naît  la  lumière.  Nous  publierons  le 
résultat  de  nos  recherches  et  de  notre  pratique;  mais  nous  ne  nous  donnons 
pas  comme  infaillibles,  et  ne  prétendons  nullement  professer  ex  cathedra  : 
notre  rôle  sera  surtout  de  mettre  sous  les  yeux  du  public  toutes  les  pièces  du 
procès. 

Pour  cette  raison,  nos  lecteurs  comprendront  que  nous  ne  pouvons  prendre 
la  responsabilité  des  articles  signés  de  nos  collaborateurs.  Le  Journal  des 
Orchidées  est  une  tribune  ouverte  à  toutes  les  opinions  de  culture  raisonnables. 
Par  cela  même  la  responsabilité  est  laissée  entière  aux  signataires  des  articles 
et  de  toutes  les  correspondances  que  nous  sommes  autorisés  à  publier. 

Nous  ne  partagerons  pas  toujours  toutes  les  idées  émises  dans  les  articles 
que  publiera  le  Journal  des  Orchidées;  mais  nos  lecteurs  pourront  être  certains 
d'y  trouver  toujours  la  reproduction  exacte  de  cultures  pratiquées  dans  divers 
milieux.  Ce  sera  un  des  côtés  intéressants  du  journal. 


15    AVRIL    1890  47 


LES   ORCHIDÉES  EN  APPARTEMENT 

I.  —  Cattleya  citrina 

Le  Journal  des  Orchidées  se  propose  de  mettre  à  la  portée  du  public  les 
principales  notions  de  la  culture  des  Orchidées  en  appartement. 

Je  suis  heureux  de  l'occasion  qui  m'est  offerte  d'exposer  à  ses  lecteurs  le 
résultat  de  mes  soins  et  de  mes  recherches,  car  je  trouve  cette  idée  très  pra- 
tique et  très  féconde.  Je  serai  enchanté  si  mon  exemple  et  mon  expérience 
peuvent  épargner  des  recherches  ou  des  déceptions  à  quelques  personnes,  et 
leur  procurer  la  satisfaction  de  mener  à  bien  la  culture  de  quelque  belle  espèce. 

L'une  de  celles  dont  je  me  suis  le  plus  occupé  dans  ces  derniers  temps,  et 
avec  un  entier  succès,  était  un  Cattleya  citrina,  dont  j'ai  obtenu  la  floraison  sans 
que  sa  culture  ait  jamais  exigé  aucune  disposition  spéciale,  aucun  changement 
dans  l'aménagement  intérieur  de  mon  appartement. 

J'ai  eu  ce  Cattleya  à  la  fin  d'octobre  1888,  et  je  l'ai  laissé  pendant  tout 
l'hiver  dans  une  pièce  exposée  à  l'ouest  et  sans  feu  ;  il  n'y  gelait  jamais 
cependant,  parce  que  j'avais  fait  placer  une  double  fenêtre;  mais  la  tempéra- 
ture s'est  souvent  abaissée  entre  1°  et  5°  centigrades.  J'ouvrais  la  seconde 
fenêtre  quand  les  rayons  du  soleil  donnaient  dans  la  chambre,  et  j'ouvrais 
complètement  quand  la  température  extérieure  s'élevait  à  12°. 

Mon  Cattleya  avait  trois  pousses  en  voie  de  développement  lorsque  je  le 
reçus  ;  toutes  les  trois  prospérèrent  parfaitement,  et  l'une  d'elles  produisit 
même  un  bouton;  mais  celui-ci  s'arrêta  dans  sa  croissance  dans  le  courant 
de  mars. 

J'ai  remarqué  d'ailleurs,  au  cours  de  plusieurs  années  d'expérience,  que 
le  mois  de  mars  est  toujours  le  plus  funeste  pour  les  Orchidées  ;  cela  tient 
sans  doute  à  l'adoucissement  prématuré  de  la  température,  interrompu  fré- 
quemment par  de  brusques  retours  de  froid. 

L'été,  cependant,  s'est  bien  passé  ;  j'ai  laissé  mon  Cattleya  pendant  toute 
cette  saison  dans  la  même  pièce,  dont  les  fenêtres  ont  été  ouvertes  jour  et 


LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


nuit  presque  sans  exception  ;  je  tendais  seulement  une  toile  comme  abri  lorsque 
le  soleil  dardait  ses  rayons  dans  la  chambre.  Enfin,  au  mois  d'octobre  1889, 
je  l'ai  transporté  dans  ma  salle  à  manger,  où  il  a  passé  tout  l'hiver.  Il  se 
trouvait  là  placé  dans  des  conditions  peu  favorables  ;  la  température  était  fort 
irrégulière,  car  le  feu  était  toujours  éteint  à  1 1  heures  du  soir  au  plus  tard, 
et  n'était  allumé  que  vers  11  heures  du  matin  au  plus  tôt;  en  outre  la  lumière 
était  peu  abondante,  le  papier  des  murs  étant  sombre  et  l'unique  fenêtre 
donnant  sur  une  serre  dont  les  vitres  sont  blanchies. 

Cependant  le  Cattleya  a  donné  cette  année  quatre  pousses,  dont  l'une  a 
fleuri  au  commencement  de  mars  et  l'autre  porte  un  bouton  très  développé  qui 
s'ouvrira  dans  une  huitaine  de  jours.  De  plus,  il  recommente  à  pousser  des 
racines  qui  ont  quinze  centimètres  environ  de  longueur,  et  paraissent  très 
vivaces.  Il  n'a  jamais  réclamé  d'autres  soins  qu'un  seringage  quotidien  des 
bulbes,  des  racines  et  du  bloc  de  bois  sur  lequel  il  croît.  Ce  bloc  de  bois  est 
placé  sur  une  table  contre  la  fenêtre,  et  de  chaque  côté  de  cette  fenêtre  j'ai 
disposé  une  planche  portant  des  vases  poreux  pleins  d'eau,  sur  lesquels 
pendent  mes  Orchidées. 

Par  une  disposition  analogue,  j'ai  établi  sur  ma  table  un  baquet  de  zinc 
remph  d'eau  et  contenant  des  briques  à  bâtir  placées  sur  champ.  Ces  briques 
supportent  encore  d'autres  Orchidées,  en  pot  ou  sur  bloc,  ainsi  que  des 
fougères  et  des  palmiers. 

J'ajoute  que  la  constante  aération  de  la  salle,  qui  communique  avec  le  jardin, 
assure  l'évaporation  de  l'eau  placée  dans  les  vases  poreux,  et  par  suite,  le 
maintien  de  l'humidité  nécessaire  à  la  végétation. 

Cette  installation  n'exige  qu'un  espace  très  restreint  et  ne  présente  aucun 

inconvénient,  soit  au  point  de  vue  du  coup  d'œil,  soit  au  point   de  vue  de 

l'hygiène  des  habitants.  Je  ne  puis  que  recommander  aux  amateurs  d'orchidées 

la  culture  en   appartement  des  Cattleya,  et  leur  assurer   qu'ils   seront  bien 

récompensés  du  peu  de  soins  qu'elle  leur  coûtera  par  la  satisfaction  de  voir  se 

former  et  éclore  ces  admirables  floraisons. 

C.  Vasseur". 


15  AVRIL  i8go  49 


LA  CULTURE  DES  VANDA  A  MARIEMONT  (^) 

Nous  cultivons,  à  Mariemont,  les  Vanda  dans  des  corbeilles  en  bois,  sem- 
blables à  celles  dont  le  Journal  des  Orchidées  a  déjà  conseillé  l'emploi;  ce 
procédé  présente,  à  nos  yeux,  le  grand  avantage  sur  la  culture  en  pots,  de 
rendre  inutile,  lors  du  rempotage  des  plantes,  le  dérangement  des  mottes 
de  racines,  et  de  ne  pas  exiger  des  manipulations  toujours  dangereuses.  D'après 
notre  système,  en  effet,  il  n'est  pas  nécessaire  d'enlever  du  pot  cette  motte 
pour  la  replacer  dans  un  autre,  comme  nous  allons  le  voir  tout  à  l'heure. 

Nous  rempotons,  il  est  vrai,  soit  en  petits  pots,  soit  en  paniers  de  dimen- 
sions restreintes,  les  mignonnes  espèces  ou  celles  à  végétation  plus  robuste,  qui 
n'auraient  pas  atteint  la  force  jugée  nécessaire  pour  être  mises  d'emblée  dans 
les  grandes  corbeilles,  pour  lesquelles  nous  avons  adopté  un  modèle  uniforme. 

Quant  aux  espèces  qui  atteignent  de  grandes  dimensions,  et  qui  sont 
d'ailleurs  peu  nombreuses  (F.  tricolor,  suavis  et  leurs  variétés,  gigantea, 
Batemanni  et  Lowi)  elles  ne  demandent  pas  de  soins  spéciaux.  Nous  les 
plaçons,  dès  qu'elles  sont  arrivées  à  30  ou  40  centimètres  de  hauteur,  dans  de 
grandes  corbeilles,  ayant  de  40  à  50  centimètres  carrés,  afin  de  donner  aux 
racines  l'espace  nécessaire.  Lorsque  nous  voulons  renouveler  le  sphagnum 
et  rafraîchir  les  racines,  voici  comment  nous  opérons  :  nous  détachons  au 
bas  du  panier  une  ou  plusieurs  des  lattes  qui  le  composent,  nous  enlevons  le 
sphagnum  du  fond  et  nous  raccourcissons,  autant  qu'il  est  nécessaire,  les 
parties  mortes  de  la  tige  et  des  racines.  L'opération  terminée,  nous  remettons 
en  place  le  drainage  et  le  fond  de  la  corbeille.  Enfin  pour  masquer  la  base 
de  la  tige,  à  mesure  qu'elle  se  dénude,  nous  surélevons  le  panier  en  ajoutant 
à  la  partie  supérieure  les  lattes  détachées  en  dessous,  et  le  montons  ainsi 
de  façon  à  compenser  la  hauteur  perdue  en  bas.  Nous  remplissons  la  partie 


(i]  Les  Vanda,  comme  toutes  les  autres  Orchidées  du  reste,  y  sont  merveilleusement  cultivées. 
Nous  publierons  prochainement  Une  Visite  à  Mariemont.  On  sait  que  les  collections  d'Orchidées 
de  M.  Warocqué  jouissent  d'une  réputation  universelle.  Réd. 


50  LE  JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

reconstruite  au  sommet  de  la  corbeille  d'excellent  sphagnum  vivant.  Comme 
on  le  voit,  nous  ne  touchons  donc  que  peu  à  la  motte  des  racines  saines  et  la 
plante  se  trouve  replacée  dans  des  matériaux  aussi  frais  que  si  elle  avait  été 
rempotée,  sans  qu'il  ait  été  nécessaire  de  déranger  les  racines.  Voilà  ce  qu'on 
ne  peut  faire  avec  la  culture  des  plantes  en  pots. 

Nous  employons  d'ordinaire  un  bon  drainage  de  tessons  larges  et  plats.  Ajou- 
tons que  pour  les  Vanda  nous  nous  servons  exclusivement  du  sphagnum  pur. 

Nous  maintenons  toujours,  pendant  l'hiver,  dans  les  serres  des  Vanda  une 
température  de  15  à  20°  Réaumur.  Nous  ne  faisons  d'exception  que  pour  les 
Vanda  coerulea,  ieres,  Cathcarti,  Jenkinsi,  imdulata,  et  les  nouveaux  Amesiana  et 
Kimballiana,  auxquels  suffit  une  chaleur  tempérée,  de  12  à  14°. 

Il  est  bon  d'arroser  les  Vanda  très  fréquemment  avec  de  l'eau  de  pluie; 
nous  conseillerons  de  laisser  séjourner  cette  eau  dans  la  serre  pendant  quelque 
temps,  afin  de  l'amener  à  la  température  convenable.  L'air  doit  être  égale- 
ment saturé  d'humidité  ;  le  mieux  sera  de  le  laisser  se  renouveler  le  moins 
possible.  Nous  conseillons  la  culture  à  l'étouffée. 

Pendant  la  période  de  végétation,  il  faudra  mouiller  les  plantes  chaque  matin 
et  deux  à  trois  fois  par  semaine  seulement  pendant  le  repos.  Nous  décon- 
seillons les  seringages.  Malgré  toutes  les  précautions  prises  l'eau  s'introduit 
dans  le  cœur  des  plantes  et  les  jeunes  pousses,  étant  excessivement  tendres, 
risqueraient  beaucoup  de  pourrir. 

Nous  les  lavons  d'ordinaire  quatre  fois  par  an  avec  de  la  nicotine  très  diluée; 
en  employant  ce  procédé,  nous  sommes  parvenus  à  produire  des  Vanda  Lowi 
qui  atteignaient  jusqu'à  trois  mètres  de  hauteur,  sur  une  seule  tige,  sans  avoir 
perdu  une  feuille.  Nous  en  possédons  une  vingtaine  de  spécimens  ayant,  de 
un  à  deux  mètres  de  hauteur. 

Les  V.  teres,  Cathcarti,  Jenkinsi,  undulata,  Amesiana  et  Kimballiana  n'ont 
besoin  d'être  arrosés  que  deux  fois  par  semaine  pendant  leur  époque  de  végé- 
tation et  moins  encore  pendant  celle  du  repos. 

En  ce  qui  concerne  ces  espèces,  ajoutons  encore  une  observation.  Nous 
avons  eu  fréquemment  l'occasion  de  constater  que  l'éloignement  plus  ou 
moins  grand  de  la  lumière  influait  sensiblement  sur  le  coloris  de  leurs  fleurs  ; 
aussi  engageons-nous  les  cultivateurs  à  les  rapprocher  autant  que  possible 
du  vitrage,  afin  d'obtenir  de  meilleurs  résultats,  et  même  à  les  laisser  en  plein 
soleil  aussi  longtemps  que  ses  rayons  ne  seront  pas  trop   brûlants. 

G.  Warocquê. 


15    AVRIL    1890  51 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  D'AVRIL 

L'hiver  est  presque  terminé,  et  le  moment  est  venu  de  faire  dans  les  serres 
les  préparatifs  de  la  saison  d'été. 

En  étudiant  la  culture  des  Orchidées,  on  constate  bientôt  que  la  température 
n'est  pas  tout,  et  qu'il  est  d'autres  soins  à  leur  donner.  Les  jardiniers  qui  savent 
comprendre  les  besoins  de  leurs  plantes  ont  tous  remarqué,  notamment,  qu'elles 
se  portent  mieux  quand  on  les  met  à  un  certain  endroit  de  la  serre  plutôt  qu'à 
un  autre.  Changez  une  Orchidée  de  place,  mettez  la  à  une  nouvelle,  mieux 
appropriée  à  ses  besoins,  vous  la  verrez  prospérer  merveilleusement;  ce  sont 
là  des  secrets  de  nature  que  l'observation  seule  peut  faire  connaître,  et  qu'il 
faut  noter  attentivement. 

Pendant  la  belle  saison,  il  est  très  important  de  discerner  les  espèces  qui  se 
plaisent  à  l'ombre,  et  celles  qui  aiment  le  soleil.  Il  sera  bon  de  prendre  à  ce 
point  de  vue  des  dispositions  générales;  nous  ne  saurions  trop  recommander 
de  procurer  aux  plantes  l'ombrage  ou  la  clarté  nécessaires. 

Serre  froide.  —  On  pourra  si  la  saison-  est  assez  avancée,  replacer  dans 
la  serre  froide  un  assez  grand  nombre  d'Oncidium  et  quelques  Miltonia  qui 
ont  dû  être  gardés  en  serre  tempérée  pendant  l'hiver.  Les  Coelogyne  cristata, 
ainsi  que  les  Lemoineana  et  alba  vont  entrer  en  croissance  et  demandent  des 
soins  attentifs.  En  général,  nous  conseillerons  les  mêmes  soins  que  dans  la 
première  quinzaine;  les  arrosages  seulement  devront  être  plus  fréquents  et 
plus  abondants  en  raison  de  l'élévation  de  la  température  et  de  l'activité  plus 
grande  de  la  croissance. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  et  Laelia  seront  en  cas  de  nécessité  rem- 
potés au  fur  et  à  mesure  qu'ils  auront  fini  de  fleurir.  Les  C.  Trianae,  qui  ont 
achevé  leur  floraison,  vont  entrer  en  croissance  et  devront  être  ou  rempotés 
ou  surfaces.  Plus  tard  viendra  le  tour  des  Mossiae  et  Mendeli,  puis  les  autres 
espèces  de  Cattleya  à  larges  fleurs,  tels  que  les  gigas  et  aiirea. 

Il  convient  de  surveiller  de  près  les  Laelia  elegans.  Les  diverses  variétés  de 
cette  espèce   fleurissent  à  des  époques  différentes;   un  grand  nombre  s'épa- 


52  .  LE   JOURNAL  DES    ORCHIDEES 


nouissent  en  ce  moment  et  pourront  être  rempotés  sitôt  la  floraison  terminée; 
les  autres  viendront  ensuite. 

Il  n'est  pas  indispensable,  d'ailleurs,  de  rempoter  les  Cattleya  et  les  Laelia 
toutes  les  années;  on  peut  les  laisser  deux  ou  trois  ans  dans  les  mêmes  pots 
sans  inconvénient,  et  même  avec  succès,  pourvu  qu'ils  soient  bien  empotés, 
avec  un  bon  drainage  s'élevant  jusqu'aux  deux  tiers  du  pot.  On  se  contente 
alors  d'enlever  soigneusement  le  vieux  compost,  et  de  le  remplacer  par  du  frais. 

Les  Miltonia  vexillaria,  Roezli  et  quelques  autres  souffriraient  d'être  tenus 
trop  renfermés  et  à  une  température  trop  élevée.  On  pourra  les  mettre  en 
serre  plus  froide  dès  que  la  bonne  saison  sera  suffisamment  prononcée. 

Il  en  sera  de  même  des  Oncidiitm  crispuin,  Marshallianwii,  concolor,  dasistyle, . 
Forbesi,  varicosum,  bifoliimi,  tigriniim,  ungniculatnm  et  autres,  qui  ont  dû  être 
tenus  en  serre  tempérée  pendant  l'hiver. 

On  procédera  également  au  nettoyage  et,  si  c'est  nécessaire,  au  rempotage 
des  Cymbidium,  Maxillaria,  Lycaste  et  autres  Orchidées  dont  la  floraison  est 
terminée.  Il  sera  bon  de  renouveler  la  surface  du  compost  des  Anguloa  dont 
les  jeunes  pousses  commencent  à  se  montrer.  Ces  plantes  pourront  recevoir 
un  peu  plus  d'humidité  et  d'engrais  qui  activeront  la  végétation. 

Serre  chaude.  —  Les  Aerides,  Vanda,  Saccolabium,  Phalaenopsis,  etc., 
s'accommodent  mal  d'un  excès  d'humidité  en  hiver  ou  de  sécheresse  en  été. 
Dès  ce  moment,  il  conviendra  de  les  arroser  quotidiennement  à  l'eau  de  pluie, 
et  de  leur  procurer  cet  air  chaud  et  humide  que  l'on  reconnaît  comme  le  plus 
favorable  en  général  à  leur  végétation.  Nous  renverrons  nos  lecteurs,  à  ce  point 
de  vue,  aux  recommandations  indiquées  à  l'article  précédent. 

Ne  pas  tarder  à  renouveler  le  compost  des  Phalaenopsis  qui  n'auraient  pas 
subi  cette  opération  jusqu'ici.  Il  serait  dangereux  de  la  différer  plus  longtemps, 
parce  qu'on  risquerait  de  briser  les  jeunes  racines  encore  délicates. 

Pour  ce  qui  concerne  les  Cypripedium,  on  suivra  les  indications  données 
à  leur  sujet  dans  le  numéro  précédent.  Ceux  dont  le  pot  serait  devenu  trop 
petit,  seront  rempotés  sitôt  l'achèvement  de  la  floraison  et  recevront  ensuite 
une  abondance  d'eau.  Ils  seront  maintenus  à  une  chaleur  assez  élevée,  i8  à 
2  2  degrés  centigrades.  On  observera  également  les  indications  déjà  données 
pour  les  Dendrobium. 


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LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GlIDE  PRATIQIE  DE  CULTURE 


LUCIEN  LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA    COLLABORATION     DE 

MM.  J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,  Ém.  Rodigas,  P.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  Wallaert, 

P.  Gloner,  g.  Joris,  a.  Van  Imschoot,  Fr.  Desbois,  A.  Linden, 

E.S.  Raisd,  D-^Van  Cauwelaert,E.Bungeroth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D-^  Capart,  Comie  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

Em.  Pierret,  P.  Silver,  J,  Moens,  L.  Lubbers,  A.  Dalliére, 

Comte  de  Moran,  O.Ballif,  C.  Ellner,  F.Kegeljan,  D.Massange  de  Lolvrex, 

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Rédacteurs  en  chef  :  LUCIEN  LINDEN  et  EMILE  RODIGAS 


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Pour  faciliter  aux  Jardiniers  rabonnement  au  Journal  des 
Orchidées,  il  leur  sera  loisible  de  régler  le  montant  de  leur 
abonnement  par  versements  mensuels  de  85  centimes,  en 
timbres  poste  de  tous  pays  ou  autrement.  Cette  faveur  n'est 
accordée  qu'aux  ounriers-j ardiniers  seulement. 

Chaque  Jardinier  qui  nous  aura  envoyé  six  abonnements 
aura  droit  à  un  septième  gratuit. 

Les  abonnements  partent  du  premier  de 
chaque  mois 


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tures, demande  un  emploi  en  Belgique.  (Excellents 
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Orchidées  et  des  plantes  de  serre  chaude,  demande 
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diverses  cultures,  demande  place  en  Espagne  ou 
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Bruxelles.   Excellentes  références  exigées. 


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Orchidées,  est  demandé  pour  l'Allemagne. 


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L'Horticulture  Internationale,  à  Bruxelles. 


SOMMAIRE    DU    r^    NUMÉRO    : 

Pages 

Le  Plébiscite  sur  les   Cypripedium 53 

Rempotage  des   Orchidées.  —  II.  Gattleya  et  Laelia 63 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  mai 66 


L'ORGHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BI.EICHRODER,  eoiisul-géiiéral  do  S.  M.  Bril;iiiiii(iii(',  à  Berlin,  pom  rAllennigno  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Bolgiiiiie; 
Comte  DU  Blysson,  auteur  de  rOrcIndophile,  pour  la  Fi'ance; 
UE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représenlanis  de  Belgique; 
Secrétaire:  M.  LUCIEN  LINDEN,  adminislraleur-directeur  de  L'Horticnltnrc  Intcriia'wnal,'. 
Trésorier  :  M.  .1.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  mres  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  d;ins  le  pavillon  central  de 
L'HorticiiUure  Iniernalionale,  Parc  Léopokl,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  MetdepeiNningen,  G.  MiTEAu,  E.  RoDiGAs,  A.  Van  Imsghoot 
et  E.  Wallaert. 


Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


I"    MAI    1890  53 


LE  PLÉBISCITE  SUR  LES  CYPRIPEDIUM 

Avant  de  passer  en  revue  les  diverses  opinions  exprimées  dans  les  réponses 
adressées  au  journal,  et  de  tirer  de  notre  plébiscite  la  conclusion  et  l'ensei- 
gnement qui  doivent  s'en  dégager,  nous  croyons  devoir  faire  connaître  le  motif 
qui  nous  a  amenés  à  organiser  ce  plébiscite,  le  but  que  nous  nous  sommes 
proposé,  et  l'utilité  que  nous  croyons  pouvoir  en  retirer. 

Les  Cypripedium  ont  joui  dans  ces  dernières  années  d'une  faveur  considé- 
rable qui  a  pris,  à  une  certaine  époque,  des  proportions  inconnues  jusqu'alors. 
La  beauté,  l'extrême  variété  de  leurs  fleurs,  ainsi  que  leur  durée,  si  précieuse 
pour  la  décoration  des  appartements,  méritaient  sans  nul  doute  une  haute 
estime;  mais  ces  qualités  auraient  peut-être  été  moins  appréciées,  sans 
la  mode,  qui  leur  donna  sa  consécration.  Pas  un  amateur  ne  voulut  voir 
ses  collections  privées  de  ces  favoris  du  jour;  ce  fut  un  engouement  sans 
exemple,  qui  entraîna  une  hausse  énorme  des  prix. 

C'était  là  recueil  où  pouvait  sombrer  cette  vogue.  La  popularité  sert  parfois 
les  grandes  nouveautés  qui,  sans  elle,  risqueraient  de  rester  méconnues;  mais 
elle  a  ses  retours,  dont  les  meilleures  Orchidées  ont  éprouvé  l'injustice. 
Combien  de  belles  espèces  se  sont  vues  dédaignées,  presque  oubliées  pendant 
quelque  temps,  pour  avoir  été  trop  exaltées  d'abord  ! 

C'est  ce  qui  se  produisit  pour  les  Cypripedium.  Un  jour  vint  où  les  ama- 
teurs les  plus  passionnés  reculèrent  et  commencèrent  à  s'inquiéter,  en  voyant 
les  prix  s'élever  si  haut  —  on  était  arrivé  à  payer  8,000  fr.  certains  exem- 
plaires !  —  Puis,  comme  tout  le  monde  avait  voulu  posséder  des  Cypripedium, 
ceux  qui  n'avaient  pu  se  procurer  que  des  espèces  inférieures  (non  sans 
s'imposer  encore  des  sacrifices)  et  ceux  qui,  faute  de  savoir  choisir  les  espèces 
et  variétés,  les  avaient  vues  déprécier  entre  leurs  mains,  se  plaignirent  de  leurs 
déceptions,  et  furent  d'autant  plus  prompts  à  dénigrer  le  genre  qu'ils  avaient 
fondé  sur  lui  de  plus  grandes  espérances.  Bref,  une  réaction  se  produisit,  les 
Cypripedium  furent  presque  détrônés  du  Capitole,  les  prix  s'abaissèrent,  et 
naturellement  la  dépréciation  fut  injuste. 


54  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

Aujourd'hui,  l'ardeur  de  la  lutte  entre  admirateurs  et  détracteurs  s'est  suffi- 
samment apaisée;  les  espèces  sont  aussi  mieux  connues;  le  moment  est  donc 
venu  où  l'opinion  pourra  prononcer  son  jugement  de  sang-froid,  en  pleine 
connaissance  de  cause.  C'est  pourquoi  nous  avons  pris  l'initiative  d'une  consul- 
tation qui  rentrait  parfaitement  dans  le  programme  que  nous  nous  sommes 
tracé. 

Nous  nous  sommes  proposé,  en  effet,  en  fondant  le  journal,  de  servir 
d'intermédiaire  entre  tous  les  chercheurs,  entre  toutes  les  théories,  pour  popu- 
lariser et  faciliter  à  tous  la  culture  des  Orchidées.  Il  nous  semble  bien 
conforme  à  ces  vues  de  donner  au  public  le  moyen  de  connaître  les  espèces  et 
variétés  vraiment  dignes  de  son  attention  et  de  sa  confiance,  celles  qui  se 
prêtent  le  mieux  à  certaines  exigences  spéciales,  et  celles,  s'il  s'en  trouve, 
qu'il  convient  de  négliger  et  d'écarter  des  collections.  C'est,  à  notre  avis,  lui 
rendre  service  que  de  lui  épargner  des  tâtonnements  longs  et  coûteux  en  lui 
apportant  le  résumé  des  expériences  faites  par  des  amateurs  de  goût  et  de 
science  éclairés.  C'est  lui  rendre  service  aussi  que  de  restituer  aux  Cypripe- 
dium,  injustement  délaissés  un  moment,  la  place  qu'ils  méritent  de  conserver 
à  l'un  des  premiers  rangs  de  la  grande  famille  des  Orchidées. 

Dans  le  dépouillement  des  appréciations  qui  nous  ont  été  adressées,  nous 
avons  dû  d'abord  écarter  un  certain  nombre  de  listes  émanant  d'amateurs  qui, 
visiblement,  ne  possédaient  pas  l'expérience  et  les  connaissances  nécessaires. 
D'autre  part,  nous  n'avons  pas  pu  grouper  dans  un  total  les  avis  de  quelques 
autres  personnes,  qui  nous  ont  adressé  la  liste  de  leurs  préférences,  sans  les 
ranger  en  ordre  bien  gradué.  Nous  nous  sommes  ainsi  trouvés  amenés  à  pré- 
senter au  public  les  résultats  du  plébiscite  de  la  façon  suivante.  Nous  publie- 
rons une  douzaine  de  hstes  choisies  parmi  celles  des  amateurs  les  plus  auto- 
risés; nous  donnerons  ensuite  le  résumé  de  l'impression  générale,  telle  qu'çlle 
ressort  de  la  lecture  de  toutes  les  réponses. 

Nous  nous  occuperons  tout  d'abord  des  deux  premières  questions.  Rappelons- 
en  le  libellé  : 

1°  Quels  sont  les  vingt-cinq  meilleurs  Cypripedium,  espèces  et  variétés, 
par  ordre  de  mérite  ? 

2°  Quels  sont  les  vingt-cinq  suivants  recommandés  ? 


l"    MAI    1890  55 

Liste  de  M.  G.  Warocqué 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  Stonei  (spécialement  le  platytoenium),  2  caudatum,  3  Argus 
Moensi,  4  Morganiae,  5  oenanthum  superbum,  6  orphanum,  7  tessellatum  porphyreum, 
8  Leeanum  superbum,  9  Schroderae,  10  Harrisianum  superbum,  11  insigne  (Chantini  et 
Maulei),  12  Elliottianum,  13  praestans,  14  Lawrenceanum,  15  villosum,  16  microchilum, 
17  Sallieri,  18  bellatulum,  19  selligerum  majus,  20  grande,  21  Curtisi,  22  vexillarium, 
23  Arthurianum,  24  Sanderianum,  25  nitens. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  hirsutissimum,  2  Ashburtoniae  expansum,  3  ciliolare 
Miteauanum,  4  albo-purpureum,  5  Germinyanum,  6  Sedeni  candidulum,  7  callosum,  8  lo 
Eldorado,  9  cardinale,  10  barbatum  Warneri,   11  Boxalli  atratum,  12  Spicerianum,  13  Lowi, 

14  Crossianum  superbum,  15  Godefroyi,  16  Druryi,  17  superbiens,  18  Fairieanum,  19  barbato- 
Veitchi,  20  Tautzianum,.  21  politum,  22  loevigatum,  23  Mastersianum,  24  Schlimi,  25  Van 
Houttei. 

Liste  de  M.  J.  Hye 

Cette  liste  est  dressée  suivant  l'ordre  alphabétique,  à  notre  grand  regret, 
car  nous  aurions  attaché  un  grand  prix  à  connaître  l'ordre  exact  des  préfé- 
rences de  cet  amateur  érudit. 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  Argus-Moensi,  Arthurianum,  Ashburtoniae  expansum,  bella- 
tulum, Charles  Canham,  Crossianum  superbum,  Elliottianum,  Harrisianum  superbum, 
Lawrenceanum,  Leeanum  superbum,  Marshallianum,  microchilum,  Morganiae,  oenanthum 
superbum,  orphanum,  Sallieri  var.  Hyeanum,  Sanderianum,  Schroderae,  selligerum  majus, 
Spicerianum  superbum,  Stonei,  superbiens,  tessellatum  porphyreum,   Wallisi,  vexillarium. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  Albo-purpureum,  barbatum  superbum,  callosum  superbum, 
calurum,  caudatum,  ciliolare,  concolor,  Curtisi,  Dauthieri  superbum,  Druryi,  Euryandrum 
majus,  Germinyanum,  grande,  hirsutissimum,  insigne,  leucorrhodon,  Lowi,  marmorophyllum, 
nitens,  niveum,  oenanthum,  praestans,  regale,  Tautzianum,  Thibautianum. 

Liste  de  M.  R.  Martin  Cahuzac 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  Stonei  platytoenium,  2  caudatum,  3  Leeanum  superbum, 
4  oenanthum  superbum,  5  Morganiae,  6  Curtisi,  7  Fairieanum,  8  insigne  Chantini,  9  Lawren- 
ceanum, 10  microchilum,  11  ciliolare  Miteauanum,  12  vexillarium,  13  Schroderae,  14  grande, 

15  nitens,  i5  orphanum,  17  praestans,  18  Sedeni  candidulum,  19  bellatulum,  20  Spicerianum, 
21  Harrisianum  superbum,  22  Elliottianum,  23  hirsutissimum,  24  villosum,  25  superbiens. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  1  Sallieri  Hyeanum,  2  Van  Houttei,  3  Mastersi,  4  Ashbur- 
toniae expansum,  5  albo-purpureum,  6  callosum,  7  tonkinense,  8  Boxalli  atratum,  9  Warneri, 
10  Germinyanum,  11  niveum,  12  Godefroyi,  13  tessellatum  porphyreum,  14  selligerum  majus, 
15  Sanderianum,  16  Rothschildianum,  17  Arthurianum,  18  lo  Eldorado,  19  politum,  20  laevi- 
gatum,  21  Lowi,  22  Schlimi,  23  Dauthieri,  24  calurum  Rougieri,  25  Tautzianum. 

Liste  de  M.  Wallaert 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  Leeanum  superbum,  2  insigne  Chantini,  3  Spicerianum, 
4  insigne  punctatum  violaceum,   5  tessellatum  porphyreum,   6  microchilum,  7  Harrisianum 


56  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

superbum,  8  Morganiae,  9  Stonei  platytoenium,  lonitens  superbum,  11  bellatulum,  12  grande, 

13  oenanthum  superbum,  14  Tautzianum,  15  barbatum  superbum,  16  vexillarium,  17  Elliot- 
tianum,  18  Arthurianum,  19  caudatum  Wallisi,  20  marmorophyllum,  21  Sallieri  Hyeanum, 
22  politum,  23  Ashburtoniae  expansum,  24  selligerum  majus,  25  Lavvrenceanum. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  Leucorrhodon,  2  Boxalli  superbum,  3  Sedeni  candidu- 
lum,  4  calurum  superbum,  5  Euryandrum,  6  caudatum  Warszewiczi,  7  barbatum  Warneri, 

8  Curtisi,  9  Schrbderae,  10  hirsutissimum,  11  oenanthum,  12  Fairieatnum,  13  melanophthal- 
mum,  14  Rothschildianum,  15  praestans,  16  Roebelleni  Cannarti,  17  cardinale,  18  Lowi, 
19  purpuratum,    20  orphanum,   21   Druryi,  22  lo  Eldorado,    23  Van  Houttei,  24  ciliolare, 

25  regale. 

Liste  de  M.  James    O'Brien 

PREMIÈRE   QUESTION.  . —   i    Stonei    platytoenium,    2  Fairieanum ,    3   Spicerianum, 

4  insigne  Chantini,   5  Lawrenceanum  Hyeanum,   6  caudatum,  7  bellatulum,  8  Morganiae, 

9  grande,    10  Lawrenceanum,    11    vexillarium,    12  Arthurianum,   13    Leeanum   superbum, 

14  Sedeni  candidulum,  15  Schroderae,  16  oenanthum  superbum,  17  proestans,  18  selligerum 
majus,  19  Sallieri,  20  Lowi,  21  Curtisi,  22  EUiottianum,  23  Stonei,  24  laevigatum,  25  villosum. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  Rothschildianum,  2  Lathamianum,  3  Sedeni,  4  superbiens, 

5  Swanianum,  6  callosum,  7  hirsutissimum,  8  Measuresianum,  9  Charles  Canham,  10  Daya- 
num,  II  orphanum,  12  Van  Houttei,  13  niveum,  14  Godefroyi,  15  concolor,  16  Peetersianum, 

17  tessellatum  porphyreum,  18  marmorophyllum,  19  Hookerae,  20  microchilum,  21  Harri- 
sianum  superbum,  22  barbatum  grandiflorum,  23  Druryi,  24  argus,  25  Euryandrum. 

Liste  de  M.  G.  Miteau 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  caudatum,  2  Leeanum  superbum,  3  Harrisianum  superbum, 
4  oenanthum  superbum,  5  Stonei  platytoenium,  6  vexillarium,  7  Morganiae,  8  microchilum, 
9  argus,  10  Ashburtoniae  expansum,  i£  nitens,  12  insigne  Chantini,  13  Schroderae,  14  tessel- 
latum porphyreum,    15   orphanum,    16   Lawrenceanum,    17   lo   Eldorado,    18  Arthurianum, 

19  Euryandrum,  20  Sanderianum,  21  EUiottianum,  22  grande,  23  Fairieanum,  24  Curtisi, 
25  ciliolare. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  Sallieri,  2  barbatum  superbum,  3  barbato-Veitchi, 
4  superbiens  Lindeni,  5  praestans,  6  Crossianum  superbum,  7  Sedeni  candidulum,  8  Warneri, 
9  Mastersi,  10  Boxalli  superbum,  11  Spicerianum,  12  callosum,  13  cardinale,  14  selligerum 
majus,  15  hirsutissimum  coerulescens,    16  insigne  albo-violaceum,    17  villosum  superbum, 

18  niveum  grandiflorum,  19  melanophthalmum,  20  politum,  21  Thibautianum ,  22  insigne 
Maulei,  23  Druryi,  24  Barteti,  25  regale. 

Liste  de  M.  J.  C.  Moens 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  argus  Moensi,  2  oenanthum  superbum,  3  selligerum  majus, 
4  Morganiae,  5  Ashburtoniae  expansum,  6  bellatulum,  7  caudatum  Wallisi,  8  hirsutissimum, 
9  hybridum,  10  Leeanum  superbum,  11  villosum  Moensi,  12  Measuresianum,  13  Arthurianum, 
14   EUiottianum,  15  Schroderae,   16   caudatum,  17  insigne  Chantini,   18  Curtisi,   19  nitens, 

20  Sallieri,  21  superbiens,  22  orphanum,  23  ciliolare,  24  grande,  25  politum. 

M.  MoENS  ne  nous  a  pas  adressé  de  réponse  à  la  deuxième  question,  non 
plus  que  M.  Lallemand,  dont  la  liste  suit. 


l"   MAI    1890  57 


Liste  de  M.  A.  Lallemand 

I  Stonei  (platytoenium  particulièrement)  2  insigne  Chantini,  3  Leeanum  superbum,  4  micro- 
chilum,  5  Ashburtoniae  expansum,  6  oenanthum  superbum,  7  Sallieri  Hyeanum,  8  caudatum, 
g  praestans,  10  argus  Moensi,  11  Morganiae,  12  vexillarium  superbum,  13  Schroderae, 
14  Harrisianum  superbum,  15  Spicerianum,  16  Arthurianum,  17  Curtisi,  18  nitens,  19  selli- 
gerum  majus,  20  Fairieanum,  21  Sedeni  candidulum,  22  superbiens,  23  villosum,  24  Euryan- 
drum,  25  barbato-Veitchi. 

Liste  de  M.  Fr.  Desbois 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  i  Elliottianum,  2  Leeanum  superbum,  3  Morganiae,  4  nitens 
superbum,  5  oenanthum  superbum,  6  Sallieri  Hyeanum,  7  Van  Houtteanum,  8  argus  Moensi, 
g  Arthurianum,  10  Ashburtoniae  expansum,  11  Harrisianum  superbum,  12  Charles  Canham, 
13   Lawrenceanum    Hyeanum,   14  microchilum,    15   macropterum,    16  bellatulum    Mariae, 

17  caudatum  Wallisi,  18  villosum  albo-marginatum,  19  tessellatum  porphyreum,  20  grande, 
21  insigne  Chantini,  22  selligerum  majus,  23  orphanum,  24  hirsutissimum,  25  villosum  majus. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  argus,  2  Ashburtoniae,  3  barbatum  superbum,  4  Boxalli 
atratum,  5  callosum  superbum,  6  caudatum  roseum,  7  Curtisi,  8  Hookerae,  9  Leeanum, 
10  niveum,  11  Sanderianum,  12  Schroderae,  13  Sedeni  candidulum,  14  cardinale,  15  Spiceria- 
num magnificum,  16  albo-purpureum,  17  oenanthum,  18  superbiens,  19  vexillarium,  20  Druryi, 
21  bellatulum,  22  superciliare,  23  villosum  aureum,  24  insigne  Moensi,  25  Lawrenceanum 
Grenieri. 

Liste  de  M.  le  D^  Van  Cauwelaert 

PREMIÈRE  QUESTION.— i  Stonei  platytoenium,  2  Morganiae,  3  orphanum,  4 oenanthum 
superbum,  5  Ashburtoniae  expansum,  6  argus  Moensi,  7  Leeanum  superbum,  8  praestans, 
9  Arthurianum,  10  Sanderianum,  11  ciliolare  Miteauanum,  12  Harrisianum  superbum, 
13  Sallieri  Hyeanum,  14  vexillarium,  15  grande,   16  Euryandrum,  17  caudatum  giganteum, 

18  microchilum,  19  Schroderae  splendens,   20   Curtisi,   21  Elliottianum,    22   macropterum, 
23  Fairieanum,  24  selligerum  sanguineum,  25  Sedeni  candidulum. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  i  lo  Eldorado,  2  superbiens  Lindeni,  3  barbato-Veitchi, 
4  albo-purpureum,  5  politum,  6  Spicerianum  magnificum,  7  Druryi,  8  Godefroyi  superbum, 
g  Boxalli  superbum,  10  laevigatum,  11  Germinyanum,  12  nitens  superbum,  13  bellatulum 
majus,  14  regale,  15  niveum  majus,  16  superciliare  ornatum,  17  Dominianum,  18  C.rossianum, 
ig  villosum  var.  albo-marginatum,  20  Dayanum  superbum,  21  Dauthieri  superbum,  22  hirsu- 
tissimum coerulescens,  23  Harrisianum  nigrum,  24  barbatum  Warneri,  25  Tautzianum. 

MM.  Masereel  et  Otto  Ballif  nous  ont  malheureusement  indiqué  leurs 
préférences  sans   en  dresser  un  classement  gradué. 

Liste  de  M.  L.  Masereel 

Veitchi,  Spicerianum,  microchilum,  niveum,  Godefroyi,  bellatulum,  Leeanum,  Morganiae, 
caudatum,  Druryi,  Elliottianum,  hirsutissimum,  oenanthum  superbum,  tessellatum  porphy- 
reum, vexillarium,  Harrisianum  superbum,  insigne  Chantini,  Stonei,  orphanum,  Sanderianum, 


58 


LE    JOURNAL  DES    ORCHIDEES 


Schroderae,  selligerum  majus,  calurum,  cardinale,  Charles  Canham,  albo-purpureum,  argus, 
Arthurianum,  Boxalli  atratum,  ciliolare,  concolor,   Crossianum,  Dauthieri,  Lawrenceanum. 

M.  Masereel  recommande  en  outre,  d'une  façon  générale,  les  Selenipedium 
de  la  section  Sedeni,  ceux  ayant  des  fleurs  blanches,  et  les  hybrides  provenant 
des  espèces  blanches  et  des  Spicerianum,  harhatum,  Lawrenceanum  et  Veitchi. 

Liste  de  M.  Otto  Ballif 

PREMIÈRE  QUESTION.  —  bellatulum,  Curtisi,  Druryi,  Fairieanum,  hirsutissimum, 
insigne  Chantini,  niveum,  Spicerianum,  superbiens,  villosum,  Crossianum,  Harrisianum, 
Leeanum,  nitens  superbum,  oenanthum  superbum,  vexillarium,  Lowi,  Rothschildianum, 
Euryandrum,  Morganiae,  caudatum,  grande,  Schroderae,  macranthum,  spectabile. 

DEUXIÈME  QUESTION.  —  argus,  concolor,  Dayanum,  Hookerae,  purpuratum,  SalHeri 
Hyeanum,  Arthurianum,  Barteti,  galatea  majus,  niobe,  orphanum,  tessellatum  porphyreum, 
Tautzianum,  superciliare,  Elliottianum,  Haynaldianum,  Sanderianum,  macropterum,  sellige- 
rum, albo-purpureum,  calurum,  cardinale,  Sedeni  candidulum,  vittatum,  (uropedium)  Lindeni. 

La  place  nous  manque  pour  citer  encore  quelques  opinions  moins  intéres- 
santes; arrivons  à  la  liste  définitive  de  classement,  telle  qu'elle  résulte  du 
dépouillement  de  tous  les  votes.  Nous  ajouterons  au  nom  de  chaque  espèce  ou 
variété  quelques  renseignements  de  nature  à  permettre  à  nos  lecteurs  de  se 
rendre  un  compte  exact  de  leur  origine. 


LISTE     DÉFINITIVE     RESULTANT     DU     DEPOUILLEMENT 
PREMIÈRE  QUESTION 

NOM.  ORIGINE. 

I.  Stonei,  dans  ses  belles  variétés  et  spécialement 

platytoenium Bornéo. 

'  2.  Leeanum  superbum  (i) hybr.  insigne  Maulei  X  Spicerianum. 

3.  Morganiae hybr.  superbiens  X  Stonei. 

4.  argus  Moensi  (2) Philippines. 

5.  Oenanthum  superbum  (3) hybr.  Harrisianum  x  insigne  Maulei. 

6.  caudatum   (principalement    les    C.    Wallisi    et 

giganteum)  (4) Pérou,  Equateur. 

7.  insigne  Chantini Indes  Orientales  (Sylhet). 


(1)  Figuré  dans  la  Lindenia,  vol.  III,  pi.  CXXV. 

(2)  »  >'         vol,  III.pl.CXXIX. 

(3)  »  »         vol.  I,  pi.  XXXIII. 


(4)  Figuré  dans  la  Lindenia,  vol.  II,  pi.  XCVI,  et 
vol.  III,  pi.  CXXXI, 


i"  MAI    i8go 


59 


8.  vexillarium     . hybr.  barbatum  X  Fairieanum. 

9.  Lawrenceanum  (i) Nord  de  Bornéo. 

10.  Schruderae  (2) hybr.  caudatum  X  Sedeni. 

11.  microchilum  {7,) hybr.  niveum  X  Druryi. 

12.  Harrisianum  supcybiim{^) hybr.  villosum  X  barbatum. 

13.  Elliottianum  (5) Philippines. 

14.  Spicerianum Assam. 

15.  grande hybr.  longifolium  Roezli  X  caudatum. 

16.  tessellatum  porphyrcuiii  {6) hybr.  concolor  x  barbatum. 

17.  bellaiulum  {7) Indo-Chine. 

18.  Arthurianum  (S) hybr.  insigne  X  Fairieanum. 

19.  orphanum  (9) hybr.  barbatum  X  Druryi. 

20.  Ciirtisi  {10) Sumatra. 

21.  praestans  {11) Malaisie. 

22.  Sallieri  Hyeamim  {12) hybr.  villosum  X  insigne. 

23.  nitens  superbum  {i i) hybr.  villosum  X  insigne  Maulei. 

24.  selligerum  majus{i4) hybr.  barbatum  X  laevigatum. 

25.  Ashburtoniae  expansum hybr.  barbatum  X  insigne. 

DEUXIÈME   QUESTION 

26.  Fairieanum Bhoutan. 

27.  Sedeni  candidulum hybr.  longifolium    X  Schlimi  albiflorum. 

28.  superbiens  (Veitchi) Java,  Assam. 

29.  Hirsutissimiim Assam. 

30.  Sanderianum Malaisie. 

31.  ciliolare  Miteauanum  (15) Philippines. 

32.  villosum  {16) Moulmein. 

33.  callosum{ij) Siam. 

34.  barbatum  var.  Warncri Archipel  Malais. 

35.  Boxalli id. 

36.  Crossianum hybr.  insigne  X  venustum. 

37.  Charles  Canham hybr.  villosum  X  superbiens. 

38.  Euryandrum hybr.  barbatum  X  Stonei. 


(i)  Figuré  dans  la  Lindenia,  vol.  I,  pi.  XLII. 


(2) 
(3) 

(4) 
(5) 
(6) 
(7) 
(8) 
(9) 


vol.  II,  pi.  LXIX. 
vol.  IL  pi.  L. 
vol.  m,  pl.CXVIII. 
v.IV.pl.CLXXXVI 
vol.  I,  pi.  XVIII. 
vol.IV.pl.CXLIX. 
vol.  III,  pi.  CXXI. 
vol.  V,  pi.  CCVI. 


(10}  Figuré  dans  la  Lindenia,  vol.  III,  pi.  CXL. 


(II) 
(12) 

(13) 
(14) 
(15) 
(16) 

(17) 


vol.  III,  pi.  CIL 
V.  Il,  pi.  LXXXIV. 
V.  V,  pi.  CCXXIII. 
vol.  L  pi.  XXII. 
vol.  IV,  pi.  CXLVI. 

V.  m,  pi.  cxxxii. 

vol.  II,  pi.  LXXIII. 


6o  LE   JOURNAL   DES  ORCHIDÉES 

39.  lo  Eldorado hybr.  argus  X  Lawrenceanum. 

40.  albo-purpunum hybr.  Schlimi  X  Domini, 

41.  marmorophyllum hybr.  Hookerae  X  barbatum. 

42.  Tautzianum hybr.  niveum  X  barbatum. 

43.  Germinyanum hybr.  villosum  X  hirsutissimum. 

44.  niveum Moulmein. 

45.  Rothschildianum Nouvelle  Guinée. 

46.  politum hybr.  d'origine  mal  connue. 

47.  cardinale hybr.  Sedeni  X  Schlimi  albiflorum. 

48.  calurum hybr.  longiflorum  X  Sedeni.  . 

49.  loevigatum. Philippines. 

50.  Lowiamim Sarawak  (Bornéo). 


Occupons  nous  maintenant  des  12  Cypripedium  qui  conviennent  le  mieux 
pour  la  grande  culture  et  la  fleur  coupée,  c'est-à-dire  de  la 

TROISIÈME   QUESTION 

1.  insigne.     .     .     .    ■ v.  plus  haut. 

2.  barbatum ;     .     .     .  id. 

3.  Lawrenceanum id. 

4.  Leeamim id. 

5.  villosum id, 

6.  Spiceriamim id. 

7.  nitens     ..." id. 

8.  Harrisiantim id. 

g.  callosum id. 

10.  Sedeni id. 

11.  Dauthieri hybr.  sub.  var.  Harrisianum. 

12.  Boxalli var.  villosum. 

Bien  peu  d'amateurs  ont  répondu  à  cette  question;  elle  ne  semble  pas  les 

avoir  beaucoup  intéressés. 

* 

*  * 

QUATRIÈME   QUESTION 
Quelles  sont  les  espèces  et  variétés  à  éloigner  de  toute  collection  de  choix? 

Un  très  petit  nombre  d'espèces  ou  de  variétés  ont  été  désignées  par 
plusieurs  des  votants  ;  six  seulement  paraissent  subir  une  réprobation  mar- 
quée.  Ce  sont  : 

Le  C.  Bullenianum.  Le  C.  Pearcei. 

C.   turpe.  C.  venustum. 

Ç.  Af"'  Canham.  C.  javanicum. 


I"   MAI    1890  61 

Viennent  ensuite  quelques  plantes  nommées  une  ou  deux  fois  seulement, 
notamment  les  C.  Meirax ,  conchiferum,  vittatum,  pardinum,  chloroneurum , 
obscurum,  Dayanum ,  calophylluui ,  auroreum,  albanense,  Cooksoni,  Reichenbachi, 
Boisserianmn,  melanophthalmum,  etc. 

Cette  dernière  question,  d'ailleurs,  a  donné  lieu  à  une  manifestation  des  plus 
intéressantes;  elle  a  soulevé  les  objections,  nous  dirions  presque  les  réclama- 
tions d'un  certain  nombre  d'amateurs,  qui  ont  pris  la  défense  de  leurs  plantes 
favorites  et  ont  refusé  de  nous  fournir  une  liste  de  proscription.  «  Tous  les 
Cypripedium  méritent  d'être  cultivés,  nous  écrit  M.  Otto  Ballif;  le  modeste 
Calceolus  ainsi  que  le  honteux  tnrpe  ont  aussi  leur  charme.  »  —  «  Chaque  plante 
a  son  intérêt  et  son  cachet,  »  dit  M.  Masereel.  «  Aucun  ne  me  semble 
mauvais,  »  déclare  M.  Van  Cauwelaert,  et  M.  Miteau  exprime  l'avis  que 
«  tous  les  Cypripedium  même  les  plus  laids  ont  un  mérite  particulier.  N'en 
eussent-ils  pas  d'autre  que  de  faire  valoir  les  variétés  réputées  incontestable- 
ment belles,  qu'ils  devraient  encore  être  jugés  dignes  de  trouver  place  dans 
toute  collection  d'amateur.  »  Bien  d'autres  réponses  encore  nous  ont  apporté 
des  professions  de  foi  semblables. 

Cette  impression  générale,  est-il  besoin  de  le  dire,  n'a  rien  qui  nous  déplaise. 
Comme  nous  l'écrivions  au  début  de  ce  compte-rendu,  notre  but  a  été  surtout 
de  fixer  en  quelque  sorte  l'opinion  par  ce  plébiscite,  de  renseigner  et  de  guider 
les  amateurs  qui,  après  avoir  subi  l'entraînement  de  la  vogue,  se  demandaient 
si  e^le  était  justifiée,  si  elle  reposait  sur  une  base  sérieuse,  ou  si  les  Cypripe- 
dium allaient  être  oubliés  et  disparaître  dans  l'ombre.  Quelques  personnes,  peu 
au  courant  des  introductions  nouvelles  et  des  hybrides  mis  au  commerce  récem- 
ment, ou  mal  guidées  dans  leurs  tentatives,  pouvaient  avoir  entrepris  la  cul- 
ture d'espèces  inférieures;  il  était  utile  de  leur  indiquer  leur  erreur,  de  les 
mettre  en  garde  contre  les  plantes  mauvaises.  Eh  bien  !  ces  amateurs  peuvent 
être  rassurés  :  la  grande  majorité  des  cultivateurs  répondent  avec  l'autorité  que 
leur  donne  leur  expérience,  qu'il  n'en  est  pas  de  mauvaises.  S'il  convient  d'en 
écarter  quelques-unes,  ce  sont,  comme  l'écrit  M.  Wallaert,  «  celles  à  teintes 
neutres  ou  incertaines,  à  moins  qu'elles  ne  puissent  fixer  l'attention  par  des 
formes  étranges  ou  nouvelles.  »  C'est-à-dire  que  le  genre  est  assez  riche  en 
belles  espèces  ou  variétés  pour  que  nous  puissions  nous  montrer  difficiles 
et  n'accueillir  que  les  plus  saillantes.  A  ce  point  de  vue  nos  lecteurs  rece- 
vront satisfaction  complète  dans  la  réponse  aux  deux  premières  questions,  qui 
leur  fournira  une  liste  autorisée  de  cinquante  espèces  ou  variétés  incontestable- 
ment dignes  de  leur  choix. 


62  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Il  était  opportun,  croyons-nous  —  et  le  dépouillement  de  ce  plébiscite  nous 
confirme  pleinement  dans  cette  pensée  —  il  était  opportun  de  faire  le  départ 
entre  deux  tendances,  non  pas  opposées,  mais  différentes.  Les  acheteurs  de 
fleurs  coupées  ou  même  les  acheteurs  de  plantes  qui  se  préoccupent  seulement 
d'orner  leur  appartement  ou  leur  table,  n'ont  pas  tout  à  fait  les  mêmes  préfé- 
rences, les  mêmes  prédilections  que  nous  autres  cultivateurs,  qui  nous  pas- 
sionnons pour  les  conquêtes  difficiles,  pour  les  plantes  que  nous  avons  vues  se 
développer  par  nos  soins,  que  nous  avons  sauvées  parfois,  ou  introduites,  ou 
découvertes  ou  gagnées  de  semis.  C'est,  d'un  côté,  la  recherche  du  gracieux,  de 
l'élégant,  le  goût  de  la  parure,  en  somme,  car  S'^  Mousseline  a  étendu  jusque 
là  son  empire;  de  l'autre,  l'amour  de  l'art,  de  l'inconnu,  et  un  peu  du  mer- 
veilleux. Or  nous  risquons  peut-être,  comme  on  risque  aussi  de  l'autre  côté, 
de  devenir  insensiblement  trop  exclusifs.  Habitués  aux  émotions,  aux  vives 
jouissances  des  explorations  lointaines,  des  cultures  à  instituer,  des  espèces 
nouvelles  à  découvrir,  puis  à  établir,  nous  nous  laissons  aller  quelquefois 
à  négliger  ce  que  d'autres  admirent.  C'est  ainsi  que  Sir  Trevor  Lawrence, 
un  des  premiers  amateurs  d'Angleterre,  si  pas  le  principal,  nous  exprime 
l'avis  que  «  les  hybrides  de  Cypripedium  encombrent  nos  serres  plus  qu'ils  ne 
les  embellissent.  Il  y  en  a  de  très  beaux,  ajoute-t-il,  tels  que  le  C.  Leeanum,  le 
C.  Morganiae  et  d'autres  ;  mais  la  plupart  n'ont  qu'une  valeur  ornementale  très 
mince.  »  Nous  en  voyons  en  effet  plusieurs  occuper  dans  notre  liste  un  rang  des 
plus  honorables;  et  c'est  justice,  puisqu'il  s'agit  avant  tout  de  rechercher  les 
cinquante  espèces  ou  variétés  les  plus  belles.  Mais  on  ne  peut  se  dissimuler 
aussi  que  l'accroissement  excessif  du  nombre  des  hybrides  risque  d'effrayer 
un  peu  les  amateurs  et  de  les  noyer  dans  une  complication  qu'ils  renonce- 
raient finalement  à  démêler.  C'est  une  crainte  dont  nous  trouvons  également 
l'expression  dans  la  lettre  de  M.  Martin  Cahuzac,  que  nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  reproduire  ici.  Nous  croyons  utile  d'appeler  sur  ce  sujet  l'attention 
des  amateurs  d'Orchidées.  De  même  aussi  nous  nous  laissons  parfois  aller  à 
mettre  au  premier  rang  les  espèces  très  rares  ou  les  monstruosités  botaniques, 
au  détriment  de  la  grâce  artistique  ou  de  l'éclat  du  coloris.  Nous  risquerions 
de  ne  pas  être  suivis  dans  cette  voie. 

En  résumé,  il  ne  faut  pas  que  l'une  des  deux  tendances  dont  nous  parlons 
risque  de  tuer  l'autre  ou  même  de  l'effaroucher.  Le  domaine  est  assez  vaste 
pour  que  chacune  puisse  s'y  satisfaire  amplement.  Il  suffît  de  leur  assigner  leur 
part.  C'était  là  le  but,  et  aussi,  croyons-nous,  la  réelle  utilité  de  ce  plébiscite. 


i*'  MAI   i8go  63 


REMPOTAGE  DES  ORCHIDEES 

II.  —  Cattleya  et  Laelia 

L'époque  la  plus  propice  pour  le  rempotage  de  ces  deux  genres  est  celle  qui 
suit  la  période  de  repos,  et  où  le  retour  de  la  vie  se  manifeste  par  l'apparition 
de  nouvelles  racines.  Il  n'est  pas  possible  par  conséquent  de  fixer  cette  opé- 
ration à  une  certaine  époque  de  l'année,  d'une  manière  générale,  et  de  sou- 
mettre toutes  les  plantes  à  cette  règle,  car  les  diverses  espèces  entrent  en 
floraison  et  en  croissance  à  des  dates  très  différentes,  qui  se  répartissent  sur 
la  plus  grande  partie  de  l'année.  Le  cultivateur  qui  veille  sur  ses  plantes  avec 
sollicitude,  et  qui  sait  les  observer,  reconnaîtra  sans  peine  le  moment  favorable. 

Ajoutons  cependant  que  cette  transplantation  peut  parfois  devenir  nécessaire 
en  dehors  de  l'époque  que  nous  indiquons.  Lorsqu'une  plante  dépérit  et  s'affai- 
blit pour  des  raisons  quelconques,  il  peut  arriver  que  le  rempotage  s'impose, 
d'une  façon  exceptionnelle,  comme  une  ressource  extrême  pour  la  sauver.  Mais 
il  ne  faut  recourir  à  cette  opération  qu'avec  la  plus  grande  circonspection. 

Lorsque  le  moment  favorable  est  arrivé,  il  est  bon,  avant  de  rempoter  les 
plantes,  de  les  laver  avec  une  solution  diluée  de  nicotine.  Nous  recomman- 
derons de  faire  ce  lavage  très  complet,  très  minutieux  même,  et  de  passer  en 
revue  les  replis  des  feuilles  et  les  endroits  couverts,  où  pourraient  se  dissi- 
muler des  insectes.  On  les  chassera  aisément  par  un  lavage  abondamment 
pratiqué. 

Quant  à  l'arrosage,  il  convient  de  le  supprimer  pendant  quelques  jours  avant 
le  rempotage.  Il  arrive  fréquemment  que  les  racines  se  collent  aux  parois  des 
pots  ou  des  corbeilles.  On  les  détachera  plus  facilement  quand  le  compost  sera 
bien  sec.  C'est  une  opération  des  plus  délicates,  et  l'on  devra  y  procéder  avec 
beaucoup  de  patience  et  de  soin  pour  ne  pas  blesser  les  racines. 

La  plante  étant  alors  enlevée  du  pot,  on  retire  tout  ce  qu'on  peut  détacher 
de  compost,  en  observant  toujours  la  même  prudence;  puis  on  retranche  des 
racines  toutes  les  parties  mortes  ou  pourries.  Il  faut  pour  cela  se  servir  d'un 


64  LE  JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

couteau  parfaitement  aiguisé,  afin  que  les  plaies  présentent  une  surface  aussi 
petite  et  aussi  nette  que  possible,  et  que,  par  suite,  la  cicatrisation  se  fasse 
rapidement. 

Pour  les  Cattleya  et  Laelia  (à  part  le  Laelia  du  Mexique,  dont  nous  nous 
occuperons  plus  loin)  le  meilleur  compost  consiste  en  un  mélange  de  bonne 
terre  fibreuse  pour  les  deux  tiers,  et,  pour  un  tiers,  de  sphagnum  frais,  qu'il 
sera  bon  de  laver  au  préalable,  s'il  contient  quelques  impuretés.  Les  deux 
matières  seront  hachées  (pas  trop  fin  cependant),  puis  mélangées  ensemble,  et 
elles  seront  alors  prêtes  à  être  employées. 

Lorsque  l'on  n'a  qu'un  espace  restreint  et  que  les  matériaux  sont  exposés  à 
une  température  basse,  il  faut  les  placer  quelque  temps,  avant  de  les  employer, 
dans  l'endroit  où  se  trouvent  les  plantes  elles  mêmes  afin  de  les  amener  à  la 
même  température  qu'elles.  C'est  un  point  important;  car  il  arrive  fréquem- 
ment que  l'emploi  de  matériaux  trop  froids  fait  dépérir  des  plantes  parfaite- 
ment saines  et  vigoureuses  au  moment  du  rempotage;  et  comme  ces  fâcheuses 
conséquences  n'apparaissent  pas  immédiatement,  la  véritable  cause  du  mal 
reste  la  plupart  du  temps  inconnue  et  inexpliquée,  et  l'accident  est  mis  sur  le 
compte  des  pauvres  plantes  qui  n'en  peuvent  mais. 

La  culture  en  pots  est  la  plus  recommandable  pour  les  Cattleya,  excepté  les 
C.  Aclandiae,  citrina,  marginata,  superba,  Walkeriana,  nohilior  et  quelques 
autres  espèces  à  petits  bulbes.  C'est  également  celle  qui  convient  le  mieux  aux 
Laelia  des  espèces  vigoureuses,  tels  que  les  L.  elegans,  purpurata,  Perrini,  etc.. 
Quant  aux  espèces  du  Mexique,  comme  les  L.  anceps  et  autumnalis,  la  culture 
en  corbeilles  donnera  de  meilleurs  résultats.  Ajoutons  que,  dans  le  compost,  on 
devra  faire  entrer  moins  de  sphagnum,  ou  même  le  supprimer  complètement, 
car  il  a  l'inconvénient  de  conserver  trop  longtemps  l'humidité,  ce  qui  amènerait 
bientôt  la  pourriture  des  racines.  Il  faudra,  pour  la  même  raison,  mélanger 
à  la  terre  fibreuse  des  tessons  de  pots,  afin  d'établir  une  porosité  suffisante. 
L'étude  des  conditions,  climatériques  et  autres,  dans  lesquelles  croissent  ces 
plantes  fournira  d'ailleurs  sur  ces  divers  points  des  indications  précises  et 
complètes. 

Les  Laelia  alhida,  majalis,  et  quelques  autres  espèces  à  petits  bulbes,  ainsi 
que  les  Cattleya  Dayana,  Pinelli,  praestans,  etc.,  prospèrent  bien  sur  bloc. 

Le  point  capital,  pour  réussir,  consiste  dans  un  drainage  puissant;  faute  de 
ce  soin,  il  serait  impossible  de  maintenir  les  racines  en  bon  état;  et  la  maladie 
des  racines  met  en  danger  la  vie  même  de  la  plante.  Des  milliers  de  plantes 


I^'    MAI    1890  65 

meurent  prématurément,  à  cause  de  la  négligence  apportée  à  l'observation  de 
cette  règle  si  simple. 

Un  second  point  d'une  importance  également  considérable,  c'est  d'entretenir 
la  plus  grande  propreté.  Il  faut  laver  soigneusement  les  pots  et  les  corbeilles 
qui  ont  déjà  servi;  quant  à  ceux  qui  sont  neufs,  il  faut  veiller  à  ce  qu'ils  ne 
soient  pas  trop  secs,  parce  que  leurs  pores  absorberaient  rapidement  toute 
l'humidité  et  dessécheraient  ainsi  la  plante.  Aussi  sera-t-il  bon  de  les  plonger 
dans  l'eau  pendant  quelques  instants  avant  de  les  employer. 

On  remplira  les  pots  aux  deux  tiers  avec  des  tessons  bien  propres,  que 
l'on  recouvrira  d'une  couche  de  sphagnum,  pour  empêcher  l'engorgement  du 
drainage  par  de  petits  morceaux  de  terre  fibreuse. 

Il  n'est  pas  bon  d'employer  des  pots  trop  grands;  il  vaut  mieux  rempoter  les 
plantes  tous  les  ans.  Le  renouvellement  du  compost  a  une  importance  bien  plus 
grande,  pour  leur  croissance,  que  le  grand  espace  donné  aux  racines.  Beaucoup 
de  personnes  croient  en  employait  ce  procédé  donner  plus  de  vigueur  à  leurs 
plantes;  c'est  souvent  le  contraire  qui  se  produit. 

On  exhaussera  la  plante  dans  le  pot  plus  ou  moins,  selon  sa  grosseur,  et  l'on 
aura  soin  de  ne  pas  couvrir  de  terre  la  base  des  bulbes.  Si  la  plante  est  trop 
forte  ou  trop  faible  pour  tenir  solidement  fixée  dans  le  compost,  on  la  conso- 
lidera au  moyen  de  tuteurs,  que  l'on  disposera  avec  grand  soin.  Ils  rendront 
les  plus  grands  services  en  facihtant  notablement  la  croissance  de  la  plante. 

On  place  délicatement  les  racines  dans  le  pot  ou  la  corbeillle,  et  l'on  empote 
la  plante  assez  solidement,  selon  sa  grosseur  et  sa  vigueur.  Puis  on  arrose 
légèrement  la  surface  du  compost,  et  on  l'arrondit  en  la  pressant  avec  le  plan- 
toir. Les  vases  acquièrent  ainsi  à  peu  de  frais  un  aspect  plus  élégant  et  plus 
propre. 

Les  Laelia  cultivés  sur  bloc  doivent  être  déplacés  le  moins  souvent  possible. 
Ce  n'est  guère  qu'en  cas  de  nécessité  absolue,  quand  le  bloc  est  pourri,  qu'il 
faut  le  renouveler,  non  sans  prendre  le  plus  grand  soin  des  racines.  On  couvrira 
d'abord  le  bloc  d'un  peu  de  terre  fibreuse  et  l'on  fixera  dessus  la  plante  dans  la 
position  convenable  au  moyen  de  fil  de  laiton  ou  de  cuivre. 

La  plante  une  fois  rempotée,  il  convient  de  prendre  de  grandes  précautions 
pour  l'arrosage;  un  excès  d'eau  peut  avoir  promptement  des  conséquences 
funestes.  D'ailleurs,  sur  ce  point  encore,  la  pratique  et  une  observation  sagace 
apprendront  bientôt  au  cultivateur  à  discerner  les  besoins  de  ses  plantes. 


66  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE  MAI 

La  période  de  repos  a  pris  entièrement  fin,  et  c'est  plaisir  de  voir  la  vie 
reparaître  dans  les  cultures.  Pour  seconder  ce  retour  d'activité,  il  faut  aux 
plantes  un  air  frais,  de  la  chaleur  et  de  l'humidité,  sans  excès  de  l'une  ni  de 
l'autre;  car  dans  le  premier  cas  la  sécheresse  ferait  jaunir  et  rider  les  feuilles, 
et  dans  le  second  cas,  les  taches  ne  tarderaient  pas  à  apparaître.  Il  faut  éviter 
également  de  donner  trop  de  jour,  ce  qui  produirait  le  gonflement  et  la  des- 
quammation  des  feuilles.  En  abritant  la  serre  à  certaines  heures,  on  conservera 
l'humidité  de  l'atmosphère,  et  l'on  protégera  en  même  temps  les  plantes  contre 
les  rayons  directs  du  soleil. 

Dans  la  serre  des  Odontoglossum,  il  faut  de  l'humidité,  une  lumière  atténuée, 
et  très  peu  de  chauffage,  sauf  la  nuit,  et  dans  le  cas  où  la  température  exté- 
rieure deviendrait  exceptionnellement  froide.  En  temps  ordinaire,  on  peut  à 
l'époque  où  nous  sommes,  donner  de  l'air  abondamment  dans  les  serres. 

On  devra  maintenir  désormais  la  température  un  peu  plus  haute  pendant  la 
nuit.  On  pourra  la  fixer,  à  six  heures  du  matin,  à  20°  pour  la  serre  chaude, 
16°  pour  celle  des  Dendrobiwn  et  pour  celle  des  Cattleya,  12°  environ  pour 
celle  des  Odontoglossum. 

Nous  employons  des  désignations  suffisamment  claires,  et  faciles  à  retenir. 
Il  va  sans  dire  que  l'on  peut  établir  d'autres  divisions  des  serres,  et  régler  la 
température  en  conséquence. 

Il  est  peut  être  utile  d'indiquer  ici  que  certaines  espèces  d'Orchidées  semblent 
réussir  particulièrement  dans  des  paniers  peu  profonds  ou  des  corbeilles  de 
bois  suspendues  à  la  toiture  de  la  serre,  ou  encore  fixées  sur  bloc,  et  sus- 
pendues d'une  façon  analogue.  Il  est  même  probable  qu'avec  la  majorité  des 
épiphytes  cette  disposition  donnerait  d'excellents  résultats.  Toutefois  nos 
serres  actuelles  étant  surtout  aménagées  en  vue  de  la  culture  en  pots,  on 
continue  de  la  pratiquer  dans  la  plupart  des  cas.  Beaucoup  de  plantes  s'en 
trouvent  bien,  et  il  n'est  pas  besoin  de  changer  leur  traitement;  mais  il  en 
est  qui  paraissent  rechercher  l'air  et  la  lumière;  les  Dendrobium,  notamment, 
sont  toujours  plus  vigoureux  et  plus  florissants,  lorsqu'ils  sont  cultivés  près 


I"   MAI    1890  67 

du  vitrage,  que  lorsqu'ils  sont  placés  sur  des  tablettes  dans  des  serres  hautes 
et  vastes.  Il  en  est  de  même  des  Phaloenopsis  et  de  bien  d'autres  Orchidées. 
—  Celles  là  devront  absolument  être  rapprochées  des  vitres. 

Il  résulte  de  ces  observations  que  lors  de  la  construction  d'une  nouvelle  serre, 
on  devra  s'attacher  surtout  à  la  faire  aussi  basse  de  toiture  que  le  permettra 
la  hauteur  des  plantes  qu'on  se  proposera  d'y  cultiver.  De  cette  façon,  il  faudra 
beaucoup  moins  de  chauffage,  et  par  suite  l'atmosphère  retiendra  plus  d'hu- 
midité. Il  est  aussi  fort  bon  d'élever  les  Orchidées  sur  des  pots,  sur  des 
colonnettes,  ou  par  tout  autre  expédient,  pour  les  rapprocher  des  vitres,  et  pour 
le  coup  d'œil  c'est  d'un  effet  charmant,  quand  elles  sont  espacées  et  placées 
avec  goût. 

Remarquons  toutefois  que  les  Orchidées  qui  sont  près  du  vitrage  se  des- 
sèchent plus  rapidement  que  les  autres;  et  comme  elles  sont  plus  difficiles 
à  surveiller,  elles  risquent  d'être  oubliées  ou  négligées.  A  cette  époque  de 
l'année,  il  faut  donc  les  examiner  tous  les  jours.  Il  y  en  aura  peu,  sans  doute, 
qui  ne  réclameront  pas  d'eau;  si  on  les  laissait  se  dessécher  trop,  elles  pour- 
raient être  retardées  dans  leur  végétation. 

Les  Dendrobium,  les  Cattleya,  quelques  Laelia,  les  Phaloenopsis,  les  Aerides, 
les  Vanda,  les  Stanhopea,  les  Catasetum,  les  Acineta,  les  HouUetia  et  quelques 
autres  genres  peuvent  être  cultivés  parfaitement  en  paniers;  les  Cypripedium 
et  toutes  les  Orchidées  terrestres  doivent  l'être  exclusivement  en  pots. 

Dans  la  serre  chaude,  celle  des  Aerides  et  des  Vanda,  on  peut  placer,  en 
cette  saison,  beaucoup  de  Cypripedium,  quoique  cette  serre  soit  plutôt  un  peu 
trop  chaude  pour  eux  et  pas  assez  aérée,  si  elle  est  réservée  spécialement  à 
ces  Orchidées  indiennes  ainsi  qu'aux  Saccolabium  et  Phaloenopsis.  La  serre 
des  Cypripedium  doit  être  intermédiaire  entre  la  serre  aux  Vanda  et  celle  des 
Cattleya  à  cette  époque  de  l'année.  Dans  la  serre  chaude,  on  devra  les 
mettre  à  l'endroit  le  plus  ombragé,  et  l'on  placera  sous  les  tablettes  de 
grosses  scories  de  houille  ou  du  gravier,  qui  puissent  retenir  l'eau  d'arrosage, 
et  entretenir  une  atmosphère  constamment  humide.  Un  certain  nombre  de 
Cypripedium  sont  actuellement  en  fleurs  ou  en  boutons.  Dans  cet  état,  il  est 
préférable  de  ne  pas  toucher  à  leurs  racines;  mais  dès  que  les  fleurs  sont 
passées,  il  faut  se  hâter  de  faire  les  rempotages  nécessaires.  L'époque  de  la 
floraison  et  celle  qui  suit  immédiatement,  sont  les  seuls  moments  où  la 
croissance  semble  s'interrompre,  où  le  repos  paraît  complet;  c'est  celle  qui 
convient  le  mieux  pour  le  rempotage. 


68  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Les  C.  Lowi,  Stonei,  Parishi,  praestans,  EllioUianwn,  laevigattim  et  Haynal- 
dianum  sont  des  espèces  vigoureuses,  donnant  des  tiges  de  trois  à  sept  fleurs. 
On  pourra  les  cultiver  dans  la  serre  chaude  aérée  ;  mais  les  villosum,  Boxalli, 
caudatwn  et  hirsiUissimwn,  ainsi  que  les  variétés  de  barbatum,  Dayanum,  super- 
biens,  Sedeni,  Schroederae,  grande,  Roezli,  Dominianum,  etc.,  réclament  une  serre 
un  peu  plus  tempérée.  Les  insigne,  Sallieri,  Arthur ianum,  prospèrent  dans  la 
serre  froide,  et  fleuriront  abondamment  si  l'on  peut  les  mettre  à  la  fin  de  l'été 
dans  un  endroit  où  ils  aient  beaucoup  de  soleil. 

Lorsque  le  moment  sera  venu  de  procéder  à  leur  rempotage,  on  remplira  les 
pots  à  moitié  avec  des  tessons,  que  l'on  placera  un  à  un,  pour  avoir  un  excel- 
lent drainage  ;  on  se  servira  ensuite  de  terre  fibreuse  et  de  sphagnum  parfaite- 
ment mélangés.  On  pressera  modérément,  pour  que  les  racines  puissent 
pousser  rapidement  à  travers  les  matériaux,  et  que  la  plante  soit  bientôt 
établie.  On  arrosera  abondamment  dès  que  les  nouvelles  racines  apparaîtront, 
et  à  l'occasion  l'on  pourra  asperger  d'eau  le  feuillage. 

Nous  publierons  prochainement  quelques  notes  spécialement  consacrées  au 
rempotage  des  Cypripedium. 

Nous  sommes,  en  mai,  dans  la  grande  époque  de  végétation  de  la  plupart 
des  Orchidées.  Les  plantes  devront  être  peu  dérangées  en  cette  saison.  Les 
seuls  soins  du  jardinier  consisteront  dans  la  surveillance  de  l'humidité,  de  la 
chaleur  nocturne  et  de  l'aération  suivant  l'intensité  de  l'atmosphère  extérieure. 

La  propreté  des  serres,  des  plantes  et  des  pots,  sera  surveillée  d'une  façon 
très  rigoureuse.  Elle  est  de  toutes  les  saisons. 


CHRONIQUE  ORCHIDÉENNE  MENSUELLE.  —  L'importance  des  déve- 
loppements pris  par  le  Plébiscite  des  Cypripedium,  dont  nous  donnons  plus  haut 
le  compte-rendu,  nous  oblige  à  supprimer  pour  cette  fois  la  Chronique  Orchi- 
déenne  mensuelle,  et  à  remettre  au  prochain  numéro  plusieurs  articles  de  nos 
collaborateurs. 


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JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  nm^m  de  culture 


LUCIEN   LINDEN 

Adiïiinistrateur-Diiecteur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA    COLLABORATION     DE 

MM.  J.  LijiDEN,  Comle  du  Blysson,  de  Lansbehge,  (1.  Warocqué, 

R.  A.  ROLFE,  G.  MlTEAU,  ÉM.  RoDICAS,  P.  K.  DE  Plydt,  N.  Fl>ck,  E.  Wallaert, 

p.  GloiNer,  g.  JoRis,  A.  Van  I.msciidot,  Fr.  Desbois,  A.  Lfnden, 

E.  S.  Raind,  D"-  Van  Calwelaert,  E.  BriNt.EROïH, Ch. Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  3L\nTi.N  Cahuzac,  D--  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Tiueu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  Max  Garisier, 

Em.  Pierrët,  p.  Silver,  J.Moens,  L.  Lubbers,  A.  Dalliére, 

Comte  de  Morais,  O.Ballif,  C.  Ellner,  F.Kegeljan,  D.Massange  de  Louvrex, 

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Rédacteurs    :    LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 

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Ai'iaiillins  Lcoiiis,  Aci'ides  maciilosum  var.  l'orniosiim, 
Acriilcs  odovaliiin  var.  Dciiiidolli.  Aeriilcs  Keicliciiliaclii. 
Aji'anisia  tricolor.  (^ialasetum  discolor,  ('«alascluiii  lij;riiinm. 
Caltlcva  aiuca,  (latllcya  .;;iillala  var.  Icupardiiia.  (lalllcya 
Lawioiu'caiia.  C-altleya  Malouaiia.  Catllcya  niaxima  var. 
Hrul>yaiia.  (laltlcya  noliilior  var.  Hiif^iicnyi,  Callleya  l'crci- 
valiana  var.  Hoiclicnljaclii.  C-allIcya  Trianac  vai'.  allia.  <!alt- 
Icva  Trianao  var.  Aiiiiac.  (^ilcisostuma  Giiibcrli,  r<ypri|)(uliiim 
Drii'.yi.  Ovpiippiliiim  l,awroiiceaniiin  var.  Hyoaiuiin.  (^ypri- 
pciliiim  (l'iiaiUliLiiii  siipci-hum.tiyiii'ipediiini  sollif^eriini  luajus. 
t'.\pripediiim  lossollaluiii  vai .  porpliyreum.  Dciidroliiiiiii  Fal- 
cuiicri.    Deiidrobium    •^Iraliulcs.    Dondrohiiim    llivrsilliirLiai. 


Kpidcndnim  p.uiicuhiliiin  Masdcvallia  Lindeiii  vai'.  graiidi- 
llora.  Masilcvallia  lioc/li.  Oncidiiiin  I.aïK'oaiuim  var.  suppr- 
Inini.  Uiicidiiim  l.iiiimin{j|iL'i.  Odimloglossum  Alexandrae. 
Odoiitoglossiim  iH'vadcfisp,  OdoiitKglossum  ramosissimuni. 
()di)ntof,l()SMini  rul)('sc('iis.  (Jdoiiioglossuin  RiK^keriamini. 
Odoiiloglos.siim  vexillariiim  var.  purpuroum,  Odoiiloglossuiii 
Wilckeamim  alhens.  Papliinia  ci'islata  var.  Handi.  Plialae- 
iiu|)si.s  Saiidcriana.  l'Iialaonopsis  Sluai'liana  var.  punclulata. 
Uoslropia  anti-iinircîra.  Selciiipodiuni  rcticndatum.  Spatlio- 
jilollis  Aiigusloriim. 'rrii'liocuiilriiiii  ligrimini  var.  splendens. 
Trii'liopdia  siiavis.  Vanda  Liosalli.  N'andaDeiiiiisoniaiia. Valida 
Sandcriaiia  var.  laliello  viridi. 


Angraeciim  Ellisi,  Angiiloa  Unckfii  var. 
congot'nsis.  BoUca  pulviiiaris.  Brassia  caiidala.  CalaiUlic 
Rcgnieri,  Calasoliim  nnii{;r'r(>tlii.  (ialasclimi  sjalciiliiin.  Call- 
loya  gigas.  (îallloya  Kimhalliaiia.  (".alllcyi  Mcinlcli.  Oalllc^a 
Schilloiiana  var.  Anialiaiia.  r.oi'lofjyiic  |iaii(liirala.  (;y|ifi|ii'- 
dium  fallosiini,  (Apripcdiiim  inicrochiliim.  {'-y|iri|)i'(liitiii 
Salliri'i,  Cypripodium  toukinciisc.  DciidroliiiiDi  liiaclcosmii. 
Deiidrobiiim  inaiiditmii.  Kpidcndiiim  !«aiiiliaiuiiii.  (ialcaiidia 
Devdiiiana  var.  Dol[>liiiia.  (Jalcamlra  llavcnla.  Laclia  (•Icg.iiis 
var.  Hoiitteana.  Masdovallia  Wilclii.  Millmiia  spcclahilis  var. 
linonla.  (Iiicidiiiiii  ciicullahiin.  Oiiciilitnn  .loiicsianiiiii.  Oiici- 


«31,10   Voluiïie 

modia.  Ansellia    1    diuni  Warscowic/.i.    Odoiildalossuin    .\loxandrao  var.   (aitse- 


iiiiaimm.  ()d(uil(i{;l(issiiin  ('.(iradiiici  granditlorum.  OiloiilD- 
jjldssiiiii  grande.  (Idoiildgldssiini  Liiciaiiiaiuim.  OdonUi- 
j;ii)ssiim  liilcii-piiipurciiiii.  ((donlogliissmii  U(j('zli.  (Jdonlo- 
j;li)ssiiiii  Scliillcriaiiiini.  l'Iialaciiopsis  amabilis,  IMialacnopsis 
l.iiddciiiaiiiiiana.  IMialacnopsis  Sninalrana.  Piluinna  nubilis, 
Saicnlaliinin  giganlcuni  \:>\-.  illnslrc.  Sclcnipidiuni  candalnm 
giganlcnni.  Sclcnipcdinni  Silir(idora<^  var.  splcndons,  Spa- 
llioglnllis  idicata.  Slaninipca  ligrina.  Trichocenlrum  ali)o- 
pui'pnrcuni  var  slrialiiin.  Vanda  Lindcni.  Vanda  suavis  var. 
Lindi'iii.  Zvgopclalnni  nislralinii. 


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Acridcs  Ficidingi.  Ani'anllics  grandiilora.  Aerides  Houllc- 
lianum.  Agaiiisia  cyaiica,  Angracnim  Lillirnslacliys'  Srdcni. 
Angidoa  iinillora.  IJrassavdla  ciicullala  vai'.  cuspidala.  Hulho- 
plivllnni  granililldrmii.  Calasolnm  Biingcrotlii  var.  aurcuni, 
(".alascluin  Biingrrollii  var.  Pdllsiannni.  ('ialas(>liim  dccipions, 
C.atasotuni  pidclirnni.  Calllcya  (iilicziao.  Caltlcya  laliiata  var. 
aiilnninalis,  C.illlcya  virginalis.  (lleisdsliima  crassitVditini. 
Cvpi'ipcdiuni  Ai'ilinrianuni  \ar.  pallidnni.  Cyjniih'diLini  Can 
Marliaiinm.  ('-ypripi'<liiun  Ciirlisi.  (lypripodiiini  liai  risiannni 
var.  siiporijum.  (;ypi'ipodiiim  l.fcantmi.  (lypripediiiin  Moeiisi- 
aiiiiin,  (Ivpripctiinm  praeslans.  <'iypri|)cdiiim  Van  HoiiUca- 
luini.    f.vpripeiliiini    villosiim.  (Apripe(liuin    Sclriiipedium) 


Wallisi,  Dendfdhiiiin  inirpnreum  var.  candidulum,  Deiidro- 
l)iiini  riilrit'(M-nm.  DciidroldLim  slrphloceras  var.  Rossiaiuim, 
limopsis  panicidala  var.  inaxima,  Masdovallia  macrura,  Masdc- 
vallia  spcclriim.  Millonia  spcclabilis  Moreliana,  Oncidium 
cliciroplioriini.  Oiicidiiun  papilio  vai'.  majus.  Oncidium  Pha- 
laoii()|(sis.  Odoiilogiossiiin  cilmsinum  var.  Devansayeanum, 
Odiinldgiossuni  crispiini  var.  fastiidsiim.  Odonloglossuni  cris- 
puni  var.Triana.".  Oildiiloglossiini  ciispidaliim.  Oilontoglossiim 
llarryaniim  .  Oddiildglossiiin  ddoraliiin  var.  bapliicantum . 
Oilonldgldssiini  triiimplians,  Odinildgldssmn  Uro-Skinncri. 
Papliiiiia  JJndciiiana.  Pa|iliiiiia  Moiligliaiiiana,  Rodrignczia 
Bungprollii.  Vanda  snpcilta. 


^m.   Volixiïie 


Odonlogldssiim  lalimaculatuni.  Cypripediiun  Mileauannm. 
Nanodcs  Medusae,  Dendrdliiuin  Bensoiiiac.  Cypripediuin 
bellalulitm.  Acridcs  qniiujuevulncrum.  Odontoglossum  Gld 
nerianum.  Oncidium  macranllmm.  Lycasic  Skiiineri  alba. 
Mcsospinidium  vulcanicum,  E[)idpndrum  ncnidralc.  Warrca 
Liiideniaiia.  Odontoglossum  Halli,  Cypripctliuin  Mastersia- 
niini.  Leptotcs  bicolor,  Vanda  coerulca,  Soplironilis  gran- 
dillora.  Odontoglossum  radiatum.  Comparettia  falcala , 
Oncidium  Forbcsi  maximum.  Cirrhopetalum  pulclirum , 
Cyj)ripcdium  Harrisianum  var.  polychromum.  Vanda  tricolor. 
Caltleva  chococnsis  var.  Miss  Nilsson.  Oncidium  irridifolium. 


Polyslacliia  piibescciis.  Masdevallia  tovarcnsis,  Odontoglos- 
sum Ccrvanlesi  lilacinum.  ('oelogyno  crislata  var.  alba. 
Selenipedium  caudatum  var.  Alberlianum.  Aiigraccum  ses- 
(]uipedalc.  Miltonia  (Odont.)  X  BIcuana.  Odontoglossum 
Bleicliroderianum.  Odontoglossum  Pcscatorei  var.  Lindeni. 
Odontoglossum  Rossi  var.  Mmiimi,  Odontoglossum  Waroc- 
fpieanum,  (latllcya  Mossiae  var.  Bousiesiana,  Cypripediuin 
Ellioltiaiuim.  Ucndrobium  densillorum.  Pliaius  grandifolius. 
Thunia  Marslialli.  Anguloa  Cdowesi.  Laclia  majalis,  Catllcya 
Mossiae  var.  \Varoci[ueana. 


Aerides  Augustianum.  Bolbophyllum  Lobbi,  Calantlic 
Masuca,  Calantlic  Veitchi,  Catasclum  macrocarpum  var. 
chrysanlhum,  Catllcya  Trianac  var.  purpurata.  Cattlcya 
Trianae  var.  M"'«  Martin-Caluizac.  Catllcya  Trianae  var. 
pallida.  Cattlcya  Trianae  var.  striata.  Catllcya  maxima  va--. 
Malouana,  Cymbidium  Mastersi,  Cypripedium  barbato- 
Veitchianuni,  Cypripedium  nitens.  Cypripedium  orphanum, 
Ucndrobium  crumenatum.  Dendrobium  infudibulum.  Den- 
drobium  Mirbelianum.  Dendrobium  Paxtoni.  Dendrobium 
Wardianum  var.    Lowi,   Epidendrum   prismatocarpum.  Epi- 


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en  cours  de  publication,  10  livraisons  parues) 

dendrum  vilcdliuuin.  Gongora  maculala.  Houllclia  Brockie* 
liurstiana,  l^aidia  anceps  var.  Hyeana.  f^aclia  elcgans.  Lycasle 
costala.  Masdevallia  ignca.  Millonia  Blunti  var.  Lubbersiaiia. 
Miltonia  vexillaria  var.  superba.  Oncidium  aurosum,  Onci- 
dium concolor,  Oncidium  Marsliallianum.  Odontoglossum 
Boddacrtianum .  Odontoglossum  Duvivierianum.  Odonlo- 
glossum  hastilabium.  Odontoglossum  maxillare.  Plialaenopsis 
Scliillcriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana,  Zygo- 
petalum  intermedium. 


Le  prix  des  volumes  pa^nts  de  la  «  LTNDFNTA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr.  —  2'""  Volume,  100  fr.  —  3'"^  Volume,  75  fr.  —  4'"^  Volume,  65  fr. 

LES  QUATRE  VOLUMES  PRIS  ENSEMBLE  :  350  FRANCS 

gme  Volume  (en  cours  de  publication)  :  60  francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPECIMEN    :     6     FRANCS 


SOMMAIRE    DU    5"=    NUMÉRO 


Pagns 


Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 69 

Orchids  for  ever 72 

Plus  de  limaces 76 

Les  Orchidées  de  rapport 78 

Coelogyne   ochracea 82 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de   niai 83 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


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Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  ue  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYssoN,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
UE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas 


SECRÉTARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M .  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Inlernationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomle  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  M.  Metdepeinningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  a.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 

Pour  tous  les  renseisrnements  s'adresser  au  Secrétariat 


15   MAI    iSgo  69 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

LAELIA-CATTLEYA  X  HIPPOLYTA,  Veitch.  —  Ravissant  hybride  pro- 
venant du  Laelia  Ciiinabarina  fécondé  avec  le  pollen  du  CaUleya  Mossiae.  Il 
tient  le  milieu  entre  les  deux,  et  produit  de  grandes  fleurs  d'un  beau  jaune 
indien  analogues  à  celles  du  Laelia  X  flammea.  Il  a  obtenu  un  certificat  de 
première  classe  de  la  Société  royale  d'Horticulture  le  25  mars,  et  un  autre 
de  la  Société  royale  de    Botanique   de  Londres  le  26  mars.   Gard.    Chron., 

2g  mars,  p.  398,  et  5  avril,  p.  431. 

* 

*  * 

DENDROBIUM  MIRBELIANUM,  Gaudich.  —  Espèce  très  intéressante, 
connue  des  savants  depuis  plus  de  soixante  ans,  mais  qui  n'a  été  que  récem- 
ment introduite  dans  les  cultures  par  L'Horticulture  Internationale,  Parc 
Léopold,  Bruxelles.  Elle  est  originaire  de  la  Nouvelle-Guinée.  C'est  une  espèce 
robuste,  aux  feuilles  elliptiques  ayant  l'apparence  du  cuir;  elle  produit  de 
longues  grappes  de  fleurs  vert-jaune,  parsemées  de  façon  variable  de  taches 
pourpre  foncé.  Lindenia,  V*  vol.,  6"^  livraison. 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  OENONE,  Rolfe.  —  Hybride  provenant  du  C.  Hookerae 
et  du  C.  superbiens,  ce  dernier  étant  le  porte-pollen.  Ses  feuilles  ressemblent 
d'une  façon  frappante  à  celles  du  C.  Hookerae,  tandis  que  ses  fleurs  tiennent 
davantage  du  C.  superbiens,  tout  en  ayant  des  caractères  communs  avec  les 
deux  plantes.  Il  a  été  produit  par  MM.  F.  Sander  et  C'%  de  S'-Albans,  et 
c'est,  paraît-il,  le  second  spécimen  qui  fleurit  dans  leur  établissement.  Une 
seule  plante  de  semis  a  été  sauvée  du  croisement;  elle  est  passée  dans  la 
collection  de  M.  R.  H.  Measures,  de  Streatham,  et  c'est  d'elle  que  provient 
l'échantillon  qui  nous  a  servi  pour  cette  description.  Gard.  Chron.,   i"  mars, 

page  260. 

* 

XYLOBIUM  COLLEYI,  Rolfe.  —  Ce  n'est  pas  une  plante  nouvelle,  mais 


70  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

une  plante  qui  a  réapparu  après  un  très  long  intervalle.  Il  a  été  décrit  dès  1838, 
par  le  docteur  Lindley,  sous  le  nom  de  Maxillaria  Colleyi,  d'après  un  échan- 
tillon imparfait  d'origine  inconnue.  Une  plante  envoyée  à  Kevv  par  le  Jardin 
Botanique  de  Trinidad  (son  pays  d'origine  n'est  pas  mentionné)  a  donné  l'année 
dernière  des  fleurs  qui  ont  été  reconnues  comme  étant  celles  de  l'espèce  perdue. 
Quoiqu'assez  intéressant  au  point  de  vue  botanique,  il  est  probable  qu'il  ne 
sera  pas  très  recherché  des  horticulteurs,  car  ses  racèmes  de  fleurs  brun  rouge 
n'ont  guère  d'éclat.  Les  Maxillaria  à  racème,  comme  on  en  trouve  plusieurs 
actuellement  dans  les  cultures,  rentrent  en  réalité  dans  le  genre  Xylobium,  et 
se  rapprochent  beaucoup  plus  des  Bifrenaria  que  des  Maxillaria.  Gard.  Chron., 

8  mars,  p.   288. 

* 

*  * 

DENDROBIUM  X  ASPASIA,  Veitch.  —  Bel  hybride,  provenant  du 
D.  Wardianum  et  du  D.  atcretun,  le  premier  étant  le  porte-pollen.  Les  sépales 
et  les  pétales  sont  blancs,  avec  l'extrémité  rose;  la  partie  antérieure  du  labelle 
a  également  cette  couleur,  tandis  que  la  base  en  est  jaune  avec  une  macule 
chocolat-cramoisi.  Il  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe  de  la  Société 
royale  d'Horticulture  le  11  mars.  Gard.  Chron.,  15  mars,  p.  336.  C'est  la 
plante  décrite  dans  le  même  ouvrage  le  20  avril  de  l'année  dernière,  p.  490, 
sous  le  nom  de  D.  Wardiano-aureum. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  NUMA,  Veitch.  —  Hybride  du  C.  Lawrenceanum  et  du 
C.  Stonei,  ce  dernier  étant  le  porte-pollen.  Il  a  obtenu  un  certificat  de  première 
classe  de  la  Société  royale  d'Horticulture,  le  11  mars.  Gard.  Chron.,  15  mars, 

page  336. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  OTHELLO,  Veitch.  —  Hybride  du  C.  hirsutïssiinum  et 
du  C.  Boxalli,  exposé  au  Meeting  de  la  Société  royale  d'Horticulture,  le 
II   mars.   Gard.   Chron.,    15  mars,  p.  336. 

*  * 

ZYGOPETALUM  (Bollea)  WHITEI,  Rolfe.  —  Nouveau  Zygopetalum  de  la 
section  des  Bollea,  qui  se  distinguent  par  la  longueur  et  la  largeur  de  la  colonne, 
et  l'ampleur  de  la  crête  qui  semble  gonflée.  Il  est  natif  de  la  Nouvelle  Grenade, 
où  il  fut  trouvé  parmi  des  Cattleya  Mendeli  par  un  collecteur  de  M.  R.  B.  White, 
de  Arddorrock  (Ecosse),  qui  l'importa.  Il  se  rapproche  tout  spécialement  du 


15    MAI    1890  71 

Z.  hemixantha,  Rchb.  f.  Il  a  les  segments  jaune  crème  et  le  disque  jaune  d'or, 
formant  entre  eux  un  charmant  contraste.  Gard.  Chron.,  22  mars,  p.  354. 

* 

*  * 

PHAIUS  X  COOKSONI,  Rolfe.  —  Très  bel  hybride  produit  dans  la  col- 
lection de  M.  Norman  C.  Cookson,  de  Wylam-on-Tyne,  du  P.  Wallichi  et 
du  P.  tuberculosiis,  ce  dernier  étant  le  porte-pollen.  Il  est  très  robuste,  comme 
un  grand  nombre  d'hybrides  d'ailleurs.  Il  produit  de  grandes  fleurs  aux  sépales 
et  pétales  d'un  rose  délicat  à  la  base,  et  couleur  saumon  à  la  partie  antérieure; 
le  labelle,  rouge  marron,  porte  à  la  gorge  des  traces  de  jaune  et  de  brun 
cramoisi.  Une  plante  de  P.  Cooksoni,  exposée  à  un  meeting  de  la  Société 
royale  d'Horticulture  le  1 1  mars  dernier,  y  a  obtenu  un  certificat  de  première 
classe.  Gard.  Chron.,  29  mars,  pp.  388,  389,  fig.  57. 

* 

*  * 

ANGRAECUM  X  PRIMULINUM,  Rolfe.  —  Plante  très  curieuse  et  très 
charmante,  que  l'on  croit  être  un  hybride  naturel  de  VA.  citratiim  et  de 
VA.  hyaloïdes;  son  port  est,  paraît-il,  absolument  intermédiaire  entre  les  deux 
espèces,  et  ses  fleurs  ont  certainement  de  grands  points  de  ressemblance 
avec  les  leurs.  Elles  ont  la  couleur  de  1'^.  citratiim,  mais  sont  plus  petites, 
plus  groupées,  et  le  sépale  dorsal  est  dressé  au  lieu  de  se  recourber  en  avant 
de  la  colonne.  L'éperon  est  court,  presque  rectiligne,  parallèle  au  pédoncule, 
au  lieu  d'être  courbé  et  pendant  au  dessous  de  la  fleur.  Tous  ces  caractères 
rappellent  visiblement  VA.  hyaloïdes. 

UA.  primulinum  a  été  introduit  par  MM.  Hugh  Low  et  C'"^,  de  Clapton, 
qui  l'ont  importé  de  Madagascar;  c'est  probablement  le  premier  hybride 
naturel  qui  soit  apparu  dans  ce  genre.  Gard.  Chron.,  29  mars,  p.  388. 

* 

*  * 

DENDROBIUM  ATROVIOLACEUM,  Rolfe.  —  Espèce  ravissante  et  très 
originale,  parente  du  D.  Macrophyllum,  ou  D.  Veitchianum,  comme  le  nomment 
souvent  les  horticulteurs.  Ses  fleurs  sont  plus  grandes,  non  velues,  et  d'un 
coloris  plus  brillant.  Les  sépales  et  pétales  sont  jaune  crème,  avec  de  nom- 
breuses taches  pourpre  noirâtre,  et  le  labelle  porte  des  taches  violet  sombre. 
Il  a  été  importé  de  la  Nouvelle  Guinée  orientale  par  MM.  James  Veitch  &  Sons. 
Il  a  obtenu  un  certificat  botanique  de  la  Société  royale  d'Horticulture  le  8  avril. 
Gard.  Chron.,  12  avril,  p.  463  et  26  avril,  p.  512. 

R.  a.  Rolfe. 


72  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


«    ORCHIDS    FOR    EVER    » 

LA    VOGUE   DES    ORCHIDÉES 

En  ma  qualité  d'ardent  collectionneur,  qui  revient  toujours  à  sa  passion, 
j'ai  souvent  occasion  de  recueillir  les  confidences  et  les  demandes  de  conseils 
d'amateurs  plus  jeunes  et  de  débutants.  L'une  des  questions  que  l'on  me 
pose  le  plus  fréquemment  est  celle-ci  :  «  La  vogue  des  Orchidées  est-elle 
bien  solide?  est-il  prudent  de  consacrer  des  sommes  souvent  importantes  à 
l'achat  de  plantes  qui  seront  peut-être  dépréciées  dans  quelque  temps?  » 

Je  crois  qu'il  est  utile  de  rassurer  les  personnes  hésitantes  et  de  dissiper  des 
craintes  que  rien  ne  justifie.  Certes,  la  «  vogue  »  des  Orchidées  est  durable, 
parce  qu'elle  est  légitime,  parce  que  ses  causes  sont  durables,  et  parce  qu'il  ne 
peut  pas  se  produire  de  surproduction. 

Les  Orchidées  l'emportent  de  beaucoup  sur  les  autres  familles  dans  la  faveur 
des  gens  de  goût  et  même  du  grand  public.  C'est  qu'aussi  elles  leur  sont  bien 
supérieures  par  la  beauté,  l'éclat,  la  durée,  par  tout  ce  qui  fait  des  fleurs  le 
charme  et  la  parure  des  serres  et  des  appartements,  quand  les  amateurs  daignent 
les  y  placer.  Est-il  rien  de  plus  exquis  que  ces  joyaux  si  élégants,  si  harmo- 
nieux dans  leur  complexité,  si  frais  de  coloris  et  si  virginaux,  en  quelque  sorte, 
qu'on  tremble  de  les  voir  se  ternir  au  moindre  souffle,  et  s'évanouir  sous  le 
contact  comme  le  brouillard  du  matin?  Est-il  rien  de  plus  précieux  aussi  pour 
l'ornement  des  salons  que  ces  fleurs,  dont  un  grand  nombre  apparaissent  en 
plein  hiver,  quand  tout  ce  qui  nous  entoure  est  sombre  et  désolé,  et  qui 
restent  épanouies  pendant  plusieurs  semaines,  parfois  même  pendant  plusieurs 
mois?  En  cultivant  ces  plantes  admirables,  on  est  assuré  d'avoir  pendant  toute 
l'année,  sans  interruption,  des  fleurs  de  toutes  les  formés,  de  toutes  les  couleurs, 
de  tous  les  parfums;  chaque  genre,  d'ailleurs,  chaque  espèce  a  son  prix  et  sa 
valeur  originale,  qu'aucun  autre  ne  peut  égaler.  Et  n'est-ce  pas  encore  un 
mérite,  que  cette  immense  variété? 

Elle  explique  suffisamment  les  variations  du  goût  des  amateurs,  qui  se  porte 
de  l'un  à  l'autre  genre,  hésitant  à  choisir  entre  tant  de  merveilles,  mais  qui 


15    MAI    1890  73 

n'en  abandonne  jamais  aucun  complètement,  et  semble  parcourir  un  cycle 
régulier,    sans   que  jamais  les  honneurs   sortent  de  cette   famille  privilégiée. 

En  Angleterre  elle  est  en  faveur  depuis  plus  de  trente  ans  !  On  m'a  souvent 
dit,  et  je  le  crois  sans  peine,  qu'il  y  existe  plus  de  5,000  amateurs  d'Orchidées, 
Sur  le  continent  ils  sont  nombreux  aussi,  et  leur  nombre  s'accroît  chaque  jour. 
Je  me  rappelle  encore  la  vogue  immense  des  Masdevallia  et  le  temps  où  les 
premiers  exemplaires  du  M.  Lindeni  se  vendaient  à  près  de  mille  francs  la 
feuille.  Les  Vanda  ont  eu  leur  tour,  et  nos  collections  françaises  ont  été  et 
sont  encore  sans  rivales.  Ils  semblent  conquérir  en  ce  moment  une  faveur 
nouvelle,  et  je  m'en  réjouis  sincèrement.  Les  Phalaenopsis,  les  Odontoglossum, 
les  Cattleya,  sont  recherchés  depuis  quinze  ans  en  Angleterre;  les  Cypripedium 
enfin,  ont  joui  partout  pendant  cinq  ans   d'une  immense  popularité. 

Le  passé  des  Orchidées  est  donc  des  plus  recommandables  et  je  gagerais 
que  cette  gloire  ne  fera  que  grandir,  car,  je  l'ai  constaté  souvent,  une  fois 
qu'on  a  commencé  d'en  cultiver,  on  oublie  pour  toujours  les  autres  familles. 
C'est  une  passion  qui  ne  pardonne  pas. 

Il  est  souvent  amusant,  et  toujours  très  intéressant,  de  se  rappeler  la  première 
opinion  qu'on  s'est  formée  sur  une  personne  ou  une  chose  qu'on  est  appelé 
par  la  suite  à  fréquenter  et  à  connaître  intimement.  Ma  première  visite  dans 
une  serre  d'Orchidées  m'a  laissé  un  souvenir  très  vivace;  je  voudrais  que  mon 
exemple  pût  servir  d'avertissement  aux  profanes  qui  n'auraient  pas  la  même 
persévérance. 

Je  faisais  cette  première  initiation  dans  les  serres  d'un  des  plus  grands 
et  des  plus  célèbres  amateurs  anglais,  installées  d'ailleurs,  non  pas  avec 
luxe,  mais  avec  un  dédain  de  l'économie  vraiment  grandiose.  Lorsque  je 
vis  les  toitures  très  basses  —  je  ne  me  doutais  guère  de  leur  utilité  — 
je  fus  un  peu  péniblement  surpris  ;  cela  me  sembla  disgracieux  et  mesquin. 
Puis,  comme  je  faisais  une  visite  complète,  j'avais  eu  le  malheur  d'entrer 
d'abord  dans  une  serre  d'Orchidées  fraîchement  importées,  et  j'avais  sous  les 
yeux  de  longues  rangées  de  plantes  sans  fleurs  et  avec  des  feuilles  fort  laides  ; 
la  première  impression  fut  donc  mauvaise.  J'en  éprouvai  une  meilleure,  sans 
doute,  lorsque  je  vis,  plus  loin,  les  Cypripedium,  les  Cattleya,  les  Odonto- 
glossum en  végétation  et  en  plein  épanouissement;  mais  j'étais  fatigué,  j'avais 
ce  mal  de  tête  qu'on  ressent  à  voir  passer  devant  ses  yeux  mille  objets  sans 
pouvoir  les  fixer,  et  celui  aussi  que  produit  l'air  chaud  et  parfumé  des  émana- 
tions  végétales.-  Je  ne  prêtai  aux  dernières  serres  qu'une   attention  un  peu 


74  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

distraite  ;  en  somme  je  ne  compris  pas,  je  l'avoue.  Mais  quelque  temps  après, 
j'entendis  faire  des  Orchidées  de  vifs  éloges;  je  m'informai,  je  consultai  des 
livres;  quand  je  retournai  voir  des  serres,  je  n'étais  déjà  plus  irrespectueux. 
Je  ne  pus  m'empêcher  d'admirer  quelques  fleurs  isolées  que  je  rencontrai 
d'abord;  et  quand  je  me  trouvai  devant  un  groupe  d'Orchidées  en  fleurs,  je  fus 
séduit,  émerveillé,  et  définitivement  conquis. 

Je  raconte  sincèrement,  naïvement,  mes  impressions;  je  n'ai  éprouvé,  il  est 
vrai,  ni  coup  de  foudre,  ni  révélation  instantanée;  mais  n'arrive-t-il  pas  tous 
les  jours  qu'un  collectionneur  découvre  un  Rembrandt,  là  où  mille  personnes 
n'avaient  vu  de  tout  temps  qu'un  tableau  sans  valeur  ?  Il  m'a  fallu  une  prépa- 
ration, une  éducation;  mais  n'en  est-il  pas  de  même  pour  tout?  En  écoutant 
un  morceau  de  musique,  vous  appréciez  la  science  de  l'orchestration,  l'effet  de 
tel  ou  tel  développement,  l'inspiration  qui  a  produit  telle  phrase,  vous  accu- 
mulez des  impressions  de  détail  ;  à  la  seconde  audition  seulement  vous  pourrez 
juger  l'ensemble.  Combien  d'années  de  leçoïis,  de  prédications,  d'auditions 
a-t-il  fallu  pour  former  le  goût  du  public  à  chaque  progrès,  et  lui  faire  apprécier 
Mozart,  Beethoven,  Wagner  ? 

Les  Orchidées  aussi  ont  attendu  longtemps  la  gloire  ;  elles  venaient  de  si 
loin,  leurs  besoins  étaient  si  mal  connus,  que  l'on  faisait  courir  sur  elles 
mille  légendes,  mille  jugements  erronés,  bien  faits  pour  inspirer  au  public  de  la 
méfiance.  Nous  avons  bien  progressé  depuis  lors,  et  les  cultures  ont  été,  grâce 
à  quelques  explorateurs,  beaucoup  approfondies  et  simplifiées;  mais  la  foule  ne 
connaît  pas  encore  bien  les  Orchidées,  surtout  chez  nous,  qui  sommes  loin 
d'être  aussi  avancés  que  les  Anglais  et  les  Belges  —  et  leur  chentèle,  par  consé- 
quent, loin  de  diminuer,  ne  peut  que  s'étendre  considérablement. 

L'une  des  raisons  t{\ii  devaient  le  plus  contribuer  à  prolonger  cette  igno- 
rance, c'était  la  cherté  des  Orchidées,  et  par  conséquent  celle  des  fleurs  cou- 
pées; les  cultivateurs  qui  s'occupent  de  cette  branche  spéciale  ont  le  très  grand 
tort,  à  mon  avis,  de  se  montrer  trop  exigeants,  alors  que  leur  intérêt  serait 
plutôt  de  chercher  à  étendre  leur  clientèle.  Quinze  à  vingt  centimes  pour  une 
fleur  d'Odontoglossum,  quarante  centimes  pour  une  fleur  de  Cattleya,  consti- 
tueraient une  rémunération  suffisante;  vendues  dans  ces  conditions,  elles 
seraient  bientôt  dans  toutes  les  mains.  Actuellement  leur  nom  seul  effraie  bien 
des  personnes,  qui  trouvent  excessif  de  dépenser  cent  ou  deux  cents  francs 
pour  un  bouquet.  Quand  la  fleur  d'Orchidée  sera  dans  tous  les  bouquets,  la 
plante  elle-même  sera  dans  toutes  les  serres  d'amateur. 


15    MAI     1890  75 

Il  est  certain  que  leur  culture  était  dispendieuse;  elle  l'est  encore,  quoique 
beaucoup  moins  qu'autrefois;  mais  est-ce  bien  un  défaut?  N'est-il  pas  bon, 
nécessaire  même,  d'avoir  pour  les  collections  de  choix,  pour  les  serres 
luxueusement  entretenues,  d'autres  plantes  que  celles  de  tout  le  monde  ? 

C'est  l'avantage  même  des  Orchidées  de  ne  pas  être  vulgaires.  Or,  il  est 
certain  que  les  prix,  quoique  considérablement  réduits  dans  ces  dernières 
années,  ne  s'abaisseront  pas. 

Ils  ne  s'abaisseront  pas,  parce  que  le  nombre  des  Orchidées  introduites  est 
toujours  inférieur  aux  besoins.  Il  est,  en  effet,  à  peu  près  impossible  d'aug- 
menter le  nombre  de  ces  plantes  autrement  que  par  importation.  Elles  ne  se 
divisent  que  dans  une  limite  très  restreinte;  le  semis  est  très  difficile  à  pra- 
tiquer, et  ne  produit  des  fleurs  qu'au  bout  de  plusieurs  années.  Il  en  résulte 
qu'on  est  forcé  d'aller  chercher  les  plantes  à  leurs  pays  d'origine,  ce  qui 
entraîne  des  frais  et  des  difficultés  considérables.  De  plus,  il  est  à  peu  près 
acquis  aujourd'hui  que  certains  genres  s'épuisent  et  disparaissent  même  de 
leur  patrie,  et  que  certaines  régions  sont  déjà  presque  dévastées;  telle  espèce, 
découverte  d'abord  dans  une  contrée,  y  est  devenue  absolument  introuvable. 

Puis,  par  quoi  remplacerait-on  les  Orchidées? 

Il  faudrait  revenir  aux  Camellias,  aux  Azalées,  aux  Dahlias,  aux  Fuchsia, 
aux  Bégonia,  qui  sont  partout,  dans  toutes  les  maisons,  et  qui  sont  trop 
connus  pour  exciter  aujourd'hui  grand  intérêt.  Je  ne  parle  pas  des  disgracieux 
Cactus,  dont  j'espère  que  justice  est  faite. 

Les  amateurs  doivent  donc  être  rassurés.  Il  peut  se  produire  dans  le  marché 
des  fluctuations,  des  alternatives  de  hausse  en  faveur  de  telle  ou  telle  espèce 
ou  mieux  de  tel  genre;  mais  les  Orchidées  garderont  leur  rang  de  reines  du 
monde  végétal,  nous  en  trouvons  l'assurance  dans  la  faveur  dont  elles  jouissent 
auprès  des  reines  du  nôtre;  car,  on  l'a  dit  souvent,  une  cause  qui  a  les  femmes 
pour  elles  est  une  cause  gagnée.  L'Orchidée,  comme  le  disait  ce  journal  dans 
son  programme,  est  donc  bien  la  fleur  de  l'avenir. 

Aussi  bien,  le  reproche  de  cherté  est-il  réellement  fondé?  L'expression  ne  me 
semble  pas  exacte.  Ce  qui  est  vrai,  c'est  qu'il  faut  disposer  d'un  petit  capital, 
d'une  première  mise  de  fonds;  mais  ce  capital  n'est  nullement  improductif  : 
avec  des  soins  attentifs  et  une  expérience  suffisante,  un  amateur  d'Orchidées 
peut  aisément  augmenter  la  valeur  de  sa  collection  et  lui  faire  produire  des 
revenus  qui  ne  sont  pas  à  dédaigner.  Ainsi  que  l'écrit  M,  De  Puydt  dans  son 
remarquable  ouvrage,  «  après  trois  ou  quatre  ans  de  culture  intelligente,  une  bonne 


yô  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Orchidée  a  doublé  de  prix  ou  donné  des  multiplications  qui  la  représentent  deux 
fois.  »  A  cet  accroissement  naturel  s'ajoute  le  produit  de  la  fleur  coupée,  qui, 
dans  certaines  collections,  compense  et  au  delà  les  frais  de  culture.  Ainsi,  bien 
loin  d'avoir  à  craindre  la  perte  du  capital  consacré  à  leurs  plantes,  les  ama- 
teurs pourront  le  faire  fructifier  et  retirer  un  bénéfice  de  cette  attrayante  et 
reposante  occupation.  ^^^^^  ^^  ^^^^^^^ 


PLUS    DE    LIMACES 

Le  n°  3  du  Journal  des  Orchidées  contenait  un  article  très  intéressant  de 
M.  Max  Garnier,  sur  les  moyens  à  employer  pour  débarrasser  et  préserver 
nos  plantes  de  leurs  plus  redoutables  ennemis,  les  limaces.  Tout  en  recon- 
naissant que  les  dispositions  préconisées  sont  pratiques  et  excellentes,  je 
crois  devoir  signaler  aux  amateurs  d'horticulture,  aux  orchidophiles  particu- 
lièrement, une  expérience  que  j'ai  faite  il  y  a  un  an,  et  qui  m'a  donné  un 
résultat  complet.  La  nouvelle  publication  relative  à  ces  nobles  plantes  ayant 
annoncé  qu'elle  se  donnait  pour  but  de  propager  les  procédés  utiles,  par  le 
concours  collectif  des  amateurs,  je  serais  heureux  d'avoir  apporté  ma  petite 
pierre  à  l'édifice  commun,  en  appelant  l'attention  sur  la  mesure  que  j'ai  prise, 
et  en  la  conseillant  vivement  à  tous  ceux  qui  auraient  affaire  aux  limaces. 

Ma  serre,  contiguë  à  un  fossé,  était  constamment  infestée  par  ces  dépréda- 
teurs; malgré  les  nombreuses  salades  que  je  leur  offrais  chaque  soir,  je  ne  par- 
venais pas  à  m'en  débarrasser  complètement,  car  au  fur  et  à  mesure  que  je  les 
détruisais,  il  en  arrivait  d'autres  de  l'extérieur,  et  c'étaient  toujours  les  jeunes 
pousses,  les  hampes  florales  qui  subissaient  leurs  atteintes.  J'avais  bien  pensé 
aux  soucoupes  pleines  d'eau  et  munies  d'une  colonnette  centrale  émergeant  du 
liquide ,  mais  cette  disposition  me  semblait  devoir  exiger  une  surveillance 
assidue  afin  de  conserver  toujours  de  l'eau  dans  le  petit  récipient;  elle  permet 
aussi  aux  limaces  d'habiter  la  serre,  et  de  s'y  multiplier  avec  d'autant  plus  de 
tranquillité  que  la  guerre  qui  leur  est  faite  diminue  d'acharnement  en  raison 
de  la  sécurité  qu'on  ressent  après  avoir  transformé  ses  Orchidées  en  forteresses 
ceintes  de  fossés,  ou  en  avoir  fait  des  îles  aussi  inaccessibles  que  celle  de 
l'honneur,  car  : 

«  L'honneur  est   comme   une  île  escarpée  et  sans  bords  ; 
On  n'y  peut  plus  rentrer,  dès  qu'on  en  est  dehors.  » 


15    MAI    1890  77 

Il  arrive  alors  que  si  l'ennemi  ne  peut  plus  atteindre  l'objet  de  ses  convoi- 
tises, il  n'en  est  pas  moins  voisin,  caché  soigneusement  dans  quelque  retraite 
introuvable,  et  en  attendant  qu'une  soucoupe  desséchée,  un  pot  mis  à  côté  de 
son  support  livre  à  sa  merci  nos  plus  chères  espérances,  il  se  permet  toutes 
sortes  de  dégâts  sur  les  plantes  non  isolées,  laissant  partout,  sur  les  murs,  les 
pots,  les  tablettes,  de  gluantes  traces  de  son  passage. 

Me  souvenant  avoir  lu  dans  une  revue  horticole  de  1877  que  le  sulfate  de 
cuivre  était  recommandé  contre  les  limaces,  pour  préserver  les  plantes,  les 
arbres  fruitiers,  en  les  entourant  de  planchettes  imprégnées  de  sa  solution, 
l'idée  me  vint  de  mêler  au  badigeon  de  chaux  servant  à  blanchir  les  murs  de  la 
serre,  une  certaine  quantité  de  cet  ingrédient.  J'en  ai  donc  fait  dissoudre  un 
kilogramme  dans  cinq  ou  six  litres  d'eau,  et  me  suis  servi  de  ce  liquide  pour 
diluer  le  lait  de  chaux;  j'ai  obtenu  ainsi  une  pâte  bleuâtre  qui,  étendue  sur  le 
mur,  redevenait  presque  tout  à  fait  blanche  en  séchant,  et  depuis  cette  opéra- 
tion, je  n'ai  plus  jamais  vu  ni  limace,  ni  trace  de  limace  sur  un  mur.  Bien  plus, 
ces  vilaines  bêtes  pénétraient  dans  ma  serre  par  les  interstices  d'une  vieille  porte 
vermoulue  dans  le  bas,  et  de  là  rampaient  vers  les  murs  qu'elles  escaladaient 
sans  effraction,  mais  avec  une  préméditation  évidente;  lorsque  ceux-ci  ont  été 
imprégnés  du  badigeon  au  sulfate  de  cuivre,  plus  une  limace  n'a  pu  s'y  poser 
un  instant,  et  on  pouvait  même,  en  suivant  leurs  traces,  compter  le  nombre 
de  tentatives  infructueuses  qu'elles  avaient  faites.  Il  a  suffi  d'ailleurs  de  laisser 
séjourner  quelque  temps  de  l'eau  de  sulfate  de  cuivre  sur  le  pavement  de  la 
serre,  pour  en  rendre  l'accès  absolument  impossible  à  tout  mollusque  du  genre 
qui  nous  occupe. 

Contrairement  à  ce  qu'on  pourrait  craindre,  il  n'y  a  aucune  émanation  appré- 
ciable résultant  de  l'emploi  du  vitriol  bleu,  et  il  est  hors  de  doute  que  mes 
Orchidées,  n'ayant  jamais  eu  de  contact  direct  avec  ce  produit  chimique,  n'en 
ont  aucunement  souffert. 

M.  Van  Mol,  de  L'Horticulture  Internationale,  a  pu  constater  que 
des  plantes,  reçues  de  cet  établissement  il  y  a  environ  un  an,  donc  à  l'époque 
de  la  mise  en  pratique  de  mon  essai,  sont  dans  un  état  de  végétation  des  plus 
prospères,  quelques-unes  ayant  au  moins  doublé  le  volume  de  leur  précédent 
pseudobulbe. 

Si  l'on  observe  que  le  sulfate  de  cuivre  a  été  de  tous  temps,  en  certaines 
régions,  employé  avec  succès  pour  le  chaulage  des  blés,  qu'actuellement  il 
s'en  fait  de  nombreuses  et  fortes  expéditions  vers  le  midi  et  le  sud-ouest  de  la 


yS  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDÉES 

France,  où  il  sert  à  combattre  les  ravages  du  Phylloxéra  vastatrix,  on  com- 
prendra qu'il  puisse  être  un  si  puissant  poison  à  l'encontre  des  limaces,  et 
constituer  le  plus  sûr  préservatif  des  pires  ennemis  de  l'amateur  d'Orchidées. 

Que  ceux  qui  en  doutent  essaient  de  mettre  sous  un  verre  renversé  une  limace 
un  peu  grosse,  et  de  la  saupoudrer  de  son  de  bois,  de  sable,  d'une  poudre  gros- 
sière quelconque,  humide  de  la  solution  cuivrée.  Ils  verront  la  bestiole,  à  peine 
touchée  par  le  toxique,  se  tordre  dans  des  spasmes  affreux,  suinter  une  énorme 
quantité  de  matières  blanchâtres,  et  finalement  mourir  en  se  décomposant,  en 
perdant  de  gros  morceaux  de  peau,  de  sorte  qu'elle  ne  présente  bientôt  plus 
aux  regards  de  l'observateur  qu'un  horrible  amas  de  viscosités  informes. 

Et  il  est  à  remarquer  que  les  limaces  étant  toujours  humides  et  gluantes, 
il  suffit  qu'elles  touchent  un  corps  quelconque  garni  de  sulfate  de  cuivre,  même 
sec,  pour  qu'aussitôt  elles  dissolvent  elles-mêmes  cet  agent,  et  se  trouvent  ainsi 
directement  exposées  à  sa  mortelle  influence. 

E.    PlERRET. 


LES    ORCHIDEES    DE    RAPPORT 

POUR  LA  GRANDE  CULTURE 

II.  —  Les  Calanthe 

La  section  des  Calanthe  à  pseudo-bulbes  diffère  considérablement  des  autres 
Orchidées  terrestres  connues.  Elle  se  compose  d'environ  vingt-quatre  variétés, 
parmi  lesquelles  les  Veitchi,  vestita  rubro-oculata,  vestita  luteo-oculata,  Turneri  et 
Turneri  nivalis,  sont  les  plus  répandues  et  les  mieux  appropriées  pour  la  grande 
culture;  aussi  nous  occuperons  nous  ici  exclusivement  de  celles-ci.  Quand  elles 
sont  bien  soignées,  elles  rapportent  beaucoup,  car  elles  fleurissent  pendant  les 
tristes  mois  de  l'hiver,  alors  que  les  fleurs  sont  le  plus  chères,  et  l'on  peut,  au 
moyen  de  quelques  précautions,  les  conserver  en  fleur  de  la  fin  d'octobre  à  la 
fin  de  mars.  Pendant  toute  cette  époque,  on  a  besoin  de  quantités  de  fleurs 
pour  décorer  les  appartements  et  la  table;  elles  rendent  donc  de  très  grands 
services.  Elles  ont  un  éclat  ravissant  au  milieu  des  Fougères  et  des  élégants 
feuillages.  Les  Calanthe  ont  aussi  le  grand  avantage  de  n'occuper  que  peu  de 
place.  Si  même  l'on  a  besoin  d'espace  dans  la  serre,  on  peut  retirer  les  bulbes 


15    MAI    1890  79 

des  pots  en  coupant  les  racines  à  deux  pouces  environ  du  pseudo-bulbe,  et  les 
placer  entre  les  pots.  Les  fleurs  continueront  à  s'épanouir  et  resteront  fraîches 
pendant  un  temps  considérable. 

Pour  les  Calanthe  livrés  à  la  grande  culture,  il  est  commode  de  les  diviser 
en  deux  fournées,  dont  on  prend  l'une  au  commencement  de  février,  et  l'autre 
après  la  floraison  et  la  période  de  repos.  On  les  retire  des  pots,  et  l'on  enlève 
bien  le  sable  du  milieu  des  pseudo-bulbes,  puis  l'on  sépare  les  nouveaux 
pseudo-bulbes  de  l'ancien  ;  on  les  débarrasse  de  tout  reste  de  feuilles,  et  l'on 
coupe  les  racines  à  un  pouce  et  demi  environ  du  tour  de  la  base.  On  les  éponge 
soigneusement  pour  chasser  les  insectes  nuisibles;  ceci  est  très  important, 
car  les  Calanthe  sont  souvent  envahis  par  les  poux,  et  ce  nettoyage  vous 
évitera  de  grands  soucis  dans  l'avenir.  Lorsque  les  plantes  sont  toutes  prêtes 
et  bien  propres,  on  prend  des  boîtes  d'un  demi  mètre  carré,  ayant  six  pouces 
de  profondeur  environ,  pour  celles  qui  ont  les  pseudobulbes  longs,  et  l'on 
place  au  fond  à  peu  près  trois  pouces  de  terreau  de  feuilles,  tamisé  dans 
un  tamis  à  mailles  espacées  d'un  pouce  et  demi,  et  que  l'on  presse  modéré- 
ment. Nous  préférons  le  terreau  qui  a  pourri  naturellement  dans  les  bois  à 
celui  qui  a  été  trituré  et  soumis  à  la  fermentation.  On  dispose  alors  une 
rangée  de  pseudo-bulbes,  en  les  appuyant  contre  l'extrémité  du  récipient, 
et  l'on  fixe  les  bulbes  en  pressant  le  terreau  sur  les  vieilles  racines.  On  place 
une  latte  mince  en  travers  de  la  boîte,  pour  y  appuyer  la  rangée  suivante, 
en  laissant  à  peu  près  trois  ou  quatre  pouces  d'intervalle,  selon  la  grosseur 
des  bulbes,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  la  boîte  soit  pleine.  Pour  les 
plantes  de  la  section  des  C.  vestita,  il  sera  inutile  de  donner  autant  de  profon- 
deur aux  boîtes,  ainsi  que  d'appuyer  les  plantes,  parce  qu'elles  ne  sont  pas 
aussi  longues  ni  aussi  lourdes  du  haut  que  les  Veitchi.  Les  vieilles  racines 
suffiront  à  les  fixer  à  leur  place. 

On  place  ensuite  les  boites  dans  un  endroit  où  la  température  s'élève  à  qua- 
torze degrés  centigrades  la  nuit,  et  à  une  vingtaine  au  soleil,  et  l'on  maintient 
l'humidité  du  terreau  en  seringuant  pendant  le  jour.  Il  faut  veiller  très  atten- 
tivement à  la  présence  des  limaces,  qui  exercent  souvent  de  grands  ravages 
dans  les  jeunes  pousses. 

Quand  les  plantes  ont  grandi  d'environ  un  pouce,  et  sont  hérissées  de  jeunes 
racines  de  la  même  longueur  (c'est-à-dire  au  bout  de  six  semaines  à  peu  près 
quand  le  temps  est  propice),  elles  sont  prêtes  à  être  replantées  dans  les  pots 
où  elles  fleuriront.  Quelques  cultivateurs  les  laissent  dans  les  pots  de  floraison 


8o  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

jusqu'au  rempotage,  mais  nous  ne  croyons  pas  devoir  adopter  ce  procédé, 
parce  que  si  l'on  attend  jusqu'au  moment  où  elles  poussent  de  jeunes  racines, 
on  s'expose  à  endommager  celles-ci  quand  il  faut  les  retirer  du  vieux  compost; 
et  d'autre  part,  si  on  les  empote  avant  qu'elles  aient  commencé  à  produire 
des  racines,  il  peut  arriver  que  le  compost  se  gâte  avant  que  les  jeunes  racines 
en  aient  pris  possession,  ce  qui  cause  des  inconvénients  irréparables. 

Le  compost  que  nous  croyons  le  plus  convenable  se  forme  d'un  tiers  de 
bonne  terre  fibreuse,  séparée  en  morceaux  de  la  grosseur  d'un  œuf  de  poule, 
et  les  petits  débris  tamisés;  un  tiers  de  terreau  de  feuilles,  comme  celui  dont 
nous  nous  sommes  servis  précédemment;  et  un  tiers  de  bouse  de  vache  en 
petits  morceaux,  bien  desséchée  pour  détruire  toutes  les  matières  animales, 
avec  addition  de  débris  de  pots,  de  la  grosseur  d'une  noisette,  et  d'un  peu 
de  sable.  Le  pot  et  le  drainage  doivent  être  parfaitement  propres.  On  place  un 
bon  morceau  de  scorie  poreuse  sur  l'ouverture,  et  l'on  remplit  le  pot  à  moitié 
de  sa  hauteur  avec  des  tessons  de  pot  bien  raboteux.  On  étend  une  couche  de 
la  partie  la  plus  rocailleuse  du  compost  sur  le  drainage,  et  l'on  remplit  ensuite 
jusqu'à  deux  pouces  des  bords,  en  comprimant  modérément. 

Quand  il  s'agit  des  espèces  qui  ont  de  longs  pseudo-bulbes,  il  faut  avoir  un 
certain  nombre  de  tuteurs,  longs  de  vingt-cinq  centimètres,  et  en  planter  un 
dans  chaque  pot,  un  peu  de  côté,  à  l'endroit  où  se  trouvera  le  bulbe.  On  met 
alors  celui-ci  en  place  avec  précaution,  et  on  l'attache  au  tuteur,  qui  sert 
à  le  soutenir  jusqu'à  ce  que  les  racines  soient  fixées  dans  le  compost.  Quand 
on  a  lié  ainsi  un  nombre  suffisant  de  pseudo-bulbes,  on  remplit  le  pot  tout 
autour,  en  couvrant  à  peine  les  jeunes  racines,  et  on  comprime  modérément. 
Les  variétés  qui  ont  des  bulbes  plus  courts  n'ont  pas  besoin  de  tuteurs. 
Nous  plaçons  quatre  pseudo-bulbes  dans  un  pot  de  quinze  centimètres  de 
diamètre,  six  dans  un  de  vingt  centimètres,  et  jusqu'à  dix-huit  ou  vingt  dans 
un  grand  pot.  C'est  gaspiller  les  pots  et  l'espace  que  d'empoter  les  plantes  une 
par  une  dans  des  pots  de  douze  centimètres,  comme  le  font  certains  culti- 
vateurs. Nous  ne  voyons  à  ce  système  aucun  avantage  ;  nous  avons  vu  cultiver 
fort  bien  des  C.  Veitchi,  ayant  des  pseudo-bulbes  de  trente  centimètres  de  long, 
et  des  tiges  florales  de  un  mètre  de  long,  dans  des  pots  de  quinze  à  vingt  centi- 
mètres de  diamètre. 

Il  faut  veiller  à  ce  que  le  compost  soit  suffisamment  humide  pour  qu'il  ne 
soit  pas  besoin  d'arroser  peu  de  temps  après  le  rempotage  ;  mettre  les  pots  à 
une  température  de  seize  degrés  centigrades  la  nuit,   de  vingt  à  vingt-cinq 


15    MAI    1890  81 

au  soleil,  ventiler  soigneusement  en  leur  fournissant  beaucoup  de  chaleur  et 
d'humidité.  Les  plantes  seront  placées  sur  une  tablette  à  environ  deux  pieds 
du  vitrage,  et  l'on  n'aura  plus  qu'à  leur  donner  de  l'espace  à  mesure  qu'elles 
grandiront.  Il  faudra  les  abriter  quand  le  soleil  sera  trop  chaud. 

Pour  arroser  l'on  se  servira  d'eau  pure,  à  la  même  température  que  l'air 
de  la  serre.  Quand  les  pots  seront  bien  remplis  par  les  racines,  on  pourra 
arroser  avec  des  engrais,  de  la  bouse  de  vache  spécialement,  qu'on  emploiera 
à  doses  d'abord  un  peu  faibles,  et  de  plus  en  plus  fortes  dans  la  suite.  On  peut, 
par  exemple,  s'en  servir  une  fois  sur  deux  arrosages. 

Le  fumier  de  mouton  donne  de  bons  résultats,  ainsi  que  celui  des  étables, 
le  guano  et  la  suie. 

A  l'époque  où  la  tige  florale  apparaît  et  commence  à  s'élever  au  dessus  des 
pseudo-bulbes,  il  convient  de  veiller  davantage  à  l'arrosage,  et  de  le  réduire 
graduellement,  de  façon  que  le  compost  se  trouve  absolument  sec  au  moment 
où  les  fleurs  sont  à  moitié  ouvertes.  On  peut  alors  transporter  les  plantes  dans 
une  serre  froide  sèche,  ayant  une  température  de  huit  à  douze  degrés  centi- 
grades, comme  celle  des  Odontoglossum. 

Certains  cultivateurs  tiennent  les  feuilles  fraîches  jusqu'à  la  floraison,  mais 
nous  n'approuvons  pas  ce  système,  parce  qu'il  retarde  la  maturité  des  pseudo- 
bulbes, et  s'ils  ne  mûrissent  pas  complètement  ils  ne  pousseront  pas  aussi 
bien  à  la  saison  suivante;  nous  croyons  même  que  la  bonne  maturation  est  le 
principal  élément  de  succès. 

On  peut  aisément  faire  grandir  la  tige  en  abattant  les  vieux  pseudo-bulbes, 
ou,  dans  certaines  espèces  comme  le  Veitchi,  en  les  brisant  à  la  place  du  collet 
et  en  supprimant  la  portion  supérieure.  Un  morceau  de  ce  genre  jeté  dans  une 
boîte  de  terreau  très  peu  profonde,  et  sans  autre  élément  de  nature  à  faciliter 
la  végétation,  a  produit  un  bulbe  de  vingt  centimètres  de  longueur,  lequel 
donna  une  tige  de  quarante  centimètres.  Ajoutons  que  la  plante  ne  souffre  pas, 
ou  insensiblement,  de  cette  amputation.  Les  Calanthe  se  multiplient  de  cette 
façon  et  par  division  des  bulbes.  P.  Silvek. 


CATTLEYA  TRIANAE.  —  La  Lindenia  publie  dans  son  dernier  numéro 
quatre  variétés  également  séduisantes  de  cette  admirable  espèce.  Ce  sont  les 
C.  T.  purpurata,  C.  T.  M'"'  R.  Martin  Cahuzac,  C.  T.  pallida  et  C.  T.  striata. 
Nos  lecteurs  nous  sauront  gré  de  leur  avoir  signalé  ces  magnifiques  planches. 


82  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


COELOGYNE   OCHRACEA  LINDL. 

Un  de  nos  abonnés  néerlandais  nous  demande  quelques  renseignements  sur  cette 
Orchidée.  Les  voici  : 

Le  Coelogyne  ochracea  est  une  charmante  petite  Orchidée,  déjà  très  ancienne, 
répandue  sur  une  très  vaste  région,  au  N.  E.  de  l'Inde,  et  notamment  dans  les 
montagnes  du  Bhoutan,  du  Michmy  et  la  chaîne  de  l'Himalaya.  L'époque  de 
son  introduction  n'est  pas  connue  avec  précision  ;  elle  fut  décrite  par  Lindley 
dès   1846  {Bot.  reg.,   69). 

Ses  bulbes  sont  petits,  de  couleur  vert  clair,  fascicules,  et  enveloppés  à  la  base 
de  grandes  écailles  membranacées  ;  ils  se  terminent  par  deux  ou  trois  feuilles 
lancéolées,  striées  et  subplissées,  réunies  à  la  base  en  un  long  pétiole. 

Avant  l'apparition  des  feuilles  nouvelles,  les  jeunes  pseudobulbes  produisent 
à  leur  sommet  un  pédoncule  érigé,  terminé  par  une  grappe  de  6  à  8  fleurs  d'un 
blanc  pur;  le  labelle  oblong,  trilobé,  à  fond  également  blanc,  est  marqué  de 
deux  taches  d'ocre  jaune  en  forme  de  fer  à  cheval. 

Le  Coelogyne  ochracea  croît  de  préférence  sous  le  couvert  des  Fougères  et 
des  grands  arbres  ;  il  se  plaît  dans  l'ombre  et  l'humidité,  à  une  température 
de  12°  à  15°.  Il  se  cultive  bien  en  pot,  dans  un  compost  formé  surtout  de 
terre  fibreuse,  avec  peu  de  sphagnum.  Il  répand  en  fleurissant  un  parfum 
délicat  et  exquis. 

Après  le  D""  Lindley,  sa  description  a  été  faite  par  W.  Hooker,  Bot.  mag., 
t.  4661,  en  juillet  1882.  A.  Van  Imschoot. 


CATTLEYA  PARTHENIA.  —  C'est  le  nom  d'un  nouvel  hybride  de  Cattleya 
qui  vient  de  fleurir  chez  M.  A.  Bleu,  le  semeur  parisien  bien  connu.  Le  labelle 
est  blanc  à  la  base,  et  pourpre-violet  à  la  partie  antérieure.  Les  pétales  et 
sépales  sont  blancs.  Cette  fleur  nous  a  paru  des  plus  remarquables,  quoique 
l'échantillon  qui  nous  a  été  communiqué  fût  assez  avancé. 


15    MAI    1890  83 


TRAVAUX  DE  LA  DEUXIEME  QUINZAINE  DE  MAI 

Les  mois  de  mai  et  de  juin  sont  les  plus  beaux  de  l'année  pour  les  serres 
à  Orchidées,  où  les  fleurs  sont  plus  nombreuses  et  plus  variées  qu'à  toute 
autre  époque. 

Afin  de  jouir  plus  pleinement  de  cette  fête  de  la  vue,  quelques  cultivateurs 
prolongent  la  floraison  des  plantes  en  les  transportant  dans  une  serre  plus 
froide  pendant  cette  période.  Ce  traitement  peut  être  appliqué  sans  inconvé- 
nient à  celles  qui  émettent  leurs  fleurs  des  pousses  de  l'année  dernière;  quant 
à  celles  qui  ont  leurs  pousses  actuellement  en  voie  de  développement,  il  sera 
plus  prudent  de  leur  conserver  leur  milieu  habituel,  car  en  prolongeant  la 
floraison,  on  entraverait  la  croissance  des  bulbes,  qui  deviendraient  moins 
vigoureux  et  moins  forts. 

Serre  froide.  —  On  a  dû  cesser  tout  chauffage,  même  pendant  la  nuit.  Il 
convient,  en  outre,  d'ombrer  soigneusement  dès  le  matin  et  jusqu'au  coucher 
du  soleil,  dont  les  rayons  sont  fort  traîtres  en  cette  saison,  et  auraient  vite 
causé  un  dommage  irréparable.  Les  Odontoglossum  crispuiii,  grande,  odoratum, 
Halli,  etc.,  les  Ada  aurantiaca,  les  Oncidium  macranthuiii,  serraUtui,  super- 
biens,  etc.,  les  Restrepia,  MasdevaUia,  etc.,  sont  en  pleine  et  active  végétation. 

Les  Anguloa  et  L3'caste  pourront  être  engraissés,  avec  de  la  bouse  de  vache 
spécialement,  une  ou  deux  fois  par  semaine. 

Il  est  nécessaire  d'arroser  copieusement  les  sentiers,  les  tablettes  ainsi  que 
les  plantes  mêmes. 

Les  serres  doivent  être  ouvertes  et  abondamment  ventilées  depuis  quelque 
temps  déjà  pendant  le  jour.  On  pourra  laisser  aussi  quelques  ventilateurs 
ouverts  pendant  la  nuit.  Toutefois  il  est  bon  de  placer  dans  toutes  les  ouvertures, 
fenêtres,  etc.,  un  cadre  de  treillis  léger  ou  de  grosse  toile.  On  évitera  ainsi 
de  laisser  passage  aux  abeilles,  qui,  en  visitant  les  fleurs,  pourraient  souvent  les 
féconder.  On  sait  qu'après  la  fécondation  les  fleurs  passent  très  rapidement. 

Serre  tempérée.  —  Plusieurs  Cattleya,  notamment  les  Trianae,  ont  cessé 
de  fleurir.  Il  leur  faudra  un  arrosage  judicieusement  pratiqué  pour  seconder  la 
végétation.  Quant  a.uxMendeli,  Mossiae,  Lawrenceana,  etc.,  ils  sont  ou  entrent 


84  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

dans  la  période  de  floraison;  on  leur  donnera  actuellement  bien  moins  d'eau 
qu'aux  précédents.  De  même  pour  les  Laelia,  notamment  les  L.  purpurata. 

Le  chauffage  sera  supprimé  pendant  le  jour,  et  conservé  la  nuit  seulement 
et  sans  excès. 

Les  abris  devront  être  disposés  sur  la  serre  à  partir  de  g  heures  du  matin 
et  jusqu'à  5  heures  ou  5  heures  et  demie. 

Au  moment  où  les  arrosages  deviennent  forcément  abondants,  il  convient 
de  s'assurer  soigneusement  du  bon  écoulement  de  l'eau.  Veiller  à  ce  que  le 
trou  du  drainage  des  pots  soit  bien  débarrassé  de  tout  ce  qui  pourrait  l'obstruer. 
En  ce  qui  concerne  les  plantes  empotées  dans  un  mélange  de  sphagnum  et  de 
terre  fibreuse,  éviter  soigneusement  de  laisser  pourrir  les  matériaux  et  les 
remplacer  par  de  nouveaux,  dès  qu'on  apercevra  des  signes  suspects. 

Les  insectes  deviennent  particulièrement  nombreux  et  envahissants.  Il  faudra 
leur  faire  une  guerre  incessante.  On  fera  sagement  d'arroser,  une  ou  deux  fois 
par  semaine,  les  sentiers  des  serres  avec  de  l'eau  dans  laquelle  on  aura  fait 
diluer  de  la  nicotine.  Cette  besogne  sera  faite  le  soir  et  on  aura  soin  de  fermer 
les  ventilateurs  pendant  la  nuit. 

Serre  chaude.  —  On  chauffera  très  peu  pendant  le  jour  et  l'on  ombrera 
comme  dans  les  autres  serres.  Beaucoup  d'humidité  est  nécessaire,  et  l'on 
arrosera  au  moins  deux  fois  par  jour  sous  les  tablettes  et  dans  les  sentiers. 
Les  Phalaenopsis,  les  Cypripedium,  les  Dendrobium  Ainsworthi,  Pierardi,  la 
section  des  nohile  et  d'autres  ont  fini  de  fleurir  et  sont  en  pleine  végétation; 
on  leur  donnera  une  abondante  quantité  d'eau. 

Ces  plantes,  du  moins  celles  de  petite  ou  de  moyenne  taille,  peuvent  être 
cultivées  en  paniers  avec  avantage.  Dans  ce  cas,  les  pousses  sont  souvent  un 
peu  plus  courtes,  mais  les  bulbes  sont  plus  solides  et  les  fleurs  plus  abondantes. 

La  plupart  des  Vanda  tricolor  sont  en  pleine  floraison;  leur  donner  moins 
d'eau  que  pendant  l'époque  de  végétation. 

Beaucoup  d'Aerides  et  de  Saccolabium  sont  en  boutons;  les  tenir  à  l'abri 
des  ravages  des  limaces. 

Nous  recommandons,  encore  et  toujours,  l'extrême  propreté  des  plantes,  des 
pots  et  des  serres,  et  engageons  les  jardiniers  à  donner  à  leurs  serres  à  Orchi- 
dées un  arrangement  coquet.  Placer  les  plantes  en  fleurs  à  l'entrée  de  la  serre 
en  masquant  les  pots  par  des  Adiantum,  d'autres  Fougères,  et  de  petites 
plantes  à  feuilles  panachées. 


AYIS  AUX  JARDINIERS 

Pour  faciliter  aux  Jardiniers  rabonnement  au  Journal  des 
Orchidées,  il  leur  sera  loisible  de  régler  le  montant  de  leur 
abonnement  par  versements  mensuels  de  85  centimes,  en 
timbres  poste  de  tous  pays  ou  autrement.  Cette  faveur  n'est 
accordée  qu'aux  ouoriers-j ardiniers  seulement. 

Chaque  Jardinier  qui  nous  aura  envoyé  six  abonnements 
aura  droit  à  un  septième  gratuit. 


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Orchidées  et  des  plantes  de  serre  chaude,  demande 
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de  serine,  de  la  culture  potagère  et  fruitière,  etc., 
demande  place.  ;Bons  certificats.) 


Jardinier  marié,  45  ans,  connaissant  toutes  les 
cultures  et  spécialement  les  arbres  fruitiers  et  la 
conservation  des  raisins  frais,  demande  place  en 
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DEMANDES 

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est  demandé  pour  une  campagne  des  environs  de 
Bruxelles.  (Excellentes  références  exigées.) 

Un  Jardinier,  connaissant  bien  la  culture  des 
Orchidées,  est  demandé  pour  l'Allemagne. 


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L'Horticulture  Internationale,  à  Bruxelles. 


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Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs tVOrchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  (pii  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  comniission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTIRE 

R  É  15  I  G  É       ET       P  XT  B  L  I  É 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE 

MM.  .1.  Li>;de>',  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,  Ém.  Rodigas,  P.  E.  de  Plydt,  N.  Funck,  E.  Wallaert, 

P.  Glo.ner,  g.  Joris,  a.  Va.n  I.msciioot,  Fr.  Desbois,  A.  Linden, 

E.S.  RA?iD,  D''Va?«  CalwelaerTjE.Blngekoth.Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jli.es  IIye,  R.  3Iarti.n  Cahuzag,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cognfaux,  Max  Garnier, 

Paul  Otlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.  Moens,  L.  Lubbers,  A.  Dalliére, 

Comte  de  Moran,  O.Ballif,  C.Ellner.F.Kegelian,  D.Massaisge  de  Louvrex, 

A.  de  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  A:sdré,  cIc. 


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Directeur:    J    LINDEN 

Rédacteurs    :    LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 

R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

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Acranlluis  Leonis,  Aerides  maculosuni  var.  formosuiii, 
Aei'ides  odoratum  var.  Demidoftî.  Aerides  Rciilionl)nclii. 
Aganisia  Iricolor,  Calasetum  discolor,  Catasetum  tigrinum. 
Cattleya  aurea,  Cattlcya  gultala  var.  Icupardina.  Caltleya 
Lawrenceana .  Cattlcya  Malouana,  Cattlcya  maxinia  var. 
Hrubyana,  Cattleya  nobilior  var.  Huguenyi.  Cattleya  Perci- 
valiaiia  var.  Rciclieiibachi,  Cattleya  Trianae  vai-,  alba.  Catt- 
lcya Trianac  vai'.  .\nnac,  Clcisosloma  Guibcrti,  Cypripcdiitm 
Druryi,  Cypripediuni  Lawrenceanum  var.  Hyeaniim.  Cypri- 
pedium  œnanthum  superbtim.  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cvpripedium  tessellatum  vai.  porphyreum.  Dendrobium  Fal- 
concri.    Dendrobium    stratiotcs,    Dendrobium    tbvrsitlorum. 


Epideiidrum  paniculaluni  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora.  Masdevallia  Roezli.  Oncidium  Laiiceanum  var.  super- 
bum.  Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae. 
Odonloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum. 
Odontoglossum  rubcscens,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vcxillarium  var.  purpurcum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens.  Papbinia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Piialacnopsis  Stuartiana  var.  punctulata. 
Restrepia  antennifera.  Selcnfpedium  reticulatum.  Spatho- 
gloltis  Augusiorum.  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendens. 
Trichopilia  suavis.  Vanda  Roxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labellu  viridi. 


amc   Volume 


Angraecum  Ellisi,  Anguloa  Ruckori  var.  média.  Ansellia 
congoensis.  liollca  pulvinan's.  Brassia  raudaln.  C,alanllic 
Rpgiiicri.  Calasetiiin  Bungt-rollii.  Calasctiim  galeriltim.  Calt- 
leya  gigas,  Calllcya  Kimltalliana,  ("ialllcya  Mondcli.  i-alllcya 
Schilleriana  var.  Amaliaiia.  ('ioolugyno  pandurala.  (',y|>ri[io- 
diiim  callosum,  (îyitripediniii  niic'i'ochilum.  (lypripcdiiim 
Sallicii,  (îypi'ipcMliiim  lonkii)oiisp,  Dciidrohium  hiaclfosnin, 
Dcndi'iil)iiiiii  inaiiditiim.  Epidciidiiiii)  Handianiiin.  (ialoandra 
Dpvoniana  var.  Dciphina.  (lalrainli-a  llavcola.  I.aclia  r-lcgaiis 
var.  Hoiilleana.  Masdevallia  Vcilclii.  Millonia  .sprciahilis  var. 
lincata,  Oiicidiuni  cucoliatuin.  Oiuidiuni  Juncsiaiiiim,  Onci- 


dium  Warscewiczi.  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
miaiuim.  Odontoglossum  Coradinoi  graiidiflorum.  Odonto- 
jjlossnin  grande,  ((doiiloglossuin  Luciaiiianum,  Odonto- 
glossum Inleo-purpni'cnm.  Odontoglossum  Roezii.  Odonto- 
glossum Schillctiannm.  Plialacnopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
liiidd(Miianniana.  IMialacnopsis  Siimalrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolahium  gig.intoiim  vai.  illustre.  Sclenipedium  candatum 
giganliMim.  Sflcnipcdium  IScliroderac  var.  splendens.  Spa- 
ihogloltis  plicata.  .Staniio[>ca  ligrina.  Tricliocenlrum  alho- 
f)urpnreum  var  strialum,  Vanda  Lindcni.  Vaiida  suavis  var. 
l.indeni,  Zygo|)Clalum  rostralum. 


3me   Voluine 


Aeridcs  Fieldingi.  .Veranllics  grandillora,  Acridcs  Houlle- 
tianum.  .\ganisia  cyauea.  .\ngraecum  Lilhroslacdiys)  Sedeni, 
.\nguloa  nnillora,  Brassavola  cncullala  vai'.  cuspidala.  Bolbo- 
phyllnm  gTandillorum.  Oataselum  Bungorothi  var.  aurcum, 
Catasclum  Bungcrotlii  vai'.  Pottsianum.  Calasclum  dpcipinns, 
("-alasetum  pulcliinm.  Catllcya  Gilieziae,  Calllcya  labiala  var. 
aulumnalis,  Calllcya  virginalis.  Cleisosloma  crassifolium. 
Cypripedium  Artliurianum  var.  pallidum.  Cypripcdium  Can- 
narlianum.  Cypripcdium  Curtisi.  Cypripedium  Harrisianum 
var.  superbum.  Cypripedium  Lceaiium.  (Cypripedium  Moensi- 
anum,  Cypripedium  pracstans.  Cypripedium  Van  Houtlea- 
num.    Cypripedium    villosum.  Cypiipedium   (Selcnipcdium) 


Wallisi,  Dendrobium  purpureum  var.  candidulum,  Dendro- 
bium  rulril'erum.  Dendrobium  strebloceras  var.  Rossiauum, 
lonopsis  paniculata  var.  maxima,  Masdevallia  macrura,  Masde- 
vallia spectrum.  Millonia  speclabilis  Moreliana,  Oncidium 
cheirophorum,  Oncidium  papilio  var.  majus,  Oncidium  Pha- 
laenopsis. Odontoglossum  eilrosmum  var.  Devansayeanum. 
Odontoglossum  crispum  var.  fasluosum.  Odontoglossum  cris- 
pum  var.Trianae.  Odontoglossum  cuspidatum.  Odontoglossum 
Harryanum ,  Odontoglossum  odoralum  var.  baphicanlum , 
Odontoglossum  triumphans,  Odontoglossum  Uro-Skinneri, 
Paphinia  Lindeniana.  Papliinia  Modiglianiana,  Rodriguezia 
Bungei'othi,  Vanda  superba. 


Volixnic 


Odontoglossum  latimaculatum,  Cypripedium  Mileauanum, 
Nanodes  Medusae,  Dendrobium  Bensoniae.  Cypripedium 
bellalulum.  Aerides  (luinquevulnerum.  Odontoglossum  Glo- 
nerianum.  Oncidium  macranthum.  Lycasle  Skinneri  var.  alba. 
Mesospinidium  vulcanicum.  Epidendrum  nemorale.  Warrea 
Lindeniana.  Odontoglossum  Halli,  Cypripedium  Mastersia- 
num.  Lépiotes  bicolor.  Vanda  coeiulea,  Sophronilis  gran- 
dillora. Odontoglossum  radialum .  Comparetlia  falcala . 
Oncidium  Forbesi  maximum.  Ciirrhopetalum  pulrhrum . 
Cypripedium  Harrisianum  vai-.  polychromum.  Vanda  Iricolor, 
Callleva  chocoensis  var.  Miss  Nilsson.  Oncidium  iridifolium. 


Polyslachia  pubesceiis,  Masdevallia  tovarensis,  Odonloglos- 
siun  Cervantesi  lilacinum,  Coelogyne  cristata  var.  alba, 
Sflenipedium  caudalum  var.  Alberlianum,  Angraecum  ses- 
quipedale.  Millonia  (Odonl.)  X  Bleuana.  Odontoglossum 
Bieiclirôderianum.  Odontoglossum  Pescatorei  var.  Lindeni. 
Odontoglossum  Rossi  var.  Mommi,  Odontoglossum  Waroc- 
queanum,  Cattleya  Mossiae  var.  Boiisiesiana,  Cypripedium 
Klliollianum.  Dendrobium  densillorum.  Pliaius  grandifolius. 
Thunia  Marshalli.  .\nguloa  Clowesi,  Laelia  majalis,  Cattleya 
Mossiae  var.  Warocipieana. 


^me  Volume 


(en  cours  de  publication, 

Aerides  Augustianum,  Bolbophyllum  Lobbi.  Calanthe  [  > 
Masuca,  Calanthe  Veitchi,  Calasetum  macrocarpum  var. 
chrysanlhum,  Cattleya  Trianae  var.  purpurata.  Cattleya 
Triauae  var.  M'"<^  Marlin-Cahuzac.  Cattleya  Trianae  var. 
pallida,  Cattleya  Trianae  var.  slriala.  Cattleya  maxima  va--. 
Malouana,  Cymbidium  Maslersi,  Cypripedium  barbato- 
Veitchianum,  Cypripedium  nitens.  Cypripedium  orphanum. 
Dendrobium  crumenatum.  Dendrobium  infudibulum,  Den- 
drobium Mirbelianum,  Dendrobium  Paxtoni,  Dendrobium 
Wardianum  var.    Lowi,   Epidendrum   prismatocarpum.   Epi- 


10  livraisons  parues) 

dendrum  vitellinum.  Gongora  maculata,  HouUelia  Brockle- 
luirstiana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana.  Laelia  elegans,  Lycasle 
coslala,  Masdevallia  ignea,  Millonia  Blunti  var.  Lubbersiana, 
Millonia  vexillaria  var.  superba.  Oncidium  aurosum,  Onci- 
dium concolor,  Oncidium  Marshallianum.  Odontoglossum 
Boddaertianum.  Odontoglossum  Duvivierianum,  Odonto- 
glossum hastilabium.  Odontoglossum  maxillare,  Phalaenopsis 
Schilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana,  Zygo- 
pctalum  inlermedium. 


Le  ^jrzj;  des  volumes  imrus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  YolQme,  125  fr.  —  2'"'^  Volume,  100  fr,  —  3'"^  Volume,  75  fr.  —  4'"*^  Volume,  65  fr. 

LES   QUATRE   VOLUMES  PRIS   ENSEMBLE    :    350   FRANCS 

gme  Volume  (en  cours  de  publication)  :  60  francs 
S^-  ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMERO    SPECIMEN    :     6     FRANCS 


SOMMAIRE    DU    6"^    NUMÉRO 


Pages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle 85 

Les  grandes  collections  d'amateurs 88 

Causerie  sur  les  Orchidées .91 

Maladies  et  parasites 95 

La  petite  serre  aux  Orchidées 97 

(]iilture  des  Orchidées  réputées  d'un  traitement  difficile 99 

Travaux  de  la  premièi'e  quinzaine  de  juin 100 


L'ORGHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRÔDER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYSsoN,  auteur  de  VOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas 


SECRETARIAT  :    100,  RUE  BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M,  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale^  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  M.  Metdepeinningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 

Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


I"   JUIN    1890  85 


CHRONIQUE    ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 

REMERCIMENTS  A  LA  PRESSE.  —  Le  Journal  des  Orchidées  est  arrivé 
aujourd'hui  à  son  sixième  numéro,  et  déjà  les  encouragements,  les  nombreuses 
marques  de  sympathie  qui  lui  sont  parvenus,  lui  apportent  la  récompense  des 
efforts  accomplis  et  la  certitude  de  l'avenir.  Nous  tenons  à  exprimer  nos  sincères 
remercîments  à  nos  collaborateurs  d'abord,  ensuite  à  tous  ceux  qui  ont  bien 
voulu  nous  seconder  et  faciliter  notre  tâche  par  leur  bienveillance,  aux  amateurs 
ainsi  qu'à  nos  confrères  de  la  presse  horticole  et  particulièrement  aux  journaux 
suivants  :  Gardeners'  Chronicle,  Gartenflora,  Garden  and  Forest,  Journal  de  vul- 
garisation de  V Horticulture,  Revue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère,  Revista 
Hortîcola,  Gardeners'  Magazine,  Journal  of  Horticulture,  L'Orchidophile,  Wiener 
Illustrirte  Gartenzeitung,  le  Moniteur  d'Horticulture,  Hamburger  Garten-  und 
Blumefizeitung,  etc. 

*  * 

UN  COELOGYNE  LOWIANA  MONSTRE.  —  Un  exemplaire  de  cette  magni- 
fique espèce,  qui  se  trouve  actuellement  dans  les  serres  de  M.  le  baron 
ScHRODER,  mesure  environ  i'"5o  de  diamètre;  il  a  produit,  le  mois  dernier, 
vingt-neuf  tiges  florales,  chacune  ayant  une  trentaine  de  fleurs. 

Ces  fleurs  se  distinguent,  paraît-il,  par  l'éclatant  coloris  du  labelle. 

* 

*  * 

L'ODONTOGLOSSUM  LILIFLORUM,  en  fleurs  dans  les  mêmes  serres,  et 
que  l'on  considère  parfois  comme  une  variété  de  l'O.  ramosissimum,  ne  ressemble 
guère  à  un  Odontoglossum,  et  peut  être  pris  au  premier  abord  pour  un  genre 
différent.  Il  produit  une  tige  florale  érigée,  avec  un  panicule  chargé  de  fleurs 

qui  sont  tachetées  de  lilas. 

* 

*  * 

L'ORCHIDÉENNE.  —  Le  dix-neuvième  meeting  de  cette  Société  s'est  tenu 
le  1 1  mai  avec  un  éclat  tout  particulier.  Rarement  une  réunion  aussi  nom- 
breuse de  belles  plantes  avait  été  offerte  aux  yeux  des  visiteurs.  Nous  citerons 


86  .  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


notamment  une  série  de  Cattleya  Mossiae  et  Mendeli  d'une  splendeur  merveilleuse, 
ainsi  que  trois  Orchidées  nouvelles  du  plus  grand  mérite,  que  nous  croyons 
devoir  signaler  à  nos  lecteurs;  ce  sont  les  suivantes  : 

Cattleya  Warocqueana  Lind.  — ■  Un  nouveau  Cattleya  dont  les  caractères  sont 
assez  nettement  tranchés  pour  en  faire  une  espèce  distincte.  Les  fleurs  sont 
grandes  et  remarquablement  belles,  d'un  violet  tendre,  avec  le  labelle  d'une 
riche  couleur  améthyste  pourprée,  portant  une  gracieuse  bordure  rose. 

Dendrohiuni  Galliceanum  Lind.  —  Encore  une  nouveauté,  également  très 
remarquable.  Il  produit  une  large  grappe  de  fleurs  bien  développées,  analogues 
à  celles  du  D.  thyrsiflorum.  Toutefois  elles  s'en  distinguent  par  le  labelle,  qui  est 
plus  grand  et  d'un  orange  plus  éclatant,  avec  une  belle  bordure  blanche.  Les 
pétales  et  les  sépales  sont  aussi  plus  larges  que  dans  l'autre  espèce.  Sera  figuré 
prochainement  dans  la  Lindenia. 

Odontoglossum  amabile,  exposé  par  M.  J.  Hye-Leysen.  —  C'est  un  hybride 
naturel  d'une  réelle  beauté.  Il  portait  une  hampe  chargée  de  onze  fleurs 
d'assez  grandes  dimensions.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  blancs,  pointillés 
de  pourpre-marron;  le  labelle,  jaune,  porte  au  centre  plusieurs  taches  un  peu 
plus  grandes. 

Les  plantes  exposées  à  ce  meeting  étaient  tellement  variées  et  remar- 
quables, que  le  jury,  bien  connu  cependant  pour  sa  sévérité,  a  distribué  plus 
de  quarante  mentions. 

Un  connaisseur,  qui  s'était  rendu  à  Londres  le  lendemain  pour  le  meeting 
de  la  Royal  Horticultural  Society,  nous  écrivait  que  les  Orchidées  exposées 
y  jouaient  un  rôle  bien  inférieur  à  celui  qu'il  venait  de  voir  à  L'Orchidéenne. 

*  * 

L'EXPOSITION  DE  GAND,  ouverte  le  même  jour  que  celle  de  L'Orchi- 
déenne par  la  Société  Royale  d'Agriculture  et  de  Botanique,  a  réuni  un 
grand  nombre  de  plantes  remarquables.  Nous  citerons  spécialement  deux 
collections  de  quarante  Orchidées  exotiques  de  choix,  exposées  par  M.  Jules 
Hye-Leysen,  qui  a  obtenu  un  objet  d'art  comme  premier  prix,  et  par  M.  Alf. 
Van  Imschoot,  qui  a  reçu  une  médaille  d'or. 

* 

*  * 

CATTLEYA  MENDELI.  —  On  nous  rapporte  un  fait  assez  curieux  pour 
être  signalé  ici,  et  dont  ont  été  témoins  MM.  Vervaet  &  C'^  Ils  avaient  placé 
un  Cattleya  Mendeli,  dans  leur  serre,  près  d'un  tuyau  de  chauffage  de  départ. 


I"    JUIN    1890  87 

Quand  on  voulut  retirer  la  plante  quelque  temps  après,  on  s'aperçut  qu'elle 
avait  poussé  des  racines  qui  étaient  fortement  adhérentes  au  tuyau;  or,  celui-ci 
se  trouvait  pendant  tout  l'hiver  à  une  température  si  élevée  que  l'on  ne  pouvait  y 
appliquer  la  main. 

Ce  fait  n'est  pas  inconciliable  avec  ce  que  nous  connaissons  du  milieu  où  ces 
plantes  croissent  naturellement,  sur  les  rochers  où  elles  sont  brûlées  tout  le 
jour  par  les  rayons  du  soleil  tropical.  Toutefois  c'est  un  traitement  qui  diffère 
quelque  peu  de  celui  que  nous  instituons  ordinairement  dans  nos  serres,  et  nous 
ne  prendrions  pas  sur  nous  de  le  recommander. 

* 

*  * 

UN  MAGNIFIQUE  SPECIMEN  de  Miltonia  vexillaria  est,  en  ce  moment, 
en  fleurs  dans  les  serres  de  L'Horticulture  Internationale  à  Bruxelles.  Il 
porte  37  tiges,  donnant  un  total  de  187  fleurs  épanouies  à  la  fois, 

La  grande  serre  aux  Cattleya,  du  même  établissement,  était  magnifique 
pendant  la  deuxième  quinzaine  du  mois  de  mai  :  plus  de  douze  cents  fleurs  de 
Cattleya  Mossiae,  variétés  remarquables,  étaient  écloses  en  même  temps.  C'était 
un  spectacle  féerique  ! 

L'EXPOSITION  D'HORTICULTURE  DE  PARIS,  ouverte  aux  Champs 
Elysées  du  21  au  26  mai  dernier,   a  obtenu  un  très  grand  succès. 

Nos  plantes  préférées  y  étaient  admirablement  représentées. 

Le  prix  d'honneur  du  Ministre  de  l'Agriculture  pour  la  meilleure  collection 
d'Orchidées  est  échu  à  MM.  Sander  et  C'^  de  Londres. 

Un  de  nos  collaborateurs,  amateur  sérieux,  nous  écrit  que  la  plus  haute 
distinction  pour  les  Orchidées  revenait  cependant  à  M.  Peeters,  de  Bruxelles, 
dont  la  collection  était  supérieure  sous  tous  les  rapports. 

La  collection  de  M"^  Block,  de  Bruxelles,  était  également  fort  méritante. 

La  grande  attraction  de  l'Exposition  était  les  Orchidées  qui  y  trônaient  en 
reines  comme  partout. 

*  * 

L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE  annonce  la  mise  au  commerce, 
à  partir  d'aujourd'hui,  du  nouveau  Cattleya  Warocqueana,  qui  fit  sensation  au 
dernier  Meeting  de  L'Orchidéenne.  C'est  une  des  plus  belles  introductions 
de  ces  dernières  années. 


88  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


LES   GRANDES   COLLECTIONS  D'AMATEURS 

I.  —  Une  visite  à  Mariemont 

Mariemont  est  célèbre  à  bien  des  points  de  vue;  il  l'était  autrefois  à  cause 
de  son  château  historique,  qui  a  disparu.  Il  l'est  aujourd'hui  grâce  à  l'essor 
de  son  industrie,  si  puissamment  développée  par  la  famille  Warocqué.  Il 
l'est  surtout,  pour  nous  autres  orchidophiles,  en  raison  des  cultures  instituées 
par  M.  G.  Warocqué,  et  qui  peuvent  être  citées  comme  modèle, 

La  culture  des  Orchidées,  particulièrement,  y  a  reçu  une  grande  extension 
et  atteint  une  splendeur  incomparable.  C'est  pour  les  amateurs  un  véritable 
pèlerinage,  aussi  instructif  que  séduisant.  Pour  nous,  nous  sommes  revenus  de 
notre  visite  réellement  émerveillés.  Nous  avions  eu,  d'ailleurs,  la  bonne  fortune 
de  la  faire  dans  des  conditions  particulièrement  intéressantes.  Nous  accom- 
pagnâmes à  Mariemont  M.  Warocqué,  qui  voulait  bien  nous  faire  les  honneurs 
de  son  domaine.  Son  premier  soin,  en  arrivant,  est  d'aller  promener  partout 
le  coup  d'œil  du  maître,  et  surtout  de  rendre  visite  à  ses  chères  Orchidées  ; 
nous  le  suivîmes  dans  cette  tournée,  et  nous  pûmes  constater,  dès  la  première 
serre,  que'  le  président  de  l'Orchidéenne  dirige  lui-même  ses  cultures,  qu'il 
connaît  admirablement  ses  plantes  et  leurs  besoins. 

Ce  n'est  pas  une  sinécure  que  l'état  de  millionnaire.  Cette  réflexion  s'impose 
immédiatement  à  l'esprit  en  descendant  du  train.  Vous  apercevez  près  de 
vous,  vous  touchez  de  la  main  les  bâtiments  des  mines,  avec  leurs  hautes 
cheminées  enveloppées  de  fumée  et  les  wagonnets  emportant  au  loin  le 
charbon,  et  qui  fonctionnent  nuit  et  jour;  vous  êtes  saisis  à  la  gorge  par  une 
vapeur  épaisse,  noire  de  suie.  Puis  vous  faites  quelques  pas,  vous  êtes  à  la 
porte  du  parc;  vous  entrez,  et  vous  respirez  l'air  le  plus  pur,  le  plus  frais, 
le  plus  parfumé.  Le  château,  il  est  vrai,  est  situé  sur  le  sommet  d'une  petite 
éminence,  d'où  la  vue  s'étend  à  l'infini;  et  puis  une  longue  série  d'arbres  en 
fleurs,  qui  encadrent  les  pelouses,  envoient  à  tous  les  vents  leurs  effluves. 
Mais  nous  ne  pouvons  pas  croire  que  cela  suffise  à  transformer  si  complète- 


i"  JUIN    i8go  8g 

ment  l'atmosphère;  il  doit  y  avoir  là  quelque  sorcellerie  d'un  magicien  habitué 
à  voir  réaliser  tous  ses  désirs. 

En  tout  cas,  il  est  évident  que  les  plantes  se  trouvent  ici  dans  le  miheu 
le  plus  sain  et  le  plus  favorable  à  leur  bien-être,  et  l'on  s'explique  aisément 
que  leur  contemplation  soit  un  véritable  enchantement. 

Les  serres  se  trouvent  derrière  le  château,  groupées  sur  une  vaste  terrasse. 
La  première  où  nous  entrons  est  celle  des  Cattleya,  qui  contient  quelques 
centaines  de  Cattleya  Mossiae,  en  plein  épanouissement,  comprenant  les  plus 
magnifiques  variétés,  notamment  le  Cattleya  Mossiae  var.  M'"'  Arthur  Warocquê. 
Les  Mendeli,  les  Trianae,  sont  également  en  grand  nombre.  Toutes  ces  plantes 
sont  merveilleuses  de  vigueur  et  de  beauté. 

Une  autre  serre  contient  les  Vanda,  dont  le  Journal  des  Orchidées  signalait 
récemment  la  prospérité.  Quelques  uns  atteignent  des  tailles  extraordinaires, 
et  nous  en  voyons  même  un  de  trois  mètres  de  hauteur;  les  plus  beaux  Vanda 
Lowi  et  tricolor  sont  là  en  foule,  et  répandent  un  parfum  pénétrant;  là  se 
trouvent  aussi  un  grand  nombre  de  Cypripedium,  environ  i6o  variétés  parmi 
lesquelles  les  plus  récentes  et  les  plus  rares  que  nous  connaissions. 

La  serre  des  Odontoglossum,  où  nous  entrons  ensuite,  a  un  aspect  surpre- 
nant. Il  y  a  là  plusieurs  mille  représentants  de  ce  genre,  absolument  chargés 
de  tiges  florales,  épanouies  ou  en  boutons. 

L'excellent  jardinier  de  M.  Warocquê  nous  dit  qu'il  pourrait  couper  cinq 
mille  fleurs  dans  cette  serre  sans  que  la  différence  fût  visible;  nous  n'avons 
pas  de  peine  à  le  croire.  Toutes  les  variétés  les  plus  belles  et  les  plus  rares 
sont  rassemblées  là;  nous  notons  à  la  hâte  les  Od.  Halli  var.  Lindeni,  Bleich- 
rôderianiim,  Warocqueanum,  etc.  Cette  collection  d'Odontoglossum  est  assuré- 
ment une  des  plus  belles  qui  existent  en  Europe. 

La  serre  voisine  renferme  les  Camélias,  formant  des  pyramides  de  trois 
à  quatre  mètres  de  hauteur,  d'une  culture  admirable.  Ils  produisent,  nous 
dit-on,  à  peu  près  une  fleur  pour  deux  feuilles. 

Une  petite  serre  est  réservée  aux  Anthurium  Scherzerianum,  ayant  un  bon 
mètre  de  diamètre  et  produisant  un  grand  nombre  de  belles  fleurs,  qui  se 
détachent  d'une  façon  ravissante  sur  un  fond  couvert  de  Clerodendron  Balfouri. 
La  serre  des  Azalées  se  trouve  près  de  celle-ci;  elle  renferme  des  plantes 
ayant  de  un  mètre  à  1^50  de  diamètre. 

Nous  nous  rendons  ensuite  au  jardin  d'hiver;  celui-ci  ne  comporte  plus 
aujourd'hui  l'importance  qu'on  lui  attribuait  autrefois,  alors  que  la  culture  des 


go  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

Orchidées  n'avait  pas  encore  à  Mariemont  l'importance  qu'elle  y  a  acquise 
aujourd'hui.  Mais  il  est  admirablement  compris,  et  disposé  de  façon  à  produire 
le  maximum  d'effet  qu'on  peut  en  attendre.  L'entrée  en  est  véritablement 
féerique.  Autour  d'un  bassin  surplombé  par  des  rochers  d'un  effet  très  pitto- 
resque, les  plantes,  petites  et  grandes,  présentent  un  groupement  des  plus 
artistiques.  Les  Philodendron,  les  Areca  sapida,  Baueri,  etc.,  croissent  auprès 
des  superbes  Palmiers  et  des  Fougères  arborescentes ,  baignés  dans  une 
lumière  verte,  transparente,  qui  tombe  du  toit  vitré.  Les  murs  sont  ornés  de 
Ficus  repens,  qui  ajoutent  à  cet  effet  ravissant.  Il  y  a  là  un  grand  nombre  de 
plantes  remarquables.  Nous  citerons  spécialement  un  Livistona  Olivaeformis 
de  sept  mètres  de  hauteur,  un  Cibotiiim pr inceps,  dont  le  tronc  atteint  dix  mètres, 
un  beau  Chamaedorea  AugtisU  et  surtout  un  Sabal  Blackburniana  qui  est  à  notre 
avis  un  des  plus  beaux  Palmiers  existant  dans  nos  cultures.  Chacune  de  ses 
feuilles  pourrait  abriter  six  personnes. 

Nous  visitons  encore  une  petite  serre  dans  laquelle  se  trouvent  des  Odon- 
toglossum  nouveaux,  venus  de  pays  encore  inexplorés.  Ils  sont  parfaitement 
cultivés,  et  nous  espérons  qu'il  se  révélera  parmi  eux  quelques  espèces  aussi 
belles  que  celles  que  nous  avons  vues  tout  à  l'heure  ;  ils  se  distinguent,  en  tout 
cas,  par  un  port  et  un  caractère  tout-à-fait  différents  de  ce  que  nous  connaissons 
jusqu'ici. 

M.  Warocqué  nous  fait  voir  encore,  avec  une  obligeance  infatigable  (infa- 
tigable à  tous  les  points  de  vue,  car  on  fait  beaucoup  de  chemin  dans  cet 
immense  domaine),  des  forceries  pour  les  fleurs  d'appartement,  lilas,  muguet, 
roses,  boules  de  neige,  etc..  destinées  à  décorer  les  salons  pendant  l'hiver; 
pour  les  fraises,  qui  fournissent  abondamment  depuis  le  mois  de  Mars;  pour  le 
raisin,  qui  se  renouvelle  en  toutes  les  saisons;  pour  les  pêchers,  dont  les  fruits 
vont  être  mûrs  dans  peu  de  jours. 

Nous  jetons  encore,  avant  de  nous  retirer,  un  coup  d'œil  à  l'immense  cor- 
beille qui  renferme,  près  de  la  sortie  du  parc,  plusieurs  milliers  de  rosiers 
choisis  parmi  les  plus  belles  variétés,  et  nous  partons  émerveillés  de  cette 
réunion  des  plantes  les  plus  rares  et  les  plus  splendides,  et  des  prodiges  de 
culture  qu'il  nous  a  été  donné  de  constater. 


i"  JUIN   i8go  gi 


CAUSERIE   SUR  LES  ORCHIDEES 

I.  —  L'Orchidée  chez  l'amateur 

Le  traitement  des  Orchidées  dans  les  serres  d'amateurs  ne  doit  pas  être  le 
même  que  dans  celles  des  horticulteurs  marchands,  qui  ont  intérêt  à  ce  que 
leurs  plantes  soient  toujours  transportables.  Celui  qui,  au  contraire,  tient  à  les 
conserver,  ne  doit  se  préoccuper  que  de  leur  faire  acquérir  la  vigueur  néces- 
saire à  l'émission  de  leur  maximum  de  floraison.  Il  n'y  parviendra  qu'en  favo- 
risant la  sortie  des  racines  et  leur  conservation  indéfinie;  car  les  Orchidées, 
comme  tous  les  végétaux,  ne  peuvent  atteindre  leur  complet  développement 
qu'en  raison  du  nombre  et  du  bon  état  de  ces  organes  indispensables  à  leur 
existence.  Chacun  le  sait,  et  cependant,  à  chaque  rempotage,  les  plantes  sont 
tellement  mutilées,  qu'on  est  obligé  d'avouer  qu'un  Cattleya,  par  exemple,  arrivé 
à  une  belle  force,  ne  donne  jamais  plus  l'abondance  des  fleurs  qui  ont  précédé 
le  rempotage.  Eh  bien,  nous  avons  des  exemplaires  de  plus  de  cinquante 
bulbes  qui  n'ont  pas  un  vide  dans  le  centre,  qui  ont  été  rempotés  plusieurs  fois, 
et  fleurissent  chaque  année  dans  leur  progression  normale;  mais  aussi  leurs 
racines  intactes,  et  de  près  d'un  mètre  de  longueur,  pendent  en  tous  sens  autour 
d'un  panier  de  quarante  centimètres  carré,  et,  ce  qui  étonnera  bien  des  gens, 
joncé  avec  de  la  toile  métallique  galvanisée,  à  grandes  mailles  :  c'est  le  meilleur 
fond  qu'on  puisse  donner  aux  paniers  de  Stanhopea,  J'ai  eu  l'idée  de  tenter 
cette  innovation,  en  voyant  le  Ficus  repeiis,  qui  tapisse  toute  ma  serre,  envahir 
les  membrures  de  fer  du  vitrage  et  s'y  fixer  aussi  solidement  que  sur  du  bois. 
J'ai  aujourd'hui  la  certitude  que  la  rouille  seule  nuit  aux  racines  des  Orchidées. 
On  est  revenu  du  préjugé  que  les  serres  en  bois  étaient  indispensables  aux 
Orchidées,  et  le  moment  n'est  pas  loin  où  les  paniers  de  fer  galvanisés  rem- 
placeront ceux  de  bois.  Déjà  je  puis  faire  voir  un  gros  cyhndre  de  toile  métal- 
lique, rempli  de  sphagnum  et  de  charbon,  entièrement  couvert  par  un  Burling- 
tonia  décora  qui  ne  regrette  pas  son  bloc  de  bois;  et  il  en  est  de  même  pour  un 
Dendrobium  pulchellum. 


92  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDEES 

Pour  obtenir  cette  luxuriante  floraison  qui  fait  la  beauté  des  Orchidées,  trois 
choses  sont  indispensables  :  i°  le  support  le  mieux  approprié  à  la  croissance; 
2°  les  matériaux  de  plantation,  et  3°  le  traitement  qui  favorise  l'émission  des 
racines  et  leur  conservation. 

1°   CHOIX   DU   SUPPORT 

Excepté  pour  les  Anguloa,  Arpophyllum,  Bletia,  Bletilla,  Calanthe,  Cypri- 
pedium,  Cymbidium,  Cyrtopodium,  Disa,  Limatodes,  Lissochilus,  Phajus, 
Pleione,  Selenipedium,  Sobralia,  Stenia,  Thunia,  Uropedium  et  Warscewiczella, 
qui,  d'après  le  résultat  de  nos  études  comparatives,  se  plaisent  mieux  en 
pots  ou,  comme  les  Sobralia  et  Phajus,  en  pleine  terre,  où  ils  deviennent 
énormes;  pour  toutes  les  autres  espèces  aériennes  et  à  longues  racines  surtout 
le  pot  doit  être  rejeté,  parce  qu'il  rend  les  rempotages  impossibles.  Que 
pouvez-vous  faire,  quand  toutes  ses  parois  sont  tapissées,  aussi  bien  en  dehors 
qu'en  dedans,  d'une  réseau  inextricable  de  racines,  si  solidement  fixées  qu'on 
ne  peut  les  détacher?  On  a  beau  le  briser  en  menus  morceaux,  une  mutilation 
inévitable  paralyse  la  plante  pendant  plusieurs  années;  voilà  pourquoi  elle  perd 
sa  vigueur  et  sa  floraison,  et  pourquoi  on  recule  devant  un  rempotage  jusqu'au 
moment  où  il  devient  absolument  nécessaire. 

Avec  le  panier  à  claire-voie,  tous  ces  inconvénients  disparaissent,  et  comme 
les  racines  n'y  restent  pas  confinées,  les  Vanda,  Aerides,  Saccolabium  et  autres 
espèces  analogues  resteraient  dans  le  même  toute  leur  vie,  si  la  décomposition 
n'obligeait  à  le  renouveler.  Car  celui  qui  n'a  pas  la  multiplication  en  vue  n'a 
pas  besoin  de  rabaisser  les  tiges  défeuillées,  quand  elles  sont  masquées  par  de 
nombreux  rejetons  :  il  attend  qu'ils  soient  assez  allongés  et  fleurissants  pour 
supprimer  la  tige-mère,  dont  il  fait  un  second  exemplaire,  et  avec  le  panier 
incorruptible,  les  enfants  resteraient  où  vivait  leur  mère.  Le  fameux  pitch-pin, 
si  préconisé  aujourd'hui,  ne  vaut  pas  mieux  que  le  Mélèze  et  ne  dure  que  cinq 
à  six  ans;  l'Acacia  Robinier  seul  est  incorruptible  et  se  conserve  indéfiniment; 
nous  en  avons  en  service  depuis  plus  de  trente  ans,  dont  pas  une  pièce  n'est 
détériorée  et  si  nous  employons  la  toile  métallique  pour  joncher  nos  paniers, 
c'est  uniquement  à  cause  des  lentes  et  minutieuses  précautions  qu'il  faut 
prendre  pour  fixer  solidement  les  barreaux  du  fond  dans  un  bois  aussi  dur,  que 
le  clou  fait  fendre  malgré  les  trous  préalables  ;  avec  les  petits  crochets 
inventés  pour  ces  toiles,  elles  sont  rapidement  fixées  et  ont  le  double  avantage 


I"    JUIN    1890  93 

de  laisser  passer  les  racines  qui  ne  s'y  collent  pas,  et  de  pouvoir  être  ouvertes 
d'un  coup  de  cisailles,  dans  les  rempotages.  En  résumé,  le  pot  ne  doit  être 
employé  que  pour  la  reprise  des  éclats  ou  des  sujets  d'introduction. 

2°   MATÉRIAUX   DE   PLANTATION 

Le  compost  de  toutes  les  Orchidées,  autres  que  celles  dont  nous  avons 
donné  la  liste,  et  quel  qu'en  soit  le  support,  doit  se  composer  uniquement  de 
sphagnum  fraîchement  récolté  et  de  charbon  de  bois,  n'en  déplaise  au  directeur 
du  Journal  des  Orchidées,  qui  déconseille  le  charbon  comme  emploi  rococo.  S'il 
avait  fait  comme  moi  des  expériences  comparatives  pendant  une  série  d'années, 
avec  des  sujets  de  mêmes  espèces  et  forces,  que  je  faisais  venir  pour  cela 
d'Angleterre,  de  Belgique  et  de  France  :  l'un  que  je  laissais  tel  dans  son 
pot;  l'autre  mis  à  nu,  les  racines  lavées  et  planté  d'après  mon  système,  le 
charbon  de  bois  en  rouleau  serait  seul  employé,  aussi  bien  dans  les  pots  que 
dans  les  paniers,  et  nous  allons  dire  pourquoi.  Il  a  trois  qualités  appréciées  des 
Orchidées  que  n'ont  pas  les  tessons,  exclus  maintenant  de  nos  cultures,  et  que 
le  surcroît  de  poids  qu'ils  occasionnent  dans  les  colis  devrait  seul  faire  mettre 
à  l'index  de  tous  les  horticulteurs  : 

1°  Le  charbon  de  bois  est  beaucoup  plus  hygrométrique  que  la  terre  cuite, 
et  conserve  son  humidité  plus  longtemps  même  que  le  sphagnum.  2°  Il  dégage 
du  carbone  et  de  l'azote,  gaz  nourriciers  de  ces  belles  filles  de  l'air,  et  3°  par 
cela  même  empêche  le  sphagnum  d'aigrir,  de  fermenter  et  de  se  décomposer. 
Aussi  c'est  sur  lui  que  se  dirigent  immédiatement  les  racines,  qui,  trouvant 
sur  ce  corps  la  nourriture  et  l'appui  qu'elles  réclament,  s'y  fixent  solidement 
et  ne  cherchent  à  atteindre  les  parois  des  supports  que  lorsque  la  motte  est 
complètement  envahie,  bien  souvent  au  bout  de  trois  ans.  L'expérience  en  est 
facile;  mélangez  des  morceaux  de  charbon  dans  vos  drainages  et  composts, 
et  quand  vous  verrez  votre  plante  bien  reprise,  retirez-la  de  son  pot  :  tous  les 
tessons  tomberont,  et  il  ne  restera  que  le  charbon,  retenu  par  les  racines. 
Avec  le  charbon  seul,  la  motte  est  facile  à  extraire,  et  si  quelques  racines  la 
retiennent,  avec  un  couteau  de  peintre  à  lame  flexible ,  on  contourne  le  pot 
et  la  plante  ne  souffre  pas  de  cette  minime  perte.  Mais  il  ne  faut  pas  penser 
comme  cet  horticulteur  parisien,  en  visite  chez  moi,  où,  discutant  sur  la 
variété  d'une  jeune  plante  qui  fleurissait  pour  la  première  fois,  avant  que  j'aie 
pu  le  prévenir,  il  l'avait  saisie  par  les  bulbes  pour  mieux  l'examiner,  et  le  pot, 


94  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

lâchant  tout  à  coup,  s'était  brisé  entre  ses  jambes.  —  Elle  vient  donc  d'être 
rempotée?  —  Mais  non,  regardez  les  racines,  la  motte  en  est  si  pleine  que 
rien  ne  tombe;  et,  replacée  dans  un  pot  semblable,  elle  ne  se  sentira  de  rien. 
Peines  perdues  pour  le  convaincre;  pour  lui,  comme  pour  tant  d'autres,  une 
plante  qui  n'est  pas  solidement  fixée  au  pot  est  mal  empotée,  et  les  bulbes  sont 
des  anses  par  lesquelles  on  doit  la  saisir. 

Pour  en  revenir  ,à  mon  étude  comparative,  non  seulement  mes  plantes 
doublaient  de  vigueur,  mais  bien  des  espèces,  comme  l'a  constaté  également 
mon  voisin  et  parent,  le  comte  de  Chavagnac  (qui  a  fait  construire  au  château 
de  Chazeuil  des  serres  magnifiques  et  bien  mieux  meublées  que  la  mienne),  et 
surtout  celles  plantées  dans  ces  composts  terreux,  à  rhizomes  de  Polypodium, 
crèvent  infailliblement  chez  nous,  si  elles  ne  sont  immédiatement  débarrassées 
de  ces  substances  nuisibles. 

Le  choix  du  charbon  est  devenu  nécessaire,  aujourd'hui  que  l'on  calcine  des 
troncs  d'arbres  entiers.  Seul,  celui  de  branches,  formant  des  bâtons  arrondis 
de  la  grosseur  du  doigt  et  du  double,  que  l'on  brise  de  la  longueur  désirée, 
convient  à  notre  culture,  et  celui  de  chêne  est  préférable,  parce  qu'il  est  plus 
dur  et  conserve  mieux  son  humidité.  Avant  de  l'employer,  on  le  laisse  tremper 
quelques  heures  pour  le  débarrasser  de  sa  poussière  et  bien  l'humidifier. 

Dans  un  pot  de  grandeur  proportionnée  au  nombre  des  bulbes  et  non  des 
racines,  dont  généralement  sont  piteusement  pourvues  les  plantes  expédiées, 
nous  plaçons  sur  le  trou  d'égouttement  un  godet  renversé,  de  grandeur  à 
atteindre  le  tiers  du  pot  et  tout  autour  on  dispose  verticalement  des  bâtons  de 
charbon  de  la  longueur  du  godet.  Alors  on  étend  une  couche  de  sphagnum 
que  l'on  tasse  pour  bien  recouvrir  le  drainage.  Tenant  la  plante  suspendue  un 
peu  plus  haut  que  les  bords  du  pot,  non  au  centre,  mais  sur  un  des  côtés,  où 
on  applique  les  vieux  bulbes  de  façon  à  laisser  tout  l'espace  à  la  génération 
future,  avec  des  morceaux  de  charbon  et  des  pincées  de  sphagnum,  disposés 
convenablement  pour  ne  pas  briser  les  racines,  on  garnit  tout  l'intérieur,  et  sur 
le  tout  on  applique  des  plaquettes  de  têtes  de  sphagnum  que  l'on  tasse  et 
égalise  en  dôme,  qui  s'y  maintiendra  vert  et  même  y  poussera,  et  dont  la  teinte 
vous  fait  juger  à  première  vue  de  l'état  hygrométrique  du  compost. 

(Sera  continué.)  Comtc    F.    DU    BUYSSON, 


I^''   JUIN    1890  95 


MALADIES    ET    PARASITES 

On  a  observé  de  tout  temps,  sur  les  feuilles  des  Orchidées,  des  taches 
noires  plus  ou  moins  étendues  et  d'un  très  mauvais  effet.  On  leur  a  assigné 
pour  cause  l'imperfection  ou  les  négligences  de  la  culture  et,  par  suite,  la 
pourriture  des  racines. 

Est-ce  dans  le  même  ordre  d'idées  qu'il  faut  étudier  d'autres  misères  que 
j'observe  non  sans  inquiétude,  surtout  depuis  l'an  dernier  ? 

Certaines  espèces  à  feuilles  minces  et  molles  sont  chez  moi,  et  ailleurs  aussi, 
marquées,  criblées  parfois  de  petites  taches,  d'abord  translucides,  puis  jaunes, 
enfin  noires.  C'est  d'abord  sur  la  feuille,  plutôt  au-dessous,  une  piqûre  telle 
qu'en  peut  faire  la  pointe  d'une  aiguille.  Tout  autour  de  ce  point  noir,  sur  un 
diamètre  d'un  à  trois  millimètres,  le  parenchyme,  la  couleur  verte  disparait, 
comme  sucée  ou  détruite  par  un  agent  chimique.  Cette  tache  première  est 
translucide,  on  dirait  une  petite  tache  d'huile.  Elle  ne  grandit  pas,  mais 
devient  bientôt  jaune  et  souvent,  non  pas  toujours,  passe  au  noir.  Je  ne  puis 
voir  là  une  maladie:  tout  semble  indiquer  l'action  d'un  parasite,  d'un  insecte 
probablement,  procédant  par  piqûres  sur  les  feuilles  naissantes  et  molles,  soit 
pour  s'en  nourrir  par  succion,  soit  pour  y  déposer  ses  œufs. 

Mais  si  c'est  un  insecte,  quel  est-il  ?  Où  se  cache-t-il  ?  J'ai  fait  jusqu'ici  de 
vains  efforts  pour  prendre  l'ennemi  en  flagrant  délit.  Echappe-t-il  à  la  vue  par 
quelque  industrie  ou  par  son  extrême  petitesse  ?  J'ai  usé  d'une  loupe,  puis 
d'un  microscope;  je  n'ai  rien  découvert  qui  eût  vie  et  mouvement.  Est-ce  donc 
un  cryptogame  microscopique  ? 

J'ai  en  ce  moment  une  fleur  à'Odontoglosstim  Rossi  majus  qui  est  toute  cou- 
verte de  ces  taches  huileuses,  au  point  que  sa  couleur  en  est  changée.  Sur  la 
même  plante,  deux  autres  fleurs,  attaquées  sans  doute  dès  le  bouton,  sont 
crispées,  contrefaites.  Sur  d'autres  plantes  de  la  même  espèce,  les  fleurs  n'ont 
pas  pu  arriver  à  leur  épanouissement.  Mes  Zygopetalum  Mackayi  et  crinitum 
ont  eu  le  même  sort,  quoique  les  hampes  soient  sorties  et  aient  grandi  nor- 
malement. L'ennemi  gît  donc  dans  la  fleur  bien  avant  son  épanouissement.  Je 
vois  le  même  mal  se  préparer  sur  les  boutons  d'un  Chysis  bractescens. 


g6  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 


Mais  la  détérioration  ne  se  borne  pas  à  des  boutons  à  fleurs,  d'apparence 
très  saine  d'abord;  la  production  foliaire  de  quelques  plantes  est  également 
atteinte.  Des  Oncidium  zehrinum,  jusque  là  très  sains,  ont  commencé  l'an 
dernier  à  dépérir  et  à  ne  donner  que  des  feuilles  rabougries,  contournées,  et 
surtout  desséchées  partiellement  dès  leur  naissance. 

Ici  ce  ne  sont  plus  des  piqûres  ni  des  taches  isolées,  mais  un  dépérissement 
du  feuillage,  tandis  que  bulbes  et  racines  semblent  bien  sains.  L'ennemi,  dans 
ce  cas,  coloniserait  dans  les  boutons  à  fleurs  et  dans  les  bourgeons  avant  que 
les  feuilles  aient  brisé  leur  première  enveloppe.  Cet  effet,  dont  le  danger  est 
patent,  a-t-il  la  même  cause,  les  mêmes  auteurs  que  les  piqûres  et  les  taches 
limitées  décrites  ci-dessus  ?  Je  ne  constate  pas  leur  coïncidence.  Je  suis  tenté 
cependant  de  croire  à  l'unité  de  cause,  en  ce  sens  que  l'insecte,  si  c'en  est  un, 
irait  déposer  ses  œufs  dans  les  bourgeons  naissants,  et  que  là,  après  avoir  vécu 
aux  dépens  de  la  fleur  et  de  la  pousse,  il  subirait  sa  métamorphose,  se  répan- 
drait ensuite  sur  les  feuilles  développées,  et  les  criblerait  de  piqûres  pour 
s'en  nourrir. 

J'ai  pu  observer  jadis,  sur  des  plantes  d'autres  familles,  les  ravages  des 
thrips  et  des  acarus  rouges.  Je  connais  ces  ennemis  et  je  n'en  ai  jamais  vu  un 
seul  dans  mes  Orchidées.  On  ne  signale  cependant,  dans  rien  de  ce  que  j'ai  lu, 
et  je  hs  beaucoup,  nul  autre  parasite,  ni  animal  ni  végétal,  qui  réponde  à  ce 
que  je  cherche. 

Faut-il  en  revenir  à  l'idée  d'une  maladie  ou  plutôt  de  deux  ou  trois,  provenant 
de  culture  mal  entendue  ?  Les  symptômes  en  seraient  bien  étranges.  Et  puis 
je  ne  serais  pas  seul  intéressé  dans  la  question  :  j'ai  reçu  depuis  un  an  pas  mal 
d'Orchidées  de  diverses  sources  et  des  meilleures;  et  sur  des  exemplaires  très 
sains  d'ailleurs,  je  reconnais  ces  taches  inquiétantes.  Bien  plus,  en  examinant 
un  Cattleya  du  groupe  pumila,  importé  depuis  deux  ans,  ayant  fleuri  et  poussé 
parfaitement  chez  moi  cette  année,  je  constate  que  deux  feuilles,  venues  telles 
quelles  du  Brésil,  sont  à  moitié  jaunes,  et  que  ce  jaune  provient  de  la  juxta- 
position d'une  foule  de  piqûres  semblables  à  celles  que  je  vois  naître  chez  moi. 
L'ennemi,  quel  qu'il  soit,  serait  donc  importé  avec  la  plante. 

Je  me  borne  à  ces  observations  et  je  me  garde  de  conclure,  mais  j'appelle  la 
sérieuse  attention  des  amateurs,  de  ceux-là  surtout  qui  sont  mieux  placés  et 
mieux  outillés  que  moi. 

En  attendant,  j'emploie  le  tabac  et  les  seringages. 

P.  E.  De  Puydt. 


JUIN    1890  97 


LA    PETITE    SERRE    AUX    ORCHIDEES 

Une  serre  à  trois  compartiments  au  moins  est  nécessaire  pour  entreprendre 
une  culture  générale  d'Orchidées  : 

1°  La  serre  chaude.  Sa  température  minimum  est  de  15  à  18°  centig.  On  y 
cultive  les  Vanda,  Aerides,  Cypripedium,  etc.  Elle  réclame  une  grande  humi- 
dité atmosphérique  et  peu  d'air;  son  séjour  est  ainsi  le  moins  attrayant.  2°  La 
serre  tempérée,  plus  aérée,  moins  humide  et  dont  la  température  minimum 
est  de  12°  centig.  C'est  ici  qu'on  rencontre  les  plus  belles  fleurs;  les  superbes 
Cattleya  et  aussi  les  Laelia  leurs  frères,  les  Odontoglossum  vexillarium,  beau- 
coup encore  de  Cypripedium,  etc.  3°  La  serre  froide  enfin,  avec  un  minimum 
de  température  de  8°  centig.  Elle  réclame  de  l'humidité  et  surtout  beaucoup 
d'air,  et  renferme  des  plantes  de  premier  ordre,  sur  lesquelles  nous  nous 
arrêterons  plus  loin. 

L'amateur  peut  prendre  l'ensemble  de  ces  trois  cultures,  ou  en  choisir  une 
suivant  son  goût  et  ses  moyens.  Nous  n'avons  pas  à  nous  préoccuper  de 
l'amateur  riche,  qui  a  l'argent  à  sa  disposition  et  n'est  jamais  dans  l'embarras. 
D'ailleurs,  il  fait  le  plus  souvent  cultiver  ses  plantes  par  des  mercenaires 
et  n'a  besoin  pour  cela  ni  de  conseil,  ni  même  d'intelligence. 

Bien  plus  intéressante  est  la  classe  des  amateurs  peu  fortunés,  devant  tout 
calculer,  obligés  de  travailler  par  eux-mêmes  et  de  mettre  aussi  leur  intel- 
ligence constamment  en  jeu.  Cette  classe  est  de  beaucoup  la  plus  nombreuse 
et  l'aider  à  posséder  une  serre  aux  Orchidées  est  à  la  fois  lui  rendre  un  service 
véritable  et  populariser  le  goût  de  nos  fleurs  préférées. 

Nous  disons  lui  rendre  un  service  véritable.  En  effet  y  a-t-il  rien  de  plus 
réellement  agréable  que  le  goût  des  Orchidées?  On  a  chez  soi  ce  qu'on  aime 
pendant  tout  le  jour,  sans  embarras  ni  tracas;  chaque  soin  donné  est  suivi 
de  sa  récompense  presque  immédiate.  Peu  de  plaisirs  oifrent  ces  avantages. 

Pour  le  petit  amateur,  la  serre  froide  doit  incontestablement  être  préférée, 
parce  qu'elle  exige  moins  de  dépenses  et  de  soins.  Quant  à  la  dépense,  on 
peut  d'abord  approprier,  à  peu  de  frais,  toute  serre  déjà  construite,  de  façon 


98  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

à  pouvoir  y  cultiver  les  Orchidées  dites  froides.  Il  suffit  d'ordinaire  de  pra- 
tiquer des  ouvertures  destinées  à  laisser  pénétrer  l'air  nécessaire.  On  pourrait 
avoir  mieux  .sans  doute  en  faisant  neuf,  mais  enfin  les  plantes  vivront  bien 
dans  l'ancienne  construction.  Le  chauffage  coûte  peu,  la  température  obligée 
n'étant  pas  d'un  degré  élevé. 

Reste  l'achat  des  plantes;  il  ne  sera  pas  ruineux.  Voyons  d'abord  quelles 
espèces  conviennent  à  la  serre  froide  :  les  magnifiques  Odontoglosswn  Alexandrae 
formeront  le  fond  de  la  collection;  ils  ont  l'avantage  de  fleurir  toute  l'année. 
On  peut  en  avoir  de  bonnes  introductions  de  trois  à  dix  francs  la  pièce.  Viennent 
ensuite  les  Odontoglosswn  triumphans,  Halli,  luteo-purpureum  etc.,  mêmes  prix, 
les  Oncidium  serratum,  niacranthum,  Sobralia  macrantha,  Laclia  aiUumnalis, 
Cattleya  citrina,  Epidendnim  Vitellinum,  Sophronitis  grandiflora,  Masdevallia, 
les  Cypripedium  insigne  et   villosiim,  etc.,  toutes  plantes  à  très  bas  prix. 

Cette  liste  pourrait  être  plus  complète,  mais  voilà  déjà  de  quoi  garnir 
parfaitement  une  serre,  et  si  ces  plantes  coûtent  peu,  elles  n'en  sont  pas  moins 
bonnes;  beaucoup  d'entre  elles  sont  même  classées  au  premier  rang  pour 
la  beauté. 

Les  soins  à  donner  à  la  petite  serre  froide  ne  sont  ni  nombreux  ni  difficiles. 
Supposons  un  amateur  employé  en  ville  et  obligé  de  s'absenter  une  partie  de  la 
journée  :  le  matin  avant  son  départ,  il  entre  dans  sa  serre;  quelques  instants 
lui  suffisent  pour  jeter  l'eau  nécessaire  sur  les  sentiers,  arroser  ses  plantes  et 
vériiier  la  température;  il  donne  ensuite  ses  ordres  à  quelqu'un  de  la  maison, 
pour  ombrer  et  ouvrir  les  châssis  à  propos,  si  c'est  en  hiver,  ou  pour  jeter 
quelques  pelletées  de  charbon  sur  le  feu  s'il  gèle.  Il  peut  alors  rester  dehors 
une  partie  de  la  journée. 

Les  dépotements,  nettoiements,  etc.,  se  feront  dans  les  moments  perdus, 
peu  à  peu,  et  seront  une  distraction  à  laquelle  on  s'attachera  de  plus  en  plus, 
car  l'amateur  aime  d'autant  plus  ses  plantes  à  mesure  qu'il  s'en  occupe  davan- 
tage. Celui  qui  ne  cultive  pas  lui-même  ignore  le  plaisir  de  l'horticulture. 

Telle  est  à  peu  près  la  petite  serre  froide.  Nous  engageons  ceux  qui  ne  la 
connaissent  pas,  et  pour  lesquels  elle  aurait  quelque  attrait,  à  vérifier  par  eux 
mêmes  la  justesse  des  quelques  lignes  précédentes. 

Comte  DE  BousiES. 


l"   JUIN    1890  99 


CULTURE    DES    ORCHIDEES    REPUTEES    D  UN 
TRAITEMENT   DIFFICILE 

I.  —  Laelia  majalis 

Ce  magnifique  Laelia,  la  Flor  de  mayo  des  Mexicains,  si  bien  représenté 
dans  le  IV^  vol.,  pi.  190  de  la  Lindenia,  est  la  perle  des  Orchidées  mexicaines. 
Quoique  ce  soit  une  espèce  des  plus  communes  et  des  plus  répandues  dans  son 
pays  d'origine,  on  ne  l'introduit  en  Europe  que  par  petites  quantités,  parce 
que  les  importateurs  trouvent  rarement  à  les  écouler.  Cela  provient  sans 
doute  de  ce  que  cette  Orchidée  passe  pour  être  rebelle  à  la  culture,  la  plupart 
de  nos  jardiniers  ne  sachant  pas  la  faire  fleurir.  Elle  fleurit  pourtant  régulière- 
ment chaque  année  dans  nos  serres,  depuis  que  nous  suivons  un  mode  de 
culture  que  nous  avons  vu  pratiquer  jadis,  sur  une  grande  échelle,  dans  un 
établissement  horticole  de  York  (Angleterre). 

Un  des  points  essentiels  pour  bien  réussir  dans  sa  culture  est  de  se  procurer 
des  importations  en  très  bon  état,  ayant  de  gros  pseudo-bulbes,  munis  de  bons 
yeux  de  départ,  et  surtout  n'ayant  pas  traîné  dans  les  salles  de  vente.  On  les  fixe 
simplement  au  moyen  d'un  fil  de  cuivre  sur  des  planchettes  de  pitch-pin  car- 
bonisées, sur  lesquelles  on  étend  une  petite  couche  de  fibres  de  polypode.  On  les 
suspend  depuis  mars  jusqu'au  mois  de  juillet  ou  d'août,  près  du  vitrage  d'une 
serre  à  Cattleya,  dans  un  endroit  bien  aéré  et  légèrement  ombré.  Les  racines 
ne'tardent  pas  alors  à  se  fixer  sur  les  parties  carbonisées,  puis  les  plantes  se 
trouvent  bientôt  établies.  Jusqu'en  août  les  arrosements  doivent  être  copieux, 
mais  à  partir  de  cette  époque,  à  laquelle  les  pousses  sont  terminées,  ils  doivent 
être  presque  nuls  et  ont  simplement  pour  but  d'empêcher  les  pseudo-bulbes 
de  trop  se  rider.  On  les  passe  alors  dans  une  serre  froide,  toujours  bien  aérée 
et  très  peu  ombrée,  et  on  les  y  laisse  jusqu'au  mois  de  mars,  époque  où  ils 
entrent  en  végétation. 

En  suivant  ces  indications,  les  Orchidophiles  seront  certains  de  les  posséder 

en  fleur  chaque  printemps  et  ne  considéreront  plus  à  l'avenir  la  Fleur  de  mai 

des  Mexicains  comme  rebelle  à  la  floraison. 

Otto  Ballif. 


LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE  JUIN 

Nous  avons  peu  de  chose  à  ajouter  aux  indications  publiées  dans  le  numéro 
précédent.  Les  soins  à  donner  dans  toutes  les  serres  resteront  à  peu  près  les 
mêmes  jusqu'à  la  fin  de  l'été.  Veiller  à  l'aération,  à  l'ombrage,  au  maintien 
de  l'état  hygrométrique  convenable,  voilà  quelles  doivent  être  les  constantes 
préoccupations  du  jardinier;  la  question  de  température  devient  relativement 
secondaire  pendant  la  saison  des  chaleurs. 

Serre  froide.  —  Ici  il  faut  s'efforcer  avant  tout  de  tenir  la  température  aussi 
basse  et  l'air  aussi  frais  que  possible.  Ombrer  les  serres  pendant  tout  le  jour, 
et  arroser  abondamment  les  sentiers. 

Serre  tempérée.  —  Les  Lycaste,  les  Oncidium  splendidum,  tigrimim  etc.,  les 
Odontoglossum  grande,  Schlieperianum,  Reichenheimi ,  Insleayi,  les  Phajus,  les 
Arpophyllum,  les  Maxillaria  et  Brassia  sont  en  pleine  végétation  et  réclament 
beaucoup  d'humidité.  Beaucoup  de  Cattleya  et  de  Laelia,  les  Calanthe,  les 
Zygopetalum,  Acineta,  Miltonia,  Cymbidium,  etc.  finissent  de  fleurir  et  entrent 
également  dans  la  période  active.  Les  Anguloa,  en  végétation  depuis  un  mois 
déjà,  vont  fleurir  pendant  cette  quinzaine  et  demandent  par  conséquent  moins 
d'arrosages  que  les  précédents. 

Serre  chaude.  —  Les  Dendrobium  thyrsiflormn,  Devoniammi  etc.  ont  terminé 
leur  floraison  ainsi  que  la  plupart  des  Cypripedium,  des  Vanda,  des  Aerides,  etc. 
Toutes  ces  plantes  réclament  beaucoup  d'humidité.  Chauffer  très  peu  pendant 
la  nuit.  Pendant  le  jour,  on  pourra  donner  un  peu  d'air  aux  serres. 

Les  Dendrobium  qui  fleurissent  à  l'automne  devront  être  rempotés  à  cette 
époque  de  l'année. 

Quelques  Saccolabium,  notamment  les  guttatum,  refusum,  curvifolium,  Blumei, 
les  Aerides  virens,  Larpentae,  Fieldingi,  pourront  être  rempotés  également, 
si  leurs  racines  réclament  plus  d'espace;  toutefois  il  ne  faut  recourir  à  cette 
opération  qu'avec  une  extrême  réserve,  car  on  ne  pourra  l'exécuter  sans  briser 
quelques  racines,  et  la  plante  se  ressent  toujours  plus  ou  moins  de  ces  blessures. 

On  pourra  rapprocher  du  vitrage  les  petits  Vanda,  ainsi  que  les  Aerides  et 
les  Saccolabium. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICULTURE  IITERiiTIOIiLS 


PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  lélégi'a|)lii(iuc  :  LINDENIA,  Bruxelles 


Administrateur-Directeur 


LUCIEN    LINDEN 


MISE    AU    COMMERCE 

A    partir    du     1  '     Juin     1890 

de  la  plus  klle  Orchidée  introduite  pendant  ces  dernières  années 


Catlleya  Warocqueana 


DIPLOME  D'HONNEUR  de  V  classe,  décerné  à  <c  l'unanimité  »  comme  Orchidée 
nouvelle,  au  Meeting  du  11  Mai  dernier  de  L' ORCHID ÉENNE,  la  Société 
d'amateurs  d'Orchidées  établie  à  Bruxelles. 

Le  Cattleya  "Warocqueana  est  un  type  de  Cattleya,  formant  une  section  spéciale 
comme  les  Cattleya  Mossiae,  Trianae ,  etc.,  parmi  laquelle  un  grand  nombre  de  variétés 
se  sont  déjà  déclarées.  C'est  une  brillante  introduction,  entre  toutes,  qui  provient  d'une 
localité  de  l'Amérique  Méridionale,  complètement  inexplorée  jusqu'ici,  où  l'on  ne  soupçonnait 
guère  que  des  Cattleya  pourraient  être  rencontrés.  Sa  station  naturelle  est  à  une  énorme 
distance  de  celles  d'où  proviennent  les  Cattleya  connus.  Notre  collecteur,  M.  Bungeeoth, 
qui  a  été  envoyé  dans  ces  parages  par  M.  J.  Linden,  écrit  au  sujet  de  cette  grande 
introduction  : 

«  Je  suis  émerveillé  par  la  beauté  de  ce  Cattleya.  Je  rCai  rien  vie  d'aussi  beau  ni  en 
«  Colombie,  ni  au  Venezuela,  parmi  les  Cattleya  Mendeli,  Trianae  et  Mossiae.  Uépi  floral  est 


«  énorme,  beaucoup  plus  grand  que  chez  ces  derniers^  et  le  coloris  est  d'un  éclat  incomparable . 
«  J'ai  vu  de  nombreuses  variétés,  plus  brillantes  les  unes  que  les  autres.  On  m'assure  ici  qu'il 
«^  y  a  beaucoup  de  variétés  à  fleurs  blayiches  parmi  ces  Cattleya.  C'est  une  espèce  d'une  floribonditè 
«  extraordinaire  et  portant  cinq  à  six  fleurs  par  hampe.  » 

Les  plantes  sont  arrivées  en  Europe  le  18  avril  dernier  en  excellentes  conditions.  Celles 
qui  ont  fleuri  avaient  formé  leurs  boutons  dans  les  caisses  pendant  un  voyage  de  près  de 
deux  mois,  et  malgré  cela  elles  ont  émerveillé  tous  ceux  qui  ont  pu  les  voir  jusqu'ici! 

C'est  une  espèce  d'une  grande  robusticité.  Feuilles  très  épaisses.  Ce  Cattleya  sera  d'une 
culture  particulièrement  aisée.  Les  plantes,  introduites  il  y  a  à  peine  un  mois,  sont  déjà 
parfaitement  enracinées  et  en  pleine  végétation. 

Imitant  en  cela  les  Anglais,  qui  ont  dédié  les  Cattleya  Latorenceana,  Gaskelliana,  Per- 
civalliana,  etc.  à  leurs  grands  amateurs,  nous  avons  été  heureux  de  dédier  cette  grande  nouveauté 
au  principal  amateur  belge,  M.  G.  Warocqtjé,  président  de  L'Orchidéenne  et  l'un  des  admi- 
nistrateurs de  notre  Société. 

A  en  juger  d'après  les  échantillons  secs  envoyés  par  M.  Bungeroth,  les  fleurs  de  ce 
Cattleya  sont  très  grandes,  beaucoup  plus  grandes  que  celles  des  C.  Mossiae  et  Mendeli,  dit-il. 
Les  pétales  et  sépales  sont  d'un  beau  rose  violacé,  tendre  ou  foncé  suivant  les  variétés.  Le 
labelle,  presque  toujours  allongé,  très  frangé,  est  chez  telle  variété  magenta  velouté  pur,  ou 
bordé  de  blanc,  ou  marqué  à  son  sommet  par  deux  yeux  jaunes  ou  blancs,  variant  suivant 
les  sujets,  mais  admirables  toujours. 

Nous  engageons  beaucoup  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées  à  acquérir  plusieurs 
pieds  de  cette  grande  nouveauté  ;  elle  leur  procurera  d'agréables  surprises.  Des  variétés 
magnifiques  et  de  grande  valeur  seront  trouvées,  nous  n'en  doutons  pas,  parmi  ces  Cattleya 
"Warocqueana  ! 

Nous  avons  voulu  mettre,  d'emblée,  cette  admirable  nouveauté  à  la  portée  de  tous  les 
amateurs  en  l'offrant  à  des  prix  très  modérés. 


Nous  les  offrons  en  bonnes  plantes  d'introduction,  en  excellent  état,  enracinées 
et  en  végétation,  aux  conditions  suivantes  : 

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REVUE   MENSUELLE 
DES    PLANTES    LES    PLUS   REMARQUABLES 

DES    INTRODUCTIONS    NOUVELLES 

ET    DES    FAITS    LES    PLUS    INTÉRESSANTS    DE    L'HORTICULTURE 


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Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envoyées  chacune  franco  par  la  poste 
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Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

ïl  É  D  I  G-  É       ET       1=  XJ  B  U  I  É 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE 

MM.  J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A,  RoLFE,  G.  MiTEAU,  Ém.  Rodigas,  p.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  Wallaert, 

P.  Gloner,  g.  Joris,  a.  Vain  Imsgiioot,  Fr.  Desbois,  A.  Linden, 

E.  S.  Rand,  B^Wx's  Calwelaert,E.  Bl>geroth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

.h:i,Es  Hye,  R,  Martin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  .1.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

Paul  Otlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  L.  Lubbers,  A.  Dalliére, 

Comte  de  Moran,  O.Ballif,  C.  Elliser,  F.Kegeljais,  D.Massange  de  Louvrex, 

A.  DE  LA  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 


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Directeur:    J     LINDEN 

Rédacteurs    :    LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 

R.   A.  ROLFE 


Abonneraent  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

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1er    Volume 


Aeranllius  Leonis.  Acrides  maculosum  var.  formosum, 
Aerides  odovatum  var.  Demidolli.  Aeridos  Reichenbachi, 
Aganisia  Iricolor,  Catasetiim  discolor.  Calasetum  tigrinum, 
Cattleya  aiirca,  Caltloya  gullala  var.  Icopardina.  Cattleya 
Lawi'cnceana ,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  maxima  var. 
Hruljyaiia.  Cattleya  iiobilior  var.  Huguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Rciclicnbachi.  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
levaTrianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberti.  Cypripcdium 
Driiryi.  Cypripediuni  Lawrencoamim  var.  Hyeanum.  Cypri- 
pcdium (ïiiaïUhum  superbum.  Cypripcdium  selligerum  majus, 
Cypripcdium  tessellatum  vai .  porpiiyreum,  Dendrobium  Fal- 
coneri.    Dendrobium    stratiotes,    Dendrobium    tliYrsiflorum, 


Epidendrum  paniculatum  Masdcvallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum, Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum. 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruokerianum. 
Odontoglossum  vexillai-ium  var.  purpureum,  Oilontoglossum 
Wilckeanum  albens.  Paphinia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Plialaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata. 
Restrepia  antennifera.  Selenipedium  retieulatum.  Spatho- 
glottis  Augustorum.  Tricliocentrum  tigrinum  var.  splendens. 
Trichopiliasuavis.  VandaRoxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  laliello  viridi. 


Sme   Volrime 


Angraecum  Ellisi.  Anguloa  Ruckoii  v;ii'.  modin.  Aiiscllin 
congoensis,  Bollea  pulvinaris.  Bi'assia  caiulata.  Calaiitlic 
Regniori,  Calasclmn  Bungcrotlii.  (^<alasotiim  galeriliiin.  Ciall- 
leya  gigas,  Callleya  Kimballiana,  Calllcya  Meiidcli.  C-atlIcya 
Scliilloriana  var.  Amaliana.  C-oelogync  |iaiulinala.  (',y|iri(M'- 
(liiim  callosum,  Cypripctliiiin  niicrucliiliiii).  (ly|)ri|)r(liuiii 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinonso.  Dcndroljimn  lnactcosiiiii. 
Dendrobium  iiiauditiiin.  Epidoiidrtim  Haiidiantiin.  (ialcaixlra 
Devoniana  var.  Dcdpliina.  (ialoaiidra  llaveola.  Laclia  olcgaiis 
var.  Hoiitteana.  Masdevallia  Voitclii.  Milloiiia  spoctahilis  var. 
lincala.  Oncidium  riuullatmn.  Oniidium  .loncsiaiuiiii.  Oiu-i- 


diiim  Warsi'cwiczi.  Odoiiloglossum  Alexandrao  var.  Ciilse- 
miaiiuni.  Odonloglos.sum  (loradinci  granditloriini.  Odonlo- 
j;li)ssiini  graiido.  Odoiitoglossum  Lucianiamim.  Odonto- 
j;liis.siim  InliM)-|)iir|)iii'(Miiii.  Odoiitoglossiim  HcKv.li.  Odonto- 
jjliissiiin  Scliilli'i  iaimni.  IMialacmipsis  amaliilis.  Phalacnopsis 
l^iiddemanniaiia.  l'Iialaciiopsis  Suniatraiia.  Pilnniiia  nohilis. 
.Sarcolabiiim  giganiciiin  vai'.  ilhislre.  Selcnipodiiim  <'aiidaUmi 
gigaiileum.  Sclcnipeditim  Schroderac  var.  spicndciis.  .Spa- 
thogloltis  plicala,  vSlaiibojjea  ligrina,  Triclioceiilruni  albo- 
jjurpureum  var  striatiim,  Vaiida  Lindcni,  Valida  suavis  var. 
IJiideiii.  Zyg<)p(?taliim  i-itslratuiii. 


3me    Volvime 


Aerides  Fieldingi,  Aerantlics  graiidillora,  Aerides  Houlle- 
lianiim.  Aganisia  cyanea,  Angraecum  Lithrostachys  Sedeni, 
.Vnguloa  unilloia,  Brassavola  ciicullata  var.  cuspidala,  Bolbo- 
pliylUim  grandilloruni.  Cataseliim  Biingerolhi  var.  aiii-euin. 
Catasetum  Bungerollii  var.  Pollsiaiuim,  (^.alasetum  decipiens, 
Catasetum  piilchrum,  Cattleya  Giboziae,  Caltlcya  labiata  var. 
aulumnalis,  Cattleya  virginalis,  Cleisosloma  crassifolium. 
Cypripedium  Arlliuriaiium  var.  pallidum.  Cypripedium  Caii- 
nartiaiuim,  Cypripedium  Curtisi.  Cypripedium  Harrisianum 
var.  superbum,  Cypripedium  Leeaiuim.  Cypripedium  Mueusi- 
aiuim,  Cypripedium  praeslans.  Cypripedium  Van  Houtlea- 
num.    Cypripedium   villosum,  Cypripedium  (Selenipedium) 


Wallisi,  Dendrobium  purpureum  var.  candiilulum,  Dendro- 
l)ium  rutriferum.  Demlrobiimi  strebluceras  var.  Rossianum, 
lonopsis  paniculata  vai'.  maxima,  Masdevallia  maerura,  Masde- 
vallia spectrum.  Miltonia  speetabilis  Moreliana.  (Jncidium 
clieirophorum.  Oncidium  papilio  var.  nitijus,  Oncidium  Plia- 
laenopsis.  Odonloglossum  ritrosmum  var.  Devansayeanum. 
Odontoglossum  crispum  vai'.  fasluosum.  Odoiitoglossum  cris- 
pum  var.Trianae.  Odontoglossum  cuspidalum.  Odontoglossum 
Harryanum .  Odontoglossum  odoratum  var.  baphirantum . 
Oiionloglossum  triuinpli.uis,  Odontoglossum  Uro-Skinneri. 
Paphinia  Lindeniana.  Pa[)liinia  Modiglianiana.  Rodiiguczia 
Bungerollii.  Vanda  superija. 


4me   Volume 


Odontoglossum  latimaculatnm,  Cypripedium  Miteauannm, 
Nanodes  Medusae,  Dendrobium  Bensoniae.  Cypripedium 
bellatiilum.  Aerides  quinquevulnerum.  Odontoglossum  Glo- 
nerianum.  Oncidium  macranthum,  Lycaste  Skinneri  var.  alba, 
Mesospinidinm  vulcanicum,  Epidendrum  nemorale.  Warrea 
Lindeniana.  Odontoglossum  Halli,  Cypripedium  Mastersia- 
luim.  Lépiotes  bicolor,  Vanda  coerulea,  Soplironilis  gran- 
dillora.  Odontoglossum  radialum .  Comparettia  falcata , 
Oncidium  Forbesi  maximum,  Cirrhopetalum  pulchrum . 
(iypripcdiuni  Harrisianum  var.  polychromum.  Vanda  tricolor, 
C-attleva  chocoensis  var.  Miss  >'ilsson.  Oncidium  iridifolium. 


Polystachia  pubescens.  Masdevallia  lovaiensis,  Odontoglos- 
sum Cervaiitesi  lilacinum,  Coelogyne  cristata  var.  alba, 
Selenipedium  caudatum  var.  Albertianum,  Angraecum  ses- 
quipedale.  Miltonia  (Odont.)  X  Bleuana.  Odontoglossum 
Bleiciirôderianum.  Odontoglossum  Pescatorei  var.  Lindeni. 
Odontoglossum  Rossi  var.  Mommi,  Odontoglossum  Waroc- 
queanum.  Cattleya  Mossiae  var.  Bousiesiana,  (jypripedium 
Elliottianum,  Dendrobium  densillorum.  Pliaius  grandifolius. 
Tiiunia  Marslialli.  ,\nguloa  Clowesi.  Laelia  majalis.  Cattleya 
Mossiae  var.  Warocqueana. 


^mc  Volixnfie 

(en  cours  de  publication,  10  livraisons  parues) 

Aerides  Augustianum.  Bolbophyllum  Lobbi,  Calanllie 
Masuca,  Calanthc  Veitchi ,  Catasetum  macrocarpum  var. 
chrysanthum,  Cattleya  Trianae  var.  purpurata.  Cattleya 
Trianae  var.  M""'  Martin-Cahuzac,  Callleya  Trianae  var. 
pallida,  Cattleya  Trianae  var.  slriata.  Callleya  maxima  va--. 
Malouana,  Cymbidium  Mastersi,  Cypripedium  barbato- 
Vcitchianum,  Cypripedium  nilens,  Cypripedium  orphanum, 
Dendrobium  crumenatum,  Dendrobium  infuilibulum,  Den- 
drobium Mirbelianum.  Dendrobium  Paxtoni.  Dendrobium 
Wardianum  var.    Lowi,   Epidendrum   prismatocarpum.  Epi- 


dendrum vitellinum,  Gongora  maculata.  HouUetia  Brockle- 
luirstiana.  Laelia  anceps  var.  Hyeana.  Laelia  elegans.  Lycaste 
coslala.  Masdevallia  ignea.  Miltonia  Blunli  var.  Lubbersiana, 
Miltonia  vexillaria  var.  su|>eriia.  Oncidium  aurosum,  Onci- 
dium concolor,  Oncidium  Marsliallianum.  Odontoglossum 
Hoddaertianum.  (Jdontoglossum  Duvivierianum,  Odonto- 
glossum liastilabium.  Odonloglossum  maxillare,  Phalaenopsis 
Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana,  Zygo- 
petalum  inlermcdium. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr.  —  2'"^  Volume,  100  fr.  —  S"''  Volume,  75  fr.  —  4'"^  Volume,  65  fr. 

LES  QUATRE  VOLUMES  PRIS  ENSEMBLE  :  350  FRANCS 

gme  Volume  (en  cours  de  publication)  :  60  francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    =     6     FRANCS 


SOMMAIRE    DU    T'    NUMERO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 101 

Histoire  de  la  culture  des  Orchidées 103 

Causerie  sur  les  Orchidées 106 

Formons  de  bons  jardiniers 109 

Les  Orchidées  à  l'exposition  de  Paris  en  mai  1890 111 

Comment  il  faut  hybrider 112 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  juin 115 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYSSON,  auteur  de  VOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  jwur  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONGK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Comte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Regeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  Metdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  a.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 

Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


15  JUIN  1890 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

CYPRIPEDIUM  X  APOLLO,  Measures.    —  Hybride  du  C.  X  vexillarium 

et  du  C.  Stonei,  qui  a  été  exposé  au  Meeting  de  la  société  royale  d'Horticulture 
le  22  avril.  Il  appartient  à  la  collection  de  M.  R.  J.  Measures,  de  Camber- 
well.  Gard.  Chron.,  26  avril,  p.  526. 

* 

*  * 

ODONTOGLOSSUM  WATTIANUM,  Rolfe.  —  Il  n'est  pas  encore  bien 
établi  si  cette  belle  plante  est  un  hybride  naturel  ou  une  espèce  distincte. 
La  première  hypothèse  est  la  plus  vraisemblable,  en  raison  de  ses  caractères 
intermédiaires  entre  le  C.  Inteo-purpiireum  et  le  C.  Lindleyanum  ;  ces  deux 
espèces,  qui  croissent  communément  dans  les  mêmes  endroits,  paraissent 
l'avoir  produit  par  hybridation.  Il  a  été  introduit  par  MM.  F.  Sander  et  C'^, 
de  S*  Albans,  et  il  doit  en  exister  quatre  ou  cinq  spécimens;  mais  ceci  ne 
prouve  nullement  qu'il  constitue  une  espèce  distincte. 

Les  fleurs  sont  grandes,  jaune  clair  taché  de  marron.  Gard.  Chron., 
22  mars,  p.   354. 

*  * 

TRICHOPILIA  PUNCTATA,  Rolfe.  —  C'est  une  petite  espèce  gracieuse 
et  curieuse.  Il  est  proche  parent  du  T.  taxa,  mais  il  est  remarquable  par 
cette  particularité,  que  ses  sépales  et  ses  pétales  sont  couverts  de  nom- 
breuses taches  rouge  pourpre.  Ce  fait  n'avait  jamais  été  signala  jusque  là 
dans  ce  genre.  Gard.  Chron.,  22  février,  p.  227. 

* 

CALANTHE  RUBENS,  Ridley.  —  Cette  plante  est  décrite  comme  une 
espèce  nouvelle  et  charmante,  alliée  au  C.  vestita,  un  autre  Calanthe  bien 
connu;  elle  a  le  labelle  pourvu  de  quatre  lobes,  comme  celui-ci,  mais  les  fleurs 
roses,  un  peu  dans  le  genre  du  C.  rosea.  Elle  a  été  découverte  par  M.  Curtis, 


102  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

dans  les  îles  Langkawi,  à  une  certaine  distance  de  la  côte  ouest  de  la  péninsule 
malaise.  Il  paraît  que  des  plantes  en  ont  été  envoyées  en  Angleterre.  Gard. 

Chron.y  lo  mai  1890,  p.  576. 

* 

*  * 

DENDROBIUM  X  VENUS,  Rolfe.  —  Très  bel  hybride,  produit  par 
M.  Norman  C.  Cookson,  de  Wylam-on-Tyne  ;  il  provient  du  D.  Falconeri  et 
du  D.  nobile,  celui-ci  étant  le  porte-pollen,  et  il  est  à  peu  près  intermédiaire 
entre  eux  dans  son  port;  d'une  croissance  vigoureuse,  il  produit  un  racème 
portant  deux  grandes  et  belles  fleurs,  qui  ont  l'aspect  et  les  caractères  géné- 
raux du  D.  Falconeri,  sauf  l'absence  de  jaune  dans  le  coloris  du  labelle.  C'est 
un  hybride  qui  donne  de  grandes  espérances.  Gard.  Chron.,  17  mai  1890, 
page  608. 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  NUMA,  Veitch.  —  J'ai  décrit  complètement  cet  hybride 
dans  le  Gardeners'  Chronicle  du  17  mai  dernier,  p.  608;  il  était  déjà  mentionné 
dans  le  n°  5  du  Journal  des  Orchidées,  15  mai,  p.  70.  La  fleur  a  beaucoup 
d'analogie  avec  celle  du  C.  Stonei,  qui  dans  le  croisement  est  le  porte-pollen; 
l'influence  de  l'autre  parent,  le  C.  Lawrenceanum,  apparaît  dans  quelques 
points,  notamment  dans  les  raies  du  sépale  dorsal.  Comme  port,  il  tient  à 
peu  près  le  miheu  entre  les  deux  espèces. 

* 

*  * 

BULBOPHYLLUM  LEMNISCATOIDES,  Rolfe.  —  Espèce  très  remar- 
quable; c'est  le  premier  aUié  du  B.  lemniscatum  Parish  (Bot.  Mag.,  t.  5961), 
qui  ait  paru  jusqu'ici.  Comme  celui-ci,  il  présente  trois  longs  appendices, 
partant  de  l'arrière  de  chaque  sépale,  près  du  sommet,  et  qui  pendent  au 
dessous  de  la  fleur;  mais  ces  appendices  sont  cylindriques  et  simplement 
papilleux,  tandis  que  dans  le  B.  lemniscatum  ils  se  composent  de  dix  branches 
plates  longitudinales  munies  d'une  crête,  et  rayonnant  d'un  centre  commun. 
II  y  a  aussi  quelques  différences  dans  la  nature  des  pseudo-bulbes,  ainsi  que 
dans  d'autres  parties. 

Cette    plante  a   été    importée  de  Java    chez  lui  par  M.  van  Lansberge, 

président  de  L'Horticulture  Internationale.  Elle  est  très  intéressante  au 

point  de  vue  botanique,   mais  elle  n'est  pas   très  remarquable  par  sa  beauté. 

Gard.  Chron.,  31  mai  1890,  p.  672. 

R.  A.  Rolfe. 


15  JUIN    i8go  103 


HISTOIRE  DE  LA  CULTURE  DES  ORCHIDÉES 

(Suite,  voir  no  3) 

LiNDLEY,  en  présence  des  renseignements  vagues  ou  erronés  qu'il  put 
compulser,  ne  fut  pas  à  même  de  déduire  les  règles  de  la  culture  qu'il  fallait 
aux  Orchidées  en  raison  de  leur  origine.  L'écrit  qu'il  lut  à  la  séance  de 
mai  1830,  devant  la  Société  d'horticulture  de  Londres,  concluait  à  ce  que 
«  une  haute  température,  un  ombrage  sévère  et  une  humidité  excessive  étaient 
les  conditions  essentielles  à  la  santé  de  ces  plantes;  »  il  indiqua,  il  est  vrai,  la 
nécessité  du  drainage,  mais  ne  mentionna  pas  même  celle  de  la  ventilation. 
Et  telle  était  l'autorité  de  l'illustre  orchidographe  que,  plus  d'un  quart  de 
siècle  plus  tard,  la  règle  indiquée  par  lui  était  considérée  comme  la  seule 
correcte  et  admissible,  bien  que  l'éminent  écrivain  n'ait  pas  hésité  par  la 
suite  à  revenir  de  son  erreur  et  à  recommander  les  modifications  que  des 
renseignements  plus  précis  motivaient.  Il  a  fallu  néanmoins  de  longues  années 
encore  avant  de  parvenir  à  faire  admettre  que  les  Orchidées  ont  besoin  dans 
nos  serres  de  ce  même  repos  que  la  nature  leur  octroie  dans  leur  patrie. 
Les  explorateurs  avaient  beau  s'efforcer  d'enlever  aux  régions  lointaines  et 
d'importer  en  Europe  toutes  les  superbes  espèces  que  les  journaux  faisaient 
connaître  à  mesure  de  leur  introduction  :  Maxillaria  du  Brésil,  Epidendrum, 
Catasetum,  Mormodes  des  Indes,  Cattleya,  Odontoglossum  et  Masdevallia  qui 
font  aujourd'hui  nos  déhces,  tout  cela  était  voué  à  une  destruction  certaine 
dans  ces  serres  surchauffées,  pleines  de  vapeur,  sans  ventilation  aucune,  et 
où  l'homme  lui-même  ne  résistait  pas.  Suivant  l'expression  si  malheureu- 
sement vraie  de  Joseph  Hooker,  «  l'Angleterre  fut,  durant  plus  d'un  demi 
siècle,  le  tombeau  des  Orchidées  des  tropiques.  » 

Sur  le  continent  d'Europe  les  tâtonnements  furent  identiques  dans  le  prin- 
cipe, mais  ils  eurent  bientôt  des  résultats  plus  heureux.  Un  explorateur  intré- 
pide, doublé  d'un  observateur,  M.  J.  Linden,  avait  établi  à  Bruxelles  des  serres 
où  il  menait  à  fleurs  ses  joyaux  préférés.  Il  n'eut  pas  besoin  d'attendre 
l'exemple  des  cultures  anglaises  pour  rendre  les  siennes  florissantes  et  pros- 


I04  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

pères.  Pescatore  en  France,  les  Lamarche,  les  van  den  Hecke,  les  Cannart 
d'Hamale,  les  Massange,  en  Belgique,  se  ressentirent  de  sa  puissante  im- 
pulsion :  avec  lui  on  avait  appris  que  les  Orchidées  peuvent  toutes  vivre 
et  fleurir  loin  de  leur  patrie.  Mieux  encore,  n'a-t-on  pas  vu  la  Deutsche  Garten- 
zeitung  publier  la  longue  liste  des  50  genres  d'Orchidées  que  M.  Ad.  Hennig 
cultivait  avec  un  réel  succès  dans  sa  demeure,  il  y  a  une  trentaine  d'années? 
Et  vers  la  même  époque,  les  expériences  faites  par  M.  Bouché,  au  Jardin 
Botanique  de  Berlin,  avec  les  Epidendrum  tovarense,  Acropera  Loddigesi, 
Lycaste  Skinneri,  Odontoglossitm  grande,  etc.,  cultivés  sans  abri  durant  tout 
l'été,  avaient  démontré  que  les  Orchidées  tropicales  sont  beaucoup  moins 
délicates  qu'on  ne  l'avait  cru  auparavant.  M.  J.  Linden  ne  voulait  plus  pour 
elles  cette  température  dangereuse  et  débilitante  de  la  jungle  indienne;  les 
plantes  trouvaient  dans  ses  cultures  une  chaleur  moins  élevée,  une  atmosphère 
plus  pure  et  une  douce  humidité  donnée  par  l'arrosement  des  sentiers.  Le 
drainage  et  l'empotage  étaient  l'objet  des  soins  les  plus  minutieux. 

Ayant  consacré  dix  années  de  sa  vie  à  parcourir  ces  régions  tropicales  si 
diverses  d'aspect,  de  climat  et  de  tapis  végétal,  il  lui  eût  été  impossible  de 
confondre  dans  un  seul  ensemble,  les  produits  de  la  vallée,  ceux  des  versants  si 
accidentés,  ceux  des  hauteurs  alpestres.  Il  savait,  comme  l'a  dit  M.  DePuydt('), 
que  les  Orchidées  des  terres  basses,  des  vallées  profondes,  exigent  un  minimum 
de  15°  à  18°  de  chaleur  en  hiver,  réclament  par  conséquent  la  serre  indienne  ou 
haute  serre  chaude  et  qu'elles  sont  dans  la  proportion  d'un  sixième  des  espèces 
cultivées  en  Europe  (200  sur  1200);  que  celles  des  régions  de  moyenne 
altitude,  auxquelles  se  joignent  les  plus  rapprochées  des  tropiques,  se  conten- 
tent d'une  chaleur  hivernale  de  8°  à  10°,  celle  de  la  serre  tempérée;  celles-ci 
sont  les  plus  nombreuses,  soit  environ  700  ;  il  savait  que  celles  qui  atteignent 
ou  dépassent  2000  mètres  d'altitude,  supportent  un  abaissement  nocturne  de 
_|_  5  ou  -{-  6°,  la  température  de  la  serre  tempérée  froide,  pourvu  qu'elles  aient 
8  ou  10°  le  jour.  Elles  sont  au  nombre  de  300,  y  compris  les  espèces  des 
altitudes  extrêmes,  lesquelles  ne  redoutent  pas  chez  nous  des  froids  de 
-|-  2  ou  -j-  3°,  mais  que  les  chaleurs  de  nos  étés  font  beaucoup  souffrir. 

Nous  ne  dirons  rien  des  procédés  de  culture  actuellement  mis  en  œuvre  ;  ils 
sont  du  domaine  de  la  pratique,  décrits  dans  les  publications  spéciales  qui 


(i)  E.  De  Puydt,  Les  Orchidées,  Histoire  iconographique,  etc.  —  Un  vol.  in-S^,  avec  vignettes  et 
chromolithographies.  Paris,  J.  Rothschild,  1880, 


15  JUIN   i8go  105 

s'occupent  d'Orchidées,  et  font  particulièrement  l'objet  de  ce  Journal.  On  sait 
aujourd'hui  d'où  elles  viennent;  on  connaît  les  conditions  de  sol,  de  chaleur, 
de  lumière  et  d'air  que  la  nature  leur  offre  ;  leur  mode  de  végétation  n'est  plus 
un  secret  et  leur  fécondation  n'est  plus  un  mystère.  Mais  bien  que  celle-ci 
ait  lieu,  dans  leur  patrie,  par  les  voies  ordinaires  de  la  nature,  elle  sera 
longtemps  encore  une  grande  difficulté  dans  les  cultures  européennes  où,  pour 
cette  raison,  leyr  multiplication  demeurera  toujours  lente  et  hérissée  d'obstacles. 
Bien  longtemps  encore  il  faudra  recourir  aux  importations,  recueillir  les  nou- 
veautés loin  des  routes  fréquentées,  aller  retrouver  dans  leurs  stations  natu- 
relles, au  fond  des  forêts  inextricables,  dans  les  déserts  où  toute  ressource 
manque,  dans  la  plaine  torride  ou  sur  le  flanc  des  montagnes  mal  accessibles,  ces 
belles  espèces  dont  nous  ne  voulons  plus  nous  passer  et  que  d'intrépides  explo- 
rateurs sont  allés  dénicher  à  travers  mille  dangers,  souvent  au  péril  de  leur  vie. 

Les  Orchidophiles  me  permettront  de  les  entretenir  quelques  instants  d'un 
seul  de  ces  hardis  chercheurs  qui  parcourut  d'immenses  régions,  mettant  au  ser- 
vice de  connaissances  étendues  une  indomptable  énergie  et  une  ardeur  indicible. 

Après  avoir  terminé  ses  études,  à  l'âge  de  19  ans,  il  est  chargé  d'une  mission 
scientifique  par  le  gouvernement  belge,  part  d'Anvers  le  2  octobre  1835 
(accompagné  de  Funck  et  Ghiesbrecht),  et  débarque  à  Rio  de  Janeiro  le 
24  décembre.  Il  explore  les  provinces  de  Rio,  de  Spiritu  Santo,  de  Minas 
Geraès  et  de  San  Paolo.  Les  collections  rapportées  par  lui  de  ce  pays,  en  1837, 
ont  à  Bruxelles  les  honneurs  d'une  exposition  publique.  En  décembre  1837, 
il  parcourt  le  nord  et  l'ouest  de  Cuba.  En  1838,  il  sillonne  l'intérieur  du 
Mexique,  malgré  les  dangers  sans  nombre  auxquels  l'expose  l'état  de  guerre 
dans  lequel  cette  malheureuse  république  se  trouve  engagée;  il  visite  le  plateau 
d'Anahuac,  le  volcan  de  Popocatepelt,  le  pic  d'Orizaba  et  tout  le  versant 
oriental  de  la  Cordillère  mexicaine.  Après  deux  années  de  courses  incessantes 
et  de  recherches  très  fructueuses,  il  s'embarque  à  Vera-Cruz  pour  Campèche 
d'où  il  étend  ses  investigations  sur  le  Yucatan.  Pendant  une  de  ses  expéditions, 
à  la  Lagana  de  Terminos,  il  est  frappé  d'une  attaque  foudroyante  de  fièvre 
jaune  dont  il  est  sauvé  comme  par  miracle,  mais  qui  est  suivie  d'une  pénible 
convalescence  de  trois  longs  mois.  A  peine  rétabli,  il  se  rend  par  mer  dans 
l'État  de  Tabasco;  il  explore  ensuite  les  régions  élevées  de  Chiapas,  pénètre 
dans  le  nord  du  Guatemala,  en  pleine  révolution,  et  revient  sur  le  golfe  de 
Mexique  en  appuyant  sur  les  côtes  de  la  mer  du  Sud. 

(Sera  continué.)  Ém.    RODIGAS. 


Io6  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDEES 


CAUSERIE  SUR  LES  ORCHIDEES 

I.  —  L'Orchidée  chez  l'amateur 

(Suite,  voir  no  6) 

Nous  publierons  prochainement  un  article  sur  le  Sphaigne,  la  manière  de 
le  récolter  sans  détruire,  comme  on  l'a  fait,  les  emplacements  et  où  il  devient 
au  contraire  chaque  année  plus  vigoureux  et  touffu,  en  formant  de  véritables 
toisons,  de  cinq  à  six  centimètres  d'épaisseur,  qui  servent  à  tous  nos  empo- 
tages;  réservant  les  plus  jolis  morceaux  pour  les  surfaces,  elles  y  forment  un 
couvercle  si  tenace  que  rien  ne  s'en  échappe,  et  donnent  en  même  temps  un 
coup  d'œil  charmant.  Et  comme  la  vie  appelle  la  vie,  dit  le  directeur  du 
Journal  des  Orchidées,  les  nouvelles  racines  s'y  précipitent.  Voilà  comment  nous 
obtenons  des  surfaces  vertes  jusqu'au  moment  du  repos. 

Nos  plantes  ainsi  rempotées  restent  dans  ce  premier  récipient  jusqu'à  ce 
que,  bien  reprises  et  enracinées,  on  devra  les  placer  dans  les  supports  qu'elles 
réclament.  La  motte  facile  à  extraire,  et  dont  on  enlève  seulement  le  godet, 
qu'on  remplace  par  une  boule  de  sphagnum,  sera  placée  dans  un  plus  grand 
récipient,  préparé  comme  la  première  fois,  si  c'est  un  pot,  et  foncé  avec  du 
sphagnum  et  de  longs  bâtons  de  charbon,  si  c'est  un  panier,  en  faisant  toujours 
attention  de  poser  dans  un  angle,  pour  donner  toute  la  place  à  la  génération 
future,  à  moins  de  placer  dans  le  centre  deux  plantes  en  sens  contraire  : 
manière  d'obtenir  de  jolies  potées  symétriques. 

Si  c'est  une  vieille  plante,  armée  de  longues  racines,  que  vous  avez  à 
replanter,  on  la  tient  suspendue,  on  coupe  les  fils  de  fer  des  angles  des  paniers 
et  on  enlève  tous  les  barreaux  qui  peuvent  s'enlever;  on  fait  le  tirage  des 
racines,  qu'on  attache  avec  un  lien  par  petits  faisceaux  et  on  les  fait  passer 
entre  les  barreaux  du  nouveau  panier,  présenté  par  dessous,  dans  le  même 
sens  qu'elles  occupaient  dans  l'ancien.  Si  vous  n'avez  pu  l'extraire  de  son 
ancien  panier  sans  nuisance,  laissez  la  dedans  et  opérez  comme  si  elle  n'en  avait 
pas  :  j'ai  des  paniers  qui  en  ont  déjà  trois  récipients  de  ce  genre  dans  leurs 
flancs.  Le  point  essentiel  est  de  ne  pas  briser  les  racines,  et  gardez-vous  bien 


15  JUIN  1890  107 

de  les  raccourcir  :  supprimez  tout  ce  qui  est  crevé  et  voilà  tout.  Les  accidents 
ne  manquent  pas  pour  les  arrêter  et  les  faire  bifurquer.  Les  visiteurs  sont  si 
tentés  d'y  porter  la  main,  que  si  j'habitais  près  d'une  ville,  un  écriteau  devien- 
drait nécessaire,  comme  dans  celles  de  notre  aimable  professeur  de  Clermont- 
Ferrand  :  que  les  fleurs  qui  portent  crinoline  ménagent  celles  qui  n'en  ont  pas. 
II  suffît  de  toucher  avec  le  doigt  l'extrémité  du  suçoir  visqueux  qui  les  termine, 
quand  elles  sont  en  végétation,  pour  qu'immédiatement  la  croissance  soit 
arrêtée  à  cet  endroit  et  au-dessus;  trois  ou  quatre  jours  après,  on  voit  sortir 
deux  ou  trois  nouvelles  racines,  et  si  on  répète  l'expérience  sur  les  nouvelles, 
on  obtient  des  faisceaux  comme  des  glands  de  sonnettes. 

Tout  cela  ne  suffirait  pas,  si  le  gouvernement  général  de  la  serre  ne  venait 
forcer  les  racines  à  chercher  dans  l'air  ambiant  ce  qu'elles  trouvent  en  moindre 
abondance  dans  leurs  supports.  Les  Orchidées  fixées  sur  les  arbres  à  l'état  de 
nature,  et  sur  des  bûches  dans  nos  serres,  nous  en  donnent  l'exemple  :  là  leurs 
racines  sont  bien  forcées  de  pendre  ;  mais  nous  ne  recommandons  pas  ce  genre 
de  support,  promptement  envahi,  d'où  l'on  ne  peut  plus  enlever  les  plantes  sans 
leur  faire  subir  les  mutilations  des  sujets  d'introduction.  A  moins  cependant 
qu'elles  ne  soient  artificielles  comme  celles  que  nous  avons  indiquées  et  dont 
nous  allons  nous  servir,  en  prolonges  superposées,  pour  opérer  naturellement 
le  transfert  de  la  jeune  génération  de  bûches  complètement  circonscrites. 

3°    TRAITEMENT    DANS    LA    SERRE 

Les  racines  des  Orchidées  se  dirigent  toujours  vers  les  sources  d'humidité, 
de  quelque  côté  qu'elle  arrive.  Pour  en  être  convaincu,  placez  au  dessus  d'une 
plante,  suspendue  dans  un  panier,  un  second  remph  de  mousse  que  vous  main- 
tiendrez fortement  humide;  vous  verrez  toutes  les  racines  de  la  plante  se 
contourner  et  monter  vers  ce  panier.  M.  Thibaut,  de  Sceaux,  a  observé  cette 
anomalie  dans  ma  serre,  sur  un  Saccolabium  Blumei,  suspendu  au  dessous  d'un 
jambage  en  fer  de  la  toiture,  recouvert  de  Ficus  repens,  qui  se  saturait  d'hu- 
midité dans  les  seringages  à  la  pompe.  Si  donc  vous  maintenez,  par  des  serin- 
gages  et  arrosements  sur  le  sol  et  les  chemins  de  la  serre,  son  atmosphère  plus 
humide  que  le  compost  des  supports,  les  racines  en  sortent  pour  se  diriger  vers 
le  sol  et  atteignent  ces  proportions  qui  doublent  leur  croissance  et  le  nombre 
de  leurs  fleurs. 

Dans  bien  des  serres,  par  un  vice  de  culture,  les  composts  sont  maintenus 


Io8    ,  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

trop  humides  par  des  arrosages  individuels  journaliers,  et  on  laisse  trop  secs  le 
sol  et  les  murailles,  qui  dessèchent  l'atmosphère.  Qu'arrive-t-il?  Les  racines  qui 
ont  tendance  à  sortir  des  supports  y  rentrent  bien  vite  et  la  plante  souffre  de 
cette  réclusion  forcée.  Chez  moi,  je  n'arrose  fortement  et  individuellement  mes 
plantes  qu'une  seule  fois  par  an,  après  l'époque  du  repos,  qu'elles  doivent  toutes 
supporter,  à  des  degrés  différents,  sous  peine  de  ne  jamais  fleurir.  Dès  que  je 
vois  une  plante  au  repos  se  remettre  en  travail,  par  le  regonflement  des  tissus, 
la  teinte  verte  que  reprend  le  feuillage,  je  favorise  ce  nouvel  état  par  des  serin- 
gages  progressifs  et  légers,  et  une  fois  bien  en  activité  je  la  regarnis  de  sphag- 
num  vivant;  c'est  alors  que  je  l'arrose  à  fond,  par  plusieurs  seringages  répétés, 
ou  si  c'est  possible,  je  la  plonge  quelques  instants,  dans  le  bassin  de  ma  serre. 
C'est  alors  également  que  mes  hygromètres  à  graines  d'Erodium  me  de- 
viennent nécessaires  :  il  faut  que  le  matin  je  les  trouve  dressés,  et  pendant  le 
jour,  s'il  fait  soleil,  dès  qu'ils  font  trois  tours,  vite  avec  un  arrosoir  à  pomme 
je  mouille  fortement  les  sentiers.  De  lin  mars  à  mi-septembre,  les  jours  lumineux 
et  de  chaleur,  avec  une  de  ces  pompes  qui  se  placent  dans  les  arrosoirs,  je 
lance  jusqu'au  faîtage  une  pluie  fine  qui  mouille  tout,  et  cela  deux  fois  par  jour, 
le  matin,  au  lever  du  soleil,  et  le  soir  à  son  coucher;  et  dans  le  jour,  des  arro- 
sages sur  les  sentiers,  autant  de  fois  qu'ils  sont  nécessaires  pour  combattre  la 
dessication  de  l'air,  qu'on  doit  admettre  en  grand,  mais  sans  courant  direct 
sur  les  plantes. 

Dès  la  fin  de  septembre,  les  seringages  généraux  à  la  pompe  sont  supprimés  ; 
le  sol  reçoit  encore  quelques  mouillures,  pour  maintenir  la  vie  aux  racines  et 
amener  graduellement  la  saison  du  repos,  qui  doit  être  complet  pour  les  espèces 
à  gros  pseudobulbes.  Le  créateur  les  a  pourvus  de  ces  organes  nourriciers, 
pour  pouvoir  impunément  supporter,  dans  leurs  stations  naturelles,  la  dessi- 
cation extrême  que  leur  causent  la  chaleur  et  l'absence  des  pluies.  Les  bulbes 
se  rident,  les  feuilles  jaunissent,  quelques  espèces  les  perdent  complètement  et 
malgré  cet  état  nécessaire  à  leur  bonne  venue  à  floraison,  constaté  par  les 
voyageurs  et  M.  Linden  tout  le  premier,  je  connais  des  gens  qui  ne  veulent  à 
aucun  moment  voir  prendre  à  leurs  plantes  la  plus  petite  teinte  morbide.  Il  les 
faut  toujours  dodues  et  d'un  vert  noir;  aussi,  maigre  floraison  ou  pas  du  tout. 
Le  repos  est  indispensable  à  tout  ce  qui  vit  et  croît  sur  notre  sphère,  et  l'être 
épuisé  ne  retrouve  ses  forces  que  dans  le  sommeil. 

En  hiver,  je  ne  fais  jamais  de  seringages,  ni  sur  les  composts,  si  sur  les 
plantes;  les  bouches  d'air  chaud  et  chargé  d'humidité,  dégagé  par  mes  poêles 


15  JUIN   i8go  109 

d'eau,  suffisent  presque  toujours,  à  moins  qu'un  soleil  anormal  me  force  à 
répandre  de  l'eau  sur  les  sentiers,  sous  lesquels  circule  un  des  tuyaux  du  ther- 
mosiphon. J'ouvre  plus  ou  moins  les  clapets  du  faîtage  pour  en  faire  partir 
l'excès,  me  réglant  encore  sur  mes  hygromètres. 

Règle  générale  :  ne  donnez  à  vos  plantes  que  l'humidité  juste  nécessaire  pour 
maintenir  verte  la  mousse  qui  recouvre  vos  supports,  mais  ne  la  marchandez 
jamais  dans  l'atmosphère.  Un  compost  trop  mouillé  se  dessèche  lentement  et 
peut  engendrer  la  pourriture  d'une  plante  indisposée;  jamais  de  risques  à  courir 
avec  l'atmosphère. 

Quant  aux  cultures  spéciales,  je  n'ai  rien  à  ajouter  à  ce  qu'a  commencé  de 
si  bien  dire  et  dira  l'auteur  instruit  et  pratiquant  qui  rédige  ce  journal  :  ses 
serres  ont  fait  mon  admiration,  de  même  que  son  aimable  réception  a  conquis 
ma  sympathie.  L'occasion  est  trop  belle  pour  ne  pas  adresser  aux  amateurs  et 
horticulteurs  belges,  si  français  de  cœur  et  de  langage,  mes  meilleurs  souvenirs 
et  je  n'oublierai  jamais  l'accueil  de  1880.  C'^  F.  du  Buysson. 


FORMONS   DE   BONS  JARDINIERS 

J'ai  lu  avec  grand  intérêt  et  avec  grand  plaisir  l'article  dans  lequel  M.  le 
comte  DE  MoRAN  exposait,  dans  le  n°  5  du  journal,  les  causes  de  la  faveur  dont 
jouissent  les  Orchidées  et  de  la  solidité  de  cette  faveur.  L'Orchidée  mérite  bien 
le  nom  de  reine  du  monde  végétal  et  ne  sera  pas  remplacée  dans  cette  haute 
situation,  quels  que  soient  les  caprices  de  la  mode.  Mais  savez-vous  ce  qui 
m'étonne  ?  c'est  qu'il  soit  encore  besoin  de  l'apprendre  à  beaucoup  de  personnes; 
c'est  qu'à  côté  des  amateurs  passionnés,  il  y  ait  tant  de  gens  de  goût,  de  vie 
élégante  et  luxueuse,  qui  ne  connaissent  pas  les  Orchidées  et  qui  se  contentent 
encore  des  pauvres  produits  de  nos  jardins.  A  quoi  tient  donc  cette  ignorance  ? 

Je  crois  qu'elle  doit  être  attribuée  à  deux  causes.  La  première,  signalée  très 
justement  par  M.  de  Moran,  c'est  la  cherté  des  fleurs  coupées.  En  diminuant 
leur  prix  on  en  vendrait,  j'en  suis  persuadé,  trois,  quatre,  cinq  fois  davantage. 
Cela  ne  vaudrait-il  pas  mieux?  Les  cultivateurs,  comme  le  public,  y  trouve- 
raient leur  profit.  En  France,  comme  dans  votre  gracieux  pays,  on  est  passionné 
de  fleurs;  il  y  en  a  dans  les  palais  comme  dans  les  mansardes.  Quelle  immense 


LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


clientèle  on  trouverait  là  !  Je  ne  puis  pas  comprendre  qu'on  ne  songe  pas  à 
la  conquérir. 

Mais  il  y  a  une  autre  raison,  que  je  signale  à  regret,  c'est  l'ignorance  des 
jardiniers  ou  leur  défaut  d'ambition.  Il  en  est  beaucoup  trop,  chez  nous  —  et  ce 
doit  être  chez  vous  de  même  —  qui  se  bornent  à  tailler  des  arbres  fruitiers  et  à 
greffer  des  roses,  et  ne  conçoivent  rien  au-delà  du  métier  qu'ils  ont  toujours 
pratiqué;  ce  sont  eux,  sans  doute,  qui  contribuent  beaucoup  à  retarder  la 
propagation  des  connaissances  nouvelles. 

Notez  qu'il  est  extraordinaire  que  les  Orchidées  aient  été  étudiées  et  cultivées 
si  tardivement.  Il  y  a  400  ans  que  l'Amérique  est  découverte;  il  n'y  a  que 
80  ans  qu'on  en  importe  des  plantes,  et  20  ans  à  peine  qu'on  sait  donner  aux 
Orchidées  les  soins  convenables  ;  aujourd'hui  encore  il  reste  beaucoup  à 
apprendre,  et  chaque  année  apporte  une  somme  considérable  de  progrès 
nouveaux. 

Du  moins,  maintenant  que  cette  famille  a  fait  ses  preuves  éclatantes,  tous 
les  jardiniers  devraient  tenir  à  honneur  d'être  au  courant  de  ces  progrès;  mais 
les  routiniers  sont  un  peu  effrayés,  je  crois,  de  ces  cultures  et  de  ces  plantes 
nouvelles,  dont  on  leur  dit  sans  doute  des  choses  épouvantables;  peut-être 
faut-il  dire  aussi  qu'ils  ont  peur  de  se  donner  beaucoup  de  peine. 

Loin  de  moi,  la  pensée  de  médire  d'une  corporation  que  j'apprécie  et  que 
j'estime  très  sincèrement.  Le  motif  de  l'ignorance  dont  je  me  plains,  c'est  peut- 
être  que  les  jardiniers  commencent  à  travailler  très  jeunes,  et  qu'ils  n'ont  pas, 
en  général,  de  loisirs  suffisants  pour  étudier  beaucoup.  Quoi  qu'il  en  soit,  le 
mal  existe  et  je  crois  qu'il  serait  temps  de  songer  à  y  remédier.  Trouver  un  bon 
jardinier  est  une  affaire  des  plus  délicates;  et  l'on  renonce  parfois  à  agrandir 
ses  serres,  à  étendre  ses  cultures,  faute  de  temps  pour  surveiller  tout  soi-même, 
à  défaut  du  chef  expérimenté  que  l'on  ne  peut  trouver.  Eh  bien,  en  attendant 
la  création  d'écoles  en  plus  grand  nombre,  ce  qui  est  toute  une  affaire,  ne 
pourrait-on  pas  s'adresser  aux  amateurs,  aux  propriétaires  de  grandes  cultures, 
et  leur  dire  :  «  formez  des  jardiniers.  Laissez  à  ceux  que  vous  employez,  surtout 
aux  jeunes,  le  temps  et  les  moyens  de  s'instruire;  donnez  leur  des  livres, 
fournissez  leur  les  éléments  nécessaires  et  accordez  leur  des  encouragements. 
C'est  un  petit  souci  qui  vous  rapportera  de  grands  bénéfices...  » 

Et  j'ajoute  que  ce  serait  faire  œuvre  d'humanité.  Je  ne  veux  pas  me  lancer 
dans  des  actualités  brûlantes,  mais  enfin,  la  question  des  huit  heures  de  travail 
n'est-elle  pas  à  l'ordre  du  jour  ?..,  Max  Garnier. 


15  JUIN   i8go  III 


LES    ORCHIDEES 

A    l'exposition    de    paris    en    mai    i8go 

Nous  avons,  dans  la  dernière  «  Chronique  Orchidéenne  mensuelle,  »  repro- 
duit, au  moment  de  mettre  sous  presse,  le  passage  d'une  lettre  que  nous 
recevions  d'un  de  nos  collaborateurs  français. 

Cette  reproduction  nous  vaut  d'un  de  nos  abonnés  le  reproche  de  ne  pas 
avoir  cité  tous  les  exposants.  Il  paraît  attacher  une  importance  toute  particulière 
à  ce  qu'on  ait  oublié  son  lot  «  comme  ni  Peeters  ni  Sander  n'en  ont  jamais 
apporté  !  » 

Nous  ne  pouvions  forcément  donner  un  compte-rendu  complet  de  cette  expo- 
sition en  six  lignes.  Tous  nos  lecteurs,  non  exposants,  l'auront  compris.  Nous 
avons  dit  le  succès  de  cette  exposition  et  l'importance  des  Orchidées  exhibées. 
En  dehors  des  grands  lots  de  MM.  Peeters,  Sander  et  de  M™^  Block,  d'autres 
Orchidées  remarquables  méritaient  certainement  d'être  mentionnées. 

D'abord,  en  première  ligne,  les  magnifiques  hybrides  de  M.  Bleu,  son 
superbe  Miltonia  Bleui,  que  la  Lindenia  a  eu  la  bonne  fortune  de  reproduire,  et  le 
Cattleya  Parthenia  que  nous  citions  dans  un  des  précédents  numéros  de  ce 
journal  comme  une  véritable  perle. 

Un  lot  réellement  charmant  de  MM.  Garden  et  C''^,  à  Bois-Colombes, 
comprenant  quelques  fines  Orchidées,  notamment  ses  Cypripediimi  Curtisi, 
Phajus  Humbloti,  Vanda  Parishi,  Epidendrum  ambiguitm,  etc. 

Une  cinquantaine  à'Odontoglossum  crisptim  et  Pescatorei,  en  bonnes  variétés, 
de  M.  DuvAL,  à  Versailles;  les  introductions  de  M.  Régnier,  ses  beaux 
Aerides  spécialement  ;  les  Cattleya  Mossiae  virginalis  et  C.  M.  Wageneri  de 
M.  Piret,  à  Argenteuil,  nous  dit-on. 

Les  Cypripedium,  Cattleya  et  Odontoglossum  rares  de  M.  Massange  de 
LouvREX,  à  Baillonville. 

Est-ce  tout  ?  Que  les  exposants  oubliés  nous  le  pardonnent.  Nos  multiples 
occupations  ne  nous  ont  pas  permis,  à  notre  grand  regret,  de  visiter  cette 
exposition  et  nous  sommes  bien  obhgé,  malgré  nous,  de  nous  en  rapporter  à  ce 
qu'on  a  bien  voulu  nous  en  écrire  ou  nous  en  dire. 


112  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


COMMENT    IL    FAUT    HYBRIDER 

Les  hybrides  sont  sortis  un  peu  maltraités  du  plébiscite  des  Cypripedium, 
qui  a  semblé  se  terminer  par  une  déclaration  de  guerre  contre  eux.  Nous  ne 
venons  pas  protester  contre  l'opinion  d'amateurs  éminents  :  nous  partageons 
complètement  leur  avis  sur  le  fâcheux  encombrement  causé  par  des  produits 
sans  valeur.  Mais  il  pourrait  se  faire  une  confusion  fâcheuse.  Le  Journal  des 
Orchidées  s'adresse  surtout  à  des  pratiquants  et  à  des  débutants,  qui  cherchent 
un  enseignement  dans  ses  pages.  Quelle  conclusion  pratique  vont-ils  tirer  de 
cette  lecture,  sinon  que  l'hybridation  est  mauvaise  ? 

Ce  n'est  pas  là,  certes,  ce  qu'il  faut  dire,  ni  ce  qu'a  voulu  dire  le  Journal  des 
Orchidées.  Il  est  donc  nécessaire  de  distinguer  et  de  bien  dire  qu'il  y  a  hybridation 
et  hybridation.  Il  existe,  assurément,  quelques  semeurs  avisés,  érudits,  qui 
poursuivent  avec  méthode,  dans  des  expériences  à  longue  échéance,  un  but 
déterminé  ;  mais  combien  d'autres  mélangent,  combinent,  compliquent  sans 
autorité,  sans  direction,  sans  utilité,  pour  le  plaisir  de  faire  du  nouveau  !  Car 
on  a  toujours  une  tendance  à  admirer  outre  mesure  le  fait  de  produire  des 
hybrides;  l'acte  d'un  jardinier  qui,  dans  sa  serre,  avec  un  pinceau  ou  un  morceau 
de  bois,  crée  une  plante  nouvelle,  a  étonné  beaucoup  dans  les  premiers  temps 
et  parait  encore  un  peu  mystérieux  au  pubhc  ignorant;  et  comme  ce  n'est 
pas  bien  difficile,  tous  s'empressent  d'en  fabriquer.  Puis,  chaque  cultivateur, 
dans  son  amour  paternel,  exalte  ses  produits  de  préférence  à  toute  autre  plante. 
Ajoutons  que  pour  les  Orchidées,  les  difficultés  à  vaincre  étant  bien  plus 
grandes,  d'autre  part  la  fécondation  naturelle  rendant  des  services  plus  pré- 
cieux parce  que  la  reproduction  naturelle  était  défectueuse,  on  devait  d'autant 
plus  se  féliciter  des  résultats  obtenus. 

On  est  resté  longtemps,  et  l'on  s'attarde  encore,  dans  cette  première  période 
de  l'admiration  naïve,  mêlée  d'étonnement  et  de  superstition.  Ce  sentiment  là, 
il  faut  le  combattre  énergiquement  et  le  faire  disparaître  comme  une  dernière 
trace  d'ignorance.  Il  ne  faut  plus  que  des  cultivateurs  inexpérimentés,  se 
faisant  gloire  d'une  distraction  de  cabinet,  viennent  nous  encombrer  de  pro- 


15  JUIN   i8go  113 

duits  mal  venus,  faits  au  hasard,  et  réclamer  pour  eux  une  place  dans  la 
classification,  au  grand  détriment  des  botanistes,  qui  s'y  perdent,  de  la  nomen- 
clature qui  s'embrouille  et  s'allonge  démesurément,  au  détriment  de  la  science 
elle-même,  car  on  risque  de  rebuter  des  amateurs  sérieux,  qui  ne  verront  avec 
raison  qu'un  jeu  d'enfant  dans  ces  tripotages.  Mais  est-ce  là  de  l'hybridation? 
Non,  pas  plus  qu'on  ne  pourrait  appeler  peinture  le  mélange  des  couleurs 
d'une  palette  jetées  au  hasard  sur  une  toile. 

Mais  il  est  une  autre  manière  d'hybrider,  et  celle-là  peut  être  utile.  Elle 
consiste  à  étudier  les  espèces,  leurs  quahtés  de  coloris  ou  de  vitahté,  à  les 
combiner  de  façon  à  avoir  des  plantes  meilleures,  et  à  perfectionner  un  genre 
par  une  sélection  intelligente  en  obtenant,  soit  un  coloris  plus  pur  et  plus 
éclatant,  soit  une  plus  grande  robusticité,  soit  une  faculté  notable  d'acclima- 
tation; en  hybridant,  en  effet,  l'Orchidée  de  serre  chaude  avec  celle  de  serre 
froide,  du  même  genre  bien  entendu,  on  peut  espérer  de  produire  des  variétés 
nouvelles,  aussi  éclatantes  et  aussi  riches  que  la  première,  mais  aussi  faciles  à 
cultiver  que  la  seconde  et  s'accommodant  bien  d'une  température  peu  élevée. 

Dans  cette  voie,  le  champ  d'expériences  est  très  vaste,  et  toutes  les  espé- 
rances sont  permises.  D'une  part  les  combinaisons  d'espèces  entre  elles, 
d'espèces  avec  hybrides  et  même  d'hybrides  entre  eux  seront  extrêmement 
nombreuses;  d'autre  part,  il  est  certain  que  des  progrès  ont  é.té  faits  déjà,  et 
que  des  résultats  ont  été  acquis,  assez  probants,  assez  concluants  pour  encou- 
rager amplement  les  innovateurs. 

Un  article  récent  du  Gardeners'  Chronicle  mentionnait  une  hypothèse  curieuse 
à  ce  point  de  vue.  En  voici  à  peu  près  l'exposé. 

Il  existe  un  hybride,  le  Cypripedium  Northumhrian,  signalé  récemment  dans  le 
Journal  des  Orchidées  par  notre  éminent  collaborateur  M.  Rolfe,  qui  est  issu  du 
C.  X  calophyllum  et  du  C.  insigne  Maulei.  Voici  donc  quelle  est  sa  composition  : 

(    1/2  calophyllum   =    \    ''4  barbatum 
C.  Northumbrian   =   ;  |     i/'4  venustum 

r  1/2  insigne  Maulei 

Or,  l'on  a  remarqué  que  l'on  obtiendrait  une  composition  identique  en  mariant 
ensemble  les  C.  Crossianum  et  Ashburtoniae.  On  aurait  en  effet  les  éléments 
suivants  : 

1/2  Crossianum      =  j  j/;J  t^enust^um    )         1/2  insigne 

.     .  >  =   1/4  barbatum 

1/2  Ashburtoniae  ==  |   J|4  j^^^'^^^ne  ^     |         ^/^  venustum 


114  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

Il  serait  curieux  sans  doute  qu'une  tentative  fût  opérée  en  vue  de  réaliser  ce 
croisement  ;  il  y  aurait  un  extrême  intérêt  à  comparer  le  produit  qui  serait  ainsi 
obtenu  avec  le  C.  Northwnbrian. 

Le  seul  obstacle  que  l'on  craignait  autrefois,  c'était  la  difficulté  qu'il  y  aurait 
peut-être  à  croiser  des  hybrides  entre  eux.  Elle  n'est  pas  insurmontable,  si  l'on 
se  rapporte  au  cas  du  nouvel  hybride  de  M.  Veitch,  dont  les  parents  sont  deux 
hybrides,  et  dont  l'un  des  grands  parents  est  également  un  hybride.  Voici  la 
série  des  générations  : 


Cyp.   X  Harrisianum  superbum  j  c.  x  oenanthum  superbum 
Cyp.  insigne   Maulei  ■  ) 


>  hybride  de  M.  Veitch. 
C.  X  Harrisianum  superbum  ) 

Ainsi  l'hybridation  répétée  n'affaiblit  pas  la  faculté  de  reproduction  ;  et 
remarquons  qu'il  en  est  de  même  de  la  consanguinité,  puisque  nous  voyons  ici 
la  même  plante  être  à  la  fois  le  père  et  le  grand-père  de  celle  qui  nous  occupe. 

D'autre  part,  M.  J.  Mac-farlane  publiait  dans  le  Gardeners'  Chronicle  du 
3  mai  dernier,  le  résumé  d'études  faites  au  microscope  et  d'où  il  ressort,  d'une 
façon  presque  certaine,  que  les  hybrides  sont,  non  seulement  dans  leur  port  et 
leur  habitus  extérieur,  mais  même  dans  leur  structure  intime,  le  résultat  d'un 
mélange  et  une  sorte  de  moyenne  entre  les  deux  parents.  Il  y  a  là  des  observa- 
tions des  plus  intéressantes. 

Ainsi  l'on  pourrait,  en  approfondissant  ces  recherches,  en  procédant  avec 
choix  et  avec  suite,  espérer  d'arriver  à  régler  la  formation  des  plantes  nouvelles, 
à  doser  les  éléments  dont  elles  seraient  composées,  en  faisant  dominer  à  son  gré 
telle  ou  telle  influence.  N'est-ce  pas  une  véritable  source  d'amélioration  de  la 
race  végétale  ?  Et  l'hybridation  ne  serait-elle  pas  élevée  à  une  haute  dignité  si 
elle  apparaissait  comme  le  moyen  de  donner  aux  plantes  les  qualités  que  l'on 
préférerait,  et,  en  prenant  de  chacune  ses  avantages  principaux,  de  former  des 
composés  de  toutes  les  perfections? 


L'EXPOSITION  DU  VINGTIÈME  MEETING  de  L'Orchidéenne,  ouverte 
les  8  et  9  juin,  a  obtenu,  comme  ses  devancières,  un  plein  succès.  De  nom- 
breuses Orchidées  méritantes  étaient  exhibées.  Nous  engageons  nos  lecteurs 
étrangers  à  visiter  ces  expositions;  elles  sont  des  plus  instructives. 


15  JUIN   1890  115 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  JUIN 

Les  mois  de  juin,  juillet  et  août  sont  l'époque  la  plus  favorable  pour  peindre 
les  serres  à  l'intérieur,  quand  elles  en  ont  besoin.  On  pourra  donc,  dès  ce 
moment,  commencer  ce  travail  là  ou  il  est  nécessaire,  et  profiter  de  la  bonne 
saison  pour  procéder  à  un  nettoyage  complet.  Les  plantes  auront  préalablement 
été  enlevées  de  la  serre,  et  ne  pourront  y  être  rentrées  que  lorsque  la  peinture 
sera  bien  sèche.  Les  replacer  au  même  endroit  où  elles  étaient  auparavant, 
autant  que  possible,  si  l'expérience  et  les  résultats  ont  montré  qu'il  leur  était 
favorable. 

Nous  conseillons  encore  de  recueillir  actuellement  en  abondance  l'eau  de 
pluie  de  façon  à  ne  pas  être  pris  au  dépourvu  pendant  les  chaleurs  caniculaires. 

Il  est  nuisible  de  laisser  l'ombrage  sur  les  serres  après  le  coucher  du  soleil. 
L'excès  d'ombre  donne  aux  plantes,  il  est  vrai,  une  belle  couleur  verte;  mais 
beaucoup  d'Orchidées,  comme  les  Cattleya,  Laelia,  Odontoglossum  et  d'autres 
produiront  ainsi  des  pseudo-bulbes  non  aoûtés  et  ne  fleuriront  que  peu  ou  mal. 

Maintenant  que  les  Odontoglossum  ont  presque  tous  achevé  leur  floraison, 
on  les  épongera  et  les  lavera  avec  de  l'eau  de  pluie.  On  continuera  à  leur 
donner  les  mêmes  soins  que  pendant  la  quinzaine  précédente.  Les  Odon- 
toglossum aiment  bien  la  lumière,  mais  il  faudra  éviter  de  les  exposer  aux 
rayons  directs  du  soleil.  On  les  arrosera  copieusement  ainsi  que  les  Masdevallia 
qui  ne  peuvent  souffrir,  à  cette  époque  spécialement,  la  sécheresse  du  sol,  là 
forte  chaleur  et  l'aridité  de  l'air. 

Les  Disa  qui  fleurissent  ordinairement  de  juin  à  juillet,  et  sont  placés  dans 
l'endroit  le  plus  frais  de  la  serre  froide,  seront  arrosés  à  grande  dose  le  soir, 
mais  on  aura  soin  de  ne  pas  seringuer  le  feuillage  pour  ne  pas  mouiller  les 
fleurs  qui  se  maintiennent  pendant  quatre  à  cinq  semaines. 

Les  Cypripedium  insigne,  Ada  aurantiaca,  les  Sophronites  et  autres  Orchi- 
dées de  serre  froide  suivront  le  même  traitement  que  les  Odontoglossum. 

Les  Laelia  Dayana,  praesfans,  marginata  et  autres  formes  naines,  qui 
produisent  de  très  gracieuses  fleurs  et  sont  à  ce  point  de  vue  des  plus  dignes 
d'être  cultivés,  réclament  une  attention  constante  pour  l'arrosage.  Les  Laelia 


Il6  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

mexicains,  tels  que  les  L.  anceps,  autiimnalis,  albida,  etc.,  se 'trouveront  bien 
d'être  tenus  dans  un  endroit  très  éclairé,  et  devront  recevoir  également  des 
seringages  abondants  pendant  leur  végétation,  qui  a  commencé  en  mai. 

Les  Cattleya  gigas  et  aiirea  recevront,  en  ce  moment,  moins  d'eau  que  les 
autres  Cattleya.  Un  léger  arrosage  leur  sera  donné  de  façon  à  maintenir  la 
partie  supérieure  du  compost  humide  et  à  activer  le  développement  des  pousses 
et  des  racines.  Les  Cattleya  Lawrenceana,  Skinneri  et  Mossiae,  les  Laelia  piir- 
piirata  et  cinnabarina,  qui  viennent  de  fleurir,  seront  rempotés  ou  surfaces 
suivant  que  l'exigera  l'état  de  ces  plantes.  Celles-ci. devront  recevoir  des  arro- 
sements  plus  abondants.  Quant  aux  espèces  à  floraison  hivernale,  il  est  néces- 
saire de  leur  donner  aussi  de  l'eau  en  assez  grande  quantité. 

Les  Miltonia  vexillaria  dont  la  floraison  est  terminée  pourront  être  rempotés 
ou  surfaces,  mais  avec  soin  pour  ne  pas  abimer  les  jeunes  pousses. 

Continuer  à  donner  le  même  traitement  aux  Orchidées  de  serre  tempérée, 
en  végétation,  mentionnées  dans  le  numéro  précédent.  Beaucoup  d'humidité 
et  assez  bien  d'aérage  ainsi  que  de  l'ombrage  quand  ce  sera  nécessaire. 

Les  Cypripedium  recevront  beaucoup  d'eau.  Il  n'est  pas  bon,  en  les  rem- 
potant de  les  élever  trop  au-dessus  du  bord  du  pot;  on  constatera  qu'ils 
réussissent  mieux  lorsqu'ils  sont  empotés  à  un  demi  centimètre  plus  bas  que 
la  partie  supérieure  du  récipient.  Les  petites  plantes  qui  ont  très  peu  de 
racines  reprennent  très  bien  dans  de  petits  pots  placés,  eux-mêmes,  dans 
d'autres  pots  plus  grands,  remplis  de  sphagnum.  Elles  conserveront  ainsi  plus 
d'humidité  sans  avoir  besoin  d'être  journellement  arrosées. 

On  soignera  les  Aerides,  Dendrobium,  Vanda,  Saccolabium  ainsi  qu'il  a 
été  indiqué  pour  la  quinzaine  précédente.  Ces  plantes  pourront  recevoir  assez 
bien  d'eau  aux  racines.  Quant  aux  Phalaenopsis,  auxquels  il  conviendra  de 
donner  toute  la  lumière  possible,  en  les  tenant  près  du  verre,  ils  pousseront 
vigoureusement  et  beaucoup  mieux  dans  une  atmosphère  moite  et  étouffée. 

Il  sera  toujours  bon  d'aérer  de  temps  en  temps  la  serre  chaude,  lorsque  la 
température  extérieure  le  permettra  et  que  la  chaleur  à  l'intérieur  aura  dépassé 
22°  centigrades. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 


L'HORTI 


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RE  liTERiiTIOMLi 


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PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  lclÔ!ira|)lii(|iie  :  LINDENIA,  Bnixclles 


A  dministrateur-Di  recteur 


LUCIEN    LINDEN 


>»^  < 


MISE    AU    COMMERCE 

Depuis     le     1       Juin     1890 

de  la  plus  klle  Orchidée  introduite  pendant  ces  dernières  années 


Callleya  Warocqiieana 


LiND. 


DIPLOME  D'HONNEUR  de  V  classe,  décerné  à  «  l'unanimité  »  comme  Orchidée 
nouvelle,  au  Meeting  du  11  Mai  dernier  de  L'ORCEIDÉENNE,  la  Société 
d'amateurs  d'Orchidées  établie  à  Bruxelles. 

Le  Cattleya  "Warocqueana  est  un  type  de  Cattleya,  formant  une  section  spéciale 
comme  les  Cattleya  Mossiae,  Trianae ,  etc.,  parmi  laquelle  un  grand  nombre  de  variétés 
se  sont  déjà  déclarées.  C'est  une  brillante  introduction,  entre  toutes,  qui  provient  d'une 
localité  de  TAmérique  Méridionale,  complètement  inexplorée  jusqu'ici,  oii  l'on  ne  soupçonnait 
guère  que  des  Cattleya  pourraient  être  rencontrés.  Sa  station  naturelle  est  à  une  énorme 
distance  de  celles  d'où  proviennent  les  Cattleya  connus.  Notre  collecteur,  M.  Bungeroth, 
qui  a  été  envoyé  dans  ces  parages  par  M.  J.  Linden,  écrit  au  sujet  de  cette  grande 
introduction  : 

«  Je  suis  émerveillé  par  la  beauté  de  ce  Cattleya.  Je  nai  rien  vu  d'aussi  beau  ni  en 
«  Colombie,  ni  au  Venezuela,  parmi  les  Cattleya  Mendeli,  Trianae  et  Mossiae.  Uépi  floral  est 


«  énorme,  beaucoup  plus  grand  que  chez  ces  derniers,  et  le  coloris  est  d'un  éclat  incomparable 
«  J'ai  vu  de  nombreuses  variétés,  plus  brillantes  les  unes  que  les  autres.  On  m'assure  ici  qu'il 
«  y  a  beaucoup  de  variétés  à  fleurs  blanches  parmi  ces  Cattleya.  Cest  une  espèce  d'une  floribondité 
«  extraordinaire  et  portant  cinq  à  six  fleurs  par  hampe.  » 

Les  i)lantes  sont  arrivées  eu  Euro))e  le  18  avril  dernier  en  excellentes  conditions.  Celles 
qui  ont  fleuri  avaient  formé  leurs  ])outons  dans  les  caisses  pendant  un  voyage  de  près  de 
deux  mois,  et  malgré  cela  elles  ont  émerveillé  tous  ceux  qui  ont  pu  les  voir  jusqu'ici! 

C'est  une  espèce  d'une  grande  robusticité.  Feuilles  très  épaisses.  Ce  Cattleya  sera  d'une 
culture  particulièrement  aisée.  Les  plantes,  introduites  il  y  a  à  peine  un  mois,  sont  déjà 
parfaitement  enracinées  et  en  pleine  végétation. 

Imitant  en  cela  les  Anglais,  qui  ont  dédié  les  Cattleya  Latorenceana,  Gaskelliana,  Per- 
civalliana,  etc.  à  leurs  grands  amateurs,  nous  avons  été  heureux  de  dédier  cette  grande  nouveauté 
au  principal  amateur  belge,  M.  G.  Waeocqué,  président  de  L'Orchidéenne  et  l'un  des  admi- 
nistrateurs de  notre  Société. 

A  en  juger  d'après  les  échantillons  secs  envoyés  par  M.  Bungeroth,  les  fleurs  de  ce 
Cattleya  sont  très  grandes,  beaucoup  plus  grandes  que  celles  des  C.  Mossiae  et  Mendeli,  dit-il. 
Les  pétales  et  sépales  sont  d'un  beau  rose  violacé,  tendre  ou  foncé  suivant  les  variétés.  Le 
labelle,  presque  toujours  allongé,  très  frangé,  est  chez  telle  variété  magenta  velouté  pur,  ou 
bordé  de  blanc,  ou  marqué  à  son  sommet  par  deux  yeux  jaunes  ou  blancs,  variant  suivant 
les  sujets,  mais  admirables  toujours. 

Nous  engageons  beaucoup  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées  à  acquérir  plusieurs 
pieds  de  cette  grande  nouveauté  ;  elle  leur  procurera  d'agréables  surprises.  Des  variétés 
magnifiques  et  de  grande  valeur  seront  trouvées,  nous  n'en  doutons  pas,  parmi  ces  Cattleya 
Warocqueana  ! 

Nous  avons  voulu  mettre,  d'emblée,  cette  admirable  nouveauté  à  la  portée  de  tous  les 
amateurs  en  l'offrant  à,  des  prix  très  modérés. 


Nous  les  offrons  en  bonnes  plantes  d'introduction,  en  excellent  état,  enracinées 
et  en  végétation,  aux  conditions  suivantes  : 

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REVUE    MENSUELLE 

DES    PLANTES    LES    PLUS    REMARQUABLES 

DES    INTRODUCTIONS    NOUVELLES 

ET    DES    FAITS    LES    PLUS   INTÉRESSANTS    DE    L'HORTICULTURE 

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La  Maison  se  charge  de  faire  exécuter  tous  les  travaux 

qui  lui  seront  demandés,  soit  d'après  des  dessins  ou  d'autres 

renseisnements. 


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D'ORCHIDÉES 


Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  oii 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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drainage,  Râteaux,  Rasettes,  Plantoirs,  Fau- 
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292,  Chaussée  de  "Wavre,  BRUXELLES. 


n^  l.e  Année.  P'    J  U I LLET     1890  Numéro  8.  ^f 


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LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIOIE  DE  CULTIÎRE 

ï?,  É  ID  I  G-  É       ET       I^  XJ  B  L  I  Ê 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE 

MM.  J.  LiiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G,  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  MiTEAU,  Ém.  Rodigas,  p.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  "Wallaert, 

P.  Gloiner,  g.  Joris,  a.  Van  I.msghoot,  Fr.  Desbois,  A.  Linden, 

E.  S.  RA^'D,  D'IVAN  Cal\velaert,E.  Blngeroth,Gh.Vasselr,  James  O'Brieis, 

.Iules  Hye,  R.  Martin  Cahuzag,  [)■■  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  dv  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cognfaux,  Max  Garnfer, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silyer,  J.Moeins,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

Comte  de  Moran,  O.Ballif,  C.Ellner,  F.Kegeliain,  D.Massange  de  Louvrex, 

A.  de  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  elc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

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Ohaque  livraison  contient  quatre  belles   planches 

ricliement  coloriées 


Directeur:   J    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 


Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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Volume 


Acranlhns  Leonis,  Aerides  maculosuni  var.  formosum, 
Aerides  odoralum  var.  Demidodi.  Aerides  Reielienliachi, 
Aganisia  Iricolor,  Catasclum  discolor,  Catasetuni  tigrinum. 
(iattleya  aurea,  Catlleya  giillala  var.  leopardina.  Cattleya 
Lawrenceaiia ,  Callleya  Malouana .  Caltleya  maxima  var. 
Hrubyana.  Catlleya  noijilior  var.  Hiigiienyi,  Callleya  Perci- 
valiana  var.  Heicheiil>achi.  Callleya  Trianae  var.  alba.  Calt- 
leva  Trianae  var.  Annae.  Cleisosloma  Giiiberli,  Cypripedium 
Druryi.  Cypripedium  I^awrenceamim  var.  Hyeanum,  Cypri- 
pedium œnantlium  superbum.  Cypripedium  selligerum  majus. 
Cypripedium  tessellalum  var.  porphyreum.  Dendrobium  Fal- 
coneri.   Dendi'obium   stratioles,    Dendrobium   thyrsiflorum, 


Epidendrum  paniculatum  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
tlora.  Masdevallia  Roezli.  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum.  Oueidinm  Limmingiiei,  (Jdoiiloglossum  Alexandrae. 
Odonloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum. 
Odontoglossum  rubescens,  Odonloglossum  Kuckeriauuni. 
Odonloglossum  vcxillarium  var.  purpureum,  Odonloglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  crislala  var.  Raudi.  Plialae- 
nopsis  Sanderiana,  Phalaenopsis  Sluarliana  var.  punclulala. 
Restrepia  anlennif'ei-a.  Selenipedium  reliculaluni.  Spallio- 
glollis  Auguslorum.  Ti'icliocenlruni  ligrinum  var.  splendens. 
Trichopiliasuavis.  VandaBoxalli,  YandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qmo   Volume 


Angraccum  Kllisi.  An{;nl(ta  Hnckeri  vai'.  média.  Anscllia 
rongoensis.  Hollea  jmlvinaiis.  Iti'assia  caudala.  C.alandic 
Regnicri,  (ialasclmn  Hiingcnillii.  C.alascliim  j^alciilimi,  (lall- 
l(!ya  gigas.  Ciattlcya  Kimljalliana,  ("-atlleya  Mcndcli.  Ciatllcya 
SchilhM'iana  var.  Ainaliana.  ('.nelogyiic  |iandiu'ala.  (',y|(ri(n'- 
diiim  callosiim,  (".v|)ii|){Mliiiin  niicrocliiliiin.  (ly|)i-i|i('diiiin 
Sallicii.  ('iy|)ii|>i'diiini  loiikiiiciisc.  Dciidi'idjiiiin  liraclcnsiiiii. 
Doiidr'dliiiiiii  ii)anditiliii.  K|ii<l('ii<lriiiii  Handiaiiiiiii.  (ialcaiidra 
Ucvoiiiana  var.  Delpliina.  (ialcaiidra  llavcola.  I.aclia  clcgaiis 
vai'.  Houltcaiia.  Masdevallia  Vcitclii.  Miltonia  spcclaliilis  var. 
lincata.  Oncidium  ('ucnllatuiii.  Oncidium  Joiicsiammi.  Oiici- 


diiim  Warsccvviczi,  Odoiiloglossum  Alcxandrac  v.ir.  failsf- 
iniaiuim.  Odiiiiloglossuiii  (îoradinci  grandillorum.  Odunto- 
jjlossum  grande.  Odonloglossum  Liirianiainim.  Oiloiilo- 
j'Jossiim  Iuleo-purpiireiiiii.  Odonloglossum  Roc/.li.  (Jdonto- 
jjlossnm  Scliilleiiaiium.  IMialacnopsis  amaijilis.  Phal.ienopsis 
Liiddemaiiiiiaiia.  Plialaenopsis  Snmalraiia.  Pilumna  noliilis. 
S.iccidahiiini  giganleum  var.  illuslre,  Sclenipediiim  caiidatiini 
j;i;;aiiteiim.  Selenipediuni  Sclirodcrac  var.  s|)lendens.  Spa- 
iliDglollis  piieala.  Stanliopoa  ligriiia.  Triclioccnlriiin  all)o- 
l)iM-|)iirenm  var  slrialum,  Vanda  Linrleni.  Vanda  suavis  var. 
Lindeni.  Zvgopelaltim  rostratum. 


;^mp    Volume 


.\erides  Fieldingi.  Acraiillies  grandillora.  .Vcridcs  Houllo- 
lianiim.  Aganisia  cyaiica.  Angraecum  'Lilliroslachysi  Sedeni. 
Angnloa  nnillora,  Brassavola  euenllata  var.  cuspidala.  Boll)o- 
|)livlliiiii  graiidillonini.  C.alaselnni  Biingcrolhi  var.  aiireiim. 
(îaiasetiim  Hungerollii  var.  PoUsianiun,  ('<alaSclum  decipicns, 
(lataselum  pukiirum.  Callleya  Gibeziae,  Caltleya  labiala  vai'. 
aiituninalis,  (-attleya  vii'ginalis.  Cleisosloma  crassifoliiim. 
Cypripediuin  Artliurianum  var.  pallidiim.  Cypripediiim  (laii- 
narliamtm.  (lypriitedluni  Ciirlisi.  C-ypripedium  Harrisiannni 
var.  supcrbiim,  Cypi-ipediiun  Leeaiium.  (lypripcdium  Moensi- 
aiuim.  Cypripediiim  pi'aeslans.  Cypri|)ediiini  Van  Houllca- 
niim.    Cypripediiim    villosum.  Cypripcdiiim  (Selenipedium) 


Wallisi,  Dendrobium  ptirpiireum  var.  candidahim.  Dendro- 
liiiiin  riUrireruni.  Deiuli'obium  streliloceras  var.  Rossiaiuiin. 
lonopsis  paniculata  vai'.  niaxima.  Masibîvallia  maeriira,  Masde- 
vallia speclrum.  Millonia  speclabilis  Morcliana,  Oncidium 
clipiropliorum.  Oncidium  papilio  var.  majus.  Oncidium  Plia- 
laenopsis, Odonloglossum  citrosmum  var.  Dcvaiisayeanum. 
Odontoglossiim  crispum  var.  fasluosum.  Odonloglossum  cris- 
|mm  var.Trianae.  Odonloglossum  cuspidalum.  Odonloglossum 
Harryaniim.  Odonloglossum  odoraUini  var.  bapliicantum , 
0<lonloglossiim  lrium[)lians,  Odonloglossum  Uro-Skinneri, 
Papliiiiia  Lindeniana.  Papliiiiia  Modiglianiana,  Uodriguczia 
Bungerolhi.  Vanda  supeiba. 


4""   Volume 


Odonloglossum  lalimaculalum.  Cypripodium  Mileauanum. 
Nanodes  Mcdusac,  Dendroltium  Bensoniae.  (^.ypripedium 
bellalulum.  Aeriiles  quinquevulnerum.  Odonloglossum  Glo- 
nerianum,  Oncidium  macranlliiim,  Lycasle  Skinneri  var.  alba, 
Mcsospinidium  vulcanicum,  Epidendrum  nemiwale.  Warrca 
Lindeniana.  Odonloglossum  Halll,  Cypripedium  Maslex'sia- 
num.  Lefitolcs  bicolor.  Vanda  coerulea.  Sophronilis  gran- 
dillora. Odonloglossum  radialum.  Comparellia  falcala . 
Oncidium  Forbesi  maximum,  Ciriliopelalum  pulclirum . 
Cypripediuin  Harrisianum  var.  polychromuin.  Van<la  Iricolor. 
Callleya  chococnsis  var.  MissNilsson,  Oncidium  iridifolium. 


Pidyslacliia  pubescens.  Masdevallia  lovarensis,  (odonloglos- 
sum Cervanlesi  lilacinum,  Coelogync  crislala  var.  alba. 
Selenipedium  caudalum  var.  Alberlianum,  Angraecum  ses- 
(|uipedale.  Millonia  (Otlont.)  X  Bleuana.  (Jdonloglossum 
Bleichrôderianum,  Odonloglossum  Pescalorei  var.  Lindeni. 
(Idonloglossuni  Rossi  vai'.  Mommi,  0(1onloglossum  \\'aroc- 
(|iieanum.  (jatlleya  Mossiac  var.  Bousiesiana,  ("/ypripedium 
Klliollianum.  Dendrobium  densillorum.  Pliaiiis  grandifolius. 
Tliunia  Marshalli,  Anguloa  Clowesi,  Laelia  majalis.  Callleya 
Mossiae  var.  Wai'ocqueana. 


^nic  Voliiiiae 


Ada  auranliaca,  Aerides  Auguslianum.  Angraecum  cilralum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bit'renaria  Harrisoniae. 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calanlhe  Masuca.  Calanlhe  Veilchi, 
Catasetum  macrocarpum  var.chrysanlhum,  (Callleya  Trianae 
var.  purpurala.  Callleya  Trianae  var.  M"'""  Marliii-Cahuzac, 
Callleya  Trianae  var.  pallida,  Callleya  Trianae  var.  slriala, 
Callleya  maxima  va*-.  Malouana,  (îymbidium  Maslersi,  Cypii- 
pedium  barbalo-VeilcIiiaiuim,  Cypripediuin  nilens,  Cypri- 
pedium  orphanum,  Dendrobium  crumenalum,  Dendrobium 
infudibulum,  Dendrobium  Mirbelianum.  Dendrobium  Pax- 
toni.  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi.  Epidendrum  pris- 


nialocarpum,  Epidendrum  vilellinum.  Gongora  maculala. 
Houllelia  Brocklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana. 
Laelia  elegans.  Lycasle  coslala.  Masdevallia  ignea.  Millonia 
Blunli  var.  Lubbcrsiana.  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum.  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
hallianum,  Oncidium  sarcodes.  Odonloglossum  Boddaerlia- 
nnm,  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  liasli- 
labium,  Odonloglossum  maxillare.  Odonloglossum  odoratiim 
var.  slrialum.  Odonloglossum  Sclilesingeriaiuim .  Pbalac- 
nopsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  rcfracla,  Vanda  Kimballiaiia, 
Zygopelalum  inlermedium,  Zygopelalum  Jorisianum. 


Le  prix  des  volumes  imrus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

1"  Volume,  125  fr.  ;  2"'^  Volume,  100  fr.  ;  S""-  Volume,  ?5  fr.  ;  4"^  Volume,  70  fr,  ;  5'"^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES   PRLS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 

6'"*  Volume(f  livraison  paraîtra  le  l'^'  août  1890)  :  60  francs 
ON  PEUT  S'ABO^^NER  POUR  CHAQUE  YOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    :     6     FRANCS 


SOMMAIRE    DU    S'"^    NUMÉRO 


Pages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle 117 

Histoire  de  la  culture  des  Orchidées 120 

Causerie  sur  les   Orchidées,   II 123 

Culture  des  Odontoglossurn 127 

La  chasse  aux  insectes 130 

Odontoglossurn  hybridum  Leroyanum,  Hort 131 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  juillet 131 


L ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRÔDER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYSSON,  auteur  de  l'OrchidophUe,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique  ; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  du 
L' HorticuUiwe  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  M.  Metdepenningen,  G.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert.  

Pour  tous  les  renseignements  s'adresser  au  Secrétariat 


I"   JUILLET    1890  117 


CHRONIQUE   ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 

L'ODONTOGLOSSUM  VEXILLARIUM  tend,  de  plus  en  plus,  à  se  placer 
au  premier  rang  parmi  les  Orchidées  recherchées  pour  la  décoration  des  appar- 
tements. On  nous  cite  notamment  un  grand  dîner  donné  le  mois  dernier  en 
Angleterre,  et  pour  lequel  la  table  était  ornée  uniquement  de  cette  fleur 
mélangée  avec  quelques  grappes  à'O.  Alexandrae;  le  fond  était  formé  de 
feuillage  d'Adiantum.  L'effet  produit  était,  paraît-il,  excessivement  gracieux. 

* 

*  * 

APPEL  AUX  AMATEURS.  —  Nous  demandons  à  nos  abonnés  qui  s'occu- 
pent des  Orchidées  et  surtout  à  ceux  qui  cultivent  par  eux-mêmes,  de  nous 
signaler  les  faits  intéressants  de  culture,  les  floraisons  anormales  ou  extraordi- 
naires, ainsi  que  les  particularités  qu'ils  pourraient  observer  et  les  procédés  nou- 
veaux qu'ils  auront  expérimentés.  C'est  en  vulgarisant  ces  observations  qu'on 
réalise  des  progrès;  il  y  va  de  l'intérêt  de  la  culture  des  Orchidées  elle-même. 

* 

*  * 

UN  NOUVEAU  CYPRIPEDIUM  qui  paraît  appelé  à  un  grand  avenir,  le 
C.  Aylingi,  a  été  exposé  à  Londres  le  mois  dernier.  C'est  un  hybride  provenant 
du  C.  niveum  et  du  C.  ciliolare,  mais  qui  ne  possède,  paraît-il,  aucun  caractère 
commun  avec  ce  dernier.  Le  sépale  dorsal  est  ovale,  long  de  trois  centimètres 
et  demi  et  aussi  large  à  la  base;  les  pétales  sont  longs  et  effilés.  Les  uns  et  les 
autres  sont  blancs,  avec  une  foule  de  petits  points  pourpre  cramoisi,  serrés  et 
disposés  de  façon  à  produire  l'apparence  de  veines.  Le  labelle,  analogue  à  celui 
du  C.  niveum,  est  poli,  et  d'un  blanc  d'ivoire.  Le  staminode,  arrondi,  porte 
quelques  veines  vertes  et  une  frange  de  cils  pourpre  foncé  sur  le  bord. 

NOUS  OFFRONS  A  TOUT  ABONNÉ  qui  nous  en  fera  la  demande  un 
exemplaire  de  la  brochure  publiée  par  M.  Rodigas,  directeur  de  l'Ecole 
d'Horticulture  de  Gand,  et  intitulée  :  «  Une  visite  à  l'Horticulture  Internationale.  » 
S'adresser  au  bureau  du  journal. 


Il8  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

La  description  de  cet  établissement,  spécialement  monté  pour  la  culture  des 
Orchidées,  par  un  auteur  d'une  compétence  bien  connue,  ne  peut  manquer 
assurément  d'intéresser  nos  lecteurs. 

* 

*  * 

LA  FAVEUR  DES  CYPRIPEDIUM  ne  semble  pas  approcher  de  son  déclin, 
comme  on  l'a  dit.  Récemment  encore,  un  C.  Morganiae  vendu  à  Londres,  salle 
Protheroe  et  Morris,  a  atteint  le  prix  de  1150  francs. 

On  se  rappelle  que  ce  bel  hybride  arrivait  au  troisième  rang  dans  la  liste  de 

dépouillement  de  notre  plébiscite. 

* 

*  * 

PAS  DE  POLÉMIQUES  DE  PRESSE.  —  Nous  croyons  devoir-  prévenir 
certains  de  nos  aimables  confrères  que  nous  sommes  résolus  à  ne  pas  donner 
place  dans  notre  journal  à  de  stériles  polémiques  de  presse. 

Nous  n'avons  pas  besoin  d'articles  de  remphssage  et  préférons  publier  des 
notes  d'étude  et  de  culture. 

Nous  sommes  persuadés  que  la  moindre  d'entre  elles  fera  bien  mieux  l'affaire 
de  nos  lecteurs  que  des  discussions  avec  des  confrères,  même  amis,  décidés  à 
blâmer  notre  journal  de  parti-pris. 

Quant  aux  conseils,  nous  en  faisons  grâce  à  ceux  de  ces  journaux  qui  veulent 
bien  nous  en  donner;  nous  ne  leur  en  demandons  pas.  Qu'ils  les  mettent  en 
pratique  chez  eux,  ils  en  ont  plus  besoin  que  nous. 

Il  est  facile  de  critiquer,  de  dire  :  Je  ne  ferai  pas  ceci  —  je  ne  veux  pas  de 
cela,  —  et  de  jouer  du  pronom  je  sur  toutes  les  gammes.  Pour  avoir  le  droit  de 
pontifier  ainsi,  il  faudrait  avoir  derrière  soi  des  cultures  qui  pourraient 
témoigner  de  ce  qu'on  sait  faire.  Pour  déclarer,  d'un  ton  souverain,  tel  ou  tel 
cultivateur  supérieur  à  tel  ou  tel  autre,  il  faudrait  donc,  avant  tout,  pouvoir  être 
compté  soi-même  parmi  les  bons  cultivateurs  d'Orchidées. 

Mais,  qu'on  le  sache  bien,  il  est  inutile  d'essayer  de  nous  faire  sortir  du  rôle 
que  nous  nous  sommes  tracé. 

Nous  n'avons  aucun  goût  pour  les  polémiques  de  presse. 

* 

*  * 

NOUS  ENGAGEONS  NOS  LECTEURS  à  visiter,  le  plus  souvent  possible, 
notre  vaste  champ  d'expérience.  Que  ceux  qui  doutent  de  l'efficacité  des  conseils 
de  culture  que  nous  publions,  viennent  voir  et  se  rendre  compte  par  eux-mêmes 
sur  place,  comment  nous  les  appliquons  à  l'Horticulture  Internationale. 


l"   JUILLET    1890  119 


Nous  n'en  donnons  aucun  que  nous  n'ayons  pratiqué  nous  même,  expérimenté 
depuis  plusieurs  années  sur  de  nombreux  sujets. 

Une  visite  à  cet  établissement  est  donc  des  plus  instructive.  Le  directeur 
comme  les  chefs  de  culture  se  tiennent  toujours  à  la  disposition  des  amateurs 
pour  répondre  à  leurs  questions.  Les  serres,  ouvertes  chaque  jour,  peuvent  être 
visitées  en  tous  temps. 

UNE  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'ORCHIDÉES  à  Londres.  Une  société 
d'amateurs  de  ces  nobles  plantes  serait,  paraît-il,  sur  le  point  de  se  constituer 
dans  la  capitale  de  l'Angleterre.  Toutefois  le  Journal  of  Horticulture,  qui  men- 
tionne ce  bruit,  dit  que  rien  de  définitif  n'est  encore  arrêté  à  ce  sujet. 

* 

DEUX  BOUQUETS  DE  VANDA  TERES.  —  A  l'occasion  de  la  visite  de  la 
reine  d'Angleterre  à  Waddesdon  Manor ,  résidence  du  baron  F.  de  Rothschild, 
celui-ci  a  remis  à  Sa  Majesté  un  magnifique  bouquet  composé  uniquement  de 
fleurs  de  Vanda  teres. 

A  ce  propos,  un  ancien  jardinier  du  duc  de  Northumberland  raconte  que  la 
première  fleur  de  Vanda  teres  qui  s'ouvrit  en  Angleterre,  et  qui  apparut  en  1833 
dans  ses  serres,  fut  offerte  par  la  duchesse  de  Northumberland  à  sa  pupille  la 
princesse  Victoria,  aujourd'hui  reine  d'Angleterre,  qui  avait  alors  treize  ans 
environ  et  vivait  avec  sa  mère  à  Kensington  Palace. 

Il  est  curieux  de  voir  le  Vanda  teres  choisi  encore,  cinquante-sept  ans  plus 
tard,  par  le  baron  de  Rothschild,  comme  la  fleur  la  plus  digne  d'être  offerte  à 
Sa  Majesté. 

LE  CYPRIPEDIUM  FRASERI,  hybride  des  Cypripedium  hirsutissimum  et 
barhatum,  obtenu  chez  M.  Fraser,  de  Derncleugh,  près  d'Aberdeen,  en  Ecosse, 
et  n'ayant  jamais  fleuri  jusqu'ici,  s'est  épanoui  récemment  chez  M.  Jules  Hye, 
à  Gand.  Nous  l'avons  fait  peindre  pour  la  Lindenia.  C'est  une  très  gracieuse 
variété  qui  sera  très  goûtée.  Elle  a  obtenu  un  diplôme  d'honneur  de  première 
classe  au  dernier  meeting  de  l'Orchidéenne,  à  Bruxelles. 

* 

UN  CATTLEYA  MENDELI  ADMIRABLE  est  actuellement  en  fleurs  chez 
le  D''  Van  Cauwelaert.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  blancs,  avec  les  bords 
et  l'extrémité  d'une  belle  nuance  rose  violacé  marbré.  Le  labelle  est  blanc,  avec 
la  gorge  jaune  d'or  et  la  partie  antérieure  pourpre  violacé;  les  bords  en  sont 
frisés  et  frangés  d'une  façon  exquise. 


I20  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


HISTOIRE  DE  LA  CULTURE  DES  ORCHIDEES 

[Suite  et  fin,  voir  n"  7] 

A  la  fin  de  1840,  les  fièvres  le  retiennent  à  Guadelupe  de  Frontera,  d'où  il  se 
rend  aux  États  Unis  en  passant  par  Campèche  et  la  Havane.  En  1841  il  revient 
en  Belgique  où  il  prend  quelques  semaines  de  repos,  qu'il  consacre  à  se  préparer 
au  grand  voyage  qu'il  projette  de  faire  en  Colombie.  Heureuse  chance,  il  est 
mis  en  rapport  avec  l'illustre  savant  Alex,  von  Humboldt,  une  des  gloires 
du  dix-neuvième  siècle.  Humboldt  connaissait  cette  riche  terre  colombienne, 
les  belles  vallées  de  Caracas,  le  rivage  de  la  mer  avec  son  ciel  éternellement 
serein,  et  ce  bassin  de  l'Orénoque  où  la  végétation  déploie  toute  la  splendeur 
de  la  nature  tropicale.  Un  épais  tapis  de  verdure  y  enveloppe  les  troncs  des 
arbres  gigantesques,  qui  naissent  de  toutes  parts  d'un  sol  arrosé  par  des 
sources  abondantes;  et  parmi  cette  verdure  étincellent,  comme  de  brillants 
papillons,  les  fleurs  des  plus  belles  Orchidées.  Ici  le  vert  riant  de  la  canne 
à  sucre  tranche  sur  le  feuillage  obscur  des  Cacaoyers  qui  abondent  dans  les 
vallées  chaudes  et  humides  du  Venezuela;  là,  les  huttes  des  Indiens  sont 
entourées  de  Bananiers,  de  Maïs,  de  Vignes  et  de  fleurs. 

Ce  tableau  charmant  était  fait  pour  exciter  chez  notre  jeune  explorateur 
un  nouvel  enthousiasme.  Humboldt  pourtant  lui  avait  dit  que  «  de  cette 
plénitude  de  vie  organique,  on  passe  brusquement  à  la  hsière  d'un  désert 
dépourvu  d'arbres,  l'œil  rencontre  des  steppes  qui  bornent  l'horizon  dans  un 
lointain  infini.  Pas  une  colline,  pas  un  rocher  ne  s'élève  dans  l'immense  espace. 
Ca  et  là  seulement  des  couches  horizontales  brisées,  nommées  mesas,  sont 
sensiblement  plus  élevées.  Lorsque  les  astres,  dans  leur  ascension  et  leur 
abaissement  rapides,  éclairent  la  lisière  de  la  plaine,  ou  lorsqu'ils  réfléchissent 
leurs  lueurs  tremblantes  dans  la  couche  inférieure  des  brouillards  flottants,  ou 
croit  avoir  sous  les  yeux  une  mer  sans  rivages.  Comme  l'océan,  la  steppe 
saisit  le  cœur  du  sentiment  de  l'infini.  »  Dans  les  llanos  l'herbe  haute  cache 
le  jaguar  à  la  peau  mouchetée;  au  bord  du  marais  fangeux,  sort  de  dessous 
terre  un  énorme  serpent  ou  un  crocodile  cuirassé,  faisant  fuir  tout  ce  qui  vit. 


l"    JUILLET    1890  121 


Puis  la  région  des  Cordillères,  où  la  température  est  extrêmement  inconstante, 
où  les  orages  sont  fréquents  et  épouvantables;  les  plateaux  découverts  alter- 
nant avec  les  forêts  impénétrables,  les  rochers  abrupts  et  souvent  inaccessibles 
avec  les  petites  vallées,  aux  nombreux  lacs  alpins,  bornées  par  des  glaciers 
et  par  des  neiges  perpétuelles  :  là  bas  la  vie,  ici  l'éternel  silence. 

Le  27  décembre  il  arrive  à  la  Guayra.  A  peine  débarqué,  il  explore  les  flancs 
de  la  Cordillère  du  littoral  vénézuélien,  dont  la  base  est  caressée  par  les  vagues 
de  la  mer  des  Antilles  et  dont  les  crêtes  se  perdent  dans  la  région  des  nuages. 
Il  parcourt  les  versants  élevés  du  Cerro  de  Avila,  fait  l'ascension  de  la  Silla 
de  Caracas,  consacre  ensuite  trois  mois  à  explorer  dans  tous  les  sens  la  pro- 
vince de  Caracas;  de  là  il  se  dirige  vers  l'ouest  par  la  délicieuse  vallée 
d'Aragua  en  passant  par  San  Mateo,  lieu  de  naissance  de  Bolivar,  le  Libé- 
rateur. De  Valencia  il  marche  vers  le  nord,  et  ayant  gravi  de  nouveau  les 
montagnes,  il  descend  à  Puerto-Cabello,  d'où  il  part  pour  la  province  de 
Barquisimeto,  en  passant  par  la  forêt  de  San-Felipe,  dont  les  émanations 
morbides  sont  extrêmement  redoutables. 

Il  traverse  la  steppe  de  Quibor.  Au  pied  des  premiers  contre-forts  des  Andes, 
il  est  arrêté  par  le  Rio  Tocuyo  que  les  pluies  ont  changé  en  torrent,  il  en  force 
le  passage  au  prix  de  quelques  mules  et  des  collections  faites  depuis  San 
Felipe.  Il  continue  de  gravir  les  flancs  de  la  Cordillère  et  s'arrête  à  un  rancho 
situé  à  2750  mètres  d'altitude,  où,  malgré  le  froid  vif  du  matin  ( — 2°),  s'étale  une 
riche  flore  alpestre.  A  ces  hauteurs,  il  trouve  plus  d'une  fois  la  terre  durcie  par 
la  gelée,  et  malgré  cela  fait  d'abondantes  récoltes.  Il  franchit  le  redoutable 
Paramo  de  Macuchies,  situé  à  4012  mètres  au  dessus  du  niveau  de  la  mer,  et 
arrive  à  Merida,  chef  lieu  de  la  province  de  ce  nom.  Il  consacre  plusieurs  mois 
à  l'exploration  fructueuse  de  cette  province  et  de  celle  de  Trujillo  ;  il  passe  le 
Rio  Tachira  et  pénètre  par  la  province  de  Santander  dans  la  Nouvelle  Gre- 
nade, se  dirige  au  sud,  parcourt  les  provinces  de  Soto,  Socorro  et  Vêlez,  et 
arrive  à  Bogota  en  octobre  1842.  Il  visite  le  haut  plateau  et  les  montagnes 
environnantes.  En  décembre,  il  descend  des  régions  froides  vers  le  bassin  du 
Rio  Magdalena,  qui,  en  face  de  Melgar,  à  une  distance  de  350  lieues  de  son 
embouchure,  a  déjà  100  mètres  de  large;  il  passe  ce  fleuve  à  la  nage  avec 
sa  caravane,  traverse  les  grandes  plaines  de  l'Espinal  et  s'arrête  à  Ibagué, 
chef  lieu  de  la  province  de  Mariquita,  situé  au  pied  des  montagnes  de  Quindiu 
et  du  majestueux  pic  de  Tohma  dont  la  cime  neigeuse  domine  toute  la  Cor- 
dillère orientale  de  la  Nouvelle  Grenade.  Il  fait  l'ascension  du  Tohma  dont  il 


LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


atteint  la  limite  des  neiges  et  où  il  campe  le  5  janvier  1843,  à  une  altitude 
de  4930  mètres.  Pendant  plusieurs  semaines,  il  explore  ces  parages  élevés,  puis 
il  pénètre  dans  les  immenses  forêts  du  Quindiu  et  de  là  dans  les  basses  régions 
de  la  vallée  du  Cauca,  poussant  jusqu'aux  rivages  de  la  mer  du  sud.  Le  17  août, 
il  rentre  à  Caracas;  il  part  le  16  novembre  de  la  Guayra  pour  Puerto- 
Cabello  d'où  il  se  rend  à  Rio-Hacha,  sur  la  côte  de  Nouvelle  Grenade,  dans  le 
but  d'explorer  la  mystérieuse  Sierra  Nevada  de  Santa  Marta  qu'il  parcourt 
dans  tous  les  sens.  Après  des  dangers  sans  nombre,  il  atteint  le  sommet  du 
Nevado,  à  4800  mètres  d'altitude,  voyant  de  ce  point  culminant  la  mer  des 
Antilles,  le  lac  de  Maracaybo,  toute  la  péninsule  de  la  Goajira,  les  hautes 
montagnes  de  la  province  d'Ocana,  le  fleuve  Magdalena  et  les  basses  forêts  du 
Darien.  Il  fait  ensuite  une  excursion  non  moins  périlleuse  à  l'intérieur  de  la 
Goajira  habitée  par  des  Indiens  féroces  et  anthropophages.  Il  s'embarque  à  Rio- 
Hacha  pour  la  Jamaïque  et  de  là  il  se  rend  à  l'île  de  Cuba  dont  la  partie 
orientale,  couverte  de  hautes  montagnes,  n'avait  pas  encore  été  explorée 
scientifiquement  ;  pendant  six  mois,  il  parcourt  ces  parages,  qu'il  quitte  après 
le  terrible  ouragan  qui  dévasta  cette  île  en  octobre  1844;  il  retourne  aux 
États  Unis  et  rentre  définitivement  en  Europe  en  février  1845. 

De  ses  lointaines  et  longues  pérégrinations,  la  botanique  et  l'horticulture 
ont  retiré  d'immenses  bénéfices.  Des  milliers  d'espèces  nouvelles  appartenant 
à  tous  les  genres  du  règne  végétal,  voilà  ce  que  la  science  doit  aux  infatigables 
et  persévérants  labeurs  de  M.  J.  Linden  ! 

Parmi  ses  découvertes  les  plus  brillantes,  les  Orchidées  occupent  une  très 
large  place;  et  si  parfois,  se  reportant  à  un  demi  siècle  en  arrière,  M.  J.  Linden 
se  souvient  qu'il  a  pu  faire  l'expérience  de  l'ingratitude  ou  de  l'indifférence 
des  hommes,  ses  fleurs  bien-aimées,  ces  fleurs  si  nobles  et  si  belles  qui  sem- 
blent avoir  en  elles  quelque  chose  d'immatériel  et  de  céleste,  ces  fleurs  lui 
promettent  une  éternelle  reconnaissance  ! 

Ém.  Rodigas. 


i^'  JUILLET   i8go  123 


CAUSERIE  SUR  LES  ORCHIDEEg 

II.  —  Le  charbon  de  bois  déconseillé  dans  le  rempotage  des  Orchidées 

Le  Journal  des  Orchidées  s'est  déclaré  être  une  tribune  ouverte  à  toutes  les 
opinions  de  culture  raisonnables,  à  toutes  les  discussions.  Je  crois  remplir  le 
but  du  fondateur  du  journal  en  venant  attaquer,  courtoisement,  les  théories 
de  culture  présentées,  dans  ses  deux  derniers  numéros,  avec  son  grand  talent 
d'exposition,  par  M.  le  comte  du  Buysson.  Je  ne  partage  pas  ses  opinions  au 
sujet  de  la  culture  des  Orchidées  et  je  me  permets  de  venir  crier  casse-cou 
avant  que  beaucoup  d'amateurs  ne  soient  tentés  de  les  mettre  en  pratique. 

Je  déconseille,  avec  le  directeur  du  Journal  des  Orchidées,  l'emploi  du  charbon 
de  bois  dans  le  rempotage  des  Orchidées.  C'est,  à  mon  avis,  un  agent  inutile, 
d'un  emploi  rococo,  comme  dit  en  badinant  M.  le  comte  du  Buysson.  Et  je 
vais  essayer  de  le  prouver  : 

J'ai  dans  ma  carrière,  déjà  bien  longue  malheureusement,  beaucoup  étudié  la 
manière  de  vivre  des  Orchidées.  Je  ne  suis  pas  un  botaniste,  mais  un  amateur 
praticien  comme  lui. 

Je  ne  croirai  jamais  que  les  racines  des  Orchidées  se  fixent  sur  un  objet, 
n'importe  lequel,  pour  y  rechercher  une  nourriture.  Ce  n'est  pas  là  leur  mission, 
du  moins  dans  toute  leur  longueur.  Il  n'y  a  que  le  bout,  la  tête,  comme  on  dit 
en  termes  jardiniques,  la  partie  verte,  tendre  et  spongieuse  de  ces  racines,  qui 
soit  pourvue  des  organes  nécessaires  à  la  nutrition.  Or,  la  tête  n'est  jamais 
collée,  ni  enfouie  dans  le  support  où  les  racines  se  sont  attachées. 

Elles  recherchent,  avant  tout,  un  endroit  où  se  fixer,  se  cramponner,  et  un 
point  d'appui.  Les  Orchidées  ne  sont  pas,  comme  beaucoup  se  l'imaginent,  des 
parasites  vivant  aux  dépens  des  arbres  où  elles  se  sont  fixées,  mais  simplement 
des  épiphytes  (terrestres  chez  certains  genres).  Aériennes,  elles  vivent  suspen- 
dues aux  arbres  ou  fixées  sur  les  rochers,  non  pour  y  rechercher  une  nourriture 
quelconque  à  leur  détriment,  mais  pour  être  soutenues,  fixées,  et  vivre  de 
l'air,  de  l'air  saturé  des  émanations  des  corps  eh  décomposition,  de  la  rosée,  de 
la  pluie,  des  humidités  et  des  gaz  de  toutes  espèces. 

Si  les  racines  s'attachent  sur  les  morceaux  de  charbon  de  bois,  ce  n'est  donc 


124  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

pas  parce  que  celui-ci  leur  fournit  de  la  nourriture;  elles  y  recherchent  le 
même  point  d'appui  qu'elles  vont  trouver  sur  les  tessons  du  drainage  ou  sur 
les  parois  du  pot. 

Le  Journal  des  Orchidées  citait,  dans  une  de  ses  chroniques  orchidéennes 
mensuelles,  le  fait  d'un  Cattleya  Mendeli,  dont  les  racines  avaient  été  se  cram- 
ponner, abondantes,  sur  un  tuyau  de  chauffage,  toujours  à  haute  température. 
Je  demanderai  respectueusement  à  M.  le  comte  du  Buysson  de  bien  vouloir  me 
dire  quelle  espèce  de  nourriture  pouvait  leur  fournir  le  fer  retiré  de  ce  tuyau 
constamment  brûlant  ? 

Chacun  de  nous  a  vu  les  racines  des  Orchidées  se  coller,  tracer  sur  des  murs 
cimentés,  même  secs,  incapables  de  procurer  la  moindre  nourriture.  Cette 
démonstration  vient  à  l'appui  de  ma  théorie  :  la  mission  des  racines  est 
de  fixer  la  plante  à  un  certain  endroit,  de  l'empêcher  d'être  voyageuse.  Si 
elle  n'était  pas  retenue  par  ses  racines,  l'Orchidée,  à  l'état  naturel,  serait 
promenée  au  gré  des  vents.  Mais  j'ajoute  que  chacune  de  ces  racines  est 
pourvue  d'une  tête  qui  puise  l'alimentation  dans  l'air. 

J'ai  voulu  prouver  à  mes  lecteurs,  et  spécialement  au  savant  auteur  de 
«  l'Orchidée  chez  l'amateur  »,  que  ce  n'est  pas  parce  que  les  racines  se  fixent 
et  entourent  les  morceaux  de  charbon  de  bois,  qu'il  faudrait  en  conclure 
qu'elles  y  trouvent  une  nourriture.  Je  lui  ai  cité  le  fait  du  tuyau  de  chauffage 
et  du  mur  cimenté.  Je  lui  dirai  aussi  que  l'expérience  qu'il  préconise  en 
conseillant,  comme  preuve  de  la  préférence  des  racines  à  se  fixer  sur  le 
charbon  de  bois  plutôt  que  sur  les  tessons,  n'est  pas  concluante  :  il  est  évident 
que  si  on  retire  la  plante  du  pot,  les  tessons  tombent  plus  facilement  que  les 
charbons  de  bois  ;  mais  c'est  par  la  simple  loi  de  la  pesanteur  des  corps.  N'en 
déplaise  à  M.  le  comte  du  Buysson,  je  soutiens  qu'une  Orchidée  empotée 
dans  du  bon  fibre  et  du  sphagnum  croîtra  bien  mieux  que  celle  placée  dans  du 
sphagnum  et  du  charbon  de  bois.  Je  n'ai  jamais  eu  l'honneur  de  visiter  les 
serres  de  M.  le  comte  du  Buysson,  mais  je  gagerais  que  ses  plantes  doivent 
ressembler  étonnamment  à  celles  que  l'on  rencontre  dans  la  plupart  des  jardins 
botaniques,  à  en  juger  d'après  ses  conseils  de  culture  qui  me  paraissent  appar- 
tenir encore  à  l'ancienne  époque.  Je  gagerais  que  ses  plantes  sont  jaunes  et 
fleurissent  de  misère.  Je  prie  M.  le  comte  du  Buysson  de  me  pardonner  ma 
liberté  de  langage.  Je  défends  la  culture  de  mes  plantes  préférées. 

Je  suis  d'une  tout  autre  école,  celle  qui  a  été  fondée  par  M.  Linden  et  qui  a 
produit  de  si  excellents  élèves.  Ils  sont  aujourd'hui  répandus  un  peu  partout,  et 


l"   JUILLET    1890  125 


cette  école  a  fini  par  prévaloir  même  en  Angleterre.  J'aime  les  plantes  vigou- 
reuses, les  feuilles  d'un  vert  noir  et  les  bulbes  luisants  de  santé.  Leur  floraison 
est  autrement  puissante  et  les  coloris  sont  autrement  prononcés.  Elles  semblent 
appartenir  à  des  variétés  supérieures. 

Cette  école  ne  cherche  pas  à  retarder  le  rempotage,  à  laisser  la  plante  dans 
le  même  récipient  pendant  dix,  quinze  ans,  en  ayant  recours  à  des  agents  de 
conservation,  au  charbon  de  bois  par  exemple,  pour  empêcher  les  matériaux  de 
rempotage  d'aigrir  ou  de  pourrir.  Non,  ce  système  n'est  recommandable  que 
pour  l'amateur  qui  s'effraye  d'un  peu  plus  de  besogne  ou  qui  ne  peut  donner 
le  monde  nécessaire  pour  soigner  convenablement  ses  plantes. 

L'Orchidée,  traitée  au  sphagnum  et  au  charbon  de  bois,  a  un  aspect  peu 
réjouissant;  elle  vit  et  grandit  certainement,  mais  en  enfant  anémique;  et  quel 
contraste  avec  la  vigueur  procurée  par  l'autre  école,  avec  celle  dont  j'apprécie 
journellement  les  mérites  chez  moi  ou  que  j'ai  pu  admirer  presque  partout,  lors 
de  mon  dernier  voyage  en  Belgique,  à  l'exposition  de  Gand,  en  mai  dernier,  au 
meeting  de  l'Orchidéenne,  ou  avec  celle  si  remarquable  de  l'Horticulture 
Internationale,  à  Bruxelles! 

J'ai  comme  le  directeur  de  ce  vaste  établissement,  si  supérieurement  tenu, 
comme  tant  d'amateurs  et  de  cultivateurs,  comme  les  Warocqué,  les  Hye, 
les  DE  Cannart,  les  Van  Imschoot,  les  Vervaet,  les  Desmet-Duvivier,  les 
Kegeljan,  les  de  Bousies,  les  Miteau,  etc.,  supprimé,  depuis  longtemps,  le 
charbon  de  bois  dans  le  rempotage  de  mes  Orchidées  et  je  m'en  trouve  bien. 

Je  dois  ajouter  que  mon  système  de  culture  est  tout  autre  que  celui  recom- 
mandé par  M.  le  comte  du  Buysson.  Mes  plantes  sont  constamment  dans 
des  matériaux  frais.  Je  les  rempote,  avec  de  multiples  précautions,  tous 
les  deux  ans  au  moins.  Plusieurs  même  poussent  avec  une  telle  vigueur  que  je 
me  vois  obligé  de  les  rempoter  parfois  toutes  les  années.  Mes  Cattleya  et  mes 
Odontoglossum  sont  dans  du  bon  fibre  et  du  sphagnum  vert  mélangés  à  parties 
égales;  mes  Vandées  et  Phalaenopsis  dans  du  sphagnum  pur.  Le  drainage 
occupe,  pour  les  uns  et  les  autres,  1/3  du  récipient.  J'ai  des  bulbes  d'Odonto- 
glossum  ayant  la  grosseur  de  mon  poing,  et  j'ai  la  main  forte;  mes  bulbes  de 
Cattleya  sont  gros  comme  le  bras  d'un  enfant.  J'oubliais  de  dire  que  je  surface 
mes  plantes  deux  à  trois  fois  par  an,  non  pour  leur  donner  une  plus  grande 
abondance  de  nourriture  —  je  ne  pense  pas  que  les  aériennes  y  soient  particuliè- 
rement sensibles  —  mais  parce  que  des  matériaux  vieux,  aigres  ou  décomposés 
ne  leur  conviennent  pas. 


126  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

Si  M.  le  comte  du  Buysson  éprouve  de  la  difficulté  à  cultiver  ses  plantes 
dans  de  la  terre  fibreuse,  c'est  évidemment  qu'elle  est  de  mauvaise  qualité.  Ou 
bien  encore,  c'est,  comme  je  m'en  doute,  qu'il  ne  renouvelle  pas  suffisamment 
les  matériaux  de  rempotage.  Il  est  clair  qu'après  deux  ou  trois  ans  déjà  le 
fibre,  soumis  au  filtrage  des  nombreux  arrosages  qu'il  a  fallu  donner  aux  Orchi- 
dées, ne  peut  plus  être  qu'en  de  très  mauvaises  conditions.  Les  vieux  matériaux 
sont  aussi  des  nids  à  insectes  et  à  malpropretés  de  toutes  espèces. 

L'arrosage  joue  un  grand  rôle  également  dans  la  conservation  de  ces  maté- 
riaux et  des  racines.  Il  est  très  mauvais  d'arroser  constamment,  même  les 
plantes  qui  demandent  beaucoup  d'eau,  sans  laisser  au  compost  le  temps, 
d'étape  en  étape,  de  se  dessécher  complètement.  Je  conseille  à  l'époque  de 
végétation,  lors  des  plus  grands  arrosages,  de  ne  pas  donner  d'eau  aux 
Orchidées,  tous  les  quinze  jours,  pendant  trois  à  quatre  jours,  pour  que  le 
compost  puisse  devenir  entièrement  sec.  Retremper  ensuite  la  plante  et  recom- 
mencer ce  système  quinze  jours  après.  On  s'en  trouvera  excessivement  bien. 

J'ai  pratiqué  bien  des  procédés  avant  d'adopter  la  culture  belge,  celle,  comme 
nous  l'apprend  notre  éminent  collègue,  M.  Rodigas,  dans  son  histoire  de  la  cul- 
ture des  Orchidées,  qui  a  été  fondée  par  M.  J.  Linden.  J'ai,  autrefois,  cultivé  les 
Cattleya  et  les  Dendrobium  sans  fibres  ni  sphagnum,  en  les  fixant  simplement 
autour  d'un  cercle  suspendu  au  sommet  de  la  serre.  Je  dois  avouer  qu'ils 
ne  poussaient  pas  mal,  ils  émettaient  un  chevelu  de  racines  inimaginable,  lon- 
gues de  plus  d'un  mètre  et  enchevêtrées  les  unes  dans  les  autres;  mais  les 
plantes  restaient  jaunes  et  n'avaient  pas  la  santé  de  celles  que  je  cultive 
maintenant. 

L'expérience  m'a  démontré  que  ce  grand  nombre  de  racines,  non  enfoncées 
dans  le  compost,  ne  donnaient  aucune  vigueur  à  mes  plantes,  au  contraire.  Je 
crois  même  que  cette  abondance  de  racines  aériennes,  dans  nos  cultures  artifi- 
cielles, se  produit  au  détriment  de  la  végétation  du  restant  de  la  plante.  J'ai 
souvent  remarqué  —  je  faisais  encore  cette  constatation  à  ma  dernière  tournée 
en  Belgique  sur  les  plantes  exposées  à  Gand  par  MM.  Vervaet,  Hye,  Van 
Imschoot,  etc.,  à  l'Orchidéenne  ou  chez  l'Horticulture  Internationale, 
à  Bruxelles,  que  les  Cattleya  moins  enracinés  hors  du  compost,  mais  beau- 
coup à  l'intérieur,  sont  plus  vigoureux  que  ceux  qui  ont  les  racines  hors  du  pot 
ou  du  panier. 

'  Je  compte  revenir  prochainement  à  ce  sujet,  si  je  n'abuse  pas  de  l'hospita- 
lité que  veut  bien  m'offrir,  d'une  façon  si  généreuse,  le  Journal  des  Orchidées, 


i"  JUILLET   i8go  127 

et  renverser  bien  des  théories  admises  encore  dans  la  culture,  au  sujet  des 
racines. 

Je  prie  mes  lecteurs,  qui  partagent  mon  opinion  au  sujet  des  racines  trop 
longues  et  trop  abondantes,  de  me  faire  parvenir,  par  l'intermédiaire  du  direc- 
teur du  Journal,  le  fruit  de  leurs  expériences  à  ce  sujet.  Je  les  réunirai  avec 
les  miennes  en  un  travail  condensé,  qui  pourra  être,  je  crois,  de  quelque 
utilité  pour  mes  lecteurs. 

Je  ne  partage  pas,  non  plus,  la  théorie  de  l'honorable  comte  du  Buysson  sur 
le  repos.  Un  repos,  parfois  même  prolongé,  est  utile  pour  la  plupart  des 
Orchidées;  mais  faire  durer  ce  sommeil  au  point  de  produire  une  anémie  serait 
une  faute  capitale.  Laissez  dormir  l'Orchidée,  en  la  surveillant,  cher  lecteur, 
mais  croyez  moi,  ne  poussez  pas  trop  loin  ce  repos.  Dans  les  pays  d'origine, 
sous  le  soleil  brûlant  des  jungles  et  des  pampas,  même  à  l'époque  des 
grandes  sécheresses,  il  y  a  des  nuits  de  rosées  bienfaitrices.  Quand  elles 
manquent  pendant  certaines  saisons,  les  Orchidées  prennent  un  aspect  ridé, 
maladif  et  désolé  que  je  ne  vous  engage  pas  à  vouloir  imiter  dans  vos  serres. 

L'Orchidée  doit  être  soignée  toujours,  même  dans  son  repos.  Ce  qui  fait  le 
charme  de  sa  culture,  c'est  le  soin  continuel  qu'elle  réclame.  C'est  celle  dont 
la  culture  réputée  difficile  a  été  vaincue  qui  devient  notre  préférée.  N'en  est-il 
pas  de  même  avec  nos  enfants  ?  Celui  qui  a  été  le  plus  longtemps  souffreteux, 
celui  qui  nous  a  coûté  le  plus  de  peine  à  élever,  est-il  le  moins  aimé  ? 

J'aurais    encore   bien  des    critiques    à  soulever   contre   «   l'Orchidée    chez 

l'amateur »  laisser  trois  paniers  de  bois  décomposé,  évidemment  remplis 

d'insectes,  dans  le  flanc  d'une  plante,  ne  me  dit  rien  qui  vaille;  mais  le  temps 
et  la  place  commencent  à  me  manquer... 

Comte  DE  MoRAN. 


CULTURE   DES   ODONTOGLOSSUM 

Les  Odontoglossum  ont  été  introduits  en  si  grandes  quantités  depuis  nombre 
d'années,  que  ce  sont  sans  aucun  doute,  parmi  les  Orchidées,  les  plus  répan- 
dues et  les  plus  riches  en  belles  variétés.  Dans  cette  multitude,  il  est  inévitable 
que  quelques  unes  réclament  des  soins  un  peu  différents  des  autres  et  une 


128  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

mention  particulière.  Mais  en  général,  on  peut  dire  que  les  Odontoglossum 
sont  des  plantes  de  serre  froide. 

L'étude  des  climats  fournit  à  ce  point  de  vue  des  indications  concluantes. 
On  les  rencontre  dans  les  régions  montagneuses  de  l'Amérique  tropicale, 
du  Pérou  au  Mexique,  à  des  hauteurs  variant  entre  1500  et  3600  mètres, 
et  notamment  certaines  espèces  au  dessus  de  la  limite  de  la  région  végétale; 
l'atmosphère,  dans  ces  hauteurs,  est  toujours  saturée  d'humidité  grâce  à 
l'évaporation  considérable  produite  par  l'Océan  Atlantique;  cette  humidité, 
se  condensant  sur  les  cordillères,  produit  des  pluies  fréquentes;  les  rosées  sont 
très  abondantes  également.  Dans  ces  conditions,  il  n'existe  pas  à  proprement 
parler  de  période  de  repos  ;  la  végétation  est  ininterrompue  d'un  bout  à  l'autre 
de  l'année.  Enfin  le  plus  grand  nombre  de  ces  plantes  se  trouvent  au  bord  des 
baies  et  des  torrents,  en  pleine  lumière  et  exposées  à  des  courants  d'air  très  vifs. 

Les  Odontoglossum  en  général  réclameront  donc  une  température  assez 
basse,  avec  beaucoup  d'humidité,  un  air  pur  et  vif,  et  beaucoup  de  lumière. 
Il  faudra  éviter  cependant  les  rayons  brûlants  du  soleil  pendant  l'été,  ainsi  que 
l'action  directe  de  l'air,  qui  nuisent  aux  plantes  et  donnent  aux  feuilles  un 
mauvais  aspect. 

Nous  avons  dit  que  la  plupart  des  Odontoglossum  doivent  être  cultivés 
dans  la  serre  froide,  sensiblement  la  même  que  celle  des  plantes  d'ornement  ; 
cependant  quelques  espèces,  comme  les  Rossi,  OErstedi,  Krameri,  citrosmum, 
cordatuni,  maculatuin,  Roezli,  grande,  bictonense,  cirrhosiim,  phalaenopsis,  réus- 
sissent bien  dans  la  serre  des  Orchidées  mexicaines.  Quelques  unes  doivent 
être  cultivées  en  paniers,  placées  près  du  vitrage;  nous  citerons  les  O.  OErstedi, 
citrosmum,  coronarium,  Rossi,  Cervantesi,  etc. 

Un  point  important  est  l'ombrage  des  serres.  On  peint  fréquemment  les 
vitrages  avec  un  mélange  de  farine  et  d'eau  ou  de  lait,  assez  transparent  pour 
laisser  passer  la  lumière  du  soleil.  Nous  n'aimons  pas  plus  que  le  directeur 
du  Journal  ce  système  défectueux,  et  préférons  un  lattis  disposé  sur  la  toiture, 
à  quelques  centimètres  du  vitrage,  qui  peut  être  aisément  déplacé  selon  les 
besoins,  et  qui  donne  un  jour  plus  vif  et  plus  gai. 

La  ventilation  devra  être  soigneusement  entretenue,  mais  opérée  de  préfé- 
rence pendant  les  temps  frais  ou  couverts,  car  il  faut  éviter  de  dessécher  l'air; 
par  la  même  raison,  il  convient  de  ne  pas  ouvrir  le  haut  des  serres  lorsque 
le  soleil  les  frappe  de  ses  rayons.  Pendant  l'été,  l'on  devra  s'efforcer  d'abaisser 
la  température  autant  que  possible. 


l"   JUILLET    1890  129 


Les  arrosages  devront  être  fréquents,  nous  l'avons  dit  ;  toutefois  on  peut 
de  temps  en  temps  laisser  le  compost  devenir  presque  sec  pendant  une  couple 
de  jours;  cette  diète  paraît  être  très  favorable  aux  plantes. 

On  ne  se  servira  que  d'eau  de  pluie,  qu'il  faudra  toujours  employer  à  la 
température  de  la  serre.  Le  procédé  le  plus  commode,  à  cet  effet,  est  d'avoir 
dans  la  serre  même  un  réservoir  dans  lequel  on  recueille  la  pluie,  et  on  la 
laisse  séjourner  au  moins  24  heures  à  l'avance. 

Moyennant  l'observation  de  ces  règles  très  simples,  les  Odontoglossum  sont 
d'une  culture  facile,  et  produisent  tous  les  ans  des  hampes  de  belles  fleurs 
d'une  exquise  élégance.  Cette  floraison  se  produit  à  des  époques  de  l'année 
très  variées  ;  les  uns  fleurissent  lorsque  leurs  pseudo-bulbes  sont  parfaitement 
mûris,  comme  le  grande  ;  d'autres,  comme  le  Schlieperiamtm,  pendant  leur  crois- 
sance ;  les  uns  au  printemps,  d'autres  en  été  ou  en  hiver  ;  les  plus  beaux,  les 
O.  Alexandrae  et  Pescatorei,  pendant  tout  le  cours  de  l'année;  quelques  espèces 
seulement  paraissent  un  peu  réfractaires.  Le  coronarium,  surtout,  qui,  cultivé 
en  corbeille,  nous  a  toujours  donné  une  végétation  très  prospère,  ne  fleurit 
que  difficilement,  une  fois  tous  les  deux  ans  ;  le  hlandnm,  le  pardinum,  sont 
également  difficiles. 

Disons  un  mot  des  plantes  nouvellement  importées.  Après  les  avoir  net- 
toyées et  débarrassées  des  vieilles  racines,  on  coupe  les  pseudo-bulbes  pourris, 
et  on  couvre  la  plaie  de  poussier  de  charbon  bien  sec,  afin  d'arrêter  l'écoule- 
ment de  la  sève  et  de  hâter  la  cicatrisation.  Puis  on  les  étale  sur  une  couche 
de  sphagnum  un  peu  humide,  jusqu'à  ce  qu'elles  commencent  à  produire  des 
racines  fraîches;  on  les  empote  alors,  sans  trop  tarder,  car  cette  opération 
brise  fréquemment  les  jeunes  racines,  et  l'on  s'expose  à  causer  ainsi  des 
pertes  irréparables. 

Le  compost  sera  formé  de  terre  fibreuse  et  de  sphagnum  hachés,  avec  un 
fort  drainage;  la  plante,  élevée  à  trois  centimètres  environ  des  bords,  sera 
empotée  assez  solidement  pour  ne  pas  pouvoir  être  ébranlée  par  les  dépla- 
cements du  pot.  Pour  les  plantes  étabhes,  on  emploiera  des  matériaux  un  peu 
plus  gros. 


Gaston  Rivois. 


130  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


LA  CHASSE  AUX  INSECTES 

La  destruction  des  insectes  qui  s'attaquent  à  nos  plantes  tient  une  place 
importante  dans  les  préoccupations  des  amateurs  d'Orchidées,  si  nous  en 
jugeons  par  le  nombre  des  demandes  de  renseignements  qui  nous  sont  adressées 
chaque  jour  à  ce  sujet. 

Nous  croyons  donc  être  agréable  à  nos  lecteurs  en  leur  communiquant  la 
la  lettre  suivante,  que  nous  livrons  à  leur  appréciation  : 

Mont  St  Amand,  izo  juin  1890. 

Mon  cher  Directeur, 

Je  n'ai  pas  encore  expérimenté  le  procédé  d'intoxication  des  serres  recommandés  dans  le 
deuxième  numéro  du  Journal  des  Orchidées.'M.dàsy&i  employé,  au  moins  en  ce  qui  concerne  les 
Vanda,  Aerides,  etc.,  un  préservatif  contre  les  insectes  qui  m'adonne  des  résultats  excellents, 
et  qu'il  serait  peut-être  intéressant  de  signaler  aux  amateurs. 

J'avais  eu  le  malheur  de  placer  autrefois  des  Stephanotis  dans  ma  serre  chaude;  vous  savez 
combien  il  est  difficile  d'empêcher  les  insectes  d'envahir  ces  plantes;  tous  mes  soins  y  sont 
échoué.  La  vermine  s'est  répandue  ensuite  sur  mes  Orchidées;  quand  j'ai  enlevé  les  Stepha- 
notis, il  était  trop  tard;  la  maudite  engeance  était  implantée  sur  les  Saccolabium,  les  Aerides, 
les  Vanda,  logée  dans  les  interstices  des  feuilles,  d'oià  mes  lavages  réitérés  ne  parvenaient  pas 
à  la  chasser.  Heureusement  le  hasard,  le  Dieu  des  inventeurs,  me  vint  en  aide. 

Il  y  a  deux  Ans,  j'avais  fait  un  grand  nombre  de  petits  pots  de  Pteris;  j'en  plaçai  beaucoup 
entre  mes  Vanda  et  mes  Aerides,  tant  pour  gagner  de  la  place  que  pour  égayer  la  serre  et  y 
produire  une  humidité  plus  abondante.  Tous  les  Kermès  abandonnèrent  aussitôt  leurs  victimes 
pour  se  porter  sur  les  Pteris,  et  mes  Orchidées  sont  restées,  depuis  lors,  parfaitement  propres 
et  saines. 

Je  coupe,  de  temps  en  temps,  les  feuilles  des  Pteris  couvertes  d'insectes  pour  les  brûler,  et  je 
me  débarrasse  de  ceux-ci  à  peu  de  frais. 

Je  vous  signale  le  procédé  pour  ce  qu'il  vaut,  heureux  s'il  peut  être  utile  à  quelque  confrère 
en  Orchidomanie. 

A.  Van  Imschoot. 

Ils  est  toujours  bon  d'avoir  plusieurs  ressources  à  sa  disposition,  et  nous  ne 
doutons  pas  que  le  récit  de  cette  expérience  puisse  servir  d'utile  enseignement. 


i"  JUILLET   i8go  131 


ODONTOGLOSSUM   HYBRIDUM  LEROYANUM,  hort. 

Un  hybride  d'Odontoglossum  remarquable  vient  de  fleurir  en  France  chez 
M.  le  baron  Edmond  de  Rothschild.  Il  provient  de  l'O.  crispum  et  de 
ÏO.  luteo-purpureum,  et  a  reçu  le  nom  d'O.  hybridiim  Leroyamim,  en  l'honneur  de 
M.  Leroy,  directeur  des  cultures  de  M.  de  Rothschild,  Les  sépales  et  les 
pétales  sont  à  peu  près  égaux;  les  premiers  ont  le  fond  jaune  pâle;  les  pétales 
sont  plus  clairs  et  deviendront  peut  être  tout  à  fait  blancs.  Les  sépales  portent 
trois  larges  raies  brun-rouge;  les  pétales  ont  les  bords  ondulés,  avec  une  large 
macule  au  centre,  deux  plus  petites  sur  les  côtés,  et  quelques  autres  plus  petites 
encore  à  la  base.  Le  labelle  est  blanc,  avec  une  large  macule  rougeâtre,  et  la 
crête  jaune  profondément  découpée  sur  un  fond  rouge. 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE  JUILLET 

La  dépression  atmosphérique  qui  règne  actuellement  sur  l'Europe  centrale 
exige  des  soins  particuliers  pour  la  culture  des  Orchidées  tropicales.  On  aura 
moins  à  se  préoccuper  d'abaisser  la  température  et  d'établir  une  atmosphère 
aussi  humide  que  possible  dans  les  serres  froides,  que  de  maintenir  la  chaleur 
nécessaire  dans  les  serres  chaudes. 

Tant  que  le  soleil  se  montrera,  il  faudra  veiller  attentivement  à  la  ventilation 
et  à  l'ombrage;  il  est  essentiel  de  donner  assez  d'air  pour  que  l'atmosphère 
soit  toujours  fraîche  et  pure. 

En  ce  qui  concerne  les  serres  tempérée  et  froide,  l'abaissement  de  la  tem- 
pérature et  l'abondance  d'humidité  dans  l'air  dispenseront  en  grande  partie 
des  arrosages.  En  particulier  il  faudra  user  de  la  plus  grande  circonspection 
dans  les  seringages  lorsque  le  temps  sera  sombre;  cette  opération  est  excellente 
dans  les  jours  de  grand  soleil,  mais  dans  la  mauvaise  saison  elle  peut  faire 
beaucoup  de  tort  aux  plantes. 


132  LE  JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

La  provision  d'eau  de  pluie  a  pu  être  renouvelée  ces  jours-ci;  il  faut  la 
conserver  pour  l'arrosage  et  les  lavages  des  plantes,  et  se  servir  d'eau  de 
source  ou  de  rivière  pour  les  autres  emplois. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya,  Laelia,  Oncidium,  etc.,  ne  craignent  pas 
beaucoup  les  rayons  du  soleil,  et  l'ombrage  doit  être  relativement  peu  épais  ici, 
mais  il  faudra  surtout  veiller  à  la  ventilation.  Il  faut  donner  de  l'air  en  quantité 
suffisante,  mais  il  vaut  mieux  diminuer  l'ouverture  des  ventilateurs  dans  les 
temps  variables. 

Serre  chaude.  —  Il  n'est  plus  nécessaire  de  chauffer  beaucoup  les  serres, 
mais  il  faudra,  là  encore,  veiller  à  la  ventilation,  et  n'ouvrir  que  juste  assez 
pour  renouveler  l'air.  Les  Dendrobium  qui  fleurissent  de  bonne  heure,  comme 
les  D.  nohile,  Wdrdianwn,  etc.,  devront  recevoir  beaucoup  d'eau  aux  racines, 
car  s'ils  se  desséchaient,  il  pourrait  se  produire  à  la  base  de  jeunes  pousses, 
qui  dérangent  la  plante  de  l'époque  régulière  de  floraison,  et  nuisent  aussi 
aux  pousses  de  l'année  précédente. 

Il  faut  avoir  soin  de  détruire  les  insectes,  qui  se  montrent  surtout  par  les 
temps  sombres,  et  causent  souvent  beaucoup  de  dégâts  aux  jeunes  racines  des 
Aerides,  Phalaenopsis,  Vanda,'  etc.  —  Il  est  nécessaire  de  leur  donner  la 
chasse  tous  les  jours. 

Il  ne  faut  pas  arroser  le  feuillage  des  plantes,  à  moins  que  le  soleil  soit 
assez  chaud  pour  assurer  une  évaporation  suffisante. 

Les  Calanthe  devront  être  placés  dans  la  partie  la  plus  chaude  de  la  serre, 
pour  pouvoir  terminer  leur  végétation;  éviter  les  seringages,  qui  pourraient 
détériorer  les  feuilles. 

Il  est  nécessaire  de  se  rappeler  qu'un  certain  nombre  d'Orchidées  pour- 
raient souffrir  d'une  ventilation  excessive;  ce  sont  notamment  les  Phalaenopsis, 
Paphinia,  Coryanthes,  et  tout  le  groupe  des  Huntleya,  comprenant  les  Bollea, 
Pescatorea,  etc.  Il  faut  les  placer  dans  un  endroit  où  ils  ne  puissent  pas  se 
trouver  sous  l'influence  directe  des  courants  d'air. 

Enfin  il  faut  veiller  constamment  à  entretenir  la  propreté  des  plantes,  laver 
les  feuilles,  les  pots  et  les  tablettes.  C'est  un  point  qui  ne  doit  être  négligé 
à  aucune  époque  de  l'année. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICOLTURE  IITERMTIOMLI 


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PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  Iclégrapliiqiie  :  LINDEMA,  Bruxelles 


Acliniiiistrateur-Directeur   :     LUCIEN     LINDEN 


MISE    AU    COMMERCE 

Depuis    le     f    Juin     1890 

de  la  plus  belle  Orchidée  introduite  pendant  ces  dernières  années 


Callleya  Warocqueana 


LiKD. 


DIPLOME  D'HONNEUR  de  V  classe,  décerné  à  «  l'unanimité  »  comme  Orchidée 
nouvelle,  au  Meeting  du  11  Mai  dernier  de  L'ORCHIDÉENNE,  la  Société 
d'amateurs  d'Orchidées  établie  à  Bruxelles. 

Le  Cattleya  Warocqueana  est  un  type  de  Cattleya,  formant  une  section  spéciale 
comme  les  Cattleya  Mossiae,  Trianae ,  etc.,  parmi  laquelle  un  grand  nombre  de  variétés 
se  sont  déjà  déclarées.  C'est  une  brillante  introduction,  entre  toutes,  qui  provient  d'une 
localité  de  l'Amérique  Méridionale,  complètement  inexplorée  jusqu'ici,  où  Ton  ne  soupçonnait 
guère  que  des  Cattleya  pourraient  être  rencontrés.  Sa  station  naturelle  est  à  une  énorme 
distance  de  celles  d'où  proviennent  les  Cattleya  connus.  Notre  collecteur,  M.  Bungeeoth, 
qui  a  été  envoyé  dans  ces  parages  par  M.  J.  Linden,  écrit  au  sujet  de  cette  grande 
introduction  : 

«  Je  suis  émerveillé  par  la  beauté  de  ce  Cattleya.  Je  ti'ai  rien  vu  d'aussi  beau  ni  en 
«  Colombie,  ni  aie   Venezuela,  parmi  les  Cattleya  Mendeli,  Trianae  et  Mossiae.  L'épi  floral  est 


«  énorme,  beaucoup  plus  grand  que  chez  ces  derniers^  et  le  coloris  est  d'un  éclat  incomparable 
«  J'ai  vu  de  nombreuses  variétés,  plus  brillantes  les  unes  que  les  autres.  On  '^n'assure  ici  qu'il 
<i  y  a  beaucoup  de  variétés  à  fleurs  blanches  parmi  ces  Cattleya.  C'est  une  espèce  d'une  floribondité 
«  extraordinaire  et  portant  cinq  à  six  fleurs  par  hampe.  » 

Les  plantes  sont  arrivées  en  Europe  le  18  avril  dernier  en  excellentes  conditions.  Celles 
qui  ont  fleuri  avaient  formé  leurs  l)outons  dans  les  caisses  pendant  un  voyage  de  près  de 
deux  mois,  et  malgré  cela  elles  ont  émerveillé  tous  ceux  qui  ont  pu  les  voir  jusqu'ici! 

C'est  une  espèce  d'une  grande  robusticité.  Feuilles  très  épaisses.  Ce  Cattleya  sera  d'une 
culture  particulièrement  aisée.  Les  plantes,  introduites  il  y  a  à  peine  un  mois,  sont  déjà 
parfaitement  enracinées  et  en  pleine  végétation. 

Lnitant  en  cela  les  Anglais,  qui  ont  dédié  les  Cattleya  Latcrenceana,  Gaskelliana,  Per- 
civalliana,  etc.  à  leurs  grands  amateurs,  nous  avons  été  heureux  de  dédier  cette  grande  nouveauté 
au  principal  amateur  belge,  M.  G.  Warocqué,  président  de  L'Orchidéenne  et  l'un  des  admi- 
nistrateurs de  notre  Société. 

A  en  juger  d'après  les  échantillons  secs  envoyés  par  M.  Bungeroth,  les  fleurs  de  ce 
Cattleya  sont  très  grandes,  beaucoup  plus  grandes  que  celles  des  C.  Mossiae  et  Mendeli,  dit-il. 
Les  pétales  et  sépales  sont  d'un  beau  rose  violacé,  tendre  ou  foncé  suivant  les  variétés.  Le 
labelle,  presque  toujours  allongé,  très  frangé,  est  chez  telle  variété  magenta  velouté  pur,  ou 
bordé  de  blanc,  ou  marqué  à  son  sommet  par  deux  yeux  jaunes  ou  blancs,  variant  suivant 
les  sujets,  mais  admirables  toujours. 

Nous  engageons  beaucoup  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées  à  acquérir  plusieurs 
pieds  de  cette  grande  nouveauté  ;  elle  leur  procurera  d'agréables  surprises.  Des  variétés 
magnifiques  et  de  grande  valeur  seront  trouvées,  nous  n'en  doutons  pas,  parmi  ces  Cattleya 
"Warocqueana  ! 

Nous  avons  voulu  mettre,  d'emblée,  cette  admirable  nouveauté  à  la  portée  de  tous  les 
amateurs  en  l'offrant  à  des  prix  très  modérés. 


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REVUE   MENSUELLE 

DES    PLANTES    LES    PLUS    REMARQUABLES 

DES    INTRODUCTIONS    NOUVELLES 

ET    DES    FAITS    LES    PLUS    INTÉRESSANTS    DE    L'HORTICULTURE 


Directeur 


•I.  i^ii^oe:]^ 


ADMINISTKATEUE 


REDACTEUK 
EMILE    ROI>IOil.S 


COLLABORATION    DE    BOTANISTES    ET    HORTICULTEURS    ÉMINENTS 

Prix  de  l'abonnement,  payable  d'avance  : 

Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envoyées  chacune  fraiico  par  la  poste 

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On   s'abonne  à   radminislralion  de   L'ILLUSTRATION    HORTICOLE 

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ainsi  que  chez  les  princi'paux   libraires  de  Belgique  et  de  V étranger 

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et  muni  de  ti'ès  bonnes  références,  demande  place. 
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Les  reLations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  coinmission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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'(^(V-si — • ^/\/\r\f\j\r\/\/^ — - — ■ ,  . 

1^  ire  Année.  |  5    J  U  I  LLET     I  890  Numéro  9.  ""^ 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

R  É  33  I  G  É       ET       T  TJ  B  L  I  :É 


LUCIEN  LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE 

MM.  J.  Li>i)EN,  Comte  du  Buysson,  de  Lainsberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  MiTEAU,  Ém.  Rodigas,  p.  E.  de  Puydt,  N.  Funck,  E.  Wallaert, 

P.  Gi.oner,  g.  Joris,  a.  Van  Imschoot,  Fr.  Desbois,  A.  Linden, 

E.S.  Ra>i),  D'"Va>'  Cauwelaert,E.  BL>i(.EROTH,CH.VASSEUR,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D"^  Capart,  Comie  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cognl^ux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

Comte  DE  MoRAN,  O.Ballif,  C.Ellner,  F.Kegeljan,  D.Massange  de  Louvrex, 

A.  DE  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  3Ieulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  TAbonnement  :  •  10  francs  par  an 


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Directeur  :   J    LINDEN 

Rédacteurs    :    LUCIEN    LINDEN,   EMILE   RODIQAS    et 

R.   A.  ROLFE 


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1er    "Volixine 


Aeraiillms  Leonis.  Aerldes  maculosiini  var.  t'ormosum, 
Aeriilcs  odoratum  var.  Demiclofli.  Aerides  Reichenbachi, 
Aganisia  Iricolor,  Calaselum  discolor,  Catasetum  tigriiium. 
Caltleva  aiirea.  Cattleya  guttala  var.  leopardina.  Caltleya 
Lawrciu^eana .  Cattleya  Malouana.  Cattleya  niaxima  var. 
Hrubyaiia.  Caltleya  nobilior  var.  Hiiguenyi,  Caltleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi.  Cattleya  Trianae  var.  alba.  Calt- 
leva Trianae  var.  Annae.  Cleisostoma  Guiberli,  Cypripedium 
Driiryi.  Cypripediiim  Lawrenceaniim  var.  Hyeannm.  C-ypri- 
pedium  œnanthum  superbum.  Cypripedium  selligeriim  majus, 
Cypiipedium  tessellatum  vai.  porpliyreuni.  Deiidrobium  Fal- 
coneii,   Dendrobium   stratiotes,   Dendrobiuni   ihyrsillonim, 


Epidendriiiii  paiiiculaluni  Masdcvallia  Lindeni  var.  grandi- 
tlora,  Masdevallia  Roezii,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum. Oncidiuni  Limniinghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  iievadense,  Odontoglossum  ramosissimum. 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckcanum  albens.  Paphinia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Plialaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera.  Selenipedium  reticulatum.  Spatho- 
glottis  Augustorum.Trichocentrum  tigrinum  var.  splendens. 
Trichopilia  suavis.  Vanda  Boxalli,  VanaaDeniiisoniana,Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


S"«  Volume 


Angrapcum  Ellisi.  Anguloa  Riickcrl  var.  média.  Ansellia 
congoensis.  Bollea  pulvinaris.  Biassia  caudala.  Calaiillie 
Regnieri,  Calaselum  Bungcrollii.  Calaselum  galciiluin,  (lalt- 
leya  gigas,  Callleya  Kimballiaiia,  (îallleya  Mondeli.  (ialticya 
Schilleriana  var.  Amaliana,  Coclogvitp  pandurala,  (îypripc- 
diiim  callosum,  Cypripedium  microcliilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  toiikineiisp.  Df-ndrobium  brapleosum. 
Dendruhium  inauditum,  Epidendruni  Handiaiium.  (ïaleaiidra 
Uevoniana  var.  Delpliina.  Galeaiidra  tiaveola.  Laelia  (degans 
var.  Houtteana.  Masdevallia  Ycildii.  Miltonia  spectahilis  var. 
lineala,  Oncidium  lucullatum,  Oncidium  Jonosianum,  Onci- 


diiim  Warsocwiczi.  Oilontoglossum  Aloxandrao  var.  Cutse- 
niianum.  Odoiiloglossuni  Coradiiici  granditlonini,  Odonto- 
{jldssiiin  graiiiic.  Oduiildgliissum  Lurianiaiium.  Odonto- 
fjldssum  liiteo-piir|)urciim.  ()d()iitogl(j.ssuni  Roezii.  Odonto- 
j|lcissiini  Sidiillcriamim.  l'Iialaciiopsis  ainabilis.  Phalacnopsis 
Ijuldcniaiiniaiia.  l'Iialaciinpsis  Sumalraiia.  Pikimna  nobilis. 
S;i(ciilabiuni  gi{;aiitf'iim  var.  illustre,  Soleiiipedium  (•audatuni 
gijîaiiloiini.  Scb'iiipcdiutii  .Scbmderao  var.  s|)lendens,  Spa- 
tliiigloltis  plicata.  .Siaiibopea  ligriiia.  Tri(diocentruin  albo- 
purpiireum  var  slrialum,  Vaiida  [^indciii.  Vanda  siiavis  var. 
Liiidcni,  Zygopetaliim  rostratum. 


3me    Volume 


Aeridcs  Fieitlingi.  .\eranthes  granditlora.  Aerides  Houlle- 
liaiiuin.  Aganisia  cyanea.  Aiigraccum  Litlirostacbys  Sodcni. 
Anguloa  unitlora.  Brassavola  cuoullata  var.  cuspidata.  Bollxt- 
phyllum  graiidilloruni.  Catasetum  Bungerotlii  var.  aureiim, 
Catasetiim  Bungerotlii  var.  Pottsianuni.  C.atasctum  decipiens, 
(jatasetum  pulchruiii.  Callleya  Gilxv.iac  (lattlcya  lai)iata  var. 
autumnalis,  (laltleya  virgiiialis.  (".Icisostoiiia  crassirolium. 
Cypripedium  Arthuriaiium  var.  palliduiii.  Cypripedium  Caii- 
nartiaiuim.  Cypripedium  (kirtisi.  Cvpripedium  Harrisiaiumi 
var.  superbum.  (^.ypripedium  Leeaiium.  CypiipeiJium  Moensi- 
anum,  Cypripedium  praeslans.  (ivpripedium  Van  Houllea- 
num.    Cypripedium    villosum,  Cypripedium    Selenipedium) 


W.illisi.  Dendrohium  purpureum  var.  eandidulum.  Dendro- 
ipium  rulrilcrum.  Uciidroiiium  slreliloceras  var.  Russianum, 
Ii)ii()()sis  paniculala  var.  ma\ima,  Masilevallia  macrura,  Masde- 
vallia spcetrum.  Milloni;!  speclabilis  Moreliana,  Oncidium 
cliciroplniruiii.  Oncidium  |)a|)ilio  vai-.  niajus,  Oncidium  Piia- 
lafMojisis.  Oilontoglossuni  <'ilr(ismum  vai'.  Devansaveanuni. 
Odonloglossum  ci'ispum  var.  t'aslu(jsuni.  Odontoglossum  cris- 
pmn  var.Trianac.  Odontoglossum  cuspidatum,  Odontoglossum 
H.'irryaiium  .  Odontoglossum  odoratum  var.  baphicantum . 
Odontoglossum  triumplians,  Odontoglossum  Uro-Skinneri. 
l'.ipliiuia  Lindeniana.  Paphinia  Modiglianiana.  Rodriguezia 
Huiigprollii.  Vanda  superba. 


4me   Volume 


Aerides  quinquevulneruni,  Angraecum  sesquipedale.  Angu- 
loa Clowesi.  Callleya  chocoensis  var.  Miss  Niisson.  Callleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Callleya  Mossiae  var.  Warocipieana. 
Cirrliopetalum  pulclirum.  Compareltia  t'alcata.  Cypripedium 
bellatuium.  Cypripedium  Ellioltianum.  <^,ypi-ipedium  Harri- 
sianum  var.  polychromum.  Cypripedium  Masiersianum.  Cy- 
pripedium Miteananum.  Coelogyne  cristata  var.  alba.  Den- 
drobium  Bensoniae.  Dendrobium  deasillorum.  Epidendruni 
nemorale.  Laelia  majalis.  Lépiotes  bicoloi'.  Lycasle  Skiniieri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,  Mi ltonia(Odonl.)XBIeuana. 
Mesospinidium  vulcanicum,  Nanodes  Medusae,   Odonloglos- 


>um  Bleicliriiderianum.  Odontoglossum  Cervantesi  lilacinum, 
OibjMlojjlossum  (ilonerianum.  Odontoglossum  Halli.  Odonlo- 
î'Jossum  Pescator-ei  var.  Lindeni.  Odontoglossum  latimacu- 
hiliini.  Odonloglussnm  radialum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mnnimi,  Odontoglossum  Warocqueanum.  Oncidium  Forbesi 
niaximum,  Oncidium  iridifolium,  Oncidium  macranlbum, 
Pliaius  grandil'olius.  Polystachia  pubescens,  Selenipedium 
(Miidalum  var.  .\lberlianum.  .Soplironitis  grandillora.  Thunia 
Maislialli.  Vanda  coeiulea,  Vanda  tricolor.  Warrea  Lin- 
deniana. 


"Volume 


.\da  au ranliaca,  Aerides  Augustianum.  Angraecum  cilratum, 
.\ngiaecum  eburneum  var.  superbum.  Bil'renaiia  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi.  Calanlhe  Masuca.  Calanlhe  Veitilii. 
Cataselum  macrocaipum  var.chrysantluim,  Callleya  Trianae 
var.  purpurala.  Cattleya  Trianae  var.  M"""  Marlin-Caliuzac, 
Callleya  Trianae  var.  pallida.  Cattleya  Trianae  var.  striala. 
Callleya  maxima  va--.  Malouana.  Cymbidium  Mastersi,  Cypri- 
pedium barbalo-VeilcIiianum,  Cypripedium  nitens.  Cvpri- 
pedium orphanum.  Dendrobium  crumenalum.  Dendiobium 
inliidibulum.  Dendrobium  Mirbelianum.  Dendrobium  Pax- 
toni.  Dendrobium  Wardianum  var.  Lovvi.  Epidendrnm  pris- 


malocarpum.  Epidendrnm  vilellinum.  Gongora  niaculala, 
Houlletia  Hrockleliurstiana.  Laelia  anceps  var.  Hveana. 
La(  lia  elegans.  Lycasle  coslala.  Masdevallia  ignea.  Mdlonia 
Blunti  var.  Lubbersiana.  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oin-idium  sarcodes.  Odontoglossum  Boddaertia- 
niim.  Odontoglossum  I)u\ivieiianum.  Odontoglossum  liasli- 
hdjiiiÉn.  Odontoglossum  maxillare.  Odontoglossum  odoratum 
var.  slrialum.  Odontoglossum  Sclilesiugerianum .  Plialac- 
niipsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopelalum  intermedium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


Le  prnx  des  volumes  pa7nis  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

l^"-  Volume,  125  fr.;  2'"'^  Yolume,  100  fr.  ;  3""^  Volume,  75  fr.  ;  4'""  Volume,  70  fr.;  5""^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 

6  "'  Volume (l^*^  livraison  paraîtra  le  1"'  août  1890)  :  60  francs 
a:^  ON  PEIJT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  YOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMERO     SPECIMEN    :     6     FRANCS 


SOMMAIRE    DU    9"^    NUMÉRO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 133 

Les  Cypripedium 136 

Les  grandes  introduclions  nouvelles.  —  1 139 

L'importation  des  Orchidées 141 

Arrosement  des  Orchidées 143 

Traitement  des  Orchidées  importées 146 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  juillet 147 


L ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYssoN,  auteur  de  rOrcliidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100.   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

PrésidetU  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIFJN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale^  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Comte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  M.  Metdepeinningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 

Jg;;^=^  XjGs  Meetings  sont  siispendus  chaque  année  pendant  les 
mois  d'été  de  juillet  et  août. 


15    JUILLET    1890  133 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

MASDEV ALLIA  LOWI,  Rolfe.  —  Belle  petite  espèce  appartenant  à  la 
section  des  Saccolabiatae,  et  importée  de  la  Cauca  par  MM.  Hugh  Low  et  C'^. 
Les  sépales  sont  un  peu  étroits  et  resserrés,  et  le  labelle  pourpre  marron  clair, 
remarquablement  charnu.  Ces  caractères  la  distinguent  nettement  des  autres 
espèces  du  même  groupe.  Gard.  Chron.,  5  avril,  p.  416. 

*  * 

ZYGOPETALUM  CAULESCENS,  Rolfe.  —  Espèce  très  intéressante  et 
très  remarquable,  appartenant  à  la  section  Euzygopetalum.  Ses  fleurs  sont 
plus  petites  et  plus  pâles  que  celles  du  Z.  Mackayi,  Hook.,  dont  il  est  évidem- 
ment parent;  quant  à  son  port,  il  diffère  totalement  de  celui  de  toutes  les 
autres  espèces  que  nous  connaissons.  La  tige  est  caulescente,  haute  de  vingt 
cinq  à  soixante  centimètres,  recouverte  par  la  base  engainante  d'un  grand 
nombre  de  vieilles  feuilles,  et  produit  les  racines  à  la  partie  inférieure.  Le 
caractère  singulier  auquel  cette  espèce  doit  son  nom  indique  quelque  particu- 
larité dans  son  habitat;  peut  être  faut-il  croire  qu'elle  grimpe  aux  troncs  des 
arbres.  Les  feuilles  sont  distiques,  longues  et  un  peu  étroites. 

Le  Zygopetalum  catdescens  est  natif  du  Brésil,  d'où  il  a  été  introduit  par 
MM.  F.  Sander  et  C'%  de  S'-Albans.  Il  est  entré  aujourd'hui  dans  beaucoup 
de  collections  privées.  Gard.  Chron.,  3  mai  1890,  p.  544. 

ODONTOGLOSSUM  X  LEROYANUM,  Castle.  —  Hybride  artificiel  très 
intéressant  produit  par  M.  Leroy  dans  les  serres  de  M.  le  baron  Edmond 
DE  Rothschild,  à  Amandvilliers,  près  Paris.  Il  fut  obtenu,  il  y  a  environ 
cinq  ans  et  demi,  par  la  fécondation  de  VO.  crispuui  à  l'aide  du  pollen  de 
VO.  luteo-piLrpureum,  et  il  est  exactement  intermédiaire  entre  ces  deux  espèces. 

Il  offre  un  intérêt  spécial  par  cette  raison  qu'il  est  le  premier  hybride 
artificiel    d'Odontoglossum  ayant  fleuri,  et  en   outre  à  cause  de   sa  parenté 


134  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

avec  ÏO.  X  Wilckeanum.  Celui-ci  a  toujours  été  considéré  comme  un  hybride 
naturel  entre  les  deux  mêmes  espèces,  et  VO.  X  Leroyanum,  tout  en  étant 
peut-être  assez  distinct  au  point  de  vue  de  l'horticulture  pour  conserver  son 
nom,  est  identique  avec  lui  au  point  de  vue  botanique.  Gard.  Chron.,  y  juin, 
p.  704. 

*  * 

ZYGOPETALUM  JORISIANUM,  Rolfe.  —  Belle  espèce  très  distincte, 
appartenant  à  la  section  Euzygopetalum,  mais  ayant  le  labelle  trilobé  et 
fimbrié,  et  les  ailes  de  la  colonne  également  fimbriées.  Le  labelle  est  d'un 
blanc  crème,  avec  les  lobes  latéraux  largement  bordés  de  jaune,  et  la  crête 
pourpre;  les  segments  sont  verts,  marqués  de  larges  taches  brun  pourpré. 
Le  port  est  à  peu  près  le  même  que  celui  du  Z.  interinedinm,  mais  les  pédi- 
celles  sont  beaucoup  plus  longs. 

Cette  plante,  introduite  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Interna- 
tionale, Bruxelles,  a  été  dédiée  à  M.  G.  Joris,  un  des  commissaires  de  cette 
société.  Gard.  Chron.,  7  juin,  p.  704.  Lindenia,  vol.  V,  pi.  CCXL. 

* 

*  * 

CALANTHE  X  MYLESI,  Williams.  —  Hybride  produit  par  M.  Myles, 
de  Ryde  (île  de  Wight),  entre  le  C.  vestita  tiivalis  et  le  C.  X  Veitchi.  Toutefois 
il  ne  porte  guère  trace  de  l'influence  de  ce  dernier.  Il  produit  des  fleurs  d'une 
blancheur  immaculée,  de  la  même  grandeur  que  celles  du  C.  vestita,  avec  la 
gorge  jaune  citron.  Warn.  et  Will.  Orchid  Album,  IX,  t.  402. 

* 

*  * 

CATTLEYA  LABIATA,  Lindl.  var.  WAROCQUEANA,  Rolfe.  —  L'une 
des  nombreuses  formes  qui,  au  point  de  vue  botanique,  se  groupent  sous  le 
nom  général  de  C.  labiata,  Lindl.  II  est  très  variable,  et  son  classement  par 
rapport  aux  autres  formes  de  cette  belle  section  n'est  pas  encore  nettement 
établi,  mais  il  semble  être  aussi  distinct  que  les  C.  Mossiae,  Mendeli,  Trianae, 
et  autres  que  les  botanistes  considèrent  comme  des  variétés  géographiques  du 
C.  labiata.  Il  a  obtenu  un  diplôme  d'honneur  de  i'"''  classe  au  meeting  de 
L'Orchidéenne  du  1 1  mai  dernier,  sous  le  nom  de  C.  Warocqueana,  Linden, 
et  fera  probablement  beaucoup  parler  de  lui.  Il  parait  qu'il  provient  d'un 
district  tout  à  fait  nouveau.  Gard.  Chron.,  14  juin,  p.  735.  (Voir  l'article 
spécial,  plus  loin.) 


15    JUILLET    1890  135 


CATTLEYA  X  INTRICATA,  Rchb.  f.  var.  MACULATA,  Rolfe.  — 
Charmante  variété,  qui  porte  sur  les  pétales  et  les  sépales  des  taches  rose 
pourpre,  en  assez  grand  nombre.  Il  a  été  collecté  dans  la  province  de  Santa 
Catarina  (Brésil)  et  se  trouve  aujourd'hui  dans  la  collection  de  M.  Malcolm 
CooK,  de  Kingston  Hill.  C'est  évidemment  un  hybride  naturel  entre  le  C.  tnter- 
media  et  une  forme  de  C.  guttata.  Gard.  Chron.,  21  juin,  p.  763. 

* 

CYPRIPEDIUM  X  AYLINGI,    Castle.    —   Très  bel  hybride  produit  par 

M.  Ayling,  jardinier  de  M.   A.  J.  Hollimgton,  d'Enfield,  par  la  fécondation 

du  C.  niveiim  avec  le  pollen  du  C.  ciliolare.   Il  ressemble  beaucoup,    comme 

port,  au  C.  niveum,  mais  la  forme  des  segments  est  modifiée  dans  le  genre  du 

C.   ciliolare.  Le  labelle  est  d'un  blanc  pur,   et  les  segments  blancs  avec  une 

foule  de  taches  pourpre  clair,  disposées  sensiblement  en  lignes.  Il  a  obtenu 

un  certificat  de    i'^^  classe  de  la    Royal   Horticultural  Society,   le    10  juin,  et 

un  certificat  botanique  de  la  Royal  Botanical  Society  le  lendemain.  Joîirn.  of 

Horticulture,   12  juin,  p.  480,  fig.  74;  Gard.  Chron.,   14  juin,  pp.  747,  748; 

28  juin,  pp.  729,  797,  fig.  131. 

* 
*  * 

CYPRIPEDIUM  X  VIPANI,  Rolfe.  —  Encore  un  très  bel  hybride,  dans  le 
genre  du  C.  X  Aylingi,  quoique  tout-à-fait  distinct.  Il  a  été  produit  dans  la 
collection  du  capitaine  Vipax,  dé  Wansford,  par  la  fécondation  du  C.  Philip- 
pinense  au  moyen  du  C.  niveum.  Le  labelle  est  blanc,  comme  dans  ce  dernier, 
mais  il  est  plus  replié  sur  les  côtés,  et  les  segments  sont  plus  étroits  et  blancs. 
Le  sépale  dorsal  porte  onze  hgnes  longitudinales  d'une  couleur  pourpre  écla- 
tante, et  chacun  des  pétales  en  a  neuf.  Les  caractères  du  C.  niveum  se  re- 
trouvent d'une  manière  frappante  dans  cette  plante,  comme  dans  tous  les 
hybrides  à  la  production  desquels  il  a  contribué.  Gard.  Chron.,  28  juin,  p.  792. 

R.  A.  Rolfe. 


136  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


LES    CYPRIPEDIUM 

Bien  que  les  Cypripedium  ne  soient  pas,  au  point  de  vue  du  coloris,  l'un  des 
genres  les  plus  remarquables  de  la  famille  des  Orchidées,  aucun  n'a  bénéficié 
plus  qu'eux  de  la  faveur  du  public.  Nous  sommes  donc  certains  d'intéresser  nos 
lecteurs  en  consacrant  à  ces  plantes  une  étude,  forcément  un  peu  sommaire, 
mais  dans  laquelle  nous  nous  efforcerons  d'indiquer  leurs  caractères  généraux, 
et  les  causes  de  la  vogue  dont  ils  ont  profité. 

Les  caractères  généraux  des  Cypripedium  sont  aisément  reconnaissables  et 
les  différencient  nettement  des  autres  Orchidées  ;  il  n'est  pas  possible  de  s'y 
méprendre,  même  quand  les  fleurs  n'ont  pas  encore  fait  leur  apparition.  Les 
espèces  sont  nombreuses,  mais  elles  se  relient  toutes  entre  elles  par  certains 
traits  communs  que  l'on  arrive  bien  vite  à  distinguer.  Cette  fixité,  bien  rare  dans 
les  autres  Orchidées,  a  même  donné  naissance  à  une  hypothèse  d'après  laquelle 
l'origine  des  Cypripedium  remonterait  à  une  date  beaucoup  plus  ancienne  que 
celle  des  autres  membres  de  la  famille  ;  Darwin,  dans  son  ouvrage  intitulé  : 
«  La  fécondation  des  Orchidées,  »  confirme  et  complète  cette  explication  :  «  Une 
multitude  de  formes  intermédiaires,  dit-il,  doivent  avoir  disparu  par  extinction.  » 
Il  est  impossible,  en  effet,  de  retrouver  dans  aucune  variété  le  souvenir  de  la 
simplicité  originelle. 

Les  Cypripedium  possèdent,  comme  toutes  les  autres  Orchidées,  les  pétales, 
les  sépales  et  le  labelle,  ainsi  que  la  colonne  d'étamines  et  de  pistils  disposés 
comme  à  l'ordinaire,  mais  au  sommet  de  la  colonne,  un  peu  au  delà  de  l'entrée 
de  la  lèvre  et  à  la  place  qu'occupe  habituellement  l'anthère,  se  trouve  une  plaque 
charnue  qui  en  diffère  par  la  forme  et  la  grandeur;  c'est  le  staminode,  qui  est 
considéré  généralement  comme  une  étamine  dégénérée  ou  sans  fonctions. 
Au-dessus  se  trouve  une  plaque  stigmatique  qui  se  projette  au  devant  de  la 
colonne,  et  par  derrière  sont  deux  anthères,  une  de  chaque  côté  de  la  colonne. 

Le  sépale  dorsal  est  beaucoup  plus  élevé  et  plus  voyant  que  les  autres  parties 
de  la  fleur,  et  paraît  destiné  à  attirer  les  insectes;  il  a  d'ordinaire  une  couleur 


15    JUILLET    1890  137 

plus  brillante  et  qui  se  trouve  souvent  disposée  suivant  des  ligues  qui  se  dirigent 
vers  le  labelle,  comme  pour  servir  de  guide  aux  visiteurs  ailés. 

La  forme  du  labelle  également  est  exceptionnelle;  elle  a  donné  à  ces  plantes 
leur  nom  aussi  bien  dans  la  nomenclature  scientifique  que  dans  le  langage  du 
peuple  qui  les  appelle  :  «  pantoufles  de  Vénus,  »  et  en  Amérique  :  «  fleurs  de 
mocassin.  »  Le  calcéolaire  est  connu  pour  présenter  la  même  forme  de  poche; 
elle  ne  se  rencontre  que  dans  un  très  petit  nombre  de  plantes. 

On  ne  peut  évidemment  imaginer  l'apparition  d'un  organe  tel  que  le  labelle  du 
Cypripedium  que  comme  le  résultat  d'une  très  ample  série  de  transformations. 
On  ne  peut,  non  plus,  s'empêcher  de  se  dire  que  cette  forme  si  bizarre,  si  artifi- 
cielle en  quelque  sorte,  doit  être  adoptée  à  un  but  spécial,  aux  besoins  d'une  des 
principales  fonctions  vitales;  et  l'on  est  bientôt  amené  à  penser  qu'elle  seconde 
en  effet  la  fonction  la  plus  essentielle,  celle  de  la  reproduction.  L'utilité  du 
labelle  apparaît,  en  efl"et,  dans  le  mécanisme  de  la  fécondation  par  les  insectes. 
Il  forme  une  sorte  de  trappe,  qui  retient  l'insecte  une  fois  entré  et  ne  lui  laisse 
d'issue  qu'à  la  partie  postérieure  de  la  fleur,  près  de  la  colonne.  Il  se  trouve  ainsi 
forcé  de  rencontrer  la  masse  pollinique,  dont  il  emporte  avec  lui  la  plus  grande 
partie. 

Remarquons,  d'autre  part,  que  quand  l'insecte  s'introduira  dans  une  autre 
fleur,  il  rencontrera  le  stigmate  avant  l'étamine,  et  nous  aurons  mis  en  lumière 
les  conséquences  singuhères,  et  d'une  si  grande  importance,  qui  résultent  de 
cette  conformation.  Il  est  évident  que  dans  cette  espèce  l'auto-fécondation 
deviendra  l'exception  —  et  nous  ajouterons  :  que  les  fécondations  croisées 
pourront  être  très  fréquentes. 

Il  semble  en  effet  que  la  nature  ait  tout  disposé  en  vue  de  ce  résultat;  l'auto- 
fécondation  est  rare  parmi  les  Cypripedium,  et  rarement  des  importateurs  ont 
reçu  des  spécimens  portant  des  semences.  C'est  une  cause  importante  d'extinc- 
tion, car  le  développement  par  la  croissance  est  lent,  et  ne  doit,  en  tous  cas, 
conserver  les  espèces  que  dans  une  aire  très  limitée.  Bien  mieux  :  il  existe  une 
variété  qui  se  reproduit  beaucoup  par  semence  directe,  et  sa  propre  fécondité  la 
met  en  danger  de  disparaître.  Nous  parlons  du  C.  Schlimi,  chez  lequel  on  a 
remarqué  la  faiblesse  des  plantes  importées  et  des  semis,  lorsque  ces  semis  ne 
proviennent  pas  du  croisement  avec  une  espèce  plus  forte. 

Il  semble  donc  que  la  nature  ait  mal  armé  les  Cypripedium  en  vue  de  la  lutte 
pour  la  vie;  en  revanche  la  culture  artificielle  les  reproduit  aisément  par 
semence,  et  on  obtient  en  abondance  une  foule  de  croisements  ;  le  nombre  de 


138  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

leurs  hybrides  est  déjà  beaucoup  plus  grand  que  dans  toutes  les  autres  espèces 
d'Orchidées  connues. 

Les  Cypripedium  se  groupent  en  deux  catégories  bien  distinctes  : 

1°  Ceux  qui  ont  les  tiges  courtes,  les  feuilles  disposées  par  deux,  et  qui  ont 
les  racines  ordinaires  ;  ce  sont  toutes  des  espèces  des  pays  chauds  et  inter- 
tropicaux, qui  sont  cultivées  en  serre; 

2°  Ceux  qui  ont  des  tiges  herbacées  plus  longues  et  des  racines  tubercu- 
leuses; ce  sont  ceux  qu'on  trouve  dans  l'Amérique  du  nord  et  l'Europe. 

Ces  derniers  demandent  nécessairement  à  être  cultivés  d'une  manière  spé- 
ciale et  ont  une  valeur  horticole  toute  différente.  Mais  bien  que  les  espèces  qui 
exigent  de  la  chaleur,  avec  leurs  nombreuses  variétés  et  leurs  hybrides,  soient 
bien  plus  nombreuses  et  beaucoup  plus  estimées  par  les  amateurs,  quelques- 
unes  des  espèces  rustiques,  surtout  le  C.  spectabile,  quand  il  se  trouve  dans  de 
bonnes  conditions,  ne  sont  pas  non  plus  à  dédaigner. 

Quelques  Cypripedium  ont  des  feuilles  très  intéressantes  et  très  belles.  Les 
C.  Lawrenceanum  et  Hookerae  ont  d'exquises  diaprures  de  vert  clair  et  de  vert 
foncé  ;  chez  d'autres,  du  type  C.  concolor,  les  feuilles  sont  épaisses  comme  du 
cuir,  et  présentent  de  gracieux  dessins  recouverts  d'une  sorte  de  vernis  trans- 
parent et  cristallin. 

L'une  des  particularités  les  plus  précieuses  que  présentent  les  Cypripedium 
est  la  surprenante  durée  de  leurs  fleurs;  celles  du  C.  insigne,  coupées  et  mises 
dans  l'eau,  durent  jusqu'à  plus  de  trois  semaines;  d'autres  espèces  sont  en  fleur 
presque  toute  l'année,  notamment  le  C.  Sedeni. 

Ces  fleurs,  de  forme  si  bizarre,  ne  se  prêtent  pas  toujours  bien  à  être  combi- 
nées avec  d'autres,  quoiqu'elles  soient  beaucoup  employées,  aujourd'hui,  dans  la 
confection  des  corbeilles  et  même  des  bouquets;  mais  seules,  avec  un  feuillage 
convenable,  elles  produiront  un  très  bon  effet.  Les  teintes  sombres  y  dominent, 
notamment  le  brun,  le  vert  et  le  pourpre  cramoisi.  La  couleur  rose  jette  un 
peu  plus  d'éclat  dans  les  espèces  rustiques  comme  le  C.  spectabile,  ou  dans  les 
espèces  de  l'Amérique  du  Sud,  comme  les  Selenipedium,  et  surtout  les  hybrides 
de  ce  groupe,  les  C.  Sedeni,  calurum,  Schroederae,  cardinale,  etc. 

(Sera  continué.) 


15  JUILLET  1890  13g 


LES  GRANDES  INTRODUCTIONS  NOUVELLES 

I.  —   CATTLEYA   LABIATA   lindl.   var.   WAROCQUEANA   n.  var. 

Au  Meeting  de  la  Société  ro3'ale  d'Horticulture  de  Londres,  tenu  le  13  mars 
dernier,  M.  Lucien  Linden,  de  Bruxelles,  exposait  un  Cattleya  nouvellement 
importé,  sous  le  nom  provisoire  de  C.  Warocqueana;  mais  comme  les  fleurs  ne 
s'étaient  épanouies  qu'au  cours  du  voyage  de  Belgique  en  Angleterre  ('),  et 
surtout  que  la  plante  n'était  pas  encore  établie,  elle  n'était  guère  en  état  d'être 
jugée. 

Au  point  de  vue  botanique,  c'est  une  forme  du  C.  lahiata,  en  employant  le 
mot  «  forme  »  dans  son  sens  le  plus  large,  mais  il  est  difficile  de  décider  quelle 
est  sa  relation  exacte  avec  les  autres  formes  existantes.  Il  paraît  qu'elle  provient 
d'une  partie  de  l'Amérique  du  Sud  non  encore  explorée,  quoique  je  n'aie  pas  la 
moindre  idée  de  la  partie  que  cela  peut  être.  C'est  M.  Bungeroth,  célèbre  par 
son  Catasetum,  qui  l'a  collectée,  et  il  exprime  l'opinion  qu'elle  représente  une 
nouvelle  forme  distincte  de  grande  beauté;  il  a  qualité  pour  en  juger,  ayant 
beaucoup  voyagé  dans  les  districts  des  Mossiae,  Mendeli  et  Tnanae. 

Les  échantillons  qui  nous  en  sont  envoyés  par  M.  Lucien  Linden  sont  consi- 
dérables; ils  se  composent  de  :  deux  fleurs  (sauvages)  séchées,  une  photographie 
de  la  plante  en  fleurs,  cinq  dessins  coloriés,  un  racème  de  belles  fleurs  vivantes, 
et  une  plante  vivante  portant  un  racème  de  trois  fleurs;  la  dernière  est  gracieu- 
sement offerte  à  la  collection  de  Kew. 

Ces  échantillons  offrent  une  série  assez  étendue  de  variations,  et  M.  Bunge- 
roth parle  d'une  douzaine  de  variétés  bien  tranchées,  dont  une  blanche.  Les 
fleurs  sauvages  séchées  ont  plus  de  seize  centimètres  de  diamètre,  et  pré- 
sentent beaucoup  de  ressemblance  avec  le  C.  labiata  originel  ;  les  sépales  et  les 
pétales  ont  une  teinte  mauve-rosé;  le  lobe  antérieur  du  labelle  est  pourpre 


(i)  Ce  renseignement  n'est  pas  complet.  C'est  pendant  le  voyage  d'Amérique  en  Belgique  que  les 
boutons  s'étaient  formés. 


140  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

cramoisi,  et  porte  à  l'arrière  une  aire  bien  limitée  jaune  foncé,  s'étendant  le 
long  du  disque  ;  les  lobes  latéraux  sont  mauve-rosé.  Deux  des  lîeurs  figurées 
sur  les  dessins  coloriés  ressemblent  beaucoup  aux  précédentes,  mais  ont  le 
bord  ondulé  du  labelle  beaucoup  plus  pâle.  Une  troisième  a  la  même  partie  très 
foncée,  et  ne  présente  ni  le  bord  pâ^e  ni  le  disque  jaune.  Une  quatrième  a  le 
disque  jaune  bien  développé,  avec  une  très  petite  macule  pourpre  cramoisi,  et 
le  reste  du  labelle  d'un  coloris  beaucoup  plus  pâle.  La  cinquième  est  presque 
blanche,  à  part  la  petite  macule  pourpre  et  le  disque  jaune  très  petit. 

La  plante  destinée  à  Kevv  avait  un  racème  de  trois  fleurs,  dans  lesquelles  la 
disposition  des  veines  du  labelle  rappelle  beaucoup  le  type  chocoensis,  mais 
beaucoup  plus  foncées  de  coloris  ;  elles  sont  un  peu  parfumées.  Le  racème  de 
cinq  fleurs  est  de  coloris  plus  sombre,  et  le  disque  jaune  n'y  apparaît  pas.  Enfin 
la  photographie  montre  un  racème  de  quatre  fleurs,  dont  le  labelle  est  très 
gracieusement  ondulé. 

Les  fleurs  apparues  après  l'importation  sont  beaucoup  plus  petites  que  les 
fleurs  séchées,  ce  qui  montre  la  fatigue  résultant  d'un  long  voyage. 

Telle  est  cette  plante  variable,  mais  très  belle,  qui  peut  provisoirement  être 
désignée  sous  le  nom  indiqué  plus  haut,  en  l'honneur  de  M.  G.  Warocqué, 
président  de  L'Orchidéenne,  de  Bruxelles,  et  l'un  des  administrateurs  de 
L'Horticulture  Internationale.  Il  est  très  difficile  de  déterminer  son  classe- 
ment par  rapport  au  C.  labiata,  à  cause  de  la  série  de  variations  qu'elle 
présente  et  en  l'absence  de  renseignements  sur  son  habitat  ;  il  faut  attendre, 
pour  décider  de  cette  question,  que  la  plante  soit  complètement  établie. 

R.  A.  Rolfe. 

{Gardeners'  Chronicle,  14  juin  1890.) 

* 

Un  de  nos  amis  nous  annonce  que  le  C.  Warocqiieana  aurait  été  introduit 
directement  en  France,   ces  jours-ci,  chez  un  amateur. 

Nous  sommes  convaincus  que  ce  ne  peut  être  cette  plante. 

Notre  Cattleya  provient  de  contrées  inexplorées,  absolument  perdues  dans 
l'intérieur,  et  où  aucun  Européen  n'est  établi.   Il  ne  nous  appartient  pas  de 
divulguer  d'où  provient  cette  grande  introduction,  mais  nous  pouvons  affirmer  • 
que  ce  n'est  pas  du  Venezuela,  et  que  l'endroit  d'où  elle  est  originaire  s'en 
trouve,  au  contraire,  très  éloigné. 


15    JUILLET    1890  141 


L'IMPORTATION  DES  ORCHIDEES 

Un  déballage  à  «  L'Horticulture  Internationale  » 

C'est  à  l'œuvre  qu'il  faut  juger  ces  vastes  organismes,  de  même  qu'il  faut 
voir  la  mer  pendant  la  tempête  pour  saisir  sa  beauté  farouche,  de  même  qu'il 
faut,  pour  comprendre  la  forge,  aller  voir  le  marteau-pilon  alors  qu'il  broie  la 
fonte  blanche;  —  ou,  si  l'on  veut  me  permettre  encore  cette  comparaison,  de 
même  que  dans  les  jardins  zoologiques  on  va  contempler  les  grandes  fauves  au 
moment  de  leur  repas.  Ainsi,  pour  comprendre  la  vie  de  ces  grandes  maisons 
d'importation,  qui  fouillent  les  recoins  du  monde,  il  faut  s'y  trouver  le  jour  où 
arrivent  les  introductions.  C'est  leur  nourriture  à  elles,  ces  plantes  que  des 
collecteurs  érudits,  infatigables,  et  cuirassés  d'un  triple  airain,  vont  recueillir 
au-delà  des  mers,  par  centaines  ou  par  milliers,  et  qui  sont  bientôt  absorbées, 
englouties  sans  qu'il  en  reste  guère  de  trace. 

Lorsqu'un  de  ces  envois  énormes  est  annoncé,  le  visiteur  distinguerait  dans 
la  ruche  une  agitation,  toujours  parfaitement  réglée,  mais  qui  contraste  avec 
les  habitudes.  Comme  les  fourmis,  lorsqu'un  intrus  se  présente  dans  la  fourmi- 
lière, parcourent  les  galeries  en  tous  sens,  vont  et  viennent,  échangent  en  se 
croisant  des  signes  d'inteUigence,  puis  courent  à  d'autres  occupations,  ainsi 
tout  ce  personnel,  grave  et  absorbé  dans  sa  continuelle  activité,  montre  ce 
jour-là,  à  des  signes  imperceptibles,  l'attente  inquiète  d'un  grand  événement. 
Enfin  les  camions  arrivent,  portant  les  précieux  colis.  En  un  clin  d'œil  ils  sont 
déchargés  ;  d'une  porte  sortent  en  toute  hâte  dix,  quinze,  vingt  jardiniers  et 
ouvriers;  les  caisses  sont  descendues,  emportées,  déposées  dans  la  longue 
galerie  du  travail,  où  l'outil  les  attaque  aussitôt.  Avant  que  j'aie  le  temps  de 
pénétrer  dans  la  salle,  elles  sont  déjà  ouvertes  et  laissent  voir  les  plantes  entas- 
sées dans  leurs  flancs,  que  dix  mains  saisissent  aussitôt  pour  les  étaler  sur  les 
tablettes  voisines.  MM.  Linden  sont  là  au  premier  rang,  qui  vont  de  l'une  à 
l'autre,  surveillent  le  déballage  des  plantes,  examinent  en  connaisseurs  les  plus 
remarquables,  et  souvent  mettent,  eux  aussi,  la  main  à  la  besogne. 


142  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

C'est  que  ces  arrivages  ont,  dans  une  exploitation  de  ce  genre^  une  impor- 
tance capitale,  bien  supérieure  encore  à  celle  de  la  culture,  si  compliquée  pour- 
tant et  si  féconde  en  miracles;  c'est  que  des  intérêts  considérables  de  divers 
ordres  sont  en  jeu  et  vont  être  tranchés  par  cet  examen  :  d'une  part,  l'intérêt 
commercial,  la  récupération  des  capitaux  très  importants  engagés  dans  ces 
vastes  entreprises;  d'autre  part,  celui  de  la  science  et  de  l'art  horticole,  qui 
peuvent  trouver  dans  chacun  de  ces  envois  l'occasion  de  conquêtes  nouvelles 
et  de  précieuses  acquisitions.  Parmi  ces  plantes  récoltées  au  loin,  dans  des 
régions  presque  toujours  inexplorées,  il  se  trouvera  certainement  des  spécimens 
d'espèces  rares,  ou  même  inconnues  jusque  là,  qui  enrichiront  notablement  les 
serres  d'amateurs  et  les  herbiers  des  savants.    • 

Aussi  de  telles  entreprises  peuvent-elles  rendre  de  grands  services;  mais  ce 
n'est  qu'à  la  condition  d'être  conduites  avec  une  expérience  très  sûre,  et  une 
connaissance  approfondie  des'  climats  et  des  conditions  de  la  vie  des  diverses 
plantes,  comme  elles  le  sont  par  MM.  Linden.  Chacune  de  ces  conquêtes  repré- 
sente une  somme  considérable  d'efforts,  de  fatigues,  de  sacrifices  accomplis 
avec  persévérance  par  des  hommes  qui  maintes  fois  risquent  leur  existence 
dans  ces  contrées  lointaines;  mais  tous  ces  efforts,  toutes  ces  dépenses  resteraient 
infructueux  si  la  saison  et  le  lieu  de  l'exploration  n'étaient  pas  bien  choisis  et 
déterminés  d'avance  par  ceux  qui  ont  dû  prévoir  les  résultats  et  les  incidents 
même  de  ces  voyages,  en  bâtir  entièrement  le  plan,  et  qui  les  dirigent  en  réalité 
de  leur  cabinet.  Dans  ces  découvertes,  comme  dans  presque  toutes,  le  hasard 
ne  joue  qu'un  rôle  bien  secondaire. 

Ce  qui  peut  causer  des  déboires,  ce  qui  explique  surtout  l'impatiente  curiosité 
et  l'émotion  de  tout  ce  monde  à  l'arrivée  des  plantes,  ce  sont  les  risques  consi- 
dérables auxquels  elles  sont  exposées  dans  le  voyage.  Les  plantes  une  fois 
recueillies,  il  faut  encore  les  transporter  dans  le  port  voisin,  non  sans  peine,  et 
de  là  les  envoyer  en  Europe;  et  pendant  ce  long  trajet,  malgré  les  soins 
extrêmes  qui  président  à  l'emballage,  le  manque  d'air  ou  de  lumière,  l'excès  du 
froid,  ou  la  sécheresse,  ou  la  moisissure,  ou  même  les  dégâts  commis  par  les 
insectes  en  font  fréquemment  périr  un  certain  nombre.  Il  peut  donc  se  produire 
de  grandes  déceptions  à  l'ouverture  des  précieux  colis. 

Le  jour  de  ma  visite,  une  cinquantaine  de  caisses  étaient  là;  chacune  ayant 
un  mètre  cube  à  peu  près,  cela  représente  un  joli  total.  Sur  ce  nombre  énorme 
de  plantes  qui  avaient  fait  un  voyage  de  près  de  deux  mois,  une  couple  de  cents 
à  peine  étaient  mortes  ou  gravement  endommagées.  Le  reste  offrait  le  coup 


15    JUILET    1890  143 

d'œil  le  plus  satisfaisant  ;  un  certain  nombre  avaient  produit  des  boutons,  deux 
ou  trois  même  avaient  fleuri  dans  les  caisses. 

Le  premier  aspect,  néanmoins,  n'est  pas  de  nature  à  flatter  beaucoup  la  vue 
des  personnes  inexpérimentés.  .Les  plantes,  qui  sont  forcément  froissées  et 
dérangées  de  leur  port  naturel,  se  présentent  mal,  avec  leurs  racines  coupées 
ou  desséchées.  Mais  il  ne  faut  pas  bien  longtemps  pour  les  remettre.  Le  lende- 
main elles  sont  toutes  nettoyées,  prêtes  à  être  placées,  après  quelques  jours 
de  convalescence,  dans  leur  pot  ou  leur  corbeille.  Elles  ne  tardent  pas  à  prendre 
racine,  un  peu  plus  ou  moins  rapidement,  selon  les  espèces.  Dans  le  courant 
d'une  année,  elles  auront  fleuri  et  repris  leur  apparence  de  santé  parfaite, 
comme  d'anciennes  acquisitions  ;  mais  aussi  bien  il  n'en  restera  plus  guère, 
car  elles  seront  dispersées  dans  les  serres  des  collectionneurs  à  tous  les  coins 
de  l'Europe  et  du  monde.  Max  Garnier. 


ARROSEMENT  DES  ORCHIDEES 

L'arrosement  est  un  point  d'une  importance  capitale  dans  la  culture  des 
Orchidées.  Il  arrive  fréquemment  que  des  plantes  dépérissent,  puis  meurent, 
par  suite  d'arrosements  excessifs,  ou  au  contraire  défectueux;  malheureuse- 
ment les  symptômes  morbides  n'apparaissent  que  peu  à  peu,  lentement,  et 
comme  il  reste  en  somme  beaucoup  d'inconnu  dans  l'existence  et  les  besoins 
des  Orchidées,  on  ne  discerne  pas  ces  fâcheux  indices,  ou  l'on  se  trompe  sur 
leur  origine. 

La  partie  directement  intéressée  dans  cette  question,  ce  sont  les  racines. 
Ce  sont  elles  qui  restent  privées  de  nourriture  si  l'eau  manque,  et  qui  pour- 
rissent et  sont  asphyxiées  si  elle  est  en  excès  et  ne  trouve  pas  à  s'écouler. 
C'est  donc  sur  l'état  et  la  force  des  racines  qu'il  convient  de  se  régler. 
Sont-elles  peu  nombreuses,  comme  dans  les  plantes  importées,  par  exemple, 
ou  bien  sont-elles  faibles  et  maladives,  il  ne  faut  donner  l'eau  qu'avec  beau- 
coup de  prudence.  Il  n'est  pas  toujours  facile  de  vérifier  l'état  des  racines; 
mais  comme  l'excès  est  plus  funeste  que  la  privation,  on  peut  prendre  pour 
principe  que  les  plantes  en  végétation  devront  toujours  être  humides,  mais  non 
pas  baignées.  C'est  une  règle  qui  s'applique  d'une  façon  générale,  en  dehors 
de  toute  distinction  d'espèce,  de  climat  ou  de  météorologie. 


144  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

Ce  qui  varie  davantage,  c'est  la  quantité  d'humidité  atmosphérique  néces- 
saire; le  cultivateur  doit  la  maintenir  en  aspergeant  régulièrement  les  sentiers 
et  les  tablettes.  Il  faut  aussi  remplacer  par  des  seringages  l'eau  perdue  par 
évaporation,  et  qui  est  nécessaire  à  la  croissance  des  plantes;  toutefois  à 
l'époque  où  elles  produisent  de  jeunes  pousses,  il  ne  faut  procéder  à  cette 
opération  qu'avec  beaucoup  de  réserve,  surtout  pour  certaines  espèces,  dont 
les  feuilles  tendres  seraient  exposées  à  se  pourrir,  dans  les  temps  frais  ou 
sombres.  Une  fois  que  les  jeunes  bulbes  ont  atteint  à  peu  près  la  moitié  de 
leur  développement,  on  peut  arroser  plus  abondamment. 

La  nature  du  compost  a  aussi,  naturellement,  une  grande  importance  au 
point  de  vue  de  la  fixation  de  la  quantité  d'eau  nécessaire.  Lorsque  les  maté- 
riaux sont,  comme  ils  doivent  être  en  général,  de  substance  assez  grosse  pour 
que  l'eau  puisse  facilement  s'écouler  au  travers,  on  peut  arroser  largement, 
sans  crainte  d'excès;  il  convient  même  de  mouiller  fréquemment  en  été,  non 
seulement  la  surface,  mais  aussi  la  base  du  pot.  Si  au  contraire  les  matériaux 
sont  fins  et  livrent  difficilement  passage  à  l'eau,  il  est  bon  de  ne  la  dispenser 
qu'avec  modération,  car  en  séjournant  autour  des  racines,  elles  les  ferait 
pourrir  rapidement.  Mais  il  est  plus  prudent  d'employer  en  général  un  com- 
post moins  fin  et  de  ne  pas  le  comprimer  trop  fortement. 

Les  plantes  en  corbeille  ou  sur  bloc  demandent  des  soins  spéciaux,  surtout 
en  été.  Il  est  nécessaire  de  les  plonger  dans  l'eau,  environ  deux  ou  trois  fois 
par  semaine,  selon  les  cas.  Lorsqu'elles  sont  exposées  aux  rayons  du  soleil,  il 
est  bon  de  les  seringuer,  mais  avec  quelques  précautions  et  en  évitant  toujours 
l'excès,  qui  entraînerait  promptement  des  conséquences  funestes. 

Il  est  utile  aussi,  pour  écarter  tout  risque  de  ce  genre,  de  sécher  un  peu  les 
serres  en  pratiquant  la  ventilation  une  fois  par  jour.  Il  est  vrai  que  les  Orchi- 
dées sont  exposées,  dans  leur  pays  natal,  à  une  humidité  très  abondante  et 
très  longtemps  prolongée  pendant  la  saison  des  pluies;  mais  elles  ne  peuvent 
se  comporter  dans  nos  serres  absolument  de  la  même  façon  qu'à  l'état  de 
nature;  l'assimilation  complète  est  impossible  en  raison  des  changements  de 
milieu  considérables,  et  il  faut  tenir  compte  notamment  de  ce  fait,  que  dans  un 
endroit  clos  l'évaporation  est  très  lente  et  très  incomplète. 

Nous  partageons  entièrement  la  manière  de  voir  de  notre  collaborateur,  le 
comte  DE  MoRAN,  sur  la  nécessité  de  laisser  se  dessécher  le  compost  pendant 
deux  à  trois  jours  toutes  les  deux  semaines  environ,  et  même  à  l'époque  de  la 
grande  végétation.   Pour  être  saines,  les    racines  doivent   être   blanches  et 


15    JUILLET    1890  145 


fermes;  celles  qui  sont  vertes  et  tendres  sont  déjà  à  moitié  pourries.  En 
tenant  la  plante  sèche  pendant  ces  quelques  jours  on  leur  permet  de  mûrir, 
ou  plutôt   de   durcir  leur  épiderme. 

La  couleur  des  racines  fournit  toujours  des  indications  précieuses  sur  la 
quantité  d'eau  nécessaire  à  chaque  plante,  et  qu'il  est  extrêmement  difficile 
d'apprécier  autrement.  Tant  que  les  racines  ne  verdissent  pas  ou  ne  se  piquent 
pas,  on  peut  être  certain  que  l'eau  n'est  pas  en  excès. 

Il  est  bien  entendu  que  nous  ne  parlons  pas  de  la  tête  des  racines,  qui 
est  toujours  verte. 

Pour  l'arrosement  des  Orchidées,  il  faut  employer  l'arrosoir  à  bec,  et  jamais 
la  pomme,  et  l'on  devra  donner  l'eau  aux  plantes  une  à  une.  Nous  avons  déjà 
dit  que  la  meilleure  eau  qu'on  puisse  employer  est  l'eau  de  pluie.  Il  est  donc  à 
peu  près  indispensable  d'avoir  dans  chaque  serre  un  bassin  pour  la  recueillir. 
L'installation  en  est  d'ailleurs  peu  coûteuse;  il  ne  faut  que  quelques  briques 
et  du  ciment.  L'eau  d'arrosage  doit  être  amenée  exactement  à  la  même  tempé- 
rature que  la  serre;  aussi  pourra-t-il  être  utile,  dans  la  serre  chaude,  de  faire 
passer  un  tuyau  de  chauffage  à  travers  le  bassin.  En  tout  cas,  on  ne  peut  se 
servir  de  l'eau  que  vingt-quatre  heures  au  moins  après  qu'elle  y  a  été  amenée. 
C'est  une  règle  d'une  très  grave  importance,  et  dont  l'inobservation  a  seule 
causé  une  grande  partie  des  déceptions  des  débutants. 

Il  n'est  pas  possible  d'éviter  que  la  provision  d'eau  de  pluie  n'arrive  parfois 
à  s'épuiser.  Dans  ce  cas,  on  se  procurera  autant  que  possible  de  l'eau  de 
rivière  pour  y  suppléer.  L'eau  de  source  est  la  plus  mauvaise  de  toutes,  car 
elle  est  presque  toujours  ferrugineuse  et  calcaire,  et  elle  laisse  sur  les  feuilles 
en  s'évaporant  d'affreux  dépôts  blancs,  très  difficiles  à  enlever,  et  qui  sont  cer-  , 
tainement  nuisibles  à  la  santé  de  la  plante;  il  n'est  pas  douteux  qu'elle  fait 
également  du  tort  aux  racines.  Certaines  personnes  ont  cru  devoir  la  recom- 
mander pour  l'arrosement  des  Cypripedium;  nous  ne  saurions  approuver  une 
pareille  théorie,  quel  que  soit  le  genre  dont  il  s'agit.  En  principe,  et  toutes  les 
fois  que  c'est  possible,  on  doit  employer  de  l'eau  de  pluie;  et  si  la  provision 
diminue  et  approche  de  sa  fin,  le  mieux  sera  de  la  mélanger  avec  de  l'eau  de 
rivière,  ou  de  l'eau  de  source  si  l'on  ne  peut  pas  en  avoir  d'autre. 

Quant  aux  tablettes  et  aux  sentiers,  il  va  de  soi  qu'on  pourra  les  arroser 
sans  inconvénient  avec  de  l'eau  claire  de  n'importe  quelle  espèce. 


146  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


TRAITEMENT  DES  ORCHIDÉES  IMPORTÉES 

Lorsqu'un  amateur  se  propose  d'entreprendre  la  culture  des  Orchidées  d'une 
façon  active  et  instructive,  en  mettant  lui-même  la  main  à  la  pâte,  il  a  avan- 
tage, après  avoir  franchi  les  premiers  pas  et  fait  sa  première  école,  à  se  pro- 
curer des  importations  nouvelles.  Il  y  trouve  d'abord  une  économie  notable, 
et  la  satisfaction  de  voir  éclore  la  plante,  en  quelque  sorte,  entre  ses  mains,  ce 
qui  doublera  plus  tard  la  jouissance  qu'il  éprouvera  à  la  contempler  dans  sa 
splendeur;  de  plus,  il  court  la  chance  de  trouver,  parmi  les  individus  qu'il 
achète,  une  variété  ou  tout  au  moins  une  forme  nouvelle  et  particulièrement 
remarquable.  Je. dirais  même  que  cette  attente  et  cette  espérance  ajoutent  un 
intérêt  passionnant  au  plaisir  de  la  culture. 

Toutefois  les  Orchidées  d'importation  réclament  quelques  soins  spéciaux 
sur  lesquels  nous  allons  donner  des  indications  générales. 

Après  un  voyage  qui  est  toujours  d'une  assez  longue  durée,  les  plantes 
présentent  toujours  quelques  parties  malades  ou  mortes;  les  racines  sont  des- 
séchées, et  parfois  les  insectes  ont  causé,  malgré  toutes  les  précautions  prises, 
des  ravages  assez  importants.  Il  faut,  dès  qu'on  reçoit  les  plantes,  retrancher 
tout  ce  qui  est  mauvais,  supprimer  des  racines  les  parties  irrémédiablement 
perdues,  enfin  ne  conserver  qu'une  plante  parfaitement  saine.  Les  sections 
des  racines  devront  être  faites  avec  un  couteau  bien  aiguisé,  afin  que  les  plaies 
soient  nettes  et  sans  déchirure,  et  se  cicatrisent  promptement. 

On  lavera  également  les  plantes,  afin  de  les  débarrasser  de  tous  les  insectes 
qui  pourraient  y  rester  attachés;  puis  on  recouvrira  toutes  les  parties  coupées 
de  poussière  de  charbon  de  bois,  qui  absorbera  et  séchera  l'écoulement  de  la 
sève  et  aidera  à  refermer  promptement  la  blessure. 

On  déposera  ensuite  les  importations  dans  une  serre  obscure,  étalées  sur 
des  tablettes,  sans  trop  de  chaleur  ni  d'humidité.  Quelques  personnes  recom- 
mandent de  les  placer  sur  une  couche  de  sphagnum.  Cette  précaution  ne  peut 
qu'être  utile,  mais  elle  n'est  nullement  indispensable. 

Une  fois  que  les  plantes  seront  séchées,  on  leur  donnera  peu  à  peu  une 
quantité   croissante  d'humidité,  afin  de  les  amener  progressivement  à  l'état 


15    JUILLET    1890  147 


de  végétation;  on  pourra  également  laisser  pénétrer  plus  de  lumière.  Il  faut 
que  la  transition  du  repos  à  la  pleine  activité  soit  ménagée  graduellement;  un 
changement  brusque  serait  assurément  funeste. 

Après  un  temps  très  court,  qui  varie  selon  les  saisons,  mais  qui  ne  dépasse 
pas  huit  jours,  les  bulbes  commencent  à  se  regonfler,  les  plantes  reviennent  à  la 
vie  active,  parfois  même  des  racines  commencent  à  faire  leur  apparition.  Il  faut 
alors  les  mettre  en  pots  ou  en  paniers  sans  retard;  si  l'on  attendait  que  les 
racines  fussent  assez  nombreuses,  on  risquerait  de  les  briser  dans  l'opération  de 
rempotage,  et  de  telles  pertes  affaiblissent  toujours  sensiblement  les  végétaux. 

On  peut  employer  immédiatement,  pour  ce  premier  empotage,  les  mêmes 
matériaux  que  pour  les  plantes  établies. 

La  plante  réclamera  dès  lors  beaucoup  d'humidité;  pendant  la  première 
année  elle  pourra,  dans  de  bonnes  conditions  de  culture,  former  un  ou  même 
deux  petits  bulbes,  et  elle  pourra  fleurir  dès  l'année  suivante. 

Il  est  bon  de  renouveler  la  surface  du  compost ,  chaque  fois  que  cette 
opération  sera  jugée  nécessaire. 

La  première  période  d'établissement  donne  lieu  à  des  déceptions  et  à  des 
pertes  assez  fréquentes.  Aussi  est-il  peut-être  plus  prudent  de  n'acquérir  que 
des  plantes  à  demi  établies.  Il  est  nécessaire  de  ne  s'adresser,  pour  en  acheter, 
qu'à  des  maisons  dignes  de  toute  confiance,  car  les  plantes  vendues  aux 
enchères  publiques  sont  presque  toujours  des  rebuts. 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  JUILLET 

Serre  chaude.  —  Le  temps  incertain  qui  règne  encore  actuellement  exige 
la  plus  grande  surveillance  dans  les  serres  chaudes  au  point  de  vue  du  chauf- 
fage. Si  les  feux  ont  été  éteints  il  faut  se  tenir  prêt  à  les  rallumer  prompte- 
ment  dans  le  cas  où  cela  deviendrait  nécessaire.  Divers  Dendrobium,  comme 
les  D.  stratiotes,  Mirbelianum,  strebloceras,  Bensoniae,  bigibbum,  Dearei,  etc., 
qui  ont  été  tenus  secs  pendant  l'hiver,  réclament  une  humidité  abondante  et 
une  température  élevée  pour  terminer  leur  croissance.  Le  Dendrobium  Cain- 
bridgeanum,  qui  a  presque  fini  sa  végétation,  devra  être  transporté  dans  un 
endroit  plus  frais,  et  recevoir  moins  d'eau  aux  racines  pour  que  la  maturation 


148  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDÉES 

des  bulbes  s'effectue  régulièrement.  Les  Cyrtopodium  et  les  Galeandra,  qui  sont 
en  croissance  ou  en  fleur,  demandent  beaucoup  d'eau  et  une  exposition  chaude, 
ensoleillée,  jusqu'à  ce  que  le  développement  des  bulbes  soit  achevé  et  les 
feuilles  bien  mûries;  ensuite  on  leur  donnera  de  l'eau,  à  intervalles  espacés, 
jusqu'au  retour  de  la  végétation. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  Gaskelliana  et  les  différentes  formes  de 
C.  gigas  sont  en  fleur;  il  est  bon  de  les  placer  dans  la  partie  la  plus  fraîche  de 
la  serre  pour  prolonger  la  durée  de  leurs  fleurs.  Les  C.  citrina  entrent  en 
activité  ;  il  faudra  les  suspendre  dans  l'endroit  le  plus  éclairé,  et  les  arroser 
abondamment  tous  les  jours,  mais  seulement  pendant  la  partie  la  plus  chaude 
de  la  journée,  car  les  jeunes  pousses  pourrissent  aisément.  Le  meilleur  moment 
pour  rempoter  les  Odontoglossum  vexillarium  est  celui  qui  suit  l'apparition  des 
jeunes  pousses.  Une  fois  les  plantes  rempotées,  il  convient  de  les  tenir  davan- 
tage à  l'ombre,  et  de  leur  donner  une  atmosphère  un  peu  plus  humide.  Mais 
ne  pas  les  arroser  trop  abondamment  jusqu'à  ce  qu'elles  aient  terminé  leur 
repos.  Il  faut  aussi  veiller  avec  soin  à  écarter  les  insectes  par  des  lavages 
d'une  solution  légère  de  nicotine. 

Serre  froide.  —  Il  faut  veiller  particulièrement  à  l'arrosage  et  à  l'ombrage; 
toutefois  ne  pas  trop  tenir  les  plantes  dans  l'obscurité,  ce  qui  affaiblirait  les 
jeunes  pousses.  Parmi  le  sphagnum  en  bon  état  de  croissance,  il  se  trouve 
souvent  des  tiges  de  Polypodium,  qui  poussent  des  feuilles;  il  est  bon  de  les 
enlever.  On  peut  aussi,  de  temps  en  temps,  couper  les  têtes  du  sphagnum  que 
l'on  utilisera  pour  orner  d'autres  pots.  Les  feuilles  de  Fougères  devront  être 
enlevées  autant  que  possible,  car  lorsqu'elles  sont  trop  touffues  les  jeunes 
pousses  des  Orchidées  en  sont  affaiblies.  Il  faut  soigner,  à  cette  époque  de 
l'année,  le  surfaçage  de  toutes  les  plantes,  et  nettoyer  en  même  temps  celles 
qui  pourraient  en  avoir  besoin,  ainsi  que  les  pots  et  les  tablettes. 

* 

Fumigations.  —  Un  abonné  nous  demande  à  quel  moment  il  faut  arrêter  les 
fumigations,  et  quelle  densité  il  faut  atteindre. 

Nous  ne  sommes  pas  partisans  de  la  destruction  des  insectes  par  des  fumi- 
gations consistant  à  brûler  du  tabac  dans  les  serres.  Nous  en  avons  vu  tant  de 
conséquences  funestes  que  nous  ne  pouvons  que  les  déconseiller  absolument. 

Nous  avons  indiqué,  dans  notre  deuxième  numéro,  page  27,  un  excellent 
procédé  à  leur  substituer.  Nous  y  renvoyons  nos  lecteurs. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICOLTORE  liTlRNlTIOIALl 


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PARC     LÉOPOLD 


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Adresse  (élégrapliiqiic  :  LlNDElMA,  Bruxelles 


Administrateur^Directeiir   :     LUCIEN    LINDEN 


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MISE    AU    COMMERCE 

Depuis    le     1"    Juin     1890 

de  la  plus  klle  Orchidée  Introduite  pendant  ces  dernières  années 

Caltleya  Warocqiieana  ukd. 

DIPLOME  D'HONNEUR  de  7"  classe,  décerné  à  ^'  l'unanimité  »  comme  Orchidée 
nouvelle,  au  Meeting  du  11  Mai  dernier  de  L'ORCHIDÉENNE,  la  Société 
d'amateurs  d'Orchidées  établie  à  Bruxelles. 

Le  Cattleya  Warocqueana  est  un  type  de  Cattleya,  formant  une  section  spéciale 
comme  les  Cattleya  Mossiae,  Trianae ,  etc.,  parmi  laquelle  un  grand  nombre  de  variétés 
se  sont  déjà  déclarées.  C'est  une  brillante  introduction,  entre  toutes,  qui  provient  d'une 
localité  de  l'Amérique  Méridionale,  complètement  inexplorée  jusqu'ici,  où  Ton  ne  soupçonnait 
guère  que  des  Cattleya  pourraient  être  rencontrés.  Sa  station  naturelle  est  à  une  énorme 
distance  de  celles  d'oii  proviennent  les  Cattleya  connus.  Notre  collecteur,  M.  Bungeeoth, 
qui  a  été  envoyé  dans  ces  parages  par  M.  J.  Linden,  écrit  au  sujet  de  cette  grande 
introduction  : 

«  Je  suis  émerveillé  par  la  beauté  de  ce  Cattleya.  Je  n'ai  rien  vu  d'aussi  beau  ni  en 
«  Colombie,  ni  au  Venezuela,  parmi  les  Cattleya  Mendeli,  Trianae  et  Mossiae.  L'épi  floral  est 


«  énorme,  beaucoup  plus  grand  que  chez  ces  derniers^  et  le  coloris  est  d'un  éclat  incomparable 
«  J'ai  vu  de  nombreuses  variétés,  plus  brillantes  les  unes  que  les  autres.  On  m'assure  ici  qu'il 
'^  y  a  beaucoup  de  variétés  à  fleurs  blanches  parmi  ces  Cattleya.  Cest  une  espèce  d'une  fioribondité 
«  extraordinaire  et  portant  cinq  à  six  fleurs  par  hampe.  » 

Les  plantes  sont  arrivées  en  Europe  le  18  avril  dernier  en  excellentes  conditions.  Celles 
qui  ont  fleuri  avaient  formé  leurs  boutons  dans  les  caisses  pendant  un  voyage  de  près  de 
deux  mois,  et  malgré  cela  elles  ont  émerveillé  tous  ceux  qui  ont  pu  les  voir  jusqu'ici! 

C'est  une  espèce  d'une  grande  robusticité.  Feuilles  très  épaisses.  Ce  Cattleya  sera  d'une 
culture  particulièrement  aisée.  Les  plantes,  introduites  il  y  a  à  peine  un  mois,  sont  déjà 
parfaitement  enracinées  et  en  pleine  végétation. 

Imitant  en  cela  les  Anglais,  (]ui  ont  dédié  les  Cattleya  Lawrenceana,  Gaskelliana,  Per- 
civalliana,  etc.  à  leurs  grands  amateurs,  nous  avons  été  heureux  de  dédier  cette  grande  nouveauté 
au  principal  amateur  belge,  M.  G.  Waeocqtjé,  président  de  L'ûrchidéenne  et  l'un  des  admi- 
nistrateurs de  notre  Société. 

A  en  juger  d'après  les  échantillons  secs  envoyés  par  M.  Bungeroth,  les  fleurs  de  ce 
Cattleya  sont  très  grandes,  beaucoup  plus  grandes  que  celles  des  C.  Mossiae  et  Mendeli,  dit-il. 
Les  pétales  et  sépales  sont  d'un  beau  rose  violacé,  tendre  ou  foncé  suivant  les  variétés.  Le 
labelle,  presque  toujours  allongé,  très  frangé,  est  chez  telle  variété  magenta  velouté  pur,  ou 
bordé  de  blanc,  ou  marqué  à  son  sommet  par  deux  yeux  jaunes  ou  blancs,  variant  suivant 
les  sujets,  mais  admirables  toujours. 

Nous  engageons  beaucoup  les  amateurs  et  cultivateurs  d'Orchidées  à  acquérir  plusieurs 
pieds  de  cette  grande  nouveauté  ;  elle  leur  procurera  d'agréables  surprises.  Des  variétés 
magnifiques  et  de  grande  valeur  seront  trouvées,  nous  n'en  doutons  pas,  parmi  ces  Cattleya 
Warocqueana  ! 

Nous  avons  voulu  mettre,  d'emblée,  cette  admirable  nouveauté  à  la  portée  de  tous  les 
amateurs  en  l'offrant  à  des  prix  très  modérés. 


Nous  les  offrons  en  bonnes  plantes  d'introduction,  en  excellent  état,  enracinées 
et  en  végétation,  aux  conditions  suivantes  : 

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ADMINISTRATEUK  j  RÉDACTEUR 

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COLLABORATION    DE    BOTANISTES    ET    HORTICULTEURS   ÉMINENTS 

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Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envovées  chacune  franco  par  la  poste 

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On  s'abonne  à  Fadminislration  de  L'ILLUSTRATION   HORTICOLE 

79,    rue    Wîertz,   à   Bi*ux^ elles 

ainsi  que  chez  les  pri^icipcm.v  libraires  de  Belgique  et  de  Vétranger 

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Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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1- Année.  1'    AOUT    1890  Numéro  10. 


^^ 


LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

ïl  É  ID  I  a-  É       ET       I^  XJ  B  IL.  I  É 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

.J.  Li:nde>',  Comte  uu  Buysson,  de  Lansbeiu.e,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Mheau,Ém.Rodigas,  ue  Pl'ydt,Fuinck,E."Wallaert,  A.Liisden, 

Comte  DE  MouAN,  P.  GloiNEr,  G.  Joins,  A.  Vam  Lmschoot,  Fr.  Desbois, 

E.  S.  Rainu,  D'' Van  Cai]\velaert,E.  Blm(;eroth,Ch.Vasseur,  .Iames  O'Brien, 

.fiLES  Hye,  R.Martin  Câhuzac,  D'^Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alk.  Bleu,  i.  nu  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cognlxux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  E.m.  Pierret,  P.  Silver,  .I.Moens,  G.  Rivois,  A.Dallière, 

F.  Kegeuan,  0.  Rallie,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  DE  LA  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 


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Directeur:   J    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

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Aorides  odoralum  var.  Demidofli.  Aerides  Reichenljachi. 
Aganisia  Iricolor,  Catasetiim  diseolor,  Cataselum  tigrinum, 
Cattleva  aurea.  Caltleya  giUtala  var.  leopardina.  Callleya 
Lawrenceana ,  Cattleya  Malouaiia.  (lallleya  maxima  var. 
Hrubyaiia,  Cattleya  nobiliur  var.  Hiigiienyi,  Caltleya  Pcrci- 
valiana  var.  Reichenbachi.  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberli,  Cypripedium 
Drui'yi.  Cypripedium  Lawrenceamim  var,  Hyeanum.  Cypri- 
pedium œnantliumsuperbum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  vai .  porphyi'eum.  Deiidroi)ium  Fal- 
eoneri,    Dendrobium   stratiotes,    Deudrobium   thyrsillorum. 


Epidendruni  paiiiculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora.  Masdevallia  Roezii.  Oneidium  Lanceanum  var.  super- 
bum.  Oneidium  Limminghei.  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odoiiloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum. 
Odontoglossum  rubcseens,  Odontoglossum  Ruekerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilekeanum  albens,  Papliiuia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsls  Sanderiana.  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera.  Selenlpedium  reliculatum,  Spatho- 
giollis  Auguslorum.  Trlchocentrum  tigrinum  var.  splendens. 
Trichopilia suavis.  Vanda Boxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  vai-.  labello  viridi. 


Qmc   Volume 


Angraeeum  Ellisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansi-llia 
congoensis,  Boliea  pulvinaris.  Brassia  caudata,  Calaiilhe 
Regnieri,  Catasetum  Rungerothi.  Cataselum  galeritum.  Catt- 
leya gigas,  Caltleya  Kimballiana,  (cattleya  Mendeli.  Cattleya 
Scbilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata.  C-ypripe- 
dium  callosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinensc;.  Dendrobium  bracleosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidendruni  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delpliina.  (Jaleandra  llaveola.  Laelia  elegans 
var.  Houlleana.  Masdevallia  Veilelii.  Millonia  speclabilis  var. 
lineata.  Oneidium  eueullatum,  Oneidium  Jonesianum.  Onei- 


dium Warseewiezi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Culse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  granditloium,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lueianianum.  Odonto- 
glossum Iuleo-purpureum.  Odontoglossum  Roezii,  Odonto- 
glossum Sebillerianum.  Pbalaenopsis  amabilis.  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis. 
Saceolabium  giganteum  var.  illustre.  Selenipedium  eaudatum 
giganteum.  Selenipedium  Selirôderae  var.  splendens.  Spa- 
ihoglottis  plicala,  Sianhopea  ligrina.  Triehoeentrum  albo- 
purpureum  var  striatum.  Vanda  Lindeni.  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopelalum  roslratum. 


^m"    Volvime 


Acridos  Fioldingi.  Aoraiillios  graiididorn.  Aci'idos  Hoiillo- 
liaiuiin.  Aganisia  ('yanca.  Angiaccum  I,itlirosIacliys  Scdcni. 
Anguloa  iinilloia.  lîrassavdla  cticullala  var.  ciispidala.  IJollxi- 
phylluni  giaiidilldiuni.  (.alasoliim  lUingorollii  var.  aiircum. 
('iaiascliim  IJimocnillii  vac.  l'oUsiaiiuiii.  Calascliini  dccipiciis, 
Cula.scliiiii  iMiIcliiiiin,  Catticya  (libe/.iac.  Calllcsa  laliiala  vai . 
autuiiinalis,  Cattloya  viigiiialis.  Cloisostoma  crnssifoliiim. 
Cypri|i('iliiiiii  Arlliuiiaiuim  var.  pallidimi.  (',y|)ri|)i'iliiiiii  (lan- 
nartiaiiiiin.  (',v|iii|)C(liiiiii  (airlisi.  Cypripcdiiuii  Hai  i-i>iaiHim 
var.  supei'Inim.  ('.ypiipodiiiin  l^ocannm.  (lypripodiimi  Mocii.si- 
anuni,  Gypripcdiuni  piaoslaiis.  (lyiJiipodium  Van  Houllca- 
niim.    Cypripodiiini    villnstiiii.  (lypiipcdiuiii    Sclcnipodium) 


Wallisi,  Deiidioliiiini  piirptiioiini  var.  candidulum.  Dendro- 
l)iiiin  riitriforum.  Ucinli'obium  strchlorcras  var.  Hossiauum. 
Iiiiiopsis  pani(uila(a  var.  maxima.  Masdcvallia  niacriii-a,  Masdo- 
v.illia  sppctrum.  Milluiiia  s|)('ctal)ilis  Morcliaiia.  Oiicidiiim 
clirirophoi'iim.  Oncidiimi  papilio  var.  iiiajiis.  Oiicidiiim  Plia- 
I.Miiiipsis.  ()<l(iiiti)j;l(issiiiii  ciliosiiiuiii  var.  Dcvaiisaycaiiiim. 
()ili)nl(igl()ssiim  cris|)um  var.  l'asluosum.  Odoiitoglossum  cris- 
|iuiii  var.Triaiiac.  (Jdniitoglossumcuspidatum.Odontoglossum 
Hanvaiuim .  0<l(nilngi(issiim  odoralum  var.  baphieantum, 
Odoiiloglossuni  triiini|ilians,  Odontdgiossum  Uro-Skinneri, 
Papliiiiia  [Jndciiiaiia,  l'apliiuia  Modi{;liaiiiana,  Rodriguczia 
Biiiigfrollii.  Vamla  suporha. 


4mp  Volume 


Aeridesquiinpiovuliipriun.  .Viigraorum  s('squi|iodale.  Angu- 
loa  Clowesi,  (uiUlcya  rhncocnsis  var.  Miss  Nilsson.  (^atlleya 
Mossiae  var.  Honsicsiaiia,  CaltloyaMossiacvar.  Warocqueana. 
Cirrhopctalum  pulclirnm.  (îoclogvno  rrislala  var.  alba.  Com- 
parellia  l'alcata,  (^ypripcdium  liollaluliim.  Cyinipcdiuni 
Elliolliaiium.  Cypripcditini  Harrisiaimni  var.  polycliromiim. 
Cypripcdiiini  Mastorsianuni.  (lypripcdiiini  Milcanaïuim.  Ucii- 
drobiiini  Liciisoiiiac.  Deiulnibiiiin  dciisilliii'iim.  Kpidcndriim 
neinorale.  Laelia  majalis.  Lépiotes  bicobir.  I.vraste  Skinnori 
var.  alba,  Masdcvallia  tovarensis,Miltonia(Ùd()iit.)X'^''^^'''"'>''- 
Mosospinidiiim  vnicanirum.  Nanoib-s  Modiisao,  Odontdgbis- 


SUI11  Itloiciinidcriaiiiim.  Odonlogbtssum  (^/Crvanlcsi  lilacinum, 
Odontoglossum  Gb>iieriaiuim.  Odontoglossum  Haili.  Odonlo- 
î;ii)>suni  Poscalorei  var.  Liiideiii.  Odontogbjssum  latimacu- 
latiini.  Odontogbjssum  ra<b'atiini.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Monimi,  Odontoglossum  Warocqueaiuim.  Oncidiuni  Forbcsi 
maximum.  Oncidiiim  ii'idifolium.  Oncidium  macrantlium, 
l'Iiains  grandii'olius.  Polystaeliia  |)ubescens,  Selenipedium 
(  aiidatum  var.  Albertianum.  Sopiiicjuitis  grandillora.  Thunia 
Marslialli.  Vanda  roeruiea.  Vanda  tricolor.  Warrea  Lin- 
deiiiana. 


e-^mo  "Voliiine 


Ada  auranliara,  AeridesAugustianum.  .Vngraecumcitratum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Hari'isoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi.  Calantlic  Masuca.  Calantbe  Vcitciii, 
Catasctum  marrocarpum  var.chrysantluim.  (lattleya  Trianae 
var.  purpurata.  Cattleya  Trianae  var.  M"""  Martin-Cahuzac, 
Caltleya  Trianae  var.  pallida.  C.altleva  Trianae  var.  striata. 
(-attleya  maxima  va»'.  Maloiiana.  (-ymbidium  Mastersi.  Cypii- 
pedium  barbato-Veitchianum,  (lypripcdium  nitens.  (^yi>ri- 
pedium  orphanum.  Dendrobium  crumenatum.  Dendiobium 
inl'udibulum,  Dcndrobîum  Mirbclianum,  Dendiobium  Pax- 
toni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lovvi,  Epidendrum  pris- 


maloiarpum,  Epidendrum  vitellinum.  Gongora  maculala, 
Houlletia  Brocklehurstiana,  Laeiia  auceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  costala.  Masdcvallia  ignea,  Miltonia 
Blunti  var.  Lubbcrsiana.  Miltonia  vcxillaria  var.  superba, 
Oncidiuni  aurosum.  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mai's- 
liallianum.  Oncidium  sarcodcs.  Odontoglossum  Boddaertia- 
nani.  Odontoglossum  Duvivierianum.  Odontoglossum  liasli- 
labium,  Odontoglossum  maxillarc,  Odontoglossum  odoratum 
var.  striatum.  Odontoglossum  Schlesingerianum .  Plialae- 
iiojisis  Scliilleriana.  Rodriguezia  rétracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopelalum  intermcdium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


Orne  Volvmxe  (une  livi'aison  parue) 

Coelogyne  ocellata  var.  maxima.  Coryanthes  Bungerothi,  Dendrobium  Galliccanum,  Selenipedium  grande. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr. ;  2'"^  Volume,  100  fr.  ;  3'"^  Volume,  75  fr.  ;  4'"'^  Volume,  70  fr. ;  5'"*^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 


gnie   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO    SPECIMEN    =     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    lO'"^    NUMÉRO    : 

Pages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle 149 

Les  Cypripedium 152 

Los  Orchidées  en  appartement.  —  II I55 

La  culture  des  Masdevallia 158 

I^es  fleurs  d'Oi'chidées  pour  fleuristes ^ ItiO 

Serres  en  fer  ou  en  bois? 162 

Travaux  de  la  première  quinzaine  d'août 1(53 

Petite  correspondance 164 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


B  R  u  :x^  e:  L  L.  e:  s 


Présidents   d'Honneur    : 

IMM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  do  S.  M.  Brilanniquo,  à  Berlin,  pour  rAllemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYSSON,  auteur  de  l'OrcliidophUe,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  dos  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G,  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Comte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemaind,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  Metdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 

^;g=^  JjGs  Meetings  sont  suspendus  chaque  année  pendant  les 
inois  d'été  de  juillet  et  août. 


l"   AOUT    1890  149 


CHRONIQUE    ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 


UNE  ORCHIDÉE  SENSITIVE.  C'est  le  Masdevallia  muscosa,  importé  de  la 
Nouvelle  Grenade  vers  1875,  et  dont  Reichenbach  fit  la  description  la  même 
année.  La  curieuse  particularité  qu'elle  présente,  et  qu'on  n'observe  guère  que 
dans  deux  ou  trois  autres  genres,  montre  une  fois  de  plus  l'extrême  variété  des 
ressources  que  la  nature  sait  mettre  en  œuvre  pour  assurer  la  reproduction  des 
espèces. 

Le  labelle  de  cette  fleur  est  pourvu  d'une  crête  dans  laquelle  réside  le  siège 
de  sa  sensibilité  :  le  moindre  contact  suffit  pour  le  mettre  en  mouvement,  et 
lorsque  ce  contact  est  prolongé,  le  labelle  s'élève  vivement  et  se  projette  contre 
la  colonne.  Si  donc  un  insecte  vient  à  se  poser  sur  la  fleur  et  à  toucher  la  crête 
du  labelle,  il  est  aussitôt  emporté  et  enfermé  dans  la  prison  formée  par  le  labelle 
appliqué  contre  la  fleur.  Il  ne  peut  s'échapper  que  par  une  étroite  ouverture 
située  près  de  l'anthère  et  il  emporte  avec  lui  les  masses  polliniques,  qu'il  ira 
déposer  sur  une  autre  fleur. 

Il  est  à  noter,  d'autre  part,  que  les  ovaires  et  la  hampe  florale  sont  recouverts 
de  cils  abondants  qui  servent  évidemment  à  empêcher  les  insectes  rampants  de 
pénétrer  dans  la  fleur. 

*  * 

LE  MANUAL  OF  ORCHIDACEOUS  PLANTS,  l'intéressante  publication 
de  MM.  Veitch,  vient  de  s'augmenter  de  la  sixième  partie,  qui  a  paru  le  mois 
dernier.  Le  nouveau  fascicule  est  consacré  aux  genres  suivants  :  Arundina, 
Bletia,  Broughtonia,  Calanthe,  Coelogyne,  Chysis,  Diacrium,  Epidendrum, 
Ipsea,  Nanodes,  Pachystoma,   Phaius,  Phaiocalanthe,  Pleione,  Spathoglottis, 

Thunia  et  Trichosma. 

* 

*  * 

UN  CATALOGUE  D'ORCHIDÉES  vient  d'être  publié  par  notre  collabo- 
rateur, M.  Alf.  Van  Imschoot,  de  Mont-S'-Amand,  près  Gand.  Il  comprend 
les  espèces  cultivées  actuellement  chez  cet  amateur  éclairé,  et  se  compose  de 
seize  pages. 


150  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

UN  CATTLEYA  MOSSIAE  ALBA,  vendu  récemment  à  Londres  aux 
enchères  publiques,  a  atteint  le  prix  de  3,250  francs.  On  voit  que  les  Orchidées, 
surtout  à  coloris  blanc,  sont  toujours  hautement  appréciées  par  nos  voisins 
d'outre-Manche. 

Les  Cattleya,  plus  que  tout  autre  genre  peut-être,  méritent  bien  cette  faveur 
par  la  beauté  de  leurs  formes  et  de  leurs  couleurs.  Ils  nous  réservent  encore 
bien  de  merveilleuses  surprises. 

*  * 

DES  PRIX  ÉLEVÉS  ont  été  payés  également  pour  diverses  Orchidées 
à  une  vente  récente,  salle  Protheroe  et  Morris.  Nous  relevons  notam- 
ment :  un  Cypripedium  porphyrochlamis  de  3  pousses,  vendu  1450  francs;  un 
Cattleya  Gaskelliana,  12 10  francs;  un  Cypripedium  Tautzianum,  2  fortes  pousses, 
1185  francs;  un  Cypripedium  villosum aureum,  var.  Studley  House,  iioo  francs; 
un  CypyipediwnMarshallianum,  i  pousse,  950  francs;  un  Odontoglossiim  Edwardi, 
825  francs;  un  Cypripedium  leucorrhodum,  735  francs,  etc.  Dans  cette  vente 
seule,  71  plantes  ont  dépassé  le  chiffre  de  250  francs  chacune. 


* 
*  * 


UNE  COLLECTION  D'AQUARELLES  D'ORCHIDÉES  par  Durham  a  été 
mise  en  vente,  toujours  en  Angleterre,  au  mois  de  juin  dernier.  Elle  se  compo- 
sait de  286  figures  de  grandeur  naturelle,  réunies  en  22  volumes;  elle  a  réalisé 
le  chiffre  de  8,750  fr. 


* 


UN  DISA  GRANDIFLORA  (ou  UNIFLORA)  se  trouvait  en  fleurs  derniè- 
rement chez  M.  le  Comte  de  Germiny,  près  de  Rouen.  Il  portait  plusieurs 
centaines  de  fleurs  d'un  effet  admirable.  Cette  plante  est  cultivée  en  serre  tem- 
pérée et  reçoit  une  ventilation  abondante  jour  et  nuit. 

D'autres  Disa  viennent  également  de  fleurir  le  mois  dernier,  notamment  le 
D.  tripetala,  petite  espèce  très  élégante,  quoique  moins  belle  que  la  précé- 
dente, et  le  D.  racemosa,  qui,  dans  son  port,  ressemble  beaucoup  au  D.  tripetala. 
Ses  fleurs  sont  d'un  blanc  crème,  tacheté  de  rose  vif. 


* 
*  * 


LES  MEETINGS  DE  L'ORCHIDÉENNE,  la  société  d'amateurs  bien  connue 
de  Bruxelles,  sont  momentanément  suspendus.  La  plus  grande  partie  de  leur 
brillante  clientèle  se  trouvant  aux  bains  de  mer  ou  à  l'étranger  pendant  l'été,  le 


i^*"  AOUT  i8go  151 

comité  directeur  a  décidé  de  supprimer,  chaque  année,  les  expositions  de  juillet 
et  d'août. 

La  réouverture  aura  lieu  les  14  et  15  septembre.  Espérons  que  les  amateurs 
auront  bien  employé  ce  repos,  et  que  la  rentrée  nous  ménagera  une  exposition 
aussi  remarquable  que  celles  des  mois  d'avril,  mai  et  juin  derniers. 

*  * 

LE  LAVAGE  DES  POTS,  sur  lequel  nous  consultent  plusieurs  de  nos 
lecteurs,  doit  être  fait  fréquemment  avec  le  plus  grand  soin.  Ce  n'est  pas 
seulement  un  luxe  de  propreté,  mais  aussi  et  surtout  une  précaution  hygiénique 
indispensable,  car  les  algues  verdâtres  et  la  vase  qui  prennent  naissance  sur 
les  parois  et  les  recouvrent  sont  un  véritable  poison  pour  les  racines. 

Certains  cultivateurs  croient  pouvoir  échapper  à  ces  inconvénients  ou  rendre 
les  lavages  plus  faciles  en  employant  des  pots  vernissés;  ce  système  est  égale- 
ment mauvais  ;  le  vernis  ferme  les  pores  du  pot,  et  dès  lors  l'air  ne  circule  plus, 
l'évaporation  est  supprimée;  le  remède  est  donc  pire  que  le  mal.  Il  faut,  au 
contraire,  que  les  pots  soient  très  poreux. 

* 

*  * 

M'^  B.  S.  WILLIAMS,  qui  vient  de  mourir  dans  les  derniers  jours  de  juin, 
à  l'âge  de  soixante  huit  ans,  était  connu  de  tous  les  amateurs  d'Orchidées 
comme  un  excellent  cultivateur  de  ces  plantes,  et  surtout  comme  l'auteur  d'ou- 
vrages remarquables  sur  leur  culture.  Il  a  notamment  publié  l'Orchid  Growers' 
Manual,  dont  le  succès  fut  très  grand,  et  l'Orchid  Album;  il  a  également 
rédigé  le  texte  dans  la  publication  illustrée  de  M.  Warner,  Select  Orchi- 
daceoiis  Plants. 

Il  sera  vivement  regretté  par  tous  ceux  qui  le  connaissaient,  et  qui  rendaient 
hommage  à  la  loyauté  et  à  la  grandeur  de  son  caractère  en  même  temps  qu'à 
sa  haute  compétence  pratique.  Pour  honorer  la  mémoire  de  M.  Willianis, 
un  Comité  vient  de  se  former  à  Londres,  avec  mission  de  formuler  un  projet 
de  nature  à  satisfaire  au  vœu  de  ses  nombreux  admirateurs.  Telle  était  la 
sympathie  qu'avait  su  se  conciher  cet  excellent  homme,  que  le  principe  de 
cette  manifestation  a  été  arrêté  unanimement  dans  la  semaine  qui  a  suivi 
son  décès. 

Il  est  question  de  fonder  un  prix  sous  la  forme  d'une  médaille  qui  serait 
décernée  au  nom  du  défunt. 


152  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LES    CYPRIPEDIUM 

(Suite  et  fin,  voir  no  9.) 

On  rencontre  les  Cypripedium  répandus  depuis  les  contrées  chaudes  et 
humides  de  Bornéo  jusqu'aux  climats  froids  et  secs  des  États  Unis  du  nord  et 
de  l'Europe.  Nulle  part  ils  ne  sont  en  grande  quantité;  mais  on  les  trouve  surtout 
dans  la  partie  intertropicale  de  l'Asie  orientale,  y  compris  les  Phihppines  et  la 
Malaisie,  jusqu'au  Burmah  et  au  Népaul  d'un  côté,  et  jusqu'à  Hong  Kong  de 
l'autre.  Presque  toutes  les  espèces  qui  viennent.de  cette  région  réclament  une 
température  élevée  et  beaucoup  d'humidité.  Elles  n'ont  pas  de  saison  de  repos, 
parce  qu'elles  n'ont  pas  de  pseudo-bulbes  et  n'ont  pas  besoin  par  conséquent 
d'une  certaine  période  pour  les  mûrir. 

Deux  espèces  venant  de  Bornéo  méritent  une  mention  spéciale  :  le  C.  Stonei 
platytaeniiim  à  cause  de  sa  beauté  et  de  sa  grande  rareté,  et  le  C.  Lawrenceanwn 
pour  sa  robusticité  et  son  utilité.  La  première  fut  importée  de  Sarawak  en  1863, 
en  un  seul  exemplaire;  aucun  autre  n'a  été  découvert  depuis,  et  c'est  de  cet 
unique  échantillon  que  proviennent  tous  ceux  qui  figurent  dans  les  collections. 
Il  est  peu  probable  cependant  que  la  plante  ainsi  obtenue  accidentellement 
provienne  d'une  variation  exceptionnelle  de  semis;  néanmoins  ce  n'est  pas 
absolument  impossible. 

Le  C.  Lawrenceanum  a  été  trouvé  par  M.  F.  W.  Burbidge,  au  nord  de 
Bornéo,  en  1878.  Il  n'existe  donc  en  Europe  que  depuis  une  dizaine  d'années; 
mais  il  s'y  est  répandu  très  rapidement,  grâce  à  la  belle  apparence  de  ses  fleurs. 

Il  existe  encore  deux  autres  espèces  de  l'ancien  monde,  toutes  deux  fort  belles, 
qui  n'ont  été  découvertes  qu'une  seule  fois  à  l'état  sauvage;  tous  les  exemplaires 
qui  les  représentent  dans  les  collections  proviennent  de  la  première  importation. 
Ce  sont  le  C.  Fairieanum,  introduit  par  M.  J.  Linden,  et  le  C.  superbiens 
(C.  Veitchi),  introduits  tous  deux  il  y  a  trente  ans  environ,  recherchés  depuis 
lors  sans  succès,  et  qui  doivent  avoir  à  peu  près  disparu  à  l'état  sauvage.  Le 
premier,  un  peu  délicat,  est  beaucoup  plus  rare  dans  les  cultures  que  le 
second.  Ses  fleurs  ont  un  gracieux  coloris;  le  sépale  dorsal,  veiné  et  réticulé 
de  pourpre,  se  détache  vivement  sur  le  fond  clair.  Quant  au  C.  superbiens,  il  a 


i"  AOUT   i8go  153 

une  fleur  d'une  élégance  remarquable;  les  sépales  en  sont  rayés  de  vert;  les 
pétales  présentent  de  nombreuses  taches  foncées. 

Un  groupe  originaire  de  l'Asie,  et  qui  comprend  plusieurs  variétés  inté- 
ressantes, est  celui  qui  va  du  C.  concolor  au  C.  niveum,  en  passant  par  une 
gradation  dont  les  C.  Godefroyi  et  bellatuhim  marquent  les  étapes.  Chose 
curieuse,  leur  disposition  climatérique  offre  également  cette  gradation  ;  le 
C.  concolor  vient  du  nord  et  le  C.  niveum  du  sud  de  la  péninsule  Malaise,  tandis 
que  le  C.  Godefroyi  et  probablement  aussi  le  C.  bellaUilum  occupent  la  région 
intermédiaire. 

Entre  le  jaune  C.  concolor  et  le  blanc  C.  niveum,  de  nombreuses  espèces  ont 
été  introduites,  qui  présentent  aux  yeux  d'une  façon  saisissante  la  transition 
d'une  espèce  à  l'autre;  il  y  a  là  un  sujet  d'étude  des  plus  intéressants,  en  dehors 
même  de  la  valeur  horticole  des  plantes  en  question. 

Dans  la  plupart  des  Cypripedium  de  l'ancien  monde,  les  pétales  dépassent 
les  sépales  d'une  longueur  de  trois  ou  quatre  pouces  au  plus;  ils  présentent 
néanmoins  un  allongement  considérable  dans  le  C.  Parishi,  le  C.  laevigatum, 
et  surtout  le  C.  Sanderianum.  Ces  trois  espèces  se  rapprochent  sensiblement  du 
groupe  des  Selenipedium,  très  éloignés  géographiquement.  Elles  forment  la  base 
d'une  sorte  de  transition  entre  l'ancien  et  le  nouveau  monde. 

Le  groupe  des  Selenipedium,  que  plusieurs  autorités  ont  considéré,  avec 
raison,  comme  une  section  distincte  ('),  se  trouve  principalement  au  nord  et 
à  l'ouest  de  l'Amérique  du  sud.  Il  se  distingue  surtout  des  Cypripedium  de 
l'ancien  monde  par  la  disposition  des  ovaires,  qui  ont  trois  loges,  et  dans 
lesquels  les  graines  se  trouvent  au  centre  au  lieu  d'être  sur  la  paroi.  Le  plus 
connu  est  le  5.  caiidatum,  qui  a  des  pétales  longs  et  étroits,  atteignant  jusqu'à 
soixante-quinze  centimètres,  et  qui,  après  l'épanouissement  de  la  fleur,  gran- 
dissent parfois  à  raison  de  quatre  ou  cinq  centimètres  par  jour  jusqu'à  leur 
complet  développement.  Le  S.  caricinum  et  le  curieux  Uropedium  Lindeni 
présentent  des  particularités  analogues.  Ce  dernier,  qui  avait  d'abord  été  consi- 
déré comme  un  genre,  distinct,  est  aujourd'hui  classé  comme  une  variété  de 
S.  caudatum,  dans  laquelle  le  labelle,  au  lieu  de  présenter  la  forme  de  poche, 
est  étroit  et  allongé  comme  les  pétales  de  ce  dernier.  En  outre,  il  possède 
trois  anthères  sur  la  colonne. 


(i)   Voir   l'article  Selenipedium    grande,   de   notre   collaborateur  M.  RoLFE,   dans  la  Lindenia, 
^me  vol.,   ire  livraison. 


154  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDEES 

Nous  citerons  encore  parmi  les  Selenipedium,  les  5.  Schlimi,  longifolium  et 
Lindleyanum. 

Les  espèces  herbacées  terrestres,  aux  racines  tuberculeuses,  viennent  presque 
toutes  de  l'Amérique  du  nord;  toutefois  on  en  rencontre  quelques-unes  au  Japon 
et  l'une  d'elles,  le  gracieux  C.  calceolus,  décrit  autrefois  comme  Calceohcs  Mariac, 
se  trouve  même  dans  plusieurs  parties  de  l'Europe.  Il  est  devenu  très  rare  en 
Angleterre,  et  plusieurs  auteurs  de  ce  pays  le  donnent  comme  disparu. 

Au  point  de  vue  de  l'habitat,  les  Cypripedium  présentent  des  variations  nom- 
breuses; on  en  rencontre  sur  les  arbres,  sur  les  rochers  calcaires,  et  même  dans 
les  marais  ou  sur  leurs  bords.  Aucune  espèce  ne  paraît  appropriée  à  la  culture 
sur  bloc  adoptée  pour  les  Orchidées  épiphytes  ;  la  terre  fibreuse  et  le  sphagnum, 
et  pour  quelques  unes  un  peu  de  pierre  calcaire,  sont  les  milieux  qui  leur 
conviennent  le  mieux.  Les  espèces  terrestres  préfèrent  un  léger  compost  de 
terreau  de  feuilles  et  de  terre  glaise,  avec  un  peu  de  pierre  calcaire.  Quant  au 
C.  calceolus,  il  demande  une  exposition  plus  sèche. 

Hybrides.  —  Nous  ne  dirons  que  quelques  mots  des  hybrides  ;  la  matière 
est  trop  abondante,  et  cet  article  en  serait  démesurément  augmenté.  Indiquons 
seulement  que  quelques-uns  des  plus  beaux  et  des  plus  précieux  d'entre  eux 
ont  été  obtenus  par  la  fécondation  artificielle  croisée. 

Ces  croisements  ont  été  facilement  obtenus  entre  les  espèces  de  l'ancien 
monde,  ainsi  qu'entre  les  Selenipedium,  mais  ils  ont  présenté  jusqu'ici  plus  de 
difficulté  d'un  groupe  à  l'autre.  On  a  obtenu  de  la  semence,  on  a  pu  élever  les 
plantes  qui  en  provenaient;  mais  aucune  d'elles  n'ayant  produit  de  fleurs 
jusqu'ici,  il  est  impossible  de  juger  s'il  y  a  eu  véritablement  hybridation. 

Pour  une  étude  complète  des  hybrides,  nous  croyons  devoir  conseiller  à  nos 
lecteurs  de  consulter  l'excellent  ouvrage  de  MM.  Veitch,  qui  contient,  avec  des 
notes  descriptives  et  historiques,  le  compte  rendu  de  leurs  expériences  en 
hybridation. 

Nous  leur  rappelons  également  la  liste  publiée  dans  le  numéro  4  du  Journal 
des  Orchidées  (p.  58)  à  la  suite  du  Plébiscite  sur  les  Cypripedium;  ils  y  trouveront 
le  choix  des  cinquante  plus  belles  espèces,  parmi  lesquelles  un  certain  nombre 
d'hybrides  figurent  dans  les  premiers  rangs. 


i"  AOUT   i8go  155 


LES  ORCHIDEES  EN  APPARTEMENT 

II.  —   Les   fleurs   d'Orchidées   dans   les   salons 

Chaque  fois  que  nous  parcourons  nos  serres  à  Orchidées  en  oubhant  un 
peu  nos  préoccupations  pour  nous  laisser  aller,  comme  les  profanes,  au  plaisir 
d'admirer  les  fleurs,  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  penser  que  leur  utilité 
et  leur  charme  ne  sont  pas  bien  compris.  Nous  nous  arrêtons  à  considérer 
chacune  isolément,  uniquement,  nous  nous  perdons  dans  sa  contemplation  en 
oubliant  le  reste  de  la  serre  et  le  milieu  où  elle  se  trouve;  et,  ne  voyant  plus 
en  elle,  à  vrai  dire,  une  plante,  mais  un  objet  d'art  d'une  délicatesse  infinie, 
nous  nous  disons  que  sa  place  ne  serait  pas  dans  ce  cadre  grossier,  mais 
au  milieu  des  draperies  et  des  ornements  les  plus  luxueux,  et  sur  une  sorte  de 
piédestal. 

Les  fleurs  d'Orchidées  semblent,  par  l'élégance  et  la  pureté  de  leurs  formes, 
leur  coloris  varié  et  magnifiquement  nuancé,  l'extrême  fraîcheur  et  la  délicatesse 
de  leur  structure,  être  faites  pour  apporter,  dans  l'architecture  un  peu  froide 
et  sombre,  une  note  claire  et  gaie  sans  être  papillotante  et  tapageuse.  Placez-y 
d'autres  fleurs,  si  belles  qu'elles  soient,  vous  aurez  peut-être  l'éclat  des  cou- 
leurs et  même  le  parfum,  mais  toujours  avec  un  peu  de  lourdeur  et  trop  de 
correction  dans  les  formes.  Mettez-y  au  contraire  des  Orchidées,  le  coup  d'œil 
sera  admirable,  d'une  sobriété,  d'un  chiffonné  gracieux  ou  d'une  perfection  de 
lignes  qui  concordera  complètement  avec  l'aspect  luxueux  de  l'ensemble,  et 
d'un  cachet  artistique  exquis. 

Il  y  a,  à  notre  avis,  la  même  différence  entre  ces  deux  décorations  qu'entre 
un  beau  bronze  ou  un  marbre  de  prix,  la  Vénus  de  Milo,  le  Penseroso  ou  le 
Moïse  de  Michel  Ange,  et  les  bibelots  chinois,  les  petits  bonzes  ou  les  sta- 
tuettes de  Saxe  dont  on  couvre  des  étagères,  et  dont  le  fouillis  ou  la  grimace 
amuse,  mais  sans  pouvoir  prétendre  à  produire  un  effet  ornemental. 

Les  Orchidées  offriraient  pour  l'arrangement  des  appartements  des  ressources 
inépuisables,  et  pourraient  fournir  des  combinaisons  exquises  pour  une  concep- 
tion supérieure  de  l'art  de  la  décoration. 


156  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Ainsi  la  grappe  élégante  des  Odontoglossinn  crispum  ou  Pescatorei,  d'un 
blanc  si  délicat,  adoucit  gracieusement  les  lignes  droites  et  les  angles  des 
salons,  le  panache  exquis  des  Cattleya  les  remplit  de  sa  majesté  souveraine, 
les  fleurs  des  Vanda,  d'une  forme  si  décorative,  cadrent  merveilleusement,  par 
leurs  teintes  un  peu  amorties  et  d'un  délicieux-  contraste,  avec  les  peintures 
des  boiseries  et  des  meubles.  Tel,  comme  le  Dendrohiuui  thyrsiflorum,  semble 
exactement  inventé  pour  s'harmoniser  avec  les  appartements  blanc  et  or  de 
l'époque  du  Roi  Soleil;  tel  autre,  comme  le  Vanda  cocrulea,  est  destiné  de 
préférence  à  se  mêler  aux  couleurs  poétiques  des  boudoirs  de  jeunes  filles. 
Quelques-uns,  comme  les  Angraecum,  les  Anguloa,  les  Lycaste,  d'une  allure 
plus  sérieuse  et  plus  impeccable  encore,  semblent  avoir  leur  place  naturelle 
dans  une  pièce  plus  sombre  et  plus  grave,  dans  un  cabinet  de  travail  par 
exemple,  où  leur  contraste  donnera  plus  de  valeur  aux  vieilles  boiseries  et  aux 
bronzes. 

L'extrême  variété  des  Orchidées  permettrait  d'ailleurs  de  suivre  aisément  les 
caprices  de  la  mode,  et  de  diversifier,  mais  en  même  temps  elles  pourraient, 
grâce  à  leur  durée,  être  conservées  en  place  assez  longtemps,  ce  qui  n'est  pas 
un  faible  avantage  ;  car  il  n'est  rien  de  fâcheux  comme  de  voir  disparaître 
et  s'effeuiller  si  tôt  ces  pauvres  fleurs  auxquelles  nous  commencions  à  nous 
attacher,  et  qui,  au  lieu  de  la  gaieté  et  de  l'enchantement  de  la  vie,  ne  nous 
représentent  plus  que  la  mort  inévitable. 

En  exposant  nos  impressions,  nous  craignons  que  l'on  nous  arrête  au  premier 
mot  avec  ce  reproche  si  fréquemment  entendu  :  «  Ce  n'est  plus  la  nature.  Il 
faut  voir  les  fleurs  à  leur  place;  et  vous  les  abaissez  en  en  faisant  un  décor.  » 

Nous  croyons  que  ce  reproche  ne  serait  pas  fondé.  Nous  sommes  absolument 
d'accord  avec  nos  contradicteurs  sur  ce  point,  que  chaque  chose  doit  être  vue 
dans  son  cadre  et  à  sa  place.  Les  Roses,  les  Œillets,  les  Camellias,  etc.  nous 
semblent  admirables  dans  un  jardin;  mais  peut-on  y  mettre  les  Orchidées? 
Outre  que  leur  santé  ne  le  permet  pas,  nous  sommes  convaincu  qu'elles  y 
seraient  déplacées,  perdues  au  milieu  du  fouilHs  des  autres  fleurs  plus  touffues, 
plus  épaisses,  plus  tapageuses  et  qui  sont  faites,  elles,  pour  régner  en  plein 
air.  Mais  les  Orchidées  ne  sont  pas  créées  pour  ce  milieu;  en  les  contemplant 
on  ne  pense  pas  à  une  chose  cultivée  dans  la  terre,  arrosée  à  coups  d'arro- 
soirs, exposée  à  tous  les  vents  ;  on  sent  nettement  qu'on  est  en  présence 
d'une  essence  supérieure,   plus  délicate  et  plus  élevée,  plus  artistique  enfin. 

Les  professeurs  de  rhétorique  nous  enseignent  qu'il  existe   dans  les  arts 


I"  AOUT    1890  157 

plastiques  plusieurs  degrés;  il  y  a  d'abord  la  sculpture  et  la  peinture,  puis 
l'architecture,  et  enfin  l'art  des  jardins.  En  plaçant  les  Orchidées  dans  une 
autre  catégorie  que  les  plantes  banales  de  nos  climats,  en  les  associant  à 
l'architecture,  nous  les  élevons  donc  à  une  dignité  plus  haute,  et  nous  ne 
pouvons  être  soupçonné  de  méconnaître  la  nature  en  lui  attribuant  des  qualités 
artistiques  égales  à  celles  que  l'homme  s'efforce  de  produire  avec  son  génie. 

Nous  croyons,  quant  à  nous,  que  cette  conception  permettrait  de  donner  aux 
appartements  un  charme,  un  éclat  et  une  splendeur  incomparables.  Au  point 
de  vue  du  parfum  même,  elle  aurait  des  avantages;  car  l'émanation  des  Orchi- 
dées, généralement  si  douce  et  si  discrète  en  comparaison  des  autres  fleurs,  n'est 
pas  encombrante  et  fatigante  comme  les  leurs;  il  semble,  quand  on  traverse  une 
serre  de  Cattleya,  par  exemple,  que  l'on  aspire  l'air  pur  des  hautes  montagnes. 

Ce  système  aurait  en  outre  l'avantage  de  rendre  éminemment  utiles  des 
fleurs  qui  sont,  il  me  semble,  un  peu  inutilisées  actuellement.  La  plupart  des 
collectionneurs  ne  les  coupent  pas,  et  laissent  leurs  plantes  dans  les  serres,  où 
ils  ne  profitent  pas  pleinement  (à  supposer  même  qu'ils  les  visitent  souvent)  de 
ce  magnifique  coup-d'œil.  Ils  auraient  avantage  à  les  transporter  dans  leurs 
appartements  au  moment  de  la  floraison,  et,  celle-ci  passée,  à  les  remplacer  par 
d'autres.  Ils  en  jouiraient  ainsi  plus  déhcatement  et  plus  longtemps,  et  en 
feraient  partager  l'agrément  à  un  plus  grand  nombre  de  personnes,  car  le 
nombre  des  visiteurs  et  des  amis  que  l'on  conduit  dans  ses  serres  est  toujours 
assez  restreint. 

Cela  se  comprend  aisément,  du  reste.  Les  dames  éprouveront  toujours  un 
peu  de  répugnance  ou  d'effroi  en  pénétrant  dans  des  serres  forcément  étroites 
et  basses,  où  la  température  est  trop  haute,  où  l'atmosphère  est  chargée 
d'humidité;  et  si  elles  admirent  les  fleurs,  elles  seront  moins  charmées  par  les 
plantes  qui  n'en  ont  pas.  Cela  prouve  qu'il  faut  voir  chaque  chose  à  sa  place, 
et  les  fleurs  d'Orchidées  dans  un  cadre  élégant  et  artistique. 

Leur  possesseur,  d'ailleurs,  en  profitera  ainsi  davantage,  car  elles  se  conser- 
veront beaucoup  plus  longtemps  dans  l'air  sec  et  frais  d'un  salon  que  dans 
l'atmosphère  humide  de  la  serre.  Telle  fleur  de  Cattleya,  par  exemple,  qui,  sur 
sa  tablette,  se  couvre  de  piqûres  et  noircit  au  bout  de  quelques  jours,  dure 
trois  à  quatre  semaines  dans  la  serre  des  Odontoglossum  ;  elle  gardera  sa 
fraîcheur  plus  longtemps  encore  quand  elle  se  trouvera  dans  un  appartement. 


158  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


LA    CULTURE    DES    MASDEVALLIA 

Les  Masdevallia  sont  des  plantes  alpines;  ils  se  cultivent  en  serre  froide,  avec 
les  Odontoglossum  et  les  Oncidium. 

Dans  leurs  contrées  d'origine,  au  Pérou,  au  Brésil  et  dans  la  région  septen- 
trionale de  l'Amérique  du  Sud,  ils  croissent  dans  des  endroits  très  variés,  dans 
les  crevasses  des  montagnes,  sur  les  arbres,  sur  les  toits  des  constructions, 
partout  sans  grande  quantité  de  matière  végétale.  Il  faut  par  conséquent  les 
traiter  en  épiphytes  et  leur  donner  un  excellent  drainage,  s'élevant  à  la  moitié  ou 
aux  deux  tiers  du  pot.  Il  convient  de  laver  très  soigneusement  les  tessons  ou 
d'en  emplo5^er  de  neufs,  afin  d'éviter  la  présence  de  poussières,  ou  de  toute 
autre  matière  étrangère  qui  pourrait  nuire  aux  racines.  En  outre,  il  est  bon  de 
disposer  une  couche  de  sphagnum  au  dessus  du  drainage,  pour  empêcher  le 
compost  de  l'obstruer  et  d'arrêter  l'écoulement  de  l'eau. 

Le  compost  sera  d'un  tiers  de  sphagnum,  et  de  deux  tiers  de  terre  fibreuse, 
soigneusement  nettoyée  et  débarrassée  des  rhizomes  de  fougères. 

Quelques  cultivateurs  croient  utile  d'employer  pour  ces  plantes  des  pots  de 
grande  dimension;  nous  estimons  ce  système  dangereux  en  raison  de  la  stagna- 
tion de  l'eau,  qui  risque  de  faire  pourrir  les  racines. 

Nous  procédons  au  rempotage,  soit  en  hiver,  de  janvier  à  février,  soit  en 
automne,  dans  le  courant  d'octobre. 

Il  est  à  remarquer  d'ailleurs  que  les  Masdevallia,  dans  leur  patrie  d'origine, 
n'ont  pas  de  saison  de  repos.  De  cette  particularité  découlent  des  consé- 
quences importantes  au  point  de  vue  de  l'arrosage,  qui  ne  devra  jamais  être 
complètement  interrompu.  Il  suffira  de  le  diminuer  légèrement  d'octobre  en 
avril,  pendant  la  période  où  cesse  la  végétation.  Nous  conseillerons  d'arroser, 
en  été,  tous  les  deux  jours  ou  tous  les  jours,  et  en  hiver,  tous  les  quatre  ou 
cinq  jours.  L'eau  de  pluie  nous  paraît  toujours  préférable  à  toute  autre  pour 
cet  usage,  ainsi  que  le  journal  l'a  dit  pour  toutes  les  Orchidées  en  général. 

En  outre,  l'on  devra  humecter  abondamment,  et  plusieurs  fois  par  jour, 
les  sentiers  ainsi  que  les  tablettes  sur  lesquelles  sont  disposés  les  pots.  Par 


I"   AOUT    1890  159 

ce  procédé,  et  au  moyen  d'une  ventilation  abondante,  l'on  arrivera  à  établir 
en  été  dans  la  serre  une  température  un  peu  inférieure  à  celle  de  l'extérieur. 

En  hiver,  la  température  doit  être  maintenue  entre  8°  et  12°  centigrades; 
on  peut  aérer  dès  qu'elle  s'élève  au  dessus  de  12°  à  l'intérieur  ou  de  6°  à 
l'extérieur. 

Il  convient  également  d'abriter  les  serres  dès  que  les  rayons  du  soleil  com- 
mencent à  chauffer,  c'est-à-dire  du  mois  de  mars  jusqu'à  la  fin  d'octobre. 
Toutefois,  la  plupart  des  Masdevallia  recherchent  la  lumière.  Il  sera  bon  de 
rapprocher  du  vitrage  toutes  les  plantes  de  faible  dimension,  qui  peuvent  être 
déplacées  aisément. 

La  culture  en  panier  leur  convient  d'ailleurs  parfaitement;  on  peut  la  recom- 
mander pour  la  plupart  des  espèces,  et  particulièrement  pour  les  M.  hella, 
Wallisi,  chimaera,   sceptrum,   Hoiitteana,   Backhouseana,  Benedicti. 

Une  des  grandes  difficultés  de  la  culture  des  Masdevallia  est  la  destruction 
des  thrips  et  des  autres  insectes  qui  s'attaquent  à  ces  plantes  avec  un  acharne- 
ment particuher.  Quelques  cultivateurs  s'en  débarrassent  au  moyen  de  lavages 
au  savon  noir.  Nous  avons  obtenu  les  meilleurs  résultats  de  la  méthode  signalée 
dans  le  deuxième  numéro  du  Journal  des  Orchidées,  c'est-à-dire  de  l'intoxica- 
tion de  l'air  des  serres  par  le  tabac.  Elle  permettra  de  préserver  les  plantes 
de  toute  atteinte. 

Signalons  en  terminant  la  disposition  spéciale  de  l'inflorescence  dans  la 
section  des  chimaera  etc.,  qui  produisent  leur  tige  florale  à  la  partie  inférieure, 
comme  les  Stanhopea.  Il  convient  d'employer  pour  ces  plantes  des  paniers  dont 
les  lattes  soient  assez  espacées  pour  pouvoir  livrer  passage  à  la  fleur. 

Ces  dernières  espèces  se  trouvent  en  général  à  des  régions  un  peu  moins 
élevées,  et  partant  un  peu  plus  chaudes  que  les  autres  du  genre.  On  pourra, 
au  besoin,  leur  réserver  pendant  l'hiver  une  place  plus  tempérée  dans  la  serre, 
ou  même  les  mettre  dans  la  partie  la  plus  fraîche  de  la  serre  des  Cattleya,  en 
ayant  soin  toutefois  de  leur  fournir  toujours  beaucoup  de  lumière  et  d'air. 

Les  Masdevallia  ont  été  longtemps  considérés  comme  étant  d'une  culture 
difficile;  on  les  rendait,  comme  il  arrive  souvent,  responsables  des  mécomptes 
provenant  uniquement  de  soins  mal  entendus.  Sous  prétexte  qu'ils  provenaient 
de  l'Amérique  tropicale,  on  leur  donnait  une  chaleur  excessive;  une  fois  soumis 
au  même  traitement  que  les  Odontoglossum,  ils  ont  parfaitement  prospéré. 

Bien  cultivés,  ils  donnent  des  fleurs  en  abondance,  et  fleurissent  même  deux 
fois  par  an. 


l6o  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Les  espèces  les  plus  remarquables  au  point  de  vue  de  la  floraison  sont  les 
M.  Harryanci  et  ses  variétés  ;  les  M.  Veitchiana,  et  M.  Lindeni,  auprès  des- 
quelles se  rangent  un  grand  nombre  de  formes  voisines  dont  le  classement  n'a 

pas  encore  toute  la  clarté  et  la  netteté  désirables. 

C.  Ellner. 


LES    FLEURS    D  ORCHIDEES    POUR    FLEURISTES 

Il  y  a  peu  d'années  que  les  fleurs  d'Orchidées  sont  offertes  en  vente  en  quan- 
tités importantes  ;  le  goût  du  public  acheteur  varie  peu,  et  n'accueille  en  général 
les  nouveautés  qu'avec  une  extrême  prudence;  aussi,  malgré  les  qualités  d'élé- 
gance, de  couleur,  de  durée,  parfois  même  de  parfum  que  possèdent  celles-ci,  il 
se  passa  longtemps  avant  qu'elles  pussent  sortir  d'un  cercle  très  restreint 
d'acheteurs  raffinés.  Beaucoup  de  personnes  leur  préféraient,  en  hiver,  les 
Roses,  les  Gardénia,  les  Camellia,  qu'elles  avaient  toujours  connus. 

Les  Orchidées  ont  fini  par  s'imposer  au  goût  du  public,  comme  toutes  les 
choses  réellement  belles  ;  on  ne  conçoit  plus  aujourd'hui  de  bouquets  vraiment 
élégants  et  riches  sans  qu'il  s'y  trouve  quelques  fleurs  d'Odontoglossum  Alexan- 
drac  ou  Pescatovei,  de  Phalaenopsis,  de  Cattleya,  etc.  Mais  le  nombre  des  espèces 
qui  ont  conquis  droit  de  cité  est  encore  singulièrement  restreint,  par  rapport  à 
l'immense  variété  des  plantes  cultivées.  C'est  qu'elles  ne  sont  pas  assez  connues. 
Il  reste  beaucoup  à  faire  de  ce  côté,  et  nous  croyons  qu'on  pourrait  citer  un 
grand  nombre  d'espèces  qui  se  prêtent  admirablement  à  cette  utihsation,  et  que 
les  producteurs  auraient  avantagea  offrir  au  public;  elles  seraient  bientôt  en 
faveur,  et  nous  ne  doutons  pas  que  les  cultivateurs  seraient  amplement  récom- 
pensés de  leur  peine. 

Il  serait  facile  et  fructueux,  par  exemple,  d'avoir  plusieurs  serres  remplies 
uniquement  d'Odontoglossum  de  serre  froide,  qui  demandent  peu  de  soins,  peu 
de  chauffage,  et  sont  assurés  de  trouver  toujours  un  excellent  accueil  auprès 
du  public.  Les  0.  Alexandrae,  Pescatorei,  citrosiniim,  grande,  Rossi  majus 
fleurissent  presque  toute  l'année  abondamment,  et  malgré  les  coupes  pratiquées 
tous  les  jours,  l'aspect  des  serres,  avec  leurs  centaines  de  grappes  recourbées, 
présentant  les  dispositions  les  plus  variées  et  tous  les  degrés  de  développement, 
sera  extrêmement  gracieux  et  séduisant. 


I^""   AOUT    1890  161 

Les  Cattleya,  par  leur  éclat  et  leur  grandeur,  méritent  une  mention  spéciale, 
surtout  ceux  à  floraison  hivernale;  ils  pourront  être  cultivés  en  grandes 
masses  ;  leurs  fleurs  sont  à  juste  titre  très  recherchées  surtout  à  l'époque 
des  étrennes. 

Parmi  les  Orchidées  fleurissant  également  en  hiver,  il  faut  citer  les  Dendro- 
bium  Wardianum,  nobile,  Dearei  et  Jamesianum,  et  les  Calanthe  Veitchi,  vestita, 
V.  oculata  gigantea,  Fournieri,  etc. 

On  peut  recommander  encore  les  Laelia  purpurata,  anceps,  Perrini,  aidumnalis 
et  albida,  les  Coelogyne  ocellata  et  cristafa,  qui  donnent  un  grand  nombre  de 
belles  fleurs  blanches,  les  Oncidium,  précieux  pour  la  longue  durée  de  leurs 
fleurs  et  parmi  lesquels  beaucoup  d'espèces  peuvent  être  choisies,  les  0.  sar- 
codes,  varicosum,  tigrinum,  Jonesianum,  Forbesi,  Marshallianum,  etc. 

D'autres  genres  d'Orchidées  méritent  d'être  signalés  aussi  dans  cette 
énumération  des  plantes  décoratives.  Ce  sont  d'abord  les  Phalaenopsis  amabilis, 
Stuartiana,  grandiflora,  Schilleriana,  très  beaux  et  très  recherchés,  qui  peuvent 
être  cultivés  en  grand  nombre  dans  une  petite  serre  chaude,  placés  sur  les 
tablettes  ou  accrochés  au  vitrage  de  la  serre,  les  Lycaste  et  surtout  les  Lycaste 
Skinneri,  ertfin  les  Cypripedium,  dont  le  Journal  des  Orchidées  a  déjà  opéré 
le  classement  à  ce  point  de  vue.  Rappelons  que  les  plus  appréciés  dans  le 
plébiscite,  pour  la  fleur  coupée,  étaient  les  C.  insigne,  barbatum,  Lawrenceanum, 
Leeanunii  villosuni,  Spicerianum,  nitens,  Harrisianum,  callosum,  Sedeni,  Daiithieri 
et  Boxalli. 

Cette  liste  ne  comprend  que  des  noms  d'espèces  dignes  de  figurer  dans  la 
décoration  des  appartements  et  des  tables.  Elle  est  assez  longue  pour  fournir 
un  aliment  suffisant  à  l'activité  d'un  cultivateur  installé  grandement. 

Pour  nous,  nous  ne  cesserons  pas  de  croire  qu'un  fleuriste  pourrait,  en  se 
faisant  une  spéciahté  des  Orchidées,  réaliser  d'importants  bénéfices.  Nous 
avons  eu  déjà,  dans  ce  journal,  l'occasion  de  signaler  aux  cultivateurs  les 
progrès  considérables  qui  restaient  encore  à  faire.  Nous  faisons  des  vœux 
pour  que  les  articles  spéciaux  que  nous  publions  à  ce  point  de  vue  atteignent 
le  but  que  nous  nous  sommes  proposé,  et  pour  que  l'Orchidée,  si  rare  encore 
chez  les  fleuristes,  y  soit  à  l'avenir  représentée  comme  elle  mérite  de  l'être. 
C'est  l'intérêt  des  cultivateurs,  car,  il  faut  le  rappeler  souvent,  l'Orchidée  est 
la  reine  des  fleurs  et  celle  dont  la  culture  est  le  plus  profitable. 


l62  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDÉES 


SERRES    EN    FER    OU    EN    BOIS? 

Un  de  nos  abonnés  nous  demande  s'il  est  préférable  de  construire  les 
serres  d'Orchidées  en  fer  ou  en  bois. 

Cette  question  nous  ayant  été  déjà  posée  à  plusieurs  reprises,  nous  croyons 
utile  d'y  répondre  dans  nos  colonnes  pour  tous  nos  lecteurs. 

Nous  sommes  convaincus  que  le  bois  est  de  beaucoup  préférable  au  fer, 
et  voici  pourquoi  :  le  fer  est  très  bon  conducteur  de  la  chaleur,  tandis  que  le 
bois  ne  l'est  sensiblement  pas.  Il  en  résulte  que  le  fer  refroidit  notablement 
l'atmosphère  en  hiver  et  l'échauffé  trop  en  été,  inconvénients  que  ne  possède 
pas  le  bois. 

En  second  lieu,  par  le  même  motif,  la  vapeur  d'eau  contenue  dans  l'atmos- 
phère des  serres  se  condense  abondamment,  en  hiver,  sur  les  mernbrures  de 
fer  froides,  et  elle  retombe  sur  les  plantes  en  gouttes  glacées  qui  font  beaucoup 
de  tort  aux  plantes.  De  plus,  dans  les  serres  de  fer,  il  est  à  peu  près  impossible 
d'éviter  la  rouille.  Les  gouttes  d'eau  déposées  aux  endroits  rouilles  seront 
chargées  d'oxyde,  et  produiront  des  taches  affreuses  sur  les  feuilles. 

Cette  rouille  ne  tardera  pas  aussi  à  compromettre  la  solidité  des  charpentes, 
qui  s'écarteront  et  se  disjoindront  rapidement.  Pour  éviter  cet  inconvénient, 
il  faudra  les  faire  peindre  au  moins  une  fois  l'an;  et  cette  opération  est  désa- 
gréable à  cause  des  dérangements,  de  la  malpropreté  et  de  la  mauvaise  odeur 
qu'elle  entraîne.  Elle  ne  suffit  pas,  d'ailleurs,  à  empêcher  absolument  toute 
oxydation. 

La  serre  en  bois  n'a  qu'un  défaut,  c'est  d'être  un  peu  plus  coûteuse  que  la 
serre  en  fer.  Mais  cette  différence,  répartie  sur  un  aussi  grand  nombre  d'années, 
n'est  guère  importante.  Et  peut-être,  bien  entretenue,  dure-t-elle  aussi  long- 
temps que  l'autre. 

Les  bois  de  chêne  et  surtout  de  pitchpin  sont  les  plus  recommandables  pour 
la  construction  des  serres. 


l"   AOUT    1890  163 


TRAVAUX   DE   LA   PREMIÈRE   QUINZAINE   D'AOUT 

Serre  froide.  —  Il  faudra,  comme  pendant  les  mois  précédents,  veiller  à 
l'arrosage,  à  l'ombrage  et  à  la  ventilation.  Si  quelques  plantes  paraissent 
dépérir  à  cause  du  drainage  défectueux  ou  par  d'autres  raisons  analogues,  on 
les  rempotera  sans  tarder  et  on  leur  donnera  les  soins  convenables. 

Avoir  soin  d'arroser  les  importations  récentes  qui  poussent,  et  de  les  pré- 
server contre  les  attaques  des  insectes,  mais  éviter  les  excès  d'arrosage. 
Si  le  temps  se  mettait  au  beau  et  que  la  température  s'élevât  d'une  façon 
durable,  il  faudrait  arroser  abondamment  les  sentiers  et  les  tablettes. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  gigas  et  autres,  dont  la  floraison  est  ter- 
minée, doivent  être  rempotés  actuellement  s'il  est  nécessaire,  et  placés  dans 
un  endroit  bien  éclairé.  Les  C.  aurea  et  Dowiana,  qui  sont  en  fleurs,  devront 
être  surveillés  de  près,  car  ils  font  généralement  leurs  jeunes  racines  après  la 
floraison.  Les  Laelia  purpurata,  une  fois  leur  floraison  terminée,  seront  mis 
en  repos  pendant  quelque  temps.  Les  Cattleya  Trianae  et  Mossiae  achèvent  leur 
croissance,  il  faudra  éviter  de  les  laisser  se  dessécher  aux  racines. 

Les  Onciditmi  Jonesianum  étaient  primitivement  cultivés  sur  bloc  ;  il  est 
reconnu  aujourd'hui  que  ce  traitement  ne  leur  convient  pas.  Ils  réussiront  bien, 
cultivés  en  paniers  avec  un  drainage  abondant. 

Serre  chaude.  —  Si  la  température  reste  basse,  il  faudra  donner  très  peu 
d'eau  dans  les  sentiers  ;  pour  régler  les  soins  nécessaires  de  ce  côté,  il  est 
indispensable  de  se  guider  d'après  le  temps. 

Le  chauffage  ne  peut  pas  être  entièrement  supprimé  dans  cette  serre.  L'air 
y  est  souvent  très  froid  le  matin;  en  faisant  un  peu  de  feu,  l'on  peut  sauver  la 
vie  à  une  plante  de  valeur,  et  c'est  une  compensation  suffisante  à  la  faible 
dépense  que  ces  soins  nécessitent. 

Un  certain  nombre  de  beaux  Cypripedium  nouveaux  de  la  section  praestans 
ont  fait  leur  apparition  depuis  quelque  temps  ;  les  plantes  sont  aujourd'hui  bien 
établies,  et  l'on  peut  constater  dès  maintenant  qu'elles  sont  de  culture  facile, 
très  florifères  et  très  recommandables. 


164  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Les  Agatiisia  cyanea,  actuellement  en  fleur,  doivent  être  cultivés  en  paniers, 
avec  un  faible  compost  de  sphagnum  et  de  terre  fibreuse,  et  suspendus  près 
du  vitrage,  de  façon  à  avoir  assez  de  lumière,  mais  sans  être  exposés  aux 
rayons  les  plus  chauds  du  soleil.  Les  fleurs  sont  très  grandes  relativement 
aux  dimensions  de  la  plante,  et  elles  sont  de  longue  durée. 

Les  Dendrobium  à  feuillage  annuel,  qui  auront  bientôt  terminé  leur  crois- 
sance, devront  être  placés  dans  un  endroit  plus  frais  et  plus  sec;  les  autres, 
comme  les  D.  densiflorum  et  thyrsiflonim,  se  trouveront  bien  également  de  ce 
traitement  quand  leur  végétation  sera  achevée;  mais  ces  derniers  réclament 
plus  d'eau  que  les  précédents. 

Il  est  bon  de  remarquer  que  l'on  ne  doit  pas  laisser  le  compost  se  dessécher 
entièrement.  Il  faut  donner  un  peu  d'eau  aux  plantes  de  temps  en  temps  pour 
maintenir  les  pseudo-bulbes  pleins  et  gonflés,  car  s'ils  se  ridaient,  la  croissance 
des  pousses  s'en  ressentirait  l'année  suivante. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

M""  G.  E.,  à  Wasmes.  —  1°  Ne  disposant  que  d'une  serre  tempérée  froide 
(8°  à  12°),  peut-on  cultiver  avec  succès,  sans  l'intermédiaire  d'une  serre  chaude, 
les  Cattkya  Mossiae  et  Trianae? 

Réponse  :  Il  faudrait  assurer  un  minimum  de  10°  la  nuit  et  de  13°  à  14° 
le  jour  pendant  l'hiver.  L'été  la  température  sera  toujours  assez  haute. 

2°  Les  Orchidées  bien  établies,  placées  dans  un  milieu  convenable  et  traitées 
avec  tous  les  soins  désirables,  doivent-elles  fleurir  chaque  année  ? 

Réponse  :  Oui  en  principe,  mais  il  ne  faut  pas  trop  s'étonner  si  quelqu'une 
commet  des  infractions  à  cette  règle.  Il  arrive  parfois  qu'une  végétation  trop 
puissante  épuise  momentanément  la  vitalité  de  la  plante  et  empêche  la  pro- 
duction de  fleurs;  il  arrive  aussi  qu'une  Orchidée  ayant  abondamment  fleuri 
une  année,  semble  avoir  perdu  la  force  de  fleurir  l'année  suivante.  Il  ne  faut 
pas  être  trop  exigeant;  mais  pour  les  plantes  les  plus  rustiques,  on  peut 
répondre  affirmativement  à  votre  question.  Par  contre,  certaines  plantes  fleuri- 
ront deux  et  même  plusieurs  fois  par  an. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICULTURE  INTERNATIOMLI 


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PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 

Adresse  lélégraphique  :  LINDENIA,  Bruxelles 


Administrateur-Directeur  :    LUCIEN  LINDEN 


COLLECTIONS   D'ORCHIDÉES 

A    PRIX  RÉDUITS 

Ces  collections  ne  renferment  que  de  bonnes  plantes  de  force  à 
fleurir;  elles  s^adressent  spécialement  aux  amateurs  commen- 
çants, à  ceux  qui  veulent  s^essayer  dans  la  CULTURE  DES 
OECHIDÉES.  Elles  sont  destinées  à  propager  le  goût  de  la 
culture  de  ces  admirables  plantes. 

Première  Collection  Deuxième  Collection  Troisième  Collection 


10  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  70  et 
125  francs. 

Cattleya  citrina. 

»         Mossiae. 
Epidendrum  vitellinum. 
Laelia  anceps. 
Masdevallia  Harryana. 
Odontoglossum  crispum. 

»  Pescatorei. 

»  Rossi  majus. 

Oncidium  Schlieperianum. 
Sophronitis  grandiflora. 


10  espèces  de  serre  tempérée  et 
de  serre  chaude  pour  75  et 
130  francs. 

Aei'ides  affine. 
Calanthe  Regnieri. 
Cattleya  Percivaliana. 
Cypripedium  Lawreiiceanum, 

»  barbatum    grandiflo- 

rum. 
Dendrobium  thyrsiflorum. 

1)  nobile. 

Lycaste  aromatica. 
Laelia  autumnalis. 
Oncidium  varicosum  Rogersi. 


10  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  100  et 
150  francs. 

Anguloa  Ruckeri. 
Catasetum  species. 
Laelia  cinnabarina. 

»      purpurata. 
Masdevallia  amabilis. 
Cypripedium  callosum. 
»  villosum. 

Cattleya  Mendeli. 
Odontoglossum  vexillarium. 
Oncidium  cucullatum. 


Les  premiers  prix   indiqués  se  rapportent  à  de  bonnes  plantes  ;  les 
seconds  à  des  exemplaires  plus  forts 
Lies  trois  collections  prises  ensemble  :  S30  et  3SO  francs. 


Quatrième  Colleclioii 

10  espèces  de  serre  tempérée  et 
de  serre  ehaude  pour  lOO  et 
20(i  francs. 

Bioughtonia  saiiguinea. 
C.itasetum  macrocarpum. 
Cypripedium  Hairisianum. 

»  Boxalli. 

Dcndrobium  densiflorum. 

»  secundum. 

Cattleya  Eldorado. 
Oncidum  eoncolor. 
Stanhopea  species. 
Oncidium  ampliatum  majus. 


Cinquième  Collection 

1 0  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  100  et 
200  francs. 

Aiiguloa  Clowesi. 
Odontoglossum  coronarium. 

»  odoratuni. 

»  Pescatorei. 

Laelia  purpurata. 
Cattleya  Mendeli. 

»         gigas. 
Masdevallia  Yeitchi. 
Oncidium  eoncolor. 
Zygopetalum  intermedium. 


Sixième  CoUeclion 

10  espèces  de  serre  tempérée  et 
de  serre  chaude  pour  100  et 
200  francs. 

Aerides  odoratum. 
Cattleya  P^dorado. 

»        Mossiae. 
Cymbidium  Lowi. 
Cypripedium  callosum. 
Laelia  purpurata. 
Odontoglossum  hastilabium. 
Oncidium  Jonesianum. 

»         flabellulatum. 
Vanda  tricolor. 


Septième  Collecliou 

12  Orchidées  de  serre  froide 
et  de  serre  tempérée  pour 
150  et  225  francs. 

Cattleya  Mendeli. 

»         gigas. 
Anguloa  unitiora. 
Laelia  purpurata. 
Masdevallia  cliimaera. 
Lycaste  gigantea. 
Odontoglossum  crispum. 

»  Pescatorei. 

»  vexillarium. 

Oncidium  cucullatum. 

»         ampliatum  majus. 
Zygopetalum  intermedium. 


Huitième  Collection 

12  Orchidées  de  serre  tempé- 
rée et  de  serre  chaude  pour 
150  et  225  francs. 

Aiigraecum  sesquipedale. 
Laelia  purpurata  var.  allm. 
Cattleya  aurea. 

»         gigas. 

»         Percivalliana. 
Cypripedium  Harrisianum  nigrum. 
Dendrobium  Paxtoni. 
Saccolabium  Cambodgeanum. 
Phalaenopsis  grandiflora. 
Vanda  suavis. 

»      tricolor. 

»      Batemani. 


Ces  deux  collections  ne  renferment  que  des  plantes  florifères  en 
exemplaires  choisis  de  double  et  de  triple  force 


AUTRES  COLLECTIONS  SLR  DEMAINDE 


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Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envoyées  chacune  franco  par  la  poste 

Pour  toute  l'union  postale,  30  francs 

On   s'abonne  à   radminislralion  de   L'ILLUSTRATION    HORTICOLE 

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ainsi  que  chez  les  principaux  libraires  de  Belgique  et  de  Vétranger 

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Les  relations  du  JOURXAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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I  1"^  Année.  15    AOUT     1890  Numéro  11. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GlIDE  PRATIOIE  DE  CILTIÎRE 

lî,  £;  X3  I  a-  fi       ET       F  "O"  B  L  I  É 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Diiecteui'  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lan'Sberge,  G.  AYarocqué, 

R.  A.  Rolfe,  G.Miteau,Ém.Rodigas,  de  Plydt,Fl->ck,E.  Wallaert,  A.Linden, 

Comte  DE  MoRAN,  P.  Gloner,  G.  Joris,  A.  Vain  Imschoot,  Fr.  Desbois, 

E.  S.  Kksïi,  D''  Van  Cal-welaert,E.  Bln(;euoth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A,  Lallemaisd,  A.  Cognl\ux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  DE  la  Devainsaye,  Fl.  Claes,  de  Meulexaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

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Directeur:   J    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

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Aci'ides  odoratum  var.  Domidoni.  Acridos  Rciclienliachi. 
Ajjanisia  li'icolor,  Catasetum  discolor,  Catasotum  tigrinum, 
Caltlcva  aurea,  Cattleya  guttala  var.  leopardina.  Cattleya 
Lawrciiccaiia.  Callleya  Malouana.  Callloya  maxima  var. 
HrLd)yaiia.  Cattleya  iiobilior  var.  Hugiienyi,  Callleya  Pcrci- 
valiana  var.  Reiclieuhachi.  Callleya  Trianae  var.  alba,  (^-att- 
IcyaTriauae  var.  Aiinae.  Cleisostoiiia  Giiiherti.  Cypripedium 
bruryi.  Cypripediuin  Lawrenceaniim  vaiv  Hyeaiuun.  Cypri- 
pedium (Tiiantlium  superhum.  Cypripedium  selligerum  majus. 
(îypripetlium  tessellatum  var.  porpliyreum.  Dcudrobium  Fal- 
coueri.    Dendrobium   slratioles,    Dendrobium    lliyrsillorum. 

Qme   Volume 


Epidendrum  paniculalum,  Masdcvallia  Lindeiii  var.  grandi- 
llora,  Masdcvallia  Roczli,  Oncidium  Lanceaiium  var.  super- 
bum,  Oncidium  Limminghei,  Odonloglossum  Alexandrae, 
Odonloglossum  nevadense,  Odonloglossum  i-amosissimum. 
Odonloglossum  rubescens,  Odonloglossum  Ruckcrianum. 
Odonloglossum  vexiUarium  var.  purpureum,  Odonloglossum 
Wilekeanum  alljens.  Paphinia  ci'istala  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Plialaenopsis  Sluartiana  var.  punctulata. 
Restrcpia  anlennifera.  Seleiiipedium  reliculalum.  Spatho- 
o'IoUis  Auguslorum.  Trichoecntrum  tigrinum  var.  splendens. 
Trichopilia  suavis.  Vanda  Boxalli.  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  laljcllo  viridi. 


Angraecum  Ellisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
eongoensis,  BoUca  pulvinaris.  Brassia  caudala.  Calanllie 
Reguieri,  (Catasetum  Bungerolhi.  Catasetum  galerilum,  Catt- 
leya gigas.  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Meiulcli.  (^iattleya 
Scliilieriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata.  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  mici^ocbilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  lonkineiise.  Dendrobium  braeteosum, 
Dendrcdiium  inaudilum.  E|>idendruni  Raudianum.  Galeandra 
Di'viiniana  var.  Del|)luna.  Calcaiidra  llave(da.  Lnelia  clcgans 
var.  Houtlcana.  Masdevallia  N'eilclii.  Millonia  speetabiiis  var. 
lineata,  Oncidium  cucullatum.  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


dium Warsccwicv.i.  Odonloglossum  Alexandrae  var.  Culse- 
mianum.  Odonloglossum  Coradinei  grandillorum.  Odonlo- 
glossum grande.  Odonloglossum  Lucianianum.  Odonlo- 
glossum luteo-purpureum,  Odonloglossum  Roezii.  Odonlo- 
glossum Schillerianum.  Plialaenopsis  amabilis.  Plialaenopsis 
Luddemanniana.  Plialaenopsis  Sumatrana,  Pilumna  nobilis. 
Saccolabium  giganleum  var.  illuslre,  Selenipedium  caudatum 
giganteum.  Selenipedium  Sclirodcrae  var.  splendens.  Spa- 
llioglottis  plicala.  SlaiiJKtpea  ligrina.  Trichocenlrum  albo- 
purpureum  var  slriatuni.  Vanda  Lindeui.  Vanda  suavis  var. 
Lindeni.  Zygopelalum  l'oslratum. 


3nifi    Volvimo 


Apridcs  Fioldiiigi.  Acranihcs  ;;r;iii(lill()ra.  Aoridcs  Hoidlc- 
tiamini.  Ajtanisia  cyaiioa.  Aiijjraccuin  Ijitlii'dstacliys  Scdciii. 
Angidoa  iiiiilloia,  Brassavola  ciicidlala  var.  ciispidata.  liollici- 
|)hylliim  grandilloriim.  Calascliim  Buiijjf^rollii  var.  aiuviiiii. 
CalascUim  lîiingcrolhi  var.  Pollsiaiuiin.  Calasclmii  <lcci|iu'iis, 
Calaseliim  pulcliium.  Callloya  (nlic/.iac,  Caltlcya  labiata  var. 
aiittiiniiali.s,  Callleya  vir{;iiialis.  Cdcisosloma  crassifolium. 
Çypiipcdiiiin  Artliuriaimm  var.  |)alli(liim.  (;y|)ri|icdiiim  Caii- 
iiailiaiiiinK  ('.ypri|)cdiuni  (lurli.si.  ('-y|)ri|)cdiiuii  Hairisiaiuim 
var.  supcrbum,  Cypripedium  Locaïuini.  (lypripediiim  Moensi- 
anum,  Cypripedium  praestaiis.  (;ypri|)t'diiim  Vaii  Houtlea- 
luim.    Cypripodium    villo.sum.  Cypripedium   [Scdcnipedium) 


Wallisi,  l)(!iidroliium  piirpurnum  var.  candiduliim.  Dcndro- 
hlinii  riilririM-uni.  DeiidrobiMm  slrebloceras  var.  Hossiauum, 
l(tii()().si.s  j)auic,ulala  var.  maxima,  Masdevallia  macruia,  Masde- 
vallia  speclrum.  Miitonia  spectabilis  Moreliana,  Oiicidium 
cliiirophoruni.  Oiicidium  papilio  var.  majns,  Oncidium  Pha- 
lacMiopsis,  Odontogbjssum  citrosmum  var.  Dcvausaycanum, 
Odontoglossum  crispuin  var-.  fasluosuni.  ()d(jnl()gb)ssuin  cris- 
piiin  var.Trianao.  Oduuloglossum  cuspidaUim,  Odontoglussum 
Harryaiium,  Oiluiiliiglossum  odoiatum  var.  baphicaiiUim , 
Odoutogbjssum  Iriuiuphans,  Odoiildglossum  Uro-Skiuiicri. 
I'a|)liiuia  Liudcniaria.  Papliiiiia  Modigbauiana.  Hodriguczia 
Buiigerollii.  Vanda  suporba. 


^me   Volunie 


Aeridcs  quinquevuhierum.  Angraccum  scsquipedalc.  Angu- 
loa  Cbjwesi,  Callleya  choroeiisis  var.  Miss  Niisson,  Cattleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  CallIeyaMossiacvar.Warocqiieana, 
Cirrhopetakim  pulchrum.  Coelogyue  cristala  var.  alba,  Com- 
parettia  t'aleata,  Cypripedium  lieilatuium.  Cypripedium 
KlboUiauum,  Cypripedium  Harrisiaiuim  var.  polyehromum, 
CiVpripedium  Mastersianum.  Cypripedium  Mileauauum,  Den- 
diobium  Beiisoniae.  Deudrobium  deusiilorum.  Epidendrum 
nomorale,  LaeUa  majalis.  Lefitoles  bicolor.  Lycaste  Skiuiieii 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,Millonia(Odout.)XBleuana, 
Mesospinidium  vuleanicum.  Nanodes  Medusae,  Odontoglos- 


sum  Blciclirôderiauum,  Odonloglossum  Cervaulcsi  lilaeinum, 
Odontoglossum  Gloncrianum,  Odonloglossum  Halli,  Odonlo- 
glossum Pcscalorei  var.  Lindeni.  Odonloglossum  lalimacu- 
lalum,  Odontoglossum  radialum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  Warocqueanum.  Onridiuni  Foibesi 
maximum.  Oncidium  iridil'olium,  Oncidium  macranlliiuii, 
Piiaius  grandil'olius.  Polyslachia  pubeseens,  Sfdcnipedium 
eaudalum  var.  Alberlianum.  Sophronitis  grandillora.  Tliunia 
Marsballi,  Vanda  coerulea,  Vanda  tricolor,  AVarrea  Lin- 
deniana. 


^mc  ^Volume 


Ada  aurantiaca.AeridesAuguslianum.  Angraecumcilratum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bit'renaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calanlhe  Masuca,  Calanlhe  Veilchi, 
Calasetum  maerocarpum  var.chi-ysanthum,  Callleya  Trianae 
var.  purpurata.  Callleya  Trianae  var.  M'""  Martin-Cahuzac, 
Callleya  Trianae  var.  pallida.  (iatlleya  Trianae  var.  striata, 
Cattleya  maxima  va*-.  Malouana.  Cymbidium  Maslersi,  Cypri- 
pedium barbalo-Veilchianum,  Cypi'ipedium  nilens.  Cypri- 
pedium (uplianum.  Dendrobium  irumenatum,  Dendrobium 
inCudibulum.  Dendrobium  Mirbelianum.  Dendrobium  Pax- 
toni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


matocarpum,  Epidendrum  vitellinum.  Gongora  maeulata, 
HouUelia  Brocklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  coslala,  Masdevallia  ignea,  Millonia 
Blunli  var.  Lubbcrsiana.  Millonia  vcxillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liailianum.  Oncidium  sarcodes.  Odontoglossum  Boddaertia- 
num.  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odontoglossum  liasli- 
labium,  Odonloglossum  maxillare.  Odonloglossum  odoralum 
var.  striatum,  Odonloglossum  Sclilesingerianum .  Plialae- 
nopsis  Schilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopetalum  inlermedium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


6™o  Volume  (une  livraison  parue) 

Coelogyne  ocellata  var.  maxima,  Coryanlhes  Buugerothi,  Dendrobium  Galliceanum,  Selenipedium  grande. 


Le  'prix  des  volumes  payais  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{"'  Volume,  125  fr.  ;  2""^  Volume,  100  fr.  ;  3™^  Volume,  ?5  fr.  ;  4""^  Volume,  70  fr.  ;  5™^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 


@me   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPECIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    1  r^    NUMÉRO 


Pages 


Revue  des  Orchidées  nouvelles   on  peu   connues 165 

Causerie  sur  les  Orchidées.    —   III 168 

Les  serres  d'un  amateur  débutant 171 

Les  eaux  d'arrosage 174 

Culture  des   Oncidium. 17.5 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  d'août 177 

Petite  correspondance 179 

L'ORCHIDÉENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 

A 


Présidents   d'Honneur   : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'AlIemugne  ; 
J.  LJNDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYssoN,  auteur  de  l'Orchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M .  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
L' Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORCHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Comte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemaind,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  Metdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  hiscHoof 
et  E.  Wallaert. 

JLes  Meetings  sont  suspendus  chaque  année  pendant  les 
mois  d'été  de  juillet  et  août. 


15    AOUT    189b  165 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

EPIPHRONITIS  X  VEITCHI.  —  Cette  plante  est  un  hybride  bi-générique, 
produit  par  M.  SEDEN,et  qui  présente  un  grand  intérêt.  II  provient  du  Sophronitis 
graiidiflora  et  de  VEpidendrum  radicans;  ce  dernier  est  le  porte-pollen.  Il  lui  res- 
semble beaucoup  dans  son  ensemble,  mais  il  est  beaucoup  plus  petit,  car  il  n'a 
jusqu'ici  que  23  centimètres  de  hauteur.  En  outre  ses  fleurs  sont  d'un  coloris 
plus  foncé,  et  disposées  par  quatre  ou  cinq  sur  une  hampe  terminale. 

Le  nom  générique  est  formé  de  ceux  des  deux  parents. 

La  plante  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe  et  un  certificat  botanique 
au  Meeting  du  24  juin  dernier  de  la  Royal  HorticuUitral  Society.  Gard.  Chron., 
28  juin,  pp.  799,  800;  5  juillet,  p.  20. 

* 

LAELIO-CATTLEYA  X  EXIMIA.  —  Bel  hybride  produit  par  M.  Seden 
pour  MM.  James  Veitch  &  Sons,  entre  le  Cattleya  Warneri  et  le  Laelia  piirt>ii' 
rata.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  lilas,  de  grande  dimension  et  de  consistance 
assez  épaisse;  le  labelle  est  très  grand  et  étalé,  d'une  belle  couleur  pourpre 
avec  une  bordure  lilas.  Il  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe  à  un  Meetino- 
de  la  Royal  HorticuUural  Society  le  24  juin  dernier.  Gard.  Chron.,  28  juin, 
page  Soc. 


LAELIO-CATTLEYA  X  CANHAMIAE.  —  Exposé  par  MM.  James  Veitch 
&  Sons  le  24  juin  dernier  à  un  Meeting  de  la  Royal  Horticultural  Society,  où  il 
obtint  un  certificat  de  mérite.  Il  est  indiqué  comme  un  hybride  provenant  du 
Cattleya  Mossiae  et  du  Laelia  purpiirata,  par  un  croisement  inverse  de  celui  qui 
a  produit  le  L.-C.  X  Canhamiana.  Sépales  et  pétales  lilas  pâle,  presque  blancs, 
labelle  tacheté  de  pourpre.  Gard.  Chron.,  28  juin,  p.  800. 


l66  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

SARCOPODIUM  GODSEFFIANUM.  —  Cette  plante  est  un  très  proche 
parent  du  S.  Dearei  ou  Bulbophyllum  Dearei,  quoiqu'elle  en  diffère,  paraît-il,  dans 
son  port  et  dans  quelques  parties  secondaires  de  la  fleur.  Elle  a  été  exposée  par 
MM.  F.  Sander  et  C'%  de  S'-Albans,  à  un  Meeting  de  la  Royal  HorticiUtural 
Society,  le  24  juin  dernier,  et  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe.  Gard. 
Chron.,  28  juin,  p.  800. 

*  * 

MOOREA  IRRORATA,  Rolfe.  —  Nouveauté  remarquable,  et  si  distincte, 
que  la  création  d'un  nouveau  genre  a  été  jugée  nécessaire  pour  la  recevoir. 
Il  est  allié  au  genre  Houlletia,  dont  il  a  à  peu  près  le  port,  mais  il  s'en  dis- 
tingue par  divers  détails  du  labelle.  Les  fleurs  ont  cinq  centimètres  de 
diamètre  et  sont  disposées  sur  un  racème  érigé;  les  sépales  et  les  pétales 
bien  développés,  d'un  brun  rouge  éclatant,  se  dégradent  jusqu'à  devenir 
presque  blancs  à  la  base,  et  présentent  un  cercle  de  couleur  pâle  d'un  très  bel 
effet.  Le  labelle  est  trilobé,  avec  le  lobe  antérieur  long  et  étroit,  les  lobes 
latéraux  larges  et  arrondis,  couleur  paille,  avec  des  lignes  radiées  de  pourpre 
noirâtre.  En  fait  il  ressemble  à  un  papillon  attaché  par  la  tête, 

La  plante  a  fleuri  au  Jardin  Botanique  de  Glasnevin,  Dubhn,  dirigé  par 
M.    F.  W.  MooRE.  Gard.  Chron.,  5  juillet,   p.   7, 

* 

CYPRIPEDIUM  X  ELINOR,  N.  E.  Br.  —  Hybride  produit  dans  la  col- 
lection de  M,  Drewett,  de  Mill-on-Tyne,  entre  le  C,  superhiens  et  le  C,  X  selli- 
gerum  majus;  ce  dernier  est  le  porte-semence  ;  la  plante  a  avec  lui  une 
ressemblance  frappante,   Gard.   Chron.,    12  juillet,  p.   38, 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  YOUNGIANUM.  —  Hybride  produit  par  MM.  F,  Sander 
&  C^^,  de  S'-Albans,  entre  le  C.  snperbiens  et  le  C.  Roeheleni,  ce  dernier  étant 
le  porte-pollen.  C'est  une  fleur  d'un  coloris  délicat,  et  à  peu  près  intermédiaire 
entre  les  deux  précédentes.  Elle  a  obtenu  un  certificat  de  mérite  de  la  Royal 
Horticultural  Society  le  8  juillet  dernier,  Gard.  Chron.,  12  juillet,  p,  51; 
19  juillet,  p.   81. 

*  * 

MASDEV ALLIA  SCHROEDERIANA.  —  Exposé  par  le  baron  Schroder 
à  un  Meeting  de  la  Royal  Horticultural  Society,  le  8  juillet  dernier,  où  il  obtint 


15    AOUT    1890  167 

un  certificat  de  première  classe.  Les  fleurs  sont  décrites  comme  étant  d'une 
belle  couleur  cramoisie,  et  blanches  à  la  partie  inférieure.  Il  se  rapprocherait 
du  M.  Rothschildiana,  espèce  que  je  ne  connais  pas  non  plus.  Gard.  Chron., 
12  juillet,  p.  51;  19  juillet,  p.  81. 

ZYGOPETALUM  CRINITO-MAXILLARE.  —  Hybride  produit  dans  la  col- 
lection de  Lord  Rothschild,  à  Tring.  D'après  la  description,  le  labelle  est 
violet  avec  quelques  places  blanches,  les  sépales  et  les  pétales  sont  verts  avec 
des  taches  d'un  brun  vif.  Il  a  été  exposé  à  un  meeting  de  la  Royal  Horticnl- 
tural  Society,  le  8  juillet  dernier,  et  a  obtenu  un  certificat  de  mérite.  Gard. 
Chron.,  12  juillet,  p.  51. 

*  * 

AERIDES  X  J'ANSONI,  Rolfe.  -  Introduit  du  Burmah  par  MM.  Hugh 
Low  et  C'*^;  il  est  intermédiaire  entre  l'.-l.  odoratnm  et  VA.  expansuni,  et  l'on 
suppose  que  c'est  un  hybride  naturel  entre  ces  deux  espèces.  Gard,  Chron., 
19  juillet,  p.  66. 

*  * 

MAXILLARIA  LONGISEPALA,  Rolfe.  —  Charmante  et  très  gracieuse 
espèce,  introduite  du  Venezuela  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Inter- 
nationale à  Bruxelles.  Les  fleurs  sont  très  grandes,  les  sépales  et  les  pétales 
brun  pourpré  pâle,  légèrement  striés  de  couleur  plus  foncée,  le  labelle  beaucoup 
plus  court  et  plus  vert.  Cette  plante  sera  figurée  dans  la  2"'^  livraison  du 
VI™^  volume  de  la  Lindenia.  Gard.  Chron.,  26  juillet,  page  94. 

* 

*  * 

MASDEV ALLIA  ROLFEANA.  —  Très  élégante  petite   espèce,    aUiée   au 

M.  demissa,  mais  produisant  des  fleurs  beaucoup  plus  grandes,  qui  sont  d'un 

brun-cramoisi    foncé   avec    les    extrémités  jaunes.    Elle    a    été    exposée    par 

MM.  F.  Sander  et  C'^,  de  S'-Albans,  à  un  Meeting  de  la  Royal  Horticultural 

Society,  le  22  juillet  dernier,  et  a  obtenu  un  certificat  de  mérite.  Gard.  Chron., 

26  juillet,  p.  106. 

R.  A.  Rolfe. 


l68  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDÉES 
III.    —    L'introduction    du    Catasetum    Bungerothi. 

Le  29  mars  dernier,  nous  adressions  à  M.  le  D'"  Masters,  directeur  du 
Gardeners'  Chronicle,  la  lettre  suivante  : 

«  Veuillez  me  permettre,  à  l'occasion  de  la  publication  du  Catasetum  Bun- 
«  gerothi  dans  la  livraison  1 1  du  2™^  volume  de  la  Reichenbachia  que  je  reçois 
«  à  l'instant,  de  protester  contre  le  nom  de  pileatum  que  Reichenbach  prétend 
«  lui  avoir  donné  dès  1882.  Quelque  temps  avant  sa  mort,  il  m'écrivait  que  le 
«  Catasetum  Bungerothi  était  l'espèce  que  nous  lui  avions  envoyée  en  1882  et 
«  qu'il  avait  nommée  pileatum.  Je  répondis  que  jamais,  ni  mon  père,  ni  moi, 
«  ne  lui  avions  adressée  à  n'importe  quelle  époque  une  fleur  d'une  Catasetum 
«  ayant  quelque  ressemblance  avec  le  Catasetum  Bungerothi. 

«  C'est  ce  que  je  viens  encore  affirmer  ici.  Je  ne  puis  me  rappeler  quel  était 
«  le  Catasetum  que  nous  avions  envoyé  à  Reichenbach;  toujours  est-il  que  ce 
«  n'est  pas  le  Catasetum  Bungerothi,  N.  E.  Brown.  Cette  espèce  est  assez 
«  extraordinaire  pour  que  le  souvenir  nous  en  soit  resté,  à  mon  père  et  à  moi. 

«  Si  je  proteste  contre  la  prétention  de  Reichenbach  de  confondre  le 
«  C.  Bungerothi  avec  le  C.  pileatum,  c'est  exclusivement  pour  conserver  à  cette 
«  plante  le  nom  de  Bungeroth,  qui  l'a  bien  mérité. 

«  Je  ne  veux  pas  approfondir  le  mobile  qui  a  poussé  le  prof.  Reichenbach 
«  à  revendiquer  comme  sienne  l'espèce  décrite  par  M.  N.  E.  Brown;  j'ai  le 
«  respect  des  morts  et  je  laisse  ce  soin  à  d'autres.  Quelles  qu'aient  été  ses 
«  erreurs,  volontaires  ou  non,  le  prof.  Reichenbach  a,  par  ses  travaux  colos- 
«  saux,  suffisamment  mérité  de  ceux  qui  ont  la  passion  des  Orchidées  pour 
«  lui  passer  certains  travers  de  caractère.  » 

Le  Gardeners'  Chronicle  reproduisit  la  première  partie  de  cette  lettre  dans 
son  numéro  du  17  mai,  en  l'accompagnant  des  réflexions  suivantes  : 

Le  Catasetum  pileatum  a  été  décrit  par  le  prof.  Reichenbach  dans  ces 
colonnes  le  15  avril  1882,  et  de  nouveau  le  13  novembre  1886.  Ce  que  Reichen- 
bach disait  de  ce  C.  pileatum  en  1882  était  assez  pâle  en  comparaison  de 
la  véritable  sensation  que  produisit  à  Londres  l'apparition  du  C.  Bungerothi  : 

«  Espèce  curieuse,  comparable  au  Catasetum  cernniim.  II  a  des  fleurs  assez 


15    AOUT    1890  169 

«  grandes,  analogues  à  celles  du  C.  naso.  Les  sépales  sont  étroits,  légèrement 
«  teintés  de  rouge;  toutefois  ils  peuvent  avoir  été  verts  avant  de  se  dessécher, 
«  comme  cela  arrive  parfois.  Les  pétales  sont  larges,  oblongs  aigus,  blancs. 
«  Le  labelle  est  largement  développé,  avec  un  angle  presque  obtus,  blanc,  et 
«  se  termine  en  tronc  de  cône.  La  colonne  porte  un  éperon  très  long  et  deux 
«  vrilles.  Cette  intéressante  espèce  a  été  introduite  du  Venezuela  par  le 
«  directeur  Linden,  et  a  fleuri  à  la  Compagnie  Continentale  d'Horticulture, 
«  Société  Anonyme,  Gand.  » 

Le  13  novembre  i886,  le  professeur  décrivit  de  nouveau  dans  nos  colonnes 
une  plante  sous  le  même  nom  comme  une  espèce  nouvelle,  sans  mentionner  en 
rien  la  description  précédente.  Peut-être  avait  il  oublié  qu'il  avait  déjà  décrit 
cette  plante  (ou  nue  plante  sous  le  même  nom)  plus  de  quatre  ans  auparavant? 
Voici  le  second  article  : 

«  Curieuse  "espèce,  qui  par  la  largeur  et  la  couleur  ivorine  du  labelle,  ainsi 
«  que  par  son  coloris  blanc,  rappelle  le  Mormodes  luxatum.  Il  a  des  fleurs  un 
«  peu  plus  grandes  que  celui-ci.  Les  sépales  sont  étroits,  longs,  ligules  aigus, 
«  légèrement  teintés  de  rouge.  Toutefois  je  ne  suis  nullement  certain  que 
«  cette  couleur  soit  naturelle,  et  ne  provienne  pas  de  la  dessication.  Les  pétales 
«  sont  larges,  oblongs,  aigus  et  blancs.  Le  labelle  est  largement  développé, 
«  presque  triangulaire  avec  un  angle  obtus,  se  terminant  vers  la  base  en 
«  tronc  de  cône.  La  colonne,  blanche,  porte  un  éperon  très  long  apicilaire,  et 
«  deux  vrilles  bien  développées.  Un  spécimen  nous  en  a  été  gracieusement 
«  envoyé  par  MM.  Linden.  » 

Cette  seconde  description,  et  surtout  la  comparaison  avec  le  Mormodes 
luxatum,  donnent  une  reproduction  plus  exacte  du  C.  Bungerothi  que  la  note 
précédente,  mais  les  omissions  y  sont  encore  très  sensibles. 

Le  16  décembre  1886,  au  moment  où  le  Gardeners'  Chronicle  allait  être  mis 
sous  presse,  on  nous  priait  d'aller  en  toute  hâte  chez  M.  Stevens  pour  voir 
un  Catasetum  merveilleux.  Nous  y  trouvâmes  une  plante  envoyée  en  vente  par 
MM.  Linden,  et  nous  prîmes  à  ce  sujet  quelques  notes  qui  furent  publiées 
dans  notre  numéro  de  cette  date,  p.  785.  Elle  produisit  sur  nous  une  impres- 
sion d'autant  plus  vive  que  nous  avions  vu  auparavant,  si  nos  souvenirs  sont 
exacts,  le  dessin  fait  par  le  collecteur;  en  tout  cas,  nous  devions  certainement 
en  avoir  vu  la  reproduction  dans  la  Lindenia,  où  elle  fut  publiée  à  une  date 
antérieure  en  1886,  et  nous  en  avions  causé  avec  M.  N.  E.  Brown,  qui  fit  la 
description  de  l'espèce,  à  ce  qu'il  nous  parut  à  ce  moment,  d'après  un  spé- 


lyo  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

cimen  un  peu  insuffisant.  Il  est  certain  que  la  plante  était  beaucoup  plus  belle 
que  la  peinture  qui  en  avait  été  faite. 

Le  29  janvier  1887,  nous  avons  publié  une  page  entière  d'illustrations  repré- 
sentant cette  espèce  d'après  la  première  plante  qui  fleurit  en  Angleterre,  et 
qui  se  trouvait  dans  la  collection  de  M.  F.  G.  Tautz.  En  même  temps  nous 
publiions  une  description,  tirée  de  nos  propres  notes,  de  la  première  plante 
ayant  fleuri  en  Europe,  et  qui  avait  été  achetée  par  le  baron  Schrôder  chez 
M.  Stevens  ;  nous  formulions  également  l'hypothèse  qu'elle  devait  présenter 
des  variations  considérables,  hypothèse  qui  s'est  amplement  vérifiée. 

Cette  figure  était,  croyons-nous,  la  première  reproduction  de  cette  plante, 
en  exceptant  l'ébauche  faite  par  Bungeroth  et  publiée  dans  la  Lindenia.  Nous 
relevons  ces  dates  et  ces  indications  historiques,  parce  qu'il  est  remarquable 
que  le  prof.  Reichenbach,  avec  qui  nous  étions  cependant  en  correspondance 
suivie,  ait  laissé  publier  ces  dessins  et  ces  notes  sans  appeler  liotre  attention 
sur  son  C.  pileatuui,  publié  antérieurement.  Mais  il  paraît  qu'il  signala  le  fait 
à  M.  Linden,  et  qu'il  informa  M.  Sander  que  «  le  baron  Schrôder  lui  avait 
envoyé,  par  l'intermédiaire  de  Ballantine,  une  énorme  inflorescence  de  Cata- 
setuui  pileatuui.  »  Cette  dernière  lettre  était  datée  du  8  août  1887,  et  les  fleurs 
en  question  provenaient  de  la  plante  exposée  chez  M.  Stevens. 

(Sera  continue.) 


UNE  QUESTION  QUI  AVAIT  SOULEVÉ  RÉCEMMENT  UNE  ASSEZ 
VIVE  ÉMOTION  dans  le  monde  horticole  belge  vient  d'être  tranchée  par 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  à  la  satisfaction  générale. 

M.  BiNOT,  horticulteur  importateur  brésilien,  disposait  depuis  quelques 
années,  au  Jardin  Botanique  de  Bruxelles,  de  locaux  où  il  exposait  et  mettait 
en  vente  des  Orchidées  en  grande  quantité,  dégrevé  de  frais  locatifs,  de  patente 

et  de  contributions,  etc Cet  abus,  signalé  au  ministre  par  la  Chambre  du 

Commerce  horticole  Bruxellois,  avait  donné  lieu  dans  ces  derniers  temps  à  une 
polémique  assez  vive,  et  l'on  avait  même  vu  en  dernier  lieu  les  adversaires  de 
cette  Chambre  introduire  dans  la  discussion  des  éléments  quelque  peu  extra- 
parlementaires. 

La  décision  ministérielle  qui  a  mis  fin  à  cet  abus,  conformément  aux  règles 
du  droit  et  de  la  justice,  a  été  accueillie  partout  par  une  approbation  unanime. 


15    AOUT    1890  171 


LES     SERRES    D  UN     AMATEUR    DEBUTANT 

Pour  satisfaire  à  un  désir  qui  nous  a  été  exprimé  par  plus  d'un  abonné  depuis 
l'apparition  de  ce  journal,  nous  commençons  aujourd'hui  la  publication  de  notes 
sur  les  Orchidées  les  plus  faciles  à  cultiver  et  à  obtenir  en  fleurs.  Nous  dirons 
quelles  sont  celles  qui  conviennent  le  mieux  aux  débutants  qui  ne  peuvent  entre- 
prendre d'emblée  les  cultures  les  plus  difficiles,  et  qui,  en  faisant  leur  appren- 
tissage pour  acquérir  l'expérience  nécessaire,  désirent  cependant  ne  pas  se  priver 
de  la  satisfaction  de  voir  leurs  serres  embellies  par  la  floraison  de  ces  plantes. 

En  procédant  à  ce  choix,  il  est  à  peu  près  nécessaire  d'indiquer  aussi  de 
préférence  les  espèces  ou  variétés  les  moins  coûteuses,  comme  il  convient  pour 
servir  à  des  tentatives,  dont  quelques-unes  forcément  seront  malheureuses.  On 
ne  peut  éviter,  en  effet,  dans  les  tâtonnements  du  début,  quelques  accidents  qui 
feront  comprendre  la  culture  mieux  que  tous  les  préceptes  du  monde;  on  ne 
peut,  dit  le  proverbe,  faire  d'omelettes  sans  casser  des  œufs.  Or,  il  est  évident 
qu'on  ne  peut  pas  sacrifier,  pour  ces  expériences,  des  plantes  d'un  prix  élevé. 

Toutefois,  en  limitant  ainsi  leurs  ambitions,  les  amateurs  dont  nous  parlons 
ne  seront  nullement  obligés  de  renoncer  aux  belles  Orchidées.  Des  espèces  du 
plus  grand  mérite  se  rencontrent,  en  effet,  parmi  les  plantes  les  plus  faciles  à 
cultiver,  celles  qui  demandent  le  moins  de  soins  spéciaux  et  qui  s'accommodent 
le  mieux  de  nos  climats  ;  et  quant  au  prix  des  plantes,  on  sait  qu'il  ne  varie 
nullement  en  raison  de  leur  beauté;  les  plus  chères  sont  les  plus  rares,  les  plus 
nouvelles,  celles  qui  n'existent  dans  les  cultures  qu'à  un  petit  nombre  d'exem- 
plaires. Pour  un  prix  très  modéré,  ne  surpassant  même  pas  celui  de  certaines 
fleurs  de  pleine  terre,  on  peut  se  procurer  plusieurs  des  plus  merveilleuses 
formes  connues. 

I,  —  Les  Odontoglossum 

Nous  commencerons  cette  série  par  les  Odontoglossum;  ils  méritent  le  pre- 
mier rang  à  tous  les  égards. 

Les  Odontoglossum  sont  des  Orchidées  de  serre  froide,  sauf  des  exceptions 
peu  nombreuses.  Ainsi  que  nous  le  disions  récemment  (v.  n°  S  du  journal)  la 


172  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

plupart  d'entre  eux  sont  de  culture  extrêmement  aisée.  La  principale  préoccu- 
pation du  jardinier  devra  être  de  leur  donner  en  été  une  atmosphère  aussi 
fraîche  et  aussi  pure  que  possible  ;  en  veillant  soigneusement  à  l'ombrage,  à  la 
ventilation  et  aux  arrosages,  on  n'aura  pas  à  craindre  les  malaises  inexplicables 
qui  causent  parfois  tant  de  soucis  aux  horticulteurs. 

Nous  ne  citerons  pas  ici  toutes  les  espèces  dont  la  culture  est  facile;  il  serait 
plus  court  d'énumérer  les  exceptions.  Disons  seulement  que  les  plus  précieuses 
et  les  plus  belles  sont  les  suivantes  : 

0.  Alexandrae  ou  crispum  (voir  n°^  i  et  2  du  Journal  des  Orchidées).  Cette 
espèce,  la  plus  populaire  peut-être  des  Odontoglossum,  et  la  plus  riche  en 
variétés  de  toutes  sortes,  est  d'une  extrême  élégance  avec  ses  grappes  gracieu- 
sement fléchies  de  dix  à  quinze  fieurs,  d'un  coloris  délicat  et  d'une  forme  très 
élégante.  Elles  sont  généralement  blanches,  souvent  avec  une  légère  teinte 
mauve  rosé,  rarement  jaune,  et  plus  ou  moins  tachetées  de  rouge  ou  de  brun; 
le  disque  du  labelle  est  jaune  et  porte  ordinairement  quelques  stries  rougeâtres 
sur  les  bords. 

Cette  espèce,  importée  en  très  grandes  quantités  depuis  quelques  années, 
peut  s'obtenir  à  des  prix  très  modérés.  Elle  fleurit  pendant  tout  le  cours  de 
l'année. 

O.  Pescatorei,  belle  espèce  analogue  à  la  précédente.  Les  fleurs  se  produisent 
surtout  du  mois  de  mars  au  mois  de  mai.  Grand  nombre  de  variétés. 

0.  cordatuin,  aux  sépales  et  pétales  jaunes  tachés  de  brun  vif,  au  labelle 
blanc  avec  des  tâches  brunes  au  centre  et  sur  les  bords.  Plusieurs  variétés 
également  intéressantes. 

O.  Edimrdi,  très  remarquable,  avec  ses  fleurs  violet  pourpre,  groupées  en 
thyrse  et  déhcieusement  parfumées,  qui  s'épanouissent  en  février  ou  mars. 
Cette  espèce,  d'introduction  relativement  récente,  n'est  pas  encore  très  ré- 
pandue. 

0.  gloriosiim,  très  variable,  mais  généralement  jaune,  tacheté  de  brun  pâle; 
il  possède  un  parfum  prononcé  d'aubépine. 

O.  grande,  très  belle  espèce  à  fleurs  immenses,  pétales  et  sépales  jaunes 
maculés  de  brun,  labelle  relativement  petit  en  comparaison  des  autres  parties 
de  la  fleur.  Fleurit  à  l'arrière  saison. 

0.  Halli,  jaune  marqué  de  larges  taches  brunes;  le  labelle  est  blanc  avec  la 
gorge  jaune  striée  de  blanc  et  de  jaune  orange,  et  la  surface  couverte  de  taches 
pourpre-brun. 


15    AOUT    1890  173 

0.  Harryanum,  pétales  et  sépales  bruns  maculés,  labelle  blanc  tacheté  de 
pourpre.  Très  attrayant. 

0.  Insleayi,  aux  segments  jaune  verdâtre,  barrés  de  brun  rouge  ;  le  labelle, 
jaune  vif,  est  bordé  d'une  série  de  taches  rouges.  Plusieurs  variétés. 

0.  laeve,  espèce  très  variable,  mais  très  gracieuse,  qui  produit  une  longue 
panicule  de  petites  fleurs  jaune-vert  tachetées  de  brun  ;  labelle  très  réduit,  rose 
lilacé  ou  blanc. 

0.  Inteo-purpureiim,  et  ses  nombreuses  variétés;  les  fleurs  sont  en  général 
jaunes,  avec  des  taches  brunes  de  très  grande  taille,  le  labelle  blanc  ou  jaune 
avec  une  tache  brune  en  avant  du  disque. 

O.  maculatum,  gracieuse  espèce  dont  les  fleurs  se  produisent  généralement 
en  mars,  et  conservent  leur  fraîcheur  très  longtemps;  sépales  bruns,  pétales  et 
labelle  jaunes  tachetés  de  brun. 

O.  naevium,  aux  fleurs  blanches  tachetées  de  rouge-pourpre  foncé,  aux 
segments  longs  et  étroits. 

O.  nehulosum,  belle  espèce  dont  les  fleurs  sont  blanches,  couvertes  au  centre 
d'une  foule  de  taches  rouges,  ou  rouge-brun. 

0.  odoratum,  fleurissant  pendant  l'hiver,  et  répandant,  comme  l'indique  son 
nom,  un  parfum  agréable;  jaune  avec  des  macules  rouge  brun. 

0.  tripudians,  de  couleur  assez  variable,  mais  généralement  jaune  avec  des 
taches  brunes  très  étendues;  le  labelle  blanc  ou  jaune  clair  tacheté  de  rose; 
fleurit  en  automne. 

0.  triumphans,  avec  plusieurs  variétés;  fleurs  jaunes  tachetées  et  barrées  de 
rouge  et  de  rouge-brun  ;  labelle  blanc  à  la  base,  et  rouge-brun  vif  à  la  partie 
antérieure. 

O.  Uro-Skinneri,  jaune  verdâtre  tacheté  de  pourpre-brun;  le  labelle  est  violet 
pourpré,  tacheté  de  blanc,  et  la  colonne,  orange  à  la  partie  supérieure.  Il  fleurit 
aux  mois  de  juillet  et  d'août,  et  ses  fleurs  sont  de  longue  durée. 

O.  Wallisi,  brun  tacheté  et  bordé  de  jaune,  surtout  apparent  dans  les  pétales; 
labelle  blanc  avec  une  large  tache  rose  pourpré  à  la  partie  antérieure. 

Les  0.  Roezli  et  vexillarium,  deux  espèces  admirables,  ont  été  définitivement 
classés  parmi  les  Miltonia.  Nous  les  retrouverons  en  parlant  de  ce  dernier 
genre. 

(Sera  continué.) 


174  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


LES  EAUvX  D'ARROSAGE 

Monsieur  le  Directeur, 

Dans  chaque  numéro  de  votre  journal  vous  recommandez  l'emploi  de  l'eau 
de  pluie  pour  l'arrosage  des  Orchidées.  Vous  avez  grandement  raison;  mais 
il  arrive  assez  souvent  que  l'eau  de  pluie  fait  défaut;  or,  comme  vous  le  dites, 
l'eau  des  puits  ou  fontaines,  et  même  aussi  des  cours  d'eau,  occasionne  sur 
les  plantes  des  plaques  ou  des  taches  blanches  qui  ressemblent  à  des  incrus- 
tations. 

Lorsqu'on  est  forcé  d'employer  l'eau  d'un  puits  ou  d'une  fontaine,  on  doit 
préalablement  faire  tomber  le  calcaire.  Ce  carbonate  de  chaux  n'est  dissous 
qu'à  la  faveur  de  l'acide  carbonique  en  excès;  en  enlevant  cet  acide  carbonique, 
le  calcaire  tombe.  L'eau  ne  fait  plus  alors  de  dépôts. 

Premier  procédé 

Ajouter  à  l'eau  pour  chaque  hectolitre  cinq  ou  six  grammes  de  chaux 
éteinte;  elle  se  combine  avec  l'acide  carbonique  et  tombe  en  entraînant  le 
calcaire.  Un  excès  de  chaux  serait  nuisible;  on  ne  peut  cependant  indiquer  la 
quantité  exacte  nécessaire,  car  cela  varie  selon  la  qualité  de  l'eau,  c'est-à-dire 
selon  les  localités. 

Deuxième  procédé 

On  peut  se  servir  aussi  d'une  solution  de  savon,  de  préférence  de  savon 
vert  à  base  de  potasse.  On  ajoute  une  quantité  de  savon  dont  on  tient  compte, 
jusqu'à  ce  que,  l'eau  étant  agitée  dans  une  fiole,  il  se  forme  une  mousse 
persistante;  alors  on  ajoute  un  peu  d'eau  et  le  tout  ne  tarde  pas  à  s'éclaircir. 

Il  reste  dans  l'eau  un  excès   de  potasse,  corps  fertilisant. 

Troisième  procédé 

Mais  le  moyen  le  plus  facile  consiste  à  verser  dans  le  réservoir  dix-huit  à 
vingt  grammes  d'ammoniaque  du  commerce  (non  empyreumatique)  par  hecto- 
htre  d'eau.  En  agitant,  l'eau  devient  laiteuse,  puis  s'éclaircit  peu  après.  Il  reste 


15  AOUT  1890  175 

dans  l'eau  ainsi  traitée  un  peu  de  carbonate  d'ammoniaque  et  accidentelle- 
ment un  peu  d'ammoniaque.  Ni  l'un  ni  l'autre  ne  sont  nuisibles. 

Le  calcaire  précipité  tombe  au  fond  du  réservoir.  Quand  il  y  en  a  une  petite 
quantité,  on  peut  remplacer  l'ammoniaque  une  fois  sur  deux  par  de  l'acide 
azotique  (ou  nitrique)  ou  de  l'eau  forte  pour  le  faire  disparaître;  en  mettre 
très  peu,  dix  grammes  environ  par  hectolitre.  Il  en  résulte  un  nitrate  qui 
favorise  la  végétation. 

Mais  on  sait  que  les  eaux  de  puits  ou  de  fontaine,  en  repos  dans  nos 
bassins,  deviennent  vertes.  Cette  vilaine  couleur  est  due  à  la  naissance  de 
cellules  microscopiques,  isolées  d'abord,  qui  se  forment  ensuite  en  chapelet, 
et  produisent  ces  filaments  verts  nommés  conferves.  Cette  eau,  en  contact 
avec  un  corps  exposé  à  l'air,  finit  par  l'enduire  de  moisissure,  non  pas  sur  les 
feuilles,  mais  sur  les  pots,  le  compost  et  les  racines.  En  lieu  propre  cette 
moisissure  grandit  et  devient  mousse,  et  mousse  fort  vivace,  puisqu'elle 
recouvre  parfois  et  étouffe  le  sphagnum  lui-même. 

I.e  traitement  que  j'ai  indiqué  ne  corrige  pas  ce  défaut. 

P.     GOSSART 
Directeur  du  Jardin  Botanique  d'Arras. 


CULTURE  DES  ONCIDIUM 

Le  genre  Oncidium  est  un  des  plus  anciens  et  des  plus  vastes  de  la  famille 
orchidéenne.  Il  a  donné  son  nom  dans  la  nomenclature  de  Lindley  à  une 
sous-tribu  des  Vandées  qui  comprend  également  les  Odontoglossum.  Ces 
deux  genres,  en  effet,  présentent  entre  eux  des  analogies  si  étroites  qu'on  ne 
peut  arriver  à  les  distinguer  que  par  l'habitude.  On  notera  cependant,  comme 
caractère  particulier,  que  beaucoup  d'Oncidium  produisent  leurs  fleurs  sur  une 
hampe  de  très  grande  dimension,  et  plusieurs  autres  en  grappes  serrées.  En 
outre,  les  pseudo-bulbes  diffèrent  beaucoup,  gonflés  et  pleins  chez  les  Odon- 
toglossum, plus  aplatis  et  creusés  de  sillons  chez  les  Oncidium. 

Toutes  ces  plantes  proviennent  d'ailleurs  des  mêmes  régions,  c'est-à-dire  de 
l'Amérique  Méridionale  et  Centrale,  et  du  Mexique. 

Les  Oncidium  se  rencontrent  principalement  dans  les  chaînes  de  montagnes 


176  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

qui  bordent  l'Océan  Pacifique  et  traversent  l'isthme  de  Panama  pour  se  diviser 
et  s'épanouir  dans  les  plateaux  mexicains.  Ils  apparaissent  en  général  à  des 
hauteurs  de  1000  à  2000  mètres,  où  ils  reçoivent  un  air  pur  et  vif,  presque 
toujours  chargé  d'humidité.  La  plupart  réussissent  donc  parfaitement  en  serre 
tempérée;  un  certain  nombre  d'espèces,  qui  croissent  à  des  altitudes  de  2400  à 
4000  mètres,  devront  être  cultivées  en  serre  froide;  quelques  autres,  qui  vivent 
dans  les  parties  basses,  au-dessous  de  800  mètres,  trouveront  place  dans  la 
serre  chaude. 

Les  Oncidium  de  serre  froide  doivent  être  traités  de  tout  point  comme  les 
Odontoglossum;  on  leur  donnera  beaucoup' d'air,  beaucoup  d'ombrage  en  été, 
et  beaucoup  d'humidité.  Plusieurs  espèces  réclameront  un  peu  plus  de  séche- 
resse pendant  la  saison  du  repos,  notamment  les  0.  aemulum-superhiens , 
0.  aurosuni  (ou  excavahtm),  O.  Cavendishianuin ,  0.  cucnllatiun.  Cette  dernière 
espèce  fut  trouvée  par  M.  J.  Linden,  il  y  a  quarante-sept  ans,  dans  un 
endroit  élevé  de  plus  de  4000  mètres,  à  peu  de  distance  de  la  limite  des  neiges 
éternelles,  et  où  le  thermomètre  descend  fréquemment  au-dessous  de  zéro.  Elle 
produit  de  charmantes  fleurs  d'aspect  très  gracieux.  L'O.  incurvum,  VO.  macran- 
thum,  une  des  plus  belles  espèces  du  genre,  qui  produit  des  fleurs  de  grande 
dimension  et  d'un  coloris  remarquable,  demandent  le  même  traitement;  il 
faudra  avoir  soin  de  préserver  ces  deux  derniers  des  attaques  des  insectes,  et 
notamment  des  pucerons,  qui  en  sont  particulièrement  friands.    • 

L'O.  ornithorhynchmn,  VO.  tigrimmi,  seront  également  cultivées  en  serre 
froide,  ainsi  que  VO.  zehrimim,  espèce  très  curieuse  qui  atteint  parfois  une 
hauteur  considérable. 

Oncidium  de  serre  tempérée 

Dans  la  serre  des  Cattleya  on  peut  placer  VO.  aliissimum,  qui  produit  une 
petite  fleur  jaune  à  grandes  grappes,  VO.  ampliatum  et  sa  variété  ampliatum 
majus,  l'un  des  plus  beaux  Oncidium  existants;  VO.  Batemanni,  VO.  corni- 
gerum,  très  florifère,  VO.  crispum,  très  belle  espèce  brésilienne,  qui  prospère 
bien  sur  bloc  et  demande  beaucoup  d'humidité,  VO.  concolor,  VO.  Forbesi,  très 
proche  parent  du  crispum,  de  petite  taille,  mais  d'une  réelle  beauté;  VO.  fusca- 
tum,  que  plusieurs  auteurs  inscrivent  sous  le  nom  de  Miltonia  Warscewiczi, 
VO.  divaricatum,  d'une  grande  floribondité,  VO.  Jonesianum,  belle  espèce  qui 
provient  du  Paraguay  et  réussit  bien  en  corbeille,  suspendue  près  du  vitrage,  ou 
sur  bloc,  avec  une  très  faible  quantité  de  terre  fibreuse;  elle  demandera  beau- 


15    AOUT    1890  177 

coup  d'eau  pendant  la  végétation,  de  mars  à  octobre,  et  très  peu  pendant 
la  période' de  repos;  VO.  Liinininghei,  espèce  très  petite  qui  réclame  la  même 
culture  que  la  précédente;  VO.  pubes,  VO.  sphacelatuin,  très  florifère;  VO.  spleti- 
didum,  espèce  très  belle  et  très  rare  se  rapprochant  du  tigrintim;  VO.  varicosiim 
Rogersï,  espèce  remarquable  qui  fleurit  pendant  l'hiver. 

Oncidium  de  serre  chaude 

Ceux-ci  sont  beaucoup  moins  nombreux  que  les  précédents;  ils  devront  être 
cultivés  à  la  même  température  que  les  Vanda,  en  paniers  ou  sur  bloc. 

Nous  citerons  notamment  VO.  Lanceanum,  belle  espèce  qui  n'a  pas  de  pseudo- 
bulbes; elle  est  souvent  considérée  comme  étant  d'une  culture  difficile,  mais 
nous  l'avons  toujours  vue  prospérer  admirablement  en  panier,  suspendue  près 
du  vitrage  comme  les  Phalaenopsis,  ou  sur  bloc,  et  notamment  sur  des  mor- 
ceaux de  fougère.  Cette  espèce,  bien  que  d'introduction  ancienne,  est  encore 
aujourd'hui  très  recherchée. 

Nous  cultivons  encore  en  serre  chaude  VO.  Krameri,  et  VO.  Papilio,  espèces 
bien  connues,  très  curieuses  par  leur  coloris  éclatant  et  leur  forme,  qui  rappelle 
celle  d'un  papillon.  Elles  fleurissent  tout  l'été  en  donnant  des  fleurs  qui  ne 
durent  qu'une  quinzaine  de  jours,  mais  qui  se  succèdent  sans  interruption 
jusqu'à  l'automne.   Elles  seront  cultivées  sur  bloc  ou  en  corbeille. 

P.     SiLVER. 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  D'AOUT 

Les  jours  diminuent  dès  maintenant  assez  rapidement  et  la  température 
commencera  bientôt  à  s'abaisser.  Nous  arrivons  à  l'époque  où  les  soins  généraux 
à  donner  aux  serres  commencent  à  se  modifier  et  où  de  nouveaux  traitements 
doivent  être  institués  en  vue  de  la  mauvaise  saison,  dont  il  faut  déjà  prévoir 
les  approches. 

Serre  froide.  —  Pendant  les  trois  derniers  mois,  où  le  soleil  s'élevait  au- 
dessus  de  l'horizon  de  six  heures  du  matin  à  six  heures  du  soir,  on  ne  pouvait 
trop  se  préoccuper  d'ombrer  les  serres  ;  c'était  le  point  principal.  Aujourd'hui 


178  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

il  n'en  est  plus  de  même  et  l'excès  serait  dangereux.  Il  faut  toujours  abriter  les 
plantes  contre  les  rayons  du  soleil  au  moment  le  plus  chaud  de  la  journée,  mais 
il  faut  aussi  leur  ménager  la  lumière  nécessaire. 

L'humidité  atmosphérique,  ainsi  que  les  arrosages,  pourront  être  légèrement 
diminués,  à  moins  que  le  temps  soit  très  chaud. 

Quelques  Orchidées  qui  ont  passé  en  serre  froide  le  temps  de  leur  floraison, 
pourront  être  placées  dans  un  endroit  un  peu  plus  chaud  dès  que  le  temps 
deviendra  décidément  plus  sombre.  Le  Miltonia  ve.xillaria  est  de  ce  nombre.  On 
pourra  procéder,  dès  la  fin  du  mois  et  au  commencement  de  septembre,  au 
rempotage  des  Odontoglossum  crispmn  et  des  espèces  voisines. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya,  Dendrobium,  etc.,  sont  en  pleine  végéta- 
tion. Il  faudra  les  laisser  profiter  des  rayons  du  soleil  tant  qu'ils  ne  seront  pas 
trop  brûlants.  Plus  les  plantes  auront  reçu  d'air  et  de  lumière,  mieux  elles 
fleuriront  l'année  prochaine.  Le  D.  Wardiamun,  notamment,  demande  à  être 
placé  très  près  du  vitrage.  Les  Cattleya  Warneri,  Mossiae,  Warocqueana, 
Mendeli,  etc.,  devront  recevoir  moins  d'eau  désormais;  on  les  arrosera  deux 
ou  trois  fois  par  semaine,  et  pour  les  fortes  plantes,  en  grand  pot,  une  seule 
fois  ;  le  C.  Trianae,  un  peu  plus  souvent  que  les  espèces  précédentes. 

Il  faudra  mettre  les  plantes  à  l'abri  des  attaques  des  insectes,  limaces,  clo- 
portes, etc.  Ceux-ci  ont  pu  pénétrer  dans  les  serres,  grâce  à  l'ouverture  des 
ventilateurs.  Il  faut  leur  faire  une  guerre  acharnée  pour  éviter  qu'ils  ne  commet- 
tent de  graves  dégâts  pendant  l'hiver.  Les  côtes  de  tabac  disposées  sur  les 
tuyaux  de  chauffage  et  quelques  lavages  à  l'eau  de  nicotine  en  auront  géné- 
ralement raison. 

Serre  chaude.  —  Ici  encore  l'ombrage  devra  être  beaucoup  diminué.  L'excès 
de  soleil  est  peut-être  préférable  à  l'excès  contraire,  car  il  ne  pourrait  que 
noircir  et  crevasser  quelques  feuilles.  Veiller  à  la  ventilation,  qui  doit  être 
désormais  réduite  de  plus  en  plus. 

Nous  nous  guidons  pour  nos  indications  sur  le  climat  de  la  Belgique.  Il  est 
évident  que  ces  prescriptions  ne  seront  pas  les  mêmes  pour  les  pays  chauds.  Le 
jardinier  intelligent  comprendra  qu'il  devra  ombrer  ses  serres  là  où  le  soleil  est 
encore  puissant. 

Dans  la  serre  chaude,  la  place  occupée  par  chaque  espèce  a  maintenant  une 
grande  importance;  un  certain  nombre  ont  besoin  de  beaucoup  de  soleil,  de 
chaleur  et  d'air  pour  mûrir  complètement  leurs  pousses  et  se  préparer  à  bien 
passer  l'hiver.  Les   Phalaenopsis,   Angvaecnm,    Cypripedinm,  etc.,  réclameront 


15    AOUT    1890  179 

plus  d'ombre  que  les  Vanda  teres  et  Hookeri;  les  Cattleya  superha  et  Eldorado, 
qui  sont  de  terre  très  chaude,  pourront  être  suspendus  près  du  vitrage,  bien 
exposés  aux  ra3^ons  du  soleil  pendant  presque  tout  le  cours  de  la  journée. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

Il  sera  répondu,  sous  cette  rubrique,  dans  le  plus  bref  délai  possible,  à  toutes 
les  demandes  de  renseignements  qui  nous  seront  adressées  par  nos  abonnés. 

*  * 

M""  R.  N.,  à  Paris.  —  Un  cultivateur  d'Orchidées  m'a  conseillé,  il  y  a 
deux  ans,  lors  d'un  voyage  que  j'ai  fait  en  Belgique,  de  placer  mes  pots  dans 
des  soucoupes  pleines  d'eau,  en  les  y  faisant  baigner  jusqu'à  7q  de  leur  hauteur 
environ.  J'ai  suivi  ce  conseil  pour  mes  Odontoglossum;  mais  depuis,  ils  ne 
m'ont  donné  qu'une  floraison  très  médiocre,  et  ils  ont  l'air  de  dépérir.  Est-ce 
que  ce  traitement  ne  convient  qu'à  certaines  espèces,  ou  aurais-je  mis  trop 
d'eau  dans  mes  soucoupes? 

REPONSE  :  Le  conseil  qu'on  vous  a  donné  est  détestable,  et  vous  ferez 
sagement  de  supprimer  vos  soucoupes  sans  retard.  Il  n'est  pas  une  Orchidée 
qui  résisterait  à  une  pareille  noyade.  Il  faut  de  l'eau  plus  ou  moins  souvent, 
selon  les  espèces,  mais  jamais  en  permanence.  Autrement  les  racines  ne 
peuvent  manquer  d'être  asphyxiées  et  de  se  pourrir. 

Le  drainage,  qui  est  indispensable  dans  l'empotement  de  toutes  les  Orchi- 
dées, n'a  pas  d'autre  utilité  que  d'empêcher  précisément  l'eau  de  rester 
stagnante. 

Nous  avons  peine  à  comprendre  qu'un  «  cultivateur  d'Orchidées  »  ait  pu 
vous  donner  des  indications  aussi  fausses  et  aussi  funestes  pour  les  plantes, 
à  moins  qu'il  ait  fait  une  confusion  à  propos  de  l'emploi  des  soucoupes  à 
colonnette  dont  nous  avons  parlé  dans  notre  numéro  du  15  avril.  Ces  sou- 
coupes, qui  sont  destinées  à  arrêter  l'invasion  des  insectes,  contiennent  de 
l'eau  dans  le  récipient  inférieur;  mais  elles  portent  à  leur  centre  une  colonne 
sur  laquelle  est  placé  le  pot,  et  celui-ci  se  trouve  par  suite  à  une  hauteur 
de  sept  ou  huit  centimètres  au-dessus  de  l'eau. 


l8o  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Nous  VOUS  conseillerons,  bien  plutôt  que  ce  bain  perpétuel,  le  procédé 
indiqué  dans  les  n°^  8  et  9  du  journal,  et  consistant  à  laisser  de  temps  en 
temps  le  compost  se  dessécher  pendant  deux  ou  trois  jours. 

*  * 

M""  H.  E.,  à  M —  —  Nous  recommandons  l'arrosoir  à  bec,  de  préférence 
à  l'arrosoir  à  pomme,  parce  qu'il  est  dangereux  de  verser  de  l'eau  dans  le 
cœur  des  plantes,  ce  qui  amène  presque  infailliblement  la  pourriture  des 
jeunes  pousses.  Les  seringages,  par  la  même  raison,  ne  devront  être  pratiqués 
qu'avec  beaucoup  de  prudence  tant  que  le  temps  ne  sera  pas  plus  chaud  et 

l'air  plus  sec. 

* 

M""  C.  L.,  à  Narbonne.  —  1°  Les  racines  de  mes  Cattleya  et  Laelia  deviennent 
si  encombrantes,  elles  s'enchevêtrent  tellement  à  travers  les  barreaux  des 
paniers  que  les  changements  de  paniers  deviennent  très  difficiles,  pour  ne  pas 
dire  impossibles.  Je  voudrais  savoir  si,  sans  danger  pour  la  plante,  on  peut 
couper  et  raccourcir  quelques  racines,  de  celles,  bien  entendu,  dont  le  bout 
n'est  pas  vert  et  vivant. 

REPONSE  :  En  coupant  les  fils  de  laiton  qui  retiennent  les  baguettes,  on 
peut  généralement  démonter  celles-ci  l'une  après  l'autre  et  défaire  le  panier 
sans  blesser  les  racines,  surtout  si  l'on  a  soin  de  faire  cette  opération  l'hiver, 
alors  qu'elles  sont  bien  solides  et  affermies.  Il  faut  éviter  autant  que  possible 
de  les  briser;  mais  quant  à  celles  qui  sont  desséchées  et  hors  d'état  d'apporter 
à  la  plante  des  éléments  nutritifs,  on  peut  les  retrancher  sans  inconvénients. 

2°  La  fibre  de  bruyère  doit-elle  être  lavée  et  nettoyée,  ou  seulement  débar- 
rassée de  tous  les  corps  étrangers  et  passée  sur  un  crible  pour  en  secouer  toute 
la  poussière? 

REPONSE  :  Il  suffira  généralement  de  la  secouer,  à  moins  qu'elle  soit 
humide;  dans  ce  cas  la  terre  ne  s'enlève  pas  aisément,  et  par  suite  il  est 
nécessaire  de  laver  la  fibre.  Mais  il  faut  avoir  soin  de  la  laisser  sécher  par- 
faitement avant  de  l'employer. 

La  fibre  doit  être  de  couleur  claire,  brun-jaune  (couleur  tabac).  Si  elle 
était  noirâtre,  il  serait  prudent  de  ne  pas  s'en  servir,  car  elle  contiendrait 
probablement  des  corps  étrangers  souvent  nuisibles.  Elle  doit  être  légère,  assez 
résistante  et  élastique  à  la  pression. 


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PARC     LÉOPOLD 


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Adresse  lélégraphique  :  LliNDENIA,  Bruxelles 


Administrateur-Directeur  :    LUCIEN  LINDEN 


COLLECTIONS   D'ORCHIDÉES 

A    PRIX   RÉDUITS 

Ces  collections  ne  renferment  que  de  bonnes  plantes  de  force  à 
fleurir;  elles  s'adressent  spécialement  aux  amateurs  commen- 
çants, à  ceux  qui  veulent  s'essayer  dans  la  CTJLTTJRE  DES 
ORCHIDÉES.  Elles  sont  destinées  à  propager  le  goût  de  la 
culture  de  ces  admirables  plantes. 

•Première  Colleclioii 


10  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  70  et 
125  francs. 

Cattleya  citrina. 

»         Mossiae. 
Epidendrum  vitelliiium. 
Laelia  anceps. 
Masdevallia  Harryana. 
Odontoglossum  crispum. 

«  Pescatorei. 

»  Rossi  majus. 

Oncidium  Sulilieperianum. 
Sophronitis  grandiHora. 


Deuxième  Collection 

10  espèces  de  serre  tempérée  et 
de  serre  chaude  pour  75  et 
130  francs. 

Aerides  affine. 
Calantlie  Regnieri. 
Cattleya  Percivaliana. 
Cypripedium  Lawrenceanum. 

»  barbatum    grandiflo- 

rum . 
Dendrobium  tliyrsiHorum. 

u  nobile. 

Lycaste  aromatica. 
Laelia  autumnalis. 
Oncidium  varicosum  Rogersi. 


Troisième  CoUeclioii 

10  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  100  et 
150  francs. 

Anguloa  Ruckeri. 
Catasetum  species. 
Laelia  cinnabarina. 

»       purpurata. 
Masdevallia  amaliiiis. 
Cypripedium  callosum. 
»  villosum. 

Cattleya  Mendeli. 
Odontoglossum  vexillarium. 
Oncidium  c-ucullatum. 


Les  premiers  prix   indiqués  se  rapportent   à  de  bonnes  plantes  ;  les 
seconds  à  des  exemplaires  plus  forts 
Les  trois  collections  prises  ensemble  :  S30  et  3SO  francs. 


Quatrième  Colleclioii 

10  esprccs  de  serre  tempérée  et 
de  serre  chaude  pour  lOO  et 
200  francs. 

Broughtonia  sanguinca. 
Catasetum  macrocarpum. 
Cypripedium  Harrisianum, 

»  Boxalli. 

Dciidrobium  densiflorum. 

»  sccundum. 

Cattleya  Eldorado. 
Oncidum  coiicolor. 
Staiiliopea  species. 
Oncidium  ampliatum  majus. 


CiiKjuième  Collection 

1 0  espèces  de  serre  froide  et  de 
serre  tempérée  pour  100  et 
200  francs. 

Anguloa  Clowesi. 
Odontoglossum  coronariuni . 

»  odoratum . 

»  Pescatorei. 

Laelia  purpurata. 
Cattleya  Mendeli. 

gigas. 
Masdevallia  Veitchi. 
Oncidium  concolor. 
Zygopetalum  intermedium. 


Sixième  Collection 

10  espèces  de  serre  tempérée  et 
de  serre  chaude  pour  1 00  et 
200  francs. 

Aerides  odoratum. 
Cattleya  Eldorado. 

»         Mossiae. 
Cymbidium  Lowi. 
Cypripedium  callosum. 
Laelia  purpurata. 
Odontoglossum  hastilabium. 
Oncidium  Jonesianum. 

»         flabellulatum. 
Vanda  tricolor. 


Septième  Colleclion 

12  Orchidées  de  serre  froide 
et  de  serre  tempérée  pour 
150  et  225  francs. 

Cattleya  Mendeli. 

»         gigas. 
Anguloa  uniflora. 
Laelia  purpurata. 
Masdevallia  chimaera. 
Lycaste  gigantoa. 
Odontoglossum  crispnm. 

»  Pescatorei. 

»  vexillarium. 

Oncidium  cucullatum. 

»         ampliatum  majus. 
Zygopetalum  intermedium. 


Hiiilième  Collection 

12  Orchidées  de  serre  tempé- 
rée et  de  serre  chaude  pour 
150  et  225  francs. 

Angraecum  sesquipedale. 
Laelia  purpurata  var.  alba. 
Cattleya  aurea. 

»         gigas. 

»         Percivalliana. 
Cypripedium  Harrisianum  nigrum. 
Dendrobium  Paxtoni. 
Saccolabium  Cambodgeanum. 
Phalaenopsis  grandiflora. 
Vanda  suavis. 

»      tricolor. 

»      Batemani. 


Ces  deux  collections  ne  renferment  que  des  plantes  florifères  en 
exemplaires  choisis  de  double  et  de  triple  force 


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Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

ClIDE  PRATIQIE  DE  CULTURE 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Ixternatioxale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  ue  Lansberge,  G,  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Rodigas,  ue  Plydt,  Funck,  E.  Wallaert,  A.  Linden, 

Comte  DE  MoRAN,  P.  Gloser,  G.  Joris,  A.  Van  Imschoot,  Fr.  Desbois, 

E.  S.  Rand,  D"-  Van  Cauwelaert,  E.  Bungeroth,  Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R, Martin  Cahuzac,  D'  Caparï,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cognl\ux,  Max  Garnier, 

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F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

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Lawrenceana.  Catlleya  Malouaiia,  Caltleya  niaxima  var. 
Hrubyaiia,  Caltleya  nobilior  var.  Hiiguenyi,  Caltleya  Perci- 
valiana  var.  Reichcnbachi.  Caltleya  Trianae  var.  alba,  Calt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Giiiberli,  Cypripedium 
Druryi.  Cypripedium  Lawrenccamim  var.  Hyeanum,  Cypri- 
peiliiim  œnanthum  superbum.  Cypripedium  selligerum  màjus, 
Cypripedium  lesseliatum  var.  porphyreum,  Deudrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium   slralioles,    Dendrobium    thyrsitlorum, 


Epidendrum  paniculalum,  Masdcvallia  Lindeni  var.  grandi- 
Hora,  Masdcvallia  Roczli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum. Oiicidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odonloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punclulata, 
Restrepia  antennil'era.  Selenipedium  reticulatum,  Spalho- 
plottis  Auguslorum.  Trichocentrum  ligrinum  var.  splendens, 
Trichopilia suavis,  Vanda  Boxalli,  VandaDennisouiana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qme  "Volume 


Âigraecum  EUisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  AnseUia 
congoensis.  BoUea  pulvinaris,  Brassia  caudata,  Calanlhe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Calt- 
leya gigas,  Catlleya  Kimballiana,  Catlleya  Mcndeli.  Caltleya 
Scliilleriana  var.  Amaliana,  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracleosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphiiia,  Galeandra  llaveola.  Laelia  elegans 
var.  Houtteana.  Masdcvallia  Veilchi.  Millonia  spectabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucullalum,  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Culse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonto- 
glossum luteo-purpureum.  Odontoglossum  Roezli,  Odonto- 
glossum Schillerianum.  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana,  Phalaenopsis  Sumatrana,  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganleum  var.  illustre,  Selenipedium  caudatum 
giganleum.  Selenipedium  Schrôderae  var.  splendens,  Spa- 
ihoglotlis  plicata,  Staiihopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  slrialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni,  Zygopetalum  rostralum. 


3me    Volume 


Aeridcs  FieKlingi,  Aeranllios  {^laiHlilloia,  Aoi-iiles  Houllf- 
liaiium,  Aganisia  cyanea,  Angraocum  iLilliroslachys!  Sedeiii, 
Anguloa  unillora,  Brassavola  nicullala  var.  ciispitlala.  Bolbo- 
pliylluni  grandilloi-um,  Catasclmn  Buiigoiollii  var.  aiiroiim. 
CatascUini  Buiigi-rothi  var.  PoUsiaiiiim.  Calascliim  <l('ri[)ioiis, 
Catasotuin  pulchruin,  Catllcya  Gllx-ziac,  Catllcya  laliiala  var. 
autumnali.s,  Caltleya  viigiiialis.  (llcisosloma  ciassirolium. 
(îypripedium  Arthuriaiuim  var.  palliiliini.  (".y|>ripo(liiiiii  Caii- 
nartiaiuim,  Cypripcdium  (uirli.si.  (lypripediiim  Hai  lisiamini 
var.  superbum,  Cypripediuni  l.ceaiinm.  Cypripcdiiun  Mocnsi- 
anum,  Cypripedium  praeslans.  Cypripediuni  Vaii  Houllca- 
num.   Cypripedium   villosum,  r.y|)rip(;diuiu    Selcuipediiini) 


Wallisi,  Dcndroliium  iini'puroum  var.  raiididuluni.  Doiidio- 
hiiiin  rutrit'crum,  Dcndrobium  strebloceras  var.  Rus.siaiiuin. 
loniipsis  paiiiculata  var.  iiia\ima.  Masdcvallia  macrura.  Masde- 
vallia  spcrtruni.  Millonia  spcrtabih's  Moreliana.  Oniidiuni 
(•lii'ii()j>h()riini.  Oiicidiiiiu  pa|)ilio  var.  niajus,  Ôucidiuiu  IMia- 

I; opsis,  OdoMloglossuiii   citrosmum  var.  Dcvansayi-aïuim, 

Ocliinloglossuin  ciispum  vai'.  l'astuosum.  Odoiiloglossuni  cris 
pnm  var.Triaiiac.  Odontdgbjssumcuspidalum.Odontoglossuiii 
llarryanuiii .  Odoiiloglos.sum  odoratum  var.  bapliicanlum . 
Ddonloglossuiii  IriuMipbans,  Odontoglossum  Uro-Skinneri. 
l'apliiiiia  Linderiiaua.  Papliiaia  Modiglianiaiia,  Rodriguezia 
Buiigerolhi.  Vaiida  superba. 


"Volume 


Aei'idcsquiiiquevulneruni.  Aiigraccuni  sesqui|)edale,  Angu- 
loa ("dowcsi,  Caltleya  chocoeiisis  var.  Miss  Niisson,  Callb^ya 
Mossiac  var.  Bousiesiana,  Catllcya  Mossiae  var.  Warocqucana, 
Ciirhopelaiura  pulclirum.  Coelogyiio  crislala  var.  alba,  Com- 
pai'eltia  faleala,  (cypripedium  bellalulum.  Cypripedium 
Elliullianiui).  Cypripedium  Harrisiauum  vai'.  pulyciiiomum. 
(îypripedium  Maslersianum.  Cypripedium  Miteauaiium,  Deu- 
drobium  Bensoniae.  Dendrobium  deusitlorum.  Epidendrum 
nemorale,  Laelia  majalis.  Lépiotes  bicolor.  Lycasle  Skiuneri 
var.  alba,  Masdevaliiatovarensis,Miitonia(Odoiil.)XBleuana. 
Mesospinidium  vulcanicum,  Nauodes  Medusac,  Odonloglos- 


suni  Bleiclirodcrianum.  Odontoglossum  Cervantcsi  lilacinum, 
Odontoglossum  Glonerianum.  Odontoglossum  Halli.  Odonto- 
glossum Pes(al(jrei  var.  Limleni.  Odontoglossum  latimacu- 
laliim.  OdoMloglossiim  radiatum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mdiiimi,  Oilontoglossum  Warocqueanum.  Oncidiimi  Forbesi 
in.ixiinum.  Oiicidiiim  iridilolium,  Oncidium  macranllium, 
Pliaius  grandilolius.  Polyslachia  pubcscens.  Selenipedium 
caudatum  var.  Ali)ertianum,  Sophronitis  grandiflora.  Tluinia 
Marshalli.  Vanda  rocruica,  Vanda  tricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


Volume 


Ada  aurantiaca,  Aerides  Augustianum.  .Vngraeciimcilratum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bilrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  (-alanllie  Masuca,  (^alantbc  Veitclii, 
Calaselum  macrocarpum  var.chi-ysanthum,  Ciatticya  Ti'ianac 
var.  purpurata,  Callleya  Trianae  var.  M""'  Marlin-Cahuzac, 
Caltleya  Trianae  var.  pallida,  <lattleya  Trianae  var.  striala, 
Cattleya  maxima  va-'.  Malouana.  Cvmbidium  Mastersi,  (Apri- 
pedium  bai'bato-Veiteliianum,  Cvpripediiun  nilens.  C-ypri 
pedium  orphanum,  Dendrobium  ciumenatuin,  Dendrobium 
infudibulum,  Dendrobium  Mirbelianum,  Dendrobium  Pax- 
toni,  Dendrobium  Wardianuin  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


nia(ocarpum ,  Epidendrum  vitellinum,  Gongora  maculala, 
HouUelia  Broeklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans.  Lycasle  coslala,  Masdcvallia  ignea,  Millonia 
Blunli  var.  Lubbersiana.  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianuni,  Oncidium  sarcodcs,  Odontoglossum  Boddaerlia- 
num.  Odonloglossum  Du\ivierianum,  Odontoglossum  liasli- 
laliiiuTi.  Odonloglossum  maxillare.  Odonloglossum  odoratum 
vai-.  slriatum.  Odontoglossum  Schlesingerianum .  Plialae- 
no]isis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kindjalliana, 
Zvgopelalum  inlermedium,  Zygopelalum  Joiisianum. 


6™e  "VoluMie  (deux  livraisons  parues) 

Coelogyne  ocellala  var.  maxima.  Coryanthes  Bungerolhi,  Dendrobium  Dovonianum,  Dendrobium  Galliccanum,  Maxillaria 
iongisepala,  Oncidium  Krameri,  Selenipedium  grande,  Selenipedium  Sedeni  candidulum. 


Le  prix  des  rolumes  'parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

l-^^'  Volume,  125  fr.  ;  Z""-  Volume,  100  fr.  ;  3'"'^  Volume,  75  fr.  ;  4'"^  Volume,  70  fr.  ;  ô"-^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES  PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 


gme   Volume    (en     cours    de    publication)    :    60    francs^ 
m  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    12'"^    NUMERO    : 

Pages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle 181 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  III .  184 

Greffage  des  Orchidées     ....     - 186 

Les  serres  d'un  amateur  débutant 187 

Rempotage  des  Odontoglossum 190 

La  question  du  charbon  de  bois 192 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  septembre 193 

Petite  correspondance 195 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEIGHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BuYSSON,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGl%  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Prêsidnit  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  dos  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Les  MEETINGS  et  EXPOSITIONS  MENSUELLES  de  belles  et  rares  Orchidées 
ont  lieu  les  deuxièmes  Dimanche  et  Lundi  de  chaque  mois  dans  le  pavillon  central  de 
LHorlicullare  Internalionale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  L'ORGHIDÉENNE,  pour  l'année  1890,  sont 
MM.  Gomte  de  Bousies,  A.  Goor,  Jules  Hye,  Kegeljan,  Lallemand,  Louis  Lubbers, 
Massange  de  Louvrex,  m.  Mltdepenningen,  g.  Miteau,  E.  Rodigas,  A.  Van  Imschoot 
et  E.  Wallaert. 


l"    SEPTEMBRE    1890  i8l 


CHRONIQUE  ORCHIDÉENNE  MENSUELLE 

UN  CATTLEYA  GIGAS  MONSTRE  est  signalé  dans  le  Gardeners'  Chronicle. 
Il  a  produit  récemment  deux  tiges,  dont  l'une  portait  six  fleurs  et  l'autre  cinq. 
La  plus  grande  de  ces  fleurs  mesurait  près  de  vingt-quatre  centimètres  dé 
diamètre  d'un  pétale  à  l'autre,  les  autres  avaient  vingt-deux  centimètres 
et  demi. 

Ces  dimensions   sont  extraordinaires,  et  nous  ne   croyons  pas  que   cette 

espèce,  l'une  des  plus  belles  cependant  de  la  famille  orchidéenne,  ait  jamais 

atteint  jusqu'ici  une  pareille  splendeur. 

* 
*  * 

UN  VANDA  LOWI  VAR.  LINDENI  était,  le  mois  dernier,  en  fleurs  dans  les 
serres  de  l'Horticulture  Internationale,  à  Bruxelles. 

L'inflorescence  était  vraiment  merveilleuse  ;  elle  se  composait  de  deux 
longues  tiges  pendantes,  portant  l'une  trente-et-une,  et  l'autre  vingt-huit  fleurs, 
qui,  comme  on  le  sait,  présentent  une  particularité  curieuse,  dont  on  a  déjà  cité 
des  exemples  dans  d'autres  genres.  Les  deux  premières  fleurs  de  chaque  hampe 
ont  les  pétales  et  les  sépales  d'un  beau  jaune  citron,  avec  une  bordure  de 
points  rouge-brun,  tandis  que  les  autres  ont  les  segments  vert-jaune  pâle, 
couverts  d'épaisses  taches  rouge-brun,  très  serrées  surtout  à  la  base,  et  un 
peu  plus  espacées  vers  le  centre.  La  tige  est  revêtue  de  poils  épais  de  couleur 
brune,  s'harmonisant  avec  les  taches  qui  recouvrent  les  fleurs. 

Le  V.  L.  Lindeni  se  distingue  du  type  par  la  grandeur  exceptionnelle  des 
fleurs  et  la  vigueur  du  coloris  des  macules.  C'est  une  variété  très  rare  et  peu 
connue. 

* 

LE  CORYANTHES  BUNGEROTHI,  dont  la  Lindenia  vient  de  publier  une 
belle  reproduction,  est  une  des  espèces  les  plus  curieuses  de  ce  genre  si 
extraordinaire.  On  sait  que  le  labelle  a  la  forme  d'un  seau,  et  porte  à  la  base 
un  appendice  en  forme  de  capuchon.  En  outre,  près  de  la  colonne  se  trouvent 


l82  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

deux  glandes  en  forme  de  cornes  qui  sécrètent,  tant  que  la  fleur  est  épanouie, 
un  liquide  incolore,  légèrement  visqueux  et  très  parfumé,  qui  tombe  à  l'in- 
térieur du  seau.  Il  est  probable  que  c'est  l'odeur  de  ce  liquide  qui  attire  les 
insectes;  en  tout  cas,  ceux-ci  tombent  fréquemment  au  fond  du  seau,  et  n'ont 
alors  pour  s'échapper  qu'une  étroite  ouverture  placée  en  avant  de  la  colonne. 
Ils  sont  forcés  de  faire  effort  pour  y  passer,  et  détachent  en  même  temps  les 
étamines  qu'ils  emportent  avec  eux  et  vont  bientôt  déposer  sur  une  autre  fleur. 
C'est  un  des  mécanismes  les  plus  curieux  que  la  nature  ait  mis  en  œuvre  pour 
assurer  la  fécondation  des  Orchidées. 

* 

*  * 

UN  EPIDENDRUM  VITELLINUM  DOUBLE  est  signalé  par  notre  colla- 
borateur M.  RoLFE  dans  le  Gardeners'  Chronicle.  Il  porte  un  grand  nombre  de 
fleurs  qui,  toutes,  présentent  les  particularités  suivantes  : 

Le  labelle  est  remplacé  par  un  pétale,  semblable  aux  deux  autres,  qui  sont 
un  peu  plus  étroits  que  les  sépales,  La  colonne  est  entièrement  supprimée, 
et  remplacée  par  six  petits  pétales  indépendants,  dont  les  trois  extérieurs  sont 
plus  grands  que  les  trois  intérieurs,  et  atteignent  à  peu  près  la  moitié  de  la 
longueur  des  pétales  ordinaires.  Ils  ont  la  même  couleur  que  ceux-ci,  sauf  la 
ligne  du  milieu  qui  est  jaune,  comme  le  labelle  et  la  colonne  de  la  fleur  nor- 
male. La  colonne  semble  donc  s'être  partagée  en  six  étamines  virtuelles,  qui 
se  sont  changées  en  pétales,  et  le  stigmate  parait  avoir  disparu.  Dans  ces 
conditions  il  serait  impossible  de  reconnaître  une  Orchidée  dans  la  fleur  en 

question,  si  on  la  voyait  isolée. 

* 

*  * 

LA  NOMENCLATURE  DES  ORCHIDÉES,  qui  réclame  impérieusement 
une  réforme,  serait  notablement  éclaircie  et  garantie  contre  le  renouvellement 
des  confusions  anciennes,  si  tous  les  introducteurs  et  cultivateurs  d'Orchidées 
voulaient  adopter  certaines  règles  précises  et  s'y  conformer  strictement.  En 
voici  plusieurs,  qui  ont  été  formulées  au  mois  de  mai  dernier  par  la  Royal 
Horticultural  Society,  de  Londres,  et  qui  nous  paraissent  excellemment  faites 
pour  rétablir  l'ordre  et  la  régularité. 

L  —  Pour  les  Genres,  Espèces,  Variétés  bien  tranchées  et  Hybrides 
NATURELS,  se  conformer  aux  Lois  de  la  nomenclature  botanique,  telles  qu'elles 
ont  été  formulées  par  le  Congrès  Botanique  International  de  Paris  en  1867. 

La  personne  qui  exposera  pour  la  première  fois  une  plante  désignée  par 


jer    SEPTEMBRE    189O  183 


un  nom  latin,  sera  invitée  à  faire  connaître  le  nom  du  botaniste  qui  en  aura 
fait  la  description. 

II.  —  Hybrides  artificiels  entre  genres.  Nom  générique  latin,  formé 
de  la  combinaison  des  noms  des  parents,  et  nom  spécifique,  également  latin, 
séparé  du  premier  par  le  signe  d'hybridité  X. 

III.  —  Hybrides  artificiels  entre  espèces.  Nom  latin  avec  addition  du 
mot  hybridus,  ou  du  signe  X. 

IV.  —  Hybrides  artificiels  entre  variétés.  Nom  tiré  de  la  langue 
indigène  du  pays  où  l'hybride  est  produit. 

Le  Comité  déclare  qu'il  refusera  de  reconnaître  tout  nom  donné  en  contra- 
diction avec  les  règles  ci-dessus.  Tout  nom  correct  une  fois  donné  ne  devra  pas 
être  modifié. 

Une  plante  non  dénommée,  ou  dénommée  d'une  façon  irrégulière,  pourra 
obtenir  une  mention  dans  les  meetings  du  Comité,  pourvu  qu'elle  reçoive  un 
nom  correct  dans  un  certain  délai  déterminé  par  le  Comité.  Toute  récom- 
pense donnée  dans  ces  conditions  sera  suspendue  jusqu'à  l'exécution  de  cette 
condition.  Ces  règles  ne  recevront  pas  d'application  rétroactive. 

Le  Comité  exprime  le  vœu  que  les  cultivateurs  d'Orchidées  fassent  faire  des 
dessins  ou  des  photographies  de  toutes  les  Orchidées  nouvelles  et  récom- 
pensées, et  les  déposent  à  la  librairie  de  la  Société,  pour  servir  de  références. 

Il  appelle  également  l'attention  des  cultivateurs  sur  l'intérêt  qui  s'attache 
à  la  conservation  de  spécimens  de  chaque  plante,  pour  fournir  ultérieurement 
des  références  et  des  sujets  de  comparaison,  et  il  propose,  dans  ce  but,  que 
des  spécimens  soient  envoyés,  chaque  fois  que  ce  sera  possible,  au  Directeur 
des  Jardins  Royaux  de  Kew. 

*  * 

L'ORCHIDÉENNE,  la  Société  d'amateurs  d'Orchidées  établie  à  Bruxelles,  va 
reprendre  ce  mois-ci  son  fonctionnement  régulier.  Son  vingt-et-unième  meeting 
aura  lieu  les  14  et  15  septembre,  et  promet  d'être  d'une  beauté  exceptionnelle. 
Nous  croyons  devoir  engager  les  amateurs  de  belles  Orchidées  à  s'y  rendre  : 
ils  trouveront  dans  ce  meeting  l'occasion  de  contempler  des  plantes  remar- 
quables comme  culture  et  comme  floraison. 

Les  expositions  des  meetings  de  L'Orchidéenne  ont  lieu  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale;  le  jury  se  réunit  dans  la  matinée 
du  dimanche;  les  plantes  sont  ensuite  exposées  pendant  l'après-dinée  et  toute 
la  journée  du  lundi. 


184  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
III.  —   L'introduction  du    Catasetum   Bungerothi 

{Suite,  voir  no  11) 

«  En  octobre  1887  (p.  431)  nous  annoncions,  dit  encore  le  Gardeners'  Chro- 
nicle,  la  floraison  du  Catasetum  Bungerothi  à  Kew,  et  nous  fîmes,  depuis  lors, 
plusieurs  fois  mention  de  la  plante,  toujours  sous  le  nom  de  Bungerothi.  C'est 
sous  le  même  nom  qu'elle  a  été  figurée  dans  L'Illustration  Horticole,  1887, 
t.  10,  dans  le  Botanical  Magazine,  t.  6998,  1888,  dans  le  Garden,  1888,  p.  388, 
et  dans  V Orchid  Album,  VIII,  t.  352. 

«  D'après  M.  Rolfe,  qui  conserve  également  ce  nom  (voir  Gardeners'  Chro- 
nicle  du  26  octobre  i88g,  p.  466),  des  spécimens  de  ce  Catasetum,  collectés 
par  Spruce,  sont  restés  plus  de  trente  ans  au  Jardin  botanique  de  Kew  sans 
être  reconnus  et  dénommés.  Il  est  étonnant,  s'il  en  est  ainsi,  qu'il  ait  échappé 
aux  yeux  de  lynx  du  professeur  Reichenbach;  cela  tient  peut-être  à  ce  qu'il 
était  placé  à  tort  au  milieu  d'un  autre  genre. 

«  Quand  il  s'agit  d'une  plante  si  distincte  et  si  bien  connue,  la  confusion 
.provenant  d'une  double  dénomination  a  moins  d'inconvénients  que  pour  des 
plantes  plus  obscures.  Nous  pouvons,  ou  nos  successeurs  peuvent  attendre 
patiemment  que  l'herbier  du  professeur  soit  ouvert,  dans  un  quart  de  siècle, 
à  Vienne,  pour  établir  d'une  façon  certaine  quelle  était  la  plante  que  lui 
avaient  adressée  MM.  Linden,  et  l'on  peut  conclure  que  l'usage,  comme  il 
arrive  souvent,  est  plus  puissant  que  les  lois  de  priorité. 

«  En  terminant,  nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  sur  les  notes  publiées 
relativement  aux  variations  sexuelles  de  ces  plantes  par  M.  N.  E.  Brown 
le  13  avril  i88g,  p.  461,  fig.  83,  et  par  M.  Rolfe  le  26  octobre  1889,  p.  467, 
et  sur  les  très  importantes  observations  présentées  par  ce  dernier  devant  la 
Société  Linnéenne  le  21  mars  1889,  comme  nous  l'avons  annoncé  dans  nos 
colonnes  le  30  mars  1889,  p.  407.  » 

D'autre  part,  M.  N.  E.  Brown,  de  Kew,  publiait  dans  le  même  journal, 
le   14  juin,  les  réflexions  suivantes  sur  le  même  sujet  : 

«  Je  crois  que  les  motifs  invoqués  en  faveur  du  changement  demandé,  du 


jer    SEPTEMBRE    l8gO  185 


nom  de  Catasetum  Bungerothi  en  Catasetum  pileatum,  sont  d'un  ordre  tout  à  fait 
insuffisant. 

«  Le  professeur  Reichenbach  vint  à  Kew  vers  l'époque  où  je  fis  la  descrip- 
tion du  C.  Bungerothi  ;  je  ne  puis  pas  me  rappeler  exactement  si  j'avais  déjà 
adressé  ma  description  à  M.  Linden  à  ce  moment,  ou  si  j'étais  occupé  à  la 
préparer,  mais  je  crois  que  je  venais  de  l'envoyer.  En  tout  cas,  je  me  souviens 
bien  d'avoir  parlé  de  cette  plante  à  Reichenbach,  de  lui  avoir  montré,  soit  le 
dessin  de  Bungeroth,  soit  un  décalque  de  ce  dessin,  et  de  lui  avoir  demandé 
son  opinion  sur  le  Catasetum.  Sa  réponse  fut  qu'il  n'avait  jamais  rien  vu 
de  pareil. 

«  Quelques  semaines  après  la  publication  du  C.  Bungerothi,  Reichenbach 
publia  sa  seconde  description  du  C.  pileatum,  sans  faire  aucune  mention  de  sa 
première,  ni  du  C.  Bungerothi. 

«  Or  il  me  semble  que  quand  il  publia  cette  seconde  note,  il  devait  savoir 
si  le  C.  pileatum  avait  quelque  analogie  avec  le  dessin  de  Bungeroth,  qui, 
sans  être  bien  bon,  l'est  assez  cependant  pour  qu'on  ne  puisse  pas  confondre 
la  plante  avec  une  autre,  alors  surtout  que  j'avais  appelé  spécialement  son 
attention  sur  ce  dessin  peu  de  temps  auparavant.  Eh  bien,  non  seulement  il 
n'y  fit  aucune  allusion  à  ce  moment,  mais  plus  tard,  lorsque  la  plante  devint 
bien  connue,  il  ne  réclama  jamais  pour  elle  le  nom  de  C.  pileatum.  Et  cepen- 
dant ceux  qui  connaissaient  bien  Reichenbach  reconnaîtront  à  peu  près  tous 
qu'il  n'était  pas  capable  de  laisser  donner  la  prééminence  à  un  autre  nom  sur 
un  des  siens,  s'il  avait  pu  prouver  que  les  deux  étaient  synonymes  —  et  dans  le 
cas  dont  nous  parlons,  si  c'était  exact,  il  pouvait  le  prouver  très  facilement. 
La  seule  preuve  que  nous  ayons,  pour  le  moment,  de  l'identité  du  C.  pileatum 
et  du  C.  Bungerothi  repose  sur  l'affirmation  de  Reichenbach  dans  deux 
lettres  privées.  Je  suis  bien  éloigné  de  vouloir  dire  que  cette  affirmation  est 
fausse,  mais,  jusqu'à  ce  qu'elle  puisse  être  vérifiée,  je  crois  qu'il  convient  de 
l'accueillir  avec  quelque  réserve. 

«  Dans  la  description  originelle,  le  C.  pileatum  est  comparé  au  C.  cernuum  et 
au  C.  naso,  qui  tous  deux  sont  très  différents  du  C.  Bungerothi  ;  de  plus,  nous 
avons  le  témoignage  de  MM.  Linden  père  et  fils,  déclarant  qu'ils  ne  se  sou- 
viennent pas  d'avoir  envoyé  à  Reichenbach  une  fleur  ressemblant  à  celle  du 
C.  Bungerothi;  et  M.  Lucien  Linden  m'a  écrit,  depuis  lors,  qu'ils  n'avaient 
pas  de  collecteur  au  Venezuela  à  cette  époque.  Il  y  a  aussi  la  réponse  que 
me  fit  Reichenbach,  qu'il  n'avait  jamais  rien  vu  de  pareil  ;  et  la  mémoire  de 


l86  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 

Reichenbach  était  d'une  ténacité  si  extraordinaire,  qu'il  semble  impossible  de 
croire  qu'il  aurait  décrit  une  ileur  (d'après  un  spécimen  évidemment  frais, 
quoique  légèrement  fané)  d'une  espèce  aussi  remarquable  que  le  C.  Bungerothi, 
et  qu'il  ne  l'aurait  pas  reconnue   ensuite  sur  le  dessin. 

«  Pour  toutes  ces  raisons,  il  me  paraît  peu  probable  que  le  C.  pileatum  soit  le 
même  que  le  C.  Bungerothi  ;  s'il  en  avait  été  ainsi,  le  silence  de  Reichenbach 
sur  ce  point  me  paraîtrait  incompréhensible.  Mais,  comme  la  preuve  ne  pourra 
être  faite,  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  que  dans  vingt-quatre  ans,  et  qu'il  y  a 
certainement  bien  des  raisons  de  douter,  je  crois  que  le  mieux  est  de  conserver 
à  la  plante  le  nom  de  C.  Bungerothi,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  clairement  établi 
qu'elle  est  identique  avec  le  C.  pileatum.  » 


GREFFAGE    DES    ORCHIDEES   r 

Nous  recevons  la  lettre  suivante  : 

Monsieur  le  Directeur, 

J'ai  lu  déjà  partout  que  les  Orchidées  ne  peuvent  pas  être  greffées.  A-t-on  essayé?  Ce  n'est 
pas  bien  certain  ;  il  semble  qu'en  dehors  des  croisements,  on  n'a  pas  beaucoup  fait  d'études 
sur  la  famille.  Mais  ne  croyez-vous  pas  qu'on  doit  pouvoir  greffer  au  moins  des  espèces  comme 
la  plupart  des  Epidendrum  et  des  Cattleya?  Il  est  facile  de  détacher  un  œil  avec  une  portion 
de  rhizome,  et  il  doit  être  facile  aussi  de  le  substituer  à  un  autre  sur  une  autre  espèce  ? 

Je  vous  soumets  cette  idée  parce  qu'elle  me  trotte  en  tête  et  parce  qu'il  me  semble  qu'au 

moins  on  ne  risquerait  pas  beaucoup  à  l'essaj'er.    C'est    peut-être   une  sottise,  d'ailleurs; 

mais  il  n'y  a  personne  pour  montrer  autant  d'audace  que  les  débutants. 

Recevez,  etc. 

Un  de  vos  lecteurs  assidus. 

Nous  ne  pensons  pas,  en  effet,  qu'on  ait  déjà  fait  des  essais  de  greffage  des 
Orchidées,  cette  question  n'ayant  été  réservée  jusqu'ici  qu'aux  charges  d'atelier 
que  les  jardiniers  se  font  entre  eux.  Mais,  qui  sait?  elle  est  peut-être  plus 
sérieuse  qu'on  ne  croyait.  Nous  engageons  notre  correspondant  à  faire  lui- 
même  des  essais  et  à  nous  tenir  au  courant  des  résultats  obtenus.  Seulement 
nous  ne  voyons  pas  bien  quels  avantages  présenterait  la  greffe  si  elle  pouvait 
se  produire,  autres  que  ceux  de  réunir  plusieurs  espèces  ou  variétés  sur  un 
raême  pied  ? 


l"    SEPTEMBRE    1890  187 


LES     SERRES    d'uN     AMATEUR    DÉBUTANT 

{Suite,  voir  n"  11) 

0.  citrosmuni,  charmante  espèce  au  coloris  délicat,  qui  fleurit  en  juin,  juillet 
et  août,  et  répand  un  parfum  délicieux.  Les  segments  sont  blancs,  teintés  de 
rose  clair;  le  labelle  est  rose  ou  lilas  clair,  et  la  crête  jaune,  tachée  de  rouge. 

0.  cirrhosum.  Sépales  et  pétales  blancs  tachetés,  les  premiers  surtout,  de 
rouge-marron;  labelle  de  la  même  couleur,  avec  un  large  disque  jaune  strié 
de  rouge;  fleur  assez  variable. 

O.  bictoniense.  Sépales  et  pétales  jaune-vert  tachetés  de  brun;  labelle  blanc 
ou  rose  pâle.  Plusieurs  variétés. 

0.  hastilabium,  aux  fleurs  parfumées,  de  couleur  claire,  vert-jaune  ou  blanc 
crème,  rayées  et  tachetées  de  pourpre,  avec  le  labelle  pourpre  foncé  sauf  le 
lobe  antérieur,  largement  développé,  qui  est  blanc.  Fleurit  pendant  les  mois 
de  juin,  juillet  et  août. 

O.  Œrstedi,  blanc  sauf  la  base  du  labelle,  qui  est  jaune,  et  le  disque,  qui 
est  jaune  tacheté  d'orange. 

Cette  espèce,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  notre  article  spécial,  devra 
être  cultivée  en  panier,  près  du  vitrage.  Elle  produit  des  fleurs  de  petite  taille, 
mais  très  abondantes,  et  d'un  parfum  très  agréable. 

0.  Rossi.  Sépales  jaune  vert  barrés  de  brun,  pétales  blancs  avec  une  tache 
pourpre  à  la  base;  crête  jaune  striée  de  rouge. 

Cette  espèce  comprend  un  très  grand  nombre  de  formes  diverses  et 
de  variétés,  toutes  de  grande  beauté. 

II.  —  Cypripedium 

Un  grand  nombre  de  Cypripedium  satisfont  aux  conditions  que  nous  avons 
indiquées  en  commençant.  Ce  sont  surtout  les  suivants,  qui  réussissent  bien 
en  serre  froide  tempérée  : 

C.  barbatum,  belle  espèce,  comprenant  un  grand  nombre  de  variétés  de 
grande  valeur.  Le  pavillon,  qui  atteint  une  dimension  remarquable,  est  blanc, 


l88  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

avec  des  lignes  pourpres  et  vertes,  les  pétales  sont  pourpres  et  couverts  de 
longs  cils  noirs  au  bord  supérieur.  Le  labelle  est  brun  pourpré  sombre.  Les 
fleurs  se  conservent  très  longtemps. 

C.  Boxalli.  Sépale  dorsal  verdâtre,  avec  une  large  bordure  blanche  et  des 
taches  pourpre  noirâtre  vers  le  sommet;  pétales  vert  jaune,  marqués  de  veines 
rouge  brun;  labelle  vert  jaune,  légèrement  teinté  de  pourpre. 

C.  insigne.  Sépale  dorsal  large,  verdâtre  à  la  base,  et  tacheté  de  pourpre 
brun,  blanc  à  la  partie  supérieure;  pétales  et  labelle  verts  plus  ou  moins 
teintés  de  brun.  Fleurs  de  très  longue  durée;  variétés  très  nombreuses  et  très 
remarquables. 

C.  villosîtm.  Toute  la  fleur  offre  un  mélange  de  rouge  pourpre  et  de  vert; 
le  pavillon  est  vert,  plus  sombre  à  la  partie  inférieure.  Les  fleurs  se  conservent 
également  très  longtemps. 

Les  quatre  espèces  qui  précèdent  sont  celles  qui  se  recommandent  princi- 
palement aux  commençants.  Elles  sont  au  nombre  des  plus  anciennes,  mais 
aussi  des  plus  faciles  à  cultiver  et  des  plus  belles  (voir  le  classement  du 
Plébiscite  des  Cypripediimi,  n°  4  du  Journal  des  Orchidées). 

Nous  citons  encore  les  suivantes  : 

C.  Harrisianum,  hybride  du  C.  villosum  et  du  C.  barbatum,  grandes  fleurs 
aux  pétales  pourpre  violacé,  au  labelle  plus  clair  teinté  de  vert,  avec  le 
pavillon  très  large,  pourpre  tacheté  de  blanc. 

C.  Hookerae,  dont  les  fleurs  sont  plus  petites,  avec  les  sépales  jaunâtres, 
verts  au  centre,  les  pétales  verts  avec  des  taches  pourpres,  et  le  labelle  vert 
teinté  de  pourpre-brun  sombre. 

C.  Lawrenceanum,  espèce  très  belle,  aux  pétales  verts  teintés  de  pourpre  à 
l'extrémité,  couverts  de  verrues  noirâtres,  au  labelle  brun  pourpré,  au  pavillon 
très  large,  blanc  avec  de  nombreuses  lignes  brun  pourpré. 

C.  venustum.  Labelle  jaunâtre  teinté  de  pourpre,  et  veiné  de  vert  ;  sépale 
dorsal  verdâtre,  parsemé  de  lignes  pourpres;  les  pétales  pourpres  avec  des 
lignes  vertes. 

C.  argus.  Sépale  dorsal  blanc  avec  des  lignes  longitudinales  de  différentes 
longueurs,  vertes  et  brun  pourpré;  pétales  ciliés  sur  les  bords,  blancs,  avec  des 
veines  vert  pâle,  et  pourpres  au  sommet;  labelle  brun  pourpré  sombre.  Classé 
au  quatrième  rang  dans  la  plébiscite  du  Journal  des  Orchidées. 

C.  Ashbu'rtoniae,  hybride  du  C.  barbatum  et  du  C.  insigne,  très  remarquable 
aussi  et  classé   également  en  bon  rang  dans  le  plébiscite.   Il  a  le  pavillon 


l"    SEPTEMBRE    189O  189 


vert,  avec  des  veines  brunes  et  une  large  bande  blanche  au  sommet,  les 
pétales  ciliés,  rouge-brun  avec  des  veines  brunes,  plus  pâles  à  la  base  et 
marqués  de  taches  noirâtres;  le  labelle  rouge-brun  foncé.  Le  staminode,  jaune, 
porte  au  centre  des  taches  vertes.  Belles  variétés. 

C.  callosiim,  remarquable  par  le  développement  exceptionnel  du  sépale 
dorsal,  blanc  avec  de  nombreuses  veines  qui  sont  vertes  à  la  base  et  rouge 
vineux  à  la  partie  supérieure.  Pétales  vert  pâle  teintés  de  pourpre,  ciliés  et 
tachetés  de  noir  sur  les  bords.  Labelle  brun-pourpré,  vert  à  la  partie  inférieure. 

C.  Dauthieri,  hybride  du  C.  villosum  et  du  C.  barhattim,  et  sous-variété  du 
C.  Harrisianum,  déjà  indiqué,  dont  il  ne  se  distingue  que  par  le  coloris.  Le 
pavillon  est  brun  au  centre,  et  passe  au  vert  aux  extrémités.  Les  autres  seg- 
ments sont  plus  pâles  que  dans  le  C.  Harrisianum. 

C.  Spicerianicm,  très  belle  espèce  d'introduction  récente.  Sépale  dorsal  de 
grande  dimension,  replié  au  miheu,  de  coloris  assez  variable,  mais  générale- 
ment blanc  avec  une  bande  longitudinale  cramoisi-pourpre  au  milieu,  et  à  la 
base  une  macule  verte  tachetée  de  rouge  sombre.  Les  pétales  sont  verts, 
tachetés  de  rouge  sombre,  avec  une  ligne  longitudinale  rouge-cramoisi  au 
miheu,  et  très  ondulés  sur  les  bords;  le  labelle,  brun  teinté  de  cramoisi, 
et  le  staminode  de  la  même  couleur,   avec  les  bords  blancs. 

(Sera  continué.) 


ARROSEMENT  DES  ORCHIDÉES,  —  A  en  juger  d'après  plusieurs 
questions  qui  nous  sont  posées,  il  y  a  lieu  de  croire  qu'un  certain  nombre  de 
nos  lecteurs  n'ont  pas  bien  saisi  Vétat  sec  que  nous  conseillons,  avec  le  comte 
DE  MoRAN,  de  donner  aux  plantes  en  végétation  pendant  une  couple  de  jours 
chaque  quinzaine.  C'est  après  avoir  ménagé  les  arrosements  pendant  deux  à  trois 
jours  qu'on  devra  laisser  la  plante  sèche  pendant  une  couple  de  jours;  de  cette 
façon  l'humidité  du  compost  arrive  à  disparaître  presque  entièrement;  les 
racines  mûrissent  et  prennent  une  consistance  plus  ferme,  et  celles  qui  avaient 
subi  quelque  dommage  par  suite  d'un  excès  d'eau,  et  qui  commençaient  à  être 
compromises,  échappent  au   danger  qui  les  menaçait  et  recouvrent  la  santé. 


igo  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


REMPOTAGE  DES  ODONTOGLOSSUM 

Le  moment  de  l'année  où  nous  nous  trouvons  est  le  plus  favorable  pour 
soumettre  à  c-ette  opération  les  Odontoglossum  dont  la  végétation  est  terminée 
et  qui  réclament  plus  d'espace  dans  leurs  pots. 

Les  Odontoglossum  doivent  être  empotés,  comme  la  plupart  des  Orchidées, 
dans  un  mélange  de  terre  fibreuse  et  de  sphagnum. 

Le  Journal  des  Orchidées  a  déjà  indiqué,  dans  son  i"  numéro,  ce  que  c'est 
que  le  sphagnum  ou  mousse  blanche.  Quant  à  la  terre  libreuse,  il  faut,  avant 
de  l'employer,  la  nettoyer  soigneusement  en  la  débarrassant  des  feuilles, 
débris  de  bois  ou  rhizomes  de  Fougères. 

La  fibre  sera  alors  hachée  soigneusement,  de  façon  à  se  composer  de  mor- 
ceaux de  deux  centimètres  de  longueur  environ.  Le  sphagnum,  préalablement 
lavé  et  débarrassé  des  matières  étrangères,  ainsi  que  des  insectes  qui  pour- 
raient s'y  trouver  cachés,  subira  la  même  manipulation;  puis  on  mélangera  les 
deux  matières  par  parties  égales. 

Outre  le  compost  ainsi  obtenu,  les  pots  devront  contenir  un  drainage  formé 
de  débris  de  tessons  bien  poreux,  dont  on  place  une  certaine  quantité  au  fond 
des  pots  pour  assurer  le  bon  écoulement  de  l'eau. 

Le  bon  drainage  a  une  très  grande  importance  dans  la  culture  des  Odonto- 
glossum. La  propreté  parfaite  des  tessons  employés  est  indispensable;  aussi 
ne  doit-on  employer  en  général  que  des  morceaux  de  pots  neufs,  et  qu'on 
pourra,  en  outre,  passer  encore  à  l'eau  avant  de  les  utiliser.  Il  faut  que  l'air 
puisse  y  circuler  aisément  pour  assurer  l'évaporation  rapide  de  l'eau  d'arro- 
sage, et  que  les  racines,  qui  parfois  s'insinuent  au  milieu  des  tessons,  ne 
puissent  pas  être  incommodées  par  des  matières  étrangères. 

La  grandeur  des  pots  sera  calculée  en  raison  de  la  force  des  plantes.  Il 
ne  faut  pas  qu'ils  soient  trop  petits,  car  la  plante  y  serait  comprimée  et  arrêtée 
dans  son  développement.  Mais  il  ne  faut  pas  non  plus  qu'ils  soient  trop  grands, 
car  dans  ce  cas  la  masse  du  compost  arrête  l'air,  qui  ne  peut  pas  pénétrer 
jusqu'aux  racines;  l'évaporation  est  également  moins  complète,  et  l'humidité 
reste  stagnante  au  grand  détriment  de  la  santé  de  la  plante. 


I^''    SEPTEMBRE    1890  I91 


Le  meilleur  système  est  de  choisir  le  pot  un  peu  plus  large  que  la  plante 
même;  on  appuie  alors  l'une  des  extrémités  de  celle-ci  contre  le  bord,  et  on 
laisse  libre  la  partie  où  se  produisent  les  nouvelles  pousses.  Celles-ci  peuvent 
ainsi  se  développer  sans  obstacle. 

On  ne  doit  rempoter  les  Odontoglossum  que  quand  les  pousses  nouvelles 
ont  occupé  tout  l'espace  resté  libre,  et  que  le  pot  est  ainsi  devenu  trop 
petit.  Voici  comment  on  procédera  : 

Le  mélange  de  sphagnum  et  de  terre  fibreuse  étant  bien  préparé  comme  nous 
l'indiquons  plus  haut,  on  place  dans  les  pots  des  débris  de  tessons  jusqu'à  la 
moitié  de  la  hauteur  environ,  puis  on  les  recouvre  d'une  couche  de  sphagnum 
afin  d'arrêter  les  poussières  du  compost  qui  pourraient  être  entraînées  par  l'eau 
d'arrosage,  et  qui  obstrueraient  les  interstices  ou  les  pores  du  drainage. 

On  retire  ensuite  la  plante,  avec  précaution,  du  pot  qu'elle  occupait,  on 
enlève  le  compost  ancien,  en  ayant  soin  de  ne  pas  blesser  les  racines,  puis  on 
met  la  plante  en  place,  en  appuyant  contre  la  paroi  l'une  de  ses  extrémités, 
celle  qui  ne  produit  pas  de  jeunes  pousses,  et  en  l'élevant  au  niveau  des  bords. 

J'insiste  encore  ici  pour  proscrire  l'emploi  du  charbon  de  bois  dans  le  rempo- 
tage des  Orchidées.  J'ai  dit  dans  un  précédent  article  combien  cet  agent  était 
inutile.  J'aurai  du  reste  lieu  d'y  revenir  très  prochainement. 

Avant  de  rempoter  les  Odontoglossum,  il  est  bon  d'examiner  l'état  des 
racines,  et  de  les  rafraîchir  en  coupant  toutes  eelles  qui  sont  mortes.  On  peut 
ainsi  mettre  les  plantes  dans  des  récipients  relativement  plus  petits,  ce  qui  est 
toujours  préférable. 

Quant  à  celles  qui  sont  actuellement  en  fleurs  ou  en  végétation,  il  sera  pré- 
férable de  ne  pas  les  déranger. 

Il  est  bon  de  choisir  pour  la  surface  un  compost  haché  un  peu  plus  fin,  et 
du  sphagnum  bien  vivant,  ce  qui  donne  aux  plantes  un  aspect  plus  riant. 
Le  surfaçage  devra  être  renouvelé  de  temps  en  temps,  deux  fois  par  an  à  peu 
près.  Les  meilleures  époques  pour  cette  opération  sont  le  commencement  du 
printemps  et  l'automne. 

Le  rempotage  terminé,  les  plantes  seront  placées  dans  une  serre  bien  aérée, 
aussi  près  du  vitrage  que  possible. 

Il  n'est  pas  à  recommander  d'arroser  abondamment  les  Orchidées  nouvelle- 
ment rempotées.  Je  crois,  au  contraire,  que  c'est  une  grande  erreur.  On  ne 
devra  commencer  à  donner  beaucoup  d'eau  que  quand  les  plantes  auront  fait 
de  nouvelles  racines  dans  le  compost  frais.  Comte  de  Moran. 


ig2  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LA  QUESTION  DU  CHARBON  DE  BOIS 

Nous  avons  publié,  dans  nos  numéros  6  et  8,  des  articles  de  MM.  les 
comtes  DU  Buysson  et  de  Moran,  dont  l'un  recommandait  et  l'autre  pros- 
crivait l'emploi  du  charbon  dans  l'empotage  des  Orchidées.  Fidèle  à  notre 
programme,  nous  avons  laissé  à  chacun  de  nos  collaborateurs  la  liberté  de 
défendre  sa  thèse  dans  une  question  très  controversée. 

Nous  sommes  heureux  de  constater  que  ce  débat  a  vivement  intéressé  les 
lecteurs  du  Journal  des  Orchidées.  Nous  avons  reçu,  en  effet,  un  grand  nombre 
de  lettres  de  nos  abonnés,  prenant  parti  pour  un  système  ou  l'autre,  ou  nous 
demandant  quel  est  notre  avis  dans  la  question. 

Avant  de  le  faire  connaître,  nous  désirerions  adresser  un  appel  à  l'expérience 
de  tous  ceux  qui  peuvent  apporter  des  renseignements  et  des  avis  utiles.  Il 
s'agit,  en  effet,  d'un  point  déhcat,  sur  lequel  les  cultivateurs  ne  sont  pas  encore 
entièrement  d'accord,  et  de  part  et  d'autre  on  peut  citer  de  bons  résultats 
à  l'appui  des  théories  opposées.  Au  lieu  de  prononcer  en  juges,  il  nous  paraît 
plus  instructif  et  plus  conforme  au  but  que  nous  nous  sommes  proposé 
de  recueillir  tous  les  faits  intéressants,  toutes  les  opinions  autorisées  et  de 
faire  trancher  le  litige  par  nos  lecteurs  eux-mêmes,  par  ceux  qui  ont  cultivé 
des  Orchidées.  Il  faut  souvent  plusieurs  années  d'expériences  pour  révéler 
le  côté  faible  d'un  système,  et  ceux  des  pratiquants  qui  ont  essayé  tour  à 
tour  les  deux  procédés,  et  qui  ont  pu  en  comparer  les  résultats,  sont  mieux 
à  même  de  juger,  après  ces  tentatives,  de  la  préférence  à  accorder  à  l'un 
ou  à  l'autre. 

Nous  posons  donc  à  nos  lecteurs  cette  question,  à  laquelle  nous  les  convions 
tous  à  répondre  : 

L'emploi  du  charbon  de  bois  dans  le  compost  des  Orchidées 
donne-t-il  de  bons  résultats,  et  doit-il  être  recommandé  ou 
rejeté  ? 

Nous  ferons  connaître  dans   le   numéro  du  i"  novembre   le   résultat  du 


jer    SEPTEMBRE    1890  I93 


dépouillement  des  réponses  que  nous  aurons  reçues,  et  les  principaux  faits 
ou  arguments  allégués  en  faveur  des  deux  opinions  ('). 

Nous  espérons  que  ce  résumé  de  l'expérience  générale  produira  ce  que  nous 
nous  proposons  de  réaliser,  c'est-à-dire  un  enseignement  utile  pour  tous,  et 
surtout  pour  les  nombreux  débutants  qui  nous  ont  exposé  leurs  doutes,  et 
une  règle,  sinon  absolue,  du  moins  appuyée  sur  des  résultats  et  des  avis 
autorisés. 

Au  moment  de  donner  le  bon  à  tirer  de  ce  numéro,  nous  recevons  un  très 
intéressant  article  de  notre  éminent  collaborateur,  M.  P.  E.  de  Puydt,  sur  la 
matière.  Nous  en  commencerons  la  publication  dans  notre  prochaine  livraison. 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE  SEPTEMBRE 

Serre  froide.  —  La  saison  actuelle  est  peut-être  la  plus  favorable  aux 
plantes  de  serre  froide  ;  la  température  est  généralement  douce  et  l'air  assez 
frais.  On  peut  laisser  les  ventilateurs  ouverts  tout  le  jour  et  presque  toutes  les 
nuits.  Un  certain  nombre  d'Odontoglossum  et  d'Oncidium  demandent  à  être 
rempotés;  on  pourra  procéder  à  cette  opération  dans  le  courant  du  mois 
{voir  plus  haut  l'article  spécial).  En  outre  il  est  bon  de  surfacer  à  peu  près  toutes 
les  plantes. 

Les  Anguloa,  qui  mûrissent  actuellement  leurs  bulbes  et  sont  sur  le  point 
de  terminer  leur  croissance,  devront  être  placés  dans  une  partie  de  la  serre 
bien  claire  et  bien  aérée,  de  préférence  auprès  du  vitrage.  Les  plantes  prennent 
moins  de  développement  dans  ces  conditions,  et  deviennent  plus  compactes 
et  plus  vigoureuses. 

Un  très  grand  nombre  de  Masdevallia  viennent  de  fleurir,  notamment  les 
M.  Lindenî,  trochilus,  Veitchi,  Harryana,  ignea,  amabilis,  etc.  On  pourra 
également  les  rempoter.  Beaucoup  de  ces  plantes,  qui  paraissent  faibles  et 


(i)  Ceux  de  nos  correspondants  qui  voudraient  garder  l'anonyme  n'auront  qu'à  nous  faire  connaître 
leur  désir  et  à  indiquer  un  pseudonyme  que  nous  reproduirons. 


ig4  LE  JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

produisent  au  centre  des  feuilles  de  petite  dimension,  se  trouvent  trop  com- 
primées dans  les  pots;  on  les  divisera,  en  laissant  à  chaque  groupe  au  moins 
six  ou  sept  feuilles. 

Serre  tempérée.  —  Ici  encore  on  peut  procéder,  s'il  est  nécessaire,  au 
rempotage  de  quelques  plantes,  notamment  des  Cattleya  gigas,  qui  viennent  de 
fleurir  et  commencent  à  produire  des  racines  à  la  base  des  bulbes  nouveaux, 
des  Miltonia  Roezli,  etc.  Toutes  les  plantes,  qui  mûrissent  actuellement  leurs 
pousses,  réclament  beaucoup  d'air  et  de  lumière,  mais  la  fraîcheur  des  nuits 
est  déjà  à  craindre,  notamment  pour  les  Phaius  tuheradosus  et  Humbloti. 

Les  arrosages  dans  les  sentiers  et  aux  racines  doivent  être  un  peu  diminués, 
et  même  suspendus  parfois  si  le  temps  n'est  pas  assez  chaud,  notamment  les 
jours  de  pluie  qui  deviennent  assez  fréquents.  On  ne  peut  en  aucun  cas  arroser 
abondamment  lorsqu'une  ventilation  parfaite  ou  un  temps  chaud  et  sec  ne 
permet  pas  une  évaporation  suffisante.  Il  faudra  donc,  si  le  temps  est  mauvais, 
chauffer  parfois  la  serre  pour  pouvoir  ouvrir  les  ventilateurs.  Ces  observations 
s'appliquent  également  à  la  serre  chaude. 

Serre  chaude.  —  Beaucoup  de  Cypripedium  sont  encore  en  fleurs  actuel- 
lement, notamment  les  gracieux  hybrides  de  la  section  Sedeni,  qui  décorent 
agréablement  les  serres.  Les  Aerides,  notamment  les  A.  odoratum  et  leurs 
variétés  si  remarquables,  parfument  déhcieusement  l'air  en  même  temps  qu'ils 
charment  la  vue.  Quelques  Saccolabium,  5.  Blumei,  S.  miniatum,  etc.,  sont  en 
fleurs  ainsi  que  les  derniers  Calanthe. 

Il  faut  veiller  avec  soin  aux  variations  de  la  température,  si  redoutables 
cette  année.  Pendant  ce  mois  surtout  la  chaleur  et  le  froid  se  hvrent  de  conti- 
nuelles batailles;  il  sera  parfois  bon  d'ouvrir  tous  les  ventilateurs  dans  la 
journée,  et  parfois  il  sera  nécessaire  de  chauffer. 

Pendant  la  nuit  cette  précaution  est  toujours  indispensable. 

Donner  beaucoup  d'humidité  quand  le  temps  sera  beau,  mais  la  modérer 
soigneusement  par  les  temps  sombres. 

L'époque  actuelle  est  la  plus  favorable  pour  le  nettoyage  intérieur  et  extérieur 
des  serres;  il  se  forme  fréquemment  des  amas  de  mousses  et  de  conferves  à  la 
jointure  des  vitres  et  à  toutes  les  parties  saillantes;  on  devra  les  enlever  com- 
plètement. Laver  aussi  les  feuilles,  ainsi  que  les  pots  et  les  tablettes  sur 
lesquelles  ceux-ci  sont  disposés. 


l"    SEPTEMBRE    l8go  195 


PETITE     CORRESPONDANCE 


M""  M.,  à  Bar-le-Duc.  —  i°  Les  plantes  énumérées  dans  la  Revue  des  Orchi- 
dées nouvelles  ou  peu  connues  sont  en  général  mentionnées  par  nous  deux  mois 
environ  après  la  floraison.  Pour  en  connaître  à  peu  près  l'époque,  lorsque  le 
texte  ne  l'indique  pas  suffisamment,  vous  pouvez  vous  guider  sur  la  description 
dans  le  Gardeners'  Chronicle,  dont  nous  donnons  presque  toujours  la  date.  Celle 
de  la  floraison  est  antérieure  à  celle-là  d'une  ou  deux  semaines  en  moyenne. 

2°  Nous  avons  pris  bonne  note  de  votre  désir,  et  nous  publierons  prochaine- 
ment une  étude  sur  le  repos  des  Orchidées.  Toutefois  l'abondance  des  matières 
nous  obhge  à  en  différer  encore  l'insertion.  D'ailleurs  il  n'aurait  pas  une  appli- 
cation immédiate,  car  la  saison  du  repos  est  encore  assez  éloignée. 

*  * 
A.  D.  3,  à  Milan.  —  En  disant  que  les  importations  mises  en  vente  aux 
enchères  publiques  sont  presque  toujours  des  rebuts,  nous  sommes  bien  éloignés 
de  vouloir  faire  du  tort  à  qui  que  ce  soit.  Nous  ne  contestons  pas  qu'il  puisse 
exister  des  exceptions,  mais  vous  voudrez  bien  admettre  que  les  Orchidées  qui 
étaient  bonnes  à  leur  arrivée  ne  tardent  pas  à  dépérir  à  force  de  tramer 
dans  les  salles,  exposées  à  la  sécheresse  et  aux  manipulations  de  toutes 
sortes,  et  privées  des  soins  nécessaires. 

* 

N.  V.  O.  —  Vous  nous  avez  déconseillé  de  placer  les  pots  dans  des  sou- 
coupes contenant  de  l'eau,  et  je  reconnais  la  parfaite  justesse  des  arguments 
que  vous  donnez  à  l'appui  de  cet  avis.  J'ai  même  adopté,  depuis  plusieurs 
mois,  l'habitude  de  mettre  mes  pots  sur  de  la  cendre,  pour  éviter  les  incon- 
vénients que  vous  signalez.  Mais  mes  plantes  ne  sem.blent  pas  s'en  trouver 
beaucoup  mieux.  A  quoi  cela  tient-il? 

RÉPONSE  :  Cela  tient  à  ce  que  le  cendre  obstrue,  non  seulement  l'ouver- 
ture, mais  aussi  tous  les  pores  de  la  base  du  pot,  et  annuUe  en  partie 
l'efficacité  du  drainage.  Il  faut  que  l'eau  puisse  s'évaporer  rapidement,  et  que 


ig6  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


l'air  circule,  non  seulement  autour  des  feuilles,  mais  autour  du  pot,  sur  toutes 
les  parties  autant  que  possible,  et  pénètre  jusqu'au  compost. 

L'usage  de  la  cendre  est  donc  nuisible,  et  il  faut  y  renoncer  absolument. 
Placez  vos  pots  sur  des  tablettes  de  lattis  bien  espacés,  et  éloignez-les  de 
quinze  à  vingt  centimètres  les  uns  des  autres.  Vous  trouverez  prochainement 
des  renseignements  détaillés  sur  cette  matière  dans  un  article  relatif  à  l'éva- 
poration. 


* 


G.  G.,  Lyon.  —  i°  UOncidiwn  carthaginense  est  blanc,  VO.  C.  roseum,  rose 
et  VO.  C.  sanguinetim,  brun-rouge. 

2°  Les  Oncidium  teretifoliés  sont  notamment  les  0.  juncifoUum,  O.  Sprucei 
et  Jonesianum. 

3°  Parmi  les  espèces  naines  il  faut  ajouter  les  O.  ptdchellum,  blanc  et  rose, 
O.  iriquetrum,  blanc  et  rouge  et  0.  lemonicinum,  jaune. 


* 
*  * 


Disa.  —  Les  Disa  forment  peut-être,  en  effet,  une  exception  dans  la 
famille  orchidéenne;  ils  réclament  une  abondance  d'eau  aux  racines  et  des 
seringages  très  fréquents.  Mais  nous  aimons  mieux  encore  les  arroser  deux 
fois  par  jour  que  de  les  plonger  en  permanence  dans  l'eau. 

* 

O.  P.,  Cologne.  —  Nous  donnons  à  la  iin  de  la  Chronique  Orchidéenne 
mensuelle  les  renseignements  que  vous  nous  demandez  au  sujet  des  Meetings 
de  L'Orchidéenne.  Le  mieux  serait  d'envoyer  vos  plantes  de  façon  à  ce 
qu'elles  arrivent  la  veille.  Elles  seront  déballées,  soignées  et  réemballées  par 
les  agents  de  la  Société  à  votre  entière  satisfaction. 

*  * 

C.  N.,  Vienne.  —  Le  Saccolabium  céleste  est  au  contraire  une  Orchidée  admi- 
rable, particulièrement  recommandable.  Nous  vous  engageons  certainement  à 
en  cultiver  quelques  bonnes  plantes.  C'est  une  des  belles  introductions  de  ces 
derniers  temps. 

Nous  sommes  obligés  de  remettre  au  prochain  numéro,  faute  de  place, 
plusieurs  questions  que  veulent  bien  nous  poser  nos  abonnés. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICULTORl  liTlRMTIOMLl 


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PARC     LÉOPOLD 


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Adresse  lélégrapliiquc  :  LINDEMA,  Biiixcllcs 


Administrateur-Directeur  :    LUCIEN  LINDEN 


->  ^♦*-  < 


ORCHIDÉES  POUR  AMATEUR  DÉBUTANT 


Toutes  les  plantes  offertes  ci-dessous  sont  très  saines,  parfaitement  cultivées 

et  toutes  de  force  à  fleurir. 

OJDOnSTTOa-LOSSXJTN/d: 


Odontoglossum  crispum  : 

3-4  liulbes,  belle  variété fr.     5 

4-5        «           »           .<        "8 

5-6         »           »           »        »    10 

Très  belle  plante »    20 

Forte  plante ...  »    30 

Odontoglossum  Pescatorei  : 

8-4  liulbes,  bonne  plante fr.     5 

4-6         ..           »             ■> »     10 

Très  belle  plante »    20 

Odontoglossum  cordatum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr.     7 

5-6         »           ..             « »     12 

Forte  plante »    20 

Odontoglossum  Edwardi  : 

3  liulbes,  1  pousse fr.  25 

4-5         »       1         »         .50 

Odontoglossum  gloriosum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr.  10 

4-5         »           "             ........  ..    15 

5-6         »           » »    20 


Odontoglossum  grande  : 

3-4  l)ulbes,  bonne  plante fr.     7 

5-6         »           »             » ,,     10 

Odontoglossum  Halli  : 

4-5  bulbes,  bonne  plante fr.  12 

» »    25 


6-8 
12-4 


forte 


Odontoglossum  Harryanum  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr, 


4-6 


50 


15 


Odontoglossum  Insleayi  : 

4-6  l)ull)es,  l)elle  plante fr.   10 

5-8         o           ..           ..         .,     15 

Odontoglossum  Insleayi  leopardinum  : 

4-6  bulbes,  bonne  plante fr.  20 

Odontoglossum  laeve  : 

3-4  bul])es,  belle  plante fr.   10 

4-5         »           ..           ..         ,.    15 

Forte  plante »    20 


Odontoglossum  luteo-purpareum  : 

3-4  bulbes,  belle  plante    ......  fr.  10 

5-6         »           »           »        «    15 

8         ..           .. »    25 

Odontoglossum  maculatum  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr.     7 

5-G        »  »  » 12 

Forte  plante «20 

Odontoglossum  nebulosum  : 

3-4  Inilbes,  belle  plante fr.     7 

5-6         »           ..           »         .^     12 

7-8         ..           »           »         »    15 

Odontoglossum  odoratum  : 

3  4  bulbes,  belle  plante tV.     7 

5-6         »           »            »         »    10 

7-8         ).           «           »         »     15 

Odontoglossum  tripudians  : 

3-4  Inilbes,  lielle  plante fr.  10 

5-6         »           »           »         »    15 

Odontoglossum  triumphans  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr.  15 

5-6         ..       belle        «        »    25 

7-8         »        forte         » »    35 


Odontoglossum  citrosmum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr.     8 

7-8         «            «12 

Forte  plante >    20 

Odontoglossum  oirrhosum  : 

8-4  liulbes,  bonne  plante fr    12 

6         "        belle  variété >    20 

Odontoglossum  bictoniense  : 

3-4  liulbes,  bonne  plante fr.     8 

Odontoglossum  hastilabium  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr.   10 

4-5        »           ..           ..        "15 

Forte  plante >    25 

Odontoglossum  Csrvantesi  : 

lîunne  jibinte fr.     5 

Délie         ..        ..10 

Odontoglossum  CErstedi  : 

15  bulbes,  belle  plante fr.   15 

Odontoglossum  Rossi  : 

Bonne  plante fr.     5 

Belle -.10 


o^ï'i^ï^ii^eidixj:]^/^ 


Cypripedium  barbatum  : 

2  tiges,  bonne  plante fr.     4 

4       »           »           "8 

Cypripedium  Boxalli  : 

2-3  tiges,  l)onne  plante fr.  12 

4       »           »             »         »    15 

Cypripedium  insigne  : 

6-8  tiges,  bonne  plante fr.     5 

10-12  tiges,  belle  plante »     10 

15-20       »       forte       «        »    20 

Cypripedium  villosum  : 

3-4  tiges,  bonne  plante fr.  10 

6-8       ..           .. »    20 

Cypripedium  Harrisianum  : 

2-3  tiges,  l)onne  plante fr.  10 

4-5  tiges,  belle  plante »    15 

Forte  plante »    25 

Cypripedium  Hookerae  : 

2-3  tiges,  belle  plante fr.     5 

4-5       «           »           » "    10 

Forte  plante »    15 

Cypripedium  Lawrenceanum  : 

2-3  tiges,  belle  plante fr.     4 

4-6       »         »           »        »    10 

Forte  plante 7 >    15 


Cypripedium  venustum  : 

2-3  tiges,  bonne  plante fr.     7 

4-5       ..      lielle         »  «    15 

Cypripedium  Argus  : 

2  tiges,  Ijonne  plante fr.     5 

3-4 


»  » 


5-6 


forte 


»    15 


Cypripedium  Ashburtoniae  : 

2  tiges,  bonne  plante fr.  10 

8       »      belle  »        »  15 

Cypripedium  callosum  : 

2  belles  tiges fr.  10 

3  »  » »  15 

4  tiges,  forte  plante «  20 

Cypripedium  Dauthieri  : 

1  belle  tige fr.  10 

2  belles  tiges »  20 

Cypripedium  Spicerianum  : 

2  tiges,  bonne  plante fr.  10 


3  »       belle 

4  » 


»     15 

..     20 


L  ILLUSTRATION  HORTICOLE 

REVUE    MENSUELLE 

DES    PLANTES    LES    PLUS   REMARQUABLES 

DES    INTRODUCTIONS    NOUVELLES 

ET    DES    FAITS    LES    PLUS    INTÉRESSANTS    DE    UHORTICULTURE 

Dîi-ecteui-    :    a.    I^  I  M  D  E  rv 


ADMINISTRATEUR 
LUCIEIV    LIIVDEIV 


REDACTEUR 
ÉmiILE    ItOI>IGil.S 


COLLABORATION   DE    BOTANISTES    ET   HORTICULTEURS   ÉMINENTS 
Prix  de  l'abonnement,  payable  d'avance  : 

Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envoyées  chacune  franco  par  la  poste 
Pour  toute  l'union  postale,  30  francs 

On   s'abonne   à   l'administration  de   L'ILLUSTRATION    HORTICOLE 

>0,    rue   Wîertz,   à   Brus^elles 

ainsi  que  chez  les  pri^iciitaiix   libraires  de  Belgique  et  de  Vétranrjer 

Envoi   franco   d'une   livraison-spécimen   sur   demande   affranchie   accompagnée    de    3    francs 

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Les  relations  du  JOURNAL  DES 
ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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îg 


"^^        1- Année.  I  5    S  EPTEM  BR  E    I  890         Numéro  13.         """^ 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 

J.  LiNDEN,  Gomlo  DU  BuYSsoN,  iiE  Lansberge,  g.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Roi)igas,  de  Puydt,  Funck,E.  Wallaert,  A.  Linden, 

Comte  UE  MoRAN,  P.  Gloner,  G.  Joris,  A.  Van  hiscHooT,  Fr.  Desrois, 

E.  S.  Râind,  D-"  Van  Calwelaert, E.  Bungeroth,  Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D-^  Capart,  Comie  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cognl\ux,  Max  Garnier, 

PaulOïlet,  Em.  Piërret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  de  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

Parait   le   1<"^   et   le   IS   «le   chaque   mois 


OIV      S'ABO]V]VE 

AU    BUREAU    DU    JOURNAL,    100,    RUE    BELLIARD,    A    BRUXELLES 
DANS  TOUS  LES  BUREAUX  DE  POSTE  ET  CHEZ  TOUS  LES  LIBRAIRES. 


(i\S)  Gand,  inipr.  Eiig.  A'anderhneghen.  fcT 


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LINDENIA 

lOONOGhïl^I^HIE     DES     O IIOI11I3  ÉES 

PUBLICATION     MENSUELLE     IN-FOLIO 

Chaque  livraison  contient  quatre  belles   planches 

richement  coloriées 


Directeur:   J    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


Le  plus  beaUj  le  plus  exact  et  le  meilleur  marché  des  ouvrages  de  luxe 
périodiques  spéciaux  aux  Orchidées  » 

COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 

l'""    T'olvime 


Apranthus  Leonis,  Acrides  maculosum  var.  formosum, 
Aeiides  odoralum  var.  Domidotti,  Aerides  Reiclienbachi, 
Agaiiisia  Iricolor,  Calasclum  discolor,  Cataselum  ligrinuni, 
Callleya  aurea,  CaUlcya  giiUala  var.  loopardina.  Catlleya 
Lawroiiccaiia.  Galtleya  Malouana.  (laltlcya  maxima  var. 
Hriibyaaa.  Caltleya  nobilior  var.  Hiiguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Ueiclienhachi.  Cattleya  Trianac  var.  alba.  Calt- 
leya Trianac  var.  Annae,  Cleisostoma  Ciiiberti.  Cypripedium 
Driiiyi.  Cypripedium  Lawrenccaniim  var.  Hyeamim,  Cypri- 
pedium œnanlluim  superbum,  Cypripedium  sclligerum  majus, 
Cypripedium  tesseliatum  var.  porpliyreum,  Dendrobium  Fal- 
coucri,   Dendrobium   stratiotos,    Dendrobium    thyrsillorum, 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
(lora.  Masdevallia  Roezli.  Oncidiuni  Lanccanum  var.  super- 
bum. Oncidium  Limmingbei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristala  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sandeiiana.  Plialaenopsis  Sluartiana  var.  punctulata, 
Rcstrcpia  anlennilera,  Selenipedium  loticulatum,  Spatlio- 
glottis  Augustorum,  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendcns. 
Triehopiliasuavis,  VandaBoxalli,  VandaDcnnisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  vii'idi. 


Volinne 


Angraecum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis.  BoUea  pulvinaris,  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Calasctum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium eallosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditnm.  Epidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina.  Galeandra  llaveola.  Laelia  elcgans 
var.  Houtleana.  Masdevallia  Veitchi.  Miltonia  spectabilis  var. 
Jineata,  Oncidium  cucuUatum,  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonto- 
glossum luteo-purpuroum.  Odontoglossum  Roezli.  Odonto- 
glossum Schillerianum.  Plialaenopsis  amabilis.  Pbalaenopsis 
Luddemanniana,  Pbalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudalum 
giganteiim.  Selenipedium  Sclirôderac  var.  splendens.  Spa- 
ihoglollis  plicala.  S(anliopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpurcum  var  siriatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopetaluni  rostratuin. 


3"»''   Volume 


Aerides  Fieldingi,  Aerantlios  fjrandillora.  Aei-idos  Hoiillo- 
liaiium,  Agaiiisia  cyaiioa.  An{jraociim  Lillii-dslacliys  SodcMii. 
Aiijjidoa  unillora,  Brassavola  ciiciillata  var.  ciispidala.  Mollxi- 
|ilivlliiiii  graiidilloi'uin.  Catasclimi  Bun{;(>iutlii  var.  aiirciiiii. 
C-atascliini  l{iiii{;'cn)tlii  var.  l'otlsiamim.  (lalasplum  d('ci()i<iiis, 
Calast^lum  jnilrliiiim,  (^allloya  (Jilicziac,  Catllcya  lal)iala  var. 
aiitiiiiinalis,  Cattlc^ya  virginali.s,  (îlcisosloiiia  crassiiolium, 
Cypripcdium  Arlhiirianum  var.  pallidum.  Cypripcdium  Caii- 
iiartiaiiuin.  (",vpripc(linni  Curlisi.  Cypri podium  Harrisiammi 
var.  suporljimi.  Cypripodium  Loeaniim,  (lypripcdiiim  Mdciisi- 
anum.  Cypripcdium  praeslans.  ('<ypripcdimn  Vaii  Houtloa- 
iium,    Cypripcdium    villosum,  Cypripcdium  (Sclcnipcdium) 


Wallisi.  Doiiilroliiiim  piiipiircum  var.  candidulum.  Dcndro- 
liiiim  riitrilcruin.  Dciidroiiiiiin  sli-chliiccr'as  var.  Rossiaiuun. 
loiiopsis  iianicidata  var.  maxiiiia.  Masdcvallia  maci'ura,  Masdc- 
vallia  s|)crlrum.  Miltmiia  spcctaliilis  Morcliana.  Oncidiuiii 
cliciroplioriiin.  Oiicidiuiii  |>apilii)  var.  niajus.  Oiicidiuiii  IMia- 
laciiopsis,  ()d()iil(){;ii)ssuni  cilrosmum  var.  Dcvansaycainim. 
Odontoylossiim  crispiiiu  var.  t'asUiusum.  Odontoglossum  cris 
pum  var.Trianac.  Odoiiloglossumcuspidalum.Odoiitoffldssmn 
llarryanum.  Odontojjlossiim  odoralum  var.  I)apliicaii(uni . 
OdoiUoylossum  Iriumplians,  Odonloglossum  l'io-Skiimcri. 
l'apliiiiia  Liiideiiiana.  Papliiiiia  Modigliaiiiaiia.  Uodrigiic/.ia 
Bungerothi,  Vanda  superba. 


4'"'    Volume 


Aerides  quiiuiuevidiierum.Aiigraccum  scsqiiipedale.  Angu- 
loa  Clowcsi,  Caltleya  chococnsis  var.  Miss  Nilssoii,  Caltlcya 
Mossiac  var.  IJousicsiana,  Catllcya Mossiac  var.  Warocqucana. 
Ciri'iKipctaium  puiclirum.  Coclogyiic  crislata  var.  alba.  ("jom- 
parettia  falcala.  (<ypripcdium  licllatulum.  Cypripcdium 
Elliultianum.  (^^ypripedium  Harrisianum  var.  pulychromum. 
Cypripcdium  Maslcrsianum.  Cypripcdium  Milcauanum,  Ucii- 
drohium  Bcnsuuiac.  Dcndrobium  dcnsiliorum.  E|)idciidrum 
nciDoralc.  Laclia  majalis.  Lcptotcs  bicolor.  Lvcaslc  Skiniicri 
var.  alba,  Masdcvalliatovarensis,Millonia(Odonl.)XBleuaiia. 
Mcsos|)inidium  vulcanicum,  Nanodcs  Mcdusae,  Odontoglos- 


sum  Blcichn'xlcnanum.  Odonloglossum  Cci'vaiitcs 
Udontoglossum  Ghjucriaiium.  Odonloglossum  Ha 
glossum  Pcscalorci  var.  Lindcni.  Odonloglossun 
la(um.  Odontoglossuui  racHatum.  Odonloglossum 
M(jmmi,  Odonloglossum  Warocqucanuin.  Onridi 
maximum,  Oncidium  iridilolium.  Oncidium  m 
Pliaius  grandit'olius.  Polyslacliia  pubi'scms.  Se 
caudalum  var.  Albcrliaiium.  Soplironilis  grandilb 
Marsiialli,  Vanda  cocrulca,  Vanda  tricolor,  \V 
deniana. 


i  lilaciniun. 
Ili.  Odonlo- 
I  lalimacu- 
Hossi  var. 
uni  Forlicsi 
acranlhnm. 
Icnipcdium 
na.  Thiinia 
arrca    Lin- 


Smo  Volvime 


.\da  auranliaca,  Aerides  Auguslianum.  Angraecumcitralum, 
Angraecum  cburnciMii  var.  superbum,  Bifrcnaria  Harrisoniac, 
Boibophyllum  Lobbi,  Calanllic  Masuca,  Calantlie  Vcilchi, 
Catasclum  niaciocari)um  var.chrysanlhum,  Calllcya  Ti'ianae 
var.  j)urpurala.  Caltlcya  Trianae  var.  M""'  Marlin-Cahu/.ao. 
(Caltlcya  Trianae  vai-.  pallida.  Caltleya  Trianae  var.  striala. 
C-alllcya  maxima  va--.  Malouana,  C-ymbidium  Mastcrsi,  Cyi)ri- 
pedium  barbalo-Vcitcliianum,  (^-ypripedium  nitcns,  Cypri- 
pcdium orpliaiium,  Dcndrobium  crumenalum,  Deiidiobiuni 
infudibulum.  Dcndrobium  Mirbelianum,  Dcndrobium  Pax- 
loni,  Dcndrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


malocarpuni,  Epidendrum  vitcUinum,  Gongora  maculata, 
Houllelia  Brocklehurstiana,  Laclia  anccps  var.  Hveana, 
Laelia  cicgans.  Lycasle  coslala.  Masdevallia  ignca,  MÎIlonia 
Blunli  var.  Lubbersiana,  Miltouia  vexillaria  var.  suj)crba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
hallianum.  Oncidium  sarcodes,  Odonloglossum  Boddacrtia- 
nuni,  Oilonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  liasli- 
labium.  Odonloglossum  maxiliare.  Odonloglossum  odoralum 
var.  slriaUim.  Odonloglossum  Schlesingerianum .  Plialac- 
nopsis  Scliillcriana.  Rodriguczia  rciVacla,  Vanda  Kindialliaiia. 
Zygopelalum  inlcrniedium,  Zygopetalum  Jorisiaiium. 


O™"  Volume  (cleux  livraisons  parues) 

Coclogyne  occllata  var.  maxima.  Coryanllics  Bungcrollii,  Dcndrobium   Dcvcmianum,  Dcndrobium  Galliccaïuim,  Maxillaria 
longiscpala,  Oncidium  Krameri,  Selenipedium  grande,  Scleni|i(!dium  Scdeni  candidulum. 


Le  prix  des  volumes  j^orus  de  la  «  LINDENIA  w  a  élé  fixé  comme  suit  : 

l^'- Volume,  125  fr.;  2""^  Volume,  100  fr.;  3'"'- Volume,  ^i  5  fr.  ;  4'"^  Volume,  70  fr.;  5'"^  Volume,  65  fr, 

LES   CINQ  VOLUMES  PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 

6'""    Volume    (en     cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEET  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT.    , 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    IS-"^    NUMERO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 197 

Causerie  sur  les  Oi-chidées.  —  IV 199 

Le  charbon  de  bois  déconseillé 202 

Évaporation  et  transpiration 204 

De  la  coloration  des  fleurs  d'Orchidées 207 

Culture  des   Orchidées  réputées  d'un  traitement  difficile.  —  II 209 

Ti'avaux  de  la  seconde  quinzaine  de  septembre 210 

Petite  correspondance 211 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


bru:x.e:li^e:s 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
.1.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Gomle  DU  Buysson,  auteur  de  rOrcliidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétain'  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  12  et  13  octobre  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'HorlicuUure  Inlernationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

SCS^  L'Assemblée  Générale  statutaire  annuelle  aura  lieu  DIMANCHE  28  SEPTEMBRE,  à 
10  1/2  heures,  dans  un  des  locaux  de  v'Hofticuttui'e  gniet'naiioiêai^,  à  Bruxelles. 


15    SEPTEMBRE    189O  I97 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

DENDROBIUM  GALLICEANUM,  Linden.  —  Très  belle  Orchidée,  ayant 
le  port  du  D.  thyrsiflorunt,  auquel  elle  est  évidemment  alliée.  Les  sépales  et  les 
pétales  sont  blancs,  et  le  labelle,  jaune  serin,  avec  les  bords  fimbriés.  Il  a  été 
introduit  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles. 
Lindenia,  vol.  VI,  t.  241. 

* 

*  * 

EPIDENDRUM  VITELLINUM  FLORE  PLENO.  —  C'est  un  cas  de  dupli- 
cature  très  intéressant  qui  s'est  présenté  dans  une  Orchidée  bien  connue, 
VEpidendrum  vitellinum.  Une  plante  de  la  collection  de  M.  Raphaël,  de 
Castle-Hill,  Englefield  Green,  produisit  récemment  cinq  racèmes,  dont  chaque 
fleur  était  double  et  parfaitement  régulière.  Le  labelle  était  remplacé  par  un 
pétale  ordinaire,  et  la  colonne  était  partagée  en  six  petits  segments  analogues 
à  des  pétales,  qui  occupaient  le  centre  de  la  fleur,  et  produisaient  une  fleur 
double  régulière  de  douze  segments.  Il  reste  à  savoir  si  cette  particularité 
sera  permanente.  Gard.  Chron.,  26  juillet,  p.  103;  2  août,  p.  123. 

* 

*  * 

MASDEVALLIA  COSTARICENSIS,  Rolfe.  —  Gracieuse  petite  espèce, 
originaire  de  Costa  Rica.  Il  est  allié  au  M.  Reichenhachiana  et  au  M.  marginella, 
à  ce  dernier  surtout,  car  ses  fleurs  ont  à  peu  près  le  même  coloris,  blanc  avec 
les  pointes  et  les  nervures  des  sépales  latéraux  jaunes.  Le  pédoncule  porte 
deux  ou  trois  fleurs  l'une  après  l'autre.  Gard.  Chron.,  16  août,  p.  183. 

* 

*  * 

CORYANTHES  BUNGEROTHI,  Rolfe.  —  Très  belle  espèce  de  Coryanthes, 
digne  de  rivaliser  avec  le  C.  Fieldingi,  dont  le  D""  Lindley  disait  que  ses  fleurs 
étaient  les  plus  grandes  fleurs  d'Orchidée  connues.  Il  a  été  envoyé  du  Vene- 
zuela en  1888  par  M.  Bungeroth  à  MM.  Linden,  de  L'Horticulture 
Internationale,  Bruxelles,  et  a  fleuri  dans  cet  établissement  au  mois  de  mai 


igS  LE  JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

de  cette  année.  C'est  une  des  Orchidées  les  plus  remarquables  qui  existent, 
tant  au  point  de  vue  de  la  conformation  de  la  fleur  qu'au  point  de  vue  de 
l'économie  de  la  fécondation.  Il  est  décrit  dans  la  Lindenia,  qui  en  donne  une 
belle  reproduction  (vol.  VI,  t.  244).  Il  est  également  décrit  dans  le  Gard.  Chron., 
23  août,  p.  210. 

*  * 

MASDEV ALLIA  X  AMESIANA.  —  Hybride  du  M.  Veitchi  et  du  M.  tova- 
rensis,  exposé  au  meeting  du  12  août  de  la  Royal  Horticultural  Society  par 
MM.  F.  Sanders  et  C°,  de  Saint-Albans.  Les  fleurs  sont  décrites  comme 
colorées  de  jaune  abricot.  Gard.  Chron.,  16  août,  p.  197. 

*  * 

MASDEV  ALLIA  LOWI,  Rolfe.  —  Cette  espèce  distincte  et  assez  gra- 
cieuse de  la  section  des  Saccolabiées  (mentionnée  déjà  p.  133)  a  obtenu  un 
certificat  de  première  classe  de  la  Royal  Horticultural  Society  le  12  août. 
Gard.  Chron.,  16  août,  p.  197. 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  H.  BALLANTINE.  —  Hybride  provenant  du  C.  pur- 
puratwn  et  du  C.  Fairieanum,  exposé  par  MM.  James  Veitch  et  Sons,  de 
Chelsea,  au  meeting  du  12  août  de  la  Royal  Horticultural  Society,  où  il 
obtint  un  certificat  de  première  classe.  Il  est  de  très  petite  taille;  le  sépale 
dorsal  a  sensiblement  la  même  réticulation  que  le  C.  purpiiratum;  les  pétales 
sont  d'un  brun  verdâtre,  avec  des  lignes  cramoisies,  et  le  labelle  est  de  la 
même  nuance.  Gard.  Chron.,  16  août,  p.  197. 

* 

*  * 

PHALAENOPSIS  MICHOLITZI.  —  Nouveau  Phalaenopsis,  assez  voisin 
du  P.  tetraspis,  et  qui  a  été  exposé  par  MM.  F.  Sander  et  C°  au  meeting  du 
12  août  de  la  Royal  Horticultural  Society,  où  il  a  reçu  un  certificat  bota- 
nique. Les  fleurs  sont  d'un  blanc  verdâtre,  le  labelle  blanc  avec  des  filaments 
épais  et  la  crête  blanche;  les  feuilles  sont  ovales,  d'un  vert  brillant,  et  ont 

environ   dix-huit    centimètres  de  longueur.   Gard.  Chron.,    16  août,  p.    197. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  YOUNGIANUM,  Rolfe.  —  Ce  bel  hybride,  mentionné 

dans  notre  numéro  du  15  août  dernier,  p.  166,  est  complètement  décrit  dans  le 

Gard.  Chron.  du  16  août,  p.  183. 

R.  A.  Rolfe. 


15    SEPTEMBRE    189O  IQQ 


CAUSERIE    SUR     LES    ORCHIDEES 
IV.  —  Avant,  pendant  et  après 

J'étais,  d'expérience,  quelque  peu  sceptique  à  l'endroit  des  méthodes  abso- 
lues ;  les  très  intéressantes  discussions  que  j'ai  lues  dans  le  Journal  des 
Orchidées  ne  m'ont  pas  converti.  Mettrai-je  du  charbon  de  bois  ?  Le  proscrirai-je 
comme  inutile  sinon  nuisible  ?  Je  suis  trop  vieux  pour  recommencer  les  expé- 
riences, et  la  raison  me  dit  que  le  mieux  est  de  m'approprier  les  procédés  qui 
font  les  succès  des  autres.  Oui,  mais  les  maîtres  de  la  science  ne  sont  pas 
d'accord;  on  condamne  ici  ce  qu'on  loue  là-bas,  et  chacun  s'appuie  sur  les 
brillants  résultats  de  ses  cultures.  Les  uns  et  les  autres  ont  donc  raison  en  fait. 
En  faut-il  conclure  que  les  méthodes  sont  indifférentes  ?  Ce  serait  absurde. 

Ce  que  l'on  ne  peut  contester,  c'est  que  la  culture,  celle  des  Orchidées 
surtout,  n'est  pas  une  affaire  toute  simple  et  soumise  à  des  lois  quasi  mathé- 
matiques. D'abord  l'horticulture  des  serres  vit  âJ équivalents .  Les  Orchidées  ne 
végètent,  chez  elles,  ni  dans  le  sphaigne,  ni  dans  les  fibres  radiculaires  de 
Polypode.  Si  cette  dernière  matière  venait  à  manquer  (elle  est  déjà  presque 
introuvable  aux  environs  de  Mons),  serions-nous  réduits  à  abandonner  nos 
chères  épiphytes  ?  Personne  ne  le  croira. 

Il  y  a,  comme  cela,  une  foule  de  petits  problèmes  d'ordre  secondaire,  dont 
les  solutions  ne  sont  que  provisoires.  Il  n'y  a  pas  dix  ans,  des  autorités  de 
premier  ordre  indiquaient  des  composts  différents  des  nôtres,  et  si  l'on  a 
conservé  le  nom  de  terre  fibreuse  au  chevelu  des  Polypodes,  ce  n'est  plus 
qu'une  façon  de  s'exprimer;  les  fibres  restent,  mais  la  terre  n'y  est  plus. 

Le  fait  est  que,  du  jour  où  nous  sont  parvenues  les  premières  notions  exactes 
sur  la  manière  de  vivre  des  Orchidées  tropicales,  des  épiphytes  surtout,  on 
s'est  ingénié  à  les  appliquer  le  moins  mal  possible,  mais  il  était  clair  que  l'art 
devrait  suppléer  à  ce  que  la  nature  nous  refusait,  et  que  nous  serions  réduits  à 
chercher  des  équivalents  pour  tenir  lieu  de  ce  qui  nous  manquait.  Tout  n'était 
pas  mauvais  dans  ce  qu'on  a  essayé,  et  plus  d'un  cultivateur  a  pu  enregistrer  des 
succès,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que,  depuis,  on  n'ait  fait  d'immenses  progrès. 

Il  n'est  pas  moins  intéressant  de  jeter  de  loin  en  loin  un  coup  d'œil  sur  les 


200  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

tâtonnements  successifs  par  où  cette  culture  a  passé.  On  a  parfois  obtenu  des 
résultats  satisfaisants  de  moyens  abandonnés  depuis;  n'y  a-t-il  rien  à  remettre 
à  l'étude  dans  ces  tentatives  de  nos  devanciers  ? 

J'ai  été  le  témoin  émerveillé  des  premiers  essais  tentés  pour  introduire 
dans  nos  serres  la  culture  des  Orchidées,  il  y  a  une  soixantaine  d'années. 
Après  les  collections,  si  importantes  pour  l'époque,  de  M.  Jos.  Parmentier,  à 
Enghien,  j'ai  pu  admirer  celles  de  M.  le  duc  d'Arenberg,  de  M.  Reynders, 
de  M.  Van  der  Maelen,  à  Bruxelles,  de  MM.  Alexandre  Verschaffelt  et 
Auguste  Mechelyck  à  Gand,  de  Lambert  Jacob-Makoy,  à  Liège.  J'ai  vu  se 
former  et  grandir  les  collections  inestimables  d'HENRi  Galeotti  et  surtout  de 
M.  J.  Linden,  à  Bruxelles.  Moi-même,  chétif,  j'ai  tenté,  il  y  a  plus  d'un  demi 
siècle,  de  prendre  rang  parmi  ceux  qu'on  a  nommés  les  Orchidophiles.  J'ai 
fait  bien  des  écoles,  laissé  mourir  nombre  de  plantes  favorites,  et  cependant 
j'ai  eu,  dès  lors,  des  succès  que  j'ai  peine  à  retrouver.  Il  y  avait  donc  du  bon 
dans  ce  que  nous  faisions  dans  ce  temps-là. 

Certes  on  en  sait  beaucoup  plus  à  cette  heure.  Les  Orchidées  ont  été 
étudiées  sur  place  par  de  savants  etsagaces  observateurs;  des  cultures  modèles 
sont  sous  nos  yeux,  et  cependant  on  discute  encore,  même  sur  des  questions 
fondamentales.  Par  exemple,  quelle  est  au  juste  la  fonction  des  racines  ? 
Comment  et  à  quelles  conditions  ahmentent-elles  la  plante  ?  Pour  les  uns,  le 
signe  de  la  santé  et  de  la  vigueur  des  Orchidées  est  dans  une  abondante  pro- 
duction de  racines  rampant  à  la  surface  d'un  compost  vigoureusement  tassé, 
ou  flottant  à  l'extérieur,  tandis  que  d'autres  s'efforcent  de  les  enfermer  dans  le 
pot  où  elles  trouveront  une  nourriture  appropriée. 

Survient  un  tiers  qui  demande  combien  de  temps  vivent  ces  racines  que 
chaque  bulbe  apporte  au  début  ou  à  la  fin  de  sa  croissance.  Il  avance  qu'elles 
ne  durent  pas  au-delà  de  deux  années,  et  là-dessus  il  demande  de  quoi  et 
comment  s'alimentent  les  pseudo-bulbes  ou  les  tiges  aériennes  qui  n'ont  plus 
une  racine  vivante.  Ce  sont,  nous  le  voulons  bien,  des  réservoirs  de  matière 
élaborée  qu'ils  cèdent  aux  pousses  nouvelles,  mais  n'empruntent-ils  rien  à 
celles-ci  pour  se  conserver  pleins  et  verts  pendant  des  années  ? 

Pourquoi  les  jeunes  pousses  détachées  de  la  souche  avec  un  et  surtout  deux 
ou  trois  bulbes  anciens  végètent-elles  aussi  bien,  sinon  mieux,  qu'avant  cette 
séparation  ?  Pourquoi,  d'autre  part,  de  vieux  bulbes  sans  racines  ni  feuilles, 
demeurés  inertes  depuis  des  années,  émettent-ils  des  pousses  nouvelles  quand 
ils  sont  réduits  à  eux-mêmes  ? 


15    SEPTEMBRE    l8gO 


A-t-on  remarqué  la  couleur  verte,  ou  très  rarement  cuivrée,  des  pseudo- 
bulbes ou  des  tiges  ascendantes  ?  N'est-ce  pas  qu'après  les  feuilles  tombées, 
l'action  chimique  de  la  chlorophylle  s'y  maintient,  et  que  leur  inertie  est  plus 
apparente  que  réelle  ?  On  pourrait  citer  ainsi  vingt  questions  d'un  intérêt  réel, 
sur  lesquelles  les  opinions  abondent,  mais  non  les  démonstrations. 

Je  disais  tantôt  qu'entre  deux  savants  praticiens  qui  se  contredisent,  tous 
deux  peuvent  avoir  raison.  Il  faut  tenir  compte  des  milieux  et  des  circonstances. 
Tel  qui  s'efforce  de  suivre  exactement  l'exemple  et  les  enseignements  des 
maîtres  est  tout  surpris  d'essuyer  des  échecs,  tandis  qu'un  autre,  avec  une 
méthode  à  lui,  obtient  de  meilleurs  résultats.  Il  n'y  a  rien  d'absolu  dans  toutes 
ces  façons  d'imiter  la  nature.  Trop  d'éléments  y  concourent;  il  y  a  l'empla- 
cement, l'exposition,  la  forme  de  la  serre,  ses  mo3^ens  de  ventilation,  etc.; 
il  y  a  surtout  la  pureté  de  l'atmosphère,  l'humidité  ou  la  sécheresse  du  sol; 
viennent  ensuite  les  matériaux  de  plantation,  la  qualité  du  sphagnum  vivant 
ou  mort,  la  terre  fibreuse,  qui  est  loin  d'avoir  partout  la  même  valeur;  enfin 
les  eaux  d'arrosement  et  l'usage  plus  ou  moins  opportun  qu'on  en  fait.  Que 
peuvent,  dans  tout  cela,  quelques  morceaux  de  charbon  de  bois  de  plus  ou 
de  moins  ? 

Les  Orchidées  sont  des  plantes  montagnardes.  Celui  qui  peut  fixer  ses 
pénates  à  quelques  cents  mètres  d'altitude,  au  voisinage  des  forêts,  loin  des 
usines  et  des  eaux  calcaires,  a  les  bonnes  chances  de  son  côté,  mais  combien 
peu  sont  ainsi  favorisés  !  Moi,  je  cultive  dans  une  des  villes  les  plus  enfumées 
de  Belgique,  sous  le  vent  de  vingt  charbonnages  et  de  mille  foyers,  à  cent 
mètres  d'une  grande  station.  Mon  jardin  est  sur  une  pente  desséchée  en  été, 
et  l'hiver  le  soleil  me  manque.  Certes  je  ne  donne  pas  ma  culture  pour 
modèle,  mais  pas  mal  de  plantes  viennent  ici  comme  ailleurs.  Je  le  dis  pour 
ne  décourager  personne. 

P.   E.  DE  PUYDT. 

{Sera  continué.) 


L'ORCHIDÉENNE  tiendra,  le  dimanche  28  septembre  prochain,  son 
Assemblée  Générale  statutaire  annuelle,  dans  laquelle  il  sera  procédé,  comme 
de  coutume,  à  l'examen  de  la  situation  financière  et  des  travaux  de  la  Société 
et  à  la  nomination  de  douze  membres  du  Jury  des  meetings  et  de  six  membres 
suppléants. 


202  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LE    CHARBON    DE    BOIS    DÉCONSEILLÉ 


Je  me  proposais  de  revenir  sur  cette  matière  à  l'occasion  de  la  question 
posée  par  Iq  Journal  des  Orchidées  ;  mRis  un  article  récent  de  VOrchidophile, 
dans  lequel  on  pourrait  reconnaître  la  plume  de  M.  le  comte  du  Buysson, 
me  semble  exiger  une  réponse  un  peu  plus  complète,  et  je  ne  veux  pas  la 
différer. 

Je  crois  devoir,  avant  tout,  protester  contre  l'assertion  que  j'aurais  employé 
«  des  termes  vifs.  »  S'ils  ont  pu  sembler  tels  à  l'auteur  de  l'article  en  question, 
c'est  sans  doute  que  j'étais  très  convaincu  et  un  peu  trop  passionné  par  mon 
sujet;  il  est  bien  entendu  que  les  personnalités  demeuraient  complètement 
étrangères  à  ceCte  discussion  toute  théorique,  dans  laquelle  j'ai  cité,  bien 
plutôt  que  mon  exemple,  celui  de  cultivateurs  habiles  et  célèbres,  et  l'expres- 
sion aurait  bien  malheureusement  trahi  ma  pensée  si  l'on  pouvait  croire  que 
j'ai  oublié  un  seul  instant  dans  mon  article  les  sentiments  de  sincère  déférence 
que  je  professe  à  l'égard  de  M.  le  comte  du  Buysson.  C'est  dans  le  même 
esprit  que  je  me  propose  de  répondre  aujourd'hui  aux  arguments  de  L'Orchi- 
dophile,  qui,  je  l'avoue,  ne  m'ont  pas  convaincu. 

Il  est  bien  vrai  que  le  charbon  de  bois  possède  à  un  très  haut  degré  la  faculté 
de  condenser  et  d'absorber  les  gaz,  notamment  l'acide  carbonique  et  l'ammo- 
niaque,  ainsi  que  la  vapeur  d'eau;  mais  il  me  semble  que  c'est  un  grave  défaut, 
car  il  les  absorbe  et  ne  les  rend  pas,  et  la  plante  est  ainsi  privée  de  ces  élé- 
ments éminemment  nécessaires  à  sa  nutrition.  C'est  même  la  condamnation  de 
la  théorie  de  M.  du  Buysson,  et  celui-ci  le  reconnaîtra  sans  aucun  doute,  car 
le  principal  argument  qu'il  invoquait  en  faveur  du  charbon  (n°  6  du  journal) 
était  qu'il  dégageait  du  carbone  (')  et  de  l'azote,  gaz  nourriciers,  etc.  S'il  les 
absorbe,  au  contraire,  comme  je  n'en  doute  pas,  l'argument  se  retourne  contre 


(i)  Je  reproduis  textuellement   les   termes    employés   par   l'auteur;    il   est  évident   qu'un  lapsus  a 

altéré  sa  pensée,  et  que  carbone  se  trouve  ici  à  la  place  à' acide  carbonique. 

C.  DE  M. 


15    SEPTEMBRE    l8gO  203 


lui;  car  je  ne  pense  pas  qu'on  puisse  dire  en  même  temps  que  le  charbon 
condense  les  gaz  et  qu'il  les  dégage. 

Il  est  vrai  que  l'eau,  à  son  tour,  dissout  une  énorme  quantité  d'ammoniaque, 
équivalant  à  cent  fois  son  volume.  Par  suite  elle  peut  retirer  ces  gaz  du  charbon 
quand  elle  y  pénètre,  mais  on  sait  que  les  pores  du  charbon  sont  fort  étroits  et 
que  l'eau  n'y  circule  pas  aisément.  Une  fois  qu'elle  s'y  est  introduite,  elle  y 
reste  ;  la  plante  ne  profite  donc  pas  encore  de  ces  gaz,  qui  sont  toujours  perdus 
pour  elle.  Et  je  crois  pouvoir  encore  invoquer  sur  ce  point  l'autorité  de  M.  le 
comte  DU  BuYSSON  lui-même,  qui  écrit,  dans  son  article  cité  plus  haut  : 
le  charbon  de  bois  conserve  son  humidité  pins  longtemps  même  que  le  sphagnum. 
N'est-ce  pas  en  outre  un  réel  danger  que  cette  humidité  stagnante  entretenue 
autour  des  racines,  et  qui  les  expose  fréquemment  à  pourrir  ? 

Reste  la  condensation  qui  se  produit  à  la  surface  de  tous  les  corps  solides,  et  en 
particulier  des  métaux,  même  polis.  Je  veux  bien  accorder  que  cette  condensation 
existe,  mais  il  me  paraît  difficile  d'admettre  qu'elle  ait  lieu  sur  un  tuyau  de 
fonte  chauffé  ;  car,  outre  que  la  fonte  est  connue  pour  laisser  passer  très  facile- 
ment les  gaz,  surtout  quand  elle  est  chaude,  il  est  évident  que  le  rayonnement, 
et  le  mouvement  produit  par  l'air  échauffé  à  son  contact,  s'opposent  à  la  conden- 
sation de  gaz  quelconques  à  sa  surface. 

Je  laisse  de  côté,  d'ailleurs,  la  question  du  tuyau  de  fonte,  qui  est  ici  tout  à 
fait  secondaire.  Je  n'en  avais  parlé  que  pour  réfuter  l'argument  tiré  de  ce  fait 
que  les  racines  d'Orchidées  s'accrochent  au  charbon.  «  Elles  se  dirigent  immé- 
diatement sur  lui  et  s'y  fixent;  donc  elles  y  trouvent  avantage,  »  disait  M.  le  comte 
DU  Buysson;  et  je  répondais  :  ce  n'est  pas  la  nourriture  qu'elles  y  recherchent, 
mais  seulement  un  soutien. 

Aussi  bien  il  n'est  pas  démontré  que  les  racines  se  dirigent  avec  tant  d'em- 
pressement sur  le  charbon.  Tous  les  cultivateurs  d'Orchidées  savent,  au 
contraire,  que  plusieurs  espèces  s'en  éloignent  obstinément  tant  qu'elles  trouvent 
place  dans  le  reste  du  compost. 

Je  crois  avoir  répondu  aux  arguments  allégués  dans  L'Orchidophile  en  faveur 
du  charbon.  Je  n'hésite  pas  à  ajouter,  en  laissant  de  côté  la  théorie  et  la  chimie, 
que  ce  qui  doit  surtout,  à  mon  avis,  peser  d'un  grand  poids  dans  la  balance,  ce 
sont  les  résultats  de  la  pratique.  Or,  ces  résultats  sont  absolument  défavorables 
au  système  recommandé  par  M.  du  Buysson.  L'auteur  de  l'article  auquel  je 
réponds  dit  «  qu'il  ne  voit  pas  que  ce  choix  doive  être  rebuté  aussi  vite  que  je  le 
voudrais.  »  Qu'il  me  permette  de  lui  dire  que  la  question  me  semble  tranchée 


204  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


depuis  longtemps.  On  a  beaucoup  employé  le  charbon  autrefois  ;  il  y  a  vingt  ans 
encore,  l'usage  en  était  général.  Mais  peu  à  peu  le  progrès  s'est  fait  jour,  et  les 
principaux  cultivateurs  l'ont  abandonné,  après  avoir  constaté  que  leurs  plantes 
prospéraient  mieux  sans  lui;  de  telle  sorte  qu'il  y  a  dix  ans  au  moins  qu'il  est 
rebuté.  Cela  est  si  vrai  que  je  ne  connais  pas  une  collection  importante  dans 
laquelle  on  ait  conservé  son  emploi;  il  en  existe  peut  être,  mais  je  croirais  volon- 
tiers que  ce  sont  seulement  les  plus  anciennes,  dans  lesquelles  on  a  maintenu 
les  vieilles  traditions,  les  vieilles  routines. 

Partout  ailleurs,  le  charbon  est  abandonné,  et  cette  révolution  est  pour  moi 
l'indice  certain  de  sa  défectuosité  ;  c'est  une  véritable  condamnation,  prononcée 
parle  suffrage  universel,  et  par  un  suffrage  éclairé. 

Tout  au  plus  pourrait-on  en  placer  au  fond  des  pots  ou  des  paniers,  comme 
supplément  de  drainage,  car  il  est  poreux  comme  les  tessons;  mais  ceux-ci 
absorbent  l'eau  plus  vite  et  la  font  évaporer  plus  promptement;  ils  me  semblent 
donc  de  beaucoup  préférables. 

Comme  complément  à  ces  réflexions,  j'avais  annoncé  l'intention  d'adresser  à 

notre  obligeant  directeur  une  étude  sur  les  racines  des  Orchidées;  quelques-uns 

de  mes  lecteurs  ont  bien  voulu  me  rappeler  cet  engagement.  Je  l'exécuterai 

très  prochainement. 

Comte  DE  MoRAN. 


EVAPORATION    ET   TRANSPIRATION 

Nous  avons  parlé  récemment  des  arrosages  nécessaires  aux  Orchidées. 
Quelques  notes  complémentaires  sont  indispensables  pour  établir  quelle  est 
l'utilité  de  l'eau,  comment  elle  se  comporte  dans  la  plante  et  comment  elle  est 
élaborée. 

L'eau  que  reçoivent  les  plantes  par  arrosage  sert  à  divers  usages,  dont  deux 
surtout  sont  très  importants  :  i°  elle  fournit  à  leur  nourriture  des  gaz  dont  une 
partie  sont  dissous  en  elle,  et  une  partie  sont  entraînés  par  sa  chute  et  portés 
aux  racines;  ces  derniers  proviennent  soit  de  l'air,  soit  du  compost;  2°  elle  est 
en  partie  assimilée  et  se  distribue  dans  toute  l'économie,  au  moyen  d'un  courant 


15    SEPTEMBRE    1890  205 


qui  part  des  racines  et  se  termine  aux  extrémités,  c'est-à-dire  aux  feuilles  et 
aux  bulbes. 

Ce  sont  les  parties  larges  de  la  plante  qui,  en  raison  de  l'étendue  de  leur 
surface  et  de  leur  contact  avec  l'atmosphère,  éliminent  l'humidité  restant  en 
excès,  au  moyen  de  l'évaporation. 

La  transpiration  est  le  résultat  mécanique  de  l'exhalaison  des  résidus 
gazeux.  Ceux-ci  arrivent  jusqu'aux  stomates,  s'échappent  à  l'extérieur  et 
entraînent  en  même  temps  une  certaine  quantité  de  vapeur  d'eau. 

Lorsque  l'eau,  emportée  par  le  courant  de  la  circulation,  a  parcouru  toute 
l'économie,  et  baigné  toutes  les  parties  de  la  plante,  une  petite  quantité  qui  reste 
inutilisée  s'arrête  à  la  surface,  où  peu  à  peu  elle  est  supprimée  par  l'évapo- 
ration et  la  transpiration.  Il  faut  ensuite  fournir  à  la  plante  une  nouvelle  pro- 
vision d'eau,  qui  suivra  le  même  trajet  et  ira  ahmenter  tous  les  organes.  Si  les 
arrosages  sont  trop  réduits,  ou  s'ils  sont  supprimés,  et  qu'ils  ne  suffisent  pas  à 
nourrir  la  plante,  celle-ci  emprunte  le  reste  d'une  part  à  l'atmosphère,  d'autre 
part  à  sa  propre  substance. 

Les  feuilles,  en  communication  avec  l'atmosphère  par  leurs  pores  et  leurs 
stomates,  servent  à  maintenir  l'équilibre  entre  elle  et  la  plante.  Celle-ci  contient- 
elle  de  l'eau  en  excès,  les  feuilles  l'exhalent  par  toute  leur  surface  et  la  répan- 
dent dans  l'air.  A-t-elle  besoin  d'eau,  au  contraire,  les  feuilles  la  pompent  et 
l'aspirent  à  l'intérieur,  où  elle  se  distribue  promptement  par  capillarité  ;  les 
bulbes  remplissent  également  la  même  fonction,  quoique  d'une  façon  très 
secondaire. 

Lorsque  l'atmosphère  est  trop  sèche,  l'humidité  contenue  dans  la  plante  est 
attirée  plus  activement  et  l'évaporation  s'accélère;  par  suite  il  faut  des  arrosages 
plus  abondants;  si  la  plante  ne  les  reçoit  pas,  elle  se  dessèche,  consomme  ses 
réserves,  dégonfle  ses  bulbes,  et  finit  par  mourir  si  le  remède  n'arrive  pas 
à  temps. 

Si  au  contraire  l'atmosphère  est  trop  saturée  d'humidité,  celle-ci  tend  à 
envahir  la  plante  et  exerce  une  pression  qui  s'oppose  à  l'évaporation  et  à  la 
transpiration.  Par  suite  les  canaux  s'engorgent,  l'économie  ne  peut  plus  éliminer 
les  résidus  de  la  nutrition  ;  la  plante  souffre,  et  doit  finir  par  périr  encore. 

On  voit  qu'il  est  indispensable  de  régler  avec  le  même  soin  la  quantité 
d'humidité  donnée  à  la  plante  et  celle  fournie  à  l'atmosphère.  Elles  doivent 
être  en  rapport  constant  l'une  avec  l'autre.  La  nourriture  et  la  vie  même  de  la 
plante  dépend  de  ces  soins. 


2o6  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Une  autre  évaporation  a  également  une  grande  importance  dans  la  culture 
des  Orchidées.  C'est  celle  qui  a  son  siège  à  l'extérieur  de  la  plante;  nous 
voulons  parler  de  l'évaporation  des  gouttes  d'eau  projetées  sur  les  feuilles  et  les 
tiges  dans  les  seringages.  Elle  donne  lieu  à  deux  observations  principales. 

L'eau  qui  s'introduit  dans  le  cœur  des  jeunes  pousses  produit  parfois  de 
graves  accidents,  si  elle  ne  peut  pas  s'évaporer  rapidement.  Elle  fait  pourrir  les 
feuilles  tendres,  et  cause  des  dégâts  irréparables  surtout  dans  certaines  espèces 
de  Cypripedium  à  feuilles  épaisses  et  charnues,  comme  les  C.  praestans,  laevi- 
gatum,  Lowi,  Rothschildianum,  etc. 

Lorsque  le  mal  qu'on  ne  soupçonnait  pas  fait  son  apparition,  il  est  presque 
toujours  trop  tard  pour  y  porter  remède;  une  tache  jaune  huileuse,  qui  apparaît 
d'abord  à  la  nervure  centrale  d'une  feuille,  s'étend  et  gagne  peu  à  peu,  arrive 
jusqu'à  la  pousse  nouvelle  et  la  fait  bientôt  périr.  Dès  lors  la  plante  est  perdue. 

Il  est  donc  imprudent  d'opérer  des  seringages  toutes  les  fois  que  le  soleil  est 
caché,  ou  que  le  temps  n'est  pas  très  chaud.  Il  faut  que  l'eau  soit  promptement 
séchée;  autrement  elle  constitue  un  grave  danger. 

Quant  aux  gouttes  d'eau  qui  tombent  sur  les  feuilles,  elles  produisent  en 
s'évaporant  un  refroidissement  très  sensible,  car  elles  empruntent  à  la  plante 
la  chaleur  qui  est  nécessaire  pour  produire  le  travail  de  l'évaporation;  par 
suite  celle-ci  pourrait  souffrir  considérablement  si  l'on  se  servait  d'eau  déjà 
froide.  Il  ne  faut  donc  employer,  comme  le  Journal  des  Orchidées  l'a  déjà 
recommandé  à  ses  lecteurs,  que  de  l'eau  à  la  même  température  que  la  serre 
ou  de  deux  ou  trois  degrés  plus  chaude. 

Enfin  il  n'est  pas  bon  de  faire  des  seringages  alors  que  les  plantes  sont 
exposées  aux  rayons  directs  du  soleil,  car  les  gouttes  d'eau  forment  des  len- 
tilles grossissantes  qui  concentrent  la  chaleur  sur  la  surface  des  feuilles  et 
y  produisent  autant  de  brûlures. 

Il  faudra  donc  seringuer  le  matin  et  pendant  les  heures  les  plus  chaudes  de 
la  journée,  pour  assurer  la  prompte  évaporation  de  l'eau,  mais  en  même 
temps  ombrer  les  serres  afin  d'échapper  aux  inconvénients  dont  nous  parlons. 
En  employant  un  abri  léger,  et  de  préférence  un  lattis  de  bois  assez  étroit,  on 
évitera  les  dangers  des  rayons  directs  du  soleil,  tout  en  laissant  pénétrer 
jusqu'aux  plantes,  avec  la  chaleur,  le  jour  clair  et  lumineux  qui  leur  est 
indispensable. 

[Sera  continué.) 


15    SEPTEMBRE    l8gO  207 


DE    LA    COLORATION    DES    FLEURS    d'oRCHIDÉES 


M'occupant  depuis  un  certain  nombre  d'années  de  la  culture  spéciale  des 
Orchidées,  j'ai  été  à  même  de  remarquer  diverses  variations  d'une  année  à 
l'autre  dans  le  coloris  de  leurs  fleurs.  L'époque  de  l'année  à  laquelle  elles  s'épa- 
nouissent influe  sûrement  sur  l'intensité  de  leurs  teintes,  car  la  température,  la 
ventilation,  la  lumière  etc.,  auxquelles  les  plantes  sont  soumises,  varient  égale- 
ment suivant  les  saisons. 

Au  printemps  de  1887,  je  fis  l'acquisition  de  quelques  Cattleya  Warneri 
d'importation;  l'un  de  ces  pieds  fleurit  à  contre-saison,  et  cela  dès  novembre 
de  la  même  année.  Il  développa  deux  fleurs  de  toute  beauté,  d'un  coloris  si 
intense,  qu'un  de  nos  premiers  connaisseurs  de  Paris  croyait  avoir  devant  lui 
une  de  ces  fameuses  plantes  de  Cattleya  labiata  auiujnnalis  var.  atrorubens.  Ce 
sujet  avait  épanoui  ses  fleurs  à  une  époque  où  il  n'avait  reçu  aucun  ombrage 
depuis  plus  de  six  semaines.  Gardé  en  observation,  il  a  fleuri  de  nouveau  en 
mai  1889  et  1890,  mais  un  fait  à  peine  croyable  est  qu'il  n'a  donné  que  des 
fleurs  d'un  coloris  tout  à  fait  ordinaire.  Pendant  ces  deux  dernières  floraisons, 
il  était  soumis  aux  soins  d'ombrage  et  de  ventilation  qu'exige  à  cette  époque  une 
serre  à  Cattleya. 

J'ai  fait  également  cette  année  une  curieuse  remarque  sur  un  Laelia  elegans 
alba,  qui  a  très  bien  fleuri  deux  fois  blanc,  mais  dont  les  pétales  sont  devenus 
rose  lilacé  à  la  troisième  floraison.  Les  deux  premières  floraisons  ont  eu  lieu  en 
août,  tandis  que  cette  troisième  s'est  effectuée  en  juin. 

Un  des  faits  les  plus  anormaux  que  j'aie  observés  est  celui-ci  :  un  fort  pied 
à'Odontoglossuni  Alexandrae,  qui  avait  déjà  fleuri  plusieurs  fois  en  hiver  sans 
produire  de  fleurs  colorées,  a  épanoui  en  juin  dernier  des  fleurs  presque  aussi 
foncées  que  celles  de  la  y Rviété  fastuosum,  figurée  dans  le  troisième  volume  de  la 
Lindenia  (pi.  115),  mais  qui  sont  devenues  blanches  au  bout  de  huit  à  dix  jours. 

Des  effets  opposés  se  produisent  souvent,  par  exemple,  sur  les  fleurs  de 
Cattleya  Loddigesi  et  speciosissima ,  qui  sont  parfois  blanches  lors  de  leur  épa- 
nouissement, mais  qui  se  colorent  au  bout  de  quelques  jours.  Cette  teinte  rosée 
revenant  au  coloris  blanc  est  certainement  une  rare  exception. 


2o8  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

A  quoi  faut-il  attribuer  ce  jeu  de  coloration  ?  Un  grand  nombre  de  nos 
lecteurs  ont  dû  certainement  remarquer  que  les  macules  sont  très  sujettes  à 
varier  d'une  année  à  l'autre  sur  les  fleurons  de  VOdontoglossum  Alexandrae. 

Si  tous  les  orchidophiles  voulaient  se  donner  la  peine  d'inscrire  régulièrement 

la  floraison  de  leurs  plantes,  accompagnée  de  quelques  observations,  je  suis 

persuadé   qu'ils   seraient  souvent  étonnés  d'y  remarquer  des  différences  très 

sensibles. 

Otto  Ballif. 


PROPRIÉTÉS  FERTILISANTES  DE  LA  SUIE.  —  Parmi  les  substances 
fréquemment  recommandées  comme  engrais,  et  qui  peuvent  être  employées, 
dans  certains  cas,  pour  la  culture  des  Orchidées  semi-terrestres,  il  convient 
de  citer  la  suie.  On  sait  que  cette  matière  est  composée  surtout  de  carbone 
excessivement  divisé,  qui  est  entraîné  par  la  fumée  dans  les  combustions 
incomplètes.  Elle  contient  en  outre  une  certaine  quantité  d'ammoniaque,  de 
sulfites  et  de  sulfates  d'ammoniaque,  gaz  qui  proviennent  de  la  combinaison  de 
l'azote  mis  en  liberté  avec  l'hydrogène  (AzH^),  puis  de  cet  ammoniaque  avec 
l'acide  sulfureux  et  les  autres  composés  oxygénés  du  soufre  (on  sait  que  beau- 
coup de  charbons  de  terre  renferment  des  produits  sulfureux).  La  suie  qui, 
comme  tous  les  charbons,  absorbe  dans  ses  pores  une  quantité  notable  de  gaz, 
contient  jusqu'à  deux  et  deux  et  demi  pour  cent  d'ammoniaque;  c'est  de  ce 
corps  surtout  que  viennent  ses  propriétés  fertihsantes  ;  car  il  est  mis  en  liberté 
lorsqu'on  répand  la  suie  en  poudre  sur  le  compost,  et  les  eaux  d'arrosage  le 
dissolvent  et  le  portent  jusqu'aux  racines. 


* 
*  * 


MOYEN  DE  DÉTRUIRE  LES  LIMACES.  —  Excès  de  biens  ne  peut  pas 
nuire.  —  Voici  un  procédé  très  efficace  pour  se  débarrasser  des  limaces  et 
des  limaçons  qui  rendent  visite  à  nos  serres.  On-  broie  de  l'iode  dans  l'eau, 
de  façon  à  les  mélanger  aussi  intimement  que  possible,  et  l'on  répand  le 
liquide  sur  de  la  terre,  de  la  sciure  de  bois  ou  un  corps  de  ce  genre,  que  l'on 
dépose  dans  la  serre,  de  préférence  dans  un  pot  que  l'on  enfouit  au  niveau  du 
sol.  Les  limaces,  par  l'odeur  alléchées,  courent  au  piège  qu'on  leur  a  préparé, 
et  on  peut  les  y  recueillir  au  bout  d'un  jour  ou  deux  par  dizaines. 


15    SEPTEMBRE    189O  20g 


CULTURE    DES    ORCHIDÉES    RÉPUTÉES    d'uN 
TRAITEMENT    DIFFICILE 

II.  —  Disa  grandiflora 

Cette  belle  espèce  est  généralement  rare  dans  les  cultures  du  continent;  elle 
est  cependant  très  curieuse  et  digne  d'occuper  une  place  honorable  dans  la 
famille  orchidéenne;  mais  elle  date  de  1825,  et  les  introductions  incessam- 
ment renouvelées  font  rapidement  tomber  dans  l'oubli  les  espèces  anciennes. 

Le  D.  grandiflora  est  rarement  bien  cultivé,  quoique  son  traitement  soit 
des  plus  faciles;  il  se  rencontre  à  l'état  naturel  dans  des  terrains  tourbeux 
constamment  humides,  au  bord  des  lacs  et  des  ruisseaux,  où  l'atmosphère  est 
souvent  chargée  d'épais  brouillards.  Il  réclame  une  abondance  d'humidité 
pendant  sa  croissance,  c'est-à-dire  depuis  le  mois  de  mars  jusqu'à  l'époque  de 
sa  floraison;  on  devra  l'arroser  deux  fois  par  jour,  et,  dans  les  journées  les 
plus  chaudes,  jusqu'à  trois  et  quatre  fois. 

Le  compost  sera  le  même  que  pour  la  plupart  des  Orchidées,  c'est  à  dire 
un  mélange  de  sphagnum  et  de  terre  fibreuse,  dans  lequel  on  peut  cependant 
mettre  de  cette  dernière  substance  un  peu  plus  que  de 'coutume.  Les  récipients 
seront  disposés  sur  des  tablettes  au-dessus  d'un  réservoir  d'eau;  il  est  bon 
d'employer  des  pots  percés  de  plusieurs  trous  sur  les  côtés,  en  raison  des 
arrosage  abondants  et  pour  permettre  aux  jeunes  pousses  de  se  produire  par 
les  ouvertures. 

Le  D.  grandiflora  fleurit  en  juillet;  une  fois  la  floraison  terminée,  on  peut 
donner  moins  d'eau  aux  racines,  mais  elles  ne  doivent  jamais  être  laissées 
sèches,  autrement  la  plante  ne  tarderait  pas  à  périr.  Il  réussit  parfaitement 
en  serre  froide,  avec  une  ventilation  abondante.  Il  se  reproduit  très  aisément 
par  division.  Il  y  a  avantage,  lorsqu'on  cultive  cette  belle  Orchidée,  à  placer 
plusieurs  plantes  ensemble  dans  un  même  pot;  on  obtient  ainsi  des  touffes 
superbes,  et,  au  moment  de  la  floraison,  des   bouquets  d'un  effet  admirable. 

G.  Rivois. 


2IO  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  SEPTEMBRE 


Le  temps  se  rafraîchit  de  plus  en  plus,  quoique  le  soleil  soit  encore  chaud. 
Cette  saison  de  l'année  donne  heu  fréquemment  à  des  variations  considérables 
du  thermomètre  et  du  baromètre.  Aussi  le  jardinier  doit-il  consulter  très  sou- 
vent l'un  et  l'autre,  et  être  toujours  en  éveil  afin  d'éviter  un  désastre. 

Les  abris  peuvent  être  en  général  placés  un  peu  plus  tard  qu'au  cours  de 
l'été,  et  retirés  un  peu  plus  tôt.  Il  faudra  les  relever  complètement  à  certains 
jours,  mais  les  remettre  en  place  dès  qu'apparaitront  des  rayons  brûlants. 
Il  est  donc  utile  plus  que  jamais  d'employer  des  lattis  faciles  à  déplacer,  ou 
qui  se  roulent  sur  le  vitrage  des  serres.  Les  cultivateurs  qui  n'ont  que  des  abris 
fixes,  et  qui  les  auront  enlevés  à  cette  époque  de  l'année,  devront  seringuer 
abondamment  les  murs,  les  sentiers  et  les  tablettes  lorsque  leurs  serres  se 
trouveront  exposées  aux  rayons  directs  du  soleil. 

Serre  froide.  —  Les  Odontoglossum,  Oncidium,  Masdevallia,  etc.  réclament 
à  peu  près  le  même  traitement  que  par  le  passé. 

Il  faut  aérer  beaucoup  les  serres;  l'air  frais  de  cette  saison  convient  parfaite- 
ment aux  Orchidées  alpines.  Ombrer  très  peu,  mais  éviter  les  coups  de  soleil; 
les  plantes  qui  ont  été  rempotées,  notamment,  craignent  les  rayons  trop  chauds 
pendant  quelque  temps. 

On  continuera  le  rempotage  des  Odontoglossum  qui  en  ont  besoin. 

Serre  tempérée.  —  Les  fleurs  sont  assez  rares  dans  cette  serre  actuelle- 
ment; il  ne  resta  que  quelques  Cattleya  et  Laelia,  les  C.  maxinia  (et  surtout  la 
variété  Backhousi),  C.  Gaskelliana,  avec  ses  belles  variétés,  C.  Schilleriana, 
C.  gigas,  C.  aurea,  C.  Leopoldi,  etc.,  et  les  L.  elegans,  L.  marginata, 
L.  Dayana,  etc.  Veiller  avec  soin  à  la  bonne  maturation  des  bulbes,  arroser 
peu  et  donner  plutôt  l'humidité  dans  l'atmosphère. 

Ombrer  très  peu  également;  les  rayons  du  soleil  ne  causeront  pas  grand 
dommage  en  cette  saison,  tandis  que  la  privation  de  lumière  pourrait  avoir  des 
conséquences  funestes. 

Les  insectes  sont  très  nombreux  et  très  nuisibles  à  l'automne.   Il  faut  les 


15    SEPTEMBRE    1890  211 


poursuivre  assidûment.  Les  procédés  ne  manquent  pas  pour  les  détruire,  mais 
le  plus  efficace  est  une  surveillance  continue. 

Serre  chaude.  —  Quelques  beaux  Vanda  forment  actuellement  leurs  bou- 
tons; il  est  bon  de  les  rapprocher  autant  que  possible  du  vitrage  et  de  les 
placer  dans  un  endroit  bien  éclairé;  les  fleurs  en  seront  plus  belles. 

La  saison  de  repos  est  la  meilleure  pour  chasser  les  insectes;  il  faudra  exa- 
miner attentivement  les  Dendrobium,  qui  sont  surtout  attaqués. 

Surveiller  également  les  plantes  qui  sont  en  retard  dans  leur  croissance,  et 
les  mettre  à  un  endroit  plus  chaud  et  très  clair  pour  hâter  leur  végétation. 

Les  Phalaenopsis,  dont  plusieurs  viennent  de  fleurir,  pourront  être  sur- 
faces, ou  plutôt  nettoyés  par  l'enlèvement  du  vieux  compost  aigri  ou  devenu 
impropre  à  la  végétation. 

Il  sera  rarement  nécessaire  d'abriter  la  serre  chaude,  sauf  peut-être  pendant 
deux  heures  au  milieu  de  la  journée;  en  revanche,  il  faudra  fréquemment 
chauffer,  et  ce  sera  même  indispensable  pendant  la  nuit.  Dans  ce  compar- 
timent, plus  encore  que  dans  tout  autre,  il  faut  aux  Orchidées  une  température 
constante  et  régulière. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

M.  Max  Garnier.  —  Merci  de  votre  bonne  intention,  cher  collaborateur, 
mais  nous  ne  croyons  pas  devoir  insérer  votre  lettre  ;  les  médisances  de 
concurrents  jaloux  ne  méritent  pas  une  réfutation.  Toutes  les  grandes  entre- 
prises sont  soumises  à  des  tentatives  de  démolition  de  ce  genre;  combien  les 
grands  Magasins  dtc  Louvre  et  le  Bon  Marché,  à  Paris,  ont-ils  soulevé  de 
colères  chez  leurs  impuissants  rivaux!  Elles  n'ont  jamais  rien  rapporté,  et 
ce  sont  les  maisons  attaquées,  au  contraire,  qui  en  ont  profité. 

Le  directeur  de  L'Horticulture  Internationale  n'a  donc  pas  à  défendre 
ici  cet  établissement  contre  des  racontars  dont  la  fausseté  se  démontre  d'elle- 
même;  tous  les  amateurs,  qui  peuvent  le  visiter  chaque  jour,  emportent  de 
cet  examen  une  impression  qui  contraste  singulièrement  avec  les  insinuations 
perfides  dont  vous  parlez.  Une  Société  qui,  en  dehors  d'amortissements  consi- 
dérables, distribue  chaque  année   lo  %  de  dividende  à  ses  actionnaires,  n'a 


2)2  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

pas  à  discuter  des  calomnies  auxquelles  le  public,  le  meilleur  juge  en  somme, 
donne  sans  cesse  un  éclatant  démenti. 

Plus  L'Horticulture  Internationale  progressera,  plus  elle  suscitera  de 
jalousies  et  de  haines  envieuses. 

La  meilleure  réponse  qu'elle  puisse  leur  faire,  c'est  la  fidélité  de  ses  clients, 
qui  s'adressent  à  elle  avec  une  confiance  absolue,  à  cause  de  son  bon  marché 
extrême,  et  parce  qu'ils  ont  pu  constater  souvent  que  les  plantes  qu'elle  leur 
vendait  dépassaient  leurs  espérances  et  réalisaient  bien  plus  qu'elle  n'avait 
promis.  Ceux  qui  l'ont  quittée  sur  la  foi  de  quelques  médisances  intéressées, 
et  qui  se  sont  adressés  ailleurs,  n'ont  pas  tardé  à  revenir,  édifiés  par  la  com- 
paraison. 

Bien  faire  et  laisser  dire,  telle  a  toujours  été  notre  devise  ;  il  y  a  longtemps 
que  nous  sommes  bronzés  contre  les  machinations  de  l'envie. 

Nous  nous  refusons  d'ailleurs  à  suivre  nos  détracteurs  sur  ce  terrain,  et  à 
leur  répondre  avec  les  mêmes  armes.  Comme  directeur  de  L'Horticulture 
Internationale,  nous  avons  toujours  défendu  à  nos  vendeurs  d'user  de  pro- 
cédés semblables  vis-à-vis  de  nos  concurrents;  et  si  des  faits  de  ce  genre 
étaient  commis  par  nos  employés,  nous  y  mettrions  bon  ordre. 

Quant  à  la  Lindenia  et  au  Journal  des  Orchidées,  ils  n'ont  pas  non  plus 
besoin  de  se  défendre;  le  nombre  des  abonnés,  toujours  croissant,  prouve  bien 
l'impuissance  de  leurs  adversaires  et  la  sympathie  qu'ils  ont  conquise  auprès 

du  public,  qui  ne  se  préoccupe  que  d'être  bien  et  régulièrement  servi. 

* 
*  * 

M''  E.  A.,  Cousances-aux-Forges.  —  Doit-on  rempoter  tous  les  ans,  et  si 
oui,  à  quelle  époque,  les  Odontoglossum,  particulièrement  les  O.  Alexandrae  et 
les  Cypripedium? 

RÉPONSE  :  En  ce  qui  concerne  les  Odontoglossum,  vous  aurez  trouvé 
dans  le  n°  12  du  Journal  tous  les  renseignements  utiles;  les  0.  Alexandrae  ne 
font  en  rien  exception  à  ces  indications  générales.  Pour  les  Cypripedium,  la 
meilleure  époque  est  celle  qui  suit  la  floraison,  et  qui  précède  le  retour  de  la 
végétation  active.  Quant  aux  jeunes  plantes  qui  ne  fleurissent  pas,  on  doit  les 
rempoter  de  préférence  à  la  fin  de  l'hiver. 

Il  ne  faut  pas  oublier,  d'ailleurs,  le  principe  fondamental  de  ne  rempoter  les 
Orchidées  que  quand  elles  en  ont  besoin,  c'est-à-dire  quand  les  racines  ont 
remph  entièrement  le  pot  ou  quand  le  compost  est  devenu  mauvais.  Aucune 
espèce  ne  doit  être  rempotée  tous  les  ans. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 


L10RTIC0LT0RE  INTERiiTIOMLl 


PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  lélégrapliique  :  LINDENIA,  Bruxelles 


Administrateur-Directeiir  :    LUCIEN  LINDEN 


ORCHIDÉES  POUR  AMATEUR  DÉBUTANT 

Toutes  les  plantes  offertes  ci-dessous  sont  très  saines,  parfaitement  cultivées 

et  toutes  de  force  à  fleurir. 


OnDOISTTOGI-IjOSSXJJVs/^ 


Odontoglossum  crispum  : 

3-4  bulbes,  belle  variété fr.  5 

4-5        »           »           »        »  8 

5-6        »           .)           »        >y  10 

Très  belle  plante »  20 

Forte  plante »  30 

Odontoglossum  Pescatorei  : 

3-4  liulbes,  bonne  plante fr.  5 

4-6        .)           « »  10 

Très  belle  plante »  20 

Odontoglossum  cordatum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr,  7 

5-6        »           »             « 0  12 

Forte  plante »  20 

Odontoglossum  Edwardi  : 

3  bulbes,  1  pousse fr.  25 

4-5        »       1         «         „  50 

Odontoglossum  gloriosum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr.  10 

4-5        ..           .^             ........  ,.  15 

5-6         »           »             » „  20 


Odontoglossum  grande  : 

3-4  liulbes,  bonne  plante fr.     7 

5-6         »            I)              ,) 1)     10 

Odontoglossum  Halli  : 

4-5  bulbes,  bonne  plante fr.  12 

» ■>    25 


6-8 
12-4 


forte 


Odontoglossum  Harryanum  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr. 

4-6         .,  ,,  «         „ 

Odontoglossum  Insleayi  : 

4-6  bulbes,  lielle  plante 

5-8         n  „  ...... 


50 


15 


fr.  10 
»    15 


Odontoglossum  Insleayi  leopardinum  : 

4-6  bulbes,  bonne  plante fr.  20 

Odontoglossum  laeve  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr.  10 


4-5 

Forte  plante 


15 
20 


Odontoglossum  luteo-purpiireum  : 

3-4  Inillios,  l)ellp  plante fr. 

5-0         ..           »           ->         « 

8         ..           ..           ->         » 

Oclontogiossuni  mciculatum  : 

3-4  liulbes,  l)elle  plante fr. 

5-G         ')           »           »         » 

Forte  plante » 

Odontoglossum  nebulosum  : 

3-4  Imllies,  liello  plante fr. 

5-G        ..           -'           »         » 

7-8         »           "           ■'        » 

Odontoglossum  odoratum  : 

3-  4  liullics.  helle  plante fi'. 

5-6         ..           »            "         » 

7-8         »           "           ' » 

Odontoglossum  tripudians  : 

3-4  bulbes,  belle  plante fr. 

5-(j         »  »  »         " 

Odontoglossum  triumphans  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante 

5-G         •'       belle         '^        

7-8        »       iorte         » 


fr. 


10 

15 
25 

7 
12 
20 

7 
12 
15 

7 
10 
15 

10 
15 

15 
25 
35 


O^STÏ'PlIï' 


Cypripedium  barbatum  : 

2  tiocs,  bonne  iilante fr.     4 

4       »  ..  »      8 


Cypripedium  Boxalli  : 

2-3  tiges,  l>oune  iilante fr.  12 


Cypripedium  insigne  : 

6-8  tiges,  bonne  plante fr. 

10-12  tiges,  belle  plante » 

15-20       »       forte       «  


15 


10 

20 


Cypripedium  villosum  : 
3-4  tiges,  bonne  jjlante 

G-8       "  »  »     . 


fr.  10 
»    20 


fr, 


Cypripedium  Harrisianum  : 

2-3  tiges,  bonne  plante fr.  10 

4-5  tiges,  lielle  plante 

Forte  plante 

Cypripedium  Hookerae  : 

2-3  tiges,  belle  plante 

4-5       "  »  " " 

î'orte  plante " 

Cypripedium  Lawrenceanum  : 

2-3  tiges,  belle  plante fr 

4-6       »          »            "        " 

Forte  plante " 


15 
25 


10 
15 

4 
10 
15 


Odontoglossum  citrosmum  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante Ir.  S 

7-8         "            12 

Forte  [)lantc •■  '1) 

Odontoglossum  cirrliosam  : 

3-4  bulbes,  bonne  plante fr  12 

(i         "        belle  variété »  20 

Odontoglossum  bictoniensa  : 

3-4  bulbes,  boinie  plante fr.  8 

Odontoglossum  hastilabium  : 

3-4  bulbes,  Ijelle  plante fr.  10 

4-5         ..           »           ..         »  15 

Forte  plante »  25 

Odontoglossum  Cervantesi  : 

l'xinne  iilante fr.  5 

Belle         ..        »  10 

Odontoglossum  Œrstedi  : 

15  bulbes,  belle  plante fr.  15 

Odontoglossum  Rossi  : 

Bonne  plante fr.  5 

Eolle         ..        »  10 

Cypripedium  venustum  : 

2-3  tiges,  bonne  plante ir.  7 

4-5       ..      belle         »  "15 

Cypripedium  Argus  : 

2  tiges,  bonne  plante fr.  5 

3-4       »  »  "  "8 

5-6       »       forte        »           »  15 

Cypripedium  Ashburtoniae  : 

2  tiges,  bonne  plante fi'.  10 

3  »      belle          »       »  15 

Cypripedium  callosum  : 

2  belles  tiges •     •     •  ^''-  ^^ 

3  »           .) »  15 

4  tiges,  forte  plante »  20 

Cypripedium  Dauthieri  : 

1  belle  tige fr.  10 

2  belles  tiges «  20 

Cypripedium  Spieerianum  : 

2  tiges,  bonne  plante fr.  10 

3  »       belle         »         '^15 

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ADMINISTRATEUR  REDACTEUR 

LUCIEIV    LIIVOEIV  I  EMILE    RODIONS 

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Par  volume  de  12  livraisons  (de  janvier  à  décembre)  envoyées  chacune  franco  par  la  poste 
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ORCHIDÉES  avec  les  amateurs  et  cul- 
tivateurs d'Orchidées  qui  vendent  des 
fleurs  coupées,  lui  permettent  d'indi- 
quer, en  tout  temps,  aux  intéressés  où 
ils  peuvent  se  les  procurer.  S'adresser 
pour  la  Vente  et  l'Achat  au  bureau  du 
Journal  qui  se  fera  un  plaisir  de  fournir 
sans  aucune  commission,  tous  les  ren- 
seignements utiles. 


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ire  Année.  T^    OCTOBR  E     I  890  Numéro  14. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

Gl'IDE  PRATIfjlE  DE  CULTURE 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Rodigas,  de  Pl'ydt,Funck,E.'Wallaert,  A.FjInden, 

Comte  de  Moran,  P.  Glo.ner,  G.  Joris,  A.  Vais  Imschoot,  Fr.  Desbois, 

E.S.  RAiND,  D'^Vaïn  Calwelaert,E.  Bungeroth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martiîn  Cahuzac,  D"^  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cognl\ux,  Max  Garmer, 

PaulOtlet,  Em.Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F,  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  de  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  TAbonnement  :   10  francs  par  an 


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richement  coloriées 


Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

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l<.r    "Volume 


Acranllius  Leonis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
AcriHcs  odovatum  var.  Dcmidotli.  Aerides  Reicliciiliaehi, 
Aganisia  tricolor.  ("-atasetiim  discoloi',  Catasoluin  ligriiium. 
Cattleya  aiirea,  (L'Ulleya  gullata  var.  leopardina.  (lallleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana.  Cattleya  maxima  var. 
Hrubyana,  Cattleya  nobilior  var.  Huguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reiclienbaclii,  Cattleya  Trianae  var.  alba.  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoiiia  Giiiberti,  Cypripedium 
Driii-yi.  Cypripedium  Lawrenceanum  var.  Hyeaiium,  Cypri- 
pedium œnanthum  supcrbum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellalum  var.  porphyreum,  Deudrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium    slratiotes,    Deudrobium    ihyrsitlorum, 

Qme   Volixme 

Angraecum  EUisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média,  Aiisellia  dium  Warscewicz 
congoensis,  Bollea  pulvinaris',  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas.  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyue  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microcliilum,  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkiuense,  Dendrobium  bracleosum, 
Dendrobium  inauditum.  E]iidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Del|)liina,  Galeandi'a  llaveola,  Laelia  clegans 
var.  Houtteana.  Masdevallia  Veitchi.  Miltonia  spectabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucuUalum,  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora.  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum.  ()iHi<lium  Limmingliei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odonloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubesccns,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odonloglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
uopsis  Sanderiana.  Plialaenopsis  Sluartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  anlennifera.  Selenipedium  reliculatum.  Spatho- 
olottis  Augustorum.  Trichocentrum  ligrinum  var.  spleudens. 
Trichopilia  suavis,  Vanda  Boxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum,  Odonto- 
glossum luteo-purpurcuni.  Odontoglossum  Roezli.  Odonto- 
glossum Schillerianum,  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudalum 
giganteum.  Selenipedium  Scliroderae  var.  splendens.  Spa- 
thogloltis  plicata,  Stanhopea  ligrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  sti'iatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni,  Zygopelalum  rostratum. 


3">«   "Volvune 


Aeridcs  Fielilingi,  Aeranlhcs  giaiulillora,  Acridcs  Houlle- 
tianum,  Aganisia  cyaiiea.  Angraocum  l^illiroslacliys  Sodoni, 
AiigLiloa  unillora,  Brassavola  cuciillala  var.  inispidata.  Bolho- 
phylluni  graiidilloruni.  Catasctiini  Hungerolhi  var.  aureiini. 
Cataselum  Bungcrollii  var.  Pollsiaiuini.  (latascliini  dccipicns, 
Catasctuni  pulchrum,  Callleya  Gibc/.iac,  Calllcya  lahiata  var. 
autumnalis,  Calllcya  virginalis,  Cloisostoma  (  rassit'olium, 
Cypripedium  Arlhurianum  var.  pallidiiin.  Cypripcdiiim  Can- 
iiartiaiium,  Cypri[)t'diuni  Ciutisi.  (îypri|)ediiim  Hairisiaiium 
var.  superbum,  Cypripedium  Leeaiuim.  (Àpiipeiliiiiii  M(jensi- 
anum,  Cypripedium  praeslans.  Cypripedium  Van  Houtlea- 
num,    Cypripedium   viliosum,  Cypripedium  (Selenipedium) 


Wallisi.  Demlrobinm  pnrpureum  var.  randidulum,  Doiidro- 
liimn  rulrit'erum.  Dcndrubium  slrebloccras  var.  Rossi.iiuim, 
loiiopsi.s  paiiiculala  var.  inaxima.  Masdevallia  macrura.  Jlasde- 
vallia  spcclrum.  Miltonia  speclabilis  Moreliana,  Oncidium 
(heirophornm,  Oiiridiuin  papilio  var.  majus,  Oncidium  Pli.t- 
laciiopsis,  Odoiiloglossum  citrosmum  var.  Devansaycaïuini, 
Odonlogldssum  ci-ispum  var.  fasUiosum.  Odontoglossuni  cris 
puni  var.Tiiaiiac.  Odonloglu.ssumcuspidalum.Odontogiossum 
Harryanum.  ()dont(iglos.siim  odoralum  var.  bapliicaiitum . 
Odoiiloglossum  lrium|)lians,  Odonloglossum  Uro-Skinncri. 
Papiiiiiia  Lindeniana.  Papliinia  Modiglianiana,  Rodriguezia 
Bungerothi.  Vanda  superba. 


4me  "Volume 


Aeridesquinquevuluerum,  Angraecum  sesquipedale.  Angu- 
loa  Clowesi,  Callleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Callleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Callleya  Mossiae  var.  Warocqueana, 
Cirrhopelalum  pul(;iirum,  Coelogyne  cristala  var.  alba.  Com- 
parellia  falcala,  (jypripedium  bellalulum.  Cypripedium 
Elliollianum.  Cypripedium  Harrisianum  var.  polycliromum, 
Cypripedium  Maslersianum.  Cypripedium  Mileauaiuim,  Den- 
drobium  Bensoniae.  Dendrobium  densillorum.  Epidcndrum 
nemorale,  Laelia  majalis.  Lépiotes  bicolor,  Lyeaslc  Skiiineri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,  Millonia(Odonl.)X  Bleuana. 
Mesospinidium  vulcanicum.  Nanodes  Medusae,  Odonloglos- 


sum Bleichrôderianura.  Odonloglossum  Cervantesi  lilacinum, 
Odonloglossum  Glonerianum,  Odonloglossum  HallI.  Odonlo- 
{;li)ssuni  Pcscalorci  vai-.  Lindeni.  Odonloglossum  latimacu- 
laUim,  Odonloglossum  radialum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  Warocqucanum.  Oncidium  Forbesi 
ni.iximum,  Oncidium  iridifolium.  Oncidium  macranlhum, 
Pliaius  grandit'olius.  Polyslachia  pubcsccns.  Selenipedium 
cMudalum  var.  Albcrlianum.  Soplii'onitis  granditlora.  Tiiunia 
Marshalli,  Vanda  coei'ulea,  Vanda  Iricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


^mo  "Voluine 


Ada  auranliaca,  AeridesAuguslianum.  Angraecum  cilralum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calanthe  Masuca,  Calanlhe  Veilchi, 
Calaselum  macrocarpum  var.chrysanlhum,  Callleya  Trianae 
var.  purpurala,  Callleya  Trianae  var.  M'^e  Marlin-Cahuzac, 
Callleya  Trianae  var.  pallida,  Callleya  Trianae  var.  slriala, 
Callleya  maxima  va--.  Malouana,  Cymbidium  Maslcrsi,  Cypri- 
pedium barbalo-Veitchianum,  Cypripedium  nilens,  Cypri- 
pedium orphanum,  Dendrobium  crumenalum,  Dendrobium 
infudibuluni,  Dendrobium  Mirbelianum,  Dendrobium  Pax- 
loni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


matocarpum,  Epidendrum  vilellinum,  Gongora  maculala, 
Houllelia  Brockleliursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  coslala,  Masdevallia  ignca,  Millonia 
Blunli  var.  Lubbersiana,  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odonloglossum  Boddacrtia- 
nnm,  Odonloglossum  Duvivierianum,  Odonloglossum  liasli- 
labium.  Odonloglossum  maxillarc.  Odonloglossum  odoralum 
var.  slrialum.  Odonloglossum  Schlesingerianum .  Plialac- 
nopsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
ZygopetaUim  inlermedinm.  Zygopetalum  Jorisianum. 


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Calanlhe  veralrifolia.  Coelogyne  ocellala  var.  maxima,  Coryanthes  Bungeiollii,  Cypripedium  praeslans  var.  Kimbal- 
lianum,  Dendrobium  Dalhuusieanum.  Dendrobium  Dovoniannm,  Dendrobium  Gallicoanum,  Masdevallia  Reichenbachiana, 
Maxillaria  longisepala,  Oncidium  Krameri,  Selenipedium  grande.  Selenipedium  Sedeni  candidulum. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

1^'  Volume,  125  fr.;  2'"^  Volume,  100  fr.  ;  S'""^  Volume,  î5  fr.  ;  4"'^  Volume,  70  fr.;  5"'^  Volume,  65  fr, 

LES   CINQ  VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

Qme   Volume    (en     cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    14"^    NUMÉRO    : 

Pages 

Chronique  Orchidéenne  mensuelle     .     .     .     .     , 213 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  IV 217 

Les  grandes  collections  d'amateurs.  —  II 220 

Évaporation  et  transpiration , -  223 

Culture  des  Orchidées  réputées  d'un   traitement   difficile.  —  III 226 

Travaux  de  la  première  quinzaine  d'oetobi^e 226 

Petite  correspondance 227 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


biiu:x^e:i^i.e:s 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  lo  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  TAIIemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  VOrchiâophilc,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEIV,  adminisirateur-direcleur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  12  et  13  octobre  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bru.xelles. 


nr\M       I  ADniKIlCD       ^^  ^^^'  ^^^  courant  des  Orchidées  et  muni  de  très  bonnes   références,  demande 
bUn     uAKUlNItri^     place.  —  Adresse  au  bureau  du  journal. 


l"    OCTOBRE    1890  213 


CHRONIQUE  ORCHIDÉENNE  MENSUELLE 


UN  CATTLEYA  SUPERBA  SPLENDENS,  signalé  récemment  par  le 
Gardeners'  Chroniclc,  aurait  produit  des  fleurs  de  quinze  centimètres  de  dia- 
mètre, à  segments  très  larges,  et  très  parfumées.  Cette  variété  est  bien  supé- 
rieure à  la  forme  'type  comme  grandeur  et  comme  coloris.  Elle  se  rencontre 
sur  les  bords  du  Rio  Negro,  tandis  que  le  C.  superba  se  trouve  surtout  dans 
la  Guyane  anglaise;  elle  est  particulièrement  abondante  auprès  des  rivières, 
dans  des  terrains  fréquemment  envahis  par  les  inondations.  Dans  cette  région, 
les  pluies  durent  de  décembre  à  juin  presque  sans  interruption;  aussi  cette 
plante  réclame-t-elle  beaucoup  d'humidité.  Elle  doit  être  cultivée  de  préfé- 
rence sur  bloc  et  recevoir  beaucoup  de  soleil. 


UNE  VARIÉTÉ  D'ODONTOGLOSSUM  HARRYANUM  des  plus  remar- 
quables a  fleuri  le  mois  dernier  dans  les  serres  de  L'Horticulture  Inter- 
nationale. Dans  cette  variété  les  sépales  et  les  pétales  sont  d'un  jaune  ver- 
dâtre  et  portent  des  macules  d'un  brun  clair  transparent,  s'étendant  jusqu'aux 
deux  tiers  de  la  longueur.  Le  labelle  a  les  macules  d'une  teinte  violette  moins 
éclatante  que  dans  la  forme  type.  La  fleur,  dans  son  ensemble,  est  beaucoup 
plus  éclatante  et  plus  gracieuse  que  VO.  Harryanum. 

* 

*  * 

UN  LAELIA  CRISPA  A  FLEURS  JAUNE  CLAIR  fleurissait  au  commen- 
cement du  mois  de  septembre  chez  M.  le  D'  Van  Cauwelaert,  un  des  membres 
les  plus  zélés  de  L'Orchidéenne.  Les  segments  portaient  un  reflet  verdâtre 
des  plus  curieux,  et  la  gorge  du  labelle  présentait  la  même  nuance  beaucoup 
plus  foncée,  tandis  que  la  base  était  d'un  pourpre  intense. 

Cette  très  intéressante  variété,  dédiée  à  Madame  Van  Cauwelaert,  a  reçu 
le  nom  de  Laelia  crispa  Cauwelaertiae,  et  sera  prochainement  figurée  dans  la 
Lindenia, 

*  * 

L'ORCHID  ALBUM,   la  publication  illustrée  qu'avait  fondée,    en  collabo- 


214  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


ration  avec  M.  Warner,   le  regretté  B.  S.  Williams,  vient  de   publier  sa 

102^  livraison,  et  nous  sommes  heureux  de  constater  que  la  mort  du  célèbre 

orchidophile  n'a  pas  entrainé  la  disparition  de  ce  bel  ouvrage.  Aux  noms  de 

M.  Warner  et  de  M.  H.  Williams,  fils  du  défunt,  est  venue  s'ajouter  celui 

de  M.  GowER,  l'orchidographe  anglais  bien  connu. 

* 
*  * 

M.  A.  BLEU,  le  créateur  de  tant  de  beaux  semis,  visitait  récemment  L'Hor- 
ticulture Internationale  à  Bruxelles,  où  nous  avons  eu  le  plaisir  de  causer 
longuement  avec  lui. 

L'honorable  secrétaire  général  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France 
a  bien  voulu  nous  faire  au  sujet  des  études  qu'il  poursuit  actuellement  des 
communications  des  plus  intéressantes.  Nous  pouvons  notamment  annoncer 
à  nos  lecteurs,  sans  commettre  d'indiscrétion,  la  floraison  prochaine  de  plu- 
sieurs formes  nouvelles,  et  notamment  d'un  hybride  de  Cattleya  gigas  et  de 
Laelia  purpurata,  qui,  comme  on  peut  en  juger  par  les  noms  des  deux  parents, 
promet  d'être  une  magnifique  acquisition.  En  même  temps  que  ces  travaux 
pratiques,  M.  Bleu  poursuit  ses  intéressantes  observations  sur  la  production 
et  la  constitution  des  hybrides;  il  est  arrivé  notamment,  à  établir  d'une  façon 
à  peu  près  certaine-que,  dans  la  grande  majorité  des  cas,  on  obtient  le  même 
produit  en  renversant  le  croisement  et  l'on  peut  prendre  indifféremment  chacune 
des  espèces  comme  porte-semence  ou  comme  porte-pollen. 

Il  est  à  souhaiter,  dans  l'intérêt  de  l'horticulture  en  général,  que  ces  tra- 
vaux soient  prochainement  portés  à  la  connaissance  du  pubhc.  Nous  aurons 
d'ailleurs  l'occasion  d'y  revenir  et  de  signaler  encore  plus  d'une  importante 
nouveauté,  provenant  de  ses  semis. 

* 

UN  CERTAIN  NOMBRE  DE  CATTLEYA  TRIANAE  étaient  en  fleurs,  le 
mois  dernier,  dans  les  serres  de  L'Horticulture  Internationale.  C'étaient 
des  plantes  importées  au  début  de  l'année  dernière,  et  bien  établies  actuelle- 
ment; leurs  fleurs,  d'une  pureté  de  formes  et  de  coloris  remarquable,  se  distin- 
guaient aussi  nettement  que  possible  du  C.  Gaskelliana,  avec  lequel  on  aurait 
pu  être  d'abord  tenté  de  les  identifier  en  raison  de  l'époque  tardive  de  cette 
floraison. 

Il  sera  très  intéressant  de  constater  si  cette  curieuse  particularité  se  repro- 
duira l'année  prochaine;  dans  le  cas  où  elle  serait  permanente,  la  forme  nou- 


l"    OCTOBRE    1890  215 


velle  constituerait  une  heureuse  acquisition.  Le  collecteur  l'avait  renseignée 
comme  appartenant  à  une  variété  fleurissant  vers  la  fin  de  l'été. 

* 
■  *  * 

L'ORCHIDÉENNE  avait  annoncé  sa  rentrée  pour  septembre,  et  d'après  les 
nouvelles  recueillies  de  divers  côtés  au  commencement  du  mois,  on  pouvait 
espérer  une  exposition  superbe  ;  mais  le  temps  nous  ménageait  un  de  ses 
bons  tours;  subitement  il  s'est  remis  au  beau;  le  10,  le  soleil  brillait  et 
chauffait  plus  qu'il  n'avait  daigné  le  faire  au  mois  de  juin.  Si  bien  que  les 
pauvres  baigneurs,  peu  favorisés  cette  année,  ont  repris  le  chemin  de  la  mer 
pour  profiter  en  toute  hâte  de  cette  dernière  joie;  le  12  la  débâcle  était  générale, 
et  les  membres  du  jury  de  L'Orchidéenne,  ainsi  que  les  exposants,  étaient 
pour  la  plupart  dispersés  sur  les  plages  ou  faisaient  la  guerre  aux  perdreaux. 

A  la  demande  générale,  le  Comité  directeur  s'est  donc  vu  forcé  de  supprimer 
le  meeting  de  septembre  ;  et  c'est  ainsi  que  L'Orchidéenne  a  été  victime  du 
beau  temps.  Mais  patience;  tous  les  déserteurs  ont  promis  de  réparer  cette 
défection  en  donnant  au  prochain  meeting  l'éclat  des  deux  réunis  ;  l'exposition 
des  12  et  13  octobre  surpassera  sans  doute  les  splendeurs  de  celles  du  prin- 
temps dernier. 

*  * 

M.  R.  A.  ROLFE,  notre  savant  collaborateur,  vient  de  faire  imprimer  sous 
forme  de  brochure  un  mémoire  qu'il  avait  adressé  l'année  dernière  à  la  Linnean 
Society,  et  qui  traite  des  différentes  formes  sexuelles  des  Catasetum.  Cette 
matière  est  encore  fort  obscure,  et  l'auteur  a  l'occasion  de  rectifier  des  erreurs 
nombreuses  commises  par  Darwin  ,  Lindley  et  plusieurs  autres  orchido- 
graphes  qui  avaient  mal  su  discerner  les  diverses  espèces  dans  leurs  deux 
formes  sexuelles.  C'est  ainsi  que  les  fleurs  femelles  des  C.  barbatiun,  C.  cernuum, 
C.  cristatum,  etc.,  étaient  classées  comme  appartenant  à  différents  Monachan- 
thus  et  souvent  confondues  entre  elles.  M.  Rolfe  a  joint  à  son  intéressante  et 
très  curieuse  brochure  un  catalogue  indiquant  ces  dénominations,  et  qui  sera 
d'une  grande  utilité  pour  rétablir  l'ordre  dans  cette  partie  de  la  nomenclature 
orchidéenne. 

*  * 

LES  RÉPONSES  A  NOTRE  QUESTION  DU  CHARBON  DE  BOIS  nous 
sont  déjà  parvenues  en  si  grand  nombre  que  nous  nous  voyons  forcés  d'en 
avancer  la  publication  pour  éviter  l'encombrement.  Nous  commencerons  dès  le 
prochain  numéro  à  insérer  quelques  consultations,  dont  le  pour  et  le  contre 


2l6  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

semblent  devoir  intéresser  nos   lecteurs.    Nous   commencerons   par  celle   de 
M.  VAN  Lansberge,  un  des  présidents  d'honneur  de  L'Orchidéenne. 

* 

*  * 

UN  CYPRIPEDIUM  SUPERBIENS  MONSTRUEUX,  exposé  récemment  à 
Londres,  portait  trois  fleurs  dont  deux  étaient  munies  de  labelles  doubles,  et 
la  troisième  avait  deux  pétales  jumeaux.  Nous  empruntons  ce  renseignement 
à  l'intéressant  journal  anglais,  le  Gardeners'  Magazine,  qui  ajoute  que  le  docteur 
Masters  considère  ces  malformations  comme  pouvant  résulter  indirectement 
de  l'hybridation. 

*'  * 

UNIFICATION  DU  THERMOMÈTRE.  —  Nous  répondons  au  désir  de 
quelques-uns  de  nos  abonnés  et  nous  croyons  être  agréables  à  beaucoup 
d'entre  eux,  en  leur  indiquant  le  moyen  de  convertir  aisément  les  indications 
du  thermomètre  centigrade  en  Réaumur  ou  Fahrenheit,   ou  inversement. 

Nous  désignerons  par  C  les  indications  du  centigrade,  par  R  celles  du 
Réaumur  et  par  F  celles  du  Fahrenheit. 

Voici  donc  six  formules  permettant  de  passer  :  les  deux  premières,  du 
Fahrenheit  au  Réaumur  et  au  centigrade;  les  deux  suivantes,  du  Réaumur  au 
centigrade  et  au  Fahrenheit;  les  deux  dernières,  du  centigrade  au  Fahrenheit 
et  au  Réaumur. 

co     F  =  2  C  +  ^2  6û     R  =  4  Q 

^5  5  . 

Un  exemple  :  Supposons  que  le  thermomètre  Fahrenheit  marque  60°.  Pour 
avoir  l'équivalent  en  centigrades  et  en  Réaumur,  nous  remplaçons  F  par  60 
dans  les  deux  premières  formules  et  nous  avons 

R  =  ^X4  =  i20,444--  C=^X5  =  i5°.555--. 

y  y 

Donc  le  thermomètre  centigrade,  à  la  même  place,  marquerait  15°, 5 5  et  le 
Réaumur  12°, 44. 

Il  serait  trop  long  de  faire  la  démonstration  de  l'exactitude  de  ces  formules. 
On  les  vérifiera  d'ailleurs  aisément. 


I^'    OCTOBRE    1890  217 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
IV.  —  Avant,  pendant  et  après 

{Suite  et  fin,  voir  no  13) 

L'histoire  ancienne  de  la  culture  des  Orchidées  mérite  qu'on  y  revienne  ;  elle 
est  curieuse  et  parfois  instructive.  Van  Houtte  a  cité  un  jardinier  du  jardin 
botanique  de  Rio  Janeiro,  qui,  à  deux  pas  de  la  nature,  plantait  des  bulbes 
d'épiphytes  sous  le  sol,  comme  des  oignons  de  Lys.  Les  premiers  qui  en  ont 
possédé  en  Europe  n'ont  pas  fait  beaucoup  mieux.  On  eût  dit  que  les  Orchidées 
tombaient  de  la  lune.  Et  comme  ces  pauvres  «  filles  de  l'air  »  succombaient 
sous  ces  traitements  barbares,  on  les  déclarait  incultivables.  Le  vieux  Miller 
nous  apprend  qu'au  siècle  dernier,  on  réussissait  quelquefois  à  faire  fleurir  des 
Epidendrum  des  Antilles  en  plongeant  leur  pot  dans  la  tannée  de  la  serre 
chaude,  mais  qu'ils  mouraient  ensuite. 

On  se  doutait  pourtant,  dès  l'époque  de  Miller,  que  ces  curieuses  plantes 
avaient  une  façon  de  vivre  qui  leur  était  particulière,  mais  les  notions  étaient 
vagues  et  confuses,  et  les  moyens  de  les  appliquer  restaient  dans  l'enfance. 
Miller  conseille  de  planter  le  Vaniller  dans  la  caisse  d'un  arbuste  vivant,  par 
exemple  VHernandia  sonora,  auquel  il  s'attacherait,  mais  à  titre  d'espèce 
grimpante. 

Vers  1820,  le  Botanical  Cabinet  de  Loddiges  pubhe  quelques  figures  d'Orchi- 
dées épiphytes,  qu'il  conseille  de  planter  dans  un  compost  de  mousse  (?),  de 
sciure  de  bois  pourrie  et  de  terre  de  bruyère  sableuse.  Ailleurs  il  propose  de 
mettre  dans  le  pot  un  morceau  de  branche  d'arbre  et  de  remplir  avec  mousse, 
sciure  et  sable.  Un  Dendrobium  a  réussi  planté  sans  terre  contre  un  mur 
humide. 

On  avance,  mais  à  tâtons.  Le  meilleur  compost  est  encore  à  trouver,  mais 
la  réforme  des  serres  s'impose  et  l'on  n'en  parle  pas  encore. 

Dix  ou  quinze  ans  plus  tard,  les  Orchidées  ont  décidément  conquis  une  place 

dans  nos  cultures.  De  courageux  et  savants  naturalistes  sont  allés  les  étudier 

■  dans   leurs   solitudes  natales,  et  sont  revenus  avec  des  centaines  d'espèceç 


21  8  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

nouvelles  et  des  notions  exactes  sur  leur  mode  de  croissance  et  sur  les  climats 
où  elles  vivent.  La  culture  rationnelle  est  enfin  fondée. 

C'est  aussi  vers  ce  temps  que  le  thermosyphon  nous  délivre  des  conduits 
surchauiïés  et  des  filtrations  de  gaz  délétères.  On  construit  des  serres  à  deux 
versants  auxquelles  on  peut  enfin  donner  la  pleine  lumière,  une  chaleur  égale 
et  saine  et  l'humidité  nécessaire.  Alors  aussi  on  se  persuade  qu'une  bonne 
partie  des  Orchidées  n'aime  qu'une  chaleur  modérée  et  veut  sortir  des  serres 
étouffées,  etc. 

Les  matériaux  de  plantation  et  la  manière  de  les  employer  devaient  donner 
lieu  à  plus  de  tâtonnements.  Il  s'agit  là  de  découvrir  les  meilleurs  équivalents 
à  ce  que  la  nature  nous  refuse  et  la  façon  la  plus  sûre  d'en  user.  Ici  le  champ 
des  découvertes  demeure  toujours  ouvert. 

A  propos  de  charbon  de  bois,  qu'on  me  permette  de  rappeler  un  souvenir  : 

J'étais,  il  y  a  huit  ans,  à  Liège  chez  notre  si  regretté  et  si  regrettable  ami 
Edouard  Morren.  Nous  causions  d'Orchidées.  —  «  Avez-vous  visité,  me 
dit-il,  la  collection  de  M.  M...?» 

Je  ne  la  connaissais  pas. 

«  Il  faut  l'aller  voir.  Elle  est  d'un  grand  intérêt,  et  sa  culture  réalise  à  mes 
yeux  la  meilleure  application  de  nos  connaissances.  » 

M.  M...,  avait,  à  l'extrémité  nord  de  la  ville,  non  loin  du  fleuve,  une  belle 
serre  chaude  où  je  pus  admirer  la  robuste  végétation  d'une  riche  collection 
de  Cattleya,  de  Dendrobium,  etc.  L'aimable  propriétaire  me  montra  complai- 
samment  comment  ses  Orchidées  étaient  —  j'ose  à  peine  dire  :  plantées.  Il  n'y 
avait  dans  ses  pots  ni  drainage,  ni  compost  quelconque,  rien  que  de  longs 
morceaux  de  charbon  de  bois,  remplissant  à  peu  près  l'espace,  sans  tassement, 
sans  mousse  interposée.  Les  racines  couraient  librement  entre  les  charbons  et 
s'y  attachaient.  Dans  ce  milieu  où  l'air  circulait,  où  rien  ne  retenait  l'eau,  la 
pourriture  n'était  pas  à  craindre.  Quant  à  la  nourriture,  il  faut  croire  qu'elle 
ne  faisait  pas  défaut,  puisque  les  plantes  croissaient  et  fleurissaient.  J'ai  noté 
que  la  température  de  la  serre  était  assez   élevée   et  l'atmosphère  humide. 

De  retour  chez  moi,  je  voulus  essayer  sur  quelques  plantes  ce  genre  de  cuir 
ture;  le  résultat  fut  négatif;  ma  serre,  je  crois,  n'était  ni  assez  chaude  ni  assez 
humide,  et  peut-être  n'arrosais-je  pas  suffisamment.  Je  n'ai  pas  poussé  l'expé- 
rience plus  loin,  sauf  pour  un  Cattleya  amethystina,  qui  n'a  pas  été  rempoté 
depuis  1882.  Cette  année  encore  sa  végétation  est  satisfaisante,  et  de  trois 
exemplaires  de  la  même  espèce,  il  est  celui  qui  a  fleuri  le  mieux. 


jer    OCTOBRE     1890  2ig 


Près  de  cinquante  ans  auparavant,  j'avais  vu,  dans  la  serre  chaude  de 
M.  Reynders,  à  Bruxelles,  des  Orchidées  cultivées  dans  des  pots  assez  larges, 
qui  ne  contenaient  que  quelques  grosses  racines  de  bruyères  (Erica  vulgaris); 
ni  drainage,  ni  mousse,  sauf  une  mince  couverture.  Le  vase,  d'ailleurs,  n'était 
pas  à  demi  plein  de  ces  racines.  Les  plantes  étaient  d'une  bonne  venue  et  il 
y  en  avait  en  fleurs. 

J'étais  tout  au  début  de  ma  carrière  d'orchidophile;  dès  que  j'eus  quelques 
plantes  à  empoter,  je  voulus  appliquer  à  ma  manière  les  notions  acquises  et  je 
les  plantai  dans  les  morceaux  de  bois  de  chêne  cariés,  tels  qu'on  les  trouve 
dans  les  démolitions,  aux  bouts  des  poutres  engagées  dans  les  murs.  Faute  de 
cet  élément,  j'employais  le  même  bois  recueilli  dans  les  vieilles  souches  de  la 
forêt  et  leur  écorce  rugueuse.  Point  de  tassements,  peu  ou  point  de  mousse, 
et  pour  drainage  un  seul  fragment  de  poterie.  J'ai  élevé  de  cette  étrange  façon 
plus  d'une  belle  plante,  et  obtenu  des  floraisons  que  j'ai  peine  à  reproduire 
maintenant. 

Je  n'engage  personne  à  refaire  ces  écoles,  mais  je  tiens  pour  utile  de  les 
remettre  en  mémoire.  Rien  ne  devrait  se  perdre  de  ce  qui  a  été  reconnu  bon. 
En  remontant  à  moins  de  dix  ans,  on  trouve  dans  les  meilleures  publications 
des  indications  et  des  conseils  fort  peu  d'accord  avec  les  pratiques  consacrées 
aujourd'hui.  On  ne  cultivait  pas  niai  alors,  on  cultive  mieux  à  présent;  ce 
n'est  pas  une  raison  pour  s'arrêter  ni  pour  condamner  en  bloc  les  pratiques 
d'autrefois.  Il  reste  encore  des  difficultés  à  vaincre,  des  simplifications  à 
réaliser,  des  théories  à  confirmer.  Ce  sera  l'œuvre  excellente  du  Journal  des 
Orchidées  de  servir  de  tribune  à  toutes  les  discussions  courtoises,  à  tous  les 
chercheurs  de  ce  progrès  —  qui  ne  s'arrête  jamais. 

P.    E.    DE   PUYDT. 


Le  CATTLEYA  WAROCQUEANA,  la  grande  introduction  que  nous  avons 
signalée  ce  printemps  à  l'occasion  d'un  meeting  de  L'ÛRCHmÉENNE  où  elle  obtint  un 
diplôme  d'honneur  de  i""^  classe,  va  prochainement  fleurir;  la  plupart  des  plantes  qui 
se  trouvent  encore  dans  les  serres  de  L'Horticulture  Internationale,  à  Bruxelles, 
sont  couvertes  de  boutons,  prêts  à  s'épanouir;  on  signale  la  même  prospérité  chez 
divers  amateurs;  les  plantes  s'annoncent  comme  étant  d'une  floribondité  exception- 
nelle. Nous  pouvons  nous  attendre  à  la  révélation  de  quelques  formes  nouvelles,  à 
floraison  automnale,  destinées  à  faire  époque. 

Selon  toutes  probabilités  quelques  exemplaires  seront  en  fleurs  pour  le  prochain 
meeting  de  L'Orchidéenne, 


220  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LES  GRANDES  COLLECTIONS  D'AMATEURS 

II.  —  Les  serres  de  M.  van  Lansberge,  au  château  de  Duno 

Le  château  de  Duno  se  trouve  près  d'Arnhem,  dans  cette  région,  l'une  des 
plus  florissantes  et  des  plus  pittoresques  des  Pays-Bas,  qui  est  bornée  par  les 
monts  Véluviens  et  arrosée  par  le  Rhin  et  la  Meuse.  Les  serres  de  M.  van 
Lansberge,  président  de  L'Horticulture  Internationale,  sont  situées  d'une 
façon  gracieuse  au  versant  d'une  haute  colline  et  tournées  vers  le  Midi,  ce 
qui  leur  assure  un  air  pur  et  sain,,  et  la  jouissance  des  moindres  rayons  de 
soleil  en  hiver  ou  par  les  temps  sombres.  Leur  construction,  à  vrai  dire,  n'a 
pas  laissé  de  présenter  quelques  difficultés;  il  s'agissait  de  les  établir  sur  une 
pente  assez  prononcée,  et  couverte  de  vieux  taillis  touffus.  Il  a  donc  fallu 
procéder  à  un  véritable  défrichement,  et  d'autre  part  il  n'a  pas  été  possible  de 
faire  toutes  les  constructions  sur  le  même  plan.  Mais  s'il  est  nécessaire  de 
gravir  quelques  marches  pour  passer  d'une  serre  dans  l'autre,  c'est  un  incon- 
vénient de  peu  d'importance,  et  cette  disposition  concorde  merveilleusement 
avec  le  paysage  accidenté  dans  lequel  elles  se  trouvent  encadrées. 

Le  plan  d'ensemble  des  constructions  se  compose  d'une  galerie  centrale, 
divisée  en  plusieurs  serres,  et  donnant  elle  même  accès  dans  six  serres  laté- 
rales. Nous  avons  eu  la  satisfaction  de  retrouver  là  une  disposition  tout  à  fait 
analogue  à  celle  des  bâtiments  que  nous  avons  créés  à  L'Horticulture 
Internationale.  A  l'extrémité  méridionale  se  trouve  une  grande  serre  haute 
de  six  mètres  et  demi,  longue  de  dix  mètres  et  large  de  six  mètres,  sans 
banquettes,  destinée  à  abriter  les  Palmiers,  les  Fougères  arborescentes  et 
autres  grandes  plantes  qui  ornent  les  pelouses  pendant  l'été.  A  l'époque  de 
notre  visite,  elle  renfermait  un  certain  nombre  d'Orchidées  tropicales,  qui 
attendaient  là  l'achèvement  de  la  serre  qui  doit  leur  servir  d'habitation  ordi- 
naire. Les  Vanda,  notamment,  étaient  représentés  par  soixante-dix  ou  quatre- 
vingt  plantes  parmi  lesquelles  figuraient  à  peu  près  toutes  les  -espèces  cultivées; 
nous  avons  noté  dans  le  nombre  plusieurs  spécimens  remarquables  de  V.  tri- 
color  et  de  V.  suavis. 


l"  OCTOBRE  1890  221 


Cette  grande  serre  est  flanquée,  à  droite  et  à  gauche,  de  deux  autres,  longues 
de  onze  mètres  et  larges  de  sept  mètres,  dont  l'une  doit  renfermer  des  plantes 
de  serre  chaude,  telles  que  des  Broméliacées,  Maranta,  Croton,  etc.,  et  l'autre 
abrite  les  Camellia,  Azalées,  etc.  pendant  la  mauvaise  saison.  La  première 
était  remplie  de  Dendrobium,  de  Cattleya  Trianae,  C.  superba,  C.  Dowiana, 
C.  gigas,  C.  Warocqueana,  de  Calanthe  et  surtout  de  Phalaenopsis,  qui  forment 
là  une  admirable  collection  de  plantes  splendides,  et  resplendissantes  de  vigueur 
et  de  santé.  Toute  cette  serre  était  remplie  de  fleurs  ou  de  boutons. 

Nous  montons  quelques  marches  pour  passer  à  la  seconde  section  de  la 
galerie  centrale;  cette  partie,  longue  de  vingt  mètres,  haute  de  trois  et  demi 
et  large  de  sept,  contient  plus  de  600  Cattleya,  parmi  lesquels  il  convient 
de  noter  un  certain  nombre  d'espèces  et  de  variétés  de  grande  valeur;  les 
tablettes  latérales  portent  d'autres  Orchidées  de  serre  tempérée,  Oncidium, 
Epidendrum,  Anguloa,  Miltonia,  et  notamment  un  magnifique  spécimen  de 
Milton  ia  vex  illaria . 

Des  deux  côtés  de  cette  serre,  et  vers  le  milieu  de  sa  longueur,  se  trouvent 
deux  petites  serres  froides  de  onze  mètres  de  longueur  sur  trois  de  largeur. 
L'une  contient  les  Odontoglossum  et  Masdevalha,  l'autre  est  réservée  aux 
Laelia  et  Lycaste. 

Toutes  ces  serres  sont  de  véritables  modèles  au  point  de  vue  de  la  culture,  et 
offrent  aux  yeux  une  merveilleuse  végétation.  Nous  ne  doutons  pas  que,  comme 
le  dit  le  châtelain  qui  voulait  bien  nous  faire,  avec  son  obligeance  accoutumée, 
les  honneurs  de  son  domaine,  l'exposition  de  ces  serres  n'y  contribue  pour 
une  part  assez  importante  ;  il  paraît  même  que  des  faits  très  probants  ont  été 
observés,  et  que  telle  espèce,  qui  se  montrait  rebelle  dans  son  ancienne  habi- 
tation, ou  qui  est  réputée  pour  fleurir  difficilement,  a  produit  au  Duno  des 
pousses  vigoureuses  et  une  abondante  floraison.  Mais  nous  croyons  que  le 
principal  mérite  de  ces  métamorphoses  revient  à  peu  près  toujours  à  celui  qui 
donne  aux  plantes  les  soins  qui  leur  conviennent,  et  sait  deviner  leurs  besoins. 

La  galerie  centrale  aboutit,  au  Nord,  à  la  galerie  de  travail,  où  l'on  arrive 
en  montant  encore  trois  marches.  Celle-ci,  longue  de  sept  mètres  et  large  de 
quatre,  renferme  l'appareil  de  chauffage.  En  outre  elle  donne  accès  dans  deux 
serres  chaudes,  de  onze  mètres  de  longueur  sur  sept  de  largeur,  dont  l'une  est 
destinée  aux  Orchidées  indiennes,  et  l'autre  donnera  asile  à  la  magnifique 
collection  d'Anthurium  et  de  Fougères  qui  se  trouve  actuellement  disséminée 
dans  divers  bâtiments,  et  qui  mérite  assurément  un  local  spécial  et  une  place 


LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


d'honneur.  Nous  avons  pu,  en  effet,  admirer  dans  notre  rapide  promenade  à 
travers  les  serres  des  spécimens  hors  ligne,  et  de  dimensions  extraordinaires, 
à' A.  magnificum.  A.  Warocqueanum,  A.  Veitchi,  etc. 

Les  serres,  avons-nous  besoin  de  le  dire?  sont  admirablement  ordonnées  et 
tenues  avec  un  soin  qui  révèle  partout  la  direction  d'un  amateur  de  premier 
ordre,  sachant  le  prix  de  tous  ces  détails  qui  paraissent  souvent  aux  profanes 
des  minuties.  Mais  le  souci  d'une  bonne  culture  s'y  concilie  avec  le  goût  raffiné 
d'un  maître  de  maison  grand  seigneur.  Tout  y  est  élégamment  et  harmo- 
nieusement disposé;  les  chemins,  dans  les  serres,  ont  un  mètre  et  demi  de 
largeur;  l'élévation  des  plafonds,  l'ornementation  artistique  en  font  enfin  le 
digne  complément  de  cette  merveilleuse  habitation,  et  un  lieu  où  les  visiteurs 
qui  profitent  de  cette  exquise  hospitalité  peuvent  venir  admirer  des  fleurs 
splendides,  sans  avoir  à  craindre  les  fâcheux  contacts,  ou  les  impuretés  d'un 
air  renfermé. 

M.  VAN  Lansberge,  ayant  habité  longtemps  les  tropiques  et  en  dernier  lieu 
les  Indes  Néerlandaises,  dont  il  a  été  pendant  six  ans  le  Gouverneur  général, 
ayant  droit"  de  vie  et  de  mort  sur  plus  de  vingt  milhons  d'individus,  a  puisé 
aux  bonnes  sources  quels  sont  les  besoins  des  Orchidées,  qu'il  cultive  admi- 
rablement. Au  château  de  Duno  elles  prospèrent  dans  la  perfection. 


DESTRUCTION  DES  INSECTES.  —  Parmi  les  moyens  propres  à  amener 
la  destruction  des  thrips,  araignées  rouges,  et  autres  insectes  qui  causent 
parfois  tant  de  préjudice  à  certaines  espèces  d'Orchidées,  on  nous  recommande 
l'emploi  du  liquide  suivant  : 

Eau 2  litres 

Tabac  à  fumer 25  grammes 

Savon   noir 60         » 

Fleur  de  soufre 110         » 

On  mélange  et  on  fait  bouillir  le  tout  quelques  minutes,  puis  on  ajoute 
six  litres  d'eau,  et  on  sert  froid,  en  seringages  ou  en  bassinages,  qui,  nous 
assure-t-on,  ne  causent  aucun  dommage  aux  feuilles. 


i^""  OCTOBRE  i8go  223 


EVAPORATION    ET    TRANSPIRATION 

(Suite  et  fin,  voir  n°  13) 

Nous  avons  parlé  de  l'évaporation  comme  fonction  vitale  de  la  plante,  et  de 
celle  qui  se  produit  à  l'air  sur  les  feuilles.  Il  nous  reste  à  mentionner  celle  qui  a 
lieu  dans  le  compost  et  qui  a  pour  effet  de  supprimer  l'eau  en  excès  autour  des 
racines. 

Les  Orchidées  doivent  recevoir  beaucoup  d'arrosages  pendant  leur  crois- 
sance, pour  fournir  à  la  nutrition  ;  mais  il  est  indispensable  que  l'eau  qui  n'est 
pas  absorbée,  après  avoir  livré  une  partie  de  ses  gaz  à  la  plante,  s'écoule  et  ne 
séjourne  pas  dans  le  compost.  Les  racines  pourriraient  si  elles  en  étaient 
constamment  baignées,  et  elles  seraient  en  même  temps  asphyxiées  parce  que 
l'oxygène  ne  pourrait  arriver  jusqu'à  elles. 

Le  drainage  a  pour  utilité  d'assurer  l'écoulement  de  cette  eau,  et  comme  il 
est  toujours  formé  de  matériaux  très  poreux,  il  en  facilite  également  l'évapora- 
tion. Les  ventilations,  tout  en  renouvelant  l'air  des  serres,  servent  aussi  à 
rendre  cette  évaporation  plus  active;  elles  sont  surtout  nécessaires,  à  ce  point 
de  vue,  lorsque  le  soleil  est  voilé;  aussi  faudra-t-il  ventiler  assez  fréquem- 
ment lorsque  le  temps  sera  sombre,  en  chauffant  davantage,  s'il  en  est  besoin, 
pour  éviter  un  trop  grand  abaissement  de  température. 

Le  point  important,  indispensable,  c'est  que  les  racines  soient  baignées  d'air, 
et  qu'elles  puissent  l'aspirer  de  tous  côtés  comme  à  l'état  de  nature,  car  les 
Orchidées  —  tout  au  moins  les  épiphytes,  c'est  à  dire  la  grande  majorité  — 
croissent  sur  les  arbres  ou  sur  les  rochers  et  émettent  leurs  racines  à  l'air 
libre. 

Les  plantes  cultivées  en  paniers,  qui  ont  un  compost  peu  abondant  et  se 
trouvent  entourées  d'air  de  tous  côtés,  se  trouvent  "dans  des  conditions  très 
favorables  au  point  de  vue  que  nous  examinons,  et  nous  n'avons  pas  à  nous  en 
occuper.  Quant  aux  plantes  en  pots,  il  faut  veiller  constamment  à  ce  qu'elles 
ne  puissent  être  étouffées. 


224  "^^    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

Il  arrive  fréquemment  que  l'on  comprime  le  compost  d'une  façon  excessive  ; 
dans  ce  cas  l'air  ne  peut  plus  y  circuler;  c'est  donc  un  procédé  qui  peut  avoir 
de  graves  inconvénients.  Il  faut  serrer  le  compost  assez  pour  que  la  plante 
soit  solidement  fixée,  mais  le  laisser  assez  élastique  et  assez  lâche  pour  que 
l'aération  puisse  s'y  faire  aisément. 

Voici  un  mode  d'expérience  qui  permet  de  vérifier  si  ces  conditions  sont  bien 
réalisées.  On  plonge  le  pot  dans  l'eau  jusqu'au  niveau  des  bords,  et  on  l'y 
maintient  le  temps  nécessaire  pour  que  le  compost  soit  entièrement  imbibé  et 
que  l'humidité  apparaisse  à  sa  surface.  On  le  retire  alors  brusquement;  si  le 
compost  n'est  pas  trop  serré,  l'eau  doit  s'écouler  très  rapidement,  à  torrents, 
et  en  même  temps  l'air  doit  rentrer  en  abondance,  en  produisant  une  sorte  de 
sifflement.  Si  au  contraire  l'eau  s'échappe  difficilement,  il  faut  enlever  la  plante 
du  pot  et  la  rempoter  d'une  manière  plus  convenable. 

En  second  lieu,  il  faut  disposer  les  pots  sur  des  gradins,  espacés  et  isolés 
de  façon  que  l'air  puisse  circuler  librement  autour  d'eux. 

On  employait  beaucoup  autrefois  un  procédé  consistant  à  les  placer  sur  des 
tas  de  cendre.  Nous  ne  nous  souvenons  plus  des  motifs  que  l'on  pouvait  bien 
alléguer  en  faveur  de  ce  système,  qui  est  encore  employé  par  certains  cultiva- 
teurs; mais  il  est  certainement  très  funeste  et  ne  peut  être  que  déconseillé, 
parce  qu'il  empêche  l'air  de  baigner  le  dessous  des  pots.  Il  faut,  au  contraire, 
placer  ceux-ci  sur  des  lattis  étroits,  très  espacés,  de  façon  à  obstruer  les 
pores  le  moins  possible. 

Enfin  nous  conseillerons,  en  vertu  du  même  principe,  d'employer  des  pots 
aussi  petits  que  possible.  Moins  le  compost  aura  d'épaisseur,  plus  il  sera  per- 
méable à  l'air,  et  mieux,  par  conséquent,  la  plante  pourra  respirer.  Il  suffit  de 
laisser  à  la  pousse  nouvelle  assez  d'espace  pour  se  développer  à  l'aise  ;  l'autre 
extrémité  pourra  être  appuyée  contre  les  bords  du  pot. 

Pour  éviter  d'employer  des  récipients  trop  vastes,  il  est  parfois  commode, 
lorsqu'une  plante  est  très  développée  en  longueur,  de  la  fixer  sur  un  bloc  de 
bois,  et  d'empoter  seulement  la  base  de  ce  bloc  et  celle  de  la  plante. 

On  se  sert  parfois  de  pots  percés  à  la  base  de  plusieurs  trous,  ce  qui 
permet  une  aération  un  peu  plus  abondante.  C'est  un  procédé  intermédiaire 
entre  la  culture  en  panier  et  la  culture  en  pot. 

Nous  avons  parlé  jusqu'ici  principalement  des  Orchidées  épiphytes.  Les  ter- 
restres et  semi-terrestres,  comme  les  Calanthe,  Spathoglottis,  Anguloa,  etc., 
pourront  recevoir  sans  inconvénient  un  compost  plus   compact  et  plus  serré. 


i"  OCTOBRE  i8go  225 


Leurs  besoins  ne  sont  pas  tout  à  fait  les  mêmes  que  ceux  des  précédentes,  et 
les  matériaux  à  employer  sont  même  un  peu  différents. 

SOINS    DE    PROPRETÉ 

Les  soins  de  propreté  que  nous  avons  déjà  recommandés  sont  le  complément 
nécessaire  des  indications  précédentes.  Il  est  évident,  en  effet,  que  si  les  pots 
sont  couverts  de  poussière  ou  de  vase,  les  pores  s'en  trouvent  obstrués  et  l'air 
n'y  circule  plus  aisément.  En  outre,  ces  diverses  matières,  conferves,  pous- 
sières ou  débris  de  corps  en  décomposition,  sont  un  véritable  poison  pour  les 
racines.  Il  faut  donc  laver  fréquemment  les  tablettes  et  les  pots,  et  surfacer 
lorsque  la  partie  supérieure  du  compost  paraît  morte  et  sujette  à  se  décomposer. 

Nous  avons  vu  parfois  des  amateurs  reculer  devant  la  dépense  de  temps  et 
de  travail  exigée  par  les  netto3^ages;  elle  est  cependant  beaucoup  moins  forte 
qu'il  ne  semble  d'abord.  Une  fois  qu'on  a  établi  partout  une  propreté  parfaite, 
il  en  coûte  peu  de  l'entretenir,  surtout  dans  les  serres  d'Orchidées  où  les 
plantes,  les  tablettes  et  les  sentiers  reçoivent  des  arrosages  continuels. 


LA  CHIRURGIE  VÉGÉTALE  est  une  science  qui  n'existe  encore  qu'à  l'état 
rudimentaire,  surtout  en  ce  qui  concerne  la  famille  orchidéenne  ;  aussi  nous 
faisons-nous  un  devoir  de  signaler  à  nos  lecteurs  une  curieuse  tentative  de  ce 
genre,  et,  qui  plus  est,  une  tentative  heureuse;  elle  intéressera  certainement 
beaucoup  d'amateurs. 

M.  Dallé,  l'horticulteur  parisien  bien  connu,  a  présenté  récemment  à  la 
Société  d'Horticulture  de  France  un  Cattleya  gigas  portant  deux  tiges  avec 
neuf  fleurs.  Ce  Cattleya  avait  été  piqué  par  une  mouche  importée  d'Amérique 
(probablement  le  redoutable  Isosoma  Cattleyae),  qui  avait  déposé  ses  larves  dans 
les  yeux.  Lorsque  les  pousses  se  développèrent,  elles  apparurent  déjà  endom- 
magées et  menacées  de  mort  par  l'ennemi  qu'elles  renfermaient  en  elles. 

M.  Dallé  eut  alors  l'idée  de  les  inciser,  et  de  verser  dans  la  fente  un  peu 
d'une  solution  de  nicotine  concentrée;  cette  matière  détruisit  immédiatement 
les  larves,  et  les  pousses  ne  souffrirent  pas  sensiblement  de  cette  opération, 
à  en  juger  par  la  magnifique  floraison  exhibée  par  leur  sauveur,  quoiqu'elles 
eussent  conservé  de  larges  et  profondes  cicatrices. 


226  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


CULTURE    DES    ORCHIDEES    REPUTEES    D  UN 
TRAITEMENT    DIFFICILE 

III.  —  Catasetum  Bungerothi 

Le  Catasetum  Bungerothi,  dont  l'excellent  Journal  des  Orchidées  vante  à  juste 
titre  la  merveilleuse  beauté,  n'est  pas  une  plante  des  plus  faciles  à  cultiver. 
On  en  réussit  cependant  la  culture  sans  trop  de  peine  quand  on  s'y  prend  bien 
et  à  temps.  J'en  possède  sept  exemplaires  qui,  tous,  me  fleurissent  chaque 
année  depuis  quatre  ans,  et  dont  plusieurs  ont  même  deux  tiges  florales. 
Voici  comment  je  procède.  A  partir  de  septembre,  je  ne  donne  plus  une  goutte 
d'eau  à  mes  Catasetum,  et  les  laisse  suspendus,  dans  leur  panier,  tout  près 
du  vitrage,  se  dessécher  autant  qu'ils  veulent.  Dès  février,  je  leur  offre  un  bon 
compost,  deux  tiers  de  terre  fibreuse,  un  tiers  de  sphagnum  sur  un  fort  drai- 
nage de  gros  tessons,  et  je  mouille  le  tout  une  première  fois  énergiquement. 
Les  racines  nouvelles  ne  tardent  pas  à  se  montrer.  A  partir  du  moment  où  je 
les  aperçois,  j'entretiens  l'humidité  de  la  plante  sans  jamais,  permettre  au 
compost  de  se  dessécher  si  peu  que  ce  soit,  mais  aussi  sans  l'inonder  outre 
mesure.  Mes  Catasetum  Bungerothi  sont  suspendus  dans  la  partie  la  plus 
chaude  de  ma  serre  aux  Cattleya,  à  proximité  de  la  chaudière  et  tout  près  du 
vitrage,  exposés  le  plus  souvent  et  le  plus  longtemps  possible  aux  rayons  du 
soleil  printanier.  Je  recommande,  dans  l'arrosage,  de  ne  point,  autant  que 
faire  se  peut,  mouiller  la  base  de  la  tige  florale,  surtout  lorsqu'elle  commence 
à  poindre.  Elle  pourrit  assez  facilement. 

Le  Catasetiini  Bungerothi  doit  se  trouver  dans  toutes  les  collections  choisies. 

G.    MlTEAU. 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  D'OCTOBRE 

Après  les  pluies,  les  orages  et  les  froids  prématurés  de  septembre,  le  temps 
semble  s'être  remis  au  beau,  et  la  température  s'est  relevée;  mais  on  ne  peut 
pas  avoir  grande  confiance  dans  cette  amélioration  passagère;  les  nuits  sont 


l"  OCTOBRE  l8gO  227 


déjà  fraîches,  et  dès  que  le  soleil  sera  voilé,  le  froid  ne  tardera  pas  à  reparaître. 

La  saison  du  repos  approche,  et  la  plupart  des  espèces  ont  à  peu  près  fini 
leurs  bulbes;  on  commencera  presque  partout  à  réduire  les  arrosements.- 

Serre  froide.  —  Peu  de  changements  dans  les  traitements  indiqués  précé- 
demment. Quelques  Odontoglossum  qui  réussissent  bien  avec  la  ventilation 
abondante  de  la  serre  froide  pendant  l'été,-  réclament  en  hiver.^ne  température 
un  peu  plus  élevée  et  pourront  être  placés  en  serre  tempérée;  ce  sont  notam- 
ment les  0.  grande,  0.  Insleayi,  O.  naevium  majus,  0.  OErstedi,  etc.  Il  en  est 
de  même  des  Sobralia,  et  de  quelques  Masdevallia,  surtout  ceux  du  groupe 
Chimaera.  Ombrer  peu,  et  seulement  au  milieu  de  la  journée. 

Serre  tempérée.  —  Ici  les  arrosements  doivent  être  déjà  sensiblement  dimi- 
nués; les  Cattleya  gigas,  C.  Dowiana,  C.  bicolor,  C.  Leopoldi,  qui  viennent  de 
fleurir,  les  Laelia  elegans,  L.  purpurata,  etc.,  ont  tous  à  peu  près  mûri  leurs 
nouvelles  pousses,  et  les  spongioles  des  racines  commencent  à  blanchir  ;  le 
repos  s'établira  progressivement.  Les  ombrages  peuvent  être  à  peu  près  com- 
plètement supprimés,  et  la  ventilation  devra  être  ménagée  prudemment. 

Serre  chaude.  —  Les  Vanda,  surtout  ceux  qui  ont  formé  des  pousses  laté- 
rales, peuvent  avoir  perdu  quelques  feuilles  à  la  base.  Il  conviendra  de  les 
descendre  un  peu  plus  bas  dans  leur  pot  ou  dans  leur  panier,  pourvu  toute- 
fois qu'ils  aient  suffisamment  de  racines  le  long  de  la  tige.  Avoir  soin  de 
leur  donner  un  drainage  abondant  en  procédant  au  rempotage.  On  les  mettra 
ensuite  à  l'abri,  car  les  rayons  directs  du  soleil  leur  seraient  préjudiciables 
pendant  quelque  temps  après  cette  opération. 

Le  reste  de  la  serre  demandera  très  peu  d'ombre.  Arroser  très  modérément, 
et  ventiler  seulement  au  milieu  de  la  journée.  Surveiller  le  chauffage  avec  le 
plus  grand  soin,  surtout  pendant  la  nuit,  où  les  chûtes  brusques  du  thermo- 
mètre peuvent  causer  de  grands  dommages. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

E.  H.  —  Les  noms  à' Odontoglossum  Alexandrae  et  0.  Blunti  ont  ét*é  donnés, 
dans  l'origine,  à  deux  formes  d'O.  crispum,  dont  les  fleurs  étaient  d'une  gran- 
deur exceptionnelle;  toutefois  les  différences  étaient  très  peu  sensibles,  et  l'on 


228  .  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

emploie  aujourd'hui  indifféremment  les  noms  d'O.  crispum  et  O.  Alexandrae 
pour  désigner  l'espèce  en  général.  Les  nombreuses  variétés  O.  A.  Cooksoni, 
O.  A.  giganteum,  O.  A.  Veitchimiiim,  0.  A.  virginale,  etc.,  se  distinguent  peu 
de  l'espèce  type,  et  beaucoup  d'horticulteurs  renoncent,  non  sans  raison,  à  en 
faire  la  classification. 

L'O.  excellens  est,  selon  toute  probabilité,  un  hybride  naturel  entre  l'O.  Pes- 
catorei  et  l'O.  tripudians.  C'est  une  forme  très  rare  et  très  remarquable. 

L'O.  Wilckeanum,  à  fleurs  très  grandes,  est  exactement  intermédiaire  entre 
l'O.  Alexandrae  et  l'O.  luteo-purpureum,  et  considéré  généralement  comme  un 
hybride  naturel  entre  ces  deux  espèces. 

Cette  opinion  vient  d'être  confirmée  récemment  par  la  floraison  de  l'O.  hyhri- 
diim  Leroy antùin,  dont  nous  avons  signalé  l'apparition.  Les  fleurs  de  cet 
hybride  et  celles  de  l'O.  Wilckeamim  paraissent  être  absolument  semblables,  et 
si  cette  identité  est  confirmée  par  la  comparaison  des  deux  plantes  (compa- 
raison que  nous  n'avons  pas  «pu  faire),  il  y  aura  lieu  de  les  considérer  comhie 
de  simples  synonymes. 

*  * 

R.  M.  —  J'ai  lu  dernièrement  dans  une  Revue  horticole  belge  un  article 
consacré  à  la  fécondation  artificielle  des  Orchidées  et  dans  lequel  la  colonne 
portait  le  nom  de  gymnostème;  j'avais  cru  d'abord  à  un  lapsus,  mais  le  mot  est 
répété  dix  fois  avec  la  même  orthographe.  Est-ce  donc  ainsi  qu'il  faut  l'écrire? 

REPONSE  :  En  aucune  façon;  le  nom  véritable  est  gynostème;  il  contient 
le  radical  gyno,  venant  de  yvv^],  qui  signifie  femelle,  et  n'a  rien  ,de  commun 
avec  gymno  {yv^ivo)  qui  figure  dans  gymnastique. 

* 

*  * 

M.  C,  à  Montpellier.  —  i°  Il  est  difficile  d'empêcher  que  l'eau  qui  a  lavé  les 
toits  et  les  gouttières  entraîne  quelques  germes  organiques;  le  meilleur  moyen 
d'y  remédier  consiste  à  placer  dans  votre  citerne  certaines  espèces  de  poissons, 
et  de  préférence  des  tanches;  les  conferves  disparaissent  alors  complètement. 
2°  Il  est  bon  que  les  bassins  soient  traversés  par  les  tuyaux  de  chauffage,  ou 
que  ceux-ci,  tout  au  moins,  passent  à  une  faible  distance  de  la  surface  de  l'eau; 
l'évaporation  est  ainsi  notablement  activée. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 


L'HORTICOLTORE  lITIRMTIONiLl 


I 


PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  lélégrapliique  :  I.INDENIA,  Bnixelles 


SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendîtes  à  plus  de  50  pour  cent  de  Rabais 

Nous  avons  ouvert  depuis  le  15  septembre  une  SERRE  D'ORCHIDÉES  D'OCCASION. 

Nous  nommons  ainsi  une  petite  serre  clans  laquelle  les  amateurs  trouveront  constamment  des  Orchi- 
dées qui  par  suite  de  légers  accidents  (feuilles  déchirées,  brûlées,  jaunies,  etc.)  auraient  besoin  de  quelque 
temps  de  culture  pour  se  refaire  et  pouvoir  être  vendues  aux  PRIX  ORDINAIRES,  ainsi  que  des  impor- 
tations, qui  arrivées  cependant  en  bon  état,  ne  seraient  pourtant  pas  dans  des  conditions  assez  belles  pour 
pouvoir  être  vendues  au  même  prix  que  les  exemplaires  que  nous  fournissons  communément.  Nos  belles  et 
nombreuses  importations  nous  permettent  d'être  très  sévères  sur  ce  point,  et  de  mettre  en  réforme  une 
quantité  de  très  bonnes  plantes. 

Nos  clients  et  les  amateurs  sont  donc  vivement  engagés  à  visiter  souvent  cette  SERRE  D'OCCASION; 
nous  ne  doutons  pas  qu'ils  n'y  trouvent  fréquemment  des  PLANTES  RARES,  de  reprise  rapide,  qu'ils 
pourront  acquérir  à  PLUS  DE  50  POUR  CENT  de  rabais.  Le  prix  des  plantes  sera  indiqué  sur  chaque 
exemplaire. 

MM.  les  amateurs  voudront  bien  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  des  achats  pour  visiter 
l'Etablissement. 

Comme  nous  ne  fournissons  à  prix  fort  que  des  plantes  de  tout  premier  choix,  nous  sommes  très  larges 
dans  ce  que  nous  appelons  les  PLANTES  REFORMEES.  MM.  les  amateurs  peuvent  faire  de  VÉRI- 
TABLES TROUVAILLES  parmi  elles,  car  beaucoup  de  ces  plantes  sont  supérieures  COMME  SANTÉ  ET 
COMME  FORCE,  à  la  généralité  des  plantes  vendues  ordinairement  par  les  maisons  concurrentes  ou  aux 
enchères  publiques. 

La  plupart  (\.qs,  plantes  réformées,  vendues  comme  occasion,  n'ont  pas  fleuri  ;  il  pourra  se  trouver  parmi 
elles  des  variétés  supérieures  de  grande  valeur. 

Nous  publierons  fréquemment  une  liste  avec  prix  des  ORCHIDÉES  D'OCCASION,  pour  les  amateurs 
qui  ne  peuvent  venir  les  visiter  à  l'Établissement. 

^^=^  Les  ORCHIDÉES  D  OCCASION  sont  vendues  au  comptant  ou  à  trente 

jours  et  sans  escompte. 


DEUXIÈME  LISTE 


N"" 

Fr. 

Nos 

Fr. 

Nos 

215.  AcroperaLoddigesi. 

3 

0. 

279. 

Cattleya  Mossiae.     . 

5 

0 

344. 

Odontoglossum  Alexan- 

216.           y              * 

3 

» 

280. 

»              » 

5 

drae  . 

217.  Aei'ides  affine.     . 

2 

» 

281. 

»       Percivaliana 

.5 

» 

345. 

»                  » 

218.         »           »      .     . 

2 

» 

282. 

»                 » 

5 

» 

346. 

»                  » 

219.         »           y>      .     . 

2 

» 

283. 

»                 » 

5 

» 

347. 

»                  » 

220.         »           s.      .     . 

2 

» 

284. 

»                 » 

5 

» 

348. 

»                  » 

221.         »        odoratum 

2 

» 

285. 

»      superba.     . 

6 

» 

349. 

>                  » 

222.         »                > 

3 

» 

286. 

»                     3> 

6 

» 

350. 

»                  » 

223.         »                » 

3 

» 

287. 

»                      » 

6 

> 

351. 

»            Harrya- 

224.         »        crispum  Lind- 

» 

288. 

»                      J> 

6 

num   . 

leyanum 

5 

î> 

289. 

»      Warocqueana 

12 

» 

352. 

*             hastila- 

225.  Acampe   species.     . 

5 

» 

290. 

»                  » 

12 

bium . 

226.         »                »      .     . 

5 

» 

291. 

»                  » 

12 

•> 

353. 

»                  » 

227.  Aganisia  cyanea.     . 

8 

» 

292. 

»                  » 

12 

» 

354. 

»                   »     . 

228.          >              >     .     . 

8 

» 

293. 

»                  > 

12 

» 

355. 

»                  » 

229.  Angraecum    sesquipe- 

» 

294. 

»                  » 

12 

> 

356. 

»             coi'ona- 

dale. 

8 

» 

295. 

»                               3> 

12 

rium  . 

230.         »                  > 

8 

» 

296. 

»                                » 

12 

» 

357. 

»                    », 

231.  AnguloaClowesi.     . 

5 

» 

297. 

>                               i> 

12 

» 

358. 

»                   »    . 

232.        »                * 

5 

» 

298. 

Gymbidium  Lowi    . 

5 

» 

359. 

>                   »    . 

233.         »        Ruckeri     . 

8 

» 

299. 

»            » 

4 

» 

360. 

*             Rossi 

234.         »               » 

6 

» 

300. 

Gypripedium  barbatum 

2 

majus 

235.         »               )^ 

6 

» 

301. 

»                 » 

2 

» 

361. 

»              »     »    . 

236.         »               » 

8 

» 

302. 

»                 » 

2 

» 

362. 

»              »     >    . 

237.        »              »        médis 

i     10 

» 

303. 

»                 » 

1 

j> 

363. 

»              >     »    . 

238.        »              >             » 

7 

» 

304. 

»                 » 

1 

» 

364. 

»              »     »    . 

239.  Goelogyne  cristata. 

3 

» 

305. 

»                 » 

i 

» 

865. 

»              »     >    . 

240.             5>               » 

3 

» 

306. 

>            Lawren 

» 

366. 

»            Gervan- 

241.             »              » 

3 

ceanuiï 

i      3 

tesi  . 

242.             »              » 

3 

> 

307. 

»                 » 

3 

» 

367. 

»                   »    . 

243.             »               » 

3 

» 

308. 

»                 » 

3 

» 

368. 

»                    >    . 

244.             >              » 

3 

» 

309. 

»                 » 

3 

» 

369. 

»                    »    . 

245.            »        Lowi(imp.) 

6 

» 

310. 

»                 » 

3 

» 

370. 

»                   »    . 

246.             »             »         » 

6 

» 

311. 

»                 » 

3 

» 

371. 

»                    »    . 

247.  Broughtonia  sanguines 

i      2 

» 

312. 

»          callosum 

5 

» 

372. 

»            grande. 

248.               »                  » 

2 

» 

313. 

»                  » 

5 

» 

373. 

»                  » 

249.  Catasetum    macrocar 

» 

314. 

»          insigne 

2 

» 

374. 

»                  » 

pum. 

4 

» 

315. 

»                » 

2 

» 

375. 

»                  » 

250.          >               > 

4 

» 

316. 

Dendrobium  thyrsiflo 

» 

376. 

»          Schliepe- 

251.          »            species  (di 

i 

rum 

3 

rianum  . 

Mexique 

)      2 

» 

317. 

»                  » 

3 

» 

377. 

>                 » 

2.Ô2.           ^                 » 

2 

» 

318. 

»                   » 

3 

» 

378. 

»          Reichen- 

253.  Cattleya  aurea     .     . 

7 

» 

319. 

>                   » 

3 

heimi  . 

254.           »           >         .     . 

7 

> 

320. 

»            nobile. 

3 

» 

379. 

»                  » 

255.          »      Dowiana    . 

6 

> 

321. 

>                » 

3 

» 

380. 

»                  > 

256.           »              » 

6 

» 

322. 

»                > 

3 

» 

381. 

»  Londesborou- 

257.          »      Gaskelliana 

5 

» 

323. 

»         Bensoniae 

3 

ghianum  . 

258.           *                  » 

5 

» 

324. 

Galeandra  Devoniana 

4 

» 

382. 

>              » 

259.          »      gigas     .     . 

6 

» 

325. 

»                » 

4 

» 

383. 

»        cordatum. 

260.           »           » 

6 

» 

326. 

»                > 

3 

» 

384. 

>       citrosmum 

261.           »           » 

6 

» 

327. 

Epidendrum  vitellinun 

i      2 

» 

385. 

»              » 

262.           »           » 

6 

> 

328. 

»                   » 

2 

» 

386. 

»        Edwardi  . 

263.          »      imperialis 

6 

» 

329. 

»                    » 

2 

» 

387. 

Oncidium  incurvum     . 

264.           »               » 

8 

» 

330. 

»                    > 

2 

» 

388. 

>                » 

265.          ?•      maxima. 

8 

» 

331. 

»                    » 

2 

» 

389. 

»                » 

266.           »             » 

8 

» 

332. 

»                    » 

.       2 

» 

390. 

j.                » 

267.           »             » 

8 

» 

333. 

»            scepti'uni 

4 

» 

391. 

»                » 

268.           »             » 

8 

» 

334. 

»                     » 

4 

» 

392. 

»         ornithorhyn- 

269.           »       Mendeli 

4 

» 

33.i. 

Gongora  species.     . 

2 

chum    .     . 

270.           »             » 

4 

» 

336. 

»            »       .     . 

2 

» 

393. 

»          Lanceanum. 

271.           »             >■> 

4 

» 

337. 

»            »       .     . 

2 

» 

394. 

»                    > 

272.           »             » 

4 

» 

338. 

»            »       .     . 

2 

» 

395. 

»                    » 

273.           3>             » 

4 

» 

339. 

Odontoglossum  Alexan 

» 

396. 

»                    » 

274.           »             » 

4 

drae 

.       2 

» 

.397. 

»          cucullatum. 

275.          »      Mossiae. 

5 

3> 

340. 

>                 » 

2 

» 

398. 

»                    » 

276.           »               » 

5 

» 

341. 

»                 » 

2 

» 

399. 

>^                    » 

277.           »              » 

5 

» 

342. 

»                 » 

2 

» 

400. 

»                   » 

278.           >              * 

5 

» 

343. 

>                 » 

2 

> 

401. 

»                    » 

Fr. 


Nos 

Fr. 

Nos 

Fr. 

Nos 

Fr. 

402.  Oncidium  cucullalnm 

.       4 

0.  436. 

Laelia  pm-purata    . 

4 

0 

470. 

Vanda  Batemanni    . 

5 

403.           »          ti-iclio(ie.s 

3 

»     437. 

»        aiiLumnalis  . 

5 

» 

471. 

»                » 

5 

404.           »                      > 

3 

»     438. 

»                   » 

5 

» 

472. 

»                » 

.5 

40.5.           » 

3 

»     439. 

3>        peduncularis 

3 

» 

473. 

»        .suavis.     . 

5 

406.           »                     » 

3 

»     440. 

»                    » 

3 

» 

474. 

»            » 

5 

407.           »          Rogoi'si   . 

2 

>     441. 

»       flava    . 

5 

» 

475. 

"            » 

5 

408.           >                » 

.       2 

»     442. 

»        anceps     .     . 

3 

» 

476. 

>'       tricolor    . 

5 

409.          >         Jonesianum 

3 

»     443. 

»             »          .     . 

3 

> 

477. 

»            » 

5 

410.          >                    » 

2 

s.     444. 

»             j>         .     . 

3 

» 

478. 

»                      3> 

5 

411.          »         concolor  . 

2 

»     445. 

»              »          .     . 

3 

» 

479. 

»                      » 

4 

412.          »                  » 

3 

>     446. 

*              »         .     . 

3 

» 

480. 

»        teres 

2 

413.          »        flahellulatun 

1      3 

»     447. 

»              »          .     . 

3 

ï 

481. 

Zygopetalum  crinitum      3 

414.          3.                  » 

3 

»     448. 

Stanhopea    .species. 

3 

» 

482. 

»                         s> 

3 

415.  MasdevalliaBriickinuI 

»     449. 

»                 » 

3 

» 

483. 

Warscewiczella   disco 

leri     . 

3 

>     450. 

»                 » 

3 

lor 

3 

416.            »                »       . 

3 

»     451. 

»                 » 

3 

» 

484. 

»                » 

2 

417.             »                 »       . 

3 

»     452. 

Gattleya  Eldorado  . 

6 

» 

485. 

Trichopilia    suavis. 

4 

418.             >           civilis    . 

4 

»     453. 

»              » 

6 

> 

486. 

»                  » 

4 

419.             »               > 

4 

»     454. 

»              » 

6 

» 

487. 

»               species 

5 

420.            »          HaiTvana 

3 

»     4.55. 

»              » 

6 

» 

488. 

Trichocentrum    albo- 

421.            >                  » 

3 

»     456. 

»         citrina.     . 

3 

purpureum      .     . 

.       5 

422.            »                  » 

3 

»     457. 

»               »     .     . 

3 

» 

489. 

Paphinia  Lindeni 

10 

423.             »                  > 

3 

»     458. 

*               »      .     . 

3 

» 

490. 

Oncidium  sarcodes 

2 

424.            »          Lindeni 

6 

»     4.59. 

»               »      .     . 

3 

» 

491. 

Laelia  majalis     . 

4 

426.  Sophronitisgrandiflors 

3 

«     460. 

Saccolabium  illustre 

5 

» 

492. 

»             > 

4 

426.             J.                  » 

3 

»     461. 

»                > 

5 

» 

493. 

Oncidium  trichodes 

3 

427.             »                  > 

3 

»     462. 

»                » 

2 

» 

494. 

>                >. 

3 

428.             »                  » 

3 

>     463. 

»                > 

2 

» 

495. 

»                » 

3 

429.             »                  ^ 

3 

>     464. 

»           Cambod- 

» 

496. 

»                > 

3 

430.             >                  » 

3 

geanura 

6 

» 

497. 

»                    s> 

3 

431.  Laelia  purpurata    . 

4 

»     465. 

»                   > 

6 

» 

498. 

S>                             î. 

3 

432.       s.                »            .     . 

4 

»     466. 

»                                    2. 

4 

» 

499. 

5>                             » 

3 

433.       »                »             .     . 

4 

»     467. 

Vanda  Batemanni   . 

5 

» 

500. 

>                             » 

3 

434.       »                *             .     . 

4 

»     468. 

»                » 

5 

435.       »                 » 

4 

»     469. 

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ire  Année.  I  5    OCTOBR  E     I  890  Numéro  15.         ^' 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GlIDE  PRATIOUE  DE  CULTURE 

PAR 

LUCIEN  LINDEN 

Administrateur-Directeiu'  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 
J.  LiNDEN,  Comto  DU  BuYssoN,  itE  Lansberge,  g.  Warocqué, 

H.  A.  ROLKE,  G.  MnEAU,EM.H0DIGAS,  ItE  PLYr)T,FuNCK,E.WALLAERT,  A.LlMDEN, 

Comte  DE  3I0RAN,  p.  Gloaer,  G.  Jouis,  A.  Vain  Imschoot,  Fr.  Desrois, 

E.S.  Rand,  D^Van  Calwelaert,E.Bln(;ekoth,Ch.Vasseur,  James  O'Rrien, 

Jules  Hye,  R.Martln  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  3Iax  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére,    ' 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ell:ser,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

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Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

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richement  coloriées 


Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

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Bureaux  :   100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


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COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


Volumie 


Acranthns  Leonis.  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Aeriflcs  oiloraliim  var.  DcmidoUi,  A(;rides  Reichcnhachi, 
Agaiiisia  tricolor.  CatascUim  discolor,  CatascUun  tigrinum. 
Calllcya  aiirea,  Caltloya  giiUala  var.  Icopardliia.  Callleya 
Lawroiiccana,  (laltlcya  Malouana,  Cattleya  maxima  var. 
Hruhyana,  Callleya  nobilioi'  var.  Hiigiiciiyi,  Callleya  Perci- 
valiana  var.  Reichcnbaclii,  Callleya  Trianac  var.  alba,  Call- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisosloma  (îuiberli,  Cypripediuni 
Drui'yi.  Cypripedium  Lawrenceaniim  var,  Hyeaniim.  Cypri- 
pcdium  œnanlhum  supcrbum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellaUim  vai .  porphyreum,  Deudroliium  Fal- 
coneri,   Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium   thyrsillorum, 


Epidendriim  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
l)iim.  Oiicidiuni  J^imminglici,  Odoiiloglossum  Alexandrae, 
Udonloglossiun  nevadense,  Odonloglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Ôdoiitoglossum  Ruckerianum, 
Odonloglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  crislala  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanileriana.  Phalacnopsis  Sluartiana  var.  punclulata, 
Reslrcpia  anlcnnit'era.  Selenipcdium  reliculalum,  Spatho- 
f;loUis  Augusloruni.  Trichocenlrum  ligrinum  var.  splendens, 
Trichopilia suavis,  Vauda  Boxalli,  VandaDennisoniana,Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qmc  "Volume 


Angraccum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média,  Anscllia 
congoensis,  BoUca  pulvinaris,  Bi'assia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Rungerolhi.  Calasclum  galerilum,  Call- 
leya gigas,  Callleya  Kimballiana,  Callleya  Mendcli.  Callleya 
Scliilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurala,  Cypripe- 
dium callosum,  Cy|)ripcdiiim  micro(dHlum,  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  lonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inandilnm.  Epidendrum  Randianum,  Galeandra 
Dcvoniana  var.  Delphina.  Galeandra  llaveola.  Laelia  elegans 
var.  Houlleana.  Masdevallia  Veilchi.  Millonia  spcclabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucuUatum,  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odonloglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonlo- 
glossum grande,  Odonloglossum  Lucianianum,  Odonto- 
glossum luleo-purpureum,  Odontoglossum  Roezli.  Odonlo- 
glossum Scliillerianum,  Plialaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana,  Plialaenopsis  Sumalrana.  Pilumna  nobilis. 
Saccolal)ium  giganteum  var.  illustre,  Selenipcdium  caudaUim 
giganteiim,  Selenipcdium  Scliroderae  var.  splendens.  Spa- 
thogloUis  plicala,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  strialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni.  Zygopelalum  rostratum. 


3me     Vol-UlKie 


Aerides  Fieldingi,  Acranthcs  grandiHora,  Aeridcs  Houllc- 
tianum,  Aganisia  cyanea.  Angraccum  fLithrostacliys  Scdcni, 
Aiijjiiloa  unitloia,  Brassavola  cucullata  var.  cuspidala.  Boll)o- 
|ili\lliim  giaiiditloi'um,  Calasclum  Hungeiothi  var.  aurciim, 
(;,ii;isotam  Liiiiigorotlii  var.  Pollsianum.  Calaseluni  dccipicns, 
(lalasolum  pnicliiiuu.  Cattlcya  Gihcziac,  Caltleya  laljiala  var. 
autumiialis,  (laltloya  virgiiialis,  Cleisoslonia  crassitolimn, 
(lyiJiipediuiii  Artliurianuin  var.  pallidiini.  Cypripcdiuni  Caii- 
iiailiainmi.  (^ypiipodium  (<urlisi,  (lypripcdiiim  Harrisiaiuim 
vai'.  superl)uiu,  CypripcdiumLeeaiium,  (^ypripedium  Moensi- 
aiiiiin,  Cypripcdium  piacstans.  Cypripedium  Van  Houtlca- 
luim.    Cypripedium   villosum,  Cypripedium  (Selenipedium) 


Wallisi,  Dcndrobium  purpuroum  var.  candidulum,  Dondro- 
liium  rutril'erum.  Dendrobium  slreliloccras  var.  Rossianuin. 
lonopsis  paniculala  var.  maxima.  Ma.sdcvallia  macrura.  Masdc- 
vallia  spcclrum.  Millonia  spe(;laljilis  Moreliana,  Omiiliuin 
cheirophorum.  Oncidium  papilio  var.  majus,  Oncidium  l'Iia- 
laf'uo[)sis,  Odontoglossum  rilrosmum  var.  Dcvansaycanuiii. 
Odonloglossum  crispum  var.  f'asluosum.  Odontoglossum  cris 
puni  var.Trianae.  Odonloglossum cuspidalum,  Odontoglossum 
Ibirryanuni .  Otiontoglossum  odoralum  var.  Iiapliicanlum , 
Odontoglossum  triumplians,  Odontoglossum  Uro-Skinni'ii. 
Paphiuia  Lindeniana,  Papliinia  Modiglianiana.  Kodriguozia 
Huiigerothi.  Vanda  suporba. 


4me   Voluine 


Aerides  quinquevulnerum.  Angraecum  sesquipedale,  Angu- 
loa  Clowesi,  Caltleya  cliooocnsis  var.  Miss  Nilsson,  Cattleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Cattleya  Mossiac  var.  Warocqueana, 
Cirrliopetalum  pulclirum,  Coelogyne  cristala  var.  alba,  Com- 
parettia  falcata.  Cypripedium  bellatulum.  C-ypripedium 
Elliottianum.  Cypripedium  Harrisianum  var.  pcdyohromuni. 
C\pripedium  Master.sianum.  Cypripedium  Miteauanum.  Ueii- 
drobiiuii  Bensouiae.  Dendrobium  densillorum.  Epideudrum 
nemorale.  Laelia  majalis,  Lépiotes  bicolor.  Lycasle  Skinneri 
var.  alba,  Masdeval  lia  tovarensis,  Millonia  (Odon  t.)  Xl^leuana, 
Mesospinidium  vuicanicum;  N'anodes  Medusae,  Odontoglos- 


siuii  Bleichroderianum.  Odonloglossum  Cervaiitesi  lilaeinum, 
Odontoglossum  Glonerianuni.  Odonloglossum  Halli.  Oilonto- 
j;l()ssum  Pcscaloiei  var.  Lindeni,  Otionloglossum  lalimacu- 
latum,  Odontoglossum  radialum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odontoglossum  Warocqueanum.  Oncidium  Forbesi 
maximum.  Oncidium  iridifoiium.  Oncidiiuii  mncianllium. 
l'Iiaius  grandibdius.  Polyslacliia  pulicsceiis.  Scleni|)fdium 
caudatum  var.  Alberlianum.  Soplironitis  graiidiliora.  Tliunia 
Marshalli,  Vanda  coerulea,  Vanda  Iricolor.  Wairea  Lin- 
deniana. 


^mc  Voliime 


Ada  aurantiaca.  Aerides  Augustianum,  Angraecum  citratum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calantbe  Masuca,  Calanlhe  Veitcbi, 
Calasetum  macrocarpum  var.chrysanthum,  Cattleya  Trianae 
var.  purpurata,  Cattleya  Trianae  var.  M""'  Marlin-Cahuzac, 
Cattleya  Trianae  var.  pallida,  Cattleya  Trianae  var.  striata, 
Cattleya  maxima  va»-.  Malouana.  Cymbidium  Mastersi,  Cypri- 
pedium barbato-Veitchianum,  Cypripedium  nitcns.  Cypri- 
|)Ç(lium  orplianum.  Dendrobium  crumenalum,  Dendrobium 
int'udibulum,  Dendrobium  Mirbclianum,  Dendrobium  Pax- 
loui.  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epideudrum  pris- 


matocai'pum,  Epideudrum  vitellinum.  Gongoia  maculata, 
Houllelia  Brockleburstiaiia,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  costata,  Masdevallia  ignea,  Millonia 
lîlunli  var.  Lubbersiana,  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
(Jncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes.  Odontoglossum  Boddacrtia- 
num.  Odonloglossum  Duvivierianum,  Odontoglossum  basti- 
labium,  Odontoglossum  maxillare,  Odontoglossum  odoralum 
val',  striatum,  Odontoglossum  Schlesiiigerianum.  Plialae- 
nopsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimjjalliana, 
Zygopetalum  inlermedium,  Zygupctalum  Joiisianum. 


6™o  "Volviiiie  (trois  livraisons  parties) 

Calanlhe  veratrifolia,  Coelogyne  ocellata  var.  maxima,  Coryanthes  Bungerothi,  Cypripedium  praeslans  var.  Kimbal- 
liaiuim,  Dendroijium  Dalhousieanum,  Dendrobium  Devouianum,  Dendrobium  Galliceanum,  Masdevallia  Roichenbacliiana. 
Maxillaria  longisepala,  Oncidium  Krameri,  Selenipedium  grande.  Selenipedium  Sedeni  candidulum. 


Le  2^'>^ioc  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENJA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{"''  Yolnme,  125  fr.  ;  2'"^  Volume,  100  fr.  ;  3'"'^  Yoluffle,  75  fr.  ;  4"'^'  Volume,  70  fr.  ;  5"^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 


6'"*^   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    *•     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    15"^^    NUMÉRO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 229 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  V ,     •  232 

La  question  du  charbon  de  bois.  —  Réponses 234 

Le  repos  des  Orchidées    .     .     .     .     , 236 

Les  Orchidées  divinisées 238 

Culture  des  Orchidées  réputées  d"un  traitement  difficile.  —  IV 240 

Les  Orchidées  populaires.  —  I , 241 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  d'octobre 243 

Petite  correspondance 244 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

ORUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  9  et  10  novembre  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D'"  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wingqz. 


15  OCTOBRE  1890  229 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 


MASDEV ALLIA  GUTTULATA,  Rolfe.  —  Petit  Masdevallia  qui  présente 
assez  d'intérêt,  et  qui  a  été  cultivé  pendant  très  longtemps.  Son  habitat 
naturel  n'est  pas  connu.  Il  a  fleuri  au  jardin  botanique  de  Glasnevin,  ainsi 
qu'à  Kew.  Il  fait  partie  du  groupe  tovarensis  auquel  le  rattachent  ses  pédon- 
cules triquètres,  qui  produisent  deux  ou  trois  fleurs  successivement*.  Ces  fleurs 
ont  à  peu  près  la  moitié  de  la  grandeur  de  celles  du  M.  tovarensis;  elles  ont 
un  coloris  blanc  jaunâtre,  tacheté  et  légèrement  teinté  de  pourpre  clair.  Le 
nom  de  la  plante  fait  allusion  aux  nombreuses  petites  taches  de  la  fleur.  Gard. 

Chron.,  6  septembre,  p.  267. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  ALFRED,  N.  E.  Br.  —  Hybride  produit  dans  la  col- 
lection de  M.  D.  O.  Drewett,  de  Mill-on-Tyne,  au  moyen  de  la  fécondation 
du  C.  venustiim  par  le  pollen  du  C.  philippinense  (C.  laevigatiùm).  Il  est  exacte- 
ment intermédiaire  entre  les  deux  parents.  Le  scape  ne  porte  actuellement 
qu'une  seule  fleur.  Les  sépales  et  les  pétales  rappellent,  comme  dimension,  le 
C.  philippinense,  tandis  que  le  labelle  ressemble  plutôt  à  celui  du  C.  venustum. 
La  plante  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe  de  la  Royal  Horticultural 
Society  le  26  août  dernier.  Gard.  Chron.,  30  août,  p.  252;  13  septembre,  p.  294. 

CYPRIPEDIUM  X  ALICE,  N.  E.  Br.  —  Hybride  produit  dans  la  même 
collection  que  le  précédent,  du  C.  Stonei  fécondé  par  le  C.  Spiceriannm.  Il  res- 
semble étroitement,  comme  forme,  à  cette  dernière  espèce;  toutefois  le  labelle 
rappelle  plutôt  celui  du  C.  Stonei.  La.  hampe  produit  deux  fleurs,  d'un  coloris 
pâle  et  délicat.  Gard.  Chron.,  30  août,  p.  252;  13  septembre,  p.  294. 

CYPRIPEDIUM  X  CONSTANCE,  N.  E.  Br.  —  Hybride  de  la  même 
origine  que  le  précédent,   et  provenant  encore  du  C.  Stonei,   fécondé  par  le 


230  Le  journal  des  orchidées 

C.  Ciirtisi.  Il  est  intermédiaire  entre  les  deux  parents;  son  labelle  présente 
à  peu  près  la  même  forme  que  celui  du  C.  Stonei.  Les  sépales  sont  d'un  blanc 
laiteux,  teinté  et  nervé  de  pourpre,  les  pétales  sont  jaune  pâle,  avec  de  nom- 
breuses petites  taches  brun  pourpré,  La  tige  porte  deux  fleurs.  Gard.  Chron., 
30  août,  p.  252;  13  septembre,  p.  294. 

* 

*  * 

MASDEV ALLIA  FULVESCENS,  Rolfe.  —  Gracieuse  petite  espèce  intro- 
duite de  la  Nouvelle  Grenade  par  MM.  Fred.  Horsman  et  C'%  de  Colchester. 
Il  paraît  être  allié  au  M.  infracta,  Lindl.,  mais  ses  fleurs  ont  un  coloris  plus 
éclatant;  elles  sont  jaune  chamois  clair,  passant  au  brun  pourpré  sur  les 
bords  plissés  de  la  gorge.  Il  est  décrit  et  figuré  dans  le  Gard.  Chron.,  20  sept., 
p.  325,  fig.  65. 

*  * 

MASDEV  ALLIA  X  STELLA,  Rolfe.  —  Petit  hybride  très  gracieux 
produit  par  le  capitaine  J.  C.  Hincks,  de  Thirsk  (Yorkshire)',  et  provenant  de  la 
fécondation  du  M.  Estradae  par  le  M.  Harryana;  il  a  fleuri  pour  la  première 
fois  cet  été.  Il  est  absolument  intermédiaire  entre  les  deux  parents;  la  longueur 
des  scapes,  la  forme  des  sépales  latéraux  et  le  coloris  général  rappellent  le 
M.  Harryana]  les  feuilles,  ainsi  que  les  autres  caractères  de  la  fleur,  se  rap- 
prochent davantage  du  M.  Estradae.  C'est  une  forme  bien  distincte  et  assez 
élégante.  Gard.  Chron.,    20  septembre,  p.  325.    • 

* 

*  * 

LAELIA  X  JUVENILIS,  A.  Bleu.  —  Bel  hybride  provenant  du  Laelia 
Perrini  fécondé  avec  le  pollen  du  L.  pnmila  (L.  Pineli),  dans  la  collection  de 
M.  Alfred  Bleu,  de  Paris.  Il  est  tout  à  fait  intermédiaire  entre  les  deux 
parents  par  les  caractères  des  organes  de  la  végétation  et  de  la  fleur;  toutefois 
celle-ci  porte  un  peu  plus  nettement  la  marque  de  la  parenté  du  L.  Perrini. 
Les  sépales  et  les  pétales  sont  rose  lilacé,  ainsi  que  les  lobes  latéraux  du 
labelle;  la  gorge  est  blanche,  et  le  lobe  antérieur  carmin  foncé.  Le  pédoncule 
porte  une  fleur  unique.  Orchidophile,  août  i8go,  p.  240,  avec  planche. 

* 

*  * 

LAELIO-CATTLEYA  X  PROSERPINE,  Rolfe.  —  C'est  un  intéressant 
petit  hybride  produit  dans  l'établissement  de  MM.  James  Veitch  et  fils,  à 
Chelsea,  par  M.  Seden,  au  moyen  de  la  fécondation  du  Laelia  pumila  Dayana 
par  le  Cattleya  velutina.  La  fleur  a  près  de  huit  centimètres  de  diamètre,  et  ras- 


15    OCTOBRE    i8go  231 


semble  nettement  comme  forme  au  porte-pollen;  le  coloris  et  le  port  de  la 
plante  rappellent  plutôt  l'autre  parent.  Il  a  obtenu  un  certificat  de  mérite  de  la 
Royal  Horticultural  Society  le  26  août  dernier.  Gard  Chron.,  27  sept.,  p.  352. 

* 

CATTLEYA  GASKELLIANA  PICT  A,  Rolfe.  —  Variété  remarquable 
qui  fait  partie  de  la  collection  de  M.  Chamberlain,  de  Birmingham.  Les 
pétales  ont  une  large  bande  centrale  pourpre  clair,  avec  quelques  nervures 
rayonnantes,  sur  un  fond  lilas.  Les  sépales  sont  panachés  des  mêmes  couleurs 
mais  d'une  façon  moins  distincte.  Gard.  Chron.,   27   septembre,  p.  352. 

R.  A.  Rolfe. 


L'ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE  ANNUELLE   DE   L'ORCHIDÉENNE,  qui 

s'est  tenue  le  28  septembre  dernier,  clôturait  le  second  exercice  de  cette 
Société  ;  les  résultats  en  sont  très  brillants.  Quoique  trois  meetings  aient  été 
supprimés  à  la  demande  de  beaucoup  d'exposants  en  villégiature,  et  qu'il  n'en 
ait  été  tenu  que  neuf,  au  lieu  de  onze  l'année  précédente,  le  nombre  des 
plantes  exposées  et  celui  des  récompenses  décernées  montrent  une  augmen- 
tation sensible.  Dans  la  liste  des  distinctions,  les  premiers  rangs  ont  été 
vaillamment  disputés,  et  plusieurs  amateurs  ont  atteint  des  chiffres  élevés; 
c'est  assurément  un  bon  signe,  et  nous  souhaitons  bien  sincèrement  que  ce 
progrès  s'affirme  et  s'accentue  encore  dans  l'avenir,  car,  ainsi  que  le  dit  très 
justement  le  rapport  du  comité  directeur,  le.  but  de  la  Société  n'est  pas  de 
procurer  à  ses  adhérents  un  plaisir  égoïste,  mais  surtout  de  faire  œuvre  de 
propagande  et  de  perfectionner  la  culture  des  Orchidées;  aussi  serons-nous 
heureux  d'applaudir  à  tous  ses  succès. 

Ont  été  nommés  membres  du  Jury  des  meetings,  pour  l'année  iSgo-iSgi  : 
MM.  le  Comte  de  Bousies,  Jules  Hye-Leysen,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand, 
D.  Massange  de  Louvrex,  G.  Miteau,  J.  Moens,  E.  Rodigas,  D''  van 
Cauwelaert,  a.  van  Imschoot,  E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 

Les  membres  suppléants  sont  MM.  O.  de  Meulenaere,  A.  Huybrechts, 
Edm.  Morren,  g.  Van  Noten,  Ch.  van  Wambeke  et  Ch.  Vasseur. 

Le  i"  meeting  du  3™'=  exercice  a  o^  heu  le  12  octobre  courant;  nous  en  parle- 
rons dans  notre  prochain  numéro. 


232  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
V.  —  Formons  de  bons  jardiniers 

Je  signalais  dernièrement  dans  ce  Journal  l'ignorance  et  les  tendances  rou- 
tinières de  beaucoup  de  jardiniers,  qui  n'osent  pas  entreprendre  la  culture  des 
Orchidées  parce  qu'ils  n'en  ont  pas  encore  cultivé,  et  je  constatais  que  cette 
apathie  empêche  malheureusement  tout  progrès. 

Un  voyage  que  je  viens  de  faire  en  France  m'a  confirmé  avec  une  singulière 
netteté  dans  cette  conviction.  Les  doléances  de  quelques  amateurs,  les  timidités 
des  autres  m'ont  vivement  surpris  et  désolé. 

On  ne  peut  concevoir  le  nombre  des  personnes  qui  n'osent  pas  entreprendre 
la  culture  des  Orchidées  parce  qu'elle  est  trop  difficile.  Bien  des  gens,  entretenus 
dans  ces  croyances  par  des  jardiniers  ignorants,  se  figurent  encore  que  ces 
plantes  merveilleuses  sont  des  végétaux  fragiles,  délicats,  qui  ne  vivent  pas 
à  moins  de  vingt-cinq  ou  trente  degrés  de  chaleur,  et  qui  meurent  quand  on 
les  touche.  Ce  sont  là  des  préjugés  d'un  autre  temps,  qui  seraient  bien  vite 
dissipés  si  l'on  essayait  avec  un  peu  de  bonne  volonté;  mais  on  n'ose  pas,  par 
suite  de  je  ne  sais  quelle  crainte  superstitieuse.  Quand  on  a  fait  une  ou  deux 
tentatives,  condamnées  d'avance  à  l'insuccès,  étant  donné  la  façon  dont  elles 
sont  conduites,  on  renonce  à  les  poursuivre  et  l'on  condamne  les  pauvres 
Orchidées. 

Difficiles  à  cultiver  ?  mais  presque  aucune  ne  l'est,  et  les  soins  qu'elles 
réclament  sont  si  simples,  que  quand  on  s'est  bien  pénétré  de  deux  ou  trois 
principes  élémentaires,  on  peut  obtenir  des  résultats  satisfaisants  avec  presque 
toutes  les  espèces. 

Il  y  a  quinze  ou  vingt  ans  encore,  ces  craintes  pouvaient  se  comprendre  ; 
mais  aujourd'hui,  alors  que  les  exemples  abondent,  que  tous  les  renseignements 
désirables  sont  mis  à  la  portée  de  tous,  que  des  journaux  spéciaux  comme  le 
Journal  des  Orchidées,  surtout,  répandent  partout  les  connaissances  nécessaires 
sans  aucune  restriction,  sans  aucune  arrière-pensée  de  monopole  et  d'acca- 
parement, il  n'est  pas  permis,  ce  me  semble,  de  considérer  cette  culture  comme 
une  science  mystérieuse  et  secrète,  inabordable  aux  profanes. 


15    OCTOBRE    1890  233 


Je  sais  bien  que,  comme  le  disait  récemment  M.  de  Puydt,  les  autorités 
ne  sont  pas  toujours  d'accord,  et  parfois  l'une  recommande  un  procédé  que 
l'autre  condamne.  Mais  n'est-ce  pas  justement  la  preuve  de  la  souplesse  des 
Orchidées  et  de  leurs  qualités  d'accommodation  ?  Il  est  surprenant  de  voir 
avec  quelle  complaisance  elles  se  prêtent  à  tous  les  essais  de  débutants  ou 
de  novateurs  souvent  inexpérimentés.  On  parle  du  chauffage  ?  Quelqu'un  cite 
des  Odontoglossum  qui  ont  vécu  plusieurs  jours  à  une  température  de  2°  au- 
dessous  de  zéro,  et  qui  y  ont  résisté.  —  D'arrosage  ?  on  vous  dira  que  les 
Orchidées  tenues  sèches  pendant  quelques  jours  ne  s'en  portent  pas  plus  mal. 
S'agit-il  de  rempotage  ?  voici  un  amateur  qui  conserve  ses  plantes  dix  ans 
sans  les  changer  de  récipient;  en  fait  de  matériaux,  les  uns  condamnent  le 
charbon,  d'autres  allèguent  qu'ils  ont  obtenu  de  bons  résultats  en  l'employant. 
La  question  des  serres  même  est  sujette  à  mille  controverses.  Une  foule 
d'Orchidées  prospèrent  en  serre  froide  chez  un  amateur,  en  serre  tempérée 
chez  un  autre,  voire  en  serre  chaude  chez  un  troisième.  On  voit  même  toutes 
les  espèces  réunies  dans  une  seule  serre  à  la  température  ambiante,  comme 
elles  étaient  encore  lors  de  ma  dernière  visite,  il  y  a  deux  ans,  au  Jardin  Bota- 
nique de  Bruxelles,  et  elles  résistent  pour  la  plupart  à  ce  traitement,  ou  à  cette 
absence  de  traitement.  Comme  le  disait  tout  récemment  un  journal  français,  on 
obtient  ainsi  des  élèves  qui  ne  seraient  pas  admis  sans  doute  chez  un  horticulteur 
belge,  mais  qui  peuvent  suffire  à  un  amateur  peu  exigeant;  ils  ont  peut-être 
les  bulbes  jaunes,  les  feuilles  sont  parfois  brûlées,  mais  les  plantes  vivent,  elles 
fleurissent  même,  et  quelquefois  mieux  que  dans  les  cultures  académiques. 

Il  n'est  pas  permis  de  considérer  comme  délicates  des  plantes  qui  sont 
apportées  de  l'Amérique  méridionale  ou  de  l'Extrême  Orient  sans  eau,  sans 
compost,  et  qui  supportent  un  voyage  de  deux  mois  dans  ces  conditions  ;  qui 
sont  pour  la  plupart  épiphytes,  et  ne  réclament  à  leurs  racines  d'autre  nour- 
riture qu'un  peu  de  fraîcheur  et  d'humidité;  qui  peuvent  même  vivre  un  grand 
nombre  de  mois  privées  de  racines.  Quelles  plantes  de  pleine  terre,  parmi  les 
plus  faciles  à  cultiver,  supporteraient  toutes  ces  causes  d'affaiblissement  ? 
Les  Orchidées,  au  contraire,  sont  peut-être  les  espèces  qui  se  prêtent  avec 
le  plus  de  complaisance  aux  tâtonnements  des  débutants,  car  elles  résistent 
mieux  que  toutes  les  autres  à  leurs  maladresses  et  à  leurs  imprudences.  Mais 
si  grande  que  soit  leur  patience,  elle  ne  peut  être  éternelle.  Elles  laissent  à 
l'ignorant  le  temps  de  s'instruire,  mais  encore  faut-il  qu'il  soit  capable  de 
profiter  de  l'expérience.  L'art  du  jardinier  se  compose  avant  tout  d'une  longue 


234  L^   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

et  perspicace  observation,  et  c'est  en  quoi  il  mérite  le  nom  que  nous  lui  donnons. 

Il  est  fait  d'une  foule  de  nuances  qu'il  faut  recueillir  et  noter  sans  cesse,  et 

qui  linissent  par  constituer  une  science  en  quelque  sorte  instinctive,  composée 

de  préceptes  qu'on  ne  saurait  pas  toujours  démontrer  ni  motiver,  mais  qui  ne 

trompent  pas;  il  exige  beaucoup  de  tact  et  une  grande  finesse  d'observation; 

celui  qui  n'est  pas  doué  de  ces  qualités  ne  peut  pas  aspirer  au  titre  de  jardinier. 

Il  pourra  être  manœuvre,  il  saura  même  planter  et  piquer  des  choux,  mais  il 

est  incapable  d'entreprendre  une  culture  exigeant  quelque  délicatesse. 

Il  n'est  pas  douteux  pour  moi  que  ce  sont  les  mauvais  jardiniers,  ceux  qui 

s'entêtent  dans  leur  ignorance,  et  n'ont  pas  l'intelligence  assez  ouverte  pour 

savoir  modifier  à  l'occasion  leurs   habitudes  en  les  conformant   à  des  faits 

nouveaux,  ce  sont  ceux-là  qui  créent  et  font  durer  la  légende  des  Orchidées 

impossibles  à  cultiver.  Au  lieu  de  rechercher  les  causes  de  leurs  erreurs,  et  de 

profiter  des  conseils  d'autrui,  ils  se  découragent  trop  tôt  et  s'excusent  de  leur 

paresse  en  rejetant  la  faute  sur  lés  malheureuses  plantes.  Et  ce  qui  me  chagrine 

le  plus,  c'est  de  voir  que  le  plus  souvent  ils  entraînent  leurs  maîtres  dans  leur 

erreur,  et  que  bien  des  personnes  qui  désiraient  cultiver  des  Orchidées  et  qui 

commençaient  à  y  prendre  goût,  sont  rebutées  par  ces  difficultés  imaginaires 

et  renoncent  à  cette  distraction  si  intéressante  et  si  aimable,  faute  d'avoir  su 

prendre  un  bon  jardinier. 

Max  Garnier. 


LA    QUESTION    DU    CHARBON    DE    BOIS 

I.  —  Réponse  de  M.  J.  van  Lansberge,  Président  d'honneur 
de  «  L'Orchidéenne  » 


L'emploi  du  charbon  de  bois  est-il  utile  ou  non? 

Je  n'hésite  pas  à  me  prononcer  pour  la  négative.  Depuis  que  je  cultive  des 
Orchidées,  j'ai  reçu,  surtout  d'Angleterre,  un  grand  nombre  de  plantes  dans 
le  matériel  desquelles  le  charbon  fournissait  un  contingent  considérable.  Moi- 
même,  me  laissant  guider  par  les  conseils  donnés  dans  les  manuels,  j'ai,  au 
commencement,  fait  largement  usage  du  charbon;  petit  à  petit  j'en  suis 
cependant  revenu.  Jamais  je  ne  me  suis  aperçu  que  cet  ingrédient  fût  plus 


15    OCTOBRE    1890    "  235 


profitable  aux  plantes  que  le  compost  ordinaire  dans  lequel  on  les  cultive,  ou 
que  les  racines  le  cherchassent  de  préférence.  Au  contraire,  dans  les  paniers  et 
pots  dont  le  drainage  se  composait  de  tessons  entremêlés  de  morceaux  de 
charbon,  je  me  suis  aperçu  que  les  racines  adhéraient  plus  volontiers  aux 
tessons  ou  aux  parois  du  pot  en  délaissant  le  charbon.  Dernièrement  j'en  ai  eu 
encore  mainte  preuve  en  rempotant  un  assez  grand  nombre  de  plantes;  j'ai 
gardé  comme  pièce  de  conviction  un  tas  de  morceaux  de  charbon  complète- 
ment libres  de  racines,  et  qui  tombaient  immédiatement  aussitôt  le  panier 
démoh,  tandis  que  les  tessons  étaient  retenus  par  les  racines  qui  s'y  étaient 
attachées. 

Par  contre,  il  m'est  arrivé  plusieurs  fois  de  m'aperce  voir  que  la  présence  de 
morceaux  de  charbon  faisait  pourrir  le  matériel  et  nuisait  par  conséquent  aux 
racines.  Dernièrement  même  j'ai  été  obligé  de  rempoter  une  plante  venue 
d'Angleterre,  et  dont  le  matériel  émettait  une  forte  odeur  de  conduite  de  gaz 
tandis  que  les  racines,  devenues  toutes  noires,  étaient  en  train  de  pourrir. 
Eh  bien,  en  la  sortant  du  panier  où  elle  se  trouvait,  j'ai  vu  que  matériel  et 
drainage  se  composaient  principalement  de  morceaux  de  charbon  surfaces  d'un 
peu  de  sphagnum. 

Voilà  les  motifs  pour  lesquels  je  crois  que  l'emploi  du  charbon  de  bois 
dans  le  compost  ou  le  drainage  est  inutile,  sinon  nuisible. 

J.  VAN  Lansberge. 
*  * 

II.  —  Réponse  de  M.  Otto  Ballif 

Le  charbon  de  bois  est  un  agent  facultatif,  utilisé  comme  compost  pour  la 
culture  des  Orchidées. 

Maintes  fois  j'ai  observé  que  les  plantes  reposant  sur  un  bon  drainage  de 
tessons  et  rempotées  simplement  dans  des  fibres  de  polypode  et  du  sphagnum, 
étaient  plus  saines  que  celles  pour  lesquelles  j'avais  employé  du  charbon,  soit 
dans  le  compost,  soit  comme  drainage. 

En  outre,  j'ai  remarqué  que  le  sphagnum  vivant  que  l'on  emploie  pour  le 
surfaçage  des  Orchidées  indiennes,  telles  que  les  Vanda,  Aerides,  Saccolabium, 
Phalaenopsis,  etc.,  perdait  beaucoup  plus  vite  sa  vitalité,  lorsqu'il  reposait  sur 
un  drainage  composé  de  tessons  et  de  charbon  de  bois,  que  si  ce  dernier  ne 
consistait  qu'en  débris  de  briques  ou  de  tessons  de  pots. 

Otto  Ballif. 


236  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


LE    REPOS    DES    ORCHIDEES 

L'une  des  conditions  essentielles  de  la  vie  des  Orchidées  est  l'observation 
d'un  repos  périodique"  annuel,  et  c'est  un  des  points  sur  lequel  les  amateurs 
pèchent  le  plus  fréquemment,  faute  d'être  bien  éclairés  sur  les  besoins  et 
l'existence  de  ces  plantes. 

Le  repos  est  nécessaire  aux  Orchidées,  comme  à  la  plupart  des  autres 
végétaux,  comme  à  tout  ce  qui  vit,  pour  réparer  les  forces  dépensées  et 
échapper  au  surmenage.  Il  faut,  après  une  certaine  période  de  production  et  de 
développement,  que  l'activité  se  ralentisse  et  qu'elle  s'applique  à  un  autre  objet. 
On  pourrait  sans  doute  la  prolonger  et  forcer  les  Orchidées  à  se  maintenir 
toute  l'année  en  pleine  croissance;  mais  elles  seraient  fatiguées  et  n'auraient 
plus  la  même  vigueur;  elles  fleuriraient  moins  bien  et  donneraient  des  pousses 
moins  fortes  la  seconde  année;  et  si  l'on  recommençait  cette  épreuve  on  s'expo- 
serait à  tuer  la  patiente.  L'homme  aussi  peut  se  priver  une  ou  deux  nuits  de 
sommeil;  mais  s'il  essayait  de  s'en  passer  longtemps,  il  atteindrait  bientôt  la 
limite  de  ses  forces. 

Un  guide  infaillible  en  cette  matière,  comme  dans  beaucoup  d'autres  parties 
de  la  culture  des  Orchidées,  c'est  l'observation  de  leur  existence  dans  leurs 
pays  d'origine.  Il  est  évident  qu'il  faut  avant  tout  s'efforcer  de  reproduire  le 
même  milieu  et  de  leur  fournir  les  mêmes  éléments  dont  elles  sont  entourées 
naturellement.  Or,  un  grand  nombre  de  ces  plantes  croissent  dans  des  régions 
où  les  saisons  ne  comprennent  que  deux  alternatives  :  l'une  sèche,  l'autre 
humide.  Après  la  saison  des  pluies  régulières,  quotidiennes,  et  plus  abondantes 
qu'on  ne  peut  se  le  figurer  ici,  arrive  la  saison  de  sécheresse,  où  l'eau  manque 
presque  totalement,  et  n'existe  plus  dans  l'atmosphère  qu'à  l'état  de  vapeur 
provenant  des  rosées  du  matin  ou  apportée  de  l'Océan  par  les  vents  alités. 

Pendant  la  première  période  les  plantes  soumises  à  ce  régime  avaient  produit 
une  végétation  luxuriante,  émis  force  bulbes  et  fleurs;  quand  la  seconde  arrive, 
elles  s'arrêtent,  la  vie  semble  se  suspendre  en  elles,  comme  chez  les  animaux 
hivernants;  elle  ne  reparaîtra  qu'au  retour  de  l'humidité,  et  éclatera  alors 
avec  une  force  nouvelle. 


15    OCTOBRE    1890  237 


Toutes  les  espèces  qui  se  trouvent  dans  les  régions  brûlantes  de  l'Asie,  de 
rOcéanie,  et  dans  certaines  contrées  de  l'Amérique  réclament  impérieusement 
un  repos  annuel;  ce  sont  la  plupart  des  Orchidées  :  Cattleya,  Laelia,  Vanda, 
Dendrobium,  Anguloa,  Angraecum,  etc.  ;  celles  qui  vivent  dans  les  parties 
montagneuses  de  l'Amérique  centrale  ou  méridionale,  où  la  chaleur  est 
moins  intense  et  où  elles  sont  baignées  d'une  humidité  continuelle,  ont  un 
repos  beaucoup  moins  marqué,  et  leur  croissance  reste  à  peu  près  ininter- 
rompue ;  nous  citerons  particulièrement  parmi  ces  dernières  les  MasdevaUia 
et  les  Odontoglossum. 

Nous  avons  comparé  ce  repos  au  sommeil  de  l'homme  ;  mais  la  vie  n'est  pas 
supprimée  chez  l'homme  pendant  qu'il  dort;  la  circulation  continue  d'alimenter 
tous  ses  organes,  et  plusieurs  de  ses  fonctions  ne  cessent  pas  de  s'exercer  ;  le 
cerveau  fonctionne  encore,  quoique  dans  des  conditions  particulières.  Il  en  est 
de  même  des  Orchidées.  Elles  ne  cessent  pas  de  vivre,  mais  elles  cessent 
presque  complètement  d'acquérir,  et  la  vitalité  se  concentre  en  elles  à  l'inté- 
rieur. C'est  alors  qu'elles  élaborent  et  s'assimilent  définitivement  la  nourriture 
absorbée  pendant  la  saison  précédente,  et  que  les  bulbes  déjà  formés,  mais 
encore  tendres,  se  mûrissent  et  prennent  une  consistance  plus  ferme.  La  plante, 
à  cette  époque,  ne  reçoit  sensiblement  pas  d'éléments  nutritifs.  Il  suffit  qu'elle 
soit  placée  dans  une  atmosphère  assez  humide  pour  pouvoir  résister  à  l'éva- 
poration  et  ne  pas  se  dessécher.  L'évaporation  ne  peut  cependant  pas  être 
complètement  arrêtée;  aussi  la  plante  perd-elle  un  peu  de  l'eau  qu'elle  contient, 
et  l'on  voit  les  bulbes  se  dégonfler  et  se  rider  quelque  peu  pendant  le  repos. 

Quelques  amateurs,  à  leurs  débuts,  croient  voir  dans  ces  symptômes  l'indice 
d'un  dépérissement;  ils  craignent  de  priver  leurs  Orchidées  et  se  hâtent  de  leur 
rendre  l'humidité.  Cette  compassion,  qui  part  d'un  bon  naturel,  peut  produire 
des  résultats  funestes,  en  faisant  renaître  la  végétation  et  en  privant  les 
plantes  du  repos  dont  elles  ont  besoin.  Sans  doute  il  ne  faut  pas  les  laisser 
trop  se  dessécher  en  supprimant  complètement  les  arrosages  ;  mais  il  faut  les 
réduire  au  minimum  indispensable,  et  ne  pas  s'inquiéter  d'une  diminution  de 
substance  qui  provient  en  partie  d'une  sorte  de  tassement,  et  qui  d'ailleurs 
disparaîtra  aisément  au  printemps,  quand  on  rendra  l'eau  aux  racines,  sans 
laisser  aucune  trace  fâcheuse. 

Le  repos,  nous  l'avons  dit,  coïncide  naturellement  avec  la  sécheresse  qui 
se  produit  pendant  la  saison  des  grandes  chaleurs.  Pour  nous,  qui  cultivons 
les  Orchidées  dans  des  serres  où  elles  jouissent  d'une  température  constante, 


238  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

nous  pouvons  à  notre  gré  fixer  ce  repos  à  l'époque  qui  nous  convient.  Il  est 
plus  commode  de  le  produire  pendant  l'hiver,  où  les  journées  sont  plus  courtes, 
et  le  chauffage  plus  coûteux  et  plus  difficile  à  régler.  On  a  donc  adopté  l'usage 
de  mettre  les  plantes  en  repos  pendant  notre  mauvaise  saison,  c'est-à-dire  à 
partir  d'octobre  ou  novembre.  On  réduit  alors  les  arrrosements  au  minimum 
nécessaire  à  la  vie,  et  jusqu'au  mois,  de  février  ou  mars,  il  suffit  de  donner  de 
l'eau  tous  les  huit  jours  environ,  et  en  p'etite  quantité. 


LES    ORCHIDEES    DIVINISEES 

Les  voyageurs  qui,  par  goût  ou  par  profession,  entreprennent  la  rude  tâche 
d'aller  collecter  des  Orchidées  dans  leurs  pays  d'origine,  ont  parfois  l'occasion 
d'assister  à  des  scènes  de  mœurs  curieuses.  Les  lecteurs  du  Journal  des 
Orchidées  trouveront  peut-être  quelque  intérêt  au  récit  d'un  des  incidents  si 
fréquents  dans  ces  explorations  ;  ils  pourront,  en  le  lisant,  se  faire  une  idée 
de  l'intérêt  et  de  l'étrange  poésie  que  présente  parfois  l'observation  de  peuplades 
encore  à  demi  sauvages;  ils  pourront  aussi  se  rendre  compte  des  périls  conti- 
nuels auxquels  sont  exposés  les  voyageurs. 

A  l'époque  de  la  floraison  du  Coelogyne  asperata,  je  m'étais  rendu  sur  les 
bords  de  la  rivière  Amboan,  où  cette  Orchidée  croît  en  abondance.  Je  fis 
halte,  vers  le  soir,  devant  une  maison  indigène,  où  je  me  proposais  de  passer 
la  nuit,  et  j'ordonnai  à  mes  hommes  de  veiller  sur  les  armes  et  de  faire  les 
préparatifs  du  souper. 

Les  Dayaks  étaient  occupés  à  ce  moment  à  trier  le  riz  pour  les  semailles  ; 
hommes,  femmes,  enfants,  étaient  réunis  dans  le  Kampong  et  travaillaient 
avec  ardeur,  car  les  graines  devaient  être  semées  le  lendemain.  Ils  m'ac- 
cueillirent bien,  néanmoins,  et  je  m'installai  pour  prendre  le  repos  dont  j'avais 
grand  besoin.  Vers  dix  heures  du  soir,  un  vacarme  affreux  me  réveilla  ;  il 
semblait  qu'une  foule  fût  assemblée  devant  la  maison  et  s'efforçât  de  faire  le 
plus  de  bruit  possible  ;  au  bout  de  quelques  instants  je  vis  apparaître  une 
dizaine  de  vieilles  femmes  qui  frappaient  sur  d'énormes  gongs  en  forme  de 
casseroles  ;  elles  étaient  suivies  de  quinze  ou  vingt  jeunes  filles,  portant  dans 
leurs  mains  de  gros  bouquets  de  Coelogyne  asperata  et  ayant  dans  les  cheveux 


15  OCTOBRE  1890  239 


des  guirlandes  de  ces  fleurs.  Cette  singulière  procession  entra  dans  l'habitation, 
sans  cesser  un  instant  son  assourdissant  tapage;  on  plaça  devant  les  femmes 
des  caisses  remplies  de  riz,  et  les  jeunes  filles  déposèrent  leurs  bouquets  à 
gauche,  et  à  droite  les  grappes  qui  ornaient  leur  tête.  Deux  fillettes  de  cinq 
à  six  ans  s'avancèrent  alors,  et  ramassèrent  ces  fleurs;  puis  elles  les  répan- 
dirent, celles  de  gauche  dans  les  caisses  qui  contenaient  les  graines,  celles  de 
droite  devant  ces  caisses. 

La  musique  se  tut  ;  la  cérémonie  paraissait  terminée.  Je  pus  alors  me  ren- 
seigner auprès  des  Dayaks  sur  cette  pompe  qui  m'intriguait  fort,  et  voici  ce 
que  j'appris.  Dans  ces  populations  naïves,  qui  font  toujours  volontiers  des 
dieux  des  objets  naturels  qui  leur  Sont  utiles,  les  semailles,  comme  la  moisson, 
sont  une  des  grandes  fêtes  de  l'année,  car  l'existence  de  la  famille  en  dépend. 
Or,  la  joie  était  d'autant  plus  grande  ce  jour  là  que  les  Coelogyne  asperata 
avaient  produit  des  fleurs  en  abondance,  ce  qui,  selon  la  croyance  des  Dayaks, 
est  le  présage  d'une  bonne  récolte. 

Cependant  les  femmes  avaient  laissé  là  leur  moisson  ;  le  parfum  qui  s'en 
exhalait  était  si  puissant,  que  je  fus  obligé  de  quitter  la  maison  et  d'aller 
passer  la  nuit  dans  ma  chaloupe. 

Quelques  jours  plus  tard,  en  revenant  de  mon  expédition,  je  repassai  dans 
cet  endroit  vers  le  soir,  et  je  m'arrêtai  devant  le  même  Kampong  pour 
y  diner.  J'avais  fait  une  récolte  fructueuse,  et  ma  chaloupe  était  chargée 
d'Orchidées,  notamment  de  Coelogyne  asperata;  dès  que  les  habitants  aperçurent 
ces  plantes,  leur  attitude  vis-à-vis  de  moi  se  modifia  brusquement.  Les  femmes 
et  les  jeunes  filles  surtout  donnèrent  les  signes  de  la  plus  vive  agitation; 
beaucoup  d'entre  elles  se  mirent  à  pleurer  et  à  crier  ;  d'autres  manifestaient 
une  violente  fureur,  et  je  ne  sais  ce  qui  serait  advenu  si  je  ne  m'étais  pas  hâté 
de  partir,  en  distribuant  autour  de  moi  des  pièces  de  monnaie  et  une  bonne 
provision  de  tabac.  Je  regagnai  mon  bateau  et  m'éloignai  sans  retard,  heureux 
de  sauver  à  peu  de  frais  mes  plantes  et  peut-être  même  ma  vie;  car  les  Dayaks, 
qui  paraissent  avoir  un  culte  spécial  pour  ce  Coelogyne,  et  considérer  leur 
existence  comme  hée  à  la  sienne,  ne  m'auraient  pas  laissé  emporter  ma  car- 
gaison ,  la  première  surprise  passée ,  et  peut  être  m'.auraient-ils  fait  payer 
chèrement  ce  sacrilège. 

Dans  des  circonstances  de  ce  genre  un  instant  d'hésitation  peut  tout  perdre; 
un  sang-froid  à  toute  épreuve,  et  une  grande  connaissance  des  mœurs  et  du 
langage  des  indigènes,  sont  indispensables  pour  échapper  aux  mille  dangers 


240  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

qui  menacent  le  voyageur;  l'audace  et  la  résolution  suffisent  parfois  à  leur 

imposer;   mais  parfois  aussi  la  prudence  est  le  meilleur  guide,  et  quand  le 

fanatisme  de  ces  populations  superstitieuses  est  irrité,  mieux  vaut  user  de  ruse 

ou  prendre  la  fuite  que  d'essayer  d'ouvrir  les  yeux  à  ces  aveugles  volontaires 

ou  de  lutter  seul  contre  cent. 

Charles  André. 


CULTURE   DES    ORCHIDÉES    RÉPUTÉES   d'uN 
TRAITEMENT    DIFFICILE 


IV.  ~  Vanda  Hookeriana 

Le  Vanda  Hookeriana  est  une  espèce  très  belle,  mais  qui  paraît  s'accom- 
moder difficilement  de  notre  climat.  Longtemps  on  l'a  considéré  comme  impos- 
sible à  introduire  en  Europe;  toutes  les  plantes  collectées  mouraient  pendant 
le  voyage.  On  est  parvenu  cependant  à  l'importer  en  assez  grandes  quantités. 
Mais  il  continue  de  faire  le  désespoir  des  cultivateurs  par  la  rareté  et  la  maigreur 
de  sa  floraison  ;  aussi  croyons-nous  intéressant  de  reproduire  les  notes  suivantes 
publiées  par  le  Garden  au  sujet  des  conditions  dans  lesquelles  il  vit  à  l'état 
naturel. 

«  Le  V.  Hookeriana  ne  croît  que  dans  un  seul  district  du  Perak,  celui  de  Kinta, 
qui  ne  diffère  des  autres  que  par  l'existence  de  nombreux  affleurements  de  pierre 
calcaire.  Ce  district,  ainsi  que  plusieurs  autres  de  l'Etat  de  Perak,  est  couvert 
d'un  grand  nombre  de  marais,  qui  sont  remplis  de  broussailles  épaisses  et 
basses,  ne  dépassant  pas  i'"5o  de  hauteur,  et  ne  contiennent  à  peu  près  aucun 
arbre.  Le  Vanda  Hookeriana  se  rencontre  dans  certains  de  ces  marais  sur  le 
sommet  des  broussailles;  sa  fleur  apparaît  toujours  à  la  partie  supérieure,  sans 
aucun  abri  contre  les  rayons  du  soleil;  il  ne  semble  pas  qu'elle  se  forme  jamais 
à  l'ombre.  La  plante  fleurit  toute  l'année. 

«  Il  n'est  pas  rare,  chez  les  habitants  du  district  de  Kinta,  de  voir  pour  les 
repas  la  table  couverte  de  fleurs  de  cette  Orchidée,  et  jusqu'à  mille  fleurs 
placées  dans  des  vases  tout  autour  de  la  salle  ;  on  en  renouvelle  une  partie  tous 
les  matins,  sans  que  les  marais  semblent  dégarnis  le  moins  du  monde. 


15  OCTOBRE  i8go  241 


«  Le  V.  Hookeriana  est  si  commun  dans  ce  district,  qu'on  l'appelle  l'herbe  du 
Kinta.  Ses  tiges  atteignent  jusqu'à  la  grosseur  d'un  crayon;  ses  fleurs  se 
conservent  plusieurs  jours  quand  on  les  place  dans  l'eau;  elles  ne  commencent 
à  changer  de  couleur  qu'au  bout  de  dix  jours  environ. 

«  Les  marais  où  croissent  ces  plantes  ne  se  dessèchent  jamais. 

«  Nous  avons  dans  notre  jardin  beaucoup  de  V.  Hookeriana,  les  uns  dans  un 
endroit  élevé  et  sec,  les  autres  dans  un  terrain  marécageux;  ils  sont  soutenus 
au  moyen  de  tuteurs  ordinaires.  Ils  croissent  tous  admirablement,  mais  ceux 
qui  se  trouvent  dans  la  partie  la  plus  élevée  sont  beaucoup  plus  beaux  que  les 
autres.  Ils  sont  constamment  ornés  de  fleurs,  de  très  grande  dimension;  leurs 
racines  sont  plantées  dans  le  sol.  Il  semble  donc  qu'il  ne  soit  pas  nécessaire 
de  cultiver  ces  plantes  dans  des  marais,  comme  on  les  trouve  toujours  à  l'état 
sauvage. 

«  Nous  croyons  qu'il  n'est  pas  bon  de  les  fixer  à  des  blocs  de  bois;  il  vaut 
mieux  que  les  racines  plongent  dans  un  bon  sol  argileux;  il  convient  aussi  de 
placer  des  tuteurs  sur  lesquels  les  tiges  pourront  grimper. 

«  La  température  la  plus  haute  observée  à  l'ombre  a  été  29°  le  9  avril,  la 
plus  basse  14°  le  23  décembre.  La  plus  grande  pluie  de  l'année  a  été  de  3™9o 
et  la  plus  faible,  de  i'"6o.  Le  maximum  de  température  a  coïncidé  avec  le 
minimum  de  pluie,  et  inversement.  » 


LES     ORCHIDEES    POPULAIRES 
I.  —  Laelia  purpurata 

Nous  ne  pouvons  mieux  commencer  cette  série  d'études,  consacrées  aux 
espèces  les  plus  belles  et  les  plus  précieuses  pour  la  culture,  que  par  le  Laelia 
purpurata,  cette  admirable  plante,  surnommée  parfois  la  reine  des  OrchidécvS, 
et  qui  mérite  bien  cette  qualification.  Son  éclat,  sa  rusticité,  sa  floribondité, 
l'extrême  variété  de  ses  formes  lui  donnent  tous  les  droits  à  être  placée  au 
premier  rang. 

Le  Laelia  purpurata  est  une  des  espèces  de  la  famille  qui  atteignent  les 
plus  grandes  dimensions.   Ses  bulbes  s'élèvent  parfois  à  une  hauteur  de  plus 


242  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

d'un  mètre;  ils  sont  très  longs,  fusiformes,  plus  ou  moins  renflés  dans  le  milieu, 
ou  plus  rarement  grêles  et  affectant  la  forme  de  baguettes;  une  variété  naine 
a  été  également  signalée;  mais  elle  est  encore  très  rare.  Les  fleurs  ont  de 
quinze  à  vingt  centimètres  de  diamètre;  elles  sont  largement  ouvertes,  avec  les 
sépales  linéaires,  étroits,  et  les  pétales  ovales,  fréquemment  repliés  sur  les 
bords.  Le  labelle  a  les  lobes  latéraux  roulés  au-dessus  de  la  colonne,  qu'ils 
recouvrent,  et  le  lobe  antérieur  largement  étalé  et  frisé  sur  les  bords.  Quant 
au  coloris,  il  est  très  variable.  Les  segments  sont,  tantôt  d'un  blanc  crème, 
tantôt  blanc  d'ivoire,  tantôt  veinés  de  rose  pâle,  parfois  même  entièrement 
teintés  de  rose.  Le  labelle  a  le  lobe  antérieur  d'une  riche  couleur  pourpre, 
souvent  avec  une  aire  blanche  ou  rose  à  la  partie  antérieure,  et  souvent  aussi 
bordé  de  blanc  ou  de  rose  pâle,  et  la  gorge  jaune  est  en  général  striée  d'un 
grand  nombre  de  lignes  rouge  cramoisi.  Il  existe  aussi  des  variétés  dans  les- 
quelles le  lobe  frontal,  au  lieu  d'être  rouge  pourpre,  est  rose  pâle  plus  ou  moins 
veiné  de  couleur  plus  vive  ;  d'autres  affectent  une  teinte  violacée;  chez  d'autres, 
enfin,  le  lobe  antérieur  a  la  forme  arrondie  et  le  coloris  du  Pelargonium  zonale. 

Aucune  description  ne  saurait  donner  une  idée  de  l'éclat  splendide  de  ces 
diverses  colorations,  et  rien  n'égale  la  beauté  des  serres  au  moment  de  l'épa- 
nouissement des  Laelia  purpurata.  On  peut  s'en  rendre  compte  en  visitant  en 
ce  moment  l'étabhssement  de  L'Horticulture  Internationale,  où  se  trou- 
vent un  grand  nombre  de  ces  Orchidées,  importées  cette  année,  et  de  la  santé 
la  plus  florissante.  Ces  plantes  ont  commencé  à  fleurir  il  y  a  trois  semaines 
environ  (avec  un  retard  de  quatre  mois,  dû  aux  privations  du  voyage),  et  elles, 
se  succèdent  depuis  lors  sans  interruption,  avec  une  profusion  merveilleuse. 
Ces  centaines  de  fleurs  distinctes  forment  un  spectacle  admirable,  et  l'on  ne 
sait  à  laquelle  de  ces  belles  formes  s'arrêter. 

Le  L.  purpurata  provient  du  Brésil,  et  particulièrement  de  la  province  de 
Sainte  Catherine,  où  il  a  été  découvert  en  1847.  Il  avait  été  expédié  depuis  lors 
en  Europe  en  quantités  considérables,  et  son  prix  s'était  abaissé  pendant  quel- 
ques années.  Toutefois,  il  semble  devenir  beaucoup  plus  rare,  et  d'après  des 
renseignements  communiqués  par  les  collecteurs,  il  y  a  peut-être  lieu  de  craindre 
que,  comme  beaucoup  d'Odontoglossum  et  d'autres  genres  très  recherchés,  il 
ne  disparaisse  peu  à  peu  de  son  pays  d'origine. 


15    OCTOBRE    1890  243 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE.  D'OCTOBRE 

L'hiver  approche  rapidement,  et  tous  les  soins  du  jardinier  doivent  tendre 
à  préserver  leurs  plantes  du  froid  et  à  les  faire  profiter  des  derniers  rayons 
du  soleil.  Il  convient  de  passer  en  revue  toutes  les  serres  et  de  donner  à 
chaque  plante  la  place  qui  lui  convient  le  mieux;  c'est  un  principe  excellent 
de  ne  pas  déranger  les  Orchidées  une  fois  qu'on  a  trouvé  un  endroit  dans 
lequel  elles  paraissent  prospérer;  mais  les  places  chaudes  et  humides  l'été  ne 
le  sont  pas  toujours  l'hiver,  et  bien  des  modifications  sont  souvent  nécessaires 
par  ce  motif. 

Serre  froide.  —  Peu  ou  pas  de  changements,  sauf  en  ce  qui  concerne  les 
abris,  et  parfois  la  ventilation,  que  l'on  doit  surveiller  très  prudernment. 
Faire  une  guerre  incessante  aux  insectes,  surtout  dans  la  serre  des  Masdevallia. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  en  fleurs  actuellement  sont  rares  ;  il  reste 
à  peine,  çà  et  là,  quelques  Cattleya  glgas.  et  C.  aurea  retardataires,  les 
C.  Bowringiana,  très  florifères,  et  assez  gracieux  malgré  leur  petite  taille,  et  les 
diverses  formes  de  C.  guttata  ;  toutefois  les  premiers  C.  Warocqueana  viennent 
de  faire  leur  apparition  et  déjà  l'on  signale  parmi  eux  quelques  modèles  splen- 
dides.  Ce  sera  sans  aucun  doute  un  merveilleux  Cattleya  à  floraison  hivernale. 
Les  DendrobiwH  formosum,  giganteum  etc.,  qui  viennent  de  fleurir,  seront  placés 
près  du  vitrage  et  mis  en  repos  peu  à  peu;  ils  passeront  l'hiver  presque  sans 
eau;  les  D.  nobile,  D.  heterocarpuin,  etc.,  qui  vont  former  leurs  boutons,  doivent 
être  lavés  et  épongés  dans  une  solution  de  nicotine  avant  leur  apparition,  car 
il  serait  difficile  de  le  faire  un  peu  plus  tard.  Les  Thunia,  Galandrea  Baueri,  etc. 
qui  auront  perdu  leurs  feuilles  devront  avoir  le  même  traitement.  Les  Calanthe 
Veitchi,  C.  vestita,  qui  ouvrent  leurs  fleurs  ,  seront  placés  près  du  vitrage,  ainsi 
que  les  Cymbidium  et  recevront  peu  d'arrosements. 

Serre  chaude.  —  Ici  il  est  nécessaire  de  chauffer  désormais  tout  le  jour, 
et  surtout  la  nuit.  La  plupart  des  Vanda,  Aerides,  Saccolabium  etc.  sont  à  peu 
près  en  repos  et  ne  recevront  que  des  arrosements  très  modérés.  Les  Phalae- 
nopsis  Esmeràlda,  avec  leurs  gracieuses  variétés,  P.  antennifera,  etc.,  com- 
mencent à  fleurir  et  doivent  être  traités  à  peu  près  comme  par  le  passé. 


244  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


PETITE    CORRESPONDANCE 

M""  G.  L.,  à.Narbonne,  —  i°  J'ai  un  Cattleya  imperialis  qui  n'a  pas  été  rem- 
poté depuis  plus  de  trois  ans;  il  est  très  à  l'étroit  dans  un  panier  en  forme  de 
vase.  Y  aurait-il  de  l'imprudence  à  le  rempoter  ces  jours-ci,  et  faut-il  ren- 
voyer cette  opération  en  mars-avril? 

RÉPONSE.  —  Il  est  certainement  préférable  d'attendre  au  printemps.  Si  le 
rempotage- dérange  la  plante  et  cause  un  léger  arrêt  dans  sa  végétation,  comme 
cela  arrive  fréquemment,  ce  petit  retard  sera  aisément  regagné  à  l'époque  où 
elle  développe  ses  nouvelles  pousses  et  où  la  vie  déborde  en  elle,  tandis  qu'à 
l'époque,  de  l'année  où  nous  sommes,  et  où  son  activité  est  très  atténuée,  elle 
en  souffrirait  plus  gravement,  et  aurait  peine  à  mûrir  ses  bulbes,  ce  qui  pour- 
rait compromettre  sa  santé  pendant  toute  l'année  suivante. 

2°  Le  compost  des  Odontoglossum  convient-il  aux  Oncidium,  Cymbidium, 
Cypripedium,  Lycaste  et  Anguloa? 

RÉPONSE  :  Pour  les  Oncidium,  oui.  Pour  les  Cymbidium  et  les  Cypri- 
pedium, ajouter  un  peu  plus  de  fibre;  quant  aux  Lycaste  et  Anguloa,  il  leur 
faut  un  compost  beaucoup  plus  lourd,  contenant  des  débris  de  tessons,  peu  de 
sphagnum,  et  même,  pour  ces  derniers,  un  peu  de  terre  de  bruyère  ordinaire. 

* 

M.  François  D.  P.,  à  Como.  —  i°  Nous  avons  reçu  votre  communication 
avec  grand  intérêt,  et  nous  en  ferons  part  volontiers  à  nos  lecteurs. 

2°  En  ce  qui  concerne  la  fécondation  artificielle,  nous  en  publierons  très 
prochainement  une  étude  détaillée. 

Il  arrive  très  fréquemment  que  les  Orchidées  fécondées  forment  des  graines 
qui  sont  stériles  et  ne  portent  même  pas  de  germe;  on  peut  s'en  assurer  au 
microscope  avant  de  les  semer,    et   s'éviter  ainsi  une  peine  inutile. 

Quant  au  temps  que  demandent  les  graines  de  chaque  genre  pour  lever, 
il  n'est  rien  de  plus  irrégulier,  et  nous  ne  saurions  vous  renseigner  là-dessus 
d'une  façon  générale.  On-peut  dire  seulement  que  les  Cypripedium  sont  beau- 
coup moins  difiiciles  que  la  plupart  des  autres  genres. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICOLTURE  liTERMTlOMLl 


E 


PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  télégraphique  :  LINDENIA,  Bruxelles 


SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendues  à  plus  de  50  pour  cent  de  Rabais 

Nous  avons  ouvert  récemment  une  SERRE  D'ORCHIDÉES  D'OCCASION. 

Nous  nommons  ainsi  une  petite  serre  dans  laquelle  les  amateurs  trouveront  constamment  des  Orchi- 
dées qui  par  suite  de  légers  accidents  (feuilles  déchirées,  brûlées,  jaunies,  etc.)  auraient  besoin  de  quelque 
temps  de  culture  pour  se  refaire  et  pouvoir  être  vendues  aux  PRIX  ORDINAIRES,  ainsi  que  des  impor- 
tations, qui  ariivées  cependant  en  hon  étai,  ne  seraient  pourtant  pas  dans  des  conditions  assez  belles  pour 
pouvoir  être  vendues  au  même  prix  que  les  exemplaires  que  nous  fournissons  communément.  Nos  belles  et 
nombreuses  importations  nous  permettent  d'être  très  sévères  sur  ce  point,  et  de  mettre  en  reforme  une 
quantité  de  très  bonnes  plantes. 

Nos  clients  et  les  amateurs  sont  donc  vivement  engagés  à  visiter  souvent  cette  SERRE  D'OCCASION  ; 
nous  ne  doutons  pas  qu'ils  n'y  trouvent  fréquemment  des  PLANTES  RARES,  de  reprise  rapide,  qu'ils 
pourront  acquérir  à  PLUS  DE  50  POUR  CENT  de  rabais.  Le  prix  des  plantes  sera  indiqué  sur  chaque 
exemplaire. 

MM.  les  amateurs  voudront  bien  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  des  achats  pour  visiter 
l'Etablissement. 

Comme  nous  ne  fournissons  à  prix  fort  que  des  plantes  de  tout  premier  choix,  nous  sommes  très  larges 
dans  ce  que  nous  appelons  les  PLANTES  REFORMEES.  M]M.  les  amateurs  peuvent  faire  de  VERI- 
TABLES TROUVAILLES  parmi  elles,  car  beaucoup  de  ces  plantes  sont  supérieures  COMME  SANTÉ  ET 
COMME  FORCE,  à  la  généralité  des  plantes  vendues  ordinairement  par  les  maisons  concurrentes  ou  aux 
enchères  publiques. 

La  plupart  des  p)lantes  réformées,  vendues  comme  occasion,  n'ont  pas  fleuri  ;  il  pourra  se  trouver  parmi 
elles  des  variétés  supérieures  de  grande  valeur. 

Nous  publierons  fréquemment  une  liste  avec  prix  des  ORCHIDÉES  D'OCCASION,  pour  les  amateurs 
qui  ne  peuvent  venii'  les  visiter  à  l'Etablissement. 


SI3*  Les  ORCHIDÉES  D  OCCASION  sont  vendues  au  comptant  ou  à  trente 

jours  et  sans  escompte. 


DEUXIÈME  LISTE 


Nos 

Fr. 

Nos 

Fr. 

N"« 

215.  AcroperaLoddigesi. 

3 

0 

279. 

Cattleya  Mossiae.     . 

5 

0 

344. 

Odontoglossum  Alexan- 

216.          »              » 

3 

» 

280. 

>              » 

5 

drae  . 

217.  Aei'ulea  afflue.     .     . 

2 

» 

281. 

>       Percivaliana 

5 

» 

345. 

»                  » 

218.         »           »... 

2 

» 

282. 

»                » 

5 

» 

346. 

»                  » 

219.          r>           »... 

2 

» 

283. 

»                 » 

5 

» 

347. 

»                  » 

220.         »           »... 

2 

» 

284. 

»                 » 

5 

» 

348. 

»                 » 

221.         »        odoralum   . 

2 

» 

285. 

»      superba.     . 

6 

» 

349. 

»                  » 

222.         »                » 

3 

» 

286. 

»             » 

6 

» 

3.50. 

»                  » 

223.         »                » 

3 

» 

287. 

»             » 

6 

» 

351. 

»            Harrya- 

224.         »        crispum  Lind- 

» 

288. 

»            » 

6 

num   . 

leyanum 

5 

» 

289. 

»      Waroequeana 

12 

» 

352. 

»              hastila- 

225.  Aeampe   speoies.     . 

5 

» 

290. 

»                  » 

12 

bium . 

226.         »                »     .     . 

5 

» 

291. 

»                  » 

12 

» 

353. 

»                    »     . 

227.  Aganisia  cyanea.     . 

8 

» 

292. 

j>                 » 

12 

» 

354. 

»                   » 

228.          »              »     .     . 

8 

» 

293. 

s>                   ■» 

12 

s> 

355. 

»                   »     . 

229.  Angraeenm    sesqiiipe- 

» 

294. 

»                   » 

12 

» 

356. 

»             corona- 

dale. 

S 

» 

295. 

»                   » 

12 

rium  . 

230.         »                 » 

S 

» 

296. 

»                   » 

12 

» 

357. 

»                   »    . 

231.  AnguloaClowesi.     . 

5 

» 

297. 

»                         y 

12 

» 

358. 

»                   »    . 

232.         »                s> 

5 

» 

298. 

Cyiiibiditim  Lowi    . 

5 

» 

359. 

»                   »    . 

233.         s.        Ruekeri      . 

S 

» 

299. 

»             » 

4 

» 

360. 

»              Rossi 

234.         »               » 

6 

» 

300. 

Cypripediumbai'baluir 

i      2 

maju 

235.         »              » 

6 

» 

301. 

j>                 » 

2 

» 

361. 

»              »     »    . 

236.         »              » 

8 

» 

302. 

»                              3> 

2 

» 

362. 

»              »     »    . 

237.         »              »        medici 

10 

» 

303. 

»                              » 

1 

» 

363. 

»               >     »    . 

238.         »               »             » 

7 

» 

304. 

»                              » 

1 

» 

364. 

»               »     »    . 

239.  Coelogyno  crislata. 

3 

» 

305. 

»                              » 

1 

» 

365. 

»               >     »    . 

240.             »              s. 

3 

» 

306. 

>            Lawren 

t> 

366. 

»            Cervan- 

241.             »              » 

3 

ceaniin 

1      3 

tesi  . 

242.             »              » 

3 

» 

307. 

»                 » 

3 

s, 

367. 

»                   »    . 

243.             »              » 

3 

» 

308. 

»                » 

3 

> 

368. 

»                    »    . 

244.             »              » 

3 

» 

309. 

>                 » 

3 

» 

369. 

»                            3>      . 

245.             »         Lowi(imp.) 

6 

» 

310. 

»                » 

3 

» 

370. 

»                   »    . 

246.             »             »         » 

6 

» 

311. 

»                 » 

3 

» 

371. 

»                   *    . 

247.  Brouglitoniasanguiner 

i      2 

» 

312. 

»           callosum 

5 

» 

372. 

»            grande. 

248.              »                  » 

2 

» 

313. 

>                 j> 

5 

» 

373. 

»                  » 

249.  Cataselum     inacrocar 

» 

314. 

»          insigne 

2 

» 

374. 

»                 » 

pum. 

4 

» 

315. 

»                » 

2 

» 

375. 

»                  » 

250.           »                » 

4 

» 

316. 

Dendrobium  thyrsiflo 

» 

376. 

»          Schliepe- 

251.           »            species  (di 

i 

mm 

3 

rianum  . 

Mexique 

)      2 

» 

317. 

»                                3> 

3 

» 

377. 

»                » 

252.           5»                » 

2 

» 

318. 

»                  » 

3 

» 

378. 

»          Reichen- 

253.  Caitleya  aurea     .     . 

7 

» 

319. 

^                    » 

3 

heimi  . 

254.           »           t.         .     . 

7 

» 

320. 

»            nobile. 

3 

» 

379. 

»                  » 

255.           »       Dowiana    . 

6 

» 

321. 

2>                      » 

3 

» 

380. 

»                  > 

256.           »              » 

6 

» 

322. 

»                » 

3 

» 

381. 

»  Londesborou- 

257.          »      Gaskelliana 

5 

» 

323. 

»         Bensoniae 

3 

ghianum  . 

258.           »                 » 

5 

» 

324. 

Galeandra  Devoniana 

4 

» 

382. 

»              » 

259.           »       gigas     .     . 

6 

» 

325. 

5>                            » 

4 

» 

383. 

»        cordatum. 

260.           »          »         .     . 

6 

» 

326. 

>                            > 

3 

» 

384. 

»       citrosmum 

261.           »           »         .     . 

6 

» 

327. 

Epidendrum  vitellinun 

1      2 

» 

385. 

»               » 

262.           2>           »         .     . 

6 

» 

328. 

»                   » 

2 

» 

386. 

»        Edwardi  . 

263.          »      iiiiperialis . 

6 

» 

329. 

»                   » 

2 

» 

387. 

Oncidium  incurvum     . 

264.           »              » 

8 

» 

330. 

»                   » 

2 

» 

388. 

»               s> 

265.           »       maxima.     . 

8 

» 

331. 

»                   » 

2 

» 

389. 

»                » 

266.           »            » 

8 

» 

332. 

»                   » 

2 

» 

390. 

»                » 

267.           »             » 

8 

» 

333. 

»            sceptruiïi 

4 

» 

391. 

»                » 

268.           »             » 

8 

» 

334. 

»                   » 

4 

» 

392. 

»         ornitliorhyn- 

269.           »       Mendeli      . 

4 

» 

335. 

Gongora  species.     . 

2 

chum    .     . 

270.           »            » 

4 

» 

336. 

»            »       .     . 

2 

5> 

393. 

»          Lanceaaum. 

271.           »             » 

4 

» 

337. 

»            »       .     . 

2 

» 

394. 

s>                       » 

272.           »             » 

4 

» 

338. 

»            »       .     . 

2 

» 

395. 

»                    » 

273.           »            2. 

.       4 

» 

339. 

Odontoglossum  Alexan 

» 

396. 

»                     » 

274.           » 

4 

drae 

2 

» 

397. 

»          cueullatum. 

275.          »      Mossiae.     . 

.       5 

» 

340. 

»                     s> 

2 

» 

398. 

>                    » 

276.          »              » 

.       5 

s> 

341. 

»                   » 

2 

» 

399. 

»                   » 

277.           » 

5 

» 

342. 

>                  » 

2 

» 

400. 

»                   » 

278.          »              * 

.      5 

» 

343. 

»                   > 

.      2 

» 

401. 

»                    » 

Fr. 


N'-^ 

Fr. 

Nos 

Fr. 

Nos 

Fr. 

0.  402. 

Oncidium  cucullalnm 

4 

0.  436. 

Laelia  purpurata    . 

4 

0 

470. 

Vanda  Batemanni    . 

5 

»     403. 

»          Irichodes 

.       3 

»     437. 

»        aulumnalis  . 

5 

» 

471. 

»                » 

5 

»     404. 

»                      » 

.       3 

»     438. 

»                  » 

5 

•» 

472. 

»                » 

5 

»     405. 

s>                         » 

.       3 

»     439. 

»        peduncularis 

3 

y> 

473. 

»        suavis.     . 

5 

»     406. 

»                      » 

.       3 

»     440. 

»                    » 

3 

» 

474. 

»            » 

5 

s.     407. 

»          Rogorsi   . 

2 

»     441. 

»       flava    .     .     . 

5 

» 

475. 

?•            » 

5 

^     408. 

»                            3> 

2 

»     442. 

»        anceps     .     . 

3 

A 

476. 

>'        tricolor 

5 

*     40'.>. 

?•         Jonesianuin 

.'       3 

»     443. 

»             »          .     . 

3 

» 

477. 

»            » 

5 

s     410. 

■»                    ■» 

.       2 

»     444. 

»              »         .     . 

3 

» 

478. 

»            » 

5 

»     411. 

»          concoloi'  . 

.       2 

»     445. 

»              »          .     . 

3 

» 

479. 

»            » 

4 

»     412. 

»                   » 

.       3 

3.     446. 

»              »         .     . 

3 

» 

480. 

»        tere-s 

2 

»     413. 

»        tlaLellulalui 

1      3 

>     447. 

»              »          .     . 

3 

» 

4SI. 

Zygopetalum  crinilim 

3 

^     414. 

»                  » 

.       3 

>     448. 

Stanhopea    species. 

3 

» 

482. 

>                    » 

3 

»     415. 

Masdevallia  Bi'iickmiil 

»     449. 

»                  » 

3 

» 

483. 

Warscewiczella   disco 

leri     . 

.       3 

»     450. 

s>                    > 

3 

lor 

3 

»     416. 

»                » 

.       3 

»     451. 

»                  » 

3 

» 

484. 

»                » 

2 

»     417. 

■»                » 

.       3 

»     452. 

Cattleya  Eldorado  . 

6 

» 

485. 

Trichopilia    suavis. 

4 

»     418. 

3>          civilis   . 

4 

»     453. 

»              » 

6 

» 

486. 

»                  » 

4 

y>     419. 

»              i 

.       4 

»     454. 

»              » 

6 

» 

487. 

»              species 

5 

*     420. 

s>          HaiTvana 

.       3 

»     455. 

»              » 

6 

» 

488. 

Tricliocentrum    albo- 

»     421. 

»                 » 

.       3 

>     4.56. 

»         cilrina.     . 

3 

purpureum      .     . 

.       5 

»     422. 

»                 » 

.       3 

»     4.57. 

»               »     .     . 

3 

» 

489. 

Paphinia  Lindeni 

10 

*     423. 

»                 » 

.       3 

s.     458. 

2>                  »      .      . 

3 

» 

490. 

Oncidium  sarcodes 

2 

s.     424. 

»          Lindeni 

6 

»     4.59. 

»               »      .     . 

3 

» 

491. 

Laelia  majalis     . 

4 

s.     425. 

Sophronitisgrandiflor 

i      3 

»     460. 

Saccolabiuin  illu.slre 

5 

» 

492. 

»             » 

4 

»     426. 

»                  » 

.       3 

»     461. 

»                » 

5 

» 

493. 

Oncidium  trichodes 

3 

»     427. 

»                  > 

.       3 

»     462. 

»                            5> 

2 

» 

494. 

»                ■>, 

3 

.     428. 

»                  » 

.       3 

>     463. 

»                             » 

2 

> 

495. 

y.                    T> 

3 

»     429. 

>.                  » 

3 

»     464. 

»            Cambod- 

» 

496. 

>^                     » 

3 

»     430. 

»                  » 

3 

geanum 

6 

» 

497. 

s.                      >> 

3 

»     431. 

Laelia  purpurata    . 

.       4 

»     465. 

»                                   5> 

6 

» 

498. 

*                      » 

3 

^     432. 

»                > 

4 

>     466. 

J>                                   T> 

4 

3> 

499. 

»                      » 

3 

»     433. 

»                » 

.       4 

»     467. 

Vanda  Batemanni    . 

5 

» 

500. 

»                      i- 

3 

»     434. 

»                ■» 

4 

»     468. 

|>                »            .     . 

5 

V     435. 

y,                    » 

.       4 

»     469. 

»                »            .     . 

5 

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numéro  de  la  lettre  O  (occasion)  en  nous  adressant  leurs  commandes. 

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ils  désirent  recevoir  leurs  plantes,  si  c'est  en  pots  ou  sans  pots.  Nous  leur  rappelons  que  sans  pots,  les 
plantes  peuvent  voyager  dans  de  bonnes  conditions  également,  à  raison  de  : 


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1- Année.  I   '    N  OVEM  BR  E     I  890  Numéro  16. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-L^irecteiir  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

.1.  l.iNDEN,  Goinl(3  DU  BuYssoN ,  iiE  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,  Ém.Rodigas,  de  PuydTjFunck,  E.Wallaeht,  A.  Linden, 

Comte  DE  MoKAN,  P.  Gloner,  G.  Joris,  A.  Vain  Lmschoot,  Fr.  Desrois, 

E.S.  Rand,  D""  Vais  Cal"welaert,E.  Bu>'(;eroth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martiin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comlc  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Gognlvux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliere, 

F.  Kegeljan,  0.  Rallie,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  de  la  Devainsaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  elc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

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Chaque  livraison  contient  qiiatre  belles   planches 

richement  coloriées 


Directeur:    J.    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 

1er   "Volume 


Aeraiilhns  Leonis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Aeridcs  odoraUim  var.  Dcmidofli,  Aerides  Reichenbachi, 
Aganisia  Iricolor,  Calasetum  discolor,  Catasetum  tigriiium, 
Cattleya  aurea,  Catlleya  guttata  var.  leopardina,  Cattleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana.  Cattleya  maxinia  var. 
Hrubyana,  Cattleya  nobilior  var.  Hiiguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberti.  Cypripedium 
Driiryi,  Cypripedium  Lawrenceanum  var.  Hyoaiuim,  Cypri- 
pedium œnanthum  superbum.  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum,  Dendrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium    stratiotes,    Dendrobium    thyrsitlorum. 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindcni  var.  grandi- 
llora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum. Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae. 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punclulala, 
Restrepia  antennifera.  Selenipedium  reticulatum.  Spatho- 
ûloltis  Augustorum.  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendcns, 
Trichopiliasuavis,  Vanda  Boxalli,  VamlaDennisoniana.Vanila 
Sanderiana  var.  Inbello  viridi. 


Angraccum  Ellisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  Bollea  pulvinaris.  Brassia  caudata,  Calanlhe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  (Apripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  (jypripcdium  toiikinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidendrum  RaïKJianuni.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delpliina.  Galeandra  llaveola,  I^aelia  elegans 
var.  Houtteana.  Masdevallia  Veitchi.  Miltonia  speclabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucullatum,  Oncidium  Jonesianum,  Onci- 


Qmc  Volume 

diuni  Warscewiczi,   Odontoglossum   Alexandrae  var.  Cutse- 


mianum,  Odontoglossum  Coradinei  granditlorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonlo- 
glossum  luteo-purpureum.  Odontoglossum  Roezli,  Odonto- 
glossum Schillerianum.  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis. 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudatum 
giganleum.  Selenipedium  Schroderae  var.  splendens,  Spa- 
thoglotlis  plicata,  Slanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  striatum.  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopetalum  rostratum. 


<imo    Volume 


A(Mi(lcs  Ficl(liii{;i.  AcimmIIics  [;i;iii(]illni;i.  Acriilcs  Hoiillc- 
liaiiimi.  Ajjaiiisia  (;yanca.  Aiijpaccimi  Ijtlii'oslacliys  Sodcni. 
Aii{;nl(ia  uiiillora.  Brassavola  cuciillala  var.  ciisiiiilala.  liolbo- 
|ili\lliim  ([lanilillonim.  Calascliirn  Himjjciollii  var.  aiin'imi. 
(laiasclimi  r.imjfiTiillii  var.  l'dtlsi.iiuiiii.  Calascliiiii  (lrii|M(!ns, 
Calasoliiiii  pulclinim.  (lalllcya  (iilic/iac.  Calth'va  laliiala  var. 
autumnalis,  Callleya  virf;inalis.  (îlcisdsldina  ciassirolium, 
Oypii|icdium  Arlliuiiaiuiin  var.  pallidiiin.  (".ypiipcdium  Can- 
iiarliaiium,  (lypiipodiiim  (airlisi.  (".ypripcdiiiin  Hairisianiim 
var.  superijuni,  (",y|)iip(Hliiim  I.ci'anum.  (^ypiipcdiiim  Moensi- 
aiuim,  Cypripodium  pracslaiis.  Cypiipcdiiim  Van  Houtlca- 
nuni.    Cypripctlium   villosum.  (A'piipi'diiini  (Solonipediiun) 


Wallisi.  Dciididhiiiiii  piii'piiiciiin  var.  raiidididimi.  D<'n(lro- 
l)iiim  nilrilcriiiii.  Dciidrnhiiiin  slrohloccras  var.  Hossiaiuun. 
lonopsis  paiiicidala  v.ir.  iiiaxiina.  Masdcvallia  niacriira,  Masde- 
vallia  spcclnim.  Milloiiia  spcclaliilis  Morrdiana.  Oncidiiini 
clicirDplioriim.  Oiicidiiiin  papiliii  var.  majiis.  Oncidiiim  Pha- 
laciiopsis.  ()d((iil()j;l()ssmn  cilnisimmi  var.  Devaiisayi-aiumi. 
Odoiilojjlossmn  ci-ispum  var.  f'asluosiim.  Odontoglossum  cris- 
[)nm  var.Triaiiai!.  Odoiilofjlossum  cuspidatum.Odonloglossuin 
Hari-yanuni.  OdoiUojjlossum  odoratuni  var.  Ijapliicanluni . 
Odontoglossum  Iriiimplians,  Odontcjglossuin  Uro-Skinnori. 
I*apliinia  Lindeniana,  Papliinia  Modiglianiana.  Rodrigue/.ia 
Hungerolhi.  Vanda  siiporlia. 


4""'   VoluiMe 


Acridcsquinqupvulnoriim.  Aiigracciim  scsquipedalc.  Angii- 
loa  (^ilowesi,  Callleya  cliocoonsis  var.  Miss  Nilsson.  Caltleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  CattIcyaMossiac  var.  Warocquoana. 
Ciri'iiopclaliiiu  pulclirum.  Coelogyiic  cristata  var.  alba,  Com- 
pareltia  Caicala.  Cypripodium  iicllaUiltmi.  Cypripcdiiini 
Kiliôttianiim.  (',y|iripciliiim  Harrisianiiin  var.  polycliromiim, 
(lypripcdiam  Maslcr.sianum.  Cypri[K'diuni  Mileaiianum.  Dcn- 
drol)iuni  Bensoniae.  Dcndrobium  densilloriim.  Epidendrum 
nemorale.  Laelia  majalis.  Loploles  hicolor.  Lycasto  Skinneri 
var.  alba,  Masdcvallia  tovarcnsis,Millonia(Otlont.)Xl^leuana. 
Mesospinidium  vulcaiiicum,  Nanodcs  Mcdusae,  Odontoglos- 


sum Blpichrodrriaiinm.  Odontoglossum  ('crvantesi  lilacintim, 
Odontoglossum  (ilonerianuni,  Odontoglossum  HallI,  Odonlo- 
{;lossum  Pcscatorei  var.  l^indeni.  Oilontoglossum  latimacu- 
laluni,  Odontoglossum  radiatum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odontoglossum  Warocqneanum.  Oncidium  Forbosi 
maximum.  Oncidium  iridifolium.  Oncidium  maci'antlium. 
Pliaius  grandifolius.  Polyslachia  pubescens,  Selenipedium 
caudatum  var.  Albertianum,  Sophronitis  granditlora.  Thunia 
Marslialli,  Vanda  coerulea,  Vanda  Iricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


^me  Volmne 


.\da  aurantiaca,  Acriilcs  Augustianum.  Angraecumcitratum, 
Angraecum  cburncum  var.  supcrbum.  Bifrenaria  Harrisouiac, 
Bolbophyllum  Lobbi,  (îalantlic  Masuca,  Calanthe  Veilchi, 
Catasctum  macrocarpum  var.chrysantbum,  Cattleya  Trianae 
var.  purpurata,  Cattleya  Trianae  var.  M""'  Marlin-Cabuzac. 
Cattleya  Trianae  var.  pallida.  C-attlcya  Trianae  var.  striala, 
Cattleya  maxima  va--.  Malouana.  Cymbidium  Mastersi,  Cypri- 
pedium  barbato-Vcitchianuni,  Cy|)ripcdiiuii  nitcns.  Cypri- 
pedium  orpbanum,  Dcndrobium  crumenatum.  Dendrobium 
infudibulum.  Dendrobium  Mirbelianum.  Dcndrobium  Pax- 
loni.  Dcndrobium  Wardianum  vai'.  Lovvi.  Epidendrum  pris- 


malocarpum,  Epidendrum  vitellinum,  Gongora  maculala, 
HouUctia  Brockleliurstiana,  Laelia  anccps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycaste  costala,  Masdevallia  ignea,  Miltonia 
Blunti  var.  Lubbersiana,  Miltonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liailianum,  Oncidium  sarcodes,  Odontoglossum  Boddaertia- 
num.  Odontoglossum  Duvivierianum,  Odontoglossum  liasti- 
labium.  Odontoglossum  maxillare,  Odontoglossum  odoratuni 
var.  sti'iatum.  Odontoglossum  Schlesingerianum.  Plialac- 
nopsis  Schilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopetalum  intcrmedium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


0™<=  Volume  (quatre  li~vi*a,isojijS  parues) 


Calanthe  veralrifolia,  Cirrhopelalum  Mastersianum,  Coelo- 
gyne  ocellata  var.  maxima.  Coryanthes  Bungerothi,  Cypri- 
pcdium  Fraseri.  Cypripodium  praestans  var.  Kimballianum, 
Dendrobium    Dalliousicanum ,     Dendrobium    Devonianum , 


Dendrobium  Galliceanum,  Masdevallia  Reiclienbachiana. 
Maxillaria  longisepala.  Oncidium  Krameri,  Pliaius  Hum- 
bloti,  Selenipedium  grande,  Selenipedium  Sedeni  candidu- 
lum,  Stanliopca  oculata. 


Le  prix  des  volumes  pmnis  de  la  «  LTNDENJA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

1^'  Volume,  125  fr. ;  2'"^  Volume,  100  fr.  ;  3'"^  Volume,  75  fr.  ;  4""^  Volume,  70  fr. ;  5""^  Volume,  65  fr. 

LES    CINQ   VOLUMES    PRIS   ENSEMBLE    :    400   FRANCS 

gme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  VEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    ••     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    16'"'=    NUMÉRO    : 

Pages 

Clirouique  Orcliidéenne  mensuelle 245 

Causerie  sur  les  Orchidées  —  VI 247 

Le  21"io  Meeting  de  «  L'Orchidéenne  » 250 

Les  Orchidées  de  rapport 253 

La  question  du  charbon  de  bois 255 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  novembre 259 


L ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents    d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICIIRODER,  consul-général  de  S.  M.  Brilanniqiie,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  rOrchido-pliile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100.   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
SecnHairc  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  9  et  10  novembre  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Inlernationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas,,  D'"  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 


l"    NOVEMBRE    l8go  245 


CHRONIQUE  ORCHIDÉENNE  MENSUELLE 

UN  NOUVEL  HYBRIDE  DE  CYPRIPEDIUM  a  excité  beaucoup  de  curiosité 

à  une  exposition  récente  de  la  Société  d'horticulture  du  Massachusetts,  aux 

États-Unis  ;  c'était  un  produit  du  C.  concolor  et  du  C.  Veitchi,  tenant  le  milieu 

entre  ses  deux  parents.  Il  présentait  cette  particularité  qu'ayant  été  semé  il  y  a 

deux  ans  seulement,  il  avait  fleuri  en  un  délai  beaucoup  plus  court  que  celui 

qu'exigent  d'ordinaire  les  hybrides  d'Orchidées,  et  cette  croissance  rapide  est 

d'autant  plus  faite  pour  surprendre  que,  comme  le  fait  remarquer  le  journal 

Garden  and  Foresi,  le  C.  concolor  pousse  lui-même  très  lentement. 

* 
*  * 

LES  ORCHIDÉES  D'OCCASION,  c'est  un  titre  bien  fait  pour  encourager 
un  grand  nombre  de  personnes  qui  admirent  ces  belles  plantes,  mais  qui 
n'osent  pas  entreprendre  leur  culture  parce  qu'elles  craignent  des  frais  trop 
élevés  ;  ces  amateurs  pourront  aisément  satisfaire  leur  goût  et  faire  de  belles 
acquisitions  à  prix  très  modérés  dans  la  serre  spéciale  ouverte  récemment  à 
L'Horticulture  Internationale.  Cet  étabhssement  était,  plus  que  tout 
autre,  à  même  d'entreprendre  une  propagande  de  ce  genre;  ses  vastes  impor- 
tations et  l'importance  de  ses  cultures  lui  permettent  de  sacrifier  toutes  les 
plantes  qui  ne  sont  pas  irréprochables.  Leur  vente  dans  les  conditions  si 
avantageuses  qui  sont  annoncées  au  public  ne  rapporte  assurément  aucun 
bénéfice,  mais  elle  encourage  grandement  les  débutants,  qui  peuvent  se  procurer 
là  de  belles  espèces,  dans  un  état  de  santé  excellent,  à  des  conditions  extrême- 
ment favorables.  C'est  le  complément  nécessaire  de  l'œuvre  de  vulgarisation 
que  nous  poursuivons  depuis  tant  d'années  et  les  résultats  acquis  dès  aujour- 
d'hui permettent  de  penser  que  ce  moyen  de  propagande  ne  sera  pas  le  moins 

efficace  auprès  du  public. 

* 

M.  JAMES  BACKHOUSE,  l'horticulteur  anglais  si  réputé,  est  mort  le  31  août 
dernier,  à  l'âge  de  65  ans.  Il  avait  cultivé  avec  beaucoup  de  succès  les  Coni- 
fères, les  Fougères,  et  les  Orchidées,  dont  quelques  belles  espèces  ou  variétés 


246  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES  • 

lui  ont  été  dédiées.  Sa  mort  est  une  grande  perte  pour  l'horticulture  anglaise, 
si  cruellement  éprouvée  déjà  au  cours  de  cette  année. 

* 

*  * 

M--  J.  BARBOSA-RODRIGUES,  directeur  du  Muséum  botanique  de  l'Ama- 
zone, a  été  nommé  directeur  du  Jardin  botanique  de  Rio  de  Janeiro,  dont 
l'organisation  a  été  modifiée  par  décret  du  23  juin  dernier. 

Nous  adressons  à  M.  Barbosa  Rodrigues,  qui  s'est  occupé  spécialement 
des  Orchidées  brésiliennes,  nos  sincères  et  cordiales  félicitations. 

* 

*  * 

LE  DENDROBIUM  PHALAENOPSIS,  une  merveilleuse  Orchidée  qui  était 
malheureusement  très  rare  jusqu'ici  dans  les  cultures,  vient  d'être  importé  en 
d'excellentes  conditions  par  L'Horticulture  Internationale  à  Bruxelles. 
C'est  une  espèce  alliée  aux  D.  bigibbum  et  D.  Macfarlanei,  mais  qui  leur  est 
bien  supérieure  pour  la  grandeur  et  l'éclat  de  ses  fleurs  ;  celles-ci  sont  mauve 
pourpré,  d'un  coloris  plus  foncé  sur  les  bords  des  segments,  et  ont  le  labelle 
d'un  beau  rouge  pourpré  sombre,  trilobé,  avec  le  lobe  antérieur  plus  pâle. 
Elles  se  produisent  en  longues  grappes  du  plus  élégant  effet,  pendant  les  mois 
d'août,  septembre  et  octobre. 

Cette  magnifique  Orchidée  va  donc  être  bientôt  répandue  dans  toutes  les 
collections  de  choix.  Le  prix  en  est  d'ailleurs  fixé  par  ses  importateurs  à  un 

chiffre  des  plus  modérés. 

* 

*  * 

UN  SELENIPEDIUM  SEDENI  qui  se  trouve  dans  les  serres  de  M.  F.  Della 
Porta,  horticulteur  à  Como  (Itahe),  a  produit  cette  année  une  double  mon- 
struosité. Il  portait  deux  tiges  florales,  dont  l'une  se  terminait  par  une  fleur 
munie  de  deux  labelles,  et  l'autre  par  une  fleur  plus  singuhère  encore.  Dans 
celle-ci,  les  sépales  avaient  pris  la  place  des  pétales,  tandis  que  le  sépale 
dorsal  était  remplacé  par  un  pétale  unique.  Un  Cypripedium  Spicerianum 
splendens,  qui  vient  de  fleurir  chez  le  même  horticulteur,  a  produit  une  fleur 
dépourvue  de  labelle,  tout  en  ayant  la  colonne  parfaitement  régulière. 

Il  est  curieux  que  ces  anomalies  soient  beaucoup  plus  fréquentes  dans  le 
genre  Cypripedium  que  dans  tout  autre;  on  peut  remarquer  aussi  que  le 
C.  superbiens,  ainsi  que  le  5.  Sedeni,  sont  tout  particulièrement  sujets  à  pré- 
senter des  monstruosités  de  ce  genre. 


l"    NOVEMBRE    1890  247 


CAUSERIE    SUR     LES    ORCHIDEES 
VI.  —  Les  Cattleya  Warocqueana  et  la  presse  horticole  anglaise 

Nous  mentionnons  plus  loin  l'apparition  des  premiers  Cattleya  Warocqueana 
et  leur  très  vif  succès  au  21^  meeting  de  L'Orchidéenne.  Ce  succès  a  reçu 
une  éclatante  consécration  au  meeting  de  la  Société  Royale  d'Horticulture  de 
Londres,  tenu  le  surlendemain,  et  dans  lequel  les  Cattleya  Warocqueana  ame- 
thystina  et  Cattleya  Warocqueana  fiamniea  obtenaient  chacun  un  certificat  de 
première  classe.  Le  jugement  prononcé  par  le  jury  belge  a  donc  été  confirmé 
avec  une  singulière  précision  par  celui  de  juges  anglais  d'une  compétence 
indiscutable  et  dont  la  sévérité  est  bien  connue. 

Nous  avions  projeté  de  donner  aux  lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  une 
description  de  ces  merveilleuses  nouveautés;  il  nous  paraît  préférable  de  repro- 
duire les  portraits  qu'en  ont  faits  des  témoins  qui  pourront  sembler  plus  désinté- 
ressés. Voici  des  extraits  des  comptes-rendus  du  meeting  de  Londres,  tirés  des 
principaux  journaux  horticoles  anglais. 

Le  Gardeners'  Chronicle  s'exprime  de  la  façon  suivante  : 

«  Quelques  Orchidées  intéressantes  étaient  présentées,  parmi  lesquelles  figu- 

«  raient  au  premier  rang  une  série  de  variétés  du  nouveau  Cattleya  Warocqueana, 

«  envoyées  des  serres  de  L'Horticulture  Internationale;  lorsqu'on  péné- 

«  trait  dans  la  salle,  au  sortir  du  brouillard  qui  a  régné  toute  la  journée,  ils 

«  produisaient  une  impression  splendide.  Le  C.  Warocqueana  delicata  est  une 

«  forme  élégante,  avec  les  sépales  et  les  pétales  rose  pâle;  le  labelle,  qui  dans 

«  la  plante  type  est  d'un  coloris  très  riche,  contrastant  d'une  façon  saisissante 

«  avec  les  pétales  et  les  sépales  blancs,  est  ici  plus  pâle  et  a  la  macule   égale- 

«  ment  de  dimension  réduite.  La  variété  C.  Warocqueana  regalis  a  les  fleurs 

«   roses,  avec  les  pétales  très  larges,  et  le  fond  du  labelle  plus  sombre.   Le 

«  suivant  est  le  C.  Warocqueana  flammea,  avec  les  fleurs  mieux  formées,  d'une 

«  teinte  générale  rose  carminé,  nuancée  de  lilas  ;  le  labelle  a  presque  la  même 

«  couleur  que  le  reste  de  la  fleur,  et  porte  sur  le  lobe  antérieur  une  macule 

«  centrale  cramoisie;  mais  c'est  la  variété  nommée  C.  Warocqueana  amethystina 


248  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

«  qui  a  entre  toutes  le  plus  riche  coloris;  ses  fleurs  bien  formées,  sont  d'un 

«  rose  cramoisi  foncé,  et  le  labelle  très  étalé  est  d'une  teinte  rose  lilacé  plus 

«  foncée  que  les  sépales  et  les  pétales,  sauf  une  étroite  bordure  qui  est  colorée 

«  comme  ceux-ci.  Au  total,  c'est  une  ravissante  série  de  plantes,  et  les  fleurs 

«   ont  un  coloris  distinct  qui  est  tout  à  fait  particulier —  » 

* 
*  * 

Voici  l'appréciation  du  Garden  : 

«  La  série  de  variétés  du  C.  Warocqueana,  exposées  par  M.  Linden,  pré- 

«  sentaient  de  grandes  variations.  Le  Cattleya  Warocqueana  amethystina  a  les 

«  fleurs  d'une  grande  ampleur,  et  qui  ne  laissent  pas  que  de  ressembler  comme 

«  allure  à  celles  du  C.  gigas;  leur  coloris  est  très  riche  ;  les  sépales  sont  d'un 

«  rose  chaud,  et  les  pétales  larges  et  massifs  ont  la  même  couleur  intense;  le 

«  labelle  est  d'une  teinte  plus  sombre  encore,  relevée  par  quelques  lignes  d'or 

«  dans  l'intérieur  de  la  gorge.  Quelques  plantes  de  cette  variété  donneraient 

«  à  une  serre  d'Orchidées  un  éclat  considérable  à  cette  époque  de  l'année. 

«  Le  C.  Warocqueana  flammea  est  un  superbe  Cattleya,  à  fleurs  presque  aussi 

«  larges  que  celles  du  précédent,  mais  qui  n'est  pas  tout  à  fait  aussi  massif; 

«  il  est  exceptionnellement  florifère,  car  il  avait  une  forte  grappe  portant  cinq 

«  fleurs.   Celles-ci  sont  d'un  rose  chaud,  très  distinct  et  très  séduisant.   Le 

«  labelle  frisé  a  une  riche  teinte  jaune  dans  la  gorge  et  en  avant,  et  porte  une 

«  macule  centrale  et  des  stries  pourprées  sur  un  fond  rose  pâle.  A  côté  des 

«  variétés  primées  étaient  le  C.  Warocqueana  regalis,  belle  variété  aux  fleurs 

«  d'une  riche   couleur  rose,    avec   le   labelle  très  élégamment  frisé,  pourpre 

«  foncé  à  la  partie  antérieure;  le  C.   Warocqueana  delicata,  qui  fait  penser  au 

«  C.  speciosissima,  et  qui  est  extrêmement  florifère  ;  la  fleur  est  rose  pâle,  sauf 

«  le  labelle  qui  est  blanc  au  dessus,  jaune  à  l'entrée  de  la  gorge,  et  cramoisi 

«  foncé  relevé  de  lignes  blanches  à  l'extrême  base,  La  partie  antérieure  est 

«  pourpre  foncé,  excepté  la  bordure  qui  est  rose  et  abondamment  frangée.  » 

* 
*  * 

Le  Journal  of  Horticulture  n'est  pas  moins  élogieux  : 

«  M.  Linden  exposait  un  groupe  d'Orchidées  remarquables,  parmi  les- 
«  quelles  étaient  plusieurs  plantes  de  Cattleya  Warocqueana,  qui  présentaient 
«  des  variations  considérables  dans  la  grandeur  et  le  coloris  des  fleurs.  Deux 
«  de  ces  variétés  ont  été  choisies,  comme  les  plus  distinctes  et  les  plus  méri- 
«  tantes,  pour  recevoir  des  certificats,  mais  l'opinion  générale  était  que  la 


l"    NOVEMBRE    1890  249 


«  série  des  formes  qui  rentrent  dans  le  type  Warocqueana  seront  précieuses 
«  comme  Cattleya  à  floraison  hivernale.  Le  C.  Warocqueana  flammea  est  une 
«  belle  variété...  très  vigoureuse  et  très  florifère.  Le  C,  Warocqueana  amethys- 
«  tina,  de  fleur  un  peu  plus  petite  que  le  précédent,  mais  d'un  plus  splendide 
«  coloris,  les  sépales  et  pétales  cramoisi  éclatant,  le  labelle  d'un  riche  rouge 
«  magenta.  Très  impressionnant.  » 

*  ^î; 

Le  Gardeners'  Magazine  s'exprime  de  la  façon  suivante  : 

«  Les  Orchidées  comprenaient  un  nombre  considérable  de  nouveautés  impor- 
«  tantes,  au  premier  rang  desquelles  les  variétés  du  Cattleya  Warocqueana; 
«  le  C.  Warocqueana  amethystina,  forme  distincte  et  superbe,  avec  ses  fleurs 
«  d'une  extrême  ampleur,  les  pétales  et  les  sépales  d'un  riche  rose  cramoisi, 
«  et  le  labelle  d'un  splendide  améthyste  pourpré;  le  C.  Warocqueana  flammea, 
«  très  belle  variété,  aux  fleurs  grandes  et  superbement  formées,  avec  les 
«  sépales  et  pétales  d'un  rouge  éclatant,  le  labelle  plus  pâle,  teinté  d'améthyste 

«  avec  des  macules  orange.  » 

* 

*  * 

Enfin  citons  encore  le  compte-rendu  du  Gardening  World  : 
«  Le  C.  Warocqueana  amethystina  a  les  sépales  et  les  larges  pétales  ellip- 
«  tiques  uniformément  teintés  d'une  riche  couleur  rose  foncé.  Le  labelle  est 
«  ample,  bifide,  d'une  riche  couleur  pourpre,  strié  de  lignes  jaunes  dans  la 
«  gorge.  La  plante  exposée  par  M.  Linden  avait  deux  fleurs  de  grande  dimen- 
«  sion,  et  cependant  ce  n'est  que  la  première  fois  qu'elle  fleurit.  Le  Cattleya 
«  Warocquea7ta  flammea  a  les  sépales  ainsi  que  les  larges  pétales  ovales  d'un 
«  rose  plus  délicat  et  plus  doux  que  ceux  du  C.  Warocqueana  amethystina.  Le 
«  labelle  très  ample  a  le  lobe  antérieur  bifide  orbiculaire,  ondulé  sur  les  bords, 
«  et  d'une  couleur  pourpre  clair,  avec  des  stries  et,  au  centre,  une  bande  de 
«  nuance  pourpre  foncé.  Des  deux  côtés  de  la  gorge  se  trouvent  deux  macules 

«  jaunes.  » 

* 

*  * 

Nous  ne  voulons  ajouter  à  ces  descriptions  aucun  commentaire.  Nous  aurons 
d'ailleurs  l'occasion  de  reparler  du  Cattleya  Warocqueana,  sur  lequel  il  reste 
encore  beaucoup  à  connaître.  Une  vingtaine  de  plantes  à  peine  ont  fleuri, 
et  les  autres  promettent  une  riche  floraison  qui  s'épanouira  pendant  les  mois 
de  novembre  et  décembre.  A  ce  point  de  vue,  non  moins  que  par  sa  mer- 
veilleuse beauté,   le  Cattleya  Warocqueana  est  donc  une  acquisition  des  plus 


250  .  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

précieuses;  non  seulement  il  embellira  les  grandes  collections  d'amateurs,  dans 
lesquelles  il  a  sa  place  marquée  dès  aujourd'hui,  mais  il  rendra  les  plus  grands 
services  aux  fleuristes,  car  sa  floraison  à  une  époque  où  les  Cattleya  sont 
extrêmement  rares  lui  donne  un  prix  tout  particulier. 

En  terminant,  signalons  une  particularité  inattendue  ;  une  demi-douzaine 
de  fleurs,  qui  sont  apparues  ce  mois  ci  parmi  les  C.  Warocqiceana,  ressemblent 
d'une  façon  saisissante  au  fameux  Cattleya  labiata  autumnalis,  si  recherché 
depuis  de  longues  années,  et  dont  l'habitat  est  demeuré  inconnu,  pendant 
cinquante  ans,  malgré  des  recherches  opiniâtres.  Serait-il  donc  retrouvé? 

En  tout  cas,  si  c'est  bien  lui  qui  vient  d'être  exhumé,  c'est  lui  notablement 
embelli  et  augmenté  d'une  série  de  formes  voisines  d'une  splendeur  et  d'un 
éclat  inconnus  jusqu'à  présent.  L'Horticulture  Internationale  avait 
exposé  dans  ses  locaux,  les  25  et  26  octobre,  une  vingtaine  de  belles  variétés, 
presque  toutes  distinctes,  qui  ont  fait  sensation. 


LE    21"'    MEETING    DE    '^    l'oRCHIDÉENNE    •? 


La  première  réunion  de  la  3"^  année  a  eu  lieu  le  dimanche  12  octobre  1890, 
dans  le  Pavillon  central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold, 
à  Bruxelles.  Cent  deux  Orchidées  y  étaient  exposées,  parmi  lesquelles  plusieurs 
nouveautés,  et  les  Cattleya  Warocqiieana,  qui  ont  fait  sensation. 

Le  Jury,  présidé  par  M.  J.  Linden,  un  des  Présidents  d'honneur  de  L'Or- 
chidéenne,  se  composait  de  MM.  Rodigas,  secrétaire,  Kegeljan,  Moens, 
G.  MiTEAU,  A.  WiNCQZ,  Massange  de  Louvrex  et  D""  van  Cauvv^elaert. 

Le  Comité  directeur  était  représenté  par  MM.  Lucien  Linden,  secrétaire, 
et  du  Trieu  de  Terdonck,  trésorier  de  la  Société. 

Parmi  les  Orchidées   les   plus  remarquables,  il  convient  de  citer  : 

Deux  Odontoglossum  Alexandrae  et  un  0.  Alexandrae  guttatum,  d'une  grande 
perfection  de  formes;  des  Cypripedium  admirablement  cultivés,  Cypripedium 
oenanthum,  spécimen  portant  27  fleurs,  Cypripedium  hybridum,  23  fleurs,  et 
Cypripedium  Curtisi,  et  surtout  le  Cattleya  exoniensis,  hybride  de  tout  premier 
ordre,  de  M.  G.  Warocqué; 

UOncidium  Forbesi,  variété  magnifique,  de  M.  le  comte  de  Bousies; 


l"   NOVEMBRE    1890  25 I 


Le   Cypripediimt  Van  Molianum,   hybride  intéressant,   de  M.   G.  Miteau  ; 

Les  Cattleya  Gaskelliana  pallida  et  C.  Forbesi  Houzeauana,  variété  très 
distincte,  de  M.  Houzeau  de  Lehaie; 

Les  beaux  Cypripedium  Sallieri,  C.  villosum  alho-marginatiim  et  C.  villosum 
aureum,  Aerides  Fieldingi  et  Pilunma  nobilis,  de  M.  Moens; 

Les  Cattleya  Warocqueana  var.  flammea,  C.  Warocqueana  var.  amethystina, 
C.  Warocqueana  var.  regalis,  et  C.  Warocqueana  var.  delicata;  le  C.  du  Bnys- 
soniana,  espèce  nouvelle,  le  Catasetum  Bungerothivar.  Randi;  l'intéressant  Den- 
drohium  inauditnm;  le  Gakandra  d' Escragnolleana,  VOncidium  Lansbergeanum, 
nouveauté  analogue  au  gracieux  0.  tricliodes,  mais  de  dimensions  très  ampli- 
fiées et  de  coloris  plus  éclatant,  et  le  Mormodes  maculatum,  toutes  Orchidées 
nouvelles,  d'introduction  directe,  très  remarquables;  les  Laelia  grajididissiina  et 
elegans  var.  Turneri,  le  Masdevallia  macrura,  bien  fleuri;  les  Cattleya  gigas; 
les  Phalaenopsis  Lowi  et  Esmeralda  var.  candidiila,  ainsi  que  toute  une  série 
de  Laelia  purpurata,  variétés  nouvelles,  de  ]\L  Linden; 

Le  magnifique  Cattleya  aurea  Lindeni,  variété  hors  ligne,  bien  supérieur  au 
type;  VOdontoglosswn  Insleayi  et  le  Cypripedium  œnanthum  superbum  de  AL  le 
D"'  Van  Cauwelaert,  tous  trois  récompensés  par  le  jury  et  formant  un  lot  de 
premier  ordre; 

Le  superbe  Cypripedium  callosiim  et  la  très  belle  variété  du  Cattleya  bicolor, 
de  M.  VAN  Lansberge  ; 

Un  charmant  Odontoglossum  Alexandrae,  de  M.  le  D""  Capart; 

Les  Cypripedium,  et  surtout  le  remarquable  C.  expansum,  de  M.  Wallaert; 

UOncidiiim  aiirosum,  d'une  superbe  floraison,  de  M.  H.  Schmitz; 

Les  Laelia  elegans  var.  Turneri,  variété  d'une  très  grande  beauté,  et  Cattleya 
Gaskelliana,  de  MM.  Vervaet  et  C'^; 

Les  Cypridedium  marmorophyllum  et  œnanthum  superbum,  Miltonia  candida,  et 
les  belles  variétés  de  Cattleya  Gaskelliana,  de  M""*  O.  Block; 

U Odontoglossum  grande,  admirablement  fleuri,  de  M.  Stepman  ; 

L,' Odontoglossum  Schlieperiannm,  de  M.  A.  Wincqz. 

Le  jury  a  décerné  les  récompenses  suivantes  : 

Diplômes  d'Honneur  de  i''^  classe  aux  Cattleya  Warocqueana  var.  Amethys- 
tina, de  M.  Linden,  à  l'unanimité  ;  Cattleya  Warocqiceana  var.  flammea,  de 
M.  Linden,  à  l'unanimité;  Cattleya  du  Buyssoniana,  de  M.  Linden,  à  l'unanimité; 
Catasetum  Bungerothi  var.  Randi,  de  M.  Linden,  à  l'unanimité;  Cattleya  Waroc- 
queana var.  regalis,   de   M.   Linden  ;    Cattleya  Warocqueana  var.  delicata,   de 


252  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

M.  Linden;  Caitleya  aurca  var.  Lindeni,  de  M.  le  D''  Van  Cauwelaert  et 
Aganisia  discolor,  de  M.  Linden. 

Diplômes  d'Honneur  de  2'""  classe  aux  Galeandrea  d'Escragnolleana,  de 
M.  Linden;  Laelia  purpurata  var.  delicata,  de  M.  Linden. 

Certificats  de  Mérite  de  i'*^  classe  aux  Cypripedium  callosuni,  de  M.  van 
Lansberge,  à  l'unanimité;  Odontoglossum  Alexandraevar.,  de  M.  G.  Warocqué, 
à  l'unanimité  ;  Cypripedium  œnanthum  superbuui,  de  M.  le  D""  Van  Cauwelaert, 
à  Vunaniniité;  Laelia  elegans  var.  Turneri,  de  MM.  Vervaet  et  C'*",  à  l'unani- 
mité; Laelia  grandidissima ,  de  M.  Linden,  à  l'unanimité;  Oncidtum  Forbesi, 
de  M.  le  comte  de  Bousies;  Masdevallia  macrura,  de  M.  Linden;  Cattleya 
exoniensis,  de  M.  G.  Warocqué;  Cypripedium  Van  Molianum,  de  M.  G.  Miteau; 
Cypripedium  expansum,  de  M.  Wallaert  et  Laelia  elegans  var.  Turneri,  de 
M.  Linden. 

Certificats  de  Mérite  de  2'"''  classe  aux  Cypripedium  villosum  var.  albo- 
marginatum,  de  M.  Moens;  Cattleya  granulosa,  de  M.  Linden;  Odontoglossum 
Insleayi,  de  M.  le  D''  Van  Cauwelaert  et  Odontoglossum  crispum,  de  M.  le 
D""  Cap'art. 

Certificats  de  Culture  de  i'"  classe  aux  Cypripedium  aenanthum,  de 
M.  G.  Warocqué,  à  l'unanimité  et  par  acclamation;  Cypripedium  hybridum, 
de  M.  G.  Warocqué,  à  l'unanimité  et  par  acclamation;  Oncidium  flabellulatum, 
de  M.  G.  Warocqué;  Oncidium  aurosum,  de  M.  H.  Schmitz  et  Oncidium  flabel- 
lulatum,  de  M.  Linden. 

Le  nombre  des  récompenses  décernées  est  assez  considérable,  et  cependant 
le  jury,  d'après  l'opinion  unanime  des  visiteurs,  s'est  montré  très  sévère;  telle 
était  la  beauté  des  plantes  exposées,  que  presque  chacune  paraissait  digne 
d'obtenir  une  distinction. 

Rarement  les  meetings  de  L'Orchidéenne  avaient  réuni  autant  de  nou- 
veautés magnifiques,  et  de  spécimens  de  culture  remarquable.  Les  amateurs  qui 
montrent  une  émulation  de  plus  en  plus  grande,  s'étaient  surpassés  cette  fois. 

Il  est  permis  d'ailleurs  d'espérer  que  le  progrès  ne  se  ralentira  pas,  et  que 
les  réunions  prochaines  ne  seront  pas  inférieures  comme  beauté  aux  merveilles 
que  nous  venons  de  citer.  Cet  hiver  garde  encore  aux  amateurs  d'Orchidées 
beaucoup  d'éclatantes  surprises,  et  nous  ne  saurions  trop  engager- les  étrangers 
à  venir  assister  à  quelques-uns  des  meetings  mensuels  de  L'Orchidéenne; 
ils  sont  des  plus  instructifs. 


I^*"    NOVEMBRE    l8gO  253 


LES      ORCHIDEES      DE     RAPPORT 

POUR  LA  GRANDE  CULTURE 

III.  —  Les  Cypripedium  fleurissant  en  hiver 

Parmi  les  Orchidées  qui  fleurissent  pendant  l'hiver  il  en  est  peu  qui  présentent 
plus  d'avantages  que  les  Cypripedium,  si  répandus  aujourd'hui,  si  peu  coûteux 
relativement,  et  si  faciles  à  cultiver.  Les  espèces  et  les  hybrides  spécialement 
propres  à  embellir  les  appartements  entre  novembre  et  mars  n'exigent  du 
cultivateur  ni  grandes  dépenses,  ni  soins  bien  considérables.  Dans  l'état  actuel 
du  marché  des  Cypripedium,  il  serait  facile  de  dépenser  une  grande  fortune  à 
acheter  des  nouveautés,  mais  il  faut  mettre  à  part  ceux  qui  ne  coûtent  cher 
qu'à  cause  de  leur  rareté;  je  ne  m'occuperai  ici  que  des  plantes  vraiment  belles, 
et  de  celles  qui  n'exigent  pas  une  trop  forte  dépense,  qui  sont  de  culture 
aisée,  et  qui  peuvent  produire  beaucoup  comme  fleur  coupée. 

Les  Cypripedium  sont  particulièrement  avantageux  à  cultiver  dans  les 
grandes  villes,  parce  que  leurs  fleurs  résistent  bien  aux  effets  pernicieux  de 
l'air  enfumé,  si  funeste  en  général  aux  fleurs  des  Orchidées.  Les  brouillards, 
qui  détruisent  à  la  fois  les  boutons  et  les  fleurs  des  Cattleya,  des  Phalae- 
nopsis,  n'ont  jamais  endommagé  les  fleurs  des  Cypripedium. 

Pour  cultiver  ces  plantes  au  point  de  vue  de  la  floraison,  soit  en  été,  soit 
en  hiver,  il  n'est  pas  besoin  de  grandes  connaissances,  tant  cette  culture  est 
peu  compliquée  dans  tous  ses  détails.  La  préparation  du  compost  qu'elles 
réclament  est  le  point  le  plus  important  ;  je  recommande  la  terre  fibreuse  et  le 
sphagnum.  La  terre  fibreuse  devra  être  débarrassée  de  la  presque  totalité  des 
fins  débris  qu'elle  contient  avant  d'être  employée.  Elle  sera  mélangée  avec  le 
sphagnum  en  proportions  égales. 

Les  Cypripedium  demandent  beaucoup  d'humidité  pendant  la  saison  de 
croissance,  et  modérément  aux  autres  époques;  comme  il  arrive  pour  la  plupart 
des  Orchidées,  une  humidité  stagnante  aux  racines  leur  est  funeste,  et  l'on  doit 
prendre  des  dispositions  pour  faire  écouler  rapidement  l'excès  d'eau.  En 
général,  les  pots,  petits  ou  grands,  doivent  être  remplis  de  tessons  à  1/3  environ 


254  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

de  leur  hauteur,  et  couverts  d'une  couche  de  sphagnum;  la  grosseur  des  tessons 
sera  proportionnée  au  diamètre  des  pots. 

Le  printemps  est  la  meilleure  saison  pour  rempoter  les  plantes  dont  les 
racines  réclament  plus  de  place,  par  cette  raison  que  les  racines  deviennent 
actives,  et  se  trouvent  alors  dans  les  meilleures  conditions  possibles  pour 
s'établir  dans  le  nouveau  compost.  En  rempotant,  on  enlèvera  de  la  surface 
et  sur  les  côtés  de  la  motte  tout  ce  qu'on  pourra  détacher  de  vieux  sphagnum 
et  de  terre  fibreuse  sans  risquer  de  blesser  les  racines,  pour  fournir  à  la  plante 
le  plus  possible  de  nouvelle  matière  sans  augmenter  le  volume  du  pot.  Pour 
un  certain  nombre  il  suffira  d'enlever  à  la  surface  la  matière  épuisée,  et  de  la 
couvrir  simplement  d'une  couche  du  nouveau  compost.  Jusqu'à  la  fin  de  la 
croissance,  il  faudra  une  grande  quantité  d'eau  aux  racines  et  dans  l'atmos- 
phère, mais  le  reste  du  temps  une  humidité  modérée  suffit.  Quand  les  plantes 
seront  en  fleurs,  on  les  placera  autant  que  possible  dans  l'endroit  où  l'air  est 
le  plus  sec.  Cette  précaution  sera  spécialement  nécessaire  pendant  l'hiver, 
où  l'humidité  est  nuisible  aux  fleurs  de  toutes  les  espèces. 

En  ce  qui  concerne  la  température,  les  Cypripedium  demandent  des  trai- 
tements variés,  mais  à  part  quelques  exceptions,  tous  exigent  la  tempé- 
rature de  la  serre  tempérée.  Le  C.  Spicerianum,  qui  prospère  dans  celle-ci, 
réussit  parfaitement  aussi  dans  la  serre  chaude,  que  l'on  peut  considérer  comme 
celle  qui  lui  convient  en  réalité  le  mieux.  Le  C.  insigne  et  ses  nombreuses 
variétés,  si  robustes  également,  croissent  et  fleurissent  parfaitement  dans  la 
serre  froide,  ainsi  que  dans  la  serre  chaude,  et  manifestent  une  grande  puis- 
sance d'accommodation  aux  divers  milieux.  Il  est  peut  être  utile  d'ajouter  que 
les  Cypripedium  n'ont  pas,  comme  les  Cattleya,  Dendrobium  et  autres  Orchi- 
dées à  pseudobulbes,  une  provision  de  nourriture  sur  laquelle  ils  puissent 
vivre  pendant  la  période  de  repos;  par  suite  il  n'est  pas  possible  de  les  laisser 
se  dessécher  aux  racines  et  rester  quelque  temps  dans  cet  état. 

Parmi  ceux  que  l'on  peut  obtenir  en  plein  épanouissement  pendant  l'hiver, 
l'on  doit  citer  au  premier  rang  le  C.  insigne,  qui  est  très  répandu,  mais  qui  ne 
manque  ni  de  beauté  ni  de  caractère.  Ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut,  il  peut  se 
cultiver  en  serre  froide. 

Les  horticulteurs  qui  disposent  de  ressources  assez  étendues  ne  manqueront 
pas  de  se  procurer  aussi  le  C.  insigne  Sylhetense,  qui  se  distingue  par  la  teinte 
dorée  de  ses  fleurs  ;  le  C.  insigne  Maulei,  variété  des  plus  remarquables,  dans 
lequel  le  sépale  dorsal  a  une  large  bordure  blanche,  et  le  C.  insigne  Chantini, 


l"    NOVEMBRE    189O  255 


belle  variété  connue  aussi  sous  le  nom  de  C.  insigne  piinctatum  violaceum,  dont 
«  les  fleurs  ont  le  sépale  dorsal  richement  orné  de  taches  pourpres.  D'autres 
espèces  encore  produisent  des  fleurs  pendant  l'hiver  :  le  C.  Harrisianum, 
hybride  vigoureux  et  de  grande  valeur  qui  deviendra  probablement  aussi  abon- 
dant que  le  C.  insigne;  le  C.  Lawrcnccanuni,  qui  est  plutôt  une  plante  de 
printemps  qu'une  plante  d'hiver,  mais  dont  quelques  pieds  donnent  des  fleurs 
en  abondance  vers  la  fin  de  la  mauvaise  saison  ;  le  C.  Leeanum,  qui  provient 
d'un  croisement  entre  le  C.  Spicerianinn  et  le  C.  insigne,  et  que  l'on  ne  saurait 
trop  recommander  pour  la  beauté  de  ses  fleurs;  le  C.  Sedeni,  qui  en  fait,  est 
toujours  en  fleur  ;  le  C.  Spicerianum,  si  séduisant  que  les  premiers  spécimens 
qui  en  furent  importés  furent  vendus  immédiatement  2.500  francs  pièce;  enfin 
le  C.  villosum,  à  bon  droit  populaire,  dont  le  prix  est  tombé  si  bas  aujourd'hui, 
qu'il  n'est  pas  un  cultivateur  d'Orchidées  à  qui  ses  ressources  ne  permettent  de 
l'acheter.  Il  produit  de  très  belles  fleurs,  qui  se  conservent  fort  longtemps  et 
sont  beaucoup  demandées  par  les  fleuristes. 

Les  autres  bonnes  espèces  et  variétés  pour  la  fleur  coupée  sont  les  suivantes  : 
Boxalli,  Dauthieri,  barbatum,  Argus,  callosum,  etc. 

Les  fleurs  de  Cypripedium  se  vendent  généralement  de  cinquante  centimes 
à  trois  francs  et  même  davantage  suivant  leur  beauté.  Elles  sont  très  deman- 
dées et  forment  une  grande  culture  très  profitable. 


LA    QUESTION    DU    CHARBON    DE    BOIS 

[Suite  et  fin,  voir  no  15) 

Réponse  de  M.  G.  Miteau 

Je  suis  de  tous  points  de  l'avis  du  comte  de  Moran  dans  la  question  du 
charbon  de  bois  ;  je  trouve  qu'il  est  plutôt  nuisible  qu'utile  et  je  l'ai  proscrit 
absolument  de  mes  cultures. 

J'estime,  en  outre,  que  le  charbon  fortement  mouillé  et  conservant  indéfini- 
ment pour  ainsi  dire  toute  son  humidité  devient  par  ce  fait  même  à  peu  près 
imperméable  à  l'air  et  par  conséquent  empêche  celui-ci  d'arriver  aux  racines  des 
plantes.  Il  se  tasse  dans  le  compost  infiniment  plus  que  les  tessons,  lesquels 


256  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDÉES 


à  raison  même  de  leurs  formes  et  de  leurs  angles  fort  nombreux  sont  loin 
de  s'adapter,  comme  le  charbon,  les  uns  aux  autres  et  facilitent  singulièrement 
la  circulation  de  l'air  dans  le  compost. 

Cette  question  de  la  circulation  de  l'air  dans  le  compost  même  est  des  plus 
importantes.  Il  faut  par  tous  les  moyens  arriver  à  la  faire  aussi  considérable 
que  possible.  Pour  cela,  détail  accessoire  mais  plus  utile  qu'on  ne  serait  tenté  de 
le  croire  au  premier  abord,  il  convient  d'élargir  notablement  l'orifice  inférieur 
des  pots  à  Orchidées. 

Je  n'emploie,  en  somme,  le  charbon  de  bois  qu'à  l'état  de  poussière  aussi 
fine  que  faire  se  peut,  pour  cicatriser  les  plaies  des  plantes  et  en  arrêter  la 
pourriture, 

G.    MlTEAU. 

*  * 

Réponse  de  M.  P.  Silver 

Je  partage  entièrement  l'opinion  de  M.  le  comte  de  Moran  en  ce  qui  concerne 
les  inconvénients  du  charbon  de  bois-  dans  le  compost  des  orchidées.  J'ai  pu 
constater  très  fréquemment  que  dans  l'intérieur  des  pots  ou  paniers,  les  racines 
s'éloignent  des  m.orceaux  de  charbon,  et  que  celles  qui  se  trouvent  en  contact 
avec  eux  ne  tardent  pas  à  pourrir  ;  je  suis  absolument  persuadé  que  l'eau,  une 
fois  qu'elle  a  imbibé  le  charbon,  ne  s'évapore  qu'avec  une  extrême  lenteur,  et 
c'est  à  mes  yeux  un  inconvénient  des  plus  graves  qui  doit  faire  condamner  l'em- 
ploi de  ce  corps. 

Et  cependant,  il  est  à  remarquer  que  certaines  espèces,  notamment  des 
Phalaenopsis,  prospèrent  parfaitement  sur  des  blocs  de  bois  carbonisés  à  la 
surface. 

Pour  moi,  l'exphcation  de  cette  différence  se  trouve  dans  le  peu  d'épaisseur 
de  la  couche  de  charbon  ainsi  formée  ;  elle  condense  quelques  gaz,  mais  elle  les 
laisse  aussi  dégager  assez  facilement  ;  et  surtout  elle  permet  à  l'eau  de  s'éva- 
porer assez  vite,  plus  vite  que  le  bois  employé  à  l'état  ordinaire  et  qui  a  une 
substance  plus  dense,  moins  poreuse  que  le  charbon.  Il  en  est  tout  autrement 
des  morceaux  de  charbon  cylindriques,  d'une  grande  épaisseur;  les  tessons 
ordinaires  me  paraissent  infiniment  préférables. 

P.  Silver. 

* 

*  * 


NOVEMBRE    1890  257 


Réponse  de  M.  A.  Bleu,  secrétaire-général  de  la  Société  Nationale 
d'Horticulture  de  France 

Lorsque  j'ai  commencé  à  me  permettre  la  culture  de  quelques  Orchidées  — 
c'était  en  1866  —  je  trouvai  celles  que  je  me  procurai  rempotées  avec  un  drai- 
nage de  charbon  dans  du  sphagnum,  auquel  étaient  mélangées  de  petites  mottes 
de  terre  de  bruyère  fibreuse.  Ce  procédé  étant  pratiqué  par  les  maîtres  de 
cette  époque,  je  le  continuai  lorsque  je  jugeai  mes  plantes  en  état  d'être  chan- 
gées et  j'obtins  de  bons  résultats.  J'opérai  ainsi  pendant  deux  ou  trois  ans, 
puis,  désireux  de  voir  si  cet  agent  de  drainage  était  vraiment  avantageux  et 
profitable  aux  Orchidées,  je  le  supprimai  en  le  remplaçant  par  des  tessons.  Je  ne 
tardai  pas  à  constater  que  la  végétation  était  au  moins  aussi  vigoureuse. 

Poursuivant  ces  expériences  pratiques,  je  fis  usage  de  mâchefer,  de  morceaux 
de  bois  et  même  de  copeaux  de  sapin,  de  hêtre,  etc.  —  (pour  toutes  les  Orchi- 
dées épiphytes,  je  préfère  la  culture  en  paniers,  qui  me  semble  plus  en  rapport 
avec  leur  modus  vivendi  et  leur  laisse  davantage  leur  caractère  aérien)  —  je  dois 
dire  que  la  vigueur  des  espèces  ainsi  traitées  ne  laissait  rien  à  désirer. 

Depuis  plus  de  huit  ans,  j'ai  supprimé  tout  drainage  pour  celles  que  je  tiens 
en  paniers  et  je  m'en  trouve  très  bien.  Ce  n'est  donc  pas  au  charbon  qu'étaient 
dus  mes  succès.  A.   Bleu. 

*  * 

Autres  réponses 

...Je  ne  parlerai  pas  de  la  question  des  gaz  absorbés  ou  dégagés;  mais  je 
crois  que  le  charbon  de  bois  est  utile  comme  drainage,  car  les  tessons  laissent 
souvent  entre  eux  beaucoup  d'espace,  tandis  que  les  morceaux  de  charbon  se 
rangent  facilement  les  uns  auprès  des  autres,  et  que  toute  l'eau  peut  s'écouler 
en  eux  de  cette  façon.  Il  est  possible  qu'elle  ne  s'évapore  pas  de  là  aussi  vite  que 
des  tessons,  mais  il  n'y  a  alors  qu'à  mettre  une  épaisseur  de  plusieurs  morceaux; 
ce  seront  ceux  d'en  bas  qui  absorberont  tout,  et  les  racines  ne  toucheront  pas 
l'eau  ;  donc,  si  le  charbon  n'est  pas  meilleur  que  les  tessons,  je  crois  qu'il  n'est 
pas  plus  mauvais,  pourvu  qu'on  l'emploie  bien. 

Le  charbon  de  bois  est  aussi  plus  commode  parce  qu'il  est  moins  lourd;  en 
outre  les  racines  s'y  accrochent  plus  facilement  à  cause  du  peu  de  grosseur  et  de 
la  rondeur  des  morceaux,  tandis  qu'elles  ne  peuvent  pas  bien  se  fixer  après  les 

débris  de  pot,  qui  sont  plats.  Mas  de  Vallia. 

* 


258  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

Je  n'ai  pas  eu  l'occasion  d'observer  d'accidents  provenant  d'un  excès  d'humi- 
dité retenue  par  le  charbon  ;  mais  je  puis  joindre  mon  témoignage  à  celui  de 
MM.  VAN  Lansberge  et  Ballif  en  ce  qui  concerne  la  rapide  décomposition  du 
sphagnum  ;  j'ai  eu  souvent  l'occasion  de  constater  qu'il  pourrissait  et  devenait 
brun  noirâtre  quand  il  était  mélangé  de  charbon,  et  j'ai  renoncé  à  employer 
celui-ci  par  cette  raison,  quoique  je  n'aie  pu  découvrir  la  source  de  cette 
influence  funeste.  Vanda. 

*■ 
*  * 

Plusieurs  de  nos  correspondants  nous  adressent  des  réponses  dans  lesquelles 
sont  reproduits  à  peu  près  les  mêmes  arguments  ;  mais  la  plupart  se  réfèrent 
simplement  aux  plaidoyers  pour  et  contre  que  nous  avons  déjà  publiés. 

Dans  ces  conditions,  il  ne  nous  restait  qu'à  faire  l'addition  des  voix,  et  à 
dire  que  le  référendum  ouvert  par  le  Journal  des  Orchidées  a  donné  au  total  un 
résultat  nettement  défavorable   à  l'emploi  du  charbon  de  bois. 

Conclusion 

Nous  nous  sommes  toujours  défendus  de  toute  prétention  à  l'infaillibilité 
doctrinaire,  à  l'enseignement  ex  cathedra.  A  notre  époque  de  lumières  il  sied 
bien  de  faire  trancher  par  la  controverse  publique  les  questions  scientifiques 
où  chacun  autrefois  s'en  tenait  opiniâtrement  à  son  opinion.  C'est  la  seconde 
consultation  que  le  Journal  des  Orchidées  organise  parmi  les  amateurs  d'Orchi- 
dées, et  nous  n'avons  qu'à  nous  féliciter  des  résultats  instructifs  qu'elle  a 
produits. 

L'article  d'où  est  né  ce  débat,  nos  lecteurs  s'en  souviennent  sans  doute, 
faisait  mention  des  convictions  du  directeur  de  ce  journal;  bien  que  nous 
eussions  été  amenés  depuis  longtemps,  en  effet,  à  nous  former  une  opinion 
contraire  à  celle  de  M.  le  comte  du  Buysson,  nous  n'avons  pas  songé  un 
instant  à  lui  refuser  notre  hospitalité  ni  même  à  formuler  des  réserves,  per- 
suadés que  l'exposé  d'une  théorie  même  discutable  par  un  esprit  aussi  éclairé 
et  aussi  judicieux  que  notre  honorable  collaborateur  serait  toujours  profitable 
pour  nos  lecteurs.  Nous  nous  sommes  fait  un  devoir  d'accueillir  également, 
dans  la  suite,  la  plaidoirie  contraire  de  M.  le  comte  de  Moran,  sous  le 
nom  duquel  nous  savions  trouver  un  des  amateurs  les  plus  distingués  du 
continent;  et  ce  débat  ayant  excité  un  vif  intérêt  chez  beaucoup  d'amateurs, 
qui  nous  exprimaient  le  désir  de  le  voir  aboutir  à  une  conclusion   définitive, 


NOVEMBRE    l8go  259 


nous  avons  consulté  tous  les  pratiquants,  et  nous  les  avons  appelés  à  apporter 
eux  mêmes  leurs  observations  et  le  résultat  de  leurs  expériences  quotidiennes, 

La  conclusion  qui  ressort  de  ce  plébiscite  est  nettement  défavorable  à  l'em- 
ploi du  charbon  de  bois.  La  grande  majorité  des  cultivateurs  d'Orchidées  ont 
été  amenés  à  le  supprimer  après  quelques  années  d'essais,  et  presque  tous  les 
avis  peuvent  se  ramener  à  celui  de  M.  Bleu,  qui  nous  écrit  :  «  Je  me  suis  arrêté 
«  depuis  plus  de  quinze  ans  au  mélange  de  sphagnum  vivant  et  de  terre  de  bruyère 
«  fibreuse.   » 

En  soumettant  aux  lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  ce  résultat  de  notre 
second  plébiscite,  nous  sommes  bien  éloignés  de  chercher  à  nous  prévaloir  du 
triomphe  d'une  opinion  qui  est  la  nôtre;  comme  le  disait  avec  raison  M.  le 
comte  DE  MoRAN,  nous  estimons  que  toute  préoccupation  personnelle  doit  être 
écartée  de  débats  de  ce  genre  ;  mais  nous  croyons  pouvoir  nous  féliciter  d'avoir 
contribué  à  élucider  une  question  qui  passionnait  beaucoup  d'orchidophiles, 
à  en  juger  par  les  nombreuses  lettres  qu'elle  nous  a  values,  et  d'avoir,  une 
fois  de  plus,   fait  sortir  la  lumière  de  la  libre  discussion. 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE   NOVEMBRE 

L'hiver  est  commencé,  et  le  repos  est  établi  partout  maintenant.  C'est  à 
l'époque  où  nous  sommes  qu'il  devient  nécessaire  de  modifier  complètement 
les  traitements  généraux  institués  dans  presque  toutes  les  serres  et  d'inaugurer 
décidément  les  soins  particuliers  appropriés  à  la  mauvaise  saison. 

La  température  dans  les  serres  ne  doit  pas  être  trop  élevée;  s'il  en  était 
autrement,  les  plantes  qui  sont  actuellement  en  repos  entreraient  en  végéta- 
tion, et  celles  qui  croissent  encore  donneraient  des  pousses  allongées  et  faibles; 
par  suite,  elles  seraient  toutes  exténuées  à  la  saison  suivante,  et  ne  donne- 
raient qu'une  floraison  médiocre.  Il  faut  donc  maintenir  une  température 
modérée,  surtout  lorsque  le  temps  est  sombre. 

Il  est  important  également  de  régler  l'humidité  de  l'atmosphère  d'après  les 
fluctuations  de  la  température,  et  de  la  diminuer  lorsque  celle-ci  s'abaisse. 
Quant  à  l'arrosement  des  sentiers,  il  est  bon  de  le  faire  le  soir,  vers  cinq 
heures  et  le  matin  de  bonne  heure. 


2  6o  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 

Serre  froide.  —  L'humidité  du  compost  doit  toujours  être  entretenue,  ainsi 
que  celle  de  l'atmosphère,  quoique  moins  abondante  lorsque  la  température 
s'abaisse.  Chauffer  la  nuit,  et  se  tenir  soigneusement  en  garde  contre  les  gelées; 
ventiler  toujours,  mais  chauffer  en  même  temps.  L'air  est  ici  indispensable. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  Mendeli,  Mossiae,  Trianae  terminent  leur 
croissance;  on  reconnaît  qu'elle  est  tout  à  fait  achevée  lorsque  l'enveloppe 
des  bulbes  se  sèche  et  devient  mince  et  papyriforme;  toutefois  les  racines  sont 
encore  actives  à  ce  moment  et,  jusqu'à  ce  que  cette  enveloppe  se  fende,  la 
végétation  n'est  pas  complètement  suspendue. 

D'autres  espèces,  comme  les  C.  gigas,  C.  Gaskelliana  etc.  fleurissent  avant 
que  le  pseudobulbe  ait  complètement  fini  sa  croissance.  Toutes,  d'ailleurs, 
réclament  le  même  traitement,  à  part  quelques  diiTérences  dans  les  arrosages. 

Beaucoup  de  Dendrobium,  D.  Wardianum,  D.  nobile  et  d'autres,  sont  encore 
actifs  aux  racines,  et  continuent  à  développer  leurs  pseudobulbes  jusqu'au 
moment  de  la  formation  des  boutons;  ceux-là  ne  devront  pas  avoir  un  repos 
complet. 

Serre  chaude.  —  Les  Aerides,  Saccolabium,  etc.  sont  en  repos  à  peu  près 
complet;  arroser  peu,  et  éviter  avec  soin  de  laisser  tomber  des  gouttes  d'eau 
dans  le  cœur  des  pousses,  qui  risqueraient  de  pourrir;  il  est  bon  de  les  sur- 
veiller attentivement  au  moment  des  arrosages,  et  d'enlever  l'eau  qui  pour- 
rait y  être  tombée,  au  moyen  d'une  petite  éponge  placée  au  bout  d'un  pinceau. 

Température  des  serres.  —  Voici  les  températures  moyennes  à  établir 
dans  les  différentes  serres  à  cette  époque  de  l'année.  Le  chiffre  le  plus  bas 
est  celui  qui  devra  être  atteint  pendant  la  nuit  ;  le  jour,  le  thermomètre 
s'élève  toujours  un  peu  plus  haut. 

Haute  serre  chaude    ....  190  à  22°  centigrades  (15°  à  18°  Réaumur) 

Serre  chaude  ordinaire    .     .     .  15°  à  18°  »            (12°  à  14", 5      »       ) 

Serre  tempérée 10°  à  14°  »             (  80  à  11°         »       ) 

Serre  froide 70  à  100  »            (  5°  à     8°         »       ) 

Nous  commencerons  d'ailleurs  à  partir  du  i^''  décembre  à  publier  un 
tableau  contenant  des  indications  précises  sur  la  température  normale  qui 
convient  à  chaque  Orchidée,  ainsi  que  quelques  renseignements  complémen- 
taires sur  les  soins  à  lui  donner. 


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L'HORTICULTURE  liTlRMTlOMLÎ 


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«  Le  plus  beau  des  Catlleya  à   floraison  hivernale  » 
PLUSIEURS  VARIÉTÉS  MAGNIFIQUES  DÉJÀ  RÉVÉLÉES  -=^M 

4  Diplômes  d'Honneur  de  1"  classe  au  21'"'  Meeting  de 
L'Orc/iidéewie  (12  octobre  1890) 
2  Certificats  de  1"  classe  au  Meeting  de  la  Société  royale 
d'Horticulture  de  Londres  (14  octobre  1890) 

g:^^  "Voir  l'article  spéeiol  clans  le  corps  de  ce  nuiiiéro  du  JTournal 
CAUSERIE     SUR    UES    ORCHIDÉES 

Les  prix  de  ce  merveilleux  Cattleya  sont  actuellement  fixés  comme  suit  : 

,     Do7ine  plante 75  frcoics 

rLAnlLo  \     3  Bonnes  plantes 200       » 


n'ayant  pas  fleuri  i  P^^^^t<^  vi^s  forte .   . 

3  Plantes  plus  fortes 


100  à  200       » 
260  à  500       » 


Spécimens^  Plantes  en  boutons^  en   Heurs  ou  variété  extra 


Prix   et    détails    par    correspondance. 


CATTLEYA  LABIATA  AUTUMNALIS 

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IBO    à    260    francs,    suivant    force. 


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DENDROBIUM   PHALAENOPSIS    Fitz 

«  D.   STATTERIANUM  »    de   SÂNDER    (de   l'Australie) 

Le  Dendrobium  Phalaenopsis  est  une  (l(>.s  plus  admirables  espèces  du 
genre.  Il  se  rapproche  des  D.  bigibbum  et  D.  Macfarlanei,  mais  il  leur  est 
supérieur  par  la  grandeur  et  l'éclat  des  fleurs.  Celle-ci  ont  de  sept  à  neuf  centi- 
mètres de  diamètre  et  sont  mauve  pourpre,  plus  foncées  sur  les  bords  des  segments. 
Le  labelle  est  d'un  beau  rouge  pourpré  sombre,  avec  le  lobe  antérieur  d'une  teinte 
plus  pâle,   parsemé  de  veines  foncées. 

Le  D.  Phalaenopsis  fleurit  au  mois  de  septembre  et  se  couvre  d'élégantes 
grappes  portant  chacune  une  quinzaine  de  fleurs  du  plus  éclatant  coloris.  C'est  assuré- 
ment une  des  plus  belles  Orchidées  connues  et  une  des  plus  recherchées  en  Europe 
où  elle  n'avait  été  introduite  jusqu'ici  qu'en  très  petites  quantités.  Les  plantes  établies 
sont  excessivement  rares. 

PLANTES     DIM PORTATION 

arrivées    dans    les    meilleures    conditions 

La  plante 20  à      50    francs 

Les  (rois  pUDiAcs 50  à   120        » 


DENDROBIUM  BIGIBBUM  Lindl.  (de  l'Australie) 

Voici  comment  cette  belle  Orchidée  est  appréciée  dans  VOrcIdd  Album  de 
Warner  et  Williams  : 

«  Le  D.  bigibbum  appartient  à  l'un  des  genres  les  plus  magnifiques  et  les 
«  plus  populaires,  l'un  des  plus  éclatants  et  des  plus  beaux  de  toute  la  famille  orchi- 
«  déenne;  c'est  une  espèce  d'un  caractère  remarquablement  beau  et  splendide....  Ses 
«  fleurs  se  conservent  en  perfection  pendant  un  temps  considérable.  » 

Cette  superbe  plante  produit  de  longs  racèmes  de  grandes  fleurs  dune  riche  cou- 
leur rose  pourpre.  C'est  uh  des  plus  précieux  ornements  de  la  serre  des  Orchidées 
Indiennes. 

PLANTES     D'IMPORTATION 

arrivées    dans    les     meilleures    conditions 

La  plante 10  à   20  franes 

Les  trois  plantes 25  à   50       » 

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Emballage  contre  le  froid. 


L'Hoi'liciildiiT  liileniatiofiale 

SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendues  à  plus  de  50  pour  ceul  de  Rabais 

Nous  avons  ouvert  récemment  une  SERRE  D'ORCHIDÉES  D'OCCASION. 

Nous  nommons  ainsi  une  petite  serre  dans  laquelle  les  amateurs  trouveront  constamment  des  Orchi- 
dées qui  par  siiite  de  légers  accidents  (feuilles  déchirées,  brûlées,  jaunies,  etc.)  auraient  besoin  de  quelque 
temps  de  culture  pour  se  refaire  et  pouvoir  être  vendues  aux  PRIX  ORDINAIRES,  ainsi  que  des  impor- 
tations, qui  arrivées  cependant  en  Ijon  ciat,  ne  seraient  pourtant  pas  dans  des  conditions  assez;  belles  pour 
pouvoir  être  vendues  au  même  prix  que  les  exemplaires  que  nous  fournissons  communément.  Nos  belles  et 
nombreuses  importations  nous  permettent  d'êtie  très  sévères  sur  ce  point,  et  de  mettre  en  réforme  une 
quantité  de  très  bonnes  plantes. 

Nos  clients  et  les  amateurs  sont  doue  vivement  engagés  à  visiter  souvent  cette  SERRE  D'OCCASION; 
nous  ne  doutons  pas  qu'ils  n'y  trouvent  fréquemment  des  PLANTES  RARES,  de  reprise  rapide,  qu'ils 
pourront  acquérir  à  PLUS  DE  50  POUR  CENT  de  rabais.  Le  prix  des  plantes  sei-a  indiqué  sur  chaque 
exemplaire. 

MM.  les  amateurs  voudront  bien  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  des  achats  pour  visiter 
l'Etablissement. 

Comme  nous  ne  fournissons  à  prix  fort  que  des  plantes  de  tout  premier  choix,  nous  sommes  très  larges 
dans  ce  que  nous  appelons  les  PLANTES  REFORMEES.  MM.  les  amateurs  peuvent  faire  de  VÉRI- 
TABLES TROUVAILLES  parmi  elles,  car  beaucoup  de  ces  plantes  sont  supérieures  COMME  SANTÉ  ET 
COMME  FORCE,  à  la  généralité  des  plantes  vendues  ordinairement  par  les  maisons  concurrentes  ou  aux 
enchères  puMiqncs. 

La  plupart  àes  x>lantes  réformées,  vendues  comme  occasion,  n'ont  pas  Henri  ;  il  pourra  se  trouver  parmi 
elles  des  variétés  supérieures  de  grande  valeur. 

Nous  publierons  fréquemment  une  liste  avec  prix  des  ORCHIDEES  D'OCCASION,  poui-  les  amateurs 
qui  ne  peuvent  venir  les  visiter  à  l'Etablissement. 

g|;2^  Les  ORCHIDÉES  D  OCCASION  sont  vendues  au  comptant  ou  à  trente 

jours  et  sans  escompte. 

Nous  publierons  très  prochainement  une  3'"'  liste  d'Orchidées  d'occasion. 


LAELIA  PURPURATA  (du  Brésil) 

Provenant  d'une  localité  inexplorée  jusqu'ici 


ET 


ANGRAECUM  SESQUIPEDALE  (de  Madagascar) 

La  Société  vient  de  recevoir  des  importations  de  ces  deux  admirables  Orchidées  en  PLANTES  MAGNIFIÇUES 
bien  en  feuilles  —  comme  il  n'en  est  jamais  arrivé  en  Europe 

PRIX     JET     RENSEIONEMENTS     SUR     DEMANDE. 


TERRE  FIBREUSE_  ET  SPHâGNUM 

PiHx  les  j)lus  réduits^  défiant  toute 
concurrence 

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1-  Année.  15    NOVEMBRE     1890  Numéro  17. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

CllDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

E.  É  ID  I  O  É       ET       F  "CJ  B  Ij  I  É 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 
J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqlé, 

R.  A.  ROLFE,  G.  MiTEaU,Ém.R0DIGAS,  de  PL"YDT,FL■^;CK,E.^YALLAERT,  A,  LiNDEN, 

Comte  DE  MoRAN,  P.  Gloiner,  g.  Jouis,  A.  Van  Lmschoot,  Fr.  Desbois, 

E.  S.  Rand,  D"^  Van  Cauwelaert,  E.  Bungeroth,  Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  DE  LA  DeVANSAYE,  Fl.  ClAES,  de  3IEULENAERE,  ChARLES  AnDRÉ,  ClC. 


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Directeur:   J.    LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  R.ue  Belliard,  à  Bruxelles 


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COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


1er    Volume 


Aeranthiis  Leonis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Aerides  odovatiim  var.  Dpinidofli,  Aerides  Reichcnijachi, 
Aganisia  Iricolor,  (lalasetum  disrolor,  Calasetum  tigrinum. 
Cattleya  aurea,  Caltleya  gullala  var.  Icopardina.  (kiltlcya 
Lawrenceana.  Cattleya  Malouana.  Cattleya  maxima  var. 
Hrubyana.  Caltleya  nobilior  var.  Hiigiicnyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi.  Cattleya  Trianae  var.  alba.  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae.  Cleisosloma  Guiberti.  Cypripedium 
Driiiyi.  Cypripedium  Lawrcnceanum  var.  Hyeanum,  Cypri- 
pedium œnanthumsuperbum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum.  Dendrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium    stratiotes,    Dendrobium    thvrsitlurum. 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
tlora.  Masdevallia  Roezii,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum.  Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sanderiana.  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera.  Selenipedium  reticulatum,  Spatho- 
jî'lottis  Augustorum.  Trichocenlrum  tigrinum  var.  splendens, 
Trichopilia suavis,  Vanda  Boxalli.  VandaDennisoniana.Yanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qmc  VoluTne 


Angraecum  Ellisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  Boliea  pulvinaris.  Brassia  caudata.  Calanthe 
Regnieri,  Calasetum  Bungerothi.  Catasetum  galerituni,  Calt- 
leya gigas,  Callleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli.  Cattleya 
Schillcriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  [landurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum,  Epidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina,  Galeandra  tlaveola,  Laclia  elegans 
var.  Houtteana.  Masdevallia  Veitchi.  Millonia  spectabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucullatum,  Oncidium  Jonesiauum.  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonto- 
glossum lutco-purpureum.  Odontoglossum  Roezii,  Odonto- 
glossum Scliillerianum,  Phalaenopsis  amabilis.  Phalaenopsis 
Luddemanniana,  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudalum 
giganteum.  Selenipedium  Schroderae  var.  splendens,  Spa- 
ihoglottis  plicata,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpurcum  var  striatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopetalum  rostratum. 


3ni«   Volume 


Aci-idos  Ficlilingi.  Aoranllios  gr'aiidilloia.  Aoridcs  Houllc- 
tinniini.  Ag.inisia  cyanca.  Aiiyraccmn  l.illirostacliys  Sedeni. 
Aiijfuloa  tiiiillora.  Brassavola  cuciillala  var.  ciispidata.  Bolbo- 
pliylliim  granditlorum.  CiatasoUim  lUiiigcM'ollii  var.  aurciim, 
Catasctiim  Biingcrotlii  var.  PoUsianum.  Calaselum  decipiens, 
Catasetum  |)iilrliriim.  Cattleya  Gihoziao.  Calllcya  labiala  var. 
autumnalis,  (latllcya  virgiiialis.  (îlcisdstoma  crassifolium. 
(ïypripcdiiim  Artlmriaiium  var.  pallidiim.  Cypripcdiiim  Caii- 
nai'tiaiium,  Cvpripcdiuiii  (".iirlisi.  Cypi-ipcdiiiin  Hairisianiim 
var.  supcrhiim.  Cypripcdiuin  Locanum,  (Apripodium  Moensi- 
anuni,  Cypripedium  piaoslaiis.  Cypripedium  Van  Houllea- 
num.    Cypripedium   villosum.  Cypripedium  (Selcuipedium) 


Wallisi,  I)endi'ol)iiim  piirpuroiim  var.  eandidulum.  Deiulro- 
l)iuin  nilrifcruin.  Deridrobium  slrcltloceras  var.  Rossiaiuim, 
loiiopsis  paiiiculala  var.  iiiaxiina.  Alasdevallia  macrura,  Masde- 
vallia  speclruin.  Milloiiia  speclaijilis  Moreliana.  Oiicidium 
clioiroplioriim.  Oiicidium  papilio  vai-.  majus,  Oncidiuni  Pha- 
laeiiopsis,  Odoitloglossuni  (ilrosmiiin  var.  Devansayeaiium, 
Odonloglossiini  crispiiiu  var.  fasluosiim.  Odonloglossum  cris- 
piMli  var.Trianae.  Odontoglossuiii  ciispidalum.Odonloglos.sum 
Harryaiuiiii .  Odonloglossum  odoiatiim  var.  l)aplii(anlum , 
Odonloglossum  trium|)iiaiis,  Odonloglossum  Uro-Skinneri, 
l'apliinia  Limlcniana.  Papliinia  Modigliauiana.  Kodriguczia 
lUmgerollii.  Vanda  superha. 


4™«   Voluiine 


Aei'iilesquinquevulnerum.  Angraecum  sesqui|)cdalc.  Angu- 
loa  Clowcsi.  (^-attleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson.  Callleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Calllcya  Mossiae  var.  Warocqueana. 
Ciirhopctalum  pulclirum.  Coelogyne  rrislala  var.  alba.  Com- 
pareltia  falcala.  Cypripedium  bellatulum.  Cypripedium 
Elliollianum.  Cypripedium  Hairisianum  var.  pohchromum. 
Cypripedium  Mastersianuni.  Cypripedium  Mileauaiium.  Den- 
drohium  Bensoniae.  Dendroliium  densillorum.  Kpidendrum 
ncmorale.  Laelia  majalis.  LepUilcs  bicolor.  Lvcasle  Skinneri 
var.  alba,Masdevallialovarensis.Millonia(Odont.)XBIeuana, 
Mesospinidium  vulcanicum.  Nanodes  Medusae,  Odonloglos- 


sum Blcichrodcrianum.  Odonloglossum  Cervantesi  lilacinum, 
Odonloglossum  Glonerianum.  Odonloglossum  HallI,  Odonlo- 
!;lossum  Pescalorei  var.  Lindeni.  Odonloglossum  latimacu- 
lalum,  0<lonloglossum  radialum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  \\'aroc(]ueannm.  Onridium  Forljesi 
maximum.  Oncidium  iridilolium.  Omidium  macranllium, 
l'haius  grandil'olius.  Polyslarhia  pubescens.  Selenipedium 
I  audaUim  var.  Alberlianiini.  Sophronilis  grandillora.  Tluinia 
Marslialli,  Vanda  coeruloa.  Vanda  iricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


^mc  Voluine 


.\da  aurantiaca,  Aerides  Auguslianum,  Angraecura  cilratum, 
.\ngraecum  eburneum  var.  supcrbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi.  Calanllie  Masuca.  Calanthe  Veilclii, 
Calaselum  macrocarpum  var.elirysanlhum,  Callleya  Trianac 
var.  purpurata.  Cattleya  Trianac  var.  M">e  Martin-Caluizac. 
Callleya  Trianae  vai-.  pallida,  Ciallleya  Trianac  var.  slriata. 
Cattleya  maxima  va»-.  Malouana,  Cymbidium  Maslersi,  Cypri- 
pedium barbato-Veitchianum,  Cypripedium  nilens.  Cypri- 
pedium orpiianum,  Dendrobium  erumenalum.  Dendrobium 
int'udibidum.  Dendrobium  Mirbelianum,  Dendrobium  Pax- 
loni.  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epideiidrum  pris- 


matoearpum,  Epidendrum  vilellinum.  Gongora  maculala, 
Houllelia  Brocklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hveana, 
Laelia  elegans.  Lycaste  coslala.  Masdevallia  ignea,  Mîltonia 
Ltlunli  var.  Lubbcrsiana.  Milloiiia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
hallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odonloglossum  Boddaertia- 
num,  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  hasli- 
labium,  Odonloglossum  maxiliare.  Odonloglossum  odoralum 
var.  striatum.  Odonloglossum  Sehlesingerianum .  Plialae- 
nopsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopetalum  intermcdium,  Zygopelalum  Jorisianum. 


6™=  Voluine  (quatr-e  li'vx'a.isoxis  parues) 


Calanlhc  vcralrifolia.  Cirrliopelalum  Mastersianum.  Coelo- 
gyne ocellata  var.  maxima.  Coryanthes  Bungerothi,  Cypri- 
jK'dium  Fraseri.  Cypri|iedium  praeslans  var.  Kindiallianum, 
Dendrobium    Dalliousieanum ,     Dendrobium    Devonianum , 


Dendrobium  Galliceanum ,  Masdevallia  Reichenl)aciiiana, 
Maxillaria  longisepala,  Oncidium  Krameri,  Pliaius  Hum- 
l)loli,  Selenipedium  grande,  Selcuipedium  Sedeni  eandidu- 
lum, Slanhopea  oculala. 


Le  prix  des  volumes  imtks  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

i'- Volume,  125  fr.;  2""^  Volume,  100  fr.;  3'"- Volume,  75  fr.;  4"   Volume,  70 fr.;  5"^-^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

6"^''   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
S:^-  ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO    SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    17"^^    NUMERO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu   connues 261 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  VIL  . 263 

L'Hybridation  des  Orchidées 267 

Les  Orchidées  chez  elles 270 

Les  Orchidées  et  l'engrais 271 

Hypnotisation 274 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  novembre  .     .     .    , 275 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  fOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire:  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  14  et  15  Décembre  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D''  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 

E.   WaLLAERT  et  A.   WiNCQZ. 


15    NOVEMBRE    i8go  261 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

SOBRALIA  LOWI  Rolfe.  —  Charmante  espèce  naine,  introduite  de  la 
Nouvelle-Grenade  par  MM.  Hugh  Low  et  C'^,  de  Clapton.  Il  s'élève  à  une 
hauteur  de  trente  à  quarante-cinq  centimètres,  et  ses  fleurs,  très  abondantes, 
sont  d'une  teinte  uniforme  pourpre  éclatant.  Il  est  allié  au  vS.  sessilis  et  au 
5.  décora.  Gard.  Chron.,  4  octobre,  p.  378. 

* 

*  * 

CATASETUM  BUNGEROTHI  var.  RANDI.  —  Superbe  variété  jaune, 
exposée  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles, 
au  21^  Meeting  du  14  octobre  de  la  Royal  Horticultural  Society,  où  elle  a 
obtenu  un  certificat  de  mérite.  Gard.  Chron.,  18  octobre,  p.  447. 

* 

*  * 

CATTLEYA  AUREA  IMSCHOOTIANA.  —  Magnifique  variété  ayant 
les  pétales  et  les  sépales  d'un  blanc  pur,  et  les  fleurs  un  peu  plus  petites  que 
d'ordinaire.  Il  a  été  exposé  par  M.  le  baron  Schroder  au  Meeting  du  14  octobre 
de  la  Royal  Horticultural  Society,  où  il  a  obtenu  un  certificat  de  première 
classe.  Gard.  Chron.,  18  octobre,  p.  447. 

* 

*  * 

SOBRALIA  WILSONIANA  Rolfe.  —  Belle  espèce  introduite  de  l'Amé- 
rique centrale  par  MM.  F.  Sander  et  C'^,  de  S'  Albans,  avec  le  S.  leucoxaniha. 
Il  a  fleuri  dans  la  collection  de  M.  A.  Wilson,  Esq.  à  Westbrook,  Sheffield. 
Il  paraît  être  allié  au  5.  Warscewiczi,  et  a  le  port  et  la  taille  du  5.  leucoxaniha. 
Les  sépales  et  les  pétales  ont  dix  centimètres  de  longueur  et  sont  blancs  teintés 
de  rose  pâle  ;  le  labelle  est  rose  vif,  plus  pâle  à  la  partie  postérieure,  et  a  le 
disque  et  la  gorge  jaune  vif.  Gard.  Chron.,  4  octobre,  p.  378. 

* 

MASDEV ALLIA  X  MEASURESIANA  Rolfe.  —  Gracieux  petit  hybride 
produit  par  MM.  Sander  et  C'%  de  S'  Albans,  de  la  fécondation  du  M.  tovarensis 


262  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

par  le  M.  amahilis.  Son  port  et  ses  pédoncules  cylindriques  rappellent  le 
second  ;  la  taille  et  le  coloris  des  fleurs  ressemblent  davantage  au  premier. 
Le  périanthe  est  blanc  avec  les  bords  et  les  nervures  lilacés,  et  les  pointes 
plus  foncées.  Gard.  Chron.,  4  octobre,  p.  379. 

* 

CYPRIPEDIUM  X  H.  BALLANTINE.  —  Joli  petit  hybride  produit  par 
M.  Seden  chez  MM.  James  Veitch  &  Sons,  entre  le  C.  purpuratum  et  le 
C.  Fairieannin.  Il  est  tout  à  fait  intermédiaire  entre  les  deux  parents,  et  se 
rapproche  plutôt,  comme  taille,  du  C.  purpuratum.  Le  sépale  dorsal  a  les  lignes 
pourpres  de  cette  dernière  espèce,  avec  les  réticulations  transversales  du 
C.  Fairieanum.  Gard.  Chron.,  11  octobre,  p,  408. 

* 

*  * 

CATTLEYA  AUREA  LINDENI.  —  Magnifique  variété  aux  sépales  et 
pétales  jaune  foncé,  avec  le  labelle  rouge-brun  foncé.  Il  a  été  exposé  par 
MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles,  au  Meeting 
du  14  octobre  de  la  Royal  Horticultural  Society,  et  y  a  obtenu  un  certificat  de 
mérite.  Gard.  Chron.,  18  octobre,  p.  447. 

*  * 

CATTLEYA  WAROCQUEANA  FLAMMEA.  —  Magnifique  variété  à 
fleurs  rose  carminé,  teintées  de  lilas,  avec  le  lobe  antérieur  du  labelle  marqué 
d'une  macule  centrale  cramoisie.  Il  a  été  exposé  par  MM.  Linden,  de  L'Hor- 
ticulture Internationale,  Bruxelles,  au  21^  Meeting  du  14  octobre  de  la 
Royal  Horticultural  Society,  et  y  a  obtenu  un  certificat  de  première  classe. 
Gard.  Chron.,  18  octobre,  p.  447. 

* 

*  * 

CATTLEYA  WAROCQUEANA  AMETHYSTINA.  —  Autre  superbe  va- 
riété à  coloris  très  riche  ;  les  fleurs  sont  d'un  rose  lilacé  foncé,  le  labelle  est 
plus  foncé,  avec  une  étroite  bordure  plus  pâle.  Il  a  été  exposé  à  Bruxelles  et  à 
Londres,  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles, 
en  même  temps  que  le  précédent,  et  a  obtenu  également  un  certificat  de 
première  classe.  Gard.  Chron.,  18  octobre,  p.  447. 

R.  A.  Rolfe. 


15    NOVEMBRE    189O  263 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
VII.  —  Les  débuts  d'un  amateur  dans  la  culture  des  Orchidées 

On  écrit  beaucoup  aujourd'hui  sur  la  culture  des  Orchidées;  mais  on  est  loin 
d'être  toujours  d'accord  à  ce  sujet.  Nous  nous  trouvons  souvent  en  présence  de 
récits  d'expériences  diverses,  de  systèmes  contradictoires  et  de  discussions  plus 
ou  moins  concluantes. 

Les  expériences  et  les  discussions  ont  assurément  d'excellents  résultats  .pour 
les  orchidophiles  expérimentés.  Elles  les  aident  dans  la  réalisation  de  progrès 
qui  s'accentuent  chaque  jour,  progrès  dont  on  est  loin  encore  d'avoir  atteint 
le  terme. 

Mais  que  devient,  au  milieu  d'avis  opposés,  le  petit  cultivateur  novice,  auquel 
nous  avons  voué  nos  sympathies  ?  N'est-il  pas  exposé,  en  cherchant  son  éduca- 
tion dans  les  écrits,  à  tomber  dans  des  indécisions,  ou  dans  des  erreurs  si 
préjudiciables  que  les  résultats  en  seraient,  pour  lui,  décisifs  ? 

Nous  voudrions  à  ce  sujet  lui  donner  quelques  conseils  préliminaires,  afin  de 
le  mettre  dans  la  bonne  voie. 

Tout  d'abord,  un  débutant  doit  se  rendre  un  compte  exact  de  la  nature  de  ses 
plantes,  de  leur  lieu  de  provenance,  de  leur  climat  primitif  et  de  toutes  leurs 
conditions  d'existence  dans  leur  patrie.  Il  aura  alors  quelques  notions  sur  les 
exigences  qu'elles  imposent  dans  la  serre  européenne.  Il  apprendra  ainsi  que  les 
Cypripedium  viennent  des  contrées  équatoriales,  humides  et  chaudes,  qu'ils 
vivent  sous  d'épais  ombrages,  à  l'abri  d'un  soleil  brûlant  et  d'un  air  trop  vif, 
que  les  conditions  climatologiques  du  pays  ne  provoquent  pas  un  repos  prolongé 
et  très  accusé  dans  la  végétation. 

Connaissant  les  changements  de  climat,  suites  des  différences  d'altitude  et  de 
réloignement  de  l'équateur,  il  saura  que  les  Cattleya,  habitant  d'autres  régions 
où  les  saisons  s'accentuent  davantage,  réclament  moins  de  chaleur,  un  repos 
plus  marqué,  un  air  plus  sain,  une  absence  complète  d'humidité  stagnante. 

De  même  pour  l'Odontoglossum,  provenant  de  régions  élevées,  immédiate- 
ment inférieures  aux  neiges  de  la  Cordillère,  exposé  à  la  lumière,  à  l'air  vif  des 


264  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

montagnes  et  mouillé  presque  sans  cesse  par  la  condensation   des  vapeurs, 
suites  de  la  fonte  des  neiges  supérieures. 

On  doit  savoir  aussi  que  l'Orchidée,  par  sa  nature,  ne  peut  souffrir  ni  séche- 
resse atmosphérique,  ni  dessèchement  complet  de  ses  racines,  ni  humidité  trop 
forte  et  prolongée  des  matériaux  de  plantation,  ni  rayons  directs  d'un  soleil  trop 
chaud,  ni  courants  d'air  accentués. 

Ces  données  préliminaires  sont  devenues  banales  et  nous  ne  les  reproduirions 
pas  ici  si  elles  n'étaient  absolument  indispensables  et  le  plus  souvent  inconnues, 
nous  l'avons  constaté,  chez  beaucoup  de  commençants. 

Avec  leur  aide,  l'amateur  est  en  possession  d'une  certaine  théorie  et  d'une 
base  pour  son  système  de  culture,  puis,  comprenant  l'obligation  de  trois  serres 
pour  la  culture  générale  des  Orchidées,  correspondant  aux  trois  milieux  d'où 
on  les  exporte,  il  saura  choisir  ses  plantes,  suivant  son  genre  préféré,  et  ne 
mettra  pas  un  Vanda  avec  un  Odontoglossum  ou  un  Aerides  avec  un  Sobralia. 

Mais  l'étude  la  plus  sérieuse  reste  à  faire  ;  il  s'agit  à  présent  d'entrer  dans  la 
pratique. 

Pour  cela,  notre  ami  se  rendra  chez  un  horticulteur  renommé  pour  ses  bonnes 
cultures  d'Orchidées.  (Il  n'y  en  a  pas  un  très  grand  nombre  et  il  faut  savoir  le 
bien  choisir.)  Il  y  sera  certainement  bien  reçu  et  obtiendra  toutes  les  explica- 
tions demandées.  Là  il  verra  comment  on  se  conforme  aux  règles  données,  les 
résultats,  tous  les  moyens  employés,  etc. 

Mais  de  quelle  façon  se  fera  cette  visite  ?  Sur  quoi  porteront  les  investigations 
du  visiteur?  Voilà  pour  celui-ci  deux  questions  importantes. 

D'abord  il  examinera  la  mise  en  pots,  le  drainage,  les  matériaux  de  plantation, 
de  quoi  ils  se  composent.  Ce  sera  la  première  leçon.  Puis,  il  s'informera  du 
degré  de  température  nécessaire,  pour  le  genre  de  culture  choisi  et  passera 
ensuite  aux  arrosements  :  Quelle  est  la  quantité  d'humidité  nécessaire  1°  dans 
l'atmosphère,  2°  dans  les  matériaux  de  plantation  ?  Comment  l'obtient-on  ? 
D'ordinaire,  on  s'informe  du  nombre  d'arrosements  par  jour,  par  semaine,  mais 
cela  ne  suffit  pas;  nous  dirons  pourquoi. 

Le  visiteur  demandera  ensuite  quand  il  faut  ouvrir  les  châssis.  Quel  est 
le  degré  d'ouverture?  Quand  faut-il  ombrer?  A  quelles  heures  du  jour?  A  quelles 
époques  de  l'année?  Et  surtout,  enfin,  comment  reconnaît-on  le  moment  propice 
pour  appliquer  toutes  ces  choses  ? 

Ces  questions  doivent  se  faire,  mais  il  faii>t  tenir  plus  compte  des  résultats 
obtenus  par  les  moyens  indiqués,  que  des  moyens  eux-mêmes.  Ces  résultats  doivent 


15    NOVEMBRE    1890  265 


être  examinés  avec  un  soin  extrême,  pendant  la  visite.  Ceci  est  d'une  impor- 
tance capitale,  car  c'est  surtout  sur  cet  examen  qu'il  faut  se  baser. 

On  observera  donc  l'état  des  plantes.  Quel  degré  d'humidité  leur  est-il  donné 
au  moment  de  la  visite  ?  De  combien  est-il  modifié  avant  ou  après  l'arrose- 
ment  ?  Quels  sont  les  signes  qui  appellent  celui-ci,  qui  indiquent  la  sécheresse 
atmosphérique  ?  On  se  rendra  compte  non-seulement  des  ouvertures,  mais 
surtout  de  la  quantité  d'air  à  introduire,  suivant  la  température  extérieure,  la 
force  du  vent  et  sa  direction,  l'époque  de  l'année.  Quant  aux  ombrages,  ils 
sont  réglés  par  la  chaleur  du  soleil  et  ses  effets,  que  l'on  reconnaît  au  toucher 
des  feuilles.  En  un  mot  il  s'agit,  après  avoir  écoute  ce  qu'il  faut  faire,  d'apprendre, 
par  l'examen,  comment  on  fait. 

Les  visites  chez  l'horticulteur  peuvent  se  renouveler,  on  aura  toujours  soin 
de  choisir  un  établissement  en  renom,  d'y  demander  le  maître,  ou  le  chef 
de  culture  et  non  le  premier  venu  pris  dans  le  personnel. 

Il  faut  bien  se  pénétrer  de  cette  idée.  La  conduite  d'une  serre  ne  se  règle 
pas  automatiquement,  avec  la  ponctuahté  d'une  horloge.  Les  conditions  dif- 
fèrent sans  cesse  :  telle  serre  est  humide  par  nature  et  sera  peu  mouillée,  telle 
autre  est  sèche  et  sera  saturée  d'eau;  l'exposition  de  l'Est  réclame  la  couver- 
ture à  une  heure  plus  matinale  que  l'exposition  du  Midi  ;  les  saisons  changent 
et  la  culture  d'été  ne  ressemble  en  rien  à  la  culture  d'hiver,  etc. 

Voilà  pourquoi  le  cultivateur  doit  se  faire  une  éducation  spéciale,  dans 
laquelle  entreront  à  la  fois  la  théorie,  la  pratique,  l'observation  et  l'intelli- 
gence.  Cette  éducation  est  d'ailleurs  à  la  portée  de  tous.  . 

Lorsqu'elle  est  acquise,  comme  nous  venons  de  le  dire,  l'amateur  novice 
doit  choisir  le  genre  de  plantes  qu'il  désire  cultiver  et  commencer  à  marcher 
seul.  Donnons  lui  ici  un  important  conseil,  en  lui  recommandant  une  exces- 
sive prudence.  Presque  tous  les  commençants  tombent  dans  l'excès,  ils  donnent 
ainsi  trop  de  chaleur  ou  trop  d'air,  mais  surtout  trop  d'arrosements.  Ce  dernier 
défaut  est  surtout  celui  dont  ils  ne  peuvent  se  défendre  et  leur  fait  perdre 
beaucoup  de  plantes. 

Les  Orchidées  redoutent  l'humidité  exagérée,  surtout  l'hiver,  et  sous  ce 
rapport  le  Cattleya  exige  particulièrement  une  attention  scrupuleuse  pendant 
son  repos;  son  compost  doit  être  tenu  moite,  mais  non  mouillé,  par  des  arro- 
sements  superficiels;  ses  racines  du  fond  vivent  très  bien,  pendant  la  période 
hivernale,  dans  un  miheu  presque  sec.  Si  après  l'hiver  quelques  bulbes  sont 
ridés,  on  ne  perd  du  moins  pas  la  plante,  et  plus  tard,  quand  l'expérience  sera 


266  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

venue,  on  sera  plus  hardi  dans  le  traitement.  N'oublions  pas  non  plus  que 
l'Orchidée  demande  des  soins  suivis;  toute  négligence  lui  est  bientôt  fatale. 

En  agissant  ainsi  on  s'évite  bien  des  mécomptes.  S'il  en  arrive  quelques 
uns,  on  examine  soigneusement  ses  procédés  de  culture  et  ses  plantes  et  l'on 
reconnaît  souvent,  de  soi-même,  la  cause  du  mal.  Au  besoin  on  a  de  nouveau 
recours  à  l'horticulteur  initiateur. 

Quant  aux  différents  systèmes  préconisés,  aux  récits  d'expériences,  l'ama- 
teur novice  n'en  tiendra  aucun  compte,  s'ils  ne  proviennent  de  personnes  pra- 
tiquant la  culture  aujourd'hui  adoptée  et  pouvant  montrer  des  collections 
en  parfait  état.  Un  essai  isolé  ne  prouve  rien,  et  les  expériences  doivent  être 
abandonnées  à  ceux  qui  peuvent  perdre  impunément  quelques  plantes  pour 
augmenter  leurs  connaissances. 

Pour  les  systèmes  recommandés,  nous  dirons  que  la  culture  des  Orchidées 
est  aujourd'hui  bien  connue.  Dans  presque  tous  les  grands  établissements, 
on  la  pratique  sur  un  mode  uniforme,  adoptée  après  des  études  expérimentales 
longues  et  concluantes,  et  il  suffit  d'en  voir  les  résultats  pour  se  convaincre 
qu'elle  se  fait  d'après  les  principes  de  la  vraie  science  ;  on  ne  peut  donc  trouver 
de  meilleur  modèle.  Quatre-vingt-dix-neuf  fois  sur  cent,  ceux  qui  conseillent 
de  s'en  écarter  sont  dans  le  faux.  Il  suffit  de  visiter  leurs  cultures  pour  s'en 
convaincre. 

Tels  sont  les  quelques  avis  que  nous  pouvons,  après  expériences,  donner 
aux  débutants.  Nous  serons  trop  heureux  s'ils  peuvent  servir  à  quelques-uns. 

Comte  DE  BousiEs. 


LE  22^  MEETING  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  a  eu  lieu,  le  g  novembre, 
avec  un  très  vif  succès.  Les  principaux  amateurs  belges,  notamment 
MM.  G.  Warocqué,  président  de  L'Orchidéenne,  comte  de  Bousies,  Van 
Imschoot,  g.  Miteau,  Moens,  Wallaert,  D''  Van  Cauwelaert,  D""  Capart, 
M"^  O.  Block,  y  ont  apporté  des  lots  splendides  et  se  sont  encore  surpassés. 

Le  Cattleya  Warocqueana  a  remporté  de  nouveaux  triomphes,  et  les  quatre 
variétés  de  cette  magnifique  espèce  qu'exposait  M.  Linden  ont  obtenu  quatre 
diplômes  d'honneur  de  i'^  classe. 

Nous  reviendrons,  dans  notre  prochain  numéro,  sur  cette  réunion  de  L'Or- 
chidéenne, qui  est  du  meilleur  augure  pour  cet  hiver. 


15    NOVEMBRE    189O  267 


l'hybridation  des  orchidées 


L'hybridation  offre  un  intérêt  particulier  dans  la  famille  orchidéenne,  où  la 
fécondation  naturelle  fait  défaut  et  où  la  reproduction  par  division  est  elle-même 
très  limitée.  C'est  une  façon  charmante  de  s'intéresser  à  ses  plantes  que  de  les 
inventer  soi-même,  de  les  créer,  de  les  voir  naître,  grandir  et  enfin  fleurir,  ce 
qui  représente  plusieurs  années  d'espérance,  c'est-à-dire  de  bonheur  ;  et  par- 
fois on  obtient  ainsi  des  acquisitions  merveilleuses.  Toutefois  l'éducation  de  ces 
élèves  demande  des  soins  si  longs  et  si  délicats  que  bien  des  personnes  reculent 
devant  un  tel  effort  ou  y  échouent. 

Nous  nous  proposons  de  donner  à  ceux  que  l'hybridation  pourrait  tenter 
quelques  indications  sur  la  façon  dont  elle  s'opère  ;  après  avoir  traité  de  la 
fécondation  même  et  de  l'éducation  des  semis,  nous  consacrerons  quelques 
notes  aux  cas  particuliers  formant  exceptions,  ainsi  qu'à  l'examen  détaillé  de 
la  structure  des  fleurs  et  des  organes  de  la  reproduction  dans  les  divers  genres. 

Le  choix  même  des  sujets  à  employer  réclame  quelques  observations 
spéciales,  que  nous  développerons  ultérieurement;  il  en  est  une  cependant, 
dont  l'importance  est  telle  que  nous  devons  la  mentionner  avant  d'aller  plus 
loin,  c'est  qu'on  ne  peut  opérer  qu'avec  des  espèces  ou  variétés  (ou  des  hybrides) 
du  même  genre,  ou  de  genres  extrêmement  rapprochés.  Ainsi  l'on  peut  faire 
un  croisement  entre  Cattleya  et  Laelia,  ces  deux  genres  n'étant  séparés  que 
par  une  différence  presque  invisible;  les  Phajus  et  les  Calanthe,  ceux-ci  et  les 
Limatodes,  les  Sophronitis  et  les  Epidendrum,  les  Cypripedium  et  les  Seleni- 
pedium  pourront  être  fécondés  respectivement  les  uns  par  les  autres  ;  mais  il 
serait  impossible  d'opérer  l'hybridation  d'un  Cattleya  avec  un  Cypripedium, 
ou  d'un  Dendrobium  avec  un  Vanda.  Les  mêmes  motifs  produisent  dans  le 
règne  animal  les  mêmes  impossibilités. 

Ceci  dit,  passons  à  l'opération  mécanique  de  la  fécondation.  Les  organes 
de  la  reproduction,  dans  les  Orchidées,  sont  faciles  à  trouver  et  bien  recon- 
naissables.  Nous  ne  nous  étendrons  pas  ici  sur  les  particularités  qu'ils  présentent 
dans  telle  ou  telle  espèce.  Il  suffit  de  savoir  qu'au  lieu  d'être  séparés  comme 
dans  les  autres  familles,  où  les  étamines,  portant  le  pollen,  ou  poussière  fécon- 


268  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 

dante,  sont  distinctes  des  pistils  où  se  trouvent  les  stigmates  qui  doivent  le 
recevoir,  les  deux  organes  mâle  et  femelle  se  trouvent  réunis  sur  le  corps 
allongé  et  charnu  placé  au  centre  de  la  fleur  et  nommé  colonne  ou  gynostème. 
Le  pollen,  au  lieu  d'être  à  l'état  de  poussière,  est  aggloméré  en  petites  masses 
solides,  de  couleur  jaune,  de  nombre  variable,  qu'on  appelle  les  pollinies.  Elles 
se  trouvent  à  l'extrémité  de  la  colonne,  un  peu  en  dessus,  et  sont  recouvertes 
d'une  sorte  de  capuchon,  qui  tombe  au  moindre  frottement.  Quant  à  l'organe 
femelle,  c'est-à-dire  au  stigmate,  il  se  trouve  placé  à  peu  de  distance  au 
dessous  des  pollinies;  c'est  une  surface  légèrement  creusée,  qui  secrète  une 
matière  transparente  et  visqueuse. 

Notons  que  les  Catasetum,  et  peut-être  quelques  autres  genres,  font  exception 
à  ces  règles  de  structure  et  produisent  des  fleurs  mâles  et  des  fleurs  femelles. 
Cette  matière  est  d'ailleurs  très  obscure  encore  aujourd'hui  ;  on  y  trouverait 
assurément  la  cause  de  bien  des  faits  de  dimorphisme  et  de  bien  des  cas  de 
stérilités  restés  inexpliqués  jusqu'ici. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  comprend  aisément  que  la  fécondation  naturelle  est 
impossible  dans  les  Orchidées.  La  nature  semble  n'avoir  rapproché  les  deux 
organes  que  pour  mieux  les  séparer.  Les  pollinies  sont  cachées  par  un  capuchon, 
et  placées  à  la  même  hauteur  ou  plus  bas  que  le  stigmate  ;  si  même  un  choc 
accidentel  les  fait  tomber,  elles  ne  peuvent  tomber  sur  lui. 

L'opération  de  la  fécondation  artificielle  est  très  simple.  On  recueille,  avec 
un  pinceau  ou  un  morceau  de  bois  effilé,  le  pollen  de  la  fleur  qu'on  a  choisie 
comme  mâle  et  on  le  dépose  sur  le  stigmate  de  l'autre.  Le  pollen  de  plusieurs 
espèces,  notamment  de  la  plupart  des  Cypripedium,  est  de  consistance  visqueuse 
et  s'enlève  très  aisément;  le  stigmate  étant  d'ailleurs  constamment  lubrifié  d'une 
substance  gluante,  les  pollinies  y  resteront  fixées  sans  peine. 

En  même  temps  qu'on  les  dépose  sur  le  stigmate  de  la  fleur  choisie,  on  peut 
enlever  ses  pollinies,  afin  d'être  certain  qu'elles  ne  viendront  pas  en  contact 
à  leur  tour  avec  l'organe  femelle  ;  mais  ce  soin  est  à  peu  près  superflu,  puisque 
l'auto-fécondation  ne  peut  se  produire  sans  le  concours  des  insectes  ou  de 
l'homme;  il  est  vrai  qu'au  bout  de  quelques  jours  la  fleur  se  fane  et  s'affaisse, 
et  qu'alors  le  contact  peut  se  produire  ;  mais  à  ce  moment  il  est  trop  tard  pour 
qu'il  ait  des  inconvénients,  car  la  superfétation  n'est  plus  possible.  Nous  estimons 
donc  inutile  de  déplacer  les  pollinies,  d'autant  plus  qu'en  les  enlevant  on  s'expo- 
serait à  les  secouer  et  à  amener  soi-même  le  résultat  qu'on  se  propose  d'éviter. 

On  n'est  pas  exactement  renseigné  sur  la  structure  du  pollen  et  du  stigmate, 


15    NOVEMBRE    1890  269 


et  cette  ignorance  entrave  évidemment  pour  beaucoup  les  travaux  des  nova- 
teurs, qui  se  voient  forcés  d'opérer  un  peu  à  l'aventure.  Ainsi,  il  est  certain 
que  les  organes  mâle  et  femelle  doivent  être  arrivés  à  leur  complet  développe- 
ment pour  que  la  fécondation  réussisse  bien,  et  le  moment  propice  est  difficile  à 
discerner.  On  peut  cependant  poser  en  principe  que  le  pollen  devra  être  pris 
deux  ou  trois  jours  après  l'épanouissement  de  la  fleur,  ou  même  d'une  semaine 
pour  les  espèces  dont  la  fleur  a  une  très-longue  durée.  De  plus,  on  a  remarqué 
fréquemment  qu'il  est  préférable  d'opérer  par  un  temps  clair  et  chaud,  et  vers 
le  milieu  de  la  journée. 

Lorsque  le  pollen  est  déposé  sur  le  stigmate,  il  se  produit  diverses  actions 
encore  mal  expliquées  ;  il  est  très  probable  que  le  liquide  dont  l'organe  femelle 
est  enduit  exerce  sur  le  pollen  une  stimulation  particulière  qui  lui  fait  atteindre 
son  complet  développement  et  un  état  d'activité  parfaite  ;  d'autre  part,  la  pré- 
sence du  pollen  produit  une  excitation  mécanique  des  tissus  du  stigmate  et  de 
l'ovaire,  indépendante  de  ses  propriétés  fécondantes  par  rapport  à  ce  dernier. 
Il  arrive,  en  effet,  assez  fréquemment  que  l'ovaire  se  gonfle  et  forme  une  cosse 
qui  atteint  toute  sa  croissance  et  mûrit,  sans  que  la  fécondation  ait  eu  lieu; 
lorsqu'on  ouvre  l'enveloppe  on  la  trouve  complètement  vide  de  graines. 

Dans  les  conditions  normales,  la  fécondation  réussit  généralement;  elle 
se  manifeste  au  bout  de  quelques  jours  par  un  léger  affaissement  de  la 
colonne,  puis  des  segments;  le  rostellum  se  gonfle  peu  à  peu;  enfin  la  fleur 
se  flétrit  et  tombe;  toutefois  elle  persiste  fort  longtemps  dans  quelques  espèces. 
Elle  s'épaissit  alors,  se  raccornit  et  se  dessèche  en  prenant  une  couleur 
brunâtre.  Il  reste  à  attendre  que  la  graine  se  forme  et  mûrisse;  cette  attente 
peut  être  de  très  longue  durée,  parfois  douze,  quinze  et  jusqu'à  dix-huit  mois. 
Lorsqu'enfin  la  capsule  est  tout  à  fait  sèche  et  s'entrouvre  sous  la  pression  de 
la  main,  on  la  détache  de  la  tige,  on  recueille  la  graine  et  on  la  sème  immé- 
diatement; il  ne  sera  pas  inutile,  cependant,  d'examiner  au  préalable  si  elle 
est  en  état  de  produire. 

La  floraison  même,  et  à  plus  forte  raison  la  fructification,  semblent  être 
souvent  des  efforts  un  peu  excessifs  pour  les  forces  des  Orchidées  de  nos 
serres;  c'est  ainsi  que  s'explique,  notamment,  le  temps  très  long  qu'exigent 
les  graines  pour  se  former.  Aussi  n'est-il  pas  surprenant  qu'un  grand  nombre 
d'entre  elles  avortent;  Darwin  écrivait  qu'il  en  avait  trouvé  à  peine  une  bonne 
sur  les  milliers  que  contient  une  capsule. 

(A  suivre.) 


270  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


LES    ORCHIDEES    CHEZ    ELLES 
I.  —  Les  Vanda  Batemanni  &  V.  Lindeni. 

Les  espèces,  au  nombre  de  trente-cinq  à  quarante,  dont  se  compose  le 
splendide  genre  Vanda,  se  trouvent  répandues  dans  l'Asie  tropicale,  jusqu'à 
cette  limite  formée  par  la  chaîne  géante  de  l'Himalaya,  où  ne  se  rencontrent 
plus  que  les  Dendrobium  et  quelques  genres  de  climat  plus  tempéré,  et  dans 
l'archipel  malais.  Ces  régions  privilégiées  méritent  une  mention  spéciale  dans 
la  géographie  de  l'orchidophile  pour  l'abondance  et  l'éclat  tout  particulier  des 
espèces  qui  en  sont  originaires. 

Les  nombreux  groupes  d'îles  qui  composent  la  Malaisie  présentent  un  vaste 
champ  aux  explorateurs  botaniques.  Malheureusement  un  grand  nombre  de 
ces  îles  sont  entourées  de  bancs  de  corail  blanc  qui  en  rendent  l'accès 
très  difficile. 

Lorsque  je  fis  l'exploration  de  cet  archipel,  je  m'efforçais  en  général  de 
passer  le  plus  près  possible  des  bancs  de  corail  et  je  cherchais  à  découvrir 
ce  que  contenait  chaque  île  à  l'aide  de  mes  jumelles  de  voyage,  surtout  lors- 
qu'elle était  trop  petite  pour  y  entreprendre  une  descente,  ce  qui,  comme  je  le 
disais ,  est  toujours  fort  difficile. 

Ce  fut  de  cette  manière  que  je  fis  la  rencontre  du  Vanda  Batemanni.  Il  crois- 
sait, presqu'à  fleur  d'eau  à  la  marée  haute,  sur  les  rochers  qui  affleurent  fré- 
quemment à  une  certaine  distance  dans  la  mer.  Dans  la  petite  île  où  je  le  vis 
pour  la  première  fois ,  il  se  trouvait  en  grande  quantité  et  en  beaux  spécimens 
très  droits.  Les  plus  belles  plantes  étaient  celles  qui  croissaient  contre  les 
arbrisseaux  et  sur  les  rochers  isolés  ;  j'en  vis  plusieurs  qui  atteignaient  plus 
de  deux  mètres,  et  portaient,  de  chaque  côté,  de  quatre  à  huit  hampes  florales 
desséchées. Parmi  les  Vanda,  j'aperçus  un  certain  nombre  d'autres  Orchidées; 
aucune  de  eelles-ci  n'était  en  fleurs,  de  telle  sorte  que  je  ne  pus  en  déterminer 
le  genre;  toutefois,  une  d'entre  elles  me  laissa  un  vif  souvenir,  ce  fut  le  Bidbo- 
phyllum  grandiflorum.  Il  recouvrait  entièrement  de  ses  fleurs  un  petit  arbris- 
seau, et  faisait,  à  quelque  distance,  le  plus  remarquable  effet. 


15    NOVEMBRE    189O  27 1 


Le  Vanda  Lindeni,  que  je  découvris  dans  une  des  îles  de  cette  région,  croît 
d'une  tout  autre  façon.  Il  se  rencontre  presque  toujours  sur  les  branches 
mortes  des  grands  arbres,  à  la  lisière  des  petites  forêts  ou  sur  les  arbres 
abattus  au  bord  des  rivières  ou  des  ruisseaux,  mais  toujours  à  une  certaine 
distance  du  sol.  Cette  remarquable  espèce  apparaît  par  touffes  de  50  à  200 
tiges,  et  même  davantage.  La  récolte  en  est  très  difficile,  car  les  fourmis 
rouges,  un  des  fléaux  de  ces  beaux  pays,  recherchent  toujours  ces  touffes  pour 
y  établir  leur  nid.  Les  indigènes  ont  une  grande  frayeur  de  leur  morsure, 
qui  produit  de  fortes  ampoules  persistant  souvent  plusieurs  jours;  aussi  se 
décident-ils  difficilement  à  grimper  sur  les  arbres  pour  arracher  les  plantes. 
Pour  les  recueiUir,  je  fus  obligé  d'employer  un  autre  moyen;  j'attachai  plu- 
sieurs bambous  bout  à  bout,  et  je  fixai  un  crochet  à  l'extrémité  de  la  longue 
perche  ainsi  obtenue;  par  ce  procédé  je  parvins  à  détacher  quelques  lambeaux 
de  touffes.  Une  fois  les  plantes  amenées  à  terre,  nous  les  traînions  en  toute 
hâte  jusqu'à  l'eau,  où  nous  les  baignions  pour  les  débarrasser  des  terribles 
hôtes   dont  elles  étaient  souvent  recouvertes. 

La  floraison  du  Vanda  Lindeni  est  extrêmement  abondante.  Je  vis  des 
touffes  où  il  y  avait  certes  plus  de  mille  hampes  florales,  la  plupart  d'entre 
elles  ayant  de  vingt  à  vingt-cinq  fleurs  chacune.  Malheureusement  les  spéci- 
mens de  cette  merveilleuse  Orchidée  que  je  parvins  à  ramener  vivants  en 
Europe  ne  donnent  qu'une  idée  très  incomplète  de  ce  que  la  plante  est  à  l'état 
naturel,  tant  au  point  de  vue  du  développement  des  sujets  qu'au  point  de  vue 
de  la  floraison.  Auguste  Linden. 


LES    ORCHIDÉES    ET    l'eNGRAIS 


Beaucoup  de  cultivateurs  d'Orchidées,  surtout  dans  ces  dernières  années, 
ont  adopté  l'usage  des  engrais,  et  beaucoup,  il  faut  bien  le  dire,  en  ont  obtenu 
de  mauvais  résultats.  J'ai  eu  l'occasion  de  recueillir  les  doléances  de  plusieurs 
d'entre  eux,  et  je  crois  qu'il  est  utile  de  signaler  les  graves  inconvénients  de 
ce  procédé. 

Les  expériences  qui  ont  été  faites  dans  ce  sens  depuis  1885  ont  abouti 
d'abord    à    des    succès    éclatants    :   floraisons   merveilleuses,    développement 


272  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

extraordinaire  des  pousses,  etc.  Cette  fécondité  s'est  à  peu  près  maintenue 
la  seconde  année;  mais  la  troisième,  les  plantes  ont  décliné,  fleuri  à  peine, 
et  donné  des  signes  d'épuisement;  la  quatrième  année,  elles  sont  mortes  à  peu 
près  toutes.  Alors  les  personnes  qui  avaient  adopté  l'engrais  sur  la  foi  des 
premiers  résultats  se  sont  demandées  avec  stupeur  si  c'était  bien  la  même 
cause  qui  avait  produit  une  telle  fertilité  et  un  pareil  désastre. 

Il  n'est  pas  douteux,  en  effet,  que  la  ruine  prématurée  était  la  conséquence 
même  du  magnifique  essor  qui  l'avait  précédée  ;  on  s'expliquera  aisément  ces 
effets  opposés,  en  examinant  la  façon  dont  agissent  les  engrais. 

Quand  on  cultive  des  plantes  de  pleine  terre,  on  doit  se  préoccuper  de 
restituer  au  sol  les  éléments  nutritifs  dont  il  se  dépouille  à  la  longue.  C'est  ce 
qui  a  donné  lieu  à  la  culture  intensive  et  à  l'usage  des  engrais  végétaux  ou 
chimiques.  Mais  doit-on  agir  de  même  avec  les  Orchidées?  Je  ne  le  crois  pas. 
Il  y  a  lieu  de  tenir  compte  d'une  différence  considérable  dans  la  nutrition  des 
unes  et  des  autres. 

Les  Orchidées  en  effet,  sont  en  général  épiphytes;  le  compost  ne  leur 
fournit  par  lui-même  aucun  ahment;  leurs  racines  sont  aériennes,  et  leur 
nourriture  paraît  se  composer  uniquement  de  gaz  et  d'eau.  Il  n'est  donc  pas 
besoin,  en  ce  qui  les  concerne,  de  suppléer  aux  pertes  du  compost;  les  seuls 
éléments  que  l'engrais  leur  fournit  sont  des  éléments  gazeux,  de  l'ammoniaque 
surtout,  qui  ne  peuvent  pas,  de  quelque  façon  qu'on  les  administre,  s'accu- 
muler en  réserve  dans  le  compost,  mais  qui  sont  uniquement  destinés  à  être 
absorbés  directement  par  la  plante. 

Or  ces  gaz  ne  constituent  pas  pour  elle  une  nourriture  au  sens  propre  du  mot; 
car  alors  elle  n'absorberait  que  le  nécessaire,  et  continuerait  de  vivre  comme 
par  le  passé.  Ce  sont  des  excitants,  ainsi  que  le  prouvent  ces  floraisons  extra- 
ordinaires et  ces  croissances  exagérées. 

Qu'arrive-t-il  donc  lorsqu'on  emploie  ce  traitement  ?  la  plante  ainsi  stimulée 
commence  par  montrer  une  activité  extrême;  mais  sa  nature  ne  lui  permet  pas 
de  la  maintenir,  et  elle  faiblit  et  meurt  épuisée  par  cet  effort  excessif,  comme 
meurt  un  alcoolique  ou  un  morphinomane. 

L'excitant,  en  effet,  ne  crée  pas  en  elle  des  forces  nouvelles;  il  lui  fait  seule- 
ment dépenser  en  un  an  ou  deux  toutes  celles  qu'elle  possédait.  Ainsi  les  res- 
sources qui  devaient  être  employées  lentement,  graduellement,  en  quatre  ou 
cinq  années  sont  usées  brusquement  trois  fois  plus  vite;  il  ne  lui  reste  plus 
la  force  de  vivre. 


15  NOVEMBRE  i8go  273 


Voilà  quelle  est  la  cause  de  ces  catastrophes  qui  ont  causé  tant  de  déceptions 
à  beaucoup  d'amateurs.  On  ne  peut  pas  forcer  la  nature;  les  végétations  excep- 
tionnelles, surnaturelles  ne  s'obtiennent  qu'aux  dépens  des  années  suivantes. 
Chaque  année  de  splendeur  en  coûte  deux  au  moins  de  langueur  et  d'épuise- 
ment; et  lorsqu'une  plante  est  soumise  deux  ou  trois  années  de  suite  à  ce 
régime,  elle  meurt  de  cet  effort  même. 

Peut-être,  cependant,  la  théorie  de  l'engrais  ou  excitant  chimique  avait  elle, 
à  l'origine,  pris  son  fondement  dans  une  observation  exacte.  Il  est  possible,  en 
effet,  que  l'air  que  reçoivent  les  Orchidées  dans  leur  pays  natal,  ait  une  compo- 
sition un  peu  différente  de  celui  qu'elles  respirent  de  nos  climats;  mais  cette 
différence  est  certainement  très  faible  et  la  faculté  d'acclimatation  de  ces  plantes 
est  telle,  qu'elles  paraissent  s'accommoder  très  suffisamment  de  nos  serres.  Il 
n'y  a  donc  pas  de  nécessité  bien  démontrée  de  se  donner  tant  de  peine  ;  et  en 
revanche  il  est  très  imprudent  de  prétendre  manipuler  l'air  et  le  droguer  sans 
avoir  déterminé  par  des  analyses  précises  le  dosage  des  éléments  qui  doivent 
y  être  renfermés.  On  arrive  toujours  à  dépasser  la  mesure. 

La  première  cause  de  ses  erreurs,  il  faut  bien  le  reconnaître,  c'est  sans  doute 
l'inexpérience  des  jardiniers,  que  signalait  justement  le  Journal  des  Orchidées 
dans  un  de  ses  derniers  numéros.  La  chimie,  la  botanique  même  leur  restent 
un  peu  étrangères,  parce  que  le  temps  leur  manque  pour  faire  une  éducation 
complète,  et  ils  se  laissent  peut-être  trop  vite  émerveiller  par  les  miracles  qu'on 
leur  montre  sous  une  étiquette  scientifique. 

La  science  a  réalisé  bien  des  progrès,  elle  a  bien  transformé  l'univers, 
surtout  depuis  un  siècle,  et  il  n'est  guère  permis  de  condamner  à  l'avance  un 
système  quelconque  en  le  déclarant  invraisemblable;  néanmoins  je  crois  qu'on 
peut  sans  crainte  adopter  les  conclusions  suivantes,  sous  forme  de  conseils 
aux  jardiniers  : 

1°  Il  ne  faut  pas  trop  croire  aux  prodiges,  ni  espérer  de  faire  gagner  à  une 
plante  trois  années  en  une  seule.  Les  hommes  les  plus  habiles  peuvent  tout, 
comme  on  dit  en  Angleterre,  sauf  de  changer  un  homme  en  femme. 

2°  Quand  on  vous  recommandera  un  nouveau  système,  soit  d'engrais,  soit 
de  culture,  essayez-le  consciencieusement  sur  une  plante  ou  sur  dix  plantes  ; 
mais  ne  vous  bornez  pas  à  une  seule  année;  attendez  deux  et  trois  ans,  et 
ne  changez  pas  sans  des  raisons  sérieuses  les  pratiques  qui  vous  ont  donné 
de  bons  résultats  jusque-là. 

(A  suivre.)  Comte   DE   MORAN, 


274  ^"^   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


HYPNOTISATION 

J'étais  bien  à  Bruxelles ,  et  cependant  je  me  trouvais  dans  une  forêt  tropi- 
cale. Des  Palmiers  lançaient  leurs  tiges  jusqu'au  ciel;  les  frondes  gigantesques 
des  fougères  retombaient  vers  le  sol,  mon  pied  foulait  les  mousses  et  les  lyco- 
podes  et  je  parcourais  le  sentier  sinueux. 

Tout  à  coup  se  dressa  un  majestueux  Livistona  Sieboldiana ,  étalant  l'éven- 
tail de  ses  feuilles,  garnies  de  longs  filaments.  Les  cicatrices  de  son  tronc 
marquaient  son  âge.  Ce  devait  être  le  patriarche  de  la  forêt,  celui  au  pied 
duquel  les  indigènes,  faisant  circuler  le  calumet  de  paix,  tiennent  leurs  pala- 
bres. Ce  n'était  plus  de  mousses  et  de  lycopodes  que  le  sol  était  couvert. 
Il  était  émaillé  des  tons  les  plus  vifs  et  les  plus  riches:  des  Sonerilas,  des 
Adiantum  et  des  Fittonia  étalaient  les  teintes  bigarrées  de  leur  feuillage ,  au 
travers  duquel  circulaient  vagabondes,  les  branches  d'Oncidium  incurvum  et 
d'Odontoglossum  grande;  et  comme  un  cortège  de  courtisans,  richement  parés, 
se  dressaient  les  hampes  de  fleurs  fantastiques.  Ici,  le  Cypripedium  ouvrait 
ses  petits  sabots,  comme  s'il  attendait,  pour  les  chausser,  les  fées,  ses  chentes; 
un  autre  recroquevillait,  comme  un  hussard  autrichien,  sa  longue  moustache 
blonde;  plus  loin  le  Cattleya  aurea  faisait  miroiter  l'or  de  ses  labelles,  ou  le 
Masdevallia  Lindeni  piquait  dans  le  feuillage  un  point  rouge,  comme  l'étincelle 
d'un  brasier  ;  ou  la  hampe  de  VOdontoglossum  crispum  se  dressait  gracieusement 
avec  sa  moisson  de  fleurs  blanches,  tachetées  de  fines  maculatures,  comme  si 
le  créateur  avait  voulu  aviver  davantage  l'ivoire  de  ses  pétales.  Et  puis,  c'était, 
sur  le  tronc  même  de  l'arbre  vénérable,  toute  la  famille  des  épiphytes;  à  travers 
les  branches  partaient,  comme  des  fusées,  les  gerbes  des  Oncidium  Forbesi  ou 
des  O.flabellulatum,  jaunes  et  transparentes  comme  l'ambre,  ou  brunes  comme 
le  teint  d'une  marquise  Andalouse,  ou  blanches  comme  la  neige  fraîche  éclose, 
ou  roses  comme  la  joue  d'une  jeune  fiancée. 

Et  autour  de  l'arbre  sous  la  fine  découpure  des  Phœnix,  à  travers  la 
lumière  tamisée  par  leur  frondaison,  comme  de  graves  magistrats  revêtus 
de  la  pourpre,  tout  un  conciliabule  de  Cattleya  Warocqueana! 


15    NOVEMBRE    189O  275 


Toutes  ces  plantes  me  regardaient,  curieuses  et  étonnées  de  voir  un 
étranger  violer  leurs  retraites  mystérieuses.  Étais-je  venu  troubler  une  céré- 
monie de  leur  culte  ? 

Au  milieu  de  cette  solitude  —  si  peuplée  cependant,  —  j'étais  pris  d'émo- 
tion, la  tête  alourdie  par  les  parfums  qui  s'échappaient  de  toutes  les  corolles. 
Je  voulais  fuir  et  me  sentais  cloué  au  sol;  je  voulais  appeler,  au  risque  de 
voir  arriver,  à  travers  la  forêt,  un  cannibale,  vêtu  de  plumes  d'oiseaux. 
Dieu  soit  loué  !   le  voilà  ! 

C'était  M.  Linden  qui  venait  me  faire  les  honneurs  de  son  exhibition  des 
Cattleya  Waroqiieana,  dans  le  pavillon  central  de  L'Horticulture  Interna- 
tionale. 

G.    JORIS. 


TRAVAUX   DE  LA  SECONDE   QUINZAINE   DE   NOVEMBRE 

Serre  froide.  —  Les  Odontoglossum  grande,  0.  Rossi  majus,  0.  hictonense, 
0.  Roezli,  et  divers  0.  crispum,  Oncidium  Forbesi,  O.  Marshalliamim  etc., 
viennent  d'entrer  en  fleurs,  et  la  serre  des  Orchidées  froides  garde  encore  un 
éclat  incomparable. 

Les  Odontoglossum  en  général  poussent  mieux  l'hiver  que  l'été  ;  ils  devront 
donc  recevoir  des  arrosages  assez  copieux  pendant  cette  saison  pour  entre- 
tenir cette  végétation  si  active,  et  fournir  les  sucs  abondants  dont  se  gonflent 
les  bulbes  charnus.  Ce  serait  affaibhr  les  plantes  que  de  les  mettre  en  repos 
forcé  actuellement;  il  vaudrait  mieux,  à  notre  avis,  les  faire  reposer  pendant 
un  ou  deux  mois  de  l'été;  ce  système  produit  des  résultats  notablement  supé- 
rieurs à  ceux  obtenus  par  l'ancienne  méthode.  C'est  une  particularité  de  la 
culture  des  Odontoglossum  qu'on  a  peu  observée  jusqu'ici  ;  nous  y  reviendrons 
prochainement  dans  un  article  spécial. 

UOncidmm  tigrinum,  qui  réussit  parfaitement  dans  la  serre  froide,  sera  tenu 
sec  à  partir  de  la  fin  de  la  floraison  jusqu'à  l'apparition  des  nouvelles  pousses, 
c'est-à-dire  jusqu'au  mois  de  Mars. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  fleurissant  à  cette  époque  de  l'année  sont 
rares,  et  par  cete  raison  seule  assez  recherchés.  C'est  ce  qui  donne  un  prix 
inestimable  aux  nouveaux  Cattleya  Warocqneana,  qui  sont  actuellement  épa- 


276  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

nouis  et  portent  encore  une  foule  de  boutons  promettant  une  moisson  splen- 
dide  jusqu'au  mois  de  Janvier.  Le  classement  des  diverses  variétés  ne  peut 
pas  encore  être  opéré;  ce  n'est  d'ailleurs  que  leur  première  floraison;  mais 
c'est  assurément  une  des  espèces  les  plus  éclatantes  du  genre  entier. 

Les  C.  Bowringiana,  très  gracieux,  mais  à  fleurs  de  très  petite  taille, 
C.  Harrisoni,  C.  gramdosa,  C.  Loddigesi  sont  à  peu  près  les  seules  espèces 
restant  actuellement  en  fleurs.  Les  espèces  à  longs  bulbes  presque  cylindriques 
sont  parfois  un  peu  difficiles  à  cultiver;  mais  elles  prospéreront  parfaitement 
dans  un  compost  très  humide. 

Serre  chaude.  —  Parmi  les  plantes  en  fleurs  ici,  il  convient  de  citer  le 
Calanthe  Veitchi,  d'une  extrême  élégance,  le  Pliaius  tuberculosus ,  qui  réclame 
une  humidité  modérée  pendant  tout  l'hiver,  plusieurs  Angraecum,  et  des 
Cypripedium  parmi  lesquels  l'un  des  plus  beaux  est  le  C.  Spicerianum,  aux 
formes  si  parfaites  et  si  curieuses,  avec  le  sépale  dorsal  blanc  taché  de  vert 
à  la  base,  et  gracieusement  replié  de  part  et  d'autre  de  la  nervure  médiane. 

Les  Vanda  Hookeri  et  V.  teres,  qui  ont  terminé  leurs  pousses,  suspendus 
auprès  du  vitrage,  peuvent  être  maintenant  placés  dans  une  partie  un  peu 
plus  fraîche  et  peu  à  peu  mis  en  repos.  Quant  aux  Angraecum,  ils  réclament 
beaucoup  de  chaleur  humide  ;  on  devra  veiller  aussi  à  les  préserver  des  atta- 
ques des  insectes. 

Beaucoup  de  Dendrodium  devront  passer  l'hiver  dans  un  état  de  sécheresse 
presque  complet,  ce  sont  la  plupart  de  ceux  qui  perdent  leurs  feuilles,  et  notam- 
ment les  D.  Wardianum,  D.  crassinode,  D.  nobile,  D.  Falconeri  etc.  Les  D.  den- 
siflorum,  D.  thyrsiflorum,  D.  Farmeri  et  autres  espèces  vivaces  peuvent  être 
actuellement  transportés,  après  la  fin  de  leur  pousse,  dans  la  serre  tempérée. 
Ils  fleuriront  mieux  dans  ces  conditions,  pourvu  que  leur  compost  soit  tenu 
presque  sec.  Toutefois  ce  n'est  qu'après  la  fin  de  leur  pousse;  ceux  qui  ne 
l'auraient  pas  encore  complètement  mûrie  devront  recevoir  beaucoup  de  chaleur 
et  d'humidité,  particulièrement  les  D.  Bensoniae,  D.  Devonianum,  ainsi  que  le 
beau  D.  Dalhousieamun,  dont  la  Lindenia  donnait  dernièrement  une  excellente 
reproduction. 

Il  en  est  de  même  de  VEpidendrum  bicornuttim,  belle  espèce  qui  a  été  long- 
temps un  peu  méconnue  et  qui  doit  figurer  dans  toutes  les  collections  de  choix. 

U Angraecum  sesquipedale  forme  actuellement  ses  boutons,  et  va  épanouir 
bientôt  ses  magnifiques  fleurs.  C'est  un  des  plus  précieux  ornements  de  la  serre 
chaude  en  cette  saison. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

L'HORTICOLTORE  lITERilTlOMLE 


PARC     LÉOPOLD 


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Adresse  lélégraphique  :  LINDElMA,  Bruxelles 


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8  Diplômes  d'Honneur  de  1"  Classe  aux  Meetings  de  «  L'Orchidéenne  » 
(12  octobre  et  9  novembre  1890) 

2  Certificats  de  1"  Classe  et  la  «  Silver  Flora  Medal  »  aux  Meetings  de  la 
Société  royale  d'Horticulture  de  Londres  (14  et  28  octobre  1890) 

Les  prix  de  ce  merveilleux  Cattleya  sont  actuellement  fixés  comme  suit  : 

i     Bonne  plante 75  francs 

PLA]MLl!5  ]     3  Bonnes  plantes 200       » 

100  à  200       » 

260  à  500       » 


n'ayant  pas  fleuri  I  f""/"  "'"'  f"-"/  ■ 

•'  *  3  Plantes  plus  fortes 


Spécimens,  Plantes  en  boutons,  en  fleurs  ou  variété  extra 


Prix    et    détails    par   correspondance. 


CATTLEYA  LABIATA  AUTUMNALIS 

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180    à    260    francs,    suivant    force. 


L  HorticuHure  Internationale 

DENDROBIUM   PHALAENOPSIS    Fitz 

«  D.   STÂTTERIANUM  »    de   SÂNDER  (de   l'Australie) 

Le  Dendrobium  Phalaenopsis  est  une  des  plus  admirables  espèces  du 
genre.  Il  se  rapproche  des  D.  bigibbum  et  D.  Macfarlanei,  mais  il  leur  est 
supérieur  par  la  grandeur  et  l'éclat  des  fleurs.  Celle-ci  ont  de  sept  à  neuf  centi- 
mètres de  diamètre  et  sont  mauve  pourpré,  plus  foncées  sur  les  bords  des  segments. 
Le  labelle  est  d'un  beau  rouge  pourpré  sombre,  avec  le  lobe  antérieur  d'une  teinte 
plus  pâle,    parsemé  de  veines  foncées. 

Le  D.  Phalaenopsis  fleurit  au  mois  de  septembre  et  se  couvre  d'élégantes 
grappes  portant  chacune  une  quinzaine  de  fleurs  du  plus  éclatant  coloris.  C'est  assuré- 
ment une  des  plus  belles  Orchidées  connues  et  une  des  plus  recherchées  en  Europe 
où  elle  n'avait  été  introduite  jusqu'ici  qu'en  très  petites  quantités.  Les  plantes  établies 
sont  excessivement  rares. 

PLANTES     D'IMPORTATION 

arrivées    dans    les    meilleures    conditions 

La  plante 20  à      50   francs 

Les  frais  plantes 50  à   120        » 


DENDROBIUM  BIGIBBUM  Lindl.  (de  l'Australie) 

Voici  comment  cette  belle  Orchidée  est  appréciée  dans  VOrcIiid  Album  de 
Warner  et  Williams  : 

«  Le  D.  bigibbum  appartient  à  l'un  des  genres  les  plus  magnifiques  et  les 
«  plus  populaires,  l'un  des  plus  éclatants  et  des  plus  beaux  de  toute  la  famille  orchi- 
«  déenne;  c'est  une  espèce  d'un  caractère  remarquablement  beau  et  splendide —  Ses 
«  fleurs  se  conservent  en  perfection  pendant  un  temps  considérable.  » 

Cette  superbe  plante  produit  de  longs  racèmes  de  grandes  fleurs  d'une  riche  cou- 
leur rose  pourpre.  C'est  un  des  plus  précieux  ornements  de  la  serre  des  Orchidées 
Indiennes.  « 

PLANTES     D'IMPORTATION 

arrivées    dans    les    meilleures    conditions 

La  plante 10  à   20  francs 

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Emballage  contre  le  froid. 


L'Horticuldire  Internationale 

SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendues  a  plus  de  50  pour  cent  de  Rabais 

Nous  avons  ouvert  récemment  une  SERRE  D'ORCHIDÉES  D'OCCASION. 

Nous  nommons  ainsi  une  petite  serre  dans  laquelle  les  amateurs  trouveront  constamment  des  Orchi- 
dées qui  par  suite  de  légers  accidents  (feuilles  déchirées,  brûlées,  jaunies,  etc.)  auraient  besoin  de  quelque 
temps  de  culture  pour  se  refaii-e  et  pouvoir  être  vendues  aux  PRIX  ORDINAIRES,  ainsi  que  des  impor- 
tations, qui  arrivées  cependant  en  bon  état,  ne  seraient  pourtant  pas  dans  des  conditions  assez  belles  pour 
pouvoir  être  vendues  au  même  prix  que  les  exemplaires  que  nous  fournissons  communément.  Nos  belles  et 
nombreuses  importations  nous  permettent  d'être  très  sévères  sur  ce  point,  et  de  mettre  en  réforme  une 
quantité  de  très  bonnes  plantes. 

Nos  clients  et  les  amateurs  sont  donc  vivement  engagés  à  visiter  souvent  cette  SERRE  D'OCCASION; 
nous  ne  doutons  pas  qu'ils  n'y  trouvent  fréquemment  des  PLANTES  RARES,  de  reprise  rapide,  qu'ils 
pourront  acquérir  à  PLUS  DE  50  POUR  CENT  de  rabais.  Le  prix  des  plantes  sera  indiqué  sur  chaque 
exemplaire. 

MM.  les  amateurs  voudront  bien  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  des  achats  pour  visiter 
l'Etablissement. 

Comme  nous  ne  fournissons  à  prix  fort  que  des  plantes  de  tout  premier  choix,  nous  sommes  très  larges 
dans  ce  que  nous  appelons  les  PLANTES  RÉFORMÉES.  MM.  les  amateurs  peuvent  faire  de  VÉRI- 
TABLES TROUVAILLES  parmi  elles,  car  beaucoup  de  ces  plantes  sont  supérieures  COMME  SANTÉ  ET 
COMME  FORCE,  à  la  généralité  des  plantes  vendues  ordinairement  par  les  maisons  concurrentes  ou  aux 
enchères  publiques. 

La  plupart  àes  plantes  réformées,  vendues  comme  occasion,  n'ont  pas  fleuri  ;  il  pourra  se  trouver  parmi 
elles  des  variétés  supérieures  de  grande  valeur. 

Nous  publierons  fréquemment  une  liste  avec  prix  des  ORCHIDÉES  D'OCCASION,  pour  les  amateurs 
qui  ne  peuvent  venir  les  visiter  à  l'Etablissement. 

Jg;^=^  Les  ORCHIDÉES  D  OCCASION  sont  vendues  au  comptant  ou  à  trente 

jours  et  sans  escompte. 

Nous  publierons  très  prochainement  une  3'"'  liste  d'Orchidées  d'occasion. 


LAELL\  PURPIIRATA  (du  Brésil) 

Provenant  d'une  localité  inexplorée  jusqu'ici 


ET 


ANGRAEGUM  SESQUIPEDALE  (de  Madagascar) 

La  Société  ïient  de  recevoir  des  importations  de  ces  deux  admirables  Orcliidées  en  PLANTES  MAGNIFIQUES 
bien  en  fenilles  —  comme  il  n'en  est  jamais  arrivé  en  Europe 

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JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

K  £:  r)  I  C3- É       ET       F  TJ  B  L  I  É 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

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Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 
J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  ROLFE,  G.  MlTEAU,ÉM.RoniGAS,  DE  PuYDT,Fl'NCK,E.\VaLLAERT,  A.  LlISDEN, 

Comte  DE  MoRAN,  P.  Gloiser,  G.  Joris,  A.  Van  Imschoot,  Fr.  Desbois, 

E.S.  Raind,  D^Vain  CAUWELAERT,E.BuiVGEROTH,CH.VASSEUR,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martln  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  Max  Garmer, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljais,  0.  Ballif,  C.  Elliser,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gos^art, 

A.  DE  LA  Deva>'saye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  TAbonneinent  :    10  francs  par  an 

Pai-ait    le    1<"    et    le    IS    de    cliaqvie    mois 


AU    BUREAU    DU    JOURNAL,    100,    RUE    BELLIARD,    A    BRUXELLES 
DANS  TOUS  LES  BUREAUX  DE  POSTE  ET  CHEZ  TOUS  LES  LIBRAIRES. 


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LINDENIA 

icoNoan^jPHiB    DES    oi^ojeiid:ées 

PUBLICATION     MENSUELLE     IN-FOLIO 

Chaque  livraison  contient  quatre  belles   planches 
richement  coloriées 


Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.    A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


Le  plus  beau,  le  plus  exact  et  le  meilleur  marché  des  ouvrages  de  luxe 
périodiques  spéciaux  aux  Orchidées  ^^ 


COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


1er   'Volume 


Aeranthiis  Leonis.  Aerides  maculosum  var.  formosiira, 
Aerides  oduiatiun  var.  Dcmidoni,  Aerides  Rcic'lienl>achi. 
Aganisia  Iricolor,  Calasetum  discolor,  Calaselum  ligrinum. 
Cattleya  aurea,  Cattleya  gultala  var.  leopardina.  Callleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  niaxima  var. 
Hrubyana.  Cattleya  nobilior  var.  Haguenyi,  Cattleya  Perei- 
valiana  var.  Reiclienhachi,  Cattleya  Trianae  var.  afba.  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberti,  Cypripedium 
Driiryi,  Cypripedium  Lawrenceanum  var.  Hyeanum,  Cypri- 
pedium cpnanîluim  superbum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum,  Deiidrobium  Fal- 
coneri,   Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium   thyrsitlorum. 


Epidciidrum  paiiiculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora.  Masdevallia  Roezli.  Oncidium  Laiiceanum  var.  super- 
bum. Oiicidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odoiiloglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum.  Odontoglossum 
Wilekeanum  albcns,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sauderiana.  Plialaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Resirepia  antennilera.  Selenipedium  reticulatum.  Spalho- 
olottis  Augustorum.  Trichocentrum  ligrinum  var.  splendens, 
Tiichopilia suavis. Vanda Roxalli.  VandaDennisoniana.Vanda 
Sauderiana  var.  labello  viridi. 


Qmo  Volumie 


Angraccum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis.  Rollea  pulvinaris,  Brassia  caudata.  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Calasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas.  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendcli.  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkiiiense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina.  Galeandra  llaveola,  Laelia  elegans 
var.  Houttoana.  Masdevallia  Veitchi.  Miltonia  spectabilis  var. 
lineala.  Oneidium  cucuUatum.  Oncidium  Jonesianum.  Onci- 


dium Warscewiczi,  Od.ontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum.  Odontoglossum  Coradinei  granditlorum,  Odonto- 
glossum grande,  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonto- 
glossum luteo-purpureum.  Odontoglossum  Roezli.  Odonto- 
glossum Scliillerianum,  Plialaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Plialaenopsis  Sumatrana.  Pillimna  nobilis. 
Saccolabium  giganleum  var.  illustre,  Selenipedium  caudalum 
giganteum,  Selenipedium  Sclirôderae  var.  s|ilendens.  Spa- 
thoglottis  plicata,  Stanhopea  ligrina,  Triclioccntrum  albo- 
purpureum  var  strialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopctalum  rostratum. 


3me   Volume 


Aci'iilos  Ficldingi,  Acrantlios  graiidillora,  Acrides  Houlle- 
liaiiiim.  Agaiiisia  cyaiiea.  Angracciim  F.illirostaeliys  Sedeiii. 
Anguloa  imilloia,  Brassavola  (•uciillala  var.  cuspidala.  liollx)- 
pliylliim  grandilldiMim.  ("valasoUim  Buiigcrollii  var.  aiirciim. 
Catasctum  lîungcnillii  var.  Potlsiaiium.  C.alasolum  doci|)ien.s, 
C-alasctiiiii  |Mil(linmi.  Cattlcya  (iil)c/.iao.  Callleya  laliiala  var. 
autiimiialis,  (lallloya  virgiiialis.  (llcisosloma  cra.ssifolium. 
r.ypripcdium  Art  lui  ri  a  nu  m  var.  pallidiim.  (',y|)iip(Mlium  Can- 
iiarliaiiuni.  Cypripcdium  Curtisi.  Cypripcdiiim  Hairisiaiuim 
var.  supcrhiim,  (-ypripodium  Loeanum,  (^ypripedium  Moensi- 
aniim,  Cypripodium  |)raeslans.  Cypri|)cdium  Van  Houtlca- 
niim.    Cypripodium    viliosum.  Cypripedium   (Selcnipedium) 


Wallisi,  Dcndrol)ium  piirpiircum  var.  caiididulum,  Dcndro- 
liiiim  rutriCeriim.  Dendrohium  strchloceras  var.  Rossianum, 
lonopsis  pauiculala  var.  niaxima,  Masdevallia  macrura,  Masde- 
vallia  spoclruni,  Millonia  spectabilis  Moreliana,  Oncidium 
(■lifir()|)li()rum.  Oucidiiim  papilio  var.  niajus,  Oncidium  Pha- 
lacuopsis.  Odonloglossum  citrosmum  var.  Dovansaycaiium, 
Odoiiloglossam  crispum  var.  fasluosum.  Odonloglussum  cris- 
pum  var.Trianae.  Odonloglossum  cuspidatum,  Odonloglossum 
Harryaiuim.  Odonloglossum  odoralum  var.  baphicanlum , 
Odonloglossum  Iriumphans,  Odonloglossum  Ui'o-Skinneri, 
l'aphinia  Lindeniana,  Papliinia  Modiglianiana,  Rodriguczia 
Hungerollii;  Vanda  supcrl)a. 


4me   Volume 


Aei'idcsquiuqucvulncrum.  Angraccum  scsquipcdale.  Angu- 
loa  Clowosi,  Callleya  cliouocnsis  var.  Miss  Niisson,  Callleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Callleya  Mossiae  var.  Warocqucana, 
Ciiiliopplalum  pulchrum,  Coelogyne  cristala  var.  alba,  Com- 
jiarellia  l'alcala ,  Cypripedium  Ijellalulum.  Cypripedium 
Ellidltianum,  Cypripedium  Hariisianum  var.  polychromum, 
Cypripedium  Maslersianum.  Cypripedium  Mileauanum,  Den- 
diohium  Bensoniae.  Dcndrobium  densillorum,  Epidendrum 
nemorale.  Laelia  majalis.  Leploles  i)icolor,  Lycaslc  Skinneri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,  Millonia  (Odonl.)XBleuana. 
Mesosjiinidium  vulcanieuni,  Nanodes  Mcdusae,  Odonloglos- 


sum Bleiebroderianum,  Odonloglossum  Cervantes!  lilacinum, 
Oilonloglossum  Gloncrianum,  Odonloglossum  Halli,  Odonlo- 
f;lossum  Pcscalorei  var.  Lindeni.  Odonloglossum  lalimacu- 
lalum.  Odonloglossum  radialum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Momini,  Odonloglossum  Warocqueanum.  Oncidium  Forbesi 
maximum.  Oncidium  iridifolium,  Oncidium  macranlhum, 
Phaius  grandil'olius.  Polyslachia  pubescens,  Selcnipedium 
caudalum  var.  Alberlianum,  Sophronitis  grandillora,  Thunia 
Marslialli,  Vanda  coerulca,  Vanda  tricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


^mc  Volume 


Ada  auranliaca,  AeridesAuguslianum.  Angraecumcilralum, 
Angraecura  cburneum  var.  superbum,  Bil'renaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  (^alantlie  Masuca,  Calanlhe  Vcilclii, 
Calasetum  macrocai'pum  var.chrysanlhum,  Callleya  Ti'ianae 
var.  purpurata.  Callleya  Trianac  var.  M'"*"  Marlin-Caluizac. 
Callleya  Trianae  var.  pallida,  Callleya  Trianae  var.  sliiata, 
Callleya  maxima  va''.  Malouana.  (^-ymbidium  Maslcrsi,  Cypri- 
pedium barbalo-VeilcIiianum,  Cypripedium  nilens,  Cypri- 
pedium orphanum.  Dendi'obium  crumenalum.  Dendrobium 
infudibulum.  Dendrobium  Mirbclianum,  Dendrobium  Pax- 
toni.  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


matocarpuni,  Epidendrum  vilellinum,  Gongora  maculata, 
Houllelia  Brocklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elcgans,  Lycasle  coslala,  Masdevallia  ignea,  Millonia 
Blunli  var.  Lubbersiana.  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolur,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odonloglossum  Boddaerlia- 
num.  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  liasli- 
hibium,  Odonloglossum  maxilJare.  Odonloglossum  odoralum 
var.  slrialum,  Odonloglossum  Schlesingerianum,  Phalae- 
nopsis  Scliillcriana.  Rodriguezia  refracla,  Vanda Kimballiana, 
Zygopelalum  inlermedium.  Zygopclalum  Jorisianuni. 


(jmc  Voluiue  (ciuq  livraisons  parues) 


Calanlhe  veralrifolia.  Calasetum  Rodigasianum ,  Chysis 
aurea,  Cirrhojiclalum  Maslersianum.  Coelogyne  ocellata  var. 
maxima.  Coelogyne  |)eltastes,  Coryanlhes  Bungeioliii,  Cypri- 
pedium Fraseii.  Cypripedium  praeslans  var.  Kimballianum, 
Dendrobium    Dalliousieauum ,     Dendrobium    Dovonianum , 


Dendrobium  Galliceanum ,  Masdevallia  bella,  Masdevallia 
Reichenbachiana,  Maxillaria  longisepala,  Oncidium  Krameri, 
Phaius  Humbloli,  Selenipedium  grande,  SclenipediumScdeni 
candidulum,  Slanhopca  oculala. 


Le  priœ  des  volumes  pmnis  de  la  «  LINDENIA  «  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr. ;  2"""  Volume,  100  fr.  ;  3'"'^  Volume,  75  fr.  ;  4"^  Volume,  70  fr. ;  5'"^  Volume,  65  fr. 

LES  CINQ  VOLUMES  PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

gme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  YOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO    SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    18"^^    NUMERO    : 

{•âges 

Chronique  orchidéenne  mensuelle 277 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  YIII 280 

L'Hybridation  des  Orchidées 283 

Le  22"^*=  meeting  de  «  L'Orchidéenne  » 286 

Les  Orchidées  et  l'engrais 288 

Tempéi'ature  des  serres 289 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  décembre 291 

Petite  correspondance 292 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  l'Orchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas, 


SECRÉTARIAT  ;    100.   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique  ; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M,  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  14  et  15  Décembre  procbain,  dans  le  pavillon 
central  de  UHoriicullure  Inlernalionale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MiM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D'"  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wingqz. 


l"   DÉCEMBRE    1890  277 


CHRONIQUE    ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 

M.  LE  COMTE  DU  BUYSSON  nous  informe  qu'il  avait  dans  ses  serres,  à 
la  fin  du  mois  dernier,  entre  autres  plantes  de  choix,  un  Laelia  Perrini  portant 
quatorze  fleurs  sur  cinq  tiges  et  un  Cypripedium  selligerum  d'une  beauté  excep- 
tionnelle ;  ce  dernier  produit  régulièrement  deux  fleurs  sur  chaque  tige,  et  ses 
fleurs  sont  d'un  coloris  remarquablement  brillant.  Le  sépale  dorsal  est  d'un 
blanc  pur,  strié  de  pourpre  noir,  avec  une  légère  teinte  de  vert  à  l'onglet  ;  les 
pétales,  très  longs  et  bien  retombants,  sont  brun  pourpré,  parsemés  de  stries 
plus  foncées,  et  couverts  de  nombreuses  verrues  noires. 

* 
*  * 

LES  SUPPORTS  A  COLONNETTE  en  terre   cuite   dont  nous   avons   eu 

l'occasion   de   signaler  les   avantages    aux   lecteurs  du  jfournal  des  Orchidées 

viennent  de  recevoir  une  apphcation  qui  nous  paraît  destinée  à  un  grand  succès; 

M.  E.  André,  de  Cousances-aux-Forges  (Meuse),  en  a  fabriqué  un  modèle  en 

fonte  inoxydable,   très   léger,   pouvant  également  contenir  de   l'eau   dans  la 

soucoupe  inférieure,  et  qui  rendra  sans  doute  de  grands  services.  Les  amateurs 

surtout  trouveront  avantage  à  se  servir  de  ce  support,  beaucoup  plus  durable 

que  ceux  employés  jusqu'ici.  Son  prix  est  d'ailleurs  des  plus  modiques  ;  il  est 

fixé  àfr.0,50  la  pièce,  ou  fr.  0,45,  pris  en  grandes  quantités. 

* 

UNE  PETITE  SERRE  suffit  à  contenir  beaucoup  de  belles  choses  quand 
son  propriétaire  est  un  amateur  passionné  d'Orchidées.  C'est  ce  que  disait 
récemment  un  journal  anglais,  qui  citait  l'exemple  suivant  :  une  petite  serre 
de  4  mètres  de  long  sur  2^75  de  large  contenait  vingt-quatre  Cattleya  en  fleurs, 
quatorze  Odontoglossum,  six  Oncidium,  huit  Epidendrum  et  deux  Laeha,  tous 
munis  de  belles  tiges  florales. 

Le  journal  ajoutait  comme  commentaire,  avec  beaucoup  d'à-propos,  selon 
nous,  un  proverbe  anglais  qui  a  son  équivalent  en  français,  et  sans  doute  dans 
toutes  les  langues  :  «  Vouloir,  c'est  pouvoir.  » 


278  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

LAELIA  SCHRÔDERI  DELICATA.  —  Voici  dans  quels  termes  M.  James 
O'Brien  apprécie,  dans  le  Gardeners'  Chronicle  du  18  octobre  dernier,  cette 
magnifique  Orchidée,  qui  a  fleuri  récemment  : 

«  M.  Lucien  Linden  nous  adresse  une  inflorescence  magnifique,  composée 
«  de  cinq  fleurs,  d'une  variété  du  Laelia  Schrôderi  qui  peut  être  désignée  du 
«  nom  ci-dessus.  Elle  appartient  au  groupe  des  L.  purpurata. 

«  Les  fleurs  de  cette  superbe  variété  ont  plus  de  quinze  centimètres  de 
«  diamètre;  les  sépales  et  pétales  sont  blancs  avec  une  très  légère  teinte  de 
«  jaune-soufre  ;  les  sépales  ont  en  outre  une  faible  nuance  rosée  à  la  face 
«  externe.  Le  labelle  est  blanc,  avec  des  lignes  pourpre  d'un  bel  effet  rayon- 
ci  nant  de  la  base  jusqu'au  centre  du  lobe  antérieur,  où  elles  se  confondent 
«  dans  une  aire  teintée  d'une  couleur  lavande,  dégradée  jusqu'au  sommet  du 
«  labelle.  La  fleur  a  un  parfum  très  agréable,  et  c'est,  en  résumé,  une  variété 
«  remarquable.  » 

*  * 

LE  CATTLEYA  DU  BUYSSONIANA,  qui  a  obtenu  au  21^  Meeting  de 
L'Orchidéenne  une  distinction  éclatante,  est  une  espèce  nouvelle  des  plus 
remarquables,  introduite  cette  année,  et  que  MM.  Linden  ont  dédiée  à  M.  le 
comte  du  Buysson,  auteur  de  L'Orchidophile  et  l'un  des  collaborateurs  de  ce 
journal. 

Le  Cattleya  Du  Buyssoniana  est  voisin  du  C.  gramdosa,  mais  ses  fleurs,  de 
très  grande  taille,  ont  les  segments  jaune-paille;  quant  au  labelle,  il  est  blanc 
pointillé  de  carmin,  comme  dans  l'espèce  citée  ci-dessus.  Ces  fleurs  ont  une 
très  grande  et  très  belle  allure. 

Cette  nouvelle  acquisition  a  du  reste  été  jugée  avec  la  même  faveur  à 
Londres  qu'à  Bruxelles,  car  elle  a  obtenu  un  certificat  de  mérite  au  Meeting 
de  la  Royal  Horticultural  Society,  le  14  octobre  dernier,  en  même  temps  que 
le  Catasetum  Bungerothi  var.  Randi  et  le  splendide  Cattleya  aurea  Lindeni. 

* 

*  * 

UN  VANDA  LOWI  qui  figurait  au  dernier  meeting  de  L'Orchidéenne, 
où  il  était  exposé  par  M.  J.  Moens,  l'amateur  bien  connu,  a  excité  l'admira- 
tion de  tous  les  visiteurs  par  sa  superbe  floraison.  Il  avait  deux  longues  grappes 
portant  chacune  vingt-quatre  fleurs  de  grande  taille  et  surtout  d'une  fraîcheur 
et  d'une  intensité  de  coloris  incomparables. 

Cette  magnifique  plante  a  obtenu  un  certificat  de  culture  de  i^^  classe. 


l"   DÉCEMBRE    1890  279 


M.  JAMES  O'BRIEN,  secrétaire  du  comité  des  Orchidées  de  la  Royal 
Horticultural  Society,  de  Londres,  et  l'un  des  premiers  connaisseurs  d'Orchi- 
dées de  notre  époque,  qui  était  venu  récemment  à  Bruxelles,  où  il  a  présidé  le 
22^  meeting  de  L'Orchidéenne,  vient  de  publier  dans  le  Gardeners'  Chronicle  du 
15  novembre  un  compte-rendu  des  plus  intéressants,  et  disons-le  aussi,  des  plus 
élogieux,  de  sa  visite  à  L'Horticulture  Internationale.  Il  s'en  montre 
enthousiasmé,  et  aussi  émerveillé  de  la  beauté  des  plantes  et  du  grand  nombre 
d'Orchidées  nouvelles  que  de  leur  magnifique  végétation;  il  a  également  admiré 
le  choix  des  plantes  exposées  au  meeting  de  L'Orchidéenne,  et  les  dispositions 

pratiques  adoptées. 

* 

L'EMPLOI  DES  DÉBRIS  DE  TABAC,  que  nous  avons  recommandé  dans 
le  deuxième  numéro  du  journal  pour  remplacer  les  fumigations  usitées  autrefois, 
donne  les  résultats  les  plus  satisfaisants  à  tous  les  points  de  vue  ;  toutefois 
l'application  de  ce  procédé  a  embarrassé  quelques-uns  de  nos  lecteurs,  à  qui 
nous  croyons  devoir  donner  des  indications  plus  détaillées. 

Le  mieux  est  de  disposer  un  petit  grillage  lâche  au  dessus  d'un  tuyau  de 
chauffage,  dans  toute  la  longueur  des  côtés  de  la  serre,  et  d'y  étendre  une 
couche  de  deux  ou  trois  centimètres  d'épaisseur,  de  côtes  de  tabac  séchées  ;  on 
les  arrose  deux  fois  par  jour,  et  l'évaporation  de  l'eau  produit  l'intoxication  de 
l'atmosphère.  L'odeur  est  parfois  un  peu  forte  le  premier  jour,  mais  elle 
s'atténue  très  rapidement;  une  ventilation  abondante  la  dissiperait  d'ailleurs 
sans  peine  ;  au  bout  d'un  à  deux  mois,  la  provision  doit  être  renouvelée. 

* 
*  * 

L'ODONTOGLOSSUM  NOEZLIANUM  Lind.,  exposé  par  MM.  Linden  au 
meeting  de  la  Royal  Horticultural  Society  de  Londres,  le  1 1  novembre  der- 
nier, 5^  a  obtenu  un  botanical  certificat.  C'est  une  nouvelle  espèce  des  plus  remar- 
quables, et  qui  donne  de  brillantes  promesses.  Les  segments,  ainsi  que  la 
colonne  et  le  labelle,  sont  d'un  beau  rouge  écarlate  teinté  de  jaune;  les  fleurs, 
portées  sur  un  long  pédicelle,  sont  très  nombreuses.  La  plante  exposée  n'était 
introduite  que  depuis  quelques  semaines  à  peine.  D'après  un  dessin  de  M.  Jean 
NoEZLi,  qui  l'a  découvert,  les  fleurs  ont  la  taille  de  celles  de  VOdontoglossum 
Pescatorei.  L'O.  Noezlianum  sera  une  des  grandes  découvertes  de  ces  dernières 
années.  Les  plantes  introduites  vont  parfaitement,  et  pourront  fleurir  l'année 
prochaine  dans  des  conditions  normales. 


28o  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
VIII.  —  Cattleya  labiata  autumnalis  et  Cattleya  Warocqueana 

Nous  avons  adressé  à  M.  W.  H.  Gower  la  lettre  suivante  : 

Bruxelles,  le  i6  novembre  i8go. 
Monsieur, 

Le  dernier  numéro  du  Garden  contient  un  article  sur  les  Cattleya  labiata,  portant 
votre  signature,  dans  lequel  je  suis  nommé  et  que  je  ne  puis  laisser  passer  sans  protes- 
tation. Il  y  est  dit,  notamment,  que  j'ai  envoyé  récemment  en  Angleterre  quelques 
Cattleya  pour  être  vendus  sous  le  nom  de  C.  labiata,  mais  qui  n'avaient  rien  de 
commun  avec  cette  espèce,  et  que  ces  plantes  ont  été  désignées  ensuite  sous  le  nom 
de  C.  Warocqueana. 

Cet  article  appelle  un  commentaire  que  je  crois  devoir  vous  fournir  moi-même,  et 
je  le  fais  d'autant  plus  volontiers  qu'il  me  paraît  nécessaire  de  mettre  fin  aux  légendes 
qu'on  veut  mettre  en  cours  au  sujet  du  Cattleya  Warocqueana. 

Non  seulement  cette  espèce  a  «  quelque  chose  de  commun  »  avec  le  vrai  C.  labiata, 
mais  je  vous  serais  très  obligé  de  me  faire  connaître  les  différences  qui  existent,  à 
votre  avis,  entre  les  deux.  Au  dernier  Meeting  de  L'Orchidéenne,  M.  Alfred  Van 
Imschoot,  de  Gand,  exposait  un  Cattleya  labiata  autumnalis  (C.  labiata  rubra  var. 
Pescatorei),  et  M.  le  Comte  A.  de  Bousies,  de  Mons,  en  exposait  un  également.  Nous 
y  présentions  nous-mêmes  cinquante-quatre  plantes  en  fleurs  du  Cattleya  Warocqueana, 
parmi  lesquelles  une  quarantaine  étaient  semblables  au  C.  labiata  autumnalis,  à 
ce  point  que  le  Jury,  présidé  par  M.  James  O'Brien,  et  composé  de  presque  tout 
ce  que  la  Belgique  compte  d'amateurs  connaisseurs,  a  unanimement  reconnu  cette 
similitude. 

M.  James  O'Brien,  que  vous  voudrez  bien  reconnaître  avec  moi  comme  un  des 
premiers  connaisseurs  d'Orchidées  de  notre  époque,  a  exprimé  à  plusieurs  reprises  son 
opinion  à  ce  sujet  de  la  façon  la  plus  nette  ;  vous  me  permettrez  d'ailleurs  de  vous 
mettre  sous  les  yeux  ce  qu'il  écrit  dans  le  dernier  numéro  du  Gardeners'  Chronicle  : 

«  Parmi  ces  Orchidées,  le  Cattleya  Warocqueana,  qui  fleurit  l'hiver,  est  une  des 
«  plus  extraordinaires  de  ces  derniers  temps.  En  Angleterre  il  a  été  vivement  admiré, 
«  mais  en  Belgique  c'est  la  plante  du  jour.  Nous  en  avons  trouvé  plus  de  cinquante 
«  plantes  en  fleurs,  et  des  spécimens  en  boutons  et  en  spathes  à  tous  les  degrés  de 
«  développement,  dont  l'examen  ne  permet  pas  de  douter  que  ces  magnifiques  fleurs 


l"    DÉCEMBRE    1890  281 


«  rose  et  cramoisi  se  produiront  pendant  tout  le  cours  de  l'hiver.  Certaines  variétés 
«  sont  si  exactement  semblables  au  vrai  labiaia  aiitumnalis  que  d'excellents  juges, 
«  après  les  avoir  comparées  avec  la  plante  authentique  et  scrupuleusement  examinées, 
«  n'ont  pu  trouver  un  point  par  où  ces  formes  de  la  nouvelle  introduction  pussent  se 
«  distinguer  d'elle  ;  il  y  a  lieu  de  supposer  d'ailleurs  qu'elles  proviennent  de  la  même 
«  localité  que  la  plante  originale.  Certaines  de  ces  variétés  ont  le  labelle  largement 
«  développé,  avec  le  coloris  du  C.  gigas;  l'une  d'elles  a  les  sépales  et  les  pétales  teintés 
«  de  bleuâtre,  et  le  labelle  d'un  riche  coloris  cramoisi  velouté,  comme  le  Cattleya 
«  exoniensis  X>  mais  elle  est  plus  ample  que  cet  hybride.  Les  variétés  du  C.  Wa- 
«  rocqueana,  C.  W .  amethystina  et  C.  W .flainmea,  sont  splendides,  et  l'espèce  paraît 
«  être  désirable  dans  toutes  ses  variations,  non  seulement  pour  la  culture  en  grands 
«  spécimens,  mais  aussi  en  plantes  plus  petites,  en  grand  nombre,  à  cause  de  la  variété 
«  et  de  la  beauté  de  ses  fleurs,  qui  apparaissent  à  une  saison  où  nous  en  sommes 
«  le  plus  privés.  On  a  remarqué,  à  ce  propos,  au  Meeting  de  L'Orchidéenne  du 
«  9  novembre,  alors  que  plus  de  cent  Orchidées  étaient  exposées,  qu'en  dehors  des 
«  C.  Warocqueana,  le  seul  coloris  éclatant  et  intense  était  fourni  par  un  exemplaire 
«  de  l'ancien  C.  labiata  aiitumnalis.  » 

En  outre  du  Jury  de  L'Orchidéenne,  je  puis  encore  citer  l'opinion  de  M.  W.  White, 
chef  des  cultures  chez  Sir  Trevor  Lawrence,  qui  m'écrit  dans  les  termes  suivants  : 

«  Je  dois  vous  dire  que  je  suis  véritablement  très  satisfait  des  Cattleya  Wa- 
«  rocqueana,  spécialement  de  la  première  plante  qui  a  fleuri  ici.  Elle  valait  certai- 
«  nement  l'ancienne  variété  de  Cattleya  labiata  aiitumnalis;  en  effet,  nous  avons 
«  eu  les  deux  variétés  en  fleurs  à  la  même  époque,  et  il  n'y  avait  guère  de  différence 
«  entre  elles,  s'il  y  en  avait.  Le  labelle  du  C.  Warocqueana  était  peut-être  le  plus  vif 
«  des  deux.  » 

J'aurais  bien  d'autres  citations  de  ce  genre  à  vous  faire,  notamment  celle  de  ma 
conversation  récente  avec  un  horticulteur-importateur  bien  connu  d'Angleterre  à 
qui  je  demandais,  au  Meeting  de  L'Orchidéenne,  quelle  diff"érence  il  apercevait 
entre  le  C.  labiata  autiimnalis  et  le  Cattleya  Warocqueana,  et  qui  me  répondait  : 
«  Je  ne  pourrais  pas  en  indiquer,  mais  cela  ne  peut  pas  être  la  même  espèce  »  {sic). 
Je  me  contenterai  d'alléguer  encore  l'avis  d'un  juge  dont  la  compétence  ne  sera,  je 
crois,  discutée  par  personne,  celui  de  mon  père,  M.  J.  Linden,  l'homme  d'Europe  qui, 
sans  aucun  doute,  connaît  depuis  le  plus  longtemps  les  Cattleya  labiata  autumnalis, 
car  les  plantes  qui  figuraient  autrefois  dans  la  fameuse  collection  de  M.  Pescatore, 
formée  par  mon  père,  avaient  été  acquises  par  lui,  il  y  a  une  quarantaine  d'années, 
chez  M™e  QuESNEL,  qui  possédait  alors  une  belle  collection  d'Orchidées  au  Havre.  Il 
paraîtrait  même,  d'après  ses  souvenirs,  que  c'est  chez  cette  dame,  et  non  en  Angle- 
terre, que  les  premières  plantes  avaient  été  introduites  (je  parle  des  plantes  cultivées, 
et  non  de  celles  introduites  en  herbier). 

Vous  dites  que  l'ancien  C.  labiata  émet  invariablement  des  spathes  doubles  ;  cette 
particularité  ne  le  distinguerait  en  rien  des  C.  Warocqueana,  dont  la  plupart  la 
présentent  également  ;   mais  le   fait   n'est  pas  exact.   Je   me  souviens  parfaitement 


282  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

d'avoir  eu  en  fleurs,  il  y  a  quelques  années,  un  C.  labiata  autumnalis  dont  un  bulbe 
avait  la  spathe  double ,  tandis  que  l'autre  en  portait  une  simple  ;  et  je  puis  vous 
montrer,  si  vous  le  désirez,  que  deux  des  plantes  que  nous  avons  en  fleurs  actuel- 
lement présentent  aussi  des  spathes  simples  et  des  doubles  sur  la  même  plante. 

Au  point  de  vue  de  la  fleur,  l'identité  est  donc  généralement  reconnue  ;  en  ce  qui 
concerne  le  port  des  plantes,  vous  établissez  encore  une  distinction  ;  mais  je  me  per- 
mettrai de  vous  faire  remarquer  que  sur  ce  point  les  éléments  d'appréciation  font 
défaut.  Vous  n'avez  pas  pu  comparer  aux  bulbes  importés  du  C.  Warocqueana  des 
bulbes  importés  du  C.  labiata  autumnalis;  or,  c'était  la  seule  comparaison  qui  eût 
pu  être  probante.  On  ne  pourra  faire  de  parallèle  entre  le  port  des  deux  types  que 
quand  les  nouvelles  plantes  introduites  auront  formé  une  pousse  nouvelle  dans  les 
conditions  normales  de  végétation  sous  nos  climats  ;  et  il  est  aisé  de  constater  dès 
maintenant  que  les  bulbes  formés  cette  année  par  les  C.  Warocqueana  diffèrent  nota- 
blement de  ceux  d'importation,  ainsi  que  les  feuilles,  qui  sont  plus  minces  et  sem- 
blables à  celles  du  C.  labiata  autumnalis. 

Quant  à  l'analogie  du  C.  Warocqueana  avec  le  C.  Gaskelliana,  c'est  une  plaisanterie 
qui  ne  saurait  être  prise  au  sérieux  ;  le  premier  a  d'ailleurs  été  trouvé  à  plus  de  1200 
miles  de  l'endroit  où  croissent  les  seconds. 

Pour  me  résumer,  je  vous  dirai  franchement  mon  opinion  ;  elle  sera,  j'en  suis  per- 
suadé, ratifiée  par  tous  les  connaisseurs  impartiaux  :  c'est  que  le  C.  Warocqueana 
est  bien  le  C.  labiata  autumnalis,  mais  que  parmi  les  plantes  introduites  il  s'en  est 
trouvé  beaucoup  constituant  des  formes  bien  supérieures  aux  anciennes  connues  depuis 
un  demi  siècle.  La  seule  différence  qui  ait  pu  être  relevée,  c'est  que  le  coloris  d'un 
grand  nombre  de  ces  variétés  était  beaucoup  plus  intense  que  celui  des  formes  de 
C.  labiata  autumnalis  classées  jusqu'ici  parmi  les  meilleures  connues,  et  que  d'autres, 
comme  les  C.  Warocqueana  flammea,  amethystina,  Victoriae  etc.,  s'en  écartent  par 
le  développement  bien  supérieur  des  fleurs  dans  toutes  leurs  parties,  notamment  le 
labelle,  et  par  une  coloration  distincte  et  plus  éclatante. 

Je  sais  bien  que  mon  opinion  est  combattue  avec  un  acharnement  passionné  par 
les  horticulteurs  qui  ont  l'ancien  C.  labiata  en  stock,  et  qui  craignent  de  voir  diminuer 
notablement  le  capital  représenté  par  ces  plantes.  Mais  de  telles  considérations  ne 
peuvent  évidemment  pas  influer  sur  l'opinion  des  juges  de  bonne  foi,  qui  ne  se  préoc- 
cupent que  d'établir  scientifiquement  le  classement  de  la  nouvelle  espèce  dans  la 
nomenclature  orchidéenne. 

Je  me  propose,  quant  à  moi,  de  conserver  son  nom  au  Cattleya  Warocqueana, 
puisqu'il  se  trouve  dans  le  nombre  des  variétés  qui  sont  tot^ilement  nouvelles,  et  pour 
éviter  l'inconvénient  d'avoir  toujours  à  employer  le  terme  labiata  vera  pour  le  dis- 
tinguer de  l'autre.  Il  faut  s'attendre,  d'ailleurs  à  voir  apparaître  bientôt,  aux  ventes 
publiques,  bien  des  contrefaçons  de  collecteurs  qui  voudront  tous  avoir  découvert 
l'habitat  de  la  plante  qui  fait  tant  de  bruit,  et  qui  produiront  des  Cattleya  labiata 
ordinaires,  ou  même  des  Cattleya  Gaskelliana,  comme  étant  des  C.  Warocqueana 
véritables.  Un  de  ces  marchands  m'annonce  déjà  l'arrivée  prochaine  de  plantes  sem- 


l"    DÉCEMBRE    189O  283 


blables,  et  me  cite  comme  endroit  de  provenance  une  localité  d'où  l'on  introduit 
depuis  des  années  le  C.  labiata  ordinaire  ! 

Pour  ceux-ci,  la  distinction  sera  facile,  et  les  différences  apparaîtront  sans  peine; 
mais  je  tiens  à  bien  établir  que  le  Catileya  Wdrocqueana  provient  d'une  localité 
absolument  distincte,  et  à  mettre  les  amateurs  en  garde  contre  les  faux  C.  Wa- 
rocqueana,  tant  qu'il  ne  sera  pas  prouvé  qu'ils  ont  la  même  origine. 

J'espère  que  votre  loyauté  vous  fera  un  devoir  d'insérer  la  rectification  de  l'article 

publié  dans  le  «  Garden,  »   et  je  vous  prie,  Monsieur,  de  recevoir  mes  salutations 

distinguées. 

Signé  :  Lucien  Linden. 


LE  «  JARDIN,  »  de  M.  Godefroy-Lebeuf,  publie  la  note  suivante  dans 
son  numéro  du  20  novembre  : 

L'Horticulture  Internationale,  de  Bruxelles,  a  exposé  du  13  au  i5  no- 
vembre dernier,  Salle  du  Jardin,  une  magnifique  série  de  variétés  du  fameux 
Cattleya  Warocqueana.  Cette  espèce  est  très  remarquable,  et  si  elle  persiste  à 
fleurir  en  novembre,  elle  sera  une  rivale  dangereuse  pour  les  fameux  C.  labiata 
autumnalis,  qui  se  vendent  au  poids  de  l'or. 

Les  amateurs  d'Orchidées  feront  bien  d'acquérir  cette  espèce  avant  qu'une 
hausse,  facile  à  prévoir,  ne  se  manifeste. 


l'hybridation  des  orchidées 

{Suite,  voir  no  17) 

On  pourra  s'assurer  de  la  qualité  des  graines  en  les  plongeant  dans  du 
vinaigre  et  en  les  examinant  au  microscope;  chacune  doit  contenir  un  germe 
se  présentant  sous  la  ^rme  d'une  petite  tache  noire;  s'il  fait  défaut,  les  graines 
sont  stériles  et  peuvent  être  jetées. 

A  quelle  époque  convient-il  de  les  semer?  Nous  avons  dit  plus  haut  :  immé- 
diatement après  les  avoir  recueillies  ;  à  ce  sujet  un  amateur  très  compétent 
nous  écrit  qu'il  a  obtenu  de  bons  résultats  en  semant  des  graines  de  Cypri- 
pedium  un  an  après  les  avoir  récoltées.  Nous  soumettons  le  fait  à  l'appréciation 


284  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

et  aux  expériences  des  chercheurs,  mais  jusqu'à  ce  que  des  observations  assez 
concluantes  et  assez  nombreuses  aient  mis  en  lumière  des  motifs  sérieux 
d'adopter  un  nouveau  système,  nous  ne  croyons  pas  qu'il  y  ait  lieu  de  modifier 
le  procédé  employé  partout  jusqu'ici  avec  les  meilleurs  résultats,  et  probable- 
ment le  plus  conforme  au  vœu  de  la  nature. 

Pour  semer  les  graines  reconnues  fécondes,  il  convient  de  prendre  de  grandes 
précautions;  les  graines  d'Orchidées  sont  excessivement  ténues  et  légères,  et 
comparables  à  une  fine  poussière.  Elles  ne  germent  qu'à  la  condition  de  ne  pas 
être  recouvertes  ;  il  faut  donc  les  déposer  à  la  surface  du  compost  et  veiller  à 
ce  qu'elles  ne  se  perdent  pas  dans  les  touffes  du  sphagnum.  Pour  les  Cypri- 
pedium,  les  Lycaste,  les  Calanthe  et  autres  espèces  semi-terrestres,  et  même 
pour  les  Cattleya,  il  serait  possible  d'user  d'un  mélange  plus  compact  et  plus 
homogène;  la  terre  fibreuse,  suffisamment  comprimée,  remplirait  peut-être  les 
conditions  nécessaires  ;  mais  elle  a  l'inconvénient  de  se  recouvrir  très  rapide- 
ment de  conferves;  en  somme,  il  paraît  préférable  de  semer  dans  tous  les  cas 
les  graines  sur  le  compost  d'une  plante  du  même  genre  que  les  parents,  qui 
doit  leur  fournir  évidemment  un  milieu  mieux  approprié  à  leurs  besoins  que 
les  divers  mélanges  que  l'homme  pourrait  imaginer. 

Lorsqu'on  a  soigneusement  choisi  le  récipient  sur  lequel  devront  être  dépo- 
sées les  graines,  on  secoue  la  capsule  qui  les  contient  auprès  de  la  surface  du 
compost,  afin  d'éviter  qu'elles  soient  lancées  au  dehors  ;  puis  on  met  la  capsule 
de  côté,  dans  un  endroit  sec,  et  au  bout  de  quelques  jours  on  recommence  la 
même  opération  pour  recueillir  un  certain  nombre  de  nouvelles  graines  qui  ont 
pu  mûrir  dans  l'intervalle.  On  les  arrose  ensuite  avec  précaution,  pour  ne  pas 
les  chasser  hors  du  vase;  au  bout  d'un  temps  assez  court,  elles  se  gonflent,  puis 
forment  une  protubérance  qui,  peu  à  peu,  devient  une  petite  pousse;  les  racines 
viennent  un  peu  plus  tard.  Au  bout  de  huit  à  dix  mois,  en  général,  la  jeune 
plante  devient  visible;  mais  ce  délai  est  assez  variable,  et  s'étend  parfois  à  un 
an  et  demi  ;  pendant  toute  cette  période,  il  faut  éviter  de  repiquer  les  semis  ; 
en  procédant  trop  tôt  à  cette  opération,  on  risquerait  d'en  perdre  un  grand 
nombre.  Une  fois  qu'ils  ont  poussé  quelques  petits  bulbes,  ou  pour  les  Cypri- 
pedium  deux  ou  trois  feuilles,  et  qu'on  peut  les  manier  sans  danger,  on  les 
déplante  et  on  les  repique  sur  les  bords  d'un  pot  ou  d'un  panier  qu'on  place 
aussi  près  que  possible  du  vitrage;  il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  les  laisser  se 
dessécher.  Une  fois  qu'ils  ont  été  replantés  et  qu'ils  ont  poussé  des  racines 
dans  leur  nouveau  compost,  leur  existence  est  à  peu  près  assurée  ;  les  pousses 


l"    DÉCEMBRE    1890  285 


deviennent  de  plus  en  plus  fermes,  et  les  bulbes  plus  vigoureux  et  plus  forts. 
Au  bout  de  quatre  ans  certaines  espèces  donnent  déjà  des  fleurs;  mais  un  grand 
nombre  d'autres  exigent  six  ans,  et  même  davantage;  les  plus  lents  sont  les 
Cattleya  et  quelques  autres  Orchidées  à  bulbes  durs,  qui  ne  fleurissent  parfois 
qu'au  bout  de  dix  à  quinze  années. 

Quoique  ces  conditions  varient  beaucoup  d'une  espèce  à  une  autre,  et  même 
pour  une  seule  espèce,  en  raison  des  soins  donnés  aux  semis,  de  la  vigueur  des 
parents,  de  la  plus  ou  moins  bonne  maturation  des  graines,  etc.,  il  est  inté- 
ressant de  citer  des  observations  faites  par  un  cultivateur  qui  s'est  spécialement 
occupé  d'h3'bridations  ;  voici  quelques  indications  au  sujet  du  temps  que 
demande  la  croissance  des  semis  : 

Le  Dendrobium  aureum  X  D.  nohile  fleurit  après  trois  à  quatre  ans  ;  les 
hybrides  de  Phaius  et  de  Calanthe,  de  même;  de  Chysis  et  de  Masdevallia,  après 
quatre  à  cinq  ans;  de  Z3^gopetalum,  après  cinq  à  neuf  ans;  àe  Zygopetalum 
Mackayi  X  Z.  maxillare  et  inversement,  après  neuf  ans;  de  Lycaste,  après  sept 
à  huit  ans;  de  Laelia  et  Cattleya,  après  dix  à  douze  ans  environ  (cependant  le 
Laelia  triophthalma  fleurit  huit  ans  après  avoir  été  semé;  en  revanche  le  L.  calo- 
glossa  prit  dix-neuf  ans);  enfin  le  Cypripedium  Sedeni  n'a  pris  que  quatre  ans. 

Dans  le  genre  Phalaenopsis,  la  graine  présente  au  bout  de  quatre  mois  un 
renflement  considérable,  et  une  protubérance  centrale  en  forme  de  pointe  ;  au 
bout  de  neuf  mois  elle  porte  un  rudiment  de  feuille  et  de  racine  ;  après  quinze 
mois,  une  feuille  développée  et  une  racine  naissante;  le  vingt-deuxième  mois, 
deux  feuilles  et  une  longue  racine;  le  vingt-septième,  trois  feuilles  et  deux 
racines  ;  elle  augmente  ensuite  régulièrement  et  rapidement. 

Les  Cypripedium  présentent  une  feuille  et  un  commencement  de  racine  au 
bout  de  six  mois;  au  bout  de  neuf  mois  la  feuille  et  la  racine  sont  bien  formées, 
et  une  seconde  feuille  apparait  ;  le  douzième  mois,  c'est  la  troisième,  et  des 
racines  nouvelles  se  produisent;  à  seize  mois,  quatre  feuilles  sont  complètement 
développées. 

Les  Dendrobium  ont  une  feuille  à  sept  mois,  deux  feuilles  et  une  racine  à  un 
an  ;  puis  une  pousse  latérale  apparait  ;  à  dix-huit  mois  elle  est  développée  ;  à 
deux  ans,  la  plante  a  déjà  un  petit  bulbe  et  une  pousse  assez  longue. 

Les  Cattleya  forment  une  feuille  entière  en  neuf  mois;  en  un  an,  quatre  petites 
feuilles  et  deux  ou  trois  pointes  de  racines;  en  dix-huit  mois,  cinq  grandes 
feuilles  et  plusieurs  fortes  racines,  sur  une  seule  pousse  ;  la  seconde  pousse 
apparait  à  la  fin  de  la  seconde  année. 


286  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 

Quant  à  la  durée  de  la  maturation  des  graines,  voici  le  relevé  de  quelques 
observations  : 

Cattleya  du  groupe  lahiata,  onze  à  treize  mois. 

Cypripediuni  Spicerianitm,  onze  à  douze  mois. 

Cypripedium  insigne,  dix  mois. 

Laelia  piirpurata,  neuf  mois. 

Phalaenopsis  Schilleriana,  six  mois. 

Masdevallia,  quatre  mois. 

Calanihe,  trois  à  quatre  mois. 

Zygopetalum  Mackayi  X  Z.  maxillare,  six  mois. 

Odontoglossum  niaculatum,  douze  mois. 

Dendrohium  aureum,  douze  mois. 

Anguloa  Clowesi,  douze  mois. 

Chysis  bractescens,  douze  mois. 

Bifrenaria  Harrisoniae,  douze  mois. 

On  trouvera  également  des  renseignements  du  même  genre  dans  les  travaux 
d'un  semeur  des  plus  experts,  M.  A.  Bleu,  Secrétaire  général  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France,  qui  a  pratiqué  avec  des  succès  très  brillants 
un  grand  nombre  d'hybridations. 

(Sera  continué.) 


LE    22-^    MEETING    DE    «   l'oRCHIDÉENNE   » 

Le  vingt-deuxième  meeting  a  eu  lieu  le  9  novembre  1890,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  et  a  obtenu  comme  les  précé- 
dents un  très  vif  succès.  Les  envois  faits  par  un  grand  nombre  des  principaux 
amateurs  belges  étaient  à  peu  près  tous  du  plus  haut  mérite,  et  rarement  le 
jury  a  décerné  un  nombre  proportionnellement  aussi  grand  de  récompenses  ; 
les  Odontoglossum,  les  Cypripedium  et  les  Cattleya  ont  particulièrement  brillé; 
parmi  ces  derniers,  les  C.  Warocqtteana,  les  triomphateurs  de  tout  les  concours 
depuis  trois  semaines,  ont  poursuivi  le  cours  de  leurs  éclatants  succès. 

Le  jury,  présidé  par  M.  James  O'Brien,  secrétaire  du  Comité  des  Orchidées 
de  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres,  se  composait  de  MM.  Rodigas, 
secrétaire,  J.  Linden,  comte  de  Bousies,  Massange  de  Louvrex,  F.  Kegeljan, 
E. Wallaert,  Alf. Van  Imschoot,  G.  Miteau,  J.  Moens  et  D'IVAN  Cauwelaert. 


l"    DÉCEMBRE    l8gO  287 


Le  Comité  directeur  était  représenté  par  MM.  Lucien  Linden,  secrétaire, 
et  DU  Trieu  de  Terdonck,  trésorier. 

Nous  citerons,  parmi  les  plus  remarquables  des  plantes  exposées  : 

Les  superbes  groupes  d'Odontoglossum  crispiim  en  variétés  et  0.  Pescatorei, 
les  Cypripedium  Sallieri  var.  Hyeanum,  C.  Argus  var.  multicolor  et  C.  nitens, 
ainsi  que  le  précieux  Odonioglossum  Duvivierianum,  de  M.  G.  Warocqué; 

La  magnifique  série  à.' Odonioglossum  Alexandrae,  le  Cypripedium  Argus  var. 
et  le  Zygopetaluin  Mackayi,  de  M.  G.  Miteau; 

Les  superbes  Cypripediuin  calurum  var.  Wallaerti  et  C.  tonsum,  de  M.  Wal- 
laert; 

Le  Vanda  Lowi,  variété  admirable,  remarquable  également  par  sa  belle 
floraison,  les  Cypripedium  almmn,  C.  selligerum  majus  et  C.  Schrôderae  splendens, 
de  M.  J.  Moens  ; 

Le  beau  Cattleya  aurea  var.  et  les  Cypripedium  Arthurianum,  C.  regale  et 
C.  Thetis,  de  M.  le  D""  Van  Cauwelaert; 

Les  Cattleya  Warocqueana,  C.  lahiata  autumnalis  et  C.  maxiina  peruviensis, 
de  M.  le  comte  de  Bousies; 

Le  Dendrohium  PJialaenopsis,  en  grappes  bien  fleuries,  d'un  coloris  améthyste 
pourpré  éclatant;  les  nouvelles  variétés,  bien  distinctes  et  non  moins  belles 
que  les  précédentes,  du  Cattleya  Warocqueana,  dont  quatre,  C.  Warocqueana 
Victoriae,  C.  Warocqueana  fulgens,  C.  Warocqueana  délecta  et  C.  Warocqueana 
formosa,  étaient  exposées  pour  le  diplôme  d'honneur;  VOncidium  incurvum  var. 
album,  les  Odontoglossum  grande,  O.  Alexandrae,  Masdevallia  sp.,  Phaius  grandi- 
folius,  Selenipedium  grande,  Burlingtonia  sp.,  et  le  Cattleya  granulosa  var.  Rus- 
selliana,  de  M.  Linden; 

Le  beau  lot  de  M.  Van  Imschoot,  comprenant  les  Cattleya  Warocqueana, 
C.  labiata  rubra  var.  Pescatorei,  C.  praestans,  Masdevallia  ludibunda,  Pilumna 
tortilis  var.  alba,  Coelogyne  Massangeana,  Oncidium  trulliferum  et  le  superbe 
Odontoglossum  Insleayi  var.  splendens; 

Le  Camaridium  ochroleucum,  de  M.  van  Lansberge  ; 

Le  Cypripedium  oenanthum  superbum  et  la  belle  forme  d'Odontoglossum  Insleayi, 
de  M"^  O.  Block; 

Les  Odontoglossum  variés  de  M.  le  D""  Capart; 

Les  Sophronitis  coccinea  et  Odontoglossum  grande,  de  M.  Ch.  Vasseur; 

Cette  belle  exposition,  l'une  des  plus  réussies  qu'ait  organisées  L'Orchi- 
déenne,  a  été  vivement  admirée  par  la  foule  élégante  qui  n'a  cessé  de  se 


288  LE    JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

presser  dans  les  jardins  d'hiver  de  L'Horticulture  Internationale.  A  cette 
époque  de  l'année,  la  réunion  d'un  pareil  nombre  d'Orchidées  de  choix  est  un 
tour  de  force  qui  fait  le  plus  grand  honneur  aux  membres  de  la  Société. 

Le  jury  a  décerné  les  récompenses  suivantes  : 

Diplôme  d'Honneur  de  1""^  classe  aux  Cattleya  Warocqueana  var.  Victoriae, 
de  M.  Linden,  à  l'unanimité;  Cattleya  Warocqueana  var.  délecta,  de  M.  Linden, 
à  l'unanimité;  Cattleya  Warocqueana  var.  fui  gens,  de  M.  Linden,  à  l'unanimité; 
Cattleya  Warocqueana  var.  formosa,  de  M.  Linden. 

Certificat  de  Mérite  de  v^  classe  aux  Odontoglossum  Insleayi  splendens,  de 
M.  Van  Imschoot,  à  l'unanimité;  Dendrobiiim  Phalaenopsis,  de  M.  Linden, 
à  l'unanimité;  Cattleya  aurea  var.,  de  M.  le  D''  Van  Cauwelaert,  à  l'una- 
nimité; Cattleya  granulosa  var.  Russelliana,  de  M.  Linden,  à  Vunanimité; 
Cypripedium  Sallieri  var.  Hyeanum,  de  M.  G.  Warocqué;  Cypripediiim  Argus 
multicolor,  de  M.  G.  Warocqué;  Cypripedium  nitens,  de  M.  G.  Warocqué; 
Odontoglossum  Alexandrae,  de  M.  G.  Miteau;  Odontoglossum  Duvivierianum, 
de  M.  G.  Warocqué;  Odontoglossum  crispum,  de  M.  G.  Warocqué;  Cypri- 
pedium Arthurianum,  de  M.  le  D""  Van  Cauwelaert;  Cypripedium  calurum 
Wallaerti,  de  M.  Wallaert;  Cattleya  Warocqueana,  de  M.  le  comte  de 
BousiES;  Laelia  praestans,  de  M.  A.  Van  Imschoot;  Cattleya  lahiata  rubra  var. 
Pescatorei,  de  M.  A.  Van  Imschoot. 

Certificat  de  Mérite  de  2^  classe  aux  Odontoglossum  Insleayi,  de  M""^  O.  Block; 
Odontoglossum  crispum,  de  M.  G.  Warocqué;  Oncidium  incurvum  var.  album, 
de  M.  Linden;  Camaridium  ochroleucum,  de  M.  van  Lansberge;  Masdevallia 
ludibunda,  de  M.  A.  Van  Imschoot. 

Certificat  de  Culture  de  i^^  classe  aux  Selenipedium  grande,  de  M.  Linden, 
à  l'unanimité;  Odontoglossum  Pescatorei,  de  M.  G.  Warocqué;  Vanda  Lowi,  de 
M.  J.  Moens. 


LES    ORCHIDEES    ET    L  ENGRAIS 

{Suite,  voir  n^  17) 

J'ai  parlé  de  l'usage  des  engrais  chimiques,  ou  plutôt  des  excitants  chimiques 
dont  on  s'est  servi  pour  traiter  les  Orchidées,  et  j'ai  condamné  ce  système. 
Il  me  reste  à  compléter  cette  étude  en  signalant  certains  engrais  qui  peuvent 
être,  dans  quelques  cas,  recommandés. 


DÉCEMBRE    l8go  "  289 


Ce  que  je  crois  devoir  condamner,  ce  qui  est  certainement  funeste  à  la  santé 
des  plantes,  ce  sont  les  excitants.  Mais  les  engrais  proprement  dits,  c'est-à- 
dire  les  produits  destinés  uniquement  à  restituer  au  compost  les  éléments 
nutritifs  qu'il  contenait  et  qu'il  doit  fournir  aux  plantes,  peuvent  être  utiles  pour 
certaines  espèces,  à  savoir  pour  les  espèces  terrestres  ou  semi-terrestres,  qui 
puisent  réellement  une  partie  de  leur  nourriture  dans  les  matériaux  d'empotage. 

Pour  les  Anguloa,  les  Lycaste,  les  Calanthe,  par  exemple,  il  est  bon 
d'employer  de  temps  en  temps,  et  à  certaines  époques,  des  matières  fertili- 
santes, telles  que  du  guano,  de  la  bouse  de  vache,  etc.  qui  seront  mélangées 
en  faible  quantité  à  l'eau  d'arrosage  et  restitueront  au  compost  les  produits 
azotés  dont  il  se  dépouille  à  la  longue.  Mais  ces  engrais  ne  devront  être  utilisés 
qu'avec  précaution,  en  quantité  modérée,  et  l'on  comprendra  aisément  combien 
est  grande  la  différence  entre  ces  pratiques  et  celles  que  j'ai  déconseillées 
dernièrement.  Les  matières  dont  je  parle,  en  effet,  n'agissent  pas  avec  la  même 
énergie  que  le  carbonate  d'ammoniaque  et  les  autres  excitants  gazeux  dont 
l'usage  a  été  si  fort  prôné  depuis  cinq  ans;  on  ne  risque  pas  de  produire  des 
désastres  si  l'on  en  augmente  un  peu  la  dose,  et  la  plante  traitée  à  l'engrais 
n'est  pas  forcée  comme  celles  dont  je  parlais.  Il  ne  s'agit  que  d'entretenir  un 
compost  fertile,  et  amplement  fourni  d'aliments  dont  la  plante  n'absorbera 
que  la  quantité  dont  elle  aura  besoin. 

L'existence  et  la  nutrition  des  plantes  de  ces  deux  catégories  sont  très 
distinctes,  et  il  n'est  pas  surprenant  qu'elles  réclament  des  soins  différents; 
mais  le  principe  est  toujours  le  même  :  donner  à  chaque  espèce  les  matériaux 
et  la  situation  qui  lui  conviennent  et,  lorsqu'elle  prospère  sous  l'influence  d'un 
traitement  déterminé,  lui  conserver  ce  traitement  en  entretenant  le  compost 
dans  le  même  état  :  c'est-à-dire  lui  restituer  uniquement  ce  qu'il  perd,  et 
ne  pas  le  surcharger  d'éléments  qu'il  n'a  jamais  contenus. 

Comte  DE  MoRAN. 


TEMPERATURE    DES    SERRES 

Ainsi  que  nous  l'avons  annoncé  récemment,  nous  commençons  aujourd'hui 
à  publier  des  données  relatives  à  la  température  qu'il  convient  d'établir  dans 
chaque  serre,  et  indiquant  les  Orchidées  qui  prospèrent  dans  chacune  d'elles. 


ago 


LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


Les  chiffres  que  nous  indiquerons  représentent  la  moyenne  des  tempéra- 
tures dans  les  serres,  telle  qu'elle  résulte  de  longues  observations  ;  ils 
constituent  donc  des  données  suffisamment  exactes  et  indépendantes  de  toute 
variation  accidentelle  du  temps  ou  du  chauffage. 


1°  Serre  froide 

Température  d'octobre  à  mars  :  nuit  6°  à  8°  centigrades. 

jour  8°  à  loo  » 

Voici  les  principales  Orchidées  à  cultiver  dans  la  serre  froide 


Acineta  Barkeri. 
Acropera  divers. 
Ada  aurantîaca. 
Aerides  japonicum. 
Anguloa  Clowesi  et  variétés. 
»         eburnea. 
»         unifiera  et  var. 
»         Ruckeri  et  var. 
Arpophyllum  divers. 
Bonatea  speciosa. 
Barkeria  elegans. 

»       Lindleyana. 
»       Skinneri  et  var. 
»       spectabilis. 
Cattleya  citrina. 
Cymbidium  ensifolium  Lowi. 
Cypripedium  Boxalli. 

»  barbatum  et  var. 

»  insigne. 

»  villosum. 

Disa  grandiflora. 
»     racemosa. 
»     Barelli. 
»     megaceras. 
Tous  les  autres  Disa. 
Epidendrum  atropurpureum. 
»  evectum. 

»  Catillus. 

»  cnemidophorum, 

»  criniferum. 

»  Friderici  Guilielmi. 

»  leucochilum. 


Epidendrum  glumaceum. 

»  paniculatum  et  var. 

»  myrianthum. 

»  syringothyrsus. 

»  trachychilum. 

»  vitellinum. 

»  »         majus. 

Evelyna  Kermesina. 
Gongora  maculata  et  var. 
Goodyera  japonica. 
»         macrantha. 
»         Mensiezi. 
»         procera. 
»         pubescens. 
»         pusilla. 
»         repens. 
»         tesselata. 
»         velutina. 
Hartwegia  divers. 
Helcia  sanguinolenta. 
Isochilus  graminifolius. 

»       linearis. 
Kefersteinia  graminea. 
»  leucantha. 

Kollensteinia  ionoptera. 
Laelia  acuminata. 
»       albida. 
»       anceps. 
»       Barkeri. 
»       Dawsoni. 
»       autumnalis. 

{Sera  continué.) 


I^""    DÉCEMBRE    l8gO  29 1 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE   DÉCEMBRE 

Serre  froide.  —  La  place  qu'occupent  les  plantes  a  en  cette  saison  une 
importance  particulière.  UOdontoglossum  nehulosum,  par  exemple,  qui  réclame 
beaucoup  d'air,  réussira  mieux  si  on  le  suspend  au  vitrage,  tandis  que  pendant 
l'été  il  pouvait  rester  sans  inconvénients  sur  les  tablettes  à  côté  des  autres 
espèces.  Les  0.  Rossi  et  0.  Cervantesi,  autres  belles  espèces,  doivent  également 
se  trouver  près  du  vitrage. 

On  donnera,  à  cette  époque  de  l'année,  le  plus  de  clarté  possible  aux 
Odontoglossum,  comme  du  reste  aux  autres  Orchidées.  Le  vitrage  des  serres 
devra  être  tenu  très  propre. 

Serre  tempérée.  —  Les  Laelia  alhida,  L.  anceps,  L.  autumnalis,  L.  purpti~ 
rata  qui  sont  cultivés  sur  blocs  doivent  être  plongés  dans  les  bassins  dès  que  le 
bloc  devient  à  peu  près  sec.  L'excès  d'humidité  n'est  pas  à  craindre  pour  ce 
genre  de  culture,  qui  ne  réclame  que  peu  ou  pas  de  compost,  les  racines  de 
ces  plantes  s'étendant  le  plus  fréquemment  dans  l'air;  ces  espèces  forment 
actuellement  leurs  longues  tiges  florales,  et  ne  vont  pas  tarder  à  fleurir.  Il  est 
bon  d'empêcher  leurs  tiges  de  se  coller  contre  le  vitrage,  car  il  s'y  trouve 
toujours  une  couche  de  vapeur  condensée,  qui  ferait  pourrir  les  boutons. 

Les  Pleione  lagenaria  ont  terminé  leur  floraison;  il  sera  bon  de  les  rempoter 
sans  perdre  de  temps,  et  on  pourra  les  placer  ensuite  dans  la  serre  tempérée- 
froide,  et  leur  donner  très  peu  d'arrosages  jusqu'au  commencement  de  mars. 

Les  Barkeria  finissent  de  fleurir;  ces  gracieuses  espèces,  auxquelles  nous 
consacrerons  très  prochainement  un  article  spécial,  réclament  beaucoup  d'air, 
de  lumière  et  d'humidité.  UOdontoglossum  Londesborotùghianuin  devra  être  mis 
en  repos  absolu  pendant  trois  mois  dans  un  endroit  très  sec. 

Serre  chaude.  —  Les  Calanthe  Veitchi,  C.  vestita,  Vanda,  Phalaenopsis, 
Saccolabitim  giganteum  etc.,  embellissent  encore  les  serres  de  leur  floraison. 
Les  Dendrohium  chrysanthum,  D.  glwnaceum,  qui  forment  actuellement  de 
nouvelles  pousses  doivent  être  replacés  dans  le  compartiment  chaud  et  recevoir 
des  arrosages  modérés. 

Parmi  les  plantes  qui  sont  en  fleurs  à  cette  époque,  il  convient  aussi  de 


292  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


citer  le  Cymhidiiim  Lowi,  qui  produit  de  longues  grappes  de  fleurs  d'une  belle 
allure,  d'un  coloris  un  peu  sombre  ;  si  les  plantes  semblaient  souffrir  des  racines, 
il  serait  bon  de  les  examiner  et  de  les  rempoter  si  le  compost  est  en  mauvais 
état;  peu  arroser  pendant  les  cinq  ou  six  jours  suivants,  pourvu  que  les  maté- 
riaux aient  été  employés  suffisamment  humides.  Les  Cymbidium  eburnewn  et 
C.  Mastersi  sont  également  en  fleurs  ;  il  convient  de  donner  encore  à  ces  espèces 
assez  d'eau  aux  racines. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

M.  A.  M.,  Bonn.  —  I.  Faut-il  ménager  les  arrosements  :  i°  aux  Coelogyne 
cristata  et  Zygopetalum  Mackayi  qui  commencent  à  fleurir;  2°  aux  plantes  qui 
ne  devraient  pas  fleurir  en  hiver  et  qui  produisent  accidentellement  des  boutons 
en  ce  moment,  par  exemple  un  Cattleya  Trianae? 

RÉPONSE  :  Les  Orchidées  qui  fleurissent  en  hiver  ne  font  pas  exception 
à  la  règle  et  ne  réclament  pas  pour  cela  un  traitement  spécial,  soit  que  leur 
floraison  soit  normale,  soit  qu'elle  ait  lieu  accidentellement.  Les  Coelogyne 
cristata,  Zygopetalum  Mackayi  et  Cattleya  Trianae  devront  donc  être  mis  en 
repos  et  recevoir  des  arrosages  réduits,  tous  les  quatre  jours,  lorsque  le  com- 
post sera  à  peu  près  entièrement  sec. 

II.  Un  Laelia  purpurata  montre  actuellement  de  jeunes  pousses.  Peut-on 
retarder  sa  croissance  jusqu'au  printemps? 

RÉPONSE  :  Il  est  nécessaire  de  faire  une  distinction  très  importante  :  si 
la  plante  provient  d'une  importation  récente  et  est  en  voie  de  s'établir,  il  faut 
assurer  sa  prompte  reprise  en  favorisant  le  développement  de  la  pousse, 
quitte  à  lui  donner  ensuite  un  court  repos  quand  cette  croissance  sera  terminée. 
Mais  s'il  s'agit  d'une  plante  déjà  établie  qui,  après  avoir  terminé  sa  pousse  de 
l'année,  en  forme  une  nouvelle  par  suite  d'un  excès  d'arrosage,  il  convient  de 
la  priver  d'eau  et  d'arrêter  cette  croissance  qui  la  fatiguerait  et  nuirait  à  la 
floraison  de  l'année  prochaine. 

*  * 

M.  H.  B.,  Versailles.  —  Le  prix  de  la  brochure  de  M.  Rolfe,  sur  les  Formes 
sexuelles  des  Catasetum,  est  de  2  francs,  port  compris.  Veuillez  vous  adresser  à 
M.  Rolfe,  aux  Jardins  Royaux  de  Kew,  près  Londres. 


SOCIÉTÉ    ANONYME 


L'HORTICOLTORE  INTERMTIOiALE 


PARC     LÉOPOLD 


A     BRUXELLES 


Adresse  lélégrapliiqiie  :  LINDENIA,  Bruxelles 


CATTLEYA  WAROCQUEANA  ml» 


((  Le  plus  beau  des  Callleya  à  floraison  hivernale  » 
^o^  PLUSIEURS  VARIÉTÉS  MAGNIFIQUES  DÉJÀ  RÉVÉLÉES  -^^M 

8  Diplômes  d'Honneur  de  1"  Classe  aux  Meetings  de  «  L'Orchidéenne  '> 
(12  octobre  et  9  novembre  1890) 

2  Certificats  de  1"  Classe  et  la  «  Silver  Flora  Medal  »  aux  Meetings  de  la 
Société  royale  d'Horticulture  de  Londres  (14  et  28  octobre  1890) 

Les  prix  de  ce  merveilleux  Cattleya  sont  aetiiellement  fixés  comme  suit  : 


Bonne  plante 


75  francs 


PLANTES  5     5  bonnes  plantes 200       » 

n'ayant  pas  fleuri  I 


5  Plantes  plus  fortes 


260  à  500       » 


Spécimens^  Plantes  en  boutons^  en  fleurs  ou  variété  extra 


Prix   et    détails    par    correspondance. 


LHorticullure  Internationale 

DENDROBIUM  PHALAENOPSIS  Fitz  (de  l'Australie) 

Le  Dendrobium  Phalaenopsis  est  une  des  plus  admirables  espèces  du 
genre.  Il  se  rapproche  des  D.  bigibbum  et  D.  Macfarlanei,  mais  il  leur  est 
supérieur  par  la  grandeur  et  l'éclat  des  fleurs.  Celle-ci  ont  de  sept  à  neuf  centi- 
mètres de  diamètre  et  sont  mauve  pourpré,  plus  foncées  sur  les  bords  des  segments. 
Le  labelle  est  d'un  beau  rouge  pourpré  sombre,  avec  le  lobe  antérieur  d'une  teinte 
plus  pâle,   parsemé  de  veines  foncées. 

Le  D.  Phalaenopsis  fleurit  au  mois  de  septembre  et  se  couvre  d'élégantes 
grappes  portant  chacune  une  quinzaine  de  fleurs  du  plus  éclatant  coloris.  C'est  assuré- 
ment une  des  plus  belles  Orchidées  connues  et  une  des  plus  recherchées  en  Europe 
où  elle  n'avait  été  introduite  jusqu'ici  qu'en  très  petites  quantités.  Les  plantes  établies 
sont  excessivement  rares. 

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arrivées    dans    les    meilleures    conditions 

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DENDROBIUM  BIGIBBUM  Lindl.  (de  l'Australie) 

Voici  comment  cette  belle  Orchidée  est  appréciée  dans  YOrchid  Album  de 
Warner  et  Williams  : 

«  Le  D.  bigibbum  appartient  à  l'un  des  genres  les  plus  magnifiques  et  les 
«  plus  populaires,  l'un  des  plus  éclatants  et  des  plus  beaux  de  toute  la  famille  orchi- 
«  déenne;  c'est  une  espèce  d'un  caractère  remarquablement  beau  et  splendide —  Ses 
«  fleurs  se  conservent  en  perfection  pendant  un  temps  considérable.  » 

Cette  superbe  plante  produit  de  longs  racèmes  de  grandes  fleurs  d'une  riche  cou- 
leur rose  pourpre.  C'est  un  des  plus  précieux  ornements  de  la  serre  des  Orchidées 
Indiennes. 

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Emballage  contre  le  froid. 


LllorticuKiire  Internationale 

SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendues  à  plus  de  50  pour  cent  de  Rabais 

Nous  avons  ouvert  récemment  une  SERRE  D'ORCHIDÉES  D'OCCASION. 

Nous  nommons  ainsi  une  petite  serre  dans  laquelle  les  amateurs  trouveront  constamment  des  Orchi- 
dées qui  par  suite  de  légers  accidents  (feuilles  déchirées,  brûlées,  jaunies,  etc.)  auraient  besoin  de  quelque 
temps  de  culture  pour  se  refaire  et  pouvoir  être  vendues  aux  PRIX  ORDINAIRES,  ainsi  que  des  impor- 
tations, qui  arrivées  cependant  en  hon  état,  ne  seraient  pourtant  pas  dans  des  conditions  assez  belles  pour 
pouvoir  être  vendues  au  même  prix  que  les  exemplaires  que  nous  fournissons  communément.  Nos  belles  et 
nombreuses  importations  nous  permettent  d'être  très  sévères  sur  ce  point,  et  de  mettre  en  réforme  une 
qiumtité  de  très  bonnes  plantes. 

Nos  clients  et  les  amateurs  sont  donc  vivement  engagés  à  visiter  souvent  cette  SERRE  D'OCCASION; 
nous  ne  doutons  pas  qu'ils  n'y  trouvent  fréquemment  des  PLANTES  RARES,  de  reprise  rapide,  qu'ils 
pourront  acquérir  à  PLUS  DE  50  POUR  CENT  de  rabais.  Le  pris  des  plantes  sera  indiqué  sur  chaque 
exemplaii'e. 

MIM.  les  amateurs  voudront  bien  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  des  achats  pour  visiter 
l'Etablissement. 

Comme  nous  ne  fournissons  à  prix  fort  que  des  plantes  de  tout  premier  choix,  nous  sommes  très  larges 
dans  ce  que  nous  appelons  les  PLANTES  RÉFORMÉES.  MM.  les  amateurs  peuvent  faire  de  VÉRI- 
TABLES TROUVAILLES  parmi  elles,  car  beaucoup  de  ces  plantes  sont  supérieures  COMME  SANTÉ  ET 
COJMME  FORCE,  à  la  généralité  des  plantes  vendues  ordinairement  par  les  maisons  concurrentes  ou  aux 
enchères  xnibliqucs. 

La  plupart  àas  plantes  réformées,  vendues  comme  occasion,  n'ont  pas  fleuri  ;  il  pourra  se  trouver  parmi 
elles  des  variétés  supérieures  de  grande  valeur. 

Nous  publierons  fréquemment  une  liste  avec  prix  des  ORCHIDÉES  D'OCCASION,  pour  les  amateurs 
qui  ne  peuvent  venir  les  visiter  à  l'Etablissement. 

^g=^  Les  ORCHIDÉES  D  OCCASION  sont  vendues  au  comptant  ou  à  trente 

jours  et  sans  escompte. 

Nous  publierons  très  prochainement  une  3""  liste  d'Orchidées  d'occasion. 


LAELIÂ  PIRPIRATA  (du  Brésil) 

Provenant  d'une  localité  inexplorée  jusqu'ici 


ET 


ANGRAECUM  SESOUIPEDALE  (de  Madagascar) 

La  Société  vient  de  recevoir  des  importations  de  ces  deux  admiral)les  Orchidées  en  PLANTES  MAGNIFIQUES 
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loirs.  Sécateurs  de  toutes  sortes,  Serpettes, 
Greffoirs,  Pelles  et  Bêches  pour  jardinage  et 
drainage.  Râteaux,  Rasettes,  Plantoirs,  Fau- 
cheuses, etc. 

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ire  Année.  |5    DÉCEMBRE    1890  Numéro  19. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administi-ateur-Directeur  de  L'Horticulture  Lnternationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 

J.  LiiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Rodigas,  de  Puydt,Fuinck,E.Wallaert,  A.  Linden, 

Comte  DE  MoiiAN,  P.  Gloner,  G.  Joris,  A,  Van  Imschoot,  Fr.  Desbois, 

E.  S.  Rand,  D''  Vain  Cauwelaert,  E.  Bungeroth,  Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moeins,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljxn,  0,  Ballif,  G.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  DE  LA  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  Charles  André,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :    10  francs  par  an 

Paraît   le   1<='"   et   le   IS    cle    diaque    mois 


AU    BUREAU    DU    JOURNAL,    100,    RUE    BELLIARD,    A    BRUXELLES 
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PUBLICATION     MENSUELLE     IN-FOLIO 

Ohaque  livraison  contient  quatre  belles   planches 

richement  coloriées 


Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  Yolume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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"Volume 


Acrantlms  Leonis.  Aerides  maculosiim  var.  forraosum, 
Aei'ides  odoratum  var.  Demidoffi,  Atu'idcs  Reicheid)achi, 
Aganisia  Iricolor,  Catasetum  discolor,  (iataselum  tigriuum, 
Cattleya  aurea,  Cattleya  guttala  var.  loopardina.  Cattleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  maxima  var. 
Hrubyaiia,  Cattleya  nobilior  var.  Hiigiienyi,  Cattleya  Pcrci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Cattleya  Trianae  vai'.  alba.  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae.  Cleisostoma  Guiberti,  Cypripediiim 
Druryi,  Cypripedium  Lawrcnceanuni  var.  Hycaniim,  Cypri- 
pedium  œnanthum  siipei-bum,  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tesseliatum  vai.  porphyrcum,Dendrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium    tliyrsitlorum, 


Epidendium  paiiiculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
Hora.  Masdevallia  Roezii,  Oncidium  Lanccanum  var.  super- 
]>um.  Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  vai'.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sanderiana,  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera,  Selenipcdium  reticulatum.  Spatho- 
glottis  Augustorum,  Trichocentriim  tigrinum  var.  splendens, 
Trichopilia  suavis,  Vanda  Roxalli.  VandaDcnnisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qmc  Volume 


Angraecum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  Bollea  pulvinaris.  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli.  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogync  jiandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidcndiiim  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina.  Galeandra  tlaveola,  Laelia  elegans 
var.  Houtteana.  Masdevallia  Vcitchi,  Miltonia  spectabilis  var. 
lineata,  Oncidium  cucuUatum;  Oncidium  Jonesianum,  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonto- 
glossum grande,  Odontoglossum  Lucianianum.  Odonto- 
glossum luteo-purpureum,  Odontoglossum  Roezii.  Odonto- 
glossum Schillerianum.  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudatura 
gigantcum,  Selenipedium  Schi'ùderae  var.  splendens,  Spa- 
thoglottis  plicata,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  striatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopetalum  rostratum. 


3me   Volixime 


Aci'idcs  Ficlilingi,  Aoranllics  graiidillora,  Aeridcs  Houllo- 
liaiuim.  Aganisia  ryanca.  Anjjraociim  liithroslacliys  Sodciii, 
Angulou  imillora,  Biassavola  cuciillata  var.  cuspidata.  Bolho- 
phyllum  grandilloruiu.  Calasotiiin  Biingerollii  var.  aureiim. 
Cal'aselum  Buiijjr'rollii  var.  l'oUsiaiiiiin,  (^alascliuu  dccipioiis, 
Calasoluin  |jul(lirum.  Caltlcya  (liljo/.iac,  Catllcya  laliiala  var. 
aulumnalis,  Calllcya  viryiiialis.  CIcisostDina  crassiroliiiiii. 
Cypripediiim  ,\rtliuriaimm  var.  pallidiini.  Cypripediiuii  Ciaii- 
nartianum.  Oypri|>o<liiim  (airlisi,  Cypripcdium  Harrisiaiuun 
var.  siiperl)iun,  Cypripcdium  l.ceaiuim.  (lypripediiim  MoiMisi- 
anum,  Cypripcdium  praeslans.  Cypripcdium  Van  HouUca- 
num,    Cypripcdium   villosum.  Cypripcdium  (Sclenipcdium) 


Wallisi,  l)ciidrul)ium  purpurcum  var.  caiididulum,  Dcndro- 
hinrn  riilrilcrum.  l)ciuir()l)iiim  slrcliloceras  var.  Ro.ssianum. 
iouopsis  panii'ulala  var.  niaxima.  Masdcvallia  macrura,  Masde- 
valiia  s|)(ï(;lruni.  Miltunia  .spcclabilis  Morcliana,  Oiicidium 
(•li('iro|iiioriim.  Oiuidium  papilio  var.  majus,  Oncidium  Plia- 
la(Miu|)sis,  Odoiiloglossum  cili-(ismum  var.  Ucvansayoaiium. 
Odoiiloglossum  crispum  var.  fasluosum.  Odoiitoglossum  cris- 
piim  var.Triaiiae.  Odunloglossum  cuspidalum.  Oiloiitoglossum 
Harryaiium,  Odontoglossum  odoralum  var.  baphicanlum , 
Odontoglossum  Iriumphans,  Odontoglossum  Uro-Skiiincri. 
l'apliiiiia  Lindcniana.  Papliinia  Modiglianiana.  Rodriguezia 
Buiigerotlii,  Vanda  supcrba. 


4me   "Volume 


Aeridcs  quiiiquevuliicrum.  Aiigraccum  scsquipcdalc.  Angu- 
loa  Clowesi,  Callleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Catllcya 
Mossiae  var.  Bousicsiana,  Catllcya  Mossiae  var.  Warocqucana, 
Cirrhopctalum  pulcliriim.  Coclogyiic  cristala  var.  alba,  Com- 
paretlia  falcala.  Cypripcdium  bcllalulum.  Cypripcdium 
EllioUianum,  Cypripcdium  Harrisianum  var.  pulychromum. 
Cypripcdium  Maslcrsianuni.  Cypripcdium  Milcauaiuim,  Ucn- 
drobium  Bcnsoniac.  Dendrobium  densitlorum.  Epidcndrum 
nemorale,  Laclia  majalis.  Lcplolcs  bicolor,  Lycasle  Skiiineri 
var.  alba,  Masdcvallia lovarensis,Millonia(Odont.)XBleuana. 
Mesospinidium  vulcanicum,  Naiiodcs  Mcdusae,  Odontoglos- 


sum Blcichrodcrianum.  Odontoglossum  Ccrvantcsi  lilacinum, 
Odontoglossum  Gloncrianum,  Odontoglossum  Halli.  Odonto- 
glossum Pcscalorci  var.  Lindcni,  Odontoglossum  lalimacu- 
latum,  Odontoglossum  radialum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odontoglossum  Warocqucanuni.  Oncidium  Forbcsi 
maximum.  Oncidium  iridifolium.  Oncidium  mat-rantluim. 
Phaius  grandifolius.  Polyslachia  pubescens,  Sclenipcdium 
caudatum  var.  Albertianum,  Soi)lironitis  grandillora.  Tliunia 
Marslialli,  Vanda  cocrulca,  Vanda  tricolor,  Warrca  Lin- 
dcniana. 


^mc  Volixme 


Ada  auranliaca,AeridesAuguslianum,  Angraecumcilratum, 
Angraecum  eburneum  var.  supcrbuni,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi.  Calantlic  Masuca,  Calanthe  Veilchi, 
CalascUun  macrocarpum  var.clirysanllumi,  Catllcya  Trianac 
var.  purpuiala,  Callleya  Trianac  var.  M'"*"  Marlin-Cahuzac. 
Callleya  Trianac  var.  pallida.  (^^allleya  Trianac  var.  slriata. 
Catllcya  maxima  va'-.  5lalouana,  Cymbidium  Mastersi,  Cypri- 
pcdium bai-bato-Veitchianum,  Cypripcdium  nitcns,  Cypri- 
pcdium orplianuni,  Dendrobium  ci'umenatum.  Dendroljium 
infudibulum.  Dendrobium  Mirbelianum.  Dcndroijium  Pax- 
loni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidcndrum  pris- 


malocarpum,  Epidcndrum  vitellinum,  Gongora  niaculala, 
HouUetia  Brocklchursliana,  Laclia  anceps  var.  Hyeana, 
Laclia  elegans,  Lycasle  costata.  Masdcvallia  ignea,  Miltonia 
Blunli  var.  Lubbcrsiana,  Miltonia  vexillaria  var.  supcrba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes.  Odontoglossum  Boddaertia- 
nuni,  Odontoglossum  Duvivierianum.  Odontoglossum  liasti- 
iabium.  Odontoglossum  maxillare.  Odontoglossum  odoralum 
var.  striatum.  Odontoglossum  Schlesingcrianum .  Plialae- 
nopsis  Scliillcriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kiml)alliana, 
Zygo|ielalum  intermedium,  Zygopclalum  Jorisianum. 


0™°  "VolviMie  (cinq  livraisons  parnes) 


Calanthe  veratrifolia.  Calasetum  Rodigasianum ,  Cliysis 
aurea,  Cirrhopctalum  Mastcrsianum.  Coelogyne  occllala  var. 
maxima.  Coelogyne  |)ellasles,  Coryanthes  Bungerotlii,  Cypri- 
pcdium Frascri.  Cypripcdium  praeslans  var.  Kimballianum, 
Dendrobium    Dalhousicanum ,     Dendrobium    Devonianum , 


Dendrobium  Galliceanuni ,  Masdcvallia  bclla,  Masdcvallia 
Reichcnbachiana,  Maxillaria  longisepala.  Oncidium  Krameri, 
Piiaius  Humbloti,  Sclenipcdium  grande.  Sclenipcdium  Sedeni 
candidulum,  Stanhopea  oculata. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''  Volume,  125  fr. ;  2'"'^  Volume,  100  fr.  ;  3""^  Volume,  75  fr.  ;  4'"'^  Volume,  70  fr. ;  5™*^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

gme    Volume    (en     cours    de    publication)    :    60    francs 
ON  PEIJT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  YOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    ■•     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    19*"^    NUMERO    : 

Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues ■    .  293 

Causerie  sur  les  Orchidées  —  IX 296 

Les  serres  à  Orchidées.  —  1 298 

Un  nouveau  système  d'aéralion 301 

Les  serres  d'un  amateur  débutant 303 

Culture  des  Orchidées  réputées  d'un  traitement  difficile.  —  V 306 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  décembre 307 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

B  R  u  :sL  E 1. 1.  e:  S 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  VOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  11  et  12  Janvier  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  U Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  o  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  IIye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 

DE  LOUVREX,   G.   MlTEAU,  J.  MoENS,   Ém.  RoDIGAS^  D''  Van  CauWELAERT,   A.  VAN  ImSCHOOT, 

E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 


15    DÉCEMBRE    189O  293 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

■  ANGRAECUM  HENRIQUESIANUM  Rolfe.  —  Jolie  petite  espèce  pro- 
venant de  l'île  de  S'  Thomas,  Afrique  Occidentale,  et  qui  a  fleuri  au  Jardin 
.Botanique  de  l'Université  de  Coïmbre  (Portugal)  en  i88g,  et  à  Kew  en  1890. 
Il  est  allié  étroitement  à  VA.  bilohum,  mais  il  est  beaucoup  plus  petit  dans 
toutes  ses  parties.  Gard.  Chron.,  25  octobre,  p.  466. 

*  * 

CATTLEYA   LINDENI    Rod.    —   C'est   une    magnifique    forme    alliée    au 

C.  X  Hardyana,  et  probablement  un  hybride  naturel  entre  le  C.  gigas  et  le 

C.  Dowiana  aurea.  Les  sépales   sont  roses,   les  pétales  rose  lilacé,    avec  des 

veines  plus  claires;  le  labelle  est  d'un  cramoisi  très  riche,  avec  deux  macules 

latérales  jaunes  à  la  gorge.  Un  certificat  de  mérite  a  été   décerné  pour  cette 

plante   à  M.  Linden,   de    L'Horticulture  Internationale,    Bruxelles,    au 

meeting  du  28  octobre  dernier  de  la  Royal  Horticultural  Society.  Gard.  Chron., 

i"nov.,  pp.  507,  508. 

* 
.  *  * 

MASDEVALLIA  O'BRIENIANA  Rolfe.  —  Gracieuse  petite  espèce,  attei- 
gnant environ  cinq  à  huit  centimètres  de  hauteur,  qui  est  apparue  dans  la 
collection  de  M.  R.  J.  Measures,  de  Cambervvell.  Elle  est  très  voisine  du 
M.  simula,  mais  elle  a  les  fleurs  beaucoup  plus  grandes,  et  mesurant  près  d'un 
centimètre  et  demi  en  longueur.  Ces  fleurs  sont  jaune  clair  tacheté  de  marron 
et  très  élégantes.  Gard.  Chron.,  8  novembre,  p.  524. 

*  * 

ONCIDIUM  LEOPOLDIANUM  Rolfe.  —  Oncidium  très  beau  et  de  haute 
valeur,  introduit  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale, 
Bruxelles.  Il  appartient  à  la  section  Cyrtochilum,  et  est  allié  à  VO.  corynephoruni 
Lindl.  Le  pédoncule  atteint,  paraît-il,  une  hauteur  de  plusieurs  mètres,  et 
porte  jusqu'à  300  fleurs:  celles-ci  sont  blanches,  avec  le  disque  pourpre  sur  les 


294  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

sépales  et  les  pétales,  et  le  labelle  violet  pourpré.  Il  est  dédié  à  S.  M.  Léopold  II, 
roi  des  Belges,  Gard.  Chron.,  i6  novembre,  p.  556. 

*  * 

CATTLEYA  O'BRIENIANA.  —  Une  plante  a  été  exposée  sous  ce  nom 
au  meeting  de  la  Royal  Horticultural  Society  du  1 1  novembre  dernier  par 
MM.  F.  Sander  et  C'^,  de  S'-Albans.  Il  paraît  qu'elle  a  les  sépales  et  les 
pétales  pourpre  clair,  et  le  labelle  parsemé  d'aigrettes  cramoisies.  D'après  une 
fleur  que  j'ai  vue  je  soupçonne  que  ce  n'est  qu'une  forme  pâle  du  C.  Harrisoniae. 
Gard.  Chron.,  15  novembre,  p  556. 

*  * 

ODONTOGLOSSUM  DUVIVIERIANUM  Rchb.  f.  —  MM.  Linden,  de 
L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles,  ont  obtenu  un  certificat  de 
mérite  pour  cette  plante  au  meeting  du  1 1  novembre  dernier  de  la  Royal  Horti- 
cultural Society.  Ce  doit  être  un  hybride  naturel  entre  VO.  nehiilosiim  et  VO.  ma- 
culatum.  Gard.  Chron.,  15  novembre,  p.  570  et  22  novembre,  p.  602.  Lindenia, 
V,  p.  55,  t.  218. 

ODONTOGLOSSUM  NOEZLIANUM.  —  Nouveauté  charmante  et  de  port 
gracieux,  à  fleurs  d'un  vif  coloris  écarlate.  Il  a  été  exposé  par  MM.  Linden, 
de  L'Horticulture  Internationale,  Bruxelles,  au  meeting  du  11  novembre 
dernier  de  la  Royal  Horticultural  Society,  et  y  a  obtenu  un  certificat  bota- 
nique. Je  ne  l'ai  pas  vu  jusqu'ici.  Gard.  Chron.,  15  novembre,  p.  570  et 
22  novembre,  p.  602. 

*  * 

SOPHRO-CATTLEYA  X  CALYPSO  Rolfe.  —  Bel  hybride  produit  par 
M.  Seden,  pour  MM.  James  Veitch  &  Son,  Chelsea,  par  la  fécondation  du 
Sophronitis  grandiflora  au  moyen  du  pollen  du  Cattleya  Loddigesi  var.  Harri-. 
soniae.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  d'un  rose  pourpré  brillant,  et  très  ana- 
logues comme  grandeur  à  ceux  du  Sophronitis;  le  labelle  rappelle  beaucoup 
celui  de  l'autre  parent  comme  dimension;  il  est  jaune  clair,  et  passe  au  rose 
sur  les  bords  des  lobes  latéraux,  et  au  jaune  foncé  à  la  base  du  lobe  antérieur, 
dont  l'autre  moitié  est  cramoisi  pourpré.  Gard.  Chron.,  22  novembre,  p.  588. 

* 

CATTLEYA  GRANULOSA  VAR.  DU  BUYSSONIANA  O'Brien.  —  Variété 
splendide,   ayant  les  pétales  et  sépales  jaune-paille,  et  le  lobe  antérieur  du 


15     DÉCEMBRE    l8gO  295 


labelle  rose  cramoisi  avec  des  marques  jaunâtres.  MM.  Linden,  de  L'Horti- 
culture Internationale,  Bruxelles,  en  ont  exposé  une  plante  au  meeting 
du  14  octobre  de  la  Royal  Horticultural  Society  ;  elle  y  a  obtenu  un  certificat  de 
mérite.  Gard.  Chron.,  i8  octobre, p.  447,  et  22  novembre,  pp.  588,  58g,  fig.  1 16. 

* 

DENDROBIUM  X  CASSIOPE  Rolfe.  —  Très  gracieux  hybride  produit 
par  M.  N.  C.  Cookson,  de  Wylam-on-Tyne,  par  la  fécondation  du  D.  japo- 
iiicum  au  moyen  du  pollen  du  D.  nohile  albiflonun.  Ses  fleurs  sont  blanc  pur, 
avec  la  gorge  du  labelle  marron  pourpré  clair.  Il  peut  être  comparé  assez 
exactement  au  D.  X  euosinuin  et  au  D.  X  endocharis,  deux  des  plus  élégants 
petits  hybrides  qui  aient  été  produits  jusqu'ici.  Gard.  Chron,.  29  nov.,  p.  620. 

*  * 
CYPRIPEDIUM  X  ARNOLDIANUM  Manda.  —  Gracieux  hybride  distinct 
produit  entre  le  C.  superbiens  et  le  C.  concolor,  par  M.  Joseph  Manda  junior, 
de  Short  Hills,  U.  S.  A.  On  indique  qu'il  a  fleuri  moins  de  deux  ans  après  avoir 
été  semé,  ce  qui  est  le  temps  le  plus  court  observé  pour  un  Cypripedium. 
Les  fleurs  sont  jaune  citron,  avec  des  nervures  pourpre  vineux  dans  le  sépale 
dorsal,  des  taches  foncées  sur  les  pétales,  des  veines  et  des  points  pourpre 
vineux  foncé  sur  la  partie  antérieure  du  labelle.  Le  staminode  est  jaune  citron, 
avec  une  bordure  pourprée.  Gard.  Chron.,  29  novembre,  pp.  632,  633,  fig.  123. 

CIRRHOPETALUM  MASTERSIANUM  Rolfe.  —  Belle  petite  espèce 
introduite  des  Indes  Néerlandaises  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture 
Internationale,  Bruxelles.  Il  est  alhé  au  C.  gainosepaluin  Griff.  Ses  pédon- 
cules sont  cramoisi  rougeâtre,  et  les  fleurs  sont  jaune  orange,  avec  des  lignes 
cramoisi  brun,  sauf  sur  la  moitié  supérieure  des  sépales  latéraux;  le  labelle  est 
brun  pourpré.  Lindenia,  VI,  p.  33,  t.  255. 

*      * 

SOBRALIA  SANDERAE  Rolfe.  —  Très  beau  Sobralia,  introduit  de  l'Amé- 
rique centrale  par  MM.  J.  Sander  et  C'%  de  St-Albans.  Les  fleurs  sont  plus 
grandes  que  celles  du  S.  leitcoxantha,  et  n'ont  pas  les  marques  oranges  de  la 
gorge  ;  elles  sont  plus  petites  que  celles  du  S.  xantholeuca.  Les  segments 
ont  neuf  centimètres  de  longueur,  et  sont  d'un  blanc  légèrement  soufré,  avec 
la  gorge  du  labelle  d'un  jaune  clair  éclatant.  Gard.  Chron.,  i"  novembre, 
p.  494'  R.   A.  Rolfe. 


296  LE  JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 

IX.    —    Les    Orchidées    d'un    classement    difficile. 

Nous  recevons  de  notre  éminent  collaborateur,  M.  P.  E.  De  Puydt,  la  lettre 
suivante  : 

Mon  cher  Directeur, 

J'avais  commencé  pour  le  Journal  des  Orchidées  une  simple  note  en  faveur  d'un 
groupe  de  Laelia  ou  Cattleya  nains  à  grandes  fleurs,  très  jolis,  très  faciles  et  fleurissant 
régulièrement  sur  chaque  pousse  et  deux  fois  l'an.  Je  veux  parler  des  piimila,  Pineli, 
marginata,  Dayana,  praestans,  etc. 

Mais  qu'est-ce  que  tous  ces  noms  ? 

J'ai  en  ce  moment  six  plantes  fleuries  de  ce  groupe.  Deux  ont  été  achetées,  il  y  a 
quelques  années,  sous  les  noms  de  pumila  et  de  Pineli;  elles  sont  en  tout  semblables. 
J'ai  demandé  à  L'Horticulture  Internationale,  il  n'y  a  pas  un  an,  le  Dayana;  il 
est  en  fleurs,  c'est  un  quatrième  exemplaire  de  la  même  espèce. 

Je  me  suis  assuré  que  ce  dernier  Dayana  est  bien  le  vrai.  Mais  puisque  le  Laelia 
de  M.  Day  a  mérité  un  nom  spécial,  ce  n'est  donc  pas  le  pumila  primitif. 

Le  Pineli,  à  son  tour,  n'est-il  qu'un  synonyme  du  pumila,  ou  une  variété  ? 

Il  y  a  trois  ans,  j'ai  vu  fleurir  chez  M.  P.  un  Laelia  du  même  type,  à  labelle 
pourpre  riche  nettement  bordé  de  blanc;  je  l'ai  considéré  comme  le  vrai  marginata. 
Il  n'a  pu  me  le  donner  alors,  mais  l'an  dernier  il  m/en  a  cédé  un  exemplaire  qui  a  fleuri 
au  printemps  dernier  et  fleurit  encore.  Ce  n'est  pas  le  marginata  que  j'attendais,  mais 
une  grande  et  belle  fleur  bien  étalée  qui  me  parait  répondre  à  la  description  du 
praestans,  mais  qui  diffère  de  celui  figuré  dans  la  Flore  de  Van  Houtte  (t.  18,  p.  127) 
par  la  nuance  générale  moins  foncée  et  par  la  marge  du  labelle,  qui  est  rose  et  non 
blanche. 

En  même  temps  que  ce  dernier  praestans  ou  variété  de  praestans  ou...  autre  chose, 
fleurissait  et  va  fleurir  encore  une  autre  espèce  vraie  ou  prétendue,  reçue  de  Gand 
sous  le  nom  de  C.  Regnelli,  qu'on  donne  comme  synonyme  de  C.  Schilleriana. 
Or,  je  ne  vois,  entre  ce  Regnelli  et  mon  prétendu  marginata,  aucune  différence 
appréciable. 

M.  du  Buysson  décrit  le  C.  Regnelli  var.  de  Schilleriana,  comme  ayant  les  longs 
pseudobulbes  du  C.  Acklandiae,  avec  des  fleurs  à  division  vert  cuivré,  etc.  Si  cette 
description  est  exacte,  je  ne  vois  pas  que  son  espèce  appartienne  au  groupe  dont  je 
m'occupe,  dont  la  rapproche  cependant  sa  double  floraison  au  printemps  et  à  l'automne. 


15    DÉCEMBRE    1890  297 


En  résumé,  j'ai  dû  jeter  au  feu  la  note  que  je  préparais;  impossible  à  moi  de  voir 
clair  dans  cette  synonymie.  J'ai  soupçonné  un  instant  que  le  Cattleya  bulbosa 
(Walkeriana  ?)  pouvait  rentrer  dans  le  groupe  des  puuiila ;  je  ne  le  connaissais  que  de 
nom.  J'ai  vu,  depuis,  ranger  les  C.  dolosa  et  C  nobilior,  parmi  les  variétés  de 
Walkeriana.  Je  cultive  avec  peu  de  succès  ces  deux  derniers,  qui  s'obstinent  à  ne 
pas  fleurir,  et  qui  ne  sont  certes  pas  des  pumila. 

Pour  mon  compte,  je  m'étais  pris  d'affection  pour  ce  petit  groupe,  si  distinct,  si 
gentil  et  plus  florifère  qu'aucun  autre,  et  voilà  que  sur  six  plantes  je  constate  une 
variété,  le  Dayana,  et  un  praestans  douteux.  Je  n'ose  plus  demander  ceux  qui  me 
manquent,  de  peur  de  voir  venir  un  quatrième  Dayana.  » 

Recevez,  etc. 

P.    E.    DE    PUYDT. 

Nous  sommes  heureux  de  saisir  l'occasion  qui  nous  est  offerte  d'essayer  de 
débrouiller  pour  nos  lecteurs  l'un  des  écheveaux  les  plus  compliqués  delà  nomen- 
clature orchidéenne.  Ce  que  nous  avions  fait  précédemment,  dans  notre  premier 
numéro,  pour  un  groupe  deLaelia  anceps,  il  faudrait  le  faire  pour  presque  tous  les 
genres,  et  toutes  les  réglementations  seront  impuissantes  à  rétablir  l'ordre,  tant 
que  les  amateurs  ne  vérifieront  pas  les  indications  erronées  qu'on  leur  fournira 
et  ne  prendront  pas  énergiquement  le  parti  de  réviser  eux-mêmes  leurs  cata- 
logues. Ce  sont  le  plus  souvent  les  étiquettes  des  horticulteurs  qui  perpétuent  les 
confusions  une  fois  commises,  et  qu'il  serait  assez  facile  de  faire  disparaître. 

En  ce  qui  concerne  le.L.  pumila,  décrit  sous  ce  nom  spécifique  par  Hooker 
en  1839,  il  est  identique  avec  le  L.  margiiiata  de  M.  Pinel  (1842)  et  avec  le 
L.  Pineli  de  Lindley  (1844).  Il  fleurit  en  septembre  et  octobre. 

Le  L.  Dayana  décrit  par  Reichenbach  comme  une  espèce  distincte  {Gard. 
Chron.,  1876)  est  généralement  considéré  aujourd'hui  comme  une  variété  du 
précédent.  Il  s'en  distingue,  d'après  le  professeur  allemand,  par  un  coloris  plus 
sombre,  surtout  sur  les  bords  ;  en  outre,  sa  floraison  paraît  être  un  peu  plus 
hâtive. 

Le  L.  praestans,  décrit  par  Reichenbach  comme  une  espèce  distincte  (Laelia 
praestans  1857;  puis  Bletia  praestans)  est  également  considéré  comme  une  variété 
du  L.  pumila.  Il  s'en  distingue  par  des  dimensions  un  peu  supérieures  et  par 
la  forme  du  labelle,  qui  est  un  peu  moins  rectiligne. 

Le  Cattleya  Regnelli,  décrit  en  1865  par  Warner,  n'est  qu'un  synonyme  du 
C.  Schilleriana,  créé  par  M.  Warner,  et  n'est  plus  guère  nommé  aujourd'hui. 
Le  C.  Schilleriana,  qui  diffère  notablement  des  précédents  et  ne  peut  être 
placé  dans  le  même  groupe,  a  les  pétales  et  les  sépales   de  couleur  assez 


29B  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

variable,  tirant  fréquemment  sur  le  vert  cuivré,  et  tachetés  de  brun  comme  le 
C.  gîiUata,  et  tient  à  peu  près  le  milieu  entre  celui-ci  et  le  C.  Acklandiae. 

Enfin  le  Cattleya  Walkeriana,  dont  le  C.  bulhosa  de  Lindley  est  un  simple 
synonyme,  se  distingue  nettement  dans  la  section  des  pumila  et  de  toutes  les 
autres  espèces  de  Cattleya  par  la  forme  de  ses  segments  et  surtout  du  labelle; 
il  possède  en  outre  cette  particularité  de  produire  sa  tige  florale,  non  pas  au 
sommet  des  bulbes,  mais  à  l'extrémité  d'une  courte  pousse  qui  se  forme  sur  le 
rhizome  près  de  la  base  des  pseudobulbes.  Les  C.  dolosa  et  nohilior  sont  des 
variétés  supérieures  du  précédent. 

Pour  résumer  et  rendre  plus  frappante  cette  énumération  des  divers  avatars 
du  L.  pumila.  nous  croyons  utile  de  donner  le  tableau  de  son  état-civil  et  de 
celui  de  ses  variétés;  la  lecture  en  est  édifiante  au  point  de  vue  de  l'état  de 
confusion  où  se  débat  la  nomenclature  orchidéenne  : 

Laelia  pumila  Rchb.  in  FI.  des  Serres,  IX  (1853),  p.  102.  Warner,  Select 
Orch.,  II,  t.  32.  Belg.  hort.,  1878,  p.  27g.  —  L.  praestans,  Bot.  Mag.,  t.  5498.  — 
Cattleya  pumila,  Hook.  Bot.  Mag.,  t.  3656  (1839).  Bot.  Reg.,  1844,  t.  5.  — 
C.  marginata  Paxt.  Mag.  Bot.,  X,  p.  265  (1843).  The  Florist,  1850,  t.  34.  — 
C.  spectabilis,  Paxt.,  FI.  Gard.,  I,  p.  44(1851).  —  C.  Pi^ieli,  Lindl.  Bot.  Reg., 
1844,  sub.  t.  5.  The  Florist,  1851,  t.  44.  —  Bleiia  pumila,  Rchb.  Xen.  Orch., 
II,  p.  44. 

Laelia  pumila  var.  Dayana.  FI.  Mag.,  1877,  t.  249.  L.  Dayana,  Rchb., 
Gard.  Chron.,  1876,  p.  772.  Williams,  Orch.  Alb.,  III,  t.  132. 

Laelia  pumila  var.  praestans.  L.  praestans,  Rchb.  Berl.  Allg.  Gartzt.,  1857, 
p.  336.  Van  Houtte,  FI.  des  Serres,  XVIII,  t.  igoo  (1869-1870).  —  Cattleya 
pumila  major,  Verschaffelt  Illustr.  Hort.,  1859,  t.  193.  —  Bletia  praestans, 
Rchb.  Xen.  Orch.,  II,  p.  43,  t.  114. 


LES    SERRES     A     ORCHIDEES 
I.  —  Construction  et  aménagement 

Le  mode  de  construction  et  l'aménagement  intérieur  des  serres  ont  une  grande 
importance  quand  il  s'agit  de  cultiver  des  Orchidées,  en  raison  de  leurs  exigences 
particulières  en  ce  qui  concerne  les  points  suivants  :  excellente  aération  et  expo- 


15    DÉCEMBRE    1890  299 


sition  très  ensoleillée.  On  ne  saurait  trop  appeler  l'attention  des  cultivateurs  sur 
les  conséquences  funestes  de  la  moindre  négligence  à  ces  deux  points  de  vue. 
Les  Orchidées  ne  sont  pas  difficiles  à  cultiver,  et  ne  demandent  guère  plus 
d'ingéniosité  et  de  science  que  les  autres  familles;  mais  si  les  soins  qu'elles 
réclament  ne  sont  pas  plus  compliqués,  ils  doivent,  peut-être,  être  donnés  avec 
une  plus  grande  régularité  que  pour  tout  autre.  Le  jardinier  ne  doit  jamais  se 
relâcher  de  sa  surveillance,  ni  négliger  aucune  des  prescriptions  à  observer  ;  la 
moindre  négligence  peut  tout  compromettre. 

Deux  choses,  nous  l'avons  dit,  sont  surtout  nécessaires  aux  Orchidées  :  beau- 
coup d'air,  une  atmosphère  fréquemment  renouvelée,  et  en  second  lieu  beaucoup 
de  lumière  et  de  soleil.  Ce  sont  les  deux  nécessités  qui  doivent  présider  à  la 
construction  des  serres  et  que  l'on  devra  avoir  constamment  en  vue  en  procédant 
à  leur  aménagement. 

Tout  d'abord  il  faut  choisir  l'endroit  où  elles  seront  édifiées;  il  est  préférable 
que  ce  ne  soit  pas  dans  un  grand  centre,  car  l'air  y  est  généralement  plus  ou 
moins  corrompu  et  chargé  de  vapeurs,  de  fumées  et  d'impuretés  de  toutes 
sortes  dont  l'influence  est  très  pernicieuse  pour  la  culture.  Dans  les  grandes 
villes,  où  l'atmosphère  est  presque  constamment  chargée  de  brouillards,  on  a 
remarqué  que  plusieurs  genres  avaient  peine  à  fleurir  et  qu'un  certain  nombre, 
les  Odontoglossum  notamment,  se  fanaient  en  très  peu  de  temps;  les  Cypri- 
pedium  étaient  à  peu  près  les  seuls  qui  n'en  fussent  pas  incommodés. 

Il  sera  donc  prudent  d'installer  ses  serres,  sinon  à  la  campagne,  ce  qui  n'est 
pas  toujours  facile,  du  moins  aux  environs  des  villes,  dans  un  endroit  abrité 
contre  les  grands  vents  et  de  préférence  entouré  d'arbres,  où  l'air  sera  suffi- 
samment pur  pour  convenir  à  la  végétation. 

Quant  à  l'exposition  des  serres,  elle  variera  selon  les  espèces  qui  devront  y 
être  cultivées.  Les  Orchidées  de  serre  froide  réclament  plus  de  lumière  que  de 
chaleur,  et  les  rayons  les  plus  chauds  du  soleil,  au  milieu  de  la  journée,  risque- 
raient de  les  incommoder;  leur  serre  devra  donc  être  orientée  du  nord  au  sud, 
de  façon  à  être  éclairée  par  les  premiers  rayons  et  par  les  derniers,  et  à  éviter 
les  vents  trop  froids  ou  trop  brûlants  du  nord  ou  du  midi.  La  serre  chaude,  au 
contraire,  sera  plutôt  exposée  au  midi,  afin  de  bénéficier  de  toutes  les  brises 
chaudes  et  des  moindres  rayons  du  soleil  pendant  l'hiver. 

Nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  parler  dans  ce  journal  (0  des  matériaux  à 


(i)  Voir  Journal  des  Orchidées,  n°  lo,  ler  août  i8go. 


300  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


employer  dans  la  construction,  et  nous  avons  expliqué  les  motifs  qui  nous 
paraissent  devoir  faire  préférer  le  bois  au  fer  dans  les  charpentes. 

Il  n'est  pas  bon  d'employer  pour  les  Orchidées  des  serres  adossées  et  closes 
d'un  côté,  car  ce  côté  est  privé  de  soleil  et  presque  de  jour  pendant  certaines 
heures;  en  outre  la  serre  entière  reste  dans  l'ombre  tout  le  temps  que  le  soleil 
se  trouve  caché  par  la  muraille.  Nous  ne  saurions  trop  recommander  l'usage  de 
serres  entièrement  vitrées,  où  la  lumière  peut  pénétrer  largement  sans  obstacles 
et  baigner  les  plantes  de  tous  côtés;  il  faut  même  écarter  les  serres  du  modèle 
employé  fréquemment  pour  les  forceries  et  qui  ont  une  face  verticale  et  l'autre 
arquée  ;  la  forme  rectiligne  se  prête  mieux  aux  besoins  de  la  culture  des  Orchi- 
dées, parce  que  ces  plantes  doivent  être  placées  aussi  près  que  possible  du 
vitrage.  Or  on  ne  peut  arriver  à  ce  résultat  si  la  charpente  est  en  forme  de 
voûte,  et  si  elle  était  verticale,  on  n'aurait  d'autre  ressource  de  mettre  les 
plantes  dans  des  paniers  et  de  les  suspendre  le  long  des  vitres,  ce  qui  présen- 
terait beaucoup  d'inconvénients,  notamment  celui  d'un  aspect  très  disgracieux. 

Le  système  le  plus  répandu,  le  plus  simple,  consiste  à  faire  la  serre  à  deux 
versants  rectilignes  reposant  sur  deux  murs  de  même  hauteur  ;  de  cette  façon  la 
toiture  vitrée  se  rapproche  sensiblement  de. la  forme  des  gradins  qui  supportent 
les  plantes. 

C'est  une  singularité  à  peu  près  inexplicable  de  la  culture  des  Orchidées,  que 
cette  nécessité  de  les  rapprocher  autant  que  possible  du  vitrage  ;  il  semblerait 
que  le  soleil  dût  exercer  sur  les  plantes  la  même  action  à  travers  les  vitres  qu'à 
l'air  libre.  Cependant  l'expérience  établit  de  la  façon  la  plus  certaine  qu'il  est  en 
quelque  sorte  arrêté  par  cette  clôture.  Peut-être  s'agit-il  là  d'une  action  chi- 
mique particulière;  les  rayons  caloriques  ne  sont  pas  absorbés,  en  tout  cas, 
comme  les  rayons  lumineux.  Il  est  très  probable  que  la  composition  du  verre 
employé  doit  influer  pour  beaucoup  sur  ces  résultats. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  explique  également  l'utilité  des  serres  basses. 
Sans  doute  il  n'est  pas  toujours  possible  de  les  employer  pour  les  genres  qui 
prennent  un  très  grand  développement,  comme  les  Cattleya  et  les  Vanda  par 
exemple;  dans  ce  cas,  le  meilleur  système  est  de  disposer  les  plantes  sur  des 
gradins,  et  en  établissant  la  toiture  sur  deux  versants  à  peu  près  parallèles  à 
ceux  de  l'échafaudage,  on  pourra  donner  à  toutes  également  la  quantité  de 
lumière  nécessaire. 

La  lumière  devant  circuler  abondamment  dans  toute  la  serre,  il  est  évident 
qu'il  y  a  avantage  à  donner  le  moins  de  place  possible  à  la  maçonnerie.  Les 


15    DÉCEMBRE    iSgO  301 


murs  qui  supporteront  le  vitrage  seront  donc  très  bas,  et  ne  devront  en  aucune 
façon  arrêter  le  jour.  Le  mieux  est  de  leur  donner  une  hauteur  de  quatre-vingts 
centimètres  environ,  et  de  placer  les  tablettes  immédiatement  au-dessus,  de 
façon  que  l'on  puisse  atteindre  les  plantes  et  les  manier  commodément,  et 
qu'elles  ne  soient  pas  abritées. 

Au  dessus  du  mur  s'élèvera  des  deux  côtés  une  cloison  vitrée  verticale,  de 
faible  hauteur,  seulement  le  nécessaire  pour  permettre  aux  Orchidées  de  déve- 
lopper librement  leurs  feuilles  et  leurs  tiges  florales.  C'est  sur  cette  cloison  que 
reposera  la  toiture  en  forme  de  plan  incliné  double,  formant  au  sommet  un  angle 
variable  selon  la  largeur  de  la  serre  et  selon  qu'elle  contient  ou  non  des  gradins 
dans  sa  partie  centrale. 

(Sera  continué.)  MAX  GaRNIER. 


UN    NOUVEAU    SYSTEME    D  AERATION 

Pour  bien  cultiver  les  Orchidées,  notamment  celles  qui  proviennent  des 
régions  élevées,  il  est  nécessaire  de  leur  donner  une  atmosphère  humide  et 
fréquemment  renouvelée;  mais  en  été,  ou  plutôt  lorsque  l'air  extérieur  est  sec, 
son  introduction  dans  la  serre  peut  donner  lieu  à  des  inconvénients  résultant  de 
son  action  desséchante  sur  les  organes  de  la  végétation. 

Chacun  sait  en  effet,  que  la  quantité  de  vapeur  d'eau  tenue  en  suspension 
dans  l'atmosphère  est  proportionnelle  à  la  température,  que  plus  celle-ci  est 
élevée,  plus  celle-là  augmente;  lorsque  le  temps  se  refroidit,  l'air  abandonne 
les  vapeurs  qu'il  ne  peut  plus  supporter,  et  il  y  a  production  de  brouillards; 
lorsqu'au  contraire,  l'air  s'échauffe,  il  lui  manque  de  l'eau,  quoiqu'il  en 
contienne  déjà  bien  plus  que  lorsqu'il  est  froid,  et  il  va  la  prendre  alors  à  tous 
les  corps  capables  de  lui  en  fournir.  Dans  une  serre  ce  sera  aux  sentiers,  aux 
tablettes,  aux  plantes,  et  il  est  à  craindre  qu'un  libre  accès  de  l'air  extérieur, 
chauffé  par  le  soleil,  ne  soit  défavorable  aux  végétaux,  surtout  à  ceux  dont  les 
racines  exigent  une  moiteur  permanente. 

Les  grandes  quantités  d'eau  qu'on  répand  en  été  dans  les  serres  viennent, 
sans  aucun  doute,  remédier  à  cet  inconvénient,  mais  ne  serait-il  pas  préférable 
de  n'admettre  dans  le  local,  à  l'aide  d'une  disposition  spéciale,  qu'un  air  déjà 
humidifié  ? 


302  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

Partant  de  cette  idée,  j'ai  imaginé  un  système  de  ventilation  pour  lequel  je 
sollicite  l'hospitalité  du  Joiirnal  des  Orchidées  espérant  ainsi  vulgariser  un  pro- 
cédé qui  m'a  donné  d'excellents  résultats,  à  bien  peu  de  frais,  et  sans  nécessiter 
de  grandes  pertes  de  temps. 

Voici  en  quoi  il  consiste  :  dans  le  bas-mur  de  la  serre,  j'ai  fait  pratiquer 
des  ouvertures  de  50  centimètres  sur  35  en  hauteur;  j'avais  ainsi  un  trou 
rectangulaire,  dont  j'ai  couvert  la  face  inférieure,  soit  l'épaisseur  du  mur, 
d'un  lit  de  morceaux  de  verre  à  bouteilles,  concassés  à  la  grosseur  de  petites 
noisettes;  sur  ce  lit  j'ai  disposé  une  toile  métallique  (à  mailles  un  peu  plus 
étroites  que  les  morceaux  de  verre);  cette  toile  en  fil  de  fer  galvanisé  avait 
été  préalablement  repliée  plusieurs  fois  sur  elle-même,  à  ses  extrémités 
seulement,  de  sorte  que  placée  sur  les  débris  de  verre  elle  ne  touchait  ceux-ci 
que  par  ses  replis  formant  saillie  en  dessous,  et  ménageait  ainsi  un  espace  libre 
d'un  centimètre  de  hauteur;  j'ai  couvert  alors  la  surface  de  la  toile  métallique 
d'un  nouveau  lit  de  verres  concassés,  sur  lequel  j'ai  placé  une  deuxième  toile, 
semblable  à  la  première,  recouverte  à  son  tour  d'une  troisième  couche  de 
fragments  vitreux,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  garniture  complète  du  trou. 

En  projetant  de  l'eau  sur  cet  ensemble,  on  obtient  un  courant  d'air  qui  pénètre 
parfaitement  humidifié  dans  la  serre,  car  il  est  obligé  de  passer  sur  une  grande 
surface  de  corps  mouillés,  et  comme  ceux-ci  sont  imputrescibles,  la  pureté  de 
l'air  n'est  altérée  en  rien.  J'ai  remarqué  que  cet  air  était  notablement  plus  froid 
que  l'air  de  l'extérieur,  et  je  crois  cette  circonstance  plutôt  favorable  que  nuisi- 
ble, surtout  à  la  culture  des  espèces  alpines  qui  redoutent  les  chaleurs  de  nos  étés. 

Il  me  reste  à  dire  que  pour  empêcher  l'introduction  dans  la  serre  des  insectes, 
limaces,  et  cloportes,  etc.,  j'ai  placé  verticalement  sur  chacun  des  trous  carrés, 
mais  du  côté  de  l'ouverture  à  l'intérieur  de  la  serre,  une  toile  métallique  en 
cuivre  ne  s'oxydant  pas,  et  très  serrée,  cimentée  sur  la  maçonnerie. 

Quelques  personnes  trouveront  peut-être  que  c'est  une  corvée  de  devoir  plu- 
sieurs fois  par  jour  projeter  de  l'eau  sur  les  morceaux  de  verre,  mais  ce  n'est 
qu'une  petite  habitude  à  prendre  ou  à  faire  prendre.  Tout  horticulteur  aimant 
ses  plantes  ne  leur  marchandera  pas  la  plus  grande  somme  de  bien-être  pos- 
sible, fût-ce  au  prix  d'un  petit  effort;  celui-ci  d'ailleurs  n'est  pas  très  grand, 
car  avec  une  bonne  seringue  on  a  vite  fait  d'envoyer  une  potée  d'eau  à  chaque 
trou,  et  quand  on  estime  que  cette  eau  va  se  résoudre  en  vapeur  bienfaisante, 
si  utiles  à  la  santé  des  belles  captives  qui  regrettent  leur  humide  patrie,  on  la 
trouve  fort  légère  à  porter  !  Em.  Pierret. 


I5DÉ    CEMBRE    l8go  303 


LES    SERRES     d'uN    AMATEUR    DÉBUTANT 


(Suite,  voir  n^  12) 

Cypripediuiii  Crossianuin.  Hybride  du  C.  insigne  et  du  C.  venustwn,  Sépale 
dorsal  vert  pâle  bordé  de  blanc,  avec  des  veines  vert  foncé  et  des  taches  noires 
vers  la  base;  pétales  jaune-brun,  avec  la  base  verte  et  la  nervure  médiane 
rouge-brun.  Labelle  brun  verdâtre  orné  de  veines  très  apparentes. 

C.  Stonei,  l'un  des  plus  beaux,  sinon  le  plus  beau  des  Cypripedium,  et  le 
triomphateur  du  Plébiscite.  Sépales  hnéaires,  longs  de  douze  à  quinze  centi- 
mètres, portant  quelques  taches  noires  pourvues  de  cils,  jaunes  clairs  tachetés 
de  cramoisi  sombre  et  entièrement  envahis  par  cette  couleur  au  dernier  tiers 
de  leur  longueur;  sépale  dorsal  blanc,  orné  de  deux,  trois  ou  quatre  lignes 
longitudinales  d'une  belle  nuance  cramoisi  sombre;  labelle  rose  foncé,  veiné  et 
réticulé  de  cramoisi. 

C.  Sedeni,  hybride  provenant  du  C.  Schlimi  et  du  C.  longifolium  et  l'un  des 
plus  gracieux  ornements  de  la  serre  chaude.  Le  sépale  dorsal  est  d'un  blanc 
d'ivoire  teinté  de  rose  pâle,  plus  foncé  à  la  base;  les  pétales  sont  ondulés  et 
tordus,  teintés  de  rose  sur  les  bords  et  au  sommet.  Le  labelle  est  rose  vif,  et  les 
lobes  latéraux  à  l'intérieur  sont  d'un  blanc  d'ivoire,  tachetés  de  rose.  Plusieurs 
belles  variétés,  mais  qui  sont  beaucoup  plus  rares  et  plus  coûteuses. 

C.  Roezli.  Sépale  dorsal  vert  pâle  avec  des  veines  roses  et  une  teinte  rose  au 
sommet;  pétales  jaune-vert  pâle  bordés  de  rose  vif;  labelle  jaune-vert  teinté 
de  brun  avec  les  lobes  latéraux  jaune-vert  mouchetés  de  rose  pourpré. 

C.  stiperciliare,  hybride  du  C.  bavhatinn  et  du  C.  superbiens.  Sépale  dorsal 
blanc  teinté  de  pourpre  vineux,  et  sillonné  de  veines  vertes.  Pétales  vert 
pâle,  avec  la  nervure  médiane  et  les  extrémités  rose  pâle  ;  labelle  brun 
pourpré. 

C.  bellatulnm.  Pétales  et  sépales  ovales,  blancs  ou  légèrement  jaunâtres, 
tachetés  de  brun  pourpré  ;  labelle  petit  et  comprimé  de  la  même  couleur  que 
les  autres  segments,  mais  avec  des  taches  plus  petites.  Fleur  très  curieuse  et 
très  élégante  comme  coloris.  (Voir  Lindenia,  IV,  p.  149.) 


304  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDEES 

C.  Lowi.  Sépale  dorsal  vert  jaunâtre,  avec  des  veines  brun  pourpré  à  la 
base  ;  pétales  jaunes  tachetés  de  noir,  teintés  de  violet  aux  extrémités.  Labelle 
de  forme  presque  cylindrique,  brun  avec  les  lobes  intérieurs  jaunâtres. 

C.  Haynaldianiun,  très  analogue  au  précédent.  Il  s'en  distingue  par  le 
staminode  plus  long  et  de  couleur  différente,  et  par  les  sépales  qui  sont  plus 
larges  et  plus  tachetés.  En  outre  il  a  les  feuilles  plus  amples  et  plus  épaisses. 

III.  -  Cattleya 

Les  Cattleya  méritent  une  place  d'honneur  dans  les  serres  du  débutant. 
Eclat,  beauté,  élégance  et  ampleur  des  formes,  ils  ont  au  plus  haut  degré 
toutes  les  qualités  que  l'on  apprécie  dans  la  famille  orchidéenne,  et  l'on  ne  peut 
concevoir  une  collection,  si  modeste  fût-elle,  qui  en  serait  privée.  Ils  sont 
d'ailleurs  de  culture  facile  en  général.  La  plupart  des  espèces  se  cultivent  en 
pots;  on  peut  aussi  les  placer  en  paniers  et  les  suspendre  près  du  vitrage; 
enfin  quelques  espèces  de  petite  taille  réussissent  bien  sur  les  blocs,  notam- 
ment le  C.  citrina. 

Le  genre  Cattleya,  déjà  très  nombreux,  s'accroît  encore  chaque  jour  de 
riches  acquisitions;  les  variétés  y  abondent,  et  suffiraient  à  remplir  une  serre 
de  taille  ordinaire.  Cette  ampleur  de  choix  et  l'attrait  des  nouvelles  découvertes 
font  oublier  quelque  peu  les  espèces  anciennes,  que  l'on  peut  ainsi  se  procurer 
à  des  prix  peu  élevés,  quoiqu'elles  ne  le  cèdent  en  rien  à  plusieurs  des  plus 
récentes. 

Nous  citerons  particulièrement  les  suivantes  : 

C.  Trianae.  Sépales  et  pétales  violacés,  labelle  de  même  couleur  avec  la 
gorge  jaune  ou  orange  et  le  lobe  antérieur  d'un  beau  rouge-pourpre,  plus  ou 
moins  vif.  Cette  espèce  magnifique  fleurit  pendant  l'hiver.  Elle  comprend  un 
très  grand  nombre  de  variétés,  dont  quelques-unes  sont  très  remarquables.  (Voir 
notamment  celles  figurées  dans  la  Lindenia,  I,  p.  29  et  31,  et  V,  pp.  229,  230, 
231,  232.) 

C.  Mossiae,  remarquable  par  la  grandeur  de  ses  fleurs  qui,  au  point  de  vue  du 
coloris,  présentent  des  variations  infinies;  les  pétales  et  les  sépales  sont  d'un 
rose  lilacé  plus  ou  moins  pâle,  parfois  même  blancs;  le  labelle  porte  une  large 
bande  centrale  jaune  striée  obliquement  en  avant  de  pourpre  et  de  lilas;  le  lobe 
antérieur  est  d'un  beau  rouge  pourpré,  veiné  également  de  lilas.  Fleurit  en  mai 
et  juin.  Variétés  en  nombre  considérable.  (Voir  Lindenia,  IV,  pp.  185  et  192.) 


15    DÉCEMBRE    l8go  305 


C.  Mendeli.  Sépales  et  pétales  blancs,  plus  ou  moins  teintés  dé  rose  mauve 
pâle.  Labelle  de  même  couleur,  avec  le  disque  jaune  rayé  de  lignes  rouges 
divergentes  et  nettement  séparé  du  lobe  antérieur,  qui  est  d'un  beau  rouge 
pourpré.  (Voir  Lindcnia,  II,  p.  55.) 

C.  Gaskelliana,  d'introduction  récente,  mais  actuellement  très  répandu.  Les 
sépales  et  les  pétales  sont  en  général  pourpre  violacé  clair,  plus  ou  moins 
tachés  de  blanc,  le  labelle  a  la  même  teinte,  avec  le  disque  jaune  ou  orangé, 
portant  des  deux  côtés  deux  larges  macules  blanches,  et  le  lobe  antérieur 
pourpre  violacé.  Fleurit  en  juin. 

C.  \Narneri,  très  belle  espèce  fleurissant  en  juin  et  juillet.  Les  sépales  et 
les  pétales  sont  rose  violacé  pâle;  le  labelle  a  la  même  nuance,  avec  le  disque 
jaune  brun  ou  orangé,  strié  de  blanc  et  de  mauve,  et  le  lobe  antérieur  d'un 
beau  rouge  pourpre,  veiné  et  bordé  d'une  teinte  plus  pâle.  Les  fleurs,  très 
amples,  se  produisent  pendant  l'été. 

C.  Percivaliana,  belle  espèce,  particulièrement  accommodante  au  point  de 
vue  de  la  température,  et  qui  fleurit  pendant  l'hiver;  elle  est  donc  doublement 
précieuse  pour  la  culture.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  rose  lilacé,  les  der- 
niers fréquemment  plus  foncés  que  les  sépales;  la  gorge,  très  ample,  est  jaune 
orangé,  rayée  de  rouge,  et  le  lobe  antérieur  du  labelle  est  pourpre-cramoisi 
teinté  de  brun,  avec  les  bords  frisés  et  frangés,  et  d'un  coloris  beaucoup 
plus  clair, 

C.  Eldorado,  sépales  et  pétales  rose  pâle  tirant  sur  le  blanc;  labelle  rose 
pâle  avec  une  macule  pourpre,  et  le  disque  jaune  orangé  ou  parfois  jaune  d'or, 
entouré  d'une  large  zone  blanche.  Les  lobes  latéraux  forment  un  tube  plus 
marqué  et  plus  étroit  que  dans  les  autres  espèces.  Ces  fleurs  présentent  de  très 
grandes  variations.  (Voir  Lindenia,  VI,  p.  262.) 

C.  aiirea,  magnifique  espèce  aux  sépales  et  pétales  jaune  d'or,  au  labelle 
très  large,  d'une  riche  couleur  pourpre  cramoisi  velouté  et  traversé  de  lignes 
radiées  d'un  beau  jaune  d'or.  (Voir  Lindenia,  I,  p.  28.) 

C.  citrina.  Espèce  curieuse  et  très  distincte  provenant  du  Mexique,  tandis 
que  toutes  les  autres  se  rencontrent  dans  l'Amérique  du  Sud.  Elle  a  passé 
longtemps  pour  être  d'une  culture  diflicile,  mais  elle  prospère  parfaitement 
dans  une  serre  froide,  placée  sur  bloc  et  suspendue  près  du  vitrage.  Les  fleurs, 
d'un  beau  jaune  citron,  sont  peu  ouvertes,  et  le  sépale  supérieur  se  recourbe 
en  avant.  Le  labelle  est  bordé  de  blanc  à  la  partie  antérieure, 

(Sera  continué.) 


3o6  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


CULTURE   DES    ORCHIDEES    RÉPUTÉES   D  UN 
TRAITEMENT    DIFFICILE 

V.  --  Les  Barkeria 

Les  différentes  espèces  de  Barkeria  sont  des  Orchidées  encore  peu  connues, 
car  il  est  rare  de  les  trouver  cultivées  avec  succès  dans  nos  serres.  Ces  plantes, 
d'une  croissance  très  vigoureuse  dans  leurs  stations  natives,  se  rencontrent 
dans  des  endroits  très  humides,  en  plein  soleil,  mais  à  des  altitudes  très  élevées, 
où  elles  sont  saturées  pendant  la  nuit  par  la  rosée  et  les  brouillards.  Elles 
vivent  presque  toujours  en  épiphytes,  à  l'extrémité  d'épais  buissons,  ou  à  fleur 
de  terre  sur  les  débris  des  arbres  abattus  par  les  tempêtes,  mais  constamment 
exposées  à  l'ardeur  du  soleil. 

Nulle  part  nous  ne  les  avons  vues  aussi  bien  cultivées  que  dans  un  établisse- 
ment horticole  de  York,  en  Angleterre,  où  leur  floraison  s'obtenait  régulièrement 
avec  le  plus  grand  succès  et  sans  trop  de  peine,  tandis  que  la  majeure  partie 
des  Orchidophiles  ne  parviennent  que  rarement  à  les  faire  pousser,  et  encore 
moins  à  les  faire  fleurir. 

La  méthode  suivie  consistait  simplement  à  les  mettre  en  paniers  propor- 
tionnés aux  plantes,  dans  un  mélange  de  tessons  et  de  sphagnum  vivant,  puis 
de  les  placer  dans  une  serre  à  Cattleya  bien  aérée,  à  une  exposition  très  légère- 
ment ombrée.  Pendant  les  chaleurs  estivales,  on  leur  donnait  plusieurs  bassi- 
nages  par  jour,  tandis  qu'ils  étaient  tenus  presque  secs  en  hiver.  C'est  grâce 
à  cette  culture  rationnelle  qu'on  obtenait  ces  spécimens  fleuris  de  toute  beauté, 
qui  excitaient  l'admiration  des  Orchidophiles. 

Le  genre  Barkeria  ne  renferme  guère  qu'une  dizaine  d'espèces  ou  de  variétés 
bien  décrites,  parmi  lesquelles  les  quatre  suivantes  seulement  méritent  de 
figurer  dans  nos  collections  ;  les  autres  sont  au  point  de  vue  décoratif  des 
orchidées  plus  ou  moins  insignifiantes. 

Barkeria  elegans  est  une  mignonne  Orchidée  mexicaine  ;  ses  pseudo-bulbes 
ont  environ  o"'i5  de  hauteur,  et  sont  garnis  de  feuilles  d'un  vert  pâle.  Les  inflo- 


15    DÉCEMBRE    l8gO  307 


rescences  naissent  à  l'extrémité  des  pseudo-bulbes  et  supportent  de  six  à  huit 
fleurs,  d'un  blanc  rosé  avec  le  labelle  maculé  de  pourpre. 

B.  Lindleyana  et  sa  variété  centerae,  espèce  la  plus  vigoureuse.  Ses  bulbes 
atteignent  de  trente  à  quarante-cinq  centimètres  de  hauteur,  et  se  garnissent  de 
feuilles  de  huit  à  dix  centimètres  de  longueur.  Les  fleurs,  qui  naissent  en  épi 
terminal,  sont  d'un  beau  pourpre  dans  le  type,  tandis  qu'elles  sont  violacées 
dans  la  variété  centerae.  Elle  est  originaire  du  Mexique  et  de  Costa  Rica. 

B.  Skinncri  a  de  gros  pseudo-bulbes  à  l'extrémité  desquels  se  développent 
de  nombreuses  fleurs  lilas  pourpré.  Elle  croît  en  abondance  au  Guatemala. 

B.  spectabilis  est  la  plus  belle  espèce,  connue  des  indigènes  du  Guatemala 
sous  le  nom  de  Flor  de  Isabel.  Ses  pseudo-bulbes,  longs  de  vingt  centimètres, 
supportent  des  racèmes  de  huit  à  dix  grandes  fleurs,  rose  lilas  ou  rose  tendre, 
larges  de  six  à  neuf  centimètres  avec  le  labelle  jaunâtre. 

Otto  Ballif. 


TRAVAUX   DE  LA    SECONDE   QUINZAINE   DE   DÉCEMBRE 

Il  y  a  maintenant  peu  de  changements  à  indiquer  dans  le  traitement  des 
plantes  jusqu'au  retour  de  la  végétation,  c'est-à-dire  jusqu'en  février-mars. 
Les  Orchidées  qui  fleurissent  à  cette  époque  de  l'année,  particulièrement  beau- 
coup d'Odontoglossum,  ne  réclament  aucune  différence  de  traitement,  et  ne 
doivent  jamais  être  laissées  sèches;  après  la  floraison  seulement,  on  pourra 
leur  donner  un  repos  partiel. 

Serre  froide.  —  Peu  de  changements  à  signaler.  On  peut  diminuer  légère- 
ment les  arrosages  donnés  aux  Masdevallia  pendant  cette  saison  et  jusqu'au 
mois  de  février,  mais  éviter  avec  soin  tout  excès  dans  ce  sens,  car  les  Mas- 
devallia sont  les  Orchidées  alpines  qui  réclament  le  plus  d'humidité  aux 
racines. 

Veiller  à  la  ventilation,  qu'il  est  quelquefois  malaisé  de  pratiquer  pendant 
la  saison  froide;  les  courants  d'air  froid  qui  frappent  directement  les  plantes 
sont  particulièrement  dangereux,  et  c'est  en  grande  partie  à  leur  influence 
qu'est  due  l'apparition  des  taches  noires  qui  envahissent  souvent  le  dessous 
des  feuilles  des  Masdevalha. 

Les  fumigations  produisent  les  mêmes  mauvais  eftets;  il  est  toujours  dan- 


3o8  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

gereux  de  les  pratiquer;  nous  l'avons  déjà  dit  à  plusieurs  reprises,  et  surtout 
dans  cette  saison,  où  les  ventilations  sont  forcément  plus  rares,  il  est  prudent 
de  les  supprimer  tout  à  fait. 

Serre  tempérée.  —  Les  Miltonia  spectabilis ,  M.  virginalis,  M.  rosea, 
M.  Moreliana  entrent  actuellement  en  croissance;  on  pourra  les  surfacer  en 
enlevant  le  vieux  sphagnum,  mais  un  rempotage  les  incommoderait  et  risquerait 
de  les  retarder;  les  M.  Clowesi,  M.  Regnelli  prospèrent  bien  également  dans  la 
serre  des  Cattleya;  le  M.  candida  doit  être  placé  dans  un  endroit  un  peu  plus 
chaud  que  les  précédents. 

Parmi  les  plantes  en  fleurs,  il  faut  citer  encore  le  Maxillaria  grandiflora, 
dont  les  fleurs  exquises  peuvent  presque  lutter  avec  celles  du  Lycaste  Skinneri 
alba,  et  l'élégant  Pilnmna  fragrans  ou  Piluinna  nohilis,  car  les  deux  formes, 
qui  ne  diffèrent  que  par  l'ampleur  des  fleurs,  n'ont  guère  de  titres  réels  à  porter 
des  noms  spécifiques  distincts. 

Serre  chaude.  —  Les  Phalaenopsis  amabilis  et  Schilleriana  entrent  actuelle- 
ment en  floraison,  et  leurs  grappes  de  fleurs  d'une  forme  et  d'un  coloris  admi- 
rables offrent  le  plus  merveilleux  spectacle.  Le  rare  et  beau  Vanda  Cathcarti, 
dont  les  boutons  sont  en  voie  de  formation  depuis  le  mois  d'août  ou  de  sep- 
tembre, s'épanouit  actuellement;  ce  dernier  doit  recevoir  un  peu  moins  de 
chaleur  que  les  autres  espèces,  car  une  haute  température  aiderait  au  déve- 
loppement des  insectes  qui  lui  font  le  plus  grand  tort. 

Certains  Cypripedium,  particulièrement  ceux  de  la  section  des  C.  barbatum, 
C.  superbiens,  C.  ciliolare,  etc.,  avec  ses  beaux  hybrides,  demandent  beau- 
coup d'humidité.  Le  chauffage  doit  être  soigneusement  surveillé  pour  éviter  les 
brusques  chûtes  de  température  de  la  nuit  ;  on  peut  également  couvrir  les 
serres  de  nattes  pendant  la  nuit  dans  le  même  but. 


PETITE     CORRESPONDANCE 

En  raison  de  l'abondance  des  matières,  et  pour  ne  pas  diminuer  la  part  de 
nos  lecteurs  en  général,  nous  publierons  désormais  les  réponses  aux  questions 
qui  nous  sont  adressées  à  la  septième  page  de  la  couverture,  sous  la  même 
rubrique  «  Petite  correspondance.  » 


L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE 

SERRE    D'ORCHTdÉËT  D'OCCASION 

Vendues  à  plm  de  50  pour  ce?7l  de  Bahais 


Xos 

501. 
502. 
503. 
504. 
505. 
506. 
507. 

508. 
509. 
510. 
511. 
512. 
513. 
514. 
515. 
516. 
517. 
518. 
519. 
520. 
521. 
522. 
523. 
524. 
525. 
52G. 
527. 
528. 
529. 
530. 
531. 
532. 
533. 
534. 
535. 
536. 
537. 
538. 
539. 
540. 
541. 
542. 
543. 
544. 
545. 
546. 


Acropera  Loddigesi 
Aerides  affine     . 


n        odoratum 
»        crispum  Liiid- 
leyanum 
Angraecum  sesquipedale 


Anguloa  Clowesi 

n  >> 

»         Ruckeri 


»  »      média 

»  n  » 

Broughtonia  sanguinea 
»  » 

Coelogvne  cristata 


Fr. 

3 
.  2 
.  2 
.       2 

2 
.       2 


o 


Lowl. 


Catasetum  macrocarpum 
»  species  . 


»  Bungerothi 

Cattleya  aurea   . 

»  Dowiana   . 
»  » 

»  Gaskelliaua 
))  )> 

»  gigas    . 

>i         iraperialis 

Cattleya  maxima     . 


N"^ 

547. 

548. 

549. 

550. 

551. 

552. 

553. 

554. 

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557. 

558. 

559. 

560. 

561. 

562. 

563. 

564. 

565. 

566. 

567. 

568. 

569. 

570. 

571. 

572. 

573. 

574. 

575. 

576. 

577. 

578. 

579. 

580. 

581. 

582. 

583. 

584. 

585. 

586. 

587. 

588. 

589. 

590. 
591. 
592. 


Cattleya  Eldorado 


Holfordi 

» 
Dormaniana 

» 

Bowringiana 
Mendeli 


Fr. 
7 
6 
6 
6 
6 
6 
6 
6 


Mossiae 


»  Percivalliana 
»  » 

»  Leopoldi  . 
»  ». 

»  intermedia 
»  ». 

Cattleya  superba    . 

»         labiata 
Cymbidium  aloëfolium 
Cypripedium  barbatura 


»   Lawrenceanum 


Cypripedium  Lawren- 
ceanum. 
»  )) 

»         callosum. 


XE 

N"^ 
0.  593. 

»  594. 

»  595. 

»  596. 

«  597. 

»  598. 

»  599. 

»  600. 

»  601. 

»  602. 

..  603. 

»  604. 

»  605. 

»  606. 

»  607. 

»  608. 

»  609. 

»  610. 

»  611. 

»  612. 

»  613. 

»  614. 

■)  615. 

»  616. 

»  617. 

»  618. 

»  619. 

»  620. 

»  621. 

»  622. 

«  023. 

»  624. 

■>  625. 

«  626. 

«  627. 

»  628. 

»  629. 

»  630. 

»  631. 

»  632. 

..  633. 

»  634. 

»  635. 

»  636. 

»  637. 

«  638. 


Dendroljium  tliyrsifîoi 


Fr. 

um  3 


»         nobile 

»  » 

»        fbrmosum 

»  I) 

»  » 

'■  Wardianum 

»  /) 

»  » 

»  » 

»  suavissimu 

*>  » 

»         Bensouiae 

Galeandra  Devoniana 
»  » 

•>  D'Escragnolleana 

»  u 

Gongora  species     . 

"  » 

»  » 

Epidendrum  vitellinum     2 


»  sceptrum 

Laelia  purpurata     . 


(6    pi 
ira  p. 


G39. 

640. 

G41. 

G42. 

G43. 

644. 

645. 

646. 

647. 

648. 

649. 

650. 

651. 

652. 

653. 

654. 

655. 

656. 

657. 

658. 

659. 

660. 

661. 

G62. 

663. 

664. 

665. 

666. 

667. 

668. 

669. 

670. 

671. 

672. 

673. 

674. 

675. 

676. 

677. 

673. 

679. 

680. 

681. 

682. 

683. 

684. 

685. 

686. 

687. 

688. 

689. 

690. 

691. 

692. 

693. 


Fr, 


Laelia  purpurata 


aiiceps. 


autumnalis 


»  peduncularis 

»  » 

o  » 

«  majalis 

n  Perrini 

»  » 

»  cinnabarina 

Lycaste  Skinneri     . 

»  » 

n  » 

»  » 

»  aromatica. 
Masdevallia  Harryana 


«  civilis . 

Maxillaria     iiiffresceus 


Oclontogloss.  Alexand 


»  grande 
»       » 


»    liastilaV)ium 


»  Halli.     . 
»  coronarium 


»  tripudians 


8       0, 


694. 
695. 
696. 
607. 
698. 
699. 
700. 
701. 
702. 
703. 
704. 
705. 
706. 
707. 
708. 
709. 
710. 
711. 
712. 
713. 
714. 
715. 
716. 
717. 

718. 
719. 
720. 
721. 
722. 
723. 
724. 
725. 
726. 
727. 
728. 
729. 
730. 
731. 
732. 
733. 
734. 
735. 
736. 
737. 
738. 
739. 
740. 
741. 
742. 
743. 
744. 
745. 
7-16. 
747. 


Fr. 

Odontoglossum  tripudians  8 

n  bictoniense  .       4 

...       4 

»  nebulosum  .       4 

...       3 

.1  Ehrenbergi.       1 

...       1 

...       1 

»  cordatum     .       3 

.3 

.3 

I)  »  .3 

»   Cervantes!  .       2 

..  I)  .       2 

2 

...       2 

...       2 

»  Rossi  majus       2 

...       2 

>■,         .       2 

.^         .       2 


»  Londesborou- 
o'hianum    . 


Oncidium  incurvum    . 


..  ornitliorynclium 
»         Lanceanum. 


cucuUatum 


trichodes 


).  concolor    . 

»  .. 

.)  truUiferum 

»  Jonesianum 

).  '. 

..  flabellulatum    . 

..  .. 

»  praetextum 


Nos 

748. 
749. 
750. 
751. 
752. 
753. 
754. 
755. 
756. 
757. 
758. 
759. 
760. 
761. 
762. 
763. 
764. 
765. 
766. 
767. 
768. 
769. 
770. 
771. 
772. 
773. 
774. 
775. 
776. 
777. 
778. 
779. 
780. 
781. 
782. 
783. 
784. 
785. 
786. 
787. 
788. 
789. 
790. 
791. 

792. 
793. 
794. 
795. 
796. 
797. 
798. 
799. 
800. 


Oncidium  praetextum  2 
>.  varicosum.       2 

2 
»  ampb'atuni  uiiijus    3 

Soplironitis  grandiflora      3 


Stanhopea  Wardi 


Rodriguezia  Bungerotli 
Saccolabium  illustre 


..  Cambodgeanum 


Vanda  Batemanni 


■^       tricolor    . 

Saccolabium  coeleste 

Zygopetalum  Gautieri 

..  crinitum 

Trichopilia  suavis  . 
Vanda  teres  . 

Epidendrum  lanipes 
»  ciliolare 

Laelia  flava    .     .     . 
Warscewiczella  discol 

Paphinia  Lindeni    . 
Tricliocentrum     albo 

purpureum     . 
Cattleya    citrina 


Oncidium  micropogon 
Epidendrum   species 


3 
3 
3 
3 
3 
3 
i  5 
4 


5 
5 
5 
5 
5 
4 
7 
7 
8 
6 
3 
4 
2 
2 
3 
4 
5 
or.  3 
2 


PETITE    CORRESPONDANCE 


II.  S.,  Paris.  —  Parmi  les  formules  que  vous  avez 
données  pour  l'unification  du  thermomètre  (n"  14),  j'ai 
remarqué  que  les  deu.^  premières  contiennent  F  —  32. 
Que  faudra-t-il  faire  dans  le  cas  oîi  le  Fahrenheit 
marquera  moins  de  32,  c'est-à-dire  où  F  sera  plus 
petit  que  32  ? 

RÉPONSE  :  Dans  ces  cas,  vous  retrancherez  F  de 
82,  et  vous  mettez  le  signe  —  devant  le  reste  ;  le  résul- 
tat de  l'opération  sera  donc  négatif,  c'est-à-dire  que  le 
chiffre  obtenu,  en  degrés  centigrades  ou  Réaumur, 
devra  être  compté  au  dessous  de  zéro  —  ce  qui  est  par- 
faitement logique  d'ailleurs,  puisque  le  32  du  thermo- 
mètre P'ahrenheit  correspond  au  0  des  deux  autres 
graduations. 

*  * 

G.  B.  A.  M.  —  J'emploie,  pour  assainir  une  serre  à 
Orchidées  trop  humide,  de  la  chaux  vive  que  je  place 
dans  un  nombre  plus  ou  moins  grand  de  récipients. 
Cette  chaux,  dans  l'atmosphère  humide  de  la  serre, 
s'éteint  en  quelques  jours.  Peut-il  arriver  des  accidents 
aux  plantes  par  suite  de  l'évaporation  de  cette  chaux, 
et  y  a-t-il  un  moyen  plus  sûr? 

RÉPONSE  :  La  chaux  n'exhale  aucun  gaz  et  ne  pro- 
duit aucune  évaporation,  et  nous  ne  voyons  pas  que  sa 
présence  dans  la  serre  puisse  causer  aucun  accident,  ni 
nuire  aucunement  à  la  culture.  Elle  n'est  pas  d'un 
maniement  très  facile  ;  on  pourrait  employer  aussi  bien 
l'acide  sulfurique  concentré,  à  peu  près  pur,  que  l'on 
déposerait  dans  des  vases  très  larges,  offrant  une  grande 
surface  à  l'air,  ou  encore  le  chlorure  de  calcium,  corps 
solide  qui  agirait  comme  la  chaux  sans  en  offrir  les 
petites  incommodités. 

Toutefois  ce  qui  nous  paraît  mauvais,  ce  n'est  pas 
d'employer  tel  ou  tel  procédé  pour  absorder  l'humidité, 
c'est  bien  plutôt  d'être  obligé  de  l'al)sorber.  Les  Orchi- 
dées réclament  presque  toutes  beaucoup  d'humidité, 
mais  en  même  temps  un  air  très  pur  et  très  frais  ; 
l'humidité  stagnante,  soit  dans  le  compost,  soit  dans 
l'atmosphère  ne  leur  convient  pas  parce  qu'elle  entraîne 
toujours  de  la  moisissure. 

11  est  prolial)le  d'ailleurs  que  cette  humidité  provient 
de  murailles,  et  nous  ne  saurions  jamais  conseiller  de 
donner  à  la  maçonnerie  beaucoup  de  place  dans  la 
construction  d'une  serre  ;  il  faut  que  la  lumière  arrive  de 
toutes  parts  ;  le  soleil  fait  mûrir  les  pousses  et  apporte 
avec  lui  la  santé,  il  est  indispensal)le  aux  Orchidées. 

Nous  croyons  donc  qu'il  serait  impossible  de  remédier 
par  des  palliatifs  aux  inconvénients  de  la  serre  dont 
vous  parlez,  qu'il  vaut  mieux  y  faire  résolument  les 
réparations  nécessaires  pour  l'assainir,  ou  la  consacrer 
aune  autre  culture  que  celle  des  Orchidées,  à  moins  de 
pouvoir  donner  beaucoup  d'air  et  la  chauffer  en  même 
temps. 

M.  L.  C,  Paris.  —  I.  Quelle  est  la  proportion  de  jus 
de  tabac  quil  faut  mêler  à  l'eau  pure  pour  le  lavage  des 
feuilles  et  des  bulbes  "? 

RÉPONSE  :  A  peu  près  un  dixième.  Le  mieux  est  de 


préparer  à  l'avance  une  petite  quantité  d'une  solution 
(le  nicotine  concentrée,  très  épaisse,  et  d'en  verser  un 
peu,  de  temps  en  temps,  dans  l'eau  des  lavages.  Il  suffit 
que  l'eau  soit  teintée  de  jaune. 

II.  Je  ne  dispose  que  des  eaux  de  la  ville  de  Paris, 
et  je  compte  verser  dans  le  réservoir  environ  vingt 
grammes  d'ammoniaque  par  hectolitre.  Mais  l'effet 
dure-t-il  longtemps?  Faut-il  renouveler  la  quantité 
d'ammoniaque,  ou  bien  peut-on  employer,  jusqu'à  la 
dernière  goutte,  l'eau  du  réservoir  ? 

RÉPONSE  :  L'effet  une  fois  produit  subsiste,  c'est- 
à-dire  que  le  calcaire,  une  fois  précipité  à  l'état  de  car- 
l)0uate  d'ammoniaque,  ne  se  transforme  plus  et  reste  au 
fond.  Par  suite  on  peut  employer  toute  l'eau  du  réservoir 
sans  la  traiter  de  nouveau. 


M.  C.  Montpellier.  —  Nous  préférons  de  beaucoup 
la  peinture  au  goudron  pour  la  préservation  des  tuyaux 
de  chauffage.  Employer  d'abord  une  ou  deux  couches 
de  minium,  qui  empâte  mieux,  et  ensuite  la  couleur 
définitive,  que  l'on  laisse  sécher  complètement  avant 
de  remplir  le  bassin.  Dans  ces  conditions  l'eau  n'est 
chargée  d'aucun  gaz  ni  d'aucun  produit  nuisible  à  la 
santé  des  plantes. 

On  noies  demande  Vinsertion  de  la  lettre  suivante  : 

M.R...N,  à  Périgueux.  —  J'ai  pris  grand  intérêt  à  la 
lecture  de  votre  article  sur  la  ventilation,  et  je  me  pro- 
pose d'expérimenter  votre  système  ;  mais  j'avoue  que 
jusqu'ici  mes  habitudes  se  trouvaient  en  complet  dés- 
accord avec  les  principes  que  vous  exposez.  Je  ne 
ventile  en  hiver  que  dans  la  serre  froide,  et  à  peu  près 
jamais  dans  la  serre  chaude,  parce  que  je  crois  que  la 
chaleur  artificielle  du  thermosiphon  n'est  pas  aussi 
saine  que  la  naturelle,  et  j'obtiens  ainsi  d'excellents 
résultats. 

Il  y  a  là  un  point  des  plus  intéressants  à  examiner,  et 
sur  lequel,  comme  presque  toujours,  je  crois  bien  que 
la  pratique  devra  décider. 

Au  sujet  des  engrais,  vous  m'avez  trouvé  un  peu 
absolu;  j'avoue  que  je  l'étais  de  parti  pris.  Je  crois 
qu'il  est  bien  moins  nécessaire  de  pousser  à  leur  emploi 
Jes  amateurs  novices  en  useront  toujours  trop)  que  de 
signaler  les  inconvénients  de  l'abus,  ce  terrible  danger 
si  difficile  à  faire  comprendre  aux  ignorants  ;  et  pour 
moi  ce  péril  doit  l'emporter  de  beaucoup  sur  les  avan- 
tages possibles.  Je  ne  doute  pas  que  les  engrais  ne 
puissent  être  utiles,  soit  pour  certaines  espèces  en  quan- 
tités modérées,  soit  pour  stimuler  une  plante  malade  ou 
mutilée,  quitte  à  réduire  progressivement  la  dose  après 
le  rétablissement;  mais  il  faudrait  d'abord  être  bien 
renseignés  sur  le  dosage  et  la  composition  des  engrais  à 
employer,  et  jusqu'ici  aucune  expérience  complète  n'a 
été  faite  dans  cette  voie.  Vous  rendrez  assurément  un 
grand  service  aux  cultivateurs  d'Orchidées  en  leur  four- 
nissant des  indications  exactes,  et  je  serai  très  heureux 
de  connaître  le  résultat  des  essais  que  vous  annoncez. 

C.   DE  M. 


lADHIKilCD    ^^"^:    ayant    dirigé  grande   exploitation,  connaissant  les    fleurs,  fruits,    légumes,    parcs, 
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JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

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LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.   : 

J.  LiNDEiN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Wauocque, 

H.  xV.  Roli-e,  G.MnEAU,ÉM.RoDiGAS,  de  PLYDï,FuiNCK,E.WALLAEm,  a.  [.i>de>-, 

Comte  de  Mop.an,  P.  Gloner,  G.  Jouis,  A.  Van  Imschoot,  Fr.  Desiîois, 

E.  S,  Ra>d,  D-"  Va?j  Cauwelaert,E.  Bungeroth,Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

Jules  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D'  Capart,  Comte  de  Bousies, 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  3Iax  Garnier, 

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Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 


Bureaux 


100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


Le  plus  beaUj  le  plus  exact  et  le  meilleur  marché  des  ouvrages  de  luxe 
périodiques  spéciaux  aux  Orchidées  ^> 


COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


Volume 


Aeraiithus  Leoiiis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Aei'icies  odoratum  var.  Dcmidoffi,  Aerides  Reichenbachi, 
Aganisia  tricolor,  Cataseliim  discolor,  Cataselum  ligrinum, 
Cattleya  aurea,  Cattleya  gultala  var.  Icopardina.  Callleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  maxima  var. 
Hrubyana,  Cattleya  nobilior  var.  Hiiguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Giiiberti,  Cypripedium 
Druryi,  Cypripedium  Lawrcnceaniim  var.  Hyeaniim,  Cypri- 
pedium œnanthum  siiperbum.  Cypripedium  sclligcrum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum,  Dendrobium  Fal- 
coneri,   Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium    thyrsitlorum, 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
Hora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanccanum  var.  supcr- 
bum.  Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubesccns,  Odontoglossum  Ruckerianum. 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi.  Phalae- 
nopsis  Sandcriana,  Phalaeiiopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  anteunifera.  Selenipedium  rcticulatum,  Spatho- 
glottis  Augustorum,  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendens, 
Trichopilia  suavis,  Vanda  Boxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sandcriana  var.  labello  viridi. 


Angraecum  Eilisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  BoUea  pulvinaris.  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Buiigerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mcndeli.  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana,  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchiktm.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracleosum, 
Dendrobium  inauditum.  Epidendrum  Randianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina.  Galeandra  tiaveola,  Laelia  elegans 
var.  Houtteana,  Masdevallia  Veitchi.  Miltonia  spectabilis  var. 
lineata,  Oncidium  cucuUatum,  Oncidium  Jonesianum,  Onci- 


"Voluine 

diiim  Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinci  granditlorum,  Odonto- 
glossum grande.  Odontoglossum  Lucianianum,  Odonto- 
glossum luteo-purpureum,  Odontoglossum  Roezli,  Odonto- 
glossum Schilicrianum,  Phalaenopsis  amabilis,  Plialaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumatrana,  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudalum 
giganteum,  Selenipedium  Schrôderae  var.  splendens,  Spa- 
ihoglottis  plicata,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  slrialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni,  Zygopelalum  rostratum, 


3me   Volume 


Aeridcs  Fieldingi,  AeraiUlies  [jiaiidillora,  Acrides  Houllc- 
lianuin,  Aganisia  cyanea.  Angraecum  Lilliioslacliys  Scdeiii, 
Aiigulou  iiiiiilora.  Brassavola  cucullala  var.  cuspidala.  IJulljo- 
])liylluiii  graiidilloium,  Calaselum  Bungerollii  var.  aureum. 
(hilaselum  Buiigcnillii  var.  Pottsianuni,  Cataseluni  ducipieiis, 
Calasetiini  pulclirum,  Caltleya  Gibeziae,  Caltleya  labiala  var. 
autumnalis,  Caltleya  virgiualis,  Clcisostoma  crassifolium. 
Cypiipedium  Arllmriaiium  var.  pallidmn.  Cypripcdium  (".aii- 
nartianum,  Cypripedium  Cuilisi,  Cypripediuni  Hairisiaiuiiu 
var.  superbuni,  (Cypripedium  Lceanum,  (Cypripedium  Mocnsi- 
anum,  Cypripedium  praestans.  Cypripedium  Vau  Houtlea- 
iium,    Cypripedium   villosum.  Cypripedium  (Seleiiipedium) 


Wallisi,  DeiKJroijium  purpureum  var.  caiididulum.  Dciidro- 
liiuin  rulril'eruiii.  Ueiidrobiiiin  .slrcliloieras  var.  Ilossiaiiuiii. 
loiiopsis  paniculata  var.  iiia\ima.  Masdevallia  marriira.  Masde- 
vallia  spectrum.  Miltoiiia  spoclabilis  Morciiaiia.  (Jiicidlmn 
ciiciropiioruni,  Oucidiiiiii  papilio  var.  majus,  Uucidiuiu  Plia- 
lacuopsis.  Odonloglossum  cilrosmum  var.  Devansayeaimm, 
Odonloglossum  crispum  var.  fasluosum.  Odonloglossum  cris- 
pum  vai'.Triaiiac.  Odonloglossum  cuspidaUim,  Odonloglossum 
Harryaiium .  Odonloglossum  odoralum  var.  bapliicanlum . 
Odonloglossum  Iriumplians,  Odonloglossum  Uro-Skinneri, 
Papliiuia  Lindeniana.  Paphinia  Modiglianiana,  Rodriguezia 
Buiigerolhi,  Vanda  superba. 


^me   Volume 


Aeridcs  quinquevulnerum,  Angraecum  sesquipedale,  Angu- 
loa  Clowesi,  Caltleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Caltleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Caltleya Mossiac  var.  Waroccpieana, 
Cirrliopetalum  pulclirum.  Coelogyne  cristata  var.  alba.  Com- 
parettia  falcala,  Cypripedium  bellatulum.  Cypripedium 
Ëlliollianum.  Cypripedium  Harrisiaimm  var.  polychromum. 
Cypripedium  Maslersianum,  Cypripedium  Mileauanum.  Deii- 
drobium  Bensouiac.  Uendrobiuui  densitlorum,  Epidendrum 
nemorale,  Laelia  majalis.  Lépiotes  bicolor,  Lycaslc  Skinneri 
var.  alba,  Masdevallia  lovarensis,  Millonia(Odout.)X  Bleuana, 
Mesospinidium  vulcanicum,  Nanodes  Medusae,  Odonloglos- 


sum Bleichrôderianum,  Odonloglossum  Cervantesi  lilacinum, 
Odonloglossum  Glonerianum,  Odonloglossum  Halli.  Odonlo- 
glossum Pescalorei  var.  Lindeiii.  Odonloglossum  latimacu- 
ialum,  Odonloglossum  radialum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  Warocqueaiium.  Oncidium  Forjjcsi 
maximum.  Oncidium  iiidifolium,  Oncidium  macranlluim, 
Pliaius  grandifolius.  Polystacliia  |)nbescens,  Selcnipediuni 
caudalum  var.  Alberlianum.  Soplironitis  grandillora.  Tlumia 
Marshalli,  Vanda  coerulea,  Vaiula  tricolor,  NVarrea  l,in- 
deuiana. 


^me  Volume 


Ada  auraYitiaca,  AeridesAugustianum,  Angraecum  citratum, 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calanlhe  Masuca,  Calanlhe  Veilchi, 
Calaselum  macrocarpum  var.chrysanlhum,  Caltleya  Trianae 
var.  purpurata,  Caltleya  Trianae  var.  M'»^  Marliu-Cahuzac, 
Caltleya  Trianae  var.  pallida.  Caltleya  Trianae  var.  striala, 
Caltleya  maxima  va--.  Malouana,  Cynibidium  Mastersi,  Cypri- 
pedium barbalo-Veitcliianum,  Cypripedium  nilens,  Cypri- 
pedium orphanum,  Dendrobium  crumenatum,  Dendrobium 
inl'udibulum,  Dendrobium  Mirbelianum,  Dendrobium  Pax- 
toni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lovvi,  Epidendrum  pris- 


matocarpum,  Epidendrum  vileliinum,  Gongora  maculala, 
Houlletia  Brocklehurstiana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  costala,  Masdevallia  ignea,  Millonia 
Blunli  var.  Lubbersiana,  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
hallianum,  Oncidium  sarcodes.  Odonloglossum  Boddaerlia- 
num,  Odonloglossum  Duvivierianum,  Odonloglossum  liasti- 
labium,  Odonloglossum  maxillaie.  Odonloglossum  odoiaUim 
var.  slriatum.  Odonloglossum  Schlesingerianum .  Plialao- 
nopsis  Schilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimlialliaiia, 
Zygopetalum  inlermedium,  Zygopelalum  Jorisianum. 


6™e  Volume  (six  livx*a.isoiis  pa.rues) 


Calanlhe  veratrifolia,  Calaselum  Rodigasianum,  Caltleya 
Eldorado,  Chysis  aurea,  Cirrliopetalum  Maslersianum,  Coelo- 
gyne ocellata  var,  maxima,  Coelogyne  pellasles,  Coryantlies 
Bungerotlii,  Cypripedium  Fraseri,  Cypripedium  praestans 
var.  Kimballianum,  Cypripediuni  superbiens,  Dendrobium 
Ualliousicanum,  Dendrobium  Devonianum,  Dendrobium  Gal- 


liceatium,  Dendrobium  superbum  var.  anosmum,  Masdevallia 
bella,  Masdevallia  Reichenbachiana.  Maxillaria  longisepala, 
Oncidium  Krameri,  Phaius  Humbloli,  Phalaenopsis  Esme- 
ralda  var.  candidula,  Selenipedium  grande,  Selenipcdiuni 
Sedeni  candidulum.  Stanliopea  oculata. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fiœé  comme  suit  : 

^'- Volume,  125  fr.;  2"^*^  Volume,  100  fr.;  3'"^  Volume,  ? 5  fr.;  4™^  Volume,  70  fr.;  5"'^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

gme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    QO    francs 
1^^  OiN  PEUT  S'ABONNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMENT. 


UN     NUMERO     SPECIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    20'"^    NUMERO    : 

rages 

Chronique  orchidéenne  mensuelle 309 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  X 313 

L'Hybridation  des  Orchidées 315 

Un  conseil 317 

Le  23™«  Meeting  de  L'Orchidéenne    .     .' 318 

Les  grandes  introductions  nouvelles.  —  II.  ' 320 

Miscellanées 321 

Culture  du  Miltonia  Roezli - 322 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  janvier 323 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEIGHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J,  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Paj-s-Bas. 


SECRÉTARIAT  ;    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES' 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M,  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  11  et  12  Janvier  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D''  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 


i"  JANVIER    i8gi  309 


CHRONIQUE    ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 


UNE  DES  PLUS  IMPORTANTES  COLLECTIONS  D'ORCHIDÉES  D'AN- 
GLETERRE, celle  de  M.  Harvey,  a  été  vendue  récemment  aux  enchères 
publiques.  Parmi  les  chiffres  les  plus  élevés  qui  aient  été  atteints,  citons  un  Cypri- 
pediiim  tesselatum  porphyreiun ,  vendu  1,916  francs  ;  un  Cypripediiim  Morganiae 
Bîtrfordiense,  1,338  francs;  un  Laelia  elegans  var.,  1,312  francs;  un  Laelia 
anceps  var.,  840  francs;  un  Laelia  anceps  Dawsoni,  787  francs;  un  Vanda  coertdea 
et  un  Coelogyne  cristata  alba,  chacun  7S7  francs,  etc.,  etc. 

Le  produit  total  de  la  vente  a  atteint  le  double  du  chiffre  que  fixaient  les 
prévisions  les  plus  optimistes. 

On  voit  que  la  faveur  et  la  valeur  commerciale  des  Orchidées  se  maintiennent 
toujours  au  même  niveau;  les  collections  de  cette  importance  sont  encore  rares 
sur  le  continent;  mais  il  est  visible  que  le  goût  et  la  connaissance  des  Orchidées 
y  progressent  depuis  quelques  années  très  rapidement,  et  tout  permet  de  croire 
que,  si  nous  sommes  encore  inférieurs  par  le  nombre,  nous  ne  le  sommes  plus 
par  la  qualité  à  nos  voisins  d'outre-Manche. 

* 

*  * 

LE  BILL  MAC-KINLEY,  qui  établit  des  droits  exorbitants  sur  un  grand 
nombre  de  produits  de  l'ancien  continent  à  leur  entrée  aux  États-Unis,  n'atteint 
pas  les  Orchidophiles;  en  effet,  les  Orchidées,  ainsi  que  les  Palmiers,  Azalées  et 
autres  plantes  cultivées  en  serre  pour  la  fleur  coupée  ou  pour  tout  autre  usage 
décoratif,  restent  jusqu'ici  exempts  de  droits. 

* 

*  * 

LA  TEMPERATURE  a  eu  le  mois  dernier  des  variations  d'une  brusquerie 
et  d'une  intensité  exceptionnelles.  Voici  quelques  chiffres  relevés  à  Bruxelles, 
à  3  heures  du  matin. Le 24  novembre:  11°  centigrades;  le  25,  3°  Yj;  le  26,  — 3°; 
le  27,  — 8°  Yzî  J^e  28,  —12°  Ya;  le  29,  — 10°;  le  30,  — 5°;  le  i"  décembre, 
—  9°Y2;  le  2,  — ô^Y^;  le  3,  —3°;  le  4,  — o°,5;  le  5,  —  o°,5;  le  6,  0°; 
le  7,  —2°  Y^;  le  8,  id.  :  le  9,   —6°   1/2;  le  10,   —7°  Y^;  le  11,  —  10°;   le    12, 


3IO  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES  " 

—  11°;  le  13,  —10°;  le  14,  —  9°  7^  ;  le  15,  —12°  7^  ;  le  16,  — 14°,5  ;  le  17, 

—  12°  'l-.;  le  18,   —7°  '1^;  le  ig,  —9°;  le  20,  —2°. 

* 

*  * 

LES  GOUTTES  D'EAU  qui  tombent  des  charpentes  des  serres,  surtout 
pendant  les  temps  froids,  importunent  souvent  les  visiteurs,  et  peuvent  être 
dangereuses  pour  la  santé  des  plantes  lorsque  ces  charpentes  sont  construites 
en  fer.  Un  amateur  des  plus  distingués,  M.  A.  Van  Imschoot,  nous  com- 
munique un  procédé  qu'il  a  employé  avec  beaucoup  de  succès  pour  éviter  cet 
inconvénient;  il  consiste  à  tendre  du  haut  de  chaque  charpente  jusqu'en  bas 
une  simple  ficelle;  l'humidité  en  se  condensant  vient  se  déverser  sur  la  corde; 
celle-ci  l'absorbe  et,  faisant  l'office  de  siphon,  la  dépose  à  son  extrémité. 

*      * 

CATTLEYA  REX.  Voici  une  nouveauté  qui  fera  sensation  à  la  saison  pro- 
chaine. C'est  une  espèce  tout  à  fait  distincte  de  toutes  celles  connues  jusqu'ici, 
et  qui  est  appelée  à  les  éclipser.  La  fleur  a  les  segments  d'un  blanc  crème,  les 
pétales  très  larges  et  d'une  forme  extrêmement  gracieuse;  le  labelle,  de  la 
même  nuance,  a  la  gorge  jaune  légèrement  orangé;  quant  au  lobe  antérieur, 
c'est  la  plus  admirable  combinaison  d'or  et  de  pourpre  velouté  que  nous  ayons 
jamais  contemplée. 

M.  J.  LiNDEN  a  réussi,  après  cinquante  années  d'efforts,  à  introduire  cette 
merveille,  et  le  nom  de  Cattleya  rex  lui  a  été  donné  pour  exprimer  l'éclatante 
supériorité  de  la  nouvelle  espèce;  il  est  pleinement  justifié. 

Ajoutons  que,  comme  il  était  facile  de  le  prévoir,  comme  on  l'a  fait  jadis 
pour  le  Bégonia  rex,  quelques  personnes  ont  déjà  protesté  contre  ce  nom  et  fait 
remarquer  avec  beaucoup  de  justesse  que  si  un  homme  s'appelle  rex,  une  femme 
s'appelle  regina.  Reste  à  savoir  s'il  y  a  ici  un  sexe,  ou  seulement  un  genre, 
comme  on  le  croyait  généralement;  et  encore  si,  le  sexe  étant  admis,  un 
Cattleya  serait  mâle  ou  femelle.  Nous  n'hésitons  pas  à  préférer,  quant  à  nous, 
le  nom  de  C.  rex,  qui  est  court,  très  net  et  très  euphonique,  et  nous  paraît  bien 
plus  pratique  que  l'autre  ;  l'incorrection,  si  c'en  est  une,  est  si  bien  dans  la 
nature,  ou  dans  la  tournure  de  notre  esprit,  que  personne  ne  songe  à  dire  : 
une  Cattleya,  une  MasdevaUia. 

*  * 

S.  M.  GUILLAUME  III,  Roi  des  Pays-Bas,  qui  est  décédé  le  mois  dernier  et 
à  qui  la  population  d'Amsterdam  a  fait  de  si  magnifiques  funérailles,  était  un 


l"    JANVIER    1891  311 


protecteur  éclairé  de  l'horticulture;  les  serres  qu'il  avait  fait  installer  à  son 
château  du  Loo  étaient  célèbres  en  Europe  et  renfermaient  des  spécimens 
remarquables  des  principales  plantes  des  tropiques. 

M.  DE  TCHIHATCHEFF,  le  naturaliste  bien  connu,  qui  est  décédé  récem- 
ment, a  laissé  par  testament  une  somme  de  100,000  francs  à  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris  pour  être  consacrée  à  des  encouragements  aux  explorations 
scientifiques  dans  les  régions  les  moins  connues  de  l'Asie. 

* 
*  * 

LA  CULTURE  SANS  DRAINAGE  est-elle  un  progrès  ou  un  de  ces  retours 
au  passé  dont  parlait  si  justement  AI.  de  Puydt  ?  Beaucoup  de  personnes 
inclineraient  à  penser  qu'elle  a  dû  être  expérimentée  au  début...  et  écartée,  il 
faut  bien  le  croire.  Cependant  nous  trouvons  dans  le  Gardening  World  du 
6  décembre  le  compte  rendu  d'essais  de  ce  genre  faits  par  deux  amateurs  sur 
des  Odontoglossum  Alexandrae,  et  qui,  nous  dit-on,  ont  produit  d'excellents 
résultats.  Les  plantes  étaient  empotées  dans  du  sphagnum,  de  la  terre  fibreuse 
et  des  feuilles  de  Rhododendron  (celles  de  chêne  ou  de  hêtre  conviennent 
également,  paraît-il),  et  la  seule  différence  observée  était  qu'elles  réclamaient 
des  arrosages  plus  prudemment  ménagés  pendant  l'hiver. 

Il  ne  reste  plus  qu'à  attendre  à  une  échéance  plus  éloignée  les  effets  de  ce 
procédé.  Disons  seulement  qu'il  n'est  pas  entièrement  nouveau;  déjà,  dans  le 
numéro  16  de  ce  journal,  M.  A.  Bleu  mentionnait  qu'il  avait,  depuis  long- 
temps, supprimé  tout  drainage  pour  toutes  les  Orchidées  cultivées  en  paniers; 
il  est  aisé  de  concevoir,  en  effet,  que  pour  ces  dernières  les  tessons  soient 
beaucoup  moins  indispensables. 

Au  fond,  d'ailleurs,  y  a~t-il  bien  là  des  théories  opposées?  S'il  s'agissait  de 
terre,  ce  ne  serait  pas  douteux;  mais  lorsque  le  compost  employé  comprend 
du  sphagnum  et  des  fibres,  qui  se  gonflent  quand  ils  sont  mouillés,  et  que  l'on 
peut  tasser  très  peu,  le  drainage  n'est  pas  indispensable,  par  ce  que  ce  com- 
post lui-même  fait  l'office  de  drainage.  Les  personnes  qui  ont  visité  nos  serres 
pendant  ces  derniers  mois  ont  pu  voir  plusieurs  Orchidées,  et  notamment  un 
Cattlcya  Warocqueana,  cultivées  dans  l'air  libre,  suspendues  simplement  à  un 
fil  de  cuivre  près  du  vitrage.  Si  une  Orchidée  vit  et  fleurit  très  bien  dans  ces 
conditions,  il  est  clair  qu'elle  doit  être  peu  exigeante  sur  la  nature  du  compost, 
pourvu  qu'elle  ne  soit  pas  no3-ée. 


312  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES.  —  Une  exposition  jubilaire  sera  organisée 
en  189T  par  la  Société  Néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Botanique,  pour  la 
célébration  de  son  centenaire;  elle  se  tiendra  à  Amsterdam  du  23  au  25  avril, 
et  doit  avoir,  paraît-il,  beaucoup  d'éclat. 

La  Société  Royale  d'Agriculture  et  de  Botanique  de  Gand  tiendra  les  10, 
II  et  12  mai  i8gi  une  exposition  horticole  dont  le  programme  comporte  un 
grand  nombre  de  prix,  dont  vingt-quatre  réservés  aux  Orchidées. 


* 
*  * 


NÉCROLOGIE.  Nous  devons  encore  signaler  ce  mois-ci  deux  pertes  cruelles 
pour  l'horticulture,  celle  de  M.  José  Triana,  le  naturahste  bien  connu,  auteur 
de  la  Flore  de  Colombie,  qu'il  ne  put  malheureusement  pas  achever  entièrement, 
et  celle  de  M.  Shirley  Hibberd,  directeur  de  l'important  journal  anglais 
The  Gardeners'  Magazine,  l'un  des  membres  les  plus  compétents  de  la  presse 
horticole  d'Outre-Manche,  et  l'un  des  hommes  qui,  à  tous  égards,  l'ont  le  plus 
honorée. 


* 
*  * 


LE  JOURNAL  DES  ORCHIDÉES  commencera  dans  son  prochain  numéro 
une  série  d'études  de  botanique  élémentaire  sur  les  Orchidées,  dues  à  la  plume 
d'un  auteur  des  plus  autorisés,  et  qui  trouveront,  nous  en  sommes  persuadés, 
un  accueil  favorable  auprès  de  nos  lecteurs. 

Ainsi  se  trouveront  tracées  d'une  façon  complète  les  grandes  lignes  du 
programme  que  nous  nous  proposons  de  remplir,  et  qui  n'est  encore  qu'ébauché, 
tant  la  matière  est  vaste. 

Nous  espérons  que  nos  lecteurs,  dont  nous  avons  reçu  déjà  tant  de  marques 
précieuses  d'intérêt  et  de  bienveillante  attention,  voudront  bien  nous  conserver 
la  même  faveur,  et  nous  prions  instamment  ceux  d'entre  eux  qui  verraient  dans 
le  Journal  des  Orchidées  une  lacune  à  combler,  une  amélioration  à  réaliser,  de 
nous  exprimer  leur  désir;  nous  serons  toujours  empressés  à  leur  donner  satis- 
faction dans  la  mesure  du  possible. 


18Q1 

Lucien  Linden 


I^""    JANVIER    189I  313 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
X.  —  Inutilité  des  serres  spéciales  pour  la  culture  des  Orchidées 

Les  Orchidées,  connues  et  admirées  depuis  si  longtemps,  sont  les  plantes 
qui  ont  eu  le  plus  de  peine  à  se  faire  apprécier  des  amateurs.  Tout  semblait 
conspirer  contre  elles.  D'abord  la  chaleur  que  chacun  exagérait  à  l'envi;  dans 
le  principe,  l'étuve  semblait  nécessaire;  aussi,  les  Orchidées  y  mouraient  en 
foule.  Plus  tard,  la  culture  fut  mieux  connue,  on  chauffa  moins,  on  aéra  davan- 
tage et  les  plantes  prospérèrent.  Nos  voisins,  nos  maîtres  en  Orchidocultiire, 
profitèrent  de  ces  données,  progressèrent  chaque  jour  et  longtemps,  pendant 
trente  à  quarante  ans  peut-être,  furent  presque  seuls  à  cultiver  les  Orchidées. 
Le  reste  du  continent,  enfin,  s'adonna  à  cette  intéressante  culture  et  peu  à  peu, 
depuis  vingt  ans  environ,  de  belles  collections  s'y  établirent.  Néanmoins  on  ne 
peut  dire,  pour  le  Nord  de  la  France,  que  cette  culture  se  vulgarise:  beaucoup 
d'amateurs  ont  encore  peur  des  Orchidées. 

Ils  en  ont  peur,  parce  que  des  légendes  ont  été  répandues  autrefois  au 
sujet  de  cette  culture,  et  que  ces  fables  ne  sont  pas  encore  assez  nettement 
condamnées. 

On  leur  a  dit  d'abord  qu'il  fallait  à  ces  gracieuses  filles  de  l'air  une  tempéra- 
ture énorme,  c'était  faux;  puis  qu'un  jardinier  spécial  était  nécessaire,  ce  n'était 
pas  exact;  un  jardinier  intelligent  en  sort  toujours;  puis,  enfin,  qu'il  faut  des 
serres  spéciales,  c'est  encore  une  erreur.  Sans  doute,  l'horticulteur  trouvera 
avantage,  pour  l'ordre  et  le  règlement  de  son  établissement,  à  séparer  ses 
Orchidées,  s'il  en  possède  suffisamment,  des  autres  plantes.  Il  fera  ses  serres 
aux  Orchidées  comme  ses  serres  à  Palmiers,  à  Fougères,  à  Camellias,  aux 
Azalées,  aux  plantes  molles,  aux  plantes  de  la  Nouvelle  Hollande,  etc. 

Mais  l'amateur  n'est  pas  dans  le  même  cas,  il  a  une  serre  ou  deux,  même 
trois.  Il  cultive  pour  le  plaisir  des  yeux,  n'est-ce  pas?  Eh  bien,  ne  croyez-vous 
pas  qu'il  lui  est  possible  de  cultiver  les  Orchidées  d'importation  ou  établies, 
qu'il  a  achetées,  avec  ses  autres  plantes  ? 

Je   ne  doute  pas,  quant  à  moi,  que  les  autres   plantes  réclamant  la  même 


314  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

température  vivront  en  bons  camarades  avec  les  Orchidées.  Prenons  par 
exemple  la  serre  à  Orchidées  Indiennes  ou  des  tropiques,  de  l'Amérique  et  des 
îles.  Avec  les  Vanda,  les  .Angraecum,  les  Saccolabium,  les  Aerides,  les  Den- 
drobium,  les  Phajus,  les  Cyrtopodium ,  les  Vanilles,  les  Cypripedium,  etc., 
l'amateur  pourra  élever  pour  en  orner  la  serre  le  Cissus  discolor,  cette  liane  miroi- 
tante, les  Dioscorea,  les  Cyrtodeira,  les  Adiantum,  les  Maranta,  les  Dieffen- 
bachia,  les  Sonerila  et  les  Bertolonia,  les  Calamus  et  bien  d'autres  Palmiers  de 
haute  température ,  les  Philodendrum,  les  Pothos  et  bien  d'autres  Aroïdées,  en 
particulier  les  superbes  Anthurium.  Bien  d'autres  plantes  tropicales  y  tien- 
draient une  belle  place  et  ne  gêneraient  en  rien  les  Orchidées.  Le  joli  Oplis- 
menus  garnirait  le  tout  de  ses  gracieuses  tiges  colorées  de  blanc  ef  de  rose. 
Des  Cocos  Weddelliana  et  différentes  Sélaginelles  apporteraient  de  la  légèreté  au 
groupement. 

Dans  la  serre  tempérée,  des  Ficus,  des  Palmiers,  des  Fougères,  entr'autres 
les  Pteris  —  lesquels,  paraît-il,  se  chargent  volontiers  des  insectes  —  des 
Broméliacées  aux  coloris  chatoyants,  des  Alpiniées,  des  Bégonia,  des  Trades- 
cantia,  des  Graminées  exotiques,  etc.,  viendraient  embellir  l'aspect  peut-être 
un  peu  sec  des  Cattleya,  des  Laelia,  des  Oncidium,  des  Odontoglossum,  des 
Lycaste,  des  Orchidées  en  général,  lorsqu'elles  ne  sont  pas  en  fleurs.  Dans  la  serre 
froide  les  Masdevallia,  les  Odontoglossum  crispuni,  les  Epidendrum,  etc.,  ne 
seraient  pas  incommodés  d'avoir  comme  compagnes  des  Mélastomacées,  surtout 
les  gracieux  Monochaetum  ;  les  Gaevillea  et  les  Boronia  y  seraient  à  leur  place, 
car  il  ne  faut  pas  oublier  qu'une  serre  froide  à  Orchidées  ne  doit  jamais 
descendre  à  ^éro  comme  température. 

Les  Bégonia  suffrutiqueux  les  pareraient  de  leurs  nombreuses  fleurs,  pen- 
dant la  saison  hivernale,  le  Rogiera  cordata  au  doux  parfum,  les  Aspageria  aux 
fleurs  éclatantes,  les  Pimelea  aux  fleurs  soyeuses,  les  Ruellia,  les  Strelitzia,  les 
Pancratium,  les  Crinum,  les  Chvia,  que  sais-je  encore,  y  apporteraient  leur 
tribut  de  fleurs  et  de  pittoresque. 

La  seule    difficulté    —   c'en   est   une  plus  forte   pour  celui   qui   n'est  pas 

soigneux,  —  c'est  la  propreté  à  donner  constamment  à  tout  ce  mélange.  Pour 

facihter  ces  soins,   n'entassez  pas  trop  vos  plantes,   mes  chers   lecteurs,  et 

achetez,  n'achetez  que  du  bon  et  du  beau. 

Ad.  Van  den  Heede, 

Vice-Président  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du 
Nord  de  la  France, 


l"   JANVIER    i8gi 


315 


L  HYBRIDATION    DES    ORCHIDEES 

(Suite,  voir  p.  283) 

Voici  notamment  quelques  chiffres  que  nous  relevons  dans  une  note  commu- 
niquée par  M.  Bleu  à  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France  en  1884.  Ils 
se  rapportent  au  temps  nécessaire  pour  la  complète  maturation  : 


Angraemm  sesquipedale,  sept  mois. 
Cattleya  amethystina,  douze  mois, 

»         labiata,  treize  mois. 

»         Loddigesi,  dix  mois. 

»         bicolor,  dix  mois. 

»         gig^s,  seize  mois. 

»       labiata Pescatorei,  dix-sept  mois. 

»         Mossiae,  onze  mois. 

»        Percivaliana,  dix  mois. 

»         Warneri,  dix  mois. 
Cypripedium  Bullenianimi,  huit  mois. 

»  Chantini,  treize  mois. 

Laelia  purpurata,  de  neuf  à  dix  mois. 


Laelia  crispa,  onze  mois. 
»       Perrini,  dix-huit  mois. 
»       Pineli,  vingt  mois. 
Lépiotes  bicolor,  douze  mois. 
Lycaste  ieiragona,  cinq  mois. 
Odontoglossinn  vexillariiim,  huit  mois. 

»  grande,  six  mois. 

Oncidium  Papilio,  dix  mois. 
Peristeria  data,  huit  mois. 
Phalaenopsis  aviabilis,  six  mois. 

»  grandiflora  aurea,  six  mois. 

»  Schilleriana,  cinq  mois. 

Stanhopea  oculata,  cinq  mois. 


On  ne  doit  pas  perdre  de  vue,  cependant,  que  ces  données  sont  approxi- 
matives, et  que  la  graine  se  formera  et  mûrira  plus  ou  moins  rapidement  selon 
que  la  plante  sera  plus  ou  moins  vigoureuse,  et  surtout  selon  la  quantité  de 
chaleur  et  de  lumière  qu'elle  aura  reçue  pendant  cette  période.  Il  est  indis- 
pensable, en  effet,  qu'elle  soit  bien  exposée  au  soleil  depuis  la  fécondation 
jusqu'à  la  maturité  complète;  c'est  le  soleil  qui  fait  les  graines. 

Mentionnons  également  une  particularité  peu  connue,  que  M.  Bleu  a  vu 
confirmer  par  des  observations  répétées,  c'est  que  le  simple  enlèvement  des 
pollinies  produit  sur  la  fleur  dans  laquelle  on  l'a  opéré  un  effet  analogue  à 
celui  de  la  fécondation  elle-même,  mais  toutefois  plus  lent  à  se  manifester. 
Quelques  jours  après  qu'on  a  enlevé  les  masses  polliniques,  la  fleur  referme 
ses  sépales  et  ses  pétales,  et  elle  ne  tarde  pas  à  se  faner. 

Enfin  le  même  auteur  a  observé  que  le  temps  nécessaire  pour  le  complet 


3l6  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

développement  de  l'ovaire  et  la  formation  de  la  capsule  est  équivalent  au  tiers 
du  temps  exigé  pour  son  arrivée  à  maturité;  il  est  donc  intéressant  de  noter 
la  date  de  la  fécondation  pour  pouvoir  prévoir  à  peu  près  l'époque  où  la  graine 
sera  mûre;  il  arrive  parfois,  en  effet,  qu'une  capsule  déhiscente,  à  ce  moment, 
s'entrouvre  et  laisse  échapper  une  grande  partie  de  la  semence,  et  on  doit 
redoubler  de  surveillance  dès  que  la  coque  est  à  peu  près  sèche,  afin  d'éviter 
un  accident  de  ce  genre  ;  le  mieux  est  de  l'entourer  d'un  cornet  de  papier  à  sa 
base  pour  recueillir  les  graines. 

II.  —  Particularités  tenant  au  choix  des  plantes 

La  fructification  étant  pour  les  Orchidées  qui  vivent  sous  nos  climats  un 
effort  excessif  et  que  bien  peu  parviennent  à  accomplir  en  moins  d'une  année, 
il  est  indispensable  de  choisir  pour  les  y  soumettre  des  plantes  particulièrement 
vigoureuses;  mais  qu'on  ne  s'en  rapporte  pas,  à  ce  point  de  vue,  aux  indices 
fournis  par  la  frondaison  ou  le  nombre  des  pousses.  Il  arrive  fréquemment 
qu'une  plante  qui  a  fait  pendant  une  saison  une  croissance  luxuriante  ne  fleurit 
pas  à  la  saison  suivante;  ses  forces  ont  été  absorbées  par  les  pousses;  à  plus 
forte  raison  ne  saurait-elle  former  des  graines. 

Il  faut  donc  choisir  des  plantes  dont  la  croissance  n'a  pas  été  trop  abondante, 
pourvu  que  ce  ralentissement  ne  soit  pas  une  preuve  de  faiblesse.  Il  serait 
peut-être  utile,  toujours  au  même  point  de  vue,  de  retrancher  les  fleurs  non 
fécondées  pour  réserver  au  profit  des  autres  toute  l'activité  de  la  sève. 

Nous  avons  indiqué  plus  haut  une  des  règles  à  observer  en  ce  qui  concerne 
le  choix  des  sujets  dans  un  même  genre,  ou  dans  deux  genres  très  rapprochés. 
En  ce  qui  concerne  les  hybrides,  c'est  une  opinion  généralement  répandue 
qu'ils  sont  stériles,  et  il  arrive  assez  fréquemment  qu'ils  le  sont  en  effet  dans 
d'autres  familles  végétales;  toutefois  il  n'en  est  pas  ainsi  dans  la  famille  Orchi- 
déenne,  autant  du  moins  que  les  faits  déjà  acquis  permettent  d'en  juger.  Un 
grand  nombre  d'exemples,  notamment  dans  le  genre  Cypripedium,  sont  venus 
établir  que  les  hybrides  étaient  tout  aussi  féconds  que  les  espèces  naturelles;  il 
existe  même,  comme  le  Journal  des  Orchidées  le  signalait  récemment,  des  cas 
concluants  de  consanguinité. 

Mentionnons  également  que  dans  la  plupart  des  espèces,  on  obtient  iden- 
tiquement le  même  résultat  de  deux  croisements  inverses,  c'est-à-dire  en 
prenant  chacune  tour  à  tour  comme  porte  semence  et  comme  porte-pollen.  Il 


l"    JANVIER    1891  317 


est  nécessaire  assurément  de  réunir  un  grand  nombre  d'observations  pour  pou- 
voir établir  sur  ce  point  une  règle  assez  précise;  il  y  a  lieu  d'espérer,  ainsi  que 
l'a  annoncé  le  Journal  dans  son  n"  14,  que  cette  lacune  sera  prochainement 
comblée. 

Une  autre  matière  qu'il  serait  intéressant  d'approfondir,  c'est  la  fixité  des 
hybrides.  Les  produits  ainsi  obtenus  seront-ils  susceptibles  de  se  perpétuer 
par  semence?  Quelques  faits  permettraient  d'en  douter.  Nous  avons  entendu 
rapporter,  par  exemple,  que  des  graines  de  Calanthe  Veitchi  avaient  donné 
naissance  à  des  plantes  qui,  en  fleurissant,  reproduisirent  le  C.  vestita,  l'un 
des  parents  auxquels  la  plante-mère  devait  son  origine. 

(Sera  continué.) 


UN    CONSEIL 

Ne  jetez  jamais  aucun  morceau  d'Orchidée  susceptible  de  végéter,  c'est-à- 
dire  ayant  ce  qu'il  faut  pour  pousser,  avant  de  l'avoir  vu  fleurir,  dûssiez-vous 
attendre  pendant  plusieurs  années  la  floraison  de  la  plante. 

Lorsque,  il  y  a  quatre  ans,  je  commençais  à  m'occuper  d'Orchidées,  je  reçus 
un  jour  d'un  mien  ami  tout  un  lot  de  menus  morceaux  de  plantes  de  toute 
espèce.  Il  y  en  avait  de  si  malingres  et  de  si  chétifs  qu'une  personne,  qui 
visitait  ma  serre,  m'engagea  vivement  à  les  jeter  purement  et  simplement, 
affirmant  qu'il  me  faudrait  attendre  dix  ans  avant  d'en  voir  la  floraison,  si 
jamais  la  floraison  devait  se  produire.  Dans  le  nombre  se  trouvait  une  plante 
de  Laelia  purpurata  assez  misérable  et  dont  la  vie  ne  paraissait  tenir  qu'à  un  fil. 

Je  ne  sais  pourquoi  je  ne  suivis  pas  le  conseil  assurément  désintéressé  et 
sage  que  me  donnait  cette  personne  d'une  compétence  incontestée  en  fait  de 
culture.  Toujours  est-il  que  je  ne  jetai  rien  et  laissai  mes  bouts  de  plantes  végéter 
à  la  grâce  de  Dieu.  La  première  année  mon  Laelia  purpurata,  condamné  par 
la  Faculté,  me  donna  une  toute  petite  pousse,  un  tout  petit  bulbe.  La  seconde 
année  il  me  produisit  deux  bulbes  plus  forts  que  celui  de  l'année  précédente. 
Enfin,  la  troisième  année,  la  plante  qui  ne  devait  pas  fleurir  avant  dix  ans 
me  fleurit  avec  quatre  fleurs  sur  une  bulbe  d'une  taille  fort  présentable,  et  me 
donna  une  seconde  pousse  assez  forte  pour  me  permettre  d'espérer  l'année 
prochaine  deux  tiges  florales  de  belles  dimensions.  Pour  comble  de  bonheur 


3l8  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

la  variété  est  remarquablement  belle,  une  variété  tout  à  fait  de  choix,  laquelle, 
dans  un  des  meetings  de  L'Orchidéenne,  a  obtenu  un  certificat  de  Mérite  de 
première  classe  à  l'unanimité  sous  le  nom  de  Laclia  ptirpiirata  var.  Nelisi. 

D'autres  de  ces  menus  morceaux  de  plantes  dont  je  parlais  tout  à  l'heure 
m'ont  fleuri  avant  le  Laelia  purpurata  en  question,  quelques-uns  après  un  an, 
d'autres  après  deux  ans  de  culture  ;  tout  le  reste  est  en  bonne  voie  et  fleurira 
très  certainement  l'année  prochaine.  G.   Miteau. 


LE    2y    MEETING    DE    -^    L  ORCHIDEENNE    ?? 

Le  vingt-troisième  meeting  de  L'Orchidéenne  a  eu  lieu  le  dimanche  14  dé- 
cembre, par  un  temps  très  froid;  néanmoins  un  assez  grand  nombre  d'ama- 
teurs n'avaient  pas  craint  d'y  envoyer  un  choix  de  leurs  plus  belles  plantes,  et 
si  la  quantité  a  été  un  peu  inférieure  à  ce  qu'on  avait  admiré  dans  les  dernières 
réunions,  la  qualité  ne  laissait  place  à  aucun  regret  ni  à  aucune  comparaison 
désavantageuse.  Il  convient  de  citer  particulièrement  : 

Les  Cattleya  Warocqueana  distincts  et  de  coloris  merveilleusement  nuancé, 
le  beau  Vanda  Sanderiana  et  les  Cypripedium  de  culture  magnifique,  notam- 
ment un  superbe  C.  Arthurianum,  portant  seize  fleurs,  dé  M.  G.  Warocqué  ; 

La  série  des  Cypripedium  en  fleurs  coupées,  tous  de  variétés  supérieures 
comme  dimensions  et  comme  coloris,  C.  callosum  siiperhimi,  C.  Argus,  C.  insigne 
Chantini,  C.  Dauthieri,  C.  barbato-Veitchi,  C.  nitens,  C.  Leeannm  superbum, 
C.  microchilum,  etc.,  de  M.  du  Trieu  de  Terdonck  ; 

Les  Odontoghsswn  Boddaerti,  0.  Rossi  majus,  variété  remarquable,  O.  Claesia- 
num,  0.  Coradinei  splendens,  deux  formes  d'un  coloris  exquis,  Cattleya  Wa- 
rocqueana, C.  superba  splendens,  d'un  coloris  exceptionnel,  Calanthe  Veitchi, 
abondamment  fleuri,  Masdevallia  Veitchi  grandiflora,  Angraecum  pellucidum, 
Ansellia  Congoensis,  Scuticaria  Hadweni,  Cypripedium  Leeannm  superbum  et 
C.  Spicerianum,  et  le  Saccolabium  illustre,  de  M.  Linden  ; 

Le  Cypripedium  insigne  var.  Margaritae,  variété  bien  distincte,  au  sépale 
dorsal  curieusement  nuancé,  de  M.  Wallaert; 

Le  Cypripedium  Leeanum  var.  Burford  Lodge,  de  M.  G.  Miteau; 

UOdontoglossum  Halli  leucoglossum  bien  fleuri,  et  le  beau  Cypripedium 
t>eeanum  superbum,  de  M.  de  Lansberge; 


I"   JANVIER    1891  319 


Le  Laelia  albida  Mariae,  portant  trois  belles  grappes,  de  M.  Martin-Cahuzac; 

Les  Cypripedium  barbato-Veitchi,  C.  Barteti,  C.  SalUeri  Hyeaniim,  C.  insigne 
maximum,  et  les  beaux  Odontoglossum,  notamment  un  bel  hybride,  de  M.  le 
D''  Van  Cauwelaert. 

Le  jury,  présidé  par  AL  J.  Linden  ,  l'un  des  présidents  d'honneur  de  la 
Société,  se  composait  de  MM.  E.  Wallaert,  secrétaire,  Massangede  Louvrex 
et  G.  Miteau. 

Le  Comité  directeur  était  représenté  par  MM.  G.  Warocqué,  président, 
Lucien  Linden,  secrétaire,  et  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  trésorier. 

Le  jury  a  décerné  les  récompenses  suivantes  : 

Certificats  de  Mérite  de  i^^^  classe  aux  Cypripedium  insigne  Cha7itini,  de 
M.  du  Trieu  de  Terdonck,  à  l'unanimité;  Cypripedium  œnanthum  superbum,  de 
M.  DU  Trieu  de  Terdonck,  à  l'unanimité;  Cypripedium  nitens,  de  M.  du  Trieu 
de  Terdonck,  à  l'unanimité;  Cypripedium  insigne  Margaritae,  de  M.  Wallaert, 
à  l'unanimité;  Cypripedium  barbato-Veitchi,  de  M.  Van  Cauwelaert,  à  l'ima- 
nimité;  Cypripedium  Leeanum  Burford  Lodge,  de  M.  Miteau,  à  l'unanimité; 
Cattleya  Warocqueana,  de  M.  Warocqué,  à  l'unanimité;  Cattleya  Warocgueana, 
de  M.  Warocqué,  à  l'unanimité;  Cattleya  Warocqueana,  de  M.  Linden,  à  l'una- 
nimité; Cattleya  superba  splendens,  de  M.  Linden,  à  l'unanimité;  Laelia  albida 
Mariae,  de  M.  Martin-Cahuzac,  à  l'unanimité;  Odontoglossum  Claesianum,  de 
M.  Linden  à  l'unanimité;  Laelia  Eyermanniana,  de  M.  Linden;  Cypripedium 
Argus,  de  M.  du  Trieu  de  Terdonck;  Cypripedium  Leeanum  superbum,  de 
M.  DU  Trieu  de  Terdonck;  Vanda  Sanderiana,  de  M.  Warocqué;  Odonto- 
glossum hybride,  de  M.  Van  Cauwelaert;  Odontoglossum  Halli  leucoglossum, 
de  M.  DE  Lansberge;  Odontoglossum  Coradinei  splendens,  de  M.  Linden. 

Certificat  de  Mérite  de  2"^^  classe  aux  Calanthe  Veitchi,  de  M.  Linden; 
Odontoglossum  Alexandrae,  de  AL  Warocqué. 

Certificat  de  Culture  de  i''^  classe  aux  Cypripedium  insigne  Maulei,  de 
M.  Warocqué,  à  l'unanimité;  Cypripedium  Arthurianum,  de  M.  Warocqué, 
à  l'unanimité;  Cypripedium  Spicerianiim,  de  M.  Linden,  à  V unanimité;  Cypri- 
pedium Leeanum  superbum,  de  M.  Warocqué;  Cypripedium  Leeanum  superbum, 
de  M.  DE  Lansberge. 

Certificat  de  Culture  de  2^  classe  aux  Angraecum pellucidwn,  de  AL  Linden; 
Cattleya  Holfordi,  de  AL  Linden. 


320  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


LES  GRANDES  INTRODUCTIONS  NOUVELLES 

IL  —  CATTLEYA  REX  lind. 

Lors  de  ma  récente  visite  à  l'établissement  de  L'Horticulture  Inter- 
nationale, au  Parc  Léopold,  Bruxelles,  mon  attention  fut  attirée  par  un  petit 
groupe  de  Cattleya  dans  l'une  des  serres  d'Orchidées  nouvelles.  L'aspect  général 
de  ces  plantes  suggérait  l'idée  de  quelque  forme  extraordinairement  grande 
et  élancée  de  C.  labiata;  mais  on  me  dit  que  c'était  un  Cattleya  entièrement 
nouveau  à  grandes  fleurs,  qui,  bien  que  connu  deWALLis  et  décrit  par  lui  comme 
le  plus  splendide  des  Cattleya,  et  vu  également  auparavant  par  M.  J.  Linden 
au  cours  de  ses  voyages,  n'avait  jamais  été  importé  à  l'état  vivant.  M.  Linden, 
cependant,  avait  envoyé  à  plusieurs  reprises  des  collecteurs  à  sa  recherche 
depuis  son  retour  en  Belgique.  Enfin  l'un  des  collecteurs  de  L'Horticulture 
Internationale  réussit  dernièrement  à  découvrir  la  plante,  et  en  introduisit 
un  certain  nombre  d'exemplaires  en  bonne  santé;  l'un  d'eux  a  fleuri,  et  a 
pleinement  justifié  les  éloges  qu'on  en  avait  faits.  Je  viens  de  recevoir  une 
partie  de  l'inflorescence  composée  de  six  fleurs,  et  une  aquarelle  de  celle-ci; 
je  n'hésite  pas  à  dire  que  cette  plante  est  une  des  plus  magnifiques  que  la 
section  si  estimée  des  labiata  nous  ait  présentées  jusqu'ici. 

Les  sépales  ont  neuf  centimètres  de  longueur  et  deux  centimètres  de  largeur; 
ils  sont  blancs,  teintés  de  jaune  pâle  (jaune  primevère).  Les  pétales  ovales  ont 
neuf  centimètres  de  long  et  cinq  trois  quarts  de  large  ;  ils  sont  d'un  blanc  crème, 
avec  les  bords  ondulés  et  légèrement  dentelés.  Le  labelle,  qui  est  obscurément 
trilobé,  est  une  merveille  de  coloris.  Les  lobes  latéraux  repliés,  formant  le  tube 
autour  de  la  colonne  d'un  blanc  immaculé,  sont  d'un  blanc  crème  sur  les  bords, 
et  jaune  strié  de  rouge  à  la  partie  inférieure.  L'intérieur  du  tube  et  l'avant  du 
lobe  antérieur  sont  du  plus  éclatant  cramoisi,  veiné  d'une  façon  magnifique  de 
jaune  d'or.  Le  lobe  antérieur,  qui  est  gracieusement  étalé,  et  bordé  d'une 
frange  blanche,  est  d'une  teinte  cramoisie  allant  du  rose  au  pourpre  en  passant 
par  des  nuances  qui  forment  une  riche  marbrure. 

Au  premier  coup  d'œil,  je  ne  puis  mieux  comparer  la  nouvelle  plante  qu'au 
C.  Imschootiana,  pour  lequel  M.  le  baron  Schroder  a  reçu  récemment  un  cer- 


l"    JANVIER    1891  321 


tificat  de  première  classe,  à  la  Royal  Horticultural  Society;  toutefois  elle  est 
différente  de  celui-ci,  et  infiniment  supérieure  sous  tous  les  rapports.  Il  y  a  aussi 
dans  le  coloris  du  labelle  quelque  chose  qui  fait  penser  à  une  belle  forme  de 
C.  uiaxima.  Comme  port,  le  C.  rex  est  certainement  distinct;  ses  pseudo-bulbes 
minces  ont  souvent  trente-cinq  centimètres  de  hauteur,  et  la  feuille  unique 
oblongue  qu'ils  portent  est  à  peu  près  de  la  même  longueur. 

James  O'Brien. 


MISCELLANEES 

CALANTHE.  —  Un  certain  nombre  de  belles  formes  du  genre  Calanthe, 
notamment  les  C.  Veitchi,  C.  porphyrea,  sont  en  fleurs  actuellement,  et  entreront 
en  repos  dès  que  leur  floraison  sera  terminée. 

Il  est  à  remarquer  que  le  repos  est  plus  prononcé  chez  ces  espèces  qui  perdent 
les  feuilles  que  chez  beaucoup  d'autres  Orchidées,  notamment  celles  de  serre 
froide.  Les  plantes  qui  auraient  besoin  d'être  rempotées  pour  avoir  plus  d'espace 
pourront  être  retirées  du  compost  et  placées  dans  un  endroit  sec;  les  bulbes 
passeront  bien  l'hiver  dans  cet  état,  et  même  renfermés  dans  un  sac  de  papier, 
comme  les  Gloxinia,  à  condition  qu'on  les  ait  nettoyés  soigneusement  et  placés 
dans  un  endroit  suffisamment  sec,  à  une  température  de  5°  à  10°  centigrades. 
On  les  replantera  au  mois  de  mars,  et  la  végétation  reprendra  vigoureusement 
à  cette  époque. 

*  * 

PRÉCAUTIONS  CONTRE  LE  FROID.  —  L'hiver,  qui  a  débuté  si  brusque- 
ment, paraît  devoir  être  fécond  en  surprises  et  en  alternatives  de  chaud  et  de 
froid.  Il  est  prudent  de  prendre  des  précautions  contre  les  chûtes  inopinées  de 
la  température  ou  les  accidents  qui  pourraient  survenir  dans  l'appareil  de 
chauffage,  et  d'avoir  toujours  un  ou  plusieurs  poêles  disponibles  qu'on  installera 
en  cas  de  besoin.  Une  perte  de  temps  de  quelques  heures,  en  pareil  cas,  peut 
avoir  de  graves  conséquences. 

Nous  avons  eu  souvent  l'occasion  de  dire  combien  la  lumière  est  nécessaire 
aux  Orchidées,  et  nous  avons  recommandé  de  placer  les  paniers  ou  les  pots  aussi 
près  que  possible  du  vitrage.  Il  peut  cependant  y  avoir  quelque  inconvénient  à 
les  placer  trop  près  pendant  les  grands  froids,  et  dans  la  saison  rigoureuse  que 
nous  traversons  les  cultivateurs  feront  bien  de  s'assurer  que  leurs  plantes  ne 
risquent  pas  de  geler,  les  vitres  étant  toujours  extrêmement  froides  en  hiver. 


322  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

En  tout  cas  cette  disposition  n'ayant  plus  aucune  utilité  pendant  la  nuit, 
nous  conseillons  à  ceux  de  nos  lecteurs  qui  craindraient  quelque  accident  de 
ce  genre  de  déplacer  tous  les  soirs  les  plantes  qui  sont  contre  le  vitrage  et  de 
les  descendre  jusqu'au  matin  dans  une  partie  plus  chaude  de  leur  serre. 

*  * 

CONSERVATION' DES  ÉTIQUETTES  DE  BOIS.  —  Un  des  moyens  les 
plus  propres  à  conserver  les  étiquettes  employées  pour  inscrire  les  noms  des 
plantes  consiste  à  les  injecter  d'une  solution  de  sulfate  de  cuivre.  C'est  un 
corps  très  répandu  dans  le  commerce,  et  qui  se  vend  à  un  prix  très  modéré. 
On  en  mettra  environ  20  grammes  dans  un  litre  d'eau,  de  façon  que  le  liquide 
ait  une  couleur  bleue  assez  foncée. 

Il  ne  suffit  pas  que  le  bois  en  soit  mouillé  à  la  surface,  il  faut  que  la  solution 
le  pénètre  également  à  l'intérieur  ;  pour  cela,  il  est  bon  de  le  laisser  plonger 
assez  longtemps,  et  il  est  préférable  encore  de  le  mettre  dans  un  récipient  où 
l'on  comprime  le  liquide,  au  moyen  d'une  presse  hydraulique  par  exemple. 
Toutefois  ce  n'est  pas  toujours  très  facile;  on  peut  du  moins  choisir  un  bois 
mou  et  poreux,  comme  le  sapin,  qui  sera  aisément  injecté  ;  les  bois  durs, 
comme  le  chêne,  ne  se  pénétreraient  que  très  difficilement. 


CULTURE    DU    MILTONIA    ROEZLI 

Cette  charmante  Orchidée,  que  connaissent  et  apprécient  tous  les  orchido- 
philes,  est  rarement  cultivée  comme  elle  devrait  l'être.  Dans  mes  cultures  elle 
donne  les  meilleurs  résultats;  elle  croît  avec  vig^ueur  et  fournit  une  floraison 
abondante.  En  communiquant  aux  lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  le  procédé 
que  je  suis  pour  ce  Miltonia,  mieux  connu  chez  nous  sous  le  nom  d'Odonto- 
glossum,  je  n'ai  pas  l'intention  de  leur  faire  la  leçon  ;  je  désire  simplement  les 
rendre  attentifs  à  une  culture  spéciale  qui  trouvera  peut-être  son  application 
pour  d'autres  espèces. 

J'emploie  pour  la  plante  qui  m'occupe,  comme  pour  les  Odontoglossum  en 
général,  moitié  terre  fibreuse  et  moitié  sphagnum  vivant;  un  quart  des  pots 
est  rempli  de  tessons  bien  lavés.  Les  plantes  sont  placées  sur  une  tablette,  près 
du  vitrage,  sur  des  pots  vides  ayant  dix  à  douze  centimètres  de  hauteur;  de 
cette  façon  elles  sont  bien  dégagées  et  l'air  circule   librement  autour  d'elles. 


I®""   JANVIER    1891  323 


Le  Miltonia  (Odontoglossum)  Roezli  demande  beaucoup  de  chaleur,  soit  de  15  à 
20°  c.  en  hiver.  Durant  la  végétation,  les  arrosages  seront  fréquents;  mais  au 
moment  de  la  floraison  on  les  diminue  beaucoup  et  l'on  suspend  les  seringages. 

Il  arrive  souvent  que  la  grise  se  produit  sur  les  feuilles;  pour  la  faire  dispa- 
raître, on  trempera  la  plante  dans  un  mélange  de  moitié  eau  et  moitié  jus  de 
tabac  avec  addition  d'un  peu  de  soufre  en  poudre.  Après  l'opération,  on  tient  la 
plante  couchée  pour  la  faire  égoutter  et  laisser  sécher  les  feuilles;  il  ne  faut  pas 
que  le  jus  de  tabac  aille  jusqu'aux  racines  auxquelles  il  serait  funeste.  Les 
feuilles  ne  supportent  pas  bien  le  lavage;  elles  sont  fort  délicates;  le  frottement 
affaiblirait  la  nervure  centrale  et  déterminerait  leur  inclinaison. 

Après  la  floraison  et  un  peu  avant  la  nouvelle  pousse,  j'ai  soin  d'arroser  les 
plantes  à  l'engrais  liquide.  Cet  engrais,  qui  produit  le  meilleur  résultat,  se 
compose  de  cinq  litres  purin  ou  bouse  de  vache  et  deux  litres  gadoue  (ou  engrais 
humain)  mêlés  dans  trente  litres  d'eau;  le  tout  est  mis  dans  une  cuvelle  en  bois 
et  y  séjourne  de  trois  à  quatre  semaines  avant  qu'on  en  fasse  usage.  Lors  de 
l'emploi,  le  mélange  est  bien  remué,  et  immédiatement  après,  la  plante  est 
légèrement  bassinée  à  la  pomme  ou  à  la  seringue.  J'ajoute  que  cet  arrosage 
à  l'engrais  peut  être  répété  deux  ou  trois  fois  dans  le  courant  de  l'année. 

Je  sais  parfaitement  que  beaucoup  d'orchidophiles  redoutent  l'emploi  des 
engrais  pour  leurs  plantes  de  prédilection,  et  il  est  certain  que  tous  les  engrais 
ne  conviennent  pas  aux  Orchidées;  le  fait  est  que  celui  que  je  viens  d'indiquer 
est  le  seul  qui  m'ait  donné  des  résultats  aussi  favorables  et  le  Miltonia  {Odonto- 
glossum) Roezli  doit  à  ce  traitement  l'état  de  prospérité  constante  qu'on  peut 
lui  voir  dans  mes  cultures. 

Une  longue  expérience  me  permet  d'ajouter  que  toutes  les  Orchidées 
n'exigent  pas  cette  nourriture;  mais  je  pourrai  ultérieurement  en  indiquer  une 
série  d'autres  qui  s'en  trouvent  fort  bien  jusqu'à  présent.  Je  soumets  au  même 
traitement  les  Miltonia  vexillaria  tout  en  leur  ménageant  plus  d'air  et  moins 
de  chaleur.  A.   Dallière. 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIÈRE  QUINZAINE  DE  JANVIER 

Serre  froide.  —  Aucun  changement  à  signaler.  Les  indications  données  pré- 
cédemment s'appliqueront  jusqu'à  la  fin  de  février. 

Les  principales  plantes  en  fleurs  actuellement  sont  les  Odontoglossum  Rossi, 


324  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDEES 

crispum,  Pescatorei,  grande,  Andersoni,  Harryanwn,  constricUim,  triptidians, 
Lindleyanuin,  Boddaerti,  bictonense,  Cervantesi ,  etc.  ;  Masdevallia  Wagneri, 
Veitchi,  Chimaera,  ignea  et  M.  tovarensis,  d'un  blanc  immaculé,  Mesospinidium 
viUcanicum,  Cypripedium  insigne  et  ses  nombreuses  variétés,  Sophronitis  grandi- 
jlora,  Oncidinin  macranthmn,  cheirophoruin,  ornithorhynchum,  cuciillaUtm,  tigri- 
num,  MaxiUaria  picta,   d'un  parfum  si  pénétrant,  etc. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cattleya  Trianac  forment  actuellement  leurs  boutons 
et  ne  vont  pas  tarder  à  fleurir;  c'est  une  des  espèces  les  plus  riches  en  belles 
variétés,  hes  Laelia  puuiila,  praestans,  etc.,  finissent  au  contraire  leur  floraison. 
Les  Cattleya  et  Laelia  devront  recevoir  des  arrosages  un  peu  plus  fréquents, 
mais  encore  très  prudemments  dispensés,  lorsque  leurs  jeunes  racines  commen- 
ceront à  pousser.  Surveiller  attentivement  les  insectes,  notamment  les  pucerons 
verts,  dont  l'apparition  coïncide  souvent  avec  celle  des  jeunes  pousses,  et  qui 
pourraient  leur  causer  de  grands  dommages. 

Serre  chaude.  — Donner  un  peu  plus  d'eau  que  par  le  passé  aux  Dendrobium, 
notamment  D.  Wardianum,  qui  forment  actuellement  leurs  boutons. 

Les  Cypripedium  caudatum,  C.  villosnm,  C.  Dominyi,  C.  Roezli,  croissent 
vigoureusement  dans  une  atmosphère  très  humide,  et  chauffée  modérément 
pendant  l'hiver. 

Les  Cattleya  Warocqueana  continuent  à  embaumer  les  serres  et  à  les  embellir 
de  leur  merveilleuse  floraison. 

Le  Cattleya  Warneri,  une  des  plus  belles  espèces  fleurissant  l'été,  commence 
à  former  ses  pousses  et  ne  devra  pas  être  tenu  trop  sec. 

Les  Phalaenopsis  sont  actuellement  les  plus  beaux  ornements  de  la  haute 
serre  chaude.  Pour  bien  les  cultiver,  il  est  indispensable  de  leur  donner  beau- 
coup d'humidité;  ils  réclament  d'ailleurs  beaucoup  moins  d'air  que  les  autres 
Orchidées,  et  le  local  qui  leur  convient  le  mieux  est  une  serre  petite  et  basse, 
où  ils  pourront  être  placés  aussi  près  que  possible  du  vitrage  et  tenus  à  l'étouffée. 

Les  Vanda  Hookeri,  V.  teres,  V.  Vandarum  réussissent  bien  sous  le  même 
traitement,  mais  doivent  être  seringues  assez  fréquemment. 

Il  est  bon  de  couvrir  les  serres  pendant  les  nuits  froides  pour  éviter  la  conden- 
sation d'une  grande  partie  de  l'humidité  sur  les  vitres. 


L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE 

SERRE    D'ORCHIDÉES    D'OCCASION 

Vendues  à  plus  de  50  pour  ceiit  de  Rabais 


XROISIÈME       I.ISXE 

No. 

Fr. 

Nos 

Fr. 

N«s 

Fr. 

501. 

Acropera  Loddigesi     . 

3 

0. 

547.  Cattlej 

a  Eldorado  .     . 

7 

0. 

593.  Dendrobium  thyrsiflorum  3 

502. 

n 

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2 

» 

548. 

» 

» 

6 

1) 

594. 

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503. 

Aerides  affine    .     .     . 

2 

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549. 

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6 

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595. 

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2 

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1) 

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Holfordi   .     . 

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506. 

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552. 

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6 

1. 

598. 

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507. 

» 

crispum  Lind- 

» 

553. 

0 

Dormam'ana  . 

6 

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599. 

« 

nobile        .       3 

leyanum 

5 

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554. 

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6 

1) 

600. 

« 

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508. 

Angraecum  sesquipedale  8  | 

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555. 

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Bowringiana . 

5 

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601. 

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509. 

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6 

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556. 

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Mendeli    .     . 

4 

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602. 

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510. 

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7 

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557. 

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1) 

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603. 

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f'ormosum .       5 

511. 

Anguloa 

Clowesi     .     . 

5 

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558. 

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4 

0 

604. 

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512. 

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5 

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559. 

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4 

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607. 

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617. 

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526. 

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573. 

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i> 

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')  D'Escragnolleana    l 

527. 

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574. 

II 

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528. 

» 

'>    .     .     . 

7 

» 

575. 

Cattleya  superba    . 

.       6 

1) 

621. 

Gongoi'a 

species     .     .       i 

529. 

» 

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6 

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576. 

n 

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.       6 

» 

622. 

» 

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530. 

Catasetum  raacrocarpu 

m    4 

« 

577. 

» 

labiata 

.      6 

» 

623. 

>, 

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531. 

» 

species  . 

3 

n 

578. 

Cymbidium  aloëfoliun 

1      6 

« 

624. 

Epidendrum  vitellinum 

532. 

» 

» 

2 

» 

579. 

Cypri 

pediumbarbatui 

n      2 

11 

625. 

„ 

» 

533. 

» 

Bungerothi 

8 

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.      2 

« 

626. 

„ 

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534. 

Cattleyi 

1  aurea  .     . 

7 

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581. 

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.      2 

» 

627. 

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535. 

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»                 « 

.       1 

., 

628. 

n 

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536. 

» 

Dowiana   . 

.       6 

» 

583. 

1)                 » 

.       1 

» 

629. 

» 

» 

537. 

» 

» 

.       6 

» 

584. 

»                 1) 

.       1 

» 

630. 

» 

sceptrum 

538. 

» 

Gaskelliana 

.       5 

» 

585. 

»   Lawrencean 

um  3 

» 

631. 

» 

» 

539 

M 

» 

.       5 

» 

586. 

1)                         n 

.       3 

.. 

632. 

Laelia  purpurata     ,     , 

540 

1) 

gigas    .     . 

.      6 

» 

587. 

1)                         n 

.       3 

» 

633. 

1) 

1)            , 

541 

» 

« 

.       6 

» 

588. 

n                          1) 

.       3 

» 

634. 

1) 

1) 

542 

" 

imperialis 

.       8 

1) 

589. 

Cypr 

pedium  Lawrer 

1- 

II 

035. 

.. 

(6    pi. 

543 

« 

» 

7 

ceanuni 

.       3 

imp.) 

544 

.  Cattlej 

a  maxima    . 

.       8 

» 

590. 

»                 » 

.       3 

» 

636. 

„ 

545 

» 

» 

.      8 

» 

591. 

»         callosum 

.       4 

1) 

637 

0 

„ 

546 

. 

» 

.      7 

» 

592. 

»                 » 

.       4 

» 

638. 

» 

•> 

639. 
040. 
()41. 
042. 
643. 
644. 
645. 
646. 
647. 
648. 
649. 
650. 
651. 
652. 
653. 
654. 
655. 
656. 
657. 
658. 
659. 
660. 
661. 
GG2. 
663. 
664. 
665. 
066. 
607. 
008. 
009. 
070. 
671. 
672. 
673. 
674. 
675. 
070. 
677. 
673. 
679. 
680. 
681. 
682. 
683. 
684. 
685. 
686. 
687. 
688. 
689. 
690. 
691. 
692. 
693. 


Laelia  purpurata 


anceps. 


»  autumnalis 

»  peduncularis 

..  majalis 

«  Perrini 
»  » 

«  cinnabarina 

Ly caste  Skinneri     . 

»  u 

»  M 

»         aromatica. 
Masdevallia  Ilarrjana 


»  civilis . 

Maxillaria     nigrescens 


Odontogloss.  Alexaiid 


rande 


»    hastilaliium 
1)  » 

»  Halli.     . 
«  coronarium 


1)  tripudians 


Fr. 

8 
8 
8 
8 
8 
8 


N«» 

Fr. 

Nos 

Fr. 

694. 

Odontoglossum  tripudians  8 

0 

748. 

Oiicidium  praetextum 

2 

095. 

« 

bictoniense 

4 

>. 

749. 

»           varicosuin. 

2 

090. 

0 

1) 

4 

« 

750. 

» 

2 

007. 

» 

nebulosum 

4 

» 

751. 

»  aiiipliatiini  luijus 

3 

698. 

» 

» 

3 

« 

752. 

Sophronitis  grandiflora 

3 

699. 

» 

Ehrenbergi 

1 

1) 

753. 

»                     » 

3 

700. 

n 

» 

1 

» 

754. 

»                     » 

3 

701. 

» 

» 

1 

» 

755. 

Stanhopea  Wardi  .     . 

3 

702. 

» 

cordatum 

3 

.. 

756. 

.)       .     . 

o 

703. 

.. 

.. 

3 

» 

757. 

»                                  M              .          . 

3 

704. 

» 

» 

3 

.' 

758. 

n                     1)          .       . 

3 

705. 

» 

» 

3 

.. 

759. 

Rodriguezia  Bungerothi 

5 

706. 

.. 

Cervantesi 

2 

» 

760. 

Saccolabium  illustre   . 

4 

707. 

.. 

■^ 

2 

1) 

761. 

n                        » 

4 

708. 

» 

» 

2 

» 

762. 

». 

2 

709. 

.. 

.) 

2 

» 

763. 

>'  Cauibodgeanum 

6 

710. 

« 

» 

2 

.. 

764. 

» 

6 

711. 

» 

Rossi  majus 

2 

•■ 

765. 

»             » 

0 

712. 

.. 

» 

2 

.. 

766. 

>■ 

4 

713. 

» 

» 

2 

.) 

767. 

» 

o 

714. 

» 

« 

2 

» 

768. 

Vanda  Batemanni  .     . 

5 

715. 

.. 

» 

2 

1) 

769. 

»               ))             .     . 

5 

716. 

» 

.. 

2 

>) 

770. 

»               »             .     . 

5 

717. 

., 

Londesborou 

- 

» 

771. 

»       suavis 

5 

ghianum 

3 

» 

772. 

... 

5 

718. 

.. 

.. 

3 

.. 

773. 

»           "            ... 

5 

719. 

.. 

1) 

3 

.> 

774. 

tricolor    .     .     . 

5 

720. 

Oncidi 

um 

incurvura 

2 

» 

775. 

... 

5 

721. 

« 

.. 

.       2 

» 

776. 

.)         ... 

4 

722. 

» 

» 

2 

» 

777. 

Saccolabium  coeleste  . 

7 

723. 

» 

.. 

2 

.. 

778. 

,, 

7 

724. 

« 

ornitlioryncliun 

1      2 

» 

779. 

Zygopetalum  Gautieri 

8 

725. 

» 

Lanceanum 

4 

« 

780. 

,. 

G 

726. 

» 

» 

2 

» 

781. 

»             criuitum. 

3 

727. 

» 

n 

2 

» 

782. 

Trichopilia  suavis  .     . 

4 

728. 

« 

cucuUatum 

4 

« 

783. 

Vanda  teres  .... 

2 

729. 

« 

« 

4 

» 

784. 

»         »      .     .     .     , 

2 

730. 

n 

» 

4 

» 

785. 

Epidendrum  laiiipes    . 

3 

731. 

» 

)i 

4 

., 

786. 

»           ciliolare   . 

4 

732. 

> 

» 

4 

» 

787. 

Laelia  tlava    .... 

5 

733. 

» 

trichodes 

2 

o 

788. 

Warscewiczella  discolor 

3 

734. 

M 

1) 

2 

II 

789. 

n                            » 

2 

735. 

» 

» 

2 

» 

790. 

Paphinia  Lindeni    .     . 

8 

730. 

» 

» 

2 

» 

791. 

Trichocentrum     albo- 

737. 

M 

1) 

2 

purpureum     .     .     . 

5 

738. 

» 

» 

2 

» 

792. 

Cattleya    citrina     .     . 

3 

739. 

» 

concolor 

3 

» 

793. 

»             »         .     . 

3 

740. 

» 

» 

2 

,. 

794. 

1)            »         .     . 

2 

741. 

» 

truUiferum 

3 

» 

795. 

«         .     . 

2 

742. 

1) 

Jonesianum 

2 

.. 

796. 

Oncidium  micropogon. 

3 

743. 

» 

» 

2 

» 

797. 

»                 I) 

2 

744. 

» 

flabellulatum 

3 

» 

798. 

Epidendrum  species. 

3 

745. 

» 

» 

3 

» 

799. 

»                   » 

3 

740. 

» 

praetextun 

1      2 

I) 

800. 

»                   »      . 

3 

747. 

» 

» 

2 

PETITE    CORRESPONDANCE 


M.  A.  10.  —  Nous  ne  sommes  nullement  surpris  du 
fait  que  vous  nous  citez  ;  un  Oncidhon  ornithorhynchum 
actuellement  en  fleurs  chez  M.  Miteau  porte  676  fleurs 
sur  (juati'e  grappes  ramitiées  ;  ce  n'est  d'ailleurs  qu'une 
petite  plante  ayant  onze  bulbes  de  dimensions  très 
ordinaires. 

*  '  * 

M.  C.  —  Nous  ne  saurions  vous ,  renseigner  d'une 
façon  précise  au  sujet  d'un  cas  particulier  sans  avoir 
sous  les  yeux  la  plante  dont  il  s'agit  ;  mais  en  principe, 
et  d'une  façon  générale,  lorsqu'on  veut  hâter  la  florai- 
son d'une  plante,  il  convient  de  lui  donner  beaucoup 
de  lumière  et  de  soleil,  et  de  la  soumettre  à  une  tem- 
pérature un  peu  plus  élevée  que  d'ordinaire. 

Pour  retarder  la  floraison,  au  contraire,  il  faut  mettre 
la  plante  dans  une  serre  un  peu  plus  froide  ;  il  en  est 
de  même  des  fleurs  que  l'on  désire  conserver  longtemps 
fraîches. 

Il  n'est  pas  mauvais  de  tenir  les  plantes  un  peu 
sèches  avant  la  floraison  ;  lorsque  les  boutons  sont 
formés,  on  peut  recommencer  à  donner  des  arrosages 
modérés. 

Nous  ne  saurions,  en  aucun  cas,  conseiller  de  tenir 
les  plantes  à  l'ombre,  les  Orchidées  ont  liesoin  de 
lumière  en  tout  temps,  mais  surtout  au  moment  de  la 
formation  des  boutons  ;  les  fleurs  avorteraient  ou 
seraient  très  mal  venues  si  la  plante  avait  été  privée  de 
lumière  et  de  soleil. 

*  * 

H.  W.  —  1°  C'est  le  Maxillaria  picta,  espèce  de  serre 
tempérée,  qui  produit  un  très  grand  nombre  de  fleurs 
de  forme  et  de  coloris  très  gracieux,  mais  malheureuse- 
ment un  peu  cachées  par  le  feuillage,  au-dessus  duquel 
les  tiges  ne  s'élèvent  pas.  Elles  sont  jaunes  à  l'extérieur 
et  orangées  à  l'intérieur,  avec  des  bandes  de  points 
bruns  sur  une  grande  partie  de  leur  surface.  Elles 
répandent  un  parfum  très  pénétrant,  assez  agréable. 

2"  Il  n"est  pas  très  vraiseml)lable,  en  général,  que  les 
graines  d'Orchidées  soient  emportées  iDien  loin  de  la 
plante-mère,  malgré  leur  légèreté  et  leur  finesse,  com- 
parable, comme  on  l'a  dit  très  justement,  à  celle  des 
grains  de  poussière  qui  voltigent  dans  un  rayon  de 
soleil.  Notez  que  les  Orchidées  croissent  généralement 
dans  des  endroits  al)rités  contre  les  grands  vents,  soit 
sur  des  troncs  d'arltres  dans  les  forêts,  soit  dans  des 
bas-fonds  tapissés  de  hautes  herbes,  où  l'air  ne  pénètre 
guère,  car  l'atmosphère  s'y  maintient  saturée  d'une 
vapeur  humide.  Les  graines  tombent  cependant,  car  les 
capsules  de  presque  toutes  les  espèces  sont  déhiscentes, 
et  que  le  moindi'e  mouvement  suffit  à  les  précipiter, 
mais  elles  tombent  sur  le  pied  même  de  la  plante,  ou 
tout  au  plus  à  quelques  mètres,  parmi  les  autres  plantes 
de  la  même  espèce,  et  dans  le  même  tei-rain. 

,  * 

*  -4 

X.  Z.—  On  écrit,  eu  effet,  Cirrhopetalum  ou  Cirrope- 
talum,  mais  l'usage  est  beaucoup  plus  répandu  d'adopter 
la  première  orthographe. 

Quelques  puristes  ont  cependant  entrepris  de  réfor- 
mer cette  coutume,  quoiqu'à  vrai  dire  le  motif  et  l'utilité 


de  leur  réforme  n'apparaissent  pas  bien  clairement. 
L'utilité  est  nulle;  peut-être  pourrait-on  alléguer  que 
l'orthographe  actuelle  prête  à  croire  que  le  mot  vient 
de  cirrhus,  alors  (ju'il  vient  d'un  mot  grec  qui  a  un  tout 
autre  sens;  mais  il  est  vi'aisemblable  que  peu  de  per- 
sonnes se  poseront  de  ces  questions,  et  que  celles  qui 
sont  assez  curieuses  pour  se  les  poser  sauront  les 
résoudre.  Quant  aux  motifs  sur  lesquels  on  s'appuie,  ils 
ne  sont  pas  fondés  ;  les  deux  orthographes  peuvent  se 
justifier,  mais  Cirrhopetalum  est  en  somme  plus  correct. 


AI.  M.  2.  —  Le  sel  répandu  sur  les  tablettes  est,  en 
efl'et,  un  excellent  préservatif  contre  les  limaces,  et  le 
procédé  n'a  que  l'inconvénient  d'exiger  beaucoup  de 
peine,  carie  sel  est  souvent  renversé  pendant  les  dépla- 
cements de  plantes  ou  dissous  par  l'eau  des  arrosages, 
et  l'on  aura  besoin  de  le  remplacer  plusieurs  fois  par 
semaine. 

On  se  sert  quelquefois  de  camphre  en  poudre  dans  le 
même  but,  et  c'est  un  moyen  encore  plus  efficace  ;  mais 
il  n'est  pas  entièrement  démontré  que  son  emploi  ne 
causerait  pas  de  préjudice  aux  plantes  sur  le  compost 
desquelles  il  pourrait  être  projeté. 


P.  M.,  à  Nogent.  —  Le  meilleur  moyen  à  essayer 
pour  faire  fleurir  votre  Odontoglossum,  c'est  de  le 
laisser  à  peu  près  sec,  autant  qu'il  sera  possible  sans 
l'incommoder,  et  cela  après  la  formation  de  la  pousse, 
au  moment  oîi  le  bulbe  se  dessine,  et  commence  à  se 
durcir.  L'époque  actuelle  convient  très  bien. 

Il  n'est  pas  utile  de  changer  pour  cela  la  culture  que 
vous  avez  adoptée  jusqu'ici,  et  qui  a  donné  de  très  bons 
résultats.  Vous  ne  réussiriez  peut-être  pas  aussi  bien  en 
plaçant  votre  plante  sur  bloc  ou  en  la  divisant. 

11  arrive  parfois  qu'une  Orchidée  refuse  de  fleurir 
sans  qu'il  soit  possible  de  deviner  la  cause  de  cette 
j)articularité  ;  en  la  privant  d'eau  on  réussit  d'ordinaire 
à  faire  apparaître  les  boutons  :  nous  ne  voyons  pas 
d'autre  procédé  à  vous  conseiller. 

* 

*  * 

B.  F.  —  Parmi  mes  Cattleya  Warocqueana,  plusieurs 
ont  fleuri  admirablement  depuis  deux  mois  ;  mais  il  en 
est  quelques-uns  qui  ne  montrent  encore  aucun  bouton. 
A  quoi  cela  tient-il,  et  que  faut-il  faire?  Fleuriront-ils 
seulement  l'hiver  prochain? 

RÉPONSE  :  Nous  ne  doutons  pas  que  le  C.  Waroc- 
queana ne  renferme  des  variétés  fleurissant  au  i)rin- 
temps,  et  celles  dont  vous  parlez  rentreront  sans  doute 
dans  cette  catégorie. 

En  outre,  il  est  extrêmement  probable  que  les  plantes 
de  cette  espèce  fleurissent  deux  fois  par  an  dans  leur 
pays  d'origine.  Plusieurs  de  celles  qui  ont  été  importées 
au  mois  d'avril  venaient  de  fleurir  ou  portaient  des 
boutons,  et  elles  ont  refleuri  cet  hiver. 

Toutefois,  cette  double  floraison  serait  une  fatigue 
excessive  sous  nos  climats,  et  il  faut  mieux  empêcher  la 
formation  de  la  pousse  après  la  floraison  de  l'hiver,  pour 
ne  laisser  recommencer  la  végétation  qu'au  printemps, 


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ET  HORTICOLES 

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loirs.  Sécateurs  de  toutes  sortes,  Serpettes, 
Greffoirs,  Pelles  et  Bêches  pour  jardinage  et 
drainage.  Râteaux,  Rasettes,  Plantoirs,  Fau- 
cheuses, etc. 

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ARTICLES  DE  MÉNAGE  ET  DE  CHAUFFAGE 

Fil  de  fer  galvanisé,  Clous,  etc.,  etc. 

M.   LINDEKENS 

!292,  Chausséç  de  "Wavre,  BRUXELLES, 


l^Année.  15    JANVIER     1891  NuméroSl.         ^^ 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

PAR 

LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 

J.  Llnden,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G,  Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Rodigas,  de  Plydt,Funck,E.AYallaert,  A.  Fj.nden, 

Comte  DE  3IoRAN,  P.  Gloker,  G.  Joris,  A.  Van  Imschoot,  Fr.  Desrois, 

E.S.  Ra>d,  D'Vais  Cauwelaert,E.Bun(.eroth,Ch.Vasselr,  James  O'Rriein, 

J.  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D"- Capart,  Comte  de  Bousies,  R.  Johnson 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cogniaux,  Max  Garnjei!, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  de  la  Devansaye,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  J.  Van  Mol, 

Ch.  André,  A.  van  den  Heede,  Siesmayer,  H.  Schuster,  D-^  G.  von  Heerdt,  etc. 


Prix  de  l'Abonnement  :   10  francs  par  an 

Paraît   le   l'"'   et   le   IS   die   clia<xvi.e    mois 


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PUBLICATION     MENSUELLE     IN-FOLIO 

Chaque  livraison  contient  quatre  belles   planches 

richement  coloriées 


Directeur:   J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  liyraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :    100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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périodiques  spéciaux  aux  Orchidées  ^> 

COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 

1er    Volume 


Aeranthus  Leonis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Aerides  odoratutn  var.  Demidoffi,  Aerides  Reichenbachi, 
Aganisia  tricolor,  Catasetum  discolor,  Catasetum  tigrinum, 
Cattleya  aurea,  Cattleya  guttata  var.  leopardina,  Catlleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  niaxima  var. 
Hrubyaaa,  Cattleya  nobilior  var.  Huguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberti,  Cypripedium 
Druryi,  Cypripedium  Lawrenceanum  var.  Hyeanum,  Cypri- 
pedium œnanthum  superbum.  Cypripedium  selligerum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum,  Deudrobium  Fal- 
coneri,    Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium   thyrsitlorum, 


Epidendrum  paniculatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
flora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanceanum  var.  super- 
bum, Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrae, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sanderiana,  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera,  Selenipedium  reticulatum,  Spatho- 
glottis  Augustorum,  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendens, 
Trichopilia  suavis,  Vanda  Roxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Qmc  Volixine 


Angraecum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  BoUea  pulvinaris,  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catl- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana,  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum,  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum,  Epidendrum  Raiidianum.  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina,  Galeandra  llaveola.  Laelia  elegans 
var.  Houtteana,  Masdevallia  Veitchi,  Miltonia  spectabilis  var. 
lineala,  Oncidium  cucullatum,  Oncidium  Jonesianum,  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  granditlorum,  Odonto- 
glossum grande,  Odontoglossum  Lucianianum,  Odonto- 
glossum luteo-purpureum,  Odontoglossum  Roezli,  Odonto- 
glossum Schillerianum,  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana,  Phalaenopsis  Sumatrana,  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  eaudatum 
giganteum,  Selenipedium  Schrôderac  var.  splendens,  Spa- 
thoglottis  plicata,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  striatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni,  Zygopetalum  rostratum, 


3mc   Volume 


Aeiidcs  Ficldingi,  Acranllics  giantlillora,  Aeridos  Houllc- 
tianum,  Agam'sia  cyanca.  Angraecuni  Lillirostachys  Sedeni. 
Angnloa  unitlora.  Brassavdia  cnciillala  vnr.  ciisiiidata.  Hollio- 
pliylluni  grandilloriini.  Calasctiim  Buiigcrollii  var.  aurciiiii. 
Calasetum  Buiigerollii  var.  Pollsiamim.  C-alasotnm  drcipieiis, 
Catasetum  pulchruni,  Catlleya  Gibeziae,  Caltlcya  labiata  var. 
autumnalis,  Caltleya  virginalis,  Cleisosloma  crassifolium. 
Cypripcdiuni  Artliuriaiium  var.  pallidum,  Cypripcdium  Caii- 
nartianum,  Cypripcdiuni  Curlisi,  Cypripedium  Harrisianum 
var.  siiperbum,  Cypripedium  Leeanum,  Cypripedium  Moensi- 
anum.  Cypripedium  praeslans,  Cypripedium  Van  HouUca- 
num.    Cypripedium   villosum,  Cypripedium  (Selenipedium) 


Wallisi,  Dcndrobium  purpureum  var.  candidulum.  Dendro- 
hium  rutril'eruni.  Dcndrobium  strcbloceras  var.  Rossianum. 
Iiinopsis  paniculala  var.  niaxima.  Masdevallia  marrura,  Masde- 
vallia  .spectrum.  Miltonia  speclabilis  Morcliana,  Oncidium 
clieiropborum,  Oncidium  papilio  var.  majus,  Oncidium  Pha- 
iaenopsis,  Odontoglossum  cilrosmum  var.  Devansaycanum, 
Odontoglossum  crispum  var.  fastuosum.  Odontoglossum  cris- 
[lum  var.Trianae.  Odontoglossum  cuspidatum,  Odontoglossum 
Harryanum ,  Odontoglossum  odoratum  var.  baphicanlum , 
Odontoglossum  Iriumphans,  Odontoglossum  Uro-Skinneri, 
i'apliinia  Lindeniana.  Paphinia  Modiglianiana.  Rodriguezia 
Bungerotiii,  Vanda  superba. 


4me   "Voluine 


Aeridesquinquevuliierum,  Angraecum  sesquipedale,  Angu- 
loa  Clowesi.  Catlleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Caltlcya 
Mossiae  var.  Bousicsiana,  Catlleya Mossiac  var.  Warocqucana, 
Cirrhopetalum  pulchruni,  Coelogyne  crislata  var.  alba.  Com- 
pareltia  falcala,  Cypripedium  bellalulum.  Cypripedium 
Elliûltianum,  Cypripedium  Harrisianum  var.  polychromum. 
Cypripcdiuni  Mastersianum.  Cypripedium  Mileauanum,  Dcn- 
drobium Bensoniae.  Dcndrobium  densillorum,  Epidcndrum 
nenioralc,  Laelia  majalis.  Leptotcs  bicolor.  Lycaste  Skinneri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,  Miltonia  (Odont.)X  Bleuana, 
Mesospinidium  vulcanicura,  Xanodes  Mcdusae,  Odontoglos- 


sum Bleichrôderianum,  Odontoglossum  Cervantesi  lilacinum. 
Odontoglossum  Glonerianum.  Odontoglossum  Halli.  Odonlo- 
j;lossum  Pescatorei  var.  Lindeni.  Odontoglossum  latimacu- 
lalum,  Odontoglossum  radialum,  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odontoglossum  Warocqucanum.  Oncidium  Forbcsi 
maximum.  Oncidium  iridiiolium.  Oncidium  macrantiium. 
Phaius  grandifolius.  Polysiacliia  pubescens,  Selenipedium 
caudatuni  var.  Alberlianum,  Soplironitis  granditlora.  Thunia 
Marshalli,  Vanda  coerulea,  Vanda  tricolor,  AVarrea  Lin- 
deniana. 


^me  "Volume 


Ada  aurantiaca,  AeridesAugustianum,  Angraecum  citralum, 
Angiaecum  cburncum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lol)l)i.  Calantlie  Masuca,  Calanthe  Veitchi, 
Calasetum  macrocarinnii  var.chrysanthum,  Catlleya  Triauae 
var.  purpurata.  Caltlcya  Trianae  var.  M'»"  Martin-Cahuzac. 
Caltlcya  Trianae  var.  pallida.  Catlleya  Trianae  var.  striala, 
Catlleya  maxinia  va--.  Malouana,  Cymbidium  Mastersi,  Cvpri- 
pedium  barbato-Veilchianum,  Cypripedium  nitens.  Cypri- 
pedium orplianum.  Dcndrobium  crumenatuni,  Dcndrobium 
infudibulum.  Dcndrobium  Mirbelianum,  Dcndrobium  Pax- 
toni,  Dcndrobium  Wardianuni  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


matocarpum,  Epidendrum  vitellinum,  Gongora  niaculata, 
Houlletia  Brockleliurstiana,  Laelia  anceps  var.  Hveana. 
Laelia  elegans,  Lycaste  costala,  Masdevallia  ignea,  Mîllonia 
Blunti  var.  Lubbersiana,  Miltonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odontoglossum  Boddaertia- 
nuni,  Odontoglossum  Duvivierianum.  Odontoglossum  basti- 
labium,  Odontoglossum  maxillare.  Odontoglossum  odoratum 
var.  striatum.  Odontoglossum  Schlesingerianum,  Phalae- 
nopsis  Scliilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopetalum  intermedium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


0™<=  Volume  (six  li\^r*aisoiis  parues) 


Calanthe  veralril'ulia.  Calasetum  Rodigasianum,  Caltlcya 
Eldorado,  Chysis  aurca,  Cirrhopetalum  Mastcrsianum.  Coelo- 
gyne ocellata  var.  maxima.  Coelogyne  peltastes,  Coryanthes 
Bungcrothi,  Cyprijicdium  Fraseri,  Cypripedium  praestans 
var.  Kimballianuni,  Cypripedium  superbiens,  Dcndrobium 
Dalhousicanum,  Dcndrobium  Dovonianum,  Dcndrobium  Gal- 


iiccanum,  Dcndrobium  superbum  var.  anosmum,  Masdevallia 
bclla,  Masdevallia  Reichenbachiana.  Maxillaria  longisepala, 
Oncidium  Krameri,  Phaius  Humbloti,  Phalaenopsis  Esmc- 
ralda  var.  candidula,  Selenipedium  grande,  Selenipedium 
Sedeni  candidulum,  Stanhopea  oculala. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

{''■  Volume,  125  fr.;  2'"^  Volume,  100  fr.  ;  3'"^  Volume,  Î5  Ir.;  4™^  Volume,  70  fr.;  5'"*^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES  PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

Qme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 
IC^  ON  PEUT  S'ABOINNER  POUR  CHAQUE  VOLUME  SÉPARÉMEiM. 


UN     NUMÉRO     SPÉCIMEN    :     6     FRANCS. 


SOMMAIRE    DU    2r^    NUMÉRO    : 

Revue  des  Orcliidées  nouvelles  ou  peu  connues 325 

Causerie  sur  les   Orchidées.  —  XI • 327 

Un  album  d'amateurs  d'Orchidées 331 

Études  de  botanique  élémentaire  sur  les  Orchidées 332 

Un  moyen  simple  de  débarrasser  les  serres  des  fourmis 335 

Les  serres  à  Orchidées.  —  1 336 

Orchidées  cultivées  sans  drainage 337 

Miscellanées 338 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine  de  janvier 340 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
.1.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  rOrcfiidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire:  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  heu  les  Dimanche  et  Lundi  8  et  9  Février  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  J.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D'"  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 


15  JANVIER    i8gi  325 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

CYPRIPEDIUM  INSIGNE  var.  MACFARLANEI  Rolfe.  —  Belle  variété 
jaune,  ressemblant  beaucoup  comme  coloris  à  la  variété  Sanderac,  mais  très 
différente  comme  forme.  Le  sépale  dorsal  est  beaucoup  plus  étroit,  et  porte  une 
aire  blanche'  plus  petite;  les  pétales  sont  plus  étroits,  mais  la  bractée  est  beau- 
coup plus  longue.  La  plante  appartient  à  la  collection  de  M.  R.  H.  Measures, 
de  Streatham.  Gard.  Chron.,  6  décembre,  p.  655. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  ANTIGONE  Rolfe.  —  Très  élégant  hybride,  produit 
par  M.  Seden,  dans  l'établissement  de  MM.  James  Veitch  &  Sons,  de  Chelsea, 
au  moyen  de  la  fécondation  de  C.  Lawrcnceamcni  par  le  C.  nivenm.  Il  se  rap- 
proche beaucoup,  comme  port,  du  premier,  mais  ses  fleurs  sont  blanches, 
parsemées  de  nervures  et  de  veines  pourpre  clair,  et  rappellent  par  là 
davantage  le  porte-semence  ;  comme  forme  il  est  à  peu  près  intermédiaire 
entre  les  deux.  Ses  feuilles  sont  très  élégamment  panachées.  II  a  reçu  un 
certificat  de  première  classe  de  la  Royal  Horticultural  Society,  le  1 1  novembre 
dernier.  Gard.  Chron.,  20  décembre,  p.  716;  15  novembre,  p.  570  et  22  no- 
vembre, p.  602. 

CYPRIPEDIUM  X  DORIS  Rolfe.  —  Gracieux  hybride  produit  dans  la 
collection  de  M.  N.  C.  Cookson,  de  \\'\Iam-on-Tyne,  entre  le  C.  venustum  et 
le  C.  Stonci.  Il  a  en  grande  partie  la  physionomie  du  premier,  et  l'influence  du 
C.  Stonei  est  plus  effacée  que  d'ordinaire.  Toutefois  il  paraît  qu'une  seconde 
plante  s'en  rapproche  davantage. 

Il  a  obtenu  un  certificat  de  mérite  de  la  Royal  Horticultural  Society  le 
II  novembre  dernier.  Gard.  Chron.,  20  décembre,  p.  716,  15  novembre, 
p.  57a,  et  22  novembre,  p.  602. 

*  * 


326  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

LAELIA  ANCEPS  var.  THOMSONIANA  O'Brien.  —  Décrit  comme  une 
variété  exceptionnellement  grande  et  colorée,  analogue  à  la  variété  Aniesiana. 
Les  segments  sont  d'un  rose  bleuâtre  tendre,  et  le  labelle  d'un  coloris  très  foncé. 
Il  a  fait  son  apparition  dans  la  collection  de  M.  W.  J.  Thomson,  de  S'  Hélens, 
Lancashire.  Gard.  Chron.,  20  décembre,  p.  716. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  LEEANUM  var.  GIGANTEUM  Rolfe.  —  C'est  une 
forme  de  dimensions  exceptionnelles,  produite  par  MM.  Heath,  de  la  féconda- 
tion du  C.  Spiceriannm  par  une  grande  forme  de  C.  insigne.  Le  sépale  dorsal  a 
plus  de  sept  centimètres  de  diamètre  ;  les  pétales  ont  sept  centimètres  et  demi 
de  longueur,  et  près  de  deux  et  demi  de  diamètre  à  l'extrémité.  Gard.  Chron., 
20  décembre,  p.  718. 

*  * 

CYMBIDIUM  TRACYANUM  HoRT.  —  Grande  et  superbe  espèce,  que  je 
crois  être  une  variété  du  C.  grandiflorum  Griff.  (C.  Hookeriannm  Rchb.  f.), 
ayant  les  sépales  et  les  pétales  rayés  comme  un  C.  giganteum  foncé.  Il  s'en 
rapproche  aussi  à  d'autres  points  de  vue.  Les  fleurs  ont  quatorze  centimètres  de 
diamètre. 

La  plante  a  été  exposée  par  M.  H.  A.  Trac  y,  'de  Twickenham,  au  meeting 
du  9  décembre  dernier  de  la  Royal  Horticultural  Society,  et  y  a  obtenu  un 
certificat  de  première  classe.  Quelques  jours  après,  elle  a  été  vendue  1968  francs. 
Gard.  Chron.,  20  décembre,  p.  718,  et  15  décembre,  p.  702. 

* 

MASDEVALLIA  SCHRÔDERIANA  Hort.  —  Ce  gracieux  Masdevallia, 
décrit  dans  ces  colonnes,  p.  166,  est  figuré  dans  le  Journal  of  Horticulture  du 
25  décembre,  p.  557,  fig.  74. 

CYPRIPEDIUM  X  DEBOISIANUM  Ch.  de  B.  —  Hybride  produit  par 
MM.  Edm.  Vervaet  &  C''',  de  Mont-St-Amand,  par  le  croisement  du  C.  venus- 
tiiin  et  du  C.  Boxalli  atratuni.  Il  a  reçu  un  certificat  de  mérite  de  la  Société 
Royale  d'Horticulture  de  Gand  et  de  la  Chambre  Syndicale  des  Horticulteurs 
Belges.  Gard.  Chron.,  27  décembre,  p.  747.  R.  A.  Rolfe. 


15    JANVIER     1891  327 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
XL  —  Les  Orchidées  «  hors  de  chez  elles  »   sous  l'Equateur 

Les  lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  trouveront  peut-être  quelque  intérêt  à 
savoir  comment  les  Orchidées  se  comportent  dans  notre  région  d'été  perpétuel 
et  d'humidité,  à  Para,  situé  dans  le  delta  de  l'Amazone  à  quatre-vingt  miles 
environ  de  l'Océan  et  à  la  même  distance  au  sud  de  l'Equateur. 

Pendant  les  dix  dernières  années,  j'ai  collecté  un  nombre  immense  d'Orchi- 
dées, et  je  possède  ou  j'ai  possédé  des  échantillons  de  presque  tout  ce  qu'on 
peut  se  procurer  qui  soit  digne  d'être  cultivé.  Je  ne  me  suis  pas  borné  aux 
espèces  de  serre  chaude,  et  j'ai  entrepris  la  culture  de  beaucoup  d'Orchidées 
froides,  car  j'ai  reconnu  par  expérience  que  la  pratique  est  le  seul  bon  moyen 
de  réussir  dans  toutes  les  circonstances.  Si  l'on  m'avait  demandé  s'il  est 
possible  de  cultiver  des  Odontoglossum  ou  des  Masdevallia  sous  l'Equateur, 
me  fondant  sur  ce  que  je  connais  de  leurs  exigences  et  sur  mes  essais  antérieurs 
aux  Etats-Unis,  où  les  trois  mois  d'été  leur  font  beaucoup  de  tort,  j'aurais 
répondu  que  c'est  impossible.  Néanmoins,  je  résolus  d'en  faire  l'essai,  et  j'ai  eu, 
à  différentes  époques,  à  peu  près  quatre-vingts  espèces  d'Odontoglossum  et  trente 
de  Masdevallia  ;  le  résultat  peut  être  exprimé  en  peu  de  mots  :  les  seuls  Odon- 
toglossum que  je  réussis  à  cultiver  sont  les  suivants  :  0.  citrosnmm,  0.  Londes- 
horoughiamini,  0.  grande,  et  0.  Insleayi;  le  seul  Masdevallia,  le  M.  infracta, 
espèce  à  petites  fleurs,  des  environs  de  Rio  de  Janeiro.  Il  est  possible  également 
que  l'O.  Harryaniun  réussisse,  mais  les  plantes  n'ont  pas  trop  bonne  mine.  Le 
groupe  d'Odontoglossum  rentrant  dans  le  genre  Miltonia,  comme  les  Roezli  et 
vexillarinin,  résistent  quelque  temps,  mais  finissent  par  succomber. 

Je  ne  voudrais  pas  que  l'on  crût  que  les  espèces  que  je  dis  cultiver  réussissent 
aussi  bien  que  dans  un  climat  plus  froid  ;  mais  elles  sont  en  bonne  santé  et 
elles  fleurissent,  ce  qui  est  le  principal. 

Les  Oncidium  de  serre  froide,  dont  un  certain  nombre  viennent  de  la 
Montagne  des  Orgues,  au-dessous  de  Rio  de  Janeiro,  comme  les  0.  concolor, 
O.  dasystyle,  ne  réussissent  pas,  et  une  quarantaine  d'espèces  ne  peuvent  pas 


328  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

être  cultivées,  ou  si  mal  qu'il  vaut  mieux  y  renoncer.  Les  0.  Forbesi,  0.  crispuni, 
O.  Gardnerianum  et  autres  du  même  groupe  croissent  et  fleurissent  bien  pendant 
quelques  années,  puis  meurent  graduellement;  toutefois  comme  j'en  trouve  des 
provisions  près  de  moi,  je  puis  en  être  toujours  fourni.  L'O.  sarcodes  est  très 
singulier  ;  il  fait  de  bonnes  pousses,  montre  une  santé  parfaite,  et  produit  des 
grappes  immenses  qui  porteraient  un  nombre  inlini  de  fleurs  si  les  boutons 
s'ouvraient;  mais  pas  un  bouton  ne  termine  sa  croissance;  les  grappes  restent 
vertes  pendant  des  années,  mais  je  n'ai  jamais  eu  de  fleurs  jusqu'ici.  Si  di; 
moins  je  pouvais  cultiver  les  Oncidium  à  larges  feuilles  sans  pseudobulbes, 
les  Lanceanum,  haeuiatochilnm ,  liiridtun,  roseuin,  carthaginense ,  Cavendishi, 
bicallosuin,  je  renoncerais  volontiers  aux  autres.  Ces  espèces  poussent  à  mer- 
veille, et  donnent  une  superbe  moisson  de  fleurs.  Au  moment  où  j'écris 
(novembre)  la  saison  de  floraison  de  VO.  Lanceanum  commence,  et  j'ai  déjà 
environ  soixante-quinze  plantes  en  fleurs  ;  beaucoup  d'autres  suivront,  et 
j'aurai  des  fleurs  jusqu'en  juillet  prochain  ;  certaines  plantes  en  portent  une 
centaine.  L'année  dernière,  j'avais  une  grappe  de  quatre-vingt-treize  fleurs, 
et  d'après  le  volume  de  la  tige  florale  de  cette  année,  ce  nombre  va  peut-être 
être  dépassé.  Les  feuilles  sont  très  grandes,  quelques-unes  mesurent  près  de 
cinquante  centimètres  de  long  et  vingt  de  large.  Les  fleurs  sont  très  amples  et 
varient  beaucoup  dans  le  labelle,  dont  le  coloris  va  du  blanc  pur  au  piourpre 
foncé.  Un  petit  nombre  de  plantes  ont  des  fleurs  à  labelle  blanc  et  d'autres  à 
labelle  pourpre  sur  le  même  pied.  La  plupart  de  mes  plantes  sont  de  la  variété 
du  Rio  Negro,  mais  j'ai  aussi  le  type  de  Surinam  ;  il  se  distingue  par  les 
moindres  dimensions  de  toutes  ses  parties;  sa  tige  florale  est  relativement  peu 
fournie,  et  il  fleurit  difficilement. 

Le  nom  brésilien  de  cet  Oncidium  est  Orelha  do  bnrro  ou  oreille  d'âne,  à  cause 
de  la  longueur  de  ses  feuilles. 

L'O.  Cavendishi,  qui  fleurit  à  la  même  époque  que  le  précédent,  forme  un 
gracieux  contraste  avec  lui  ;  il  pousse  bien,  et  produit  des  fleurs  en  grand 
nombre. 

Un  autre  groupe  d'Oncidium  qui  réussit  bien  est  celui  des  0.  altissiiiwin  et 
sphacclatwn.  Je  les  cultive  généralement  sur  les  branches  de  gros  arbres,  car 
ils  poussent  rapidement  leurs  racines  hors  des  pots.  Ils  sont  en  fleurs  en  ce 
moment,  et  j'ai  des  grappes  de  plus  de  trois  mètres  et  demi  de  longueur;  les 
plantes  sont  couvertes  de  fleurs  par  milliers.  Lorsqu'on  se  promène  sous  les 
troncs  d'arbres  et  qu'on  lève  les  yeux,  il  semble  voir  l'intérieur  d'un  nuage  doré. 


15    JANVIER    1891  329 


L'O.  papilio  et  VO.  Kramerianum  sont  en  fleurs  toute  l'année,  et  le  groupe 
des  O.  cebolleta,  dont  le  meilleur  est  VO.  Sprncei,  prospère  parfaitement. 

Les  Phalaenopsis  réussissent  en  général  ;  ils  sont  cultivés  dans  de  petites 
corbeilles  suspendues  aux  branches  inférieures  des  arbres,  mais  toujours  avec 
une  abondance  d'air  et  de  façon  à  profiter  amplement  du  soleil  le  matin.  Les 
P.  grandiflora  et  ses  nombreuses  variétés,  P.  amabilis,  P.  Sanderiana  et 
P.  Stuarti  fleurissent  abondamment,  mais  les  grappes  ont  rarement  plus  de  sept 
fleurs  chacune  et  ne  se  ramifient  pas.  Le  P.  rosea  ou  equestris  et  le  P.  violacca 
fleuriraient  jusqu'à  leur  dernier  souffle.  Le  P.  Luddenianniana  pousse  assez 
chétivement  et  ne  fleurira  pas,  et  le  P.  Snuiatrana  ne  va  pas  bien.  Mais  le  plus 
décevant  de  tous  est  le  splendide  P.  Schilkriana  ;  il  croît  très  bien,  donne  de 
grandes  feuilles  richement  colorées,  et  supporte  le  plein  soleil;  ses  tiges  florales, 
produites  à  profusion,  atteignent  souvent  un  mètre  de  longueur  et  se  ramifient  ; 
les  bractées  où  doivent  se  former  les  fleurs  apparaissent,  mais  aucun  bouton  ne 
se  produit,  et  après  un  certain  temps,  au  bout  de  chaque  tige  ou  ramification, 
une  feuille  se  développe  et  donne  naissance  à  une  nouvelle  plante;  je  n'obtiens 
même  pas  une  fleur  de  la  profusion  que  la  grappe  semblait  promettre;  j'ai  eu, 
ainsi,  jusqu'à  trente  plantes  sur  une  tige.  C'est  en  vain  que  j'ai  essayé  d'3^ 
remédier  et  que  j'ai  fait  diverses  tentatives  pour  arrêter  cet  excès  de  propa- 
gation. Le  feuillage  est  d'ailleurs  splendide,  et  l'on  ne  saurait  posséder  trop 
de  P.  Schilleriana. 

Les  Angraecum  réussissent  généralement  et  fleurissent  bien,  sauf  VA.  citra- 
tnui  et  VA.  Sanderiantun  qui  forment  de  longues  figes  florales,  mais  n'ouvrent 
jamais  un  bouton.  Les  gracieux  petits  A .  hyaloides  et  A .  distichum  sont  toujours 
en  fleurs.  UA.  Scottianum  fleurit  très  abondamment.  U'A.  falcatiim,  de  serre 
froide,  va  merveilleusement  bien.  L'un  des  plus  beaux  et  des  plus  curieux  est 
VA.  funalc,  de  la  Jamaïque,  qui  n'a  pas  de  feuillage,  et  n'est  qu'une  masse  de 
racines  charnues  en  vrille,  d'où  s'élancent  les  grappes  chargées  de  fleurs  d'un 
élégant  coloris  blanc,  avec  de  longs  éperons  et  deux  longues  cornes  recourbées. 
Mes  grandes  plantes  sont  rarement  dépourvues  de  fleurs,  et  celles-ci  conservent 
tout  leur  éclat  pendant  trois  semaines. 

Des  Aerides  j'ai  environ  trente  espèces,  parmi  lesquelles  des  plantes  im- 
menses, et  je  n'ai  encore  jamais  en,  une  fleur.  Les  plantes  croissent  vigoureuse- 
ment, mais  ne  fleurissent  jamais.  Les  \"anda  et  les  Saccolabium,  au  contraire, 
croissent  et  fleurissent  bien,  et  j'en  ai  un  grand  nombre  d'espèces.  Les  Dendro- 
bium,  dont  je  possède  à  peu  près  toutes  celles  qu'on  peut  se  procurer,  poussent 


330  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

et  fleurissent  généralement  bien.  Ceux  qui  font  exception  sont  quelques  espèces 
Australiennes,  et  le  D.  nobile,  que  je  ne  puis  pas  mettre  suffisamment  en  repos 
dans  ce  climat  humide  pour  qu'il  forme  des  boutons. 

Les  Cattleya,  que  j'ai  par  milliers,  réussissent  bien,  excepté  le  C.  citrina, 
pour  lequel  le  climat  est  trop  chaud.  Quant  au  C.  Mossiae,  on  pourrait  croire 
que  tout  débutant  dans  la  culture  des  Orchidées  réussira  à  le  faire  fleurir; 
cependant  je  n'y  réussis  pas,  quoiqu'il  végète  assez  bien.  Je  ne  sais  à  quoi 
attribuer  ce  défaut,  car  si  c'était  le  manque  de  repos  qui  empêche  les  spathes 
de  se  remplir,  les  espèces  voisines  ne  fleuriraient  pas  non  plus  par  le  même 
motif. 

Les  Laelia,  excepté  le  L.  monophylla  et  le  L.  majalis,  vont  très  bien,  et,  à  ma 
grande  surprise,  le  nouveau  L.  Gouldiana  promet  une  forte  pousse  et  est  en 
belle  floraison. 

Les  Cypripedmm  en  général  ne  réussissent  pas.  Le  groupe  barbatum  pousse 
et  fleurit,  mais  pas  de  façon  à  rhe  satisfaire  complètement  ;  la  section  niveum, 
concolor,  bellatuliun  etc.  croît  et  fleurit  bien;  ceux  du  type  C.  laevigatum  (ou 
philippinense)  végètent  admirablement,  mais  fleurissent  très  parcimonieusement. 
Le  C.  Curtisi  réussit  bien,  ainsi  que  le  C.  Dayanum,  mais  le  C.  Stonei  ne  me 
donne  pas  satisfaction.  Le  C.  Lowianum  fleurit  très  abondamment,  et  le 
C.  Lawrenceaimm  va  dans  la  perfection.  Le  C.  insigne,  dans  ses  nombreuses 
variétés,  ne  veut  pas  fleurir,  quoique  poussant  bien.  Mais  c'est  des  Selenipedium 
que  j'obtiens  les  meilleurs  résultats.  Tous  vont  bien,  et  j'ai  des  plantes  im- 
menses, des  espèces  anciennes,  qui  ne  sont  jamais  sans  fleurs.  Les  nouveaux 
hybrides  promettent  de  surpasser  leurs  parents  comme  taille,  de  même  qu'ils 
les  surpassent  en  beauté,  lorsqu'ils  en  auront  eu  le  temps. 

Je  pourrais  continuer  ce  compte-rendu  de  mes  essais  pendant  plusieurs  cha- 
pitres, mais  je  m'arrête,  craignant  que  mon  récit  soit  plus  fatigant  qu'agréable 
aux  lecteurs.  Edouard  S.  Rand. 


LA  LINDENIA,  iconographie  des  Orchidées,  va  publier,  à  partir  du  i"  février 
prochain,  une  édition  rédigée  en  Anglais;  cette  seconde  édition,  absolument 
conforme  à  l'ouvrage  actuel,  comme  format,  comme  planches  et  comme  rédac- 
tion, sera  la  traduction  de  celui-ci.  Elle  aura  également  comme  rédacteurs 
MM.  LiNDEN,  Emile  Rodigas  et  R.  A.  Rolfe. 


15   JANVIER    i8gi  331 


UN    ALBUM    D  AMATEURS    D  ORCHIDEES 

Le  directeur  delà  société  L'Horticulture  Internationale  vient  de  prendre 
une  initiative  des  plus  intéressantes  et  des  plus  gracieuses,  et  je  suis  heureux  de 
me  faire  son  interprète  en  la  recommandant  au  bon  accueil  des  lecteurs  du 
Journal  des  Orchidées.  Il  se  propose  de  former  un  album  des  portraits  de  tous 
les  amateurs  d'Orchidées,  album  qui  serait  conservé  dans  ses  bureaux  et  qui 
constituerait  dans  ses  archives  un  document  des  plus  précieux. 

On  l'a  dit  avec  justesse,  un  goût  commun,  à  plus  forte  raison  une  passion 
commune,  est  un  puissant  motif  de  rapprocliement;  la  passion  des  iîeurs,  l'une 
des  plus  aimables  qui  existent,  doit  posséder  le  même  privilège  et  surtout  celle 
des  Orchidées  qui  impose  plus  de  sacrifices,  de  zèle  et  d'étude  à  ses  servants. 
Dans  cette  branche  de  l'horticulture,,  où  les  éléments  d'information  et  d'appré- 
ciation sont  si  rares,  où  il  est  difficile  de  connaître  des  plantes  qui  ne  sont  repré- 
sentées parfois  que  par  quelques  exemplaires,  l'entente  et  l'union  de  tous  les 
amateurs  est  particulièrement  désirable,  et  je.  crois  qu'il  est  utile  de  seconder 
par  tous  les  moyens  l'établissement  entre  eux  de  ces  relations  courtoises  de 
croyants  du  même  culte;  la  création  de  l'album  dont  je  parle  ne  pourrait-elle 
pas  servir  de  base,  comme  une  sorte  de  présentation,  à  la  formation  de  ce  lien 
sympathique?  La  société  L'Orchidéenxe  a  déjà  commencé  cette  œuvre  qui,  je 
n'en  doute  pas,  sera  féconde  en  résultats  pratiques  excellents. 

L'établissement  de  L'Horticulture  I:^ternationale,  celui  même  où  L'Or- 
chidéexne  a  pris  naissance,  me  paraît  tout  indiqué  pour  servir  de  centre  à 
cette  concentration. 

Je  fais  donc  appel  à  tous  les  amateurs  d'Orchidées,  pour  les  prier  de  vouloir 
bien  adresser  au  bureau  du  Journal  leur  portrait,  dans  le  format  qui  leur 
conviendra. 

Tous  les  portraits  seront  reliés  en  un  album  avec  une  inscription  mentionnant 
les  nom  et  adresse  de  chaque  amateur  ;  lorsque  l'album  sera  terminé,  le  Journal 
des  Orchidées  aura  le  plaisir  de  convier  ses  abonnés  à  en  prendre  connaissance 
à  l'établissement  de  L'Horticulture  Internationale,  où  ils  peuvent  tou- 
jours être  assurés   de  recevoir  l'accueil  le  plus  empressé. 

Comte   DE   MORAN, 


332  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


ÉTUDES    DE    BOTANIQUE    ELEMENTAIRE 
SUR    LES    ORCHIDÉES 

La  structure  de  la  fleur  des  Orchidées  est  toute  spéciale  et  ne  rappelle  que 
de  loin  celle  des  fleurs  ordinaires.  Au  premier  abord,  les  organes  de  la  fécon- 
dation (étamines,  pistil),  de  beaucoup  les  plus  importants  pour  l'étude  scienti- 
fique des  plantes,  ne  s'y  reconnaissent  pas.  Aussi  un  grand  nombre  d'amateurs 
d'Orchidées,  peut-être  la  plupart  des  admirateurs  de  ces  plantes  splendides, 
n'osent  pas  aborder  l'étude  de  leurs  vrais  caractères  distinctifs  ;  ils  ne  se  sentent 
pas  le  courage  de  le  faire,  parce  qu'ils  se  figurent  que  cette  étude  est  longue, 
pénible  et  ne  peut  sortir  du  domaine  des  botanistes  de  profession. 

Ceux-ci  ne  semblent  pas  toujours  avoir  fait  de  bien  grands  efforts  pour  se 
mettre  à  la  portée  du  public  horticole;  ils  paraissent  parfois,  au  contraire, 
avoir  pris  plaisir  à  être  aussi  peu  que  possible  compris  par  le  vulgaire,  qui  ne 
voit  ainsi  le  savant  qu'au  sommet  d'un  piédestal,  et  doit  nécessairement  croire 
que  la  science  botanique  est  à  peu  près  inabordable,  ou  du  moins  seulement 
accessible  à  quelques  privilégiés. 

Dans  les  pages  qui  suivront,  nous  nous  proposons  de  montrer  que  la 
connaissance  scientifique  des  Orchidées  n'est  pas  entourée  d'obstacles  insur- 
montables, n'est  pas  même  beaucoup  plus  difficile  que  celle  de  la  plupart  des 
autres  végétaux. 

A  tous  ceux  de  nos  lecteurs  qui  ne  connaissent  pas  encore  la  structure 
remarquable  de  ces  belles  plantes,  qui  ne  peuvent  donc  les  distinguer  par  leurs 
caractères  scientifiques  parce  qu'ils  ne  sont  pas  à  même  de  comprendre  les 
descriptions  que  les  botanistes  en  ont  données,  nous  voulons  montrer  un 
chemin  facile  pour  acquérir  toutes  ces  connaissances. 

Nous  devons  toutefois  bien  faire  remarquer,  en  insistant  même  sur  ce  point, 
que  si  l'on  se  bornait  à  nous  lire,  on  apprendrait  peu  de  chose;  peut-être  même 
nous  trouverait-on  bien  ennuyeux.  Pour  atteindre  au  but  indiqué,  il  faut  de 
toute  nécessité  suivre  nos  prescriptions;  il  faut  toujours  avoir  entre  les  mains 
la  fleur  mentionnée  et  nous  suivre  pas  à  pas,  en  la  décomposant  méthodique- 


15    JANVIER    1891  333 


ment  :  c'est  ce  travail  pratique  seul  qui  conduira  à  un  résultat  sérieux.  Il 
faudra  de  l'attention  et  parfois  une  certaine  patience  pour  arriver  à  bien  isoler 
des  organes  délicats;  mais  à  ceux  qui  voudront  bien  nous  suivre,  nous  croyons 
pouvoir  promettre  beaucoup  de  satisfaction,  par  suite  des  connaissances 
sérieuses  qu'ils  parviendront  à  acquérir  en  peu  de  temps. 

Il  sera  bon  de  commencer  par  se  munir  d'un  matériel  d'étude  qui  n'est  pas 
très  compliqué  :  un  canif  bien  tranchant;  une  aiguille  emmanchée,  pour  écarter 
certains  organes,  afin  de  les  distinguer  mieux  (une  simple  aiguille  à  coudre,, 
enfoncée  dans  un  petit  manche  de  bois,  peut  suffire);  une  petite  pince  en  fer 
ou  en  cuivre  (brucelles),  pour  saisir  les  objets  très  délicats;  enfin,  dans  certains 
cas,  il  sera  utile  de  se  servir  d'une  loupe,  comme  on  en  trouve  maintenant  à 
fort  bon  compte  chez  tous  les  opticiens.  Remarquons,  à  ce  sujet,  que  ce  ne  sont 
pas  les  loupes  de  plus  large  diamètre  qui  conviennent  le  mieux,  au  contraire, 
car  ce  sont  ordinairement  celles  qui  produisent  le  plus  faible  grossissement 
des  objets. 

Mais  notre  préambule  est  déjà  fort  long;  mettons-nous  de  suite  au  travail. 

I.  —   Structure  de  la  fleur  des  Orchidées 

Les  Odontoglossum  étalent  maintenant  leurs  fleurs  à  profusion;  parmi  les 
nombreuses  espèces  de  ce  genre,  VO.  grande  attire  spécialement  notre  atten- 
tion par  ses  très  grandes  fleurs  en  partie  jaunes,  avec  de  larges  macules  d'un 
brun  rougeâtre. 

Cueillons  une  de  ses  fleurs  et  observons-là  du  côté  inférieur,  celui  qui  est 
tourné  vers  la  queue,  que  les  botanistes  nomment  le  pédoncule  :  nous  voyons 
que  la  grande  masse  de  la  fleur  est  formée  de  six  folioles,  attachées  dans  toutes 
les  directions,  comme  les  rayons  d'une  roue.  Les  six  folioles  sont  disposées 
sur  deux  rangs  :  il  y  en  a  trois  à  l'extérieur,  puis  trois  autres  plus  intérieures 
et  placées  chacune  entre  deux  des  premières. 

Détachons  d'abord  les  trois  pièces  extérieures,  en  les  coupant  à  leur  base  : 
ce  sont  les  sépales.  L'un  d'eux,  nommé  sépale  supérieur,  parfois  aussi  postérieur 
ou  dorsal,  tourné  vers  le  haut,  est  notablement  plus  large  que  les  autres;  les 
deux  autres  {sépales  latéraux)  sont  dirigés  vers  le  bas,  l'un  à  droite  et  l'autre 
à  gauche. 

Les  trois  pièces  qui  restent  sont  fort  dissemblables.  Deux  d'entre  elles, 
étalées  à  droite  et  à  gauche,  et  légèrement  relevées  vers  le  haut,  ont  à  peu 


334  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


près  les  dimensions  du  sépale  supérieur  et  se  nomment  les  pétales  (Reichen- 
BACH  les  nommait  tépales).  La  troisième,  tournée  vers  le  bas,  est  presque  arrondie 
et  à  peu  près  moitié  plus  courte  que  les  deux  premières;  elle  porte  le  nom  de 
lahelle  et  a  une  grande  importance  pour  la  distinction  des  espèces,  par  suite 
des  innombrables  formes  qu'elle  peut  revêtir.  Le  labelle  de  notre  fleur  est 
longuement  rétréci  à  la  base,  où  l'on  observe,  sur  la  face  supérieure,  une 
énorme  masse  charnue,  terminée  en  avant  par  deux  gros  tubercules  en  forme 
de  mamelons  presque  coniques;  en  arrière  de  la  masse  charnue,  on  trouve 
encore  deux  pointes  beaucoup  plus  petites. 

L'ensemble  des  six  pièces  examinées  jusqu'ici  forme  le  périanthe,  nommé 
aussi  périgone. 

x\yant  enlevé  les  deux  pétales  et  le  labelle,  il  ne  nous  reste  qu'une  masse 
centrale  charnue,  une  sorte  de  gros  pivot  ayant  un  peu  plus  d'un  centimètre 
de  longueur,  en  grande  partie  jaunâtre,  arrondi  et  un  peu  plus  grêle  inférieure- 
ment;  dans  sa  partie  supérieure,  il  est  muni  en  avant  de  deux  ailes  minces, 
arrondies  et  densément  velues  (vues  à  la  loupe);  on  nomme  cet  organe  central 
le  gynostèuie,  ou  parfois  la  colonne. 

La  face  antérieure  du  gynostème  présente,  entre  les  deux  ailes  et  un  peu  en 
dessous  du  sommet,  une  large  cavité,  remplie  d'une  matière  gluante  presque 
liquide  :  c'est  le  stigmate. 

Tout  au  sommet  du  gynostème,  se  trouve  une  espèce  de  capuchon  (opercule) 
un  peu  pointu  en  avant,  rappelant  dans  son  contour  la  forme  d'une  tête  d'oiseau, 
et  qui  se  détache  au  moindre  choc  lorsque  le  développement  de  la  fleur  est 
assez  avancé  :  on  voit  alors  en  dessous  deux  petites  masses  jaunâtres,  presque 
translucides,  ovoïdes,  longues  de  près  de  deux  millimètres  et  placées  parallèle- 
ment; elles  ont  reçu  le  nom  de  masses  polliniqiies  ou  pollinies.  Les  pollinies 
s'attachent  par  leur  base  pointue  à  un  support  unique,  grêle  et  transparent 
{pédicelle),  terminé  en  avant  par  un  léger  renflement  (rétinacle,  disque  visqueux  ou 
glande)  de  couleur  fauve  et  assez  gluant;  de  sorte  que,  lorsque  tout  l'ensemble 
se  détache,  le  rétinacle  peut  se  coller  aux  corps  qui  le  touchent  et  y  fixer  ainsi 
les  pollinies.  La  réunion  de  l'opercule  et  des  pollinies  qu'il  contenait  forme 
V anthère;  lorsque  celle-ci  s'ouvre  par  un  opercule,  comme  dans  tous  les  Odon- 
toglossum,  elle  se  nomme  anthère  operculiforine.  L'anthère,  avec  ses  pollinies, 
était  plongée,  au  sommet  du  gynostème,  dans  une  petite  fossette  qui  porte  le 
nom  de  clinandre  ou  parfois  à'androcline. 

Remarquons  encore,  entre  l'anthère  et  le  stigmate,  un  repli  dans  lequel  le 


15    JANVIER    1891  335 

rétinacle  venait  aboutir,  lorsque  les  pollinies  se  trouvaient  encore  en  place; 
ce  repli  constitue  le  rostellum,  nommé  aussi  la  bursicule. 

Notons  enfin  que  la  partie  supérieure  du  pédoncule,  étant  coupée  en  travers, 
nous  montre  une  cavité  centrale,  dans  laquelle  des  granules  extrêmement  fins 
sont  attachés  sur  trois  rangées;  cette  portion  constitue  l'ovaire,  et  les  granules 
sont  les  ovules.  Si  la  fleur  a  été  fécondée,  l'ovaire  deviendra  plus  tard  le  fniit, 
et  les  ovules  formeront  les  graines. 

Comme  l'ovaire  de  la  fleur  que  nous  venons  d'analyser  est  placé  en  dessous 
de  tous  les  autres  organes  floraux,  on  dit  qu'il  est  infère. 

Nous  avons  dû,  à  notre  grand  regret,  employer  un  grand  nombre  de  termes 
scientifiques;  mais  nous  espérons  qu'on  nous  les  pardonnera  :  nous  n'en  donne- 
rons plus  guère  d'autres,  et  il  est  indispensable  de  connaître  tous  ceux  qui 
précèdent  pour  être   à  même  de  comprendre  les  descriptions  d'Orchidées. 

(Sera  continué.)  A.   COGNIAUX. 


UN    MOYEN    SIMPLE    DE    DEBARRASSER    LES    SERRES 

DES    FOURMIS 

Monsieur  le  Directeur, 

Permettez-moi  de  signaler  à  vos  lecteurs  un  moyen  des  plus  simples  et  des  plus 
efficaces  de  supprimer  les  fourmis,  et  avec  elles  bon  nombre  des  hôtes  incommodes 
de  nos  serres. 

Déposez  dans  l'endroit  qu'elles  fréquentent  un  pot  à  confitures,  au  quart  rempli  de 
sirop  de  poires.  Vous  le  trouverez  le  lendemain  plein  de  foui^mis,  de  cloportes  et  de 
cancrelas  ;  les  premières  surtout  se  prennent  en  foule  à  ce  piège. 

Je  recommande  ce  système,  dont  j'ai  constaté  l'excellence,  aux  cultivateurs  d'Orchi- 
dées et  à  tous  ceux  qui  ont  des  serres.  Je  crois  qu'il  est  préférable  de  mettre  le  sirop 
dans  un  pot  en  verre  ou  en  porcelaine  assez  profond,  plutôt  que  dans  une  assiette  ou 
une  soucoupe  ;  les  visiteurs  ne  peuvent  s'en  retirer. 

Je  suis  heureux  d'apporter  mon  modeste  concours  au  Journal  des  Orchidées,  si 
précieux  aux  pratiquants,  et  déjà  répandu  chez  tous  les  orchidophiles.  Je  vous  adresse 
pour  le  prochain  numéro,  une  Causerie  sur  les  ennemis  des  Orchidées. 

Recevez,  etc. 

D""  G.  VON  Heerdt. 


336  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


LES    SERRES    A    ORCHIDEES 
I.   —   Construction    et    aménagement  (Suite) 

La  charpente  proprement  dite  devra  être  aussi  restreinte  que  possible,  afin 
de  ne  pas  empêcher  la  lumière  de  pénétrer  dans  les  serres;  mais  d'autre  part 
on  ne  peut  donner  aux  vitres  de  très  grandes  dimensions  sans  compromettre  la 
solidité  de  la  construction,  et  sans  augmenter  considérablement  les  frais,  car 
en  cas  d'accident  il  serait  beaucoup  plus  coûteux  de  les  remplacer.  Il  faut 
prendre  une  moyenne  entre  ces  diverses  exigences,  et  faire  les  membrures  en 
bois  aussi  mince,  et  en  même  temps  aussi  résistant  que  possible;  elles  seront 
d'ailleurs  soutenues  par  les  raccordements  et  les  clefs  de  voûte  en  fer  forgé; 
et  dans  une  serre  assez  étroite  et  peu  élevée,  le  poids  de  la  toiture  sera  assez 
faible;  quant  au  vitrage,  on  le  choisira  d'une  grandeur  un  peu  au-dessus  de 
la  moyenne,  d'une  verre  double  assez  épais  pour  ne  pas  se  briser  aisément, 
mais  on  aura  soin  que  cette  épaisseur  ne  nuise  pas  à  la  clarté. 

On  s'est  souvent  préoccupé  de  l'action  des  verres  colorés  sur  la  végétation; 
plusieurs  couleurs  ont  été  reconnues  très  nuisibles  comme  absorbant  une  partie 
de  la  lumière;  d'autres,  le  jaune  notamment,  augmentent  peut-être  le  pouvoir 
desséchant  du  soleil,  ce  qui  n'est  pas  désirable.  Le  verre  vert  est  employé 
parfois  pour  ombrer  légèrement  les  serres,  mais  ce  qui  est  bon  au  milieu  de 
la  journée  ne  l'est  souvent  pas  le  matin,  ou  le  soir,  ou  pendant  l'hiver,  et  nous 
ne  saurions  recommander  un  ombrage  inamovible.  En  somme,  le  meilleur  verre 
à  employer  est  le  verre  incolore  même  sous  une  certaine  épaisseur. 

Les  vitres  doivent  être  mastiquées  avec  beaucoup  de  soin,  pour  que  l'eau 
des  lavages  ou  des  pluies,  ou  l'air  froid  de  l'hiver,  ne  puisse  pénétrer  nulle  part. 
Comme  on  ne  saurait  songer  à  les  réunir  par  des  lattes,  qui  enlèveraient  trop 
de  lumière  et  nuiraient  à  l'écoulement  des  eaux,  on  se  contentera  de  les  super- 
poser à  leur  extrémité,  ce  qui  n'a  d'autre  inconvénient  que  d'interposer  de 
place  en  place  une  épaisseur  double  de  verre  ;  il  suffît  qu'elles  chevauchent 
l'une  sur  l'autre  de  i  centimètre  à  i  1/2  centimètre,  mais  il  va  sans  dire  que 
ces  raccords  devront  être  opérés  avec  la  plus  grande  exactitude. 


15    JANVIER    1891  337 


II  arrive  fréquemment  que  la  poussière  s'amasse  à  ces  jointures  ou  sur  le 
bord  des  vitres  et  y  forme  des  lignes  noirâtres,  qui  obscurcissent  beaucoup  les 
serres;  il  faut  avoir  soin  de  les  laver  dès  que  cet  inconvénient  apparait. 

A  propos  du  vitrage,  disons  un  mot  des  abris.  Il  est  souvent  nécessaire, 
en  été,  d'ombrer  les  serres  au  milieu  du  jour,  pour  protéger  les  plantes  contre 
les  rayons  les  plus  brûlants  du  soleil  ;  mais  d'autre  part,  elles  doivent  profiter 
de  sa  chaleur  et  de  sa  clarté  le  matin  et  le  soir,  et  pendant  les  journées  d'hiver 
toutes  les  fois  qu'il  se  montre.  Il  serait  plus  nuisible  qu'utile  de  les  abriter  d'une 
façon  permanente,  et  c'est  pourquoi  nous  ne  saurions  approuver  l'emploi  des 
badigeons  dont  on  recouvre  parfois  les  vitres. 

Nous  avons  vu  fréquemment  peindre  le  vitrage  en  blanc  au  moyen  de  chaux 
délayée  dans  de  l'eau  ou  du  lait;  c'est  un  procédé  qui  absorbe  moins  de 
lumière  que  les  autres,  mais  il  vaut  toujours  mieux  se  servir  d'abris  mobiles. 
Dans  certaines  saisons,  notamment  aux  mois  de  mars  et  d'avril,  il  y  a  grand 
avantage  à  pouvoir  découvrir  les  serres  pendant  une  heure  où  le  soleil  est 
voilé,  les  ombrer  au  moment  où  il  recommence  à  darder  ses  rayons  brûlants, 
et  lui  donner  de  nouveau  libre  accès  deux  heures  plus  tard  en  cas  de  besoin. 

Deux  systèmes  d'abris  mobiles  sont  fréquemment  employés  :  le  premier 
se  compose  d'un  treillage  formé  de  lattes  articulées  ensemble,  qui  est  fixé  au 
sommet  de  la  toiture  de  la  serre  et  se  relève  en  s'enroulant  au  moyen  d'un  jeu 
de  poulies  et  de  ficelles.  Le  second  consiste  dans  des  claies,  de  grandeur 
variable,  qui  sont  appliquées  sur  le  vitrage  et  peuvent  être  facilement  enlevées 
et  replacées  en  quelques  minutes  selon  les  changements  de  temps. 

(Sera  continué.)  MaX    GaRNIER. 


ORCHIDEES    CULTIVEES    SANS    DRAINAGE 

Le  Journal  des  Orchidées  mentionnait  dernièrement  (p.  311)  des  tentatives  de 
culture  sans  drainage,  notamment  à  propos  à'Odontoglossum  Alexandrae.  La 
question,  assurément,  n'est  pas  nouvelle.  Je  connais  plusieurs  amateurs  qui, 
de  longue  date,  les  cultivent  de  cette  façon  avec  succès,  et  moi-même  j'ai 
fait  depuis  un  an  et  demi  des  essais  analogues  qui  ont  très  bien  réussi. 

Toutefois  j'ai  remarqué  une  particularité  sur  laquelle  je  crois  utile  d'appeler 
l'attention  des  amateurs  qui  voudraient  adopter  ce  svstème.  Toutes  les  plantes 


3  3^  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

que  j'ai,  empotées  sans  drainage  ont  donné  des  pousses  vigoureuses  et  formé 
des  bulbes  très  beaux,  mais  pas  de  fleurs  ou  à  peu  près;  fait  plus  remar- 
quable encore,  j'avais  un  O.  Alexandrae,  que  j'avais  reçu  d'un  de  mes  amis, 
cultivé  sans  drainage,  et  qui  n'avait  formé  l'année  dernière  que  sept  fleurs; 
je  l'ai  rempoté,  en  ajoutant  des  tessons  selon  le  i)rocédé  ordinaire;  j'ai  obtenu 
cette  année  deux  belles  grappes  de  onze  fleurs  chacune. 

Il  semble  donc  que  le  système  de  culture  sans  drainage  ne  nuit  pas  à  la 
végétation,  mais  diminue  notablement  ou  même  supprime  la  floraison. 

Je  crois  qu'on  pourrait  trouver  facilement  l'explication  de  ce  fait  dans  la 
conservation  d'une  plus  grande  quantité  d'humidité  dans  le  compost  non 
drainé.  Cette  abondance  d'eau  donne  aux  plantes  une  consistance  robuste, 
développe  la  végétation  et  par  suite  contrarie  la  floraison.  Je  ne  doute  pas, 
aussi,  qu'elle  ne  crée  au  cultivateur  quelques  difficultés  pendant  l'hiver. 

Les  Odontoglossum  Alexandrae  sont  d'ailleurs  de  nature  si  accommodante  que 

j'en  cultive  dans  de  la  grosse  terre  de  bruyère  ordinaire,    sans   mélange   de 

sphagnum;  ils  y  prospèrent  parfaitement  et  forment  chaque  année  des  bulbes 

très  forts. 

C.  Ellner. 


MISCELLANEES 

BULBES  DE  CALANTHE.  —  Nous  disions  récemment  comment  les 
Calanthe  peuvent  être  retirés  de  leur  pot  pendant  la  période  de  repos  et  passer 
l'hiver  dans  un  état  de  sécheresse  absolue;  les  Pleione,  au  moins  la  plupart  des 
espèces,  admettent  le  même  traitement.  Les  deux  genres  sont  d'ailleurs  très 
voisins  et  appartiennent  à  la  même  tribu,  celle  des  Coelogyneae. 

Les  Calanthe  particulièrement  fournissent  l'exemple  d'une  rusticité  bien 
frappante  chez  des  Orchidées,  plantes  que  l'on  se  figurait  autrefois  si  délicates 
et  si  fragiles.  Non  seulement  leurs  bulbes  peuvent  être  privés  pendant  l'hiver 
de  toute  humidité  et  de  toute  nourriture,  mais  encore  ils  peuvent  être  divisés 
en  morceaux  et  replantés,  et  donner  naissance  à  autant  de  plantes  nouvelles, 
comme  les  pommes  de  terre. 

C'est  aussi  l'un  des  genres  pour  lesquels  nous  croyons  qu'il  peut  être  utile 
d'employer  parfois  de  l'engrais,  soit  pour  faire  développer  des  arrière-bourgeons 


15    JANVIER    1891  339 


OU  rétablir  une  plante  affaiblie,  soit  simplement  pour  stimuler  la  végétation,  par 
petites  quantités  et  à  des  intervalles  assez  éloignés.  Le  purin  ou  les  engrais 
d'étable  donnent  dans  ces  conditions  de  très  bons  résultats. 

LES  ÉTIQUETTES  DE  ZINC  sont  préférées  par  beaucoup  de  jardiniers 
aux  étiquettes  de  bois,  qui  ont  l'inconvénient  de  pourrir  assez  vite.  Mais  il 
arrive  généralement  que  les  inscriptions  qui  y  sont  faites  ne  tardent  pas  à 
s'effacer  et  à  disparaître  dans  la  couleur  grisâtre  qui  envahit  l'étiquette  entière. 
On  peut  obtenir  une  marque  indélébile  en  écrivant  avec  un  acide  très  dilué, 
par  exemple  en  mélangeant  à  de  l'encre  ordinaire  une  petite  quantité  de 
sulfate  de  cuivre. 

Un  crayon  un  peu  mou  ferait  d'ailleurs  presque  aussi  bien  l'affaire  ;  mais  il 
est  nécessaire,  avant  de  s'en  servir,  de  décaper  soigneusement  le  métal, 
c'est-à-dire  de  le  nettoyer  de  la  couche  d'oxyde  dont  il  est  recouvert  au  bout 
de  peu  de  temps  de  service,  ainsi  que  des  corps  gras  ou  des  saletés  qui 
empêchent  d'écrire  sur  sa  surface;  pour  cela  on  le  trempera  dans  de  l'acide 
azotique  étendu  d'eau  (eau  forte)  ou,  au  besoin,  dans  du  vinaigre  fort.  Moyen- 
nant cette  préparation,  le  crayon  laissera  sur  le  zinc  des  traits  durables  et 

très  visibles. 

* 
*  * 

LA  VENTILATION  cause  de  grands  soucis  aux  cultivateurs  d'Orchidées 
pendant  l'hiver.  Nous  aurons  l'occasion  d'étudier  ultérieurement  cette  question 
d'une  façon  complète  ;  signalons  seulement  une  défectuosité  grave  qui  se 
rencontre  souvent  dans  les  serres  installées  modestement,  et  qui  n'ont  de 
ventilateurs  qu'à  la  partie'  inférieure.  L'air  froid  restant  toujours  dans  les 
couches  basses  de  l'atmosphère,  celles-ci  seules  se  renouvellent  régulièrement, 
et  l'air  chaud  qui  se  trouve  au  sommet  de  la  serre  n'est  jamais  déplacé.  Il  en 
résulte  qu'au  moment  des  ventilations  le  bas  de  la  serre  se  trouve  parfois  à  une 
température  de  3°  ou  4°,  alors  que  le  haut  est  à  10"  et  plus.  Cette  différence  de 
situation  peut  faire  souffrir  beaucoup  certaines  plantes. 

Il  faut  donc  pouvoir  ventiler  en  même  temps  près  du  sol  et  au  sommet 
du  vitrage.  En  hiver,  on  aura  rarement  besoin  de  renouveler  l'air  aussi 
abondamment. 


340  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  JANVIER 

Les  travaux  dans  les  serres  sont  actuellement  très  restreints.  Les  arrosages 
doivent  être  assez  espacés,  et  bornés  à  ce  qu'il  faut  pour  tenir  le  compost 
élastique  et  légèrement  frais.  Ce  résultat  sera  obtenu  soit  par  des  seringages 
directs,  soit  par  des  aspersions  fréquentes  d'eau  sur  les  tablettes  et  dans  les 
sentiers,  qui  entretiendront  dans  l'atmosphère  une  humidité  abondante. 

On  doit  s'occuper,  dès  que  le  temps  le  permettra,  de  préparer  les  lattis,  les 
provisions  de  sphagnum  et  de  terre  fibreuse  etc.,  tout  ce  qui  sera  nécessaire  pour 
les  rempotages  et  les  grandes  installations  lorsque  la  végétation  va  reparaître. 

Serre  froide.  —  Les  Odontoglossum  Alexandrae,  Pescatorei  etc.  qui  fleurissent 
de  nouveau  en  abondance,  sont  souvent  endommagés  par  les  limaces,  qui  s'at- 
taquent toujours  de  préférence  aux  tiges  florales.  Il  faut  leur  faire  une  guerre 
opiniâtre.  On  s'en  débarrassera  assez  facilement  en  plongeant  les  pots  tout 
entiers  dans  l'eau  pendant  quelques  instants,  et  on  évitera  le  retour  de  l'ennemi 
en  se  servant  des  supports  à  colonnette  dont  la  soucoupe  inférieure  est  remplie 
d'eau.  Le  M.  tovarensis,  qui  produit  actuellement  ses  fleurs  en  abondance,  les 
forme  très  fréquemment  sur  la  tige  florale  de  l'année  précédente,  et  elles  sont 
peut-être  plus  nombreuses  dans  ce  cas.  On  pourra  cependant  en  retrancher 
quelques-unes,  car  une  trop  grande  floribondité  épuiserait  les  plantes. 

Serre  tempérée.  —  Les  Cypripedium  qui  finissent  maintenant  de  fleurir 
devront  recevoir  des  arrosages  assez  fréquents;  le  repos  est  peu  marqué  pour  les 
Orchidées  non  pourvues  de  bulbes.  Les  Barkeria  sont  encore  en  fleurs,  et  se 
conservent  un  temps  très  long  en  bonne  condition.  Ces  gracieuses  espèces  ne 
doivent  pas  être  tenues  trop  sèches  pendant  l'hiver,  autrement  elles  perdraient 
leurs  feuilles. 

Serre  chaude.  —  Les  Calanthe  vestiia,  C.  Veitchi  etc.,  qui  ont  terminé  leur 
floraison  pourront  être  dépotés  et  mis  à  part  dans  un  endroit  sec,  comme 
l'indiquait  récemment  le  Journal  des  Orchidées.  Les  C.  Turneri  et  C.  nivalis 
fleurissent  plus  tard  et  devront  être  tenus  près  du  vitrage  jusqu'à  ce  que  leurs 
fleurs  soient  formées.  Les  C.  Masuca,.  Dominyana  et  veratrifolia  ne  tarderont 
pas  à  entrer  en  végétation  et  l'on  devra  veiller  aux  arrosages  à  ce  point  de  vue. 


iR 


UiiilEj 


J.. 


RE  Dl  JIHDIIS 


SERRES  ET  JARDINS  D'HIVER 

La  Société  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE,  désirant  donner  satisfaction 
aux  incessantes  demandes  de  sa  clientèle,  a  ouvert,  depuis  deux  ans,  un  bureau  spécial 

d'architecture  de  jardins  et  de  construction  de  serres. 

La  direction  de  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE  a  acquis,  par  une 
pratique  de  chaque  jour,  une  expérience  toute  particulière  de  la  construction  et  de 
l'aménagement  des  serres.  Elle  a  d'ailleurs  été  consultée,  pendant  ces  dernières  années, 
sur  la  plupart  des  grands  travaux  d'architecture  paysagiste  et  sur  l'organisation  des  serres 
les  plus  importantes  de  l'Europe;  l'installation,  notamment,  de  grandes  serres  au  domaine 
royal  de  Laeken  et  du  vaste  établissement  modèle  de  L^HORTIGULTURE  INTER- 
NATIONALE, à  Bruxelles,  est  une  garantie  de  la  bonne  exécution  des  travaux  qui  lui 
seront  confiés.  Elle  a  attaché  spécialement  à  ces  différents  services  plusieurs  architectes 
de  talent. 

Cette  situation  particulière  lui  permet  d'entreprendre  la  construction  des  serres  dans 
les    conditions    beaucoup    plus    avantageuses    que   ses   concurrents.    Elle    garantit   une 

économie  de  plus  de  50  pour  cent  sur  les  prix  cotés  partout. 

Ses  serres,  et  surtout  les  serres  à  Orchidées,  ne  sont  pas  seulement  construites 
solidement  et  économiquement;  elles  sont  encore  adaptées  de  la  faÇOn  la  pluS 
prati(][Ue  aux  besoins  de  la  culture  qui  doit  y  être  exercée. 

Elle  se  chars;e  éo;alement  des 

PLANS,     TRACÉS 

TRANSFORMATIONS  ET  PLANTATIONS 

DE  PARCS   ET  JARDINS 

ID.AulsrS      T  O  XJ  T  E      L'E  XJ  ï^  O  IP  E 


ENVOI  DE  SERRES  DÉMONTÉES  DANS  LES  PAYS  D'OUTRE-MER 


L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE 

(ÉTABLISSEMENT    LINDEN) 
SOCIÉTÉ       ANONYME 

PARC    LÉOPOLD    —    BRUXELLES 


SPÉCIALITÉ  D'ORCHIDÉES 

PLANTES  ÉTABLIES  ^  IMPORTATIONS  DIRECTES 


Orchidées  Nouvelles 


Les  collections  d'Orchidées  de  la  Société  sont  actuellement 
les  plus  importantes  de  F  Europe;  quarante-deux  serres  spa- 
cieuses leur  sont  attribuées  et  leur  culture  n'est  surpassée 
nulle  part. 

Palmiers,  Broméliacées,  Oycadées,  Nepenibes^  Fougères, 
Pandanées,  Aroïdées,  Plantes  panachées.  Plantes  à  fleurs. 
Plantes  décoratives  en  grands  exemplaires  pour  Jardins 
d'Hiver,  Plantes  pour  appartements,  Plantes  nouvelles,  etc. 


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L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE 
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TERRINES,  SOUCOUPES,  etc. 

Prix  et   échantillons  sur  demande. 


PETITE    CORRESPONDANCE 


Un  ccrlain  nomlire  de  personnes  nous  adressent,  des 
demandes  d'abonnements  nouveaux  à  partir  du  P'"  jan- 
vier, et  d'autre  paît  plusieurs  abonnés  nous  envoient 
déjà  le  renouvellement  de  leur  abonnement  au  Journal 
des  Orchidées. 

Nous  croyons  devoir  rappeler  que  le  premier  volume 
du  Journal,  qui  a  commencé  à  paraître  le  15  mars  1890, 
sera  terminé  le  l*"""  mars  1891,  et  que  ce  n'est  qu'à  cette 
date  que  les  abonnements  devront  être  renouvelés. 

D'autre  part,  le  succès  du  Journal  des  Orchidées,  qui 
a  dépassé  nos  espérances,  nous  oblige  à  ne  pas  dé- 
pareiller les  collections  du  premier  volume,  dont  il  est 
dès  maintenant  certain  que  le  nombre  sera  insuffisant. 

Nous  nous  trouvons  donc  obligés  de  prier  les  per- 
sonnes qui  désirent  s'abonner  cette  année  de  vouloir  bien 
faire  partir  leur  abonnement  du  15  mars  dernier,  ce 
qui  leur  permettra  de  recevoir  le  premier  volume  entier. 


A.  M.,  à  Bonn.  —  Nous  nous  ferons  un  plaisir  de 
vous  donner  satisfaction  en  publiant  dans  notre  pro- 
chain numéro  quelques  notes  sur  le  «  peat  •>  et  le  «  loam  » 
des  Anglais.  Le  loa7n  est  très  peu  employé  dans  la  cul- 
ture des  Orchidées,  seulement  pour  les  Calanthe  et 
quelques  autres  espèces  semi-terrestres. 

Le  surfaçage  a  pour  objet  de  fournir  aux  plantes  un 
compost  frais  et  vivant  en  remplacement  de  celui  qui 
ne  se  trouve  plus  dans  ces  conditions.  Il  doit  être  opéré 
surtout  à  deux  époques  de  l'année  :  au  printemps,  parce 
que  le  repos  de  l'hiver  a  desséché  et  fait  mourir  la 
couche  supérieure  de  sphagnum  ;  à  l'automne,  parce  que 
les  arrosages  abondants  de  l'été  y  déposent  souvent  des 
conferves  qui  en  obstruent  la  sui'face. 

Quant  au  rempotage,  il  doit  avoir  lieu,  non  pas  tous 
les  ans,  mais  seulement  lorsque  c'est  nécessaire,  soit 
que  les  racines  ou  les  bulbes  aient  rempli  entièrement 
le  pot,  soit  que  le  compost  soit  gâté  ou  pourri  à  la 
partie  inférieure.  Nous  vous  prions  de  vouloir  bien  vous 
reporter  à  ce  que  nous  avons  déjà  dit  à  ce  sujet,  pp.  29, 
63,  78  et  190  du  Journal. 

Les  malformations  et  les  monstruosités  comme  celles 
dont  vous  nous  parlez  sont  fréquentes  en  effet  dans  le 
Selenipedium  Sedeni,  ainsi  que  dans  quelques  hybrides 
du  même  groupe.  Mais  celle  du  Cattleya  Loddigesi  est 
très  rare. 


M.  E.  A.,  Cousances  aux  Forges.  —  Le  seul  moyen 
de  prolonger  l'existence  d'une  fleur  coupée  consiste  à 
plonger  sa  tige  dans  l'eau,  et  à  la  placer  dans  un  endroit 
où  la  température  ne  soit  pas  trojî  élevée.  Les  fleuristes 
additionnent  souvent  l'eau  de  sel  ordinaire  avant  de 
l'employer  ;  nous  ne  croyons  pas  que  ce  mélange  ait 
une  autre  utilité  que  celle  d'empêcher  l'eau  de  se 
corrompre.  Certaines  espèces,  comme  les  Cypripediuni, 
les  Odontoglossum,  se  conservent  ainsi  très  longtemps  ; 
d'autres  résistent  moins  bien,  notamment  les  Cattleya 
et  Laelia,  qui  ne  durent  guère  plus  de  deux  jours. 

La  plante  dont  vous  nous  parlez  était  peut-être 
ouverte  depuis  quelque  temps  ;  en  outre  la  température 


do  la  salle  était  peut-être  sensiblement  jdus  élevée  que 
celle  de  la  serre  où  s'était dévelo^ipée  la  fleur;  nous  ne 
voyons  pas  d'autre  explication  au  fait  que  vous  nous 
avez  signalé. 


M.  F.  M.,  à  Bonn.  —  Vous  conseillez  de  placer  le 
grillage  sur  le  tuyau  de  chauffage  ;  faut-il  le  mettre 
directement  dessus,  ou  à  une  légère  distance,  et  les 
tuyaux  ne  seront- il  s  pas  endommagés  par  l'eau  qui 
s'écoulera  des  côtes  du  tabac  ? 

RÉPONSE  :  Le  grillage  peut  être  déposé  directe- 
ment sur  les  tuyaux,  débordant  des  deux  côtés  de 
ceux-ci,  et  nous  ne  croyons  pas  que  l'eau  puisse  les 
détériorer  en  quoi  que  ce  soit,  pourvu  qu'ils  soient 
recouverts  d'une  couche  solide  de  peinture,  ainsi  que 
nous  le  disions  récemment. 


M.  E,  à  Wasmes.  —  1"  Doit-on  enlever  chez  les 
vieux  spécimens  de  Dendrobium,  Laelia  autumnalis , 
ainsi  que  chez  la  plupart  des  Odontoglossum,  les 
anciens  bulbes  qui  ont  fleuri  ? 

2"  A  quelle  époque  ce  sectionnement  peut-il  se  faire  ? 

RÉPONSE  :  Il  ne  faut  pas  les  enlever,  à  moins  qu'ils 
soient  complètement  desséchés,  vidés  ou  pourris  ;  dans 
tout  autre  cas  leur  suppression  affaiblirait  les  plantes 
sans  aucun  profit. 

On  avait  prétendu  autrefois  que  les  Dendrobium,  ou 
au  moins  certaines  espèces  de  Dendrobium,  prospéraient 
mieux  lorsqu'on  sectionnait  les  arrière-bulbes;  la  ques- 
tion a  été  très  controversée,  mais  aucun  fait  concluant 
n'a  été  allégué  en  faveur  de  cette  méthode. 

Toutefois  on  peut  diviser  les  plantes  pour  les  repro- 
duire, en  détachant  quelques  bulbes  anciens,  ou,  dans 
le  Dendrobium  nobile  et  quelques  autres  espèces,  les 
ieuues  bulbes  adventifs  qui  se  forment  sur  les  anciens, 
bu  obtient  ainsi  deux  plantes  au  lieu  d'une  ;  elles  se 
trouvent  d'abord  un  peu  affaiblies  par  cette  opéra- 
tion, mais  elles  reprennent  rapidement.  La  meilleure 
époque  pour  diviser  est  le  retour  de  la  végétation,  au 
printemps. 

*  * 

M.  G.  M.,  à  Jette  St-Pierre.  —  La  Lindenia  n'est  pas 
en  retard,  comme  vous  semblez  le  croire,  car  son  année 
commence  le  15  août.  La  première  livraison  ayant  paru 
à  cette  date,  en  1890  comme  les  années  précédentes,  la 
sixième  ne  devait  paraître  que  le  15  janvier  1891,  et 
elle  a  paru  le  8,  c'est-à-dire  avec  quelques  jours  d'avance. 
Tous  les  numéros  ont  paru  dans  ces  conditions. 

*■  :^ 

M.  H.  K.,  à  Barmen.  —  Le  Cymhidium  Loivi  ressem- 
ble en  eff"et  beaucoup  au  C.  giganteum,  mais  il  s'en  dis- 
tingue par  la  forme  de  ses  feuilles,  par  la  dimension 
sensiblement  supérieure  de  ses  fleurs,  et  par  la  couleur 
jaune  des  lobes  latéraux  du  labelle,  qui  sont  rouges  dans 
le  C.  giganteum.  Les  fleurs  que  vous  nous  avez  envoyées 
sont  celles  du  C.  giganteum. 


JARDINIER 


diplômé  et  récompensé  aux  Expositions,  excellentes  références,  demande  place  Belgique  ou 
étranger.  Marié  sans  enfants.  —  S'adresser  au  bureau  du  Journal. 


AUX    ABONNÉS    DU 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

L'Administration  do  L'ILLUSTRATION   HORTICOLE   met  à  la  disposition  des 
abonnés  da  Journal  des  Orchidées,  jusqu'au  15  mars  1891   : 

Les  quatre  Yolumes  de  la  cinquiènie  série  (grand  format) 


DE 


L'ILLUSTRATION    HORTICOLE 

(ANNÉES   1887   A   1891) 

Pour  60  francs  au  lieu  de  120  francs 

Et    les    cinq    volumes    antérieurs    (petit    format) 

(ANNÉES   1882    A    1887) 

Pour  75  francs  au  lieu  de  150  francs 
ou  115  francs  les  9  volumes  au  lieu  de  270  francs 

Payables  25  francs  en  faisant  la  commande,  40  francs   clans  trois  mois 

et  50  francs  dans  six  mois 

C'est  une  occasion  exceptionnelle  d'acquérir,  à  un  prix  excessivement  réduit, 
la  collection  des  neuf  dernières  années  de  L'ILLUSTRATION  HORTICOLE,  qui  a 
reproduit  pendant  cette  époque  les  portraits  des  300  plantes  les  plus  saillantes  en  tous 
genres  introduites  ou  produites  de  1882  à  1891. 

L'ILLUSTRATION  HORTICOLE  est  un  ouvrage  admirable  pour  les  salons  et 
les  bibliothèques,  et  est  rempli  de  renseignements  utiles  et  de  notes  de  culture  indis- 
pensables. 


r. 


% 


-~j\r\S\Pj\J\t^^'^- 


à?  i 


lr«  Année. 


r^  FÉVRIER  1891 


Numéro  22. 


LE 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 

pt  É  ID  I  O  É       ET       I^  TJ  B  Ij  I  É 


LUCIEN  LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC    LA    COLLABORATION    DE    MM.  : 

J.  LiNDEN,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  "Warocqué, 

R.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Ém.Rodigas,  de  Puydt,Fu!sck,E.Wallaert,  A.  Linden, 

Comte  DE  MoRAN,  G.  Joris,  A.  Van  hiscHooT,  Fr.  Desbois,  P.  Buquet, 

E.  S.  Rand,  D-"  Van  Cauwelaert,E.  Buni.erotHjCh.Vasseur,  James  O'Brien, 

J.  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D-'Capart,  Comte  de  Bousies,  R.  Johnson 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemakd,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.Pierret,  P.  Silver,  J.Moens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.delaDevansaye,J.  Van  Mol,Fl.Claes,de  Meulenaere,E.  Haumont, 

Ch.  André,  A.  van  den  Heede,  Siesmayer,  H.  Schuster,  D""  G.  von  Heerdt,  etc. 


i 


Prix  de  TAbonnement  :   10  francs  par  an 

Paraît   le   l"""   et   le   IS    de    chaque    mois 

AU    BUREAU    DU    JOURNAL,    100,    RUE    BELLIARD,    A    BRUXELLES 
DANS  TOUS  LES  BUREAUX  DE  POSTE  ET  CHEZ  TOUS  LES  LIBRAIRES. 


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LINDENIA 

ICONOai^A.r»H[IB     DES     OIlOillI3:ÉBS 

PUBLICATION     MENSUELLE    IN-FOLIO 

Chaque  livraison  contient  quatre  belles   planclies 

richement  coloriées 


Directeur:    J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.  ROLFE 


Abonnement  pour  le  volume  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  livraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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périodiques  spéciaux  aux  Orchidées  ^^ 


COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


1er     ■Volu.lMe 


Âeranthus  Leonis,  Aeridcs  maculosum  var.  formosum, 
Aerides  oiloralum  var.  DcmiJoffî,  Aerides  Reichenbachi, 
Aganisia  Iricolor,  Calasetum  discolor,  Catasetum  tigrinum, 
Cattleya  aurea,  Cattleya  guttala  var.  Icopardina.  Cattleya 
Lawrenceana,  Cattleya  Malouana,  Cattleya  niaxima  var. 
Hrubyana,  Cattleya  nobilior  var.  Huguenyi,  Cattleya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Cattleya  Trianae  var.  alba,  Catt- 
leya Trianae  var.  Annae,  Cleisostoma  Guiberli,  Cypripedium 
Druryi,  Cypripedium  Lawrenceanum  var.  Hyeanum,  Cypri- 
pedium œnanthumsuperbum,  Cypripedium  selligerummajus, 
Cypripedium  tessellatum  var.  porphyreum,  Deiidrobium  Fal- 
coneri,   Dendrobium   stratiotes,    Dendrobium   thyrsillorum, 


Epidcndrum  paniciilatum,  Masdevallia  Lindeni  var.  grandi- 
llora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lanccanum  var.  super- 
bum,  Oncidium  Limminghei,  Odontoglossum  Alexandrac, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odontoglossum  rubescens,  Odontoglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  cristata  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sanderiana,  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulata, 
Restrepia  antennifera,  Selcnipedium  reticulatum.  Spatho- 
glottis  Augustorum,  Trichocentrum  tigrinum  var.  splendens, 
Trichopiliasuavis,  VandaBoxalli,  VandaDennisoniana,Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


Voliiine 


Angraecum  Ellisi,  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis,  BoUea  pulvinaris,  Brassia  caudata,  Calanthe 
Regnieri,  Catasetum  Bungerothi.  Catasetum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  niicrocliilum.  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkinense,  Dendrobium  bracteosum, 
Dendrobium  inauditum,  Epidendrum  Randianum,  Galeandra 
Devoniana  var.  Delphina.  Galeandra  tlavcola,  Laclia  clegans 
var.  Houtteana,  Masdevallia  Veitchi,  Millonia  spectabilis  var. 
lineata,  Oncidium  cucuUatum,  Oncidium  Jonesianuni,  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alexandrac  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  granditlorum,  Odonto- 
glossum grande,  Odontoglossum  Lucianianum,  Odonto- 
glossum luteo-purpurcum,  Odontoglossum  Roezli,  Odonto- 
glossum Schillerianum,  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana,  Phalaenopsis  Sumatrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selcnipedium  caudatum 
giganteum,  Selcnipedium  Schrôderae  var.  splendens,  Spa- 
thoglottis  plicata,  Stanhopea  tigrina,  Trichocentrum  albo- 
purpureum  var  striatum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopelalum  rostratum. 


3me   Voluitie 


Acridos  Fieliliiigi,  Acranllios  graiulillora,  Aeridcs  Houllc- 
liaiiimi,  A{;aiiisia  cyaiica,  Aii[;i'a('(iiiii  Lithroslacliys)  Scdoni, 
Aiigulua  iiiiilloia,  Biassavola  cucullala  var.  cuspidala.  Bolbo- 
pliylliim  graiidillorum,  Catasetum  Bmigerothi  var.  aurciim, 
Calasolum  Buiigerollii  var.  Potlsiaiuiin.  (^alaselum  decipiens, 
Catasetum  piilclimm,  Catllcya  Gibo/.iae,  Cattloya  labiata  var. 
autuninalis,  Cattleya  virgiiialis,  Cleisostoma  crassifolium, 
Cypri|)cdiiiin  Artliuriauum  var.  pallidum,  Cypripodium  Can- 
iiârliaiiuin.  Cypripcdium  Ciiitisi,  Cypripedium  Hairisiaiuim 
var.  superbum,  Cypripedium  Leeanum.  (îypripedium  Moeusi- 
anum,  Cypripedium  praestans.  Cypripedium  Vau  Houtlca- 
num,    Cypripedium   villosum,  Cypripedium  (Seleiiipediumj 


Wallisi,  Dendi'oijium  piirpureum  var.  caiididulum,  Dendro- 
bium  rutritei'um.  Deudrobium  strebbjceras  var.  Rossianum, 
luKopsis  paiiiculata  var.  luaxima,  Masdevallia  macrura,  Masde- 
vallia  spectrum,  Millonia  spectabilis  Moreliana.  Oncidiuin 
cbciro{)horum.  Oncidiuin  papilio  var.  niajus,  Oucidium  Pha- 
laenopsis,  Odoiitoglossum  citrosmum  var.  Devansayeanum, 
Odontoglossum  crispum  var.  fasluosum.  Odoutoglossum  cris- 
pum  var.Trianae,  Odontoglossum  cuspidatum.  Odontoglossum 
Harryanum,  Odontoglossum  odoratum  var.  bapliicanlum , 
Odontoglossum  Iriumphans,  Odontoglossum  Uro-Skinneri, 
Papliiiiia  Lindcniana.  Papliinia  Modiglianiana,  Rodriguezia 
Bungerotlii.  Vanda  superba. 


4me   Volume 


Aeridesquinquevulnerum,  Angraccum  sesquipedale,  Angu- 
loa  Clowesi,  Cattleya  eliocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Cattloya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  Cattleya Mossiac  var.  Warocqueana, 
Cirrliopetalum  pulclirum,  Coelogync  cristata  var.  alba.  Com- 
parettia  falcata,  Cypripedium  bellatuhim.  Cypripedium 
Elliottianum.  Cypripedium  Harrisianum  var.  polychromum. 
Cypripedium  Mastersianum.  Cypripedium  Miteauanum,  Deu- 
drobium Bensoniae,  Dendrobium  densitlorum.  Epidendrum 
nemorale,  Laelia  majalis,  Leptotcs  bicolor,  Lycaste  Skinneri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,Miitonia(Odont.)X  Bleuana. 
Mesospinidium  vulcanicum,  Nanodes  Medusae,  Odontoglos- 


sum Bleichrôderianum,  Odontoglossum  Cervantes!  lilacinum, 
Odontoglossum  Glonerianum,  Odontoglossum  Halli,  Odonto- 
{;lossum  Pescatorei  var.  Lindeni.  Oilontoglossum  latimacu- 
latum,  Odontoglossum  radiatum.  Odontoglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odontoglossum  Warocqueanum.  Oneidium  Forbesi 
maximum.  Oncidium  iridifolium,  Oncidium  macranthum. 
Pliaius  grandifolius.  Polystachia  pubescens,  Selenipedium 
caudatum  var.  Albertianum,  Sophronitis  grandillora,  Thunia 
Marshalli,  Vanda  coerulea.  Vauda  tricolor,  Warrea  Lin- 
deuiana. 


S™<=  "Volixme 


Ada  aurantiaca,  AeridesAugustianum.  Angraecumcitratum, 
Angraecum  cburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbophyllum  Lobbi,  Calanthe  Masuca,  Calanthe  Veit(;hi, 
Catasetum  macrocarpum  var.chrysantlium,  Cattleya  Ti'ianae 
var.  purpurata,  Cattleya  Trianae  var.  M""-  Martin-Cahuzac, 
Cattleya  Trianae  vai'.  pallida,  Cattleya  Trianae  var.  striata, 
Cattleya  maxima  va*'.  Malouana,  Cymbidium  Mastersi,  Cypri- 
pedium barbato-Veitcliianum,  Cypripedium  nitens,  Cypri- 
pedium orphanum,  Dendrobium  erumcnatum,  Dendrobium 
infudibulum,  Dendrobium  Mirbelianum,  Dendrobium  Pax- 
toni,  Dendrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidendrum  pris- 


matocai'pum,  Epidendrum  vitellinum,  Gongora  maculata, 
Houlletia  Brocklehurstiana,  Laelia  anccps  var.  Hveana, 
Laelia  elegans,  Lycaste  costala,  Masdevallia  ignea,  Mîltonia 
Blunti  var.  Lubbersiana,  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odontoglossum  Boddaertia- 
num,  Odontoglossum  Duvivierianum,  Odontoglossum  liasti- 
labium,  Odontoglossum  maxillare.  Odontoglossum  odoratum 
var.  striatum,  Odontoglossum  Schlesingerianum,  Phalae- 
nopsis  Schilleriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopetalum  intermcdium,  Zygopetalum  Jorisianuni. 


6™o  Volriiiie  (sept  livraisons  parues) 


Calanthe  veratrifolia,  Catasetum  Rodigasianum,  Cattleya 
Eldorado,  Cattleya  Rex,  Cattleya  Warocqueana  var.  ame- 
thyslina,  Cliysis  aurca,  Cirrhopetalum  Mastersianum,  Coch- 
lioda  Noezliana,  Coelogyne  ocellata  var.  maxima,  Coelogyne 
peltasles,  Coryanthes  Bungerothi ,  Cypripedium  Fraseri, 
Cypripedium  praestans  var.  Kimballianum,  Cypripedium 
superbiens,  Dendrobium  Dalhousieanum,  Dendrobium  Dovo- 


nianum,  Dendrobium  Galliceanum,  Dendrobium  superbum 
var.  anosmum ,  Masdevallia  bella ,  Masdevallia  Reichen- 
bachiana,  Maxillaria  longiscpala,  Oncidium  Krameri,  Peris- 
teriaaspersa,  Pliaius  Humbloti,  Phalaenopsis  Esmeralda  var. 
candidula,  Selenipedium  grande,  Selenipedium  Sedeni  can- 
didulum,  Stanliopea  oculata. 


Le  prix  des  volumes  2^a7n(s  de  la  «  LINDENIA  «  a  été  fixé  comme  suit  : 

{"'  Volume,  125  fr. ;  2™"  Volume,  100  fr.  ;  3'""  Volume,  75  fr.  ;  4""'  Volume,  70  fr. ;  5"*^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

Qme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 


La  Li7idema  publie  également  une 


Piûx^  de  l'abounenieiit  ii  eliaq[ue  volume   six  moiS;  ;  S»  shillings. 


SOMMAIRE    DU    22""^    NUMERO    : 

Pages 

Chronique  Oi'chidéenne  mensuelle 341 

Causerie  sur  les   Orchidées.  —  XII ' 345 

Les  Orchidées  chez  elles.  —  II 348 

Culture  des  Dendrobium .351 

Polypode  ou  Peat 353 

Culture  des  Orchidées  réputées  d'un  traitement  difficile.  —  VI 354 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  février 356 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 

BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur   : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comle  DU  BUYSSON,  auteur  de  r Orcliidophile ,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique  ; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  8  et  9  Février  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JUKY  DE  o  L'ORCHIDEENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comle  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  Rodigas^  D'  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  VVallaert  et  A.  Wincqz. 


l"    FÉVRIER    l8gi  341 


CHRONIQUE   ORCHIDÉENNE   MENSUELLE 

LA  GRANDE  EXPOSITION  JUBILAIRE  de  la  Société  Néerlandaise  d'Agri- 
culture et  de  Botanique,  qui  doit  se  tenir  cette  année  du  23  au  26  avril  et 
promet  d'être  très  remarquable,  aura  lieu  non  pas  à  Amsterdam,  comme  nous 
l'avons  annoncé  par  erreur,  mais  à  Utrecht,  au  Parc  Tivoli.  Les  demandes 
d'inscription  doivent  être  adressées  à  M.  Th.  Waller,  secrétaire,  Heeren- 
straat,  à  Utrecht. 

*  * 

LA  VENTE  DES  FLEURS  D'ORCHIDÉES  a  été  particulièrement  fruc- 
tueuse cet  hiver,  et  dans  quelques  grands  centres,  à  Paris  notamment,  l'offre 
n'a  pu  suffire  à  la  demande. 

Nous  ne  saurions  trop  conseiller  aux  horticulteurs  installés  dans  des  localités 
où  les  moyens  de  transport  ne  font  pas  défaut  d'entreprendre  cette  branche  du 
commerce  horticole,  qui  leur  offrirait  actuellement  une  source  de  bénéfices 
considérables.  Le  Joninial  des  Orchidées  a  déjà  appelé  l'attention  des  cultivateurs 
d'Orchidées  sur  ce  point  ;   l'hiver  est  la  saison  la  plus  favorable  à  ce  point 

de  vue. 

* 

*  * 

UN  SUPERBE  CATTLEYA  TRIANAE  VAR.  ALBA  était  en  fleurs,  au 
commencement  de  janvier,  chez  M.  le  docteur  van  Cauwelaert.  Les  fleurs, 
de  dimensions  extraordinaires,  avaient  un  coloris  splendide,  comparable  à 
celui  de  la  neige  ;  elles  étaient,  en  outre,  d'une  consistance  charnue  et  solide, 
et  d'une  vigueur  remarquable,  car  elles  sont  restées  en  pleine  fraîcheur,  une 
fois  coupées  et  placées  dans  l'eau,  pendant  douze  jours  entiers. 

* 

UNE  FACHEUSE  MÉSAVENTURE  est  arrivée  récemment  à  un  de  nos 
abonnés,  amateur  passionné  d'Orchidées.  Il  avait  reçu  d'un  de  ses  amis  une 
petite  plante  de  Cypripedium,  élevée  de  semis,  et  dont  il  se  réjouissait  vive- 
ment de  pouvoir  attendre  la  floraison.  Il  déposa  la  petiote  dans  une  serre,  puis 
se   livra   comme   d'ordinaire  à   ses   occupations,    et   alla   se   coucher.    A   son 


342  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

réveil,  sa  précieuse  acquisition  lui  revint  aussitôt  en  tête,  et  c'est  par  elle  qu'il 
commença  sa  tournée.  Mais,  ô  douleur!  il  ne  restait  pour  ainsi  dire  plus  de 
trace  de  la  pauvrette.  Une  limace  traîtresse  en  avait  fait  son  repas,  sans  souci 
de  la  douleur  que  cette  perte  devait  causer  au  propriétaire. 

Il  n'est  pas  douteux  que  l'ennemi  s'était  introduit  en  même  temps  que  le 
Cypripedium,  et  qu'il  était  déjà  caché  dans  l'intérieur  du  pot,  car  notre  ami 
nous  écrit  qu'il  n'a  jamais,  dans  ses  serres,  de  dégâts  causés  par  les  limaces. 

A  tout  ceci  nous  ne  voyons  qu'une  conclusion,  c'est  que  les  cultivateurs 
devraient,  quand  ils  reçoivent  des  plantes  d'autrui,  en  passer  l'inspection  de 
la  façon  la  plus  rigoureuse,  examiner  si  elles  n'ont  pas  besoin  d'être  rempotées, 
et  s'assurer  que  le  compost  ne  renferme  pas  quelque  insecte  caché. 

* 

*  * 

L'ONCIDIUM  ORNITHORHYNCHUM  est,  sans  aucun  doute,  une  des 
espèces  de  ce  genre  qui  produisent  leurs  fleurs  avec  la  plus  grande  prodigalité. 
Nous  citions  tout  récemment,  dans  la  Petite  Correspondance,  une  plante  de 
cette  espèce,  de  très  petite  taille,  qui  avait  donné  quatre  grappes  portant 
ensemble  676  fleurs;  cet  exemple  de  floribondité  est  bien  surpassé  par  une 
autre  plante,  appartenant  comme  la  première  à  M.  G.  Miteau,  de  Jette- 
St-Pierre,  et  qui  porte  1328  boutons,  quoiqu'elle  ne  remplisse  pas  entièrement 
un  pot  de  quinze  centimètres  de  diamètre. 

Plusieurs  autres  espèces  d'Oncidium  montrent  une  floribondité  presque  égale 
à  celle  de  l'O.  ornithorhynchum,  notamment  VO.  incurvnui,  qui  forme  souvent 
des  grappes  de  deux  mètres  de  longueur,  et  VO.  trichodes,  dont  les  fleurs  sont 
un  peu  moins  fournies,  mais  attrayantes  cependant  par  leur  coloris  jaune  d'or 
et  vert  mousse  ou  vieil  or. 

*  * 

LA  PETITE  CORRESPONDANCE,  dans  laquelle  nous  répondons  aux 
nombreuses  demandes  de  renseignements  que  veulent  bien  nous  adresser  nos 
abonnés,  a  dû  être  reportée,  en  raison  de  l'abondance  des  matières,  à  l'avant- 
dernière  page  de  la  couverture  du  Journal,  Cette  disposition,  que  nous  avons 
adoptée  depuis  le  15  décembre  dernier,  a  donné  lieu  à  des  erreurs  de  la  part 
de  quelques  personnes,  qui  ont  cru  que  la  Petite  Correspondance  était  supprimée. 
Nous  leur  signalons  ce  changement. 

* 

*  * 

LA  LINDENIA,  bien  connue  de  la  plupart  de  nos  lecteurs,  paraît  à  partir 


l"    FÉVRIER    1891  343 

d'aujourd'hui  avec  une  seconde  édition  rédigée  en  anglais.  C'est  une  tentative 
peut-être  assez  hardie,  car  il  est  toujours  difficile  de  faire  agréer  ses  efforts 
en  présence  de  rivaux  qui  ont  l'avantage  de  leur  présence  et  de  leurs  relations. 
Les  Anglais,  notamment,  ont  ce  caractère  particuher  (faut-il  dire  cette  qualité  ?) 
d'être  plus  fermés  que  tout  autre  peuple  à  ce  qui  vient  du  dehors  et  de  croire 
les  produits  étrangers  inférieurs  à  ceux  de  leur  pays,  au  moins  jusqu'à  preuve 
du  contraire.  Mais  ils  sont  en  même  temps  trop  pratiques  pour  refuser  ce  qui 
serait  réellement  meilleur,  et  quand  on  a  mis  de  son  côté  le  plus  grand  nombre 
de  chances  possible,  en  apportant  à  son  œuvre  tous  les  soins,  toutes  les  amé- 
liorations désirables,  on  peut  la  soumettre  au  public  avec  une  pleine  confiance. 
Quel  que  doive  en  être  le  résultat,  l'éditeur  de  la  Lindenia  ne  regrettera  pas 

d'avoir  tenté  cette  entreprise. 

* 

LE  CYPRIPEDIUM  DESBOISIANUM  est  un  très  bel  hybride  obtenu  par 
MM.  Vervaet  et  C'^,  horticulteurs  à  Mont-St-Amand,  et  dédié  par  eux  à 
M.  Fr.  Desbois,  l'un  des  vétérans  de  l'horticulture,  auteur  de  la  très  intéres- 
sante Monographie  des  Cypripedinni,  et  que  nous  sommes  heureux  de  compter 
au  nombre  des  collaborateurs  de  ce  journal. 

Il  provient  du  C.  venustuui,  fécondé  par  le  C.  Boxalli  atraiuni.  Voici  la  des- 
cription que  veut  bien  nous  en  donner  M.  Fr.  Desbois  : 

Le  sépale  supérieur  est  de  fond  vert  jaunâtre  nuancé  de  blanc,  fortement 
maculé  noir  foncé  et  légèrement  bordé  de  blanc  crème.  Le  sépale  inférieur  est 
d'un  blanc  paille  avec  une  ligne  vert  foncé,  les  pétales  larges,  ondulés  à  la 
partie  supérieure,  jaune  clair  à  la  base,  rouge  acajou  à  reflets  cuivrés  en 
dessous,  sont  assez  fortement  marqués  de  gros  points  noirs  au  centre  et  à  la 
base.  Le  labelle  est  volumineux,  allongé,  marron  rougeâtre  vers  l'ouverture, 
vert  olive,  veiné  de  vert  émeraude  à  l'extrémité  et  bordé  de  jaune  d'or  à 
l'orifice.  Staminode  rose  chair  au  centre,  marqué  d'hiéroglyphes  vert  foncé  au 
milieu  et  bordé  de  jaune  crème. 

Le  feuillage  est  beau,  large,  court  et  robuste,  et  rappelle  celui  du  C.  Cros- 
sianuin  ;  il  est  très  fortement  pointillé  de  rouge  brun  à  la  base. 

Le  C.  Desboisiannui  a  obtenu  un  certificat  de  mérite  par  acclamation  au 
Meeting  de  la  Société  Royale  d'Horticulture  de  Gand  et  de  la  Chambre  Syn- 
dicale des  Horticulteurs  Belges  le  8  décembre  iSgo. 

LES  ACCIDENTS  DE  CHAUDIÈRES   sont  toujours   à   redouter,    surtout 


344  LE  JOURNAL  DES  ORCHIDEES 

pendant  l'hiver,  et  peuvent  entraîner  des  conséquences  graves  dans  les  serres 
d'Orchidées,  où  la  température  doit  être  maintenue  à  un  niveau  constant.  C'est 
pourquoi  nous  avons,  tout  récemment  encore,  conseillé  à  nos  lecteurs  de  se 
prémunir  soigneusement  contre  des  accidents  de  ce  genre  en  tenant  toujours 
prêts  des  poêles  que  l'on  installera  en  quelques  instants  si  le  chauffage  fait 
défaut. 

L'utilité  de  ces  précautions  a  été  constatée  ces  jours-ci  à  l'établissement  de 
L'Horticulture  Internationale  ;  une  des  grandes  chaudières  s'étant  percée 
du  fond,  on  l'a  aussitôt  enlevée  et  remplacée  par  une  autre  ;  les  serres  étaient 
chauffées,  dans  l'intervalle,  par  de  grands  poêles,  dits  «  belges,  »  qui  avaient 
été  tenus  en  réserve  en  prévision  d'un  accident  de  ce  genre.  Le  mal  a  été  réparé, 
sans  que  les  plantes  eussent  souffert  un  seul  instant;  quoi  qu'aient  bien  voulu 
dire  quelques  charitables  confrères,  trop  empressés  à  faire  d'un  œuf  un  bœuf, 
pas  une  Orchidée  n'a  seulement  perdu  une  feuille,  et  l'expérience  est,  à  ce 
point  de  vue,  des  plus  concluantes. 

Nous  tenons  à  la  disposition  de  tous  les  cultivateurs  des  poêles  semblables 
à  ceux  employés,  et  qui  ont  merveilleusement  suffi  aux  exigences  spéciales  du 
chauffage  dans  les  serres.  Ce  sont  des  poêles  de  fonte,  chauffant  admirablement 
et  sur  la  partie  supérieure  desquels  on  place  un  réservoir  rempli  d'eau  pour 
fournir  la  quantité  de  vapeur  nécessaire  à  la  santé  des  plantes;  ils  peuvent  être 
employés  sans  difficulté  avec  des  tuyaux  en  zinc  galvanisé  d'une  longueur  de 
cinq  mètres,  qui  chauffent  parfaitement  sur  toute  leur  étendue. 

Ce  léger  accident  a  eu  l'heureux  résultat  de  permettre  d'apprécier,  par 
expérience,  ce  que  valent  certains  systèmes  de  chauffage,  et  de  faire  des  com- 
paraisons utiles.  Nous  pubherons  prochainement  une  étude  sur  les  chaudières 
à  employer  pour  chauffer  les  serres  à  Orchidées. 

*■* 

LES  TRAVAUX  DE  LA  QUINZAINE  vont  prendre  à  partir  de  la  fin  de 
ce  mois  beaucoup  plus  d'importance;  la  fin  de  l'hiver  et  le  commencement  du 
printemps  amènent  le  retour  de  la  végétation  dans  toutes  les  serres  d'Orchi- 
dées; c'est  l'époque  des  grands  rempotages,  des  nettoyages  et  des  grands 
aménagements  en  vue  de  la  belle  saison. 

Nous  nous  proposons  donc  de  consacrer  de  plus  grands  développements  à 
ces  matières  tant  que  durera  cette  saison,  et  de  donner  à  la  rubrique  :  Travaux 
de  la  quinzaine  l'espace  de  trois  à  quatre  pages  au  moins  dans  les  prochains 
numéros. 


i"  FÉVRIER   i8gi  345 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
XII.  —  Nos  ennemis 

Les  insectes  qui  s'attaquent  aux  Orchidées  sont  nombreux,  et  d'autant  plus 
redoutables  que  ces  plantes  sont  assez  délicates,  et  que  cette  circonstance  même 
rend  parfois  assez  embarrassant  le  choix  des  moyens  à  employer  pour  les  com- 
battre. Certaines  fumigations,  qui  seraient  assurément  efficaces,  doivent  être 
interdites  par  un  motif  de  ce  genre;  l'introduction  de  certains  agents  chimiques 
très  actifs  dans  le  compost  doit  être  aussi  déconseillée. 

L'un  des  procédés  généraux  qui  sont  souvent  appliqués  avec  succès  consiste 
à  barrer  la  route  aux  assaillants,  c'est-à-dire  à  les  empêcher  de  pénétrer  dans 
les  serres.  Dans  cet  ordre  d'idées  rentre  l'emploi  du  sulfate  de  cuivre,  de  la 
sciure  de  bois  ou  du  sel  contre  les  limaces,  de  la  glu  ou  du  sirop  contre  les 
fourmis,  d'obturateurs  en  toile  lâche  ou  en  grillage  métallique  contre  les 
mouches  et  autres  insectes  ailés.  Mais  cela  ne  suffît  pas  complètement  ;  et 
d'ailleurs  un  seul  insecte  qui  s'introduit  en  profitant  d'un  moment  de  négligence, 
ou  qui  se  trouve  apporté  dans  la  terre  fibreuse,  peut  souvent  en  produire  des 
centaines  dans  un  temps  très  court.  Il  faut  donc  organiser  la  défense  à  l'intérieur 
des  serres. 

Les  fourmis  sont  peut-être,  parmi  ces  hôtes  importuns,  les  plus  envahissants 
et  les  plus  difficiles  à  combattre.  Elles  ne  causent  pas,  il  est  vrai,  de  grands 
dégâts,  mais  elles  bouleversent  le  compost  et  nuisent  à  la  propreté  des  locaux. 
Comme  je  le  disais  dans  le  dernier  numéro  du  journal,  le  sirop  les  détruit 
radicalement.  La  glu,  déposée  sur  leur  route,  les  arrête  absolument,  paraît-il. 
On  peut  aussi  charger  de  leur  destruction  trois  de  nos  plus  utiles  auxiliaires, 
la  grenouille,  l'orvet  et  la  tortue. 

La  tortue  est  très  précieuse  dans  les  cultures  ;  elle  dévore  tous  les  insectes, 
et  comme  elle  a  un  appétit  des  plus  robustes,  elle  arrive  en  peu  de  temps  à 
débarrasser  une  serre  de  cette  détestable  engeance.  On  devra  choisir  de  préfé- 
rence la  tortue  de  rivière,  qui  est  noire,  marquée  de  jaune;  la  tortue  commune 
ne  possède  pas  ces  qualités  au  même  degré. 

L'orvet  {angiùs  fragilis  de  Linnée)  est  un  auxiliaire  précieux  de  la  tortue. 


346  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

Il  se  nourrit  principalement  de  limaçons  et  en  absorbe  de  grandes  quantités. 
L'orvet  se  trouve  en  abondance  dans  certains  pays,  et  ne  doit  pas  être  coûteux; 
il  a,  de  plus,  l'avantage  d'être  très  propre,  très  élégant  même,  et  de  ne  pas 
se  faire  remarquer  dans  les  serres. 

La  grenouille  verte  est  également  très  appréciée;  elle  absorbe  tous  les  jours 
plusieurs  fois  son  volume  de  limaces  et  d'autres  insectes.  Elle  a  cependant  deux 
défauts  importants  :  elle  est  assez  chère,  et  elle  ne  supporte  pas  une  tempé- 
rature élevée. 

Elle  en  a  même  un  troisième,  dont  il  serait  cependant  injuste  de  lui  faire  un 
crime,  c'est  de  se  laisser  manger  elle-même  par  la  tortue;  de  sorte  qu'on  ne 
peut  guère  employer  ensemble  ces  deux  appareils  dévorants. 

Revenons  à  nos  insectes  ;  il  en  reste  un  certain  nombre  à  énumérer.  Toute 
une  catégorie  peut  être  chassée  assez  facilement  par  des  lavages  pratiqués-  au 
moyen  d'eau  de  savon  sur  les  feuilles;  ce  sont  les  thrips,  les  araignées  rouges, 
les  mouches  vertes  (aphis)  et  les  scales.  Ils  apparaissent  en  général  lorsque  la 
température  est  trop  élevée  ;  en  transportant  dans  un  endroit  plus  frais  les 
plantes  attaquées,  on  les  délivrera  presque  infailliblement  de  cette  vermine. 
Le  même  traitement  supprimera  les  pucerons  et  poux  blancs,  verts  et  noirs. 

Les  grillons  s'introduisent  parfois  dans  les  serres  ;  ils  ne  semblent  pas  être 
nuisibles. 

Les  cloportes,  au  contraire,  font  le  plus  grand  tort  aux  plantes  ;  ils  sont 
d'ailleurs  prolifiques,  et  se  multiplient  très  rapidement  dans  les  endroits  frais 
et  un  peu  humides.  Toutefois  ils  ne  vivent  pas  dans  l'eau;  en  plongeant  les  pots 
dans  un  bassin,  on  les  expulsera  sans  peine,  et  on  pourra  les  détruire  à  mesure 
qu'ils  se  montreront.  On  peut  encore  les  attirer  en  préparant  des  pièges  faits 
avec  des  morceaux  de  légumes  et  particulièrement  de  pommes  de  terre,  ou  au 
moyen  du  sirop  déjà  signalé. 

Les  forficules  ou  perce-oreilles  brisent  les  racines  et  causent  à  ce  point  de 
vue  de  grands  dégâts  ;  il  faut  également  leur  faire  une  guerre  acharnée.  De 
même  pour  les  charançons  noirs,  qui  apparaissent  quelquefois  dans  les  serres, 
et  mangent  de  préférence  les  fleurs,  surtout  celles  des  Phalaenopsis. 

Les  araignées,  et  en  particuHer  les  araignées  noires,  font  une  grande  consom- 
mation de  plusieurs  de  ces  insectes;  les  mouches  vertes,  les  petits  limaçons  et 
limaces,  les  cloportes  sont  leur  proie  quotidienne.  Nous  n'osons  pourtant  pas 
recommander  de  les  laisser  enchevêtrer  leurs  toiles  dans  les  serres. 

Enfin  un  grand  nombre  de  coléoptères  et  notamment  des  scarabées,  blattes, 


l"    FÉVRIER    189I  347 

cancrelas,  etc.,  indigènes  ou  importés  avec  les  plantes,  détruisent  beaucoup  de 
feuilles,  de  fleurs,  et  de  jeunes  racines  d'Orchidées.  Ils  sont  très  prolifiques, 
surtout  à  une  haute  température,  et  très  difficiles  à  supprimer.  En  plongeant 
les  pots  dans  l'eau  jusqu'aux  bords,  on  noiera  ou  on  fera  sortir  la  plupart  de 
ces  ravageurs.  On  peut  aussi  leur  tendre  des  pièges  avec  du  borax  ;  ce  moyen 
réussit  généralement. 

La  poudre  de  pyrèthre,  bien  préparée,  est  un  excellent  insecticide;  toutefois 
l'humidité  lui  fait  perdre  en  peu  de  temps  toutes  ses  qualités,  et  c'est  un  incon- 
vénient particulièrement  sensible  lorsqu'il  s'agit  des  serres  d'Orchidées. 

Enfin,  lorsqu'une  plante  semble  souffrir  gravement  du  fait  des  insectes,  on 
peut  la  dépoter  et  inspecter  soigneusement  le  compost  et  les  racines,  afin  de 
mettre  fin  au  mal. 

Un  certain  nombre  de  poudres  et  de  mélanges  toxiques  ont  été,  depuis 
plusieurs  années,  mis  à  l'essai  chez  les  horticulteurs  ;  il  en  est  qui  donnent  de 
bons  résultats;  toutefois  il  semble  que  les  insectes  comprennent  leur  destination, 
et  qu'ils  les  évitent  au  bout  de  quelque  temps,  comme  le  perdreau  civilisé  fuit 
devant  le  fusil  du  chasseur. 

Les  côtes  de  tabac  disposées  sur  les  tuyaux  de  chauffage  incommodent  visi- 
blement nos  ennemis,  et  si  ce  procédé  ne  réussit  pas  toujours  à  les  détruire  ou 
les  chasser  complètement,  c'est  tout  au  moins  un  bon  palliatif,  dont  l'emploi 
est  d'ailleurs  commode  et  peu  coûteux. 

Les  rats  sont  encore  des  ennemis  contre  lesquels  les  cultivateurs  ont  parfois 
à  se  défendre;  il  paraît  que  ces  terribles  rongeurs  ont,  parmi  les  Orchidées,  des 
espèces  de  prédilection,  et  un  correspondant  du  Gardeners'  Magazine  écrivait 
récemment  à  ce  journal  que  des  rats  entrés  dans  ses  serres  n'avaient  dévoré  que 
des  Dendrobium  Wardianmn,  et  avaient  respecté  tout  le  reste. 

Nous  ne  saurions  cependant  conseiller  d'employer  cette  belle  espèce  comme 
appât  dans  les  pièges;  messieurs  les  rats  ne  méritent  pas  tant  d'honneur;  un 
peu  de  farine,  de  fromage  ou  de  lard  produira  le  même  résultat  à  peu  de  frais. 

Il  est  d'ailleurs  assez  rare,  heureusement,  que  l'on  ait  à  se  plaindre  de  l'in- 
vasion des  rats  dans  les  serres  à  Orchidées.  La  propreté  qui  y  règne  les  chas- 
serait bien  vite,  et  il  suffira  de  faire  boucher  leurs  trous  pour  s'en  délivrer. 

Enfin  la  conclusion  de  ces  recherches  est  qu'une  surveillance  incessante  et 
une  propreté  méticuleuse  sont  encore  les  moyens  les  plus  efficaces  et  les  plus 
sûrs  de  garantir  les  Orchidées  contre  tous  les  maux  ;  le  reste  viendra  par  sur- 
croît :  Aide-toi,  l'insecticide  t'aidera.  D""  G.  von  Heerdt. 


348  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


LES    ORCHIDEES    CHEZ    ELLES 
II.  —  L'habitat  de  l'Odontoglossum  Alexandrae 

UOdontoglossum  Alexandrae,  a  son  habitat  naturel  dans  cette  partie  de 
l'Amérique  du  Sud  qui  est  le  berceau  de  la  presque  totalité  du  genre  Odonto- 
glossum.  Il  est  particulièrement  répandu  dans  la  Nouvelle-Grenade,  aux  envi- 
rons de  Pacho,  village  assez  important,  mais  dont  le  nom,  si  connu  aujour- 
d'hui, ne  serait  probablement  jamais  sorti  de  l'obscurité  s'il  ne  s'était  trouvé 
associé  au  nom  de  cette  admirable  plante. 

La  découverte  de  VO.  Alexandrae  est  due  à  Charles-Théodore  Hartweg 
et  à  J.  Linden,  et  date  de  1842;  il  fut  également  signalé,  dans  la  suite,  par 
Warscewicz,  et  en  1863  par  Schlim,  voyageur  de  Linden,  qui  réussit  à  en 
importer  les  premiers  spécimens  vivants.  Dès  son  apparition  il  souleva  les 
convoitises  de  tous  les  amateurs,  et  il  n'a  pas  cessé  d'occuper  un  des  premiers 
rangs  parmi  les  plus  magnifiques  représentants  de  cette  grande  famille.  C'est 
que,  s'il  est  précieux  par  l'éclatante  beauté  de  ses  fleurs,  il  ne  l'est  pas  moins 
par  sa  rusticité,  qui  le  rend  particulièrement  propre  à  s'acclimater  et  à  se  vul- 
gariser dans  nos  cultures. 

Malheureusement  l'avidité  égoïste  de  certains  collecteurs,  ou  peut-être  leur 
désir  d'accaparement,  ont  fait  peu  à  peu  disparaître  presque  complètement 
VO.  Alexandrae  de  ces  régions;  aux  environs  de  Pacho,  où  il  a  été  recueilli 
par  centaines  de  mille  exemplaires,  les  plantes  ne  restent  plus  qu'en  petit 
nombre,  et  il  est  à  craindre  qu'elles  ne  se  renouvellent  plus  dans  beaucoup 
d'endroits,  où  le  vandahsme  de  quelques  spéculateurs  a  été  jusqu'à  détruire 
par  le  feu  ce  qu'ils  ne  pouvaient  pas  emporter. 

Pacho  est  un  village  assez  important,  quoique  sa  population  ne  s'élève 
pas  à  mille  âmes;  il  se  compose  principalement  d'une  grande  place  où  se 
concentre  à  peu  près  toute  l'activité,  car  elle  sert  d'emplacement  au  marché 
hebdomadaire,  qui  est  la  seule  affaire  importante,  et  elle  est  encadrée  par  les 
bâtiments  qui  logent  toute  l'administration,  toute  la  vie  publique  et  sociale  : 
le  tribunal,  l'église  et  la  municipalité,  autorité  beaucoup  plus  effective  et  plus 


l"    FÉVRIER    189I  349 

étendue  que  je  ne  me  le  figurais  d'abord,  et  dont  l'obligeance  m'a  été  d'un 
grand  secours  dans  plus  d'une  occasion  lors  du  voyage  que  j'ai  accompli, 
envoyé  par  MM.  Linden,  de  L'Horticulture  Internationale,  tant  pour 
l'exploration  de  certaines  régions  de  la  Nouvelle-Grenade  que  pour  des  travaux 
d'architecture. 

Le  marché,  qui  se  tient  tous  les  samedis,  est  assez  fréquenté,  et  les  Indiens 
s'y  rendent  d'endroits  éloignés  des  environs.  Le  principal  commerce  qui  s'y 
pratique  est  celui  du  miel  et  des  boissons  fermentées,  guarapo  et  chicha,  qu'ils 
fabriquent  avec  des  cannes  à  sucre,  et  qui  mélangées  au  miel,  suffisent  à  les 
nourrir  pendant  des  journées  entières;  en  outre,  on  y  vend  du  rhum,  du  maïs 
et  des  panelas,  sortes  de  pains  de  sucre  provenant  de  la  canne. 

De  Bogota,  chef-lieu  des  États-Unis  de  Colombie,  on  peut  se  rendre  en 
voiture  à  Cipaquira,  chef-lieu  de  l'État  de  Cundinamarca,  ville  assez  connue 
à  cause  de  ses  mines  de  sel  gemme;  la  route  est  bordée  des  deux  côtés  par  de 
grandes  plaines  et  parfois  par  des  prairies  plantées  de  seigle  ou  de  maïs.  On  va 
de  là  à  Pacho  à  dos  de  mulet,  et  lorsque  le  terrain  n'est  pas  trop  bourbeux 
et  défoncé  par  les  pluies,  le  trajet  dure  environ  cinq  à  six  heures;  il  faut  fran- 
chir la  ligne  des  Cordillères,  puis  descendre  dans  la  belle  vallée  où  se  trouve 
situé  Pacho,  dominé  de  tous  côtés  par  les  montagnes.  On  est  alors  arrivé  dans 
le  domaine  de  VOdontoglossuiii  Alexandrae. 

Pour  le  rechercher,  on  se  divise  ordinairement  par  groupes  de  cinq  à  dix 
hommes;  chaque  compagnie  collecte  séparément  de  son  côté,  et  s'enfonce 
dans  la  forêt.  L'O.  Alexandrae  se  rencontre  généralement  dans  les  clairières, 
les  espaces  vides  par  suite  de  la  chute  de  quelque  vieil  arbre  terrassé,  et  où 
l'air  et  la  lumière  peuvent  pénétrer;  il  croît  de  préférence  sur  les  troncs 
d'arbres,  rarement  sur  les  branches,  et  seulement  sur  les  plus  grosses.  Il  est 
difficile  de  l'y  recueillir,  car  les  indigènes  montrent  une  très  grande  répugnance 
à  grimper  sur  les  arbres,  à  cause  des  scorpions  et  des  mille  insectes  qui  s'y 
cachent,   notamment  des  fourmis,  dont  la  piqûre  est  très  cuisante. 

On  n'a  donc,  en  général,  qu'une  ressource;  c'est  d'abattre  l'arbre,  ce  qui 
n'est  pas  toujours  facile;  parfois  toute  une  journée  est  nécessaire  à  quatre  ou 
cinq  hommes  travaillant  ensemble,  et  lorsque  enfin  la  besogne  est  terminée,  et 
qu'on  peut  mettre  la  main  sur  ces  trésors,  on  s'aperçoit  quelquefois  que  la 
précieuse  Orchidée  ne  s'y  trouve  pas,  et  que  tous  ces  efforts  ont  été  dépensés 
en  pure  perte. 

Aussi  les  récoltes  sont-elles  beaucoup   moins  fructueuses  qu'autrefois;  on 


350  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

peut  estimer  le  produit,  dans  les  conditions  ordinaires,  à  vingt  ou  vingt-cinq 
plantes  par  jour,  avec  dix  hommes;  nous  sommes  loin  des  énormes  moissons 
d'il  y  a  cinq  ans  ! 

D'autre  part,  si  le  butin  devient  plus  maigre,  les  indigènes  apprennent 
à  connaître  les  bonnes  variétés  et  se  rendent  mieux  compte  de  la  valeur  qu'y 
attachent  les  Européens  ;  ils  sont  quelquefois  tentés  d'en  détourner  ou  de 
réserver  pour  eux  leurs  trouvailles,  et  les  voyageurs  sont  obhgés  de  se  tenir 
souvent  sur  leurs  gardes  quand  ils  ont  affaire  à  des  inconnus. 

Les  expéditions  durent  en  général  une  quinzaine  de  jours,  et  l'on  emporte 
des  provisions  pour  tout  le  temps  du  voyage;  les  indigènes  se  nourrissent  de 
viande  séchée,  de  sucre  en  pains  et  de  rhum;  en  outre  ils  sont  toujours  munis 
de  leur  fusil,  ce  qui  leur  permet  d'ajouter  à  leur  ordinaire  quelques  pièces  de 
gibier,  oiseaux,  etc.,  qui  se  rencontrent  fréquemment  dans  la  forêt.  Ils  couchent 
soit  dans  un  hamac,  soit  sur  un  lit  de  bambous,  recouvert  d'un  feuillage  épais 
de  bananier  ou  de  palmier. 

Il  est  très  difficile,  au  cours  de  ces  tournées,  de  conserver  une  notion  exacte 
du  temps.  Les  Indiens  sont  incapables  d'apprécier  l'heure,  comme  font  nos 
paysans,  d'après  l'état  du  ciel  ou  la  hauteur  du  soleil,  et  lorsqu'on  les  consulte, 
après  avoir  longuement  regardé  leur  ombre,  puis  le  soleil,  ils  répondent  in- 
variablement qu'ils  ne  sauraient  rien  affirmer;  pour  les  distances,  il  en  est  de 
même,  et  les  renseignements  qu'ils  donnent  au  hasard  ne  doivent  jamais  être 
pris  au  sérieux.  J'avais  l'habitude  de  noter  sur  un  calendrier  chaque  jour 
écoulé;  sans  cette  précaution,  je  n'aurais  bientôt  plus  pu  savoir  le  mois  dans 
lequel  j'étais. 

A  mesure  que  les  plantes  sont  collectées,  on  les  amasse  sous  une  tente,  dans 
un  endroit  soigneusement  fixé  pour  servir  en  quelque  sorte  de  quartier-général. 
On  les  nettoie,  on  les  essuie  complètement  pour  éviter  qu'elles  conservent  un 
peu  d'humidité,  qui  les  ferait  pourrir  rapidement.  Enfin, .  lorsqu'on  en  a 
recueilli  une  quantité  suffisante,  et  que  le  voyage  est  terminé,  on  les  enferme 
dans  des  caisses  que  l'on  charge  à  dos  de  mulet,  et  que  l'on  transporte  au  point 
d'embarquement.  Le  trajet  prend  à  peu  près  cinq  jours,  dans  les  circonstances 
ordinaires,  et  dans  la  saison  favorable;  mais  il  faut  toujours  compter  avec 
l'imprévu,  et  surtout  avec  les  pluies,  si  abondantes  dans  ces  régions,  et  qui 
transforment,  en  quelques  heures,  les  ruisseaux  les  plus  inoffensifs  en  torrents 
impétueux.  Aussi  arrive-t~il  parfois  que  l'on  est  obligé  de  jeter  des  ponts  artifi- 
ciels sur  les  cours  d'eau  brusquement  enflés,  et  de  faire  porter  les  caisses  sur 


I^''    FÉVRIER    189 1  351 

l'autre  rive  à  bras,  tandis  que  les  mules,  débarrassées  de  leurs  fardeaux,  passent 
le  mieux  possible  à  la  nage. 

Le  point  de  départ  des  navires  est  la  ville  de  Honda,  dans  l'état  de  Tolima; 
de  là  ils  se  rendent,  en  suivant  le  cours  du  Magdalena,  jusqu'à  Barranquilla, 
point  où  le  fleuve  se  divise  en  deux  branches,  le  haut  Magdalena  et  le  bas 
Magdalena,  et  forme  des  rapides  très  dangereux.  Là  les  caisses  sont  reçues  par 
le  chemin  de  fer,  et  transportées  par  cette  voie  à  Savanilla,  où  elles  sont  em- 
barquées sur  les  transatlantiques,  à  destination  de  l'Europe. 

La  traversée  de  l'Océan  et  le  transport  sur  les  voies  ferrées  jusqu'à  desti- 
nation durent  un  mois  et  demi,  parfois  deux  mois;  mais  ce  long  voyage  est 
peut  être  moins  funeste  aux  Odontoglossum  que  le  trajet  de  Honda  à  Barran- 
quilla, pendant  lequel  ils  sont  soumis  à  peu  près  constamment  à  une  chaleur 
torride;  c'est  à  ce  moment  qu'ils  ont  le  pliis  à  souffrir,  et  un  certain  nombre 
de  plantes  se  trouvent  déjà  en  putréfaction  lorsqu'elles  arrivent  à  la  côte. 

On  voit  combien  de  temps,  d'efforts  et  de  frais  de  toutes  sortes  exige  le 
collectage;  bien  des  amateurs,  qui  ont  fait  leurs  premières  tentatives  avec 
cette  admirable  Orchidée,  ne  soupçonnent  pas  ces  difficultés.  Il  est  d'ailleurs 
surprenant  que  son  prix  soit  si  peu  élevé,  quoique  la  demande  soit  très  consi- 
dérable; mais  elle  était  encore  surpassée  par  l'offre  dans  ces  dernières  années. 
Il  y  a  lieu  de  prévoir  à  ce  point  de  vue  une  révolution  très  prochaine,  car 
l'O.  Alexandrae  devient  de  plus  en  plus  rare,  et  sera  bientôt  introuvable.  Déjà 
une  hausse  sensible  se  produit  sur  les  prix,  et  elle  ira  sans  doute  en  augmen- 
tant rapidement. 

Fl.  Claes, 
Architecte-paysagiste  de  L'Horticultuke  Internationale, 
Chargé  d'une   mission  par  elle  dans  la  Nouvelle-Grenade  en   1890. 


CULTURE    DES    DENDROBIUM 

Voici  un  court  abrégé  de  ma  méthode  de  cultiver  les  Dendrobium.  Je  l'expo- 
serai aussi  clairement  que  possible  ;  mais  je  dois  dire  qu'un  jardinier  a  beaucoup 
de  petites  pratiques  de  détail  qu'il  n'est  guère  possible  d'indiquer  dans  de  brèves 
notes  comme  celles-ci. 

Ma  serre  à  Dendrobium  est  une  serre  adossée  assez  élevée,  et  très  exposée. 


352  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

Je  cultive  mes  plantes  en  pots  et  en  paniers,  mais  je  préfère  ce  dernier  procédé, 
parce  que  les  racines  y  profitent  de  la  lumière  et  de  l'humidité  atmosphérique 
mieux  qu'elles  ne  peuvent  faire  en  pot. 

Beaucoup  de  celles  que  je  cultive  en  paniers  ont  des  racines  longues  de 
soixante-cinq  centimètres,  pendant  de  toutes  parts  des  corbeilles. 

Le  compost  que  j'emploie  se  compose  de  bon  peat  fibreux  et  de  sphagnum, 
avec  du  charbon  frais  et  des  tessons.  Je  fais  les  rempotages  de  préférence  quand 
les  plantes  sont  en  repos,  ou  au  moment  où  la  floraison  est  sur  le  point  de  se 
terminer.  La  saison  de  végétation  va  de  mars  à  septembre.  Tout  dépend  de  ces 
sept  mois.  Nous  commençons  par  élever  la  température  des  serres  de  façon  à 
atteindre  i8°  à  20°  la  nuit,  20°  à  26°  le  jour,  26°  à  32*^  et  même  35°  au  soleil. 

Je  fais  des  seringages  le  matin  des  belles  journées  depuis  mai  jusqu'en  août, 
en  projetant  l'eau  sur  les  plantes  par  en  haut.  Je  crois  qu'il  vaut  mieux  seringuer 
le  matin  que  l'après-midi,  car  cela  permet  aux  plantes  de  se  sécher  avant  que 
le  soleil  disparaisse.  Je  tiens  également  la  serre  aussi  humide  que  je  le  puis,  en 
arrosant  les  sentiers  jusqu'à  quatre  fois  par  jour,  et  en  maintenant  toujours 
pleins  d'eau  les  bassins  d'évaporation. 

La  ventilation  est  un  des  points  les  plus  importants  de  la  culture  des  Den- 
drobium.  Je  ventile  plutôt  du  bas  que  du  haut,  et  je  laisse  toujours,  la  nuit, 
assez  d'ouvertures  pour  maintenir  un  courant  d'air  frais  à  travers  la  serre. 

Je  mets  les  plantes  en  repos  dans  une  serre  à  vignes  fraîche,  d'octobre  à 
décembre,  sans  laisser  jamais  le  thermomètre  descendre  au-dessous  de  10°. 
J'examine  avec  soin,  une  fois  par  semaine,  si  elles  ne  présentent  aucun  signe  de 
faiblesse  provenant  du  manque  d'eau.  La  majorité  des  espèces  peuvent  rester 
plusieurs  semaines  sans  recevoir  d'arrosage. 

Je  m'attache  à  faire  fleurir  mes  Dendrobium  autant  que  possible  dans  les 
trois  premiers  mois  de  l'année,  de  façon  que  les  plantes  aient  la  plus  belle 
saison  pour  faire  leur  pousse. 

Nous  cultivons,  à  Stand  Hall,  à  peu  près  toutes  les  plus  belles  espèces,  mais 
à  mon  avis  toutes  les  espèces  du  genre  méritent  bien  d'être  cultivées.  Voici 
celles  que  je  considère  comme  les  meilleures  : 

D.  Cooksoni,  D.  Leechianum,  D.  Ainsworthi,  D.  Ainsworthi  roseum,  D.  nohile 
Sanderianum,  D.  nohile  nohilius,  D.  Griffithianum,  D.  Mac  Carihiae,  D.  Goldci, 
D.  Dearei,  D.  Dominyanum,  D.  Statterianum,  D.  Schroderae. 

Robert  Johnson, 

Jardinier  chez  M.  Thomas  Stattek,  à  Manchester. 


l"  FÉVRIER  1891  353 


POLYPODE  OU  PEAT 

Laquelle  de  ces  deux  matières  est  la  meilleure  pour  la  culture  des  Orchidées? 
C'est  une  question  qui  m'a  été  souvent  posée.  Les  avis  sont  assez  partagés 
sur  ce  point,  mais  je  crois  qu'il  importe  avant  tout  de  consulter  l'expérience 
des  intéressés. 

Définissons  d'abord  exactement  les  matières  en  question. 

La  terre  fibreuse,  comme  on  le  sait,  se  compose  de  racines  et  de  rhizomes 
de  Polypodium  vulgare,  qui  sont  généralement  recueiUis  sur  les  troncs  d'arbres 
à  l'état  vivant,  et  par  suite  forment  un  compost  frais  et  sain,  dans  lequel  ne 
se  trouve  presque  aucune  matière  en  décomposition. 

Le  «  Peat  »  est  formé  également  de  racines  et  de  rhizomes  de  Fougères, 
mais  généralement  d'espèces  plus  grossières  (Bracken),  mélangés  avec  d'autres 
débris  végétatifs  selon  l'endroit  où  ils  ont  été  recueillis;  comme  ils  viennent 
du  sol  même,  ils  sont  toujours  mélangés  d'une  quantité  plus  ou  moins  grande 
de  fine  terre  brune,  très  pauvre,  et  qui  ne  peut  être  employée  dans  le  compost 
des  Orchidées. 

Ma  conviction  est  que  le  Polypode  est  préférable  au  Peat,  et  voici  pourquoi  : 
d'abord  ses  racines  fibreuses  contiennent  une  proportion  de  nourriture  beau- 
coup plus  forte  que  celle  qu'on  trouverait  dans  la  terre  fibreuse  la  meilleure 
possible;  en  second  lieu,  le  Polypode  conserve  sa  fraîcheur  et  sa  santé  bien 
plus  longtemps  que  la  terre  fibreuse,  ce  qui  est  d'une  extrême  importance  pour 
établir  des  importations  ou  pour  rétablir  d'autres  plantes. 

La  principale  cause  de  cette  supériorité  marquée  semble  résider  dans  ce 
fait,  que  les  fibres  du  Polypode  sont  d'une  structure  beaucoup  plus  poreuse 
que  le  «  Peat.  »  L'excès  d'eau,  qui  cause  souvent  des  échecs  avec  les  plantes  cul- 
tivées dans  le  «  Peat  »  fera  rarement  du  tort  à  celles  qui  sont  empotées  dans  le 
Polypode.  Celles-ci  réclament  de  l'eau  en  plus  grande  quantité  pendant  l'été, 
et  même  un  petit  peu  plus  pendant  la  période  de  repos,  mais  cette  exigence 
me  paraît  constituer  un  avantage,  parce  qu'elle  permet  aux  cultivateurs  peu 
expérimentés  d'en  entreprendre  la  culture.  Un  autre  avantage,  qui  n'est  pas 
sans  importance,  c'est  que  les  plantes  produisent  une  masse  plus  grande  de 


354  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

racines,  et  que  le  compost  se  conserve  plus  longtemps  en  état  de  fraîcheur  et 
de  santé;  par  suite  il  n'est  point  nécessaire  de  rempoter  la  même  plante 
aussi  fréquemment. 

Le  «  Peat  »  des  anglais  semble  conserver  l'humidité  plus  longtemps;  il  se 
gonfle  comme  une  éponge  ;  l'humidité  reste  stagnante  autour  des  racines,  et 
celles-ci  sont  exposées  à  pourrir,  ce  qui  ruine  la  santé  de  la  plante.  Je  me 
souviens  d'une  grande  collection  anglaise  dans  laquelle,  il  y  a  quelques  années, 
le  Polypode  était  employé  exclusivement,  et  avec  un  succès  complet.  Ce 
procédé  fut  modifié,  mais  sans  aucun  avantage,  surtout  en  ce  qui  concerne 
les  Odontoglossiun  crispum,  qui  étaient  cultivés  là  en  grand  nombre.  Le  résultat 
fut  saisissant;  à  partir  de  ce  moment  les  0.  crispum  allèrent  en  dégénérant. 
Je  ne  saurais  recommander  ce  système. 

H.    SCHUSTER. 


CULTURE   DES    ORCHIDÉES    RÉPUTÉES   D  UN 
TRAITEMENT    DIFFICILE 

VI.  —   Odontoglosssum    coronarium 

UOdontoglossum  coronarmin  est  une  des  plus  belles  espèces  de  la  Nouvelle- 
Grenade  d'autant  plus  précieuse  que  ses  fleurs  se  conservent  très  longtemps. 

Toutefois,  il  a,  pour  quelques-uns,  un  grave  défaut,  c'est  d'être  d'une  culture 
difficile,  et  beaucoup  d'amateurs  y  ont  renoncé  par  ce  motif,  sans  faire  peut- 
être  les  essais  nécessaires.  Les  plantes  ne  meurent  pas  d'emblée,  mais  elles 
vivotent,  et  si  elles  forment  des  feuilles,  elles  ne  fleurissent  presque  jamais 
chez  eux.  Et  pourtant,  quelle  agréable  compensation  ils  trouveraient  à  leurs 
peines!  L'O.  coronarium  est  une  Orchidée  admirable,  une  des  plus  belles. 

La  principale  difficulté  consiste  à  établir  les  plantes  d'importation.  L'O.  coro- 
narium est  beaucoup  plus  long  que  toute  autre  espèce  à  former  des  racines,  et 
c'est  le  motif  pour  lequel  il  fait  le  désespoir  de  tant  de  cultivateurs  sans 
patience,  car  son  existence  n'est  jamais  complètement  assurée  avant  la  venue 
des  racines,  et  se  trouve  pendant  une  longue  période  à  la  merci  du  moindre 
accident.  .         • 


l"    FÉVRIER    1891  355 


Voici  quelques  notes  sur  un  procédé  de  culture  qui  nous  a  donné  des  résul- 
tats très  satisfaisants  : 

L'O.  coronarium  se  cultive  en  panier  ou  sur  bloc.  Lorsqu'on  le  cultive  en 
panier,  il  est  nécessaire,  de  prendre  des  récipients  de  forme  spéciale,  car  les 
bulbes  se  produisent  très  espacés  sur  un  long  rhizome  rampant.  Il  faut  donc 
des  paniers  peu  profonds,  de  forme  très  allongée;  le  compost  sera  formé  de 
terre  fibreuse  et  de  sphagnum,  avec  un  bon  drainage  de  tessons,  et  recouv^ert 
d'une  couche  de  sphagnum.  Le  sphagnum  est  la  matière  qui  convient  le  mieux 
pour  cette  espèce,  et  il  devra  dominer  dans  le  mélange. 

La  plante  sera  fixée  dans  le  panier  au  moyen   d'un  fil  de  fer  galvanisé. 

On  peut  encore  cultiver  VO.  coronarium  sur  bloc;  on  choisit  pour  cela  une 
planchette  de  bois  très  dur  (chêne  ou  hêtre)  et  l'on  y  fixe  la  plante  au  moyen 
d'un  fil  de  cuivre  accroché  à  des  clous  que  l'on  plante  sur  les  côtés;  on  dispose 
sous  le  rhizome  une  couche  mince  de  sphagnum,  en  ayant  soin  de  le  laver 
soigneusement  au  préalable.  On  peut  alors  suspendre  la  planche  près  du 
vitrage  ou  la  planter  dans  un  pot  ordinaire  rempli  de  tessons,  avec  une  couche 
de  sphagnum  à  la  surface,  le  tout  placé  de  façon  que  le  dernier  bulbe  ou  la 
dernière  pousse  se  trouve  en  contact  avec  le  sphagnum. 

La  serre  qui  convient  pour  cette  culture  est  une  serre  froide  ordinaire,  la 
même  que  pour  la  grande  majorité  des  Odontoglossum.  Quelques  personnes 
croient  devoir  donner  à  VO.  coronarium  une  température  un  peu  supérieure; 
je  ne  crois  pas  que  ce  soit  utile.  L'atmosphère  et  le  compost  devront  être 
maintenus  très  humides  pendant  tout  l'été;  il  ne  pourra  être  qu'avantageux 
de  bassiner  les  feuilles  de  temps  en  temps. 

Lorsque  la  plante  a  augmenté  de  longueur  et  dépasse  les  dimensions  de  la 
planche  sur  laquelle  elle  est  fixée,  on  peut  agrandir  celle-ci  en  y  clouant  avec 
précaution  une  rallonge;  cela  vaut  mieux  que  de  déplacer  la  plante  et  de  la 
transporter  sur  un  autre  support.  On  peut  d'ailleurs  choisir  le  moment  favo- 
rable, et  il  n'est  pas  besoin  de  se  hâter,  car  VO.  coronarium  peut  avoir  sans 
inconvénient  une  végétation  aérienne. 

Le  point  important,  à  mon  avis,  c'est  de  lui  donner  beaucoup  d'air,  beau- 
coup de  lumière  et  beaucoup  d'humidité.  Suspendez  les  paniers  ou  les  plan- 
chettes le  plus  près  possible  du  vitrage,  aérez  fréquemment,  et  seringuez  deux 
ou  trois  fois  par  jour  en  été,  quatre  fois  même  si  la  plante  est  sur  planche; 

vous  obtiendrez  à  coup  sûr  d'excellents  résultats. 

Ernest  Haumont. 


356  LE    JOURNAL  DES    ORCHIDÉES 


TRAVAUX  DE  LA  PREMIERE  QUINZAINE  DE  FEVRIER 

L'hiver  approche  de  sa  fin,  et  les  froids  exceptionnels  qui  nous  ont  causé 
tant  de  soucis  depuis  plus  de  deux' mois  vont  cesser  très  prochainement.  On 
pourra  en  profiter  pour  nettoyer  l'extérieur  des  serres,  laver  les  vitres  et  ven- 
tiler dans  les  moments  les  plus  favorables 

La  végétation  ne  va  pas  tarder  à  reparaître  dans  toutes  les  serres,  et  déjà 
dans  beaucoup  d'endroits  on  peut  commencer  à  augmenter  légèrement  la 
quantité  d'eau  donnée  aux  plantes,  pour  les  ramener  graduellement  en  activité. 
Préparer  également  tous  les  matériaux  pour  les  grands  rempotages  qui  com- 
menceront dans  la  prochaine  quinzaine. 

Serre  chaude.  —  Un  certain  nombre  de  Saccolabium  et  d'Aerides  pourront 
être  rempotés  ces  jours-ci.  Celles  de  ces  plantes  qui  ont  perdu  quelques  feuilles 
du  bas  peuvent  être  descendues  plus  profondément  dans  leur  pot,  de  façon 
que  l'on  puisse  cacher  ces  plaies;  au  besoin,  on  raccourcira  la  partie  de  la 
tige  qui  se  trouve  dans  le  vase,  en  coupant  l'extrémité  qui  est  morte. 

Entretenir  soigneusement  l'humidité  atmosphérique,  mais  ventiler  très  peu 
jusqu'à  ce  que  les  plantes  soient  de  nouveau  établies.  Arroser  peu  également. 

La  chaleur  artificielle  fait  souvent  développer  beaucoup  d'insectes  sur  les 
Cypripedium;  on  les  chassera  en  lavant  le  dessous  des  feuilles,  soit  avec  de 
la  nicotine  très  diluée,  soit  avec  de  l'eau  ordinaire  ;  on  pourra  également 
seringuer  de  temps  en  temps  le  matin;  mais  les  espèces  à  feuillage  épais, 
comme  les  C.  laevigatnm,  C.  Parishi,  C.  concolor,  succombent  fréquemment  à 
la  suite  des  seringages,  et  il  est  prudent  de  ne  pas  y  procéder  pour  ces  espèces. 

Le  Coelogyne  pandurata  ne  va  pas  tarder  à  entrer  en  végétation.  Lorsque 
la  pousse  est  assez  avancée,  la  tige  florale  apparaît  au  centre,  et  ses  curieuses 
fleurs  vertes  et  noires  produisent  un  effet  |rès  attrayant. 

Serre  tempérée.  —  Le  Coelogyne  cVistata  est  sur  le  point  de  fleurir;  éviter 
un  excès  d'humidité  qui  produirait  rapidement  une  foule  de  taches  noirâtres 
sur  les  feuilles. 

Serre  froide.  —  Aucun  changement  à  indiquer.  Les  arrosages  pourront 
être  un  peu  plus  abondants  que  par  le  passé  lorsque  le  soleil  se  montrera.  La 
ventilation  pourra  être  également  pratiquée  d'une  façon  plus  régulière. 


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UllllllJ 


J.. 


RE  DE  JâRDIlS 


SERRES  ET  JARDINS  D'HIVER 

La  Société  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE,  désirant  donner  satisfaction 
aux  incessantes  demandes  de  sa  clientèle,  a  ouvert,  depuis  deux  ans,  un  bureau  spécial 

d'architecture  de  jardins  et  de  construction  de  serres. 

La  direction  de  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE  a  acquis,  par  une 
pratique  de  chaque  jour,  une  expérience  toute  particulière  de  la  construction  et  de 
l'aménagement  des  serres.  Elle  a  d'ailleurs  été  consultée,  pendant  ces  dernières  années, 
sur  la  plupart  des  grands  travaux  d'architecture  paysagiste  et  sur  l'organisation  des  serres 
les  plus  importantes  de  l'Europe;  l'installation,  notamment,  de  grandes  serres  au  domaine 
royal  de  Laeken  et  du  vaste  établissement  modèle  de  L^HORTICULTURE  INTER- 
NATIONALE, à  Bruxelles,  est  une  garantie  de  la  bonne  exécution  des  travaux  qui  lui 
seront  confiés.  Elle  a  attaché  spécialement  à  ces  différents  services  plusieurs  architectes 
de  talent. 

Celte  situation  particulière  lui  permet  d'entreprendre  la  construction  des  serres  dans 
les    conditions    beaucoup    plus    avantageuses    que   ses   concurrents.    Elle    garantit   une 

économie  de  plus  de  50  pour  cent  sur  les  prix  cotés  partout. 

Ses  serres,  et  surtout  les  serres  à  Orchidées,  ne  sont  pas  seulement  construites 
solidement  et  économiquement;  elles  sont  encore  adaptées  de  la  façon  la  pluS 
pratique  aux  besoins  de  la  culture  qui  doit  y  être  exercée. 

Elle  se  charge  également  des 

PLANS,    TRACÉS 

TRANSFORMATIONS  ET  PLANTATIONS 

DE  PARCS  ET  JARDINS 

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ENVOI  DE  SERRES  DÉMONTÉES  DANS  LES  PAYS  DOUTRE-MER 


L'HORTICDLTDRE  INTERNATIONALE 

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SPÉCIALITÉ  D'ORCHIDÉES 

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Orchidées  Nouvelles 


Les  collections  d'Orchidées  de  la  Société  sont  actuellement 
les  plus  importantes  de  l'Europe;  quarante-deux  serres  spa- 
cieuses leur  sont  attribuées  et  leur  culture  n'est  surpassée 
nulle  part. 

Palmiers,  Broméliacées,  Cycadées,  Nepenihes^  Fougères, 
Pandanées,  Aroïdées,  Plantes  panachées,  Plantes  à  fleurs. 
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PETITE    CORRESPONDANCE 


G.  B.  à  M.  —  La  fleur  que  vous  nous  avez  envoyée 
est  malheureusement  arrivée  trop  gelée  pour  qu'il  fût 
possible  de  la  reconnaître.  Quoique  les  couleurs  fussent 
presque  effacées,  il  semble  à  i3eu  près  certain  que 
c'était  un  Tricliocentrum,  très  voisin  du  T.  albo-pur- 
pureiim,  à  moins  cependant  qu'un  débris  de  tige  qui  se 
trouvait  détaché  fît  partie  de  l'éperon ,  qui  dans  ce 
cas  serait  très  long.  Le  T.  alho-purpureum  a  un  éperon 
très  court. 

En  tout  cas,  il  serait  nécessaire  de  pouvoir  examiner 
une  nouvelle  fleur  pour  la  déterminer. 

M'  D.,  à  S*-V.  (Nièvre).  —  Nous  avons  été  heureux 
de  prendre  connaissance  de  votre  lettre  ;  nous  approu- 
vons complètement  le  programme  que  vous  nous  indi- 
quez, et  qui  nous  paraît,  en  effet,  très  pratique,  et  nous 
donnerons  très  prochainement  les  indications  que  vous 
désirez. 

En  ce  qui  concerne  les  plantes  dont  vous  nous  parlez  : 

1°  UOncidium  Pupilio  fleurit  pendant  tout  l'été,  et 
et  doit  être  cultivé  en  panier  près  du  vitrage  avec  assez 
d'humidité;  il  sera  mis  en  repos  au  début  de  l'hiver 
jusqu'au  mois  de  mars  ; 

2°  Le  Zijgopetalum  Gautieri  fleurit  en  octobre,  et 
peut  être  mis  en  repos  aussitôt  après,  jusqu'à  la  fin  de 
février.  Il  croit  généralement  sur  des  troncs  d'arbre 
autour  desquels  s'enroule  le  rhizome  allongé  ;  il  ne  doit 
jamais  être  tenu  complètement  sec. 


R.  B.,  à  Pallanza.  —  L'inflorescence  que  vous  nous 

avez  adressée  appartient  à  une  bonne  forme  à^Odonto- 

glossum  Rossi;  cette  espèce  est  assez  variable  comme 

coloris. 

* 

L.  C,  à  Paris.  —  Le  rempotage  des  Odontoglossum 
se  fait  généralement  au  printemps  et  à  l'automne,  soit 
en  février-mars,  soit  en  septembre. 

En  ce  qui  concerne  notamment  les  Odontorjlossum 
Alcxandrae,  qui  fleurissent  pendant  toute  l'année,  et 


que  nous  conseillons  plutôt  de  mettre  en  repos  pendant 
l'été,  l'automne  convient  aussi  bien  que  le  printemps. 
Quant  aux  autres  espèces,  on  les  rempotera  plutôt  à  la 
fin  de  février  ou  au  commencement  de  mars,  parce 
qu'à  la  fin  du  repos  les  racines  se  détachent  plus  facile- 
ment du  pot,  et  que  la  plante  ne  souffre  presque  pas 
de  ce  dérangement. 


N.  D.,  à  Khai'kow.  —  1"  Il  existe  peu  d'espèces  d'Or- 
nithidium  et  VOrnithidium  praetextum  nous  est  totale- 
ment inconnu.  D'autre  part,  il  nous  est  difficile  de 
juger,  d'après  vos  indications,  si  la  plante  dont  vous 
nous  parlez  est  un  Oncidium  ;  il  serait  nécessaire  d'at- 
tendre qu'elle  fleurit  pour  pouvoir  la  déterminer. 

2"  Les  bourgeons  qui  se  forment  sur  votre  Dendro- 
binm  Wardianiim  sont  probablement  des  boutons,  et 
non  pas  des  pousses  ;  s'il  en  était  autrement,  la  grande 
quantité  dont  vous  nous  parlez  serait  surprenante  ;  mais 
ce  serait  un  danger  pour  la  plante,  qui  risquerait  fort 
d'être  épuisée. 

Pour  empêcher  vos  Dendrobium  de  produire  de  nou- 
velles pousses,  à  la  fin  de  l'automne,  le  seul  moyen 
à  employer  est  de  les  tenir  très  secs  ;  mais  il  ne  faut  pas 
que  la  température  soit  trop  élevée  dans  les  serres, 
autrement  ils  souffriraient  l;>eaucoup  delà  sécheresse. 
Nous  vous  conseillerons  de  transporter  les  plantes,  à 
partir  de  la  fin  d'octobre  jusqu'à  la  fin  de  février,  dans 
une  serre  tempérée,  chauffée  à  12"  environ.  Là,  pourvu 
qu'elles  soient  tenues  très  sèches,  elles  formeront  des 
boutons  en  gi'and  nombre  ;  une  fois  ceux-ci  assez  formés 
pour  qu'il  n'y  ait  pas  de  doute  sur  leur  nature,  on  peut 
recommencer  graduellement  les  arrosages. 

3"  Aerides  affine,  A.  Fieldingi,A.  crassifoliiim,  A.  cy- 
lindricum,  A.  Lobbi,  A.  Larpentae,  A.  suavissinium. 

Angraecum  sesquipedale ,  A.  bilohum,  A.  caudatum, 
A.  articidatnm,  A.  eburneum,  A.  Kotschyi,  A.  pellu- 
cidnm,  A.  pertiisiim,  A.  Scottianiim. 

Il  convient  de  remarquer,  en  outre,  qu'un  très  grand 
nombre  d'autres  Aerides  fleurissent  au  mois  de  mai  et 
pendant  les  deux  mois  suivants. 


AUX    ABONNES    DU 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

L'Administration  de  L'ILLUSTRATION   HORTICOLE   met  à  la  disposition  des 
abonnés  da  Journal  des  Orchidées,  jusqu'au  15  mars  1891   : 

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C'est  une  occasion  exceptionnelle  d'acquérir,  à  un  prix  excessivement  réduit, 
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genres  introduites  ou  produites  de  1882  à  1891. 

L'ILLUSTRATION  HORTICOLE  est  un  ouvrage  admirable  pour  les  salons  et 
les  bibliothèques,  et  est  rempli  de  renseignements  utiles  et  de  notes  de  culture  indis- 
pensables. 


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'X<^r?^ — • —-^^\r\f\rj\pj\r- »  -^T^y 


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^^  ire  Année.  |5     FÉVRIER     1891  Numéro  23. 


C?^'» 


(wo. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 


LUCIEN  LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orghidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 

J.  Li>iDE>',  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G.  Warocqlé, 

R.  A.  RoLFE,  G.Miteau,Ém.Rodigas,  de  Puydt,Funck,E.Wallaert,  A.  Fjnden, 

Comte  de  Moran,  G.  Joris,  A.  Va.n  Imschoot,  Fr.  Desbois,  P.  Buqlet, 

E.  S.  Rand,  D""  VA>i  Calwelaert,E.  Bl>geroth,Ch.Vasseur,  James  O'Briek, 

J.  Hye,  R.  Marti.n  Cahuzac,  Di^Capart,  Comte  de  Bousies,  R.  Johksgn 

Alf.  Bleu,  J.  du  Trieu  de  Terdoxk,  A.  Lallemand,  A.  Cogniaux,  Max  Garnier, 

PaulOtlet,  Em.  Pierret,  P.  Silver,  J.3Ioens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Bali.if,  C.  Ell>'er,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.  de  laDeva>saye,  J,  Van  3Iol,  Fl.  Claes,  de  Meulenaere,  E.  Haumom, 

Ch.  André,  A.  van  den  Heede,  Siesmayer,  H.  Schuster,  D""  G.  vo>  Heerdt,  etc. 


Prix  de  TAbonnement  :    10  francs  par  an 

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Chaque  lÎTraison  contient  quatre  belles   planches 

richement  coloriées 


Directeur:    J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.   A.   ROLFE 


Abonnement  pour  le  Yoliime  en  cours  :  60  fr.  pour  les  12  lîYraisons 

payables  par  anticipation 

Bureaux  :    100,  Paie  Belliard,  à  Bruxelles 


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COMPOSITION    DES    LIVRAISONS    PARUES 


1er    Volixme 


Acranlliiis  Lcoiiis,  Acrides  maculosum  var.  forniosum, 
Aeriiles  oiloralum  var.  Domidofli,  Aeridcs  Reichenbachi, 
Aganisia  Iricolor,  Cataselum  discolor,  Calasetiim  ligrinum, 
Caltleya  aurea,  Calllcya  giiltala  var.  leopardina,  Catlleya 
Lawrenceana ,  Calllcya  Malouana.  Calllcya  maxima  var. 
Hrubyaiia,  Calllcya  nobilior  var.  Hiigucnyi,  Calllcya  Perci- 
valiana  var.  Reichenbachi,  Caltleya  Trianac  vai'.  alba,  Call- 
lcya Trianac  vai'.  Annae,  Clcisosloma  Gnibcrli,  C.ypripedium 
Driiryi,  Cypripediiim  Lawrenceanum  var.  Hycaniim,  Cypri- 
pediiim  œnanlhum  superbuni,  Cypripedium  sclligerum  majus, 
Cypripedium  tcsscllatiim  var.  porphyrcum.  Dcndrobium  Fal- 
coneri,    Dcndrobium   slralioles,    Dcndrobium    ihyrsillorum, 


Epidcndrum  paniculalum,  Masdcvallia  Linden!  var.  grandi- 
llora,  Masdcvallia  Roczli,  Oncidium  Lanccanum  var.  super- 
bum,  Oncidium  Limminghei,  Odonloglossum  Alexandrae, 
Odontoglossnm  nevadense,  Odonloglossum  ramosissimum, 
Odonloglossum  rubescens,  Odonloglossum  Ruckerianum, 
Odonloglossum  vesillarium  var.  purpureum,  Odonloglossum 
Wilckcanum  albens,  Paphinia  crislala  var.  Randi,  Phalae- 
nopsis  Sandcriana,  Phalacnopsis  Stuarliana  var.  punclulala, 
Reslrepia  antcnnifera,  Selenipcdium  rcticulaUim,  Spalho- 
glollis  Auguslorum.  Trichoccnlrum  ligrinum  var.  splendens, 
Trichopiliasuavis.  VandaBoxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sandcriana  var.  labello  viridi. 


S"o  Volume 


Angraccum  Ellisi,  Anguloa  Ruckcri  var.  mcdia.  Ansellia 
congoensis,  Bollea  pulvinaris,  Brassia  caudata.  Calanlhc 
Regnieri,  Calasclum  Bungcrolhi.  Calasclum  galeriUini,  Call- 
lcya gigas,  Calllcya  Kimballiana,  Calllcya  Mcndcli.  Calllcya' 
Schillcriana  var.  Amaliana.  Coelogyne  pandurala,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microchilum,  Cypripedium^ 
Sallieri,  Cypripedium  loukinense,  Dcndrobium  bracleosum. 
Dcndrobium  inandilum.  Epidcndi'um  Randianum,  Galcandra 
Dcvoniana  var.  Dcl|)hina.  Galcandra  tlaveola.  Laclia  elegans' 
var.  HouUeana.  Masdcvallia  Veilclii.  Millonia  speclabilis  var. 
lincala.  Oncidium  cucullalum.  Oncidium  Joncsianum,  Onci- 


dium Warsccwiczi,  Odonloglossum  Alexandrae  var.  Culse- 
mianum,  Odonloglossum  Coradinei  granditlorum.  Odonlo- 
glossum grande,  Odonloglossum  Lucianianum.  Odonlo- 
glossum lutco-purpureum,  Odonloglossum  Roczli,  Odonlo- 
glossum Schillcrianum,  Phalacnopsis  amabilis,  Phalacnopsis 
Luddemanniana,  Phalacnopsis  Sumalrana,  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illuslre,  Selenipcdium  caudalum 
giganlcnm.  Selenipcdium  Schrôdci'ac  var.  splendens.  Spa- 
thoglotlis  j>licala,  Slanhopca  tigrina.  Trichoccnlrum  albo- 
purpureum  var  slrialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var, 
Lindeni,  ZygopetaUim  rostralum, 


3me    Volume 


Aerldcs  Fieldingi,  AcraiUlics  granJillora,  Aeridcs  Houllc- 
liannm.  Agnnisia  cyanea.  Angraocnm  fl.illiroslaoliysi  Scdoni. 
Aii;;uliia  uiiillnra.  Brassavola  ciuMiUala  var.  cuspidala.  H((ll)ii- 
pliylUiin  giaïKlillonini.  CatascUini  IJmigorollii  var.  aunnim, 
Calasctum  niiiijjcrollii  var.  Pollsianum,  Calaselum  dcoipicns, 
Cataselum  pulcliiuin.  Callleya  Gibcziac,  Caltlcya  laljiala  var. 
aulumnalis,  Calllcya  virginalis,  Cloisosloma  rrassifolium. 
Cypripcdium  Artliurianum  var.  pallidiim.  Cypripedium  Caii- 
nartiaiuiiii,  Cypri[)cdiuni  (lurlisi,  Cypripcdium  Harrisianum 
var.  supcrbuin,  Cypripedium  Lccanum.  Cypripcdium  Moensi- 
anum,  Cypripcdium  praeslans.  Cypripedium  Van  Houtlca- 
nuni.   Cypripedium   villosum,  Cypripedium  (Selenipedium) 


Wallisi,  Dcndrobium  purpurcum  var.  candidulum,  Dcndro- 
liium  rulriferum.  Deiidi-obium  slrebloccras  var.  Rossianum. 
lonopsis  paniculata  var.  niaxiina.  Ma.sd<'vailia  macrui'a,  Masdc- 
valiia  spcctrum.  Millonia  spcclabilis  Moreliana,  Oncidium 
clicirophorum.  Oncidium  papiiio  var.  majus.  Oncidium  Pha- 
laenopsis,  Odonloglossum  cilrosmum  var.  Dcvansaycanum, 
Odontoglossum  crispum  var.  fasluosum.  Odonloglossum  cris- 
|)um  var.Trianae.  Odonloglossum  cuspidalum,  Odonloglossum 
Harryanuin .  Odonloglossum  odoraUim  var.  bapiiicanluni , 
Odonloglossum  Iriuniplians,  Odontoglossum  Cro-Skinnr'ri. 
Paphiuia  Lindcniana.  Papbinia  Modigliauiana.  Uodriguczia 
Bungerothi.  Vanda  superba. 


^me   Volu-ine 


Aeridcs  quincpievulnerum,  Angraccum  scsquipedale.  Angu- 
loa  Clowcsi.  Catlleya  chocoensis  var.  Miss  Nilsson,  Caltlcya 
Mossiac  var.  Dousiesiana,  Caltlcya  Mossiae  var.  Warocqueana, 
Cirrliopclalum  pulchrum.  Coelogyne  cristala  var.  alba.  Com- 
parettia  falcala.  Cypripcdium  bcUatulum.  Cypripedium 
Ellioltianum.  Cypripedium  Harrisianum  var.  polychromum. 
Cypripcdium  Mastcrsianum.  Cypripcdium  Milcauanum,  Dcn- 
drobium Bensoniae.  Dcndrobium  densillorum.  Epidcndrum 
iicmorale.  Laclia  majalis,  Lépiotes  bicolor.  Lycaste  Skinneri 
var.  alba,  Masdevallia  tovarensis,  Miltonia(Odont.)X  Bleuana, 
Mcsospinidium  vulcanicum,  N'anodes  Medusae,  Odontoglos- 


sum Blciciirodcrianum.  Odonloglossum  Ccrvanlcsi  lilarinum. 
Odonloglossum  Glonerianum,  Odontoglossum  Halli.  0<lonto- 
j;lossuni  Pcscalorei  var.  Lindcni,  Oilontoglossum  lalimacu- 
latum,  Odonloglossum  radiatum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  Warocqueanum.  Oncidium  Forbcsi 
maximum.  Oncidium  iridifolium,  Oncidium  macranthum, 
Pliaius  graiidil'olius.  Polystacbia  pubescens.  Selenipedium 
caudalum  var.  Albcrlianum,  Sophronilis  graudillora,  Tliunia 
Marshalli,  Vanda  coerulea,  Vanda  tricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


^mo  Volume 


Ada  auranliaca,  Aeridcs  Augustianum.  Angraecumcitralum, 
Angraccum  eburneum  var.  supcrbum.  Bifrenaria  Harrisoniac, 
Bolbopiiyllum  Lobbi,  Calanlhc  Masuca.  Calanlhe  Veilchi, 
Cataselum  macrocarpum  var.chrysantlium,  Cattleya  Trianac 
var.  purpurala,  Cattleya  Trianac  var.  M""'  Marlin-Cahuzac, 
Caltlcya  Trianac  vai-.  pallida.  Calllcya  Trianac  var.  striata, 
(^iallleva  maxima  va--.  Malouana.  Cymbidium  Maslersi,  Cypri- 
pcdium barbalo-Veilcliianum,  Cypripedium  nitens.  Cypri- 
pcdium orphanum,  Dcndrobium  crumenatum.  Dcndrobium 
infudibulum.  Dcndrobium  Mirbclianum,  Dcndrobium  Pax- 
loni,  Dcndrobium  Wardianum  var.  Lowi,  Epidcndrum  pris- 


malocarpuni,  Epidcndrum  vitellinum.  Gongora  maculala, 
Houllelia  Brockleliursliana,  Laelia  anccps  var.  Hyeana, 
Laclia  elegans.  Lycaste  coslala,  Masdcvallia  ignea.  Millonia 
Blunli  var.  Lubbersiana,  Millonia  vcxillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
liallianum,  Oncidium  sarcodcs,  Odonloglossum  Boddacrlia- 
num.  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  liasli- 
labium,  Odonloglossum  maxillare.  Odonloglossum  odoratum 
var.  strialum,  Odontoglossum  Scblesingerianum .  Plialac- 
nopsis  Scliillcriana.  Rodriguezia  réfracta,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopctalum  inlcrmcdium,  Zygopetalum  Jorisianum. 


0™°  Volviiiie  (sept  livraisons  parues) 

Calanlhe  vcralrifolia,  Cataselum  Rodigasianum,  Cattleya 
Eldorado,  Calllcya  Rex,  Calllcya  Waroccjucana  var.  ame- 
lliyslina,  Chysis  aurea,  Cirrhopclalum  Maslersianum.  Coch- 
lioda  Noezliana,  Coelogyne  occllala  var.  maxima.  Coelogyne 
pcllastes,  Coryanthes  Bungerothi,  Cypripedium  Frascri. 
Cypripcdium  praeslans  var.  Rimballianum,  Cypripedium 
superbiens,  Dcndrobium  Dalhousicanum,  Dcndrobium  Devo- 


nianum,  Dcndrobium  Galliccaiium,  Dcndrobium  supcrbum 
var.  anosmum ,  Masdcvallia  bella ,  Masdcvallia  Rcichen- 
bachiana,  Maxillaria  longis(>pala,  Oncidium  Krameri.  Peris- 
Icriaaspersa,  Pliaius  Humidoli,  Phalaenopsis  Esmeralda  var. 
candidula,  Selenipedium  grande,  Selenipedium  Sedcni  can- 
didulum, Slanhopea  oculata. 


Le  prix  des  volumes  parus  de  la  «  LINDENIA  »  a  été  fixé  comme  suit  : 

V''  Yolume,  125  fr. ;  2'"^^  Volume,  100  fr.  ;  3""  Volume,  75  fr. ;  4""'  Volume,  70 fr.;  5""  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ  VOLUMES   PRIS   ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

gme   Volume    (en    cours    de    publication)    :    60    francs 


La  Lùidenia  publie  également  une 

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l'édition  anglaise,  et  O  dollars  pour  l'édition  américaine. 


SOMMAIRE    DU    23"°    NUMÉRO 


Pages 

Revue  des  Orchidées  nouvelles  ou  peu  connues 357 

Causerie  sur  les  Orchidées.  —  XIII 359 

Culture  des  Phalaenopsis 362 

Éhules  de  botanique  élémentaire  sur  les  Orchidées 365 

Travaux  de  la  seconde  quinzaine   de  février 369 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


BRUXELLES 


Présidents   d'Honneur    : 

Mi>I.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  rOrchidophile,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRÉTARIAT  :    100,  RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur    : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M.  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  8  et  9  Mars  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDÉENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  Louvrex,  g.  Miteau,  j.  Moens,  Ém.  PiODiGAs^  D''  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imsghoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wincqz. 


15   FÉVRIER  i8gi  357 


REVUE    DES    ORCHIDÉES    NOUVELLES    OU 
PEU    CONNUES 

CYPRIPEDIUM  X  «  MURIEL  HOLLINGTON  »  Rolfe.  —  Gracieux  petit 
hybride  provenant  du  C.  niveinn  fécondé  par  le  C.  insigne  dans  la  collection 
de  M.  A.  J.  HoLLiNGTON,  d'Enfield.  Il  a  reçu  un  certificat  de  mérite  de  la 
Royal  Horticultural  Society  le  1 1  novembre  dernier.  Comme  tous  les  hybrides 
produits  par  le  C.  niveum,  il  porte  d'une  façon  dominante  les  caractères  de 
cette  espèce,  mais  les  taches  du  sépale  dorsal  et  son  enroulement  au  sommet, 
ainsi  que  les  nervures  des  pétales  et  les  feuilles,  sont  modifiés  dans  le  sens 
du  C.  insigne.  La  fleur  est  blanche,  avec  le  labelle,  les  pétales  et  le  sépale 
dorsal  veinés  de  pourpre  clair  d'une  façon  exquise;  le  sépale  dorsal  porte  un 
disque  vert  jaunâtre.  Gard.  Chron.,  3  janvier,  p.  10. 

* 

*  *  ■ 

RESTREPIA  STRIATA  Rolfe.  —  Belle  espèce  très  distincte,  ayant  le 
port  du  R.  antennifera  et  des  autres  plantes  de  ce  groupe.  Seulement  les  sépales 
latéraux,  au  lieu  d'être  tachetés,  sont  rayés  de  sept  lignes  marron  bien  tran- 
chées sur  le  fond  jaune,  et  un  peu  plus  étroites  que  les  intervalles  qui  restent 
entre  elles;  le  nombre,  toutefois,  en  paraît  variable. 

Cette  espèce  existe  dans  deux  ou  trois  collections.  Schlim  la  rencontra  il 
y  a  longtemps,  et  en  envoya  quelques  plantes  à  M.  Linden,  à  Bruxelles. 
MM.  H.  Low  et  C'^  en  introduisirent  ensuite  de  la  Chaîne  du  Cauca,  Nouvelle 
Grenade;  elles  fleurirent  en  janvier  i8go;  mais  il  en  avait  fleuri,  un  an  aupara- 
vant, à  Glasnevin,  probablement  de  1^  première  introduction. 

C'est  une  charmante  petite  espèce.  Gard.  Chron.,  31  janvier  iSgi,  p.  137. 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  ALCIDES  Rolfe.  —  Grand  et  gracieux  hybride,  pro- 
duit dans  l'établissement  de  MM.  F.  Sander  et  C'^,  de  S*-Albans,  entre  le 
C.  insigne  et  le  C.  hirsutissinmm.  Il  est  à  peu  près  intermédiaire  entre  eux, 
mais  l'influence  du  porte-pollen,  le  C.  hirsutissimuni,  prédomine  dans  la  forme 


358  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES      . 

du  sépale  dorsal,  des  pétales  et  du  labelle.  Le  coloris  est  plus  délicat  qu'on 
n'eût  pu  s'y  attendre  a  priori.  Gard.  Chron.,    lo  janvier  1891,   p.    40. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  INSIGNE  var.  LONGISEPALUM  Rolfe.  —  Variété  dis- 
tincte et  remarquable  de  l'espèce  bien  connue  C.  insigne.  Elle  a  fait  son  appa- 
rition dans  un  lot  du  modèle  ordinaire,  importé  par  MM.  F.  Sander  et  C'^, 
de  S*-Albans.  La  principale  particularité  qu'il  présente  consiste  dans  la  lon- 
gueur des  sépales  étroits,  qui  mesurent  six  centimètres  de  longueur,  et  deux 
et  demi  seulement  de  largeur.  En  outre  le  sépale  dorsal  est  dépourvu  de  taches 
et  a  l'aire  blanche  du  sommet  extrêmement  réduite. 

* 

*  * 

CYPRIPEDrUM  X  CELIA  Rolfe.  —  Gracieux  hybride  produit  dans  la 
collection  de  M.  W.  S.  Kimball,  de  Rochester,  New-York,  probablement  entre 
le  C.  Spicerianiiin  et  le  C.  tonsmn.  La  note  du  croisement  avait  été  perdue, 
mais  il  est  amplement  évident  que  le  C.  Spicerianum  y  a  contribué;  d'autre 
part  les  caractères  du  second  apparaissent  dans  les  feuilles,  le  sépale  dorsal 
et  le  staminode,  et  peut  être  aussi  dans  les  pétales,  et  on  sait  que  les  deux 
espèces  avaient  été  croisées  ensemble.  Gard.  Chron.,  24  janvier  1891,  p.  104. 

* 

*  * 

CYPRIPEDIUM  X  BERENICE  Rolfe.  —  Superbe  hybride,  produit  dans 
la  collection  du  capitaine  Vipan,  de  Wansford,  entre  le  C.  Roeheleni  (variété 
du  C.  laevigatuni)  et  le  C.  Lowi,  porte-pollen;  c'est,  par  conséquent,  le  premier 
hybride  obtenu  entre  deux  parents  appartenant  au  groupe  à  fleurs  en  grappes. 
Il  est  à  peu  près  intermédiaire  entre  les  deux,  et  réunit  leurs  divers  traits 
d'une  façon  très  gracieuse.  Les  pétales  sont  tombants,  étroits,  longs  de  près  de 
treize  centimètres,  et  enroulés  en  spirale.  Gard.  Chron.,  3  janvier  i8gi,  p.  136. 

* 

*  * 

DENDROBIUM  NIVEUM  Rolfe.  —  C'est  le  D.  MacFarlanei  Rchb.  f., 
à  qui,  malheureusement,  il  est  nécessaire  de  donner  un  nouveau  nom,  car 
il  existe  une  autre  espèce  du  même  nom,  décrite  sept  ans  auparavant  par 
F.  MuLLER,  provenant  également  de  la  Nouvelle-Guinée,  et  appartenant  à  la 
section  Aporum.  Le  D.  niveum  est  une  magnifique  espèce  d'un  blanc  immaculé, 
aux  fleurs  ayant  plus  de  onze  centimètres  de  diamètre.  Il  a  été  réintroduit 
de  la  Nouvelle-Guinée,  cette  fois  par  l'amiral  Fairfax.  Gard.  Chron.,  24  jan- 
vier 1891,  p.   104.  R.  a.  Rolfe. 


15    FÉVRIER    1891  359 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCHIDEES 
XIII.  —  Leur  croissance 

Pour  pouvoir  entreprendre  utilement  la  culture  des  Orchidées,  et  être  à  même 
de  la  modifier  à  l'occasion  et  de  l'approprier  aux  circonstances,  il  est  nécessaire 
de  posséder  des  notions  parfaitement  exactes  de  la  vie  de  ces  plantes  et  des 
phases  dans  lesquelles  elle  évolue. 

La  végétation  des  Orchidées  comporte  les  trois  périodes  suivantes  :  croissance 
de  la  pousse,  maturation  de  celle-ci,  et  floraison.  Ces  trois  actes  se  renouvellent 
indéfiniment  et  la  plante  parcourt  toujours  ce  cycle  régulier,  complété  par  le 
repos,  plus  ou  moins  prononcé,  qui  interrompt  l'étape,  tantôt  avant,  tantôt 
après  la  floraison,  par  une  immobilité  apparente  et  toute  extérieure. 

Il  convient  d'ajouter  que  la  floraison  peut  parfois  ne  pas  se  produire;  chez 
certaines  espèces,  elle  est  très  irréguhère  et  n'a  pas  lieu  tous  les  ans,  au  moins 
dans  nos  climats;  chez  d'autres  au  contraire,  elle  se  répète  plusieurs  fois  dans 
l'année.  Mais  on  peut  considérer  en  principe  comme  une  règle  que  chaque 
plante  produit  une  pousse  tous  les  ans,    et  que  cette  pousse  donne  des  fleurs. 

Certaines  espèces  fleurissent  immédiatement  après  avoir  fait  leur  pousse, 
d'autres  en  même  temps  qu'elles  la  développent;  d'autres  enfin  ont  leur  repos 
après  la  croissance,  et  fleurissent  seulement  à  la  saison  suivante,  c'est-à-dire 
immédiatement  avant  la  pousse. 

Il  y  a  un  grand  intérêt,  au  point  de  vue  de  la  culture,  à  distinguer  entre 
ces  diverses  espèces,  pour  savoir  exactement  à  quelle  époque  les  arrosages 
doivent  être  réduits  ou  augmentés.  C'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire, 
après  avoir  donné  quelques  explications  préliminaires  indispensables. 

Les  Orchidées  caulescentes  ne  se  comportent  pas  de  la  même  façon  que  les 
Orchidées  à  pseudobulbes.  Occupons-nous  d'abord  de  celles-ci,  qui  sont  de 
beaucoup  les  plus  nombreuses. 

Les  pousses  se  produisent  à  la  basa  des  pseudobulbes,  d'abord  sous  la  forme 
de  bourgeons  qu'on  appelle  des  yeux,  et  qui  apparaissent  au  nombre  d'un  ou 
deux,  parfois  même  davantage,  sur  chaque  bulbe. 


360  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

La  plante  donne,  selon  sa  force,  un,  deux  ou  plusieurs  nouveaux  jets;  mais 
elle  n'a  jamais  la  vigueur  nécessaire  pour  ouvrir  tous  les  bourgeons  que  portent 
les  bulbes.  Peut-être  aussi  est-ce  l'effet  d'une  sage  prévoyance  de  la  nature. 
En  effet  les  yeux  qui  restent  inutilisés  constituent  une  véritable  réserve. 

Il  peut  arriver  que  par  suite  d'un  accident,  d'un  coup  de  soleil,  par  exemple, 
ou  par  le  fait  des  insectes,  la  pousse  ou  les  pousses  commencées  se  trouvent 
détruites.  La  plante  serait  perdue,  dans  ce  cas,  si  elle  n'avait  pas  conservé 
des  yeux  disponibles.  Le  plus  rapproché,  c'est-à-dire  le  moins  ancien,  entre 
alors  en  activité,  car  il  profite  de  toute  la  sève  devenue  sans  emploi  ;  une  ou 
plusieurs  nouvelles  pousses  se  forment  et  assurent  l'avenir  de  la  plante. 

En  dehors  de  ce  cas  exceptionnel,  les  yeux  qui  n'ont  pas  produit  dans  la 
saison  suivant  leur  formation  restent  définitivement  stériles;  chaque  année 
écoulée  en  forme  de  nouveaux  qui  deviennent  les  premiers  à  s'ouvrir,  et 
diminue  par  suite  les  chances  des  précédents  d'entrer  en  activité.  Au  bout  d'un 
délai  asse2  long,  les  yeux  inutilisés  s'atrophient  et  disparaissent. 

Revenons  à  la  pousse  normale.  Celle-ci  grandit  pendant  un  temps  plus  ou 
moins  long,  quatre  ou  cinq  mois  en  moyenne;  puis  sa  croissance  se  ralentit, 
et  en  même  temps  elle  se  gonfle,  durcit  et  passe  à  l'état  de  bulbe.  Il  ne  reste 
alors  que  deux  ou  trois  feuilles  à  la  base  et  une  ou  deux  à  la  partie  supérieure. 

Pendant  la  formation  du  bulbe,  la  plante  demande  des  soins  plus  attentifs  ; 
il  faut  veiller  à  ce  que  son  développement  s'accomplisse  dans  les  meilleures 
conditions  et  à  l'époque  convenable,  car  la  vigueur  du  sujet  en  dépend.. 

Le  bulbe  a  une  très  grande  importance  dans  l'économie  de  la  plante.  S'il 
venait  à  manquer,  ou  s'il  avortait,  il  faudrait  que  l'accroissement  s'effectuât  par 
un  des  yeux  anciens.  Il  y  aurait  une  perte  de  temps,  d'autant  plus  grande  que 
le  nouveau  rejeton  serait  beaucoup  plus  lent  à  se  développer. 

Il  faut  donc  donner  de  grands  soins  à  sa  formation  ;  le  bulbe  doit  être  mûri 
dans  le  cours  d'une  saison,  car  une  fois  que  cette  période  est  écoulée,  et  qu'une 
nouvelle  pousse  a  commencé  de  croître,  il  ne  grossit  plus,  et  reste  sensiblement 
stationnaire.  —  Pour  achever  sa  maturation,  on  devra  stimuler  l'activité  de  la 
plante  en  lui  donnant  en  abondance  de  l'air  et  du  soleil,  et  surtout  de  l'eau, 
qui  gonflera  les  cellules. 

Peu  de  temps  après  l'achèvement  du  bulbe,  la  tige  florale  apparaît,  soit  à  sa 
base,  soit  à  son  sommet,  selon  les  espèces.  Les  Odontoglossum  produisent 
leurs  hampes  ordinairement  à  la  base  et  parfois  exceptionnellement  à  l'extré- 
mité des  bulbes. 


15    FÉVRIER    1891  361 


Une  fois  que  les  boutons  sont  formés,  la  croissance  des  feuilles  se  ralentit 
ou  même  fréquemment  s'interrompt,  l'activité  de  la  plante  étant  absorbée 
d'autre  part.  Il  est  donc  nécessaire  de  diminuer  notablement  les  arrosages. 
Cependant  chez  les  espèces  de  serre  froide,  les  Odontoglossum  surtout,  la  végé- 
tation persiste  en  même  temps  que  la  floraison;  mais  la  plupart  des  autres 
espèces  fleuriraient  mal  ou  ne  fleuriraient  pas  si  elles  recevaient  à  cette  époque 
autant  d'humidité  que  d'ordinaire. 

La  floraison  terminée,  la  croissance  recommence  de  nouveau;  le  bulbe  dont 
nous  avons  suivi  la  croissance  a  produit  à  sa  base  un  ou  plusieurs  yeux  ;  ceux-ci 
deviennent  actifs  à  leur  tour  l'année  suivante,  et  produisent  presque  tous  des 
pousses  qui  accomplissent  la  même  évolution. 

Il  nous  reste  à  parler  du  repos,  qui,  chez  presque  toutes  les  Orchidées,  vient 
interrompre  la  série  de  manifestations  que  nous  venons  d'exposer.  Ce  n'est, 
à  vrai  dire,  qu'une  période  complémentaire  de  cette  série  ;  elle  se  place  soit 
avant,  soit  après  la  floraison.  Pendant  cette  période,  l'organisme  semble  se 
recueilhr,  et  la  vie  paraît  suspendue,  mais  elle  ne  l'est  qu'à  l'extérieur,  tandis 
qu'à  l'intérieur  s'accomplit  le  travail  d'assimilation  définitive  des  acquisitions 
de  la  saison  antérieure  ;  c'est  à  ce  moment  que  se  mûrissent  les  bulbes  et  que 
toutes  les  forces  de  la  plante  se  préparent  et  s'organisent  pour  la  production 
à  venir. 

Quant  aux  bulbes  anciens,  ils  restent  inactifs,  et  ne  donnent,  dans  la  plupart 
des  espèces,  ni  feuilles  ni  fleurs.  Ils  conservent  en  général  une  ou  deux  feuilles; 
elles  se  dessèchent  et  disparaissent  au  bout  de  quelques  années. 

Quelle  est,  à  cette  période  d'inactivité,  l'utilité  des  bulbes?  C'est  un  point 
que  la  science  n'a  pas  encore  éclairci. 

Ils  servent  probablement  à  constituer  des  réserves  de  sucs  qu'ils  cèdent  peu 
à  peu  aux  pousses  et  aux  bulbes  suivants;  et  comme  ils  n'acquièrent  plus,  que 
la  sève  n'a  plus  en  eux  qu'une  circulation  très  ralentie,  ils  se  vident  et 
s'épuisent  par  le  secours  qu'ils  fournissent  à  la  plante. 

C'est  pourquoi  nous  ne  conseillerons  jamais  de  sectionner  les  anciens  bulbes 
avant  qu'ils  soient  complètement  desséchés.  Nous  en  avons  vu  faire  l'expérience 
par  un  cultivateur  d'Orchidées  très  compétent.  Il  avait  retranché  l'année  der- 
nière les  arrière-bulbes  de  beaucoup  de  ses  Odontoglossum  pour  les  reproduire; 
cette  année  toutes  les  amputées  avaient  les  bulbes  maigres,  flasques  et  ridés  ; 
l'opération  qu'elles  avaient  subie  les  avait,  sans  aucun  doute,  afl"aiblies  consi- 
dérablement. , , 
(Sera  continué.) 


362  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 


CULTURE    DES    PHALAENOPSIS 

Le  genre  Phalaenopsis  est  un  des  plus  splendides  de  toute  la  famille  des 
Orchidées;  la  beauté  majestueuse  des  formes,  la  grâce  exquise  de  certains 
détails  du  labelle,  le  coloris  merveilleux  de  la  plupart  des  espèces  leur  donnent 
un  prix  inestimable,  qui  s'accroît  encore  en  raison  de  l'époque  où  se  produit 
leur  floraison,  en  plein  hiver.  Les  Phalaenopsis  auraient  donc  tous  les  titres 
possibles  à  être  à  peu  près  les  préférés  des  amateurs  d'Orchidées,  si  leur  cul- 
ture était  mieux  connue.  Elle  donne  encore  lieu,  chez  beaucoup,  à  des  tâton- 
nements et  à  des  méprises  regrettables,  qu'il  serait  facile  d'éviter.  Grâce  aux 
observations  faites  depuis  quelques  années,  la  culture  des  Phalaenopsis  est 
actuellement  presque  aussi  facile  que  celle  de  la  plupart  des  Odontoglossum. 
Nous  allons  donner  quelques  indications  sur  un  système  appliqué  à  L'Horti- 
culture Internationale,  et  qui  produit  d'excellents  résultats. 

On  peut  employer  la  culture  en  pots  ou  en  paniers;  mais  ce  dernier  pro- 
cédé nous  paraît  bien  préférable,  et  c'est  celui-là  que. nous  recommanderons. 
Le  bois  de  pitchpin  est  supérieur  à  tout  autre  pour  la  confection  des  paniers; 
en  le  plongeant  quelques  instants  dans  l'huile  bouillante  avant  de  l'employer, 
on  obtiendra  un  bois  moins  sujet  à  absorber  l'humidité  et  à  se  couvrir  de 
champignons. 

Le  compost  doit  être  formé  de  terre  fibreuse,  que  l'on  choisira  en  longs 
fragments  et  que  l'on  lavera  soigneusement,  et  d'une  quantité  égale  de  sphag- 
num  légèrement  haché,  que  l'on  disposera  de  préférence  à  la  partie  supérieure. 

Le  choix  de  la  serre  a  une  grande  importance;  il  convient  de  choisir  une 
serre  adossée,  ou  une  petite  serre  basse,  étroite,  où  la  culture  se  fera  à 
l'étouffée,  dans  une  température  de  20°  à  25°  centigrades,  très  près  du  vitrage, 
avec  le  moins  d'air  et  le  plus  de  lumière  qu'il  sera  possible  d'avoir,  et  une 
atmosphère  assez  humide. 

Nous  avons  vu  cependant  des  Phalaenopsis  réussir  très  bien  dans  une  serre 
ordinaire  assez  large,  grâce  à  une  disposition  particuhère  très  pratique,  et 
que  nous  recommandons  aux  amateurs  qui  n'ont  qu'une  ou  deux  serres.  Sur 
les  tablettes,  au  dessous  des  paniers,  on  place  un  bassin  de  zinc   étroit  plein 


15    FÉVRIER    189I  363 


d'eau,  dont  l'évaporation  entretient  constamment  l'humidité  atmosphérique 
nécessaire.  Il  n'est  pas  besoin  de  donner  à  ce  bassin  une  grande  profondeur  : 
5  centimètres  suffiront,  et  il  sera  ainsi  plus  facile  à  déplacer. 

Une  autre  recommandation,  qui  a  une  grande  importance  :  surveiller  atten- 
tivement la  vermine  qui  envahit  fréquemment  le  compost,  et  lui  faire  une 
chasse  acharnée.  Le  mieux  est  de  déposer  sur  les  tuyaux  de  chauffage  une 
couche  de  côtes  de  tabac,  et  de  les  arroser  trois  ou  quatre  fois  par  jour;  dans 
ces  conditions  les  insectes  ne  tardent  pas  à  disparaître,  et  il  n'en  survient  pas 
de  nouveaux  du  dehors. 

Lorsque  la  tige  florale  apparaît,  dressée  verticalement,  on  peut  descendre 
légèrement  le  panier  pour  lui  permettre  de  se  développer.  Dès  ce  moment,  on 
donnera  un  peu  moins  d'eau  jusqu'à  la  fin  de  la  floraison;  celle-ci  terminée,  la 
plante  devra  être  tenue  aussi  sèche  que  possible.  Le  repos  durera  six  semaines 
à  deux  mois;  pendant  toute  cette  période  les  arrosages  doivent  être  réduits 
au  strict  minimum,  et  l'humidité  nécessaire  pour  empêcher  le  sphagnum  de 
mourir  et  les  feuilles  de  se  rider  à  l'excès  sera  plutôt  fournie  par  l'atmosphère 
ou  par  de  légers  seringages  sur  le  bois  des  paniers  que  par  des  arrosages  directs. 

Lorsque  les  feuilles  semblent  se  rider  et  se  faner  d'une  manière  assez  pro- 
noncée, il  est  bon  de  donner  à  la  plante  un  peu  plus  d'eau. 

Tous  les  arrosages  seront  faits  de  préférence  avec  de  l'eau  de  pluie,  comme 
pour  toutes  les  Orchidées, 

Nous  parlons  en  général,  et  notamment  des  P.  aiimbilis,  P.  grandiflora, 
P.  Stuartiana,  P.  Schilleriana,  qui  sont  les  espèces  les  plus  remarquables  et 
les  plus  populaires.  Une  autre,  le  P.  Loivi  (dont  la  Lindenia  donnera  dans  son 
prochain  numéro  une  belle  reproduction),  mérite  une  mention  spéciale,  à  cause 
d'une  particularité  qui  a  causé  bien  des  inquiétudes  aux  cultivateurs  :  elle 
perd  ses  feuilles  tous  les  ans  après  sa  floraison,  et  beaucoup  de  jardiniers, 
croyant  les  plantes  mortes,  les  jetaient  en  constatant  cet  état  lamentable; 
c'était  une  erreur,  que  nous  croyons  utile  de  signaler. 

C'est  à  la  fin  du  repos,  avant  le  retour  de  la  végétation,  que  se  présentent 
les  circonstances  les  plus  favorables  pour  procéder  au  rempotage.  Les  racines, 
qui  pendant  la  végétation  sont  fixées  contre  les  parois  du  panier  et  crampon- 
nées contre  les  baguettes,  se  détendent,  en  quelque  sorte,  et  se  décollent  pen- 
dant le  repos;  à  la  fin  de  cette  période  elles  se  détachent  très  aisément,  et 
par  suite  on  peut  rempoter  sans  craindre  de  les  blesser. 

Le  rempotage  se  fait,  en  principe,  lorsque  la  plante  a  remph  son  panier  et 


364  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

manque  d'espace;  on  prendra  donc  un  panier  plus  grand  que  le  précédent, 
mais  non  pas  trop  grand.  Il  vaut  mieux  s'en  tenir  au  strict  nécessaire,  car 
les  racines  manqueraient  d'air  dans  un  panier  trop  vaste.  On  choisira  des 
morceaux  de  fibre  très  longs,  et  on  les  disposera  d'abord  dans  le  panier,  sans 
drainage.  Il  est  avantageux  de  les  rouler  en  petites  boules,  l'air  circule  mieux 
de  cette  façon  et  le  drainage  se  fait  dans  de  meilleures  conditions. 

La  plante  peut  alors  être  mise  en  végétation.  On  commence  par  donner  de 
l'eau  modérément  les  premiers  jours,  et  on  augmente  progressivement  les  arro- 
sages jusqu'à  atteindre,  au  bout  de  quinze  à  vingt  jours,  la  quantité  normale. 

Lorsque  le  sphagnum  croît  vigoureusement,  il  produit  souvent  de  longues 
pousses  qui  atteignent  un  développement  considérable  et  forment  au-dessus 
des  bords  du  panier  une  sorte  de  dôme  assez  élevé.  Nous  conseillons  vivement 
de  couper  la  plus  grande  partie  de  cette  végétation,  qui  nuirait  aux  racines  ; 
les  Phalaenopsis  sont  les  plantes  qui  réclament  le  plus  d'air  aux  racines,  et 
celles-ci  s'étendent  toujours  en  dehors  du  compost;  lorsqu'elles  sont  recou- 
vertes par  le  sphagnum,  elles  ne  tardent  pas  à  être  envahies  par  des  dépôts 
verdâtres  qui  forment  une  couche  épaisse  sur  toute  leur  surface  et  empêchent 
la  transpiration  et  l'osmose  de  s'accomplir  comme  elles  le  devraient.  Il  est  donc 
très  utile  de  supprimer  de  temps  en  temps,  avec  des  ciseaux,  les  têtes  de 
sphagnum  qui  s'élèvent  au-dessus  des  bords  des  paniers.  Cette  opération  peut 
se  faire  trois  ou  quatre  fois  par  an. 

Pour  la  culture  des  Phalaenopsis  en  pot,  on  emploiera  le  même  compost. 
Les  conditions  de  culture  sont  à  peu  près  les  mêmes,  mais  nous  avons  constaté 
plus  d'une  fois  que,  si  l'on  obtient  en  pots  de  grandes  et  fortes  feuilles,  on  n'a 
que  peu  de  floraison.  Les  mêmes  plantes  de  P.  Schilleriana  qui  donnaient  à 
peine  une  courte  tige,  cultivées  en  pot,  en  ont  fourni  trois  et  jusqu'à  quatre 
en  panier.  C'est  ce  procédé  que  nous  recommanderons  exclusivement.' 

Et  surtout,  une  atmosphère  très  saine,  très  pure,  et  suffisamment  humide. 
Une  bonne  atmosphère  assure  une  belle  végétation. 

On  sait  que  les  fleurs  de  Phalaenopsis  se  conservent  plus  longtemps  que 
celles  des  autres  genres.  Nous  en  avons  vu  fréquemment  rester  de  deux  à 
trois  mois  en  pleine  fraîcheur.  Au  point  de  vue  de  la  végétation,  les  plantes 
possèdent  la  même  robusticité;  elles  peuvent  être  transportées  dans  un  appar- 
tement bien  chauffé  pendant  la  durée  de  la  floraison,  et  résistent  mieux  que 
la  plupart  des  autres  Orchidées  à  ce  changement. 

Jules  Van  Mol. 


15  FÉVRIER   i8gi  3^5 


ÉTUDES    DE    BOTANIQUE    ÉLÉMENTAIRE 
SUR    LES    ORCHIDÉES 

(Suite,  voir  p.  332) 

Avant  d'aller  plus  loin,  on  fera  bien  de  s'exercer  à  reconnaître  les  divers 
organes  dont  nous  venons  de  parler  ;  on  analysera  d'autres  Orchidées  ayant 
à  peu  près  la  même  structure,  en  commençant  par  différentes  espèces  du 
genre  Odontoglossum,  où  l'on  n'aura  que  des  modifications  peu  importantes 
à  constater  et  où  il  sera  donc  facile  de  se  retrouver. 

Si  l'on  choisit,  par  exemple,  V Odontoglossum  crispum  (0.  Alexandrae),  voici 
les  particularités  que  l'on  observera  :  les  sépales  et  les  pétales  sont  à  peu  près 
égaux  et  terminés  en  pointe.  Le  labelle  est  presque  triangulaire,  un  peu  déchi- 
queté sur  les  bords,  brusquement  rétréci  à  la  base,  et  muni,  dans  sa  partie 
médiane,  de  deux  crêtes  longitudinales  terminées  en  pointe  en  avant;  à  droite 
et  à  gauche  de  ces  crêtes,  on  voit  deux  autres  appendices  très  petits.  Le 
gynostême  est  long  de  près  de  i  7^  centimètre,  arrondi  du  côté  postérieur, 
et  muni  en  avant  de  deux  rebords  latéraux  ailés  qui  forment  antérieurement 
une  sorte  de  gouttière  longitudinale;  dans  la  partie  supérieure,  les  deux  ailes 
latérales  sont  déchiquetées  sur  leurs  bords.  Entre  ces  ailes,  on  voit  facilement 
la  cavité  du  stigmate,  rempHe  de  matière  visqueuse.  Les  pollinies  sont  presque 
identiques  à  celles  de  la  première  espèce,  mais  le  rétinacle  est  brun  foncé.  Le 
chnandre  est  profond  et  divisé  en  deux  par  une  légère  cloison  médiane. 

U Odontoglossum  Pescatorei  diffère  assez  notablement  de  VO.  crispum  par  la 
forme  des  pièces  du  périanthe,  et  le  labelle  est  soudé  inférieurement,  sur  une 
longueur  de  4  millimètres,  avec  le  gynostême;  mais  celui-ci  a  presque  iden- 
tiquement les  dimensions,  la  forme  et  la  structure  de  l'espèce  précédente. 

Certaines  fleurs,  qui  paraissent  au  premier  abord  s'écarter  beaucoup  du  type 
précédent,  en  diffèrent  réellement  assez  peu.  Ainsi  examinons  une  fleur  de 
Masdevallia  ignea  :  les  trois  sépales,  d'un  beau  rouge  orangé  et  longs  de 
4  à  5  centimètres,  sont  soudés  en  tube  sur  une  longueur  de  i  72  à  2  centi- 
mètres ;  les  sépales  latéraux  sont  obliques,  semi-ovales  et  aigus,  tandis  que  le 


"365  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDÉES 

dorsal  est  triangulaire  à  la  base,  puis  prolongé  en  une  très  longue  pointe  fili- 
forme. Si  nous  fendons  le  tube  et  que  nous  enlevions  les  sépales,  nous  voyons 
que  les  deux  pétales,  oblongs  et  arrondis  au  sommet,  n'ont  qu'une  longueur 
de  8  à  9  millimètres;  le  labelle,  un  peu  plus  court  encore,  est  porté  sur  un  petit 
support  presque  filiforme,  au  sommet  duquel  il  bascule  facilement.  Le  gynos- 
tème,  long  de  7  millimètres,  est  profondément  creusé  en  gouttière  du  côté 
antérieur.  Dans  cette  gouttière,  il  est  facile  de  trouver  le  stigmate;  puis,  un 
peu  au-dessus,  tout  au  sommet  mais  antérieurement  aussi,  l'anthère,  munie 
d'un  opercule  fort  petit  et  rougeâtre,  abritant  les  deux  pollinies.  Celles-ci, 
longues  à  peine  d'un  millimètre,  sont  ovoïdes,  appliquées  l'une  contre  l'autre 
et  dépourvues  du  moindre" appendice,  ni  pédicelle  ni  rétinacle. 

En  somme,  nous  retrouvons,  dans  la  fleur  de  toutes  les  Orchidées  que  nous 
avons  examinées,  les  mêmes  organes  que  dans  celle  des  autres  plantes  ;  mais 
quelques-uns  de  ces  organes  sont  profondément  modifiés.  Le  calice  est  formé 
de  trois  sépales.  La  corolle  comprend  les  deux  pétales  et  le  labelle.  Il  y  a  une 
seule  étamine  fertile,  dont  le  filet  est  confondu  dans  la  partie  postérieure  du 
gynostème,  au  sommet  duquel  l'anthère  apparaît;  et  les  grains  de  pollen  sont 
soudés  entre  eux  pour  former  les  masses  polliniques.  Le  pistil  comprend  un 
ovaire  situé  sous  la  fleur;  le  style  forme  la  partie  antérieure  du  gynostème, 
vers  le  haut  duquel  on  voit  le  stigmate. 

II.   —   Division   de   la    famille   en   tribus 

1°  LES  ÉPIDENDRÉES  ET  LES  VANDÉES 

L'immense  étendue  de  la  famille  des  Orchidées  a  nécessité  son  partage  en 
un  certain  nombre  de  grands  groupes  ou  tribus,  nom  sous  lequel  on  désigne 
les  divisions  primaires  établies  dans  une  famille  de  plantes.  Pour  reconnaître 
les  caractères  de  ces  tribus,  nous  allons  analyser  quelques  espèces  de  chacune 
d'elles;  ce  travail  nous  permettra  en  même  temps  d'apprécier  les  principales 
variations  que  peuvent  présenter  les  divers  organes  floraux  reconnus  précé- 
demment. On  procédera  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  en  ayant  toujours  soin 
d'isoler  chaque  organe  à  mesure  qu'on  l'examinera. 

Miltonia  vexillaria.  —  Cette  espèce  était  autrefois  rapportée  au  genre 
Odontoglossum,  et  elle  se  rencontre  encore  souvent  sous  le  nom  d'O.  vexilla^ 
rium.  Ses  grandes  fleurs  sont  d'un  blanc  rosé,  lavé  de  jaune  à  la  base  du 
labelle.  Son  périanthe  ne  nous  présente  comme  particularité  que  les  dimen- 


15    FÉVRIER    1891  367 


sions  exceptionnelles  du  labelle  :  il  est  presque  arrondi,  échancré  au  sommet, 
et  il  présente  à  sa  base  deux  petits  lobes  tournés  vers  le  haut  de  la  fleur. 

Le  gynostème,  de  couleur  rosée,  est  très-  court,  privé  du  gros  pied  charnu 
que  nous  avons  observé  dans  les  espèces  analysées  antérieurement;  à  cause  de 
cela,  on  dit  qu'il  est  apode  (mot  qui  signifie  sans  pied).  On  voit,  à  sa  face  anté- 
rieure, la  grande  cavité  visqueuse  du  stigmate;  puis,  au-dessus,  une  sorte  de 
petit  tubercule  jaunâtre,  qui  est  la  glande  ou  rétinacle  des  pollinies;  enfin,  tout 
au  sommet,  l'opercule.  Si  nous  enlevons  celui-ci,  nous  voyons  qu'il  recouvrait 
deux  pollinies  jaunes,  demi-transparentes,  se  rattachant  à  un  pédicelle  et  ter- 
minées par  un  rétinacle  :  elles  sont  identiques  à  celles  que  nous  avons  obser- 
vées chez  les  Odontoglossum.  En  les  coupant  avec  le  canif,  nous  voyons  que 
leur  substance  a  l'aspect  de  la  cire;  d'où  le  nom  de  pollinies  cireuses  qu'on 
leur  donne. 

Zygopetalmn  crinitimt.  —  Remarquons  d'abord  que  le  pédoncule  de  chaque 
fleur  est  muni  d'une  petite  feuille,  longue  de  i  Ya  à.  2  centimètres,  bien  diffé- 
rente des  feuilles  proprement  dites,  et  portant  le  nom  de  bractée.  Les  sépales 
et  les  pétales,  d'un  fond  vert  avec  de  larges  macules  brunes,  sont  à  peu  près 
placés  sur  le  même  rang  extérieur;  mais,  outre  leur  position,  nous  les  distin- 
guons facilement,  car  les  sépales  sont  aigus  et  les  pétales  obtus.  Le  labelle, 
un  peu  soudé  par  sa  base  avec  le  pied  du  gynostème,  forme  d'abord  une  grosse 
saillie  inférieure,  puis  se  replie  en  haut  vers  le  gynostème,  et  présente  une 
épaisse  crête  transversale  charnue,  arquée  en  forme  de  mâchoire;  il  s'étale 
ensuite  en  un  large  lobe  arrondi,  blanchâtre,  parcouru  de  nombreuses  veines 
longitudinales,  pourpres  et  couvertes  de  poils. 

Le  gynostème  est  très  gros  et  charnu;  le  stigmate  visqueux  n'a  pas  moins 
de  7  millimètres  de  largeur;  au-dessus,  le  rostellum  forme  une  large  saillie. 
Au  sommet,  l'opercule  de  l'anthère  est  muni  de  deux  loges  ou  cavités,  empri- 
sonnant chacune  deux  poUinies  superposées  :  il  y  en  a  donc  quatre  en  tout. 
Celles-ci,  d'un  blanc  jaunâtre  et  luisantes,  sont  ovoïdes-comprimées,  et  leur 
volume  considérable  (2  '/j  millimètres  sur  2)  permet  de  constater  facilement 
leur  consistance  cireuse.  Elles  se  rattachent  directement  à  un  seul  rétinacle 
brunâtre,  semi-circulaire,  très  aplati,  large  de  2  72  millimètres. 

Laelia  anceps.  —  Chaque  fleur  est  munie  d'une  bractée  fort  longue,  entou- 
rant le  pédoncule  {engainante),  qui  est  enduit  d'une  matière  visqueuse.  Le 
périanthe,  d'un  beau  pourpre  violacé  tendre,  a  ses  divisions  très  distinctement 
sur  deux  rangs;  il  est  donc  facile  de  distinguer  les  sépales  des  pétales.  Le 


368  LE   JOURNAL   DES   ORCHIDÉES 

labelle,  d'un  pourpre  intense  supérieurement,  est  plus  pâle  vers  la  base,  où  il 
est  strié  de  lignes  obliques  d'un  pourpre  foncé  ;  il  est  divisé  en  trois  lobes,  dont 
les  latéraux  entourent  le  gynostème,  sans  cependant  se  souder  avec  lui. 

Le  gynostème,  d'un  blanc  verdâtre,  a  une  longueur  démesurée,  près  de 
2  7^  centimètres;  il  est  un  peu  creusé  en' gouttière  sur  la  face  antérieure,  vers 
le  haut  de  laquelle  le  rostellum  forme  une  forte  saillie.  Soulevons  l'opercule 
volumineux  qui  se  trouve  au  sommet  :  nous  voyons  que,  du  côté  intérieur, 
il  est  divisé,  par  des  cloisons  minces,  en  huit  petites  cavités  contenant  un  même 
nombre  de  pollinies.  Nous  devons  employer  l'aiguille  pour  extraire  celles-ci, 
et  nous  constatons  alors  qu'elles  forment  deux  rangées  parallèles:  il  y  en 
a  donc  quatre  supérieures  et  quatre  inférieures.  Chaque  pollinie  supérieure 
est  reliée  à  l'inférieure  correspondante  par  un  mince  cordon  aplati,  mais  il  n'y 
a  pas  de  rétinacle;  elle  sont  jaunâtres,  translucides  et  cireuses.  Le  clinandre, 
profond,  est  bordé  d'une  membrane  un  peu  déchiquetée,  présentant  une  forte 
dent  postérieure. 

Au  lieu  de  l'espèce  précédente,  si  c'était  le  Laelia  albida,  à  fleurs  blanches, 
que  l'on  aurait  sous  la  main,  on  constaterait  absolument  la  même  organisation. 
Notons  seulement  que  le  gynostème  est  notablement  plus  court,  ayant 
environ  17  millimètres  de  longueur,  et  creusé  d'une  gouttière  antérieure  plus 
profonde;  les  cloisons  intérieures  de  l'opercule   sont  aussi  mieux  marquées. 

Sophronitis  grandiflora.  —  Petite  plante  à  fleurs  écarlates.  Pétales  beaucoup 
plus  larges  que  les  sépales.  Le  labelle,  soudé  inférieurement  avec  la  base  du 
gynostème,  présente  trois  lobes  :  le  lobe  terminal  est  étroit,  tandis  que  les 
latéraux  sont  fort  larges  et  arrondis;  ils  enveloppent  le  gynostème,  de  manière 
à  le  cacher.  Celui-ci,  long  de  6  à  7  millimètres,  est  épais  et  blanchâtre, 
excepté  les  ailes  entourant  le  stigmate  et  le  clinandre,  qui  sont  pourpres.  En 
enlevant  l'opercule,  on  enlève  en  même  temps  les  huit  pollinies,  que  l'on 
extrait  avec  la  pointe  de  l'aiguille,  tout  en  tenant  l'opercule  avec  les  pinces, 
car  les  pollinies  y  adhèrent  assez  fortement.  On  reconnaît  alors,  pour  l'oper- 
cule et  les  pollinies,  exactement  l'organisation  que  nous  avons  signalée  plus 
haut  dans  le  genre  Laelia. 

Calanthe  vestita.  —-  Fleurs  blanches,  dont  les  bractées  et  les  sépales,  sur  leur 
face  extérieure,  sont  couverts  d'un  fin  duvet,  lequel  devient  beaucoup  plus  long 
sur  le  pédoncule  et  sur  l'ovaire.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  tous  dirigés 
plus  ou  moins  vers  le  haut;  le  labelle  seul  est  tourné  vers  le  bas.  La  partie 
inférieure  et  rétrécie  {onglet)  du  labelle  est  soudée  avec  les  ailes  du  gynostème, 


15    FÉVRIER    189 1  369 


de  manière  à  former  une  sorte  de  godet,  comprimé  par  le  côté  et  profond  de 
près  d'un  centimètre;  sa  base  se  prolonge  en  une  espèce  de  tube  grêle,  forte- 
ment arqué,  fermé  à  l'extrémité  et  long  de  près  de  3  centimètres,  qui  porte  le 
nom  d'éperon  :  on  dit  que  le  labelle  est  éperonné. 

A  l'aide  du  canif,  nous  devons  fendre  les  ailes  du  gynostème,  pour  l'isoler  du 
labelle  et  voir  le  stigmate,  caché  entre  elles.  Au  sommet,  nous  observons 
l'opercule,  très  pâle,  aplati  et  un  peu  pointu  en  avant.  Il  se  détache  avec  les 
pollinies,  qui  sont  au  nombre  de  hiut,  quatre  dans  chaque  cavité  de  l'anthère; 
elles  sont  jaunâtres,  cireuses,  longues  de  i  7^  millimètre  et  atténuées  infé- 
rieurement  en  une  pointe  aiguë  par  laquelle  elles  tiennent  quelque  peu 
ensemble;  il  n'y  a  ni  pédicelle,  ni  rétinacle. 

Si  nous  comparons  maintenant  entre  elles  les  fleurs  que  nous  avons  ana- 
lysées jusqu'ici,  nous  reconnaissons  qu'elles  présentent  différents  caractères 
communs  :  toiùtes  ont  un  large  stigmate  visqneitx  placé  à  la  face  antérieure  du 
gynostème;  l'anthère  operculiforme  termine  le  gynostème,  et  les  pollinies  forment  de 
petites  masses  cireuses.  Mais  dans  les  Odontoglossum,  les  Miltonia  et  les 
Zygopetalum,  les  pollinies,  prolongées  ou  non  en  pédicelle,  sont  munies  d'un  réti- 
nacle visqueux,  par  lequel  elles  se  trouvaient  d'abord  attachées  dans  le  rostellum; 
tandis  que  dans  les  Masdevallia,  les  Laelia,  les  Sophronitis  et  les  Calanthe, 
les  pollinies  n'ont  jamais  de  pédicelle  ni  de  rétinacle  et  sont  entièrement  libres.  Les 
genres  de  la  première  catégorie  et  les  autres  genres  qui  présentent  la  même 
organisation  forment  la  tribu  des  Vandées;  ceux  du  second  groupe  et  leurs 
analogues  composent  la  tribu  des  Epidendrées. 

On  comprend  que  les  noms  de  ces  tribus  dérivent  de  ceux  des  genres 
Vanda  et  Epidendrum,  qui  en  font  partie. 

A.   COGNIAUX. 

{Sera  continué.) 


TRAVAUX  DE  LA  SECONDE  QUINZAINE  DE  FÉVRIER 

L'hiver  approche  de  sa  fin;  le  temps  s'est  notablement  adouci  après  les 
froids  extraordinaires  qui  avaient  marqué  la  période  du  20  novembre  au 
20  janvier  ;  la  végétation  va  bientôt  reprendre  une  activité  nouvelle  dans  les 
serres  d'Orchidées,  et  tout  doit  dès  maintenant  y  être  préparé  pour  cette 
époque,   où  les   soins   quotidiens   d'arrosage,    de   chauffage    et  de  ventilation 


370  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

absorberont  toute  l'attention  des  jardiniers.  Aussi  devra-t-on,  dès  aujourd'hui, 
profiter  du  premier  jour  de  soleil  pour  exécuter  les  grands  nettoyages,  toute 
une  série  de  petits  travaux  d'aménagement  des  serres,  qui  rapporteront  dix 
fois  plus  qu'ils  n'auront  coûté,  et  qui  constituent,  au  fond,  une  bonne  partie 
de  ces  grands  secrets  de  culture  dont  on  parlait  jadis. 

L'amateur  qui  possède  plusieurs  serres  peut  aisément  faire  exécuter  ces 
travaux  ;  celui  qui  n'en  a  qu'une  seule,  mais  divisée  en  compartiments,  peut 
aussi  débarrasser  chacun  d'eux  tour  à  tour  et  l'aménager  sans  incommoder  les 
plantes  qui  sont  dans  les  compartiments  voisins;  mais  celui  qui  n'a  qu'une 
serre  sans  compartiments  rencontrera  quelques  difficultés,  car  il  est  nécessaire 
de  transporter  les  plantes  ailleurs  pendant  les  travaux  de  nettoyage  et  de 
peinture  qu'on  ne  peut  négliger  de  faire  au  moins  une  fois  par  an. 

Une  fois  la  serre  ou  le  compartiment  évacué,  on  bouchera  hermétiquement 
toutes  les  ouvertures,  portes,  lucarnes  et  ventilateurs;  puis  on  prendra  une 
certaine  quantité  de  côtes  de  tabac  mouillées  qu'on  déposera  sur  des  briques 
ou  sur  un  petit  fourneau,  et  qu'on  fera  brûler  doucement  pour  produire  une 
fumigation  énergique.  Comme  quantité,  à  peu  près  un  seau  ordinaire  pour 
150  mètres  cubes.  On  laissera  la  fumée  de  la  combustion  se  dégager  dans  la 
serre  et  y  séjourner  pendant  plusieurs  heures,  afin  qu'elle  puisse  bien  pénétrer 
partout  où  des  insectes  pourraient  être  réfugiés. 

Les  cendres,  escarbilles  ou  gros  graviers  dont  on  recouvre  d'ordinaire  le 
dessous  des  tablettes,  et  parfois  les  tablettes  elles-mêmes,  auront  été  enlevés 
auparavant,  car  les  insectes  s'y  cachent  et  souvent  y  font  des  nids. 

On  profitera  également  de  cette  occasion  pour  nettoyer  les  bassins  d'éva- 
poration.  Après  avoir  enlevé  une  certaine  quantité  d'eau  qu'on  mettra  de  côté, 
(car  la  provision  d'eau  de  pluie  ne  peut  pas  se  renouveler  à  volonté),  en  videra 
le  fond  et  on  enlèvera  soigneusement  la  vase  et  la  mousse  qui  pourra  s'y  être 
amassée, 

La  fumigation  terminée,  on  ouvrira  les  portes  et  les  fenêtres,  et  l'on  ventilera 
abondamment  pendant  une  couple  de  jours.  On  peut  alors  repeindre,  ou,  si 
c'est  nécessaire,  remplacer  les  tablettes.  Le  meilleur  système  est  de  les  former 
de  lattes  en  bois  de  huit  à  dix  centimètres  de  largeur,  espacées  de  deux  centi- 
mètres environ  entre  elles.  Les  tablettes  à  claire-voie  sont  de  beaucoup  pré- 
férables aux  autres,  car  elles  permettent  à  l'air  de  circuler  autour  des  pots. 

Examiner  en  même  temps  les  tuyaux  de  chauffage,  ou  les  conduites  d'air 
chaud,  si  l'on  n'a  pas  de  thermosiphon,  et  s'assurer  qu'aucune  pièce,  aucun 


15    FÉVRIER    1891  371 


point  n'est  endommagé.  Si  ces  conduites  sont  mal  disposées,  il  est  bon  de 
profiter  de  cette  occasion  pour  exécuter  les  travaux  nécessaires.  Les  tuyaux 
ou  conduites  de  chauffage  ne  doivent  se  trouver  ni  trop  près,  ni  trop  loin  des 
plantes;  la  bonne  distance  est  de  80  centimètres  environ. 

On  doit  s'assurer  aussi  que  le  vitrage  n'a  pas  été  endommagé  par  la  glace, 
et  remplacer  toutes  les  vitres  qui  seraient  brisées.  On  les  fera  laver  à  grande 
eau  à  l'extérieur,  puis  à  l'intérieur  des  serres. 

Vient  ensuite  la  peinture  des  lattes  et  des  chevrons.  La  couleur  vert  d'eau 
est  fréquemment  employée.  Elle  a  le  double  avantage  d'être  solide,  de  bien 
empâter,  et  de  plaire  à  la  vue,  car  elle  fait  bien  ressortir  le  feuillage  vigoureux 
des  plantes.  On  devra  veiller  avec  soin  à  l'enlèvement  de  toutes  les  taches 
de  rouille;  lorsqu'une  partie  métallique  n'est  pas  recouverte  par  la  peinture, 
la  condensation  de  l'humidité  constamment  répandue  dans  la  serre  y  produit 
une  oxydation  rapide,  et  les  gouttes  d'eau  qui  tombent  de  cet  endroit  sur  les 
feuilles  leur  font  des  blessures  dangereuses  et  d'aspect  très  désagréable.  Il 
faut  éviter  de  laisser  s'étendre  cette  oxydation,  et  nous  recommandons  de 
passer  deux  couches  de  peinture,  au  besoin,  sur  toutes  les  parties  métalliques 
pour  éviter  qu'elle  se  renouvelle. 

Puis  on  badigeonnera  légèrement  les  murs  et  les  cloisons  de  sulfate  de 
cuivre  pour  écarter  les  limaces  (voir  page  76),  et  on  remettra  en  place  les 
scories  fraîches  et  le  gravier. 

Après  ces  travaux,  il  est  bon  de  laisser  la  serre  pendant  deux  ou  trois  jours 
ouverte  à  tous  les  vents,  pour  que  la  peinture  puisse  sécher  de  la  façon  la  plus 
complète.  La  serre  sera  alors  dans  les  conditions  les  plus  favorables  pour  une 
bonne  culture. 

Tous  ces  conseils  paraissent  bien  minutieux,  aucun  d'eux  n'est  cependant 
inutile,  et  nous  avons  vu  beaucoup  de  cultivateurs  obtenir  les  meilleurs  résul- 
tats en  s'y  conformant  à  la  lettre.  Au  fond,  ils  se  résument  à  peu  près  tous 
en  un  mot  :  propreté.  La  propreté  est  le  point  le  plus  important  de  cette  cul- 
ture, qui  passait  autrefois  pour  être  si  difficile.  Elle  exige  des  soins  incessants, 
mais  elle  accomplit  des  miracles.  C'est  la  qualité-maîtresse  du  cultivateur 
d'Orchidées. 

Rempotages.  —  Avant  de  rentrer  les  plantes  déménagées,  on  fera  bien  de 
procéder  aux  rempotages  et  aux  surfaçages.  Ces  opérations  ne  peuvent  guère 
s'exécuter  dans  la  serre,  et  c'est  pourquoi  nous  engageons  tous  les  cultivateurs 
d'Orchidées  à  avoir,  autant  que  possible  en  communication  avec  celle-ci,  un 


372  LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 

local  spécial  réservé  aux  travaux  de  ce  genre,  pour  que  les  plantes  ne  soient 
pas  manipulées  en  plein  air. 

Nous  avons  déjà  parlé  longuement  des  rempotages,  et  nous  y  reviendrons 
souvent.  Disons  ici  qu'il  est  bon  d'exposer  le  sphagnum  et  la  terre  fibreuse  à 
l'air  libre  pendant  quelques  jours,  en  les  disposant  par  couches  peu  épaisses, 
de  10  à  15  centimètres;  le  froid  et  le  grand  air  auront  bientôt  détruit  les 
insectes  qui  pouvaient  s'y  trouver. 

Ces  mêmes  matières  s'emploient  généralement  hachées  en  fragments  assez 
petits;  il  n'est  pas  indifférent  d'exécuter  ce  travail  sur  du  bois  quelconque;  si 
la  table  sur  laquelle  on  hache  le  sphagnum  est  en  bois  mou,  celui-ci  sera 
entamé  par  les  instruments,  et,  par  suite,  formera  une  petite  quantité  de 
sciure  qui  se  mélangera  au  compost.  La  présence  de  ce  corps  étranger  est 
nuisible,  et  nous  ne  doutons  pas  qu'elle  ne  contribue  à  la  formation  des  cham- 
pignons qui  empoisonnent  les  racines. 

Il  est  bon,  en  même  temps  que  l'on  rempote,  de  laver  les  feuilles  des 
plantes,  et  de  s'assurer,  en  examinant  le  compost,  qu'il  ne  renferme  pas  de 
limaces  ou  d'autres  insectes.  Puis  on  les  disposera  à  la  place  convenable,  le 
plus  près  possible  de  la  lumière.  Toutefois,  il  ne  faut  pas  les  accrocher  trop 
haut,  ni  les  serrer  trop  les  unes  contre  les  autres;  le  jardinier  doit  toujours 
pouvoir  les  prendre  en  main  et  les  regarder  de  près  ;  sans  cela  il  ne  pourrait 
se  rendre  compte  de  l'état  de  chacune,  devrait  arroser  à  l'aveugle,  et  ferait, 
par  suite,  de  mauvaise  besogne. 

Les  rempotages  doivent  commencer  dès  cette  époque,  notamment  pour  les 
Odontoglossum  qui  n'ont  pas  été  rempotés  au  mois  d'août  ou  de  septembre, 
les  Cattleya  qui  viennent  de  fleurir  pendant  la  dernière  saison,  les  Vandées,  les 
Cypripedium,  les  Masdevalha,  les  Coelogyne,  la  plupart  des  Oncidium,  les 
Phalaenopsis,  etc. 

Rappelons  qu'il  faut  prendre  de  grandes  précautions,  en  retirant  les  plantes 
du  pot,  pour  ne  pas  blesser  les  racines.  Avoir  soin  de  laver  abondamment  les 
tessons  et  les  pots,  avant  de  les  employer,  et  n'en  .prendre  que  de  neufs,  autant 
que  possible.  Ecarter  absolument  les  pots  en  terre  vernie,  qui  se  prétend  mal  à 
l'évaporation  de  l'eau  et  à  la  circulation  de  l'air  dans  le  compost.  Hacher  et 
mélanger  ensemble  le  sphagnum  et  la  terre  fibreuse,  après  les  avoir  bien  lavés 
et  examinés  pour  les  débarrasser  des  insectes. 

Après  le  rempotage,  augmenter  graduellement  la  quantité  d'eau  donnée  aux 
plantes  pour  les  remettre  en  activité. 


iR 


uiulllj 


J.. 


RE  DE  JARDIIS 


SERRES  ET  JARDINS  D'HIVER 

La  Société  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE,  désirant  donner  satisfaction 
aux  incessantes  demandes  de  sa  clientèle,  a  ouvert,  depuis  deux  ans,  un  bureau  spécial 

d'architecture  de  jardins  et  de  construction  de  serres. 

La  direction  de  L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE  a  acquis,  par  une 
pratique  de  chaque  jour,  une  expérience  toute  particulière  de  la  construction  cl  de 
l'aménagement  des  serres.  Elle  a  d'ailleurs  été  consultée,  pendant  ces  dernières  années, 
sur  la  plupart  des  grands  travaux  d'architecture  paysagiste  et  sur  l'organisation  des  serres 
les  plus  importantes  de  l'Europe;  l'installation,  notamment,  de  grandes  serres  au  domaine 
royal  de  Laeken  et  du  vaste  établissement  modèle  de  L'HORTICULTURE  INTER- 
NATIONALE, à  Bruxelles,  est  une  garantie  de  la  bonne  exécution  des  travaux  qui  lui 
seront  confiés.  Elle  a  attaché  spécialement  à  ces  ditï'érents  services  plusieurs  architectes 
de  talent. 

Cette  situation  particulière  lui  permet  d'entreprendre  la  construction  des  serres  dans 
des  conditions    beaucoup    plus   avantageuses    que  ses   concurrents.    Elle    garantit    une 

économie  de  plus  de  50  pour  cent  sur  les  prix  cotés  partout. 

Ses  serres,  et  surtout  les  serres  à  Orchidées,  ne  sont  pas  seulement  construites 
solidement  et  économiquement;  elles  sont  encore  adaptées  de  la  façon  la  plus 
pratique  aux  besoins  de  la  culture  qui  doit  y  être  exercée. 

Elle  se  charge  également  des 

PLANS,    TRACÉS 

TRANSFORMATIONS  ET  PLANTATIONS 

DE  PARCS  ET  JARDINS 

33  A.  IST  s      T  O  XJ  T  E      L'EXJltOI^E 


ENVOI  DE  SERRES  DÉMONTÉES  DANS  LES  PAYS  DOUTRE-MER 


L'HORTICULTURE  INTERNATIONALE 

(ÉTABLISSEMENT    LINDEN) 
SOCIÉTÉ       ANONYME 
'      PARC     LÉOPOLD     —     BRUXELLES 

GRANDE  IMPORTATION 


DE 


CYPRIPEDIUM  HOOKERIANUM 


Le  C.  Hookerianum  convient  admirablement  pour  la  grande  culture 
et  la  fleur  coupée.  C'est  une  gracieuse  espèce  aux  fleurs  de  taille  moyenne, 
ayant  le  sépale  dorsal  obcordé,  terminé  en  pointe,  blanc-jaunâtre  avec  une 
aire  verte  à  la  base,  les  pétales  spatules,  verts  avec  des  taches  noires ,  et 
teintés  de  pourpre  sur  les  bords  et  à  l'extrémité  ;  le  labellc  est  brun-pourpré 
teinté  de  vert,  avec  les  lobes  repliés  brun  clair  tachetés   de  pourpre-rouge. 

Plantes  arrivées  dans  les  meilleures  conditions 


La  douzaine 25  francs 

Le  cent 165  francs 


Les  cinq  cent 700  francs 

Le  mille llOO  francs 


TERRE  FIBREUSE  ET  SPHAGNUM 

Pîijo  les  plus  7'édiiits,  défiant  toule 
concurrence 

Adolphe  BRAHY-MARCHAL 

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FOURNISSEUR   DE 

L'HORTICULTURE  KTERNATIONALE 
à  Bruxelles 


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RUE  DU  NOYER,  BRUXELLES 


FABRIQUE  DE  POTERIES 

SPÉCIALITÉ  DE  POTS  POREUX  POUR  ORCHIDÉES 

TERRINES,  SOUCOUPES,  etc. 

Prix  et   échantillons  sur  demande. 


PETITE    CORRESPONDANCE 


Ce  numéro  étant  Pavant- dernier  de  Tannée,  nous  prions  nos  abonnés 
de  vouloir  bien  nous  couvrir  du  montant  de  leur  abonnement  pour  le 
prochain  volume,  afin  d'éviter  tout  retard  dans  la  réception  du  Journal. 


Un  certain  nombre  d'amateurs  ont  bien  voulu  répon- 
dre à  l'appel  que  nous  leur  avions  adressé,  et  nous 
envoyer  leur  photograpliie.  Qu'ils  nous  permettent  de 
leur  exprimer  nos  remerciements  par  la  voie  du  Journal. 


Prof.  D""  F.  M.,  à  Graz.  —  Nous  croyons  qu'il  est 
préférable  de  recouvrir  les  chevrons  des  serres  d'une 
ou  deux  couches  de  peinture  à  l'huile,  pour  les  mettre 
complètement  à  l'abri  de  l'humidité.  Autrement  les 
parties  métalliques,  qu'il  n'est  guère  possible  de  suppri- 
mer, se  rouilleront  rapidement,  et  les  gouttes  d'eau 
chargées  d'oxyde,  qui  tomberont  sur  les  plantes,  leur 
feront  beaucoup  de  tort. 

Nous  ne  saurions  iaire  de  différence  entre  le  vernis 
et  la  laque  au  point  de  vue  de  l'hygiène  des  serres.  Le 
mieux  serait  de  consulter  un  peintre  marchand. 


M.  C.  B.,  àHasselt.  —  1"  Vous  pouvez  nous  adresser 
vos  fleurs,  nous  vous  en  indiquerons  volontiers  les  noms. 
Nous  vous  prions  seulement  de  les  couper  peu  de  temps 
après  leur  épanouissement,  afin  ciue  nous  puissions  les 
recevoir  en  bon  état. 

2»  Vos  Coelogyne  ont  été  probablement  placés  dans 
une  serre  trop  chaude  ;  c'est  très  souvent  par  ce  motif 
que  les  fleurs  avortent.  Peut-être  aussi  les  plantes 
étaient-elles  encore  un  j>eu  faildes  pour  produire  cha- 
cune deux  tiges  florales. 

Les  seules  règles  que  l'on  puisse  indiquer  en  général 
pour  favoriser  la  floraison  des  Orchidées  sont  les  sui- 
vantes :  diminuer  les  arrosages  et  donner  aux  plantes 
autant  de  lumière  et  de  soleil  que  possilde.  Le  soleil  a 
malheureusement  fait  bien  défaut  depuis  deux  mois  et 
demi,  et  les  floraisons  seront  moins  Ijelles  que  d'ordi- 
naire. 

3"  Les  Odontoglossïon  Alexandvae  fleurissent  plu- 
sieurs fois  par  an,  et  il  n'est  pas  rare  de  les  voir  former 
une  pousse,  immédiatement  après,  ou  en  même  temps 
que  les  fleurs.  Cette  fécondité  ne  doit  nullement  vous 
inquiéter  ;  néanmoins  il  est  bon  d'assurer  aux  plantes 
un  court  repos,  soit  en  été,  comme  nous  le  croyons 
préférable,  soit  en  hiver. 

4°  Les  fleurs  de  VOncidium  trichodes  ont  environ  deux 
centimètres  et  demi  de  diamètre.  Elles  ont  les  sépales 
vert  mousse  teinté  de  vieil  or,  les  pétales  jaune  d'or  et 
le  labelle  de  la  même  nuance.  Elles  se  rapprochent 
beaucoup,  comme  forme  et  comme  nuance,  de  celles  de 
ro.  flecmoHum,  mais  elles  sont  i^lus  grandes. 

5"  Même  réponse  que  pour  les  Coelogyne.  11  est  très 
difficile  de  vous  renseigner  d'une  façon  précise  sans 
avoir  vu  les  plantes  et  leur  installatioUj  car  î'avortement 


des  fleurs  peut  être  dû  à  vingt  causes  différentes,  excès 
d'eau,  ou  chauffage  desséchant  (ce  qui  se  produit  souvent 
quand  on  emploie  des  calorifères),  ou  air  vicié  etc. 

*  * 

M.  R.  B.,  à  Gerdauen.  —  1"  Les  Paphinia  réclament 
une  température  élevée  et  une  atmosphère  très  humide  ; 
ils  sont  très  sujets  à  souffrir  d'un  excès  d'eau  ;  par  suite, 
il  convient  de  les  cultiver  de  préférence  dans  des  paniers 
de  liois  suspendus  au  vitrage,  et  de  leur  donner  un 
drainage  excellent.  Le  compcjst  sera  formé  de  sphagnum 
et  de  terre  fibreuse  bien  mélangés,  en  parties  égales. 
Après  la  fin  de  la  croissance,  mettre  les  plantes  en  repos 
progressivement,  sans  jamais  les  laisser  se  dessécher 
tout-à-fait. 

Les  espèces  les  plus  répandues  dans  les  cultures  sont 
les  P.  rugosa,  P.  Rundi,  P.  cristata  et  P.  grandis,  ces 
deux  dernières  surtout.  Les  plantes  sont  de  très  petite 
taille,  et  produisent  des  fleurs  de  grande  dimension, 
atteignant  jusqu'à  dix  ou  douze  centimètres  de  diamètre, 
quoiqu'elles  ne  soient  pas  très  étalées. 

2*^  Les  Warrea  se  cultivent  en  pot  dans  la  serre 
chaude,  à  peu  près  dans  les  mêmes  conditions  que  les 
Calanthe. 

*  * 

C.  L.,  à  Narbonne.  —  1"  Les  tiges  de  Masdevallia 
rongées  par  une  souris  ne  repousseront  pas,  mais  d'au- 
tres feuilles  ne  tarderont  x>as  à  apparaître  à  la  base,  et 
remplaceront  les  premières. 

11  sera  prudent,  seulement,  de  ne  pas  arroser  la  plante 
au  centre  jusqu'à  ce  que  les  feuilles  soient  développées, 
car  elles  pourriraient  facilement  si  Teau  séjournait  au 
c<eur.  On  peut  seringuer  les  bords,  ou  plonger  le  pot 
dans  un  liassin  quelques  instants,  de  façon  à  humecter 
le  compost  sans  mouiller  les  jeunes  pousses. 

2'^  Le  «  Peut  ■>  est  surtout  employé  par  les  anglais  ; 
en  Belgique,  et  en  France  aussi,  croyons-nous,  on  lui 
préfère  avec  raison  le  Polypode.  Quant  à  nous,  nous 
n'usons  que  de  cette  dernière  matière,  et  l'article  de 
M.  ScHUSTER  exprime  bien  notre  opinion. 

3'^  Veuillez  vous  reporter  au  Journal  des  Orchidées, 
n"  20  (le»"  janvier  IbOl),  dans  la  Petite  Correspondance. 
Vous  y  trouverez  précisément  la  réponse  à  votre  ques- 
tion. 

Nous  ajouterons  seulement  qu'aujourd'hui  la  saison 
est  trop  avancée  pour  modifier  le  traitement  donné  à 
votre  plante.  La  végétation  doit  reprendre  partout. 


B.  P.  —  Le  catalogue  de  L'Horticcltuee  Interna- 
tionale paraîtra  le  15  mars  prochain,  et  nous  nous 
ferons  un  plaisir  de  vous  l'adresser  aussitôt. 


AUX    ABONNES    DU 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

L'Administration  de  L'ILLUSTRATION   HORTICOLE   met  à  la  disposition  des 
abonnés  du  Journal  des  Orchidées,  jusqu'au  15  mars  1891   : 

Les  quatre  volumes  de  la  cinquième  série  (grand  format) 


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ou  115  francs  les  9  volumes  au  lieu  de  270  francs 

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et  50  francs  dans  six  mois 

C'est  une  occasion  exceptionnelle  d'acquérir,  à  un  prix  excessivement  réduit, 
la  collection  des  neuf  dernières  années  de  L'ILLUSTRATION  HORTICOLE,  qui  a 
reproduit  pendant  cette  époque  les  portraits  des  300  plantes  les  plus  saillantes  en  tous 
genres  introduites  ou  produites  de  1882  à  1891. 

L'ILLUSTRATION  HORTICOLE  est  un  ouvrage  admirable  pour  les  salons  et 
les  bibliolhèqucs,  et  est  rempli  de  renseignements  utiles  et  de  notes  de  culture  indis- 
pensables. 


^  1.    Année.  T'    MARS     1891  Numéro  24. 


LE 

JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

GUIDE  PRATIQUE  DE  CULTURE 


LUCIEN   LINDEN 

Administrateur-Directeur  de  L'Horticulture  Internationale 
Secrétaire    de    L'Orchidéenne 

AVEC     LA     COLLABORATION     DE     MM.  : 

J.  Llndein,  Comte  du  Buysson,  de  Lansberge,  G,  Wahocqué, 

H.  A.  RoLFE,  G.  Miteau,Em.Rodigas,  de  Puydt,Fuinck,E.Wallaert,  A.  Linden, 

Comte  de  Moran,  G,  Joris,  A.  Van  Imschoot,  Fr.  Desdois,  P.  Blquet, 

E.  S.  Rand,  D''  Van  Cauwelaert,  E.  Bungeroth,  Ch.Vasseur,  James  O'Brien, 

J.  Hye,  R.  Martin  Cahuzac,  D-^  Capart,  Comte  de  Bousies,  R.  Johnson 

Alf.  Bleu,  J.-du  Trieu  de  Terdonck,  A.  Lallemanu,  A.  Cogniaux,  3Iax  Garnier, 

J.  Hatos,  Em.Pierret,  P.  Silver,  J.Mgens,  G.  Rivois,  A.Dalliére, 

F.  Kegeljan,  0.  Ballif,  C.  Ellner,  D.  Massange  de  Louvrex,  P.  Gossart, 

A.delaDevansaye,  J.  Van  Mol,Fl.Claes,de  Meulenaere,E.  Haumont, 

Cil.  André,  A.  van  den  Heede,  Siesmayer,  H.  Schuster,  D--  G.  von  Heerdt,  etc. 


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Directeur:    J.   LINDEN 


Rédacteurs 


LUCIEN    LINDEN,    EMILE    RODIGAS    et 
R.    A.   ROLFE 


Bureaux  :   100,  Rue  Belliard,  à  Bruxelles 


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1er    Volume 


Acraiilhns  Leonis,  Aerides  maculosum  var.  formosum, 
Acricles  odoralum  var.  Domidofli,  Aerides  Reichenbaclii, 
Agaiiisia  Iricolor,  Catasetum  discolor,  Cataselum  ligrinum, 
Cattleya  aurea,  Callleya  gultala  var.  Icopardina.  Cattleya 
Lawrenceana .  Cattleya  Malouana,  Cattleya  maxima  var. 
Hrubyaiia,  Cattleya  nobilior  var.  Hugiionyi,  Cattleya  Pcrci- 
valiana  var.  Rcichenbachi,  Cattleya  Trianae  vai'.  alba,  (-att- 
leva  Trianac  var.  Annac,  Cleisostoma  Giiibcrti,  Cypripedium 
Druryi,  Cypripedium  Lawrenccanum  var.  Hycanum,  Cypri- 
pedium œnanlhum  superbum,  Cypripedium  selligcrum  majus, 
Cypripedium  tessellatum  vai .  porphyreum,  Deiidrobium  Fal- 
coiieri,    Dendrobium   stratiolcs,    Dcndrobium   thyrsitlorum, 


Epidendrum  panirulatum,  Masdcvallia  Lindeui  vai'.  grandi- 
llora,  Masdevallia  Roezli,  Oncidium  Lauccauum  var.  super- 
bum, Oncidium  Limminghei,  Odonloglossum  Alexaiidrac, 
Odontoglossum  nevadense,  Odontoglossum  ramosissimum, 
Odonloglossum  rubescens,  Odonloglossum  Ruckerianum, 
Odontoglossum  vexillarium  var.  purpureum,  Odontoglossum 
Wilckeanum  albens,  Paphinia  ci'istata  var.  Randi,  Plialac- 
nopsis  Sandcriana.  Phalaenopsis  Stuartiana  var.  punctulala, 
Restrepia  antennifcra,  Selenipedium  reliculatum,  Spatho- 
gloltis  Auguslorum,  Trichocenlrum  tigrinum  var.  splendcns, 
Trichopiliasuavis,  VandaBoxalli,  VandaDennisoniana.Vanda 
Sanderiana  var.  labello  viridi. 


S™°  VoliiMie 


Angraecum  Ellisi.  Anguloa  Ruckeri  var.  média.  Ansellia 
congoensis.  Bollea  pulvinaris,  Brassia  caudata,  Calanlhe 
Regnieri,  Catasetum  Bungcrotbi.  Cataselum  galeritum,  Catt- 
leya gigas,  Cattleya  Kimballiana,  Cattleya  Mendeli,  Cattleya 
Schilleriaiia  var.  Amaliana,  Coelogync  pandurata,  Cypripe- 
dium callosum,  Cypripedium  microcliilum,  Cypripedium 
Sallieri,  Cypripedium  tonkineiise,  Dendrobium  bracleosum, 
Dendrobium  inaudilum,  Epidendrum  Randianum,  Galcandra 
Devoniana  var.  Delphina,  Galeandra  llaveola,  Laelia  elcgans 
var.  Houtleana,  Masdevallia  Veitchi,  Miltonia  spectabilis  var. 
Ijtjeala,  Oncidium  cucullatum,  Oncidium  Jonesianum,  Onci- 


dium Warscewiczi,  Odontoglossum  Alcxandrae  var.  Cutse- 
mianum,  Odontoglossum  Coradinei  grandillorum,  Odonlo- 
glossum grande,  Odontoglossum  Lucianiaiium.  Odonto- 
glossum luteo-purpureum,  Odouloglossum  Roezli,  Odonlo- 
glossum Scliillerianum.  Phalaenopsis  amabilis,  Phalaenopsis 
Luddemanniana.  Phalaenopsis  Sumalrana.  Pilumna  nobilis, 
Saccolabium  giganteum  var.  illustre,  Selenipedium  caudatum 
giganteuni,  Selenipedium  Scliroderae  var.  splendens,  Spa- 
thogloltis  plicata,  Stanliopca  ligrina.  Trichocenlrum  albo- 
purpureum  var  strialum,  Vanda  Lindeni,  Vanda  suavis  var. 
Lindeni,  Zygopelalum  rostratum. 


S-no    Volume 


Acrides  Fieldingi,  Aeranllies  graiiditlora,  Aeridos  Houllo- 
liaiuiiTi,  Aganisia  cyanca,  Angi'aociim  (Litiiroslatdiys)  Sodeni, 
Anjjiiliia  miitlora,  Brassavola  ciicullala  var.  ciispidala.  Hullio- 
|)liylliini  giandillonim.  Catascliim  lUiiigorollii  var.  aurciiin. 
(valasctuni  Biingcrotlii  var.  l'otlsiaiuiiu.  ('.alasplmii  dccipicns, 
(lataseliim  pulcïiruin,  (-allloya  Giljoziao,  Caltlcya  laliiala  var. 
autuiiinalis,  Callloya  virgiiialis.  C-lcisostoiiia  (rassil'oliuin, 
Cypripedium  Artliurianum  var.  pallidum,  Cypri|)cdliim  Caii- 
narliaiiiiin,  (jypripcdiuni  (airli.si,  (lypripediiiin  Hairisiaiiiim 
var.  snperbiim,  Cypripediuin  Lccanum,  (^ypripediuin  Moensi- 
anuni,  Gypripedium  piacstans,  Cypripediuin  Vaii  Houtlca- 
iu)i>i,    Cypripedium    villosum,  Cypripediuin  (Sclenipcdium) 


Wailisi,  Dendrohium  purpurcum  var.  candiduluni,  Dendro- 
bium  rulrileruin,  Dcndrobium  strobloccras  var.  Bossianum, 
Ionoj).sis  paniculata  var.  maxima,  Masdevailia  macrura,  Masde- 
vallia  spectrum.  Millonia  spectabilis  Moreliana,  Oiicidium 
clicirophoruin.  Oncidiuin  papiiio  var.  majus.  Oiicidiuiu  Plia- 
laeii()|)si.s,  Odoiil(jglossum  cilrosnuini  var.  Dcvaiisaycaiiuni. 
Odoiitoglossuni  crispurn  var.  l'asluosum.  Odoiilogbjssum  cris 
puni  var.Trianae.  Odonloglossum  cuspidatuni,  Odonloglossum 
Harryanum,  Odonloglossum  odoralum  var.  baphicanlum , 
Odonloglossum  lriunij)hans,  Odonloglossum  Ui-o-Skinneri. 
Papliinia  Lindeniana.  Papliinia  Modiglianiana,  Ilodriguezia 
Bungerollii.  Vanda  supcrba. 


4me   Volume 


Aeridesquinquevulnerum,  Angraecum  sesquipedale,  Angu- 
loa  Clowcsi,  Catlleya  chococnsis  var.  Miss  Nilsson,  Cattleya 
Mossiae  var.  Bousiesiana,  CatllevaMossiae  var.Warocqueana. 
Cirrliopelahun  pukdirum,  Coelogyne  crislata  var.  alba.  Com- 
paretlia  falcata,  (^-ypripcdium  bellaUilum.  Cypripedium 
Elliotlianum,  Cypripedium  Hairisianum  var.  polychromum, 
Cypripedium  Mastcrsianum.  Cypripedium  Mileauanum.  Den- 
drobium  Bensoniae.  Dendrobium  densillorum,  Epidendrum 
neniorale,  Laelia  majalis.  Leploles  bicolor.  Lycasle  Skinneri 
var.  alba,  Masdevailia  lovarensis,Millonia(Odonl.)X  Bleuana, 
Mesospinidium  vulcanicum,  Nanodes  Medusae,  Odonloglos- 


sum Bleichroderianum,  Odonloglossum  Cervanlcsi  lilacinum, 
Odonloglossum  Glonerianum,  Odonloglossum  Halli.  Odonlo- 
glossum Pescalorei  var.  Lindeni.  Odonloglossum  lalimacu- 
latum,  Odonloglossum  radialum.  Odonloglossum  Rossi  var. 
Mommi,  Odonloglossum  Warocqueanum.  Oncidium  Forbcsi 
maximum,  Oncidium  iridil'olium,  Oncidium  macranllium, 
Pliaius  grandilolius.  Polyslacliia  pubescens,  Sel(;nipedium 
caudatum  var.  Alberlianum.  Sophronilis  grandillora,  Thunia 
Marslialli,  Vanda  coerulea,  Vanda  tricolor,  Warrea  Lin- 
deniana. 


3mc  Volume 


Ada  auranliaca,  AeridesAuguslianum.  Angraecum  citralum^ 
Angraecum  eburneum  var.  superbum,  Bifrenaria  Harrisoniae, 
Bolbopliyllum  Lobbi,  Calantbe  Masuca,  Calanlhe  Veilchi, 
Cataselum  macrocarpum  var.chrysanlhum,  Callleya  Trianae 
var.  purpurata.  Callleya  Trianae  var.  U"'«  Martin-Cahuzac, 
Catlleya  Trianae  var.  pallida,  (Callleya  Trianae  var.  slriala, 
Ciallleya  maxima  va--.  Malouana.  Cymbidium  Maslersi,  Cypri- 
pedium barbalo-Veilchianum,  Cypripedium  nilens,  Cypri- 
pcilium  orphanum.  Dendrobium  crumcnatum,  Dendrobium 
int'udibulum.  Dendroijium  Mirbelianum.  Dcndi'obium  Pax- 
loni,  Dendroijium  Wardianum  vai'.  Lovvi.  Epidendrum  pris- 


matocarpum,  Epidendrum  vitellinum,  Gongora  maculata, 
Houllelia  Brocklehursliana,  Laelia  anceps  var.  Hyeana, 
Laelia  elegans,  Lycasle  coslala,  Masdevailia  ignea,  MÎltonia 
Blunli  var.  Lubbersiana,  Millonia  vexillaria  var.  superba, 
Oncidium  aurosum,  Oncidium  concolor,  Oncidium  Mars- 
hallianum,  Oncidium  sarcodes,  Odonloglossum  Boddaerlia- 
num.  Odonloglossum  Duvivierianum.  Odonloglossum  hasti- 
labium,  Odonloglossum  maxillare.  Odonloglossum  odoralum 
var.  striatum.  Odonloglossum  Schlesingerianum .  Phalae- 
nopsis  Schilleriana.  Rodriguezia  refracla,  Vanda  Kimballiana, 
Zygopelalum  iulermedium,  Zygopelalum  Jorisianum. 


Omo  Volume  (huit  livraisons  parues) 

Calanlhe  veralrifolia,  Calasetum  Rodigasianum,  Cataselum 
saccatum.  Callleya  Buyssoniana.  Callleya  Eldorado,  Callleya 
Rex,  Callleya  Warocqueana  var.  amelhystina,  Cliysis  aurea, 
Cirrhopelalum  Mastcrsianum,  Cocblioda  Noezliana,  Coelo- 
gyne ocellata  var.  maxima,  Coelogyne  pellasles,  Coryanlhes 
Bungerolhi,  Cypripedium  Fraseri.  Cypripedium  praeslans 
var.  Kimballianum,  Cypripedium  superbiens,  Dendrobium 


Dalhousieanum .  Dendrobium  Devonianum,  Dendrobium 
Galliceanum,  Dendrobium  superbum  var.  aiiosmum,  Masde- 
vailia bella,  Masdevailia  Reiclicnbachiana.  Maxillaria  longi- 
sepala,  Odonloglossum  X  Claesianum.  Oncidium  Krameri, 
Pcrisleriaaspersa,  Phaius  Humbloli,  Phalaenopsis  Esmeralda 
var.  candidula,  Phalaenopsis  Lowi,  Selenipedium  grande, 
Selenipedium  Sedeni  candiduluni.  Slanhopea  oculala. 


Le  prix  des  volumes  j^arus  de  la  «  LINDENI  A  «  a  été  fixé  comme  suit  : 

1^'-  Volume,  125  fr.;  2'"*^  Volume,  100  fr.  ;  3'"^  Volume,  Î5  fr.;  4""^  Volume,  70 fr.;  5'"^  Volume,  65  fr. 

LES   CINQ   VOLUMES   PRIS  ENSEMBLE    :    400  FRANCS 

6"^"   Volume    (en     cours    de    publication)    :    60    francs 


La  Li?idenia  publie  également  une 
ET     UNE    AMÉRICAINE 

I*rix  de  I'»l>oi)neiiieiit  à  chaque  volume    six  mois]  :  ÎS»  shillings  pour 
rédition  anglaise,  et  6  dollars  pour  l'édition  américaine. 


SOMMAIRE    DU    24""    NUMÉRO    : 

Pages 

Chronique  orchidéenne  mensuelle 373 

Causei-ie  sur  les  Orchidées.  —  XIII 377 

De  la  culture  des  Calanthe  à  feuilles  caduques 379 

Étude  sur  les   sphaignes 380 

Culture  des  Anaectochiles 383 

Travaux  de  la  première  quinzaine  de  mars 384 

A  nos  collaborateurs   et  abonnés 389 

Table  des  matières 391 


L'ORCHIDEENNE 

SOCIÉTÉ     D'AMATEURS     D'ORCHIDÉES 


A 


Présidents   d'Honneur    : 

MM.  le  baron  de  BLEICHRODER,  consul-général  de  S.  M.  Britannique,  à  Berlin,  pour  l'Allemagne  ; 
J.  LINDEN,  consul-général  honoraire,  pour  la  Belgique; 
Comte  DU  BUYSSON,  auteur  de  V Orchidophile ,  pour  la  France; 
DE  LANSBERGE,  ancien  gouverneur  général  des  Indes  Néerlandaises,  pour  les  Pays-Bas. 


SECRETARIAT  :    100,   RUE   BELLIARD,  BRUXELLES 


Comité    Directeur   : 

Président  :  M.  G.  WAROCQUÉ,  membre  de  la  Chambre  des  Représentants  de  Belgique; 
Secrétaire  :  M..  LUCIEN  LINDEN,  administrateur-directeur  de  L'Horticulture  Internationale. 
Trésorier  :  M.  J.  DU  TRIEU  DE  TERDONCK,  propriétaire. 


Le  prochain  MEETING  ou  EXPOSITION  MENSUELLE  de  belles  et  rares 
Orchidées  aura  lieu  les  Dimanche  et  Lundi  8  et  9  Mars  prochain,  dans  le  pavillon 
central  de  L'Horticulture  Internationale,  Parc  Léopold,  à  Bruxelles. 

LES  MEMBRES  DU  JURY  DE  «  L'ORCHIDEENNE  »  pour  l'année  1890-1891 
sont  MM.  comte  A.  de  Bousies,  Jules  Hye,  F.  Kegeljan,  A.  Lallemand,  D.  Massange 
DE  LouvREX,  G.  Miteau,  J.  MoENS,  Ém.  Rodigas^  D'"  Van  Cauwelaert,  A.  van  Imschoot, 
E.  Wallaert  et  A.  Wincqz, 


l"    MARS    1891  373 


CHRONIQUE    ORCHIDÉENNE    MENSUELLE 


UN  SPLENDIDE  LAELIA  ANCEPS,  exposé  par  M.  G.  Warocqué  au 
24^  meeting  de  L'Orchidéenne,  y  a  excité  l'admiration  générale.  Cette 
plante,  qui  atteignait  i"5o  de  diamètre,  portait  205  fleurs  en  grappes  de 
quatre  à  cinq  chacune;  c'était  un  spectacle  merveilleux  que  celui  de  cet 
énorme  massif  chargé  de  fleurs  roses,  au  centre  desquelles  se  détachait  seule- 
ment le  labelle,  finement  strié  de  jaune  d'or  et  de  pourpre,  avec  le  lobe  anté- 
rieur d'une  teinte  plus  sombre.  Elle  n'a  cessé  d'exciter  l'étonnement  des  visi- 
teurs qui,  pendant  toute  la  durée  de  l'exposition  du  dimanche  et  du  lundi,  se 
pressaient  autour  d'elle. 

Ajoutons  qu'elle  n'était  pas   seulement  remarquable   comme   spécimen  de 

belle  culture,  mais  aussi  comme  choix;  c'était,  en  effet,  une  belle  variété  et  les 

membres  du  jury  de  L'Orchidéenne,  non  moins  enthousiastes  que  le  public, 

lui  ont  décerné  par  acclamation  un  certificat  de  culture  de  première' classe. 

•  * 
*  * 

LES  GRANDS  SPÉCIMENS  D'ORCHIDÉES,  comme  celui  cité  plus  haut, 
sont  bien  faits  pour  montrer  les  Orchidées  dans  toute  leur  splendide  beauté,  et 
justifier  la  haute  faveur  dont  elles  sont  de  plus  en  plus  l'objet;  malheureuse- 
ment ils  sont  extrêmement  rares.  Nous  ne  saurions  trop  engager  les  amateurs 
à  s'efforcer  de  cultiver  de  ces  grands  exemplaires.  Réunis  en  groupe  d'une 
vingtaine,  ils  produiraient  aux  expositions  une  impression  bien  supérieure 
à  ces  étalages  de  quelques  centaines  de  petites  plantes  peu  variées,  de  qualité 
plus  qu'ordinaire,  que  l'usage  se  répand  malheureusement  d'apporter  depuis 
quelque  temps  aux  floralies,  notamment  à  Paris,  comme  le  constatait  avec 
raison  UOrchidophile  dans  un  de  ses  derniers  numéros,  et  qui  ne  peuvent 
donner  qu'une  médiocre  opinion  de  la  magnificence  des  Orchidées. 

L'AIR  SALIN  doit  convenir  à  beaucoup  d'Orchidées,  si  l'on  se  règle  sur 
les  conditions  dans  lesquelles  elles  croissent  naturellement  dans  leur  patrie. 
Toutes  les  espèces  qui  habitent  les  îles  de  l'Océan  Pacifique,  les  Indes  Néerlan- 


374  LE   JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

daises  ou  les  côtes  de  l'Asie  et  de  l'Amérique  du  Sud,  c'est-à-dire  beaucoup  de 
Cypripedium,  de  Phalaenopsis,  de  Dendrobium,  de  Grammatophyllum,  de 
Phajus,  de  Pleione,  de  Saccolabium,  de  Vanda,  etc.,  se  trouvent,  à  l'état 
de  nature,  baignées  par  les  brises  venant  de  la  mer,  et  l'on  doit  supposer,  par 
conséquent,  que  les  vapeurs  salines  ne  peuvent  que  leur  être  favorables. 

Cette  hypothèse  est  pleinement  justifiée  par  les  expériences  qu'a  faites  un 
amateur  gantois  distingué,  M.  A.  Van  Imschoot,  qui  nous  les  citait  tout 
récemment.  Il  a  fait  employer  de  l'eau  salée,  dans  ses  serres,  pour  l'arrosage 
des  sentiers  ainsi  que  pour  l'humectation  des  côtes  de  tabac  disposées  sur  les 
tuyaux.  Les  résultats  ainsi  obtenus  sont  excellents. 

*  * 

A  PROPOS  DES  COTES  DE  TABAC,  relevons  l'affirmation,  faite  en 
février  dans  une  conférence  à  Bruxelles,  que  leur  emploi  dans  les  serres  aurait 
été  inventé,  il  y  a  deux  ans,  par  le  conférencier  lui-même. 

Les  lecteurs  du  Journal  des  Orchidées  se  rappellent  assurément  que  M.  Ch. 
VAsSEUR,en  recommandant  ce  procédé  dans  notre  second  numéro  (voir page  28), 
déclarait  qu'il  n'était  pas  nouveau. 

Nous  serons  plus  précis  encore,  au  risque  d'enlever  au  conférencier  en  cause 
une  nouvelle  et  agréable  illusion.  Le  procédé  est  si  peu  nouveau,  qu'il  était  en 
usage,  il  y  a  quarante  ans,  dans  les  serres  de  M.  J.  Linden;  puis  il  fut  délaissé 
à  cause  de  la  difficulté  qu'on  avait  à  cette  époque  à  se  procurer  la  qualité  de 
tabac  nécessaire,  et  des  inconvénients  que  présentait  l'odeur  insupportable  des 
tabacs  inférieurs. 

Nous  croyons  même  savoir  qu'il  est  venu  tout  d'abord  des  Etats-Unis,  où  il 
est  depuis  très  longtemps  répandu  dans  les  forceries  de  fruits  ou  de  fleurs. 

* 

*  * 

QUELLE  QUE  SOIT  SON  ORIGINE,  le  système  d'étaler  des  côtes  de  tabac 
sur  les  tuyaux  donne  d'excellents  résultats,  et  nous  le  recommandons  encore 
une  fois  à  nos  lecteurs  ;  mais  nous  saisissons  cette  occasion  pour  faire  remarquer 
que  l'intoxication  n'est  pas  nécessairement  permanente  ;  on  pourra  de  temps 
en  temps  enlever  les  côtes,  et  la  suspendre  pendant  un  mois  sur  trois. 

Beaucoup  d'amateurs,  d'ailleurs,  en  ont  fait  l'expérience  depuis  que  notre 
collaborateur  M.  Vasseur  a  signalé  dans  le  Journal  des  Orchidées  comment  il 
était  employé  à  L'Horticulture  Internationale,  et  si  nous  ne  pouvons 
prétendre  à  l'honneur  d'avoir  inventé  ce  perfectionnement,  déjà  si  ancien,  le 


i"  MARS   1891  375 

Journal  des  Orchidées  se  félicite  du  moins  d'avoir  contribué  à  le  répandre  parmi 

les  pratiquants,  conformément  à  la  règle  qu'il  a  toujours  suivie  de  signaler 

tous  les  progrès  et  de  répandre  la  lumière  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir. 

* 
*  * 

L'ÉDITION  ANGLAISE  DE  LA  LINDENIA,  dont  le  premier  numéro  a  paru 
le  mois  dernier,  reçoit  l'accueil  le  plus  favorable  de  la  presse  spéciale.  Le 
Gardeners'  Chronicle  déclare  «  qu'il  souhaite  tout  succès  à  la  nouvelle  publi- 
«  cation.  »  Le  Gardcn  s'exprime  ainsi  :  «  malgré  l'existence  de  plusieurs 
«  ouvrages  anglais  analogues,  celui-ci  mérite  d'exciter  un  intérêt  plus  qu'ordi- 
«.  naire.  L'information  est  bonne,  les  planches  coloriées  excellentes,  et 
«  l'ouvrage,  d'une  impression  simple,  mais  distinguée,  est  d'un  excellent 
«  papier.  Les  deux  plus  belles  planches  sont  les  deux  Cattleya,  C.  Rex  et 
«  C.  Warocqueana  var.  amethystina,  dont  la  Lindenia  donne  de  belles  repro- 
«  ductions.  Nous  n'avons  pas  vu  de  fleurs  vivantes  du  C.  Rex,  mais  nous  le 
«  considérons  comme  une  splendide  acquisition.  Une  autre  magnifique  planche 
«  est  celle  du  C. Warocqueana  amethystina...  » 

Le  Northern  Gardener  dit  ce  qui  suit  :  «  Nous  souhaitons  la  bienvenue  à  un 
«  ouvrage  qui  est  appelé  sans  doute  à  prendre  place  partout  où  s'exerce  la  cul- 
«  ture  des  Orchidées.  Les  cultivateurs  ont  aujourd'hui  une  foule  de  livres  et 
«  de  journaux  à  leur  disposition,  mais  la  difficulté  est  de  choisir  le  meilleur 
<c-et  le  plus  pratique.  La  Lindenia,  telle  qu'elle  existe  depuis  six  ans,  a  été 
«  remarquable  à  la  fois  comme  texte  et  comme  planches,  et  il  sera  aussi 
«  instructif  qu'agréable  pour  cette  classe  de  cultivateurs  de  donner  de  bonnes 
«  reproductions  de  toutes  les  Orchidées  populaires.    » 

Le  même  journal  écrit,  le  21  février  :  «  —  La  Lindenia  est  tout  à  fait  une 
«  édition  de  luxe  de  reproductions  d'Orchidées.  Elle  peut  être  comparée  avec 
«  avantage  à  nos  ouvrages  anglais  les  plus  soignés,  en  ce  qui  concerne  les 
«  illustrations,  et  son  exécution  typographique  vaut  largement,  comme  impres- 
«  sion  et  comme  détails,  certains  de  nos  ouvrages  anglais  les  plus  prétentieux.  » 

Enfin  nous  lisons  dans  le  Gardeners'  Magazine:  «  La  i''^  livraison  contient 
quatre  planches  coloriées,  remarquables  autant  par  leur  mérite  artistique  que 
par  la  fidélité  et  le  naturel —  La  Lindenia  formera  un  album  somptueux  pour  le 
salon,  aussi  bien  qu'un  ouvrage  précieux  de  référence  pour  le  cultivateur.  » 

Nous  exprimons  ici  tous  nos  sincères  remerciements  à  nos  éminents 
confrères  et  à  nos  nombreux  abonnés  anglais  pour  leur  accueil  courtois. 

* 


376  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

L'HUMIDITÉ  DES  SENTIERS  doit  être  soigneusement  entretenue,  non 
seulement  en  été,  mais  aussi  en  hiver  dans  la  plupart  des  serres,  pour  empêcher 
les  plantes  en  repos  de  se  dessécher  complètement.  Mais  les  amateurs  en  sont 
un  peu  incommodés  quand  ils  rendent  visite  à  leurs  Orchidées,  et  beaucoup 
recherchent  un  moyen  de  ne  pas  se  mouiller  les  pieds  en  marchant  dans  l'eau 
qui  recouvre  les  chemins.  On  emploie  fréquemment  pour  cela  un  dallage  à 
rainures  qui  forme  des  gouttières  très  nombreuses,  ou  encore  une  sorte  de  mar- 
queterie avec  des  dessins  en  relief  formés  par  un  métal  quelconque.  Mais  le 
meilleur  procédé,  à  notre  avis,  consiste  à  couvrir  le  sol  de  gravier  de  grosseur 
moyenne,  comme  on  en  trouve  aisément  un  peu  partout. 

* 
*  * 

PRÉCAUTIONS  CONTRE  L'EAU  FROIDE.  —  Dans  la  plupart  des  serres 
à  Orchidées  bien  aménagées,  les  gouttières  sont  disposées  de  façon  à  permettre 
de  recueillir  l'eau  de  pluie  dans  des  bassins,  où  elle  s'amasse  pour  être  employée 
selon  les  besoins;  on  sait,  en  effet,  que  l'eau  de  pluie  est  préférable  à  toute 
autre  pour  l'arrosement  des  Orchidées. 

Toutefois  ce  procédé  exige  certaines  précautions  particulières  pendant  l'hiver. 
Quand  la  neige  amoncelée  sur  la  toiture  se  met  à  fondre,  ou  quand  se  produit 
une  pluie  abondante  et  de  quelque  durée,  la  température  de  l'eau  des  bassins 
se  trouve  subitement  abaissée  d'une  façon  notable,  et  il  serait  dangereux  d'ar- 
roser à  ce  moment.  Il  faut  donc  attendre  que  l'eau  se  soit  échauffée  suffisarn- 
ment,  et  cette  attente  ne  sera  pas  longue  si  l'on  a  la  précaution  de  faire  passer 
dans  les  bassins  un  ou  deux  des  tuyaux  de  chauffage,  pour  y  maintenir  la  même 
température  que  dans  l'atmosphère  des  serres. 

* 

UN  CATTLEYA  WAROCQUEANA  VAR.  ALBA  a  fleuri,  dans  le  courant 
du  mois  de  janvier  dernier,  dans  les  serres  de  M.  Warocqué,  à  Mariemont. 
C'était  une  splendide  variété  d'un  blanc  pur,  sans  aucun  mélange  de  rose; 
elle  a  excité  la  plus  vive  admiration  chez  les  amateurs  qui  ont  été  admis  à  la 
contempler. 

Cette  variété  nouvelle,  qui  ne  s'était  pas  encore  montrée  jusqu'ici,  du  moins 
à  notre  connaissance,  complète  de  la  plus  heureuse  façon  la  merveilleuse  série 
des  Cattleya  Warocqiieana, 


I"    MARS    1891  377 


CAUSERIE    SUR    LES    ORCPIIDEES 
XIII.  —  Leur  croissance. 

{Suiie,  voir  page  359). 

Plus  une  Orchidée  possède  de  bulbes,  plus  elle  est  vigoureuse;  c'est  pourquoi 
chaque  bulbe  doit  être,  à  l'état  normal,  plus  volumineux  que  le  précédent. 
Lorsqu'il  est  plus  petit  et  plus  chétif,  on  peut  être  certain  que  la  plante  n'est 
pas  en  bonne  santé,  à  moins  que  ce  soit  une  importation  nouvelle;  dans  ce  cas 
il  se  produit  toujours  un  certain  affaiblissement  résultant  de  la  fatigue  du 
voyage. 

Il  arrive  fréquemment,  par  exemple,  que  les  jeunes  pousses  d'une  Orchidée 
périssent  pendant  le  trajet,  par  suite  de  la  pourriture,  de  la  sécheresse,  de  la 
chaleur  ou  du  froid,  ou  sont  brisées  par  les  manipulations.  Il  faut  alors  qu'un  ou 
plusieurs  des  yeux  anciens  se  développent  pour  les  suppléer  ;  il  en  résulte  une 
perte  de  temps,  et  jamais  la  pousse  nouvelle  n'a  la  vigueur  de  celles  qu'elle 
remplace;  elle  n'était  pas  destinée  à  croître,  et  elle  conserve  quelque  faiblesse; 
il  semble  que  la  sève  prend  difficilement  sa  nouvelle  route.  Si  elle  fleurit,  ce 
n'est  qu'au  bout  de  plusieurs  années. 

Après  un  assez  long  temps,  le  bulbe  perd  peu  à  peu  sa  vitalité;  il  prend  une 
consistance  fibreuse,  la  matière  charnue  et  lymphatique  diminue  de  plus  en 
plus  ;  dans  certaines  espèces  même,  il  se  dessèche  et  se  vide  intérieurement 
comme  un  bambou  (notamment  dans  les  Chysis  et  les  Cyrtopodium).  Enfin  il  se 
pourrit  ou  se  fendille,  et  perd  toute  utilité;  il  peut  être  alors  supprimé  sans 
inconvénient. 

Disons  enfin  quelques  mots  des  Orchidées  caulescentes.  Ces  dernières  s'ac- 
croissent par  l'allongement  de  la  tige  centrale  et  par  la  production  de  nouvelles 
pousses,  soit  à  la  base,  comme  dans  les  Masdevallia  et  les  Cypripedium,  soit  à 
différentes  hauteurs,  comme  dans  les  Vanda  et  les  Dendrobium. 

On  peut  retrancher  ces  pousses,  quand  elles  ont  acquis  un  certain  dévelop- 
pement et  formé  des  racines;  on  les  coupe  et  on  les  empote  dans  des  récipients 
de  petite  taille  où  elles  ne  tardent  pas  à  s'acchmater.  Cette  division  est  parti- 


378  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

culièrement  utile  en  ce  qui  concerne  les  Vanda.  Si  on  laissait  trop  longtemps 
se  développer  les  pousses  latérales,  les  feuilles  de  la  base  de  la  tige  se  dessé- 
cheraient et  tomberaient,  et  la  plante  perdrait  ainsi  beaucoup  de  sa  beauté. 

Les  Vanda  produisant  sur  toute  leur  hauteur  un  grand  nombre  de  racines 
adventives,  il  est  facile  de  les  diviser;  on  peut  même  sans  inconvénient  couper 
une  partie  de  la  tige  et  la  replanter,  tandis  que  la  plante  mère  se  prolonge  au 
moyen  d'une  pousse  latérale. 

On  voit  que  la  reproduction,  dans  la  famille  Orchidéenne,  s'opère  de  préfé- 
rence au  mo3^en  de  la  gemmiparité  (production  de  bulbes  ou  de  pousses  latérales). 
Cette  constatation  a  une  assez  grande  importance  au  point  de  vue  de  la  culture. 

La  nature  emploie,  pour  perpétuer  les  races  dans  le  règne  végétal,  différents 
moyens  qui  se  partagent  d'une  façon  générale  en  deux  ordres  distincts  :  gemmi- 
parité et  séminiparité.  Un  certain  nombre  de  végétaux  se  reproduisent  par 
semence,  d'autres  par  des  rejetons,  des  bourgeons,  des  pousses  latérales  qui 
forment  en  quelque  sorte  le  prolongement  et  la  continuation  perpétuelle  de  la 
même  plante.  La  plupart,  d'ailleurs,  offrent  l'assemblage  des  deux  systèmes, 
mais  toujours  avec  prédominance  de  l'un  ou  de  l'autre;  dans  les  Orchidées,  le 
second  prédomine  d'une  façon  très  sensible,  et  le  premier  n'est  qu'accessoire. 
Chaque  bulbe  transmet  la  vie  au  suivant,  et  la  plante  poursuit  par  eux  son 
évolution. 

C'est  pourquoi,  dans  le  balancement  de  la  vie  organique  des  Orchidées,  la 
floraison  et  la  fructification  sont  un  peu  secondaires  et  sacrifiées  ;  ce  n'est  pas 
là  que  se  porte  l'effort  de  la  vie.  Plus  les  pousses  seront  nombreuses,  plus  la 
végétation  sera  puissante,  toutes  proportions  gardées,  moins  la  floraison  sera 
abondante. 

D'autre  part,  on  voit  que  l'usure  n'arrête  pas  la  vie  dans  ces  plantes,  comme 
dans  les  arbres  par  exemple,  car  les  organes  nouveaux  sont  indépendants  des 
anciens,  et  la  vie  se  transmet  de  proche  en  proche;  quand  un  des  vieux  bulbes, 
desséché,  disparaît  et  tombe  sous  l'effort  du  temps,  la  perte  qui  se  produit  est 
insensible  et  la  plante  n'en  est  pas  diminuée,  car  depuis  longtemps  cet  organe 
ne  rendait  plus  aucun  service,  et  était  remplacé  par  un  ou  plusieurs  autres. 

Les  Orchidées  à  bulbes  ne  meurent  donc  pas,  au  sens  vulgaire  du  mot  ;  en 
revanche,  elles  meurent  par  parties  chaque  année,  comme  tous  les  êtres  doués 
de  vie  ;  car  la  vie  n'existe  pas  sans  la  mort. 

Au  fond  on  peut  en  dire  autant  de  tous  :  la  mort  n'est  qu'une  transformation, 
mais  rien  n'est  supprimé,  rien  ne  se  perd.  Une  chenille  semble  mourir  quand 


l"    MARS    1891  379 

elle  se  fait  chrysalide,  et  une  chrysalide  semble  quitter  la  vie  quand  elle  devient 
papillon.  La  graine  qui  s'envole  au  vent  est  encore,  sous  une  autre  forme,  la 
continuation  de  la  plante  qui  meurt. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  en  commençant,  nous  croyons  qu'il  peut  être  d'un 
certain  intérêt  pour  la  culture  de  distinguer  entre  les  Orchidées  qui  fleurissent 
avant  de  former  leur  pousse,  ou  après,  ou  en  même  temps.  Nous  publierons 
prochainement  une  étude  sur  cette  matière. 


DE    LA    CULTURE    DES    CALANTHE    A    FEUILLES 

CADUQUES 

Il  y  a  deux  ou  trois  ans  mon  jardinier,  ayant  observé  que  des  bulbes  de 
Calanthe  venant  de  Java  portaient  les  traces  d'avoir  été  extraits  d'un  terrain 
argileux,  imagina  d'essayer  de  planter  un  Calanthe  Veitchi  dans  de  l'argile  pure, 
par  dessus  le  drainage  de  rigueur. 

Or  cette  plante,  loin  de  se  trouver  mal  du  milieu  dans  lequel  elle  était  placée, 
poussa  tout  aussi  vigoureusement  que  celles  qui  étaient  plantées  dans  le 
compost  ordinaire.  Sa  floraison  fut  même  tellement  belle  que,  désirant  faire 
quelques  essais  d'hybridation,  c'est  elle  que  je  choisis  comme  sujet.  Je  fécondai 
donc  quelques-unes  de  ses  fleurs  avec  le  pollen  du  Phajus  Bluinei,  et  trois  mois 
après,  elle  me  donnait  autant  de  gousses  remplies  de  graines  arrivées  à  matu- 
rité. Cependant  cette  opération  fut  cause  que  la  plante  ne  fut  ni  soumise  au 
repos  habituel  ni  rempotée  à  son  temps.  Elle  resta  donc  dans  le  pot  dans  lequel 
elle  se  trouvait  et  fut  oubliée  parmi  les  autres  plantes  rempotées  au  printemps. 
•Aussi,  quel  ne  fut  pas  mon  étonnement  de  voir  vers  la  fin  de  l'été  les  vieux 
bulbes  en  émettre  de  jeunes  qui  poussèrent  très  vigoureusement  et  donnèrent 
une  très  belle  floraison. 

L'été  passé,  tous  mes  Calantlie  avaient  été  plantés  dans  le  compost  indiqué 
il  n'y  a  pas  longtemps  dans  le  Journal  des  Orchidées,  mais  par  l'une  ou  l'autre 
cause,  dont  je  ne  me  rends  pas  bien  compte,  ce  compost  s'étant  aigri,  les 
plantes  commencèrent  à  dépérir.  Je  pris  alors  la  résolution  de  les  rempoter  de 
nouveau  et  je  profitai  de  cette  occasion  pour  faire  quelques  expériences  rela- 
tivement au  compost  qui  leur  convient  le  mieux. 


380  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

J'en  plantai  donc  deux  dans  du  sphagnum  pur,  quelques-unes  dans  du  terreau 
de  feuilles  mêlé  de  bouse  de  vache  desséchée  et  d'un  peu  de  sphagnum,  d'autres 
dans  le  compost  ordinaire,  et  enfin  un  petit  nombre  dans  de  l'argile  pure. 

Voici  le  résultat  de  l'expérience.  Les  bulbes  plantés  dans  le  sphagnum  n'ont 
donné  que  des  sujets  chétifs  et  peu  florifères;  ceux  qui  étaient  plantés  dans  du 
terreau  se  sont  un  peu  mieux  comportés  ;  ceux  qui  avaient  reçu  le  compost 
ordinaire  ont  donné  une  floraison  normale  ;  enfin  ceux  qui  étaient  plantés  dans 
de  l'argile  ont  produit  des  plantes  très  vigoureuses,  qui  ont  fleuri  les  premières 
et  ont  donné  des  fleurs  plus  nombreuses  et  plus  colorées  que  le  reste. 

Il  semble  donc  avéré  que  pour  les  Calanthe  à  feuilles  caduques,  une  terre 
argileuse  est  un  excellent  compost,  sinon  le  meilleur.  Il  est  à  noter  que  la  terre 
que  j'ai  employée  est  une  argile  d'alluvion  dure  comme  de  la  pierre  lorsqu'elle 
est  sèche,  mais  absorbant  l'eau  assez  facilement.  Peut-être  vaudrait-il  mieux 
attendre,  pour  placer  les  bulbes  dans  l'argile,  qu'ils  aient  déjà  émis  des  racines 
dans  une  terre  plus  légère. 

Outre  les  Calanthe,  il  y  a  encore  plusieurs  Orchidées  terrestres  ou  semi- 
terrestres  qui,  à  en  juger  par  la  terre  qui  y  adhère  lorsqu'elles  viennent  de  leur 
pays  d'origine,  doivent  pousser  dans  des  terrains  argileux,  par  exemple  les 
Pleione,  quelques  Catasetum,  etc.  Les  expériences  auxquelles  je  les  ai  sou- 
mises ne  m'ont  cependant  pas  donné  le  même  résultat  satisfaisant. 

J.   DE  Lansberge. 


ÉTUDE    SUR    LES    SPHAIGNES 

Les  Orchidées,  en  général,  réclament  pour  croître  vigoureusement  dès  leur 
entrée  en  végétation  un  degré  plus  ou  moins  grand  d'humidité  qu'elles  trouvent 
dans  les  pluies,  l'atmosphère  ou  le  sol  de  leur  pays  natal.  Dans  nos  serres,  nous 
sommes  donc  obhgés  d'imiter  ces  conditions  naturelles  en  leur  procurant  cette 
humidité  par  un  moyen  quelconque,  si  nous  voulons  les  voir  prospérer.  La 
culture  des  espèces  terrestres,  plantées  pour  la  plupart  dans  un  compost  ter- 
reux, ne  présentait  aucune  difficulté;  mais  les  espèces  épiphytes,  collées  aux 
troncs  et  aux  branches  des  arbres,  exigeaient  un  traitement  spécial  qui  a 
demandé  des  études. 

On  a  d'abord  placé  ces  espèces  d'Orchidées  sur  des  écorces  rugueuses,  puis 


l"   MARS    1891  381 

sur  des  troncs  de  Palmiers  et  de  Fougères  arborescentes.  On  n'a  pas  tardé  à 
remarquer  que  ce  genre  de  support  convenait  pour  certaines  espèces  qui  ne 
demandaient  qu'une  humidité  atmosphérique  modérée,  mais  que  pour  le  plus 
grand  nombre,  il  fallait  une  moiteur  plus  constante  et  plus  forte.  Les  serin- 
gages  répétés  étaient  souvent  la  cause  de  la  pourriture  des  bulbes  et  des  jeunes 
tiges,  par  l'infiltration  de  l'eau  entre  les  feuilles  et  sous  les  tuniques,  et  occa- 
sionnaient le  dépérissement  ou  la  perte  de  la  plante.  On  a  donc  essayé  diverses 
substances  poreuses  et  de  lente  décomposition,  pouvant  conserver  aux  racines, 
le  plus  longtemps  possible,  l'humidité  qui  leur  était  indispensable.  La  mousse 
présentant  toutes  ces  qualités ,  on  a  choisi  les  espèces  qui  gardaient  le 
mieux  l'eau  dont  elles  étaient  imprégnées,  comme  les  Hypnnm  cuspidatum  et 
pariun.  ou  bien  V Hylocomium  triquetriim,  que  l'on  trouve  partout,  dans  les  bois, 
dans  les  prés,  dans  les  haies.  Faute  de  mieux,  on  peut  les  employer  pour  la 
culture  des  Orchidées,  mais  elles  présentent  un  grave  inconvénient,  c'est  de 
trop  pousser  et  de  prendre  en  peu  de  temps  un  développement  tel,  que  les 
bulbes  des  Orchidées  se  trouvent  trop  enfouis.  On  a  beau  les  tondre,  elles  n'en 
poussent  que  plus  dru. 

Les  Sphaignes,  ou  mousses  de  marais,  connues  également  sous  le  nom  de 
mousses  blanches,  parce  qu'elles  prennent  en  séchant  une  teinte  d'un  blanc 
plus  ou  moins  franc,  ont  été  reconnues  les  plus  propices  à  cette  culture,  à 
cause  de  leur  hygroscopicité  constante,  de  leur  incorruptibilité  et  des  variations 
de  teintes  qu'elles  prennent  progressivement  en  se  desséchant,  qui  éveillent  de 
suite  votre  attention. 

Je  ne  donnerai  pas,  dans  cet  article  purement  horticole,  la  description  des 
nombreuses  espèces  et  variétés  de  Sphagnum  que  l'on  trouve  en  Europe,  descrip- 
tion qui  nous  entraînerait  trop  loin.  A  ceux  de  nos  lecteurs  que  cette  étude 
pourrait  intéresser,  je  citerai  l'ouvrage  qu'a  publié  à  Gand,  imprimerie  Annoot- 
Braeckman,  1886,  ^L  Jules  Cardot,  ouvrage  qui  traite  de  cette  famille  de 
main  de  maître  et  répondra  à  tous  leurs  désirs.  Il  ne  s'agit  ici  que  de  leur  utilité 
pratique  au  point  de  vue  où  se  placent  naturellement  les  lecteurs  du  Journal  des 
Orchidées.  Pour  nous  jardiniers,  et  c'est  le  seul  point  qui  nous  intéresse,  nous 
diviserons  les  Sphaignes  en  deux  classes  bien  distinctes  :  1°  celles  à  feuilles 
larges,  serrées,  imbriquées,  formant  de  grosses  têtes,  molles  comme  de  petites 
éponges;  2°  celles  à  feuilles  étroites,  raides  comme  des  crins,  qui  se  dessèchent 
promptement  et  se  brisent,  par  conséquent  impropres  à  notre  service.  Toutes 
les  espèces  de  la  première  catégorie  répondront  à  nos  besoins,  sans  plus  ample 


382  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 


description  :  on  les  trouve  croissant  en  touffes  épaisses  et  souvent  d'une  grande 
étendue,  dans  les  parties  humides  des  bois  et  des  prés,  où  elles  ne  poussent  que 
dans  l'humus  pur  ou  la  tourbe.  Leur  couleur  varie  du  vert  gai  au  vert  jaunâtre 
ou  blanchâtre,  quelquefois  glaucescent,  avec  des  têtes  souvent  colorées  de 
jaune,  de  brun  rouille  ou  violacé. 

Toutes  les  parties  des  Sphaignes  peuvent  être  utilisées  pour  la  confection  des 
composts  :  les  bases,  avec  les  radicelles  de  végétaux  qui  les  traversent,  gros- 
sièrement hachées,  servent  mêlées  à  de  la  terre  iibreuse,  des  morceaux  de 
charbon  de  bois  et  de  briques,  pour  les  espèces  semi-terrestres  ou  demi- 
épiphytes,  qui  croissent  dans  les  creux  et  crevasses  des  rochers,  qui  exigent 
une  humidité  constante  aux  racines,  et  qu'on  cultive  en  pot.  La  plante  en 
place,  on  recouvre  la  surface  du  compost  d'une  couche  de  têtes  de  sphagnum. 
Les  têtes  des  Sphaignes  doivent  être  employées,  exclusivement  à  toute  autre 
partie,  dans  les  paniers  des  espèces  épiphytes.  Les  têtes  se  conservent  intactes 
pendant  cinq  à  six  ans  et  plus,  tandis  que  les  bases  sont  décomposées  au  bout 
de  deux  ans.  Aussi  depuis  plusieurs  années  je  n'emploie  plus  que  des  têtes, 
et  leur  récolte,  comme  je  vais  l'indiquer,  loin  de  détruire  les  emplacements 
des  sphaignes,  qui  ont  déjà  disparu  en  bien  des  endroits,  les  rend  au  contraire 
chaque  année  plus  vivaces  et  plus  épais. 

Au  printemps,  après  une  forte  gelée  qui  retient  les  bases  dans  la  glace,  on 
profite  du  premier  jour  de  dégel,  et  au  moyen  d'une  pelle  ou  d'une  racloire  en 
fer,  comme  celles  qu'on  emploie  pour  enlever  la  boue  des  villes,  on  détache  les 
têtes,  qui  s'enlèvent  facilement  et  se  trouvent  presque  nettoyées.  Si  c'est  en 
été,  on  se  sert  de  cisailles  à  tondre  les  haies,  et  l'année  suivante  la  place  est  si 
bien  regarnie  que  c'est  là  que  se  porte  votre  choix.  Quand,  dans  les  forêts  de 
l'Etat  ou  des  particuliers,  les  gardes  ne  permettront  que  ce  mode  de  cueillette, 
les  sphaignes  ne  risqueront  plus  de  disparaître,  et  surtout  si  les  Orchidophiles 
convaincus  n'achètent  plus  que  des  têtes. 

Si  vous  avez  dans  vos  bois,  votre  parc,  vos  prairies,  un  emplacement  qui 
vous  semble  propice  à  la  venue  des  sphaignes,  voici  comment  il  faut  opérer 
pour  en  assurer  la  reprise.  En  mars-avril  on  enlève,  sur  les  bords  des  gisements, 
ces  mottes  de  sphaignes  courts  qu'on  y  trouve  toujours,  avec  le  plus  de  terre 
possible,  que  l'on  dispose  avec  soin  dans  des  caisses  pour  les  transporter;  à  la 
place  où  on  veut  les  mettre,  on  nettoie  et  égalise  la  terre;  on  y  pose  la  motte, 
que  l'on  arrose  à  la  pomme,  pour  la  faire  adhérer;  on  les  espace,  et  si  le  sol 
leur  convient,  elles  se  sont  bientôt  rejointes.  Si  une  espèce  ne  réussit  pas,  une 


l"    MARS    189I  383 

autre  peut  s'y  plaire,  il  ne  faut  pas  se  décourager,  car  toutes  ne  vivent  pas 
dans  les  mêmes  conditions. 

Les  Sphaignes  que  l'on  veut  conserver  vivants  pour  la  culture  des  Orchi- 
dées doivent  être  déposés  à  l'ombre  dehors,  sur  un  sol  sec  que  l'on  arrose  de 
temps  en  temps,  et  en  couche  pas  trop  épaisse;  tandis  que,  s'ils  sont  placés  dans 
un  endroit  humide  et  sans  air,  ils  moisissent,  fermentent  et  meurent.  Sous  un 
hangar  ils  blanchissent  très  promptement,  malgré  les  arrosements;  il  vaut 
mieiix  les  garder  en  sac  à  la  cave,  où  ils  se  conservent  sans  soin  pendant  deux 
et  trois  mois.  Comte  J.  du  Buysson. 


CULTURE    DES    ANAECTOCHILES 

Les  Anaectochiles,  ces  mignonnes  Orchidées,  sont  des  merveilles  d'élégance, 
tant  leur  feuillage  est  gracieusement  nuancé  et  réticulé  d'or  et  d'argent;  leur 
nom  vient  de  anectos,  ouvert,  et  chilos,  labelle,  et  se  rapporte  à  la  forme  étalée 
de  cet  organe. 

Ce  sont  des  plantes  tropicales,  à  feuilles  épaisses,  qui  proviennent  des  forêts 
de  Ceylan,  des  Indes  Néerlandaises,  de  la  Cochinchine  et  des  îles  PhiUppines. 

Pour  les  cultiver  avec  succès,  il  faut  leur  choisir  dans  une  serre  un  endroit 
bas,  du  côté  de  l'ombre,  car  ils  craignent  le  soleil,  mais  cependant  près  du 
jour.  On  les  place  dans  un  compartiment  vitré  bas,  et  on  leur  donne  l'hiver 
une  température  de  ig°  à  23°  centigrades  la  nuit  et  de  23°  à  28°  le  jour;  l'été, 
elle  peut  s'élever  jusqu'à  30°  à  33°  centigrades. 

Le  point  le  plus  important  est  de  leur  donner  toujours  un  air  chaud  et 
humide.  Ils  doivent  être  mis  à  l'abri  des  rayons  du  soleil,  sauf  pendant  les 
mois  de  décembre  et  janvier. 

Le  rempotage  des  Anaectochiles  doit  se  faire  deux  fois  par  an,  chaque  fois 
après  la  floraison,  et  à  peu  près  de  la  fin  de  février  au  commencement  de 
mars,  et  du  milieu  de  septembre  au  commencement  d'octobre. 

Les  pots  dans  lesquels  on  placera  les  plantes  doivent  être  lavés  de  la  façon 
la  plus  minutieuse,  puis  remplis  jusqu'à  moitié  de  débris  de  tessons  également 
propres,  au-dessus  desquels  on  dispose  un  peu  de  sphagnum,  afin  d'empêcher 
les  poussières  et  la  terre  d'être  entraînées.  Elles  végéteront  parfaitement  dans 
un  mélange  de  i  part  de  sphagnum,  72  ^^  grosse  terre  de  bruyère,  un  peu  de 


384  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

tessons  en  morceaux  très  fins,  et  le  reste,  de  charbon  de  bois.  Il  est  nécessaire 
d'élever  beaucoup  la  plante  dans  le  récipient.  On  recouvre  ensuite  la  surface 
de  sphagnum.  Je  n'admets  dans  les  cultures  que  le  sphagnum   bien  vivant. 

L'arrosage  doit  être  très  modéré  lorsque  les  plantes  viennent  d'être  rem- 
potées, et  surtout  on  doit  veiller  avec  grand  soin  à  ce  que  l'eau  ne  pénètre 
pas  dans  le  cœur  des  feuilles.  De  cette  façon,  lorsqu'elles  seront  plus  tard  en 
pleine  végétation,  elles  ne  présenteront  pas  la  moindre  tache. 

Lorsque  les  Anaectochiles  seront  en  activité,  il  conviendra  de  les  tenir  très 
humides,  et  de  leur  donner  la  température  très  élevée  que  nous  avons  indiquée 
plus  haut. 

Le  repos  se  produit  après  la  floraison,  et  ne  dure  que  trois  semaines  environ, 
pendant  lesquelles  on  peut  ne  leur  donner  qu'une  quantité  modérée  d'humidité. 

Sous  l'influence  de  ce  traitement,  les  Anaectochiles  prospèrent  admirable- 
ment, et  je  puis  dire  que  j'ai  obtenu  ainsi  les  résultats  les  plus  satisfaisants. 
Il  n'est  pas  rare  que  j'aie  des  vases  contenant  ensemble  cinquante  à  soixante 
plantes,  élevées  dans  le  compost,  et  qui  produisent  un  effet  vraiment  splendide. 

J.  Hatos, 

Jardinier  en  chef  de  S.  A.  L  et  R.  l'archiduc  Joseph. 


TRAVAUX   DE  LA   PREMIERE   QUINZAINE   DE   MARS 

L'hiver  rigoureux  qui  se  termine  actuellement  a  fait  sentir  plus  vivement  que 
jamais  aux  amateurs  d'Orchidées  le  charme  de  leur  passion;  alors  que  tout  au 
dehors  était  gelé  sous  la  neige,  et  que  toute  végétation  avait  dû  s'interrompre, 
leurs  plantes  favorites  étalaient  toujours  les  splendeurs  de  leur  floraison.  C'est 
là  une  jouissance  exquise,  et  qui  compense  largement  les  quelques  efforts  qu'elle 
a  exigés. 

Le  froid,  cependant,  n'a  pas  tout  à  fait  épargné  les  serres  d'Orchidées,  mais 
ce  n'est  qu'aujourd'hui  qu'en  apparaissent  les  conséquences.  Le  chauffage  arti- 
ficiel, en  effet,  a  dû  être  augmenté  notablement,  et  cela  ne  va  pas  sans  fatiguer 
quelque  peu  les  plantes  ;  beaucoup  réclameront  ces  jours-ci  un  surcroît  de  soins. 

Nous  avons  parlé  dans  notre  dernier  article  des  aménagements  de  la  serre  ; 
une  fois  les  Orchidées  replacées  ou  en  procédant  même  à  leur  replacement,  il 


1"    MARS    189I  385 

faudra  les  passer  attentivement  en  revue  et  bien  examiner  l'état  dans  lequel 
elles  se  trouvent,  et  les  progrès  accomplis;  c'est  à  ce  moment  en  effet  que  l'on 
peut  observer  les  résultats  de  l'année,  comparer  les  plantes  soumises  à  divers 
traitements  ou  placées  à  divers  endroits  des  serres,  en  un  mot  juger  de  la 
valeur  du  traitement  suivi,  pour  le  modifier  et  l'améliorer  si  c'est  nécessaire. 

Nous  indiquerons,  notamment,  un  certain  nombre  de  points  sur  lesquels  doit 
porter  l'attention  du  cultivateur  au  moment  de  cet  examen  : 

1°  Composition  du  compost.  S'assurer  qu'il  est  en  bon  état,  qu'il  n'a  pas 
besoin  d'être  surface.  Vérifier,  si  le  même  compost  n'a  pas  été  employé  pour 
toutes  les  plantes  d'une  espèce,  quelles  sont  celles  qui  ont  donné  les  meilleurs 
résultats. 

2°  Dimension  des  pots.  Il  ne  faut  pas  que  ceux-ci  soient  trop  petits,  ni 
qu'ils  soient  trop  grands;  nous  avons  déjà  indiqué  les  inconvénients  de  ces 
deux  excès,  et  les  moyens  d'y  remédier. 

3°  Examiner  si  la  plante  n'est  pas  placée  trop  haut  ou  trop  bas  dans  le  pot; 

4°  Si  les  racines  sont  en  bon  état,  ou,  dans  le  cas  contraire,  quelle  est  la 
cause  du  mal  ; 

5°  Si  les  tessons  sont  bien  propres,  ou  si  au  contraire  les  arrosages  y  ont 
formé  des  dépôts  ou  entraîné  des  poussières  et  des  corps  nuisibles,  soit  à  la 
circulation  de  l'eau,  soit  à  la  santé  des  racines  ; 

6°  Si  les  arrosages  ont  été  suffisants  pendant  la  végétation,  et  si  la  pousse 
a  été  convenablement  mûrie  ; 

7°  Si  le  repos  a  été  assez  long  et  assez  complet  ; 

8°  Si  la  floraison  a  été  abondante  ou  médiocre,  et  quelles  sont  les  causes  de 
ces  divers  résultats  ; 

9°  Si  le  nombre  de  pousses  produites  au  cours  de  l'année  n'a  pas  été  trop 
considérable,  ce  qui  pourrait  causer  à  la  plante  une  fatigue  excessive; 

10°  Si  la  qualité  d'eau  employée  pour  les  arrosages  convient  bien  aux  plantes; 

1 1°  Si  celles-ci  ne  sont  pas  trop  éloignées  du  vitrage,  et  reçoivent  assez  de 
lumière  ; 

r2°  Si  le  compost  ne  renferme  pas  de  fragn>ents  agglomérés  et  envahis  par 
un  dépôt  imperméable  à  l'eau,  qui  amène  la  pourriture  des  racines  en  contact 
avec  ces  parties  ; 

13°  Si  la  buée  des  serres  ne  se  condense  pas  spécialement  à  certaines  parties 
de  la  toiture,  et  ne  tombe  pas  en  gouttes  sur  les  plantes  situées  en  dessous, 
ce  qui  serait  nuisible  au  bon  aspect,  et  même  à  la  santé  de  ces  plantes; 


386  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDÉES 

14°  Si  la  ventilation  est  suffisante  et  convenablement  pratiquée; 

15°  Si  les  plantes  cultivées  en  paniers  ou  sur  blocs  n'ont  pas  besoin  de  voir 
changer  leur  support. 

Nous  reviendrons  en  détail  sur  plusieurs  de  ces  remarques. 

L'attention  se  porte  tout  spécialement  en  ce  moment  sur  la  serre  froide,  où 
la  vie  renaît  de  toutes  parts,  et  où  l'on  peut  dès  maint  :nant  ventiler  abon- 
damment toutes  les  fois  que  le  temps  n'est  pas  trop  mauvais.  Le  rempotage  des 
Odontoglossum  doit  être  déjà  à  peu  près  terminé.  Rappelons  que  les  matériaux 
employés  devront  avoir  environ  un  à  deux  centimètres  de  longueur,  et  se  com- 
poser de  deux  tiers  de  fibre  pour  un  tiers  de  sphagnum. 

Dans  le  compost,  c'est  la  terre  fibreuse  surtout  qui  fournit  la  nourriture  à  la 
plante.  Toutefois,  elle  serait  trop  comprimée  dans  l'intérieur  d'un  pot;  le 
sphagnum  sert  à  l'aérer,  à  la  rendre  plus  perméable,  et  c'est  pourquoi  les 
racines  se  dirigent  toujours  de  préférence  vers  lui.  On  pourra  profiter  de  cette 
particularité  en  disposant  une  couche  de  sphagnum  au  fond  des  pots,  au-dessus 
du  drainage  ;  grâce  à  cette  précaution,  les  racines  se  dirigeront  vers  l'intérieur 
au  lieu  de  s'étendre  au  dehors. 

Il  est  d'une  très  grande  importance  de  connaître  les  proportions  exactes  de 
ces  matières  qui  doivent  être  employées  pour  chaque  espèce  ;  on  arrivera  à  les 
connaître  par  la  pratique  et  l'observation.  L'excès  de  l'une  ou  de  l'autre  produit 
des  effets  particuliers  dont  il  est  facile  de  se  rendre  compte. 

Si  par  exemple  on  rempote  une  plante  dans  du  sphagnum  pur,  elle  donnera 
d'abord  une  belle  végétation,  mais  elle  languira  ensuite,  s'affaiblira  et  finira 
par  jaunir  et  s'anémier  au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long.     • 

Les  Vanda  et  genres  analogues,  cependant,  font  exception  à  ce  point  de 
vue  ;  ces  espèces  à  grosses  racines  axillaires ,  qui  dans  leur  pays  natal 
croissent  au-dessus  de  bas  fonds  baignés  d'une  vapeur  chaude  et  humide,  ne 
réclament  presque  aucune  nourriture  ;  elles  réussissent  parfaitement  dans  du 
sphagnum  pur;  d'ailleurs  la  plus  grande  partie  de  leurs  racines  sont  émises  à 
diverses  hauteurs  le  long  de  la  tige  et  pénètrent  moins  dans  l'intérieur  du  pot. 

D'autre  part,  il  n'est  pas  bon  de  cultiver  une  Orchidée  dans  de  la  terre 
fibreuse  pure,  sans  mélange  de  sphagnum,  ainsi  que  nous  le  disions  plus  haut. 

Il  est  cependant  à  remarquer  que  c'est  ce  système  qui  se  rapproche  le  plus 
des  conditions  où  végètent  les  Orchidées  à  l'état  de  nature.  Il  est  rare  en  effet 
que  les  fibres  de  Fougères  où  plongent  les  racines  soient  mélangées  d'une 
mousse  analogue  au  sphagnum.  Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  ces  fibres  sont 


l"    MARS    189I  387 

presque  toujours  des  radicelles  ou  d'autres  parties  vivantes;  elles  sont  donc 
très  peu  serrées  les  unes  contre  les  autres,  et  par  suite  très  aérées.  Si  quelque 
accident  les  comprime,  leur  élasticité  naturelle  les  ramène  bientôt  à  leur  place. 

Les  racifies  mortes  que  l'on  emploie  dans  les  cultures  européennes  n'ont  pas 
cette  élasticité,  ni  la  fraîcheur  des  matières  vivantes,  et  c'est  pourquoi  il  est 
utile  d'y  mélanger  du  sphagnum. 

L'air  est  indispensable  aux  racines,  et  les  premiers  cultivateurs  d'Orchidées 
l'avaient  si  bien  compris  qu'ils  employaient  d'abord  des  pots  percés  de  mille 
trous.  C'est  pourquoi  nous  recommandons  d'employer  une  poterie  très  poreuse, 
et  non  pas  glacée,  comme  le  font  certains  fabricants  en  lissant  la  surface,  mais 
raboteuse  et  bien  perméable  à  l'air. 

Arrosages.  A  partir  du  commencement  de  mars,  on  doit  remettre  en  végé- 
tation la  plus  grande  partie  des  Orchidées,  en  observant  quelques  précautions 
indispensables  ;  les  plantes  on  été  tenues  presque  sèches  tout  l'hiver,  et  l'on  ne 
peut  pas  arriver  d'emblée  à  les  arroser  abondamment;  il  faut  ménager  peu  à 
peu  la  transition,  de  façon  à  atteindre  au  bout  d'un  mois  environ  la  quantité 
que  l'on  donne  à  la  plante  en  pleine  activité. 

Rappelons  qu'il  faut  employer  de  l'eau  de  pluie,  et  que  cette  eau  doit  être  à 
la  même  température  que  l'atmosphère  de  la  serre,  ce  qu'on  obtient  facilement 
en  l'y  laissant  séjourner  pendant  vingt-quatre  heures  avant  d'en  faire  usage. 
Un  jardinier  scrupuleux  doit  avoir  constamment  un  thermomètre  dans  le 
réservoir.  Il  va  sans  dire  qu'une  différence  de  deux  ou  trois  degrés  n'a  pas 
d'importance. 

Le  jardinier  expérimenté  n'aura  pas  de  peine  à  discerner  le  moment  où  ses 
plantes  auront  besoin  d'être  arrosées.  La  vigueur  de  la  plante,  l'aspect  du 
compost,  lui  indiquent  aisément  si  elles  doivent  recevoir  de  l'eau,  beaucoup 
d'eau  immédiatement,  ou  seulement  au  bout  d'un  ou  plusieurs  jours.  Pour  un 
débutant,  l'opération  est  plus  délicate.  Règle  générale  :  une  Orchidée  en  pleine 
croissance  demande  beaucoup  d'eau,  et  peut  être  arrosée  tous  les  deux  jours, 
asse2  abondamment  pour  que  le  pot  devienne  humide  et  bien  rouge.  En  effet, 
quand  la  partie  inférieure  du  compost  se  dessèche,  on  voit  la  base  du  pot  se 
couvrir  d'une  sorte  de  nuée  blanche. 

Les  cultivateurs  conscrits  qui  n'ont  qu'un  petit  nombre  d'Orchidées  pourront 
également  prendre  les  pots  en  main,  et  les  soupeser;  leur  poids  indique  faci- 
lement si  le  compost  est  sec  ou  détrempé. 

Les  racines  souffrent   toujours  promptement  des   excès   d'arrosage.    Lors- 


LE   JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


qu'elles  se  trouvent  continuellement  en  contact  avec  un  compost  humide,  elles 
finissent  par  prendre  une  couleur  verte  spéciale,  semblable  à  celle  de  la  mousse; 
en  même  temps  elles  se  gonflent,  et  commencent  bientôt  à  se  pourrir.  Ces 
accidents  se  remarquent  surtout  fréquemment  dans  les  Cattleya,  qui  sont  par- 
ticulièrement sensibles  à  l'humidité  stagnante. 

Dès  qu'on  aperçoit  ces  symptômes,  on  ne  doit  pas  hésiter  à  suspendre  les 
arrosages  pendant  quelques  jours  pour  enrayer  le  mal,  et  si  l'on  n'a  pas  trop 
attendu,  ce  remède  suffira  parfaitement.  Les  racines  se  sécheront  et  mûriront, 
et  recouvreront  la  santé. 

C'est  pourquoi  il  est  toujours  prudent,  lorsqu'on  a  arrosé  pendant  une  quin- 
zaine de  jours  une  plante  en  végétation,  de  la  laisser  trois  ou  quatre  jours 
complètement  sèche,  de  façon  que  l'épiderme  des  racines  puisse  redevenir 
ferme  et  blanc,  ce  qui  est  l'indice  d'une  bonne  santé. 

Aération.  —  On  peut,  au  mois  de  mars,  aérer  dans  la  plupart  des  serres 
toutes  les  fois  que  le  temps  est  clair  et  que  la  température  n'est  pas  trop  basse. 
Mais  il  est  prudent,  jusqu'à  ce  que  le  printemps  se  soit  bien  affirmé,  de  n'ouvrir 
que  les  ventilateurs  de  la  partie  supérieure  ;  de  cette  façon  l'air  ne  se  mélange 
que  peu  à  peu,  par  l'effet  de  la  différence  de  température;  si  l'on  ouvrait  au 
contraire  les  ventilateurs  du  bas,  les  couches  d'air  les  plus  froides  envahiraient 
la  partie  inférieure  de  la  serre,  alors  que  toute  la  chaleur  se  porterait  au  sommet 
du  vitrage,  et  les  plantes  ne  pourraient  manquer  de  souffrir  beaucoup  de  cette 
situation.  Quant  à  ouvrir  à  la  fois  le  haut  et  le  bas,  ce  serait  très  imprudent; 
on  créerait  ainsi  un  courant  d'air  trop  froid  qui  nuirait  beaucoup  aux  plantes 
en  cette  saison. 

Ombrages.  —  Dans  le  courant  du  mois  de  mars,  on  aura  peut-être  à  ombrer 
certaines  serres;  si  l'air  est  encore  frais,  le  soleil  prend  déjà  beaucoup  de 
force.  Pour  reconnaître  le  moment  où  il  devient  dangereux,  voici  un  moyen 
mécanique  infaillible.  Il  suffit  de  prendre  en  main  les  feuilles  des  plantes 
placées  près  du  vitrage.  Si  ces  feuilles  sont  chaudes  au  toucher,  il  est  temps 
de  disposer  les  ombrages.  Il  ne  faudra  pas  laisser  le  soleil  trop  longtemps  sur 
les  Odontoglossum  et  Masdevallia. 


M.  E.  BUNGEROTH,  le  collecteur  habile  que  tous  nos  lecteurs  connaissent, 
nous  adresse,  au  moment  de  mettre  sous  presse,  un  article  des  plus  intéressants 
sur  les  conditions  dans  lesquelles  les  Orchidées  croissent  à  l'état  naturel.  Nous 
l'insérerons  dans  notre  prochain  numéro. 


l"   MARS    1891  389 


I 

A  NOS  COLLABORATEURS  ET  ABONNÉS 


En  terminant  aujourd'hui  la  première  année  du  Journal  des  Orchidées,  nous 
avons  le  devoir  d'adresser  l'expression  de  notre  gratitude  à  tous  ceux  qui  nous 
ont  secondé  dans  l'accomplissement  de  notre  œuvre. 

Nous  remercions  de  grand  cœur  nos  collaborateurs,  élite  des  amateurs  et 
des  cultivateurs  d'Orchidées,  du  précieux  concours  qu'ils  nous  ont  apporté 
dans  notre  tâche  de  vulgarisation. 

Nous  remercions  'également  nos  abonnés,  dont  l'empressement  a  dépassé 
toutes  nos  espérances,  de  la  faveur  qu'ils  nous  ont  témoignée,  des  marques  de 
satisfaction  qu'ils  ont  bien  voulu  nous  adresser. 

Nous  nous  attacherons  constamment  à  perfectionner  le  Journal  des  Orchidées 
en  y  apportant  toutes  les  améliorations,  toutes  les  additions  qui  pourraient 
paraître  désirables;  nous  continuerons  à  paraître  avec  la  même  régularité  que 
jusqu'à  présent,  à  tenir  nos  lecteurs  au  courant  de  toutes  les  nouveautés,  et 
à  leur  indiquer,  au  sujet  de  la  culture  des  Orchidées,  toutes  les  théories,  tous 
les  renseignements,  tous  les  procédés  qu'une  expérience  déjà  longue  et  des 
traditions  plus  anciennes  encore  nous  ont  mis  à  même  de  connaître. 

C'est  là,  en  effet,  le  principal  mérite  que  nous  désirons  invoquer,  certains 
que  ce  sera  notre  meilleur  titre  aux  yeux  de  lecteurs  qui  nous  demandent, 
avant  tout,  d'être  pratiques.  Nous  ne  négligerons,  bien  entendu,  ni  l'informa- 
tion, ni  l'exactitude  botanique,  ni  même  l'exposé  et  l'examen  des  grandes 
théories  scientifiques;  nos  abonnés  de  la  première  année  savent  assurément 
que  nous  avons  à  cœur  de  satisfaire  à  tous  les  désirs  qu'ils  nous  expriment. 
Mais  nous  donnerons,  comme  par  le  passé,  la  plus  grande  place  dans  nos 
colonnes  aux  conseils  et  aux  renseignements  de  culture. 

Nous  saisissons  cette  occasion  pour  déclarer  que  nous  ne  nous  défendons 
nullement,  comme  ont  cru  devoir  le  faire  pour  leur  compte  quelques-uns  de 
nos  confrères,  d'avoir  derrière  nous  un  grand  établissement  horticole  :  L'Hor- 
ticulture Internationale.  Bien  au  contraire,  nous  nous  en  faisons  un  titre 


390  LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 

à  la  faveur  de  nos  lecteurs,  et  nous  sommes  persuadés  qu'ils  préféreront  l'exposé 
des  résultats  de  notre  expérience  pratique  aux  théories  des  horticulteurs  en 
chambre.  La  culture  des  Orchidées  est  encore  peu  répandue,  et  peu  d'amateurs 
l'exercent  sur  une  échelle  très  vaste.  Ce  qui  manque  donc  à  beaucoup,  c'est 
une  pratique  étendue,  et ,  un  champ  d'expériences  suffisant;  c'est  la  raison 
d'être  de  ce  journal  de  subvenir  à  ce  besoin. 

Nous  continuerons  également  à  faire  connaître  les  principales  Orchidées 
nouvelles  ou  rares,  et  peut-être  pourrons-nous,  à  ce  point  de  vue,  encourir 
parfois  le  reproche  de  faire  de  la  réclame  à  l'Établissement  que  nous  dirigeons, 
qui  n'est  pas  cependant  le  propriétaire  du  journal,  et  qui  introduit  chaque 
année  un  grand  nombre  de  nouveautés;  mais  que  nos  abonnés  veuillent  bien 
relire  notre  premier  volume,  et  notamment  la  Revue  des. Orchidées  nouvelles;  ils 
constateront  aisément  que  cette  partie  d'information  est  traitée  avec  une 
impartialité  absolue.  Nous  ne  nous  en  départirons  jamais;  mais  nous  serons 
naturellement  amenés  à  parler  des  cultures  que  nous  dirigeons,  à  citer  les 
Orchidées  que  nous  avons  sous  les  yeux  ;  si  ces  exemples  paraissent  à  nos 
lecteurs  présenter  quelques  inconvénients,  nous  les  prions  de  vouloir  bien  les 
excuser,  car  il  ne  nous  est  pas  possible  de  les  éviter. 

De  même  que  notre  ligne  de  conduite,  notre  programme,  pour  l'année  qui 
commence,  ne  sera  pas  modifié.  Les  grandes  lignes  en  ont  été  déjà  presque 
entièrement  tracées;  l'édifice  est  à  peu  près  dessiné;  mais  avant  qu'il  soit  fini, 
plusieurs  volumes  sans  doute  seront  nécessaires.  La  matière,  en  effet,  est  des 
plus  considérables,  et  se  renouvelle  constamment,  tant  il  reste  encore 
à  apprendre. 

Nous  faisons  appel,  pour  continuer  notre  tâche,  à  nos  collaborateurs,  dont  le 
précieux  et  dévoué  concours  ne  nous  fera  pas  défaut,  nous  en  sommes  certain 
d'avance,  et  à  nos  abonnés,  à  qui  nous  demandons  de  nous  accorder  la  même 
bienveillance  qu'à  nos  débuts. 

Nous  les  prions  de  ne  pas  hésiter  à  nous  consulter  sur  les  détails  qui 
pourraient  les  embarrasser,  et  de  nous  communiquer  les  faits  intéressants  ou 
curieux  qu'ils  observeront.  La  pratique  commune  d'un  art  aussi  gracieux  que  la 
culture  des  Orchidées  doit  créer  entre  ses  adeptes  une  sorte  de  confraternité 
aimable  ;  nous  considérerions  comme  un  nouveau  titre  d'honneur  pour  le 
Journal  des  Orchidées  d'avoir  contribué  à  développer  ces  bonnes  relations. 

LUCIEN  LINDEN. 


l"    MARS    1891 


391 


TABLE    DES    MATIÈRES 


A 

Aération  (Nouveau  système  d')     .     .     .     .  301 

Album  d'amateurs  d'Orchidées  (Un)  .     .     .  331 

Anaectochiles  (Culture  des! 384 

Arrosage  (Eau  d" 174 

Arrosement  des  Orchidées.     .     .     .      143,  189 

Avant,  pendant,  après 199 

B 

Botanique  élémentaire  (Etudes  de)    .     .  332,  365 

Bulbes  de  Calanthe 338 

»       (sectionnement  des  —  de    certains 

Dendrobium) 377 

C 

Calanthe 78,  321 

»         (Culture  des) 379 

»         (Bulbes  de) 338 

Catasetum  Bungerothi  (Introduction  du)  168,  184 

>  (Culture  du) 226 

Cattleya  (Rempotage  des) 63 

>         citrina 47 

»         Warocqueana  .     .      139,  219,  247,  280 
»  »  et  la  presse  horticole 

anglaise      ....     247 
»         labiata  autumnalis  et  C.  Waroc- 
queana     280 

»         (Les) 304 

»         rex 320 

Causerie  sur  les  Orchidées  91,  106,  123,  184,  199, 
217,  232,  247,  263,  280,  296,  313,  327,  345, 

359.  377 

Charbon  de  bois  (Question  du)     .     .     .  234,  255 

»  (déconseillé) .     .     .     .123,  202 


Chasse  aux  insectes 130,  222 

Chirurgie  végétale 225 

Chronique  mensuelle  21,  85,  117,  149,  181,  213, 
245.  277,  309,  341,  373 

Coelogyne  ochracea 82 

Collections  d'amateurs  (Les  grandes)     .    88,  220 
Coloration  des  fleurs  d'Orchidées  ....     207 

Conseil  (Un) 3^7 

Construction  et  aménagement  des  serres  298,  336 
Croissance  des  Orchidées      ....     359,  377 

Culture  des  Anaectochiles 383 

»       des  Calanthe  à  feuilles  caduques     .     379 

»       des  Dendrobium 351 

»       des  Masdevallia 158 

»       du  Miltonia  Roezli 322 

»       des  Odontoglossum 127 

»       des  Oncidium ^75 

»       des  Orchidées  (Histoire  de  la)  9,  25,  40 

103,   120 

»       des  Orchidées  difficiles  82,  99,  209,  226, 

240,  306,  354 

»       des  Phalaenopsis  _ 3^2 

»       des  Vanda  à  Mariemont  ....       49 

Cypripedium  fleurissant  en  hiver.     .     .     .     253 

(Les)    .     .     .     136,   152.  187,  303 

»  (Plébiscite  des)  .     .     •     .     I9>  53 

D 

Débuts  d'un  amateur 263 

Dendrobium  (Culture  des) 35^ 

»  (Du  sectionnement  des  bulbes 

de) 377 

Destruction  des  insectes 222 


392 


LE    JOURNAL    DES    ORCHIDEES 


Détruire  les  limaces  (^Nouveau  moyen  de)  208 

Disa  grandiflora 209 

Drainage  (Orchidées  cultivées  sans) .     .     .  337 

E 

Eau  d'arrosage 174 

Engrais  (les  Orchidées  et  1')     .     .     .     271,  288 

Ennemis  (Nos) 345 

Étiquettes  de  bois  (Conservation  des)     .     .  322 

»          de  zinc 339 

Études  de  botanique  élémentaire  .     .     332,  365 

»       sur  les  sphaignes 38 1 

Évaporation  et  transpiration  .      .     .     204,  223 

F 

Fleurs  d'Orchidées  pour  fleuristes     .     .     .  160 

Fourmis  (Moyen  de  débarrasser  nos  serres  des)  338 

Fumigations  (Plus  de) 27 

H 

Habitat  de  l'Odontoglossum  Alexandrae    .  348  _ 

Humidité  des  sentiers   (L') 376 

Hybridation  des  Orchidées.      .      .    267,283,315 

Hybrider  (Comment  il  faut) 112 

Hypnotisation 274 

I 

Importation  des  Orchidées 141 

Importées  (Traitement  des  Orchidées)    .     .  146 

Insectes  (La  chasse  aux) 130 

»        (Destruction  des) 222 

Introductions  nouveLes.(Les  grandes)    .  139,  320 

Inutilité  des  serres  spéciales 313 

J 

Jardiniers  (Formons  des) 109 

L 

Laelia  anceps  à  fleurs  blanches     ....  12 

»       majalis 96 

»       purpurata 241 

»       (Rempotage  des) 63 

>       (Un  splendide) 373 


M 

Maladies  et  parasites     ........  95 

Masdevallia  (Culture  des) 158 

Meetings  de  l'OrchidÉenne     .     250,  286,  318 

Miscellanées 321,  338 

N 

Nécrologie  : 

James  Backhouse 245 

Shirley  Hibberd 312 

S.  M.  Guillaume   III,  roi    de   Hol- 
lande      310 

J.  Triana 312 

B.  S.  Williams 151 

O 

Odontoglossum  Alexandrae      ....     17,  33 

»                       »          (L'habitat  de  1').  348 

»              coronarium 354 

»              (Culture  des) 175 

»               hybridum  Leroyanum     .     .  131 

»               (Rempotage  des]  ....  igo 

Oncidium  (Culture  des) 175 

Orchidéenne   (Meetings   de  1')   250,  286,  318 

Orchidées  à  Kew  (Les) 31 

»         à  l'Exposition  de  Paris  (Les)  .     .  m 

»         chez  elles  (Les)    ....     270,  348 

»         (Croissance  des)  ....      359,  377 
Orchidées  de  rapport  pour  la  grande  culture 

(Les)     ....     33.  78.  17.  253 

»         divinisées  (Les) 238 

»         d'un  classement  difficile  (Les)     .  299 

»         en  appartement  (Les)    .     .    6,  47,  155 

»         et  l'engrais  (Les)      .     .     .     271,  288 
»         hors  de  chez  elles  sous  l'Equateur 

(Les) 327 

»         importées  (Traitement  des)    .     .  146 

»         populaires  (Les) 241 

»         réputées  d'un  traitement  difficile 

(Culture  des)  82,  99,  209,  226,  240,  354 

Orchids  for  ever 72 


l"    MARS    189I 


393 


P 

Petite  correspondance    164,  179,  195,  2ii,  227, 

244,  292 

Petite  serre  aux  Orchidées  (La)    ....  97 

Phalaenopsis  (Culture  des) 362 

Polypode  ou  Peat 353 

Précautions  contre  le  froid 321 

Programme  (Notre) 5 

R 

Rempotage  des  Cattleya  et  Laelia      ...  63 

»           des  Odontoglossum     ....  190 

»           des  Orchidées 15 

>          des  Vanda 29 

Repos  des  Orchidées 236 

Revue  des   Orchidées    nouvelles    ou    peu 

connues  37,  69,  loi,  133,   165,  197,  229,  261, 

293.  325.  357 


S 

Serre  aux  Orchidées  (La  petite)     ....  97 

»     en  fer  ou  en  bois 162 

»     (Les) 298,  336 

»     d'un  débutant  .     .     .     .       171,    187,  303 

»     (Température  des) 289 

Sphaignes  (Etude  sur  les) 381 

Suie  (Propriétés  fertilisantes  de  la)    .     .     .  208 

T 

Travaux  de  quinzaine,  19,  35,  51,  67,  83,  lOO, 

115,  131,  147,  163,  177,  193,  210,  226,  243, 
259.  275,  291,  307,  323,  34or356.  369.  384 

Température  des  serres 289 

V 

Vanda  (Culture  des  —  à  Mariemont)  .     .  49 

>      (Rempotage  des) 29 

Ventilation  (La) 339 


Chronique    Orchidéenne    mensuelle 


Air  salin  (L') 373 

Accidents  de  chaudières  (Les) 343 

Appel  aux  amateurs 117 

Barbosa  Rodriguez  (M.) 117 

Bleu  (M.  A.) 214 

Bill  Mac  Kinley 309 

Catalogue  d'Orchidées 149 

Cattleya  du  Buyssoniana 278 

»        gigas  monstre 181 

»        Mendeli  admirable 119 

»        Mendeli 86 

»        Mossiae  alba 150 

»        rex     ....           310 

»        superba  splendens 213 

»        Trianae  à  labelle  bleu     ....  23 

>              »        var.  alba  (Un  superbe)   .  341 


Cattleya   Trianae    (Un    certain    nombre 

de) 214 

«         Warocqueana  alba    .....  376 

Coelogyne  Lowiana  monstre 85 

Collection  d'aquarelles  d'Orchidées  .     .     .  150 
Collection  d'Orchidées  ^Une  des  plus  impor- 
tantes d'Angleterre) 309 

Comte  du  Buysson  (M.  le) 277 

Corticoatzontecoxochitl 23 

Coryanthes  Bungerothi 181 

Côtes  de  tabac  (A  propos  des) 374 

Culture  sans  drainage 311 

Cypripedium  (Un  nouveau) 117 

»            (Faveur  des) 118 

>  Fraseri 119 

»            superbiens  monstrueux.     .     .  219 

>  Desboisianum 343 


394 


LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


Débris  de  tabac  (Emploi  des) 279 

Dendrobium  Phalaenopsis  .     .     .     .     .     .  246 

Disa  grandiflora 150 

Édition  anglaise  de  la  Lindenia    .     .     .     .  375 

Emploi  des  fleurs  d'Orchidées 22 

Epidendrum  vitellinum  double      ....  182 

Expositions  importantes 21,  312 

Exposition  de  Gand 86 

Exposition  d'horticulture  de  Paris     ...  87 

Gouttes  d'eau  (Les) 310 

Grande  exposition  jubilaire  (La)  ....  341 

Guillaume  III  (Sa  Majesté) 310 

Humidité  des  sentiers  (L') 376 

Hybride  de  Cypripedium  (Un  nouvel)    .     .  245 

James  Backhouse  (M.) 245 

James  O'Brien  (M.) . 279 

Laelia  anceps  (Un  splendide)  .....  373 

Laelia  crispa  à  fleurs  jaune  clair  ....  213 

»       Schrôderi  delicata 278 

Lavage  des  pots 15" 

Lindenia  (La) 342 

Magnifique  spécimen  (Un) 87 

Manual  of  Orchidaceous  plants    ....  149 

Mésaventure  (Une  fâcheuse) 341 

Nécrologie 312 

Nomenclature  des  Orchidées 182 

Nouveau  Cypripedium 117 

Odontoglossum  Harryanum  (Une  variété)  .  213 

»                liliflorum 85 

»               Noezlianum 279 


Odontoglossum  vexillarium 117 

Offert  à  tout  abonné 117 

Ombrage  des  serres 23 

Oncidium  ornithorhyncum 342 

Orchidée  qu'on  ne  rencontre  plus  souvent  .  21 

»         sensitive 149 

Orchidées  d'occasion 249 

Orchid  album 213 

Orchidéenne    ....      22,  85,  150,  183,  215 

Petite  correspondance.  (La) 343 

Petite  serre  (Une) 277 

Précautions  contre  l'eau  froide     ....  376 

Prix  élevés 150 

Remerciement  à  la  presse 85 

Réponses  à  la  question  du  charbon    .     .     .  215 

Rolfe  (M.)  .     .     . 215 

Selenipedium  Sedeni.     . 246 

Société  nationale  d'Orchidées  (Une) .     .     .  119 

Spécimens  d'Orchidées  (Les  grands).     .     .  373 

Supports  à  colonnette 277 

Tchihatcheff  ^M.  de) 311 

Température  (La) 309 

Trichoceros  muralis 21 

Trichotosia  ferox 22 

Travaux  de  la  quinzaine  (Les; 344 

Unification  du  thermomètre 216 

Vanda  Lowi  (Un) 278 

>          »      var.  Lindeni 181 

»      tercs  (Deux  bouquets  de)  .     .     .     .  119 

Vente  des  fleurs  d'Orchidées  (La)      .     .     .  341 

Williams  (M.  B.  S.).    . 151 


l"   MARS    i8gi 


395 


Revue   des    Orchidées    nouvelles    ou    peu    connues 


Aerides  Augustianum 37 

>        X  J'Ansoni 167 

Angraecum  ichneumoneum 38 

»          Henriquesianiim 293 

»           X  primulinum 71 

Bulbophyllum  lemniscatoides 102 

Calanthe  X  Mylesi .  134 

»         rubens loi 

»         X  Veitch!  alba 39 

Catasetum  Bungerothi  var.  Randi     .     .     .  261 

Cattleya  aurea  Lindeni 262 

»            »     Imschootiana 261 

»        Gaskelliana  picta 231 

»        X  intricata  var.  maculata  .     .     .  135 

»        granulosa  var.  du  Buyssoniana    .  294 

»        labiata  Warocqueana     ....  134 

»         Lindeni 293 

»        Warocqueana  var.  flammea    .     .  262 

»                     »            var.  amethystina  .  262 

Cirrhopetalum  Mastersianum 295 

Coryanthes  Bungerothi I97 

Cymbidium  Tracyanum 326 

Cypripedium  X  Alcides 357 

»          X  Alfred 229 

»          X  Alice 229 

»           X  Antigone 325 

»          X  Apollo loi 

»           X  Arnoldianum 295 

»           X  Aylingi 135 

»          X  H.  Ballantine     .     .      198,  262 

»          X  Bérénice 35^ 

»           X  Célia 358 

»           X  Constance 229 

»           X  Cythera 38 

»           X  Desboisianum     ....  326 

»           X  Doris 325 


Cypripedium  X  Elinor 166 

X  Hera 38 

»          insigne  longisepalum    .     .     .  358 

»          insigne  Macfarlanei.     .     .     .  325 

»           X  Leeanum  var.  giganteum  .  326 

»          X  Muriel  Hollington    .     .     .  357 

»           X  Niobe 3- 

»           X  Northumbrian     ....  3g 

»          X  Numa 70,  102 

»           X  Oenone 69 

»          X  Othello 70 

»          Siamense 39 

»           X  Vipani 135 

»           X  Youngianum  .     .     .       166,  198 

Dendrobium  X  Aspasia 70 

»           atroviolaceum 71 

»          X  Cassiope 295 

»           Galliceanum 197 

»            X  Juno 38 

»            X  luna 38 

»           mirbelianum 69 

»           niveum 358 

»           X  xanthocentrum     ....  38 

»           X  Venus 102 

Epidendrum  vitellinum  flore  pleno    .     .     .  197 

Epiphronitis  X  Veitch! 165 

Laelia  X  juvenilis 230 

>     anceps  var.  Thomsoniana.     .     ,     .  326 

Laelio-Cattleya  X  Canhamiae     ....  165 

»             X  eximia 165 

»             X  Hippolyta 69 

»             X  Proserpine      ....  230 

Masdevallia  Amesiana   .......  198 

»          Costaricensis 197 

»          fulvescens 230 

»           guttulata    .......  229 


396 


LE   JOURNAL   DES    ORCHIDEES 


Masdevallia  Lowi 133,  198 

»           X  Measuresiana 261 

»          O'Brieniana 293 

»           Rolfeana 167 

»           Schrôderiana  .     .     .     .       166,  326 

»           X  Stella ■   .     .  230 

Maxillaria  longisepala 167 

Moorea  irrorata 166 

Odontoglossum  Duvivierianum    ....  294 

»               X  Leroyanum    .     .     .     .  133 

»               Noezlianum 294 

»               Wattianum lOi 

Oncid^um  Leopoldianum 293 

Phaius  X  Cooksoni 71 

Phalaenopsis  X  Cynthia    ......  39 

»             Micholitzi 198 


Restrepia  striata 357 

Sarcopodium  Godseffianum 166 

Sobralia  Lowi 261 

»       Sanderae 295 

»       Wilsoniana 261 

Sophro-Cattleya  Calypso   ....     *     .  294 

Trichopilia  punctata lOl 

Xylobium  Colleyi 69 

Zygopetalum  caulescens 133 

»           crinito-maxillare     ....  167 

»           Jorisianum 134 

»           Whitei 70 


AR 


uni  1  El 


j.. 


RE  DE  JiRDliS 


SERRES  ET  JARDINS  D'HIVER 

La  Société  L'HORTICULTURE  LNTERiNATlONALE,  désirant  donner  satisfaction 
aux  incessantes  demandes  de  sa  clientèle,  a  ouvert,  depuis  deux  ans,  un  bureau  spécial 

d^architecture  de  jardins  et  de  construction  de  serres. 

La  direction  de  L'HORTICULTURE  LNTERNATIOiNALE  a  acquis,  par  une 
pratique  de  chaque  jour,  une  expérience  toute  particulière  de  la  construction  et  de 
l'aménagement  des  serres.  Elle  a  d'ailleurs  été  consultée,  pendant  ces  dernières  années, 
sur  la  plupart  des  grands  travaux  d'architeclure  paysagiste  et  sur  l'organisation  des  serres 
les  plus  importantes  de  l'Europe;  l'installation,  notamment,  de  grandes  serres  au  domaine 
royal  de  Laeken  et  du  vaste  établissement  modèle  de  LTIORTICULTURE  INTER- 
NATIONALE, à  Bruxelles,  est  une  garantie  de  la  bonne  exéculion  des  travaux  qui  lui 
seront  confiés.  Elle  a  allaché  spécialement  à  ces  dilTércnls  services  plusieurs  architectes 
de  talent. 

Celte  situation  particulière  lui  permet  d'entreprendre  la  construction  des  serres  dans 
des   conditions    beaucoup    plus    avantageuses    que   ses    concurrents.    Elle    garantit    une 

économie  de  plus  de  50  pour  cent  sur  les  prix  cotés  partout. 

Ses  serres,  et  surtout  les  serres  à  Orchidées,  'le  sont  pas  seulement  construites 
solidement  et  économiquement;  elles  sont  encore  adaptées  de  la  façon  la  pluS 
pratique  aux  besoins  de  la  culture  qui  doit  y  être  exercée. 

Elle  se  charge  également  des 

PLANS,     TRACÉS 

TRANSFORMATIONS  ET  PLANTATIONS 

DE  PARCS   ET  JARDINS 

IDA.nsrS      T  O  XJ  T  E      ILr'E  XJ  I^  O  I^  E 


ENVOI  DE  SERRES  DÉMONTÉES  DANS  LES  PAYS  D  OUTRE-MER 


L'HORTICDLTURE  INTERNATIONALE 

(ÉTABLISSEMENT    LINDEN) 

SOCIÉTÉ       ANONYME 

PARC     LÉOPOLD     —     BRUXELLES 


1ji-S&-»^>â^-> 


GRANDE  IMPORTATION 


DE 


CYPRIPEDIUM  HOOKERIANUM 


Le  C.  Eookerianum  convient  admirablement  pour  la  grande  culture 
et  la  fleur  coupée.  C'est  une  gracieuse  espèce  aux  fleurs  de  taille  moyenne, 
ayant  le  sépale  dorsal  obcordé,  terminé  en  j)ointe,  blanc-jaunâtre  avec  une 
aire  verte  à  la  base,  les  pétales  spatules,  verts  avec  des  taches  noires ,  et 
teintés  de  pourpre  sur  les  bords  et  à  l'extrémité  ;  le  labelle  est  brun-pourpré 
teinté  de  vert,  avec  les  lobes  repliés  brun   clair  tachetés   de  pourpre-rouge. 

Plmites  arrivées  dans  les  meilleures  condilions 


La  douzaine 25  francs 

Le  cent 165  francs 


Les  cinq  cent 700  francs 

Le  mille 1100  francs 


TERKE  FIBREUSE  ET  SPHAGNUM 

Pïnx  les  'plus  réduits^   défiant  toute 
concurrence 

Adolphe  BRAHY-MARCHAL 

à  GHANLY  (Belgique) 

FOURNISSEUR    DE 

L'HORTICULTURE  I^^TERNATIONALE 
à  Bruxelles 


P.  DURIE 

EUE  DU  NOYER,  BRUXELLES 


FABRIQUE  DE  POTERIES 

SPÉCIALITÉ  DE  POTS  POREUX  POUR  ORCHIDÉES 

TERRINES,  SOUCOUPES,  etc. 

Prix  et   échantillons  sur  deinande. 


PETITE    CORRESPONDANCE 


Nous  avons  riionneur  de  rappeler  à  nos  abonnés  que  la 
première  année  du  Journal  expire  avec  ce  numéro,  et  de  les 
prévenir  que  nous  mettrons  en  recouvrement,  à  partir  du  5  mars 
prochain,  le  montant  de  l'abonnement  pour  la  deuxième  année. 


I\I.  G.  M.,  à  Jelte-S*^  Pierre.  —  Vous  avez  ])arfaite- 
nient  raison,  la  cassonade  la  plus  commune  serait  tout 
aussi  efficace  que  le  sirop  de  poires  pour  la  destruction 
des  fourmis ,  et  nous  ne  doutons  pas  qu'une  foule 
d'autres  matières  sucrées  rendraient  à  peu  près  le  même 
service. 

Nous  regrettons  beaucoup  que  l'aliondance  des  ma- 
tières nous  ait  empêchés  de  mentionner  votre  note  au 
sujet  de  l'espèce  particulière  que  vous  avez  observée. 
C'est  un  renseignement  fort  intéressant,  que  nous 
aurons  assurément  l'occasion  d'utiliser. 
* . 

M.  DU  Trieu  de  Tepdoxck.  —  Votre  Cijpripedinm 
vernixium  était  d'une  grandeur  bien  supérieure  à  tous 
ceux  que  nous  avons  observés  jusqu'ici,  et  méritait 
certainement  d'être  classé  comme  une  variété  spéciale 
sous  le  nom  de  maximum. 

M.  le  Comte  de  Bousies,  Mons.  —  Les  Cattleya 
Trianae  que  vous  nous  avez  envoyés  appartiennent  à 
d'excellentes  variétés,  les  pétales  sont  très  larges,  les 
labelles  très  étalés  et  très  arrondis,  d'un  coloris  très 
vif  et  élégamment  nuancé  ;  ce  sont  des  modèles  di  primo 
cartello . 

..  *. 

J.  E,  —  L'article  de  M.  Cungeroth  ,  que  nous 
annonçons  plus  haut,  fournit  précisément  les  renseigne- 
ments que  vous  désirez,  et  contient  beaucoup  de  détails 
sur  la  façon  dont  les  Orchidées  sud-américaines  vivent 
et  sont  logées  à  l'état  naturel. 

Au  sujet  de  l'article  récent  de  M.  Rand,  veuillez 
remarquer  qu'il  y  a  un  très  grand  intérêt  pratique  à 
savoir  comment  les  Orchidées  que  nous  cultivons  se 
comportent  sous  le  climat  tropical,  car  il  en  ressort 
des  indications  très  concluantes  sur  les  effets  d'une 
température  trop  élevée.  Beaucoup  do  jardiniers  ont 
une  tendance  à  chauffer  trop  leurs  serres;  ils  peuvent 
se  convaincre,  en  lisant  les  curieuses  ol)servations  d'un 
cultivateur  et  d'un  botaniste  des  plus  compétents,  des 
inconvénients  de  ce  système. 

Beaucoup  d'amateurs  nous  ont  exprimé,  comme  vous, 
l'intérêt  qu'ils  prenaient  aux  études  de  ce  genre,  que  l'on 
trouve  rai'ement  dans  les  journaux  spéciaux.  Nous  conti- 
nuerons de  leur  réserver  une  place  dans  nos  colonnes. 

G.  B.  D.  —  Nous  vous  fournirons  volontiers  les  plans 
que  vous  nous  demandez.  Nos  serres,  construites  depuis 


plusieurs  années,  nous  ont  donné  entièrement  satisfac- 
tion, et  nous  ci'oyons  que  le  mieux,  en  effet,  est  de  les 
copier  exactement. 

B.  F.,  Paris.  —  Vous  voulez  bien  nous  demander 
pourquoi  nous  n'avons  pas  continué  la  série  :  Tempé- 
rature des  serves.  En  voici  la  raison  :  L'Horticulture 
Internationale  va  publier  dans  quelques  jours  son 
nouveau  Catalogue ,  qui  donne  ces  renseignements  de 
la  façon  la  plus  complète.  Nous  préférons  y  renvoyer 
nos  abonnés,  qui  recevront  le  catalogue  sur  leur 
demande,  que  de  continuer  cette  liste,  d'une  lecture  nn 
peu  aride,  et  qui  prenait  trop  de  place  dans  nos  colonnes. 

P.  M.,  à  Bar-le-Duc.  —  Nous  vous  exprimons  tous 
nos  remerciements  pour  les  éloges  que  vous  voulez  bien 
adresser  au  Journal  des  Orchidées.  Voici  quelque  notes 
en  réponse  à  vos  questions  : 

1"  Pour  le  Cattleya  citrina  qui  se  développe  au-delà 
des  bords  du  bloc  sur  lequel  il  est  fixé,  il  ne  serait  pas 
prudent  de  le  changer  de  support;  mais  vous  pouvez 
fort  bien  allonger  celui-ci  en  clouant  deux  courtes  lattes 
par  derrière  et  en  y  fixant  une  planche  qui  servira  de 
prolongement  au  bloc  ancien. 

Choisissez  de  préférence  un  bois  dur,  hêtre,  buis  ou 
chêne. 

2"  Il  est  toujours  difficile  de  dire,  sans  avoir  vu  les 
conditions  dans  lesquelles  les  plantes  sont  cultivées,  à 
quoi  doit  être  attribué  l'avortement  ou  l'absence  des 
fleurs.  Peut-être  votre  serre  était-elle  trop  chauffée,  ou 
vos  deux  Laelia  étaient-ils  trop  faibles  pour  fleurir. 

Il  n'y  a  pas  lieu  d'interrompre  le  repos,  en  augmen- 
tant les  arrosages,  pour  les  Orchidées  qui  fleurissent 
en  hiver.  Néanmoins  les  indications  de  votre  lettre 
permettent  de  penser  que  les  plantes  en  question  ont 
peut  être  été  tenues  trop  sèches. 

3"  Ainsi  que  vous  le  dites  très  justement,  c'est  un 
grand  avantage  pour  les  amateurs  qui  ne  possèdent  pas 
de  serre  chaude  de  pouvoir  cependant  cultiver  au  moins 
un  représentant  du  genre  Aerides.  ISA.  Japonicwn  e^t 
d'ailleurs  très  gracieux;  il  donne  des  grappes  de  huit  à 
dix  rieurs,  qui  sont  de  charmantes  miniatures. 

40  II  existe  dans  les  cultures  un  ceitain  nombre  de 
variétés  de  la  plante  dont  vous  nous  parlez;  mais  ces 
distinctions  ne  reposent  que  sur  des  bases  très  incer- 
taines. La  seule  variété  tranchée  et  Ijien  définie  est  celle 
qui  porte  le  nom  de  grandiflora. 


lEIlIKIC  IJ^^My|[I  ^'^Ige,  27  ans,  jardinier  diplômé,  sérieux,  parlant  trois  langues,  connaissant  par- 
U  L  U  IN  L  n  U IVI IVI  L  faitement  la  culture  des  Orchidées  et  plantes  de  serre,  demande  place  Belgique  ou 
étranger.  Excellentes  références.  —  Adresse  au  bureau  du  Journal, 


AUX    ABONNES    DU 


JOURNAL  DES  ORCHIDÉES 

L'Adminislralion"  de  L'ILLUSTRATION   HORTICOLE   mcl  à  la   disposition  des 
abonnés  du  Journal  des  Orchidées,  jusqu'au  15  mars  1891    : 

.  Les  quatre  Yolunies  de  la  cinquième  série  (grand  format) 


DE 


L'ILLUSTRATION    HORTICOLE 

(ANNEES   1887   A   1891) 

Pour  60  francs  au  lieu  de  120  francs 


Et    les    cinq    volumes    antérieurs    (petit    format) 

(ANNÉES   1882    A    1887) 

Pour  75  francs  au  lieu  de  150  francs 
ou  115  francs  les  9  volumes  au  lieu  de  270  francs 

Payables  25  francs  en  faisant   la  commande,  40  francs   dans  trois  mois 

et  50  francs  dans  six  mois 

C'est  une  occasion  exceptionnelle  d'acquérir,  à  un  prix  excessivement  réduit^ 
la  collection  des  neuf  dernières  années  de  L'ILLUSTRATION  HORTICOLE,  qui  a 
reproduit  pondant  cetle  époque  les  [)ortraits  des  oOO  plantes  les  plus  saillantes  en  tous 
genres  introduites  ou  produites    de  1882  à  1891. 

L'ILLUSTRATION  HORTICOLE  est  un  ouvrage  admirable  pour  les  salons  et 
les  bibliothèques,  et  est  rempli  de  renseignements  utiles  et  de  notes  de  culture  indis- 
pensables. ^ 


New   York  Botanical   Garden   Librar 


3   5185  00267  0204 


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